Le Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen assure que le processus de transition dans le pays est sur la bonne voie
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Conseil de sécurité
6776e séance – après-midi
LE CONSEILLER SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE YÉMEN ASSURE QUE
LE PROCESSUS DE TRANSITION DANS LE PAYS EST SUR LA BONNE VOIE
Le Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen, M. Jamal Benomar, a assuré, cet après-midi devant le Conseil de sécurité, que le processus de transition engagé dans le pays était sur la « bonne voie ». Il a en revanche exprimé de graves préoccupations face à la situation sécuritaire, à une crise humanitaire « sans précédent » et à de « nombreux conflits non résolus ».
« Si la transition au Yémen demeure largement sur la bonne voie, celle-ci ne peut avoir lieu dans le cadre de menaces militaires continues », a déclaré M. Benomar. « Les Yéménites doivent être en mesure de voir que ceux qui détiennent l’autorité légitime sont en position d’exercer efficacement leurs pouvoirs, tandis que ceux qui, en coulisse, encouragent les sabotages et l’obstruction doivent savoir qu’ils sont observés, qu’ils seront tenus pour responsables et que la patience internationale commence à s’user », a-t-il souligné.
La résolution 2014 (2011) est, à cet égard, claire, a-t-il dit, en précisant qu’elle engageait toutes les parties yéménites à jouer un rôle constructif dans la mise en œuvre de l’Accord de transition. « Ceux qui ne respectent pas cet engagement devraient être préparés à être tenus responsables par le peuple yéménite et le Conseil de sécurité », a-t-il poursuivi.
Le Conseiller spécial du Secrétaire général avait auparavant rappelé que la transition politique était entrée récemment dans son sixième mois depuis la signature de l’Accord de transition le 23 novembre à Riyad.
Les parties yéménites ont réalisé beaucoup de progrès dans la mise en œuvre de l’Accord et la résolution 2014 (2011), a-t-il dit. Ainsi, la formation du Gouvernement d’unité nationale, le début de la restructuration des forces armées et la tenue d’élections présidentielles ont « permis un transfert pacifique du pouvoir » et ont « garanti le succès de la première phase de la transition ».
« Ces événements, auxquels s’ajoute le lancement récent des préparatifs de la Conférence de dialogue national, montrent que la transition est sur la bonne voie. »
M. Benomar a constaté que, depuis sa prise de fonctions, le Président Abd Rabbo Mansour Hadi avait « fait preuve de leadership » et « d’une ferme détermination à diriger le pays vers la transition ». Ses efforts, a-t-il dit, ont reçu un soutien écrasant de la part des Yéménites.
« Le calendrier de la transition est très serré et il n’y a pas de temps à perdre », a-t-il poursuivi, en notant que l’un des principaux défis du Yémen était d’asseoir l’autorité de l’État « dans un environnement dominé par une multitude d’acteurs non étatiques armés qui se disputent la conquête du pouvoir ».
À cet égard, Al-Qaida continue de représenter une menace majeure, a-t-il ajouté, en précisant néanmoins que les efforts du Président Hadi en vue d’endiguer sa progression dans le sud et ailleurs commençaient à porter leurs fruits.
De l’avis de M. Benomar, les tentatives visant à entraver la réorganisation du Président Hadi et le contrôle des forces militaires et de sécurité pourraient « faire dérailler le fragile processus de transition et conduire à une grave instabilité ». La prochaine Conférence de dialogue national pourrait être, à ce titre, une étape essentielle pour mettre fin à ces obstructions, a-t-il estimé.
Le Conseiller spécial a rappelé les principes clefs, acceptés par tous, d’un dialogue national. Celui-ci doit d’abord être parfaitement inclusif, ce qui signifie qu’il doit comprendre tous les segments pertinents de la société yéménite. Il doit ensuite être véritablement participatif, transparent et aboutir à des résultats qui devront être totalement mis en œuvre.
« Pour réussir, le processus de dialogue national doit être conçu et mené par les Yéménites eux-mêmes », a affirmé le Conseiller spécial. S’il exige un appui international fort, son empreinte devrait être légère, a-t-il commenté.
M. Benomar a indiqué que les Nations Unies, en consultation avec les acteurs yéménites, fourniraient un soutien en matière de facilitation politique, d’appui technique au secrétariat du Comité préparatoire pour le dialogue national, de renforcement des capacités en vue de garantir, notamment, la participation des jeunes, des femmes et des personnes déplacées, et d’information et de sensibilisation du public.
« Le succès ou l’échec du dialogue national pourra permettre ou rompre la transition au Yémen », a-t-il dit, en affirmant que la priorité des Nations Unies au Yémen dans les mois à venir était d’en assurer la réussite.
La situation sécuritaire du Yémen constitue une source de graves préoccupations, a également expliqué le Conseiller spécial, en estimant que la restructuration militaire et les mesures en faveur d’un commandement unifié prendraient du temps et nécessitaient un appui soutenu. Il a en particulier rappelé l’attentat, la semaine dernière à Sanaa, contre une parade militaire, tuant 96 soldats et blessant plus de 300 autres.
La situation humanitaire est tout aussi préoccupante, a-t-il dit, en faisant remarquer que 10 millions de personnes, soit près de la moitié de la population du pays, étaient en proie à une insécurité alimentaire, 5 millions d’entre elles ayant besoin d’une assistance immédiate. Pour M. Benomar, « le Conseil de sécurité devrait jouer un rôle plus actif pour attirer l’attention du monde sur la crise humanitaire au Yémen ».
De son côté, le représentant du Yémen a mis l’accent sur les « événements positifs » qui ont suivi la signature de l’Accord de transition, les efforts déployés par le Président et le Gouvernement de transition devant ainsi « être loués ».
Il a notamment expliqué que son gouvernement préparait un projet de loi sur la justice transitionnelle et la réconciliation nationale. Il a également évoqué l’établissement d’une agence indépendante pour les droits de l’homme, d’un comité chargé de préparer une nouvelle constitution et la tenue d’élections parlementaires.
Le Yémen est confronté à de nombreux défis difficiles, a-t-il déclaré, en précisant qu’Al-Qaida avait établi son contrôle sur plusieurs parties du pays et se livrait, notamment, à des assassinats et à des pillages. « Les forces gouvernementales ont réussi à resserrer l’étau dans certains gouvernorats et à éliminer des terroristes », a-t-il dit.
Le représentant a également mis l’accent sur la grave situation humanitaire que connaît son pays. Il a demandé à tous les États Membres de donner au Yémen l’appui nécessaire pour qu’il puisse prendre en charge les personnes déplacées et les réfugiés. Il a, de même, fait état de la baisse de la croissance du produit intérieur brut et de l’activité économique, en raison de la situation sécuritaire et humanitaire du pays.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel