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ECOSOC/6517-ONG/757

Le Comité des ONG promeut « Family Health International » au statut consultatif général mais reporte une nouvelle fois les dossiers de « WITNESS » et de « United Hatzalah (NP) »

29/05/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6517
ONG/757
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales       

Reprise de la session de 2012                              

28e & 29e séances – matin & après-midi                      


LE COMITÉ DES ONG PROMEUT « FAMILY HEALTH INTERNATIONAL » AU STATUT CONSULTATIF GÉNÉRAL MAIS

REPORTE UNE NOUVELLE FOIS LES DOSSIERS DE « WITNESS » ET DE « UNITED HATZALAH (NP) »


Le Comité des ONG a décidé, aujourd’hui, de recommander au Conseil économique et social (ECOSOC) la promotion de l’organisation américaine « Family Health International » des États-Unis au statut consultatif général.  Il a revanche reporté, une nouvelle fois, l’examen de 37 dossiers, dont celui de « WITNESS » d’Israël, qui cherche à obtenir un statut depuis 2008, et de « United Hatzalah (NP) » d’Israël, soupçonnée de travailler dans une colonie de peuplement israélienne.


Le Comité a aussi recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial à 19 ONG qui avaient vu leur demande précédemment reportée. 


Le Comité peut accorder trois statuts dont le statut consultatif général aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC.  Le statut les autorise à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à son ordre du jour ou à celui de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial est accordé aux ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Le statut leur permet de soumettre des communications écrites et des pétitions.  Vient ensuite à la dernière marche, l’inscription sur la Liste accordée aux ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil et ne peuvent, par conséquent, soumettre au Conseil que des communications écrites.


Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, mercredi 30 mai, à partir de 10 heures.



OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL


Le Comité chargé des ONG a recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial aux 19 ONG suivantes qui avaient précédemment vu leur demande reportée:


Alzheimers Disease International - The International Federation of Alzheimers Disease and Related Disorders Societies Inc. (Royaume-Uni)

Centro UNESCO di Firenze (Italie)

Grassroots Leadership, Inc (États-Unis)

Doctors Worldwide Ltd (Royaume-Uni)

Fondation pour l’étude des relations internationales et du développement (Suisse)

Fondazione Don Carlo Gnocchi – Onlus (Italie)

International Organization for Victim Assistance (États-Unis)

International Risk Governance Council (IRGC) (Suisse)

International Senior Lawyers Project (États-Unis)

KARP (République de Corée)

Organisation Technique européenne du Pneumatique et de la Jante ADF (Belgique)

Population Connection (États-Unis)

Scalabrini International Migration Network, Inc. (Belgique)

Sri Swami Madhavananda World Peace Council (Autriche)

Stichting Global Reporting Initiative (Pays-Bas)

Stichting Spanda (Pays-Bas)

UPR Info (Suisse)

Vienna Economic Forum (Autriche)

Women Deliver, Inc. (États-Unis)


REPORT D’EXAMEN


Les 37 ONG suivantes ont vu l’examen de leur demande reportée une nouvelle fois; les réponses apportées aux questions du Comité ayant été jugées insuffisantes.


Qu’est-ce exactement une organisation de jeunes radicaux? s’est notamment interrogé le représentant de Pakistan au sujet de International Federation of Liberal Youth (Belgique).  Cette ONG parapluie partage-t-elle les déclarations faites en son nom, a demandé la représentante de Cuba tandis que son homologue du Venezuela a voulu des précisions sur ses procédures de travail et sur la manière dont elle recrute d’autres ONG.  La représentante de la Belgique a souligné que cette ONG jouit d’une bonne réputation dans son pays.  Ce dossier, a-t-elle soutenu, est l’un des plus anciens, et l’ONG a toujours répondu de manière appropriée aux nombreuses questions qui lui ont été posées.


Le représentant de l’Inde a qualifié d’insuffisantes les réponses apportées par l’International Dalit Solidarity Network (Danemark).  Son homologue de la Belgique a cependant fait observer que plus de 57 questions ont été posées à l’ONG qui y a toujours répondu de manière exhaustive.


Le représentant de la Chine a jugé que les réponses apportées par International Partnership for Human Rights (Belgique) au sujet des activités qu’elle mène en Chine étaient insuffisantes.  Il a également voulu des précisions sur les activités menées sur le territoire chinois par International Prison Chaplains’ Association (Canada).  Il s’est par ailleurs interrogé sur l’indépendance de Lawyers for Lawyers (Pays-Bas) et a voulu des précisions sur ses relations avec le Gouvernement des Pays-Bas.  Comment The Equal Rights Trust (Royaume-Uni) peut-elle maintenir son indépendance si elle reçoit des fonds publics?


Le représentant de la Chine a également estimé que la terminologie employée par World Future Council Foundation (Allemagne) et American Library Association (États-Unis) s’agissant de Taiwan n’est pas correcte.  Il a souhaité connaitre la nature exacte des relations entre Rokpa International (Suisse) et le Gouvernement local du Tibet.


Le représentant de la Chine a aussi estimé que le site Internet de WITNESS (États-Unis) avait des problèmes de terminologies s’agissant de Taiwan et du Tibet.  Quelle est sa position sur la question du Tibet?  La représentante de la Belgique a fait observer que la demande de cette ONG était reportée depuis 2008 alors que l’organisation est en tout point conforme à la résolution 1996/31. 


L’Asociación Española para el Derecho Internacional de los Derechos Humanos AEDIDH (Espagne) dit examiner uniquement la situation des droits de l’homme dans les pays hispanophones, a relevé le représentant de la Chine.  Or, a-t-il constaté, des ressources financières semblent lui venir des pays asiatiques et son site Internet continue de faire référence au Tibet, a-t-il reproché.


Il s’est également interrogé sur la véracité du contenu du site Internet de Scholars at Risk Network (États-Unis) concernant Taiwan et le Tibet.  À son tour le représentant de la Fédération de Russie a observé que la mise à jour du site Internet de cette ONG ne mentionne toujours pas le cas des deux scientifiques accusés d’espionnage en Fédération de Russie.  La représentante de la Belgique a jugé pour sa part que les activités de cette ONG étaient conformes à la résolution 1996/31.


Le représentant de la Fédération de Russie a par ailleurs voulu savoir comment European Center for Constitutional and Human Rights (Allemagne) avait pu participer aux travaux du Conseil des droits de l’homme.  Il a également voulu savoir si Human Rights Foundation Inc (États-Unis) se penchait sur la situation des droits l’homme dans son pays et si elle avait l’intention de coopérer avec l’organisation « Veterans for Peace ».  Il s’est par ailleurs interrogé sur la coopération de cette ONG Gary Kasparov, entre autres, y voyant là une tentative de réunir les forces d’opposition politique russes.


Lui emboitant le pas, le représentant de la Chine a voulu connaître la nature des liens entre cette ONG et les organismes qui la financent.  Quel pourcentage de son budget est-il financé par le Gouvernement, a ajouté la représentante de Cuba.  À l’instar de son homologue du Venezuela, elle a également réclamé le détail des fonds alloués à chacun de ces programmes.


Concernant The International Coalition of Historic Site Museums of Conscience (États-Unis), le représentant de la de la Fédération de Russie a voulu savoir si la sélection des sites historiques se faisaient à l’initiative des musées ou de l’ONG elle-même, observant qu’aucun projet n’avait été lancé avec Auschwitz, Buchenwald, Hiroshima ou encore Nagasaki.  Son homologue de la Chine a relevé que le site Internet de cette ONG contenait un article sur la situation des droits de l’homme au Tibet ce qui, a-t-il soutenu, semble aller à l’encontre de ses objectifs.  En outre, la terminologie employée n’est pas conforme à la terminologie employée par l’ONU.


Le représentant de la Chine a également voulu savoir si la composition de Virtual Activism Incorporated (États-Unis) incluait des ONG dotées d’un statut consultatif auprès de l’ECOSOC.  En outre, pourquoi n’a-t-elle pas finalisé sa demande de 2004?  Il a aussi voulu savoir comment Yoga in Daily Life USA (États-Unis) comptait contribuer aux travaux de l’ECOSOC.  Le représentant de la Chine s’est également interrogé sur les noms différents employés par Friends of ISTAR (États-Unis) et souhaité des éclaircissements sur la nature des activités menées dans différents pays par Institute for Human Rights & Business Limited (Royaume-Uni).


À son tour, le représentant du Soudan a voulu savoir si National Secular Society (Royaume-Uni) travaillait en dehors du Royaume-Uni.  Quels sont les droits qu’elle défend pour les femmes et quelle est sa position sur la religion et les relations avec les gouvernements? a-t-il également demandé.  En outre, l’ONG Sudanese Mothers For Peace (Royaume-Uni) affirme avoir été expulsée du Soudan en 2009, ce qui est incorrect, a relevé le représentant qui a également constaté que cette ONG opérait sous des noms différents au Royaume-Uni et au Soudan.  Il a réclamé des précisions sur ses activités qui, a-t-il affirmé, n’ont rien à voir avec le développement. 


Le représentant du Soudan a par ailleurs relevé que Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) (Canada) recevait un appui financier et politique.  Comment peut-elle travailler dans les pays où les relations sexuelles en dehors du mariage sont interdites?


Le représentant du Soudan s’est également interrogé sur l’adresse exacte de United Hatzalah (NP) (Israël), avant que la représentante d’Israël ne rappelle que cette ONG avait déjà transmis l’adresse de sa boîte postale et non une adresse physique.  Certes, mais la boîte postale dessert-elle la localité mentionnée, a rétorqué le représentant du Soudan, et dans quelle localité mène-t-elle ses activités? 


À son tour, la représentante du Venezuela a demandé des précisions sur les activités de cette ONG, tandis que son homologue de Cuba a voulu savoir dans quels pays en développement elle travaillait.


L’observateur de la Palestine a dit avoir des préoccupations « très sérieuses » au sujet de cette ONG qui, a-t-il relevé, travaille à partir d’une colonie de peuplement illégale et dont le directeur, a-t-il affirmé, est lui-même un colon.  En outre, cette ONG n’est pas enregistrée auprès des autorités palestiniennes.  Cette demande doit être rejetée, a-t-il tranché.


Reprenant la parole, la représentante d’Israël a dit regretter que le Comité soit utilisé à des fins politiques.  Elle a assuré que cette ONG se trouvait non pas à Jérusalem-Est mais à Jérusalem-Ouest.  On ne peut pas se permettre de vérifier l’adresse « de chacun des membres de chaque ONG » dont on examine le dossier, a-t-il ironisé.  Cette ONG fait un bon travail et traite Israéliens et Palestiniens sur un pied d’égalité.  Jugez-la par son travail, a-t-elle lancé.


À son tour, la représentante des États-Unis a estimé que le débat sur l’adresse de l’ONG n’était pas pertinent, étant donné que la résolution 1996/31 ne stipule pas qu’une ONG doit être enregistrée dans un lieu précis.


La représentante d’Israël a par ailleurs voulu savoir si Negev Coexistence Forum (Israël) comptait des ONG parmi ses membres.  Son homologue du Venezuela a observé que l’objectif de Second Amendment Foundation (États-Unis) était la défense du port d’armes.  Une telle position n’est pas vraiment conforme aux travaux de l’ECOSOC, a-t-elle estimé.


Quelle est la nature des relations entre Educació per a l’Acció Crítica (EPAC) (Espagne) et « Accion campesina », a par ailleurs demandé la représentante de Cuba.  Elle a également voulu savoir quels étaient les partis politiques qui étaient membres de F. N. Forbundet (Danemark).


Cette dernière a par ailleurs relevé que Geneva Institute for Human Rights (GIHR) (Suisse) avait dit contribuer à la rédaction des rapports pour l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme.  Or, ces rapports sont censés être rédigés par les gouvernements.  Comment cela se décide-t-il? a demandé son homologue du Venezuela, tandis que son homologue du Pakistan a souhaité des détails sur les activités futures de l’ONG.


La représentante du Venezuela a aussi souhaité connaître la raison pour laquelle le Réseau International des Droits Humains (RIDH) (Suisse) se concentre sur l’Amérique latine.  Elle a également souhaité obtenir une réponse en anglais, à la suite de quoi la représentante de la Belgique a rappelé que le français était une des langues de travail du Comité.  Comment l’ONG sélectionne-t-elle ses partenaires, a demandé la représentante de Cuba, tandis que son homologue du Soudan a voulu savoir si l’ONG entendait lancer des projets en Afrique.


La représentante de Cuba s’est également interrogée sur l’existence d’un « certificat de nom fictif » concernant Institute for Practical Idealism (États-Unis).  La représentante des États-Unis a précisé que cette ONG travaillait actuellement sous le nom de « Legacy International » et qu’aux États-Unis, le terme « fictif » ne voulait pas dire « faux » mais désignait une procédure permettant à certaines organisations de travailler sous différents noms.  Certes, mais quelle est la différence entre ces deux noms? a néanmoins voulu savoir la délégation cubaine.


Le représentant du Pakistan a voulu des précisions sur les activités menées dans son pays par Solicitors International Human Rights Group (Royaume-Uni).  Il a également estimé que les contributions éventuelles de Sisters Inside Inc. (Australie) aux travaux de l’ECOSOC manquaient de précisions, de même que la description des activités de la Fondation Alkarama (Suisse).  Leurs réponses ne sont pas très convaincantes, s’agissant, en particulier, des activités menées dans le monde arabe, a renchéri son homologue du Soudan.


Le représentant du Pakistan a voulu savoir si les activités menées par Jewish Voice Ministries International (États-Unis) en Afrique et en Inde étaient limitées à la communauté juive.  Son homologue des États-Unis a par ailleurs affirmé que Scandinavian Institute for Human Rights (SIHR) (Norvège) n’avait pas répondu à sa question.  L’ONG, sait-elle que son site Internet a été piraté? Quelle est sa relation avec la « Scandinavian University ».


Le représentant de la Turquie a observé que les membres du Conseil d’administration de The Simons Foundation (Canada) étaient nommés et non pas élus démocratiquement.  Si 91% des dépenses sont utilisées pour subventionner d’autres ONG, quelles sont les activités que mène cette ONG, a demandé à son tour le représentant de l’Inde.


Le représentant de la Turquie a également demandé des précisions sur les membres de Un Ponte Per (Italie) alors que son homologue de l’Inde s’est interrogé sur les « dépenses extraordinaires » inscrites dans le budget de l’ONG.


DEMANDE DE RECLASSEMENT


Les membres du Comité ont également examiné plusieurs demandes de reclassement qui avaient été précédemment reportées et ont décidé de recommander l’octroi du statut consultatif général à Family Health International (États-Unis).


Ils ont en revanche décidé de maintenir sur la Liste World Council for Curriculum and Instruction (États-Unis); le représentant du Pakistan estimant que son champ d’activités était trop limité pour justifier l’octroi d’un autre statut.  Le même sort a été réservé à International Federation of Consular Corps and Associations (Belgique) dans l’attente de précisions sur ses contributions éventuelles au travail de l’ECOSOC.  La demande de reclassement de Geriatrics Care Foundation of Pakistan (Pakistan) a également été reportée.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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