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La Deuxième Commission adopte quatre projets de résolution, dont un appelle à l'établissement d'un ordre économique mondial plus juste et équitable

AG/EF/3357

La Deuxième Commission adopte quatre projets de résolution, dont un appelle à l'établissement d'un ordre économique mondial plus juste et équitable

21/11/2012
Assemblée généraleAG/EF/3357
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

30e séance – matin


LA DEUXIÈME COMMISSION ADOPTE QUATRE PROJETS DE RÉSOLUTION, DONT UN APPELLE À L’ÉTABLISSEMENT D’UN ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL PLUS JUSTE ET ÉQUITABLE


Elle adopte des textes sur les impacts économiques de la situation

au Moyen-Orient et est saisie de deux projets de textes sur le développement durable


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté ce matin quatre projets de résolution, dont un par consensus portant sur les pays en développement sans littoral.  Le texte adopté par la Commission sur la « marée noire sur les côtes libanaises », et celui sur la « souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles » l’ont été à la suite de mises aux voix, tout comme celui relatif à un nouvel ordre économique mondial.


Au terme d’une procédure de vote, la Deuxième Commission a adopté par 113 voix pour, 47 voix contre et 5 abstentions (Australie, Cambodge, République de Corée, Turquie et Ukraine) le projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international ».  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.


Les représentants des États-Unis et du Canada qui ont voté contre ce texte, ont regretté qu’il suscite une confusion, des divisions et soit contre-productif.  Celui de Chypre, parlant au nom des pays de l’Union européenne, également opposés au projet de résolution, a déploré que la version révisée fasse référence à des vues datant de 1974 et contienne des libellés qui n’étaient pas présents au moment des consultations privées, ce qui a-t-il estimé « jette le discrédit sur les travaux de la Deuxième Commission ».  De son côté, le représentant de Cuba, favorable au projet de résolution, a souligné l’importance de continuer à travailler sur un nouvel ordre économique international, et a regretté que les pays développés continuent à essayer d’éviter la prise de toute mesure concrète en la matière.


Concernant le projet de résolution intitulé « marée noire sur les côtes libanaises », la Deuxième Commission l’a adopté par 152 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Israël et Nauru) et 3 abstentions (Cameroun, Colombie et Panama).  Elle a ainsi recommandé à l’Assemblée générale de demander à nouveau au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité qui est la sienne de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire de 2006, tels que la République arabe syrienne, dont les côtes ont été en partie polluées, des dépenses engagées pour réparer les dégâts écologiques causés par la destruction des réservoirs de carburant de la centrale de Jiyeh.


Expliquant le vote négatif de sa délégation contre ce texte, le représentant d’Israël a estimé que la Deuxième Commission avait choisi une fois de plus de « détourner le travail professionnel » que lui donne son mandat.  Ce texte ne fait pas état du fait que le Hezbollah avait attaqué Israël depuis le Liban sans provocation préalable, a-t-il indiqué, assurant qu’Israël avait immédiatement réagi aux demandes exprimées par le centre de réaction d’urgence en cas de pollution marine.  De son côté, la représentante du Liban a exprimé sa reconnaissance à tous les États Membres qui ont voté en faveur du texte, soulignant que six ans après la marée noire, cette catastrophe continue de menacer les efforts de développement durable au Liban.


La Deuxième Commission a également adopté par 156 voix pour, 5 voix contre (Canada, États Fédérés de Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Israël) et 7 abstentions (Australie, Cameroun, Côte d’Ivoire, El Salvador, Honduras, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée) le projet de résolution intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles ».  L’Assemblée générale exigerait par ce texte « qu’Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé ».  Elle reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril.


Après l’adoption de ce texte, les délégations d’Israël et de la Palestine sont intervenues, la première pour rejeter la pertinence de l’examen de cette question par la Deuxième Commission, la seconde pour dénoncer Israël et remercier l’Égypte d’avoir présenté le projet de résolution et tous les pays qui ont voté pour.


Enfin, le projet de résolution relatif aux pays en développement sans littoral et de transit a été adopté par consensus, tel qu’oralement amendé.  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale demanderait à ces pays de s’approprier davantage le Programme d’action d’Almaty en l’intégrant plus complètement dans leurs stratégies nationales de développement.  Elle déciderait d’organiser en 2014 une conférence consacrée à l’examen décennal complet de l’application de ce Programme d’action.


La Commission a aussi entendu la présentation du projet de résolution relatif à la mise en œuvre de l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau (2013), par le représentant du Tadjikistan, ainsi que celle du texte relatif à l’harmonie avec la nature, présenté par le représentant de la Bolivie.  La Commission se prononcera sur ces textes la semaine prochaine à une date qui sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


DÉCISIONS SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION


Développement durable: « Marée noire sur les côtes libanaises »


Le représentant de l’Algérie, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appelé à l’adoption de ce texte par consensus, comme cela a été le cas les années précédentes.  Il a rappelé que la marée noire sur les côtes libanaises avait été la plus grande catastrophe environnementale en mer Méditerranée, ayant eu de graves conséquences sur les conditions de vie de la population du Liban.  Les effets de la marée noire entravent encore aujourd’hui le développement économique du Liban, a-t-il ajouté.


Aux termes du projet de résolution A/C.2/67/L.13, adopté par 152 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Israël et Nauru) et 3 abstentions (Cameroun, Colombie et Panama), l’Assemblée générale demanderait à nouveauau Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité qui est la sienne de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, dont les côtes ont été en partie polluées, des dépenses engagées pour réparer les dégâts écologiques causés par la destruction des réservoirs, notamment pour remettre en état le milieu marin, en particulier à la lumière de la conclusion à laquelle est parvenu le Secrétaire général dans son rapport et selon laquelle la non-application des dispositions des résolutions de l’Assemblée générale touchant l’indemnisation et le dédommagement des Gouvernements et peuples libanais et syrien touchés par la marée noire demeure fort préoccupante.


Par ce texte, l’Assemblée prierait le Secrétaire général, faisant fond sur les pistes utiles que donnent certaines des réclamations examinées par le Comité F4, d’envisager de prendre les mesures voulues, dans la limite des ressources disponibles et en consultation avec les organismes concernés des Nations Unies, pour mesurer et quantifier les dommages causés à l’environnement du fait de la destruction des réservoirs de carburant de la centrale électrique de Jiyeh.


Remerciant à nouveaule Gouvernement libanais et les États Membres, les organisations régionales et internationales, les institutions financières régionales et internationales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé de ce qu’ils ont fait pour lancer des opérations de nettoyage et de remise en état des côtes polluées, l’Assemblée générale engagerait les États Membres et les entités susmentionnées à continuer d’aider le Gouvernement libanais, par un appui financier et technique, à mener à bien ces opérations, afin que soient préservés l’écosystème du Liban et celui du bassin de la Méditerranée orientale.


Conscienteque la marée noire a des répercussions néfastes pluridimensionnelles, elle prierait le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-huitième session, un rapport sur l’application de la présente résolution au titre de la question intitulée « Développement durable ».


Explications de vote après l’adoption du texte


Le représentant d’Israël, exprimant sa « déception », a expliqué avoir demandé un vote sur ce texte contre l’adoption duquel il a voté.  « La Deuxième Commission a choisi une fois de plus, lors de ce rituel annuel, de détourner le travail professionnel de cette enceinte », à cause de motivations politiques de certaines délégations, a-t-il dit.  Selon lui, le texte « n’a pas d’autre but que de s’en prendre à Israël ».  Il ne fait pas état du fait que « le Hezbollah avait attaqué Israël depuis le Liban sans provocation préalable », a-t-il indiqué.  Il a assuré qu’Israël avait immédiatement réagi aux demandes du centre de réaction d’urgence en cas de pollution marine et avait délivré à des organisations internationales des autorisations de survol de la zone pour prendre des photographies.  Le projet de résolution ne mentionne pas la participation active d’Israël à la Convention de Barcelone, a-t-il aussi regretté.  Il a demandé à la Deuxième Commission de « mettre un terme à ce triste spectacle annuel ».


La représentante du Liban a exprimé sa reconnaissance à tous les États Membres qui ont voté en faveur de ce texte.  Les dirigeants du monde réunis à Rio cette année, ont insisté sur l’importance du développement durable, a-t-elle rappelé.  Elle a souligné que la marée noire provoquée en 2006 sur les côtes libanaises a été une catastrophe de grande ampleur qui a nuit au développement économique, à la sécurité ainsi qu’au patrimoine biologique et culturel du Liban.  Elle a également souligné les pertes en matière de pêche.  Tout cela a été la conséquence de bombardements et de frappes israéliennes sur la ville côtière de Jiyeh, a-t-elle rappelé.  Six ans après, la marée noire continue de menacer les efforts de développement durable au Liban, a-t-elle indiqué, soulignant que, selon le rapport du Secrétaire général, il faudra encore des années au Liban pour se relever de cette catastrophe.  Elle a plaidé en faveur d’une bonne évaluation des dégâts environnementaux.  « Il est de notre devoir de mettre un terme à l’impunité des auteurs de ces actes illicites et de respecter les principes de Rio sur le développement et l’environnement », a-t-elle conclu.


Mondialisation et interdépendance: «  Vers un nouvel ordre économique international »


Le représentant de l’Algérie, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a demandé en préambule que le projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » (A/C.2/67/L.3.Rev.1)soit adopté par consensus par la Deuxième Commission.


La Commission économique et financière a ensuite adopté par 113 voix pour, 47 voix contre et 5 abstentions (Australie, Cambodge, République de Corée, Turquie et Ukraine) ce projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international ».  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.


L’Assemblée générale réaffirmerait également qu’il est nécessaire que les pays en développement participent davantage aux décisions économiques internationales et à la définition des normes économiques internationales et soient mieux représentés dans les instances compétentes.


Elle réaffirmerait en outre que le commerce international est un moteur du développement et de la croissance économique soutenue et qu’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable peut stimuler de façon déterminante la croissance économique et le développement dans le monde entier, profitant ainsi à tous les pays, quel que soit leur stade de développement.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale déciderait de poursuivre l’examen de la situation économique internationale et de ses incidences sur le développement à sa soixante-neuvième session.  À cet effet, elle prierait le Secrétaire général de donner, dans le rapport qu’il lui présentera au titre de la question intitulée « Mondialisation et interdépendance », une vue d’ensemble actualisée des grands problèmes d’ordre économique et de politique générale à résoudre sur le plan international pour assurer une croissance économique soutenue et un développement durable qui soient équitables et sans exclusive, ainsi que du rôle que peut jouer l’ONU à cet égard.


Explications de vote


Prenant la parole après l’adoption de ce projet de résolution, le représentant des États-Unis a jugé qu’il ne s’agissait pas d’un document « utile » quand on veut « faire avancer l’économie du XXIe siècle ».  La communauté internationale a travaillé à établir des objectifs partagés comme les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), mais le contenu de la présente résolution suscite des divisions et est contre-productif, a estimé le représentant pour expliquer le fait que les États-Unis aient voté contre l’adoption du projet de résolution.


Le représentant du Canada a fait part « de la déception de sa délégation » de voir ce projet de résolution de nouveau inscrit à l’ordre du jour de la Commission.  Ce texte suscite de la confusion quant à notre engagement à relever les défis économiques mondiaux, a estimé le représentant, qui a déclaré que ce projet de résolution ne complétait pas d’autres projets en cours, comme ceux développés par le G-20.  La Deuxième Commission « devrait s’efforcer d’atteindre l’objectif visé dans le texte de façon ciblée avec le soutien de tous les États Membres », et c’est la raison pour laquelle le Canada a voté contre ce projet de résolution.


Le représentant de Chypre, s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), qui a voté contre le projet de résolution, a expliqué que l’UE est convaincue que des résolutions reprenant des sujets « datant de 1974 » ne reflètent plus du tout la réalité d’aujourd’hui.  « Faire référence aux concepts des années 70 envoie des messages erronés », a précisé le représentant.  L’UE déplore que la version révisée contienne des libellés qui n’étaient pas présents au moment des consultations privées, ce qui, à ses yeux, « jette le discrédit sur les travaux de la Deuxième Commission ».


La représentante du Mexique a indiqué avoir voté en faveur du projet de texte.  Elle a cependant souligné certains éléments de l’alinéa 18 du préambule qui parle vaguement des conséquences qu’ont les politiques monétaires actuelles sur le commerce international.  Les questions monétaires ne doivent pas être résolues par des mesures protectionnistes, a-t-elle préconisé.


Déclaration générale


Prenant la parole après l’adoption du projet de résolution, le représentant de Cuba a souligné l’importance de continuer à travailler sur un nouvel ordre économique international et rappelé qu’une telle décision avait déjà été prise par l’Assemblée générale en 1974, période de grave crise économique mondiale.  La crise d’aujourd’hui est encore plus grave que celle survenue après le choc pétrolier et la crise boursière d’alors, et « le monde est devenu encore plus chaotique, plus injuste et plus imprévisible », a souligné le représentant, avant de regretter que « les pays développés continuent à essayer d’éviter » la prise de toute mesure concrète visant à traiter la situation actuelle et que le projet de texte n’ait pas été adopté par consensus.  L’ONU est appelée à jouer un rôle central pour que le monde parvienne aux transformations nécessaires à l’établissement d’un nouvel ordre économique mondial, a conclu le représentant.


Groupes de pays en situation particulière: « Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral : résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit »


Aux termes du projet de résolution A/C.2/67/L.39, adopté par consensus tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale demanderait aux pays en développement sans littoral et de transit de prendre toutes les mesures propres à accélérer l’application du Programme d’action d’Almaty énoncées dans la Déclaration adoptée à l’issue de la réunion de haut niveau, tenue à l’occasion de sa soixante-troisième session et consacrée à l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty, et demanderait aux pays en développement sans littoral de s’approprier davantage le Programme d’action en l’intégrant plus complètement dans leurs stratégies nationales de développement.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait également aux partenaires de développement et aux institutions multilatérales et régionales de financement et de développement de fournir aux pays en développement sans littoral et de transit une assistance technique et financière appropriée, substantielle et mieux coordonnée, notamment sous la forme de dons ou de prêts à des conditions de faveur, aux fins de l’application du Programme d’action d’Almaty.


Ce texte demanderait aux partenaires de développement de mettre en œuvre l’Initiative « Aide pour le commerce », en tenant dûment compte des besoins particuliers des pays en développement sans littoral, notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités nécessaires à l’élaboration de politiques commerciales, la participation aux négociations commerciales et l’application de mesures de facilitation du commerce, ainsi que la diversification et la valeur ajoutée des produits d’exportation résultant d’une participation du secteur privé, en particulier du développement des petites et moyennes entreprises, destiné à accroître la compétitivité de leurs produits sur les marchés d’exportation.


L’Assemblée générale déciderait, par l’adoption de ce texte, d’organiser en 2014, comme elle l’avait indiqué au paragraphe 21 de sa résolution 66/214, une conférence consacrée à l’examen décennal complet de l’application du Programme d’action d’Almaty, en un lieu et à une date qui restent à déterminer, et que les sessions du comité préparatoire intergouvernemental prévues par l’Assemblée générale au paragraphe 22 de sa résolution 66/214 se tiendraient à New York, en janvier et avril 2014.


Enfin, l’Assemblée générale déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-huitième session, au titre de la question intitulée « Groupes de pays en situation particulière », une question subsidiaire intitulée « Conférence consacrée à l’examen décennal complet de l’application du Programme d’action d’Almaty ».


Le représentant du Secrétariat a indiqué que l’adoption de ce texte par l’Assemblée générale entraînerait des dépenses de 914 900 dollars à imputer sur le budget biannuel 2014-2015.


Explications de positions après l’adoption du texte


Le représentant de la France a relevé des inexactitudes de traduction dans la version française du texte, et a annoncé que sa délégation transmettrait au Secrétariat des propositions visant la modification pertinente du texte.


Le représentant de la Bolivie a réitéré la position de sa délégation, déjà exprimée lors de la signature de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.  Il a expliqué que la Bolivie « n’est pas un État sans littoral », mais plutôt « un pays qui en réalité a été et continue d’être privé de son accès à la mer, du fait d’une invasion ».  Il a indiqué que la Bolivie se réservait le droit de recourir aux moyens pacifiques disponibles dans le cadre du droit international pour la résolution de cette question.


Le représentant du Chili a assuré que son pays garantissait le droit de transit à ses voisins en respectant le droit international en vigueur.  Le Chili est engagé à respecter le régime international en vigueur sur les pays sans littoral et les pays de transit, a-t-il insisté. 


La représentante des États-Unis a indiqué qu’elle aurait préféré avoir les informations utiles sur les implications budgétaires que pourrait avoir la mise en œuvre du texte adopté au moment où les délégations le négociaient.  Il nous faut minimiser le genre d’incidences financières qui pourrait découler de l’adoption des résolutions, a-t-elle plaidé.  Elle a espéré que le Secrétariat fournirait des options permettant de réduire ces coûts.


Retrait du projet de résolution A/C.2/67/L.2


La Deuxième Commission n’a pas examiné le deuxième projet de résolution dont elle était saisie sur ce point de son ordre du jour, celui-ci ayant été retiré par ses coauteurs.


« Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles »


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté par 156  voix pour, 5 voix contre (Canada, États Fédérés de Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Israël) et 7 abstentions (Australie, Cameroun, Côte d’Ivoire, El Salvador, Honduras, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée) le projet de résolution intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles » (A/C.2/67/L.33). 


En adoptant ce texte de sa Commission économique et financière, l’Assemblée générale exigerait qu’Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.  Elle reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises par Israël, puissance occupante, ou des colons israéliens dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  L’Assemblée exprimerait l’espoir que cette question sera réglée dans le cadre des négociations entre les parties palestinienne et israélienne relatives au statut définitif.


L’Assemblée générale soulignerait que l’édification du mur et l’implantation de colonies par Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et alentour, sont contraires au droit international et dépossèdent le peuple palestinien de ses ressources naturelles.  Elle demanderait à cet égard le respect intégral des obligations juridiques énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice, ainsi que dans les résolutions pertinentes des Nations Unies.  L’Assemblée demanderait à Israël, puissance occupante, de s’acquitter scrupuleusement des obligations que lui impose le droit international, notamment le droit international humanitaire, en ce qui concerne la modification du caractère et du statut du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.


L’Assemblée demanderait également à Israël, puissance occupante, de mettre fin, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, à toute intervention portant atteinte à l’environnement, en particulier au déversement de déchets de toutes sortes, qui fait peser une grave menace sur les ressources naturelles de ces territoires, à savoir les ressources en eau et les terres, et qui risque de nuire à l’environnement et à l’assainissement ainsi qu’à la santé des populations civiles.  L’Assemblée demanderait en outre à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement, laquelle entraîne, entre autres, une dégradation des ressources naturelles du peuple palestinien.


Explications de position après l’adoption du texte


Prenant la parole après l’adoption de ce projet de résolution, la représentante d’Israël a exprimé la déception de son pays de voir la Deuxième Commission « gaspiller son temps » à discuter de la volonté de certains pays de discréditer Israël plutôt que de se préoccuper de questions économiques et financières d’importance mondiale.  Israël coopère avec les Palestiniens sur les sujets d’ordre environnemental, a déclaré la représentante, avant d’affirmer que  « cette résolution subjective ne promeut en rien les intérêts des Palestiniens ».  Cette résolution n’a pas sa place dans une enceinte des Nations Unies, a-t-elle estimé.


Déclarations d’ordre général


L’Observateur permanent de la Palestine a dit que la Deuxième Commission a adopté plusieurs projets de résolutions qui rappellent l’importance accordée au multilatéralisme et au droit de tous les peuples au développement et à la prospérité.  Concernant ce projet de résolution, il a confirmé l’exigence de voir les Palestiniens exercer leur droit inaliénable à la souveraineté et a rappelé à Israël la position de la communauté internationale, qui refuse et rejette l’occupation coloniale des territoires palestiniens et du Golan syrien.  Les affirmations du représentant d’Israël sur la coopération avec les Palestiniens ne sont qu’un mirage, a dit le représentant de la Palestine, rappelant « les actes barbares perpétrés par Israël » et ses nombreuses violations territoriales.  Il a alerté la Commission sur les tentatives que mène Israël pour se montrer sous le meilleur jour possible alors « qu’en réalité Israël est un occupant violant constamment le droit international ».  Le représentant a remercié l’Égypte d’avoir présenté ce projet de résolution, et tous les pays qui ont voté pour.


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse après la déclaration générale du représentant de la Palestine, la représentante d’Israël a déclaré que son gouvernement n’avait pas cherché le conflit qui a actuellement cours à Gaza.  Aujourd’hui, Israël défend ses citoyens et cible les centres d’où le Hamas tire des roquettes contre Israël, a expliqué la représentante.


En réponse, le représentant de la Palestine a dit qu’Israël continuait à mener une campagne de désinformation auprès de la Deuxième Commission.  La bande de Gaza est victime d’un blocus total depuis le soi-disant retrait d’Israël, a-t-il déclaré.  Le droit à la légitime défense ne peut être invoqué pour commettre des massacres contre ceux qui n’ont rien à voir avec la politique interne des Israéliens qui se préparent à entrer en campagne électorale, a dénoncé le représentant, avant de rappeler que la solution à la question du Moyen-Orient est simple: c’est de mettre un terme à l’occupation israélienne.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission: les délégations jugent insuffisamment détaillé le cadre de mobilité du personnel proposé par le Secrétaire général

AG/AB/4050

Cinquième Commission: les délégations jugent insuffisamment détaillé le cadre de mobilité du personnel proposé par le Secrétaire général

21/11/2012
Assemblée généraleAG/AB/4050
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

15e séance – matin                                         


CINQUIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS JUGENT INSUFFISAMMENT DÉTAILLÉ LE CADRE DE MOBILITÉ DU PERSONNEL PROPOSÉ PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a examiné, ce matin, les grandes lignes de la réforme de la gestion des ressources humaines, dont le projet de mobilité du personnel prévu d’ici à janvier 2015.  Ce projet a été jugé insuffisamment détaillé par la plupart des délégations.


« Le dispositif de mobilité proposé par le Secrétaire général n’est pas suffisamment circonstancié et ne prend pas en compte tous les problèmes qu’il est censé régler », a indiqué M. Collen V. Kelapile, Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  À l’instar de la plupart des délégations, il a douté de la capacité du dispositif à donner tous les avantages escomptés. 


Il est difficile de comprendre clairement la façon dont la nouvelle mobilité offrirait des chances égales aux personnels de terrain et au Siège, ont relevé les délégations qui ont aussi noté le manque de précisions sur les coûts totaux du projet sur les candidatures externes.


« Nous nous opposons à toute réforme de la mobilité qui réintroduirait un traitement discriminatoire des candidats externes, avec un effet négatif sur la représentation géographique équitable et la parité entre les sexes », a prévenu le représentant du Pakistan.  Ses homologues du Chili et des États-Unis ont espéré que des informations complémentaires permettront d’affiner, pendant les réunions informelles, ce projet cadre de mobilité.


Dans l’immédiat, le représentant de l’Union européenne s’est dit préoccupé par la lenteur dans l’octroi des contrats continus et par la longueur persistante du processus de recrutement.


Dans une présentation liminaire, Mme Paulina Analena, Vice-Présidente du Comité Administration-personnel a exhorté l’Assemblée générale à adopter une résolution conférant au personnel « le droit fondamental » à la négociation collective tel qu’énoncé dans la résolution 128(II).  


« La crise budgétaire rend plus nécessaire que jamais la participation du personnel aux décisions sur ses conditions de service même s’il ne s’agit nullement de cogérer l’Organisation », a affirmé le représentant du Corps commun d’inspection (CCI), M. Gérard Biraud.


La Cinquième Commission poursuivra son débat sur la gestion des ressources humaines lundi 26 novembre, à partir de 10 heures. 


GESTION DES RESSOURCES HUMAINES


Ressources humaines (A/67/324, A/67/324/Add.1, A/67/99, A/67/99/Corr.1, A/67/329, A/67/329/Add.1, A/67/171 et A/67/171/Corr.1)


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur la gestion des ressources humaines (A/67/545)


Pour ce rapport, le CCQAB a analysé les rapports du Secrétaire général sur la vue d’ensemble de la réforme de la gestion des ressources humaines (A/67/324); et les grandes lignes de la réforme de la gestion des ressources humaines (A/67/324/Add.1); les données démographiques relatives au personnel (A/67/329); la composition du Secrétariat (A/67/329/Add.1); les pratiques suivies par le Secrétaire général en matière disciplinaire et dans les cas de comportement délictueux (A/67/171 et Corr.1); les modifications du Règlement du personnel (A/67/99); et les activités du Bureau de la déontologie (A/67/306).


Le CCQAB ne nie pas les progrès mais il estime qu’il reste beaucoup à faire.  Il se demande si les mesures de réforme produisent les avantages escomptés.  Le Comité insiste sur le fait qu’une planification des effectifs bien faite doit tenir compte de la nécessité de pourvoir les postes déjà vacants ou qui vont le devenir en y nommant, après avoir mis en concurrence des candidats tant internes qu’externes, des personnes possédant les plus hautes qualités de travail, de compétence et d’intégrité.  Le Comité estime aussi qu’on peut améliorer les prévisions concernant les grands groupes professionnels.


Il est convaincu que l’établissement des prévisions pourrait être facilité par l’achèvement de la mise en service d’Inspira et d’Umoja et par le nettoyage des données relatives aux ressources humaines qui l’accompagne.  Il considère que la réussite d’une politique de mobilité, quelle qu’elle soit, sera largement subordonnée à l’amélioration de la prévision des besoins en effectif.  Le Comité compte donc que le Secrétaire général donnera, dans son prochain rapport sur la gestion des ressources humaines, des renseignements détaillés sur les mesures prises pour renforcer la planification des effectifs.


Le Comité trouve préoccupant que l’objectif de 120 jours comme délai de recrutement n’ait toujours pas été atteint.  Il constate que ce délai ne pourra être réduit sensiblement que si ceux qui en sont responsables sont contraints à rendre des comptes.  Il s’inquiète d’ailleurs des faiblesses dans le système actuel de sanctions de l’insuffisance des résultats.  Le Comité considère que les mesures prises pour améliorer la représentation des femmes au Secrétariat ont été insuffisantes.


Le Comité estime aussi que le dispositif que le Secrétaire général propose pour la mobilité du personnel n’est pas suffisamment circonstancié.  Le Comité consultatif comprend le bien-fondé d’une durée maximale d’occupation des postes.  En ce qui concerne la durée minimale, il juge qu’une année ne suffit pas pour que le fonctionnaire puisse faire la preuve de ses capacités à un nouveau poste.


Il se dit sérieusement préoccupé par les effets potentiels du dispositif proposé sur le recrutement externe et, par voie de conséquence, sur le système de sélection fondé sur le mérite, la représentation géographique et l’équilibre entre les sexes dans la composition des effectifs.  Si la capacité de l’Organisation de s’attacher à de nouveaux talents est restreinte par la nécessité de privilégier les candidats internes, le risque existe que le Secrétariat se « ferme » aux candidats externes et que cela limite la capacité des responsables de sélectionner les meilleurs candidats sur la base géographique la plus large possible.  En outre, le retour à un système de sélection comprenant de multiples étapes et où les candidats externes ne sont pris en compte qu’en l’absence de candidats internes qualifiés pourrait en fait allonger les délais nécessaires pour pourvoir les postes vacants.


Le Comité estime, d’autre part, que le Secrétaire général aurait dû lui présenter une analyse plus complète des dépenses totales, directes et indirectes, afférentes au dispositif envisagé de mobilité et d’organisation des carrières.  Cette analyse lui aurait permis d’apprécier de façon plus fiable la mesure dans laquelle ces dépenses pouvaient être couvertes à l’aide des crédits approuvés.  Il est également préoccupé par l’imprécision des données relatives au statut géographique des fonctionnaires enregistrées dans le Système intégré de gestion (SIG).


Le Comité demande aussi que les projets de modification aux règlements et règles, dont le Règlement du personnel, soient présentés de manière à permettre une comparaison avec le texte existant et que les mots supprimés ou ajoutés soient mis en surbrillance pour la commodité du lecteur.  Il félicite le Bureau de la déontologie des efforts qu’il a déployés aux fins de l’application intégrale des prescriptions du programme de transparence financière.


La Cinquième Commission était aussi saisie des rapports du Corps commun d’inspection sur lesrelations entre le personnel et l’Administration à l’ONU (A/67/136-A/67/136.Add.1), la gestion du congé de maladie dans les organismes du système des Nations Unies (A/67/337-A/67/337.Add.1) et sur l’examen des services médicaux des organismes des Nations Unies (A/67/337-A/67/337. Add.1)


Débat général


M. ABDELHAKIM MIHOUBI (Algérie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que le Secrétaire général n’ait pas répondu, une fois de plus, de manière adéquate, à la requête relative à un système de fourchette acceptable.  « Étant donné que la requête initiale a été formulée depuis quatre ans, l’absence de propositions est particulièrement perturbante », a estimé M. Benmehidi.


Le représentant a aussi demandé au Secrétaire général de redoubler d’efforts pour garantir un équilibre des genres au sein du personnel des Nations Unies et une meilleure représentation des pays en développement, « en particulier aux postes de cadres de gestion au Siège ».  Il a dénoncé la réduction de la proportion d’employés issus de pays émergents aux niveaux professionnels et au-dessus.  Le Groupe des 77 et la Chine appuie le concept de mobilité, qui pourrait garantir des effectifs dynamiques et réduire les taux de vacance sur le terrain, notamment dans les régions difficiles où l’Organisation trouve la situation préoccupante, a-t-il ajouté.


Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), Mme MANAHIT PAKARATI (Chili) a regretté que malgré les efforts du Secrétaire général, l’objectif de représentation géographique équitable soit loin d’être atteint notamment au niveau des échelons les plus élevés.  Il a exhorté le Secrétaire général à redoubler d’efforts pour atteindre cet objectif et s’est, à son tour, particulièrement inquiété que le Secrétaire général ait à nouveau échoué à présenter les propositions attendues sur le réexamen du système de fourchette optimale.  Tout en appuyant la nécessité d’un nouveau cadre de mobilité tant géographique que dans les lieux d’affectation, le représentant a estimé que la proposition du Secrétaire général nécessitait plus d’informations sur l’impact potentiel des propositions.


M. HAGMAN (Suisse), au nom du Liechtenstein, a réitéré l’importance des projets de réforme.  Il a insisté sur la notion de mobilité du personnel, en se basant sur le fait que l’ONU, en sa qualité d’Organisation internationale, a besoin d’un corps mondial de fonctionnaires dynamiques et polyvalents.  Selon lui, un dispositif de mobilité devrait permettre à l’Organisation de briser le cloisonnement entre les diverses entités de l’ONU qui tend à marquer sa culture de travail.  Le dispositif de mobilité et d’organisation des carrières du personnel du Secrétariat proposé par le Secrétaire général contient, selon le délégué, de nombreux éléments pertinents.  Il a cependant souligné que, comme le relève le CCQAB, à bien des égards, la proposition du Secrétaire général reste insuffisamment détaillée et laisse un certain nombre de questions ouvertes.  Selon lui, certains aspects, d’ordre quantitatif et qualitatif, requièrent des clarifications, citant à titre d’exemple le format de la structure d’incitations qui serait à mettre en place pour assurer non seulement une mobilité fonctionnelle, mais surtout une mobilité géographique optimale.


Il a souhaité également obtenir des informations sur l’implication financière de ce dispositif, ainsi que sur la manière avec laquelle ce dispositif est appelé à interagir avec les différents projets de réforme en cours liés à la gestion des aptitudes.  Pour la Suisse et le Liechtenstein, il est opportun que l’Assemblée générale approuve certains principes relatifs aux modalités d’un tel dispositif de mobilité afin de donner un cadre plus précis au Secrétaire général, et donner son accord de principe à sa mise en œuvre dès le 1er  janvier 2015, à condition que d’ici à là les différentes questions ouvertes trouvent une réponse satisfaisante.


M. EMIL STOJANOVSKI (Australie), au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), a rappelé que le besoin de renforcer la mobilité du personnel a été reconnu depuis plus de 10 ans dans le Rapport Brahimi sur la réforme des opérations de maintien de la paix.  M. Stojanovski a réaffirmé le soutien du Groupe CANZ à l’amélioration de la mobilité car le groupe croit fermement que les ressources humaines sont la ressource la plus importante de l’Organisation.  « C’est pourquoi nous devons nous assurer que nous mettons en place un cadre de mobilité fort, soutenu autant par le personnel que par l’Assemblée générale », a souligné M. Stojanovski.  La délégation du CANZ a aussi relevé que presque tous les syndicats du système des Nations Unies, qui ont passé les deux dernières années à négocier le cadre de mobilité proposé par le Secrétaire général, l’ont adopté.


Mme CARMEL POWER de l’Union européenne, a rappelé qu’il y a deux ans, des progrès importants ont été accomplis quand la résolution 65/247 a été adoptée.  Elle a regretté l’absence de progrès dans l’octroi des contrats continus.  Elle s’est également inquiétée du peu de progrès réalisé dans les délais de recrutement.  Elle a trouvé « cette absence de progrès inacceptable ».  Elle a aussi dénoncé le déséquilibre des genres au Secrétariat et a espéré que le Secrétaire général mettra en place une stratégie pour résoudre ce problème.  En ce qui concerne la mobilité du personnel, la délégation de l’Union européenne s’aligne sur la position du CCQAB qui estime qu’une « meilleure organisation du programme de mobilité peut contribuer à accomplir les missions et à mieux répondre aux désirs de carrière du personnel ».


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a souligné que la plus grande ressource des Nations Unies est sa main-d’œuvre « qui absorbe environ 70% de son budget régulier ».  M. Sinhaseni a pressé le Secrétaire général d’améliorer le recrutement et les procédures de sélection du personnel, dans un souci de transparence et de responsabilité, et « pour pallier le grand taux de vacance de postes observé sur le terrain ».  Il a aussi demandé que de plus grands efforts soient fournis pour « assurer un équilibre des genres au sein du personnel et une représentation féminine plus élevée aux postes de haut niveau ».


M. SUL KYUNG-HOON (République de Corée) a estimé que la réforme de la gestion des ressources humaines avait encore beaucoup de chemin à faire.  Il a mis l’accent sur l’importance de progresser dans la gestion prévisionnelle des besoins en effectifs, pour améliorer la capacité de l’ONU de mettre en œuvre ses mandats.  Il a dit qu’Inspira peut jouer un rôle important dans cet effort.  Il a appelé à mieux utiliser ce mécanisme pour la formation et l’organisation des carrières.  Tout en ayant consacré 89 millions de dollars durant l’exercice biennal 2012-2013, l’ONU n’a toujours pas de système de suivi permettant de mesurer l’efficacité de la formation, a dénoncé le représentant coréen.  Il a espéré que la mise en œuvre prochaine du progiciel de gestion intégré et des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) permettra d’avancer vers une gestion prévisionnelle responsable des effectifs.  Il a cité une récente étude ayant montré que 79% du personnel recruté sur le plan international s’attend à travailler sur différents lieux d’affection en arrivant au Secrétariat et que l’expérience récente de la mobilité volontaire n’a pas permis d’obtenir les résultats escomptés.  Il a regretté que la proposition de cadre de mobilité n’aborde pas le partage du fardeau pour les lieux d’affectation faisant l’objet d’une prime de sujétion.  


M. AL-YAQOUT(Koweït) a jugé que la réforme des ressources humaines est cruciale pour améliorer la gestion de l’Organisation et « revitaliser ses entités ».  C’est pourquoi l’Organisation doit recruter les candidats les plus performants et respecter les critères de répartition géographique équitable, a souligné la délégation, en regrettant que certains pays ne soient pas du tout représentés au sein du personnel de l’ONU.  « Tel est le cas du Koweït, qui n’a aucun ressortissant au sein du personnel, malgré les candidats qualifiés que nous avons proposés », a déclaré le représentant.  Il a demandé que les postes de haut niveau ne soient pas seulement réservés à certains pays, car « les ressortissants de pays en développement devraient aussi pouvoir les occuper ».


M. LEON GONZALEZ(Cuba) a constaté que 40% du personnel sujet au critère de statut géographique en 2012 et appartenant à la catégorie des cadres supérieurs sont concentrés dans huit pays en développement, et a appelé le Secrétaire général à « prendre des mesures concrètes et effectives pour assurer une répartition géographique équitable ».  Tout en reconnaissant l’importance de la réforme de la gestion des ressources humaines « pour doter l’Organisation de la capacité nécessaire de s’adapter aux nouvelles circonstances », il a demandé que des informations détaillées soient fournies sur les conséquences financières et budgétaires de cette initiative.  Il a aussi relevé une certaine dichotomie en ce sens que « la mobilité sera finalement volontaire ou obligatoire ».  Pour la délégation de Cuba, cette disposition est contraire au paragraphe 6 du chapitre 7 de la résolution 63/250 de l’Assemblée générale.


Mme ERIKO YAJIMA (Japon) a souligné l’importance d’un cadre de mobilité de nature à améliorer la mise en œuvre des mandats de l’ONU.  Cependant, elle a partagé les préoccupations exprimées par le CCQAB s’agissant de l’impact de la proposition du Secrétaire général sur le recrutement externe et la sélection basée sur le mérite et la représentation géographique.  Elle a jugé indispensable une analyse approfondie du coût total de ce projet cadre de mobilité.  Par ailleurs, elle a jugé important de trouver un équilibre entre les sanctions et les gratifications, en regrettant l’absence de sanctions pour mauvaises performances après les évaluations.  


M. MASSOOD KHAN (Pakistan) s’est inquiété de la persistance des lacunes dans les mécanismes de gestion des ressources humaines, alors que de nombreux pays en développement demeurent encore sous-représentés.  Il a estimé insuffisant les cadres et mécanismes de responsabilité pour suivre la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale et a regretté le manque de clarté dans les améliorations qu’apporterait Umoja au système de responsabilité.  « Nous ne comprenons pas pourquoi l’élément fondamental du système de fourchette optimale soit resté inchangé », a dit le représentant du Pakistan.  Si nous reconnaissons que cette question est complexe, elle est loin d’être insoluble, a-t-il insisté.  M. Khan a souhaité que la représentation géographique soit maintenue comme indicateur prioritaire de la gestion des ressources humaines.  Il s’est inquiété du faible taux de réussite des candidats -96 succès sur 33 791 candidats – au programme Jeunes administrateurs qui a remplacé le concours national de recrutement.  Il a demandé des précisions sur l’évolution de la représentativité des États Membres depuis la mise en œuvre de ce nouveau programme.    


S’agissant tout particulièrement des propositions liées au nouveau cadre de mobilité, M. Khan a regretté l’insuffisance des informations justifiant le passage de la mobilité volontaire à la mobilité gérée et l’absence de données statistiques fiables sur la mobilité actuelle.  Il a estimé qu’il est difficile de comprendre comment la nouvelle mobilité offrirait des chances égales aux personnels de terrain et au Siège.  Il a regretté le manque de précisions détaillées sur les coûts totaux de ce projet et s’est, par conséquent, opposé à toute réforme de la mobilité qui réintroduirait le traitement discriminatoire des candidats externes avec un effet négatif sur les objectifs de représentation géographique équitable et la parité entre les sexes.


M. STEPHEN LIEBERMAN (États-Unis) a relevé que le CCQAB a attiré l’attention sur le fait que certains éléments clefs de la politique de mobilité ne sont pas clairement définis, et a appelé à « travailler ensemble dans les semaines à venir afin de parvenir à une définition qui permettra au Secrétaire général de progresser dans la planification de cette politique ».  Il s’est néanmoins dit préoccupé par les défis perpétuels liés aux relations entre personnel et administration, et a trouvé « essentiel que le Secrétaire général consulte le personnel sur les questions liées à la gestion des ressources humaines ».  Dans une Organisation où la prise de décisions efficaces est pénalisée par une autorité floue et les pressions politiques de toute sorte, « nous ne pouvons accepter un cadre qui fragilise encore plus l’autorité administrative », a déclaré M. Lieberman, en invitant à des consultations sincères entre l’équipe administrative et le personnel.


M. ANG WEE KEONG (Singapour) a jugé essentiel que l’ONU améliore la planification des effectifs.  Il s’est dit déçu que le Secrétaire général ait une fois de plus échoué à présenter des propositions aux fins d’un examen d’ensemble du système des fourchettes souhaitables, le but étant de mettre au point un outil plus efficace de nature à garantir une répartition géographique équitable.   Tout en prenant note de ce qui a été fait au cours de la période considérée pour améliorer la planification des effectifs, le représentant a fait sienne la proposition du Comité consultatif qui pense qu’il y a des possibilités d’amélioration des prévisions concernant les grands groupes professionnels: personnel linguistique, d’administration, des finances, de sécurité et desaffaires politiques et économiques, par exemple.


M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a salué les déployés par les États Membres pour adopter la réforme des ressources humaines, mais a trouvé l’impact de cette réforme insuffisant.  En ce qui concerne la mobilité, il a demandé un partage plus équitable entre le personnel du Siège et celui du terrain.  En insistant sur le fait que « les mécanismes précédents ont été rejetés par les États Membres ou n’ont pas fonctionné », il a voulu que l’on ne refasse pas les mêmes erreurs.  Il a aussi plaidé pour l’égalité entre candidats internes et externes et a considéré que l’augmentation du nombre de femmes au sein du personnel de l’ONU et la répartition géographique efficace « ne peuvent reléguer au second plan la priorité qu’est le recrutement d’un personnel qualifié ».


Une organisation plus efficace répondra aux besoins de tous les États Membres, a insisté M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka), avant d’appeler à utiliser la mobilité comme un outil de gestion des ressources humaines dans l’intérêt de l’efficacité de l’ONU.  M. Kohona a souhaité que le principe de mobilité ne soit pas placé dans un vide idéaliste mais reflète les attentes les plus élevées de la Charte.  Il a appelé à un changement culturel au sein de l’Organisation, avant de demander des précisions sur l’impact des objectifs de mobilité sur les objectifs de la représentation géographique équitable et de la parité entre les sexes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil demande au M23 de se retirer immédiatement de Goma et dit son intention d’envisager d’autres sanctions contre ce Mouvement et ses appuis extérieurs

CS/10823

Le Conseil demande au M23 de se retirer immédiatement de Goma et dit son intention d’envisager d’autres sanctions contre ce Mouvement et ses appuis extérieurs

20/11/2012
Conseil de sécuritéCS/10823
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6866e séance – soir


LE CONSEIL DEMANDE AU M23 DE SE RETIRER IMMÉDIATEMENT DE GOMA ET DIT SON INTENTION

D’ENVISAGER D’AUTRES SANCTIONS CONTRE CE MOUVEMENT ET SES APPUIS EXTÉRIEURS


En présence de l’Ambassadeur itinérant du Président de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité a adopté ce soir, à l’unanimité, la résolution 2076 (2012) dans laquelle il demande le retrait immédiat du M23 de la ville de Goma, de stopper ses avancées et de déposer les armes de manière permanente.


Il exprime son intention d’envisager d’autres sanctions ciblées contre le leadership du Mouvement et contre tous ceux qui lui fournissent un appui extérieur et agissent en violation du régime des sanctions et de l’embargo sur les armes.


Le Conseil demande au Secrétaire général de lui présenter, dans les prochains jours, un rapport sur les allégations de soutien extérieur sur lesquelles, il demande aussi à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) d’enquêter. 


Le Secrétaire général doit aussi présenter, dans les jours qui viennent, les options et les implications d’un redéploiement possible des contingents de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et d’autres multiplicateurs de force, capacités d’observation et troupes, qui pourraient améliorer la capacité de la Mission à mettre en œuvre son mandat, y compris protéger les civils et surveiller les flux d’armes aux frontières de l’est de la RDC. 


Le Conseil, qui réaffirme son engagement en faveur de l’intégrité territoriale de la RDC et qui souligne la nécessité de respecter pleinement les principes de non-ingérence, demande enfin au Secrétaire général de lui présenter les options pour un dialogue de haut niveau entre les parties concernées pour examiner les causes sous-jacentes des crises politiques, de sécurité et humanitaire dans l’est de la RDC.


L’Ambassadeur de la RDC, M. Séraphin Ngwej, a souligné que contrairement à la débâcle subie par les assaillants depuis le 15 novembre, les opérations qui ont conduit à la chute de Goma ont bénéficié d’une planification remarquable, d’un réapprovisionnement suffisant et surtout des équipements de vision nocturne, que ni les Forces armées de la RDC (FARDC), ni la MONUSCO ne comptent dans leurs stocks, à l’exception du Rwanda. 


Le territoire rwandais, a-t-il accusé, a servi systématiquement de théâtre de manœuvres pour contourner les FARDC.


Au regard des faits mis à charge du Rwanda depuis le 2 août 1998 et de son attitude récidiviste à l’égard de la RDC, M. Ngwej a demandé au Conseil de constater une violation des principes de la Charte, une menace sérieuse à la paix et à la sécurité dans la région et une série d’actes d’agression avérés au sens de l’Article 39 de la Charte. 


La République démocratique du Congo, a-t-il affirmé, réitère son ouverture au dialogue avec le Rwanda, « toutefois elle ne se contentera plus d’arrangements faciles qui débouchent toujours au bout de trois ans sur les mêmes effets avec les mêmes conséquences », a conclu M. Ngwej. 


Le représentant du Rwanda a justement précisé que le Président congolais et le Président rwandais se rencontreront demain dans le cadre de la CIRGL.  Il a mis en garde contre les décisions qui pourraient conduire à des sanctions, qui seraient, selon lui, contreproductives sur le terrain. 



LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Texte du projet de résolution S/2012/858


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses précédentes résolutions et les déclarations de son président concernant la République démocratique du Congo, en particulier la déclaration présidentielle publiée sous la cote S/PRST/2012/22, en date du 19 octobre 2012, et les déclarations à la presse en date des 2 août et 17 novembre 2012,  sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et soulignant que les principes de non-ingérence, de bon voisinage et de coopération régionale doivent être pleinement respectés,


Se déclarant à nouveau profondément préoccupé par la détérioration de la sécurité et la crise humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo du fait des activités militaires menées par le Mouvement du 23 mars (M23),


Exprimant la vive inquiétude que lui inspirent la reprise des attaques menées par le M23 et son entrée dans la ville de Goma le 20 novembre 2012, ainsi que la poursuite des graves violations du droit international humanitaire et des atteintes aux droits de l’homme commises par ce mouvement et d’autres groupes armés,


Demandant que tous les auteurs de ces actes, notamment les personnes responsables de violences contre les enfants et d’actes de violence sexuelle, soient appréhendés et traduits en justice et qu’ils répondent des violations du droit international applicable qu’ils ont commises,


Renouvelant sa ferme condamnation de tout appui extérieur au M23, notamment la fourniture de renforts, de conseils tactiques et de matériel, et se disant vivement préoccupé par les informations et les allégations faisant état de la poursuite d’un tel appui au Mouvement,


Se déclarant préoccupé par les effets négatifs que pourrait avoir la situation qui règne au Nord-Kivu sur les conditions de sécurité et la situation humanitaire dans le Sud-Kivu,


Se déclarant profondément préoccupé par le nombre croissant de déplacés et de réfugiés dans l’est de la République démocratique du Congo à cause de la reprise des attaques menées par le M23,


Saluant les efforts déployés par le Secrétaire général, ainsi que par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, la Communauté de développement de l’Afrique australe et l’Union africaine, pour rétablir la paix et la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo,


Saluant également l’initiative prise par le Président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs de convoquer les sommets extraordinaires, tenus les 15 juillet, 7 et 8 août, 8 septembre et 8 octobre 2012, sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo,


Soulignant que c’est au Gouvernement de la République démocratique du Congo qu’il incombe au premier chef d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les civils, dans le respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit international humanitaire,


Demandant à toutes les parties de coopérer pleinement avec la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et réaffirmant sa condamnation de toutes les attaques contre les soldats de la paix,


Constatant que la situation en République démocratique du Congo constitue une menace contre la paix et la sécurité dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Condamne fermement la reprise des attaques menées par le M23 dans le Nord-Kivu et son entrée dans la ville de Goma le 20 novembre 2012;


2.    Exige du M23 qu’il se retire immédiatement de Goma, qu’il mette fin à toute progression et que ses membres soient démobilisés immédiatement et de façon permanente et dépose les armes, et exige également que l’autorité du Gouvernement de la République démocratique du Congo soit rétablie à Goma et dans le Nord-Kivu;


3.    Condamne fermement le M23 et toutes les attaques qu’il a menées contre la population civile, les soldats de la paix de la MONUSCO et le personnel humanitaire, ainsi que les atteintes aux droits de l’homme qu’il a commises, notamment les exécutions sommaires, les violences sexuelles et sexistes et le recrutement et l’emploi à grande échelle d’enfants soldats, condamne également les efforts faits par le M23 pour mettre en place une administration parallèle illégale et saper l’autorité de l’État du Gouvernement de la République démocratique du Congo, et réaffirme que les personnes responsables de crimes et d’atteintes aux droits de l’homme devront répondre de leurs actes;


4.    Se déclare vivement préoccupé par les informations indiquant qu’un appui extérieur continue d’être fourni au M23, notamment sous forme de la fourniture de renforts, de conseils tactiques et de matériel, ce qui accroît considérablement les moyens militaires du M23, et exige qu’il soit mis fin immédiatement à tout appui fourni depuis l’extérieur au M23;


5.    Prie le Secrétaire général de lui faire rapport dans les prochains jours, en coordination avec la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et l’Union africaine, sur les allégations selon lesquelles un appui extérieur serait fourni au M23 et se déclare disposé à prendre d’autres mesures appropriées sur la base de ce rapport;


6.    Demande à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs de procéder, notamment en ayant activement recours au Mécanisme élargi de vérification conjointe, à des analyses et des enquêtes sur les informations et les allégations selon lesquelles un appui et du matériel sont fournis depuis l’extérieur au M23, et encourage la MONUSCO, en coordination avec les membres de la Conférence, à participer, selon qu’il convient et dans les limites de ses moyens et de son mandat, aux activités du Mécanisme;


7.    Se déclare préoccupé par le fait que les commandants Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye mènent des activités pour lesquelles ils pourraient être désignés par le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1533 (2004) au titre du paragraphe 4 de la résolution 1857 (2008), et charge le Comité d’examiner d’urgence les activités de ces deux individus ainsi que de tout autre individu qui satisfait aux critères fixés pour désignation;


8.    Exprime son intention d’envisager, conformément aux critères définis dans la résolution 1857 (2008), d’autres sanctions ciblées contre les dirigeants du M23 et les personnes qui fournissent un appui au M23 depuis l’extérieur ou qui agissent en violation du régime des sanctions et de l’embargo sur les armes, et demande à tous les États Membres de présenter d’urgence des propositions d’inscription sur la liste au Comité 1533;


9.    Prie le Secrétaire général de lui présenter dans les prochains jours un rapport sur les options de redéploiement éventuel des contingents de la MONUSCO et leurs conséquences et les multiplicateurs de puissance, capacités d’observation et effectifs supplémentaires dans les limites du plafond actuel autorisé, qui, eu égard à la crise actuelle, pourrait faire en sorte que la Mission soit mieux à même d’exercer son mandat, notamment sur les plans de la protection des civils et de la communication d’information sur les mouvements d’armes et de matériel connexe à travers les frontières orientales de la République démocratique du Congo, rappelle dans ce contexte l’importance de consultations étroites avec les pays qui fournissent des contingents militaires et des forces de police, et entend maintenir à l’examen le mandat de la MONUSCO;


10.   Demande aux acteurs pertinents d’user de leur influence sur le M23 pour l’amener à mettre fin aux attaques;


11.   Demande à toutes les parties, en particulier au M23, de permettre l’accès en toute sécurité, en temps voulu et sans entrave de l’aide humanitaire aux personnes qui en ont besoin, conformément au droit international, notamment aux dispositions applicables du droit international humanitaire et aux principes régissant l’aide humanitaire, et de s’abstenir de tout acte de violence contre les civils;


12.   Demande à toutes les parties de respecter le caractère civil et humanitaire des camps de réfugiés et de déplacés et souligne la nécessité d’empêcher tout recrutement forcé, notamment d’enfants, par les parties au conflit;


13.   Salue les mesures prises activement par la MONUSCO pour s’acquitter de son mandat, en particulier en matière de protection des civils, salue également à cet égard les efforts sans relâche déployés par les contingents de la MONUSCO, en particulier à Goma et alentour, et les encourage à poursuivre dans cette voie;


14.   Souligne qu’aucune action visant à entraver l’aptitude de la MONUSCO à s’acquitter de son mandat ne sera tolérée, et condamne toutes les personnes et entités, qui planifient et commanditent les attaques contre la MONUSCO ou qui y participent;


15.   Constate et souligne l’importance des efforts que continuent de déployer la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, la Communauté de développement de l’Afrique australe et l’Union africaine pour régler le conflit et trouver une solution politique durable, et demande à ces organisations et aux États de la région de coordonner leurs efforts en vue de mettre fin aux attaques, de stabiliser la situation et de faciliter le dialogue entre les parties concernées;


16.   Se félicite de la nomination de Boubacar Gaoussou Diarra comme Représentant spécial de l’Union africaine pour la région des Grands Lacs, prie le Secrétaire général de lui rendre compte des possibilités d’un dialogue de haut niveau entre les différentes parties en vue de se pencher sur les causes, à court et à long terme, à l’origine des crises politiques, humanitaires et en matière de sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo, y compris la possibilité de nommer un envoyé spécial, et prie également le Secrétaire général de lui faire rapport dans les prochains jours sur l’évolution de la crise et sur l’action diplomatique à cet égard, y compris celle qu’il aura menée;


17.   Souligne que le renforcement de l’autorité de l’État et de la gouvernance dans l’est de la République démocratique du Congo incombe au premier chef au Gouvernement congolais, qui doit notamment mettre en œuvre une véritable réforme du secteur de la sécurité qui permette une réforme de l’armée et de la police et mettre fin à l’impunité des auteurs de violations des droits de l’homme et de violations du droit international humanitaire, et exhorte le Gouvernement congolais à redoubler d’efforts pour assurer la sécurité, la réforme du secteur de la sécurité, la protection des civils et le respect des droits de l’homme;


18.            Décide de rester activement saisi de la question.


Déclarations


M. SERAPHIN NGWEJ, Ambassadeur itinérant de la République démocratique du Congo, a mis l’accent sur l’importance de cette réunion du Conseil, suite au drame humanitaire qui se déroule à Goma et ses environs, conséquence « de l’agression des troupes régulières de l’Armée rwandaise ».  Il a indiqué que la situation dans la province du Nord-Kivu s’est détériorée depuis le 15 novembre dernier après les attaques lancées par les troupes de l’Armée régulière rwandaise contre les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).  « De l’avis de beaucoup d’observateurs sur le terrain, les prétendus succès militaires du M-23 à Goma sont plutôt surprenants », a-t-il relevé. 


M. Ngwej a estimé que contrairement à la débâcle subie par les assaillants depuis le 15 novembre, les opérations qui ont conduit à la chute de Goma ont bénéficié d’une planification remarquable, d’un réapprovisionnement suffisant et surtout des équipements de visions nocturnes, que ni les FARDC, ni la MONUSCO ne comptent dans leurs stocks, à l’exception du Rwanda.  Le territoire rwandais a servi systématiquement de théâtre de manœuvres pour contourner les FARDC.


M. Ngwej a demandé au Conseil de sécurité de « condamner de la manière la plus ferme le Rwanda » et d’exiger de ce dernier qu’il « mette fin immédiatement à son agression » en retirant ses troupes de la ville de Goma et du territoire de la RDC.  Le Conseil doit exiger que « cesse toute forme de violence et toute activité tendant à déstabiliser et à saper l’autorité de l’État congolais » et d’appliquer des sanctions contre les leaders du M-23 et les officiers rwandais.


Il a souhaité une plus grande implication de la MONUSCO en termes de moyens effectifs et logistiques, pour lui permettre de répondre beaucoup plus efficacement aux exigences du maintien de la paix en RDC.


« Maintenant que la responsabilité du Rwanda est clairement établie dans la déstabilisation de son pays, dans les violations des droits de l’homme et dans le drame humanitaire des populations du Nord-Kivu », l’Ambassadeur a estimé qu’au regard des faits mis à charge du Rwanda depuis le 2 août 1998 et de son attitude récidiviste à l’égard de la RDC, le Conseil doit constater une violation des principes de la Charte, une menace sérieuse à la paix et à la sécurité dans la région et une série d’actes d’agression avérés au sens de l’Article 39 de la Charte.


Le Conseil doit aussi constater que le Rwanda a passé outre le principe de la Charte qui enjoint aux États Membres de s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force.  Enfin, le représentant a demandé au Conseil de constater que si un Membre de l’Organisation enfreint de manière persistante les principes énoncés dans la Charte, il peut être exclu de l’Organisation.


La République démocratique du Congo réitère son ouverture au dialogue avec le Rwanda, toutefois elle ne se contentera plus d’arrangements faciles qui débouchent toujours sur les mêmes effets avec les mêmes conséquences, a conclu M. Ngwej.


M. OLIVIER NDUHUNGIREHE (Rwanda) a indiqué que son pays condamnait les combats se déroulant à l’est de la RDC et a appelé les deux parties à se conformer aux décisions prises par la CIRGL.  Il a ensuite mentionné les trois versions présentées successivement par la RDC sur les tirs de roquette qui ont frappé le Rwanda lorsque les combats en RDC ont repris, et qui ont fait notamment deux morts au Rwanda.  « Tout d’abord les autorités congolaises nous ont dit que ces incidents ne se reproduiraient plus, puis ont dit que c’était le Rwanda qui tirait sur son propre territoire pour justifier une intervention et maintenant elles nous accusent d’avoir tiré sur le territoire de la RDC », a affirmé le délégué du Rwanda.


Demandant au Conseil de condamner de telles attaques, il a précisé que le Président congolais et le Président rwandais devraient se rencontrer demain dans le cadre de la CIRGL.  La solution militaire ne peut pas fonctionner, a-t-il poursuivi, appelant à un dialogue entre Congolais et non pas entre « de mauvais interlocuteurs ».  Les deux parties doivent s’asseoir à la table des négociations, a-t-il affirmé.


M. Nduhungirehe a ensuite mis en garde contre les décisions qui pourraient conduire à des sanctions, qui seraient, selon lui, contreproductives sur le terrain.  Seul le dialogue peut mettre fin de manière durable à un conflit qui a par ailleurs des conséquences sur le Rwanda, a-t-il dit, avant de réfuter les accusations de la RDC et d’indiquer que son pays se tenait prêt pour assister les populations en détresse.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission adopte un projet de résolution sur les exécutions extrajudiciaires dont l’examen a reflété de profonds différends

AG/SHC/4059

La Troisième Commission adopte un projet de résolution sur les exécutions extrajudiciaires dont l’examen a reflété de profonds différends

20/11/2012
Assemblée généraleAG/SHC/4059
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

41e et 42e séances – matin et après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION ADOPTE UN PROJET DE RÉSOLUTION SUR LES EXÉCUTIONS EXTRAJUDICIAIRES DONT L’EXAMEN A REFLÉTÉ DE PROFONDS DIFFÉRENDS


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a adopté, aujourd’hui, six projets de résolution, dont un sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, adopté à l’issue d’un vote, et dont l’examen a reflété des différends profonds sur la peine de mort et l’orientation sexuelle. 


Dans une résolution adoptée sans vote, elle a aussi recommandé à l’Assemblée générale de prendre acte du dernier rapport du Conseil des droits de l’homme (1), de son additif et des recommandations qui y figurent.  


Aux termes d’un projet de résolution relatif aux exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires (2), adopté à l’issue de votes séparés rejetant deux amendements, respectivement soumis par Singapour et les Émirats arabes unis, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), et d’un vote sur la résolution, l’Assemblée générale exigerait que tous les États fassent le nécessaire pour qu’il soit mis fin à ces pratiques.  


L’Assemblée demanderait en outre aux États qui maintiennent la peine de mort de prêter une attention particulière aux dispositions des articles 6, 14 et 15 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et aux articles 37 et 40 de la Convention relative aux droits de l’enfant.  


Dans le contexte des droits de l’homme et de l’administration de la justice, la Commission a approuvé, sans vote, un texte (3) aux termes duquel l’Assemblée lancerait un appel aux gouvernements pour qu’ils incluent l’administration de la justice dans leurs plans nationaux de développement en tant que partie intégrante du processus de développement. 


L’Assemblée exhorterait également les États, aux termes de cette même résolution, à faire en sorte que, dans leur législation et leurs pratiques, « ni la peine capitale, ni la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération, ni des châtiments corporels ne puissent être infligés pour des crimes commis par des personnes de moins de 18 ans ».  


Au titre de l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, la Commission a fait sien, sans vote, un projet de résolution (4) par lequel l’Assemblée prierait les États qui souhaitent faire des réserves à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale d’en limiter la portée. 


Elle demanderait aussi aux États parties à cet instrument d’accélérer leurs procédures internes de ratification des modifications à la Convention relatives au financement du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale.  


Par un autre projet de résolution (5), également approuvé sans vote, l’Assemblée générale engageraitles États Membres à envisager de mettre en place des institutions nationales indépendantes et autonomes de défense des droits de l’homme, ou de les renforcer là où elles existent, et « à les doter du cadre législatif et des moyens financiers nécessaires à l’exercice efficace et indépendant de leur mandat ». 


Par un projet de résolution relatif au Comité contre la torture (6) l’Assemblée générale déciderait d’autoriser le Comité à continuer de se réunir pendant une semaine supplémentaire à chacune de ses sessions, à compter de mai 2013 et jusqu’à fin novembre 2014, afin de résorber l’arriéré des rapports des États parties et des recours individuels en attente d’examen. 


Cinq autres projets de résolution ont été présentés au titre de divers points à l’ordre du jour de la Troisième Commission, qui poursuivra ses travaux lundi 26 novembre, à 10 heures. 


(1) A/67/53, A/67/53/Corr.1 et A/67/53/Add.1

(2) A/C.3/67/L.59

(3) A/C.3/67/L.36 (et amendements A/C.3/67/L.67 et A/C.3/67/L.68)

(4) A/C.3/67/L.57

(5)A/C.3/67/L.28

(6) A/C.3/67/L.45 et A/C.3/67/L.60


ÉLIMINATION DU RACISME, DE LA DISCRIMINATION RACIALE, DE LA XÉNOPHOBIE ET DE L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE


Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.57


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale » (A/C.3/67/L.57), adopté sans vote tel qu’oralement révisé par la Belgique, l’Assemblée générale demanderait instammentaux États parties à la Convention d’accélérer leurs procédures internes de ratification des modifications à la Convention relatives au financement du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale.  


Elle leur demanderait également de s’acquitter intégralement des obligations que leur impose la Convention et de prendre en considération les observations finales et les recommandations générales du Comité.  Par ailleurs, elle prierait les États qui souhaitent faire des réserves à la Convention d’en limiter la portée. 


Elle prierait le Secrétaire général de continuer à prendre les dispositions financières voulues et à fournir l’appui nécessaire, y compris une assistance du Secrétariat, pour assurer le bon fonctionnement du Comité et lui permettre de faire face à l’accroissement de sa charge de travail. 


Présentation


Le représentant de la Belgique a effectué des amendements oraux en anglais et rappelé l’objectif de la ratification universelle de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, ainsi que la nécessité de progresser dans le processus de réforme des organes conventionnels. 


Explication de vote


La représentante des États-Unis a fermement condamné la discrimination raciale et soutenu les objectifs de la Convention, de même que les efforts déployés par le Comité.  Les États-Unis n’ont pas ratifié l’amendement de la Convention relatif à l’aspect financier, a-t-elle dit, en encourageant à une utilisation des ressources d’ores et déjà disponibles. 


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME: QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES


Décision sur les projets de résolution A/C.3/67/L.28


Par le projet de résolution intitulé « Le rôle de l’ombudsman, du médiateur et des autres institutions nationales de défense des droits de l’homme dans la promotion et la protection des droits de l’homme » (A/C.3/67/L.28), adopté sans vote, l’Assemblée générale engageraitles États Membres à, notamment, envisager de mettre en place ce type d’institutions indépendantes et autonomes, ou de les renforcer là où elles existent, au niveau national et, s’il y a lieu, au niveau local.  


Elle les engagerait de même à les doter du cadre législatif et des moyens financiers nécessaires à l’exercice efficace et indépendant de leur mandat et au renforcement de la légitimité et de la crédibilité de leurs activités, qui constituent des mécanismes de promotion et de protection des droits de l’homme. 


Explication de position avant le vote


Le représentant du Maroc a affirmé que le projet présenté permettrait aux médiateurs de disposer des ressources nécessaires à l’accomplissement de leurs missions dans des conditions assurant un renforcement des valeurs et principes des Nations Unies.  


Décision sur les projets de résolution A/C.3/67/L.34/Rev.1


Par un projet de résolution sur les droits de l’homme dans l’administration de la justice (A/C.3/67/L.34/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait notamment note, avec satisfaction, du dernier rapport de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur la protection des droits de l’homme des mineurs privés de liberté.  


Elle demanderait de nouveau à tous les États Membres de n’épargner aucun effort pour mettre en place des procédures et mécanismes législatifs ou autres efficaces, et dégager des ressources suffisantes en vue d’assurer la pleine application des normes des Nations Unies relatives aux droits de l’homme dans l’administration de la justice. 


Elle lancerait également un appel aux gouvernements pour qu’ils incluent l’administration de la justice dans leurs plans nationaux de développement en tant que partie intégrante du processus de développement.  


L’Assemblée exhorterait les États à s’efforcer de réduire le recours à la détention provisoire, et à réformer leur législation pour prévenir toutes les formes de violence contre les enfants dans le système de justice et remédier à celles commises.  


Elle les exhorterait également à faire en sorte que, dans leur législation et leurs pratiques, ni la peine capitale, ni la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération, ni des châtiments corporels ne puissent être infligés pour des crimes commis par des personnes de moins de 18 ans.  


L’Assemblée inviterait les États à envisager d’abroger toute autre forme de réclusion à perpétuité pour des crimes commis par des personnes de moins de 18 ans.  


Elle prierait le Secrétaire général de lui présenter à sa soixante-huitième session, ainsi qu’au Conseil des droits de l’homme à sa vingt-quatrième session, un rapport sur les faits nouveaux, les difficultés et les bonnes pratiques concernant les droits de l’homme dans l’administration de la justice, dans lequel il analysera le dispositif juridique et institutionnel international de protection des personnes privées de liberté, ainsi que sur les activités entreprises par l’ensemble du système des Nations Unies.


Présentation


Le représentant de l’Autriche a souligné que les individus sont souvent les plus vulnérables face au système pénal lorsqu’ils doivent défendre leurs droits.  Il a mis l’accent sur les enfants et les jeunes dans ce contexte.  Il s’est dit confiant que le Secrétariat pourra absorber les ressources supplémentaires requises pour la préparation du rapport demandé dans la résolution.  


Explication de vote après le vote


La représentante des États-Unis a déclaré que son pays s’était joint au consensus pour garantir le respect des droits de l’homme dans l’administration de la justice, en particulier des femmes et des enfants.  


Elle a insisté sur la nécessité d’intégrer ces deux groupes.  Plusieurs suggestions américaines ont été incorporées dans le document, a-t-elle noté, mais il reste que cette résolution appelle les États à prendre des mesures pour des obligations que les États-Unis n’ont pas contractées.  Ce texte, contrairement aux précédents sur cette question, prie le Secrétaire général de préparer un rapport.  Étant donné les contraintes budgétaires, tant de l’ONU que des États, elle a espéré que le Secrétariat pourra absorber les coûts y relatifs. 


RAPPORT DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME


Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.59


Aux termes d’un projet de résolution, adopté sans vote, relatif au rapport du Conseil des droits de l’homme (A/C.3/67/L.59), l’Assemblée générale prendrait acte du rapport du Conseil des droits de l’homme, de son additif et des recommandations qui y figurent.


Explications de position avant le vote


Le représentant du Cap-Vert, s’exprimant au nom du Groupe des États africains, a salué le rôle joué par le Comité des droits de l’homme pour promouvoir et protéger les droits de l’homme dans le monde entier.  Selon lui, le projet de résolution présenté contient des recommandations qui « revêtent une importance particulière pour les États du Groupe africain ».  Il a notamment cité celles concernant la lutte contre le racisme et la question des réfugiés et autres personnes déplacées.  Il a par ailleurs attiré l’attention du Secrétariat sur sa volonté de déplacer le dernier paragraphe en tête du texte.  


La représentante de la République arabe syrienne a souhaité reporter l’adoption de 10 minutes afin qu’elle puisse s’entretenir avec les coauteurs du texte.  


Le Président de la Troisième Commission a accepté ce report en le limitant néanmoins à cinq minutes.  


Le représentant du Cap-Vert a préféré, de son côté, que l’on reportât l’adoption de ce projet dans l’après-midi afin de répondre à la demande syrienne relative à la révision orale effectuée. 


Reprenant ses travaux après une suspension demandée par la représentante de la République arabe syrienne, la Troisième Commission a adopté sans vote ce projet. 


Explications de position après le vote


La représentante syrienne a affirmé que son pays avait toujours participé à la mission des droits de l’homme et avait démontré sa volonté de compromis.  Elle a dit déplorer que le rapport du Comité des droits de l’homme contienne un projet de résolution sur la situation des droits de l’homme en Syrie.  Elle a dénoncé les propos biaisés et haineux du rapport, lequel constitue, a-t-elle dit, une ingérence.  De plus, elle a jugé que le rapport ne mettait en cause qu’une seule des deux parties au conflit et a regretté l’absence d’appel à la fin des hostilités. 


Par ailleurs, le rapport omet selon elle les conséquences économiques des sanctions imposées contre la Syrie.  « Même si nous nous sommes ralliés au compromis, nous voulons dire que nous rejetons la politisation ici affichée et nous nous opposons à son application dans les faits », a-t-elle affirmé.  Elle a par ailleurs réitéré son refus des « ingérences commises sous prétexte de la défense des droits de l’homme ». 


Le délégué de l’Union européenne a estimé que la procédure avait connu des modifications en raison de la volonté de certains pays de remettre en cause le consensus. 


La représentante du Bélarus a déclaré que son pays ne rejoignait pas le consensus.  Selon elle, le rapport du Conseil des droits de l’homme contient des éléments hostiles à son pays.  Elle a démenti les informations du rapport qui sont, selon elle, des tentatives de l’Union européenne de s’ingérer dans les affaires intérieures de son pays.  Ces ingérences sont dangereuses pour le Conseil, a-t-elle estimé.  


La représentante des États-Unis a exprimé la préoccupation de son pays sur le fait que le Conseil se soit concentré, selon elle, démesurément sur Israël.  Elle a par ailleurs réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’homme.


Le représentant de la République islamique d’Iran a déclaré que son pays souhaitait se dégager du projet de résolution.  Selon lui, la résolution à l’étude démontre une politisation et une ingérence extérieure de certains pays.  Il a estimé que cette politisation avait sonné le glas de la Commission des droits de l’homme. 


La représentante d’Israël a estimé que le rapport ne faisait pas preuve de l’objectivité, de l’impartialité et de la non-sélectivité nécessaires en la matière.  Elle a fustigé la mise en cause exclusive d’Israël au point 7 du projet de résolution et a justifié ainsi l’opposition de son pays à ce texte. 


La représentante de la Suisse a estimé que la Troisième Commission devait être seule en charge de l’examen des recommandations du Conseil et non partager cette prérogative avec l’Assemblée générale plénière. 


La représentante du Costa Rica a jugé fondamental de préserver les travaux du Conseil.  Elle s’est dite convaincue que le rapport du Conseil devait être examiné par l’Assemblée générale plénière et non pas constituer la seule prérogative de la Troisième Commission. 


La représentante du Sri Lanka a déploré le non-respect des droits de l’homme par de nombreux États Membres et rappelé l’engagement de son pays dans les travaux du Conseil des droits de l’homme.  Elle a qualifié les mises en cause de son pays par le Conseil de précédents néfastes qui remettent en cause la souveraineté judiciaire de son pays dans la mesure où la primauté des autorités locales n’a pas été respectée. 


Le représentant du Canada s’est dit préoccupé par la présentation de ce projet de résolution devant la Troisième Commission et non devant la plénière de l’Assemblée générale.  Il a par ailleurs estimé que la mise en cause des colonies de peuplement israéliennes n’avait pas sa place dans ce texte dans la mesure où cette question devait être réglée par un processus de paix entre les parties au conflit.  


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME: QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES


Décisions sur les projets de résolution A/C.3/67/L.36 (et les amendements y relatifs, figurant dans les documents A/C.3/67/L.67 et A/C.3/67/L.68), et A/C.3/67/L.45 et les incidences sur le budget-programme, figurant dans le document A/C.3/67/L.60


Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.36


Aux termes d’un projet de résolution relatif auxexécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires (A/C.3/67/L.36), adopté par 108 pour, 1 contre (Iran) et 65 abstentions, l’Assemblée générale condamnerait de nouveau, énergiquement, toutes les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires qui continuent d’avoir lieu partout dans le monde. 


Elle exigerait que tous les États fassent le nécessaire pour qu’il soit mis fin à ces pratiques.  


Elle demanderait notamment aux États d’enquêter promptement et de façon exhaustive sur tous les meurtres, notamment ceux qui sont dirigés contre des groupes déterminés, par exemple les meurtres de personnes appartenant à des minorités nationales, ethniques, religieuses ou linguistiques, ou en raison de leur orientation ou de leur identité sexuelle. 


L’Assemblée demanderait en outre aux États qui maintiennent la peine de mort de prêter une attention particulière aux dispositions des articles 6, 14 et 15 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et aux articles 37 et 40 de la Convention relative aux droits de l’enfant.  


Motion d’ordre


Avant l’examen du projet de résolution, le Cap-Vert, au nom du Groupe des États africains, a sollicité une suspension de séance pour conduire des consultations.  


Présentation


La représentante de la Suède a soumis le projet de résolution au nom des 61 coauteurs et rappelé qu’il était présenté sur une base biannuelle.  Le droit à la vie et la lutte contre l’impunité sont les questions fondamentales au cœur de ce texte, a-t-elle expliqué, en se félicitant du climat fructueux des consultations qui ont débouché sur les deux propositions d’amendement à l’examen de la Commission. 


Décision sur le projet d’amendement A/C.3/67/L.36


La Commission a rejeté le projet d’amendement par 78 voix contre, 50 pour et 38 abstentions. 


Présentation


Le délégué de Singapour a présenté l’amendement visant à supprimer l’alinéa 8 du préambule du projet de résolution par lequel l’Assemblée se déclarerait « vivement préoccupée par la persistance de cas de privation arbitraire de la vie résultant de l’imposition et l’application de la peine capitale en violation du droit international ». 


Pour le délégué, de nombreux pays maintiennent la peine capitale dans la loi et la pratique et donc, s’agissant de cet alinéa, cette question relève de la législation nationale, notamment pour les crimes les plus graves.  Il ne faut pas politiser ce projet de résolution qui divise et met en avant les causes soutenues par certains États, a-t-il conclu.  


Déclaration générale


Le Soudan, au nom du Groupe des États arabes, a réaffirmé que tous les droits de l’homme et libertés fondamentales figurant dans les instruments internationaux étaient indivisibles et se renforçaient mutuellement.  Le Groupe refuse catégoriquement les tentatives d’inclure dans les résolutions des Nations Unies des concepts et principes non agréés.  Des centaines de milliers d’individus de par le monde sont victimes d’exécutions extrajudiciaires.  D’aucuns font fi des concepts agréés et incluent l’orientation sexuelle dans les textes, a-t-il observé.  


Le Groupe des États arabes condamne fermement la politisation des droits de l’homme pour servir des motivations internes à travers l’introduction d’explications subjectives à des textes relatifs aux droits de l’homme, a souligné le représentant.  Ces tentatives persistent depuis plus de 10 ans sur cette résolution, a-t-il déploré.  Pour cette raison, le Groupe des États arabes votera en faveur des deux amendements proposés pour marquer son opposition aux tentatives visant à l’insertion de concepts non acceptés au niveau international.  


Explication de vote avant le vote


Reprenant la parole, la Suède a demandé un vote enregistré sur les deux amendements proposés.  Elle a dit avoir organisé, au nom du Groupe des pays nordiques, quatre séances de consultations afin d’expliquer les causes sous-jacentes à cet alinéa qui demeure pertinent, selon elle.  Dans certains cas, la peine capitale est appliquée en violation des normes du droit international et l’alinéa 8 précise ces cas de privation arbitraire de la vie.  


La déléguée de Trinité-et-Tobago a affirmé que la peine capitale n’était réservée qu’aux crimes les plus sérieux dans son pays.  Ce paragraphe laisse cependant entendre que la peine capitale est interdite par le droit international.  Ce libellé ne respecte pas la souveraineté des États, a-t-elle ajouté en substance avant de se dire prête à accepter un compromis. 


La représentante de la Suisse a affirmé que le texte soumis par la Suède était judicieux et parfaitement équilibré, en se prononçant contre la suppression de l’alinéa 8 du préambule.  Elle votera contre l’amendement proposé par Singapour. 


La représentante de la Norvège a souligné qu’aucune norme ne pouvait être supérieure au droit à la vie et lorsque la peine capitale est appliquée, il importe de respecter certaines normes relatives à la privation arbitraire de la vie.  L’alinéa en question ne dit pas que la peine capitale en elle-même n’est pas en conformité avec le droit international.  Elle a annoncé que son pays voterait contre. 


Décision sur le projet d’amendement A/C.3/67/L.68


La Commission a rejeté le projet d’amendement A/C.3/67/L.68 par 86 contre, 44 pour et 30 abstentions.  


Présentation de l’amendement A/C.3/67/L.68


Le représentant des Émirats arabes unis, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a présenté l’amendement contenu dans le document A/C.3/67/L.68, qui propose de remplacer le membre de phrase « ou en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité sexuelle » par les termes « ou pour toute autre raison » à la sixième ligne de l’alinéa B) du paragraphe 6 du dispositif.  


Il a souligné que le plein exercice de tous les droits de l’homme pour tous restait un défi de taille.  Les principes de non-discrimination et d’égalité sont deux facettes d’une même pièce, a-t-il rappelé.  Dans ce contexte, l’OCI a fermement exprimé sa préoccupation quant à l’introduction aux Nations Unies de concepts non agréés et de la stigmatisation de certaines personnes.  


L’orientation sexuelle résulte de choix dont la notion demeure non définie.  Les groupes et personnes vulnérables sont les femmes, les enfants, les personnes âgées, les réfugiés, les déplacés, les migrants, ceux qui vivent sous occupation étrangère, dans une pauvreté extrême, les minorités ethniques, religieuses et culturelles, en particulier.  Il a également appelé les États Membres à appuyer l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.  


Explication de vote avant le vote


La Suède, en tant que principal auteur, a expliqué que l’orientation ou l’identité sexuelle avaient souvent été les raisons des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  Biffer cette référence inciterait les États Membres à fermer les yeux ou à permettre l’exécution d’une personne sans procès, a dit la délégation en appelant à voter contre l’amendement.  


Le délégué de l’Irlande a souligné que le message de ce paragraphe était qu’aucune personne ne devait être soumise à une exécution extrajudiciaire.  Or, des individus sont confrontés, partout dans le monde, à ce type d’exécution.  Ce sont des cas qui doivent être mis en exergue.  Il a invité tous les États à voter contre.  


La déléguée des États-Unis s’est fermement opposée à l’amendement.  Le Conseil des droits de l’homme a réitéré que les droits de l’homme s’appliquent à tous et il s’agit ici d’en faire de même, a-t-elle déclaré.  


Le représentant du Brésil a souligné qu’aucun État ne pouvait accepter une condamnation sur la base de l’identité sexuelle ou pour toute autre raison d’ailleurs.  Il a encouragé toutes les délégations à appuyer le projet de résolution sur les exécutions, de manière à prouver leur attachement aux droits de l’homme et contre l’impunité.  


Le délégué de l’Afrique du Sud a rappelé le principe d’égalité et de non-discrimination qui figure dans la Constitution de son pays, y compris le respect de l’orientation sexuelle et de l’identité sexuelle.  Il a appelé à voter contre l’amendement. 


Décision sur l’ensemble de la résolution


Déclaration


La Suède a invité toute les délégations à voter en faveur de la résolution.


Explication de vote avant le vote sur le projet de résolution L.36


Le délégué de la République islamique d’Iran a estimé que ce texte manquait de souplesse de la part des coauteurs et ne prenait pas en compte les différentes opinions, risquant de saper les objectifs du projet de résolution.  L’Iran votera donc contre. 


L’Afrique du Sud a affirmé que la privation de la vie constituait la forme ultime de violation des droits de l’homme.  Le droit à la vie ne saurait être limité à certaines catégories d’individus ou de groupes et l’Afrique du Sud votera en faveur de la résolution, a dit la délégation. 


Trinité-et-Tobago en tant que fervent défenseur de l’état de droit et du droit à la vie, a annoncé son intention de voter en faveur du texte.  La référence aux termes « identité sexuelle » pose problème, a dit la délégation, précisant qu’il n’existait pas de définition précise. 


Le délégué de Singapour a réitéré sa condamnation sans équivoque des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, au cœur du projet de résolution.  Il a estimé que cette question ne relevait pas du mandat du Rapporteur spécial, surtout lorsqu’il établit un lien entre la peine capitale et ces exécutions.  Ce projet de résolution doit galvaniser les efforts de la communauté internationale sur des situations comme le génocide et ne devrait pas être politisé, a-t-il estimé.  


Le représentant de l’Égypte a voté en faveur des deux amendements afin de veiller à ce que le projet de résolution reflète la situation actuelle où la peine capitale n’est pas interdite.  L’amendement présenté par l’OCI n’a que pour objectif d’élargir la portée de la résolution et de protéger les individus qui subissent des exécutions.  


L’appel du Groupe des États africains à nouer un dialogue sur cette question a été ignoré par les auteurs.  Il a regretté tout type d’exclusion, de stéréotype, de discrimination et de violence contre des groupes ou des individus mais a dit ne pas pouvoir accepter qu’on lui impose des notions que son pays n’a pas acceptées et qui n’ont pas été agréés au niveau international.  Il a dénoncé les tentatives visant à créer de nouvelles normes qui risquent de mettre en péril le système international relatif aux droits de l’homme. 


La représentante de la Grenade a dit condamner catégoriquement la privation du droit à la vie.  Elle a affirmé que sa délégation allait voter pour la résolution mais a souhaité que sa réserve sur le paragraphe 6 figure dans le procès verbal.  


Explications de position après le vote


Le représentant de l’Inde a estimé que la peine capitale n’avait pas sa place dans la formulation de cette résolution et a dit espérer que les discussions entre délégations s’avéreront plus ouvertes lors des prochains examens de résolutions similaires.  


Le représentant de la Jamaïque a réaffirmé que son pays condamnait des exécutions extrajudiciaires mais a déploré que certains passages « assimilent la peine capitale aux exécutions extrajudiciaires ».  De ce fait, la résolution à l’étude est déséquilibrée et partiale, a-t-il estimé.  Il a par ailleurs critiqué vertement la mention aux discriminations fondées sur l’orientation sexuelle dans la mesure où l’interdiction de toutes les discriminations aurait, selon lui, suffi.  


La représentante des États-Unis a réaffirmé que son pays n’appliquait la peine de mort que pour les crimes les plus graves.  Elle a exprimé son désaccord avec certains passages de la résolution, notamment en ce qui concerne la référence aux instruments de droit international qui selon les auteurs de la résolution subordonnent les exécutions extrajudiciaires. 


Le représentant du Japon a exprimé son désaccord avec la confusion entretenue selon lui par la résolution entre la peine capitale et les exécutions extrajudiciaires.  Il a néanmoins rappelé que malgré ces critiques, son pays avait soutenu la résolution dans son ensemble. 


La représentante de la Chine a exhorté les coauteurs de la résolution de respecter la souveraineté judiciaire des États Membres et de cesser d’imposer leurs conceptions sous couvert de défendre les droits de l’homme.  


La représentante de Brunei Darussalam a également expliqué l’abstention de son pays par la confusion entretenue, selon elle, entre la peine capitale et les exécutions extrajudiciaires.  


La représentante du Danemark a souligné l’importance revêtue, selon elle, par la nécessité de soutenir les travaux du Comité contre la torture afin de mettre fin aux traitements cruels, inhumains et dégradants.  À ce titre, a-t-elle expliqué, le prolongement des travaux pendant la session de 2013 est nécessité par le faible niveau de ressources allouées au Comité.  Cette faiblesse des ressources rend le travail du Comité plus difficile et ses résultats moins efficaces qu’ils ne pourraient l’être. 


La représentante des États-Unis a réaffirmé le plein soutien de son pays aux travaux du Comité qui joue, selon elle, un rôle très important.  Elle a néanmoins exprimé l’opposition de son pays aux implications financières d’un prolongement des travaux. 


La représentante du Royaume-Uni, s’exprimant également au nom du Japon, bien qu’ayant soutenu la résolution, a souhaité critiquer la façon dont le Comité a effectué ses travaux.  Elle a rappelé que ce prolongement avait été présenté comme temporaire il y a deux ans et cette nouvelle demande démontre selon elle que le Comité devrait réformer ses méthodes.  


Le représentant du Japon a également pris la parole pour critiquer la façon dont le Comité remplit ses missions, notamment en ce qui concerne le retard pris dans l’examen des dossiers qui lui sont soumis.  Il a estimé qu’une solution durable devait être trouvée. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité insiste sur la nécessite d’adopter une approche globale afin d’éliminer durablement la piraterie

CS/10820

Le Conseil de sécurité insiste sur la nécessite d’adopter une approche globale afin d’éliminer durablement la piraterie

19/11/2012
Conseil de sécuritéCS/10820
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6865e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ INSISTE SUR LA NÉCESSITÉ D’ADOPTER UNE

APPROCHE GLOBALE AFIN D’ÉLIMINER DURABLEMENT LA PIRATERIE


Le Conseil de sécurité a demandé, aujourd’hui, aux États et aux organisations régionales de redoubler d’efforts pour lutter contre la piraterie et les vols à main armée commis en mer.


Dans une déclaration lue par son Président, M. Hardeep Singh Puri, de l’Inde, le Conseil de sécurité, gravement préoccupé par la menace que les actes de piraterie font peser sur la navigation internationale, le développement des États des régions concernées, ainsi que sur la sécurité des gens de mer, notamment lorsqu’ils sont pris en otage, insiste sur l’adoption d’une approche globale « pour lutter contre la piraterie et éliminer ses causes sous-jacentes ».


Le Conseil demande de nouveau aux États d’ériger la piraterie en infraction pénale dans leur droit interne et d’engager des poursuites contre les personnes soupçonnées de piraterie, « ainsi que celles qui facilitent ou financent leurs actes, et d’emprisonner celles qui ont été condamnées pour de tels faits ».


Par la présente déclaration présidentielle, le Conseil engage vivement les États et les organisations internationales à mettre en commun les éléments de preuve, les informations et les renseignements dont ils disposent aux fins de répression des actes de piraterie.


Il juge en outre indispensable la coordination des efforts au niveau régional pour l’élaboration d’une stratégie globale de lutte contre les actes de piraterie, ainsi que la fourniture d’une assistance internationale, dans le cadre de cette stratégie globale, pour appuyer les efforts déployés aux niveaux national et régional.


En ce qui concerne la lutte contre la piraterie et les vols à main armée commis au large des côtes de la Somalie, le Conseil de sécurité encourage les États Membres à continuer de coopérer les uns avec les autres et insiste sur le fait que cette lutte incombe au premier chef aux autorités somaliennes.  Ces dernières sont en outre priées d’adopter sans tarder un ensemble complet de lois contre la piraterie et de déclarer une zone économique exclusive.


Le Conseil insiste, enfin, sur la nécessité de notifier rapidement les incidents survenus afin de disposer d’informations précises sur l’ampleur du problème de la piraterie et souligne l’importance d’un échange rapide et efficace d’information avec les États potentiellement touchés.


À l’ouverture du débat ce matin, le Conseil avait entendu le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, qui était venu présenter le rapport* du Secrétaire général sur la situation concernant la piraterie et les vols à main armée au large des côtes de la Somalie.


« Au cours des 10 premiers mois de cette année, 291 attaques ont été perpétrées contre des navires et 293 marins sont toujours retenus en otage par les pirates », a précisé M. Eliasson.


Si le rapport du Secrétaire général note une diminution significative des attaques de pirates au large des côtes de la Somalie, le Vice-Secrétaire général a indiqué que ces progrès pourraient être facilement remis en question si l’on n’éliminait pas les causes profondes de la piraterie, à savoir l’instabilité, l’absence d’état de droit et d’une gouvernance efficace en Somalie. 


« La lutte contre la piraterie appelle à l’adoption d’une approche multidimensionnelle », a expliqué M. Eliasson, en plaidant, dans le cas de la Somalie, pour la proclamation d’une zone économique exclusive au large des côtes de ce pays et le renforcement de la capacité des États dans la poursuite des individus suspectés d’actes de piraterie.


M. Eliasson a identifié trois défis qui appellent une action urgente de la part de la communauté internationale, soulignant ainsi l’amélioration de la coordination entre les pays et les institutions impliquées dans la lutte contre la piraterie, la nécessité de traduire en justice les individus soupçonnés de piraterie et l’établissement d’un cadre juridique s’appliquant à l’emploi de personnel de sécurité privée à bord des navires.


Au cours du débat qui a suivi, la quasi-totalité des intervenants ont convenu de la nécessité d’éliminer les causes durables de la piraterie et plaidé pour une meilleure coordination des efforts nationaux et régionaux.


« L’initiative de l’Union africaine visant à doter la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) d’une composante chargée de la lutte contre les actes de piraterie en mer mérite la plus grande attention » a, pour sa part, affirmé le délégué de la Somalie.


Plusieurs délégations, dont celles de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et de la Malaisie, ont saisi l’occasion de ce débat sur la piraterie pour critiquer vigoureusement les opérations militaires d’Israël à Gaza et déplorer le silence du Conseil sur ce sujet.


« Aucune délégation présente n’accepterait que son territoire soit la cible de tirs de roquettes dont fait l’objet son pays », leur a rétorqué la déléguée d’Israël.


*   S/2012/783


MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES - PIRATERIE


Lettre datée du 6 novembre 2012, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Inde auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2012/814)


Rapport en application de la résolution 2020 (2011) du Conseil de sécurité (S/2012/783)


Ce rapport, soumis en application de la résolution 2020 (2011) du Conseil de sécurité, rend compte de l’application de la résolution et de la situation concernant la piraterie et les vols à main armée au large des côtes somaliennes.


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, constate que les efforts déployés par la communauté internationale et le secteur privé pour lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes ont donné de bons résultats.  Il ressort des derniers rapports de l’Organisation maritime internationale (OMI) que le nombre d’attaques et de captures de navires en 2012 a considérablement baissé par rapport à 2011.  Au cours des neuf premiers mois de 2012, 99 navires ont été attaqués au large des côtes somaliennes, dont 13 ont été capturés, la plupart dans l’ouest de l’océan Indien.  Sur la même période en 2011, 269 attaques avaient été signalées et 30 navires capturés.  Il n’empêche que la piraterie continue de représenter une menace sérieuse, constate le Secrétaire général.


Plusieurs facteurs expliquent la baisse du taux de réussite des attaques menées par les pirates: l’action combinée des forces navales en mer et à terre; l’application plus systématique des « Meilleures pratiques de protection contre la piraterie basée en Somalie » recommandées par l’OMI et élaborées par le secteur des transports maritimes; le fait que les navires de commerce, plus conscients de la situation, prennent des mesures pour se protéger, notamment en aménageant à bord des quartiers retranchés; et l’exercice de poursuites contre les personnes soupçonnées d’actes de piraterie et l’emprisonnement de celles reconnues coupables de tels actes.  Le déploiement de personnel de sécurité armé sous contrat privé à bord de navires ainsi que de détachements de protection embarqués a pu également contribuer à prévenir des attaques, estime M. Ban.


En dépit de ces tendances positives, les pirates, selon les informations communiquées par les États Membres, sévissent à terre, au Puntland et au centre de la Somalie, au milieu de l’année 2012, exigeant notamment des rançons contre la libération de travailleurs humanitaires expatriés et de travailleurs étrangers faits prisonniers.  Il est possible que des pirates deviennent actifs à terre en raison de la pression croissante exercée sur leurs activités en mer.


Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les pirates somaliens auraient reçu environ 170 millions de dollars des États-Unis de rançon en 2011 en échange des navires et des équipages capturés, contre 110 millions de dollars en 2010 - les chiffres ne sont pas encore disponibles pour cette année.  Une partie de cet argent a été réinjectée dans le système financier mondial.  En 2011, la rançon moyenne versée aux pirates était de 5 millions de dollars, indique le rapport du Secrétaire général.


Le coût global de la piraterie pour les États et les sociétés reste élevé.  La piraterie aurait coûté près de sept milliards de dollars en 2011, en raison notamment de l’augmentation des primes d’assurance, du fait que les navires empruntent des itinéraires plus longs à plus grande vitesse afin de décourager les pirates, du recrutement de personnel de sécurité armé, du versement de rançons et de coûts de main d’œuvre accrus.  Ce surcoût a été pour 80% à la charge de l’industrie du transport et, pour les 20% restants, à la charge des États.


Le Secrétaire général constate que ces progrès peuvent toutefois être facilement remis en question.  Tant que les causes profondes de la piraterie –instabilité, non-droit et absence d’une gouvernance efficace en Somalie– ne seront pas éliminées, il ne faudra pas relâcher les efforts.  Il serait bon, tout particulièrement, de renforcer les mesures visant à asseoir l’état de droit et à proposer des moyens de subsistance à terre, recommande-t-il.  Les programmes de renforcement des capacités et de création de nouveaux moyens de subsistance à terre en Somalie demeurent très insuffisants, essentiellement en raison de l’insécurité sur le terrain et du manque de ressources financières.  Il faut plus que jamais s’efforcer d’apporter une aide ciblée aux États de la région et aux autorités somaliennes.  Il faut veiller à ce que les individus soupçonnés de piraterie qui sont arrêtés en mer soient traduits en justice et bénéficient d’une procédure régulière, conformément au droit international applicable, souligne le Secrétaire général.


Il estime en conclusion que l’achèvement du processus de transition politique en Somalie devrait contribuer à éliminer les causes profondes de la piraterie.  M. Ban Ki-moon encourage le nouveau Gouvernement somalien à mettre au point, en étroite collaboration avec les administrations régionales et les États voisins, une stratégie nationale globale de lutte contre la piraterie.


Déclarations


M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, au nom du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, indiqué qu’au cours des 10 premiers mois de cette année, 291 attaques contre des navires ont été perpétrées et 293 marins sont toujours retenus en otage par les pirates.  Si le rapport du Secrétaire général note une diminution significative des attaques de pirates au large des côtes de la Somalie, ces progrès peuvent toutefois être facilement remis en question si l’on n’élimine pas les causes profondes de la piraterie – instabilité, non-droit et absence d’une gouvernance efficace en Somalie, a-t-il dit.  M. Eliasson a ensuite indiqué que si les attaques de pirates dans le golfe de Guinée étaient différentes de celles menées au large des côtes somaliennes, la réponse à y apporter pouvait s’inspirer de ce qui a été fait en Somalie, y compris par le renforcement des capacités maritimes, le soutien aux réseaux régionaux et l’échange des bonnes pratiques.  C’est pourquoi, la lutte contre la piraterie appelle à l’adoption d’une approche multidimensionnelle, a-t-il déclaré.  Dans le cas de la Somalie, une approche maritime globale est nécessaire pour consolider les gains importants dans la lutte contre la piraterie atteints avec la stabilisation politique dans ce pays, a-t-il ajouté.


Une zone économique exclusive devrait être proclamée au large des côtes somaliennes, a-t-il avancé, avant de plaider pour le renforcement de la capacité des États dans la poursuite des individus suspectés d’actes de piraterie.  Cet effort devrait inclure la prévention et la suppression du financement de la piraterie.  Le Vice-Secrétaire général a également invité les États Membres et les organisations internationales et régionales à renforcer le consensus pour qu’une réponse commune soit apportée dans la lutte contre la piraterie.  M. Eliasson a mentionné d’autres initiatives concourant à cette lutte, dont le Code de conduite de Djibouti et a souligné le rôle clef joué par le Bureau politique de l’ONU en Somalie.  Il a ensuite plaidé vigoureusement pour le renforcement de la sécurité des navires, en rappelant que 20% seulement des navires croisant au large des mers à haut risque adoptaient les mesures de sécurité nécessaires.  En conclusion, M. Eliasson a souligné les trois défis qui appellent une action urgente de la communauté internationale, à commencer par l’amélioration de la coordination et de l’échange d’informations entre les pays et les institutions impliquées dans la lutte contre la piraterie.  Il faut aussi veiller à ce que les individus soupçonnés de piraterie qui sont arrêtés en mer soient traduits en justice et bénéficient d’une procédure régulière, conformément au droit international applicable, a affirmé le Vice-Secrétaire général.  Enfin, il a plaidé pour l’établissement d’un cadre juridique s’appliquant à l’emploi de personnel de sécurité privée à bord des navires.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a déclaré que la communauté internationale avait multiplié ses efforts dans la lutte contre la piraterie, en soulignant que ces efforts donnaient des résultats.  Des liens ont été établis entre les différentes parties prenantes en charge de la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, a-t-elle précisé.  Mme Rice a assuré la sympathie de sa délégation aux otages, en faisant remarquer que certains étaient détenus depuis plus de trois ans.  La communauté internationale peut cependant faire plus pour renforcer les capacités de la Somalie et pour traduire les pirates en justice, a-t-elle estimé.  La représentante a mentionné le rôle du Fonds d’affectation spéciale qui a permis d’ouvrir des centres de détention et a remercié les Seychelles qui accueillent un centre d’enquête, ainsi que le Kenya pour son rôle actif.  La Somalie doit également faire sa part, a-t-elle déclaré, en soulignant que le pays, dont le processus de transition prend fin, était désormais capable d’agir.  L’industrie maritime, de son côté, doit faire tout ce qui est dans ses possibilités pour déjouer les tactiques des pirates, a-t-elle ajouté.  Mme Rice a évoqué les « bonnes pratiques » mises en œuvre sur les navires américains.  Si la communauté internationale, en partenariat avec le secteur privé, a progressé, ces progrès ne sont pas irréversibles, a-t-elle averti.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a fait part de la préoccupation de sa délégation face à l’accroissement de la piraterie enregistré ces dernières années.  Des coûts terribles sont portés à l’économie mondiale, tandis que les rançons contribuent à déstabiliser la situation internationale en aggravant encore le phénomène, particulièrement au large des côtes de la Somalie, a-t-il constaté.  La Fédération de Russie estime que si des résultats remarquables ont été atteints, ceux-ci ne sont pas irréversibles, a indiqué son représentant.  Il a ajouté qu’elle appuyait la poursuite des efforts de la communauté internationale, pendant encore au moins une année, afin de lutter contre ce fléau et garantir l’état de droit.  Si on a aussi enregistré des développements positifs en matière de lutte contre l’impunité, la communauté internationale doit être bien consciente que la traduction des responsables en justice est le seul moyen de torpiller la piraterie maritime, ce qui implique l’adoption de sanctions ciblées et la lutte contre le blanchiment d’argent, estime le représentant.  Malheureusement, cela n’est pas appuyé par certains membres du Conseil, a-t-il déploré.  La Fédération de Russie estime par ailleurs que la problématique est sensiblement différente dans le golfe de Guinée, a fait remarquer le représentant avant de conclure.


M. GÉRARD ARAUD (France) a souligné l’importance pour la France et l’Union européenne de la lutte contre la piraterie.  Il a rappelé le lancement de l’initiative Atalante qui est responsable, selon lui, d’une baisse des attaques.  Il a par ailleurs salué l’amélioration du contexte politique somalien tout en soulignant que la situation restait précaire.  Trois axes doivent être privilégiés dans la lutte contre la piraterie « pour apporter une réponse durable au fléau que représente la piraterie au large des côtes somaliennes », a-t-il indiqué.


Le premier de ces axes, a précisé le représentant de la France, est le maintien d’une protection étatique des navires afin d’assurer une dissuasion efficace.  Il a regretté un manque de fermeté des autorités judiciaires somaliennes en la matière qui contribue, a-t-il dit, à créer un sentiment d’impunité chez les pirates.  Il a estimé que seule une coopération internationale, qui constitue le second axe, pourrait combler cette carence, notamment grâce à l’action d’INTERPOL et au recours à des sanctions individuelles contre les commanditaires de ces actes sur le fondement de la résolution 1844.  Le troisième et dernier axe réside dans un renforcement des capacités maritimes et judiciaires des États de la région, a-t-il précisé en rappelant la mise en place de la mission EUCAP Nestor de l’Union européenne.  Cette mission assure en effet des formations pour les polices côtières de ces pays afin qu’ils puissent être en mesure de s’acquitter de leur mandat.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a noté une amélioration dans la lutte contre la piraterie au large des côtes de la Somalie, ce qui illustre pour sa délégation le succès des mesures de protection prises.  Pour l’Allemagne, seule une action complémentaire à terre peut permettre de pérenniser ces succès, en particulier en poursuivant et traduisant en justice les responsables des actes de piraterie.  Le représentant de l’Allemagne se félicite des efforts politiques déployés par la communauté internationale, notamment par les acteurs régionaux.  Il a salué, à cet égard, les initiatives de renforcement de la coopération des États bordant le golfe de Guinée.  S’agissant de la Somalie, l’Allemagne a décidé d’augmenter sa contribution au Fonds d’affectation spéciale en versant deux millions de dollars supplémentaires.  Le représentant a appelé par ailleurs les armateurs et propriétaires de navires afin qu’ils encouragent les meilleures pratiques en matière de gestion.  Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, l’Allemagne appuie toutes les initiatives destinées à renforcer les capacités de la justice somalienne, a-t-il indiqué.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a souligné que la coordination de l’action internationale pour lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes était cruciale.  Malgré les progrès accomplis, la menace reste grave, a-t-il averti, avant de dire qu’il était préoccupé par l’augmentation du nombre d’actes de piraterie dans le golfe de Guinée.  Il est vital d’éliminer les causes profondes de la piraterie en nous attaquant aux phénomènes qui à terre la nourrissent, a-t-il insisté.  Les activités criminelles ne doivent plus payer, a-t-il déclaré.


Le délégué du Royaume-Uni a ensuite demandé à ce que les individus soupçonnés de piraterie, en particulier les bénéficiaires du versement de rançons, soient traduits en justice.  Il est également crucial de renforcer les capacités maritimes des pays, a-t-il rappelé, en se félicitant à cet égard de l’initiative lancée par le Ghana dans le golfe de Guinée.  En conclusion, il a plaidé pour le renforcement de l’aide humanitaire en Somalie et pour une amélioration de la réponse contre la piraterie dans l’océan Indien.


M. KODJO MENAN (Togo) a admis que si la problématique de la piraterie se posait avec acuité au niveau du golfe de Guinée, son ampleur et son impact étaient différents, notamment dans le golfe d’Aden et aux larges des côtes de la Somalie, du fait de l’absence « d’État failli et de route maritime stratégique ».  Néanmoins, il a reconnu que la situation devenait inquiétante dans le golfe de Guinée s’appuyant sur les résolutions 2018 (2011) et 2039 (2012) adoptées par le Conseil de sécurité, lesquelles ont souligné la menace que constituait la piraterie pour la sécurité, la stabilité et le développement économique des États de la région.  Une réalité dont a fait également cas dans son dernier rapport le Bureau maritime international, relevant qu’en dépit de la baisse des actes de piraterie aux larges des côtes de la Somalie, le phénomène devient de plus en plus dangereux dans le golfe de Guinée, avec des attaques souvent violentes et planifiées.


Pour le représentant du Togo, le fléau alimenté par des activités illicites, comme le détournement de cargaisons de pétrole, concurrencent l’autorité de l’État et mettent à mal ses efforts dans les domaines de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme.  Le contrecoup subi par le Benin, notamment en ce qui concerne l’activité de son port, a un impact sur le Togo du fait de leur proximité, a souligné M. Menan.  Pour autant, le Togo s’est engagé dans un processus de renforcement des capacités des acteurs nationaux de lutte contre ce phénomène avec l’appui de partenaires français et américains, permettant de repousser une attaque de pirates en février dernier, a indiqué le représentant.  Saluant les efforts des organisations sous-régionales en Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, il a précisé qu’une approche collective était impérieuse pour éviter que ce fléau, une fois combattu dans un pays ou dans une sous-région, ne se déplace ailleurs.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a déclaré que les conséquences de la piraterie allaient bien au-delà des zones géographiques affectées.  Le trafic d’armes, ainsi que celui des êtres humains, est aussi lié à ces activités illicites, a-t-il rappelé.  Le représentant du Portugal a fait observer que, bien souvent, la piraterie s’exprime dans les conflits de basse intensité, en soulignant qu’à cet égard, la communauté internationale et le Conseil de sécurité avaient un rôle à jouer.  Si la justice doit être rendue localement, elle ne doit pas être assurée en contradiction avec les efforts internationaux d’appréhender les responsables de haut niveau des actes de piraterie en mer. 


Le Portugal appelle par ailleurs les autorités somaliennes à mettre en place les structures judiciaires adéquates pour lutter contre le phénomène, a indiqué son représentant.  Outre les efforts de chaque pays concerné sur le plan national, le délégué du Portugal a souligné la nécessité d’avoir parallèlement des actions concrètes sur le plan régional pour assurer les patrouilles en mer et les échanges d’information.  Il a rappelé le coût considérable sur le plan économique que la piraterie fait peser sur les pays en développement, en précisant qu’il y avait ainsi deux milliards de dollars de manque à gagner pour l’Afrique.  Une meilleure coordination entre les différents acteurs est l’une des conditions essentielles pour assurer le succès de la lutte contre ce phénomène, a conclu le représentant du Portugal, en insistant sur le rôle clef du Conseil dans ce domaine.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a rappelé l’engagement de son pays dans la lutte contre la piraterie, en précisant qu’il avait contribué à hauteur de 63 millions de rands sud-africains aux opérations de lutte contre la piraterie dans le canal du Mozambique.  Il a ensuite indiqué que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer définissait le cadre juridique applicable à la lutte contre la piraterie, notamment par son article 100 relatif à l’obligation de coopération des États pour la répression des activités de piraterie.  « Nous devons éviter d’élaborer de nouvelles normes et mettre plutôt l’accent sur la mise en œuvre de celles qui sont en vigueur », a-t-il insisté.


Le délégué de l’Afrique du Sud a souligné les causes économiques et politiques des attaques de pirates au large des côtes de la Somalie, avant de souhaiter que le Gouvernement somalien se dote de ses propres mécanismes pour lutter contre la piraterie sur terre et sur mer.  Déplorant le manque d’informations sur le rejet de déchets toxiques et les activités de pêche illégale au large des côtes somaliennes, il a demandé que les organisations régionales et les États dotés de forces navales dans cette région communiquent au Secrétaire général les éléments d’information à leur disposition afin que le Conseil puisse aller de l’avant sur ce dossier.  Enfin, il a assuré  que son pays appuyait la proclamation d’une zone économique exclusive au large des côtes de la Somalie, en faisant remarquer que l’absence de proclamation d’une telle zone ne justifiait pas l’exploitation illégale des ressources somaliennes.


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a déclaré que si la piraterie était un phénomène vieux de 4 000 ans, sa forme moderne était sensiblement différente, la piraterie se concentrant aujourd’hui essentiellement dans les golfes d’Aden et de Guinée.  Cela s’explique par une structure de gouvernance inadéquate, par un manque de possibilités économiques et par l’exploitation des zones côtières somaliennes, a-t-il ajouté.  Dans le golfe de Guinée, la piraterie s’explique par la prolifération de groupes armés ou par des précautions insuffisantes de la part de la marine marchande.  Partout ailleurs, la piraterie est un phénomène ponctuel, a rappelé le représentant.  La communauté internationale doit s’attaquer aux causes premières de la piraterie qui sont à la fois d’ordre politique et sécuritaire, a-t-il insisté.


S’il convient d’aider l’État somalien à se reconstruire pour qu’il puisse enfin agir, il est tout aussi important d’ajouter dans le même temps une composante maritime à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a estimé le représentant du Pakistan.  Par ailleurs, les pirates doivent être dissuadés d’agir par un déploiement naval substantiel, la présence de patrouilles surveillant les côtes étant essentielle.  En outre, une aide internationale pour le secteur judiciaire doit être fournie parallèlement.  Le Pakistan se félicite que les ressources du Fonds d’affectation spéciale soient allouées en priorité au secteur de la justice.  Il a indiqué que les compagnies maritimes doivent mieux se préparer à faire face à la menace.  Avant de conclure, le représentant a assuré que son pays était particulièrement vigilant et actif face au phénomène de la piraterie, en précisant que, grâce à ces efforts, son espace maritime et les eaux de la Mer d’Arabie étaient sûrs.


M. WANG MIN (Chine) a rappelé que la piraterie était une menace contre la paix et la sécurité internationales.  Il faut renforcer notre coopération dans la lutte contre la piraterie, a-t-il insisté.  La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer doit, à cet égard, continuer de guider l’action de la communauté  internationale.  Le représentant a également plaidé pour le renforcement des mécanismes de coopération et de partage d’information.  Les auteurs d’actes de piraterie doivent être poursuivis et traduits en justice, a-t-il souligné.


Le délégué de la Chine a appelé de ses vœux le renforcement des capacités des pays pour lutter contre la piraterie, en se réjouissant à cet effet de l’initiative prise par les pays du golfe de Guinée.  Une approche intégrée doit être adoptée afin de s attaquer aux causes profondes de la piraterie, telles que l’instabilité politique et la pauvreté, a-t-il préconisé.  Enfin, il a détaillé les efforts menés par la marine de son pays pour lutter contre la piraterie, en escortant notamment les navires croisant dans des mers dangereuses.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a déclaré qu’en dépit des efforts internationaux dans la lutte contre la piraterie, ce phénomène continuait d’affecter la sécurité sur les principales routes maritimes internationales, particulièrement dans le golfe d’Aden et le golfe de Guinée.  Il a souligné que les autorités somaliennes avaient la responsabilité première de la lutte contre la piraterie en mer au large de ses côtes, ainsi qu’en matière de rétablissement de la sécurité, en matière de stabilité politique, d’état de droit et de développement économique.  Il est capital que le peuple somalien perçoive la piraterie comme une activité illégale qui affecte ses possibilités de développement, a-t-il observé.  La communauté internationale doit continuer d’appuyer les forces fédérales somaliennes afin qu’elles puissent à la fois agir à terre et sécuriser leurs côtes.  Pour sa part, le Gouvernement somalien doit réformer le cadre pénal et, en particulier, le Code de procédure pénale du pays, afin que la législation nationale respecte le droit de la mer, estime M. Osorio.


La Somalie, a souligné M. Osorio, doit bénéficier de l’assistance internationale et de l’ONU sur le plan juridique pour l’aider à délimiter son espace maritime pour qu’il corresponde au droit international –notamment pour ce qui concerne la zone économique exclusive et la frontière maritime avec les pays voisins.  Le représentant de la Colombie a rappelé que des leçons avaient été retenues du passé, en faisant remarquer que l’incidence de la piraterie avait été réduite dans le détroit de Malacca grâce à l’engagement des autorités nationales concernées et grâce une coopération régionale et internationale qui a permis d’organiser des patrouilles maritimes coordonnées, ainsi que des vols de surveillance.  M. Osorio a estimé que la lutte contre ce phénomène devrait aussi s’accompagner de mesures économiques et sociales afin d’offrir des alternatives économiques aux populations.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a jugé encourageants les résultats des mesures prises pour lutter contre les activités de piraterie.  Il ne faut pas relâcher nos efforts, a-t-il poursuivi, en plaidant pour la pleine mise en œuvre du cadre juridique existant et le renforcement des capacités judicaires et pénitentiaires des pays concernés par la lutte contre la piraterie.  Les activités de piraterie prospèrent dans les zones marquées par l’instabilité politique et un état de droit défaillant, a-t-il expliqué, en soulignant qu’il était crucial d’améliorer la coopération entre les États et les organisations régionales.  Le délégué de l’Azerbaïdjan a ensuite demandé à ce que les pays touchés par la piraterie soient assistés à renforcer leurs capacités maritimes dans la lutte contre ce fléau.  Avant de conclure, il a plaidé pour la mise en place de mécanismes d’alerte précoce et souligné le rôle majeur de coordination joué par les Nations Unies.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a indiqué que la piraterie et le vol à main armée commis en mer constituaient de graves menaces pour la vie des marins, faisaient obstacle à la navigation en toute sécurité et à l’acheminement de l’assistance humanitaire internationale à destination de pays tels que la Somalie ou autres.  La piraterie et le vol à main armée affectent également le commerce international, et causent d’importantes pertes économiques pour de nombreux États, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi, a estimé le représentant du Guatemala, il est impératif d’agir de manière décisive pour combattre ce phénomène inquiétant.  Le combat contre la piraterie doit être le produit d’efforts réellement concertés, couvrir un spectre large et être de nature transnationale, a rappelé le représentant.  Il s’est dit convaincu que seule une entière coopération entre les Nations unies, les pays concernés, les organisations internationales compétentes, et le secteur privé, pourront conduire à des résultats positifs.  Le représentant a en outre indiqué que les Nations Unies devraient jouer un rôle pour mobiliser des ressources en faveur de cette lutte.  Les institutions des Nations Unies, notamment leBureaudes Nations Uniespour l'Afrique de l’Ouest (UNOWA), le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et l’Organisation maritime internationale(OMI) doivent jouer un rôle important dans les efforts régionaux pour combattre la piraterie et répondre aux problèmes posés par le terrorisme, le trafic illicite de drogues et la prolifération des armes.


Le Guatemala regrette que la plupart des cas de piraterie et des vols à main armée commis en mer restent impunis.  Cela résulte largement de l’imperfection du système juridique et du manque d’outils pratiques à disposition des Nations unies et des autres acteurs compétents, a indiqué le représentant.  Le Guatemala, a-t-il ajouté, souhaite le recours aux instruments juridiques internationaux en vigueur pour assurer la sécurité de la navigation et l’amélioration ultérieure de la réglementation juridique dans ce domaine, en tenant compte du caractère unique de la situation.  Le représentant a enfin indiqué que les Nations Unies devraient poursuivre leurs efforts sur les éléments clefs suivants: les réformes législatives, le renforcement des capacités pour poursuivre et traiter les cas de piraterie, la mise en œuvre efficace de la loi, et l’amélioration des infrastructures carcérales en Somalie et dans les autres États de la région. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a évoqué le coût humain et économique élevé de la piraterie, le défi majeur consistant à faire respecter la règle de droit et la souveraineté sur le territoire national des pays concernés.  Si la responsabilité première de la lutte contre la piraterie revient à ces pays, cela suppose des moyens et des capacités, a-t-il rappelé.  Par conséquent, le renforcement des capacités des pays concernés est d’une importance cruciale pour la réussite de toute stratégie de lutte contre la piraterie, a-t-il ajouté.  La lutte contre la piraterie doit aussi viser les responsables de ce fléau, a également souligné le représentant.  En dépit d’une diminution de sa prévalence, ses conséquences déstabilisatrices sur la société et l’économie somalienne perdurent, alors même que des personnes se trouvent encore en otage. 


Le représentant du Maroc a appelé de ses vœux une action nationale plus efficace de la part de la Somalie. Il a salué l’action de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans ce pays.  La fourniture de services de base à la population est susceptible de permettre une diminution de l’intensité du fléau de la piraterie, a-t-il estimé.  S’agissant de la situation dans le golfe de Guinée, le Maroc s’est beaucoup engagé pour favoriser la coopération régionale, a assuré le représentant.  Il a rappelé qu’une première conférence ministérielle des États africains riverains de l’Atlantique avait été organisée à Rabat en 2009.  Il a ensuite annoncé que le Maroc organisera, dans les prochaines semaines, une conférence des ministres de ces pays, chargés de la sécurité.  Tous ces efforts vont dans le sens du renforcement de la coopération internationale en matière de lutte contre la piraterie, a-t-il estimé.


M. HARDEEP SING PURI (Inde) a rappelé que la piraterie n’était pas seulement une menace à la liberté maritime mais aussi une cause majeure de déstabilisation de la sécurité régionale et mondiale.  Il a souligné qu’en dépit de l’accroissement de la présence militaire maritime, la piraterie n’avait pas disparu au large des côtes somaliennes, où 43 marins restent retenus en otage à l’heure actuelle.  Dans ce contexte, il a rappelé que son pays faisait de la lutte contre ce phénomène l’une de ses principales priorités, en soulignant la participation de la marine indienne à différentes opérations ayant permis d’empêcher le détournement de navire dans cette zone.  Il a ensuite estimé qu’à côté de la poursuite des opérations contre la piraterie, il était urgent pour la communauté internationale de s’attaquer aux problèmes des prises d’otages et de leurs conséquences sur la vie des marins et de leurs familles.  Il a appelé à un renforcement du partage des informations et des renseignements disponibles sur les pirates, ainsi que sur les procédures judiciaires engagées.  Saluant les travaux du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes de Somalie, M.  Puri a mis en avant le risque de voir le spectre de la piraterie s’élargir à une zone plus vaste, nécessitant plus de moyens et la mise en œuvre d’une véritable stratégie de lutte internationale contre la piraterie.  Il a estimé que de nouvelles étapes destinées à gêner les activités des pirates à terre et les flux financiers qui les alimentent étaient « une nécessité absolue ».  Il a défendu l’obligation d’engager des poursuites et de traduire en justice ceux qui organisent le phénomène.  Il a soutenu l’importance d’adopter des normes internationales qui couvrent les crimes d’extorsion, d’enlèvements, de conspiration, de blanchiment d’argent et de financement d’activités de piraterie.


Le représentant a souligné que la lutte contre la piraterie était aussi intrinsèquement liée à la situation sécuritaire de la Somalie et des États riverains du golfe de Guinée, en appelant les autorités somaliennes à pleinement mettre en œuvre les mesures contre la piraterie prévue par la feuille de route des Nations Unies et de la communauté internationale.  Le représentant a également encouragé les États du golfe de Guinée à renforcer leur coopération, par le biais des organisations régionales.  En conclusion, le représentant a appuyé les conclusions du Secrétaire général mettant en avant trois priorités: le renforcement du partage de l’information et des capacités des pays et des organes impliqués dans les efforts de lutte contre la piraterie, le renforcement des capacités de poursuites judiciaires, et la mise en place d’un cadre de travail pour les agences de sécurité privée déployées sur des navires et s’assurer de leur responsabilité.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme qu’il est responsable au premier chef du maintien de la paix et de la sécurité internationales, conformément à la Charte des Nations Unies, tout en sachant que la responsabilité première de l’éradication de la piraterie incombe aux États.


Le Conseil reste gravement préoccupé par la menace que les actes de piraterie et les vols à main armée commis en mer font peser sur la navigation internationale, la sûreté des routes maritimes commerciales et la sécurité et le développement économique des États des régions concernées, ainsi que sur la sécurité et le bien-être des gens de mer et d’autres personnes, notamment lorsqu’ils sont pris en otage, et par la violence de plus en plus grande exercée par les pirates et les personnes impliquées dans les actes de piraterie et les vols à main armée commis en mer. Le Conseil condamne dans les termes les plus

énergiques les prises d’otages et le recours à la violence contre les otages, et demande aux États de coopérer, selon qu’il convient, afin d’obtenir la libération rapide des otages, notamment en mettant en commun les informations et les renseignements dont ils disposent.


Le Conseil réaffirme son attachement à la souveraineté, à l’intégrité territoriale et à l’indépendance politique des États concernés.


Le Conseil insiste sur le fait que, pour lutter contre la piraterie et s’attaquer à ses causes profondes, la communauté internationale doit adopter une approche globale afin d’éliminer durablement la piraterie et les vols à main armée commis en mer, ainsi que les activités illicites qui y sont associées.


Le Conseil invite tous les États, l’Organisation maritime internationale, l’Organisation internationale du Travail et d’autres organisations internationales et organismes concernés à adopter ou à recommander, selon qu’il convient, des mesures visant à prévenir les prises d’otages et à protéger les intérêts et le bien-être des hommes de mer victimes des pirates, aussi bien pendant leur captivité, en leur apportant une assistance médicale et une assistance humanitaire sous d’autres formes, qu’après leur libération, notamment en leur fournissant des soins et en les aidant à se réintégrer dans la société, et prend note à cet égard des propositions présentées par l’Organisation des Nations Unies par l’intermédiaire du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et de l’Office des Nations Unies pour la lutte contre la drogue et le crime, visant à mettre en place un programme d’aide en faveur des otages.


Le Conseil réaffirme que le droit international, en l’espèce la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer en date du 10 décembre 1982, et en particulier ses articles 100 à 107, définit le cadre juridique applicable à la lutte contre la piraterie et les vols à main armée commis en mer ainsi qu’à d’autres activités maritimes, et demande aux États de prendre les mesures voulues, dans le cadre de leur législation nationale, pour faciliter, conformément au droit international, l’arrestation des personnes soupçonnées d’actes de piraterie, y compris celles qui financent ou facilitent de tels actes, et leur poursuite, dans le respect également des autres instruments internationaux applicables conformément à la Convention.


Le Conseil demande de nouveau aux États, en particulier aux États concernés, d’ériger la piraterie en infraction pénale dans leur droit interne et d’envisager favorablement d’engager des poursuites contre les personnes soupçonnées de piraterie, ainsi que celles qui facilitent ou financent leurs actes, et d’emprisonner celles qui ont été condamnées pour de tels faits, dans le respect du droit international applicable, y compris du droit international des droits de l’homme.


Le Conseil engage vivement les États et les organisations internationales, ainsi que le secteur privé, à mettre en commun, selon qu’il conviendra, les éléments de preuve, les informations et les renseignements dont ils disposent aux fins de répression des actes de piraterie, y compris pour veiller à ce que les personnes soupçonnées de ces actes soient effectivement traduites en justice et celles qui sont jugées coupables incarcérées, et encourage les initiatives existantes ou nouvelles en la matière.


Le Conseil constate avec satisfaction que les mesures de lutte contre la piraterie prises aussi bien au niveau national qu’aux niveaux bilatéral et multilatéral, comme dans le cadre de mécanismes régionaux de coopération, se sont traduites par une baisse significative du nombre d’attaques réussies par les pirates dans différentes régions et juge nécessaire de continuer à appliquer ces mesures, les résultats obtenus pouvant être remis en cause tant que les conditions à terre encouragent la piraterie en mer.


Le Conseil accueille avec satisfaction les engagements pris en faveur de la poursuite des efforts de lutte contre la piraterie, ainsi que les efforts des donateurs bilatéraux et des organisations régionales et internationales destinés à renforcer la capacité des États concernés à lutter contre la piraterie et les vols à main armée commis en mer, y compris en poursuivant les auteurs de ces actes et en incarcérant les pirates condamnés, se félicite à cet égard de l’importante contribution apportée par le Fonds d’affectation spéciale destiné à soutenir les initiatives prises par les États pour lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes et par le Fonds d’affectation spéciale de l’Organisation maritime internationale pour le Code de conduite de Djibouti, et engage instamment les États et les acteurs non étatiques touchés par la piraterie, essentiellement les entreprises de transport maritime international, à leur verser des contributions.  Il prend acte des activités de l’Équipe spéciale internationale chargée de la question des rançons demandées par les pirates, conscient de son importance.


Le Conseil insiste sur le fait que la coordination des efforts au niveau régional est indispensable à l’élaboration d’une stratégie globale de lutte contre la menace que représentent les actes de piraterie et les vols à main armée commis en mer, destinée à prévenir et entraver de telles activités criminelles, et note également qu’une assistance internationale est indispensable, dans le cadre d’une stratégie globale, pour appuyer les efforts déployés aux niveaux national et régional et aider les États Membres à prendre les dispositions nécessaires face aux actes de piraterie et aux vols à main armée commis en mer, ainsi qu’aux activités illicites qui y sont associées.


Le Conseil réaffirme que les enquêtes et les poursuites ont un caractère d’urgence et doivent concerner non seulement les suspects capturés en mer, mais quiconque encourage ou facilite intentionnellement les actes de piraterie, y compris les responsables de réseaux criminels engagés dans la piraterie qui planifient, organisent, facilitent ou financent de tels actes et en tirent profit.


Le Conseil encourage les États Membres à continuer de coopérer les uns avec les autres, insiste sur le fait que la lutte contre la piraterie et les vols à main armée commis en mer, au large des côtes somaliennes, incombe au premier chef aux autorités somaliennes, et prie les autorités somaliennes d’adopter sans tarder, avec l’aide du Secrétaire général et des entités pertinentes des Nations Unies, un ensemble complet de lois contre la piraterie et de déclarer une zone économique exclusive, comme prévu par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.


Le Conseil salue les efforts de l’opération Atalante de l’Union européenne, des opérations Protecteur allié et Bouclier océanique de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, placées sous commandement d’États membres de l’OTAN, les activités de la Force multinationale 151 des Forces maritimes combinées, placées sous commandement du Danemark, des États-Unis d’Amérique, de la Nouvelle-Zélande, du Pakistan, de la République de Corée, de Singapour, de la Thaïlande et de la Turquie, et d’autres États agissant à titre individuel, en coopération avec les autorités somaliennes et les uns avec les autres, pour réprimer la piraterie et protéger les navires vulnérables circulant au large des côtes somaliennes, et se félicite de l’action de certains États Membres, notamment la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde, le Japon, la Malaisie et la République de Corée, qui ont déployé des navires ou des aéronefs dans la région, comme indiqué par le Secrétaire général dans son rapport (S/2012/783).


Le Conseil se félicite des initiatives déjà prises par certains États et des organisations régionales, y compris la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Commission du golfe de Guinée (CGG) et l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC), en vue de renforcer la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée.


Le Conseil apprécie également les efforts déployés par les États dans la région du golfe de Guinée et encourage les partenaires internationaux à fournir une assistance aux États et aux organisations régionales aux fins du renforcement de leurs capacités de lutte contre la piraterie et les vols à main armée commis en mer dans la région, y compris leur capacité maritime de mener des patrouilles et des opérations dans le respect du droit applicable.


Le Conseil salue les efforts que continue de déployer le Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes pour assurer la coordination des différents aspects de l’action menée à l’échelon international pour lutter contre la piraterie.


Le Conseil est conscient de l’assistance fournie par l’Organisation des Nations Unies par l’intermédiaire de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et du Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi que par d’autres organisations internationales et donateurs, en coordination avec le Groupe de contact, en vue de renforcer la capacité des systèmes judiciaire et pénitentiaire de la Somalie, du Kenya, de la République des Seychelles et d’autres États de la région à engager des poursuites contre les personnes soupçonnées de piraterie et à incarcérer les personnes condamnées pour piraterie, dans le respect du droit international des droits de l’homme applicable, et encourage les différentes entités des Nations Unies, notamment les institutions spécialisées, fonds et programmes, à coordonner leur action afin d’accroître l’efficacité des efforts menés au niveau international.


Le Conseil insiste sur le fait qu’il importe de notifier rapidement les incidents survenus afin de disposer d’informations précises sur l’ampleur du problème de la piraterie et des vols à main armée à l’encontre de navires et qu’il faut, en cas de vol à main armée, que les navires concernés informent l’État côtier, souligne l’importance d’un échange rapide et efficace d’informations avec les États potentiellement touchés par la piraterie et les vols à main armée à l’encontre de navires, et prend acte du rôle important joué par l’Organisation maritime internationale en la matière.


Le Conseil constate que l’Organisation maritime internationale a adopté des directives destinées à faciliter les enquêtes en matière de piraterie et de vol à main armée à l’encontre de navires, révisé les directives provisoires destinées aux armateurs, aux opérateurs et aux capitaines de navire au sujet de l’emploi de personnel de sécurité armé sous contrat privé à bord de navires dans la zone à haut risque, ainsi que les recommandations provisoires révisées destinées aux États du pavillon, aux États du port et aux États côtiers concernant l’utilisation de ces personnes à bord de navires dans la zone à haut risque. Il encourage en outre l’État du pavillon et l’État du port à étudier plus avant l’élaboration de mesures de sûreté et de sécurité à bord des navires, notamment de réglementations applicables à l’utilisation de personnel de sécurité armé sous contrat privé, dans le cadre d’un processus consultatif, y compris dans le cadre de l’Organisation maritime internationale et de l’Organisation internationale de normalisation.


Le Conseil prend acte des demandes formulées par certains États Membres concernant la révision des limites de la zone à haut risque, de manière objective et transparente, en tenant compte des cas effectifs de piraterie, mais note que cette zone est fixée et définie par les compagnies d’assurances et les compagnies maritimes.


Le Conseil prend acte de la coopération entre l’Organisation maritime internationale, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et la Division des affaires maritimes et du droit de la mer du Secrétariat en vue de compiler les législations nationales relatives à la piraterie, encourage les pays qui ne l’ont pas encore fait à communiquer le texte de leur législation et note que copie des législations reçues par le Secrétariat a été affichée sur le site Web de l’Organisation des Nations Unies.


Le Conseil prie le Secrétaire général d’inclure dans ses rapports des informations concernant la mise en œuvre de la présente déclaration de son président, y compris toutes nouvelles informations et observations, en tenant compte de l’action menée par les parties prenantes concernées, y compris les organisations régionales, quant aux moyens envisageables pour intensifier les efforts menés sur le plan international pour lutter contre le problème des actes de piraterie et des vols à main armée commis en mer et la prise d’otages qui en résulte.


Suite des déclarations


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a rappelé que la piraterie était un phénomène complexe qui nécessite une réponse complète et intégrée de la part de la communauté internationale.  Parmi les causes profondes de la piraterie, l’exclusion économique et sociale exige une attention constante de la part de la communauté internationale, a-t-elle souligné.  « Nous devons aider les pays affectés à faire face aux difficultés économiques et au manque d’opportunités d’emploi », a-t-elle précisé.  La stratégie de lutte contre la piraterie ne doit pas, pour être efficace, se limiter aux problèmes de sécurité, a-t-elle insisté.  C’est pourquoi le Conseil de sécurité ne devrait pas perdre de vue les liens critiques entre sécurité et développement et garder en mémoire que son action en la matière doive respecter le cadre.


Se félicitant de l’évolution positive de la situation politique en Somalie, Mme Dunlop a estimé qu’il était important que la communauté internationale soutienne les efforts menés pour améliorer les conditions économiques et sociales de la population afin de prévenir le recrutement des jeunes par les pirates.  Il est également important de renforcer les initiatives développées pour améliorer la sûreté et sécurité maritimes dans le golfe de Guinée, a-t-elle ajouté.  La représentante du Brésil a invité, à cet égard, les États Membres à garantir que la lutte menée contre la piraterie dans le golfe de Guinée respecte les objectifs et l’esprit de la Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud.  Des stratégies efficaces de lutte contre la piraterie doivent intégrer des mesures de dissuasion, de sécurité, d’état de droit et du développement socioéconomique, a-t-elle conclu.


M. IOANNIS VRAILAS, de la délégation de l’Union européenne, a rappelé que l’Union européenne restait pleinement engagée dans la lutte contre la piraterie.  « Il n’est pas acceptable que les gangs criminels continuent à faire souffrir les marins et leur famille. »  Il y a malgré tout des signes positifs: la piraterie en Somalie est à son plus bas niveau depuis 2008.  Cependant, le temps de la complaisance n’est pas venu et il faudrait donner un nouvel élan aux efforts contre la piraterie en adoptant une « double approche » axée sur la lutte contre la piraterie sur terre et en mer.  L’Union européenne a lancé la mission EUCAP Nestor destinée à renforcer les capacités de la Somalie et des États de la région de l’océan Indien.  Cette mission est complémentaire à d’autres programmes dans la région, a assuré M. Vrailas. 


Une des clefs du succès de cette lutte réside dans la capacité du Gouvernement somalien à reprendre le contrôle de son territoire.  La communauté internationale devrait jouer un rôle plus actif pour renforcer les autorités de police et de justice de la Somalie et l’assister à développer des opportunités économiques.  Il faut aussi continuer à poursuivre les réseaux des dirigeants pirates.  L’Union européenne soutient activement l’INTERPOL dans son travail pour améliorer les capacités des pays de la région dans l’investigation et la collecte de preuves contre la piraterie.  Elle reste profondément préoccupée par la violation, dans un cas précis, des principes du droit international concernant le statut du personnel militaire en action dans les opérations de lutte contre la piraterie, a indiqué M. Vrailas.  Avant de conclure, il a assuré que l’Union européenne appuyait l’idée d’adopter une approche intégrée pour lutter contre la piraterie.


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a indiqué que le renforcement des capacités de la Somalie était la seule solution pour éliminer durablement la menace posée par la piraterie.  Des progrès significatifs ont été opérés, s’est-il réjoui, rappelant que 1 200 personnes suspectés d’actes de piraterie faisaient l’objet de poursuites ou étaient sur le point de l’être, et ce dans 21 pays dans le monde.  Il a déclaré que de son point de vue les pirates somaliens devaient être jugés en Somalie et a souligné la nécessité de renforcer, à cet effet, les institutions judiciaires de la Somalie.  Ne baissons pas la garde, a-t-il conclu, rappelant que les pirates opèrent également dans le sud de la mer de Chine, dans le détroit de Malacca et dans le golfe de Guinée.  La réponse à apporter à ces actes de piraterie a pour dénominateur commun une coopération étroite entre les États, a-t-il affirmé.


M. MATEO ESTREME (Argentine) a déclaré que les dispositions relatives à la répression de la piraterie étaient contenues dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.  Ce n’est donc pas au Conseil de sécurité d’y répondre, a-t-il souligné.  Toutefois, le Conseil peut, dans certaines circonstances, prendre certaines mesures.  C’est le cas en Somalie, a-t-il cité en exemple, où la piraterie est l’une des manifestations d’une situation complexe, qualifiée de « menace à la paix et à la sécurité internationales » par le Conseil de sécurité.  Le Conseil de sécurité a également pris des mesures pour répondre à la piraterie dans le golfe de Guinée, a ajouté le représentant, sans qualifier, cette fois-ci, la situation de menace à la paix et à la sécurité internationales.


Il ne fait aucun doute que les actes de piraterie et de vol à main armée perpétrés en mer constituent une menace à la sécurité de la navigation, a reconnu M. Estreme.  Mais cela ne signifie pas que cela représente une menace à la paix et à la sécurité internationales telle que spécifiée dans l’Article 30 de la Charte des Nations Unies, a-t-il argué.  La situation en Somalie dépasse le cadre de la piraterie et l’action des Nations Unies ne doit pas se limiter à sa répression.  Il importe de répondre aux causes sous-jacentes de la piraterie par une action concertée de la communauté internationale.  Le renforcement des capacités est essentiel, afin de permettre à la Somalie de bénéficier de l’exploitation des ressources naturelles de ses zones maritimes, a-t-il souligné.  S’agissant du golfe de Guinée, l’Argentine appelle les Nations Unies à poursuivre ses efforts, a ajouté M. Estreme.  Son pays soutient la coopération entre les Nations Unies et les États touchés par la piraterie, a assuré le représentant.  Il a cependant fait remarquer qu’à moins qu’une situation ne soit qualifiée de menace à la paix et à la sécurité internationales en vertu de l’Article 39 de la Charte des Nations Unies et que le Conseil de sécurité ne décide d’agir en vertu du Chapitre VII, la piraterie ne relève pas en premier lieu de la compétence du Conseil de sécurité mais de celle de l’Assemblée générale, des agences spécialisées et des mécanismes de coopération régionaux.  Leurs actions doivent respecter les dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, a-t-il ajouté.


M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a rappelé qu’en raison de sa position géographique, son pays était l’un des plus exposés à la piraterie au large des côtes de la Somalie.  « Nos navires commerciaux et nos pétroliers sont exposés à cette menace directe, certains ont déjà été attaqués, volés ou pris en otage », a-t-il souligné, avant de saluer la création en 2009 par le Conseil de sécurité du Groupe de contact sur la piraterie en Somalie.


Saluant ensuite la baisse des actes de piraterie dans cette région, le représentant a toutefois estimé que « la menace existe toujours » et qu’il y a « toujours un besoin urgent de soutenir le Gouvernement somalien.  Il faut l’aider « à reprendre le contrôle de certaines parties de son territoire et à traiter les racines de la piraterie sur terre, tout en la combattant en mer », a-t-il dit, avant de préciser que son pays poursuivait sa coopération avec la communauté internationale pour créer un cadre juridique légalisant le recours aux sociétés de sécurité privées.


Le représentant a conclu, en dénonçant « la piraterie maritime, terrestre et aérienne » exercée par Israël contre les Palestiniens de Gaza ».  « N’est-il pas temps que le Conseil de sécurité ordonne l’arrêt de la violence quelle que soit sa source, la fin de l’occupation et la levée du siège, afin de donner aux Palestiniens une chance de vivre librement et dans la dignité? » a-t-il demandé.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a déclaré que la piraterie avait des coûts sociaux non négligeables qui sont bien souvent méconnus: les pêcheurs peuvent ainsi devoir renoncer à leur occupation.  Les personnes qui souffrent le plus sont souvent les moins visibles, a-t-elle fait remarquer, en citant les marins pris en otages en contrepartie d’une rançon, leur famille qui dépend d’eux pour survivre et celles des pirates appréhendés.  En outre, la piraterie est souvent liée à d’autres activités criminelles transnationales, a-t-elle observé.  La délégation australienne estime qu’il faut prendre d’urgence des mesures contre la piraterie dans le golfe de Guinée avant que le problème ne s’aggrave.  L’Australie, qui joue un rôle dans ce combat, occupe un poste d’expert au sein de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  Elle participe aussi aux efforts internationaux dans la corne de l’Afrique en contribuant à la coalition des forces maritimes. 


La représentante de l’Australie a rappelé que si la piraterie a diminué en Asie du Sud-Est, c’est en grande partie grâce à une coopération forte et efficace entre les États concernés.  Le vol de navires au mouillage est un problème qui n’a pas encore été résolu, a-t-elle noté.  L’Australie a accueilli en juillet dernier, à Perth, une conférence qui a fait le bilan des actions menées en matière de lutte contre la piraterie, et elle a été suivie d’un séminaire, organisé en partenariat avec le Bénin à New York, en octobre, a rappelé la représentante.  Parmi les leçons tirées de l’expérience, la déléguée de l’Australie a souligné qu’une action efficace en mer commençait sur la terre ferme.  Elle a aussi souligné qu’il conviendrait de faire plus pour assister les marins pris en otages et leur famille.  Enfin, le problème de la piraterie ne saurait être résolu sans traiter ses causes sous-jacentes, a-t-elle estimé.


M. OSAMA ABDELKHALEK (Égypte) a estimé qu’il n’y avait « aucun doute sur les menaces que la piraterie pose sur les principales routes maritimes internationales » et sur les conséquences des actes qui lui sont associés, tels que les prises d’otages, sur la situation économique, sécuritaire et humanitaire.  Il existe des différences entre la piraterie au large des côtes somaliennes et celle dans le golfe d’Aden, qui exploite, a-t-il fait remarquer, l’absence d’autorité étatique, et celle qui existe dans le golfe de Guinée, qui vise les marchandises transitant sur les navires.  Le représentant a énuméré les facteurs clefs du succès dans le combat contre la piraterie qui sont, selon lui, le soutien au renforcement des capacités locales, le renforcement de la coopération et du partage d’informations au niveau régional, la promotion auprès de l’industrie maritime des bonnes pratiques à suivre en zone à risque, la lutte contre l’impunité en assurant les poursuites judiciaires contre les pirates, leurs chefs et leurs financiers, et le démantèlement des filières de financement illicites.


M. Abdelkhalek a ensuite rappelé que si la piraterie représentait une menace pour la sécurité et le commerce international, elle avait néanmoins un impact plus profond sur les pays d’Afrique, leur stabilité, leur croissance économique et leur développement.  Dans ce contexte, il a salué les efforts des États voisins du golfe de Guinée, qui se sont associés dans la lutte contre ce phénomène en mettant, notamment, en place des patrouilles de surveillance conjointes.  Il a également souligné la nécessité d’adopter une stratégie régionale contre la piraterie.  Pour le représentant, tous ces efforts seront vains si la communauté internationale ne s’attaque pas aux causes profondes de la piraterie, en tenant compte de ses dimensions politique, sécuritaire, économique et humanitaire.  Dans ce contexte, l’Égypte, qui est membre du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes, soutient et continuera de soutenir le Gouvernement somalien, pour lui permettre de développer ses capacités nationales dans les domaines de l’éducation et de la santé, ainsi que pour assurer la formation des forces de sécurité.  En conclusion, le représentant a réaffirmé que son pays était attaché à une définition adéquate des « zones à haut risque », reposant sur des critères clairs dûment définis, afin d’utiliser les ressources consacrées à la lutte contre la piraterie de manière plus efficace en se concentrant sur les zones où les incidents sont les plus fréquents.  Il a également assuré que l’Égypte appuyait l’adoption de mesures concernant le déploiement de personnel de société privée de sécurité, en insistant sur la nécessité d’engager, au préalable, un large processus de consultation incluant, en particulier, l’Organisation maritime internationale. 


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg), se ralliant à la déclaration de l’Union européenne, a déclaré qu’au large des côtes somaliennes, l’action déterminée menée pour combattre la piraterie commence à porter ses fruits.  Pourtant, la vigilance reste de mise, car les zones du golfe d’Aden, de la mer Rouge et des côtes somaliennes concentrent toujours plus de la moitié des attaques signalées dans le monde.  Elle a souligné que le Luxembourg contribue activement aux missions européennes en soutien à la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  « Nous envisageons une contribution à la nouvelle mission européenne à dimension régionale, EUCAP Nestor ».


Le golfe de Guinée est devenu une nouvelle zone à haut risque, ce qui affecte la stabilité et la sécurité de l’ensemble de la région de l’Afrique de l’Ouest et menace le développement économique et social de la région.  « Mon pays y mène depuis de longues années une politique de coopération au développement et nous comptons poursuivre cet effort dans lequel nous voyons une contribution à la lutte contre l’insécurité qui prévaut dans cette région », a-t-elle déclaré.  Les stratégies mises en place pour s’attaquer aux effets de la piraterie n’ont pas permis d’endiguer de manière durable ce phénomène, a-t-elle regretté.  Pour répondre à cette menace persistance, les Nations Unies et tous les États riverains se doivent d’adopter une stratégie globale qui s’attaque aux causes profondes, y compris économiques et sociales, pour garantir la stabilité en mer et régler durablement les problèmes sur terre.  D’une manière prioritaire, les États riverains des zones affectées par la piraterie doivent être au centre des efforts.  Le Luxembourg continuera à soutenir les pays affectés, en mettant en œuvre une approche globale qui associe les volets politique et sécuritaire, la coopération au développement et l’aide humanitaire, a-t-elle assuré avant de conclure.


M. MARGUS KOLGA (Estonie) a déclaré que l’expérience de son pays montrait que tous les marins étaient confrontés au risque d’être pris en otage.  La piraterie, affectant le monde entier, doit être traitée dans un effort commun. L’Estonie participe activement à la lutte contre la piraterie au large de la Somalie, dans le cadre de l’opération Atalante lancée en 2008.  En coopération avec la France et l’Allemagne, elle a fourni une unité de son détachement de protection des bâtiments qui a escorté plusieurs navires du Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres qui acheminaient du matériel à la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM).  Aux côtés de militaires français, le détachement estonien a aussi participé à l’entraînement de l’AMISOM en matière de protection en mer.


Cette implication a permis de mieux saisir la complexité des défis et de la problématique de la piraterie, a observé le représentant.  Il a estimé que l’un des défis est d’établir la base juridique permettant de déployer des unités de protection dans les navires et de poursuivre les actes de piraterie.  Il a attiré l’attention sur la nécessité de réunir des éléments de preuve suffisants pour que toute poursuite se fasse en conformité avec le droit.


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a indiqué que la piraterie était une grave menace pour de nombreux hommes et femmes travaillant en mer.  Il s’agit aussi d’une menace pour l’industrie maritime et le commerce international, a indiqué le représentant.  En tant que crime international, la piraterie maritime doit être combattue par une approche multidimensionnelle centrée sur la prévention, la diplomatie, la dissuasion, la sécurité, et en s’attaquant à ses causes profondes.  Les efforts internationaux pour protéger les voies maritimes et la lutte contre la piraterie ne peuvent être efficaces que si les États coopèrent de bonne foi, en vertu des règles établies par le droit international coutumier et les conventions des Nations Unies.  L’expérience de longue date de l’Italie dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée indique clairement que pour atteindre les objectifs souhaités, il faudrait « suivre la trace de l’argent » et cibler les responsables des réseaux criminels et non pas seulement leurs agents sur le terrain, en s’attaquant à ce qui leur est le plus cher, à savoir les revenus tirés de leurs activités criminelles. 


Dans le respect du droit international et des obligations qui en découlent, chaque État doit s’engager véritablement pour sensibiliser à la piraterie et mettre en œuvre des mesures appropriées visant à assurer la sécurité des mers et à protéger les marins ainsi que les propriétaires de navires, a souligné le représentant.  À cet égard, l’une des étapes essentielles est de reconnaître, dans les législations nationales, la piraterie maritime comme un crime grave, et aussi d’appliquer, le cas échéant, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, a-t-il précisé.  Le recul du nombre total d’attaques et de prises d’otage en 2012 est un succès qui doit être consolidé en améliorant la protection des navires et de leur équipage et en renforçant les capacités de la Somalie et des pays de la région dans les domaines de l’application de la loi, de la sécurité judiciaire et maritime et du développement, a insisté le représentant, avant de conclure.  


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) s’est dit particulièrement préoccupé de la menace que constitue la piraterie sur les couloirs de navigation marchande dans le monde, en particulier dans le golfe d’Aden et le golfe de Guinée.  Il a estimé qu’un des moyens de lutter contre la piraterie était de s’attaquer à ses causes sous-jacentes sur le territoire des pays affectés, en aidant les gouvernements à reprendre le contrôle de leur territoire et en fournissant des opportunités économiques à leur population.  Le représentant a salué la mise en place d’un nouveau Gouvernement somalien, en estimant que l’amélioration de la situation politique en Somalie contribuera à trouver une solution à la piraterie.  Il a jugé indispensable le renforcement du système judicaire somalien, à moyen et long termes, pour lui permettre de poursuivre et emprisonner les responsables de pirateries et de vols à main armée en mer le long des côtes somaliennes. 


Le représentant de la République de Corée a estimé que la lutte contre la piraterie, question transnationale par nature, nécessite des efforts variés et concertés de la communauté internationale.  Il a précisé que la République de Corée a pris le commandement du groupe de forces multinationales–151 de juin à septembre 2012 et que son pays avait renforcé ses liens avec les forces navales d’autres pays dans le cadre de sa participation à la coalition des forces maritimes chargées de la lutte contre la piraterie.  M. Shin a aussi indiqué que son pays présidait, depuis mars 2012, le Groupe de travail III créé par le Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, en charge des mesures de protection contre la piraterie.  Il a précisé que la République de Corée avait mis en place, en partenariat avec les États-Unis et le Royaume-Uni, un site Internet visant à sensibiliser le grand public et à servir de forum aux participants de la prochaine réunion du Groupe de travail III, qui se réunira à Séoul en février 2013, sur le thème des meilleures pratiques en matière de lutte contre la piraterie.  Par ailleurs, il a précisé que la République de Corée appuyait financièrement le renforcement des capacités de la Somalie et des pays voisins en partenariat avec l’Organisation maritime internationale (OMI) et d’autres programmes des Nations Unies.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon), affirmant que la piraterie était une menace pour la sécurité maritime et, plus particulièrement, pour l’économie mondiale puisque les activités économiques et commerciales reposaient sur les passages sécurisés, ainsi que pour les navires de commerce, a souligné qu’il était urgent pour le Conseil de sécurité d’y apporter une réponse aux niveaux régional et mondial. 


Rappelant que plus de 200 attaques de pirates avaient été signalées chaque année en Somalie, le représentant du Japon a estimé que des mesures devraient être prises de façon concertée par la communauté internationale pour prévenir et faire face à ce fléau.  C’est dans cette optique, a-t-il dit, que le Japon s’est engagé dans des opérations en avril 2009 en déployant deux destroyers et deux avions de patrouille dans le golfe d’Aden.  Toujours au titre de ces mesures, M. Nishida a souligné la nécessité de renforcer les côtes maritimes pour accroître les capacités de certains pays en matière de lutte contre la piraterie.  À cet égard, le représentant du Japon a plaidé pour un renforcement du système judiciaire de la Somalie et des pays voisins.  Il a salué le rôle joué par l’ONU qui, a-t-il rappelé, a contribué à hauteur de 3,5 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale destiné à soutenir les initiatives prises par les États pour lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes.


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a rappelé le rôle que son pays avait joué pour insister sur les causes profondes de la piraterie, lors du premier débat thématique de l’Assemblée générale consacré à la question en 2011.  S’agissant des attaques contre les navires marchands dans le golfe de Guinée, l’Ukraine partage la préoccupation du Conseil de sécurité sur la menace qu’elles posent à la navigation internationale et à la sécurité des gens de mer.  Le représentant a encouragé les États de la région et les organisations régionales à renforcer leurs efforts à cet égard et à mettre au point un cadre juridique pour la prévention et la répression de la piraterie et des vols à main armée en mer, et pour la poursuite judiciaire des auteurs de ces crimes.


Citant la lutte contre l’impunité des pirates somaliens et les succès enregistrés en Asie, l’Ukraine propose l’élaboration, au sein des Nations Unies, de directives qui faciliteraient l’application, au niveau national, du droit international existant, notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.  L’Ukraine est directement affectée par la piraterie, car ce sont près de 38 000 ressortissants ukrainiens qui sont employés dans les transports maritimes internationaux, a expliqué M. Sergeyev.  Il a demandé aux États du pavillon et aux propriétaires de navires de faire tout leur possible pour garantir la sécurité des membres d’équipage.  Avant de conclure, il a rappelé que l’Ukraine avait récemment décidé de se joindre à l’« Opération Bouclier de l’océan » de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).   


Mme RAIMONDA MURMOKAITE (Lituanie) a indiqué que l’impact de la piraterie allait bien au-delà des seuls domaines économiques et sociaux, dans la mesure où elle représente une menace à la stabilité régionale et des États.  Du fait de l’étendue géographique de la piraterie, cela requiert une approche commune intégrée pour faire face à cette menace, a poursuivi la représentante.  La coopération régionale et la coopération internationale sont un élément clef pour combattre la piraterie, a-t-elle ajouté.  Pour la Lituanie, la complémentarité et l’interaction des efforts régionaux et internationaux de lutte contre la piraterie sont importants.  La poursuite judiciaire des auteurs d’actes de piraterie est la pierre angulaire de toute l’architecture des efforts de lutte contre la piraterie, a souligné le représentant.  Elle a ensuite noté l’écart croissant entre les obligations des États Membres et la mise en œuvre de ces obligations.  Une approche globale est nécessaire si l’on souhaite que les efforts de lutte contre la piraterie portent leurs fruits, a-t-elle assuré.  La Lituanie soutient les efforts de lutte contre la piraterie qui incluent, a-t-elle dit, la dissuasion par les forces navales ainsi que le renforcement de l’état de droit et des capacités régionales.  De tels efforts doivent aussi contribuer au développement économique et encourager la coordination de la mise en œuvre de la loi.  


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), au nom du Mouvement des non-alignés, a rappelé que les chefs d’État et de gouvernement du Mouvement ont condamné, lors de leur XVIe Sommet à Téhéran du 26 au 31 août 2012, les actes de piraterie commis au large des côtes de la Somalie et dans le golfe d’Aden.  Ils ont également souligné la nécessité de s’attaquer aux causes sous-jacentes de ces actes, a-t-il poursuivi, avant de plaider pour le renforcement des efforts visant à interrompre les flux financiers associés à la piraterie.  M. Khazaee a salué la résolution 2039 (2012) et a apporté son soutien aux efforts des États et des organisations régionales visant à organiser un sommet pour trouver une réponse commune à la menace de la piraterie.


Parlant en sa capacité nationale, le représentant s’est félicité de l’autorisation donnée par le Conseil pour que soient prises des mesures de lutte contre la piraterie au large des côtes de la Somalie et dans le golfe d’Aden.  La marine iranienne a escorté les navires qui en avaient le besoin à une centaine de reprises, a-t-il précisé, tout en sachant que seule une réponse globale peut durablement éliminer la piraterie. 


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) s’est félicité de la « baisse notable » d’actes de piraterie commis aux larges des côtes somaliennes en 2011 mais a estimé qu’il n’en demeurait pas moins important d’y maintenir des forces navales et d’améliorer la mise en œuvre des normes établies par l’Organisation maritime internationale.  Il importe également d’établir les meilleures pratiques relatives à la protection contre la piraterie, de mieux appliquer les mesures d’autoprotection, de traduire en justice les suspects et d’incarcérer les coupables, a indiqué le représentant. 


M. Haniff a rappelé que, depuis 2008, la Malaisie avait envoyé cinq navires de guerre dans le golfe d’Aden pour contribuer aux efforts internationaux de lutte contre la piraterie.  Le MV Albedo, un navire battant pavillon malaisien est aux mains des pirates depuis 2010, a-t-il indiqué.  La Malaisie a toutefois réussi à appréhender six pirates somaliens qui tentaient de prendre d’assaut un navire malais dans le golfe d’Aden en janvier 2011, s’est-il réjoui.  Le représentant a ensuite fait part des préoccupations de sa délégation au sujet de l’augmentation des actes de piraterie commis dans le golfe de Guinée.  La Malaisie participe de manière active à la protection du détroit de Malacca, a-t-il ajouté, en précisant que le nombre de vols armés qui y sont commis était passé de 9 en 2011 à 1 en 2012.


M. TUVAKO N. MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a fait remarquer que son pays, comme d’autres États de la côte orientale de l’Afrique, était affecté par les actes de piraterie en mer.  En se référant à des incidents qui ont eu lieu au large des côtes somaliennes, au golfe d’Aden et d’autres régions de l’océan Indien, M. Manongi a expliqué que la piraterie portait atteinte au commerce international, faisait obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire en Somalie et mettait en péril la vie des marins.  Elle entraîne aussi une augmentation des coûts des transports maritimes dans les régions touchées.  Après avoir passé en revue les efforts déployés par la Tanzanie et la Somalie pour combattre la piraterie, M. Manongi a demandé qu’un mécanisme international de financement durable sur lequel on puisse compter soit mis sur pied pour assister ces pays dans cette action.  Il s’est félicité par ailleurs du rôle central joué en matière de coordination des actions par le Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. 


La délégation tanzanienne estime que le Fonds d’affectation spéciale, mis en place par le Groupe de contact en janvier 2010, était essentiel pour traduire en justice les personnes présumées responsables d’actes de piraterie, leurs commanditaires et ceux qui profitent de la situation.  Elle appelle les États qui sont en mesure de le faire d’alimenter ce Fonds.  M. Manongi a estimé qu’il sera possible de vaincre la piraterie, notamment en Somalie.  « Malgré cet optimisme, nous sommes préoccupés par le fait que les éléments en déroute d’Al-Chabab se soient déplacés vers l’intérieur des terres, jusque dans l’est de la République démocratique du Congo, et se sont alliés à des groupes armés qui entretiennent un conflit armé perpétuel dans la région », s’est inquiété M. Manongi.  C’est pourquoi il a appelé le Conseil de sécurité à contrôler ce phénomène nouveau, de concert avec les acteurs régionaux.


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a fait remarquer que l’augmentation des actes de piraterie maritime résultait du fait que c’est une entreprise peu risquée et très rentable pour les « pirates ».  Il a rappelé que les navires thaïlandais, comme ceux de beaucoup d’autres pays, avaient été attaqués et les membres de leur équipage pris en otage.  C’est pourquoi, la Thaïlande participe activement aux efforts de la communauté internationale pour lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes, a-t-il indiqué.  Outre les actions militaires, des mesures pour bloquer les flux financiers illicites issus des organisations pirates et pour favoriser les échanges d’information sont essentielles pour assurer une lutte efficace contre la piraterie, a-t-il souligné. 


La poursuite en justice des individus présumés responsables d’actes de piraterie est également importante, a ajouté le représentant, avant d’encourager les États Membres à partager l’information et les bonnes pratiques pour développer le secteur judiciaire.  La piraterie dans le golfe d’Aden est le résultat de l’instabilité qui a marqué la Somalie pendant des décennies, a rappelé le représentant.  La Thaïlande, a-t-il assuré, est prête à coopérer avec la Somalie pour renforcer son développement et ses capacités nationales dans les domaines de l’agriculture et de la pêche, de la santé publique ou encore de la génération de revenus, a indiqué M. Sinhaseni.  Son pays reste engagé à coopérer activement avec la communauté internationale pour éliminer la piraterie maritime, a-t-il réaffirmé.


Mme ADY SCHONMANN (Israël) a déclaré que son pays n’était pas à l’abri d’actes de piraterie, alors même que la liberté de navigation est, pour lui, d’un intérêt vital.  Les compagnies maritimes israéliennes ont été confrontées à des tentatives d’arraisonnement par des pirates, a-t-elle ajouté.  Mme Schonmann a précisé que le droit interne israélien pénalisait clairement les actes de piraterie qui sont passibles de peines pouvant atteindre 20 ans de prison.  En outre, Israël applique les instruments internationaux relatifs à la lutte contre la piraterie.  En conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, Israël met en œuvre les bonnes pratiques recommandées en matière de prévention contre la piraterie.  La représentante s’est dite convaincue que la coopération, internationale et régionale, était fondamentale, notamment en matière de renforcement des capacités des États, afin de répondre plus efficacement à ce fléau.


Faisant un parallèle avec le terrorisme, Mme Schonmann a estimé que les enseignements que l’on avait tirés de cet autre fléau devraient inspirer la communauté internationale pour lutter contre la piraterie.  À cet égard, elle a mis l’accent sur la coordination permanente entre les parties prenantes, citant par exemple le partage d’informations et l’assistance aux pays en développement.  Enfin, la représentante d’Israël a déploré que des délégations n’ayant rien à apporter au présent débat aient choisi de faire porter à son pays la responsabilité d’un conflit qu’il n’a pas cherché à provoquer.  Aucune délégation présente n’accepterait que sa population soit la cible de tirs de roquettes, a-t-elle soutenu.


M. LE HOAI TRUNG, (Viet Nam) a souligné la nécessité d’une approche globale pour combattre les actes de piraterie et les vols à main armée commis en mer, lesquels ont connu une croissance exponentielle depuis 2008.  Il a indiqué que les éléments d’une telle approche, couronnée de succès en Somalie, étaient la volonté politique des partenaires internationaux et la bonne coopération entre les efforts régionaux et nationaux.  Nous devons également nous attaquer aux causes profondes de la piraterie, a-t-il poursuivi, plaidant à cet effet pour un accès amélioré à l’éducation et à l’emploi des jeunes.  Enfin, il a détaillé la contribution de son pays, qui est également victime de la piraterie, aux efforts régionaux menés en Asie du Sud-Est.


M. MARK NEO (Singapour) s’est félicité des progrès significatifs, dans la lutte contre la piraterie, qui s’expliquent par la cohésion de la communauté internationale.  Il a noté avec préoccupation la situation dans le golfe de Guinée et prévenu que des personnes non identifiées étaient montées à bord de deux navires battant pavillon de Singapour.  Rappelant l’urgence d’un renforcement de la coopération maritime, il a indiqué que son pays, la Malaisie et l’Indonésie avaient lancé des patrouilles maritimes conjointes.  L’Accord de coopération régionale contre la piraterie et les vols à main armée commis à l’encontre des navires en Asie (RECAAP) est un autre exemple d’une coopération fructueuse entre les 18 États signataires. 


M. PABLO ANTONIO THALASSINÓS (Panama) s’est félicité de l’action du Conseil de sécurité dans la lutte contre la piraterie en mer, tout en estimant qu’il est nécessaire pour les États de se doter d’outils juridiques efficaces.  Si la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer est pertinente -la législation panaméenne s’en inspire pour prendre les mesures appropriées-, cela ne suffit pas pour combattre efficacement la piraterie.  Des mesures de précaution et de prévention sont indispensables pour empêcher les actes de piraterie.  Rappelant qu’un très grand nombre de navires battent pavillon panaméen, le représentant a souligné qu’il incombait en premier lieu au commandant du navire de décider d’accepter un usage de la force pour protéger, voire porter secours à son bâtiment.


M. AHMED AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a indiqué que la lutte contre l’impunité des auteurs d’actes de piraterie était essentielle, avant de plaider pour une coordination accrue des efforts régionaux déployés dans le cadre de la lutte contre la piraterie.  Il faut veiller à ce que ces efforts s’attaquent aux causes profondes de ce fléau, a-t-il insisté.  Le représentant a ensuite détaillé la contribution de son pays à la lutte internationale contre la piraterie, notamment en apportant un appui à la formation des gardes-côtes somaliens.  « Il ne faut pas relâcher notre attention si nous voulons éliminer ce fléau », a-t-il souligné en conclusion.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a déclaré que la piraterie était aussi ancienne que le commerce maritime lui-même ou la civilisation elle-même.  L’Égypte ancienne y était déjà confrontée, a-t-il observé.  Aujourd’hui, son coût est estimé à sept milliards de dollars par an pour la marine marchande et les États.  Il s’agit non seulement d’une menace à la liberté de navigation mais aussi d’un facteur susceptible d’aggraver l’instabilité régionale et les conflits, a-t-il souligné.  L’amélioration de la situation cette année montre que les pirates ne sont pas prêts à mourir les armes à la main.  Ils ne s’attaquent qu’aux proies faciles et seule la menace de la force peut constituer une dissuasion efficace.


Pour la Nouvelle-Zélande, petit pays dépendant du commerce maritime, il est fondamental que la navigation soit libre et sûre.  C’est la raison pour laquelle, elle a contribué, l’an dernier, aux forces chargées de lutter contre la piraterie.  Si la communauté internationale s’engage dans la bonne direction, rien ne garantit que l’on soit près d’en finir avec la piraterie au large de la Somalie, a ajouté le délégué de la Nouvelle-Zélande.  Celle-ci a félicité des États comme le Kenya, le Yémen, l’Inde et les Seychelles qui ont assumé un lourd fardeau dans cette lutte.  L’exemple de la Somalie tranche avec la situation dans le golfe de Guinée où la piraterie a augmenté de manière exponentielle, a observé le représentant.  Il a appelé de ses vœux une plus grande solidarité internationale dans le golfe de Guinée pour empêcher que la situation ne s’aggrave davantage.  Toutefois, les solutions en matière de sécurité ne sauraient suffire.  Lorsque Pompée avait débarrassé la mer Méditerranée des pirates il y a 2 000 ans, on avait reconnu que la solution ultime était de garantir un travail et de meilleures sources de revenus, a observé le représentant.  La communauté internationale a beaucoup à apprendre de son manque d’attention pendant trop longtemps face à la situation de la Somalie, a-t-il dit.


M. MD. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) s’est réjoui de la baisse significative, grâce à la coopération internationale, des actes de piraterie au large des côtes de la Somalie mais a reconnu que beaucoup restait encore à faire.  Les efforts internationaux doivent être appuyés par tous les États de la région, a-t-il poursuivi.  Il s’est dit encouragé par les initiatives du Groupe de contact et a insisté sur l’importance qu’il y a à traduire en justice les individus soupçonnés de piraterie qui sont arrêtés en mer.  Après avoir reconnu que les complexités du droit international de la mer pouvaient entraver de telles poursuites, le représentant a tout de même prévenu de l’impossibilité de relever le défi de la piraterie maritime par de seuls moyens militaires.  Il faut une approche qui renforce les capacités des pays concernés tout en s’attaquant aux causes profondes de la piraterie, a-t-il estimé.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a indiqué que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer devrait rester le cadre juridique principal applicable à la lutte contre la piraterie.  Il a ensuite salué la démarche du Conseil de sécurité œuvrant au renforcement de la coopération internationale pour lutter contre les actes de piraterie commis dans le golfe de Guinée.  En ce qui concerne la piraterie au large des côtes de la Somalie, il a indiqué que la poursuite des individus suspectés d’actes de piraterie revêtait une importance toute particulière.  Il y a urgence à traduire en justice les coupables de tels actes, ainsi que les individus qui planifient, organisent, facilitent ou financent de tels actes ou en tirent profit, a conclu le délégué de l’Indonésie.


Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) s’est félicitée du rôle joué par le Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes.  « La façon dont divers pays avec des ressources et des défis très différents ont coopéré au sein du Groupe pourrait servir d’exemple pour aborder d’autres questions de sécurité à l’avenir », a-t-elle déclaré.  Pour sa part, la Norvège finance conjointement le projet de prison des Nations Unies à Puntland, en Somalie.  Elle déploiera également une frégate dans le cadre de l’opération « Bouclier de l’océan » pour six mois, à partir de la fin mai.


Mme Mørch Smith a ensuite salué la coopération des transports maritimes et la mise en œuvre des Meilleures pratiques de gestion développées par l’Organisation maritime internationale pour décourager la piraterie.  « Il est moralement et juridiquement inacceptable de jouer avec des vies humaines afin d’extorquer le paiement de rançons, comme le font les pirates somaliens », a-t-elle souligné.  Elle s’est dite également préoccupée par les actes de piraterie dans le golfe de Guinée et en Asie du Sud-Est.  


M. ELMI AHMED DUALE (Somalie) a tout d’abord présenté les condoléances de son pays aux familles des gens de mer tués par les pirates au large des côtes de la Somalie.  Il a ensuite souligné qu’il était nécessaire de s’attaquer aux causes profondes des actes de piraterie commis en mer sur le territoire national, citant entre autres le taux élevé de chômage des jeunes et l’instabilité politique.  Il s’est ensuite félicité de la déclaration présidentielle lue par le Président du Conseil ce matin et a tenu à remercier les États Membres.  L’initiative de l’Union africaine visant à doter la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) d’une composante maritime mérite la plus grande attention, a conclu le délégué de la Somalie.


M. USMAN SARKI (Nigéria) a déclaré que la hausse des actes de piraterie dans le golfe de Guinée exigeait de faire face à ce problème de sécurité collective.  Son coût, estimé à deux milliards de dollars, a d’ores et déjà entraîné une forte diminution de la fréquentation des ports de la zone.  Le représentant a précisé que dans un cas, cette baisse était de 70%.  Pour le Nigéria, cette situation s’explique par plusieurs facteurs: des institutions faibles, l’absence de coordination des réponses régionales, la libre circulation des armes légères et de petit calibre et l’inexistence de mécanismes permettant d’engager des poursuites judiciaires. 


Le manque de synergie et de coordination entre les États du golfe de Guinée a créé une situation de vide qui est exploitée par des éléments criminels, a estimé le représentant du Nigéria.  Son pays, a-t-il assuré, n’a épargné aucun effort pour œuvrer avec des partenaires bilatéraux et multilatéraux, notamment au sein de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest.  M. Sarki a indiqué qu’un sommet des chefs d’État de la région était envisagé pour entériner des accords actuellement en projet.  En outre, le Nigéria a pris des initiatives sur le plan national pour améliorer sa capacité de lutte contre la piraterie, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est rallié à l’appel de la Nouvelle-Zélande pour demander à la communauté internationale d’examiner d’urgence l’amplification de ce fléau dans le golfe de Guinée.


Avant de clore le débat, M. PURI (Inde), s’exprimant en sa capacité nationale, a réagi aux déclarations de deux délégations ayant évoqué un incident au cours duquel deux agents de sécurité avaient ouvert le feu contre deux pêcheurs.  Cette question est actuellement examinée conformément au droit international et aux procédures juridiques en vigueur, a-t-il assuré.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission propose d’appeler à un moratoire sur les exécutions capitales

AG/SHC/4058

La Troisième Commission propose d’appeler à un moratoire sur les exécutions capitales

19/11/2012
Assemblée généraleAG/SHC/4058
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

40e séance – après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION PROPOSE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE D’APPELER

À UN MORATOIRE SUR LES EXÉCUTIONS CAPITALES


La Troisième Commission, chargée des affaires humanitaires, sociales et culturelles, a adopté aujourd’hui un projet de résolution* invitant l’Assemblée générale des Nations Unies à appeler les États Membres pratiquant des exécutions capitales à instituer un moratoire sur celles-ci et ce, en vue d’aboutir à leur abolition définitive. 


Un vif débat a divisé les délégations de pays ayant aboli la peine de mort et ceux refusant encore de le faire.  La souveraineté des États Membres a constitué une pierre d’achoppement empêchant une adoption plus large du texte. 


L’Égypte, rejointe par la Chine, Singapour et le Soudan notamment, ont déploré que les auteurs du projet n’aient pas fait preuve d’un sens du compromis et préféré opter pour une « politisation de ces enjeux ».  

En outre, le représentant égyptien a estimé que le projet de résolution ne prenait pas en compte « la diversité des contextes juridiques, culturels et religieux du monde » et a déclaré que « toutes les règles ne peuvent s’appliquer en tous lieux et en toutes circonstances ». 


Le représentant de l’Inde a abondé dans ce sens et affirmé que son pays ne recourait à la peine capitale que dans des cas précis et restreints à des crimes « choquants pour l’ensemble de la société indienne ».  


Malgré ces critiques formulées contre l’appel à un moratoire proposé par le projet de résolution, la totalité des cinq amendements proposés ont été rejetés par la Troisième Commission, laquelle a apporté son soutien au projet initial de résolution par 110 voix pour, 39 voix contre et 36 abstentions.  


Par ailleurs, la Commission s’est aussi prononcée favorablement sur un projet de résolution** par lequel l’Assemblée générale autoriserait le Comité sur les droits des personnes handicapées à tenir chaque année, à partir de 2013, dans le prolongement de ses deux sessions annuelles, deux réunions de groupe de travail d’avant session d’une durée d’une semaine chacune. 


La représentante des États-Unis, bien qu’ayant soutenu ce projet de résolution, a néanmoins déclaré qu’elle « ne se joindrait pas au consensus en matière de financement des travaux du Comité » et ce, en raison des difficultés causées par les crises économique et financière.  


La Troisième Commission reprendra ses travaux mardi 20 novembre à 10 heures au cours desquels elle poursuivra l’examen des projets de résolutions présentés par les délégations.  


*A/C.3/67/L.44/Rev.1

**A/C.3/67/L.25


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME


Application des instruments relatifs aux droits de l’homme


Décisions sur le projet de résolution A/C.3/67/L.25 et les incidences sur le budget-programme, figurant dans le document A/C.3/67/L.30 


Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


Décisions sur le projet de résolution A/C.3/67/L.44/Rev.1 (et les amendements y relatifs, figurant dans les documents A/C.3/67/L.62, A/C.3/67/L.63, A/C.3/67/L.64,

A/C.3/67/L.65 et A/C.3/67/L.66)


Par un projet de résolution sur la Convention relative aux droits des personnes handicapées et au Protocole facultatif s’y rapportant (A/C.3/67/L.25), et ses incidences budgétaires (A/C.3/67/L.30), adopté sans vote tel qu’oralement révisé, l’Assemblée générale demanderaitaux États qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de signer et de ratifier la Convention et le Protocole facultatif dans les meilleurs délais. 


L’Assemblée décideraitd’autoriser le Comité, sans préjudice du processus intergouvernemental visant à renforcer et améliorer le fonctionnement effectif de l’ensemble des organes conventionnels chargés des droits de l’homme, à tenir chaque année, à partir de 2013, dans le prolongement des deux sessions annuelles du Comité, deux réunions de groupe de travail d’avant session d’une semaine chacune. 


Elle déciderait égalementd’autoriser le Comité à ajouter, à partir de 2014, deux semaines de réunion supplémentaires par an à la session ordinaire existante.  


D’autre part, l’Assemblée prierait le Secrétaire général de prendre de nouvelles mesures pour promouvoir les droits des personnes handicapées dans le système des Nations Unies conformément à la Convention, y compris le maintien en fonction et le recrutement de personnes handicapées.  


Présentation


La Nouvelle-Zélande a indiqué que ce projet de résolution était le fruit de plusieurs consultations qui se sont tenues dans un esprit ouvert.  Elle a procédé à des amendements oraux en anglais, supprimant notamment les incidences budgétaires. 


Le Secrétariat a déclaré que suite à ces amendements oraux, les incidences sur le programme et budget ne seraient pas renvoyés à la Cinquième Commission ni au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB). 


Explication de position


Les États-Unis ont réaffirmé leur attachement à l’égalité des droits des personnes handicapées.  La représentante a cependant affirmé que son pays s’écartait du consensus sur les paragraphes 5 et 6 du projet de résolution compte tenu des contraintes budgétaires.  Elle a enfin appuyé le processus de renforcement des organes conventionnels.  

La représentante de la Croatie a déclaré que le projet dont son pays était un des parrains reflétait une refonte de la résolution analogue présentée en 2010.  Cette refonte, a-t-elle précisé, fut destinée à combler le fossé entre les pays appliquant la peine de mort et ceux l’ayant abolie.  Elle a exprimé la déception de sa délégation quant au nombre élevé d’amendements présentés.  


Le représentant de l’Égypte a pour sa part déclaré que le Pacte international sur les droits civils et politiques n’interdisait pas la peine de mort quand elle est appliquée pour les crimes les plus graves et prononcée par les organes judiciaires compétents.  Il a estimé que la résolution n’appelait pas à un moratoire sur la peine de mort mais sur les exécutions, et ce, en vue de l’abolir.  « Nous ne comprenons pas comment cette résolution peut être pertinente au vu du cadre juridique international », a t-il affirmé. 


Il a par ailleurs regretté qu’aucune des observations principales de son pays n’aient été prises en compte lors des consultations informelles, et ce, malgré l’effort de sincérité et d’objectivité que sa délégation a déployé selon lui.  De plus, le projet de résolution ne prend pas en compte la diversité des contextes juridiques, culturels et religieux du monde, a-t-il affirmé, en estimant que toutes les règles ne peuvent trouver à s’appliquer en tous lieux et en toutes circonstances.  


La représentante de la Grenade a rappelé que son pays avait institué un moratoire de facto sur l’application de la peine de mort.  Elle a précisé à ce titre que son pays n’avait pas appliqué la peine de mort depuis 1978.  Néanmoins, elle a opposé le refus de la Grenade à ce projet de résolution en insistant sur le fait que toute résolution devait être le fruit de décisions conscientes volontaires et ne devait pas être imposée de l’extérieur.  


La représentante de la Chine a déploré que certains pays aient présenté ce projet.  Selon elle, la peine de mort est du ressort de chaque État et devrait être le fruit de décisions souveraines.  De plus, a-t-elle estimé, « il n’existe pas de consensus international sur l’emploi de la peine de mort et les États Membres ont le droit d’appliquer cette peine de mort conformément à leur système juridique ».  Elle a conclu en exhortant les auteurs du projet de résolution à respecter les opinions et les conceptions de chaque État et à ne pas politiser cette question.  


Explication de position avant le vote du premieramendement L.62


Le représentant de l’Égypte a mis en exergue le principe de souveraineté des États dans l’application de la peine de mort, réaffirmé par l’amendement dont son pays est l’auteur. 


La représentante de Singapour a affirmé que sa délégation estimait que ce projet de résolution ne portait pas sur la peine de mort mais sur le droit souverain des États de faire leurs propres choix.  Elle a par ailleurs regretté que d’autres coauteurs ne souhaitaient pas, selon elle, nouer de véritable dialogue et a appelé à voter en faveur de cet amendement.  


Le représentant du Pakistan a dit que son pays appuyait le projet d’amendement L.62 car il allait dans le sens du respect de la souveraineté des États telle qu’elle est réaffirmée par la Charte des Nations Unies. 


Le représentant du Gabon a dit intervenir au nom des coauteurs du projet de résolution L.44/Rev.1.  Il a dit avoir examiné attentivement les projets d’amendement réaffirmant la souveraineté des États et estimé que les craintes des pays ayant souhaité amender le projet initial n’étaient pas justifiées dans la mesure où ce projet initial n’incluait aucune menace à la souveraineté des États.  Il s’est interrogé sur la pertinence de cet amendement au regard du droit et notamment en ce qui concerne les implications de la ratification des traités et conventions internationaux humanitaires.  Il a estimé que l’amendement égyptien avait pour ambition de porter atteinte à l’esprit et à la lettre de cette résolution. 


Le représentant de l’Argentine a affirmé qu’après avoir examiné attentivement les amendements proposés et jugé que ceux de la communauté internationale s’avéraient superfétatoires.  Il a en effet rappelé que le préambule du projet initial de résolution faisait déjà référence à la souveraineté des États Membres.  À l’instar du Gabon, il a estimé que ces amendements posaient des questions relatives aux implications de la ratification de conventions et traités internationaux.  Il a appelé les États Membres à voter contre le projet d’amendement. 


L’amendement L.62 a été rejeté par 84 voix contre, 63 voix pour et 29 abstentions. 


Explications de position après le vote


Le représentant du Soudan a estimé que le vote ne pouvait être qualifié de clair et qu’il montrait que les coauteurs n’avaient pas réussi à faire de cette question une question humanitaire mais qu’il s’agissait d’une question de justice.  Il a affirmé que la peine de mort n’avait pas fait l’objet d’un consensus international et estimé qu’elle ressortait de la souveraineté des États Membres.  Il a par ailleurs demandé que les États appliquant la peine de mort dans des domaines restreints aux crimes les plus graves soient respectés et a déploré que les coauteurs aient fait preuve d’une certaine politisation de ces enjeux.  C’est pour cette raison, a-t-il dit, que le Soudan a décidé de rejeter le projet de résolution L.44/Rev.1.   


Décision sur l’amendement L.63


L’amendement proposé A/C.3/67/L.63 a été rejeté par 84 contre, 61 en faveur et 31 abstentions.  


Présentation


La représentante de Singapour a présenté le projet d’amendement A/C.3/67/L.63 qui réaffirme le droit souverain de tous les pays d’élaborer leur propre système juridique et notamment de déterminer les peines appropriées, conformément aux obligations que leur impose le droit international.  Elle a regretté que les auteurs de la résolution sur le moratoire sur l’application de la peine de mort (A/C.3/67/L.44/Rev.1) n’aient pas été suffisamment ouverts aux propositions d’autres délégations. 


Explication de vote avant le vote


Le délégué de Chypre a considéré que l’amendement détournait l’attention de la question de la peine de mort.  L’amendement n’est pas conforme au projet de résolution, a-t-il observé, avant d’inviter les autres délégations à voter contre. 


Le représentant de l’Albanie a rappelé qu’entre 1997 et 2005, la Commission des droits de l’homme avait adopté un certain nombre de résolutions sur la peine de mort, et que l’Assemblée avait ensuite demandé d’instituer un moratoire.  L’ajout de la proposition de Singapour déséquilibre donc le projet de résolution, a-t-il estimé.  Il a réitéré l’appel lancé contre ce texte.


Déclarations générales


Le délégué de l’Égypte, pays coauteur de ce deuxième amendement, a souligné que celui-ci se contentait de réitérer les principes de bases ancrés dans le cadre juridique.  Il est loin de saper les obligations en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. 


Son homologue de l’Inde a affirmé que chaque État avait le droit de déterminer les peines appropriées.  Le projet de résolution ne reconnaît pas explicitement le principe fondamental du droit souverain des États à élaborer leur propre système juridique.  


Le délégué du Pakistan a affirmé que son pays voterait en faveur de ce texte. 


Décision sur l’amendement L.64


Le représentant d’Antigua-et-Barbuda a estimé que le débat sur la peine de mort ne pouvait reposer seulement sur les obligations internationales des États.  Il a jugé à ce titre que le projet initial était biaisé en ce qu’il ne prend pas en compte les considérations de chaque État.  


La représentante du Brésil a affirmé que son pays était contre le projet d’amendement proposé par Antigua-et-Barbuda.  Selon elle, le projet de résolution L.64 doit être plus solide que celle adoptée en 2010.  Cet amendement ne représente pas de progrès et limite la portée du projet de résolution, a-t-elle dit. 


La représentante de la Suisse a réaffirmé l’importance, selon elle, de la transparence et notamment de la divulgation des informations pertinentes concernant l’application de la peine de mort.  De ce fait, elle a opposé le refus de son pays d’adopter l’amendement proposé.  


L’amendement a été rejeté par 80 voix contre, 54 voix pour et 37 abstentions. 


Décision sur l’amendement L.65


L’amendement A/C.3/67/L.65 a été rejeté par 86 voix contre, 53 pour et 35 abstentions.  


Présentation


La déléguée de Trinité-et-Tobago s’est félicitée des efforts déployés par les principaux auteurs du projet de résolution sur le moratoire mais a regretté que beaucoup de propositions n’aient pas été reflétées dans le texte dont la Commission est saisie.  De nombreux États Membres qui maintiennent la peine de mort ne l’appliquent que pour les crimes les plus graves, en respectant l’état de droit et les normes internationales en la matière.  En l’absence d’un consensus sur cette question au niveau international, elle a invité les délégations à voter en faveur de l’amendement L.65 qui consiste à insérer un nouvel alinéa.


Déclaration générale


Le Botswana a appuyé l’amendement proposé car tout être humain a le droit à la vie et il incombe aux États de respecter ce droit contenu dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et d’autres instruments.  Dans son pays et d’autres encore qui maintiennent la peine capitale, celle-ci ne s’applique qu’aux crimes les plus graves, a-t-il dit, ajoutant que la sentence n’était prononcée qu’à l’issue d’un procès en bonne et due forme.  En conséquence, son pays votera en faveur de l’amendement.  


Explications de vote avant le vote


La Nouvelle-Zélande a déclaré que l’amendement allait à l’encontre de la résolution sur le moratoire d’application de la peine de mort.  Les coauteurs ont pris en compte les points de vue des différentes délégations, a-t-elle dit.  Son pays votera donc contre l’amendement.  


Le représentant du Mexique a affirmé que l’objet de l’amendement était de dire que la peine de mort est autorisée en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ce qui est erroné, selon lui.  


Décision sur l’amendement L.66


L’amendement a été rejeté par 85 voix contre, 55 voix pour et 35 abstentions


Explications de position avant le vote


Le représentant du Botswana, coauteur de l’amendement L.66, a dit souhaiter protéger les personnes condamnées à la peine de mort.  Il a affirmé que cet amendement avait pour seul but d’éviter la sélectivité dans l’examen des situations nationales et a appelé les États Membres à soutenir cet amendement. 


Le représentant de l’Inde a déploré le fait que le projet de résolution ne mît pas suffisamment l’accent sur la protection des personnes condamnées à la peine capitale et a souligné que son pays soutenait cet amendement.  


Le représentant de l’Égypte a affirmé que son pays appuyait cet amendement en dépit des lacunes qu’il présentait sur le plan des références aux conventions internationales pertinentes en la matière. 


La représentante de la Serbie a estimé que le projet initial mentionnait les conventions internationales pertinentes et que l’amendement proposé ne présentait pas une nécessité particulière.  De ce fait, a-t-elle expliqué, la Serbie a refusé d’adopter cet amendement.


Le représentant de la Micronésie a également estimé que l’amendement proposé participait de la volonté de limiter la portée du projet initial et a, de ce fait, affirmé que sa délégation allait voter contre cet amendement.


Explications de position après le vote


Le représentant du Botswana a exprimé la déception de son pays « face au refus systématique des amendements proposés ».  Selon lui, le refus opposé à tous les amendements proposés montre une intransigeance de la part des États Membres ayant aboli la peine de mort.  Ce projet de résolution est par conséquent partial, a-t-il jugé, tout en se félicitant d’avoir eu le « courage de présenter ces amendements ». 


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Moratoire sur l’application de la peine de mort » (A/C.3/67/L.44/Rev.1), adopté par 110 pour, 39 contre et 36 abstentions, l’Assemblée générale s’inquiéterait profondément de ce que la peine de mort continue d’être appliquée. 


L’Assemblée demanderait à tous les États de limiter progressivement l’application de la peine de mort, et de ne pas l’imposer aux personnes de moins de 18 ans ni aux femmes enceintes et d’instituer un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir cette peine. 


Elle engagerait les États qui ont aboli la peine de mort à ne pas la réintroduire et les encouragerait à partager leur expérience.  L’Assemblée exhorterait aussi les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager d’adhérer au deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort, ou de le ratifier.  


Déclaration générale


La Croatie a déclaré que le texte était le fruit de consultations exhaustives, que les projets d’amendements avaient été rejetés et qu’il était temps de se prononcer sur le projet de résolution même. 


L’Inde a réaffirmé que chaque État avait le droit souverain d’élaborer son propre système juridique.  En Inde, la peine de mort est appliquée dans les cas très rares de crimes odieux ayant choqué la conscience populaire.  La législation prévoit, d’autre part, la levée de la sanction en cas de grossesse, qui n’est pas appliquée aux mineurs.  Le projet de résolution est inacceptable pour l’Inde car, en l’état, il va à l’encontre de la législation nationale. 


Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a affirmé que les appels lancés par certains États et organisations non gouvernementales constituaient une question très délicate.  La décision d’abolir ou de maintenir cette forme de sentence relève de la seule prérogative des États.  Il a souligné que la peine de mort faisait partie intégrante des peines prévues en vertu du Code pénal de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  Dans la majorité des cas de sentences capitales, le système de justice, par le biais de la Cour suprême, les commue en peine à perpétuité.  En conséquence, la Papouasie-Nouvelle-Guinée s’abstiendra. 


La représentante de la République arabe syrienne a expliqué que l’exercice de la souveraineté se basait sur le respect mutuel et le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays et leur indépendance.  Renvoyant au paragraphe 2 de l’Article VII de la Charte des Nations Unies, elle a réitéré le droit qu’a chaque État de choisir son système juridique, résultat de son héritage politique, culturel et religieux en particulier.  Elle a invité à prendre en considération les droits et la dignité des victimes.  Elle a rappelé que les États étaient devenus Membres de l’ONU précisément sur la base du principe de souveraineté.  


L’Égypte a regretté qu’en dépit de ses tentatives et appels pour inclure certains principes de base dans le projet de résolution, les auteurs avaient opposé un refus sans appel et sont allés jusqu’à introduire des libellés sélectifs des instruments internationaux.  Certains ont déclaré que la tendance allait vers l’abolition de la peine de mort, mais il importe de se demander si c’est réellement le cas ou si, au contraire, on force la main à certains États.  Le représentant a affirmé qu’il voterait contre la résolution. 


La déléguée du Viet Nam a dit bien comprendre l’objectif humanitaire du texte proposé et a rappelé que dans son pays, les jugements, en cas de peine de mort, étaient rendus publics.  Il reste que la peine de mort est une question d’ordre pénal qui ne relève pas des droits de l’homme, a-t-elle dit. 


La représentante de Singapour a rappelé la position de son pays sur la question de la peine de mort qui n’est pas interdite par le droit international.  Elle a déploré que les auteurs aient refusé certaines réalités à cet égard et a invité à tenir compte du droit à la liberté d’expression et d’opinion.  L’avis de certains pays ne doit pas s’imposer à d’autres et, à l’évidence, les auteurs ne veulent pas arriver à un consensus sur cette question.  Dès lors, a-t-elle encore déclaré, Singapour votera contre le projet. 


Le délégué du Soudan a souligné que le vote contre les cinq propositions d’amendement montrait que cette question juridique et pénale n’avait pas encore trouvé l’assentiment de tous.  La peine de mort relève de la compétence des juridictions nationales des États qui doivent choisir librement leur préférence en l’espèce.  Nul ne peut imposer sa position ni politiser la question de la peine de mort.  Le fait que les coauteurs insistent pour que ce texte demeure tel quel force à se prononcer contre, a-t-il conclu. 


Explications de vote à l’issue du vote


La déléguée de la Malaisie a dit sa conviction que les questions relatives à la peine de mort étaient du ressort de la justice pénale et prévention du crime et s’inscrivait donc pleinement dans les travaux de la Commission.  


Les consultations étaient amicales bien que certaines délégations avaient en tête d’imposer un point de vue spécifique.  La Malaisie applique la peine capitale dans les cas de crimes les plus graves et un dialogue est en cours à l’échelon national.  Comme les amendements n’ont pas été approuvés, son pays n’a eu d’autre choix que de voter contre la résolution. 


Le délégué de l’Indonésie a souligné que son pays maintenait cette peine et un débat public a été lancé sur l’abolition ou non de cette sentence.  Plusieurs paragraphes de la résolution sont en phase avec la position indonésienne notamment sur la nécessité d’un débat, raison pour laquelle son pays s’est abstenu.  


La déléguée du Bangladesh a mis en exergue le fait que la peine de mort était du ressort du système de justice souverain de plusieurs pays, et s’appliquait à l’issue d’un processus transparent, comme dans son pays, par exemple, où les condamnés à mort peuvent solliciter une grâce.  Sa délégation a appuyé les projets d’amendements et voté contre le projet de résolution dans son ensemble.  


La représentante du Suriname a rappelé que la Constitution de son pays garantissait le droit à la vie et à la dignité.  La peine capitale ne s’applique qu’aux délits les plus graves, aux meurtres prémédités notamment.  Le Suriname a un moratoire de facto depuis 85 ans et la peine n’a pas été appliquée depuis plus d’un siècle. 


Le délégué du Japon a expliqué son vote contre le projet de résolution par le fait que la peine de mort ne s’appliquait qu’aux cas les plus graves.  Si les condamnés ne sont pas sains d’esprit, alors la peine n’est pas exécutée.  Il incombe à chaque État de faire ses choix, notamment sur le moratoire d’application ou d’abolition de la peine de mort.  Comme il s’agit d’une question cruciale à la base du système pénal, il faut un dialogue à cet égard et le peuple japonais est plutôt divisé à ce propos.  Il a voté contre. 


Le délégué du Maroc a souhaité que ce projet de résolution entrât dans une nouvelle phase et qu’un compromis fût trouvé pour l’année prochaine.  Il a affirmé que dans son pays aucune peine de mort n’avait été prononcée ni exécutée.  Le Royaume a organisé plusieurs réunions à différents niveaux qui ont offert l’opportunité de défendre soit le maintien soit l’abolition de la peine de mort.  Ce débat favorisera la construction d’une position conforme aux avis des citoyens marocains, a-t-il encore dit, avant de rappeler que dans les cas de requêtes d’extradition, son pays veillait à ce que les personnes concernées ne soient pas condamnées.  Il a également fait état d’un congrès régional sur la peine de mort qui a eu lieu au Maroc.  


Le représentant de Cuba a souligné que, même si la peine de mort figure dans la législation cubaine, son application est extrêmement stricte et doit passer, au préalable, par un certain nombre de conditions.  À l’heure actuelle, toutes les condamnations à mort ont été commuées en peine à perpétuité, a-t-il dit. 


Le délégué de l’Égypte a voté contre le projet de résolution et s’est déclaré convaincu que cette peine devait se limiter aux crimes les plus graves à l’issue d’un procès transparent et équitable.  La tentative d’ignorer des principes bien établis, tout en en défendant d’autres, ne vise qu’à entraver les efforts globaux en faveur des droits de l’homme.  


La représentante des États-Unis s’est félicitée du fait que le projet de résolution énonçât des principes politiques.  Il est clair que la peine capitale n’est pas interdite par les instruments internationaux, a-t-elle souligné, en citant les garanties évoquées dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.  Elle a exhorté tous les États à garantir que les accusés bénéficient d’un procès équitable par un tribunal compétent.  


Le délégué de Botswana a fait part du « mécontentement » de sa délégation à l’issue du rejet de tous les projets d’amendements d’un projet de résolution qu’il a jugé « déséquilibré ».  Contrairement aux exécutions arbitraires et extrajudiciaires, la peine de mort relève de la juridiction nationale et de la justice pénale.  Il serait erroné de dire que son abolition contribuerait au respect des droits de l’homme.  Il s’est inquiété du fait que les pays l’ayant aboli ou adopté un moratoire ne respectent pas le choix souverain d’autres pays de l’appliquer.  En la matière, les États doivent prendre en considération l’opinion qui prévaut au sein de leurs populations, a-t-il résumé.  Alors qu’il demeure ouvert au débat, le délégué a estimé que cette question devait être examinée sur une base plus large et de coopération. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’agression d’Israël contre Gaza vise à saboter l’octroi du statut d’État observateur au sein de l’ONU à la Palestine, accuse l’Observateur permanent de la Palestine

AG/PAL/1248

L’agression d’Israël contre Gaza vise à saboter l’octroi du statut d’État observateur au sein de l’ONU à la Palestine, accuse l’Observateur permanent de la Palestine

19/11/2012
Assemblée généraleAG/PAL/1248
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’exercice des droits

inaliénables du peuple palestinien

346è séance - matin


L’AGRESSION D’ISRAËL CONTRE GAZA VISE À SABOTER L’OCTROI DU STATUT D’ÉTAT OBSERVATEUR

AU SEIN DE L’ONU À LA PALESTINE, ACCUSE L’OBSERVATEUR PERMANENT DE LA PALESTINE


Réuni ce matin sur la situation au Moyen-Orient, le Comité pour l’exercice

des droits inaliénables du peuple palestinien a adopté quatre projets de résolution


« Les israéliens s’appuient sur de nombreux prétextes pour lancer l’agression actuelle contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza.  Mais la principale raison de cette attaque est de saboter les efforts palestiniens visant à faire adopter le projet de résolution demandant que la Palestine jouisse du statut d’État observateur au sein des Nations Unies, un texte qui sera présenté à l’Assemblée générale le 29 novembre prochain », a affirmé l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, M. Riyad Mansour, devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.


Le Comité s’est réuni ce matin pour faire le point de la situation dans le Territoire palestinien occupé et a adopté quatre projets de résolution qui portent respectivement sur les activités du Comité; sur la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat, sur le Programme spécial d’information du Département de l’information du Secrétariat, et sur le règlement pacifique de la question de Palestine.  Ces projets de textes seront soumis à l’Assemblée générale pour adoption.  Le Comité a également entendu un exposé du représentant à New York de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Richard Wright.


Le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Abdou Salam Diallo (Sénégal), a exprimé sa profonde préoccupation suite à l’opération militaire à grande échelle qu’Israël a lancée la semaine dernière contre la bande de Gaza.  À ce jour, 94 Palestiniens ont été tués, y compris 50 civils, dont plusieurs enfants, et trois civils israéliens ont trouvé la mort à la suite d’un tir de roquette provenant de Gaza, a indiqué le Président du Comité.  Poursuivant son intervention, M. Diallo a présenté les faits nouveaux intervenus depuis la dernière réunion du Comité en octobre dernier, citant notamment la dernière réunion de ce Comité, et la tenue d’une réunion publique du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient.  Parmi les évènements survenus sur le terrain, le Président du Comité a cité l’approbation par les autorités d’Israël de la construction de 797 logements nouveaux à Jérusalem-Est; la tenue d’élections municipales à Gaza et en Cisjordanie, et sur un plan différent, la remise du rapport du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme dans les territoires occupés, recommandant le boycottage des entreprises qui tirent une partie de leur chiffre d’affaires des activités menées dans les colonies israéliennes.  Enfin, il a évoqué le projet de résolution visant à accorder le statut d’État observateur à la Palestine, dont l’Assemblée doit être saisie dans les jours qui viennent. 


Dans son exposé au Comité, l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, M. Riyad Mansour, a rappelé les efforts menés par l’Autorité palestinienne depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Gaza il y a cinq jours.  À ce titre il a cité les lettres adressées au Conseil de sécurité dans le but de lui fournir des détails et des éléments de preuve au sujet des crimes commis par Israël dans la bande de Gaza, ainsi que la convocation d’une réunion des ambassadeurs arabes auprès des Nations Unies et une entrevue avec le Président du Conseil de sécurité. 


L’Autorité palestinienne avait espéré que le Conseil de sécurité allait prendre les responsabilités qui lui incombent et exiger qu’un terme soit mis à l’agression dont est victime le peuple de Gaza, comme il l’avait fait le 28 décembre 2008 après plusieurs jours d’attaques israéliennes contre la bande de Gaza, a expliqué M. Mansour.  Cependant, à ce jour, le Conseil de sécurité n’a toujours pas adopté une attitude similaire, a-t-il regretté, en expliquant cette attitude du Conseil par l’opposition manifestée d’un de ses membres permanents, une des plus grandes puissances qui y siège.  La délégation palestinienne est profondément déçue par ce manque de réaction du Conseil de sécurité et par le fait qu’il n’ait pas été en mesure de mettre un terme à l’agression que subit le peuple palestinien, compte tenu du fait que le Conseil est l’instance principale des Nations Unies chargée de veiller au maintien de la paix et de la sécurité à travers le monde.  L’agression israélienne qui a déjà tué 103 Palestiniens dans la bande de Gaza, dont une majorité d’enfants, a atteint son pic hier après le meurtre délibéré de 11 membres d’une même famille, a rappelé M. Mansour avant d’exhorter le Conseil de sécurité à faire entendre sa position et à demander un arrêt immédiat des hostilités menées contre le peuple palestinien.  


M. Mansour a également indiqué qu’il avait eu une entrevue avec le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui doit se rendre dans la région sous peu. 


Il a réitéré la position exprimée par le Président Mahmoud Abbas, qui a clairement indiqué qu’il s’agit bien d’une agression contre la Palestine toute entière et non pas contre un groupe en particulier. 


« Les Israéliens ont de nombreuses raisons de lancer cette agression contre le peuple palestinien.  Mais la principale est leur volonté de saboter les efforts palestiniens visant à faire adopter le projet de résolution qui nous donnerait le statut d’État observateur aux Nations Unies », a affirmé M. Mansour.  Il a demandé à tous les États Membres de bien vouloir se porter coauteurs de ce projet de texte qui, d’ores et déjà a été très bien accueilli par les États Membres.  À ce sujet, M. Mansour a indiqué que les ministres de l’Union européenne étaient sur le point de prendre une décision sur ce texte, et a émis l’espoir de les voir entériner ce projet.  « Nous espérons que l’Europe sera du bon côté de l’histoire », a-t-il déclaré. 


Compte tenu de la signification du 29 novembre 2012 pour le peuple palestinien, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien aura cette année un sens très particulier dans la mesure où elle sera l’occasion pour la communauté internationale de reconnaitre l’État de Palestine comme État observateur au sein des Nations Unies, a-t-il fait remarquer.


Suite à cet exposé, le représentant de Cuba a invité le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien à saisir le Président du Conseil de sécurité pour lui demander une intervention concrète du Conseil, face aux récentes hostilités israéliennes contre les habitants de la bande de Gaza.  L’Observateur permanent de la Palestine, M. Ryad Mansour, a salué cette proposition qui contribuerait aux efforts collectifs visant à mettre un terme aux violences contre le peuple palestinien.  Le représentant de la Turquie a également exigé que les Nations Unies et le Conseil de sécurité, en particulier, réagissent.


De son côté, M. Wright, représentant de l’UNRWA à New York, a expliqué que depuis le début des attaques militaires israéliennes, toutes les écoles et les hôpitaux de Gaza sont fermés jusqu’à nouvel ordre, et que des installations de l’UNRWA ont été touchées.  Cependant, l’UNRWA a ouvert des centres d’accueil dans le but de réduire les souffrances des civils, a-t-il indiqué.  Dans l’immédiat, les besoins de l’UNRWA se chiffrent au total à 12,7 millions de dollars dont 6 millions pour l’aide alimentaire d’urgence, a précisé M. Wright.  Un million et demi de dollars iraient à la réparation des abris détruits, et 400 000 dollars à l’achat de médicaments, a-t-il chiffré.  Ce montant pourrait évoluer en fonction de la détérioration de la situation, a-t-il ajouté.  


S’agissant de la situation en Syrie, M. Wright a indiqué que la situation dans ce pays avait aussi accru les besoins en matière d’assistance pour les réfugiés.   De nombreuses personnes ont été déplacées, alors qu’ailleurs les capacités d’accueil sont limitées, a-t-il dit.  À moins que l’UNRWA n’obtienne une aide supplémentaire, les capacités d’action de l’Office seront nulles d’ici à janvier 2013, a-t-il prévenu.  En Cisjordanie, les pratiques israéliennes, en particulier la politique de colonisation au profit de colons juifs et de déplacement des populations palestiniennes, ont eu des impacts sur les activités de l’UNRWA.  Il en est de même au Liban où il est nécessaire de reconstruire le camp de Nahr el-Bared, détruit en 2011, a dit M. Wright.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale adopte dix résolutions sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales

AG/11314

L’Assemblée générale adopte dix résolutions sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales

19/11/2012
Assemblée généraleAG/11314
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

40e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE DIX RÉSOLUTIONS SUR LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU

ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES


L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui par consensus 10 résolutions sur le renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, et sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, elle a nommé les membres de plusieurs organes subsidiaires1.


S’agissant de la coopération entre l’ONU et l’Organisation du Traité de sécurité collective2, l’Assemblée générale a engagé les deux organisations à poursuivre leur coopération afin d’appliquer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies de façon cohérente et intégrale.  Elle les a encouragées à continuer de réfléchir à des moyens de resserrer leur coopération dans le domaine du maintien de la paix.


Dans une autre résolution3, l’Assemblée prend acte de la volonté de l’Initiative de l’Europe centrale de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) aux niveaux régional et mondial, et note, entre autres, la coopération de l’Initiative avec la Commission économique pour l’Europe dans le domaine du développement des entreprises et dans le cadre du mémorandum d’accord de 1998. 


Pour ce qui est de la coopération entre l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques4, l’Assemblée a pris note du fait que la troisième session extraordinaire de la Conférence des États parties chargée d’examiner le fonctionnement de la Convention sur les armes chimiques se tiendra à La Haye du 8 au 19 avril 2013.


L’Assemblée a aussi pris note du Rapport du Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires5, avant de s’attarder sur la coopération entre l’ONU et la Communauté économique eurasienne6.


Dans ce texte, elle note que la Commission économique eurasienne a commencé à fonctionner en tant qu’organe permanent de réglementation unique de l’Union douanière et de l’espace économique unique.  Elle note également que les États membres de l’Union douanière aspirent à élaborer le document codifié unique et se félicite de la promotion d’une interaction efficace dans le cadre du Programme spécial des Nations Unies pour les pays d’Asie centrale. 


L’Assemblée générale a en outre adopté une résolution sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes7.  Elle y réaffirme qu’il importe de tenir en juillet 2015 la prochaine réunion générale entre l’ONU et la Ligue et d’organiser la réunion générale consacrée à la coopération entre les représentants des secrétariats des organismes des Nations Unies et du Secrétariat général de la Ligue et de ses organisations spécialisées. 


L’intervention de l’observateur de la Ligue arabe lui a valu un droit de réponse du représentant de la Syrie.


Par la résolution sur la coopération entre l’ONU et le Système économique latino-américain et caribéen8, l’Assemblée engage vivement la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes à continuer d’intensifier les activités de coordination et d’entraide menées avec le Système.


S’agissant de la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire9, l’Assemblée appelle de ses vœux une coopération plus étroite entre l’Organisation et les institutions financières internationales en matière de cofinancement des études de faisabilité et de préfaisabilité des projets dans la région élargie de la mer Noire.


Dans un autre texte10, l’Assemblée invite la Commission économique pour l’Europe à envisager de coopération avec l’Organisation de coopération économique en vue de promouvoir l’adhésion à l’Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route.  La résolution parle aussi de l’aide à apporter à la mise en œuvre du programme régional de sécurité alimentaire, au Centre régional pour la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles, au Centre d’étalonnage météorologique et de l’initiative CountrySTAT.  Le représentant de Chypre s’est dissocié du consensus.


Enfin, l’Assemblée a adopté un texte sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation de Shanghai pour la coopération11.  Les représentants des États-Unis et du Canada se sont dissociés du consensus.


Pour l’examen de ces résolutions, l’Assemblée générale était saisie d’un rapport du Secrétaire général12


L’Assemblée générale reprendra ses travaux mardi 27 novembre pour examiner la question de la promotion d’une croissance économique soutenue et d’un développement durable.


* Voir communiqué de presse AG/AB/4048


 A/67/L.5

  A/67/L.6  

    A/67/L.7

     A/67/L.8

      A/67/L.9

       A/67/L.10

        A/67/L.11

         A/67/L.12

          A/67/L.13

           A/67/L.15

            A/67/154



COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES OU AUTRES


NOMINATIONS AUX SIÈGES DEVENUS VACANTS DANS LES ORGANES SUBSIDIAIRES ET AUTRES NOMINATIONS


Débat conjoint


M. TIBOR TÓTH, Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), a passé en revue les moments marquants de l’histoire du Traité, notamment la crise des missiles cubains et la situation en République populaire démocratique de Corée.  Il s’est félicité qu’alors que dans le passé il pouvait y avoir 500 tests nucléaires par an, il n’y en a eu que deux récemment.  Les États Membres ont su repousser ce génie dans la bouteille, s’est-il félicité, et il est temps de la fermer.


Le Secrétaire exécutif a également félicité les États Membres pour avoir su mettre sur pied 300 stations de surveillance dans le monde et investi un milliard de dollars dans le système de vérification.  C’est là la plus grande aventure de vérification, s’est-il réjoui, avant de souligner l’importance des garanties de sécurité.  Cinquante ans après, on ne peut oublier les leçons de la crise cubaine, a-t-il insisté.  M. Tóth a indiqué que cette année, l’OTICE avait formé quatre fois plus de personnes que l’ONU n’embauche chaque année.


M. AHMET ÜZÜMCÜ, Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a souligné que le quinzième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction (Convention sur les armes chimiques) a été célébré cette année.  Une Réunion de haut niveau de l’OIAC a ainsi été organisée au Siège de l’ONU, à New York, le mois dernier, avec la participation du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon.


M. Üzümcü a remercié les États Membres pour leur appui à la Convention sur les armes chimiques, que symbolise chaque année l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution par consensus.  Les États concernés ont déclaré 69 430 336 tonnes métriques d’armes chimiques de catégorie 1.  Sur ce total, 54 258 464 tonnes métriques, soit 78%, ont été détruites.  À cet égard, les deux principaux États détenteurs, la Fédération de Russie et les États-Unis, continuent de progresser vers la destruction de leurs réserves, même s’ils n’ont pas respecté l’échéance.  Par ailleurs, la destruction des armes chimiques abandonnées sur le territoire de la Chine par le Japon se poursuit.


L’OIAC a renforcé ses efforts de vérification en matière de prévention, a expliqué le Directeur général, en menant plus de 2 300 inspections.  Quatre-vingt-dix-huit pour cent de l’industrie chimique du monde se trouve sur le territoire des États parties à la Convention.  Outre le désarmement et la non-prolifération, ces États se sont engagés à s’aider et à se protéger mutuellement contre les armes chimiques, et à promouvoir l’utilisation pacifique de la chimie.  Depuis l’entrée en vigueur de la Convention, on compte 3 794 bénéficiaires des programmes internationaux de coopération de l’OIAC.


Le Comité scientifique consultatif de l’OIAC est chargé d’évaluer les développements scientifiques et technologiques et de conseiller le Directeur général de l’Organisation à ce sujet.  M. üzümcü a jugé crucial de renforcer le régime de vérification de l’OIAC et la collecte de données.  Il faut suivre de près les liens entre les sciences chimiques et biologiques, l’intégration de l’ingénierie chimique dans les sciences de la vie et la fusion entre celles-ci et les technologies de l’information, ainsi que la nanotechnologie.  Il est également essentiel de contrôler l’exportation et l’importation des produits chimiques pertinents.


Enfin, a insisté le Directeur général, « la dissuasion contre l’acquisition, le développement et l’abus de produits chimiques toxiques et de leurs précurseurs doit être fermement et efficacement établie dans la juridiction nationale des États Membres ».  Une autre question vitale pour le succès de la Convention touche à son universalité.  Avec 188 États membres, elle n’est pas loin d’atteindre cet objectif.  Dans la région du Moyen-Orient, trois États ne sont pas membres de la Convention.  Un facilitateur de l’OIAC contribuera d’ailleurs à la Conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes de destruction massive.  D’ici à cinq ans, a conclu M. Uzumcu, 99% de toutes les armes chimiques déclarées devraient être détruites.  Il faut toutefois tenir compte des menaces posées par les acteurs non étatiques, a-t-il averti, en soulignant que l’Organisation appuie les travaux des Nations Unies en matière de lutte contre le terrorisme.


M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique), parlant au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), a annoncé qu’il proposera, au cours de cette session, un projet de résolution sur la coopération entre l’ONU et le Groupe des États ayant en partage la langue portugaise.  Il a rappelé que ce Groupe est composé de 240 millions d’individus repartis dans huit pays et quatre continents.  La coopération entre les Nations Unies et la CPLP vise les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de l’administration publique et de la technologie.  En outre, la CPLP est engagée, avec ses partenaires internationaux, en faveur des droits de l’homme et du rétablissement des institutions démocratiques et de l’état de droit en Guinée-Bissau.  Le représentant a ajouté que la neuvième Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CPLP, qui s’est tenue à Maputo en juillet 2012, avait eu pour thème « La CPLP et les défis de la sécurité alimentaire et de la nutrition ».  La Conférence a réaffirmé l’engagement de la Communauté en faveur du droit à l’alimentation adéquate, conformément à l’engagement de la CPLP en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire du développement (OMD) et de l’Agenda pour le développement post-2015.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande), au nom du Forum des îles du Pacifique, a indiqué que le Forum avait célébré son quarantième anniversaire en 2011, lequel a été marqué par la « visite historique » du Secrétaire général, « la toute première, après les invitations lancées pendant 40 ans ».  Sans se rendre sur place, il est en effet impossible de se faire une image adéquate de l’isolement et de la vulnérabilité des petits États insulaires en développement ou de se rendre compte de la menace que posent les changements climatiques.


Le représentant a parlé de la toute première Déclaration commune entre le Secrétaire général et les dirigeants du Forum qui, a-t-il expliqué, établit un cadre pour un engagement plus régulier entre les deux entités.  Il s’est félicité de la tenue, en septembre dernier, du premier Sommet entre le Secrétaire général et les dirigeants du Forum qui a, lui aussi, débouché sur une Déclaration sur le renforcement des relations entre le Forum et l’ONU.


M. TAKEDA ALEMU (Éthiopie) s’est félicité de l’évolution positive des relations entre l’ONU, l’Union africaine et les organisations sous-régionales africaines, comme l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).  Il a estimé qu’une attention particulière devait être accordée au principe de subsidiarité qui doit être appliqué avec souplesse, notamment dans les domaines de la prévention et du règlement des conflits et s’agissant de la création des « missions d’appui à la paix ».  Le Bureau de l’ONU auprès de l’Union africaine doit être plus efficace et prouver que sa création est réellement une valeur ajoutée à la coopération entre les deux organisations, a-t-il tranché.


M. VICTOR TVIRCUN, Secrétaire général de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (OCEMN), a fait remarquer que l’Organisation a célébré son vingtième anniversaire cette année.  Forte de 12 États Membres et 17 observateurs, et de ses partenaires dans la région et au-delà, elle doit aujourd’hui affronter de nouvelles menaces à la sécurité humaine.  Lors du Sommet d’Istanbul, en juin dernier, les États Membres de l’OCEMN se sont engagés à renforcer la mission économique de l’Organisation et la coopération régionale dans des domaines tels que l’énergie, les transports, la bonne gouvernance, le commerce, la banque et la finance, la protection de l’environnement, le développement durable, les communications ou l’agriculture.


M. Tvircun s’est félicité de la coopération accrue entre l’OCEMN et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Les États de la mer Noire continuent de poursuivre les OMD, tout en s’efforçant d’équilibrer les besoins sociaux, les activités économiques et la protection de l’environnement, dans l’esprit des documents adoptés à Rio+20.


L’OCEMN a notamment pris des mesures pour réhabiliter, protéger et préserver l’environnement de la région de la mer Noire.  Elle a ainsi développé un projet éducatif intitulé « Chaque goutte compte », en partenariat avec le PNUD et le Fonds mondial pour la nature (WWF).  Par ailleurs, l’Organisation, qui est devenue membre de l’Alliance des civilisations en 2009, espère signer prochainement un mémorandum d’accord avec cette dernière.  Le Secrétaire général a également souligné l’importance de la coopération avec l’Union européenne. 


M. GERHARD PFANZELTER, Secrétaire général de l’Initiative de l’Europe centrale, a indiqué que les organisations régionales doivent être au fait des relations internationales.  Leur succès contribue à la coopération internationale et plus particulièrement, au travail de l’ONU.  Fort du consensus « fort » sur l’implication des organisations régionales dans l’Agenda mondial, le Secrétaire général a souligné que son Initiative comprend 18 États Membres et qu’elle entend renforcer la coopération avec l’ONU dans les domaines de l’environnement, de la science, de la technologie, entre autres.           


M. AHMED AMIN FATHALLA, Observateur permanent de la Ligue des États arabes, a estimé que le Chapitre VIII de la Charte, qui est consacré à la coopération avec les organisations régionales, avait démontré son efficacité, notamment dans le domaine du maintien de la paix.  Il a parlé du renforcement de la coopération entre l’ONU et la Ligue grâce, notamment à la tenue de réunions périodiques tous les deux ans.  Des opportunités de coopération sont sans cesse mises à jour, a-t-il précisé.


L’observateur a parlé de la réunion de haut niveau du Conseil de sécurité du 26 septembre 2012 à l’issue de laquelle le Conseil a souligné l’importance de la coopération avec les organisations régionales et s’est félicité des efforts consentis par la Ligue pour régler les conflits au Moyen-Orient par la voix pacifique.  M. Fathalla a cependant déploré que le processus de paix au Moyen-Orient fasse du « sur place à cause de « l’obstination d’Israël ».  Il a déploré que le Conseil n’ait pu adopter aucune résolution ou déclaration pour arrêter l’agression israélienne sur Gaza et l’a exhorté à agir rapidement pour que le peuple palestinien puisse exercer ses droits inaliénables.


M. Fathalla a estimé qu’il fallait répondre de manière positive aux résolutions des ministres des affaires étrangères arabes adoptées récemment au Caire et qui portent sur la Syrie.  Il a fait savoir que la Ligue suit avec préoccupation l’évolution de la situation en Libye et a appelé la communauté internationale à appuyer la reconstruction du pays et la formation des cadres, entre autres.  Il a estimé que l’ONU, la Ligue et l’Union africaine devaient coopérer pour trouver une solution au différend qui oppose le Soudan et le Soudan du Sud.  La Somalie doit par ailleurs bénéficier de tout l’appui possible pour parachever la transition, a-t-il ajouté.  L’Observateur permanent a invité l’ONU à participer au Sommet de la Ligue des États arabes en 2013.


M. ROY S. LEE, Observateur permanent de l’Organisation consultative juridique afro-asiatique, a rendu compte des activités de coopération menées au cours de deux dernières années.  Le rôle principal de ladite Organisation est de servir de catalyseur et de promouvoir le développement et l’application du droit international.  Depuis sa création en 1956, elle a travaillé au renforcement de l’état de droit dans les affaires internationales avec ses 47 États membres.  Elle suit de près le travail de l’Assemblée générale, des Commissions sur le droit international et sur le droit du commerce international, et d’autres organes pertinents des Nations Unies.


Le droit de la mer en particulier constitue une partie importante de ses travaux, a expliqué M. Lee.  L’Organisation a ainsi défendu et aidé à codifier la notion de zone économique exclusive.  Elle est engagée dans la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée et sur la côte de l’Afrique de l’Ouest.  Le terrorisme est également considéré comme un sujet thématique important, s’agissant des difficultés pour parvenir à une définition, tout comme la lutte contre le financement du terrorisme international.  Quant à la traite des migrants, c’est un crime organisé majeur qui touche un grand nombre de pays et incite à l’immigration illicite.  En 2011, l’Organisation a convoqué une réunion pour voir quel est le cadre juridique en matière d’exploitation des droits des migrants.


Enfin, l’Organisation s’efforce de faciliter l’arbitrage, qui est devenu la « méthode préférée » pour résoudre les différends de nature commerciale en Asie et en Afrique.  En matière de juridiction pénale internationale, des experts de l’Organisation ont été convoqués en juillet 2011 pour examiner les préconditions à l’exercice de la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI) et la question des relations entre la paix et la justice, a poursuivi l’Observateur permanent.  Enfin, des formations dans le commerce international et le droit humanitaire ont été organisées.


Explications de position


S’agissant de la résolution relative à la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique (A/67/L.13), le représentant de Chypre s’est dissocié du consensus, après avoir relevé une référence à la Déclaration de Bakou qui approuve le Rapport du vingtième Conseil des ministres de l’Organisation de coopération économique.  Or, a dénoncé le représentant, ce document recommande l’octroi d’un statut d’observateur au prétendu « État chypriote turc ».  Il s’agit donc d’une violation des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur Chypre.  En effet, les résolutions 541 (1983) et 550 (1984) condamnent tout acte sécessionniste et engage les États à ne pas reconnaître un État chypriote autre que la République de Chypre.  Le représentant a exhorté l’Organisation et ses États Membres à réévaluer leur position sur cette question.


Le représentant des États-Unis s’est, à son tour, dissocié d’un consensus, celui portant sur la résolution relative à la coopération entre l’ONU et l’Organisation de Shanghai pour la coopération (A/67/L.15).  Il a reproché à cette dernière de ne pas répondre aux critères du libre échange et du respect des droits de l’homme.


Sur la même résolution, le représentant du Canada, qui s’est également dissocié du consensus, a dit avoir des problèmes avec le paragraphe 16 du préambule qui dit: « notant les efforts que fait l’Organisation de Shanghai pour la coopération pour garantir la sécurité de l’information internationale, prenant acte des initiatives prises à cet égard… et reconnaissant la nécessité de poursuivre le débat dans les instances compétentes »


Droit de réponse


Le représentant de la Syrie a affirmé que la Ligue des États arabes faisait partie du problème et pas de la solution pour ce qui est de la situation dans son pays.  Il a accusé cette organisation de violer, de manière flagrante, les obligations des États arabes et de ne pas respecter les conclusions du rapport du Groupe des experts arabes.  La Ligue n’est autorisée ni par le Gouvernent ni par le peuple syrien à intervenir sur l’avenir de la Syrie, s’est-il insurgé.  Il a conseillé à la Ligue de commencer d’abord par protéger le peuple de Gaza de l’agression israélienne.  Il semblerait que la Ligue ne sache plus faire la différence entre ses amis et ses ennemis, a-t-il ironisé, avant d’exhorter également la communauté internationale à fixer son attention sur la situation à Gaza.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité proroge pour six mois le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei

CS/10818

Le Conseil de sécurité proroge pour six mois le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei

16/11/2012
Conseil de sécuritéCS/10818
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6864e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE POUR SIX MOIS LE MANDAT DE LA FORCE

INTÉRIMAIRE DE SÉCURITÉ DES NATIONS UNIES POUR ABYEI


Le Conseil de sécurité a prorogé jusqu’au 31 mai 2013, cet après-midi, le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).  Par sa résolution 2075 (2012) adoptée à l’unanimité, le Conseil exige du Soudan et du Soudan du Sud qu’ils mènent à terme la constitution de l’Administration et du Conseil de la zone d’Abyei, notamment en débloquant la situation relative à la présidence du Conseil local.  Il exige aussi que les deux pays créent le Service de police d’Abyei qui sera chargé d’assumer les fonctions de police dans toute la zone, y compris de protéger les infrastructures pétrolières.


Le Conseil réaffirme les décisions qu’il a arrêtées dans sa résolution 2046 (2011) selon lesquelles le Soudan et le Soudan du Sud doivent retirer sans condition toutes leurs forces armées de leur côté de la frontière, conformément aux accords conclus.  Il exhorte les parties à activer d’urgence le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière.  Il les exhorte aussi à mettre en place la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée et à arrêter un calendrier pour le redéploiement de toutes leurs forces armées de leur côté de la frontière.


Le mandat de la FISNUA sera réexaminé, précise-t-il, en vue de la restructurer éventuellement, en fonction de la façon dont les deux pays appliqueront les décisions annoncées dans la résolution 2046 ainsi que de la façon dont ils s’acquitteront des engagements souscrits.


Le Conseil de sécurité, qui se dit conscient par ailleurs de l’importance des conditions de vie difficiles du personnel chargé du maintien de la paix, exhorte le Secrétaire général à continuer de prendre des mesures pour remédier à la situation et permettre ainsi à la Force intérimaire d’être mieux en mesure de s’acquitter de son mandat.  Il le prie de veiller à ce que le respect des droits de l’homme fasse l’objet d’une surveillance efficace.  Par ailleurs, le Conseil rappelle en préambule que les frontières territoriales des États ne sauraient être modifiées par la force et que les différends territoriaux devraient être exclusivement réglés par des moyens pacifiques.


À l’issue du vote, le représentant du Soudan a assuré que son gouvernement avait l’intention d’œuvrer de concert avec son voisin du Sud afin de parvenir à un règlement satisfaisant.  Il s’est félicité du fait que la résolution exhorte les deux pays à négocier pour parvenir à une telle solution et qu’elle rappelle que la force n’était pas une solution.  « Nous avons tous intérêt à la paix et à la stabilité », a-t-il dit.


Son homologue du Soudan du Sud a rappelé que la population d’Abyei pourrait être amenée à se prononcer sur son avenir dans le cadre d’un référendum à organiser d’ici à 2013.  Qualifiant la FISNUA de « moteur de paix et de sécurité dans la région », et prenant note du souhait du Conseil de réduire cette Force en temps opportun, il a néanmoins ajouté que sa présence restait tout à fait essentielle.


Pour sa part, le représentant du Pakistan a dit espérer que les deux parties continueront de faire preuve de la volonté nécessaire pour résoudre les questions en suspens.  Saluant les efforts déployés par l’Union africaine, il a souligné qu’il était essentiel que le Conseil de sécurité reste cohérent dans son appui à cette organisation.


RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation à Abyei (S/2012/722)


Ce rapport a été établi en application de la résolution 2047 (2012) du Conseil de sécurité relative au mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).  Le Conseil avait demandé au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, de porter immédiatement à son attention toute violation grave de l’accord conclu le 20 juin 2011 entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement populaire de libération du Soudan concernant les arrangements provisoires pour l’administration et la sécurité de la zone d’Abyei. 


Le Secrétaire général constate que la situation est restée globalement stable à Abyei, même si l’application de l’Accord du 20 juin 2011 n’a guère avancé et alors que la question du statut définitif de la région est également dans l’impasse.


Au 1er septembre, la composante militaire de la FISNUA comprenait 3 967 éléments sur les 4 200 autorisés.  Les 233 éléments restants doivent être affectés à l’unité aérienne de la Force pour y exercer les fonctions d’observateur militaire ou en tant que force de protection du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière.  Alors que ce mécanisme n’a toujours pas été mis en place par le Soudan et le Soudan du Sud, la FISNUA a poursuivi les  préparatifs de sa mise en œuvre.


Le Secrétaire général affirme qu’il importe au plus haut point que toutes les parties concernées mettent rapidement en place les institutions communes afin de répondre aux besoins fondamentaux de la population d’Abyei.  La création d’une force de police locale commune, en particulier, est indispensable pour combler le vide laissé après le retrait des forces soudanaises et sud-soudanaises.  De plus, la population locale et les intervenants humanitaires seraient ainsi moins exposés aux risques potentiels posés par les activités de groupes criminels.


Il demeure indispensable que le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière devienne opérationnel pour désamorcer les tensions entre le Soudan et le Soudan du Sud et instaurer la confiance mutuelle entre eux afin qu’ils développent des relations de bon voisinage, souligne-t-il.


En conclusion, M. Ban Ki-moon rappelle que la résolution 2047, adoptée le 17 mai dernier, prévoit de réexaminer le mandat de la FISNUA après une période de quatre mois.  Compte tenu de l’état actuel d’avancement du processus de paix entre le Soudan et le Soudan du Sud, de l’insécurité qui règne le long de la frontière et de la situation politique et en matière de sécurité dans la zone d’Abyei, il recommande que le mandat de la Force et le niveau des contingents soient maintenus.  Il recommande aussi que le Conseil de sécurité envisage de proroger à nouveau de six mois le mandat actuel de la FISNUA.


Texte du projet de résolution S/2012/844


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses précédentes résolutions et déclarations présidentielles concernant la situation au Soudan et au Soudan du Sud, notamment ses résolutions 1990 (2011), 2024 (2011), 2032 (2011), 2046 (2012) et 2047 (2012), la déclaration de son président parue sous la cote S/PRST/2012/19 ainsi que ses communiqués de presse des 18 juin, 21 septembre et 28 septembre 2012,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Soudan et du Soudan du Sud, ainsi qu’aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,


Réaffirmant que les frontières territoriales des États ne sauraient être modifiées par la force et que les différends territoriaux doivent être réglés exclusivement par des moyens pacifiques,


Affirmant que la mise en œuvre intégrale et immédiate de tous les éléments de l’Accord de paix global encore en suspens est pour lui une priorité,


Réaffirmant ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009), relatives à la protection des civils en période de conflit armé, 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2011), relatives au sort des enfants en temps de conflit armé, 1502 (2003), relative à la protection du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies, et 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1989 (2009) et 1960 (2010), portant sur les femmes et la paix et la sécurité,


Rappelant les engagements pris par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais dans l’Accord concernant les arrangements provisoires pour l’administration et la sécurité de la zone d’Abyei, conclu le 20 juin 2011 par le Gouvernement soudanais et le Mouvement populaire de libération du Soudan, dans l’Accord sur la sécurité des frontières et le Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité, conclus le 29 juin 2011 par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement du Sud-Soudan, dans l’Accord relatif à la Mission d’appui au contrôle de la frontière, conclu le 30 juillet 2011 par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais, et dans les Accords concernant les mécanismes de coopération et de sécurité signés à Addis-Abeba, le 27 septembre 2012, par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais sous les auspices du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine,


Exprimant sa pleine adhésion aux efforts du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine concernant la situation entre la République du Soudan et la République du Soudan du Sud en vue d’apaiser les tensions et de favoriser la reprise des négociations sur les relations postsécession et la normalisation des relations, rappelant à cet égard les communiqués du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine des 24 avril et 24 octobre 2012, exprimant sa détermination à ce que le futur statut d’Abyei soit le résultat de négociations menées entre les parties, de manière conforme à l’Accord global de paix, et non d’actions unilatérales de l’une ou l’autre partie, et appelant toutes les parties à participer de façon constructive au processus, conduit sous la médiation du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, en vue de parvenir à un accord final sur le statut d’Abyei,


Se félicitant que le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais se soient engagés à instaurer un mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière, conformément à sa résolution 2046 (2012) et à la feuille de route du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine en date du 24 avril 2012, mais se déclarant préoccupé par le fait que les parties ne sont pas encore parvenues à un accord au sujet des modalités de fonctionnement,


Soulignant que les deux pays auront beaucoup à gagner s’ils font preuve de retenue et empruntent la voie du dialogue au lieu de recourir à la violence et à la provocation,


Saluant l’assistance que continuent de fournir aux parties le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, ainsi que son président, Thabo Mbeki, les anciens Présidents Abdulsalami Abubakar et Pierre Buyoya, le Premier Ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, qui assure la présidence de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Soudan et le Soudan du Sud, Haile Menkerios, et la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), dirigée par le général de corps d’armée Tadesse Werede Tesfay,


Saluant les efforts que déploie la FISNUA pour s’acquitter de son mandat, notamment les activités qu’elle mène pour faciliter des migrations pacifiques dans toute la zone d’Abyei, et exprimant sa profonde reconnaissance aux pays qui fournissent des contingents,


Constatant avec satisfaction que la sécurité et la stabilité se sont améliorées dans la région d’Abyei depuis le déploiement de la FISNUA, et déterminé à prévenir la résurgence des actes de violence dirigés contre des civils et des déplacements de civils ainsi qu’à éviter les conflits intercommunautaires,


Gravement préoccupé par les retards dans la mise en place de l’Administration, du Conseil et de la police de la zone d’Abyei,


Constatant le manque de progrès dans la mise en place du Service de police d’Abyei, notamment de l’unité spéciale devant s’occuper des questions relatives à la migration des populations nomades,


Rendant hommage à la mémoire et aux remarquables contributions à la paix et à la sécurité de la région, et notamment à la paix entre le Soudan et le Soudan du Sud et au règlement pacifique de la question d’Abyei, de l’ancien Premier Ministre éthiopien et Président de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, Meles Zenawi,


Sachant qu’il importe que l’assistance fournie par les Nations Unies dans la région soit cohérente,


Saluant et appuyant les efforts que déploie l’Organisation des Nations Unies pour sensibiliser le personnel de maintien de la paix à la question de la prévention et de la maîtrise du VIH/sida et d’autres maladies transmissibles dans toutes les opérations de maintien de la paix,


Soulignant que le respect des droits de l’homme doit faire l’objet d’une surveillance efficace, et se disant à nouveau préoccupé par le manque de coopération des parties avec le Secrétaire général dans ce domaine,


Soulignant qu’il est urgent de faciliter la livraison de l’aide humanitaire à tous les groupes de population de la zone d’Abyei qui en ont besoin,


Affirmant qu’il importe que les déplacés rentrent chez eux de leur plein gré, en toute sécurité et en bon ordre et se réintègrent véritablement, et que la sécurité et la coopération règnent pendant la saison des migrations, et exhortant la FISNUA à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité dans la zone d’Abyei conformément à son mandat,


Préoccupé par la présence de mines et de restes explosifs de guerre dans la zone d’Abyei, qui crée des risques pour le retour des déplacés et pour les migrations,


Constatant que la situation qui règne actuellement à Abyei et le long de la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud fait peser une lourde menace sur la paix et la sécurité internationales,


Se félicitant des mesures qu’a prises la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei pour s’acquitter efficacement de son mandat, notamment par la prévention des conflits, la médiation et la dissuasion,


1.    Décide de proroger jusqu’au 31 mai 2013 le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), tel qu’énoncé au paragraphe 2 de sa résolution 1990 (2011) et modifié par sa résolution 2024 (2011) et, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, les attributions énoncées au paragraphe 3 de sa résolution 1990 (2011), et décide qu’aux fins de l’application du paragraphe 1 de sa résolution 2024 (2011), la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée est définie conformément à l’Accord concernant les arrangements pour la sécurité conclu le 27 septembre 2012 entre la République du Soudan et la République du Soudan du Sud;


2.    Se félicite que les militaires soudanais et les militaires et policiers sud-soudanais aient été retirés de la zone d’Abyei, conformément à sa résolution 2046 (2012), exige du Gouvernement soudanais qu’il transfère immédiatement et sans condition préalable, la police du pétrole de Diffra hors de la zone d’Abyei, et réaffirmeque, conformément à ses résolutions pertinentes, en particulier les résolutions 1990 (2011) et 2046 (2012), la zone d’Abyei doit être démilitarisée, seules les forces de la FISNUA et du Service de police d’Abyei devant y demeurer;


3.    Exige du Soudan et du Soudan du Sud qu’ils mènent à terme la constitution de l’Administration et du Conseil de la zone d’Abyei, notamment en débloquant la situation relative à la présidence du Conseil, et créent le Service de police d’Abyei, qui sera chargé d’assumer les fonctions de police dans toute la zone d’Abyei, y compris de protéger les infrastructures pétrolières, conformément aux engagements qu’ils ont pris dans l’Accord du 20 juin 2011;


4.    Engage instamment le Soudan et le Soudan du Sudà faire régulièrement appel au Comité mixte de contrôle d’Abyei afin d’avancer régulièrement dans la mise en œuvre de l’Accord du 20 juin 2011 et des décisions du Comité mixte de contrôle d’Abyei;


5.    Réaffirme les décisions qu’il a arrêtées dans sa résolution 2046 (2011), selon lesquelles le Soudan et le Soudan du Sud doivent retirer sans condition toutes leurs forces armées de leur côté de la frontière, conformément aux accords conclus précédemment, activer les mécanismes nécessaires de sécurisation de la frontière, à savoir le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée, conformément à la carte administrative et sécuritaire présentée aux parties par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine en novembre 2011 et modifiée par les accords conclus entre les deux parties le 27 septembre 2012 à Addis-Abeba, étant entendu que cette carte ne préjuge en rien de l’issue des négociations sur les zones contestées et la démarcation de la frontière, et activer le Comité ad hoc prévu dans le cadre du Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité;


6.    Exhorte les parties à activer d’urgence le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière, à mettre en place la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée et à arrêter un calendrier pour le redéploiement de toutes les forces armées de leur côté de la frontière, et appelle les deux parties à se réunir dès que possible et à parvenir sans délai à un accord;


7.    Se félicite de l’action que mène le Secrétaire général pour aider les parties à installer à Asosa (Éthiopie) le quartier général temporaire du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et se félicite également de la présence à Asosa d’observateurs nationaux et internationaux appelés à participer aux travaux du Mécanisme, ainsi que du fait que la FISNUA soit prête à appuyer le déploiement intégral du Mécanisme;


8.    Entend réexaminer, selon que de besoin, le mandat de la FISNUA en vue de restructurer éventuellement la mission en fonction de la façon dont le Soudan et le Soudan du Sud appliqueront les décisions énoncées dans la résolution 2046 (2012) et s’acquitteront des engagements qu’ils ont souscrits dans les accords des 20 juin, 29 juin, 30 juillet 2011 et 27 septembre 2012, notamment ceux qui portent sur le retrait de toutes les forces de la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée, l’opérationnalisation complète du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et l’achèvement de la démilitarisation de la zone d’Abyei;


9.    Demande à tous les États Membres, en particulier au Soudan et au Soudan du Sud, de garantir la libre circulation, sans entrave ni retard, à destination et en provenance d’Abyei et dans toute la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée, de tout le personnel de la FISNUA ainsi que de l’ensemble du matériel, des vivres, des fournitures et des autres biens, y compris les véhicules, les appareils de transport aérien et les pièces de rechange, destinés à l’usage officiel et exclusif de la FISNUA;


10.   Demande à nouveau au Soudan et au Soudan du Sud d’apporter tout leur soutien aux organismes des Nations Unies, et notamment de délivrer rapidement des visas au personnel militaire, au personnel de police et au personnel civil des Nations Unies, y compris le personnel humanitaire, sans considération de nationalité, de faciliter l’installation de bases et l’octroi d’autorisations de vol et de fournir un soutien logistique, se félicite à cet égard de la signature par le Soudan le 1er octobre 2012 de l’Accord sur le statut des forces et, sachant que la proposition révisée a été communiquée au Soudan du Sud le 5 octobre 2012, s’attend à ce que ce dernier le signe également;


11.   Est conscient de l’importance des conditions de vie difficiles du personnel chargé du maintien de la paix de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei, prend note des mesures prises à cet égard et exhorte le Secrétaire général à continuer de prendre les mesures à sa disposition pour remédier à la situation et permettre ainsi à la FISNUA d’être mieux en mesure de s’acquitter de son mandat;


12.   Exige du Gouvernement soudanais et du Gouvernement sud-soudanais qu’ils facilitent le déploiement du personnel du Service de la lutte antimines des Nations Unies afin que le personnel du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière puisse se déplacer librement et que les mines qui se trouvent dans la zone d’Abyei et la Zone frontalière démilitarisée et sécurisée puissent être détectées et neutralisées;


13.   Exige de toutes les parties intéressées qu’elles permettent au personnel humanitaire d’avoir accès, sans entrave et en toute sécurité, aux populations civiles qui ont besoin d’aide et leur accordent toutes les facilités nécessaires à leurs activités, conformément au droit international, y compris au droit international humanitaire applicable, et aux principes directeurs de l’assistance humanitaire;


14.   Prie le Secrétaire général de veiller à ce que le respect des droits de l’homme fasse l’objet d’une surveillance efficace donnant lieu à des rapports et demande au Gouvernement soudanais et au Gouvernement sud-soudanais d’apporter au Secrétaire général leur plein concours à cette fin, notamment en délivrant des visas au personnel des Nations Unies concerné;


15.   Prie le Secrétaire général de prendre les dispositions nécessaires pour que la FISNUA applique pleinement la politique de tolérance zéro adoptée par l’ONU en matière d’exploitation et de violence sexuelles et de l’avertir si de tels actes se produisent;


16.   Souligne que l’amélioration de la coopération entre le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais est essentielle pour la paix, la sécurité et la stabilité, ainsi que pour l’avenir des relations entre les deux États;


17.   Prie le Secrétaire général de continuer de l’informer tous les 60 jours des progrès de la mise en œuvre du mandat de la FISNUA et de porter immédiatement à son attention toute violation grave des accords susmentionnées;


18.   Prend note de l’action que mène le Secrétaire général pour assurer une coopération étroite entre les entités des Nations Unies présentes dans la région, notamment la FISNUA, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour, et son Envoyé spécial pour le Soudan et le Soudan du Sud, et le prie de continuer d’assurer une telle coopération;


19.   Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission propose à l’Assemblée générale de convoquer une réunion de haut niveau sur la traite des personnes

AG/SHC/4057

La Troisième Commission propose à l’Assemblée générale de convoquer une réunion de haut niveau sur la traite des personnes

16/11/2012
Assemblée généraleAG/SHC/4057
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

39e séance – matin


LA TROISIÈME COMMISSION PROPOSE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE CONVOQUER

UNE RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA TRAITE DES PERSONNES


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a adopté ce matin, sans vote, un projet de résolution* invitant l’Assemblée générale à convoquer une réunion de haut niveau en vue de procéder à une évaluation du Plan d’action mondial sur la traite des personnes, qu’elle avait entériné en juillet 2010. 


Cette réunion se tiendrait, au plus tard, en juillet 2013 lors de sa soixante-septième session, afin d’évaluer « les réalisations, les lacunes et les difficultés en la matière, notamment pour la mise en œuvre des instruments juridiques concernés ». 


Par ailleurs, l’Assemblée exhorteraitles États Membres à la ratification de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et de son Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants. 


La Troisième Commission reprendra ses travaux lundi 19 novembre, à 10 heures, pour procéder à l’examen de plusieurs projets de résolution.  


* A/C.3/67/L.16/Rev.1


PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE


Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.16/Rev.1


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Amélioration de la coordination de l’action contre la traite des personnes » (A/C.3/67/L.16/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée généraledéciderait de convoquer une réunion de haut niveau qu’elle tiendrait lors de sa soixante-septième session, au plus tard en juillet 2013, afin d’évaluer les réalisations, les lacunes et les difficultés en la matière, notamment pour la mise en œuvre des instruments juridiques concernés.  


Elle exhorteraitles États Membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager, à titre prioritaire, de ratifier la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et son Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants. 


L’Assemblée demanderait aussi aux gouvernements de continuer à s’employer à incriminer la traite des personnes sous toutes ses formes, y compris l’exploitation du travail et l’exploitation sexuelle des enfants, à prendre les dispositions voulues pour incriminer le tourisme sexuel pédophile, à condamner la pratique de la traite des personnes.  


Elle leur demanderait également de rechercher, poursuivre, condamner et sanctionner ceux qui se livrent à la traite ainsi que les intermédiaires, tout en offrant protection et assistance aux victimes, dans le plein respect de leurs droits fondamentaux.  


Le Bélarus a jugé qu’il s’agissait d’une résolution essentielle.  Le texte, a dit la délégation, prévoit la présentation du rapport sur le Plan mondial de lutte contre la traite des personnes, surtout des femmes et des enfants.  Le représentant a formé le vœu que les instruments pertinents deviennent universels.  Le texte encourage les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme à prendre en compte cette lutte et à contribuer au Fonds volontaire d’assistance aux victimes de la traite.  Le délégué a insisté sur le partenariat mondial et a invité à unir les efforts pour protéger les victimes de la traite.  


Les États-Unis ont invité à la pleine application du Protocole sur la criminalité transnationale organisée.  Des services de détection et de protection des victimes doivent figurer au titre des priorités, a souligné la représentante, avant d’exprimer sa préoccupation quant aux incidences budgétaires.  Dans son rapport, avant l’adoption du projet de résolution, le Secrétariat a déclaré que tout serait fait pour absorber les coûts supplémentaires, a-t-il rappelé, soulignant la difficulté d’une telle tâche, compte tenu du fardeau additionnel que cela constituera pour l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en termes de personnel en particulier. 


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