En cours au Siège de l'ONU

Conseil de sécurité: le Chef de la MONUSCO dit « placer beaucoup d’espoirs » dans le déploiement de drones et de la brigade d’intervention de la SADC dans l’est de la RDC

CS/10921

Conseil de sécurité: le Chef de la MONUSCO dit « placer beaucoup d’espoirs » dans le déploiement de drones et de la brigade d’intervention de la SADC dans l’est de la RDC

22/2/2013
Conseil de sécuritéCS/10921
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6925e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE CHEF DE LA MONUSCO DIT « PLACER BEAUCOUP D’ESPOIRS » DANS LE DÉPLOIEMENT

DE DRONES ET DE LA BRIGADE D’INTERVENTION DE LA SADC DANS L’EST DE LA RDC


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui présentait aujourd’hui devant le Conseil de sécurité, son dernier rapport d’activité*, a, face aux défis à relever dans la partie est de la RDC, dit placer beaucoup d’espoirs dans deux « initiatives majeures qui auront un impact direct sur les activités de la Mission ». 


M. Roger Meece a cité la proposition d’ajouter des drones aux capacités de surveillance de la MONUSCO et celle d’accoler à la Mission une brigade d’intervention dont « le mandat irait au-delà des mandats traditionnels de maintien de la paix de l’ONU ».  Une telle composante serait, selon lui, indispensable pour créer les conditions nécessaires à la réalisation d’une paix durable dans cette partie de la RDC.  Il a donc exhorté le Conseil à examiner sérieusement la proposition spécifique qui recourt aux forces militaires de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).


Cette question est suffisamment mûre et nécessite une intervention rapide du Conseil de sécurité, a commenté le représentant de la RDC.  M. Ignace Gata Mavita a aussi demandé au Conseil de se pencher le plus rapidement sur une résolution autorisant le changement du mandat de la MONUSCO.  Ce qui compte pour l’instant, a-t-il insisté, c’est la promesse de ce changement dans la perspective du déploiement de la brigade d’intervention dont la création a été annoncée.


Il est essentiel, a tout de même prévenu le Chef de la MONUSCO, que la modification du mandat se fonde sur une évaluation réaliste du contexte général, dont les ressources et les capacités dont la Mission dispose actuellement.


Le représentant de la RDC a également réitéré le soutien de son gouvernement à la stratégie globale révisée qui doit remplacer la Stratégie internationale d’appui en matière de sécurité et de stabilisation.  Mais, a-t-il confié, son gouvernement attend le rapport spécial pour se prononcer sur les initiatives visant à transférer la responsabilité de certaines tâches de la MONUSCO à l’équipe de pays des Nations Unies. 


* S/2013/96



LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (S/2013/96)


Déclarations


Présentant le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation en République démocratique du Congo (RDC), M. ROGER MEECE, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), s’est inquiété de la dégradation de la situation globale en matière de sécurité dans l’est de la RDC, depuis l’opération en novembre dernier du Mouvement rebelle du 23 mars (M23).  Même si certains éléments sont encourageants, y compris la relative faiblesse des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), certaines zones ont connu une détérioration  significative sur le plan sécuritaire et humanitaire, notamment au Nord-Katanga. 


Dans les zones qu’il contrôle, le M23 renforce son administration, en s’attaquant aux autorités locales et autres qui essayent de résister à son autorité.  Le M23 recrute aussi de nouveaux combattants, y compris par la force, dont de nombreux mineurs.  Nous observons aussi, a indiqué M. Meece, que le M23 a maintenu des positions militaires importantes aux abords de Goma, en violation de l’Accord de Kampala signé en 2012.  Ces positions mettent d’ailleurs l’aéroport de Goma à portée de tirs.  Le M23 semble toujours bien équipé, bien approvisionné et bien armé.  Il continue de mener des patrouilles ou autres opérations près de Goma où l’atmosphère, tendue, pourrait se transformer en un conflit à grande échelle.


Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont déployé quelque 650 hommes à Goma ainsi que du personnel de police avec l’assistance de la MONUSCO malgré l’insuffisance d’armes, de véhicules et autres.  La MONUSCO assure aussi la sécurité de l’aéroport de Goma.


Nous observons, a poursuivi M. Meece, la recrudescence des activités des milices congolaises.  Il semble, a-t-il estimé, que les combats entre ces différents groupes armés soient surtout « des batailles par procuration ».  Par exemple, la zone très volatile de Pinga dans le Nord-Kivu a vu des combats entre les Maï-Maï Cheka, autrefois alliés aux FDLR avant de se rapprocher du M23, et l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) qui a uni ses efforts aux FARDC pour combattre le M23 qui, à ce jour, a été incapable de trouver des bases d’appui en dehors de la zone qu’il occupe au Nord-Kivu, malgré de nombreux efforts dans ce sens.  Le Représentant spécial s’est aussi inquiété des activités menées par les rebelles ougandais de l’ADF.  


M. Meece a ensuite cité « deux nouvelles relativement bonnes »: l’affaiblissement des FDLR et la diminution des attaques de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans le nord-est de la RDC.  Il a corrigé une erreur, en arguant que contrairement à ce que de nombreux articles de presse ont laissé entendre, la MONUSCO a effectivement engagé des moyens militaires conséquents contre le M23.  Il est vrai que la MONUSCO et les FARDC n’ont pas pu contenir l’avancée d’une opération « forte, bien conçue, bien équipée et très déterminée ».  Le Chef de la MONUSCO a prévenu qu’alors que des troubles menacent les provinces du Maniema et du Katanga, la Mission a peu de latitude pour y réagir.


Face à tous ces défis, M. Meece a dit placer beaucoup d’espoirs sur deux initiatives majeures qui auront un impact direct sur les activités de la Mission. Il a cité la proposition d’ajouter des drones aux capacités de surveillance de la MONUSCO et a remercié le Conseil de sécurité pour son soutien.  L’autre initiative, a-t-il poursuivi, est la proposition d’ajouter une brigade d’intervention dont « le mandat irait au-delà des mandats traditionnels de maintien de la paix de l’ONU ».  Il a jugé qu’une telle composante était indispensable pour créer les conditions nécessaires à obtenir de toutes les parties les engagements permettant la réalisation d’une paix durable.  Une proposition spécifique ayant recours aux forces militaires de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) étant sur la table, le Chef de la MONUSCO a exhorté le Conseil à examiner sérieusement cette proposition.


Après avoir attiré l’attention sur la dégradation de la sécurité au Katanga et la crise humanitaire dans la province de l’Équateur, M. Meece est passé aux évolutions institutionnelles touchant au mandat de la MONUSCO, dont la loi sur la réforme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et, en conséquence, l’organisation des élections provinciales et locales et le processus de décentralisation.


Il a aussi cité l’évaluation des programmes de stabilisation dans l’est de la RDC (STAREC/ISSS), les progrès vers l’adoption formelle d’un programme de consolidation de la paix et, en conséquence, le transfert de certaines tâches de la MONUSCO à l’équipe de pays des Nations Unies.


M. Meece a conclu sur la nécessaire réforme du secteur de la sécurité et de l’armée et l’adoption prochaine par l’ONU et le Gouvernement congolais d’un plan d’action visant à mettre fin au recrutement d’enfants soldats.  Le Représentant spécial a réservé son dernier mot à la modification « potentielle » du mandat de la MONUSCO.  Il est essentiel, a-t-il prévenu, que cette modification se fonde sur une évaluation réaliste du contexte général, dont les ressources et les capacités dont la Mission dispose actuellement.


M. IGNACE GATA MAVITA (République démocratique du Congo - RDC) a d’abord indiqué que le renforcement du mandat de la MONUSCO et le déploiement rapide de la brigade d’intervention restent pour son gouvernement une préoccupation majeure.  Cette question, a-t-il insisté, est suffisamment mûre et nécessite une intervention rapide du Conseil de sécurité.  Le représentant a ensuite demandé au Conseil de se pencher le plus rapidement sur une résolution autorisant le changement du mandat de la MONUSCO.  Il a enfin tenu à préciser que les membres des Forcées armées de la RDC qui ont commis des violations des droits de l’homme dans le secteur du Minova ont été dûment arrêtés.


M. Mavita a aussi réitéré le soutien de son gouvernement à la stratégie globale révisée que le Secrétaire général propose en remplacement de la Stratégie internationale d’appui en matière de sécurité et de stabilisation.  Mais, a-t-il confié, son gouvernement attend le rapport spécial du Secrétaire général pour se prononcer sur les initiatives visant à transférer la responsabilité de certaines tâches de la MONUSCO à l’équipe de pays des Nations Unies. 


Le représentant a également invité « tous ceux qui en douteraient encore » à lire le rapport final du groupe d’experts, son rapport d’étape et l’additif de ce dernier qui mettent à nu « le rôle exclusif » des acteurs extérieurs dans la déstabilisation actuelle de la partie orientale de la RDC.  Il a dénoncé la cruauté des actes imputables « aux terroristes du M23 » et aux forces étrangères qui les soutiennent qui est telle que la dégradation de la situation affecte tant le Nord que le Sud-Kivu.  S’agissant de Goma, en particulier, il a salué l’activation par la MONUSCO de son plan de sécurité interne dans le cadre des opérations « Wide Awake » et « Silent Guns ». 


M. Mavita a ensuite attiré l’attention du Conseil sur le travail du Parlement congolais qui a déjà adopté les lois sur l’organisation et le fonctionnement des forces armées et de la police nationale ainsi que celles sur le statut des militaires et des policiers.  Ces efforts, a-t-il affirmé, vont se poursuivre pour doter le pays d’une armée dissuasive. 


Ce qui compte pour l’instant, a-t-il conclu, c’est la promesse du changement du mandat de la MONUSCO dans la perspective du déploiement de la brigade d’intervention dont la création a été annoncée. 


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil proroge le mandat du Bureau intégré de l’ONU en Guinée-Bissau jusqu’au 31 mai prochain dans l’attente d’une évaluation de la situation dans le pays

CS/10920

Le Conseil proroge le mandat du Bureau intégré de l’ONU en Guinée-Bissau jusqu’au 31 mai prochain dans l’attente d’une évaluation de la situation dans le pays

22/2/2013
Conseil de sécuritéCS/10920
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6924e séance – matin


LE CONSEIL PROROGE LE MANDAT DU BUREAU INTÉGRÉ DE L’ONU EN GUINÉE-BISSAU JUSQU’AU

31 MAI PROCHAIN DANS L’ATTENTE D’UNE ÉVALUATION DE LA SITUATION DANS LE PAYS


Soulignant que la situation complexe que connaît la Guinée-Bissau a compromis la bonne exécution du mandat qu’il a confié au Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), le Conseil de sécurité a prorogé, ce matin, par sa résolution 2092 (2013), adoptée à l’unanimité de ses membres, le mandat de celui-ci jusqu’au 31 mai 2013.


Dans son rapport sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau et sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays, qui avait été présenté par le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Tayé-Brook Zerihoun, le Secrétaire général observe que les forces de défense et de sécurité ne sont toujours pas placées sous le contrôle et la surveillance des autorités civiles.  Il estime également gravement préoccupantes « les tentatives de manipulation constantes des forces armées par certains politiciens animés d’intérêts sectaires ».


Cette situation, poursuit M. Ban Ki-moon, « entrave le bon fonctionnement des institutions publiques et souligne la nécessité urgente de modifier radicalement la manière de faire de la politique dans le pays, ainsi que de réformer impérativement les secteurs de la sécurité et de la justice ».  


À la lumière des problèmes complexes auxquels la Guinée-Bissau est confrontée et, étant donné que son nouveau Représentant spécial pour la Guinée-Bissau, M. José Ramos-Horta, prend ses fonctions ce mois, le Secrétaire général avait recommandé la prorogation du mandat du BINUGBIS pour une période de trois mois, jusqu’au 31 mai 2013, afin de lui permettre d’évaluer la situation dans le pays.  Sur la base de cette évaluation, M. Ban Ki-moon formulera ensuite des recommandations concernant le mandat du Bureau intégré des Nations Unies.  


Par la présente résolution, le Conseil demeure gravement préoccupé par la situation en Guinée-Bissau depuis le coup d’État militaire du 12 avril 2012, qui a remis en cause le processus électoral dans ce pays.  


Dans le préambule de cette résolution, le Conseil souligne l’importance de la réforme du secteur de la sécurité en tant que « facteur déterminant de la stabilité à long terme de la Guinée-Bissau » et se félicite des efforts déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au service de cette réforme.  À cet égard, il prend note de la signature, le 7 novembre 2012, d’un Mémorandum d’accord aux fins de la mise en œuvre de la feuille de route de cette réforme.


Le Guatemala, a fait remarquer son représentant, M. Gert Rosenthal, n’a jamais eu connaissance du Mémorandum d’accord auquel il fait référence dans la résolution que le Conseil vient d’adopter, et ne peut, par conséquent, déclarer prendre note d’un texte dont il ignore le contenu.  C’est pourquoi, M. Rosenthal a appelé le Conseil de sécurité à faire en sorte que les informations contenues dans les résolutions soient communiquées « dans les temps et de manière complète » à l’ensemble de ses membres. 


Le représentant a cependant précisé que son pays n’avait pas voulu faire obstacle à l’adoption de cette résolution, afin de permettre à la Guinée-Bissau d’évoluer dans la bonne direction en encourageant le retour d’un gouvernement élu constitutionnellement, et en permettant au Bureau intégré des Nations Unies de réaliser une nouvelle évaluation de la situation dans le pays.  Le Guatemala, a-t-il assuré, a adopté une politique de « tolérance zéro » face à ce renversement de l’ordre constitutionnel.  Avant de conclure, M. Rosenthal a lancé un appel pour que le processus électoral démocratique en Guinée-Bissau reprenne sans tarder.


Toujours en vertu de la résolution adoptée ce matin, le Conseil de sécurité exige à nouveau des forces armées qu’elles se soumettent pleinement à la tutelle du pouvoir civil.  Il demande également aux parties prenantes en Guinée-Bissau de continuer d’œuvrer à approfondir le dialogue politique interne de façon à créer un climat propice à la tenue d’élections libres, justes et transparentes, acceptables pour tous, en vue du rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel et de la stabilisation à long terme du pays. 


Le Conseil de sécurité se dit en outre prêt à envisager d’adopter d’autres mesures contre ceux qui se livrent au trafic de drogues et à la criminalité organisée en Guinée-Bissau.



LA SITUATION EN GUINÉE-BISSAU


Rapport du Secrétaire général sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau et sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays (S/2013/26)


Texte du projet de résolution (S/2013/102)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses précédentes résolutions, les déclarations de son président et les déclarations à la presse concernant la situation en Guinée-Bissau, en particulier ses résolutions 2030 (2011) et 2048 (2012),


Prenant note du rapport du Secrétaire général sur la Guinée-Bissau en date du 11 janvier 2013 (S/2013/26) et des recommandations qui y sont formulées, et saluant les activités entreprises par le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) malgré les difficultés d’ordre politique et sécuritaire rencontrées sur le terrain,


Demeurant gravement préoccupé par la situation en Guinée-Bissau depuis le coup d’État militaire du 12 avril 2012, qui a remis en cause le processus électoral démocratique dans ce pays,


Soulignant que la consolidation de la paix et de la stabilité en Guinée-Bissau passe nécessairement par une transition consensuelle et sans exclusive menée par les Bissau-guinéens, le rétablissement et le respect de l’ordre constitutionnel, la réforme de la défense, de la sécurité et de la justice, la promotion de l’état de droit, la défense des droits de l’homme, la promotion du développement socioéconomique et la lutte contre l’impunité et le trafic de drogues,


Prenant note de l’évolution positive récente de la situation politique en Guinée-Bissau et de l’intention exprimée par les principales parties prenantes de réviser le pacte de transition politique, et notamment de fixer un calendrier techniquement réalisable pour la tenue d’élections présidentielle et législatives libres, justes et transparentes conformément à la législation nationale et aux normes internationales applicables,


Déplorant le fait que le pouvoir civil n’exerce toujours ni autorité ni tutelle effectives sur les forces de défense et de sécurité, ce qui entrave le processus politique et le bon fonctionnement des institutions de l’État,


Soulignant l’importance de la réforme du secteur de la sécurité, facteur déterminant de la stabilité à long terme de la Guinée-Bissau, se félicitant des efforts déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au service de cette réforme en Guinée-Bissau et, à cet égard, prenant note de la signature, le 7 novembre 2012, du Mémorandum d’accord aux fins de la mise en œuvre de la feuille de route de cette réforme, tout en redisant la nécessité pour tous les partenaires régionaux et internationaux compétents de la Guinée-Bissau de coordonner leur action en la matière,


Se déclarant gravement préoccupé par les informations faisant état de la persistance des violations graves des droits de l’homme, notamment politiques et civils, ainsi que par le climat de tension qui règne en Guinée-Bissau,


Redisant la vive préoccupation que lui inspirent les informations indiquant que le trafic de drogues a augmenté en Guinée-Bissau depuis le coup d’État militaire du 12 avril 2012 et engageant les dirigeants civils et militaires du pays et les partenaires internationaux à faire preuve d’une plus grande détermination à lutter contre le trafic de drogues,


Redisant combien l’appui constant du système des Nations Unies et des partenaires régionaux et bilatéraux à la sécurité et au développement à long terme de la Guinée-Bissau est important, notamment pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, la réforme de la sécurité et de la justice, la lutte contre le trafic de drogues, la criminalité organisée et la traite d’êtres humains, ainsi que pour la création d’un climat propice à la bonne gouvernance et au développement économique et social sans exclusive,


Réaffirmant que les partenaires de la Guinée-Bissau doivent activement et étroitement coordonner leur action pour apporter des solutions aux problèmes d’ordre politique, sécuritaire et de développement et saluant à cet égard la mission conjointe que l’Union africaine, la CEDEAO, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), l’Union européenne et l’Organisation des Nations Unies ont dépêchée à Bissau du 16 au 21 décembre 2012 pour évaluer la situation politique et sécuritaire dans le pays en vue de formuler des recommandations,


Soulignant que la situation complexe que connaît la Guinée-Bissau a compromis la bonne exécution du mandat qu’il a confié au Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau, en application de la résolution 2030 (2011), ainsi que les activités de la Commission de consolidation de la paix et considérant, à cet égard, que le Secrétaire général a indiqué qu’il fallait réaligner les activités du système des Nations Unies dans les domaines de l’édification de l’État et de la consolidation de la paix,


Saluant la nomination de M. José Ramos-Horta comme nouveau Représentant spécial du Secrétaire général en Guinée-Bissau et exprimant de nouveau sa gratitude au précédent Représentant spécial du Secrétaire général, Joseph Mutaboba, pour le travail accompli au cours des quatre dernières années,


Réaffirmant son plein attachement à la consolidation de la paix et à la stabilité en Guinée-Bissau,


1.    Décide de proroger jusqu’au 31 mai 2013 le mandat du BINUGBIS;


2.    Prie le Secrétaire général de lui présenter, au plus tard le 30 avril 2013, un rapport contenant une évaluation de la situation en Guinée-Bissau et des recommandations concernant le mandat de la Mission et un réaménagement éventuel de l’appui fourni par les Nations Unies, compte tenu de l’ampleur des difficultés rencontrées et des recommandations de la mission internationale conjointe (Union africaine, CEDEAO, CPLP, Union européenne et ONU);


3.    Prie également le Secrétaire général de continuer d’œuvrer, par l’intermédiaire du BINUGBIS et en coordination avec d’autres partenaires, notamment la CEDEAO et la CPLP, à la poursuite du dialogue entre les partis politiques et de concourir à la conclusion rapide d’un large accord politique en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel et de la tenue d’élections libres, justes et transparentes;


4.    Demande aux parties prenantes bissau-guinéennes de continuer d’œuvrer à approfondir le dialogue politique interne de façon à créer un climat propice à la tenue d’élections libres, justes et transparentes, acceptables pour tous, en vue du rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel et de la stabilisation à long terme de la Guinée-Bissau;


5.    Exige à nouveau des forces armées qu’elles se soumettent pleinement à la tutelle du pouvoir civil;


6.    Condamne les violations des droits de l’homme, notamment politiques et civils, et demande instamment aux autorités bissau-guinéennes de prendre les mesures nécessaires pour protéger les droits de l’homme et mettre fin à l’impunité et pour diligenter des enquêtes en vue d’identifier les auteurs de ces actes et de les traduire en justice;


7.    Se déclare prêt à envisager, sur la base d’informations complémentaires, d’adopter de nouvelles mesures contre ceux qui se livrent au trafic de drogues et à la criminalité organisée en Guinée-Bissau, ainsi qu’il est dit aux paragraphes 6 et 7 de sa résolution 2048 (2012);


8.    Demande instamment aux responsables civils et militaires bissau-guinéens de faire preuve d’une plus ferme volonté de lutter effectivement contre le trafic de drogues, notamment en veillant au bon fonctionnement des institutions publiques chargées de la police des frontières et de la lutte contre le trafic de drogues, et les encourage à soutenir davantage l’action de la communauté internationale à cette fin;


9.    Réaffirme combien il importe que les principaux partenaires de la Guinée-Bissau coordonnent leur action, partagent les mêmes objectifs et parlent d’une seule voix;


10.   Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des Vingt-Quatre est exhorté à faire preuve de plus d’efficacité dans son soutien au processus de décolonisation au cours de sa session de 2013, ouverte aujourd’hui

AG/COL/3245

Le Comité des Vingt-Quatre est exhorté à faire preuve de plus d’efficacité dans son soutien au processus de décolonisation au cours de sa session de 2013, ouverte aujourd’hui

21/02/2013
Assemblée généraleAG/COL/3245
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Séance d’organisation

1ere séance – matin


LE COMITÉ DES VINGT-QUATRE EST EXHORTÉ À FAIRE PREUVE DE PLUS D’EFFICACITÉ DANS SON SOUTIEN

AU PROCESSUS DE DÉCOLONISATION AU COURS DE SA SESSION DE 2013, OUVERTE AUJOURD’HUI


Bien qu’effrayants, les risques que pose le changement dans le domaine de la

décolonisation sont préférables à l’inertie et au statu quo, déclare Ban Ki-moon


« Plus que jamais, la communauté internationale est convaincue que le colonialisme n’a pas sa place dans le monde moderne », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à l’ouverture de la session annuelle du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, appelé aussi « Comité des Vingt-Quatre ».  Cette session s’ouvre alors que l’on entre dans la troisième année de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme et se tient dans un contexte de crise financière aigue et de contraintes budgétaires, a rappelé M. Ban qui a recommandé avant toute chose au Comité d’adopter une démarche visant à obtenir des résultats.


Le Secrétaire général a invité les parties concernées –le Comité spécial, les puissances administrantes et les territoires non autonomes– à travailler au cas par cas sur la situation des territoires non autonomes.  Le Comité spécial doit être à l’avant-garde dans la recherche de possibilités de changements, a-t-il dit.  En tant qu’organe intergouvernemental se consacrant exclusivement à la décolonisation, le Comité des Vingt-Quatre doit mettre en œuvre des politiques créatives pour faire avancer l’agenda de décolonisation, a préconisé le Secrétaire général.  Ban Ki-moon a invité le Comité des Vingt-Quatre, les puissances administrantes et toutes les autres parties à prendre des mesures concrètes en vue de parvenir à des résultats tangibles pour les 16 territoires non autonomes* inscrits au processus de décolonisation de l’ONU.  Il faut également engager un nouveau type de dialogue pleinement inclusif sur la question de la décolonisation, a recommandé le Secrétaire général.  « Les risques que peut causer un changement, bien qu’ils soient parfois effrayants, sont préférables à la stagnation et au statu quo », a souligné M. Ban. 


Ce matin, après son élection à la présidence du Comité pour la session de 2013, M. Diego Morejón Pazmiño, de l’Équateur, a exprimé la nécessité de donner une impulsion nouvelle à un processus de décolonisation qui est trop lent et d’y envisager de nouvelles procédures au cas par cas.  Il a particulièrement salué le cas de la Nouvelle-Calédonie, où le processus en cours prévoit une série de mesures d’autodétermination qui prendront place entre 2014 et 2018.


M. Morejón Pazmiño a rappelé que le Comité des Vingt-Quatre travaille sur les questions relatives à la décolonisation et organise à cet égard des séminaires régionaux permettant de débattre des problèmes particuliers des territoires non autonomes.  Il a annoncé que l’Équateur était prêt à accueillir un tel séminaire en 2013, ce que les membres du Comité ont accepté.  Ce séminaire devrait se tenir au cours de la semaine du 26 mai, qui correspond à la période de célébration de la Semaine internationale de solidarité avec les peuples des territoires non autonomes (25 au 31 mai).  Les dates précises et les modalités d’organisation de ce séminaire seront définies lors de la prochaine séance d’organisation du Comité, qui aura lieu le 26 mars.  Le représentant de Cuba est intervenu pour remercier l’Équateur d’offrir d’accueillir cette manifestation.


En vue de ne pas perdre trop de temps à l’avenir pour trouver des lieux d’accueil pour ces séminaires, le Président a proposé de lancer un processus intersessions pendant lequel le Comité des Vingt-Quatre recherchera un lieu pour la tenue de séminaires bien à l’avance, soit au moins un an avant que l’évènement ne prenne place.


Intervenant au titre des questions diverses, le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée s’est interrogé sur la capacité du Comité des Vingt-Quatre d’assister les 16 territoires encore non autonomes à réaliser leurs aspirations au titre des trois options qui s’offrent à eux.  Il a jugé indispensable d’accorder plus de temps et de moyens concrets à l’examen de la situation de chacun de ces territoires durant les sept années qui restent avant la fin de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.


Le Comité a ce matin adopté l’ordre du jour des travaux de la session et a élu les autres membres du Bureau.  MM. Rodolfo Reyes Rodriguez (Cuba) et Shekou Touray (Sierra Leone) ont été élus aux postes de vice-présidents, tandis que M. Bashar Ja’afari (République arabe syrienne) a été choisi comme Rapporteur.


Le Comité a examiné deux documents** contenant des éléments d’organisation de ses travaux pour cette année.  Il a ensuite adopté son programme de travail provisoire pour 2013.


En début de séance, les pays suivants ont été admis à participer aux travaux du Comité en tant qu’observateurs: Argentine, Costa Rica, Espagne, Chypre, Ghana, Mauritanie, Namibie, Turquie et Émirats arabes unis.


La prochaine séance d’organisation du Comité des Vingt-Quatre aura lieu mardi, le 26 mars et sera annoncée dans le Journal de l’ONU.


*     Les 16 territoires non autonomes sont les suivants: Îles Falkland (Malvinas), Gibraltar, Sahara occidental, Nouvelle-Calédonie, Tokélaou, Samoa américaines, Anguilla, Bermudes, Îles Vierges britanniques, Îles Caïmanes, Guam, Montserrat, Pitcairn, Sainte-Hélène, Îles Turques et Caïques et Îles Vierges américaines.


**    A/AC.109/2013/L.1 et A/AC.109/2013/L.2


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale convoque le 22 septembre 2014 la session extraordinaire sur le suivi du Programme d’action du Caire

AG/11342

L’Assemblée générale convoque le 22 septembre 2014 la session extraordinaire sur le suivi du Programme d’action du Caire

21/02/2013
Assemblée généraleAG/11342
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

65e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CONVOQUE LE 22 SEPTEMBRE 2014 LA SESSION EXTRAORDINAIRE

SUR LE SUIVI DU PROGRAMME D’ACTION DU CAIRE


L’Assemblée générale a organisé*, ce matin, la session extraordinaire consacrée à la suite donnée au « Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014 ».  Si la session n’est prévue que le 22 septembre 2014 à New York, elle donne déjà lieu à un débat sur la participation des ONG. 


La représentante du Kenya, qui a présenté la résolution, a d’abord indiqué que la session extraordinaire ne débouchera pas sur « un document final », mais qu’elle sera plutôt l’occasion de se réengager en faveur du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui s’est tenue au Caire, en septembre 1994.


Dans la capitale égyptienne, les chefs d’État et de gouvernement ont fixé quatre objectifs principaux: l’accès universel à la planification familiale et aux services de santé sexuelle et reproductive; l’égalité entre des sexes, l’autonomisation des femmes et l’égalité d’accès à l’éducation; la prise en compte de l’impact individuel, social et économique de l’urbanisation et des migrations; et la solution aux questions environnementales liées aux changements démographiques.


Les recommandations faites à la Conférence d’examen de 1999 (Caire+5) ont été intégrés, un an plus tard, dans tous les huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), comme en attestent, en particulier, les OMD 3 et 5 relatifs à l’autonomisation des femmes et à l’amélioration de la santé maternelle.


En prévision de la session extraordinaire de 2014, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a été chargé de faire une évaluation globale des résultats, lacunes et défis dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire.


Après l’adoption de la résolution, ce matin, plusieurs délégations, dont celle de la Suisse, ont fait part de leurs préoccupations face à « la réticence » de certaines États Membres à accepter la pleine participation de la société civile, notamment les ONG qui ne sont pas accréditées auprès du Conseil économique et social (ECOSOC).


Le paragraphe 4 d) de la résolution charge en effet le Président de l’Assemblée générale d’établir la liste des représentants « d’autres ONG » -les non-accréditées- et de la soumettre à l’examen des États Membres, « suivant la procédure d’approbation tacite », avant de présenter les noms proposés et les noms retenus à l’Assemblée.


Cette disposition contient, a expliqué le représentant du Mexique, une restriction à la participation des ONG en les soumettant à l’objection des États Membres ce qui revient, a-t-il argué, à leur accorder un droit de veto.


La procédure d’approbation tacite est contraire aux principes d’équité et de transparence et elle s’écarte résolument des pratiques établies, s’est inquiétée la représentante du Canada.


Son homologue d’Israël a rappelé que les ONG sont des acteurs clefs de la mise en œuvre du Programme d’action et a estimé que cette session extraordinaire devrait être l’occasion pour toutes les parties prenantes de donner leur avis.


De nombreuses ONG jouent un rôle essentiel en matière de population, de réduction de la mortalité et de la morbidité maternelles et de planification familiale, a précisé la représentante des États-Unis dans le cadre d’une explication de position avant l’adoption du texte. 


Un dialogue franc et ouvert avec la société civile doit être un élément clef de la Conférence, a renchéri le représentant de l’Union européenne, qui a par ailleurs fait observer que la session extraordinaire « marquera un tournant » dans les débats sur l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015.


Seul à n’avoir aucun reproche à faire à la résolution, le représentant de la Fédération de Russie a estimé que la participation des ONG tel que prévu par le texte est tout à fait conforme au règlement intérieur de l’Assemblée générale.


Le représentant du Mexique a par ailleurs regretté que la session extraordinaire soit prévue le même jour que la Conférence mondiale sur les peuples autochtones.  Si la session extraordinaire prévoit deux séances plénières de 13 à 21 heures, la Conférence mondiale elle commence à 9 heures par une séance d’ouverture, suivie dans l’après-midi de deux tables rondes organisées simultanément.  Une autre table ronde et un groupe de discussion interactif sont prévus le lendemain, 23 septembre.


Ce matin, l’Assemblée générale a élu l’Afrique du Sud et le Kenya, membres du Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix (CCP), pour un mandat de deux ans commençant le 1er  janvier 2013.


L’Assemblée a enfin désigné la Bosnie-Herzégovine, l’Iraq et Israël au Comité des conférences, pour un mandat commençant aujourd’hui et prenant fin au 31 décembre 2015.  Également élu, le Sri Lanka assumera ses fonctions jusqu’au 31 décembre 2014.


Les sièges revenant au Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes et au Groupe des États d’Asie et du Pacifique sont toujours à pourvoir.


En début de séance, l’Assemblée générale a pris note du fait que le Cap-Vert, la Guinée équatoriale, le Gabon, la Grenade et le Kirghizistan ont fait les versements nécessaires pour réduire leurs arriérés en deçà du seuil prévu par l’Article 19 de la Charte des Nations Unies –droit de vote-.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/ 67/ L.55


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Comité de la Charte: débat sur la demande à la CIJ d’un avis relatif aux conséquences juridiques du recours à la force sans l’accord du Conseil de sécurité

L/3204

Comité de la Charte: débat sur la demande à la CIJ d’un avis relatif aux conséquences juridiques du recours à la force sans l’accord du Conseil de sécurité

20/02/2013
Assemblée généraleL/3204
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial de la Charte des Nations Unies              

et du raffermissement du rôle de l’Organisation            

269e séance – matin


COMITÉ DE LA CHARTE: DÉBAT SUR LA DEMANDE À LA CIJ D’UN AVIS RELATIF AUX CONSÉQUENCES JURIDIQUES

DU RECOURS À LA FORCE SANS L’ACCORD DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Le Comité spécial de la Charte et du raffermissent du rôle de l’Organisation a achevé, ce matin, le débat général de sa 268e session, entamé hier et au cours duquel plusieurs délégations ont appuyé l’idée de demander à la Cour internationale de Justice (CIJ) un avis consultatif sur les conséquences juridiques du recours à la force sans l’accord préalable du Conseil de sécurité, à l’exception des cas de légitime défense.


Le Comité est aussi revenu sur les questions de l’assistance à accorder aux États tiers touchés par l’application des sanctions et de ses méthodes de travail.


L’avant-projet de résolution sur la demande d’un avis consultatif à la CIJ relatif aux conséquences juridiques du recours à la force, qui jouit notamment de l’appui du Venezuela, de l’Équateur et de l’Inde, a été présenté une première fois en 2001, avant d’être révisé en 2005 par ses deux coauteurs, le Bélarus et la Fédération de Russie.


Le représentant du Bélarus a indiqué qu’un avis consultatif serait très important pour codifier le droit international en la matière.  On ne respecte pas toujours la proportionnalité et ma délégation veut éviter une interprétation « sauvage » de la Charte en matière de maintien de la paix et de la sécurité, s’est-il expliqué.


Cette initiative serait extrêmement utile aussi bien pour les juristes que pour la pratique générale, a renchéri son homologue de la Fédération de Russie qui a d’ailleurs déploré le manque de progrès réalisés par le Comité spécial dans l’examen de « toute une série de questions importantes », à commencer par cette initiative.


Le représentant des États-Unis s’y est opposé.  L’Assemblée générale ne devrait pas demander un avis juridique sur l’usage de la force, a-t-il dit, alors que son homologue de la Malaisie a plutôt défendu la nécessité de renforcer la confiance des États dans la CIJ s’agissant du règlement pacifique des différends.  Il a fait observer que les avis de la Cour avaient permis à la Malaisie de régler de nombreux différends avec ses voisins.


Cette deuxième journée de débat a également été l’occasion de revenir sur la question de l’assistance à accorder aux États tiers touchés par l’application des sanctions.


S’appuyant sur le rapport du Secrétaire général* qui indique qu’aucun État concerné n’a réclamé jusqu’ici des indemnisations, le représentant des États-Unis a estimé que cette question n’a donc pas lieu d’être examinée, contrairement à l’avis de son homologue de l’Ukraine.


« Les délibérations sur cette question sont loin d’être épuisées et en particulier, la question des indemnisations », a souligné la représentante de la Tunisie pour qui il importe de remédier aux effets négatifs des sanctions sur les États tiers. 


On ne peut nier que les sanctions peuvent avoir une fonction importante en matière de maintien de la paix et de la sécurité, mais, a souligné son homologue de l’Inde, à l’instar de la majorité des délégations, elles doivent être imposées en dernier recours. 


Car, a aussi estimé la délégation du Venezuela, il s’agit de « mesures extrêmes » dont l’application ne peut être justifiée que lorsque l’on a épuisé toutes les voies juridiques.  Les sanctions ne sauraient être des mesures de représailles contre des populations ou un moyen de renverser un régime, a insisté la délégation pour laquelle chaque régime de sanctions doit se fonder sur une base juridique, être assorti d’un calendrier précis et ne pas compromettre l’aide humanitaire.


Le représentant du Soudan a réclamé la pleine mise en œuvre du Chapitre VIII de la Charte pour permettre aux organisations régionales de remplir pleinement leur rôle en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a dit apprécier la contribution de l’Union africaine.


L’amélioration des méthodes de travail du Comité spécial a mobilisé, une fois de plus, l’attention des délégations.


À l’instar de la Malaisie, le représentant de l’Équateur a pointé du doigt le manque de volonté politique de certains États sur certaines questions, tandis que la délégation tunisienne a engagé le Comité à avancer à un rythme plus soutenu.


La représentante d’El Salvador a engagé les États à prendre des décisions concrètes sur le pouvoir du Comité spécial afin de progresser sur des propositions novatrices qui permettront, a-t-elle affirmé, de renforcer le rôle de l’ONU.


Une « évolution positive » a pourtant été constatée par le représentant des États-Unis.  Il s’est félicité, entre autres, du retrait de deux propositions obsolètes qui figuraient à l’ordre du jour, ainsi que de l’élimination, dans le rapport annuel du Comité, de la section intitulée « Recommandations » qui contenait, a-t-il estimé, des paragraphes ayant peu de liens avec le travail du Comité.


Il a voulu que l’inscription de tout nouveau point à l’ordre du jour soit pratique et non politique et qu’elle ne produise pas de doublons avec d’autres entités de l’ONU.  L’efficacité du travail du Comité devrait aussi conduire, a-t-il poursuivi, à une session annuelle plus courte ou à la division de celle-ci en deux.  Le représentant de l’Équateur s’est opposé à cette proposition.


Son homologue du Venezuela a suggéré que le Comité exerce un rôle plus actif sur le plan juridique en procédant, notamment, à une analyse des moyens nécessaires pour assurer le raffermissement du rôle de l’Assemblée générale.


La mise à jour « le plus rapidement possible » et la mise en ligne « des deux documents de référence » comme l’a dit le représentant de l’Inde, que sont le Répertoire de la pratique du Conseil de sécurité et le Répertoire de la pratique suivie par les autres organes de l’ONU ont été réclamées par la représentante d’El Salvador.


En fin de séance, le Comité spécial a élu par acclamation M. Leandro Vieira Silva, du Brésil, à sa Vice-présidence.  La troisième et dernière vice-présidence vacante sera occupée par un membre du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.


Le Comité, qui se réunit désormais en groupe de travail et en consultations informelles, tiendra sa prochaine réunion plénière le mercredi 27 février à partir de 10 heures.


* A/67/190


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des opérations de maintien de la paix discute des conditions essentielles à l’efficacité des mandats et achève son débat général

AG/PKO/213

Le Comité des opérations de maintien de la paix discute des conditions essentielles à l’efficacité des mandats et achève son débat général

20/02/2013
Assemblée généraleAG/PKO/213
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial des opérations

de maintien de la paix

Session de fond de 2013                                    

229e & 230e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DISCUTE DES CONDITIONS ESSENTIELLES

À L’EFFICACITÉ DES MANDATS ET ACHÈVE SON DÉBAT GÉNÉRAL


Prévoir des mandats réalistes et adaptés à chaque situation pour les opérations de maintien de la paix (OMP) et accorder à celles-ci les ressources adéquates sont les conditions essentielles au déploiement de missions de l’ONU sur le terrain, ont rappelé aujourd’hui les 35 délégations qui ont participé à la deuxième journée du débat général de la session de fond du Comité spécial des opérations de maintien de la paix - ou « Comité des 34 ».  Si des avis nuancés et parfois réservés ont été exprimés sur des questions telles que la protection de civils et l’utilisation de nouvelles technologies -comme les drones de surveillance aérienne- sur le terrain, les intervenants se sont tous inquiétés du manque de ressources humaines et financières dont pâtissent les opérations de maintien de la paix et de l’insuffisance de la sécurité dont a besoin le personnel déployé.


Au vu de la complexité croissante des conflits et de la variété des tâches que doit accomplir le personnel de maintien de la paix de l’ONU, plusieurs membres du Comité des 34 ont demandé que soient prévus des mandats complets pour les OMP, mandats qui devraient intégrer toutes les dimensions du maintien de la paix.  La représentante de la Bosnie-Herzégovine, et celle du Liban, se sont dites favorables à l’intégration précoce de programmes et de tâches de consolidation de la paix dans les mandats des OMP, au motif que cela peut faciliter le processus de transition entre un statut de mission de maintien de la paix et une autre forme de présence de l’ONU sur le terrain.  Les OMP sont désormais appelées à soutenir l’organisation d’élections ou le renforcement des institutions nationales dans les pays sortant de conflit, a pour sa part observé la délégation du Bangladesh en relevant la complexité des mandats octroyés à ces opérations.


Les tâches multidimensionnelles qui doivent être accomplies dans le cadre du maintien de la paix requièrent aussi une plus grande spécialisation des personnels employés, ont aussi estimé certaines délégations qui ont appelé à renforcer les capacités civiles sur le terrain.  De l’avis de la délégation d’Haïti, pays hôte de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), l’expérience montre l’utilité que revêt l’implication des Casques bleus dans les activités économiques, sociales et environnementales du pays hôte, et ce, malgré la présence d’autres agences de l’ONU sur le terrain.  De son côté, le représentant de l’Indonésie a estimé que les experts civils sont plus à même d’accomplir des tâches très spécialisées visant le développement à long terme d’un pays sortant de conflit.  Celui du Japon a suggéré de disposer d’une variété d’expertises civiles dans les domaines de la sécurité, de la sûreté, de la justice, du fonctionnement de l’administration et de la revitalisation de l’économie.  L’importance des compétences linguistiques des personnels des OMP a aussi été soulignée, notamment par la délégation de la Jordanie, qui a noté le manque de personnel arabophone sur le terrain.


Le débat sur les ressources humaines a soulevé le problème de la sécurité du personnel sur le terrain à laquelle les délégations se sont montrées très attachées.  Les pays contributeurs de troupes, comme le Pakistan, le Bangladesh, l’Inde, la Jordanie, l’Équateur et l’Uruguay ont exprimé l’inquiétude qu’ils éprouvent à ce sujet.  Ils ont aussi rappelé qu’ils voulaient être consultés à toutes les étapes du processus de prise de décisions concernant le déploiement et le déroulement des OMP.  Ils ont regretté les retards constatés dans le remboursement des coûts qu’ils supportent, se disant impatients d’examiner les recommandations à venir du Groupe consultatif de haut niveau chargé de cette question.


En ce qui concerne les moyens matériels dont disposent les missions, la pénurie d’hélicoptères et d’autres moyens aériens a été évoquée.  À cet égard, le représentant de l’Indonésie a annoncé l’intention de son pays de déployer trois hélicoptères utilitaires et 120 Casques bleus à l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).


Comme hier, les membres du Comité ont discuté du recours à de nouvelles technologies pour aider les missions à accomplir leur mandat.  Le représentant de Cuba a souhaité que le C-34 examine toutes les incidences qu’aura l’utilisation de systèmes aériens de surveillance sans pilote (drones), en gardant à l’esprit la nécessité de recueillir le consentement préalable des pays concernés.  Son homologue du Pakistan a aussi appelé à la prudence dans ce domaine.  De son côté, le représentant de la République de Corée a soutenu sans réserve l’utilisation de ces systèmes.


Tout au long du débat, les intervenants ont rappelé que les OMP doivent répondre aux trois conditions suivantes: le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense.  Le représentant de la Fédération de Russie a insisté sur l’obtention de l’accord du pays hôte comme point de départ de tout déploiement d’OMP.  Il a aussi appelé à la plus grande prudence lorsque l’on examine la possibilité d’autoriser les Casques bleus à faire usage de la force, avertissant que cela risquait de saper la viabilité des opérations.  Nombreuses sont les délégations qui ont aussi rappelé l’obligation de respect des principes inscrits dans la Charte de l’ONU, tels que la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, auxquels les OMP sont soumises.  À cet égard, le représentant de Cuba a demandé de ne pas utiliser la protection des civils comme prétexte pour justifier une opération militaire ayant pour but un changement de régime dans un pays.  La protection des civils relève avant tout de la responsabilité du pays hôte, ont rappelé les représentants de la République arabe syrienne et de la Chine.  Pourtant, de l’avis de la République de Corée, la protection des populations civiles devait être le premier objectif assigné aux OMP.


Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a ainsi achevé son débat général.  Sa prochaine séance publique aura lieu le vendredi 15 mars.


Débat général (A/67/312-S/2012/645, A/67/632, A/67/632/Add.1 et A/67/633)


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a relevé que les opérations de maintien de la paix (OMP) de l’ONU étaient confrontées à des défis graves, car elles évoluent dans des environnements de plus en plus complexes et pleins de risques.  Il a rappelé que le point de départ de tout déploiement d’OMP restait l’obtention de l’accord du pays hôte.  Il a souhaité que l’on examine avec la plus grande prudence la possibilité de voir les Casques bleus être autorisés à faire usage de la force.  Il a estimé que le recours à la force risquait de saper la viabilité des OMP, les processus politiques en cours, ainsi que la sécurité des Casques bleus eux-mêmes.  Rappelant que chaque situation de maintien de la paix était unique, le Représentant permanent de la Fédération de Russie a jugé qu’examiner les mandats des OMP uniquement sous l’angle de la protection des civils n’avait aucun sens.  Il faut assurer le respect de l’état de droit, a-t-il dit en ajoutant que les Casques bleus étaient les premiers à apporter une stabilité indispensable au développement économique des pays qui accueillent des missions de maintien de la paix.  M. Churkin a souligné la nécessité de bien examiner les stratégies de sortie.  Il faut éviter que le personnel international s’ingère dans la politique et dans les affaires intérieures du pays hôte, a-t-il insisté.  Il a estimé que toutes les décisions doivent être prises par les organismes spécialisées de l’ONU sur la base d’une réflexion rigoureuse menée par des experts.  L’incident qui s’est récemment produit et dans lequel était impliqué un hélicoptère russe au Soudan du Sud montre que les Casques bleus courent non seulement le risque de se retrouver sous le feu de forces négatives, mais aussi d’être les victimes des insuffisances de capacités dont souffrent les pays hôtes des missions.  


Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a souligné la nécessité d’adopter une approche multidimensionnelle pour le maintien de la paix et de concevoir à cet égard des mandats plus complets à l’intention des missions.  Il faut accorder beaucoup d’attention à l’élaboration des mandats et allouer aux missions de maintien de la paix les ressources nécessaires à l’accomplissement des objectifs qui leur sont assignés, a-t-elle ajouté.  Le Liban estime que la réussite des opérations de maintien de la paix dépend aussi d’une bonne coordination entre les parties concernées, a indiqué la représentante.  Elle a également souligné l’importance d’un partenariat étroit entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.  Malgré la rhétorique qui prévaut, et selon laquelle « il faut faire plus avec moins », l’investissement dans la paix reste essentiel, a-t-elle fait remarquer, invitant l’ONU à faire une utilisation optimale des ressources existantes.  Elle a salué à cet égard les mesures prises par le Département d’appui aux missions (DAM).  La représentante a aussi dit que son pays appréciait l’insertion de tâches de consolidation de la paix dans les mandats des OMP.


Mme Ziade s’est félicitée des initiatives visant à renforcer les capacités civiles des missions.  Elle a estimé que les autorités militaires et civiles devraient harmoniser leur présence et leurs actions sur le terrain pour mieux réagir aux attentes des populations locales.  En ce qui concerne la protection des civils, qui est devenue une partie intégrante des mandats des missions, elle s’est félicitée de l’implication de toutes les parties prenantes dans l’accomplissement de cette tâche.  La perspective sexospécifique doit aussi être intégrée dans toutes les OMP, a-t-elle ajouté, disant attendre avec intérêt la finalisation des modules de formation dans ce domaine.  La représentante a ensuite parlé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), qui est une des plus anciennes missions de maintien de la paix de l’ONU, et qui donne un bon exemple de la collaboration entre une OMP et les autorités nationales d’un pays hôte.  Elle a remercié les pays contributeurs de troupes à la FINUL.  En ce qui concerne les armes à sous-munitions, elle a espéré que la stratégie de déminage du Service antimines serait lancée cette année.  Enfin, elle a dénoncé les attaques orchestrées en 2006 par Israël contre la localité de Cana.


M. SUÁREZ BORGES (Cuba) a déclaré que la conduite des opérations de maintien de la paix, de plus en plus multidimensionnelles, constituait un défi de plus en plus grand à relever parce que les mandats sont de plus en plus larges et complexes afin de pouvoir répondre à des situations de terrain toutes plus différentes et compliquées les unes que les autres.  Il a préconisé qu’une analyse soit systématiquement menée sur chaque situation afin d’améliorer le niveau d’efficacité des OMP et de renforcer la crédibilité de l’ONU sur le terrain.  Toute mise en œuvre du mandat d’une OMP devrait s’appuyer sur les principes du respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, a souligné le représentant.  Il a ajouté que le consentement des parties, l’impartialité, et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime de défense, sont des éléments essentiels de la crédibilité des OMP.  Tout document de doctrine élaboré par le Secrétariat qui aurait un impact potentiel quelconque sur les États Membres doit d’abord être débattu dans le cadre d’un processus intergouvernemental, a insisté le représentant de Cuba.  Il a jugé essentiel que les mandats donnés aux missions soient accompagnés des moyens nécessaires à leur mise en œuvre.  S’agissant du recours à de nouvelles technologies, le représentant de Cuba a souhaité que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix (C-34) examine toutes les incidences qu’aura l’utilisation de systèmes aériens de surveillance sans pilote (drones), dont l’objectif déclaré est l’amélioration de la sécurité par la collecte d’informations.  Il faut garder à l’esprit l’élément clef qu’est le consentement préalable des pays concernés, a insisté le représentant de Cuba en notant que l’utilisation des drones ne doit en aucune façon porter atteinte aux principes qui régissent les OMP.  Avant l’adoption d’un mandat d’OMP, il est essentiel que cette OMP dispose aussi d’une stratégie de sortie claire, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite estimé que la protection des civils ne doit pas se transformer en prétexte dont on se servirait pour fouler aux pieds les principes qui régissent les OMP ou pour justifier une opération militaire ayant pour but un changement du régime qui dirige un pays.  


M. KAZUTOSHI AIKAWA (Japon) a rappelé que le Japon a pris part depuis 20 ans aux missions de maintien de la paix des Nations Unies, notamment au Timor-Leste, puis en Haïti et au Soudan du Sud.  Il a déclaré que la contribution du Japon est unique en ce qui concerne les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) parce qu’il maintient un contingent du génie avec un certain nombre de personnel militaire sur le terrain.  M. Aikawa a ajouté que les unités du génie ont été engagées tôt dans les tâches relevant de la consolidation de la paix, y compris dans l’assistance humanitaire et dans des activités de construction.  À cet égard, les missions permanentes du Japon et du Brésil auprès des Nations Unies ainsi que « International Peace Institute » organiseront un séminaire sur ce thème le 20 mars prochain, a annoncé le représentant.  


Il a en outre indiqué la nécessité de renforcer les capacités civiles dans le but d’aider les missions de maintien de la paix à accomplir leurs tâches multidimensionnelles.  Il est nécessaire que l’on dispose d’une variété d’expertises civiles dans les domaines de la sécurité, de la sûreté, de la justice, du fonctionnement de l’administration, de la revitalisation de l’économie et d’un processus politique inclusif, a préconisé M. Aikawa.  Plus important encore, a-t-il dit, cette expertise doit être déployée en réponse à des demandes spécifiques émanant du terrain d’une manière appropriée et en temps opportun.  


M. Aikawa a par la suite déclaré que dans ce débat sur les missions de maintien de la paix, il faut tenir compte des contraintes budgétaires qui affectent chaque État Membre.  « Nous devons faire plus avec moins, et le faire bien tout en permettant à chaque mission de s’acquitter pleinement de son mandat sur le terrain », a-t-il annoncé.  Pour y parvenir, il a suggéré le renforcement de la performance des missions par l’élaboration d’un guide spécifique et clair, et par la promotion d’un cycle d’évaluation systématique.  Il a aussi défendu l’importance des efforts à déployer de manière continue dans le renforcement de l’efficience et de l’effectivité du soutien logistique aux missions.  Le représentant a ensuite mis l’accent sur l’importance du leadership dans chaque mission, afin d’y gérer la communauté des intervenants et d’assurer la coordination et l’harmonisation des efforts de toutes les entités tout en facilitant une forte appropriation par le pays hôte. 


M. ALFREDO FERNANDO TORO-CARNEVALI(Venezuela) a observé que les mandats accordés aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies étaient de plus en plus étendus pour y inclure des missions et prérogatives jusque-là réservées aux États.  Ce phénomène, a-t-il insisté, doit respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique des États Membres, ainsi que le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  Il a également estimé que les mandats donnés aux missions devaient être mis en œuvre avec le plein consentement des pays concernés et ne devaient en aucun cas se substituer à un processus de règlement pacifique des conflits.


Le représentant a mis en garde le Secrétariat des Nations Unies contre l’introduction de doctrines visant à promouvoir une plus grande utilisation de la force par les missions de maintien de la paix.  Le Venezuela pense que si ces doctrines venaient à être concrétisées, elles devraient l’être en concertation avec les États concernés et notamment avec les pays qui apportent à l’ONU un soutien militaire et humain en termes de contingents et de ressources.  Enfin, il a abordé la question du déploiement de missions de maintien de la paix dans le cadre d’accords régionaux.  Le Venezuela estime que ces missions hybrides devraient être conformes à la Charte des Nations Unies et ne devraient en aucun cas remplacer les Nations Unies dans la promotion de la paix, du dialogue, de la coopération et de la solidarité.


M. FIKRY CASSIDY (Indonésie) a souligné l’importance pour les Nations Unies de disposer d’un cadre de maintien de la paix robuste et réactif, et doté de ressources optimales.  Il a invité toutes les parties impliquées dans ce processus, à savoir le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, le Secrétariat de l’ONU, les pays contributeurs de troupes et les pays hôtes des missions à interagir constamment dans le but d’une plus grande cohérence.  Il faut aussi que les différentes composantes des missions -militaire, policière et civile– travaillent en lien étroit dans l’esprit de poursuivre un objectif commun, a préconisé M. Cassidy.  Il a espéré que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix formulerait des recommandations concrètes sur les moyens de promouvoir et soutenir un maintien de la paix moderne issu lui-même d’un partenariat mondial adapté aux réalités de l’époque.


M. Cassidy a invité l’ONU, les États Membres et les autres acteurs à prévoir un cadre de consolidation de la paix dès le début du déploiement d’une opération de maintien de la paix.  Tout en saluant la contribution des Casques bleus, il a estimé que les experts civils sont plus à même d’accomplir des tâches très spécialisées visant le développement à long terme d’un pays sortant de conflit.  Il a donc plaidé en faveur de la conception et de l’adoption d’une approche intégrée, coordonnée avec les entités pertinentes des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales.  Le représentant de l’Indonésie a ensuite réitéré la nécessité de donner aux missions des mandats clairs et explicites, ainsi que des ressources suffisantes, des personnels bien formés, et des équipements appropriés.  À cet égard, il a annoncé l’intention de son pays de déployer trois hélicoptères utilitaires et 120 Casques bleus à l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).  Il a aussi invité les participants à cette session du Comité à poursuivre la discussion sur l’utilisation des technologies modernes sur le terrain, cette question ayant été très débattue l’an dernier.  Enfin, il a souhaité discuter plus avant des méthodes de travail du C-34.


M. AL-BATAYNEH (Jordanie) a dit que son pays participait activement aux OMP, auxquelles il a fourni plus de 3 500 hommes et femmes repartis dans neuf missions déployées dans diverses régions du monde.  Il a dit que la Jordanie partage les inquiétudes exprimées hier par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix en ce qui concerne l’insuffisance de personnels arabophones dans les missions de maintien de la paix.  Il s’est inquiété aussi du déséquilibre de la représentation des États Membres dans les effectifs de maintien de la paix, et il a appelé le Secrétariat à favoriser le recrutement de personnels internationaux issus des pays fournisseurs de troupes, qui sont à l’heure actuelle sous-représentés.  Il a estimé qu’une bonne intégration entre la consolidation et le maintien de la paix est le meilleur moyen d’éviter la reprise des conflits.  Il faut que les pays fournisseurs de troupes soient informés à temps de la prolongation des mandats des missions, pour qu’ils aient le temps de former de nouvelles troupes et d’organiser les rotations nécessaires, a-t-il insisté.  Le représentant a souhaité que soit nommé un directeur des évaluations sur le terrain, afin que puissent être mieux examinés le fonctionnement et l’efficacité des unités opérant dans les pays hôtes de missions.  Il a ensuite jugé important d’améliorer les conditions de vie du personnel féminin des OMP, afin d’encourager un plus grand nombre de femmes à embrasser cette carrière.


M. IHAB HAMED (République arabe syrienne) a rappelé que la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales incombe aux Nations Unies.  Il a fait référence aux buts et objectifs de la Charte des Nations Unies qui prévoient la nécessité de respecter la souveraineté des États, leur indépendance politique et le principe de la non-ingérence dans les affaires internes des États Membres.  Il a aussi souligné les principes essentiels auxquels sont soumises les opérations de maintien de la paix (OMP) – le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force.  Les tentatives menées par certains pour contourner ces principes minent la confiance dans les forces de l’ONU et accroissent les tensions, a-t-il averti.  Consciente des changements qui s’opèrent dans la nature des OMP, a-t-il dit, la Syrie réitère cependant que, en aucun cas les OMP ne doivent être utilisées pour chercher des solutions qui prétendent remplacer un réel règlement de conflit.  En ce qui concerne la protection des civils, elle relève avant tout de la responsabilité du pays hôte, a-t-il aussi tenu à rappeler, en demandant que les Casques bleus s’acquittent de cette tâche sans empiéter sur la responsabilité et les prérogatives des pays hôtes.  La Syrie prévient qu’il ne faut pas utiliser ce concept pour justifier des ingérences dans les affaires internes d’un État, a souligné le représentant.


Le représentant syrien a souligné les bons rapports qu’entretiennent les autorités syriennes avec la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) et la Mission de supervision des Nations Unies en République arabe syrienne (MISNUS).  Il a observé que les missions de maintien de la paix de l’ONU déployées au Moyen-Orient y sont installées depuis des décennies, alors que ce genre de mission ne doit être envoyé, en principe, que pour une courte période.  L’occupation par Israël de territoires arabes est à l’origine de la présence de trois OMP dans la région, a-t-il fait remarquer, notant combien cela pèse sur les ressources de l’ONU.  Il a aussi dénoncé les enlèvements de personnes du côté syrien de la ligne de séparation, qui sont le fait d’Israël, ainsi que les attaques menées récemment par l’aviation israélienne sur un centre de recherche scientifique syrien.  Le représentant a demandé qu’Israël mette fin à l’occupation des territoires arabes.  Il s’est aussi inquiété des attaques dont sont victimes les membres du personnel de maintien de la paix de l’ONU sur le terrain.


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré qu’au regard du nombre de plus en plus croissant des missions de maintien de la paix, de leur ampleur et de leur extrême complexité, le Comité doit formuler des recommandations et orientations pour renforcer les performances des opérations de maintien de la paix, face aux nouveaux défis à relever.  Il doit aussi améliorer ses méthodes de travail, de manière à éviter les longues et incessantes négociations qui font perdre à ses travaux leur substance.  M. Kogda a lancé un appel aux différentes délégations pour qu’elles privilégient l’intérêt général, afin que la présente session du C-34 soit fructueuse.  Toute opération de maintien de la paix doit respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance des États, a-t-il rappelé.  De même, les mandats des opérations de maintien de la paix devraient être réalistes et être élaborés en tenant compte des ressources disponibles.  S’agissant de la protection des civils, les missions doivent bénéficier d’un mandat et de règles d’engagements clairs et d’un équipement adéquat. 


Parlant de l’implication des organisations régionales et sous-régionales dans la gestion des conflits, M. Kogda a estimé qu’elle rend plus urgent l’établissement d’une relation stratégique entre celles-ci et les Nations Unies.  Ces organisations constituent des relais importants du fait de leur position géographique et de leur meilleure connaissance du terrain, et elles constituent à ce titre un relais important et indispensable dans la gestion des crises, a souligné le représentant burkinabè.  S’agissant de l’Union africaine, a-t-il dit, il est primordial de poursuivre la réflexion autour du rapport PRODI (A/63/666) dont la problématique centrale du renforcement des capacités de l’Union africaine, demeure plus que jamais d’actualité.


M. Kogda a aussi indiqué qu’il faut œuvrer à l’identification et l’éradication des causes profondes des conflits en mettant l’accent sur la prévention, le renforcement des capacités de médiation de l’ONU et la mise en place de dispositifs d’alerte rapide, afin de rapidement déceler les risques de conflit ou de génocide.  « En ce qui concerne le Burkina Faso, depuis 1993, notre pays contribue à hauteur de 1 160 hommes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU et de 800 hommes à celles de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest », a conclu le représentant. 


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) a rappelé que les Nations Unies étaient engagées dans 14 missions de maintien de la paix dont les effectifs atteignent 112 000 personnels originaires de 115 pays.  Ces missions, a-t-il poursuivi, ont des objectifs de plus en plus variés et multidimensionnels.  Il a souhaité que soient élaborées des recommandations afin d’améliorer l’efficacité de ces missions, notamment en vue de réduire le risque de résurgence de conflits postérieurement à leur démantèlement.  En premier lieu, il a estimé que la protection des populations civiles devait être le premier objectif assigné aux OMP.  « Sans quoi elles seraient futiles », a-t-il estimé.  À ce titre, il a dit espérer que le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU allait mettre en œuvre des modules de formation tactiques spécifiques correspondant à des missions données et basés sur des scénarios d’intervention et d’action.  En second lieu, la coopération entre les différentes missions onusiennes doit être renforcée en ce qu’elle représente une réponse efficace à des situations d’urgence revêtant des caractères multiples, a-t-il préconisé. 


M. Shin Dong-Ik a en outre exprimé le soutien de sa délégation à la stratégie globale d’appui aux missions et son souhait de consulter le rapport qui sera prochainement publié, afin d’identifier les économies budgétaires réalisées ainsi que l’évaluation des opérations militaires.  Sur le plan opérationnel, il a soutenu sans réserve l’utilisation de systèmes d’aéronefs sans pilotes en affirmant qu’ils permettaient de renforcer les capacités d’alerte avancée et de promouvoir une meilleure protection de la sécurité des forces déployées.  Cinquièmement, a-t-il dit, la République de Corée est en faveur du renforcement de la coopération avec les pays hôtes des OMP.  Cette coopération permet d’identifier les besoins spécifiques de ces pays ainsi que leur contexte particulier, a dit M. Shin.  Il a conclu son intervention en déclarant que la protection des Casques bleus devait être une priorité en situation de conflit.  À ce titre, il a prôné plus de sévérité à l’encontre des responsables d’attaques contre le personnel des OMP et appelé à les traduire devant la justice internationale.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a dit qu’il est nécessaire de forger des partenariats inclusifs entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents pour mieux faire face à la complexité croissante des OMP.  Nous allons bien au-delà des activités traditionnelles de supervision de cessez-le-feu ou de trêves, a-t-il dit, en citant le fait que les OMP sont désormais appelées à soutenir l’organisation d’élections ou le renforcement des institutions nationales dans les pays sortant de conflit.  Il a jugé indispensables que les pays fournisseurs de contingents militaires et de police soient consultés à toutes les étapes du processus de prise de décisions concernant les OMP, qui va de leur création à leur démantèlement en passant par leur déploiement.  Tout changement dans le fonctionnement d’une OMP et dans son mandat doit être conforme aux vues de ceux qui travaillent sur le terrain et doit garder à l’esprit leur sécurité, a-t-il insisté.  Il s’est particulièrement inquiété des retards constatés dans le remboursement des coûts que supportent les pays fournisseurs de contingents et a souhaité que le versement d’une indemnité, après la mort d’un soldat de la paix ou après que des blessures handicapantes lui aient été infligées, ait lieu sans délai.  Le représentant du Bangladesh a proposé qu’un monument dédié aux 3 085 personnels des Nations Unies tombés au service de la paix depuis 60 ans soit érigé.  Ce monument devrait porter les noms, prénoms, titres et nationalités des victimes.  Il a précisé que le Bangladesh avait actuellement 8 780 Casques bleus déployés par l’ONU sur le terrain, et que 112 Casques bleus bangladais étaient tombés au service de la paix depuis la création de l’ONU.  


M. PETER THOMPSON (Fidji) s’est félicité que la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) ait pu être fermée avec succès après six années de fonctionnement et que, dans ce pays, les Nations Unies se concentrent maintenant sur des activités de développement.  Il a salué l’initiative du Pakistan d’organiser au Conseil de sécurité un débat public sur les OMP multidimensionnelles.  Il a estimé que ce débat a constitué un exemple de coopération entre le Conseil de sécurité et les États Membres qui n’en font pas partie, y compris les pays fournisseurs de contingents militaires et de police qui ont pu faire entendre leurs préoccupations relatives aux mandats des OMP.  S’appuyant sur l’expérience de son pays qui fournit des gardes de sécurité des Nations Unies à plusieurs missions spéciales du Département des affaires politiques, le représentant de Fidji s’est félicité que la question des gardes de sécurité de l’ONU pourra être débattue par la Quatrième Commission, qui vient d’ajouter à son ordre du jour le thème des missions politiques spéciales.  Il a dit que Fidji était favorable au recrutement de femmes parmi les Casques bleus, et a expliqué que 60% des officiers de police fournis par Fidji à la Police des Nations Unies en 2012 étaient des femmes.  Il a mis l’accent sur l’impact particulier qu’ont les femmes agents de police de l’ONU sur les communautés et sur le renforcement des capacités de police des pays hôtes.   


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a rappelé que son pays est le plus grand contributeur de contingents aux opérations de maintien de la paix (OMP) de l’ONU.  Condamnant les attaques dont sont victimes les Casques bleus, il a appelé à renforcer les mesures prises par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département d’appui aux missions (DAM) pour garantir la sécurité des personnels militaire, de police et civil des missions de maintien de la paix déployés sur le terrain.  Le représentant a noté les changements que connait le domaine du maintien de la paix, du fait des changements qui surviennent dans la nature même des conflits.  La résolution adoptée le mois dernier par le Conseil de sécurité sur l’approche multidimensionnelle du maintien de la paix souligne l’intérêt de la consolidation de la paix, l’importance des efforts visant à éviter de retomber dans le conflit, ainsi que celle des avancées vers une paix et un développement durables. 


M. Khan a souligné l’importance du strict respect des principes régissant les OMP, c’est-à-dire le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime de défense.  Il a aussi expliqué que les mandats donnés à ces opérations doivent être réalistes et réalisables, tout en bénéficiant en outre d’une bonne coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes.  Le Pakistan préside cette année le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur le maintien de la paix, a-t-il indiqué à cet égard.  En outre, le succès des OMP dépend du déploiement rapide de ressources humaines et matérielles adéquates, a-t-il noté. 


Le maintien de la paix ne peut pas se substituer à la gestion des causes politiques et des racines du conflit, a-t-il poursuivi.  Les missions de maintien de la paix ne peuvent pas non plus être une alternative à des forces de sécurité nationales fortes.  M. Khan a invité les délégations à discuter plus avant de l’utilisation possible de nouvelles technologies, comme les systèmes aériens sans pilote, dans le cadre des principes directeurs du maintien de la paix.  Il a appelé à la prudence dans ce domaine, notamment sur les plans juridique, opérationnel et politique.  Enfin, M. Khan a appelé à revoir les politiques d’indemnisation concernant les handicaps dont souffrent des soldats de la paix.  Il a aussi suggéré que soient prévus des modes d’évacuation des personnels blessés sur le terrain afin de sauver plus de vies.  Enfin, il a demandé de s’assurer de l’utilité des modules de formation élaborés par le Secrétariat et de les soumettre à un véritable processus de validation. 


Mme SEWA LAMSAL ADHIKARI (Népal) a indiqué que le Népal fournissait actuellement 5 000 Casques bleus aux Nations Unies et tenait à leur disposition une force en attente de 2 000 soldats.  Depuis 1958, le Népal a fourni plus de 100 000 Casques bleus aux OMP, dont 68 sont tombés au service de la paix, a-t-il dit.  En tant qu’un des plus anciens et plus importants contributeurs de troupes, le Népal souhaite que les pays contributeurs de contingents disposent d’une représentation et d’une voix plus forte au Siège de l’ONU à New York, a indiqué Mme Adhikari.  Elle a jugé indispensable d’améliorer le système de remboursement des frais aux pays fournisseurs de contingents, notamment lorsqu’il s’agit de faire face aux besoins des familles affectées par la perte ou le handicap d’un des leurs.  Il s’est dit impatient d’examiner les recommandations à venir du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents et les questions connexes.  Elle a souhaité que tous les moyens soient mis en œuvre pour assurer la sécurité des Casques bleus.  Elle a appuyé la politique de tolérance zéro de l’ONU en ce qui concerne les abus sexuels en estimant que le comportement des soldats de la paix onusiens devait être irréprochable.  La représentante a mis l’accent sur la contribution au maintien de la paix du Centre de formation pour Casques bleus du Népal qui s’adresse à tous les Casques bleus de la région. 


Mme SOUMIA BOUHAMIDI (Maroc) a relevé que les Casques bleus jouent un rôle vital dans les pays sortant de conflit pour y créer un pont vers la stabilité, la paix et le développement à long terme.  De son avis, bien que la situation du maintien de la paix soit loin d’être idéale, c’est l’instrument le plus important dont on dispose dans ce domaine.  Elle a plaidé en faveur d’une approche intégrée des opérations de maintien de la paix.  Constatant les progrès réalisés dans la planification intégrée des OMP, elle a averti que des défis subsistent pour la prestation intégrée des services sur le terrain.  Elle a demandé que le Secrétariat n’opère pas de micro gestion des activités des missions, suggérant plutôt que soit clarifiée la répartition des tâches entre les composantes militaires, civiles et de police de chaque mission.  Le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes doivent agir dans le cadre d’une coopération dynamique, a-t-elle aussi demandé.


En tant que pays fournisseur de contingents aux OMP, le Maroc contribue au maintien de la paix depuis 1960 dans plusieurs opérations déployées par l’ONU et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a dit la représentante.  Mme Bouhamidi a demandé que les OMP reçoivent un fort appui politique et des ressources suffisantes dès leur conception.  Elle a aussi appelé à respecter les principes fondamentaux applicables au maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense.  Le Maroc estime également que la sécurité du personnel des OMP ne doit pas être compromise.  La représentante a souhaité aussi que les mandats tiennent compte de la spécificité de chaque situation, afin de donner aux missions toutes les chances de succès.  En ce qui concerne la protection des civils, elle relève de la responsabilité du pays hôte, a-t-elle aussi rappelé, demandant aux délégations et à l’ONU d’aborder cette question de manière complète.  La sécurité et la sûreté doivent être transversales et former une partie intégrante des mandats des OMP, a-t-elle préconisé.  Enfin, elle a fait valoir que le Maroc, en tant que président en 2012 du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur le maintien de la paix, a organisé cinq réunions avec la participation de représentants de pays contributeurs de troupes et des Départements des OMP et de l’appui aux missions.


M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a dit que les OMP sont un outil important de la gestion des conflits.  Si nous sommes tous d’accord que les OMP ne sont pas une fin en soi, il nous incombe alors de tout mettre en œuvre pour qu’elles soient plus opérationnelles, a dit le représentant d’Haïti.  Il a dit que les efforts des Nations Unies pour renforcer les institutions démocratiques d’Haïti encourageaient son pays à poursuivre sur cette voie.  Il a cité l’installation récente du Conseil supérieure judiciaires, qui constitue une garantie de l’indépendance de la justice en Haïti.  Il a salué les progrès considérables accomplis en matière de sécurité grâce au renforcement des capacités de la Police nationale haïtienne.  Il a précisé que le plan de développement 2012-2016 adopté par le Conseil supérieur de la Police nationale prévoit la nomination de plus de 1 000 cadets supplémentaires chaque année d’ici à 2016.  Le représentant a ajouté que le succès du maintien de la paix dépend d’un véritable partenariat mondial et d’un soutien politique unifié.  Il a particulièrement salué la contribution des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, qui ne se contentent pas seulement de fournir des Casques bleus, mais appuient aussi les efforts d’Haïti en matière de santé, d’énergie et d’environnement.  Notant que le succès des OMP dépend en grande partie de leur crédibilité sur le terrain, le représentant d’Haïti a salué l’adoption de normes élevées de comportement pour les Casques bleus.  Malgré la présence d’autres agences de l’ONU sur le terrain, qui travaillent aux côtés des personnels des OMP, l’expérience de terrain montre que l’implication des Casques bleus dans les activités économiques, sociales et environnementales demeure une nécessité, a conclu le représentant. 


Mme TINE MORCH SMITH (Norvège) a d’abord rappelé que cinq Casques bleus avaient été tués au Darfour, le mois dernier, et que de nouveaux défis se profilaient à l’horizon, en particulier dans l’Est de la République démocratique du Congo, où les civils sont une nouvelle fois contraints de fuir la violence et les violations graves des droits de l’homme par des groupes armés. 


Elle a ensuite estimé que pour renforcer les capacités du maintien de la paix des Nations Unies, les États Membres devaient surmonter les différences sous-jacentes qui menacent le partenariat existant dans le domaine du maintien de la paix.  « La Norvège reconnaît pleinement les préoccupations légitimes des États Membres en ce qui concerne les coûts des contingents, mais nous ne devons pas permettre que les réformes nécessaires soient prises en otages par cette question », a-t-elle déclaré.  Dans ce contexte, elle a salué le récent compromis atteint par le Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement des pays qui fournissent des contingents et elle a émis l’espoir que celui-ci puisse éviter « l’expérience négative des négociations de longue haleine de l’an dernier » qui ont porté sur le rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix.  « Le manque de consensus envoie un mauvais signal », a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite demandé aux délégations: « Comment les pays hôtes peuvent-ils croire au maintien de la paix des Nations Unies lorsque les États Membres ne peuvent pas se mettre d’accord sur des propositions destinées à renforcer la capacité de l’ONU en vue de lui permettre de s’acquitter de ses responsabilités dans ce domaine? ».


En ce qui concerne l’initiative « Nouvel Horizon », la représentante a estimé que l’accent devait être mis sur six priorités.  Elle a d’abord mis en exergue la nécessité de disposer de mandats « réalistes » et accompagnés de ressources adéquates.  Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne la protection des civils.  « Les mandats dans ce domaine doivent être formulés de telle sorte qu’ils ne créent pas de fausses impressions sur une assistance qui à la fin ne viendra jamais se matérialiser », a-t-elle déclaré.  Mme Morch Smith a encore plaidé pour la poursuite des efforts visant à renforcer l’impact des opérations à travers la formulation de normes en matière de développement des capacités.  La Norvège soutient d’ailleurs activement des projets pilotes en la matière, a-t-elle précisé.  Elle a aussi insisté sur l’implication des femmes dans tous les aspects et à tous les niveaux des opérations de maintien de la paix, ainsi que sur les partenariats à établir et mener avec d’autres acteurs clefs afin de répondre aux demandes des civils dans le cadre des OMP.


Mme DRAGANA ANDELIC (Bosnie-Herzégovine) a noté l’évolution du maintien de la paix, qui est devenu une entreprise complexe.  Elle a apprécié que chaque pays y apporte sa contribution.  Le C-34 est le seul organe qui aborde le maintien de la paix sous tous ses aspects, a-t-elle observé, avant d’inviter ses membres à analyser les lacunes dont souffre encore le maintien de la paix onusien pour mieux y répondre à l’avenir en fonction des capacités spécifiques de chaque mission déployée sur le terrain.  Elle a souligné le lien important qui existe entre le maintien de la paix, la consolidation de la paix et le redressement économique, trois domaines qui doivent aussi être liés à l’autonomisation des autorités nationales.  La représentante s’est dite favorable à l’intégration précoce de tâches de consolidation de la paix dans les mandats des OMP, expliquant que cela peut faciliter la transition qui fait que l’on puisse passer d’une mission de maintien de la paix vers une autre forme de présence de l’ONU sur le terrain.  Mme Andelic s’est aussi montrée favorable à l’intégration de la perspective sexospécifique dans le maintien de la paix.  À cet égard, la Bosnie-Herzégovine a adopté une politique selon laquelle un tiers des candidats qu’elle met à la disposition des OMP doivent être des femmes, a-t-elle précisé.  En tant que pays hôte d’une OMP et contributeur de personnels de police, la Bosnie-Herzégovine estime qu’il faut donner au pays hôte la capacité de reprendre progressivement à son compte la responsabilité de maintien de la paix sur son propre territoire, a-t-elle ajouté.


M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a rappelé que son pays est devenu cette année le 148e État Membre de l’ONU à devenir un membre du C-34.  Il a évoqué la participation de personnels de la Papouasie-Nouvelle-Guinée à la MINUS et à la MINUAD.  Il a félicité les membres du Bureau du Comité et leur engagement à continuer à servir la paix et la sécurité internationales.  Le représentant a particulièrement salué la qualité des exposés présentés hier par les Secrétaires généraux adjoints aux opérations de maintien de la paix et à l’appui aux Missions s’agissant des progrès accomplis et des défis qui se posent au maintien de la paix à travers le monde. 


M. JOSË LUIS RIVAS (Uruguay) a déclaré que l’Uruguay, en tant que pays fournisseur de contingents de maintien de la paix, accordait une grande importance au dialogue et à la consultation entre tous les acteurs des OMP.  Il a dit que les pays fournisseurs de contingents avaient la responsabilité d’assurer la discipline et la formation de leurs soldats et a souligné la nécessité de voir les mandats des OMP être dotés de ressources appropriées.  M. Rivas a estimé que le programme de maintien de la paix doit être analysé sous un angle systémique.  Il a souligné la nécessité d’intégrer aux OMP des mandats de protection des civils, mais aussi des activités de consolidation de la paix dès les premières étapes de la conception et de la mise en œuvre du processus de maintien de la paix.  Il a appelé à renforcer la pertinence du C-34 dans le système de maintien de la paix de l’ONU, tout en regrettant que les pays fournisseurs de contingents n’aient guère de possibilité de participer aux travaux des diverses instances chargées de la gestion des OMP.  Parvenir à établir un consensus entre les 148 États membres du C-34 ne sera pas aisé, a-t-il prévenu, en jugeant essentiel que tous « cessent de courir derrière la balle et fassent une pause pour voir où nous sommes sur le terrain du maintien de la paix ».  Il faut passer d’un processus artisanal à un travail plus méthodique dans lequel les États n’attendront plus le mois de février pour commencer à négocier le rapport final du C-34 paragraphe après paragraphe, a préconisé M. Rivas.  Il a suggéré d’examiner le plus rapidement, les références obsolètes et les doublons contenus dans le rapport à examiner.


Mme MELISSA JOHNSON (Jamaïque) a déclaré que la paix et la stabilité ne peuvent être assurées, sur le long terme, qu’en s’attaquant aux racines des conflits.  Cela nécessite une politique de développement social, un développement continu et la mise en œuvre d’un système d’alerte précoce, ainsi que l’actualisation des engagements pris par les pays développés en termes de soutien permettant aux pays en développement et les pays les moins avancés d’atteindre leurs objectifs socioéconomiques.  À cet effet, un esprit de coopération entre les différents organes tels que le Conseil de sécurité, le Secrétariat de l’ONU, et les pays contributeurs de troupes est indispensable, a estimé Mme Johnson.


Mme Johnson a rappelé que la Jamaïque a envoyé des unités de police au Soudan du Sud et au Timor-Leste, dont des femmes policières.  Elle a aussi dit que malgré une taille et des ressources financières limitées, ces unités ont joué un rôle important non seulement dans le débat multilatéral en la matière, mais aussi dans l’opérationnalisation des décisions qui en découlent.  Elle a ajouté que les Casques bleus sont aussi des artisans de la paix et que, de ce fait, les actions des missions de consolidation de la paix ne doivent pas se limiter aux situations postconflit, mais être considérées comme un moyen de contribuer à la construction d’États résilients et d’une paix durable.  C’est dans ce contexte que la Jamaïque souligne le rôle que doivent jouer les organisations régionales dans la prévention de l’escalade des tensions qui génèrent des conflits à grande échelle.  Avant de conclure, Mme Johnson a appelé la communauté internationale à poursuivre ses efforts en Haïti.  La Jamaïque réaffirme la primauté du Comité spécial des opérations de maintien de la paix en tant que seul organe habilité à examiner les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sous tous ses aspects, a-t-elle souligné.


M. AUGUSTINE UGOCHUKWU NWOSA (Nigéria) a plaidé en faveur d’un véritable partenariat dans l’élaboration des mandats des opérations de maintien de la paix, dans la mise à leur disposition de ressources humaines et matérielles conséquentes, et dans le renforcement de leurs capacités.  Ce partenariat doit s’opérer entre les instances de l’ONU, le pays hôte, les organisations régionales et sous-régionales, ainsi qu’entre les intervenants non étatiques, a-t-il précisé.  Le maintien de la paix ne saurait remplacer la lutte contre les causes profondes du conflit, a-t-il poursuivi, appelant à s’attaquer à celles-ci.  C’est la raison pour laquelle le Nigéria, lorsqu’il était Président du Conseil de sécurité en juillet 2010, a choisi de débattre de la diplomatie préventive.  Comparant la pauvreté qui sévit dans le monde aux 15 plus grands budgets consacrés à l’armement, il a averti que ni l’équilibre des pouvoirs ni celui de la terreur n’avaient offert au monde la perspective d’une paix durable.  Le cordon ombilical entre paix et développement ne doit pas être coupé, a-t-il insisté, souhaitant que le personnel de maintien de la paix puisse jouer sur les deux tableaux.  Le représentant a ensuite plaidé en faveur des plus hautes normes d’éthique exigées pour le personnel de maintien de la paix, et s’est élevé contre les abus et les exploitations sexuels commis par ce personnel.


M. PALITAH KOHONA (Sri Lanka) a mis en garde contre la tentation de considérer le maintien de la paix comme un moyen de traiter des causes sous-jacentes d’un conflit, causes qui sont bien souvent liées aux problèmes économiques et sociaux qui affectent les pays.  Le maintien de la paix, a-t-il dit, doit être vu comme un outil pour créer un environnement favorable au traitement de ces causes.  Le maintien de la paix ne pourra que temporairement mettre fin à la violence si l’étape de la consolidation de la paix n’est pas lancée méthodiquement.  Le but ultime du maintien de la paix doit être de consolider la paix et les capacités institutionnelles des pays hôtes, a préconisé M. Kohona.  En la matière, le représentant a estimé que la Commission de consolidation de la paix peut faciliter l’intégration entre les efforts de maintien de la paix et ceux consacrés à sa consolidation. 


Mme BATTUNGALAG (Mongolie) a d’abord tenu à rappeler des succès enregistrés par les opérations des Nations Unies au Timor-Leste, au Libéria et en Haïti.  Elle a ensuite fait remarquer que son pays avait fourni des contingents en de nombreux « points chauds » de la planète, dont la RDC, le Soudan du Sud et le Darfour.  Actuellement, la Mongolie contribue à hauteur de 850 personnels militaires à un bataillon d’infanterie au Soudan du Sud et à une formation de soutien sanitaire de niveau 2 dans le cadre de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), a indiqué la représentante. 


« Nous sommes conscients que les risques sont réels, que les opérations sont difficiles, et nous sommes reconnaissants envers tous les Casques bleus pour leur travail et leur dévouement », a-t-elle expliqué, notant que le Président de la Mongolie s’était rendu la semaine dernière, en sa qualité de Commandant en chef des Forces armées de la Mongolie, au Soudan du Sud afin d’exprimer l’appui de son pays aux efforts de la Mission des Nations Unies dans ce jeune État Membre (MINUSS).


Elle a ensuite insisté sur deux priorités de son pays.  La première, a-t-elle dit, est de faire en sorte que les mandats des opérations de maintien de la paix soient réalisables et puissent être mis en œuvre avec des ressources adéquates.  C’est la raison pour laquelle, a-t-elle dit, nous plaidons pour une plus large implication des pays fournisseurs de contingents dans le processus de définition des mandats.  La représentation des pays fournisseurs de contingents au sein du Secrétariat devrait en outre être élargie, a-t-elle estimé.  La seconde priorité de la Mongolie est de faire en sorte que les ressources allouées aux opérations de maintien de la paix soient mieux gérées, régulées et administrées.  Dans ce contexte, elle a soutenu le concept de la création de « Centres de services régionaux », afin de favoriser une meilleure gestion de plusieurs opérations déployées dans la même zone géographique. 


M. ARTHUR SEWANKAMBO KAFEERO (Ouganda) a exhorté le C-34 à travailler au renforcement des capacités et de l’efficacité des OMP.  Il faut renforcer la coopération entre tous les acteurs des OMP pour garantir des réponses rapides et cohérentes à tous les défis, a-t-il souligné.  M. Kafeero a dit que les tristes événements observés au Nord-Kivu l’année dernière ont démontré le décalage qui existe entre l’offre et la demande s’agissant des moyens de la MONUSCO.  Il a souligné l’importance de la collaboration de l’ONU avec les organisations régionales et sous-régionales en mettant l’accent sur les avantages comparatifs qu’ont, en matière logistique, l’Union africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et l’Autorité intergouvernmentale pour le développement (IGAD).  Il a salué les efforts consentis au Soudan et au Mali en appelant à ne pas rater les opportunités que représentent les signes prometteurs d’amélioration observés dans la situation en Somalie.


M. RIADH BEN SLIMAN (Tunisie) a jugé essentiel le consensus entre les membres du C-34 pour garantir le succès des activités de maintien de la paix.  Alors que l’environnement des OMP devient de plus en plus complexe et risqué, le représentant de la Tunisie a appelé les États et les autres acteurs du maintien de la paix à déployer des efforts collectifs et à adopter une vision stratégique commune.  Il a dit que ces efforts collectifs impliquent la pleine participation des pays fournisseurs de contingents à l’élaboration des concepts et à la prise de décisions.  Il faut doter les OMP des moyens financiers et humains nécessaires au succès de leur mandat, a-t-il insisté.  La participation des femmes aux OMP doit être facilitée et encouragée, a-t-il ajouté, avant d’appeler à préserver le lien intrinsèque entre consolidation et maintien de la paix. 


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a parlé en tant que représentant d’un pays contributeur de troupes de longue date, et a fait part de l’expérience de l’Inde dans le domaine du maintien de la paix.  Il s’est félicité que la sécurité soit une priorité du Département des opérations de maintien de la paix.  Il a aussi apprécié l’intention affichée de ce Département d’améliorer sa stratégie de gestion des relations avec les médias, afin d’accroitre la visibilité des tâches importantes accomplies sur le terrain.  Nous avons aussi renforcé la coordination entre l’ONU et les organisations régionales, a-t-il souligné avec satisfaction.  Le représentant de l’Inde a salué les réalisations de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), à laquelle l’Inde contribue financièrement.  Il a par ailleurs demandé que la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), placée sous conduite africaine, et à laquelle son pays contribue aussi, devienne pleinement opérationnelle afin de reconquérir les zones reprises par les forces françaises.  Le maintien de la paix suppose des ressources, des capacités et une expérience particulière, a-t-il ensuite souligné.  Il a dit que sa délégation partageait l’avis du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, qui a exprimé hier la nécessité de rester prêt à répondre aux nécessités du maintien de la paix.


Le représentant de l’Inde a réitéré l’importance de consulter les pays contributeurs de troupes avant que des décisions ne soient prises sur l’étendue des mandats des OMP.  En ce qui concerne la science et la technologie, qui sont des questions prioritaires en Inde, il s’est félicité de leur intégration dans le maintien de la paix.  Le contrôle de leur utilisation doit cependant rester entre les mains des responsables de la mise en œuvre des mandats, a-t-il tempéré.  Le représentant a aussi parlé de l’évolution de la situation à l’Est de la République démocratique du Congo, où est déployé un grand contingent de troupes indiennes.  Il a remarqué que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) a réussi à y protéger la population civile malgré un contexte très difficile.  Le représentant a ensuite plaidé en faveur du renforcement des capacités des missions.  Beaucoup de pays en développement sont des pays contributeurs de troupes, a-t-il enfin noté, regrettant que ces États n’aient que des contacts limités avec ceux qui prennent les décisions.  Il a souhaité que tous les pays soutenant le maintien de la paix soient consultés, et non pas seulement ceux qui versent des contributions financières.


M. SIMON NYAWANI (Zimbabwe) a jugé important de parvenir à un consensus entre les États Membres sur les politiques à développer pour s’assurer que seules les approches adoptées collectivement soient mises en œuvre.  Il a dit que l’introduction au sein des OMP de nouvelles technologies comme les systèmes aériens sans pilote (drones) devrait être débattue par le C-34.  Il a jugé indispensable qu’on évite de modifier les mandats des OMP sans consultation préalable des pays fournisseurs de contingents.  M. Nyawani a rappelé que l’Article 52 de la Charte des Nations Unies souligne le rôle majeur joué par les organisations régionales et sous-régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale.  Il a appelé à une collaboration du Conseil de sécurité avec les organisations régionales, sous-régionales et autres acteurs, qui tienne compte des avantages comparatifs et des complémentarités entre les différents acteurs des OMP.  Il a noté que les organisations régionales proches des zones de conflits avaient une meilleure compréhension des dynamiques de ces conflits.  Il a salué la collaboration entre l’ONU et l’Union africaine et tout particulièrement celle existant entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Il a souligné l’importance de la Commission de consolidation de la paix (CCP), et de la coopération Sud-Sud et triangulaire aux fins du renforcement des capacités nationales.  Le représentant a par ailleurs estimé que la durabilité du système de maintien de la paix dépendait de la capacité de la communauté internationale à s’assurer que les pays qui souhaitent contribuer à cet effort disposent des moyens de le faire. 


M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a insisté sur l’importance de renforcer le processus de transition entre les phases de maintien et de consolidation de la paix.  Il a également engagé le Conseil de sécurité à émettre des mandats cohérents et réalisables par les OMP.  Un mandat clair est le fondement de l’efficacité de toute mission de maintien de la paix, a-t-il fait observer, tout en insistant sur l’importance du remboursement des troupes et de l’aptitude opérationnelle.  Le représentant s’est félicité de l’instauration d’un processus régulier de présentation d’exposés à l’intention des pays contributeurs de troupes et de police, notamment avant la période de déploiement.  Ces exposés ont, par exemple, permis à mon pays de pointer du doigt la nécessité d’améliorer les capacités médicales et chirurgicales de certaines missions et d’examiner la possibilité d’établir des partenariats avec des institutions médicales sur le terrain, a-t-il expliqué.


M. Cabactulan a poursuivi son intervention en attirant l’attention sur la nécessité de renforcer les ressources destinées aux programmes de formation, mais également d’évaluer le succès de ces sessions.  Il a aussi estimé que le processus de recrutement des personnels devait être plus transparent et se servir davantage d’Internet.  Se penchant ensuite sur les problèmes liés à la barrière de la langue, le représentant des Philippines a suggéré de mettre en place une coopération triangulaire entre les parties pour améliorer les capacités linguistiques des troupes.  M. Cabactulan a aussi estimé nécessaire d’évaluer l’impact des missions politiques spéciales dans le contexte des opérations de maintien de la paix.


M. WANG MIN (Chine) a invité l’ONU et les États Membres à trouver les moyens de mieux faire contribuer les OMP au maintien de la paix et à la consolidation de la paix.  Il faut s’en tenir aux principes applicables en la matière, a-t-il dit, invitant à ne pas les affaiblir afin de ne pas nuire à l’impartialité des mandats.  Il a aussi demandé de respecter le principe d’appropriation par les États, notamment dans le domaine de la protection des civils, expliquant que cela relève de la responsabilité première de chaque État.  Il faut par ailleurs traiter de la question des relations entre maintien de la paix et consolidation de la paix, en vue de parvenir à opérer une transition sans heurt entre ces deux phases.  Le représentant a demandé d’accorder la priorité à la sécurité et à la stabilité dans les mandats des OMP, tout en développant une vision à long terme et en prévoyant une stratégie de sortie.  Le maintien de la paix doit aussi tenir compte des priorités définies par le pays hôte, a-t-il ajouté.  Il a relevé que des ressources appropriées et un appui adéquat octroyés aux missions sont d’autres éléments essentiels de la réussite des OMP.  Le représentant de la Chine a également indiqué que sa délégation appréciait l’importance accordée à l’appui fourni par des organisations régionales, comme l’Union africaine, au maintien de la paix.  La Chine a envoyé un total de 21 000 hommes dans les OMP, a-t-il indiqué, assurant que son pays veut continuer à contribuer à ces opérations et à promouvoir leurs mandats.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a souligné le caractère unique de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), en regrettant que cette Mission ne comporte aucune composante « droits de l’homme ».  Il s’est étonné que cette mission ne dispose d’aucun moyen d’examiner et d’évaluer la situation des droits de l’homme sur le terrain, alors qu’il est reconnu que la promotion et la protection des droits de l’homme représentent un élément déterminant de la paix durable.  Alors que 25 civils sahraouis ont été jugés par une cour militaire, pour des violences intervenues en relation avec le démantèlement du camp de Gdim Izik près de Laayoune en novembre 2010, le représentant de l’Algérie a déclaré que la MINURSO n’a pas été en mesure d’évaluer la situation prévalant dans le camp à cette époque.  Il a rappelé que le Secrétaire général a exposé cette situation au Conseil de sécurité au paragraphe 4 du rapport S/2011/249 du 1er avril 2011.  Il a souhaité que l’on aligne le mandat et le fonctionnement de la MINURSO sur ceux des autres missions de maintien de la paix en donnant à la MINURSO la possibilité et le mandat de faire rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental.  S’agissant de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, il a salué la détermination de l’Union africaine d’appuyer les efforts de maintien de la paix dans le souci de stabiliser des zones fragiles du continent africain et de promouvoir une paix durable.  


La représentante du Maroc a demandé une motion d’ordre en estimant que le représentant de l’Algérie n’avait pas à parler d’une mission de maintien de la paix en particulier.  Elle a regretté que le représentant de l’Algérie aborde le mandat de la MINURSO alors que le rôle du C-34 est, selon elle, de traiter de la question générale des OMP. 


Le représentant de l’Algérie s’est élevé contre le point de vue exprimé par la représentante du Maroc, qu’il a réfuté en rappelant que de nombreuses délégations avaient au cours de ces deux journées évoqué des questions relevant de certaines missions de maintien de la paix en particulier. 


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a souligné que son pays est engagé depuis six décennies dans le maintien de la paix comme le démontre sa récente implication au sein de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).  Il a souscrit à l’idée selon laquelle le maintien de la paix est un concept qui a beaucoup évolué, au point d’inclure maintenant des tâches qui ne lui étaient pas traditionnellement dévolues.  Il a ensuite souligné que des mécanismes novateurs devraient être mis à contribution afin de faire face aux nouveaux défis du maintien de la paix.  Dans le même temps, a-t-il noté, les principes fondamentaux du maintien de la paix doivent être conservés, comme celui relatif à la neutralité.  Pour ce cas précis, le représentant a tout de même précisé que la neutralité ne signifie pas, par exemple pour la Mission d’Observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), de se positionner au milieu du conflit entre des groupes terroristes, comme Al-Chabab qui est opposé au Gouvernement, et d’autres acteurs.  M. Alemu a en outre souscrit aux propos du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, qui a souligné hier que les ressources que la communauté internationale consacre au maintien de la paix ne représentent qu’une portion minuscule des fonds mondiaux alloués aux budgets de défense.


M. Alemu a par ailleurs indiqué qu’une meilleure collaboration entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat des Nations Unies et le Comité des pays fournissant des contingents devrait pouvoir réduire les incompréhensions entre parties et améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix.  Il a par la suite émis le vœu de voir une plus grande coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales telles que l’Union africaine, notamment dans les domaines du renforcement des capacités et du partage des charges en rapport avec les OMP.  Il a, à ce propos, souligné que pour le cas de la Somalie, le fardeau de l’AMISOM est essentiellement assumé par l’Union africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement et les pays frontaliers à la Somalie.  Il a souhaité que des mesures soient prises pour améliorer cet état de fait, et il a également souhaité la mise en œuvre effective de la stratégie globale d’appui aux missions qui devrait permettre de faciliter le déroulement des missions de terrain.


Mme JENNY LALAMA-FERNANDEZ (Équateur) a estimé que l’accomplissement de toutes les tâches confiées aux opérations de maintien de la paix, y compris celle de la protection des civils, implique la mobilisation d’efforts à tous les niveaux ainsi que le respect des normes internationales.  Elle a demandé que les pays contributeurs de troupes, dont fait partie l’Équateur, participent davantage à la définition et à la révision des mandats de maintien de la paix.  Elle a pris note à cet égard du processus mis en place pour informer les pays contributeurs de troupes et de police lors de l’évaluation technique des missions, qui fait partie de la coopération triangulaire entre ces pays, le Secrétariat et le Conseil de sécurité.  L’Équateur est impliqué dans la politique de tolérance zéro contre l’exploitation et les abus sexuels, a-t-elle aussi indiqué, reconnaissant les progrès réalisés dans la prévention des manquements à la discipline et dans la tenue d’un registre des dénonciations.


Mme Lalama-Fernandez a aussi plaidé en faveur d’une plus grande participation des femmes dans les programmes de prévention des conflits et de recherche de solutions aux crises.  Elle a réitéré le ferme engagement de l’Équateur envers le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, ainsi qu’en faveur du renforcement de la participation des observateurs militaires dans certaines missions, comme c’est le cas dans la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  Outre l’envoi de troupes dans les OMP, l’Équateur a ouvert une école des missions de paix sur son territoire, pour former ses soldats à faire face aux problèmes affectant les personnes déplacées et les réfugiés, ainsi qu’aux questions humanitaires et de règlement des conflits. 


M. LEVENT ELER (Turquie) a précisé que la contribution de la Turquie à la paix mondiale ne se limitait pas aux OMP, mais s’étendait aussi à des missions dirigées par d’autres organisations régionales comme l’OTAN, l’Union européenne et l’OSCE.  Soulignant l’interdépendance entre sécurité et développement, le représentant de la Turquie a jugé indispensable le renforcement des institutions et des capacités nationales de consolidation de la paix des pays hôtes.  Se félicitant de l’adoption le mois dernier de la résolution 2086 du Conseil de sécurité sur le caractère multidimensionnel des OMP, M. Eler a mis l’accent sur la nécessité d’incorporer des activités de consolidation de la paix aux mandats de maintien de la paix.  Il a appelé à la confection de mandats qui soient en phase avec les ressources existantes, notamment lorsqu’il s’agit de la protection des civils.  Il a souligné l’importance de la coopération triangulaire entre les pays fournisseurs de contingents et de police, le Conseil de sécurité et le Secrétariat.  M. Eler a appelé à promouvoir la coopération entre le C-34 et la Commission de consolidation de la paix (CCP).  Il a dit que la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, notamment l’Union africaine, était indispensable pour gagner en efficacité.  Il a regretté que les pays fournisseurs de troupes soient insuffisamment représentés au Secrétariat et a demandé qu’il soit mis fin à cette sous-représentation.      


Après s’être attardé sur la contribution de « Malteser International », bras humanitaires de l’Ordre de Malte, aux missions de maintien de la paix de l’ONU, M. JAMES BUCKLEY a vigoureusement plaidé pour que la protection des civils fasse systématiquement partie du mandat de ces missions.  Il a illustré la souffrance des civils en prenant pour exemple la situation en République démocratique du Congo, où l’Ordre de Malte offre des soins psychologiques et médicaux à près de 49 000 femmes.  S’agissant du Mali, où les civils risquent de se voir barrer l’accès aux soins de santé, l’Ordre de Malte a déjà financé 11 dispensaires et centres de soins, a indiqué M. Buckley.  Il est impératif, a aussi plaidé le représentant, que le Conseil de sécurité place l’accès aux soins de santé au cœur de la composante « protection des civils » des mandats de maintien de la paix. 


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse en français, la représentante du Maroc a évoqué l’échéance d’avril, date à laquelle chaque année le Conseil de sécurité renouvelle le mandat de la MINURSO, « ce qui relance l’activisme de la délégation de l’Algérie sur cette question ».  L’Algérie prouve une fois de plus qu’elle est partie prenante dans le conflit au Sahara, a-t-elle dit.  Elle s’est référée à la décision du Conseil de sécurité, l’organe qui décide des mandats des missions de maintien de la paix, de ne pas inclure un mandat des droits de l’homme dans le cas de la MINURSO.  L’Algérie n’a pas de leçon à donner au Maroc, a-t-elle ajouté.  Si l’Algérie veut parler des droits de l’homme, elle doit être honnête avec elle-même et respecter ses obligations internationales, notamment en respectant les droits des Sahraouis détenus dans les camps.  L’Algérie doit aussi débloquer le recensement de ces détenus, a déclaré la représentante du Maroc.


Le représentant de l’Algérie, a exercé lui aussi son droit de réponse en français, et a regretté que son homologue marocaine sorte du cadre onusien en évoquant la diplomatie algérienne.  Il a voulu clarifier la teneur de sa déclaration au titre du débat général.  La MINURSO est une mission des Nations Unies, a-t-il insisté, soulignant que ce n’est certainement pas une mission marocaine.  La MINURSO est chargée d’un territoire non autonome inscrit sur la liste de décolonisation de l’ONU qui recense tous les territoires à décoloniser.  Il n’y a rien de marocain dans l’affaire, a observé le représentant.  Il a aussi rappelé que le débat annuel du C-34 est une occasion de discuter des principes du maintien de la paix.  C’est dans ce cadre que sa délégation a voulu dénoncer la politique des deux poids deux mesures constatée dans le cas de la MINURSO.  La délégation de l’Algérie a voulu aussi soulever la question des droits de l’homme, en vue de parvenir à une paix durable.  Une dizaine de délégations ont évoqué des cas particuliers de missions de maintien de la paix, a rappelé le représentant, et celle de l’Algérie n’est donc pas la seule à l’avoir fait, a-t-il noté.  En ce qui concerne les procès évoqués dans la déclaration, a indiqué le représentant, nous avons juste relevé le fait que la MINURSO n’y était pas intervenue.  Enfin, en ce qui concerne les droits de l’homme, nous avons parlé des violations massives et à grande échelle des droits des Sahraouis, a souligné le représentant de l’Algérie. 


Reprenant la parole, la représentante du Maroc a dit que le représentant de l’Algérie essayait de dévier la discussion sur des questions qui n’ont pas de rapport avec le débat d’aujourd’hui.  La MINURSO est bien sûr située sur un territoire marocain, a-t-elle estimé.  Elle a demandé que l’Algérie traite donc de toutes les questions relatives à ce problème.  Si l’Algérie n’a rien d’autre à dire, elle ferait mieux de s’intéresser davantage à ce qui se passe dans ses affaires intérieures, a-t-elle dit.


Intervenant à son tour, le représentant de l’Algérie s’est demandé qui était réellement sorti du cadre du débat.  Je n’ai pas parlé du Sahara occidental que je n’ai pas évoqué nommément, a-t-il lancé.  J’ai seulement parlé d’une mission de maintien de la paix dans le cadre d’un débat portant sur les opérations de maintien de la paix, a-t-il précisé.  « Savez-vous que les membres de la MINURSO ne sont pas autorisés à interagir avec la population locale? » a-t-il ensuite demandé aux membres du Comité.  Savez-vous que les locaux de cette Mission sont entourés de drapeaux marocains au lieu des drapeaux de l’ONU?  En ce qui concerne la question du recensement, il a renvoyé la délégation du Maroc aux déclarations de hauts responsables de l’ONU qui ont clairement indiqué que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés était satisfait de la situation en la matière.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le quinoa, cette « graine d’or », peut contribuer à assurer la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde, soulignent États Membres et responsables de l’ONU

AG/11341

Le quinoa, cette « graine d’or », peut contribuer à assurer la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde, soulignent États Membres et responsables de l’ONU

20/02/2013
Assemblée généraleAG/11341
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

64e séance plénière – matin


LE QUINOA, CETTE « GRAINE D’OR », PEUT CONTRIBUER À ASSURER LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LA NUTRITION DANS LE MONDE,

SOULIGNENT ÉTATS MEMBRES ET RESPONSABLES DE L’ONU


L’Assemblée générale, au cours d’une cérémonie spéciale, a procédé, ce matin, au lancement de l’Année internationale du quinoa, cette « graine d’or » préservée et cultivée depuis sept millénaires par les populations autochtones des pays andins -en particulier les femmes-, et dont les vertus pourraient renforcer la sécurité alimentaire mondiale, aider à lutter contre la faim et éliminer la pauvreté.


« C’est grâce à l’obstination de certains gouvernements que la célébration de cette Année internationale est aujourd’hui possible », s’est réjoui, ce matin, le Président de la Bolivie, M. Evo Morales Ayma.  À l’instar des autres pays de la région des Andes ou d’Amérique latine, il a insisté sur les pressions exercées par les entreprises multinationales de l’alimentation pour dévaloriser les qualités de cette plante ancestrale, dont il existe près de 3 000 variétés.


Avec la Première Dame du Pérou, Mme Nadine Heredia Alarcón de Humala, le Président bolivien assume la tâche d’Ambassadeur spécial de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Année internationale du quinoa.


Le 28 mars 2012, l’Assemblée générale, en vertu de sa résolution A/RES/66/221, avait décidé de proclamer 2013 « Année internationale du quinoa », en estimant que cette céréale présentait une haute valeur nutritive et qu’elle pouvait jouer un rôle important en faveur de la sécurité alimentaire et la nutrition, ainsi que pour l’élimination de la pauvreté.


Le quinoa mérite le titre de « super aliment », a rappelé au cours de cette cérémonie spéciale, le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. Vuk Jeremić, dans une déclaration lue par un des vice-présidents, M. Enrique Armando Román-Morey.  Le quinoa permet en effet un apport riche en acides aminés essentiels, en fibres et en vitamines, tout en préservant d’une sensibilité au gluten, qui n’est pas présent dans sa composition. 


La Bolivie et le Pérou fournissent, à eux seuls, plus de la moitié des 70 000 tonnes de la production annuelle de quinoa.  La Bolivie prévoit le quinoa dans les programmes de supplément nutritionnel pour les femmes enceintes et allaitantes, tandis que le Pérou l’a intégré dans les repas scolaires.


Le quinoa est aussi une céréale qui peut être cultivée en altitude et s’adapter à plusieurs milieux écologiques différents, y compris dans des zones de faible humidité des sols, a rappelé le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.  « Cela revêt une importance particulière dans un contexte mondial marqué par le réchauffement de la planète et par la poussée de la désertification et de la dégradation des sols », a-t-il ajouté. 


Le quinoa peut être cultivé à hauteur du niveau de la mer comme à 4 000 mètres d’altitude, ainsi qu’à des températures allant de moins 8 à 38ºC, a souligné, de son côté, le Directeur de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. José Graziano da Silva.


Tout en saluant les capacités de résilience du quinoa, de nombreuses délégations ont également tenu, ce matin, à témoigner leur reconnaissance aux populations autochtones andines, en particulier aux femmes et à leur savoir traditionnel, qui ont su préserver ce moyen de subsistance alimentaire pendant des millénaires.  La culture du quinoa avait pourtant été interdite pendant longtemps en Amérique latine, à la suite des conquêtes européennes, ont rappelé plusieurs intervenants. 


Pour de nombreux pays de la région, cette cérémonie spéciale fut aussi l’occasion de réaffirmer avec force que les objectifs de sécurité alimentaire et de lutte contre la faim ne pourront être atteints sans mesures destinées à réduire la pauvreté et les inégalités. 


Le Brésil, le Chili ou le Venezuela ont notamment mis en cause les règles du commerce mondial et les « mesures protectionnistes du secteur agricole » des pays développés.  Ils ont insisté sur la nécessité d’investir dans l’agriculture et de faciliter l’accès au marché des produits agricoles des pays en développement, ainsi que l’accès des agriculteurs de ces pays aux crédits, aux technologies et à l’information.


APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES: LANCEMENT MONDIAL DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DU QUINOA (2013)


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé que l’an dernier à la Conférence Rio+20, il avait lancé l’initiative « « Défi Faim zéro » », et a estimé que le quinoa pouvait jouer un rôle important pour atteindre cet objectif.  Il a indiqué que le quinoa était une céréale très nutritive dont la culture pouvait s’adapter à plusieurs milieux écologiques différents, y compris dans des zones de faible humidité des sols.  Il a ajouté que cela revêtait une importance particulière dans un contexte mondial marqué par le réchauffement de la planète et une poussée de la désertification et de la dégradation des sols.  La tolérance du quinoa aux conditions d’aridité fait de lui une plante attrayante pour les agriculteurs dans toutes les régions du monde, a souligné M. Ban.  C’est pour cette raison, a-t-il expliqué, que sa culture s’étend de la région des Andes au Kenya, à l’Inde, à l’Amérique du Nord et à l’Europe. 


Le Secrétaire général a en outre rappelé que la plupart des planteurs de quinoa sont des petits exploitants agricoles.  Certaines populations autochtones des Andes ont déjà bénéficié de l’augmentation du prix du quinoa qui gagne en popularité sur les marchés d’exportation.  Il a ajouté qu’avec cette augmentation des prix liée à une forte demande, les pauvres courent le risque de voir cette source d’alimentation manquer sur les marchés locaux, à cause de la flambée des prix, au profit de produits moins chers et moins nutritifs.  Il a ensuite indiqué que de nombreux pays d’Amérique du Sud font des efforts considérables pour réaliser l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) relatif à la diminution de moitié du nombre de personnes souffrant de la faim.  Il a souligné que le quinoa pouvait permettre d’accélérer les progrès dans ce sens en Amérique du Sud et au-delà.  Avec la date butoir de 2015 pour la réalisation des OMD qui approche, de nombreuses inégalités demeurent, particulièrement au sein des communautés autochtones où les enfants continuent de souffrir de malnutrition et de retard de croissance.  


Il a évoqué le rôle de la Première Dame du Pérou, Mme Nadine Heredia Alarcón de Humala, qui est membre du « Scaling up Nutrition Movement Lead Group ».  Il a rappelé que les 100 premiers jours de la vie d’un enfant étaient déterminants pour sa santé future, son intelligence et sa capacité à participer à la vie de la société.  Les enfants et les femmes ont besoin de la meilleure nutrition possible, et c’est pour cette raison, a-t-il dit, que le Gouvernement de la Bolivie prévoit le quinoa dans les programmes de supplément nutritionnel aux femmes enceintes et allaitantes, et que le Pérou l’a intégré dans les repas scolaires.  « Je crois que le quinoa est vraiment un aliment contribuant à la réalisation des OMD et à la mise en œuvre des stratégies de développement après-2015 », a déclaré M. Ban.  Il a souhaité que cette Année internationale du quinoa puisse être le catalyseur pour aider à apprendre davantage sur le potentiel de cette céréale pour la sécurité alimentaire, pour la réduction de la pauvreté et pour une agriculture respectueuse de l’environnement.  Le quinoa revêt des formes variées et il est délicieux, comme nous allons le découvrir au cours du déjeuner qui suivra cette réunion, a annoncé le Secrétaire général.  Avant de conclure, il a émis l’espoir que cette Année internationale du quinoa permettra des récoltes importantes de cette céréale dont la culture existe depuis des millénaires.


M. ENRIQUE ARMANDO ROMÁN-MOREY (Vice-Président de l’assemblée générale), donnant lecture de l’allocution de M. VUK JEREMIĆ, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, s’est félicité de la décision de la FAO d’avoir nommé M. Evo Morales Ayma, Président de l’État plurinational de Bolivie, et Mme Nadine Heredia Alarcón de Humala, Première Dame du Pérou, Ambassadeurs spéciaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture pour l’Année internationale du quinoa 2013.  Il a ensuite souligné que le quinoa était une céréale qui mérite le titre de « super aliment » et qui peutgrandement contribuer à la mise en œuvre des engagements et aux objectifs des Nations Unies en matière de réduction de la pauvreté.  « Le quinoa nous montre l’importance que l’ONU accorde aux connaissances traditionnelles et à ses pratiques », a-t-il ajouté. 


Le Président de l’Assemblée générale a ensuite estimé que la communauté internationale devrait être « extrêmement reconnaissante » aux peuples des Andes qui ont conservé cette céréale et qui la préservent encore pour les générations futures.  Il a également souligné l’importance des méthodes de culture qui ont permis de faire reconnaître le quinoa pour ses qualités médicinales.  C’est la seule céréale dans le monde qui contient tous les aminoacides essentiels, ainsi que des fibres, ce qui en fait une forme d’alimentation excellente pour « détoxifier le corps », a-t-il précisé.  Le Président a aussi expliqué que le quinoa avait d’autres vertus et pouvait ainsi contribuer à traiter des abcès, des hémorragies, des maux de gorge ou des maux d’estomac.  Rappelant que le quinoa peut être cultivé à haute altitude, il s’est réjoui du fait que cette céréale s’adapte à différents climats et sols, « ce qui est un avantage en cette période imprévisible de changements climatiques ».  En outre, le quinoa est déjà cultivé au Pérou, aux États-Unis, en Équateur et au Canada.  On le trouve aussi en Europe du Nord et sa culture a été expérimentée dans des régions tropicales comme le Sahara ou le Brésil, avec des rendements très élevés, a-t-il conclu.


Intervenant ensuite en sa qualité nationale, M. ROMÁN-MOREY(Pérou) a rappelé que son pays, avec la Bolivie et d’autres pays d’Amérique latine, avait lancé l’initiative qui avait conduit à la proclamation par l’Assemblée générale de l’Année internationale du quinoa.  Après avoir remercié tous les pays ayant soutenu cette initiative, il a souligné que ce produit alimentaire pouvait aider à lutter contre la faim dans le monde.  Il a également noté que le quinoa était une céréale dotée d’une grande valeur nutritive.  En outre, sa culture ne détruit pas les sols.


M. Evo Morales Ayma, Président de l’État plurinational de Bolivie, a salué « l’effort considérable » consenti par les Nations Unies pour lancer l’Année internationale du quinoa 2013.  Il a rappelé que le quinoa était un héritage ancestral des peuples andins, qui le produisent depuis plus de 7 000 ans.  « Le quinoa constitue également une possibilité de choix face à la crise actuelle et dans un monde où sévit le capitalisme et où les besoins alimentaires de la population sont devenus un commerce », a-t-il déclaré.  Dans ce monde, « les sociétés alimentaires cherchent à dominer les marchés mondiaux en imposant leurs règles au commerce des produits alimentaires; et c’est ainsi que ces produits et les boissons deviennent standardisés et contiennent des ingrédients chimiques qui provoquent des cancers et autres maladies », a-t-il ajouté.  « C’est le gain, et non la santé, qui intéresse en premier lieu ces entreprises », a-t-il déploré. 


M. Morales a ensuite expliqué que les peuples andins avaient amélioré la qualité de cette céréale depuis sa découverte il y a 7 000 ans, notamment en perfectionnant sa culture et en améliorant ses vertus médicinales.  « L’invasion européenne a essayé d’éliminer cette céréale en interdisant sa culture ou sa consommation.  Elle a empêché l’utilisation du quinoa, a-t-il rappelé, en précisant: « lorsque j’étais enfant, le quinoa était traité de la même manière que l’on traitait un Indien ».  Aujourd’hui, le quinoa est extrêmement apprécié par le « gringo », a-t-il fait remarquer.  Le quinoa menace ces « empires de la consommation », a-t-il dit, en faisant remarquer qu’ils s’étaient opposés à sa culture et avaient demandé à des gouvernements, dont celui des États-Unis, de faire obstacle à l’initiative de la Bolivie de lancer l’Année internationale. 


« C’est grâce à l’obstination de certains gouvernements que la célébration de l’Année internationale est aujourd’hui possible », s’est-il réjoui, tout en déplorant le fait que ces entreprises multinationales cherchaient à présent à faire échouer les efforts déployés dans ce cadre en arguant que la promotion du quinoa allait provoquer une hausse des prix et ne serait plus accessible aux peuples qui le produisent.  Face à ces critiques, le Président bolivien a tenu à faire remarquer que la Bolivie avait connu, l’an dernier, une augmentation de 10% de sa production et qu’en quatre ans, la consommation du quinoa était passée de 4 000 à 12 000 tonnes, tandis que la consommation par habitant avait connu une hausse de 360 grammes à 1 kilogramme. 


Avant de conclure, le Président de la Bolivie a estimé qu’en 2050, une large part de la population mondiale sera confrontée à une insuffisance chronique en eau.  C’est pourquoi, il a plaidé pour la mise en œuvre de politiques de coopération et non de stratégies de compétitivité ou de concurrence qui causent l’injustice et la pauvreté et ne peuvent pas garantir la survie et le bien-être de l’humanité.


M. JOSÉ GRAZIANO DA SILVA, Directeur général du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a rappelé que tout être humain avait droit à une alimentation équilibrée, tout en faisant observer qu’aujourd’hui, 870 millions de personnes souffraient de la faim.  « Nous ne pouvons rester les bras croisés, nous devons lutter contre cette réalité car nous avons les moyens de le faire », a-t-il insisté.  Pour cela, il faudrait une mobilisation de tous, a-t-il dit.  Ce combat contre la faim n’est pas l’affaire d’un seul gouvernement, mais de tous, a-t-il rappelé.  À ce jour, 50 pays ont déjà atteint l’OMD relatif à la réduction de moitié du nombre de personnes souffrant de la faim, s’est félicité le Directeur général de la FAO.  Il a par ailleurs précisé que le quinoa était une céréale de grande qualité qui contient tous les aminoacides et vitamines essentiels pour la vie de chacun, mais c’est aussi une plante qui s’adapte à des conditions écologiques diverses.  Il a cité des pays, situés dans différentes régions climatiques du monde, qui produisent cette céréale.  L’Année internationale du quinoa pourra contribuer à valoriser et renforcer la culture du quinoa, en vue de parvenir à la réalisation de l’initiative « Défi Faim zéro », comme le souhaite le Secrétaire général de l’ONU.


M. RAFAEL RONCAGLIOLO ORBEGOSO,Ministre des relations extérieures du Pérou, a expliqué que les éléments nutritifs du quinoa avaient permis à ses ancêtres de résister aux conditions « extrêmement difficiles » de la conquête de leurs terres.  Il a rappelé que son utilisation avait été longtemps interdite et a noté qu’à présent, cette céréale était cultivée de la Colombie à l’Argentine.  Il a considéré que ce lancement, aujourd’hui, constituait la revendication de ce « grain en or » qu’est le quinoa, ainsi qu’une reconnaissance faite aux peuples andins, et plus particulièrement aux femmes andines, qui ont préservé cette céréale « en dépit des interdictions dictées par la peur et l’ignorance ». 


Le Ministre a ensuite considéré que le quinoa était un élément du rôle crucial que l’Amérique du Sud joue aujourd’hui sur le plan international.  Le Pérou, qui assure 40% de la production mondiale de quinoa, est le deuxième producteur de cette céréale dans le monde.  Il a détaillé plusieurs initiatives qui seront lancées au Pérou dans le cadre de cette Année internationale.  Cent trente mille petits producteurs d’Amérique du Sud vont bénéficier directement de ces différentes initiatives, a-t-il dit.


Mme VALLEJO, Vice-Ministre de l’agriculture et du développement rural de l’Équateur, s’est dite agréablement surprise de voir que le monde puisse s’intéresser aujourd’hui à une céréale comme le quinoa.  Elle a rappelé que dans la période coloniale, les planteurs locaux des pays andins avaient caché et protégé le quinoa qui était méprisé par les conquérants espagnols.  Pour lutter contre la faim, elle a estimé qu’il faudrait augmenter les revenus des petits paysans et, grâce aux recherches, renforcer la productivité des petits exploitants agricoles, tout en développant certaines méthodes ancestrales comme c’est le cas avec la culture du quinoa.  Elle a également prôné la consommation d’aliments sains.  L’Équateur, a annoncé la Ministre, va accueillir le quatrième Congrès mondial du quinoa, à la fin de cette année.


M. PETER THOMSON(Fidji), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé les qualités nutritives en aminoacides et en vitamines du quinoa.  Il a ensuite considéré que le lancement de cette Année internationale constituait une première étape d’un processus qui va permettre d’attirer l’attention sur le rôle essentiel du quinoa, en particulier dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Le représentant a ensuite estimé que toutes les initiatives qui seront prises dans le cadre de l’Année internationale du quinoa, contribueront à la mise en œuvre des projets en faveur du développement durable.  Il a aussi plaidé pour un renforcement des efforts nationaux, régionaux et internationaux en vue de faire face aux défis liés à la sécurité alimentaire.  Le représentant a notamment invité à établir des partenariats durables dans ce domaine, en particulier entre le secteur public et le secteur privé, ainsi qu’à des investissements ciblés afin de renforcer la production alimentaire dans le monde. 


M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba), s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a rappelé que les peuples autochtones d’Amérique latine avaient protégé le quinoa, plante traditionnelle, et se réjouissent aujourd’hui de pouvoir l’offrir au reste de l’humanité pour aider à lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde.  Il a regretté que les politiques de certains pays développés les poussent à utiliser les céréales pour produire les biocarburants.  Il a indiqué qu’il n’y aura pas de solution durable contre la faim dans le monde tant que les multinationales contrôleront toutes les chaînes de production et distribution des aliments dans le monde.  Il a souhaité que la communauté internationale puisse appuyer cette initiative de l’Année internationale du quinoa et a souhaité plein succès aux célébrations organisées à travers le monde.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI(Brésil) s’est dite consciente des progrès que la communauté internationale devrait encore réaliser en matière de sécurité alimentaire, y compris en ce qui concerne les règles du commerce international des produits alimentaires, a-t-elle dit.  La représentante a rappelé que l’alimentation était un droit pour tous et a insisté sur le rôle central que jouent la FAO, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) sur ces questions au sein du système des Nations Unies.  Elle a ensuite considéré que l’Année internationale du quinoa pouvait être une année pour prendre conscience du fait qu’une plante peut répondre au droit à l’alimentation et à la sécurité alimentaire pour tous.


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a rappelé que le quinoa était une céréale très riche dont la culture pouvait s’adapter à différentes conditions climatiques, y compris en haute altitude et dans des zones arides.   Elle a regretté que la découverte du quinoa par les populations autochtones des pays andins, il y a plus de 7 000 ans, ait souffert de la méprise des colons et conquérants espagnols qui ont voulu mettre fin à cette culture, qu’ils considéraient comme étant réservée aux animaux.  Elle a ensuite salué la persévérance des peuples andins qui ont continué à cultiver le quinoa, que les colons avaient qualifié de « repas des pauvres ».  La représentante a fait remarquer que le quinoa faisait partie de l’identité des peuples andins et a précisé que le quinoa ne faisait pas concurrence avec le maïs ou le blé ou autres céréales.  Elle a expliqué que le combat des populations pauvres serait plutôt de lutter contre un système international inique, qui privilégie la recherche du gain au détriment du bien-être des hommes.  Citant un poème, elle a dit, avant de conclure qu’il faudrait que « le temps passe, tout en retenant, au cours de son évolution, les traditions ancestrales », comme c’est le cas pour le quinoa. 


M. HARDEEP SINGH PURI(Inde) a rappelé que sa délégation avait apporté son plein appui au lancement de l’Année internationale du quinoa, visant à faire de ce « grain d’or » l’un des éléments clefs pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde.  Il a souligné qu’il existait de très nombreuses variétés de quinoa et que sa production avait été expérimentée avec succès dans la région de l’Himalaya et dans le nord de l’Inde.  « Le quinoa peut contribuer aux efforts visant à assurer la sécurité alimentaire et en faveur d’un développement durable », a-t-il dit.  Dans ce contexte, le représentant a réaffirmé le soutien de son pays aux initiatives concernant cette céréale, prises par la FAO dans le cadre de l’Année internationale.  Avant de conclure, il a souligné que l’Inde visait à mettre en œuvre un plan national centré sur la fourniture de céréales aux plus démunis, en particulier aux femmes et aux enfants.  L’Inde cherche également, dans le respect de sa biodiversité, d’autres options destinées à assurer la sécurité alimentaire de sa population, a-t-il ajouté.  Son pays, a-t-il assuré, appuie pleinement les efforts internationaux qui seront déployés tout au long de 2013 sur ces questions.


Mme PHILIPPA JANE KING (Australie) a déclaré que l’Australie appuyait avec fierté la recherche en matière agricole en vue de promouvoir la sécurité alimentaire dans le monde.  Elle s’est félicitée de la mise en place d’un centre de recherche agricole au Kenya, dans le cadre de la coopération bilatérale.  Elle a reconnu que « nous avons beaucoup à apprendre des populations autochtones dans le monde », et elle a salué la préservation du quinoa par les communautés autochtones des pays andins.  Nourrir la population du monde qui devrait atteindre neuf milliards d’ici à 2050 va demander une augmentation significative de la production agricole, a fait remarquer la représentante.  Pour ce faire, a-t-elle noté, nous devons travailler ensemble et agir immédiatement.  À cet égard, a-t-elle dit, l’Année internationale du quinoa est une initiative importante dans ce sens.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ(Chili) s’est réjoui de la place que les Nations Unies et la communauté internationale dans son ensemble accordent aux thèmes de la malnutrition et de la sécurité alimentaire.  Il s’est notamment félicité de la tenue, la semaine dernière, d’une réunion conjointe du Conseil économique et social (ECOSOC) et de la Deuxième Commission de l’Assemblée générale sur ces questions.  « Tout le monde connaît les chiffres », a-t-il souligné, en rappelant qu’à ce jour, 870 millions de personnes souffrent de malnutrition chronique.  « C’est la raison pour laquelle le Chili est disposé à soutenir les efforts destinés à ce que l’Année internationale du quinoa puisse être un catalyseur pour une vie meilleure, une vie plus saine et une meilleure alimentation pour les populations », a-t-il indiqué.


Le représentant s’est dit convaincu que l’un des moyens efficaces de parvenir à une sécurité alimentaire est de lutter contre la pauvreté en créant des opportunités d’emploi et de revenus à travers des politiques sociales.  Il a en outre souligné que le commerce international doit jouer un rôle essentiel pour réaliser cet objectif en garantissant à la fois l’accès physique et l’accès économique aux aliments indispensables.  Le délégué du Chili a plaidé pour qu’il soit mis fin à l’impasse qui paralyse les négociations de Doha, ainsi qu’aux mesures protectionnistes en matière agricole.


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) s’est félicité du rôle et de la place majeure qu’occupe « l’alimentation naturelle » dans l’optique d’assurer la sécurité alimentaire dans le monde.  Il a noté que la production et la consommation du quinoa s’inscrivent dans cette dynamique qui œuvre pour une alimentation de haute qualité.  La production et la consommation de qualité permettent de renforcer les traditions culinaires, a-t-il soutenu.  Le représentant de l’Italie a salué ensuite l’initiative de la Bolivie qui a donné lieu à la proclamation de l’Année internationale du quinoa.  Il a rappelé que l’Italie, pays hôte de la FAO, accueillait ainsi de nombreuses discussions sur la sécurité alimentaire dans le monde.  Il a également annoncé la tenue, en 2015 à Milan, de l’exposition alimentaire mondiale dénommée « Expo Milan ».  « Nous sommes convaincus que l’Année internationale du quinoa en 2013 et d’autres initiatives comme « Défi Faim zéro » peuvent permettre de préparer l’exposition de Milan, a souligné le représentant.  Avant de conclure, il a souhaité plein succès à l’Année internationale du quinoa.


Mme STEPHANIE LEE (Nouvelle-Zélande) a rappelé qu’il était impératif de trouver des options viables en faveur de la sécurité alimentaire et du développement agricole durable.  « Il arrive que la voie à suivre pour trouver des solutions aux défis futurs réside dans des méthodes traditionnelles et ancestrales », a-t-elle estimé, en rendant hommage au rôle que jouent les peuples autochtones des Andes dans la production d’aliments novateurs.  Elle a ensuite estimé que davantage d’efforts devraient être entrepris par la communauté internationale pour parvenir à réaliser avec succès la lutte contre la faim et la malnutrition.  Elle a notamment plaidé pour l’établissement de règles plus justes pour le commerce des produits agricoles, ainsi que pour une amélioration de l’accès des agriculteurs des pays en développement à des crédits, à des techniques adaptées et à l’information.


Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a estimé que la promotion du quinoa, à travers la célébration de l’Année internationale consacrée à cette céréale, permettrait de comprendre qu’en recourant aux méthodes traditionnelles comme celles des populations autochtones des Andes, on pourrait lutter plus efficacement contre la faim dans le monde.  Elle a salué le fait que la culture du quinoa respectait la protection de l’environnement, notamment par la capacité qu’a cette plante à préserver les sols.  Elle a souligné que pour lutter contre la faim dans le monde, il faudrait adopter un éventail de mesures telles que l’implication du secteur privé dans le financement agricole, notamment les petites et moyennes entreprises.  La représentant a en outre préconisé de prendre des mesures, telles que l’octroi de microcrédits, notamment en faveur des petits agriculteurs et des femmes.  Le Nicaragua a engagé des réformes de son agriculture qui lui ont valu les félicitations de la FAO, a-t-elle assuré avant de conclure.


M. EDUARDO JOSE ATIENZA DE VEGA (Philippines) a souligné combien la promotion du quinoa à l’occasion de la célébration de l’Année internationale consacrée à cette céréale était l’occasion de promouvoir les trois piliers du développement durable, à savoir le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement.  En dépit des obstacles dressés contre le lancement de cette Année internationale, le représentant des Philippines a émis l’espoir que son lancement aujourd’hui ouvrira la voie à des mesures positives.  Il a également dit attendre avec impatience la célébration, avec les autres États Membres, du lancement de l’Année internationale de l’exploitation familiale, dont les Philippines avaient pris l’initiative, qui aura lieu en 2014. 


M. XOLELA NOFUKUKA (Afrique du Sud) a estimé que, de toute évidence, la plupart des pays en développement ne pourront pas atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment ceux relatifs à la lutte contre la pauvreté et la faim.  Il a souhaité que les pays en développement bénéficient d’une assistance financière et technique afin de leur permettre de garantir la sécurité alimentaire à leurs populations.  Le représentant a félicité les institutions des Nations Unies et le secteur privé qui sont engagés pour lutter contre la faim.  Il a ensuite interpellé la communauté internationale à s’acquitter de sa responsabilité collective pour faire que chaque individu puisse exercer pleinement son droit à une alimentation saine et adéquate. 


« Nous ne pourrons gagner la bataille contre l’extrême pauvreté et la faim sans lutter, au préalable, contre les causes profondes de ces fléaux », a rappelé M. Nofukuka.  Pour lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde, il faudrait créer des emplois décents, notamment en faveur des jeunes et des femmes, a-t-il estimé.  Le représentant a également insisté sur la nécessité d’assurer les services de base comme l’accès à l’éducation, à la science et aux technologies ainsi qu’aux soins de santé pour réduire la pauvreté dans le monde.  Le représentant a ensuite fait observer que les changements climatiques avaient un impact majeur sur l’agriculture.  C’est pourquoi, il a souhaité que la communauté internationale puisse assister les petits États insulaires en développement qui, a-t-il rappelé, sont les plus vulnérables à ce phénomène.  Il a par ailleurs invité les Nations Unies, en coordination avec les principales organisations régionales, à œuvrer pour la promotion de la culture du quinoa dans toutes les régions du monde, dans la perspective de partager les meilleures pratiques.


M. JULIO RAFAEL ESCALONA OJEDA (Venezuela) a estimé qu’avec la célébration, aujourd’hui, de l’Année internationale du quinoa, la communauté internationale s’acquittait d’une dette à l’égard des peuples autochtones.  « Aujourd’hui, nous célébrons une culture mais également la coexistence entre une culture et les biens qui sont les fruits de la nature », a-t-il souligné.  Le représentant a mis l’accent sur les marchés locaux en Amérique latine, « qui ne sont pas régis par les lois des marchés internationaux ».  « Le quinoa n’a besoin que de l’autorisation de la nature.  Il peut rompre avec la géopolitique des aliments tracée par Henry Kissinger qui disait qu’en contrôlant le pétrole, on contrôle les nations », a-t-il ajouté.  « C’est cette géopolitique qui est appliquée par les producteurs de produits transgéniques.  Il a dénoncé le fait que pour dominer, il faut contrôler ce qui est consommé.  Le représentant a ensuite regretté que les marchés soient devenus les principales causes de la faim et de la malnutrition.  Dans ce contexte, il a souligné que le quinoa offrait « une perspective de libération et de liberté » car, a-t-il fait remarquer, « il s’agit de traditions qui remontent à 7 000 ans et qui pourraient assurer la sécurité alimentaire des populations et la stabilité des pays.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité de la Charte ouvre ses travaux avec un débat sur l’assistance aux États tiers touchés par l’application des sanctions

L/3203

Le Comité de la Charte ouvre ses travaux avec un débat sur l’assistance aux États tiers touchés par l’application des sanctions

19/02/2013
Assemblée généraleL/3203
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial de la Charte des Nations Unies              

et du raffermissement du rôle de l’Organisation            

268e séance – matin


LE COMITÉ DE LA CHARTE OUVRE SES TRAVAUX AVEC UN DÉBAT SUR L’ASSISTANCE

AUX ÉTATS TIERS TOUCHÉS PAR L’APPLICATION DES SANCTIONS


Le Comité spécial de la Charte et du raffermissent du rôle de l’Organisation a entamé, ce matin, sa 268e session, par un débat sur la question de l’assistance aux États tiers touchés par l’application des sanctions, avant de s’attarder sur la nécessaire réforme des méthodes de travail.


Le Président du Comité, M. Jean-Francis Zinsou, du Bénin, a fait observer que le Conseil de sécurité est passé de l’application de sanctions globales à l’application de sanctions ciblées.  Cela est appréciable, a-t-il commenté, mais il n’en demeure pas moins que l’assistance aux États tiers touchés par l’application des sanctions, question qui relève aussi de la Charte, n’a pas été résolue.


Dans son rapport*, le Secrétaire général reconnaît que le passage des sanctions globales à des sanctions ciblées exigera que l’on change les méthodes pour évaluer les problèmes économiques causés aux États tiers.  Aucune demande d’évaluation n’ayant été transmise au Département des affaires économiques et sociales (DAES) par des États tiers, on ne gagnerait guère à mettre au point d’autres méthodes, estime le Secrétaire général.


Le fait qu’aucun État Membre n’ait demandé de l’aide à ce titre, ne veut pas dire que la question doit disparaitre », a rétorqué le représentant de Cuba, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).  Il a qualifié l’examen de la question de « mesure préventive ». 


Tel n’a pas été l’avis du représentant de l’Union européenne pour qui cette question n’a pas lieu d’être une priorité au motif que ni l’Assemblée générale ni le Conseil économique et social (ECOSOC) n’a jugé approprié de s’y pencher, d’autant moins que les sanctions ciblées ont permis de minimiser les effets sur les populations.


Parler de sanctions « intelligentes » est un euphémisme pour caractériser un des instruments de politique internationale les plus brutaux, a réagi le représentant de l’Iran.  Il a argué de la responsabilité des États qui manipulent le Conseil de sécurité pour imposer des « sanctions illégales », et du droit des États visés de réclamer des indemnisations pour les dommages causés à leur population.


Les sanctions sont là pour appuyer les objectifs légitimes du Conseil de sécurité qui ne saurait déterminer de manière arbitraire si le comportement d’un État représente ou non une menace à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il tranché.


Cette fois au nom du Mouvement des non-alignés, le représentant iranien a estimé que les sanctions doivent être assorties d’objectifs clairement définis et d’un calendrier précis.


Dénonçant également les mesures coercitives unilatérales ou illégales, son homologue de la Syrie s’est insurgé contre le « rôle destructeur » de certains États dans son pays.  Appuyé par l’Égypte, le Nicaragua et l’Iran, il a soutenu une proposition de la Fédération de Russie et du Bélarus visant à demander à la Cour internationale de Justice (CIJ) un avis consultatif sur les conséquences juridiques du recours à la force sans l’accord préalable du Conseil de sécurité, à l’exception des cas de légitime défense.


Cette réunion a également été l’occasion pour le Président, M. Jean-Francis Zinsou, d’inviter les membres du Comité à réfléchir au moyen d’améliorer leurs méthodes de travail.  « Le Comité doit trouver le moyen de faciliter l’émergence du consensus afin de maintenir la flamme de la conscience que lui confèrent ses nombreux succès », a-t-il déclaré.


Le représentant de l’Afrique du Sud a en effet dénoncé des « batailles idéologiques » qui, a-t-il accusé, empêchent le Comité de s’acquitter de ses fonctions, tandis que son homologue de Cuba a estimé que le travail du Comité est « saboté en permanence par un groupe de pays développés qui veulent minimiser les travaux et qui refusent systématiquement de discuter de propositions de fond ». 


Au nom de la CELAC, il a aussi engagé les États à déployer des « efforts authentiques » pour élaborer un ordre du jour thématique « robuste ».  Le représentant de la République de Corée a aussi déploré que les travaux soient monopolisés par des « questions en sommeil ou des débats répétitifs ».


Il a suggéré au Comité de faire de ses priorités les questions les plus susceptibles d’aboutir à un accord, d’introduire de nouvelles modalités pour les débats et de supprimer les chevauchements avec les autres entités de l’ONU, entre autres.  Sa proposition de réduire la durée des sessions s’est heurtée au refus du représentant du Nicaragua.


Le représentant de l’Égypte a plaidé pour davantage de collaboration avec le milieu universitaire, tandis que son homologue de l’Union européenne a réclamé des rapports « autonomes et opérationnels », sans renvoi à d’autres documents de l’ONU.


Toute nouvelle proposition doit éviter de donner lieu à une modification du mandat du Comité sans une résolution de l’Assemblée générale, a mis en garde le représentant de la Chine.


Plusieurs délégations, dont celles de Cuba, ont également réclamé la réactualisation du troisième volume du « Répertoire de la pratique du Conseil de sécurité ».  Le représentant de l’Égypte a engagé le Comité à veiller à une meilleure diffusion de ce Répertoire dans les pays en développement ainsi que du Répertoire de la pratique suivie par les autres organes de l’ONU.  Le Président a souhaité que ces Répertoires soient diffusés sur Internet.


Au cours de cette matinée, les représentants de la République de Corée et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ont exercé leur droit de réponse sur le processus qui a conduit à la résolution sur le Commandement des Nations Unies, en 1947.   Le représentant de la RPDC a présenté comme un vice de forme le fait que la résolution ait été adoptée en l’absence de l’Union soviétique.  Il a rappelé qu’à l’époque, cette dernière avait fait savoir au Secrétaire général que la résolution n’était pas valable juridiquement.


Son homologue de la République de Corée a rétorqué qu’il est généralement admis que l’absence volontaire d’un membre permanent du Conseil de sécurité ne constitue pas un obstacle à l’adoption d’un texte.  Le Commandement des Nations Unies a été établi conformément à toutes les procédures juridiques appropriées et toute allégation contraire est infondée, a-t-il dit.  Il a, en outre, considéré que le Comité n’est pas l’instance appropriée pour discuter de cette question.


En début de séance, M. Aleksas Dambrauskas, Représentant permanent de la Lituanie, a été élu à la vice-présidence du Comité spécial, et M. Riaz Abdul Razak, de la Malaisie, au poste de rapporteur.   Les négociations se poursuivent pour nommer un candidat du Groupe des pays d’Amérique latine et les Caraïbes et un autre du Groupe des pays d’Europe de l’Ouest et autres États aux deux vice-présidences restantes.


Le Comité spécial poursuivra ses travaux demain, mercredi 20 février, à partir de 10 heures.


* « Mise en œuvre des dispositions de la Charte des Nations Unies relatives à l’assistance aux États tiers touchés par l’application des sanctions » A/67/190


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix débat des moyens de gagner en efficacité dans un environnement mondial marqué par l’austérité financière

AG/PKO/212

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix débat des moyens de gagner en efficacité dans un environnement mondial marqué par l’austérité financière

19/02/2013
Assemblée généraleAG/PKO/212
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial des opérations

de maintien de la paix

Session de fond de 2013                                    

227e & 228e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ SPÉCIAL DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DÉBAT DES MOYENS DE GAGNER

EN EFFICACITÉ DANS UN ENVIRONNEMENT MONDIAL MARQUÉ PAR L’AUSTÉRITÉ FINANCIÈRE


Une vingtaine de délégations ont débattu aujourd’hui, à l’ouverture de la session de fond de 2013 du Comité spécial des opérations de maintien de la paix –aussi dénommé Comité des 34– de la nécessité de rendre plus efficaces les opérations de maintien de la paix (OMP) de l’Organisation des Nations Unies, qui prennent place dans un environnement de plus en plus difficile. 


Au cours de cette séance de travail de la session de fond du Comité spécial, les délégations de Cuba, de l’Afrique du Sud et de l’Iran ont demandé la tenue d’un débat intergouvernemental sur la pertinence de l’utilisation, par les OMP, de systèmes de surveillance aérienne sans pilote (drones), tout en prenant note que les Gouvernements de la République démocratique du Congo (RDC), de la Côte d’Ivoire et du Libéria ont donné leur accord à l’utilisation de drones par les OMP qu’elles accueillent sur leurs territoires.  


Alors que les missions de maintien de la paix et les missions politiques spéciales des Nations Unies sont de plus en plus complexes, difficiles et risquées, et que du fait de leurs difficultés économiques les pays pourvoyeurs de fonds et de financement appellent l’ONU à faire des gains en termes d’efficacité, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, a dit son intention d’engager un processus d’évaluation périodique de toutes les missions.  Ces évaluations auront lieu au moins une fois tous les deux ans, ou plus souvent si cela s’avère nécessaire, a indiqué M. Ladsous.  « Il s’agit de s’assurer que nos missions ont la « taille idéale » et qu’elles disposent des ressources et des capacités nécessaires pour mettre en œuvre leurs mandats », a insisté le chef des opérations de maintien de la paix au cours de la présentation liminaire qu’il a faite à l’ouverture de cette session qui doit s’achever le 15 mars avec l’adoption de recommandations.


Rappelant que l’ONU est engagée, sur quatre continents, dans 15 opérations de maintien de la paix ayant des mandats qui couvrent toute la gamme des activités prévues au titre des Chapitres VI, VII et VIII de la Charte des Nations Unies, M. Ladsous a souligné le rôle essentiel que joue le C-34 dans l’adoption d’une vision commune des objectifs qui permette à la communauté internationale de répondre aux défis auxquels elle est confrontée en termes de maintien de la paix et de la sécurité.  


« Nous devons passer d’une incertitude stratégique à un espoir stratégique », a déclaré la Présidente du Comité spéciale des opérations de maintien de la paix, Mme U. Joy Ogwu, Représentante permanente du Nigéria auprès des Nations Unies, dans son intervention liminaire.  Elle a regretté que les délégations ne soient pas parvenues l’année dernière à s’entendre sur un accord avant le mois de septembre.  Elle a exhorté les délégations à faire des efforts pour parvenir à adopter au plus vite un document final et ne pas développer une culture de l’échec au sein du Comité.  


« Pour gagner en efficacité, il faut une meilleure collaboration! » ont dit la plupart des 20 délégations qui sont intervenues.  Le représentant de Cuba, parlant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et celui de la Thaïlande, au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont jugé indispensable, dans un souci d’efficacité, d’associer les pays fournisseurs de contingents militaires et de police à tous les processus de prise de décisions ayant trait aux OMP.  Ces États fournisseurs de troupes devraient participer plus largement à toutes les étapes du déroulement des OMP, qui va de la conception au renouvellement des mandats de ces missions, ont-ils souligné.  Si la plupart des délégations ont jugé indispensable d’améliorer la collaboration entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de contingents, le représentant du Rwanda, dont le pays est le sixième contributeur de contingents de police, a jugé que la collaboration de l’ONU avec les organisations régionales permettra de tirer profit des avantages comparatifs de chacune de ces organisations.


Pour gagner en efficacité, il faut intégrer des objectifs de consolidation de la paix et de sécurité aux premières étapes du maintien de la paix, ont insisté certaines délégations.  Le représentant du Guatemala a prévenu des limites qu’a une démarche qui se limite à maintenir la paix sans répondre aux besoins des populations, avant de s’inquiéter du développement du concept consistant à déployer une « force d’imposition de la paix » sous la bannière de l’ONU. 


Après avoir adopté ce matin son ordre du jour2 et l’organisation de ses travaux3, les membres du Comité spécial ont tenu leur débat général en se basant sur les rapports4 du Secrétaire général relatifs aux « Moyens civils à mobiliser dans les situations postconflictuelles », à l’« application des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix », et au « Troisième rapport annuel sur l’état d’avancement de la stratégie globale d’appui aux missions ».


En début de journée, le C-34 a réélu Mme U. Joy Ogwu, du Nigéria, à sa présidence, avant de reconduire dans leurs fonctions les membres du Bureau: MM. Mateo Estreme (Argentine), Gilles Rivard (Canada), Kazutoshi Aikawa (Japon) et Tomasz Kaszynski (Pologne), occupent les postes de vice-président.  M. Mohamed Selim (Égypte) est Rapporteur.  Mme U. Joy Ogwu a indiqué que la Papouasie-Nouvelle-Guinée était devenue le 148 État membre du C-34.  Après les deux journées du débat général, prévu aujourd’hui et demain, le Comité se réunira en groupe de travail plénier.


166/264

2A/AC.121/2013/L.1

3A/AC.121/2012/L.2

4A/67/312–S/2012/645; A/67/632 et A/67/633


Débat général (A/67/312-S/2012/645, A/67/632, A/67/632/Add.1 et A/67/633)


M. HERVÉ LADSOUS, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a rappelé que les Départements des opérations de maintien de la paix (DOMP) et de l’appui aux missions (DAM) travaillent en étroite collaboration sur plusieurs dossiers.  Illustrant son propos, il a dit que le déploiement, sur très bref préavis, des observateurs militaires en Syrie, le retrait avec succès de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), et les préparatifs pour l’utilisation, en période d’essai, de systèmes aériens sans pilote (drones) en République démocratique du Congo (RDC), ont tous été entrepris grâce aux efforts conjoints déployés par les deux Départements.  Il a rendu hommage aux 111 agents du maintien de la paix qui ont sacrifié leur vie pour la cause de la paix en 2012, en insistant que la sûreté et la sécurité des hommes et des femmes travaillant dans les OMP demeuraient pour lui d’une importance capitale.  M. Ladsous a rappelé qu’il incombait aux pays hôtes des missions la responsabilité première d’assurer la protection du personnel de l’ONU.  Il a souligné l’importance de l’amélioration continue du système de notification des incidents de sécurité, afin de permettre aux responsables de la sécurité d’identifier de manière globale les tendances à la violence et les modèles de sécurité à mettre en place.  Il a précisé qu’une nouvelle politique sur la gestion des risques professionnels et une directive d’application ont été approuvées en décembre 2012 et sont actuellement mises en œuvre dans toutes les missions. 


Mettant l’accent sur l’importance du partenariat entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales et entre les départements et le Secrétariat, M. Ladsous a souligné le rôle essentiel que joue le Comité des opérations de maintien de la paix en matière d’appui aux partenariats dans le domaine du maintien de la paix.  Il a dit que ce Comité s’est avéré être une plateforme de travail inestimable pour relever les défis politiques émergents.  Il a précisé que M. Edmond Mulet, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, fera jeudi, le 21 février, un exposé détaillé sur les questions opérationnelles.


M. Ladsous a évoqué quelques développements clefs et certaines tendances observées dans les missions de maintien de la paix, avant de décrire le contexte plus stratégique des efforts que déploie l’ONU dans le cadre du maintien de la paix, et de présenter ses priorités politiques pour la période 2013-2014.  Il a rappelé que l’ONU est engagée, sur quatre continents, dans 15 opérations de maintien de la paix, avec des mandats couvrant toute la gamme des activités prévues au titre des Chapitres VI, VII et VIII de la Charte des Nations Unies.  Il a dit qu’il avait l’intention d’engager un processus d’évaluation périodique de toutes les OMP, au moins une fois tous les deux ans, ou plus souvent si nécessaire, pour s’assurer que ces missions ont le « gabarit idéal » et qu’elles disposent des ressources et des capacités nécessaires pour mettre en œuvre leurs mandats.  Il a dit que certaines de ces évaluations pourront déboucher sur des recommandations de redimensionnement et de recalibrage des OMP concernées.  Il a présenté les spécificités des différentes missions, de leurs effectifs, et de leurs mandats, en mettant l’accent sur les défis et les progrès que connait chacune de ces missions. 


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix s’est dit particulièrement inquiet en ce qui concerne les compétences linguistiques des agents de maintien de la paix, en notant l’insuffisance de locuteurs francophones et arabophones parmi le personnel militaire et civil opérant pourtant dans ces zones linguistiques.  Dans l’optique de futurs déploiements dans des pays arabophones et francophones, cette carence ne pourra qu’augmenter, a-t-il prévenu.  Il a dit que le Département des opérations de maintien de la paix continuait sa collaboration avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et faisait des efforts pour solliciter la contribution de pays francophones et arabophones à ses activités. 


Dans le domaine de la coopération, M. Ladsous a jugé critiques les partenariats entre le DOMP et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et entre le Département et la Conférence internationale de la région des Grands Lacs.  Il s’est félicité de développements significatifs s’agissant des partenariats institutionnels entre le DOMP et l’Union européenne, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC).  Il a souligné l’importance particulière du plan d’action approuvé par l’Union européenne pour appuyer plus avant les OMP de l’ONU et la revitalisation du Comité conjoint ONU-Union européenne de gestion des crises.  


Le Secrétaire général adjoint s’est notamment félicité des recommandations du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement des pays fournisseurs de contingents et les questions connexes, en notant que le système de remboursement des frais du personnel en uniforme n’avait pas fondamentalement changé depuis 1974.  Il a notamment fait sienne la recommandation appelant au développement et à la conclusion d’un pacte avec les pays fournisseurs de contingents, en rappelant que le remboursement équitable des coûts essentiels supportés pour le déploiement des personnels et matériel est déterminant pour le succès des OMP.  À l’instar du Groupe, il a jugé artificielle la division qui existerait entre les pays fournisseurs de contingents et les pays fournisseurs de financement.  


M. Ladsous a dit que le Secrétaire général avait approuvé la proposition qu’il avait faite de constituer entre le DOMP et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) un point de contact mondial pour la police, la justice et la gestion des prisons.  Il s’est félicité du lancement par le Service de la lutte antimines des Nations Unies, de la stratégie de la lutte antimines de l’ONU 2013-2018 qui apporte des ajouts aux activités traditionnelles de déminage en introduisant notamment celle de la collecte des armes.  Il a souligné la contribution du Service consultatif du droit pénal et des questions judiciaires ainsi que du Corps permanent de spécialistes des questions judiciaires et pénitentiaires de Brindisi aux activités relatives au renforcement de l’état de droit.  En 2012, la capacité permanente de police a réagi aux demandes de renforcement des capacités de police civile de près d’une dizaine de missions, a-t-il ajouté.  Dans le domaine du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR), M. Ladsous a précisé que les travaux se concentrent sur la deuxième génération des programmes de DDR, avec de nouveaux défis à relever.  L’un de ces défis porte sur les moyens à mettre en œuvre pour faire face à la question posée par l’existence de groupes armés.  En cette période de difficultés financières, il a jugé essentiel de se concentrer sur le traitement des priorités de chaque secteur d’activités.


M. Ladsous s’est félicité de la baisse continue du nombre d’allégations ayant trait à toutes formes de conduites répréhensibles, avant de rappeler l’objectif de tolérance zéro à l’égard des actes d’exploitation et d’abus sexuels.  « Les efforts de prévention des actes de conduite répréhensibles se poursuivront et nous attendons aussi de recevoir de nos contributeurs de contingents des personnels dont ils ont l’assurance que leur conduite antérieure a été des plus respectables tant en ce qui concerne leur dossier judiciaire que leur respect des droits de l’homme », a insisté M. Ladsous.  « Le maintien de la paix des Nations Unies demeure un arrangement efficace et rentable s’intégrant au cadre global de la paix et de la sécurité », a insisté le Secrétaire général adjoint en appelant à « une compréhension commune non seulement des défis auxquels nous sommes confrontés, mais aussi des approches que nous souhaitons adopter pour y faire face ».  Il a conclu que le Comité des OMP jouait un rôle essentiel dans le renforcement de ce partenariat mondial et dans l’adoption d’une vision commune des objectifs qui va permettre à la communauté internationale de s’adapter et de répondre aux défis auxquels elle est confrontée en matière de maintien de la paix et de sécurité internationales.      


Mme AMEERAH HAQ, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, a souligné combien il était important de renforcer le soutien aux opérations de maintien de la paix (OMP), aussi bien en termes de qualité que de coût.  Pour garantir une meilleure utilisation des ressources financières et humaines consacrées au maintien de la paix, elle a suggéré de faire des économies financières de grande échelle, d’utiliser la spécialisation et de prévoir une meilleure répartition du travail entre les principaux intervenants, qui sont aussi les principaux soutiens au déroulement de ces missions.  Elle a aussi exprimé le ferme engagement du Département de l’appui aux missions envers la sécurité du personnel civil et militaire, indiquant qu’elle avait elle-même constaté lorsqu’elle était en poste sur le terrain, que les attaques contre les Casques bleus ne sont pas rares et ne sont pas des faits isolés.  Mme Haq a également souligné l’importance des travaux menés par le Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement des pays fournisseurs de contingents aux OMP et les questions connexes.  Elle a émis l’espoir que ces travaux permettraient de trouver une issue à cette question qui divise les délégations.


La Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions a ensuite rendu compte des efforts menés par le Département qu’elle dirige.  La stratégie globale d’appui aux missions, a-t-elle indiqué, permet de fournir aux OMP le soutien dont elles ont besoin dans les meilleurs délais et avec plus d’efficacité, en utilisant au mieux les ressources disponibles.  Cette stratégie offre aussi l’occasion de développer l’esprit de partenariat promu par l’initiative Horizons nouveaux, grâce à une bonne communication entre le Secrétariat et les États Membres.  Ce dialogue restera une priorité du Département d’appui aux missions, a assuré Mme Haq.  Elle a ensuite présenté les améliorations apportées au fonctionnement des centres de services régionaux et mondiaux.  Ces centres accomplissent certaines tâches transactionnelles qui peuvent être effectuées en dehors du pays où ils sont basés.  Elle a donné l’exemple du Centre de services mondial de Brindisi qui a déployé 100 personnes en tant que personnel d’appui aux missions afin de répondre aux besoins logistiques, administratifs et technologiques qui se posaient à 12 missions de maintien de la paix.


Abordant la question du recrutement du personnel civil des missions, Mme Haq a rappelé la résolution 66/264 adoptée en juillet 2012 par l’Assemblée générale, par laquelle les États Membres ont demandé que soit étudiée la possibilité de recruter des nationaux pour remplir certains postes au sein des missions sur le terrain.  Une étude est en cours pour examiner les possibilités dans ce domaine, a-t-elle indiqué.  En ce qui concerne la représentation des pays contributeurs de troupes et de personnel de police au sein du personnel civil des OMP, également demandée par l’Assemblée générale à plusieurs reprises, Mme Haq a indiqué que les progrès accomplis restaient à ce jour insuffisants.  Mme Haq a également invité à recruter davantage de femmes dans les OMP, car, au sein des missions, celles-ci ne représentent que 29% du personnel international et 17% du personnel recruté sur le terrain.  Les chiffres sont encore plus décevants en ce qui a trait à la représentation féminine aux postes de haut niveau, a regretté la Secrétaire générale adjointe.  Elle a parlé de l’initiative lancée par son Département avec les Départements des OMP et des affaires politiques, en janvier dernier, pour combler cet écart.  La Division de la Police a aussi lancé un projet visant à déployer 100 femmes francophones au sein de la Police des Nations Unies au cours des deux prochaines années. 


Venant à la question de la responsabilisation, Mme Haq a estimé que la stratégie globale d’appui aux missions, les Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) et le programme de gestion basé sur l’usage des technologies de l’information « Umoja » devaient permettre d’améliorer la capacité du personnel et des États Membres à contrôler l’usage des ressources afin d’obtenir de meilleurs résultats financiers à tous les niveaux.  Elle a aussi souligné l’utilité, dans ce domaine, du cadre visant à renforcer l’intégration des règles de déontologie et de discipline.  Nous continuons en priorité de prévoir des mesures préventives, a expliqué Mme Haq.


Elle a signalé que le nombre d’allégations concernant des actes d’exploitation sexuelle avait baissé entre 2011 et 2012, passant de 74 à 60, même si ces chiffres restent élevés et inquiétants.  Le Comité des politiques du Secrétaire général a adopté une « Politique de triage des personnels en matière des droits de l’homme », a-t-elle rappelé, qui invite les États Membres à garantir que le personnel qu’ils déploient n’a jamais été accusé de violation des droits de l’homme et de droit humanitaire, ni d’une infraction pénale.  Il s’agit de protéger l’intégrité des Nations Unies, a dit Mme Haq.  Elle a également souligné l’importance du respect de l’environnement des pays hôtes par le personnel des Nations Unies.  Enfin, elle a rappelé combien les capacités matérielles des missions sont importantes pour l’accomplissement de leur mission, citant à cet égard le cas des hélicoptères militaires.  Malgré quelques progrès, il manque encore 23 hélicoptères dans trois missions, a-t-elle averti, avant de demander aux États Membres d’apporter leur soutien dans ce domaine.    


M. MOHAMED SELIM (Égypte), s’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés (MNA), a souligné le rôle primordial des pays contributeurs de troupes dans le processus de maintien de la paix, et a demandé que ces pays participent pleinement à la formulation des politiques et aux prises de décisions visant à améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Il a appelé à revoir complètement le système actuel de remboursement des sommes dues à ces pays, disant attendre avec intérêt l’examen du rapport du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement en la matière.  Les opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations Unies traversent une phase cruciale en raison de l’augmentation de la demande et des responsabilités qui dépassent le rôle assigné aux missions, a-t-il noté.  Il a appelé à répondre à ces changements en augmentant les capacités d’évaluation des situations, en élaborant des projets basés sur des informations précises et en apportant une réponse rapide aux situations d’urgence.  Les OMP ne doivent pas servir à traiter les causes profondes des conflits ni à gérer ceux-ci, a-t-il déclaré, mais plutôt pour permettre une transition en douceur vers une paix durable.


Le Mouvement des non-alignés estime que les politiques prises dans ce domaine doivent être adoptées au niveau intergouvernemental et qu’elles doivent être accompagnées de l’augmentation des ressources destinées à l’accomplissement des mandats des OMP.  Appuyant les efforts visant à améliorer l’efficacité des opérations, M. Selim a demandé de recueillir l’assentiment des États Membres dans l’élaboration des politiques applicables dans ce domaine, et il a insisté que le Secrétariat ne devrait pas travailler sur des politiques qui ne résultent pas d’un tel processus.  Il a aussi demandé que soit prévu tout l’appui nécessaire aux OMP, notamment en ce qui concerne les ressources financières et humaines.  Il faut aussi éviter, a-t-il dit, de modifier les tâches confiées à des missions de maintien de la paix sans avoir consulté au préalable les pays contributeurs de troupes à ces missions.  Il a demandé que le Conseil de sécurité rédige des mandats clairs et réalisables sur la base d’une évaluation objective.  Il faut promouvoir une collaboration triangulaire entre les pays contributeurs de troupes, le Secrétariat et le Conseil de sécurité, a-t-il préconisé. 


Le représentant du Mouvement des non-alignés s’est inquiété de l’utilisation de la force dans le contexte du maintien de la paix.  Une extension injustifiée des capacités des OMP pour leur permettre d’utiliser la force risque de rendre floue la frontière entre le maintien de la paix et le maintien de l’ordre, ou de mettre en danger l’impartialité de la composante militaire de la mission, a remarqué M. Selim.  Il a aussi demandé d’accorder plus d’attention aux stratégies de sortie des opérations de maintien de la paix, dans le contexte d’une demande accrue des États en faveur de l’achèvement des missions aux motifs qu’elles se contentent de gérer les conflits au lieu de les régler.  Il a par ailleurs proposé de renforcer une meilleure intégration des composantes de maintien de la paix et de consolidation de la paix.  Le représentant a aussi soulevé les difficultés juridiques qui se posent dans la protection des civils.  Enfin, le MNA appelle l’ONU à intensifier son appui aux OMP de l’Union africaine, notamment, pour un financement durable de ces missions.  Le MNA est le groupe qui compte la plupart des pays contributeurs de troupes, a remarqué M. Selim, soulignant ainsi l’attachement des non-alignés au maintien de la paix et de la sécurité internationales.


S’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a mis l’accent sur l’importance du renforcement des capacités opérationnelles et de la structure d’organisation des opérations de maintien de la paix.  Il a aussi souligné combien la perception de la légitimité des OMP était essentielle à leur efficacité sur le long terme.  Dans ce contexte, il a appelé le Département des opérations de maintien de la paix à poursuivre ses efforts en vue d’élargir la base des pays contributeurs de troupes, tout en retenant les contributeurs actuels ou ceux établis de longue date. 


Le représentant a ensuite insisté sur le rôle du Comité spécial des opérations de maintien de la paix dans la formulation et l’évaluation des politiques et des lignes directrices du maintien de la paix.  Il a réitéré « le ferme engagement de la CELAC en faveur du renforcement de ce Comité ».  En outre, M. González a apporté le soutien de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes à la mise en œuvre d’interactions croissantes entre le Comité spécial et d’autres organes, tels que le Conseil de sécurité, la Commission de consolidation de la paix et la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires.        


Plaidant ensuite pour une plus grande cohérence entre les mandats des opérations de maintien de la paix et les ressources qui leur sont allouées, le représentant de Cuba a considéré que les pays fournisseurs de contingents et du personnel de police devaient être davantage impliqués dans les divers aspects des opérations de maintien de la paix, y compris dès leur conception, dans leur mise en œuvre, ou dans le renouvellement de leur mandat.  Il a encouragé le Conseil de sécurité à poursuivre ses consultations privées avec la CELAC, ceci, « suffisamment à l’avance » afin de promouvoir « un échange efficace d’informations » avec les fournisseurs de contingents ou de personnel de police; et il a exhorté le Conseil à « prendre en considération » les vues que ceux-ci expriment sur ces sujets.


Avant de conclure, le représentant a réaffirmé la solidarité de la CELAC vis-à-vis de la population d’Haïti et réaffirmé l’engagement de ses membres à fournir des contingents et personnels de police à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) conformément à la volonté du Gouvernement et du peuple haïtiens, ainsi qu’à la résolution 2070 (2012) du Conseil de sécurité.  


Au nom des États Membres de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Le colonel NATTAWUT SABYEROOP (Thaïlande) a exhorté le Comité des opérations de maintien de la paix à faire mieux pour pouvoir faire face aux défis que représentent les situations au Soudan, en République démocratique du Congo (RDC), au Mali et en Syrie.  Il a souhaité que des exposés soient faits de manière plus fréquente aux pays fournissant des contingents militaires et de police à l’ONU, en jugeant indispensable que ces pays soient associés à toutes les étapes et processus de décisions relatifs au déroulement des OMP.


Il s’est félicité de l’adoption, en début d’année, de la première résolution complète depuis 11 ans par le Conseil de sécurité sur le maintien de la paix.  Il a noté que cette résolution souligne combien les OMP sont devenues multidimensionnelles et la nécessité d’explorer de nouveaux domaines en la matière.  Nous sommes heureux de noter la réflexion menée de manière détaillée sur plusieurs questions critiques telles que l’ampleur croissante des OMP, le besoin d’intégrer des mandats de consolidation de la paix aux mandats de maintien de la paix, ainsi que de reconnaître les avantages comparatifs d’avoir recours aux Casques bleus par rapport à d’autres types d’interventions.  Nous prenons aussi note de la nécessité croissante de confier aux OMP des mandats clairs, crédibles et réalisables, et de les doter des ressources appropriées pour leur exécution.


Bien que l’examen du rapport du Comité spécial des 34 ait duré plus longtemps que prévu l’année dernière, le processus de discussion et de négociation a été l’occasion de réaffirmer l’importance critique des partenariats, s’est félicité le colonel Sabyeroop.  Il s’est aussi félicité des efforts de mise en œuvre de la décision portant sur les méthodes de travail, adoptée l’année dernière.  Les États de L’ASEAN insistent sur l’importance, pour le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et pour le Département de l’appui aux missions (DAM), de mettre en œuvre les diverses recommandations énoncées par le Comité spécial des 34, tout en prévenant que le DOMP et le DAM ne peuvent se substituer aux délibérations intergouvernementales émanant du Comité spécial des 34. 


Le représentant de l’ASEAN a approuvé la recommandation contenue dans le rapport du Secrétaire général sur les « Moyens civils à mobiliser dans les situations postconflictuelles » (A/67/312), qui précise que les capacités civiles et les modes de renforcement des institutions étatiques ne peuvent être imposés de l’extérieur et que les meilleurs résultats sont obtenus lorsque les programmes sont conçus pour soutenir un processus national solide de prise de décisions.  Néanmoins, il s’est félicité des efforts visant à répondre aux besoins en matière de capacités civiles en assurant les participants à la réunion de la volonté de l’ASEAN de continuer à suivre de près et d’évaluer la nouvelle plateforme en ligne du maintien de la paix (CAPMATCH), à laquelle plusieurs pays de l’ASEAN ont déjà contribué.  Il a présenté les contributions des pays de l’ASEAN aux efforts actuellement déployés par les opérations de maintien de la paix.  Il a jugé comme étant très importantes les contributions de la Commission de consolidation de la paix (CCP), de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire au développement des capacités nationales afin de parvenir à une paix durable dans les pays en conflit.  À cet effet, il a dit que les capacités civiles doivent compléter et non remplacer les capacités militaires et de police.  


M. IOANNIS VRAILAS, de la délégation de l’Union européenne, a demandé au Comité spécial de continuer d’examiner les défis, en pleine évolution, qui se posent au maintien de la paix, et il a émis l’espoir que ses travaux aboutiront à des résultats significatifs sur la base du consensus.  Il a dit que l’Union européenne appréciait l’accord trouvé par le Comité pour dresser une liste de sujets qui ne feront pas l’objet de négociations au cours de la présente session, tout en précisant que cet arrangement ne préjuge de rien en ce qui pourrait se produire l’an prochain.  Il a invité les délégations à poursuivre les efforts visant à améliorer les méthodes de travail du Comité.  Ce sera peut-être une année de consolidation, après les sessions difficiles que l’on a connues ces dernières années, a-t-il dit.  En période d’austérité, nous devons nous concentrer sur les capacités existantes des opérations de maintien de la paix et sur leur utilisation optimale, a déclaré M. Vrailas, avant de saluer les efforts déployés en ce sens par les Départements du maintien de la paix et de l’appui aux missions.


Bien qu’il ait été décidé de ne pas débattre cette année de la question de la protection des civils et des enfants dans le maintien de la paix, M. Vrailas a exprimé le plein soutien de l’Union européenne à ces deux sujets.  Il a invité à progresser sur les orientations données par la résolution adoptée la semaine dernière par le Conseil de sécurité sur la question.  Il a également salué la création du « point de contact mondial » entre les OMP et le PNUD, chargé du respect de l’état de droit dans le maintien de la paix.  Le représentant de l’Union européenne a aussi encouragé les efforts entrepris pour mettre en œuvre la résolution du Conseil de sécurité relative aux femmes et à la sécurité dans les OMP, appuyant notamment les mesures prises pour prévenir les abus sexuels.  Il a également appuyé l’examen des capacités civiles des OMP, observant que de fortes capacités civiles permettent d’optimiser les opérations, de favoriser une meilleure transition avec les partenaires et permettent au gouvernement hôte de s’approprier cette transition.  Il a apprécié à cet égard l’accent mis sur la coopération Sud-Sud.  Enfin, M. Vrailas a souligné le rôle important des organisations régionales dans le maintien de la paix, mettant en exergue celui de l’Union qui a pu apporter un appui rapide au déploiement de la Mission de supervision des Nations Unies en République arabe syrienne (MISNUS).


M. EKMELEDDIN IHSANOGLU (Organisation de la coopération islamique- OCI) a déclaré que la participation de l’OCI à la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle montre l’engagement de l’OCI à recourir au dialogue interreligieux pour la consolidation de la paix et l’autonomisation des femmes.  Actuellement, le monde musulman est pris dans les vents du changement.  Les États membres de l’OCI sont en train de renforcer leurs institutions démocratiques, leurs principes de bonne gouvernance et de redevabilité, et le respect des droits de l’homme.  « Nous avons été témoins du rôle positif joué par les femmes dans ce changement », a ajouté M. Ihsanoglu.  Toutefois, une vaste majorité d’entres elles restent privées de leurs droits fondamentaux et d’accès aux opportunités par rapport aux hommes, a-t-il déploré. 


« Pour renforcer le rôle de la femme dans les sociétés musulmanes en constante évolution, l’OCI a adopté un Programme d’action décennal au cours de son troisième sommet extraordinaire tenu en 2005 », a dit son Secrétaire général.  Ce Programme a élaboré une feuille de route pour les femmes pour qu’elles puissent jouer leur rôle dans le développement social.  « Mais nous devons faire de notre mieux pour l’autonomisation des femmes à travers la promotion de leur statut dans la société.  Nous devons en outre nous attaquer aux discriminations et aux violences faites aux femmes.  Nous devons permettre leur participation effective aux processus de prise de décisions et du développement, leur assurer un accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi », a-t-il ajouté.


M. Ihsanoglu a ensuite énuméré les différentes initiatives prises par l’OCI, et qui montrent la reconnaissance du rôle des femmes dans les sociétés musulmanes.  Il a en particulier cité la création de l’Organisation du développement des femmes, qui sera basée au Caire, en Égypte, en tant qu’organe spécialisé de l’OCI.  Il a également indiqué que les mutilations génitales féminines restent l’un des problèmes majeurs auxquels les femmes font face dans certains pays et sociétés.  L’Islam n’approuve pas cette pratique culturelle, a-t-il précisé, ajoutant que l’Islam a été pionnier de la cause des femmes tout en préconisant fortement la défense de leurs droits et leur statut dans la société.  L’Islam accorde une grande importance à la participation des femmes dans tous les domaines de la vie sociale en tant que partenaires des hommes, a dit M. Ihsanoglu.  C’est ainsi qu’il a condamné les meurtres de femmes handicapées par la poliomyélite au Pakistan et au Nigéria et la tentative d’assassinat de la jeune Malala Yousafzai par les Taliban.  Avant de conclure, le Secrétaire général de l’OCI a tenu à dire que « face aux difficultés, les femmes continuent de jouer un rôle positif et constructif dans de nombreux domaines y compris dans les processus de prise de décisions à tous les niveaux, dans le secteur privé, dans la lutte contre la pauvreté, dans la promotion de l’éducation, le dialogue interculturel, les droits de l’homme et le maintien de la paix ».  « Nous devons soutenir l’autonomisation des femmes en aidant les femmes entrepreneurs, en leur offrant des opportunités d’embauches, en facilitant leur contribution à la science et à la technologie et en maximisant leur rôle en tant qu’architectes de la paix et de la sécurité dans nos sociétés respectives », a-t-il conclu.


Intervenant au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a dit que le maintien de la paix doit demeurer un outil dynamique et souple afin qu’il permette de rapidement réagir à tous les défis.  Il a mis l’accent sur trois domaines d’efforts en cours pour préparer les missions de maintien de la paix aux défis actuels.  Ces efforts visant à répondre aux besoins en matière de compétences; à préparer les missions à faire face aux menaces et aux crises qui se multiplient; et à répondre aux besoins sécuritaires à court terme et à la question posée par la nécessité de renforcer des capacités de développement postconflit à long terme.      


M. Quinlan a salué la mise en place de la plateforme CAPMATCH, qui doit permettre d’élargir l’offre de capacités civiles.  Nous devons nous assurer que les pays fournisseurs de contingents aient une bonne compréhension de ce qu’ils doivent fournir pour garantir le succès d’une opération de maintien de la paix, a préconisé le représentant.  Préparer les missions à répondre aux menaces et crises implique qu’elles disposent des moyens techniques et humains pour le faire, a dit M. Quinlan.  Il a déclaré qu’il est important de disposer de systèmes d’alerte précoce et des moyens technologiques et humains appropriés.  Il a jugé indispensable que les mesures de consolidation de la paix et les objectifs de développement durable soient examinés dès les premières étapes de définition des efforts à déployer pour le maintien de la paix dans un pays sortant d’un conflit.  Le succès de la phase de consolidation de la paix exige une bonne complémentarité entre les ressources de maintien de la paix et les compétences civiles disponibles, a ajouté M. Quinlan, avant d’inviter les États Membres et le Comité spécial des 34 à s’appuyer sur les expériences tirées de la transition qui a eu lieu au sein de la MINUT.


M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a apprécié la volonté des États Membres de réduire le nombre de sujets examinés cette année par le Comité spécial des 34.  Il a salué le travail du personnel de maintien de la paix qui s’efforce de stabiliser des régions affectées par des conflits, malgré des défis de plus en plus importants.  En ce qui concerne les ressources disponibles sur le terrain, il s’est félicité de l’idée d’utiliser des appareils sans pilote (drones) en République démocratique du Congo (RDC).  Les gouvernements hôtes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger les Casques bleus et traduire en justice les auteurs d’attaques contre le personnel de l’ONU, a-t-il demandé.  Le représentant des Etats-Unis a ensuite souligné l’importance de prévoir des mandats clairs et réalisables pour les opérations de maintien de la paix, ainsi que des ressources appropriées pour les exécuter.


M. DeLaurentis a regretté les pénuries auxquelles doivent faire face certaines missions en termes de moyen d’aviation et de mobilité.  Notant quelques progrès dans le déploiement d’hélicoptères, il a cependant jugé inacceptable l’écart qui existe entre les besoins et le nombre d’appareils fournis.  Ces appareils sont indispensables pour l’évacuation de soldats blessés, a-t-il observé.  Il a dès lors exhorté le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) à prendre des initiatives pour institutionnaliser des structures qui favoriseraient le déploiement d’hélicoptères par les États Membres.  Nous avons demandé au DOMP et au Département des affaires politiques (DAP) de développer des outils favorisant l’appui de l’ONU sur le terrain, a-t-il rappelé.


Le représentant des Etats-Unis a par ailleurs apprécié les efforts consentis pour achever la confection d’un manuel à usage des bataillons d’infanterie.  Même si la protection des civils n’est pas à l’ordre du jour cette année, a-t-il relevé, nous espérons que les recommandations faites dans ce domaine seront appliquées.  Les États-Unis considèrent la protection des civils comme une composante essentielle du maintien de la paix, a-t-il insisté.  Nous devons faire mieux dans ce domaine, et le Comité spécial des 34 doit faire preuve de leadership pour enquêter sur les allégations d’inconduite du personnel de maintien de la paix de l’ONU, en particulier sur les allégations d’exploitation et d’abus sexuels.  Les actions de quelques individus ne doivent pas salir les actions du personnel de l’ONU, a-t-il lancé. 


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a déclaré que les opérations de maintien de la paix (OMP) n’ont plus uniquement un caractère militaire et se sont transformées en missions multidimensionnelles dont l’objectif est de mettre en œuvre des éléments clefs et indispensables à l’avènement d’une paix durable.  Il a jugé indispensable que les activités de maintien de la paix soient complétées par des activités améliorant de façon concrète les conditions de vie des populations dans les zones sortant de conflit.  Nous sommes face à des OMP de plus en plus coûteuses, et qui présentent de plus en plus de risques pour le personnel des missions, a noté M. Rosenthal.  Face aux restrictions financières et techniques actuelles, il a jugé urgent de débattre des moyens de renforcer l’efficacité des OMP sur la base des moyens existants.  « Il est fondamental que les OMP disposent de mandats clairs, réalisables et adaptés à chaque situation particulière », a-t-il préconisé.  Lors de l’élaboration des mandats, il faut prendre en compte tous les outils disponibles, a-t-il insisté.  Nous devons examiner la question des lacunes qui existent en termes de capacités, de ressources et de formation par le biais d’une meilleure coordination entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents.  Toute évaluation périodique réalisée par le Secrétariat doit être partagée avec les pays fournisseurs de contingents, a insisté M. Rosenthal.  Il est aussi important de rappeler que dans toutes les OMP, chaque pays apporte une contribution spéciale, a-t-il ajouté.  Il a appelé à combiner les objectifs de paix et de sécurité aux mandats des OMP, en estimant que les Casques bleus ne peuvent garantir à eux seuls la protection de tous les civils.  Il s’est inquiété du recours à la notion d’« opérations robustes de maintien de la paix », en rappelant que l’utilisation de la force par des troupes opérant sous le drapeau de l’ONU doit toujours être un dernier recours.  « La possibilité du déploiement d’une « force d’imposition de la paix », avec ce qu’implique ce concept, sous la bannière de l’ONU, nous préoccupe », a ajouté le représentant du Guatemala. 


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a souligné que le Comité spécial des 34 est le « seul organe capable d’élaborer des directives normatives et politiques dans le domaine du maintien de la paix ».  Il a souhaité que le rapport du Comité spécial réponde de manière pertinente aux préoccupations exprimées dans les différents secteurs du maintien de la paix.  Le Chili estime qu’il faut promouvoir une meilleure interaction entre ce Comité et d’autres organes de l’ONU tels que le Conseil de sécurité et la grande commission de l’Assemblée générale chargée des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission).  M. Errázuriz a souligné l’importance, pour les missions de maintien de la paix, de disposer de mandats clairs, afin de pouvoir mener à bien leur mission tout en garantissant la protection de leur personnel.  M. Errázuriz a aussi plaidé en faveur d’une bonne participation des pays contributeurs de troupes aux différentes étapes du déroulement des opérations de maintien de la paix.  S’il s’est félicité du versement supplémentaire effectué récemment en faveur des pays contributeurs de troupes au titre du remboursement des frais engagés, il a aussi demandé de trouver de toute urgence un mécanisme permanent pour faire face à ce problème de remboursement.  À cet égard, le Chili attend avec intérêt les conclusions du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement à ces pays.


M. Errázuriz a appelé toutes les parties impliquées à travailler de manière conjointe à la consolidation de la paix en prévoyant, dès le début d’une mission, la reconstruction des institutions du pays hôte.  Il a par ailleurs réitéré l’engagement du Chili en faveur de la politique de tolérance zéro en matière d’exploitation et d’abus sexuels, indiquant que son pays appuie tous les efforts déployés en ce sens, comme la formation dispensée au personnel de maintien de la paix avant son départ sur le terrain.  Il a aussi reconnu le rôle indispensable joué par les femmes dans la prévention et le règlement des conflits, et a préconisé que leur pleine participation dans ces processus soit promue.  Enfin, le représentant du Chili a réitéré l’engagement de sa délégation en faveur du peuple haïtien et de la Mission de l’ONU dans ce pays, la MINUSTAH.  Concluant son intervention, il a plaidé en faveur d’une meilleure coordination entre le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, le Conseil de sécurité, le Secrétariat de l’ONU et les pays contributeurs de troupes, afin que soient donnés des mandats plus clairs aux opérations de maintien de la paix.


M. FRÉDÉRIC MARC-ANDRÉ TISSOT-DAGUETTE (Suisse) a souligné qu’une approche durable de la résolution des conflits doit pouvoir s’appuyer sur tous les outils dont dispose l’ONU en matière de maintien et de consolidation de la paix, de manière cohérente, et en se basant sur les compétences et les valeurs ajoutées de chaque partenaire.  Elle a relevé que la mise en œuvre des conclusions du rapport sur les capacités civiles de l’ONU est également un élément encourageant, notamment la mesure visant une participation plus équilibrée entre hommes et femmes au sein des missions, y compris en ce qui concerne les postes de prise de décisions.  Concernant la promotion de l’état de droit, elle a dit que la Suisse se félicite de la mise en place du mécanisme de point de contact de l’ONU pour la police, la justice et les systèmes pénitentiaires au sein du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Elle a expliqué que cette mesure répond à un besoin important en matière de coordination et devrait faciliter un traitement plus systématique de cette problématique au Siège, tout en permettant aux équipes de pays et aux missions de développer et mettre en œuvre des programmes et stratégies conjoints dans ces domaines.


Le délégué a ensuite relevé que bien que le chapitre du rapport du Comité des 34 sur la protection des civils ne soit pas négocié au cours de la présente session, ce thème doit rester une priorité.  Elle a également reconnu que les modules de formation et les documents de référence pour les missions, développés par le Secrétariat, sont des instruments utiles.  De ce fait, elle a souhaité que des efforts soient faits afin que des résultats tangibles soient visibles sur le terrain.  Elle a en outre indiqué que la réussite de la mise en œuvre des mandats relatifs à la protection des civils sera largement le résultat de l’adéquation ente les objectifs fixés et les ressources disponibles.


Le colonel VINCENT NYAKARUNDI (Rwanda) a indiqué que son pays était le sixième fournisseur de contingents de police aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Au-delà de la contribution traditionnelle de contingents aux OMP, le représentant du Rwanda a indiqué que son pays jugeait nécessaire que soit ajusté le mandat de chaque OMP aux besoins locaux.  Il faut s’assurer que les moyens nécessaires soient déployés pour appuyer l’action des Casques bleus afin qu’ils puissent remplir leur mission, a dit le colonel Nyakarundi.  Il a noté qu’il manquait 23 hélicoptères aux différentes OMP de l’ONU, ce qui empêche les missions concernées de mener à bien l’exécution de leurs mandats.  La proportion des forces de réserve est aussi un élément clef de l’efficacité des OMP, tout comme la collaboration entre les organisations régionales, ou sous-régionales et l’ONU.  Travailler avec les organisations régionales dans le domaine de la logistique permettrait d’exploiter les avantages comparatifs de chacune d’elles, a-t-il estimé.  Il faut d’autre part réfléchir aux bénéfices que représente la participation d’un nombre croissant de femmes aux OMP.  Par leur présence, les officiers de sexe féminin permettent de mieux combattre les violences sexistes et de mieux sensibiliser les communautés à ces problèmes, a-t-il dit.  Il a demandé au Secrétariat d’aborder le problème de la lenteur des versements des primes en cas de décès d’un membre du personnel d’une mission ou d’accident survenu à ce personnel.   


M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a mis l’accent sur la question du sous-équipement en hélicoptères dont souffrent les OMP, se félicitant des progrès enregistrés l’an dernier en la matière et qui ont permis de porter le taux d’utilisation des hélicoptères de combat à 57%.  Il a affirmé que l’Ukraine travaillait avec le Secrétaire général en vue de réduire le fossé existant dans ce domaine et a appuyé l’idée d’un examen régulier des besoins des forces onusiennes, notamment par le biais des études sur les capacités des opérations, par l’amélioration des incitants à soumettre la lettre d’attribution (LOA), ou par la poursuite des coopérations entre les missions.  Il a ensuite rappelé que, selon le rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, « les soldats de la paix des Nations Unies continuent d’avoir besoin des éléments habilitants essentiels, des multiplicateurs de force, et des capacités habilitantes qui donnent aux missions la mobilité et les capacités de réaction rapide nécessaires ».  C’est la raison pour laquelle la délégation ukrainienne considère que l’adage consistant à dire « nous devons faire plus avec moins de moyens » ne peut en aucun cas s’appliquer à des domaines dans lesquels les capacités de l’ONU sont déjà réduites. 


Le représentant s’est ensuite réjoui de la mise au point d’un cadre d’orientation stratégique pour les activités de police de manière à accroître la cohérence et l’harmonisation des approches.  Il a souligné que l’Ukraine accueillerait, en mars 2013, un séminaire réunissant des experts en la matière issus des régions euro-atlantique et d’Asie centrale, ainsi que des représentants d’organisations régionales et internationales.  Avant de conclure son intervention, M. Kyslytsya a mis l’accent sur la nécessité d’une coopération plus étroite, plus active et plus transparente entre toutes les parties, en particulier entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents en situation de crise.  Il a fait remarquer que les décisions du Conseil de sécurité en matière de mandat étaient toujours prises deux à trois jours, voire la veille, de la date d’expiration de ces mandats, et ceci, alors que, en tant qu’État, l’Ukraine possède une législation très stricte en matière d’envoi de troupes à l’étranger.  Il a rappelé qu’à ce jour son pays avait contribué à raison de 34 000 Casques bleus aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies à travers le monde. 


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a rappelé que son pays fournit plus de 2 115 personnels et agents déployés dans 6 des 15 missions de maintien de la paix des Nations Unies, dont 1 371 militaires, et 744 policiers et gendarmes.  Le Sénégal a mis aussi à la disposition de l’ONU 53 agents de l’administration pénitentiaire qui ne sont pas pris en compte dans les statistiques de l’ONU, a souligné M. Diallo.  Les opérations de maintien de la paix se heurtent actuellement à des défis politiques et opérationnels nouveaux qui devront être traités de manière appropriée par des mandats clairement définis et l’octroi de ressources adéquates aux OMP. 


M. Diallo a suggéré de mettre l’accent sur le partage des charges, de manière optimale, entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.  Il a souhaité que les Nations Unies adoptent une posture proactive dans l’anticipation de la planification des réactions aux situations de crises, afin que les opérations de maintien de la paix puissent être engagées rapidement et efficacement.  Il a en outre réitéré une recommandation faite lors de la session de fond de 2012 du Comité spécial des OMP portant sur l’augmentation des soldes et indemnités du personnel militaire et de police déployé dans les théâtres d’opération.  Mais auparavant, a déclaré M. Diallo, les remboursements aux pays contributeurs de troupes, encore en suspens, devront être effectués par les services compétents de l’ONU. 


Au sujet des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, M. Diallo a déclaré qu’ils doivent rester des priorités nationales dans les pays qui ont fait l’amère expérience d’un conflit armé interne.  Ils doivent aussi être accompagnés par le renforcement des capacités des secteurs de la vie civile qui passe par une bonne performance des structures de la police, de la justice, de la lutte antimines et de toutes les agences qui offrent des prestations de service public aux populations.  Le Sénégal félicite le Département des opérations de maintien de la paix qui a placé la question de la protection des civils au cœur des préoccupations de toutes les composantes des missions, a dit M. Diallo.


M. RAMADHANI MUOMBWA MWINYI (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que l’initiative du Secrétaire général d’installer ensemble les personnels du PNUD et du DOMP à l’appui du point focal mondial ne doit pas devenir un modèle commun destiné à être appliqué dans des pays où la portée du mandat du DOMP ne s’applique pas.  Il a en outre souligné la nécessité de s’attaquer au changement à apporter au taux des remboursements dus à la majorité des pays contributeurs de troupes, ces taux étant restés inchangés depuis trop longtemps, alors même que les sommes que ces troupes coûtent sur le plan national à ces pays ont largement augmenté. 


À cet égard, la Tanzanie attend avec intérêt l’examen, à la prochaine session de la Cinquième Commission, des recommandations faites par le Groupe consultatif de haut niveau à la présidence de l’Assemblée générale.  Les États Membres devraient fournir des orientations utiles au Secrétariat pour une meilleure gestion des opérations de maintien de la paix et leurs déploiements.  La question de déterminer le temps minimum requis pour la rotation des contingents déployés dans les missions de maintien de la paix ne doit pas nécessairement être confiée uniquement au Secrétariat.  Les pays contributeurs de troupes ont un intérêt réel pour que soient assurés la sécurité, le bien-être et le haut moral de leurs troupes.  Ne considérer que la réduction des coûts comme le principal facteur pour déterminer la durée des rotations de troupes ne peut pas objectivement répondre à l’équilibre nécessaire entre les coûts et le moral des troupes.  Cet équilibre peut être atteint en consultation avec les pays contributeurs. 


Un examen plus approfondi est nécessaire en ce qui concerne la recommandation du Groupe consultatif de haut niveau sur les matériels des contingents absents ou non fonctionnels, a poursuivi M. Mwinyi.  Il est vrai que les contingents déployés doivent honorer leur engagement opérationnel et de soutien logistique autonome, a-t-il néanmoins reconnu.  Mais il est vrai aussi que le champ opérationnel actuel du système d’évaluation de la capacité exige que les contingents restent, en tout temps, dans la fourchette de 90% de leurs capacités opérationnelles selon leur protocole d’entente.  Toutefois, aussi longtemps que les contingents sont dans cette fourchette, leurs remboursements ne doivent pas être refusés aux pays fournisseurs du seul fait qu’un de leurs équipements serait hors d’usage ou ne serait pas déployé de manière opérationnelle du fait de retard dans la logistique, ou du fait d’un refus par le pays hôte de la mission de la délivrance des permis permettant l’importation de cet équipement, a estimé le représentant en faisant remarquer que lever ce genre de blocage par les pays d’accueil n’est pas de la compétence des pays contributeurs de troupes. 


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a rendu hommage aux 93 000 personnels en uniforme des opérations de maintien de la paix qui travaillent dans des environnements difficiles « à des milliers de kilomètres du confort new yorkais et d’autres grandes villes ».  Il a appelé à renforcer la composante « droits de l’homme » dans les OMP.  Il a dit que les OMP continuent de jouer un rôle central dans le système de sécurité collectif établi par la Charte de l’ONU.  Il a jugé indispensable que les mandats des OMP soient clairs, réalisables et disposent des ressources nécessaires à leur succès.  Conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, l’ONU et l’Union africaine ont continué de renforcer leur coopération en matière de maintien de la paix, a-t-il ajouté.  Il s’est félicité de l’adoption de la résolution 2033 du Conseil de sécurité lors de la présidence sud-africaine du Conseil.  S’inquiétant de la persistance du retard des remboursements dus aux pays fournisseurs de contingents, le représentant de l’Afrique du Sud s’est félicité des recommandations du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement des pays fournisseurs de contingents et les questions connexes.  Il a précisé que ces recommandations devront maintenant être examinées par la Cinquième Commission.  S’agissant du recours à des technologies modernes pour améliorer la sécurité des populations, il a noté que le principe du recours des systèmes aériens sans pilote (drones) par la MONUSCO a déjà été accepté par les pays hôtes.  Néanmoins, il a exigé la tenue d’une discussion franche au cours d’un forum intergouvernemental pour examiner toutes les incidences du recours à une telle technologie. 


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a indiqué que son pays fournit 850 militaires et 40 agents de police à sept opérations de maintien de la paix (OMP).  C’est une preuve de notre engagement en faveur d’un système de sécurité collective transparent et démocratique au sein des Nations Unies, a-t-elle observé.  Cet engagement reflète aussi notre conviction que le maintien de la paix et la protection des droits de l’homme sont étroitement liés.  Au-delà des missions classiques de maintien de la paix, elle a plaidé en faveur de missions plus poussées, complètes et intégrées, dotées de mandats clairs.  Elle a aussi souligné l’importance des principes de participation et de contrôle national par les sociétés des pays hôtes des missions.  En ce qui concerne le Comité des 34, elle a appelé les États Membres à poursuivre les efforts visant à améliorer ses méthodes de travail.


Le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine ont présenté en commun une série de propositions sur différentes questions à l’ordre du jour du Comité cette année.  Elles concernent notamment le nombre croissant d’incidents en matière de sécurité dans les missions, ainsi que la nécessité de garantir la sécurité du personnel déployé.  L’Argentine dispose d’un centre d’entrainement régional (CAECOPAZ) qui forme le personnel militaire, de police et civil, ainsi que d’un centre de formation pour les personnels politiques (CENCAOPAZ), a-t-elle fait remarquer.  Mme Perceval a appelé à approfondir les projets allant dans ce sens et à améliorer le matériel didactique pour mieux former les soldats déployés dans les OMP aux questions relatives aux droits de l’homme.


Passant à la question « femmes, paix et sécurité », la représentante a annoncé l’adoption prochaine, en Argentine, d’un plan national d’action pour la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité.  En ce qui concerne le financement des opérations de maintien de la paix, elle a souligné l’effort que fournissent les pays contributeurs de troupes, appelant à ce qu’il soit couplé d’un engagement de la part des pays qui ont des responsabilités en matière de financement.  À cet égard, elle a pris note des recommandations du rapport du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents.  Même si cette question ne sera pas abordée en profondeur par le Comité cette année, a-t-elle noté, elle a souligné son importance et la nécessité de lui trouver une solution.  Ce n’est pas une simple question budgétaire, mais aussi une question politique qui influe sur la crédibilité de l’ONU, a-t-elle averti.


M. GONZALEZ PEREZ (Mexique) a observé que les opérations de maintien de la paix (OMP) sont les activités les plus visibles et les plus vitales des Nations Unies.  Elles ont pour objectif le maintien de la paix, la protection des civils et le soutien à la transition et à la consolidation de la paix, a rappelé le représentant.  Pour accomplir ces missions, il faut disposer des meilleures capacités possibles sur le terrain, a-t-il remarqué.  À l’occasion de la présente session du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, le Mexique réitère combien il est important de doter les OMP de mandats adéquats et clairs, avec des ressources suffisantes pour les mettre en œuvre.  Ces mandats doivent en outre garantir le principe de l’appropriation nationale, renforcer la coopération entre les parties en présence, ainsi qu’entre les missions onusiennes et les organisations régionales.  Elles doivent aussi prévoir des stratégies de démarrage, de transition et de sortie, a préconisé le représentant du Mexique.


Le représentant a également souhaité que les examens périodiques des OMP soient réalisés de manière objective et détaillée.  Il a salué la contribution courageuse des pays contributeurs de troupes et de personnel de police aux OMP.  Ce personnel doit être préparé et bien équipé, a-t-il dit, afin qu’il puisse accomplir les tâches importantes de renforcement de l’état de droit et de soutien aux institutions de sécurité du pays hôte chargées du maintien de l’ordre et de la sécurité.  Il a souligné la nécessité de dédommager de manière juste les pays contributeurs de troupes, prenant note à cet égard du rapport du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner les taux de remboursement des pays fournisseurs de contingents et les questions connexes.  Enfin, le représentant a dit que son pays appréciait les efforts entrepris pour améliorer les méthodes de travail du Comité spécial des 34. 


Mme DANIJELA CUBRILO (Serbie) a relevé que les opérations de maintien de la paix sont devenues plus que jamais complexes et se déroulent dans des environnements plus difficiles, tout en ayant acquis des dimensions et une portée grandissantes.  L’évolution des circonstances en appelle à des solutions innovantes et pragmatiques, basées sur les leçons apprises, en vue de faire face aux problèmes pratiques dans une approche plus systématique, a-t-elle préconisé.  Dans ce contexte, a expliqué la représentante, il est de la plus grande importance de fournir aux personnels de maintien de la paix des Nations Unies une stratégie globale et systématique qui tienne compte des réalités du terrain.  Elle a ensuite indiqué que les opérations de maintien de la paix du XXIe siècle devraient être suffisamment équipées pour faire face aux défis du XXIe siècle.  Elle a ensuite suggéré que ces opérations puissent bénéficier de moyens humains, financiers et logistiques adéquats et prévisibles pour réaliser leur mandat.  À ce propos, Mme Cubrilo a souhaité que les mandats soient clairement définis et réalisables, tout en étant en adéquation avec les réalités du terrain, et en atteignant des résultats qui puissent être clairement mesurés. 


La représentante a en outre suggéré que des pratiques innovantes de dissémination de l’information puissent être mises en place pour réduire les fossés en matière de capacités entre les pays contributeurs de troupes.  De même, elle a souhaité que les différents acteurs des opérations de maintien de la paix puissent mener un dialogue permanent durant toutes les étapes de la mission, afin de renforcer la coordination des opérations.  La représentante a par la suite plaidé pour une approche intégrée et synergique entre les opérations de maintien de la paix et celles relatives à la consolidation de la paix, et elle a apporté le soutien de la Serbie à une plus grande implication des femmes dans ces opérations.  Elle a également mis l’accent sur la diplomatie préventive tout en rappelant que les opérations de maintien de la paix devraient incorporer des éléments de consolidation de la paix, basés sur une appropriation nationale, respectant les réalités et les aspirations du pays concerné.  Elle a enfin cité différentes opérations de maintien de la paix auxquelles la Serbie participe, et elle a affirmé que son pays est prêt à augmenter sa participation aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.


M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a rappelé que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies déploient actuellement 120 000 Casques bleus chargés d’accomplir différentes tâches allant du soutien à l’édification d’institutions de gouvernance, au contrôle du respect des droits de l’homme, en passant par l’aide apportée en matière de sécurité et de justice, et à la mise en œuvre des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des anciens combattants.  Cette démarche multidimensionnelle engendre des attentes plus grandes de la part de la population des pays hôtes des opérations, a-t-il remarqué.  Le représentant a rappelé que ces opérations doivent être conduites en conformité avec la Charte des Nations Unies et les principes fondamentaux du maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, l’impartialité et le non-usage de la force, sauf en cas de légitime défense ou de défense prévue par un mandat.  Il a estimé que la diplomatie préventive devrait jouer un plus grand rôle dans les activités des Nations Unies. 


Le représentant a souligné l’importance du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, organe intergouvernemental unique qui formule des politiques et des directives pour ces opérations.  Il a espéré qu’un rapport de fond serait adopté à l’issue de la session.  En ce qui concerne les pays contributeurs de troupes, M. Dehghani a appelé à leur donner plus de place et de voix dans les processus de prise de décisions relatives aux opérations de maintien de la paix.  Un maintien de la paix efficace doit intégrer des efforts de consolidation de paix, a-t-il ajouté.  Le représentant a également voulu éviter que le maintien de la paix devienne une imposition de la paix.  Il a souhaité discuter en profondeur de la proposition d’utiliser des nouvelles technologies et des systèmes aériens à titre expérimental dans certaines opérations, faisant remarquer les implications importantes que cela entrainerait.  « La protection des civils ne doit pas être utilisée comme prétexte à une intervention militaire », a poursuivi M. Dehghani.  Enfin, il a rappelé que le mandat du maintien de la paix incombe en premier lieu aux Nations Unies et que les arrangements régionaux ne doivent pas se substituer au rôle de l’ONU dans ce domaine.


M. LEONARDO LUÍS GORGULHO NOGUEIRA FERNANDES (Brésil) a déclaré que le maintien de la paix des Nations Unies doit réaffirmer sa nature pluridimensionnelle, plurielle et pacifique.  Il a estimé que le maintien de la paix ne peut pas être simplement un outil de réaction rapide, mais qu’il devrait garantir un minimum d’efficacité.  Il a jugé essentiel de faire la différence entre « maintien de la paix » et « effort de guerre ».  Il faut prêter attention aux besoins de base des populations touchées par les conflits, a-t-il dit.  Il a salué l’adoption de la résolution 2086 du Conseil de sécurité, qui a eu lieu sous la présidence du Pakistan.  Il s’est félicité que cette résolution souligne la nécessité d’incorporer, dès le début d’une opération de maintien de la paix, les objectifs de consolidation de la paix qui suivront le retour au calme.  


Droit de réponse


Exerçant son droit de réponse après l’intervention de la délégation de l’Afrique du Sud, la représentante du Maroc s’est dite surprise que la question de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) soit mentionnée dans ce contexte.  Le C-34 est un Comité qui discute du maintien de la paix dans sa globalité et non pas de questions particulières à certaines missions, a-t-elle observé.  Le Conseil de sécurité n’a pas inclus de mécanisme de contrôle des droits de l’homme dans le mandat de la MINURSO, a-t-elle rappelé.  Elle a fait référence aux résolutions qui énoncent de manière spécifique les termes des mandats des opérations de maintien de la paix pour expliquer qu’un mécanisme des droits de l’homme est prévu quand il y a des violations systématiques des droits de l’homme dans le conflit en cause.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission du développement social clôt sa cinquante et unième session en adoptant un texte de consensus sur les politiques et programmes mobilisant les jeunes

SOC/4806

La Commission du développement social clôt sa cinquante et unième session en adoptant un texte de consensus sur les politiques et programmes mobilisant les jeunes

15/02/2013
Conseil économique et socialSOC/4806
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social                         

Cinquantième et unième session                             

13e & 14e séances – matin & après-midi    


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL CLÔT SA CINQUANTE ET UNIÈME SESSION EN ADOPTANT

UN TEXTE DE CONSENSUS SUR LES POLITIQUES ET PROGRAMMES MOBILISANT LES JEUNES


La Commission du développement social a clos, cet après-midi, les travaux de sa cinquante et unième session en adoptant un projet de résolution sur les « politiques et programmes mobilisant les jeunes », tout en supprimant de ce texte deux paragraphes ayant trait à leur « participation active ». 


« La décision de supprimer les paragraphes 5 et 12 du dispositif de ce projet de résolution a été guidée par la volonté d’atteindre un consensus », a expliqué la représentante du Portugal, l’un des coauteurs du texte intitulé « Politiques et programmes mobilisant les jeunes » (E/CN.5/2013/L.4), dont étaient saisis les 46 membres de la Commission du développement durable.  


Seul le représentant d’El Salvador a estimé que cette décision concernant le paragraphe 12 était « dangereuse ».  Il avait demandé, en effet, « instamment aux États Membres de promouvoir la participation pleine et effective des jeunes de divers milieux culturels, religieux, ethniques et socioéconomiques, ainsi que des jeunes handicapés et autochtones, aux forums interactifs, afin de leur permettre de débattre et de travailler ensemble sur des questions et des idéaux communs ».  


El Salvador s’est cependant rallié « lentement » au consensus sur ce texte, qui avait été amendé oralement, a assuré le représentant.  Par ce projet de résolution, la Commission demande aux États Membres d’examiner, sur une base volontaire, les indicateurs proposés par le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, afin de suivre et d’évaluer la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse.


Adopté par l’Assemblée générale en 1995 (A/RES/50/81), le Programme d’action mondial pour la jeunesse définit 15 domaines prioritaires pour les activités menées aux niveaux national et international afin d’améliorer le sort des jeunes.  Le représentant du Saint-Siège a cependant exprimé des réserves sur l’appel lancé dans le projet de résolution à la « mise en œuvre intégrale » du Programme d’action international pour la jeunesse, et ce, en dépit de réserves de nombreux États Membres concernant les références faites à la santé génésique et sexuelle et au planning familial. 


Dans sa toute première intervention en sa capacité d’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse, fonction dont il a été investi dans la matinée, M. Ahmad Alhendawi a assuré que les jeunes s’étaient engagés à travailler dans le cadre du Programme d’action international pour la jeunesse et qu’il fallait à présent faire en sorte que les jeunes travaillent avec l’ONU et les gouvernements pour réaliser les différents objectifs de développement.


De nombreux représentants de jeunes issus des quatre coins du monde se sont faits entendre au cours de ce second segment des travaux de la session de la Commission du développement social, qui a commencé le 6 février dernier.  « Nous refusons d’être la génération perdue », avait déclaré l’un d’entre eux au cours du débat général.


La Commission du développement social a également adopté par consensus et, tels qu’amendés oralement cet après-midi, quatre projets de résolution par lesquels elle recommande, notamment, à l’ECOSOC d’engager davantage la communauté internationale à prendre en compte la question du handicap et celle du vieillissement de la population dans les programmes de développement.


Aux termes du projet de résolution intitulé «  Deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002) », l’ECOSOC demanderaitaux États Membres d’adopter les mesures appropriées, « y compris, le cas échéant, des mesures législatives », afin de promouvoir et de protéger les droits des personnes âgées, ainsi que des mesures visant à leur assurer une sécurité économique et sociale et des soins de santé.


Selon l’ONU, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus devrait atteindre 1 milliard d’ici à 2020, et peut-être 2 milliards d’ici à 2050.  Le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, adopté en 2002 par la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, préconise des changements dans les comportements, les politiques et les pratiques à tous les niveaux et dans tous les secteurs afin de tirer parti de l’énorme potentiel qu’offre le vieillissement au XXIe siècle.


En vertu du projet de résolution intitulé « Préparation etcélébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille »,la Commission souhaite également que l’ECOSOC demande aux États Membres de faire en sorte que 2014 soit marquée par l’adoption de politiques, de stratégies et de programmes nationaux efficaces, qui permettront d’améliorer concrètement le bien-être des familles.


Avant l’adoption, le représentant de l’Irlande, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a toutefois regretté que ce texte ne souligne pas qu’il existe différentes formes de famille selon les cultures.


Enfin, par le projet de résolution intitulé «  Aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique », la Commission recommande à l’ECOSOC d’encourager les pays africains et leurs partenaires de développement à placer les populations au centre de l’action menée par les gouvernements en faveur du développement.


La Commission du développement social, qui est un organe technique du Conseil économique et social, avait placé sa cinquante et unième session sous le thème prioritaire: « Promouvoir l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et d’un travail décent pour tous ».


En fin de séance, les membres de la Commission ont adopté le rapport des travaux de la présente session*, les 10 février et 20 décembre 2012, puis du 6 au 15 février 2013.  Ils ont aussi adopté l’ordre du jour provisoire de la cinquante-deuxième session de la Commission**.


Immédiatement après avoir clos cette session, la Présidente de la Commission, Mme Sewa Lamsal Adhikari (Népal) a ouvert la première réunion de la cinquante-deuxième session de la Commission du développement social, au cours de laquelle elle a été réélue par acclamation à la présidence.  Les membres de la Commission ont également réélu les Vice-Présidents: Mme Julia Thallinger (Autriche), Mme Larysa Belskaya (Bélarus), Mme Amira Fahmy (Égypte) et M. Carlos Garcia (El Salvador).


* E/CN.5/2013/L.1

** E/CN.5/2013/L.2


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Présentant le projet de résolution intitulé « Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille » (E/CN.5/2013/L.3), le représentant de Fidji, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a tenu à rappeler que la famille avait la responsabilité première d’éduquer l’enfant et que cette responsabilité devrait être préservée et reconnue.  Considérant que ce projet de résolution illustre les positions du groupe et tient également compte des préoccupations des autres groupes et partenaires, il a émis l’espoir que ce texte soit adopté par consensus.


b) Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux


Mme CAROLINA PODOROGHIN (Moldova), présentant le projet de résolution intitulé «  Politiques et programmes mobilisant les jeunes » (E/CN.5/2013/L.4), a appelé la communauté internationale à avoir une vision précise des lacunes qui persistent en matière d’adoption de politiques et de programmes ciblant les jeunes.  Elle a insisté sur la nécessité d’adopter des politiques globales de mobilisation des jeunes qui, de surcroît, auraient une vision à long terme.  Elle a précisé que le projet de résolution répertoriait 15 domaines d’action prioritaire et qu’il importait également d’intégrer une approche « droits de l’homme » dans toutes les mesures adoptées.


En vertu du projet de résolution intitulé Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille E/CN.5/2013/L.3, l’ECOSOC demanderait instammentaux États Membres de faire en sorte que 2014 soit marquée par l’adoption de politiques, de stratégies et de programmes nationaux efficaces, qui permettront d’améliorer concrètement le bien-être des familles.


Il prierait également la Commission du développement social de tenir une réunion-débat pour célébrer le vingtième anniversaire de l’Année à sa cinquante-deuxième session; et d’orienter les préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en continuant de s’inspirer des thèmes suivants: lutte contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale; conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale; et promotion de l’intégration sociale et de la solidarité entre les générations.


L’ECOSOC engagerait en outreles États Membres à adopter des mesures de nature à lutter contre la pauvreté des familles et à empêcher que la pauvreté se transmette de génération en génération.  Il les engagerait aussi à étoffer et à assouplir les dispositions en faveur du congé parental et à concourir, par ailleurs à la solidarité entre les générations en prévoyant, notamment, des mécanismes de protection sociale, et en débloquant des crédits en faveur de centres où les générations peuvent se rencontrer.


Politiques et programmes mobilisant les jeunes ( E/CN.5/2013/L.4)


Aux termes de cette résolution, la Commission du développement social réaffirme le Programme d’action mondial pour la jeunesse et ses 15 domaines prioritaires interdépendants et elle engage les États Membres à en poursuivre l’exécution aux niveaux local, national, sous-régional, régional et international, tout en prenant en considération les vues des jeunes et des organisations de jeunes.


Elle encourage aussi les États à élaborer des politiques et des plans d’action détaillés centrés sur les meilleurs intérêts des jeunes, en particulier ceux qui sont défavorisés et marginalisés, ainsi que la communauté internationale et le système des Nations Unies à appuyer les programmes nationaux en faveur de la jeunesse et à développer et améliorer le cadre international existant dans ce domaine.


La Commission du développement social demande également aux États Membres d’examiner, sur une base volontaire, les indicateurs proposés par le Secrétaire général afin de suivre et d’évaluer la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse, en accordant une attention particulière aux jeunes femmes et aux groupes marginalisés, y compris les jeunes autochtones, les jeunes ruraux, les jeunes handicapés et les jeunes migrants, compte tenu du contexte national, social et économique de chaque pays.


Elle leur demande aussi d’accorder l’attention voulue aux objectifs de développement pertinents arrêtés au niveau international, y compris aux Objectifs du Millénaire pour le développement, et aux autres documents et programmes d’action sur la question, dont le Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Elle souligne, en outre, qu’il importe de consulter étroitement les jeunes et les organisations de jeunes et de les associer activement à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


La Commission encourage les États Membres à envisager d’inclure des représentants des jeunes dans leurs délégations à tous les débats de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social, et de ses commissions techniques et aux conférences des Nations Unies sur les questions concernant les jeunes, et ce, en gardant à l’esprit le principe de l’équilibre entre les sexes et de la non discrimination et à examiner également l’élaboration d’un programme national de délégués de jeunes, et souligne que les représentants des jeunes devraient être retenus à l’issue d’un processus transparent permettant de s’assurer qu’ils sont dûment habilités à représenter les jeunes de leur pays.


Par le projet de résolution « Prise en compte systématique de la question du handicap dans les programmes de développement d’ici à 2015 et au-delà » E/CN.5/2013/L.5, l’ECOSOC engageraitla communauté internationale à profiter de toutes les occasions pour faire de la question du handicap une question transversale des programmes mondiaux de développement, et à lui donner la place qu’elle mérite dans le nouveau programme de développement pour l’après-2015 et pendant l’examen quadriennal complet.  Il demanderait également aux États Membres, aux organisations régionales concernées etaux organes et organismes des Nations Unies de tenir compte des questions ayanttrait au handicap et des droits des personnes handicapées dans l’action qu’ils mènentpour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.


L’ECOSOC demanderait aussi instamment à l’ONU de renforcer les partenariats de coopération internationale entre le système des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales afin de relier la question du handicap et les programmes de développement.  En outre, il soulignerait qu’il faut prendre des mesures pour épargner aux femmes et auxfilles handicapées des formes multiples ou aggravées de discriminations et pourqu’on ne les empêche pas de participer à la réalisation des objectifs dedéveloppement arrêtés au niveau international.  Il soulignerait également qu’il importe de consulter les personnes handicapées et de les faire participer activement, à l’élaboration du nouveau programme de développement pour l’après-2015.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002) » E/CN.5/2013/L.6, l’ECOSOC s’inquiéteraitde ce que le vieillissement ne suscite pas toujours l’intérêt voulu et que les personnes âgées continuent souvent de souffrir de la pauvreté et de l’exclusion sociale.  Il demanderaitaux États Membres d’adopter les mesures appropriées, « y compris, le cas échéant, des mesures législatives », afin de promouvoir et de protéger les droits des personnes âgées, ainsi que des mesures visant à leur assurer une sécurité économique et sociale et des soins de santé, « tout en ayant à l’esprit le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, l’intégration de la problématique hommes-femmes, la pleine participation des personnes âgées à la prise des décisions qui ont une incidence sur leur vie et le vieillissement dans la dignité ».


L’ECOSOC engagerait égalementles États Membres à continuer de participer véritablement à la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, notamment en améliorant la collecte de données et la mise en commun des idées, des informations et des pratiques de référence.  Par ailleurs, il constateraitque les commissions régionales des Nations Unies ont apporté un concours essentiel à l’application du Plan d’action de Madrid ainsi qu’à son examen et à son évaluation et demanderait au Secrétaire général de renforcer leur rôle, notamment celui de leurs centres de coordination pour le vieillissement.  Enfin, l’ECOSOC recommanderait que la situation des personnes âgées soit prise en considération dans l’action menée pour atteindre les objectifs de développement adoptés au niveau international, dont ceux du Millénaire, et ait une place dans les débats concernant le programme de développement pour l’après-2015.


Aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (E/CN.5/2013/L.7)


Par ce projet de résolution, la Commission du développement social recommande au Conseil économique et social d’encourager les pays africains et leurs partenaires de développement à placer les populations au centre de l’action menée par les gouvernements en faveur du développement et à s’assurer qu’ils consacrent les investissements nécessaires à la santé, à l’éducation et à la protection sociale, et à étudier en particulier les possibilités d’un accès universel à un système de sécurité sociale de base, en reconnaissant qu’un socle de protection sociale peut être une base solide de l’élimination de la pauvreté et de réduction de la vulnérabilité.


Toujours en vertu de ce texte, l’ECOSOC inviterait aussi les mécanismes intergouvernementaux à poursuivre leurs efforts pour améliorer la cohérence et l’efficacité de l’action menée par les organismes des Nations Unies en appui à l’Afrique et à continuer d’examiner les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), outre les engagements convenus et pris concernant les besoins de développement de l’Afrique lors des grandes réunions aux sommets et conférences organisés par les Nations Unies, et demande aux organismes des Nations Unies d’aider la Commission économique pour l’Afrique et les partenariats compétents à faire en sorte que le programme de développement pour l’après-2015 tienne compte des priorités de l’Afrique en matière de développement social.


Se félicitant de la nomination du nouveau Conseiller spécial pour l’Afrique, l’ECOSOC prierait en outre le Secrétaire général de continuer à étoffer le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique pour lui permettre d’exécuter efficacement son mandat, et notamment d’assurer le suivi et de rendre compte des progrès réalisés en vue de satisfaire les besoins de l’Afrique.


Déclaration


Présentant le projet de résolution intitulé « Aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique » ( E/CN.5/2013/L.7), le représentant de Fidji, M. ELIESA S.B. TUILOMA, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné combien, grâce au NEPAD, les dirigeants africains avaient pu transformer le contenu du programme de développement.  Il a fait remarquer que le texte soulignait les problèmes de l’Afrique, en particulier en matière de chômage, de pauvreté et d’écarts dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ce texte, a-t-il ajouté, souligne également les problèmes de la dette, aborde la question du transfert de technologies et insiste sur la nécessité d’une coopération internationale dans ces domaines.


Explications de position


Le représentant des États-Unis a tenu à préciser la position de son pays au sujet de la notion de « droit au développement ».  Il a rappelé que, pour les États-Unis, les débats sur le droit au développement doivent porter sur les aspects des droits de l’homme et des droits universels. 


Avant l’adoption du projet de résolution intitulé « Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille (E/CN.5/2013/L.3) », le représentant de l’Irlande, intervenant au nom de l’Union européenne, a fait observer que les familles évoluaient et qu’il importait de reconnaître la diversité de l’entité familiale, situation qui devrait, selon lui, être reflétée dans le projet de résolution.


Après l’adoption par consensus de ce projet de résolution, le représentant des États-Unis a indiqué qu’il aurait préféré que le texte fasse référence aux différents types de familles.  Il a également déploré que le projet de résolution ne mentionne pas des défis notables auxquels doivent faire face les familles monoparentales.


Intervenant pour la première fois en sa capacité d’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse, M. AHMAD ALHINDAWI, a insisté sur l’importance de veiller à ce que toutes les tranches de la société, les jeunes notamment, contribuent à l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015.  Il a assuré que les jeunes se sont engagés à travailler dans le cadre du plan d’action pour la jeunesse et a estimé qu’il faut à présent faire en sorte que les jeunes travaillent avec l’ONU et les gouvernements pour réaliser les différents objectifs de développement.


Présentant le projet de résolution intitulé «  Politiques et programmes mobilisant les jeunes » ( E/CN.5/2013/L.4) », la représentante du Portugal, Mme VAZ PATTO, a rappelé combien la participation des jeunes représente une valeur ajoutée aux travaux de la Commission du développement social.  Elle a ensuite indiqué que les paragraphes 5 et 12 du dispositif seraient retirés du projet de résolution.  


Explications de position


Le représentant d’El Salvador a estimé que la proposition de supprimer du texte le paragraphe 12 du dispositif -qui « demande instammentaux États Membres de promouvoir la participation pleine et effective des jeunes de divers milieux culturels, religieux, ethniques et socioéconomiques, ainsi que des jeunes handicapés et autochtones, aux forums interactifs, afin de leur permettre de débattre et de travailler ensemble sur des questions et des idéaux communs »- était « dangereuse ».


Répondant à ces commentaires, la représentante du Portugal a précisé que le paragraphe 12 avait été supprimé pour faciliter le consensus.  Le représentant d’El Salvador a précisé que sa délégation se rallierait, dès lors, « lentement » à ce consensus.


Avant l’adoption de ce texte, l’observateur du Saint Siège a exprimé des réserves sur l’appel lancé dans le projet de résolution pour la « mise en œuvre intégrale » du Programme d’action international pour la jeunesse, et ce, en dépit, a-t-il regretté, des réserves émises par de nombreux États Membres concernant les références faites à la santé génésique et sexuelle et au planning familial.  Il est important, a-t-il insisté, de respecter pleinement les droits des parents.


S’exprimant après l’adoption de ce projet de conclusion, la représentante de l’Égypte a présenté le projet de rapport des travaux de la Commission du développement social pour sa cinquante et unième session (E/CN.5/2013/L.1).  Celui-ci a été adopté par consensus. 


Le représentant des États-Unis a recommandé à la Commission d’envisager l’utilisation du système de diffusion des documents en ligne « Papersmart », lors de sa prochaine session.  « Cela permettrait de réduire l’impact de nos travaux sur l’environnement », a renchéri le représentant de l’Irlande, au nom de l’Union européenne, appuyé en ce sens par la délégation du Japon.


Avant de clore les travaux et la session, la Présidente de la cinquante et unième session de la Commission du développement social, Mme Sewa Lamsal Adhikari (Népal), a mis en exergue les débats « fructueux » qui ont marqué ces deux dernières semaines.  Elle est revenue en détail sur les différentes tables rondes et questions qui ont été abordées au cours des travaux, qui avaient démarré le 6 février dernier.  Elle a remercié toutes les délégations pour leurs contributions précieuses, ainsi que les représentants de la société civile et les membres du Bureau.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.