En cours au Siège de l'ONU

L’ECOSOC fixe les dates des différents segments de sa session de fond et entend une vive opposition à la désignation du soudan à la tête du segment « affaires humanitaires »

ECOSOC/6562

L’ECOSOC fixe les dates des différents segments de sa session de fond et entend une vive opposition à la désignation du soudan à la tête du segment « affaires humanitaires »

15/2/2013
Conseil économique et socialECOSOC/6562
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session d’organisation de 2013

Après-midi


L’ECOSOC FIXE LES DATES DES DIFFÉRENTS SEGMENTS DE SA SESSION DE FOND ET ENTEND UNE VIVE

OPPOSITION À LA DÉSIGNATION DU SOUDAN À LA TÊTE DU SEGMENT « AFFAIRES HUMANITAIRES »


Le Conseil économique et social (ECOSOC) a fixé aujourd’hui les dates des cinq segments de sa session de fond annuelle, prévue, cette année, à Genève, du 1er au 26 juillet 2013.  Les représentants du Canada et des États-Unis se sont opposés à ce que le Soudan, désigné à la vice-présidence de l’ECOSOC, ne dirige les travaux du segment « affaires humanitaires ».  D’autres consultations ont été annoncées par le Président de l’ECOSOC, M. Néstor Osorio de la Colombie, pour parvenir à une répartition des tâches « acceptable par tous ».


Conformément à la pratique en vigueur, le Président de l’ECOSOC avait réparti mardi* dernier les tâches pour les Vice-Présidents: MM. Masood Khan du Pakistan, au segment « coordination »; Ferit Hoxha de l’Albanie, au segment « activités opérationnelles »; Martin Sadjik de l’Autriche, au segment « débat général » et Daffa-Alla Elhag Ali Osman du Soudan, au segment « affaires humanitaires ».


Les représentants du Canada et des États-Unis ont attiré l’attention sur « la longue histoire » du Soudan en matière d’obstacles à l’accès humanitaire.  On ne peut, ont-ils argué, confié le segment « affaires humanitaires » à un pays qui vient d’empêcher l’acheminement de l’aide aux populations du Kordofan méridional et du Nil bleu.


Ces allégations sont infondées, a rétorqué le représentant du Soudan, en jugeant qu’elles ne s’appuient que sur des hypothèses.  Les obstacles à l’accès humanitaire ont été érigés par le Mouvement de libération du Soudan-Secteur nord, a-t-il affirmé, et appuyé par les délégations de l’Éthiopie, du Nigéria, de l’Afrique du Sud et de l’Égypte, il a rappelé que, désigné par le Groupe des États d’Afrique, il ne siègera donc pas en sa capacité nationale.


Il n’est pas question de remettre en cause la décision du Groupe des États d’Afrique, ont assuré les représentants de l’Union européenne, de la France et de l’Australie, tout en appuyant la proposition du Président de l’ECOSOC de mener des consultations supplémentaires.


Le représentant de Cuba a crié à l’hypocrisie en rappelant l’égalité souveraine des États, alors que son homologue du Venezuela a dit voir un « précédent regrettable » consistant à remettre en question à la dernière minute la candidature d’un pays.  


Prévue du 1er au 26 juillet à Genève, la session de fond de l’ECOSOC** s’organisera de la manière suivante: débat de haut niveau, du 1er juillet au 4 juillet; segment « coordination », du 5 au 9 juillet; segment « activités opérationnelles », du 10 au 12 juillet; segment « affaires humanitaires » du 15 au 17 juillet; et segment « débat général », du 18 au 25 juillet. 


Avant cela, l’ECOSOC tiendra sa réunion spéciale de haut niveau avec les représentants des institutions de Bretton Woods, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le 22 avril au Siège de l’ONU à New York.  Le 23 avril, il a prévu une réunion sur la viabilité de la dette extérieure et le développement. 


L’ECOSOC a aussi décidé de tenir le 29 mai 2013, toujours au Siège de l’ONU à New York, sa réunion sur la coopération internationale en matière fiscale.


Le Représentant permanent du Mexique auprès de l’ONU a été nommé au Groupe consultatif ad hoc sur Haïti.


*     ECOSOC/6560

**    E/2013/L.1


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil se félicite de la Conférence nationale du dialogue au Yémen et menace « de nouvelles mesures » les opposants à la transition politique

CS/10919

Le Conseil se félicite de la Conférence nationale du dialogue au Yémen et menace « de nouvelles mesures » les opposants à la transition politique

15/2/2013
Conseil de sécuritéCS/10919
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6922e séance – après-midi


LE CONSEIL SE FÉLICITE DE LA CONFÉRENCE NATIONALE DU DIALOGUE AU YÉMEN ET MENACE

« DE NOUVELLES MESURES » LES OPPOSANTS À LA TRANSITION POLITIQUE


Le Conseil de sécurité s’est félicité aujourd’hui de l’annonce faite par le Président M. Mansour Hadi Abdrabuh, du Yémen, pour annoncer le lancement de la Conférence nationale de dialogue le 18 mars prochain.  Dans une déclaration rendue publique, cet après-midi, par son Président, M. Kim Sook de la République de Corée, le Conseil souligne qu’il importe que cette Conférence se déroule sans exclusive, avec la participation pleine et active de toutes les composantes de la société yéménite.


Après avoir rappelé qu’il attend de la Conférence qu’elle aboutisse à un référendum sur la Constitution et des élections d’ici à février 2014, le Conseil se dit préoccupé par les pressions exercées sur le processus de transition par des personnes qui représentent l’ancien régime ou l’ancienne opposition au Yémen et par des personnes qui n’adhèrent pas aux principes de l’accord sur le mécanisme de transition dont l’ancien Président Ali Abdullah Saleh et l’ancien Vice-Président Ali Salim Al-Beidh.  Le Conseil se dit aussi préoccupé par les allégations concernant l’argent et les armes envoyés au Yémen afin de saper la transition.


En conséquence, il se « redit » prêt à envisager « de nouvelles mesures », si les agissements visant à saper l’action du Gouvernement d’unité nationale et la transition politique se poursuivent.


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité se félicite de la déclaration faite par le Président Hadi pour annoncer le lancement de la Conférence nationale de dialogue le 18 mars et félicite ceux qui ont participé de façon constructive aux étapes préparatoires du processus.  Il se félicite également de la promulgation du décret portant création du Bureau exécutif du Cadre de responsabilité mutuelle.


Le Conseil rappelle que la période de transition doit être une initiative nationale et qu’elle doit se dérouler sous le signe de la démocratie, de la bonne gouvernance, de l’état de droit, de la réconciliation nationale et du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales de tous les Yéménites.


Le Conseil souligne qu’il importe que la Conférence nationale de dialogue se déroule sans exclusive, avec la participation pleine et active de toutes les composantes de la société yéménite, notamment de représentants du Sud et des autres régions ainsi que des jeunes et des femmes, comme indiqué dans le rapport final du Comité préparatoire.  Il appelle toutes les parties à respecter le calendrier et les critères établis dans l’accord sur la transition politique et à agir de bonne foi, de manière pacifique, transparente et constructive, dans un esprit de réconciliation.  Il rappelle qu’il attend de la Conférence qu’elle aboutisse à un référendum sur la Constitution et des élections d’ici à février 2014.


Le Conseil exhorte toutes les parties au Yémen à choisir la voie du dialogue et de la consultation pour régler leurs différends, à rejeter tous les actes de violence à des fins politiques, à s’abstenir de toute provocation et à se conformer pleinement aux dispositions de ses résolutions 2014 (2011) et 2051 (2012).  Il se dit préoccupé par les pressions exercées sur le processus de transition par des personnes qui représentent l’ancien régime ou l’ancienne opposition au Yémen et par des personnes qui n’adhèrent pas aux principes directeurs de l’accord régissant le mécanisme d’application du processus de transition, notamment l’ancien Président Ali Abdullah Saleh et l’ancien Vice-Président Ali Salim Al-Beidh.  Il se redit prêt à envisager de nouvelles mesures, notamment en vertu de l’Article 41 de la Charte des Nations Unies, si les agissements visant à saper l’action du Gouvernement d’unité nationale et la transition politique se poursuivent.


Le Conseil est préoccupé par les allégations concernant l’argent et les armes envoyés au Yémen afin de saper la transition.


Le Conseil réaffirme sa volonté de préserver l’unité, la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Yémen.


Le Conseil engage vivement le Gouvernement yéménite à adopter la loi sur la justice transitionnelle afin d’appuyer la réconciliation sans plus tarder.  En outre, il prie instamment le Yémen, conformément à ses obligations juridiques internationales, de respecter l’état de droit et de protéger les droits fondamentaux de son peuple, notamment ceux des femmes et des personnes vulnérables, comme les enfants.  À cet égard, il accueille favorablement l’engagement pris par le Gouvernement d’adopter et de faire appliquer un plan d’action qui s’inscrira dans le droit fil de sa résolution 1612 (2005) afin de mettre fin à l’enrôlement et à l’emploi d’enfants par les forces de sécurité yéménites.


Le Conseil reste pleinement mobilisé par la situation au Yémen et suivra de près les prochaines étapes devant conduire à la transition politique pacifique.  À cet égard, il se félicite des efforts coordonnés que ne cessent de faire le Conseil de coopération du Golfe, le Groupe des 10 ambassadeurs, le Secrétaire général dans le cadre de sa mission de bons offices, notamment par l’intermédiaire du Conseiller spécial Jamal Benomar, et plus généralement la communauté diplomatique, ainsi que de la tenue de la prochaine réunion des Amis du Yémen, prévue à Londres le 7 mars.  Le Conseil souligne l’importance que revêt la poursuite de l’appui international à la transition politique au Yémen, notamment dans le respect des engagements pris par les donateurs en vue d’aider le pays.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Une table ronde, organisée conjointement par l’ECOSOC et la Deuxième Commission, souligne le rôle de la recherche et l’innovation pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde

ECOSOC/6561

Une table ronde, organisée conjointement par l’ECOSOC et la Deuxième Commission, souligne le rôle de la recherche et l’innovation pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde

14/2/2013
Conseil économique et socialECOSOC/6561
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Séance commune spéciale

avec la Deuxième Commission

3e séance - matin


UNE TABLE RONDE, ORGANISÉE CONJOINTEMENT PAR L’ECOSOC ET LA DEUXIÈME COMMISSION, SOULIGNE LE RÔLE

DE LA RECHERCHE ET L’INNOVATION POUR ASSURER LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LE MONDE


« Une personne sur huit va se coucher le soir avec la faim au ventre et, parmi elles, de nombreux enfants », a souligné le Président de la Deuxième Commission, M. George Wilfred Talbot (Guyana).  Il intervenait ce matin au cours de la séance commune spéciale du Conseil économique et social et de la Deuxième Commission placée sous le thème « Sécurité alimentaire et nutrition: Intensifier les efforts au niveau mondial ».  M. Talbot a plaidé pour un renforcement des efforts en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle à l’échelle mondiale, régionale et nationale. 


« Aujourd’hui, 870 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde et il s’agit là de l’un des défis les plus urgents auxquels nous devons faire face », a fait remarquer, pour sa part, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui intervenait par visioconférence depuis Rome, en Italie.  L’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) visant à réduire de moitié la population mondiale souffrant de malnutrition d’ici à 2015 peut être atteint, a-t-il assuré.  Une cinquantaine de pays sont sur cette voie, dont le Niger, mais nous devons, a-t-il souligné, appuyer leur effort grâce à l’action internationale.  Il a encouragé les pays à établir un calendrier précis pour « mettre un terme à la faim en l’espace d’une génération ».


« Dans un monde d’abondance, personne ne devrait connaître la faim », a ensuite renchéri le Président du Conseil économique et social, M. Néstor Osorio (Colombie), en citant le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.  Il a rappelé que les dirigeants mondiaux s’étaient engagés, en juin 2012, lors de la Conférence sur le développement durable Rio+20, au Brésil, à soutenir une agriculture durable et à accroître la productivité mondiale.  M. Osorio, qui était le modérateur de la table ronde, a aussi salué l’engagement du Secrétaire général sur ces questions, en particulier son Équipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire et son initiative « Faim Zéro », lancée à Rio+20.  


Cette séance commune spéciale a été ouverte avec la projection d’une courte vidéo réalisée par le Département de l’information des Nations Unies, au cours de laquelle, le Secrétaire général a parlé de sécurité alimentaire et a invité la communauté internationale à plus d’action contre la faim.  Quelques messages d’internautes, tirés d’une campagne organisée par l’ECOSOC dans les médias sociaux, ont été également lus en début de séance par le Président de l’ECOSOC. 


Table ronde sur la « Sécurité alimentaire et la nutrition: Intensifier les efforts au niveau mondial »


Exposés


M. LESLIE RAMSAMMY, Ministre de l’agriculture du Guyana, a estimé que rien ne peut expliquer que des gens aillent se coucher le ventre vide.  Il a indiqué qu’à Guyana, et plus généralement dans la région des Caraïbes, le problème alimentaire se pose surtout en termes de qualité et non en termes de quantité.  Il a déclaré que l’agriculture de Guyana était de plus en plus victime des conséquences dévastatrices des intempéries climatiques, notamment les cycles de sécheresse et d’inondations qui se succèdent au cours de la même année. 


Le Ministre a indiqué que 14% du budget de Guyana sont consacrés aux infrastructures agricoles et que le pays garantissait la sécurité et l’autosuffisance alimentaires, s’est félicité le Ministre.  Il a précisé que tous ces éléments positifs dans le domaine agricole sont le résultat des programmes de recherche mis en place par le Gouvernement de Guyana dans le secteur agricole.  Au sujet des échanges mondiaux de produits alimentaires, le pays a besoin d’une assistance internationale pour mieux répondre aux exigences des normes sanitaires mises en place par les pays développés, a souligné le Ministre.


M. AMADOU ALLAHOURY DIALLO, Haut-Commissaire de l’Initiative 3N “Les Nigériens nourrissent les Nigériens”, au sein du Cabinet présidentiel du Niger,intervenant par visioconférence, a fait observer que le Niger, qui est un pays de la région du Sahel, connaît les difficultés qui sont propres à tout environnement désertique.  Il a précisé que l’Initiative 3N était un programme visant à assurer la sécurité alimentaire par des mesures telles que l’amélioration des infrastructures rurales et les facilités d’accès aux marchés pour les agriculteurs.  Ce programme a, par exemple, permis d’améliorer l’accès à l’eau pour les agriculteurs et pour le bétail qui est le plus important des pays de la région du Sahel, a-t-il ajouté.  M. Diallo s’est félicité des premiers résultats du programme 3N comme la baisse de l’exode rural et la baisse de la mortalité du bétail.


M. JONATHAM SHRIER, Représentant spécial des États-Unis pour la sécurité alimentaire, a souligné que la sécheresse que les États-Unis avaient connue en 2012 aura été la plus dévastatrice depuis celle de 1928.  Il a fait observer que cette sécheresse avait donné lieu à des pénuries en maïs et en blé dans le monde, avec une baisse des récoltes de 30% et 5% respectivement.  Après cette sécheresse, le Gouvernement a établi des aides d’urgence en faveur des agriculteurs, en débloquant 200 millions de dollars pour les fourrages et consenti des prêts à faible intérêt aux agriculteurs.  Il a également précisé que l’inflation des denrées alimentaires avait été maîtrisée, avec tout de même une exception pour les œufs et le prix des produits laitiers a augmenté plus que celui des autres produits alimentaires. 


M. Shrier a ensuite invité les pays en développement à investir davantage dans la recherche et à explorer des moyens novateurs pour réduire la volatilité des prix des denrées alimentaires, tout en évitant aussi d’adopter des politiques protectionnistes.  En matière de coopération agricole, les États-Unis ont établi un programme de financement agricole en direction de certains pays d’Afrique, avec l’objectif ambitieux de sortir 50 millions de personnes de la pauvreté à l’horizon 2050, a-t-il indiqué.


Mme LORETTA DORMAL MARINO, Directrice générale adjointe de la Direction générale de l’agriculture et du développement durable, Commission européenne, a rappelé, quant à elle, qu’en 2012, l’Union européenne célébrait le cinquantième anniversaire de sa Politique agricole commune (PAC), qui avait été instituée en réaction pour faire face à la famine en Europe, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.  Citant les mesures prises pour permettre au secteur de l’agriculture en Europe de produire en quantité suffisante, elle a précisé que la recherche était la pierre angulaire de cette politique agricole européenne, car elle permet d’augmenter la productivité agricole.  Dans le cadre de la coopération agricole avec les pays en développement, Mme Marino a indiqué que l’Union européenne avait pris des mesures en faveur des pays du Sahel et de la corne de l’Afrique qui ont permis aux communautés locales de mieux faire face à une crise alimentaire.  Elle a souhaité que les pays en développement puissent s’engager davantage pour assister le monde rural et les petits producteurs agricoles, ainsi qu’une plus grande coordination des initiatives public-privé afin de lutter contre la faim dans le monde. 


Mme ISOBEL POLLOCK, Présidente Directrice générale de l’Institution des ingénieurs en mécanique, a estimé que le gaspillage de la nourriture produite dans le monde était de 30 à 40%.  Elle a précisé que dans les pays en développement, les produits périssaient souvent entre la récolte et leur vente sur les marchés, en raison des mauvaises techniques de récolte, de transport et d’entreposage.  Un entrepôt sec et bien ventilé peut assurer une bonne préservation des produits récoltés, a expliqué Mme Pollock.  Dans les pays développés, c’est le comportement des consommateurs qui est pointé du doigt avec le phénomène de gaspillage, a-t-elle déploré.  Les consommateurs achètent par exemple des produits alimentaires en grande quantité et jettent ensuite le surplus, a-t-elle expliqué.


Elle a invité la communauté internationale à mettre sur pied des mécanismes pour assurer le transfert de technologies vers les pays en développement afin de réduire les pertes alimentaires.  Elle a également souhaité que des systèmes de suivi des données sur ces phénomènes de perte alimentaire soient mis en place à l’échelle internationale, et les résultats largement diffusés.  Au lieu de cultiver plus de nourriture, nous devrions utiliser des méthodes et technologies appropriées pour limiter le gaspillage des produits alimentaires, a-t-elle dit en conclusion.   


M. JOS VERBEEK, Économiste hors classe et responsable, Global Monitoring Report, à la Banque mondiale, a fait remarquer qu’il n’existait pas de solution « ad hoc » qui pourrait être appliquée de manière uniforme à tous les pays.  Il a expliqué que, dans certains pays, l’augmentation du revenu des ménages ne conduit pas forcément à une augmentation de la part du budget consacrée à l’alimentation mais plutôt, par exemple, à l’achat de technologies.  Les panélistes n’ont pas suffisamment insisté sur les programmes nutritionnels de base, a-t-il regretté.  « La nutrition, a-t-il rappelé, est fondamentale au cours des deux premières années de la vie d’un enfant.  L’accent a souvent été mis sur l’offre, a-t-il noté, en faisant cependant observer que ce n’est pas le manque de nourriture qui conduit à la faim.


Pour Mme ELLEN GUSTAFSON, membre du Comité consultatif du Centre Barilla pour l’alimentation et la nutrition, l’expérience et les progrès enregistrés par Guyana démontraient que les idées novatrices peuvent venir des pays en voie de développement.  Elle a appelé la communauté internationale à promouvoir des régimes alimentaires plus sains, ainsi qu’une vision stratégique à long terme.  Elle a, par exemple, souligné que les systèmes de production agricole ne devraient pas contribuer pas à la détérioration de l’environnement.  « Les dirigeants doivent éduquer les populations pour qu’elles soient en mesure d’assurer elles-mêmes une sécurité alimentaire plutôt que de recourir à des politiques qui ne sont pas efficaces », a-t-elle insisté.


Mme DEBRA A. JONES, Directrice et Représentante de Save the Children auprès de l’Organisation des Nations Unies à New York, a également mis l’accent sur l’importance de la nutrition au cours des 1 000 premiers jours de la vie d’un enfant.  Elle a plaidé pour l’adoption de mesures fondées sur des données factuelles afin de combattre la mortalité infantile.  Dans cette optique, elle a rappelé la nécessité d’adopter une approche multisectorielle et intégrée à l’échelle nationale, qui associerait les programmes de nutrition et les programmes de santé dans les pays enregistrant des retards de croissance chez les enfants. 


Dialogue interactif


Au cours d’un échange avec les délégations, les représentantes de l’Argentine et du Brésil ont tenu à rappeler que la cause de la faim ne résidait pas dans la volatilité des prix des denrées alimentaires mais dans la pauvreté et la répartition injuste des richesses. 


De son côté, le délégué de l’Afrique du Sud a exhorté les pays développés à faciliter l’accès à leur marché en réexaminant leurs subventions à l’agriculture car, a-t-il dit, elles ont « un impact délétère sur les pays en voie de développement ».  Trop de pays africains ont des populations qui souffrent encore de la faim et de la malnutrition, a-t-il rappelé.  Le représentant sud-africain a aussi invité à soutenir les femmes travaillant dans le secteur de l’agriculture en leur assurant l’accès aux ressources et aux technologies.


La représentante du Gabon a interrogé la transparence des pratiques commerciales au sein de l’Union européenne.  Après avoir fait mention de l’actualité récente au sujet de la viande de cheval, elle a insisté sur le fait que l’Union européenne était l’un des principaux partenaires commerciaux de son pays.


« Le droit à l’alimentation est un droit fondamental », a tenu à rappeler le représentant de l’Allemagne.  Il a notamment plaidé pour une plus grande coordination des mesures ayant un impact sur l’alimentation, tel que l’accès à l’eau ou l’utilisation des ressources naturelles. 


Le représentant de la Tunisie a déploré qu’il existe un manque de suivi des décisions prises par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en particulier en matière d’assistance aux pays en développement.


Répondant à ces commentaires, le Ministre de l’agriculture du Guyana, a mis l’accent sur la notion d’équité.  Il a précisé que son pays ne disposait pas des ressources lui permettant de produire du carburant, par exemple.


Pour sa part, la représentante de la Commission européenne a expliqué que les allégations faites dans la presse concernant l’utilisation de viande de cheval dans des produits congelés concernaient une affaire de tromperie du consommateur.  Elle a assuré que l’Union européenne avait renforcé les mesures de traçabilité de la viande qui ont déjà permis de détecter des irrégularités.  S’agissant des premiers mois de la vie d’un enfant, elle a expliqué que l’Union européenne participait aux efforts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en faveur de la nutrition des enfants, et ce, sous l’angle de la coopération au développement.   


De son côté, le Représentant spécial des États-Unis pour la sécurité alimentaire a mis en exergue les efforts consentis par son pays en matière d’investissement dans les infrastructures agricoles en Afrique, notamment par l’intermédiaire de l’US Food Initiative.  Il a aussi reconnu la nécessité de centrer davantage les efforts sur les femmes en tant qu’actrices du développement.


Concernant la question du gaspillage et de la destruction de denrées alimentaires, la responsable de l’Institution des ingénieurs en mécanique a rappelé que l’expertise des ingénieurs pouvait contribuer à enrayer ce problème.


Se sont également exprimés, au cours de cet échange, les représentants de la Jordanie et du Japon, ainsi qu’un représentant du Groupe de la société civile pour l’alimentation et la sécurité alimentaire, ayant participé aux travaux de la Conférence Rio+20.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité, saisi de quatre options pour la future présence de l’ONU en Somalie, envisage pour l’instant une mission politique spéciale transitoire

CS/10918

Le Conseil de sécurité, saisi de quatre options pour la future présence de l’ONU en Somalie, envisage pour l’instant une mission politique spéciale transitoire

14/2/2013
Conseil de sécuritéCS/10918
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6921e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ, SAISI DE QUATRE OPTIONS POUR LA FUTURE PRÉSENCE DE L’ONU

EN SOMALIE, ENVISAGE POUR L’INSTANT UNE MISSION POLITIQUE SPÉCIALE TRANSITOIRE


Le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Tayé-Brook Zerihoun, a présenté aujourd’hui au Conseil de sécurité les quatre options du Secrétaire général pour la future présence de l’ONU en Somalie et pour l’instant, l’idée d’une nouvelle mission politique spéciale transitoire.  La Ministre somalienne des affaires étrangères, Mme Fawzia Adam, a d’emblée réitéré l’opposition de son gouvernement à l’intégration d’une force maritime dans la Mission de l’Union africaine dans son pays (AMISOM). 


M. Tayé-Brook Zerihoun, qui présentait au Conseil de sécurité le rapport* du Secrétaire général sur la situation en Somalie, a en effet fait part du sentiment de ce dernier que la période de transformation en Somalie implique des modifications dans le soutien que fournit l’ONU.  Il recommande que l’ONU mette en place un nouveau partenariat à Mogadiscio et que les entités de ces dernières se relocalisent en Somalie au cours de l’année. 


M. Ban Ki-moon recommande donc le remplacement immédiat du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS) par une nouvelle mission politique spéciale, transitoire, en attendant, dit-il, que les conditions soient réunies pour créer une opération de maintien de la paix.  La configuration structurelle de la mission pourrait être une opération conjointe de soutien à la paix Nations Unies-Union africaine; une mission de consolidation de la paix des Nations Unies pleinement intégrée; une mission de consolidation de la paix des Nations Unies et un bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie distinct; ou encore une mission d’assistance des Nations Unies.  


Le Sous-Secrétaire général a exprimé la préférence de M. Ban Ki-moon pour cette dernière option qui a le mérite de conserver le haut niveau de soutien fourni par l’UNPOS à l’AMISOM, tout en renforçant la planification et la coopération tactiques avec les entités de l’ONU et de l’Union africaine.  Le partenariat de l’ONU et de l’Union africaine en Somalie a été une « success story », a insisté le Sous-Secrétaire général. 


La Ministre des affaires étrangères a souligné le caractère essentiel d’une mission intégrée.  Nous voulons une structure « claire et nette » avec laquelle nous pouvons échanger, coopérer et collaborer, a-t-elle tranché, tout en concédant que l’intégration de la composante militaire pourrait se faire progressivement.   


Les Nations Unies, a expliqué le Sous-Secrétaire général, poursuivent leur dialogue avec les autorités somaliennes, notamment lors de la rencontre entre M. Jeffrey Feltman, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, et le Président somalien, le Premier Ministre et d’autres dirigeants.


Nous sommes en train, a réaffirmé la Ministre somalienne des affaires étrangères, de mettre en œuvre un cadre qui s’appui sur six piliers, à savoir la sécurité et la paix; l’état de droit et la bonne gouvernance, la relance économique et la réforme de la gestion des finances publiques, les services sociaux de base, la restructuration des relations internationales, et la protection de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays. 


Mais malgré les progrès, a reconnu Mme Fawzia Adam, des défis demeurent, dont l’anéantissement total des milices Al-Chabab, qui exige le renforcement des capacités militaires des Forces de défense somaliennes, a-t-elle ajouté. 


Mme Adam a aussi annoncé des progrès dans la création d’un système de finances publiques crédible et transparent, ainsi qu’un programme de retour des réfugiés et des personnes déplacées.  Elle a toutefois reconnu les grands défis qui restent à relever, notamment pour se débarrasser complètement des Chabab, et souligné à cette fin la nécessité de renforcer les Forces de sécurité somaliennes.


Le Sous-Secrétaire général a reconnu l’efficacité de l’AMISOM, tout en prévenant de l’absence d’un financement viable et prévisible.  Garantir un tel financement et consolider la paix dans les régions libérées sont des priorités, a affirmé la Ministre somalienne, avant de citer comme condition préalable, la levée de l’embargo sur les armes.  


Dans son rapport, a indiqué le Sous-Secrétaire général, M. Ban Ki-moon préconise une approche bien calibrée fondée sur tous les facteurs dont la nécessité d’éviter une prolifération d’armes qui pourrait aggraver la situation en matière de sécurité.  Le Groupe de contrôle pour la Somalie et l’Érythrée est prêt à fournir un avis technique à ce sujet. 


En tout état de cause, la Ministre des affaires étrangères a réitéré la ferme opposition de son gouvernement à l’intégration d’une force maritime à l’AMISOM.  Pourquoi porter le fer contre Al-Chabab en mer?  La piraterie, le trafic de personnes et la contrebande sont des défis certes importants mais ils ne sont pas liés au mandat de l’AMISOM, a-t-elle expliqué.  « C’est notre travail et on a besoin de votre appui », a dit la Ministre. 


Mme Fawzia Adam a aussi demandé au Conseil de supprimer le paragraphe 38 du rapport du Secrétaire général selon lequel « les opérations militaires menées par les forces alliées dans le sud et le centre de la Somalie ont aussi fait des victimes parmi les civils, mettant en évidence la nécessité d’assurer un suivi et de prendre des mesures en vue de réduire le nombre de victimes civiles causées par l’AMISOM et les forces alliées.  L’ONU a engagé des consultations avec les pays bénéficiaires concernant la mise en application de la politique de vigilance en matière de droits de l’homme, qui donne des orientations pour ce qui est de la fourniture d’une aide des Nations Unies aux acteurs armés ne relevant pas de l’ONU ».


S/2013/69


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité renouvelle jusqu’au 17 février 2014, le mandat du Groupe d’experts chargé de surveiller l’application des sanctions concernant le Soudan

CS/10917

Le Conseil de sécurité renouvelle jusqu’au 17 février 2014, le mandat du Groupe d’experts chargé de surveiller l’application des sanctions concernant le Soudan

14/2/2013
Conseil de sécuritéCS/10917
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6920e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RENOUVELLE JUSQU’AU 17 FÉVRIER 2014, LE MANDAT DU GROUPE

D’EXPERTS CHARGÉ DE SURVEILLER L’APPLICATION DES SANCTIONS CONCERNANT LE SOUDAN


Le Conseil de sécurité a adopté ce matin à l’unanimité la résolution 2091 (2013) pour reconduire jusqu’au 17 février 2014, le mandat du Groupe d’experts créé par la résolution 1591 (2005), chargé de surveiller l’application des sanctions sur les armes, les déplacements et les avoirs financiers imposées dans la région du Darfour.


Les sanctions imposées au Soudan, telles que précisées par les termes de la résolution du 30 juillet 2004, obligent « tous les États » à « prendre les mesures nécessaires pour empêcher la vente ou la fourniture à tous individus et entités non gouvernementales, y compris les Janjaouites, opérant dans les États du Darfour Nord, du Darfour Sud et du Darfour Ouest (…) d’armement et de matériel connexe de tous types ».  Les États doivent en outre empêcher la fourniture d’une formation ou d’une assistance technique concernant la livraison, la fabrication, l’entretien ou l’utilisation du matériel militaire et du matériel paramilitaire.


Dans la résolution adoptée aujourd’hui, le Conseil de sécurité recommande aux États de tenir compte du risque de voir le Gouvernement du Soudan mettre à profit la fourniture d’une assistance technique et de pièces détachées, de systèmes d’armement et de matériel connexe pour appuyer des moyens aériens utilisés en violation des résolutions 1556 (2005) et 1591 (2005). 


Tout en assurant de la volonté de son pays de continuer de coopérer avec le Comité des sanctions et le Groupe d’experts, le représentant du Soudan, M. Daffa-Alla Elhag Ali Osman, a regretté que la résolution veuille faire barrage à l’assistance technique alors qu’elle sert à appuyer les capacités aériennes à des fins civiles.  Il a prévenu que son pays exigera le remplacement de tout membre du Groupe d’experts qui se livrerait à des activités contraires à la sécurité nationale du Soudan.



LA SITUATION AU SOUDAN


Texte du projet de résolution S/2013/92


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures ainsi que les déclarations de son président concernant le Soudan,


Réaffirmant son attachement à la cause de la paix dans le Soudan tout entier, à la souveraineté, l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays et à la pleine mise en œuvre en temps voulu de la résolution 1591 (2005) et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération dans les relations entre les États de la région,


Conscient que le conflit du Darfour ne peut être résolu par des moyens militaires et qu’une solution durable ne pourra être trouvée qu’à la faveur d’un processus politique sans exclusive,


Réaffirmant son appui sans réserve aux efforts déployés pour parvenir à une solution globale et sans exclusive du conflit du Darfour, tout en se félicitant que le Document de Doha pour la paix au Darfour puisse servir de base à ces efforts, ainsi que la nécessité de mener à terme le processus politique et de mettre fin à la violence et aux exactions dans cette région,


Exhortant le Gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice à respecter les engagements qu’ils ont pris dans le Document de Doha pour la paix au Darfour et exhortant toutes les parties, en particulier les autres mouvements armés qui ne l’ont pas signé, à s’engager immédiatement et sans conditions préalables, à tout mettre en œuvre pour parvenir à un règlement de paix global sur la base de ce document et à convenir d’un cessez-le-feu permanent dans les plus brefs délais,


Se déclarant préoccupé par les liens politiques et militaires entre des groupes armés non signataires au Darfour et des groupes extérieurs au Darfour, exigeant la cessation de tout appui extérieur direct ou indirect à ces groupes, et condamnant les actes de tout groupe armé visant à renverser par la force le Gouvernement soudanais,


Exigeant des parties au conflit qu’elles fassent preuve de retenue et cessent toutes activités militaires, y compris les bombardements aériens,


Exigeant également de toutes les parties à des conflits armés qu’elles mettent immédiatement et totalement fin à tous les actes de violence sexuelle contre des civils, conformément aux résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009), au recrutement et à l’utilisation d’enfants ainsi qu’aux autres violations graves et sévices commis sur leur personne, conformément aux résolutions 1612 (2005), 1882 (2009), 1998 (2011) et 2068 (2012) et aux attaques aveugles perpétrées contre des civils, conformément à la résolution 1894 (2009),



Saluant l’action menée par l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), la médiation conjointe de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine pour le Soudan et les dirigeants de la région pour promouvoir la paix et la stabilité au Darfour, leur renouvelant son appui sans réserve et déclarant qu’il soutient fermement le processus politique mené avec la médiation de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies,


Déplorant les obstacles constamment dressés par le Gouvernement soudanais contre les activités du Groupe d’experts au cours de son dernier mandat, notamment les retards dans la délivrance des visas, les entraves à la liberté de circulation des experts du Groupe et du personnel de la MINUAD et les restrictions à l’accès des experts du Groupe aux zones de conflit armé ainsi que les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire dont il est fait état, tout en prenant acte de l’amélioration des rapports entre le coordonnateur du Gouvernement soudanais et le Groupe d’experts,


Déplorant en outre l’ingérence, à trois reprises, du Gouvernement soudanais dans les travaux du Groupe d’experts, comme il ressort des paragraphes 20 à 24 du rapport final de ce groupe (S/2013/79),


Se félicitant du renforcement de la coopération et des échanges d’informations entre la MINUAD et le Groupe d’experts, conformément aux lignes directrices du Département des opérations de maintien de la paix et avec l’aide du coordonnateur de la MINUAD,


Rappelant le rapport final présenté le 24 janvier 2013 par le Groupe d’experts désigné par le Secrétaire général en application du paragraphe 3 b) de la résolution 1591 (2005) et reconduit par des résolutions ultérieures, et exprimant l’intention d’examiner plus en détail, par l’intermédiaire du Comité, les recommandations du Groupe d’experts et les mesures qui s’imposent,


Soulignant la nécessité de respecter les dispositions de la Charte concernant les privilèges et immunités et la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies, en tant qu’elles s’appliquent aux opérations des Nations Unies et à ceux qui y participent,


Rappelant à tous les États, en particulier à ceux de la région, les obligations énoncées dans les résolutions 1556 (2004), 1591 (2005) et 1945 (2010), en particulier celles qui ont trait aux armes et au matériel connexe,


Insistant sur le fait que le Document de Doha pour la paix au Darfour prescrit à toutes les parties au conflit armé au Darfour d’accepter sans restriction et sans condition les obligations que leur imposent le droit international humanitaire, le droit international des droits de l’homme et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité,


Exhortant le Gouvernement soudanais à honorer tous ses engagements, y compris celui de lever l’état d’urgence au Darfour, de respecter la liberté d’expression et de faire le nécessaire pour amener les auteurs de violations graves du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, quels qu’ils soient, à répondre de leurs actes,



Rappelant l’obligation faite à tous les acteurs armés, énoncée dans le Document de Doha pour la paix au Darfour, de s’abstenir de tout acte de violence contre des civils, en particulier des groupes vulnérables, comme les femmes et les enfants, et de toute violation des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ainsi que la nécessité de résoudre d’urgence la crise humanitaire que vit la population du Darfour, notamment en garantissant aux organisations humanitaires et à leur personnel la sécurité d’accès en temps voulu et sans restriction à toutes les zones,


Notant que les actes d’hostilité, de violence ou d’intimidation dirigés contre la population civile du Darfour, y compris les personnes déplacées, et les autres activités qui risqueraient de remettre en cause l’engagement des parties en faveur d’une cessation complète et durable des hostilités seraient contraires au Document de Doha pour la paix au Darfour,


Considérant que la situation au Soudan continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1. Décide de reconduire jusqu’au 17 février 2014 le mandat du Groupe d’experts initialement constitué en application de la résolution 1591 (2005), mandat qu’il a déjà prorogé par ses résolutions 1651 (2005), 1665 (2006), 1713 (2006), 1779 (2007), 1841 (2008), 1891 (2009), 1945 (2010), 1982 (2011) et 2035 (2012) et prie le Secrétaire général de prendre aussi rapidement que possible les mesures administratives nécessaires, y compris des dispositions générales;


2. Se déclare préoccupé par le fait que la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects au Soudan d’une assistance et d’un appui techniques, notamment de services de formation, financiers ou autres ainsi que de la fourniture de pièces détachées, de systèmes d’armement et de matériel connexe, pourraient être mis à profit par le Gouvernement soudanais pour appuyer les moyens aériens utilisés en violation des résolutions 1556 (2005) et 1591 (2005), notamment les aéronefs identifiés par le Groupe, et recommande vivement à tous les États de tenir compte de ce risque à la lumière des mesures prévues par la résolution 1591 (2005);


3. Prie le Groupe d’experts de présenter au Comité créé en application du paragraphe 3 a) de la résolution 1591 (2005) (ci-après « le Comité ») un bilan à mi-parcours de ses travaux, le 31 juillet 2013 au plus tard, et un rapport d’étape, dans les 90 jours qui suivront l’adoption de la présente résolution, et de lui présenter, au moins 30 jours avant la fin de son mandat, un rapport final contenant ses conclusions et recommandations;


4. Prie également le Groupe d’experts de soumettre tous les mois au Comité des rapports actualisés sur ses activités, notamment ses visites, tous obstacles à l’exécution de son mandat et les violations des sanctions;


5. Prie en outre le Groupe d’experts de rendre compte, dans les délais fixés au paragraphe 3, de l’application et de l’efficacité du paragraphe 10 de la résolution 1945 (2010);


6. Prie aussi le Groupe d’experts de continuer de coordonner ses activités, selon qu’il conviendra, avec celles de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), ainsi qu’avec celles menées à l’échelon international pour promouvoir le processus politique au Darfour, et d’indiquer, dans ses rapports intermédiaire et final, dans quelle mesure on aura réussi à réduire les violations, par toutes les parties, des mesures édictées aux paragraphes 7 et 8 de la résolution 1556 (2005), au paragraphe 7 de la résolution 1591 (2005) et au paragraphe 10 de la résolution 1945 (2010), mais aussi dans quelle mesure on aura réussi à éliminer les obstacles au processus politique, les menaces contre la stabilité au Darfour et dans la région, les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme ou autres atrocités, notamment les violences sexuelles ou à motivation sexiste ainsi que les graves violations et les sévices commis sur la personne des enfants, et les autres violations des résolutions susmentionnées, et de fournir au Comité des renseignements sur les personnes et entités répondant aux critères de désignation énoncés au paragraphe 3 c) de la résolution 1591 (2005);


7. Déplore que certains individus ayant des liens avec le Gouvernement soudanais et des groupes armés au Darfour continuent de commettre des actes de violence contre des civils, d’entraver le processus de paix et d’ignorer ses exigences, exprime son intention d’imposer des sanctions ciblées à l’encontre des personnes et entités qui répondent aux critères de désignation énoncés au paragraphe 3 c) de la résolution 1591 (2005), et encourage le Groupe d’experts, agissant en coordination avec la médiation conjointe de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies, à communiquer au Comité, s’il l’estime nécessaire, les noms des personnes, groupes ou entités répondant aux critères de désignation;


8. Prie le Comité d’experts de continuer à enquêter sur le rôle joué par les groupes armés, militaires et politiques dans les attaques visant le personnel de la MINUAD au Darfour, et constate que les individus et entités qui planifient ou facilitent ces attaques ou qui y participent menacent la stabilité au Darfour et peuvent de ce fait répondre aux critères de désignation énoncés au paragraphe 3 c) de la résolution 1591 (2005);


9. Craint que certains articles soient convertis à des fins militaires et transférés au Darfour, et recommande fortement à tous les États de tenir compte de ce risque au vu des mesures édictées par la résolution 1591 (2005);


10. Engage instamment le Gouvernement soudanais à lever toutes les restrictions, limitations et obstacles bureaucratiques entravant les travaux du Groupe d’experts, notamment en délivrant en temps voulu des visas à entrées multiples à tous ses membres pour la durée de son mandat et en les exemptant de permis de voyage pour se rendre au Darfour;


11. Prie instamment le Gouvernement soudanais de répondre aux demandes du Comité s’agissant des mesures mises en place pour protéger les civils dans diverses régions du Darfour, en particulier celles qui sont le théâtre de nouveaux déplacements; des enquêtes menées et des mesures prises pour que les auteurs de massacres de civils ainsi que de violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international, y compris notamment les meurtres de civils commis à Abu Zereiga en juin 2011, à Hashaba en août 2012 et à Sigili en novembre 2012, aient à répondre de leurs actes; des enquêtes menées et des mesures prises suite aux attaques contre des membres du personnel de maintien de la paix et d’organisations humanitaires; et de la situation des populations civiles dans des régions telles que l’est du Djebel Marra, dont l’accès a été refusé aux membres du Groupe d’experts, à la MINUAD ainsi qu’au personnel des organisations humanitaires et des mesures prises pour permettre régulièrement aux secours humanitaires d,accéder librement à ces zones;


12. Engage vivement tous les États, les organismes compétents des Nations Unies, l’Union africaine et les autres parties concernées à coopérer pleinement avec le Comité et le Groupe d’experts, en particulier en leur communiquant toutes les informations dont ils pourraient disposer concernant l’application des mesures édictées par les résolutions 1591 (2005) et 1556 (2004);


13. Invite tous les États, ceux de la région en particulier, à rendre compte au Comité des dispositions qu’ils auront prises pour appliquer les mesures imposées par les résolutions 1591 (2005) et 1556 (2004), y compris l’imposition de mesures ciblées;


14. S’inquiète de ce que l’interdiction de voyager et le gel des avoirs visant des individus désignés ne sont pas appliqués par tous les États, et prie le Comité de réagir efficacement en cas d’information faisant état du non-respect par des États du paragraphe 3 de la résolution 1591 (2005) et de la résolution 1672 (2006), notamment en se concertant avec toutes les parties concernées;


15. Exprime son intention, après la présentation du rapport à mi-parcours, de faire le point de l’application complète et efficace des mesures imposées par les résolutions 1591 (2005) et 1945 (2010), y compris les obstacles à celle-ci, afin de garantir qu’elles soient pleinement respectées;


16. Réaffirme que le Comité a pour mandat d’encourager le dialogue avec les États Membres intéressés, et en particulier ceux de la région, notamment en invitant leurs représentants à le rencontrer pour débattre de l’application des mesures, et l’encourage à poursuivre son dialogue avec la MINUAD;


17. Salue le travail accompli par le Comité, qui s’est appuyé sur les rapports du Groupe d’experts et des travaux accomplis dans d’autres instances, pour appeler l’attention sur les responsabilités des acteurs du secteur privé dans les zones touchées par des conflits;


18. Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission du développement social examine les moyens d’améliorer ses méthodes de travail

SOC/4805

La Commission du développement social examine les moyens d’améliorer ses méthodes de travail

13/02/2013
Conseil économique et socialSOC/4805
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social                         

Cinquantième et unième session                             

12e séance – matin                       


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL EXAMINE LES MOYENS D’AMÉLIORER SES MÉTHODES DE TRAVAIL


Le Président de l’ECOSOC préconise que les commissions techniques devraient,

pour plus de cohérence, mieux cibler leur contribution aux travaux de l’ECOSOC


L’avant-dernier jour des travaux de la cinquante et unième session de la Commission du développement social a été l’occasion pour les délégations de réfléchir, ce matin, aux moyens d’améliorer leurs méthodes de travail tout en tenant compte du processus de réforme en cours au Conseil économique et social (ECOSOC).


Les délégations ont ainsi exprimé leurs vues sur le rapport du Secrétaire général intitulé « Examen des méthodes de travail de la Commission du développement social »* dans lequel il recommande notamment à la Commission d’envisager d’adopter un programme de travail pluriannuel relié au programme de travail de l’ECOSOC.


Le Secrétaire général recommande également à la Commission d’examiner les moyens de renforcer sa collaboration avec les autres commissions techniques et l’ECOSOC, en mettant en évidence, par exemple, les chevauchements dans certains domaines, en renforçant les synergies entre les commissions, et en présentant des documents de synthèse pour partager les informations entre les commissions.  Il invite aussi la Commission à se pencher sur les modalités selon lesquelles les thèmes et les questions nouvelles sont sélectionnés.


Le Président de l’ECOSOC, M. Néstor Osario, évoquant l’exécution du mandat que le Document final de la Conférence Rio+20 a conféré au Conseil, a appelé la Commission à jouer un rôle dans la mise en œuvre du « pilier développement social », en particulier sur les thèmes de l’emploi ou de l’inclusion sociale. 


Dans l’objectif d’améliorer la cohérence et d’encourager la coordination des contributions de ses organes subsidiaires, M. Osario a également suggéré que l’ECOSOC détermine, dans des délais raisonnables, un thème principal pour chaque session annuelle afin que chaque commission technique puisse, a-t-il dit, se concentrer sur sa contribution spécifique par rapport à ce thème.  Il a également estimé nécessaire de revoir la pratique des cycles biennaux retenue par certains organes intergouvernementaux, y compris la Commission du développement social.


Lors de son élection à la tête de l’ECOSOC le 28 janvier dernier, M. Osorio avait mis l’accent sur la nécessité d’harmoniser les travaux des commissions techniques avec ceux de l’ECOSOC sur les sept priorités qu’il a établies pour 2013.


Le représentant du Mexique a relevé, pour sa part, l’existence d’un chevauchement entre des projets de résolution présentés par la Commission et ceux présentés par l’Assemblée générale dans le cadre du point « développement social », et a suggéré que ces textes soient présentés en alternance.


Son homologue de la Suisse a engagé la Commission à examiner sa collaboration avec les autres organisations internationales dont le mandat touche aux questions du développement social.  Le représentant de la Fédération de Russie a déploré, quant à lui, le fait qu’à ce jour, huit États Membres seulement aient répondu au questionnaire sur l’amélioration des méthodes de travail de la Commission.


La Commission du développement social a entendu, par ailleurs, la Directrice de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD), Mme Sarah Cook, qui a fait le point sur les activités de l’Institut en 2011 et 2012**. 


Elle a notamment évoqué les pourparlers en cours sur le projet de création d’une entité unifiée « du savoir » qui fusionnerait les instituts de recherche indépendants.  Elle a prévenu que si cette proposition était approuvée, elle aurait des conséquences profondes sur la gouvernance future de l’Institut, en particulier sur sa direction, ses activités, son financement et ses liens avec la Commission du développement social.


L’Institut, qui fête cette année son cinquantième anniversaire, est un établissement autonome, basé à Genève et qui a pour mandat d’effectuer des recherches en vue d’appuyer les questions relatives au développement social qui ne sont pas suffisamment prises en compte dans les politiques de développement. 


Au titre de la même question, la Commission a recommandé à l’ECOSOC de nommer les cinq personnes suivantes au Conseil d’administration de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social pour un mandat de quatre ans, expirant le 20 juin 2017: M. Jìmí O. Adésínà , du Nigéria; M. Asef Bayat, des États-Unis; M. David Hulme, du Royaume-Uni; M. Joakim Palme, de la Suède; et Mme Onalenna Doo Selolwane, du Botswana.


Elle a également recommandé à l’ECOSOC de nommer Mme Bina Agarwal, de l’Inde; Mme Evelina Dagnino, du Brésil; et Mme Julia Szalai, de la Hongrie, à ce même Conseil d’administration pour un nouveau mandat de deux ans, expirant le 30 juin 2015.


Ces personnes sont nommées parmi un groupe d’éminents chercheurs ou professeurs d’université.


La Commission était également saisie de son projet de programme de travail pour l’exercice biennal 2014-2015***.


La prochaine séance plénière de la Commission du développement social aura lieu, vendredi 15 février, à partir de 11 h 30.


* E/CN.5/2013/12

** E/CN.5/2013/13

*** E/CN.5/2013/CRP.1


ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR ET AUTRES QUESTIONS D’ORGANISATION


Examen du rapport du Secrétaire général sur l’examen des méthodes de travail de la Commission du développement social (E/CN.5/2013/12)


Dans ce rapport, le Secrétaire général soumet une liste de questions à étudier aux fins de l’amélioration des méthodes de travail de la Commission du développement social.


Il estime qu’il est nécessaire de se pencher sur les modalités selon lesquelles les thèmes et les questions nouvelles sont sélectionnés et la mesure dans laquelle les thèmes et questions choisis peuvent aider la Commission à mieux s’acquitter de son mandat.  La Commission, recommande-t-il, pourrait vouloir envisager d’adopter un programme de travail pluriannuel relié au programme de travail du Conseil économique et social (ECOSOC).


Le Secrétaire général recommande également à la Commission d’examiner l’incidence que les efforts et les propositions de réforme en cours de l’ECOSOC peuvent avoir sur les travaux de la Commission et les moyens de renforcer le rôle de la Commission en tant que principal responsable de la fourniture d’un appui à l’ECOSOC dans des domaines intéressant les aspects sociaux du développement durable.


De l’avis du Secrétaire général, la Commission pourrait aussi examiner les moyens de renforcer la collaboration avec les autres commissions techniques et entre la Commission et l’ECOSOC, notamment la mise en évidence des chevauchements dans les domaines, comme le vieillissement, couverts à la fois par la Commission du développement social et la Commission de la population et du développement, ainsi que le renforcement des synergies entre les commissions; l’organisation de réunions conjointes entre les présidents pour examiner les programmes de travail; la présentation de documents de synthèse pour partager les informations entre les commissions; et l’organisation de discussions conjointes en tables rondes.


Le Secrétaire général conseille aussi à la Commission d’étudier par quel moyen améliorer l’utilisation des technologies de l’information et des communications pour partager les informations, notamment en postant sur l’Internet les déclarations soumises électroniquement par les États Membres, en retransmettant en direct sur le Web les réunions de la Commission et en utilisant en cours de session des outils des médias sociaux, comme Twitter.


Il recommande par ailleurs à la Commission d’envisager des mesures pour améliorer la qualité des interactions entre les délégations et les représentants du système des Nations Unies, notamment les commissions régionales, ainsi qu’entre les délégations et la société civile.  Il l’invite également à améliorer la couverture médiatique de ses travaux, la qualité des délibérations durant ses sessions; la manière dont elle s’acquitte de son mandat et, enfin, la périodicité, le calendrier et la durée de la session annuelle.


Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales (DAES), présentant le rapport du Secrétaire général intitulé « Examen des méthodes de travail de la Commission du développement social » (E/CN.5/2013/12), a expliqué que ce document contenait les réponses fournies par les États Membres à une note verbale qui avait été circulée dans le but d’améliorer les méthodes de travail de la Commission.  Elle a précisé que les principales recommandations portaient sur la manière dont sont sélectionnés les thèmes et questions examinés par la Commission; l’amélioration de l’interaction entre les délégations et les représentants du système de l’ONU et la société civile et, enfin, sur les moyens permettant à la Commission de s’acquitter efficacement de son mandat.  Mme Bas a indiqué que ce rapport contenait également des recommandations que la Commission est invitée à examiner en vue, éventuellement, de leur adoption.


Déclaration liminaire


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), est venu exposer plusieurs réflexions au sujet du processus de renforcement en cours de l’ECOSOC, ainsi qu’en ce qui concerne son impact sur l’ensemble du système du Conseil, en particulier ses commissions techniques et autres organes subsidiaires.


Il a d’abord rappelé que lors du Sommet mondial de 2005, les chefs d’État et de gouvernement avaient décidé de procéder à un Examen ministériel annuel et d’organiser un Forum biennal pour la coopération en matière de développement.  Il a également souligné que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 », intitulé « L’avenir que nous voulons », contenait des engagements en vue de réformer le système multilatéral et d’améliorer son efficacité afin que l’ECOSOC contribue aux trois piliers du développement -développement économique, développement social et protection de l’environnement- de façon équilibrée.  C’est dans ce contexte que des consultations officieuses avaient été entamées par l’Assemblée générale et sont actuellement conduites par les deux cofacilitateurs MM. Jan Grauls, de la Belgique, et George Wilfred Talbot, du Guyana. 


Sans préjuger de l’issue de ces consultations, M. Osorio a estimé que la relation entre l’ECOSOC et ses commissions techniques devrait être renforcée.  Il a ajouté que l’ECOSOC devrait, en outre, avoir une orientation fortement thématique.  La définition d’un thème principal annuel pourrait améliorer la cohérence et favoriser des contributions coordonnées.  Chaque commission technique pourrait ainsi se concentrer sur son apport spécifique en fonction de son domaine de travail.  Ensuite, il faudrait revoir la pratique des cycles biennaux retenue par certains organes intergouvernementaux, y compris la Commission du développement social.


Pour exécuter le mandat défini à Rio+20, le Conseil économique et social pourrait également examiner le travail des commissions techniques avec la perspective d’intégrer les volets du développement durable, a estimé M. Osorio.  Il appartient, en effet, à la Commission du développement social de jouer un rôle dans le cadre du « pilier développement social », notamment sur les thèmes de l’emploi ou de l’inclusion sociale.  Il a estimé que les sessions annuelles de l’ECOSOC pourraient constituer le contexte dans lequel se déroulera ce processus.


Le Président de l’ECOSOC a plaidé pour un échange périodique entre le Conseil et les organismes qui constituent le système des Nations Unies.  Pour éviter la fragmentation des processus gouvernementaux, il a suggéré que les présidents des autres organes intergouvernementaux soient invités plus régulièrement aux travaux de l’ECOSOC.  Il a également suggéré que les commissions techniques organisent des réunions conjointes pour encourager un meilleur échange d’informations et d’idées.  Il a précisé que toutes ces questions seront examinées lors de la réunion conjointe du bureau de l’ECOSOC et des présidents de ses organes subsidiaires.  Cette réunion devrait d’ailleurs servir de plateforme garantissant la cohérence au sein de l’ECOSOC.


Déclarations des cofacilitateurs des consultations officieuses de l’Assemblée générale sur la suite de l’examen de l’application de la résolution 61/16 de l’Assemblée sur le renforcement du Conseil économique et social (A/RES/61/16)


M. JAN GRAULS (Belgique), intervenant en sa capacité de cofacilitateur, a mis en exergue l’importance du Document final de Rio+20 qui, a-t-il souligné, fait explicitement référence à l’ECOSOC et recommande que les trois piliers du développement durable soient intégrés de manière équilibrée dans ses travaux.  Le Document final demande en outre à l’ECOSOC de veiller au suivi de toutes les grandes commissions de l’ONU.  En ce qui concerne la Commission du développement social, a-t-il précisé, l’ECOSOC devrait, par exemple, assurer le suivi du Sommet mondial du développent social et la Déclaration de Copenhague sur le développement social.


M. Grauls a ensuite rappelé que les participants aux consultations s’étaient réunis à cinq reprises pour débattre des questions d’ordre général et avaient également participé à trois réunions plus spécifiques portant sur des aspects précis de la réforme.  Il a précisé que l’amélioration de la pertinence des travaux de l’ECOSOC avait dominé les débats et que la dernière réunion en date avait porté sur le suivi de Rio+20.


L’ECOSOC a besoin d’un programme de travail beaucoup plus ciblé et efficace et doit clarifier ses priorités afin d’obtenir de meilleurs résultats.  Il s’est également dit préoccupé par la fragmentation des travaux de l’ECOSOC, qui se réunit principalement au mois de juillet, et a recommandé que ses réunions soient mieux réparties tout au long de l’année.


Il faut plus de complémentarité et moins de doublons, a insisté M. Grauls, qui a estimé qu’il était important d’éviter tout chevauchement entre l’instance politique et l’ECOSOC.


Pour assurer davantage de cohérence, il faudrait apprendre à simplifier les contenus des débats et les programmes de travail, a fait remarquer M. Grauls.  Le représentant a proposé d’identifier un thème annuel autour duquel pourraient s’articuler les débats de l’ONU et déboucher sur une plus grande cohérence de l’ensemble du système.  On parviendrait alors à assurer une meilleure complémentarité entre l’Assemblée générale et l’ECOSOC ainsi qu’avec les institutions de Bretton Woods, a-t-il soutenu.  M. Grauls a également souligné la nécessité pour l’ECOSOC de réagir plus rapidement aux crises humanitaires.  Il a par ailleurs appelé à l’élaboration de rapports beaucoup plus ciblés afin d’améliorer l’efficacité du travail entre l’ECOSOC et ses organes subsidiaires.  Il conviendrait aussi d’augmenter la fréquence des réunions entre les bureaux de l’ECOSOC et ceux de ses organes subsidiaires, a-t-il ajouté.


M. George Wilfred Talbot (guYAna), cofacilitateur, a brièvement pris la parole pour dire que son homologue avait été très précis et qu’il souhaitait entendre les délégations sur le sujet.


Débat général


M. JOHN GILROY (Irlande), intervenant au nom de l’Union européenne, a invité la Commission du développement social à placer la question des droits de l’homme au centre de son examen des trois piliers du développement durable.  Il a ensuite invité la Commission à adopter des mesures pour garantir la souplesse de ses travaux.  Le représentant a proposé l’adoption d’un programme de travail pluriannuel qui corresponde mieux au rôle de l’ECOSOC.  M. Gilroy a également plaidé pour une meilleure coopération avec les autres commissions de l’ECOSOC, ce qui pourrait, a-t-il soutenu, déboucher sur une plus grande participation d’experts et susciter davantage d’attention et d’intérêt.  Il serait souhaitable que les présidents des différentes commissions se réunissent régulièrement pour identifier tout chevauchement et améliorer la synergie des travaux des organes subsidiaires de l’ECOSOC, a-t-il ajouté.  Le représentant a aussi estimé qu’il était nécessaire d’examiner la question de la durée des sessions de la Commission du développement social.


M. ROBERTO DE LÉON HUERTA (Mexique) a estimé que les débats de la Commission du développement social devraient être structurés en vue d’établir un véritable échange d’expériences.  Il a souligné qu’il y avait un chevauchement entre des résolutions présentées par la Commission et celles présentées par l’Assemblée générale sous le titre « développement social ».  Il a suggéré que celles-ci puissent être présentées en alternance.  Le représentant a également proposé une utilisation plus fréquente de la vidéoconférence afin de relier les experts et les représentants des capitales, et ce, avant les réunions de la Commission ou leur déplacement à New York. 


Rappelant les accords qui découlent de la Conférence Rio+20, le représentant a estimé que les délégations devraient réfléchir à l’élaboration d’un thème commun au sujet duquel chaque commission serait invitée à présenter sa réflexion et sa contribution.  Cela pourrait être envisagé dans le cadre d’une session « intégrée » de la Commission du développement social, a-t-il précisé.  Avant de conclure, il a souhaité que la question de la participation d’autres acteurs, tels que le secteur privé ou les organisations de la société civile à l’analyse d’un même thème, soit examinée.


M. ELMAR D. LEDERGERBER (Suisse) a estimé qu’outre la collaboration de la Commission du développement social avec l’ECOSOC et les autres commissions techniques, il est important également d’examiner sa collaboration avec les autres organisations internationales dont le mandat touche aux questions du développement social.  Il a déploré l’absence d’un dialogue institutionnalisé entre la Commission du développement social et les autres commissions techniques ou organisations internationales et a invité les États Membres à réfléchir à ajouter un tel échange à l’ordre du jour de la Commission.  Un tel échange contribuerait non seulement aux discussions de la Commission sur le thème en question, mais lui permettrait également d’avoir une vue d’ensemble sur les efforts du système international dans ce domaine et d’en informer l’ECOSOC, a-t-il expliqué.


Le représentant de la Suisse a par ailleurs estimé qu’il était nécessaire de discuter des critères de sélection de l’inscription de nouvelles questions à l’ordre du jour et d’établir un lien avec un thème qui serait discuté au cours de la même année par l’ECOSOC.  Cela permettrait ainsi de donner plus d’écho aux travaux de la Commission à l’ECOSOC, a-t-il fait observer.


M. NIKOLAY RAKOVSKIY (Fédération de Russie) a considéré que les critiques adressées par certaines délégations sur le rôle de la Commission du développement social n’étaient pas fondées.  Il est important, a-t-il souligné, que le Conseil économique et social examine les moyens d’améliorer ses méthodes de travail.  Il a ensuite déploré le fait que seulement huit États aient répondu au questionnaire sur cette question, adressé par la Commission, en application de la résolution adoptée l’année dernière.  « Certaines délégations veulent examiner des questions sans tenir compte du mandat de chaque organe », a-t-il regretté.  Attirant l’attention sur le volume des rapports, il a souhaité que ces documents soient factuels et qu’ils fournissent des données statistiques afin d’axer les débats sur les questions de fond.


À la suite de ces interventions, M. JAMES COLLINS, représentant du Conseil international de l’action sociale (CIAS), s’est félicité de la proposition du Secrétaire général d’améliorer la coopération de la Commission du développement social avec la société civile.  Jusqu’à présent, les ONG ont trop rarement l’occasion d’établir des relations de travail avec la Commission, a-t-il fait observer.


M. CHARLES COURTNEY, représentant de Triglav Circle, a regretté que le rapport du Secrétaire général, tout en insistant sur les avantages de l’autonomisation et de l’intégration sociale, ne contienne aucune recommandation concrète pour réaliser des avancées en la matière.  Il a estimé qu’il faudrait reconnaître que les moyens dont disposent les personnes vivant dans la pauvreté sont limités à assurer leur survie.  La question n’est pas de trouver le moyen de leur donner du pouvoir, mais d’éliminer les obstacles qui les empêchent de l’exercer, a-t-il souligné.


QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME ET QUESTIONS DIVERS


Rapport du Conseil d’administration de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social sur les travaux de l’Institut durant les années 2011 et 2012 (E/CN.5/2013/13)


Le présent rapport, qui couvre les activités de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social en 2011 et 2012, souligne les réalisations programmatiques de cette période, ainsi que la situation institutionnelle et financière actuelle.


Il explique que la recherche de l’Institut vise à assurer que les problèmes de développement social continuent d’occuper une place importante dans les activités de développement des Nations Unies.  Les travaux entrepris durant les années 2011 et 2012 portent directement sur les grands problèmes qui touchent à l’ensemble du système.  C’est notamment le cas du programme de développement durable de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui s’est tenue à Rio de Janeiro (Brésil) en juin 2012 et de la formulation d’un programme de développement pour les années au-delà de 2015.


Pendant la période à l’examen, l’Institut a continué à produire des travaux de recherche de qualité qui sont amplement utilisés au sein du système des Nations Unies, dans les universités et par la société civile.  Il a également poursuivi ses efforts en vue de renforcer les processus institutionnels liés à la conception de projets, à l’établissement de rapports fondés sur les résultats, de communications et de travaux de vulgarisation, ainsi qu’à la mobilisation de ressources.


Ce rapport précise par ailleurs que l’Institut est tributaire de l’appui constant des États Membres pour l’exécution de son mandat essentiel et l’exercice de ses fonctions d’appui au système des Nations Unies.  À une époque où les crises sociales se font plus aiguës en raison de l’incertitude économique mondiale et de l’austérité, les travaux de recherche de l’Institut prennent plus d’importance mais ils sont en même temps vulnérables à la réduction des fonds.  Cette situation finit par menacer l’autonomie nécessaire à une recherche critique indépendante et de qualité, conclut le rapport.


Mme SARAH COOK, Directrice de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD), a présenté le rapport du Conseil d’administration de l’Institut, qui couvre les activités de celui-ci en 2011 et 2012 (E/CN.5/2013/13).  L’Institut, qui fête cette année son cinquantième anniversaire, est un établissement autonome, basé à Genève et qui a pour mandat d’effectuer des recherches en vue d’appuyer les questions relatives au développement social qui ne sont pas suffisamment prises en compte dans les politiques de développement.  Elle a ensuite estimé qu’à la suite des conséquences sociales de la crise économique et financière, l’ECOSOC, la Commission du développement social et l’UNRISD devraient agir de façon plus urgente dans les domaines qui les occupent. 


Parmi les recherches entreprises, Mme Cook a d’abord cité les travaux de l’Institut sur la manière dont le troisième pilier du développement -la dimension sociale- pouvait être inclus dans le débat en cours sur l’économie verte.  Ce programme prévoyait la tenue d’une conférence internationale sur l’économie verte et le développement, qui avait réuni, en octobre 2011 à Genève, des chercheurs et 250 hauts responsables des Nations Unies, des fonctionnaires gouvernementaux, des représentants de la société civile et des activistes.  Les conclusions de ce travail illustrent la manière dont les changements économiques, technologiques et institutionnels qui servent de base à de nombreuses stratégies actuelles de l’économie verte risquent de renforcer l’insécurité et les inégalités humaines, a-t-elle précisé.


Un autre domaine de recherche de l’UNRISD concerne la mondialisation, les marchés du travail et la politique sociale, ainsi que leur influence sur la question de la parité entre les hommes et les femmes, a poursuivi la Directrice de l’Institut.  Les résultats de cette recherche montrent que les politiques liées à la mondialisation n’ont guère contribué à créer un nombre suffisant d’emplois de qualité.  Bien que la mondialisation ait permis de réduire l’écart entre les taux de participation des hommes et des femmes sur le marché du travail, cela a coïncidé avec l’accroissement des formes de travail non structurées et non protégées, en particulier pour les femmes.


Après avoir présenté plusieurs domaines de recherche et d’activité de l’Institut au cours de la période considérée, Mme Cook a rappelé que l’UNRISD ne recevait pas de ressources du budget ordinaire des Nations Unies et était financé entièrement à l’aide de contributions volontaires des États Membres, de fondations pour la recherche, des institutions du système des Nations Unies et d’autres institutions.  Elle a ensuite précisé que l’Institut était engagé dans des pourparlers animés par l’Équipe du Secrétaire général chargée de la mise en œuvre du changement, qui vise à créer une entité unifiée « du savoir ».  La proposition de fusion concerne des instituts de recherche indépendants et, si elle est approuvée, aura des conséquences profondes sur la gouvernance future de l’Institut, en particulier sur sa direction, ses activités, son financement et ses liens avec la Commission du développement social.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Des membres du Conseil de sécurité se félicitent de la coopération entre l’ONU et l’Union européenne en matière de paix et de sécurité internationales

CS/10916

Des membres du Conseil de sécurité se félicitent de la coopération entre l’ONU et l’Union européenne en matière de paix et de sécurité internationales

13/2/2013
Conseil de sécuritéCS/10916
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6919e séance – matin


DES MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SE FÉLICITENT DE LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU

ET L’UNION EUROPÉENNE EN MATIÈRE DE PAIX ET DE SÉCURITÉ INTERNATIONALES


Au cours d’un débat tenu ce matin sur le thème de la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales », les membres du Conseil de sécurité se sont félicités du rôle que l’Union européenne joue à travers le monde, en partenariat avec les Nations Unies et d’autres organisations, pour préserver la paix et la sécurité mondiales.  Au cours de cette séance de travail, le Conseil de sécurité a entendu une présentation de Mme Catherine Ashton, Haute-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.


Mme Ashton a présenté au Conseil quelques exemples de l’implication de l’Union européenne dans la préservation de la paix mondiale.  Elle a notamment indiqué qu’en Somalie, l’opération navale européenne « Atalante » avait permis en 2012, de réduire de 97% le nombre d’actes de piraterie maritime commis par rapport à l’année précédente.  Parlant de la situation au Mali, Mme Ashton a indiqué que l’Union européenne vient de fournir un appui financier de 50 millions d’euros à la mise en place de la logistique de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), créée par une résolution du Conseil de sécurité, afin de la rendre bientôt opérationnelle. 


Abondant dans la même veine, la représentante du Luxembourg a rappelé que l’Union européenne avait déjà déboursé 400 millions d’euros de financement afin de soutenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Le représentant de la France a quant à lui annoncé le déploiement à partir de la mi-mars, de la mission de formation de l’Union européenne qui fournira un entrainement aux troupes africaines engagées dans la MISMA pour leur permettre de restaurer et maintenir la souveraineté territoriale du Mali. 


Ces actions, jugées louables pour le maintien de la paix par de nombreuses délégations, ont fait dire au représentant du Maroc que l’Union européenne est un partenaire privilégié des Nations Unies, et un acteur majeur de la paix et de la sécurité à travers le monde.  Ceci a été illustré par l’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne en 2012, a rappelé le représentant.  


Au-delà des actions multiformes menées par l’Union européenne dans le cadre du maintien de la paix, le représentant de l’Azerbaïdjan a cependant souhaité qu’il y ait plus de cohérence dans la manière dont l’Union européenne déploie ses interventions, notamment en ce qui concerne le Mali.  Les droits de l’homme ne doivent pas être utilisés comme un moyen de pression politique sur les autres partenaires de la communauté internationale, a quant à lui souligné le représentant de la Fédération de Russie en mentionnant l’intervention de l’Union européenne dans le différend opposant la Serbie au Kosovo.  Appelant ensuite l’Union européenne à respecter l’esprit et la lettre du statut qui est celui de l’Union européenne vis-à-vis de l’Organisation des Nations Unies, il a invité l’Union européenne à ne pas se servir de ce statut pour agir de manière unilatérale en prenant des mesures contre certains États tiers.  Le représentant du Togo a, quant à lui, estimé que les voix discordantes qui se font parfois entendre entre les membres de l’Union européenne sont parfois un frein à la coopération de l’Union européenne avec les Nations Unies.


COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES


Déclarations


Mme CATHERINE ASHTON, Haute-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a évoqué les actions multiformes menées par l’Union européenne dans le cadre de la résolution des conflits à travers le monde.  Elle a abordé le cas de la Somalie où la présence militaire de l’Union européenne a permis de faire diminuer le niveau de la piraterie de 97% en 2012 par rapport à l’année précédente.  Notre appui au Sahel et au Mali tient du fait que la menace des groupes terroristes pourrait déstabiliser toute la région, a-t-elle relevé par la suite.  Elle a appelé à une plus grande mobilisation internationale en faveur du Mali et elle a ensuite salué l’évolution de la situation sur le terrain, ce qui, grâce à l’action de la France et de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), a permis de libérer le nord du pays qui était sous la coupe des groupes terroristes.  Elle a indiqué que l’Union européenne avait fourni un appui de 50 millions d’euros pour un soutien financier et logistique à la MISMA.  Elle a en outre souhaité que les autorités maliennes enquêtent sur toutes les allégations de violations de droits de l’homme commises par leurs troupes en cette période de conflit.  Dans ce cadre, elle a dit soutenir l’initiative prise par les Nations Unies de déployer des observateurs des droits de l’homme au Mali.


Concernant la question nucléaire iranienne, Mme Ashton a affirmé que les sanctions ciblées adoptées contre l’Iran ont conduit les autorités du pays à revenir à la table des négociations.  Elle a souhaité que les efforts pour parvenir à un accord soient redoublés et a dit placer beaucoup d’espoir dans le nouveau cycle de négociations qui sera engagé le 26 février prochain au Kazakhstan.  Notre crédibilité, au cours de ces pourparlers, découle du modèle E3+3 (France, Royaume-Uni, Allemagne, Chine, Fédération de Russie et États-Unis) qui a été adopté et de la participation de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a estimé Mme Ashton.  La Haute-Représentante a ensuite condamné les récents essais nucléaires menés par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  La communauté internationale doit présenter un front uni et déterminé à ces violations des résolutions du Conseil de sécurité, et nous devons encourager les dirigeants de la RPDC à abandonner leur programme d’enrichissement nucléaire, a-t-elle plaidé.


Abordant la question posée par les tensions qui persistent dans les Balkans, notamment entre la Serbie et le Kosovo, Mme Ashton a salué la rencontre historique ayant eu lieu entre les présidents des deux pays le 6 février dernier à Bruxelles.  Elle a annoncé qu’une rencontre entre les Premiers Ministres serbe et kosovare est prévue la semaine prochaine à Bruxelles.  Par ailleurs, sur la question du Moyen-Orient, elle a déclaré que le moment est venu pour engager des négociations de fond en vue de la recherche d’une solution durable sur la base de deux États.  Il est impératif de reprendre des efforts de paix en 2013 avec tous les partenaires internationaux, a-t-elle prôné.  Elle a ensuite rappelé la position de l’Union européenne, qui est celle du respect des frontières  en vigueur avant 1967, et de la mise en place d’accords de sécurité pour préserver l’intégrité territoriale des deux États, Israël et la Palestine.


Concernant la situation en Syrie, nous travaillons avec nos partenaires et avec le soutien des Nations Unies pour parvenir à une solution au conflit, a noté la Haute-Représentante.  Elle a salué l’annonce du Président de la Coalition nationale syrienne, M. Ahmad Mouaz Al-Khatib Al-Hasani, qui s’est disposé à avoir des entretiens avec des représentants « acceptables » du Gouvernement syrien.  Elle a enfin salué le rôle que joue le Conseil de sécurité pour préserver la paix dans le monde.  


M. GÉRARD ARAUD (France) a dit que l’Union européenne demeurait un modèle unique de coopération et d’intégration au service de la paix et de la sécurité sur le continent européen.  Soulignant le rôle joué par l’Union européenne dans les Balkans autrefois ravagés par la guerre, M. Araud s’est félicité de l’ouverture, au plus haut niveau, d’une nouvelle phase de dialogue politique entre le Kosovo et la Serbie, sous l’égide de l’Union.  L’Union européenne s’est aussi dotée d’outils pour agir au delà du continent européen, tout en étant au service du système de sécurité collective, a indiqué M. Araud, avant de citer la récente création du Service européen d’action extérieure.  Il a précisé que l’Union participait, via la facilité africaine de paix, au financement des soldes des soldats africains de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), autorisée par la résolution 2085 du Conseil de sécurité.  Il a cité le déploiement à partir de la mi-mars de la mission de formation de l’Union qui fournira un entrainement aux troupes africaines pour leur permettre de restaurer la souveraineté malienne.  Forte de 500 personnes, dont 172 formateurs, cette mission assurera, en un an, la formation de quatre bataillons de 650 soldats maliens chacun, a-t-il précisé.  Le soutien à la recherche d’une solution politique au Mali illustre l’approche globale de l’Union européenne, qui a débloqué son aide économique pour relancer le développement du Mali et jeter ainsi les bases d’une paix durable, a insisté le représentant de la France.


« Malgré le blocage persistant au sein du Conseil, l’Union européenne s’est engagée résolument en faveur d’une transition démocratique en Syrie, en considérant les forces de la Coalition nationale syrienne comme étant les représentantes légitimes du peuple syrien », a indiqué M. Araud.  Illustrant l’action de l’Union, il a cité la mise en place d’un large éventail de sanctions individuelles, financières et commerciales contre le régime syrien depuis mai 2011.  Avec plus de 400 millions d’euros versés au titre de l’aide humanitaire, l’Union européenne et ses États membres ont apporté une aide considérable pour soulager le sort de la population syrienne, y compris les réfugiés, a-t-il encore précisé.


Le représentant de la France a aussi évoqué le rôle joué par l’Union sur le dossier nucléaire iranien et dans la promotion du dialogue avec Téhéran, tout en soulignant la mise en place d’un robuste dispositif de sanctions.  Par ailleurs, il a précisé que l’Union apportait son soutien aux travaux du Conseil de sécurité sur plusieurs thématiques transversales, comme la promotion du rôle des femmes dans les stratégies de sortie de crise.  C’est notamment le cas en Afghanistan à travers la mission de police EUPOL, où un effort indéniable est réalisé pour augmenter le nombre d’officiers de police féminins, a dit M. Araud.  Enfin, il a rappelé qu’il y a deux ans, l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 65/276, consacrait la place de l’Union européenne comme partenaire et amie de l’ONU, non seulement en tant qu’organisation régionale mais en tant que pilier d’un système international cohérent et efficace.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a souligné que la coopération entre les différents acteurs est indispensable pour la paix dans le monde.  Il a noté que le renforcement de la coopération entre l’Union européenne et les Nations Unies est important.  Il a ensuite évoqué la situation au Moyen-Orient où subsistent depuis plusieurs décennies des tensions, et a émis le vœu qu’une solution définitive soit trouvée à cette question.  Au sujet du Mali, le représentant a salué les mesures décisives qui ont permis de faire respecter l’intégrité territoriale du pays.  Il a tout de même souhaité qu’il y ait plus de cohérence dans le déploiement de l’appui apporté au Mali.  Il a par la suite abordé le principe de la responsabilité de protéger qui, de son avis, a parfois fait le lit de la déstabilisation et de l’impunité là où elle est mise en œuvre.  La communauté internationale ne peut être sélective dans les situations où l’utilisation de la force contre les populations civiles appelle son intervention, a-t-il déploré.  Il a ainsi souhaité que des enquêtes soient diligentées et des poursuites engagées contre les gens responsables d’abus contre des civils.  Il a enfin relevé que ce n’est qu’avec une coopération efficace entre l’Union européenne et les Nations Unies, à laquelle se joignent les autres organisations régionales, que la paix sera préservée dans le monde.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a déclaré que les Nations Unies et l’Union européenne partagent les mêmes valeurs de démocratie et de liberté et qu’elles sont aussi partenaires sur le terrain en matière de développement, de maintien de la paix et de sécurité.  La représentante a également souligné la synergie entre les actions des Nations Unies et de l’Union européenne, notamment en Somalie et dans la région du Sahel.  En Somalie, l’Union européenne a déjà déboursé 400 millions d’euros de financement pour soutenir l’AMISOM qui opère dans ce pays.  À moyen terme, il faudra savoir ce que sera la forme à donner au soutien de la communauté internationale à la Somalie.  Au Sahel, les Nations Unies et l’Union européenne sont engagées vigoureusement pour faire face aux menaces posées à la paix et à la sécurité.


Il importe maintenant que les Nations Unies développent une stratégie globale pour le Sahel, et aussi sur le nucléaire iranien, a préconisé la représentante.  À ce sujet, l’Union européenne se félicite de la reprise du processus 5+1 à Almaty vers la fin de ce mois de février.  En Syrie, tous les efforts que nous déployons doivent aller dans le sens de l’instauration de conditions qui doivent être favorables à une solution politique à la crise.  Nous espérons que les autorités syriennes répondent favorablement à l’offre de dialogue faite par le chef de l’opposition syrienne.  À propos du processus de paix au Moyen-Orient, l’Union européenne offre son appui pour la reprise des négociations entre la Palestine et Israël, a indiqué la représentante du Luxembourg.  Avant de terminer son intervention, elle a évoqué la question de la protection des enfants en situation de conflit armé.  L’Union européenne peut promouvoir la protection des enfants par des projets en faveur des jeunes et des enfants victimes de la guerre, a dit la représentante.  L’Union européenne mène des actions dans ce sens en Iraq ou en République démocratique du Congo par exemple, a-t-elle précisé en souhaitant que les Nations Unies et l’Union européenne fassent la différence en travaillant toujours mieux ensemble.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a salué les efforts de coopération que l’Union européenne entreprend dans le monde.  Au sujet de la question du programme nucléaire iranien, il a invité l’Union européenne à poursuivre ses efforts visant à parvenir à une solution négociée et acceptable pour tous, et en prenant en compte les trois piliers du Traité sur la non-prolifération nucléaire.  En ce qui concerne le processus de paix au Moyen-Orient, le représentant a souhaité que l’Union européenne, en tant que membre du Quatuor, puisse inciter Israël à s’engager dans la voie de la recherche d’une solution définitive.  Sur la Syrie, le représentant a dit prendre note des différentes actions de l’Union européenne, notamment la prise de sanctions ciblées et la fourniture de l’assistance humanitaire.  Il a regretté que ces actions ne soient pas couronnées de succès car les parties en conflit semblent privilégier la voie des armes.  Le représentant a salué, par la suite, le rôle de l’Union européenne au Mali, notamment son soutien financier et logistique au déploiement de la MISMA.     


M. GARY QUINLAN (Australie) a déclaré que depuis le dernier exposé que Mme Ashton a fait devant le Conseil de sécurité, l’Union européenne a reçu le prix Nobel de la paix en reconnaissance du travail accompli depuis six décennies pour la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l’homme.  Une coopération étroite entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales reste une composante importante de nos efforts collectifs pour maintenir la paix et la sécurité internationales, a dit M. Quinlan.  Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne la coopération entre le Conseil et l’Union européenne, qui a développé depuis des années des cadres normatifs pour gérer les conflits et les situations postconflit.


L’Australie salue les contributions et les efforts déployés par l’Union européenne en Afrique en matière de paix et de sécurité, d’assistance humanitaire et de développement, comme cela vient d’avoir lieu récemment au Mali.  Concernant la Syrie, l’Australie partage avec l’Union européenne le point de vue selon lequel la communauté internationale doit tout faire pour une transition politique crédible conduite par les Syriens eux-mêmes.  S’agissant du processus de paix au Moyen-Orient, l’appui continu de l’Union européenne à l’Autorité palestinienne et sa participation active aux travaux du Quatuor seront nécessaires pour parvenir à la paix dans la région, a estimé M. Quinlan.  En ce qui concerne l’Iran, si ce pays ne s’engage pas dans le processus de négociations avec le Groupe 5+1 et ne coopère pas de manière satisfaisante avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la tension persistera au Moyen-Orient.  Mais l’Australie apprécie le rôle central que joue l’Union en poursuivant le dialogue avec l’Iran pour trouver une solution diplomatique à la question du programme nucléaire iranien.


M. Quinlan a ensuite rappelé que l’Australie et l’Union européenne sont de solides partenaires en matière de sécurité globale parce qu’elles travaillent ensemble en Afghanistan, dans le Pacifique, en Indonésie, et prochainement à Fidji et au Soudan du Sud.  Au plan financier, il a souligné que l’Union européenne contribue à hauteur de 38% au budget du système des Nations Unies; à 41% au budget des opérations de maintien de la paix et qu’elle est le troisième contributeur au budget du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  En outre, les efforts de l’Union pour la promotion de la démocratie et de l’état de droit sont importants.  Il en est de même des efforts qu’elle déploie dans la lutte contre la piraterie au large de la corne de l’Afrique et dans la lutte contre le terrorisme.  


M. WANG MIN (Chine) a tenu à saluer le rôle central joué par l’Union européenne en matière de paix et de sécurité internationales.  L’Union européenne est un partenaire très actif des Nations Unies dans divers domaines et dans de nombreux endroits du monde.  De plus, elle travaille aux côtés des organisations régionales comme c’est le cas avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour faire face à la crise au Mali, a indiqué le représentant.  Le Conseil de sécurité doit, dans le cadre de ses travaux, renforcer la communication qu’il entretient avec les organisations régionales comme l’Union européenne, a indiqué M. Wang.


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a souligné que l’Union européenne est un partenaire majeur du Pakistan.  Il a relevé que l’Union européenne est devenue, au fil du temps, un partenaire privilégié des Nations Unies.  Il a noté que le continent africain est le lieu par excellence de mise en œuvre de ce partenariat.  Il a ensuite énuméré quelques problèmes qui minent la paix et le développement de l’Afrique et a plaidé pour un soutien accru de la communauté internationale en sa faveur, car, a-t-il expliqué, la région n’a pas les capacités de prendre en charge les nombreux défis auxquels elle fait face.  Le Mali a besoin de toute la communauté internationale pour consolider la paix dans ses frontières, a-t-il plaidé, tout en saluant les programmes de formation que l’Union européenne envisage de mettre sur pied au bénéfice de l’armée malienne.  Il a évoqué également le rôle joué par l’Union européenne dans la résolution des tensions dans les Balkans.


En ce qui concerne la Syrie, le représentant a relevé que le choix de l’option militaire par les parties y a aggravé la situation sur le terrain.  Il a salué la proposition du chef de l’opposition syrienne qui s’est dit ouvert à un dialogue sans condition préalable.  Il a par ailleurs salué l’assistance humanitaire que l’Union européenne apporte au peuple syrien.  Parlant du programme nucléaire iranien, il a estimé que la résolution de cette question doit être pacifique, et que la communauté internationale devrait reconnaître le droit de l’Iran d’utiliser l’énergie nucléaire.  Il a enfin souhaité que l’Union européenne pèse de tout son poids afin que les négociations puissent reprendre entre les parties.  


M. KODJO MENAN(Togo) a salué quelques exemples de coopération entre l’Union européenne et les Nations Unies, notamment en Afghanistan, en République démocratique du Congo (RDC) et en Guinée-Bissau.   Il a également félicité l’Union européenne pour le succès de l’opération navale Atalante menée au large des côtes somaliennes contre la piraterie.  Il a souhaité qu’une initiative similaire soit mise en place entre l’Union européenne et les pays du Golfe de Guinée qui font face à la recrudescence de la piraterie dans leur zone géographique.  Le représentant a par ailleurs relevé que l’Union européenne contribue pour près de moitié au budget du Programme des Nations Unies pour le développement et à hauteur de 80% au Fonds pour la consolidation de la paix.  Au sujet de la cerise malienne, il a souhaité que l’Union européenne puisse aider à mobiliser des fonds pour accompagner la mutation de la MISMA en opération onusienne de maintien de la paix.  Il a tout de même regretté le fait que les voix discordantes entre les membres de l’Union européenne soient parfois un frein à sa coopération avec les Nations Unies.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a déclaré qu’en Syrie, l’Union européenne et les Nations Unies sont restées aux côtés du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, afin de le soutenir dans ses efforts.  « Elles sont aussi restées inflexibles sur le fait que Bashar Al-Assad ne fait pas partie de la solution à la crise », a dit le représentant.  Au Sahel et au Mali, l’Union européenne a offert son appui à la France et aux pays de la région et elle va organiser un appui en matière de formation pour l’armée malienne.  En outre, d’autres formations sont prévues pour l’armée malienne en matière de lutte contre les violences sexistes.  En Somalie, les résultats de la coopération entre l’Union européenne et les Nations Unies sont déjà palpables.  En tout cas, il s’agit d’un bon exemple du partenariat entre les Nations Unies et l’Union européenne, a estimé le représentant.  Au Moyen-Orient, l’Union européenne appelle Israël à lever l’interdiction de la liberté de circulation pour les Palestiniens et à reprendre le processus de paix au sein du Quatuor.  Concernant l’Iran et son programme nucléaire, la balle est dans le camp de Téhéran, d’autant que le processus 3+3 sur le nucléaire iranien va bientôt reprendre.  Quant à la région des Balkans, entre la Serbie et le Kosovo, la dynamique du dialogue doit être maintenue, a conclu le représentant. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que son pays et l’Union européenne sont des centres de puissance en Europe et dans la zone de l’Atlantique.  Leur position est souvent la même sur de nombreux sujets internationaux.  Mais la Fédération de Russie préconise et met beaucoup plus l’accent sur le multilatéralisme dans l’approche des relations et de la coopération internationale.  Pour prendre quelques exemples, la Fédération de Russie prône et soutient des solutions diplomatiques sur le dossier du nucléaire iranien, à la crise en Syrie, au conflit en Somalie et dans les efforts visant à mettre fin à la piraterie maritime.


Le représentant de la Fédération de Russie a ajouté que les droits de l’homme ne doivent pas être utilisés comme moyen de pression politique sur les autres partenaires de la communauté internationale.  Il a appelé l’Union européenne à respecter l’esprit et la lettre du statut de l’Union européenne vis-à-vis des Nations Unies et à ne pas se servir de ce statut pour agir de manière unilatérale en prenant des mesures contre certains États tiers.  Il a dénoncé la position de l’Union européenne au Kosovo, où la recherche de solutions aux contentieux existants ne doit pas se faire uniquement par l’Union européenne sans tenir compte du cadre des Nations Unies.  Le Conseil de sécurité reste le lieu de règlement des différends internationaux et ceci doit être respecté par tous les États et entités, y compris par l’Union européenne.


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a souhaité que la coopération et les consultations qui ont cours entre les Nations Unies, d’une part, et l’Union européenne et l’Union africaine, d’autre part, puisse également se développer avec d’autres organisations régionales a travers le monde.  Elle a ensuite regretté que l’option militaire prise par le Gouvernement et l’opposition en Syrie ait conduit à une situation humanitaire catastrophique.  Elle a salué l’apport de l’Union européenne dans la gestion de la sévère crise humanitaire syrienne, et a rappelé qu’aucun pays ne devrait envoyer des armes en Syrie.  Au sujet de la situation entre Israël et la Palestine, la représentante a indiqué que la solution à deux États est fondamentale et qu’il faudrait renforcer les stratégies mises en place par la communauté internationale pour parvenir à une solution définitive sur cette question. 


Parlant de la non-prolifération nucléaire, elle a estimé que des solutions doivent être trouvées à la question à travers des négociations, car les sanctions ne semblent pas être une fin en soi.  Elle a par la suite invité l’Iran à coopérer avec l’AIEA pour rétablir un lien de confiance avec la communauté internationale.  Sur la crise malienne, elle a souhaité que des processus politiques puissent mener à une solution durable du conflit, et elle a souligné qu’au Mali comme partout ailleurs, les enfants et les femmes doivent être protégés en situation de conflit.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a déclaré que l’Union européenne est un partenaire privilégié des Nations Unies.  Cela a été illustré par l’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne.  L’Union européenne contribue de façon importante au partenariat pour le développement, pour la paix et la sécurité internationales et au renforcement du multilatéralisme, a dit le représentant.  Il a cité les efforts européens dans la gestion des crises, et dans la consolidation de la paix.  Le représentant a aussi noté l’engagement de l’Union européenne en faveur de la coopération sous-régionale en évoquant le partenariat Union européenne-Union méditerranéenne.  Au Moyen-Orient, l’Europe est appelée à aider à la reprise du processus de paix au sein du Quatuor afin que soient levés les obstacles qui se posent à la reprise des négociations entre Israël et la Palestine.


En Afrique, le Maroc salue l’engagement de l’Union européenne en faveur du développement, de la paix et de la sécurité.  En ce qui concerne la crise malienne, l’Union a démontré son engagement par son appui à la réforme de l’armée malienne, sa participation à la réunion des Amis du Mali.  Au Sahel, l’Union européenne est invitée à apporter son appui à la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel lorsqu’elle sera lancée, a indiqué le représentant.  En Syrie, le Maroc note les efforts déployés par l’Union européenne pour parvenir à une solution politique à la crise.  Au Moyen-Orient, le Maroc soutient le processus E3+3 mis en place pour parvenir à une solution à la question du nucléaire iranien.  Le Maroc croit aussi que le dialogue aidera à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires, a souligné le représentant.


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a salué les actions menées par l’Union européenne pour la paix en Europe, notamment à travers les pourparlers engagés avec les autorités du Kosovo et de la Serbie, qui ont cours en ce moment.  Nous félicitons aussi l’Union européenne pour l’engagement qu’elle a pris en Géorgie par le biais de sa mission d’observation européenne en Géorgie (UEMM), a-t-elle déclaré.  Les États-Unis se félicitent des efforts menés par l’Union européenne pour faire avancer la paix et la sécurité au-delà de l’Europe, a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite évoqué la question du programme nucléaire iranien et a félicité Mme Ashton pour le rôle central qu’elle joue dans ces pourparlers.  Elle a également salué la condamnation par l’Union européenne des essais nucléaires menés par la République populaire démocratique de Corée. 


Sur le conflit israélo-palestinien, la représentante a rappelé que les États-Unis sont, avec l’Union européenne, membres du Quatuor.  Elle a dit l’engagement de son pays à œuvrer pour la reprise des discussions entre les deux parties.  Au sujet de la Syrie, elle a indiqué que les États-Unis soutiennent les efforts de paix engagés par la communauté internationale sous l’égide du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes en Syrie, M. Lakhdar Brahimi.  Elle a ensuite souligné que les États-Unis partagent la volonté de l’Union européenne de lutter contre les violations des droits de l’homme, et a dit l’engagement de son pays à travailler avec l’Union européenne pour appliquer les principes des Nations Unies à travers le monde.


M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a déclaré que des organisations internationales notamment l’Union européenne ont été créées après la Deuxième Guerre mondiale pour prévenir les conflits et renforcer la paix.  Ces objectifs ont été généralement atteints en dépit de quelques défis au Kosovo et à Chypre.  En Afrique, le Rwanda salue l’engagement de l’Union européenne, dont celui qui a récemment vu le jour au Mali et en Somalie.  En ce qui concerne la coopération au développement en général et les opérations de maintien de la paix en particulier, le représentant du Rwanda a dit que sa délégation y apprécie la contribution des Nations Unies et de l’Union européenne tout en émettant des réserves sur le fait que ces aides revêtent parfois un caractère politique et motivé par des intérêts.  S’agissant des droits de l’homme, le représentant du Rwanda a indiqué qu’il est plus important que l’Union européenne reste impartiale et donne la priorité à la paix et au renforcement du système judiciaire national des pays qu’elle veut aider. 


M. KIM SOOK (République de Corée), qui est le Président du Conseil de sécurité pour ce mois de février 2013, a salué le rôle positif joué par l’Union européenne pour la préservation de la paix en Europe et au-delà.  Il a également salué l’apport de l’Union européenne au dialogue et à la coopération politique qui ont lieu à travers le monde.  Le représentant a ensuite félicité l’Union européenne pour son rôle dans le rapprochement entre la Serbie et le Kosovo, et a également salué ses actions dans les pourparlers relatifs au programme nucléaire iranien.  Il a dit que la République de Corée espère que ces efforts seront couronnés de succès.  Il a par ailleurs partagé la désapprobation de la communauté internationale face aux récents essais nucléaires conduits par la République populaire démocratique de Corée et a dit attendre que l’Union européenne joue un rôle majeur sur cette question.  Au sujet de la situation au Moyen-Orient, le représentant a souhaité que le Quatuor aide à la reprise des négociations de paix, surtout dans ce contexte de mutation politique récemment intervenue en Israël.  L’ONU et l’Union européenne ont tout intérêt à résoudre la crise syrienne afin qu’elle ne se répande pas dans toute la région, a-t-il d’autre part prévenu.  Il a par la suite salué le rôle majeur joué par l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine dans la gestion de la crise malienne.  Il a félicité l’Union européenne pour le soutien financier et logistique engagé dans cette optique et a salué la contribution de l’Union européenne pour la préservation de la paix mondiale.


Dans ses remarques de clôture, la Haute-Représentante de l’Union européenne aux affaires étrangères et aux questions de sécurité a indiqué que tous les intervenants au débat tenu aujourd’hui par le Conseil de sécurité représentent des États ou entités qui sont en quête de solutions communes aux problèmes de la planète, et que l’Union européenne reste constamment un partenaire des Nations Unies pour la recherche de la paix et de la sécurité internationales.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat du Bureau des Nations Unies au Burundi jusqu’au 15 février 2014

CS/10915

Le Conseil de sécurité proroge le mandat du Bureau des Nations Unies au Burundi jusqu’au 15 février 2014

13/2/2013
Conseil de sécuritéCS/10915
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6918e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DU BUREAU DES

NATIONS UNIES AU BURUNDI JUSQU’AU 15 FÉVRIER 2014


Le représentant du Burundi regrette que le Conseil n’ait pas tenu

compte de la demande de son gouvernement de transformer le BNUB en équipe de pays


Saluant la contribution que le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) et le système des Nations Unies continuent d’apporter à la paix, à la sécurité et au développement du pays, et de leur intention d’organiser, en 2013, une rencontre à large participation consacrée à tirer des enseignements des élections de 2010 dans la perspective des élections de 2015, le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger le mandat du BNUB jusqu’au 15 février 2014.


Par la résolution 2090 (2013), adoptée à l’unanimité, le Conseil lui demande de s’employer prioritairement à appuyer le Gouvernement burundais pour promouvoir et faciliter le dialogue entre les acteurs nationaux et appuyer les mécanismes destinés à assurer une large participation à la vie politique, y compris pour l’exécution des stratégies et programmes de développement du Burundi et pour l’instauration d’un climat propice de liberté et d’ouverture en prévision des élections de 2015. 


Le BNUB assistera également le Gouvernement burundais à renforcer l’indépendance, les capacités et le cadre juridique des institutions nationales essentielles, notamment judiciaires et parlementaires, conformément aux normes et principes internationaux, à la lutte contre l’impunité, notamment par la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle, à promouvoir et protéger les droits de l’homme, y compris en renforçant les capacités nationales à cet égard, ainsi que la société civile.  Il accompagnera aussi le Gouvernement burundais et la communauté internationale dans leurs efforts en faveur du développement socioéconomique des femmes et des jeunes et de la réintégration socioéconomique des populations touchées par le conflit, y compris les réfugiés et les personnes déplacées.


En vertu de ce texte, le Conseil de sécurité considèreque le Gouvernement burundais est responsable au premier chef de la consolidation de la paix, de la sécurité, de la protection de sa population et du développement à long terme dans le pays, et l’encourage à poursuivre ses efforts face aux défis de la consolidation de la paix, en particulier la gouvernance démocratique, la lutte contre la corruption, la réforme du secteur de la sécurité, la protection des civils, la justice, ainsi que la promotion et la protection des droits de l’homme, en mettant particulièrement l’accent sur les droits des femmes et des enfants et les minorités marginalisées et vulnérables.  Il lui demande en particulier de prendre les mesures supplémentaires nécessaires pour prévenir les violations des droits de l’homme, en particulier les exécutions extrajudiciaires, y compris les exécutions politiques, les mauvais traitements infligés aux détenus et la torture, et les atteintes aux libertés publiques.  À cet égard, il demande instamment à tous les partenaires internationaux, de concert avec le BNUB, d’aider le Gouvernement burundais à professionnaliser les services nationaux de sécurité et de police et renforcer leurs capacités.


À la demande du Conseil, le Gouvernement burundais doit s’attacher, avec l’appui de la Commission de consolidation de la paix, à honorer ses engagements en ce qui concerne les priorités en matière de consolidation de la paix, tels qu’ils résultent du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté de la deuxième génération (DSRP II).  Les partenaires internationaux, agissant en collaboration avec lui et avec l’appui du BNUB, du système des Nations Unies au Burundi et de la Commission de consolidation de la paix, doivent continuer d’apporter leur soutien aux initiatives de développement du Burundi.


S’exprimant après l’adoption de la résolution 2090 (2013), le représentant du Burundi, M. Hermenegilde Nionzima, a fait observer que son pays ne « comprenait pas toujours les choses de la même manière et à la même vitesse ».  « Malgré les difficultés bien réelles que le Burundi a éprouvées en 2011, a-t-il précisé, le Conseil de sécurité avait estimé que le Burundi était sur un bon élan dans le combat pour s’en sortir. »  Tandis que le rapport* du Secrétaire général dont est saisi aujourd’hui le Conseil de sécurité constate une amélioration remarquable dans tous les secteurs; la résolution qu’il vient d’adopter fait état d’exécutions extraordinaires, d’assassinats politiquement motivés, d’absence des libertés publiques et va jusqu’à évoquer la saisine de la Cour pénale internationale (CPI), s’est-il indigné.


« Ma délégation émet des réserves sur l’utilisation d’une terminologie de nature à susciter une certaine incompréhension au regard de la réalité du terrain et nous regrettons l’absence de souplesse de certains membres du Conseil, parce que l’usage de certains termes nous semble injuste, compte tenu des efforts consentis par notre pays, dans les domaines des droits de l’homme et de la lutte contre l’impunité », a-t-il déclaré.


Le représentant a rappelé que le 24 janvier 2013, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Burundi, M. Parfait Onanga-Anyanga, avait assuré, devant le Conseil de sécurité, que le Burundi avait continué à faire des progrès dans la consolidation de la paix et la stabilité et que le Burundi était, maintenant, un pays où l’on peut s’y rendre en toute sécurité et y vivre.


M. Niyonzima a soutenu que le Burundi avait accompli « une quantité de réalisations, trop nombreuses pour être énumérées, mais qui valent aujourd’hui des félicitations et des commentaires élogieux de la part de la communauté internationale ».  Depuis l’inscription du Burundi à l’ordre du jour du Conseil de sécurité en 2004, nous avons fait un pas de géant pour engager le pays dans la voie de la paix, de la sécurité et de la stabilité, a-t-il ajouté.


Le représentant a déploré que la résolution 2090 n’ait pas tenu compte de la demande du Gouvernement du Burundi de mettre fin au mandat du BNUB et de le remplacer par une équipe de pays de l’ONU, contenue dans la lettre adressée l’année dernière au Secrétaire général, et réaffirmée par le Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale du Burundi devant le Conseil de sécurité, le 24 janvier dernier.


La seule référence à la transformation du BNUB en équipe de pays repose sur les critères proposés et dont l’application pourrait être jugée incomplète aussi longtemps que certains de nos partenaires le souhaitent, a-t-il regretté.


* S/2013/36


LA SITUATION AU BURUNDI


Texte du projet de résolution S/2013/87


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions et les déclarations de son président sur le Burundi,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité du Burundi,


Se félicitant des progrès que ne cesse de réaliser le Burundi sur la voie de la paix, de la stabilité et du développement, soulignant que le système des Nations Unies et la communauté internationale, y compris les institutions financières internationales et les partenaires de développement du Burundi, doivent continuer d’appuyer la consolidation de la paix au Burundi et le développement à long terme de ce pays et, à cet égard, félicitant le Gouvernement burundais d’avoir mis au point le document de stratégie pour la réduction de la pauvreté de la deuxième génération (DSRP II) et l’accord conclu avec l’Organisation des Nations Unies concernant un nouveau plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD), saluant aussi les initiatives que prend le Burundi pour mobiliser des recettes à travers l’Office burundais des recettes et réaffirmant son soutien à l’action menée par cette institution,


Se félicitant également de la réussite de la Conférence des partenaires au développement du Burundi, tenue à Genève les 29 et 30 octobre 2012, qui témoigne de la volonté des partenaires internationaux d’accompagner le Burundi dans la mise en œuvre du DSRP II et de celle du Gouvernement burundais d’opérer des réformes structurelles en vue d’améliorer la gouvernance politique, économique et administrative, dans le cadre de sa Stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption,


Saluant la contribution que le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) et le système des Nations Unies continuent d’apporter à la paix, à la sécurité et au développement du pays,


Encourageant le Gouvernement burundais à s’employer davantage à faire une place à tous les partis politiques, dont ceux de l’opposition extraparlementaire, et à continuer d’améliorer le dialogue entre tous les acteurs, y compris la société civile,


Prenant note de la formation d’une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI) et exhortant la CENI à œuvrer étroitement avec tous les acteurs politiques à préparer les élections de 2015, dans un esprit de dialogue constant et de recherche du consensus,


Se félicitant de l’intention du BNUB et du système des Nations Unies d’organiser, en 2013, une rencontre à large participation consacrée à tirer des enseignements des élections de 2010 dans la perspective des élections de 2015,


Prenant note des efforts réalisés par le Gouvernement burundais pour améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays et demeurant préoccupé par la persistance des violations des droits de l’homme, en particulier les exécutions extrajudiciaires, y compris les exécutions politiques, les mauvais traitements infligés aux détenus et la torture, et les atteintes aux libertés publiques, y compris les actes de harcèlement et d’intimidation, perpétrés notamment par des organisations de jeunesse, et les restrictions à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, d’association et de réunion des partis politiques d’opposition et des représentants des médias et des organisations de la société civile,


Restant préoccupé par la persistance des attaques perpétrées contre les civils et les forces de sécurité et de défense en divers points du pays et par les informations faisant état d’activités paramilitaires dans certains pays voisins et exigeant que tous ceux qui sont impliqués dans ces actes y mettent fin,


Soulignant l’importance que revêt la justice transitionnelle dans la réconciliation durable de l’ensemble de la population du Burundi, prenant note du projet de loi portant Commission Vérité et réconciliation, proposé par le Gouvernement au Parlement le 12 décembre 2012 et rappelant, à cet égard, l’engagement pris par le Gouvernement burundais de mettre en place des mécanismes de justice transitionnelle, conformément aux résultats des consultations nationales de 2009, à sa résolution 1606 (2005) et aux Accords d’Arusha du 28 août 2000,


Rappelant que le Burundi est un État partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale depuis 2004, et qu’il s’est engagé à lutter contre l’impunité des crimes relevant de la compétence de la Cour, et soulignant que la Cour pénale internationale est complémentaire des juridictions pénales nationales,


Appuyant l’adhésion renouvelée du Burundi à la politique de « tolérance zéro » de la corruption,


Saluant le soutien continu de la Commission de consolidation de la paix avec le Burundi, y compris la contribution de la présidence de la formation Burundi de la Commission, et se félicitant que le Fonds pour la consolidation de la paix soit disposé à apporter un appui supplémentaire aux efforts de consolidation de la paix au Burundi,


Soutenant l’attachement du Burundi à l’intégration régionale et à la coopération avec les États voisins, notamment dans le cadre de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs,


Rappelant ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) sur les femmes et la paix et la sécurité, ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé et ses résolutions 1612 (2005), 1882 (2009), 1998 (2011) et 2068 (2012) sur le sort des enfants en temps de conflit armé,


Ayant examiné le dernier rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies au Burundi (S/2013/36) et, en particulier, l’analyse qui y est faite des progrès accomplis et des difficultés restant à surmonter au regard des critères que le Secrétaire général a proposés au Conseil de sécurité en application des résolutions 1959 (2010) et 2027 (2011), critères qui devraient présider à la transformation du BNUB en une équipe de pays des Nations Unies,


1. Décide de proroger jusqu’au 15 février 2014 le mandat du BNUB, en lui demandant de s’employer prioritairement, conformément aux paragraphes 3 a) à d) de la résolution 1959 (2010) et 2 a) et b) de la résolution 2027 (2011), à appuyer le Gouvernement burundais dans les domaines suivants:


a) Promouvoir et faciliter le dialogue entre les acteurs nationaux et appuyer les mécanismes destinés à assurer une large participation à la vie politique, y compris pour l’exécution des stratégies et programmes de développement du Burundi et pour l’instauration d’un climat propice, de liberté et d’ouverture en prévision des élections de 2015;


b) Renforcer l’indépendance, les capacités et le cadre juridique des institutions nationales essentielles, notamment judiciaires et parlementaires, conformément aux normes et principes internationaux;


c) Appuyer la lutte contre l’impunité, notamment par la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle, afin de renforcer l’unité nationale, de promouvoir la justice et de favoriser la réconciliation au sein de la société burundaise, et fournir à ces mécanismes un appui opérationnel;


d) Promouvoir et protéger les droits de l’homme, y compris en renforçant les capacités nationales à cet égard, ainsi que la société civile;


e) Accompagner le Gouvernement et la communauté internationale en ce qu’ils font pour privilégier le développement socioéconomique des femmes et des jeunes et la réintégration socioéconomique des populations touchées par le conflit, y compris les réfugiés et les personnes déplacées qui ont récemment regagné leurs foyers, et mener des activités de plaidoyer en vue de mobiliser des ressources pour asseoir la paix, améliorer la gouvernance et relancer le développement durable dans le cadre du DSRP II;


f) Fournir un appui à l’approfondissement de l’intégration régionale du Burundi, comme il a été prié de le faire;


2. Considère que le Gouvernement burundais est responsable au premier chef de la consolidation de la paix, de la sécurité, de la protection de sa population et du développement à long terme dans le pays, et l’encourage à poursuivre ses efforts face aux défis de la consolidation de la paix, en particulier la gouvernance démocratique, la lutte contre la corruption, la réforme du secteur de la sécurité, la protection des civils, la justice, et la promotion et la protection des droits de l’homme, en mettant particulièrement l’accent sur les droits des femmes et des enfants et les minorités marginalisées et vulnérables;


3. Encourage le Gouvernement burundais à redoubler d’efforts pour mener des réformes structurelles, avec l’appui du BNUB et d’autres partenaires internationaux, en vue d’améliorer la gouvernance politique, économique et administrative et de lutter contre la corruption, afin de mettre en place les moteurs puissants d’une croissance économique et sociale soutenue et équitable;


4. Invite le Gouvernement burundais à promouvoir des élections ouvertes à tous en 2015, en continuant d’améliorer le dialogue entre tous les acteurs nationaux, y compris la société civile, et à garantir une place à tous les partis politiques, dont ceux de l’opposition extraparlementaire, afin qu’ils puissent exercer leur droit de s’organiser et se préparer pour les élections de 2015;


5. Demande au Gouvernement burundais de poursuivre ses efforts pour assurer la promotion et la protection des droits de l’homme et, de concert avec ses partenaires internationaux, d’appuyer la Commission nationale indépendante des droits de l’homme et le Bureau du Médiateur et de renforcer leurs capacités, conformément à la résolution A/RES/48/134 de l’Assemblée générale concernant le

statut des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme, l’encourage à continuer de combattre l’impunité et à prendre les mesures requises en vue de la pleine jouissance des droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels, tels que consacrés par la Constitution du Burundi et le droit international des droits de l’homme;


6. Demande au Gouvernement burundais de prendre les mesures supplémentaires nécessaires pour prévenir les violations des droits de l’homme, en particulier les exécutions extrajudiciaires, y compris les exécutions politiques, les mauvais traitements infligés aux détenus et la torture, et les atteintes aux libertés publiques, y compris les actes de harcèlement et d’intimidation, perpétrés notamment par des organisations de jeunesse, les restrictions à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, d’association et de réunion des partis politiques d’opposition et des représentants des médias et des organisations de la société civile;


7. Invite le Gouvernement burundais à prendre des mesures pour combattre l’impunité et appuyer des enquêtes approfondies, crédibles, impartiales et transparentes, y compris en renforçant la protection des victimes, de leurs proches et des témoins, et à veiller davantage à ce que les personnes responsables de violations des droits de l’homme et d’atteintes aux libertés publiques soient rapidement arrêtées et traduites en justice;


8. Demande au Gouvernement burundais de collaborer avec les partenaires internationaux et le BNUB à la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle, y compris une Commission Vérité et réconciliation crédible et consensuelle, qui aidera à promouvoir une réconciliation effective de tous les Burundais et la paix durable au Burundi, conformément aux résultats des travaux du Comité technique, aux consultations nationales de 2009, à sa résolution 1606 (2005) et à l’Accord d’Arusha du 28 août 2000;


9. Encouragele Gouvernement burundais à poursuivre l’entreprise deconsolidation de la paix et de reconstruction dans une perspective régionale, en particulier en mettant en œuvre des projets visant à promouvoir la paix, la réconciliation et les échanges dans le cadre de la Communauté d’Afrique de l’Est, de la Communauté économique des pays des Grands Lacs et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs;


10. Encourage en outre le Gouvernement burundais à assurer, le cas échéant avec l’appui des partenaires internationaux, le retour volontaire au Burundi, en toute sécurité et en bon ordre, et la réintégration durable des réfugiés;


11. Souligne l’importance de la réforme du secteur de la sécurité et demande instamment à tous les partenaires internationaux de continuer, de concert avec le BNUB, à aider le Gouvernement burundais à professionnaliser les services nationaux de sécurité et de police et renforcer leurs capacités, en particulier dans les domaines du suivi des violations des droits de l’homme, de la formation en matière de droits de l’homme et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes et de la promotion d’un contrôle et d’un suivi civils, en vue de consolider la gouvernance du secteur de la sécurité;


12. Demande au Gouvernement burundais de s’attacher, avec l’appui de la Commission de consolidation de la paix, à honorer ses engagements en ce qui concerne les priorités en matière de consolidation de la paix, tels qu’ils résultent du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté de la deuxième génération (DSRP II), et souligne qu’il importe que les partenaires internationaux, agissant en collaboration avec le Gouvernement burundais et avec l’appui du BNUB, du système des Nations Unies au Burundi et de la Commission de consolidation de la paix, continuent d’apporter leur soutien aux initiatives de développement du Burundi et assurent le suivi effectif des engagements pris à la Conférence des partenaires au développement du Burundi, tenue à Genève, afin de favoriser la mise en œuvre du DSRP II et de soutenir l’application du nouveau plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD);


13. Prend note des progrès accomplis dans l’exécution du mandat du BNUB et dans la consolidation de la paix au Burundi, tels qu’évalués au regard des critères retenus pour la future transformation du BNUB en équipe de pays des Nations Unies et tels que décrits par le Secrétaire général, et prie le Secrétaire général de le tenir informé des critères, de la mise en œuvre du mandat du BNUB et de la présente résolution, ainsi que des facteurs qui agissent sur cette mise en œuvre, de lui présenter un exposé, au plus tard fin juillet 2013, et un rapport, au plus tard le 17 janvier 2014, notamment sur les résultats de la Mission d’évaluation stratégique dont le Secrétaire général prévoit le déploiement en 2013;


14. Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La communauté internationale doit miser sur les jeunes et les groupes vulnérables pour garantir le développement pour tous et la cohésion sociale

SOC/4804

La communauté internationale doit miser sur les jeunes et les groupes vulnérables pour garantir le développement pour tous et la cohésion sociale

12/02/2013
Conseil économique et socialSOC/4804
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social                         

Cinquantième et unième session                             

10e & 11e séances – matin & après-midi    


LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT MISER SUR LES JEUNES ET LES GROUPES VULNÉRABLES

POUR GARANTIR LE DÉVELOPPEMENT POUR TOUS ET LA COHÉSION SOCIALE


La communauté internationale doit renforcer sa coopération pour mettre fin à la pauvreté et aux problèmes de chômage, en particulier celui des jeunes, a vigoureusement appelé de ses vœux, aujourd’hui, la représentante de la Tunisie devant la Commission du développement social, dont la session se tient jusqu’au 15 février au Siège de l’ONU, à New York.


« Il est urgent d’établir des stratégies internationales ciblées sur le recrutement de la jeunesse et de miser sur l’emploi des jeunes dans l’Agenda pour le développement post-2015 », a estimé la représentante.  « Depuis janvier 2011 et, en dépit de nombreuses entraves, la Tunisie a engagé une nouvelle phase de son histoire grâce à la volonté de sa jeunesse qui aspire à la liberté et au progrès », a-t-elle rappelé.


À l’instar de la Tunisie, de nombreuses délégations, plusieurs responsables de programmes et fonds des Nations Unies, ainsi que des organisations non gouvernementales ont estimé, au cours des débats d’aujourd’hui, que les objectifs de développement ne pouvaient être atteints sans valoriser la place des jeunes et des plus vulnérables dans nos sociétés.


En 2012, un travailleur sur trois était soit pauvre, soit au chômage, a fait remarquer le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  Aujourd’hui, 73,8 millions de jeunes dans le monde sont au chômage et, parmi eux, beaucoup ont perdu tout espoir de pouvoir trouver un emploi, a-t-il souligné.


« C’est un problème qui concerne la société dans son ensemble car l’emploi joue un rôle central dans l’inclusion sociale.  Nous refusons d’être la génération perdue », a déclaré une représentante des jeunes de la Belgique, qui est venue spécialement à New York, comme beaucoup d’autres issus des quatre coins du monde, pour faire entendre leur voix.  Elle a invité les gouvernements à mettre en œuvre des législations adéquates visant à éliminer toute forme de discrimination, ainsi que les stéréotypes qui touchent les jeunes sur le marché du travail. 


Plusieurs pistes de solutions ont été évoquées pour remédier au chômage des jeunes et pour encourager leur participation dans la société.  L’Autriche, par exemple, a fait part de plusieurs initiatives novatrices.  Dans ce pays, un Conseil fédéral des jeunes est reconnu comme partenaire social et habilité à participer aux processus décisionnels au même titre que les syndicats.  Un programme baptisé « Youth Check » permet de soumettre chaque projet de loi à une évaluation de son impact sur les jeunes.  Enfin, l’âge légal du vote a été établi à 16 ans, ce qui a permis une plus grande participation des jeunes à la vie politique et publique du pays.


D’autres délégations ont insisté sur la nécessité d’établir des programmes scolaires qui répondent aux exigences du marché du travail, tandis que des organisations gouvernementales, comme « Sustain Us », ont encouragé les gouvernements à réfléchir à la formation des enseignants et à de meilleurs outils pour former les dirigeants de demain, en particulier les jeunes femmes, qui sont davantage confrontées aux obstacles du marché du travail. 


Une autre catégorie de jeunes est durement frappée par les discriminations, celle qui est atteinte du VIH/sida, a rappelé un responsable du Programme des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).  Plus de 2 300 jeunes âgés de 15 à 24 ans sont infectés chaque jour, tandis que 4,6 millions de jeunes gens vivent avec le VIH/sida au niveau mondial.


La place que nos sociétés accordent aux plus vulnérables, en particulier à ces jeunes victimes de discrimination, aux personnes âgées et aux personnes handicapées, est aussi un élément déterminant de l’autonomisation, ont également souligné plusieurs pays.


La communauté internationale doit davantage s’intéresser aux personnes handicapées qui représentent plus de 15% de la population mondiale, a insisté le représentant de l’Algérie.  Elle doit aussi accorder une priorité absolue à la protection des personnes âgées, qui continuent d’être exclues d’une pleine participation dans les domaines politique, social, économique et culturel.  Le Gouvernement a traduit cette nécessité en investissements publics car il s’agit, a-t-il dit, de préserver la cohésion sociale.


Le Kenya, de son côté, a pris conscience du rôle central que jouent les personnes âgées et de la double charge qu’elles doivent affronter, a expliqué son représentant.  En raison de l’impact du VIH/sida, les plus âgés assument en effet au sein des familles la charge des plus jeunes affectés par le virus.  C’est la raison pour laquelle le Kenya a mis en œuvre un programme novateur qui a permis, dès 2007, de fournir à 300 personnes âgées une aide financière spécifique.  Aujourd’hui, ce programme touche près de 33 000 ménages.


Différentes délégations, dont celles de la Mongolie ou du Zimbabwe, ont ensuite mis en exergue les partenariats établis avec des groupes communautaires ou autochtones dans l’élaboration de politiques de développement, notamment à travers l’instauration de coopératives.


La Mongolie compte aujourd’hui 2 400 coopératives qui travaillent dans des secteurs aussi variés que le traitement des matériaux bruts, l’épargne, l’octroi de services et le bâtiment.  De son côté, le Gouvernement du Zimbabwe met l’accent sur le sentiment d’appropriation nationale à travers la mise en place d’un fonds d’affectation spéciale pour les coopératives auxquelles participe la population autochtone.


Au cours du débat, la représentante de la Syrie a déploré les « mesures coercitives prises unilatéralement et qui menacent son commerce et le renforcement du développement social du pays ».  Elle a estimé que les « conséquences graves d’une occupation étrangère » sur le développement social étaient ignorées dans la plupart des rapports examinés dans le cadre des travaux de la Commission.


La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, mercredi 13 février, à 10 heures. 



SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2013/2)


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux, E/CN.5/2013/7)


i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii) Règles pour l’égalisation des chances des handicapés


iii) Programme d’action mondial pour la jeunesse


iv) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002


v) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Suite et fin du débat général


Mme INGRID NEMEC, Directrice générale pour la famille et les jeunes, au Ministère de l’économie, de la famille et des jeunes de l’Autriche, a mis l’accent sur quatre initiatives développées par son pays en vue de promouvoir la participation des jeunes.  Elle a tout d’abord présenté le Conseil fédéral des jeunes, organe composé d’enfants et de jeunes issus d’horizons divers qui représente officiellement les jeunes en Autriche.  Ce Conseil est reconnu comme partenaire social et il est habilité à participer aux processus décisionnels au même titre que les syndicats, a-t-elle expliqué. 


Une initiative baptisée « Youth Check » permet de soumettre chaque projet de loi à une évaluation sur son impact sur les droits des jeunes, a ajouté la représentante.  Par ailleurs, l’Autriche a abaissé l’âge légal du vote à 16 ans, une mesure qui a permis une plus grande participation des jeunes à la vie politique et publique du pays, comme l’ont montré plusieurs sondages réalisés à la sortie des urnes, a-t-elle souligné.  Enfin, de manière plus globale, la « Stratégie pour les jeunes » permet au Conseil fédéral de participer au dialogue entre les différentes composantes de la société autrichienne.


Mme MARY MAYER, Federationon Aging, s’est inquiétée du fait que les objectifs de lutte contre la pauvreté n’avaient toujours pas été atteints.  Elle a également fait observer que l’autonomisation des personnes âgées avait été affectée par des changements sociétaux, en précisant notamment que les personnes âgées qui vivent dans la pauvreté ont plus de mal à faire valoir leurs droits.  Les personnes âgées, a-t-elle souligné, doivent pouvoir vivre dans de bonnes conditions.  La représentante de Federation on Aging a rappelé que les personnes âgées qui vivent dans la pauvreté sont exposées au risque de vivre dans l’isolement.  À moins de prendre les mesures qui s’imposent, ces personnes âgées ne pourront pas s’épanouir, a-t-elle averti, en insistant de nouveau sur la nécessité de lutter contre la pauvreté.


Mme LILA PROUNIS, Diocèse orthodoxe grec, a tenu à souligner l’importance de la famille dans les débats et travaux de cette Commission, en insistant sur le fait que tous les membres d’une famille devraient se voir garantir un accès à l’éducation, aux soins de santé, à des conditions de vie décentes et aux technologies.  Elle a cité le cas particulier de la lutte contre le VIH/sida, qui plonge des familles dans des difficultés sans commune mesure.  Rappelant que huit millions de personnes avaient eu accès à des traitements antirétroviraux en 2010, elle a estimé que davantage d’efforts devraient être enregistrés pour encourager des partenariats entre le secteur public et le secteur privé dans ce domaine.  À titre d’exemple, elle a cité le partenariat établi entre des associations caritatives orthodoxes et le programme USAIDS en Éthiopie concernant la formation à la prévention du VIH/sida.  


Mme KLINE, American Association of Retired Persons(AARP), a tout d’abord indiqué que selon des prévisions, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans, qui est actuellement de 780 millions, passera à presque deux milliards d’ici à 2050.  Elle a ensuite attiré l’attention sur les répercussions de l’urbanisation, en précisant que les personnes âgées de plus de 60 ans représenteront un quart des habitants des zones urbaines d’ici à 2050.  Compte tenu de cette situation, les autorités se doivent de repenser la conception de ces espaces, a-t-elle estimé.  La représentante a également insisté sur la nécessité de créer de bons systèmes de transport.  Elle a également souligné l’importance de bonnes politiques pour répondre efficacement aux situations d’urgence.  L’inclusion, le transport et la pleine participation à la vie publique des personnes âgées sont des éléments essentiels de leur autonomisation, a-t-elle estimé.


Mme MANZANA, World Youth Alliance, a expliqué qu’elle représentait une coalition de jeunes qui œuvrent à promouvoir la solidarité entre les pays développés et en développement en ce qui concerne les questions des jeunes.  Rappelant que le taux de la population dans les pays en développement de moins de 20 ans varie entre 30 et 50%, elle a encouragé les gouvernements à prendre conscience du fait que ce groupe de la population représente une ressource précieuse, ainsi qu’un moteur de développement durable et de prospérité pour leur pays.  Si les jeunes ne poursuivent pas d’études, ils ont peu de chance de réussir et leur potentiel créateur ou entrepreneurial n’est pas valorisé, a-t-elle dit.  La représentante de World Youth Alliance a insisté sur la nécessité d’assurer à chacun de ces jeunes l’accès à l’eau, à des services d’assainissement adéquats, à une éducation et à la culture.  Elle a ensuite appelé tous les gouvernements à lutter contre la pauvreté et à encourager la jeunesse d’être créative.  « La solution à la pauvreté n’est pas de réduire la population mondiale mais d’œuvrer pour un monde où chacun peut satisfaire ses besoins essentiels », a-t-elle conclu.


Mme ASHLEY BARNES, SustainUs, a estimé qu’un changement s’imposait pour permettre aux jeunes de pouvoir se faire entendre.  Elle a également souligné qu’il faudrait réfléchir à l’avenir en examinant de manière approfondie les causes profondes de la marginalisation des jeunes afin de prendre les mesures appropriées.  La représentante a ensuite déploré le fait que le débat de la Commission du développement social n’ait pas abordé, selon elle, certaines questions importantes telles que la migration et le chômage des jeunes.  L’accès à l’éducation, l’entrepreneuriat et la participation des jeunes au processus de prise de décisions politiques sont d’autres éléments importants, a-t-elle ajouté.


La représentante de Sustain Us a engagé les ONG et les gouvernements à réfléchir à la formation des éducateurs.  Il nous faut de meilleurs outils pour former les dirigeants de demain, des jeunes qui sachent faire preuve de créativité et d’esprit critique, a-t-elle estimé.  Les jeunes doivent pouvoir arriver sur un marché de l’emploi qui leur offre des dizaines de possibilités, a-t-elle ajouté.


La représentante a ensuite signalé que les jeunes femmes rencontraient davantage d’obstacles sur le marché du travail.  Elle a également dénoncé le fait que certains gouvernements ne semblent pas se soucier des problèmes liés à l’économie informelle.  Mme Barnes a aussi estimé qu’il était nécessaire d’accorder plus d’attention aux nombreux jeunes parmi les millions de migrants dans le monde.  Elle a également insisté sur l’importance pour les jeunes de se faire entendre lors de l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015.


Thème prioritaire: promotion de l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et du travail décent pour tous


M. ALIOUNE NDIAYE, Directeur de Cabinet du Ministre de la femme, de l’enfance et de l’entreprenariat féminin du Sénégal, a souligné que l’autonomisation des populations, qui inclut certains aspects tels que les principes de participation, de dignité humaine et de liberté, ainsi que la pleine utilisation des ressources humaines, devrait constituer le fondement essentiel des politiques publiques pour bâtir une société juste et équitable pour tous.  C’est la raison pour laquelle le Sénégal a pris d’importantes mesures politiques allant dans le sens du renforcement des mécanismes de bonne gouvernance, de l’approfondissement de la démocratie, de l’élargissement de la participation des groupes sociaux à la vie de la nation et de la lutte contre la pauvreté, a-t-il souligné. 


Le représentant a cité, à titre d’exemple, la Stratégie nationale de développement économique et social, ainsi que la mise en place d’un programme national de lutte contre la pauvreté dont les mécanismes de gestion et d’exécution mettent au cœur du système les populations bénéficiaires.  De la même façon, des politiques énergiques sont prises pour la promotion et la protection des droits des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées.  En ce qui concerne les jeunes, il a annoncé que son gouvernement comptait recruter, en 2013, 5 500 jeunes dans la fonction publique pour améliorer la qualité du service social et contribuer à l’insertion des jeunes dans des emplois salariés ou non salariés. 


M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a estimé qu’il faudrait répondre de manière prioritaire aux causes sous-jacentes de l’absence d’autonomisation des personnes, laquelle entrave l’élimination de la pauvreté.  L’accès à une alimentation adéquate et l’accès à l’eau potable sont les conditions essentielles pour la création de tout environnement propice à l’autonomisation des personnes, a-t-il rappelé.  M. Dehghani a rappelé que, selon le rapport 2012 sur l’insécurité alimentaire dans le monde, la planète compte 870 millions de personnes qui souffrent de malnutrition de manière chronique, dont 852 millions vivent dans des pays en développement.  Le représentant a néanmoins averti que si les efforts de lutte contre la pauvreté ciblent uniquement les personnes vivant dans une situation de pauvreté extrême, les personnes qui vivent dans la pauvreté risquent de voir leur situation s’aggraver car elles auraient été négligées.  M. Dehghani a par ailleurs fait observer que la transition difficile vers la vie active d’une personne a un impact négatif sur ses revenus à long terme et augmente le risque de chômage à d’autres étapes de sa vie.


Passant en revue les grandes lignes du programme de pays de l’Iran pour la période 2012-2016, le représentant a précisé que ce programme faisait de la lutte contre la pauvreté une de ses priorités.  Il a précisé que les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées recevaient un appui de la part de l’État.  Le Gouvernement adopte un nombre croissant de lois sur la protection des personnes âgées et l’Organisation de la sécurité sociale et le Ministère du bien-être social sont chargés de la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  M. Dehghani a également évoqué la création d’un fonds médical pour le traitement des personnes handicapées, ainsi que l’adoption de mesures visant à favoriser leur emploi et leur participation à des activités sportives.


M. GEORG HILMAR ANTONSEN (Norvège) s’est tout d’abord félicité de ce que la question des personnes handicapées figure plus régulièrement dans les résolutions et documents de l’ONU, citant en particulier le Document final de la Conférence Rio+20.  Il a ensuite insisté sur la nécessité d’autonomiser les groupes les plus marginalisés en assurant leur participation politique à tous les niveaux, tant au sein des gouvernements que des organisations non gouvernementales.  C’est pourquoi, la Norvège appuie la création d’un poste de conseiller spécial du Secrétaire général pour l’autonomisation des jeunes marginalisés.  Le représentant a ensuite évoqué la double discrimination que connaissent les femmes et filles handicapées et a estimé que ces dernières devraient participer à l’élaboration des programmes les concernant.  Il a également fait savoir que la Norvège avait lancé une stratégie pour l’emploi à l’intention des personnes handicapées âgées de moins de 30 ans.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN(Bangladesh) a estimé que beaucoup avait été réalisé dans le domaine du développement social mais qu’il faudrait, maintenant, traduire les engagements pris en actions concrètes.  « Beaucoup d’individus vivent aujourd’hui dans des situations de conflit ou sont privés de leurs droits fondamentaux.  Ces individus ne peuvent pas répondre à leurs besoins essentiels ou n’ont aucune autonomie », a-t-il déploré.  Le résultat de cette situation, a-t-il ajouté, ce sont les révoltes, l’insurrection, le terrorisme ou le fondamentalisme.  Le développement social est intimement lié à ces questions et c’est la raison pour laquelle nous devons redoubler d’efforts pour favoriser un environnement qui contribue à l’éradication de la pauvreté, a-t-il insisté.


Pour le Bangladesh, toute stratégie d’autonomisation doit se faire par l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à une protection sociale.  Dans ce contexte, le Premier Ministre du Bangladesh a proposé un modèle pour l’autonomisation de la population et destiné à donner voix au chapitre aux tranches les plus vulnérables.  « Ce modèle se base notamment sur des fondamentaux tels que l’emploi, la participation à la bonne gouvernance, l’inclusion sociale et l’élimination de la pauvreté », a-t-il précisé.  Des budgets spéciaux ont ainsi été alloués au développement d’infrastructures pour l’alimentation ou à l’aide aux personnes défavorisées en matière de santé.  Par ailleurs, l’éducation est un facteur clef de changement pour le Bangladesh, qui a -entre autres- mis en place un fonds d’assistance aux étudiants en difficultés, une parité entre filles et garçons dans l’enseignement primaire, ainsi que des quotas spéciaux pour les femmes et des initiatives les encourageant à l’entreprenariat.


M. CHIR KAMEL(Algérie) a d’abord tenu à rappeler la situation particulière des personnes handicapées qui représentent plus de 15% de la population mondiale.  Il a également souligné la nécessité d’accorder une priorité absolue à la protection des personnes âgées, qui continuent d’être exclues d’une pleine participation dans les domaines politique, social, économique et culturel.  Le rôle de la famille, en tant que principal agent de l’intégration et de la protection sociale, doit être au cœur des stratégies et programmes, a-t-il souligné.  À cet égard, le représentant de l’Algérie a considéré que le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera célébré en 2014, constituera une excellente opportunité pour renforcer les politiques et programmes axés sur la famille.


Le Gouvernement algérien a adopté une série de réformes structurelles, sociales et économiques visant à promouvoir le développement économique, à préserver la cohésion sociale et à garantir une répartition équitable du revenu national, a assuré M. Kamel.  Cette volonté politique s’est traduite par la mise en œuvre de deux programmes d’investissements publics, à savoir un plan de soutien à la relance économique (2000-2004) et un plan complémentaire au soutien à la croissance économique (2005-2009), dotés tous deux d’un montant de 200 milliards de dollars.  Un autre programme a été lancé pour la période allant de 2010 à 2014, impliquant des engagements financiers de l’ordre de 286 milliards de dollars, a-t-il précisé. 


Le résultat de ces investissements, dont plus de 40% des ressources sont réservées à l’amélioration du développement humain, s’est traduit notamment par une augmentation significative du produit intérieur brut (PIB) par tête d’habitant et par une baisse du taux de pauvreté.  En outre, l’Algérie a décidé de consacrer annuellement 20% des transferts sociaux au soutien à l’habitat, aux familles, aux retraités, à la santé, aux démunis et aux autres catégories vulnérables, a indiqué le représentant.  


M. GHANA SHYAM LAMSAL (Népal) a estimé, comme le souligne le rapport du Secrétaire général, que la création d’un emploi décent pour tous doit figurer au cœur de toutes les politiques de lutte contre la pauvreté et d’intégration sociale.  La pauvreté est un problème multidimensionnel et transversal qui transcende les frontières nationales, a-t-il fait remarquer.  On ne peut ainsi se permettre de minimiser les conditions déshumanisantes de la pauvreté et de la faim qui, cumulées à la « crise du chômage des jeunes », débouchent sur l’exclusion sociale et menacent la paix et la stabilité dans le monde, a déclaré M. Lamsal.  Le représentant a estimé que la mondialisation actuelle n’est ni durable, ni inclusive.  Il a également insisté sur la nécessité d’édifier des sociétés capables de résister aux effets des changements climatiques en accordant, notamment, une attention particulière aux personnes vulnérables.


M. Lamsal a ensuite passé en revue certains des programmes de lutte contre la pauvreté et de création d’emplois du Népal, lesquels, s’est-il félicité, ont permis de faire chuter le taux de pauvreté de 42% à 25,5% entre 1996 et 2007.  Le représentant a assuré que son gouvernement accordait une attention particulière au secteur agricole et au développement des infrastructures dans les zones rurales et reculées.  Outre une croissance inclusive qui débouche sur la création d’emplois, il importe également de veiller au développement des zones rurales afin d’y augmenter la sécurité alimentaire et d’y assurer une meilleure vie pour tous, a-t-il par ailleurs estimé.  Le représentant a également parlé du programme de sécurité sociale de son pays qui permet de venir en aide aux personnes âgées, aux veuves, aux groupes autochtones défavorisés ainsi qu’aux personnes handicapées.  Le Gouvernement du Népal s’efforce également d’améliorer l’octroi des services de base en forgeant des partenariats plus forts entre les secteurs public et privé, a-t-il ajouté.


Mme SHORNA-KAY MARIE RICHARDS (Jamaïque) a fait remarquer que son pays avait, entre 2002 et 2010, réduit son taux de pauvreté de 19,1% à 17,5%.  Ce résultat a été possible malgré les chocs externes de la crise économique et financière mondiale et les catastrophes liées aux changements climatiques, a-t-elle dit.  En outre, depuis 2007, la Jamaïque met en œuvre son Plan de développement intitulé « Vision 2030 », destiné à faire de la Jamaïque un pays où l’on peut à présent vivre, travailler et faire des affaires, a-t-elle assuré.  Ce Plan de développement vise également à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015 et à porter la Jamaïque au statut de pays développé d’ici à 2030.


La représentante a ensuite indiqué que la Jamaïque s’était engagée en faveur de l’autonomisation et de l’inclusion de la personne handicapée.  Le Gouvernement a ainsi mis en place un registre pour les personnes handicapées et mène actuellement des consultations visant à réformer le programme national destiné aux personnes handicapées.  Au niveau international, a-t-elle estimé, davantage d’efforts doivent être réalisés pour intégrer cette question dans les programmes de développement.  La représentante a notamment plaidé pour des politiques fondées sur des données factuelles concernant la situation de ces personnes et leur handicap.  S’agissant des personnes âgées, elle a fait remarquer que celles-ci représentaient aujourd’hui 13% de la population jamaïcaine et que ce nombre devrait doubler d’ici à 2050.  Dans ce contexte, elle a mis l’accent sur la nécessité de répondre à la nouvelle équation posée par le vieillissement, notamment par le biais de partenariats entre le secteur public et le secteur privé.  


M. MALEFETSANE MOSEME (Lesotho) a déclaré que, pour éliminer la pauvreté, il était important de renforcer les capacités de la société, en tenant compte de tous les groupes de la population, notamment les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées ainsi que les personnes vivant dans la pauvreté.  M. Moseme a également constaté que l’autonomisation des personnes était une question complexe et a engagé les États Membres à adopter des politiques centrées sur l’être humain.  La communauté internationale doit travailler de manière collective pour créer un environnement qui permette à l’ensemble de pays d’autonomiser leur population, a-t-il ajouté.  Il faudrait accorder également une attention accrue aux problèmes posés par les barrières tarifaires ainsi qu’à la mise en œuvre des engagements pris en matière d’aide publique au développement.


M. Moseme a assuré que l’autonomisation des personnes était la principale priorité du Plan de développement national du Lesotho.  Il a indiqué que d’importants progrès avaient été réalisés en la matière, en se félicitant notamment du fait que des femmes et des jeunes siègent dans certains organes de prise de décisions et ministères.  L’accès des femmes aux services financiers est en hausse, ce qui a permis à nombre d’entre elles de créer de petites entreprises, a-t-il ajouté.  Le représentant a également indiqué que des initiatives avaient été lancées pour assurer la pleine participation des personnes handicapées au développement du pays.  M. Moseme a par ailleurs fait savoir que le VIH/sida demeurait un des principaux défis que connaît le Lesotho en matière de lutte contre la pauvreté.  Une politique de lutte avait été adoptée en 2006 pour y faire face en créant un cadre de prévention, de contrôle et de gestion de la pandémie, a-t-il précisé.


M. HASSAN EL MKHANTAR (Maroc) a affirmé que les stratégies de redressement économique et social ne pouvaient être opérationnelles qu’à travers la mise en œuvre de projets socioéconomiques de « grandes envergures » qui favorisent un « développement soutenu » des capacités productives et une valorisation du potentiel humain en faveur des couches sociales démunies, notamment les jeunes, « afin de leur permettre de bénéficier des opportunités de l’emploi à travers un accès équitable au marché du travail ».  La mise en place d’un système de protection sociale efficace est une nécessité impérieuse et une des dispositions clefs pour réduire la vulnérabilité des populations démunies, a-t-il souligné.


Le représentant a indiqué que son gouvernement avait procédé en 2011 à l’évaluation de l’effort entrepris par les autorités publiques dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain qui a été lancée en 2005.  Sur la base d’un budget d’environ 2 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, a-t-il précisé, les modes opératoires de cette grande initiative vont être davantage affinés pour lutter de manière efficace contre la pauvreté en milieu rural et l’exclusion en milieu urbain.  Le représentant a ajouté qu’un régime d’assistance médicale aux démunis avait également été mis en place et que le Fonds de solidarité familiale était entré en fonctions en 2001.  Le Gouvernement marocain a en outre instauré un quota de 7% de postes dans les administrations publiques et les collectivités locales pour les personnes handicapées, a-t-il assuré.


Mme AMIRA DALI (Tunisie) a appelé la communauté internationale à consolider sa coopération en vue de mettre fin à la pauvreté et aux problèmes de chômage, en particulier celui des jeunes qui demeure très élevé à l’échelle mondiale.  Elle a mis accent sur la nécessité d’établir des stratégies internationales ciblées sur le recrutement de la jeunesse et a insisté sur l’importance de miser sur l’emploi dans l’Agenda pour le développement post-2015.  « De tels objectifs ne pourront être assurés qu’en contribuant à garantir l’enseignement, la santé, la connaissance et en travaillant à promouvoir les potentialités de chacun à travers l’élimination de toutes les formes de discrimination », a-t-elle souligné.  


« Depuis janvier 2011, la Tunisie a engagé une nouvelle phase de son histoire grâce à la volonté de sa jeunesse qui aspire à la liberté et au progrès », a rappelé la représentante.  Elle a insisté sur le fait que ce changement démocratique était fondé sur le compromis et sur l’entente entre toutes les catégories de la société tunisienne.  Ce changement, a-t-elle poursuivi, doit permettre à toutes ces catégories de participer efficacement à la réalisation d’un objectif de développement juste.  La Tunisie doit adopter des réformes visant à favoriser cette participation, à enraciner la transparence et à favoriser la responsabilisation de toutes les catégories de sa population, a déclaré sa représentante. 


L’objectif de la Tunisie est de parvenir, avec tous les partenaires, à dépasser les problèmes et à concrétiser les ambitions de la révolution, c’est-à-dire l’emploi, l’amélioration des conditions de vie et la justice sociale.  « La Tunisie est sur la voie de la démocratie et veut réaliser ces acquis en dépit de nombreuses entraves.  Elle est déterminée à adopter un nouveau modèle et un nouveau cadre en engageant la responsabilité de toutes les parties intéressées », a conclu sa représentante avant de rendre hommage à tous les martyrs qui ont payé de leur vie pour réaliser des révolutions.


M. TULGA NARKHUU (Mongolie) s’est félicité des contributions des coopératives au développement social et économique du pays.  Il a estimé que celles-ci sont un instrument important pour la création d’emplois décents ainsi que pour la lutte contre la pauvreté et l’intégration sociale.  Il a précisé que la Mongolie comptait 2 400 coopératives qui travaillent dans des domaines aussi variés que le traitement des matériaux bruts, l’épargne, l’octroi de services et le bâtiment.  Pour appuyer davantage les zones rurales, le Gouvernement de la Mongolie a lancé une campagne de trois ans qui vise à promouvoir le mouvement des coopératives rurales.  Le représentant a également indiqué que son gouvernement prenait actuellement des mesures en vue d’établir un socle de protection sociale pour tous.


M. Narkhuu a ensuite appelé les États Membres à accélérer leurs efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également estimé que la promotion de l’autonomisation des personnes, comme moyen d’éliminer la pauvreté et de promouvoir l’intégration sociale et le plein emploi, doit être inscrite dans le nouvel Agenda pour le développement.


Au nom des jeunes de la Belgique, Mme ELIEN RAPORT a, dans un premier temps, rappelé devant la Commission du développement social que 200 millions de personnes à travers le monde sont touchées par le chômage, dont un tiers sont des jeunes.  « Il ne s’agit pas seulement d’une part énorme de ressources non utilisées mais d’un problème pour l’individu et pour la société dans son ensemble car l’emploi joue un rôle central à la fois dans l’implication des jeunes et dans l’inclusion sociale », a-t-elle souligné.  C’est pourquoi, a-t-elle insisté, « nous refusons d’être la génération perdue comme le déclarent des experts ». 


La jeune déléguée belge a ensuite mis l’accent sur la nécessité de lutter contre les stéréotypes dont sont victimes les jeunes sur le marché du travail et a invité les gouvernements à mettre en place des législations adéquates visant à éliminer toute forme de discrimination, ainsi que les stéréotypes concernant les jeunes.  Elle a ensuite fait observer que le système d’éducation ne répondait pas toujours aux besoins du marché du travail et a plaidé pour une meilleure adéquation entre l’enseignement et l’emploi.


Prenant à son tour la parole, un autre délégué des jeunes de la Belgique, M. DENIS NAETS a réaffirmé le soutien de son pays au Réseau interinstitutions des Nations Unies sur le développement des jeunes et le Réseau pour l’emploi des jeunes.  Il a également estimé que les jeunes ne devraient plus être considérés comme des bénéficiaires passifs des politiques d’emploi mais devraient être, au contraire, impliqués dans leur formulation.


M. EDUARDO LÓPEZ(Pérou) a estimé qu’il était nécessaire de réfléchir aux écarts qui subsistent en matière de lutte contre la pauvreté.  Il a ensuite fait savoir que le PIB de son pays avait augmenté de plus de 70% entre 2002 et 2012 et que le Pérou avait un des plus faibles indices d’inflation.  Il a cependant fait savoir que malgré ces avancées, des poches de pauvreté subsistaient là où les populations ne pouvaient pas profiter de retombées de cette croissance.  Afin de réduire ces écarts, le Gouvernement péruvien avait créé, en 2011, un nouveau ministère chargé de favoriser les initiatives entre les secteurs public et privé, a indiqué M. Thornberry.  Son gouvernement accorde en outre une attention particulière aux personnes qui sont sur le point de sortir de la pauvreté, et qui représentent 17% de la population.  Le représentant a également indiqué que des nouveaux programmes sociaux avaient été établis pour répondre aux défis qui se posent tout au long du cycle d’une vie.  Il a notamment évoqué l’existence d’un programme d’alimentation scolaire, d’un système de retraite pour les personnes âgées de plus 65 ans et d’un programme pour le développement social.  Une commission multisectorielle pour le développement des personnes en processus d’inclusion entend en outre garantir, d’ici à 2016, l’universalité de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’électricité, entre autres, a-t-il ajouté.


M. SIDNEY MHISHI (Zimbabwe) a rappelé que son pays avait engagé, il y a deux ans, une importante réforme de redistribution des terres.  Aujourd’hui, la moitié des ménages zimbabwéens détient des terres ou a accès à des terres grâce à cette réforme.  La majorité des ménages est de plus en plus autonome et la production commence à atteindre les niveaux antérieurs à la réforme, s’est-il félicité.  En outre, les avantages de la production sont aussi plus équitablement répartis entre les hommes et les femmes par le biais de ce programme.


Comme cette réforme de redistribution des terres voit son aboutissement, le Gouvernement zimbabwéen se concentre désormais sur la mise en œuvre de politiques sociales ciblées, telles que l’octroi de prêts aux agriculteurs ou des mesures visant le développement social pour l’ensemble de la population, a assuré le représentant.  Le Gouvernement du Zimbabwe met également l’accent sur l’importance de favoriser l’appropriation nationale à travers la mise en place de fonds d’affectation spéciale pour les propriétaires ou de coopératives auxquelles participe la population autochtone, a-t-il ajouté.  Le Zimbabwe travaille en outre à la mise en œuvre de programmes ciblant plus particulièrement les orphelins et les filles dans le domaine de l’éducation, ainsi qu’à des initiatives permettant aux ménages les plus vulnérables d’accéder à une couverture médicale.


M. ANDY RACHMIANTO (Indonésie) a indiqué que son pays avait mis en place une stratégie favorable à la croissance et à la création d’emplois et a précisé que ce programme avait permis de faire chuter la pauvreté de 11,9% en 2012.  Le taux de chômage, qui était de 9,9% en 2004, est passé à 6,56% en 2011, a-t-il indiqué, en précisant que son pays œuvrait pour ramener le taux de pauvreté à 6% d’ici à 2025.  Ces progrès sont le résultat des investissements réalisés par l’Indonésie dans le capital humain, a-t-il souligné.


Afin de réduire le taux de pauvreté des familles défavorisées, le Gouvernement de l’Indonésie crée des programmes ciblant les familles les plus exposées à des risques.  Il a également adopté des politiques et programmes destinés à améliorer la qualité deS services sociaux et à renforcer les capacités des pauvres, des femmes et des familles vulnérables, a indiqué M. Rachmianto.  Le représentant a par ailleurs souhaité que la commémoration, en 2014, du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille soit l’occasion d’adopter des mesures de protection de la famille et de renforcer son rôle dans le développement social.


M. Rachmianto a ensuite indiqué que la création de centres de formation professionnelle avait permis à 18 000 personnes handicapées de trouver un emploi dans le secteur privé.  Il a également émis l’espoir que la tenue, au mois de septembre prochain, de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les personnes handicapées et le développement permettrait de déboucher sur une série de mesures concrètes afin d’intégrer la question des personnes handicapées dans l’Agenda pour le développement post-2015.  Afin de faire face au vieillissement de sa population, l’Indonésie axe ses efforts sur l’octroi de soins de santé de qualité ainsi que sur la promotion de la vie active des personnes âgées.  Concernant les jeunes, M. Rachmianto a précisé que 20% du budget national était consacré à l’éducation.


M. YURY AMBRAZEVICH (Bélarus) a expliqué que la protection des droits de toutes les catégories de la population du pays, y compris les plus vulnérables, était une priorité de politique nationale.  Le Bélarus, a-t-il ajouté, travaille à l’établissement de nouveaux modèles d’aide à la population.  Dans ce contexte, l’objectif de la politique sociale est d’offrir à toute personne capable de travailler la possibilité de gagner sa vie et d’assumer les besoins de sa famille.  Ceux qui ne sont pas aptes à travailler doivent, de leur côté, être aidés et c’est ainsi que le Bélarus, en vertu d’un décret présidentiel, a augmenté le niveau des retraites et assure un revenu complémentaire aux hommes et aux femmes âgés entre 75 et 85 ans.


En ce qui concerne les enfants, un des groupes les plus vulnérables de la population, le Bélarus a développé un programme garantissant le traitement alimentaire d’un enfant pendant les deux premières années de sa vie, a indiqué le représentant.  Plusieurs initiatives visent également d’autres groupes de la population, en particulier les personnes handicapées, en leur assurant des services de réhabilitation.  Par ailleurs, le Bélarus -en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)- étudie un projet relatif à son adhésion à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, projet qui est actuellement débattu au parlement national.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a dénoncé le fait qu’un pour cent de la population mondiale concentrait plus de 40% des richesses mondiales.  Il s’est également inquiété du fait que les pays développés, « bâtis sur la base de la protection sociale », renoncent actuellement à de nombreux programmes sociaux pour privilégier le « dogme capitaliste ».  Le représentant a également dénoncé les politiques du Consensus de Washington qui, a-t-il affirmé, ont accentué l’injustice et l’inégalité en Amérique latine et dans les pays des Caraïbes. 


Les politiques adoptées par le Gouvernement de Hugo Chávez ont énormément contribué à améliorer le bien-être de la population, a souligné le représentant, en précisant que plus de 60% du budget national était consacré au financement de programmes sociaux.  L’indice de pauvreté du Venezuela, qui était de 49% en 1998, est passé à 17,60% en 2012, tandis que le taux de pauvreté extrême, qui était de 24,7% en 1998, est passé à 6,97% en 2012.  En outre, le taux de chômage n’est que de 5,9%, soit le taux le plus faible de son histoire, s’est félicité le représentant.  M. Valero Briceño a par ailleurs évoqué l’existence d’un programme dont le but est d’assurer une retraite digne aux personnes âgées, quel que soit le montant de leurs contributions au régime de sécurité sociale.  Il a également mis en avant les progrès réalisés par le Venezuela en matière d’égalité entre les sexes, en précisant que neuf ministères de son gouvernement sont actuellement dirigés par des femmes.


Mme MONIA ALSALEH (République arabe syrienne) a rappelé que le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague de 1995 avait abouti à un consensus international sur la nécessité de mettre fin à la pauvreté et de réaliser le plein-emploi en vue de renforcer des sociétés stables et sûres.  « Cependant, les nombreuses agressions et violations graves du droit international, du droit international humanitaire et des droits de l’homme continuent de menacer la sécurité et la stabilité des pays », a-t-elle regretté, en appelant à conjuguer les efforts pour mettre fin à toutes les formes de la pauvreté et réaliser un développement juste. 


Pour réaliser ces objectifs, la Syrie a mis en place un fonds d’aide sociale qui verse une aide financière aux familles, en cas de situation d’urgence.  Elle a également mis en place des programmes visant la promotion et l’autonomisation des femmes, et l’élaboré des lois visant à protéger les mères, les enfants, les personnes handicapées ou les jeunes, et à garantir des services d’éducation et de soins de santé.  « Malheureusement, ces efforts de réforme ont été paralysées par des mesures coercitives prises unilatéralement et qui ont menacé le commerce et le renforcement du développement social du pays », a-t-elle fait remarquer.  « Ces mesures ont des conséquences sur le développement de la population, sur l’autonomisation de la population et contribuent de manière grave à la détérioration des conditions de vie des Syriens », a-t-elle prévenu. 


La représentante a également expliqué que cette situation sapait les efforts entrepris pour importer des médicaments ou des pièces destinées à renforcer les infrastructures publiques et avaient des répercussions sur les exportations syriennes de manière générale.  « Les projets d’investissements ont dû être interrompus, ce qui a renforcé le taux de chômage et diminué le pouvoir d’achat des familles syriennes », a soutenu la représentante.  Elle a estimé que les « conséquences graves d’une occupation étrangère sur le développement social étaient ignorées dans la plupart des rapports étudiés dans le cadre des travaux de la Commission ».  C’est pourquoi, a-t-elle insisté, le Secrétaire général doit accorder plus d’attention à des questions comme les conséquences de systèmes d’armement, comme les bombes à fragmentation, ou les sanctions « qui sont imposées unilatéralement, et dans l’illégalité internationale, par des États dominateurs sur des pays en développement ».


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a estimé que l’autonomisation exige la création de cadres juridiques capables d’assurer la protection sociale, un environnement propice et l’édification de structures institutionnelles officielles.  Il a également insisté sur l’importance du suivi afin d’assurer la participation des groupes marginalisés.  Des mesures législatives doivent également être adoptées pour appuyer la représentation des groupes marginalisés au sein des processus de prise de décisions, a-t-il ajouté.  Le représentant a par ailleurs estimé que les discussions sur l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015 doivent être l’occasion de renouveler les engagements pris en matière de développement durable.  Il a également mis l’accent sur les politiques d’économie verte ainsi que sur la nécessité d’établir de fermes partenariats sur le plan international.


M. Khan a ensuite évoqué la création du « Programme Benazir, un programme de transfert de fonds et d’octroi de crédit destiné aux femmes et qui permet également d’assurer la formation professionnelle d’un des membres de chaque famille bénéficiaire.  Le programme « Pakistan Bait-ul-Mal » assure une aide financière aux veuves sans ressources, des orphelins et des personnes handicapées.  Quatre millions de retraités bénéficient en outre d’un système de retraite, a-t-il fait savoir.  Le représentant a ensuite indiqué que 68% de la population de son pays étaient âgés de moins de 30 ans, ce qui pose un problème important en matière d’emploi.  C’est pourquoi, le Gouvernement pakistanais accorde la priorité au développement et à l’engagement communautaire des jeunes.  Il a ainsi lancé des programmes pour la formation professionnelle des jeunes et développe des partenariats entre les secteurs public et privé dans ce domaine.


M. Khan a aussi cité les mesures lancées par son gouvernement en faveur de l’autonomisation des femmes.  Ces dernières occupent 22,2% des sièges de l’Assemblée nationale et 17% des sièges du Sénat, s’est-il félicité.  De nombreuses mesures législatives ont par ailleurs été adoptées pour combattre, entre autres, les attaques à l’acide, le harcèlement sur le lieu du travail et la violence domestique, a assuré le représentant.


Mme MARIA CLARISA SOLORZANO-ARRIAGADA (Nicaragua) a présenté plusieurs aspects du plan national de développement humain du Nicaragua, dont l’ambition est notamment d’assurer un système de santé, l’alimentation et l’éducation pour tous.  Celui-ci met aussi l’accent sur des secteurs prioritaires comme la production agricole, l’élevage, les énergies durables, la distribution de graines et d’engrais, l’amélioration de l’habitat et les services d’eau ou d’assainissement.  Pour s’inscrire dans ce plan de développement humain, les familles nicaraguayennes doivent respecter un principe de « responsabilité commune », a-t-elle expliqué.  Il s’agit, par exemple, de faire en sorte que tous les enfants soient vaccinés et fréquentent l’école.  Les familles sont aidées à réaliser cet objectif pour pouvoir bénéficier du plan, a-t-elle précisé. 


« Notre ambition est d’aboutir à des familles responsables et éduquées qui contribuent au développement économique et social du pays », a poursuivi la représentante.  Pour 2013, le budget général prévoit des postes spécifiques pour réaliser cet objectif en matière d’éducation et de santé.  Ces politiques ont, en outre, déjà permis au pays de réduire son taux d’analphabétisme ou celui de sa moralité infantile.  D’autres initiatives sont prises, comme le programme de repas scolaire, qui favorise une meilleure alimentation, ou une politique intitulée « Vivre propre, vivre bien » qui sensibilise à l’hygiène et à une vie saine, a-t-elle expliqué.  Avant de conclure, elle a remercié l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA-TCP) ayant permis d’établir différents volets de ce programme de développement social.


Mme NELIDA CONTRERAS (Argentine) a rappelé les mesures lancées par son pays pour mettre un terme aux politiques néolibérales du passé.  Elle a notamment indiqué que l’Argentine disposait à présent d’une « politique sociale intégrale » qui a permis, entre autres, d’étendre le versement d’allocations familiales aux jeunes dont les parents sont au chômage.  Le taux d’inscription scolaire a augmenté de 27%.   Il est important que toute personne connaisse ses droits et puisse les exercer, a-t-elle souligné, en rappelant que l’autonomisation des personnes était un élément essentiel des sociétés.


Face aux conséquences de la crise économique et financière mondiale, Mme DIANA ALI NAHAR AL-HADID(Jordanie) a estimé que l’économie mondiale devrait viser à assurer un développement durable basé sur des politiques de protection sociale en faveur des personnes les plus vulnérables.  En Jordanie, le Gouvernement a établi un programme intitulé « Travail décent » qui place cet objectif au cœur des politiques nationales économiques et sociales.  Ce programme a été marqué de succès, a-t-elle assuré, en appelant ensuite la communauté internationale à appuyer davantage les initiatives prises au niveau national.  « Il s’agit là d’un engagement qui vise à contribuer à mettre fin à la pauvreté et à soutenir l’inclusion de tous, y compris les plus défavorisés », a-t-elle conclu.


Mme WOINSHET TADESSE WOLDEGIORGIS(Éthiopie) a affirmé que la lutte contre la pauvreté, l’emploi et le renforcement des capacités productives devraient figurer au cœur des délibérations intergouvernementales sur l’Agenda pour le développement post-2015.  Comme le souligne le rapport du Secrétaire général, elle a également estimé que l’autonomisation des groupes marginalisés, notamment les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées, est essentielle pour assurer le succès de la lutte contre la pauvreté et du développement durable.  La représentante a ensuite parlé de la politique de croissance économique et de développement lancée par son gouvernement, en précisant qu’au cours des 10 dernières années, les progrès réalisés en matière de développement social avaient débouché sur la création d’emplois et l’amélioration de la qualité de vie.  Elle a également fait savoir que le développement du secteur agricole et des zones rurales figure au cœur de la politique de lutte contre la pauvreté de l’Éthiopie.  Le Gouvernement éthiopien a aussi adopté plusieurs mesures pour renforcer la réforme économique axée sur le marché, améliorer le rendement agricole, promouvoir le secteur privé et établir des programmes de logement et de formation professionnelle.


M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI(République-Unie de Tanzanie) a rappelé que de nombreux pays étaient encore en proie aux conséquences de la crise financière et économique mondiale ou à l’impact de catastrophes liées aux changements climatiques.  La Tanzanie, qui dépend désespérément des pluies pour sa production agricole, a souffert de cette situation, a-t-il expliqué.  Pour favoriser l’autonomisation, le Gouvernement tanzanien a mis sur pied divers programmes destinés à cibler les plus pauvres, en particulier dans les zones rurales du pays.  L’un d’eux, appelé « L’agriculture d’abord », encourage des initiatives qui permettent de stimuler le secteur agricole en y associant des organisations d’agriculteurs et le secteur privé.  Un fonds développe également des initiatives et répond à des besoins spécifiques grâce à une approche basée sur l’élan communautaire.  En matière de santé, le Gouvernement tanzanien continue à renforcer ses efforts en matière de soins obstétriques et de santé maternelle.  Des programmes permettent aussi aux personnes âgées de pouvoir rester vivre au sein de leur communauté et de faire en sorte qu’un plus grand nombre d’entre elles bénéficie d’une pension sociale.   


M. DER KOGDA (Burkina Faso) s’est dit convaincu que la promotion du développement était la clef de voûte du développement.  Il a mis l’accent sur la Stratégie nationale de croissance accélérée et de développement durable qui, a-t-il expliqué, est axée sur la consolidation du capital humain, la protection sociale et le renforcement de la gouvernance.  La pertinence de cette Stratégie a valu au Burkina Faso d’être désigné parmi les pays pilotes chargés de définir les priorités de l’Agenda pour le développement post-2015, s’est-il félicité.


Le représentant a estimé qu’il était important de mettre en place de nouvelles stratégies de développement basées sur des modèles participatifs qui prônent la promotion de l’autonomisation dans la lutte contre la pauvreté.  Il faut, a-t-il insisté, des politiques de gouvernance durable qui intègrent la dimension humaine et sociale du développement visant, notamment, à éradiquer la crise de l’emploi chez les jeunes, à garantir la protection sociale pour tous et à renforcer la capacité des États à faire face aux effets des changements climatiques et aux pandémies telles que le paludisme et le VIH/sida.  M. Kogda a ensuite parlé des politiques adoptées par le Burkina Faso pour assurer la protection des jeunes, des femmes, des personnes âgées et des personnes vivant avec un handicap. 


M. Kogda s’est félicité des progrès réalisés, en insistant en particulier sur la « baisse significative » des taux de mortalité infantile et maternelle.  Il a également parlé du programme national de protection sociale qui, a-t-il précisé, se place dans une perspective ambitieuse de l’extension de l’assurance sociale à toutes les catégories de travailleurs.  Le Gouvernement du Burkina Faso a en outre fait de la trilogie « jeunesse-emploi-formation professionnelle » son cheval de bataille.  Il a ainsi adopté un programme spécial de création d’emplois qui devrait générer plus de 54 000 emplois et former 45 000 jeunes diplômés en moyenne par an, a-t-il assuré.


M. RIGHA (Kenya) s’est dit très attaché à la mise en œuvre du Programme d’action du Sommet de Copenhague pour le développement social.  Selon le recensement de 2009, 3,5% de la population du Kenya souffrent d’un handicap, tandis que les personnes âgées de plus de 60 ans représentent 5% de la population.  C’est la raison pour laquelle le Kenya a développé plusieurs initiatives ciblées en faveur de ces catégories de la population, dont un programme de protection sociale pour les personnes handicapées, qui a profité à 14 700 ménages.  En vue d’offrir une formation spécifique aux personnes handicapées, le Gouvernement kényan a également créé 12 centres offrant des compétences variées et des débouchés sur le marché de l’emploi.


Les personnes âgées jouent un rôle central dans la société kényane, a poursuivi le représentant.  En raison de l’impact du VIH/sida, nombre de ces personnes ont, au sein des familles, la charge des plus jeunes qui sont affectés par le virus.  Un programme novateur a permis, en 2007, de fournir à 300 personnes âgées une aide financière spécifique.  Aujourd’hui, ce programme touche près de 33 000 ménages, s’est-il félicité.  En outre, le Gouvernement a adopté un programme de protection sociale en 2012.


M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a dénoncé le fait que près de 20 ans après la Déclaration de Copenhague sur le développement social, plus de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès aux services sociaux de base.  Il a ensuite engagé la communauté internationale à multiplier davantage d’efforts pour venir à bout des inégalités qui sont à l’origine de la pauvreté.  Le représentant a ensuite fait le point sur les mesures arrêtées par son gouvernement, notamment en matière d’emploi, d’éducation et d’état de droit. 


Le représentant a indiqué que des décisions prises avaient déjà conduit à la création de 20 000 emplois directs.  Le Gouvernement haïtien a également enregistré des centaines de créations de petites et moyennes entreprises.  Depuis quelques mois, le Gouvernement haïtien a lancé plusieurs programmes pilotes contre la faim et l’extrême pauvreté afin d’assurer une protection sociale aux plus défavorisés.  M. Gaspard a également parlé du succès du programme « Aba Grangou/Non à la faim », qui vise à éradiquer la faim et la malnutrition d’ici à 2025.


M. Gaspard a ensuite rappelé l’évaluation faite par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), trois ans après le séisme, qui souligne les progrès considérables accomplis en matière de nutrition, de santé, d’éducation et d’assainissement.  Il a également précisé que la politique du Gouvernement pour l’année 2013 s’articulait autour de la réduction des inégalités et la lutte contre la pauvreté extrême, l’amélioration de la qualité de vie, la construction d’une société démocratique plus inclusive et d’un autre avenir pour la jeunesse.


M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a insisté sur la nécessité de garantir un travail décent pour tous afin d’assurer le développement économique social.  Dans cette perspective, et conformément à sa Stratégie nationale de développement social pour 2013, le Kirghizistan va déployer tous les efforts nécessaires pour atteindre différents objectifs en matière d’emploi et de lutte contre la pauvreté.  À ce jour, on estime à 45% le taux des enfants vivant dans la pauvreté au Kirghizistan, dont 1 enfant sur 8 dans la pauvreté extrême et la privation, a souligné le représentant.  Seulement 16% des enfants reçoivent une aide sociale dans le pays et c’est pourquoi, le Gouvernement doit prendre des mesures urgentes en faveur de la famille.  « L’objectif de notre politique consiste à accroître le rôle de la famille en tant qu’entité fondamentale de la société.  Les enfants de familles pauvres ont des possibilités limitées, tout comme les enfants de mères célibataires ou ceux des familles sans ressources », a-t-il regretté.  Dans cet objectif, son gouvernement axe ses efforts sur l’établissement de conditions plus propices au développement des jeunes.  Il prévoit, notamment, de créer en cinq ans plus de 350 000 emplois pour ce groupe de la population.  L’objectif est aussi de former des spécialistes hautement qualifiés dont les compétences seront demandées sur le marché du travail et de miser sur la coopération internationale pour soutenir la lutte contre la criminalité ou la toxicomanie parmi les jeunes.


M. SHIN DONG IK (République de Corée) a estimé qu’il était nécessaire d’accorder une attention prioritaire à l’autonomisation des groupes les plus marginalisés.  Il faudrait renforcer l’accès aux services sociaux de base, créer un socle de protection sociale et aider les plus marginalisés à prendre leur sort en main.  Il a déploré le fait que, de nos jours, 80% de la population mondiale n’ont pas accès à une protection sociale adéquate.


Le représentant a ensuite fait état des mesures lancées par son gouvernement, en particulier en ce qui concerne la protection des personnes âgées ou handicapées.  La République de Corée, a-t-il assuré, place la promotion de l’éducation au cœur de sa politique de développement.  Le Gouvernement sud-coréen a également ouvert des centres de formation professionnelle dans des pays en développement.  Le manque d’accès à un travail décent est particulièrement préoccupant et mérite une attention urgente de la part des États Membres, a-t-il estimé par ailleurs.


Mme TANISHA HEWANPOLA (Australie) a considéré que la coopération internationale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) montrait combien le rôle de la communauté internationale pouvait être efficace et a appelé cette dernière à préserver cet élan après la date butoir de 2015.  Elle a expliqué que la Stratégie nationale de développement de l’Australie était fondée sur des consultations et des contacts de terrain avec les populations les plus défavorisées, en particulier celles qui souffrent d’un handicap. 


« Il est fondamental de respecter les droits de ces personnes car c’est grâce à des mesures qui les ciblent spécifiquement que nous parviendrons à réduire les inégalités de manière globale dans nos sociétés », a-t-elle insisté.  La représentante a également mis l’accent sur la nécessité de partager les expériences réalisées en matière d’accessibilité des personnes handicapées car celles-ci aussi peuvent contribuer à éliminer les barrières à l’accès et à la participation d’autres personnes à l’ensemble de la société.


Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné que la question de la migration devait être considérée comme une stratégie essentielle pour améliorer la qualité de vie et encourager l’autonomisation des personnes.  Elle a affirmé qu’il existait un lien important entre migration et développement, en faisant observer que la migration permettait aux migrants de subvenir non seulement à leurs propres besoins mais également à ceux des membres de leur famille vivant dans leur pays d’origine.  C’est pourquoi, les envois de fonds sont le lien le plus tangible entre migration et développement, a-t-elle indiqué, en précisant qu’en 2012, le montant global de ces envois avait atteint 530 milliards de dollars, soit 3 fois le budget mondial d’aide au développement.  Cet argent, a-t-elle poursuivi, permet d’améliorer les conditions de vie dans les pays d’origine en augmentant, par exemple, l’investissement dans l’éducation ou dans les infrastructures.


Mme Solomon a également estimé que compte tenu de leur nombre croissant, les femmes migrantes devraient être considérées comme des agents essentiels du processus de développement durable.  L’OIM a ainsi lancé, en coopération avec le Gouvernement italien, un programme visant à renforcer les liens entre les femmes migrantes africaines et leur pays d’origine par le biais de projets pour le développement.  La représentante a également estimé que la migration économique contribuait à créer des emplois décents dans le pays d’accueil.  Elle a par ailleurs estimé que les politiques de développement devraient accorder une attention particulière au problème du chômage chez les jeunes.


M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES (Ordre militaire souverain de Malte) a affirmé que, pour favoriser l’autonomisation, il faudrait encourager les groupes sociaux marginalisés à participer activement à la vie économique, sociale et politique; et leur donner accès à des ressources permettant cette participation.  Il a souligné que l’élimination de la pauvreté est un objectif essentiel de sa délégation, en précisant notamment que l’Ordre de Malte intervenait dans plus de 120 pays.  Le représentant a indiqué, à titre d’exemple, que l’Ordre avait sponsorisé, dans la région Altiplano de la Bolivie, l’éducation d’un groupe de jeunes femmes aymaras.  En Inde, a-t-il ajouté, un projet pilote de microcrédit a permis à un groupe important de femmes de créer leur propre commerce ou entreprise.


M. KEVIN CASSIDY, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué qu’en 2012, soit cinq ans après les crises économique et financière, 1 travailleur sur trois était soit pauvre, soit au chômage.  Il a fait remarquer que, sur une force de travail internationale de 3,3 milliards de personnes, 900 millions de travailleurs vivaient en dessous du seuil de pauvreté et 197 millions d’autres demeuraient sans emploi.  Pire encore, s’est-il indigné, aujourd’hui, on estime à 39 millions le nombre de personnes qui ont complètement disparu du marché du travail et n’ont plus guère espoir de retrouver un emploi.  Le représentant a également indiqué que de nombreux travailleurs, qui avaient réussi à maintenir leur emploi, ont connu une baisse de leur salaire.  Les décideurs politiques doivent de toute urgence rétablir le lien entre les salaires et la productivité comme moyen permettant de promouvoir non seulement l’autonomisation et le progrès social mais également la croissance économique durable, a-t-il souligné.


M. Cassidy a ensuite indiqué que 12,6% de jeunes, soit 73,8 millions de personnes, sont actuellement au chômage et que nombre d’entre eux ont perdu tout espoir de pouvoir retrouver un emploi.  Beaucoup de ces jeunes n’ont ni éducation, ni formation, et encore moins un emploi et certains d’entre eux finissent par se livrer à la violence, consommer la drogue ou s’associer à des gangs.  C’est pourquoi, le représentant a invité les États Membres à étudier les conclusions de l’Appel à l’action pour faire face à la crise du chômage chez les jeunes, adopté à l’issue de la Conférence internationale du Travail de 2012.  Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’établir des socles de protection sociale comme moyen de lutter contre la pauvreté et l’inégalité.  Si les bonnes conditions pour un emploi décent sont mises en place, près de 60 millions d’emplois pourront être créés au cours des deux prochaines décennies, a-t-il assuré.


M. VARUGHESE, Programme des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a souligné qu’ONUSIDA travaillait à ce que chacun ait le droit à un travail décent et une vie productive s’il est atteint du VIH/sida.  À la fin de 2011, les taux de nouvelles infections avaient baissé de plus de 50% dans 25 pays mais la discrimination à l’encontre des personnes malades subsiste, en particulier dans le milieu professionnel ou bien lorsqu’elles veulent accéder au marché du travail.  En 2012, 60% des pays avaient adopté des lois ou des mesures qui font obstacle à une action appropriée contre le VIH/sida, tandis qu’à peine 40% des pays n’avaient adopté aucune mesure pour lutter contre les discriminations qui frappent les personnes infectées.  Il a rappelé que l’épidémie avait un impact partout dans le monde sur des femmes et des enfants.  Plus de 2 300 jeunes, âgés de 15 à 24 ans, sont infectés chaque jour, tandis que 4,6 millions de jeunes gens vivent avec le VIH/sida dans le monde, a-t-il rappelé.


M. SERGEI ZELENEV, Directeur exécutif du Conseil international de l’action sociale (CIAS/ICSW), a souligné que la protection sociale joue un rôle croissant dans l’autonomisation des personnes.  Elle facilite l’inclusion sociale des groupes les plus vulnérables.  C’est une nécessité à la fois sociale et économique, a-t-il souligné.  Le représentant a assuré que la protection sociale permettait de promouvoir la protection des droits de l’homme.  Il est nécessaire, a-t-il insisté, de lutter contre les écarts croissants en matière de revenus.  Il faut des politiques publiques cohérentes en la matière et intégrer les projets de lutte contre la pauvreté dans les politiques de développement, a-t-il souligné.  Le représentant a par ailleurs estimé que la société civile était particulièrement bien placée pour assurer le suivi en matière de protection sociale.  Il a également mis en garde contre les répercussions de toute baisse de l’investissement social. 


Mme DINA POTTER, de l’organisation International Presentation Association, a expliqué que son organisation travaillait avec des personnes qui vivent dans la pauvreté et représentait 58 organisations actives dans ce domaine à travers le monde.  Ces ONG permettent notamment aux plus pauvres d’avoir des documents d’identité, d’organiser des rencontres avec elles sur le terrain et de les faire participer aux processus de prise de décisions politiques.  Elle a invité la Commission du développement social à veiller à ce qu’il existe des processus identiques au niveau national, à s’assurer que les plus pauvres puissent être représentés en justice et à ce qu’ils bénéficient d’un socle minimal de protection sociale.


SŒUR MARIE MYRIAM, de la Fraternité Notre-Dame, a invité la Commission du développement social à examiner la question de la paix dans le contexte du développement social.  La violence réduit la possibilité pour les familles et les individus de réussir et met à mal les capacités sociales, a-t-elle fait remarquer.  Elle a également insisté, à cet égard, sur la nécessité de favoriser les soins de santé et a cité l’exemple d’un projet soutenu au Niger.  Elle a aussi mis l’accent sur la situation des veuves et des orphelins en période de conflit ou de postconflit.  


M. SUDHANGSHU KARMAKAR, de International Committee for Arab-Israeli Reconciliation, a noté que les personnes avaient un potentiel immense dont il faut tirer profit.  Il a ajouté que l’exclusion sociale et la discrimination étaient des causes et, en même temps, des conséquences de la pauvreté.  Il a ensuite relevé que l’une des principales causes de la pauvreté était le fait que la majorité des richesses soient détenues par un minimum d’individus.  La sensibilisation des masses populaires fait qu’aujourd’hui, l’élimination de la pauvreté est possible, a-t-il noté.  Le représentant de l’ONG a également fait remarquer que des facteurs comme la malhonnêteté et l’ignorance étaient des obstacles à l’élimination de la pauvreté.  Il a insisté sur l’autonomisation des pauvres.  L’intégration sociale ne sera possible que lorsque les facteurs que sont la haine et l’ignorance seront vaincus, a-t-il dit avant de conclure.


M. KURT BODEWIG, BalticSea Forum, a insisté sur la nécessité de protéger les océans tout en créant des emplois.  Il a rappelé que 90% de la planète étaient recouverts d’eau et que la protection de cet environnement était vitale au développement de la population car les ressources qu’elle contient servent à nourrir des populations entières.  Il a mis en exergue la pollution du transport maritime qui a un impact considérable sur les océans.  La réglementation de ce secteur et la protection des océans pourraient devenir des domaines propices pour la création d’emplois, en particulier pour les jeunes, a-t-il suggéré.  Baltic Sea Forum soutient d’ailleurs des initiatives qui encouragent à la fois la protection de ce précieux environnement et l’implication des jeunes dans le domaine de la protection de la nature, a-t-il assuré.  Il faudrait agir sur le plan mondial et contribuer à l’autonomisation en encourageant le développement durable, a-t-il estimé.  « Nous avons de nombreuses possibilités pour avancer dans ce domaine à travers l’éducation, le débat au sein des Nations Unies, et grâce à des technologies innovantes auxquelles il faut donner vie », a-t-il dit. 


M. PALICIO, Mouvement international ATD quart monde, a regretté que les politiques de développement mises en place à travers le monde n’aient pas atteint leurs objectifs.  Elles ont, au contraire, davantage contribué à appauvrir les groupes les plus vulnérables de la population.  Il a également noté que l’humiliation des pauvres et le manque d’espoir qui les anime étaient des formes de violence et de stigmatisation.  Le représentant d’ATD-Quart Monde a suggéré que des mesures soient prises à tous les niveaux en faveur de l’autonomisation des pauvres.  Il a ensuite souhaité que les points de vue des plus démunis soient pris en compte dans les processus de consultations à l’ONU concernant les programmes de développement d’après-2015.  Avant de conclure, il a plaidé pour des emplois décents en faveur des groupes de population les plus défavorisés.


Mme MARTIN, de l’organisation UNANIMA International, a mis en exergue les partenariats établis entre les groupes communautaires, les gouvernements et les ONG dans le cadre de l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015.  Elle a recommandé que les États suivent de plus près la situation des personnes les plus vulnérables et encouragent les initiatives d’inclusion sociale et de partenariats pour mettre au point une stratégie permettant d’éliminer la pauvreté.  Elle a insisté sur le sentiment d’appartenance au sein des communautés.  Il est nécessaire, a-t-elle dit, de faire en sorte que chacun ait le sentiment de participer à la construction de la communauté.


Mme CELINE PARAMUNDA, de la Society of Catholic Medical Missionaries, citant l’apôtre de la non-violence, mahatma Gandhi, a fait remarquer qu’« il y avait, dans le monde, assez de ressources pour chaque personne, mais pas assez de ressources pour l’avidité des hommes ».  Elle a pointé du doigt quelques entreprises multinationales qui, par des montages financiers abjects, trouvent des moyens de payer le minimum d’impôts possible alors qu’elles font des profits énormes.  Elle a également dénoncé les pertes immenses dont sont victimes les économies de pays en développement du fait de la corruption et des détournements de fonds publics, en ajoutant que les sommes d’argent qui sortent de l’Afrique dépassent largement le montant de l’aide publique au développement que le continent reçoit.  « La pauvreté ne pourra être éradiquée que si des mesures justes sont mises en place », a dit la représentante de l’ONG, en faisant remarquer que si les montants alloués aux budgets militaires étaient consacrés à la protection sociale, les populations vivraient mieux et le monde serait plus sûr.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’ECOSOC adopte son programme de travail de base pour 2013 et 2014, et poursuit des consultations sur les dates de tenue de ses différentes activités

ECOSOC/6560

L’ECOSOC adopte son programme de travail de base pour 2013 et 2014, et poursuit des consultations sur les dates de tenue de ses différentes activités

12/2/2013
Conseil économique et socialECOSOC/6560
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales

Session ordinaire de 2013

2e séance - matin                                          


L’ECOSOC ADOPTE SON PROGRAMME DE TRAVAIL DE BASE POUR 2013 ET 2014, ET POURSUIT

DES CONSULTATIONS SUR LES DATES DE TENUE DE SES DIFFÉRENTES ACTIVITÉS


Le Conseil économique et social (ECOSOC) a repris ce mardi matin sa session d’organisation de 2013.  L’examen ministériel annuel de sa session de fond qui aura lieu à Genève, en Suisse, sera placé sur le thème de « La science, la technologie et l’innovation, ainsi que les perspectives ouvertes par la culture, au service de la promotion du développement durable et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ».


Le Conseil a adopté les différentes articulations de son programme pour l’année 2013.  Parmi celles-ci figurent notamment le Dialogue annuel de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce et la Conférence des Nations Unies sur le commerce, qui a lieu au printemps au Siège de l’ONU à New York; et l’examen ministériel annuel, le débat consacré aux activités opérationnelles, le débat consacré aux questions de coordination, et le débat consacré aux affaires humanitaires, qui s’inscrivent dans l’agenda de la session de fond prévue cet été à Genève.


Les délégations des États membres de l’ECOSOC en 2013 ont demandé que plus de temps leur soit accordé afin de leur permettre de poursuivre les consultations pour déterminer des dates adéquates pour la tenue de chacune des activités inscrites à l’agenda du Conseil économique et social cette année.


Dans son discours d’ouverture, le Président de l’ECOSOC, M. Néstor Osorio, de la Colombie, a déclaré que de nombreuses opportunités s’offrent cette année au Conseil.  Trois d’entre elles, a-t-il précisé, sont uniques et stratégiques.  Cette année offre en effet l’occasion de travailler sur le suivi à donner à la Conférence Rio+20, d’œuvrer à définir et à élaborer le programme de développement post-2015, et de poursuivre le processus de renforcement du Conseil économique et social lui-même.  Ces tâches, qui seront menées à l’échelle du système des Nations Unies, tiendront le Conseil plus occupé en 2013 que par le passé, a indiqué M. Osorio.


La planification et l’élaboration du programme de développement post-2015 seront abordées au cours de l’examen ministériel annuel de la session de fond du Conseil.  L’ECOSOC mérite en effet de jouer un rôle de chef de file dans le suivi des objectifs de développement de l’ONU post-2015, a noté le Président.


Quant au suivi de la Conférence Rio+20, M. Osorio a relevé que l’expérience acquise par l’ECOSOC sur tout ce qui touche aux problématiques de développement devrait permettre au Conseil de pouvoir garantir un équilibre entre les trois piliers du développement durable, et de veiller à la prise en compte de l’éradication de la pauvreté dans les perspectives du développement durable.  Il a ensuite souligné l’importance des activités préparatoires du Forum de coopération pour le développement, qui devraient ouvrir le débat sur l’avenir de la coopération pour le développement, au moment où des changements voient le jour en ce qui concerne les paradigmes du développement.


Un des buts que nous nous assignons cette année sera d’améliorer la coordination entre l’ECOSOC, l’Assemblée générale, la Commission de consolidation de la paix et le Conseil de sécurité, a souligné M. Osorio en estimant que c’est en travaillant mieux ensemble que ces différents organes parviendront à atteindre les objectifs communs qu’ils se donnent en tant que système intergouvernemental de l’ONU.  « En tant qu’ancien Président du Conseil de sécurité, je suis conscient de la relation qui existe entre la paix, la sécurité et le développement », a déclaré M. Osorio.  Par exemple, à la fin de cette semaine, nous aurons une réunion conjointe avec la Deuxième Commission de l’Assemblée générale pour examiner la question de la sécurité alimentaire et de la nutrition.  C’est une réponse aux problèmes posés en ce moment à travers le monde par la sécheresse et la faim qu’elle entraîne.    


« Il est important que le Conseil économique et social de l’ONU soit plus proche du public, afin de renforcer son rôle », a ajouté M. Osorio.  Comment pouvons-nous lui donner la parole au cours de nos délibérations?  Le Forum de la jeunesse, que l’ECOSOC tiendra au mois de mars est destiné à ouvrir la porte aux jeunes et à leurs donner la parole dans le processus de prise de décisions à l’ONU, a indiqué le Président de l’ECOSOC en concluant son intervention.


Au cours de la réunion de ce matin, le Conseil a élu l’Éthiopie et la République dominicaine comme membres du Comité d’organisation de la Commission de la consolidation de la paix des Nations Unies, respectivement comme représentants des États d’Afrique et des États d’Amérique latine et des Caraïbes.  Il a aussi élu la République-Unie de Tanzanie et le Qatar, respectivement aux noms des États d’Afrique et des États d’Asie-Pacifique, comme membres du Comité d’attribution du Prix des Nations Unies en matière de population.


Cette semaine, comme annoncé par son Président, le Conseil économique et social tiendra une séance commune spéciale avec la Deuxième Commission sur le thème: « Sécurité alimentaire et nutrition: Intensifier les efforts au niveau mondial ».  Cette réunion aura lieu le jeudi 14 février 2013 de 10 à 13 heures dans la salle du Conseil économique et social (NLB).  La séance commune sera coprésidée par le Président de l’ECOSOC, M. Néstor Osorio, de la Colombie, et le Président de la Deuxième Commission, M. Wilfred Talbot, du Guyana.


Vendredi 15 février dans l’après-midi, l’ECOSOC entendra un exposé présenté par le Secrétaire général adjoint pour les politiques de coordination, M. Thomas Seltzer sur le travail du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination.


Concernant l’examen ministériel annuel de sa session de fond de 2013, le Président de l’ECOSOC s’occupera de l’organisation et du déroulement du segment de haut niveau, tandis que les quatre Vice-présidents auront des attributions précises.  M. Masood Khan, du Pakistan, sera chargé des questions de coordination; M. Ferit Hoxha, de l’Albanie, sera en charge du segment des activités opérationnelles; M. Daffa-Alla Elhag Ali Osman, du Soudan, sera en charge du segment des questions opérationnelles et des affaires humanitaires relatives à la transition de la phase des secours à celle du développement dans les pays sortant de conflits.  M. Martin Sadjik, de l’Autriche, aura quant à lui la responsabilité du segment de la session de fond relatif au débat général.


Le Conseil économique et social (ECOSOC) est l’organe principal de coordination des activités économiques, sociales et apparentées des 14 institutions spécialisées de l’ONU, des commissions techniques et des cinq commissions régionales.  Composé de 54 États membres élus par l’Assemblée générale pour des mandats de trois ans, l’ECOSOC est doté d’un mandat qui couvre plus de 70% des ressources humaines et financières de l’ensemble du système de l’ONU.  La session de fond annuelle de l’ECOSOC, qui se tient alternativement d’une année à l’autre à Genève et à New York, aura lieu cette année à Genève.  Elle comprend un débat de haut niveau, un débat consacré aux activités opérationnelles, un débat consacré aux questions de coordination, un débat consacré aux affaires humanitaires, et un débat consacré aux questions diverses. 


La prochaine réunion de l’ECOSOC sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.