En cours au Siège de l'ONU

La Commission des questions administratives et budgétaires reporte à une date ultérieure l’adoption du budget 2014-2015 de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban

AG/AB/4114

La Commission des questions administratives et budgétaires reporte à une date ultérieure l’adoption du budget 2014-2015 de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban

30/5/2014
Assemblée généraleAG/AB/4114
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

Deuxième partie de la reprise de session

44e séance – matin


LA COMMISSION DES QUESTIONS ADMINISTRATIVES ET BUDGÉTAIRES REPORTE À UNE DATE ULTÉRIEURE

L’ADOPTION DU BUDGET 2014-2015 DE LA FORCE INTÉRIMAIRE DES NATIONS UNIES AU LIBAN


La Cinquième Commission n’a pas pu conclure aujourd’hui les travaux

de sa session de mai consacrée au budget des opérations de maintien de la paix


La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires -qui devait conclure aujourd’hui les travaux de sa session de mai, consacrée au financement des opérations de maintien de la paix-, n’a pas été en mesure d’adopter le projet de résolution dont elle était saisie sur le financement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  Cette proposition de financement des activités de la FINUL couvrait l’exercice budgétaire allant du 1er  juillet 2014 au 30 juin 2015.  Après la présentation du projet de résolution par la délégation de l’État plurinational de Bolivie, le Président de la Cinquième Commission, M. Jane Taalas, de la Finlande, a déclaré que la Commission prendrait une décision sur les propositions qu’il contient à une date ultérieure.


Aux termes du texte dont étaient saisies les délégations, la Commission était invitée à prendre note de l’état, au 30 avril 2014, des contributions au financement de la FINUL, et notamment du montant de celles dont les États Membres ne sont pas encore acquittés et qui s’élèvent à 32,6 millions de dollars des États-Unis, soit environ 0,5% du montant total des contributions au budget de la Force.  Le projet de résolution invitait aussi les délégations de la Cinquième Commission à constater avec préoccupation que 74 États Membres seulement ont versé l’intégralité de leurs contributions statutaires. 


Parlant au nom des États membres du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante de la Bolivie a indiqué que, conformément à la résolution 67/279 de l’Assemblée générale en date du 25 juillet 2013, le Secrétaire général a informé les délégations, dans un document publié sous la cote A/68/757, qu’Israël n’avait toujours pas réglé à la FINUL le montant de 1 117 005 dollars lié aux dommages matériels causés à la Force lors de l’incident survenu dans la localité de Canale 18 avril 1996.  Elle a indiqué que la Mission permanente d’Israël auprès des Nations Unies n’avait toujours pas répondu aux lettres qui lui ont été envoyées sur cette question par le Secrétaire général, et dont la dernière en date a été transmise le 8 janvier 2014 à la délégation israélienne.


Le Conseil de sécurité a créé la FINUL le 19 mars 1978.  La résolution 2115 (2013) du 29 août 2013 a prorogé le mandat de la Force jusqu’au 31 août 2014.  Le budget adopté pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 en faveur de la FINUL était de 492 622 000 dollars.  Au 30 avril 2014, la FINUL comptait 11 467 personnels au total, dont 10 538 personnels en uniforme, tous des soldats; 929 personnels civils (au 31 mars 2013), dont 295 sont des personnels civils internationaux, tandis que 634 sont des personnels civils recrutés sous statut local.


Le budget approuvé des opérations de maintien de la paix de l’ONU pour l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 était d’environ 7,83 milliards de dollars.  Cette somme représentait 0,5% du total des dépenses militaires mondiales, estimées à 1 747 milliards de dollars en 2013.  En 2013, les 10 principaux pays contribuant aux opérations de maintien de la paix de l’ONU étaient: les États-Unis d’Amérique (28,38%), leJapon (10,83%), laFrance (7,22%), lAllemagne (7,14%), le Royaume-Uni (6,68%), la Chine (6,64%), l’Italie (4,45%), la Fédération de Russie (3,15%), le Canada (2,98%) et l’Espagne (2,97%).


L’Article 17 de la Charte des Nations Unies stipule que l’Assemblée générale examine et approuve le budget de l’Organisation; approuve tous arrangements financiers et budgétaires passés avec les institutions spécialisées et examine les budgets administratifs desdites institutions en vue de leur adresser des recommandations.


La Cinquième Commission fait figure d’exception parmi les six grandes commissions de l’Assemblée générale: contrairement aux autres, où le consensus n’est pas requis pour adopter les résolutions, les membres de la Cinquième Commission doivent impérativement trouver un terrain d’entente pour finaliser le budget biennal de l’ONU.


Dans ses remarques de clôture de la réunion d’aujourd’hui, le Président de la Cinquième Commission, M. Jane Taalas, de la Finlande, a indiqué que le prochain Président de la Commission serait élu le 11 juin 2014.


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’ECOSOC conclut son sommet sur l’urbanisation durable en plaidant pour l’émergence d’une mobilisation citoyenne

ECOSOC/6620

L’ECOSOC conclut son sommet sur l’urbanisation durable en plaidant pour l’émergence d’une mobilisation citoyenne

29/5/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6620
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session de 2014

18e & 19e séances – matin & après-midi                      


L’ECOSOC CONCLUT SON SOMMET SUR L’URBANISATION DURABLE EN PLAIDANT POUR L’ÉMERGENCE D’UNE MOBILISATION CITOYENNE


Le Conseil économique et social (ECOSOC) a conclu, ce soir, trois jours d’intenses discussions au cours desquelles experts de réputation mondiale, organisations internationales, États Membres, activistes et chefs d’entreprises ont tenté de définir ce que l’urbanisation durable doit être dans un monde qui a franchi, en 2011, le cap des sept milliards d’habitants, dont une majorité de citadins.  Ces derniers ont été désignés comme acteurs clefs du changement par de très nombreux intervenants.


« Plus de 50% de l’humanité vivent déjà dans des zones urbaines, contribuant ainsi à l’évolution rapide des villes comme habitat premier de l’humanité.  Cela place l’urbanisation parmi les phénomènes mondiaux les plus importants du XXIe siècle.  L’urbanisation est une force qui, efficacement canalisée, permet potentiellement au monde de surmonter certains des grands défis mondiaux qui existent à l’heure actuelle, dont les changements climatiques et la hausse des inégalités, et de parvenir à un développement durable, équitable et inclusif pour tous », indique la note d’information préparée par l’ECOSOC.


Pour son Vice-Président, M. Vladimir Drobjnak, ce tout premier débat de l’année consacré aux questions d’intégration a permis de renforcer le rôle du Conseil en matière de coopération effective entre les différentes parties prenantes.  Il a été marqué, aujourd’hui, par une discussion sur le thème de la gouvernance, de l’élaboration de politiques et de la planification efficace pour une urbanisation durable, au cours de laquelle plusieurs exemples concluants ont été présentés.


Ainsi, le Plan Maroc vert et le Plan marocain pour l’énergie solaire ont été adoptés « pour canaliser les efforts en faveur du développement durable », a expliqué le Directeur central chargé de la planification urbaine et architecturale du Maroc.  Mme Angela Brown-Burke, la maire de Kingston, la capitale jamaïcaine, a expliqué que des lois de décentralisation étaient en cours d’élaboration pour déléguer une véritable autonomie aux collectivités territoriales.


Pour décrire les responsabilités complémentaires de chaque niveau de gouvernement –local, régional et national- en matière de développement durable, le Ministre des gouvernements locaux et du développement rural du Ghana a tenté une comparaison avec les postes « d’avant-centre, de marqueur de but et de défenseur au sein d’une équipe de foot ».


Au niveau strictement local, de nombreux intervenants, comme la délégation de l’Inde, ont plaidé pour la mise en place de « coalitions » d’organisations non gouvernementales, d’associations citoyennes et de dirigeants d’entreprise, qui seraient les interlocuteurs privilégiés des autorités locales.  Cette proposition a été saluée par le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), M. Joan Clos, qui a cité en exemples les villes de Lima et de Ouagadougou, où la mobilisation de tels acteurs a été décisive.


Outre le leadership et une bonne planification, le développement urbain doit donc pouvoir compter sur une participation active des citadins eux-mêmes, a renchéri un professeur de Columbia University (New York).  Cette participation citoyenne au gouvernement des villes a été l’un des thèmes centraux des débats de cette troisième journée de débats, notamment lors de la table ronde de l’après-midi.

Plusieurs experts ont en effet plaidé en faveur d’une telle participation, comme c’est déjà le cas à Kingston avec la mise en place de « forums interinstitutions » chargés d’identifier les défis à relever et de trouver des solutions.  Il faudrait aussi inciter les femmes à participer aux processus de prise de décisions, a encouragé, pour sa part Mme Anne Hidalgo, la maire de Paris, « une ville qui compte 50% de femmes dans l’exécutif municipal et au conseil municipal ».

À la question de savoir quelles sont les conditions essentielles pour garantir un monde urbanisé durable, le représentant de Just Cities Initiative, de la Fondation Ford, a répondu: « une bonne gouvernance et une société civile participative ».  La maire de Paris a conseillé de saisir l’occasion de la « transition écologique » pour « changer de paradigme » et inclure les populations en marge.

De manière générale, l’intégration harmonieuse des bassins ruraux et urbains a été présentée, au cours de ces trois jours de débats, comme un préalable à toute expansion urbaine viable.

À la lumière de ces éléments, le Directeur exécutif d’ONU-Habitat a vivement encouragé les États Membres à participer activement, les 17 et 18 septembre prochain au Siège de l’ONU à New York, à la session préparatoire de la troisième conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), afin de dessiner les contours des « villes de demain », sous le leadership des autorités locales et avec le concours de la société civile, du secteur privé et de la société civile.


Habitat III se tiendra en 2016 à Istanbul, en Turquie.


DÉBAT CONSACRÉ AUX QUESTIONS D’INTÉGRATION


Discussion thématique sur le thème « Gouvernance, élaboration de politiques et planification efficaces pour une urbanisation durable »


Avant de lancer la première discussion de la matinée, le Vice-Présidentdu Conseil économique et social (ECOSOC), M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie), a rappelé que les politiques urbaines nationales devraient suivre une démarche de planification globale avec une vision à long terme, en prenant en compte les besoins de développement rural.


M. NAVID HANIF, Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination du Département des affaires économiques et sociales (DAES), qui présentait le rapport du Secrétaire général (E/2014/67), a expliqué les défis importants à relever pour satisfaire les besoins d’une population urbaine en pleine croissance sans exercer trop de pression sur les ressources nationales.  Les nouvelles difficultés dans les zones urbaines, a-t-il fait observer, exigent une plus grande coopération des gouvernements et aussi de la société civile.  Il est essentiel, a-t-il ajouté, d’assurer une gouvernance efficace pour promouvoir des villes durables.  De nombreuses villes continuent à se heurter à des décisions morcelées, à une faible coordination des acteurs et à des ressources insuffisantes, a-t-il fait remarquer, avant de prôner des processus décisionnels plus inclusifs afin de tenir compte des besoins de tous les groupes sociaux.  Il faudrait également mettre sur pied des partenariats forts entre le secteur public et le secteur privé.  Les autorités locales et nationales doivent établir une meilleure coordination entre elles, a-t-il aussi recommandé, avant de conseiller d’adopter des procédures innovantes pour les prises de décisions.


Le modérateur de cette table ronde, M. BERRY VRBANOVIC, Vice-Présidentde la Fédération canadienne des municipalités, Conseiller de Kitchener (Canada) et Vice-Trésorier de Cités et Gouvernements Locaux Unis, a demandé aux participants de se pencher sur les moyens de garantir un dialogue entre toutes les parties prenantes pour relever les défis actuels posés aux villes, tels que la pollution, l’accès à l’énergie, la fourniture des services de base, les logements et les infrastructures.  Quels que soient la taille et le stade de développement des villes, la gestion urbaine exige de plus en plus la participation de nombreuses parties prenantes, a-t-il expliqué, en plaidant en faveur d’une coopération efficace.


Mme ANGELA BROWN-BURKE, Maire de Kingston, capitale de la Jamaïque, a indiqué que trois projets de lois en cours d’examen au Parlement prévoient une décentralisation afin de conférer une véritable autonomie aux autorités locales.  Le défi, a-t-elle expliqué, consiste à fournir les services attendus par les citoyens sans pour autant augmenter les impôts.  Même si les lois ne sont pas encore adoptées, les autorités locales n’ont pas attendu la fin de ce processus pour s’intéresser aux questions de développement durable et d’environnement.  Elle a estimé qu’il faudrait s’appuyer sur les citoyens et pas seulement sur les dirigeants.  À Kingston, a indiqué la maire de cette ville, nous avons constitué des forums interinstitutions pour discuter des défis à relever et des solutions.  Mme Brown-Burke a estimé que les autorités locales devraient être les meilleurs défenseurs de la cause des citadins, notamment pour éliminer les discriminations.  Elle a ensuite parlé de la stratégie de la ville de Kingston qui vise à attirer les fonds nécessaires au fonctionnement des pouvoirs locaux et au soutien des activités économiques des communautés.  Avant de conclure, elle a prôné un esprit d’ouverture, d’honnêteté et de transparence dans la gestion des villes, en s’appuyant sur les valeurs démocratiques et en pratiquant l’écoute des autres.


M. HASSAN RADOINE, Directeur central chargé de la planification urbaine et architecturale au Ministère de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire du Maroc, a parlé de l’urbanisation en tant qu’outil d’intégration de la durabilité économique, sociale et environnementale.  Le Maroc s’est lancé dans la sensibilisation politique sur l’importance du développement de villes qui sont économiquement prospères et durables sur les plans social et environnemental.  « Notre stratégie d’urbanisation à long terme est fondée sur la planification nationale du territoire », a-t-il expliqué.  Parmi les mesures concrètes adoptées pour mettre en œuvre les politiques de développement urbain durable, il a expliqué que son pays avait entrepris de mettre en valeur les zones sensibles et les ressources naturelles et d’améliorer la qualité de l’environnement.  Pour éviter l’approche technocrate du haut vers le bas, il faudrait institutionnaliser les démarches pour garantir leur mise en œuvre, a-t-il estimé. 


Présentant le Plan Maroc vert adopté par le pays, M. Radoine a expliqué que, dans un pays où la majorité de la population travaille dans le secteur rural, ce Plan vise à faire de l’agriculture le moteur de la croissance pour les 10 à 15 prochaines années et de promouvoir les investissements privés.  Passant ensuite à l’ambitieux Plan marocain pour l’énergie solaire, il a émis l’espoir que sa mise en œuvre aboutirait à réduire la consommation énergétique, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre.  M. Radoine a aussi énuméré tous les domaines où le Maroc entreprend des efforts en faveur du développement durable, comme les transports publics, l’énergie, l’éducation, le tourisme, la préservation du patrimoine et la planification du territoire.  Un train à grande vitesse est en cours de fabrication, tandis que les réseaux de tramway se développent dans plusieurs villes, a-t-il cité en exemples.


« Le programme de développement pour l’après-2015 doit être urbain », a enchaîné Mme CLARA IRAZABAL ZURITA, Directrice de Latin Lab et professeure assistante en planification urbaine à Columbia University (New York), en insistant sur la nécessité d’axer ce programme sur les villes, afin que celles-ci contribuent davantage aux solutions.  Elle a parlé, à cet égard, d’un processus participatif mis en place par le Bureau régional d’ONU-Habitat à Rio de Janeiro pour établir des indicateurs d’évaluation de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les zones urbaines.  Elle a par ailleurs suggéré de revoir la conceptualisation du développement durable, en se basant sur les « trois E »: Économie, Environnement et Équité. 


Mme Irazabal Zurita a regretté que l’économie soit dominante dans le monde actuel, les deux autres secteurs étant assujettis aux besoins et aux caprices de l’économie, avant d’appeler à renverser ce modèle.  L’Équité, a-t-elle précisé, doit être placée au sommet avec l’économie à son service.  Elle a ensuite proposé d’ajouter « deux autres E » à la liste - Engagement et Éducation.  Mme Irazabal Zurita a aussi appelé à tirer les leçons du passé, afin d’éviter de revenir à zéro à chaque fois.  Elle a ainsi fait référence à deux études qu’elle avait menées en 2005, dans des villes du Brésil (Curitiba) et des États-Unis (Portland), qui ont conclu que le développement urbain devrait être réalisé autour de trois piliers: un bon leadership, une bonne planification et une participation active des citoyens.  Elle a donc appelé à se concentrer sur ces trois domaines, en donnant l’exemple du système de transport public rapide à Curitiba qui a été reproduit dans des centaines de villes du monde.  En ce qui concerne la participation des citoyens, elle a fait remarquer qu’il y avait eu parfois trop de contrôle de la part des citoyens à Portland.


Débat interactif


Le débat interactif qui a suivi a permis à des représentants de la société civile de poser différentes questions aux experts, notamment sur le niveau de participation de la société civile.  Le représentant de Global Urban Development a tout d’abord indiqué qu’il rejetait l’idée selon laquelle l’économie s’oppose à l’environnement, en reprenant l’exemple de Curitiba, une ville qui est devenue plus riche grâce à une politique d’économie verte.  Puis un autre représentant de la société civile, de l’Université de York (Toronto), a invité à réfléchir à ce que l’on entend par le terme « participatif ».


Répondant à ces deux remarques, la professeure de Columbia University a reconnu que la croissance économique devrait être un moyen plutôt qu’une fin en soi, en invitant à cet égard à revoir les priorités en termes de planification et de gestion.  Elle a ensuite reconnu qu’il faudrait préciser la notion de participation afin de mieux la définir.


Sur cette question de la participation des citoyens, la maire de Kingston a souhaité que l’équité soit bien mise en avant dans les activités de nature participative pour que ceux qui y contribuent comprennent bien les règles du jeu.


Pour sa part, la maire de la communauté de Harlem, relevant que les personnes qui servent dans les autorités locales manquent de formation, a invité à employer des experts qui dispenseraient ce type de formation.  À cet égard, la professeure de Columbia University a recommandé de prévoir des cours et des ateliers à cet effet, ainsi que des périodes de stage.


De son côté, la représentante de Women’s Environnement & Developpment Organization a rappelé la nécessité d’intégration des femmes dans toutes ces questions.  La maire de Kingston a reconnu l’importance de cette question et estimé qu’il était important pour les femmes dirigeantes de soutenir la participation des autres femmes.


La représentante de New Future Foundation a demandé des précisions sur les mesures à prendre aux niveaux local et national ainsi qu’au niveau des citoyens pour améliorer la capacité des gouvernements locaux. 


Répondant à une question du représentant de Cornell University, le Directeur central chargé de la planification urbaine et architecturale au Ministère de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire du Maroc a mis l’accent sur l’autonomisation des régions, en estimant qu’il faudrait permettre à tous les niveaux de gouvernance d’intervenir.  Pour cela, a-t-il dit, il faudrait assurer une formation sur le développement durable.  « Nous aurions beaucoup à gagner si nous encouragions la collaboration entre nations, plutôt que la concurrence », a ajouté la professeure de Columbia University, en faisant référence à l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), projet en Amérique latine qui propose une alternative aux accords conventionnels de libre-échange.  « C’est en travaillant de concert que nous comprendrons la nécessité du dialogue », a conclu la maire de Kingston.


Table ronde sur le thème « Imaginer les villes du futur – Solutions, innovations et partenariats pour une urbanisation durable »


À quoi ressembleront les villes de l’avenir?  Au rythme où va l’urbanisation en Asie, quelle est la vision d’avenir pour les villes?  Quels sont les innovations et partenariats possibles pour une urbanisation durable?  Telles ont été les questions auxquelles les panélistes se sont efforcés de répondre, aujourd’hui, au cours de cette table ronde, animée par M. Urs Gauchat, Doyen de l’École d’architecture et de Design de l’Institut de technologie du New Jersey et Directeur fondateur du Consortium pour une urbanisation durable.  Celui-ci a expliqué que l’objectif était de concrétiser les utopies qui permettront aux villes du futur d’accueillir la population urbaine mondiale dans des conditions décentes.


Déclarations liminaires


M. LANCE BROWN, Président de l’Institut américain d’architectes et Directeur fondateur du Consortium pour une urbanisation durable, a présenté les principes fondamentaux qui doivent, selon lui, prévaloir dans la conception et l’amélioration des villes.  Il a expliqué qu’il faudrait tout d’abord renforcer les conditions de vie dans les villes modernes.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, d’établir des communautés et de créer des opportunités en rendant villes et bassins urbains plus compétitifs.  M. Brown a estimé ensuite qu’il faudrait promouvoir l’égalité, tout en encourageant le développement durable et la résilience.  S’agissant de ce dernier point, il a cité en exemple la réflexion engagée par la ville de New York pour moderniser le littoral de Rockaway après le passage de l’ouragan Sandy.


Mme JANICE PERLMAN, Fondatrice et Présidente de Mega-Cities Project, s’est demandée, pour sa part, ce que signifie, pour les villes, la notion de développement durable.  La croissance démographique va exiger la construction de 35 millions de logements supplémentaires par an.  Face à une telle tendance, les populations qui affluent dans les villes, s’établissent sur des terrains vagues, qui deviennent ensuite des bidonvilles et des favelas.  Le principal objectif de l’ONU doit être de répondre à la question fondamentale des inégalités entre les personnes bénéficiant d’un logement décent et celles qui vivent dans des établissements informels.  Dans le cadre du projet Mega-Cities, qu’elle dirige, Mme Perlman encourage les partenariats multipartites, en confiant le leadership aux groupes les plus actifs, souvent issus de la société civile.  Les gouvernements locaux doivent donc se montrer réceptifs aux propositions issues de la base, « condition sine qua non pour façonner une urbanisation durable », a-t-elle conclu.


Mme KALPANA VISWANATH, Fondatrice de Safetipin, a rappelé que 900 millions de personnes vivront dans des bidonvilles d’ici à 2020, en particulier en Asie et en Afrique.  L’insécurité des villes rend la sortie de la pauvreté encore plus difficile, c’est un véritable cercle vicieux, a-t-elle relevé.  L’intervenante a donc proposé le concept de « ville partagée », où les aspects sociaux, politiques, économiques et culturels, seraient pris en compte à parts égales dans le cadre d’une approche intégrée.  La transparence et l’égalité, la participation citoyenne et démocratique, la reconnaissance de la diversité et la réduction des inégalités, ainsi que l’autonomisation des femmes doivent être les lignes directrices d’un tel concept, a précisé la panéliste.


Mme ROSE MOLOKOANE, Coordonnatrice à Slum Dwellers International, a estimé que le seul changement possible pour les espaces urbains devrait venir d’un changement de mentalités.  La Coordonnatrice a fait remarquer qu’à chaque fois qu’elle s’adresse aux autorités locales, on lui propose une amélioration de la fourniture des services, alors que ce que l’on attend de ces autorités locales, c’est un « changement de paradigmes ».  Pour y parvenir, il faudrait une véritable volonté politique, a-t-elle lancé.  Dans ce contexte, les femmes, « agentes du changement » par excellence, peuvent jouer un rôle déterminant, à condition toutefois de leur donner la possibilité d’initier elles-mêmes des projets, notamment par le biais de partenariats.  « C’est ainsi qu’il sera possible de faire la différence dans les établissements humains informels », a-t-elle estimé.


Une conversation sur l’urbanisation durable


Déclarations liminaires


Mme ANNE HIDALGO, Maire de Paris et Coprésidente de Cités et Gouvernements Locaux Unis, a rappelé la nécessité de travailler à l’autonomie alimentaire des grandes métropoles, en recréant à la périphérie une ceinture maraîchère.  Elle s’est réjouie que la ville de Paris soit l’hôte de la Conférence des Nations Unies sur le climat « COP 21 » qui se tiendra en décembre 2015.  Elle a ensuite recensé les défis vertigineux que les villes doivent relever, notamment parce qu’elles consomment trois quarts des ressources énergétiques de la planète.  L’enjeu, aujourd’hui, est d’intégrer toutes les composantes du développement pour développer des villes durables, a-t-elle expliqué, en souhaitant que le tissu urbain se réinvente plutôt que de s’étendre à l’infini.  Elle a parlé des objectifs ambitieux de Paris en matière de logements sociaux et des « grandes trames écologiques » prévues en végétalisant 7 hectares de toits d’ici à 2020 ou en ouvrant de nouveaux jardins.


La maire de Paris a recommandé de faire preuve d’innovation dans les cités modernes.  À cet égard, elle a cité en exemple un immeuble de logement social, à Paris, où le chauffage est fourni gratuitement grâce à l’énergie générée par les microprocesseurs d’ordinateurs.  Elle a assuré qu’elle veillerait à offrir à moindre coût le chauffage dans tous les logements parisiens, en précisant que ce chauffage sera respectueux de l’environnement.  Plaidant en faveur du renforcement de la participation citoyenne dans les villes, Mme Hidalgo a recommandé de faire participer plus activement les femmes aux processus décisionnels, en rappelant que l’exécutif municipal et le conseil municipal de la ville de Paris comptaient 50% de femmes.  Elle a par ailleurs conseillé de saisir l’occasion de la transition écologique pour changer de modèle et inclure les populations exclues.


L’animatrice de la réunion, Mme AFAF KONJA, Porte-parole du Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a demandé aux participants de faire ressortir les défis et les occasions que représente le développement durable des villes.  Comment pouvons-nous passer de la politique à la mise en œuvre de celle-ci? a-t-elle demandé.  Quelles sont les responsabilités de chacun en matière de développement durable?


M. AKWASI OPOING-FOSU, Ministre pour les gouvernements locaux et le développement rural du Ghana, a suggéré que les gouvernements nationaux établissent des cadres politiques et fixent les grandes orientations, tandis que les responsables régionaux devraient assumer des responsabilités qui pèsent trop lourdement sur le gouvernement central et sur les autorités locales.  Ils fournissent aussi un appui technique aux entités locales.  Au niveau local, les autorités sont mieux placées pour répondre aux besoins essentiels de la population, a-t-il estimé.  Il a comparé ces trois niveaux de responsabilités aux postes d’avant-centre, de marqueur de but et de défenseur dans une équipe de foot, ce dernier ayant une vue d’ensemble comme l’ont les gouvernements nationaux.  Tous les niveaux doivent travailler ensemble pour mettre en œuvre le développement durable, a-t-il souligné.


« Comment les villes peuvent-elles devenir plus productives tout en étant plus résilientes? » a ensuite demandé la modératrice.


« Je crois beaucoup à la capacité des villes d’agir lorsqu’elles s’appuient sur les initiatives citoyennes », a dit la maire de Paris.  Si on reste au stade de la technique, on ne produit rien, a-t-elle expliqué, en invitant à renforcer l’aspect participatif.  Faisant le lien entre les deux, elle a parlé des centres de données qui permettent de trouver des solutions, par exemple pour réduire la pollution causée par les véhicules automobiles.  Le développement durable ne doit pas être abordé uniquement sous l’angle des technologies, a-t-elle insisté.  Les nouvelles technologies, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, ainsi que la participation citoyenne, a-t-elle estimé, sont les trois éléments nécessaires au développement durable.


La modératrice a ensuite orienté le débat sur la question de la planification intégrée des villes.  « Comment peut-elle répondre aux besoins en énergie dans les zones urbaines des pays en développement? »


M. PATRICK HO CHI PING, Secrétaire général du Comité du Fonds de l’énergie chinoise, a conseillé d’intégrer toutes les exigences de l’urbanisation lors de la planification.  C’est le processus de planification lui-même qui est important, a-t-il expliqué.  La participation citoyenne, a-t-il dit, c’est l’idée que chacun doit contribuer au développement durable et aussi renoncer à quelque chose.  Dans un pays comme les États-Unis, où l’on utilise 20% des voitures du monde et consomme 40% de l’essence, nous avons besoin d’une culture de modération et de contrôle sur soi-même pour éviter les excès. 


En réponse aux questions qui se posent pour les mégapoles, M. DON CHEN, Just Cities Initiative de la Fondation Ford, a indiqué que 60% de ce qui sera construit en 2030 n’existe pas encore aujourd’hui.  Il a ainsi recommandé d’éviter l’utilisation de termes galvaudés comme mégapole.  Si les personnes sont attirées par les grandes villes, la plupart se rendent dans des villes de taille plus moyenne, a-t-il observé.  La Fondation Ford contribue à la formation de planificateurs dans le monde, a-t-il indiqué.


La discussion s’est poursuivie sur le rôle du secteur privé, qui doit jouer un rôle actif pour l’urbanisation durable et la création d’emploi dans les villes.


La durabilité vise à optimiser les relations entre plusieurs types de capitaux, a indiqué M. GARY LAWRENCE, Vice-Président et Responsable en chef de la viabilité de la Société AECOM.  Sa société travaille sur un projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a-t-il précisé, en s’étonnant que les villes ne se tournent pas davantage vers le secteur privé pour réduire la pollution.  Il a aussi remarqué que le capital humain, c’est-à-dire l’intelligence humaine, c’est le seul capital qui s’améliore avec l’expérience.  Lorsqu’il était le planificateur de la ville de Seattle, il y a plusieurs années, il avait pris conscience du manque d’humilité et l’incapacité à comprendre l’avenir dans ce domaine.  « Nous devons apprendre à nous adapter », a-t-il dit.  Pour lui, les trois éléments nécessaires à la durabilité sont la viabilité économique, la faisabilité technique et la volonté politique. 


« Quels sont les mécanismes à suivre pour garantir des démarches cohérentes, sans oublier le développement rural et en rendant les villes résilientes face aux changements climatiques? »


Répondant à cette question, M. RICHARD FLORIDA, Professeur de commerce et de créativité de l’Université de Toronto et Professeur de recherche mondiale de la School of Continuing and Professional Studies de l’Université de New York, qui est aussi rédacteur en chef à The Atlantic, a recommandé de placer les villes et le développement durable au cœur du programme de l’ECOSOC.  Les technologies, a-t-il fait remarquer, permettent à certains de se développer, mais pas à tous.  Il a évoqué le récent Forum urbain mondial qui a conclu que les établissements urbains et les villes étaient essentiels dans la lutte contre la pauvreté.  Il a par ailleurs signalé la pénurie de données dans ces domaines, avant d’appeler l’ECOSOC à formuler des recommandations pour financer la collecte de données dans les villes du monde.  Il a aussi regretté le manque de formation pour préparer les futurs maires à faire face aux défis.


À la question de savoir quelles sont les conditions essentielles pour garantir un monde urbanisé durable, la maire de Paris a répondu que c’est la démocratie.  Pour le Secrétaire général du Comité du Fonds de l’énergie chinoise, le mode de vie urbain durable devrait être adopté au quotidien par tous, tandis que le représentant de la Fondation Ford a souligné l’importance d’une bonne gouvernance et d’une société civile participative. 


« La voie à suivre »


M. JOAN CLOS, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), a présenté les lignes directrices d’Habitat III: la voie à suivre vers un programme urbain pour 2016, la conférence internationale qui se tiendra cette année-là.  « Il faut reconnaître qu’une urbanisation efficace ne se fait pas par hasard, mais par des choix.  C’est précisément parce que la planification urbaine n’a pas été suffisamment prise en compte que les villes ont cru de manière anarchique.  Comment peut-on changer les paradigmes? » a-t-il demandé.  Il faudrait, a-t-il répondu, commencer par fixer des dénominateurs communs pour protéger les espaces urbains du monde entier, des critères de bases à partir desquels des stratégies spécifiques seraient élaborées au cas par cas.  « New York, a-t-il rappelé, n’est pas Mexico ».  Si les autorités locales doivent se porter garantes des espaces publics et de la planification urbaine, elles ne peuvent pas tout faire par elles-mêmes. 


Investies de grandes responsabilités, les autorités locales disposent de pouvoirs limités, a souligné le Directeur exécutif, pour qui les gouvernements doivent les soutenir tout en s’alignant sur leur vision de l’urbanisme.  C’est une vision qui, à une époque marquée par une expansion ininterrompue des villes, doit impérativement tenir compte de la relation avec la périphérie et avec les zones rurales, a ajouté M. Clos.  Pour être efficaces, a-t-il dit, les modèles de gouvernance urbaine, les politiques urbaines et les outils de planification urbaine doivent tenir compte du fait que la portée et les incidences des activités urbaines dépassent les domaines d’intervention et les frontières géographiques et qu’un nombre croissant de parties prenantes et d’acteurs urbains sont concernés.  Dans ce contexte, le Directeur exécutif a encouragé les États Membres à participer à la conférence préparatoire d’Habitat III, qui se tiendra à New York les 17 et 18 septembre prochain, et à y faire des contributions intellectuelles et financières.


S’adressant à l’ECOSOC par visioconférence depuis Bonn, MM. David Cadman, Président du Conseil international pour les initiatives écologiques locales (ICLEI), Paul Lindvall, Président du Conseil municipal de Linköping, en Suède, Tikender Singh Panwar, maire adjoint de Shimla, en Inde, et Mussa Natty, Directeur municipal de Dar es-Salaam, en Tanzanie, ont eux aussi mis l’accent sur le rôle pivot de la gouvernance locale pour les villes de demain.  M. Cadman a estimé que des investissements massifs devraient être consentis dans les mégapoles du monde entier, avec l’aide du secteur privé, mais sous le leadership des autorités locales et gouvernementales.


Discussion interactive


La délégation de l’Allemagne a affirmé que son pays était fermement convaincu par le potentiel des villes comme vecteurs de développement durable.  Répondant au représentant de l’ONG Slum Dwellers International, l’animateur de la discussion, M. Richard Florida, rédacteur en chef à The Atlantic et Professeur à l’Université de Toronto et à l’Université de New York, a reconnu que les données existantes devraient être consolidées dans le cadre de la planification urbaine et tenir compte de celles recueillies sur le terrain, en plus des statistiques officielles.  À un autre intervenant de la société civile, le Directeur exécutif d’ONU-Habitat, M. Joan Clos, a plaidé pour éliminer les barrières entre espace rural et espace urbain, les deux devant bénéficier des mêmes services de base et d’un même accès au logement décent.  Le représentant de l’Inde a plaidé pour la mise en place de coalitions de groupes de la société civile, d’associations citoyennes et de chefs d’entreprises, qui seraient les interlocuteurs privilégiés des autorités locales.  Cette proposition a été saluée par M. Clos, qui a vu dans les villes de Lima et de Ouagadougou, où la mobilisation d’acteurs non gouvernementaux a été décisive, des exemples à suivre.  Le Directeur exécutif a rappelé que si le secteur privé était très bon pour construire des immeubles, c’est-à-dire des unités séparées, l’aménagement de l’espace public relève avant tout de la responsabilité des autorités locales.


Déclaration de clôture


M. VLADIMIR DROBJNAK (Croatie), Vice-Président du Conseil économique et social, s’est félicité du succès de ce tout premier segment sur l’intégration qui a rassemblé des acteurs divers pour dialoguer sur l’urbanisation et le développement durable.  Ce segment a également souligné le rôle que le Conseil peut jouer pour établir une coopération effective entre les différentes parties prenantes, a-t-il estimé.  Il faudrait examiner de façon équilibrée les trois dimensions du développement durable - économique, sociale et environnementale, a souligné M. Drobjnak.  Les discussions des tables rondes, a-t-il observé, ont apporté des réponses à des questions clefs concernant notamment les inégalités urbaines et le développement durable en Afrique.  Pour développer des réponses intégrées, le renforcement des capacités est nécessaire, a-t-il ajouté, en rappelant que la planification urbaine exigeait la concertation de tous les niveaux de gouvernement.  Il faudrait aussi des capacités adéquates pour analyser et gérer ces processus.  Le Vice-Président de l’ECOSOC a appelé la communauté internationale à continuer à apporter des réponses pour faire face aux défis que pose l’urbanisation durable.  Avant de conclure, M. Drobjnak a indiqué que le résumé des discussions de ce sommet de trois jours serait disponible, la semaine prochaine, sur le site Internet de l’ECOSOC.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité « déplore, en s’en inquiétant » que l’élection d’un nouveau président du Liban n’ait pas eu lieu dans les délais fixés par la Constitution

CS/11422

Le Conseil de sécurité « déplore, en s’en inquiétant » que l’élection d’un nouveau président du Liban n’ait pas eu lieu dans les délais fixés par la Constitution

29/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11422
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7190e séance – après-midi                                  


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ « DÉPLORE, EN S’EN INQUIÉTANT » QUE L’ÉLECTION D’UN NOUVEAU

PRÉSIDENT DU LIBAN N’AIT PAS EU LIEU DANS LES DÉLAIS FIXÉS PAR LA CONSTITUTION


Cet après-midi, le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai, M. Oh Joon, de la République de Corée a lu, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante sur le Liban:


« Le Conseil de sécurité rappelle ses résolutions antérieures et les déclarations de son président sur la situation au Liban.


Le Conseil salue le travail accompli par le Président sortant du Liban, M. Michel Sleiman, et déplore en s’en inquiétant que l’élection d’un nouveau président de la République du Liban n’ait pas eu lieu dans les délais fixés par la Constitution.  Il invite le Gouvernement à maintenir sa longue tradition démocratique et à faire en sorte que l’élection présidentielle se tienne sans retard. 


Le Conseil réaffirme qu’il prête son plein concours au Gouvernement libanais afin qu’il s’acquitte de ses fonctions durant cette période de transition conformément à la Constitution, jusqu’à l’élection du nouveau président.


Le Conseil espère que les autorités libanaises continueront de coopérer avec la communauté internationale, en particulier le Groupe international d’appui, en vue de mobiliser un soutien en faveur du Liban.  Il réaffirme qu’une assistance internationale soutenue est nécessaire pour aider le pays à faire face aux problèmes qu’il rencontre sur les plans économique, humanitaire et en matière de sécurité et à honorer ses obligations internationales.


Rappelant la déclaration de son président en date du 10 juillet 2013, le Conseil invite tous les Libanais à protéger l’unité nationale face aux atteintes à la stabilité du pays et souligne qu’il importe que toutes les parties libanaises respectent la politique libanaise de dissociation et se tiennent à l’écart de la crise syrienne, comme elles s’y sont engagées dans la Déclaration de Baabda.


Le Conseil souligne en outre que l’application effective de sa résolution 1701 (2006) et de toutes ses autres résolutions pertinentes demeure essentielle pour assurer la stabilité au Liban et le plein respect de sa souveraineté, de son intégrité territoriale, de son unité et de son indépendance politique. »  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie

CS/11421

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie

29/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11421
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7188e séance – matin                                       


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN LE MANDAT DE LA

MISSION D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES EN SOMALIE


Le Conseil de sécurité a, ce matin, prorogé pour une période de 12 mois le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM).


Le Conseil de sécurité, par la résolution 2158 (2014), adoptée à l’unanimité, a ainsi suivi la recommandation du Secrétaire général dans son dernier rapport* sur la Somalie.


M. Ban Ki-moon soulignait qu’« à l’approche du premier anniversaire de la MANUSOM, l’ONU est aujourd’hui bien placée pour aider le Gouvernement fédéral à concrétiser ses priorités et continuer à offrir ses bons offices afin de faciliter le processus politique ».


Les tâches confiées à la MANUSOM par le Conseil de sécurité sont, notamment, d’« offrir les bons offices de l’ONU à l’appui du processus de paix et de réconciliation mené par le Gouvernement fédéral somalien ».


La MANUSOM doit fournir à ce dernier, et éventuellement à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), un appui « sous forme d’orientations et de conseils stratégiques en matière de consolidation de la paix et d’édification de l’État », notamment en ce qui concerne la gouvernance, la réforme du secteur de la sécurité, l’état de droit, le désengagement des combattants, le désarmement, la démobilisation et la réintégration, la sécurité maritime et la lutte antimines, la mise en place d’un système fédéral, la révision de la Constitution et la tenue d’un référendum sur la Constitution, et la préparation des élections de 2016.


Elle aide le Gouvernement fédéral somalien à « coordonner l’appui des donateurs internationaux, en collaboration avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux ».


En outre, le Conseil de sécurité « demande au Gouvernement fédéral somalien d’élaborer un plan clair dans la perspective des élections de 2016, notamment pour ce qui est de la réalisation d’objectifs clefs comme la tenue d’un référendum sur la constitution et la création d’administrations nationales de transition ».


Il « condamne dans les termes les plus énergiques les récents attentats terroristes perpétrés par les Chabab en Somalie et dans la région ».


Enfin, « gravement préoccupé par la situation humanitaire en Somalie », 2,9 millions de Somaliens ayant besoin d’une aide humanitaire, le Conseil de sécurité « insiste sur le fait qu’il est urgent de verser des contributions en réponse à l’appel global pour la Somalie, le financement atteignant seulement 19% du montant total demandé ».


*     S/2014/330



LA SITUATION EN SOMALIE


Rapport du Secrétaire général sur la Somalie (S/2014/330)


Texte du projet de résolution S/2014/377


      Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions et déclarations présidentielles antérieures sur la situation en Somalie,


Réaffirmant son attachement à la souveraineté, à l’indépendance politique, à l’intégrité territoriale et à l’unité de la Somalie,


Saluant l’action menée par la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) au cours de sa première année de fonctionnement, et se félicitant du concours que la Mission a apporté au Gouvernement fédéral somalien dans le cadre du processus de paix et de réconciliation,


Soulignant la nécessité d’aller d’urgence de l’avant dans la mise en place d’un système fédéral, la révision et la mise en œuvre de la Constitution fédérale provisoire somalienne, ainsi que dans la préparation des élections de 2016,


S’inquiétant de la montée des tensions à Baidoa et du risque de confrontation entre le Puntland et le « Somaliland », et encourageant à cet égard le Gouvernement fédéral somalien à renforcer le dialogue avec le Puntland et à reprendre les pourparlers avec le « Somaliland » en vue de trouver des solutions pacifiques dans le respect de la Constitution fédérale provisoire,


Considérant qu’il incombe au premier chef au Gouvernement fédéral somalien, soutenu en cela par la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), la MANUSOM et les partenaires internationaux, d’asseoir la sécurité, d’instaurer une gouvernance élémentaire, et d’établir l’état de droit, ainsi que de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et de fournir des services sociaux de base, dans les zones sécurisées par l’AMISOM et les forces de sécurité somaliennes,


Rappelant que toutes les parties sont tenues de respecter les dispositions applicables du droit international humanitaire et les principes directeurs des Nations Unies relatifs à l’aide humanitaire,


Se réjouissant des relations positives qu’entretiennent la MANUSOM et l’AMISOM, soulignant qu’il est fondamental que les deux missions coopèrent étroitement conformément aux mandats que le Conseil de sécurité leur a confiés l’une et l’autre, et notant la nécessité de poursuivre la collaboration avec le Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie,


Soulignant qu’il importe que la MANUSOM collabore étroitement avec le Gouvernement fédéral somalien, et se félicitant dans ce contexte que la MANUSOM prévoie de se réinstaller à l’extérieur de l’aéroport international de Mogadiscio et d’étendre sa présence et ses activités dans les régions dès que les conditions de sécurité le permettront,


Se réjouissant du succès des opérations conjointes que mènent actuellement l’armée nationale somalienne et l’AMISOM, soulignant qu’il compte voir ces opérations se poursuivre, et saluant le personnel de l’AMISOM et de l’armée nationale somalienne pour l’extraordinaire courage dont il fait preuve et les sacrifices qu’il a consentis dans l’intérêt de la paix et de la stabilité en Somalie,


Déplorant que l’AMISOM ne se soit pas encore dotée d’une cellule de suivi, d’analyse et d’intervention concernant les victimes civiles, mesure dont il a souligné l’importance dans ses résolutions 2124 (2013) et 2093 (2013),


Exprimant sa préoccupation face aux allégations de violations des droits de l’homme, notamment d’exécutions extrajudiciaires, de violences contre les femmes, les enfants et les journalistes, de détentions arbitraires et de violences sexuelles fréquentes perpétrées en Somalie, y compris dans les camps de déplacés, et soulignant qu’il faut mettre un terme à l’impunité, faire respecter les droits de l’homme et amener ceux qui commettent ces crimes à répondre de leurs actes,


1.    Décide de proroger pour une période de 12 mois le mandat de la MANUSOM, dont les tâches seront les suivantes:


a)    Offrir les bons offices de l’ONU à l’appui du processus de paix et de réconciliation mené par le Gouvernement fédéral somalien;


b)    Fournir un appui au Gouvernement fédéral somalien et, s’il y a lieu, à l’AMISOM, sous forme d’orientations et de conseils stratégiques en matière de consolidation de la paix et d’édification de l’État, notamment en ce qui concerne:


i)    La gouvernance, et notamment la gestion des finances publiques,


ii)   La réforme du secteur de la sécurité, l’état de droit (y compris dans le cadre de la Cellule mondiale de coordination des activités policières, judiciaires et pénitentiaires), le désengagement des combattants, le désarmement, la démobilisation et la réintégration, la sécurité maritime et la lutte antimines,


iii)  La mise en place d’un système fédéral, la révision de la Constitution et la tenue d’un référendum sur la Constitution, et la préparation des élections de 2016;


c)    Aider le Gouvernement fédéral somalien à coordonner l’appui des donateurs internationaux, en collaboration avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux et ce dans le plein respect de la souveraineté de la Somalie, en particulier en ce qui concerne:


i)    Le secteur de la sécurité, y compris au regard du respect des engagements qu’il a pris en contrepartie de la suspension de l’embargo sur les armes,


ii)   La sécurité maritime;


d)    Concourir à donner au Gouvernement fédéral somalien les moyens de:


i)    Promouvoir et défendre les droits de l’homme et l’autonomisation des femmes, notamment en mettant à sa disposition des conseillers pour la problématique hommes-femmes et pour les droits de l’homme;


ii)   Promouvoir la protection de l’enfance et mettre en œuvre ses plans d’action en faveur des enfants en temps de conflit armé, notamment en mettant à sa disposition des conseillers pour la protection de l’enfance;


iii)  Prévenir les violences sexuelles et sexistes liées aux conflits, notamment en mettant à sa disposition des conseillers pour la protection des femmes;


iv)   Renforcer les institutions judiciaires somaliennes et amener les auteurs de crimes, en particulier ceux commis sur la personne de femmes et d’enfants, à répondre de leurs actes;


e)    Surveiller et concourir à toutes enquêtes et mesures de prévention, et signaler au Conseil:


i)    Toutes exactions ou violations du droit international des droits de l’homme ou du droit international humanitaire commises en Somalie, y compris en déployant des observateurs des droits de l’homme;


ii)   Toutes violences ou exactions commises sur la personne d’enfants en Somalie;


iii)  Toutes violences ou exactions commises sur la personne de femmes, y compris toutes formes de violences sexuelles ou sexistes commises en temps de conflit armé;


2.    Se félicite de la création sous forme intégrée de la MANUSOM sous la direction stratégique du Représentant spécial du Secrétaire général, se réjouit de la réouverture du complexe des Nations Unies à Mogadiscio le 24 avril 2014, encourage l’équipe de pays des Nations Unies à poursuivre sa réinstallation à Mogadiscio dès que les conditions de sécurité le permettront, et réaffirme le paragraphe 5 de sa résolution 2102 (2013) et le paragraphe 17 de sa résolution 2124 (2013) concernant la structure et l’organisation hiérarchique de la MANUSOM;


3.    Souligne combien il importe que la MANUSOM collabore avec le Gouvernement fédéral somalien à l’occasion de l’entreprise de stabilisation et à la coordination de l’assistance internationale, en particulier dans les zones reprises aux Chabab;


4.    Engage la MANUSOM, l’AMISOM et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) à continuer, dans les limites de leurs mandats respectifs, d’élaborer et de mettre en œuvre des activités conjointes de consolidation de la paix et d’édification de l’État, et prie à cet égard le Représentant spécial du Secrétaire général d’aligner étroitement les activités de l’équipe de pays des Nations Unies en Somalie sur les priorités de la MANUSOM et de coordonner les activités des organismes des Nations Unies avec le Gouvernement fédéral somalien ainsi qu’avec l’Union africaine (notamment l’AMISOM), l’IGAD, l’Union européenne et les autres partenaires régionaux, bilatéraux et multilatéraux;


5.    Souligne que la sécurité à long terme de la Somalie passe par le renforcement de l’armée nationale somalienne, insiste sur le fait que la communauté internationale doit continuer à apporter, dans la coordination et la transparence, son concours au renforcement de l’armée nationale somalienne, souligne que le Gouvernement fédéral somalien a un rôle moteur à jouer dans ce domaine, et engage les États Membres, comme il l’a demandé au paragraphe 14 de sa résolution 2124 (2013), à appuyer l’armée nationale somalienne, notamment en versant des contributions au fonds d’affectation spéciale destiné à financer l’appui logistique non létal à lui apporter lors des opérations menées conjointement avec l’AMISOM dans le cadre du concept stratégique d’ensemble de la Mission;


6.    Réaffirme combien il importe que la MANUSOM se conforme à la politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme établie par le Secrétaire général et à la politique de tolérance zéro de l’Organisation des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et des agressions sexuelles;


7.    Condamne dans les termes les plus énergiques les récents attentats terroristes perpétrés par les Chabab en Somalie et dans la région, note avec préoccupation le nombre d’attaques dont Mogadiscio a été la cible, s’inquiète de ce que les Chabab continuent de commettre des actes terroristes en Somalie, souligne qu’il importe d’en amener les auteurs à répondre de leurs actes (dans le plein respect du droit international), et réaffirme que les attentats terroristes n’entameront pas sa détermination à accompagner le processus de paix et de réconciliation en Somalie;


8.    Se félicite du récent déploiement d’un groupe de gardes des Nations Unies en vue de renforcer la sécurité des complexes de la MANUSOM;


9.    Demande au Gouvernement fédéral somalien d’élaborer un plan clair dans la perspective des élections de 2016, notamment pour ce qui est de la réalisation d’objectifs clefs comme la tenue d’un référendum sur la constitution et la création d’administrations nationales de transition, se déclare disposé à appuyer un tel plan et, à cet égard, engage le Gouvernement fédéral somalien et les administrations régionales concernées à entretenir un dialogue étroit;


10.   Se déclare gravement préoccupé par la situation humanitaire en Somalie, souligne, en particulier, que 2,9 millions de Somaliens ont besoin d’une aide humanitaire, souligne également que la situation risque de se détériorer encore, insiste sur le fait qu’il est urgent de verser des contributions en réponse à l’appel global pour la Somalie, le financement atteignant seulement 19% du montant total demandé, et prie à nouveau toutes les parties d’autoriser et de faciliter pleinement la fourniture en toute sécurité et liberté de l’aide aux personnes qui en ont besoin dans toute la Somalie;


11.   Souligne que le Gouvernement fédéral somalien doit veiller à amener tous les auteurs de violations graves du droit international humanitaire à répondre de leurs actes, et insiste sur le fait que la MANUSOM doit aider le Gouvernement fédéral somalien à arrêter et à mettre en œuvre une stratégie nationale de prévention et de répression des violences sexuelles et sexistes;


12.   Demande à la MANUSOM de s’acquitter de son mandat dans le respect de la résolution 1325 (2000), notamment, déplore la fréquence actuelle des violences sexuelles en Somalie, se félicite de l’élaboration par le Gouvernement fédéral somalien d’un plan d’action national de lutte contre la violence sexuelle ainsi que du plan de mise en œuvre du communiqué conjoint du Gouvernement fédéral somalien et de l’ONU sur la prévention des violences sexuelles, et encourage l’ONU, les États Membres ainsi que les organisations régionales et internationales à en appuyer l’exécution;


13.   Condamne fermement les violations graves commises sur la personne d’enfants dont il est fait état, se réjouit de la signature par le Gouvernement fédéral somalien d’instructions permanentes relatives à la prise en charge et à la remise des enfants rescapés des groupes armés, et demande instamment au Gouvernement fédéral somalien de continuer à mettre en œuvre les plans d’action relatifs aux enfants et aux conflits armés, et notamment de traduire en justice les auteurs de telles violations;


14.   Se déclare préoccupé par les violations des droits de l’homme signalées à la MANUSOM et à ses partenaires, dont certaines auraient été commises dans le contexte de la campagne militaire en cours, et par les expulsions forcées de personnes déplacées, souligne que le Gouvernement fédéral somalien doit veiller à ce que tous les auteurs de ce type de violations soient amenés à répondre de leurs actes, et demande au Gouvernement fédéral somalien de promouvoir le respect des droits de l’homme et de protéger activement ces droits, notamment en ce qui concerne les personnes se trouvant dans des centres de détention; 


15.   Prie le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de l’exécution du mandat de la MANUSOM, en lui en rendant compte oralement ainsi que par écrit au moyen de trois rapports au moins, le premier devant lui être présenté le 25 septembre au plus tard et les autres tous les 120 jours par la suite;


16.   Décide de rester activement saisi de la question.


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Guinée-Bissau: le Conseil de sécurité prolonge de six mois le mandat du Bureau intégré des Nations Unies

CS/11420

Guinée-Bissau: le Conseil de sécurité prolonge de six mois le mandat du Bureau intégré des Nations Unies

29/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11420
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Conseil de sécurité                                        

7187e séance – matin                                       


GUINÉE-BISSAU: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROLONGE DE SIX MOIS LE MANDAT DU BUREAU INTÉGRÉ DES NATIONS UNIES


Le Conseil de sécurité a, ce matin, prolongé le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) pour une période de six mois, jusqu’au 30 novembre 2014.


Aux termes de la résolution 2157 (2014), adoptée à l’unanimité, le BINUGBIS est chargé, notamment, d’« accompagner la concertation politique sans exclusive et la réconciliation nationale pour faciliter la gouvernance démocratique » et d’« appuyer le renforcement des institutions démocratiques ».


Il doit également « aider les autorités nationales à lutter contre le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée », en étroite collaboration avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et « aider les autorités nationales à promouvoir et protéger les droits de l’homme ».


Dans son dernier rapport sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau et les activités du BINUGBIS*, présenté au Conseil de sécurité le 19 mai dernier, le Secrétaire général recommandait une prorogation d’un an du Bureau afin que celui-ci puisse « aider le nouveau gouvernement à prendre ses fonctions et à entreprendre la tâche complexe de la reconstruction des institutions étatiques ».  


M. Ban Ki-moon recommandait également de « mener début 2015 un examen approfondi du mandat pour veiller à ce qu’il concorde avec les priorités définies par le nouveau gouvernement et les programmes des partenaires internationaux ».


Le Conseil de sécurité, par sa résolution, « exige de nouveau des forces de sécurité et de défense qu’elles se soumettent pleinement à la tutelle du pouvoir civil ».  Il « encourage à déployer des efforts pour appuyer la réforme du secteur de la sécurité, facteur déterminant de la stabilité à long terme de la Guinée-Bissau ».


Enfin, il « souligne avec force la nécessité d’organiser une conférence internationale des donateurs pour le relèvement de la Guinée-Bissau ».


* S/2014/333



LA SITUATION EN GUINÉE-BISSAU


Rapport du Secrétaire général sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau (S/2014/332)


Rapport du Secrétaire général sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau et les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) (S/2014/333)


Texte du projet de résolution S/2014/374


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses précédentes résolutions, les déclarations de son président et les déclarations à la presse concernant la situation en Guinée-Bissau, en particulier ses résolutions 1876 (2009), 2030 (2011), 2048 (2012), 2092 (2013) et 2103 (2013),


Prenant note des rapports du Secrétaire général sur la Guinée-Bissau en date du 12 mai 2014 (S/2014/332 et S/2014/333) et des recommandations qui y sont formulées, et se félicitant de l’action menée par le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS),


Saluant le bon déroulement des élections présidentielle et législatives en Guinée-Bissau et félicitant le peuple bissau-guinéen de s’être rendu en masse aux urnes, ce qui montre à quel point il est attaché à la démocratie,


Soulignant que les principes démocratiques doivent être respectés et qu’il importe d’assurer une gouvernance sans exclusive, laquelle est essentielle pour parvenir à une paix durable en Guinée-Bissau,


Soulignant que la consolidation de la paix et de la stabilité en Guinée-Bissau passe nécessairement par une transition consensuelle et sans exclusive conduite par les Bissau-guinéens, le rétablissement et le respect de l’ordre constitutionnel, la réforme de la défense, de la sécurité et de la justice, la promotion de l’état de droit, la défense des droits de l’homme, la promotion du développement socioéconomique et la lutte contre l’impunité et le trafic de drogues,


Soulignant que toutes les parties prenantes bissau-guinéennes devraient œuvrer à garantir la stabilité à court, à moyen et à long terme en manifestant clairement leur volonté d’engager un véritable dialogue politique sans exclusive, le but étant de créer des conditions propices à trouver des solutions viables et durables aux problèmes sociaux, économiques, politiques et militaires du pays de manière à faciliter la mise en œuvre de réformes clefs et le renforcement des institutions de l’État,


Se déclarant préoccupé par le fait que le pouvoir civil n’exerce ni autorité ni tutelle effectives sur les forces de défense et de sécurité, ce qui entrave le processus politique et le bon fonctionnement des institutions de l’État, du fait de la collusion entre certains acteurs politiques et les chefs militaires,


Saluant les efforts déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour créer les conditions d’élections libres et régulières et d’un processus démocratique et appuyer l’entreprise de réforme du secteur de la sécurité en Guinée-Bissau à travers les activités de sa mission dans ce pays,


Se déclarant de nouveau gravement préoccupé par les informations faisant état de la persistance de violations graves des droits de l’homme, ainsi que par la tension politique résiduelle en Guinée-Bissau, et condamnant les atteintes à la liberté d’expression et de réunion et à la liberté de la presse,


Redisant sa vive préoccupation face à la menace que le trafic de drogues fait peser sur la sécurité et insistant de nouveau sur la nécessité de s’attaquer au problème du trafic de drogues dans les pays d’origine, de transit et de destination finale selon une démarche de responsabilité commune partagée,


Soulignant que, pour être durable, toute solution à l’instabilité qui règne en Guinée-Bissau devrait comporter des mesures concrètes de lutte contre l’impunité et garantir que les responsables d’assassinats à motivation politique et d’autres crimes graves tels que les activités liées au trafic de drogues et les atteintes à l’ordre constitutionnel seront traduits en justice, et prévoir notamment des mécanismes de justice transitionnelle,


Redisant combien l’appui constant du système des Nations Unies et des partenaires internationaux, régionaux, sous-régionaux et bilatéraux à la sécurité et au développement à long terme de la Guinée-Bissau est important, notamment pour la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité et de la justice, la lutte contre le trafic de drogues, la criminalité organisée et la traite d’êtres humains, ainsi que pour la création d’un climat propice à la bonne gouvernance et au développement économique et social durable et sans exclusive,


Saluant l’œuvre importante accomplie par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en collaboration avec les entités compétentes des Nations Unies au service de la lutte contre le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée en Guinée-Bissau et dans la sous-région et encourageant à renforcer la coopération entre l’ONUDC et le BINUGBIS,


Soulignant l’urgente nécessité de conserver une capacité d’évaluation continue en Guinée-Bissau et de continuer d’appuyer les institutions nationales, sous-régionales, régionales et internationales chargées de combattre le trafic de drogues,


Soulignant la nécessité d’accroître la cohérence, la coordination et l’efficacité de l’action des partenaires concernés afin de démultiplier leur effort collectif de lutte contre le trafic de drogues en Guinée-Bissau, notamment par des échanges d’information,


Insistant sur le rôle important que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits et la consolidation de la paix, comme le reconnaissent les résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009), se félicitant de l’œuvre accomplie par la Mission à cet égard et soulignant que la perspective d’égalité entre les sexes doit enrichir la mise en œuvre de tous les aspects du mandat du BINUGBIS,


Condamnant les activités de pêche illégale et non autorisée dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive de la Guinée-Bissau ainsi que l’exploitation illicite des ressources naturelles, qui hypothèque les perspectives de développement économique du pays,


Réaffirmant que les partenaires de la Guinée-Bissau doivent activement et étroitement coordonner leur action pour aider à apporter des solutions aux défis d’ordre politique, sécuritaire et de développement; saluant à cet égard les efforts que fait le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau pour organiser une conférence de donateurs, en étroite coopération avec les partenaires de développement internationaux, régionaux et sous-régionaux, afin de mobiliser des ressources pour les priorités de développement du pays, notamment la mise en œuvre du programme de renforcement de l’efficacité de la gouvernance,


Prenant note de la déclaration faite le 19 mai 2014 par la Présidente de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix, par laquelle elle a signifié que la Commission était résolue à reprendre le dialogue avec la Guinée-Bissau,


Conscient que le BINUGBIS doit soutenir les efforts déployés par les autorités du pays pour rétablir et maintenir l’ordre constitutionnel et favoriser un dialogue national à plusieurs niveaux pendant la période postélectorale,


Réaffirmant son attachement sans faille à la consolidation de la paix et à la stabilité en Guinée-Bissau,


1.    Décide de prolonger le mandat du BINUGBIS pour une période de six mois allant du 1er juin 2014 au 30 novembre 2014 afin qu’il puisse accomplir les tâches ci-après:


a)    Accompagner la concertation politique sans exclusive et la réconciliation nationale pour faciliter la gouvernance démocratique;


b)    Appuyer le renforcement des institutions démocratiques et donner aux organes de l’État les moyens de fonctionner efficacement et dans le respect des règles constitutionnelles;


c)    Fournir des conseils et un appui stratégiques et techniques en vue de la mise en place de systèmes efficaces et rationnels de maintien de l’ordre, de justice pénale et d’administration pénitentiaire qui puissent maintenir la sécurité publique et combattre l’impunité, dans le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales;


d)    Fournir des conseils et un appui stratégiques et techniques aux autorités nationales et aux parties concernées, dont la CEDEAO et sa mission en Guinée-Bissau, s’agissant de mettre en œuvre les stratégies nationales de réforme du secteur de la sécurité et de renforcement de l’état de droit et de mettre en place des systèmes de justice de droit commun et militaire conformes aux normes internationales;


e)    Aider les autorités nationales à lutter contre le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée, en étroite collaboration avec l’ONUDC;


f)    Aider les autorités nationales à promouvoir et protéger les droits de l’homme, à mener des activités de surveillance des droits de l’homme et à en rendre compte;


g)    Prendre systématiquement en compte le principe de l’égalité des sexes dans l’entreprise de consolidation de la paix, conformément aux résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008) du Conseil de sécurité;


h)    Œuvrer avec la Commission de consolidation de la paix à la mise en œuvre des priorités de la Guinée-Bissau en matière de consolidation de la paix; et


i)    Contribuer à mobiliser, harmoniser et coordonner l’assistance internationale, y compris pour mettre en œuvre les stratégies nationales de réforme du secteur de la sécurité et de renforcement de l’état de droit, et renforcer la coopération avec l’Union africaine, la CEDEAO, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), l’Union européenne et d’autres partenaires, pour concourir au rétablissement et au maintien de l’ordre constitutionnel et à la stabilisation du pays;


2.    Exige de nouveau des forces de sécurité et de défense qu’elles se soumettent pleinement à la tutelle du pouvoir civil;


      3.    Condamne les cas de violation et de non-respect des droits de l’homme, notamment politiques et civils, demande instamment aux autorités bissau-guinéennes de prendre les mesures nécessaires pour protéger les droits de l’homme, mettre fin à l’impunité, diligenter des enquêtes en vue d’identifier les auteurs de ces actes et de les traduire en justice, d’agir pour protéger les témoins afin de faire prévaloir la justice; et lui demande instamment également de prendre des mesures pour atténuer le climat de peur résultant des atteintes à la liberté d’opinion et de réunion;


      4.    Se félicite de l’action menée conjointement par les partenaires internationaux, en particulier l’Organisation des Nations Unies, l’Union africaine, la CPLP, la CEDEAO et l’Union européenne pour accroître leur coopération à l’appui du nouveau Gouvernement élu en Guinée-Bissau et les encourage à continuer d’œuvrer ensemble à la stabilisation du pays;


      5.    Encourage à déployer des efforts pour appuyer la réforme du secteur de la sécurité, facteur déterminant de la stabilité à long terme de la Guinée-Bissau, et encourage tous les partenaires sous-régionaux, régionaux et internationaux compétents de la Guinée-Bissau à agir de manière coordonnée dans ce domaine pour obtenir rapidement des résultats positifs;


      6.    Demande aux autorités bissau-guinéennes d’évaluer, adopter et appliquer des textes législatifs et des mécanismes nationaux pour combattre efficacement la criminalité transnationale organisée, notamment le trafic de drogues et le blanchiment d’argent et, dans ce contexte, de fournir un appui supplémentaire à la cellule de lutte contre la criminalité transnationale mise en place dans le cadre de l’Initiative côtes de l’Afrique de l’Ouest; les engage ainsi que les services de sécurité et de défense à faire preuve d’une pleine détermination à lutter contre le trafic de drogues; et demande aux partenaires internationaux d’appuyer leur action;


      7.    Encourage les membres de la communauté internationale à intensifier leur coopération avec la Guinée-Bissau, de manière à permettre au pays de contrôler son trafic aérien et de surveiller sa sécurité maritime dans la zone relevant de sa juridiction, notamment pour lutter contre le trafic de drogues et la criminalité organisée ainsi que contre les activités de pêche illégale dans ses eaux territoriales et sa zone économique exclusive et les autres formes d’exploitation illicite de ressources naturelles;


      8.    Prie le Représentant spécial du Secrétaire général de redoubler d’efforts pour gagner en cohérence, coordination et efficacité dans les institutions, fonds et programmes des Nations Unies intervenant en Guinée-Bissau de manière à permettre à ces différentes entités de maximiser leur efficacité collective au service de la lutte contre le trafic de drogues, notamment en communiquant au Représentant spécial tous renseignements utiles sur les individus, groupes, entreprises et entités liés au trafic de drogues qui contribuent à menacer la paix, la stabilité et la sécurité en Guinée-Bissau et dans la sous-région;


      9.    Invite le Représentant spécial du Secrétaire général à partager tous renseignements utiles avec le Comité créé par sa résolution 2048 (2012), notamment les noms des individus répondant aux critères énumérés au paragraphe 6 et précisés au paragraphe 7 de ladite résolution;


      10.   Souligne les problèmes que pose le trafic de drogues dans la recherche de solutions à la crise politique et économique globale en Guinée-Bissau et prie le Secrétaire général de donner au BINUGBIS les moyens nécessaires, en continuant de le doter d’une composante antidrogue assortie du personnel spécialisé requis;


      11.   Encourage les partenaires internationaux bilatéraux et multilatéraux à continuer, par leur soutien technique, d’aider la Guinée-Bissau à combattre plus vigoureusement la criminalité transnationale organisée et notamment les activités illégales telles que le blanchiment d’argent et le trafic de drogues, les engage à accroître leur soutien à l’Initiative côtes de l’Afrique de l’Ouest et à la cellule de lutte contre la criminalité transnationale afin de combattre le crime organisé et le trafic de drogues, qui sont autant de menaces pour la sécurité et la stabilité en Guinée-Bissau et dans la sous-région, et les encourage par ailleurs à verser des contributions pour soutenir la présence de l’ONUDC en Guinée-Bissau ainsi qu’au Fonds d’affectation spéciale du BINUGBIS afin de répondre aux priorités immédiates et à moyen et à long terme, notamment les réformes postélectorales;


      12.   Souligne avec force la nécessité d’organiser une conférence internationale des donateurs pour le relèvement de la Guinée-Bissau;


      13.   Prie le Secrétaire général de procéder à un examen approfondi du mandat du BINUGBIS pour veiller à ce qu’il concorde avec les priorités définies par le gouvernement démocratique et de rendre compte des conclusions de cet examen le 30 octobre 2014 au plus tard;


      14.   Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 15 octobre 2014 le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei

CS/11419

Le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 15 octobre 2014 le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei

29/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11419
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7186e séance – matin                                       


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 15 OCTOBRE 2014 LE MANDAT DE LA FORCE INTÉRIMAIRE DE SÉCURITÉ DES NATIONS UNIES POUR ABYEI


En présence des Représentants permanents du Soudan et du Soudan du Sud, le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, à l’unanimité la résolution 2156 (2014) par laquelle il proroge, jusqu’au 15 octobre 2014, le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA). 


En prorogeant le mandat de la FISNUA jusqu’au 15 octobre 2014, le Conseil maintient les 4 098 hommes déjà déployés et décide que le restant des effectifs autorisés, soit 1 228 hommes, ne sera déployé qu’une fois que le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière sera réactivé.


Le Conseil déplore en effet de voir piétiner les efforts menés pour que le Mécanisme conjoint soit pleinement opérationnel du fait du désaccord continu du Soudan du Sud avec l’emplacement de la ligne médiane de la zone frontalière démilitarisée et sécurisée et de la décision qu’il a prise le 22 novembre 2013 de suspendre temporairement sa participation au Mécanisme.  Il rappelle que cette ligne ne préjuge en rien du statut juridique actuel et futur de la frontière, des négociations en cours sur le statut des zones frontalières contestées et revendiquées et de la démarcation de la frontière.


Le Conseil exige à nouveau du Soudan et du Soudan du Sud qu’ils relancent immédiatement les travaux du Comité mixte de contrôle d’Abyei afin d’aller progressivement de l’avant dans la mise en œuvre de l’Accord du 20 juin 2011 signé entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS), et des décisions du Comité. 


Il exige également des deux pays qu’ils entreprennent sans délai de mettre en place l’Administration et le Conseil de la zone d’Abyei.  Il exige aussi du Gouvernement sud-soudanais qu’il retire immédiatement et sans condition préalable tous les membres de ses services de sécurité, et du Gouvernement soudanais qu’il retire la police du pétrole de Diffra.


Le représentant du Soudan, M. Hassan Hamid Hassan, a appuyé les dispositions relatives à l’application, conjointe et intégrale, de tous les accords signés entre les deux pays, y compris sur le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et du Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité.  Il a réaffirmé que le chemin le plus court pour « régler définitivement la situation d’Abyei consiste à régler les questions administratives », pour combler tout vide institutionnel et sécuritaire et résoudre les différends entre les Misseryia et Nok Dinka.


La résolution met en garde contre toute mesure unilatérale et confirme l’inquiétude du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la mesure prise par le Soudan du Sud concernant le référendum unilatéral.  « Toute nouvelle idée ou proposition outrepassant les accords signés serait catastrophique pour les accords d’Abyei », a mis en garde le représentant soudanais, qui a réitéré l’engagement de son pays à la mise en œuvre des accords signés et espéré des progrès s’agissant de la création des mécanismes de sécurité et de coopération. 


Son homologue du Soudan du Sud, M. Francis Mading Deng, a salué la décision de proroger pour quatre mois le mandat de la FISNUA, même s’il a considéré que cette durée était courte.  Il s’est félicité du « ton optimiste et de l’esprit de bonne volonté » exprimé par son homologue du Soudan mais a fait remarquer que la crise d’Abyei avait atteint un point exigeant de « nouvelles initiatives urgentes pour sortir de l’impasse ».


Du point de vue du Soudan du Sud, il s’agit d’abord d’établir une administration efficace et de veiller à ce que les Ngok Dinka puissent retourner dans la zone et mener une vie productive sans crainte d’être attaqués par les Misserya, surtout pendant la transhumance de la saison sèche.


Le représentant du Soudan du Sud a regretté que la communauté internationale n’ait pas accepté le référendum d’octobre 2013 pourtant bien organisé, transparent, efficace et mené avec la coopération des Ngok Dinka.  Il a rappelé que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait invité le Conseil de sécurité à appuyer ce référendum. 


En tout état de cause, a-t-il dit, le Président Salva Kiir s’est efforcé, en vain, de trouver un équilibre entre les points de vue soudanais et sud-soudanais. Le représentant a estimé que les Ngok Dinka méritent de récupérer leur statut administratif autonome d’antan, ce qui permettrait la stabilisation de la zone sur le plan politique et économique.


L’objectif ultime est d’arriver à une normalisation de la situation pour les populations locales, en particulier les Ngok Dinka et les Misserya.  « Même si Abyei est petite, les yeux du monde sont rivés sur sa paix et sa sécurité », a-t-il conclu, en prônant le retour au rôle historique de la zone en tant que carrefour de tolérance et d’entente.



RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD


Rapport du Secrétaire général sur la situation à Abyei (S/2014/336)


Dans son rapport, le Secrétaire général dit que le manque de coopération entre les Gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud pour mettre en œuvre l’Accord du 20 juin 2011 a créé une situation intenable, qui risque de dégénérer lors de la prochaine saison sèche et de la transhumance en 2014-15. 


Il demande au Conseil de sécurité d’approuver la quatrième et dernière option qu’il propose pour Abyei et qui consisterait à faciliter la reprise du dialogue et l’administration de la zone par les communautés, sous la supervision du Comité mixte de contrôle d’Abyei.  Dans l’attente d’un règlement concernant le statut final d’Abyei et en l’absence d’un accord prévoyant la mise en place d’une administration commune, les deux Gouvernements pourraient néanmoins accepter et appliquer d’autres dispositions clefs de l’Accord du 20 juin 2011et du Protocole d’Abyei de l’Accord de paix global, qui sont nécessaires pour empêcher que la situation continue de se détériorer, notamment celles portant sur le retrait total de toutes les unités armées de la zone d’Abyei; la reprise des réunions du Comité mixte de contrôle d’Abyei; la fourniture d’une aide pour faciliter l’organisation d’une conférence de paix entre les tribus misseriya et ngok Dinka sans conditions préalables; le versement de 2% des recettes tirées du pétrole extrait dans la zone d’Abyei à un fonds d’affectation spéciale pour le relèvement rapide et la création d’une zone économique commune.


Le Secrétaire général souligne que cette option est toutefois conditionnée à la reprise du dialogue politique et à un accord entre les Gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud sur la mise en œuvre de certains aspects de l’Accord du 20 juin 2011 et du Protocole à l’Accord de paix global relatif à Abyei.


Le Secrétaire général demande aussi au Conseil de sécurité d’approuver la deuxième et avant-dernière option qu’il propose concernant le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière, à savoir le maintien d’une présence minimale pour préserver les investissements réalisés, dans l’attente de la remise en service du Mécanisme – les observateurs internationaux seraient retirés, les travaux de construction arrêtés et seul un nombre minimal d’éléments de protection de la force déjà déployés serait maintenu pour protéger les sites déjà construits et le matériel sur place.


Pendant ces quatre mois de prorogation du mandat de la FISNUA, le Secrétaire général se propose aussi de procéder à une étude des tâches et des besoins opérationnels liés à la mise en œuvre de la quatrième option pour Abyei.  Il mettra également à profit cette période pour consulter à nouveau les parties, le Gouvernement éthiopien et l’Union africaine sur les possibilités qui s’offrent et les conditions à remplir pour mettre en œuvre cette option et veiller à ce qu’elle se poursuive.


Texte du projet de résolution S/2014/375


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses précédentes résolutions et déclarations présidentielles concernant la situation au Soudan et au Soudan du Sud, notamment ses résolutions 1990 (2011), 2024 (2011), 2032 (2011), 2046 (2012), 2047 (2012), 2075 (2012), 2104 (2013), 2126 (2013), ses déclarations présidentielles S/PRST/2012/19 et S/PRST/2013/14, ainsi que ses communiqués de presse des 18 juin, 21 et 28 septembre 2012, des 6 mai et 14 juin 2013 et des 14 février et 17 mars 2014,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Soudan et du Soudan du Sud, ainsi qu’aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,


Déclarant à nouveau que les frontières territoriales des États ne sauraient être modifiées par la force et que les différends territoriaux doivent être réglés exclusivement par des moyens pacifiques,


Affirmant que la mise en œuvre intégrale et immédiate de tous les éléments de l’Accord de paix global encore en suspens est pour lui une priorité,


Réaffirmant ses résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009), relatives à la protection des civils en période de conflit armé, 1612 (2005), 1882 (2009), 1998 (2011), 2068 (2012) et 2143 (2014) relatives au sort des enfants en temps de conflit armé, 1502 (2003), relative à la protection du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies, et 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013) et 2122 (2013) portant sur les femmes et la paix et la sécurité,


Rappelant les engagements pris par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais dans l’Accord concernant les arrangements provisoires pour l’administration et la sécurité de la zone d’Abyei, conclu le 20 juin 2011 par le Gouvernement soudanais et le Mouvement populaire de libération du Soudan, dans l’Accord sur la sécurité des frontières et le Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité, conclu le 29 juin 2011 par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais, dans l’Accord relatif à la Mission d’appui au contrôle de la frontière, conclu le 30 juillet 2011 par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais, ainsi que dans les accords concernant les mécanismes de coopération et de sécurité signés à Addis-Abeba le 27 septembre 2012, dans la décision prise le 8 mars 2013 par le Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité et dans le tableau récapitulatif des accords souscrits par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais sous les auspices du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine adopté le 12 mars 2013,


Soulignant qu’il importe que les femmes participent pleinement à la mise en œuvre de tous accords et, plus généralement, à la prévention et au règlement du conflit et à la consolidation de la paix,


Exprimant sa pleine adhésion aux efforts que déploie l’Union africaine concernant la situation entre la République du Soudan et la République du Soudan du Sud en vue d’apaiser les tensions et de favoriser la reprise des négociations sur les relations postsécession et la normalisation des relations, rappelant à cet égard les communiqués du Conseil de paix et de sécuritéde l’Union africaine des 24 avril et 24 octobre 2012, ainsi que des 25 janvier, 7 mai, 29 juillet, 23 septembre, 26 octobreet 12 novembre 2013, la déclaration à la presse du Conseil du 6 novembre 2013 et la déclaration de la Présidente de la Commission de l’Union africaine en date du 28 octobre 2013,


Prend note avec préoccupation de l’enlisement des efforts menés par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais pour démilitariser la zone frontalière démilitarisée et sécurisée, y compris la zone dite des 14 miles, et mettre en œuvre le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière, conformément à sa résolution 2046 (2012) et à la feuille de route du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine en date du 24 avril 2012, du fait du désaccord continu du Soudan du Sud avec l’emplacement de la ligne médiane de la zone frontalière démilitarisée et sécurisée et de la décision qu’il a prise le 22 novembre 2013 de suspendre temporairement sa participation au Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière,


Soulignant qu’il importe d’établir et de maintenir une surveillance effective dans le cadre du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière dans la zone frontalière démilitarisée et sécurisée, y compris dans la zone dite des 14 miles,


Insistant sur le fait que les deux pays auront beaucoup à gagner à faire preuve de retenue et à emprunter la voie du dialogue et non à recourir à la violence et à la provocation,


Reconnaissant l’importance des récents entretiens entre le Président al-Bashir et le Président Salva Kiir pour la poursuite du dialogue, rappelant sa résolution 2046 (2012) dans laquelle il a décidé que les parties devaient reprendre immédiatement les négociations, sous les auspices du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, en vue de parvenir à un accord sur le statut final d’Abyei, appelant toutes les parties à participer de façon constructive au processus, conduit sous la médiation du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, en vue de parvenir à un accord final sur le statut de la zone d’Abyei, et soulignant que les parties doivent mettre en œuvre immédiatement les dispositions en suspens de l’Accord du 20 juin 2011, en particulier pour régler le différend portant sur le Conseil de la zone d’Abyei et créer immédiatement l’Administration de la zone d’Abyei et le Service de police d’Abyei,


Saluant le concours que continuent de prêter aux parties le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, y compris son président, Thabo Mbeki, les anciens Présidents Abdulsalami Abubakar et Pierre Buyoya, le Premier Ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, qui assure la présidence de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Soudan et le Soudan du Sud, Haile Menkerios, et la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), dirigée par le général de division Yohannes Tesfamariam,


Saluant les efforts que déploie la FISNUA pour s’acquitter de son mandat, notamment les activités qu’elle mène pour faciliter des migrations pacifiques dans toute la zone d’Abyei, et exprimant sa profonde reconnaissance aux pays qui fournissent des contingents,


Notant avec préoccupation la précarité actuelle de la sécurité dans la zone d’Abyei, reconnaissant que la FISNUA a contribué à asseoir la paix et la stabilité depuis son déploiement, et déterminé à prévenir la résurgence d’actes de violence contre des civils et de déplacements de civils et les conflits intercommunautaires,


Se déclarant résolu à faire en sorte que le futur statut d’Abyei soit le résultat de négociations menées entre les parties, conformément à l’Accord global de paix, et non d’actions unilatérales de l’une ou l’autre partie,



Gravement préoccupé par l’absence d’administration publique et d’état de droit dans la zone d’Abyei, due aux retards répétés dans la mise en place de l’Administration, du Conseil et de la police de la zone d’Abyei, y compris d’une unité spéciale chargée de traiter les questions relatives à la migration des populations nomades, entités essentielles pour le maintien de l’ordre et la prévention des conflits intercommunautaires dans cette zone,


Notant avec préoccupation la persistance du danger de violences intercommunautaires dans la zone d’Abyei, y compris les tensions qui empêchent le personnel soudanais de la FISNUA et d’autres organismes de retourner à Abyei,


Notant que le report systématique de la mise en place des institutions temporaires et de la détermination du statut définitif d’Abyei contribue aux tensions dans la région, soulignant qu’il importe que toutes les parties s’abstiennent de toute mesure unilatérale qui envenimerait les relations intercommunautaires dans la zone d’Abyei et se déclarant préoccupé par les répercussions durables qu’aura ce que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine présente dans sa déclaration à la presse du 6 novembre 2013 comme « la décision des Ngok Dinka d’organiser un référendum unilatéral »,


Sachant qu’il importe que l’assistance fournie par l’Organisation des Nations Unies dans la région le soit dans la cohérence,


Saluant et appuyant les efforts que déploie l’Organisation des Nations Unies pour sensibiliser le personnel de maintien de la paix à la question de la prévention et de la maîtrise du VIH/sida et d’autres maladies transmissibles à l’occasion de toutes les opérations de maintien de la paix,


Soulignant l’impératif d’une surveillance effective du respect des droits de l’homme, y compris la constatation de toute forme de violence sexuelle ou sexiste et de violations et atteintes commises sur la personne d’enfants, constatant qu’aucun fait nouveau n’est à signaler quant à la concrétisation de la surveillance du respect des droits de l’homme dans la zone d’Abyei, et se disant à nouveau préoccupé par le fait que les parties ne coopèrent pas avec le Secrétaire général dans ce domaine,


Soulignant qu’il est urgent de faciliter la livraison de l’aide humanitaire à tous les groupes de population de la zone d’Abyei qui en ont besoin,


Affirmant qu’il importe que les déplacés rentrent chez eux de leur plein gré, en toute sécurité et en bon ordre et se réintègrent durablement et que la paix et l’ordre règnent pendant la saison des migrations, dans le respect des parcours migratoires traditionnels qui mènent du Soudan au Soudan du Sud à travers Abyei, et exhortant la FISNUA à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité dans la zone d’Abyei, conformément à son mandat,


Rappelant sa résolution 2117 (2013), et vivement préoccupé par le fait que le transfert illicite, l’accumulation déstabilisante et le détournement d’armes légères et de petit calibre menacent la paix et la sécurité à Abyei,


Préoccupé par la présence de mines et de restes explosifs de guerredans la zone d’Abyei, qui crée des risques pour le retour des déplacés et pour les migrations,


Se félicitant des mesures prises par la FISNUA pour s’acquitter efficacement de son mandat, notamment par la prévention des conflits, la médiation et la dissuasion,


Prenant note du rapport du Secrétaire général en date du 13 mai 2014 (S/2014/336), notamment de l’analyse selon laquelle la situation politique et les préoccupations que lui inspire l’absence de progrès en matière de sécurité sur le terrain s’est gravement détériorée et pourrait devenir intenable pendant la prochaine saison sèche et le cycle des migrations de 2014-2015, ainsi que des recommandations qu’il contient,


Constatant que la situation qui règne à Abyei et le long de la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud continue de menacer gravement la paix et la sécurité internationales,


1.    Décide de proroger jusqu’au 15 octobre 2014 le mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) résultant du paragraphe 2 de la résolution 1990 (2011), tel que modifié par la résolution 2024 (2011) et le paragraphe 1 de la résolution 2075 (2012), et, agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, de proroger jusqu’au 15 octobre 2014 le mandat de la Force résultant du paragraphe 3 de la résolution 1990 (2011), et précise qu’aux fins du paragraphe 1 de la résolution 2024 (2011), l’appui opérationnel fourni au Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière sera étendu aux comités spéciaux, au besoin et si demande en est faite par consensus au sein des mécanismes concernés, dans les limites des moyens existants de la FISNUA et au sein de sa zone d’opérations;


2.    Accueille avec satisfaction l’examen stratégique de la FISNUA réalisé par l’ONU et les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport du 13 mai, qui y préconise la reprise du dialogue entre les communautés et l’administration, sous la supervision du Comité mixte de contrôle d’Abyei, demande, à cet égard, aux communautés et aux Gouvernements soudanais et sud-soudanais de collaborer avec l’ONU à cette fin, et souligne combien il importe que l’Union africaine prête son concours à ces efforts;


3.    Exige à nouveau du Soudan et du Soudan du Sud qu’ils relancent immédiatement les travaux du Comité mixte de contrôle d’Abyei afin d’aller progressivement de l’avant dans la mise en œuvre de l’Accord du 20 juin 2011 et des décisions du Comité;


4.    Exige à nouveau également du Soudan et du Soudan du Sud qu’ils entreprennent sans délai de mettre en place l’Administration et le Conseil de la zone d’Abyei, notamment en débloquant l’impasse autour de la composition du Conseil, et créent le Service de police d’Abyei, appelé à assumer les fonctions de police dans toute la zone d’Abyei, y compris protéger les infrastructures pétrolières, conformément aux engagements qu’ils ont souscrits dans l’Accord du 20 juin 2011;


5.    Décide de maintenir les effectifs autorisés par la résolution 2014 (2013) déjà déployés et que le restant des forces autorisées ne sera déployé qu’une fois que le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière sera réactivé et dès lors que le Secrétaire général le jugera opportun, afin de permettre à la FISNUA d’assurer la protection voulue au Mécanisme et d’apporter au Mécanisme tout l’appui dont il a besoin pour mener, sans retard, de vastes opérations dans la zone frontalière démilitarisée et sécurisée, et prie le Secrétaire général de le tenir pleinement informé de l’état d’avancement du déploiement à l’occasion de ses rapports périodiques;


6.    Déplore de voir piétiner les efforts menés pour que le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière soit pleinement opérationnel du fait du désaccord continu du Soudan du Sud avec l’emplacement de la ligne médiane de la zone frontalière démilitarisée et sécurisée et de la décision qu’il a prise le 22 novembre 2013 de suspendre temporairement sa participation au Mécanisme, et invite le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais à tirer le meilleur parti du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière, du Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité et des autres mécanismes conjoints convenus en y ayant recours en temps utile pour garantir la sécurité et la transparence de la zone frontalière démilitarisée et sécurisée, y compris la zone dite des 14 miles;


7.    Invite instamment à redoubler d’efforts en vue de déterminer définitivement sur le terrain la ligne médiane de la zone frontalière démilitarisée et sécurisée, et rappelle que cette ligne ne préjuge en rien du statut juridique actuel et futur de la frontière, des négociations en cours sur le statut des zones frontalières contestées et revendiquées et de la démarcation de la frontière;


8.    Souligne que pour s’acquitter de son mandat de protection des civils résultant du paragraphe 3 de la résolution 1990 (2011), la FISNUA prendra les mesures nécessaires pour protéger les civils sous la menace imminente d’actes de violence physique, quels qu’en soient les auteurs;


9.    Condamne la présence de personnel armé de l’Armée populaire de libération du Soudan et de la Police nationale sud-soudanaise et des unités de la police du pétrole de Diffra dans la zone d’Abyei et le fait que les milices misseriya soient entrées à plusieurs reprises sur le territoire, exige à nouveau du Gouvernement sud-soudanais qu’il retire immédiatement et sans condition préalable tous les membres de ses services de sécurité de la zone d’Abyei et du Gouvernement soudanais qu’il retire aussi la police du pétrole de Diffra de la zone d’Abyei, et réaffirme que, conformément à ses résolutions pertinentes, en particulier les résolutions 1990 (2011) et 2046 (2012), la zone d’Abyei doit être démilitarisée, toutes les forces, autres que celles de la FISNUA et du Service de police d’Abyei, ainsi que les éléments armés des populations locales devant s’en retirer;


10.   Appuie la décision du Comité mixte de contrôle d’Abyei en date du 3 mai 2013 relative au statut d’Abyei en tant que zone exempte d’armes, relève que, dans son communiqué du 7 mai 2013, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est dit préoccupé par les informations selon lesquelles plusieurs groupes de population vivant à Abyei seraient lourdement armés, rappelle qu’aux termes de l’Accord du 20 juin 2011 concernant les arrangements provisoires pour l’administration et la sécurité de la zone d’Abyei, celle-ci devrait être une zone exempte d’armes, la FISNUA étant seule autorisée à y porter des armes, et, à cet égard, demande instamment aux deux gouvernements de prendre toutes mesures nécessaires pour procéder à la démilitarisation effective d’Abyei, y compris en mettant en place des programmes de désarmement, si besoin est;


11.   Demande à la FISNUA, agissant dans les limites de son mandat et de ses moyens, de mener des enquêtes, de constater et de rendre compte des mouvements d’armes à destination d’Abyei et de la présence d’armes à Abyei, et prie le Secrétaire général d’en tenir le Conseil informé à l’occasion de ses rapports périodiques;


12.   Demande instamment aux deux Gouvernements d’entreprendre immédiatement de mettre en œuvre des mesures de confiance entre les différentes communautés concernées de la zone d’Abyei, notamment à la faveur de processus de réconciliation à l’échelon local et en prêtant appui à la FISNUA pour la tenue d’une conférence pour la paix réunissant les chefs traditionnels des Ngok Dinka et des Misseriya, et exhorte toutes les communautés d’Abyei à faire preuve de la plus grande retenue dans tous leurs échanges et à s’abstenir de tout acte ou discours provocateur de nature à entraîner des affrontements violents, ou de toute nouvelle activité unilatérale;


13.   Demande à la FISNUA de poursuivre les négociations avec le Comité mixte de contrôle d’Abyei et les tribus misseriya et ngok dinka, le but étant de mettre en place des stratégies et mécanismes de contrôle propres à garantir le respect plein et entier du statut d’Abyei comme zone exempte d’armes par l’ensemble des parties concernées, la priorité étant accordée à l’élimination sans délai des armes lourdes ou collectives, ainsi que des grenades à tube, et engage le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais, le Comité mixte de contrôle d’Abyei et les tribus misseriya et ngok dinka à collaborer pleinement avec la FISNUA à cet égard;


14.   Invite toutes les parties à donner pleinement suite aux conclusions et recommandations issues de l’enquête de la Commission d’enquête conjointe de la zone d’Abyei sur le meurtre d’un soldat de la paix de la FISNUA et du Chef suprême de la communauté ngok dinka;


15.   Entend réexaminer, selon que de besoin, le mandat de la FISNUA en vue de restructurer éventuellement la mission en fonction de la suite que le Soudan et le Soudan du Sud donneront aux prescriptions de la résolution 2046 (2012) et s’acquitteront des engagements qu’ils ont souscrits dans les accords des 20 juin, 29 juin, et 30 juillet 2011 et 27 septembre 2012, notamment ceux touchant le retrait de toutes les forces de la zone frontalière démilitarisée et sécurisée, l’opérationnalisation complète du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et des comités spéciaux ainsi que l’achèvement de la démilitarisation de la zone d’Abyei;


16.   Demande à tous les États Membres, en particulier au Soudan et au Soudan du Sud, de garantir la libre circulation, sans entrave ni retard, à destination et en provenance d’Abyei et dans toute la zone frontalière démilitarisée et sécurisée, de tout le personnel de la FISNUA ainsi que de l’ensemble des matériel, vivres, fournitures et autres biens, y compris les véhicules, aéronefs et pièces de rechange destinés à l’usage officiel et exclusif de la FISNUA;


17.   Demande à nouveau au Soudan et au Soudan du Sud d’apporter tout leur soutien aux organismes des Nations Unies, et notamment de délivrer rapidement des visas au personnel militaire, au personnel de police et au personnel civil des Nations Unies, y compris le personnel humanitaire, sans considération de nationalité, de faciliter l’installation de bases et l’octroi d’autorisations de vol et de fournir un soutien logistique, et invite toutes les parties à s’acquitter des obligations qui leur incombent en vertu de l’Accord sur le statut des forces;


18.   Est conscient du manque d’infrastructures essentielles dont souffre le personnel de maintien de la paix de la FISNUA, prend note des mesures prises pour y remédier et exhorte le Secrétaire général à continuer de prendre les mesures à sa disposition pour régler la situation et donner ainsi à la FISNUA les moyens de s’acquitter de son mandat;


19.   Exige du Gouvernement soudanais et du Gouvernement sud-soudanais qu’ils continuent de faciliter le déploiement du personnel du Service de la lutte antimines des Nations Unies afin de permettre au personnel du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière de se déplacer librement et en sorte de permettre de détecter et neutraliser les mines qui se trouvent dans la zone d’Abyei et la zone frontalière démilitarisée et sécurisée;


20.   Exige de toutes les parties concernées qu’elles ménagent pleinement aux agents humanitaires accès, en toute sécurité et liberté aux populations civiles qui ont besoin d’aide et leur accordent toutes facilités nécessaires à leurs activités, conformément au droit international, y compris le droit international humanitaire applicable, et aux principes directeurs des Nations Unies concernant l’assistance humanitaire;


21.   Prie le Secrétaire général de pourvoir à la surveillance effective du respect des droits de l’homme et d’en rendre compte dans ses rapports au Conseil, et demande de nouveau au Gouvernement soudanais et au Gouvernement sud-soudanais d’apporter au Secrétaire général leur plein concours à cette fin, notamment en délivrant des visas au personnel des Nations Unies concerné;


22.   Prie également le Secrétaire général de prendre les dispositions nécessaires pour voir la FISNUA appliquer pleinement la politique de tolérance zéro adoptée par l’ONU en matière d’exploitation et d’atteintes sexuelles et de l’informer de tous actes de cette nature;


23.   Souligne que la coopération constante entre le Gouvernement soudanais et le Gouvernement sud-soudanais est essentielle pour la paix, la sécurité et la stabilité, ainsi que pour l’avenir des relations entre les deux États;


24.   Prie le Secrétaire général de continuer de l’informer de l’état d’avancement de la mise en œuvre du mandat de la FISNUA en lui présentant deux rapports, au plus tard le 30 juillet et le 30 septembre, respectivement, et de porter immédiatement à son attention toute violation grave des accords susmentionnés;


25.   Prend note de l’action que mène le Secrétaire général pour assurer une coopération étroite entre les entités des Nations Unies présentes dans la région, notamment la FISNUA, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), et son Envoyé spécial pour le Soudan et le Soudan du Sud, et le prie de continuer de pourvoir à cette coopération;


26.   Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission est saisie d’un budget de 313 millions de dollars pour le financement de la MINUSCA, en Centrafrique, pour la période allant du 10 avril au 31 décembre 2014

AG/AB/4113

La Cinquième Commission est saisie d’un budget de 313 millions de dollars pour le financement de la MINUSCA, en Centrafrique, pour la période allant du 10 avril au 31 décembre 2014

29/5/2014
Assemblée généraleAG/AB/4113
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

Deuxième partie de la reprise de session

43e séance – après-midi


LA CINQUIÈME COMMISSION EST SAISIE D’UN BUDGET DE 313 MILLIONS DE DOLLARS POUR LE FINANCEMENT DE LA MINUSCA, EN CENTRAFRIQUE,

POUR LA PÉRIODE ALLANT DU 10 AVRIL AU 31 DÉCEMBRE 2014


Le budget annuel couvrant le cycle « 1er juillet 2014-30 juin 2015 »

du financement de la MINUSCA sera examiné en automne lors de la 69e session de l’Assemblée générale


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a examiné, ce matin, le financement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) pour la période allant du 10 avril au 31 décembre 2014 et celui du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015. 


Présentant la note* du Secrétaire général sur le financement de la MINUSCA, le Contrôleur des Nations Unies, Mme María Eugenia Casar, a expliqué qu’en raison du temps nécessaire à la préparation du budget annuel couvrant la période allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, ce budget ne pourra être examiné et adopté qu’à l’automne lors de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale.  En attendant, le Secrétaire général demande que lui soit donnée l’autorisation d’engager des dépenses d’un montant total brut de 312 976 400 dollars (montant net 308 704 700 dollars), pendant la période allant du 10 avril au 31 décembre 2014.


Le Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB)**, M. Carlos Ruiz Massieu, a indiqué que le CCQAB appuie cette demande, tout en précisant que cette somme comprenait un montant de 59 552 000 dollars (montant net: 58 930 100 dollars) auquel le CCQAB a apporté son appui le 6 mai dernier.  M. Massieu a précisé que ces 59,5 millions de dollars étaient destinés à couvrir les frais de premier établissement de la MINUSCA les plus essentiels, dont l’intégration du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) au sein de la Mission.


Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant du Togo s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire en République centrafricaine, avant de souligner que l’Afrique est déterminée à rétablir une paix et une sécurité durables en République centrafricaine.  Il a pris note de la coordination étroite entre l’ONU et l’Union africaine, pour le déploiement d’une équipe de transition chargée de mettre en place la MINUSCA, ainsi qu’en ce qui concerne le transfert de responsabilités de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) à la MINUSCA d’ici au 15 septembre 2014. 


La note du Secrétaire général examinée aujourd’hui par la Cinquième Commission comprend également des prévisions de dépenses d’un montant brut de 6 114 400 dollars (montant net: 5 722 100 dollars) destinées à couvrir les ressources d’appui correspondantes au moyen du compte d’appui, dont la création de 28 emplois temporaires pour un montant de 4 millions de dollars.  Le montant prévu englobe les traitements, les dépenses communes de personnel et les contributions du personnel pour 26 emplois temporaires pendant 12 mois, et pour 2 emplois temporaires pendant 9 et 10 mois, respectivement.


À cet égard, le Président du CCQAB a estimé que la création de quatre postes -Spécialiste des systèmes d’information géographique (P-3), Spécialiste des achats (P-3), Enquêteur (P-3) et Assistant de recrutement (GS)- n’était pas justifiée car ces capacités existaient déjà.


Aux termes de ce débat, la représentante du Mexique a rendu hommage à sa compatriote, María Eugenia Casar, qui intervenait pour la dernière fois en Cinquième Commission en sa qualité de Contrôleur des Nations Unies.  Après deux ans et deux mois de services à ce poste, Mme María Eugenia Casar est appelée à de nouvelles fonctions au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).


* A/68/874

** A/68/782/Add.18


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Comité chargé des ONG rejette, après un vote, la demande de statut consultatif de l’ONG « Cadal Foundation » mais recommande l’octroi de ce statut à deux autres ONG

ECOSOC/6619-ONG/794

Le Comité chargé des ONG rejette, après un vote, la demande de statut consultatif de l’ONG « Cadal Foundation » mais recommande l’octroi de ce statut à deux autres ONG

28/5/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6619
ONG/794
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales             

Reprise de la session de 2014                              

28e séance – matin                                         


LE COMITÉ CHARGÉ DES ONG REJETTE, APRÈS UN VOTE, LA DEMANDE DE STATUT CONSULTATIF DE L’ONG « CADAL FOUNDATION »

MAIS RECOMMANDE L’OCTROI DE CE STATUT À DEUX AUTRES ONG


Les membres du Comité chargé des organisations non gouvernementales* ont eu recours, aujourd’hui, à un vote nominal afin de statuer sur la demande d’octroi du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) déposée par l’ONG Cadal Foundation (Argentine).  Les délégations du Burundi, de la Chine, de Cuba, de la Fédération de Russie, de l’Inde, du Nicaragua, du Pakistan, du Sénégal, du Soudan et du Venezuela se sont prononcées contre cette demande tandis que celles de la Bulgarie, des États-Unis et d’Israël ont exprimé un avis favorable à la demande de Cadal Foundation.  Trois membres du Comité, la Belgique, le Maroc et le Pérou, se sont abstenus.


Avant le vote, la représentante de Cuba a dénoncé les motivations politiques manifestes de l’ONG à l’encontre de Cuba et ses réponses agressives aux questions qui lui ont été posées par le Comité.  La représentante des États-Unis a pour sa part dit que le Comité doit accorder le plus possible d’accréditations auprès de l’ECOSOC aux ONG, dont Cadal Foundation.


Après le vote, la délégation de la Belgique a exprimé sa déception, indiquant que le manque de temps n’avait pas permis d’examiner en profondeur le cas de cette ONG.


Le Comité chargé des ONG a, au cours de sa séance de travail de ce matin, recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif aux ONG « Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain » (États-Unis) et « John D. and Catherine T. MacArthur Foundation » (États-Unis).


Dans l’attente d’informations supplémentaires, le Comité a reporté l’examen de la demande de l’ONG « Freedom Now » (États-Unis) à la suite de la question posée à cette ONG par la déléguée de la Chine qui a demandé que « Freedom Now » donne au Comité une définition du terme « prisonnier de conscience » qu’elle utilise dans le rapport qu’elle a soumis au Comité.  L’ONG « International Dalit Solidarity » (Danemark) devra elle aussi attendre l’examen de son dossier qui ne sera examiné qu’après qu’elle aura répondu aux questions posées par la représentante de l’Inde sur la nature des activités qu’elle déclare mener avec des organismes des Nations Unies. 


Le représentant du Soudan a demandé au Comité de renvoyer à sa prochaine session l’examen de la demande d’octroi du statut consultatif de l’ONG « Stichting Samenwerkingsverband IKV - Pax Christi » (Pays-Bas), afin de permettre aux membres du Comité d’examiner de manière plus approfondie cette candidature.  La délégation de la Fédération de Russie a quant à elle demandé que l’ONG « Mittetulundusühing Fenno-Ugria Asutus » (Estonie) présente au Comité des informations détaillées sur la Conférence sur la période nationale de réveil et les mouvements civiques du 19 octobre 2013, à laquelle l’ONG a participé.  Sa demande d’obtention du statut consultatif auprès de l’ECOSOC ne pourra être examinée qu’une fois ces informations fournies aux membres du Comité.


Le Comité chargé des ONG a aussi clos les demandes de statut consultatif déposées par 29 ONG, dont l’examen avait déjà été reporté lors de sessions précédentes, et qui n’ont pas répondu aux trois derniers rappels que leur a faits le Comité concernant les réponses à lui fournir.  Le dernier de ces rappels date du 26 mai dernier. 


Le Comité a décidé de soustraire de la liste des ONG appelées à perdre leur statut consultatif, l’ONG « National Women’s Studies Association » qui a récemment présenté ses rapports au Comité.


Les membres du Comité chargé des ONG ont adopté ce matin l’ordre du jour provisoire de la session de 2015, qui se déroulera du 26 janvier au 3 février 2015 et au cours de la journée du 13 février.  La reprise de session pour 2015 aura lieu du 26 mai au 3 juin 2015 et au cours de la journée du 12 juin. 


Les membre du Comité ont également adopté le rapport provisoire des travaux de sa reprise de session 2014, présenté par Mme Ana Pena, du Pérou.  La déléguée de la Belgique, qui a pris la parole après l’adoption du rapport, a reconnu les progrès réalisés par le Comité ces dernières années.  Mais elle a ensuite déploré le report de l’examen des demandes de plusieurs ONG et notamment celles d’ONG actives dans le domaine des droits de l’homme dont les droits sexuels, les droits des femmes et le droit à la liberté d’information et d’expression.  Il faut que les procédures d’accréditation des ONG auprès du Conseil économique et social soient justes et équitables, a-t-elle dit.


La Présidente du Comité, Mme Gizem Sucuoğlu, de la Turquie, a indiqué que s’agissant des nouvelles demandes, le Comité a recommandé à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif à 101 ONG.  Il a reporté l’examen des demandes soumises par 50 autres ONG.  En ce qui concerne les demandes reportées à l’issue des précédentes sessions, le Comité a recommandé l’octroi du statut consultatif à 57 ONG et a renvoyé à des sessions ultérieures les candidatures de 132 autres ONG.  À cet égard, l’examen de 2 demandes de reclassement a été reporté, et une demande a été retirée.  Le Comité a pris note de 91 rapports quadriennaux, a reporté l’examen de 33 autres, a d’autre part précisé la Présidente.


La prochaine réunion du Comité chargé des ONG sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*Les 19 membres du Comité sont: la Belgique, la Bulgarie, le Burundi, la Chine, Cuba, les États-Unis, la Fédération de Russie, l’Inde, Israël, le Kirghizistan, le Maroc, le Mozambique, le Nicaragua, le Pakistan, le Pérou, le Sénégal, le Soudan, la Turquie et le Venezuela.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le « sommet » du Conseil économique et social réfléchit aux moyens de parvenir à une urbanisation durable et prospère

ECOSOC/6618

Le « sommet » du Conseil économique et social réfléchit aux moyens de parvenir à une urbanisation durable et prospère

28/5/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6618
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social                              

Session de 2014                                            

16e & 17e séances – matin & après-midi                      


LE « SOMMET » DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL RÉFLÉCHIT AUX MOYENS DE PARVENIR À UNE URBANISATION DURABLE ET PROSPÈRE


Invités à réfléchir aux moyens de faire de l’urbanisation un synonyme de prospérité, les participants au deuxième jour du « sommet » du Conseil économique et social (ECOSOC) consacré aux questions d’intégration ont plaidé, aujourd’hui, en faveur de politiques de développement urbain favorisant l’inclusion sociale, le rôle moteur des communautés locales et les partenariats entre le secteur public et le secteur privé, afin de contrecarrer la tendance croissante des inégalités dans les villes.  Ils se sont ensuite penchés, au cours d’une deuxième table ronde, sur le thème de « l’urbanisation durable en Afrique », le continent où le taux d’urbanisation sera le plus élevé au cours des prochaines décennies.


Pour expliquer la nécessité impérieuse de réduire les inégalités urbaines, thème de la table ronde du matin, le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Vladimir Drobnjak, a rappelé que la population urbaine augmentera de près de 73 millions de nouveaux citadins entre 2014 et 2020, dont 92% dans les pays en développement.  D’ici à 2050, 70% de la population mondiale vivront dans les villes, a ajouté le représentant de la Bolivie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


La Directrice exécutive adjointe du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), Mme Aisa Kirabo Kacyira, qui animait la discussion, a recommandé à tous les acteurs urbains de renforcer les partenariats, pour que le développement bénéficie à tous.


Il faudrait lutter en priorité contre les inégalités les plus flagrantes entre habitants des villes, celles qui sont liées à l’accès à l’eau, aux services de santé et à l’emploi, ont souligné les intervenants.  De l’avis de l’experte de la Banque mondiale, il appartient au secteur public de subventionner l’accès à ces services, tout en s’appuyant sur les partenariats entre le secteur public et le secteur privé.  La représentante de la France a parlé, à cet égard, du Partenariat français pour la ville et les territoires, une plateforme qui regroupe l’ensemble des acteurs publics et privés intervenant dans le domaine urbain.


Le maire de Johannesburg, intervenant par liaison vidéo, a donné les grandes lignes de la stratégie de développement de cette ville et parlé de l’initiative « corridors de la liberté » lancée par la ville de Johannesburg pour relier les différentes zones de la ville qui étaient jusque-là cloisonnées, grâce notamment à un système de transport rapide par bus.


La question des transports urbains a été évoquée à plusieurs reprises en mentionnant différentes mesures prises pour garantir ces services aux habitants et leur faciliter l’accès à un emploi.  La ville de Rio de Janeiro, par exemple, a instauré un tarif unique pour les transports publics, tandis que Johannesburg a entrepris de fabriquer 150 bus alimentés en biocarburants.


Par ailleurs, plusieurs intervenants, le Préfet d’Azuay (Équateur) en tête, ont recommandé de donner aux autorités et communautés locales les pouvoirs et les moyens d’assurer les services de base selon les modalités qui leur conviennent le mieux.  Il faudrait également permettre aux citoyens de s’organiser pour participer à la gestion des villes, ont-ils ajouté.  La Directrice exécutive du Centre de développement et de ressources à la construction de Kingston, en Jamaïque, a mis l’accent sur une initiative nationale qui a permis à une communauté de gérer au mieux les lopins de terre disponibles et de refaire les routes.


M. Paul Romer, Professeur d’économie à la Stern School of Business et Directeur du Projet d’urbanisation de New York University, a présenté, quant à lui, le modèle new-yorkais, en expliquant que des marges de manœuvre avaient été prévues, au cours de la période de construction de la ville, pour anticiper sa croissance démographique et laisser la place aux progrès.


Plus récemment, le Kenya a mis en place des mécanismes en vue de promouvoir la croissance économique et le développement durable, a indiqué la représentante de ce pays au cours du débat général qui a suivi la table ronde.  Pour sa part, son homologue du Zimbabwe a évoqué plusieurs politiques d’urbanisation lancées dans son pays, tandis que le représentant du Kazakhstan a cité en exemple le « Plan stratégique pour le développement durable d’Astana 2030 ».


Le Ghana, a expliqué son Ministre de la gouvernance locale et du développement rural, lors du débat de l’après-midi, a adopté des politiques axées sur la décentralisation et la gouvernance locale, avec la création d’un plan d’action national et d’un forum sur l’urbanisation ouverts aux acteurs étatiques et non étatiques.


Le maire de Victoria, capitale des Seychelles, a expliqué que l’innovation et la croissance avaient donné au continent de l’Afrique la possibilité d’assumer un leadership dans le développement de sociétés urbaines plus viables.  Celui de Morogoro (République-Unie de Tanzanie) a estimé que les villes africaines doivent se doter des politiques intégrées en mesure de relier les zones rurales et les zones urbaines.


Au Maroc, a indiqué le Directeur général pour l’urbanisation, l’architecture et la planification de ce pays, les pouvoirs publics ont mis en place des stratégies pour tirer le meilleur parti des effets de l’urbanisation.  Les villes, a-t-il précisé, sont devenues des centres de création des richesses.


L’ECOSOC devrait achever son débat consacré aux questions d’intégration demain, jeudi 29 mai, à partir de 10 heures.


DÉBAT CONSACRÉ AUX QUESTIONS D’INTÉGRATION

Dialogue sur le thème « Prospérité urbaine et inégalités urbaines »


Mme AISA KIRABO KACYIRA, Directrice exécutive adjointe du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), qui animait cette table ronde, a invité les participants à réfléchir aux moyens de faire de l’urbanisation un synonyme de prospérité.  Les rapports mondiaux sur les établissements humains d’ONU-Habitat, a-t-elle rappelé, ont montré qu’alors que l’urbanisation s’accélère, notamment dans les pays en développement, elle s’accompagne d’inégalités croissantes.  Elle a souhaité que les citoyens restent au cœur du processus d’urbanisation, en recommandant à tous les acteurs de travailler ensemble et de renforcer les partenariats pour veiller à ce que le processus de développement soit aussi inclusif que possible.  Les actions prises doivent être respectueuses de l’environnement, a-t-elle ajouté.


M. MPHO PARKS TAU, Maire de Johannesburg (Afrique du Sud), qui intervenait par liaison vidéo, a expliqué que cette ville avait mis en œuvre en 2011 une stratégie de développement pour trois décennies, axée sur la durabilité et la résilience.  Des institutions mieux adaptées, des établissements humains durables et des initiatives en faveur d’une économie verte constituent les priorités de cette stratégie.  Il faudrait aussi assurer la durabilité financière, a-t-il estimé, en précisant que Johannesburg avait été amené à explorer de nouveaux moyens pour renflouer les caisses de la ville après la coupe du monde de 2010.  « Nous avons ainsi augmenté nos programmes d’investissements. »  Pour assurer des établissements humains durables, la mairie de Johannesburg a lancé l’initiative « Corridors de la liberté », visant à intégrer les différentes zones de la ville qui étaient jusque-là cloisonnées, en développant notamment des services de transport par bus rapides.  En matière de services, a-t-il aussi indiqué, des efforts sont entrepris pour mieux diversifier les sources d’énergie.  Pour ce qui est des transports publics, il a signalé que 150 bus alimentés en biocarburants étaient en cours de fabrication.


M. PAUL CARRASCO, Préfet d’Azuay (Équateur), représentant des Cités et Gouvernements Locaux Unis, a plaidé en faveur de la décentralisation des services dans les villes.  Il a indiqué que, dans beaucoup de pays d’Amérique latine, la législation centrale interventionniste sapait les interventions des communautés locales qui sont pourtant plus proches des populations.  C’est pourquoi il a recommandé d’adopter une politique globale qui vise à promouvoir la participation des citoyens.  C’est le citoyen qui doit assumer la conception et l’application des politiques sociales dans les villes, afin de reconstruire le tissu social, a-t-il estimé.  Pour parvenir à cette inclusion, il a préconisé de mettre en place des assemblées et des parlements au niveau local pour permettre aux citoyens de s’organiser.  Il faudrait que ceux-ci puissent comprendre ce qui se passe dans leurs villes et y prendre part.  M. Carrasco a aussi conseillé de mettre en place une chaîne de production urbaine qui inclue les masses de la population urbaine.


Mme ZOUBIDA ALLAOUA, Vice-Présidente et responsable par intérim du Réseau pour le développement durable de la Banque mondiale, a recommandé de mettre en œuvre des politiques facilitant l’accès à la terre pour que les entreprises puissent venir s’installer en ville, ainsi que l’accès au logement et aux services pour la population urbaine.  Elle a plaidé en faveur de la scolarisation des filles pour que les femmes aient un meilleur accès au marché de l’emploi.  En ce qui concerne les services, elle a souligné qu’il était important d’améliorer les transports publics.  La ville de Rio de Janeiro, par exemple, a mis en place un tarif intégré qui permet d’utiliser ces transports à un prix fixe, ce qui a eu des conséquences positives sur l’accès à l’emploi.  Il faudrait aussi, a-t-elle ajouté, que les maires et les fonctionnaires des villes rendent plus de comptes pour améliorer la rentabilité des villes.  Par ailleurs, elle a estimé qu’il faudrait recueillir davantage de données pour prendre les bonnes décisions en matière d’urbanisation durable.  Enfin, elle a jugé utile de recourir à des partenariats pour mieux répondre aux défis en matière d’urbanisation, en faisant remarquer que personne ne pouvait, seule, régler de tels problèmes.


Au nom du grand groupe des femmes, Mme CARMEN GRIFFITHS, Directrice exécutive du Centre de développement et de Ressources à la construction de Kingston (Jamaïque), a indiqué que son réseau travaillait auprès des femmes urbaines dans des pays comme la Jamaïque, le Pérou et les Philippines, notamment pour les aider à acquérir des biens fonciers.  Le réseau œuvre aussi pour améliorer l’assainissement et les autres services de base comme l’eau et l’électricité.  Elle a estimé que les femmes devaient être organisées pour travailler avec les partenaires et relever les différents défis, tout en plaidant pour le renforcement de leur leadership.  « Nous avons incité les femmes à recueillir des informations et données sur la criminalité, afin de conduire les autorités municipales à y répondre », a-t-elle indiqué.  Le réseau qu’elle représente, a-t-elle dit, met en contact les femmes et les gouvernements locaux pour résoudre les problèmes.  Mme Griffiths a aussi souligné l’importance de la transparence et de la reddition de comptes.


M. MICHAL MLYNÁR, Représentant permanent de la Slovaquie auprès des organismes des Nations Unies à Nairobi et Président du Comité des représentants permanents auprès d’ONU-Habitat, a invité à renforcer les liens entre les processus de Nairobi (ONU-Habitat et Programme des Nations Unies pour l’environnement - PNUE) et les processus en cours à New York, notamment le programme de développement pour l’après-2015.  Concernant la tendance croissante des inégalités urbaines, il a regretté le fossé qui se creuse entre les plus pauvres et les plus riches, même dans les sociétés égalitaires.  Ces inégalités sont les plus flagrantes en matière d’accès à l’eau, aux services de santé et à l’emploi.  Ces inégalités peuvent conduire à une frustration et à plus d’inégalité et d’insécurité, a-t-il mis en garde.  M. Mlynár a recommandé de mieux établir le lien entre développement et inégalités.  Le Forum urbain, lors de sa septième session à Medellin (Colombie), avait adopté une déclaration réaffirmant que l’équité devrait être un élément important des programmes urbains.  S’agissant de la criminalité, il a rappelé que les inégalités sociales en sont les causes profondes, ce qui nécessite des politiques pour garantir l’équité sur le long terme.


Il faudrait vraiment faire le point sur les priorités nécessaires pour l’après-2015, a conclu la Directrice exécutive adjointe d’ONU-Habitat, en soulignant aussi l’importance de la coordination des efforts de chacun. 


Débat interactif


La Directrice exécutive du Centre de développement et de Ressources à la construction de Kingston a parlé d’une initiative sur le terrain qui avait permis à une communauté d’organiser au mieux les lopins de terre disponibles et de refaire les routes, notamment grâce à l’aide d’experts en technologie.  Dans ce domaine, la responsable par intérim du Réseau pour le développement durable de la Banque mondiale a plaidé en faveur d’une utilisation mixte des terres, tout en maintenant les prix à un niveau acceptable.  Les villes continueront à attirer, notamment dans le domaine de l’emploi, mais si les terres ne sont pas suffisamment disponibles, les nouveaux arrivants seront contraints de s’installer dans des taudis, a-t-elle averti.  Elle a donc demandé de réfléchir aux moyens dont disposent les autorités locales pour améliorer l’accès à un logement abordable.  Concernant le partenariat entre le secteur public et le secteur privé, elle a rappelé qu’il appartenait donc au secteur public de subventionner l’accès à l’eau et aux services car l’objectif du secteur privé était tout d’abord de réaliser des profits.  La Banque mondiale travaille actuellement à la mise en place d’un fonds mondial pour les infrastructures, a-t-elle indiqué à cet égard.


Tout processus passe par la gestion territoriale, a redit pour sa part le Préfet d’Azuay avant de donner des exemples de ce que réalisent les assemblées communautaires.  Certaines, comme dans son pays -l’Équateur-, travaillent sur l’eau et, en particulier, la protection des sources hydriques.  Il a aussi parlé de groupes de femmes qui offrent des thérapies par la danse.  Les organisations sociales de femmes travaillent aussi à l’amélioration de la sécurité, a-t-il ajouté.  Le préfet d’Azuay a donc invité à concevoir des politiques en fonction des priorités locales et non pas de celles des technocrates.


En Europe, les partenariats entre le secteur public et le secteur privé n’ont pas toujours été couronnés de succès, a remarqué le représentant du Conseil des communes et régions d’Europe.  Rejoignant l’idée du Préfet d’Azuay, il a conseillé de renforcer les autorités locales et régionales en leur donnant les moyens d’assurer les services de base selon les modalités qui leur conviennent le mieux.  Il a en même temps reconnu qu’il faudrait s’appuyer sur un partenariat avec le secteur privé.  À cet égard, la représentante de la France a parlé d’un dispositif de partenariat dans son pays qui fédère les intervenants dans le domaine urbain, comme des chercheurs et des ONG, pour répondre aux demandes des villes partenaires.


Pour ce qui est de l’Afrique du Sud, son représentant a vanté les mérites de son système très participatif pour les autorités locales, qui fonctionne très bien, a-t-il précisé.  Le maire de Johannesburg a indiqué que 10% des dépenses consacrées aux contrats et 5% du budget d’entretien étaient alloués aux communautés locales afin qu’elles se chargent de ces fonctions.  Mais il faudrait que les citadins s’engagent à payer les services qu’ils reçoivent en ville, a-t-il précisé.


La parole a ensuite été donnée à une représentante d’une organisation non gouvernementale, New Future Foundation, basée à Harlem, qui a demandé de répondre aux problèmes des sans-abris et des expulsions à New York.  Une autre représentante de la société civile, d’Association of Third World Studies, a plaidé en faveur de l’amélioration du recueil des données.  À cet égard, la représentante de la Banque mondiale a estimé qu’il faudrait trouver un moyen d’évaluer la réduction des inégalités et la réduction de la pauvreté. 


Discours liminaire sur le thème « L’urbanisation, une opportunité »


M. PAUL ROMER, Professeur d’économie à la Stern School of Business et Directeur du Projet d’urbanisation de l’Université de New York (NYU), a rappelé l’historique des perspectives des migrants qui arrivaient à New York, en précisant qu’ils recherchaient un changement tout en étant prêts à faire des sacrifices.  Il n’a pas été facile pour les dirigeants, a-t-il dit, de trouver les moyens d’assurer un progrès équitable.  Le professeur de NYU a estimé que l’urbanisation devrait offrir une inclusion, des opportunités, la dignité, la responsabilité des fonctionnaires et permettre d’être à l’abri du besoin.  Il a indiqué qu’au terme de sa recherche, il avait mis en évidence les mesures qui devraient être prises pour garantir les progrès. 


À New York, le processus a commencé en 1811 lorsque les dirigeants de l’époque avaient décidé que les terres inoccupées de Manhattan devaient être utilisées pour créer des espaces publics.  Cela a pris 100 ans pour construire toutes ces rues, mais on a prévu des marges pour développer davantage la ville, en mettant ainsi en place les conditions nécessaires aux progrès.  Rappelant que près de 5 milliards de personnes allaient vivre dans les villes au cours des 100 prochaines années, tout en précisant que l’évolution de l’urbanisation s’arrêtera pendant cette même période, il a appelé à réfléchir aujourd’hui aux possibilités d’y faire face afin de parvenir à un développement urbain durable.


Débat général


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de la Bolivie a estimé que le programme de développement pour l’après-2015 devrait tenir compte du fait que 70% de la population mondiale vivraient dans des villes d’ici à 2050, une tendance particulièrement marquée dans les pays en développement, où des défis colossaux se poseront au niveau urbain.  Aussi, a-t-il plaidé pour une approche holistique qui intègre de manière équitable les dimensions sociale, environnementale et économique du développement durable, en y associant toutes les parties prenantes.


La délégation de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a estimé, de son côté, que l’un des défis les plus importants à relever était d’intégrer 404 millions de nouveaux arrivants sur le marché du travail au cours de la prochaine décennie, tout en « absorbant » 202 millions de personnes sans emploi.  Cette problématique, a-t-elle fait observer, se pose tout particulièrement en milieu urbain.


Plusieurs pays ont présenté les initiatives qu’ils ont lancées au niveau national.  Son homologue du Kazakhstan a cité en exemple, à l’échelle locale, le « Plan stratégique pour le développement durable d’Astana 2030 », qui se base sur une analyse objective à long terme des forces et faiblesses de l’économie de la capitale et sur ses systèmes social, environnemental et administratif.  L’objectif de ce Plan est d’améliorer la qualité de vie de ses habitants et d’en faire un « modèle d’urbanisme » pour le reste du pays, a expliqué le délégué.


Le représentant de l’Afrique du Sud a, quant à lui, fait part de l’expérience de son pays en matière d’urbanisation durable, qui s’applique aussi bien en matière de logement décent qu’en matière d’établissements humains.  Ainsi, le Gouvernement a approuvé un Plan global pour le développement de l’habitat, qui vise à promouvoir une société non discriminatoire à travers un logement de qualité pour tous, a-t-il indiqué.  Sa collègue du Kenya a, de son côté, présenté une initiative similaire intitulée « Politique nationale de développement urbain », qui constitue une véritable charte de la gouvernance urbaine et met l’accent sur la création de mécanismes de croissance économique et de développement durable dans les villes kényanes.  Quant au Zimbabwe, il a évoqué plusieurs politiques d’urbanisation, dont une axée sur le logement, lancée le 22 juin 2013.


Pour sa part, le représentant du Brésil a expliqué que son gouvernement privilégiait une approche participative et multisectorielle, consacrée par le lancement, en 2011, de la seconde phase du Programme d’accélération de croissance, qui envisage les questions d’urbanisme sous deux aspects: d’un côté, l’amélioration des infrastructures et de l’autre, l’accès à un logement décent. 


Son homologue de la France, enfin, a défendu l’idée d’une « ville équitable », qui doit intégrer au moins quatre grandes dimensions: la lutte contre les inégalités de tous ordres; la transition écologique et, en particulier, la lutte contre la « précarité énergétique »; la promotion du « vivre ensemble » et la participation de tous à la vie de la cité et à ses richesses; et le respect de l’histoire et de la culture, éléments clefs pour la cohésion sociale mais aussi l’attractivité d’un territoire.  « C’est cette approche large, transversale et intégratrice, qui inspire le Gouvernement français tant au plan national, dans sa relation avec les collectivités locales et les autres acteurs des secteurs public et privé, qu’au plan international, dans le cadre de sa politique de coopération et d’aide au développement, notamment au sein du Partenariat français pour la ville et les territoires, une plateforme qui fédère l’ensemble des acteurs des secteurs public et privé intervenant dans le domaine urbain au niveau international », a expliqué le représentant.


Table ronde sur le thème « L’urbanisation durable en Afrique »


Quelles sont les défis spécifiques de l’urbanisation en Afrique?  Comment l’urbanisation durable peut-elle combler le fossé rural-urbain?  Voilà deux des questions auxquelles les panélistes suivants ont tenté de répondre au cours d’une table ronde modérée par le Secrétaire général adjoint et Conseiller spécial pour l’Afrique, M. Maged Abdelaziz.


Déclarations liminaires


M. AKWASI OPONG-FOSU, Ministre de la gouvernance locale et du développement rural du Ghana, a déclaré que la mondialisation et l’urbanisation dynamiques avaient mis le rôle des villes et le développement durable en évidence.  Les villes ne sont pas seulement en pleine expansion, elles produisent de plus en plus souvent l’essentiel des richesses du monde.  Elles deviennent de plus en plus vastes, diversifiées, complexes, fluides et moins gérables que par le passé, a encore noté le Ministre. 


Les villes traditionnelles que l’on connaissait dans le passé n’existent plus et les villes modernes sont confrontées à des défis d’adaptation graves.  Les villes qui pourraient effectivement s’adapter sont celles qui tirent le plus parti des opportunités de l’urbanisation.  Pour sa part, le Ghana, a expliqué M. Opong-Fosu, a répondu aux défis de l’urbanisation par la mise en œuvre des politiques axées sur la décentralisation et la gouvernance locale, la création d’un plan d’action national et d’un forum où les acteurs étatiques et non étatiques peuvent se réunir pour discuter de questions d’urbanisation.


Mme JACQUELINE MOUSTACHE-BELLE, Maire de Victoria (Seychelles) et Coprésidente de Cités et Gouvernements Locaux Unis, a déclaré que si l’Afrique était encore un continent rural, elle est aussi l’espace où le taux d’urbanisation sera le plus élevé au cours des prochaines décennies.  Cette urbanisation a été portée par les attentes et les rêves de ceux et celles qui arrivaient de villages, a-t-elle souligné.  L’urbanisation a représenté un défi pour des infrastructures souvent vétustes et l’amélioration des services fournis dans les zones rurales n’est pas la seule réponse, a estimé Mme Moustache-Belle. 


La solution serait de combiner des services de meilleure qualité et une plus grande mobilité.  Ainsi, les villes doivent d’un côté offrir des services de qualité toujours supérieure et, parallèlement, préparer la population à la menace posée par les catastrophes naturelles et à la pollution, souvent d’origine anthropique.  L’innovation et la croissance ont donné au continent de l’Afrique la possibilité d’assumer un leadership dans le développement de sociétés urbaines plus viables, a affirmé le maire de Victoria.  « Les dirigeants africains pourraient s’inspirer des succès rencontrés ailleurs et créer de nouveaux modèles de leadership à plusieurs niveaux », a-t-elle suggéré.  Mme Moustache-Belle a demandé à ce que les besoins particuliers des petits États insulaires soient représentés de manière adéquate dans le programme de développement pour l’après-2015.


M. AMIRI NONDO, Maire de Morogoro (République-Unie de Tanzanie), a axé son intervention sur l’Afrique, où l’urbanisation durable est confrontée au défi de l’afflux incessant de populations rurales vers les agglomérations.  Les villes africaines doivent se doter des politiques intégrées en mesure de relier zones rurales et zones urbaines, a-t-il affirmé, en soutenant la campagne en faveur d’un objectif d’urbanisation viable dans le programme de développement pour l’après-2015.  Pour lui, la décentralisation et l’amélioration de la gouvernance locale seraient des éléments indispensables pour attirer les investissements directs étrangers.  Le maire de Morogoro a donc encouragé l’Afrique à redoubler d’efforts pour y parvenir et s’est également déclaré favorable à une organisation stratégique à long terme afin d’empêcher l’« installation informelle » des établissements humains.


M. LAZAROUS KAPAMBWE, Conseiller spécial sur les affaires économiques auprès du Président de la Commission de l’Union africaine, a rappelé qu’en l’espace de 14 ans, la population urbaine en Afrique avait augmenté de 146,7 millions de personnes.  À peine deux générations ont suffi pour que le continent s’urbanise, alors qu’il a fallu un siècle à l’Europe.  Cela n’est pas allé sans conséquences pour l’environnement.  L’urbanisation peut toutefois être durable, à condition d’être planifiée, a affirmé M. Kapambwe. 


Faut-il privilégier un seul modèle d’urbanisation pour toute l’Afrique?  Ou doit-il être adapté à chaque région?  Un modèle, celui « dit de la dichotomie », distingue zones rurales et zones urbaines.  Quelle architecture allons-nous choisir pour l’avenir de nos espaces urbains?  Quelle que soient les réponses à ces questions, elles devront, a estimé le Conseiller spécial, intégrer trois éléments fondamentaux: « comprendre la géographie, le climat et l’intégrer dans l’architecture des villes; comprendre la culture et la population, et ensuite comprendre l’histoire de l’environnement ».


M. ABOUHANI MOULAY ABDELGHANI, Directeur général de l’urbanisation, Architecture et planification au Gouvernement du Maroc, a rappelé que les villes étaient des moteurs de développement et de croissance.  L’urbanisation du continent africain n’a pas épargné le Maroc, où la population urbaine est passée de 500 000 habitants à plus de 17 millions en l’espace d’un siècle.  Cette croissance urbaine exponentielle s’est accompagnée d’une série de déséquilibres, a-t-il relevé: « Le déficit en logements est de près de 800 000 unités par an, le foncier se raréfie et la spéculation sur les terrains est en hausse, comme l’habitat clandestin ». 


Cette urbanisation présente aussi des risques pour l’environnement, avec des perturbations des écosystèmes du littoral, a poursuivi M. Abdelghani, qui a également noté que l’expansion des villages exerçait une pression sur l’irrigation locale.  Le Ministère marocain de l’agriculture a ainsi tiré la sonnette d’alarme.  L’urbanisation, a-t-il dit, est un phénomène irréversible.  Dans la mesure où les villes sont devenues les principales créatrices de richesses au Maroc –elles représentent 75%–, les pouvoirs publics ont donc mis en place des stratégies d’accompagnement pour tirer le meilleur parti des effets de l’urbanisation et la mettre au service du développement dans le respect de l’environnement, a ajouté M. Abdelghani.


Dialogue interactif


La représentante de la Chine a déclaré que son gouvernement attachait une grande importance à l’urbanisation durable, comme en témoigne le plan, adopté le mois dernier, visant à promouvoir « l’intégration urbaine-rurale ».  La Chine participe activement à la coopération internationale en matière d’urbanisation harmonieuse, notamment en Afrique, où les accords bilatéraux sont très nombreux.


Le Conseiller spécial sur les affaires économiques auprès du Président de la Commission de l’Union africaine, a précisé que l’Union africaine élaborait actuellement une « vision continentale » du développement durable, qui fait ressortir plusieurs choses et, en particulier, le fait que les citoyens africains veulent une croissance sans exclusive qui soit en même temps respectueuse de l’environnement.  L’urbanisation, a-t-il fait remarquer, est citée parmi les 10 moyens d’y parvenir.  C’est pourquoi, l’Union africaine réfléchit aux moyens de réduire autant que possible l’impact de l’urbanisation en Afrique en envisageant d’adopter des approches intégrées.


La représentante du Botswana s’est dite, elle aussi, favorable à une approche holistique multipartite pour permettre à l’Afrique de créer les villes d’avenir dont elle a besoin pour parvenir à des gains dans les domaines du développement durable.  À cette fin, son collègue de l’Afrique du Sud a jugé indispensable la question des partenariats, qui suppose d’investir massivement dans les capacités africaines.


Dans ce contexte, la représentante de la France a rappelé le soutien de son gouvernement au développement urbain de l’Afrique, où des projets bilatéraux sont en cours depuis 15 ans en matière de renforcement des capacités et de la gouvernance locale.  Le Ministre français des affaires étrangères appuie ainsi Cités et Gouvernement Locaux Unis dans ses efforts de décentralisation et pour donner un élan aux collectivités locales dans le cadre du processus de développement urbain, a indiqué la déléguée.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: après l’élection présidentielle du 25 mai, la communauté internationale appelée à favoriser l’émergence d’une Ukraine pacifique, stable et prospère

CS/11417

Conseil de sécurité: après l’élection présidentielle du 25 mai, la communauté internationale appelée à favoriser l’émergence d’une Ukraine pacifique, stable et prospère

28/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11417
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7185e séance – après-midi                                  


CONSEIL DE SÉCURITÉ: APRÈS L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 25 MAI, LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE APPELÉE À FAVORISER L’ÉMERGENCE D’UNE UKRAINE PACIFIQUE, STABLE ET PROSPÈRE


Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, a rendu compte devant le Conseil de sécurité, cet après-midi, de la situation en Ukraine, marquée, il y a deux jours, par l’élection d’un nouveau président, mais également par des violences, ces dernières semaines, dans l’est du pays.


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, « appelle la communauté internationale à utiliser le résultat de l’élection comme une chance pour s’unir en vue d’appuyer l’émergence d’une Ukraine pacifique, stable et prospère », a déclaré M. Feltman, après avoir donné des détails sur le scrutin, caractérisé par une forte participation, en dépit de l’environnement sécuritaire hostile dans deux régions de l’est du pays.


Cette réunion d’urgence* avait été demandée par la délégation de l’Ukraine, en raison de la détérioration de la situation en Crimée, qui menace, selon elle, « l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».


M. Feltman a annoncé aux membres du Conseil de sécurité que M. Petro Porochenko, selon des résultats provisoires, avait été élu dès le premier tour avec 55% des voix.  Ce matin, a-t-il dit, le Secrétaire général s’est entretenu au téléphone avec le Président élu pour le « féliciter d’avoir reçu un mandat fort de la population », l’inviter à « éloigner rapidement le pays de l’instabilité politique, économique, sociale et sécuritaire » et le diriger vers une « plus grande prospérité et une véritable gouvernance démocratique ».


M. Ban, a-t-il dit, a salué l’intention déclarée de M. Porochenko d’engager immédiatement le dialogue et la désescalade, réaffirmant que la retenue et la main tendue à l’Ukraine orientale étaient essentielles.


Le Secrétaire général adjoint a en outre indiqué que les régions de Lugansk et de Donetsk avaient connu une intensification spectaculaire des combats meurtriers, le nombre de victimes ne cessant de croître des deux côtés.


M. Feltman a par ailleurs fait état de l’enlèvement, dans la région de Donetsk, de 15 observateurs déployés dans le cadre de la mission spéciale d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), 11 d’entre eux ayant été libérés aujourd’hui.


Au cours du débat, le représentant de l’Ukraine a estimé que le nouveau Président avait toute la légitimité requise pour représenter toute la nation ukrainienne, confirmant qu’il avait manifesté sa disposition à se rendre dans l’est du pays dans les meilleurs délais. 


Le délégué ukrainien a néanmoins dénoncé les tentatives d’invasion du territoire de son pays, jugeant que ce type d’opérations était non seulement encouragé mais aussi financé par la Fédération de Russie, qui orchestre cette agression, avec des mercenaires entraînés, armés et prêts à malmener la population locale. 


Pour la Fédération de Russie, qui « respecte les vœux du peuple ukrainien », l’élection du 25 mai est un « pas dans la bonne direction ».  Son représentant a néanmoins voulu que l’on tienne compte des événements qui ont précédé ce scrutin, comme le coup d’État contre un gouvernement légitime ou le lancement d’opérations punitives.


Il a en outre déploré le fait que certains membres du Conseil de sécurité continuent de justifier les agissements des autorités de Kiev, jugeant que certaines déclarations ne pouvaient qu’inciter les gens à la perplexité.   Il a assuré que son pays était prêt à participer de nouveau aux pourparlers de paix, à condition que soit mis fin aux opérations punitives, notamment dans le sud-est de l’Ukraine.


Les autres délégations se sont félicitées de la bonne tenue du scrutin et ont salué la victoire de M. Porochenko.  Celle-ci, a commenté le représentant du Royaume-Uni, « envoie un message clair sur la volonté d’un peuple qui veut rester uni et démocratique », tandis que le taux de participation élevé de dimanche dernier est « un pied de nez » aux groupes armés qui persistent dans leurs activités de déstabilisation dans l’est de l’Ukraine.


Tout comme le Secrétaire général, plusieurs pays, dont les États-Unis, ont accueilli avec satisfaction l’intention de M. Porochenko de poursuivre le dialogue pour une Ukraine démocratique et stable, notamment des discussions directes avec la Fédération de Russie. 


« Pour l’Ukraine, il n’y a pas d’autre chemin à suivre que celui de l’unité et de la réconciliation », a déclaré le délégué de la France, qui a espéré que le nouveau Président œuvrera à consolider l’unité de son pays, en poursuivant le dialogue national lancé avec l’appui de l’OSCE le 14 mai dernier et en accompagnant la mise en œuvre du Mémorandum pour la paix et la concorde adopté par la Rada le 20 mai.


La plupart des délégations ont exprimé leur préoccupation face aux actes violents qui se poursuivent, en particulier dans les régions de Donetsk et Louhansk.


Nombre d’entre elles ont également appelé au respect de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  La Lituanie a, elle, invité la Fédération de Russie à retirer ses troupes de la frontière ukrainienne, à stopper le flux d’armes et de combattants vers l’Ukraine et se dissocier des militants séparatistes du sud-est du pays. 


*     S/2014/136



LETTRE DATÉE DU 28 FÉVRIER 2014, ADRESSÉE À LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LE REPRÉSENTANT PERMANENT DE L’UKRAINE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2014/136)


Déclarations


M. JEFFREY FELTMAN, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a indiqué que le 25 mai dernier, un peu moins de 60% des électeurs ukrainiens ont participé à l’élection présidentielle anticipée.  Un nombre sans précédent d’observateurs nationaux et internationaux ont conclu que ce scrutin avait été « caractérisé par une forte participation et une volonté claire des autorités d’organiser ce qui fut une véritable élection largement conforme aux engagements internationaux et qui respecte les libertés fondamentales, en dépit de l’environnement sécuritaire hostile dans deux régions de l’est du pays ».


L’ONU est profondément préoccupée, en revanche, par les actions de ceux qui ont tenté de faire dérailler l’élection et d’empêcher les citoyens d’avoir leur mot à dire dans la direction de leur pays.


Selon les résultats préliminaires, a souligné M. Feltman, M. Petro Porochenko a été élu dès le premier tour avec 55% des voix.  Ce matin, le Secrétaire général s’est entretenu au téléphone avec le Président élu pour le féliciter d’avoir reçu un mandat fort de la population, l’inviter à éloigner rapidement le pays de l’instabilité politique, économique, sociale et sécuritaire et le diriger vers une plus grande prospérité et une véritable gouvernance démocratique.


Le Secrétaire général a salué l’intention déclarée de M. Porochenko d’engager immédiatement le dialogue et la désescalade.  Il a réaffirmé que la retenue et la main tendue à l’Ukraine orientale étaient essentielles.


Depuis les dernières consultations du Conseil de sécurité, le 21 mai, les régions de Lugansk et de Donetsk ont connu une intensification spectaculaire des combats meurtriers.  Le nombre de morts et de blessés continue de croître des deux côtés, a-t-il dit, signalant également des victimes civiles.  Le Secrétaire général, a-t-il confié, est préoccupé par les informations faisant état de nombreuses victimes et de la circulation et de l’utilisation d’armes lourdes dans l’est du pays.  Il est aussi préoccupé par les allégations sur l’entrée en Ukraine d’armes, de combattants et de camions.


Le Secrétaire général adjoint s’est dit informé des images vidéo montrant un hélicoptère frappé du sigle de l’ONU utilisé à l’intérieur des frontières de l’Ukraine.  L’ONU, a-t-il affirmé, n’est pas en mesure de déterminer la véracité de ces images.  Il a souligné que les autorités ukrainiennes avaient assuré à l’ONU qu’aucun des hélicoptères marqués du sigle de l’Organisation n’avait été utilisé dans des opérations à l’intérieur de l’Ukraine.


M. Feltman a déclaré, qu’après l’enlèvement de quatre observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) le 26 mai dernier, le siège de l’organisation à Kiev avait aujourd’hui perdu le contact pendant plusieurs heures avec 11 autres de ses observateurs, qui auraient été capturés ou détenus par un groupe armé dans la région de Donetsk.  Il a indiqué avoir été informé par le Chef de la Mission d’observation de l’OSCE que les 11 observateurs avaient finalement été libérés à Donetsk.  En revanche, on est toujours sans nouvelles des quatre observateurs enlevés, ces deux derniers jours, a-t-il ajouté.


Le Secrétaire général, a avoué M. Feltman, est consterné de voir que le personnel international a de nouveau été exposé à un tel danger.  Il demande leur libération immédiate et exhorte tous ceux qui ont une influence sur les parties de contribuer à cette libération.


Le Secrétaire général demeure engagé à contribuer à la recherche d’une solution pacifique à la crise en Ukraine et à aider le pays à surmonter les nombreuses difficultés qui se présentent à lui.  Dans cette optique, a conclu M. Feltman, le Secrétaire général appelle la communauté internationale à utiliser le résultat de l’élection comme une chance pour s’unir et appuyer l’émergence d’une Ukraine pacifique, stable et prospère.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a félicité le peuple ukrainien pour une élection libre et conforme aux normes internationales.  La victoire décisive de M. Porochenko envoie un message clair sur la volonté d’un peuple qui veut rester uni et démocratique.  Le représentant a assuré de la disposition de son pays à coopérer avec le futur gouvernement de M. Porochenko, arguant que le taux de participation élevé de dimanche dernier est « un pied de nez » aux groupes armés qui persistent dans leurs activités de déstabilisation dans l’est de l’Ukraine.  Il est vraiment déplorable que les régions de Donetsk et de Lougansk n’aient pu participer au scrutin, a-t-il poursuivi, en condamnant la violence des milices armées.  Aucun pays ne saurait accepter que des insurgés illégaux se saisissent de bâtiments officiels par la force.


Depuis le 21 février, a poursuivi le représentant, les autorités ukrainiennes ont montré à maintes reprises leur désir d’abandonner les agissements du passé et de jeter les bases d’un processus démocratique.  Rien ne justifie donc l’action des groupes armés, a-t-il affirmé, en lançant un appel à leur dissolution.  Il a salué la libération de 11 observateurs de l’OSCE ce matin et voulu qu’il en soit de même pour les quatre autres. 


L’élection de dimanche permet de regarder au-delà des difficultés et de se tourner vers l’avenir, a-t-il conclu.  L’instabilité n’est pas dans l’intérêt du peuple ukrainien ou de ses voisins.  Les activités des groupes armés ont mené à des pertes de vies évitables et à la désorganisation de l’économie du pays.  Le représentant a appelé à la mise en œuvre du Mémorandum sur la paix et la concorde et à la poursuite d’un dialogue qui permette à toutes les parties d’exprimer leur avis sur des questions clefs pour l’avenir de l’Ukraine.  Le Royaume-Uni ne saurait accepter ni reconnaître l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, a-t-il réitéré, en rejetant toute tentative visant à la déstabilisation de l’Ukraine.  Il a exhorté tous les membres du Conseil et la communauté internationale à se joindre à l’effort en faveur de l’Ukraine. 


M. KAYODE LARO (Nigéria), qui a condamné les violences récentes dans l’est de l’Ukraine, a pris note du résultat de l’élection présidentielle.  Il s’est félicité de la décision du Président russe, M. Vladimir Poutine, de respecter le résultat du scrutin.  Le dialogue entre toutes les parties concernées constitue la seule voie vers un règlement et une stabilité durables, a-t-il dit.  Il a estimé que la déclaration d’indépendance de la Crimée était une déclaration séparatiste qui viole la Constitution de l’Ukraine et qui n’a donc pas d’effet juridique.


M. ZEDI RA’AD ZEID AL-HUSSEIN (Jordanie) a estimé que le résultat de l’élection présidentielle du 25 mai représentait le début de la stabilité de l’Ukraine.  Il s’est félicité des efforts déployés par le Gouvernement ukrainien pour faire de cette élection un succès.  Il a exhorté la communauté internationale à reconnaître le résultat du scrutin et à travailler avec le Président élu, M. Petro Porochenko.


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a aussi relevé la forte participation électorale et félicité le peuple ukrainien qui s’est massivement rendu aux urnes.  Elle a assuré de l’appui de son pays pour faire fond sur la victoire de M. Porochenko, confirmée par la déclaration de l’OSCE, et par de nombreux observateurs internationaux.  Elle a voulu que l’on condamne les agissements des groupes séparatistes prorusses à Donetsk et Lougansk, qui ont occupé des centres de vote ou encore tiré sur le représentant d’un candidat.  Toutefois, de nombreux Ukrainiens courageux se sont déplacés pour voter, a-t-elle noté, en se félicitant des efforts locaux qui ont permis aux Criméens de voter à l’extérieur de leur région toujours occupée par la Fédération de Russie.


Elle a salué l’intention du nouveau Président ukrainien de poursuivre le dialogue pour une Ukraine démocratique et stable, notamment des discussions directes avec la Fédération de Russie.  En dépit des progrès réalisés dimanche, les États-Unis restent préoccupés par l’occupation de l’aéroport de Donetsk.  La représentante a appelé les séparatistes à déposer les armes et à renoncer à leurs actions.  Elle s’est inquiétée de la prolifération des armes à la frontière qui contribue à la crise.


M. WANG MIN (Chine) a affirmé que son pays respectait le choix fait par le peuple ukrainien lors de l’élection présidentielle.  Les turbulences et les flambées de violence continuent de faire des victimes et de préoccuper la Chine, a-t-il avoué.  Rappelant la position de son pays en faveur du respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale des États, il a exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter toute escalade.  La solution politique est la seule issue possible à cette crise, a-t-il ajouté, exhortant l’ensemble des parties concernées au dialogue.  Les parties doivent revenir au consensus de Genève et l’appliquer intégralement.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) s’est félicitée de la tenue de l’élection présidentielle du 25 mai, au cours de laquelle, a-t-elle précisé, la volonté du peuple ukrainien s’est exprimée.  Selon Mme Lucas, l’élection s’est tenue dans de bonnes conditions, dans la très grande majorité des régions de l’Ukraine, le succès du scrutin revenant avant tout aux citoyens ukrainiens.  Leur choix a été clair: ils ont voté en faveur d’une Ukraine unie et stable jouissant de sa pleine souveraineté et de son intégrité territoriale.


Mme Lucas a condamné les actes de violence qui se poursuivent depuis plusieurs semaines, en particulier dans les régions de Donetsk et de Louhansk.  Elle s’est dite préoccupée par de nombreux cas de meurtres, de tortures, de passages à tabac et d’enlèvements, en particulier de journalistes, commis par des groupes anti-gouvernementaux bien armés et bien organisés.  Elle a condamné dans les termes les plus forts l’enlèvement dans la région de Donetsk de 15 observateurs déployés dans le cadre de la Mission spéciale d’observation de l’OSCE.  Elle a invité la Fédération de Russie à coopérer avec le nouveau Président légitimement élu, à poursuivre le retrait des forces armées de la frontière ukrainienne et à user de son influence auprès des séparatistes armés pour apaiser la situation dans l’est du pays.


Mme PHILIPPA JANE KING (Australie) a félicité l’Ukraine pour l’organisation réussie du scrutin présidentiel du 25 mai, ainsi que le nouveau Président élu qui s’est vu confier un mandat clair pour diriger le pays.  Elle a loué les efforts des autorités ukrainiennes pour tenter de ramener la stabilité dans l’est du pays, où des groupes prorusses continuent de déstabiliser la région.  Les autorités ukrainiennes ont le droit de protéger leurs propres citoyens et de restaurer la sécurité sur leur propre territoire, a-t-elle dit.  L’heure est venue de lancer un dialogue sérieux entre l’Ukraine et la Fédération de Russie, cette dernière devant respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a-t-elle dit, exprimant la solidarité de son pays à l’égard du peuple ukrainien.


M. ALEXIS LAMEK (France) a déclaré que le 25 mai, le peuple d’Ukraine a enfin pu s’exprimer au travers d’une élection présidentielle libre et transparente, malgré les violences perpétrées par les groupes armés séparatistes dans les régions de Donetsk et de Lougansk, à l’est du pays.  Il a souligné qu’un résultat clair est rapidement apparu dès le premier tour, avant de saluer la victoire de M. Porochenko.  Cette élection, dès le premier tour et bénéficiant d’une forte participation, nous confirme l’aspiration à l’unité d’une majorité d’Ukrainiens, a-t-il commenté. 


Il a mis l’accent sur le caractère libre et pluraliste de l’élection, avec pas moins de 21 candidats enregistrés, ce qui traduit « la vaste pluralité des projets politiques sur lesquels tous les Ukrainiens ont été invités à se prononcer pour construire leur destin ».  Pas de candidat unique et pas de résultat imposé, a-t-il encore soutenu, en relevant également la transparence du scrutin, avec 2 784 observateurs internationaux chargés de s’assurer du bon déroulement des élections.  Il a précisé que la déclaration, hier, de l’OSCE constitue un premier pas positif car elle a mis en évidence que cette élection avait respecté les standards démocratiques et que le Président élu était pleinement légitime.


Le représentant a tenu à affirmer que ces résultats confirment aussi à quel point la propagande dénonçant le poids des fascistes en Ukraine était sans fondement car à eux deux, les partis d’extrême droite recueillent moins de 3% des voix.  Pourtant, a-t-il remarqué, cette élection s’est déroulée dans un contexte sécuritaire particulièrement difficile, la situation dans le Donbass restant très préoccupante.  Il a aussi souligné qu’il ne fallait pas oublier que la Crimée restait occupée.


Pour l’Ukraine il n’y a pas d’autre chemin à suivre que celui de l’unité et de la réconciliation, a dit le représentant qui a espéré que M. Porochenko travaillera à consolider l’unité de son pays, en poursuivant le dialogue national lancé avec l’appui de l’OSCE le 14 mai dernier et en accompagnant la mise en œuvre du Mémorandum pour la paix et la concorde adopté par la Rada le 20 mai.  Ce processus doit être mené par l’Ukraine elle-même, avec l’appui de l’OSCE mais il appartient à la communauté internationale d’accompagner le pays dans l’écriture des prochaines pages de son histoire.


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a déclaré que son pays suivait de près et avec inquiétude la situation à l’est de l’Ukraine et a réitéré sa position de principe sur la non-ingérence politique, militaire ou économique.  Elle a espéré que les élections du 25 mai aideront à mettre un terme à la spirale de la violence qui menace la stabilité et la sécurité des civils et du pays en général.  Elle s’est également inquiétée du sort des observateurs internationaux qui n’ont pas encore été relâchés et appelé à leur libération immédiate.  La représentante a lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles maintiennent le dialogue et renforcent la confiance entre les différentes communautés.  Toute violation des droits de l’homme est intolérable, et les cas d’intimidation, de harcèlement, d’enlèvements ou de disparitions doivent être dûment examinés et leurs auteurs poursuivis en justice, a-t-elle conclu.  


M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a salué la précieuse coopération avec les organisations régionales et internationales avant et durant l’élection de dimanche mais a regretté que le processus électoral n’ait pu se dérouler dans toutes les régions ukrainiennes.  Il a en particulier déploré les flambées de violence à Donetsk durant le processus pré-électoral et a encouragé les pays de la région à la coopération pour mener le dialogue national à bon port.  Il a invité les groupes séparatistes à s’efforcer de trouver un terrain d’entente pour le règlement de la crise et a insisté sur l’établissement des responsabilités de tous les auteurs de violations des droits de l’homme, quels qu’ils soient. 


M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a félicité le peuple ukrainien et le nouveau Président élu, M. Petro Porochenko.  Cette élection, a-t-il dit, offre au nouveau Président l’autorité et la légitimité nécessaires pour restaurer la confiance dans le pays et respecter les minorités.  Le représentant a préconisé un processus de stabilisation par le dialogue et le redressement économique du pays.  La communauté internationale doit accompagner le pays dans les nombreux défis auxquels il fait face.  Il s’est dit préoccupé par la situation de tension et a condamné les violences qui ont fait plusieurs morts.


M. OLIVIER NDUHUNGIREHE (Rwanda) a félicité le peuple ukrainien et le nouveau Président élu, M. Petro Porochenko, qui a la légitimité nécessaire pour sortir le pays de la crise.  Il a félicité ce dernier pour sa volonté d’engager le dialogue et tenter de mettre fin à cette crise.  Il s’est dit préoccupé par les événements dans l’est de l’Ukraine, en particulier dans la région de Donetsk, les meurtres de journalistes et l’enlèvement des observateurs de l’OSCE.  Estimant que l’élection présidentielle constituait un tournant, il a invité la communauté internationale et la Fédération de Russie à accompagner l’Ukraine dans ce processus politique.


Mme RAIMONDA MURMOKAITĖ (Lituanie) s’est, à son tour, félicitée, d’une élection juste et libre, estimant qu’on ne pouvait pas invoquer de problème de légitimité.  Elle a demandé que l’on cesse de diaboliser l’Ukraine et son peuple, une attitude qui a déjà fait beaucoup de tort aux relations entre deux nations sœurs et qui a entraîné un bain de sang.  « Le peuple de l’Ukraine a parlé », a-t-elle dit, et le résultat de l’élection prouve que ce peuple ne veut pas de la fragmentation de son pays.  Au contraire, a-t-elle ajouté, la vaste majorité des Ukrainiens, y compris ceux de l’est et du sud, sont en faveur d’une Ukraine unie et démocratique.  La représentante a souligné l’ampleur de la tâche qui incombe au nouveau Président, afin de rétablir l’état de droit après des décennies de corruption.


Mme Murmokaitė a appelé au respect de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, invitant la Fédération de Russie à laisser de côté sa propagande de guerre contre l’Ukraine et à s’engager sur la voie du dialogue.  La Fédération de Russie doit retirer ses troupes de la frontière ukrainienne et stopper le flux d’armes et de combattants vers l’Ukraine, a-t-elle exigé.  Elle a demandé à Moscou de dénoncer et de se dissocier des militants séparatistes du sud-est de l’Ukraine.  Quant à l’occupation de la Crimée, elle a dénoncé la violence qui défie les principes fondamentaux du droit international et national.  Elle s’est inquiétée de l’implication de combattants étrangers de plus en plus nombreux, notamment des mercenaires tchétchènes.  Il y a une quarantaine d’otages détenus par le maire autoproclamé de Sloviansk, a-t-elle dénoncé, en condamnant aussi l’enlèvement de 11 agents de l’OSCE par des séparatistes prorusses. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a indiqué que l’élection du 25 mai est un pas dans la bonne direction, la Fédération de Russie respectant les vœux du peuple ukrainien.  Il a néanmoins voulu que l’on tienne compte des événements qui ont précédé ce scrutin, comme le coup d’État contre un gouvernement légitime ou le lancement d’opérations punitives.  Il a dénoncé les menaces contre certains candidats et le climat extrêmement volatile dans lequel les médias ont dû travailler.  Une partie du territoire de l’Ukraine est toujours en état de guerre, a-t-il fait remarquer, en exprimant l’inquiétude de son pays car la violence en cours se déroule tout près du territoire russe.  Il a appelé à un véritable dialogue, à l’abri des opérations punitives en cours dans certaines régions de l’Ukraine.  Au lieu de la concorde, les citoyens sont confrontés à des actes de violence que d’aucuns tentent d’attribuer à la Fédération de Russie, a-t-il dénoncé.  Malgré les appels, la population civile ne peut quitter la zone de combat et rien n’est effectivement fait pour son évacuation.


M. Churkin a déploré que certains membres du Conseil de sécurité continuent de justifier les agissements des autorités de Kiev, jugeant qu’un bon nombre de déclarations ne peuvent que jeter les gens dans la perplexité.  Évoquant les incidents violents survenus le 26 mai à Lougansk, il a demandé des enquêtes sur tous les cas de violations des droits de l’homme et de crimes, s’agissant en particulier de l’utilisation de substances chimiques.  Il a regretté que les autorités ukrainiennes ne coopèrent pas pleinement sur ces questions.  Il a aussi dénoncé l’arrestation et la détention d’un journaliste d’une chaîne de télévision russe et l’assassinat d’un journaliste italien.  La responsabilité première de la sécurité des observateurs internationaux incombe à l’Ukraine, a-t-il ajouté, en estimant que l’absence de définition claire du statut d’observateurs présente une menace pour leur sécurité personnelle.  Il a voulu que l’espoir du peuple ukrainien ne soit pas déçu à un tournant crucial de son histoire.


M. OH JOON (République de Corée) s’est félicité du bon déroulement et du résultat de l’élection présidentielle, résultat qui, a-t-il dit, constitue un pas en avant.  Le représentant a condamné les violences liées au scrutin perpétrées par des groupes armés illégaux.  Il a salué la décision du nouveau Président élu de se rendre dans les régions orientales du pays et de s’efforcer de trouver une solution qui réponde aux besoins de toutes les parties.  La prospérité et la stabilité de l’Ukraine sont essentielles non seulement pour la paix et la sécurité de l’Europe, mais aussi pour celles du monde, a estimé M. Oh.


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a remercié les membres du Conseil pour tout leur appui et les encouragements adressés au nouveau Président qui va tenter de stabiliser l’Ukraine.  Il a rappelé que l’OSCE avait conclu que l’élection du 25 mai a été un « succès historique » pour le peuple ukrainien, qui a rejeté l’agression russe et confirmé son attachement à l’Europe.  Ce scrutin déclaré pleinement légitime a fait mentir la propagande selon laquelle les Ukrainiens sont des fascistes.  L’écrasante majorité des électeurs, y compris en Crimée, ont voté pour des candidats soutenant la démocratie et l’unité du pays.  Ainsi le nouveau Président a toute la légitimité requise pour représenter toute la nation ukrainienne. 


Il a d’ores et déjà manifesté sa disposition à se rendre dans l’est dans les meilleurs délais.  Compte tenu de l’annexion de la Crimée, a regretté le représentant, il n’a pas été possible d’y placer des centres de vote mais les Criméens ont pu participer au scrutin depuis l’extérieur.  Le représentant a dénoncé la fermeture par la force de certains centres de vote, la confiscation du matériel électoral et les blessures par balle infligées au représentant d’un candidat, autant d’informations confirmées par l’évaluation de l’OSCE au lendemain de l’élection.


Le représentant a dénoncé le fait que 40 véhicules, avec à bord des hommes armés, aient tenté de forcer la frontière.  Il s’est demandé ce que faisaient des bataillons tchétchènes en Ukraine, soi-disant venus « protéger leurs intérêts ».  Il s’est également demandé ce que faisaient des ressortissants russes dans le Donbass, qui disent s’exprimer au nom de la population locale.   En dépit des signaux dans le sens de la réconciliation avant l’élection, le représentant a fait état de tentatives d’envahir le territoire ukrainien.  Il a estimé que ce type d’opérations était non seulement encouragé mais aussi financé par la Fédération de Russie, qui orchestre cette agression, avec des mercenaires entraînés, armés et prêts à malmener la population locale. 


La Fédération de Russie a proposé son aide militaire aux populations de certaines régions de l’Ukraine, a-t-il affirmé, soulignant le désir du peuple ukrainien de voir se matérialiser la réconciliation nationale.  Il a exhorté le Conseil de sécurité et la communauté internationale à obliger tous les groupes, et la Fédération de Russie, à respecter l’Accord de Genève.


Reprenant la parole, le représentant de la Fédération de Russie n’a pas voulu répondre en détail mais s’est contenté de dire que le représentant de l’Ukraine ne tenait pas pleinement compte du point de vue de sa population.  Les accusations stériles ne vont pas résoudre les problèmes du peuple ukrainien, a-t-il conclu.


Réagissant à son tour, son homologue de l’Ukraine a rappelé la patience et le pacifisme du peuple ukrainien.  Il a répété la question de savoir ce que font des centaines de Tchéchènes ou de Cosaques en Ukraine.  Qu’en serait-il si dans votre territoire vous retrouviez des citoyens armés venant d’autres pays, a-t-il lancé à l’adresse du représentant russe.  Si la solution doit passer par le dialogue, il faudrait commencer par renvoyer les mercenaires chez eux et ne pas contribuer à la déstabilisation de l’Ukraine.


Le représentant de la Fédération de Russie a rétorqué que le dialogue avec la population ukrainienne a été lancé et que les bombardements contre la population n’allaient pas résoudre la crise.  Il a recommandé des mesures constructives et exigé la fin des opérations militaires menées par le Gouvernement ukrainien.  Mon pays est allé à Genève pour participer aux pourparlers de paix et il est prêt à continuer, à condition que l’on mette fin aux opérations punitives, notamment dans le sud-est de l’Ukraine, a dit le représentant. 


Voulant terminer sur une note d’optimisme, il a rappelé que l’Ukraine avait interrompu l’approvisionnement en eau de la Crimée, sans tenir compte de l’impact économique d’une telle décision.  L’opération menée à la frontière de la Fédération de Russie ne fait qu’exacerber les relations, a-t-il poursuivi, concluant que dans une grande mesure, la solution est entre les mains du Gouvernement de l’Ukraine.  Revenant sur la mort du journaliste italien, il a souhaité que l’on dise qui l’a tué.  Il faut cesser la violence politique et songer, entre autres, à nommer un représentant spécial du Secrétaire général dans le sud-est de l’Ukraine.


Le représentant ukrainien a invité la Fédération de Russie à demander aux mercenaires tchétchènes de quitter l’Ukraine et d’user de son influence auprès des groupes armés cosaques.  Adoptez une attitude constructive, a tranché son homologue russe.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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