En cours au Siège de l'ONU

Commission de la condition de la femme: les experts discutent des partenariats nécessaires pour accélérer la parité hommes-femmes d’ici à 2030

Soixantième session de la Commission de la condition de la femme,
9e & 10e séances – matin & après-midi
FEM/2074

Commission de la condition de la femme: les experts discutent des partenariats nécessaires pour accélérer la parité hommes-femmes d’ici à 2030

La Commission de la condition de la femme a organisé aujourd’hui deux tables rondes d’experts articulées autour du thème prioritaire de sa soixantième session, l’autonomisation des femmes et lien avec le développement durable.

La première discussion interactive avec les délégations, intitulée « Participation et partenariats en faveur de l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », s’est concentrée sur le type de participation inclusive et de partenariats multipartites souhaitables pour associer pleinement les femmes et les filles au développement.

« Les femmes sont lasses d’attendre », a tranché la Présidente du Réseau de développement et de communication de la femme africaine, en constatant qu’un grand nombre d’obstacles reconnus il y a 20 ans par les signataires de Beijing existaient toujours dans le monde.  Comme d’autres représentantes de la société civile, elle a plaidé en faveur d’un rôle accru des organisations féminines.

La Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale de l’ONU pour l’Asie occidentale, a reconnu que les partenariats sont « façonnés par le contexte local » qui peut créer un défi plus important pour certains pays, comme les pays arabes frappés par l’occupation et la guerre, où les privations des femmes s’intensifient.  À cet égard, les partenariats peuvent compenser de façon partielle les capacités des autorités locales à agir. 

L’après-midi, une seconde table ronde fut l’occasion de réfléchir aux façons de « Remédier aux lacunes observées dans les données et les questions méthodologiques ».

À ce sujet, la Chef de la Section des statistiques sociales et du logement de la Division de statistique des Nations Unies, en charge de la mise en œuvre du Programme mondial de statistiques ventilées par sexe, a notamment fait une présentation sur les indicateurs de violence contre les femmes dans le cadre du suivi du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Demain, la Commission poursuivra son débat général à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXISIÈCLE »

Table ronde d’experts sur le thème « Participation et partenariats en faveur de l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 »

Le modérateur, M. JUAN SAITO (Japon), a souhaité concentrer la discussion interactive sur le type de participation inclusive et de partenariats multipartites nécessaires pour que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 soit mis en œuvre de façon à réaliser l’égalité des sexes.  Il faut créer de nouvelles alliances et des liens avec les processus et mécanismes chargés de suivre le Programme aux échelons national, régional et international.  Les partenaires à considérer sont: les gouvernements municipaux et les autorités locales; les parlementaires; les banques de développement multilatérales; les organisations de la société civile; le système de l’ONU.

« L’avenir du Programme dépend de la façon dont nous allons procéder à sa mise en œuvre », a fait valoir Mme OLFA SOUKRI CHERIF, membre du Parlement de la Tunisie.  Son pays protège les droits politiques des femmes et a levé toutes les réserves en ce qui concerne les traités sur les droits des femmes.  Il reste encore des améliorations à apporter pour tenir compte des femmes dans tous les processus de prise de décisions, y compris l’élaboration de la constitution et du code pénal.  Seulement 30% des femmes sont représentées au Parlement, il n’y a pas de femmes gouverneurs et les femmes connaissent un taux de chômage de 42%.  En tant que parlementaire, elle a invité les pays à mettre les objectifs de développement durable en œuvre « par les femmes et pour les femmes ».

La Maire de Kingston, en Jamaïque, Mme ANGELA BROWN-BURKE, a expliqué que son travail se fondait sur la démocratie, la justice sociale et l’égalité dans son travail.  La Jamaïque a été le premier pays anglophone des Caraïbes à avoir accordé, en 1944, le droit de vote aux femmes.  Le pays a progressé avec 37,5% de représentation politique des femmes aujourd’hui.  « En Jamaïque, nous savons que nous pouvons briser le plafond de verre; il y a des exemples de ce que peuvent devenir les femmes », s’est-elle enorgueillie en citant des postes importants occupés par des femmes, par exemple la bourse jamaïcaine, et un nombre très élevé de femmes dirigeantes d’entreprises.  Néanmoins, leur taux de chômage est deux fois plus élevé que celui des hommes malgré leurs diplômes.

Conseillère en chef pour les questions sociales et Directrice du genre à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Mme MICHAELA BERGMAN, a fait valoir que les banques de développement multilatérales avaient une position unique pour diffuser de bonnes pratiques, fournir des données ventilées par sexe, présenter des modèles de collaboration public/privé, appuyer la recherche sur les questions sexospécifiques et engager des dialogues avec leurs homologues dans les régions.  Toutefois, il leur faut renforcer les capacités des clients pour surveiller la mise en œuvre des politiques et faire des évaluations d’impact, pour combler les lacunes en termes d’accès au financement, et notamment les encourager à fournir des crédits aux femmes.

« Un grand nombre d’obstacles reconnus il y a 20 ans par les signataires de Beijing existent toujours dans le monde, car aucun pays n’est parvenu à l’égalité des sexes », a constaté Mme EMMA KALIYA, Présidente du Réseau de développement et de communication de la femme africaine (FEMNET).  Le FEMNET a travaillé « inlassablement » pour s’assurer que les voix, les réalités et les expériences de ces femmes contribuent au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  À ce sujet, elle a déploré le rétrécissement récent de l’espace et du financement accordés à la société civile.  Selon elle, le Programme de développement durable doit compléter d’autres instruments internationaux importants relatifs aux droits des femmes, dont le Protocole de Maputo.  Le baromètre de la parité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) mesure les progrès enregistrés.  « Les femmes sont lasses d’attendre », a conclu Mme Kaliya, en évoquant « le lourd silence » auquel est réduite la moitié de la population.

La Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale de l’ONU pour l’Asie occidentale, Mme RIMA KHALAF, a reconnu que les partenariats sont façonnés par le contexte local qui peut créer un défi plus important pour certains pays, comme les pays arabes frappés par l’occupation et la guerre, où les privations des femmes s’intensifient.  À cet égard, les partenariats peuvent compenser de façon partielle les capacités des autorités locales à agir.  Le système de l’ONU lance des initiatives de protection, de suivi et de respect des principes universels d’égalité des sexes et fournit des conseils en matière de bonne gouvernance et de reddition de comptes.  L’ONU joue un rôle central pour sensibiliser l’opinion publique à « des changements sociétaux profonds ».  La Commission a diffusé dans la région arabe un appel contre la violence à l’égard des femmes.  Mme Khalaf a salué le travail exemplaire du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) avec des associations confessionnelles dans le monde entier.  « La clef du succès est une volonté politique ferme au plus haut niveau de prise de décisions pour établir un partenariat global avec les femmes », a-t-elle conclu.

L’Italie a jugé prioritaire de développer une approche tenant compte de la parité des sexes dans les indicateurs de suivi des objectifs de développement durable.  Pour sa part, la Suisse a souligné le rôle fondamental de la société civile, partenaire politique et opérationnel à tous les niveaux.  Elle accorde une importance particulière à la responsabilité sociale des entreprises et au Pacte mondial des Nations Unies, en particulier la mise en œuvre des principes directeurs relatifs aux droits de l’homme.  « Le Gouvernement norvégien est un véritable militant des droits de l’homme », s’est ensuite félicitée la Norvège avant de rappeler que les partenariats public/privé sont de véritables acteurs des objectifs de développement durable.

En Ouganda, un plan de développement quinquennal établit les principes et priorités de promotion de la parité, notamment dans les domaines de l’emploi, de la protection sociale et du développement communautaire. 

La Fédération espagnole des femmes dirigeantes et entrepreneurs (FEDEPE) s’efforce de rendre plus visibles le leadership des femmes et leur capacité de travail, a expliqué sa représentante, car les nouvelles générations n’ont pas plus de facilités pour atteindre des postes de haut niveau dans les entreprises et se heurtent à un mur de « négationnisme » et d’inégalité dans l’économie.  « Comment repenser la façon dont nous travaillons et les objectifs servis par les partenariats pour garantir l’égalité et lutter contre le favoritisme? », a demandé à son tour la représentante du Centre de recherche pour les femmes de l’Asie-Pacifique (ARROW).

La participation des femmes est un facteur central qui permet de renforcer le bien-être de tous, a insisté la Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale de l’ONU pour l’Asie occidentale, en soulignant que les bénéfices de l’égalité étaient aujourd’hui reconnus par tous.  Pour la Maire de Kingston, il faut encourager les filles dès l’école secondaire et intensifier le mentorat et le dialogue sur le terrain, dans les communautés.  « Plus il y a une variété d’approches sur le lieu de travail, plus les entreprises sont efficaces », a assuré à son tour la Conseillère de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.  L’objectif n’est pas et n’a jamais été d’utiliser des ressources pour déstabiliser la situation; il s’agit de compléter les efforts des gouvernements, a assuré la Présidente de FEMNET.  « Dans certains pays, il est très difficile de travailler avec le secteur privé », a-t-elle regretté.

L’Estonie a plaidé pour « plus de solidarité entre les femmes, entre les hommes et les femmes, entre les États, les gouvernements locaux, la société civile, les médias et d’autres parties prenantes, y compris le secteur privé ».

« Organiser des élections libres et régulières en Iran présente un contexte approprié pour la réalisation des droits des femmes », a déclaré la représentante de ce pays.  Ainsi, en février 2016, on a enregistré un triplement du nombre de femmes enregistrées comme candidates.  De plus, 2 000 organisations non gouvernementales de femmes sont actives.  Pour sa part, la Tunisie est fière du rôle positif que les femmes tunisiennes ont joué dans la création d’une société guidée par la justice, malgré des assassinats politiques et les arrestations.  Sa représentante a attiré l’attention sur le rôle des femmes rurales, notamment « celles qui travaillent dans les champs dans des conditions inhumaines ou marchent pendant des kilomètres pour porter de l’eau sur leur dos ».

L’Égypte s’est dite préoccupée par le défi qui se pose en termes de statistiques sur la parité, la violence contre les femmes, le travail non rémunéré.  Pour sa part, la représentante du Centre égyptien pour les droits des femmes (ECWR) a mis l’accent sur le rôle de la société civile et demandé la création d’un mécanisme qui garantisse sa liberté, « car beaucoup d’activistes sont confrontés à diverses accusations en raison de leur travail ».  Ensuite, la représentante d’Education International a souligné le rôle central joué par les syndicats dans les milieux éducatifs.

L’Union européenne a insisté sur les droits de l’homme, la bonne gouvernance, l’état de droit, l’inclusion, la non-discrimination et l’égalité des sexes.  À cet égard, il faut lutter contre les stéréotypes dans la famille, à travers la formation et les technologies de la communication.  Le Gouvernement du Japon a adopté en 2015 une législation sur la participation des femmes au marché du travail. 

Au Rwanda, le partenariat public/privé est promu dans un contexte institutionnel et « les femmes sont appelées à échanger au même titre que les hommes ».  Les effets positifs des réformes du système de la santé au Niger ont été soulignés, de même que l’augmentation de la représentation politique.  En République démocratique du Congo (RDC), l’égalité des sexes est garantie par la Constitution, tandis qu’une base de données sur les violences contre les femmes et les filles est en cours d’élaboration.  Quant au Tchad, il a multiplié les efforts pour permettre aux femmes rurales d’être autonomes et de bénéficier d’une bonne santé reproductive. 

Ailleurs, en Amérique latine, l’accès à la terre des femmes rurales, notamment autochtones, préoccupe aussi le Centre régional des droits de l’homme et de la justice de la parité.  Le Honduras, qui a renforcé les partenariats avec les gouvernements locaux, s’efforce de « créer une mentalité d’égalité chez les nouvelles générations ».  Au Mexique, le Gouvernement consacre un fonds spécial pour appuyer les travaux des organisations de la société civile.

Pour le Soudan, la communauté internationale doit appuyer la capacité des pays en développement et lever les sanctions unilatérales et la dette.  Enfin, au Soudan du Sud, la Constitution de transition de 2011 prévoit des droits égaux entre les hommes et les femmes.

Table ronde d’experts sur le thème « Remédier aux lacunes observées dans les données et les questions méthodologiques »

Les participants à cette table ronde, présidée et modérée par Mme ŠEJLA ĐURBUZOVIĆ, de la Bosnie-Herzégovine, ont notamment été invités à se concentrer sur les moyens à développer pour appuyer et réaliser une mise en œuvre accélérée du Programme de développement durable à l’horizon 2030 par l’utilisation accrue de données. 

Mme FRANCESCA BRUM, Chef de la Section des statistiques sociales et du logement de la Division de statistique des Nations Unies en charge de la mise en œuvre du Programme mondial de statistiques ventilées par sexe, a fait une présentation sur les indicateurs de violence contre les femmes, sur la disponibilité des données et sur les dernières analyses qui y sont consacrées.  Les données disponibles ne sont toujours pas comparables entre les pays, a souligné Mme Brum, expliquant que les outils de collecte diffèrent souvent.

En conséquence, il est difficile de faire des analyses et d’établir des tendances sur le long terme sur ces données.  En outre, la plupart des enquêtes ciblent uniquement les femmes en âge de procréer, laissant ainsi de côté les femmes âgées et les jeunes filles.  Mme Brum a ajouté que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 exigeait pourtant des données très détaillées.  « Il nous faut de nouvelles méthodes de collecte plus efficaces, utiliser les systèmes d’informations géospatiales et produire des données fiables sur la violence contre les femmes. »  

Mme IRENE CASIQUE RODRÍGUEZ, Chercheuse au Centre régional d’études multidisciplinaires de l’Université autonome de la ville de Mexico, a fait un exposé sur les sources de données pour la production de statistiques nationales sur la violence contre les femmes.  Elle a indiqué que les sources utilisées provenaient d’informations administratives, comme l’état civil ou les statistiques des services de santé et de police, et des enquêtes démographiques. 

Les données provenant des sources administratives ne sont pas chères à collecter, mais elles sont parfois incohérentes et sélectives car elles reflètent les attentes des services qui les établissent, comme la police ou la justice.  Elles ne sont ventilées ni par sexe ni par âge, a déploré Mme Rodríguez.  En revanche, les enquêtes démographiques sont des sources idéales car elles sont représentatives de l’ensemble de la population.  Elles permettent de se faire une idée plus précise sur les causes et les facteurs de violence contre les femmes. 

On peut y trouver les caractéristiques des victimes, des agresseurs et du contexte de la violence.  Mais elles sont chères et parfois aussi incohérentes parce que les méthodologies et les concepts utilisés ne sont pas les mêmes partout.  Elle a souligné qu’à partir des difficultés rencontrées dans la collecte et l’utilisation des données, on pouvait tirer des enseignements notamment la nécessité du renforcement de capacités des enquêteurs et de la collecte de données sur tous les types de violence. 

Selon elle, il faut aussi mettre en exergue les liens entre les différentes formes de violence et la nécessité de collecter des données représentatives des différents groupes sociaux comme les autochtones, les migrants et les personnes âgées. 

Pour avancer, il convient de relever le défi de la collecte de données comparables entre les pays pour avoir une vue d’ensemble cohérente et mondiale de la situation.  Il est essentiel que les données soient réellement utilisées par les gouvernements et constituent la base des stratégies de lutte contre la violence faite aux femmes, a ajouté Mme Rodríguez

Mme AINUR DOSSANOVA, Chef de l’équipe d’experts de la Division de la statistique sociale et démographique du Ministère de l’économie nationale du Kazakhstan, a présenté un exposé sur le rôle des bureaux nationaux de la statistique dans la mise en œuvre des enquêtes sur la prévalence de la violence contre les femmes.  Après avoir détaillé les différentes étapes de la collecte de données, elle a souligné l’importance d’avoir des données comparables au niveau mondial par l’utilisation d’une seule et unique méthodologie internationalement agréée, notamment par les Nations Unies. 

Elle a aussi mis l’accent sur l’importance de la coopération entre les différentes parties prenantes pour assurer la qualité des enquêtes, la nécessité de diffuser des données qui peuvent améliorer réellement la condition des femmes.  Il est aussi important de mettre en pratique des recherches de qualité afin d’identifier les facteurs et les causes de la violence contre les femmes, a préconisé Mme Dossanova.

De nombreuses délégations ont demandé aux experts des suggestions pour avoir des données comparables à la fois aux niveaux national et international.  Tour à tour, ceux-ci ont répondu que les gouvernements devraient organiser de toute urgence des ateliers nationaux afin d’harmoniser les différentes méthodes de collecte et parvenir à un accord sur les questions à poser pendant les enquêtes.  Il faut aussi garantir un financement prévisible et suffisant pour mener à bien les collectes de données. 

La représentante de la Suisse a dit que « ce qui n’est pas compté, ne compte pas ».  Donc, il faut faire preuve de prudence devant chaque étude et les données en raison des différentes méthodes utilisées, a-t-elle suggéré.  

Les représentantes de la République islamique d’Iran et du Tchad ont attiré l’attention sur les cultures et les traditions de chaque pays pour expliquer les difficultés d’avoir des données comparables entre les pays.  Elles ont dénoncé la « culture du silence » sur la violence contre les femmes.  Elles ont invité à tenir compte de ces différences culturelles dans la méthodologie de collecte. 

La déléguée de l’Union européenne a insisté sur l’importance d’avoir des données fiables et de qualité.  Elle a indiqué que les données collectées par les services de police et de la justice étaient actuellement utilisées au niveau européen à côté d’autres données rassemblées par différents organismes européens afin notamment d’élaborer des stratégies de lutte contre la violence à l’égard des femmes. 

La représentante d’Amnesty International a souligné l’importance des données sur les filles de moins de 15 ans.  Elle a insisté sur la nécessité de protéger la confidentialité des données. 

Le représentant de la République démocratique du Congo (RDC) a dit que son gouvernement avait mis en place un système de collecte permanent qui sera bientôt informatisé.  Les procédures de collecte sont validées par les autorités et les services concernés au niveau national et au niveau provincial.  Mais les collectes de données sur la violence contre les femmes ne sont mises en œuvre que lorsque des cas d’abus sont dûment enregistrés.

La représentante des États-Unis a annoncé que son gouvernement organiserait au mois de mai un sommet sur la violence contre les femmes qui sera consacré notamment au rôle des forces de l’ordre en matière de prévention.

La Rapporteuse spéciale pour la violence contre les femmes, Mme DUBRAVKA ŠIMONOVIĆ, en résumant les échanges de la table ronde, a reconnu l’émergence de nouvelles formes de violences provoquées par les technologies de l’information et des communications.  Mais les instruments internationaux de lutte contre la violence faite aux femmes existants constituent déjà une feuille de route mondiale pour faire face à ce phénomène en particulier, et la violence contre les femmes en général. 

Elle a soutenu la nécessité d’avoir des données comparables qui incluent toutes les catégories de violence et toutes les femmes quels que soient leur âge et leur statut social au niveau international, « même si cela est très difficile ».

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: Haïti doit sortir de l’impasse politique et conclure le cycle électoral en cours, affirme la Représentante spéciale, Mme Sandra Honoré

7651e séance – après-midi
CS/12289

Conseil de sécurité: Haïti doit sortir de l’impasse politique et conclure le cycle électoral en cours, affirme la Représentante spéciale, Mme Sandra Honoré

« Il n’y a pas d’alternative au retour, dès que possible, sur la voie de la stabilité institutionnelle et politique en Haïti », a mis en garde, cet après-midi, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Mme Sandra Honoré, en estimant qu’il se trouvait à un « moment crucial » de son processus de démocratisation.

Alors que le cycle électoral ayant débuté en août 2015 a de nouveau été interrompu, les prochaines semaines seront déterminantes et tous les acteurs devront faire « un effort sincère dans l’intérêt du peuple haïtien », a souligné Mme Honoré, qui est venue présenter au Conseil de sécurité le dernier rapport en date du Secrétaire général de l’ONU sur la situation en Haïti.

La période à l’examen, qui couvre les faits survenus au cours des six derniers mois, a pourtant été marquée par une avancée significative: l’organisation, le 25 octobre dernier, du deuxième des trois tours électoraux prévus en 2015, démontrant « les progrès accomplis vers le rétablissement de l’équilibre institutionnel prévu par la Constitution », a relevé Mme Honoré, qui est aussi la Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

Quatorze des 20 sénateurs et 92 des 119 membres de la Chambre basse du Parlement ont ainsi prêté serment, permettant à celui-ci de reprendre ses travaux le 11 janvier, après « une année de dysfonctionnements et de gouvernement par décrets ».

« Cette dynamique positive a pris fin avec le report du troisième tour électoral, dans un contexte de tensions suscitées par des allégations de fraude et de préoccupations croissantes sur le plan sécuritaire », a déploré la Représentante spéciale.

Certes, le risque d’une « vacance gouvernementale » a été évité grâce à un accord, le 5 février, entre l’ancien Président haïtien, M. Michel Martelly, et les Présidents des deux chambres du Parlement, a-t-elle indiqué.  Le 14 février avait été marqué par la prestation de serment de M. Jocelerme Privert, au poste de Président provisoire d’Haïti pour une période de 120 jours.  En outre, a ajouté Mme Honoré, l’Accord politique a l’ambition d’achever le cycle électoral de 2015 grâce à la tenue d’un scrutin le 24 avril prochain.

Mais, pendant plus de trois semaines, sur fond de vives tensions, la nomination d’un Premier Ministre et de son Cabinet est restée dans l’impasse.  Si le nouveau Chef de Gouvernement haïtien a finalement été désigné, la séance d’hier à la Chambre basse a été ajournée en raison de l’absence d’accord sur la formation d’un nouveau gouvernement, a relaté la haute fonctionnaire.

Le représentant d’Haïti s’est voulu rassurant, en expliquant que son Chef d’État est pleinement conscient de sa « responsabilité historique » d’organiser des « élections libres et transparentes » en avril.  La semaine dernière, a-t-il rappelé, les noms des neufs nouveaux membres du Conseil électoral provisoire, chargé de planifier le scrutin, ont été rendus publics, dans l’attente de leur confirmation par le Parlement puis par le Conseil des Ministres.

Après l’exposé de la Représentante spéciale, plusieurs délégations se sont dites alarmées des conséquences possibles du climat politique sur la santé économique d’Haïti, déjà fragilisée par une sécheresse persistante, la recrudescence de l’épidémie de choléra et l’apparition du virus Zika.

Si le représentant de Saint-Vincent-et-les Grenadines a réaffirmé l’engagement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) auprès d’Haïti, le délégué de l’Union européenne a rappelé que le soutien financier de l’Union restait « subordonné » au respect des principes démocratiques, en particulier le droit du peuple de choisir son gouvernement par les urnes et non par « la mobilisation de la rue ».  La délégation des États-Unis a abondé en ce sens.

Préoccupé par la diminution sensible de l’aide publique au développement et la réduction « draconienne » de l’enveloppe humanitaire, passée de 155 millions en 2014 à 55 millions de dollars en 2015, le représentant d’Haïti a invité ses partenaires à formuler des réponses adéquates aux « urgences de l’heure ».

Dans un contexte d’incertitude politique et de défis sécuritaires, économiques et sanitaires, l’avenir de la MINUSTAH, établie en 2004, a été longuement évoqué, au moment où elle se désengage progressivement des fonctions pouvant être désormais assumées par le Gouvernement haïtien.  Dans son rapport, le Secrétaire général propose de dépêcher en Haïti une mission d’« évaluation stratégique » de « la présence et du rôle futurs des Nations Unies », lorsque le processus électoral sera achevé, soit après le 24 avril.

Le représentant de l’Uruguay –pays qui préside le Groupe des amis d’Haïti– s’est toutefois demandé si la décision de « conditionner » cette évaluation à la conclusion du processus électoral ne fait pas courir le risque « de voir ni l’une ni l’autre se produire ».  Certains membres du Conseil de sécurité, parmi lesquels le Royaume-Uni, ont insisté sur la nécessité de ne pas retarder indéfiniment le moment de procéder à cette évaluation.

Face à la diminution des effectifs de la Police nationale haïtienne, relevée par plusieurs orateurs, le représentant du Venezuela a, pour sa part, défendu l’idée selon laquelle toute décision relative à la MINUSTAH doit être prise en fonction de la situation sécuritaire dans le pays et en consultation avec le prochain gouvernement élu d'Haïti.

LA QUESTION REGARDANT HAÏTI

Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (S/2016/225)

Déclarations

Mme SANDRA HONORÉ, Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, a déclaré qu’après l’interruption du processus électoral qui avait débuté en 2015, Haïti se trouve à un « moment crucial » de son processus de démocratisation.  Les prochaines semaines seront déterminantes pour les perspectives, à court et moyen termes, de consolidation démocratique du pays, exigeant de tous les acteurs un effort sincère guidé par l’intérêt du peuple.  Le 25 octobre dernier, a-t-elle rappelé, Haïti a organisé le deuxième des trois tours électoraux prévus en 2015, ce qui démontre les progrès accomplis vers le renouvellement des institutions démocratiques et le rétablissement de l’équilibre institutionnel prévu par la Constitution.  À la suite de ces élections, 14 des 20 sénateurs et 92 des 119 membres de la Chambre basse ont prêté serment, permettant à la cinquantième législature du pays d’être établie et au Parlement de reprendre ses travaux à la date constitutionnelle du 11 janvier, ce qui a mis fin à une année de dysfonctionnements et de gouvernement par décrets.

Cette dynamique positive a pris fin avec le report du troisième tour électoral, dans un contexte de tensions suscitées par des allégations de fraude et de préoccupations croissantes sur le plan sécuritaire.  Le risque d’un autre vide de gouvernance a été évité grâce à l’Accord, le 5 février, entre l’ancien Président Martelly et les Présidents des deux chambres du Parlement, a expliqué la Représentante spéciale, qui est aussi Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  S’inspirant de l’esprit de la Constitution haïtienne, l’Accord a fourni une feuille de route pour la continuité institutionnelle après l’expiration du mandat présidentiel le 7 février.  Il appelait à l’élection indirecte, par l’Assemblée nationale, d’un Président provisoire pour une période maximale de 120 jours, ainsi qu’à la nomination d’un Premier Ministre de consensus et d’un Cabinet et, enfin, au rétablissement du Conseil électoral provisoire.  L’objectif est d’achever le cycle électoral de 2015 en organisant des élections le 24 avril prochain, a précisé Mme Honoré.

Malgré des efforts redoublés dans l’application de l’Accord, les tensions continuent d’être vives, la classe politique haïtienne tardant à s’unir derrière une vision commune du processus politique.  Certes, le 14 février a marqué la prestation de serment de l’ancien Président du Sénat et de l’Assemblée nationale, M. Jocelerme Privert, au poste de Président provisoire d’Haïti.  Mais, pendant plus de trois semaines, une impasse a persisté quant à la nomination d’un Premier Ministre de consensus et de son Cabinet, et du vote de confiance du Parlement dans le programme de l’ancien gouvernement.  Ainsi, la séance d’hier de la Chambre basse a été ajournée en raison de l’absence d’accord sur le Cabinet proposé, a déploré la haute responsable.

Parallèlement, des mesures ont été prises pour identifier les membres du nouveau Conseil électoral provisoire.  Cependant, a noté Mme Honoré, leur nomination est au point mort, en attendant la confirmation du Premier Ministre et de son cabinet.  Des demandes répétées ont été faites pour établir une commission de vérification électorale indépendante dont le mandat et la composition ne sont pas encore clairement définis.  Non seulement ces retards ont un impact sur la mise en œuvre de l’Accord et la conclusion du cycle électoral dans le délai fixé de 120 jours, mais ils pourraient bien empêcher un retour rapide à l’ordre constitutionnel complet, et par conséquent prolonger la période d’instabilité politique qui sévit dans le pays depuis bien trop longtemps, a prévenu la Représentante spéciale.  « Une crise politique prolongée peut détourner l’attention des Haïtiens et des partenaires internationaux dans un contexte où Haïti ne peut pas se permettre de nouvelles baisses de sa croissance économique. »  Par ailleurs, trois années consécutives de sécheresse ont entraîné de mauvaises récoltes, plongeant 1,5 million d’Haïtiens dans l’insécurité alimentaire grave, et mettant à rude épreuve leur résistance.

Au cours de la période à l’examen, la situation sécuritaire est restée calme dans l’ensemble, quoique fragile en raison de l’influence du processus électoral et des tensions politiques, a indiqué la Représentante spéciale.  Toutefois, a estimé Mme Honoré, l’engagement continu du système des Nations Unies à l’appui des opérations logistiques et sécuritaires menées par la Police nationale et l’aide financière permanente des partenaires internationaux d’Haïti restent essentiels pour conclure le cycle électoral et stabiliser l’île.

Pour faire face à ces défis, qui ont un impact sur la vie quotidienne de millions de citoyens, et mettre en œuvre des réformes à long terme, Haïti a besoin d’institutions stables et d’un système de gouvernance capable.  « Il n’y a pas d’alternative au retour, dès que possible, sur la voie de la stabilité institutionnelle et politique », a mis en garde la Représentante spéciale.  Compte tenu de l’incertitude politique actuelle en Haïti, a-t-elle souligné, le Secrétaire général a proposé dans le rapport dont le Conseil de sécurité est saisi aujourd’hui que l’évaluation stratégique nécessaire à la reconfiguration de la MINUSTAH soit effectuée après l’achèvement du processus électoral interrompu.

M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) a mis l’accent sur la nécessité de conduire à son terme le processus électoral qui a été interrompu.  Celui-ci sera décisif pour le renforcement des institutions démocratiques et la bonne conduite des affaires de l’État, dont dépend la sécurité nationale, a-t-il estimé.  Pour respecter le calendrier arrêté le 5 février dernier, a souligné le représentant, toutes les parties prenantes doivent faire preuve de bonne foi et s’engager sans réserve dans le processus en cours, l’étape la plus importante étant la constitution du Conseil électoral provisoire.  Contrairement aux allégations portées pendant la période à l’examen, a fait remarquer M. Pressman, les observateurs internationaux déployés en Haïti n’ont pas conclu à une fraude massive lors du second tour du cycle électoral, en octobre 2015.  

Par ailleurs, a-t-il rappelé, c’est le Gouvernement nouvellement formé qui devra résoudre les problèmes auxquels se heurte le pays sur plusieurs fronts, avec le soutien des partenaires internationaux.  La MINUSTAH est engagée pour le transfert de responsabilités aux autorités haïtiennes, notamment sur le plan sécuritaire avec la Police nationale haïtienne, a indiqué M. Pressman, qui a salué le plan d’évaluation stratégique en cours.  Il a toutefois souhaité que la reconfiguration de la Mission ne contribue pas à un changement précipité dans le pays.  Pour leur part, les États-Unis, l’un des partenaires les plus actifs d’Haïti, maintiendront leur engagement, a assuré le représentant, en insistant toutefois sur l’importance de tenir les élections.

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) s’est dite préoccupée face aux retards accusés dans le processus électoral en Haïti.  « Nous avions espéré que cette année marquerait celle de la transition d’une dépendance de partenaires étrangers vers plus d’autonomie pour Haïti… mais, malheureusement, les manœuvres politiques des trois derniers mois ont sérieusement mis en cause tout progrès en ce sens », a-t-elle relevé.

Soulignant l’impact de cette incertitude politique à la fois sur les plans économique et humanitaire, la représentante a également recommandé de reporter au lendemain des élections toute évaluation stratégique de la présence de l’ONU en Haïti.  Elle s’est dite rassurée de voir que la MINUSTAH et l’équipe de pays de l’ONU sont en train de travailler en étroite coopération sur un plan de transition.  Elle a demandé que ce plan précise les objectifs et responsabilités de chacun mais également les tâches que la MINUSTAH peut achever ou arrêter avant la fin de son mandat. 

Pour la Nouvelle-Zélande, il est essentiel d’établir une coopération étroite avec les partenaires nationaux et internationaux dans ce contexte, y compris pour définir les fonctions résiduelles devant être transférées.  Pour que la transition réussisse dans la durée, ce plan de transition doit prévoir l’appropriation nationale, ce qui suppose notamment que des institutions clefs, comme la police, soient en mesure de fonctionner sans le soutien international, a-t-elle encore précisé.  Sa délégation encourage ainsi la MINUSTAH à engager le nouveau Gouvernement haïtien à définir le plan de transition le plus vite possible après les élections.

En conclusion, elle a lancé un appel à tous les acteurs politiques en Haïti pour qu’ils mettent de côté leurs intérêts personnels et leurs rivalités et qu’ils placent l’intérêt du pays au premier plan.

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a rappelé l’engagement continu de son pays vis-à-vis d’Haïti, tant sur le terrain, où il contribue des contingents à la MINUSTAH depuis 2004, qu’au Siège de l’ONU, où il préside le Groupe des amis d’Haïti depuis 2009.  Il faudrait un véritable leadership pour relever les défis auxquels le pays doit faire face, qu’il s’agisse de la pauvreté, de l’insécurité, des catastrophes naturelles, du choléra ou des personnes déplacées.  Malheureusement, l’incertitude politique a marqué la période à l’étude. 

Toutefois, M. Rosselli a salué l’accord du 5 février qui est le produit d’un processus d’appropriation nationale, « conduit par les Haïtiens, négocié par les Haïtiens et conclu par les Haïtiens ».  Il a espéré qu’il sera maintenant « respecté par les Haïtiens ».  Par ailleurs, il s’est demandé si avec la décision de « conditionner » l’évaluation stratégique de la présence et des fonctions futures de l’ONU en Haïti à la conclusion du processus électoral, l’on ne courrait pas le risque « de voir ni l’une ni l’autre ne se produire ».

L’Uruguay considère que « le Conseil de sécurité ne doit pas permettre aux acteurs politiques de prendre en otage la MINUSTAH » car, « indépendamment de la conclusion ou non du processus électoral », il faudrait pouvoir avancer dans la transition et transférer progressivement les fonctions de la Mission au Gouvernement haïtien.

Compte tenu de la situation politique très volatile en Haïti, M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a considéré que la communauté internationale devrait transmettre « de manière ferme et unanime » le message selon lequel l’accord politique du 5 février doit être respecté.  Il a relevé que le Premier Ministre et le Gouvernement de transition désignés par le Président Privert ne sont pas « consensuels » et n’ont pas été confirmés par l’Assemblée nationale.  Pour sa délégation, il faudrait « exiger des acteurs politiques haïtiens une attitude responsable dans la continuation du processus électoral ».

L’Espagne, a rappelé son représentant, a fourni des ressources financières et humaines aux missions électorales de l’Organisation des États américains et de l’Union européenne.  Il a salué le travail de la MINUSTAH, dont la présence est un facteur de stabilité et de dissuasion.     

M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a salué la volonté du peuple haïtien qui a contribué à rétablir le processus électoral en cours.  Il a souhaité que la nouvelle échéance des élections et les principaux points de ce nouvel accord politique soient respectés.  L’Égypte avait déployé un contingent de police au sein de la MINUSTAH, a-t-il rappelé, avant d’inviter les pays fournisseurs de contingents à continuer à soutenir les efforts de construction d’une police haïtienne forte et efficace.  Il a aussi appelé la communauté internationale à renforcer son assistance à Haïti qui fait face à une situation humanitaire critique.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a déclaré que les problèmes politiques actuels que vit Haïti ont pour cause une histoire nationale marquée par l’interventionnisme de pays étrangers.  Il a aussi ajouté que le tremblement de terre de janvier 2010, et l’épidémie de choléra qui s’en est suivie avaient contribué à fragiliser davantage le pays.  Il a invité la communauté internationale à investir pour juguler cette épidémie de choléra.  M. Ramirez a également déploré la crise humanitaire dans le pays, en prévenant que la situation risquait de s’empirer en raison de la sécheresse qui sévit actuellement dans la région des Caraïbes, et qui aura un impact dévastateur sur l’agriculture.  Le représentant a ensuite salué le professionnalisme de la Police nationale  haïtienne qui a fait montre de retenue au cours des cycles électoraux de la fin d’année dernière. 

M. Ramirez a par ailleurs déclaré que toute décision sur l’avenir de la MINUSTAH devrait être prise en tenant compte de la situation sécuritaire dans le pays et en consultation avec les prochaines autorités haïtiennes qui sortiront des urnes à la fin du processus électoral.  Avant de conclure, il a demandé à la communauté internationale de continuer à assister Haïti.

M. THOMAS MEEK (Royaume-Uni) a regretté que le processus électoral haïtien ait été interrompu, tout en se félicitant de l’accord conclu le 5 février dernier par l’ancien Président et les Présidents des deux chambres du Parlement.  S’il s’est déclaré satisfait de constater les progrès accomplis au cours de la période à l’examen par la Police nationale haïtienne, le représentant a déploré les violations des droits de l’homme qui auraient été commises par les unités spéciales d’intervention et de maintien de l’ordre de la Police nationale.  La délégation britannique s’est également déclarée préoccupée par la situation humanitaire en Haïti, qui continue d’être préoccupante, en raison de la sècheresse persistante et de l’épidémie de choléra.  Quant à l’évaluation stratégique, a ajouté le représentant, elle ne pourra pas être indéfiniment retardée et, si les élections doivent se tenir dans les délais impartis, il revient aux Haïtiens de prendre leur propre avenir en mains.

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) s’est félicité de l’élection, le 14 février, par l’Assemblée nationale, du Président du Sénat et de l’Assemblée nationale, M. Jocelerme Privert, Président provisoire de la République pour une période de 120 jours.  Il a espéré que ce compromis permettrait d’éviter le vide politique et de mener à son terme le processus électoral interrompu.  Pour le représentant, le pays a montré sa capacité à résoudre ses divergences politiques internes.  Par ailleurs, le délégué russe a demandé à ce que les raisons de la diminution des effectifs de la police nationale soient identifiées et qu’il y soit remédié, en souhaitant que l’objectif de 15 000 policiers annoncé pour la fin de l’année puisse être rempli.  Enfin, en ce qui concerne l’évaluation stratégique préalable à la reconfiguration de la MINUSTAH, le représentant de la Fédération de Russie a tenu à rappeler qu’il incombe aux autorités du pays d’assumer les responsabilités qui sont les siennes.

M. GORGUI CISS (Sénégal) a salué l’Accord du 5 février dernier, en invitant les acteurs politiques haïtiens à s’assurer que la transition politique se déroule de manière harmonieuse.  Il a salué les efforts louables de la Police nationale haïtienne pour le maintien de la paix dans le pays, en se félicitant également du soutien que la MINUSTAH lui apporte.  Il a aussi invité la communauté internationale à soutenir l’assistance humanitaire dans le pays, dans un contexte, a-t-il expliqué, où le pays vit une conjoncture économique difficile.  

M. LIU JIEYI (Chine) a souhaité que le dernier tour du processus électoral se tienne effectivement en avril, comme le prescrit l’Accord politique du 5 février.  Il a rappelé qu’il reste encore beaucoup à faire pour la reconstruction du pays.  Les parties haïtiennes doivent rester unies afin de préserver la stabilité dans le pays au cours de la fin du processus électoral, a-t-il recommandé.  Le représentant a également appelé la communauté internationale à soutenir le développement du pays, notamment en bâtissant des infrastructures, ou encore en renforçant les capacités de prévention et de gestion des catastrophes des autorités nationales.  Concernant l’avenir de la MINUSTAH, il a souhaité que l’ONU prendra des décisions adéquates, après une évaluation de la situation sur le terrain et en collaboration avec les autorités haïtiennes. 

M. ALEXIS LAMEK (France) a pris note de l’accord « intrahaïtien » qui jette les bases de l’achèvement du processus électoral.  Il a appelé tous les acteurs et, notamment, le Président provisoire du pays à faciliter, dans les meilleurs délais, le retour à l’ordre institutionnel, dans le respect de l’Accord politique du 5 février.  Il importe, a souligné le représentant, que des mesures soient prises pour respecter le calendrier électoral arrêté.  Après avoir rappelé que le Conseil électoral provisoire doit être activé, la délégation a relevé que, selon la mission d’observateurs électoraux de l’Union européenne, il n’y a pas eu d’altération du processus électoral en octobre dernier.  Rien ne s’oppose donc, selon elle, à ce que cet organe supervise le scrutin d’avril.  M. Lamek s’est félicité de ce que la situation sécuritaire est globalement stable en Haïti, où le taux d’homicide est devenu l’un des plus faibles de la région.  

Dans ce contexte, il a salué la montée en puissance de la police nationale haïtienne pour répondre aux incidents sécuritaires.  Revenant sur l’évaluation stratégique proposée à l’issue des élections, le représentant de la France a estimé que la reconfiguration de la MINUSTAH ne saurait être éternellement retardée par les blocages politiques actuels.  La France, a-t-il assuré, est l’un des tout premiers partenaires d’Haïti, comme en témoigne sa contribution bilatérale d’un montant de 50 millions d’euros qui sera consentie dans le domaine éducatif au cours des cinq prochaines années.  La France reste également engagée contre la résurgence du choléra, en contribuant à plusieurs projets dans ce domaine au cours des dernières années, a ajouté la délégation.

M. TAKESHI AKAHORI (Japon) a salué les efforts consentis par le Gouvernement d’Haïti, la MINUSTAH et la communauté internationale pour le succès des récentes élections.  Il a rappelé que le Japon avait fait une contribution de 5,5 millions de dollars pour financer le processus électoral de l’an dernier.  Il a dit souhaiter que le dernier tour des élections ait effectivement lieu le 24 avril prochain comme cela est prévu, avant d’inviter les acteurs politiques haïtiens à coopérer pleinement à la formation d’un gouvernement provisoire, afin que le Conseil électoral provisoire puisse être officiellement relancé. 

M. Akahori a ensuite salué les avancées que le pays a connues depuis la mise en place de la MINUSTAH, il y a 12 ans.  Il a néanmoins noté qu’il restait beaucoup à faire, en soulignant qu’Haïti avait besoin d’assistance afin de renforcer l’état de droit, les droits de l’homme, et avancer dans le renforcement des institutions et du développement.  Lorsque des progrès significatifs sont réalisés par une mission des Nations Unies, il faut envisager la réduction progressive de ses effectifs et son retrait total, a-t-il fait remarquer.  À cet égard, il s’est félicité de ce que la MINUSTAH œuvre, de concert avec l’équipe de pays des Nations Unies, à l’établissement d’un plan de transition afin de transférer les fonctions de la Mission au Gouvernement haïtien et à ses partenaires.  Il a dit attendre l’organisation future d’une discussion sur la présence de l’ONU en Haïti, à la lumière des recommandations du Secrétaire général.  Il a aussi rappelé que le Japon avait alloué près de 200 millions de dollars à la reconstruction d’Haïti après le tremblement de terre de janvier 2010.

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) a regretté le report des élections et les allégations de fraude ayant entaché le scrutin précédent, ainsi que la faible participation des électeurs et les incidents sécuritaires signalés au cours de la période à l’examen.  Il s’est, en revanche, félicité des activités menées par la Police nationale et la composante militaire de la MINUSTAH en matière de sécurité lors d’une période tendue.  Le délégué s’est dit convaincu que la prochaine échéance électorale serait respectée, sous la houlette du Président provisoire.  La Malaisie regrette toutefois qu’aucune candidate femme n’ait été élue dans l’une ou l’autre des chambres du Parlement haïtien, a déclaré le représentant.  Avant de conclure, il s’est dit encouragé par les efforts en cours pour endiguer l’épidémie de choléra.

M. YURIY VITRENKO (Ukraine) a salué l’Accord politique du 5 février dernier, qui a permis, a-t-il dit, de relancer le processus électoral en Haïti.  Il a déploré les cas d’intimidation et de violence au cours du processus électoral dans le pays, en soulignant que ces faits ne sont pas propres aux valeurs de la démocratie.  Il a aussi salué le rôle majeur qu’a joué la Police nationale haïtienne et les forces de la MINUSTAH pour préserver la paix au cours du processus électoral en fin d’année dernière. 

M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) a déclaré que la désignation d’un Président intérimaire en Haïti était un évènement important dans l’histoire du pays.  Cela va contribuer à assurer la continuité institutionnelle dans le pays, a-t-il estimé.  Le représentant a également salué la stabilité de la situation sécuritaire dans le pays, en se félicitant également que diverses institutions, fonds et programmes des Nations Unies aient œuvré à créer un climat social propice aux élections, à travers de programmes et projets destinés à la population et à la société civile. 

Le représentant de l’Angola a salué le rôle de la MINUSTAH qui a contribué à renforcer la gouvernance au niveau des municipalités.  Il a ensuite émis le vœu que le processus électoral sera conclu rapidement car, a-t-il rappelé, l’instauration d’une paix durable dans le pays est nécessaire pour attirer des investisseurs étrangers.

M. DENIS RÉGIS (Haïti) a dit avoir pris bonne note des recommandations formulées dans le rapport « précis, objectif et équilibré » du Secrétaire général « qui donne la mesure de la crise politique ».  Le Chef d’État haïtien, a assuré le représentant, est pleinement conscient de sa responsabilité historique d’organiser des élections libres et transparentes.  Les conditions indispensables à la mise en branle du processus électoral sont en voie d’être réunies, a affirmé le représentant, en citant la nomination d’un nouveau Premier Ministre et la constitution d’un Gouvernement de consensus, y compris la parution des noms de l’ensemble des membres du nouveau Cabinet ministériel.  Après avoir transmis sa déclaration de politique générale à la Chambre des députés ce lundi 14 mars, le Premier Ministre est actuellement à la phase de sa ratification au Parlement.  Le 9 mars, les noms des neufs membres, proposés par les différents secteurs de la vie nationale, du Conseil électoral provisoire ont été rendus publics.  L’arrêté devant investir officiellement les membres du Conseil dans leurs fonctions doit être pris solennellement en Conseil des Ministres.  Pour cela, il faut que le Parlement valide la déclaration de politique générale du Premier Ministre et que le nouveau Gouvernement prenne en charge la gestion de l’État.

L’Accord du 5 février 2016 pour la continuité institutionnelle a permis d’éviter un vide de gouvernance, a dit le représentant, en n’oubliant pas pour autant l’ampleur de la tâche consistant à gérer dans un délai relativement court un processus électoral d’une si grande complexité.  La solidarité et la coopération de tous les partenaires, a-t-il souligné, seront des adjuvants et un atout précieux.  De même, le soutien de la MINUSTAH à la Police nationale sera un élément crucial. 

Le représentant a tenu à parler des autres défis actuels dont l’insécurité alimentaire qui a doublé sur une période de six mois en raison de la sécheresse persistante et la nette « détérioration » de la situation sanitaire due à la recrudescence de l’épidémie de choléra et de l’apparition du virus Zika.  Le représentant s’est donc dit préoccupé par la diminution sensible de l’aide publique au développement et par la réduction « draconienne » de l’enveloppe humanitaire qui a chuté à 55 millions en 2015 contre 155 millions en 2014.  Le Gouvernement haïtien, a-t-il plaidé, invite ses partenaires internationaux à mesurer l’ampleur des défis et à l’accompagner en apportant des réponses rapides et concrètes en adéquation avec les urgences de l’heure. 

Le représentant a souscrit à la proposition du Secrétaire général d’entreprendre une « évaluation stratégique » à l’issue des élections quant au rôle futur de la MINUSTAH.  Le bon déroulement des prochaines élections, a précisé le représentant, devrait constituer un indicateur clef pour ce qui est de l’appréciation des besoins à moyen et à long termes et du soutien futur des partenaires d’Haïti.  L’essentiel pour les autorités haïtiennes est de s’assurer de la durabilité des acquis de ces 12 dernières années, notamment en matière de sécurité, et de permettre aux institutions haïtiennes de prendre graduellement et efficacement le relais des fonctions assumées jusqu’ici par la Mission.  Le Gouvernement, a conclu le représentant, est favorable au maintien et au renforcement des composantes d’appui à la Police nationale, au système judiciaire, à l’administration pénitentiaire et au Ministère de la justice et de la sécurité publique pour réduire substantiellement le nombre de personnes en détention préventive prolongée et améliorer les conditions carcérales. 

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a estimé que les élections prévues le 24 avril prochain pourraient constituer « un tournant » pour la consolidation du processus politique et le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Haïti.  Il a appelé tous les acteurs politiques à agir de manière responsable pour préserver la sécurité et la stabilité pendant cette délicate période de transition.

Par ailleurs, le représentant s’est dit préoccupé par les défis à court et moyen termes que représentent les problèmes de la malnutrition et du choléra, qui a tué plus de 9 000 personnes et infecté près d’un million d’Haïtiens.  Refusant d’accepter « que des défis humanitaires solubles menacent le présent et le futur du pays », il a plaidé pour davantage de vigilance, d’alertes rapides et de réponses coordonnées, et pour des investissements dans les infrastructures hydriques, la santé et l’assainissement.  Enfin, rappelant « le rôle vital » que la MINUSTAH continue de jouer dans la vie quotidienne de ce pays, le représentant du Mexique a jugé impératif de maintenir sa présence « tant que les circonstances le requièrent », et de transférer « progressivement » les fonctions de la Mission aux Haïtiens.  

Tout en regrettant le report du second tour des élections présidentielles, M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a reconnu l’importance de l’accord politique inter-haïtien réalisé le 5 février dernier, qui a évité une vacance du pouvoir.  Il a espéré que le dialogue promu par le Président par intérim, M. Jocelerme Privert, permettra de normaliser la vie démocratique du pays jusqu’au prochain tour des élections présidentielles. 

Sur le plan sécuritaire, M. de Aguiar Patriota a noté avec préoccupation l’augmentation des homicides et de la violence en février.  Il a appuyé la visibilité et la mobilité continues du personnel en uniforme de la MINUSTAH et encouragé la Police nationale haïtienne à prendre le relais de la Mission.  Il a ensuite évoqué la situation économique difficile en Haïti, la sécheresse et les inondations, et l’augmentation des cas de choléra.  Pour sa part, le Brésil est engagé à maintenir sa politique d’immigration spéciale et d’accueil vis-à-vis des Haïtiens, a assuré son représentant.  « Nous espérons qu’une attitude de plus en plus positive des acteurs politiques haïtiens pourra conduire à la finalisation du processus en cours et contribuer à la réalisation d’élections justes et transparentes », a conclu le représentant. 

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA VELASQUEZ (Pérou), s’exprimant au nom du Groupe des amis d’Haïti (Argentine, Brésil, Canada, Chili, Colombie, États-Unis, France, Guatemala, Pérou, Uruguay et Venezuela), a déclaré qu’il était préoccupé par la suspension continue des cycles électoraux et l’incertitude politique qui en résulte.  Il a insisté sur la mise en œuvre de l’Accord politique du 5 février dernier, lequel a permis d’éviter un vide institutionnel tout en établissant une feuille de route pour la suite du processus électoral.  Le représentant, qui a ensuite déploré les violences politiques de janvier et février derniers, a appelé tous les acteurs politiques haïtiens à promouvoir un environnement pacifique, dans le plein respect de l’état de droit. 

Dans ce contexte, le Groupe des amis d’Haïti réitère qu’il est important pour le Gouvernement d’Haïti de s’engager pour le renforcement de l’état de droit, et de faire également des progrès dans les secteurs de la justice et de la sécurité.  Il a aussi souligné que le renforcement des capacités de la Police haïtienne devrait être l’une des tâches principales à laquelle doit s’atteler la MINUSTAH, notant à cet égard des progrès partiels effectués dans la mise en œuvre du plan quinquennal de développement de la Police haïtienne pour la période 2012-2016.

M. Velasquez a ensuite rappelé que le Groupe des amis d’Haïti était engagé en faveur du respect de la politique de tolérance zéro en cas d’abus ou d’exploitations sexuels.  Il a invité le personnel des Nations Unies à adhérer à des normes de conduite très élevées et souhaité que ceux qui sont impliqués dans de tels actes en soient tenus responsables.  Il a en outre plaidé pour la réduction de crimes violents dans le pays, particulièrement ceux ciblant les femmes et les enfants, y compris les viols et d’autres cas de violence sexuelle. 

Le représentant s’est également dit préoccupé par le fait que l’instabilité politique dans le pays détourne l’attention qui, a-t-il dit, devrait au contraire porter sur des défis humanitaires permanents.  Il a notamment appelé à soutenir les efforts des autorités nationales visant à mettre fin à l’épidémie de choléra dans le pays.  Il a aussi relevé qu’un certain nombre de facteurs affectent la croissance économique du pays, citant ainsi la crise politique, la sécheresse ayant conduit à la baisse de la production agricole et la baisse de l’aide internationale.  Le représentant a aussi souligné qu’il ne peut y avoir de stabilité véritable dans le pays, ni de développement durable, sans un renforcement des institutions démocratiques et sans des processus démocratiques crédibles.

M. IOANNIS VRAILAS, de l’Union européenne, a fait part de sa préoccupation face à l’interruption du processus électoral.  L’achèvement du processus est une condition nécessaire à la stabilité politique et institutionnelle du pays, a-t-il souligné avant d’en relever le caractère urgent afin qu’Haïti puisse faire face aux nombreux défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels il est confronté.  « Haïti ne peut pas se permettre une nouvelle crise politico-sécuritaire », a insisté le représentant. 

L’Union européenne avait fermement soutenu la tenue des scrutins d’août et d’octobre 2015, d’abord par une contribution financière de 5 millions d’euros au Fonds géré par les Nations Unies puis par l’envoi d’une mission d’observation électorale qui avait conclu que, malgré certaines irrégularités, il n’y avait pas eu d’altération significative du résultat du premier tour des élections présidentielles.  Par conséquent, l’Union européenne suggère que les résultats proclamés par le Conseil provisoire électoral constituent la base de référence du deuxième tour.  L’Union européenne prend note de l’Accord du 5 février et appelle à la mise en œuvre de l’ensemble de ses dispositions.

Il est essentiel d’aboutir à l’entrée en fonctions rapide d’un Gouvernement provisoire inclusif et confirmé par le Parlement, ainsi que du Conseil électoral provisoire afin de pouvoir prendre les mesures qui s’imposent pour permettre au processus électoral initié en 2015 d’aboutir dans la transparence et le respect du nouveau calendrier agréé, a insisté le représentant, au nom d’une Union européenne prête à continuer d’appuyer ce processus, y compris par le biais de sa mission d’observation électorale.  Le représentant a toutefois averti que le soutien financier reste subordonné au respect des principes démocratiques, y compris le droit du peuple de choisir son gouvernement démocratiquement élu par les urnes et non par la mobilisation de la rue.  Pour l’Union européenne, la présence de la MINUSTAH, et plus particulièrement son appui à la sécurisation des élections, reste utile pour garantir la poursuite du processus ainsi que la paix et la stabilité pendant les prochains mois.

M. JOSÉ ALBERTO ANTONIO SANDOVAL COJULÚN (Guatemala), s’alignant sur la déclaration prononcée par le Pérou au nom des pays amis d’Haïti, a souhaité que les pouvoirs publics continuent de promouvoir la stabilité politique et sociale « que méritent les Haïtiens ».  D’après lui, le report des élections présidentielles ne contribue pas au retour du pays sur le chemin de la démocratie.  C’est la raison pour laquelle il a insisté sur l’importance de mettre en œuvre l’Accord du 5 février dernier, qui a pour objectif de protéger « la continuité institutionnelle ».  Il a salué la désignation, le 14 février, d’un Président provisoire tandis que se poursuit le processus électoral.  Par ailleurs, le représentant s’est dit préoccupé par la situation humanitaire dans le pays, où les cas de choléra ont augmenté de 24% entre 2014 et 2015.

M. MARTIN GARCIA MORITAN (Argentine) a appelé de ses vœux la mise en place d’un gouvernement légitime en Haïti.  Notant avec préoccupation l’augmentation de la violence ces derniers mois et la réduction du personnel de la MINUSTAH, il a rappelé qu’il jugeait nécessaire le maintien d’une présence militaire importante jusqu’à la conclusion satisfaisante du processus électoral.  Il a également constaté que les effectifs de la Police nationale haïtienne n’étaient pas encore au complet.  Pour lui, la communauté internationale doit s’engager à promouvoir la réforme du secteur de la sécurité.  Enfin, il a réitéré qu’il était nécessaire que le Gouvernement haïtien participe pleinement aux décisions relatives à la présence des Nations Unies dans son pays. 

M. CRISTIAN BARROS MELET (Chili) s’est dit préoccupé par la situation politique en Haïti, où il devient indispensable d’appliquer l’Accord politique du 5 février et de conclure le cycle électoral entamé en 2015.  Il a espéré que la Police nationale haïtienne serait en mesure de réaliser les objectifs de son plan de développement pour la période 2012-2016.  Quant à la recommandation du Secrétaire général de lier la reconfiguration de la MINUSTAH à l’échéance électorale d’avril, le représentant a réaffirmé qu’il faudrait tenir compte aussi de l’opinion des pays contributeurs de troupes concernés.  M. Barros Melet a, avant de conclure, réitéré l’attachement de son pays en faveur d’Haïti, que ce soit dans le cadre de sa relation bilatérale ou au sein d’instances multilatérales.

M. MIGUEL CAMILLO RUIZ (Colombie) s’est dit préoccupé par les cas de décès causés par le choléra en Haïti.  Il a aussi regretté les actes de violence sexuelle dont sont victimes les femmes en Haïti.  Il a également déploré la faible représentation de ces dernières à des postes électifs.

Le délégué de la Colombie a par ailleurs plaidé pour la mise en place d’institutions carcérales adéquates dans le pays, en soulignant que les conditions de vie des détenus du pays exigeaient une amélioration urgente.  Il s’est dit ensuite préoccupé par les nombreux reports d’élections dans le pays, tout en invitant le prochain Président élu à mettre l’accent sur la sécurité.  Il a salué le travail de la MINUSTAH et insisté sur la nécessité de préserver ces acquis.  Avant de conclure, il a indiqué que la Police colombienne contribuait au renforcement des capacités de la Police nationale haïtienne.

Mme RHONDA KING (Saint-Vincent-et les Grenadines), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a regretté que l’instabilité politique actuelle en Haïti fasse obstacle au processus électoral en cours dont l’échéance était fixée par l’Accord du 5 février.  La CARICOM appelle à la fois les Haïtiens et la communauté internationale à faire leur possible pour que ce processus puisse aboutir dans la transparence et qu’il soit libre et juste.  Haïti ne peut pas se permettre de maintenir l’instabilité politique actuelle, compte tenu des nombreux défis auquel il est confronté comme la sècheresse, l’insuffisance en eau ainsi que l’absence d’infrastructures de santé et sanitaires efficaces et la lutte contre le choléra, a poursuivi Mme King.  Elle a rappelé que lors de la trente-quatrième session de la conférence régionale de la FAO, les ministres de l’agriculture d’Amérique latine et des Caraïbes s’étaient engagés à travailler ensemble pour remédier à la faim chronique, la malnutrition et la pauvreté qui frappent Haïti.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité demande aux parties sud-soudanaises de faire avancer la mise en œuvre de l’Accord sur le règlement du conflit

7650e séance – après-midi 
CS/12288

Le Conseil de sécurité demande aux parties sud-soudanaises de faire avancer la mise en œuvre de l’Accord sur le règlement du conflit

Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mars, M. Ismael Abraão Gaspar Martins de l’Angola, a lu aujourd’hui, au nom des membres du Conseil, une déclaration présidentielle dans laquelle ils demandent aux parties sud-soudanaises de faire avancer la mise en œuvre de l’Accord sur le règlement du conflit, préoccupés qu’ils sont de la violence qui continue d’être commise dans la région du Haut-Nil dont les attaques de l’Armée populaire de libération du Soudan dans le site de protection des civils de la Mission des Nations Unies (MINUSS).

Dans leur déclaration présidentielle, les membres du Conseil de sécurité soulignent que les attaques contre les civils, le personnel de la MINUSS et les locaux des Nations Unies sont inacceptables et peuvent constituer des crimes de guerre.

Ils affirment leur appui au Président de la Commission mixte de suivi et d’évaluation, M. Festus Mogae, et exhorte toutes les parties à coopérer pleinement avec lui pour faire avancer la mise en œuvre de l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud dit l’« Accord ».

Dans ce contexte, ils demandent au Gouvernement sud-soudanais et au Mouvement populaire de libération du Soudan dans l’opposition (M/APLS dans l’opposition) de respecter pleinement et immédiatement le cessez-le-feu permanent et de coopérer tout aussi pleinement à la mise en œuvre intégrale des arrangements de sécurité de Djouba, acceptés le 24 février 2016.

Le Président, le Premier Vice-Président et le Vice-Président, poursuivent les membres du Conseil, doivent prendre leurs fonctions au sein du Gouvernement provisoire d’union nationale à Djouba et respecter le communiqué de l’Autorité intergouvernementale pour le développement sur le décret présidentiel portant création de 28 États.

Les membres du Conseil disent leur intention d’examiner la suite qui aura été donnée à leur déclaration présidentielle le 31 mars 2016 au plus tard.

 RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD

Déclaration présidentielle

Le Conseil de sécurité exprime sa profonde inquiétude face à la situation qui règne au Soudan du Sud.  Il constate que le cessez-le-feu a été globalement respecté dans les zones de la région du Haut-Nil où le conflit faisait rage, mais est très préoccupé face aux violences qui continuent d’être commises, comme il en a été informé le 19 février.  Il demande au Gouvernement de la République du Soudan du Sud de s’acquitter de sa responsabilité d’assurer la protection des civils.

Le Conseil est particulièrement alarmé par des informations crédibles selon lesquelles des hommes armés et en uniforme de l’Armée populaire de libération du Soudan ont pénétré dans le site de protection des civils de la Mission des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MINUSS) et tiré sur des civils.  Il souligne que les attaques perpétrées contre les civils, le personnel de la MINUSS et les locaux des Nations Unies sont inacceptables et peuvent constituer des crimes de guerre.  Il demande au Gouvernement de la République du Soudan du Sud d’enquêter sur les faits et de poursuive les auteurs de l’attaque, félicite l’ONU d’avoir rapidement annoncé la création d’une commission d’enquête de haut niveau, qui sera constituée par le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions et mènera une enquête approfondie sur la façon dont la MINUSS a fait face à cet incident, et attend avec intérêt les conclusions de cette enquête.

Le Conseil condamne les exactions et violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui lui ont été signalées et, à cet égard, exprime sa profonde préoccupation face aux actes recensés dans le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) du 11 mars 2016, intitulé « Assessment Mission to Improve Human Rights, Accountability, Reconciliation and Capacity in South Sudan » (Mission d’évaluation du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme visant à améliorer la situation des droits de l’homme, le respect du principe de responsabilité, la réconciliation et les capacités au Soudan du Sud) et dans le rapport de la MINUSS et du HCDH en date du 4 décembre 2015, intitulé « The State of Human Rights in the Protracted Conflict in South Sudan » (La situation des droits de l’homme dans le conflit prolongé au Soudan du Sud).  Le Conseil est profondément alarmé par les nombreuses informations faisant état de violences sexuelles liées au conflit armé.  Il se déclare aussi vivement préoccupé par la détérioration de la situation économique et humanitaire au Soudan du Sud, où quelque 2,8 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire sévère et où l’accès humanitaire continue de faire l’objet de restrictions.

Le Conseil affirme son appui au Président de la Commission mixte de suivi et d’évaluation, Festus Mogae, et exhorte toutes les parties à coopérer pleinement avec lui pour faire avancer la mise en œuvre de l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud (l’« Accord »).

Le Conseil se félicite des quelques progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord, y compris du démarrage des travaux de la Commission mixte, de la création de plusieurs mécanismes transitoires de sécurité, de l’entente trouvée sur le choix de portefeuilles ministériels, de la nomination de Riek Machar au poste de Premier Vice-Président par le Président Salva Kiir et de l’adoption par les parties de la proposition de la Commission mixte concernant des dispositions transitoires de sécurité.

Le Conseil est profondément préoccupé par le fait que les parties ne respectent pas pleinement les engagements qu’elles ont pris de mettre en œuvre l’Accord. À cet égard, il demande que les mesures ci-après soient prises :

1. Le Gouvernement de la République du Soudan du Sud et le Mouvement populaire de libération du Soudan dans l’opposition (M/APLS dans l’opposition) respectent pleinement et immédiatement le cessez-le-feu permanent, conformément aux obligations qui leur incombent au titre de l’Accord;

2. Le Gouvernement de la République du Soudan du Sud, le M/APLS dans l’opposition et tous les autres acteurs concernés coopèrent pleinement en vue de la mise en œuvre intégrale des arrangements de sécurité de Djouba arrêtés par le Président de la Commission mixte et acceptés par les parties le 24 février 2016;

3. Comme il est énoncé dans l’Accord, le Président, le Premier Vice-Président et le Vice-Président prennent leurs fonctions au sein du gouvernement provisoire d’union nationale à Djouba;

4. Les parties à l’Accord respectent le communiqué de l’Autorité intergouvernementale pour le développement en date des 30 et 31 janvier 2016 sur le décret présidentiel portant création de 28 États, que les parties et la Commission mixte ont par la suite entériné, et s’abstiennent de toute action incompatible avec lui;

5. Le Gouvernement de la République du Soudan du Sud et le M/APLS dans l’opposition protègent les civils et les établissements civils, y compris les écoles et les hôpitaux, permettent la libre circulation des personnes et autorisent, conformément aux dispositions pertinentes du droit international et aux principes directeurs des Nations Unies relatifs à l’aide humanitaire, les organismes humanitaires à accéder sans restriction ni entrave et en toute sécurité aux régions concernées pour que l’aide puisse être distribuée rapidement à tous ceux qui en ont besoin.

Le Conseil a l’intention d’examiner la suite qui aura été donnée aux mesures susvisées le 31 mars 2016 au plus tard.

Le Conseil souligne qu’il faut d’urgence poursuivre les auteurs des exactions et des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises au Soudan du Sud, y compris de celles signalées depuis la signature de l’Accord et qui se poursuivent. Il prend acte à ce sujet du chapitre V de l’Accord, exige sa mise en œuvre et accueille avec satisfaction le communiqué du 26 septembre 2015 par lequel le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a prié la Présidente de la Commission de l’Union africaine de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de la création d’un tribunal mixte du Soudan du Sud habilité à connaître des crimes graves commis jusqu’à la fin de la période de transition.  Le Conseil demande également l’application des autres mécanismes définis au chapitre V de l’Accord, y compris la création de la Commission vérité, réconciliation et apaisement.

Le Conseil exprime sa profonde inquiétude face aux informations faisant état de violations répétées de l’Accord sur le statut des forces et souligne l’importance d’une coopération étroite sur la question.  Il assure la MINUSS de son appui constant et exprime de nouveau sa profonde gratitude envers le personnel de la Mission et les pays qui lui fournissent des contingents et du personnel de police pour l’action courageuse qu’ils mènent en vue de protéger des centaines de milliers de civils vivant sous la menace de violences physiques et de stabiliser les conditions de sécurité dans tout le Soudan du Sud.  Il reconnaît qu’il faut renforcer la coopération entre le Gouvernement du Soudan du Sud et la MINUSS pour garantir la sûreté et la sécurité des soldats de la paix ainsi que du personnel des Nations Unies et du personnel associé, y compris du personnel humanitaire.

Le Conseil réaffirme son appui indéfectible au peuple du Soudan du Sud.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Libéria: le transfert total de toutes les responsabilités sécuritaires aux agences nationales, prévu le 30 juin, suscite de nombreuses inquiétudes, déclare le Représentant spécial

7649e séance – matin
CS/12286

Libéria: le transfert total de toutes les responsabilités sécuritaires aux agences nationales, prévu le 30 juin, suscite de nombreuses inquiétudes, déclare le Représentant spécial

Le Représentant spécial du Secrétaire général au Libéria, M. Farid Zarif, a déclaré, ce matin devant le Conseil de sécurité, que la perspective du retrait de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), notamment le transfert des compétences sécuritaires au forces de sécurité nationale, au plus tard le 30 juin prochain, suscitait de nombreuses inquiétudes parmi la population locale.

M. Zarif, qui présentait le dernier rapport du Secrétaire général sur le pays, a indiqué que cette transition sécuritaire sera l’un des faits les plus significatifs pour le Libéria et la communauté internationale depuis la fin de la guerre civile et la signature de l’Accord de paix en 2003.

Dans sa résolution 2239 (2015), le Conseil de sécurité avait souligné qu’il incombait en premier et dernier ressorts au Gouvernement libérien d’assurer la sécurité et la protection de sa population, et il avait affirmé qu’il comptait que le Gouvernement libérien assumerait pleinement l’ensemble des compétences en matière de sécurité exercées par la MINUL le 30 juin 2016 au plus tard.

S’exprimant également devant le Conseil de sécurité ce matin, le représentant du Libéria, M. George S. W. Patten, a déclaré que son pays espérait que le Conseil de sécurité envisagerait le maintien d’une force dissuasive au Libéria, suffisamment robuste pour fournir un appui « psychologique » en vue de l’élection présidentielle de 2017.  Lorsque le Conseil de sécurité a demandé au Libéria d’assumer l’entière responsabilité des tâches sécuritaires d’ici à juin 2016, le pays ne s’attendait pas à assumer seul le fardeau financier de cette transition, a reconnu le représentant.  C’est pourquoi, il a appelé les bailleurs de fonds à appuyer financièrement le Libéria dans ses efforts.

Le Représentant spécial a indiqué que, dans une lettre commune écrite par les Chefs d’État du Libéria et de la Côte d’Ivoire, ces derniers ont prié le Secrétaire général de l’ONU de demander au Conseil de sécurité de maintenir la force d’intervention rapide et une présence des Nations Unies dans les deux pays jusqu’au lendemain des élections au Libéria prévues en 2017.  Trois partis de l’opposition et plusieurs associations de la société civile du Libéria ont signé une pétition, adressée au Conseil de sécurité, par laquelle ils ont lancé un appel pour reporter la date de retrait de la MINUL.

Un plan de transition du Gouvernement libérien a été mis en place pour assurer une transition harmonieuse après le retrait de la MINUL.  Il prévoit notamment la prise en charge de certaines tâches et trace la voie vers un exercice durable des responsabilités en matière de sécurité, ainsi que l’adoption de textes législatifs clefs tant pour la transition dans le domaine de la sécurité que pour les réformes politiques essentielles.  Le Représentant spécial a regretté que cela n’a pas été fait selon les prévisions et l’Assemblée nationale ne s’est toujours pas prononcée sur un certain nombre de projets de lois.

La mise en œuvre de ce plan de transition gouvernemental était irrégulière et enregistre de nombreux retards.  En plus des retards dans l’adoption de lois spécifiques inhérentes au plan de transition, il a également déploré le manque de ressources consacrées par le Gouvernement à la transition sécuritaire.

Par ailleurs, M. Zarif a fait remarquer que les attaques terroristes du 13 mars dernier en Côte d’Ivoire renforçaient la perception de la population libérienne selon laquelle les capacités locales ne sont pas à mêmes de répondre aux menaces sécuritaires dans les pays.  Partageant cet avis, le représentant du Libéria a affirmé que cette attaque terroriste était une source de préoccupation pour son gouvernement.  « Compte tenu de la fragilité de nos institutions sécuritaires, nous appelons la communauté internationale à redoubler d’efforts coordonnés avec les parties prenantes pour veiller à ce que les terroristes ne s’implantent pas dans la région », a-t-il plaidé.

De son côté, le Président de la configuration de la Commission de consolidation de la paix pour le Libéria, l’Ambassadeur Olof Skoog, de la Suède, a souligné que la communauté internationale devait veiller à ce que les difficultés financières, qui résultent souvent du retrait d’une mission des Nations Unies, ne sapent les efforts consentis par le pays.  Il a appelé la communauté internationale à assister le Libéria, à la fois sur le plan financier et sur le plan politique. 

Cet accompagnement doit également cibler les femmes, a renchéri la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka.  Elle a expliqué qu’au Libéria, à peine 8% des filles avaient achevé le cycle d’enseignement secondaire, en raison d’allégations alarmantes d’exploitation et d’abus sexuels et d’impunité totale.  Dans ce contexte, elle a appelé au soutien de « Peace Huts », le mécanisme de consolidation de la paix administré par des Libériennes et qui est devenu une source d’inspiration dans plusieurs pays de la région.

Les législations en suspens qui sont destinées à améliorer la condition des femmes et des filles doivent être adoptées, a-t-elle insisté.  Ensuite, les femmes doivent être impliquées dans la décentralisation des services de la santé, de l’éducation et de l’agriculture dans l’ensemble du pays.  En outre, un système de justice pénale robuste et fiable doit protéger femmes et filles.  Des mesures ambitieuses doivent être prises pour accroître la participation des femmes à la vie politique, a-t-elle encore proposé.

M. Skoog a, pour sa part, invité à ne pas oublier les jeunes, l’un des plus grands atouts du travail de consolidation de la paix.  Il a aussi prôné le renforcement de l’état de droit au Libéria.  Par ailleurs, M. Skoog a déclaré que la Commission de consolidation de la paix (CCP) avait la responsabilité de soutenir le Libéria sur le plan économique, en promettant que la CCP allait renforcer ses engagements avec les institutions financières internationales dans ces domaines.  La CCP va également renforcer ses efforts en vue d’accélérer le processus de réconciliation au Libéria. 

Reconnaissant que beaucoup restait à faire, M. Patten a fait observer que le Gouvernement du Libéria a déjà pris de nombreuses mesures, comme en témoigne l’inculpation récente d’un certain nombre de hauts fonctionnaires pour corruption.  Le représentant a ensuite assuré que le programme de réformes dans lequel son pays est engagé se poursuivait dans les domaines de la gouvernance, de l’état de droit, de l’éducation, de l’infrastructure et de la santé publique.  Attirant l’attention de la communauté internationale sur les conséquences dévastatrices de l’épidémie du virus Ébola -même si elle a été endiguée- sur l’économie nationale, il a appelé à un soutien accru des bailleurs de fonds. 

Le Représentant spécial a estimé que ce processus de retrait, pour être mieux compris par la population libérienne, doit s’accompagner d’une bonne communication afin d’expliquer que ce retrait ne signifie pas l’abandon du pays par la communauté internationale.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine la proposition budgétaire de 4 millions de dollars pour la Mission chargée de surveiller l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie

Soixante-dixième session, Première partie de la reprise de session,
29e séance – matin
AG/AB/4191

La Cinquième Commission examine la proposition budgétaire de 4 millions de dollars pour la Mission chargée de surveiller l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a appris aujourd’hui que le Secrétaire général demande une enveloppe budgétaire de 4 millions de dollars pour le Mécanisme chargé de surveiller l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie*.

Créé par le Conseil de sécurité dans la résolution 2265 du 14 juillet 2014, le Mécanisme de surveillance a été prorogé jusqu’au 10 janvier 2017, par la résolution 2258 adoptée le 22 décembre 2015, soit un jour après le bouclage du budget 2016-2017.  Le Secrétaire général, a expliqué aujourd’hui le Contrôleur des Nations Unies, Mme Bettina Tucci Bartsiotas, revient donc devant la Cinquième Commission pour demander une enveloppe budgétaire de 4 millions 323 600 dollars.

Ce montant englobe, entre autres, les traitements et les dépenses communes de 14 fonctionnaires internationaux, 20 agents nationaux et 9 volontaires des Nations Unies.  Depuis le début de l’année, les dépenses ont été couvertes grâce à une autorisation d’engagement du Secrétaire général sur les dépenses imprévues et extraordinaires de l’exercice 2016-2017, étant entendu que le montant utilisé serait restitué une fois que l’Assemblée générale aura pris une décision.

Cette dernière devrait autoriser l’enveloppe de 4 millions de dollars, recommande le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) qui note d’ailleurs la suppression de 14 postes.**  Toutefois, son Président, M. Carlos Ruiz Massieu, a estimé aujourd’hui que le renouvellement du mandat du Mécanisme de surveillance aurait tout à fait pu être anticipé et que les ressources nécessaires auraient pu être inscrites dans le budget 2016-2017, pour éviter la pratique « préoccupante » de la budgétisation au coup par coup.

Le Mécanisme de surveillance, placé sous l’autorité du Secrétaire général, a été créé pour superviser, avec l’assentiment des pays voisins de la Syrie, les chargements des agences humanitaires de l’ONU et de leurs partenaires vers la Syrie et les inspections aux postes frontière de Bab el-Salam, Bab el-Haoua, Yaroubiyé et Ramtha, notifiant aux autorités syriennes le caractère humanitaire desdits chargements.

*A/70/726 et Corr.1

**A/70/7/Add.46

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

De retour d’Afrique de l’Ouest, des membres du Conseil de sécurité font un compte-rendu de leur mission dans la région

7647e séance – matin 
CS/12285

De retour d’Afrique de l’Ouest, des membres du Conseil de sécurité font un compte-rendu de leur mission dans la région

Le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, les représentants de la France, de l’Angola et du Sénégal faire un compte-rendu de la mission qu’ils ont conduite en Afrique de l’Ouest, du 3 au 9 mars 2016, et au cours de laquelle ils ont réaffirmé l’importance que l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales attache à la situation dans la région, en particulier au Mali et en Guinée-Bissau, pays où la réconciliation doit primer sur les divisions.

Présentant aux autres membres du Conseil les lignes de force de l’étape malienne de la mission, le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, M. François Delattre, a clairement dit que, deux ans après le début de la crise au Mali, « la paix ne serait pas possible sans une réconciliation de tous les Maliens ».

À cette fin, la délégation du Conseil s’est entretenue avec tous les acteurs pertinents, du Président du Mali, M. Ibrahim Boubacar Keïta, et son gouvernement, aux groupes signataires de l’Accord de paix, en passant par des élus, imams et associations de femmes à Tombouctou, dans le nord du pays.  Les membres du Conseil ont également rencontré des responsables de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et de l’opération militaire Barkhane, conduite par l’armée française.

« Toutes les composantes de la société malienne doivent pouvoir coexister en paix dans le pays », a poursuivi M. Delattre, en précisant qu’il s’agissait du « message » que le Conseil souhaitait adresser.  C’est la raison pour laquelle celui-ci appelle à accélérer la mise en œuvre de l’Accord de paix, soutenu par l’ensemble des parties au conflit.  La multiplication des attaques terroristes depuis 2015 dans le centre du Mali a également amené la délégation à faire étape à Mopti, a ajouté l’Ambassadeur Delattre.

En se rendant ensuite en Guinée-Bissau, le Conseil a souhaité évaluer la situation dans un pays éprouvé par des divergences continues au sein de la classe politique, a expliqué le représentant du Sénégal, M. Gorgui Ciss.

La dernière crise en date remonte à décembre 2015, lors du vote du programme du Gouvernement, au cours duquel « 15 députés du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et de Cabo Verde (PAIGC), formation au pouvoir, se sont abstenus, en opposition aux instructions de leur parti », avait expliqué, en février dernier, le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Miguel Trovoada, devant le Conseil de sécurité.  Ces députés ont été expulsés et l’Assemblée nationale populaire a mis fin à leur mandat, ouvrant ainsi la voie à un véritable « imbroglio politico-judiciaire » qui a plongé le pays dans une impasse constitutionnelle.

À Bissau, la délégation du Conseil s’est entretenue avec le Premier Ministre, M. Carlos Correia, qui est revenu sur les raisons de la crise.  Elle s’est également entretenue avec le Ministre des affaires étrangères, le Président du Parlement et les chefs de partis politiques, de même qu’avec les organisations de la société civile et l’équipe de direction du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS).

« Le Conseil souhaitait réaffirmer aux Bissau-Guinéens son soutien et insister sur la primauté d’un dialogue inclusif pour atténuer les tensions », a résumé le représentant du Sénégal.

Le 8 mars, le Conseil de sécurité a achevé sa mission en se rendant à Dakar, au Sénégal, où le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, M. Mohamed Ibn Chambas, leur a donné un aperçu de la situation et des activités de l’ONU dans cette région.

Les membres du Conseil de sécurité ont conclu leur journée sur place en rencontrant le Président sénégalais, M. Macky Sall, en sa qualité de Président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a précisé le Président du Conseil, l’Ambassadeur Ismael Abraão Gaspar Martins, de l’Angola.

S’agissant de la situation au Mali, M. Sall a souligné qu’il était nécessaire de respecter l’intégrité territoriale du Mali.  Il s’est dit préoccupé par les moyens dont dispose la MINUSMA pour s’acquitter de son mandat, en particulier face à la recrudescence des violences dans le pays.  Il a également identifié la nature transnationale de la menace terroriste et l’importance pour les pays de l’Afrique de l’Ouest de renforcer leurs capacités nationales dans ce contexte.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission de la condition de la femme: multiplication des appels pour la pleine participation des femmes aux affaires publiques

Soixantième session,
7e & 8e séances - matin & après-midi
FEM/2072

Commission de la condition de la femme: multiplication des appels pour la pleine participation des femmes aux affaires publiques

De nombreux appels vibrants ont été lancés aujourd’hui, au troisième jour de la soixantième session de la Commission de la condition de la femme, en faveur de la pleine participation des femmes aux affaires publiques, prélude à l’égalité parfaite entre les sexes que la communauté internationale entend établir d’ici à 2030, date butoir de réalisation des 17 objectifs de développement durable.

Outre le débat général, qui s’est poursuivi aujourd’hui, la journée a été marquée par la tenue, le matin, d’un dialogue interactif sur le thème « Forger des alliances en faveur de l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », et d’une table ronde interactive d’experts, dans l’après-midi, sur le thème « Stratégies clefs en faveur de l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

Au cours du débat général, de nombreux orateurs ont relevé que le développement durable devait se faire avec la participation active des femmes, en droite ligne de l’objectif numéro 5 du Programme de développement durable qui appelle à « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles » d’ici à 2030. 

Présentant les acquis de son pays en matière de participation, la représentante du Nicaragua a indiqué que son gouvernement avait fait adopter, en 2012, une loi dite de « 50-50 », promouvant l’égalité des genres.  Fort de cette avancée législative, le Nicaragua peut se targuer d’avoir des femmes occupant la moitié des postes gouvernementaux, a-t-elle souligné.    

Au Burkina Faso, le quota de 30% de femmes sur les listes électorales a également été institutionnalisé, tandis qu’en Bolivie, le Gouvernement œuvre à la promotion de la participation des femmes autochtones, ces dernières vivant une double discrimination du fait de leur condition de femme et de leur statut de membre de communauté autochtone.

S’exprimant au nom du Groupe des amis des personnes âgées, la déléguée d’El Salvador s’est, de son côté, livrée à un plaidoyer en faveur des femmes âgées, plus nombreuses que leurs homologues masculins, mais qui sont davantage l’objet de discriminations.  Elle a appelé les entités du système des Nations Unies, en particulier ONU-Femmes, à incorporer la situation des femmes âgées dans tous leurs travaux.

En Palestine, les femmes ne participent pas aux affaires publiques, puisqu’elles ploient sous le poids des violences instituées par Israël, a argué sa déléguée.  Il s’agit d’accusations fausses et sans fondement, a rétorqué la représentante israélienne, se félicitant en outre du fait que l’égalité des sexes était une réalité dans son pays où la violence contre les femmes est réduite et où les femmes sont pleinement actives dans la vie publique.   

Au cours du dialogue interactif, les délégations ont prôné des alliances entre les gouvernements, la société civile et les organismes des Nations Unies afin d’intégrer la parité à tous les niveaux de la vie sociale, notamment dans les pays en développement.

Lors de la table ronde de l’après-midi, les experts ont fait état de progrès réalisés à tous les niveaux et dans de nombreux pays, relevant néanmoins que de nombreux obstacles, notamment culturels, restaient encore à surmonter.

La prochaine séance de la Commission de la condition de la femme aura lieu demain à 10 heures.

SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXISIÈCLE »

Dialogue interactif avec les ministres sur le thème « Forger des alliances en faveur de l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 »

Les participants à ce dialogue interactif, animé par M. Antonio de Aguiar Patriota, du Brésil, ont été notamment invités à identifier le type d’alliances et le genre de partenariats qui devraient être mis en place pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à examiner les besoins de la part de la société civile.

La Ministre de la parité, de l’enfance et du bien-être social du Soudan du Sud a dit que son gouvernement avait mis en place des mécanismes de consultation avec la société civile et les organismes des Nations Unies afin d’intégrer la parité à tous les niveaux de l’administration, y compris les États fédérés.  Elle a demandé un appui particulier dans ce sens pour les pays qui sortent de conflit. 

La Ministre de l’égalité des sexes et de la famille de la République de Corée a dit que son gouvernement militait pour une parité effective afin d’éliminer les incohérences dans tous les secteurs de la vie politique, sociale, économique et culturelle.  Il a été donné une base juridique et administrative solide à la parité.  Un consensus social doit être atteint pour parvenir à plus de parité, en consultation avec la société civile, y compris les organisations de femmes.  Elle a parlé des projets de « villes conviviales » pour les femmes qui les aident à faire partie des processus de prise de décisions.

La Présidente de l’Institut national de la femme du Mexique a mis l’accent sur l’importance de la parité dans les domaines politique et administratif et au sein de l’armée.  Le secteur privé est encouragé à refléter la parité dans les conseils d’administration des entreprises.    

La Ministre du développement social de l’Équateur a fait part du défi auquel fait face la politique d’institutionnalisation de la parité. 

Le Ministre de l’égalité des sexes et de la société civile de la Pologne a déclaré que les partenaires sociaux devaient surveiller la mise en œuvre des programmes visant à réaliser les objectifs de développement durable.  Les plans d’action nationaux devraient aider à galvaniser la participation de la société civile, a-t-il préconisé.  

La Ministre de l’autonomisation des femmes de l’Indonésie a dit que le Gouvernement devait forger des alliances avec toutes les parties prenantes afin d’élaborer ensemble une stratégie pour éliminer la violence sexiste et la discrimination des femmes.  Elle a annoncé que 34 agences gouvernementales avaient mis en place la parité. 

Le Ministre de la parité, du travail et du développement social de l’Ouganda a dit qu’il était impossible de mettre en œuvre les objectifs de développement durable sans tenir compte des réalités culturelles et religieuses.  C’est pourquoi, il est très important de dialoguer avec les dirigeants communautaires et religieux.

La Ministre de l’enfance, de l’égalité et de l’inclusion sociale de Norvège a affirmé que dès l’élaboration des projets de lois, le Gouvernement faisait toujours en sorte que l’autonomisation des femmes fût intégrée dans les dispositifs de ces lois.  Elle a fait part de l’appui du Gouvernement aux bénévoles dont le travail est nécessaire pour atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

La Ministre du développement social de la Jordanie a dit que son ministère avait été chargé de mettre en œuvre les objectifs de développement durable, dont le numéro 5 sur l’autonomisation des femmes pour lequel le Ministère a créé un mécanisme spécifique, en partenariat avec la société civile.  La feuille de route adoptée la semaine dernière a été élaborée avec des participants de la société civile.

La Conseillère présidentielle pour l’égalité des sexes de la Colombie a insisté sur l’importance de l’ouverture des mécanismes de mise en œuvre des objectifs de développement durable à toutes les parties prenantes, en particulier les organisations des femmes.  Elles doivent prendre part à la formulation et à l’élaboration des stratégies et à la surveillance de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

La Ministre des affaires étrangères, de l’éducation et de la culture du Liechtenstein a déploré le fait que le débat politique dans son pays était dominé par les hommes qui utilisent des termes masculins qui n’ont rien à voir avec les besoins des femmes.  Il faut dès lors entendre la voix des femmes et celle de la société civile pour tenir compte des besoins des femmes.  La voix des femmes a permis de faire reconnaître les droits des femmes divorcées à la garde des enfants, a indiqué la Ministre.  La société civile est le moteur du changement dans le pays, a-t-elle soutenu.

La Ministre des femmes de la République dominicaine a dit que son gouvernement disposait d’un plan national de développement qui comporte une stratégie transversale recommandant l’autonomisation des femmes dans tous les programmes ministériels.  Douze ministères clefs ont déjà intégré l’autonomisation des femmes dans leurs plans sectoriels de développement.  

La Secrétaire générale de la Fédération des femmes de Cuba a énuméré les « bonnes pratiques » instituées par son gouvernement en faveur de l’autonomisation des femmes dans le cadre notamment de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.    

La Ministre de la famille, de l’enfance et des droits des femmes de la France a dit en particulier, en ce qui concerne les droits des femmes, que la participation et l’implication de la société civile étaient essentielles à l’avancée des programmes.  La société civile joue un rôle crucial dans le suivi et la mise en œuvre des accords sur le terrain, tout particulièrement en ce qui concerne le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Elle a préconisé de travailler au niveau international avec la société civile afin que celle-ci nourrisse les négociations avec son expertise et son expérience, et de développer des alliances sous différentes formes avec la société civile qui suit et met en œuvre sur le terrain les orientations définies au niveau international.

La Présidente du Conseil national de la femme de l’Argentine a dit que pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, des liens avaient été mis en place avec tous les acteurs de la société civile qui peuvent aider à réaliser l’autonomisation des femmes. 

La Secrétaire d’État à la citoyenneté et l’égalité du Portugal a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une culture de partenariat avec la société civile et les organisations des femmes.  Il faut assurer un statut légal qui reconnaît le rôle central des organisations de la société civile.   

La Ministre des femmes de l’Afrique du Sud a insisté sur l’importance de mettre en œuvre l’objectif de développement durable numéro 5 sur l’autonomisation des femmes.  Le secteur privé et la société civile doivent participer à cette tâche.  Un dialogue avec toutes les parties prenantes sera organisé cette année à cet effet.  

Des représentants des organisations non gouvernementales ont participé à ce dialogue notamment des organisations de femmes autochtones.  Elles ont fait part de leur disponibilité à participer à la réalisation des objectifs de développement durable tout en soulignant les spécificités et les singularités de chaque organisation non gouvernementale.

Suite du débat général

Au nom du Groupe des amis des personnes âgées, Mme YANIRA ARGUETA, Ministre des femmes d’El Salvador, a indiqué que le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans devrait croître de 56% entre 2015 et 2030, passant de 901 millions de personnes à 1,4 milliard.  Cette tendance démographique sera plus marquée et plus rapide dans le monde en développement.  En outre, a souligné la Ministre, les femmes âgées étant plus nombreuses que les hommes âgés, leur situation revêt un caractère prioritaire.

Selon Mme Argueta, les stratégies de lutte contre la pauvreté doivent répondre aux besoins particuliers des personnes âgées.  Les femmes âgées dans les zones rurales sont particulièrement vulnérables d’un point de vue économique, surtout si leur rôle se limite à des tâches domestiques non rémunérées.  De plus, les femmes âgées sont confrontées à de multiples formes de discrimination et à la violence.  Elles sont particulièrement affectées par des stéréotypes négatifs.  À ce sujet, la Ministre a rappelé l’importance de la recommandation générale 27 du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes sur l’aspect sexiste du vieillissement.

Le Groupe des amis des personnes âgées reconnaît la contribution sociale essentielle de ces personnes pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il encourage les États Membres à prendre des mesures pour permettre la participation pleine et égale des personnes âgées, en particulier des femmes, au processus de prise de décisions à tous les niveaux.  Il appelle également les entités du système des Nations Unies, en particulier ONU-Femmes, à incorporer la situation des femmes âgées dans tous leurs travaux.   

Mme ANA MARIA NUNEZ (Bolivie) a relevé qu’en Bolivie, les plans nationaux de développement, notamment ceux en rapport avec l’autonomisation des femmes, étaient très proches du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en ce qui concerne les objectifs à atteindre.  Elle a plaidé en faveur d’une pleine égalité entre les sexes dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme de développement international, expliquant que la voie vers l’égalité passe par l’intégration transversale de l’approche genre dans toutes les politiques.  Elle a également dit que son gouvernement attachait du prix à la promotion des femmes autochtones, et elle a émis le vœu de voir l’avènement d’une pleine égalité des sexes d’ici à 2030.

Mme LAURE ZONGO, Ministre de la femme, de la solidarité et de la famille du Burkina Faso, a évoqué les progrès remarquables réalisés dans son pays, dont l’institutionnalisation d’un quota de 30% en faveur des femmes sur les listes électorales; l’adoption de la loi sur l’accès des femmes au foncier rural; l’adoption de la loi portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles; l’incitation à la scolarisation des filles; l’appui à l’entreprenariat féminin.

L’engagement du Burkina Faso se traduira au cours des 15 années à venir par l’intégration de l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 sur l’égalité des sexes à sa « politique nationale genre », notamment à travers la formation professionnelle et l’accès à l’emploi décent des femmes et des filles et la modernisation des métiers traditionnels.  La Ministre a également évoqué la mise en place d’un programme intégré d’autonomisation économique, d’une stratégie de promotion des droits fonciers ruraux et d’une politique nationale de promotion et de protection des jeunes filles.   

Mme LATEEFAH F. AL SABAH, Ministre et Présidente de la Commission des femmes du Koweït, a déclaré que de nombreuses lois avaient été adoptées dans le pays pour améliorer la condition des femmes et de leur autonomisation.  Le Koweït est parvenu à la parité dans l’enseignement, a-t-elle indiqué, en parlant des différentes avancées dans l’autonomisation des Koweïtiennes.  

Elle a appelé la Commission à trouver des solutions pour réduire la souffrance des femmes vivant dans les pays en conflit.  L’Émir du Koweït a reçu le titre de dirigeant humanitaire des Nations Unies, s’est réjouie la Ministre, qui a exhorté la communauté internationale à tout faire pour assécher les sources du terrorisme afin que les femmes puissent s’épanouir.  

Mme RUTHMILDA LARMONIE-CECILIA, Ministre du développement social, du travail et du bien-être des Pays-Bas, a dit que le monde devait être conscient des préjugés négatifs sur les femmes.  L’égalité des sexes ne va pas d’elle-même, il faut toujours la défendre et la promouvoir.  À cet effet, il faut recourir à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing afin de faire avancer dans l’égalité des sexes.  Elle a mis l’accent également sur la nécessité de renforcer la coopération internationale afin d’améliorer le sort des femmes au niveau international.  Les Pays-Bas continueront d’être un partenaire pour la paix, la justice et le développement, a-t-elle dit.

Mme HAIFA AL-AGHA, Ministre de la condition féminine de l’État de Palestine, a fait observer qu’alors que les avancées en matière d’autonomisation des femmes étaient visibles partout ailleurs dans le monde, les femmes de Palestine évoluaient dans un contexte de violence et de discrimination du fait des politiques israéliennes.  Elle a ainsi accusé Israël d’autoriser son armée à utiliser la force contre les femmes et les filles palestiniennes, notamment dans la bande de Gaza.  L’accession de la Palestine à différentes instances internationales a pour but de faire respecter nos droits, a-t-elle assuré. 

Elle a ainsi salué la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes par le Président de l’Autorité palestinienne.  Est-il possible de parler d’autonomisation des Palestiniennes quand il existe des politiques israéliennes qui les discriminent, a-t-elle demandé.  Elle a ensuite relevé que malgré l’adversité, les femmes palestiniennes profitaient de certaines avancées législatives promues par l’Autorité palestinienne.  Elle s’est enfin félicitée du fait que le premier prix du meilleur enseignant au monde avait été décerné cette année par la Fondation « Global Teacher Prize » à une Palestinienne.

Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO, Vice-Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a souligné la nécessité pour les femmes de travailler avec leurs frères pour faire face aux discriminations dont elles sont victimes.  Elle a indiqué que son gouvernement entendait continuer à œuvrer pour que les femmes puissent participer à tous les processus de prise de décisions, saluant à ce propos l’adoption, en 2012, d’une loi dite de « 50-50 », et qui promeut l’égalité des genres.  

Fort de cette avancée législative, le Nicaragua peut se targuer d’avoir des femmes occupant la moitié des postes gouvernementaux, a-t-elle souligné.  Elle a aussi fait état d’une étude récente d’universitaires japonais soulignant que le Nicaragua était le premier pays du monde en matière de participation des femmes à la gestion de la chose publique.

Mme ELKE FERNER, Secrétaire d’État parlementaire auprès du Ministère fédéral des affaires familiales, des personnes âgées, de la femme et de la jeunesse de l’Allemagne, a souligné que le développement durable était nécessaire pour améliorer la condition de la femme.  Après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la prochaine étape est la mise en œuvre des Objectifs, a poursuivi Mme Ferner qui a souligné l’importance de la participation de la société civile à ce sujet.  Le Cadre normatif des délibérations doit être la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, le Programme de développement durable à l’horizon 2030, la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité et les autres documents pertinents sur les droits des femmes, a-t-elle dit. 

Mme Ferner a ajouté que la priorité de son département était de lutter contre la violence contre les femmes et les filles.  « Nous essayons de combler les lacunes en la matière en coopération avec les États fédérés.  Nous avons adopté des lois sur la traite des femmes et le trafic d’êtres humains dont les femmes », a encore dit la représentante, qui a mis l’accent sur l’importance de la communication et du partage d’information, de l’égalité des salaires, de la participation des femmes dans l’économie sur la question de l’autonomisation des femmes.

M. JARI PARTANEN, Vice-Ministre des affaires familiales et des services sociaux de Finlande, a dit que la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 serait difficile tant que les femmes en seraient exclues.  Il a ajouté que parce que les objectifs de développement durable sont tous importants, y compris pour les femmes, il faut une approche globale et veiller à ce que personne ne soit laissée de côté.  Tous les pays peuvent atteindre les objectifs de développement durable, a assuré le Ministre qui a plaidé pour un changement d’attitude.  À cet égard, il faut mettre en place des services publics, des infrastructures et la protection sociale répondant aux besoins spécifiques des femmes. 

En outre, il a appelé les hommes et les garçons à participer aux travaux domestiques afin de donner du temps aux femmes pour qu’elles puissent participer à la vie sociale et économique et améliorer ainsi leur situation.  La pleine jouissance des droits sexuels des femmes est de la plus haute importance pour l’égalité des sexes, a continué M. Partanen.  Concernant précisément la violence contre les femmes, « il faut que les hommes soient concernés en premier lieu et il faut les impliquer dans des campagnes comme « HeforShe », à l’instar du Président de la Finlande, a dit le Ministre.

Droit de réponse

Prenant la parole en fin de séance pour exercer son droit de réponse au discours de la délégation palestinienne, Mme MICHAL SARIG-KADURI (Israël) a dit que les Palestiniens avait confondu l’ordre du jour de la Commission en proposant un discours politique à charge contre Israël, au lieu de parler des solutions pour l’amélioration de la condition des femmes palestiniennes. 

Elle a estimé que les accusations proférées par la déléguée palestinienne étaient sans fondement, se félicitant en outre du fait que l’égalité des sexes était une réalité en Israël où la violence contre les femmes est réduite.  Elle a en outre dépeint une société palestinienne où les femmes étaient victimes de violence, ajoutant que lorsque l’autonomisation des femmes deviendra une réalité en Palestine, alors les Palestiniennes trouveront en Israël un partenaire de choix. 

Table ronde d’experts interactive sur le thème « Stratégies clefs en faveur de l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 »

Les stratégies pour l’égalité des sexes dans la mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030 devraient aborder de façon intégrée les trois dimensions du développement durable: économique, sociale et environnementale, a estimé la modératrice de la séance, Mme ŠEJLA ĐURBUZOVIĆ (Bosnie Herzégovine).  Elle a notamment invité les experts à se demander comment les cadres politiques macroéconomiques appuient la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles, et quelles sont les mesures à prendre pour garantir la collecte de données ventilées de qualité.

Mme ALEJANDRA CORCHUELO, Directrice du développement social au Département de la planification nationale de la Colombie, a expliqué que le Gouvernement colombien avait créé une commission de haut niveau pour mettre en œuvre le Programme de développement durable dans laquelle est notamment représenté le Ministère des finances.  Le plan de développement national, à l’élaboration duquel ont participé plus de 7 000 personnes, tient compte de la problématique hommes-femmes de manière transversale.  

« L’égalité des sexes a des ramifications pour la viabilité de nos sociétés qui vont au-delà de l’objectif 5 du Programme à l’horizon 2030 », a affirmé M. JAMES HEINTZ, Professeur d’économie à l’Université du Massachusetts.  Il a insisté sur le fait que « la croissance n’est pas une fin en soi » et que « l’égalité sur le marché du travail améliore la réalisation d’autres objectifs de développement durable ».  En bref, a-t-il dit, il faut mobiliser les ressources économiques pour réaliser les investissements dans l’égalité et repenser la politique macroéconomique de façon générale. 

Le Gouvernement ghanéen est en train d’élaborer un plan de développement conforme aux objectifs de développement durable et mettant l’accent sur l’égalité des sexes, les droits de femmes, l’accès à la justice, les moyens de subsistance et la modification des rôles au sein de la société, a indiqué Mme PHILOMENA EFUA NYARKO, Directrice exécutive du Service statistique du Ghana.  Le défi est d’améliorer l’analyse et la collecte de données ventilées par sexe fiables et claires, avec une bonne couverture géographique.  À cette fin, il faut aider les pays en développement à mettre au point des systèmes modernes pour analyser les indicateurs.

Mme ANITA NAYAR, Directrice de l’initiative « Regions Refocus » de la Fondation Dag Hammarskjöld, a mis l’accent sur la sécurité alimentaire, l’énergie et les changements climatiques.  Elle a salué l’initiative de l’Union africaine qui a entrepris un processus de création d’une zone de libre échange pour permettre aux pays africains d’accroître le commerce intercontinental.  Par contre, elle a regretté le manque de références à l’élimination progressive des combustibles fossiles et aux grands projets d’exploitation des ressources naturelles, alors que de nombreuses organisations féminines les combattent.  D’après elle, il faut créer des espaces permettant à celles-ci de travailler avec les décideurs.  Les Caraïbes, en particulier, ont besoin d’une stratégie cohérente sur l’accès au financement climatique.  

Mme SALLY MOYLE, Spécialiste de l’égalité des sexes du Département des affaires étrangères et du commerce de l’Australie, a indiqué que le bureau de la femme avait intégré le Cabinet du Premier Ministre qui met en œuvre des politiques tenant compte de l’égalité des sexes.  Pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, il a accru en septembre 2015 le financement pour leur sécurité.  Par ailleurs l’accent est mis sur la réduction des écarts salariaux et la participation des femmes à la vie active, notamment à travers les petites entreprises.  Il existe également un programme pour le bien-être des femmes autochtones.

La Suisse a récemment adopté sa stratégie développement durable 2016-2019 qui cible les mesures à prendre dans le domaine de l’autonomisation économique des femmes et de la lutte contre la violence.  D’après la représentante, une mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030 tenant compte de l’égalité des sexes passera par une intégration systématique des questions de genre.  En Suisse, par exemple, un nouveau projet de loi oblige les entreprises de plus de 50 salariés à corriger les discriminations, dont l’écart salarial.

En Ouganda, « nous souhaitons renforcer les mécanismes institutionnels et accélérer la mise en œuvre de cadres politiques que les plans de développement nationaux correspondent aux objectifs de développement durable », a déclaré le représentant.  Il a insisté sur la mobilisation efficace des ressources à l’échelon national avec tous les acteurs publics et privés.

La Chine a tracé sa voie propre pour protéger les droits des femmes, notamment à travers un comité consultatif et la participation de la société civile, s’est félicitée sa représentante.

La République islamique d’Iran croit en l’égalité entre les hommes et les femmes, a assuré sa représentante.  Afin de promouvoir le bien-être des femmes et l’autonomisation des jeunes générations, des centres de formation professionnelle ont été créés.  « Le bonheur que les femmes tirent de la vie de famille est particulièrement important », a-t-elle ajouté.

La représentante de la Fondation Nehru pour le développement a expliqué que son organisation avait organisé une conférence internationale pour débattre des stratégies éducatives qui permettent de changer la donne pour réaliser les objectifs de développement durable.  « Les familles ne doivent pas être complices dans le maintien de certaines pratiques patriarcales », a-t-elle averti, en insistant sur « la dignité pour chaque individu ».   

La spécialiste de l’égalité des sexes du Département des affaires étrangères et du commerce de l’Australie a ajouté qu’il fallait éviter que les questions de parité soient examinées de façon isolée et elle a proposé d’« associer les hommes et les garçons à ce discours ».

« Il faut changer de culture institutionnelle », a renchéri la représentante de l’Union européenne.  « Notre leitmotiv doit être d’éviter d’avoir des laissés-pour-compte », a-t-elle dit.  Il faut absolument que les cadres nationaux d’examen se fondent sur les indicateurs mondiaux en améliorant le traitement des données, notamment en matière de violence.

Pour sa part, l’Italie a décidé de consacrer de nouvelles ressources à hauteur de 50 millions d’euros dans les deux années à venir pour promouvoir le rôle des femmes dans les pays partenaires du développement, en préconisant un changement structurel de l’organisation du travail.

Par ailleurs, en Indonésie, les traités internationaux pertinents sont directement appliqués dans les cadres juridiques nationaux.

La représentante de l’organisation non gouvernementale « Soroptimist International » a jugé impératif de « mobiliser aujourd’hui les ressources nécessaires pour assurer l’égalité demain ».  Elle a souhaité en savoir plus sur le type de données récoltées pour garantir la participation des femmes à tous les niveaux.

Le professeur d’économie à l’Université du Massachusetts a proposé de « regarder plus loin que les indicateurs » pour parvenir à l’égalité entre les sexes, notamment en améliorant l’éducation secondaire.   

À son tour, la Directrice exécutive du Service statistique du Ghana a souligné l’importance de stratégies nationales pour la conception de statistiques et le suivi des progrès pour réduire les discriminations.  Selon elle, les données doivent être collectées dans tous les secteurs.

Au Nigéria, une stratégie nationale en matière d’emploi des femmes a été révisée dans le contexte des objectifs de développement durable et des objectifs proposés par ONU-Femmes.  En outre, la violence et les pratiques néfastes contre les femmes et les filles, telles les mutilations génitales féminines, sont pénalisées.

Au Japon, la Commission nationale de statistiques va utiliser un ensemble d’indicateurs pour mesurer la réalisation de l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

« L’égalité des sexes est indispensable dans le domaine de l’emploi », a défendu la représentante de la Confédération syndicale internationale.  Malheureusement, les écarts salariaux restent prononcés et les prestations insuffisantes, d’où l’importance du droit à s’organiser et à se syndiquer.

Un conseil national de la femme, la société civile et le secteur privé sont mobilisés sur ces questions au Rwanda.  « Mais quel que soit le niveau de formation donné aux femmes et quelles que soient les ressources consacrées, il y a toujours un maillon manquant, une échelle sociale non écrite sur laquelle les femmes sont mesurées », a déploré la représentante de ce pays.  « Les normes sociales pèsent lourdement sur nous », a-t-elle insisté, en contestant la structure patriarcale de la société africaine en général.

La Directrice du développement social au Département de la planification nationale de la Colombie a relevé un point commun: la violence faite aux femmes dans tous les domaines.  Sans information et sans intervention, on ne peut rien concevoir, a-t-elle conclu.  Pour la Directrice de l’initiative « Regions Refocus » de la Fondation Dag Hammarskjöld, une des solutions consiste à promouvoir un dialogue interministériel sur la mobilisation des ressources.   

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MANUA jusqu’au 17 mars 2017 pour encourager la réconciliation nationale et renforcer le secteur de la sécurité en Afghanistan

7645e séance – matin 
CS/12283

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MANUA jusqu’au 17 mars 2017 pour encourager la réconciliation nationale et renforcer le secteur de la sécurité en Afghanistan

Le Conseil de sécurité, après avoir entendu le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Nicholas Haysom, a décidé, en vertu de la résolution 2274 (2016), adoptée à l’unanimité, de proroger jusqu’au 17 mars 2017 le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). 

Malgré les progrès enregistrés sur le plan politique dans le pays, notamment la formation d’un Gouvernement d’unité nationale, l’Afghanistan demeure en proie à la violence qui a fait de 2015 l’année la plus sanglante depuis 2001, date d’intervention de la communauté internationale, a indiqué M. Haysom, en présentant le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation dans le pays.  C’est pourquoi, il a insisté sur l’importance de la reprise de pourparlers directs entre le Gouvernement afghan et les Taliban, en rappelant que l’an dernier 11 000 Afghans avaient perdu la vie dans le conflit qui déchire le pays, et que l’ONU avait enregistré au cours de la même période pas moins de 22 634 atteintes à la sécurité, soit une augmentation de 3% par rapport à 2014.

Il a cité, en particulier, l’attaque terroriste perpétrée le 20 janvier dernier à Kaboul contre un minibus transportant des employés d’un organe de presse local et revendiquée par les Taliban, causant la mort de sept personnes, que l’ensemble des intervenants ont condamnée.

Par la résolution qu’il vient d’adopter, le Conseil a condamné avec la plus grande fermeté tous les attentats visant des civils et les forces afghanes et internationales, ainsi que l’utilisation, par les Taliban et d’autres groupes extrémistes violents, de civils comme boucliers humains.  C’est pourquoi, souligne-t-il dans ce texte, il est crucial de pouvoir compter sur une présence continue et importante de la MANUA et des autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies à l’échelon sous-national, dans les provinces, à l’appui du Gouvernement afghan et en étroite coordination avec lui pour répondre aux besoins et assurer la sécurité dans le pays.

En ce qui concerne la transition politique, le Représentant spécial a fait remarquer que le Gouvernement d’unité nationale continue d’être blâmé pour la détérioration d’une situation économique et sécuritaire qui n’est pas de son fait.  La situation économique n’est pas très reluisante, a-t-il expliqué.  La première année de la « Décennie de la transformation (2014-2024) » a permis au Gouvernement afghan de présenter un programme de réforme et d’œuvrer en faveur de l’intégration économique régionale et du processus de paix, a ajouté M. Haysom.

Le Groupe de coordination quadrilatérale sur le processus de paix et de réconciliation afghan, constitué de l’Afghanistan, de la Chine, des États-Unis et du Pakistan, s’est réuni, le 11 janvier à Islamabad, puis le 23 février à Kaboul, pour établir une feuille de route pour les prochaines étapes à suivre, en particulier la reprise des pourparlers directs entre le Gouvernement afghan et les Taliban, a-t-il rappelé.  

Pour réaliser de véritables progrès, le Représentant spécial a estimé que la communauté internationale devrait appuyer les efforts du Gouvernement afin de stimuler la croissance économique et de mettre fin à la corruption dans le pays.  Dans les mois à venir, la communauté internationale devrait prendre des décisions importantes lors de la réunion de l’OTAN à Varsovie en juillet prochain et lors de la Conférence sur l’Afghanistan, prévue à Bruxelles en octobre, sur le niveau et le type d’assistance dont devrait bénéficier le pays.

En dépit de signes positifs montrant que l’Afghanistan, avec son gouvernement d’unité nationale, peut être à nouveau considéré comme un partenaire de confiance en matière de coopération internationale, de graves défis persistent, notamment les menaces que posent les Taliban, Al-Qaida et Daech/EIIL.  « Tout ce que nous défendons, à savoir l’égalité, la démocratie, la justice et les droits de l’homme, est la cible des attaques quotidiennes de ces groupes », s’est-il lamenté, en insistant sur l’appui régional et international pour venir à bout de ce fléau non seulement en Afghanistan, mais également dans l’ensemble de la région.  Lors de la reprise des pourparlers directs avec les Taliban, le Gouvernement afghan, a recommandé la représentante du Pakistan, doit présenter des mesures visant à encourager les Taliban à maintenir ces pourparlers, sans préconditions.

Exprimant des réserves à cet égard, le représentant de la République islamique d’Iran a, au contraire, mis l’accent sur le renforcement de la coopération régionale qu’il a considérée comme étant prioritaire pour consolider la paix et assurer la croissance économique dans le pays.  L’Iran, a-t-il dit, appuie un processus de paix qui soit mené par les Afghans eux-mêmes.

De son côté, le représentant de la Fédération de Russie a affirmé que son pays allait poursuivre son assistance, notamment à travers un programme de renforcement des capacités du personnel militaire pour mieux répondre au danger que posent les insurgés.  C’est en se dotant d’un secteur de la sécurité efficace que l’Afghanistan pourra éliminer le terrorisme et le trafic de la drogue, a soutenu le délégué russe. 

Son homologue du Canada a promis que son pays allait verser 227 millions de dollars au titre de l’aide bilatérale en faveur du développement.  Le délégué de l’Union européenne a, pour sa part, salué les récents progrès accomplis dans le cadre des projets communs d’intégration régionale, tels que celui visant à établir un pipeline entre le Turkménistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde, de nature à renforcer la connectivité dans l’Asie du Sud et centrale. 

Plusieurs orateurs ont par ailleurs salué le rôle de la MANUA, souhaitant même la voir jouer un plus grand rôle pour faciliter l’accès humanitaire, promouvoir les droits de l’homme et proposer ses bons offices en soutien au processus de paix afghan. 

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

La situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2016/218)

Déclarations

M. NICHOLAS HAYSOM, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, a déclaré que l’Afghanistan serait tout aussi lourdement mis à l’épreuve en 2016 qu’il ne l’avait été en 2015, à la fois sur les plans politique, économique et sécuritaire.  « Pour survivre, a-t-il précisé, le Gouvernement d’unité nationale doit faire face à des défis distincts: un repli économique qui se caractérise par une faible croissance et un taux de chômage élevé, une insurrection qui s’intensifie, ainsi qu’un environnement politique miné par les divisions.  En outre, l’Afghanistan devrait s’assurer un soutien financier significatif de la part de la communauté internationale lors des Conférences de Bruxelles et de Varsovie.  Il devrait en outre réaliser des progrès en faveur d’une paix durable « sans laquelle, a-t-il prévenu, tous les autres gains seront menacés ». 

Sur le plan économique, il faut reconnaître, a fait observer M. Haysom, que le choc provoqué par le retrait, fin 2014, de la communauté internationale avait été sous-estimé, notamment sur le plan économique.  Outre la faible croissance annoncée par la Banque mondiale, les dernières prévisions météorologiques font état d’une possible sècheresse qui pourrait vulnérabiliser encore davantage l’Afghanistan.  L’absence de perspectives économiques explique l’augmentation des flux migratoires vers des destinations plus prometteuses et la précarité du climat social dans le pays, a souligné le Représentant spécial.  Il a toutefois fait état des efforts déployés par le Gouvernement afghan pour mettre en œuvre un train de réformes, comme le prévoit le Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l'autonomie, en se félicitant aussi de l’engagement des autorités afghanes dans des initiatives d’intégration économique régionale. 

S’agissant de la situation sécuritaire, les forces nationales afghanes continuent d’être mises rudement à l’épreuve par les succès militaires remportés par les Taliban, notamment à Kunduz.  Elles sont en train de tirer les leçons de cette situation, pour empêcher les insurgés de prendre de l’élan à l’approche de la « saison des combats ».  En ce qui concerne la transition politique, le Gouvernement d’unité nationale continue d’être blâmé pour la détérioration d’une situation économique et sécuritaire qui n’est pas de son fait.  « Il fait face à la contestation d’une élite politique fragmentée, à l’érosion du sentiment d’unité nationale et la diminution de l’espoir au sein de la population civile », a indiqué M. Haysom.  Dans ce contexte, la réforme électorale est importante, dans la mesure où elle représenterait un progrès dans la démocratisation et à remplir ses engagements vis-à-vis de la population en 2014. 

Dans les mois à venir, la communauté internationale prendra des décisions cruciales à Varsovie et à Bruxelles sur le niveau et le type d’assistance qu’elle devra continuer de fournir au Gouvernement afghan, dont 69% des dépenses publiques sont financées par une aide extérieure, a poursuivi le Représentant spécial.  Compte tenu de la mobilisation dont la communauté internationale est l’objet de la part de tant de crises, les bailleurs de fonds devront obtenir l’assurance que leur assistance aura un impact tangible, notamment dans la concrétisation des réformes.  L’établissement du « Groupe de coordination quadrilatérale » est une étape bienvenue dans le processus de paix, a souligné le Représentant spécial, qui s’est félicité de l’implication du Pakistan.  Il a réitéré son souhait de voir débuter des pourparlers directs entre les Taliban et le Gouvernement afghan, en rappelant que l’an dernier 11 000 Afghans avaient perdu la vie dans le conflit qui déchire le pays.

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a indiqué que les forces armées afghanes ont eu du succès sur le terrain, et que le Gouvernement avait réalisé des progrès dans le domaine social qui ont contribué à améliorer la stabilité politique dans le pays, ce qui a facilité le retour volontaire d’Afghans se trouvant dans les pays voisins.  Il a aussi souligné la baisse de la production d’opium dans le pays et s’est félicité de voir que l’Afghanistan est de nouveau au centre des discussions internationales comme le montrent le Sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Varsovie, en Pologne, en juillet prochain, et la Conférence de Bruxelles prévue en octobre prochain.

Le représentant a souligné que le pays continuait d’être confronté à la menace que posent les Taliban, Daech, Al-Qaida et autres groupes extrémistes violents.  Il a affirmé que les violations des droits de l’homme auxquels se livrent ces groupes n’ont pas diminué, y compris au cours de la traditionnelle période d’accalmie de l’hiver, conduisant ainsi à de nombreuses victimes civiles et forçant des déplacements massifs de populations.  Le Groupe de coordination quadrilatérale sur le processus de paix et de réconciliation afghan, constitué de l’Afghanistan, de la Chine, des États-Unis et du Pakistan, s’est réuni à quatre reprises au cours d’une période de deux mois à Islamabad -au Pakistan- et à Kaboul, a rappelé le représentant.  Il a indiqué que ces réunions avaient permis d’établir une feuille de route pour les prochaines étapes à suivre.  La nomination de nouveaux dirigeants à la tête du Haut Conseil pour la paix a également revigoré la promotion de la paix.

M. Saikal a ensuite noté qu’il y a deux semaines, le Conseiller aux affaires étrangères du Premier Ministre du Pakistant avait déclaré publiquement que son gouvernement avait de l’influence sur les Taliban parce que leurs dirigeants et leurs familles vivent au Pakistan.  Face à ces propos, le représentant a invité le Pakistan à véritablement jouer son rôle en facilitant des pourparlers directs entre le Gouvernement afghan et les Taliban.  Le représentant les a également invités à s’engager en faveur de la paix en Afghanistan, en avertissant ceux qui préfèrent garder les armes qu’ils s’exposent à des affrontements armés et qu’ils seront tenus responsables de leurs actes, quelle que soit la protection dont ils bénéficient.  Il a en outre déploré les incursions constantes pakistanaises sur le territoire afghan, citant pas moins de 56 violations de la ligne Durand de démarcation entre les deux pays au cours des trois derniers mois.  La communauté internationale doit s’atteler à la finalisation du projet de convention générale sur le terrorisme international, demandant par ailleurs au Conseil de sécurité à veiller à ce que tous les États respectent leurs obligations en matière de lutte contre ce fléau.

Le représentant a ensuite assuré que son pays poursuivait sa lutte contre le fléau des enfants soldats, ainsi que les efforts en faveur de l’autonomisation des femmes.  Le Président Ashraf Ghani a réaffirmé son engagement en faveur de la liberté d’expression après l’assassinat de sept journalistes d’une station de télévision locale, a indiqué le représentant.  Le nombre de personnes déplacées a atteint un niveau record depuis 2002, a-t-il souligné, tout en déplorant le flux d’Afghans fuyant vers l’Europe, contribuant ainsi à exacerber la crise des migrants que connaît le continent.  Le Gouvernement afghan continuera de lutter contre les stupéfiants, a-t-il dit, en se félicitant de la baisse constatée de la production d’opium.  Il a aussi fait part de l’engagement des autorités à lutter contre la corruption qui sape les efforts de développement économique du pays.  Il a enfin invité la communauté internationale à participer activement à la Conférence de Bruxelles d’octobre prochain, et à investir pour la stabilité de l’Afghanistan.

M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) s’est félicité de l’adoption à l’unanimité d’une nouvelle résolution qui renouvelle pour une année supplémentaire le mandat de la MANUA et tient compte des résultats obtenus par la Commission d’examen tripartite, établie, il y a un an, pour mesurer l’impact des activités des Nations Unies en Afghanistan.  Ce texte réaffirme le soutien du Conseil de sécurité à l’Afghanistan et au programme de réforme de son gouvernement.  Il rappelle aussi les deux importantes échéances de 2016 pour ce pays, à savoir la Conférence des donateurs de Varsovie et la réunion ministérielle de Bruxelles.  Le représentant de l’Espagne s’est déclaré préoccupé par les menaces proférées par les Taliban contre le personnel humanitaire et les journalistes.  « Nous souhaiterions, a-t-il dit, que les processus électoraux prévus cette année renforcent la démocratie dans le pays. »  Le représentant a noté les efforts déployés par les autorités afghanes, la Chine, les États-Unis et le Pakistan dans le cadre du Groupe de coordination quadrilatérale et souhaité qu’ils soient couronnés de succès

Mme MICHELE J. SISON (États-Unis) a rappelé que la MANUA jouait un rôle très important dans la stabilisation de l’Afghanistan, en saluant ainsi le renouvellement de son mandat.  Elle a déploré les nombreuses victimes de la violence dans le pays, notamment les enfants, et appelé les forces de sécurité afghanes à prendre les mesures qui s’imposent pour réduire ces atrocités.  La représentante a également encouragé le Gouvernement afghan à s’investir davantage dans le secteur économique afin de relancer les activités en berne dans le pays.  Elle a, à ce propos, invité le Gouvernement afghan à prendre des mesures vigoureuses pour améliorer le secteur des affaires et attirer ainsi les investissements étrangers dans le pays.  Elle a précisé que la paix ne peut être effective si les efforts de développement ne sont pas consentis.  En outre, la déléguée a invité les autorités afghanes à faciliter une participation plus inclusive de tous les groupes de la population à la gestion publique.  Elle a conclu sa déclaration en faisant observer qu’il restait encore fort à faire en Afghanistan.  La communauté internationale, a-t-elle souligné, doit soutenir les efforts du Gouvernement afghan et de la MANUA.

M. GORGUI CISS (Sénégal) a également salué le travail de la MANUA qui opère, a-t-il dit, dans un contexte sécuritaire difficile.  Il a ensuite déploré les conséquences du conflit afghan sur les populations civiles, notamment les femmes et les enfants, et les déplacements massifs de populations qui découlent des violences.  Il a ainsi appelé à un processus de paix afghan inclusif, en saluant à cet égard l’équipe formée par le Groupe de coordination quadrilatérale.  Il a en outre salué la volonté de l’Afghanistan et du Pakistan de renforcer leur collaboration en vue de sécuriser leur frontière commune.  Le représentant a par ailleurs plaidé pour le renforcement de la coopération entre les Comités des sanctions ciblant les Taliban, Daech, Al-Qaida et le Comité contre le terrorisme, afin de rendre plus efficace la lutte contre ces groupes extrémistes.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a rappelé la volonté de son gouvernement d’appuyer les autorités afghanes pour faire prévaloir la sécurité et assurer le développement dans le pays.  Il a réitéré qu’il était important de coordonner de manière plus étroite au niveau régional la lutte contre le trafic des stupéfiants, qui ne peut être dissociée des efforts de lutte contre le terrorisme.  Les revenus générés par le trafic des stupéfiants, a-t-il rappelé, financent les activités terroristes.  Il s’est ensuite inquiété de la présence de Daech en Afghanistan, en particulier dans l’est du pays, en comparant cette grave menace à une « tumeur cancéreuse » qu’il faut éradiquer.  Le délégué s’est félicité, avant de conclure, des résultats obtenus par l’initiative régionale du Processus d’Istanbul.

Pour Mme SITI HAJJAR ADNIN (Malaisie), un règlement pacifique est la seule voie de sortie de crise en Afghanistan.  Elle a appelé à des pourparlers directs entre le Gouvernement afghan et les Taliban, tout en insistant sur la nécessité de renforcer le soutien international aux efforts de paix en Afghanistan.  La représentante s’est ensuite dite préoccupée par l’insécurité qui, selon elle, a fait son lit dans le pays, causant de nombreuses victimes, dont plus du tiers sont des enfants.  Elle a également plaidé pour que les enfants ne soient plus enrôlés dans les forces armées et la police nationale, ainsi que dans les groupes armés non étatiques.  Des mesures doivent être prises pour réintégrer ces enfants dans les structures sociales adéquates, en soulignant que l’avenir du pays était entre les mains de ces enfants.  La MANUA joue un rôle exemplaire sur le terrain, a-t-elle dit avant de conclure. 

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a regretté que les efforts du Groupe de coordination quadrilatérale n’aient pas été couronnés de succès, les Taliban ayant déclaré qu’ils ne reprendraient pas leurs pourparlers directs avec le Gouvernement afghan tant que certaines conditions préalables n’auront pas été remplies par celui-ci.  Il a assuré le Conseil que la Fédération de Russie continuerait d’apporter une aide et une formation aux forces armées afghanes pour faire face aux insurgés.  La situation en Afghanistan ne doit pas poser de menace aux pays tiers, a rappelé le représentant, en regrettant que l’Opération soutien décisif de l’OTAN n’ait pas été couronnée de succès depuis son lancement à la fin 2014.  Le représentant s’est dit convaincu que le Processus d’Istanbul était une instance de dialogue privilégiée pour poursuivre la lutte contre les stupéfiants au niveau de la région.

M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a salué le rôle joué par la MANUA dans son soutien à la Commission spéciale de la réforme électorale, qui a débouché sur des progrès encourageants que le Secrétaire général a relevés dans son rapport.  L’une des priorités du Japon est le renforcement des capacités afghanes pour maintenir la sécurité dans le pays, a rappelé le représentant, en soulignant l’appui de Tokyo en ce sens, notamment en fournissant salaires et formations.  Après s’être félicité de l’adoption de la résolution et de l’établissement du Groupe de coordination quadrilatérale, il a rappelé que le processus de paix et de réconciliation n’est pas la seule réponse possible aux nombreux défis auxquels fait face le Gouvernement d’unité nationale.  « Le retard pris par les pourparlers directs ne saurait servir d’excuse au manque de progrès dans d’autres domaines clefs, tels que la lutte anticorruption, la gouvernance, l’état de droit et le respect des droits de l’homme », a souligné M. Yoshikawa.  Pour lui, l’envoi d’une délégation du Conseil de sécurité dans le pays pourrait adresser le message adéquat de soutien dont l’Afghanistan a besoin.

M. PETER WILSON (Royaume-Uni) a reconnu que le chemin de l’Afghanistan était semé d’embûches, mais il s’est dit convaincu qu’avec le soutien du Conseil de sécurité et de la MANUA, l’Afghanistan parviendrait à les surmonter.  Il s’est félicité de l’accession récente du pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de sa relation avec le Fonds monétaire international (FMI).  Après avoir exhorté les Taliban à retourner à la table des négociations, le délégué britannique a demandé aux autorités du pays de tout faire pour que la violence prenne fin.  Il a, à cet égard, salué les mesures décisives prises par les forces afghanes pour lutter contre la menace que représentent les insurgés.  En conclusion, le Royaume-Uni a souhaité que la Conférence de Bruxelles prévue en octobre 2016 soit l’occasion de fixer les paramètres de l’action à venir de la communauté internationale en Afghanistan.

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a appelé tous les membres de la communauté internationale qui auraient une influence sur les Taliban de les appeler à s’engager dans le processus de paix afghan.  Il a indiqué que l’efficacité des forces armées afghanes dans leur lutte contre les insurgés dépend du soutien de la communauté internationale.  Il a aussi appelé les autorités afghanes à procéder à des réformes structurelles et à renforcer la mise en œuvre des principes de bonne gouvernance.  Il a par ailleurs déploré des exactions commises par les Taliban contre les civils, et a appelé les autorités nationales à coopérer plus étroitement avec la MANUA pour enquêter sur tous les cas de violations du droit international humanitaire.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a appelé la communauté internationale à renforcer les capacités institutionnelles afghanes afin d’éviter que les forces terroristes ne renforcent leur emprise du pays.  Il a indiqué que des pourparlers de paix directs entre le Gouvernement afghan et les Taliban étaient essentiels pour parvenir à un règlement politique du conflit.  Il a aussi salué les efforts des autorités afghanes pour venir en aide aux femmes, notamment les victimes des violences.  Il a ensuite appelé les bailleurs de fonds à soutenir les efforts de développement de l’Afghanistan, saluant à cet égard l’amélioration des relations entre l’Afghanistan et les pays voisins.  Le représentant a, par ailleurs, rappelé que le trafic de stupéfiants était l’un des plus grands dangers auquel le pays est confronté.  Il a salué les efforts du Gouvernement afghan pour prévenir ce fléau.  Avant de conclure, le délégué s’est dit préoccupé par la violence qui, a-t-il dit, a eu des conséquences catastrophiques sur la situation humanitaire au cours de l’année dernière. 

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a déclaré que l’Afghanistan avait impérativement besoin d’un leadership « résolu, unifié et efficace » pour relever les défis auxquels il est confronté.  Ceci exige une lutte sérieuse contre la corruption dans le pays, a-t-elle souligné, avant de rappeler l’importance que revêt le processus de paix et de réconciliation.  La déléguée a ensuite appelé les partenaires régionaux à assumer leur rôle pour aider à restreindre le flux d’armes, de combattants et de stupéfiants à travers les frontières afghanes, et qui sont source d’instabilité.  Elle s’est dite en outre convaincue que le régime de sanctions à l’encontre des Taliban est important pour appuyer le processus de paix et de réconciliation en cours et pour combattre ceux qui menacent la stabilité de l’Afghanistan.  Elle a ensuite exhorté les États Membres à mettre pleinement en œuvre la résolution 2253 (2015), en répondant particulièrement à l’appel lancé par le Conseil dans ce texte pour partager les informations, établir des partenariats et développer des stratégies nationales contre les engins explosifs improvisés, qui parviennent en Afghanistan.

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a, lui aussi, reconnu que l’Afghanistan était dans une situation difficile, qui rend indispensable le maintien de la présence de l’ONU dans le pays, tout en respectant le principe d’appropriation nationale.  S’il s’est félicité de l’accord auquel est parvenu, au mois de décembre dernier, le Groupe de coordination quadrilatérale sur le processus de paix et de réconciliation afghan, le représentant a toutefois déploré les nombreuses victimes civiles faites par le conflit en 2015.  Dans ce contexte, il a estimé que la communauté internationale doit redoubler d’efforts dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

M. LIU JIEYI (Chine) a déclaré que l’Afghanistan avait encore beaucoup de chemin à faire avant de parvenir à profiter pleinement de la paix et du développement.  Il a souhaité que des efforts soient déployés pour soutenir le pays, notamment en matière de renforcement des capacités des forces de sécurité.  Il a aussi appelé la communauté internationale à soutenir les efforts du Gouvernement dans le renforcement des institutions nationales, en soulignant également que les parties au conflit devraient employer tous les moyens nécessaires pour éviter la confrontation armée et promouvoir le dialogue.  Le représentant a ensuite plaidé en faveur du développement économique et social de l’Afghanistan.  Il a aussi appelé à l’augmentation de convois humanitaires pour soulager les souffrances de la population.  La MANUA doit continuer de jouer un rôle important, a estimé le représentant qui a souhaité que la Mission puisse coordonner les efforts de la communauté internationale en faveur du développement du pays, et aider les parties afghanes à œuvrer pour la paix.  Il a souligné, avant de conclure, qu’il était essentiel pour les Afghans de prendre en main le processus de réconciliation nationale.

M. ALEXIS LAMEK (France) a indiqué que dans le contexte d’insécurité qui prévaut actuellement en Afghanistan, les efforts du Gouvernement afghan, avec le soutien de ses partenaires internationaux, visant à renforcer leurs capacités, ne doivent pas être relachés.  Il a également souligné qu’il était essentiel de maintenir l’unité du Gouvernement, notamment dans un contexte propice aux tensions.  L’économie illicite, et en particulier le trafic de stupéfiants, sont des entraves majeures à la sécurité et au développement de l’Afghanistan, a-t-il estimé.  La situation des femmes et des enfants reste encore préoccupante, a-t-il regretté, en ajoutant qu’il était essentiel que les autorités et la société civile afghanes continuent de se mobiliser pour mettre pleinement en œuvre le plan d’action national « Femmes, paix et sécurité », adopté en 2015 dans le prolongement de la résolution 1325 (2000). 

Il est également indispensable, a poursuivi M. Lamek, que le Gouvernement afghan poursuive la mise en œuvre de ses engagements en matière de protection des enfants dans les conflits armés, issus des plans d’action de 2011 et 2014.  La réponse apportée à ces défis sera un élément important pour créer les conditions du retour volontaire et durable des citoyens afghans réfugiés à l’extérieur du pays, a jugé le représentant.  La communauté internationale doit continuer, dans ce contexte fragile, à accompagner l’Afghanistan vers plus de stabilité, de prospérité et de démocratie, a-t-il dit avant de conclure.  

M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) s’est félicité de l’établissement du Groupe de coordination quadrilatérale sur le processus de paix et de réconciliation afghan, qui s’est réuni en janvier et en février derniers, deux fois à Islamabad et deux fois à Kaboul.  Il a regretté les attaques menées par les Taliban au cours de la période à l’examen, en particulier celles contre des journalistes, qui constituent, a-t-il dit, des violations inacceptables de la liberté de la presse.  Il a appelé les insurgés à rejoindre la table des négociations.  Jugeant indispensable que la communauté internationale continue de s’impliquer aux côtés de l’Afghanistan, il s’est félicité de l’adoption, à l’unanimité des 15 membres du Conseil, de la résolution prorogeant le mandat de la MANUA pour une nouvelle période d’une année.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a estimé que les attentes de la communauté internationale vis-à-vis de l’Afghanistan devaient être « réalistes », et tenir compte de plusieurs facteurs, à commencer par l’engagement d’un Gouvernement afghan « unifié » à œuvrer en faveur d’une paix négociée.  Il s’est, à cet égard, félicité des récentes déclarations du leadership afghan et de la recomposition du Haut Conseil de paix afghan.  Pour la représentante, les forces de sécurité afghanes doivent aussi démontrer leur capacité à faire front, ce qui ne pourrait qu’encourager les Taliban à revenir à la table des négociations.  Par ailleurs, les quatre membres du Groupe de coordination quadrilatérale doivent user de leur influence et de leur « capital politique » pour contribuer au succès du processus de paix afghan.  

À cet égard, Mme Lodhi a souligné qu’il était crucial que le Gouvernement afghan propose un « ensemble de mesures » visant à engager les Taliban dans des pourparlers de paix.  « Il serait judicieux d’éviter les conditions préalables dans la mesure où cela pourrait faire échouer les négociations avant même qu’elles n’aient débuté », a estimé la représentante, en rappelant que son pays avait proposé d’accueillir de tels pourparlers.  En effet, a-t-elle expliqué, la coopération entre le Pakistan et l’Afghanistan jouera un role clef pour matérialiser la paix et la sécurité dans la région.  Il est également important de renforcer la coopération le long de la frontière avec l’Afghanistan pour faire obstacle à l’entrée de terroristes, a insisté la représentante du Pakistan, qui a appelé, à plusieurs reprises et « sans succès », les autorités à Kaboul à prendre des mesures dans ce sens.  Mme Lodhi a regretté que les appels en faveur de contrôles stricts à la frontière soient restés sans réponse à ce jour.  Elle a aussi rappelé l’intérêt économique que pourraient susciter les projets d’intégration régionale pour l’Afghanistan et le Pakistan.

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a salué le courage et la résistance des forces armées afghanes qui ont subi de nombreuses pertes en vies humaines au cours de l’année 2015, marquée par une violence sans précédent.  Il a assuré du soutien de l’Italie dans divers domaines, notamment le respect des droits des femmes et des filles.  Il a rappelé qu’avec ses troupes installées dans la ville d’Herat, l’Italie contribue avec ses partenaires de l’OTAN à instaurer la paix dans le pays.  Le représentant a souhaité que les pourparlers de paix envisagés donnent l’occasion aux femmes de s’impliquer en faisant entendre leur voix.  L’amélioration de la situation sécuritaire, a-t-il dit, permettra de réaliser des succès sur le plan économique.  Il a ainsi souligné l’importance de la mise en œuvre des réformes adoptées par le Gouvernement d’unité nationale, tout en prônant des progrès en matière d’état de droit, de lutte contre la corruption, de respect des droits de l’homme, y compris ceux relatifs aux femmes, tout comme le besoin de procéder à des réformes électorales en prélude aux élections parlementaires et de district prévues à l’automne prochain.

M. SYED AKBARUDDIN (Inde) a souhaité la pleine mise en œuvre des régimes de sanctions contre Daech, Al-Qaida et les Taliban, afin de pouvoir réduire l’impact de ces différents groupes terroristes en Afghanistan.  Il a rappelé que le Premier Ministre indien, M. Shri Narendra Modi, s’était rendu en Afghanistan en décembre dernier, pour participer, avec le Président afghan, M. Ashraf Ghani, à l’inauguration du nouveau parlement du pays, fruit de la coopération entre les deux pays.  Il a salué le courage exemplaire des forces armées afghanes, en assurant que l’Inde était disposée à renforcer sa coopération en matière de formation des soldats afghans dans les institutions indiennes.  Il a en outre indiqué que l’Afghanistan ne pouvait parvenir à son plein potentiel économique que s’il réussissait à acquérir le droit de transit pour ses marchandises vers les marchés d’Asie du Sud.  L’Inde travaille, en collaboration avec la République islamique d’Iran et l’Afghanistan, au développement d’un programme transit trilatéral visant à améliorer la connectivité avec l’Afghanistan, a indiqué le représentant.  Il a enfin dit soutenir le processus de réconciliation nationale afghan, en appelant les parties à abandonner la violence. 

M. MICHAEL DOUGLAS GRANT (Canada) a déclaré que son pays appuyait le Gouvernement afghan dans la mise en œuvre de son train de réformes: « d’ici à 2017, nous verserons 227 millions de dollars au titre de l’aide bilatérale en faveur du développement pour appuyer des programmes dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’autonomisation et des droits des femmes et des filles, ainsi que de l’aide humanitaire ».  Le Canada contribue aussi aux efforts de sécurité actuels accomplis sous la direction de l’OTAN, en fournissant 330 millions de dollars sur trois ans (2015-2017) pour soutenir les forces nationales afghanes.  Le délégué a par ailleurs insisté sur la nécessité de faire entendre, dans le cadre des pourparlers de paix, les voix des Afghanes, conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  Il a également invité le Gouvernement à appliquer intégralement la Loi sur l’élimination de la violence contre les femmes et à garantir la participation de celles-ci à tous les aspects de la vie afghane.

M. GOLAMALI KHOSROO (République islamique d’Iran) a réaffirmé l’attachement de son pays au renforcement de la coopération régionale avec l’Afghanistan.  Il a indiqué qu’en janvier dernier, de hauts responsables gouvernementaux afghans s’étaient rendus en Iran pour visiter, notamment, le chantier du port de Chabahar, réalisation conjointe de l’Afghanistan, de l’Inde et de l’Iran et qui, une fois achevée, « serait très bénéfique au pays en développement sans littoral qu’est l’Afghanistan ».  Par ailleurs, a assuré le représentant, l’Iran continue de participer aux travaux de la Commission tripartite afin de planifier le retour « volontaire, sûr, digne et graduel » des réfugiés afghans dans leur pays d’origine.  Dans ce contexte, il a souligné pour les autorités afghanes l’importance de formuler une « stratégie globale de réinsertion et de rapatriement librement consenti ».

M. OLOF SKOOG (Suède) a salué le travail de la MANUA qui soutient les efforts du Gouvernement national afghan.  Il a estimé que la Mission pourrait jouer un plus grand rôle pour faciliter l’accès humanitaire, promouvoir les droits de l’homme et proposer ses bons offices en soutien au processus de paix afghan.  Il a en outre appelé les groupes en conflit dans le pays à respecter le droit international humanitaire et à s’abstenir de prendre pour cibles les femmes, les enfants et les centres de santé.  Il a également estimé qu’un accord de paix est la seule option viable pour une stabilité durable et le développement de l’Afghanistan, saluant à cet égard le travail du Groupe de coordination quadrilatérale.  Il a ensuite souhaité que les femmes soient davantage impliquées dans le processus de paix.

Mme GILLIAN BIRD (Australie) a encouragé le Gouvernement afghan à continuer de procéder à des réformes qui ont été proposées par la Commission spéciale de réforme électorale.  Elle a salué les efforts consentis par le Groupe de coordination quadrilatérale, en appelant toutes les parties afghanes, y compris les Taliban, à faire davantage d’efforts en 2016 en vue d’une paix durable.  Elle a indiqué que les rencontres internationales de juillet et octobre prochains à Varsovie et Bruxelles vont donner l’occasion à l’Afghanistan et à la communauté internationale de planifier la suite du processus de réconciliation du pays.

M. JOÃO VALE DE ALMEIDA, Chef de la délégation de l’Union européenne, a déclaré que l’Union européenne soutenait pleinement les efforts en cours du Groupe de coordination quadrilatérale pour relancer les pourparlers de paix et de réconciliation entre le Gouvernement afghan et les groupes insurgés.  Il s’est ensuite félicité des récents progrès accomplis dans le cadre des projets communs d’intégration régionale, tels que celui visant à établir un pipeline entre le Turkménistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde, de nature à renforcer la connectivité dans l’Asie du Sud et centrale.  Tout en soulignant l’importance de la réforme électorale en Afghanistan, dont les progrès sont encore « trop lents », M. de Almeida a indiqué que l’Union européenne approuvait les nominations récentes du Procureur général et du Ministre de l’intérieur afghans.  Il a espéré que ces nominations donneraient un nouvel élan dans les domaines judiciaire et sécuritaire.  Pour lui, la Conférence de Bruxelles, qui se déroulera les 4 et 5 octobre prochains, sera l’occasion de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale en faveur du développement économique et politique de l’Afghanistan, qui devra mettre en œuvre des réformes « objectives » et parvenir à un « réel changement ». 

M. HARALD BRAUN (Allemagne) a rappelé que 2016 serait une nouvelle année cruciale pour l’Afghanistan.  Après avoir souligné l’importance du Sommet de l’OTAN à Varsovie en juillet et de la Conférence de Bruxelles en octobre, le représentant s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire en Afghanistan.  Le processus de paix ne sera couronné de succès que s’il engage toutes les composantes de la société afghane, avec le soutien de la communauté internationale, y compris des pays voisins de l’Afghanistan et des Nations Unies.  En tant que Présidente du Groupe international de contact et l’un des principaux donateurs de l’Afghanistan, l’Allemagne continuera de jouer pleinement son rôle, a déclaré le représentant.  En outre, pour l’Union européenne et l’Allemagne, les flux migratoires en provenance de l’Afghanistan sont devenus une question urgente, avec l’arrivée au sein des pays membres de l’Union européenne de près de 150 000 ressortissants afghans en un an.  « L’Allemagne remplira ses obligations de fournir une protection internationale à ceux qui fuient les persécutions », a-t-il assuré.  Parallèlement, nous comptons sur la pleine coopération de l’Afghanistan pour veiller au retour rapide dans leur pays de ceux qui n’ont pas besoin d’une telle protection, a ajouté M. Braun. 

M. Y. HALIT ÇEVIK (Turquie) a appelé la communauté internationale à continuer de soutenir les efforts du Gouvernement afghan visant le maintien de la sécurité, le développement et la prospérité du pays.  Il a estimé que les élections parlementaires prévues en octobre prochain en Afghanistan permettraient de renforcer les institutions démocratiques dans le pays.  Il a aussi jugé que le succès du processus de paix et de réconciliation serait vital pour la stabilité de l’Afghanistan et de toute la région.  Il a promis que la Turquie continuerait de soutenir les efforts du Gouvernement afghan contre le terrorisme, avant de saluer les efforts de coopération entrepris par l’Afghanistan avec les pays voisins.

M. J.G. VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a estimé que l’unité politique au sein du Gouvernement afghan contribuerait à créer la stabilité et un avenir prospère pour la population afghane.  Il a fait remarquer que la paix durable ne pourrait être atteinte que par le biais d’un processus de réconciliation afghane soutenu par les partenaires régionaux.  Il a par ailleurs salué les mesures prises récemment par le Gouvernement afin de renforcer les services de protection des femmes, citant par exemple le lancement, le 31 janvier dernier, du fonds d’urgence d’aide aux femmes victimes de violence.  Il a rappelé que son pays était un partenaire de longue date de l’Afghanistan, et qu’il envisageait de définir ses engagements futurs dans le pays, notamment dans les secteurs de la défense, du développement et de la diplomatie.  Il a enfin dit la volonté des Pays-Bas de soutenir la décennie de transformation de l’Afghanistan.

Texte du projet de résolution (S/2016/241)

      Le Conseil de sécurité,

      Rappelant ses résolutions antérieures sur l’Afghanistan, en particulier sa résolution 2210 (2015) portant prorogation jusqu’au 17 mars 2016 du mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), conformément aux modalités indiquées dans la résolution 1662 (2006),

      Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et l’unité nationale de l’Afghanistan, ainsi que son appui continu au Gouvernement et au peuple afghans, qui reconstruisent leur pays et renforcent les fondements d’une paix durable, du développement et de la démocratie constitutionnelle,

      Rappelant l’aboutissement, à la fin de 2014, du processus Inteqal (transition) et le lancement de la Décennie de la transformation (2015-2024), au cours de laquelle l’entière responsabilité en matière de sécurité sera transférée aux institutions afghanes, constatant que la transition ne concerne pas seulement la sécurité mais aussi l’appropriation et la pleine prise en charge par l’Afghanistan de la gouvernance et du développement, et affirmant que, dans le cadre de l’appui qu’ils apportent à l’Afghanistan, les organismes des Nations Unies tiennent pleinement compte de l’aboutissement de la transition dans ce pays,

      Mettant l’accent sur le Processus de Kaboul, qui vise à réaliser l’objectif premier consistant à renforcer la conduite et l’appropriation des activités par l’Afghanistan, à consolider les partenariats internationaux et la coopération régionale, à améliorer la gouvernance dans le pays, à renforcer les capacités des forces de sécurité afghanes et à favoriser la croissance économique et la protection des droits de tous les citoyens afghans, en particulier les femmes et les filles, et se félicitant particulièrement des engagements pris par le Gouvernement afghan,

      Soulignant qu’il importe d’adopter une stratégie globale pour régler les problèmes liés à la sécurité, à la situation économique, à la gouvernance et au développement en Afghanistan, qui ont un caractère interdépendant, et conscient qu’il n’y a pas de solution purement militaire pour assurer la stabilité dans ce pays,

      Se réjouissant que le Gouvernement d’unité nationale entame sa deuxième année au pouvoir et soulignant qu’il importe que toutes les parties en Afghanistan œuvrent dans le cadre de ce gouvernement pour offrir à l’ensemble de la population afghane un avenir de concorde, de paix et de prospérité,

      Se félicitant du consensus stratégique qui s’est établi entre le Gouvernement afghan et la communauté internationale au sujet d’un partenariat renouvelé et durable dans la perspective de la Décennie de la transformation, fondé sur les engagements réciproques réaffirmés dans le Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l’autonomie adopté lors de la réunion des hauts responsables tenue le 5 septembre 2015 à Kaboul, accueillant avec satisfaction les progrès réalisés quant aux engagements réciproques pris dans le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo et renouvelés à la Conférence de Londres de 2014, de favoriser une croissance économique et un développement durables de l’Afghanistan, et réaffirmant que le Gouvernement afghan et la communauté internationale doivent continuer de s’employer à honorer leurs engagements réciproques, et attendant avec intérêt la conférence ministérielle sur l’Afghanistan qui se tiendra à Bruxelles en octobre 2016,

      Affirmant que les progrès durables accomplis dans les domaines de la sécurité, de la stabilité politique, de la gouvernance, de la durabilité budgétaire, des droits de l’homme, en particulier les droits fondamentaux des femmes, de l’état de droit et du développement, ainsi que dans les domaines transversaux de la lutte contre les stupéfiants et la corruption et de l’application du principe de responsabilité, se renforcent mutuellement, et que les programmes de gouvernance et de développement doivent être conformes aux objectifs énoncés dans la Déclaration de Tokyo et au programme de réforme du Gouvernement afghan, et se félicitant des efforts soutenus que le Gouvernement afghan et la communauté internationale déploient pour s’attaquer à ces problèmes en appliquant une démarche globale,

      Réaffirmant en particulier dans ce contexte son appui à la mise en œuvre, sous la conduite et la maîtrise du peuple afghan, des engagements énoncés dans les communiqués des Conférences de Londres et de Kaboul et dans le Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l’autonomie aux fins du programme de réforme du Gouvernement afghan et de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, dans le cadre de la stratégie globale que le Gouvernement afghan devra promouvoir avec l’aide des pays de la région et de la communauté internationale, l’ONU étant appelée à jouer un rôle de coordination en tant que facilitateur et organisateur de rencontres de donateurs, conformément au Processus de Kaboul,

      Accueillant avec satisfaction le programme de réforme intitulé « Sur la voie de l’autonomie – adhésion à la réforme et à un nouveau partenariat », dans lequel le Gouvernement afghan a défini des orientations stratégiques prioritaires en vue d’amener l’Afghanistan à l’autonomie dans la Décennie de la transformation, prévoyant des mesures pour l’amélioration de la sécurité, de la stabilité politique et de la stabilisation économique et budgétaire, la bonne gouvernance, notamment la réforme électorale et le renforcement des institutions démocratiques, la promotion de l’état de droit et du respect des droits de l’homme, notamment s’agissant des femmes et des filles, la lutte contre la corruption et l’économie illicite, dont les stupéfiants, et la mise en place de conditions propices à l’augmentation de l’investissement dans le secteur privé et au développement durable sur les plans social, environnemental et économique, et affirmant dans ce contexte son appui à ce programme de réforme pris en charge et dirigé par le Gouvernement afghan,

      Soulignant qu’il est essentiel de favoriser la coopération régionale, moyen efficace de promouvoir la sécurité, la stabilité et le développement économique et social en Afghanistan, rappelant l’importance de la Déclaration de Kaboul sur les relations de bon voisinage (Déclaration de Kaboul), en date du 22 décembre 2002 (S/2002/1416), se félicitant à cet égard que la communauté internationale demeure résolue à promouvoir la stabilité et le développement de l’Afghanistan, et prenant note des initiatives régionales et internationales telles que les deux processus régionaux dirigés par l’Afghanistan, à savoir le Processus d’Istanbul « Au cœur de l’Asie » sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité en Afghanistan et le processus de la Conférence sur la coopération économique régionale concernant l’Afghanistan, ainsi que d’autres initiatives telles que le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan, le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, le Pakistan et la Turquie et le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, le Pakistan et le Royaume-Uni, de même que ceux de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, de l’Organisation du Traité de sécurité collective et de l’Association sud-asiatique de coopération régionale,

      Se félicitant du texte issu de la cinquième Conférence ministérielle « Au cœur de l’Asie » (Conférence ministérielle du Processus d’Istanbul), tenue à Islamabad en décembre 2015, dans lequel l’Afghanistan et ses partenaires régionaux, tout en se disant convaincus qu’un Afghanistan sûr, pacifique, stable et prospère, et fermement attaché aux droits de l’homme est d’une importance vitale pour la paix, la stabilité et la prospérité de la région dans son ensemble, ont considéré que l’Afghanistan était l’un des pays en première ligne de la guerre contre le terrorisme, combattant des groupes terroristes régionaux et internationaux et protégeant la région contre la propagation du terrorisme, réaffirmé qu’il leur incombait collectivement d’aider et d’appuyer l’Afghanistan dans la lutte contre les difficultés collectives auxquelles il fait face et exhorté la communauté internationale à honorer les engagements pris à la Conférence de Londres de continuer à appuyer financièrement le Gouvernement d’unité nationale de l’Afghanistan, se félicitant des mesures de confiance relatives à la lutte contre le terrorisme et les stupéfiants et au commerce, aux échanges et aux possibilités d’investissement et de celles relatives à l’éducation, à la gestion des catastrophes et aux infrastructures régionales, se félicitant de la tenue de la sixième Conférence ministérielle « Au cœur de l’Asie » prévue à New Delhi en 2016, et notant que le Processus d’Istanbul sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité en Afghanistan est censé compléter et faciliter les efforts déployés par les organisations régionales, en particulier en ce qui concerne l’Afghanistan, et non s’y substituer,

      Se félicitant également des résultats du débat de haut niveau consacré à la situation des réfugiés afghans par le Comité exécutif du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés les 6 et 7 octobre 2015, et des résultats de la Conférence internationale sur une stratégie de recherche de solutions pour les réfugiés afghans et d’appui au rapatriement librement consenti, à la réintégration durable et à l’assistance aux pays d’accueil, tenue à Genève les 2 et 3 mai 2012, et attendant avec intérêt la poursuite de la mise en œuvre du communiqué commun établi à l’issue de la Conférence, dont l’objectif est d’assurer le retour à long terme des réfugiés et de continuer à soutenir les pays d’accueil, grâce à l’appui infaillible et aux efforts ciblés de la communauté internationale,

      Mettant l’accent sur le rôle important que l’Organisation des Nations Unies continuera de jouer dans la promotion de la paix et de la stabilité en Afghanistan en coordonnant l’action des donateurs internationaux et en appuyant les efforts déployés par le Gouvernement afghan dans le rôle de direction qu’il joue en coordination avec la communauté internationale et en collaborant étroitement avec le Gouvernement afghan et la communauté internationale pour défendre l’allocation de ressources internationales critiques à l’Afghanistan, tout cela conformément au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes en matière de gouvernance et de développement ainsi qu’au processus de Kaboul et au Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l’autonomie, et sur la base du programme de réformes du Gouvernement afghan, notamment en coordonnant et en contrôlant, avec le Gouvernement afghan, la mise en œuvre du Processus de Kaboul par l’intermédiaire du Conseil commun de coordination et de suivi à l’appui des priorités arrêtées par le Gouvernement afghan et affirmées aux Conférences de Tokyo et de Londres; et remerciant le Secrétaire général, son Représentant spécial pour l’Afghanistan et, en particulier, les femmes et les hommes de la MANUA, qui servent dans des conditions difficiles pour venir en aide au peuple afghan, de leurs efforts, qu’il soutient fermement,

      Prenant acte de l’examen du portefeuille de projets de mars 2015, présenté par l’équipe de pays des Nations Unies au Gouvernement afghan, qui met en lumière le travail accompli par les organismes, fonds et programmes des Nations Unies pour réaliser les objectifs de développement et répondre aux attentes du peuple afghan,

      Soulignant qu’il est important qu’un processus politique global sans exclusive, dirigé et contrôlé par les Afghans, vienne soutenir l’entreprise de réconciliation de tous ceux qui y sont disposés, ainsi qu’il ressort du communiqué de la Conférence de Kaboul du 20 juillet 2010 sur le dialogue avec tous ceux qui renoncent à la violence, n’entretiennent pas de liens avec des organisations terroristes internationales, dont Al-Qaida, respectent la Constitution, en particulier ses dispositions relatives aux droits fondamentaux, notamment les droits de la femme, et souhaitent participer à l’édification d’un Afghanistan pacifique, et des conclusions détaillées de la Conférence de Bonn du 5 décembre 2011, et comme approuvé par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, dans le respect total de l’application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999), 1988 (2011), 2082 (2012), 2160 (2014) et 2255 (2015), ainsi que dans ses autres résolutions pertinentes,

      Se félicitant des pourparlers directs tenus le 7 juillet 2015 à Murree (Pakistan) entre le Gouvernement afghan et des représentants des Taliban, avec l’aide du Pakistan, et observés par la Chine et les États-Unis d’Amérique,

      Rappelant qu’aux Conférences de Kaboul, de Tokyo et de Londres et dans l’accord portant création du Gouvernement d’unité nationale, le Gouvernement afghan s’est engagé à renforcer et améliorer le processus électoral et à entreprendre une réforme électorale à long terme afin que les prochaines élections soient transparentes, crédibles, ouvertes et démocratiques, attendant avec intérêt la préparation des prochaines élections parlementaires, et soulignant que la MANUA doit continuer de fournir son appui, à la demande des autorités afghanes,

      Réaffirmant que l’avenir pacifique de l’Afghanistan repose sur la construction d’un État stable, sûr et autosuffisant sur le plan économique, à l’abri du terrorisme et des stupéfiants, et fondé sur la primauté du droit, des institutions démocratiques solides, le respect du principe de la séparation des pouvoirs, le renforcement de l’équilibre entre les pouvoirs constitutionnels, ainsi que la garantie et le respect des droits et des obligations du citoyen, saluant la contribution du Groupe de contact international aux efforts des Nations Unies pour coordonner et mobiliser le soutien de la communauté internationale en faveur de l’Afghanistan,

      Soulignant qu’il importe que les Forces de défense et de sécurité nationales afghanes soient opérationnelles, professionnelles, largement représentatives et viables pour répondre aux besoins de sécurité du pays, dans la perspective d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité durables en Afghanistan et dans la région, insistant sur le fait que la communauté internationale s’est engagée à long terme à concourir à leur renforcement et à leur professionnalisation tout au long de la Décennie de la transformation (2015-2024), notamment par la formation et le recrutement de femmes et leur maintien dans les Forces de défense et de sécurité nationales afghanes, se félicitant de la contribution des partenaires de l’Afghanistan à la paix et à la sécurité dans le pays, se réjouissant de l’accord entre l’OTAN et l’Afghanistan, qui a donné lieu à la mise en place, le 1er janvier 2015, de la mission non militaire Soutien résolu, qui formera, conseillera et aidera les Forces de défense et de sécurité nationales afghanes, à la demande de la République islamique d’Afghanistan, notant qu’il incombe au Gouvernement afghan de maintenir, en nombre suffisant, des forces de défense et de sécurité nationales afghanes compétentes, prenant note de l’appui financier que l’OTAN et les partenaires fournisseurs de contingents apportent à ces forces et du « partenariat durable renforcé » entre l’OTAN et l’Afghanistan, l’objectif étant qu’en 2024 au plus tard, le Gouvernement afghan assume progressivement la responsabilité financière de ses forces de sécurité, rappelant à cet égard la résolution 2189 (2014), et attendant avec intérêt les délibérations concernant l’Afghanistan au sommet de l’OTAN qui se tiendra en 2016 à Varsovie,

      Soulignant que tous les organismes, fonds et programmes des Nations Unies doivent, dans le cadre du mécanisme offert par l’équipe de pays et de l’initiative Unis dans l’action, sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, mettre davantage l’accent sur la programmation conjointe à tous les niveaux afin d’éviter les doubles emplois, d’assurer la rentabilité des activités et de réduire les coûts des transactions, ainsi qu’établir des indicateurs de progrès et des objectifs de transition dans le but de passer d’une maîtrise partagée à une pleine appropriation et gestion des programmes par le Gouvernement, en pleine consultation et en étroite coopération avec le Gouvernement afghan, afin de renforcer encore la cohérence, la coordination et l’efficacité des activités et de les aligner entièrement sur le programme de réforme du Gouvernement afghan,

      Encourageant la communauté internationale à poursuivre de 2017 à 2020 ses efforts civils et ses actions en faveur du développement pour aider le Gouvernement et le peuple afghans en vue de la conférence ministérielle sur l’Afghanistan organisée à Bruxelles en octobre 2016 par l’Union européenne, et l’encourageant également à maintenir ses contributions conformément au Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l’autonomie, de façon coordonnée avec les autorités afghanes et la MANUA, afin de renforcer la prise en main et la direction du pays par les Afghans, comme réaffirmé à la Conférence de Tokyo en juillet 2012 et à la Conférence de Londres en décembre 2014,

      Soulignant qu’il faut continuer à améliorer l’acheminement judicieux et efficace de l’aide humanitaire, notamment grâce à une coordination accrue entre les organismes, fonds et programmes des Nations Unies sous l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général, et entre l’Organisation des Nations Unies et d’autres donateurs, surtout dans les endroits qui en ont le plus besoin, se félicitant de la création du Fonds humanitaire commun des Nations Unies et soutenant le Gouvernement afghan dans son action essentielle de coordination de l’aide humanitaire destinée à ses citoyens,

      Mettant l’accent sur la nécessité pour tous, dans le contexte de l’aide humanitaire, de défendre et de respecter les principes humanitaires et les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance,

      Se déclarant de nouveau préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, en particulier par les actes extrémistes violents perpétrés dans la région par les Taliban, dont le réseau Haqqani, ainsi qu’Al-Qaida et les autres groupes violents et extrémistes, les groupes armés illégaux, les criminels et ceux qui se livrent à la production ou au trafic de stupéfiants, et par les liens existants entre les activités terroristes et les drogues illicites, qui constituent un danger pour la population locale, y compris les femmes, les enfants, les forces nationales de sécurité et le personnel militaire et civil international, notamment les agents de l’aide humanitaire et de l’aide au développement, et se disant également gravement préoccupé par le nombre record de victimes civiles, en particulier femmes et enfants, du fait de la violence liée au conflit en Afghanistan, ainsi qu’il ressort du rapport que la MANUA a présenté en février 2016 sur la protection des civils en période de conflit armé,

      Conscient des menaces alarmantes que font continuellement peser les Taliban, notamment le Réseau Haqqani, ainsi qu’Al-Qaida, les entités affiliées à l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) (Daech) et d’autres groupes extrémistes violents et groupes armés illégaux, ainsi que des difficultés rencontrées pour lutter contre ces menaces, et s’inquiétant vivement des incidences néfastes des actes de violence et de terrorisme perpétrés par l’ensemble des groupes susvisés sur l’aptitude du Gouvernement afghan à garantir la primauté du droit, à assurer au peuple afghan la sécurité et les services essentiels et à veiller à l’amélioration de la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales et à leur protection,

      Se déclarant vivement préoccupé par la présence en Afghanistan d’éléments affiliés à l’EIIL (Daech), qui pourraient être encore plus nombreux à l’avenir, et exprimant son appui aux efforts déployés par les Forces nationales de défense et de sécurité afghanes pour lutter contre ce phénomène et à l’assistance fournie par les partenaires internationaux de l’Afghanistan à cet égard,

      Rappelant ses résolutions 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, se déclarant vivement préoccupé par le nombre élevé des pertes civiles en Afghanistan, en particulier parmi les femmes et les enfants, dont la grande majorité sont causées par les Taliban, Al‑Qaida, d’autres groupes extrémistes violents et des groupes armés illégaux, condamnant les attentats-suicides, souvent commis dans des zones densément peuplées, et les assassinats ciblés, en particulier de femmes et de filles, notamment de femmes occupant des postes de haut niveau ou promouvant les droits des femmes, ainsi que de journalistes, réaffirmant que tous les belligérants doivent prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils touchés, spécialement des femmes, des enfants et des déplacés, notamment contre les violences sexuelles et toutes les autres formes de violence sexiste, et que les auteurs de tels actes de violence doivent être amenés à en répondre, demandant à toutes les parties d’honorer les obligations que leur impose le droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et de prendre toute mesure utile pour assurer la protection des civils, et soulignant qu’il importe de suivre en permanence la situation des populations civiles, et plus particulièrement les pertes civiles, et de l’en informer, prenant acte des efforts accomplis par les forces afghanes et les autres forces internationales pour réduire au minimum le nombre de victimes civiles, et prenant note du rapport sur la protection des civils en période de conflit armé que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a publié en février 2016 et du rapport spécial sur la province de Kondoz qu’elle a publié en décembre 2015,

      Se déclarant préoccupé par la grave menace que les mines antipersonnel, restes de guerre explosifs et engins explosifs improvisés peuvent représenter pour la population civile, et soulignant qu’il faut s’abstenir d’utiliser tous armes et dispositifs interdits par le droit international,

      Appuyant le maintien de l’interdiction par le Gouvernement afghan de l’engrais à base de nitrate d’ammonium, exhortant celui-ci à prendre rapidement des mesures en vue de faire appliquer les règlements relatifs à la lutte contre les matières explosives et les matières premières et composants, notamment les détonateurs, qui peuvent servir à la fabrication de dispositifs explosifs improvisés, et à réduire ainsi la capacité des Taliban, d’Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes violents de les utiliser à cette fin, notant qu’il faut renforcer la coordination et l’échange d’informations, aussi bien entre les États Membres qu’avec le secteur privé, pour empêcher que des composants d’engins explosifs improvisés soient livrés à ces groupes, et engageant la communauté internationale à appuyer les efforts déployés par le Gouvernement afghan à cet égard,

      Encourageant la communauté internationale et les partenaires régionaux à continuer d’appuyer les efforts constants que mènent les Afghans pour lutter de manière équilibrée et intégrée contre la production et le trafic de drogues, y compris par le biais du groupe de travail du Conseil commun de coordination et de suivi pour la lutte contre les stupéfiants ainsi que dans le cadre d’initiatives régionales, et conscient de la menace que la production, le commerce et le trafic de drogues illicites font peser sur la paix internationale et la stabilité des différentes régions du monde, ainsi que du rôle important que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) joue à cet égard,

      Prenant note de la récente augmentation de la production et de la culture de drogues évoquée dans l’Enquête de l’ONUDC sur la production d’opium en Afghanistan pour 2015, insistant de nouveau sur les conséquences néfastes de la culture, de la production, du trafic et de la consommation d’opium pour la stabilité, la sécurité, la santé publique, le développement économique et social et la gouvernance de l’Afghanistan, ainsi que pour la région et le reste du monde, et soulignant le rôle important joué par l’ONU, qui continue de suivre l’évolution de la situation concernant les drogues dans le pays,

      Conscient que le produit illicite du trafic de drogues constitue une part substantielle des ressources financières des Taliban et de leurs associés, et soulignant qu’il faut renforcer l’action coordonnée menée à l’échelle régionale pour lutter contre le problème de la drogue,

      Saluant les travaux actuellement accomplis dans le cadre de l’Initiative du Pacte de Paris, qui constitue l’un des cadres les plus importants de la lutte contre les opiacés en provenance d’Afghanistan, prenant note de la Déclaration de Vienne et soulignant que le Pacte de Paris vise à établir une vaste coalition internationale pour lutter contre le trafic d’opiacés illicites en provenance d’Afghanistan, dans le cadre d’une action globale en faveur de la paix, de la stabilité et du développement en Afghanistan, dans la région et au-delà,

      Rappelant la déclaration adressée à l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) par le Gouvernement afghan, dans laquelle celui-ci indiquait que l’anhydride acétique n’avait pas d’utilisation légale en Afghanistan pour le moment et que les pays producteurs et exportateurs devraient s’abstenir d’autoriser l’exportation de cette substance en Afghanistan si le Gouvernement afghan n’en faisait pas la demande, invitant, conformément à la résolution 1817 (2008), les États Membres à resserrer leur coopération avec l’OICS, notamment en se conformant pleinement aux dispositions de l’article 12 de la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988, et encourageant un renforcement de la coopération à l’échelle internationale et régionale pour prévenir le détournement et le trafic de précurseurs chimiques à destination de l’Afghanistan,

      Rappelant ses résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1674 (2006), 1738 (2006), 1894 (2009) et 2222 (2015) sur la protection des civils en période de conflit armé, ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013) et 2242 (2015) sur les femmes et la paix et la sécurité, ses résolutions 1612 (2005), 1882 (2009), 1998 (2011), 2068 (2012) et 2143 (2014) sur le sort des enfants en temps de conflit armé, et sa résolution 2117 (2013) sur les armes légères et de petit calibre, et prenant note des rapports du Secrétaire général sur la protection des civils en période de conflit armé (S/2015/453) et sur le sort des enfants en temps de conflit armé (S/2015/409) et, en particulier, du rapport du Secrétaire général sur le sort des enfants dans le conflit armé en Afghanistan (S/2015/336), ainsi que des conclusions du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur le sort des enfants en temps de conflit armé,

      1. Accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 7 mars 2016 (S/2016/218);

      2. Salue la détermination de l’Organisation des Nations Unies à collaborer durablement avec le Gouvernement et le peuple afghans, notamment durant toute la Décennie de la transformation, réaffirme son soutien sans réserve aux activités de la MANUA et du Représentant spécial du Secrétaire général, et insiste sur la nécessité de continuer à doter la MANUA de ressources suffisantes pour qu’elle puisse s’acquitter de son mandat;

      3. Se félicite du travail accompli par la Commission d’examen tripartite de l’action des Nations Unies en Afghanistan, créée en application de sa résolution 2210 (2015) pour examiner le rôle, la structure et les activités de toutes les entités des Nations Unies en Afghanistan, dans le cadre d’échanges et de consultations exhaustifs avec le Gouvernement afghan et les principales parties prenantes, dont la communauté des donateurs, et prend acte des conclusions et recommandations qu’elle a formulées dans son rapport final;

      4. Décide de proroger jusqu’au 17 mars 2017 le mandat de la MANUA, tel que défini dans ses résolutions 1662 (2006), 1746 (2007), 1806 (2008), 1868 (2009), 1917 (2010), 1974 (2011), 2041 (2012), 2096 (2013), 2145 (2014) et 2210 (2015), et aux paragraphes 4, 5, 6 et 7 ci-après;

      5. Considère que le mandat renouvelé de la MANUA appuie l’idée de voir l’Afghanistan assumer pleinement le contrôle et la prise en charge des domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement, conformément aux objectifs de la Décennie de la transformation (2015-2024) et aux accords que le pays a conclus avec la communauté internationale aux Conférences internationales de Kaboul (2010), de Londres (2010 et 2014), de Bonn (2011) et de Tokyo (2012) et aux Sommets de Lisbonne (2010), de Chicago (2012) et du pays de Galle (2014);

      6. Demande à l’Organisation des Nations Unies, agissant avec le soutien de la communauté internationale, d’appuyer la mise en œuvre des réformes prévues par le Gouvernement afghan dans le document intitulé « Sur la voie de l’autonomie – adhésion à la réforme et à un nouveau partenariat » dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, de la justice et du développement économique et social, et de prêter son concours pour que soient intégralement tenus les engagements communs pris sur ces questions aux conférences internationales, et que soit poursuivie la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, conformément au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes qui a été réaffirmé aux Conférences de Kaboul, Tokyo et Londres;

      7. Décide que la MANUA et le Représentant spécial du Secrétaire général, agissant dans les limites de leur mandat et dans le respect de la souveraineté afghane et de la prise en main et la direction du pays par les Afghans, continueront à piloter et coordonner les activités civiles internationales, en étroite coopération avec le Gouvernement afghan et conformément aux communiqués des Conférences de Londres, de Kaboul et de Tokyo et aux conclusions de la Conférence de Bonn, en s’attachant en particulier à réaliser les priorités suivantes :

      a) Promouvoir, en tant que coprésidents du Conseil commun de coordination et de suivi, une plus grande cohérence au niveau de l’appui offert par la communauté internationale à la concrétisation des priorités du Gouvernement afghan en matière de développement et de gouvernance, notamment en apportant un soutien à l’élaboration des programmes prioritaires nationaux et à la planification de leur exécution, en mobilisant des moyens, en coordonnant l’action des donateurs et organismes internationaux en facilitant et coorganisant des rencontres sur les politiques de développement qui visent notamment à mettre en place des cadres de responsabilité mutuelle et à en assurer le suivi, et à promouvoir un échange d’informations et une analyse cohérents et la conception et la fourniture d’une aide au développement, conformément au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes et en orientant les contributions des organismes, fonds et programmes des Nations Unies, en particulier pour ce qui est de la lutte contre les stupéfiants et des activités de reconstruction et de développement; en même temps, coordonner, toujours de manière conforme au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes, les activités des partenaires internationaux aux fins du suivi, en particulier grâce à l’échange d’informations, accorder la priorité aux efforts déployés pour accroître la part de l’aide au développement qui est fournie par l’intermédiaire du Gouvernement afghan, conformément aux engagements pris aux Conférences de Kaboul et de Tokyo, et appuyer l’action menée pour accroître la responsabilité mutuelle et la transparence ainsi que l’efficacité de l’utilisation de l’aide, conformément aux engagements pris aux Conférences de Kaboul et de Tokyo, y compris en ce qui concerne le rapport coût-efficacité;

      b) Apporter un appui, à la demande des autorités afghanes, à l’organisation des élections à venir en Afghanistan, notamment les prochaines élections parlementaires, renforcer, à l’appui des efforts déployés par le Gouvernement afghan, tout particulièrement dans le domaine de la réforme électorale, la pérennité et l’intégrité du processus électoral et son ouverture à tous, comme convenu aux Conférences de Londres, de Kaboul, de Bonn et de Tokyo ainsi qu’au Sommet de Chicago, et offrir aux institutions afghanes participant au processus une aide en matière de renforcement des capacités et une assistance technique, en étroites consultation et coordination avec le Gouvernement afghan;

      c) Apporter, si le Gouvernement afghan le demande et en étroite consultation avec lui, une aide sous forme de campagnes de communication et de bons offices au processus de paix dirigé par les Afghans, notamment en appuyant le Haut Conseil pour la paix et les activités qu’il mène et en proposant et facilitant, toujours en étroite consultation avec le Gouvernement afghan, la mise en œuvre de mesures de confiance, dans le cadre posé par la Constitution afghane et dans le respect total de l’application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999), 1988 (2011), 1989 (2011) et 2082 (2012), 2083 (2012) et 2255 (2015), et toute autre résolution qu’il a adoptée sur la question;

      d) Soutenir la coopération régionale, en vue d’aider l’Afghanistan à se prévaloir de la place qu’il occupe au cœur de l’Asie pour promouvoir la coopération régionale et s’appuyer sur ce qui a déjà été réalisé pour faire avancer l’Afghanistan sur la voie de la stabilité et de la prospérité;

      e) Continuer, avec l’appui du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, de coopérer avec la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan et d’en renforcer les capacités, et de coopérer avec le Gouvernement afghan et les organisations non gouvernementales étrangères et afghanes concernées afin d’assurer le suivi de la situation des civils, de coordonner l’action menée pour assurer la protection de ces civils, de promouvoir l’application du principe de responsabilité et d’aider à réaliser intégralement les libertés fondamentales et les dispositions relatives aux droits de l’homme figurant dans la Constitution afghane et dans les traités internationaux auxquels l’Afghanistan est partie, en particulier ceux qui concernent le plein exercice des droits fondamentaux des femmes, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes;

      f) Se coordonner et coopérer étroitement, selon qu’il conviendra, avec la mission non militaire Soutien résolu, dont la mise en place a été convenue par l’OTAN et l’Afghanistan, et avec le Haut-Représentant civil de l’OTAN;

      8. Demande à la MANUA et au Représentant spécial de redoubler d’efforts en vue d’améliorer la cohérence, la coordination et l’efficacité des organismes, fonds et programmes compétents des Nations Unies en Afghanistan sur la base du principe d’unité d’action des Nations Unies, en étroite coopération avec le Gouvernement afghan, de manière à optimiser l’efficacité collective de ces entités en pleine conformité avec le programme de réformes défini par le Gouvernement afghan, et de continuer de piloter, de manière pleinement conforme au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes, les efforts civils internationaux visant à renforcer le rôle des institutions afghanes afin qu’elles puissent s’acquitter de leurs responsabilités principales, en mettant tout particulièrement l’accent sur le renforcement des capacités dans les domaines clefs recensés par le Gouvernement afghan. L’objectif de cette démarche est de passer progressivement à un système de mise en œuvre national reposant sur une stratégie claire et concrète en vue de transférer à l’Afghanistan, dans le cadre d’une transition fondée sur le respect de conditions acceptées de part et d’autre, la gestion et la maîtrise de tous les programmes et activités des Nations Unies, ce qui impliquera notamment un recours accru aux systèmes nationaux, dans les domaines prioritaires suivants :

      a) Moyennant une présence adéquate de la Mission, à déterminer en pleine consultation et en étroite coopération avec le Gouvernement afghan, appui à l’action qu’il mène en faveur de la mise en œuvre du Processus de Kaboul dans tout le pays, notamment grâce au renforcement de la coopération avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, conformément aux politiques gouvernementales;

      b) Appui à l’action menée par le Gouvernement afghan au titre du respect de ses engagements, tels qu’ils ont été énoncés lors des Conférences de Londres, de Kaboul, de Bonn et de Tokyo, pour améliorer la gouvernance et renforcer l’état de droit, y compris la justice transitionnelle, l’exécution du budget et la lutte contre la corruption dans tout le pays conformément au Processus de Kaboul et au Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l’autonomie, l’objectif étant d’apporter les bienfaits de la paix et d’assurer des services de façon opportune et durable;

      c) Coordination et facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire, à l’appui du Gouvernement afghan, notamment, et dans le respect des principes humanitaires, en vue de renforcer les capacités du Gouvernement, y compris en offrant un appui efficace aux autorités nationales et locales en matière d’assistance et de protection des déplacés, et de créer des conditions propices au retour volontaire et durable, dans la sécurité et la dignité, des réfugiés et des déplacés des pays voisins et autres, en accordant une attention particulière aux solutions favorisant le développement dans les zones accueillant un grand nombre de réfugiés et de déplacés;

      9. Demande à toutes les parties afghanes et autres de se coordonner avec la MANUA dans le cadre de l’exécution de son mandat et de l’action qu’elle mène pour promouvoir dans tout le pays la sécurité et la liberté de mouvement du personnel des Nations Unies et du personnel associé;

      10.   Réaffirme qu’il faut assurer la sécurité du personnel des Nations Unies et son adhésion aux mesures que le Secrétaire général a déjà prises à cet égard;

      11.   Souligne qu’il est crucial de pouvoir compter sur une présence continue et importante de la MANUA et des autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies à l’échelon sous-national, dans les provinces, à l’appui du Gouvernement afghan et en étroite consultation et coordination avec lui, pour répondre aux besoins et assurer la sécurité, et conformément à l’objectif d’efficacité de l’ensemble du système des Nations Unies, et soutient fermement l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général dans la coordination de toutes les activités des organismes, fonds et programmes des Nations Unies en Afghanistan sur la base du principe d’unité d’action des Nations Unies;

      12.   Encourage le Secrétaire général à poursuivre les efforts engagés en vue de prendre les dispositions voulues pour régler les problèmes de sécurité associés à cette présence et préconise notamment une coordination étroite avec les Forces de défense et de sécurité nationales afghanes;

      13.   Souligne l’importance qu’il attache à un développement démocratique durable de l’Afghanistan dans le cadre duquel toutes les institutions afghanes fonctionneraient dans les limites clairement définies de leurs domaines de compétence respectifs, conformément aux lois applicables et à la Constitution afghane, et se félicite, à cet égard, de l’engagement pris par le Gouvernement afghan à la Conférence de Kaboul et réaffirmé aux Conférences de Bonn et de Tokyo d’améliorer encore le processus électoral, y compris en assurant sa viabilité à long terme, et, tenant compte des engagements pris par la communauté internationale et le Gouvernement afghan aux Conférences de Londres, de Kaboul, de Bonn et de Tokyo, réaffirme le rôle important de soutien que joue la MANUA, à la demande du Gouvernement afghan, pour faciliter la réalisation de ces engagements, prie cette dernière de fournir, à la demande du Gouvernement afghan, une assistance technique aux institutions afghanes compétentes en vue d’appuyer l’intégrité du processus électoral et son ouverture à tous, y compris en prenant des mesures pour faciliter la pleine participation des femmes en toute sécurité, se félicite de la participation des femmes au processus électoral en tant que candidates, électrices inscrites sur les listes ou militantes, et demande également aux membres de la communauté internationale de fournir une assistance selon que de besoin;

      14.   Se félicite des efforts renouvelés du Gouvernement afghan visant à faire avancer le processus de paix, comme en témoignent notamment la création du Haut Conseil de la paix et la mise en œuvre du Programme afghan pour la paix et la réintégration, pour faciliter un dialogue sans exclusive mené et contrôlé par les Afghans sur la réconciliation et la participation politique ainsi qu’il ressort du communiqué de la Conférence de Kaboul du 20 juillet 2010 consacré au dialogue avec ceux qui, dans le cadre de ce processus, renoncent à la violence, n’ont pas de lien avec des organisations terroristes internationales, dont Al-Qaida, respectent la Constitution afghane, en particulier ses dispositions relatives aux droits humains, notamment les droits de la femme, et souhaitent participer à l’édification d’un Afghanistan pacifique, ainsi que des principes et des résultats détaillés découlant des conclusions de la Conférence de Bonn du 5 décembre 2011, et encourage le Gouvernement afghan à se prévaloir des bons offices offerts par la MANUA pour faciliter ce processus, le cas échéant, en appliquant pleinement les mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999), 1988 (2011), 2082 (2012), 2160 (2014) et 2255 (2015), et dans les autres résolutions qu’il a adoptées sur la question;

      15.   Se félicite également de la nomination récente du président et des cadres du Haut Conseil de la paix, et manifeste son soutien à l’action menée par cette institution pour promouvoir la paix et la réconciliation dans le pays;

      16.   Se félicite en outre, à cet égard, de l’établissement, en janvier 2016, du Groupe de coordination quadrilatérale sur le processus de paix et de réconciliation afghan, composé de l’Afghanistan, de la Chine, du Pakistan et des États-Unis d’Amérique, qui vise à faciliter la mise en œuvre d’un processus de paix et de réconciliation mené et contrôlé par les Afghans dans le but de parvenir à une paix durable et à la stabilité en Afghanistan et dans la région, accueille avec satisfaction la finalisation du plan d’action indiquant l’état d’avancement et les différentes étapes du processus et le début de l’examen de la mise en œuvre dudit processus, prend note du travail accompli par le Groupe pour permettre la tenue de pourparlers de paix directs et préliminaires entre le Gouvernement afghan et les représentants autorisés des groupes taliban, demande aux pays membres du Groupe de poursuivre leurs efforts, en saluant le rôle important que jouent également le Groupe de contact international ainsi que les appuis à l’échelon régional, et demande également à tous les autres acteurs qui sont en mesure de le faire de coopérer à l’instauration d’un climat propice au début d’un tel processus, qui permettra une solution politique aboutissant à la fin des violences et à l’instauration d’une paix durable en Afghanistan, ainsi qu’à une plus grande prospérité et à une plus grande stabilité de la région;

      17.   Souligne que la MANUA a pour rôle d’appuyer, si le Gouvernement afghan le lui demande et en étroite consultation avec lui, un processus de paix sans exclusive mené et contrôlé par les Afghans, tout en continuant d’évaluer, y compris en collaborant à cet égard avec la Commission afghane indépendante des droits de l’homme, les incidences dudit processus de paix sur la situation des droits de l’homme et la problématique hommes-femmes, et notamment sur la promotion et la protection des droits de l’homme et sur la participation des femmes, et encourage la communauté internationale à appuyer politiquement et financièrement les efforts déployés par le Gouvernement afghan en la matière;

      18.   Se félicite des mesures prises par le Gouvernement afghan, notamment la publication, en juin 2015, du Plan d’action national pour l’application de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, et l’encourage à continuer d’accroître la participation des femmes, des minorités et de la société civile aux processus de sensibilisation, de consultation et de prise de décisions, rappelle que les femmes jouent un rôle crucial dans le processus de paix, comme l’affirment sa résolution 1325 (2000) et ses autres résolutions sur la question, redit donc qu’il est nécessaire qu’elles participent pleinement, effectivement et sur un pied d’égalité à toutes les étapes des processus de paix et demande instamment qu’elles soient associées à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies de lendemain de conflit afin que leur optique et leurs besoins soient pris en compte comme l’ont affirmé les Conférences de Bonn et de Tokyo;

      19.   Prend acte de la poursuite des travaux du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1988 (2011) et de son rôle d’appui au processus de paix et de réconciliation, salue la poursuite de la coopération que le Gouvernement afghan, le Haut Conseil de la paix et la MANUA ont instaurée avec le Comité, plus particulièrement son Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions, et dans le cadre de laquelle ils lui soumettent des demandes de dérogation à l’interdiction de voyager, à l’appui du processus de paix et de réconciliation, et lui fournissent des renseignements pertinents pour qu’il puisse tenir à jour la Liste 1988 et identifier les personnes, groupes, entreprises et entités associés aux Taliban qui représentent une menace pour la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan selon les critères de désignation énoncés dans la résolution 2255 (2015), note que le financement ou le soutien apporté à ces personnes, groupes, entreprises et entités peut se faire notamment, mais pas uniquement, au moyen de revenus tirés de la culture et de la production illégales et du trafic de stupéfiants, avec l’Afghanistan comme point de départ ou de transit, du trafic de précurseurs à destination de l’Afghanistan, de l’exploitation illégale des ressources naturelles de l’Afghanistan, des enlèvements contre rançon, de l’extorsion et d’autres activités criminelles, et constate avec inquiétude que les Taliban collaborent de plus en plus avec d’autres organisations qui se livrent à des activités criminelles;

      20.   Réaffirme son soutien à l’action régionale que mène actuellement l’Afghanistan dans le cadre du Processus d’Istanbul sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité en Afghanistan issu de la Conférence sur la sécurité et la coopération au cœur de l’Asie, attend avec intérêt la tenue de la prochaine Conférence ministérielle organisée dans ce cadre qui doit se tenir à New Delhi (Inde) en 2016, invite l’Afghanistan et ses partenaires régionaux à maintenir l’élan imprimé et à poursuivre leurs efforts afin de raffermir le dialogue et la confiance dans la région dans le cadre du Processus d’Istanbul et de la Conférence sur la sécurité et la coopération au cœur de l’Asie, et note que celui-ci est censé compléter et faciliter les efforts déployés par les organisations régionales, en particulier en ce qui concerne l’Afghanistan, et non s’y substituer;

      21.   Salue les efforts que font le Gouvernement afghan, ses partenaires des pays voisins et de la région et les organisations internationales, dont l’Organisation de la coopération islamique, pour susciter la confiance et la coopération mutuelles, ainsi que les récentes initiatives de coopération prises par des pays concernés et des organisations régionales, y compris lors des Sommets trilatéraux sur l’Afghanistan et des Sommets de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, de l’Organisation du Traité de sécurité collective, de l’Association sud-asiatique de coopération régionale et de la Conférence sur la coopération économique régionale concernant l’Afghanistan;

      22.   Engage à renforcer le processus de coopération régionale, notamment en prenant des mesures propres à faciliter le commerce et le transit régionaux, en particulier dans le cadre d’initiatives régionales de développement comme celles baptisées « Ceinture économique de la Route de la soie et Route de la soie maritime du XXIe siècle » et d’accords de commerce et de transit régionaux et bilatéraux, à élargir la coopération consulaire pour l’octroi de visas et la facilitation des voyages d’affaires, à favoriser le commerce international, à accroître les investissements étrangers et à développer les infrastructures, notamment en ce qui concerne les raccordements, l’offre énergétique, les transports et la gestion intégrée des frontières, afin de renforcer le rôle de l’Afghanistan dans la coopération économique régionale et de promouvoir une croissance économique durable et la création d’emplois dans le pays;

      23.   Souligne, à cet égard, qu’il importe de renforcer les réseaux locaux et régionaux de transport afin de favoriser le développement économique, la stabilité et l’autosuffisance, en particulier par la construction et l’entretien de voies ferrées locales et de routes, l’élaboration de projets régionaux visant à améliorer encore les liaisons et le renforcement des capacités de l’aviation civile internationale;

      24.   Réaffirme que le Conseil commun de coordination et de suivi joue un rôle central, de manière conforme au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes, s’agissant de coordonner, de faciliter et de suivre la mise en œuvre du programme de réformes du Gouvernement afghan, et demande à tous les intéressés de renforcer leur coopération avec le Conseil à cet égard, de manière à améliorer encore son efficacité;

      25.   Demande aux organisations et donateurs internationaux ainsi qu’au Gouvernement afghan d’honorer les engagements qu’ils ont pris aux Conférences de Kaboul et de Tokyo et aux conférences internationales précédentes et réaffirmés à la Conférence de Londres de 2014, et redit qu’il est fondamental de renforcer la prévisibilité et l’efficacité de l’aide en accroissant l’assistance fournie au Gouvernement afghan destinée à financer le budget de l’État, parallèlement à l’amélioration des mécanismes d’établissement des budgets et de contrôle des dépenses afghans, et améliorer la coordination et l’efficacité de l’aide, en assurant la transparence et en luttant contre la corruption, et pour aider le Gouvernement afghan à être mieux à même de coordonner l’aide;

      26.   Renouvelle son soutien au Gouvernement afghan, et en particulier aux Forces nationales de défense et de sécurité afghanes, dans leur mission de sécurisation du pays et de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, et engage le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, à continuer à faire face à la menace que font peser sur la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan les Taliban, notamment le réseau Haqqani, ainsi qu’Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes violents, les groupes armés illégaux, les criminels et ceux qui se livrent à la production ou au trafic de stupéfiants, et encourage le Gouvernement afghan à poursuivre ses efforts de prévention de l’extrémisme violent avec le soutien de la communauté internationale;

      27.   Se félicite du renforcement de la coopération entre l’Afghanistan et ses partenaires concernés des pays voisins et de la région ainsi que des organisations régionales en vue de lutter contre les Taliban, notamment le réseau Haqqani, Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes et criminels violents et les groupes armés illégaux;

      28.   Réaffirme qu’il importe de mettre en place un cadre global permettant de rendre le secteur de la sécurité afghan plus fonctionnel, plus professionnel et plus responsable, en instaurant des procédures d’habilitation appropriées et en mettant l’accent sur la formation – notamment en ce qui concerne les droits des femmes et de l’enfant et la problématique hommes-femmes, afin d’appuyer la mise en œuvre de sa résolution 1325 et du Plan d’action national afghan relatif à cette résolution – l’encadrement, l’équipement et la responsabilisation, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, afin d’accélérer la réalisation de l’objectif consistant à constituer des forces de sécurité afghanes autosuffisantes et ethniquement équilibrées ouvertes aux femmes et qui assurent le maintien de la sécurité et de l’état de droit dans tout le pays, souligne l’importance de l’engagement à long terme pris par la communauté internationale d’assurer la création d’une force de sécurité nationale afghane fonctionnelle, professionnelle et pérenne, et prend note, à cet égard, de la création de la mission non militaire Soutien résolu, qui formera, conseillera et aidera les forces afghanes, sur la base des accords bilatéraux conclus entre l’OTAN et l’Afghanistan, à la demande de ce dernier;

      29.   Se félicite à cet égard que l’armée nationale afghane continue de se développer et soit de plus en plus à même de planifier et de mener des opérations et se déclare favorable aux efforts de formation et d’assistance qui continuent d’être faits, notamment grâce à la mise à disposition de formateurs, de ressources et d’équipes consultatives par l’intermédiaire de la mission Soutien résolu de l’OTAN en Afghanistan, aux conseils qui sont donnés en vue d’une planification durable de la défense et à l’assistance fournie dans le cadre des initiatives de réforme de la défense;

      30.   Prend note des efforts que continuent de faire les autorités afghanes pour renforcer les capacités de la Police nationale afghane, invite à faire des efforts supplémentaires à cette fin et souligne l’importance, dans ce contexte, de l’assistance internationale fournie sous forme d’un appui financier et d’un apport en personnel de formation et d’encadrement, y compris de la contribution qu’apportent, comme convenu avec le Gouvernement afghan, la mission Soutien résolu de l’OTAN en Afghanistan, la Force de gendarmerie européenne et l’Union européenne par le biais de sa mission de police EUPOL-Afghanistan de même que l’Équipe allemande pour le projet de police, et de la contribution aux efforts que fait la communauté internationale pour soutenir la Police nationale afghane de la Fédération de Russie, qui a récemment fourni des armes et des munitions à ladite police à titre gracieux, note qu’il importe, pour garantir sa sécurité à long terme, que l’Afghanistan dispose d’une force de police suffisante et capable, prend acte de l’engagement pris par le Ministère de l’intérieur et la Police nationale afghane d’élaborer une stratégie efficace et coordonnée visant à recruter plus de femmes au sein de la Police nationale afghane et à mieux les retenir et les former, ainsi que de poursuivre la mise en œuvre de leur stratégie de prise en compte de la problématique hommes-femmes, et se réjouit de l’appui que la MANUA continue d’apporter aux associations de femmes policières;

      31.   Se félicite des progrès accomplis par le Gouvernement afghan concernant le programme de démantèlement des groupes armés illégaux et son intégration au Programme afghan pour la paix et la réintégration et demande que les efforts soient accélérés et coordonnés pour permettre de nouveaux progrès, avec l’appui de la communauté internationale;

      32.   Condamne avec la plus grande fermeté tous les attentats visant des civils et les forces afghanes et internationales, qu’il s’agisse d’attentats commis à l’aide d’engins explosifs improvisés, d’attentats-suicides, d’assassinats ou d’enlèvements, qui nuisent à l’entreprise de stabilisation, de reconstruction et de développement de l’Afghanistan, et condamne également l’utilisation par les Taliban et d’autres groupes extrémistes violents de civils comme boucliers humains;

      33.   Condamne fermement la poursuite des livraisons d’armes, et notamment d’armes légères et de petit calibre, de matériel militaire et de composants d’engins explosifs improvisés aux Taliban, notamment au réseau Haqqani et à d’autres groupes extrémistes violents, se déclare vivement préoccupé par les effets déstabilisateurs de ces armes sur la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan, et, soulignant qu’il faut mieux contrôler les transferts illicites d’armes légères et de petit calibre, encourage à cet égard les États Membres à échanger des informations, à nouer des partenariats et à se doter de stratégies et de moyens leur permettant de lutter contre les engins explosifs improvisés;

      34.   Condamne en outre les attentats terroristes ayant récemment visé des missions diplomatiques ainsi que tous les actes de violence commis à l’encontre de diplomates, de représentants consulaires et d’autres représentants de la communauté internationale en Afghanistan, actes qui, outre qu’ils coûtent la vie à des innocents ou les mettent en danger, entravent considérablement le fonctionnement normal des activités de ces responsables et représentants;

      35.   Note avec préoccupation la persistance des attaques contre le personnel humanitaire et les agents de l’aide au développement, et notamment des attaques contre le personnel médical, les transports médicaux et les installations de santé, les condamne dans les termes les plus énergiques en faisant valoir qu’elles entravent les efforts faits pour venir en aide au peuple afghan, et engage toutes les parties à garantir un accès illimité, sûr et sans entrave à tous les agents humanitaires, y compris au personnel des Nations Unies et au personnel associé, et à respecter pleinement le droit international humanitaire applicable et les principes des Nations Unies régissant l’aide humanitaire d’urgence;

      36.   Rappelle que tous les États et toutes les parties à un conflit armé sont tenus par le droit international humanitaire de respecter et de protéger le personnel humanitaire, notamment le personnel médical et les agents humanitaires dont l’activité est d’ordre exclusivement médical, leurs moyens de transport et leur matériel, ainsi que les hôpitaux et les autres installations de soins médicaux, qui ne doivent en aucun cas être attaqués, et de veiller à ce que les blessés et les malades, reçoivent, dans toute la mesure possible et dans les plus brefs délais, les soins médicaux et l’attention qu’exige leur condition, et souligne que les auteurs de ce type de violations et d’exactions devront répondre de leurs actes;

      37.   Se félicite des résultats obtenus à ce jour dans l’exécution du Programme de lutte antimines pour l’Afghanistan, encourage le Gouvernement afghan, avec l’appui des Nations Unies et d’autres parties intéressées, à poursuivre son action en vue d’enlever et de détruire les mines antipersonnel et antichars et les restes d’explosifs de guerre et de réduire ainsi les menaces qu’ils font peser sur la vie humaine et sur la paix et la sécurité dans le pays, note qu’il convient de fournir une aide en vue de soigner les victimes et d’assurer leur réadaptation et leur réinsertion économique et sociale, s’agissant notamment des personnes handicapées et demande au Gouvernement afghan, aidé en cela par la MANUA, le Service de la lutte antimines de l’ONU et les parties intéressées, de renforcer les programmes de sensibilisation aux dangers des mines afin de réduire les risques que constituent les mines antipersonnel et antichars, les engins explosifs improvisés et les restes d’explosifs de guerre pour les civils, en particulier pour les enfants;

      38.   Exprime sa profonde préoccupation devant le recrutement et l’utilisation d’enfants par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes violents en Afghanistan, en particulier devant l’utilisation d’enfants dans des attentats-suicides, condamne de nouveau fermement le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats en violation du droit international applicable, ainsi que toutes autres formes de violations et tous autres sévices commis sur des enfants en temps de conflit armé, notamment les assassinats et les mutilations d’enfants, les viols et les autres formes de violences sexuelles commis sur des enfants, les enlèvements d’enfants, le refus de l’accès humanitaire, et les attaques visant des écoles et des établissements d’enseignement et de santé, notamment leur incendie et leur fermeture forcée, et les actes d’intimidation, les enlèvements et les assassinats dont fait l’objet le personnel enseignant, en particulier les attaques contre l’éducation des filles menées par des groupes armés illégaux, dont les Taliban, et notant, dans ce contexte, que les Taliban ont été inscrits sur la liste figurant dans l’annexe du rapport du Secrétaire général sur le sort des enfants en temps de conflit armé (S/2015/409), et demande que les responsables soient traduits en justice;

      39.   Souligne que, dans ce contexte, il importe d’appliquer sa résolution 1612 (2005) sur le sort des enfants en temps de conflit armé et les résolutions suivantes, notant que le nombre croissant d’enfants tués, la persistance des cas de recrutement et d’utilisation d’enfants et la nécessité de protéger les écoles et les hôpitaux sont des sujets de préoccupation, approuve le décret publié par le Ministre de l’intérieur réaffirmant l’engagement du Gouvernement afghan à prévenir les violations des droits de l’enfant, en date du 6 juillet 2011, se félicite des progrès réalisés dans l’application du Plan d’action relatif aux enfants associés aux Forces nationales de défense et de sécurité afghanes, signé en janvier 2011, ainsi que de son annexe, et du plan de conformité, en particulier de la création du Comité directeur interministériel afghan sur le sort des enfants en temps de conflit armé, de l’entrée en vigueur du décret présidentiel criminalisant le recrutement et l’utilisation d’enfants par les Forces nationales de défense et de sécurité afghanes, l’établissement d’unités de protection de l’enfance dans les centres de recrutement de la Police nationale afghane et de l’approbation de directives nationales relatives à l’évaluation de l’âge afin de prévenir le recrutement de mineurs, demande que les dispositions susmentionnées continuent d’être appliquées, en étroite coopération avec la MANUA et les autres organismes compétents des Nations Unies et que les auteurs de violations ou d’exactions visant des enfants aient à répondre de leurs actes;

      40.   Demande à la MANUA de continuer à soutenir les efforts déployés pour renforcer la protection des enfants touchés par le conflit armé, notamment en intervenant auprès du Gouvernement afghan pour assurer la pleine mise en œuvre du Plan d’action et de la Feuille de route, et l’action menée pour donner suite aux violations et autres exactions commises contre les enfants, notamment aux violences sexuelles, et prie le Secrétaire général de continuer à accorder la priorité aux activités et capacités de protection de l’enfance de la MANUA, et à traiter de la question du sort des enfants en temps de conflit armé dans le pays dans ses rapports futurs conformément à ses propres résolutions pertinentes;

      41.   Demeure préoccupé par les conséquences néfastes de la culture, de la production, du trafic et de la consommation d’opium pour la stabilité, la sécurité, la santé publique, le développement économique et social ainsi que la gouvernance en Afghanistan, ainsi que pour la région et le monde, prend note de l’Enquête sur la production d’opium en Afghanistan de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime publiée en octobre 2015 et du recul de la production et de la culture de stupéfiants qui y est signalé, se réjouit du lancement en septembre 2015 du Plan national de lutte contre les stupéfiants, engage le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, à en accélérer la mise en œuvre ainsi que celle de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, notamment en exécutant des programmes offrant d’autres moyens de subsistance, et à faire une place à la lutte contre les stupéfiants dans tous les programmes nationaux, encourage la communauté internationale à appuyer davantage les quatre priorités dégagées dans la Stratégie, et se félicite de l’appui fourni par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime à l’Initiative triangulaire et au Centre régional d’information et de coordination pour l’Asie centrale dans le cadre de l’Initiative du Pacte de Paris et de la Stratégie Arc-en-ciel ainsi que du programme régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour l’Afghanistan et les pays voisins, ainsi que de la contribution de l’Académie de police de Domodedovo (Russie);

      42.   Est conscient que le produit illicite du trafic de drogues constitue une part substantielle des ressources financières des Taliban et de leurs associés, et demande que soit réexaminé, en étroite consultation avec le Gouvernement afghan, le rôle joué par l’ONU pour aider ce dernier à lutter contre l’économie illicite, notamment contre les stupéfiants, et pour encourager la coopération internationale dans ce domaine afin de prendre davantage en compte les liens régionaux et les préoccupations régionales;

      43.   Salue l’action que continue de mener l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour doter le Ministère afghan de la lutte contre les stupéfiants des moyens de mettre en œuvre la Stratégie nationale afghane de lutte contre la drogue, notamment par le biais du Mécanisme de suivi de la lutte contre les stupéfiants du Conseil commun de coordination et de suivi;

      44.   Demande aux États de renforcer la coopération internationale et régionale pour faire pièce à la menace que la production, le trafic et la consommation de drogues illicites au départ de l’Afghanistan font peser sur la communauté internationale, l’objectif étant d’en venir peu à peu à bout, conformément au principe de responsabilité commune et partagée de la résolution du problème de la drogue en Afghanistan, notamment grâce au renforcement des moyens d’action des services de répression et de la coopération dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants et les précurseurs et contre le blanchiment d’argent et la corruption liée à ce trafic, et demande que sa résolution 1817 (2008) soit pleinement appliquée;

      45.   Apprécie les travaux menés au titre de l’Initiative du Pacte de Paris et de son processus dit « Paris-Moscou » pour lutter contre la production, le trafic et la consommation d’opium et d’héroïne provenant d’Afghanistan et l’élimination des cultures de pavot, des laboratoires de fabrication de drogues et des stocks ainsi que l’interception des convois de drogues, insiste sur l’importance de la coopération en matière de gestion des frontières, et se félicite que les organismes compétents des Nations Unies aient intensifié leur collaboration avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l’Organisation du Traité de sécurité collective à cet égard;

      46.   Souligne à nouveau combien il importe d’accélérer la mise en place d’une justice équitable et transparente, de mettre fin à l’impunité et de contribuer à l’affirmation de l’état de droit dans l’ensemble du pays, et se félicite des mesures prises par le Gouvernement afghan dans ce domaine, notamment l’obligation pour les membres de la Cour suprême de déclarer leur patrimoine, la mise en place d’un système d’évaluation des résultats et l’accroissement du nombre de femmes juges;

      47.   Souligne à cet égard qu’il importe de progresser encore sur la voie de la reconstruction et de la réforme du secteur pénitentiaire en Afghanistan afin que la légalité et les droits de l’homme y soient mieux respectés et que les organisations compétentes aient accès, le cas échéant, à toutes les prisons et à tous les lieux de détention en Afghanistan, demande que soit pleinement respecté le droit international, dont le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, prend note des recommandations figurant dans le rapport de la MANUA en date du 25 février 2015, se félicite de l’adoption du Plan d’action national pour l’élimination de la torture dans tous les lieux de détention afghans, et engage le Gouvernement afghan à envisager des mesures en faveur de la réadaptation et de la réinsertion des enfants précédemment associés à des forces armées ou groupes armés et à veiller à ce que ces enfants soient traités conformément aux normes internationales en matière de justice pour mineurs, notamment celles énoncées dans la Convention relative aux droits de l’enfant et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques;

      48.   Note avec une forte préoccupation que la corruption nuit à la sécurité, à la bonne gouvernance, à la lutte contre les stupéfiants et au développement économique, salue les engagements que le Gouvernement afghan a pris dans le domaine de la lutte contre la corruption à la Conférence de Tokyo en 2012 et qu’il a renouvelés avec une vigueur accrue en septembre 2015 dans le Cadre de responsabilité mutuelle en vue de l’autonomie, loue l’action que le Gouvernement afghan mène à cet égard, notamment la publication du décret présidentiel en date de juillet 2012, l’invite instamment à continuer de s’attacher à les honorer, pour rendre l’administration plus efficace, plus responsable et plus transparente au sein des instances nationales, provinciales et locales de gouvernement, et se félicite du soutien inlassable que la communauté internationale apporte à la réalisation des objectifs de l’Afghanistan en matière de gouvernance;

      49.   Encourage toutes les institutions afghanes, notamment les pouvoirs exécutif et législatif, à œuvrer dans un esprit de coopération, constate les efforts que continue de déployer le Gouvernement afghan dans le cadre de la poursuite de la réforme législative et de la réforme de l’administration publique afin d’y combattre la corruption et d’y asseoir les principes de bonne gouvernance, comme convenu à la Conférence de Bonn, y compris la pleine représentation de toutes les Afghanes et de tous les Afghans, et de responsabilité à l’échelon tant national que local, souligne que la communauté internationale doit continuer à prêter son concours technique à cet égard, et constate l’action menée par le Gouvernement afghan en la matière;

      50.   Lance un appel pour que soient pleinement respectés et protégés les droits de l’homme et les libertés fondamentales, y compris ceux des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que le droit international humanitaire sur tout le territoire afghan, se félicite que les médias libres afghans se développent, mais constate avec préoccupation que la liberté des médias continue de faire l’objet de restrictions et les journalistes d’être la cible d’attaques de la part de groupes terroristes ainsi que de groupes extrémistes et criminels, rend hommage à la Commission afghane indépendante des droits de l’homme pour les efforts courageux qu’elle déploie afin de surveiller le respect des droits de l’homme dans le pays, d’assurer la promotion et la défense de ces droits et de favoriser l’avènement d’une société civile pluraliste, souligne qu’il importe que tous les intéressés coopèrent sans réserve avec la Commission, dans le respect de leur indépendance et de leur sécurité, encourage l’ensemble des services de l’État et de la société civile à s’investir largement en faveur du respect des engagements mutuels qu’ils ont pris, notamment celui d’assurer un financement public suffisant à la Commission, réaffirme l’importance de son rôle, et appuie les efforts qu’elle déploie pour renforcer ses capacités institutionnelles et son indépendance dans le cadre de la Constitution afghane;

      51.   Constate qu’en dépit des progrès accomplis sur la voie de l’égalité des sexes, il est nécessaire de redoubler d’efforts, y compris en ce qui concerne des objectifs mesurables et orientés sur l’action, pour garantir les droits et la pleine participation des femmes et des filles et pour faire en sorte que toutes les femmes et les filles d’Afghanistan soient protégées contre la violence et les mauvais traitements, que les auteurs de ces actes en soient tenus responsables, et que les femmes et les filles bénéficient d’une égale protection devant la loi et de l’égalité d’accès à la justice, accueille avec satisfaction la publication, en juin 2015, du Plan d’action national pour l’application de sa résolution 1325 (2000), souligne qu’il faut que la loi afghane continue de protéger les femmes comme il se doit et que les femmes qui fuient les violences conjugales puissent trouver un refuge sûr, condamne avec fermeté les formes de discrimination et de violence dont sont victimes les filles et les femmes, en particulier la violence visant à empêcher les filles d’aller à l’école, souligne qu’il importe d’appliquer ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013) et 2242 (2015), en prenant note des principaux engagements y énoncés, et se réjouit à cet égard de la création en janvier 2016 par le Gouvernement afghan d’un nouveau fonds d’affectation spéciale en faveur des victimes de violences à l’égard des femmes;

      52.   Se félicite de l’engagement pris par le Gouvernement afghan d’accroître la participation des femmes à la vie politique afghane et à toutes les institutions liées à la gouvernance, y compris les organes dont les membres sont élus et nommés et la fonction publique, note les progrès enregistrés à cet égard, se félicite de l’action qui continue d’être menée pour protéger et promouvoir la pleine participation des femmes aux processus électoraux, prie le Secrétaire général de continuer de donner dans ses rapports des renseignements sur l’intégration des femmes à la vie politique, économique et sociale de l’Afghanistan, prend note du rapport de la MANUA sur la mise en œuvre de la loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes en Afghanistan, invite le Gouvernement afghan à élaborer d’urgence une stratégie destinée à la faire appliquer, notamment à mettre en place des services d’aide aux victimes et d’accès à la justice, accueille avec intérêt à cet égard le fait que, en novembre 2014, le Ministère de la santé publique ait publié le Protocole de traitement des victimes d’actes de violence sexiste établi à l’intention des prestataires de soins, rappelle que la promotion et la protection des droits de la femme font partie intégrante du programme de paix, de réintégration et de réconciliation et que les femmes jouent un rôle crucial dans le processus de paix, se félicite de l’engagement pris par le Gouvernement afghan d’assurer l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi du Plan d’action national afghan pour les femmes et la paix et la sécurité et de recenser de nouveaux moyens de promouvoir la participation des femmes au processus de paix mené et contrôlé par l’Afghanistan, et se réjouit de l’engagement pris par le Gouvernement afghan d’élaborer un plan d’action pour l’autonomisation économique des femmes;

      53.   S’inquiète de la récente augmentation du nombre de déplacés et de réfugiés afghans, souligne que la stabilité et le développement de l’Afghanistan supposent que ses citoyens puissent s’envisager un avenir dans leur pays, se félicite de l’engagement pris par le Gouvernement afghan de faire du rapatriement et de la réinsertion des réfugiés afghans l’une de ses plus hautes priorités nationales, en assurant notamment leur retour volontaire, en toute sécurité et dans la dignité ainsi que leur réintégration durable dans les processus de planification du développement national et d’établissement des priorités, encourage tous les efforts déployés par le Gouvernement afghan pour mettre en œuvre cet engagement, et demande que la communauté internationale poursuive et renforce son aide à cet égard;

      54.   Appuie fermement l’engagement pris par le Gouvernement afghan de créer les conditions nécessaires au rapatriement et à la réintégration durable des réfugiés afghans dans le pays, en mettant l’accent sur l’autonomisation des jeunes, l’éducation, les moyens d’existence, la protection sociale et les infrastructures, et souligne à cet égard qu’il est particulièrement important de parvenir à la paix et à la stabilité pour régler la crise des réfugiés, et de faire progresser le bien-être économique et social, afin d’améliorer les conditions de vie en Afghanistan, grâce aux efforts coordonnés du Gouvernement afghan et avec l’appui de la communauté internationale;

      55.   Constate qu’il faut continuer de renforcer, avec l’aide de la communauté internationale, la capacité d’absorption de l’Afghanistan en vue de la pleine réadaptation et de la réintégration durable des rapatriés et déplacés afghans;

      56.   Prie le Secrétaire général de lui présenter tous les trois mois un rapport sur l’évolution de la situation en Afghanistan dans lequel seront évalués les progrès réalisés au regard des critères définis pour mesurer et suivre l’avancement de la mise en œuvre du mandat, y compris au niveau infranational, et des priorités de la MANUA définies dans la présente résolution;

      57.   Décide de rester activement saisi de la question.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge de trois mois le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL)

7644e séance – matin
CS/12282

Le Conseil de sécurité proroge de trois mois le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL)

Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger, jusqu’au 15 juin 2016, le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), qui « doit rétablir sa présence » dans le pays lorsque « les dispositions en matière de sécurité requises » auront été prises à cette fin.

Dans la résolution 2273 (2016) adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, et présentée par le Royaume-Uni, le Conseil a également prié le Secrétaire général de lui faire rapport, dans les 60 jours suivant la tenue de consultations avec les autorités libyennes, sur les recommandations concernant « l’appui que doit apporter la MANUL aux étapes ultérieures de la transition libyenne » et « les dispositions visant à assurer la sécurité » de la Mission.

Le 17 février dernier, la Libye a marqué le cinquième anniversaire de la révolution de 2011.  Malheureusement, le vide politique et militaire actuel permet à des groupes terroristes et à des réseaux criminels de s’implanter, avait noté, quelques jours plus tard, devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et Chef de la MANUL, M. Martin Kobler, en affirmant que la Libye ne disposait d’aucune institution étatique efficace.

Il a également estimé que la situation humanitaire s’était davantage détériorée au cours des six derniers mois dans le pays, où 2,4 millions de personnes ont besoin d’une assistance.

Texte du projet de résolution (S/2016/238)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant sa résolution 1970 (2011) et toutes ses résolutions ultérieures sur la Libye,

Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Libye,

Prenant note du rapport du Secrétaire général sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) (S/2016/182),

Exprimant son soutien aux efforts que continuent à faire la MANUL et le Représentant spécial du Secrétaire général pour faciliter un règlement politique des problèmes auxquels se heurte la Libye,

Rappelant sa résolution 2259 (2015), dans laquelle il fait sien le communiqué de Rome du 13 décembre 2015 par lequel le Gouvernement d’entente nationale est reconnu comme seul gouvernement légitime de Libye, qui devrait être établi dans la capitale, Tripoli,

Réitérant son appui à la pleine mise en œuvre de l’Accord politique libyen de Skhirat (Maroc), signé le 17 décembre 2015, qui prévoit la formation d’un Gouvernement d’entente nationale composé du Conseil présidentiel et du Cabinet de la présidence, appuyés par les autres institutions de l’État, dont la Chambre des représentants et le Conseil d’État, et saluant l’approbation de principe de l’Accord par la Chambre des représentants le 25 janvier 2016,

Conscient qu’il importe que le processus demeure ouvert à tous et engageant fermement toutes les parties en Libye à participer et à œuvrer de façon constructive et de bonne foi à l’application de l’Accord,

Engageant le Gouvernement d’entente nationale à mettre en place les dispositions de sécurité transitoires requises pour la stabilisation de la situation en Libye, étape essentielle pour s’attaquer aux défis politiques, humanitaires, économiques et institutionnels de la Libye et lutter contre l’insécurité qui y règne, et pour lutter contre la menace croissante du terrorisme,

Demandant à nouveau à tous les États Membres d’appuyer sans réserve les efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général et de collaborer avec les autorités libyennes et la MANUL afin d’élaborer un plan coordonné d’aide destiné à renforcer les capacités du Gouvernement d’entente nationale, conformément aux priorités libyennes et en réponse aux demandes d’aide, et demandant en outre à toutes les parties de coopérer pleinement aux opérations de la MANUL, notamment en prenant les mesures voulues pour garantir la sécurité et une totale liberté de circulation au personnel des Nations Unies et au personnel associé,

Estimant qu’il est nécessaire, dans les circonstances actuelles, de proroger pour une courte période le mandat de la MANUL afin de permettre à celle-ci de continuer d’aider le Conseil présidentiel à poursuivre son travail en vue de la mise en place du Gouvernement d’entente nationale, qui devrait être établi dans la capitale, Tripoli, et de l’application de l’Accord politique libyen,

Rappelant qu’il a établi, dans sa résolution 2213 (2015), que la situation en Libye continue de menacer la paix et la sécurité internationales,

1. Décide de proroger jusqu’au 15 juin 2016 le mandat de la MANUL, qui restera placée, comme indiqué au paragraphe 12 de sa résolution 2238 (2015), sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, en respectant pleinement le principe d’appropriation du processus par le pays, et estime que la MANUL doit rétablir sa présence en Libye et qu’il faut prendre les dispositions en matière de sécurité requises à cette fin;

2. Prie le Secrétaire général de lui faire rapport dans les 60 jours suivant la tenue de consultations avec les autorités libyennes sur les recommandations concernant l’appui que doit apporter la MANUL aux étapes ultérieures de la transition libyenne et les dispositions visant à assurer la sécurité de la MANUL;

3. Décide de rester activement saisi de la question.

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’autonomisation des femmes et le lien avec le développement durable au cœur du débat ministériel de la soixantième session de la Commission de la condition de la femme

Soixantième session,
4e, 5e & 6e séances - matin, après-midi & soir
FEM/2069

L’autonomisation des femmes et le lien avec le développement durable au cœur du débat ministériel de la soixantième session de la Commission de la condition de la femme

Au deuxième jour du débat général de la Commission de la condition de la femme, une centaine de ministres ont abordé les principales questions découlant du thème prioritaire de cette session, à savoir l’autonomisation des femmes et le lien avec le développement durable.

À l’heure où les États Membres définissent des stratégies nationales pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, les intervenants, en grande majorité des femmes, ont évoqué l’avenir de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles dans ce cadre.

La Commission a ouvert hier sa soixantième session consacrée à la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de 1995 et à l’application de la Déclaration et du Programme d’Action de Beijing.

Les délégations ont profité de cette mobilisation pour réaffirmer l’engagement politique de leur pays en faveur des droits fondamentaux des femmes.  Elles ont été nombreuses à plaider en faveur de l’intégration systématique de la parité des sexes dans l’ensemble des objectifs de développement durable. 

« Exploiter pleinement le potentiel des femmes est critique pour réaliser le développement durable », a résumé la Ministre de l’égalité des sexes et de la famille de la République de Corée.

Les pays ont fait état des progrès réalisés à tous les niveaux et des obstacles restant à surmonter.  Ainsi, la Ministre des femmes et des populations vulnérables du Pérou a-t-elle indiqué que les cibles en matière d’égalité hommes-femmes qui figurent dans tous les objectifs de développement durable « trouvent leur écho » dans les mesures prises dans son pays. 

Depuis 2010, le Viet Nam a adopté 40 lois sur l’intégration de la perspective sexospécifique, a rappelé la Ministre du travail, des invalides et des affaires sociales et Présidente de la Commission nationale pour la promotion de la femme vietnamienne.  En matière d’autonomisation économique, la Secrétaire d’État au travail des Philippines a indiqué que, dans son pays, deux travailleurs sur cinq sont des femmes, soit 40% de la population active.  Pour combler les inégalités salariales, le Gouvernement a entrepris de lever l’interdiction de travail de nuit pour les femmes, qui forment 55,4% de la population active dans le secteur de la sous-traitance privée. 

Pour sa part, le Gouvernement de la Mongolie s’efforce d’éliminer la pauvreté par un système de couverture sanitaire universelle, l’accès à la sécurité sociale et l’égalité salariale, a déclaré le Ministre de la population et de la protection sociale de ce pays.  La promotion de l’égalité des sexes reste une priorité de son gouvernement, a également assuré le Ministre des droits de l’homme, de l’égalité des chances et de la législation de la République tchèque.  Le taux d’emploi des femmes a augmenté et le fossé en matière de salaires se rétrécit.  Dans le même ordre d’idées, le Ministre de la protection sociale de l’Estonie a indiqué que son gouvernement s’efforçait de réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes, et de multiplier les opportunités dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC).

Par ailleurs, plusieurs responsables ont exposé les mesures prises chez eux pour tenter d’éliminer et de prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles.  C’est le cas du Mozambique qui a adopté une stratégie de lutte contre les mariages précoces. 

Le Ministre du travail et de l’intérieur du Botswana, parlant au nom des États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a relevé que les femmes exposées à la violence conjugale ont 1,5 fois plus de chances d’être infectées par le VIH/sida et par d’autres maladies sexuellement transmissibles.  Il a souligné à ce propos les effets positifs de la scolarisation des filles en ce qu’elle permet de les sensibiliser à la santé reproductive.

Pour sa part, le Costa Rica a enregistré des progrès dans la lutte contre les violences conjugales, la traite et l’exploitation sexuelle.  Pour la Ministre de la condition féminine du pays, il faut combattre « la normalisation de la violence sexuelle », notamment la grossesse chez les adolescentes.  Le Brésil a pénalisé le meurtre sexiste, imposé des peines plus dures et lancé un programme intitulé « Les femmes à l’abri de la violence », doté de 27 centres dans le pays, s’est félicitée la Secrétaire des politiques pour le travail et l’autonomie économique des femmes de ce pays.

La Ministre de la condition féminine du Canada a annoncé l’élaboration d’une stratégie fédérale intégrée pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles, notamment autochtones.

« Aucune tradition, culture, coutume, religion ne peut justifier un fait de violence, une discrimination à l’égard d’une femme », a insisté le Ministre des travaux publics, de la santé et de l’action sociale de la Belgique.

Comme lui, d’autres ministres ont condamné les crimes de l’État islamique à l’égard des femmes.  Cinq ans après le début de la crise syrienne, la Jordanie accueille plus de 3,1 millions de Syriens, soit plus de 20% de la population civile, ce qui pèse sur la capacité du Royaume à prendre les mesures nécessaires pour promouvoir les droits des femmes et rend l’assistance de la communauté internationale indispensable, a souligné la Ministre du développement social.

Les dignitaires du Mali et de la Côte d’Ivoire ont aussi indiqué que leurs pays ne reculeraient pas face au terrorisme.

S’agissant des abus commis par Boko Haram au Nigéria, notamment l’enlèvement de plus de 200 écolières à Chibok, la Ministre des affaires féminines et du développement social de ce pays a dit que le Gouvernement avait intensifié ses efforts pour les trouver et les faire rentrer chez elles.

Le débat d’aujourd’hui s’est articulé autour de tables rondes ministérielles ou d’autres dialogues interactifs de haut niveau parallèles.

La Commission de la condition de la femme poursuivra demain son débat à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXISIÈCLE »

Suite du débat général

M. EDWIN BATSHU, Ministre du travail et de l’intérieur du Botswana, parlant au nom des États membres la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a réaffirmé l’engagement de ces États en faveur de la pleine mise en application de tous les objectifs de développement agréés internationalement, y compris les objectifs de développement durable et le cinquième d’entre eux sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.  Il a indiqué que le Protocole de la SADC sur le genre et le développement avait été revu pour être aligné sur les objectifs de développement durable, l’Examen Beijing + 20 et le Programme 2063 de l’Union africaine.

Depuis 1999, la SADC parraine la résolution sur les femmes, les filles et le VIH/sida, a-t-il ajouté.  Il s’est inquiété en particulier du fait que les nouvelles infections au VIH touchent surtout les jeunes femmes et les filles de l’Afrique de l’Est et du Sud.  Ainsi, en Afrique subsaharienne, 59% des personnes vivant avec le VIH sont des femmes. 

Il a aussi relevé que les femmes exposées à la violence conjugale ont 1,5 fois plus de chances d’être infectées par le VIH et par d’autres maladies sexuellement transmissibles.  Il a fait remarquer à ce propos les effets positifs de la scolarisation des filles en ce qu’elle permet de les sensibiliser à la santé reproductive.  Il a mis l’accent sur l’information dans ce domaine, l’autonomisation économique et la lutte contre la violence contre les femmes, sans oublier le financement pour soutenir ces mesures.

Mme DELILAH GORE, Ministre de la religion, de la jeunesse et du développement communautaire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, s’exprimant au nom du Forum des îles du Pacifique, a estimé que l’égalité des sexes et l’éradication de la pauvreté restaient des travaux inachevés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a espéré que les objectifs de développement durable auraient alors un effet positif sur les vies des femmes et des filles.  Pour le Forum des îles du Pacifique, il est urgent de s’atteler aux priorités en termes d’égalité des genres et d’autonomisation identifiées dans les Orientations de Samoa.  Elle a salué les efforts menés sur les plans national et régional pour renforcer les mesures prises dans ces domaines, tant dans le secteur public que le secteur privé. 

Dans la majorité des pays de la région du Pacifique, des progrès importants ont été réalisés en termes de parité dans l’éducation primaire, a indiqué la Ministre avant de signaler aussi que les dirigeants de ces pays ont mis l’accent sur l’autonomisation économique des femmes, leur participation aux prises de décisions et leur santé.  Ce mois-ci, mais pour la première fois, une femme a été élue Présidente des Îles Marshall, a-t-elle indiqué en se réjouissant également de l’augmentation du nombre de femmes membres de parlements dans plusieurs pays de la région: il y en a trois en Papouasie-Nouvelle-Guinée et cinq à Samoa. 

Passant à la question des changements climatiques, la Ministre a rappelé l’importance de la lutte contre ses effets négatifs pour les pays de sa région.  Étant donné que les femmes en subissent davantage les conséquences, elles doivent être intégrées au processus de prise de décisions dans ce domaine.  Cela exige de lutter encore plus contre les inégalités, les discriminations et la pauvreté.  Le Forum des îles du Pacifique estime qu’il faut renforcer les systèmes et les capacités institutionnels, notamment pour la collecte et l’analyse de données ventilées par sexe. 

Il faut également investir dans des partenariats efficaces entre les gouvernements, les organisations de la société civile, le secteur privé et les organisations caritatives, afin de prévenir la violence et toutes les formes de discrimination.  La Ministre a également plaidé pour la mobilisation de ressources suffisantes afin de soutenir ses programmes, ainsi que pour le renforcement de la responsabilisation.

Mme PATRICIA HAJDU, Ministre de la condition féminine du Canada, a déclaré que son pays allait se porter candidat en vue de siéger à la Commission de la condition de la femme pour le mandat de 2017 à 2021.  Pour le Canada, a-t-elle dit, « la question de l’égalité entre les sexes ne concerne pas uniquement les droits de la personne: elle constitue une composante essentielle de la justice sociale, de la paix, de la sécurité et de la prospérité ».  Le Canada continuera à montrer la voie en intégrant le principe de l’égalité entre les sexes et dans ses programmes d’aide humanitaire au développement international.

Dans le cadre de son mandat, a expliqué la Ministre, elle collabore avec des experts, des organismes communautaires ainsi que les gouvernements des provinces et territoires du Canada à l’élaboration d’une stratégie fédérale intégrée pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles, ainsi que pour améliorer la protection et les services offerts aux survivantes de violences.  « Nous avons amorcé une enquête pour faire la lumière sur le nombre élevé de femmes et filles autochtones disparues et assassinées à l’échelle nationale », a-t-elle précisé. 

Mme Hadju a également appuyé le mouvement international visant à éliminer les mariages précoces et forcés dans le monde.  Enfin, a-t-elle conclu, « outiller pour l’égalité, cela veut dire créer une société où les apports et les capacités des femmes sont valorisés; c’est créer les conditions pour que les femmes puissent choisir ».   

Mme BASSIMA HAKKAOUI, Ministre de la solidarité, des femmes, de la famille et du développement social du Maroc, a dit que le pays avait consacré le principe de l’égalité des sexes dans la législation nationale pour permettre aux femmes de réaliser le développement durable tout en éliminant les obstacles rencontrés.Le Gouvernement a adopté un plan de l’égalité, de 2012 à 2016, jetant les bases de l’intégration des femmes dans la politique.Ce plan comporte 8 domaines et 24 objectifs, et est doté de mécanismes de coordination des activités gouvernementales dans le domaine de l’autonomisation des femmes.

« Nous entamons actuellement la deuxième phase du plan notamment avec la création d’une agence de surveillance des discriminations et de la violence sur les femmes, a ajouté la Ministre.En outre, une loi est en préparation pour garantir l’autonomisation des femmes, de même qu’un fonds de solidarité des familles en vue d’aider les femmes divorcées avec enfants et les veuves.

Mme MARIA FILOMENA DELGADO, Ministre de la famille et de la promotion des femmes de l’Angola, a indiqué que l’Union africaine continuait à mettre en œuvre la « Décennie des femmes africaines » et que, dans ce cadre, beaucoup de pays africains avaient accompli des grands progrès pour améliorer la situation des femmes et des filles.  Son pays, par exemple, a adopté des politiques visant l’égalité des sexes, ainsi que l’autonomisation des femmes dans les domaines politique, social, économique et culturel.  Elle a cité en particulier la loi contre la violence domestique qui date du 14 juillet dernier, ainsi que le plan de lutte contre cette violence récemment approuvé par le Président.  D’autres lois visent l’amélioration de l’éducation et l’autonomisation économique par l’entreprenariat.

En outre, la Ministre a mentionné les progrès réalisés par son pays dans la participation politique des femmes qui occupent désormais 38% des sièges du Parlement et 23% des postes ministériels.  Le taux de scolarisation est actuellement de 84,6% dans les zones urbaines et de 72,2% dans les zones rurales, a-t-elle ajouté avant de mentionner une loi de protection et de développement de l’enfance récemment adoptée.

En ce qui concerne les filles, elles bénéficient d’une protection particulière afin de prévenir les abus sexuels et la violence à leur encontre, notamment pour éviter la transmission de maladies sexuellement transmissibles.  S’agissant de la violence domestique, elle a signalé le lancement d’une ligne téléphonique qui permet de dénoncer ce genre de crime, ainsi que la construction d’abris et de centres de conseils pour les familles.  La Ministre a ensuite fait valoir les efforts de son pays pour renforcer le nombre de femmes entrepreneurs qui sont au nombre de 5 000 en 2015.  Elle a également vanté les mérites d’un programme de lutte contre la pauvreté qui bénéficie à 65 778 familles.

Mme ANJA KOPAC MRAK, Ministre du travail, de la famille, des affaires sociales et de l’égalité des chances de la Slovénie, a relevé les liens forts qui existent entre le Programme d’action de Beijing et le Programme de développement durable à l’horizon 2030, avant d’expliquer comment son pays traduisait en mesures concrètes les engagements pris dans le cadre de ces programmes.  Ainsi, la Slovénie a amélioré la coordination de ses politiques et la prise en compte de la dimension genre dans tous les secteurs, en coopérant davantage avec les organisations de la société civile.  Un nouvel organe consultatif sur ces questions a en outre été créé au sein du ministère.  « Nous avons également renforcé le réseau de coordonnateurs sur la question de l’égalité des sexes aux niveaux national et local », a-t-elle dit.  L’an dernier, a-t-elle poursuivi, la Slovénie a adopté un nouveau programme sur l’égalité des sexes pour la période 2015-2020.  Son pays a accompli de grands progrès dans la représentation des femmes, celles-ci représentant désormais 35,6% des membres du Parlement, tandis que les ministères ont atteint la parité.  Le prochain objectif est d’atteindre cette parité au niveau des conseils d’administration des entreprises.  En matière de santé reproductive et sexuelle, et d’autonomisation des filles et des femmes, la Slovénie s’est engagée à offrir un accès universel à ces services de santé, grâce à une bonne information et à une bonne éducation dans ce domaine.  La Ministre a également expliqué que son pays luttait contre la violence à l’encontre des femmes et des filles, notamment dans le cadre de la convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe.  Elle a enfin abordé une question qui émerge: la réponse politique à la crise des réfugiés et des migrants qui sont plus exposés aux risques de violence sexuelle et sexiste.  Ainsi, une attention particulière est accordée aux femmes et aux filles victimes de mariage précoce ou forcé.

Mme LYDIA MUTSCH, Ministre de l’égalité des chances du Luxembourg, a déclaré que la force du Programme de développement durable à l’horizon 2030 résidait dans son universalité.  Il requiert notre engagement à la fois sur le plan national et régional que sur le plan international.  Aussi, le Gouvernement luxembourgeois s’est-il fixé plusieurs priorités.  Sur le plan national, il s’agit de l’instauration de quotas régionaux en matière de prise de décisions politiques et le respect de quotas volontaires en matière de prise de décisions économiques, de la lutte contre les stéréotypes liés en genre et en particulier la représentation souvent sexiste des femmes dans l’espace public. 

Le Luxembourg a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité et va ratifier la Convention dite d’Istanbul du Conseil de l’Europe.  En matière de coopération internationale, le Luxembourg octroie depuis 2009, 1% de son revenu national brut à l’aide publique au développement et reste un contributeur significatif aux budgets des agences onusiennes, notamment d’ONU-Femmes.

M. YOJI MUTO, Ministre d’État des affaires étrangères du Japon, a reconnu que 2016 était « une année centrale alors que nous entamons la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 » qui reconnaît la nécessité de garantir la parité hommes-femmes.  Pour sa part, le Japon s’attaque à divers obstacles qui sapent l’épanouissement des femmes.  En décembre dernier, un plan quinquennal spécifique sur la participation de la femme a ainsi été adopté.

M. Muto a mis l’accent sur la contribution de femmes à la résolution des conflits et à la consolidation de la paix, de même que sur leur rôle au service du développement, « un principe clef qui guidera son aide humanitaire publique au développement (ADP)».  Le Japon a prévu de débourser 42 milliards de yens pendant les trois prochaines années, en partenariat notamment avec ONU-Femmes.

Mme MARCELA HUAITA ALEGRE, Ministre des femmes et des populations vulnérables du Pérou, a indiqué que « les cibles en matière d’égalité hommes-femmes qui figurent dans tous les objectifs de développement durable trouvent leur écho dans les mesures prises au Pérou ».  Ainsi, les femmes sont-elles considérées comme des agents du développement qui peuvent rompre le cycle de la pauvreté intergénérationnelle, notamment via le programme financier « Juntos ».  Les femmes jouent aussi un rôle important dans l’accès à une alimentation saine, notamment dans les cantines populaires. 

Le Pérou est « le premier pays d’Amérique du Sud à avoir élaboré un plan d’action égalité hommes-femmes et changements climatiques », s’est enorgueillie Mme Huaita Alegre.  Le Gouvernement a mis sur pied des politiques intersectorielles pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes et le Parlement a adopté une loi qui prend en compte les tâches au foyer non rémunérées. 

Mme GILA GAMLIEL, Ministre de l’égalité sociale d’Israël, a dit que le message d’égalité, d’opportunités et d’autonomisation entendu aujourd’hui devrait nous conduire à l’action et à un changement réel pour les femmes et les filles partout dans le monde.  Elle a indiqué avoir créé un plan pour que chaque ministère soumette un budget tenant en compte l’égalité des sexes.  Il faut rétablir l’équilibre, a-t-elle dit, précisant que devait commencer sur le lieu de travail.

« En donnant aux femmes des opportunités, des possibilités et des moyens sur le lieu de travail, nous allons promouvoir l’égalité des sexes par l’autonomisation économique », a souligné la Ministre.  La Ministre a espéré voir plus de femmes arabes en Israël impliquées dans la société, les lieux de travail et les universités.  Elle a ajouté que dans le monde, les vies de millions de femmes étaient perturbées par les conflits.  Elles sont souvent les premières victimes de la guerre et beaucoup d’entre elles sont privées des ressources de base. 

Les femmes ne peuvent plus permettre de laisser aux hommes le soin de régler les questions relatives à la paix ou la guerre en leur nom.  Si on leur donne l’opportunité de prendre part au règlement des conflits, les femmes apporteront un avenir sûr et durable, a également dit la Ministre.   

M. WOJCIECH KACZMARCZYK, Ministre du traitement égal et de la société civile de Pologne, a déclaré qu’il existait un besoin constant de libérer les femmes de la pression économique et sociale lorsqu’elles décident pour leur vie et leur activité.  Les femmes doivent avoir un accès égal aux compétences, aux connaissances et à la créativité et avoir une influence égale sur la politique. 

La Pologne participe activement à des initiatives de promotion et de protection des droits des femmes du système des Nations Unies, de l’Union européenne et d’autres organisations régionales et internationales comme le Conseil de l’Europe ou l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  Le Ministre a ajouté que les femmes polonaises étaient devenues plus visibles et actives dans tous les domaines de la vie publique, l’économie et la politique.  La Pologne a fait un travail formidable pour faire en sorte que le principe du traitement égal soit reflété dans le code électoral, la loi sur les étrangers et le code de travail.

« Exploiter pleinement le potentiel des femmes est critique pour réaliser le développement durable », a reconnu Mme EUN-HEE KANG, Ministre de l’égalité des sexes et de la famille de la République de Corée, rappelant que son pays avait servi au sein de la Commission.  La Corée travaille au renforcement des capacités des petites filles à travers divers programmes, puis à l’université, et à travers des services de formation, des centres d’emploi et un appui à l’entreprenariat. 

L’accent a été récemment mis sur le congé paternité et « toutes les entreprises doivent mettre en place des politiques favorables aux familles d’ici à 2030 », a précisé la Ministre.  De plus, la Corée a promis 200 millions de dollars pour appuyer la cause de l’éducation dans le monde.

M. AL NUAIMI, Ministre du Qatar, soulignant que « les femmes occupent un rôle pivot dans la société », a fait remarquer que son pays avait adopté des lois qui consacrent le principe d’égalité entre tous les citoyens.  Un plan national à l’horizon 2030 souligne l’importance de la participation des femmes à la vie politique et dans les domaines de l’éducation, de la santé et du travail.  Des agences ont été créées pour sensibiliser le public aux droits des femmes, y compris les femmes handicapées.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a publié un rapport selon lequel le Qatar arrive en première position parmi les pays arabes sur la question de la parité, s’est félicité le Ministre.  Pas moins de 14,4% de son PIB est consacré à l’éducation.  Le Qatar apporte aussi une aide aux femmes dans les conflits, notamment les femmes palestiniennes à Gaza « qui doivent pouvoir jouir de leur droit à un État souverain ».

Mme EYGLO HARDARDOTTIR, Ministre des affaires sociales et du logement de l’Islande, a déclaré que les femmes composaient la moitié de l’humanité et que pour réaliser les engagements du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il serait nécessaire pour tous les États Membres et d’autres parties prenantes de se concentrer sur l’égalité des sexes et de garantir l’intégration systématique de l’égalité des sexes dans sa mise en œuvre. 

Le Programme de développement durable devrait être vu à la lumière des autres engagements des États Membres notamment dans le cadre du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et d’autres traités sur les droits de l’homme, et la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, a exhorté la Ministre qui a appelé les États Membres qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.

Les femmes ne vont pas attendre pendant 117 ans pour l’égalité des sexes qui est selon le Forum économique mondial le temps que nous aurons à attendre si nous continuons à la vitesse actuelle, a rappelé la Ministre.  Lorsque nous mettons ensemble toutes nos ressources, nous pourrions parvenir à l’égalité des sexes en 2030, a-t-elle estimé.  La Commission de la condition de la femme devait jouer un rôle dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Mais nous devons faire en sorte de ne pas réduire le rôle de la Commission uniquement au niveau de ce programme », a-t-elle mis en garde. 

La Commission continue d’avoir un rôle de chef de file dans la surveillance et l’accélération de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et dans l’intégration de la perspective « genre » dans toutes les activités des Nations Unies.  La Ministre a ensuite fait part des mesures prises par son pays pour l’élimination et la prévention de toutes les formes de violence contre les femmes et les filles en Islande. 

Mme GABRIELE HEINISCH-HOSEK, Ministre fédérale de l’éducation et des femmes de l’Autriche, s’est dit convaincue que l’autonomisation des femmes et des filles était un facteur déterminant pour le succès de la mise en œuvre de tout le Programme de développement durable à l’horizon 2030, ce qui nécessite de travailler étroitement avec les partenaires de la société civile, les experts et les partenaires sociaux.  Je suis convaincue qu’il nous faut également intégrer les jeunes générations à tous les stades de la mise en œuvre de ce processus, a-t-elle ajouté.

En ce qui concerne les mesures prises par l’Autriche, la Ministre a expliqué s’être attaquée aux stéréotypes afin de permettre aux filles de faire des choix de carrière plus divers.  Elle a également parlé des mesures prises pour assurer l’égalité des femmes face aux ressources économiques.  Ainsi, l’Autriche continue à mettre en avant son Plan d’action national sur l’égalité des sexes et le marché du travail, afin d’éliminer les disparités dans ce domaine.  Parallèlement, a-t-elle noté, il faut augmenter la participation des hommes et des pères aux tâches et aux soins domestiques non payés.

Dans le domaine de la santé, les politiques et les stratégies autrichiennes ont déjà pris en compte la dimension du genre, a assuré la Ministre.  Il faut maintenant améliorer la santé des femmes migrantes ainsi que les droits et la santé sexuelle et reproductive.  Par ailleurs, un plan d’action national complet sur la protection des femmes contre la violence a été adopté par le Gouvernement autrichien en 2014.  Une loi pénale est également entrée en vigueur au début de 2016 pour punir le cyberbullying, cette nouvelle forme de violence qui favorise le harcèlement des femmes.  Un autre objectif est maintenant d’améliorer l’accès à la justice pour les victimes de mariage forcé et de mutilations génitales féminines.

Mme CIDALIA MANUEL CHAUQUA OLIVEIRA, Ministre du genre, des enfants et de l’action sociale du Mozambique, a souligné que son pays avait renforcé l’accès des femmes aux soins de santé.  Le Premier Ministre, le Président du Parlement et le Procureur général sont des femmes.  Le cadre juridique met l’accent sur la parité hommes-femmes, notamment en ce qui concerne les droits de succession et d’accès à la propriété des terres.

Le Mozambique, a poursuivi la Ministre, a développé des outils de budgétisation et de planification qui tiennent compte de la parité hommes-femmes, et créé un fonds de développement agricole qui accorde des conditions préférentielles aux femmes entrepreneurs.  En outre, le Gouvernement a fait de l’éducation primaire des filles une priorité et a adopté une stratégie de lutte contre les mariages précoces. 

Mme SUSAN SHABANGU, Ministre des femmes d’Afrique du Sud, a déclaré que son pays garantissait la parité et l’égalité entre les femmes et les hommes.  « Nous nous sommes dotés d’un plan de développement national qui respecte le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a-t-elle dit.  La Ministre a ajouté que son gouvernement voulait transformer les relations des femmes avec les hommes et les institutions. 

Il a créé un environnement propice pour permettre aux femmes de participer à la vie publique et aussi dans les entreprises.  Le Gouvernement reste attaché à son engagement pour l’élimination de toutes les formes de violence à l’encontre des femmes et des filles.  À cet égard, le Gouvernement a accueilli la visite du Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes, ses causes et conséquences en décembre 2015.  L’Afrique du Sud appuie l’appel pour la réforme des Nations Unies en particulier la nomination d’une Secrétaire générale femme.

« Nous sommes à une étape où les femmes font valoir leurs droits et bénéficient de l’égalité des chances », a déclaré Mme HALA MOHAMMED JABER AL ANSARI, Secrétaire générale du Conseil suprême pour les femmes du Bahreïn.  Son pays, a-t-elle expliqué, « a élaboré un programme pour supprimer les obstacles que rencontrent les femmes ».  Le Conseil suprême fournit les infrastructures nécessaires, notamment des services de conseil pour aider celles qui rentrent sur le marché du travail, en leur fournissant des prêts à taux réduit, et une assistance familiale juridique gratuite.

Les procédures des tribunaux de la Charia ont été modifiées, a ajouté la Ministre.  Il est maintenant permis aux femmes mariées à des étrangers d’avoir accès à des aides sociales et aux enfants nés de mères du Bahreïn d’obtenir leur nationalité.  De plus, la législation du travail a été amendée et il est permis aux veuves et femmes divorcées d’avoir accès à des logements.  Elle a cependant reconnu qu’il restait un certain nombre de défis à relever et compté sur l’appui des agences de l’ONU. 

Mme EUPHRASIE KOUASSI YAO, Ministre de la promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant de la Côte d’Ivoire, a indiqué que son pays s’était doté en 2012 d’une nouvelle loi sur le mariage qui permet aux femmes mariées et responsables de familles de bénéficier au même titre que les hommes de la réduction de l’impôt général sur le revenu.  Une loi adoptée en 2015 rend obligatoire la scolarisation de tous les enfants, filles et garçons âgés de 6 à 16 ans. 

De plus, le Fonds d’appui aux femmes de la Côte d’Ivoire permet à 110 000 femmes de réaliser des activités génératrices de revenus.  Le 2 mars dernier, le Gouvernement a adopté en Conseil des ministres le programme « Compendium des compétences féminines de Côte d’Ivoire » (COCOFCI) afin de renforcer la visibilité, la participation et le leadership des femmes dans la gestion des affaires publiques et privées.  

Par ailleurs, a assuré Mme Kouassi Yao, « l’augmentation du nombre de femmes dans des secteurs d’activité longtemps demeurés la chasse gardés des hommes se poursuit ».  Pour mieux conduire les changements, des structures récemment créées, comme le Conseil national de la femme et l’Observatoire national de l’équité et du genre verront leur rôle renforcé.  D’autre part, la Côte d’Ivoire a inscrit la promotion des droits des femmes et des jeunes au nombre des cinq priorités de son action gouvernementale pour la période 2016-2020.  Le pays est toutefois conscient qu’il devra encore relever un ensemble de défis en vue d’éliminer toutes les formes de discrimination entre les sexes. 

Mme SOLVEIG HORNE, Ministre des enfants, de l’égalité et de l’inclusion sociale de la Norvège, a dit que l’égalité des sexes était un objectif à la fois indépendant et intégré aux autres objectifs de développement durable.  Les objectifs de développement durable font qu’il est impératif de renforcer nos efforts pour l’égalité des sexes, a-t-elle dit.  « Pour réussir, nous devons utiliser les ressources et les talents des femmes », a estimé la Ministre.  Les filles et les femmes doivent avoir le même accès à l’éducation, aux emplois et au processus de prise de décisions.  « C’est l’unique voie par laquelle nous pouvons atteindre nos objectifs », a-t-elle renchéri.  Le développement durable dépend de l’autonomisation des femmes.

Mme Horne a ajouté que l’éducation était le plus important investissement que nous pouvons faire pour l’autonomisation des femmes, afin d’éradiquer la pauvreté et de prévenir les mariages d’enfant et les grossesses précoces.  Le Gouvernement de la Norvège vise à doubler sa contribution financière à l’éducation pour le développement pour la période 2013-2017. 

En outre, a-t-elle dit, toutes les femmes ont le droit de vivre une vie sans violence.  « Unissons-nous pour lutter contre la violence et les pratiques néfastes comme les mariages forcés d’enfants et les mutilations génitales féminines », a appelé la Ministre, selon qui, pour réussir dans la lutte contre la violence, les garçons et les hommes devraient faire partie de la solution.  Les hommes ont un rôle important à jouer en tant que pères, frères, amis, responsables, dirigeants communautaires et leaders d’opinion. 

L’autonomisation des femmes est aussi d’avoir un contrôle sur leur propre sexualité, a continué la Ministre.  Chaque femme doit être en position de décider pour elle-même si elle veut avoir des enfants, quand et combien.  « Nous ne pouvons jamais accepter que la religion et les prétendues valeurs traditionnelles soient utilisées comme une excuse pour priver les femmes de leurs droits.  Nous ne pouvons pas accepter que plus de 800 femmes meurent chaque jour de causes qui peuvent être prévenues relatives à la grossesse et à l’accouchement.  L’accès à l’éducation sexuelle, au contrôle de naissance et des avortements sécurisés est important pour donner aux femmes et filles le contrôle de leur propres corps et vies », a plaidé la Ministre.

« Il s’agit d’intégrer systématiquement la problématique hommes-femmes dans la réalisation des objectifs des Programme de développement durable à l’horizon 2030, a déclaré Mme TATAU GODINHO, Secrétaire des politiques pour le travail et l’autonomie économique des femmes du Brésil, en mettant l’accent sur les femmes vulnérables, qu’elles soient autochtones, LGBT, d’ascendance africaine, ou séropositives.  Elle a reconnu l’importance de la participation de la société civile. 

Le Brésil a pénalisé le meurtre sexiste, imposé des peines plus dures et lancé un programme intitulé « Les femmes à l’abri de la violence », doté de 27 centres dans le pays.  De plus, a poursuivi la Secrétaire, le Gouvernement a amélioré l’accès des femmes à un travail digne et réglementé le travail domestique.  Aujourd’hui, les femmes sont les principales bénéficiaires des programmes de transfert de fonds.

« Sans égalité, il est impossible de rêver à un avenir meilleur », a estimé M. JIRI DIENSTBIER, Ministre des droits de l’homme, de l’égalité des chances et de la législation de la République tchèque.  La promotion de l’égalité des sexes reste une priorité de son gouvernement, a-t-il assuré, notamment sur le marché du travail.  Le taux d’emploi des femmes a augmenté et le fossé en matière de salaires se rétrécit.  Pour pallier au manque de participation des hommes aux soins des enfants, le Gouvernement a également renforcé les capacités des crèches.  Il travaille également à la prévention de la violence sexuelle et sexiste.

La stratégie pour les droits de l’homme et la promotion de la démocratie adoptée par le Ministre des affaires étrangères fait de l’intégration systématique de la parité un axe majeur de sa politique de coopération et de développement dans la région, a indiqué M. Dienstbier.  Enfin, la République tchèque a participé à la campagne « Lui pour elle » d’ONU-Femmes en juin dernier.

Mme TERESA MARIA AMARELLE BOUE, Membre du Conseil d’État et Secrétaire générale de la Fédération des femmes de Cuba, a déclaré que la stratégie nationale du pays impliquait l’exécution de programme qui renforce la création et la consolidation de la base économique, éducationnelle, culturelle et sociale.  L’autonomisation des femmes à Cuba est synonyme d’autonomie.  Cela signifie qu’elles peuvent élire et être élues, décider de mener leurs propres vies, avoir la capacité de répondre à leurs besoins et intérêts et de promouvoir leur développement personnel. 

Elle a ajouté que les femmes cubaines recevaient les mêmes salaires que les hommes et bénéficiaient d’autres traitements égaux comme la pension de veuvage et la pension pour handicap.  La Ministre a insisté sur le fait que malgré les résultats obtenus, il existait encore des écarts dus notamment au blocus économique imposé par les États-Unis à Cuba qui doit être levé.

Mme ALGIMANTA PABEDINSKIENE, Ministre de la sécurité sociale et du travail de la Lituanie, a expliqué que les principaux objectifs des 12 domaines du programme d'action de Beijing, ainsi que les recommandations antérieures de la Commission, avaient déjà été intégrés dans les politiques et lois nationales de son pays.  Une des plus grandes priorités est de promouvoir l’égalité des chances en matière d’emploi et d’équilibrer la répartition hommes-femmes dans les prises de décisions, a-t-elle indiqué.

Elle a également souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes nationaux en faveur de l’égalité des sexes, ainsi que d’assurer leur financement et de prévoir les capacités nécessaires à tous les niveaux.  Ainsi, a-t-elle expliqué, la Commission interne institutionnelle sur l’égalité des chances pour les femmes et les hommes assure la coordination et le contrôle de la mise en œuvre du programme national.  « Nous avons l’intention de renforcer le mandat de cette commission en augmentant son niveau de représentation dans les ministères. »

La Ministre a mis l’accent sur la nécessité de financer suffisamment les programmes d’autonomisation des femmes, comme le fait son pays en accordant une part importante de son budget au programme national.  En 2016, a-t-elle ajouté, un nouveau projet financé par le Fonds social européen sera lancé pour renforcer l’égalité des sexes au niveau local.  En effet, elle a remarqué que les autorités locales étaient des partenaires importants pour augmenter le nombre de femmes ayant un emploi et leur indépendance économique.  La Ministre a également mentionné la loi de protection contre la violence qui a été mise en place il y a quatre ans et qui prévoit des centres d’assistance spécialisée.

« Nous ne sommes pas encore parvenus à la pleine égalité entre les hommes et les femmes », a rappelé Mme ALEJANDRA MORA MORA, Ministre de la condition féminine du Costa Rica.  Son gouvernement s’est engagé à intégrer la parité des sexes à tous les niveaux: santé, emplois, revenus, éducation, protection des droits des femmes, lutte contre la violence, participation politique et renforcement des institutions.  D’après elle, « le changement de culture promu à travers diverses campagnes de sensibilisation rendra possible d’autres progrès ».  Dans le processus électoral, a-t-elle averti, il faut aussi respecter « la parité verticale ».

De plus, le Costa Rica a enregistré des progrès dans la lutte contre les violences conjugales, la traite, et l’exploitation sexuelle et mis l’accent sur « la violence des rues ».  Il faut combattre la normalisation de la violence sexuelle, notamment la grossesse des adolescentes, a ajouté Mme Mora, en évoquant l’interdiction du mariage et des unions libres avant 18 ans.  Enfin, elle a mentionné l’appui aux femmes entrepreneurs, avant d’exhorter la communauté internationale à accorder davantage de ressources au thème à l’ordre du jour.

Mme ONITIANA REALY, Ministre de la population, des femmes et de la protection sociale, a déclaré que son département était en train de concevoir une nouvelle politique d’égalité entre les sexes pour une durée de 30 ans.  Cette politique consiste à encourager toutes les institutions à prendre une responsabilité commune dans la promotion de cette politique.  Tous les membres du Gouvernement, du Parlement et de la société civile seront invités à présenter des mesures vérifiables, quantifiables et tangibles dans leurs champs de travail respectif. 

La Ministre a ensuite parlé des efforts du Gouvernement pour permettre aux enfants et à leurs mères dans le sud de Madagascar, victimes tous les ans de la sécheresse, de faire face aux conséquences de ce phénomène climatique.  Elle a ensuite évoqué d’autres initiatives de promotion du « crédit avec éducation » (CAE) en faveur des femmes rurales très vulnérables et des efforts déployés pour renforcer le cadre juridique, institutionnel et politique visant à accélérer la mise en œuvre des nouveaux objectifs de développement durable dont notamment l’abrogation de toutes les dispositions discriminatoires dans la loi, y compris celles contenues dans la loi sur la nationalité, la loi sur l’héritage et la loi sur le mariage.   

Mme ANA BAIARDI, Ministre des femmes du Paraguay, a dit que son pays avait réalisé, ces dernières années, des avancées dans l’exercice des droits des femmes et des filles et le développement de leurs capacités.  Le Gouvernement a lancé des programmes d’autonomisation économique et le Parlement a adopté des lois pour la protection de la maternité et de l’allaitement maternel, en faveur du travail domestique rémunéré et des femmes rurales.

Le Ministère et ONU-Femmes ont élaboré un projet de loi sur la parité politique, a indiqué Mme Baiardi.  De plus, une loi pénalisant les violences au sein de la famille a été promulguée, tandis que le Parlement examine un projet qui évoque la question des meurtres de femmes.  Il s’agit aussi de renforcer les services de soins et d’orientation pour les victimes de violences, y compris la traite des personnes.

Mme SANGARÉ OUMOU BA, Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille du Mali, a déclaré que son gouvernement était résolument engagé à mettre en œuvre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 dont l’objectif numéro 5 qui vise l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles.  Pour assurer l’autonomisation des femmes, le Gouvernement, à travers le Ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, a initié des programmes ciblés, permettant à cette couche l’accès dans les conditions d’égalité, aux ressources économiques, notamment la terre, aux moyens de production et au crédit pour les activités génératrices de revenus ainsi que le renforcement de leurs capacités managériales. 

En outre, un fonds d’appui à l’autonomisation de la femme et à l’épanouissement de l’enfant a été mis en place qui est dédié au financement des programmes de développement de l’entreprenariat féminin, du renforcement du leadership féminin, de la participation politique des femmes aux niveaux local et national, et de la réinsertion socioéconomique des enfants en situation difficile. 

« Il ne peut plus y avoir de tabou lorsqu’on évoque l’éducation globale à la sexualité, l’accès à la contraception et aux services de santé sexuelle et reproductive », a insisté M. MAXIME PRÉVOT, Ministre des travaux publics, de la santé et de l’action sociale de la Belgique.  D’après lui, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 constitue une formidable opportunité de mettre en avant les femmes « comme moteurs du développement ».  La Belgique a été le premier pays du monde à se doter d’une législation en matière de « gender mainstreaming », a-t-il dit.  Préoccupé par la situation des familles monoparentales, il a indiqué que ce sont 80% des femmes qui sont à la tête de ces familles qui courent un risque de pauvreté élevé.

La violence à l’égard des femmes et des filles constitue une violation de leurs droits humains fondamentaux, a poursuivi M. Prévot.  « Aucune tradition, culture, coutume, religion ne peut justifier un fait de violence, une discrimination à l’égard d’une femme », a-t-il martelé.  Pour lutter contre la violence sexiste, la Belgique s’est engagée à mettre en œuvre 235 mesures, en coopération avec la société civile.  Se tournant ensuite vers les effets dévastateurs des conflits, le Ministre a dénoncé et condamné les viols perpétrés comme armes de guerre et de terrorisme.  « Les crimes de l’État islamique à l’égard des femmes doivent cesser et ne peuvent en aucun cas rester impunis », a-t-il conclu à ce sujet.

M. JANIS REIRS, Ministre du bien-être de la Lettonie, a dit que son pays avait mis en place un cadre juridique et politique solide pour l’égalité des sexes.  « Nos efforts couvrent un large éventail d’actions », a ajouté le Ministre.  « Notre attitude et notre éducation ont été modifiées pour générer un changement de comportement. »  La promotion de l’égalité des sexes est un choix économique intelligent parce qu’elle peut améliorer la productivité, le développement pour la prochaine génération, et faire des institutions plus représentatives.  La Lettonie renforce constamment ses efforts pour éliminer la violence contre les femmes. 

Le cadre légal a été amélioré en conformité avec la Convention d’Istanbul.  L’État a financé des services de réhabilitation pour les victimes ainsi que les auteurs des violences.  Les campagnes de sensibilisation se poursuivent.  La Lettonie a également introduit des mesures pour renforcer le rôle des pères.  Les hommes et les garçons ont un rôle important à jouer dans l’égalité des sexes parce que c’est une route à deux voies.  La Lettonie continuera de promouvoir activement l’égalité des sexes au niveau international, y compris en tant que membre du Conseil des droits de l’homme et à travers notre coopération pour le développement, a assuré le Ministre. 

« Notre gouvernement est féministe », s’est félicitée Mme ASA REGNER, Ministre des enfants, des personnes âgées et de l’égalité des sexes de la Suède.  D’après elle, l’État a un rôle central à jouer pour élaborer des stratégies de développement qui font la promotion de l’égalité des sexes.  Elle a rappelé les avancées sociales et économiques de la Suède, en matière de services d’accueil des d’enfants et pour ce qui est de « la division juste et équitable du congé parental ».

La Suède, a poursuivi la Ministre, garantit les droits de santé sexuelle et reproductifs, notamment les droits à la contraception et à l’avortement.  Elle lutte contre « les stéréotypes liés à la masculinité, à la violence et au comportement sexiste », qui sapent les droits des femmes.  Enfin, Mme Regner a évoqué le sort des femmes « qui paient un lourd tribut à cause du fondamentalisme religieux et politique ».  La Suède, qui accueille des réfugiés en provenance de pays en conflit, réitère son engagement en faveur de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, les femmes étant encore sous représentées dans les efforts de réconciliation de la paix.

Mme AISHA ALHASSAN, Ministre des affaires féminines et du développement social du Nigéria, a déclaré que la politique nationale de l’égalité des sexes et son cadre et plan stratégique de mise en œuvre se focalisaient sur la mise en œuvre des domaines prioritaires comme la santé sexuelle et reproductive des femmes, la lutte contre la violence à l’égard des femmes, la situation des femmes rurales, l’autonomisation économique et la participation accrue des femmes dans les processus de prise de décisions. 

En outre, une part significative du budget de l’exercice 2016 est orientée vers les régimes de protection sociale visant à recruter massivement des enseignants pour améliorer la qualité de l’enseignement public, l’acquisition de compétences pour les jeunes, la fourniture de repas scolaire et l’appui financier à un million de femmes commerçantes et artisans.

La violence sexiste reste une préoccupation pour le Nigéria, a ajouté la Ministre.  Elle a assuré que le Gouvernement, la société civile et d’autres parties prenantes continueraient de travailler sans relâche vers son élimination.  Une loi qui va dans ce sens a été adoptée en 2015.

S’agissant des abus commis par Boko Haram, notamment l’enlèvement de plus de 200 écolières à Chibok, Mme Alhassan a dit que le Gouvernement avait intensifié ses efforts pour les trouver et pour les faire rentrer chez elles.  Notant l’appui des États-Unis dans ce domaine, elle a aussi annoncé que le Fonds d’appui pour les victimes avait recueilli plus de 140 millions de dollars pour la réhabilitation et la réintégration des victimes, dont la plupart sont des femmes et des enfants. 

Mme CHANDRANI BANDARA JAYASINGHA, Ministre des affaires des femmes et des enfants du Sri Lanka, a déclaré que son gouvernement se concentrait sur trois priorités: l’autonomisation économique des femmes, l’élimination de la violence faite aux femmes, et la participation des femmes à la vie publique et politique.  Cette semaine, le Gouvernement a donné au moins 25% du budget pour le développement économique et pour l’autonomisation économique des femmes.  Le Gouvernement a distribué plus de 100 millions de roupies pour le relèvement socioéconomique des ménages dirigés par des femmes pour assurer leur bien-être et leur protection, et pour protéger leurs droits et promouvoir leurs capacités et compétences. 

En outre, un Secrétariat national pour les veuves et les femmes chefs de ménages a été créé l’année dernière, dans l’ancienne zone de conflit, pour mieux servir les groupes cibles.  Le Gouvernement a réglé la question de la violence contre les femmes en adoptant trois approches: la prévention, l’intervention et le plaidoyer.  Il existe aussi une structure étatique qui s’occupe de la violence contre les femmes qui travaille aux niveaux local et national et qui donne une aide juridique, du conseil et des abris pour les victimes.  Le Sri Lanka a aussi renouvelé son engagement aux principes démocratiques de bonne gouvernance et de l’état de droit après les élections de janvier dernier.

Après avoir rappelé l’engagement de son pays en faveur du Programme de développement durable à l’horizon 2030, Mme ROSALINDA DIMAPILIS-BALDOZ, Secrétaire d’État au travail des Philippines, a rappelé que, dans son pays, deux travailleurs sur cinq sont des femmes, soit 40% de la population active.  Pour combler les inégalités salariales, le Gouvernement a entrepris de lever l’interdiction de travail de nuit pour les femmes, qui forment 55,4% de la population active dans le secteur de la sous-traitance privée.  En outre, grâce à une législation adaptée, a assuré la représentante, les droits de la femme sont protégés, avec un accent particulier mis sur l’aspect « développemental » plutôt que purement règlementaire.  Elle a ajouté que le Président philippin avait été distingué parmi les 10 Chefs d’État de la campagne HeForShe.

Mme YOHANA SUSAN YEMBISE, Ministre de l’autonomisation des femmes et de la protection des enfants de l’Indonésie, a affirmé que les engagements de son pays en faveur de l’égalité entre les sexes, l’autonomisation des femmes et la promotion des droits de l’homme dans la réalisation du développement durable sont consacrés dans les stratégies nationales.  Presque toutes les cibles des 12 domaines prioritaires du Programme d’action de Beijing et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont été intégrées dans le Plan de développement 2015-2019 qui se focalise, entre autres, sur les femmes et la pauvreté, l’éducation, les réformes du secteur de la santé, la violence contre les femmes, les femmes dans les situations de conflit et les droits de la femme.  Il est temps de transformer les expressions de solidarité en action, s’est impatientée la Ministre, en pensant aux femmes qui vivent dans les situations de conflit, comme les Palestiniennes. 

Mme SAMIRA MERAI FRIAA, Ministre de la femme, de la famille et de l’enfance de la Tunisie, a rappelé que son pays avait toujours été un modèle d’ouverture en matière des droits de la femme, comme l’atteste encore sa Constitution de janvier 2014, qui consacre l’égalité des hommes et des femmes et interdit les violences à l’encontre de celles-ci.  Une loi prévoit en outre l’accès des victimes de violences à la prise en charge nécessaire, a-t-elle relevé.  Par ailleurs, nous avons fait de l’autonomisation économique des femmes une priorité absolue, a assuré la représentante, citant notamment le lancement de plusieurs projets visant à accroitre, de 28% à 38%, leur présence sur le marché du travail.

Mme AYANNA WEBSTER-ROY, Ministre de l’égalité des sexes et de l’enfance de Trinité-et-Tobago, a souligné que pour son gouvernement, l’assertion selon laquelle le développement durable ne saurait se réaliser sans égalité entre les sexes et autonomisation de la femme est tout simplement considérée comme « un axiome ».  Elle en a voulu pour preuve le fait que son ministère soit directement intégré au Cabinet du Premier Ministre.  Elle a parlé des garanties de la Constitution et du cadre juridique contre la violence et la discrimination et a affirmé qu’en termes d’égalité, son pays s’est hissé à la 49e place dans le Rapport du Forum économique mondial qui a classé 142 pays.  La Ministre a poursuivi sur les efforts déployés dans les secteurs de l’éducation, de la formation, de la santé et de la participation à la vie publique.  Pour la première fois, s’est-elle enorgueillie, le Président de la République a nommé des femmes à la présidence de plusieurs organismes publics.  Des efforts sont en cours pour renforcer la transversalisation de la perspective « genre » dans les politiques et les programmes de développement aux niveaux national et communautaire et pour institutionnaliser une budgétisation soucieuse de l’égalité entre les sexes.

Mme PATRICIA KALIATI, Ministre de l’égalité des sexes, de l’enfance, du handicap et du bien-être social du Malawi, a dit que cette session arrive au moment où le monde fait face à des fléaux comme les changements climatiques, la pauvreté, la faim, la malnutrition, le trafic d’êtres humains, les conflits, la crise des réfugiés ou la migration qui ont tous un impact négatif sur les femmes, les enfants et les groupes vulnérables.  La réalité « décourageante » est que la mise en œuvre des résolutions de la Commission de la condition de la femme n’a pas reçu les ressources nécessaires, sans compter qu’elles n’ont pas été transformées en objectifs clairs.  Il est important, a estimé la Ministre, que les États agissent.  Elle a fait part de la « forte volonté politique » qui existe dans son pays dont le Président est l’un des neuf champions de la Campagne mondiale « HeforShe ».  La budgétisation a désormais une dimension soucieuse de l’égalité entre les sexes, avec des lignes directrices et des cibles claires.  Tous les Départements ont été formés à ce type de budgétisation, a affirmé la Ministre.    

Mme MANEKA SANJAY GANDHI, Ministre de la condition féminine et de l’enfance de l’Inde, a, après avoir cité les progrès remarquables enregistrés par son pays sur la voie de l’égalité entre les sexes, affirmé que de nombreux objectifs de développement durable sont déjà mis en œuvre dans plusieurs programmes gouvernementaux.  Elle a souligné que les technologies de l’information et des communications sont un facilitateur efficace de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes.  L’Inde vient de lancer « Mahila e-Hatt », une plateforme de marketing en ligne pour encourager les femmes entrepreneurs.  Le jour même de son lancement, 125 000 personnes s’y sont inscrites.  

Mme DOREEN SIOKA, Ministre de l’égalité hommes-femmes et du bien-être de l’enfant de la Namibie, a présenté la parité, l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les hommes et les femmes comme des priorités nationales.  Elle a rappelé que son gouvernement propose des services de santé maternelle et un enseignement secondaire gratuits, avant d’évoquer un budget spécifiquement alloué à la réalisation des objectifs de parité, et ce, afin de combler les écarts entre les sexes à tous les niveaux dans le pays.  Prochainement, une attention particulière sera apportée aux lois sur le mariage, a annoncé la Ministre.  Mme Sioka a en outre fait part d’une campagne de tolérance zéro contre la violence faite aux femmes.  Elle a toutefois expliqué que son pays se heurtait à des difficultés pour réunir des données ventilées par sexe et par âge.

Mme NYASHA EUNICE ANNE GRACE CHIKWINYA, Ministre de la condition féminine du Zimbabwe, a dit que l’atout de son pays est sa Constitution qui consacre l’autonomisation des femmes.  La Ministre a ensuite passé en revue les progrès dont la participation des femmes en politique.  Elle a parlé d’autres mesures administratives, entre autres, contre le mariage précoce et la violence à l’encontre des femmes, et contre l’impact des changements climatiques sur les femmes, en particulier les femmes du milieu rural.  Elle a annoncé que son gouvernement s’apprête à adopter une loi prévoyant 30 ans de prison ou plus pour les auteurs de violence contre les femmes.

Mme JULIA DUNCAN-CASSELL, Ministre du genre, de l’enfance et de la protection sociale du Libéria, a fait état de progrès significatifs accomplis par son pays depuis le lancement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment la formulation de projets de lois sur la violence domestique et sur l’égalité entre les sexes ainsi que le lancement de la seconde phase du programme contre les violences sexuelles et sexistes.  La Ministre a également cité la révision en cours de la politique de protection sociale et la signature du Fonds d’investissements social post-Ebola.  Elle a enfin tenu à parler de l’établissement d’une structure décentralisée pour les femmes vivant en milieu rural et du lancement d’un Programme conjoint avec les Nations Unies pour l’autonomisation économique des femmes et des adolescentes.

Mme OYE LITHUR, Ministre de l’égalité entre les sexes, de l’enfance et de la protection sociale du Ghana, a longuement énuméré les réalisations du Ghana dans le domaine de l’émancipation de la femme comme la nomination de nombreuses ministres et d’officiers de l’armée.  Elle a rappelé les lois et les mesures administratives, notamment les lois sur la discrimination positive et la protection des épouses.  Le Gouvernement entend renforcer ses capacités institutionnelles pour assurer l’application des lois et le financement requis.  En 2016, le but est de bâtir un environnement économique résilient pour consolider les acquis dans la réduction de la pauvreté et consolider l’émancipation économique des femmes.  Des programmes innovants seront mis en place, a promis la Ministre qui a ajouté que le Gouvernement fera tout pour contrer les dynamiques socioculturelles traditionnelles qui entravent les progrès dans l’égalité hommes-femmes.

Après avoir énuméré les réalisations et les mesures prises pour l’autonomisation des femmes, Mme ALEJANDRINA GERMAN, Ministre de la condition féminine de la République dominicaine, a affirmé que son gouvernement a élaboré une politique qui aura un impact dans tout le pays et qui contribuera à résoudre les problèmes principaux auxquels font face les femmes.  Elle a cité la Constitution, le Plan national d’action pour l’égalité entre les sexes ou encore la Stratégie nationale de développement pour 2030 qui identifie les grandes priorités nationales en matière d’égalité des sexes, de la tranversalisation de cette égalité dans tous les politiques, plans, programmes et projets.  Les Ministères de la condition féminine et de l’économie et la Direction générale du budget ont prévu une ligne budgétaire spécifique pour la promotion de l’égalité entre les sexes dans le budget de 2016 et qui concerne huit institutions de l’État.  Douze organisations centrales du Gouvernement ont signé un accord de collaboration pour intégrer l’égalité entre les sexes dans la Stratégie nationale de développement et dans les plans sectoriels liés au Programme de développement durable à l’horizon 2030, a précisé la Ministre.

Mme CAMARA SANARA KABA, Ministre de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance de la Guinée, a déclaré que la matérialisation de la cible 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 passait, dans son pays, par plusieurs mesures.  Elle a expliqué que 30 projets de développement et d’amélioration des conditions de vie des femmes dont la majeure partie vit en milieu rural avaient été transmis pour financement à la Commission de l’Union africaine.  La Ministre a également dit qu’un programme de formation des jeunes filles aux nouvelles technologies de l’information et des communications était en place.  Au nombre des mesures prises, figure aussi la création, dans les cinq communes de Conakry, et les sept régions administratives du pays, de la « mutuelle financière des femmes africaines ».  Enfin, parmi d’autres actions, Mme Kaba a fait valoir la nomination de sept femmes, soit 21%, à des postes ministériels « hautement stratégiques », dont le sien.

M. ERDENE SODNOMZUNDUI, Ministre de la population et de la protection sociale de Mongolie, a parlé de la Politique nationale de développement 2016-2021.  D’importants amendements, a-t-il poursuivi, ont été apportés au Code pénal, à la loi électorale et à celle sur les droits des personnes handicapées qui ont impact direct sur le statut de la femme.  Le projet du code du travail envisage des réglementations spécifiques contre la discrimination et toute restriction au droit du travail.  Tout employeur est obligé de garantir un environnement sans discrimination, harcèlement ou abus sexuel.  Le Gouvernement s’efforce d’éliminer la pauvreté par un système de couverture-santé universelle, l’accès à la sécurité sociale et l’égalité salariale, sans parler des efforts déployés pour élargir l’accès à tous les services, dans l’éducation.

Mme ANA AMINTA MADRID, Ministre de l’Institut national de la femme du Honduras, a déclaré qu’une loi avait été adoptée à l’intention des femmes en milieu rural, ainsi qu’une loi paritaire sur l’alternance électorale.  Le programme « vies meilleures » a été adopté, tandis que les « centres de soins intégraux pour les femmes victimes » ont été renforcés, a-t-elle encore souligné, mettant aussi à l’actif de son gouvernement les campagnes de prévention contre la violence domestique et le harcèlement sexuel.  Enfin, a déclaré Mme Madrid, une législation a été promulguée contre la traite des personnes.  Le Honduras, a-t-elle ajouté, est déterminé à œuvrer à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Mme CAROILE DINENAGE, Ministre de la condition féminine et de l’égalité entre les sexes du Royaume-Uni, a dit qu’il était important de travailler ensemble pour faire face aux nombreux défis qui se posent à l’heure actuelle, et en particulier pour les femmes.  Elle s’est dite fière de pouvoir aligner les réalisations de son gouvernement pour l’autonomie des femmes aux niveaux national et international.  Au plan national, plus de femmes sont sur le marché du travail et l’égalité salariale fait l’objet d’une nouvelle loi.  Une nouvelle campagne contre la violence faite aux femmes a été lancée ciblant les victimes mais aussi les criminels.  Cette soixantième session, a voulu la Ministre, doit être l’occasion de partager les bonnes nouvelles et de faire émerger des idées nouvelles sur l’autonomisation des femmes, y compris la participation des hommes et des garçons.  La Ministre a exhorté la Commission à faire preuve de détermination contre les normes sociales restrictives, notamment les discours qui rabaissent les femmes dans le débat public.

Mme PHAM THI HAI CHUYEN, Ministre du travail, des invalides et des affaires sociales et Présidente de la Commission nationale pour la promotion de la femme vietnamienne, a rappelé que depuis 2010, son pays a adopté 40 lois sur l’intégration de la perspective sexospécifique et une série de décrets du même acabit.  Mais le développement de programmes, de politiques et de projets sur l’égalité entre les sexes, pour réaliser le développement durable, est toujours perçu comme une solution efficace pour l’autonomisation des femmes dans tous les domaines.  La Ministre a donc cité le Programme d’action nationale sur l’égalité des sexes 2016-2020 visant à combler les fossés partout où les inégalités persistent pour assurer le succès de la Stratégie nationale de l’égalité entre les sexes 2011-2020.  Dans ce cadre et pour la première fois, le Viet Nam a proclamé la période allant du 15 novembre au 15 décembre, « Mois d’action pour l’égalité entre les sexes et la prévention de la violence fondée sur le sexe ». 

Grâce aux initiatives présentes et passées, le Viet Nam compte pour la première fois trois femmes au Bureau politique du Parti communiste, soit 15,78% des membres.  Plus de la moitié des ministères sont dirigés par des femmes et sur le marché de l’emploi, les femmes représente 48,3% de la population active et 24,9% des postes de direction.  Dans son rapport 2016 sur le Viet Nam, la Banque mondiale a d’ailleurs conclu que le pays a enregistré des résultats remarquables sur l’égalité entre les sexes, les disparités ayant pratiquement disparues dans l’éducation.  Toutefois, a reconnu la Ministre, le pays est encore confronté à la violence contre les femmes et les filles qui non seulement ne baisse pas mais se complique.  Les traditions et les coutumes sont toujours là et le fossé entre hommes et femmes risque encore de créer des problèmes sociaux.  Plusieurs politiques font obstacles à l’ascension des femmes dans les postes de direction et l’intégration de perspective hommes-femmes dans les documents juridiques est toujours aussi difficile.

M. MARGUS TSAHKNA, Ministre de la protection sociale de l’Estonie, a indiqué que son gouvernement s’efforce, au niveau national, de réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes, et au niveau international, de réduire la violence faite aux femmes, de promouvoir leurs droits et l’égalité entre les sexes, et de multiplier les opportunités dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) dans lequel l’Estonie excelle.  Le Gouvernement va adopter pour la première fois un Plan de développement qui comprend aussi une vision stratégique de l’égalité entre les sexes.  Entre 2016 et 2030, le but est de promouvoir une égale indépendance économique entre les hommes et les femmes, leur participation égale à tous les niveaux de la prise de décisions et de la gestion, et de s’attaquer aux stéréotypes sexistes.  Ce sera là le meilleur moyen de réduire l’écart salarial, de garantir la protection juridique contre la discrimination et d’appuyer les capacités institutionnelles pour la promotion de l’égalité entre les sexes.  Par ailleurs, le Gouvernement a adopté, l’année dernière, une nouvelle Stratégie globale contre la violence fondée sur le sexe. 

Sur le plan mondial, l’Estonie entend en particulier partager ses connaissances des TIC en faveur de l’éducation, ce secteur étant la clef de l’autonomisation des femmes et des filles.  La numérisation, a plaidé le Ministre, ouvre l’accès à l’éducation des enfants vivant dans les zones isolées ou les pays en conflit.  Les TIC ont un impact réel sur l’autonomisation économique et politique des femmes qui peuvent ainsi accéder à l’information, en particulier sur leurs droits, et participer à la vie moderne sur un pied d’égalité.  Avec les TIC, les femmes peuvent plus facilement faire entendre leur voix, a insisté le Ministre, en expliquant qu’en conséquence, l’Estonie a appuyé un projet en Afghanistan dans le cadre duquel les femmes reçoivent une formation répondant aux besoins du secteur privé local, ce qui réduit les chiffres du chômage et augmentent les moyens de subsistance, d’où l’émancipation économique.

Mme NOURA BIN MOHAMMED AL KAABI (Émirats arabes unis) a déclaré que c’est par l’autonomisation des femmes que son pays ambitionne de réaliser les objectifs consacrés dans le Programme d’action de Beijing.  Plusieurs organisations de femmes ont pris dans les Émirats arabes unis la tête des efforts pour promouvoir l’arrivée de la femme à des postes à responsabilité et son implication dans tous les aspects de la vie publique et économique.  Des évaluations périodiques de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 seront nécessaires pour voir les progrès accomplis dans ces domaines, a-t-elle dit, convaincue qu’il faudra nouer des partenariats multilatéraux pour atteindre toutes les cibles.  

Mme LAURENCE ROSSIGNOL, Ministre de la famille, de l’enfance et des droits de la femme de la France, a déclaré qu’en matière de droits de la femme, lorsque l’on cesse d’avancer, on finit par reculer.  Vingt ans ont passé depuis la Déclaration de Beijing et les progrès sont importants, de nombreux droits ayant été reconnus dans de nombreux pays.  Mais, a prévenu la Ministre, beaucoup reste à faire.  Elle a décrit la violence subie par les femmes dans certains endroits du monde, montrant qu’on ne peut pas dire qu’il y a d’un côté la sécurité et de l’autre le développement car c’est la même chose.  On ne peut pas dire non plus qu’il y a d’un côté, le climat et de l’autre, le développement, c’est la même chose.  On ne peut pas dire, a-t-elle poursuivi, qu’il y a d’un côté l’égalité entre les hommes et les femmes et de l’autre, la justice, c’est la même chose.  Tous les agendas, a insisté la Ministre, qu’il s’agisse de la résolution du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, du Programme 2030, ou de l’Accord de Paris sur le climat, convergent vers le même objectif: la garantie, le respect et la promotion des droits humains fondamentaux.  Sur tous ces enjeux, la France souhaite qu’une attention particulière soit donnée aux femmes.

Mme Rossignol s’est appesantie sur le nombre des avortements hors milieu hospitalier qui ne cesse d’augmenter et qui représente 13% de la mortalité maternelle.  Elle a encouragé les États Membres à éliminer les barrières juridiques qui freinent l’accès des femmes et des adolescentes à l’avortement.  Elle a plaidé pour la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse, et pour l’accès à des services sans risque et de qualité et à informations exactes.  Les prestataires de soins doivent être pleinement informés des lois et des exceptions.  La France, a conclu la Ministre, souhaite résolument le maintien du dialogue avec tous les partenaires sur ces sujets à partir de réalités concrètes sans idéologie et ni controverse.  

Mme YANIRA ARGUETA, Ministre de la condition féminine d’El Salvador, a assuré que son pays avait pris des mesures visant à réaliser les cibles pertinentes du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment pour ce qui est de l’intégration d’une perspective soucieuse de la parité hommes-femmes dans l’ensemble de ses politiques.  Elle a également fait part de l’intégration d’une perspective sexospécifique dans l’appareil judiciaire équatorien.  Si des progrès importants ont été réalisés, a déclaré la Ministre, il faut toutefois intensifier les efforts en cours, ce qui a conduit le Gouvernement à se doter d’un Mécanisme national pour l’amélioration de la condition de la femme.

Mme SICILY KARIUKI, Secrétaire d’État à la jeunesse et à l’égalité entre les sexes du Kenya, a dit qu’un mécanisme institutionnel pour la promotion des droits de la femme a été créé pour atteindre les objectifs de développement durable.  Au plan administratif, le Gouvernement a débloqué une enveloppe de plus de 120 millions de dollars pour plus d’un million de personnes, y compris des femmes.  Plus de 30% des marchés publics, soit plus de 250 millions de dollars, sont attribués aux entreprises dirigées par les femmes et 43 millions de dollars ont été dépensés pour la santé des mères et des filles en 2014, a énuméré Mme Kariuki. 

Mme REEM ABU HASSAN, Ministre du développement social de la Jordanie, a elle aussi présenté un certain nombre de mesures visant à promouvoir les droits et l’autonomisation des femmes, notamment une loi sur la décentralisation qui leur réserve 10% de sièges dans les institutions politiques du pays.  Il existe également un Comité ministériel pour la promotion de la femme, permettant à celle-ci d’être davantage représentée dans la vie politique ou dans l’appareil judiciaire.  Évoquant les actions de son gouvernement en faveur de l’éducation, de la santé et de la protection sociale, la Ministre a dit que des améliorations avaient été constatées, notamment en termes de scolarisation.  Plus généralement, Mme Hassan s’est enorgueillie du système complet dont dispose la Jordanie pour protéger les droits sociaux, économiques et culturels des enfants et des femmes.  Mais, cinq ans après le début de la crise syrienne, la Jordanie accueille plus de 3,1 millions de Syriens, soit plus de 20% de la population civile, ce qui pèse sur la capacité du Royaume à prendre les mesures nécessaires pour promouvoir les droits de la femme et ce qui rend l’assistance de la communauté internationale indispensable.

Mme DELBAR NAZARI, Ministre de la condition féminine de l’Afghanistan, a énuméré les progrès enregistrés par son pays, en insistant sur le fait que malgré cela, la situation des femmes et des filles reste une source de graves préoccupations dans le contexte afghan.  Les droits de la femme et de la fille, y compris le droit à la vie, sont violés tous les jours.  La violence faite aux femmes et le conflit armé sont les principaux facteurs qui plongent les femmes dans une situation très difficile.  Le changement n’est pas seulement l’affaire du Gouvernement afghan, a estimé la Ministre, arguant que la communauté internationale et la société civile ont aussi un grand rôle à jouer.  Elle a donc demandé à la communauté internationale d’appuyer les efforts du Gouvernement d’unité nationale pour mettre en œuvre ses engagements sur l’amélioration de la condition de la femme.  La communauté internationale doit appuyer le processus de paix et fournir un appui technique aux tribunaux de province qui s’occupent des cas de violence faite aux femmes.  L’appui technique doit aussi aller aux commissions nationales et provinciales et aux efforts de sensibilisation de l’opinion publique à la violence faite aux femmes.  La communauté internationale, a conclu la Ministre, doit aider l’Afghanistan à mettre en œuvre son Plan national d’action lié à la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.

M. MOHAMED FAIZEL NOERSALIM, Ministre des affaires intérieures du Suriname, a déclaré que le Ministère du travail de son pays avait présenté, en octobre dernier, plusieurs projets de loi en Conseil des ministres sur le renforcement de la participation des femmes au monde du travail.  De plus, l’an dernier, des élections générales se sont déroulées au Suriname, et un nouveau Cabinet a été formé, avec quatre femmes Ministres.  S’agissant du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les Ministères du développement régional et des affaires intérieures ont entamé la mise en œuvre d’un projet destiné à sensibiliser les communautés locales à l’importance de ce Programme.  En outre, a précisé le Ministre, son gouvernement a l’intention de formuler une politique quinquennale du genre pour la période 2017-2021, dans le cadre de laquelle seront intégrés les objectifs de développement durable.

Mme AURELIA FRICK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a déclaré que l’égalité entre les sexes est profitable au plan économique.  Mais garantir un salaire égal entre femmes et hommes n’est qu’une pièce du puzzle.  Il faut aider les filles à gagner plus afin qu’elles puissent vivre une vie épanouie et être financièrement indépendantes.  La Ministre a plaidé pour que le travail domestique soit valorisé et ne représente plus un obstacle à l’intégration sociale des femmes.  Elle a dénoncé les abus sexuels en période de conflit et a appelé à une aide pour les femmes victimes de ces abus.  Le principe de responsabilité doit s’appliquer aux auteurs de ces abus, a exigé Mme Frick qui a aussi plaidé pour la nomination de davantage de femmes dans les missions de maintien de la paix des Nations Unies. 

Mme NKANDU LUO, Ministre du genre de la Zambie, a indiqué que la Constitution du 5 janvier 2016 est très progressive en termes d’égalité entre les sexes.  Elle intègre cette égalité dans tous les aspects de la vie, conformément aux instruments auxquels la Zambie est signataire.  La Constitution a créé la Commission de l’égalité entre les sexes dont le mandat est de surveiller, enquêter, faire des recherches, éduquer, plaider, conseiller et collecter des informations sur le genre et le développement pour faire avancer la promotion de la femme.  La Zambie a aussi désormais une loi sur l’égalité entre les sexes qui punit le harcèlement et les pratiques traditionnelles néfastes.  Les politiques sur le genre et l’enfance portent également sur les mariages forcés et précoces.  C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, la Zambie a organisé le premier Sommet contre le mariage précoce en novembre 2015. 

Que ces progrès ne cachent pas les problèmes persistants, a alerté la Ministre en citant la pauvreté qui frappent 62,4% des cheffes de famille contre 60,1% des chefs de familles, la situation des femmes rurales étant d’autant plus alarmante qu’elles n’ont pas accès à l’éducation, aux financements ou à la terre.  Mais après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2016, le Gouvernement s’apprête à lancer une « Banque des femmes » et à intégrer « GEWEL », un énorme programme sur l’éducation et l’autonomisation des femmes, en collaboration avec la Banque mondiale.  La Ministre a aussi cité le projet « ADVANCE » sur l’agriculture et le « Boys to Men programme » sur la prévention de la violence fondée sur le sexe.  Elle a conclu en rappelant que son Président fait partie de la Campagne « HeforShe ».

Mme MARIE-AURORE MARIE-JOYCE PERRAUD, Ministre de l’égalité des sexes, du développement de l’enfant et de la famille de Maurice, a déclaré qu’en juin dernier, son pays avait élu la première Présidente de la République et, en décembre 2014, la première Présidente du Parlement.  Elle a déclaré que tant que les femmes ne seraient pas émancipées sur le plan économique, il ne serait pas possible de lutter contre la pauvreté.  Dans le cadre du programme public 2015-2019, le Gouvernement a établi un Comité placé sous l’autorité du Premier Ministre et chargé d’émettre des recommandations contre la violence sexiste.  Le Gouvernement souhaite également réformer le Code pénal, et tout particulièrement la définition de la violence sexiste, a indiqué Mme Perraud.  Enfin, a-t-elle ajouté, nous souhaitons faire participer les hommes du secteur privé et de la société civile, comme en témoigne le lancement d’un Prix pour l’autonomisation des femmes, qui récompense chaque année des projets promouvant la parité. 

Mme STELA GRIGORAS, Ministre du travail, de la protection et de la famille de la République de Moldova, a dit que l’engagement de son gouvernement en faveur de l’égalité entre les sexes a permis de garantir la participation des femmes aux activités auxquelles elles n’avaient pas accès auparavant.  Mais des obstacles majeurs persistent comme la faible participation des femmes en politique, un salaire inférieur de 16% à celui des hommes, un accès inégal à la formation professionnelle.  Devant cette situation, le pays va adhérer à la Convention d’Istanbul contre la violence à l’égard des femmes et ajuster sa législation nationale, en conséquence.

Mme MENG XIAOSI, Vice-Présidente du Comité national de travail sur les enfants et les femmes du Conseil d’État de la Chine, a indiqué qu’en décembre 2015, une loi contre la violence sexiste avait été adoptée par son gouvernement.  Elle a ensuite affirmé que les Chinoises avaient davantage de pouvoir sur le plan économique, en particulier grâce à des mesures visant à faciliter leur accès au microcrédit.  En tant que Présidente du G-20, la Chine a annoncé l’intention de multiplier les partenariats à l’appui de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a indiqué la représentante.

Mme FATIMETOU HABIB, Ministre des affaires sociales, des enfants et de la famille de la Mauritanie, s’est félicitée des acquis obtenus par son pays en faveur des femmes, notamment celles résidant en zone rurale.  Au cours des dernières années, la Mauritanienne a vu ses droits et son autonomisation économique renforcés, a assuré la représentante.  Elle a annoncé que le 6 mars dernier, le projet de loi-cadre pour la lutte contre la violence faite aux femmes avait été adopté par son gouvernement.  En outre, des dispositions ont été prises pour veiller à ce que les hommes et les femmes soient sur un pied d’égalité au moment du départ à la retraite.  La Mauritanie a également ratifié de nombreux traités liés à la femme et à la fille, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et reste déterminée à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Gouvernement a en outre facilité l’accès de la femme aux projets de création d’entreprise en leur accordant des prêts à des taux avantageux.

M. WILSON MURULI MUKASA, Ministre du genre et du développement social de l’Ouganda, a affirmé que son pays n’a cessé de faire des progrès dans l’autonomisation des femmes, les succès étant imputables à une forte volonté politique ainsi qu’à des politiques et à un cadre juridique protégeant les droits de la femme et de la fille.  Nos politiques sont guidées par la Constitution qui consacre la discrimination positive s’agissant de la représentation politique et de l’accès au troisième cycle de l’enseignement.  En conséquence, 35% des sièges parlementaires sont occupés par des femmes, ce qui dépasse la masse critique de 30% fixée par le Programme d’action de Beijing.  Les résultats des dernières élections indiquent d’ailleurs que ce taux va être dépassé.  La parité a été atteinte dans le cycle de l’enseignement primaire et le nombre des filles dans le cycle secondaire ne cesse d’augmenter. 

Le Gouvernement, s’est enorgueilli le Ministre, est « stratégiquement positionné » pour accélérer son action en faveur des femmes dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a cité les « interventions majeures » dont les programmes pour accélérer l’émancipation économique des femmes, les réformes juridiques en leur faveur, la création d’une base de données nationale sur la violence faite aux femmes, l’intégration d’indicateurs sur l’égalité entre les sexes dans le cadre national de suivi et d’évaluation des politiques et l’élaboration de la politique nationale de protection sociale.  Le Ministre n’a pas oublié de mentionner le programme « Uganda Vision 2040 ».

Mme AWUT DENG ACUIL, Ministre du genre, de l’enfance et du bien-être social du Soudan du Sud, a rappelé qu’un accord de paix avait été conclu entre le Gouvernement et l’opposition et que des mesures étaient en cours pour instituer un gouvernement de transition nationale, « ce qui nous galvanise pour consolider l’appropriation nationale et mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».  Elle a indiqué que son pays avait ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et qu’il était sur le point de ratifier la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.  Le Soudan du Sud, a-t-elle insisté, est confronté à un défi majeur qui est celui du financement de la parité.

M. EDWIN J. BATSHU, Ministre du travail et des affaires intérieures du Botswana, a déclaré que son pays accordait une priorité à l’investissement dans la santé des femmes et des filles, faisant valoir par exemple ses campagnes de vaccination des filles contre le virus du papillome humain en vue de prévenir les risques de cancer du col de l’utérus.  Par ailleurs, dans un effort pour tacler le problème des violences domestiques, son gouvernement a légiféré en promulguant en 2008 une loi qui a été suivie, en 2013, de règlementations officielles dans ce domaine. 

Considérant par ailleurs que la distribution équitable des terres cultivables était un facteur déterminant dans la réalisation des opportunités économiques pour les femmes et du bien-être social, le Botswana a adopté une loi spécifique destinée à faciliter l’identification des disparités entre les sexes dans l’accès à la propriété, a expliqué M. Batshu.

Mme UNMY MWALIMU, Ministre de la santé, du développement communautaire, du genre, des personnes âgées et du développement de la République-Unie de Tanzanie, a jugé important que les pouvoirs publics, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé œuvrent de concert.  Le Gouvernement tanzanien est en train d’examiner sa stratégie nationale pour faire de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes des priorités et suivre les progrès d’ici à 2030.  Des lois sont aujourd’hui en place, notamment sur la violence sexuelle, le travail, le droit à l’éducation et celui d’acquérir, de détenir et d’exploiter la terre.  En outre, la Tanzanie a augmenté les capacités économiques des femmes, grâce à l’accès au crédit et à la formation.  Elle s’efforce de réduire la mortalité maternelle et infantile. 

Mme ZENEBU TADESSE WOLDETSADIK, Ministre de la condition féminine et de l’enfance de l’Éthiopie, a relevé que l’Éthiopie a adopté et mis en œuvre des instruments juridiques visant à favoriser l’émancipation des femmes.  Elle a cité quelques mesures concrètes que son gouvernement a prises pour autonomiser les femmes.  Elle a par exemple indiqué que les femmes entrepreneurs bénéficient de facilités de crédits. 

Elle a aussi cité des mesures pour améliorer l’emploi des femmes, dans les secteurs formels et informels.  Afin de faciliter l’accès à la propriété foncière, les femmes éthiopiennes reçoivent désormais, au même titre que leurs conjoints, des certificats de propriété foncière, s’est-elle encore félicitée.

Mme ING KANTHA PHAVI, Ministre de la condition féminine du Cambodge, a annoncé l’adoption récente du premier document de politique nationale d’égalité des sexes dans son pays.  Elle a indiqué que ce document prenait en compte le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 adopté par l’Assemblée générale en septembre dernier. 

Fort de cette nouvelle donne, a-t-elle expliqué, le Ministère des finances a prescrit à tous les autres départements ministériels d’établir des indicateurs censés permettre de mesurer les avancées en matière d’autonomisation des femmes.  Elle a insisté sur la nécessité pour les décideurs de rendre compte de leurs actions en matière d’autonomisation des femmes. 

M. ZAFARULLA KHAN, Ministre d’État chargé des droits de l’homme du Pakistan, a indiqué que son pays s’était associé aux objectifs de développement durable, en particulier l’objectif 5 consacré aux femmes avec des mesures institutionnelles et juridiques à tous les niveaux.  Ainsi, l’autonomisation des femmes a-t-elle été incluse dans la « Vision 2025 » du Pakistan dans les secteurs de l’activité économique.  De nouvelles lois ont été adoptées « pour protéger les femmes et leur permettre de réaliser leurs droits sur un pied d’égalité ».  Les femmes bénéficient de prêts sans intérêts, d’une meilleure éducation et d’un « ambitieux » plan des droits de la personne.

Mme LORENA CRUZ-SÁNCHEZ, Présidente de l’Institut national des femmes du Mexique, a souligné que son pays avait enregistré des progrès avec l’intégration de la problématique hommes-femmes « comme axe transversal » dans toutes les politiques gouvernementales et l’adoption de budgets progressifs pour l’autonomisation des femmes aux niveaux politique, économique et social, et « pour une vie sans violence ».

Le Gouvernement mexicain, a-t-elle assuré, « recherche la parité à tous les niveaux ».  En décembre dernier, une loi sur l’égalité dans le contexte du travail et la sécurité familiale a été adoptée pour que les femmes aient accès à des emplois dignes.  Elle a évoqué les défis qui subsistent, notamment pour les femmes autochtones, rurales et handicapées.  Le Gouvernement met aussi l’accent sur la prévention des grossesses chez les adolescentes et fournit des services pour favoriser l’autonomisation des femmes et des filles mexicaines.

Mme MAYA MORSY, Présidente du Conseil national des femmes de l’Égypte, a relevé que les autorités égyptiennes avaient engagé des mesures d’autonomisation des femmes afin que ces dernières soient à même d’apporter leur contribution à la prospérité du pays.  Elle a salué le fait que le taux de participation des femmes au Parlement égyptien était passé de 2% en 2012 à 15% récemment. 

Elle s’est aussi félicitée du fait que le harcèlement sexuel était désormais pénalisé en Égypte et que les mutilations génitales sexuelles étaient en baisse.  Mme Morsy a en outre parlé de mesures gouvernementales visant à promouvoir l’intégration des femmes dans le monde du travail, notamment à des postes de prise de décisions.

Mme MARÍA FABIANA TUÑEZ, Présidente du Conseil national des femmes de l’Argentine, a estimé que la clef pour la pleine autonomisation économique des femmes était de s’assurer que les discriminations dans les milieux du travail cessent.  Elle a déclaré que dans son pays, le taux de participation des femmes à la vie publique ne cesse de croître. 

Elle a déclaré que les autorités argentines entendent éradiquer la pauvreté et, pour atteindre un tel résultat, il est utile d’autonomiser les femmes.  Elle a précisé que cette autonomisation est indissociable de toute stratégie de développement durable.

Mme GULSHAT MAMMEDOVA, Chef du Comité de la politique sociale du Mejlis (Parlement) du Turkménistan, a indiqué que son pays avait connu des rythmes de croissance importants du fait de « politiques bien pensées » qui apportent un plus grand bien-être au peuple.  Le but est de promouvoir et de parvenir à l’égalité entre les sexes.  Les femmes participent déjà à plus de 50% de l’économie et occupent une place importante dans les institutions étatiques, les sciences, l’éducation, la culture, les arts, la santé et le sport. 

Elles représentent aussi 26,4% des membres du Parlement.  De plus, le Turkménistan met en place des stratégies pour appliquer des normes et des critères de parité dans la législation nationale et la pratique, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

M. BENNO BÄTTIG, Secrétaire général du Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, a rappelé que la violence domestique était un fléau majeur en Suisse également, où près de 9 000 victimes avaient été recensées en 2014, et ce, alors même que 20% de cas ne seraient pas enregistrés.  Contre ce phénomène, des services et programmes socioéducatifs ont été institués et l’État a renforcé son arsenal répressif pour réduire les risques de récidive, a indiqué la représentante.

Rappelant que son pays était autant engagé contre la violence envers les femmes que dans leur autonomisation politique et économique, il a affirmé que l’indépendance financière est source d’indépendance sociale.  En outre, la Suisse s’est dotée de bases juridiques nécessaires pour lutter contre toutes les formes de violence, notamment en ratifiant la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique et procède régulièrement à leur évaluation.  En ce qui concerne les mesures institutionnelles développées à l’échelle nationale, un Programme de coopération internationale ambitieux a été lancé par le pays, en lien avec sa stratégie nationale pour le développement durable.

Mme KATALIN NOVÁK, Ministre de la famille et de la jeunesse de la Hongrie, a évoqué la crise démographique en Europe et la nécessité d’aider les réfugiés, tout en condamnant « la violence contre les femmes dans les lieux publics » et dans les ménages.  « Les femmes de Hongrie vont bien », a-t-elle résumé.  Toutefois, elle s’est dite préoccupée par le déclin démographique depuis 34 ans et « si nous continuons ainsi », s’est-elle lamentée, « nous allons perdre plus de 2 millions de personnes dans un pays qui en compte 10 millions ».

C’est pour cette raison que l’accent est mis sur les politiques de la femme et de la famille.  Le Gouvernement a introduit un système fiscal avantageux et des congés payés pour les parents, des soins de santé pour les enfants, et des incitations pour les jeunes couples qui veulent acheter un logement.  La Hongrie peut se vanter d’avoir un taux d’emploi élevé et « la liberté de choix » pour les femmes.

Mme MELANIE GRIFFIN, Ministre des services sociaux et du développement communautaire des Bahamas, a indiqué que les Bahamas s’étaient engagées à promouvoir l’autonomisation des femmes à travers le Bureau de la femme.  Le groupe de travail national sur les violences sexistes élabore un plan stratégique pour éliminer et prévenir ce problème; quatre projets de lois visant à modifier la Constitution pour l’égalité des hommes et des femmes devant la loi ont été adoptés après l’organisation d’un référendum populaire.

De plus, a ajouté la Ministre, le Gouvernement s’efforce d’intégrer les femmes rurales, les femmes handicapées et d’accroître le nombre de femmes dans la prise de décisions en général.

Mme BERNARDA PÉREZ, Vice-Ministre de la condition féminine du Chili, a dit que la perspective de l’égalité des femmes avait conduit à la modification de la loi électorale chilienne qui institue désormais la parité des candidatures au Parlement du pays.  De plus, a-t-elle ajouté, les candidatures féminines sont désormais facilitées grâce à des incitations financières. 

Elle a par ailleurs noté que le Chili avait énormément progressé en matière de participation des femmes dans les instances décisionnelles des entreprises.  La Ministre a aussi parlé d’une proposition de loi qui aborde désormais la violence à l’encontre des femmes de manière globale, ne faisant plus de distinction entre la violence conjugale et les autres types dont elles sont victimes.

M. ALEXEY VOVCHENK, Vice-Ministre du travail et de la protection sociale de la Fédération de Russie, a souhaité que cette année, la Commission de la condition de la femme allait élaborer un document final de sa session équilibrée.  Il a déclaré que les femmes russes étaient très actives sur le plan économique et social. 

Il a cité un certain nombre de responsables de la haute administration de son pays qui sont des femmes, indiquant ainsi que ces dernières n’avaient aucune difficulté à travailler aux côtés de leurs collègues de sexe masculin.  Il a en outre relevé que le Gouvernement russe offrait des facilités aux femmes afin de promouvoir une maternité harmonieuse et favoriser ainsi la reprise de la natalité dans le pays.

Mme CATHERINE EMBONDZA LIPITI, Ministre de la promotion et de l’intégration de la femme de la République du Congo, a réaffirmé l’adhésion de son pays à l’engagement de l’Union africaine à faire de 2016 l’Année des droits de l’homme avec un accent particulier sur les droits des femmes.  Elle a déclaré que la Constitution de son pays garantissait la parité hommes-femmes comme un mécanisme assurant à celle-ci la promotion et la représentativité à toutes les fonctions administratives, politiques et électives. 

Dans le cadre de la lutte contre les violences sexistes, le Gouvernement congolais a mené plusieurs enquêtes et réalisé des études qui ont débouché sur la formation des parties prenantes impliquées dans la prise en charge et le référencement des victimes.  Mais des défis restent à relever, a reconnu la Ministre, qui a cité la nécessité de renforcer les capacités des femmes dans les domaines éducatifs, de produire et publier des données ventilées par sexe, ou encore d’intensifier la sensibilisation aux droits fondamentaux des femmes en vue de lutter contre les violences et les discriminations dont elles sont victimes. 

M. LUCIE KIPELE AKY AZUA, Ministre de la femme, de la famille et de l’enfance de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré que son gouvernement s’est engagé dans un vaste programme d’autonomisation de la femme à travers sa « Politique nationale genre ».  Dans le contexte postconflit de la RDC, cette autonomisation est une priorité pour l’émergence du pays d’ici à 2030.  La population congolaise, qui est estimé à plus de 75 millions d’habitants avec un taux de croissance démographique annuel de près de 3%, est à prédominance féminine -52%- et extrêmement jeune, 50% de la population ayant moins de 15 ans.  61,2% des femmes vivent en dessous du seuil de pauvreté alors que l’économie informelle a fait d’elles les principales pourvoyeuses des ressources du ménage. 

Sur le plan normatif, le pays a procédé à l’harmonisation des textes juridiques contre la discrimination fondée sur le sexe et sur le plan de l’emploi formel, un projet sur l’autonomisation économique des femmes rurales est en gestation.  Le pays a mis sur pied plusieurs mesures pour l’accès égal à l’emploi et à la protection sociale, aux capitaux et aux opportunités commerciales et économiques.  Parmi les défis qui restent à surmonter, la Ministre a cité l’accès au crédit, à la terre et aux intrants, et la non-maîtrise des techniques de la chaîne de production, de transformation et de commercialisation des produits. 

Dix ans ont passé depuis l’adoption de la loi sur l’égalité entre les sexes en Ukraine, a constaté M. SERHIY USTYMENKO, Ministre adjoint de l’intégration européenne et Ministre de la politique sociale de l’Ukraine.  La lutte contre la discrimination et la violence sexiste est intégrée dans la stratégie des droits de l’homme adoptée l’an dernier, a-t-il précisé.  L’Ukraine a entrepris des réformes dans les domaines de la santé et de la sécurité et au niveau des structures du pouvoir.

D’après le Ministre, l’insertion de la parité à tous les niveaux est essentielle pour assurer le développement durable.  Pas moins de 20% de femmes sont officiers dans des patrouilles de police et la parité en politique et dans les entreprises doit atteindre un taux de 30% au minimum.  De plus, a-t-il ajouté, il faut agir contre les stéréotypes négatifs quant aux rôles sociaux, notamment au sein de la famille.  Il a conclu en rappelant que son pays luttait contre « une agression extérieure ».  

Mme CATARINA MARCELINO, Secrétaire d’État pour la citoyenneté et l’égalité du Portugal, a salué la participation des organisations non gouvernementales, partenaires essentiels de la Commission.  « Le relativisme culturel ne saurait être une raison pour ne pas mettre en œuvre les engagements pris au plus haut niveau par les États Membres », a-t-il dit.  Le Portugal lutte contre toute forme de discrimination à l’égard des femmes et des filles. 

Le Gouvernement est en train de mettre au point des documents en ce qui concerne les dimensions de la parité dans les entreprises d’État et privées et s’efforce de réconcilier la vie familiale et professionnelle, et de reconnaître le travail non rémunéré.  Enfin, s’est-il félicité, le Portugal a été le premier pays européen à ratifier la Convention d’Istanbul pour empêcher toute forme de violence à l’égard des femmes et des filles.

Mme SUSANA CAMARERO, Vice-Ministre des services sociaux de l’Espagne, a relevé que les autorités espagnoles avaient pris des mesures pour faciliter l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle des femmes.  Elle a aussi dit que son gouvernement s’était engagé à promouvoir la création d’emplois, notamment en faveur des femmes, les plus touchées par le chômage, a-t-elle souligné.  Elle a en outre appelé tous les États Membres à s’assurer qu’il n’y ait pas de laissés-pour-compte, surtout pas de femmes, et surtout pas en cette nouvelle ère qui s’ouvre, et qui doit être caractérisée par l’égalité.

M. FE’AO VAKATA, Ministre de l’intérieur des Tonga, a déclaré que son gouvernement avait adopté trois priorités en matière d’épanouissement des femmes, notamment la protection des femmes face à la violence, la promotion de la participation des femmes à tous les niveaux de prise de décisions, et enfin leur autonomisation, y compris celles qui vivent dans les zones rurales et les îles isolées. 

Il a par exemple indiqué que la nouvelle loi contre la violence conjugale prescrivait que le mis en cause doit obligatoirement quitter le domicile familial, alors que la femme, la victime, a le choix d’y rester.  En outre, au vu de la situation géographique du pays, le Ministre a souligné l’importance d’autonomiser les femmes de Tonga en matière de préparation aux risques de catastrophes et aux effets néfastes des changements climatiques. 

M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a indiqué que son pays avait évalué les lacunes existant dans son cadre législatif et ses stratégies pour l’égalité des sexes et la protection de la famille.  Il s’est félicité du lien entre l’autonomisation des femmes et le développement durable.  Les priorités, selon lui, sont d’éliminer la pauvreté et de « s’occuper de la santé de la planète ».  Enfin, les objectifs de développement durable demandent de nouveaux partenariats authentiques avec des moyens de mise en œuvre qui respectent les priorités nationales.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.