En cours au Siège de l'ONU

Session de 2017,
Forum de la jeunesse, Matin & après-midi
ECOSOC/6806

Sixième Forum de la jeunesse de l’ECOSOC: le monde a besoin de la forte participation des jeunes pour la réalisation du développement durable

Le sixième Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), qui se tient sur deux jours, s’est ouvert aujourd’hui pour débattre du « rôle des jeunes dans l’éradication de la pauvreté et la promotion de la prospérité dans un monde en mutation ».  Les participants n’ont pas hésité à affirmer le caractère incontournable de la participation des jeunes à la construction d’un monde prospère, sachant que plus de la moitié de la population mondiale est âgée de moins de 30 ans.

Le message clef de la journée est que les jeunes doivent façonner le monde dans lequel ils vont vivre en participant aux décisions à tous les niveaux.  Les jeunes ont répondu positivement à cet appel en présentant leur vision et leurs idées pour réaliser une paix durable et mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Dans son message vidéo, le Secrétaire général, M. António Guterres, a fait remarquer que la question de la jeunesse figurait au cœur du Programme.  C’est en effet le fruit d’une initiative qui a été menée « par et pour les jeunes », a expliqué le Président de l’ECOSOC, M. Frederick Musiiwa Makamure Shava.

Dans un contexte où 74 millions de jeunes dans le monde sont sans emploi et où 156 millions de jeunes vivent dans l’extrême pauvreté, l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, M. Ahmad Alhendawi, dont le poste a été créé il y a quatre ans, s’est placé en témoin de la réactivité de l’ONU face aux vagues récentes qui ont secoué le monde et en particulier les jeunes.  Il a affirmé « plus que jamais » sa confiance dans le multilatéralisme.  S’adressant aux jeunes, il leur a demandé: « Quand vous voyez l’injustice, ne restez pas chez vous »!

Un vœu entendu par Mme Tisha Shetty, fondatrice et Directrice générale de l’organisation SheSays et membre des Jeunes dirigeants des Nations Unies, qui a affirmé que les jeunes ne voulaient pas être des spectateurs passifs.  « Nous ne serons pas patients, ni tempérés; nous nous dresserons et ferons entendre nos voix », a-t-elle lancé sous les applaudissements de la salle.

Mme Shetty, dont l’organisation éduque les femmes à agir directement contre l’agression sexuelle en Inde, elle-même survivante d’un viol quand elle était enfant, a recommandé de collecter davantage de données pour faire la lumière sur la situation actuelle, en vue de faire rendre des comptes aux gouvernements quand des droits sont bafoués.

D’autres voix se sont fait entendre pour demander une participation significative des jeunes, dont celle d’un représentant du Ministère de la jeunesse et des sports du Bahreïn qui a souhaité l’émergence de jeunes leaders dans tous les domaines, « des sciences aux sports, de la musique à la politique ».  Il a saisi cette occasion pour annoncer le lancement, par le Roi du Bahreïn, de récompenses pour l’autonomisation des jeunes grâce à un partenariat entre les Nations Unies et son pays.

Deux tables rondes et six séances de groupe portant sur les objectifs de développement durable ont rythmé cette première journée du Forum de la jeunesse.  Les jeunes étant à l’avant-garde du progrès et une source d’inspiration, comme l’a fait remarquer M. Guterres, l’une des deux tables rondes s’est concentrée sur « le rôle de la technologie dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable ».

Le Forum de la jeunesse se poursuivra demain, mardi 31 janvier, à 9 h 30 en séances de groupe, puis à 11 heures en séance plénière, et s’achèvera à 18 heures.

FORUM DE LA JEUNESSE

« Le rôle des jeunes dans l’éradication de la pauvreté et la promotion de la prospérité dans un monde en mutation »

Déclarations liminaires

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA (Zimbabwe), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné à quel point les jeunes étaient prêts à répondre à l’appel contenu dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Votre présence montre que vous reconnaissez les progrès tangibles réalisés grâce à des années de coopération, afin de se rapprocher du but de l’éradication de la pauvreté », a-t-il dit, avant de souligner toutefois que ces progrès avaient été inégaux.  L’idée même de la mondialisation et du commerce international suscite malaise et angoisse, a-t-il remarqué.

Constatant aussi que l’année 2016 avait été marquée par une vague de mécontentement à l’échelle mondiale, avec des conflits qui ont entraîné le déplacement de nombreux jeunes, il a attiré l’attention sur le sort des migrants qui ont pris des risques pour éviter de vivre dans la pauvreté.  « Nous avons aussi constaté une radicalisation de jeunes que l’on pensait bien intégrés », a-t-il ajouté après avoir parlé du problème du chômage qui touche particulièrement les jeunes. 

Pour le Président de l’ECOSOC, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est une initiative ambitieuse qui a été menée « par et pour les jeunes »: ce programme a été élaboré avec leur collaboration et il vise un avenir durable pour les générations à venir, afin que tous profitent de la prospérité d’ici à 2030. 

Il a rappelé que nul ne doit être laissé pour compte, invitant dès lors à protéger les plus vulnérables.  Il faut aussi, a-t-il ajouté, élargir la protection sociale avec des filets de sécurité sociale, une sécurité alimentaire et un accès à l’éducation.  Il a plaidé notamment pour que les jeunes contraints d’abandonner l’école se voient offrir une deuxième chance.

En ce qui concerne les changements climatiques, il a appelé à promouvoir des modes de production et de consommation plus durables.  Chaque pays doit s’industrialiser pour se développer, c’est un fait, a-t-il affirmé, en invitant à adopter des mesures politiques ciblées afin de promouvoir l’innovation dans ce domaine. 

Soulignant que les jeunes doivent façonner le monde dans lequel ils vont vivre, il les a également encouragés à participer aux décisions à tous les niveaux.

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, s’exprimant dans un message vidéo, a souligné les défis que rencontrent les jeunes, en particulier économiques.  Soixante-quatorze millions de jeunes dans le monde ne trouvent pas d’emploi, a-t-il rappelé, en insistant sur les discriminations dont ils sont victimes.  Dans le même temps, les jeunes sont à l’avant-garde du progrès et une source d’inspiration, a poursuivi M. Guterres.

Il a indiqué que ce forum était l’occasion pour les jeunes d’exprimer leur vision pour le monde et leurs idées pour garantir la paix et réaliser le Programme de développement à l’horizon 2030.  Le Secrétaire général a enfin rappelé que la question de la jeunesse figurait au cœur dudit programme.

M. PETER THOMSON, Président de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, a rappelé que 156 millions de jeunes dans le monde vivaient dans l’extrême pauvreté.  Dans un monde qui change rapidement, caractérisé par une faible croissance économique et la destruction de l’environnement, ce chiffre risque d’augmenter, à moins qu’une mesure urgente ne soit prise, a-t-il dit.

Le Programme de développement à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques, s’ils sont mis en œuvre, permettront de transformer le monde, en éliminant l’extrême pauvreté et en garantissant un meilleur partage des fruits de la croissance, a poursuivi le Président.  « La jeunesse sera aux avant-postes de cette transformation. »

« Concrètement », M. Thomson a souhaité que les jeunes soient des acteurs à part entière des nouveaux partenariats entre les acteurs clefs- les gouvernements, l’ONU, la société civile et le secteur privé- nécessaires pour mettre en œuvre le changement. 

Les jeunes doivent être associés à l’élaboration des nouveaux moyens de faire des affaires, de diriger les économies et de réguler le marché du travail, en vue d’une plus grande durabilité et d’une diminution des inégalités, a continué le Président.

Il a fait part de son engagement d’œuvrer pour « une poussée universelle » afin d’aboutir à des progrès dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Les jeunes doivent comprendre la nature « universelle, intégrée et transformatrice » de ces objectifs et être un acteur clef dans leur réalisation, a-t-il estimé.  « J’ai déjà écrit à tous les chefs de gouvernement afin que ces objectifs soient inclus dans les enseignements scolaires. » 

En conclusion, le Président a déclaré que les jeunes d’aujourd’hui seront les adultes de demain qui hériteront de l’échec ou du succès du Programme de développement à l’horizon 2030.

M. AHMAD ALHENDAWI, Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, a invité à bien faire comprendre l’urgence des questions qui concernent les jeunes.  Il s’est rappelé la crise économique, il y a 10 ans, qui avait aggravé en particulier le chômage des jeunes.  « La Banque mondiale avait alors semblé découvrir les jeunes et avait pris des mesures pour les soutenir », s’est-il souvenu, avant de prévenir que les jeunes d’aujourd’hui constitueraient la première génération dans l’histoire qui serait plus pauvre que leurs parents. 

L’Envoyé spécial a ensuite rappelé la deuxième vague qui a touché les jeunes, en 2011, avec les différentes protestations.  Il a dit être, en sa qualité d’Envoyé pour la jeunesse, le résultat de cette deuxième vague, car l’ONU a réagi à ce phénomène.  La troisième vague, a-t-il poursuivi, c’est la radicalisation et l’extrémisme violent qui se sont intensifiés, « une vague qui a été entendue, ici, à l’ONU », a-t-il apprécié tout en espérant qu’on n’attendrait pas une autre crise pour traiter des problèmes qui concernent les jeunes.

« Il ne faut pas laisser pour compte cette génération de jeunes », a-t-il lancé, en faisant référence au slogan du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Nous devons tous en faire plus pour vous, les jeunes, en partageant nos expériences avec vous. » 

M. Alhendawi, nommé il y a quatre ans, à l’âge de 27 ans, Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, a rappelé qu’il avait été le premier à occuper ce poste.  Alors qu’il est sur le point de quitter cette fonction, il s’est remémoré toutes les visites et tous les entretiens qu’il avait eus avec des jeunes, ayant aussi participé à différents processus pour faire avancer les questions des jeunes.  « Ce fût un voyage exceptionnel qui m’a permis de voir à quel point les jeunes sont au centre de toutes nos activités », a-t-il dit, en citant notamment les indicateurs qui concernent les jeunes dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que leur participation à l’Agenda pour la paix.

L’Envoyé a également souligné que les jeunes œuvraient en faveur de l’équité et de la solidarité avec les réfugiés, ainsi que pour la cause des droits de l’homme, ceux des autochtones et des handicapés, par exemple.  Il a noté que les jeunes s’investissent dans ces différentes luttes quand l’État est défaillant.  Il a aussi attiré l’attention sur les jeunes ingénieurs qui ont modifié la façon dont on communique.  C’est en parlant à des jeunes qu’il a compris qu’on progresse quand on ne sous-estime pas son pouvoir. 

« Quand vous voyez l’injustice, ne restez pas chez vous », a-t-il lancé aux jeunes en les invitant notamment à créer des opportunités.  « Ne perdez pas espoir, mais soyez la source de l’espoir. »  En faisant référence au film « Retour vers le futur » qui parlait de 2015 comme l’avenir, il a clamé que « les jeunes, ce n’est pas l’avenir, c’est le présent ». 

Il les a encouragés à investir dans le système multilatéral, affirmant « plus que jamais » sa confiance en cette plateforme: « on agit de façon plus efficace quand on agit à l’unisson ». 

M. HISHAM BIN MOHAMMED AL-JOWDER, Ministre de la jeunesse et des sports du Bahreïn, a rappelé le rôle crucial des jeunes dans l’élaboration du Programme de développement à l’horizon 2030 afin qu’il soit axé sur la qualité des systèmes éducatifs, l’émancipation des femmes et des filles et la fourniture d’un emploi décent pour tous.  « Toutefois, nous devons en faire plus. »

« Nous pouvons œuvrer à l’autonomisation des jeunes en les encourageant à se considérer comme des leaders et à appuyer leurs efforts », a-t-il dit.  Il a souhaité l’émergence de jeunes leaders dans tous les domaines, « des sciences aux sports, de la musique à la politique ».  « Ce faisant, nous rappelons aux jeunes que leur contribution compte », a-t-il poursuivi.

Le délégué a jugé impératif l’avènement d’une compréhension commune, transfrontalière, selon laquelle le changement ne pourra pas être mis en œuvre sans la participation des jeunes. « Les différences locales existent, bien sûr, s’agissant de la manière dont les jeunes sont perçus au sein de leur communauté mais il y a un point commun: les jeunes, partout, sont enthousiastes », a-t-il estimé, en souhaitant que cet enthousiasme ne soit pas gaspillé.

À cette fin, le délégué a annoncé le lancement de récompenses pour l’autonomisation des jeunes du Roi du Bahreïn en vue de réaliser les objectifs de développement durable, « un partenariat entre les Nations Unies et le Royaume du Bahreïn ».  Ces récompenses reviendront aux entités gouvernementales, aux organisations non gouvernementales, aux membres du secteur privé et aux individus qui œuvrent à l’autonomisation des jeunes avec des méthodes nouvelles, créatives et efficaces. 

Travaillons de conserve pour transformer nos pays en « d’ardents foyers d’optimisme » et pour autonomiser les jeunes afin qu’ils expriment leur plein potentiel, a-t-il conclu.

Mme TRISHA SHETTY, fondatrice et Directrice générale de l’organisation SheSays et membre des Jeunes dirigeants des Nations Unies, a attiré l’attention sur les viols et les meurtres d’enfants commis à Bombay.  Elle a parlé d’un cas où, au lieu de procéder à des arrestations, c’est la famille de la victime qui a dû subir des interrogatoires, étant soupçonnée d’alcoolisme.  Elle a également cité le cas d’un enfant de 4 ans violé et celui d’un autre enfant de 3 ans tué, dont le corps démembré a été retrouvé dans la rue.

Les questions de pauvreté, de faim et des changements climatiques touchent particulièrement les jeunes, a-t-elle avancé en indiquant, par exemple, que 46% de jeunes âgés de 15 à 24 ans travaillent pour moins de 1 dollar par jour.  Elle a parlé des besoins des jeunes en termes de santé mentale, ainsi que de la violence dont ils sont victimes. 

Estimant que les 17 objectifs de développement durable ne sont pas isolés, elle a souligné qu’on ne peut pas parler d’égalité hommes-femmes sans parler des changements climatiques.  Elle a affirmé qu’il y a une véritable interdépendance qui exige une conscience collective mondiale. 

Mme Shetty a demandé en particulier de renforcer la résilience des plus vulnérables et de préserver l’environnement.  Pour y parvenir, elle a recommandé aux jeunes de ne pas se battre uniquement pour être à la table des négociations, mais aussi pour participer réellement aux prises de décisions politiques. 

Elle a également voulu davantage de données pour faire la lumière sur la situation actuelle, lançant un appel aux pays pour qu’ils transmettent suffisamment d’informations.  Elle a indiqué, à cet égard, venir d’un pays où les maris peuvent violer leur femme en toute impunité.  Se basant sur le fait que les 17 objectifs de développement durable sont axés sur les droits, elle a souhaité que les jeunes utilisent ces droits et que les gouvernements rendent des comptes à tous les niveaux.

Enfin, Mme Shetty a témoigné qu’elle avait survécu à un viol quand elle était enfant et qu’elle souffrait, en conséquence, de troubles de stress post-traumatique.  C’est cela qui l’a incitée à s’engager sur cette voie- son organisation éduque les femmes à agir directement contre l’agression sexuelle en Inde- et à le vivre comme un « acte de rébellion ».  Son objectif est de faire mesurer l’urgence qu’il y a à agir.

« Nous ne serons pas des spectateurs passifs », a-t-elle prévenu, en déclarant que les jeunes ne seront pas non plus patients, ni tempérés.  « Nous nous dresserons et ferons entendre nos voix », a-t-elle lancé sous les applaudissements de la salle.

Table ronde plénière: « Le rôle des jeunes dans l’éradication de la pauvreté et la promotion de la prospérité »

Plus de la moitié de la population mondiale est âgée de moins de 30 ans, ce qui rend incontournable la participation des jeunes à la mise en œuvre des objectifs de développement durable qu’ils ont contribué à façonner.  Dans un contexte de chômage généralisé des jeunes à travers le monde, les participants à cette première table ronde du Forum de la jeunesse ont relevé que les jeunes devaient constituer des acteurs clefs de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Pour cela, une éducation de qualité ouvrant les portes au monde du travail, une plus grande sensibilisation aux objectifs de développement durable et l’égalité des chances entre les sexes ont été parmi les idées phares évoquées par divers orateurs venant des milieux gouvernementaux et de la société civile notamment.

De nombreux orateurs ont souligné l’importance pour les jeunes d’être informés sur les objectifs de développement durable avant d’envisager leur contribution à leur mise en œuvre. 

Le Président de l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales(AIESEC) a ainsi déclaré que nombre de ses amis ne savaient même pas ce que signifie objectifs de développement durable.  Il a, de ce fait, invité son auditoire à sensibiliser leurs amis et leurs proches aux objectifs de développement durable.  Son organisation a déjà pu informer 12 millions de jeunes mais cela ne suffit pas, a-t-il estimé.  Malgré les bonnes intentions, il faut davantage de financements pour la mobilisation des jeunes autour des objectifs de développement durable, a-t-il indiqué. 

Le Chef de l’Agence fédérale en charge de la jeunesse de la Fédération de Russie a promis que les 17 objectifs de développement durable seraient au centre des échanges entre jeunes, du 14 au 22 octobre prochain, à Sotchi, dans le cadre du festival international des jeunes et étudiants du monde. 

Les acteurs gouvernementaux ont présenté les mesures prises afin de favoriser une plus grande participation des jeunes à l’éradication de la pauvreté et la promotion de la prospérité. 

Le Ministre d’État de la jeunesse et des sports du Bangladesh a ainsi expliqué que son gouvernement avait mis en place divers programmes en faveur de la formation professionnelle des jeunes, tandis que le Ministre de la jeunesse et des sports du Népal a parlé de la Vision 2025 en faveur des jeunes qui entend mobiliser les jeunes népalais en faveur du développement. 

En Azerbaïdjan, a dit le Ministre de la jeunesse et des sports de ce pays, un partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a été engagé afin de promouvoir l’éducation des objectifs de développement durable et à leur rôle dans leur mise en œuvre.    

La Présidente de la Commission nationale de la jeunesse des Philippines a, pour sa part, déclaré que le plan de développement de la jeunesse 2017-2022, en cours d’élaboration, entendait garantir les différents droits des jeunes.  Ce plan, qui s’inspire des objectifs de développement durable, prévoit la création de neuf centres de participation des jeunes à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

La Secrétaire adjointe à la jeunesse et à l’égalité des chances de la Hongrie s’est, de son côté, félicitée de la baisse du taux de chômage dans son pays.  Les autorités, a-t-elle expliqué, ont mis en place des mesures pour favoriser la protection des emplois en diminuant les charges sociales des entreprises qui décident d’embaucher les jeunes.  Le Gouvernement accorde également une aide financière à des jeunes couples afin de les soutenir alors qu’ils entament leur vie professionnelle. 

Un jeune délégué de la Hongrie a pris la parole pour appeler au dialogue intergénérationnel, gage de la durabilité, a-t-il estimé.

Le représentant du Kenya, répondant à un jeune délégué du Mouvement international des étudiants catholiques, a dit que le gouvernement avait mis sur pied un fonds de soutien à l’entrepreneuriat des jeunes kényans.  Près de 119 millions de dollars ont été déjà consacrés au soutien de plus de trois millions de jeunes entrepreneurs.  En outre, un appui leur est apporté dans le cadre du réseautage et pour la commercialisation de leurs produits. 

La participation économique des jeunes dans les sociétés passent par une bonne éducation, ont souligné plusieurs intervenants parmi lesquels le Ministre de l’éducation du Portugal.  Il a expliqué qu’une bonne éducation des jeunes leur permettrait de pouvoir s’insérer dans le monde de l’emploi, contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté

Le Conseiller spécial sur les questions de jeunesse au Département d’État des États-Unis a affirmé que l’éducation était le tremplin nécessaire pour un emploi digne et une vie meilleure.  Il a ainsi appelé à l’adaptation de la formation aux mutations technologiques du marché du travail, prônant également la prise en compte des questions de genres dans cette problématique.  Il a avoué qu’il était lui-même encore prisonnier de dettes consenties au cours de ses études.  Il a appelé à des mesures qui faciliteraient l’accès à l’éducation pour tous les jeunes.

Pour la Ministre de l’enfance et de l’égalité de la Norvège, il faut insister sur l’éducation, car « un jeune instruit équivaut à un citoyen pourvu de compétences ».  Son gouvernement a donc lancé des mesures afin de favoriser le plein emploi en faveur de jeunes.  Pour cela, des conseillers sociaux sillonnent les établissements secondaires afin de lutter contre la déperdition scolaire.  Les enfants d’immigrés et de réfugiés sont également pris en charge afin de ne pas faire de laissés-pour-compte, a-t-elle justifié.  

Justement, a affirmé le Ministre turc de la jeunesse et des sports, l’éducation des jeunes réfugiés est tout aussi importante.  Il a affirmé que son pays accueille plus de trois millions de réfugiés, venant pour la plupart de Syrie et d’Iraq.  « Il ne faut pas que ces jeunes constituent une génération perdue », a-t-il plaidé en notant que les jeunes réfugiés sont insérés dans le système scolaire turc.  Le sport constitue également un viatique pour l’intégration des jeunes réfugiés, a—t-il souligné en annonçant la tenue, du 11 au 18 février, d’une manifestation sportive consacrée aux réfugiés dans l’est de la Turquie.

Sur un plan institutionnel, le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la jeunesse des pays ibéro-américains a appelé à un plus grand rôle des agences des Nations Unies qui n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes mises en elles par les jeunes.  Il faut que l’histoire s’écrive avec les jeunes, a—t-il martelé. 

Insistant sur la question de la participation des jeunes, une jeune déléguée de l’Irlande a demandé que les jeunes soient davantage consultés dans la mise en œuvre des politiques nationales relatives aux objectifs de développement durable.  Les jeunes participeront à la mise en œuvre des objectifs de développement durable seulement s’ils peuvent se les approprier, a-t-elle prévenu.  Il ne suffit pas de bâtir un monde meilleur pour tous, mais il faut également le bâtir avec tout le monde, a-t-elle dit.

Pour impliquer tous les jeunes, il faut tenir compte de l’égalité des genres, ont relevé des participants.  C’est pour cette raison que les citoyens ont les mêmes droits au Danemark, a lancé la Ministre danoise de l’égalité.  Elle a ajouté que l’égalité des chances entre sexes était cruciale dans le monde, y compris par l’accès aux soins de santé génésique pour toutes les femmes et filles du monde. 

Au Danemark, les femmes ont davantage de possibilités de faire carrière, s’est-elle réjouie, en indiquant qu’il ne peut y avoir de gagnant si la moitié de l’équipe reste sur le banc de touche.  Pour faire changer les politiques, a-t-elle préconisé, il faut faire participer les acteurs de la société civile.  Son pays aspire à un siège au Conseil économique et social (ECOSOC) et entend bâtir sa campagne sur l’égalité des sexes, a—t-elle annoncé.   

La Ministre des transformations sociales et du développement des ressources humaines d’Antigua-et-Barbuda a déclaré que son gouvernement avait pris des mesures afin de promouvoir la participation des jeunes à la prise de décision, notamment les jeunes femmes. 

Un jeune Colombien représentant la « cellule jeunesse » de la présidence de la République a parlé du rôle des jeunes colombiens qui ont fait entendre leur voix afin de remettre sur les rails l’Accord de paix entre le Gouvernement colombien et Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui avait été rejeté par un référendum.  « C’est grâce à la mobilisation des jeunes que des modifications ont été apportées au document original avant que l’Accord ne soit finalement entériné », a-t-il expliqué.  

À la fin de la table ronde, l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, qui l’animait, a présenté les résultats d’un sondage en ligne dans lequel les jeunes étaient invités à dire comment ils jugent la mise en œuvre des objectifs de développement durable depuis leur adoption.  Quatre pour cent des jeunes ont jugé que la mise en œuvre était couronnée de succès, alors que 25% ont estimé que le succès était mitigé, et pour 71% des sondés, des efforts sont nécessaires.  « C’est tout dire », a conclu l’animateur en invitant les jeunes à partager leurs idées et expériences à travers l’identifiant Tweeter « #Youth2030 ».

Table ronde plénière: « Le rôle de la technologie dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable »

Quels sont les obstacles à l’amélioration du rôle des jeunes dans l’élaboration et l’utilisation de technologies innovantes pour surmonter les défis au développement durable?  Quelles contributions les jeunes font-ils aux technologies de l’information et des communications destinées à promouvoir l’engagement communautaire participatif?  Telles sont quelques-unes des questions soulevées dans le cadre de la table ronde interactive sur le thème « Le rôle de la technologie dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable », modérée par M. Erhard Graeff, chercheur au Centre pour les média civiques du MIT Media Lab.

M. JAMES POWELL, du Centre de l’innovation mondiale de l’UNICEF U-REPORT, a rappelé que les personnes qui n’ont pas été touchées par les processus de développement par le passé le seront désormais, grâce à la dissémination de technologies par les smartphones, par exemple.  Il faudrait, a-t-il dit, que les jeunes puissent utiliser de telles technologies sans surcoût, un objectif qui ne pourra être atteint qu’à condition que des partenariats soient noués et des investissements consentis en privilégiant l’option « open source ». 

De son côté, Mme ZOE CARLETIDE, de l’Association mondiale des guides et des éclaireuses, a indiqué que l’objectif de son organisation est de permettre aux jeunes filles de faire entendre leur voix, en particulier partout où on tente de les faire taire.  « Nous avons été en mesure de donner à celles-ci une plateforme pour faire relayer leurs messages aux décisionnaires et aux législateurs, en collectant des données précises, afin de réaliser l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a indiqué la représentante, qui a appelé à la reconnaissance universelle des préoccupations des jeunes filles.

Mme NEVENA VUKASINOVIC, du Grand groupe des enfants et des jeunes, Science-Policy Interface Platform, a déclaré que les technologies sont si répandues qu’il devient difficile de mesurer leur impact dans nos vies quotidiennes.  Rappelant l’objectif 17 du Programme de développement à l’horizon 2030, elle a dit qu’il fallait promouvoir la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement en faveur des pays en développement.  « Les jeunes sont les catalyseurs de l’espoir dans le monde, et les technologies doivent relayer cet espoir », a-t-elle ajouté. 

Mme ZAIN HABBOO, Directeur principal de la Stratégie numérique et multimédia de la Fondation des Nations Unies, a encouragé les jeunes à penser à l’histoire qu’ils essaient de raconter, au public auquel ils veulent s’adresser et à la plateforme la plus adéquate à la diffusion de leur message. 

M. JAKE HOROWITZ, du site Mic, a rappelé qu’en tant que journaliste, il avait voulu créer l’équivalent de « CNN pour les jeunes ».  « Cinq ans plus tard, nous sommes lus par 100 millions de lecteurs chaque semaine à travers le monde, en grande partie sur les réseaux sociaux », s’est-il enorgueilli. 

Il y a deux jours, a raconté M. Horowitz, « j’étais à l’aéroport JFK de New York, où j’ai vu une manifestation de 20 personnes se transformer en une manifestation de 20 000 personnes contre le décret signé par le Président des États-Unis ».  Il a vivement encouragé l’auditoire à se servir des réseaux sociaux pour faire entendre leurs voix. 

Lors de la discussion interactive qui a suivi, interrogé par une représentante du Conseil des jeunes de Serbie sur les difficultés d’accès des jeunes aux technologies de l’information et des communications dans le monde entier, M. Powell a reconnu la persistance d’un fossé numérique. 

Il a toutefois fait observer que, dans certains pays d’Afrique, l’étendue des réseaux de téléphonie mobile permettait de le combler en partie.  Ainsi, au Myanmar, à une trentaine de bénévoles qui demandaient un accès élargi aux technologies de l’information et des communications (TIC), le Gouvernement leur a répondu que s’ils arrivaient à mobiliser 30 000 personnes, leur demande serait prise en considération, « ce qui a été le cas ».  

Mme Habboo a ensuite expliqué que la Fondation des Nations Unies (FNU) s’employait à nouer des partenariats avec le secteur privé, notamment avec MasterCard, qui travaille en étroite coopération sur le terrain avec le Programme alimentaire mondial (PAM). 

Interrogé par un représentant de la Fédération mondiale des associations pour les Nations Unies sur l’utilisation optimale à faire des réseaux sociaux, notamment pour empêcher la radicalisation des jeunes, M. Powell a répondu que l’implication des jeunes dans des processus inclusifs devait être une première étape du secteur privé et des gouvernements.

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