En cours au Siège de l'ONU

Assemblée générale: comment sortir du « piège du revenu intermédiaire » pour réaliser le Programme 2030?

Soixante-treizième session,
Réunion de haut niveau – matin & après-midi
AG/12098

Assemblée générale: comment sortir du « piège du revenu intermédiaire » pour réaliser le Programme 2030?

Sortir du « piège du revenu intermédiaire », comme l’a dit le Directeur du Bureau des politiques du PNUD, est une tâche ardue « parce que l’on nous pousse de toutes les échelles que l’on essaye de grimper », a argué le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, au cours de la Réunion de haut niveau que l’Assemblée générale a tenue aujourd’hui sur les lacunes et les difficultés des pays à revenu intermédiaire dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

La Réunion s’est scindée en deux tables rondes et deux débats pléniers sur les succès et les difficultés dans la mise en œuvre du Programme 2030 et sur le rôle de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire. 

Les pays à revenu intermédiaire, qui sont au nombre de 109, représentant 70% de la population mondiale et 73% des pauvres de la planète, font face à des défis et des besoins spécifiques qui compromettent leur développement, a relevé la Présidente de l’Assemblée générale, Mme María Fernanda Espinosa Garcés, retenant des débats qu’il faut renoncer au critère « revenu par habitant » pour mesurer leur niveau de développement et inclure un critère « vulnérabilité ». 

À cause d’une vision biaisée de ce que représente le développement, en particulier le critère du revenu par habitant, « mon petit État insulaire » est disqualifié de l’accès aux prêts concessionnels et aux dons, a souligné le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda.  « L’absurdité » de la situation, a-t-il poursuivi, est que nos peuples sont punis pour deux choses: leur adhésion aux droits politiques et aux droits de l’homme qui leur a donné de meilleures revenus; et l’ouverture de leur économie aux investissements étrangers.  Or, les investissements étrangers donnent lieu à un rapatriement des profits « anormalement élevé » et à des salaires élevés « pour un petit groupe d’expatriés », qui déforment le revenu réel par habitant.  Nous n’avons créé ni les changements climatiques ni le réchauffement de la planète.  Nous n’avons pas non plus créé le « cancer » des crises financières internationales qui vident nos caisses, a rappelé le Premier Ministre pour qui le développement ne saurait être réduit au revenu par habitant. 

Les critères, a-t-il dit, doivent tenir compte du caractère inéquitable du commerce mondial, du manque d’accès aux financements, des règles anticoncurrence, de la taille des pays, du fardeau de la dette et de la vulnérabilité pour ne pas oublier les effets dévastateurs des changements climatiques.  À ces fléaux, le Premier Ministre a ajouté les graves problèmes liés à la participation des pays comme le sien aux systèmes financiers et commerciaux internationaux et la suppression ou les restrictions à l’accès aux services de correspondant bancaire, à cause d’un faux titre de « paradis fiscal » et donc d’« économie à hauts risques ».  « Le tableau est sombre parce que l’on nous pousse de toutes les échelles que l’on essaye de grimper », a tranché le Premier Ministre. 

L’Économiste en chef du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU a reconnu ces problèmes et la nécessité de traiter des « vulnérabilités systémiques » de ces pays.  Le système des Nations Unies pour le développement doit tenir compte des réalités « hétérogènes » des pays à revenu intermédiaire, s’est impatientée la Présidente de l’Assemblée générale. 

Sortons de la « tyrannie du PIB », a encouragé le Directeur du Bureau des politiques du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui s’y attèle déjà avec l’élaboration d’un nouvel indice de développement « plus proche de la réalité ».  La Banque mondiale, a assuré sa Directrice principale pour la lutte contre la pauvreté et pour l’équité, a désormais bien intégré la nature « multidimensionnelle » de la pauvreté en établissant de nouveaux critères propres aux pays à revenu intermédiaire.  Le Fonds monétaire international (FMI) n’analyse plus seulement le revenu par habitant pour consentir aux prêts.  Il tient aussi compte désormais de la faculté d’accès aux marchés et des vulnérabilités.

Malgré les défis auxquels sont confrontés les pays à revenu intermédiaire, ce sont eux, en tant que pays émergents, qui offrent les meilleures opportunités économiques, a affirmé le Directeur du Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  Mais comme croissance économique ne veut pas dire développement durable, comme l’a dit le Costa Rica, le Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) a conseillé le renforcement de la coopération Sud-Sud avec pour pilier « l’innovation, la science et la technologie ».  Les pays du Sud doivent trouver leurs propres solutions à leurs propres problèmes, a argué le Ministre des affaires étrangères de Cabo Verde.  Aux Nations Unies, a avoué le Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud (UNOSSC), nous n’avons pas été capables d’exploiter le plein potentiel de la coopération Sud-Sud, devenue plus sophistiquée et plus réglementée selon la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC). 

L’idée selon laquelle les pays du Sud pourraient se développer en empruntant la même voie que les pays développés, a donné lieu à la coopération technique et à la coopération au développement.  Mais le Brésil, la Chine et les « Tigres asiatiques » ont montré que les pays du Sud peuvent trouver leurs propres solutions.  La deuxième Conférence sur la coopération Sud-Sud, qui se tiendra en mars 2019 à Buenos Aires, sera l’occasion de renforcer les vecteurs de cette coopération et de braquer les projecteurs sur ses succès mais aussi ceux de la coopération triangulaire, a conclu le Directeur de l’UNOSSC.

L’Assemblée générale se réunira de nouveau demain, le mercredi 5 décembre à 10 heures, pour se prononcer sur les recommandations de sa Première Commission chargée du désarmement et de la sécurité internationale.

RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LES LACUNES ET LES DIFFICULTÉS DES PAYS À REVENU INTERMÉDIAIRE DANS LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’HORIZON 2030

Déclarations liminaires

La Présidente de l’Assemblée générale, Mme MARÍA FERNANDA ESPINOSA GARCÉS, a estimé que cette réunion démontre la vigueur du multilatéralisme et l’intérêt de la communauté internationale pour les pays à revenu intermédiaire.  Ces pays, a-t-elle souligné, qui sont au nombre de 109, représentent 70% de la population mondiale, dont 73% vit dans la pauvreté.  Il est vrai qu’en 50 ans, ces pays sont devenus une « force économique en plein essor », leur contribution au PIB mondial passant de 18 à 33% et leur part des exportations mondiales, de 21 à 30%.  Ces avancées ont contribué à la réduction de la pauvreté et de la faim, et à l’amélioration des conditions de vie dans le monde. 

Les pays à revenu intermédiaire continuent néanmoins, a fait observer la Présidente, de faire face à des défis et des besoins spécifiques qui compromettent leur développement.  Les différentes propositions pour définir cette catégorie de pays ont permis de mieux appréhender le caractère multidimensionnel du développement durable.  En effet, la classification basée exclusivement sur le revenu par habitant n’a pas permis de refléter la diversité des besoins, des défis et des capacités qui déterminent à la fois les possibilités et les trajectoires du développement de ces pays. 

Si nous ne nous attaquons pas, a prévenu la Présidente, aux obstacles structurels et aux talons d’Achille, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 sera tout simplement compromis.  Il est fondamental, a-t-elle martelé, de combler le fossé de la pauvreté, des inégalités, du financement et des investissements.  Cela requiert la mobilisation de ressources financières et techniques et à cet égard, l’augmentation « durable et prévisible » des ressources domestiques est importante tout comme leur utilisation « efficace ».  Il faut donc développer des politiques de redistribution qui élargissent la base fiscale.

Les sources de financement externes comme les investissements étrangers directs, l’aide publique au développement (APD) et la coopération internationale sont également cruciales, a poursuivi la Présidente.  L’accès différentiel aux marchés des capitaux est vital pour ne pas mettre en péril la viabilité de la dette, étant donné que beaucoup de pays à revenu intermédiaire ont déjà des niveaux très élevés d’endettement.  Ils ont besoin d’investissements socialement responsables et respectueux des droits de l’homme, de la législation environnementale, des normes fiscales et du droit du travail.  L’égalité entre les sexes et l’émancipation économique des femmes permettent aussi de faire la différence.  

À l’heure actuelle, les pays à revenu intermédiaire se trouvent dans une situation paradoxale, a estimé la Présidente.  Comme l’accès à l’APD est principalement déterminé par le revenu par habitant, ces pays souffrent d’une réduction drastique des flux de la coopération au développement.  Nous devons, a dit la Présidente, procéder à une refonte des bases de cette coopération, en tenant mieux compte de la coopération Sud-Sud et triangulaire et en mettant l’accent sur la durabilité du développement et la réduction des inégalités.  La Présidente a espéré que la deuxième Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud, qui se tiendra en mars en 2019 en Argentine, offrira une excellente occasion de rectifier le tir. 

Nous devons également, a-t-elle ajouté, continuer de travailler avec les pays les plus vulnérables et ceux qui sont dans une situation spéciale pour assurer leur intégration au système de la coopération internationale.  Les petits États insulaires en développement et les pays sans littoral font en effet face à des défis de plus en plus complexes.  Il faut également formuler des stratégies qui renforcent les pays africains à revenu intermédiaire pour qu’ils puissent assurer le succès de l’Agenda 2063. 

Mon pays est l’un des plus petits et des plus vulnérables au monde, a déclaré d’emblée M. GASTON BROWNE, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda.  À cause d’une vision biaisée de ce que représente le développement, en particulier le critère du revenu par habitant, « mon petit État insulaire » est disqualifié de l’accès à des prêts concessionnels et aux dons.  « L’absurdité » de la situation est que nos peuples sont punis pour deux choses: leur adhésion aux droits politiques et aux droits de l’homme qui leur a donné de meilleures revenus; et l’ouverture de leur économie aux investissements étrangers.

Or, a souligné le Premier Ministre, l’ouverture aux investissements étrangers donne lieu à un rapatriement des profits « anormalement élevé » et à des salaires élevés « pour un petit groupe d’expatriés », qui déforment le revenu réel par habitant.  Il est temps, s’est-il impatienté, de rejeter cette base naturellement fausse pour juger la richesse d’un pays ou son degré de développement.  Si cette tendance persiste, a-t-il prévenu, l’on assistera à un déclin constant des chances économiques et ses corollaires, la désintégration sociale et les troubles politiques.  Non seulement nous ne réaliserons pas les objectifs de développement durable, mais nos acquis seront aussi menacés.

En réalité, a estimé le Premier Ministre, cette tendance montre déjà ses conséquences: les graves problèmes auxquels sont confrontés les pays à revenu intermédiaire, en particulier les petits États insulaires en développement, sont générés ou influencés par l’extérieur.  Nos pays, s’est-il expliqué, n’ont créé ni les changements climatiques ni le réchauffement de la planète.  Ils en sont pourtant les plus grandes victimes et tentent tout simplement de survivre, en vidant leur caisse au détriment des infrastructures, de l’éducation, de la santé, de la lutte contre la pauvreté ou des technologies.

Nous n’avons pas non plus créé le « cancer » des crises financières internationales et alors que nous tentons de diversifier nos économies, limitées par la dépendance à un éventail étroit d’activités productives, les pays riches nous empêchent de participer à la course commerciale.  Ces pays, a insisté le Premier Ministre, contrôlent les services fiscaux et financiers et imposent unilatéralement des règles arbitraires à leur avantage, au lieu d’encourager le dialogue et la prise de décisions universelles aux Nations Unies.   

Le développement ne saurait être réduit au revenu par habitant, a martelé le Premier Ministre.  Les critères doivent tenir compte du caractère inéquitable du commerce mondial, du manque d’accès aux financements, des règles anticoncurrence, de la taille des pays, du fardeau de la dette et de la vulnérabilité pour ne pas oublier les effets dévastateurs des changements climatiques.  À ces fléaux, le Premier Ministre a ajouté les graves problèmes liés à la participation des pays comme le sien aux systèmes financiers et commerciaux internationaux et la suppression ou les restrictions à l’accès aux services de correspondant bancaire, à cause d’un faux titre de « paradis fiscal » et donc d’« économie à hauts risques ».  « Le tableau est sombre parce que l’on nous pousse de toutes les échelles que l’on essaye de grimper », a tranché le Premier Ministre. 

Il a donc fait sept recommandations: renoncer au critère du revenu par habitant pour ouvrir la voie des pays à revenu intermédiaire aux financements; et formuler une méthodologie pour déterminer les vulnérabilités, dont la taille, l’exposition aux changements climatiques, les mauvais termes commerciaux, le coût élevé des transactions, l’étroitesse de la base productive et la dette élevée.  Il faut aussi ouvrir l’accès aux financements concessionnels; créer un partenariat mondial pour l’allègement de la dette; instituer des échanges dette/climat; faire baisser les budgets de la dépense dans les pays riches et réaffecter l’argent au développement humain; et enfin, reconnaître le changement climatique comme « le démon qu’il est ».  Les plus grands pollueurs doivent admettre leur responsabilité et financer comme il se doit les mesures d’adaptation et d’atténuation.  Sans cela, aucun effort de résilience ne suffira, a prévenu le Premier Ministre.

Les pays à revenu intermédiaire présentent en effet un « portrait bigarré », a reconnu M. ELLIOT HARRIS, Sous-Secrétaire général et Économiste en chef du Département des affaires économiques et sociales (DAES).  Malgré une croissance économique « robuste », ces dernières années, la pauvreté et les inégalités se sont aggravées dans beaucoup d’entre eux, pour plusieurs raisons dont la moindre n’est pas le changement climatique.  Pour préserver leur faculté à mettre en œuvre le Programme 2030, il faut traiter de leurs « vulnérabilités systémiques », en renforçant leurs capacités, leur résilience et leur gouvernance.  Ces pays doivent pouvoir « sortir de l’impasse » grâce à des investissements dans le capital humain et dans les nouvelles technologies pour assurer la durabilité de la croissance.  L’Économiste en chef a vanté les mérites de la coopération Sud-Sud et a appelé le système des Nations Unies à plus d’efficacité et de responsabilité dans le soutien qu’il apporte à ces pays pour la mise en œuvre du Programme 2030. 

L’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (QCPR), le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement ont tous reconnu la nécessité de traiter des progrès auxquels sont confrontés les pays à revenu intermédiaire, a rappelé M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus), Vice-Président du Conseil économique et social (ECOSOC).  Ces problèmes, comme la faiblesse des structures socioéconomiques, le chômage ou encore l’étroitesse des activités productives, a-t-il argué, peuvent être surmontés par des partenariats pluripartenaires pour autant qu’il y ait un environnement international propice et un véritable accès aux facilités financières et aux technologies.  Le Vice-Président a cité l’exemple d’un programme conjoint Banque mondiale-ONU-Banque islamique de développement pour les pays d’accueil des réfugiés, dont le Liban et la Jordanie. Il a aussi mis l’accent sur l’importance de la bonne gouvernance et des politiques « responsables ».  S’il a, à son tour, vanté les mérites de la coopération Sud-Sud, il a estimé que le système de l’ECOSOC peut également jouer un « rôle majeur ».

Table ronde sur les succès et les difficultés des pays à revenu intermédiaire dans la mise en œuvre du Programme 2030

Ces pays ne forment pas un groupe « homogène », même s’ils partagent certains obstacles qui les empêchent d’assurer la pleine mise en œuvre du Programme 2030, a précisé le Sous-Secrétaire général et Économiste en chef du Département des affaires économiques et sociales (DAES).  Parmi les succès, le Ministre de l’économie et des finances du Maroc a cité le « Plan Maroc Vert » qui vise à mettre en valeur et à moderniser le secteur agricole et à améliorer sa résilience aux facteurs climatiques.  Le Plan, a dit le Ministre, a permis au pays de doubler ses exportations agricoles, ces sept dernières années, même si le pays a du mal à accéder à des financements préférentiels.

La mobilisation des ressources est une des plus grandes difficultés, a confirmé la Vice-Ministre de la coopération au développement d’El Salvador, dont le pays, qui entend augmenter ses dépenses sociales, compte sur une assiette fiscale de 50% du PIB contre les 12% actuels pour l’ensemble des pays à revenu intermédiaire, a précisé le Directeur du Bureau des politiques et de l’appui aux programmes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Le Fonds monétaire internationale (FMI) estime pourtant à 24% le seuil requis pour parvenir au développement et l’initiative « Inspecteurs des impôts sans frontières » du PNUD obéit à l’ambition de renforcer la capacité des pays à revenu intermédiaire de collecter les recettes fiscales.   

Mais à quel chiffre doit-on se fier? s’est impatientée la Jamaïque, qui a rappelé que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) parle d’un seuil de 15%.  Nous parlons d’un seuil, a précisé le Directeur du Bureau des politiques du PNUD, pour expliquer que « rien n’est figé ».  Ce qui est important pour éviter le « piège du revenu intermédiaire », a-t-il dit, c’est d’adopter des politiques adaptées et cohérentes, favorisant la création d’emplois, et étant donné que l’APD ne peut à elle seule tout faire, il faut faciliter les investissements privés.  Les pays à revenu intermédiaire devant à tout prix être attractifs pour les investisseurs, le PNUD a apporté sa pierre à l’édifice.  Il a élaboré un outil présentant les capacités de chaque pays et leurs opportunités d’affaires dans les domaines à fort impact pour les objectifs de développement durable.

Nous devons travailler « main dans la main », a renchéri le Directeur adjoint du Fonds monétaire international (FMI), lequel aide les pays à assurer l’inclusion financière par l’établissement d’un cadre juridique approprié qui protège les consommateurs et facilite l’accès de toutes les couches sociales aux services financiers.  Le Fonds contribue aussi aux réformes structurelles, dont l’amélioration du secteur commercial et des politiques fiscales.  Les pays à revenu intermédiaire, a insisté le Directeur adjoint, doivent en effet améliorer leur résilience financière, en s’attachant à une bonne gestion des risques, en adaptant leur système de sécurité sociale et en anticipant les mutations du monde de l’emploi, dont les progrès technologiques.  

Le défi est, il est vrai, d’atténuer les conséquences néfastes de ces progrès sur le monde du travail, a reconnu l’Indonésie.  On nous demande de suivre l’avancement rapide des technologies alors que nous n’avons pas les moyens de les exploiter, s’est lamentée Maurice.  La première chose à faire est d’avoir les bonnes infrastructures, a conseillé la Directrice principale de la lutte contre la pauvreté et pour l’équité au Groupe de la Banque mondiale.  Il faut aussi veiller au renforcement des capacités des jeunes et des travailleurs, en leur assurant une formation permanente pour qu’ils gardent leur emploi.  La Banque mondiale, a assuré la Directrice, a désormais bien intégré la nature « multidimensionnelle » de la pauvreté.  En plus du seuil de 1,90 dollars par jour qui définit l’extrême pauvreté, elle a fixé les seuils de 3,20 et 5,50 dollars qui correspondent à ceux des pays à revenu intermédiaire inférieur et supérieur.  Nous avons pris les devants, ont indiqué les Philippines, et établi un indice de pauvreté qui comprend pas moins de 13 indicateurs. 

En plus de la pauvreté, les inégalités sont un autre obstacle à la réalisation du Programme 2030.  Au Costa Rica par exemple, les ressources sont concentrées dans quelques mains, ce qui exige un nouveau paradigme de développement pour combler de telles lacunes structurelles.  Cette question est « centrale », a acquiescé le Directeur du Bureau des politiques du PNUD.  Tant qu’elle ne sera pas résolue, « on sera pas sorti de l’auberge ».  Les flux illicites des capitaux du Sud vers le Nord est une autre question qu’ont soulevée l’Ouganda et le Nigéria, arguant qu’ils représentent « quand même » 4% du PIB de l’Afrique. 

 Sortons de la « tyrannie du PIB », a encouragé le Directeur du Bureau des politiques du PNUD, en parlant des appels à renoncer au critère du revenu par habitant pour mesurer le niveau de développement.  Le PNUD, a-t-il affirmé, s’y attèle, avec l’élaboration d’un nouvel indice de développement « plus proche de la réalité ».  Le FMI n’analyse plus seulement le revenu par habitant pour consentir aux prêts.  Il tient aussi compte désormais de la faculté d’accès aux marchés et des vulnérabilités.  Nous avons fini par comprendre, a embrayé le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, que les partenaires au développement dont l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) tiennent au critère du revenu par habitant pour sonner plus vite la fin de l’APD.  Le Premier Ministre a plaidé, cette fois, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) pour un critère alternatif et pour un « financement climatique » comme « élément central » de l’aide aux pays à revenu intermédiaire.  Il est revenu sur la question de la dette et sur la nécessité d’une meilleure méthodologie pour évaluer la résilience des pays à revenu intermédiaire.

Le système des Nations Unies doit faire plus en faveur de ces pays qui pourraient devenir les donateurs de demain, a plaidé, à son tour, la Fédération de Russie.  C’est la coordination qui est attendue de ce système, a précisé l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine.  Une coordination avec les institutions financières internationales, les organisations régionales et les autres parties prenantes, a-t-elle encore précisé.  Le système des Nations Unies doit rapidement mettre en place les arrangements institutionnels nécessaires dont une stratégie « globale et à long terme » pour faciliter la coopération au développement, en tenant compte de la nature « multidimensionnelle » de la pauvreté et des dimensions sociale, économique et environnementale des activités productives nationales, sans oublier les lacunes structurelles à tous les niveaux.  Les pays à revenu intermédiaire méritent de meilleures modalités de coopération au développement, a reconnu l’Espagne et des traitements commerciaux préférentiels, a ajouté Cuba.

Table ronde sur le rôle de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire dans la mise en œuvre du Programme 2030

Nous assistions depuis les années 90 à un « changement de géographie économique », a déclaré le Directeur du Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  Il a parlé des progrès rapides des économies émergentes telles que la Chine, reléguant les grandes économies au rang de pourvoyeurs de l’APD.  Aujourd’hui, malgré les défis auxquels sont confrontés les pays à revenu intermédiaire, ce sont eux, en tant que pays émergents, qui offrent les meilleures opportunités économiques.  Mais, a tempéré le Costa Rica, croissance économique ne veut pas dire développement durable.  Il suffit de regarder les inégalités et les faiblesses structurelles qui caractérisent toujours les pays à revenu intermédiaire à forte croissance.  En effet, le Pérou continue à faire face à des contraintes d’ordre structurel qui affectent sa capacité à consolider les progrès. 

D’où les avantages de la coopération Sud-Sud qui doit s’appuyer sur le pilier « innovation, science et technologie », a conseillé le Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).  Des pays comme le Cameroun et le Gabon pourraient par exemple profiter d’une plus grande coopération avec la Malaisie et l’Indonésie pour transformer et commercialiser l’huile de palme et les pays du Golfe ne transforment toujours pas leur pétrole.  « Le développement n’est pas une course mais une destination » a fait valoir l’Ouganda, en encourageant les États à trouver leur propre rythme.  Une position partagée par le Ministre des affaires étrangères et des communautés et Ministre de la défense de Cabo Verde, qui a appelé les pays du Sud à trouver leurs propres solutions à leurs propres problèmes.  Mais les coopérations Sud-Sud et triangulaire ne sont pas la panacée.  Elles ne remplacent pas la coopération Nord-Sud, mais la complète. 

Seule la patience et des investissements concertés permettront de réaliser des progrès dans la durée, a encore dit le Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA.  Il est important que les pays africains comprennent bien leurs avantages comparatifs et renforcent le lien entre développement et industrialisation, en particulier dans le secteur agricole.  Pour les Maldives, il faut créer des conditions propices aux investissements et à la coopération technique.

Aux Nations Unies, a avoué le Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud (UNOSSC), nous n’avons pas été capables d’exploiter le plein potentiel de la coopération Sud-Sud.  L’idée selon laquelle les pays du Sud pourraient se développer en empruntant la même voie que les pays développés, a donné lieu à la coopération technique et à la coopération au développement.  Mais le Brésil, la Chine et les « Tigres asiatiques » ont montré que les pays du Sud peuvent trouver leurs propres solutions.  La deuxième Conférence sur la coopération Sud-Sud, qui se tiendra en mars 2019 à Buenos Aires, sera l’occasion de renforcer les vecteurs de cette coopération et de braquer les projecteurs sur ses succès mais aussi ceux de la coopération triangulaire.  Les Nations Unies doivent adopter une approche globale, a conseillé le Bélarus

Nous faisons face à des défis et à des changements d’une telle ampleur que seule une coopération accrue pourra nous aider à y faire face, a déclaré la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).  Le fait que la croissance économique ne suffise pas nous oblige à réfléchir et la crise du multilatéralisme exige de nous des solutions nouvelles pour « rebâtir le monde ».  Alors que 28 des 33 pays de de la CEPALC sont des pays à revenu intermédiaire, les flux de l’APD se sont taris.  Heureusement que la coopération, les échanges et les investissements Sud-Sud se sont développés, devenant plus sophistiqués et plus réglementés. 

L’Union européenne, qui assure 57% de l’APD mondial, a préconisé des arrangements pluripartenaires mieux conçus.  Les pays à revenu intermédiaire étant des pays en développement, il faut examiner plus soigneusement les politiques macroéconomiques, a souligné la Chine.  Il faut modifier les modalités de la coopération en s’attaquant à l’endettement, a repris le Directeur du développement de l’OCDE.  La dynamique de l’endettement limite en effet l’espace fiscal, a reconnu la Secrétaire exécutive de la CEPALC, alors que les pays à revenu intermédiaire doivent pouvoir mobiliser les ressources domestiques.  Confrontés au coût exorbitant de la reconstruction post-catastrophe, les petits États insulaires en développement ont besoin d’une approche « systémique » pour remédier à leur endettement, a dit Sainte-Lucie, notamment des modalités d’ajustement après les chocs.  

Déclaration de clôture

La Présidente de l’Assemblée générale a fait la liste des propositions « les plus innovantes » dont la nécessité de renoncer au critère unique du revenu par habitant et d’inclure un critère « vulnérabilité ».  Elle a aussi retenu des débats la nécessité pour le système des Nations Unies de tenir compte, dans l’aide qu’il fournit aux pays à revenu intermédiaire, de leurs réalités « hétérogènes ».  Elle a d’ailleurs annoncé la publication prochaine d’un rapport du Secrétaire général contenant des informations actualisées sur les efforts déployés par le système des Nations Unies pour créer des indicateurs qui reconnaissent la nature multidimensionnelle de la pauvreté.  La Présidente a dit aussi avoir entendu que les nouvelles technologies sont à la foi un défi et une opportunité dont l’exploitation maximale exige le renforcement des capacités et la mise en place des infrastructures nécessaires.  Elle a également dit avoir entendu les appels à l’accès des pays à revenu intermédiaire à une meilleure coopération au développement, dont l’APD.  Elle a pris note de la perception de la coopération Sud-Sud comme « catalyseur » de l’échange des meilleures pratiques.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission achève ses travaux en adoptant ses 11 derniers projets de résolution, dont seulement 5 par consensus

Soixante-treizième session,
27e séance – matin
AG/EF/3512

La Deuxième Commission achève ses travaux en adoptant ses 11 derniers projets de résolution, dont seulement 5 par consensus

Après huit semaines de débats et d’intenses négociations, les délégations de la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, ont terminé, cet après-midi, leurs travaux de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale.

La mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 reste l’un des principaux défis à relever et les délibérations des dernières semaines ont montré la difficulté des questions à l’examen, ont souligné M. Elliott Harris, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, et M. Mehdi Remaoun, Vice-Président de la Deuxième Commission.  Ce dernier a invité à tourner le dos au modèle économique linéaire actuel, « qui n’est pas tenable », et à se concentrer sur l’objectif de créer un monde sûr et durable, une « obligation morale pour les générations à venir ».

Sur les 11 projets de résolution, seulement 5 l’ont été par consensus. Quatre autres projets ont été adoptés par consensus mais après un vote sur des amendements proposés par l’Union européenne.  Comme lors des séances précédentes, cette délégation a tenté, sans succès, d’apporter des modifications à des passages des projets qui, à son sens, ne reflètent ni le Programme d’action d’Addis-Abeba ni le Programme 2030.

Le projet de résolution concernant la lutte contre les flux financiers illicites, adopté par consensus après le rejet des amendements, a fait l’objet de désaccords sur la définition même de ces flux, qui n’existe pas encore.  L’Union européenne a ainsi estimé que cela ne relève pas de la Deuxième Commission mais des experts, tandis que le Nigéria a fait observer que ces flux concernaient généralement des mouvements financiers transfrontaliers découlant d’activités frauduleuses.  Pour leur part, les États-Unis ont condamné des « tentatives de bâillonner la Convention contre la corruption ».

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale, notant que la coopération internationale visant à combattre les flux financiers illicites est une œuvre inachevée qui doit se poursuivre, engagerait tous les pays à élaborer des instruments et des politiques propices à la lutte contre ces flux conformément aux cadres internationaux applicables, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption.  Elle insisterait sur le fait que les mesures de lutte contre la corruption devraient faire partie intégrante des politiques et stratégies nationales de développement.

Le projet de résolution sur la coopération pour le développement industriel a, lui, fait l’objet d’un vote, après le rejet d’amendements.  Les États-Unis ont estimé que l’ONU n’était pas l’instance appropriée pour ce genre de débats et ont prévenu qu’ils ne suivraient pas « les appels sur l’innovation et les transferts technologiques non convenus ».

Si elle adopte également ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il est nécessaire de parvenir à une industrialisation inclusive et durable pour atteindre les objectifs de développement durable.  Elle préconiserait que la coopération régionale, sous-régionale et interrégionale serve d’appui à la coopération industrielle internationale, l’objectif étant de promouvoir l’investissement et le transfert de technologie selon des modalités arrêtées d’un commun accord des pratiques optimales et des normes dans le monde entier.

Les États-Unis se sont également opposés au projet de résolution sur le développement agricole, la sécurité alimentaire et la nutrition, se disant préoccupés par les libellés qui appellent à la réduction des importations, qui pourraient ne pas être conformes avec certaines obligations des États, et par les références à l’agroécologie.  Selon le texte adopté par la Commission à l’issue d’un vote, l’Assemblée générale insisterait sur le fait que la production agricole durable, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire des aliments et la nutrition sont des éléments indispensables pour éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.  Elle soulignerait qu’il faut mener d’urgence une action concertée à tous les niveaux pour retrouver l’élan et accélérer les efforts accomplis en vue d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes, et promouvoir une meilleure nutrition et une agriculture et des systèmes alimentaires viables. 

Les autres projets de résolution adoptés ont trait à la soutenabilité de la dette extérieure, aux petits États insulaires en développement, à la stratégie mondiale visant à remédier aux effets du phénomène El Niño, à la réduction des risques de catastrophe, à l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et à un coût abordable, aux partenariats mondiaux et à l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement.

Avant de conclure ses travaux, la Deuxième Commission a adopté son  programme de travail pour la soixante-quatorzième session de l’Assemblée générale.

La Deuxième Commission présentera en séance plénière de l’Assemblée générale, pour adoption, les projets de résolution adoptés au cours de cette session à une date qui sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

Déclarations liminaires

Avant l’examen des projets de résolution, le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé avoir présenté, au cours de cette session, de nombreuses résolutions afin de discuter sur le fonds pour le développement économique du monde entier, pour parvenir à un consensus sur les décisions à prendre.  Le Groupe a fait des concessions quand c’était nécessaire pour aller de l’avant, a-t-il ajouté.  Faisant preuve de souplesse, les membres du Groupe des 77 et la Chine se sont abstenus autant que possible de briser les procédures de silence, a dit le représentant, en comparant cette attitude avec certaines tentatives de revenir sur les accords passés.

Au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Autriche a regretté un mouvement, depuis la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, en faveur d’un concept se concentrant davantage sur les pays que sur les individus, contrairement à l’approche préconisée par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il a également regretté que le plein potentiel de la Deuxième Commission pour le développement international ne soit pas pleinement exploité et que les propositions de l’Union européenne au cours de cette session n’aient pas été acceptées alors qu’elles reposaient, selon lui, sur un compromis.

DÉCISIONS SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Questions de politique macroéconomique 

Par le projet de résolution intitulé « Soutenabilité de la dette extérieure et développement » (A/C.2/73/L.50), adopté sans vote, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe tout particulièrement d’apporter en temps voulu des solutions efficaces, globales et durables aux problèmes d’endettement des pays en développement afin de favoriser leur croissance économique et leur développement.  Elle constaterait que la soutenabilité de la dette extérieure de ces pays est notamment menacée par d’importantes difficultés et vulnérabilités nouvelles et émergentes résultant de la restructuration de la composition globale de la dette, de la croissance rapide de la dette du secteur privé dans de nombreux pays émergents et pays en développement, et de l’utilisation croissante de nouveaux instruments et méthodes de financement de la dette.  Elle soulignerait que les pays tant créanciers que débiteurs ont la responsabilité d’éviter tout surendettement afin de limiter le risque de devoir affronter une nouvelle crise de la dette.

Se disant consciente du rôle que joue le Cadre de soutenabilité de la dette pour les pays à faible revenu, conjointement mis au point par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, pour ce qui est de guider les décisions d’emprunt et de prêt, l’Assemblée se féliciterait de l’approbation, en 2017, de la réforme globale de ce cadre, qui vise à améliorer l’évaluation qu’il permet de faire de la capacité d’endettement d’un pays en incorporant des informations supplémentaires et des avancées méthodologiques pour rendre la prévision du surendettement plus exacte.  Elle engagerait tous les créanciers et emprunteurs à continuer d’améliorer, sur une base volontaire, les échanges mutuels d’informations sur tous les emprunts et les prêts.

Consciente également du rôle que jouent l’ONU et les institutions financières internationales dans le cadre de leurs mandats respectifs, l’Assemblée les engagerait de nouveau à continuer d’appuyer l’action menée à l’échelle mondiale pour atteindre une croissance soutenue et partagée, parvenir au développement durable et assurer la soutenabilité de la dette extérieure des pays en développement, notamment par un suivi continu des flux financiers mondiaux et de leurs incidences à cet égard.

Elle demanderait que des efforts accrus soient déployés pour améliorer les mécanismes financiers internationaux de prévention et de règlement des crises, en vue de prévenir les crises de la dette et d’en réduire la fréquence et le coût.  Elle engagerait le secteur privé à participer à ces efforts et inviterait créanciers et débiteurs à continuer d’explorer, selon des modalités arrêtées d’un commun accord, dans la transparence et au cas par cas, la possibilité d’utiliser de meilleurs instruments d’endettement, tels que les conversions de créances, y compris l’échange de créances contre des prises de participation dans des projets conformes aux objectifs de développement durable, ainsi que l’indexation de la dette.  Elle inviterait les pays donateurs, en fonction des analyses du niveau d’endettement tolérable de chaque pays, à continuer de proposer aux pays en développement des financements à des conditions libérales et sous forme de dons, qui pourraient contribuer à assurer la viabilité de l’endettement à moyen et à long termes.

Le représentant de la Norvège, facilitateur du projet, a remercié toutes les parties prenantes pour leur travail constructif sur la soutenabilité de la dette.

Le représentant des États-Unis a ajouté que cette résolution ne reflétait pas suffisamment les questions relatives à la soutenabilité et la transparence.  Il a estimé que si les détenteurs de bons minoritaires pouvaient empêcher un accord, cette possibilité ne relevait pas d’une compétence des Nations Unies, a-t-il estimé.

Le projet de résolution intitulé « Promotion de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs pour favoriser le développement durable » (A/C.2/73/L.19/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur un amendement (A/C.2/73/L.57), qui a été rejeté par 121 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Suisse et Turquie).

La proposition d’amendement avait pour but de remplacer le paragraphe 10 du dispositif « Demande aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution » par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. » 

Cet amendement ayant été rejeté, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale se féliciterait que les États Membres poursuivent leurs efforts pour mieux faire connaître et comprendre les défis et les occasions présentés par la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs, conformément à la Convention des Nations Unies contre la corruption, en vue de favoriser le développement durable.  Elle prierait instamment les États Membres qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption et la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et les Protocoles additionnels y relatifs, ou d’y adhérer, et engagerait les États parties à ces conventions et protocoles à s’efforcer d’en assurer l’application effective.

L’Assemblée noterait que les pays en développement sont particulièrement exposés aux effets négatifs des flux financiers illicites.  Aussi elle engagerait les pays et les organisations multilatérales et internationales compétentes à continuer de fournir assistance technique et renforcement des capacités aux pays en développement qui en font la demande, afin d’améliorer les moyens dont ceux-ci disposent pour prévenir, détecter et combattre les flux financiers illicites et renforcer les bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs et de favoriser ainsi le développement durable.  Elle engagerait tous les pays à coopérer, conformément aux accords bilatéraux et multilatéraux applicables, dans les domaines de l’entraide judiciaire, de l’assistance administrative en matière fiscale et de l’échange automatique de renseignements relatifs aux comptes financiers.

Notant que la coopération internationale visant à combattre les flux financiers illicites est une œuvre inachevée qui doit se poursuivre, l’Assemblée engagerait tous les pays à élaborer des instruments et des politiques propices à la lutte contre les flux financiers illicites conformément aux cadres internationaux applicables, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption.  Elle insisterait sur le fait que les mesures de lutte contre la corruption devraient faire partie intégrante des politiques et stratégies nationales de développement.

Avant le vote sur l’amendement, le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a expliqué proposer une modification au paragraphe 10 car celui-ci ne reflèterait pas, selon lui, le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il s’est aussi exprimé après le vote sur l’amendement, pour regretter le manque de consensus et le rejet de l’amendement.

Lors des déclarations faites après l’adoption du projet de résolution, le même représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a réaffirmé l’engagement des États membres de l’Union européenne à lutter contre les flux financiers illicites mais a regretté que certains partenaires ne se soient pas engagés plus tôt dans les négociations.  Selon lui, la Deuxième Commission ne devrait pas tenter de donner une définition internationale de ces flux car il s’agit d’un travail appartenant aux experts.  L’Union européenne a aussi regretté l’introduction tardive dans le projet de résolution du terme de « recouvrement des avoirs », y compris dans le titre.  Il a aussi déploré que certains États Membres jugent problématique l’introduction de normes du Groupe d’action financière (GAFI).

La représentante des États-Unis s’est dite vivement préoccupée par les termes de ce projet de résolution, qui sape selon elle, la capacité à travailler de façon constructive contre ce fléau.  Elle a condamné des « tentatives de bâillonner la Convention contre la corruption » et a invité les délégations à se concentrer sur la lutte contre la corruption par le biais de cette Convention.  Les États-Unis refusent un projet de résolution appelant à lutter contre les flux financiers illicites en l’absence de définition internationale de ces flux, a poursuivi la déléguée.  De plus, selon la représentante, la résolution se concentre trop sur le recouvrement des avoirs au détriment d’autres processus essentiels et les États-Unis ne sont pas d’accord sur le fait que cela concernerait particulièrement les pays en développement.  Les États-Unis ne pensent pas non plus que le recouvrement des avoirs soit lié au développement durable.  S’exprimant également au nom du Japon, la représentante a souligné l’importance du travail du GAFI et a déploré l’intransigeance de certains États Membres qui refusent d’intégrer des normes du GAFI.

Le représentant du Nigéria a souligné que les efforts visant à combattre les flux financiers illicites vont dans le sens du Programme 2030 et en particulier de l’objectif 16.  La coopération internationale pour lutter contre les flux financiers illicites peut être améliorée, a dit le représentant, qui a noté l’absence de définition convenue.  Cela dit, il s’agit souvent de mouvements financiers transfrontaliers découlant d’activités frauduleuses.  Selon lui, le projet de résolution est une nette amélioration par rapport à la résolution adoptée l’année dernière même s’il a regretté que le consensus ne semble pas possible.

Le représentant du Liechtenstein a dit que son pays déploie des efforts importants pour lutter contre ces flux, en particulier au titre de la Convention des Nations Unies contre la corruption.  Il s’est dit déçu de constater des tentatives d’altérer les libellés existants, qui ont prolongé les négociations de façon futile.  Il a aussi regretté que le titre du projet ait été modifié pour y ajouter le « recouvrement des avoirs » et qu’il ait été impossible de parvenir à un consensus malgré des nombreuses heures de négociations.  De telles divisions risquent de mettre à mal les efforts collectifs de lutte contre les flux financiers illicites, a craint le représentant.

La représentante de la République de Corée s’est félicitée de l’adoption de ce projet de résolution par consensus.  Comme membre actif du GAFI, la République de Corée estime que de nouveaux efforts doivent être déployés afin de contrer les activités terroristes et le blanchiment d’argent, ce qui doit être intégré dans le projet de résolution afin de refléter la réalité sur cette question.

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement » (A/C.2/73/L.53) a été adopté par consensus.

Considérant avec ce texte que les changements climatiques sont l’un des facteurs de risque de catastrophe et réaffirmant qu’il importe de renforcer la coopération internationale en matière de prévention des catastrophes, l’Assemblée générale réaffirmerait la teneur du document final de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, les Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa), et demande instamment qu’il y soit rapidement, pleinement et effectivement donné suite et qu’un cadre de contrôle, de suivi et d’examen efficace soit mis en place, et demanderait instamment que les engagements et partenariats annoncés à la Conférence soient intégralement et effectivement mis en œuvre.

Elle réitèrerait l’appel, lancé dans la déclaration intitulée: « L’océan, notre avenir: appel à l’action », tendant à ce que des mesures soient prises d’urgence en vue de conserver et d’exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.

Elle demanderait instamment à tous les partenaires d’intégrer les Orientations de Samoa à leurs cadres, activités et programmes de coopération respectifs, selon qu’il conviendra, de manière à en assurer efficacement l’application et le suivi, et prierait instamment les organismes des Nations Unies d’intégrer, dans la limite de leurs mandats, les Orientations de Samoa dans leurs cadres et plans stratégiques respectifs.  Elle exhorterait les organismes des Nations Unies et engagerait les institutions financières internationales et régionales et les autres partenaires de développement multilatéraux à continuer d’aider les petits États insulaires en développement.

Elle saurait qu’il convient d’améliorer la collecte de données et l’analyse des statistiques pour permettre aux petits États insulaires en développement de planifier, d’évaluer et de suivre efficacement les progrès accomplis en ce qui concerne les objectifs de développement arrêtés au niveau international, et inviterait instamment, à cet égard, la communauté internationale et l’ensemble du système des Nations Unies, en particulier le système des Nations Unies pour le développement, à continuer d’aider ces États à renforcer les capacités de leurs organismes et systèmes de statistique pour garantir l’accès à des données de qualité, actualisées, fiables et ventilées.

Elle réaffirmerait que la participation pleine et entière des petits États insulaires en développement à l’examen de haut niveau revêt une importance cruciale, et inviterait, à cet égard, les gouvernements, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, ainsi que les autres parties prenantes et donateurs concernés, à verser des contributions au fonds de contributions volontaires afin d’aider ces États à participer pleinement et efficacement à cet examen.

La représentante de Cabo Verde, coauteur du projet, a remercié les délégations pour leur souplesse ayant pu permettre une adoption par consensus.

Le projet de résolution intitulé « Stratégie mondiale visant à remédier aux effets du phénomène El Niño » (A/C.2/73/L.6/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.59), qui ont été rejetés par 117 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Turquie et Suisse).

Les amendements proposés consistaient à supprimer le dernier alinéa du préambule et à remplacer le paragraphe 19 par le texte suivant: « Appellerait toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Avec ce projet, l’Assemblée générale demanderait instamment que la Déclaration de Sendai et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) soient effectivement appliqués, et réaffirmerait qu’il importe d’élaborer, d’ici à 2020, conformément au Cadre de Sendai, des stratégies locales, nationales, sous-régionales, régionales et internationales axées sur les risques multiples, pour prévenir et limiter les conséquences économiques, sociales et environnementales dommageables du phénomène El Niño et y remédier, tout en tenant compte des initiatives prises par les pays touchés pour renforcer leurs moyens d’action.

Elle constaterait que l’Organisation météorologique mondiale apporte un appui technique et scientifique à l’établissement de prévisions saisonnières et mensuelles coordonnées au plan régional, en particulier qu’elle met en place un mécanisme de suivi de l’évolution d’El Niño et de La Niña reposant sur le consensus, auquel contribuent plusieurs centres de climatologie, et mesurerait toute l’importance des différentes initiatives prises par divers pays pour renforcer les capacités nationales et régionales.

À cet égard, elle encouragerait l’Organisation météorologique mondiale à continuer d’accroître sa collaboration et les échanges de données et d’informations avec les organismes compétents, ainsi que les gouvernements à promouvoir la participation pleine et effective des femmes, sur un pied d’égalité, ainsi que celle des personnes handicapées, à l’élaboration, à la gestion, au financement et à l’application de politiques, plans et programmes de préparation et d’intervention face au phénomène El Niño tenant compte de la problématique femmes-hommes et de la question du handicap.

Elle soulignerait qu’il est crucial de profiter des années neutres des phénomènes El Niño et La Niña pour se préparer aux risques du prochain phénomène, les atténuer, et renforcer les capacités de résilience, notamment en appliquant des plans intégrés, et préconiserait d’adopter, face aux phénomènes El Niño et La Niña, des mesures qui ne répondent pas uniquement aux besoins immédiats mais qui soutiennent aussi le développement durable à plus long terme.

Elle demanderait à la communauté internationale de fournir aux pays touchés par le phénomène El Niño un soutien financier et technique et un appui au renforcement des capacités, les ressources devant être attribuées en priorité aux pays en développement.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a remarqué que les changements climatiques allaient accentuer les effets du phénomène El Niño.

Le projet de résolution intitulé « Réduction des risques de catastrophe » (A/C.2/73/L.15/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.58), qui ont été rejetés par 121 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Suisse et Turquie).

Les amendements proposés visaient à supprimer le dernier alinéa du préambule et à remplacer le paragraphe 44 par le texte suivant: « Appellerait toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait instamment que la Déclaration de Sendai et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) soient effectivement appliqués, et demanderait à nouveau qu’une action soit engagée pour prévenir l’apparition de nouveaux risques de catastrophe et réduire les risques existants au moyen de mesures économiques, structurelles, juridiques, sociales, sanitaires, culturelles, éducatives, environnementales, technologiques, politiques, financières et institutionnelles intégrées et inclusives.

Elle soulignerait qu’il faut s’attaquer aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques et insisterait sur le fait qu’il faut agir à tous les niveaux pour renforcer la résilience, notamment par la gestion durable des écosystèmes, en vue de réduire les effets et les coûts des catastrophes naturelles.  Elle engagerait les pays, les organes, organismes, programmes et fonds des Nations Unies concernés et les autres institutions compétentes et parties intéressées à tenir compte de l’importance que revêt la coordination intersectorielle de la gestion des risques de catastrophe pour la réalisation du développement durable et, entre autres, pour le renforcement de la prévention des catastrophes et de la préparation aux catastrophes en vue d’assurer l’efficacité des opérations de secours, du relèvement, du redressement et de la reconstruction.

Elle inviterait instamment les États à accorder la priorité à la création et au renforcement de bases de données nationales sur les pertes dues aux catastrophes et à mener des évaluations des risques de catastrophe en vue de dresser des diagnostics multirisques et inclusifs, fondés sur des projections de l’évolution des changements climatiques, pour appuyer l’élaboration de stratégies de réduction des risques de catastrophe reposant sur des données factuelles et pour aider les secteurs privé et public à réaliser des investissements qui soient axés sur le développement et tiennent compte des risques.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Autriche, parlant au nom de l’Union européenne, a expliqué les raisons de sa proposition d’amendements au projet de résolution.  Selon la délégation, les paragraphes 21 et 44 ne reflètent pas bien le Programme d’action d’Addis-Abeba.

Par le projet de résolution intitulé « Rapport de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement » (A/C.2/73/L.49), adopté par consensus, après un débat sur les incidences financières éventuelles de ce texte.  Un amendement proposé à cet égard par la Fédération de Russie a finalement été retiré.

Aux termes du projet de résolution, l’Assemblée générale se dirait déterminée à renforcer la gouvernance internationale de l’environnement dans le contexte du cadre institutionnel du développement durable, afin de promouvoir une intégration équilibrée des aspects économique, social et environnemental du développement durable, ainsi que la coordination au sein du système des Nations Unies.  Elle encouragerait la présidence de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement à continuer de diffuser les principaux messages adoptés par cette Assemblée lors de ses sessions au Forum politique de haut niveau pour le développement durable organisé sous les auspices du Conseil économique et social, en tenant compte de la nature intégrée du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et attendrait avec intérêt ses contributions aux préparatifs et aux réunions du Forum qui se tiendra en 2019.

En adoptant ce texte, l’Assemblée rappellerait qu’aider les pays en développement à renforcer leurs capacités et leur apporter un appui technologique dans les domaines liés à l’environnement sont des éléments importants des activités du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et, à cet égard, demanderait que le Plan stratégique de Bali pour l’appui technologique et le renforcement des capacités adopté par le Programme continue d’être mis en œuvre avec rigueur.

Au paragraphe 9 du dispositif, l’Assemblée se déclarerait préoccupée par le problème de la durabilité, de la prévisibilité et de la stabilité du financement de l’organe directeur du PNUE et prierait le Secrétaire général de formuler des propositions à cet égard.

Elle rappellerait également qu’il est nécessaire que le PNUE réalise des évaluations environnementales mondiales actualisées, approfondies et utiles aux fins de l’élaboration des politiques, sur la base de données scientifiques, afin d’appuyer la prise de décisions à tous les niveaux.

Avant l’adoption, le représentant de la Fédération de Russie a souhaité remercier les facilitateurs et les délégations pour leur souplesse, exprimant aussi sa haute estime pour les travaux menés.  Il a cependant estimé que, s’il était adopté en l’état, le projet de résolution serait une « erreur technique » en raison de ses incidences financières potentielles.  Durant les négociations, a-t-il rappelé, la Fédération de Russie avait demandé au Secrétaire général de prendre en compte ses propositions et c’est ainsi que les termes « budget ordinaire » et « budget-programme » ont été supprimés.  Il a encore expliqué que son pays, qui tient à garantir la prévisibilité des travaux, a finalement trouvé un compromis « grâce à une approche combinée ».  C’est pourquoi il a demandé davantage de consultations avec le Secrétariat et donc un report au 5 décembre de l’examen du projet en vue de son adoption.

Le Vice-Président de la Deuxième Commission a alors proposé que la Fédération de Russie formule son amendement oralement, ce que la Fédération de Russie a accepté.

Le Costa Rica a, quant à lui, précisé ce qu’il en était des accords passés dans le cadre des projets de résolution passés.  « Il s’agissait de satisfaire un problème systémique, et de renvoyer la question à la Cinquième Commission.  À aucun moment, il n’a été dit que la proposition de texte contiendrait une liste de financements.  Nous avions convenu qu’il s’agissait d’une première étape pour renvoyer le débat en Cinquième Commission », a-t-il déclaré.

Répondant au Costa Rica, le représentant de la Fédération de Russie a dit que la Cinquième Commission devait agir sur la base du rapport A/C2/73/L.68 portant sur les « Incidences sur le budget-programme du projet de résolution A/C.2/73/L.49 », et que « le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) et la Cinquième Commission ne pourront pas modifier la résolution sur le fond ».

L’amendement oral proposé par la Fédération de Russie à ce stade était d’ajouter à la fin du paragraphe 9 la formule suivante: «, y compris avec le budget-programme de l’ONU et les contribution volontaires ».

Après une suspension de séance, la Fédération de Russie a proposé un compromis consistant à remplacer la proposition d’amendement par l’ajout de la déclaration suivante: « Le Président de la Deuxième Commission demande au Secrétaire général de revoir la L.68. »

Le Mexique et l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, ont répondu que cette méthode n’était pas conforme au fonctionnement de la Deuxième Commission. 

Aucune proposition de la Russie n’a donc été retenue.

Après l’adoption du projet de résolution, le représentant du Japon est revenu sur l’importance du financement du PNUE.  Il s’est cependant dit déçu et a appelé à ce que les États Membres soient saisis suffisamment tôt pour pouvoir discuter des propositions d’amendements.  Il a appelé à diminuer les dépenses du PNUE, qui doit, sous la nouvelle direction, utiliser ses ressources sur des bases plus saines.

Les États-Unis ont appelé à ne pas augmenter les dépenses pour le PNUE, ne voyant aucune justification pour cela.

Le représentant de la Fédération de Russie s’est rallié à la déclaration du Japon.  Il a dit soutenir le PNUE en tant qu’organisation.  Il a attiré l’attention des délégations sur sa proposition de compromis relative au paragraphe 9, et déploré un « manque d’unité ».  Il s’est donc dissocié du paragraphe 9.

Le projet de résolution intitulé « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » (A/C.2/73/L.40/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.60), qui ont été rejetés par 122 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Suisse et Turquie).

La proposition d’amendements avait pour but de supprimer le dernier alinéa du préambule et de remplacer le paragraphe 28 du dispositif par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier ». 

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale exhorterait les gouvernements et les autres parties prenantes à prendre des mesures pour assurer un accès universel à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, accroître la part globale des énergies nouvelles et renouvelables, améliorer la participation des pays en développement aux efforts de coopération dans le secteur de l’énergie, et accélérer le rythme d’amélioration du rendement énergétique, au bénéfice d’un système énergétique propre, à faible taux d’émission, à faible intensité de carbone, résilient face aux changements climatiques, sûr, à haut rendement énergétique, moderne, d’un coût abordable, et durable, avec des bénéfices systémiques pour le développement durable, tout en prenant en compte la diversité des situations, priorités, politiques, besoins et difficultés des pays et les capacités des pays en développement, notamment la part des diverses sources d’énergie dans leur bouquet énergétique et leurs systèmes énergétiques.

Elle demanderait que soit assuré l’accès universel à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, lesquels font partie intégrante de l’action menée pour éliminer la pauvreté, garantir le respect de la dignité humaine, la qualité de vie, et des débouchés économiques, lutter contre les inégalités, promouvoir la santé et prévenir la morbidité et la mortalité, assurer la sécurité alimentaire, la réduction des risques de catastrophe et la résilience, l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets, la réduction des incidences sur l’environnement, l’inclusion sociale et l’égalité des genres, et faciliter l’accès à l’éducation, à l’eau potable et à l’assainissement, notamment pour les personnes touchées par des crises humanitaires.  Elle engagerait les gouvernements, le système des Nations Unies et les autres parties prenantes à tirer parti du rapport compétitivité-coûts des énergies renouvelables, en particulier dans les zones hors-réseau, pour parvenir à l’accès universel à l’énergie.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Autriche, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a présenté ceux-ci en les justifiant par le fait que certains paragraphes ne sont pas le reflet du Programme d’action d’Addis-Abeba et risquent de remettre en cause l’approche universelle du Programme 2030.

Lors des déclarations après l’adoption du projet de résolution, le représentant de la Fédération de Russie, s’exprimant également au nom de la Turquie et de l’Algérie, s’est dit déçu par le fait que le texte ne reconnaisse pas le rôle de différentes sources d’énergie de façon équilibrée.  Or, il faut tenir compte de l’utilisation de technologies d’énergie propre et d’une répartition équilibrée des sources d’énergie, ce qui comprend le charbon, le pétrole ou le nucléaire, utilisé de façon propre.

La représentante du Venezuela a dit rejoindre le consensus en raison de son appui traditionnel au Groupe des 77 et la Chine.  Cela dit, le Venezuela ne souscrit pas aux références relatives aux propositions du Secrétaire général sur l’initiative Énergie durable pour tous qui n’a pas fait l’objet d’un processus de consultation et d’approbation de la part des États Membres.  Certaines de ces questions vont à l’encontre de la souveraineté des États, a estimé la représentante.  La mention de l’élimination des subventions aux combustibles fossiles relève par exemple de l’ingérence, selon elle.

La représentante des États-Unis a dit que les Nations Unies doivent respecter l’indépendance d’autres mandats ainsi que celle des États.  Les États-Unis n’appuient pas le transfert de technologie, qui sape les droits de la propriété intellectuelle, a encore expliqué la représentante.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Le projet de résolution intitulé « Coopération pour le développement industriel » (A/C.2/73/L.10/Rev.1) a été adopté par vote, avec 177 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.63) qui ont été rejetés par 120 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Turquie et Suisse).

Les amendements proposés consistaient à supprimer le dernier alinéa du préambule et à remplacer le paragraphe 39 par le texte suivant: « Appellerait toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Avec ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il est nécessaire de parvenir à une industrialisation inclusive et durable pour atteindre les objectifs de développement durable.  Elle insisterait sur les avantages que les pays en développement pourraient tirer d’une intensification des efforts visant à financer eux-mêmes leur développement en mobilisant plus efficacement les ressources nationales et en renforçant le financement, stimulé par un secteur industriel robuste et dynamique.  Elle encouragerait l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) à continuer de promouvoir, dans le cadre de son mandat, ses priorités stratégiques que sont la création d’une prospérité partagée, la promotion de la compétitivité économique, la protection de l’environnement et le renforcement des connaissances et des institutions.

Elle prendrait note de l’initiative d’accueillir à Ekaterinbourg, en juillet 2019, le Sommet mondial sur l’industrie manufacturière et l’industrialisation en vue d’intensifier les effets de l’innovation et des technologies de la nouvelle révolution industrielle sur le secteur manufacturier à l’échelon mondial grâce à la diffusion des connaissances, des pratiques optimales et des normes dans le monde entier.

Elle préconiserait que la coopération régionale, sous-régionale et interrégionale serve d’appui à la coopération industrielle internationale, l’objectif étant de promouvoir l’investissement et le transfert de technologie selon des modalités arrêtées d’un commun accord, de diffuser des politiques et des pratiques efficaces et de stimuler la création d’emplois décents, notamment pour les jeunes et les femmes.

Elle inviterait l’ONUDI à aider les pays en développement qui en font la demande, et compte dûment tenu de leurs priorités en matière de développement, à accroître le caractère inclusif et durable de leur développement industriel, en les aidant à mettre en place des capacités productives et commerciales durables, notamment en appuyant les politiques ayant trait à la création d’emplois et à l’élimination de la pauvreté.

Elle inviterait également l’ONUDI à continuer d’accroître l’aide qu’elle fournit aux pays en développement en vue de créer et de diffuser des savoirs, notamment en tirant parti de son réseau mondial de centres de promotion de l’investissement et des technologies, de centres de production propre et économe en ressources, de centres pour la coopération industrielle Sud-Sud et de centres de technologie internationaux, ainsi que de son initiative réseaux pour la prospérité.

Elle prendrait note avec satisfaction des initiatives de la Banque mondiale et des banques régionales de développement visant à appuyer le développement industriel au moyen de programmes financiers, et encouragerait l’ONUDI à collaborer étroitement avec les banques régionales de développement, notamment la Banque africaine de développement, aux fins de la mise en œuvre de leurs stratégies régionales et de leur stratégie d’industrialisation de l’Afrique.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a rappelé ses préoccupations quant aux paragraphes 34 et 39 du texte qui ne reflètent pas, selon lui, le Programme d’action d’Addis-Abeba.

Le représentant des États-Unis a rappelé que son pays s’était retiré de l’ONUDI en 1996.  Il a estimé que l’ONU n’était pas l’instance appropriée pour ce genre de débats.  Il a prévenu que « les appels sur l’innovation et les transferts technologiques non convenus » ne seraient pas suivis par les États-Unis.

Activités opérationnelles de développement

Le projet de résolution intitulé « Projet de règlement intérieur et ordre du jour provisoire de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud » (A/C.2/73/L.54) a été adopté par consensus.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prendrait acte de la note du Secrétaire général sur l’organisation des travaux de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud et déciderait de recommander à la Conférence d’adopter le projet de règlement intérieur et l’ordre du jour provisoire de la Conférence figurant respectivement dans les annexes I et II de la note.

Le projet de résolution intitulé « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition » (A/C.2/73/L.7/Rev.1) a été adopté par 180 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention.  Des amendements (A/C.2/73/L.66) ont au préalable été rejetés par 119 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Suisse et Turquie).

La proposition d’amendement avait pour but, d’une part, de supprimer le dernier alinéa du préambule et, d’autre part, de remplacer le paragraphe 41 du dispositif par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale insisterait sur le fait que la production agricole durable, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire des aliments et la nutrition sont des éléments indispensables pour éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.

L’Assemblée constaterait avec inquiétude que le monde n’est pas en voie d’éliminer la faim et la malnutrition d’ici à 2030, et que la rareté et la gestion non viable des ressources naturelles, conjuguées à l’insécurité et à l’iniquité des droits fonciers des petits exploitants, ont de graves conséquences pour les populations vulnérables dans les zones rurales, que les changements climatiques, la sécheresse, la désertification et les situations de conflit et d’après conflit ont des répercussions néfastes sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les maladies non transmissibles liées au régime alimentaire dans de nombreuses régions, et font obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable, et que les pays en situation de crise prolongée risquent d’être laissés pour compte.

Aussi, elle soulignerait qu’il faut mener d’urgence une action concertée à tous les niveaux pour retrouver l’élan et accélérer les efforts accomplis en vue d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes, et promouvoir une meilleure nutrition et une agriculture et des systèmes alimentaires viables.  Elle engagerait la communauté internationale à continuer d’appuyer la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine et son cadre de résultats, qui en est un élément essentiel et qui fournit des directives sur la planification et la mise en œuvre des programmes d’investissement.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée exhorterait les États Membres à faire preuve d’une volonté politique plus ferme d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes.  Prenant note, à cet égard, de l’initiative Renforcer la nutrition, elle engagerait les États Membres à y prendre part aux échelons mondial et national pour réduire encore la faim et toutes les formes de malnutrition, qui touchent de plus en plus de personnes, en particulier les enfants, surtout les moins de deux ans, les femmes, notamment celles qui sont enceintes ou allaitent, et les jeunes.

Se disant consciente du rôle et de l’apport décisifs des femmes rurales, notamment des petites exploitantes et des agricultrices, des femmes autochtones et des femmes des communautés locales, et de leurs savoirs traditionnels, dans la promotion du développement agricole et rural, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté en milieu rural, l’Assemblée soulignerait qu’il importe de revoir les politiques et stratégies agricoles pour que le rôle crucial joué par les femmes dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la nutrition soit reconnu et dûment pris en compte dans les interventions à court et à long termes visant à faire face à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition, à l’éventuelle instabilité excessive des cours des denrées et aux crises alimentaires dans les pays en développement.

Attendant avec intérêt le commencement prochain de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028), elle encouragerait tous les États à élaborer des politiques publiques sur l’agriculture familiale, à les améliorer, à les appliquer et à partager avec les autres États leurs expériences et meilleures pratiques en la matière.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a expliqué avoir présenté des amendements sur des paragraphes qui ne reflètent pas bien, selon lui, le Programme d’action d’Addis-Abeba et qui risquent donc de remettre en question l’approche centrée sur l’être humain portée par le Programme 2030.

Lors des déclarations après l’adoption du projet de résolution, le même représentant a regretté le rejet de ses propositions sur l’approche centrée sur l’être humain, tout en saluant les améliorations apportées au texte cette année.  Il a ajouté que l’Union européenne attache la plus grande importance au renforcement du système commercial multilatéral axé sur l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un système qui doit être ouvert, transparent, universel et fondé sur le droit.

Le représentant des États-Unis a assuré rester engagé en faveur du développement agricole dans le monde mais a estimé que le projet de résolution allait au-delà des besoins et dépassait le rôle de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Selon lui, le droit à la nourriture n’est pas une obligation.  Les États-Unis sont préoccupés par les libellés qui appellent à la réduction des importations, qui pourraient ne pas être conformes avec certaines obligations des États, et par les références à l’agroécologie, cette pratique ne devant pas se faire, selon lui, au détriment d’autres méthodes de production. 

Le projet de résolution intitulé « Vers des partenariats mondiaux: démarche fondée sur des principes pour le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires intéressés » (A/C.2/73/L.32/Rev.1) a été adopté par consensus.

Dans ce texte, l’Assemblée générale reconnaîtrait qu’un engagement ferme en faveur des partenariats, à tous les niveaux, entre les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et d’autres acteurs est nécessaire pour appliquer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et se dirait donc consciente de l’importance des diverses contributions faites par toutes les parties intéressées, y compris le secteur privé.

Elle insisterait sur le rôle déterminant que les gouvernements jouent dans la promotion de pratiques commerciales responsables, notamment en mettant en place et en faisant appliquer les cadres légaux et réglementaires voulus, conformément à la législation nationale et aux priorités de développement, et inviterait les gouvernements à continuer de soutenir les efforts déployés par l’Organisation des Nations Unies pour mobiliser le secteur privé et d’autres parties prenantes intéressées, selon qu’il convient.

Elle engagerait les fonds et programmes des Nations Unies à continuer de travailler activement avec les autres parties prenantes, notamment la société civile, le secteur privé et les fondations, afin de diversifier les sources de financement potentielles pour leurs activités opérationnelles de développement, en particulier en ce qui concerne les ressources de base.

Elle soulignerait qu’il faut redoubler d’efforts pour trouver de nouvelles sources de financement, notamment auprès des grands investisseurs institutionnels, en vue de la mise en œuvre rapide du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elle inviterait les organismes des Nations Unies à chercher, au moment d’envisager des partenariats, à collaborer de façon plus harmonieuse avec les entités du secteur privé, notamment les petites et moyennes entreprises, qui soutiennent les valeurs fondamentales énoncées dans la Charte des Nations Unies.

Elle encouragerait la communauté internationale à renforcer les partenariats mondiaux visant à favoriser l’emploi des jeunes et inviterait les universitaires, les chercheurs et les scientifiques à contribuer à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en soulignant, à cet égard, le rôle de premier plan, entre autres initiatives, de l’initiative Impact universitaire.

Elle prendrait note du travail effectué par le réseau des agents de liaison des Nations Unies avec le secteur privé, et encouragerait à promouvoir une plus grande cohérence et le renforcement des capacités au sein de l’Organisation s’agissant des activités liées aux entreprises.

Le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a loué ce projet comme « un exemple » montrant que la mobilisation par-delà les délégations et les régions pouvait promouvoir la prospérité des peuples.  Ce texte montre aussi que les partenariats étaient essentiels, a-t-il apprécié.  Selon la délégation, ce texte, qui intervient trois ans après la promotion des partenariats dans le cadre du Programme 2030, va beaucoup plus loin pour s’assurer de pouvoir réaliser les objectifs de développement durable dans les délais.  Le représentant a insisté sur l’importance des partenariats multipartites avec les ONG, les associations caritatives, les universités, le secteur privé et la communauté internationale scientifique pour réaliser le Programme 2030. 

Remarques de clôture

M. ELLIOTT HARRIS, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, a relevé que la Deuxième Commission avait délibéré sur les points clefs des personnes, de la planète et de la prospérité et qu’elle avait réussi, une fois de plus, à examiner toutes ces questions dans les temps.  Il a assuré que le Secrétariat serait prêt à apporter son concours aux efforts de la Commission pour la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

M. MEHDI REMAOUN, Vice-Président de la Deuxième Commission, a, au nom du Président Jorge Skinner-Kleé, félicité les délégations pour leur investissement dans les travaux de la Commission.  La mise en œuvre du Programme 2030 reste l’un des principaux défis à relever, a-t-il souligné, et les délibérations des dernières semaines ont montré la difficulté des questions à l’examen.  Si le consensus ne sera pas toujours facile à dégager, la volonté d’atteindre les mêmes objectifs doit rester inébranlable, a dit M. Remaoun, citant un proverbe africain: « si vous voulez aller vite partez seul, si vous voulez aller loin partez ensemble ».  Soulignant que l’économie circulaire est un outil essentiel pour atteindre les objectifs de développement durable, il a invité à tourner le dos au modèle économique linéaire actuel, « qui n’est pas tenable ».  Nous devons continuer à nous concentrer sur l’objectif de créer un monde sûr et durable, a-t-il conclu.  « Nous en avons l’obligation morale pour les générations à venir. »

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée proclame la journée de l’éducation, adopte un texte sur le sport et le développement et s’informe des progrès dans l’enquête sur la mort de Dag Hammarskjöld

Soixante-treizième session,
44e séance plénière – matin
AG/12097

L’Assemblée proclame la journée de l’éducation, adopte un texte sur le sport et le développement et s’informe des progrès dans l’enquête sur la mort de Dag Hammarskjöld

Après avoir proclamé le 24 janvier, « Journée internationale de l’éducation », et adopté sa résolution annuelle sur « le sport, facteur de développement durable », l’Assemblée générale a entendu aujourd’hui, le Conseiller juridique des Nations Unies, M. João Miguel Ferreira De Serpa Soares, rendre compte des progrès dans l’enquête sur les circonstances de la mort du deuxième Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, décédé le 17 septembre 1961 dans un accident d’avion à Ndola en Zambie.

Il est de notre « devoir solennel » de faire toute la lumière sur les conditions et circonstances ayant entraîné la mort tragique de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient, dit le Secrétaire général dans le message transmis aujourd’hui à l’Assemblée par son adjoint aux affaires juridiques.  Avant la sortie, au premier semestre de l’année prochaine, de son rapport final, le juge Mohamed Othman chargé de coordonner l’enquête, vient de déposer un rapport préliminaire qui indique que sur les 14 pays à qui il a demandé de nommer un responsable indépendant de haut niveau pour évaluer les archives de renseignement, de sécurité et de défense et identifier des informations pouvant présenter un intérêt pour l’enquête*, cinq n’ont toujours pas réagi, à savoir l’Afrique du Sud, l’Angola, le Portugal, le Royaume-Uni et la Zambie.  Les informations, qui ont été reçues de certains des hauts responsables et d’autres sources, seront évaluées pour établir leur valeur probante. 

Pays d’origine de Dag Hammarskjöld, la Suède a déclaré: « Nous devons établir sans l’ombre d’un doute, que nous avons examiné tous les documents existants.  Nous le devons aux familles de ceux qui ont péri il y a 57 ans et même à cette Organisation ».  Un examen préliminaire montre que les nouvelles informations reçues jusqu’ici ont une valeur probante, compte tenu de ce que l’on sait du contexte et des événements de 1961, de la présence de personnels paramilitaires et des services de renseignement étrangers au Congo et alentours, et de la capacité des forces armées présentes dans et aux alentours de la région.  Dag Hammarskjöld et les personnes qui l’accompagnaient ont perdu la vie alors qu’ils se rendaient au Congo pour négocier un cessez-le-feu pendant la crise qui secouait le pays après son accession à l’indépendance.

L’Assemblée générale a par ailleurs proclamé, le 24 janvier, « Journée internationale de l’éducation »**, une commémoration « qui s’inscrit parfaitement dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a justifié le Nigéria, qui a également rendu un bref hommage à l’ancien Président américain, George H. W. Bush, décédé le 30 novembre.  Ce texte place ni plus ni moins l’éducation au cœur des objectifs de développement durable, a insisté le Nigéria, en faisant observer que l’éducation est présente partout: dans la lutte contre les changements climatiques, dans la protection de l’environnement, dans le développement humain et social.  D’où l’importance, a-t-il souligné, d’assurer à chacun la chance d’apprendre, en particulier les femmes, les filles et les groupes vulnérables.  Les États-Unis ont souligné que pour eux, le Programme 2030 n’est pas juridiquement contraignant et ne crée aucune nouvelle obligation pour les États.  Sa mise en œuvre doit se faire dans le respect des priorités et programmes de chacun d’entre eux.

L’Assemblée générale a aussi adopté sa résolution annuelle*** sur « le sport, facteur de développement durable ».  Par ce texte, elle se félicite que la communauté internationale étudie et exploite, avec un intérêt croissant, le rôle que jouent le sport et l’activité physique dans la réalisation des objectifs de développement et l’exercice des droits de l’homme et, à cet égard, note que l’UNESCO considère que le Plan d’action de Kazan et son Cadre de suivi des politiques du sport comme des outils pour harmoniser les politiques internationales et nationales.  L’Assemblée note aussi que l’Assemblée mondiale de la Santé souscrit au Plan d’action mondial 2018-2030 pour l’activité physique.  Elle demande aux organismes compétents des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales d’intensifier la collaboration, conformément au Plan d’action actualisé des Nations Unies sur le sport au service du développement et de la paix, pour optimiser la contribution que le sport et l’activité physique peuvent apporter à la réalisation des objectifs de développement.  Elle demande aussi aux États Membres de redoubler d’efforts pour combattre la corruption dans le sport.

La résolution met en exergue l’importance du sport en tant que vecteur crucial de développement, de cohésion sociale, de paix et de solidarité entre les peuples, a souligné la Tunisie, en la présentant.  Quel meilleur exemple que les Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang pour illustrer ce que le dialogue autour du sport permet de réaliser?, a fait observer Monaco.  Voir les athlètes de ces deux pays défiler sous un même drapeau fut extrêmement fort pour tout amoureux du sport et défenseur de la paix, s’est-il ému.  Les États-Unis ont réitéré leur réserve sur le Programme 2030, précisant que ce dernier ne crée aucune nouvelle facilité commerciale en concurrence avec les accords antérieurs de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). 

L’Assemblée générale tiendra demain mardi 4 décembre à partir de 9 heures une réunion de haut niveau sur la faculté des pays à revenu intermédiaire à réaliser le Programme 2030.

*A/RES/72/252

** A/73/L.39

***A/73/L.36

LE SPORT AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA PAIX         

Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie du rapport du Secrétaire général sur le renforcement du cadre mondial de promotion du sport au service du développement et de la paix (A/73/325).  M. António Guterres y fait le point sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies sur le sport au service du développement et de la paix, qu’il propose d’actualiser en se fondant sur les contributions apportées par les États Membres, les organismes des Nations Unies et d’autres parties prenantes.  Il y formule également des recommandations concernant les mesures à prendre par les États Membres et les organismes des Nations Unies pour renforcer les liens entre les politiques et pratiques existantes en matière de sport à l’échelle internationale, de façon à parvenir à une meilleure collaboration et à améliorer la cohérence de l’action visant à mettre le sport, en tant que facteur du développement durable, au service de l’humain.

Pour que la pratique du sport et les manifestations sportives de tous niveaux favorisent le développement et la paix et s’inscrivent dans la durée, il faut impérativement, dit le Secrétaire général, que les activités de planification et de mise en œuvre correspondantes soient menées de manière résolue et participative, et se fondent sur des recherches, un suivi et une évaluation adaptés tenant compte non, seulement des résultats des initiatives déjà lancées, mais aussi des processus ayant mené à ces résultats.  Il importe également de disposer de cadres généraux bien définis régissant le déroulement des initiatives axées sur le sport.  Ces cadres doivent non seulement préciser à quel moment et de quelle manière de telles initiatives peuvent apporter le plus de changements positifs dans le contexte du développement, mais également prévoir des mécanismes permettant d’effectuer un suivi efficace de cette contribution.  Ils doivent s’inscrire dans une structure institutionnelle qui permette de systématiser l’échange d’informations et de promouvoir des stratégies cohérentes et intégrées à tous les niveaux.

Pour faire avancer les travaux menés sur le sport au service du développement et de la paix à tous les niveaux et promouvoir la cohérence des mesures prises à cet égard, l’Assemblée générale devrait, estime le Secrétaire général, considérer le Plan d’action de Kazan et son Cadre de suivi comme un cadre directeur contribuant à maximiser la contribution du sport au développement durable, et saluer la mise à jour du Plan d’action des Nations Unies sur le sport au service du développement et de la paix (2018-2020) comme étant un moyen de renforcer la cohérence de l’action du système dans ce domaine.

L’Assemblée devrait aussi encourager l’intégration effective de la réflexion sur la contribution du sport aux divers objectifs de développement dans l’examen et le suivi des cadres et programmes de développement pertinents, y compris la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social, le suivi de l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, le suivi du Programme d’action mondial pour la jeunesse et les mécanismes de suivi du Programme 2030, notamment le Forum politique de haut niveau pour le développement durable.

L’Assemblée devrait également reconnaître l’importance du rôle de plaidoyer que jouent les fédérations sportives internationales s’agissant de faire le lien entre les priorités des administrateurs sportifs, de l’Organisation des Nations Unies et des gouvernements et administrations municipales en matière d’élaboration des politiques, et prendre acte du renforcement des relations entre le Comité international olympique et l’Organisation des Nations Unies à cet égard.

Déclarations

M. PETER JAMES STONE (Australie) a indiqué que son pays a promu l’inclusivité dans les principales manifestations sportives qu’il a organisées telles que l’édition 2018 des Jeux du Commonwealth, reconnus comme les plus inclusifs et les plus accessibles de toute l’histoire du sport international.  Les para-athlètes australiens sont parmi les sportifs les plus célébrés et les plus reconnaissables et ont une capacité particulière à motiver et à inspirer la nation.  Pour la première fois de leur histoire, les Jeux du Commonwealth ont assuré la pleine intégration des para-sports dans toutes les compétitions et donné lieu à un nombre égal de médailles remportées par les hommes et les femmes.  L’Australie travaille d’ailleurs avec les principales ligues sportives pour briser les barrières et intégrer les migrants, en mettant en place des programmes communautaires dans tout le territoire.  L’Australie, a poursuivi le représentant, est en train de renouveler sa stratégie de la diplomatie des sports et maintiendra « le sport au service du développement » dans ses priorités stratégiques.  L’Australie, a ajouté le représentant, est très fière de mettre le sport au service du développement socioéconomique des pays de la région.  Elle s’active aussi dans le cadre du Programme du sport au service du développement du Pacifique et du Programme des liens sportifs Australie-Pacifique, lesquels mettent un accent particulier sur les femmes.

En tant que membre du Conseil consultatif du Commonwealth sur le sport, l’Australie a identifié des domaines clefs dans lesquels le sport peut contribuer à faire avancer les objectifs de développement durable, à savoir la santé, l’éducation, l’intégration sociale, l’entreprenariat et le leadership dans le développement.  L’Australie a d’ailleurs présenté son tout premier plan « Sport 2030 » qui comprend plusieurs initiatives pour rendre les Australiens plus actifs.  L’initiative « Respectez les règles » fournit des informations, des ressources et une formation gratuite en ligne aux coaches, aux autorités, aux joueurs et aux spectateurs pour les aider à combattre la discrimination et le harcèlement dans le sport et à promouvoir la sécurité des enfants, l’intégration et l’intégrité. 

M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus) a dit s’être porté coauteur du projet de résolution sur le sport au service du développement parce que le rôle de l’éducation et du sport pour favoriser un mode de vie sain est de plus en plus reconnu.  Le sport peut contribuer à accélérer la réalisation des objectifs de développement durable liés à l’éducation ou à la santé, et promouvoir les valeurs universelles.  C’est un outil de « diplomatie populaire » et un moyen de défendre l’image des pays sur la scène internationale, a ajouté le représentant.  Il a toutefois estimé qu’alors qu’il devrait être neutre, le sport devient de plus en plus un lieu de compétition sans pitié comme on le voit avec les cas de dopage, d’enrichissement éhonté, de « m’as-tu vu » voire de corruption.  Il a aussi dénoncé les cas où l’on voit les athlètes devenir la proie des intérêts politiques.  Le représentant a appelé au retour du caractère « pacifique et unificateur » des associations et fédérations sportives.  Il a rappelé que la deuxième édition des Jeux européens aura lieu en juin prochain à Minsk et souligné le pouvoir qu’a le sport de renforcer la compréhension entre les peuples et les États et donc l’amitié, la paix et la justice. 

M. AHMED NASIR (Maldives) a indiqué que son gouvernement a fait du sport un instrument du développement de la jeunesse et de promotion de la santé parmi la population.  Les Maldives ont promulgué leur première loi sur le sport en septembre 2015.  C’est la raison pour laquelle le pays milite pour la mise en œuvre de la résolution 2250 du Conseil de sécurité, qui a d’ailleurs fait l’objet d’une cérémonie inédite dans la région Asie-Pacifique, en août 2016.  Depuis 2017, a indiqué le représentant, des conseillers sportifs ont été nommés dans toutes les îles du pays.  Des mesures ont aussi été prises pour éliminer les différences salariales entre les sportifs et les sportives, pour encourager une plus forte participation des femmes dans les activités sportives et lutter ainsi contre les stéréotypes.  Les investissements dans le sport ne peuvent que développer les compétences des jeunes en matière de leadership et leur fournir un réseau de soutiens en dehors de chez eux.  Il est donc impératif d’émanciper la population grandissante des jeunes et en faire des citoyens actifs dans leur communauté.  C’est le seul moyen, a estimé le représentant, de promouvoir le progrès socioéconomique.  Les succès sportifs des Maldives ont d’ailleurs permis de galvaniser la jeunesse, lui donnant l’occasion « de libérer sa créativité, de viser plus haut et de rêver plus grand ».

M. AL BRAIKI (Émirats arabes unis) a annoncé qu’en mars 2019, Abou Dhabi accueillera les Jeux spéciaux d’été, les premiers organisés au Moyen-Orient depuis 50 ans.  Quelque 7 000 athlètes, y compris des para-athlètes, de plus de 170 nations sont attendus.  Les arts martiaux, auxquels s’adonnent d’ailleurs de plus en plus de femmes, seront à l’honneur.  Les Émirats arabes unis ont mis en place une vraie politique sportive en faveur des jeunes, sans oublier ceux qui vivent dans les camps de réfugiés. 

M. JIE MING JEREMY CHUA (Singapour) a expliqué que son pays a lancé en 2016, l’initiative « Soyez actifs », un festival sportif d’une semaine pour encourager la population à bouger et à adopter un style de vie sain.  Mais le sport ne se traduit pas seulement en termes de santé.  Il a un impact positif sur toute la société.  Il peut contribuer à créer un capital social et humain et promouvoir l’intégration, l’inclusion et la cohésion sociales.  C’est un facteur de rapprochement entre individus et communautés, qui encourage le développement social, en changeant la perception que l’on a des autres.  Par l’esprit d’équipe et le respect, le sport peut renforcer la compréhension mutuelle.  « L’esprit de corps » du sport renforce aussi un sentiment de fierté et de solidarité.  C’est la raison pour laquelle, a dit le représentant, Singapour a intégré le sport à ses programmes d’éducation nationale. 

Le sport encourage aussi l’acceptance des personnes handicapées, a-t-il poursuivi.  En 2016, Singapour a lancé son Plan-cadre qui offre aux personnes handicapées plus de chances de participer à des activités sportives et forme des éducateurs spécialisés.  Par ailleurs, le Festival inclusif du sport permet chaque année aux Singapouriens de se familiariser avec le para-sport.  Le Gouvernement a lancé un Plan-cadre sur le para-sport qui vise surtout à augmenter le nombre des centres sportifs accessibles.  Les efforts ont déjà porté des fruits.  Aux Jeux paralympiques asiatiques en 2018, Singapour a déployé 44 athlètes dans 10 disciplines sportives, récoltant la meilleure moisson de son histoire avec trois médailles d’or, deux médailles d’argent et cinq médailles de bronze, après les cinq médailles d’or des Jeux du Commonwealth remportées par une équipe composée de deux tiers de débutants.  Ce n’est pas seulement une histoire de résultats.  Ces manifestations ont donné aux para-athlètes singapouriens une meilleure estime de soi, une foi dans leurs capacités et un degré certain de confiance.

Quel meilleur exemple que les Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang pour illustrer ce que le dialogue autour du sport permet de réaliser? a fait observer Mme ISABELLE PICCO (Monaco).  Le succès des efforts du Président du Comité international olympique (CIO) visant à établir un dialogue entre les deux Corées a offert au monde un message d’espoir.  Voir les athlètes de ces deux pays défiler sous un même drapeau fut extrêmement fort pour tout amoureux du sport et défenseur de la paix, s’est émue la représentante.  Elle a aussi parlé du tout premier Forum « Olympisme en action » qui s’est tenu à la veille de l’ouverture des Jeux olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires.  Elle a dit y avoir vu combien le travail réalisé à l’ONU est pertinent pour les ONG et les associations sur le terrain, en particulier en matière de développement social et de droits de l’homme, en cette année du soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Le grand succès de ce premier Forum, a estimé la représentante, a prouvé le pouvoir unificateur du CIO et sa contribution effective aux actions de l’ONU.  Les discussions ont aussi confirmé le rôle du sport comme moyen de sensibiliser à des sujets de société et comme contribution à la cohésion sociale. 

Les sportifs sont des modèles et les jeunes en particulier, s’identifient aux plus grands champions, a poursuivi la représentante.  Tout comme les équipes de renommée internationale, les sportifs peuvent relayer des messages positifs et contribuer à soutenir des actions de coopération internationale.  La représentante a souligné la pertinence du Plan d’action de Kazan, endossé par l’UNESCO en 2017, et le Cadre de suivi des politiques du sport qu’il fixe.  Elle a parlé de l’importance du sport pour les filles, les personnes handicapées, les jeunes des milieux défavorisés et la santé.  Les partenariats, a-t-elle dit, sont la clef de voûte d’une meilleure utilisation du sport pour la promotion et la réalisation des objectifs de développement durable.  La représentante est ainsi revenue sur les manifestations que son pays a promues durant l’année écoulé en collaboration avec de nombreuses missions permanentes et organisations.  La riche collaboration avec la Mission de la Tunisie, l’autre coprésidente du Groupe des Amis du sport, s’est amplifiée cette année, avec l’ouverture du Groupe à tout Etat Membre intéressé, a souligné la représentante.

ENQUÊTE SUR LES CONDITIONS ET LES CIRCONSTANCES DE LA MORT TRAGIQUE DE DAG HAMMARSKJÖLD ET DES PERSONNES QUI L’ACCOMPAGNAIENT

Déclarations

M. JOÃO MIGUEL FERREIRA DE SERPA SOARES, Secrétaire général adjoint aux affaires juridiques et Conseiller juridique des Nations Unies, a rappelé que, conformément à la résolution 72/252, le Secrétaire général a reconduit en mars 2018 M Mohamed Othman dans ses fonctions d’« Éminente Personnalité » pour poursuivre l’enquête sur les conditions et les circonstances de la mort de Dag Hammarskjöld.  L’Éminente Personnalité vient d’ailleurs de soumettre au Secrétaire général un rapport intérimaire sur ses progrès.

M. Othman avait d’abord demandé à neuf États Membres de nommer un haut responsable indépendant chargé de mener une mission interne d’examen de leurs archives de renseignement, de sécurité et de défense pour identifier des informations pouvant présenter un intérêt pour l’enquête.  Ces pays sont: l’Allemagne; l’Afrique du Sud; la Belgique; le Canada; les États-Unis; la Fédération de Russie; la France; le Royaume-Uni et la Suède.  De ces pays, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et la Suède ont pris des mesures en vertu de la résolution 72/252 et en réponse à la demande de l’Éminente Personnalité.  Les informations, qui ont été reçues de certains des hauts-responsables et d’autres sources, seront évaluées par l’Éminente Personnalité pour établir leur valeur probante, conformément à son mandat. 

Un examen préliminaire indique que ces nouvelles informations, y compris celles provenant d’archives du renseignement, de la sécurité et de la défense, ont une valeur probante, compte tenu de la connaissance du contexte et des événements de 1961, de la présence de personnels paramilitaires et des services de renseignement étrangers au Congo et alentours, et de la capacité des forces armées présentes dans et aux alentours de la région.

Ces derniers mois, l’Éminente Personnalité a en outre demandé à cinq autres États Membres de nommer des hauts responsables indépendants.  Il s’agit de l’Angola; du Portugal; de la République démocratique du Congo (RDC); de la Zambie et du Zimbabwe.  Elle a déjà reçu une notification de la RDC et du Zimbabwe et assure le suivi de ses autres demandes.

Dans son rapport de l’année dernière (A/71/1042) l’Éminente Personnalité avait relevé que « la charge de la preuve incombe désormais aux États Membres, qui doivent, à présent, démontrer qu’ils ont procédé à un examen complet des dossiers et archives en leur possession, y compris ceux des archives du renseignement, de la sécurité et de la défense ».  Le Conseiller juridique a en outre souligné que la participation active des États Membres est de la plus haute importance dans notre recherche commune de la vérité.  Le Secrétaire général a aussi réitéré son engagement personnel total et a rappelé qu’il est de notre devoir solennel de faire toute la lumière sur les conditions et circonstances ayant entraîné la mort tragique de l’ancien Secrétaire général.  Il devrait recevoir le rapport final de l’Éminente Personnalité au premier semestre de l’année prochaine.

Mme IRINA SCHOULGIN NYONI (Suède) s’est félicitée des progrès accomplis dans l’enquête depuis la reconduction du juge Othman dans ses fonctions.  Elle s’est dite impatiente d’étudier le rapport intérimaire et a salué les États qui ont nommé des hauts responsables.  Après avoir rappelé que son pays a lui-même nommé M. Mathias Mossberg, elle a exhorté les autres États qui ne l’ont pas encore fait à faire de même sans plus tarder.  Nous devons établir sans l’ombre d’un doute que nous avons examiné tous les documents existants.  Nous le devons aux familles de ceux qui ont péri il y a 57 ans, et même à cette Organisation, a souligné la représentante. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: adoption des résolutions annuelles sur la Palestine et le Moyen-Orient et annonce par les États-Unis d’un texte sur le Hamas

Soixante-treizième session,
43e séance plénière – matin
AG/12096

Assemblée générale: adoption des résolutions annuelles sur la Palestine et le Moyen-Orient et annonce par les États-Unis d’un texte sur le Hamas

L’Assemblée générale a adopté, ce matin, par vote, ses six résolutions annuelles sur la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient, après le débat qu’elle a entamé hier.  « Comme les États restent muets sur les attaques menées par les Palestiniens contre les civils israéliens », les États-Unis ont annoncé un projet de résolution sur le Hamas.

Par le texte sur le Comité pour l’exercice de droits inaliénables du peuple palestinien, adopté par 100 voix pour, 12 voix contre et 62 absentions, l’Assemblée prend note du rapport annuel du Comité, présenté hier par son Président, M. Cheikh Niang du Sénégal, qui avait aussi décrit les trois autres projets de résolution sur la question de Palestine.  L’Assemblée prend note des conclusions et recommandations du Comité qui exhorte la communauté internationale à redoubler d’efforts pour parvenir à un règlement pacifique de la question de Palestine, à offrir un cadre multilatéral élargi à même de redynamiser le processus de paix et à s’attacher à ce que chacun assume pleinement ses responsabilités, et à ce que les paramètres pour la paix énoncés de longue date soient intégralement appliqués. 

Le Comité soulignait dans son rapport que l’année 2018 marque le soixante-dixième anniversaire de l’expulsion des Palestiniens en 1948, à savoir la « Nakba » (la catastrophe), et le cinquantième anniversaire de l’occupation israélienne.  Or, entre juillet et août 2018, Gaza a connu la plus forte escalade de la violence depuis le conflit de 2014.  Le Comité accueillait favorablement le plan d’action en huit points que le Président de l’État de Palestine, Mahmoud Abbas, avait présenté au Conseil de sécurité le 20 février 2018.

Justement dans la résolution relative au « Règlement pacifique de la question de Palestine », adoptée par 156 voix pour, 8 voix contre -Australie, Canada, États-Unis, les Îles Marshall, Israël, Kiribati, Micronésie et Nauru- et 12 abstentions, l’Assemblée « préconise vivement » l’intensification des efforts diplomatiques en vue de parvenir sans tarder à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU, du mandat de la Conférence de Madrid, y compris le principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de la Feuille de route du Quatuor.  Elle souligne qu’il est nécessaire de reprendre les négociations en se fondant sur le cadre établi de longue date et sur des éléments clairs, et en suivant un calendrier précis.  L’Assemblée demande qu’une conférence internationale soit organisée à Moscou en temps voulu, comme l’a envisagé le Conseil de sécurité dans sa résolution 1850 (2008).  La Fédération de Russie a confirmé que son invitation tient toujours.  

Dans le texte intitulé « Jérusalem », adopté par 148 voix pour, 11 voix contre et 14 abstentions, l’Assemblée générale demande que le statu quo historique soit respecté verbalement et en pratique dans ces lieux saints, notamment l’esplanade des mosquées, et exhorte toutes les parties à œuvrer immédiatement et de façon conjointe à apaiser les tensions et à mettre fin à tous les actes de provocation, d’incitation et de violence qui y sont commis. 

Pour Israël, le fait que l’on parle de « lieux saints, notamment l’esplanade des mosquées » montre le refus des Palestiniens de reconnaître les droits des chrétiens et des juifs à Jérusalem.  Comme l’a dit l’Ordre souverain de Malte, Jérusalem ne devrait pas appartenir à une seule nation, mais au contraire « à nous tous », « à l’humanité entière ».  Lorsque l’Assemblée générale a, pour la première fois en 1947, abordé la question de Palestine, elle a décidé « avec sagesse » d’accorder, dans le cadre du plan de partition, un « régime international spécial » à la Ville, laquelle devait être administrée par les Nations Unies.

Dans la résolution sur le « Golan syrien », adoptée par 99 voix pour, 10 contre -Australie, Canada, États-Unis, les Îles Marshall, Israël, Kiribati, Micronésie, Nauru, Palaos, Royaume-Uni- et 66 abstentions, l’Assemblée générale demande à Israël de relancer les volets syrien et libanais des pourparlers et de respecter les garanties et engagements précédemment souscrits.  Elle exige une fois de plus qu’en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.  La Syrie a fustigé la paralysie de la communauté internationale et prévenu: « il n’y a pas de compromis possible.  Les colons israéliens doivent quitter notre terre ».

En vertu du texte sur le « Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de l’information », adopté par 152 voix pour, 8 voix contre -Australie, Canada, Guatemala, États-Unis, les Îles Marshall, Israël, Micronésie et Nauru- et 14 abstentions, l’Assemblée prie le Département de l’information (DPI) de continuer à exécuter son programme d’information spécial pendant l’exercice biennal 2019‑2020, avec la souplesse voulue pour tenir compte des événements qui pourraient avoir une incidence sur la question de Palestine.

Enfin, dans la résolution sur les activités de la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat, adoptée par 96 voix pour, 13 voix contre et 64 abstentions, l’Assemblée prie le Secrétaire général de continuer à doter la Division des ressources dont elle a besoin.  Cette Division est « un cas unique » au sein de l’ONU, a tranché Israël qui lui a reproché de « soutenir et de glorifier le terrorisme ».  Israël n’a pas épargné un DPI qui organise des séminaires sur le Moyen-Orient sans rapport avec la paix.  Celui de cette année, s’est-il étonné, avait pour thème « La paix, 70 ans après la Nakba », ce qui appuie la thèse palestinienne et nie les droits d’Israël.  Ce sont là des attitudes « tendancieuses et dangereuses à la fois », a constaté Israël.

« Comme les États restent muets sur les attaques menées par les Palestiniens contre les civils israéliens », les États-Unis ont dit leur intention de proposer un projet de résolution « autonome » sur le Hamas.  L’Observateur de l’État de Palestine a dénoncé cette initiative comme une tentative de détourner l’attention de la communauté internationale de la solution des deux États, dans les frontières de 1967.  Les coauteurs du projet, a-t-il accusé, ne veulent pas promouvoir la paix.  Bien au contraire, ils veulent briser le consensus international.

L’Assemblée générale poursuivra ses travaux lundi 3 décembre, à partir de 10 heures pour examiner, entre autres, le rapport du Secrétaire général sur le sport au service du développement et de la paix.  

QUESTION DE PALESTINE ET SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Pour l’examen de ces questions, l’Assemblée générale était saisie du rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/73/35); d’une note du Secrétaire général sur les coûts économiques de l’occupation israélienne pour le peuple palestinien (A/73/201); et du rapport du Secrétaire général intitulé « Règlement pacifique de la question de Palestine » (A/73/346).

Déclarations

M. MUHAMMAD SHAHRUL IKRAM YAAKOB (Malaisie) a tout d’abord assuré que l’établissement d’un État palestinien dans les frontières de 1967 demeurait à l’agenda de la nouvelle administration de son pays.  Il a rappelé qu’en décembre 2016, la Malaisie avec d’autres avaient coparrainé la résolution 2334 du Conseil de sécurité réaffirmant que les colonies israéliennes constituent une violation du droit international et appelant à la cessation de leur expansion.   Malheureusement, a-t-il poursuivi, l’attitude illégale d’Israël s’est maintenue au détriment des civils palestiniens, et il est « tragique » de constater que des facteurs extérieurs surpassent les intérêts des civils palestiniens, y compris ceux des femmes et des enfants, et fassent que les grandes puissances ne peuvent ou ne veulent pas demander des comptes à Israël.

Malgré l’asymétrie de la puissance militaire et de l’influence politique d’Israël par rapport aux Palestiniens, le fondement moral du combat de ces derniers demeure intact.  Même aux pires moments, les Palestiniens ont continué de croire que l’avenir leur offrirait un État.  Ces aspirations ne peuvent être niées plus longtemps, a souligné le représentant, avant d’exprimer la détermination de son pays à participer aux efforts multilatéraux pour mettre fin à « la plus longue occupation de l’histoire moderne ».

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a réitéré le soutien total de son pays au peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et le plein exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination, ainsi qu’à la création d’un État palestinien, sur la base des frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Pour le Nicaragua, a-t-il ajouté, la paix et la stabilité au Moyen-Orient sont possibles par la négociation et la pleine mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale, mais également celles du Conseil de sécurité, notamment sa résolution 2334 (2016), qui constituent les instruments juridiques pour atteindre la paix et la sécurité dans la région.

Demandant que soit mis fin immédiatement à une occupation illégale et prolongée des territoires palestiniens et au blocus de Gaza, M. MANUEL DE JESÚS PIREZ PÉREZ (Cuba) a jugé que la solution des deux États et un règlement juste, pacifique et durable de la question de Palestine ne seront pas envisageables aussi longtemps qu’Israël s’obstinera à violer le droit international et la Charte des Nations Unies.  Le représentant a exprimé sa vive inquiétude quant à la situation au Moyen-Orient qui est miné par les conflits, les ingérences et les agressions extérieures.  Estimant qu’il est temps de solder le compte de l’histoire palestinienne, il a réitéré son ferme appui à une solution globale, juste et durable, fondée sur la création de deux États et permettant au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et à avoir un État indépendant et souverain dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.  Le représentant a insisté sur le droit au retour des réfugiés et rejeté la décision unilatérale des États-Unis d’installer sa représentation diplomatique dans la ville de Jérusalem, ce qui a exacerbé les tensions dans la région.

 Une nouvelle fois, Cuba, a dit le représentant, demande le retrait total et inconditionnel des forces israéliennes du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés.  Toute mesure de la part d’Israël pour modifier le statut juridique, physique ou démographique et la structure institutionnelle du Golan syrien occupé ou pour y exercer sa compétence est une violation du droit international et de la Charte, a martelé le représentant qui a réclamé le respect de ce document fondateur et du multilatéralisme.  Il a aussi réclamé la fin des ingérences, des agressions étrangères et de l’aide aux groupes terroristes mais aussi des faux prétextes et de concepts pour essayer de légitimer le recours unilatéral à la force et les agressions contre des États souverains.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a exhorté la communauté internationale à assumer sa responsabilité sur la question de Palestine jusqu’à ce que justice soit faite au peuple palestinien, ce qui ne manquera pas d’avoir des répercussions positives sur la paix et la sécurité régionales et internationales.  Elle a rappelé qu’alors que le monde arabe et le Moyen-Orient sont secoués par des crises graves, la question de Palestine demeure centrale pour la stabilité de la région.  Il est donc important d’arriver à un règlement global, juste et durable, conformément aux résolutions internationales et à l’Initiative de paix arabe.  Les différentes résolutions adoptées chaque année par l’Assemblée générale font l’unanimité, a-t-elle souligné, avant de s’inquiéter de la situation humanitaire dans la Bande de Gaza.  Elle a rappelé que son pays a déboursé la somme de 150 millions de dollars, en particulier pour remettre en route le réseau électrique.  La représentante a aussi rappelé que son pays a versé 50 millions de dollars à l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA).  L’Office, a-t-elle insisté, est la plus ancienne agence d’aide humanitaire au monde et la seule qui est spécifiquement dédiée à l’assistance aux millions de réfugiés palestiniens.   

À l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, M. TAREQ MD ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a réaffirmé le soutien de son pays aux résolutions dont est saisie l’Assemblée générale.  Nous soutenons le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et la longue lutte de ce peuple pour la paix et la justice, a souligné le représentant, rappelant qu’appuyer les aspirations légitimes des Palestiniens à un État indépendant, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, figurent parmi les obligations constitutionnelles du Bangladesh.

Il a condamné les attaques odieuses contre le peuple de Palestine et l’implantation illégale de colonies qui freinent les négociations sur une solution viable à deux États.  M. Islam a enjoint l’Assemblée générale à œuvrer pour qu’Israël cesse sa colonisation, lève son blocus à Gaza et mette un terme à toute forme d’occupation et de violence.  Il s’est dit préoccupé par le mépris affiché par Israël à l’égard des dispositions de la résolution 2234 (2016) du Conseil de sécurité et a estimé que la priorité doit aller à la protection du peuple palestinien contre la politique de punitions collectives mise en œuvre par la Puissance occupante.  Le représentant a également dénoncé une « culture flagrante d’impunité », au regard des violations du droit international et des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés, ainsi que les « provocations » dans Jérusalem-Est occupée, y compris à la mosquée Al-Aqsa.

S’agissant des millions de réfugiés palestiniens, il a appelé les États Membres à faciliter la tâche de l’UNRWA.  Il a enfin remercié l’Égypte pour ses récentes initiatives visant à réduire la tension dans la région, assurant que le Bangladesh, en sa qualité de Président du Conseil des ministres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), continuera de travailler avec la communauté internationale au règlement de la question de Palestine.   

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a dit qu’après 70 ans de spoliations, il est regrettable que le conflit israélo-palestinien soit toujours d’actualité, alors que la communauté internationale a convenu depuis longtemps de la nécessité de créer un État palestinien, conformément à l’Initiative de paix arabe présentée par l’Arabie saoudite.  Israël, a affirmé le représentant, estime être un pays au-dessus des lois pouvant tirer parti de l’inaction de la communauté internationale face à « ses crimes de guerre ».  Israël ne s’est pas contenté de construire « un mur de séparation », il a aussi adopté une loi qui établit un « État-nation juif », a souligné le représentant, avant d’ajouter que l’Arabie saoudite condamne toute tentative d’effacer l’identité nationale palestinienne.  Il a dit tenir à la solution des deux États, plaidant pour la création d’un État palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Il a aussi exigé d’Israël qu’il se retire des territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien et le Liban.  Israël, a accusé le représentant, essaye de détourner l’attention de la communauté internationale sur la question de l’occupation, en présentant un projet de résolution qui n’a aucun rapport avec les questions à l’examen.

M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) s’est dit préoccupé par les violations constantes et systématiques des droits du peuple palestinien et des autres Arabes dans les territoires occupés, citant notamment l’expansion des colonies de peuplement israéliennes, la brutalité des colons, l’exploitation des ressources naturelles, la confiscation des terres, la démolition des habitations et les déplacements forcés.  Il a condamné le mauvais traitement des détenus et des prisonniers palestiniens, le recours à la force excessive et l’application de la peine de mort, sans oublier l’absence d’Arabes israéliens dans les institutions d’Israël.

Le représentant a dénoncé le fait que les nombreux appels de la communauté internationale pour qu’Israël mette fin à ces pratiques et mesures illégales soient restés lettre morte, laissant libre cours à Israël pour poursuivre le blocus de Gaza, les activités de peuplement et les punitions collectives, en violation flagrante du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Il ne fait aucun doute, a martelé le représentant, que les colonies de peuplement sont « un obstacle majeur » à la solution des deux États. 

L’Algérie, a-t-il souligné, exhorte la communauté internationale à honorer ses obligations à l’égard du peuple palestinien et à exercer des pressions sur Israël pour qu’il gèle toutes ses activités de peuplement dans les territoires palestiniens et arabes occupés.  L’Algérie rejette toute tentative de saper l’intégrité des résolutions adoptées depuis longtemps par l’Assemblée générale lesquelles réaffirment les droits inaliénables du peuple palestinien, les principes fondamentaux ainsi que les paramètres internationalement acceptés pour parvenir à une paix juste et durable conforme au droit international, aux résolutions pertinentes de l’ONU et à l’Initiative de paix arabe.

M. FARHAD MAMDOUHI (République islamique d’Iran) a relevé que depuis sa naissance, le « régime occupant » ignore le droit international et défie les décisions des institutions internationales, y compris les nombreuses résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, tout en violant d’autres instruments juridiques internationaux et en continuant de commettre des crimes de guerre et de parrainer le terrorisme d’État.  L’occupation des territoires palestiniens est « au cœur » de la crise du Moyen-Orient, a souligné le représentant.  Les actes criminels du « régime israélien » contre les Palestiniens et d’autres peuples de la région représentent aujourd’hui la plus grave menace à la paix et à la sécurité régionales et internationales.  Israël, a accusé le représentant, méprise tous les régimes internationaux relatifs aux armes de destruction massive, comme en témoigne son refus d’adhérer aux instruments tel que le Traité d’interdiction de non-prolifération (TNP).  Les armes nucléaires qui sont entre les mains de ce « régime » représentent la menace la plus grave à la sécurité de tout le Moyen-Orient.

Fort de la décision des États-Unis de transférer leur ambassade à Jérusalem et des autres changements politiques, le « régime israélien » s’attache désormais à nier, un par un, les droits des Palestiniens dont le droit à un État souverain.  Le représentant a appelé à la fin de l’occupation et des crimes et violations du « régime israélien » et au rétablissement des Palestiniens dans leurs droits inaliénables, dont le droit à l’autodétermination et à un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale.  L’Iran considère en outre que le Golan fait « partie intégrante » du territoire syrien.

M. MOHAMMED ATLASSI (Maroc) a relevé que, dans le cadre de la célébration hier, de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le Roi du Maroc a envoyé une lettre au peuple palestinien pour leur réitérer « son soutien total » à l’avènement d’un État palestinien indépendant vivant côte-à-côte avec Israël.  Le Roi du Maroc, qui préside le Comité d’Al-Qods de l’Organisation de la coopération islamique, est très préoccupé par l’escalade d’Israël et sa détermination à modifier le statut de la Ville.  Le Maroc, a poursuivi le représentant, dénonce les violations systématiques et répétées de la mosquée Al-Aqsa, en dépit de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité.  Dans sa lettre, le Roi du Maroc rappelle d’ailleurs que les relations entre son pays et la Palestine ne datent pas d’hier: quand ils se rendent à la Mecque, les pèlerins marocains ne manquent jamais de faire une halte à la mosquée Al-Aqsa. 

Le Maroc, a souligné le représentant, tient à une solution juste et permanente, conforme à la solution des deux États, aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à l’Initiative de paix arabe.  Toutes les forces éprises de paix doivent considérer Jérusalem comme « un site de coexistence pacifique et de tolérance » entre plusieurs religions.  De ce fait, toute tentative de modifier le statut de la Ville est contraire au droit international, a martelé le représentant qui a appelé à une solution consensuelle pour éviter que des terroristes et des extrémistes ne se servent de la question de Jérusalem pour justifier leurs actions dans la région.  Les mesures prises dans la Ville sainte pourraient avoir une signification religieuse qui compromettrait la coexistence pacifique entre religions, a mis en garde le représentant.  En définitive, la position du Maroc se base sur l’Initiative de paix arabe et la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, dans les frontières du 4 juin 1967.  Le Maroc, a conclu le représentant, invite la communauté internationale à agir et à relancer le processus de paix avec un calendrier précis.  Le Maroc se tient prêt à s’investir dans toute initiative allant dans ce sens.

M. LUIS BENIGNO GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a rappelé la résolution du 29 novembre 1947 relative à la création des deux États et affirmé que la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien « n’est pas une journée de célébration mais une journée de frustration ».  L’Équateur, a-t-il dit, maintient sa position de principe aux côtés du peuple palestinien et renouvelle son appel à la fin de la violence.  Le représentant a voulu voir des mesures « sérieuses » pour résoudre la crise humanitaire des Palestiniens et permettre aux enfants de jouir de leurs droits les plus élémentaires.  Rappelant que son pays avait reconnu, en septembre 2010, l’État de Palestine, il a réitéré les droits inaliénables du peuple palestinien et le caractère « nul et non avenu » des décisions et activités israéliennes dans les territoires occupés.  Il a plaidé en faveur de la création d’un État de Palestine, membre à part entière de l’ONU.  « Il faut la paix maintenant au Moyen-Orient », a-t-il conclu. 

M. OSCAR R. DE ROJAS (Ordre souverain de Malte), a souligné, « comme beaucoup d’autres », que Jérusalem ne devrait appartenir pas à une seule nation, mais au contraire « à nous tous », « à l’humanité entière ».  C’est une ville sacrée pour les trois grandes religions monothéistes et un lieu de pèlerinage et d’inspiration pour une infinité de personnes à travers les millénaires.  Lorsque l’Assemblée générale a, pour la première fois en 1947, abordé la question de Palestine, elle a décidé « avec sagesse » d’accorder, dans le cadre du plan de partition, un « régime international spécial » à la Ville, laquelle devait être administrée par les Nations Unies.  Les frontières du « corpus separatum » étaient même décrites dans une carte détaillée attachée à la résolution 181 (II).  Le représentant s’est donc félicité que le projet de résolution soumis aujourd’hui mentionne la résolution 181 et réaffirme que « la communauté internationale s’intéresse légitimement, par l’intermédiaire de l’Organisation des Nations Unies, à la question de la ville de Jérusalem et à la protection de ses particularités spirituelles, religieuses et culturelles ».  Le représentant a aussi salué le fait que le projet de résolution souligne que « tout règlement global, juste et durable de la question de la ville de Jérusalem doit comporter des dispositions assorties de garanties internationales qui assurent la liberté de religion et de conscience de ses habitants, et garantissent aux personnes de toutes les religions et nationalités l’accès permanent, libre et sans entrave aux lieux saints ».  Seul, a conclu le représentant, un statut internationalement garanti pourra préserver le caractère unique de Jérusalem, le dialogue et la réconciliation.  Il est juste et il est temps que les Nations Unies agissent. 

M. MOUNZER MOUNZER (République arabe syrienne) a rappelé que l’Assemblée générale examine la situation au Moyen Orient depuis 1970, « prie » chaque année Israël de mettre fin à l’occupation des territoires arabes et souligne, à chaque fois, l’illégalité de toutes les mesures prises par la Puissance occupante pour imposer ses lois, son autorité et son administration à Jérusalem et dans le Golan syrien occupé.  Le représentant a aussi rappelé les résolutions 487 (1980) et 497 (1981) du Conseil de sécurité sur le Golan syrien occupé, sans oublier les autres textes dans lesquels les mesures prises par Israël, notamment les colonies de peuplement, sont qualifiées de « nulles et non avenues ».  Israël est donc le seul État de la région à avoir refusé de respecter les résolutions de l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité qui ont atteint la centaine.  Le représentant a insisté sur le droit au retour des réfugiés, conformément à la résolution 194 de 1948.  Il a dénoncé la loi sur l’État-nation juif, qu’il a qualifiée de « raciste », de même que le transfert de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.

Le peuple syrien, a-t-il poursuivi, souffre aussi de l’occupation du Golan et des pratiques illégales visant à modifier l’histoire régionale, à voler le patrimoine et à exploiter les ressources naturelles.  Il a en particulier dénoncé la tentative d’Israël d’imposer des élections municipales contre lesquelles la population syrienne a vivement résisté.  Il a milité pour le droit des habitants de la région de pratiquer leur culte, leur culture, leur langue.  Il a demandé la libération de Sedqi Suleiman Al-Maqet, emprisonné depuis 27 ans et qui vient d’écoper d’une nouvelle peine de 14 ans pour avoir dénoncé, notamment par le son et l’image, la complicité des « autorités occupantes » avec le Front el-Nosra et d’autres organisations terroristes.  Il a en outre exigé la remise en liberté des autres personnes arrêtées il y a quelques jours à peine, pendant les prétendues élections, dont le jeune Amel Abou Saleh.  Il n’y a pas de compromis possible: les colons israéliens doivent quitter notre terre, a prévenu le représentant avant de se tourner vers la communauté internationale: qu’attendez-vous pour mettre fin à l’occupation israélienne?  Il a fustigé la paralysie devant un État « qui fait concurrence aux groupes terroristes comme Daech ».  M. Mounzer a appelé tous les États à voter en faveur de tous les projets de résolution examinés aujourd’hui.     

Avant de fustiger l’échec du système international à mettre fin aux souffrances des peuples du Moyen-Orient, Mme FATHIMATH NUZUHA (Maldives) a appelé Israël à respecter les résolutions du Conseil de sécurité, à honorer ses obligations juridiques découlant des Accords d’Oslo et à mettre en œuvre l’Initiative de paix arabe et la Feuille de route du Quatuor.  Nous appelons une nouvelle fois aujourd’hui, à la fin de l’occupation illégale des terres palestiniennes et au rétablissement des Palestiniens dans leur droit légitime à l’autodétermination.  En Syrie, a poursuivi la représentante, la situation continue à se détériorer à cause d’un conflit qui entre dans sa septième année, avec des craintes qu’un autre n’éclate dans la province d’Edleb.  Elle a donc appelé la communauté internationale à prendre des mesures « plus décisives » pour mettre un terme aux souffrances des Syriens.  L’intervention humanitaire est « une nécessité absolue », a-t-elle encore déclaré, même si elle a dit attendre une solution politique.  La situation difficile au Moyen-Orient, a-t-elle mis en garde, est aggravée par les groupes terroristes comme Daech.  Rejetant l’idée de lier le terrorisme à une religion, une culture ou une tradition, la représentante a estimé que les facteurs du terrorisme doivent être traités grâce à une coopération internationale qui se concentre sur la lutte contre l’extrémisme violent.  Il est important, a-t-elle conclu, de sauver une région qui a été « le berceau de l’humanité » et à l’origine des premières avancées de la science et de la technologie.  La représentante a exprimé la disposition de son pays à travailler à une solution durable aux conflits « car les temps durs précèdent toujours la saison des espoirs ».

M. KORO BESSHO (Japon) a déclaré que dans tout le Moyen-Orient, la paix ne peut être atteinte que par des négociations politiques.  C’est en particulier le cas du conflit israélo-palestinien, où une reprise du dialogue entre les parties est clairement une nécessité.  La communauté internationale et l’Assemblée générale doivent continuer de jouer un rôle pour créer un environnement propice à la paix.  Ils doivent également rejeter toute activité qui aggrave la situation sur le terrain.  Le représentant a estimé que les mesures de confiance entre les parties doivent être encouragées par divers efforts internationaux.  À titre national, le Japon continuera de soutenir l’initiative « corridor pour la paix et la prospérité », qui encourage et appuie l’indépendance économique de la Palestine, a-t-il assuré.

M. VLADIMIR K. SAFRONKOV (Fédération de Russie) a dit que son pays entend « restaurer la stabilité dans la région du Moyen-Orient ».  Seul le dialogue permettra de résoudre les crises et de vaincre le terrorisme, malgré les divergences d’approches comme l’ont démontré les garants du processus d’Astana.  Si la communauté internationale créé un large front, comme l’a proposé le Président Vladimir Putin, elle avancera dans la lutte contre le terrorisme et la réalisation de la paix aussi bien au Yémen qu’en Libye, en Syrie et en Iraq. 

Le Moyen-Orient, a poursuivi le représentant, a un potentiel naturel et humain énorme.  Mais ce potentiel ne peut être exploité que si l’on cesse les ingérences étrangères.  La Fédération de Russie, a-t-il prévenu, rejettera toute tentative de revenir sur les accords antérieurs arrêtés par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.  La Fédération de Russie juge « crucial » le règlement du conflit israélo-palestinien pour améliorer la situation globale de toute la région.  Or malheureusement, « le fossé de la méfiance et de l’incompréhension » se creuse entre Israéliens et Palestiniens et la violence et les rhétoriques provocatrices l’emportent sur les appels à la paix.  Le représentant a espéré que l’accalmie relative qui prévaut en ce moment s’inscrira dans la durée et permettra les activités humanitaires et la relance du processus politique.  Toute initiative humanitaire doit être menée en collaboration avec les autorités légitimes palestiniennes avec à leur tête M. Mahmoud Abbas, a-t-il martelé.

Pour la Fédération de Russie, il est possible de parvenir à la paix en créant un État palestinien vivant côte-à-côte avec Israël.  Il faut donc rétablir un dialogue direct entre les parties et discuter de toutes les questions, y compris le statut final.  La Fédération de Russie maintient son idée de convoquer un sommet à Moscou, a souligné le représentant qui a aussi insisté sur l’importance qu’il y a à soutenir l’UNRWA.  Il faut, a-t-il poursuivi, créer les conditions propices au rétablissement de la confiance dans la région, y compris entre Israël et l’Iran.  En 1988, a-t-il rappelé, le Conseil de sécurité avait formulé la même demande.  La Fédération de Russie estime qu’une conférence globale sur la paix dans le Golfe persique pourrait être organisée et elle se tient prête à contribuer à une telle initiative.

Adoption des projets de résolution sur le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/73/L.31); le Règlement pacifique de la question de Palestine (A/73/L.32); le Programme d’information spécial sur la question Palestine du Département de l’information (A/73/L.33); la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat (A/73/L.34); Jérusalem (A/73/L.29); et le Golan syrien (A/73/L.30)

Au nom de l’Union européenne, l’Autriche a déclaré que selon son entendement, lorsqu’une résolution mentionne « Gouvernement palestinien », c’est bien de l’Autorité palestinienne qu’il s’agit.  Elle a aussi remis en question la validité de l’expression « déplacements forcés » pour laquelle l’Union européenne n’a pas de définition agréée.  En outre, certaines résolutions mentionnent les « lieux saints à Jérusalem, notamment l’esplanade des mosquées », ce qui est une source de préoccupations puisque nous devons respecter le statu quo de la Ville. Il a insisté sur « l’importance historique » de « tous » les lieux saints des trois religions monothéistes.

Nous avons, a rappelé Israël, accepté la résolution du 29 novembre 1947 sur la partition de la Palestine.  C’est le monde arabe qui ne l’a pas encore fait, préférant envoyer une coalition militaire contre nous.  Année après année, cette date historique du 29 novembre est l’occasion de s’en prendre à Israël.  Il est regrettable qu’au lieu de s’attaquer aux graves problèmes du Moyen-Orient, l’Assemblée générale adopte chaque année les mêmes résolutions.  Israël a ainsi vivement critiqué le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, de même que la Division des droits des Palestiniens qui soutient et glorifie le terrorisme.  Il est « choquant et honteux » qu’une bonne partie du financement de cette Division aille à l’achat de billets en classe affaire.  Cette Division, a poursuivi Israël, est un cas unique au sein de l’Organisation.  Israël a aussi reproché au Département de l’information (DPI) d’organiser des séminaires sur la paix au Moyen-Orient qui n’ont aucun rapport avec la paix.  Celui de cette année, s’est-il étonné, avait pour thème « La paix, 70 ans après la Nakba », ce qui appuie la thèse palestinienne et nie les droits d’Israël.  Ce sont là des attitudes « tendancieuses et dangereuses à la fois ».  Quant aux résolutions, l’une d’elle mentionne « l’esplanade des mosquées », montrant par-là le refus des Palestiniens de reconnaître les droits des Chrétiens et des Juifs à Jérusalem.  Malgré la réalité du terrain, et les soins que nous prodiguons aux blessés syriens, « c’est le déni qui prévaut ici », a conclu Israël, en appelant à voter contre les projets de texte. 

Les États-Unis ont également déploré le fait que l’Assemblée générale continue d’adopter, chaque année, des résolutions contre Israël qui, du fait de leur nature « tendancieuse », font reculer les perspectives de paix.  Comme les États restent muets sur les attaques menées par les Palestiniens contre les civils israéliens, les États-Unis ont dit leur intention de proposer un projet de résolution « autonome » sur le Hamas.  Appelant au rejet de tous les projets de texte, les États-Unis ont en outre reproché au Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et à la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat de coûter de l’argent alors qu’ils affichent « ouvertement » leur parti pris en faveur de la cause palestinienne.  Des textes de cet acabit ne sauraient faire avancer la cause de la paix, ont tranché les États-Unis.

Singapour a dit voter en faveur du texte portant sur le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, comme témoigne de son soutien à la solution des deux États.

Également au nom de l’Argentine, le Brésil a jugé important de voter en faveur du texte sur le Golan syrien afin de dénoncer le recours à la force pour saper l’intégrité territoriale d’un État Membre.  La question du Golan syrien doit être réglé dans le cadre d’un processus politique, a-t-il estimé.

L’Observateur de l’État de Palestine a remercié la communauté internationale pour son soutien aux résolutions, ce qui conforte le peuple palestinien dans sa lutte pour l’indépendance.  Il a dénoncé le fait que des délégations envisagent de présenter un « texte indépendant » jeudi prochain à l’Assemblée générale.  Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une tentative de vouloir détourner l’attention de la communauté internationale de la solution des deux États dans le respect des frontières de 1967.  Les coauteurs du projet, a-t-il accusé, ne veulent pas promouvoir la paix.  Bien au contraire, ils veulent briser le consensus international.  L’Observateur a appelé à voter contre.  

La République arabe syrienne a salué tous les États qui ont appuyé la résolution sur le Golan syrien laquelle confirme son droit de « récupérer chaque centimètre carré » de nos terres spoliées. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Deuxième Commission : 12 projets adoptés, les États-Unis en opposition sur deux projets de politique macroéconomique

Soixante-treizième session,
26e séance – matin
AG/EF/3511

Deuxième Commission : 12 projets adoptés, les États-Unis en opposition sur deux projets de politique macroéconomique

À la veille de la clôture de ses travaux, la Deuxième Commission a adopté 12 projets de résolution, dont seulement 3 par consensus sans demande d’amendement, ce qui a fait réagir le Président de la Commission en fin de séance: pour lui, la tradition de la Deuxième Commission d’adoption par consensus demeure importante.  Parmi ses recommandations, la Commission a proposé à l’Assemblée générale de convoquer, en 2020, un sommet sur la biodiversité.

Cinq projets ont été adoptés par consensus après le rejet d’amendements proposés par l’Union européenne.  En tout, cette délégation a proposé d’amender 7 projets sur les 12.

La raison invoquée pour introduire ces multiples amendements à l’objet similaire, c’est que l’Union européenne a constaté, depuis la soixante-douzième session de l’Assemblée générale, une « transition subtile vers un nouveau concept, mettant l’accent sur les États plutôt que sur les individus ».  Or, l’engagement du Programme de développement durable à l’horizon 2030 reflète une réflexion axée sur la personne et la dignité de chaque individu, a-t-elle expliqué.  Rappelant le préambule du Programme, où il est inscrit: « nous nous engageons à ne laisser personne de côté dans cette quête collective », elle a appelé à conserver cet esprit basé sur l’intérêt des individus plutôt que sur celui des nations, et à « résister à la tentation de toujours tout réécrire » et à ne pas « tomber dans le piège de la renégociation ».  Elle n’a pas été suivie dans cette initiative: toutes ses propositions d’amendements ont été rejetées.

Les délégations ont dû recourir à un vote pour adopter quatre autres projets de résolution.  Sur les deux textes ayant trait aux questions de politique macroéconomique, ces votes ont été demandés par les États-Unis, seul pays à s’opposer aux projets.  Pour celui intitulé « commerce international et développement » -où l’Assemblée s’engagerait de nouveau à promouvoir un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’OMC, ainsi qu’une véritable libéralisation des échanges- les États-Unis ont déclaré qu’ils ne pouvaient se rallier au consensus de l’ONU pour imposer les caractéristiques d’un système commercial international dépendant du système des Nations Unies.  Ils ont aussi pris position contre le principe large de transfert des technologies.  « Il ne s’agit pas de protectionnisme de notre part », a précisé la délégation.

S’agissant du projet intitulé « système financier international et développement », où l’Assemblée générale considérerait qu’il faut poursuivre et intensifier l’action menée en vue de renforcer la cohérence et la cohésion des systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux, les États-Unis ont notamment déploré l’attitude inflexible du Groupe des 77 et la Chine, pour avoir refusé de passer à un examen du texte tous les deux ans au lieu de le présenter chaque année.

Enfin, dans l’adoption par consensus du projet de résolution intitulé « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures », les États-Unis ont déclaré que s’ils acceptaient le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ils n’en approuvaient pas les conclusions.  Dans le texte adopté, l’Assemblée générale se féliciterait que 117 États (contre 95 États il y a de cela un an) aient accepté ou ratifié l’Amendement de Doha au Protocole de Kyoto de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Elle se dirait toutefois préoccupée par le fait que l’Amendement ne soit toujours pas entré en vigueur.  Cet Amendement instaure la deuxième période d’application du Protocole et définit les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre juridiquement contraignants pour les parties signataires.

Dans un autre texte, la Commission a préconisé que l’Assemblée demande à la communauté internationale de continuer à accorder la priorité absolue à l’élimination de la pauvreté, en proposant un thème pour la troisième Décennie des Nations Unies (2018-2027) sur cette question: « Intensifier les initiatives visant à édifier un monde exempt de pauvreté ».

La Deuxième Commission a aussi recommandé à l’Assemblée générale de convoquer un sommet sur la biodiversité au niveau des chefs d’État et de gouvernement, en 2020, afin de souligner la nécessité d’agir de toute urgence aux plus hauts niveaux, à l’appui d’un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 qui contribue au Programme 2030.  Si le texte précise que ce sommet sera organisé « dans les limites des ressources existantes », les États-Unis, tout en se ralliant au consensus sur le texte, se sont dissociés du paragraphe décidant de la convocation de ce sommet, s’inquiétant de coûts potentiellement très élevés.

Autre décision que la Commission suggère à l’Assemblée générale: dissoudre le Conseil d’administration d’ONU-Habitat en tant qu’organe subsidiaire de l’Assemblée générale et le remplacer par l’Assemblée d’ONU-Habitat.  La première session de l’Assemblée d’ONU-Habitat se tiendrait à Nairobi en mai 2019.

Le Président de la Deuxième Commission, M. Jorge Skinner-Kleé, s’est exprimé en fin de séance sur la réorganisation des méthodes de travail de la Deuxième Commission.  Depuis la soixante-douzième session, des mesures ont été prises pour améliorer son fonctionnement, a-t-il rappelé, citant l’identification de facilitateurs ainsi que la mise en place d’un calendrier complet des consultations officieuses pour une meilleure transparence et une meilleure prévisibilité des travaux.  Il s’est réjoui que les dates butoirs pour les dépôts de projets de résolution aient été flexibles et réalistes.

Le Président s’est aussi félicité que la Commission arrive à conclure ses travaux lundi 3 décembre, soulignant que ce sera ainsi une des sessions qui achève ses travaux le plus tôt dans l’histoire récente de la Commission, pour une durée totale des travaux de huit semaines.  M. Skinner-Kleé a salué, à cet égard, les efforts des délégations ainsi que l’atmosphère collégiale régnant durant les consultations.  Il a enfin souligné l’importance de préserver la tradition de l’adoption par consensus des projets de résolution à la Deuxième Commission, avant d’être chaleureusement applaudi par les délégations.

Les travaux devraient reprendre le lundi 3 décembre, à 10 heures, pour achever l’examen des points à l’ordre du jour de la session. 

DÉCISIONS SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Déclaration

La représentante de l’Autriche, au nom de l’Union européenne (UE), a pris la parole avant l’examen des projets de résolution à l’ordre du jour. Elle a rappelé que l’engagement solennel de « ne laisser personne de côté » avait été acté en 2015, lors de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Cet engagement reflète une réflexion axée sur la personne et la dignité de chaque individu, a-t-elle expliqué.

Or, depuis la soixante-douzième session, l’Union européenne a constaté une transition subtile vers un nouveau concept, mettant l’accent sur les États plutôt que sur les individus.  De l’avis de la délégation, les libellés introduits l’an dernier ne reflétaient pas avec fidélité le Programme d’action d’Addis-Abeba ni le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Appelant à « résister à la tentation de toujours tout réécrire », la représentante a aussi recommandé de ne pas « tomber dans le piège de la renégociation ».  « Des vies et des moyens d’existence sont en jeu », a fait valoir la déléguée, en plaidant pour que la Deuxième Commission soit l’organe le plus pertinent possible pour respecter l’accord de 2015.

Afin de mieux refléter le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Union européenne a proposé de supprimer un alinéa dans le préambule de plusieurs projets de texte présentés aujourd’hui pour adoption, a expliqué la représentante, en précisant avoir proposé en même temps d’inclure des libellés plus proches de ce qui avait été convenu au départ.  Elle a cependant regretté de n’avoir pas réussi à obtenir le consensus sur ses propositions d’amendements.

Les technologies de l’information et des communications au service du développement durable

Le projet de résolution intitulé « Les technologies de l’information et des communications au service du développement durable » (A/C.2/73/L.29/Rev.1) a été adopté par consensus tel qu’oralement corrigé, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.55), qui ont été rejetés par 106 voix contre, 45 voix pour et 11 abstentions.

La proposition d’amendement avait pour but, d’une part, de supprimer le dernier alinéa du préambule se lisant comme suit: « S’engageant de nouveau à faire en sorte qu’aucun pays ne soit oublié et que nul ne soit laissé de côté et à faire porter son action particulièrement sur les domaines où les obstacles sont les plus nombreux, notamment en veillant à inclure et à faire participer les plus défavorisés.»

D’autre part, il était demandé de remplacer le paragraphe 37 du dispositif « Demande aux organismes compétents des Nations Unies, agissant chacun dans les limites de son mandat et de ses moyens, de veiller à ce que personne ne soit laissé de côté et à ce qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution » par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier.»

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale estimerait que les technologies de l’information et des communications (TIC) peuvent offrir de nouvelles solutions aux problèmes de développement, en particulier dans le contexte de la mondialisation, et favoriser une croissance économique soutenue, partagée et équitable et un développement durable.  Elle exhorterait donc tous les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les organisations internationales, les communautés techniques, les milieux industriels et universitaires et toutes les autres parties prenantes concernées à faire une place aux TIC dans leurs stratégies de réalisation des 17 objectifs de développement durable.

En adoptant ce texte, l’Assemblée noterait que l’économie numérique représente une part importante et croissante de l’économie mondiale et qu’il existe une corrélation entre l’accès aux technologies numériques et la croissance du produit intérieur brut.  Elle soulignerait combien il est crucial d’accroître la participation de tous les pays, en particulier des pays en développement, à l’économie numérique.

L’Assemblée exhorterait à continuer d’entreprendre de tirer le meilleur parti du commerce électronique pour promouvoir le développement à la faveur d’initiatives telles que « Commerce électronique pour tous », initiative lancée lors de la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement en 2016, qui propose une nouvelle stratégie de développement du commerce au moyen d’échanges électroniques venant permettre aux pays en développement de se procurer plus facilement une assistance technique pour se donner les moyens d’entrer dans le monde du commerce électronique et mieux renseigner les donateurs sur les programmes qu’ils pourraient financer.

Constatant que, malgré les récents progrès et les résultats notables enregistrés, l’accès et le recours aux TIC restent inégaux, l’Assemblée inviterait instamment toutes les parties prenantes à réduire le fossé numérique qui continue de se creuser entre les pays ainsi qu’à l’intérieur même des pays, notamment en favorisant un contexte propice à l’action à tous les niveaux et à la coopération internationale afin d’améliorer l’accessibilité, l’éducation, le renforcement des capacités, le multilinguisme, la préservation de la culture, l’investissement et le transfert de technologies.

Constatant qu’il subsiste un fossé numérique entre les sexes et notant avec inquiétude que si ce fossé s’est réduit dans beaucoup de régions depuis 2013, il s’est creusé dans les pays les moins avancés et en Afrique, l’Assemblée appellerait toutes les parties prenantes à faire en sorte que les femmes participent pleinement à la société de l’information et aient accès aux TIC au service du développement, notamment aux nouvelles technologies.

En adoptant ce texte, l’Assemblée inviterait toutes les parties prenantes à poursuivre, à titre prioritaire, les efforts qu’elles déploient pour réduire la fracture numérique sous ses différentes formes, à mettre en pratique des stratégies cohérentes qui favorisent le développement du cybergouvernement et à continuer de mettre l’accent sur les politiques et applications relatives aux TIC qui bénéficient aux pauvres, y compris en ce qui concerne l’accès au haut débit au niveau local, afin de remédier à la fracture numérique entre les pays et à l’intérieur même des pays et de favoriser ainsi l’émergence de sociétés de l’information et du savoir.

Avant l’adoption du texte, la représentante de l’Autriche, au nom de l’Union européenne (UE), a fait une déclaration générale pour expliquer les raisons qui l’avaient poussée à proposer les amendements contenus dans le document A/C.2/73/L.55: l’Union européenne considère que certains libellés du projet de résolution ne reflètent pas le Programme d’action d’Addis-Abeba et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a pour sa part expliqué sa demande de vote sur les amendements, lors des explications de vote après le vote.  Il a rappelé que les libellés du texte avaient été négociés au cours des consultations et qu’il n’y avait pas de raison objective pour justifier la présentation desdits amendements, « comme le montre leur rejet massif ».

La représentante de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a regretté que les préoccupations de sa délégation n’aient pas trouvé un écho plus large au sein des membres de la Commission.  Elle s’est engagée à les présenter plus en amont au moment des consultations lors de la session de l’an prochain.

Questions de politique macroéconomique

Le projet de résolution (A/C.2/73/L.21/Rev.1), intitulé « Commerce international et développement », a été adopté par 171 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention, après un premier vote sur des amendements (A/C.2/73/L.56), qui ont été rejetés par 108 voix contre, 46 voix pour et 14 abstentions.

La proposition d’amendements avait pour but de supprimer le dernier alinéa du préambule et de modifier le paragraphe 21 par ce qui suit:

« Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier.»

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale rappellerait que les États Membres ne pourront atteindre les cibles et les objectifs ambitieux du Programme de développement durable à l’horizon 2030 sans un partenariat mondial revitalisé et renforcé, et sans des moyens de mise en œuvre à la mesure de cette ambition.  Elle réaffirmerait que le commerce international est le moteur d’une croissance économique sans exclusion et un moyen de réduire la pauvreté et qu’il contribue à la promotion du développement durable.

En adoptant ce texte, l’Assemblée considèrerait que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est de plus en plus mise à mal par l’insuffisance des progrès accomplis dans les négociations commerciales multilatérales et qu’il est impératif qu’elle se penche sur les questions qui sont au cœur des problèmes actuels du commerce international, estimant à cet égard qu’il faut la renforcer pour faire en sorte que ses fonctions de règlement des différends, de négociation et de surveillance demeurent viables et efficaces.  L’Assemblée s’engagerait ainsi de nouveau à promouvoir un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’OMC, ainsi qu’une véritable libéralisation des échanges.

Soulignant la nécessité de lutter contre le protectionnisme sous toutes ses formes et de corriger toutes les mesures qui faussent les échanges, l’Assemblée engagerait la communauté internationale à prendre d’urgence des mesures efficaces pour mettre fin au recours à des mesures économiques, financières ou commerciales unilatérales qui ne sont pas autorisées par les organes compétents de l’ONU, qui sont contraires aux principes du droit international ou à la Charte des Nations Unies, qui contreviennent aux principes fondamentaux du système commercial multilatéral et qui touchent tout particulièrement, mais pas seulement, les pays en développement.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée inviterait la CNUCED à continuer de surveiller et d’évaluer l’évolution du système commercial international et les tendances du commerce international dans une optique de développement durable, et demanderait aux organismes compétents des Nations Unies de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution.

Avant le vote, le représentant de Singapour s’est exprimé au nom d’un ensemble de pays rassemblant l’Argentine, l’Australie, le Bangladesh, le Brésil, le Cambodge, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, Cuba, El Salvador, le Guatemala, le Honduras, l’Islande, l’Indonésie, la Jamaïque, le Kenya, le Liechtenstein, la Malaisie, le Mexique, la Norvège, le Pakistan, le Panama, le Pérou, la Fédération de Russie, la Thaïlande, la Turquie, Singapour, l’Afrique du Sud, le Soudan, la Suisse et le Venezuela.

Ce groupe a réaffirmé son attachement au système commercial multilatéral pour l’économie mondiale et son incidence sur le développement durable.  Cet ensemble de pays attache une grande importance au rôle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le vote sur le projet de résolution a été demandé par les États-Unis.

La représentante des États-Unis a regretté d’avoir dû voter deux fois sur cette résolution « compte tenu de l’inflexibilité du G77 », au sens que ce groupe ne veut pas envisager l’examen, tous les deux ans, de la résolution.  Elle s’est prononcée en désaccord avec une résolution visant à renforcer la cohérence des politiques financières, une idée à laquelle son pays ne souscrit pas.  « Les États-Unis ne peuvent se rallier au consensus de l’ONU pour imposer les caractéristiques d’un système commercial international dépendant du système de l’ONU », a-t-elle déclaré.  En outre, elle a pris position contre le principe large de transfert des technologies, tout en précisant qu’« il ne s’agit pas de protectionnisme de notre part ».

La représentante de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a rappelé son attachement à un système commercial multilatéral qui soit universel, ouvert, transparent, inclusif et non discriminatoire.  Soutenant les subventions industrielles pour égaliser les chances dans le monde, elle a appelé à combattre le protectionnisme sons toutes ses formes.

Le projet de résolution (A/C.2/73/L.12/Rev.1), intitulé « Système financier international et développement », a été adopté par 176 voix pour, une voix contre, celle des États-Unis qui avaient demandé le vote, et zéro abstention.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale considérerait qu’il faut poursuivre et intensifier l’action menée en vue de renforcer la cohérence et la cohésion des systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux et réaffirmerait qu’il faut veiller à ce que ces systèmes soient ouverts, justes et inclusifs, de sorte qu’ils complètent les mesures prises à l’échelon national pour parvenir à un développement durable, notamment à une croissance économique forte, soutenue, équilibrée, partagée et équitable; qu’il faut que toutes les femmes et tous les hommes, en particulier les pauvres et les personnes vulnérables, aient accès, sur un pied d’égalité, aux ressources économiques et à des services financiers appropriés.

Constatant que des efforts considérables ont été consentis aux niveaux national, régional et international pour remédier aux problèmes posés par la dernière crise financière et économique, l’Assemblée estimerait néanmoins qu’il faut en faire plus pour promouvoir la reprise économique, gérer les conséquences de l’instabilité des marchés mondiaux des capitaux et des produits de base, s’attaquer aux taux de chômage élevés et à l’endettement qui frappent plusieurs pays ainsi qu’aux difficultés budgétaires endémiques, renforcer le secteur bancaire, notamment en le rendant plus transparent et plus responsable, remédier aux fragilités et aux déséquilibres systémiques, réformer et renforcer le système financier international et poursuivre et améliorer la coordination des politiques financières et économiques à l’échelon international.

En adoptant ce texte, l’Assemblée déciderait de renforcer la cohérence et la cohésion entre les différentes institutions et entités multilatérales compétentes en matière de finance, d’investissement, de politique de commerce extérieur et de développement et d’environnement et de renforcer la coopération entre les principales institutions internationales, dans le respect de leurs mandats et de leurs structures de gouvernance.  Elle inviterait les banques de développement multilatérales et les autres banques de développement internationales à continuer de financer le développement à des conditions concessionnelles et non concessionnelles, sur une base stable et dans une perspective à long terme. 

Elle s’engagerait de nouveau à redoubler d’efforts pour réduire sensiblement les flux financiers illicites d’ici à 2030 en vue de les éliminer complètement, notamment en luttant contre la fraude fiscale et la corruption grâce au renforcement des réglementations nationales et à l’intensification de la coopération internationale.  Elle réaffirmerait qu’un mécanisme de surveillance multilatérale efficace et ouvert devrait être au centre des efforts de prévention des crises, et soulignerait qu’il faut continuer à renforcer la surveillance des politiques financières des pays.

En outre, l’Assemblée exhorterait les donateurs multilatéraux et inviterait les institutions financières internationales et les banques régionales de développement à étudier et mettre en œuvre des politiques qui appuient les mesures prises au niveau national pour qu’une plus grande part des ressources aille aux femmes et aux filles, en particulier dans les zones rurales isolées.

Lors des explications de vote après le vote, la représentante de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a estimé qu’une résolution qui revient chaque année devrait présenter une évolution.  Or, a-t-elle regretté, le texte est le même que l’an dernier, malgré les efforts de sa délégation pour y apporter quelques changements.  Compte tenu des objectifs de l’Accord de Paris, la représentante a regretté que l’occasion de se pencher sur le financement d’une économie résiliente ait été écartée.

La représentante des États-Unis a regretté d’avoir dû voter sur ce texte pour la deuxième année consécutive compte tenu de l’intransigeance du Groupe des 77 et la Chine, qui n’ont pas accepté de passer à un examen tous les deux ans.  Elle a déploré la formulation concernant la cohérence qui devrait être renforcée: cette formule laisse penser que ce n’est pas le cas, a-t-elle observé.  Les États-Unis s’opposent également à la formulation sur les flux financiers illicites, au motif que ceux-ci n’ont pas de définition acceptée sur le plan international.  Enfin, la représentante a assuré que son pays ne prenait pas des mesures de protectionnisme mais des mesures pour se protéger.

Développement durable

Par le projet de résolution intitulé « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures » (A/C.2/73/L.43), adopté par consensus, l’Assemblée générale réaffirmerait que les changements climatiques constituent l’un des plus grands défis de notre temps, s’inquièterait profondément de l’augmentation constante des émissions globales de gaz à effet de serre, demeurerait vivement préoccupée par le fait que tous les pays, en particulier les pays en développement, sont exposés aux effets néfastes des changements climatiques et en subissent déjà de plus en plus les conséquences.

Elle rappellerait que l’Accord de Paris, en contribuant à la mise en œuvre de la Convention-cadre, notamment à la réalisation de son objectif, vise à renforcer la riposte mondiale à la menace des changements climatiques, dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, et se féliciterait des contributions déterminées au niveau national soumises à ce jour et rappellerait que les mises à jour régulières de ces contributions seront aussi ambitieuses que possible.

Constatant avec préoccupation que les contributions déterminées au niveau national présentées à ce jour par les Parties à l’Accord de Paris ne sont pas suffisantes pour atteindre l’objectif à long terme relatif à la température, elle soulignerait qu’il convient d’agir collectivement afin de promouvoir le développement durable dans ses trois dimensions d’une manière novatrice, coordonnée et respectueuse de l’environnement, et dans un esprit d’ouverture et de solidarité.  Elle soulignerait également qu’il faut remédier aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques et insisterait sur le fait qu’il faut prendre des mesures à tous les niveaux pour agir plus énergiquement en faveur de la résilience, grâce, notamment, à la gestion durable des écosystèmes, et renforcer la résilience afin de réduire les conséquences et les coûts des catastrophes naturelles.

Elle considèrerait qu’il importe d’améliorer l’accès au financement international de l’action climatique pour aider les pays en développement, notamment ceux qui sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques.

Elle se féliciterait que 117 États (contre 95 États il y a de cela un an) aient accepté ou ratifié l’Amendement de Doha au Protocole de Kyoto, et se dirait préoccupée par le fait que l’Amendement ne soit toujours pas entré en vigueur, et se féliciterait des efforts faits par les parties qui ont mis en œuvre l’Amendement de Doha avant son entrée en vigueur.

Le représentant du Mexique, qui a présenté le projet, a souligné sa préoccupation, quant aux résultats du dernier rapport sur le climat de l’ONU, et a demandé à faciliter la prise de mesures au niveau mondial pour faire face aux changements climatiques.  Il a regretté que le Brésil ait décidé de ne pas accueillir la COP25 l’an prochain.

La représente de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a mis l’accent sur le fait que l’UE avait récemment publié sa stratégie à long terme pour lutter contre les changements climatiques d’ici à 2050.

Le représentant des États-Unis, tout en appuyant ce projet, a rappelé que son gouvernement s’était retiré de l’Accord de Paris.  « L’acceptation du récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) n’implique pas l’approbation de ses conclusions par les États-Unis », a tenu à préciser la délégation.

Le projet de résolution intitulé « Application de la Convention sur la diversité biologique et contribution au développement durable » (A/C.2/73/L.33/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.51), qui ont été rejetés par 110 voix contre, 45 voix pour et 11 abstentions.

La proposition d’amendement avait pour but, d’une part, de supprimer le dernier alinéa du préambule se lisant comme suit: « S’engageant de nouveau à faire en sorte qu’aucun pays ne soit oublié et que nul ne soit laissé pour compte et à faire porter son action sur les domaines dans lesquels les obstacles sont les plus nombreux, notamment en veillant à inclure et à faire participer les plus défavorisés. »

D’autre part, il était demandé de remplacer le paragraphe 35 du dispositif « Demande aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution » par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. » 

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale déciderait de convoquer un sommet sur la biodiversité au niveau des chefs d’État et de gouvernement avant la quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention, en 2020, afin de souligner la nécessité d’agir de toute urgence aux plus hauts niveaux à l’appui d’un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 qui contribue au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et permette à la communauté internationale de progresser vers la concrétisation de la Vision 2050 pour la biodiversité.

Elle engagerait chacune des parties à prendre, en étroite collaboration avec les parties intéressées, des mesures concrètes pour atteindre les objectifs énoncés dans la Convention sur la diversité biologique et dans les protocoles y relatifs, à savoir le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques et le Protocole de Nagoya, et leur demanderait de s’acquitter, de manière coordonnée et efficace, et en étroite collaboration avec les parties intéressées, des obligations et engagements qui sont les leurs au titre de la Convention et des Protocoles.

Considérant que la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique peuvent contribuer grandement à réduire les risques de catastrophe et les effets néfastes des changements climatiques, notamment en renforçant la résilience des écosystèmes fragiles et en les rendant moins vulnérables, l’Assemblée inviterait instamment les parties à la Convention à faciliter le transfert de technologies pour permettre son application efficace.  Elle demanderait aux gouvernements et à toutes les parties intéressées de prendre les mesures voulues pour que les incidences et les avantages socioéconomiques de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologique et de ses éléments constitutifs, ainsi que des écosystèmes qui fournissent des services essentiels, soient systématiquement pris en compte dans les politiques et programmes correspondants, à tous les niveaux, conformément à la législation, à la situation et aux priorités de chaque pays.

Avant le vote sur les amendements, la représentante de l’Autriche, parlant au nom de l’Union européenne, a expliqué l’objectif des amendements proposés.  Il s’agit de corriger des libellés qui visent, selon la délégation, à réécrire les concepts du Programme d’action d’Addis-Abeba et du Programme 2030.

Avant l’adoption du projet de résolution, la représentante des États-Unis a fait une déclaration générale.  Elle a dit se rallier au consensus sur le texte mais s’est dissociée du paragraphe décidant de la convocation d’un sommet en 2020 dans le cadre des ressources existantes, s’inquiétant de coûts potentiellement très élevés.

Faisant une déclaration générale après l’adoption du projet de résolution, la représentante de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, s’est ralliée au consensus.  Elle s’est félicitée de la feuille de route qui est prévue pour soutenir un cadre fort en faveur de la biodiversité.  Elle s’est également réjouie de la décision d’organiser un sommet en 2020.

Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains et la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)

Le projet de résolution intitulé « Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains et la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) » (A/C.2/73/L.4/Rev.1) a été adopté par consensus, tel que corrigé oralement, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.61), qui ont été rejetés par 111 voix contre, 45 voix pour et 12 abstentions.

La proposition des amendements avait pour but, d’une part, de supprimer le dixième alinéa du préambule, et d’autre part, de remplacer le paragraphe 15 par le texte suivant:

« Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale déciderait de dissoudre le Conseil d’administration d’ONU-Habitat en tant qu’organe subsidiaire de l’Assemblée générale et de le remplacer par l’Assemblée d’ONU-Habitat.  Elle déciderait que la première session de l’Assemblée d’ONU-Habitat se tiendra en mai 2019.

L’Assemblée déciderait par ailleurs que les ressources supplémentaires nécessaires, y compris celles qui serviront à financer les nouveaux mécanismes de gouvernance intergouvernementale d’ONU-Habitat, proviendront des structures existantes et de la rationalisation des opérations, et engagerait les États Membres à verser des contributions volontaires pour assurer la viabilité et la prévisibilité des ressources financières.  Elle inviterait les États Membres, les donateurs internationaux et bilatéraux et les institutions financières à soutenir ONU-Habitat en augmentant le montant des contributions financières volontaires, notamment les contributions non préaffectées, qu’ils versent à la Fondation des Nations Unies pour l’habitat et les établissements humains.

Saluant le rôle central que les villes et les établissements humains peuvent jouer dans le développement durable, l’Assemblée demanderait instamment à ONU-Habitat de continuer d’appuyer une participation accrue des administrations publiques à tous les niveaux et des organisations régionales à la mise en œuvre du Nouveau Programme pour les villes et des objectifs de développement durable qui concernent les villes et d’autres établissements humains, en particulier dans les pays en développement.  Elle demanderait instamment à ONU-Habitat de continuer d’élaborer des méthodes, des approches et des lignes directrices novatrices pour la collecte de données, l’analyse, le suivi et la mise en œuvre, l’objectif étant d’aider les États Membres, en particulier les pays en développement, à faire face aux nouveaux problèmes et aux nouvelles perspectives dans le domaine de l’urbanisme.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée encouragerait ONU-Habitat à poursuivre sa collaboration avec les banques internationales de développement et le secteur privé, en vue d’assurer la cohérence de l’appui aux politiques, de veiller à ce que les investissements à grande échelle réalisés dans le secteur urbain soient conformes aux principes du Nouveau Programme pour les villes et de favoriser l’augmentation des investissements dans l’urbanisation durable, en s’appuyant notamment, mais pas exclusivement, sur le mécanisme multipartite au service du développement urbain durable, le Fonds vert pour le climat, le Fonds pour l’environnement mondial, le Fonds pour l’adaptation et les Fonds d’investissement pour le climat.

Groupes de pays en situation particulière

Par le projet de résolution intitulé « Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés » (A/C.2/73/L.47), adopté par consensus, l’Assemblée générale demanderait aux pays les moins avancés, leurs partenaires de développement, aux organismes des Nations Unies et tous les autres acteurs de continuer de renforcer le partenariat mondial pour le développement pour les pays les moins avancés dans tous les domaines prioritaires du Programme d’action d’Istanbul.

Elle inviterait le secteur privé, la société civile, le monde universitaire et les fondations à participer à l’application du Programme d’action d’Istanbul dans leurs domaines de compétence, compte tenu des priorités nationales des pays les moins avancés.

Elle se féliciterait que la tendance à la baisse de l’aide publique au développement fournie aux pays les moins avancés se soit inversée en 2017, tout en constatant avec préoccupation que l’aide publique au développement bilatérale versée à ces pays est encore loin d’atteindre l’objectif de 0,15 pour cent à 0,20 pour cent du revenu national brut fixé dans le Programme d’action d’Istanbul et réaffirmé dans le Programme d’action d’Addis-Abeba que nombre de pays développés se sont engagés à tenir.

Elle demanderait aux pays en développement de s’employer, dans un esprit de solidarité et dans la mesure de leurs capacités, à soutenir l’application du Programme d’action d’Istanbul dans des domaines de coopération définis d’un commun accord, au titre de la coopération Sud-Sud, laquelle complète, sans toutefois la remplacer, la coopération Nord-Sud.

Elle exhorterait les pays les moins avancés et leurs partenaires de développement à mettre à profit les initiatives et programmes existants et se référer par exemple aux décisions ministérielles de l’Organisation mondiale du commerce sur l’accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent et sur les règles d’origine préférentielles pour les pays les moins avancés, ainsi que sur l’initiative Aide pour le commerce.

Elle constaterait que les pays les moins avancés font face à d’importants déficits d’infrastructures, notamment dans les domaines des transports, de l’énergie et des technologies de l’information et des communications, et réaffirmerait qu’il faut favoriser la qualité, la fiabilité, la pérennité et la solidité des infrastructures et en améliorer la connectivité par des actions concrètes.  Elle soulignerait que le déficit énergétique très prononcé que connaissent les pays les moins avancés entrave sérieusement leur transformation structurelle.

Elle jugerait extrêmement préoccupant qu’un certain nombre de pays les moins avancés soient surendettés, ou risquent fortement de le devenir, et que le ratio du service de la dette aux exportations ait subi une détérioration marquée, passant de 4,1 pour cent en 2008 à près de 10 pour cent en 2017.  Elle soulignerait qu’il faut d’urgence régler ces problèmes d’endettement, que la communauté internationale doit continuer de suivre attentivement l’évolution de leur dette, et prendre des mesures efficaces pour y remédier.

Elle considèrerait qu’il importe de développer les marchés financiers des pays les moins avancés, qui peuvent contribuer à attirer l’épargne intérieure croissante vers des investissements productifs.

Elle réaffirmerait que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et des filles et la possibilité pour toute personne d’exercer ses droits fondamentaux sont des facteurs essentiels d’une croissance économique et d’un développement durable.

Elle soulignerait qu’il faut rendre les pays les moins avancés moins vulnérables face aux chocs et catastrophes d’ordre économique, naturel ou environnemental ainsi qu’aux changements climatiques et leur donner les moyens d’affronter ces problèmes et d’autres en les rendant plus résilients.

Elle soulignerait également qu’il faut remédier aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques, et insisterait sur le fait qu’une action nationale et internationale est indispensable pour appuyer les efforts visant à renforcer la résilience.

Elle féliciterait les pays ayant rempli les conditions pour quitter la catégorie des pays les moins avancés, constaterait avec satisfaction que plusieurs des pays les moins avancés ont exprimé leur intention de remplir les conditions de leur reclassement d’ici à 2020, inviterait ces pays à se préparer à le faire et à définir une stratégie de transition.  Elle inviterait les pays les moins avancés et les partenaires de développement à intégrer des tactiques de reclassement et de transition sans heurt dans leurs stratégies nationales de développement et dans leurs stratégies d’assistance.

Après l’adoption du projet de résolution, la représentante des États-Unis a souligné l’importance de s’assurer que les rares ressources soient investies pour répondre aux problèmes structurels des pays les moins avancés.

Par le projet de résolution intitulé « Suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral » (A/C2/73/L.48), adopté par consensus tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale inviterait les pays en développement sans littoral, les pays de transit, leurs partenaires de développement, les organismes des Nations Unies et toutes les autres parties concernées à mettre en œuvre, de manière concertée et cohérente et avec diligence, des mesures qui soient compatibles avec les priorités nationales arrêtées d’un commun accord dans les six domaines prioritaires du Programme d’action de Vienne.

Soulignant qu’il faut préconiser l’harmonisation, la simplification et la normalisation des règles et des formalités, notamment l’application intégrale et effective des conventions internationales sur le transport et le transit ainsi que des accords bilatéraux, sous-régionaux et régionaux, l’Assemblée inviterait les États Membres qui n’ont pas encore adhéré aux conventions en vigueur à envisager de le faire.

Elle soulignerait que la coopération concernant les politiques, lois et réglementations fondamentales applicables au transit entre les pays en développement sans littoral et les pays de transit voisins est une condition essentielle d’un règlement efficace et intégré des problèmes que posent le commerce transfrontière et le transport en transit.  Elle considérerait à cet égard qu’il importe de répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral, notamment en mettant en place et en favorisant des systèmes de transport en transit efficaces qui les relient aux marchés internationaux, tels que des routes, des chemins de fer et des voies navigables intérieures.

L’Assemblée soulignerait également que l’ampleur des ressources nécessaires pour investir dans le développement et l’entretien des infrastructures demeure un problème de taille et que les projets d’infrastructure exigent une coopération internationale, régionale, sous-régionale et bilatérale, l’allocation de crédits plus importants dans les budgets nationaux, l’octroi effectif d’une aide internationale au développement, des financements multilatéraux consacrés à la mise en place et à l’entretien de l’infrastructure ainsi que le renforcement du rôle du secteur privé.  Elle encouragerait les banques multilatérales de développement, notamment les banques régionales, en collaboration avec d’autres parties prenantes, à remédier aux lacunes de l’infrastructure régionale de facilitation des échanges, de transport et de transit.

Elle soulignerait qu’il faut promouvoir une véritable intégration régionale pour étendre la coopération entre les pays à des domaines autres que le commerce et sa facilitation, en y incluant les investissements, la recherche-développement et les politiques propres à accélérer le développement industriel et le maillage au niveau régional.

En adoptant ce texte, l’Assemblée demanderait instamment l’établissement de liens cohérents et efficaces entre les dispositifs de mise en œuvre, de suivi et d’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ceux de tous les conférences et mécanismes des Nations Unies portant sur cette question, notamment le Programme d’action de Vienne.

Dans le cadre des déclarations générales après l’adoption du projet de résolution, le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a dit attacher la plus grande importance à ce texte et avoir travaillé avec la plus grande souplesse pour obtenir le consensus.

La représentante des États-Unis a dit s’être ralliée au consensus sur ce texte mais a émis quelques réserves sur ses termes, notamment ceux qui concernent le transfert de technologies.  Elle a précisé que celui-ci doit se faire sur une base volontaire.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Par le projet de résolution intitulé « Éliminer la pauvreté en milieu rural en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (A/C2/73/L.18/Rev.1), adopté par 121 voix pour, 49 voix contre et 2 abstentions (Géorgie et Turquie), l’Assemblée générale réaffirmerait que l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, y compris l’extrême pauvreté, dans l’intérêt de tous partout dans le monde, est le plus grand défi auquel le monde doit faire face, et une condition indispensable au développement durable, ainsi qu’un objectif majeur du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elle considèrerait qu’il importe de promouvoir l’essor économique et social du monde rural en tant que stratégie efficace de portée mondiale tendant à éliminer la pauvreté, y compris l’extrême pauvreté.

Elle saluerait le rôle et la contribution décisifs des femmes vivant en milieu rural, notamment des petites exploitantes et des agricultrices, des femmes autochtones et celles des communautés locales, et le capital de connaissances traditionnelles.

Elle soulignerait qu’il faut permettre aux pays en développement d’avoir plus largement et facilement accès aux technologies adaptées propres à l’usage des pauvres et à l’amélioration de la productivité, et insisterait sur le fait qu’il faudrait investir davantage dans l’agriculture, y compris les technologies modernes, ainsi que dans la gestion des ressources naturelles et le renforcement des capacités dans les pays en développement.

Elle constaterait que combler la fracture numérique exigerait une ferme volonté de la part de toutes les parties prenantes nationales et internationales et engagerait toutes ces parties prenantes, en particulier les organismes, fonds et programmes des Nations Unies à aider les pays en développement à surmonter cette fracture.

Lors des déclarations générales avant le vote, le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a remarqué que le plus grand obstacle à la réalisation du Programme 2030 était la pauvreté sous toutes ses formes.  C’est un problème particulièrement grave en milieu rural, avec des difficultés en matière d’infrastructures, de santé et de sécurité sociale, a-t-il précisé.  Il a ajouté que les changements climatiques accentuaient ces difficultés.

La représentante de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, s’est dite déçue par la manière dont la résolution avait été présentée.  Elle a insisté sur l’importance de ne pas avoir d’incidence sur le budget-programme et d’éviter des doubles emplois.  Elle a par ailleurs déploré que le projet soit orienté vers des priorités nationales davantage que sur les priorités des individus.  Souhaitant que ces questions de fond soient renégociées, elle a invité à mieux se préparer pour en discuter l’an prochain.  Si cette résolution est opposée à ses principes, la délégation de l’Union européenne demeure ouverte à en débattre, en se fondant sur une approche idoine de la coopération, qui inclut tous les droits de la personne, a-t-elle précisé. 

Le représentant des États-Unis s’est aligné sur la position de l’Union européenne.  Faisant valoir que son pays est le plus grand fournisseur d’aide publique au développement (APD), avec 34,7 milliards de dollars d’aide en 2017, le représentant a annoncé voter contre ce projet de résolution à cause de la teneur du texte et du fait qu’il sape, selon lui, les fondations de la communauté internationale.  Il a estimé que les auteurs de ce texte avaient des motivations unilatérales.  En outre, il a déploré que ce projet de résolution fasse double emploi et ponctionne des ressources importantes de l’ONU.  « Ces politiques ne contribueront pas à la santé économique à long terme des pays en développement, ni à éliminer la pauvreté en milieu rural », a-t-il estimé.

Lors des déclarations générales après le vote du projet, le représentant de la Chine a réitéré l’importance que son pays et le Groupe des 77 accordaient à ce sujet, en insistant sur les infrastructures, l’élimination des écarts en matière de TIC, et l’autonomisation des femmes et des enfants pour éliminer la pauvreté en milieu rural.  Il a espéré que la communauté internationale parvienne à un consensus dans le cadre du Programme 2030.

Le projet de résolution intitulé « Activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027) » (A/C.2/73/L.9/Rev.1) a été adopté par consensus, et après un vote sur des amendements (A/C2/73/L.62), qui ont été rejetés par 110 voix contre, 45 voix pour et 12 abstentions.

La proposition d’amendements avait pour but, d’une part, de supprimer un alinéa du préambule et, d’autre part, de remplacer le paragraphe 42 du dispositif « Demande aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution » par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans  lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. » 

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait que la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027) a pour objet de préserver la dynamique créée par la mise en œuvre de la deuxième Décennie et d’appuyer, de manière efficiente et coordonnée, les objectifs de développement arrêtés au niveau international relatifs à l’élimination de la pauvreté, notamment les objectifs de développement durable visant à ne pas faire de laissés-pour-compte et à aider en premier lieu les plus défavorisés.  Elle réaffirmerait également que l’élimination de la pauvreté, sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, y compris l’extrême pauvreté, dans le monde entier, constitue le plus grand défi auquel l’humanité doit faire face et une condition indispensable au développement durable et un objectif majeur du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dont fait partie intégrante le Programme d’action d’Addis-Abeba.

L’Assemblée réaffirmerait, en outre, que chaque pays est responsable au premier chef de son propre développement économique et social et que l’on ne saurait trop insister sur le rôle des politiques et stratégies de développement nationales dans le développement durable et l’élimination de la pauvreté.  Elle considérerait que les efforts supplémentaires qui sont déployés par les pays devraient être complétés au niveau international par des mesures, des politiques et des programmes d’appui efficaces et concrets visant à élargir les perspectives de développement des pays en développement, compte tenu de la situation propre à chacun et dans le respect de ses prérogatives et de sa souveraineté.

Après avoir salué les progrès remarquables accomplis depuis 1990, qui ont permis à plus d’1,1 milliard de personnes de sortir de l’extrême pauvreté, l’Assemblée constaterait avec une vive préoccupation que ces progrès restent inégaux, étant donné que 1,3 milliard de personnes vivent encore dans la pauvreté dans toutes ses dimensions, et que ce nombre reste considérable et inacceptable, tandis que les inégalités de revenus, de richesses et de perspectives restent marquées, voire s’accroissent, dans un certain nombre de pays.  Aussi elle demanderait à la communauté internationale, notamment aux États Membres et aux organismes du système des Nations Unies pour le développement, de continuer à accorder la priorité absolue à l’élimination de la pauvreté dans l’exécution de leurs mandats.

En adoptant ce projet, l’Assemblée demanderait également à la communauté internationale, notamment aux États Membres, de poursuivre leur ambitieux travail de recherche de solutions socioéconomiques durables, bénéficiant au plus grand nombre et plus équitables, mieux équilibrées, plus stables et davantage axées sur le développement afin de vaincre la pauvreté.  Sachant que toutes les formes d’inégalité, notamment les inégalités entre les sexes, ont une incidence sur la pauvreté, elle soulignerait qu’il importe de procéder à une restructuration qui permette une industrialisation durable et profitant à tous, favorisant la création d’emplois et la réduction de la pauvreté, d’investir dans l’agriculture durable et dans la mise en place d’une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente pour promouvoir le développement économique et le bien-être de l’être humain, en privilégiant un accès universel, financièrement abordable et équitable, d’améliorer l’interconnectivité, d’assurer l’accès à l’énergie, d’ouvrir l’accès aux services financiers, de promouvoir l’emploi rural décent, d’élargir l’accès à un enseignement de qualité, de favoriser des soins de santé de qualité, notamment en accélérant la transition vers un accès équitable à la couverture sanitaire universelle, de faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles, de faire en sorte qu’un plus grand nombre de personnes bénéficient d’une protection sociale, d’atténuer les effets des changements climatiques et de s’adapter à ces changements, ainsi que de combattre les inégalités et l’exclusion sociale.

Constatant avec inquiétude qu’en 2017, alors que l’aide bilatérale (de pays à pays) aux pays les moins avancés a augmenté de 4 pour cent, le volume de l’aide publique au développement a diminué de 0,6% par rapport à 2016, après être resté stationnaire pendant les six années précédentes, et que cette aide représentait en moyenne 0,31% du revenu national brut de l’ensemble des donateurs en 2014, soit un taux en-deçà du taux de 0,7% fixé comme objectif, l’Assemblée réaffirmerait qu’il demeure crucial que tous les engagements pris à ce titre soient honorés et que, pour de nombreux pays parmi les moins avancés et les pays en développement sans littoral, l’aide publique au développement reste la principale source de financement extérieur.  En outre, elle exhorterait la communauté internationale à chercher à remédier en priorité aux conséquences des catastrophes naturelles, des changements climatiques, des conflits et des grandes épidémies qui entravent gravement l’action visant à éliminer la pauvreté, en particulier dans les pays en développement.

Enfin, l’Assemblée déciderait que la troisième Décennie des Nations Unies s’intitulera « Intensifier les initiatives visant à édifier un monde exempt de pauvreté », conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Avant le vote sur les amendements, la représentante de l’Autriche, parlant au nom de l’Union européenne, a expliqué l’objectif des amendements proposés.  Il s’agit de corriger des libellés qui visent, selon la délégation, à réécrire les concepts du Programme d’action d’Addis-Abeba et du Programme 2030.

Activités opérationnelles de développement: activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies

Le projet de résolution intitulé « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/C.2/73/L.8/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur un amendement (A/C2/73/L.64), qui a été rejeté par 107 voix contre, 45 voix pour et 12 abstentions.

La proposition d’amendement avait pour but de remplacer le paragraphe 6 du dispositif « Demande aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution » par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Cet amendement ayant été rejeté, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes de ce projet, l’Assemblée générale prendrait acte avec intérêt des rapports du Secrétaire général sur l’application de la résolution 71/243 à l’échelle du système des Nations Unies, et se féliciterait des efforts accomplis par le Secrétaire général en vue du repositionnement du système des Nations Unies pour le développement.

Elle prierait le Secrétaire général et l’ensemble des entités du système des Nations Unies pour le développement de veiller à ce que ses résolutions 71/243 et 72/279 soient pleinement appliquées, et soulignerait qu’il est urgent que soient exécutés les mandats énoncés aux paragraphes 4, 15, 19, 29 et 30 de sa résolution 72/279 et qu’il doit en être rendu compte dans le cadre du débat du Conseil économique et social consacré aux activités opérationnelles en mai 2019.

Elle soulignerait qu’il importe de rendre pleinement opérationnelles les trois sources de financement visées au paragraphe 10 de sa résolution 72/279, en indiquant qu’elle reste préoccupée par les moyens de s’assurer que le système des coordonnateurs résidents dispose d’un financement suffisant, prévisible et durable pour pouvoir apporter à chaque situation une solution cohérente, efficace, efficiente et responsable dictée par les priorités et besoins de chaque pays, et demanderait au Secrétaire général de veiller à ce que le fonds d’affectation spéciale créé pour le système redynamisé des coordonnateurs résidents soit administré de manière indépendante et transparente.

Elle demanderait instamment à tous les États Membres de verser, en temps utile, des contributions volontaires au fonds d’affectation spéciale pour le système redynamisé des coordonnateurs résidents en vue de sa mise en place.

Elle soulignerait qu’il est nécessaire de réaliser pleinement et promptement les gains d’efficacité envisagés par le Secrétaire général dans son rapport et de réaffecter ces gains aux activités de développement, notamment à la coordination.

Elle demanderait aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution.

Dans une déclaration générale faite avant l’adoption de la résolution, la représentante du Bélarus a réaffirmé la nécessité que les instances de l’ONU aident les pays à mettre en œuvre ce projet de résolution pour qu’aucun pays ne soit laissé de côté.  Le Bélarus souscrit à la résolution, a-t-elle assuré, même s’il estime que le processus n’était ni neutre ni transparent.  Par conséquent, le Bélarus mettra en pratique ce texte selon sa volonté, en tenant compte du respect du principe de l’appropriation nationale.

Le projet de résolution intitulé « Coopération Sud-Sud » (A/C.2/73/L.22/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C2/73/L.65), qui ont été rejetés par 110 voix contre, 45 voix pour et 11 abstentions.

La proposition d’amendement avait pour but, d’une part, de supprimer le dernier alinéa du préambule se lisant comme suit: « S’engageant de nouveau à faire en sorte qu’aucun pays ne soit oublié et que nul ne soit laissé pour compte et à faire porter son action sur les domaines dans lesquels les obstacles sont les plus nombreux, notamment en veillant à inclure et à faire participer les plus défavorisés. »

D’autre part, il était demandé de remplacer le paragraphe 4 du dispositif « Demande aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution » par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. » 

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale, rappelant les résolutions de l’ONU sur la coopération Sud-Sud et les textes issus des grandes conférences et sommets des Nations Unies concernant les domaines économique et social et les domaines connexes, considèrerait qu’il faut renforcer et redynamiser la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire et se féliciterait de l’organisation de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud, qui aura lieu à Buenos Aires du 20 au 22 mars 2019.

Elle demanderait aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution.

Avant le vote sur les amendements, la représentante de l’Autriche, parlant au nom de l’Union européenne, a expliqué l’objectif des amendements proposés.  Il s’agit de corriger des libellés qui visent, selon la délégation, à réécrire les concepts du Programme d’action d’Addis-Abeba et du Programme 2030.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien donne lieu à des propositions pour régler le conflit israélo-palestinien

Soixante-treizième session,
42e séance plénière – après-midi
AG/12095

Assemblée générale: la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien donne lieu à des propositions pour régler le conflit israélo-palestinien

En cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, l’Assemblée générale a entendu, cet après-midi, des propositions pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, et conduire, à terme, à la concrétisation de la solution des deux États. 

La Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est célébrée tous les ans le 29 novembre, date à laquelle l’Assemblée générale a adopté en 1947 la résolution 181 (II), dite « résolution sur le plan de partage », qui prévoyait la création en Palestine d’un « État juif » et d’un « État arabe », Jérusalem étant placée sous le régime international spécial du « corpus separatum ».

Soixante-dix ans après la partition de la Palestine et la Nakba, plus de 50 ans d’occupation israélienne, l’éloignement des espoirs et la multiplication des problèmes, les Palestiniens restent déterminés à réaliser leurs droits inaliénables à la liberté, à la paix et la sécurité sur leur terre, a déclaré l’Observateur de la Palestine, M. Riyad Mansour.  Il a tout de même prévenu que le fossé énorme entre nos « nobles » convictions et la réalité « abominable » sur place doit être rapidement comblé avant que ce ne soit trop tard pour les Palestiniens, pour les Israéliens et pour la région dans son ensemble.  M. Mansour a réitéré son appel à la communauté internationale pour qu’elle raffermisse sa détermination à honorer son obligation de faire de la paix une réalité.  

L’Observateur a donc demandé à tous les États de respecter le droit international et de mobiliser la volonté politique nécessaire à la mise en œuvre des résolutions pertinentes; d’affirmer leur appui aux droits inaliénables du peuple palestinien et de reconnaître l’État de Palestine dans ses frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale; de ne pas se faire complice des actions illégales d’Israël et de distinguer clairement le territoire de la Puissance occupante du territoire occupé depuis 1967; et de mettre fin à l’impunité du Gouvernement israélien, des organisations et individus et de leurs actions politiques, diplomatiques et économiques illégales.

Israël est également venu avec des propositions, d’abord que les Palestiniens renoncent à leur attitude anti-Israël car « nous n’allons pas disparaître et l’ignorer ne peut être qu’une perte de temps et d’énergie ».  Deuxièmement, les Palestiniens doivent « cesser de propager la haine et de financer le terrorisme » au lieu de consacrer cet argent aux salaires des enseignants.  Enfin, si le statu quo ne leur convient pas, les Palestiniens doivent élire des responsables qui s’intéressent vraiment à leur sort.  Ce n’est que lorsque ces trois mesures seront respectées que la paix sera possible, a souligné Israël. 

Félicitée pour sa médiation en faveur de la réconciliation interpalestinienne, l’Égypte a précisé qu’aucun peuple ne pourra vivre en paix sans avoir reconnu l’autre.  Il n’y a pas d’autre alternative, a-t-elle asséné: la solution à un État ayant été rejetée pour des raisons « bien compréhensible », revenir à la table des négociations sur la base de la solution des deux États est la seule voie possible.  L’Égypte, qui a reconnu l’État d’Israël dès sa création, s’est dit convaincue que son expérience de paix peut être répétée ailleurs.

La voie à suivre, a suggéré, avec d’autres, le Koweït, est de veiller à ce que les efforts internationaux appuient l’Initiative de paix arabe et la proposition française de convoquer une conférence internationale de paix, laquelle pourrait ouvrir la voie à la création d’un État palestinien souverain et indépendant.  Nous devons créer un environnement respectueux des droits des Palestiniens, débarrassé des provocations et où les libertés fondamentales ne sont ni niées et restreintes.  Passons la première étape, en accueillant la Palestine et membre à part entière des Nations Unies, ont encouragé les Maldives, soutenues par plusieurs délégations.  En attendant, le Venezuela a appuyé l’idée de l’État de Palestine de créer un système de protection internationale dans les territoires occupés. 

L’Assemblée poursuivra son débat demain matin à 10 heures, avant de se prononcer sur quatre projets de résolutions sur la question de la Palestine et de deux sur le Moyen-Orient.  Chaque année, s’est impatienté Israël, l’ONU adopte pas moins de 20 résolutions pour me condamner.  Mais cette année, la communauté internationale peut faire preuve d’éthique et condamner le Hamas et ses tirs de roquette sur des civils, son détournement de l’aide humanitaire à Gaza ou encore sa propension à faire des civils des boucliers humains.  Si la communauté internationale ne condamne pas le Hamas, alors elle cautionne le terrorisme, a tranché Israël.  Nous n’accepterons pas, a prévenu l’Observateur de la Palestine, les accusations selon lesquelles les résolutions des Nations Unies sont « anti-israéliennes ».  Il a appelé l’Assemblée générale à rester ferme dans son appui aux droits du peuple palestinien, à la solution des deux États et à la défense du droit international et du véritable multilatéralisme. 

QUESTION DE PALESTINE – LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Déclaration

Malgré les mésaventures, les souffrances, les déceptions et les crises, nous restons fermes dans la foi, dans la justesse et la dignité de notre cause et dans notre conviction qu’avec l’aide de l’Assemblée générale, cette injustice finira par être corrigée, a déclaré M. RIYAD MANSOUR, Observateur de l’État de Palestine.  Même à ce moment existentiel, 70 ans après la partition de la Palestine et la Nakba, plus de 50 ans d’occupation israélienne, l’éloignement des espoirs et la multiplication des problèmes, nous restons déterminés à réaliser nos droits inaliénables à la liberté, à la paix et la sécurité sur notre terre, a-t-il souligné. 

En cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, l’Observateur a réitéré son appel à la communauté internationale pour qu’elle raffermisse sa détermination à honorer son obligation de faire de la paix une réalité.  Nous rappelons ici, a dit l’Observateur, le sens historique de l’action collective pour surmonter l’injustice et résoudre les conflits, comme on l’a vu avec la défaite de l’apartheid et du colonialisme, mais aussi les efforts contre les fléaux des dernières guerres mondiales. 

La voie que nous avons choisie, a souligné l’Observateur, est la voie de la paix.  Il a exprimé son attachement aux moyens diplomatiques, politiques, juridiques et pacifiques pour réaliser les droits du peuple palestinien, convaincu que le respect du droit international est « essentiel » à des négociations crédibles et constitue la base « fondamentale » de la solution.  Nous gardons foi dans l’autorité et le pouvoir du Conseil de sécurité et de l’Assemblée, malgré les coups portés à leur crédibilité, de respecter le droit dans la recherche d’une solution juste, durable et pacifique d’une question qui « contrarie » les Nations Unies depuis leur création. 

L’Observateur a insisté sur sa foi dans l’état de droit et le multilatéralisme même quand la situation se dégrade, qu’Israël étend son occupation, qu’il intensifie son oppression, qu’il détruit les perspectives de paix et qu’il démantèle la solution des deux États.  Et même quand, a-t-il poursuivi, nous sommes soumis à des mesures punitives dont la décision des États-Unis de se prononcer sur Jérusalem, d’arrêter le financement de l’UNRWA, de nier le statut et les droits légitimes des réfugiés palestiniens, de déformer la réalité et de détourner l’attention des questions sous-jacentes, « et tout cela parce que nous avons refusé de capituler devant l’injustice et que nous continuons à réclamer nos droits et notre liberté ». 

Notre attachement au droit et notre conviction dans le caractère « inévitable » de la justice doit être vue comme « remarquable », a estimé l’Observateur, étant donné qu’Israël continue à être récompensé pour ses violations et ses crimes de guerre, rendant encore plus difficile de justifier notre choix du pacifisme et de convaincre notre peuple, en particulier les jeunes, de sa logique et de ses bienfaits, quand ils ne les voient pas dans leur vie quotidienne et que leur horizon est bouché par l’occupation, le conflit et les manques.  Le danger de cette situation ne saurait être surestimé, a prévenu l’Observateur.  Le fossé énorme entre nos nobles convictions et la réalité abominable sur place doit être rapidement comblé avant que ce ne soit trop tard pour les Palestiniens, pour les Israéliens et pour la région dans son ensemble, a averti l’Observateur. 

Il a dénoncé la violation par Israël de ses obligations en vertu du droit international, son mépris flagrant du Conseil de sécurité, la poursuite des colonies de peuplement avec les confiscations de biens palestiniens et les déplacements forcés, les provocations contre les lieux saints, les rhétoriques incendiaires du gouvernement et des militaires israéliens, l’extrémisme des colons et les punitions collectives, dont un blocus de 11 ans à Gaza caractérisé par une grave crise humanitaire et une pauvreté « suffocante ».  Comme si cela ne suffisait pas, a-t-il ajouté, nous voyons les lois discriminatoires et les politiques racistes se succéder les unes après les autres, dont la moindre n’est pas la « loi sur l’État-nation juive » qui s’apparente au régime de l’apartheid. 

La communauté ne peut plus se contenter de dénoncer la violation des droits des Palestiniens et la destruction de la solution des deux États sans agir pour mettre fin à cette situation illégale.  L’Observateur a donc demandé à tous les États de respecter le droit international et de mobiliser la volonté politique nécessaire pour mettre en œuvre les résolutions pertinentes; d’affirmer leur appui aux droits inaliénables du peuple palestinien et de reconnaître l’État de Palestine dans ses frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale; de ne pas se faire complice des actions illégales d’Israël et de faire une distinction claire entre le territoire de la Puissance occupante et le territoire occupé depuis 1967; de mettre fin à l’impunité du Gouvernement israélien, des organisations et individus et de leurs actions politiques, diplomatiques et économiques illégales.

Nous n’accepterons pas, a conclu l’Observateur, les accusations selon lesquelles les résolutions des Nations Unies sont « anti-israéliennes ».  Il a appelé l’Assemblée générale à rester ferme dans son appui aux droits du peuple palestinien, à la solution des deux États et à la défense du droit international et du véritable multilatéralisme.

Débat général

M. DANNY DANON (Israël) a dit que chaque année, l’ONU adopte pas moins de 20 résolutions condamnant Israël et aucune condamnant le Hamas.  Or, ces textes encouragent les Palestiniens à rester bloqués dans le passé.  Cette année, des résolutions annuelles vont encore sans surprise être adoptées, mais la communauté internationale peut faire preuve d’éthique et condamner le Hamas et ses tirs de roquette sur des civils, son détournement de l’aide humanitaire à Gaza ou encore sa propension à faire des civils des boucliers humains.  Si la communauté internationale ne condamne pas le Hamas, alors elle cautionne le terrorisme, a tranché le représentant. 

Il est ensuite revenu aux rêves de retour d’un peuple exilé dans le monde entier et qui n’a pas hésité à accepter le Plan de partage des Nations Unies, il y a 70 ans.  Ce peuple, qui depuis lors n’a jamais connu la paix, a pourtant réussi « le miracle » de créer une oasis dans le désert.  Ce sont, a affirmé le représentant, les Palestiniens qui ont tout rejeté au moment de l’adoption du Plan de partage, préférant apprendre à leurs enfants à « haïr Israël ».  Or, « sept décennies de miracles », Israël a promu des élections justes et transparentes et la liberté d’expression, dans une région dont les pays sont connus pour faire taire les critiques.  Israël, a-t-il poursuivi, est le pays de l’innovation, comme en témoigne une de ses entreprises qui a créé un système d’exosquelette permettant aux personnes qui ont de graves problèmes orthopédiques à se mouvoir.  « Alors que nous n’avions rien au départ, nous avons tout bâti, c’est inscrit dans notre ADN », s’est enorgueilli le représentant, regrettant que les Palestiniens « ne promeuvent que la haine ».  Au lieu de choisir le progrès, ils se tournent vers le passé » et quand « nous leur tendons la main, ils tendent une main armée ».

Le représentant a décrit une situation où le mandat du Président de l’Autorité palestinienne a expiré depuis 2005 et où les journalistes palestiniens sont emprisonnés ou empêchés de s’exprimer librement.  Il a accusé le Président Mahmoud Abbas d’avoir versé 355 millions de dollars de « salaires » aux terroristes.  Pendant ce temps-là, a-t-il dit, Israël, qui est résolument tourné vers l’avenir, souhaite que les Palestiniens les rejoignent sur la voie du progrès, malgré « leur manque d’intérêt ».  La Bande de Gaza, a-t-il affirmé pour illustrer ses propos, aurait pu devenir la « perle de la Méditerranée », au lieu de cela, elle est devenue un « repère de terroristes » dès qu’Israël s’en est retiré. 

Pour faire changer les choses, le représentant a fait trois propositions-phares, d’abord que les Palestiniens renoncent à leur attitude anti-Israël car Israël ne va pas disparaître, et l’ignorer ne peut être qu’une perte de temps et d’énergie.  Deuxièmement, les Palestiniens doivent « cesser de propager la haine et de financer le terrorisme, qu’ils consacrent plutôt cet argent aux salaires des enseignants.  Enfin, si le statu quo ne leur convient pas, les Palestiniens doivent élire des responsables qui s’intéressent vraiment à leur sort.  Ce n’est que lorsque ces trois mesures seront respectées que la paix sera possible, a souligné le représentant.  Si nous voulons changer la situation actuelle, nous devons changer notre manière de faire et cesser, s’est expliqué le représentant, d’adopter des résolutions « symboliques » et « vides de sens ».  L’Assemblée doit prendre ses responsabilités et obtenir des Palestiniens qu’ils reconnaissent Israël comme un État juif, mettent fin à leur campagne de haine et élisent de bons responsables.  Nous sommes prêts, a conclu le représentant, à nouer des partenariats avec nos voisins mais leur refus de nous rejoindre ne nous empêchera pas de continuer à nous épanouir. 

Mme SIMA SAMI I. BAHOUS (Jordanie) a salué les efforts du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, qui ne sont pas vains puisqu’ils visent la reconnaissance d’un État de Palestine indépendant.  Insistant sur la solution des deux États avec un État palestinien dont la capitale serait Jérusalem-Est, la représentante a souligné que le choix des pays de la région, c’est une paix durable et globale, conformément à l’Initiative de paix arabe.  Les conditions de vie très difficiles, les souffrances, la pauvreté, la colère et les frustrations du peuple palestinien exigent des États Membres un ralliement autour de la cause juste d’un peuple qui n’a que trop souffert.  La représentante a aussi rappelé que le Roi de Jordanie est le gardien des lieux saints de Jérusalem.  Elle a donc mis en garde contre toute modification du statut de cette ville sainte et a conclu en appelant à un appui renforcé à l’UNRWA. 

M. ELMAHDI S. ELMAJERBI (Libye) a regretté qu’Israël, Puissance occupante, refuse toujours d’appliquer les résolutions et les décisions de l’ONU dont la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  « C’est à se demander pourquoi l’Assemblée générale continue à débattre de cette question », s’est-il impatienté, accusant la Puissance occupante de manipuler les outils démocratiques pour renforcer le joug de l’occupation comme le prouvent les élections municipales « imposées » dans le Golan syrien occupé pour en déposséder les citoyens de leur identité syrienne.  Le représentant a aussi dénoncé la « Loi fondamentale: Israël, État-nation du peuple juif », une loi qui devrait s’appliquer en Israël et dans les territoires annexés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est.  Il est grand temps, a prévenu le représentant, que la communauté internationale appréhende « avec responsabilité » la question de Palestine car tous les États Membres de l’ONU ont contribué, historiquement, à la consolidation de l’occupation israélienne et à l’abandon des Palestiniens, « les laissant seuls face à l’occupant ».  Pour le représentant, il n’y a que deux choix: soit la communauté internationale fait ce qu’il faut pour que soient concrètement appliquées les résolutions adoptées, soit elle avoue « clairement et intelligiblement » à un peuple plongé dans « un désespoir absolu », que les Nations Unies sont incapables de l’aider à réaliser son droit légitime et historique à un État pleinement souverain sur ses terres ancestrales.  

Mme AISHATH FAREENA (Maldives) a estimé que la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est l’occasion pour la communauté internationale de reconnaître que la question de Palestine n’est toujours pas résolue et que le peuple palestinien n’a pas encore réalisé son droit à l’autodétermination, sans ingérence extérieure, son droit à l’indépendance et à la souveraineté, et son droit au retour.  Il a exhorté la communauté internationale à protéger ces droits, et Israël à revenir « du bon côté du droit international ».  Israël, a-t-il précisé, doit relancer les négociations avec le leadership de l’État de Palestine et créer les conditions nécessaires à l’édification d’un État palestinien souverain et indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, dans les frontières d’avant 1967.  C’est la solution promue par les résolutions du Conseil de sécurité et c’est la seule solution viable, a martelé le représentant.  Il a aussi insisté sur la responsabilité de la communauté internationale de veiller à la pleine mise en œuvre de ses résolutions, en identifiant les obstacles et en déployant tous les instruments nécessaires pour les surmonter.  Nous avons la responsabilité commune de réaliser la paix et de promouvoir les droits de l’homme, et pour ce faire, nous devons, a conclu le représentant, créer un environnement respectueux des droits des Palestiniens, débarrassé des provocations et où les libertés fondamentales ne sont ni niées et restreintes.  Passons la première étape, en accueillant la Palestine et membre à part entière des Nations Unies, a encouragé le représentant. 

M. BADER ABDULLAH N. M. ALMUNAYEKH (Koweït) a également appelé Israël au respect de ses obligations découlant des Conventions de Genève et au droit international humanitaire.  Il a rappelé que depuis la Grande marche du retour, les Palestiniens, en particulier les jeunes, ont fait l’objet de toutes sortes de violations des droits de l’homme, ce qui éloigne encore la perspective de la solution des deux États, Israël ne cessant d’étendre son occupation.  Tous les efforts internationaux doivent appuyer l’Initiative de paix arabe et la proposition française de convoquer une conférence internationale de paix, laquelle pourrait ouvrir la voie à la création d’un État palestinien souverain et indépendant, a-t-il encouragé.  Aujourd’hui, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien renvoie aux souffrances de ce peuple mais aussi, et surtout, à une persistance sans pareille à réclamer son droit à l’autodétermination, a-t-il ajouté.  Il a appelé la communauté internationale à continuer de soutenir l’UNRWA et Israël, à respecter ses obligations à l’égard des Palestiniens. 

Pour M. MARTÍN GARCĺA MORITÁN (Argentine), 25 ans après les Accords d’Oslo, la question de Palestine est à un de ses moments les plus difficiles et la gravité de la situation exige un effort collectif pour avancer vers la solution des deux États.  Le représentant a réitéré l’attachement de l’Argentine à l’autodétermination du peuple palestinien et à son droit à un État indépendant et viable, mais aussi au droit d’Israël de vivre en paix avec ses voisins dans des frontières sûres.  Il a réaffirmé l’inquiétude de son pays face à l’expansion des colonies israéliennes dans les territoires occupés, qui constituent un obstacle à la paix.  Dans le même temps, il a estimé que les attaques contre les civils israéliens sont totalement « inadmissibles » et doivent cesser immédiatement.  Il a condamné les actes terroristes du Hamas et d’autres organisations palestiniennes mais tout en reconnaissant le droit d’Israël à la légitime défense, il a rappelé que ce droit ne peut s’exercer en violation du droit international humanitaire et notamment du principe de distinction entre civils et combattants.  Il a appelé les organisations palestiniennes qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’État d’Israël, à renoncer à la violence et à respecter les accords existants.  Il a réaffirmé le statut spécial de Jérusalem, condamnant par avance toute tentative unilatérale de le modifier.

M. SAUD HAMAD GHANEM HAMAD ALSHAMSI (Émirats arabes unis) a appelé la communauté internationale à prendre les mesures qui s’imposent pour mettre fin aux souffrances du peuple palestinien conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Nous devons mettre fin à l’occupation israélienne et barrer la route à quiconque voudrait compromettre les efforts collectifs en faveur de la paix et de la stabilité, au risque de continuer « à gérer les crises au lieu de les résoudre ».  Le représentant a salué les initiatives régionales et internationales pour faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient, dont les efforts de l’Égypte en faveur de la réconciliation interpalestinienne.  Il a appelé la communauté internationale et les donateurs à accroître leurs contributions, compte tenu de la détérioration de la situation humanitaire et économique du peuple palestinien.  Pour 2017 et 2018, a-t-il rappelé, les Émirats arabes unis ont promis une somme de 173 millions de dollars à l’UNRWA dont 65 millions ont déjà été versés.  La paix et la stabilité dans la région, a conclu le représentant, exigent des solutions politiques aux crises prolongées et des efforts plus intenses contre l’extrémisme et le terrorisme, en particulier les extrémistes et les terroristes qui abusent des crises pour propager violence, chaos et destruction avec l’aide et les financements de « certaines entités régionales ». 

M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a rappelé, à son tour, la célébration, hier, de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, une occasion de poursuivre les efforts de sensibilisation à la nécessité d’aboutir à une solution juste, globale et durable de la question de Palestine.  Il a plaidé pour une solution à la situation difficile des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 (III).  Il a en particulier appuyé la demande du Gouvernement de l’État de Palestine de créer un système de protection internationale de la population palestinienne dans les territoires occupés, conformément à la Quatrième Convention de Genève et à la résolution 904 (1994), compte tenu des agressions continues en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, et à Gaza.  En effet, a constaté le représentant, la Puissance occupante n’est nullement disposée à assumer sa responsabilité de protéger les Palestiniens en vertu de la Convention de Genève.  Le représentant a insisté sur la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale de l’État palestinien comme « membre de plein droit des Nations Unies ». 

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a jugé que la situation en Palestine n’a fait que s’aggraver depuis que la solution des deux États a été envisagée en 1971 par cette Assemblée.  Voyant le risque que court toute la région de plonger dans le vortex de la violence, la représentante a reconnu le défi que cela représente pour les engagements et les valeurs de l’ONU.  Pour elle, la situation actuelle est un « échec collectif » à défendre des idéaux fondamentaux.  Alors que les principes de la solution des deux États ne cessent de s’effriter, la représentante n’a pu s’empêcher de remarquer que l’instabilité dans la région est vue par tous comme « la norme ».  Mais la réalité, a-t-elle prévenu, c’est que les gens sont en train de perdre le peu d’espoir qu’ils avaient encore.  Les résolutions dont celle sur le statut de Jérusalem sont méprisées, et certains pays déménagent leur ambassade, en jetant de l’huile sur le feu.  À cela s’ajoute l’expansion des colonies, le blocus illégal de Gaza qui asphyxie une société autrefois prospère, les déplacements forcés des Palestiniens, l’occupation du Golan syrien qui altère la composition démographique et la décision américaine de retirer son aide financière à l’UNRWA.

Nous savons tous à quoi ressemblerait une solution à ce conflit, a soufflé la représentante en faisant référence à la solution des deux États.  Pour y parvenir, a-t-elle estimé, le rôle du Conseil de sécurité reste essentiel et il gagnerait en crédibilité s’il veillait au plein respect de ses propres résolutions.  La souffrance du peuple palestinien remonte aussi loin que l’histoire des Nations Unies, a-t-elle conclu.  Il est temps de mettre un terme à cette tragédie et de donner un nouveau souffle au processus de paix.

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a déclaré d’emblée qu’il ne saurait y avoir de paix au Moyen-Orient sans la création d’un État palestinien et le retour des réfugiés.  Le peuple palestinien doit pouvoir jouir de ses droits inaliénables historiques, y compris son droit à l’autodétermination et à un État indépendant.  Ses souffrances ont atteint un degré « indescriptible » qui exige la mise en œuvre de l’Initiative de paix arabe pour faire en sorte que la région tout entière vive dans la paix et la sécurité. 

Mme AMAL MUDALLALI (Liban) s’est exprimée dans le même esprit, ajoutant que la communauté internationale doit assumer ses responsabilités et « rétablir la paix dans la ville de la paix » car, en dépit de dizaines de résolutions, de réunions multiples et des cycles de négociations, la situation dans les territoires occupés va en s’aggravant, la phase actuelle étant « plus dangereuse que jamais auparavant ».  Toutes les résolutions de l’Assemblée générale sont des piliers de la paix mais restent lettre morte, aggravant le désespoir.  Aujourd’hui, a encore dénoncé la représentante, certains États ont décidé de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et de transférer leur ambassade alors que les colonies de peuplement menacent le rêve du peuple palestinien de parvenir à un État indépendant.  La situation à Gaza est, quant à elle, « une bombe à retardement »: des manifestants pacifiques sont arrêtés par des tirs à balles réelles.  La représentante, qui a demandé le retrait total d’Israël des territoires occupés, a exigé un traitement juste des réfugiés, exprimant la disposition de son pays à tisser « des liens normaux » avec Israël s’il renonce à la force et à ses activités illégales. 

Selon M. WU HAITAO (Chine), l’évolution de la situation en Palestine ne va pas dans le bon sens compte tenu, entre autres, de l’expansion des colonies.  La précarité de la situation humanitaire et sécuritaire est une entrave à la paix durable, a-t-il ajouté, chaque partie doit donc faire preuve de retenue pour éviter l’escalade.  Appelant à remettre la question palestinienne sur la voie d’une solution négociée, il a plaidé pour la solution des deux États, le plein respect des résolutions de l’ONU et la fin de l’occupation.  Il est essentiel que la communauté internationale parle d’une seule voix et assume de toute urgence ses responsabilités.  Le représentant a mis en garde contre les actions et les rhétoriques qui pourraient envenimer la situation.  Il a appelé les parties qui ont de l’influence au Moyen-Orient à jouer un rôle constructif.  Pour lui, le statut final de Jérusalem est la clef, mais c’est une question « sensible » sur laquelle toutes les parties doivent faire preuve de prudence pour éviter d’enflammer la situation.  La situation au Moyen-Orient est complexe et les enjeux sont interconnectés, a conclu le représentant, qui a dit sa préférence pour des solutions politiques au lieu du cercle vicieux de la violence.  Les droits légitimes de chacune des parties doivent être pris en compte pour « faire de la stabilité une paix durable plutôt qu’un répit », a-t-il ajouté. 

M TORE HATTREM (Norvège) a réitéré l’engagement ferme de son pays à une solution négociée des deux États.  Un règlement complet qui aborde le statut final et les aspirations de deux peuples n’a que trop tardé, a-t-il martelé, insistant sur le fait que seule la solution des deux États peut apporter la paix et la sécurité durable pour les deux parties.  Il s’est en outre déclaré profondément préoccupé par la fragile situation dans et autour de Gaza, et a appelé les parties à éviter toute escalade de la violence et à faire un effort sérieux pour stabiliser la situation.  Il a insisté sur l’importance pour les populations locales et la stabilité régionale, d’acheminer l’aide humanitaire sans entrave.  Revenant sur la responsabilité du Hamas dans la situation à Gaza, le représentant a insisté sur le fait que c’est l’Autorité palestinienne et la communauté internationale, et pas le Hamas, qui fournissent de l’aide au peuple palestinien.  Il a appuyé la médiation égyptienne en faveur de la réconciliation interpalestinienne ainsi que les efforts de l’Autorité palestinienne pour réinstaller son autorité à Gaza et réunir la Palestine autour de son autorité légitime.  En attendant, a estimé le représentant, il serait contre-productif de cesser de soutenir Gaza financièrement, et en conséquence, d’appauvrir encore plus la population.  Israël doit lever les restrictions sur le mouvement des personnes et de biens vers et hors de Gaza, a-t-il martelé.  Il a conclu sur le travail indispensable de l’UNRWA et a appelé les donateurs à maintenir leur appui, y compris financier. 

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq) a fait lecture d’un message du Président irakien à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien affirmant sa détermination à sensibiliser le monde sur la situation dans les territoires occupés mais aussi sur l’importance historique de la résolution 181 de 1947 relative à la partition de la Palestine, le symbole clair de la responsabilité à l’égard du peuple palestinien et de la reconnaissance juridique d’une juste cause.  Le représentant s’est dit alarmé par les immenses souffrances du peuple palestinien dues aux pratiques du Gouvernement israélien qui continue de bombarder des maisons, de fouler au pied le caractère sacré des lieux saints et de construire des colonies de peuplement aussi bien sur les terres qu’à proximité de la ville de Jérusalem.  Le représentant a réitéré la nécessité d’une solution juste et globale qui ne peut se faire sans la création d’un État de Palestine indépendant, conformément à l’Initiative de paix arabe et aux instruments internationaux.  Il a exhorté les États du monde entier qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître rapidement l’État de Palestine, en particulier les États européens, comme l’a fait la Suède en 2014.  Il a appuyé l’Autorité palestinienne qui doit faire face aux ramifications profondes de l’occupation dont des pertes économiques substantielles.  Il a aussi appuyé l’unité palestinienne pour mieux protéger les droits des Palestiniens.   

En cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, M LUIS HOMERO BERMÚDEZ ÁLVAREZ (Uruguay) a souligné la volonté de son pays d’être rapidement témoin de la paix tant désirée au Moyen-Orient et de l’exercice par le peuple palestinien de son droit légitime à un État souverain et indépendant.  Revenant sur le soixante-et-onzième anniversaire de la résolution 181 de l’Assemblée générale qui a entériné la création de deux États, un arabe et un juif, il a estimé qu’elle avait permis à Israël et à la Palestine de consolider leurs identité, droits et obligations comme États et entités juridiques reconnues par la communauté internationale.  Il a réitéré le soutien de l’Uruguay à cette solution, « convaincu qu’elle permettra à Israël et à la Palestine de vivre en paix dans des frontières sûres ».  Le représentant a encore insisté sur le soutien de son pays à la solution des deux États, estimant que c’est la seule option qui permette une coexistence pacifique d’Israël et la Palestine. 

Il n’existe ni n’existera jamais de plan B, a-t-il prévenu, rappelant que son pays a très tôt reconnu l’État d’Israël et quand il a réalisé que ce processus « incomplet » ne pouvait plus attendre, il a reconnu l’État de Palestine.  Pour parvenir à une solution pacifique, juste, négociée, durable et conforme au droit international, les parties doivent s’abstenir d’adopter des décisions unilatérales qui font obstacle au dialogue.  Le représentant s’est déclaré préoccupé des décisions que ne cessent de prendre les autorités israéliennes, comme la construction des colonies en territoires occupés, la confiscation des terres ou la destruction des logements palestiniens.  Il a encouragé Israël à cesser ces pratiques, arguant qu’elles rendent pratiquement impossible la solution des deux États. 

Mme INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a constaté que l’Assemblée générale s’est installée dans une sorte de « routine », exprimant chaque année sa solidarité avec le peuple palestinien.  Cette routine vise à maintenir en vie les espoirs de la population plutôt qu’à trouver une solution au problème, d’autant plus que le Conseil de sécurité semble de plus en plus désarmé face aux violations du droit international commises par la Puissance occupante.  De surcroît, a souligné la représentante, la politique de colonisation de la Puissance occupante -qui s’ajoute à la construction d’un mur de séparation, au déplacement de Palestiniens et à l’usage de la force- est le reflet éloquent de son ambition et non d’un quelconque intérêt dans la paix et le règlement.  Pour l’Indonésie, a-t-elle insisté, la Puissance occupante doit comprendre que ces mesures, de même que les efforts destinés à changer la composition démographique, le statut juridique et le caractère du Territoire occupé palestinien, y compris Jérusalem-Est, ne peuvent conduire ni à la paix ni à la sécurité. 

Déplorant que l’ONU se soit montrée incapable de faire cesser ces actes illégaux contre le peuple palestinien, elle a réitéré l’engagement de son pays en faveur de l’état de droit et de la justice, appelant les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’État de Palestine et à soutenir les efforts visant à mettre fin à l’occupation et à rétablir les droits fondamentaux du peuple palestinien.  De l’avis de la représentante, une solution juste ne peut être trouvée que si les deux parties sont mis sur un pied d’égalité.  Or, la triste réalité à laquelle nous assistons aujourd’hui est celle d’une « solution à un État », le Conseil de sécurité étant à la traîne en matière de justice.  Dans ce contexte, l’Indonésie exhorte tous les États à prendre conscience du danger que représente tout retard dans la concrétisation de la solution des deux États et appelle Israël à lever son blocus « illégal et déshumanisant » de la bande de Gaza, où « tous les aspects de la vie ont pris la forme d’une catastrophe humanitaire ». 

Par nature, l’occupation est illicite, mais celle-ci est lentement mais sûrement en train de devenir semi-permanente », a prévenu M. TAREK FATHI MOHAMED MOHAMED TAYEL (Égypte) en parlant de la situation israélo-palestinienne, une situation qui risque de perpétuer les conflits au Moyen-Orient et de mettre en danger toute coexistence pacifique.  Après un quart de siècle, les Accords d’Oslo et plusieurs résolutions internationales, les colonies illégales se multiplient sur le territoire palestinien, semblant tirer le trait sur la solution des deux États.  Nous ne parlons pas de la Palestine pour cibler une partie ou retirer des droits à une autre, a dit le délégué, qui a d’ailleurs rappelé que son pays a reconnu Israël dès sa création, il y a 70 ans.  Toutefois, a-t-il ajouté, si nous avons reconnu Israël en tant qu’État indépendant, il est logique que nous reconnaissions aussi un État palestinien.  La proclamation chaque année de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la Palestine est la seule lueur d’espoir à laquelle les Palestiniens peuvent s’accrocher alors que leurs droits inaliénables sont remis en question jour après jour.

La Palestine et Israël vont perdurer, a-t-il souligné.  On ferait mieux de reconnaître cette réalité puisqu’aucun peuple ne pourra vivre en paix sans avoir reconnu l’autre.  Il n’y a pas d’autre alternative: la solution à un État ayant été rejetée pour des raisons « bien compréhensible », revenir à la table des négociations sur la base de la solution des deux États est la seule voie possible.  Je suis certain que l’expérience égyptienne de la paix avec Israël peut être répétée, a conclu avec optimisme le représentant.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission saisie des propositions budgétaires en baisse par rapport à 2018 pour les missions en Iraq et en Afghanistan

AG/AB/4306

La Cinquième Commission saisie des propositions budgétaires en baisse par rapport à 2018 pour les missions en Iraq et en Afghanistan

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a examiné, ce matin, les propositions budgétaires du Secrétaire général pour les Missions d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq et en Afghanistan en 2019*.  Le représentant de l’Iraq s’est catégoriquement opposé à la baisse du budget.

Pour 2019, le Secrétaire général estime les prévisions de dépenses de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) à 105,7 millions de dollars, soit une diminution nette de 2,8 millions par rapport à 2018.  La variation s’explique par une diminution des dépenses de 2,6 millions de dollars au titre des militaires et du personnel de police et de 1,5 million pour le personnel civil, en partie compensée par une augmentation de 1,4 million au titre des dépenses opérationnelles.

Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) ne semble pas satisfait.  Il rappelle d’abord, à propos de l’appui, que la MANUI doit fournir à l’Équipe d’enquêteurs des Nations Unies chargée de concourir à amener Daech à répondre de ses crimes, que l’appui administratif fourni par une entité des Nations Unies à une autre doit donner lieu à un remboursement.  Le CCQAB approuve ensuite la création d’un poste de spécialiste de la déontologie et de la discipline (P-3), mais s’interroge sur le bien-fondé de le financer au titre de la MANUI, puisque le titulaire du poste fournirait une aide au Groupe intégré « déontologie et discipline » qui, basé au Koweït, appuie quatre missions, à savoir les Missions en Afghanistan et en Iraq mais aussi le Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies dans l’Inde et le Pakistan et le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale.

En l’absence d’informations détaillées sur la charge de travail et d’une définition claire des fonctions des quatre postes de spécialiste des droits de l’homme qui seraient recrutés sur le plan national, le CCQAB n’en recommande que deux.  Quant aux consultants dont le coût est estimé à 379 000 dollars, soit une augmentation de 50 500 dollars par rapport à 2018, le Comité note que 41,8% de la somme seront consacrés aux consultants spécialisés dans les domaines des relations avec les acteurs électoraux.  La MANUI ayant déjà fourni un appui de qualité à la Haute Commission électorale indépendante pour les élections du 12 mai 2018, le CCQAB souligne que l’Assemblée générale a dûment stipulé que le recours aux consultants doit être limité au strict minimum et que l’Organisation doit utiliser le plus possible ses propres compétences internes.  Le CCQAB recommande donc de réduire de 25 500 dollars la somme demandée.

Quant aux voyages, le CCQAB dit avoir constaté « un certain nombre d’incohérences » dans les raisons invoquées pour justifier un budget 1,5 million de dollars, soit une augmentation de 265 600 dollars par rapport à 2018.  Il recommande une réduction de 77 000 dollars.

Cent huit millions de dollars en 2018, 105 millions en 2019, voire encore moins après l’écrémage du CCQAB: l’Iraq s’oppose.  Nous n’appuierons pas la réduction des ressources financières et humaines de la Mission, a prévenu l’Iraq.  Pour que la Mission puisse s’acquitter efficacement de son mandat, elle doit être dotée des ressources nécessaires, a-t-il insisté, regrettant, en outre, l’absence de progrès dans la nationalisation des postes.  Inchangées, les prévisions de dépense entraveraient la capacité de la Mission à exécuter son mandat avec succès, a averti l’Iraq. 

La Cinquième Commission était aussi saisie des prévisions de dépenses de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) en 2019 dont le montant est de 141,5 millions de dollars, ce qui représente une diminution de 7,2 millions, soit 4,8%, par rapport à 2018.

Mais au vu des informations, le CCQAB constate que les dépenses effectives à la rubrique « installations et infrastructures » encourues ces cinq dernières années ont toujours été nettement inférieures au budget approuvé.  Compte tenu de la sous-utilisation des ressources pendant la période 2014 à 2017, le Comité consultatif recommande de réduire de 5%, soit de 1,3 million de dollars, le montant des crédits demandés et considère qu’il importe de faire des efforts supplémentaires pour améliorer « l’exactitude » des futurs projets de budget.

S’agissant du poste « communications et informatique » dont le montant demandé s’élève à 7,1 millions de dollars, soit 1,3 million de plus qu’en 2018, le CCQAB s’interroge.  Comme en 2019, l’achat du nouveau matériel est estimé à 1 403 000 dollars, il constate avec préoccupation que la Mission ne semble pas avoir appliqué intégralement la stratégie de remplacement du matériel dans les délais prescrits.  Il recommande que des renseignements détaillés soient présentés à l’Assemblée générale.

La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

* A/73/498/Add.5 et A/73/498/Add.4

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le sort « de millions de Syriens » dépend du renouvellement de l’aide humanitaire transfrontalière, souligne l’ONU

8411e séance – matin
CS/13603

Conseil de sécurité: le sort « de millions de Syriens » dépend du renouvellement de l’aide humanitaire transfrontalière, souligne l’ONU

À l’approche de l’expiration du Mécanisme de surveillance de l’acheminement de l’aide transfrontalière humanitaire en Syrie, le 10 janvier prochain, la Directrice du plaidoyer et des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a, ce matin, relayé l’appel du Secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité pour que celui-ci renouvelle, pour une année supplémentaire, ce Mécanisme dont « dépendent des millions de personnes ».

Mme Reena Ghelani était venue présenter le dernier rapport en date du Chef de l’Organisation sur le respect, par l’ensemble des parties, de la résolution 2390 (2017) –la dernière à avoir reconduit le Mécanisme–, et d’un certain nombre d’autres résolutions relatives à l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie.  En leur qualité de délégations porte-plumes sur cette question, le Koweït et la Suède ont annoncé leur intention de faire circuler sous peu auprès des autres membres du Conseil un projet de texte à cette fin.

« On ne saurait trop insister sur l’importance que revêt […] la reconduction des modalités définies dans [les résolutions pertinentes], selon lesquelles l’aide humanitaire doit parvenir par les voies les plus directes aux gens qui en ont besoin, y compris par le franchissement des frontières.  L’ONU n’a pas d’autre moyen d’avoir accès aux personnes ayant besoin d’une assistance », observe le Secrétaire général dans ce document, qui couvre le mois d’octobre 2018.

Le tableau contrasté que Mme Ghelani a dressé aujourd’hui comportait un rayon d’espoir, à savoir le fait que l’ONU et le Croissant-Rouge arabe syrien ont été en mesure de prêter assistance à près de 50 000 personnes, « des femmes et des enfants pour les trois quarts d’entre eux », dans le camp de Roukban, situé à la frontière syro-jordanienne, où la situation humanitaire est « dramatique ». 

Ainsi, entre les 3 et 8 novembre, une opération conjointe de l’ONU et du Croissant-Rouge arabe syrien a été approuvée par le Gouvernement syrien et facilitée par la Fédération de Russie et les États-Unis.  « Il s’agit de la première livraison majeure d’assistance matérielle à la population de Roukban depuis janvier dernier, et toute la première fois qu’une telle aide a pu être livrée depuis l’intérieur de la Syrie », s’est félicitée la Directrice, en faisant également valoir la vaccination de 5 000 enfants sur place, en partenariat avec le Ministère syrien de la santé.

« La distribution de l’aide à Roukban est un exemple clair que la Russie et les États-Unis peuvent travailler ensemble pour aider le peuple syrien et que [Moscou] peut obtenir l’approbation du régime pour les livraisons humanitaires.  Il n’y a aucune raison concevable pour que le régime syrien bloque les livraisons futures.  Nous sommes disposés à coopérer avec la Russie pour maintenir cet arrangement, et espérons qu’elle pourra travailler avec Damas afin de faciliter davantage de livraisons à l’avenir », a déclaré le représentant américain, en espérant que cela serait à nouveau possible à la mi-décembre.

L’aide transfrontalière reste cependant un élément essentiel de la réponse onusienne en Syrie, a souligné Mme Ghelani.  « Rien que ce mois-ci, près de 600 000 Syriens ont reçu une aide alimentaire de l’ONU acheminée depuis la Turquie via les points de passage de Bab el-Salam et Bab el-Haoua.  Les livraisons transfrontalières comprenaient également des médicaments, des fournitures scolaires et d’autres articles non alimentaires pour des centaines de milliers de personnes, a précisé la haute fonctionnaire. 

Celle-ci a rappelé que l’assistance transfrontalière de l’ONU est contrôlée par le Mécanisme aux points de passage frontaliers désignés.  Chaque camion est vérifié pour s’assurer qu’il ne contient que des fournitures humanitaires; les livraisons sont confirmées par des contrôleurs tiers sous contrat avec l’ONU à leur arrivée dans des entrepôts à l’intérieur de la Syrie; et il y a également une surveillance post-distribution, a-t-elle expliqué.

La Fédération de Russie s’est toutefois dite « dubitative » quant à l’efficacité de l’aide transfrontalière, s’appuyant sur des « preuves » selon lesquelles elle serait détournée par des groupes terroristes et revendue sur les marchés.  Un de ces groupes aurait levé 2 millions de dollars par mois, s’est alarmée la délégation, en déplorant que les rapports du Secrétaire général ne traitent « pas suffisamment » et « en profondeur » de cette question.

Autre motif de préoccupation pour le représentant russe, la présence de la « coalition » dirigée par les États-Unis, qui s’étendrait désormais à 19 bases d’opération en Syrie, avec des installations militaires « quasi-étatiques », dont les vraies motivations ne seraient pas connues, selon lui.  Il s’est enfin élevé contre le fait que de « nombreuses capitales européennes » continueraient de soutenir des groupes dits d’opposition, qui fournissent les terroristes en armes, en déplorant le silence supposé du Conseil de sécurité à ce sujet.

À l’opposé de son homologue russe, pour qui la situation humanitaire s’améliorerait en Syrie, en particulier dans les régions sous contrôle gouvernemental, le représentant des États-Unis a estimé qu’« il suffit de regarder les événements du week-end à Alep, où le régime syrien aurait fait état d’une prétendue attaque chimique et où des frappes aériennes russes auraient touché la zone démilitarisée turco-russe » pour « voir à quel point la situation est fragile ».

Pour la délégation américaine, à ce jour, le cessez-le-feu que la Russie s’était engagée à instaurer à Edleb en vertu du communiqué du Sommet d’Istanbul du 27 octobre n’a entraîné qu’« une réduction très substantielle de la violence ».  En effet, a relaté Mme Ghelani, Edleb, où vivent trois millions de personnes, aurait été la cible de frappes aériennes les 24 et 25 novembre, « les premières depuis plus de deux mois ».  Ces derniers développements démontrent selon elle l’urgente nécessité d’un engagement continu de toutes les parties pour préserver l’accord conclu entre la Turquie et la Fédération de Russie le 17 septembre dernier.

Le Koweït s’est, lui aussi, inquiété de la reprise des hostilités à Alep, Hama, Edleb et Deïr el-Zor.  La délégation a rappelé qu’en Syrie, 13 millions de personnes continuent d’avoir besoin d’une assistance, dont 5 millions d’enfants et plus d’1 million de Syriens isolés dans des zones difficiles d’accès, sans compter 5,6 millions de réfugiés dans les pays voisins.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission adopte huit projets de résolution, dont un sur les migrations internationales et le développement à l’issue d’un vote

Soixante-treizième session,
25e séance – après-midi
AG/EF/3510

La Deuxième Commission adopte huit projets de résolution, dont un sur les migrations internationales et le développement à l’issue d’un vote

À quelques jours de la Conférence intergouvernementale de Marrakech, les 10 et 11 décembre, qui doit adopter le « pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », la Deuxième Commission (questions économiques et financières) a adopté, cet après-midi, un projet de résolution sur les migrations internationales et le développement.  Selon le texte adopté à l’issue d’un vote, qui n’a enregistré que trois voix contre (États-Unis, Hongrie et Israël), l’Assemblée générale s’engagerait de nouveau à veiller au plein respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales de tous les migrants et toutes les migrantes, quel que soit leur statut, et à soutenir leurs pays d’origine, de transit et de destination. 

La Bulgarie, coauteure du projet, a souligné que le processus de négociations avait été difficile sur ce projet que les États-Unis ont rejeté, estimant qu’il empiétait sur les prérogatives et la souveraineté des États Membres.  Quant à la Hongrie, elle a expliqué qu’elle s’était dissociée du pacte mondial sur les migrations et qu’elle ne participerait pas à la Conférence de Marrakech.  Pour sa part, le représentant du Mexique a jugé déconcertant qu’« il existe, dans cette salle et en dehors, des personnes qui refusent d’accepter des réalités évidentes », telles que le poids économique des migrants dans l’économie mondiale.  Il s’est prononcé « contre les discours teintés de xénophobie » et a rappelé que le pacte mondial n’imposait aucune obligation aux États Membres.

Parmi les sept autres projets de résolution adoptés cet après-midi par la Deuxième Commission, six sont consacrés au développement durable.  À ce sujet, la Suisse et l’Union européenne ont regretté le manque de consensus cette année sur la notion de « ne laisser personne de côté », telle que prévue dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le texte intitulé « Harmonie avec la nature » a ainsi fait l’objet d’amendements déposés par l’Union européenne, qui ont été rejetés à l’issue d’un vote.  S’il est adopté par l’Assemblée générale, ce texte décidera que la Journée internationale de la Terre nourricière continuera d’être célébrée tous les ans le 22 avril. 

Quant au projet de résolution consacré à la marée noire sur les côtes libanaises, il a également été adopté à l’issue d’un vote, à la demande d’Israël.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait de nouveau profondément préoccupée, pour la treizième année consécutive, par les conséquences néfastes qu’a eues, pour la réalisation du développement durable au Liban, la catastrophe écologique provoquée par la destruction de réservoirs de carburant par l’armée de l’air israélienne en 2006. 

C’est en revanche par consensus que la Deuxième Commission a adopté un texte par lequel l’Assemblée générale déciderait d’organiser à New York, du 22 au 24 mars 2023, en même temps que la Journée mondiale de l’eau, une conférence des Nations Unies consacrée à l’examen approfondi à mi-parcours des activités relatives à la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable » (2018-2028).  Ces activités sont notamment l’occasion d’insister davantage sur le développement durable et la gestion intégrée des ressources en eau à des fins sociales, économiques et environnementales.

S’agissant du développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir, le projet de résolution vise à encourager les initiatives régionales, de même que celles des partenaires de développement, en faveur de la protection de la diversité biologique exceptionnelle et de l’écosystème extrêmement fragile de la région.  Ce texte demande, en particulier, d’étudier l’idée de faire de la mer des Caraïbes « une zone spéciale dans le contexte du développement durable ».  Soulignant également qu’il est nécessaire de remédier aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques, ce projet plaide pour un soutien international pour protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires ainsi que contre la pollution due aux activités terrestres.

Le Président de la Deuxième Commission, M. Jorge Skinner-Kleé, a informé les délégations que l’Assemblée générale avait accepté de repousser la date de fin des travaux de la Commission du 29 novembre au 5 décembre, en raison du retard accumulé dans l’examen des projets de résolution.  La prochaine séance est prévue le vendredi 30 novembre, à 10 heures.

DÉCISION SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Suivi et mise en œuvre des textes issus des conférences internationales sur le financement du développement

Par le projet de résolution intitulé « Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement » (A/C.2/73/L.42), adopté sans vote, l’Assemblée générale soulignerait qu’il faut s’efforcer d’appliquer intégralement et promptement le Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement.  Prenant acte du rapport établi par le Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement, elle noterait que des progrès, encore qu’inégaux, ont été signalés dans les sept domaines d’intervention du Programme d’action d’Addis-Abeba, tout en relevant que de nombreuses lacunes subsistent dans leur mise en œuvre.

Prenant note avec satisfaction des conclusions et recommandations arrêtées sur le plan intergouvernemental à l’occasion du forum de 2018 du Conseil économique et social sur le suivi du financement du développement, l’Assemblée générale appellerait à leur application intégrale, effective et rapide et compterait bien continuer de participer à l’évaluation des progrès accomplis, à l’identification des obstacles et problèmes rencontrés dans l’application des décisions et la mobilisation des moyens de mise en œuvre, à la promotion de la mutualisation des enseignements tirés de l’expérience aux niveaux national et régional, à l’examen de nouvelles questions présentant un intérêt pour l’application de ce programme, ainsi qu’à la formulation de recommandations pratiques concernant les mesures à prendre par la communauté internationale dans le cadre des conclusions et recommandations qui seront arrêtées sur le plan intergouvernemental à l’occasion du forum de 2019.

Prenant note des activités que mène le Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale et des contributions initiales de l’Inde au fonds de contributions volontaires, ainsi que de la contribution de l’Union européenne et d’autres pays aux organes subsidiaires du Comité, l’Assemblée engagerait par ce texte les États Membres à contribuer davantage au fonds de contributions volontaires de façon à faciliter la participation des pays en développement. 

Avant la présentation de la résolution, le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne et de ses États membres, a dit que s’il acceptait la notion « qu’aucun pays ne soit laissé pour compte » comme énoncé dans le Programme d’action d’Addis-Abeba, il trouvait que le concept était réinterprété de façon malheureuse: il est appliqué aux individus et non plus aux pays, a remarqué le représentant autrichien.  Il a mis en garde contre la réécriture de ce qui était déjà convenu, et souhaité que la Deuxième Commission soit un organe le plus pertinent possible, sans être pris au piège des renégociations. 

Le représentant du Mexique, qui a présenté le projet, a mis en exergue l’importance de l’intermédiation entre les parties intéressées, comme les innovateurs, pour combler les écarts en matière de développement durable.  Il a remercié les délégations pour leur appui et leur collaboration.

La délégation des États-Unis a précisé que le chapitre commerce et développement était plus important que l’aide publique au développement (APD).  Elle s’est inquiétée du gaspillage de temps et de ressources, des rapports redondants, des négociations parallèles, et des chevauchements en général, dans les travaux de la Deuxième Commission. 

Le représentant du Japon a estimé que le texte aurait pu être amélioré, notamment sur la question des rapports. 

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/C.2/73/L.13) a été adopté par 161 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 8 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire, Guatemala, Honduras, Kiribati, Papouasie-Nouvelle Guinée, Tonga et Vanuatu).  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait de nouveau profondément préoccupée, pour la treizième année consécutive, par les conséquences néfastes qu’a eues pour la réalisation du développement durable, la catastrophe écologique que l’armée de l’air israélienne a provoquée en détruisant, le 15 juillet 2006, des réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh (Liban), ce qui a entraîné une marée noire qui a recouvert tout le littoral libanais et s’est étendue jusqu’au littoral syrien.

Elle considèrerait que la marée noire a pollué gravement les côtes libanaises et en partie les côtes syriennes, et qu’elle a eu, de ce fait, de graves incidences sur les moyens de subsistance des habitants et sur l’économie du Liban, en raison de ses répercussions néfastes sur les ressources naturelles, la diversité biologique, la pêche et le tourisme de ce pays, ainsi que sur la santé de la population.

Elle prendrait acte des conclusions formulées par le Secrétaire général dans son rapport, indiquant que, selon les études menées, les dommages subis par le Liban se chiffraient en 2014 à 856,4 millions de dollars des États-Unis, et demanderait de nouveau au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité qui est la sienne de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais pour les dégâts susmentionnés, ainsi que les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne.

Elle noterait que, dans son rapport, le Secrétaire général a engagé les États Membres, les organisations internationales, les institutions financières internationales et régionales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à intensifier leur appui au Liban, notamment dans ses activités de remise en état de ses côtes.  Elle inviterait de nouveau les États et la communauté internationale des donateurs à verser des contributions volontaires au fonds de financement et, dans cette perspective, prierait le Secrétaire général de mobiliser une assistance technique et financière internationale pour faire en sorte que le fonds dispose de ressources suffisantes et appropriées.

Déclarations générales

La représentante d’Israël, qui a demandé un vote sur ce projet de résolution, a estimé que le temps précieux de la Deuxième Commission était pris en otage à des fins politiques.  Elle a déploré que le texte du projet de résolution ne mentionne pas des informations factuelles telles que les tirs de roquette vers Israël.  Il ne mentionne pas non plus qu’Israël contribue au nettoyage, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a-t-elle assuré, avant d’accuser le Gouvernement libanais de s’intéresser davantage à blâmer Israël de tous les maux du monde plutôt qu’à son propre développement. 

Expliquant son vote après le vote, la représentante du Liban s’est félicitée que la Deuxième Commission ait voté massivement en faveur de ce projet de résolution pour la treizième année consécutive et pour demander à Israël d’assumer ses responsabilités et d’indemniser correctement le Liban. 

Par le projet de résolution intitulé « Examen approfondi à mi-parcours des activités relatives à la Décennie internationale d’action sur le thème ‘L’eau et le développement durable’ (2018-2028) » (A/C.2/73/L.24/Rev.1), adopté sans vote tel qu’amendé oralement, l’Assemblée générale déciderait d’organiser à New York, du 22 au 24 mars 2023, en même temps que la Journée mondiale de l’eau, une conférence des Nations Unies consacrée à l’examen approfondi à mi-parcours des activités relatives à la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable » (2018-2028).  Ces manifestations sont l’occasion d’insister davantage sur le développement durable et la gestion intégrée des ressources en eau à des fins sociales, économiques et environnementales, sur la mise en œuvre et la promotion des programmes et projets connexes, ainsi que sur le renforcement de la coopération et des partenariats à tous les niveaux afin de contribuer à la réalisation des objectifs et cibles relatifs à l’eau arrêtés au niveau international, y compris ceux qui figurent dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

L’Assemblée déciderait également que cette conférence serait précédée de réunions préparatoires aux niveaux régional et mondial.  Elle soulignerait qu’il importe de faire participer et d’associer pleinement toutes les parties intéressées, notamment les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les communautés locales, à la mise en œuvre des activités de la Décennie à tous les niveaux.

Le représentant du Tadjikistan a invité les gouvernements, les ONG et toutes les parties prenantes à appuyer les préparatifs de la Conférence d’examen approfondi à mi-parcours sur ce thème.

Le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, s’est dit déterminé à faire le nécessaire pour atteindre les objectifs de développement durable.  Dans les actions menées à cette fin, il a tenu à ce que soient inclus les efforts de renforcement des capacités et a appelé à accélérer les progrès relatifs à l’objectif 6 de développement durable lié à l’eau.  Il a rappelé que les gouvernements ne pouvaient seuls atteindre les objectifs de développement durable, avant d’inviter la société civile et les universitaires à participer aux efforts. 

Par le projet de résolution intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » (A/C.2/73/L.27/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale constaterait que la mer des Caraïbes renferme une diversité biologique exceptionnelle et un écosystème extrêmement fragile, ce qui exige des partenaires de développement régionaux et internationaux concernés qu’ils conçoivent et mettent en œuvre conjointement des initiatives régionales visant à promouvoir la protection et la gestion durables de ses ressources côtières et marines, en particulier qu’ils étudient l’idée de faire de la mer des Caraïbes une zone spéciale dans le contexte du développement durable et qu’ils la désignent comme telle.  Elle soulignerait qu’il est nécessaire de remédier aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques, et insisterait sur le fait que des mesures régionales et internationales sont nécessaires pour renforcer l’action menée aux niveaux national et sous-national en vue de renforcer la résilience.

Se félicitant des ressources fournies par certains donateurs pour appuyer les travaux de la Commission de la mer des Caraïbes, l’Assemblée inviterait la communauté internationale à maintenir et à intensifier son soutien à la Commission, notamment par l’octroi de ressources financières, le renforcement des capacités, l’apport d’une assistance technique ainsi que le transfert de technologies.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée demanderait aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale de soutenir l’action que mènent les pays des Caraïbes et leurs organisations régionales pour protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires ainsi que contre la pollution due aux activités terrestres.

Notant avec une vive préoccupation que des espèces allogènes envahissantes constituent une nouvelle menace qui pèse sur la diversité biologique de la région des Caraïbes, elle engagerait instamment les organismes des Nations Unies et la communauté internationale à continuer de prêter concours et assistance afin de lutter contre ce problème dans la région.  Elle noterait également avec une vive préoccupation l’invasion de sargasses et son incidence négative sur les populations, le territoire et l’économie des Caraïbes, ainsi que la détérioration des récifs coralliens.

En adoptant ce projet de résolution, l’Assemblée demanderait instamment aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale de continuer de prêter concours et assistance aux pays de la région des Caraïbes pour les aider à exécuter leurs programmes à long terme de prévention des catastrophes, de préparation aux catastrophes, d’atténuation et de maîtrise de leurs effets, ainsi que de secours et de relèvement.  Elle demanderait également aux États Membres d’améliorer, à titre prioritaire, leurs moyens d’intervention d’urgence et la maîtrise des dégâts écologiques, en particulier dans la mer des Caraïbes, en cas de catastrophe naturelle ou d’accident ou incident lié à la navigation maritime.

Déclarations après l’adoption

La représentante de la Turquie a indiqué soutenir pleinement les efforts de la CARICOM pour protéger la mer des Caraïbes mais s’est dissociée de la référence faite à des instruments internationaux auxquels la Turquie n’est pas partie, comme la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

La représentante du Venezuela a indiqué s’être ralliée au consensus sur ce projet de résolution car il s’agit d’une question importante pour le développement durable de la région des Caraïbes.  Toutefois, le Venezuela ne s’associe pas à la référence à des instruments internationaux auxquels il n’est pas parti, comme la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

La représentante de la Colombie a indiqué que son pays est engagé dans la préservation de ces écosystèmes et qu’il s’est doté d’institutions fortes en matière de gestion de la mer et des côtes.  Elle a aussi indiqué que la Colombie n’a pas ratifié la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et qu’il ne faut pas que le texte soit interprété comme une acceptation tacite de cette convention.

Par le projet de résolution intitulé « Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique » (A/C.2/73/L.44), adopté sans vote, l’Assemblée générale affirmerait que la concrétisation de la neutralité en matière de dégradation des terres permettrait d’accélérer la réalisation des objectifs de développement durable, de favoriser leur intégration, de stimuler le financement du développement durable et de l’action climatique.

Elle inviterait les États Membres à redoubler d’efforts aux fins de la réalisation de l’objectif stratégique de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, relatif à la sécheresse.

Elle estimerait qu’il importe d’avoir recours à des technologies nouvelles et novatrices, à des politiques et des dispositifs adaptés, ainsi qu’à la mise en commun de pratiques exemplaires dans la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, et prierait le Secrétaire général de recenser, dans son rapport sur l’application de la présente résolution, ces technologies, politiques adaptées et pratiques exemplaires.

Elle soulignerait la nécessité de s’attaquer aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques et insisterait sur la nécessité d’une action nationale et internationale pour intensifier les efforts faits en vue de renforcer la résilience.

Elle engagerait les pays développés parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, à appuyer activement les efforts déployés par les pays en développement parties à la Convention pour promouvoir des pratiques de gestion durable des terres.  Elle considèrerait que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles continuent de contribuer de manière essentielle à la mise en œuvre effective de la Convention, y compris de son cadre stratégique (2018-2030), et à la réalisation des objectifs fixés dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’Assemblée générale demanderait que davantage d’investissements soient faits dans la mise en œuvre du Programme de fixation des objectifs dans le domaine de la neutralité en matière de dégradation des terres et dans le Fonds pour la neutralité en matière de dégradation des terres.

La représentante de l’Islande, pays coauteur du projet, ainsi que le Président de la Deuxième Commission, ont félicité les négociateurs pour le succès des travaux sur ce texte.

Le représentant des États-Unis a appuyé le Plan stratégique sur les forêts mais a souligné qu’il n’acceptait pas ce qui concerne le transfert de technologies.  Il a ajouté que certains paragraphes ne citaient pas de manière exacte la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification.

Le projet de résolution intitulé « Harmonie avec la nature » (A/C.2/73/L.39/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.52), qui ont été rejetés par 108 voix contre, 45 voix pour et 12 abstentions. 

La proposition d’amendement avait pour but, d’une part, d’effacer le dernier paragraphe du préambule se lisant comme suit: « S’engageant de nouveau à faire en sorte qu’aucun pays ne soit oublié et que nul ne soit laissé pour compte et à faire porter son action sur les domaines dans lesquels les obstacles sont les plus nombreux, notamment en veillant à inclure et à faire participer les plus défavorisés ».

D’autre part, il était demandé de remplacer le paragraphe 13 du dispositif (« Demande aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution ») par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier ». 

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

 Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale, sachant que la Terre et ses écosystèmes sont notre habitat, que l’expression « Terre nourricière » est couramment utilisée dans plusieurs pays et régions, déciderait que la Journée internationale de la Terre nourricière continuera d’être célébrée tous les ans le 22 avril.  Elle lancerait un appel pour que le développement durable soit envisagé dans une perspective globale et intégrée, et dans ses trois dimensions, afin d’encourager l’humanité à vivre en harmonie avec la nature et de l’inciter à agir pour rétablir la santé et l’intégrité des écosystèmes terrestres.

Consciente que l’adoption d’une perspective globale de la protection des écosystèmes, qui évite les pratiques néfastes aux animaux, aux plantes, aux microorganismes et aux milieux abiotiques, permet à l’humanité de coexister en harmonie avec la nature, elle encouragerait tous les pays à améliorer la qualité et à accroître la quantité des données statistiques nationales de base sur les trois dimensions du développement durable, et considèrerait qu’il faut adopter des indicateurs de progrès plus généraux que le seul produit intérieur brut en vue d’éclairer la prise de décisions.

Déclarations générales avant le vote sur les amendements

C’est parce qu’il estime que le paragraphe 13 du projet de résolution ne représente pas le Programme d’action d’Addis-Abeba ni le Programme 2030, que le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a proposé les amendements contenus dans le document A/C.2/73/L.52, à savoir supprimer le dernier paragraphe de préambule et modifier le paragraphe 13 du dispositif. 

Le représentant de la Suisse a regretté le manque de consensus sur ce projet de résolution, se disant convaincu que « la recherche de solutions communes à des problèmes communs est ce qui fait vivre le multilatéralisme.  Cette année, la notion de ne laisser personne de côté, telle que prévue dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, n’a pas suscité le consensus, a-t-il noté, en constatant que plusieurs projets de résolution sont soumis à un vote pour cette raison.  Le représentant a indiqué que ce manque de consensus conduisait la Suisse à s’abstenir lors de ces votes. 

Explications de vote après le vote sur les amendements

Le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a expliqué avoir demandé un vote sur les amendements portant sur des libellés convenus lors des consultations officieuses, et ce, afin de préserver les règles en vigueur à la Deuxième Commission et également parce qu’il estime qu’il n’y a pas de justification sérieuse aux demandes de modification ou de suppression.

Le représentant des États-Unis s’est dissocié de tout libellé parlant de « ne laisser personne de côté ».  Il a estimé que la modification proposée érodait cette notion pour aller plutôt dans le sens des intérêts étroits.

Le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a indiqué avoir voté pour l’amendement qui avait pour objectif de revenir à l’intention originale du Programme 2030.

Par le projet de résolution intitulé « Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière » (A/C.2/73/L.45), adopté sans vote, l’Assemblée générale considèrerait que ces tempêtes constituent une grave menace pour le développement durable des pays et des régions touchés, et que ces dernières années, elles ont causé des dommages socioéconomiques et environnementaux considérables aux habitants des zones arides, semi-arides et subhumides sèches du monde, notamment en Afrique et en Asie.  Elle soulignerait qu’il faut prendre sans tarder des mesures pour y faire face.

Réaffirmant que les changements climatiques constituent l’un des plus grands défis de notre temps, elle constaterait que les tempêtes de sable et de poussière entraînent de nombreux problèmes de santé dans diverses régions du monde, en particulier dans les régions arides et semi-arides.

Elle se féliciterait que soit établie, dans le cadre de la mise à jour en cours des directives de l’Organisation mondiale de la Santé concernant la qualité de l’air, la version définitive d’un rapport sur les conséquences pour la santé des tempêtes de sable et de poussière, et que l’Organisation mondiale de la Santé mette au point, en collaboration avec des spécialistes de l’Organisation météorologique mondiale, des procédures opératoires standard pour l’évaluation et la gestion des effets potentiels à court terme des poussières désertiques sur la santé.

Elle encouragerait les entités compétentes des Nations Unies, notamment l’Organisation mondiale de la Santé, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Organisation météorologique mondiale, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat, et les donateurs à fournir plus de moyens et l’assistance technique voulue pour lutter contre les tempêtes de sable et de poussière.

Mondialisation et interdépendance

Par le projet de résolution intitulé « Migrations internationales et développement » (A/C.2/73/L.46), adopté par 177 voix pour, 3 voix contre (États-Unis, Hongrie et Israël) et zéro abstention, l’Assemblée générale estimerait qu’il faut renforcer les synergies entre les migrations internationales et le développement à tous les niveaux, y compris aux niveaux mondial, régional, national et local, selon qu’il conviendra.

Elle s’engagerait de nouveau à veiller au plein respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales de tous les migrants et toutes les migrantes, quel que soit leur statut, et à soutenir leurs pays d’origine, de transit et de destination, dans un esprit de coopération internationale, en prenant en compte la situation de chaque pays.

Elle noterait la tenue de la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, à Marrakech (Maroc), les 10 et 11 décembre 2018.

Elle constaterait que le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est le premier texte négocié par les gouvernements, sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, couvrant les migrations internationales sous tous leurs aspects.

Elle noterait qu’une fois le Pacte mondial adopté, le Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement sera redéfini et deviendra le « Forum d’examen des migrations internationales ».  Ce Forum servirait de principal espace intergouvernemental, permettant aux États Membres de débattre et de s’informer mutuellement des progrès accomplis dans la mise en œuvre de tous les aspects du pacte.

Elle déciderait de tenir, dans le courant du premier semestre de 2019, un débat de haut niveau d’une journée sur les migrations internationales et le développement, sous les auspices de la Présidente de l’Assemblée générale, en lieu et place du Dialogue de haut niveau de 2019, pour pouvoir contribuer au Forum politique de haut niveau pour le développement durable, qui sera l’occasion d’examiner les objectifs et les cibles relatifs aux migrations du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en tenant compte des textes issus d’autres mécanismes concernant les migrations internationales et le développement.

Avant le vote, la représentante de la Bulgarie, pays coauteur du projet, a souligné que le processus de négociation avait été difficile. 

La représentante des États-Unis a dit que son gouvernement se prononcerait contre, du fait du ciblage trop important de l’ONU sur la question des migrations.  Ce ciblage empiète, selon elle, sur les prérogatives et la souveraineté des États Membres.  Elle s’est aussi désolidarisée de toute mention de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, et n’ayant pas participé au processus de négociation du Pacte, a dit également rejeter celui-ci.  Elle a insisté sur le droit souverain des États-Unis d’accepter qui le pays voulait sur son territoire national.

Après le vote, la représentante de la Hongrie, qui a voté contre le projet, a expliqué qu’elle s’était dissociée du Pacte mondial sur les migrations et ne participerait pas à la Conférence de Marrakech prévue en décembre.  Les conclusions de cette Conférence n’auront donc aucune incidence sur la politique hongroise, a-t-elle précisé.

Le représentant du Mexique a jugé ce texte « important » en raison des liens entre migrations et développement durable.  Il a aussi trouvé déconcertant qu’il existe « dans cette salle et en dehors des personnes qui refusent d’accepter des réalités évidentes », telles que le poids économique des migrants dans l’économie mondiale, et leur rôle d’acteur du développement, à la fois de leurs pays d’origine et de leurs pays de destination.  Il s’est prononcé « contre les discours teintés de xénophobie », avant de rappeler que le futur pacte mondial n’imposerait aucune obligation aux États Membres.  S’il a estimé que le débat était légitime, il a rappelé que « seule la coopération internationale pourrait faire avancer ce dossier ».

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Journée de solidarité avec le peuple palestinien: les appels se multiplient pour faire aboutir la solution des deux États

393e séance – matin
AG/PAL/1418

Journée de solidarité avec le peuple palestinien: les appels se multiplient pour faire aboutir la solution des deux États

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a observé, ce matin, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien en tenant une réunion spéciale au cours de laquelle de hauts fonctionnaires de l’ONU et représentants d’organisations internationales ont insisté sur l’importance de faire aboutir la solution des deux États et appelé à tout mettre en œuvre pour relancer les pourparlers de paix.

« Nous n’avons pas d’autres alternatives que d’aider le peuple palestinien, comme hier le peuple israélien, à prendre toute sa place dans le concert des nations », a notamment déclaré le Président du Comité qui a souligné que pour parvenir à l’indépendance, le peuple palestinien a besoin de perspectives politiques crédibles, prévoyant la réconciliation.

Ce dernier s’est également inquiété du fait que l’occupation illégale et le blocus de Gaza ont fini d’instaurer un climat de méfiances entre Israéliens et Palestiniens, les éloignant de plus en plus d’une solution juste et durable.

S’appuyant sur des données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la Présidente de l’Assemblée générale a notamment rappelé que 43% des Palestiniens sont des réfugiés, que la moitié d’entre eux ont moins de 18 ans et que l’insécurité alimentaire touche 47% de la population de Gaza.  Des chiffres alarmants auxquels le Vice-Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes a ajouté le comptage macabre de 228 Palestiniens tués, depuis le début de l’année, dont 43 enfants et 24 362 blessés.

À l’instar du Président du Conseil de sécurité qui a plaidé pour le dialogue et la concertation, le Secrétaire général des Nations Unies a appelé chaque partie à faire un pas vers l’autre.  Qualifiant la question israélo-palestinienne d’« inextricable », il a, d’un côté, exhorté Israël à lever le blocus et, de l’autre, appelé le Hamas à cesser d’accumuler des moyens militaires.  Reconnaissant les griefs légitimes des Palestiniens de Gaza et leur droit à manifester, il a également enjoint le Hamas de prévenir toutes actions violentes et Israël de s’abstenir de l’usage de la force létale. 

« Seule la bonne foi et le respect des paramètres décidés préalablement permettront d’aboutir à une solution désirable et pérenne », a insisté le Secrétaire général.  « Les opérations de démolition, l’expansion des colonies de peuplement et les punitions collectives ne nous permettront pas de bâtir la paix, a-t-il insisté.  De la même manière que les mesures unilatérales ne résoudront pas le conflit et la question du statut final ».

De son côté, l’Observateur permanent de l’État de Palestine s’est félicité qu’une « conscience internationale équitable » se manifeste et se solde par des résolutions fortes en faveur de la cause palestinienne.  Toutefois, il a regretté l’absence de mise en œuvre de ces textes qui a pour effet d’aggraver le conflit et les souffrances endurées par les Palestiniens.  À ses yeux, cette situation « injuste » est la démonstration du « deux poids, deux mesures » qui prévaut à propos d’Israël et renforce cette impression d’un État « au-dessus des lois » qui peut agir dans la « plus complète impunité ».

Plusieurs délégations ont elles aussi concentré leurs critiques sur les autorités israéliennes, dénonçant tour à tour la destruction de domiciles à des fins punitives, la poursuite de la construction de colonies de peuplement, ainsi que l’augmentation du nombre de détentions administratives et d’arrestations d’enfants, entres autres.

Face à cette situation, la représentante de l’Union africaine a insisté pour que la communauté internationale, le Quatuor pour le Moyen-Orient, le Conseil de sécurité et toutes les organisations régionales et internationales demandent à Israël de mettre en œuvre les décisions prises pour promouvoir la paix et la stabilité.  « Israël doit stopper toutes violations aux droits fondamentaux et aux droits de l’homme », a-t-elle asséné, tandis que le Venezuela, au nom du Mouvement des pays non alignés, a accusé la politique israélienne de prendre en otage des générations entières de Palestiniens et le Conseil de sécurité de garder le silence malgré les obligations qui lui incombent.

Le représentant de l’Organisation de la coopération islamique a jugé, par ailleurs, que la décision américaine de déplacer son ambassade à Jérusalem n’avait fait qu’empirer la situation.  Un constat partagé par son homologue de la Ligue des États arabes, qui y a ajouté la coupure des financements américains à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et le déficit budgétaire que cela a entraîné. 

« Israël persiste dans ses visées coloniales en s’emparant de nos terres et en transférant ses colons, en violation des Conventions de Genève », a encore fustigé l’Observateur permanent de l’État de Palestine, citant notamment les préparatifs pour la démolition du village de Khan el-Ahmar, ainsi que l’imposition de la « loi de l’État-nation juif ». 

Avertissant d’une impasse politique dangereuse, l’Observateur permanent s’est également demandé quand la communauté internationale acceptera de s’acquitter de ses obligations à l’égard d’Israël qui, a-t-il affirmé, impose à la Palestine un régime raciste « d’apartheid ».  Ce qualificatif a d’ailleurs été repris par le représentant de la société qui a rappelé que « la résistance à l’apartheid n’a pas été uniquement pacifique » et a demandé que soit reconnu le droit des Palestiniens à se défendre. 

La prochaine réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

Déclarations

M. CHEIKH NIANG, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a rappelé que si l’État d’Israël a obtenu son indépendance et le statut de membre à part entière de l’ONU, la Palestine ne bénéficie, elle, ni de l’indépendance, ni de la souveraineté et n’est reconnue par les Nations Unies qu’en tant qu’observateur.  L’occupation de son territoire qui dure depuis plus de 50 ans, a-t-il poursuivi, l’empêche d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination.  Par ailleurs, l’établissement des colonies se poursuit, avec son lot de destruction d’infrastructures, d’usage de la force et de restrictions de la liberté de circulation des Palestiniens en violation des résolutions et du droit international. 

M. Niang s’est aussi préoccupé du fait que le blocus dure depuis 11 ans dans la bande de Gaza, avertissant que ces privations exacerbent le désespoir et les tensions.  Appelant toutes les parties concernées à prendre les mesures appropriées pour rendre sa dignité à la population civile, il a particulièrement demandé à Israël et au Hamas de maintenir le cessez-le-feu, pour ensuite condamner toutes formes d’incitation à la haine et à la violence.

Le Président du Comité s’est également inquiété du déficit budgétaire qui frappe la prise en charge des actions humanitaires, avertissant qu’il mettait en péril la mission de l’UNRWA à l’endroit de 5 millions de Palestiniens.  « Le Comité se fait l’écho au Secrétaire général pour demander une augmentation des efforts afin de permettre à cette organisation de mener correctement son mandat », a-t-il indiqué. 

Pour parvenir à l’indépendance, a poursuivi M. Niang, le peuple palestinien a besoin de perspectives politiques crédibles.  Or, selon lui, l’occupation illégale « parfois qualifiée d’annexion rampante par des experts » et la poursuite du blocus éloignent Israël et la Palestine d’une solution basée sur deux États.  Il a estimé qu’il revient à l’ONU d’accompagner les deux États sur le chemin d’une réconciliation et d’une coexistence harmonieuse des trois religions monothéistes.  La paix et la stabilité qui en résulteront bénéficieront, par ailleurs, à toute une région traversée de convulsions.  « Face à ces constats, nous n’avons pas d’autres alternatives que d’aider le peuple palestinien, comme hier le peuple israélien, à prendre toute sa place dans le concert des nations », a-t-il conclu.

Mme MARÍA FERNANDA ESPINOSA GARCÉS, Présidente de l’Assemblée générale, a jugé que la solidarité avec le peuple palestinien est plus nécessaire que jamais, estimant toutefois que l’empathie ne suffit pas et qu’il incombe donc à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour mettre fin au « cauchemar » qu’endurent les Palestiniens.  Il faut combattre l’engourdissement croissant qui nous saisit alors que l’horreur est devenue quotidienne, a-t-elle lancé, et la situation du peuple palestinien est telle qu’elle nous échoit de faire comprendre l’urgence d’identifier une solution rapide.  Elle a appelé les dirigeants de la planète, y compris les chefs religieux, à faire de la cause palestinienne une priorité absolue et à démontrer une véritable volonté politique. 

S’appuyant sur des données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la Présidente de l’Assemblée générale a indiqué que 43% de la population palestinienne sont réfugiés dont la moitié a moins de 18 ans.  De plus, l’insécurité alimentaire touche 47% de la population de Gaza et la consommation d’eau est bien en deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Pour faire preuve de solidarité, il faut relever ces défis: nous ne pouvons laisser des générations entières dans cette souffrance, a-t-elle insisté. 

Mme Espinosa Garcés s’est ensuite inquiétée de l’important déficit budgétaire auquel a dû faire face l’UNRWA.  Les 122 millions de dollars reçus depuis en contribution ont permis de sauvegarder certains services, a-t-elle salué, avant de réclamer une solution pérenne au financement de l’Office.  Elle a aussi appelé à accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable, avec des investissements suffisants, pour créer des emplois et des moyens de subsistance, et garantir l’accès aux soins.  La Présidente de l’Assemblée générale a, par ailleurs, estimé que la paralysie actuelle reflète l’impasse dans laquelle se trouve le multilatéralisme.  Elle a juté impératif de le renforcer et de faire en sorte que les Nations Unies fonctionnent réellement pour tous.

M. MA ZHAOXU (Chine), intervenant en sa capacité de Président du Conseil de sécurité, a estimé que la solution au problème palestinien ne sera trouvée que par le dialogue et la concertation.  Le Conseil de sécurité reste saisi de la question du Moyen-Orient, a-t-il assuré, avant de rappeler que des exposés mensuels sur le processus de paix lui avaient été soumis et que des débats publics avaient été organisés.  Des séances ont notamment eu lieu suite à l’évolution de la situation dans la bande de Gaza, a-t-il ajouté, et la situation dans cette région du monde reste une vive source de préoccupation pour tous les membres au Conseil de sécurité.  Appuyant la perspective d’un soutien international accru et assurant que tous les membres du Conseil de sécurité condamnent toutes formes de violence, il a réitéré l’appel à la reprise des négociations et l’intensification des efforts.  « Le Conseil de sécurité reste déterminé à parvenir à une paix juste et durable qui répondra aux besoins des deux peuples », a-t-il assuré.

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a jugé que la situation israélo-palestinienne est l’un des problèmes les plus inextricables auquel doit faire face la communauté internationale.  « Les opérations de démolition, l’expansion des colonies de peuplement et les punitions collectives ne nous permettront pas de bâtir la paix, a-t-il insisté.  De la même manière que les mesures unilatérales ne résoudront pas le conflit et la question du statut final. »  Selon lui, seule la bonne foi et le respect des paramètres décidés préalablement, permettront d’aboutir à une solution désirable et pérenne.  À cet égard, il a engagé Israël et l’Autorité palestinienne à prendre des mesures audacieuses pour répondre à la promesse d’une solution basée sur deux États coexistant pacifiquement sur la base des frontières d’avant 1967.  C’est, a-t-il insisté, la seule option possible pour la paix et il a exhorté la communauté internationale à soutenir les Israéliens et les Palestiniens pour atteindre cet objectif.

Se disant très peiné des souffrances en cours, à Gaza, le Secrétaire général a rappelé que deux millions de Palestiniens restent englués dans la pauvreté, le chômage et des problèmes d’hygiène et d’assainissement.  « J’exhorte Israël à lever le blocus, a-t-il lancé, j’exhorte aussi le Hamas et les autres groupes à cesser d’accumuler des moyens militaires et de lancer des engins incendiaires. »  Estimant que les Palestiniens de Gaza ont des griefs légitimes et le droit de manifester en paix, M. Guterres a appelé le Hamas à prévenir toutes actions violentes et Israël à s’abstenir de l’usage de la force létale, sauf en dernier recours.  Il s’est ensuite dit encouragé par la diminution des violences.  Le Secrétaire général a, par ailleurs, salué l’UNRWA, qui continue de mener à bien son mandat malgré des difficultés financières sans précédent.

M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, faisant lecture d’un message du Président de l’État de Palestine, M. Mahmoud Abbas, a exprimé sa gratitude aux pays qui continuent d’appuyer la « juste cause » de son peuple, sur la base du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies.  La vigueur de l’appui exprimée par ces États, notamment au sein des forums internationaux, renforce la foi du peuple palestinien dans une « conscience internationale équitable » et l’encourage à poursuivre sa lutte pour la liberté et la dignité.  Il a également réaffirmé la « responsabilité permanente » des Nations Unies envers la question palestinienne, qui, a-t-il souligné, doit être maintenue jusqu’à ce qu’une solution durable et globale puisse être trouvée. 

L’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil des droits de l’homme, la Cour internationale de Justice (CIJ) et d’autres organes de l’ONU ont adopté des résolutions fortes en faveur de notre cause, a poursuivi l’Observateur permanent, tout en regrettant l’absence de mise en œuvre de ces textes, avec pour effet d’aggraver le conflit et les souffrances endurées par les Palestiniens.  Cette situation « injuste » n’a fait que renforcer la conviction qu’il existe une situation de « deux poids, deux mesures » lorsqu’il s’agit de résolutions touchant Israël qui, a-t-il dénoncé, se comporte comme un État « au-dessus des lois », avec la « plus complète impunité ». 

Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, nous rappelons l’adoption de la résolution 181 (II) de 1947, qui a décidé la partition de la Palestine sans le consentement de son peuple, ainsi que la Nakba qui a forcé le « peuple autochtone » de Palestine à fuir ses terres pour se disperser dans la région.  Malgré la signature de l’Accord de paix de 1993 avec Israël, malgré la reconnaissance de l’État d’Israël par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), malgré le fait que la Palestine a honoré ses engagements en vertu des accords signés et a établi des institutions « nationales » respectueuses de l’État de droit, malgré la reconnaissance de la Palestine par 139 pays, de même que, depuis 2012, son statut d’État observateur, Israël, en tant que Puissance occupante, continue de nier les droits du peuple palestinien à la liberté et à l’indépendance sur son propre territoire.  Israël « persiste dans ses visées coloniales en s’emparant de nos terres et en transférant ses colons, en violation des Conventions de Genève », a encore fustigé l’Observateur permanent, citant en exemple les préparatifs pour la démolition du village de Khan el-Ahmar, ainsi que l’imposition de la « loi de l’État-nation juif ». 

Poursuivant, M. Mansour a réitéré sa gratitude envers les pays qui ont promis un appui additionnel à l’UNRWA suite à l’imposition de « mesures punitives » par les États-Unis afin, a-t-il dénoncé, de miner la légitimité des droits des Palestiniens.  Alors que se poursuivent l’occupation militaire israélienne et l’imposition d’un régime raciste, « d’apartheid », l’Observateur permanent s’est demandé quand la communauté internationale acceptera enfin de s’acquitter de ses obligations à cet égard. 

Pour sa part, l’État de Palestine continue de remplir ses obligations et de « tendre la main » afin de parvenir à une paix juste fondée sur la solution des deux États.  La Palestine, a-t-il insisté, n’a jamais rejeté la négociation.  M. Mansour a également parlé des efforts déployés pour assurer la réconciliation interpalestinienne, avec la médiation de l’Égypte. 

Face à une impasse politique dangereuse, il a appelé la communauté internationale à honorer ses engagements et à ne pas laisser se poursuivre la violation continue du droit international.  Il a aussi engagé les États qui favorisent la solution des deux États et qui reconnaissent l’État d’Israël, à reconnaître également l’État de Palestine.  L’Observateur permanent a également appelé à ne pas reconnaitre, ni appuyer la « situation illégale » créée par les politiques israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, insistant notamment sur l’importance de faire la distinction entre le territoire de la Puissance occupante et les territoires occupés. 

Nous demeurons résolus à assurer la mise en œuvre des résolutions de l’ONU et à « donner une chance » aux efforts internationaux de paix, a-t-il déclaré, tout en prévenant qu’en cas d’échec, le peuple palestinien ne disparaîtrait pas et n’accepterait pas « l’oppression et l’injustice » comme destin.  Notre lutte, a-t-il souligné, n’est pas dirigée contre le judaïsme mais contre l’occupation coloniale de notre terre et le déni de nos droits inaliénables.  En ce jour de solidarité avec le peuple palestinien, nous exhortons qu’aucun effort ne soit épargné pour résoudre de manière pacifique la question de la Palestine.

M. SHAHRUL IKRAM YAAKOB, Vice-Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a exprimé la rémanence de son inquiétude relative à l’expansion persistante des colonies israéliennes dans les territoires occupés, le blocus de Gaza et l’absence de reddition de comptes, la détention d’enfants et les pratiques de détention administrative auxquelles est confrontée la société israélienne.  L’expansion de colonies et la destruction de domiciles ont entraîné le déplacement de 600 Palestiniens en un an, dont la moitié des enfants, contribuant à l’escalade de la violence.  Le Comité a été informé que la plupart des destructions ont été conduites au motif de l’absence de permis de construire mais surtout, a-t-il dénoncé, à des fins punitives.

À Gaza, au 31 octobre, a-t-il poursuivi, 228 Palestiniens avaient été tués, dont 43 enfants, et 24 362 blessés et le Comité condamne ce recours excessif à la force.  Le blocus, entré dans sa douzième année, demeure le principal obstacle à la reconstruction et au développement et impacte négativement les droits fondamentaux des habitants, a-t-il insisté.  Il a fait savoir que les témoignages recueillis montrent clairement que les pratiques discriminatoires d’Israël augmentent et détériorent encore davantage la situation.  La détention administrative et les arrestations d’enfants en particulier sont en hausse, s’est-il inquiété. 

Le Comité insiste donc sur l’impérieuse nécessité de relancer le processus de paix et réaffirme son soutien à la solution des deux États et se joint aux appels internationaux à trouver une solution juste et durable à la question de la Palestine.  Il appelle toutes les parties à créer un environnement à même de faciliter la confiance mutuelle permettant de reprendre le dialogue.  Israël, a-t-il ajouté, doit protéger les droits du peuple palestinien dans les territoires occupés et cesser les opérations contraires au droit international. 

M. HENRY SUAREZ (Venezuela), au nom du Mouvement des pays non alignés, a rappelé que 71 années se sont écoulées depuis que l’Assemblée générale a décidé de diviser la Palestine mandataire et que la Nakba, la catastrophe de 1948, a privé les Palestiniens de patrie pour en faire des déplacés, des réfugiés dont les souffrances persistent à ce jour.  La question de Palestine est la cause profonde des troubles qui agitent le Moyen-Orient, a-t-il noté, en espérant que cette Journée se traduira par des changements réels pour le peuple palestinien afin de parvenir à la paix. 

Il a insisté sur l’importance accrue du multilatéralisme pour régler la question de Palestine par des voies pacifiques, grâce à des mesures collectives permettant de réduire les tensions, et de créer des conditions propices à la reprise des pourparlers de paix.  Depuis plus de sept décennies, les Palestiniens sont privés de leurs droits inaliénables, a-t-il relevé.  Ils participent pourtant de bonne foi aux efforts de paix, respectent le droit international, et ont fait des concessions importantes, mais leur situation s’aggrave en raison de la politique israélienne qui prend en otage des générations entières de Palestiniens. 

M. Suarez a accusé le Conseil de sécurité de garder le silence malgré les obligations qui lui incombent en vertu de la Charte des Nations Unies, pointant notamment l’occupation brutale des territoires occupés, et les punitions collectives infligés par la Puissance occupante aux civils, y compris des enfants.  Il a aussi cité le transfert de « centaines de milliers » de colons israéliens vers les territoires palestiniens, les détentions administratives, le déplacement de civils palestiniens, le blocus de Gaza, ou encore l’exploitation des ressources naturelles et la construction du mur de séparation.  Dans ce contexte injuste et illégal, le Mouvement des pays non alignés appelle la communauté internationale à prendre des mesures conformes au droit international et exige qu’Israël mette immédiatement fin à cette occupation et honore pleinement ses obligations au titre de la quatrième Convention de Genève.

Le Mouvement exige également la levée totale et immédiate du blocus imposé à Gaza qui entrave la reconstruction et le développement.  De son côté, la communauté internationale se doit d’agir pour ordonner des mesures de reddition de comptes et obliger Israël à mettre fin à ces politiques illégales.  Alors que le processus de paix et sécurité est au point mort, le Mouvement des pays non alignés appelle en outre à identifier une solution sur la base de la résolution 194 de l’Assemblée générale.

M SHAHER AWAWDEH, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a rappelé que la proclamation de cette Journée de solidarité remonte à 1977 et que le peuple palestinien aspire toujours à créer son État.  Cette célébration a lieu dans des circonstances graves, marquées par un horizon politique bouché dû au non-respect par Israël de ses obligations et à cause de son occupation continue des territoires palestiniens.  De plus, a-t-il indiqué, la décision de l’Administration américaine de déplacer son ambassade a accru le climat de tension dans la région, ajoutant à une situation qui appelle une réaction rapide de la communauté internationale.  Il a appelé celle-ci à s’engager sérieusement dans le parrainage et l’appui à un processus de négociations sur des critères internationaux clairs pour avancer vers la solution des deux États.  Il a réclamé une solidarité accrue et réitéré son soutien à la délégation de Palestine et aux Palestiniens dans leur quête pour la reconquête de leurs droits inaliénables et le retour à l’autodétermination dans le cadre d’un État établi dans les limites des frontières de 1967.

M. MAGED A. ABDELAZIZ, de la Ligue des États arabes, a jugé qu’il revenait à la communauté internationale de défendre ses principes à la lumière des tentatives d’occupation en cours en Palestine.  Cet engagement doit aussi passer, selon lui, par la lutte contre les décisions injustes prises par l’Administration américaine qui a notamment mis un terme à son appui à l’UNRWA, reconnu Jérusalem comme la capitale israélienne et y a transféré son ambassade.  Il a ensuite indiqué que les Forces d’occupation israéliennes poursuivent leur politique de violation du droit international et des droits de l’homme pour miner tous les efforts de paix.  Accusant les autorités israéliennes de mener des pratiques raciales et racistes, il a dénoncé le déplacement des populations, le blocus en cours à Gaza et les tentatives d’effacement de l’identité nationale palestinienne et d’altération de la mémoire historique.

Souhaitant une position ferme de la communauté internationale, il a jugé qu’il s’agit non seulement de mettre un terme à l’occupation mais aussi de lutter contre une opération de colonisation illégale qui, a-t-il averti, menace toute chance de mettre en place la solution des deux États.  Il a ensuite exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait de reconnaître l’État de Palestine dans la limite de ses frontières d’avant 1967. 

Exigeant par ailleurs qu’on mette un terme aux violations perpétrées par les forces israéliennes, il a réaffirmé que la paix est l’objectif des Palestiniens et que l’initiative de paix arabe est toujours un pilier soutenant cet objectif.  Selon lui, il existe actuellement des tentatives de miner l’appui international à la Palestine et l’unité du peuple palestinien par la présentation de nouvelles résolutions à l’Assemblée générale.  « Mais le peuple palestinien ne va pas céder à la politique du fait accompli et des pressions croissantes.  Il va mener sa bataille avec force, détermination et héroïsme pour parvenir à la paix et à l’indépendance », a-t-il assuré. 

Mme MOUSSA FAKI MAHAMAT, de l’Union africaine, a demandé à ce que le peuple palestinien puisse retrouver son droit à exister en tant que nation à part entière.  Rappelant que l’Union africaine a, à plusieurs reprises, exprimé son inquiétude quant aux conséquences des actions unilatérales, des provocations et des constructions illégales d’Israël, sans oublier le blocus de Gaza, elle a jugé que la situation faisait peser une menace réelle sur la sécurité internationale et minait l’esprit de l’Initiative de paix arabe signée en 1982.

Elle a considéré qu’il n’a jamais été aussi urgent de trouver une issue durable basée sur la solution des deux États, notant que les dirigeants palestiniens menés par le Président Mahmoud Abbas, ont toujours souligné qu’ils examineront les efforts politiques et diplomatiques à tous les niveaux pour reconnaître les droits légitimes du peuple palestinien.  La représentante de l’Union africaine a, par ailleurs, insisté pour que la communauté internationale, le Quatuor pour le Moyen-Orient, le Conseil de sécurité et toutes les organisations régionales et internationales demandent à Israël de mettre en œuvre les décisions prises pour promouvoir la paix et la stabilité.  « Israël doit stopper toutes violations aux droits fondamentaux et aux droits de l’homme », a-t-elle asséné.

Selon elle, les territoires occupés assistent actuellement à une escalade israélienne dans les sphères politiques, sociales et économiques, alors qu’Israël s’empresse d’annoncer le début d’une activité de colonisation accrue qui cible notamment Jérusalem-Est et sa périphérie.

Bâties sur des territoires volés et confisqués, ces colonies illégales sont, à ses yeux, au cœur du conflit et la principale raison de la construction du mur et des restrictions de déplacement imposées aux Palestiniens en Cisjordanie.  Cette situation, a-t-elle averti, provoque des déplacements de force, empêche l’accès à des ressources indispensables et accentue la politique de ségrégation, ainsi que les inégalités structurelles entre les Palestiniens et les Israéliens.

M. MARC LAMONT HILL, militant et universitaire américain, a estimé que les droits de l’homme fondamentaux ont été définis dans une perspective occidentale qui ignore le colonialisme mais, malgré leur imperfection, ils sont sensés garantir la dignité.  Or depuis la Nakba, les Palestiniens en ont été privés à chaque minute, a-t-il dénoncé.  Plus de 60 lois israéliennes les privent de leurs droits fondamentaux, dont la liberté, et les exposent à une violence disproportionnée, notamment lors de manifestations pacifiques, qui ne distingue pas entre civils et combattants, ainsi qu’à des actes de torture. 

En Cisjordanie, a-t-il poursuivi, les Palestiniens sont placés à l’isolement sans jugement.  Presque tous les cas sont qualifiés d’« exceptionnels » et tous les Palestiniens sont considérés comme des terroristes et traités comme tels.  Placés jusqu’à six mois en détention administrative et sans jugement au prétexte de « menace à la sécurité », les Palestiniens sont punis pour leurs opinions plutôt que pour de véritables faits de justice, a-t-il dénoncé, pointant notamment le fait que les tribunaux militaires israéliens condamnent plus de 99% des accusés palestiniens. 

Le représentant de la société civile a aussi dénoncé l’expansion des colonies de peuplement, le blocus de Gaza et la crise humanitaire qui en résulte, ainsi que la récente loi sur l’État-nation juif qui rejette l’arabe comme langue officielle et présente les colonies comme une valeur nationale. 

« En tant qu’Américain », il a aussi regretté que l’Administration du Président Trump continue implicitement d’encourager Israël, qualifiant de provocation le déplacement de l’ambassade des États-Unis et dénonçant la fin de l’engagement américain à financer l’UNRWA. 

Il a appelé à user de la parole pour résister, tout en soulignant que la solidarité doit aussi « se concrétiser ».  Insistant sur le fait qu’il s’exprimait en tant que « noir américain », il a rappelé que cette population avait su résister à l’esclavage et aux lois de Jim Crow, avant d’exhorter à adhérer au mouvement « Boycott, désinvestissement et sanctions ». 

Enfin, il a stigmatisé les limites de la gauche progressiste qui l’est, selon lui, sur toutes les questions « sauf celle de la Palestine ».  Rappelant que « la résistance à l’apartheid n’a pas été uniquement pacifique », il a appelé à reconnaître le droit des Palestiniens à se défendre.  Il faut, a-t-il insisté, préconiser la non-violence, tout en s’abstenant d’approuver une « politique de respectabilité » qui laisse les Palestiniens les bras croisés.  Il a conclu, en appelant à une solidarité par l’action entre Noirs américains et Palestiniens, sans distinguer entre les actions locales, régionales, et internationales.

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