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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 2 juillet 2024

(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Déplacement du Secrétaire général

Le Secrétaire général poursuit sa visite en Asie centrale. Ce matin à Cholpon Ata, il a eu une réunion bilatérale avec M. Sadyr Zhaparov, Président de la Répbublique kirghize. Les deux hommes ont discuté de la relation entre les Nations Unies et le Kirghizistan, de la paix régionale, des questions sécuritaires et des progrès dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

Le Secrétaire général a félicité le Président pour son leadership dans la défense du développement durable des montagnes.  Il l’a remercié, au nom des Nations Unies, pour avoir baptisé du nom de l’ONU une montagne de la chaîne du Tian-Shan.

Après la réunion, le Secrétaire général a visité un projet du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) lié à l’impact des changements climatiques.  L’objectif premier du projet est la restauration des structures spécialement conçues pour atténuer le risque des coulées de boue.

Sur le site, le Secrétaire général s’est entretenu avec des représentants de la communauté et de la société civile locales.  Il a aussi parlé avec des jeunes activistes du climat et de l’environnement.  Le Secrétaire général a souligné combien il est important que leur voix pousse au changement dans le monde entier.

Lors d’une conférence avec le Ministre kirghize des affaires étrangères, M. Zheenbek Kulubaev, le Secrétaire général a félicité le pays pour son leadership sur la question des montagnes et a salué l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution sur le développement durable des montagnes, à l’initiative du Kirghizistan.  Le Secrétaire général a noté que dans le monde entier, l’on voit de nombreux problèmes graves liés au multilatéralisme et l’échec des pays à s’unir autour de solutions mondiales.

Il a rappelé que le Sommet de l’avenir, prévu au mois de septembre, est en effet une occasion unique pour la renaissance et les réformes et que les pays d’Asie centrale ont un rôle important à jouer.  Il a ajouté que nous avons une montagne à escalader ensemble mais que l’expertise du Kirghizistan dans ce domaine sera plus importante que jamais.

Demain, le Secrétaire général part pour le Kazakhstan où il aura une réunion bilatérale avec le Président, M. Kassym-Jomart Tokayev, entre autres rendez-vous.

Forum d’Assouan

Le Secrétaire général a, par vidéo, fait un message au quatrième Forum d’Assouan pour la paix et le développement durable, qui a eu lieu en Égypte. 

Présent au Forum, le Chef du Département des opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a prévu de participer demain à une table ronde sur l’avenir des opérations de paix en Afrique.

Aujourd’hui, il s’est entretenu avec les Ministres égyptiens de l’intérieur et de la défense.  Il les a remerciés pour leur appui et leurs contributions aux opérations de paix de l’ONU et a parlé de la manière dont on peut collectivement traiter des problèmes actuels du multilatéralisme.

M. Lacroix sera ensuite au Cambodge du 4 au 9 juillet pour remercier le Gouvernement de son appui au maintien de la paix et saluer les progrès énormes enregistrés dans le déminage, y compris avec le soutien des Nations Unies.

Il a aussi prévu de s’entretenir avec des responsables du Gouvernement et d’assister à une opération de déminage près d’un site inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité.

Ouragan Beryl

Ce matin, l’ouragan Beryl, désormais classé dans la catégorie 5 extrêmement dangereuse, se dirige vers la Jamaïque.

L’ONU suit les informations qui proviennent de la Grenade et de Saint-Vincent-et-les Grenadines après le passage au mois de juin de l’ouragan le plus puissant de l’histoire de l’Atlantique.

Sept agences basées à la Grenade et neuf à Saint-Vincent-et-les Grenadines vont être renforcées par des équipes de secours de l’ONU, dans les jours à venir.

La logistique posera problème, compte tenu de l’éloignement des îles, des dégâts subis par les infrastructures et de l’accès limité.  Les premières informations font état d’habitations, d’infrastructures, de centrales électriques et de systèmes de communication fortement endommagées.

Les vents se sont hissés à près de 270 kilomètres par heure avec des rafales encore plus fortes qui s’étendent jusqu’à 65 kilomètres, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Il suffit d’un seul passage d’un tel ouragan pour faire reculer de plusieurs années les progrès socioéconomiques, a dit le Vice-Secrétaire général de l’OMM, M. Ko Barrett.

Beryl n’est que le début de ce qui devrait être une saison extrêmement intense d’ouragans dans l’Atlantique.

Haïti

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que les agences humanitaires sur place sont en contact étroit avec les autorités haïtiennes, au moment où le pays pourrait subir de lourdes pluies, des vents forts et des glissements de terrain, en raison de la présence de l’ouragan Beryl dans la région.

Les départements du Sud, du Sud-Est et de Grand-Anse, dans le sud du pays, pourraient être les plus touchés dans les prochaines 24 heures.  Les autorités nationales ont amplifié les alertes précoces aux populations pour atténuer l’impact potentiel de l’ouragan.

Les agences de l’ONU sont naturellement disposées à prêter main forte et anticipent déjà.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) se prépare à aider les autorités locales si nécessaire.

L’aide immédiate pourrait prendre la forme de repas chauds faits avec des produits locaux et de biscuits à haute teneur calorique, suivis par une distribution de vivres et une aide en argent liquide.

La saison des ouragans, qui a commencé le 1er juin, dure jusqu’au mois de novembre.  Elle pourrait aggraver les conditions de vie de millions d’Haïtiens déjà en proie à une crise humanitaire complexe marquée par la violence, les déplacements de populations, l’insécurité alimentaire et l’accès limité aux services sociaux de base.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a dit aujourd’hui que le nombre des enfants déplacés s’est hissé à un taux estimé à 60% depuis le mois de mars, soit un enfant déplacé par minute, en raison de la violence en cours.

Selon les dernières estimations, environ 300 000 déplacés sont des enfants, soit la moitié du nombre total des déplacés dans le pays.

Six mois après le début de l’année, le Plan de réponse humanitaire pour Haïti visant à collecter la somme de 674 millions de dollars n’est financé qu’à 24% soit 168 millions de dollars.

Demain, le Conseil de sécurité tient une réunion d’information avec Mme Maria Isabel Salvador, Cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).  Elle sera là en personne et répondra peut-être à quelques questions au sortir de la salle du Conseil.

Conseil de sécurité

La Coordonnatrice de haut niveau de l’action humanitaire et de la reconstruction pour Gaza, Mme Sigrid Kaag, a déclaré ce matin au Conseil de sécurité avoir constaté une augmentation du volume de marchandises commerciales entrant à Gaza, bien qu’irrégulièrement.  Elle a indiqué que les Nations Unies sont en discussion pour s’assurer que les approvisionnements commerciaux correspondent aux besoins immédiats de la population. 

Depuis le début de l’opération militaire israélienne à Rafah et la fermeture subséquente du poste frontière de Rafah au début du mois de mai, a-t-elle indiqué, le volume d’aide entrant et distribué dans la bande de Gaza a chuté de manière significative.  L’activité militaire et l’absence d’itinéraires sûrs à l’intérieur de la bande de Gaza continuent d’avoir un impact sur les opérations humanitaires.  L’effondrement quasi-total de l’ordre civil a conduit à un environnement d’anarchie et de criminalité.  Il s’agit d’une tendance inquiétante qui entrave considérablement la capacité des Nations Unies à s’acquitter de leur mandat. 

Mme Kaag a également déclaré au Conseil que la résolution 2720 (2023) avait permis de réaliser des progrès significatifs, mais que rien ne pouvait remplacer la volonté politique, le plein respect du droit humanitaire international, en particulier la protection des civils, et un environnement sûr et propice à la distribution sûre et efficace de l’aide.

Territoire palestinien occupé

Le personnel du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) sur le terrain est profondément préoccupé par l’impact du dernier ordre d’évacuation d’Israël sur des dizaines de milliers de civils, dont beaucoup ont été déplacés à plusieurs reprises au cours des neuf derniers mois. 

L’ordre d’évacuation de 117 kilomètres carrés donné hier dans les province de Khan Younès et de Rafah s’applique à environ un tiers de la bande de Gaza, ce qui en fait l’ordre d’évacuation le plus important depuis octobre, lorsque les habitants avaient reçu l’ordre d’évacuer le nord de la bande de Gaza. 

L’OCHA souligne qu’une évacuation d’une telle ampleur ne fera qu’aggraver les souffrances des civils et augmenter les besoins humanitaires. Les gens se retrouvent devant le choix impossible de devoir se réinstaller -certains probablement pour la deuxième ou même la troisième fois- dans des zones où il n’y a pratiquement pas d’espaces ou de services, ou de rester dans des zones où ils savent que des combats violents auront lieu. 

Selon les premières estimations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), près de 250 000 personnes pourraient résider en ce moment dans les zones visées par l’ordre d’évacuation.  Cet ordre concerne plus de 90 bâtiments scolaires, dont beaucoup accueillent des familles déplacées, quatre centres médicaux et la zone de l’hôpital européen de Gaza.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré qu’hier, 70 patients auraient évacué d’eux-mêmes avec le personnel médical, et que d’autres patients ont été évacués ce matin.  Le représentant de l’OMS dans la région, M. Rik Peeperkorn, a déclaré plus tôt dans la journée qu’il ne restait que trois patients à l’hôpital européen de Gaza et trois à l’hôpital de campagne du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il a ajouté que l’OMS soutenait le transfert d’équipements et de fournitures médicales de valeur hors de l’hôpital, qui était l’un des rares hôpitaux de référence restants dans le sud de Gaza. 

Ce matin, les autorités israéliennes ont précisé que l’ordre ne s’appliquait pas aux patients ni au personnel de l’hôpital. 

L’ONU rappelle que toutes les parties doivent toujours respecter le droit international humanitaire.  Cela signifie que les civils doivent être protégés et que leurs besoins essentiels -notamment la nourriture, le logement, l’eau et la santé- doivent être satisfaits, où qu’ils se trouvent dans la bande de Gaza.

Demain, à 9 heures, le Chef du bureau de l’OCHA dans les territoires palestiniens occupés, M. Andrea De Domenico, tiendra une conférence de presse pour parler des défis liés à l’acheminement de l’aide, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la bande de Gaza et des dernières estimations de l’ampleur des déplacements de population à Gaza. 

Afghanistan

La troisième Réunion des envoyés spéciaux pour l’Afghanistan a eu lieu aujourd’hui à Doha.  La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, ainsi que les envoyés spéciaux ont rencontré dans la capitale qatarienne des représentants de la société civile afghane, y compris les organisations de défense des droits humains et des femmes.

S’adressant aux médias à l’issue de ces réunions, Mme DiCarlo a déclaré qu’elle avait entendu les points de vue des membres de la société civile afghane ‑femmes et hommes‑ qui ont fourni leurs précieux points de vue sur les droits des femmes et des minorités dans le pays, ainsi que sur l’éducation des filles et bien d’autres problèmes.

Elle a réitéré que les droits humains, en particulier les droits des femmes et des filles, et l’inclusion de tous les membres de la société continueront de faire partie intégrante de toutes les discussions.

Mme DiCarlo a souligné que ce n’est encore que le début d’un processus qui prendra du temps et de la patience.  Aider l’ensemble du peuple afghan demeure l’objectif principal.

Répondant aux questions lui demandant si elle considère que les droits humains et les droits civils constituent une question interne à l’Afghanistan, Mme DiCarlo a souligné qu’elle avait clairement indiqué lors des discussions que l’Afghanistan avait signé un certain nombre de traités et d’accords internationaux axés sur les droits humains et civils, et que l’Afghanistan -en tant que pays- est lié par ces accords.  Il ne s’agit donc pas d’une question interne.

Soudan

Au Soudan, les combats s’étendent malheureusement à d’autres régions du pays, ce qui a un impact énorme sur des civils innocents.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué avoir reçu des informations faisant état de personnes déplacées ces derniers jours à la suite d’affrontements entre les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide dans la ville de Sinja, située dans l’État de Sennar, dans sud-est du Soudan.

Les derniers chiffres indiquent que plus de 60 000 hommes, femmes et enfants ont déjà fui les combats dans cette zone.  Des informations font état d’insécurité à Abou Houjar et à Ad Dali, situées dans le même État.

La plupart de ces personnes se déplacent vers l’est, vers l’État voisin de Gedaref.

La situation est extrêmement volatile et les agences humanitaires craignent que ce nombre n’augmente dans les prochains jours, alors que les combats se poursuivent et que les gens se déplacent constamment dans une quête insaisissable de sécurité.

L’ONU et les partenaires humanitaires sont présents à Gedaref et préparent des fournitures alimentaires et nutritionnelles pour l’arrivée des personnes qui ont fui leurs foyers.  L’ONU appelle toutefois les parties à une désescalade immédiate, à épargner les civils et à garantir le passage en toute sécurité des personnes fuyant les combats dans toutes les zones touchées par le conflit au Soudan.

De nouvelles projections alarmantes en matière de sécurité alimentaire confirment que le Soudan est confronté à une catastrophe alimentaire d’une ampleur inégalée depuis la crise du Darfour au début du siècle. Le Soudan est également la plus grande crise de déplacement au monde, 9,1 millions de personnes ayant été contraintes de quitter leur foyer.  Les combats continuent de se propager et ne feront qu’aggraver une situation déjà désastreuse.

République démocratique du Congo

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a lancé une opération conjointe avec les forces armées congolaises pour protéger les civils dans les zones de Madombo et Itendey, dans la province de l’Ituri, respectivement contrôlées par les groupes armés Zaïre et CODECO.

Le 30 juin, les forces armées congolaises ont affronté des membres présumés de la CODECO avec le soutien logistique des soldats de maintien de la paix de l’ONU et ont pris le contrôle du village de Lisey.

Pendant ce temps, au Sud-Kivu, les Casques bleus ont poursuivi, samedi dernier, la remise de leurs bases de Minembwe et Mikenge aux autorités congolaises, dans le cadre du plan de désengagement de la Mission de cette zone.

Par ailleurs, le Coordonnateur de l’action humanitaire en RDC, M. Bruno Lemarquis, a condamné l’attaque meurtrière d’hier contre des travailleurs humanitaires au Nord-Kivu.

Le 30 juin, une attaque armée contre une opération humanitaire à Butembo a tué deux travailleurs humanitaires.  Au moins cinq véhicules d’un partenaire humanitaire ont également été incendiés.

Depuis le début de l’année, plus de 170 incidents de sécurité ont directement visé les travailleurs humanitaires, faisant au moins 4 morts et 20 blessés.

La violence continue de déplacer les populations du Nord-Kivu, créant d’importants besoins humanitaires supplémentaires, alors que l’appel humanitaire de 2,6 milliards de dollars pour la RDC n’est financé qu’à 26%, avec seulement 669 millions de dollars en banque.

La province du Nord-Kivu abrite 2,8 millions de personnes déplacées.  Entre le 27 et le 30 juin, plus de 150 000 personnes ont été déplacées en raison de la poursuite des combats dans la ville de Lubero, qui accueillait déjà plus de 500 000 personnes déplacées arrivées en mars après avoir fui les violences dans les territoires de Masisi et Rutshuru.  .

M. Lemarquis a réitéré son appel à une désescalade immédiate de la violence et des tensions politiques.

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