Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 mai 2023
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Soudan
Le Conseil de sécurité tient cet après-midi des consultations officieuses sur le Soudan. Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la mission politique, M. Volker Perthes, doit intervenir par visioconférence ainsi que M. Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d’urgence.
Au Palais des Nations à Genève, le Conseil des droits de l’homme a tenu une séance spéciale sur l’impact du conflit au Soudan sur les droits de l’homme. M. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a condamné le recours à la violence et exhorté toutes les parties à protéger les droits des civils et à honorer leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Soudan/Humanitaire
Les agences humanitaires signalent des pénuries de nourriture, d’eau, de carburant et d’argent liquide dans plusieurs parties du Soudan, compte tenu des combats.
Dans les parties est du pays, les partenaires humanitaires disent que les prix des biens ont presque été multipliés par quatre par rapport à ceux d’avant le conflit.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), moins d’un cinquième des établissements de santé sont pleinement opérationnels à Khartoum; 60% d’entre eux étant complètement fermés.
Malgré la situation sécuritaire, les professionnels de la santé ont été en mesure de rouvrir quelques établissements de santé dans le Nord et le Sud-Darfour pour offrir des sons d’urgence, obstétriques, pédiatriques et autres.
L’OMS se dit prête à envoyer plus de 110 tonnes de produits médicaux dans plus 13 endroits dans le pays.
L’ONU ne saurait trop insister sur la nécessité d’accélérer les procédures douanières et d’assurer un acheminement sécurisé de ces produits cruciaux vers les établissements de santé.
Initiative de la mer Noire
Une réunion quatripartite a eu lieu aujourd’hui à Istanbul sur l’avenir de l’Initiative sur l’exportation de céréales par la mer Noire, avec de hauts responsables de la Fédération de Russie, de la Türkiye, de l’Ukraine et bien sûr des Nations Unies.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Martin Griffiths, a félicité les parties d’avoir, depuis le début de l’Initiative, faciliter l’exportation en toute sécurité de plus de 30 millions de tonnes de céréales et de denrées alimentaires à partir de l’Ukraine. Il a réitéré l’importance de l’Initiative pour la sécurité alimentaire mondiale et reconnu la contribution importante des exportations russes de nourriture et d’engrais.
Les participants à la réunion ont discuté des dernières propositions des Nations Unies, à savoir la reprise du pipeline d’ammoniaque de Togliatti à Odessa, la prorogation plus longue de l’accord, les améliorations apportées au Centre de coordination conjoint pour stabiliser les opérations et les exportations et d’autres questions soulevées par les parties.
Ces dernières ont présenté leurs points de vue et se sont mises d’accord pour en discuter plus avant. M. Griffiths a souligné que les Nations Unies continueront de travailler étroitement avec toutes les parties pour assurer la poursuite et la pleine mise en œuvre de l’Initiative, dans le cadre de l’engagement commun d’atténuer l’insécurité alimentaire mondiale.
Territoire palestinien occupé
Le Secrétaire général a publié hier soir une déclaration dans laquelle il dit suivre avec une grave préoccupation la dangereuse escalade à Gaza et en Israël.
Le Coordonnateur spécial, M. Tor Wennesland, est toujours sur place et multiplie les contacts avec toutes les parties concernées pour essayer de rétablir le calme. Le Secrétaire général appelle toutes les parties à éviter une autre escalade et à mettre fin aux hostilités.
Il est clair que l’escalade à Gaza ne peut qu’aggraver les souffrances des civils et accroître le risque d’un grand nombre de victimes sur place et en Israël.
Les hostilités en cours ont évidemment un impact négatif sur une situation humanitaire déjà difficile à Gaza. Les points de passage israéliens avec Gaza sont fermés pour le troisième jour consécutif. Les réserves de carburant s’épuisent rapidement, forçant la centrale électrique de Gaza, qui dépend des importations régulières à partir d’Israël, à réduire ses opérations. D’autres biens essentiels doivent aussi pouvoir entrer à Gaza immédiatement, dont de la nourriture et des produits médicaux.
Pour sa part, l’UNRWA a poursuivi ses services essentiels de distribution de nourriture, de soins de santé, d’appui à l’assainissement, de transfert des déchets solides vers les décharges, d’installation de puits d’eau. En revanche toutes ses écoles sont toujours fermées.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique que le mois prochain, 200 000 personnes, soit 60% de ses bénéficiaires en Palestine, ne recevront plus d’aide alimentaire, en raison d’un grave déficit financier. Ce mois-ci, ce déficit a forcé le PAM à réduire le montant total de son aide en argent liquide d’environ 20% en Palestine.
République démocratique du Congo (RDC)
Les agences humanitaires continuent de répondre aux inondations et glissements de terrain meurtriers dans le territoire de Kalehe de la province du Sud-Kivu.
Avec leurs partenaires, elles ont mobilisé des équipes de secours pour appuyer les efforts du Gouvernement.
L’OMS a fourni produits et équipements médicaux alors que l’UNICEF a distribué de l’eau et des kits d’assainissement. Il a aussi lancé des activités de décontamination des eaux. Le PAM a, quant à lui, entamé hier la distribution de quelque 8 tonnes de nourriture, dont des biscuits à forte teneur calorique.
L’accès aux zones concernées demeure difficile puisque la principale route a été endommagée. On comptait hier, selon les autorités, au moins 420 morts et 3 000 habitations touchées. Les autorités locales estiment aussi à 5 000 le nombre des personnes disparues.
République centrafricaine
La Mission des Nations Unies dit avoir installé une base temporaire à Am-Dafok, une ville près de la frontière avec le Soudan. Les Casques bleus effectuent des patrouilles régulières pour protéger les réfugiés qui fuient le Soudan.
Le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, M. Mohamed Ag Ayoya, vient de se rendre dans la zone avec le Ministre centrafricain de l’intérieur et de la sécurité publique, M. Michel Nicaise Nassin, et plusieurs représentants des agences des Nations Unies, pour évaluer les besoins humanitaires et la situation des réfugiés, et voir comment y répondre.
Les agences humanitaires ont déjà fourni 4,7 tonnes de fourniture dont des vivres, des non-vivres, des médicaments, des bidons d’eau, des pompes à eau et des kits d’hygiène.
Dans l’est du pays, la Mission se concentre toujours sur la protection des civils. La situation sécuritaire s’est détériorée après des attaques menées par des groupes armés, en particulier dans certaines parties des préfectures de Vakaga et de Haut-Mbomou. La Mission réitère son appel aux groupes armés pour qu’ils déposent les armes et s’engagent dans un dialogue, conformément à l’Accord de paix et à la Feuille de route de Luanda pour la paix en République centrafricaine.
Cameroun
Le Gouvernement et la communauté humanitaire ont lancé aujourd’hui un appel visant à collecter plus de 407 millions de dollars pour répondre, cette année, aux besoins de 2,7 millions de personnes parmi les vulnérables.
Pour 2023, le Plan de réponse humanitaire inclut des services de protection et une aide vitale à ceux qui souffrent de la violence, des catastrophes naturelles, des chocs climatiques et de l’irruption de maladies.
Le Coordonnateur humanitaire au Cameroun, M. Matthias Naab, a appelé la communauté internationale à fournir des fonds au plus tôt, sur une base souple et en quantité suffisante.
Quelque 4,7 millions de personnes au Cameroun ont besoin d’une aide humanitaire, soit un sixième de la population dont plus des trois-quarts sont des femmes et des enfants. Quelque 3 millions de personnes font face, cette année, à une insécurité alimentaire aigüe et plus de 2 millions sont des déplacés.
Somalie
L’équipe de pays des Nations Unies et le Gouvernement viennent de dévoiler un fonds multi-donateurs remodelé pour appuyer les priorités du pays en matière de développement. Ce fonds conjoint de la Somalie, des Nations Unies et des partenaires internationaux fournira des ressources sur une base souple pour relever les principaux défis auxquels sont confrontés la Somalie et son peuple. Il s’agira de collecter la somme 60 millions de dollars par an, et au cours des sept prochaines années, sachant qu’une partie des fonds sera consacrée à l’impact des changements climatiques et au renforcement de la résilience.
Haïti
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a indiqué que la violence en Haïti a augmenté le nombre d’enfants qui souffrent de malnutrition grave aigüe.
Selon une nouvelle étude sur la nutrition, plus de 115 000 enfants en Haïti devraient montrer, cette année, des signes d’amaigrissement grave, par rapport à 87 000, l’année dernière.
La violence en Haïti a limité l’accès des enfants à une nutrition de base, aux soins de santé, à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement. En conséquence, dans plusieurs communes de la zone de Port-au-Prince, un enfant sur cinq souffre d’une forme ou l’autre de malnutrition.
Sans des interventions urgentes pour augmenter les activités de nutrition et de survie de l’enfant, l’UNICEF prévient que la situation ne peut que s’aggraver.
Il a besoin de 17 millions pour intensifier ses opérations et à ce jour, son appel n’est financé qu’à 15%.