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La Commission du développement durable plaide pour un secteur du transport vert et pour plus de sécurité dans l’utilisation des produits chimiques

ENV/DEV/1125

La Commission du développement durable plaide pour un secteur du transport vert et pour plus de sécurité dans l’utilisation des produits chimiques

04/05/2010
Conseil économique et socialENV/DEV/1125
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-huitième session

5e séance – après-midi


L A COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE PLAIDE POUR UN SECTEUR DU TRANSPORT VERT ET POUR PLUS DE SÉCURITÉ DANS L’UTILISATION DES PRODUITS CHIMIQUES


La tenue, cet après-midi, de deux débats thématiques, a été l’occasion pour la Commission du développement durable (CDD) de plaider pour un secteur du transport vert et de réclamer une réglementation plus musclée pour la gestion des produits chimiques, s’agissant en particulier de la nanotechnologie.


Près de vingt ans après le Sommet de la Terre et l’adoption d’Action 21, en 1992, « les produits chimiques représentent toujours une menace considérable pour les espèces biologiques, y compris humaines », a prévenu Ivan Erzen, Ministre de la santé de la Slovénie, qui préside actuellement l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques(SAICM).


En décembre 2009, la base de données du Registre de Chemical Abstract Services répertoriait près de 51 millions de produits chimiques naturels ou fabriqués par l’homme, soit quatre fois plus qu’en 1993, date de la première session de la CDD.  Depuis lors, 4 000 nouvelles substances chimiques naissent chaque jour.


Le débat thématique consacré aux transports a ouvert la porte à une discussion sur les biocarburants et la nécessité de changer les comportements d’un monde où le parc automobile est estimé entre 800 et 900 millions de voitures, un chiffre qui devrait passer à 1,8 voire 2,5 milliards, en 2020.


Tributaire à 95% du pétrole et des produits pétroliers, le secteur des transports est responsable de 23% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, dont les trois quart sont dûs aux automobiles.  Les villes des pays en développement doivent d’autant plus disposer « de toute urgence » de systèmes de transport urbain efficaces, que d’ici 2050, deux tiers de la population mondiale habiteront dans les villes, indique le Secrétaire général, dans son rapport pertinent.


La Commission du développement durable poursuivra ses travaux demain, mercredi 5 mai, à partir de 10 heures.


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2010-2011


Débat thématique sur le transport


Cette discussion a été l’occasion pour les délégations de se pencher sur les défis liés à la création d’un système de transport public en zones urbaines, au rôle du transport dans le développement durable et à l’utilisation d’énergies alternatives comme les biocarburants.  L’importance de sensibiliser le public à ces défis a également été évoquée à plusieurs reprises.


En début de séance, Mme Allison Davis, Spécialiste de la planification des transports, Arup Consultants, à New York, a attiré l’attention sur l’augmentation du nombre de véhicules particuliers, relevant que lorsque les ménages deviennent plus prospères, ils ont tendance à délaisser les transports publics.  Elle a indiqué que la motorisation en Inde et en Chine avait augmenté respectivement de 150% et de 200%.  La décentralisation dans les grandes villes conjuguée à l’inadéquation du transport public, obligeait de nombreux citadins à se rabattre sur les voitures.  La question des coûts du transport public a été soulignée par la représentante du Groupe des syndicats.


« Au lieu de construire des nouveaux quartiers, il vaut mieux accorder la priorité aux transports autour desquels doit s’articuler la planification urbaine », a estimé M. André Lago, Chef de la Division du développement durable et des politiques environnementales du Ministère des affaires extérieures du Brésil, autre expert invité à participer à cette discussion.


C’est le changement des comportements qu’il faut viser, ont estimé, pour sa part, d’autres intervenants dont le représentant de l’Union européenne.  Sinon, a prévenu la Spécialiste d’Arup Consultants, il sera impossible de tirer parti des progrès dans l’efficacité des moteurs et des carburants ».  Elle a dénoncé les politiques qui favorisent l’utilisation des voitures, comme la gratuité des parkings, la rentabilité au détriment de l’environnement, la faiblesse des institutions locales, aux États-Unis notamment et l’absence de données.


Au titre des solutions, les deux spécialistes ont cité les mérites des systèmes de bus qui s’inspirent du fonctionnement des tramways, jamais bloqués dans la circulation, et dont le réseau est coordonné avec d’autres modes de transports, comme la bicyclette.  Ils ont aussi cité les politiques novatrices, comme l’imposition, à Londres, d’une taxe sur les véhicules qui circulent dans le centre ville aux heures ouvrables.


Cette mesure, ont-ils affirmé, a permis de réduire de 30% la congestion du centre ville tout en accélérant de 10% la vitesse des autobus publics.  Les gens emprunteront toujours un bon système de transport public, a-t-elle affirmé.


La contribution du secteur des transports au développement durable a également été évoquée à plusieurs reprises.  Le développement durable est impensable sans un système de transport abordable », a dit le représentant du Yémen, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Intervenant, pour sa part, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, son homologue de la Micronésie, a attiré l’attention sur la situation particulièrement précaire des pays comme le sien qui sont isolés dont la majorité des infrastructures de transport, des aéroports et des routes côtières sont à la merci de l’élévation du niveau de la mer.


S’agissant du continent africain, le représentant du Nigéria, qui intervenait au nom du Groupe africain, a dénoncé, dans un contexte d’urbanisation galopante, comme l’a dit son homologue du Sénégal, l’absence de politiques et de stratégies adéquates en la matière, le coût élevé des transports liés à la faiblesse des infrastructures et le manque de ressources financières.  « Afin de contribuer au développement durable, les transports doivent être abordable, sûres et faciles d’accès pour tous les secteurs de la société tout en étant efficace et écologique », a-t-il estimé.


La consommation se fonde non pas sur sa durabilité mais sur son accessibilité, a renchéri le représentant de l’Ouganda, en pointant du doigt le caractère florissant des commerces des voitures de seconde main.  « Ce sont des voitures polluantes, mais ce sont les seuls véhicules que les gens peuvent se permettre d’acheter », a-t-il rappelé.


Tout en créant des infrastructures de transport, il faut en même temps, a préconisé le représentant du Brésil, assurer une transition rapide vers un système à faible émission de carbone.  Elle a cité les mérites du biocarburant pour les pays en développement.


« Les biocarburants ont fait leur preuve et offrent une solution non seulement environnementale mais également économique », a acquiescé le Spécialiste du Brésil en expliquant que, dans son pays, toutes les voitures en circulation, y compris les importées, utilisent en moyenne 20 à 25% d’éthanol.


« De nombreuses solutions viennent du monde en développement, mais elles sont rarement reconnues par le monde développé.  Ce manque d’intérêt est le signe d’une mentalité néocolonialiste et le refus de reconnaître l’efficacité des biocarburants n’est que le résultat de cet état d’esprit », s’est emporté le Spécialiste du Brésil, qui a également regretté le fait que le rapport du Secrétaire général ne prenait pas suffisamment en compte la contribution des biocarburants à la réalisation des OMD.


« Nous devons conduire par l’exemple », a lancé pour sa part la représentante du Groupe enfants et jeunes, après avoir demandé aux délégués de signaler, en levant la main, s’ils étaient venus en avion.  Il faut, a-t-elle estimé, procéder non seulement à un changement économique mais aussi à un changement social », a-t-elle ajouté.


De nombreuses délégations, dont celles des États-Unis, du Canada, du Liban, qui intervenait au nom du Groupe des États arabes, et d’Israël, ont passé en revue les mesures adoptées sur le plan national pour améliorer l’efficacité des transports.  Le représentant de la France a notamment indiqué que son pays avait l’intention de favoriser le développement du transport fluvial, aussi compétitif que le transport routier, mais plus durable d’un point de vue écologique.


Le représentant de la Chine a indiqué que son Gouvernement avait mis en œuvre une stratégie visant, entre autres, à sensibiliser le public aux bienfaits du transport public.  Son homologue de la Fédération de Russie a insisté sur l’importance d’intégrer la sécurité routière aux projets liés aux transports.


En début de séance, les délégations ont visionné l’extrait d’une vidéo sur le Bus rapid transit (BRT), un système efficace de transport public en voies prioritaires installé à Brisbane, en Australie, et à Curitiba, au Brésil, et qui est en voie d’être mis sur pied à Bogota, en Colombie.


En début de séance, Mme Kathleen Abdalla, Chef du Service des questions émergentes de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Secrétaire général qui traite de la question des transports (E/CN.17/2010/4).


Ce débat thématique était animé par M. Eduardo Meñez des Philippines, Rapporteur et Président par intérim de la Commission du développement durable.


Débat thématique sur les produits chimiques


La sûreté des produits chimiques tout au long de leur cycle de vie et la réglementation liée à leur utilisation a été mise en exergue lors du débat thématique.  Près de vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio et l’adoption d’Action 21, en 1992, « les produits chimiques, y compris les dérégulateurs endocriniens, représentent toujours une menace considérable pour les espèces biologiques, y compris humaines », a affirmé l’un des panélistes et Ministre de la santé de la Slovénie, M. Ivan Erzen, qui préside actuellement l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques(SAICM).


La Vice-présidente de la Commission et modératrice de la réunion, Mme Tanya Raguz de la Croatie a rappelé, en présentant les trois panélistes, que le Chapitre 19 d’Action 21 réunit les divers éléments de la gestion rationnelle des produits chimiques.  Ceux-ci englobent la prévention, la réduction, la neutralisation, la minimisation et l’élimination des risques lors de leur production, le stockage, le transport, l’utilisation et la destruction, dont les risques liés aux substances chimiques contenues dans les produits et articles.


Elle a précisé que ce chapitre reconnaît également que les produits chimiques sont essentiels pour atteindre les objectifs socioéconomiques du monde d’ici 2020, et ce, par une mise en œuvre effective des 17 instruments multilatéraux.


Le Ministre slovène a souligné que la sûreté chimique n’est pas un privilège mais le droit de tout un chacun.  Il a exhorté tous les pays à réduire leur dépendance aux produits chimiques et à appliquer une stratégie internationale pour les gérer.  Le deuxième panéliste, M. Jamidu Katima a longuement parlé du cycle de vie des produits chimiques et des activités particulières dans chacune des étapes.  Il a, en particulier, plaidé en faveur d’une coordination et d’un meilleur échange de données.


La problématique des technologies émergentes comme la nanotechnologie, la biologie synthétique, la géo-ingénierie et les nouveaux développements en génomique et en neurosciences ont été abordés par le Professeur Pat Mooney, troisième panéliste et Expert en politique de biotechnologie et de biodiversité.


Il a expliqué, entre autres, qu’à l’heure actuelle, la nanotechnologie utilisée pour les produits alimentaires, les cosmétiques et l’habillement était permise « virtuellement, sans aucune forme de réglementation ».  Pourtant, a-t-il poursuivi, les caractéristiques des produits chimiques ont changé puisque l’or d’une bague de marié pouvait passer de l’état passif à celui de catalyseur d’autres réactions chimiques; tout comme l’oxyde d’aluminium utilisé par les dentistes est utilisé dans sa version « nano » par l’armée de l’air américaine pour l’ignition des bombes.  De la même façon, l’impact de la nanobiotechnologie ou biologie synthétique, demeure relativement intouché, a noté l’expert.


M. Mooney a placé la notion de sûreté des produits chimiques dans le contexte commercial, en rappelant que d’un point de vue économique, l’industrie chimique, y compris celle des cosmétiques, a totalisé des bénéfices évalués à des milliards de dollars, employant directement 7 millions de personnes et assurant 20 millions d’emplois supplémentaires dans des activités auxiliaires.


Au cours du débat, M. Mooney a affirmé que des recherches ont montré que la fabrication des nanoparticules est telle qu’elles restent longtemps dans l’environnement.  Et pourtant, moins de 1% du financement de la recherche est consacré à cette question, a-t-il dit.


À l’instar du représentant du Liban, il a mis le doigt sur les risques qui accompagnent le transfert des technologies et sur le problème des droits de propriété intellectuelle.  Il faut veiller à « ce que le transfert ne serve pas des intérêts particuliers et que, par exemple, dans les pays en développement,  les laboratoires ne travaillent pas comme bancs d’essais pour des technologies des pays du Nord ».


Parmi certains effets préjudiciables sur la santé humaine et l’environnement qui exigent une réglementation stricte, il a notamment cité l’exemple du transfert illicite des produits chimiques et de leurs méfaits sur les enfants au Sénégal et en Côte d’Ivoire.


Ce problème du déversement des déchets toxiques et des produits radioactifs dans les pays en développement a été particulièrement traité par le Ministre plénipotentiaire de la République-Unie de Tanzanie, M. Modest J. Mero, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qui a fait état d’informations récentes affirmant que des sociétés déversaient illégalement ces produits dans les pays en développement.


Le Ministre a également fait part de sa profonde inquiétude face aux investisseurs qui utilisent tous les moyens possibles pour contourner les systèmes locaux de régulation, en dénonçant le fait que les entreprises profitent de la faiblesse des régimes de régulation et de leur application dans ces mêmes pays.


Le ton du débat a été donné par une vidéo sur un accident dans une usine chimique en Espagne et par la présentation du rapport du Secrétaire général sur les produits chimiques (E/CN.17/2010).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: Mme Catherine Ashton souligne l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un « partenariat actif » avec les Nations Unies

CS/9918

Conseil de sécurité: Mme Catherine Ashton souligne l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un « partenariat actif » avec les Nations Unies

4/05/2010
Conseil de sécuritéCS/9918
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6306e séance – après-midi


CONSEIL DE SÉCURITÉ: MME CATHERINE ASHTON SOULIGNE L’ENGAGEMENT DE L’UNION EUROPÉENNE EN FAVEUR D’UN « PARTENARIAT ACTIF » AVEC LES NATIONS UNIES


Moins de six mois après l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, a souligné, cet après-midi, devant le Conseil de sécurité, l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un « partenariat actif » avec les Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Mme Ashton, qui s’exprimait dans le cadre d’un débat sur la « coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales », a indiqué que l’objectif essentiel de la politique étrangère de l’Union européenne était le « développement d’un système multilatéral efficace au centre duquel se trouve une ONU forte ».


Les Nations Unies et l’Union européenne, a-t-elle dit, doivent « promouvoir les idéaux qui avaient inspiré les générations antérieures: paix, justice, droits de l’homme ».  Il faut, a-t-elle souligné, « défendre les causes de la sécurité, des droits de l’homme et du développement durable sur un front unique ».


Mme Aston a expliqué aux membres du Conseil de sécurité que le Traité de Lisbonne, qui constitue une « étape historique », à la fois « pour les Européens et les non-Européens », offrait l’opportunité de « renforcer l’impact international de l’Union européenne et sa vision stratégique ».  Signé le 13 décembre 2007 entre les 27 États membres de l’Union européenne, le Traité de Lisbonne est entré en vigueur le 1er décembre 2009. 


Évoquant les progrès vers la création d’un Service d’action extérieure européen, elle a appelé les États Membres des Nations Unies à soutenir les efforts de l’Union européenne afin que ses représentants puissent « agir efficacement » dans le cadre des Nations Unies et « maximiser sa contribution dans la réalisation des objectifs communs de l’Organisation ».


L’Union européenne va être désormais en mesure de parler à ses partenaires – dont les Nations Unies - d’une « seule voix », a estimé le Ministre autrichien des affaires européennes et internationales, M. Michael Spindelegger.  Le Ministre a, de même, mis l’accent sur la volonté de l’Union européenne de traduire les résolutions du Conseil de sécurité dans ses propres actions, citant, à cet égard, des mesures sur la protection des civils dans les conflits armés et la question des femmes, la paix et la sécurité.


Le représentant de la France, qui, à l’instar de plusieurs homologues, a rappelé les différentes opérations auxquelles participe l’Union européenne, que ce soit en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie, a estimé qu’avec le Traité de Lisbonne, l’Union européenne était aujourd’hui « mieux outillée pour faire entendre sa voix ». 


Le délégué de la Chine a jugé, pour sa part, qu’avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne et le renforcement du processus d’intégration de l’Union européenne, les Nations Unies et le Conseil de sécurité auraient une « approche plus pragmatique et efficace » dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales. 


Le représentant du Nigéria a constaté que le dialogue entre l’Union européenne et l'Union africaine avait « beaucoup progressé », notamment dans les domaines de la bonne gouvernance, du développement, de la sécurité alimentaire, de l’environnement, de l’intégration régionale et du commerce.  Ce dialogue, a-t-il dit, « doit être renforcé ».  Son homologue de l’Ouganda a mis l’accent sur le partenariat entre l’Union européenne et l’Union africaine ainsi que sur l’appui de l’Union européenne à la Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique.


COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES


Union européenne


Exposé


Mme CATHERINE ASHTON, Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a dressé un tableau de la coopération, qu’elle a jugé croissante, entre l’Union européenne et les Nations Unies.  L’Union européenne accorde, a-t-elle dit, une grande importance à son partenariat avec les Nations Unies.  L’objectif essentiel de la politique étrangère de l’Union européenne est le développement d’un système multilatéral efficace au centre duquel se trouve une ONU forte, a-t-elle dit.  Les Nations Unies et l’Union européenne, a souligné Mme Ashton, doivent promouvoir les idéaux qui avaient inspiré les générations antérieures: paix, justice, droits de l’homme.  Elle s’est dite convaincue que les problèmes complexes appelaient des solutions globales.  Il faut, a-t-elle souligné, défendre les causes de la sécurité, des droits de l’homme et du développement durable sur un front unique.


Mme Ashton a rappelé que les États membres de l’Union européenne constituaient les plus importants contributeurs au budget ordinaire et à ceux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Mais ce partenariat va bien au-delà de l’argent, a-t-elle ajouté, notant que l’Union européenne soutenait vigoureusement les Nations Unies sur les plans politique et opérationnel.  Elle a précisé que l’Union européenne et les Nations Unies travaillaient en commun sur le théâtre d’opérations de huit crises majeures en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie.  L’Union européenne fait rapport au Conseil de sécurité sur trois de ces opérations.


La Haut-Représentante de l’Union européenne a affirmé qu’elle s’exprimait à un moment particulier de l’évolution de l’Union européenne.  Le Traité de Lisbonne est désormais en vigueur, a-t-elle dit, évoquant une étape historique, tant pour les Européens eux-mêmes que pour les non-Européens.  Ce Traité, a-t-elle expliqué, offre l’opportunité de renforcer l’impact international de l’Union européenne et sa vision stratégique.  Mme Ashton a ainsi fait état des progrès visant à la création d’un Service d’action extérieure européen, lequel sera placé sous son autorité, et qui intègrera des diplomates des institutions européennes et des États Membres.  Il dirigera également les délégations de l’Union européenne à travers le monde, a-t-elle poursuivi, appelant tous les États Membres des Nations Unies à soutenir les efforts de l’Union européenne afin que ses représentants puissent agir efficacement dans le cadre des Nations Unies et maximiser sa contribution dans la réalisation des objectifs communs de l’Organisation.


Mme Ashton a déclaré que dans de nombreuses zones de crises, les représentants spéciaux du Secrétaire général et l’Union européenne travaillaient main dans la main.  La médiation et l’appui à la médiation sont désormais des éléments de coopération croissante entre les Nations Unies et l’Union européenne, a-t-elle dit.  La Haut-Représentante de l’Union européenne a, en particulier, souligné que l’une des priorités les plus importantes de l’Union européenne était d’aider les partenaires africains dans le développement de leurs capacités dans les domaines de la prévention des conflits, de la gestion des crises et de la consolidation de la paix.  Elle a ainsi mentionné la création d’un instrument financier spécifique, la Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique.


Mme Ashton a aussi fait état de la collaboration étroite de l’Union européenne avec les Nations Unies dans les domaines de la stabilisation et du développement à long terme, évoquant à cet égard l’intervention rapide de l’Union européenne après le tremblement de terre en Haïti.  Elle a par ailleurs souligné le soutien vigoureux de l’Union européenne, dans le cadre de la lutte contre l’impunité, à la Cour pénale internationale (CPI).


La Haut-Représentante a conclu son intervention en assurant que l’Union européenne était fermement engagée en faveur d’un partenariat actif avec les Nations Unies pour promouvoir la paix, protéger les personnes vulnérables et aider les peuples à vivre dans la sécurité et la dignité.


Déclarations


M. MICHAEL SPINDELEGGER, Ministre des affaires européennes et internationales de l’Autriche, a déclaré que l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne en décembre 2009 a apporté des changements significatifs pour l’Union européenne, notamment en ce qui concerne la politique étrangère et de sécurité.  Avec le renforcement du Bureau du Haut-Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’Union européenne sera en mesure de parler à ses partenaires – dont les Nations Unies - d’une seule voix. Il a rappelé que le Traité de l’Union européenne stipule que les actions de l’Union européenne sur la scène internationale doivent être guidées par les principes de la Charte de l’ONU.  Il a indiqué que le Conseil de sécurité avait, par sa déclaration présidentielle adoptée, sous la présidence de la Chine, en janvier 2010, réaffirmé l’importance de la contribution des organisations régionales et sous-régionales pour le règlement pacifique des conflits et la diplomatie préventive.  Le Ministre a souligné que la coopération entre l’ONU et l’Union européenne était cruciale dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales.  Il a déclaré que l’Union européenne était engagée dans 13 opérations militaires et missions civiles, l’Autriche étant impliquée dans six d’entre elles.  Il a ajouté que l’Union européenne appuyait toutes les opérations de maintien de la paix de l’ONU, citant notamment les efforts de lutte contre la piraterie en Somalie.  Il a également cité la nouvelle mission de formation de l’ONU en Ouganda qui vise à soutenir le gouvernement fédéral de transition somalien par la formation de 2 000 agents de sécurité somaliens.  Il a insisté sur l’implication de l’Union européenne au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan et en Guinée-Bissau.  


En outre, le Ministre autrichien des affaires européennes et internationales a mis l’accent sur la volonté de l’Union européenne de traduire les résolutions du Conseil de sécurité dans ses propres actions.  À cet égard, il a cité des mesures sur la protection des civils dans les conflits armés et la question des femmes, paix et sécurité.  Il a cité la Mission de surveillance de l’Union européenne en Géorgie et la Mission de police (EUPOL) en République démocratique du Congo.  Le Ministre a indiqué qu’une des leçons tirées des opérations militaires et civiles de l’Union européenne était d’intégrer les aspects liés aux droits de l’homme et à la parité entre les sexes dès les phases de conception des missions pour assurer leur succès.  Il a indiqué que l’Union européenne avait adopté différents instruments relatifs à la mise en œuvre de la résolution 1612 sur les enfants et les conflits armés, et la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, dans le contexte de la politique commune de sécurité et de défense.  Un autre exemple de l’engagement de l’Union européenne dans les négociations multilatérales est la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a-t-il dit en soulignant la contribution substantielle de l’Union européenne dans la coopération nucléaire.  Le Traité de Lisbonne, a-t-il dit, a simplifié la représentation internationale de l’Union européenne en précisant que le Service de l’action extérieure aidera à renforcer la cohérence et l’efficacité de la direction stratégique et la coopération de l’Union européenne avec ses partenaires internationaux, en particulier l’ONU.


M. GÉRARD ARAUD (France) a affirmé que l’Union européenne était largement impliquée dans le fonctionnement des Nations Unies.  Sur le plan financier, a-t-il rappelé, l’Union européenne contribue ainsi à hauteur de 40% du budget des Nations Unies.  L’Union européenne est également fortement impliquée depuis plusieurs années dans la gestion des crises avec le lancement de plusieurs opérations militaires et civiles placées sous l’autorité du Conseil de sécurité.  Après avoir énoncé les différentes opérations auxquelles participe l’Union européenne, que ce soit en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie, le représentant de la France a souligné qu’avec le Traité de Lisbonne, l’Union européenne était mieux outillée pour faire entendre sa voix sur la scène internationale, en particulier au sein des Nations Unies.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’un renforcement de la coopération entre l’Union européenne et les Nations Unies, notamment en amont des crises et dans les processus de consolidation de la paix.  Cette coopération est d’autant plus nécessaire, a-t-il dit, qu’il faut aujourd’hui mobiliser l’ensemble des instruments disponibles, qu’ils soient politiques, militaires ou civils.  La France ne ménagera pas ses efforts pour renforcer ces liens entre l’Union européenne et les Nations Unies, a conclu M. Araud. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a déclaré que l’intervention de Mme Catherine Ashton marquait un changement important dans les relations entre les Nations Unies et l’Union européenne. Grâce au Traité de Lisbonne, a-t-il dit, l’Union européenne devient un partenaire plus efficace des Nations Unies et des autres organisations régionales.  Il a rappelé que l’Union européenne était devenue une force pour la stabilité de la région des Balkans, du Caucase et en Afrique du Nord.  « Nous continuons à nous intéresser à l’Afrique », a-t-il ajouté.  M. Lyall Grant a, par ailleurs, souligné l’importance du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, qui répond aux intérêts communs de l’ONU et des organisations régionales.  L’Union européenne, a-t-il dit, est un partenaire de l’ONU.  Le Royaume-Uni, a-t-il assuré, partage des objectifs communs tels que la lutte contre la pauvreté, les changements climatiques ou encore la prolifération nucléaire.


Le représentant a précisé que l’Union européenne et ses États Membres fournissaient près de 40% du budget des Nations Unies et plus de deux tiers de l’aide au développement.  L’Union européenne, a-t-il souligné, a lancé à ce jour plus de 20 missions, déployé des juges, des travailleurs humanitaires et des policiers sur plusieurs continents.  Elle est actuellement présente dans huit situations de conflit, a-t-il ajouté.  Le représentant a également mis l’accent sur l’étroite coopération entre l’Union européenne et l’ONU, notamment dans les Balkans, au Kosovo, en République démocratique du Congo (RDC) ou encore en Afghanistan avec la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).  Le représentant a indiqué que la relation étroite qui existe entre l’Union européenne, les Nations Unies et les organisations régionales, contribuait à assurer une diplomatie préventive et d’instaurer la paix. 


M. ERTUGRUL APAKAN (Turquie) a affirmé que l’Union européenne jouait un rôle toujours plus important pour contribuer à la paix et à la sécurité dans le monde.  La nécessité d’un partenariat au niveau régional est de plus en plus ressentie, a-t-il dit, soulignant à cet égard le rôle de l’Union européenne.  Le représentant a mis l’accent sur la contribution de l’Union européenne dans les domaines de la prévention des conflits, de la gestion des crises, de la médiation, des crises humanitaires ou de l’aide au développement.  La Turquie, grâce à ses capacités civiles et de police, participe aux efforts de maintien de la paix dans plusieurs opérations en Europe ou en Afrique, a-t-il dit.  Le représentant a souligné le rôle en matière de dialogue politique que pourrait jouer son pays, candidat à l’entrée dans l’Union européenne, dans le renforcement des capacités de l’Union européenne à établir la stabilité dans le monde.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a salué l’intervention de la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton.  La Fédération de Russie s’est toujours prononcée en faveur d’une coopération plus étroite entre l’ONU et les organisations régionales, telle que prévue au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies et qui répond aux intérêts communs de l’ONU et des organisations régionales, a-t-il ajouté.  L’Union européenne, a estimé le représentant, a établi une collaboration fructueuse avec les Nations Unies, notamment dans la prévention et le règlement des conflits.  Il a, par ailleurs, précisé que la Fédération de Russie avait plusieurs fois eu l’occasion de partager son expérience avec l’Union européenne, notamment au Tchad ou dans la lutte contre la piraterie.


Le représentant a réaffirmé que son pays souhaite la poursuite du dialogue entre l’Union européenne et la Fédération de Russie. « Nous souhaitons la création d’un instrument juridiquement contraignant pour l’espace « Euro-Atlantique », a-t-il ajouté.  Le représentant a, par ailleurs, salué l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne.  En dépit de la nécessité croissante d’assurer un travail efficace entre les Nations Unies, l’Union européenne et les organisations régionales et sous-régionales, les responsabilités des Nations Unies pour assurer le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde demeurent intangibles, a déclaré le représentant avant de conclure. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) a estimé que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales constitue une partie intégrale et de plus en plus importante de l’architecture des Nations Unies en matière de paix et de sécurité.  Il a ensuite félicité l’Union européenne pour ses grandes contributions à la paix et à la sécurité internationales, en coopération avec l’ONU.  Le rôle complémentaire de l’Union européenne est important dans le domaine du maintien et de la consolidation de paix à travers le monde, allant des Balkans, à la Somalie, a-t-il souligné, en rappelant aussi la collaboration significative de l’Union européenne et de l’ONU, avec la mission EULEX au Kosovo et la transition de l’EUFOR vers la MINURCAT au Tchad.


Avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, le Japon espère que la politique extérieure de l’Union européenne démontrera une grande cohérence et une efficacité sous la direction de la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, a-t-il poursuivi.  Son pays, a-t-il assuré, est fermement déterminé à continuer à coopérer avec l’Union européenne pour renforcer les capacités des forces de police afghanes et le soutien au Centre régional de formation contre la piraterie de Djibouti.


M. LI BAODONG (Chine) a affirmé que son pays accordait une haute importance à la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales et sous-régionales dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a ainsi évoqué la réunion du Conseil de sécurité du mois de janvier sur ce sujet que présidait son pays.  La Chine apprécie le rôle actif que l’Union européenne joue à cet égard, a-t-il dit, citant sa riche expérience dans le domaine de la diplomatie préventive.  Le représentant a encouragé l’Union européenne à continuer à apporter sa contribution aux Nations Unies.  Il a estimé qu’avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne et le renforcement du processus d’intégration de l’Union européenne, les Nations Unies et le Conseil de sécurité auront une approche plus pragmatique et efficace dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales. 


Mme REGINA DUNLOP (Brésil) a tout d’abord souligné l’importance de la présentation faite par la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton.  Elle a, par ailleurs, salué la présence au Conseil de sécurité du Ministre des affaires étrangères d’Autriche, M. Michael Spindelegger.  Alors que le Traité de Lisbonne lance dans une nouvelle phase le développement institutionnel de l’Union européenne, elle a espéré que cela contribuera à renforcer le partenariat entre l’Union européenne et les Nations Unies. 


Mme Dunlop a salué les efforts de l’Union européenne pour la promotion d’un dialogue politique et le renforcement des capacités nationales, notamment dans la région des Balkans, en Europe, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.  La représentante a, par ailleurs, mis l’accent sur le rôle que joue l’Union européenne dans la stabilisation de la région des Balkans, par le biais de sa Mission EULEX au Kosovo et sa Mission EUFOR en Bosnie-Herzégovine.  « Ma délégation, a-t-elle dit, attache une importance particulière au travail entrepris par l’Union européenne en matière de consolidation de la paix.  Le Brésil, qui préside la Configuration Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix, apprécie la contribution apportée par l’Union européenne, a-t-elle précisé.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a souligné le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, notant que cela représentait une meilleure approche et un partenariat plus efficace.  « Nous nous félicitons, a-t-il dit, de l’engagement manifesté par l’Union européenne, qui contribue de manière importante à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu’à la consolidation de la paix ».  Il est important, a ajouté le représentant, de renforcer la coopération entre les organisations régionales et sous-régionales.  Le représentant a salué, à cet égard, le soutien de l’Union européenne en Afrique, notamment la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Par ailleurs, M. Rugunda a mis l’accent sur le partenariat entre l’Union européenne et l’Union africaine et l’appui de l’Union européenne au Fonds pour la paix en Afrique.  Il a souhaité une meilleure coopération entre l’ONU et les organisations régionales, sous-régionales et les commissions régionales.  Il a conclu son propos en se félicitant de la volonté du Conseil de sécurité de poursuivre les discussions, avec l’Union européenne et les organisations régionales, et d’utiliser ces discussions de manière optimale.


Mme BROOKE D. ANDERSON (États-Unis) a affirmé que son pays partageait l’engagement de l’Union européenne en faveur de la diplomatie multilatérale, soulignant, comme le stipule la Charte des Nations Unies, le rôle important des organisations régionales pour prévenir, gérer et résoudre les conflits.  L’Union européenne est un partenaire capital des Nations Unies pour assurer la gestion des crises partout dans le monde, a-t-elle dit.  La représentante a ainsi cité le rôle de l’Union européenne en Afghanistan ou dans la région des Grands Lacs, en Afrique.  Elle a dit en outre apprécier les efforts visant à former les forces somaliennes pour assurer la sécurité ou combattre la piraterie au large des côtes somaliennes.  Elle a également remercié l’Union européenne d’avoir fourni une aide rapide au relèvement d’Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier dernier.  Elle a également mis l’accent sur la contribution de l’Union européenne dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes et la protection des civils, en particulier les plus vulnérables comme les enfants.


Mme MIRSADA COLAKOVIC (Bosnie-Herzégovine) a souligné que l’expérience de l’Union européenne en matière de consolidation de l’État, de réforme du secteur de la sécurité et, plus largement, de promotion de la démocratie, des droits de l’homme, de la bonne gouvernance et de l’état de droit, a été très utile dans un grand nombre de ses missions et pas seulement en Europe.  La Bosnie-Herzégovine salue les efforts de maintien et de consolidation de la paix de l’Union européenne partout dans le monde, a indiqué la représentante, reconnaissant en particulier l’importance du partenariat entre l’Union européenne et l’Union africaine.  De l’avis de sa délégation, l’Union européenne a aussi beaucoup à apporter dans l’assistance aux pays dans les situations post-conflit.  Ses institutions, a estimé la représentante, peuvent contribuer aux efforts visant à instaurer une stabilité à long terme et l’amélioration de la situation économique et sociale.  Elle a souligné l’importance des missions de l’Union européenne axées sur l’état de droit, dont le mandat principal est de renforcer la législation nationale et les institutions judiciaires, lesquelles constituent des conditions indispensables à la stabilité politique et sociale et à la sécurité.  Il y a cinq ans, l’Union européenne a créé une mission militaire EUFOR/ALTEA et une mission d’état de droit EUPM en Bosnie-Herzégovine, a rappelé la déléguée, se félicitant de cette contribution aux efforts de stabilisation du pays à long terme.  La Bosnie-Herzégovine est favorable au renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, à condition d’adopter une approche souple pour utiliser les ressources de manière optimale, a-t-elle indiqué avant de conclure.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a salué l’intervention prononcée par la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton.  La coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales est indispensable pour préserver la paix et la sécurité internationales, a-t-il ajouté.  M. Heller a estimé que l’intervention des organisations régionales est essentielle pour assurer la stabilité à moyen et à long termes.  L’Union européenne est un partenaire stratégique des Nations Unies pour la promotion de la paix, notamment dans des conflits régionaux critiques, a-t-il ajouté.  Sa délégation, a-t-il dit, encourage l’Union européenne à renforcer ses relations stratégiques avec les Nations Unies et à redoubler d’efforts pour assurer une meilleure coopération technique.  L’Union européenne, a estimé le représentant du Mexique, possède les capacités nécessaires pour répondre aux conflits et pour consolider l’état de droit.  L’Union européenne doit continuer d’associer ses efforts à ceux des organisations régionales ou sous-régionales et des autres acteurs sur le terrain, a ajouté le représentant.  Il a conclu sa déclaration en réaffirmant l’engagement de son pays à travailler en étroite coopération avec les Nations Unies et l’Union européenne pour atteindre des objectifs communs. 


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) s’est félicité des mesures concrètes mentionnées par la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité qui, a-t-il dit, cherchent à améliorer les relations déjà bonnes entre l’Union européenne et les Nations Unies, notamment dans le domaine de la gestion des crises.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la coopération dans le domaine de la gestion des crises et de l’échange d’informations.  Il faudrait, a-t-il souligné, que les efforts augmentent progressivement.  De même, conviendrait-il, d’aider les partenaires africains à développer leurs propres capacités, a estimé le représentant.  Il a en outre affirmé que le dialogue entre l’Union européenne et l'Union africaine avait beaucoup progressé, notamment dans les domaines de la bonne gouvernance, du développement, de la sécurité alimentaire, de

l’environnement, de l’intégration régionale et du commerce.  Ce dialogue, a-t-il dit, doit être renforcé.  Le représentant s’est, à cet égard, félicité de la réunion ministérielle qui s’est tenue à Luxembourg en avril 2010. 


M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a souhaité qu’il y ait une interaction plus régulière et plus approfondie entre d’une part les Nations Unies, et d’autre part les organisations régionales, sous-régionales et/ou les commissions régionales.  Face aux défis qui sont de plus en plus complexes, cette coopération est nécessaire, a-t-il dit.  Le Gabon, a ajouté, le représentant, apprécie la contribution de l’Union européenne, notamment dans les Balkans, au Tchad, ou encore en Somalie.  Le représentant a souligné le rôle important de l’Union européenne qui s’emploie à lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes.  Il s’est félicité des efforts entrepris par l’Union européenne, notamment en partageant son expérience en matière de maintien de la paix et de consolidation de la paix.


M. NAWAF SALAM (Liban), rappelant l’importance du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, a souligné que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales est essentielle aujourd’hui pour prévenir les conflits.  Le Liban, a-t-il dit, est attaché à la promotion de la paix, au respect des droits de l’homme, au développement économique et social et à l’état de droit.  Il s’est félicité de ce que ces questions clefs figurent dans l’article 10A du Traité de Lisbonne.  Il s’est, par ailleurs, félicité de l’action de l’Union européenne, dans des régions sensibles comme dans les Balkans ou en Afrique.  L’expertise de l’Union européenne et sa capacité à former le personnel de police ou des institutions judiciaires sont essentielles, a-t-il poursuivi.  Le représentant a souligné le rôle positif de l’Union européenne, membre actif du Quatuor, dans les discussions de paix engagées au Moyen-Orient.  Le Liban exhorte l’Union européenne à continuer de donner la priorité à sa politique étrangère. À cet égard, le représentant a conclu son propos en souhaitant un plein succès à Mme Catherine Ashton dans l’exercice de ses nouvelles fonctions.


Dans ses remarques de clôture, la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a affirmé que le Traité de Lisbonne représentait une véritable possibilité pour l’Europe de mettre au point des stratégies plus cohérentes et plus efficaces.  Mme Ashton s’est félicitée qu’à l’avenir, l’Union européenne et les Nations Unies entendent renforcer leur partenariat.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les États reconnaissent de manière unanime que les zones exemptes d’armes nucléaires sont un instrument de choix pour prévenir la prolifération nucléaire

CD/3229

Les États reconnaissent de manière unanime que les zones exemptes d’armes nucléaires sont un instrument de choix pour prévenir la prolifération nucléaire

04/05/2010
Couverture des réunionsCD/3229
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conférence de l’examen du TNP

3e et 4e séances

Matin & après-midi                                         


LES ÉTATS RECONNAISSENT DE MANIÈRE UNANIME QUE LES ZONES EXEMPTES D’ARMES NUCLÉAIRES

SONT UN INSTRUMENT DE CHOIX POUR PRÉVENIR LA PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE


Les États Parties à ces zones exigent des États nucléaires qu’ils leur

octroientles garanties négatives de sécurité prévues par le droit international


L’inertie qui a prévalu dans la mise en œuvre de la résolution qui appelait à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires, adoptée lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) en 1995, sape la crédibilité du TNP et en fait même une source d’instabilité au Moyen-Orient, a affirmé ce matin, le Ministre des affaires étrangères de la Jordanie. 


Allant plus loin dans ce propos, le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie a affirmé, quant à lui, que cette zone dénucléarisée n’est toujours pas devenue réalité car elle « demeure l’otage du refus d’Israël d’adhérer au TNP et de soumettre ses installations aux inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ».  Pour sortir de cette impasse, la Fédération de Russie a l’intention de présenter certaines propositions, car, à l’instar de nombreuses autres délégations, il en va non seulement de la crédibilité du TNP, mais aussi des perspectives de paix durable dans la région du Moyen-Orient, a déclaré le Vice-Ministre des affaires étrangères de ce pays.  Quant à celui de l’Allemagne, il a proposé que l’Union européenne organise sans plus tarder un séminaire pour réunir toutes les parties concernées par la création d’une telle zone au Moyen-Orient autour d’une table de négociations. 


Sans l’établissement de cette zone, il sera difficile d’envisager comment mettre fin à une potentielle course aux armements dans cette région, a estimé le représentant du Qatar.  Par ailleurs, les pays de la région pourront difficilement tirer profit des utilisations civiles et pacifiques des technologies nucléaires, que ce soit dans le domaine du développement, dans celui de la médecine ou encore en tant que source d’énergie si l’on ne parvient pas à rétablir un climat de confiance mutuelle au Moyen-Orient.  La voie à suivre pour sortir de la crise qui perdure dans cette région semble être, ont estimé de nombreuses délégations, l’adhésion d’Israël au TNP, et celle de tous les pays de la région aux Protocoles additionnels de l’AIEA.  Ces mesures favoriseraient la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires qui serait dès lors soumise au régime de vérification de l’AIEA.


Témoignant de l’efficacité des zones exemptes d’armes nucléaires comme tampons efficaces contre la prolifération, le représentant des Parties au Traité de Semipalatinsk, qui est entré en vigueur en mars 2009 et instaure une zone dénucléarisée en Asie centrale, a fait valoir que ces zones sont « des instruments universels de choix pour prévenir la prolifération des armes nucléaires, créer la confiance et instaurer un climat de paix ».  Lui faisant écho, le Ministre des affaires étrangères de la Namibie a également salué l’utilité de la zone dénucléarisée instaurée sur le territoire de l’Afrique par le Traité de Pelindaba, qui est entré en vigueur le 15 juillet 2009.  Les zones exemptes d’armes nucléaires assurent notamment que les pays d’une même région s’engagent volontairement à ne pas recevoir ou transférer d’armes nucléaires ou de matières radioactives sensibles, à renforcer le contrôle des armements et à ne pas produire ou acquérir d’armes nucléaires ou d’explosifs de cette nature.


Si de nombreuses délégations ont reconnu l’intérêt de ces zones, elles ont néanmoins insisté sur le fait que la création de nouvelles aires géographiques de ce type était étroitement liée à la fourniture de garanties négatives de sécurité par les État dotés d’armes nucléaires aux États qui n’en sont pas dotés, et qui sont Parties au TNP et aux zones concernées.  Il est urgent de pouvoir disposer d’un instrument international juridiquement contraignant pour garantir les droits des pays non dotés de l’arme nucléaire à la sécurité et les protéger du danger posé par le nucléaire militaire, ont soutenu entre autres, les représentants du Qatar et du Venezuela.


La Conférence d’examen de 2010 du TNP poursuivra son débat général demain, mercredi 5 mai, à 10 heures.



Suite du débat général


M. KOSTYANTYN GRYSHCHENKO, Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a rappelé la contribution historique de son pays à l’avancement de la cause du TNP quand il a décidé il y a 16 ans, de renoncer volontairement aux arsenaux nucléaires dont il avait hérité de la défunte Union soviétique.  Cela traduit la profonde conviction de l’Ukraine que les armes nucléaires ne renforcent pas la sécurité mais sont plutôt source de tension.  Cependant, en vue d’encourager d’autres pays à faire de même, il est essentiel de leur donner des assurances de sécurité, et il doit en être de même concernant les autres États qui ne font partie d’aucune alliance de défense, a souligné le Ministre ukrainien, en expliquant que ces garanties doivent faire l’objet d’un document juridiquement contraignant, à l’instar du mémorandum de Budapest pour l’Ukraine.


La contribution la plus récente de l’Ukraine à la cause du désarmement nucléaire a été faite en avril dernier, à Washington, lorsqu’elle a fait part de sa décision de se débarrasser de tous ses stocks d’uranium enrichi d’ici à 2012, à condition de bénéficier de l’assistance internationale suffisante pour ce faire.  L’Ukraine espère que son exemple servira de référence à d’autres pays.  Saluant la signature de l’Accord START et la tenue du Sommet sur la sécurité nucléaire de Washington, le Ministre a estimé qu’il s’agissait de deux événements qui font date, avant de rappeler que son pays est en faveur d’un désarmement global sous contrôle international.  Pour renforcer le TNP, le Ministre a indiqué qu’il faut mettre en place un mécanisme plus efficace de réponse aux défis d’aujourd’hui, et des modalités précises sur l’application de l’article 10 du Traité.  Il a notamment mis l’accent sur l’importance des conditions de sécurité du stockage des matières fissiles.  D’autre part, il a rappelé le soutien de l’Ukraine au TICE qui, selon lui est un élément important du désarmement.  L’Ukraine déplore l’impasse dans laquelle ce Traité se trouve actuellement et souhaite qu’il puisse entrer en vigueur le plus rapidement possible.  Soulignant le besoin vital de la technologie nucléaire pour le développement durable, le Ministre a insisté sur les conditions à mettre en place pour faciliter l’accès à l’uranium faiblement enrichi à tous les pays, sans discrimination, et a souligné le rôle que l’AIEA doit jouer en la matière.  Il s’est félicité de l’accord passé entre l’AIEA et la Fédération de Russie sur la mise en place d’une réserve d’uranium faiblement enrichi.  Revenant également sur la question de la sécurité des installations nucléaires, le Ministre a annoncé que l’Ukraine se propose d’organiser une conférence internationale pour marquer les 25 ans de la catastrophe de Tchernobyl, qui porterait sur cette question.  Pour le Ministre il est plus que temps que l’application des décisions des Conférences d’examen de 1995 et 2000 fasse l’objet d’un examen.  À ce sujet, il a invité toutes les délégations à examiner la proposition faite par le Canada sur ce point.


M. VUK JEREMIC, Ministre des affaires étrangères de la Serbie, a indiqué que son pays avait récemment signé les Protocoles additionnels de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et, qu’en mai 2009, le Parlement serbe avait adopté une loi sur la protection contre les rayonnements ionisants et la sûreté nucléaire.  Depuis plusieurs années déjà, nous collaborons de manière étroite avec l’AIEA pour mettre en œuvre un projet de transfert de 48 kilogrammes d’uranium enrichi de la Serbie à la Fédération de Russie, qui stockera cette matière fissile, a-t-il également fait savoir.  Il a précisé que ce projet était aussi appuyé aussi par l’Union européenne et les États-Unis.  Pour M. Jeremic, le monde étant de plus interdépendant, il est vital que les pays s’engagent dans des accords régionaux de sûreté mutuelle, car « les effets néfastes d’un champignon nucléaire ne s’arrêtent à aucune frontière ».  Le Ministre serbe des affaires étrangères a noté qu’à la différence des catastrophes naturelles, la gestion des risques posés par la prolifération d’armes nucléaires dépend uniquement des hommes, qui sont à la fois la source du problème et les seuls à pouvoir trouver des solutions collectives au péril nucléaire.  Il a ainsi estimé que les solutions antinucléaires devaient être universelles et reposer sur une vision commune que seul le courage politique permettra de traduire en actes. 


Mme DIPU MONI, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a estimé que la communauté internationale n’a pas encore pris suffisamment de décisions pour parvenir à un désarmement nucléaire total.  Le Bangladesh reconnait toutefois le nouvel élan donné à cette cause au cours des derniers mois, notamment avec la signature de l’Accord START entre les États-Unis et la Fédération de Russie, a-t-elle ajouté.  Le Bangladesh souhaite voir des progrès réels en ce qui concerne les 13 mesures pratiques qui devraient être appliquées pour une mise en œuvre efficace et progressive de l’article 6 du TNP.  Le Bangladesh est d’autre part en faveur d’une adhésion universelle au TNP, et a pour sa part décidé de rester un État non nucléaire.  Insistant sur la nécessité de mettre en œuvre les trois piliers du TNP, Mme Dipu Moni a particulièrement insisté sur le respect du droit inaliénable dont jouissent tous les pays concernant l’usage pacifique des technologies nucléaires, tel que cela est stipulé dans l’article 4 du TNP.  Le meilleur moyen d’empêcher la prolifération des armes nucléaires reste le désarmement nucléaire total, a souligné la Ministre.  Pour ne pas priver les pays non nucléaires des applications pacifiques de l’énergie nucléaire, elle a exhorté l’AIEA à respecter son mandat et à poursuivre les objectifs de coopération technique avec ces pays tout en élaborant des mécanismes favorisant le contrôle et la vérification de leurs activités.  Par ailleurs, la Ministre a mis l’accent sur le fait que les États non dotés de l’arme nucléaire ont le droit légitime de recevoir des garanties négatives de sécurité de la part des puissances nucléaires.  Ces dernières doivent s’engager à ne jamais utiliser d’armes nucléaires contre les pays qui n’en sont pas pourvus.  Mme Dipu Moni a exhorté la Conférence d’examen du TNP à travailler sur cette question en vue d’établir un cadre international juridiquement contraignant pour assurer que ces garanties soient données aux pays non nucléaires.  Il s’agit d’une priorité absolue, car bon nombre de ces pays doivent allouer leurs ressources au développement en vue d’avoir une chance de réaliser les OMD, et ne devraient pas avoir à se préoccuper de leur sécurité.


M. SVEN ALKALAJ, Ministre des affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine, a estimé que cette année, la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires se tient alors que le régime nucléaire est en état de crise et qu’il faut prendre des mesures concrètes pour réduire les efforts de prolifération observés dans certaines régions du monde.  Il s’est néanmoins déclaré encouragé par la conclusion satisfaisante des négociations sur le nouvel Accord START signé entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  Cela montre un engagement clair de la part des principales puissances nucléaires en faveur d’un désarmement nucléaire, a estimé M. Alkalaj.  Il s’est félicité des résultats du Sommet sur la sécurité nucléaire qui a eu lieu le mois dernier à Washington D.C. et dont le principal point de discussion était la menace globale posée par le terrorisme nucléaire et la nécessité de sécuriser les matériaux nucléaires et d’en prévenir le trafic illicite.  La Conférence d’examen de 2010 présente une occasion unique de réaffirmer les engagements des États Parties aux principes du régime du TNP, a-t-il ajouté, en appelant les États Parties à un esprit de compromis, de flexibilité et de souplesse pour arriver à un résultat constructif pour ce qui concerne les trois piliers du TNP: le désarmement, la non-prolifération et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire.  M. Alkalaj a réitéré que son pays considère que tous les États Parties ont le droit d’utiliser l’énergie atomique à des fins pacifiques, mais qu’ils doivent également adhérer à toutes les obligations du TNP.


M. MOURAD MEDELCI, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a fait savoir qu’en prévision de la tenue de la huitième Conférence d’examen du TNP, son pays avait présenté un rapport détaillé sur la mise en œuvre du Traité ainsi qu’un certain nombre de documents de travail sur les questions importantes à l’ordre du jour des comités.  Il a ensuite insisté sur la question des garanties de sécurité négatives qui doivent être données aux États non dotés de l’arme nucléaire, « qui demeure la préoccupation majeure d’une large majorité d’États Parties, y compris l’Algérie ».


Pour le Ministre algérien, malgré les progrès récemment enregistrés, on déplore encore le maintien injustifié de doctrines de sécurité nationale basées sur la possession d’arsenaux nucléaires capables de détruire plusieurs fois la planète.  Il a ainsi estimé que la question des garanties négatives de sécurité doit bénéficier d’un examen prioritaire et approfondi qui tiendrait compte, notamment, des décisions pertinentes des Conférences d’examen de 1995 et 2000.  Le Ministre algérien a considéré que le nouveau Traité START constituait une initiative louable dans le processus de désarmement nucléaire.  Toutefois, pour être à la hauteur des attentes, il a affirmé que cet accord doit servir à donner le ton à une démarche plus affirmée en matière de réduction des arsenaux nucléaires, qui soit « progressive, mais soutenue et interrompue ». 


M. Medelci a ensuite exhorté les États Membres du groupe de fournisseurs nucléaires à s’engager à ne pas accorder leur coopération dans le domaine du nucléaire civil à des États qui ne sont pas Parties au TNP.  Il a estimé qu’une telle assurance permettrait de réaliser des progrès sur la voie de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, qui « demeure l’otage du refus d’Israël d’adhérer au TNP et de soumettre ses installations aux inspections de l’AIEA ».  Le Ministre algérien des affaires étrangères a par ailleurs rappelé que son pays avait fait le choix de mettre l’atome au service exclusif des applications civiles, conformément à l’article 4 du TNP.  Il a ainsi réitéré le soutien de l’Algérie au mandat de l’AIEA dans la promotion des utilisations de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Concluant, il a estimé qu’il revenait à l’ensemble de la communauté internationale de rechercher les moyens à même de relancer les travaux de la Conférence du désarmement. 


Mme LENE ESPERSEN, Ministre des affaires étrangères du Danemark, s’est félicitée du lancement et de la conclusion des négociations portant sur le Traité START, aux termes desquelles les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie sont parvenus à un accord sur de nouvelles réductions et limitations de leurs armements stratégiques offensifs.  Elle a indiqué que son pays espérait une prompte ratification de cet accord par les Parlements des deux pays.  Elle a engagé les États Membres à assurer l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et à entamer les négociations devant déboucher sur un traité relatif à l’arrêt de la production de matières fissiles à des fins militaires.  Abordant la question du TNP, Mme Espersen a estimé que cet instrument devait bénéficier d’une ratification universelle.  Elle a également estimé que des mesures appropriées devaient être adoptées si un État venait à se retirer du Traité, et ce, en violation de l’article 10 du TNP.  Un tel acte doit être reconnu comme posant une menace potentielle à la paix et à la sécurité internationales, a-t-elle dit.  La Ministre a également affirmé l’appui du Danemark au système de garanties de l’AIEA.  Elle a par ailleurs estimé que l’usage pacifique de l’énergie nucléaire devait aller de pair avec le respect des obligations relatives à la non-prolifération, lesquelles dépendent du désarmement qui lui-même dépend, à son tour, de la perception qu’ont les pays de leur sécurité.  Toutes ces questions doivent être abordées de manière constructive, a-t-elle affirmé.


M. NASSER JUDEH, Ministre des affaires étrangères de la Jordanie, a estimé que le TNP est la pierre angulaire du régime international de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  Pour ce qui est de l’application de l’article 6 du Traité qui porte sur le désarmement, le Ministre a salué le récent Accord START américano-russe qui constitue, selon lui, un pas important, mais doit s’accompagner d’autres mesures, pour parvenir à l’universalité du Traité.  La Jordanie souhaite en outre que le TICE puisse le plus rapidement possible entrer en vigueur.  L’opinion publique internationale doit être mieux préparée aux enjeux discutés lors de la Conférence d’examen du TNP, a soutenu le Ministre, qui a regretté l’impasse dans laquelle sont actuellement les travaux de la Conférence du désarmement et qui a espéré que le nouvel élan actuel puisse relancer le processus dans son ensemble.  La Jordanie partage les préoccupations exprimées par d’autres pays qui demandent qu’un régime de garanties soit mis en place.  Expliquant que ce rôle revient à l’AIEA qui doit contrôler le système de garanties et en vérifier le respect, M. Nasser Judeh a souligné que cela suppose qu’on lui en donne les moyens nécessaires.  À cet égard, il a estimé que l’adoption volontaire des protocoles additionnels au TNP renforcerait la confiance des États envers le système de garanties de l’AIEA.  Pour sa part, la Jordanie élabore un programme nucléaire à des fins pacifiques et s’engage à respecter les dispositions du TNP, a-t-il poursuivi.  Conformément à cet engagement, la Jordanie a participé au Sommet sur la sécurité nucléaire de Washington pendant lequel la menace du terrorisme nucléaire a été un sujet majeur.  Il est essentiel de disposer d’un mécanisme international sur l’échange d’informations sur les groupes terroristes, afin de déjouer leurs plans, a préconisé M. Judeh.  Déplorant l’inertie de la mise en œuvre de la résolution sur le Moyen-Orient, adoptée lors de la Conférence d’examen de 1995, il a expliqué que ce manque d’application sape la crédibilité du TNP et en fait même une source d’instabilité au Moyen-Orient.  Il faut faire des progrès pour mettre en place cette zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a insisté Nasser Judeh, en soulignant que cela faciliterait la paix dans la région et la naissance d’un État palestinien.


M. ABDULLAH BIN ZAYED AL NAHYAN, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a mis en avant le développement par son pays d’un modèle innovant d’acquisition de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  L’idée est de réduire les inquiétudes en matière de non-prolifération en insistant sur la transparence, la sûreté et la sécurité, a-t-il dit.  Il a souligné que les Émirats arabes unis étaient conscients de leurs droits mais aussi des obligations qui leur incombent en vertu du TNP, ce que démontre la décision qu’ils ont prise de renoncer au développement de capacités nationales d’enrichissement de l’uranium et de recyclage.  S’il a plaidé pour le développement responsable de programmes nucléaires civils, le Ministre émirien a également rappelé que les États Parties au Traité dotés de capacités nucléaires ont l’obligation d’aider les autres à développer les moyens d’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a insisté dans ce cadre sur le rôle pivot de l’AIEA, précisant que son pays avait soumis une demande de nomination pour que les Émirats arabes unis puissent siéger au Conseil des gouverneurs de l’Agence pour la période 2010-2012.  Pour le responsable émirien, la huitième Conférence d’examen au TNP devra se pencher de manière approfondie sur les moyens à trouver pour renforcer le cadre de coopération internationale dans le domaine de l’énergie nucléaire.  Il a notamment plaidé pour la mise en place, sous les auspices de l’AIEA, de mécanismes multilatéraux garantissant une fourniture sûre et responsable du combustible nucléaire. 


M. STEPHEN SMITH, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, s’exprimant au nom du Forum des Îles du Pacifique, a rappelé que cette région avait été la deuxième zone exempte d’armes nucléaires créée dans une zone peuplée.  Mise en place en 1985, cette zone dénucléarisée répondait à l’histoire tragique d’une région qui avait été transformée pendant longtemps en un périmètre d’essais d’armes nucléaires.  Évoquant l’échec de la Conférence d’examen de 2005, il a averti que cette expérience ne pouvait pas se répéter, et qu’il fallait impérativement faire des progrès significatifs sur les trois piliers du TNP.


Revenant sur l’application des mesures adoptées en 2000 sur le désarmement nucléaire, il a salué la signature par la Chine, la France, le Royaume-Uni, et l’ex-Union soviétique des Protocoles pertinents de la zone exempte d’armes nucléaires du Pacifique-Sud, et s’est félicité du fait que les États-Unis aient annoncé leur intention de faire de même.  Compte tenu de l’histoire des essais nucléaires pratiqués dans cette région, les membres du Forum des Îles du Pacifique attachent une importance majeure à l’entrée en vigueur du TICE et encouragent les États à y adhérer.  Toute ratification est un pas vers l’universalité de ces deux Traités, a noté le Ministre.  Pour ce qui est du transport sûr et sans risque de matériels radioactifs et de la sécurité des installations nucléaires, le Forum insiste sur l’application des directives et régimes de garantie de l’AIEA, ainsi qu’une plus grande coopération internationale pour qu’il y ait des mécanismes multilatéraux sur la sécurité nucléaire.  Les membres du Forum soutiennent en outre le droit des États non nucléaires aux usages pacifiques des technologies nucléaires dans un cadre où le contrôle des risques de prolifération nucléaire et le respect des normes internationales de sécurité atomique sont assurés.


Mme GEORGINA TE HEUHEU, Ministre du désarmement et du contrôle des armes de la Nouvelle-Zélande, a déclaré qu’en matière de désarmement nucléaire, son pays préconisait une approche systématique et progressive pouvant être évaluée périodiquement.  Nous continuons à lancer un appel à la réduction des arsenaux nucléaires devant mener à leur élimination totale, ainsi qu’à la tenue sans délai de négociations sur un traité d’interdiction de la production des matières fissiles à des fins militaires, a ajouté la Ministre néo-zélandaise.  Elle s’est ensuite félicitée de l’annonce faite hier par l’Indonésie de son intention de ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Nous exhortons ceux qui ne l’ont pas encore fait à imiter l’Indonésie afin de permettre l’entrée en vigueur de cet important Traité, a-t-elle ajouté.  Concernant l’utilisation à des fins pacifiques de l’énergie nucléaire, elle a plaidé à son tour pour un renforcement des moyens de protection des matériels et installations nucléaires sensibles afin d’assurer à la fois l’accès des Parties à cette énergie et empêcher le trafic illicite de matières radioactives. 


M. ODEIN AJUMOGOBIA SAN, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, qui s’exprimait en sa qualité de chef de la délégation de son pays, a estimé que le TNP reste, malgré ses imperfections, la principale barrière de protection contre les risques de prolifération nucléaire dans le monde.  Pour avoir été l’un de ses premiers signataires, le Nigéria est fortement engagé en faveur de la non-prolifération, ce dont témoigne aussi le fait qu’il ait signé tous les Protocoles additionnels au TNP, a dit le Ministre.  Un moyen essentiel pour y parvenir est la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires à travers le monde, a-t-il préconisé.  Prenant note des développements récents qui donnent une nouvelle impulsion aux efforts multilatéraux de désarmement et de non-prolifération, M. Ajumogobia San a plaidé en faveur de l’établissement d’un instrument juridiquement contraignant pour interdire la production et le stockage de matières fissiles.  En outre, il a demandé que les pays non dotés de l’arme nucléaire, comme le Nigéria, puissent enfin bénéficier d’un régime de garanties négatives de sécurité qui empêche les puissances nucléaires d’utiliser ce type d’armes contre eux.  À l’instar des autres États non nucléaires, le Nigéria revendique aussi la jouissance de son droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, qui peut être un instrument de développement, à condition que son développement se fasse dans un cadre contrôlé pour éviter tout dérapage et tout risque de prolifération nucléaire.


M. UUTONI NUJOMA, Ministre des affaires étrangères de la Namibie, a salué l’entrée en vigueur du Traité pour une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (Traité de Pelindaba) en tant que jalon important pour la paix et la sécurité régionales et a annoncé que son pays s’apprêtait à le ratifier.  Il a appuyé la création, dans toutes les régions du monde, de zones exemptes d’armes nucléaires: « l’objectif du TNP ne saurait être atteint en appliquant ses dispositions de manière sélective, et le TNP ne saurait devenir universel au milieu d’une prolifération régionalisée », a-t-il souligné, en insistant sur l’interdépendance entre les piliers du TNP et la nécessité d’un équilibre permanent entre eux.  M. Utoni Nujoma a en conséquence invité tous les États signataires du TNP qui n’ont pas encore adhéré aux accords de garantie généralisés de le faire sans délai.  Le placement de toutes les structures étatiques d’armement nucléaire sous le système des garanties généralisées de l’AIEA devrait constituer une obligation pour tous les États dotés de l’arme nucléaire et non une option pour certains d’entre eux, a affirmé le chef de la diplomatie namibienne.  D’autre part, il s’est prononcé en faveur du « droit inaliénable » de tout pays à développer sa technologie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a jugé très importante la mise en œuvre de l’article 4 du TNP sans discrimination et a salué l’AIEA pour son assistance aux pays en développement en matière d’accès à la technologie de promotion de l’usage de l’énergie nucléaire, notamment dans le domaine de la santé.  Il a conclu que le multilatéralisme est une donnée critique à respecter en vue de réaliser le désarmement, la non-prolifération et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.   


M. ABU BAKARR GAYE, Ministre de la santé et du bien-être social de la Gambie, a demandé le soutien de la communauté internationale à la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, née du Traité de Pelindaba.  Mon pays envisage un partenariat robuste avec l’AIEA dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la médecine et de l’agriculture, a-t-il expliqué.  Nous souhaitons un appui plus marqué au programme EDUCARE (Education sur le cancer en Afrique) de l’AIEA afin de contrer la prolifération de cette terrible maladie dans les pays du continent, a-t-il indiqué.  C’est ainsi qu’il a également demandé aux États Membres de soutenir plus activement le Programme d’action pour la thérapie contre le cancer de l’Agence, qui est adaptable aux différentes réalités sanitaires de l’Afrique.  M. Gaye a aussi plaidé pour le renforcement des réseaux associant l’AIEA et les universités africaines, afin de faciliter la formation et le développement des technologies modernes de diagnostique et de radiothérapie.  L’énergie nucléaire utilisée à des fins pacifiques a un potentiel formidable pour aider à résoudre de nombreux problèmes de développement auxquels se heurtent les pays africains, en particulier dans le domaine agricole et de la gestion de l’eau.  Dans des régions comme l’Afrique subsaharienne, la diffusion de ces techniques aurait un impact positif majeur en vue d’assurer la sécurité alimentaire des populations, a encore noté M. Gaye.


Mme GEORGINA TE HEUHEU, Ministre du désarmement et du contrôle des armes de la Nouvelle-Zélande, qui s’exprimait cette fois au nom du Chili, de la Malaisie, de la Suisse et de son propre pays (« De-altering Group of Countries »), a souligné la nécessité absolue de réduire le niveau d’alerte auquel sont placées les armes nucléaires qui subsistent.  La Conférence doit être l’occasion de réaliser des progrès à cet égard, car le haut niveau d’alerte de ces armes nucléaires n’est pas adapté aux réalités de l’environnement sécuritaire actuel, a-t-elle jugé.  Selon elle, réduire le niveau d’alerte auquel sont placées les armes nucléaires « c’est diminuer le rôle dévolu aux arsenaux nucléaires dans les systèmes de défense ».  Une telle action permettrait de limiter les risques d’accidents nucléaires et de restaurer la confiance au niveau régional, et, partant, servirait la cause du désarmement nucléaire, a conclu la responsable néo-zélandaise. 


M. PHAM BINH MINH, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères du Viet-Nam, qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) a rappelé que tous les membres de l’ANASE sont signataires du Traité sur la zone exempte d'armes nucléaires de l'Asie du Sud-Est, née du Traité de Bangkok, entré en vigueur en 1997.  L’engagement de ces pays en faveur de la réalisation des objectifs de ce Traité a été réitéré par les chefs d’État et de gouvernement lors du seizième Sommet de l’ANASE, qui s’est tenu en avril 2010 à Hanoï, a dit M. Minh.  Il a indiqué que la région qu’il représente a également soumis à la Conférence d’examen un Mémorandum axé sur les activités mises en œuvre à travers les termes du Traité de Bangkok.  Pour l’ANASE, a-t-il ajouté, les zones exemptes d’armes nucléaires constituent une mesure importante de renforcement de la non-prolifération et du désarmement nucléaires.  À cet égard, M. Minh a salué l’entrée en vigueur, le 21 mars 2009, du Traité portant création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale, qui aide à la consolidation de la paix et de la sécurité régionale et mondiale.  Il a également exprimé l’appui de l’ANASE à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient.


S’exprimant ensuite au nom de son pays, le Viet Nam, M. Minh a rappelé la position du Mouvement des pays non alignés sur les questions à l’étude, et a réitéré l’appel lancé en vue de l’interdiction de l’utilisation ou de l’utilisation de la menace des armes nucléaires et en faveur de leur élimination totale.  Il a indiqué que le Viet Nam a adhéré aux principaux traités multilatéraux sur l’interdiction des armes de destruction massive et a toujours sérieusement mis en œuvre ses obligations en vertu de ces traités, y compris l’accord des garanties de l’AIEA.  Depuis la dernière Conférence, a-t-il précisé, le Viet Nam a ratifié le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, et a signé le Protocole additionnel au TNP avec l’AIEA.  Le pays a également décidé, à une date récente, d’adhérer à la Convention sur la sûreté nucléaire et a fait sienne l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire.         


M. SERGEY A. RYABKOV, Vice-Ministredes affaires étrangères de la Fédération de Russie, a transmis à la Conférence un message du Président Medvedev dans lequel il souligne l’importance du succès de cette Conférence d’examen du TNP, en particulier pour ce qui est de la réponse mondiale aux nouvelles menaces de prolifération nucléaire.  Témoignant de la détermination de son pays d’aller vers le désarmement total, il a cité la signature récente de l’Accord START III avec les États-Unis, ce qui prouve, selon lui, le potentiel de la coopération positive en matière de désarmement.  « L’atome pacifique » joue un rôle croissant pour pouvoir satisfaire la demande énergétique du monde, a-t-il constaté.  Cela signifie que les États Parties au TNP devront trouver des réponses adéquates aux risques de prolifération associés à l’exercice du droit inaliénable de tous les pays aux usages pacifiques de l’énergie nucléaire.  La communauté internationale doit mettre en place des mécanismes de protection de la sécurité nucléaire.  Compte tenu de son expérience en la matière, la Fédération de Russie est disposée à partager cette expérience avec les autres États, a indiqué M. Ryabkov, en citant le Président Medvedev, le but étant de parvenir à une architecture moderne de la coopération internationale pour les usages pacifiques de l’énergie nucléaire, qui puisse résister aux risques de prolifération.  Ce modèle devra se fonder sur le régime de sauvegardes de l’AIEA et sur les approches multilatérales s’appliquant au cycle du combustible nucléaire.


Reprenant la parole au nom du Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie, le Vice-Ministre a noté que l’atmosphère qui prévaut à l’ouverture de la Conférence est marquée par le climat politique existant dans le domaine de la sécurité internationale.  Il a noté qu’un régime international de non-prolifération est d’autant plus important aujourd’hui que le risque de voir du matériel nucléaire se retrouver aux mains de terroristes s’est accru, sans parler de celui que fait courir l’émergence de réseaux clandestins de trafic de matériels radioactifs.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’une plus grande coopération internationale dans le domaine des usages pacifiques des technologies nucléaires de manière à respecter le droit de tous les pays à tirer profit de ces technologies sans pour autant compromettre les risques associés à la prolifération nucléaire.  Pour ce qui est du TNP, le Vice-Ministre a insisté sur la nécessité de renforcer le TNP et de faire en sorte que le système de garanties de l’AIEA devienne universel.  Il a également plaidé en faveur de réels progrès dans l’entrée en vigueur du TICE, expliquant que sa délégation n’est pas venue les mains vides, et qu’elle soumettra une série de propositions sur ces différents points.  Il a ensuite fait part des préoccupations de la Fédération de Russie, qui sont partagées par d’autres délégations, relatives à la non-application de la résolution portant sur la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, texte qui date de 1995.  La Fédération de Russie a soumis un ensemble de propositions dans le cadre des travaux préparatoires de cette Conférence qui devraient permettre de faire des progrès dans l’application de cette résolution, a dit M. Ryabkov.


M. HISHAM BADR (Égypte), qui s’exprimait au nom de la Coalition pour un nouvel agenda, a indiqué que la Coalition était très préoccupée par l’existence d’armes nucléaires dans les arsenaux de certains pays plus de 40 ans après l’entrée en vigueur du TNP.  En outre, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) n’est toujours pas encore entré en vigueur, et la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient n’est toujours pas devenue réalité, a-t-il ajouté.  M. Badr a indiqué que, pour la Coalition, compte tenu de l’échec de la Conférence d’examen du TNP de 2005, il convient de revenir au Document final de la Conférence de 2000 et sur les décisions et résolutions sur le Moyen-Orient adoptées en 1995.  Selon lui, la huitième Conférence d’examen sera un succès politique su les Parties trouvent les moyens d’équilibrer la mise en œuvre des trois piliers du Traité.  En particulier, des progrès urgents sont nécessaires dans le domaine spécifique du désarmement nucléaire, a-t-il dit.  Concernant les zones exemptes d’armes nucléaires, le représentant a répété que la création d’une zone de ce type au Moyen-Orient était d’une importance capitale.  La Conférence doit réaffirmer son appui à ce projet qui n’a connu aucun progrès en 15 ans, a-t-il indiqué, et ce, en proposant des mesures concrètes.  Selon M. Badr, la Conférence doit notamment réitérer son appel à Israël, seul pays de la région du Moyen-Orient à n’être pas Partie au TNP, à y adhérer sans délai et à placer l’ensemble de ses installations nucléaires sous contrôle de l’AIEA. 


M. MURAD ASKAROV (Ouzbékistan), qui s’exprimait au nom des États Parties au Traité de Semipalatinsk portant création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, a rappelé que le Traité, ratifié par les cinq États de la région, était entré en vigueur le 21 mars 2009.  Il a ajouté que 2010 était une année cruciale en vue de renforcer le désarmement et la non-prolifération nucléaires.  Il a souligné à cet égard que les Parties au Traité de Semipalatinsk étaient convaincues que les zones exemptes d’armes nucléaires sont des instruments universels de choix pour prévenir la prolifération des armes nucléaires.  Ce type de zone assure notamment que des dizaines de pays d’une même région s’engagent à ne pas transférer d’armes nucléaires ou de matières radioactives sensibles, à renforcer le contrôle des armements, à ne pas produire ou acquérir d’armes nucléaires ou d’explosifs de cette nature, a-t-il indiqué.  M. Askarov a ensuite appelé à son tour à l’élaboration d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient, et qui soit aussi exempte d’autres armes de destruction massive.  Afin de promouvoir les meilleures pratiques en matière de zones exemptes d’armes nucléaires dans différentes parties du monde, nous préconisons d’accélérer les dispositifs de fourniture par les État dotés d’armes nucléaires de garanties de sécurité négative aux États qui n’en sont pas dotés, a-t-il dit. 


M. TETSURO FUKUYAMA, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Japon, a transmis un message du Premier Ministre japonais, M. Yukio Hatoyama, dans lequel il dit que les yeux des citoyens de Hiroshima et Nagasaki sont tournés vers les résultats de cette Conférence d’examen du TNP.  La menace des armes nucléaires fait partie des problèmes les plus sérieux posés à l’humanité et il ne faut pas permettre que la douloureuse expérience qu’ils ont connue se répète.  Pour avoir été le seul pays victime d’attaques nucléaires, le Japon a la responsabilité morale d’être à l’avant-garde des efforts permettant la réalisation d’un monde sans armes nucléaires et reste fermement attaché aux trois principes non nucléaires, a dit M. Fukuyama.  Le Premier Ministre Hatoyama souhaite que cette Conférence débouche sur des résultats concrets et en appelle à la coopération internationale et à l’esprit de multilatéralisme pour « ouvrir la voie à un monde sans armes nucléaires tout en maintenant les « atomes pour la paix ».  Dans le cadre des préparatifs de cette Conférence, le Japon et l’Australie ont élaboré une proposition de politique générale en matière de désarmement et de non-prolifération qui préconise un certain nombre de mesures.  Le Japon insiste notamment pour que les puissances nucléaires réaffirment sans équivoque ce qu’elles vont faire pour détruire tous leurs arsenaux nucléaires, et s’engagent rapidement, au moins, à ne pas augmenter ces arsenaux.  Le Japon apprécie l’initiative annoncée hier par les États-Unis qui consiste à rendre publics les stocks d’armes nucléaires dont ils disposent et invite les autres puissances nucléaires à suivre cet exemple dans un souci de transparence et de vérification.  Ces puissances doivent en outre donner des garanties négatives aux pays non dotés de l’arme nucléaire et ayant souscrit au TNP.  De plus, il est urgent pour le Japon que le TICE entre en vigueur le plus rapidement possible.  Des mesures de garanties complètes avec la signature des Protocoles additionnels au TNP devraient être la norme pour l’AIEA.


Faisant part des préoccupations du Japon par rapport aux activités nucléaires de la République populaire démocratique de Corée, le représentant a demandé à ce pays d’abandonner tous ses programmes nucléaires et de se soumettre aux dispositions du TNP.  Pour ce qui est de la question des activités nucléaires de l’Iran, le Japon invite ce pays à rapidement reprendre sa coopération avec l’AIEA de manière à lever les doutes qui persistent.  Enfin, M. Fukuyama a lancé un appel à tous les pays non dotés de l’arme nucléaire à adhérer au TNP de manière à en faire un traité universel.  Il faut rétablir la confiance dans le régime du TNP, a-t-il affirmé, en appelant à la coopération de chaque pays pour qu’ils fassent preuve de la volonté politique nécessaire pour parvenir à un consensus.


M. HYNEK KMONICEK, Vice-Ministredes affaires étrangères de la République tchèque, a souligné que le renforcement de l’architecture du TNP est indispensable pour mieux gérer les cas de retrait ou de non-respect des termes du Traité.  Les États Parties qui quittent le régime du Traité doivent être comptables des violations perpétrées avant leur sortie du régime du TNP, a-t-il dit.  Il a ajouté que même une fois en dehors du Traité, les ex-parties doivent respecter ses obligations.  Le Ministre tchèque a ensuite tenu à assurer l’appui complet de son pays à toutes les activités menées par, ou sous l’égide de l’AIEA.  Nous devons préserver l’Agence en tant qu’organe technique neutre et transparent en la protégeant notamment de toute pression politique, a-t-il déclaré.  Il a également plaidé pour un accroissement des ressources financières de l’AIEA, qui, « confrontée à de nouveaux défis de plus en plus complexes, doit être en mesure d’accomplir sa mission ».


M. FASHION PHIRI, Vice-Ministredes affaires étrangères de la Zambie, rappelant que tous les pays africains sont Parties au TNP, a souligné l’attachement de son pays à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.  Les zones de ce type sont le meilleur moyen de réduire les tensions interétatiques en restaurant la confiance au niveau régional, a-t-il dit.  Après avoir annoncé que la Zambie est sur le point de ratifier le Traité de Pelindaba, M. Phiri a plaidé à son tour pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a ensuite jugé impératif que tous les États coopèrent ensemble pour empêcher que des groupes terroristes n’aient accès à des matières ou à des armes nucléaires.  S’agissant du droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, M. Phiri, qui a indiqué que son pays possède d’importantes ressources d’uranium, et il a fait savoir que la Zambie s’emploie à établir des partenariats régionaux et internationaux pour développer les usages responsables de l’atome.  Il a appuyé les travaux de l’AIEA et appelé au renforcement de son régime de sauvegarde.  C’est à cette fin que la Zambie a signé le Protocole additionnel de l’Agence le 13 mai 2009, a-t-il indiqué. 


M. CHO HYUN, Vice-Ministreadjoint des affaires multilatérales et mondiales de la République de Corée, a salué les faits prometteurs récemment survenus en matière de désarmement et de non-prolifération.  Maintenir un équilibre entre les trois piliers du TNP est essentiel pour la viabilité du Traité, a estimé le Vice-Ministre coréen, qui a aussi reconnu les défis sans précédent à relever, comme celui de la prolifération nucléaire.  Les lacunes du TNP, qui ne couvre pas cet aspect de la question, doivent être le plus rapidement possible adressées, sans quoi des dérapages se feront, ce dont témoigne notamment le développement des capacités nucléaires de la RPDC qui représentent une menace à la paix et à la non-prolifération, a dit M. Cho.  En dépit des résolutions du Conseil de sécurité, qui ont envoyé un message fort à la RPDC par le biais de sanctions, les lacunes du TNP n’ont pas été abordées et rectifiées, et il est temps de les combler, a poursuivi le Vice-Ministre.  La dénucléarisation de la RPDC est jusque-là abordée par le biais de Pourparlers à Six, mais la RPDC doit prendre des engagements concrets vers le désarmement nucléaire, a préconisé M. Cho.  En vue de faire progresser ce processus, la République de Corée a proposé une initiative portant sur la dénucléarisation irréversible de la RPDC et l’a soumise aux cinq autres partenaires des Pourparlers, a dit le Vice-Ministre, qui a exigé que les résolutions du Conseil de sécurité soient pleinement mises en œuvre par la RPDC et que cette dernière entame rapidement son désarmement et réintègre le régime du TNP.  Il a également lancé un appel à l’Iran pour qu’il réponde de manière positive aux appels à la coopération lancés par la communauté internationale.


Pour la République de Corée, l’entrée en vigueur du TICE revêt une importance majeure, tout comme la nécessité de renforcer l’autorité de vérification de l’AIEA en poussant à l’universalisation du Protocole additionnel du Traité, a dit M. Cho.  Notre pays est également favorable aux utilisations civiles de l’énergie et des technologies nucléaires, et soutient, dans ce domaine, les approches multilatérales de contrôle du cycle du combustible nucléaire.


M. ANASTASSIS MITSIALIS (Grèce) a indiqué que son pays, qui a ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), appelle à le faire entrer en vigueur dès que possible.  Les Accords de garantie mis en œuvre par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) constituent le meilleur outil pour dissuader, détecter et prévenir la prolifération, a-t-il estimé, invitant tous les États à apporter leur aide et soutien à l’Agence.  La meilleure façon de le faire est de conclure et de mettre en œuvre le Protocole additionnel aux Accords de garantie, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est ensuite inquiété des activités nucléaires de plus en plus fréquentes qui mettent en péril la stabilité de régions entières, comme l’Asie et le Moyen-Orient.  La Grèce soutient tous les efforts déployés en vue d’atteindre l’universalité du Traité sur la non-prolifération et des accords multilatéraux relatifs aux armes de destruction massive.  Il faut que la Conférence d’examen se penche sérieusement sur la question du retrait du régime de ce Traité opéré par certains pays, car c’est un droit qui n’est prévu que pour des cas extrêmes de menace à la sécurité nationale, a estimé M. Mitsialis.  Un tel retrait a des incidences sur la stabilité internationale et régionale, en particulier quand il est pratiqué de mauvaise foi, a-t-il ajouté.


M. GRY LARSEN, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a souhaité que le Document final de la Conférence reflète le consensus le plus large possible sur la voie à suivre en matière de désarmement nucléaire.  Nous devons réaffirmer notre engagement de parvenir par des moyens politiques à un monde sans armes nucléaires, a-t-il ajouté, appelant en ce sens à la mise en place d’un programme clair et réalisable pour le prochain cycle d’examen de la mise en œuvre des trois piliers du TNP.  Pour M. Larsen, le nouvel Accord START doit être considéré comme une étape encourageante, les États dotés de l’arme nucléaire devant à présent donner toutes les assurances qu’ils s’abstiendront de perfectionner les arsenaux qui subsistent, et qu’ils vont poursuivre de manière transparente, irréversible et vérifiable, la réduction de ces arsenaux.  Le responsable norvégien a aussi plaidé pour le développement d’autres zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde, en particulier dans la région du Moyen-Orient, ce dernier point devant faire l’objet de discussions poussées lors de la présente Conférence d’examen.  M. Larsen a par ailleurs estimé que si la Conférence du désarmement (CD) demeure dans l’impasse, il faudra entamer des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires « en dehors de la CD ».


M. WERNER HOYER, Ministre d’État aux affaires étrangères de l’Allemagne, a insisté sur l’importance de cette Conférence pour relancer « les négociations » entre puissances nucléaires et pays non dotés de l’arme nucléaire à travers des propositions spécifiques des puissances nucléaires et, en retour, un renforcement visible du régime international de non-prolifération.  L’Allemagne souhaite en outre que la Conférence débouche sur un plan d’action concret pour la deuxième décennie du XXIe siècle qui témoigne de l’unité de la communauté internationale, et dont le message central serait que tous les pays souhaitent plus de coopération et de contrôle des armes et moins d’arsenaux.  M. Hoyer a salué l’intention annoncée hier des États-Unis de communiquer leur potentiel nucléaire existant, soulignant que seule la transparence mène à la confiance mutuelle.  Les autres puissances nucléaires devraient suivre cet exemple, a-t-il ajouté.  Il a ensuite mis l’accent sur la nécessité d’un mécanisme de contrôle pour les armes « sous-stratégiques » dans le cadre du processus de désarmement en cours.  Pour sa part, et en accord avec ses alliés, l’Allemagne a l’intention de retirer les armes nucléaires tactiques qui sont toujours stationnées sur son territoire, a dit le Ministre.  Il lance un appel pour que le concept stratégique de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) reprenne cette volonté de démantèlement des arsenaux nucléaires, ce qui a fait l’objet de discussions officieuses des Ministres des affaires étrangères de l’OTAN à Tallinn il y a 10 jours.


Pour l’Allemagne, l’impasse dans laquelle se trouvent actuellement les travaux de la Conférence du désarmement de Genève est inacceptable, de même que l’absence de progrès sur l’interdiction de la production de matériels fissiles et le refus de certains pays de ratifier le TICE, qui empêche l’entrée en vigueur de ce Traité.  Par ailleurs, l’Allemagne soutient la création d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient et propose, à cet égard, que l’Union européenne organise le plus rapidement possible un séminaire pour réunir toutes les parties concernées autour de la table de négociations.  Face au retrait de la RPDC du TNP, l’Allemagne estime qu’il est nécessaire que les États Parties au Traité se mettent d’accord sur les règles régissant les retraits du régime du TNP ainsi que les violations de ses dispositions.


M. ERIC DANON (France) a attiré l’attention des participants à la Conférence d’examen sur le fait qu’en près de 15 ans, la France a réduit de moitié le nombre de ses ogives nucléaires et communiqué, dans un souci de transparence, le plafond de son arsenal global, qui est de 300 ogives.  Nous avons ratifié le TICE et démantelé nos sites d’essais, a-t-il ajouté, expliquant que la cessation de la production de plutonium et d’uranium à des fins militaires avait représenté un effort financier de 6 milliards d’euros.  Notre doctrine, strictement défensive, limite rigoureusement le rôle des armes nucléaires, en réservant la mise en œuvre de la dissuasion aux cas extrêmes de légitime défense, a expliqué M. Danon.  Il a affirmé que seul le désarmement réel, en actes concrets, représente un progrès pour la stabilité du monde. 


Après avoir insisté sur l’importance d’une entrée en vigueur rapide du TICE, le représentant a souligné que la résolution des tensions régionales et le renforcement des mécanismes de sécurité collective étaient les moyens les plus sûrs d’avancer sur la voie de l’élimination des armes nucléaires.  M. Danon a ensuite déclaré que le développement du nucléaire civil peut être, « comme l’a rappelé le Président français, le ciment de nouvelles solidarités ».  La France, qui a fait résolument le choix du nucléaire, est donc prête à coopérer avec tout pays qui respecte ses engagements internationaux, a-t-il assuré.  Il a de plus, insisté sur la nécessité de développer un nucléaire civil respectueux des standards en matière de sécurité, de sûreté, de non-prolifération et de protection de l’environnement.  Le représentant a ainsi appelé au renforcement de l’AIEA, qui doit être « le cœur du dispositif de gouvernance mondiale des usages pacifiques de l’énergie nucléaire ».  Pour ce qui est du programme nucléaire de l’Iran, M. Eric Danon a considéré que l’attitude de défi choisie par le Gouvernement de ce pays, l’inquiétude conséquente de l’AIEA, des pays de la région comme de l’ensemble de la communauté internationale, « ne laissent pas d’autre choix au Conseil de sécurité que de rechercher de nouvelles sanctions, pour convaincre l’Iran de négocier ».


M. LI BAODONG (Chine) a déclaré que son pays, qui s’oppose fermement à toute forme de prolifération nucléaire, n’a pas ménagé ses efforts pour parvenir à une solution négociée sur les programmes nucléaires de l’Iran et de la République populaire démocratique de Corée.  Poursuivant son intervention, il a souligné l’attachement de la Chine à la promotion des usages strictement civiles de l’énergie atomique, afin d’aider les pays en développement à mieux répondre aux défis des crises énergétiques et aux conséquences néfastes du changement climatique.  Le représentant a souligné que dans ce cadre, l’AIEA doit être en mesure de tenir son rôle de promoteur d’une utilisation responsable du nucléaire civil par le biais d’une coopération internationale accrue.  Il a ensuite mis en avant l’utilité des zones exemptes d’armes nucléaires pour promouvoir efficacement le désarmement nucléaire et prévenir les risques de prolifération des armes nucléaires et de destruction massive.  Nous saluons l’entrée en vigueur du Traité de Semipalatinsk portant création d’une zone de ce type en Asie centrale, ainsi que celle du Traité de Pelindaba sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.  Nous appelons les Parties au TNP à travailler et de manière active à la mise en œuvre de la résolution sur le Moyen-Orient adoptée en 1995 en vue de l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région, a encore déclaré M. Baodong.


La Chine soutient une entrée en vigueur la plus rapide possible du TICE, a dit le représentant, et elle est en faveur du lancement de négociations pour un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires.  Notre pays est d’avis que toutes les puissances atomiques doivent se joindre aux négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire, afin que la communauté internationale parvienne un jour à s’entendre sur l’adoption d’un plan qui, par étapes, permettrait la conclusion d’une convention interdisant complètement la détention et l’usage d’armes atomiques, a déclaré M. Li Baodong.  La Chine a toujours été en faveur d’une interdiction de la détention et de l’usage de ces armes, et elle adhère à une politique de non-recours en premier à l’usage du nucléaire militaire, ceci, quelles que soient les conditions et les circonstances.  La Chine ne participera à aucune course aux armements, et elle garde ses capacités nucléaires au strict niveau minium requis pour sa sécurité nationale.


Pour M. DAKIUS ĆERKUOLIS (Lituanie), 40 ans après l’entrée en vigueur du TNP, le monde fait face à de nouveaux dangers nucléaires tels que la prolifération clandestine, les menaces émanant du terrorisme nucléaire et le retrait de certains États du régime du TNP.  Pour relever ces nouveaux défis, le régime de la non-prolifération nucléaire doit être renforcé en se basant sur les progrès accomplis dans les trois piliers que sont: le désarmement, la non-prolifération et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, a dit le représentant.  La Lituanie, a-t-il poursuivi, réitère son engagement envers l’objectif de parvenir au désarmement général et complet et créer une planète exempte d’armes nucléaires. Il a conclu en apportant son soutien aux efforts déployés par l’AIEA en vue d’améliorer son système de surveillance, et a dit que sa délégation soutenait les déclarations faites par les États qui ont adhéré au Protocole additionnel de l’Agence.


M. VINCENZO SCOTTI, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Italie, a souhaité que l’attention politique renouvelée et dirigée sur la question du désarmement et de la non-prolifération, grâce notamment à l’engagement personnel du Président des États-Unis, créerait les conditions nécessaires à la réussite de cette Conférence d’examen du TNP.  Pour parvenir à ce succès, a-t-il également ajouté, la communauté internationale doit se fixer des objectifs réalistes et de priorité égale dans les trois piliers que sont: le  désarmement, la non-prolifération et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Abordant la question posée par les pays qui se retirent du TNP, M. Scotti a estimé que l’on ne pouvait autoriser les États à se retirer du Traité pour échapper à leurs obligations internationales, sans qu’ils aient à en subir les conséquences.  Tout en reconnaissant néanmoins le droit à un tel retrait, qui est prévu par l’article 10 du TNP, il s’est prononcé en faveur de l’établissement d’un mécanisme comprenant le Conseil de sécurité et l’AIEA qui serait chargé de veiller aux respects par les États des obligations qui découlent de leur statut.  


M. JORGE VALERO SCOTTI (Venezuela) a déclaré que la construction d’un système international orienté vers la paix, la justice et le développement doit être enracinée dans le respect strict du droit international.  En imposant à certains États le respect des obligations découlant des instruments internationaux en matière de non-prolifération et de désarmement alors qu’on en dispense d’autres, ce principe est bafoué, a regretté le représentant.  Les efforts internationaux dans le domaine de la non-prolifération doivent être conduits simultanément avec ceux déployés dans le domaine du désarmement nucléaire, car ces deux aspects de la question sont intimement liés.  Pour le Venezuela, seule la suppression des arsenaux nucléaires permettra de mettre un terme à la prolifération nucléaire, a dit M. Scotti.  Le Venezuela espère que le nouvel Accord START encourage les États-Unis et la Fédération de Russie à aller plus loin dans la réduction de leurs arsenaux.  Notant le contexte international favorable au désarmement nucléaire, le représentant a souhaité que cela permette de sortir de l’impasse qu’on a connue au cours de la dernière décennie.  Pour lui, la responsabilité première incombe aux puissances nucléaires, qui doivent respecter les articles du TNP et démanteler leurs arsenaux.  Il a regretté à ce sujet que les 13 mesures pratiques pour le désarmement, décidées en 2000, aient été affaiblies du fait d’un manque de volonté de la part des puissances nucléaires.


Constatant que les risques d’utilisation des armes nucléaires contre des pays qui n’en disposent pas existent toujours, le représentant a estimé que pour y faire face, il était essentiel de parvenir à un instrument international juridiquement contraignant qui protègerait les pays non nucléaires contre de tels dangers.  Le Venezuela est en faveur de la mise en place de zones dénucléarisées, sur la base d’un accord volontaire de la part des pays concernés.  Il insiste à cet égard sur l’urgence de la mise en place d’une telle zone au Moyen-Orient, tel que cela est prévu dans la résolution adoptée lors de la Conférence d’examen de 1995.  Israël doit adhérer au TNP sans plus tarder et soumettre ses installations nucléaires aux vérifications de l’AIEA, a poursuivi M. Scotti. 


M. MÁXIMO MEDINA MOREL, Superviseur national pour les affaires nucléaires de la République dominicaine, a rappelé que son pays, qui a adhéré au TNP dès 1968 et qui fut l’un des membres fondateurs de l’AIEA, appuie le rôle de l’Agence dans la promotion de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Renforcer le programme de coopération technique de l’AIEA c’est, de fait, renforcer le régime du TNP, a-t-il ajouté.  M. Morel a souligné que la République dominicaine avait adhéré le 18 mars 2010 à un Protocole additionnel avec l’AIEA, cette décision démontrant « l’importance qu’elle accorde au renforcement du système de sauvegarde de l’Agence, qui peut fournir des garanties efficaces pour un développement responsable du nucléaire civil ».  M. Morel a ensuite lui aussi appuyé la création, partout dans le monde, de zones exemptes d’armes nucléaires, ce qui explique, a-t-il dit, que « mon pays soit Partie au Traité de Tlatelolco portant création d’une zone de ce type en Amérique latine et dans les Caraïbes depuis 1968 ». 


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a déclaré que la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) dans toutes les régions peut servir de point de départ à la réalisation d’un désarmement complet au niveau mondial.  La mise en œuvre de la résolution adoptée en 1995 sur le Moyen-Orient pourrait constituer une contribution majeure à la réalisation de la non-prolifération, a-t-il dit.  Il a appuyé la mise en œuvre des 13 mesures pratiques du Document final de la Conférence d’examen 2000 du TNP comme efforts progressifs de mise en œuvre des obligations de désarmement du TNP.  Il a estimé que l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire pourrait bénéficier à l’ensemble de la planète en rappelant que l’article 4 du TNP garantissait le droit inaliénable de toutes les Parties au TNP à développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques sans aucune discrimination et en conformité avec les articles 1 et 2 du Traité.  Il a rappelé que ces installations nucléaires devaient être mises sous contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour s’assurer que ces installations ne soient pas utilisées à des fins militaires.  Il a souligné l’importance de programmes de coopération technique pour faciliter l’utilisation scientifique de l’énergie nucléaire dans des domaines comme l’industrie, la santé, l’agriculture ou d’autres domaines de grande utilité publique.


M. NASSER BIN ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a dénoncé le fait que la Conférence d’examen du TNP avait lieu alors même que cinq puissances nucléaires refusent toujours de se soumettre aux articles les plus importants du Traité, à savoir: arrêter de développer des arsenaux nucléaires supplémentaires; réduire ceux dont ils disposent; et que certains de ces pays n’ont toujours pas adhéré au TNP, et que des accords sont passés en dehors des cadres fixés par le Traité.  Il est essentiel de parvenir à un Plan d’action qui exige des États Parties d’éliminer leurs arsenaux nucléaires, comme cela a été demandé par le Mouvement des non-alignés, a-t-il poursuivi.  En attendant, il faut créer un instrument international juridiquement contraignant pour apporter des garanties aux pays non dotés de l’arme nucléaire qui les protégeraient de l’usage de ces armes.


Le Qatar est également préoccupé par le fait que la résolution de 1995 sur la mise en place d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient soit toujours restée lettre morte.  Il appelle à des mesures concrètes pour remédier à cet état de fait, rappelant que ce texte avait été adopté en échange de l’extension indéfinie du régime TNP aux pays arabes et de sa ratification par ces derniers.  Il est temps que les États Parties, et en particulier les trois puissances nucléaires qui ont adopté cette résolution, brisent leur silence face à la politique nucléaire d’Israël, qui constitue une violation flagrante du TNP et pousse toute la région dans une course aux armements qui met la paix et la sécurité régionale et mondiale en danger, a exigé le représentant qatari.  À défaut d’une réaction de la communauté internationale face à la demande des pays arabes de créer une zone dénucléarisée au Moyen-Orient, ces pays pourraient considérer un ensemble d’alternatives lors du Sommet arabe de 2011, a averti M. Al-Nasser.  Pour lui, l’adhésion d’Israël au TNP permettrait de rétablir le climat de confiance nécessaire pour trouver des solutions aux nombreux problèmes du Moyen-Orient.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine le financement de 10 opérations de maintien de la paix

AG/AB/3946

La Cinquième Commission examine le financement de 10 opérations de maintien de la paix

4/5/2010
Assemblée généraleAG/AB/3946
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

29eséance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LE FINANCEMENT DE 10 OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a examiné, ce matin, le financement de 10 opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations Unies, à savoir celles déployées en Côte d’Ivoire, à Chypre, en République démocratique du Congo, au Timor-Leste, au Kosovo, au Libéria, au Moyen-Orient (FNUOD), au Soudan, au Sahara occidental et en Somalie.  Elle a entendu la présentation des rapports du Secrétaire général et du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur l’exécution des budgets annuels de ces missions pour la période allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 et sur les projets des budgets de ces mêmes missions pour la période allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, dont les montants recommandés par le Secrétaire général varient de 47,9 millions à 1,44 milliard de dollars.


Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de la  Côte d’Ivoire a salué les progrès importants accomplis pour atteindre les objectifs de chaque mission, tout en renouvelant son appel au Secrétaire général à traiter de façon urgente les problèmes relatifs aux achats, au taux de vacances et à la rotation du personnel.  Il a souhaité que soient levés les obstacles qui entravent la bonne mise en œuvre des projets à impact rapide (QIPS).  Sa délégation, a-t-il dit, est préoccupée par les recommandations du CCQAB visant à réduire chaque proposition de budget.    


Deux délégations sont intervenues au sujet du financement de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), pour laquelle le Secrétaire général recommande l’ouverture d’un crédit de 208 millions 838 400 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011.  Le représentant de l’Australie, qui s’exprimait également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), ainsi que la délégation du Brésil, ont exprimé un soutien ferme à l’égard de cette Mission, en émettant l’espoir qu’une stabilité à long terme sera instaurée dans le pays.  Saluant les progrès réalisés par le Timor-Leste l’année dernière, avec la tenue d’élections en octobre 2009, la fermeture des camps de personnes déplacées et les améliorations des conditions de vie, ils ont rendu hommage à la contribution de la MINUT dans la consolidation de ces efforts.  Néanmoins, ils ont mis l’accent sur la fragilité de la situation en appelant à doter la Mission de ressources suffisantes pour lui permettre d’aider le pays à poursuivre la réforme du secteur de la sécurité, à renforcer l’état de droit et à promouvoir une culture de gouvernance démocratique et de dialogue, et de développement économique et social.  De son côté, le représentant du Groupe CANZ a salué les efforts réalisés pour réduire les coûts, en notant que le projet de budget 2010-2011 prévoit une réduction de 15% des dépenses opérationnelles par rapport à la période précédente. 


Intervenant au sujet du financement de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) - 48 357 900 dollars recommandés par le CCQAB pour l’exercice 2010-2011 – le représentant de la Serbie a souligné qu’il était important pour les Nations Unies de maintenir leur engagement dans la province du Kosovo et à Metohija pour assurer la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme dans un « environnement défavorable marqué par la déclaration unilatérale illégale d’indépendance par les autorités locales du Kosovo ».  Il a estimé qu’il était essentiel de maintenir les niveaux actuels du personnel de la MINUK, de poursuivre la coopération avec la Mission « État de droit » menée par l'Union européenne au Kosovo (EULEX) et le Bureau chargé d’appuyer les communautés et de faciliter les relations.  Il a souhaité que les activités de reconstruction et les arrangements de sécurité concernant le patrimoine culturel et religieux, en particulier des sites du patrimoine orthodoxe serbe, ne soient nullement modifiés.  En outre, il s’est dit convaincu que le retour des personnes déplacées sera le meilleur indicateur de succès de l’état de droit.  


La Cinquième Commission a également entendu la République arabe syrienne qui s’est exprimée au titre de l’examen du financement de la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) dont le projet de budget est estimé à 47 921 000 dollars pour l’exercice annuel 1er juillet 2010. Le représentant syrien, rappelant que la FNUOD a été créée en 1974 à la suite de l’occupation du Golan syrien par Israël, a souhaité que le coût de cette Mission soit assuré par l’« agresseur », conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Intervenant au sujet du financement de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire dont le budget est estimé à près de 492 millions de dollars pour la période allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, le représentant de la Côte d’Ivoire a réaffirmé l’engagement et la mobilisation du Président Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire, de son Premier Ministre, M. Guillaume Soro et du Facilitateur de la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou et Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré. Il s’est félicité de ce que les parties à l’Accord commencent à reprendre en main le processus de paix, en souhaitant que « les négociations sur le financement de l’ONUCI pour la période 2010-2011 insistent surtout sur l’allocation des ressources nécessaires à l’achèvement des dernières composantes, toutes déjà entamées, de l’Accord de Ouagadougou, ainsi que celui des six mandats de l’ONUCI inscrits dans les résolutions 1325, 1674, 1721, 1820, 1865, 1880,1889, 1893, 1894, et 1911 du Conseil de sécurité ». 


Les autres missions de maintien de la paix dont le financement a été examiné ce matin sont les suivantes: Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP); 57 040 000 dollars demandés pour la période annuelle allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011; Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUC): 1 milliard 440 094 400 dollars demandés; Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL):  536 049 600 dollars demandés; Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS): 977 309 700 dollars demandés; Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO): 58 230 900 demandés; Appui à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM): 205 221 300 dollars demandés.


Les rapports du Secrétaire général sur le financement de ces 10 missions de maintien de la paix étaient présentés par M. Jun Yamazaki, Sous-Secrétaire général et Contrôleur de l’ONU.  Ceux du CCQAB étaient présentés par la Présidente du Comité, Mme Susan McLurg.  Pour sa part, Mme Inga-Britt Ahlenius, Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne a présenté un rapport du BSCI contenant 12 recommandations au sujet de la MINUL.  Le BSCI recommande notamment que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) procèdent à une évaluation commune de la MINUL, que la composante Police des Nations Unies soit réorganisée et que la MINUL engage un dialogue politique plus soutenu avec le Gouvernement libérien sur les stratégies à mettre en œuvre pour accélérer la réforme du droit interne.        


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


Financement des opérations de maintien de la paix


Pour chaque opération de maintien de la paix ci-dessous, les rapports présentés portent sur l’exécution du budget 1er juillet 2008-30 juin 2009, le projet de budget 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, les observations et recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) et celles du Bureau des services de contrôle interne (BSCI).


Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (UNOCI)


Dans son rapport sur l’exécution du budget de l’ONUCI 1er juillet 2008 – 30 juin 2009 ( A/64/584/Corr.1), le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale de se prononcer sur l’affectation du solde inutilisé de l’exercice considéré, soit 29 300 dollars; et de se prononcer sur l’affectation des autres recettes et ajustements pour l’exercice clos le 30 juin 2009, soit 6 987 400 dollars, correspondant aux intérêts créditeurs (1 687 400 dollars), aux recettes diverses ou accessoires (1 096 000 dollars) et à l’annulation d’engagements d’exercices antérieurs (4 204 000 dollars).


Dans son rapport sur le budget de l’ONUCI pour l’exercice allant du 1er  juillet 2010 au 30 juin 2011 ( A/64/673/Corr.1), le Secrétaire général recommande l’ouverture d’un crédit de 492 535 700 dollars pour le fonctionnement de l’Opération pendant l’exercice de 12 mois allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011; et la mise en recouvrement de ce montant à raison de 41 044 642 dollars par mois au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de l’Opération.


Dans son rapport ( A/64/660/Add.7), le CCQAB recommande à l’Assemblée générale, en ce qui concerne le financement de l’ONUCI pendant l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, de décider que le solde inutilisé, d’un montant de 29 300 dollars, et les recettes diverses et ajustements, d’un montant de 6 987 400 dollars, seront portés au crédit des États Membres, selon des modalités qu’il lui appartiendra de fixer.  Il lui recommande aussi, en ce qui concerne le financement de l’ONUCI pendant l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, d’ouvrir, si le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de l’ONUCI au-delà du 31 mai 2010, un crédit de 491 578 200 dollars pour financer le fonctionnement de l’Opération pendant la période de 12 mois allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011.


Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP)


Dans son rapport ( A/64/533) sur l’exécution du budget de l’UNFICYP pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale de se prononcer sur l’affectation du solde inutilisé de l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, soit 123 100 dollars; ainsi que sur l’affectation des autres recettes de l’exercice clos le 30 juin 2009, qui s’élèvent à 820 400 dollars et comprennent les intérêts créditeurs (442 700 dollars), les recettes diverses ou accessoires (50 400 dollars) et les économies résultant de l’annulation d’engagements d’exercices antérieurs (355 300 dollars), déduction faite des ajustements sur exercices antérieurs (28 000 dollars).


Dans son rapport (A/64/629) sur le budget annuel  1er juillet 2010-30 juin 2011 de l’UNFICYP, le Secrétaire général recommande l’ouverture d’un crédit de 57 040 000 dollars, dont un montant de 24 639 376 dollars financé au moyen des contributions volontaires versées par les Gouvernements chypriote (18 139 376 dollars) et grec (6,5 millions de dollars).


Dans ses remarques sur le financement de l’UNFICYP ( A/64/660/Add.5), le CCQAB recommande que le solde inutilisé lors de l’exercice annuel 2008-2009 -  123 100 dollars, ainsi que les 820 400 dollars correspondant aux autres recettes et ajustements - soient portés au crédit des États Membres selon des modalités qui devront être arrêtées par l’Assemblée.  En ce qui concerne le budget à venir, il recommande à l’Assemblée d’ouvrir un crédit de 56 894 600 dollars au titre du fonctionnement de la Mission pour l’exercice de 12 mois allant du 1er  juillet 2010 au 30 juin 2011, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de l’UNFICYP.


Financement de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC)


Dans son rapport (A/64/583) sur l’exécution du budget de la MONUC pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, le Secrétaire général recommande que l'Assemblée générale se prononce sur l’affectation du solde inutilisé de 24 334 600 dollars et des autres recettes qui s’élèvent à 27 528 400 dollars et comprennent les intérêts créditeurs (5 638 800 dollars), les recettes diverses ou accessoires (2 688 000 dollars) et l’annulation d’engagements d’exercices précédents (19 255 800 dollars), contrebalancées par des ajustements sur exercices antérieurs (54 200 dollars).


Dans son rapport (A/64/670) sur le budget de la MONUC pour l’exercice de 12 mois allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, le Secrétaire général recommande l’ouverture d’un crédit de 1 milliard 440 094 400 dollars aux fins du fonctionnement de la Mission.


Dans ses recommandations sur la question, le CCQAB (A/64/660/Add.8) recommande que le solde inutilisé de 24 334 600 dollars ainsi que les autres recettes et ajustements d’un montant de 27 528 400 dollars de l’exercice 2008-2009 soient portés au crédit des États Membres selon des modalités à déterminer par l’Assemblée générale.  S’agissant de l’exercice 1er juillet 2010-30 juin 2011, il recommande, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission au-delà du 31 mai 2010, que l’Assemblée ouvre un crédit de 1 410 350 200 dollars aux fins du financement de la Mission.


Financement de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT)


Dans son rapport ( A/64/617) sur l’exécution du budget de la MINUT pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, le Secrétaire général recommande que l'Assemblée générale se prononce sur l’affectation du solde inutilisé de 27 500 dollars ainsi que de 6 751 500 dollars provenant des intérêts créditeurs (899 000 dollars), de recettes diverses ou accessoires (1 513 500 dollars) et des économies résultant de l’annulation d’engagements d’exercices antérieurs (4 342 900 dollars), déduction faite des ajustements sur des exercices antérieurs (3 900 dollars).


Dans son rapport (A/64/686) sur le budget de la MINUT pour l’exercice à venir allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, le Secrétaire général recommande l’ouverture d’un crédit de 208 millions 838 400 dollars pour assurer le fonctionnement de la Mission.


Dans ses recommandations sur la question, le CCQAB (A/64/660/Add.11) recommande que le solde inutilisé de 27 500 dollars et les autres recettes pour l’exercice clos le 30 juin 2009, d’un montant de 6 751 500 dollars, soient portés au crédit des États Membres selon des modalités à déterminer par l’Assemblée.  En ce qui concerne le financement de la MINUT pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, le Comité consultatif recommande un crédit de 206 millions 811 600 dollars


Financement de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK)


Dans son rapport A/64/604 sur l’exécution du budget de la MINUK pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, le Secrétaire général recommande que l'Assemblée générale se prononce sur l’affectation du solde inutilisé de 29 488 700 dollars ainsi que sur l’affectation des autres recettes pour l’exercice clos le 30 juin 2009, soit 9 134 100 dollars, correspondant aux intérêts créditeurs (855 200 dollars), aux recettes diverses ou accessoires (7 464 400 dollars) et à l’annulation d’engagements d’exercices antérieurs (892 500 dollars), déduction faite es ajustements sur exercices antérieurs (78 000 dollars).


Dans son rapport ( A/64/661) sur le budget de la MINUK pour l’exercice  allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, le Secrétaire général recommande l’ouverture d’un crédit de 48 357 900 dollars.


Dans ses recommandations sur la question, le CCQAB (A/64/660/Add.6) recommande que le solde inutilisé de 29 488 700 dollars, ainsi que les autres recettes et ajustements d’un montant de 9 134 100 dollars pour l’exercice clos le 30 juin 2009, soient portés au crédit des États Membres.  En ce qui concerne l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, le CCQAB recommande l’ouverture d’un crédit d’un montant de 48 357 900 dollars pour le fonctionnement de la MINUK pour l’exercice de 12 mois allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011.


Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL)


Dans son rapport sur l’exécution du budget de la MINUL 1er juillet 2008-30 juin 2009 (A/64/601), le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale de se prononcer sur l’affectation du solde inutilisé de 10 239 100 dollars pour la période considérée; et de se prononcer sur l’affectation du montant de 13 570 400 dollars correspondant aux recettes accessoires de l’exercice clos le 30 juin 2009 et provenant d’intérêts créditeurs (4 567 800 dollars), d’autres recettes/recettes accessoires (2 772 500 dollars) et d’annulations d’engagements d’exercices antérieurs (6 250 000 dollars), compensés par des ajustements sur exercices antérieurs (19 900 dollars).


Dans son rapport sur le budget de la MINUL 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 (A/64/647), le Secrétaire général propose d’ouverture d’un crédit d’un montant de 536 049 600 dollars pour le fonctionnement de la Mission pendant la période considérée; de mettre en recouvrement un montant de 134 012 400 dollars pour la période allant du 1er juillet au 30 septembre 2010; de mettre en recouvrement un montant de 402 037 200 dollars pour la période allant du 1er octobre 2010 au 30 juin 2011, à raison de 44 670 800 dollars par mois, au cas où le Conseil déciderait de proroger le mandat de la Mission.


Dans son rapport sur les deux rapports précédents ( A/64/660/Add.9 ), le CCQAB recommande que le solde inutilisé de 10 239 100 dollars ainsi que les recettes diverses et les ajustements, d’un montant de 13 570 400 dollars, soient portés au crédit des États Membres, selon des modalités qu’il appartient à l’Assemblée générale de fixer.  En ce qui concerne le financement de la MINUL pendant l’exercice 1er  juillet 2010 - 30 juin 201, il recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir des crédits d’un montant total de 529 760 000 dollars, sous réserve, en ce qui concerne la période du 1er  octobre 2010 au 30 juin 2011, que le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MINUL au-delà du 30 septembre 2010.


Dans son rapport, le Bureau des services de contrôle interne ( A/64/712 ) formule 12 recommandations.  Il recommande notamment, compte tenu de l’expérience récente de la MINUSTAH, que le Département des opérations de maintien de la paix et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires devraient procéder ensemble à une évaluation.  Il recommande aussi d’étoffer et de réorganiser la composante Police des Nations Unies de la MINUL.  En outre, la MINUL devrait engager un dialogue politique plus soutenu avec le Gouvernement libérien sur les stratégies à mettre en œuvre pour accélérer la réforme du droit interne.


Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD)


Dans son rapport sur l’exécution du budget de la FNUOD 1er juillet 2008 - 30 juin 2009 ( A/64/536 ), le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale de décider de l’affectation des soldes inutilisés pour l’exercice considéré, soit 14 200 dollars; et de décider de l’affectation des recettes diverses de l’exercice clos le 30 juin 2009, soit 1 919 200 dollars, constituées des intérêts créditeurs (984 900 dollars), de recettes diverses ou accessoires (354 800 dollars) et d’engagements d’exercices antérieurs annulés (638 800 dollars), et compensées par certains ajustements concernant des exercices antérieurs (59 300 dollars).


Dans son rapport surle Budget de la FNUOD 1er juillet 2010 - 30 juin 2011 ( A/64/630 ), le Secrétaire général recommande d’ouvrir, aux fins du fonctionnement de la Force pour la période allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, un crédit d’un montant de 47 921 100 dollars; et de mettre cette somme en recouvrement, à raison de 3 993 425 dollars par mois, sous réserve que le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de la Force.


Dans son rapport sur les deux rapports précédents ( A/64/660/Add.4 ), le CCQAB recommande que le solde inutilisé de 14 200 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, ainsi que les autres recettes et ajustements d’un montant de 1 919 200 dollars pour l’exercice clos le 30 juin 2009, soient portés au crédit des États Membres selon des modalités à déterminer par l’Assemblée générale.  En ce qui concerne le financement de la FNUOD pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, il recommande que l’Assemblée générale ouvre un crédit d’un montant de 47 921 100 dollars pour le fonctionnement de la FNUOD pendant l’exercice de 12 mois allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, si le Conseil de sécurité décidait de proroger le mandat de la mission au-delà du 30 juin 2010.



Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS)


Dans son rapport sur l’exécution du budget de la MINUS 1er juillet 2008 - 30 juin 2009 ( A/64/566 ), le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale de se prononcer sur l’affectation du solde inutilisé de l’exercice allant du 1er  juillet 2008 au 30 juin 2009, soit 10 788 300 dollars, correspondant à la différence entre le montant des contributions mises en recouvrement (871 276 400 dollars) et le montant des dépenses engagées (860 488 100 dollars); et de se prononcer sur l’affectation des autres recettes et ajustements pour l’exercice clos le 30 juin 2009, soit 37 698 800 dollars, correspondant aux intérêts créditeurs (8 590 500 dollars), aux recettes diverses ou accessoires (10 129 800 dollars), aux ajustements sur exercices antérieurs (4 900 dollars) et à l’annulation d’engagements d’exercices antérieurs (18 983 400 dollars).


Dans sa proposition de budget de la MINUS pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 ( A/64/632 ), le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir, aux fins du fonctionnement de la Mission pour la période de 12 mois allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, d’un crédit de 977 309 700 dollars; et de mettre cette somme en recouvrement, à raison de 81 442 475 dollars par mois, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission.


Dans son rapport ( A/64/660/Add.3 ), le CCQAB recommande à l’Assemblée générale de se prononcer sur l’affectation du solde inutilisé de 10 788 300 dollars, le financement de la MINUS pour l’exercice allant du 1er  juillet 2008 au 30 juin 2009, correspondant à la différence entre le montant des contributions mises en recouvrement (871 276 400 dollars) et le montant des dépenses engagées (860 488 100 dollars); et de se prononcer sur l’affectation des autres recettes et ajustements pour l’exercice clos le 30 juin 2009, soit 37 698 800 dollars, correspondant aux intérêts créditeurs, aux recettes diverses ou accessoires, aux ajustements sur exercices antérieurs et à l’annulation d’engagement d’exercices antérieurs.  Il recommande aussi, en ce qui concerne le financement de la MINUS pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, que l’Assemblée générale ouvre un crédit de 938 345 400 dollars au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 avril 2010.


Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)


Dans son rapport sur l’exécution du budget de la MINURSO 1er juillet 2008 - 30 juin 2009 ( A/64/602 ), le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale d’affecter leu reliquat du solde inutilisé de l’exercice clos le 30 juin 2009, soit 540 000 dollars; et d’affecter les recettes diverses de l’exercice clos le 30 juin 2009, qui se montent à 1 098 500 dollars et proviennent des intérêts créditeurs (140 300 dollars), des recettes accessoires ou diverses (465 200 dollars) et de l’annulation d’engagements d’exercices antérieurs (535 500 dollars), déduction faite des ajustements sur exercices antérieurs (42 500 dollars).


Dans son rapport sur le budget de la MINURSO pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 ( A/64/636 ), le Secrétaire général recommande l’ouverture d’un crédit d’un montant de 58 230 900 dollars pour le fonctionnement de la Mission pendant l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011; et la mise en recouvrement de ce montant à raison de 4 852 575 dollars par mois, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la MINURSO.


Dans son rapport ( A/64/660/Add.2 ), le CCQAB recommande qu’en ce qui concerne le financement de la MINURSO pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, le solde inutilisé de 540 000 dollars, ainsi que le montant de 1 098 500 dollars correspondant aux autres recettes et ajustements, soient portés au crédit des États Membres, selon des modalités qu’il appartiendra à l’Assemblée de déterminer.  Il recommande aussi que, si le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 avril 2010, l’Assemblée ouvre un crédit de 58 100 400 dollars pour financer les activités de la Mission pendant l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011.


Appui à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM)


Dans son rapport sur le financement de l’appui à l’AMISOM pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 ( A/64/644 ), le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir un crédit d’un montant de 205 221 300 dollars pour la période de 12 mois allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011; de mettre en recouvrement un montant de 119 712 425 dollars pour la période allant du 1er juillet 2010 au 31 janvier 2011; de mettre en recouvrement un montant de 85 508 875 à raison de 17 101 775 dollars par mois, si le Conseil de sécurité décidait de proroger le mandat concernant le financement du soutien logistique à fournir à l’AMISOM et pour d’autres activités immédiates liées à une opération future de maintien de la paix des Nations Unies; et de décider de l’utilisation du solde inutilisé de 11 700 dollars pour la période allant du 1er juillet 2007 au 30 juin 2008.


Dans le son rapport ( A/64/754 ), le CCQAB recommande, en ce qui concerne le financement de l’appui à l’AMISOM pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, de réduire de 22 716 530 dollars le montant du budget prévu par le Secrétaire général.  Il recommande donc à l’Assemblée générale d’ouvrir un crédit d’un montant de 182 504 770 dollars pour le financement de l’appui à la Mission de l’Union africaine en Somalie pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

« Sous une confluence exceptionnelle », la Commission du développement durable s’attaque aux questions du transport, des déchets et des mines

ENV/DEV/1124

« Sous une confluence exceptionnelle », la Commission du développement durable s’attaque aux questions du transport, des déchets et des mines

03/05/2010
Conseil économique et socialENV/DEV/1124
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-huitième session

2e séance – matin


« SOUS UNE CONFLUENCE EXCEPTIONNELLE », LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE S’ATTAQUE AUX QUESTIONS DU TRANSPORT, DES DÉCHETS ET DES MINES


La Commission du développement durable a ouvert, aujourd’hui, sa session sous une « confluence exceptionnelle » comme l’a dit le représentant de la Micronésie, au nom des petits États insulaires en développement (PEID).  2010 sera en effet l’année d’une réunion de haut niveau sur la Stratégie de Maurice sur les PEID et d’un sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), prévus tous deux en septembre à New York, alors que Cancun accueillera en décembre, une conférence sur le successeur du Protocole de Kyoto.


Chargée de faire des recommandations pour accélérer la mise en œuvre d’Action 21 de 1992 et du Plan d’application de Johannesburg de 2002, textes fondateurs du développement durable dont les trois piliers, ont rappelé les délégations, sont la croissance économique, le développement humain et la protection de l’environnement, la Commission discutera jusqu’au 14 mai, d’un module thématique comprenant les questions du transport, des produits chimiques, de la gestion des déchets, de l’extraction minière et du Cadre décennal de programmation sur les modes de consommation et de production durables.


Dans les rapports qu’il a présentés à la Commission, le Secrétaire général indique que la croissance économique mondiale de ces 50 dernières années a énormément coûté à l’environnement et aux écosystèmes.  Au cours de ce demi-siècle, l’homme a modifié les écosystèmes plus rapidement et plus profondément que dans « tout intervalle comparable dans l’histoire de l’humanité », en grande partie pour répondre à une explosion des besoins en nourriture, en eau douce, en bois, en fibres et en combustibles.  Inverser la dégradation des écosystèmes tout en répondant aux demandes croissantes de leurs services constitue un défi que l’on peut partiellement relever en modifiant les politiques, institutions et pratiques, estime le Secrétaire général.


Face à ces « problèmes complexes », le Président de la Commission et Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du Guatemala, Luis Ferrate Felice, a exhorté à « l’action ».  Tous les intervenants ont appelé à un esprit de dialogue et de coopération pour une session consacrée exclusivement à l’examen des questions; l’élaboration des recommandations étant prévue pour l’année prochaine.  Aujourd’hui, la Commission a également échangé des données d’expérience des régions d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, d’Amérique latine et des Caraïbes et de l’Europe.


La Commission a élu Hilario G. Davide Jr, des Philippines, à sa Présidence; Mohamed A. Alahraf de la Jamahiriya arabe libyenne, Tanyia Valerie Ragux de la Croatie et Ulf Jaeckel de l’Allemagne, à ses vice-présidences.  Élu Rapporteur, Eduardo Martin Meñez des Philippines, remplacera le Président, rappelé dans son pays.


La Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 4 mai, à partir de 10 heures.


Module thématique du cycle d’application 2010-2011


La Commission s’est saisie du rapport du Secrétaire général sur « le transport » (E/CN.17/2010/4).   Le Secrétaire général y souligne d’abord que le transport et la mobilité sont des conditions préalables et essentielles au développement durable.


Il constate néanmoins que le transport va souvent de pair avec des coûts environnementaux et sociaux mais que le manque d’infrastructures adéquates et de services de transport abordables contribue à la pauvreté et constitue un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier dans les pays en développement.


Toutefois, l’urbanisation et la motorisation accrues depuis plusieurs décennies se traduisent par une augmentation sans précédent des émissions, entraînant la dégradation des conditions de vie partout dans le monde et l’accélération du processus des changements climatiques.  La croissance démographique mondiale renforce encore ces tendances.


Pour le Secrétaire général, des interventions politiques appropriées s’imposent d’urgence pour mettre en place des systèmes de transport abordables, économiquement viables, socialement acceptables et écologiquement valables.  Il est essentiel, selon lui, de développer des systèmes multimodaux privilégiant les moyens de transport à faible consommation d’énergie et de recourir davantage aux systèmes de transports publics.


Le Secrétaire général estime de plus que la planification intégrée du transport urbain et rural, soutenue par des politiques de réglementation et d’incitation fiscale, alliée au développement de nouvelles technologies et à une coopération internationale accrue, est un facteur clef pour mettre en place un secteur des transports répondant aux exigences du développement durable.


Dans son rapport sur « les produits chimiques » E/CN.17/2010/5, le Secrétaire général explique que des progrès significatifs ont été réalisés dans l’atteinte de l’Objectif 2020 grâce à l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques, à la mise en œuvre des instruments juridiques internationaux y afférent, au renforcement de l’échange d’informations et de la communication des risques, à l’élaboration de programmes d’évaluation, de réduction et de prévention des risques, au développement d’indicateurs et à la surveillance.  Les grands groupes ont fortement contribué à la promotion de la sécurité chimique.


Le Secrétaire général estime cependant que ces progrès n’ont toutefois pas été suffisants à l’échelle mondiale et qu’ils ont des répercussions sur la santé et le bien-être de millions de personnes.  Il relève notamment que la production et la consommation accrues de produits chimiques dans les pays en développement et les économies en transition mettent à rude épreuve les capacités de ces pays en matière de gestion rationnelle de tels produits.  Cette gestion, ajoute-t-il, est rarement considérée comme une priorité dans les plans de développement et ne bénéficie pas, par conséquent, des ressources suffisantes.


Une mise à jour de la législation et des politiques nationales s’avère bien souvent nécessaire.  Le manque de sensibilisation du public aux risques potentiels pour la santé et l’environnement, ainsi que l’insuffisance des ressources et des capacités humaines pour gérer et réduire les risques sont autant de défis de plus en plus urgents à relever.


S’agissant de « la gestion des déchets » (E/CN.17/2010/6), le Secrétaire général indique qu’elle a évolué.  Axée d’abord principalement sur la collecte et l’élimination ou l’incinération des déchets, elle adopte désormais une approche davantage intégrée qui met l’accent sur la réduction au minimum de la production de déchets, sur le recyclage des matières et sur la production d’énergie.


Il relève que dans un certain nombre de pays, la gestion des déchets adopte de plus en plus une approche intégrée couvrant le cycle de vie, tandis que dans les pays en développement, l’augmentation rapide des volumes de déchets met à rude épreuve les capacités de gestion et surcharge l’infrastructure.  De plus, les déchets dangereux posent des problèmes particulièrement complexes, en particulier lorsqu’ils sont mélangés avec d’autres flux de déchets.


Le Secrétaire général estime que les objectifs prioritaires pour la gestion des déchets sont la prévention et la réduction au minimum de la production de déchets, la gestion effective et efficace des déchets solides et dangereux restants et la récupération des matières et de l’énergie utiles.  Il affirme, par ailleurs, que les déchets sont une ressource potentiellement précieuse.


Pour le Secrétaire général, les autorités locales, qui sont souvent à l’avant-plan de la gestion des déchets solides, ont besoin de développer les capacités institutionnelles et de déléguer les responsabilités et les ressources financières des pouvoirs publics.  Les campagnes d’éducation et de sensibilisation du public sont importantes pour inciter à réduire la production de déchets au minimum et à les éliminer sans risque pour l’environnement.  En l’occurrence, les partenariats public-privé peuvent jouer un rôle dans le financement et le développement de l’infrastructure pour les déchets et les systèmes de gestion.


Venant à « l’exploitation minière » (E/CN.17/2010/7), le Secrétaire général explique que les minerais sont indispensables pour la vie moderne et que l’exploitation minière demeure la principale méthode d’extraction.  Il constate que dans un certain nombre de cas, les pays producteurs n’en ont retiré que peu d’avantages ou des avantages limités en termes de croissance économique et de réduction de la pauvreté.  De plus, malgré les progrès enregistrés depuis 2002, les activités minières continuent d’avoir des incidences sociales et écologiques préjudiciables sur les collectivités vivant à proximité des lieux d’extraction, et parfois même à l’échelon national.


Par conséquent, des efforts s’imposent, avec le soutien de la communauté internationale, pour accroître les retombées économiques de l’extraction minière dans les pays producteurs et minimiser leurs incidences sociales et écologiques négatives sur les collectivités touchées.


Pour le Secrétaire général, il est indispensable d’améliorer les éléments de base de la gouvernance dont les industries extractives ont besoin pour contribuer au développement durable, à savoir: la promotion de la transparence des flux de recettes, la promotion de la divulgation des projets miniers, le développement des capacités des gouvernements à gérer efficacement des recettes instables, l’assistance destinée à aider les gouvernements à mettre en place des cadres législatifs et réglementaires modernes, et la participation de la population à la prise de décisions aux niveaux local et national.


Le Secrétaire général estime notamment que dans ce processus, un élément central du développement local durable consiste à garantir la reconnaissance et le respect des droits et des intérêts des populations autochtones et autres collectivités locales par les États et les entreprises.


Enfin en ce qui concerne « le cadre décennal de programmes sur les modes de consommation et de production durables » (E/CN.17/2010/8), le Secrétaire général constate que l’efficacité écologique s’est améliorée tout au long du vingtième siècle, mais, qu’en valeur absolue, la consommation des ressources de la planète a continué à augmenter du fait de la croissance démographique et du produit intérieur brut (PIB), aussi bien dans les nations développées que dans les pays en développement.  Ce mode de consommation a même connu une accélération à partir de l’an 2000, en raison de la croissance rapide de l’économie des pays émergents.


Le Secrétaire général indique néanmoins qu’il n’en reste pas moins qu’une partie importante des populations des pays en développement n’a toujours pas accès aux biens et services de première nécessité.  Il est également de plus en plus évident, selon lui que, dans diverses zones géographiques, le développement est allé au-delà de la capacité de charge des écosystèmes – que cela se mesure à l’indice de « l’empreinte humaine » (« footprint ») ou par le biais de divers indicateurs, tels que les espèces menacées, la dégradation des écosystèmes et des sols, la déforestation ou encore la baisse des réserves de poissons.


Pour le Secrétaire général, il faut déployer des efforts plus concertés pour rompre le lien entre la croissance économique, d’une part, et l’exploitation des ressources naturelles et la dégradation de l’environnement, d’autre part.  Il faut s’efforcer d’intégrer la nécessité de modes de consommation et de production durables aux politiques et à leur mise en œuvre.


Une approche fondée sur les cycles vitaux sera appréciable si l’on veut comprendre les liens indissolubles entre les modes de production et les modes de consommation, ainsi que les conséquences complexes –et parfois involontaires– que ces choix de société peuvent avoir pour le développement durable.


Ban Ki-moon estime qu’il faut accorder une attention toute particulière aux modes de consommation, car, dans ce domaine, les progrès dans le sens d’une consommation durable sont encore limités.  Dans ce contexte, la notion d’économie ou de croissance vertes gagne du terrain, dans la mesure où l’on s’aperçoit que c’est là une manière de réconcilier la nécessité du caractère durable de l’environnement et la recherche constante d’une amélioration du niveau de vie des individus, en particulier dans les pays en développement.


On voit apparaître de meilleures pratiques en matière de marchés publics durables, d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique, de construction « verte », de gestion de filières d’approvisionnement durables, ou encore de responsabilité sociale des entreprises.  En revanche, ajoute le Secrétaire général, on ne perçoit guère encore quel doit être le bon « dosage » entre mesures volontaristes, politiques fondées sur les lois du marché et mesures contraignantes, en vue d’accéder aux modes de production et de consommation durables.


Pour le Secrétaire général, il faut bien comprendre que, très fréquemment, les contraintes sont plus comportementales et politiques que technologiques.  Par conséquent, il faut développer les campagnes de sensibilisation et les processus d’éducation à ce type de problèmes.


Dans le contexte d’un « Cadre décennal de programmes sur les modes de consommation et de production durables », le défi consiste à faciliter un abandon rapide des modes de consommation et de production non viables à long terme, afin de se situer ou de se resituer dans le champ des capacités des écosystèmes, tout en tirant vers le haut le niveau de vie de l’ensemble des individus et des peuples.


Déclarations


      M. LUIS FERRATE FELICE, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du Guatemala et Président de la Commission du développement durable, a ouvert la session par un appel à l’action face à des « problèmes complexes axés sur les décisions que les pays doivent prendre sur la gestion de leurs biens et services naturels », ce qui impliquerait la révision de leurs modes de production et de consommation qui ont généré des richesses mais également conduit à un niveau critique d’exploitation des ressources naturelles.


La crise des changements climatiques, l’acidification des océans et d’autres problèmes affectant les océans, l’atmosphère et les forêts, notamment, exigent « un dialogue honnête et transparent, et avant tout, une action », s’est exclamé le Ministre de l’environnement, qui a souligné la pertinence du rôle de la Commission de l’ONU pour contribuer à surmonter la crise et à appliquer des mesures multilatérales qui correspondent à la gravité et à la complexité des défis et des processus auxquels « nous sommes confrontés ».


La Commission, qui se réunit pendant deux semaines, a précisé M. Ferraté Felice, a aussi prévu une journée spéciale sur les petits États insulaires en développement.  Le Président a exprimé le vœu que les délibérations jetteront les bases et définiront le ton et le niveau d’ambition des politiques de développement durable qui doivent être adoptées, l’année prochaine ».


Le Président a mis l’accent sur la nécessité de rendre visibles les corrélations entre la gestion intégrale des déchets chimiques et l’élimination de la pauvreté.  Il a rappelé que peu de pays en développement sont dotés du cadre juridique nécessaire, et des capacités institutionnelles et techniques pour gérer les produits chimiques.  Il a ajouté que la gestion totale des déchets chimiques est devenue une « question fondamentale, en particulier avec l’urbanisation ».


La Commission devra, par ailleurs, adopter un cadre décennal de consommation et de production qui bénéficie en particulier aux populations les plus vulnérables.  À cet égard, il a évoqué l’exemple des communautés autochtones au Guatemala, qui sont parmi les populations les plus vulnérables mais également les « meilleurs gardiens de l’environnement ».


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé l’importance des questions liées aux transports, aux produits chimiques, à la gestion des déchets et à l’extraction minière.  Nous devons, a-t-il dit, travailler sur ces thèmes et nous assurer que les pratiques en la matière soutiennent des modes de vie durables.  Concernant la question liée aux transports, il a rappelé que la volatilité du marché mondial de l’énergie, au cours des deux dernières années, avait eu des incidences significatives sur le secteur des transports.  La crise financière internationale a aussi conduit à des impacts négatifs sur le secteur des transports et les fournisseurs de service.  En outre, l’impact négatif des émissions de gaz à effet de serre a souligné l’urgence d’une action mondiale pour réduire ces émissions.


Concernant la gestion des produits chimiques, le Secrétaire général adjoint a appelé à une promotion renforcée du transport de technologies et du savoir-faire.  Il a, par ailleurs, qualifié la Stratégie des 3R, de fondamentale pour la gestion des déchets.  Nous devons accélérer nos efforts pour répondre aux objectifs du développement durable et pour répondre aux engagements pris en faveur des générations futures, a dit le Secrétaire général adjoint en conclusion.


M. AKIRA NITTA (Japon) a estimé que pour préserver et protéger la vie humaine et l’environnement, il était indispensable de réduire les déchets et de prévoir un système sain pour leur traitement.  Une société sans carbone est indispensable pour une société durable, mais il faut, pour cela, réduire et gérer le recyclage des déchets, a-t-il insisté.  Il a souhaité que les pays en développement, notamment les municipalités, intensifient leurs efforts.  Il faudrait, a-t-il estimé, un partenariat mondial pour soutenir les efforts de développement dans la gestion et le traitement des déchets, en travaillant aux niveaux de la production et de la consommation.


Le représentant a, par ailleurs, indiqué que son pays avait apporté sa contribution au développement de la stratégie des « trois R », réduction, réutilisation et recyclage.  Le Gouvernement du Japon prévoit en 2011 une réunion préalable à la dix-neuvième session de la Commission du développement durable qui devrait porter sur la question.  Il a souhaité que le prochain Forum de Kuala Lumpur, qui se tiendra en octobre, soit l’occasion de débattre de ces questions.


M. KUANG-SUK PARK (République de Corée) a, en présentant les conclusions de la réunion régionale d’experts pour la Région asiatique, tenue à Bangkok en mars dernier, indiqué que les recommandations de la réunion comportent une section sur le développement de la technologie des transports, avec une vision nouvelle sur le développement durable.  Il a estimé que cette session constituait une « occasion unique » d’approfondir l’étude de ce secteur.


M. DONALD COOPER, Secrétaire exécutif des Conventions de Stockholm, de Rotterdam et de Bâle sur les produits chimiques, a fait état de la publication d’un manuel sur les bonnes pratiques.  Les pesticides, les médicaments et autres produits sont nécessaires mais leur production doit suivre des règles strictes, a-t-il dit.  Le manuel évalue les tendances et les problèmes, tout en énumérant les expériences à partager.  Il présente 18 études de cas présentés par les gouvernements, les ONG et les entreprises.  Le Secrétaire exécutif a également parlé d’un atelier sur la gestion saine des produits chimiques.  Les progrès sont là, a-t-il dit, mais des problèmes persistent dans les pays en développement et en transition qui ont du mal à calculer les risques et à les réduire.  Il faut avoir une approche multisectorielle et une participation de toutes les parties prenantes, a-t-il dit, en annonçant que le manuel sera officiellement lancé le 12 mai, ici, au Siège de l’ONU.


M. ABDULLAH M. ALSAIDI (Yémen) qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que la question des transports était une composante « essentielle » du développement durable.  Abordant ensuite la question des produits chimiques, M. Alsaidi s’est dit préoccupé par l’insuffisance d’informations scientifiques et par le manque des ressources humaines nécessaires en la matière.


En ce qui concerne la gestion des déchets, il a évoqué les problèmes générés par les déchets électroniques.  Il a poursuivi sur la question de l’exploitation minière, en appelant les pays en développement à affirmer leur droit souverain sur leurs ressources naturelles. M. Alsaidi a conclu en se félicitant que la Commission ait réservé une partie de sa session à l’examen de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.


M. PETER SCHWAIGER (Union européenne) a estimé que cette session constitue une excellente occasion de revoir le message du développement durable, à l’instar du Secrétaire général qui dit que les « trois piliers ne sont pas trois objectifs séparés mais bien un seul, à savoir que le développement est la sage-femme de la durabilité, tout autant que la durabilité est le support de vie du développement ».  L’extraction minière, a-t-il estimé, est l’exemple le plus révélateur des défis qui persistent.


Le représentant a aussi attiré l’attention sur le système européen REACH relatif aux produits chimiques.  Il s’est félicité des conclusions des réunions des États parties aux Conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm.  Il a manifesté la disposition de l’Union européenne à échanger des expériences et des idées dans le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables.  Il a insisté sur les résultats encourageants obtenus lors du processus de Marrakech et a évoqué le programme SWITCH en Asie, pour lequel l’Union européenne a versé 90 millions d’euros.  Il s’est, à son tour, félicité de la réunion d’examen de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.


M. GYAN CHANDRA (Népal), qui intervenait au nom des pays les moins avancés (PMA), a reconnu que la faiblesse des infrastructures de transport avait ralenti le développement des PMA.  Il a souligné que les pays sans littoral connaissaient des défis particuliers en matière de transports.  Leur isolement géographique contribue de façon notable à la pauvreté et à la marginalisation des communautés rurales, a-t-il souligné.  Le représentant a réclamé des fonds et un appui technique pour répondre aux besoins des PMA en matière de transports.  M. Chandra a aussi réclamé des échanges plus réguliers d’informations sur les produits chimiques et leur dangerosité, ainsi que le renforcement de la coopération en matière de biotechnologie et de déchets électroniques.  Il est impératif, a-t-il dit, d’assurer la mise en œuvre effective de la Convention de Bâle.


Convenant ensuite des avantages socioéconomiques liés aux activités d’extraction minière, M. Chandra a toutefois appuyé l’analyse du Secrétaire général.  La coopération internationale doit se pencher sur ces problèmes, a-t-il estimé.  Pour conclure, il a appelé les pays développés à prendre des mesures concrètes pour améliorer l’assistance financière aux PMA, réduire leur dette, leur assurer l’accès aux marchés, faciliter le transfert de technologies et renforcer leurs capacités.


M. EDUARDO GALVEZ (Chili), au nom du Groupe de Rio, a estimé que s’agissant des transformations en cours dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, il faut évaluer les progrès et les défis en gardant à l’esprit que ces pays ont toujours des populations pauvres.  Il importe aussi, a-t-il souligné, de pointer le doigt sur la responsabilité des pays développés qui maintiennent une culture de surconsommation.  Il a mis l’accent sur les efforts des pays de sa région concernant le respect des règles applicables à l’industrie minière et à la

gestion des produits chimiques.  Il a jugé que les centres régionaux et sous-régionaux sont de bons instruments d’application des trois Conventions sur les produits chimiques.  Il a réitéré l’appel de la région à des financements novateurs et additionnels.


M. NAWAF SALAM (Liban), qui s’exprimait au nom du Groupe arabe et de la Ligue arabe, a réaffirmé l’importance du travail de la Commission alors que le monde est face à des questions vitales, telles que la crise économique et financière, les changements climatiques et la situation économique et sociale dans les pays en développement.  Les thèmes choisis cette année sont d’une grande importance pour le Groupe arabe, a-t-il ajouté.  Il a rappelé que des progrès considérables avaient été faits par les pays Arabes dans la mise en place des engagements et des objectifs inscrits dans Action 21 et les textes qui ont suivi.


Mais en dépit des progrès, des défis demeurent, a expliqué M. Salam, en citant le territoire palestinien occupé.  Les politiques et les pratiques de la force d’occupation conduisent à une sérieuse détérioration des secteurs du transport, de la gestion des produits chimiques et des déchets et de l’extraction minière, a regretté le représentant.  Il a souhaité que la Commission accorde un intérêt particulier à cette question et qu’elle demande à l’occupant étranger de stopper ces pratiques illégales.


M. JOSE ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay), au nom des pays en développement sans littoral, s’est attardé sur la question des transports.  Le manque d’accès à la mer et l’éloignement des principaux marchés mondiaux sont aggravés par une infrastructure inadéquate des transports, des systèmes de logistique inefficaces et des procédures lentes, qui augmentent de manière critique le coût des transactions commerciales et réduisent la compétitivité de ces pays.  Cet état de chose ne manque pas d’avoir des effets négatifs directs sur la croissance économique et la réalisation des objectifs de développement, internationalement agréés, a souligné M. Dos Santos.


Le Programme d’action d’Almaty, approuvé en 2003 par l’Assemblée générale, représente un cadre global « unique et solide » pour favoriser la création de systèmes de transport efficaces dans toutes les régions, sur la base de la coopération mutuellement profitable aux pays de transit et l’appui des pays développés, a-t-il rappelé.  Il a noté qu’avec la crise économique et financière, les flux d’investissements au secteur des infrastructures ont baissé.


M. COLLIN D. BECK (Îles Salomon) qui intervenait au nom de l’Alliance des petits États insulaires, s’est félicité de ce que le rapport du Secrétaire général ait mis en exergue la situation des petits États insulaires.  Nous sommes souvent coupés du monde, a-t-il dit, en attribuant cette situation aux coûts du transport maritime.  Il a d’ailleurs réclamé une meilleure gestion des déchets générés par les navires, lesquels ont des conséquences terribles sur le milieu marin.  Le représentant a demandé la bonne application de la Convention de Bâle.  En termes de développement durable, a-t-il conclu, des priorités doivent être établies et les bonnes pratiques partagées.


M. JEEM LIPPWE (États fédérés de Micronésie), au nom des petits États insulaires en développement, a estimé que la confluence « exceptionnelle » de réunions importantes sur la mise en œuvre d’Action 21, de la Stratégie de Maurice et de la réalisation des OMD, présentait une occasion unique pour développer un plan d’action capable de traduire les engagements internationaux en actions concrètes.  Ma délégation, a-t-il confié, cherche à créer un « Modèle du Pacifique » qui établirait des normes relatives au financement de projets et qui faciliterait l’accès des îles du Pacifique aux fonds.


Il a réclamé un engagement véritable de la part de la communauté internationale pour assurer une gestion durable des stocks de poissons et garantir ainsi l’indépendance économique des États du Pacifique.  M. Lippwe a, par ailleurs, déclaré qu’il était impensable d’évoquer le développement durable du Pacifique sans prendre en compte la possibilité « réelle » que certaines îles deviennent inhabitables voire entièrement submergées.


La communauté internationale doit pendre des mesures d’urgence pour répondre à la crise climatique, a dit le représentant qui a également fait part de son inquiétude face à la « baisse des ambitions » de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui doit se dérouler à Cancun, au Mexique.  Il a notamment réclamé l’adoption, d’ici la fin de l’année, d’un engagement ambitieux et juridiquement contraignant en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.


M. CAMILLO GONSALVES (Saint-Vincent-et les Grenadines), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a mis en garde contre l’impact dévastateur des multiples crises actuelles sur les petits États insulaires et ce, en dépit des progrès notables que ces pays ont faits dans la mise en place de stratégies institutionnelles nationales et régionales de développement durable.  La CARICOM, a-t-il prévenu, n’est pas prête à s’engager dans un exercice qui ne consisterait qu’à confirmer le statu quo et qui ne se concentrerait que sur la négociation d’un texte.


Par exemple, a-t-il dit, les États des Caraïbes sont classés parmi les pays à revenu intermédiaire sur la base du revenu par habitant, ce qui leur barre l’accès aux prêts concessionnels et les laisse à la merci des financements à taux élevés des institutions financières internationales, avec les conséquences que l’on sait sur une dette extérieure déjà non viable et sur une vulnérabilité bien réelle.


Si cette question n’est pas traitée de toute urgence par la communauté internationale, les petits États insulaires de la CARICOM ne seront pas en mesure d’atteindre leurs objectifs de développement durable », a averti le représentant.  Il a conclu en présentant brièvement la position de la CARICOM sur diverses questions thématiques comme l’attachement de la région à une gestion efficace des déchets et au recyclage.  Il a aussi parlé des mécanismes régionaux de protection des océans et des zones côtières contre les déchets des navires et les marées noires.


M. ADAMU AZIMEYEH EMOZOZO (Nigéria), qui intervenait au nom du Groupe des pays d’Afrique, a expliqué que les efforts déployés par l’Afrique s’étaient vu amoindris par les effets de la crise économique mondiale.  Il a réclamé l’appui de la communauté internationale en matière de ressources financières, de renforcement des capacités humaines et de réduction de la dette.


M. JOHN M. MATUSZAK (États-Unis) a rappelé que le Président Obama s’était engagé récemment en faveur de la Commission du développement durable, souhaitant son renforcement.  Le développement durable est une responsabilité que nous devons tous partager, a-t-il dit.  Les gouvernements ont la responsabilité de mettre en place les lois, de partager les données dont ils disposent et d’impliquer le public dans la prise de décisions, a-t-il ajouté.  L’application de la science et la promotion de l’innovation, la promotion de solutions adaptées, la bonne gouvernance, la transparence dans le partage des informations et l’implication des parties concernées dans le processus de prise de décisions sont indispensables, a souligné M. Matuszak.  Les citoyens doivent être informés et impliqués dans les décisions qui les affectent, a-t-il insisté.


M. LI KEXIN (Chine) a estimé que les pays devaient faire preuve de suffisamment de volonté politique et adopter des mesures concrètes pour assurer leur développement économique durable.  Il a insisté sur l’importance d’une bonne coopération internationale en la matière.  Il a de plus estimé que les pays en développement devaient bénéficier d’une aide appropriée.  Il a conclu en passant en revue les initiatives de son gouvernement pour allier développement économique et respect de l’environnement.


M. TAKESHI OSUGA (Japon) a indiqué qu’en 2001, son pays a tourné le dos à la société de production et de consommation de masse qu’elle avait été jusque-là, en adoptant la « Basic Law for Establishing a Sound Material Cycle Society », a-t-il précisé, en ajoutant que son pays promeut les trois R, s’agissant de la gestion des déchets.  Parlant de la gestion des produits chimiques, il a rappelé que son pays a connu, il y a plus de 50 ans, la tragédie de l’empoisonnement au mercure, laquelle l’a conduit à demander un instrument juridiquement contraignant sur l’utilisation du mercure.  M. Osuga a annoncé qu’en octobre prochain se tiendra à Nagoya, la réunion sur la diversité biologique.  Toutes les questions de module thématique, a-t-il conclu, sont très étroitement liées et convergent vers la sécurité humaine et la pérennité de l’environnement.


Mme DEWI SAVITRI WAHAB (Indonésie) a estimé qu’il était nécessaire d’équilibrer les trois piliers du développement durable de façon à se départir des pratiques passées.  Le New Deal vert présenterait des paramètres intéressants en matière de réforme, a-t-elle dit, en soulignant l’importance des financements et de la reconfiguration des entreprises et des infrastructures.  Elle a indiqué que l’Indonésie investissait dans les zones rurales et qu’elle développait une énergie géothermique écologiquement viable.


M. SHULI DAVIDOVICH (Israël) a estimé que des « efforts massifs », tant sur le plan politique ou de la mise en œuvre, étaient nécessaires pour assurer le développement durable et la transition vers une économie verte.  Pour le représentant, les objectifs nationaux doivent être rééquilibrés vers la transformation des déchets en ressources économiques, la lutte contre la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, et la promotion d’une éducation à l’environnement et d’un mode de vie durable.


M. SERGEY B. KONONUCHENKO (Fédération de Russie) a espéré que la Commission saura parvenir à un consensus sur les questions thématiques, compte tenu de la diversité des pays et de leur problématique respective.  Il a salué l’approche holistique du Cadre décennal et a appelé au renforcement des partenariats entre les secteurs public et privé et avec les ONG.  Il a présenté une synthèse des efforts de la Fédération de Russie dans le domaine du développement durable.


M. ZARANDIAN (République islamique d’Iran) a soutenu, à son tour, que les transports et la mobilité sont très importants car ils ont une répercussion directe sur les moyens de subsistance.  Des services de transport propres et rentables ont une importance cruciale pour l’économie au quotidien.  Évoquant le relief montagneux de son pays, il a fait remarquer que les gouvernements successifs ont su établir des réseaux routiers et ferroviaires efficaces pour relier les régions éloignées aux grandes villes.  Le Gouvernement a été très actif pour faire élargir les routes existantes et installer un réseau ferroviaire reliant l’Iran à ses voisins.  Le transport multimodal présente de nombreux défis qu’il convient de relever pour ne pas compromettre le développement des pays en transition, a-t-il recommandé en conclusion.


Mme SAROJ (Inde) a indiqué que la croissance économique rapide de son pays avait provoqué des défis sans précédents, en matière de développement durable.  La lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire et l’accès à l’énergie figurent au nombre des priorités nationales de l’Inde.  Elle a confirmé que son pays était prêt à réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport au taux de 2005.  En la matière, la représentante a souligné l’importance de la transparence politique.


M. PHILIPPE CHAREST (Canada) s’est félicité de la représentation des jeunes et des ONG à cette session, en les qualifiant de partenaires importants.  Au cours des deux dernières années, le Canada a déployé des efforts considérables pour apparaître plus comptable de ses actes devant la Commission.  Il s’est réjoui d’avoir soutenu, outre les activités connexes et un atelier international sur les rapports nationaux, les efforts du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES) pour développer une plate-forme de communication électronique destinée aux centres nationaux de liaison de la CDD.  Hébergée par la Division du développement durable, cette plate-forme facilitera l’apprentissage et simplifiera le partage des expériences.  Ce quatrième cycle de mise en œuvre du programme de travail pluriannuel de la CDD permet de mettre à profit l’expérience acquise afin de garantir une approche pratique axée sur les résultats.


M. DANIEL ZIEGERER (Suisse) a estimé que la session actuelle était l’occasion de procéder à une simulation réelle de la mise en pratique des différents piliers du développement durable, lesquels doivent, selon lui, être mis en œuvre de manière holistique.  La promotion d’une consommation et de modes de production durables sont les moteurs d’une économie verte, a-t-il souligné.  Les produits chimiques, les déchets, l’extraction minière et les transports sont essentiels à la création d’une économie verte.  Il a toutefois affirmé qu’il serait impossible de créer une économie verte sans assurer une bonne gestion des déchets et ce, dans le but de réduire leur impact sur l’environnement.  Il a également estimé que le coût externe des transports devait être pris en compte lors du calcul des gains économiques.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

« La Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération doit répondre aux attentes de l’humanité en matière de désarmement nucléaire », déclare M. Ban Ki-moon

CD/3226

« La Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération doit répondre aux attentes de l’humanité en matière de désarmement nucléaire », déclare M. Ban Ki-moon

03/05/2010
Couverture des réunionsCD/3226
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conférence de l’examen du TNP

1re et 2e séances

Matin & après-midi                                         


« LA CONFÉRENCE D’EXAMEN DU TRAITÉ SUR LA NON-PROLIFÉRATION DOIT RÉPONDRE AUX ATTENTES

DE L’HUMANITÉ EN MATIÈRE DE DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE », DÉCLARE M. BAN KI-MOON


Réunis dans le cadre de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), une vingtaine de Ministres ont réaffirmé aujourd’hui l’engagement de leurs pays à l’égard des trois piliers du Traité que sont le désarmement nucléaire, la non-prolifération, et le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie atomique.  La nécessité d’établir une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient a été quant à elle maintes fois soulignée avec insistance. 


La Conférence d’examen du TNP de 2010, qui débutait ce matin, doit durer jusqu’au 28 mai prochain et être, selon le vœu du Secrétaire général de l’ONU, l’occasion de « répondre aux attentes de l’humanité, en agissant pour la protéger contre le pouvoir destructeur des armes nucléaires ». 


M. Ban Ki-moon, qui n’a pas manqué de saluer la récente conclusion du nouvel Accord américano-russe START de réduction des armes nucléaires stratégiques et de leurs vecteurs, a toutefois exhorté les États dotés de l’arme nucléaire à honorer l’engagement « sans équivoque » qu’ils ont pris dans le cadre du TNP d’éliminer complètement leurs arsenaux.  « Tout pas en arrière en la matière constituerait un échec grave », a souligné le Secrétaire général.  M. Ban a insisté sur la nécessité, jusqu’à ce que cet objectif soit atteint et que le Traité devienne universel, d’adopter des mesures fortes pour empêcher que des groupes terroristes ne mettent la main sur des matières sensibles, et de respecter les moratoires sur les essais nucléaires pour renforcer la confiance interétatique.


Concernant l’utilisation civile de l’énergie nucléaire, le Secrétaire général a plaidé pour un développement sûr, supervisé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour tenir au mieux compte de l’accroissement de la demande de ce type d’énergie pour, entre autres, réduire les émissions de gaz à effet de serre et leurs conséquences néfastes sur l’environnement.  « La création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient permettrait sans nul doute de restaurer la confiance entre les États de la région », a-t-il par ailleurs considéré, encourageant les participants aux débats à s’engager dans des discussions « robustes » sur ce projet proposé lors de la Conférence d’examen de 1995.


Tous ces thèmes, ainsi que la question du programme nucléaire de la République islamique d’Iran, qui était représentée par son Président, M. Mahmoud Ahmedinejad, ont été abordés par les intervenants.  


Le Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, qui s’exprimait au nom du Mouvement des non-alignés (NAM), a plaidé ardemment pour la dénucléarisation du Moyen-Orient, où les déséquilibres régionaux favorisent une véritable « prolifération verticale » dangereuse et déstabilisante.


Cette situation menace la paix et la sécurité internationales, a affirmé M. Marty Natalegawa, qui a rappelé que la résolution sur le Moyen-Orient, adoptée lors de la Conférence d’examen de 1995, fut un élément essentiel qui mena à la décision prise par les États Parties de proroger indéfiniment le régime du TNP.  Après avoir estimé que la prorogation indéfinie du TNP « ne doit pas signifier une possession elle-même indéfinie d’arsenaux nucléaires par certains États », le Ministre indonésien a stigmatisé l’attitude d’Israël.  « En étant le seul État de la région à ne pas être Partie au TNP, ce pays expose les États du Moyen-Orient non dotés de l’arme nucléaire à la plus grave des menaces », a-t-il souligné.  Il a ainsi exhorté la Conférence d’examen à adopter des mesures efficaces pour permettre l’application de la résolution de 1995 et il a réaffirmé l’urgence qu’Israël adhère au TNP et place l’ensemble de ses installations nucléaires sous le régime de sauvegarde de l’AIEA.


Dénonçant de son côté l’existence d’une « politique de deux poids, deux mesures », le Président iranien, M. Mahmoud Ahmedinejad a estimé que le « régime sioniste israélien s’est doté d’un arsenal nucléaire, et menace les pays de la région du Moyen-Orient, tout en continuant de bénéficier de l’appui inconditionnel des États-Unis. »  Ces propos, comme la dénonciation par le Chef de l’État iranien de « l’instrumentalisation et de l’exploitation du Conseil de sécurité et de l’AIEA par certaines nations nucléaires » contre les pays non dotés d’armes nucléaires, ont suscité les réactions de nombreuses délégations. 


La Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton, a affirmé que « contre ceux qui, comme le Président iranien, répètent les mêmes mots, perpétuent des divisions dépassées, une autre voie est possible pour envisager un monde plus sûr et prémuni contre les conséquences potentiellement catastrophiques de la prolifération nucléaire ».  Pour Mme Clinton, qui a jugé impératif de rendre responsables « ceux qui violent les règles » du régime de non-prolifération, il faut aller de l’avant « si nous voulons réaliser la vision d’un monde sans armes nucléaires du Président Obama ». 


« Les enjeux sont si élevés qu’on ne peut pas revenir à ce qui s’est fait dans le passé », a-t-elle encore jugé, indiquant que les États-Unis, pour renforcer les trois piliers du TNP, ne se contentaient pas de mots: « Avec la Fédération de Russie, nous avons décidé de réduire, en toute transparence, et de façon vérifiable nos arsenaux nucléaires », a-t-elle rappelé, en soulignant que le nouvel Accord START était conforme aux appels du Secrétaire général.  La responsable américaine a aussi confirmé que son pays avait réitéré son engagement à ne pas utiliser ses armes nucléaires contre les pays non dotés de l’arme nucléaire et qui sont Parties au TNP.


Pour la Secrétaire d’État américaine, la prolifération n’est pas inévitable si des mesures pratiques sont prises rapidement.  « Cette Conférence doit prouver que ceux qui ont des doutes sur la capacité d’action des Nations Unies ont tort », a-t-elle affirmé.


Le débat général de la huitième Conférence d’examen du TNP se poursuivra demain, mardi 4 mai, à 10 heures. 


Déclarations liminaires


M. VOLODMYR YELCHENKO, Président par intérim de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires - (TNP), a rappelé, dans ses remarques d’ouverture, qu’il s’agit de la huitième Conférence d’examen du TNP et de la troisième depuis mai 1995, date à laquelle les États Parties avaient adopté des décisions portant sur la prolongation indéfinie du régime du TNP, le renforcement de son processus d’examen, des objectifs pour la non-prolifération et le désarmement et une résolution sur le Moyen-Orient.  Le Traité, qui est entré en vigueur il y a 40 ans, a joué un rôle essentiel dans la non-prolifération, le désarmement nucléaire et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, a dit M. Yelchenko.  La Conférence d’examen de cette année offre une opportunité importante aux États Parties de réaffirmer leurs engagements dans le cadre du Traité et de faire en sorte que ce Traité reste la pierre angulaire du régime international de non-prolifération nucléaire.  M. Yelchenko a ensuite présenté le rapport final du Comité préparatoire de la Conférence, qui a été adopté le 15 mai 2009 (NPT/CONFERENCE.2010/1).


Une fois élu, le nouveau Président, M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines), a déclaré que cette année est cruciale pour faire avancer la cause de la non-prolifération nucléaire, et il a invité tous les États parties à faire preuve de la plus grande ouverture d’esprit possible et de ne pas se retrancher dans des positions figées.  Toutes les délégations sont attachées au succès de la huitième Conférence d’examen du TNP, a-t-il affirmé.  Cette Conférence nous fournit la meilleure occasion de progresser sur les trois grands volets de la question, et il faut savoir saisir cette opportunité, car nous en avons le devoir envers nos peuples, a estimé le Président.  Pour sa part, il s’est engagé à travailler sur la base de la coopération, et à faire son possible pour rapprocher les positions de manière à pouvoir accomplir l’objectif commun qui est de promouvoir la cause de la paix et de la sécurité internationales à travers des instruments internationaux comme le TNP.  « Nous ne disposons pas de beaucoup de temps pour sortir de la voie de l’autodestruction sur laquelle le monde s’est engagé.  L’une des mesures à prendre est de faire en sorte que le TNP reste au service de l’humanité, et notre rôle ici est d’y parvenir », a conclu M. Cabactulan.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a demandé aux participants à la Conférence d’examen du TNP de « répondre aux attentes de l’humanité, en agissant pour la protéger contre le pouvoir destructeur des armes nucléaires ».  Le désarmement et la non-prolifération font partie de mes priorités absolues, a-t-il ajouté, « et c’est pourquoi j’ai proposé un plan d’action pour renforcer nos lois et instruments juridiques pertinents et, ce faisant, rapprocher les positions entre peuples de différentes nations ».  Pour M. Ban Ki-moon, « 60 ans après Hiroshima, le monde vit toujours dans l’ombre de l’arme atomique ».  « Combien de temps devrons-nous encore attendre pour nous débarrasser de cette menace?  Combien de temps encore allons-nous transmettre ce danger aux générations successives? », a ensuite demandé le Secrétaire général de l’ONU.


Après avoir salué la conclusion du nouvel accord américano-russe START de réduction des armes nucléaires stratégiques et de leurs vecteurs, ainsi que la tenue « productive » du récent « Sommet sur la sécurité » de Washington, Ban Ki-moon a mis l’accent sur cinq axes d’action. 


Il a tout d’abord exhorté les États dotés de l’arme nucléaire à réaffirmer leur engagement sans équivoque d’éliminer complètement leurs arsenaux, tout pas en arrière en la matière constituant un échec grave.  Il a ensuite appelé toutes les parties qui restent actuellement en dehors du régime du Traité sur la non-prolifération (TNP) d’y accéder sans délai afin de parvenir à son universalité.  Dans l’intervalle, il faut prendre les mesures de sécurité nécessaires pour notamment empêcher que des acteurs non étatiques et des groupes terroristes ne mettent la main sur des matériaux sensibles, a préconisé Ban Ki-moon.  Le Secrétaire général de l’ONU a également plaidé pour l’instauration et le respect d’un moratoire sur les essais nucléaires et sur l’intensification des contrôles concernant l’exportation des matières fissiles.  Il a en outre insisté sur l’importance de développer l’énergie nucléaire civile dans un cadre de garanties qui soit sûr, et qui tienne compte de l’accroissement considérable de la demande de ce type d’énergie pour, entre autres, réduire les émissions de gaz à effet de serre et leurs conséquences néfastes sur l’environnement. 


M. Ban a souligné la nécessité de permettre l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Quinze ans après l’ouverture à signature du Traité, il nous faut établir un calendrier précis de ratification, a-t-il considéré avant de se féliciter de la prochaine ratification dudit par l’Indonésie.  Le Secrétaire général a aussi plaidé pour la tenue, cette année ou l’année prochaine, d’une conférence d’examen de la mise en œuvre de la Convention sur le terrorisme nucléaire, ainsi que pour la création, à la Conférence du désarmement à Genève, d’un traité interdisant la production des matières fissiles à des fins militaires.  « J’exhorte tous les États à accepter le Protocole additionnel de l’AIEA », a-t-il également déclaré. 


Pour Ban Ki-moon, « la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient permettrait sans nul doute de restaurer la confiance entre les États de la région ».  « Lors de la Conférence d’examen, je vous encourage ardemment à vous engager dans des discussions robustes sur cette question », a-t-il demandé aux délégations. 


Concernant le programme nucléaire de la République islamique d’Iran, le Secrétaire général des Nations Unies a appelé les autorités de ce pays à « respecter pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à coopérer avec l’AIEA ».  J’encourage l’Iran à accepter la proposition sur la fourniture du combustible nucléaire transmise par l’AIEA.  Cela représenterait une mesure de confiance importante, a-t-il poursuivi.  Ban Ki-moon a ensuite demandé au Président iranien de lever les doutes et les inquiétudes concernant la nature du programme nucléaire iranien.  Il a par ailleurs appelé la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à retourner aux Pourparlers à Six dès que possible et sans poser de conditions préalables, afin de parvenir à la dénucléarisation vérifiable de la péninsule coréenne.


Le cinquième point développé par le Secrétaire général a porté sur le renforcement du processus d’examen du TNP, par le biais notamment d’un engagement plus actif des organes pertinents de l’ONU.  La mise en œuvre du Traité serait facilitée par la publication systématique de rapports nationaux, a-t-il estimé.  Il a aussi attiré l’attention sur le fait que le TNP manque d’un outil efficace pour examiner les cas posés par le non-respect de ses obligations.  Le Conseil de sécurité a un rôle à jouer pour combler cette lacune, en organisant de manière régulière des réunions ministérielles, a suggéré Ban Ki-moon, avant d’appeler les États Membres à se pencher sur les recommandations émises par son Conseil consultatif pour les questions de désarmement. 


Le temps est arrivé de réaliser l’une des aspirations les plus profondes de l’humanité et l’une des résolutions fondatrices de cette Organisation, a conclu M. Ban Ki-moon. 


M. YUKIYA AMANO, Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique - (AIEA), a souligné le fait que l’approvisionnement fiable en énergie est essentiel pour la prospérité et le développement durable.  L’énergie atomique est de plus en plus acceptée comme une source d’énergie stable et propre qui pourrait contribuer à faire face aux défis que pose le changement climatique, a-t-il expliqué.  Plus de 60 pays envisagent de recourir à l’énergie nucléaire comme source d’électricité, et on estime que 10 à 25 nouveaux pays mettront en opération leurs premières installations de production d’énergie électrique à partir du nucléaire d’ici à 2030.  Il appartient à chaque État souverain de prendre cette décision, a souligné M. Amano, en insistant sur le fait que l’AIEA peut aider les États dans l’installation de sites nucléaires sûrs.  Cette source d’énergie doit être accessible tant aux pays développés qu’aux pays en développement, mais il faut que cela se fasse de manière sûre, transparente, et sans faire augmenter le risque de prolifération nucléaire.  Rappelant l’accord passé entre l’AIEA et la Fédération de Russie en mars dernier pour la mise en place d’une réserve d’uranium faiblement enrichi qui faciliterait l’approvisionnement des États en combustible atomique, il a estimé que d’autres mécanismes garantissant un approvisionnement sûr en uranium faiblement enrichi sont envisageables, et qu’ils sont en discussion actuellement.  L’AIEA est également engagée dans un programme d’aide aux pays en développement pour l’utilisation de la technologie nucléaire à des fins médicales, notamment dans la lutte contre le cancer.  En outre, la technologie nucléaire peut jouer un rôle utile dans le domaine de l’eau et du développement durable a signalé M. Amano.


Nous devons cependant garder constamment à l’esprit la notion de sécurité et de sûreté dès qu’on parle de technologie nucléaire, a relevé M. Amano.  Même si la sécurité nucléaire s’est considérablement améliorée depuis la catastrophe de Tchernobyl, il faut rester vigilant, a-t-il dit.  Si la responsabilité première incombe aux États, il n’en demeure pas moins que l’AIEA peut jouer un rôle déterminant en matière de sûreté et de sécurité, a-t-il dit.  Il a également salué les progrès indéniables accomplis en matière de stockage des matériaux nucléaires et radioactifs, d’autant plus que c’est la seule voie possible pour limiter les risques associés au terrorisme nucléaire.  À cet égard, M. Amano s’est déclaré très encouragé par l’appui manifesté à l’AIEA par les chefs d’État lors de la récente réunion tenue à Washington sur la sécurité nucléaire.


Soulignant que l’AIEA est engagée dans des programmes d’assistance technique dans plus de 120 pays, et dispose pour cela d’un budget de 100 millions de dollars, M. Amano a tenu à revenir sur le cas de trois pays, à savoir la République populaire démocratique de Corée, l’Iran, et la Syrie.  Depuis 2002, l’Agence n’y a pas été en mesure de fournir les garanties requises, et en avril 2009 la République populaire démocratique de Corée a interrompu toute coopération avec l’AIEA, qui du coup ne peut tirer aucune conclusion de ce qui se passe dans ce pays.  Pour ce qui est de l’Iran, l’Agence n’est pas en mesure de confirmer que tout le matériel nucléaire qui y est disponible est utilisé à des fins pacifiques, et elle invite ce pays à coopérer avec elle et à apporter des éclaircissements sur les questions encore en suspens et relatives à de possibles usages militaires des matériaux fissiles détenus par l’Iran.  Quant au cas de la Syrie, l’Agence n’a pas pu faire des progrès pour ce qui est de la nature du site de Dair Alzour, qui a été détruit par Israël, et d’autres sites, a dit le Directeur général de l’AIEA.  Expliquant que la Syrie ne coopère plus avec l’Agence depuis juin 2008, M. Amano a lancé une invitation à la délégation syrienne en vue de reprendre cette coopération. 


Regrettant que 20 pays parties au TNP n’avaient toujours pas décidé de mettre en œuvre les accords globaux de garantie, M. Amano a ensuite souligné que seulement 33 États avaient mis en œuvre les Protocoles additionnels au TNP, qui prévoient notamment l’octroi d’un accès plus large aux installations aux inspecteurs de l’AIEA, de manière à ce qu’ils puissent fournir des assurances crédibles sur l’utilisation pacifique des matériaux nucléaires qui y sont entreposés.  Cet accès amélioré permettrait à l’AIEA de garantir qu’il n’existe pas de matériels nucléaires non déclarés dans les pays concernés.  M. Amano a donc invité instamment tous les États à adopter ces Protocoles additionnels.  Il s’est ensuite félicité du nouvel accord START signé entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  Il s’agit d’un pas positif dans la bonne direction en matière de désarmement nucléaire, a-t-il estimé.


Débat général


M. MARTY M. NATALEGAWA, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, qui prenait la parole au nom du Mouvement des non-alignés (NAM), a souligné l’importance de mettre en place des organes subsidiaires aux principaux comités de la Conférence d’examen afin qu’y soient élaborées des recommandations sur la mise en œuvre de la résolution adoptée lors de la Conférence d’examen de 1995, et qui portait sur le Moyen-Orient, ainsi qu’un instrument juridiquement contraignant portant sur les garanties de sécurité négatives qui doivent être données aux États non dotés de l’arme nucléaire par les pays qui en sont détenteurs.  « Il est d’autre part inacceptable que les États dotés de l’arme nucléaire et ceux demeurant en dehors du régime du TNP continuent à détenir et même à moderniser leurs arsenaux nucléaires », a déclaré le Ministre indonésien.  Cette situation menace la paix et la sécurité internationales, en particulier au Moyen-Orient, a-t-il ajouté, qualifiant cette situation de « tendance dangereuse et déstabilisante de prolifération verticale ».  Cela démontre également le non-respect, par les États dotés de l’arme nucléaire, de l’article VI du TNP, a-t-il ajouté, appelant ensuite à l’abandon des doctrines de dissuasion nucléaire, « qui ne sont pas une contribution à la paix et à la sécurité internationales, mais qui sapent plutôt tout progrès qui pourrait être accompli vers l’élimination totale des armes nucléaires ».  Tant que certains États détiendront des armes de ce type, d’autres pays seront incités à se doter à leur tour de ces armes aux effets catastrophiques, a en outre estimé M. Natalegawa. 


Le Ministre indonésien des affaires étrangères a souhaité que la huitième Conférence d’examen du TNP appelle dans son document final à la mise en place d’un calendrier précis d’élimination complète et irréversible des arsenaux nucléaires et d’un mécanisme de vérification du respect, par les États dotés de l’arme nucléaire, de leurs obligations en vertu de l’article VI.  Il est vital que la communauté internationale adopte un plan d’action clair sur les moyens à privilégier pour atteindre l’objectif ultime d’un monde sans armes nucléaires, a répété M. Natalegawa.  Le renforcement du régime du TNP est le moyen le plus sûr de parvenir au désarmement et à la non-prolifération nucléaires sous tous leurs aspects, a-t-il souligné.  C’est pourquoi il a insisté sur l’importance de maintenir un cadre de mise en œuvre du Traité qui soit équilibré et qui favorise le respect des obligations mutuelles et des responsabilités de tous les États, qu’ils soient dotés ou non dotés de l’arme nucléaire.  Il est évident que la prorogation indéfinie du TNP ne doit pas signifier une possession elle-même indéfinie d’arsenaux nucléaires par certains États, a-t-il ajouté.  Il est inacceptable d’autre part que persiste le statut dont jouissent certains États non membres et non parties au Traité et qui empêchent son universalité.  Le Ministre indonésien a par ailleurs souhaité que le document final de la Conférence d’examen appuie la création d’une convention interdisant toutes les armes nucléaires, « comme le prévoit l’article VI du TNP ». 


Marty Natalegawa a réitéré le soutien du Mouvement des non-alignés à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, en vertu de la résolution 487 (1981) du Conseil de sécurité et de toutes les autres résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Nous soulignons de nouveau que la résolution de la Conférence d’examen de 1995, portant sur le Moyen-Orient, et appelant à la création d’une telle zone, fut un élément essentiel pour décider de la prorogation indéfinie du TNP lors de la Conférence d’examen organisée cette année-là, a rappelé M. Natalegawa.  Il est regrettable que 15 ans après, cette résolution n’ait toujours pas été mise en œuvre, a-t-il poursuivi. 


Le fait est qu’Israël, en étant le seul État de la région à ne pas être partie au TNP, expose les États du Moyen-Orient non dotés de l’arme nucléaire à la plus grave des menaces.  Cette situation accroît également le risque d’une course aux armements nucléaires dans la région, qui aurait des répercussions catastrophiques aux plans régional et international, y compris sur le régime du TNP, a assuré le Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie.  Il a demandé instamment que la Conférence d’examen adopte des mesures efficaces devant conduire à la mise en œuvre de la résolution adoptée lors de la Conférence de 1995, et à mettre en place à cette fin des mécanismes de suivi chargés d’évaluer de manière stricte tout progrès relatif à cette priorité absolue.  Les non-alignés réaffirment la nécessité qu’Israël adhère au TNP et place l’ensemble de ses installations nucléaires sous le régime de sauvegarde de l’AIEA, a déclaré M. Natalegawa.  En conclusion, il a de nouveau demandé à la présidence de la Conférence d’établir un organe subsidiaire au Comité II pour qu’y soit considéré et recommandé un ensemble de propositions concrètes sur la mise en œuvre de la résolution de 1995 sur la dénucléarisation du Moyen-Orient. 


M. MAHMOUD AHMEDINEJAD (République islamique d’Iran) a estimé qu’en l’absence d’une sécurité durable, il est impossible d’adopter des mesures globales qui soient de nature à promouvoir le développement et le bien-être.  Il a dénoncé le fait que certains États définissent la possession de la bombe nucléaire comme étant une stratégie contribuant à la stabilité et la sécurité mondiales, alors que c’est en fait une erreur grave.  Le seul objectif d’une bombe est d’annihiler les êtres humains et de détruire l’environnement, a-t-il fait remarquer.  Peu importe le prétexte sous lequel elle est détenue, il n’en demeure pas moins que la production et la possession de la bombe nucléaire sont des actes dangereux qui exposent et mettent en première ligne les pays qui se targuent de l’avoir sous leur contrôle.  « La bombe nucléaire est un feu dirigé contre toute l’humanité, et non pas une arme pour une prétendue sauvegarde de l’espèce humaine », a dénoncé M. Ahmedinejad.  Posséder l’arme nucléaire ne devrait pas être une source de fierté.  « C’est plutôt un acte honteux et condamnable », a-t-il poursuivi.  Encore plus honteuse est la menace que leur utilisation représente, car il n’y a pas de crime comparable à celui qui a été commis grâce à l’arme atomique dans l’histoire de l’humanité, a dit le Président iranien.


Notant que pendant plus de 60 ans, les Nations Unies n’ont pas été en mesure de parvenir à la sécurité durable pour tous et d’insuffler un sentiment de sécurité à toutes les nations dans leurs relations internationales, il a attribué cet état de fait aux politiques injustes appliquées par un petit groupe d’États qui ont pratiquement rendu impossible toute possibilité pour le monde de parvenir au désarmement nucléaire total.  Le désarmement et la non-prolifération ne se sont pas matérialisés, et l’AIEA n’a pas réussi à s’acquitter des fonctions qui relèvent de son mandat, a-t-il regretté.  La cause de cet échec réside dans la politique de certains États et dans l’inefficacité et déséquilibres existant dans l’application des trois piliers du TNP.  L’une des explications que l’on peut trouver au blocage actuel provient de la recherche de la dominance par certains États.  En s’appuyant sur la théorie selon laquelle l’État doit lutter pour sa survie, la course aux armements se trouve justifiée par le comportement de ces États, qui plantent ainsi les graines de la haine à travers le monde.  La fausse idée qu’ils ont répandue, et selon laquelle l’arsenal nucléaire est une arme de dissuasion ne s’est pourtant pas matérialisée dans la réalité et n’a pas apporté la paix au monde, a noté le Président de l’Iran.  Au contraire, se doter de l’arme nucléaire a poussé d’autres États à vouloir en faire de même, ce qui est en violation flagrante avec les objectifs du TNP.


Mahmoud Ahmedinejad a également dénoncé « l’instrumentalisation et l’exploitation du Conseil de sécurité et de l’AIEA par certaines nations nucléaires » contre les pays non dotés d’armes nucléaires.  En jouissant de privilèges spéciaux au sein de ces institutions, ces nations utilisent la position de force qu’elles se sont octroyées pour imposer des mesures injustes aux États non dotés de l’arme nucléaire qui souhaiteraient pouvoir recourir à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a-t-il argué.  M. Ahmedinejad a saisi cette occasion pour noter qu’aucun rapport de l’AIEA n’ait jamais fait mention des installations nucléaires américaines et de celles de leurs alliés alors même que de nombreuses résolutions ont été adoptées pour dénier aux autres États leur juste droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.


Dénonçant également la politique de deux poids, deux mesures, le Président iranien a constaté que le « régime sioniste israélien s’est doté d’un arsenal nucléaire, et menace les pays de la région du Moyen-Orient, tout en continuant de bénéficier de l’appui inconditionnel des États-Unis ».


Il a également refusé la pratique actuelle, qui consiste à assimiler armes nucléaires et énergie nucléaire, et a rejeté cette équation.  L’argumentaire du Président iranien en faveur de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques se basait tant sur des questions de coût et de rentabilité que sur des considérations d’ordre environnementales.  Pour lui, la situation actuelle équivaut à un monopole de fait des puissances nucléaires tant sur les armes que sur l’énergie nucléaires, au détriment des intérêts des autres nations.  Quant aux déséquilibres entre les trois piliers du TNP, M. Ahmedinejad a regretté que la promotion de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire n’ait pas été mise en avant, et qu’une multitude de mécanismes et de mesures de régulation ont été mis en place auxquels doivent se plier les nations intéressées par cette source d’énergie, alors même qu’il n’existe aucun mécanisme pour faire face à la menace réelle de l’utilisation des armes nucléaires par les États qui en détiennent.


Rappelant que le mandat de l’AIEA est, entre autres, d’empêcher une course aux armements nucléaires et de promouvoir le désarmement nucléaire, sans oublier de défendre le droit légitime des pays à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, M. Ahmedinejad a questionné le bien-fondé de la présence des puissances nucléaires dans le Conseil des gouverneurs de cette Agence.  La question est de savoir s’il n’y a pas un conflit d’intérêts entre les pouvoirs extraordinaires accordés à l’AIEA et aux pays dotés des armes nucléaires et le fait que cette même Agence et ces mêmes pays soient chargés de la question du désarmement.  Pour l’Iran, le mot d’ordre est « énergie nucléaire pour tous, armes nucléaires pour personne », et ce mot d’ordre était le thème de la Conférence de Téhéran sur le désarmement et la non-prolifération, a dit Mahmoud Ahmedinejad.  Pour y parvenir, il faut que le TNP devienne un traité de désarmement et de non-prolifération et qu’il dispose de mécanismes contraignants et efficaces.  Il faut que la question du désarmement nucléaire soit remise au cœur du débat, a préconisé le Président de l’Iran.  À cet effet, il a proposé la création d’un groupe de travail intergouvernemental indépendant chargé d’établir des lignes de conduite et des délais spécifiques pour la réalisation effective du désarmement nucléaire et la non-prolifération.  Ce groupe serait en outre chargé de vérifier que toutes les nations nucléaires cessentimmédiatement toute forme de recherche et d’amélioration des armes nucléaires.  Le Président iranien a aussi préconisé l’établissement d’un instrument juridiquement contraignant pour l’interdiction complète de la production, du stockage, de l’amélioration, de la prolifération et de l’utilisation des armes nucléaires. 


Quant aux réformes nécessaires, il faudrait d’une part que les pays menaçant d’avoir recours à l’arme nucléaire contre d’autres pays ou ceux l’ayant utilisé ne siègent plus au Conseil des gouverneurs de l’AIEA.  Une réforme de la structure du Conseil de sécurité est aussi essentielle pour la réalisation des objectifs du TNP et du mandat de l’AIEA, a estimé M. Ahmedinejad, qui a également demandé que la résolution adoptée lors de la Conférence d’examen de 1995 et portant sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient soit immédiatement et inconditionnellement appliquée.


Il a annoncé que la République islamique d’Iran est disposée à participer à la mise en œuvre de ces propositions, expliquant que la logique et la volonté de la nation iranienne reflètent celles de la plupart des nations éprises de paix, de justice, et de sécurité.  Pour l’Iran, il est indispensable d’assurer le désarmement nucléaire à l’échelle mondiale et de faciliter l’accès à l’énergie nucléaire pour tous.  « L’époque où il était possible de s’appuyer sur les bombes nucléaires pour dicter sa volonté au monde entier est révolue!  Utiliser cette menace appartient au passé.  La politique hégémonique a échoué et les rêves d’empire ne se réaliseront jamais », a-t-il déclaré, avant d’affirmer que « le pouvoir de la logique doit prévaloir sur la logique du pouvoir! »  Il a invité le Président Obama à s’associer à ce mouvement voulu par toute l’humanité s’il reste toujours disposé à appliquer son slogan de « changement ».


M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a souligné que la huitième Conférence d’examen du TNP se tenait dans un contexte marqué par plusieurs crises graves liées à la prolifération, notamment en Iran et en Corée du Nord.  Les violations par ces États de leurs obligations ont ébranlé la confiance de la communauté internationale et portent atteinte à l’intégrité du régime du TNP, a-t-il estimé.  Il a noté que « comme le constate l’AIEA, l’Iran poursuit des activités nucléaires sensibles en violation de cinq résolutions du Conseil de sécurité et refuse de faire toute la lumière sur son programme nucléaire passé et présent, malgré la main tendue par la communauté internationale », et a lancé un appel aux autorités de ce pays.  Elles ne doivent pas laisser passer l’opportunité d’un dialogue proposé tant par le Président Obama que par l’Union européenne, a-t-il dit, avant de préciser que la proposition de 2008 de l’AIEA portant sur l’enrichissement de l’uranium iranien à l’étranger avait été faite en tenant compte des préoccupations exprimées par l’Iran. 


M. Asselborn a également lancé un appel à l’ensemble des États du Moyen-Orient pour qu’ils fassent avancer l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive.  Afin que d’autres crises ne surgissent pas, nous devons appuyer les efforts de l’AIEA, qui continue de tenir le rôle central dans le régime international de non-prolifération nucléaire, cela pour faire en sorte que son système de garanties demeure pleinement efficace et crédible, a-t-il dit.  Le responsable luxembourgeois a de plus invité les participants à se lancer dans une réflexion approfondie sur les mesures à prendre pour mieux gérer un éventuel retrait du TNP par un État Partie.  Il a ensuite considéré qu’il est primordial que le développement de l’énergie nucléaire à des fins civiles se déroule dans les meilleures conditions de sûreté, de sécurité et de non-prolifération possibles.  Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’un TNP fort permettant de prendre des mesures concrètes afin de garantir notre bien commun, à savoir la paix, la sécurité et la stabilité internationales, a-t-il encore dit.  Avant de conclure, M. Asselborn a fait savoir que son pays, aux côtés de la Belgique, des Pays-Bas, de l’Allemagne et de la Norvège, avait impulsé un débat, au sein de l’OTAN, sur la recherche de la sécurité en promouvant le plus bas niveau d’armement possible, qu’il soit conventionnel ou nucléaire.


M. MICHAEL MARTIN T.D., Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a souligné l’importance que le TNP devienne universel, le peu de pays n’y ayant pas encore adhéré devant le faire sans aucun délai.  Le Traité fait face à des défis sans précédent, défis matérialisés en particulier par les risques de prolifération posés par l’Iran et la Corée du Nord, a ajouté l’orateur.  Pour lui, le Traité, pour donner sa pleine mesure, doit être mis en œuvre sous tous ses aspects.  Après avoir à son tour salué la conclusion du nouvel accord américano-russe de réduction des armes stratégiques (START), M. Martin a évoqué les enjeux de cette huitième Conférence d’examen du TNP.  Avant tout, nous allons devoir restaurer l’autorité du Traité, les Parties devant réaffirmer les engagements pris lors des conférences précédentes, a-t-il estimé.  Nous devons prendre des décisions équilibrées, consensuelles et énergiques sur les trois piliers du Traité, qui sont: le désarmement nucléaire, la non-prolifération nucléaire et le droit à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, ainsi que sur la résolution de 1995 portant sur le Moyen-Orient, a déclaré le Ministre irlandais.  Il a également exhorté les États dotés de l’arme nucléaire à faire preuve de leadership en réaffirmant leur engagement et leur volonté de réaliser la vision d’un monde dénucléarisé.  M. Martin a par ailleurs plaidé pour l’entrée en vigueur du TICE et pour le lancement de négociations sur un instrument interdisant la production des matières fissiles à des fins militaires.  En tant que membre de la Coalition pour un nouvel agenda et du Groupe des dix de Vienne, l’Irlande vous invite à examiner de manière approfondie les documents de travail qui seront soumis par ces initiatives lors de la Conférence, a indiqué Michael Martin.


M. ALBERTO G. ROMULO (Philippines) a noté que la guerre froide est finie depuis longtemps, mais que son héritage tragique de peur et de méfiance persiste.  Même si une vague de démocratisation a depuis déferlé sur le monde, les armes de destruction massive posent toujours une grave menace pour l’humanité.  Il est urgent de remédier aux insuffisances du TNP, de manière à empêcher des nouveaux pays, et à des acteurs non étatiques de se doter de l’arme nucléaire sous des prétextes d’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a dit M. Romulo.  « Dans notre monde actuel, toute menace pour l’une de nos nations est une menace pour toutes les autres », a-t-il souligné.


Pour les Philippines, il est essentiel que la réalisation de la zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, qui a été décidée en 1995, se fasse au plus vite, car les perspectives de paix et de stabilité dans cette région en dépendent.  Notre pays prône en outre le dialogue et la diplomatie au lieu de l’intimidation.  En effet, posséder l’arme nucléaire n’est pas un moyen viable pour garantir la sécurité d’un pays.  La voie à suivre est le désarmement total et la diplomatie, a estimé M. Romulo.  En effet, aujourd’hui le désarmement nucléaire est à nouveau au centre des débats sur la scène multilatérale, a-t-il constaté.  Se faisant l’écho de la déclaration de M. Ban Ki-moon, il a dénoncé le fait que le monde est « surarmé » alors que le développement socioéconomique est « sous-financé ».  Il a salué l’impulsion nouvelle donnée par le Sommet de Washington sur la sécurité nucléaire et le désarmement nucléaire, qui a permis de confirmer l’engagement des chefs d’État pour renforcer la coopération internationale dans ce domaine, ainsi que la signature de l’Accord START, qui s’est faite sur le plan bilatéral entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  M. Romulo a également cité les initiatives lancées en ce sens par le Mouvement des non-alignés; comme la création de la Commission sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires.  Tous ces facteurs sont, selon lui, de bon augure, pour les résultats que l’on peut attendre de la présente Conférence d’examen du TNP.  Il a lancé un appel à tous les États Parties pour qu’ils adhérent sans plus tarder aux Protocoles additionnels au système de garanties de l’AIEA, et a également encouragé les puissances nucléaires et les autres partenaires ayant un intérêt dans la région du Sud-Est asiatique à souscrire au Traité SEANWFZ.  Ce Traité établit une zone exempte d’armes nucléaires dans cette région.  Réaffirmant le droit inaliénable de tous les pays à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, il a cependant mis l’accent sur les risques associés à de telles activités et soutenu le rôle de « vérification » que doit jouer en la matière l’AIEA dans le cadre de ses programmes d’assistance et de coopération techniques.


Finalement, il a regretté que le TNP ne jouisse d’aucun soutien institutionnel propre, ce qui défie toute logique.  L’universalité de ce Traité contribuerait également à le rendre plus fort, a dit le Ministre des Philippines, en appelant les États qui ne l’ont pas encore fait à y souscrire, et exhortant ceux qui envisagent d’en sortir à reconsidérer leur position en essayant de dépasser les différends qu’ils ont avec d’autres États par la voie du dialogue.


Mme CATHERINE ASHTON, Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré que les parties devaient profiter de la huitième Conférence d’examen du TNP pour avancer sur la voie d’un monde plus sûr, « un monde où peuvent être réalisés les objectifs du Traité en matière de désarmement nucléaire, de non-prolifération et d’utilisation pacifiques de l’énergie atomique ».  L’Union européenne (UE) est venue à cette réunion avec la ferme intention de contribuer au renforcement du régime international de non-prolifération et à l’atteinte d’un consensus pour faire de la Conférence un succès, a-t-elle dit.  Mme Ashton a mis en avant deux principes devant, selon elle, guider les discussions: la nécessité d’adopter une posture équilibrée dans l’examen de la mise en œuvre des trois piliers du TNP et celle de parvenir à l’adoption de mesures elles-mêmes équilibrées, efficaces, concrètes et pragmatiques pour appuyer les efforts de désarmement nucléaire, de non-prolifération et de développement « responsable » des usages civiles de l’énergie atomique. 


Sur ces points, Mme Ashton a rappelé que l’UE avait élaboré des propositions pouvant faire l’objet d’un plan d’action figurant dans le document final de la Conférence d’examen.  Elle a notamment estimé qu’il faut que toutes les parties au Traité réaffirment leurs engagements à réaliser les objectifs du TNP en en assurant l’universalité; que les discussions avancent sur la question d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient; ou encore que les États dotés de l’arme nucléaire, conformément à l’article VI du Traité, éliminent complètement et de manière irréversible leurs arsenaux.  Le renforcement du régime du TNP passe également par une réflexion sur les moyens à privilégier pour mieux gérer les cas de non-respect et de retrait du Traité, a ajouté Mme Ashton en référence aux programmes nucléaires de l’Iran et de la République populaire démocratique de Corée.  Elle a conclu en plaidant pour l’élaboration d’approches multilatérales pour sécuriser la fourniture de combustible nucléaire et assurer ainsi le développement responsable d’utilisations pacifiques de l’énergie atomique. 


M. CARL BILDT, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a déclaré que la Conférence d’examen du TNP devait être l’occasion de renforcer les efforts internationaux pour empêcher d’autres nations de développer des arsenaux nucléaires.  Le Traité doit être respecté pleinement et par tous les États, a-t-il affirmé.  Pour M. Bildt, le retrait du TNP de la République populaire démocratique de Corée et le fait que ce pays ait pu procéder à deux essais, violant ainsi les résolutions du Conseil de sécurité, demeurent une source sérieuse de préoccupations.  Nous devons tous exhorter ce pays à mettre un terme à sa politique de confrontation avec la communauté internationale.  Personne ne refuse à l’Iran d’avoir les mêmes droits que les autres Parties au TNP, a poursuivi Carl Bildt.  Mais il est acquis que l’Iran a conduit des activités en violation de ses engagements au titre du TNP, et un nuage de suspicion pèsera sur ce pays tant que la nature de son programme nucléaire n’aura pas été complètement élucidée, a-t-il affirmé.  Il a ainsi appelé la République islamique d’Iran à collaborer pleinement avec l’AIEA sur cette question, l’adhésion au Protocole additionnel pouvant être un moyen sûr d’établir le bien-fondé des activités nucléaires iraniennes.  M. Bildt a ensuite appuyé la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient ainsi que le rôle « incontournable » de l’AIEA en vue de mettre en place des approches réellement multilatérales en matière de fourniture du combustible nucléaire à des fins civiles et pacifiques.


M. MIGUEL ANGEL MORATINOS, Ministre des affaires étrangères de l’Espagne, a estimé que cette réunion constitue une possibilité à ne pas rater pour parvenir à un programme d’action ambitieux en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  L’Espagne est fermement déterminée à parvenir à un monde sans armes nucléaires, a dit M. Moratinos.  Constatant que les nouvelles menaces sont liées à la prolifération et au trafic de matières radioactives qui peuvent tomber entre les mains d’acteurs non étatiques, le Ministre a estimé qu’il convient de mettre en place des normes strictes sur le stockage de ces matières.  Il a salué le nouvel élan et la volonté politique qui se sont manifestés au cours des derniers mois, notamment lors du Sommet sur la sécurité nucléaire qui a eu lieu à Washington.


L’Espagne estime que le désarmement nucléaire doit être une ambition réaliste, et la responsabilité première en incombe aux puissances nucléaires qui doivent faire preuve du leadership et de la volonté politique nécessaires.  Dans ce contexte, la signature du récent Accord START est un élément positif, et doit conduire à de nouvelles négociations en ce sens, a constaté M. Moratinos.  Par ailleurs, l’Espagne encourage les négociations d’un traité sur la production et le stockage des matières fissiles, entamé lors de la Conférence de 2009 tenue à Genève.  Le Ministre a estimé en outre qu’il est essentiel de parvenir à l’universalité du TNP, voire de prévoir des mesures opportunes pour sanctionner les retraits éventuels de ce Traité.  Il faut également trouver de nouveaux mécanismes pour lancer le processus de mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, comme cela est stipulé dans la résolution de 1995 du TNP.  Cela favoriserait la paix et la stabilité dans la région tout en y établissant un climat de confiance mutuelle.  L’Espagne appuie tous les efforts en ce sens, y compris la nomination d’un coordonnateur et la convocation d’une Conférence avec tous les pays de la région, qui permettrait d’aller de l’avant pour atteindre les objectifs fixés en 1995 de manière réaliste et avec le consensus de tous, ce qui aurait un impact positif sur le développement et le processus de paix.


Dans le domaine de la non-prolifération, M. Moratinos a indiqué que cette huitième Conférence d’examen doit réitérer l’appui ferme de la communauté internationale à l’autorité de l’AIEA en la matière.  Cette question constitue l’un des grands problèmes à résoudre dans la réalisation des termes du Traité, a-t-il noté, en citant les cas de l’Iran et de la République populaire démocratique de Corée qu’il a invités à respecter toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité pour diffuser les crises actuelles.  Soulignant les applications pacifiques de l’énergie nucléaire, il a milité en faveur d’un mécanisme facilitant la réalisation du droit inaliénable de tous les pays à de telles utilisations tout en garantissant qu’il n’y ait pas de détournements possibles des matières radioactives nécessaires à de telles applications.


Mme HILLARY CLINTON, Secrétaire d’État des États-Unis, a souligné que dès son accession au pouvoir, le Président Obama avait fait de la réalisation d’un monde sans armes nucléaires « une mission centrale de la politique étrangère américaine ».  « Le TNP est au cœur de cette mission », a-t-elle assuré, avant de lire un message du Président des États-Unis adressé à la huitième Conférence d’examen du TNP.  Dans ce message, a-t-elle indiqué, M. Obama considère que le TNP est et doit rester la pierre de touche pour prévenir la prolifération des armes nucléaires.  « Or, le régime du Traité subit de plus grandes pressions, c’est pourquoi, à Prague, j’ai pris l’engagement de renforcer les trois piliers du Traité afin de faire du TNP un moyen de parvenir à l’élaboration d’un monde exempt d’armes nucléaires », a lu Mme Clinton, citant le Président des États-Unis.  Assumons nos responsabilités, relevons ensemble et de manière constructive le défi du désarmement nucléaire, car nos peuples méritent la paix et la sécurité, a-t-elle poursuivi.


La Secrétaire d’État américaine a ensuite annoncé que son pays présenterait lors de la Conférence des propositions « sincères et sérieuses » pour renforcer le régime du TNP: « Assumer ses responsabilités n’est pas un simple slogan pour les États-Unis, qui, reconnaissant le droit de tous les États Parties au TNP aux utilisations pacifiques de l’énergie atomique, ont engagé d’importantes ressources ces dernières années afin que l’exercice de ce droit soit partagé le plus équitablement possible », a-t-elle expliqué.


Par ailleurs, pour Mme Clinton, il est impératif de rendre responsables « ceux qui violent les règles, ceux qui détournent l’attention et qui refusent de participer de manière constructive à la création d’un monde où nos enfants et petits-enfants pourront vivre et réaliser leur potentiel sans la menace nucléaire ».  Elle a ensuite estimé que la communauté internationale se trouvait à un tournant, « au moment où le régime du TNP est mis à mal par un pays qui s’entête à procéder à des essais nucléaires, et par un autre État qui prétend respecter le Traité alors qu’il intensifie son programme d’enrichissement d’uranium, ne respecte pas les résolutions du Conseil de sécurité et refuse de collaborer pleinement avec l’AIEA ». 


Elle a en outre affirmé que « contre ceux qui, comme le Président iranien, répètent les mêmes mots, perpétuent des divisions dépassées, une autre voie est possible pour envisager un monde plus sûr et prémuni contre les conséquences potentiellement catastrophiques de la prolifération nucléaire ».  Hillary Clinton s’est dite convaincue que si l’ordre du jour de la Conférence est respecté, des progrès seront réalisés pour promouvoir des solutions pratiques sur la base d’un consensus solide.  Nous devons aller de l’avant si nous voulons réaliser la vision du Président Obama, et les enjeux sont si élevés qu’on ne peut pas revenir à ce qui s’est fait dans le passé, a-t-elle encore jugé.  La Secrétaire d’État des États-Unis a ensuite indiqué que pour renforcer les trois piliers du TNP, son pays ne se contentait pas de mots.  Avec la Fédération de Russie, nous avons décidé de réduire en toute transparence et de façon vérifiable nos arsenaux nucléaires, a-t-elle rappelé. 


Le nouvel Accord START est conforme à l’appel du Secrétaire général, a encore affirmé Mme Clinton, qui a confirmé que son pays avait réitéré son engagement à ne pas utiliser ses armes nucléaires contre les pays non dotés de l’arme nucléaire et qui sont Parties au TNP, et que l’Administration américaine comptait s’investir plus activement dans le processus de ratification du TICE, ainsi que dans les discussions multilatérales portant sur la création d’un traité d’interdiction des matières fissiles.


Concernant l’élaboration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, Mme Clinton a indiqué que, pour les États-Unis, la région représente la plus grande menace de prolifération nucléaire dans le monde.  Le TNP doit devenir universel et tous les États de la région qui en sont Parties doivent en respecter tous les aspects, s’est-elle contentée de dire. 


Hillary Clinton a estimé à son tour que le renforcement du régime multilatéral de non-prolifération passait par une meilleure appréhension des cas de non-respect et de retrait du TNP.  La communauté internationale doit envisager des sanctions automatiques quand la lettre et l’esprit du Traité sont violés, a-t-elle dit, préconisant par exemple de suspendre tous les projets de coopération nucléaire avec les pays qui décident de se retirer du TNP pour, « en toute impunité, mener des activités irresponsables ».


Pour la Secrétaire d’État américaine, la prolifération n’est pas inévitable si des mesures pratiques sont prises rapidement.  « Cette Conférence doit prouver que ceux qui ont des doutes sur la capacité d’action des Nations Unies ont tort », a-t-elle affirmé. « Nos enfants et petits-enfants vivront des conséquences de ce que nous allons décider », a-t-elle conclu. 


M. CELSO AMORIM, Ministre des relations extérieures du Brésil, a estimé que le TNP est « intrinsèquement injuste » parce qu’il se base sur une conception du monde qui divise les pays entre ceux qui disposent d’armes nucléaires et ceux qui n’en ont pas.  S’ajoute à cela l’identification regrettable entre les cinq États membres permanents du Conseil de sécurité avec les cinq puissances nucléaires reconnues par le TNP, a souligné le Ministre.  Concrètement, 40 ans après l’adoption du TNP, l’objectif du désarmement nucléaire total n’est guère plus qu’un mirage, car tant que certains auront ces armes, d’autres voudront s’en doter.  Rappelant qu’en 2000 les négociations avec les États nucléaires avaient abouti à la définition des 13 étapes devant mener vers le désarmement nucléaire total, M. Amorim a constaté avec regret qu’une fois encore cet engagement est resté lettre morte.  Un engagement clair de ne pas utiliser en premier l’arme nucléaire pris par les États qui en possèdent contribuerait au renforcement de la crédibilité du TNP, a dit M. Amorim.  Ce genre d’engagement militerait aussi en faveur d’un engagement des États nucléaires de ne pas chercher à améliorer les armes existantes, ce qui suppose un mécanisme international de vérification.  Le Brésil se félicite de l’engagement conceptuel des États-Unis et de la Fédération de Russie, marqué par la signature du récent Accord START, même s’il ne s’agit que d’un pas dans la bonne direction.


Le désarmement nucléaire exige des actions prises sur un calendrier précis et réaliste.  Si tout le monde s’accorde pour dire que les jours de la destruction mutuelle assurée par le biais d’armes de destruction massives sont dépassés, les mentalités ne semblent cependant pas avoir changé, a constaté le Ministre.  Les armes nucléaires diminuent en fait la sécurité des États qui les possèdent, au lieu de la renforcer, comme ils le prétendent, car la menace du terrorisme nucléaire plane désormais sur le monde.  Enfin, pour le Brésil, aucun pays ne doit se voir refuser le droit à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Les doutes quant au respect des dispositions du TNP doivent être réglés par le dialogue et la négociation et la mise en place d’un mécanisme de contrôle à l’instar de celui qui existe entre le Brésil et l’Argentine, a dit M. Amorim.  Par ailleurs, la création de zones exemptes d’armes nucléaires peut significativement contribuer à la paix et à la sécurité mondiales.  Le monde sera plus sûr quand tous les pays auront l’impression d’avoir été traités de manière égale et auront pu faire entendre leurs voix, a conclu le Ministre.


M. MAXIME VERHAGEN, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a plaidé en faveur d’une approche progressive visant à une réduction du rôle et du nombre des armes nucléaires en Europe.  Il a noté que cette discussion avait commencé au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  Les Pays-Bas suggèrent cependant, a-t-il dit, que les armes nucléaires tactiques américaines positionnées en Europe figurent au menu des discussions sur les limitations d’armements entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  La non-prolifération et le désarmement se renforcent, a-t-il dit.  Le Ministre néerlandais a également préconisé un renforcement du régime de non-prolifération.  Le Protocole facultatif devrait faire partie intégrante du système de garanties de l’AIEA, a-t-il dit.  Il faut renforcer le système international de garanties, afin de l’adapter aux nouvelles évolutions et aux nouvelles visions, a-t-il ajouté, estimant que l’Iran devait satisfaire les exigences de l’AIEA.  Selon lui, la contribution du Président iranien se résume à une série d’accusations infondées et inacceptables contre Israël et les États-Unis, et à des remarques peu obligeantes à l’égard de pays européens comme les Pays-Bas.  Ces commentaires sont inutiles au débat d’aujourd’hui, a-t-il observé.


M. Verhagen a de même estimé que le cas iranien ne devait pas monopoliser les débats de la Conférence d’examen du TNP.  Ce Traité est trop important pour la sécurité internationale, a-t-il souligné, expliquant que de nombreux États avaient décidé de recourir désormais à l’énergie nucléaire.  Le Ministre a mis l’accent sur la transparence.  La communauté internationale, a-t-il déclaré, devrait avoir les moyens de vérifier que les États qui ne disposent pas d’armes nucléaires utilisent l’énergie nucléaire à des fins uniquement pacifiques.


M. MICHAEL SPINDELEGGER, Ministre des affaires étrangères de l’Autriche, a estimé qu’il y avait aujourd’hui un regain d’optimisme, grâce notamment à la nouvelle approche pleine d’inspiration du Président américain, qui a permis d’arriver à l’Accord russo-américain signé le mois dernier en matière de réduction des stocks d’armes nucléaires offensives de leurs pays respectifs.  Il a ensuite dit espérer que cette atmosphère rende possible l’accomplissement de progrès véritables et concrets, au cours de cette huitième Conférence d’examen du TNP, particulièrement en ce qui concerne la réduction des arsenaux nucléaires, l’interdiction d’essais de ce type, et la production et l’usage de matériaux fissiles à des fins militaires.  Cette Conférence devrait aussi œuvrer à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a dit le Ministre.


L’Autriche a-t-il poursuivi, contribuera à ces efforts, notamment à travers sa proposition pour la mise en place d’un système juste et transparent de contrôle multilatéral du cycle du combustible nucléaire.  Passer du rêve d’un monde exempt d’armes nucléaires, à la réalité et à la concrétisation de cet idéal exigera du temps et beaucoup d’efforts, a ajouté le Ministre autrichien, avant de soutenir le plan en cinq points du Secrétaire général de l’ONU sur le désarmement nucléaire.  Il a en outre expliqué que la voie la plus effective pour arriver au « niveau zéro » du désarmement nucléaire, passe par l’adoption d’un instrument juridique contraignant, une convention sur les armes nucléaires, comprenant un mécanisme multilatéral de vérification strict.  Si aucune avancée n’est faite pour aller vers le « niveau zéro », l’Autriche, a-t-il prévenu, discutera de la faisabilité d’un instrument planétaire destiné à l’interdiction des armes nucléaires.  Le TNP demeure l’élément central du régime international sur la non-prolifération nucléaire.  Et ce régime statique doit être rénové, a-t-il soutenu.  Il a conclu en appelant au renforcement du système multilatéral de désarmement.


M. LAWRENCE CANNON, Ministre des affaires étrangères du Canada, a rappelé qu’en mars dernier, à leur réunion de Gatineau, les Ministres des affaires étrangères des pays du G-8 ont rendu publique une déclaration sur la non-prolifération nucléaire, le désarmement et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire afin de souligner des points importants qui doivent être passés en revue au cours de la huitième Conférence d’examen du TNP.  Les garanties de l’AIEA sont un élément fondamental du régime de non-prolifération, a-t-il ajouté, confiant sa préoccupation quant au fait que 21 États Parties au Traité n’ont ni signé, ni mis en œuvre l’accord de garantie généralisée avec l’Agence, « une mesure pourtant obligatoire en vertu de l’article III du TNP ».  Pour marquer une avancée importante, il faudrait que la Conférence reconnaisse qu’un accord de garanties étendues conjugué à un protocole additionnel représente la nouvelle norme en matière de vérification, a-t-il estimé. 


Concernant les activités nucléaires de la République populaire démocratique de Corée, M. Cannon a exhorté ce pays à redevenir partie au TNP, à abandonner son programme d’armes nucléaires et à accepter l’application des garanties complètes de l’AIEA.  En outre, il a qualifié de « malheureux » le fait que le Président iranien ait décidé, ce matin, d’ignorer l’invitation du Secrétaire général de dissiper les doutes et les craintes relatifs aux ambitions nucléaires de son pays, choisissant à la place de délivrer « un discours prévisible et agressif ».  La cessation complète immédiate des activités d’enrichissement d’uranium et des autres activités susceptibles de favoriser la prolifération, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux obligations qu’imposent l’AIEA, sont le seul indicateur objectif susceptible de démontrer la nature pacifique du programme nucléaire iranien, a affirmé le ministre canadien des affaires étrangères.


M. STEPHEN SMITH, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a indiqué que son pays et le Japon avaient créé, en 2008, la Commission internationale pour la non-prolifération et le désarmement nucléaires.  Il s’est ensuite félicité des nombreuses avancées internationales en la matière, notamment de la signature du nouveau Traité entre les États-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie sur de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs.  Ma délégation espère que cet élan pourra s’accélérer, a ajouté le Ministre.  « Nous voulons des réductions plus importantes, vérifiables et irréversibles des stocks nucléaires et les voir occuper un rôle de plus en plus faible au sein des stratégies de sécurité nationale ».  Il a ensuite engagé les États ne l’ayant pas encore fait à signer et à ratifier le TNP et à appuyer les négociations devant déboucher sur la création d’un traité interdisant la production de matières fissibles destinées à l’armement atomique.


M. Smith a ensuite affirmé que sa délégation était gravement préoccupée par le programme nucléaire iranien.  Il a appelé ce pays à coopérer pleinement avec l’AIEA, et la République populaire démocratique de Corée à adhérer de nouveau pleinement au TNP.  Il a de plus estimé que l’AIEA devait disposer de suffisamment d’autorité pour pouvoir faire son travail et démontrer le caractère pacifique des installations nucléaires d’un pays.  Ma délégation, a-t-il ajouté, estime qu’un accord de garantie détaillé, accompagné d’un Protocole additionnel, doit constituer la base des normes de vérification de l’AIEA, et que le Conseil de sécurité doit examiner, si nécessaire, les cas de non-respect ou de retrait du TNP.


M. TAIB FASSI FIHRI, Ministre des affaires étrangères du Maroc, a souligné que le processus d’examen actuel a été marqué par une prise de conscience de l’importance d’éviter le cuisant échec de 2005, sans risquer d’affaiblir le régime international de non-prolifération.  Les développements qui ont eu lieu depuis 2009 nourrissent l’espoir en ce qui concerne la réussite de la Conférence d’examen de 2010, notamment la relance des efforts de désarmement après de longues années de blocage, avec l’adoption d’un programme de travail de la Conférence sur le désarmement, qui entamerait des négociations sur un traité pour l’interdiction de la production et de l’utilisation des matières fissiles à des fins militaires; ou encore l’annonce par la nouvelle Administration américaine de sa vision pour un monde sans armes nucléaires et la signature de l’Accord START avec la Fédération de Russie. 


Cependant, le succès de cette Conférence dépend de la flexibilité et de la volonté politique des États Parties pour trouver un terrain d’entente commun visant l’adoption d’un document final équilibré et concret comportant un plan d’action réaliste qui établira un juste dosage entre les trois piliers du TNP, a noté M. Fihri.  Pour le Maroc, le TNP constitue la pierre angulaire du régime de non-prolifération et représente un instrument clef pour la préservation de la paix et de sécurité dans le monde, a-t-il souligné.  En tant que partie contractante du Traité, le Maroc a constamment appuyé les décisions visant le renforcement du processus d’examen du TNP et les initiatives visant à renforcer l’autorité de ce régime et à promouvoir son universalité.  Par ailleurs, le Maroc réitère son attachement au droit inaliénable des États Parties de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie et des technologies nucléaires à des fins pacifiques, notamment par le biais de la coopération internationale sous le contrôle de l’AIEA, a dit le Ministre.  L’exercice de ce droit doit se faire dans le plein respect des obligations de garantie, de sûreté et de sécurité.  Le Maroc soutient aussi la création de zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde et appelle au renforcement des efforts en vue de l’établissement d’une telle zone au Moyen-Orient.  M. Fihri a d’ailleurs présenté le rapport national de son pays sur ce point.  Il y réaffirme que la création d’une telle zone nécessite que le seul État de la région -Israël- qui n’est pas encore Partie au TNP, y adhère et soumette toutes ses installations nucléaires aux garanties généralisées de l’AIEA.  Le Maroc encourage tous les pays de la région à conclure des accords de garanties généralisées avec l’AIEA.  Cela constituerait un pas important vers l’instauration d’un climat de confiance entre les États du Moyen-Orient, et une mesure préliminaire à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires.  Le Maroc mène une action soutenue, tant au niveau régional qu’international pour sensibiliser tous les États de la région à la nécessité de s’engager en faveur de la concrétisation d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a dit M. Fihri.


En outre, tout en reconnaissant l’importance du respect des moratoires sur les essais nucléaires, M. Fihri a néanmoins insisté sur le fait qu’ils ne représentent pas une alternative à la ratification et à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).

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Pour M. TEODOR BACONSCHI, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, « il est temps de faire l’éloge des États Parties qui mettent en œuvre les dispositions du TNP et respectent leurs obligations, mais également de mettre sur le tapis les défis posés par les risques de prolifération ».  « Il faut consolider l’appui au TNP au moment où il est l’un des traités les plus populaires au monde, mais aussi celui qui pose un certain nombre de problèmes, un traité vulnérable, et souvent mis a l’épreuve », a-t-il estimé.  La diplomatie multilatérale et la coopération internationale sont essentielles dans le domaine du désarmement nucléaire, de la non-prolifération et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, a-t-il dit.   Pour la Roumanie, les trois piliers du Traité restent un cadre adéquat pour préserver et renforcer la paix et la sécurité mondiales.  L’énergie est essentielle au développement humain, a remarqué le Ministre, et, par conséquent, l’énergie nucléaire qui représente un énorme potentiel pour l’avenir, doit être à la portée de tous les pays, à condition que l’usage qui en est fait soit responsable et durable.  Soulignant que la Roumanie fait partie de l’AIEA depuis 1957, M. Baconschi a expliqué que le système des garanties de l’Agence s’applique actuellement à toutes les installations nucléaires en Roumanie.    Grace à cette coopération, il a été possible de transformer le réacteur de Triga en un réacteur ne produisant plus que de l’uranium faiblement enrichi.  L’AIEA a confirmé que les installations nucléaires en Roumanie sont conformes à son régime de sauvegarde, a précisé le Ministre, en invitant tous les autres pays désireux de disposer de l’énergie nucléaire à s’y soumettre également.


M. NICKOLAY MLADENOV, Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, a déclaré que toutes les nations doivent reconnaître que le régime de non-prolifération est vulnérable si ceux qui le violent peuvent agir en toute impunité.  Pour la première fois dans l’histoire du Traité sur la non-prolifération, un signataire a annoncé son retrait du régime du TNP et a pu reprendre le développement de son programme militaire, a-t-il souligné.  Quitter le Traité ne peut s’effectuer sans qu’il y ait de conséquences, a lancé M. Mladenov, qui a exhorté la République populaire démocratique de Corée à respecter ses obligations internationales au titre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et des normes de l’AIEA, et à retourner aux Pourparlers à Six en vue de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Concernant la situation au Moyen-Orient, il a invité instamment la République islamique d’Iran à « saisir la main qui lui est tendue par la communauté internationale », y compris l’Union européenne.  La Bulgarie est convaincue qu’un progrès majeur serait accompli si l’Iran ratifiait et appliquait le Protocole additionnel de l’Agence qu’elle a déjà signé, a affirmé le Ministre bulgare des affaires étrangères.  Il a ensuite estimé que pour que la huitième Conférence d’examen du TNP soit un succès et contribue aux avancées récentes en matière de désarmement nucléaire, il est crucial que les parties prennent des mesures fortes de renforcement des instruments de vérification de l’AIEA. 


M. MARTY NATALEGAWA, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a expliqué que pour son pays, le TNP était la pierre angulaire du régime de non-prolifération et de désarmement nucléaires.  Constatant le peu de progrès accomplis sur les dossiers du nucléaire, qui a marqué ces dernières années dans les domaines de la non-prolifération et du désarmement, et le blocage des travaux de la Conférence du désarmement, il a également souligné que de nombreux États non nucléaires ne respectent toujours pas tous leurs engagements sous le TNP.  « On ne peut pas se permettre de continuer ainsi!  Nous devons penser autrement, construire des ponts là où des différences nous séparent, et mettre en avant la possibilité d’actions communes, au lieu de camper sur les positions confortables du passé! », a déclaré le Ministre indonésien.  Invitant la communauté internationale à saisir le nouvel élan actuel, il a annoncé que l’Indonésie a commencé le processus de ratification du TICE, ce qui témoigne de son engagement ferme en faveur du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.


Le Ministre a appelé les puissances nucléaires à prouver par des actes, et non pas par de simples paroles et des discours, leurs engagements en faveur du désarmement nucléaire, en vue de parvenir à terme à éliminer tous leurs arsenaux.  En attendant, il leur appartient de donner des garanties de sécurité négatives aux puissances non nucléaires, a-t-il ajouté.  Quant aux menaces de prolifération nucléaire, le Ministre a déclaré qu’il fallait y répondre de manière efficace, sans discrimination et sans politique du deux poids deux mesures, sur la base du multilatéralisme et du droit international.  À cet égard, il a cité le cas d’Israël, et l’a invité à adhérer sans plus tarder au TNP.  Par ailleurs, il a plaidé en faveur de l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Pour finir, il a réaffirmé le droit des puissances non nucléaires aux usages pacifiques de l’énergie nucléaire, tel que stipulé dans l’article VI du Traité.  L’AIEA doit être renforcée, de manière à ce qu’elle puisse s’acquitter de son mandat dans ce domaine, a dit M. Natalegawa, en soulignant que tous les États sont tenus de coopérer avec cette Agence pour ce qui est des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire.  Finalement, a dit le Ministre, il faut travailler pour finaliser une convention internationale sur les armes nucléaires qui prévoit un calendrier précis pour parvenir au désarmement nucléaire total.


Mme MICHELINE CALMY-REY, Ministre des affaires étrangères de la Suisse, a déclaré que son pays attendait de cette huitième Conférence d’examen l’adoption d’un plan d’action destiné à faire avancer le désarmement nucléaire de manière concrète, progressive et pragmatique.  Il faut réfléchir aux moyens de rendre le système des garanties de l’AIEA moins sujet aux remises en question, a estimé la Ministre suisse.  Pour ce qui est de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, elle a demandé que la Conférence réaffirme clairement le lien entre le droit inaliénable de tous les États Parties à utiliser le nucléaire à des fins civiles et les obligations en termes de garanties, de sécurité, et de sûreté qui en découlent.  Mme Calmy-Rey a exhorté les pays à dépasser certaines notions de recours à l’arme nucléaire toujours présentes dans les doctrines militaires des États qui en sont dotés.  Elle a ainsi estimé nécessaire de réfléchir au fait de savoir si l’emploi d’une telle arme est licite, quel que soit le motif invoqué, y compris la légitime défense.  Au-delà des considérations militaires et juridiques, il s’agit donc pour la Suisse de ramener la composante humanitaire au cœur du débat actuel sur le désarmement nucléaire, en tentant de mettre hors la loi l’arme nucléaire, au moyen d’une nouvelle convention, comme le propose le Secrétaire général, a indiqué Mme Calmy-Rey.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Reprise de session de la Cinquième Commission: les délégations soulignent l’urgence d’approuver les projets des budgets des opérations de maintien de la paix

AG/AB/3945

Reprise de session de la Cinquième Commission: les délégations soulignent l’urgence d’approuver les projets des budgets des opérations de maintien de la paix

3/5/2010
Assemblée généraleAG/AB/3945
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

28eséance – après-midi


REPRISE DE SESSION DE LA CINQUIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT L’URGENCE D’APPROUVER LES PROJETS DES BUDGETS DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX


Ouvrant ce matin les travaux de la deuxième et dernière partie de la reprise de session de la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires), le Président de la Commission, M. Peter Maurer, de la Suisse, a déclaré que l’adoption des projets des budgets des 16 opérations de maintien de la paix de l’ONU (OMP) en activité, dont le montant total s’élève à 8 milliards de dollars, sera une tâche difficile mais nécessaire.


Outre ces questions, la Cinquième Commission devra également se prononcer, au cours de cette reprise de session, sur la situation financière des missions clôturées, l’exécution du budget de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi, ainsi que sur les questions transversales comme la stratégie mondiale d’appui aux activités sur le terrain, la formation au maintien de la paix, les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels, les questions de déontologie et de discipline.


La Cinquième Commission a entamé, ce matin, l’examen du financement de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB), de la Mission de l’ONU en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE), toutes deux clôturées, et de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour laquelle une autorisation de dépenses supplémentaires a été demandée pour la période du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, afin de faire face aux conséquences du séisme de janvier. 


En ce qui concerne la MINUSTAH, la Présidente du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), Mme Susan McLurg, qui présentait les rapports* pertinents, a indiqué que le Comité recommandait d’autoriser, aux fins de l’appui aux efforts immédiats de relèvement, de reconstruction et de stabilisation de la Mission pour l’exercice 2009/10, des dépenses se montant à 120 641 800 dollars, qui s’ajouteront aux 611 751 200 dollars déjà alloués.  Les représentants du Chili, au nom du Groupe de Rio, et du Brésil ont soutenu cette demande, estimant que les conséquences du tremblement de terre survenu en Haïti le 12 janvier dernier exigent des ressources humaines et financières supplémentaires ainsi que l’autorisation rapide de fonds supplémentaires.  La lenteur des procédures administratives de l’ONU freine les capacités d’action sur le terrain, ont regretté les délégations qui se sont exprimées sur la question.


S’agissant de l’ONUB, dont les activités de liquidation ont été exécutées entre le 1er janvier et le 30 juin 2007, la Cinquième Commission a entendu les délégations qui ont appuyé la proposition du Secrétaire général de porter au crédit des États Membres le solde de trésorerie de 8 389 000 dollars disponible au 30 juin 2009.  Pour ce qui est du budget de la MINUEE, liquidée le 10 mars 2009, l'Assemblée générale devra se prononcer sur l’affectation du solde inutilisé de 6 398 283 dollars, reliquat du montant de 37 403 283 dollars mis en recouvrement pour la période annuelle du 1er juillet 2008-30 juin 2009.  Les rapports du Secrétaire général concernant ces trois Missions étaient présentés par M. Jun Yamazaki, Sous-Secrétaire général et Contrôleur des Nations Unies.


Abordant ensuite de façon générale les aspects budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix dont le mandat est terminé, la Cinquième Commission a noté qu’au 30 juin 2009, 17 des 22 missions clôturées avaient des soldes inutilisés d’un total de 213 millions de dollars, à restituer aux États Membres, et que cinq missions clôturées se retrouvaient avec des déficits d’un total de 86 millions.  Les représentants du Japon; de l’Espagne, qui intervenait au nom de l’Union européenne; et de la Suisse, qui intervenait également au nom du Liechtenstein, se sont opposés à la pratique qui consiste à emprunter des fonds sur les soldes disponibles des opérations clôturées afin de combler des déficits d’opérations actives.  Cela est contraire au règlement financier et aux règles de gestion financière de l’ONU, ont-ils fait remarquer, en appelant à ce que ces fonds soient restitués aux États Membres.


Le représentant du Yémen, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a notamment appuyé la restitution au Gouvernement du Koweït de la somme de 291 900 dollars, soit les deux tiers du montant net ajusté des liquidités devant être portées au crédit des États Membres au titre du compte de la Mission d’observation des Nations Unies pour l’Iraq et le Koweït (MONUIK).


En début de séance, s’exprimant sur le programme de travail de cette reprise de session, le représentant de l’Espagne, qui intervenait au nom de l’Union européenne, a insisté sur l’importance des budgets qui seront recommandés pour les opérations de maintien de la paix actives, afin de garantir une bonne mise en œuvre des mandats des ces opérations.  Notant que les enveloppes budgétaires proposées pour 2010-2011 sont basées sur des faits objectifs, le représentant de la Côte d’Ivoire, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a estimé qu’il ne devrait y avoir aucune réduction budgétaire sans motif objectif.


La délégation des États-Unis a également exprimé la détermination de son pays à apporter le soutien nécessaire aux opérations de maintien de la paix, tout en cherchant à les rendre plus efficaces.  Les opérations de maintien de la paix, a-t-il ajouté, devraient également être déployées plus rapidement.  À l’instar de plusieurs délégations, il s’est dit favorable à une stratégie globale remaniée pour l’appui aux missions.


Le rapport du Comité des commissaires aux comptes (CCC) a été présenté par M. Imran Vanker, Président du Comité des opérations d’audit du CCC.   Pour sa part, Mme Neeta Tolani, Directrice du Bureau du Secrétaire général adjoint à la gestion, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du CCC concernant les opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice clos le 30 juin 2009.


La Cinquième Commission reprendra ses travaux en séance plénière demain, mardi 4 mai, à 10 heures.


* A/64/610 et A/64/650 pour l’ONUB; A/64/586, A/64/586/Corr.1 et A/64/660/Add.1 pour la MINUEE; A/64/728 et A/64/660/Add.10 pour la MINUSTAH


DOCUMENTATION


Présentation et débat général


RAPPORTS FINANCIERS ET ÉTATS FINANCIERS VÉRIFIÉS ET RAPPORTS DU COMITÉ DES COMMISSAIRES AUX COMPTES; RAPPORT FINANCIER ET ÉTATS FINANCIERS VÉRIFIÉS POUR L’EXERCICE DE 12 MOIS ALLANT DU 1ER JUILLET 2008 AU 30 JUIN 2009 ET RAPPORT DU COMITÉ DES COMMISSAIRES AUX COMPTES


Volume II: Opérations de maintien de la paix des Nations Unies (A/64/5 Vol. II)


Le rapport financier note la détérioration de la situation générale de trésorerie des missions en cours.  Bien que le montant des contributions acquittées ait légèrement progressé (de 5%) par rapport à l’exercice précédent, les liquidités supplémentaires ainsi obtenues n’ont pas été suffisantes pour faire face à l’augmentation des dépenses (de 13,6%) liée au renforcement de certaines opérations, comme la MINUAD, la MINURCAT et la MONUC, ainsi qu’à la réalisation d’une évaluation de l’appui à fournir à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Au cours de l’exercice 2008/09, des emprunts ont dû être effectués sur les comptes des missions achevées pour huit missions en cours  (MINURSO, MONUG, MINUSTAH, MINUK, MINUL, MINUT, ONUCI et UNFICYP) afin qu’elles puissent faire face à leurs besoins opérationnels immédiats.


Un montant supplémentaire de 200 millions de dollars, que l’Assemblée générale a autorisé pour la MINUAD par sa résolution 63/258, n’a pas été mis en recouvrement.  Le montant des contributions non acquittées pour les missions en cours s’est établi à 1 510 100 000 dollars, contre 1 576 500 000 dollars à la fin de l’exercice 2007/08.  Les missions achevées présentant des excédents de trésorerie continuent d’être les seules sources de prêt pour les missions de maintien de la paix en cours, ayant ainsi, pendant l’exercice considéré, financé de nouveaux emprunts d’un montant total de 164 millions de dollars.


En ce qui concerne le Fonds de réserve pour les opérations de maintien de la paix, il a financé l’appui à l’AMISOM durant la période d’août 2008 à mars 2009, pour un montant de 4 millions de dollars.  Le montant total des dépenses imputées au Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix a augmenté de 49,5 millions de dollars, passant de 222,5 millions de dollars pour l’exercice 2007/08 à 272 millions de dollars pour l’exercice considéré, du fait principalement de la hausse des dépenses au titre du personnel civil et des dépenses opérationnelles résultant de l’expansion générale des opérations de maintien de la paix.


La Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi gère, notamment, le matériel en surplus provenant de missions achevées ou réduites et les stocks stratégiques pour déploiement rapide. Au cours de l’exercice 2008/09, du matériel prélevé sur les stocks stratégiques, d’une valeur de remplacement estimée à 56 millions de dollars, a été expédié à diverses missions de maintien de la paix et missions politiques, permettant de dégager des fonds pour reconstituer ces stocks.  Au 30 juin 2009, la valeur des stocks stratégiques pour déploiement rapide s’établissait à 103,8 millions de dollars, dont 9 millions de dollars en biens durables. 


Les montants devant être versés dans le cadre des opérations de maintien de la paix au titre des prestations dues à la cessation de service ou après le départ à la retraite s’élevaient au total à 576,2 millions de dollars, soit 63,1 millions de dollars pour les jours de congé accumulés, 60,8 millions de dollars pour les prestations liées au rapatriement et 452,3 millions de dollars pour l’assurance maladie après la cessation de service.


Le montant total des charges à payer par l’Organisation au titre de l’assurance maladie après la cessation de service, évalué selon des méthodes actuarielles, s’élevait à 2 430 900 000 dollars au 31 décembre 2007, la partie concernant les opérations de maintien de la paix s’établissant à 389,6 millions de dollars. Après report au 30 juin 2008, les charges à prévoir à cette date pour les opérations de maintien de la paix ont été estimées à 452,3 millions de dollars.


Dans son rapport, le Comité des commissaires aux comptes fait une trentaine de recommandations.  Il suggère notamment d’améliorer la divulgation de toutes les contributions en nature (budgétisées ou non budgétisées).  Il demande de renforcer leurs dispositifs de collecte d’informations et de mise au point des dossiers de justificatifs en vue de la budgétisation axée sur les résultats.


Concernant les achats, il recommande notamment d’appliquer rigoureusement les directives du Manuel des achats concernant les délais prescrits pour la remise des propositions et les réponses aux demandes de devis, aux appels d’offres et aux demandes de propositions.  Il recommande également que soient établis des rapports sur la qualité des prestations des fournisseurs et les soumettre régulièrement à la Division des achats.


Pour ce qui est des biens non durables, le Comité recommande d’effectuer sans tarder les préparatifs nécessaires à leur comptabilisation et de communiquer la valeur de ces biens.  Il faut aussi, estime le Comité, effectuer des vérifications physiques complètes et détaillées au cours des futurs exercices pour justifier le montant des biens durables indiqué dans les notes relatives aux états financiers.


Sur la question des ressources humaines, le Comité recommande d’agir rapidement pour pourvoir les postes vacants, afin que les missions soient en mesure de s’acquitter correctement de leur mandat.  Il recommande par ailleurs de veiller à ce que les bureaux des auditeurs résidents respectent les délais de publication des rapports d’audit, ou les révisent pour tenir compte des réalités professionnelles.


Rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité des commissaires aux comptes concernant les opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice clos le 30 juin 2009 (A/64/702)


L’Administration a accepté nombre des recommandations du Comité des commissaires aux comptes (CCC), indique le rapport.  Le Comité ne présente, dans son rapport que les observations supplémentaires, ainsi que des informations sur l’état d’avancement, le bureau responsable, la date d’achèvement estimative et le degré de priorité de l’application de chacune de ses recommandations. Il fait également le point de l’application des recommandations se rapportant à des exercices antérieurs qui n’ont pas été intégralement appliquées.


Le CCC avait recommandé à l’Administration, par exemple, de veiller à ce que la MONUC et l’ONUCI examinent le dossier de justificatifs présenté dans le document de budgétisation axée sur les résultats.  Le Secrétaire général remarque, à cet égard, que les observations de l’Administration n’ont pas été dûment consignées dans le rapport du Comité.  L’Administration réaffirme notamment qu’à la MONUC, chaque section veille elle-même à ce que le dossier de justificatifs fasse l’objet d’un examen indépendant visant à vérifier qu’il est correct, exact et complet.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur le Rapport du Comité des commissaires aux comptes (CCC) sur les comptes des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice clos le 30 juin 2009 (A/64/708)


Selon le CCQAB, les recommandations et observations que le CCC a réaffirmées dans son rapport témoignent de la persistance de lacunes touchant l’application des dispositions du règlement financier et des règles de gestion financière et dénotent des faiblesses en ce qui concerne l’exécution de tâches administratives, à tous les niveaux..


Étant donné les risques financiers et autres auxquels cette situation expose l’Organisation, le CCQAB estime que le Secrétaire général doit veiller à faire appliquer les recommandations du CCC et à renforcer les mesures administratives et institutionnelles permettant de remédier à la cause des problèmes et d’améliorer le respect du principe de responsabilité et la gestion à tous les niveaux.


Parmi ses observations, le CCQAB note que le contrat de mission qui lie les hauts fonctionnaires au Secrétaire général permet d’évaluer les résultats obtenus.  Il estime que l’Organisation devrait se servir de cet outil précieux pour veiller à ce que les fonctionnaires compétents prennent sans tarder des mesures correctives afin de donner suite aux recommandations du CCC.


En ce qui concerne les questions relatives aux biens durables et non durables, il recommande, compte tenu du caractère chronique des problèmes, que le Secrétaire général charge un haut fonctionnaire de superviser leur règlement.  Le CCQAB souligne que la mise en service du progiciel de gestion intégré n’apportera pas à elle seule une solution aux problèmes de responsabilité.  Il est d’accord avec la recommandation du CCC tendant à ce que l’Administration continue à améliorer ses procédures relatives à la comptabilisation de toutes les contributions en nature (budgétisées ou non budgétisées), en calculant et en comptabilisant de manière appropriée la valeur de biens et de services reçus au titre d’accords sur le statut des forces ou le statut de la mission.


Le Comité déplore que les dispositions du Manuel des achats et les autres règles et procédures régissant les achats continuent à ne pas être appliquées.  Il se rallie à la position du CCC pour dire que le maintien de stocks importants de biens durables entraînera des gaspillages, une détérioration et une obsolescence du matériel, ainsi que des pertes éventuelles en cas de vol.  En ce qui concerne les problèmes de gestion des ressources humaines, le CCQAB, comme le CCC, souligne la nécessité de prendre des mesures correctives sans tarder.



FINANCEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX


Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB)


Rapport du Secrétaire général sur le Rapport final sur l’exécution du budget de l’Opération des Nations Unies au Burundi (A/64/610)


Aux termes de ce rapport, le Secrétaire général propose que le solde de trésorerie de 8 389 000 dollars qui était disponible sur le compte spécial de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) au 30 juin 2009 soit porté au crédit des États Membres.


Le rapport du Secrétaire général contient le rapport final sur l’exécution du budget de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) et présente des renseignements sur l’actif, le passif et le solde du fonds au 30 juin 2009 en ce qui concerne cette Opération, qui peuvent être résumés comme ci-dessous:


(En milliers de dollars des États-Unis)


Rubrique

Montant

.......................................


Liquidités................................

65 988,0

À déduire: passif............................

57 599,0

   Disponibilités............................

8 389,0

Quotes-parts non acquittées et autres sommes à recevoira.....

1 229,0

   Solde du fonds............................

9 618,0


y compris un montant de 1 026 000 dollars au titre des quotes-parts à recevoir des États Membres.  Le rapport contient également des informations sur les recettes et les dépenses de l’Opération des Nations Unies au Burundi.


Dans son rapport (A/64/650), le CCQA note que les disponibilités de l’ONUB au 30 juin 2009 s’élevaient à 65 988 000 dollars et que, déduction faite des 57 599 000 dollars de passif, le solde total de trésorerie était de 8 389 000 dollars.  Il recommande que ce solde de trésorerie, qui est disponible sur le compte spécial de l’ONUB au 30 juin 2009, soit porté au crédit des États Membres, selon des modalités à définir par l’Assemblée.



Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE)


Rapport sur l’exécution du budget de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 (A/64/586 et Corr.1)


Le Secrétaire général note que la MINUEE, dont le mandat a pris fin le 31 juillet 2008, a concouru, au cours de l’exercice considéré, à sa liquidation administrative effective et efficace.  Il demande à l’Assemblée générale de restituer aux États Membres des sommes dues pour un montant de 9 353 300 dollars, correspondant au solde net de trésorerie disponible dans le compte spécial de la Mission, à déduire du montant total des sommes dues aux États Membres pour l’exercice 2007/08, soit 14 736 400 dollars.


Il recommande qu’elle prenne note du montant de 5 383 100 dollars, correspondant au solde des sommes dues aux États Membres au titre de l’exercice 2007/08 et du montant de 9 361 600 dollars correspondant aux sommes dues aux États Membres au titre de l’exercice 2008/09.  En outre, le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale d’attendre sa soixante-cinquième session pour statuer sur le traitement du montant total des sommes dues, 14 744 700 dollars, soit la somme des montants de 5 383 100 dollars et de 9 361 600 dollars indiqués ci-dessus.


Dans son rapport (A/64/660 Add.1), le CCQAB note qu’en ce qui concerne les indemnités payables en cas de décès ou d’invalidité, au 31 janvier 2010, 46 demandes d’indemnisation avaient donné lieu à des versements d’un montant de 589 000 dollars, et que les engagements non réglés s’élevaient à 121 000 dollars. Notant en outre qu’une demande est en instance, le Comité consultatif compte qu’elle sera traitée rapidement.  Par ailleurs, le Comité ne voit pas d’objection à la démarche proposée par le Secrétaire général dans ses recommandations à l’Assemblée générale.


Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)


Note du Secrétaire général sur les mécanismes de financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010 (A/64/728)


Le Secrétaire général propose de financer l’élargissement de l’effectif global de la force de la MINUSTAH, décidé par le Conseil de sécurité pour appuyer les efforts immédiats de relèvement, de reconstruction et de stabilisation du pays, à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010.  Il demande ainsi à l’Assemblée générale d’approuver, pour le renforcement de la Mission du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, des dépenses d’un montant de 120 641 800 dollars venant s’ajouter au montant de 611 751 200 dollars déjà approuvé pour le même exercice aux fins du fonctionnement de la Mission.


Le Conseil de sécurité a en effet décidé, dans sa résolution 1908(2010), que la Mission comprendrait une composante militaire pouvant compter jusqu’à 8 940 militaires, tous grades confondus, soit 2000 de plus qu’avant, et une composante de police comptant jusqu’à 3 711 policiers, soit 1500 de plus que précédemment.


Dans son Rapport (A/64/660/Add.10), le CCQAB note que, du fait que l’autorisation de dépenses demandée est présentée très tard au cours de l’exercice 2009/10, le montant des crédits correspondant aux ressources supplémentaires demandées serait réexaminé dans le cadre du rapport sur l’exécution du budget pour l’exercice 2009/10, créant ainsi un cas inhabituel d’approbation rétroactive du budget.  Le Comité consultatif demande en conséquence que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’accélérer la publication du rapport sur l’exécution du budget pour cette période en vue de son examen durant la soixante-cinquième session. Ce rapport devrait contenir tous les détails voulus concernant les dépenses imputées sur la totalité des ressources liées au budget de fonctionnement initialement approuvé et les montants estimatifs demandés dans la note du Secrétaire général (A/64/728). Le Comité consultatif recommande par ailleurs que le Secrétaire général soumette à l’Assemblée générale les prévisions budgétaires complètes de la Mission pour l’exercice 2010/11, en vue de leur examen et de leur approbation durant la partie principale de la soixante-cinquième session de l’Assemblée.


Le Comité consultatif recommande ainsi que l’Assemblée générale autorise le Secrétaire général à engager aux fins de l’appui aux efforts immédiats de relèvement, de reconstruction et de stabilisation de la Mission pour l’exercice 2009/10, et approuve la mise en recouvrement, des dépenses se montant à 120 641 800 dollars, venant s’ajouter aux 611 751 200 dollars déjà alloués pour le même exercice aux fins du fonctionnement de la Mission conformément aux dispositions de la résolution 63/294.


ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGETAIRES DU FINANCEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES – MISSIONS ACHEVEES


Rapport du Secrétaire général faisant le « Point au 30 juin 2009 de la situation financière des opérations de maintien de la paix dont le mandat est terminé » (A/64/605)


Après avoir fait le point de la situation financière au 30 juin 2009 de 22 missions de maintien de la paix dont le mandat est terminé, l’Assemblée générale est appelée à approuver la restitution au Gouvernement du Koweït de 291 900 dollars, soit les deux tiers du montant net ajusté des liquidités pouvant être portées au crédit des États Membres au titre du compte de la Mission d’observation des Nations Unies pour l’Iraq et le Koweït (MONUIK). Elle est aussi invitée à approuver le maintien du solde de trésorerie de 213 551 100 dollars dans les comptes des 17 missions de maintien de la paix dont le mandat est terminé, à la lumière de l’expérience des exercices 2008/09 et 2009/10 (besoins de trésorerie de l’Organisation).


Le Secrétaire général précise que, pendant l’exercice 2008/09, il a fallu recourir au prélèvement d’avances pour financer huit missions en activité (la MINURSO, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre, la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo, la Mission des Nations Unies au Libéria, la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire et la MONUG) pour un total de 164 millions de dollars.  Pour l’exercice 2009/10, il a fallu y recourir pour deux missions en activité (la MINURSO et la MONUG), pour un total de 13,5 millions de dollars (au 15 décembre 2009).


Dans son rapport (A/64/659), le CCQAB déplore que le manque de liquidités de certaines missions en activité contraigne, dans certains, cas à prélever des avances sur les comptes de missions dont le mandat est terminé pour financer les missions en activité.


Le Comité demande que l’Assemblée générale dispose des renseignements les plus récents concernant le montant des prélèvements d’avances internes pour l’exercice 2009/10 et d’informations sur les tendances suivies par ces prélèvements au fil du temps lorsqu’elle examinera le rapport du Secrétaire général.


Compte tenu de la résolution 48/242 de l’Assemblée générale et s’agissant de la proposition actuelle du Secrétaire général de restituer au Gouvernement koweïtien 291 000 dollars, soit les deux tiers du montant net ajusté des liquidités pouvant être portées au crédit des États Membres au titre du compte de la MONUIK, le Comité consultatif recommande que ces fonds soient restitués à l’avenir sans qu’il soit besoin de formuler des demandes en ce sens.


En ce qui concerne la proposition du Secrétaire général d’approuver le maintien du solde de trésorerie de 213 551 100 dollars dans les comptes des 17 missions de maintien de la paix achevées, le Comité consultatif considère qu’il s’agit là d’une question de politique générale et qu’il appartient à l’Assemblée générale de se prononcer sur l’utilisation des soldes. À cet égard, l’Assemblée a pris un certain nombre de décisions, notamment dans sa résolution 57/323.


M. WALEED ALSHAHARI (Yémen), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a émis l’espoir que le projet de programme de travail de cette reprise de session sera ajusté en tenant compte du débat général et des consultations officieuses, ainsi qu’en fonction de la disponibilité des documents dont la Cinquième Commission est saisie.  Beaucoup de sujets à l’ordre du jour de cette reprise de session portent sur le maintien de la paix, question essentielle pour de nombreux membres du Groupe des 77, a-t-il indiqué.  Toute décision que prendra la Cinquième Commission sur ces questions aura des incidences directes sur les opérations de maintien de la paix sur le terrain, a-t-il fait remarquer. 


Intervenant au nom de l’Union européenne, M. ROMAN OYARZUN MARCHESI (Espagne), a estimé que les efforts constructifs de la première reprise de session ont permis le succès de ces travaux de trois semaines.  Il a espéré que cette pratique sera maintenue lors de la deuxième reprise de session de mai consacrée aux opérations de maintien de la paix (OMP).  Il a souligné que le maintien de la paix et de la sécurité internationales constitue une fonction essentielle des Nations Unies et une priorité de l’Union européenne.  Il a assuré que l’Union européenne examinera ces budgets en appliquant une discipline stricte et en assurant que les niveaux budgets adoptés puissent garantir l’application des mandats des OMP. S’agissant des questions intersectorielles liées aux opérations de maintien de la paix, il a mis l’accent sur l’importance de la stratégie mondiale d’appui aux activités sur le terrain.  Pour ce qui est des OMP dont le mandat est achevé, il a regretté que les fonds excédentaires des OMP clôturées n’aient pas été restitués aux États Membres comme le prévoient les règlements financiers.  Il a dit que la restitution de ces fonds sera une priorité de l’Union européenne.  Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de disposer de tous les documents et rapports dans les six langues officielles à temps.   


M. BROUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a réaffirmé qu’il était fermement convaincu qu’il incombe aux États Membres de respecter leurs obligations en vertu de la Charte de l’ONU en ce qui concerne le financement des opérations de maintien de la paix (OMP).  Il a souligné la responsabilité particulière des membres permanents du Conseil de sécurité pour ce qui est de la création des missions de maintien de la paix et du niveau requis pour les contributions.  Le Secrétariat doit respecter la règle des six semaines pour la publication des documents, a-t-il rappelé.  Le représentant a souligné que le Groupe des États d’Afrique attachait une grande importance à la négociation des budgets de maintien de la paix.  Il a souhaité que les opérations de maintien de la paix reçoivent des ressources suffisantes et que l’examen du budget de chaque mission soit examiné en temps utile.  Le représentant a regretté que la Cinquième Commission ait recouru, l’année dernière, à des approches, qu’il a jugées inacceptables, pour parvenir difficilement à un consensus sur les budgets de 15 OMP actives, ce qui l’a contrainte à achever ses travaux trois semaines plus tard que prévu.  Ce qui s’est produit l’année dernière n’est pas une option, car cela nuit gravement aux OMP, a insisté M. Coffi.  Il a appelé à tenir compte des besoins de chaque opération ou mission et d’affecter les ressources qui leur sont nécessaires.  Il a également fait remarquer que toute réduction budgétaire doit être justifiée.  Les enveloppes budgétaires proposées pour 2010-2011 sont basées sur des faits objectifs, a-t-il estimé.


Intervenant au nom du Groupe de Rio, Mme MANAHI PAKARATI (Chili) a déclaré que sa délégation accordera une attention toute particulière aux opérations de maintien de la paix et souhaite que la Cinquième Commission examine de toute urgence la situation de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) qui aura besoin de ressources supplémentaires qui ne sont pas prévues dans son budget actuel.  Elle a souligné l’importance de la stratégie mondiale d’appui aux activités sur le terrain, en espérant que la mise en œuvre de cette stratégie permettra d’améliorer l’efficacité des OMP. 


Au nom du Groupe des États d’Asie, M. SHABBIR AHMAD CHOWDHURY (Bangladesh) a souligné la nécessité de bien gérer notre temps et d’assurer une bonne coordination de toutes les questions.  Il a souhaité que les rapports soient disponibles dans les délais prévus.  Il a salué la contribution importante des OMP pour la promotion de la paix et de la sécurité mondiales.  Bien qu’il y ait quelques améliorations, tous les documents budgétaires n’ont pas été mis à la disposition des délégations à  temps, a-t-il regretté en s’inquiétant des contraintes que représente cette situation pour les efforts des États Membres.  La distribution tardive des documents est inacceptable, a-t-il estimé avant de demander au Secrétaire général de considérer les facteurs qui empêchent la publication dans les délais nécessaires des documents. 


M. JOSEPH MELROSE (États-Unis) a rendu hommage à tous ceux qui ont perdu la vie alors qu’ils travaillaient sous le drapeau des Nations Unies.  Il a aussi salué les membres de la famille des Nations Unies qui contribuent à la tâche difficile que constitue le maintien de la paix.  La deuxième partie de la reprise de session de la Cinquième Commission est très importante dans la mesure où elle est essentiellement axée sur les opérations de maintien de la paix, a-t-il souligné.  Les membres de la Cinquième Commission devront décider de budgets dont le montant total s’élève à 8 milliards de dollars, soit quatre fois le montant annuel du budget ordinaire, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a assuré que les Etats-Unis étaient déterminés à apporter le soutien nécessaire aux opérations de maintien de la paix, tout en cherchant à les rendre plus efficaces.  Compte tenu de la situation financière délicate, nous devons être vigilants, a-t-il souligné.  De l’avis de sa délégation, le budget d’appui aux missions devrait être remanié, afin de faire des économies substantielles et assurer une meilleure responsabilisation.  Tout en souhaitant que les opérations de maintien de la paix soient déployées plus rapidement, il a appuyé l’idée de revoir une stratégie globale pour l’appui aux missions. 


M. JUN YAMADA (Japon) s’est félicité d’une amélioration dans la publication et la distribution de la documentation qui, a-t-il dit, a permis d’engager une discussion sur de nombreux points avant cette reprise de session.  Il a cependant souhaité que davantage d’efforts soient faits par le Secrétariat pour respecter, en matière de publication des documents, le délai de six semaines.  Il a mis l’accent sur les « questions transversales » en regrettant l’absence d’une résolution sur ces questions depuis deux ans.  Il faut, a-t-il insisté, que la Cinquième Commission envoie un message plus clair sur ce sujet au Secrétariat.  Le représentant a souligné que la stratégie mondiale d’appui aux activités sur le terrain était un outil efficace.  Il a espéré que la Cinquième Commission sera en mesure d’utiliser les quatre semaines de cette reprise de session de la manière la plus efficace et demandera au Secrétariat de fournir, dans les meilleurs délais, les informations sollicitées par les États Membres.  


Rapports financiers et états financiers vérifiés et rapports du Comité des commissaires aux comptes


M. WALEED ALSHAHARI (Yémen), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est félicité des efforts déployés par le Comité des commissaires aux comptes (CCC) pour assurer le respect des principes de la représentation équitable et de transparence des états financiers.  Notant une amélioration dans l’application des recommandations antérieures, il a encouragé le Secrétariat à poursuivre ses efforts en ce sens.  Le Secrétariat doit accorder une attention particulière pour identifier les causes profondes et récurrentes des problèmes relevés par le CCC et éviter de mettre en œuvre de façon fragmentée.  Le représentant a noté que les recommandations formulées dans le rapport du CCC ne font pas mention de mesures disciplinaires.  Il  a suggéré que des audits soient mis en place pour exiger que les responsables fassent rapport sur l’application des recommandations du Comité.


Notant que les contributions non versées s’élevaient à 1,51 milliard de dollars au 30 juin 2009, le représentant a demandé à tous les États Membres de faire davantage d’efforts pour verser leurs contributions ponctuellement.  En raison des limitations de l’étude sur le compte d’appui, le Comité n’a pas été en mesure de procéder à d’autres examens, a aussi constaté M. Alshahari, qui a demandé des explications sur ces limitations.  Le Groupe des 77 note que la plupart de 30 recommandations principales formulées par le CCC ne font que réitérer des recommandations antérieures, ce qui montre que le règlement financier de l’ONU n’est toujours pas respecté.  Il a aussi noté que le Comité, pour la troisième fois, a publié un rapport d’audit modifié en mettant l’accent sur la gestion et le contrôle des biens non durables, et pour la deuxième fois sur les biens durables.  Il a, par conséquent, demandé d’augmenter le contrôle de ces biens.  En outre, le représentant a indiqué que le Groupe des 77 demeurait préoccupé par les lacunes qui ont été constatées dans le contrôle de l’inventaire des stocks stratégiques de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi.  Le Groupe des 77, a-t-il ajouté, est également préoccupé par le fait que la Base de soutien logistique ait transmis à la MINUAD des trousses paramédicales et des trousses de secours d’urgence périmées.  Il a aussi souhaité que l’on encourage davantage les achats auprès de fournisseurs des pays en développement.  S’agissant des projets à effet rapide, il a souhaité que le Secrétariat fournisse des explications sur la sous-utilisation des ressources.


Intervenant au nom de l’Union européenne (UE), Mme BEATRIZ GONZALEZ BETANCOURT (Espagne) s’est associée aux félicitations du CCQAB pour la qualité du rapport sur les recommandations du Comité des commissaires aux comptes (CCC) concernant les opérations de maintien de la paix pour l’exercice clos le 30 juin 2009.  Elle a partagé les préoccupations du CCC au sujet des anomalies relatives à la gestion des biens durables.  Elle a estimé important de mettre en place des moyens appropriés pour la gestion des biens et souhaité que les recommandations du CCC à cet égard soient mises en oeuvre.  En ce qui concerne le financement des OMP, elle s’est dite préoccupée par le fait que les arriérés de contributions au cours de ces deux dernières années représentant 39% des contributions à recouvrer.  La représentante a rappelé qu’il incombe à tous les États Membres de verser à temps et dans leur totalité leurs contributions afin que les opérations de maintien de la paix s’acquittent efficacement de leurs mandats.  Elle a assuré que l’Union européenne accordera la plus grande attention à toutes les remarques formulées dans le rapport du Comité des commissaires aux comptes.


M. PAUL BALLANTINE (Nouvelle-Zélande), s’exprimant également au nom du Canada et de l’Australie, s’est dit préoccupé par le fait que, pour la quatrième année de suite, le rapport du Comité des commissaires aux comptes (CCC) présente des recommandations.  Une gestion renforcée des avoirs est essentielle pour pouvoir utiliser efficacement les ressources et éviter les pertes potentielles, a-t-il fait remarquer, souhaitant que le Secrétariat déploie davantage d’efforts dans ce sens.  Le CCC a constaté des déficiences, notamment sur la budgétisation axée sur les résultats dans certaines missions, a-t-il noté, rappelant qu’il est nécessaire de comparer les résultats effectifs avec les résultats escomptés.  Le CCC pourrait améliorer la qualité de ses travaux en procédant à des évaluations plus approfondies, a également suggéré le représentant.


Au nom du Groupe des États d’Asie, M. SHABBIR AHMAD CHOWDHURY (Bangladesh) a souhaité une plus grande efficacité et effectivité dans l’exécution des mandats des opérations de maintien de la paix (OMP).  Il a estimé que le rapport du Comité des commissaires aux comptes (CCC) facilitera l’examen des rapports sur l’exécution des mandats des OMP.  Tout en notant des améliorations dans la mise en oeuvre des recommandations du CCC, il s’est dit préoccupé par la récurrence de problèmes anciens.  À l’instar du CCQAB, il s’est dit préoccupé par la persistance de problèmes déjà recensés à plusieurs occasions par le CCC et par le non-respect des recommandations formulées par ce dernier.  Il a regretté que des mesures correctives n’aient pas été prises, notamment pour établir plus clairement les attributions de la direction au Siège et dans les missions et l’obligation de rendre des comptes.  Rappelant le contrat de mission qui lie les hauts fonctionnaires au Secrétaire général pour évaluer les résultats obtenus, le représentant a estimé que l’Organisation devrait se servir de cet outil précieux pour veiller à ce que les fonctionnaires compétents prennent sans tarder des mesures correctives afin de donner suite aux recommandations du CCC.


Il faut prévenir le gaspillage et les pertes financières, a-t-il dit en souhaitant une action appropriée de la part des directeurs pour mieux gérer les avoirs sous leur contrôle.  Pour ce qui est des stocks stratégiques, il s’est dit préoccupé des insuffisances de gestion des stocks de Brindisi.  Le représentant a noté que l’envoi à la MINUAD de fournitures médicales périmées depuis plus de 26 mois montre que l’absence de diligence de la direction ne saurait être sous-estimée.  Par ailleurs, il a estimé que les contrôles internes en matière d’achats étaient inadéquats et souhaité la pleine application de toutes les recommandations du CCC relatives aux achats.  Par ailleurs, le représentant s’est dit préoccupé par les problèmes récurrents en matière de taux de vacances dans les missions et souhaité que le Secrétariat prenne les mesures qui s’imposent pour accroître la responsabilité et la transparence dans les procédures de recrutement.


Financement de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB)

Financement de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE)

Financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)


M. BROUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est dit très touché par la situation humanitaire tragique dans laquelle est plongé le peuple haïtien depuis le séisme du 12 janvier dernier.  Il a rendu hommage au personnel des Nations Unies sur le terrain et, en particulier, à tous ceux qui ont perdu leur vie au cours de ce séisme.  Il s’est félicité de la réaction rapide de la MINUSTAH pour faire face aux conséquences du séisme et apporter une aide humanitaire d’urgence à la population.  Le Groupe des États d’Afrique appuie les pays qui fournissent des contingents militaires et de police à la MINUSTAH.  Le représentant a aussi noté que, compte tenu des effets dévastateurs du tremblement de terre, le Secrétaire général n’a pas été à même de présenter un budget révisé pour la période allant du 1er juillet au 30 juin 2010 et a dû recourir à une demande d’autorisation de dépenses supplémentaires de 120,6 millions de dollars, qui se sont ajoutés aux 611,7 millions déjà approuvés pour le fonctionnement de la Mission.  Le représentant a estimé que la Cinquième Commission doit débattre de manière constructive sur les moyens dont la MINUSTAH doit disposer pour retrouver sa pleine capacité opérationnelle.


Intervenant au nom du Groupe de Rio, Mme  XXXXX XXXXX (Chili) s’est dite préoccupée par le déséquilibre qui existe entre les ressources destinées aux opérations de maintien de la paix (OMP) et l’ensemble du budget disponible pour les autres activités de l’Organisation des Nations Unies.  Elle a souhaité un meilleur équilibre entre le coût des OMP et le coût des activités de développement financées par le budget ordinaire de l’Organisation.  Elle a estimé que la MINUSTAH méritait toute l’attention de l’ONU, en rappelant que les contingents militaires et de police fournis par les États Membres à l’ONU ont joué un rôle essentiel en recherchant des survivants, en assurant la sécurité et en coordonnant l’aide humanitaire sur place.  Elle a souhaité que l’on continue à utiliser le travail de la MINUSTAH pour renforcer la reconstruction et le relèvement à long terme tout en respectant la souveraineté nationale et les priorités arrêtées par le Gouvernement d’Haïti.  Elle a prié le Secrétaire général de déployer tous les efforts nécessaires pour approuver les budgets requis pour les projets à impact rapide conformément aux besoins qui prévalent sur le terrain.  Elle a regretté que les lourdeurs administratives de l’ONU affaiblissent les capacités de la Mission dans l’exécution de son mandat. Les conséquences du tremblement de terre exigent des ressources humaines et financières supplémentaires, a-t-elle dit en soulignant qu’il était urgent d’autoriser l’octroi de fonds supplémentaires.      


M. SHABBIR AHMAD CHOWDHURY (République dominicaine) a rappelé les efforts déployés par son pays pour permettre à la MINUSTAH de fonctionner depuis son territoire, après le tremblement de terre du 12 janvier dernier.  Le Bureau pour la promotion de la femme (INSTRAW) a mis ses locaux à la disposition de la Mission, a-t-il expliqué, avant de demander que soient achevées rapidement les négociations sur un mémorandum d’accord qui définisse les conditions d’utilisation de ces locaux sur son territoire.  À cet égard, la République dominicaine a démontré qu’elle entendait continuer à jouer un rôle important, a-t-il souligné.  Le représentant a aussi demandé que des ressources financières suffisantes soient fournies à la MINUSTAH pour lui permettre de s’acquitter de la tâche difficile que lui a confiée la communauté internationale.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a rappelé que le tremblement de terre survenu le 12 janvier dernier en Haïti a eu un impact terrible sur les capacités institutionnelles du pays.  Le séisme, a-t-il précisé, a causé la mort de 18 000 fonctionnaires, soit un tiers des effectifs de la fonction publique en Haïti.  Le représentant a rappelé le rôle essentiel de la MINUSTAH pour faire face aux conséquences de cette tragédie.  Dans les mois à venir, la MINUSTAH aura un rôle encore plus important à jouer, a—t-il estimé en souhaitant qu’elle reste très impliquée dans les efforts de relèvement du pays.  Elle devra coordonner les efforts de relèvement en utilisant pleinement ses ressources et son personnel technique, a-t-il ajouté.  Le représentant a appuyé l’octroi de 11 millions de dollars supplémentaires pour des projets de gestion en eau qui doivent être mis en œuvre immédiatement ainsi que pour les projets communautaires visant à mieux préparer la population contre les ouragans.  Il a demandé que l’utilisation des ressources soit aussi souple que possible. Si l’on accélère pas les procédures, les capacités de la Mission en seront affectées et affaiblies, a-t-il prévenu.  Illustrant son propos, il a rappelé que le dernier rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix – Comité des 34 - avait souligné la nécessité d’améliorer les procédures de mise en œuvre des projets à impact rapide.   


Mme CLAUDIA CORTI (Argentine) a soutenu la nouvelle demande d’engagement de dépenses pour 2010-2011 présentée par le Secrétaire général pour le fonctionnement de la MINUSTAH.  Elle a en effet reconnu qu’à la suite du tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier dernier, la Mission doit répondre à de nouvelles exigences.  La situation difficile sur le terrain entraîne des risques de délinquance, a-t-elle fait observer.  La représentante a également appuyé les observations du CCQAB sur les aides financières et sur le repos obligatoire du personnel de la Mission.  L’Argentine, en tant que pays fournisseur de contingents militaires et de police, attache une importance particulière à cette question, a-t-elle dit.


Aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies: opérations de maintien de la paix dont le mandat est terminé (A/64/605, A/64/659 et A/64/659/Corr.1)


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. WALEED ALSHAHARI (Yémen) a appuyé la restitution au Gouvernement du Koweït de 291 900 dollars, soit les deux tiers du montant net ajusté des liquidités pouvant être portées au crédit des États Membres au titre du compte de la Mission d’observation des Nations Unies pour l’Iraq et le Koweït (MONUIK).  Il s’est dit convaincu que la question de la restitution de ces fonds au Koweït devrait être réglée rapidement et séparément des discussions sur les opérations de maintien de la paix clôturées.  


S’exprimant également au nom du Liechtenstein, M. THOMAS GÜRBER (Suisse) a noté que les pays fournisseurs de troupes qui se sont acquittés de leurs obligations financières continuent d’être affectés par le non-paiement, au 30 juin 2009, de quelque 425 millions de dollars dus au titre des OMP dont le mandat est terminé.  La Cinquième Commission ne perdrait pas de temps à discuter de la question si tous les États Membres honoraient les engagements pris dans le cadre de la Charte de l’ONU, à savoir le paiement de l’intégralité de leur contribution à temps et sans conditions, a-t-il dit.  Tout en reconnaissant qu’un État peut se trouver temporairement dans l’impossibilité de remplir ses obligations, le représentant a estimé que le fait d’invoquer la législation nationale pour retenir délibérément les contributions impayées ne peut servir d’excuse. 


Par ailleurs, le représentant a noté que le Secrétaire général avait demandé, l’année dernière, au paragraphe 13 de son rapport consacré à ce sujet (A/63/581), que l'Assemblée générale approuve la rétention du solde de trésorerie disponible à l’époque en contradiction avec la règle financière 5.3 de l’ONU.  Il s’est opposé à ce que les soldes de trésorerie revenant aux opérations de maintien de la paix achevées continuent d’être affectés à une sorte de « fonds de réserve fantôme » en faveur du maintien de la paix.  Si le niveau élevé de contributions impayées dans les comptes de certaines missions en activité cause des problèmes de liquidités, il est important de trouver une solution appropriée qui ne soit pas en contradiction avec un système de gestion financière sain et transparent.  Dans ce contexte, il a partagé les préoccupations que le Comité des commissaires aux comptes a exprimées dans les paragraphes 45 à 47 du rapport A/64/5 (Vol.II), en particulier sur les exigences plus strictes des normes IPSASS qui appellent un réexamen de la pratique actuelle et la communication des comptes concernant les opérations de maintien de la paix dont le mandat est terminé.  Il a insisté sur la nécessité pour le Secrétariat de traiter de toutes ces questions conformément au règlement financier et aux règles de gestion financière de l’ONU.                    


M. JUN YAMADA (Japon) a invité à suivre deux principes en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix dont le mandat est terminé.  Le premier est l’obligation pour les États Membres de payer leurs contributions aux opérations de maintien de la paix (OMP), en vertu de la Charte de l’ONU.  Le deuxième est la restitution des fonds non utilisés aux États Membres, en application des règles et règlements financiers des Nations Unies.  Selon le rapport du Secrétaire général, au 30 juin 2009, 17 des 22 missions achevées avaient des soldes inutilisés d’un total de 213 millions de dollars, à restituer aux États Membres, et cinq missions clôturées avec des déficits d’un total de 86 millions, a noté le représentant.  M. Yamada a estimé que les crédits non utilisés devraient être restitués aux États Membres et, comme le CCQAB, il s’est dit préoccupé par la pratique visant à emprunter auprès de missions clôturées pour combler le manque de liquidités de certaines missions actives.  Il a aussi suggéré que les déficits des missions achevées soient réglés par les États Membres au moyen de paiements ponctuels.  Avant de conclure, il a demandé si, dans le passé, des excédents avaient été utilisés efficacement pour des emprunts en faveur de missions actives.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Très critique du « mode de développement occidental », l’Instance sur les questions autochtones réclame le développement d’indicateurs spécifiques aux Premières Nations

DH/5022

Très critique du « mode de développement occidental », l’Instance sur les questions autochtones réclame le développement d’indicateurs spécifiques aux Premières Nations

30/04/2010
Conseil économique et socialDH/5022
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Instance permanente sur les questions autochtones

Neuvième session

16e et 17e séances – matin & après-midi


T RÈS CRITIQUE DU « MODE DE DÉVELOPPEMENT OCCIDENTAL », L’INSTANCE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES RÉCLAME LE DÉVELOPPEMENT D’INDICATEURS SPÉCIFIQUES AUX PREMIÈRES NATIONS


L’Instance permanente sur les questions autochtones a conclu aujourd’hui sa neuvième session, en réclamant le développement d’indicateurs spécifiques aux Premières Nations.  Si elle a été émaillée de critiques à l’égard du mode de développement occidental, la session a été aussi marquée par « l’excellente surprise » qu’ont été l’annonce par la Nouvelle-Zélande de son appui à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la promesse du Canada et des États-Unis de revoir également leur position.  L’Australie étant déjà revenue sur sa décision, l’année dernière; aucun pays ne s’oppose plus à la Déclaration « historique » adoptée en 2007.


Cette année, l’Instance, qui a ouvert sa session le 19 avril dernier, sur le thème « Peuples autochtones: développement, culture et identité: les articles 3 et 32 de la Déclaration », est parvenue à une remise en question du mode de développement occidental.  Elle a donc recommandé* que les efforts déployés pour élaborer des indicateurs de la durabilité et du bien-être des peuples autochtones soient poursuivis en vue d’établir des indicateurs spécifiques qui devraient aboutir à la création d’un indice du développement sur les peuples autochtones, à inclure dans le Rapport sur le développement humain du PNUD.


L’Instance a demandé à tous les États Membres, au PNUD et aux autres organisations pertinentes d’assurer la participation effective des peuples autochtones à l’examen de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, aux niveaux national et local. Au PNUD, il est également recommandé** de prendre des mesures pour mieux apprécier les conceptions des peuples autochtones, et aux organismes de l’ONU, d’employer des experts autochtones.  L’Instance a demandé à l’Organisation internationale du Travail (OIT) de lui présenter des informations sur les experts autochtones employés dans les organismes du système.


Dans son rapport de session, qui fait partie des 10 textes adoptés aujourd’hui, l’organe de 16 membres rappelle qu’il a examiné, entre autres, l’impact de la crise économique mondiale sur les peuples autochtones et les problèmes liés aux multinationales, aux changements climatiques, aux droits de pêche, à la Terre nourricière, aux forêts ou encore à l’élevage de rennes.  L’Instance s’est également penchée sur la « doctrine de la découverte » et la question des « écoles résidentielles ».


Après le dialogue approfondi qu’elle a engagé, le 21 avril,  sur le sort des peuples autochtones de la région du Chaco, en Bolivie, l’Instance a formulé une série de recommandations à l’intention de ce pays***.  Elle a invité le Gouvernement bolivien à continuer à mettre en œuvre des politiques spécifiques en direction des peuples autochtones, notamment en matière de santé et de logement.


Ayant également tenu un débat d’une demi-journée sur l’Amérique du Nord****, l’Instance a exhorté les Gouvernements du Canada et des États-Unis à mettre pleinement en œuvre la Déclaration des Nations Unies et à abroger les politiques d’assimilation, car elles exacerbent les inégalités, notamment économiques, entre les peuples autochtones et le reste de la population.  Dans ce texte, elle met aussi l’accent sur les programmes à mettre en œuvre en direction des autochtones dans les zones urbaines.


L’Instance a aussi confié à deux de ses membres, l’organisation d’un examen technique du régime international proposé sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages*****.  Cette décision a été prise après le débat du 23 avril avec le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB).  Le Groupe d’experts sur l’accès et le partage des avantages a d’ailleurs été prié d’examiner à sa prochaine réunion le rapport de la consultation internationale des peuples autochtones et des communautés locales.


L’Instance devrait tenir sa prochaine session à New York du 16 au 27 mai 2011******.  Elle recommande, dans ce cadre, au Conseil économique et social d’autoriser un groupe d’experts internationaux à se réunir pendant trois jours pour débattre du thème « Les peuples autochtones et les forêts », en demandant que les conclusions de cette réunion lui soient communiquées ainsi qu’au Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF).


À sa prochaine session, l’Instance prévoit aussi d’organiser un débat d’une demi-journée sur le « droit à l’eau » et une discussion d’une demi-journée sur l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et les Caraïbes ainsi qu’une concertation globale avec les organismes et fonds de l’ONU*******.  Sa session 2012, devrait se tenir sur le thème « Doctrine de la découverte, son impact durable sur les peuples autochtones et le droit à réparation pour les conquêtes du passé, conformément aux articles 28 et 37 de la Déclaration des Nations Unies »********.


Dans son discours de clôture, le Président de l’Instance, M. Carlos Mamani, a mis l’accent sur la nécessité de développer une coopération rapprochée avec les organismes de l’ONU et les États pour un plein exercice du droit à l’autodétermination.  Il a estimé que les nombreux échanges qui ont eu lieu avec la participation du Secrétaire général de l’ONU, du Président de l’ECOSOC et des représentants du Département des affaires économiques et sociales (DESA), de la Convention sur la diversité biologique et du PNUD aideront grandement l’Instance à faire avancer la cause des peuples autochtones.


De son côté, M Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, a aussi souligné l’importance de l’Instance comme forum de dialogue, en notant le succès d’une session qui a vu la participation de 1 300 représentants d’organisations autochtones, 30 organismes des Nations Unies, deux parlementaires autochtones et 70 États Membres.  Il a rendu hommage à la sagesse de ces derniers qui ont décidé de créer cette Instance et rappelé qu’elle n’est pas un évènement mais bien un processus.


Membre de l’Instance, Mme Tonya Gonnella Frichner a rendu hommage à M. Miguel Alfonso Martinez de Cuba, un des rédacteurs de la Déclaration des Nations Unies, décédé le 1er février 2010.


Une prière de clôture en langue nubienne e été récitée par Mme Fatima Mohamad, représentante d’un peuple autochtone du nord du Soudan, tandis que M. Leroy Mobley, représentant du Caucus des Jeunes, a interprété une chanson en hommage aux peuples autochtones.


Enfin, M. Hassan Id Balkassm, membre de l’Instance, a insisté sur la responsabilité des gouvernements de mettre en œuvre les recommandations de l’Instance et a mis l’accent sur la nécessité d’adapter les constitutions nationales aux réalités linguistiques et culturelles des peuples autochtones.  Les recommandations de l’Instance permanente seront examinées par le Conseil économique et social (ECOSOC), au cours de sa session de fond, qui se tiendra à New York, du 21 juin au 23 juillet 2010.


* E/C.19/2010/L.2

** E/C.19/2010/L.3

*** E/C.19/2010/L.4

**** E/C.19/2010/L.5

***** E/C.19/2010/L.6

****** E/C.19/2010/L.8

******* E/C.19/2010/L.9 Part I et Part II

********E/C.19/2010/7


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental jusqu’au 30 avril 2011

CS/9917

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental jusqu’au 30 avril 2011

30/04/2010
Conseil de sécuritéCS/9917
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6305e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES POUR L’ORGANISATION

D’UN RÉFÉRENDUM AU SAHARA OCCIDENTAL JUSQU’AU 30 AVRIL 2011


Le Conseil de sécurité a décidé, cet après-midi, de proroger jusqu’au 30 avril 2011, le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).  Il réaffirme que les accords militaires de cessez-le-feu conclus avec la Mission doivent être pleinement respectés et exhorte les parties à y adhérer pleinement.


En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 1920 (2010), parrainée par l’Espagne, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, et telle qu’oralement amendée, le Conseil demande aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts faits depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.


Le Conseil de sécurité se félicite de ce que les parties se soient engagées à continuer à tenir des pourparlers informels restreints dans la perspective d’une cinquième série de négociations.  Il rappelle qu’il fait sienne la recommandation formulée dans le rapport** du Secrétaire général selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations.


Aux termes de la résolution adoptée aujourd’hui, le Conseil demande aux parties de continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations de fond et de garantir ainsi l’application de ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008) et 1871 (2009) ainsi que le succès des négociations.


Prenant la parole à l’issue du vote, le représentant de la France a indiqué que le statu quo n’est pas acceptable à long terme.  Il a rappelé l’importance de la proposition d’autonomie, avancée par le Maroc en 2007, qui forme, de l’avis de la France, une base de négociations viable pour parvenir à un accord.  Se félicitant que les « fils du dialogue » aient été renoués grâce à la médiation de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Christopher Ross, il a cependant souligné que celui-ci ne pourrait rien faire sans volonté politique et esprit de compromis de la part des parties concernées.


Alors que cette résolution adresse un message essentiel sur les mesures de confiance, le représentant de la France a demandé à ce que les visites familiales reprennent par voie aérienne et terrestre.  Notant par ailleurs que le budget de la MINURSO avait fortement augmenté depuis deux ans, il a souhaité que le Conseil de sécurité soit en mesure d’assurer un meilleur suivi financier de l’ensemble des opérations de maintien de la paix, dont la MINURSO.


Le représentant de l’Ouganda a rappelé que le Sahara occidental était un membre à part entière de l’Union africaine depuis 1982.  « C’est le seul pays du continent qui attend toujours un processus de décolonisation », a-t-il dit.  Après avoir réitéré le mandat de la MINURSO, qui est d’organiser un référendum sur l’indépendance du peuple sahraoui, le représentant s’est élevé contre toute tentative de s’écarter de ce « principe directeur ».


Préoccupé par les allégations de violations des droits de l’homme au Sahara occidental, il a, comme le recommandait le Secrétaire général dans son rapport, demandé à ce que les lacunes qui existent dans les mécanismes de surveillance pertinents soient comblées.  Ce sera une mesure de confiance qui contribuera à faire progresser le règlement pacifique de la situation au Sahara occidental.


Son homologue du Nigéria a regretté que seul un nombre restreint de membres du Conseil de sécurité aient participé aux consultations sur le projet de résolution.  Sa délégation, a-t-il ajouté, est préoccupée par l’absence de référence à la résolution 690 dans le texte adopté.


Le représentant s’est attardé sur la réticence apparente du Conseil de sécurité à faire montre de cohérence s’agissant du Sahara occidental.  Il a également fait état d’une tentative à vouloir minimiser les abus en matière de droits de l’homme, soulignant que le minimum que le Conseil de sécurité puisse faire serait de promouvoir le respect de ces droits de l’homme en toutes circonstances.


Pour sa part, la représentante des États-Unis a rappelé que toutes les parties prenantes devraient réaffirmer leur volonté politique pour parvenir à un accord.  Elle a également souhaité que les visites familiales puissent reprendre dès que possible.  Préoccupée elle aussi par les allégations de violations de droits de l’homme, elle a rappelé que la présence de la MINURSO était plus que jamais indispensable.


De son côté, le représentant du Mexique a déclaré que sa délégation aurait préféré un texte « plus équilibré », « plus direct », abordant toutes les questions, dont celles du principe d’autodétermination et du respect des droits de l’homme, qui constituent l’« épine dorsale » de la situation au Sahara occidental.  De même, a-t-il estimé, le traitement de la question au Sahara occidental ne doit pas être l’apanage d’un groupe de pays.


Son collègue de l’Autriche a souligné que la recherche du consensus avait constitué un processus laborieux.  Il a indiqué qu’il aurait préféré que l’on appuie de façon plus explicite l’appel du Secrétaire général en faveur d’un dialogue avec la Haut-Commissaire aux droits de l’homme.  Il a insisté sur la dimension humaine du conflit et a invité les parties à renouer le dialogue, sans condition préalable.


Le représentant du Royaume-Uni a appuyé le processus de négociations entre les parties, mené sous l’égide de l’Envoyé spécial.  L’adoption de ce projet de résolution à l’unanimité montre la détermination du Conseil de sécurité à parvenir à un règlement pacifique de la situation au Sahara occidental.


Il a été rejoint sur ce point par son homologue de la Fédération de Russie, qui a estimé que cette résolution était équilibrée et pouvait contribuer à trouver une solution pacifique et durable de la situation au Sahara occidental.  Le représentant britannique a cependant souhaité que le Secrétaire général établisse, dans son prochain rapport, des critères pour mesurer le succès de la MINURSO dans l’accomplissement de son mandat.


Texte de la résolution S/RES/1920 (2010)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant et réaffirmant ses résolutions antérieures sur le Sahara occidental,


Réaffirmant son ferme appui aux efforts faits par le Secrétaire général et son Envoyé personnel en vue de l’application des résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008) et 1871 (2009),


Réaffirmant sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et notant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard,


Demandant à nouveau aux parties et aux États de la région de coopérer plus pleinement avec l’Organisation des Nations Unies et les uns avec les autres pour mettre fin à l’impasse actuelle et aller de l’avant vers une solution politique,


Prenant note de la proposition marocaine présentée le 11 avril 2007 au

Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et se félicitant des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement; prenant note également de la proposition du Front POLISARIO présentée au Secrétaire général le 10 avril 2007,


Invitant, dans ce contexte, les parties à faire preuve d’une plus grande volonté politique d’œuvrer en vue d’une solution,


Prenant note des quatre séries de négociations tenues sous les auspices du Secrétaire général et des deux séries de pourparlers informels tenus à Dürnstein (Autriche) et dans le comté de Westchester (États-Unis) et se félicitant des progrès réalisés par les parties sur la voie de négociations directes,


Soulignant qu’il importe de réaliser des progrès concernant la dimension humaine du conflit comme moyen de promouvoir la transparence et la confiance mutuelle à la faveur d’un dialogue constructif et de mesures de confiance humanitaires, et notant qu’il importe que toutes les parties respectent leurs obligations, en tenant compte des rôles et responsabilités des organismes des Nations Unies ainsi que des paragraphes pertinents du rapport du Secrétaire général,


Se félicitant dans ce contexte de l’accord intervenu entre les parties, tel qu’il ressort du communiqué de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental en date du 18 mars 2008, et attendant avec impatience le début des visites familiales par voie terrestre et la reprise du programme actuel de transport par voie aérienne, et invitant les parties à œuvrer dans ce sens en coopération avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés,


Accueillant avec satisfaction l’engagement pris par les parties de poursuivre les négociations dans le cadre des pourparlers tenus sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies,


Considérant que la consolidation du statu quo n’est pas acceptable à long terme et notant en outre qu’il est essentiel d’enregistrer des progrès dans ces négociations pour améliorer tous les aspects de la qualité de vie du peuple du Sahara occidental,


Affirmant son soutien à l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et à l’action qu’il mène pour faciliter les négociations entre les parties et notant avec satisfaction sa récente visite dans la région et les consultations qu’il mène actuellement avec les parties et les États voisins,


Se félicitant de ce que Hany Abdel-Aziz ait été nommé Représentant spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et Chef de la MINURSO,


Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 6 avril 2010 (S/2010/175),


Réaffirme que les accords militaires de cessez-le-feu conclus avec la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) doivent être pleinement respectés et exhorte les parties à y adhérer pleinement;


Se félicite de ce que les parties se soient engagées à continuer à tenir des pourparlers informels restreints dans la perspective d’une cinquième série de négociations et rappelle qu’il fait sienne la recommandation formulée dans le rapport daté du 14 avril 2008 (S/2008/251) selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations;


Demande aux parties de continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations de fond et de garantir ainsi l’application de ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008) et 1871 (2009) ainsi que le succès des négociations; et affirme son soutien sans réserve à l’engagement pris par le Secrétaire général et son Envoyé personnel d’œuvrer à une solution à la question du Sahara occidental dans ce contexte;


Demande également aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts faits depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et prend note du rôle et des responsabilités des parties à cet égard;


Invite les États Membres à prêter le concours voulu à ces négociations;


Prie le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de l’état des négociations tenues sous ses auspices et des progrès réalisés, et entend se réunir pour recevoir et examiner le rapport que celui-ci aura établi;


Prie également le Secrétaire général de lui rendre compte de la situation au Sahara occidental bien avant la fin du mandat de la Mission;


Engage les États Membres à verser des contributions volontaires pour financer les mesures de confiance qui permettent de multiplier les contacts entre membres séparés d’une même famille, en particulier les visites familiales, ainsi que les autres mesures de confiance dont les parties conviendraient;


Décide de proroger jusqu’au 30 avril 2011 le mandat actuel de la Mission;


Prie le Secrétaire général de continuer à prendre les mesures voulues pour faire pleinement respecter par la Mission la politique de tolérance zéro instituée par l’Organisation des Nations Unies concernant l’exploitation et les violences sexuelles et de le tenir informé, et demande instamment aux pays qui fournissent des contingents de prendre les mesures préventives voulues, notamment en menant avant tout déploiement des actions de sensibilisation à ces questions, et d’autres mesures pour faire en sorte que leurs personnels qui seraient mis en cause soient amenés à répondre pleinement de leurs actes;


Décide de rester saisi de la question.


Rapport du Secrétaire général sur la situation concernant le Sahara occidental (S/2010/175)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans ce rapport, décrit les faits nouveaux intervenus depuis la parution de son précédent rapport en date du 13 avril 2009 (S/2009/200).  Il estime que la présence de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) demeure indispensable pour le maintien du cessez-le-feu au Sahara occidental et recommande donc au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la Mission pour une nouvelle période d’un an, jusqu’au 30 avril 2011.


Dans l’ensemble, écrit-il, la situation est demeurée calme dans le territoire durant la période considérée.  Le Roi Mohammed VI du Maroc a prononcé un discours le 6 novembre 2009 à l’occasion du trente-quatrième anniversaire de la « Marche verte », dans lequel il a proposé un plan en cinq points sur la voie de la « régionalisation », devant être axé au départ sur la partie du Sahara occidental contrôlée par le Maroc.  Il a réaffirmé l’attachement du Maroc en faveur de la proposition d’autonomie qu’il avait présentée dans le cadre des négociations tenues sous les auspices de l’ONU.  M. Ban ajoute que, dans une lettre datée du 9 novembre qu’il lui a adressée, le Secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Saguía el-Hamra et du Río de Oro (Front POLISARIO), M. Mohammed Abdelaziz, a réaffirmé, à propos du discours prononcé par le Roi du Maroc, que le peuple sahraoui devrait décider de son avenir par le biais d’un référendum libre.


Le Secrétaire général se félicite que les parties continuent d’être déterminées à poursuivre les négociations, et qu’elles soient disposées à discuter dans le cadre des réunions préparatoires informelles qu’il a organisées.  Néanmoins, les deux réunions informelles qui se sont tenues en août 2009 et en février 2010 n’ont pas permis d’avancer sur les principaux problèmes de fond, et qu’il reste encore beaucoup à faire pour qu’un cinquième cycle de pourparlers officiels puisse être organisé, ajoute-t-il.


Il recommande que le Conseil de sécurité demande à nouveau aux parties, le Maroc et le Front POLISARIO, de négocier de bonne foi et sans conditions préalables, sous les auspices de son Envoyé personnel, et de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour engager un débat de fond et assurer le succès des négociations, en faisant fond sur la teneur de leurs deux propositions et en les élaborant plus avant lorsque cela est possible.  Elles devront faire montre d’imagination et de créativité pour que des progrès puissent être réalisés, affirme-t-il.


En outre, le Secrétaire général demeure préoccupé par la poursuite des violations de l’accord militaire n 1 par les parties.  C’est à elles qu’il incombe de veiller à ce qu’aucune violation ne soit commise par leurs forces militaires, souligne-t-il, les exhortant à respecter intégralement les dispositions des accords militaires et à coopérer pleinement avec la MINURSO.  Il encourage les parties à établir des liens de coopération et une communication directs dans le cadre d’un mécanisme conjoint de vérification militaire chargé d’examiner les allégations de violations et d’autres questions d’intérêt commun.


S’agissant de la dimension humaine du conflit, il prie instamment les parties de confirmer qu’elles approuvent l’expansion du programme de visites familiales et d’accélérer leurs consultations avec le HCR en vue de sa mise en œuvre.  Il prie en outre les parties de continuer à coopérer avec le HCR et la MINURSO, ainsi qu’avec son Envoyé personnel, en vue d’étudier la possibilité d’adopter d’autres mesures de confiance et d’établir de nouveaux contacts.


Par ailleurs, le Secrétaire général appelle une fois de plus les parties à poursuivre le dialogue continu et constructif engagé avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en vue de garantir le respect des droits de l’homme du peuple du Sahara occidental dans le territoire et dans les camps de réfugiés.


* S/2010/216

** S/2010/175


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Secrétaire général appelle les gouvernements, la société civile et les individus du monde entier à défendre la liberté d’expression

OBV/875-PI/1934

Le Secrétaire général appelle les gouvernements, la société civile et les individus du monde entier à défendre la liberté d’expression

29/04/2010
Couverture des réunionsOBV/875
PI/1934
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commémoration de la Journée

mondiale de la liberté de la presse

Matin


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL APPELLE LES GOUVERNEMENTS, LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LES INDIVIDUS DU MONDE ENTIER À DÉFENDRE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a demandé « aux gouvernements, à la société civile et aux individus du monde entier », ce matin lors d’une réunion d’information annuelle du Département de l’information (DPI) avec les organisations non gouvernementales, d’« apprécier à sa juste valeur l’important travail accompli par les médias » et de « défendre la liberté d’expression ».


« La liberté d’expression est un droit fondamental, consacré à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme », a déclaré le Secrétaire général, ajoutant néanmoins que « dans le monde entier, des gouvernements et d’autres détenteurs de pouvoir trouvent de nombreux moyens de l’entraver ».


M. Ban s’exprimait à l’ouverture d’une réunion d’information du DPI avec les organisations non gouvernementales sur le thème « La liberté d’information: le droit de savoir », à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui sera célébrée le 3 mai.


En début de séance, une minute de silence a été observée à la mémoire des journalistes tombés dans l’exercice de leurs fonctions.


Le Secrétaire général a rappelé que l’an dernier, l’UNESCO avait condamné l’assassinat de 77 journalistes, « tués parce qu’ils tentaient de révéler des activités criminelles ou des cas de corruption ».  Il a condamné ces meurtres et a demandé instamment que leurs auteurs soient traduits en justice.  « Tous les gouvernements, a-t-il dit, ont le devoir de protéger ceux qui travaillent dans les médias, y compris en enquêtant sur les crimes visant des journalistes et en traduisant leurs auteurs en justice. »


M. Ban s’est félicité « de la tendance, constatée au niveau mondial, d’adopter de nouvelles lois qui reconnaissent le droit universel d’accès à l’information détenue par des organismes publics ».  Il a cependant regretté que « ces nouvelles lois ne soient pas toujours suivies d’effets » et souligné la nécessité de s’« employer à faire évoluer les comportements et à sensibiliser le public ». 


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, a insisté, de son côté, sur la nécessité de promouvoir et de défendre les libertés consacrées dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.


Cet article, a-t-il précisé, stipule que « tout individu a le droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».


Au nom du Président de l’Assemblée générale, M. Ali Abdussalam Treki, le représentant du Soudan, M. Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamad, a estimé que la liberté de la presse devrait être célébrée « tous les jours dans notre vie quotidienne, et non pas une seule fois dans l’année ».  « La liberté vient parfois avec un prix », a-t-il poursuivi, notant que « la liberté de la presse ne fait pas exception à cette règle ».  Selon M. Mohamad, « la liberté de la presse est la clef d’un monde meilleur que nous devons bâtir ».


Le Président du Comité de l’information, M. Antonio Monteiro Lima, du Cap-Vert, a affirmé pour sa part que la liberté de l’information était « un droit fondamental » et « la pierre de touche de toutes les libertés à la défense desquelles se consacrent les Nations Unies ».  Il a souligné que la situation de la presse était « particulièrement troublante » en Afrique, précisant que, selon le dernier rapport annuel de l’Institut international de la presse, au moins 14 journalistes africains avaient, en 2009, perdu la vie dans le cadre de leur travail. 


M. Monteiro Lima a ajouté que le continent africain était confronté à un autre défi « non moins intimidant » concernant le « droit de savoir ».  « Le problème est lié à la pauvreté des infrastructures et des systèmes d’appui dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication », a-t-il expliqué.  « La vérité, a—t-il dit, c’est que la fracture numérique, qui continue de frapper le continent, demeure un obstacle à sa croissance économique, à sa gouvernance démocratique et au droit public à l’information. » 


Le Président de l’Association des journalistes accrédités auprès de l’ONU (UNCA), M. Gianpaolo Pioli, a assuré que les journalistes, qui travaillaient « dur, d’arrache-pied, et sans jamais renoncer », seraient « plus vigilants encore, sachant que les attaques contre la presse augmentent chaque jour, aussi bien dans les dictatures que dans les démocraties ».


Au nom de la Directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, la Directrice par intérim du Bureau de l’Organisation à New York, Mme Christine Alfsen, a annoncé que la journaliste chilienne, Mónica González Mujica, héroïne de la lutte contre la dictature dans son pays, avait été nommée lauréate du prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2010.  La cérémonie aura lieu le 3 mai, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, à Brisbane, en Australie, a-t-elle précisé.


Ces interventions ont été suivies d’une discussion, animée par M. Akasaka, portant particulièrement sur la liberté de la presse en Asie du Sud-Est, et à laquelle ont participé M. Timothy Carney, ancien Ambassadeur des États-Unis, Mme Clothilde Le Coz, Directrice de Reporters sans frontières à Washington D.C., Mme Patricia Nunan, correspondante de presse en Asie du Sud-Est et Mme Dini Djalal, correspondante de « Tempo Magazine », en Indonésie.


M. Akasaka a souligné que les vues exprimées lors de cette table ronde n’engageaient que les orateurs eux-mêmes et n’étaient pas nécessairement approuvées par le Département de l’information.


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information a conclu ce séminaire en soulignant la nécessité d’être « vigilant » et de « poursuivre nos efforts pour faire en sorte que la liberté d’expression et la liberté de la presse soient garanties et promues partout dans le monde ». 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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