En cours au Siège de l'ONU

Le Procureur de la Cour pénale internationale souligne devant le Conseil de sécurité l’absence de coopération du Gouvernement du Soudan avec la Cour

CS/9950

Le Procureur de la Cour pénale internationale souligne devant le Conseil de sécurité l’absence de coopération du Gouvernement du Soudan avec la Cour

11/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9950
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6336e séance – après-midi


LE PROCUREUR DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE SOULIGNE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ L’ABSENCE DE COOPÉRATION DU GOUVERNEMENT DU SOUDAN AVEC LA COUR


Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), M. Luis Moreno-Ocampo, a, cet après-midi, devant le Conseil de sécurité, souligné l’absence de coopération du Gouvernement du Soudan avec la juridiction de La Haye.


« Le Gouvernement du Soudan, en tant qu’État territorial souverain, a la responsabilité première et est entièrement en mesure de mettre en œuvre les mandats issus par la Cour », a déclaré M. Moreno-Ocampo, qui présentait son rapport sur les activités judiciaires entreprises par la CPI depuis le 4 décembre 2009.  « Le Gouvernement ne l’a pas fait.  Et les juges ont décidé de le notifier à ce Conseil », a-t-il ajouté.


Dans sa résolution 1593 du 31 mars 2005, le Conseil de sécurité, estimant que la situation au Soudan continuait de faire peser une menace sur la paix et la sécurité internationales, a décidé de déférer au Procureur de la CPI la situation au Darfour à partir du 1er juillet 2002.


Dans son rapport, Luis Moreno-Ocampo fait un point détaillé sur les trois affaires que l’accusation a portées devant les juges de la Chambre préliminaire de la Cour.  Il assure que le 25 mai dernier, la Chambre préliminaire a informé le Conseil de sécurité de l’absence de coopération de la République du Soudan. 


Le Procureur de la CPI affirme que les autorités soudanaises ont refusé d’arrêter et de transférer à La Haye les accusés Ahman Haroun et Ali Kushayb, lesquels font l’objet d’un mandat d’arrêt depuis trois ans pour répondre de 51 chefs d’accusation pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.


Il souligne également que le réexamen, par la Chambre préliminaire de la Cour, de l’exécution du mandat d’arrêt à l’encontre du Président Omar Hassan Al Bashir portant sur cinq chefs de crimes contre l’humanité et deux chefs de crimes de guerre, n’a eu aucun effet suspensif. 


Concernant l’affaire Bahar Idriss Abu Garda, le Procureur de la CPI précise que l’accusation continue de recueillir des éléments de preuve supplémentaires qu’elle présentera devant la Chambre préliminaire afin de demander la tenue d’une nouvelle audience de confirmation des charges.


M. Moreno-Ocampo a également informé le Conseil de sécurité des crimes qui se seraient poursuivis au Darfour au cours des six derniers mois.  « La vérité est que, malheureusement, les attaques contre des civils qui ne participent pas au conflit continuent », a-t-il déclaré, expliquant qu’« en février, immédiatement après la signature d’un accord de paix et la prise d’engagements publics en faveur de la paix, 100 000 civils ont été déplacés de force par les forces armées soudanaises au Jebel Marra ».


« Malheureusement, le crime d’extermination contre des millions de déplacés dans des camps continue », a ajouté le Procureur.  Selon lui, « la décision d’expulser des organisations humanitaires et l’accumulation d’obstacles sont une politique promue par des responsables soudanais, qui sont identifiés; et cette politique est destinée à commettre le crime d’extermination ».


Dans sa conclusion, M. Moreno-Ocampo a estimé que tout débat sur les éléments de preuve présentés par son Bureau ou sur les accusations figurant dans les mandats d’arrêt devrait se dérouler « dans une salle d’audience à La Haye ».  « Les décisions des juges ne seront pas modifiées par des négociations politiques », a-t-il assuré.


Le Procureur de la CPI a espéré que la décision des juges puisse être reconnue et « suivie d’effets par le Conseil de sécurité » entre aujourd’hui et la présentation de son prochain rapport en décembre 2010.


M. Moreno-Ocampo a en outre exhorté le Conseil de sécurité à faire en sorte que l’arrestation d’Ahmad Harun et d’Ali Kushayb soit « en permanence une exigence constante de cette Organisation ». 


Cette séance du Conseil de sécurité, ainsi que sa réunion d’information de lundi, « offrent une occasion parfaite pour ses membres d’intégrer la demande d’arrestation d’Harun et de Kushayb dans une stratégie générale relative au Darfour et au Soudan », a dit M. Moreno-Ocampo, ajoutant que la résolution 1593 et toutes les autres résolutions du Conseil « devraient être respectées ». 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale élit l’ancien Ministre suisse des affaires étrangères, Joseph Deiss, à la présidence de sa soixante-cinquième session

AG/10947

L’Assemblée générale élit l’ancien Ministre suisse des affaires étrangères, Joseph Deiss, à la présidence de sa soixante-cinquième session

11/6/2010
Assemblée généraleAG/10947
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

93e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ÉLIT L’ANCIEN MINISTRE SUISSE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,

JOSEPH DEISS, À LA PRÉSIDENCE DE SA SOIXANTE-CINQUIÈME SESSION


En présence de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Asha-Rose Migiro, et de la Ministre des affaires étrangères de la Suisse, Mme Micheline Calmy-Rey, l’ancien titulaire de ce poste, M. Joseph Deiss, a été élu ce matin, par acclamation, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale.  L’Assemblée a également élu ses 21 vice-présidents ainsi que les membres des bureaux de cinq de ses six grandes commissions.


La Suisse possède une expérience onusienne en soi paradoxale, a reconnu celui qui a mené la campagne pour l’accession de son pays aux Nations Unies.  La Suisse, s’est-il expliqué, est à la fois l’un des piliers les plus anciens et les plus fidèles de l’ONU, à Genève, et un des plus jeunes membres de l’Organisation, ici à New York.


Fiers et riches de l’une des démocraties les plus anciennes de la planète, les Suisses ont une Constitution fédérale dont le préambule a été complété par la phrase « la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ».


Le Président élu, qui est aussi Professeur d’économie politique à l’Université de Fribourg, a souhaité que ce soit aussi la devise de la prochaine session de l’Assemblée générale.  Avec une session qui s’ouvre sur un débat de fond pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Deiss s’est attardé sur ses thèmes prioritaires.


Il a cité la croissance économique, les changements climatiques, la sécurité alimentaire et le renforcement des États fragiles.  Il a aussi cité l’établissement d’une gouvernance qui reflète mieux les nouveaux équilibres mondiaux et le renforcement de l’efficacité de l’ONU, sans oublier en tant que Suisse, les droits de l’homme, l’aide humanitaire et le désarmement. 


Le Président de la session en cours, M. Ali Abdussalam Treki, de la Jamahiriya arabe libyenne, a estimé que l’expérience de Ministre des affaires étrangères et de Ministre de l’économie de M. Deiss ne pourra que bénéficier aux discussions sur les questions qui sont au cœur de l’ordre du jour de l’ONU.


Le nouveau Président, a renchéri la Vice-Secrétaire générale, prend ses nouvelles responsabilités à un moment crucial pour la communauté internationale, un moment de turbulences économiques et d’incertitudes. 


Un moment, a-t-elle poursuivi, où l’on continue à rechercher une réponse adéquate aux changements climatiques, une ère de menaces nouvelles et dangereuses pour la paix et la sécurité internationales mais aussi un moment d’énormes possibilités pour le progrès de l’humanité.


Les représentants de la République du Congo, du Bhoutan, de l’Azerbaïdjan, de Saint-Kitts-et-Nevis et de l’Autriche ont salué cette élection, au nom des cinq Groupes régionaux. 


L’Assemblée générale a également élu aujourd’hui les présidents de ses grandes commissions.  La Commission des questions de désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) sera présidée par M. Miloš Koterec, de la Slovaquie.  MM. Hossam Eldeen Aly de l’Égypte, Enrique Ochoa du Mexique, Herman Schaper des Pays-Bas, et Carlos Sorreta des Philippines se départageront ultérieurement les trois vice-présidences et le poste de rapporteur.


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) sera présidée par Mme Enkhtsetseg Ochir de la Mongolie.  Les deux vice-présidents élus sont Mme Csilla Würtz de la Hongrie, et M. Erik Lundberg de la Finlande.  Le troisième vice-président et le rapporteur seront élus au cours d’une prochaine séance.


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) sera présidée par M. Boniface Chidyausiku du Zimbabwe.  Un seul poste de vice-président a été attribué aujourd’hui à M. Andi Xhoi de l’Albanie; les deux autres devant être pourvus ultérieurement.  M. Mohammad Wali Naeemi, de l’Afghanistan, a été élu Rapporteur.


La Commission des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission) sera présidée par M. Gert Rosenthal du Guatemala.  Les postes de vice-président ont été attribués à Mme Ioana Sanda Stoica de la Roumanie, et à MM. Muhammad Irfan Soomro du Pakistan, et Josiel Motumisi Tawana de l’Afrique du Sud.  Mme Nicole Mannion de l’Irlande a été élue Rapporteure.


La Commission des questions juridiques (Sixième Commission) sera présidée par Mme Isabelle Picco, de Monaco.  Les postes de vice-président ont été attribués à Mme Eva Surkova de la Slovaquie, ainsi qu’à MM. Chull-joo Park de la République de Corée, et Reta Alemu Nega de l’Éthiopie.  Le poste de rapporteur sera attribué ultérieurement.


En ce qui concerne la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission), l’Assemblée a reporté à plus tard l’élection de son président, qui sera choisi au sein du Groupe africain, et des autres membres de son bureau.


L’Assemblée générale a en outre désigné les 21 États Membres, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité -Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni-, qui assumeront la vice-présidence de la soixante-cinquième session.  Il s’agit du Botswana, de la Gambie, de la Guinée équatoriale, de la Mauritanie, du Sénégal et du Soudan, pour le Groupe des États d’Afrique; de l’Afghanistan, des Émirats arabes unis, de l’Indonésie, de l’Ouzbékistan et du Pakistan, pour le Groupe des États d’Asie. 


Un vice-président, le Bélarus, est issu du Groupe des États d’Europe orientale, alors que le Groupe d’Amérique latine et des Caraïbes compte trois vice-présidents à savoir, l’Équateur, le Nicaragua et le Suriname.  Enfin, le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États est représenté à la vice-présidence par le Luxembourg.


La prochaine séance de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Non-prolifération: le Conseil de sécurité impose des sanctions à l’Iran à l’issue d’un vote divisé par le rejet de la résolution par le Brésil et la Turquie

CS/9948

Non-prolifération: le Conseil de sécurité impose des sanctions à l’Iran à l’issue d’un vote divisé par le rejet de la résolution par le Brésil et la Turquie

09/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9948
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6335e séance – matin


NON-PROLIFÉRATION: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ IMPOSE DES SANCTIONS À L’IRAN À L’ISSUE

D’UN VOTE DIVISÉ PAR LE REJET DE LA RÉSOLUTION PAR LE BRÉSIL ET LA TURQUIE


Les mesures de sanctions seront levées si l’Iran suspend son programme

d’enrichissement de l’uranium « pour ouvrir la voie à des négociations de bonne foi »


Le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, une nouvelle série de mesures de sanctions contre la République islamique d’Iran, la quatrième du genre depuis 2006, face au refus du Gouvernement iranien de satisfaire aux exigences du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et aux obligations qui lui incombent aux termes des résolutions antérieures pertinentes.  Ces mesures seront levées si l’Iran suspend toutes ses activités liées à l’enrichissement et au retraitement de l’uranium pour « ouvrir la voie à des négociations de bonne foi permettant de parvenir rapidement à un résultat mutuellement acceptable ».


L’Iran, par la voix de son représentant, a rejeté les termes de la résolution adoptée ce matin par le Conseil de sécurité, exprimant « sa détermination à exercer son droit inaliénable à la technologie nucléaire », tel que défini à l’Article IV du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  « Ce qui est en jeu aujourd’hui, a-t-il estimé, c’est la crédibilité du Conseil de sécurité, qui est devenu un outil de la panoplie dont se servent quelques pays qui n’hésitent pas à en abuser lorsque leurs intérêts l’exigent. »


Ces nouvelles sanctions, décidées aux termes de la résolution 1929 (2010), adoptée par 12 voix pour, 2 voix contre (Brésil et Turquie) et une abstention (Liban), empêchent notamment l’Iran d’acquérir dans un autre État une participation dans une « activité commerciale quelconque qui serait liée à l’extraction d’uranium ou à la production ou l’utilisation de matières et de technologies nucléaires ».


Le texte de la résolution, dont l’Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni sont les coauteurs, interdit en outre la vente à l’Iran de chars et de véhicules blindés de combat, de systèmes d’artillerie de gros calibre, d’avions de combat, d’hélicoptères d’attaque, de navires de guerre, de missiles et de lanceurs de missiles. 


Le Conseil de sécurité décide que « l’Iran ne doit mener aucune activité liée aux missiles balistiques pouvant emporter des armes nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques », et que « les États doivent prendre toutes les mesures voulues pour empêcher le transfert de technologie ou la fourniture d’une aide technique à l’Iran dans le cadre de telles activités ».  En outre, le Conseil de sécurité, « agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies », qui l’autorise à décider de mesures « n’impliquant pas la force armée », élargit à la haute mer le champ des inspections des chargements suspects à bord de navires à destination et en provenance de l’Iran.


Trois des quatre annexes qui accompagnent cette résolution longue de 21 pages contiennent des listes de particuliers et d’entités « concourant au programme nucléaire ou de missiles balistiques », appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique ou à la compagnie de transport maritime de la République islamique d’Iran (IRISL) qui s’ajouteront à ceux déjà frappés de sanctions individuelles, telles que le gel des avoirs financiers et l’interdiction de voyager à l’étranger.


Ces mesures s’ajoutent à trois autres volets de sanctions décidés le 3 mars 2008, par la résolution 1803, le 23 décembre 2006, par la résolution 1737, et le 24 mars 2007, par la résolution 1747.


La représentante des États-Unis a expliqué que la résolution ne visait pas la population iranienne « ni même le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie pacifique de l’Iran », mais qu’elle s’attaquait plutôt aux « ambitions nucléaires d’un gouvernement dont l’attitude le conduira à l’isolement ».


Au nom des Ministres des affaires étrangères de la Chine, des États-Unis, de la Fédération de Russie, de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, pays qui forment le Groupe des « 5+1 », chargé du dossier nucléaire iranien à l’ONU, le délégué britannique a souligné leur détermination et leur engagement à trouver une solution négociée à cette crise.  Les « 5+1 », a-t-il ajouté, soulignent que la résolution reflète les inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien, qu’elle confirme de nouveau la nécessité que l’Iran réponde aux demandes du Conseil de sécurité et de l’AIEA, et qu’elle laisse la porte ouverte à des négociations continues entre les parties.


Si cette résolution « constitue la seule réponse appropriée », pour autant, la porte du dialogue « reste toujours ouverte », a indiqué le représentant de la France, précisant que serait proposée une réunion d’experts, dès que possible, avec l’Iran pour trouver un accord sur les différents points.


Son homologue de la Fédération de Russie a mis l’accent sur les « avantages évidents » que l’Iran tirerait d’une coopération avec la communauté internationale, et a émis l’espoir que Téhéran reviendrait à la table des négociations avec le Groupe des « 5+1 ». 


Le Brésil et la Turquie, qui avaient conclu, au mois de mai, un accord avec l’Iran sur le réacteur de recherche nucléaire à finalité médicale de Téhéran, se sont opposés au texte.  Pour la représentante du Brésil, les sanctions « ne sont jamais efficaces », et, en l’occurrence, « conduiront à la souffrance du peuple iranien et joueront le jeu de ceux qui ne privilégient pas le dialogue ». 


Son homologue turc a estimé que la Déclaration de Téhéran représentait « un premier pas d’une feuille de route qui pourrait permettre de parvenir à un règlement global de la question », et il a souligné la nécessité d’accorder « suffisamment de temps et d’espace pour sa mise en œuvre ».


Pour la délégation du Liban, qui s’est abstenue, et qui a regretté que l’accord conclu à Téhéran n’ait pas reçu l’appui mérité, l’adoption de ces nouvelles sanctions « représente un échec douloureux pour les efforts diplomatiques ».


NON-PROLIFÉRATION


Texte du projet de résolution S/2010/283


Le Conseil de sécurité,


Rappelant la déclaration de son président (S/PRST/2006/15) et ses résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008), 1835 (2008) et 1887 (2009) et en réaffirmant les dispositions,


Réaffirmant son attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ainsi que la nécessité pour tous les États parties audit Traité de s’acquitter pleinement de toutes les obligations qu’ils ont contractées, et rappelant le droit qui appartient aux États parties de développer, en conformité avec les articles I et II dudit Traité, la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination,


Rappelant la résolution dans laquelle le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (GOV/2006/14) affirme qu’une solution de la question iranienne contribuerait aux efforts mondiaux de non-prolifération et à la réalisation de l’objectif d’un Moyen-Orient exempt d’armes de destruction massive, y compris leurs vecteurs,


Notant avec une vive préoccupation que, comme il a été confirmé par les rapports du Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) datés des 27 février 2006 (GOV/2006/15), 8 juin 2006 (GOV/2006/38), 31 août 2006 (GOV/2006/53), 14 novembre 2006 (GOV/2006/64), 22 février 2007 (GOV/2007/8), 23 mai 2007 (GOV/2007/22), 30 août 2007 (GOV/2007/48), 15 novembre 2007 (GOV/2007/58), 22 février 2008 (GOV/2008/4), 26 mai 2008 (GOV/2008/15), 15 septembre 2008 (GOV/2008/38), 19 novembre 2008 (GOV/2008/59), 19 février 2009 (GOV/2009/8), 5 juin 2009 (GOV/2009/35), 28 août 2009 (GOV/2009/55), 16 novembre 2009 (GOV/2009/74), 18 février 2010 (GOV/2010/10) et 31 mai 2010 (GOV/2010/28), l’Iran n’a ni suspendu intégralement et durablement toutes activités liées à l’enrichissement et au retraitement ainsi qu’à l’eau lourde visées dans les résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008), ni repris sa coopération avec l’AIEA au titre du Protocole additionnel, ni coopéré avec l’AIEA en ce qui concerne les questions en suspens qui sont préoccupantes et qui doivent être clarifiées pour exclure une éventuelle dimension militaire de son programme nucléaire, ni pris les autres mesures prescrites par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, ni satisfait aux dispositions des résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) du Conseil de sécurité, toutes mesures qui sont essentielles pour instaurer la confiance, et déplorant le refus de l’Iran de prendre ces mesures,


Réaffirmant qu’une réponse favorable de l’Iran à toutes les demandes qui lui sont faites par le Conseil de sécurité et le Conseil des gouverneurs de l’AIEA est le meilleur moyen de régler les questions en suspens et d’instaurer la confiance dans la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien,


Notant avec une vive préoccupation la participation d’éléments appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique (alias Armée des gardiens de la révolution islamique), notamment ceux dont les noms figurent dans les sections D et E de l’annexe de la résolution 1737 (2006), à l’annexe I de la résolution 1747 (2007) et à l’annexe II de la présente résolution, aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération et à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires,


Notant également avec une vive préoccupation que l’Iran a construit une installation d’enrichissement à Qom en violation de son obligation de suspendre toutes activités liées à l’enrichissement et que le fait qu’il a attendu septembre 2009 pour signaler à l’AIEA la nouvelle installation est incompatible avec ses obligations découlant des arrangements subsidiaires à son accord de garanties,


Prenant note de la résolution dans laquelle le Conseil des gouverneurs de l’AIEA (GOV/2009/82) a prié instamment l’Iran de suspendre immédiatement les travaux de construction à Qom et de donner des éclaircissements sur la finalité de l’installation ainsi que sur la chronologie de sa conception et de sa construction, et l’a invité à confirmer, comme le lui avait demandé l’Agence, qu’il n’avait pas pris la décision de construire une quelconque autre installation nucléaire qui n’aurait pas été encore déclarée à l’Agence, ou d’en autoriser la construction,


Notant avec vive préoccupation que l’Iran a produit de l’uranium enrichi à 20 %, et qu’il l’a fait sans en aviser l’AIEA suffisamment à l’avance pour qu’elle puisse adapter les procédures de garanties existantes,


Notant avec inquiétude que l’Iran a contesté le droit de l’AIEA de vérifier les caractéristiques techniques fondamentales communiquées par l’Iran en application de la rubrique 3.1 modifiée, soulignant qu’en vertu de l’article 39 de l’accord de garanties de l’Iran, la rubrique 3.1 ne peut être ni modifiée ni suspendue unilatéralement, et que le droit de l’Agence de vérifier les caractéristiques techniques fondamentales qui lui sont soumises est un droit permanent, qui ne dépend pas du stade où en est la construction d’une installation ou de la présence de matières nucléaires dans une installation,


Réaffirmant qu’il est déterminé à renforcer l’autorité de l’AIEA, appuyant résolument le rôle du Conseil des gouverneurs de l’Agence et saluant les efforts que celle-ci déploie pour régler les questions en suspens touchant le programme nucléaire de l’Iran,


Exprimant sa conviction que la suspension envisagée au paragraphe 2 de la résolution 1737 (2006) et le respect intégral par l’Iran, dûment vérifié, des exigences dictées par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA favoriseraient une solution diplomatique négociée garantissant que le programme nucléaire de l’Iran sert des fins exclusivement pacifiques,


Soulignant qu’il importe de déployer des efforts politiques et diplomatiques pour trouver une solution négociée garantissant que le programme nucléaire de l’Iran sert des fins exclusivement pacifiques, et notant à ce propos les efforts déployés par la Turquie et le Brésil pour parvenir à un accord avec l’Iran sur le réacteur de recherche de Téhéran qui pourrait constituer une mesure de confiance,


Soulignant également, toutefois, dans le contexte de ces efforts, qu’il importe que l’Iran s’attache à régler les questions fondamentales associées à son programme nucléaire,


Soulignant que l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni sont disposés à prendre d’autres mesures concrètes pour explorer une stratégie globale en vue de résoudre la question nucléaire iranienne par la négociation sur la base de leurs propositions de juin 2006 (S/2006/521) et de juin 2008 (INFCIRC/730), et notant que ces pays ont confirmé qu’une fois que la confiance de la communauté internationale dans le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire de l’Iran serait rétablie, celui-ci serait traité de la même manière que tout État non doté d’armes nucléaires partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires,


Accueillant avec satisfaction les directives formulées par le Groupe d’action financière (GAFI) pour aider les États à s’acquitter de leurs obligations financières en application des résolutions 1737 (2006) et 1803 (2008), et rappelant en particulier la nécessité de faire preuve de vigilance dans les transactions avec les banques iraniennes, y compris la Banque centrale d’Iran, afin d’empêcher que de telles transactions contribuent à des activités nucléaires posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires,


Reconnaissant que l’accès à des sources d’énergie multiples et fiables est indispensable à une croissance et à un développement durables, tout en notant le lien potentiel entre les recettes que l’Iran tire de son secteur de l’énergie et le financement de ses activités nucléaires posant un risque de prolifération, et notant également que le matériel et les matières utilisés par les procédés chimiques de l’industrie pétrochimique sont très semblables à ceux qui sont employés dans certaines activités sensibles du cycle du combustible nucléaire,


Prenant en compte les droits et les obligations des États en matière de commerce international,


Rappelant que le droit de la mer tel que codifié par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 constitue le cadre légal des activités maritimes,


Demandant à l’Iran de ratifier rapidement le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires,


Résolu à donner effet à ses décisions en adoptant des mesures propres à convaincre l’Iran de se conformer aux résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et aux exigences de l’AIEA, et à faire obstacle à la mise au point par l’Iran de technologies sensibles à l’appui de ses programmes nucléaires et de missiles, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité constate que les objectifs de ces résolutions ont été atteints,


Préoccupé par les risques de prolifération que présente le programme nucléaire iranien et conscient de la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui lui est assignée par la Charte des Nations Unies,


Soulignant qu’aucune disposition de la présente résolution n’oblige les États à prendre des mesures ou à entreprendre des actions débordant le cadre de ladite résolution, notamment l’emploi ou la menace de la force,


Agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Affirme que l’Iran n’a pas, jusqu’à présent, satisfait aux exigences du Conseil des gouverneurs de l’AIEA ni aux obligations qui lui incombent aux termes des résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008);


2.    Affirme que l’Iran doit prendre sans plus tarder les mesures prescrites par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA dans ses résolutions GOV/2006/14 et GOV/2009/82, qui sont essentielles pour instaurer la confiance dans les fins exclusivement pacifiques de son programme nucléaire, pour régler les questions en suspens et pour répondre aux vives préoccupations suscitées par la construction d’une installation d’enrichissement à Qom en violation de l’obligation qui lui est faite de suspendre toutes activités liées à l’enrichissement, et, dans ce contexte, affirme également que l’Iran doit prendre sans tarder les mesures prescrites au paragraphe 2 de la résolution 1737 (2006);


3.    Réaffirme que l’Iran doit coopérer pleinement avec l’AIEA sur toutes les questions qui restent en suspens, en particulier celles qui suscitent des préoccupations quant à une éventuelle dimension militaire du programme iranien, y compris en autorisant immédiatement l’accès à tous les sites, personnes et documents demandés par l’AIEA, et souligne qu’il importe de veiller à ce que l’AIEA dispose de toutes les ressources et de l’autorité dont elle a besoin pour accomplir son travail en Iran;


4.    Prie le Directeur général de l’AIEA de lui communiquer tous les rapports qu’il établit au sujet de l’application des garanties en Iran;


5.    Décide que l’Iran doit sans tarder s’acquitter pleinement et sans réserve des obligations qui lui incombent en vertu de l’accord de garanties qu’il a conclu avec l’AIEA, y compris en appliquant les dispositions de la rubrique 3.1 modifiée des arrangements subsidiaires à son accord de garanties, demande à l’Iran de se conformer strictement aux dispositions du protocole additionnel à l’accord de garanties qu’il a conclu avec l’AIEA le 18 décembre 2003, demande également à l’Iran de ratifier rapidement le protocole additionnel, réaffirme que, conformément aux articles 24 et 39 de l’accord de garanties de l’Iran, cet accord de garanties et son arrangement subsidiaire, y compris la rubrique 3.1 modifiée, ne peuvent être ni modifiés ni suspendus unilatéralement par l’Iran et note que l’accord de garanties ne prévoit aucun mécanisme permettant de suspendre l’une quelconque des dispositions des arrangements subsidiaires;


6.    Réaffirme que, compte tenu de l’obligation qui lui incombe en vertu de résolutions antérieures de suspendre toutes activités liées à l’enrichissement, l’Iran ne doit entreprendre la construction d’aucune nouvelle installation d’enrichissement de l’uranium ou de retraitement ou installation liée à l’eau lourde, et doit interrompre la construction de toute installation d’enrichissement de l’uranium ou de retraitement ou installation liée à l’eau lourde;


7.    Décide que l’Iran ne doit pouvoir acquérir dans un autre État aucune participation dans une activité commerciale quelconque qui serait liée à l’extraction d’uranium ou à la production ou l’utilisation de matières et de technologies nucléaires dont la liste est donnée dans la circulaire INFCIRC/254/Rev.9/Part 1, en particulier les activités liées à l’enrichissement et au retraitement de l’uranium, toutes les activités liées à l’eau lourde et les technologies liées aux missiles balistiques pouvant emporter des armes nucléaires, et décide également que tous les États doivent empêcher l’Iran, ses nationaux et les sociétés constituées en Iran ou relevant de sa juridiction, les personnes ou entités agissant en leur nom ou sous leurs instructions, ou les entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, de réaliser de tels investissements dans les territoires qui relèvent de leur juridiction;


8.    Décide que tous les États doivent empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à l’Iran, à partir de leur territoire ou à travers leur territoire ou par leurs nationaux ou des personnes relevant de leur juridiction, ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, qu’ils aient ou non leur origine dans leur territoire, de chars de combat, véhicules blindés de combat, systèmes d’artillerie de gros calibre, avions de combat, hélicoptères d’attaque, navires de guerre, missiles et lanceurs de missiles tels que définis aux fins du Registre des armes classiques de l’Organisation des Nations Unies, ou matériel connexe, y compris leurs pièces détachées, ou tels articles que pourra déterminer le Conseil de sécurité ou le Comité créé en application de la résolution 1737 (2006) (« le Comité »), décide également que tous les États doivent empêcher la fourniture à l’Iran par leurs nationaux ou à partir de leur territoire ou à travers leur territoire de toute formation technique, ressources financières ou services financiers, conseils, autres services ou aide liés à la fourniture, à la vente, au transfert, à la livraison, à la fabrication, à l’entretien ou à l’utilisation de telles armes et de matériel connexe, et invite tous les États à faire preuve de vigilance et de retenue concernant la fourniture, la vente, le transfert, la livraison, la fabrication et l’utilisation de toutes autres armes et du matériel connexe;


9.    Décide que l’Iran ne doit mener aucune activité liée aux missiles balistiques pouvant emporter des armes nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques, et que les États doivent prendre toutes les mesures voulues pour empêcher le transfert de technologie ou la fourniture d’une aide technique à l’Iran dans le cadre de telles activités;


10.   Décide que tous les États Membres doivent prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire des personnes désignées aux annexes C, D et E de la résolution 1737 (2006), à l’annexe I de la résolution 1747 (2007), aux annexes I et II de la résolution 1803 (2008) et aux annexes I et II de la présente résolution, ou désignées par le Conseil de sécurité ou le Comité en application du paragraphe 10 de la résolution 1737 (2006), sauf si l’entrée ou le passage en transit de ces personnes a pour objet des activités directement liées à la fourniture à l’Iran des articles visés aux alinéas b) i) et ii) du paragraphe 3 de la résolution 1737 (2006) conformément au paragraphe 3 de la résolution 1737 (2006), souligne qu’aucune des dispositions du présent paragraphe n’oblige un État à refuser à ses propres nationaux l’entrée sur son territoire, et décide que les mesures imposées en vertu du présent paragraphe ne s’appliquent pas lorsque le Comité établit, au cas par cas, que le voyage se justifie par des raisons humanitaires, y compris un devoir religieux, ou conclut qu’une dérogation favoriserait la réalisation des objectifs de la présente résolution, y compris en ce qui concerne les dispositions de l’article XV du Statut de l’AIEA;


11.   Décide que les mesures visées aux paragraphes 12, 13, 14 et 15 de sa résolution 1737 (2006) s’appliquent également aux personnes et entités figurant à l’annexe I de la présente résolution, à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs ordres, aux entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, y compris par des moyens illicites, et aux personnes et entités dont le Conseil ou le Comité aura établi qu’elles ont aidé les personnes ou entités désignées à se soustraire aux sanctions résultant des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) ou de la présente résolution, ou à en enfreindre les dispositions;


12.   Décide que les mesures visées aux paragraphes 12, 13, 14 et 15 de sa résolution 1737 (2006) s’appliquent également aux personnes et entités appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique (alias Armée des gardiens de la révolution islamique) dont les noms figurent à l’annexe II, à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs ordres, et aux entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, y compris par des moyens illicites, et prie tous les États de faire preuve de vigilance concernant les transactions dans lesquelles intervient le Corps des gardiens de la révolution islamique qui pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires;


13.   Décide qu’aux fins des mesures visées aux paragraphes 3, 4, 5, 6 et 7 de la résolution 1737 (2006), la liste d’articles figurant dans le document S/2006/814 doit être remplacée par les listes figurant dans les circulaires INFCIRC/254/Rev.9/Part 1 et INFCIRC/254/Rev.7/Part 2, auxquelles s’ajoutent tous autres articles dont l’État concerné détermine qu’ils sont susceptibles de contribuer aux activités liées à l’enrichissement, au retraitement ou à l’eau lourde, ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires, et décide aussi qu’aux fins des mesures visées aux paragraphes 3, 4, 5, 6 et 7 de la résolution 1737 (2006), la liste d’articles figurant dans le document S/2006/815 doit être remplacée par la liste figurant dans le document S/2010/263;


14.   Demande à tous les États, en accord avec leurs autorités nationales et conformément à leur législation nationale, dans le respect du droit international, en particulier le droit de la mer et les accords pertinents sur l’aviation civile internationale, de faire inspecter sur leur territoire, y compris dans leurs ports maritimes et aéroports, les chargements à destination et en provenance de l’Iran, si l’État concerné dispose d’informations donnant des motifs raisonnables de penser que tel chargement contient des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les dispositions des paragraphes 3, 4 ou 7 de la résolution 1737 (2006), du paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007), du paragraphe 8 de la résolution 1803 (2008) ou des paragraphes 8 ou 9 de la présente résolution, afin de garantir une stricte application de ces dispositions;


15.   Note que les États, dans le respect du droit international, en particulier le droit de la mer, peuvent demander l’inspection, avec le consentement de l’État du pavillon, de tout navire se trouvant en haute mer, demande à tous les États de coopérer à ces inspections s’il existe des motifs raisonnables de penser que ce navire transporte des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les dispositions des paragraphes 3, 4 ou 7 de la résolution 1737 (2006), du paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007), du paragraphe 8 de la résolution 1803 (2008) ou des paragraphes 8 ou 9 de la présente résolution, afin de garantir une stricte application de ces dispositions;


16.   Décide d’autoriser tous les États à saisir les articles trouvés lors des inspections effectuées en application des paragraphes 14 et 15 de la présente résolution et dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les paragraphes 3, 4 ou 7 de la résolution 1737 (2006), le paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007), le paragraphe 8 de la résolution 1803 (2008) ou les paragraphes 8 ou 9 de la présente résolution, et à les neutraliser (en les détruisant, en les mettant hors d’usage, en les entreposant ou en les transférant à un État autre que le pays d’origine ou de destination aux fins d’élimination), d’une manière qui ne soit pas incompatible avec les obligations que leur imposent les résolutions du Conseil de sécurité sur la question, y compris la résolution 1540 (2004), ni avec les obligations faites aux Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, et décide aussi que tous les États sont tenus de procéder ainsi et de coopérer à cette entreprise;


17.   Demande à tout État effectuant une inspection en application des paragraphes 14 ou 15 ci-dessus de présenter par écrit au Comité, dans un délai de cinq jours ouvrables, un rapport initial exposant en particulier les motifs de l’inspection et les résultats de celle-ci et faisant savoir s’il y a eu coopération ou non, et, si des articles dont le transfert est interdit ont été découverts, demande également aux États de présenter par écrit au Comité, à une étape ultérieure, un rapport donnant des précisions sur l’inspection, la saisie et la neutralisation, ainsi que des précisions sur le transfert, notamment une description des articles en question, leur origine et leur destination prévue, si ces informations ne figurent pas dans le rapport initial;


18.   Décide que tous les États doivent interdire la fourniture, par leurs nationaux ou à partir de leur territoire, de services de soutage, de combustibles ou autres approvisionnements, ou la prestation de tous autres services aux navires qui appartiennent à l’Iran ou sont affrétés par ce pays, y compris par charte-partie, s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces navires transportent des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les paragraphes 3, 4 ou 7 de la résolution 1737 (2006), le paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007), le paragraphe 8 de la résolution 1803 (2008) ou les paragraphes 8 ou 9 de la présente résolution, sauf si ces services sont nécessaires à des fins humanitaires, ou jusqu’à ce que la cargaison ait été inspectée, saisie et au besoin neutralisée, et souligne que rien dans le présent paragraphe ne vise à compromettre des activités économiques légales;


19.   Décide que les mesures visées aux paragraphes 12, 13, 14 et 15 de la résolution 1737 (2006) s’appliquent aussi aux entités de la compagnie Islamic Republic of Iran Shipping Lines qui figurent à l’annexe III et à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs ordres, ainsi qu’aux entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, y compris par des moyens illicites, ou dont le Conseil ou le Comité aura établi qu’elles les ont aidées à se soustraire aux sanctions résultant des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) ou de la présente résolution, ou à en enfreindre les dispositions;


20.   Demande à tous les États Membres de communiquer au Comité toute information disponible sur les transferts à d’autres compagnies ou sur les activités de la division du fret d’Iran Air ou des navires appartenant à la compagnie Islamic Republic of Iran Shipping Lines ou qui sont affrétés par elle, qui auraient pu être réalisés dans le but de se soustraire aux sanctions résultant des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) ou de la présente résolution, ou d’en enfreindre les dispositions, notamment le changement de nom ou d’immatriculation d’un aéronef, d’un navire ou d’un bâtiment, et prie le Comité d’assurer une large diffusion de ces informations;


21.   Invite tous les États, non seulement à se conformer aux obligations qui leur incombent en vertu des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et de la présente résolution, mais aussi à empêcher la fourniture de services financiers sur leur territoire, notamment les services d’assurance et de réassurance, ou le transfert vers, par ou depuis leur territoire, à ou par leurs nationaux ou des entités relevant de leur juridiction (y compris les filiales à l’étranger), ou des personnes ou institutions financières se trouvant sur leur territoire, de tous fonds, autres actifs ou ressources économiques s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces services, actifs ou ressources pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires, notamment en gelant les fonds, autres actifs et ressources économiques se trouvant sur leur territoire ou qui se trouveraient plus tard sur leur territoire, ou qui sont soumis à leur juridiction ou viendraient à l’être, et sont associés à ces programmes ou activités, et en exerçant une surveillance renforcée pour prévenir de telles transactions, en accord avec leurs autorités nationales et conformément à leur législation nationale;


22.   Décide que tous les États doivent exiger de leurs nationaux, des personnes relevant de leur juridiction et des sociétés constituées sur leur territoire ou relevant de leur juridiction qu’ils fassent preuve de vigilance lorsqu’ils font affaire avec des entités constituées en sociétés en Iran ou relevant de la juridiction iranienne, notamment celles appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique et à la compagnie Islamic Republic of Iran Shipping Lines, avec toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs ordres, ainsi que les entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, y compris par des moyens illicites, s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces activités pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires ou constituer une violation des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) ou de la présente résolution;


23.   Prie les États de prendre les mesures voulues pour interdire l’ouverture, sur leur territoire, de nouvelles agences ou filiales de banques iraniennes, ou de nouveaux bureaux de représentation de celles-ci, et également pour interdire aux banques iraniennes d’établir de nouvelles coentreprises, de prendre une part de capital dans des banques relevant de leur juridiction ou d’avoir des relations de correspondance avec celles-ci afin d’éviter la prestation de services financiers, s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces activités pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires;


24.   Prie les États de prendre les mesures qui s’imposent pour interdire aux institutions financières présentes sur leur territoire ou relevant de leur juridiction d’ouvrir des bureaux de représentation, des filiales ou des comptes en banque en Iran, s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces services financiers pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires;


25.   Déplore les violations des interdictions visées au paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007) qui ont été signalées au Comité depuis l’adoption de la résolution 1747 (2007) et félicite les États qui ont réagi à ces violations et les ont signalées au Comité;


26.   Charge le Comité de réagir de manière efficace aux violations des mesures imposées par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et par la présente résolution, et rappelle que le Comité peut désigner les personnes et entités ayant aidé des personnes ou entités désignées à se soustraire aux sanctions résultant des résolutions susmentionnées ou à en enfreindre les dispositions;


27.   Décide que le Comité doit intensifier ses efforts pour promouvoir l’application intégrale des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et de la présente résolution, notamment au moyen d’un programme de travail couvrant le respect des dispositions de ces textes, les investigations, l’information, le dialogue, l’assistance et la coopération, qu’il lui soumettra 45 jours au plus tard après l’adoption de la présente résolution;


28.   Décide que le mandat du Comité, tel qu’il ressort du paragraphe 18 de la résolution 1737 (2006), modifié par le paragraphe 8 de la résolution 1747 (2007) et le paragraphe 14 de la résolution 1803 (2008), s’étend également aux mesures imposées par la présente résolution, notamment pour ce qui est de recevoir les rapports présentés par les États en application du paragraphe 17 ci-dessus;


29.   Prie le Secrétaire général de créer, pour une période initiale d’un an, en consultation avec le Comité, un groupe de huit experts au maximum (« le Groupe d’experts »), qui suivra les directives du Comité pour accomplir les tâches suivantes: a) aider le Comité à s’acquitter de son mandat, tel qu’il est défini au paragraphe 18 de la résolution 1737 (2006) et au paragraphe 28 de la présente résolution; b) réunir, examiner et analyser des informations provenant des États, d’organismes des Nations Unies compétents et d’autres parties intéressées concernant l’application des mesures prescrites par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et la présente résolution, en particulier les violations de leurs dispositions; c) faire des recommandations sur les décisions que le Conseil, le Comité ou les États Membres pourraient envisager de prendre pour améliorer l’application des mesures considérées; et d) remettre au Conseil un rapport d’activité, au plus tard 90 jours après la nomination du Groupe d’experts, ainsi qu’un rapport final comportant ses conclusions et recommandations au plus tard 30 jours avant la fin de son mandat;


30.   Prie instamment tous les États, les organismes compétents des Nations Unies et les autres parties intéressées de coopérer pleinement avec le Comité et avec le Groupe d’experts, en particulier en leur communiquant toutes informations à leur disposition sur l’application des mesures prescrites par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et par la présente résolution, en particulier les violations des dispositions de celles-ci;


31.   Demande à tous les États de rendre compte au Comité, dans les 60 jours suivant l’adoption de la présente résolution, des mesures qu’ils auront prises pour donner effectivement suite aux dispositions des paragraphes 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,18, 19, 21, 22, 23 et 24;


32.   Souligne que l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni sont disposés à redoubler encore d’efforts diplomatiques pour favoriser le dialogue et les consultations, y compris renouer le dialogue avec l’Iran sur la question nucléaire sans conditions préalables, comme en témoigne la rencontre tenue avec l’Iran à Genève le 1er  octobre 2009, en vue de trouver à cette question une solution globale à long terme et appropriée sur la base de la proposition que l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni ont faite à l’Iran le 14 juin 2008, ce qui permettrait d’établir avec ce pays des relations et des liens de coopération plus étroits fondés sur le respect mutuel, et d’asseoir la confiance internationale dans la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire, et en vue, entre autres, d’entamer des négociations officielles avec l’Iran sur la base des mesures proposées en juin 2008, et se félicite que la proposition de juin 2008, qui figure à l’annexe IV de la présente résolution, soit toujours sur la table;


33.   Invite le Haut-Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune à rester en communication avec l’Iran pour appuyer les efforts politiques et diplomatiques visant à trouver une solution négociée, dont les propositions avancées dans ce sens par l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, en vue de créer les conditions propices à la reprise des pourparlers, et invite l’Iran à donner suite à ces propositions;


34.   Félicite le Directeur général de l’AIEA d’avoir proposé le 21 octobre 2009 un accord entre l’Agence et les Gouvernements de la République française, de la République islamique d’Iran et de la Fédération de Russie concernant une assistance pour l’obtention de combustible nucléaire destiné à un réacteur de recherche en Iran pour l’approvisionnement en combustible nucléaire du réacteur de recherche de Téhéran, regrette que l’Iran n’ait pas répondu de manière constructive à cette offre, et invite l’AIEA à continuer d’envisager des mesures susceptibles d’instaurer la confiance qui soient en conformité et en cohérence avec les résolutions du Conseil;


35.   Souligne qu’il importe que tous les États, y compris l’Iran, prennent les mesures voulues pour qu’il ne puisse être fait droit à aucune réclamation présentée à l’initiative du Gouvernement iranien, ou par toute personne ou entité en Iran, ou par des personnes ou entités désignées en vertu de la résolution 1737 (2006) et des résolutions connexes, ou par toute personne agissant par son intermédiaire ou pour son compte à l’occasion de tout contrat ou autre opération dont l’exécution aurait été empêchée par le jeu des mesures imposées par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) ou la présente résolution;


36.   Demande au Directeur général de l’AIEA de présenter dans les 90 jours au Conseil des gouverneurs de l’AIEA et parallèlement, pour examen, au Conseil de sécurité un rapport concernant la suspension complète et durable par l’Iran de toutes les activités mentionnées dans la résolution 1737 (2006) et l’application par ce pays de toutes les mesures prescrites par le Conseil des gouverneurs et des décisions énoncées dans les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et dans la présente résolution;


37.   Affirme qu’il examinera les mesures prises par l’Iran au vu du rapport demandé au paragraphe 36 ci-dessus, qui doit être présenté dans un délai de 90 jours, et: a) qu’il suspendra l’application des mesures susmentionnées si l’Iran suspend, et aussi longtemps qu’il suspendra, toutes les activités liées à l’enrichissement et au retraitement, y compris la recherche-développement, sous vérification de l’AIEA, pour ouvrir la voie à des négociations de bonne foi permettant de parvenir rapidement à un résultat mutuellement acceptable; b) qu’il mettra fin aux mesures visées aux paragraphes 3, 4, 5, 6, 7 et 12 de la résolution 1737 (2006), aux paragraphes 2, 4, 5, 6 et 7 de la résolution 1747 (2007), aux paragraphes 3, 5, 7, 8, 9, 10 et 11 de la résolution 1803 (2008) et aux paragraphes 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 21, 22, 23 et 24 ci-dessus dès qu’il aura constaté, après réception du rapport visé au paragraphe précédent, que l’Iran respecte pleinement les obligations que lui imposent ses résolutions pertinentes et se conforme aux exigences du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, et que celui-ci l’aura confirmé; c) que, au cas où il ressortirait du rapport demandé au paragraphe 36 ci-dessus que l’Iran n’a pas appliqué les dispositions des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et de la présente résolution, il adoptera, en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, toutes autres mesures qui pourraient être requises pour persuader l’Iran de se conformer à ces résolutions et aux exigences de l’AIEA, et souligne que de nouvelles décisions devront être prises si de telles mesures additionnelles s’avéraient nécessaires;


38.            Décide de rester saisi de la question.



Annexe I


Personnes et entités concourant au programme nucléaire ou de missiles balistiques


Entités


1.        Complexe industriel Amin: Cette entité a cherché à se procurer des régulateurs de température qui peuvent être utilisés dans les établissements de recherche opérationnelle et de production nucléaires. Le Complexe industriel Amin est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom de l’Organisation des industries de la défense, visée dans la résolution 1737 (2006).


Adresse: P.O. Box 91735-549, Mashad (Iran); Amin Industrial Estate, Khalage Rd., Seyedi District, Mashad (Iran); Kaveh Complex, Khalaj Rd., Seyedi St., Mashad (Iran)


Alias: Amin Industrial Compound et Amin Industrial Company


2.        Groupe des industries de l’armement: Le Groupe des industries de l’armement fabrique et assure l’entretien de diverses armes légères, notamment des fusils de grand et moyen calibre et les technologies connexes. Il mène l’essentiel de ses activités d’achat par l’intermédiaire du Complexe industriel Hadid.


Adresse: Sepah Islam Road, Karaj Special Road Km 10, Iran; Pasdaran Ave., P.O. Box 19585/777, Téhéran (Iran)


3.        Centre de recherche en science et technologie de la défense: Ce centre est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom du Ministère iranien de la défense et de la logistique des forces armées, qui supervise les activités de recherche-développement, de production, d’entretien, d’exportation et d’achat liées à la défense.


Adresse: Pasdaran Ave, P.O. Box 19585/777, Téhéran (Iran)


4.        DoostanInternational Company: Cette société fournit des éléments au programme de missiles balistiques de l’Iran.


5.        FarasakhtIndustries: La société Farasakht Industries est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom de la société Iran Aircraft Manufacturing Company, qui elle-même est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom du Ministère iranien de la défense et de la logistique des forces armées.


Adresse: P.O. Box 83145-311, Kilometer 28, Esfahan-Tehran Freeway, Shahin Shahr, Esfahan (Iran)


6.        First East Export Bank, P.L.C.: Cette banque est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom de Bank Mellat. Au cours des sept dernières années, Bank Mellat a permis aux entités iraniennes associées au programme d’arme nucléaire, de missiles et de défense d’effectuer des transactions de plusieurs centaines de millions de dollars.


Adresse: Unit Level 10 (B1), Main Office Tower, Financial Park Labuan, Jalan Merdeka, 87000 WP Labuan (Malaisie); registre du commerce no LL06889 (Malaisie)


7.        Kaveh Cutting Tools Company: La Kaveh Cutting Tools Company est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte de l’Organisation des industries de la défense (DIO).


Adresse: Kilomètre 3 de Khalaj Road, Seyyedi Street, Mashad 91638 (Iran); kilomètre 4 de Khalaj Road, au bout de Seyedi Street, Mashad (Iran); P.O. Box 91735-549, Mashad (Iran); Khalaj Road, au bout de Seyyedi Alley, Mashad (Iran); Moqan St., Pasdaran St., Pasdaran Cross Rd., Téhéran (Iran)

8.        M. Babaie Industries: M. Babaie Industries est une filiale du Shahid Ahmad Kazemi Industries Group (ex-Air Defense Missile Industries Group) de l’Organisation iranienne des industries aérospatiales (AIO). L’AIO contrôle les missiliers Shahid Hemmat Industrial Group (SHIG) et Shahid Bakeri Industrial Group (SBIG), qui sont tous les deux désignés dans la résolution 1737 (2006).


Adresse: P.O. Box 16535-76, Téhéran 16548 (Iran)


9.        Université Malek Ashtar: Institution dépendant du Centre de recherche en science et technologie de la défense (Defense Technology and Science Research Centre ou DTRSC) du Ministère de la défense et de la logistique des forces armées. Elle comprend des équipes de recherche qui relevaient précédemment du Centre de recherche en physique (PHRC). Les inspecteurs de l’AIEA n’ont pas reçu l’autorisation de s’entretenir avec les membres de son personnel et de consulter des documents sous le contrôle de cette institution pour résoudre la question de l’éventuelle dimension militaire du programme nucléaire iranien.


Adresse: Au carrefour Imam Ali Highway et Babaei Highway, Téhéran (Iran)


10.    Ministryof Defense Logistics Export: L’entité Ministry of Defense Logistics Export (MODLEX) vend des armes produites en Iran à des clients du monde entier en contravention des dispositions de la résolution 1747 (2007) qui interdisent à ce pays de vendre des armes ou du matériel connexe.


Adresse: P.O. Box 16315-189, Téhéran (Iran); situé sur le côté ouest de Dabestan Street, Abbas Abad District, Téhéran (Iran)


11.    Mizan Machinery Manufacturing: La société Mizan Machinery Manufacturing (3M) est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte du groupe missilier Shahid Hemmat Industrial Group (SHIG).


Adresse: P.O. Box 16595-365, Téhéran (Iran)


Alias: 3MG


12.    Modern Industries Technique Company: La Modern Industries Technique Company (MITEC) est chargée de la conception et de la construction du réacteur à eau lourde IR-40 d’Arak. Elle est en première ligne dans la passation des marchés relatifs à la construction de ce réacteur.


Adresse: Arak (Iran)


Alias: Rahkar Company, Rahkar Industries, Rahkar Sanaye Company, Rahkar Sanaye Novin


13.    Centre de recherche nucléaire pour l’agriculture et la médecine: Le Centre de recherche nucléaire pour l’agriculture et la médecine (NFRPC) est un important organisme de recherche de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), qui est désignée dans la résolution 1737 (2006). C’est aussi le centre de développement du combustible nucléaire de l’OIEA, et il est engagé dans des activités liées à l’enrichissement de l’uranium.


Adresse: P.O. Box 31585-4395, Karaj (Iran)


Alias: Centre de recherche pour l’agriculture et la médecine nucléaire; Centre de recherche agricole et médicale de Karaj


14.    Pejman Industrial Services Corporation: La Pejman Industrial Services Corporation est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte du groupe missilier Shahid Bakeri Industrial Group (SBIG).


Adresse: P.O. Box 16785-195, Téhéran (Iran)


15.    Sabalan Company: Sabalan est un prête-nom du groupe missilier Shahid Bakeri Industrial Group (SBIG).


Adresse: Damavand Tehran Highway, Téhéran (Iran)


16.    Sahand Aluminum Parts Industrial Company (SAPICO): SAPICO est un prête-nom du groupe missilier Shahid Bakeri Industrial Group (SBIG).


Adresse: Damavand Tehran Highway, Téhéran (Iran)


17.    Shahid Karrazi Industries: Shahid Karrazi Industries est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte du Groupe industriel Shahid Bakeri (Shahid Bakeri Industrial Group ou SBIG).


Adresse: Téhéran (Iran)


18.    Shahid Satarri Industries: Shahid Sattari Industries est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte du Groupe industriel Shahid Bakeri (Shahid Bakeri Industrial Group ou SBIG).


Adresse: Sud-est de Téhéran (Iran)


Alias: Shahid Sattari Group Equipment Industries


19.    Shahid Sayyade Shirazi Industries: Shahid Sayyade Shirazi Industries (SSSI) est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte de l’Organisation des industries de la défense.


Adresse: À côté de la société Nirou Battery Mfg. Co, Shahid Babaii Expressway, Nobonyad Square, Téhéran (Iran); Pasdaran St., P.O. Box 16765, Téhéran 1835 (Iran); Babaei Highway – à côté de Niru M.F.G, Téhéran (Iran)


20.    SpecialIndustries Group: Special Industries Group (SIG) est une filiale de l’Organisation des industries de la défense.


Adresse: Pasdaran Avenue, PO Box 19585/777, Téhéran (Iran)


21.    TizPars: Tiz Pars est un prête-nom du Groupe industriel Shahid Hemmat (Shahid Hemmat Industrial Group). Entre avril et juillet 2007, Tiz Pars s’est employé à acquérir, pour le compte du Groupe industriel Shahid Hemmat (Shahid Hemmat Industrial Group), une machine de soudage et de découpe laser à cinq axes, qui pourrait constituer une contribution matérielle au programme de missiles de l’Iran.


Adresse: Damavand Tehran Highway, Téhéran (Iran)


22.    Yazd Metallurgy Industries: Yazd Metallurgy Industries (YMI) est une filiale de l’Organisation des industries de la défense.


Adresse: Pasdaran Avenue, à côté de la Telecommunication Industry, Téhéran 16588 (Iran); boîte postale 89195/878, Yazd (Iran); P.O. Box 89195-678, Yazd (Iran); au kilomètre 5 de la Taft Road, Yazd (Iran)


Alias: Yazd Ammunition Manufacturing and Metallurgy Industries, Directorate of Yazd Ammunition and Metallurgy Industries


Personnes


Javad Rahiqi: Directeur du Centre de technologie nucléaire d’Ispahan de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (renseignements complémentaires: date de naissance: 24 avril 1954; lieu de naissance: Marshad).



Annexe II


Entités qui sont la propriété, sont sous le contrôle ou agissent pour le compte du Corps des gardiens de la révolution islamique


1.    Institut Fater (ou Faater): Une filiale de Khatam al-Anbiya (KAA), qui a commercé avec des fournisseurs étrangers, probablement pour le compte d’autres sociétés du groupe KAA participant à des projets du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) en Iran.


2.    Gharagahe Sazandegi Ghaem: Appartient à KAA ou est contrôlé par KAA.


3.    Ghorb Karbala: Appartient à KAA ou est contrôlé par KAA.


4.    Ghorb Nooh: Appartient à KAA ou est contrôlé par KAA.


5.    Société Hara (Hara Company): Appartient à Ghorb Nooh ou est contrôlée par Ghorb Nooh.


6.    Institut de conseil en ingénierie Imensazan (Imensazan Consultant Engineers Institute): Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.


7.    Khatam al-Anbiya Construction Headquarters (KAA): Société appartenant au CGRI, qui participe à de gros chantiers civils et militaires et à d’autres activités d’ingénierie. Travaille beaucoup sur des projets de l’Organisation de défense passive (Passive Defense Organization). En particulier, ses filiales ont joué un rôle important dans la construction du site d’enrichissement de l’uranium, à Qom (Fordow).


8.    Makin: Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA, et est une filiale de KAA.


9.    Omran Sahel: Appartient à Ghorb Nooh ou est contrôlé par Ghorb Nooh.


10.   Oriental Oil Kish: Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.


11.   Rah Sahel: Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.


12.   Institut d’ingénierie Rahab (Rahab Engineering Institute): Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA, et est une filiale de KAA.


13.   Conseils en ingénierie Sahel (Sahel Consultant Engineers): Appartient à KAA ou est contrôlé par KAA.


14.   Sepanir: Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.


15.   Société d’ingénierie Sepasad (Sepasad Engineering Company): Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.



Annexe III


Entités qui sont la propriété, sont sous le contrôle ou agissent pour le compte de la compagnie de transport maritime de la République islamique d’Iran (Islamic Republic of Iran Shipping Lines ou IRISL)


1.    Irano Hind Shipping Company


Adresse: 18 Mehrshad Street, Sadaghat Street, en face du parc Mellat, Vali-e-Asr Ave., Téhéran (Iran); 265, à côté de Mehrshad, Sedaghat St., en face du parc Mellat, Vali-e-Asr Ave., Téhéran 1A001 (Iran)


2.    IRISL Bénélux NV


Adresse: Noorderlaan 139, B-2030, Anvers, Belgique; numéro TVA: BE480224531 (Belgique)


3.    South Shipping Line Iran (SSL)


Adresse: Apt. N  7, 3rdFloor, N 2, 4th Alley, Gandi Ave., Téhéran (Iran); Qaem Magham Farahani St., Téhéran (Iran)



Annexe IV


Proposition adressée à l’Iran par l’Allemagne, la Chine, les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne


Présentée aux autorités iraniennes le 14 juin 2008, à Téhéran


Domaines de coopération éventuels avec l’Iran


Afin de rechercher une solution à long terme globale et convenable à la question nucléaire iranienne, qui soit conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU et compte tenu de la proposition présentée à l’Iran en juin 2006, laquelle demeure valable, les éléments ci-après sont proposés comme sujets de négociation entre l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, l’Iran, le Royaume-Uni et la Russie, auxquels se joint le Haut-Représentant de l’Union européenne, si l’Iran suspend de manière vérifiable ses activités d’enrichissement et de retraitement, conformément aux paragraphes 15 et 19 a) de la résolution 1803 du Conseil de sécurité. Dans la perspective de ces négociations, nous comptons également que l’Iran tiendra compte des exigences du Conseil de sécurité et de l’AIEA. Pour leur part, l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie et le Haut-Représentant de l’Union européenne se déclarent prêts:


–     À reconnaître le droit de l’Iran de mener des activités de recherche nucléaire et de produire et d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, dans le respect des obligations qui lui incombent en vertu du Traité sur la non-prolifération;


–     À traiter le programme nucléaire de l’Iran de la même manière que celui de tout autre État non doté de l’arme nucléaire partie au Traité, une fois rétablie la confiance de la communauté internationale dans la nature exclusivement pacifique de ce programme.


Énergie nucléaire


–     Réaffirmer le droit de l’Iran d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins exclusivement pacifiques, dans le respect des obligations qu’il a contractées en vertu du TNP.


–     Fournir l’assistance technologique et financière nécessaire aux fins de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire par l’Iran, appui à la reprise des projets de coopération technique en Iran par l’AIEA.


–     Appuyer la construction d’un réacteur à eau légère utilisant les technologies les plus avancées.


–     Appuyer les activités de recherche-développement dans le domaine de l’énergie nucléaire, à mesure que la confiance internationale sera progressivement rétablie.


–     Fournir des garanties d’approvisionnement en combustible nucléaire juridiquement contraignantes.


–     Coopération concernant la gestion du combustible irradié et des déchets radioactifs.


Questions politiques


–     Améliorer les relations des six pays et de l’Union européenne avec l’Iran et renforcement de la confiance mutuelle.


–     Encourager des contacts directs et le dialogue avec l’Iran.


–     Aider l’Iran à jouer un rôle important et constructif dans les affaires internationales.


–     Promouvoir le dialogue et la coopération sur les questions relatives à la non-prolifération, à la sécurité régionale et à la stabilisation.


–     Œuvrer avec l’Iran et d’autres pays de la région à promouvoir les mesures de confiance et à renforcer la sécurité régionale.


–     Mettre en place des mécanismes de consultation et de coopération appropriés.


–     Appuyer la tenue d’une conférence sur les questions de sécurité régionale.


–     Réaffirmer qu’une solution au problème nucléaire iranien contribuerait aux efforts de non-prolifération et à la réalisation de l’objectif tendant à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes de destruction massive, y compris leurs vecteurs.


–     Réaffirmer l’obligation découlant de la Charte des Nations Unies de s’abstenir, dans les relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, ou de toute autre manière incompatible avec la Charte.


–     Mener une coopération sur l’Afghanistan, y compris une coopération renforcée dans la lutte contre le trafic de stupéfiants; appuyer les programmes de retour des réfugiés afghans en Afghanistan; coopérer à la reconstruction de l’Afghanistan; coopérer au contrôle de la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan.


Questions économiques


–     Entreprendre de normaliser les relations commerciales et économiques, et notamment faciliter l’accès de l’Iran à l’économie, aux marchés et aux capitaux internationaux en l’aidant concrètement à s’intégrer pleinement aux structures internationales, dont l’Organisation mondiale du commerce, et mettre en place le cadre nécessaire pour accroître les investissements directs en Iran et les échanges commerciaux avec ce pays.


Partenariat dans le domaine de l’énergie


–     Entreprendre de normaliser la coopération avec l’Iran dans le domaine de l’énergie: créer un partenariat stratégique global à long terme dans ce domaine entre l’Iran et l’Union européenne et d’autres partenaires intéressés, qui aurait des applications concrètes.


Agriculture


–     Appuyer le développement de l’agriculture iranienne.

–     Favoriser l’autosuffisance alimentaire totale de l’Iran par une coopération dans le domaine des technologies modernes.


Environnement et infrastructure


–     Projets civils dans le domaine de la protection de l’environnement, de l’infrastructure, des sciences et des technologies, et des technologies avancées:


•     Développement de l’infrastructure dans le domaine des transports, y compris la mise en place de corridors de transport internationaux;


•     Appui à la modernisation de l’infrastructure de l’Iran en matière de télécommunications, notamment par la levée éventuelle des restrictions imposées aux exportations.


Aviation civile


–     Coopérer dans le domaine de l’aviation civile, y compris en levant éventuellement les restrictions à l’importation d’aéronefs vers l’Iran:


•     Permettre à l’Iran de renouveler sa flotte dans le domaine de l’aviation civile;


•     Aider l’Iran à faire en sorte que les aéronefs iraniens soient conformes aux normes de sécurité internationales.


Développement économique, social et humain/questions humanitaires


–     Fournir, si nécessaire, une assistance au développement économique et social de l’Iran et répondre à ses besoins humanitaires.


–     Apporter une coopération/un soutien technique en matière d’éducation dans les domaines présentant un intérêt pour l’Iran:


•     Encourager les Iraniens à suivre des études ou à obtenir des diplômes dans des domaines comme le génie civil, l’agriculture et l’environnement;


•     Promouvoir les partenariats entre établissements d’enseignement supérieur (santé publique, agriculture de subsistance, projets scientifiques conjoints, administration publique, histoire et philosophie).


–     Coopérer à renforcer les moyens d’intervention dans les situations d’urgence (sismologie, étude des séismes, protection contre les catastrophes, etc.).


–     Coopérer dans le cadre d’un « dialogue des civilisations ».


Mécanisme d’application


–     Constitution de groupes conjoints de surveillance de la mise en œuvre d’un accord futur.



Déclarations avant le vote


Mme MARIA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a indiqué que son pays allait voter contre le projet de résolution soumis au Conseil de sécurité, ajoutant que « ce faisant nous honorons jusqu’au bout les objectifs qui nous ont inspirés à conclure l’accord de Téhéran ».  La représentante a estimé que les sanctions ne sont jamais efficaces, et qu’en occurrence « elles conduiront à la souffrance du peuple iranien et joueront le jeu de ceux qui ne privilégient pas le dialogue ».  L’exemple de l’Iraq a montré que l’isolement et la menace peuvent entrainer des conséquences tragiques, a encore dit la représentante.  L’accord de Téhéran était une occasion unique d’avancer sur la question du nucléaire iranien, a déclaré Mme Ribeiro Viotti, en précisant que l’accord a été approuvé au niveau le plus élevé des autorités iraniennes.  L’accord prévoyait le plein exercice du droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire en Iran, tout en fournissant des garanties vérifiables sur la nature pacifique du programme nucléaire de l’Iran, a-t-elle dit.  Estimant que le dialogue et la persuasion sont plus forts que les actions punitives, la représentante a en outre regretté que la déclaration de Téhéran n’ait pas reçu la reconnaissance internationale escomptée, qui lui aurait permis, une fois appliquée, de porter ses fruits.  Les sanctions envoient un message erroné, et nous regrettons profondément que les membres permanents du Conseil et un pays qui n’en est même pas actuellement membre, aient négocié pour l’essentiel à huis clos, a indiqué Mme Viotti. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a affirmé que son pays assumait pleinement ses responsabilités dans le domaine de la non-prolifération.  Aucun pays ne doit détenir d’armes nucléaires dans la région dont nous parlons, a-t-il dit, plaidant pour l’instauration d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Le représentant turc a souligné qu’il n’y avait pas d’autre solution que pacifique et diplomatique à la question du nucléaire iranien, ce qui a motivé, a-t-il précisé, la signature par la Turquie de la déclaration de Téhéran.  Cette déclaration a, pour la Turquie, créé une nouvelle réalité dans le cadre du programme nucléaire iranien.  La déclaration de Téhéran représente un premier pas d’une feuille de route qui pourrait permettre de parvenir à un règlement global de la question, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’accorder suffisamment de temps et d’espace pour sa mise en œuvre.  Il a jugé peu utile le fait que les réponses, négatives, du Groupe de Vienne n’aient été reçues qu’il y a seulement quelques heures.  Le représentant a mis l’accent sur l’engagement de la Turquie vis-à-vis de la déclaration de Téhéran.  La Turquie votera donc contre le texte de la résolution soumise aujourd’hui au Conseil, a dit le représentant.  Cependant, a-t-il ajouté, tous les doutes sur la nature du programme nucléaire iranien doivent être dissipés.  Il a appelé l’Iran à faire montre de transparence et de coopération à l’égard de l’AIEA.  L’Iran, a-t-il ajouté, doit revenir à la table des négociations avec le Groupe des « 5+1 ». 


Déclarations après le vote


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a déclaré qu’aujourd’hui le Conseil de sécurité « avait réagi de façon décisive aux graves menaces à la paix et à la sécurité internationales que fait peser le non-respect de ses obligations internationales par l’Iran » concernant la non-prolifération.  Les violations du TNP doivent être punies, et le Gouvernement iranien a choisi clairement de violer ses engagements à l’égard de l’AIEA et du Conseil de sécurité, a-t-elle ajouté.  La représentante a expliqué que la résolution ne visait pas la population iranienne « ni même le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie pacifique de l’Iran ».  La résolution vise les ambitions nucléaires d’un gouvernement dont l’attitude le conduira à l’isolement, a-t-elle dit.  Mme Rice a exhorté l’Iran à suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium et à coopérer pleinement avec l’AIEA, « conformément à ses obligations en tant que partie au TNP ». 


Mme Rice a ensuite précisé que la résolution cherche, notamment, à empêcher l’Iran d’investir dans des activités illégales à l’étranger; à empêcher les importations douteuses, et à interdire toute activité liée au développement de missiles balistiques.  La résolution vise aussi à empêcher que l’Iran utilise le système financier international pour poursuivre ses ambitions nucléaires, a-t-elle ajouté.  La représentante américaine a ensuite rappelé que les États-Unis avaient lancé, il y a plus d’un an, des efforts diplomatiques soutenus et sérieux, marqués en particulier par une offre de dialogue direct avec l’Iran sur des questions présentant des intérêts communs, dont l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Cette main tendue a été repoussée par l’Iran, a indiqué Mme Rice.  Pour la représentante des États-Unis, « les derniers mois auront donné des raisons supplémentaires de rendre suspectes les intentions iraniennes ».  L’annonce de poursuivre un enrichissement à 20% de l’uranium, qui rapprocherait le programme nucléaire iranien du seuil militaire, nous conduit aujourd’hui à prendre des sanctions contre un gouvernement qui a choisi de tourner le dos au droit international, a affirmé Mme Rice.  L’Iran doit suspendre ses activités d’enrichissement et coopérer pleinement avec l’AIEA, a-t-elle répété, saluant ensuite les efforts diplomatiques déployés par la Turquie et le Brésil vis-à-vis du réacteur nucléaire de Téhéran.  « Si l’accord de Téhéran est soucieux des besoins humanitaires du peuple iranien, il ne constitue pas pour autant une réponse aux préoccupations entourant les activités nucléaires iraniennes », a encore indiqué Susan Rice.  Elle a conclu en jugeant que la résolution appuyait les travaux en cours visant le renforcement du régime du TNP comme pilier principal de la sécurité internationale en matière nucléaire et moyen de parvenir à terme à un monde débarrassé de l’arme atomique.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a lu une déclaration au nom des Ministres des affaires étrangères de la Chine, de la France, de l’Allemagne, de la Fédération de Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis  Groupe des «5+1 ».  Il a ainsi indiqué que les « 5+1 » réaffirmaient leur détermination et leur engagement à trouver une solution négociée à la question du nucléaire iranien.  Les « 5+1 », a-t-il ajouté, soulignent que la résolution reflète les inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien, qu’elle confirme de nouveau la nécessité que l’Iran réponde aux demandes du Conseil de sécurité et de l’AIEA, et qu’elle laisse la porte ouverte à des négociations continues entre les parties.  Après avoir salué les efforts diplomatiques de la Turquie et du Brésil sur le réacteur de recherche de Téhéran, le représentant a expliqué que l’objectif des « 5+1 » restait de parvenir à un accord durable qui restaurerait la confiance internationale quant à la nature pacifique du programme nucléaire iranien, tout en respectant les droits légitimes de l’Iran à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Le Groupe des « 5+1 » affirme ainsi que les propositions datant de 2008 restent valides, a-t-il ajouté.  Il a conclu en déclarant que le Groupe des « 5+1 » attendait de l’Iran une attitude pragmatique et que ce pays réponde positivement aux offres de dialogue et de négociations. 


En sa qualité de représentant national du Royaume-Uni, M. Grant a affirmé que le Conseil de sécurité, par cette résolution adressait encore une fois un message ferme sur la détermination de la communauté internationale à faire face à la question du nucléaire iranien.  Le Conseil a abordé cette question pour la dernière fois en septembre 2008, a-t-il dit, expliquant, en les citant, les nombreux efforts déployés depuis pour amener l’Iran à suspendre ses activités d’enrichissement de l’uranium et à coopérer avec l’AIEA.  L’Iran a dit à de nombreuses reprises qu’il ne parlerait pas de son programme nucléaire, tout en prétendant que les accusations portées contre lui étaient pure inventions, a noté M. Grant. 


Le représentant britannique a reconnu les efforts de bonne foi déployés par la Turquie et le Brésil pour amener l’Iran à coopérer, mais a dénoncé dans le même temps les tentatives faites, selon lui, par l’Iran afin d’utiliser la déclaration de Téhéran pour justifier son mépris des décisions du Conseil de sécurité.  Il a expliqué que son pays ne contestait pas le droit de l’Iran à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, mais, a-t-il estimé, ces droits sont assortis de devoirs.  Il a noté que les sanctions décidées pouvaient être suspendues si l’Iran cessait lui-même ses activités d’enrichissement de l’uranium.  Il a également mis l’accent sur la volonté du Royaume-Uni de résoudre cette question par le dialogue et la diplomatie.    


M. GÉRARD ARAUD (France) s’est félicité de l’adoption par le Conseil de la résolution 1929 (2010).  Il l’a fait, a-t-il dit, très majoritairement, avec le suffrage bien pesé de pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe, d’Amérique, de pays ayant une industrie nucléaire ou n’en ayant pas, de pays ayant des relations commerciales avec l’Iran ou n’en ayant pas.  L’Iran, a-t-il souligné, « a développé un programme nucléaire clandestin pendant 18 ans ».  Une fois ce programme découvert, l’Iran n’a cessé d’entraver les efforts de l’AIEA pour en élucider la finalité, a-t-il noté, précisant que ce pays avait poursuivi l’enrichissement de l’uranium, en dépit des résolutions du Conseil de sécurité, développé un programme de missiles capables d’emporter des têtes nucléaires, travaillé sur des études militaires poussées marquant le lien manquant entre l’enrichissement et le programme balistique, construit récemment une usine clandestine d’enrichissement à Qom et commencé à enrichir son uranium à 20%.  Sur tous ces points, l’Iran a refusé toute coopération avec l’AIEA, a affirmé M. Araud.


Le représentant de la France a estimé que ce n’est pas faute d’avoir multiplié les efforts pour amener l’Iran, par le seul dialogue, à faire preuve d’ouverture, les offres de dialogue n’ayant pas retenu l’intérêt des dirigeants iraniens, qui au contraire, se sont enfermés dans une quête obsessionnelle de l’enrichissement sur leur sol.  La France a accueilli avec enthousiasme et gratitude l’initiative de la Turquie et du Brésil sur le réacteur de recherche de Téhéran, comme mesure de confiance, a-t-il dit, observant néanmoins que l’Iran avait tout fait pour ôter toute substance à l’accord.  Le cœur du problème, c’est la nature du programme nucléaire iranien, la révélation du site de Qom, l’enrichissement à 20% et l’obstruction iranienne aux efforts de l’AIEA.  C’est le refus de l’Iran de résoudre ce problème qui nous contraint à la fermeté, a-t-il déclaré.  Selon M. Araud, la résolution imposant des sanctions, qui vient d’être adoptée, constitue la seule réponse appropriée.  Pour autant, la porte du dialogue reste toujours ouverte, a-t-il ajouté, précisant que serait proposée une réunion d’experts, dès que possible, avec l’Iran pour trouver un accord sur les différents points.  C’est aux dirigeants iraniens, à présent, de saisir enfin la main qui leur est tendue, de prendre en compte l’intérêt de leur population, au lieu d’embrasser un dangereux rêve de puissance au prix de la stabilité de leur région, a-t-il souligné. 


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a indiqué que son pays avait voté en faveur de la résolution, car l’Ouganda « appuie pleinement le TNP ».  Il a ajouté que la résolution prévoit un mécanisme d’élimination des sanctions au cas où l’Iran décide de respecter ses obligations en tant que Partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Le représentant a salué à son tour les efforts diplomatiques du Brésil et de la Turquie ayant abouti à la Déclaration de Téhéran, qu’il a qualifiée d’« initiative de confiance utile dans la quête d’une solution pacifique ».  En conclusion, il a estimé important de poursuivre tous les efforts pour trouver une solution négociée à la question du nucléaire iranien, solution qui garantisse le droit inaliénable de l’Iran au nucléaire civil tout en rassurant la communauté internationale quant à la nature pacifique de son programme.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a affirmé que son pays avait voté en faveur de la résolution 1929 (2010) étant donné sa position de principe constante sur la question du programme nucléaire iranien.  Il a espéré que cette résolution sera considérée par la partie iranienne comme « un nouveau signal » pour qu’elle réagisse positivement à l’appel du Groupe des « 5+1 » et qu’elle coopère de façon transparente avec l’AIEA.  Il a souligné que la Fédération de Russie avait déployé des efforts considérables et continuait de le faire pour convaincre l’Iran de coopérer et de respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Les efforts intensifs de la Fédération de Russie et du Groupe des « 5+1 » n’ont pas été couronnés de succès, a-t-il regretté.  Dans ces conditions, et dans le contexte de la double approche, formulée par les « 5+1 », et agréée par le Conseil de sécurité, il était indispensable d’élaborer des restrictions supplémentaires limitant des activités qui sont en contradiction avec les résolutions du Conseil de sécurité.  Il a ajouté que la Fédération de Russie avait veillé à ce que la résolution ne vise uniquement que le renforcement du régime de non-prolifération et n’affecte pas le bien-être du peuple iranien.  Il s’est dit convaincu que ces mesures montreront à l’Iran ce qu’il peut obtenir d’une coopération avec la communauté internationale.  Il a espéré que l’Iran verrait ces avantages évidents et qu’il coopérera avec le Groupe des « 5+1 ».  Des éclaircissements sur la nature du programme nucléaire iranien contribueront à la  levée des sanctions du Conseil de sécurité et permettront à l’Iran de jouir pleinement de tous les droits qu’ont les États Parties au TNP, a poursuivi M. Churkin. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) a indiqué que sa délégation avait appuyé la résolution.  Le Japon défend depuis toujours l’importance de la non-prolifération et l’idée que le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire entraîne des responsabilités à assumer.  L’Iran doit respecter les résolutions du Conseil de sécurité et de l’AIEA, a-t-il ajouté, estimant en outre que l’accord de Téhéran aura l’effet d’une mesure positive s’il est correctement mis en œuvre.  Mais cet accord ne prend pas en compte la question des obligations internationales de l’Iran, a souligné le représentant.  Selon lui, tant que l’Iran n’aura pas suspendu ses activités d’enrichissement, les doutes sur la nature de son programme nucléaire ne pourront pas être dissipés.  Il a ensuite attiré l’attention sur le fait que la résolution envoie un message équilibré en faveur de la restauration de la confiance internationale, « qui passe sur la modification de la politique de l’Iran, qui doit prouver que ses activités nucléaires sont pacifiques ».


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a affirmé que son pays avait voté en faveur de la résolution du Conseil de sécurité, ce genre de décision, a-t-il précisé, n’étant jamais pris à la légère.  Depuis l’adoption de la dernière résolution du Conseil de sécurité sur cette question en 2008, l’existence d’une nouvelle installation nucléaire non déclarée a été dévoilée, et l’Iran a continué d’enrichir de l’uranium à 20%, a-t-il expliqué.  L’Autriche reste engagée à l’égard de la double approche et elle espère que l’Iran reprendrait le dialogue avec le Groupe des « 5+1 » et la Haute Représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère.  Il a, enfin, mis l’accent, sur le fait que les sanctions contre l’Iran seraient suspendues au cas où ce pays mettrait lui-même fin à ses activités d’enrichissement de l’uranium et coopèrerait pleinement avec l’AIEA.


M. LI BAODONG (Chine) a rappelé que la résolution adoptée aujourd’hui était la quatrième de ce type depuis 2006.  Il a ajouté qu’elle reflétait les préoccupations de la communauté internationale et qu’elle souligne de nouveau la nécessité de trouver une solution par des voies diplomatiques.  La Chine a toujours dit que les mesures prises par le Conseil de sécurité sur le nucléaire iranien doivent contribuer au maintien du régime de non-prolifération, encourager la paix et la sécurité au Moyen-Orient, ne pas nuire à la vie quotidienne des Iraniens et ne pas entraver l’activité économique internationale, a ajouté le représentant.  Selon lui, l’Iran doit remplir ses obligations au titre du TNP en vue de pouvoir exercer pleinement son droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Les sanctions ne peuvent pas tout régler, a-t-il encore estimé, soulignant que la résolution appelle clairement l’Iran à revenir au dialogue et à la table de négociations.  Nous devons activer un nouveau cycle de pourparlers.   C’est pourquoi les sanctions prévues par la résolution sont réversibles au cas où l’Iran déciderait de répondre favorablement aux demandes du Conseil de sécurité et de l’AIEA, a-t-il expliqué.  Enfin, le représentant de la Chine a souligné l’importance de maintenir l’unité du Conseil de sécurité et préconisé que les membres de cet organe s’appuient sur l’élan positif impulsé par l’accord tripartite de Téhéran pour relancer le dialogue direct sur la question du nucléaire iranien.


M. NAWAF SALAM (Liban) a affirmé que le TNP était important pour parvenir à un équilibre entre les trois piliers que constituent le désarmement, la non-prolifération et le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Le Liban a réaffirmé ce principe lors de la Conférence d’examen du TNP, a-t-il souligné, rappelant la volonté des pays de la région à voir le Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires.  Israël est le seul pays de la région qui détient des armes nucléaires, a-t-il dit, ajoutant que ce pays devait adhérer au TNP et soumettre ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA. 


Le représentant a réaffirmé le droit irréversible, pour tous les États Parties au TNP, y compris la République islamique d’Iran, d’avoir accès à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire sur la base des critères définis par l’AIEA, ceci en plus du régime des garanties généralisées.  L’accord conclu en mai dernier sur l’échange du combustible fissile iranien, à l’initiative de la Turquie et du Brésil, constitue une étape importante pour s’approcher d’une solution de la question du nucléaire iranien, a-t-il estimé.  Il a regretté que cet accord n’ait pas reçu l’appui qu’il méritait.  La solution au problème du nucléaire iranien doit être trouvée à travers le dialogue et non pas par la voie des sanctions, a-t-il affirmé, notant que le Liban s’était abstenu lors du vote.  La résolution adoptée ce jour, qui décide d’appliquer des sanctions contre l’Iran, représente un échec douloureux pour les efforts diplomatiques, a-t-il déclaré, tout en appelant à relancer et à intensifier ces efforts.  Il a spécialement appelé le groupe des « 5+1 » à le faire. 


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a déclaré que le TNP, qui garantit à ses Parties le droit inaliénable d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifique et de développement, demeure le meilleur cadre pour empêcher la prolifération des armes nucléaires.  Le Nigéria poursuit un programme civil nucléaire, en pleine coopération avec l’AIEA, a-t-il ajouté, indiquant que « si l’Iran a également ce droit, des questions se posent lorsque les activités et programmes d’un pays ne sont pas en conformité avec les règles internationales ».  L’Iran, qui a violé ses obligations, ne coopère pas pleinement avec l’AIEA, qui construit clandestinement des installations nucléaires et intensifie son programme d’enrichissement, doit dissiper les doutes quant à la nature de son programme nucléaire, a estimé le représentant.  En conclusion, il a appuyé la double approche réaffirmée par la résolution et qui suppose une combinaison de mesures de pression et une ouverture diplomatique.  Il s’agit là de la meilleure option pour sortir de l’impasse, a-t-il noté, avant de demander à l’Iran de répondre aux appels de la communauté internationale.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a déclaré que si le droit aux usages pacifiques de l’énergie nucléaire doit s’appliquer à toutes les Parties au TNP, les pays désireux d’exercer ce droit doivent « respecter les règles internationales » en faisant en sorte que leurs activités soient transparentes et vérifiables.  L’Iran, comme les autres, doit placer ses activités nucléaires sous le régime d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a-t-il ajouté, appelant les autorités du pays à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et les décisions du Conseil des gouverneurs de l’Agence ainsi que le Protocole additionnel de l’AIEA.  Nous croyons fermement qu’un accord négocié, basé sur le respect et la confiance mutuels est la meilleure option, a poursuivi le représentant.  Après avoir salué les récents efforts de la Turquie et du Brésil, qu’il a qualifiés de « mesures de confiance considérables », il a estimé que la résolution adoptée aujourd’hui était solide, mais qu’elle ne doit pas fermer la porte à d’autres efforts diplomatiques en vue de l’atteinte d’une solution négociée. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a affirmé que son pays était profondément engagé vis-à-vis du désarmement, de la non-prolifération et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, qui sont les trois piliers du TNP.  Le cas de l’Iran n’est pas nouveau pour le Conseil de sécurité, et le débat sur la question de son programme nucléaire peut difficilement être dissocié de certaines déclarations de politique extérieure faites par ses dirigeants, et qui vont à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies et contribuent à accroître les tensions et à alimenter la méfiance de la communauté internationale.


L’Iran, a dit Claude Heller, doit respecter les décisions de l’AIEA, en toute transparence, ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité, et renoncer clairement, et de manière vérifiable, à la possession d’armes nucléaires.  C’est l’Iran qui doit gagner la confiance de la communauté internationale, pas le Conseil de sécurité, a insisté le représentant mexicain.  Il a notamment rappelé que les sanctions étaient réversibles si le Gouvernement iranien acceptait de respecter les décisions du Conseil de sécurité.  M. Heller a ajouté que malgré les trois volets de sanctions précédents, la porte du dialogue demeurait ouverte avec l’Iran.  Il s’est dit également convaincu que la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient devait faire partie d’un accord politique plus large qui garantisse la coexistence pacifique entre les États souverains de la région, y compris le futur État palestinien.        


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a commenté, en premier lieu, les pressions qu’il a qualifiées d’« injustes », que son pays a endurées en raison, a-t-il ajouté, de l’agression et de l’intervention de certains des mêmes pays dont les représentants sont assis aujourd’hui à la table du Conseil de sécurité et qui en ont incité les membres à imposer davantage de pressions encore contre la nation iranienne.  Jugeant la comparaison instructive, il a estimé que le cas d’aujourd’hui présentait quasiment les mêmes caractéristiques que celui auquel son pays a été confronté en 1951.  Les mots clefs sont similaires, a-t-il dit, citant l’énergie, l’indépendance et l’intervention des grandes puissances.  Les actions hostiles de ces quelques puissances contre la nation iranienne ne sont pas nouvelles, a-t-il expliqué, rappelant notamment que les États-Unis et leurs alliés étaient intervenus en faveur de l’Iraq lors de l’agression iraquienne de Saddam Hussein contre son pays, en lui fournissant des armes chimiques et d’autres soutiens militaires.  Il a rappelé les attaques lancées par le Royaume-Uni contre l’Iran au moment où son pays, soucieux d’assumer et de renforcer son indépendance avait décidé après la Deuxième Guerre mondiale de nationaliser l’exploitation de ses ressources énergétiques pétrolière et gazière.  Allié aux Américains, le Royaume-Uni avait alors entrepris une déstabilisation de l’Iran et de son Gouvernement légitime et démocratique.  L’Iran dut avoir recours à la Cour internationale de Justice de La Haye pour gagner le droit au contrôle de ses ressources, avant que son gouvernement ne soit hélas renversé par ces mêmes puissances occidentales qui mirent au pouvoir le régime du Shah, a dénoncé Mohammad Khazaee.  


Le représentant a assuré qu’aujourd’hui, la République islamique d’Iran était déterminée à exercer son droit inaliénable à la technologie nucléaire à des fins pacifiques et à bâtir sur ses propres avancées scientifiques en développant les différents aspects pacifiques de cette technologie.  Parallèlement, l’Iran, a-t-il ajouté, en tant que victime de l’utilisation des armes de destruction massive dans une histoire récente, a rejeté et est opposé au développement et à l’utilisation de toutes ces armes inhumaines, autant sur un plan religieux que sécuritaire.  La présence et la déclaration du Président de la République islamique d’Iran lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) à New York, a également démontré le rejet fondamental par l’Iran des armes nucléaires, ainsi que la nécessité de renforcer et de revitaliser le Traité.  Il s’agit, a-t-il dit, d’une indication supplémentaire témoignant du grand engagement de l’Iran sur la question du TNP, de sa préoccupation à l’égard des dangers des armes nucléaires, et de la nécessité urgente de leur élimination totale de la surface de la terre.  Il a précisé que son pays maintenait une collaboration étroite avec l’AIEA, cette coopération, a-t-il souligné, allant même au-delà des obligations légales de l’Iran.


M. Khazaee a également dénoncé le manque de sincérité des pays qui ont lancé « de fausses accusations sur la question du nucléaire iranien lors de l’accord sur la fourniture de combustible pour le réacteur nucléaire de Téhéran », lequel sert à la production de radio-isotopes à des fins médicales pour le traitement de plus de 800 000 personnes souffrant de cancers.  Au lieu de se féliciter de la Déclaration de Téhéran sur l’échange de combustible, et à la grande surprise de la communauté internationale qui l’avait très majoritairement appuyée, ces mêmes puissances ont immédiatement introduit cette résolution à but politique au Conseil de sécurité, a déploré le représentant.  Ce qui est en jeu aujourd’hui, a-t-il estimé, c’est la crédibilité du Conseil de sécurité, qui est devenu un outil de la panoplie dont se servent quelques pays qui n’hésitent pas à en abuser lorsque leurs intérêts l’exigent.  Aucune pression et aucune malice, a-t-il conclu, ne parviendront cependant à briser la détermination de la nation iranienne à poursuivre et défendre ses droits inaliénables et légitimes.


Reprenant la parole, le représentant du Royaume-Uni a regretté les commentaires de l’Iran concernant son pays, des propos qu’il a qualifiés de « récit déformé de l’histoire » et d’« attaques personnelles qui sonnent comme autant d’excuses pour ne pas répondre aux demandes du Conseil de sécurité depuis quatre ans ».  Nous souhaitons que l’Iran réponde honnêtement aux préoccupations exprimées dans la résolution et s’engage avec sérieux dans des négociations, a-t-il dit. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les pays arabes restent attachés aux pourparlers de paix indirects en dépit de l’attaque israélienne contre la flottille humanitaire au large de Gaza

AG/PAL/1167

Les pays arabes restent attachés aux pourparlers de paix indirects en dépit de l’attaque israélienne contre la flottille humanitaire au large de Gaza

09/06/2010
Assemblée généraleAG/PAL/1167
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LES PAYS ARABES RESTENT ATTACHÉS AUX POURPARLERS DE PAIX INDIRECTS EN DÉPIT

DE L’ATTAQUE ISRAÉLIENNE CONTRE LA FLOTTILLE HUMANITAIRE AU LARGE DE GAZA


Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien entend

le témoignage d’Edward Peck, ancien Ambassadeur américain et passager d’un des navires humanitaires


Alors que le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, doit rencontrer aujourd’hui le Président des États-Unis, Barack Obama, à la Maison Blanche, pour essayer de relancer le processus de paix au Moyen-Orient, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a tenu au Siège de l’ONU, sous la présidence de M. Paul Badji, du Sénégal, une réunion pour faire le point de la situation, depuis sa dernière réunion, qui a eu lieu le 21 avril 2010.  L’ordre du jour de la réunion portait sur le thème: « Situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et faits nouveaux intervenus dans le processus politique », a indiqué M. Badji. 


Depuis la dernière réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, une rencontre du Comité de suivi de l’Initiative de paix arabe s’est tenue le 1er mai au Caire, en Égypte.  Les Ministres arabes des affaires étrangères se sont alors dits favorables à la tenue des pourparlers de proximité indirects entre Israël et la Palestine, sous l´égide des États-Unis.  Le 8 mai, le Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait approuvé cette proposition, et ces pourparlers avaient commencé le 9 mai, ce qui avait été largement salué par la communauté internationale.


Cependant l’assaut lancé le 31 mai par la marine israélienne contre six navires formant une flottille humanitaire dans les eaux internationales au large de la bande de Gaza, qui a couté la vie à neuf ressortissants turcs et fait plusieurs blessés graves, a sérieusement compromis cette lueur d’espoir.  M. Riyad Mansour, Observateur permanent de la Palestine, qui intervenait ce matin devant le Comité, a tenu à réitérer que les pays arabes restaient fermement attachés aux pourparlers indirects entre palestiniens et Israéliens, et que les actes belligérants d’Israël visant à saper cette initiative n’y changeraient rien.  Témoignant ainsi de leur espoir face aux signaux « positifs » de l’Administration Obama, les pays arabes attendent néanmoins que soient atteints des résultats concrets, notamment sur le tracé des frontières, d’ici quatre mois, a expliqué M. Mansour.


Condamnant l’assaut des six navires affrétés par le « Free Gaza Movement », l’Observateur permanent de la Palestine a appuyé, à l’instar de nombreuses délégations, la proposition du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, concernant la conduite d’une enquête internationale indépendante et transparente sur les tragiques évènements survenus au large de Gaza. 


Mais, comme l’a souligné le représentant de la Turquie, il ne faut pas perdre de vue que l’attaque lancée par les commandos israéliens n’est qu’un symptôme d’une situation plus grave, à savoir le blocus injustifiable imposé par Israël à la bande de Gaza.  Si justice n’est pas faite, cette attaque pourrait servir de justificatif à certains groupes militants ou terroristes pour des représailles et des réponses de toutes natures contre Israël, a averti le représentant du Venezuela.  Soulignant qu’il ne peut y avoir de paix sans justice, les intervenants ont tous exigé une levée immédiate de l’état de siège auquel est soumis Gaza, sans quoi, il sera impossible de relancer l’économie de ce territoire et d’aller de l’avant sur la voie de la paix au Moyen-Orient. 


Intervenant également ce matin devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Edward Peck, ancien Ambassadeur des États-Unis, expert des questions du Moyen-Orient et Président de « Foreign Services International », a témoigné de l’expérience personnelle qu’il a vécue en tant que passager sur un des bateaux de la flottille humanitaire.  Dénonçant l’« impunité dont jouit Israël », M. Peck a souhaité une réponse plus ferme de la part de son pays, les États-Unis, aux évènements survenus dans les eaux internationales près de Gaza.  Il ne s’agit pas de lancer la pierre au Gouvernement américain, car tout pays cherche avant tout à défendre ses propres intérêts, a-t-il cependant indiqué.  Pour faire avancer la cause de la paix au Moyen-Orient, il faut procéder à une plus meilleure sensibilisation de l’opinion publique mondiale, et en particulier de celle des États-Unis, a indiqué M. Peck.  Toute solution passe par une prise de conscience par Israël des conséquences de ses actes, et cela peut passer par un boycott commercial à l’égard d’Israël; par une pression de la société civile sur les Gouvernements pour qu’ils adoptent des mesures plus sévères à l’encontre d’Israël; ou encore par un arrêt des investissements étrangers en Israël, pour ne citer que quelques mesures possibles, a suggéré Edward Peck. 


Le Comité a également pris note, ce matin, du rapport sur la Réunion internationale des Nations Unies à l’appui du processus de paix au Moyen-Orient, qui a eu lieu les 25 et 26 mai à Istanbul en Turquie, et de celui relatif à la réunion, le 27 mai, du Forum public des Nations Unies à l’appui du peuple palestinien.  Ce rapport était présenté par  M. Zahir Tanin, Représentant permanent de l’Afghanistan, Vice-Président du Comité, et qui était chef de la délégation du Comité à Istanbul.


Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a en outre approuvé le programme provisoire de la Réunion sur la question de Palestine, organisée par les Nations Unies pour la région de l’Afrique*, qui se tiendra les 1er et 2 juillet 2010 à Rabat, au Maroc.


La prochaine réunion du Comité sera annoncée dans le Journal.


*     document de travail numéro 6


Déclarations liminaires


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a expliqué qu’il s’était rendu hier à Washington, où il a rencontré M. Abbas, Président de l’Autorité palestinienne, et son équipe.  M. Mansour a transmis les remerciements du Président Abbas aux membres du Comité ainsi qu’au Gouvernement de la Turquie pour avoir accueilli la réunion d´Istanbul les 25 et 26 mai derniers.


Pour M. Mansour, les actions et décisions d’Israël visent à pousser les Palestiniens et les Arabes à ne pas considérer les initiatives de pourparlers indirects.  Cependant, malgré les nombreuses réserves du Comité de suivi ministériel arabe, et son absence d’espoir de voir le Gouvernement israélien participer de bonne foi à ces pourparlers, les pays arabes restent déterminés à donner une chance à ces pourparlers de proximité au cours des quatre prochains  mois.  M. Mansour a justifié cette décision par les signaux positifs qui émanent de Washington, avant de dénoncer à nouveaux les actes qui sapent tout espoir de paix, comme notamment les activités belligérantes d’Israël et la poursuite de la construction du mur de séparation.  Une telle atmosphère ne saurait être favorable au commencement de ces pourparlers, a-t-il noté.  Il n’en demeure pas moins que les pays arabes feront leur possible pour que ces pourparlers soient couronnés de succès dans les quatre prochains mois, en parvenant notamment à un accord sur les frontières.  Pour M. Mansour, il s’agit de trouver des attitudes pratiques pour qu’Israël change son attitude et accepte de participer de bonne foi à ces pourparlers.


Évoquant et condamnant l’attaque lancée par les Forces de défense israéliennes contre six navires chargés d’aide humanitaire dans les eaux internationales et qui se dirigeaient vers la bande de Gaza, M. Mansour a souligné l’importance « que soit menée une enquête indépendante, crédible et transparente sur ces crimes commis en haute mer ».  Cette enquête doit avoir lieu comme l’a demandé le Secrétaire général de l’ONU.  L’enquête doit être menée sous les auspices du Secrétaire général, a préconisé M. Riyad Mansour.


Abordant aussi le problème du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, il a déclaré que le statu quo ne saurait se poursuivre, et qu’il est essentiel de lever ce siège pour permettre de revitaliser l’économie de Gaza.  Il a également mis l’accent sur le lien entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, expliquant que ces deux territoires doivent être liés en vue de l’unité politique palestinienne et de la viabilité d’un « État palestinien.  Il a également demandé à la communauté internationale de continuer à appuyer tous les efforts déployés afin de parvenir à la réconciliation entre l’Autorité palestinienne et le Hamas.


Après la prise de parole de l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, le Comité a également entendu une présentation de M.EDWARD PECK, ancien diplomate de haut rang des États-Unis, Président de Foreign Services International et Secrétaire exécutif de l’American Academy of Diplomacy, qui était à bord d’un des navires de la flottille d’aide humanitaire qui se dirigeait vers Gaza et qui a fait l’objet de l’assaut des commandos de la marine israélienne le 31 mai 2010. 


M. Peck a témoigné de l’expérience qu’il a vécue ce jour là, et a présenté son évaluation des faits survenus.  En tant qu’expert sur le Moyen-Orient, il a plaidé pour que ni les Palestiniens, ni les Israéliens, ni les Américains ne soient victimes d’actions tragiques de ce genre.  Edward Peck a cependant indiqué qu’il restait très sceptique quant aux chances réelles d’une paix globale au Moyen-Orient tant qu’Israël reste convaincu qu’il peut compter sur l’appui ferme et sur le financement continu que lui apportent les États-Unis, car, dans ces conditions, il ne voit pas la nécessité de faire changer les choses.  M. Peck a également critiqué les termes utilisés pour évoquer le Moyen-Orient: « on parle sans fin d’un processus de paix alors qu’il n’y a pas de guerre, on parle de conflit alors qu’il s’agit d’une occupation.  La Palestine, en tant que territoire occupé, n’est pas en position de négocier avec une puissance occupante dotée d’arsenaux militaires importants », a-t-il soutenu.


Pour ce qui est de l’attaque lancée contre la flottille humanitaire, dont la mission d’aide a été organisée par une trentaine d’ONG européennes et une ONG américaine, « Free Gaza Movement » basée à San Francisco, M. Peck a expliqué qu’il avait été invité par cette dernière organisation à participer à ce convoi humanitaire et qu’il avait accepté pour pouvoir enfin avoir un impact positif et direct sur la situation.  Relatant les faits survenus pendant l’attaque, il a expliqué que les soldats israéliens avaient abordé le bateau sur lequel il se trouvait.  Ils étaient bien armés, et ne servaient pas de balles à blanc, comme cela a été prétendu par le Gouvernement d’Israël, a-t-il poursuivi.  Les passagers du navire où se trouvait Edward Peck ont été en partie brutalisés et forcés de débarquer sans pouvoir emporter leurs effets personnels, a-t-il indiqué.  Une fois arrivés sur le territoire israélien, ils ont fait l’objet d’examens biométriques, et on les a forcés à signer des documents rédigés en hébreu, en les menaçant, pour ceux qui étaient Américains, que s’ils ne le faisaient pas, ils iraient en prison au lieu d’être déportés vers les États-Unis.  Les raisons invoquées pour leur éventuel emprisonnement étaient « qu’ils se trouvaient en Israël de manière illégale », un argument que l’Ambassadeur Peck a violemment contesté soulignant que ces gens se trouvaient dans les eaux internationales lorsqu’ils ont été capturés et amenés de force en Israël.  « J’ai fini par être renvoyé aux États-Unis après avoir signé le document en question, sans savoir jusque là ce qu’il contenait », a déclaré M. Peck.


Abordant ensuite ce qui s’est passé sur l’autre bateau, plus grand, « où s’est déroulée une véritable tuerie », M. Peck s’est dit très préoccupé par les accusations israéliennes, selon lesquelles les commandos auraient été « attaqués » par les passagers.  Agressés et menacés, certains passagers n’ont fait qu’essayer d’exercer leur droit à l’auto-défense en se protégeant.  Il n’y a jamais eu d’« attaque » contre les commandos, comme voudrait aujourd’hui le faire croire le Gouvernement Israélien, a dit Edward Peck.  À cet égard, il a rappelé que les passagers se trouvant sur les six navires avaient des intentions humanitaires et non pas hostiles.


Pour M. Peck, il s’agit d’actes de piraterie de la part de la marine israélienne, dans la mesure où ces agressions ont eu lieu dans les eaux internationales.  Il a dit qu’il ne pouvait comprendre la position de son pays, les États-Unis, qui ne dénoncent pas les actes commis par Israël dans les termes qui s’imposent.  Tant qu’Israël bénéficie de ce statut de protégé jouissant d’une totale impunité, nous ne voyons pas comment il pourrait y avoir des développements positifs en termes de paix et de justice au Moyen-Orient, a noté Edward Peck.  N’étant plus officiellement diplomate des États-Unis, je peux dire la vérité, toute la vérité, a-t-il expliqué, avant de faire part de ses inquiétudes quant à l’avenir de la situation israélo-palestinienne.  « Si on ne trouve pas une solution acceptable pour tous, on aura au Moyen-Orient soit un État d’Apartheid, soit alors un État qui ne sera pas majoritairement juif.  Or aucune de ces deux solutions n’est viable », a conclu M. Peck 



Déclarations


M. OMAR DAOU (Mali) a présenté les condoléances du Gouvernement du Mali aux victimes de l’assaut israélien contre la flottille humanitaire.  Il a fermement condamné cette agression « criminelle » et a demandé la mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante.  Saluant le rôle et le courage de l’Ambassadeur Peck, il a estimé que ce type de témoignage est essentiel pour établir les faits dans le cadre de cette enquête.


M. CAN DIZDAR (Turquie) s’est félicité du succès de la réunion qui a eu lieu à Istanbul en mai 2010 sur l’appui au processus de paix au Moyen-Orient.  Suite à l’attaque de la flottille humanitaire, la Turquie a exigé une réunion immédiate du Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, avant d’appuyer la proposition du Secrétaire général sur la mise en place d’une commission d’enquête internationale.  Il a estimé que la Turquie doit faire partie des membres de cette commission d’enquête dans la mesure où c’est un bateau turc qui a été attaqué, et que la plupart des victimes sont turques.  Pour la Turquie, il ne faut pas perdre de vue le fait qu’il ne s’agit là que de symptômes d’une situation inacceptable, et qu’il faut s’attaquer aux causes profondes de ces problèmes, à savoir le blocus de la bande de Gaza qui doit être levé sans plus tarder.


M. MOHAMED SOFIANE BERRAH (Algérie) a salué les propos et le témoignage de M. Peck, dont l’intervention témoigne de la coopération qui existe entre le Comité et la société civile.  Il a demandé à M. Peck quelles sont ses propositions pour rééquilibrer la situation, et notamment quel rôle peut jouer la société civile pour faire entendre la vérité aux États-Unis.  Comment sensibiliser le Gouvernement américain aux implications négatives de l’impunité dont bénéficie Israël? a-t-il demandé.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a salué l’honnêteté des propos tenus par M. Edward Peck, ancien soldat et diplomate américain.  La paix est le terme clef et l’objectif à poursuivre, a dit le représentant.  Face à un État qui a bafoué toutes les normes internationales, le temps est venu de lancer un mouvement international pour la paix et de mettre un terme au cruel blocus israélien, qui entrave tous les efforts en faveur de la paix et de la justice.  Il ne peut y avoir de paix sans justice, a-t-il soutenu, avant d’exiger que les actes de terrorisme d’État perpétrés par Israël soient sanctionnés, sans quoi ils pourraient justifier des réactions.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a souligné l’interdépendance de la paix et de la justice, et a appuyé l’établissement d’une commission d’enquête internationale sur l’attaque lancée contre la flottille humanitaire de Gaza.  Les faits sont évidents, a-t-elle estimé.  Évoquant le résultat du rapport Goldstone, elle a dénoncé l’impunité dont bénéficie Israël, avant de soutenir que la solution réside dans l’application ferme des résolutions des Nations Unies sur la question du Moyen-Orient.  Elle a également demandé à M. Peck s’il pensait que l’administration américaine était prête à mettre de coté ses intérêts stratégiques avec Israël pour permettre que l’on parvienne à la paix et à la création d’un État palestinien.


M. CEDRICK CHARLES CROWLEY (Afrique du Sud) a condamné l’attaque de la flottille humanitaire par les Forces de défense israéliennes, qu’il a qualifiée d’injustifiable, avant de présenter les condoléances de son gouvernement à la Turquie.  Il a exigé que le blocus de la bande de Gaza soit levé et qu’une enquête internationale soit menée sur cette agression.  Les voix des personnes ordinaires doivent être entendues, a-t-il soutenu, en saluant l’intervention de l’Ambassadeur Peck qui s’est fait l’écho des initiatives de la société civile. 


Mme REBECA HERNANDEZ TOLEDANO (Cuba) a elle aussi condamné l’attaque militaire israélienne contre un cargo humanitaire.  Elle a exigé que le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza soit levé au plus vite pour permettre la revitalisation de l’économie de Gaza et l’amélioration des conditions de vie de la population locale.  Favorable à une commission d’enquête internationale, elle a expliqué que l’impunité d’Israël entrave tout espoir de paix au Moyen-Orient.  Fort de ce constat, elle a demandé à M. Peck ce qu’il préconise comme mesures internationales pour sortir de cette impasse.


M. MOHAMAD HERY SARIPUDIN (Indonésie) a souligné le caractère particulier de la réunion tenue aujourd’hui par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, grâce à la participation de l’Ambassadeur Peck.  Rappelant que 12 Indonésiens participaient à la flottille humanitaire, dont deux ont été gravement blessés, il a condamné l’attaque israélienne inhumaine et brutale contre la flottille.  Pour le Gouvernement de l’Indonésie, il faut aller au-delà de la condamnation de cet acte, a dit le représentant.  Il a également demandé à l’Ambassadeur Peck quelles seraient les recommandations de la société civile pour faire avancer la cause de l’établissement d’une paix globale auprès des trois groupes concernés, à savoir: les Israéliens, les Palestiniens et les Américains.


Répondant aux questions qui lui ont été adressées, M. PECK a estimé que toutes les nations feront toujours ce qui peut faire avancer leurs propres intérêts et objectifs, et que ce principe s’applique à cette situation.  Pour lui, le problème réel réside dans le manque d’information dont souffre le public américain qui, de ce fait, ne peut donc pas faire pression sur son gouvernement. 


Israël peut faire ce qu’il veut, mais doit être prêt à en subir les conséquences, a-t-il ensuite remarqué.


Répondant à la question de savoir comment les États-Unis pouvaient imposer un règlement, il a réfuté la possibilité d’une guerre, s’appuyant sur l’échec de la guerre d’Iraq.  Pour lui, il ne s’agit pas de pointer du doigt le rôle des États-Unis, mais plutôt de se pencher sur le rôle de la société civile, car sans l’appui du peuple, le Président américain ne pourrait faire passer aucune mesure politique.  Ce n’est ni positif ni juste d’accuser les États-Unis, a estimé Edward Peck, car la situation actuelle s’explique d’une part par les intérêts stratégiques et d’autre part par le manque d’intérêt du peuple américain qui est peu et mal informé sur la situation au Moyen-Orient.  Il a estimé que toute solution passait par une prise de conscience, par Israël, des implications de ses actes.


À quel moment de l’histoire Israël a-t-il jamais voulu avoir une image positive? a demandé M. Peck, avant de rappeler que la politique d’Israël jusqu’à présent était toujours d’obtenir ce qu’il voulait par la force.  Pour M. Peck, la société civile, l’arrêt des investissements en Israël, et le gel des relations commerciales avec ce pays, pourraient constituer des moyens pour faire entendre la voix de la paix à Israël en lui faisant prendre conscience du coût de ses actes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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L’Assemblée insiste sur le lien entre lutte contre le VIH/sida et réalisation des OMD, dont l’égalité entre les sexes, la baisse de la mortalité infantile et la santé maternelle

AG/10946

L’Assemblée insiste sur le lien entre lutte contre le VIH/sida et réalisation des OMD, dont l’égalité entre les sexes, la baisse de la mortalité infantile et la santé maternelle

9/6/2010
Assemblée généraleAG/10946
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

91e séance plénière – matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE INSISTE SUR LE LIEN ENTRE LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA ET RÉALISATION DES OMD, DONT L’ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, LA BAISSE DE LA MORTALITÉ INFANTILE ET LA SANTÉ MATERNELLE


L’Assemblée générale, qui procédait aujourd’hui, en présence de la Vice-Secrétaire générale, à son examen annuel des progrès enregistrés dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement de 2001 et de la Déclaration politique de 2006 sur la lutte contre le VIH/sida, a établit un lien très clair entre cette lutte et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier les OMD 3, 4 et 5 relatifs à l’égalité entre les sexes, à la baisse de la mortalité infantile et à la santé maternelle.


Dans le rapport* dont l’Assemblée générale a pris note**, le Secrétaire général indique que les OMD ne seront pas facilement atteints en l’absence d’une action efficace s’agissant de l’OMD 6 relatif à la lutte contre le VIH.  On ne pourra réaliser l’OMD 1 sur la pauvreté et la faim, s’explique-t-il, sans réduire le nombre d’infections et fournir des traitements aux personnes infectées pour qu’elles puissent mener une vie saine et productive.  En s’assurant que la prochaine génération d’enfants naisse à l’abri du VIH/sida, on favorise la réalisation de l’OMD 4 sur la réduction de la mortalité infantile.  Les programmes de lutte contre le VIH contribuent à renforcer les systèmes de santé nationaux et des systèmes de santé plus performants améliorent la santé maternelle -OMD 5- et réduisent le nombre de maladies infectieuses- OMD 6-.


À l’inverse, poursuit le Secrétaire général, de nombreux bénéfices découlant de la réalisation des OMD améliorent les effets et la viabilité des programmes et politiques relatifs au VIH.  En Afrique subsaharienne, les femmes représentent plus de 60% des personnes vivant avec le VIH et les efforts faits au niveau international pour promouvoir l’égalité des sexes –OMD 3- jouent un rôle essentiel dans la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles à l’infection, de même que les initiatives en faveur de l’éducation universelle –OMD 2-.  Les stratégies pour promouvoir la sécurité alimentaire –OMD 1- atténuent l’impact de l’épidémie et améliorent l’efficacité de la thérapie antirétrovirale. 


Comme le Secrétaire général, la quarantaine de délégations, qui se sont exprimées, ont regretté qu’en dépit de ces synergies naturelles, on ne se soit pas suffisamment employé à renforcer au maximum cette dynamique.  À cinq années à peine de la date butoir pour la réalisation des OMD, il est temps d’inverser cette tendance, ont dit ces délégations, en saluant le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) pour avoir mis en en œuvre un plan stratégique intitulé « Une action conjointe en vue de résultats : cadre de résultats d’ONUSIDA, 2009-2011 » qui porte essentiellement sur 10 domaines prioritaires.


La lutte mondiale contre le VIH/sida a été efficace ces dernières années mais l’épidémie continue de gagner du terrain.  Il faut donc, ont prôné les délégations, redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs fixés, notamment l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et aux services d’accompagnement. 


Le VIH est toujours la première cause de mortalité parmi les femmes en âge de procréer dans le monde.  Si le représentant de l’Afrique du Sud dont le pays abrite 17% des personnes vivant avec le VIH/sida dans le monde, a fait part du « nouveau sentiment d’urgence » qui anime les efforts nationaux, la représentante de la Norvège a souligné que les causes structurelles de l’inégalité entre les sexes sont intimement liées au VIH.  Il faut, a-t-elle plaidé, émanciper les femmes et leur reconnaître le droit de décider de leur corps et de leur sexualité.


Il faut s’attaquer aux perceptions et aux expressions de la masculinité qui compromettent la jouissance de ce droit et combattre la violence fondée sur le sexe et les pratiques traditionnelles qui rendent les femmes vulnérables au VIH.  La représentante norvégienne a jugé « essentielle » l’approche contenue dans le projet de Plan d’action de la Réunion de haut niveau sur les OMD, prévue en septembre 2010, avant qu’en 2011, l’Assemblée ne procède à l’examen approfondi des progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida. 


*   A/64/735

** A/64/L.54/Rev.1



MISE EN ŒUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Déclarations liminaires


M. JARMO VELI TAPIO VIINANEN, Vice-Président de l’Assemblée générale, a souhaité que la réunion de ce jour se penche non seulement sur les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida mais aussi sur l’avenir.  Nous devons aussi préparer le Sommet de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui se tiendra en septembre, a-t-il dit.  Le VIH cause plus de morts parmi les femmes en âge de procréer que toute autre maladie, a-t-il signalé, soulignant combien l’épidémie entrave les efforts menés pour réaliser les OMD.  Le Vice-Président s’est félicité de ce que plus de 100 pays aient établi des cibles ambitieuses pour arriver à l’accès universel à la prévention et au traitement.  La réunion d’aujourd’hui devrait permettre de réaffirmer l’importance de la prévention et de renforcer la détermination et les efforts des gouvernements dans ce sens.  Le temps n’est pas de notre côté, a-t-il ajouté, relevant que près de la moitié des infections touche les enfants et les jeunes, affectant ainsi les générations futures.


Donnant lecture du message du Secrétaire général des Nations Unies, Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a prévenu que la crise financière, les effets des conflits et les catastrophes naturelles épuisent les ressources nécessaires.  Les défis sociaux et juridiques auxquels sont confrontés les droits de l’homme empêchent une réponse efficace dans plusieurs pays.  Les individus les plus vulnérables sont poussés dans la marginalité au lieu d’être pleinement engagés.  L’accès universel, a aussi prévenu la Vice-Secrétaire générale, signifie plus l’accès aux traitements.  Il implique aussi un effort supplémentaire pour atteindre les marginalisés et les pénalisés, a-t-elle souligné.  Elle s’est dite inquiète de voir que certains pays sacrifient leur réponse au VIH/sida au profit d’autres efforts de développement moins controversés, alors que l’on sait que les traitements et les programmes de prévention affectent la santé de l’ensemble d’une population. 


On ne sait pas assez, a-t-elle dit pour illustrer ses propos, que le VIH/sida est une des principales causes de décès parmi les femmes en âge d’enfanter.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont indivisibles.  Le rapport dont vous êtes saisi, a-t-elle dit aux délégations, vise à renforcer la relation entre la réponse au VIH/sida et la réalisation des OMD. Elle a formé le vœu que le Sommet de septembre sera l’occasion de renforcer encore ce lien.  Le coût peut être élevé mais le coût de l’inaction est encore plus grand, a-t-elle ajouté.


Déclarations


M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo), au nom du Groupe des États d’Afrique, a invité à prendre la mesure du chemin parcouru depuis l’engagement des pays en développement lors de la réunion de haut niveau sur les OMD, en 2008.  Le Sommet de haut niveau de septembre prochain devrait donner l’occasion de discuter de la pandémie du VIH/sida qui demeure un réel problème de santé publique et un sérieux handicap pour le développement.  Dans le cas de l’Afrique, les statistiques dressent un bilan fort préoccupant, a-t-il noté. 


Face à cette situation, les dirigeants africains s’emploient à mettre en œuvre les engagements contenus dans la Déclaration d’Abuja et le Plan d’action de 2000 pour faire reculer le paludisme, ainsi que dans la Déclaration d’Abuja et le Plan d’action de 2001 sur le VIH/sida, la tuberculose et les maladies connexes.  Le représentant a aussi expliqué que les pays africains ont reconnu la nécessité d’inclure la problématique du VIH/sida comme une question transversale dans le Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD) et de prendre d’autres initiatives, telles que AIDS Watch Africa (AWA), la Commission pour le VIH/sida ou encore la Gouvernance en Afrique (GHA), a indiqué M. Balé.


À travers ces initiatives, l’Afrique s’engage à réaliser l’objectif d’accès universel à la prévention, aux soins, au traitement et aux services d’accompagnement, ce qui constitue une étape primordiale dans la lutte contre le VIH à l’échelon mondial, a poursuivi le représentant. 


M. Balé a souligné que la pandémie du VIH/sida demeure encore une urgence qui requiert des moyens considérables.  Or les différentes crises qui ont éclaté dans le monde ces dernières années, notamment la crise financière et économique mondiale, ont entamé la croissance des économies africaines et affecté significativement la capacité des pays africains d’atteindre les OMD. 


Le Groupe des États d’Afrique soutient la plupart des recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général et reste convaincu que le développement d’une synergie et d’une cohérence des interventions de l’ensemble de la communauté internationale est le gage de réussite dans la lutte contre le VIH/sida.


Intervenant au nom de l’Union européenne, M. JUAN ANTONIO YÁNEZ-BARNUEVO (Espagne) a déclaré que l’Union européenne (UE) se félicite des efforts visant à sortir la question du VIH/sida de son isolement et de connecter fermement la réponse en la matière au cadre plus large des OMD.  Le représentant s’est dit préoccupé par certains faits relevés dans le rapport du Secrétaire général, en particulier la discrimination dont sont victimes certains porteurs ou malades du VIH/sida.  Il a rappelé que les inégalités entre les sexes, la violence sexiste et les abus représentaient les principaux vecteurs de l’épidémie de VIH/sida.  La promotion de l’OMD 3 sur l’égalité entre les sexes et le renforcement des capacités des femmes et des filles à se défendre contre le VIH/sida constituent une réponse efficace contre l’épidémie, a-t-il estimé. 


Le représentant a aussi regretté que le rapport ne s’attarde pas suffisamment sur les outils de prévention du VIH/sida comme les préservatifs masculins et féminins.  Il a souligné l’importance d’informations sur les capacités de production, la sélection, le prix et l’accès aux préservatifs féminins.  Il a aussi souligné l’appel aux gouvernements nationaux et aux donateurs pour qu’ils intensifient leurs efforts dans une prévention fondée sur « Connais ton épidémie-connais ta réponse ».


Il a poursuivi en appelant à une intégration renforcée des programmes de santé et de droits sexuels et reproductifs dans les programmes sur le VIH/sida.  Il a insisté sur la nécessité de supprimer les obstacles juridiques et autres à une prévention efficace.  L’Union européenne, a-t-il encore dit, souligne aussi la nécessité de concentrer sur les jeunes gens, en particulier les jeunes filles et les jeunes femmes, les enfants infectés et affectés par le VIH/sida, dans la planification des programmes ainsi que dans le processus de prise de décisions. 


Après avoir passé en revue la politique européenne, le représentant a souligné l’importance de la XVIIIème Conférence internationale qui se tiendra à Vienne du 18 au 23 juillet 2010 sur le thème « Des droits ici et maintenant ».   Il a aussi estimé que le prochain Sommet de New York devrait être l’occasion de renforcer les liens, les réponses et les efforts pour réaliser les OMD. 


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a estimé que pour assurer l’accès universel aux traitements, les pays du Groupe doivent continuer à recourir aux mécanismes de coopération internationale, y compris la coopération sud-sud mais aussi à des instruments novateurs pour réduire les coûts des antirétroviraux.  Nous devons aussi, a-t-il ajouté, élargir l’accès aux antirétroviraux de seconde et de troisième lignes et réduire leur coût.  La formation du personnel de santé, le transfert de technologies et la production de médicaments à des prix abordables, sûrs, efficaces et de bonne qualité sont de la plus grande importante. 


Le représentant a aussi souligné l’importance de solutions spécifiques aux pays à revenus intermédiaires, la problématique étant plus compliquée quand il faut gérer en même temps la pauvreté et les inégalités.  Il a donc espéré que les donateurs respecteront leurs engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD).  Nous les invitons aussi à faire des contributions généreuses au Fonds de lutte contre le VIH/sida, a-t-il ajouté.


À son tour, il a estimé que la réunion de haut niveau prévue en septembre sera l’occasion de souligner, une nouvelle fois le lien entre la lutte contre le VIH/sida et les OMD, a conclu M. Errázuriz.  Une réponse efficace contre le VIH/sida doit aller au-delà du secteur de la santé puisque la transmission est facilitée par les vulnérabilités, les inégalités, l’exclusion sociale et la discrimination. 


Intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a indiqué que la région du CARICOM, qui continuait à être frappée par une forte prévalence du taux de VIH/sida, avait fait des efforts significatifs en matière d’accès aux traitements puisque le pourcentage de personnes ayant accès au traitement est passé de 10 à 51% entre 2004 et 2008.  Conscients de la nécessité de renforcer les efforts, le représentant a appelé les États membres à respecter leurs engagements en matière d’APD et à faire des contributions généreuses au Fonds pour la lutte contre le VIH/sida.  Reconnaissant aussi le lien entre VIH/sida et OMD, le représentant a insisté sur l’importance de l’éducation, du rôle des femmes et des enfants et d’un personnel de santé qualifié. 


Il a promis que, par le biais du Partenariat pan-caribéen contre le VIH/sida (PANCAP), les pays de la CARICOM entendent collaborer avec les entités régionales et nationales pour renforcer les programmes en faveur des populations les plus à risques; promouvoir les politiques et les législations pour traiter de la discrimination contre les personnes affectées par le VIH/sida; intensifier les négociations pour la réduction du coût des médicaments et renforcer les liens avec les partenaires au développement.  Le représentant a conclu en souhaitant que le Sommet mondial de septembre 2010 sur les OMD soit l’occasion de renouveler et de renforcer la volonté politique et de lancer l’examen des progrès accomplis, en prévision de la Conférence prévue en 2011.   


M. LE LUONG MINH (Viet Nam), au nom de l’Association des États d’Asie du Sud-Est (ANASE), a indiqué que dans sa région, l’accent est mis sur le leadership national, l’appropriation, la vision politique et l’engagement pour un financement durable, une coordination multisectorielle et un partenariat avec la société.  Le représentant a souligné l’importance de traiter de la dimension genre de l’épidémie et renforcer la réponse en faveur des enfants vulnérables.  Tout en combattant le VIH/sida, les membres de l’ANASE traitent aussi de la pauvreté, de l’égalité d’accès à la santé et de la prévention par des campagnes d’éducation et d’information, et de la législation nécessaire à la protection des personnes affectées. 


Intervenant au nom du Forum des Iles du Pacifique, M. GARY QUINLAN (Australie) a jugé important l’appel du Secrétaire général pour la vigilance sur les modes de transmission dans chaque pays et la souplesse dans les approches nationales.  Cela est d’autant plus nécessaire dans le Pacifique, a-t-il dit, que la diversité dans et entre les pays et les communautés exige une diversité d’approches.  La Commission du Pacifique sur le VIH/sida a identifié la cause principale de l’épidémie que sont les relations non protégées et le fait que les femmes représentent la majorité des cas.  Le plus grand défi de la région, a-t-il estimé, est la prévention.  La nouvelle Stratégie qui met l’accent sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) part du postulat que la réponse au VIH/sida doit être fermement liée à la santé sexuelle et reproductive et à la santé maternelle et infantile.  Les MST peuvent être évitées de la même manière que le VIH peut l’être; simplement et de manière peu coûteuse.  Un dollar investi dans la prévention égale huit dollars investis dans le traitement, a-t-il dit avant d’insister sur les partenariats avec les entreprises et les ONG, la recherche et le leadership.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a réitéré l’engagement de son pays à réaliser l’objectif de consacrer 0,7% de son PIB à l’APD d’ici 2013.  Il a jugé nécessaire de redynamiser les efforts de prévention par la promotion de l’égalité entre les sexes.  Nous en savons plus, a-t-il insisté, sur le lien genre, violence et HIV; la violence fondée sur le sexe et les inégalités entre les sexes étant des facteurs importants de l’épidémie.  L’émancipation de la femme doit donc être au cœur de l’ordre du jour international pour le développement. 


Insistant sur l’importance des services de santé maternelle et infantile, le représentant a appelé les pays du G8 à honorer leurs engagements financiers en ce qui concerne l’appui aux systèmes de santé dans le monde.  Nous devons trouver des mécanismes de financement et des partenariats innovants pour améliorer la fourniture de l’aide et faire baisser le prix des médicaments, a poursuivi le représentant.  Il a voulu le renforcement des mesures liées à la transmission de la mère à l’enfant, à l’accès aux préservatifs, à la planification familiale et aux causes sous-jacentes de l’épidémie.  Les pays touchés et les donateurs doivent mettre l’accent sur les droits de l’homme et l’aide aux personnes marginalisées et à haut risque.


Mme MOIRA MÉNDEZ ROMERO(Venezuela) a estimé que l’épidémie du VIH/sida était non seulement un problème de santé publique mais aussi un problème économique et social de grande ampleur.  Elle a rappelé que le Venezuela était engagé à garantir un accès universel à la santé pour tous les Vénézuéliens, y compris aux antirétroviraux.  Elle a mis l’accent sur les efforts de son pays en matière de prévention, en se félicitant d’une meilleure coordination entre tous les acteurs directement ou indirectement concernés.  Le financement public du secteur de la santé est une obligation au Venezuela, a-t-elle dit en soulignant le fait que le programme national de lutte contre le VIH/sida contient un chapitre important sur la prévention et à l’éducation.  Elle a, à son tour, reconnu le lien entre la lutte contre le VIH/sida et la réalisation des OMD.  


Mme NOMONDE XUNDU (Afrique du Sud) a réitéré la conviction de son pays que le VIH/sida est un problème de développement qui doit être traité comme tel. Commentant les informations relatives à son pays contenues dans le rapport du Secrétaire général, elle a rappelé que sur une population de 49 millions d’habitants, l’Afrique du Sud compte 5,7 millions qui vivent avec le VIH, soit 17% de la population mondiale infectée par le VIH.  En Afrique du Sud, l’incidence de la tuberculose est également la plus élevée dans le monde, a-t-elle dit, avant de décrire la réponse multisectorielle privilégiée par son pays.  Pour appuyer ces objectifs « ambitieux », a-t-elle expliqué, le Gouvernement s’est engagé à débloquer une somme d’un milliard de dollars en 2010, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année dernière. 


Toutefois, a-t-elle prévenu, la nouvelle budgétisation du programme liés aux antirétroviraux indique que l’aide extérieure devra être augmentée.  Rappelant que le thème de la réponse nationale est « Je suis responsable, nous sommes responsables, l’Afrique prend ses responsabilités », la représentante a insisté sur le « nouveau sentiment d’urgence » qui anime les efforts dans le pays. 


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a précisé que son pays a ses actions sur la prévention et la lutte contre le VIH/sida dans ses programmes de coopération notamment en Afrique car des mesures concrètes doivent être prises non seulement dans le domaine de la santé mais aussi du développement.  La représentante a présenté l’action de l’Association Fight Aids Monaco, présidée par la Princesse Stéphanie, qui aide les gens touchés par le virus et souffrant d’isolement et de conditions de vie difficile. « La Maison de vie », projet unique en Europe dont la construction devrait être achevée d’ici peu, a été créée pour héberger les personnes atteintes du VIH afin de les aider à reprendre confiance malgré leur séropositivité, a-t-elle ajouté, avant de rappeler que la Princesse Stéphanie est aussi Ambassadrice itinérante d’ONUSIDA.  Insistant sur la prévention, elle a indiqué, entre autres initiatives, que le « Jungle Fight » est un programme de Radio Monaco, qui compte parmi les animateurs la Princesse Stéphanie et répond aux multiples questions des auditeurs.  


M. WAEL M. ATTIYA (Egypte) a souligné la nécessité de renforcer les capacités des pays en développement, notamment des pays à faibles revenus, pour mettre en œuvre leurs programmes nationaux de lutte contre le VIH/sida.  Il faut que cette assistance ne soit assortie d’aucune conditionnalité, a-t-il insisté en souhaitant que ladite assistance tienne compte des spécificités culturelles des pays bénéficiaires.  Il a noté qu’il fallait mobiliser 9,5 milliards de dollars supplémentaires pour réaliser les objectifs mondiaux en matière de lutte conte le VIH/sida d’ici fin 2010. Il a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud, pour compléter et non pas remplacer la coopération Nord-Sud. Il a souhaité que l’accès universel aux antirétroviraux devienne une réalité pour que nous puissions réaliser l’OMD 6 sur la lutte contre le VIH/sida, à la date prévue et dans tous les États sans exception. 


M. JOHN MCNEE (Canada) a souligné que les piliers des efforts de son pays sont la protection de la dignité et des droits des personnes atteintes du VIH/sida ou à risque, et la promotion de l’égalité entre les sexes pour contrer la féminisation de la maladie.  Le représentant a indiqué que son pays étudie actuellement de nouveaux programmes de recherche avec pour objectif de traiter les questions complexes des comorbidités et de la vieillesse auxquelles sont confrontées les personnes atteintes du VIH/sida.  Il a mis l’accent sur les partenariats entre le secteur public, le secteur privé et la société civile, avant de rappeler que son pays a versé, entre 2006 et 2009, plus de 650 millions de dollars au titre de l’aide financière destinée à renforcer les systèmes de santé et à augmenter l’accès aux traitements dans les pays en développement.  Il a argué que des investissements stratégiques et des initiatives novatrices contribueront à réduire la transmission du VIH et à améliorer la qualité de vie des personnes infectées et affectées.


M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a exhorté la communauté internationale à agir en faveur des 9,5 millions de personnes qui ont besoin d’un accès immédiat aux médicaments dans les pays en développement.  Alors que les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 49% au cours de la dernière décennie, atteignant un chiffre record de 1 531 milliards, les engagements en matière d’aide au développement ne sont toujours pas respectés, a regretté le représentant.  Il a noté que les pays de l’OCDE ne seront pas en mesure de verser les 21 milliards de dollars promis au titre de l’APD en 2010.  L’accès aux soins de santé est un droit de l’homme inaliénable, a-t-il plaidé, avant de souligner l’efficacité du Programme multisectoriel cubain de prévention et de lutte contre le VIH/sida qui garantit la gratuité des soins de santé.  Sur les 11 208 cas diagnostiqués à Cuba depuis 1986, 4 528 personnes ont contracté le sida.  Tous ont eu accès aux soins nécessaires, a-t-il affirmé.  Les victimes du VIH/sida n’ont pas besoin de promesses mais d’actions concrètes, a-t-il insisté, en rappelant que 30 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants étaient porteurs du VIH/sida à travers le monde.   


M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a souligné que son pays s’est fortement investie dans la lutte contre le VIH/sida.  La France a contribué au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose à hauteur de 2,5 milliards de dollars depuis sa création, ce qui en fait le deuxième donateur mondial.  La France figure en outre parmi les créateurs d’UNITAID, qui joue un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès aux traitements et dans la collecte de fonds par le moyen de financements innovants.  Depuis 2006, les contributions à UNITAID via la taxe sur les billets d’avion s’élèvent à 655 millions de dollars, a-t-il fait valoir. 


La France, a poursuivi le représentant, est particulièrement à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Les engagements financiers ne suffisent pas, a-t-il prévenu, en prônant le renforcement des systèmes de santé et la garantie d’un accès aux soins équitable et universel.  Les activités de lutte contre le VIH/sida ne doivent pas rester cloisonnées car elles peuvent être profitables à d’autres pathologies, a-t-il estimé.  Le représentant a appelé au combat contre les mentalités, les obstacles sociaux et juridiques au respect des droits de l’homme, la stigmatisation et la discrimination.  Il a rappelé l’importance que son pays attache à la dépénalisation de l’homosexualité, en attirant l’attention sur la Déclaration de 2008 relative aux droits de l’homme, à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.  Il a conclu en appelant à des contributions généreuses au Fonds pour la lutte contre le VIH/sida et rappelant la responsabilité de tous les États de garantir l’accès aux traitements, aux soins et aux services d’appui.


M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALES (El Salvador) a jugé qu’il fallait se concentrer sur les meilleures stratégies de prévention du VIH/sida en mettant l’accent sur la lutte contre la transmission de la mère à l’enfant.  Le Gouvernement d’El Salvador privilégie une stratégie qui met l’accent sur la lutte contre la discrimination et la stigmatisation, a-t-il dit.  Il a cité la promulgation en 2009 d’un décret garantissant l’accès aux services de santé et les droits de l’homme.  Il a appelé à la lutte contre l’homophobie, avant d’estimer que la coopération entre les pays de la région doit être la pierre angulaire des efforts.  Il faut mettre sur pied des mécanismes de financement solides pour renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé face à la lutte contre le VIH/sida. 


M. JOSHUA MWANGI MUGODO (Kenya) a expliqué que l’intensification des efforts de lutte contre le VIH/sida est fortement compromise par l’imprévisibilité des ressources financières.  Pour lutter contre la féminisation de l’épidémie, a-t-il affirmé, le Kenya promeut l’éducation des femmes et leur participation à tous les secteurs et à tous les niveaux des processus de prise de décisions.  Des programmes spécifiques ont en outre été mis en oeuvre.  Le thème principal du Plan stratégique 2009-2013 au Kenya est d’assurer l’accès universel à des services de santé de qualité.  Après avoir souligné le défi de la stigmatisation, il a mis l’accent sur d’autres obstacles dont les ressources limitées, la faiblesse des infrastructures de santé et l’absence d’accès à des produits et technologies abordables. 


Pour le représentant, la marche à suivre doit être de garantir la durabilité des interventions et l’amélioration des services, de renforcer les mesures de prévention auprès des jeunes, des travailleurs du sexe et des consommateurs de drogues injectables, d’investir dans les organisations féminines et d’accroître les investissements dans les vaccins, les préservatifs ou encore les microbicides.  Les OMD et les mesures de lutte contre le VIH/sida sont liés, a-t-il dit en regrettant que l’on n’ait pas suffisamment exploité la connexion entre les deux dynamiques.


M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) a souligné la difficulté de faire face au fléau du VIH/sida lorsque l’on constate que seulement deux sur cinq personnes nouvellement infectées accèdent à un traitement antirétroviral.  Il s’est, à son tour, dit persuadé que la réalisation des objectifs fixés en matière de lutte contre le VIH/sida favorisera celle des OMD.  Il a appuyé les efforts de l’OMS, d’ONUSIDA et du Fonds de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  Il a souligné l’engagement du G8 qui a adopté d’importantes mesures contre le VIH/sida, ces dernières années.  La Fédération de Russie, a-t-il rappelé, a contribué au Fonds mondial à hauteur de 225 millions de dollars depuis 2001 et a l’intention d’augmenter ce montant et d’élargir son aide aux pays de la région.  Il a indiqué que depuis 2008, la Fédération de Russie avait consacré 50 millions de dollars à la recherche sur un vaccin. 


Mme SOCORRO ROVIROSA (Mexique) a expliqué que l’objectif de son Gouvernement est de réduire le taux de prévalence à 0,6% pour les personnes âgées de 15 à 49 ans.  Le Centre national pour la prévention et le contrôle du sida s’est donc préparé à mettre en œuvre la Stratégie nationale alors que le Gouvernement a prévu d’augmenter les achats de produits comme les préservatifs, les lubrifiants et les tests de dépistage.  Comme autre progrès, la représentante a parlé des campagnes qui visent la population carcérale et les jeunes.  Au Mexique, le Programme national de santé 2007-2012 a renforcé le soutien aux organisations de la société civile et aux personnes vivant avec le sida, par une lutte contre la discrimination et l’homophobie. 


Le Gouvernement travaille aussi à l’accès universel aux antirétroviraux, a-t-elle poursuivi, avant d’appeler ONUSIDA et les autres organismes à mieux coordonner leurs activités et à mieux répartir les ressources mobilisées.  La représentante a aussi mentionné l’utilité du nouveau Fonds qui permet un meilleur accès au financement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  Mais ce nouveau Fonds ne dispose que de 200 millions de dollars pour cinq ans, a-t-elle regretté.  Elle a appelé ONUSIDA et les autres partenaires à soutenir les pays à revenu intermédiaire.


M. ADE PETRANTO (Indonésie) a indiqué que l’Indonésie s’est fixée comme objectif d’atteindre d’ici 2010 un accès universel à la prévention, aux soins et aux services d’appui.  Entre 2006 et 2009, le budget consacré à la lutte contre le VIH/sida est passé de 11 à 73 millions de dollars, a-t-il aussi indiqué.  Il a également précisé qu’en 2009, 45% des personnes concernées ont eu accès aux antirétroviraux et que son pays a l’intention de se concentrer sur l’élargissement de la couverture des soins de santé, la qualité et l’efficacité de ses programmes et la prévisibilité des ressources nécessaires.  


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a indiqué que son pays avait adopté un programme national orienté sur des résultats pour la période 2006-2010.  Ce programme, a-t-elle précisé, se fonde sur une forte volonté politique et répond aux recommandations de l’ONU.  Elle a mis l’accent sur les partenariats régionaux et rappelé la tenue en mai dernier, d’une conférence régionale sur l’épidémie en Asie centrale.  Le Kazakhstan, a-t-elle souligné, a l’intention d’améliorer son système d’évaluation, ses capacités de diagnostic et ses programmes de prévention.  Elle a également souligné les efforts du Kazakhstan dans la lutte contre la discrimination des porteurs du VIH.  Elle a mis l’accent sur la promotion de l’intégration et l’appui sociaux aux victimes du VIH/sida.  Elle a regretté que de nombreux pays ne soient toujours pas sur la bonne voie dans la lutte contre le VIH/sida, en suggérant l’identification et le partage des meilleures pratiques. 


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a reconnu l’ampleur de la tâche que la communauté internationale s’est fixée avec l’OMD 6 sur la lutte contre la VIH/sida.  Il a indiqué que le taux de prévalence restait faible dans son pays qui compte tout de même 2,46 millions de personnes infectées.  Pour nous, la lutte contre le sida a une dimension économique et environnementale.  Elle n’est pas seulement une question de santé publique, a-t-il dit, avant de souligner l’importance de l’engagement politique et de la coordination des efforts.  Il a aussi indiqué que l’Inde a collaboré avec une initiative internationale de recherche sur le vaccin contre le sida.  Il a rappelé que son pays figure au premier rang des fabricants des médicaments génériques. 


M. DANIELE D. BODINI (Saint Marin) a estimé qu’outre les 33 millions de personnes porteuses du virus, des centaines de millions de personnes étaient affectées par le VIH/sida qu’elles ont contracté auprès d’un proche. Il nous faut accroitre nos efforts en matière de traitement tout en améliorant la prévention et l’éducation en direction des jeunes, si nous ne voulons pas perdre la bataille contre le VIH/sida, a-t-il dit. Il a indiqué que Saint Marin avait mis en place des programmes de prévention et d’information sur les maladies sexuellement transmissibles.  Saint-Marin participe directement ou par le biais de fondations à divers programmes de l’UNICEF, a-t-il rappelé.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a estimé que la troisième Conférence sur la reconstitution du Fonds global est la meilleure occasion de pousser vers la réalisation des OMD, dans les délais impartis.  Il a donc appelé à l’élargissement de l’assiette des donateurs.  Il a ensuite prôné une approche globale en matière de contrôle des maladies et estimé que la prévention est la clef d’une solution durable.  Il a conclu en soulignant que la « sécurité humaine » vise à mettre en place une société où les individus peuvent jouir de leurs droits et développer leur potentiel.


Mme MARIA LUZ MELON (Argentine) a jugé important d’agir en dehors du secteur de la santé, car le sida favorise les situations de marginalisation et de discrimination.  Elle a appelé au respect des droits des personnes vulnérables et mentionné en particulier les travailleurs sexuels, les travestis, les homosexuels, les populations migrantes, les autochtones, les toxicomanes, les femmes, les enfants, les détenus et les personnes âgées.  En Argentine, a-t-elle dit, la question du sexe a été prise en considération dans les politiques de lutte contre le VIH/sida.  Les femmes enceintes infectées reçoivent un traitement pour éviter la transmission de la mère à l’enfant et des campagnes de sensibilisation à l’usage des préservatifs ont été menées dans tout le pays.  Elle a relevé l’importance des actions menées par la société civile dans ce domaine.


Mme NAJLA A. H. ABDELRAHMAN (Soudan) a affirmé que son pays est fermement engagé à lutter contre le VIH/sida, obstacle au développement économique et social et menace aussi grave que la guerre.  Nous avons jeté les bases d’une stratégie d’unité nationale pour la mise en œuvre des OMD, en insistant sur les soins de santé primaire, la lutte contre le VIH/sida et les autres maladies transmissibles, a-t-elle dit. Nous participons également aux alliances des femmes et des jeunes contre le sida, avec l’aide de la Première Dame du Soudan, a-t-elle dit.  Nous avons accordé une place importante à l’amélioration des conditions des vies des personnes touchées par le VIH/sida, a-t-elle encore affirmé, en insistant sur les liens entre la lutte contre le VIH/sida et la réalisation des OMD.  Alors que 5 ans seulement nous séparent de la date butoir pour la réalisation des OMD, l’heure est venue, a-t-elle estimé, de redoubler d’efforts et de concevoir des systèmes de santé qui permettent une lutte plus efficace.  La représentante a donc appelé à l’accélération des négociations entre tous les partenaires d’ONUSIDA pour obtenir l’appui nécessaire aux plans d’action nationaux de lutte contre le VIH/sida.


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a rappelé que son pays connait une faible prévalence de la maladie dont les hommes représentent 90% des victimes.  Le pays prépare actuellement une stratégie pour la période 2010-2015, a dit le représentant avant de remercier les organisations internationales.  La lutte contre le VIH/sida exige une approche mondiale coordonnée, impliquant toutes les parties prenantes, a-t-il souligné.


Mme MARIANNE BIBALOU (Gabon) a déclaré que les pays africains n’arrivaient toujours pas à mobiliser les ressources nécessaires pour apporter une riposte plus agressive contre le VIH/sida, malgré une coopération internationale de plus en plus forte.  Elle a précisé que plusieurs campagnes ont été lancées au Gabon comme l’initiative de la caravane contre le VIH/sida lancée par l’ancienne Première Dame dans le cadre de l’organisation des « Premières Dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDASS) », autour du slogan « contre le VIH/sida, chaque famille s’engage ».


Elle a précisé que le Gouvernement gabonais avait mis en place un Plan stratégique national pour la période 2001-2012 et procédé à la construction de centres de traitements ambulatoires (CTA) dans les principales villes du pays.  Le Gouvernement a aussi décidé de la gratuité des tests de dépistage chez les jeunes, les femmes enceintes et les chômeurs.  La représentante a par ailleurs mentionné le financement par le Fonds mondial du projet intitulé « Renforcement de l’initiative gabonaise de lutte contre le VIH/sida » qui a permis d’assurer la continuité thérapeutique de 3 661 patients entre le 1er octobre 2008 et le 30 septembre 2009. 


Mme SIGRUN MOGEDAL (Norvège) a souligné que la crise financière exige de tous efficacité et une autre façon de travailler.  Arrêter la transmission du VIH est un élément clef de même que la lutte contre la discrimination et l’absence d’émancipation chez les femmes.  Ce n’est pas seulement une question d’argent mais aussi de politiques favorables qui relèvent de la volonté politique des États Membres.  Il nous faut l’énergie des mouvements contre le VIH/sida et la force de l’ONU.  Le message est clair.  On ne peut plus traiter du VIH et du sida de manière isolée.  Il faut des synergies et la première d’entre elles doit concerner le secteur de la santé.  Dans le même temps, les réponses au VIH et au sida doivent être à la fois intégrées et ciblées. 


Soulignant le lien entre VIH et mortalité maternelle, la représentante a estimé que l’approche contenue dans le projet de Plan d’action de la réunion de haut niveau sur les OMD est essentielle. Le message est que la transmission verticale du VIH et la mortalité et la morbidité maternelles dues au VIH et au sida peuvent être arrêtées.  Les causes structurelles de l’inégalité entre les sexes sont intimement liées au VIH et au sida ainsi qu’à l’OMD 5 sur la santé maternelle, a insisté la représentante.  Il faut commencer par reconnaître le droit des femmes à décider de leur corps et de leur sexualité et s’attaquer aux perceptions et aux expressions de la masculinité qui compromettent la jouissance de ce droit.  Il faut s’attaquer à la violence fondée sur le sexe et aux pratiques traditionnelles qui rendent les femmes vulnérables au VIH.  Il nous faut, a conclu la représentante, « une nouvelle génération de leadership » qui exige que l’on reconnaisse les jeunes comme agents importants du changement et de l’innovation.


Mme JOYCE KAFANABO (République-Unie de Tanzanie) a assuré que son pays met en œuvre avec zèle la Déclaration d’engagement de 2001 et la Déclaration politique de 2006 sur le VIH/sida, ce qui lui vaut des progrès notables dans ce domaine.  Toutefois, au vu des défis qu’il reste à relever, elle a jugé urgent de revoir les stratégies de prévention de son pays.  Un des éléments clefs de la stratégie de lutte contre le VIH/sida est d’améliorer l’égalité des sexes et d’autonomiser les femmes, a-t-elle souligné.  Le manque de ressources constitue aussi une préoccupation, notamment quand il s’agit de financer les antirétroviraux. 


La représentante a salué le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui a permis à son pays de prendre des mesures de prévention et de fournir des antirétroviraux aux personnes qui en avaient besoin.  Elle a aussi noté que le VIH/sida continue de poser une menace à la réalisation des OMD et que les progrès dans la réalisation de ces objectifs ont des incidences positives sur la lutte contre le sida.  En vue de l’examen approfondi de 2011, elle a suggéré que les gouvernements améliorent la collecte de données.  Elle a aussi appelé la communauté internationale à intensifier ses engagements en termes de financement et d’annulation de la dette.


Mme TAPIWA S. MONGWA (Botswana) a, à son tour, reconnu l’interconnexion entre les objectifs de lutte contre le VIH/sida et les OMD dans leur ensemble.  Il sera impossible de réaliser les OMD sans inverser les tendances de l’épidémie du VIH/sida, ce qui exige, a-t-elle dit, un renforcement des synergies en matière de prévention et de traitement, a-t-elle insisté.  Elle a rappelé que le Botswana était un des pays du monde les plus touchés par le VIH/sida, frein au développement économique.  Elle a cité les initiatives de son pays en matière de prévention, de réduction des infections et de diminution du taux de mortalité lié au VIH/sida et du nombre d’orphelins du VIH/sida.  Elle a cité l’introduction en 2004 de tests de dépistage de routine dans les hôpitaux, alors que de plus en plus de personnes ont accès à un dépistage sur base volontaire.  Elle a souligné le succès des campagnes de prévention de la transmission de la maladie de la mère à l’enfant, en précisant que 92% des femmes concernées y avaient accès. 


Mme ALYA AHMED S. AL-THANI (Qatar) a souligné la création du Comité national de lutte contre la VIH/sida en 2006.  Elle a cité également plusieurs activités comme le Programme de renforcement des capacités et les programmes de prévention menés avec le soutien de l’OMS et du PNUD.  Le Qatar, a-t-elle affirmé, a adopté des principes basés sur la Charia permettant d’offrir des soins de santé sans aucune discrimination et gratuitement.  Elle s’est inquiétée de la persistance de la discrimination et de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/sida. Elle a souhaité le renforcement des mécanismes de financement, en insistant sur la souplesse dans la mise en œuvre de stratégies nationales pour tenir compte des différences religieuses et culturelles.


Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) a signalé qu’une nouvelle stratégie a été élaborée dans son pays et que la campagne de préservatifs gratuits, lancée avec succès en 1990, a retrouvé un nouvel élan.  Nous continuons aussi à renforcer nos efforts avec les groupes de jeunes victimes de la violence, car ils sont plus vulnérables au VIH/sida, a-t-elle indiqué.  Elle a précisé que le Gouvernement avait l’intention de poursuivre sa coopération avec des organisations internationales, comme ONUSIDA.  Nous allons aussi continuer à contribuer au Fonds mondial, étant fiers d’y avoir participé depuis sa création, a-t-elle dit.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a mis l’accent sur le lien entre développement durable, santé et éducation.  Fort de ce constat, a-t-elle dit, le Gouvernement du Nicaragua applique un modèle de soins qui permet de renforcer la réponse au VIH/sida, au niveau des communautés.  Elle a mis l’accent sur l’importance des réponses multisectorielles.  La politique de gratuité des services de santé, dont l’élimination des systèmes privés, a eu un impact significatif sur le traitement du VIH/sida, a-t-elle affirmé.  Sur les 4 742 cas de VIH/sida recensés, 1 020 ont eu accès à un traitement.  Le Gouvernement du Nicaragua a signé des accords de coopération internationale qui ont permis d’offrir des antirétroviraux aux femmes enceintes.  La représentante a salué l’appui technique des Gouvernements de Cuba et du Luxembourg ainsi que celui d’ONUSIDA, grâce auquel le pays a défini une stratégie de prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Elle a cité les protocoles pour des soins intégrés à l’intention des fillettes, des garçons et des mères enceintes atteints du VIH/sida. 


Mme LAURIE SHESTACK PHIPPS (États-Unis) a rappelé que les États-Unis ont toujours été un leader dans la lutte contre le VIH/sida.  Le Président Obama a d’ailleurs décidé de consacrer 63 milliards de dollars sur six ans pour aider les pays partenaires à améliorer la situation en matière de santé, a-t-elle précisé, par le biais d’une initiative mondiale nommée PEPFAR.  Ce programme devrait encore être augmenté dans les prochaines années, a annoncé la représentante.  Le succès ne se mesure cependant pas seulement au financement mais aussi en nombre de vies sauvées, a-t-elle souligné.  Une approche globale est nécessaire pour sauver des vies, a-t-elle insisté en soulignant la place de la santé maternelle et infantile, en la matière.


La représentante a souhaité que la prévention et une approche centrée sur la femme soient au cœur de la lutte contre le VIH/sida.  Les réponses au VIH/sida sont essentielles pour la réalisation des OMD 4, 5 et 6, a-t-elle souligné.  La représentante a appelé chaque pays à se montrer leader et à apporter les ressources nécessaires, selon ses moyens.  Nous aidons les gouvernements à financer cette lutte, a-t-elle dit tout en avertissant que cette aide ne doit pas se substituer aux efforts nationaux mais les compléter.  Elle a souhaité que les gouvernements et le secteur privé investissent davantage dans ce domaine.


M. GEORG SPARBER (Liechtenstein) a souligné à son tour que la lutte contre l’inégalité entre les sexes permettra de mettre les programmes de lutte contre le VIH/sida en adéquation avec les besoins spécifiques des femmes dont la prévention des grossesses non désirés et l’amélioration des soins prénataux.  Il a fait sien l’avis du Secrétaire général selon lequel les efforts de mise en œuvre des OMD doivent être guidés par les normes et valeurs promues par les instruments internationaux des droits de l’homme, dont les principes de non-discrimination, de pleine participation et de responsabilisation.  Il a précisé que la contribution du Liechtenstein à la lutte contre le VIH/sida en 2009 dépassait sa contribution au budget ordinaire des Nations Unies. 


M. IQBAL AHMED (Bangladesh) a rappelé que le premier cas de VIH/sida était apparu au Bangladesh en 1989.  Il a précisé qu’un nombre cumulé de 1 495 cas de VIH et 495 cas de sida - parmi lesquels 165 sont morts – avaient été relevés au 31 décembre 2008.  Il a cité la mise en place en 1998 d’un programme national initié par des ONG.  Grâce à un partenariat fort entre le Gouvernement, la société civile, les ONG et les donateurs, l’épidémie a pu être contenue. Il a précisé que le pays continuait à mettre l’accent sur la prévention, en soulignant l’importance des organisations religieuse en tant qu’organe de sensibilisation et de protection des victimes de la maladie.  Nous croyons que des liens familiaux forts et les valeurs sociales et religieuses sont de nature à jouer un rôle clef dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il insisté  


M. GUILLERMO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a cité des campagnes de prévention et de traitement menées en direction des 600 000 Brésiliens vivant avec le VIH/sida et garantissant à ceux qui en ont besoin un accès libre et gratuit à un traitement antirétroviral.  Il a précisé que l’accès libre et gratuit à des médicaments depuis 1996 avait permis de doubler la durée de vie des patients, d’améliorer leur qualité de vie et de réduire de 82% le nombre des hospitalisations.  Malgré ces progrès, le Brésil a dû créer un Plan national de lutte contre la féminisation du VIH/sida.  Le représentant a précisé que son pays, aux côtés de l’Inde et de l’Afrique du Sud, contribuait par le biais du Fonds mondial à renforcer les capacités du Gouvernement du Burundi.  Par ailleurs, il a appelé à la suppression des obstacles commerciaux injustes qui nuisent aux droits légitimes des pays en développement de produire légalement des médicaments génériques à faible coût.  Il a particulièrement fustigé la négociation récente d’un accord commercial anticontrefaçon (ACTA) qui risque de limiter l’accès aux médicaments génériques.  Il a également cité la référence que constitue la résolution 12/24 du Conseil des droits de l’homme sur l’accès aux médicaments.           


M. PHILIP J. BENE, Saint-Siège, a rappelé l’engagement significatif des organisations catholiques dans les soins fournis aux personnes vivant avec le VIH/sida partout dans le monde et a émis l’espoir que davantage de personnes dotées des compétences techniques nécessaires se dévoueront à cette cause.  Il faut pour cela y consacrer davantage de ressources, a-t-il demandé, souhaitant aussi que l’approche suivie soit centrée sur la dimension humaine de la sexualité.  Il a cité des experts en santé publique qui ont affirmé combien le respect de la dignité, de la nature humaine et de sa loi morale est crucial dans les efforts de prévention du VIH.  Le nonce s’est ensuite inquiété du manque de ressources pour financer les traitements par antirétroviraux des populations pauvres et marginalisées, avertissant de la responsabilité qu’encourt la communauté internationale dans ce domaine.  Nous devons répondre à l’appel de la famille humaine qui demande à la solidarité humaine de s’exprimer sur le plan mondial et d’évaluer de façon honnête les approches adoptées par le passé.


M. CHRISTOPH BENN, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a salué le succès de la mobilisation internationale qui permet aujourd’hui à plus de cinq millions de personnes des pays en développement  d’avoir accès à un traitement antirétroviral.  Depuis sa création en 2002, le Fonds mondial a distribué 19,2 milliards, dont plus de 10,8 milliards de dollars dans 140 pays.  A ce jour, les programmes financés par le Fonds mondial ont permis de fournir un traitement antirétroviral à 2,8 millions de personnes, de distribuer 2,3 millions de préservatifs masculins et féminins et de fournir un traitement à 930 000 femmes enceintes pour limiter la transmission de la mère à l’enfant.  Il a indiqué que les initiatives du Fonds avaient permis de sauver 5 millions de vies au cours de six dernières années.  Malgré ces progrès, il a rappelé que 400 000 bébés sont nés avec le VIH/sida en 2009 rien que sur le continent africain, ce qui représente un véritable désastre.  Il a estimé que 2010 serait une année décisive en matière de lutte contre le VIH/sida, en prévenant que toute diminution des moyens risquerait de nuire à la capacité de réaliser les OMD relatifs à la santé. Il a également précisé que 2010 était l’année de la reconstitution du Fonds mondial pour la période 2011-2013.    


Mme AMY MUEDIN, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a d’abord souligné que migration ne signifie en aucun cas multiplication des cas de VIH/sida.  Saluant les appels en faveur de l’accès des migrants aux soins de santé, elle a souligné que les migrants représentent une tranche de la population très diversifiée.  Le personnel de santé doit donc adapter ses interventions, a-t-elle estimé.  Elle a prévenu que les questions du VIH et de la mobilité des populations exigent une coopération multisectorielle dans et entre les pays. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil proroge d’un an le mandat du Groupe d’experts chargé d’aider le Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée à s’acquitter de son mandat

CS/9946

Le Conseil proroge d’un an le mandat du Groupe d’experts chargé d’aider le Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée à s’acquitter de son mandat

07/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9946
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6333e séance – matin


LE CONSEIL PROROGE D’UN AN LE MANDAT DU GROUPE D’EXPERTS CHARGÉ D’AIDER LE COMITÉ DES SANCTIONS

CONTRE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE À S’ACQUITTER DE SON MANDAT


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger jusqu’au 12 juin 2011 le mandat du Groupe d’experts créé par la résolution 1874 (2009) et chargé d’aider le Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (Comité 1718) à s’acquitter de sa tâche. 


Aux termes de la résolution 1928 (2010) adoptée ce matin à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil, estimant que la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs continue de menacer la paix et la sécurité internationales, prie en outre le Groupe d’experts de lui présenter un rapport à mi-parcours sur ses travaux, le 12 novembre 2010 au plus tard, et un rapport final dans les 30 jours précédant l’expiration de son mandat.


Le Conseil de sécurité engage également tous les États, les organes et les organismes des Nations Unies, et les autres parties concernées, à coopérer pleinement avec le Comité et le Groupe d’experts, en communiquant des informations sur l’application des sanctions. 



NON-PROLIFÉRATION/RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE


Texte du projet de résolution (S/2010/285)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures, notamment les résolutions 825 (1993), 1540 (2004), 1695 (2006), 1718 (2006), 1874 (2009) et 1887 (2009), ainsi que les déclarations de son président en date du 6 octobre 2006 (S/PRST/2006/41) et du 13 avril 2009 (S/PRST/2009/7),


Rappelant également le rapport intérimaire du 11 novembre 2009 établi par le Groupe d’experts nommé par le Secrétaire général en application du paragraphe 26 de la résolution 1874 (2009) et le rapport final du Groupe en date du 12 mai 2010.


Estimant que la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs continue de menacer la paix et la sécurité internationales,


Agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de proroger jusqu’au 12 juin 2011 le mandat du Groupe d’experts tel qu’énoncé au paragraphe 26 de la résolution 1874 (2009) et prie le Secrétaire général de prendre les mesures administratives requises à cette fin;


2.    Prie le Groupe d’experts de lui présenter un rapport à mi-parcours sur ses travaux, le 12 novembre 2010 au plus tard, et un rapport final dans les trente jours précédant l’expiration de son mandat, accompagné de ses conclusions et recommandations;


      3.    Engage tous les États, les organes et organismes des Nations Unies et les autres parties concernées à coopérer pleinement avec le Comité créé par la résolution 1718 (2006) et le Groupe d’experts, notamment en communiquant toutes les informations dont ils pourraient disposer concernant la mise en œuvre des mesures imposées par les résolutions 1718 (2006) et 1874 (2009);


      4.    Décide de demeurer activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG octroie un statut consultatif à neuf nouvelles ONG et suspend sa session, faute d’accord sur son rapport final

ECOSOC/6427-ONG/699

Le Comité des ONG octroie un statut consultatif à neuf nouvelles ONG et suspend sa session, faute d’accord sur son rapport final

4/06/2010
Conseil économique et socialECOSOC/6427
ONG/699
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des ONG

29e & 30e séances

Matin & après-midi


LE COMITÉ DES ONG OCTROIE UN STATUT CONSULTATIF À NEUF NOUVELLES ONG ET SUSPEND SA SESSION, FAUTE D’ACCORD SUR SON RAPPORT FINAL


Le Comité des organisations non gouvernementales (ONG), qui devait achever sa session aujourd’hui, s’est contenté de la suspendre, faute d’accord sur son rapport final.  Il a donc décidé de demander au Service des conférences une réunion supplémentaire, la semaine prochaine.  Ses prochaines sessions officielles sont prévues du 24 janvier au 2 février, puis du 16 au 24 mai 2011.*


Réuni depuis ce 26 mai, le Comité a terminé l’examen des demandes des ONG, en recommandant au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer un statut consultatif à neuf nouvelles, à savoir le Centre for Development Strategy; Fundacion Democratica Italo-Americana; Global Alliance on Accessible Technologies and Environments; l’Association des jeunes pour le développement humain et la protection de l’environnement; Bridges International; Maarij Foundation for Peace and Development, Rissho Kosei-kai, Help Old People et Celtic League. 


Le Comité n’a fait aucune recommandation pour douze ONG et a, dans l’attente des réponses demandées, reporté l’examen de la demande de trois autres ONG.


Au total, le Comité aura, au cours de cette session, recommandé un statut consultatif pour 55 ONG sur les 253 demandes examinées, dont 49 statuts consultatifs spéciaux et six inscriptions sur la Liste.  N’ayant pas reçu de réponses aux questions posées, à ses dernières sessions, le Comité a privé 16 ONG de recommandations.


Il a par ailleurs pris note des rapports quadriennaux de 222 ONG, de la cessation d’activités de sept ONG dotées d’un statut consultatif et du changement de nom de douze autres.   


Après une plainte de la délégation turque, le Comité a recommandé à l’ECOSOC de suspendre pour une durée de deux ans le statut consultatif du Centre Europe-Tiers Monde (CETIM).  À l’issue d’un vote, il a décidé, une nouvelle fois, de ne pas se prononcer sur la demande d’International Gay and Lesbian Human Rights Commission.


Dans le cadre de l’examen de ses méthodes de travail, le Comité a adopté un projet de décision pour approuver la possibilité d’ajouter des amendements à la partie I du rapport final de la session qu’il a tenue du 25 janvier au 3 février 2010.**


Le Comité a en outre été saisi d’un projet de résolution, présenté par le représentant de l’Inde, sur l’inscription à l’ordre du jour de son Groupe de travail formel d’un point relatif aux conditions d’utilisation par les ONG des badges d’accès aux bâtiments des Nations Unies.


Le Comité des ONG a, examinant de nouvelles demandes, recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial au Centre for Development Strategy, une ONG basée au Nigéria qui œuvre pour la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD); et à la Fundacion Democratica Italo-Americana, organisation basée en Argentine qui répond aux besoins de ses membres.


Global Alliance on Accessible Technologies and Environments, organisation qui promeut l’accessibilité à l’environnement virtuel, a également reçu une recommandation de même que l’Association des jeunes pour le développement humain et la protection de l’environnement, une organisation qui contribue au développement humain et à la solution des problèmes environnementaux pour un développement durable dans le tiers-monde et plus précisément au Congo-Brazzaville.


Ont également reçu une recommandation Bridges International, une organisation qui promeut et renforce les relations entre les nations, les civilisations et les religions, et Maarij Foundation for Peace and Development, une organisation qui mène des actions pour lutter contre l’illettrisme dans les zones d’après conflit.


Le Comité a recommandé l’inscription sur la Liste pour Help Old People, une organisation qui travaille en faveur des personnes âgées et pour Celtic League.


En revanche, il a reporté l’examen de la demande d’International Council for Human Rights dans l’attente de précisions demandées par la représentante du Burundi sur le caractère international d’une ONG qui n’a que deux bureaux dans le monde.  La même décision a sanctionné la demande de Soroptimist International of Europe; le représentant de l’Égypte demandant à l’organisation pourquoi l’obtention d’un statut auprès de l’ECOSOC lui permettrait d’être mieux représentée en Europe.


Le Comité a aussi reporté l’examen des demandes de South Sudanese Women Christian Mission for Peace et d’Amuta for NGO Responsibility à la requête du représentant de l’Égypte qui a souhaité des précisions sur les activités de la première en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et sur les raisons qui ont poussé la seconde à faire sa demande sous un nom différent de celui qu’elle utilise en Israël.


A également été reporté l’examen de la demande de Bridging the Gulf, dans l’attente de précisions sollicitées par la représentante du Qatar sur les liens de l’ONG avec les pays du Golfe.


Un report a aussi été infligé au Bureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, dans l’attente des précisions demandées par les représentants de l’Égypte et du Qatar.  Le premier a demandé comment cette ONG pouvait mettre en œuvre des activités ambitieuses avec un faible budget, en rappelant que l’ONG a été priée depuis le 1er juin 2007 de présenter un document qui prouve son existence.  Le Qatar a souhaité des précisions sur la collaboration de l’ONG avec la société civile dans la collecte des données.


Le Comité a également reporté l’examen de la demande de Centre for Equality Rights in Accomodation à la requête du représentant de l’Égypte qui a demandé comment cette ONG pouvait garantir son indépendance alors que 60% de son budget proviennent de sources gouvernementales.  Reportée aussi, Centrum Mot Rasism a été priée de répondre aux questions des représentantes du Burundi et de Cuba sur les activités de cette ONG et la définition qu’elle donne de l’« afrophobie ».


Le représentant de l’Égypte a souhaité des précisions sur les activités de promotion des droits de l’homme menées dans les pays identifiés par l’ONG comme antidémocratiques et sur les liens qu’elle établit entre droits des enfants et orientations sexuelles.


L’examen de la demande de Christian Solidarity Worldwide a été reporté après une question de la représentante de la Chine sur la collaboration entre cette ONG et CSW Hong Kong.  Son homologue du Soudan a estimé insuffisantes les informations relatives aux contacts de cette ONG avec les bureaux régionaux d’une autre ONG ayant des bureaux aux États-Unis et au Kenya.  La représentante de Cuba a demandé des explications sur le « divorce entre le système politique et la liberté de religion et d’expression » que mentionne l’ONG sur son site Internet.


Malgré l’intervention de l’observatrice de l’Espagne qui a appuyé la demande de statut consultatif de l’ONG espagnole Coodinadora Española para el Lobby Europeo de Mujeres, le Comité a décidé de reporter l’examen de cette demande dans l’attente de précisions sollicitées par les représentants de l’Égypte et de l’Inde.


Le premier a demandé des explications sur la position de l’ONG concernant la participation du Vatican aux travaux de l’ONU et sa conception des relations émotionnelles et sexuelles, de l’orientation et des identités sexuelles.  Le représentant indien a demandé des précisions sur les activités et les budgets de l’ONG dans les pays européens.


Également reporté a été l’examen de la demande de Council for American Students in International Negociations; les représentants de l’Égypte et de l’Inde s’interrogeant sur la contribution potentielle de cette ONG aux travaux de l’ECOSOC, compte tenu d’un budget très limité.  Sur le même ton, la représentante de la Chine a demandé ce que l’ONG avait entrepris depuis 2005.


En outre, l’examen des demandes d’European Union Association in the United States; d’Hope International; de Memorial de la Shoah; d’Assyrian Aid Society – Iraq; de 5th Pillar, d’American Bible Society; et d’Association of World Reindeer Herders a été reporté, de même que l’examen des demandes des ONG suivantes: GGS Institute of Information Communication Technology, IndiaElite Club; Give to Colombia; Global AIDS Alliance; Mediators Beyond Borders; Yale International Relations Association; Association de la jeunesse Congolaise pour le développement; Behnam Daheshpour Charity Organization; Equit Institute; NGO's Computer Literacy Shelter Welfare, Rawalpindi; American Humanist Association; Athletes United for Peace; et British Humanist Association.


Entamant l’examen d’autres nouvelles demandes cet après-midi, le Comité a décidé de ne pas faire de recommandations pour Academy of Fine Arts and Literature; Asian Farmers Association for sustainable Rural Development (AFA); Christian Solidarity International; The European Foundation for Democracy; Family Reorientation, Education and Empowerment; Association of Internationale Educators (NAFSA); National Committee for Furtherance of Jewish Education; Association africaine des experts; Orphans International Worldwide; Peace Action, Training and Research Institute of Romania; Soeurs unies à l’œuvre; et Oromo Menschenrechts und Hilfsorganisation. 


Ces ONG on été informées que le Comité a pour règle de terme à l’examen des demandes s’il ne reçoit de réponses à ses questions pendant deux sessions successives.  Si le représentant du Pakistan a jugé utile de se prononcer sur le laps de temps à retenir entre les différents rappels, le représentant du Secrétariat a souligné que le délai actuel était celui qui séparait deux sessions officielles.


Le représentant de l’Inde a suggéré un délai d’un mois entre les différents rappels, en insistant sur le fait que le dernier rappel devrait être envoyé au minimum 15 jours avant le début de la session officielle.  Le Comité a finalement décidé de confier à son Groupe de travail informel le soin d’examiner cette question et de présenter ses propositions.         


Par ailleurs, le Comité a décidé de reporter l’examen de la demande de l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement; Great Tao Foundation of America; et World Toilet Organisation dans l’attente de réponses aux questions posées.   


La prochaine réunion du Comité des ONG sera annoncée dans le Journal


* E/C.2/2010/L.3

** (E/2010/32(Part I)


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Préoccupé par les nouveaux défis et menaces en Haïti, le Conseil de sécurité ajoute 680 policiers à la Mission des Nations Unies (MINUSTAH)

CS/9944

Préoccupé par les nouveaux défis et menaces en Haïti, le Conseil de sécurité ajoute 680 policiers à la Mission des Nations Unies (MINUSTAH)

04/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9944
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6330e séance – matin


P RÉOCCUPÉ PAR LES NOUVEAUX DÉFIS ET MENACES EN HAÏTI, LE CONSEIL DE SÉCURITÉ AJOUTE 680 POLICIERS À LA MISSION DES NATIONS UNIES (MINUSTAH)


Le Conseil de sécurité, se déclarant préoccupé par les nouveaux défis et menaces nés du tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haïti, a autorisé ce matin l’ajout de 680 policiers à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  Cette « capacité de renfort temporaire » doit d’abord s’attacher à développer les moyens d’action de la Police nationale d’Haïti.


Par la résolution 1927 (2010) adoptée à l’unanimité de ses quinze membres, en présence du Représentant permanent d’Haïti, le Conseil de sécurité a donc approuvé les recommandations du Secrétaire général figurant dans le rapport (S/2010/200 et Corr. 1)en date du 22 avril 2010.


La MINUSTAH comprendra ainsi une composante militaire de 8 940 soldats et une composante de police de 4 391 éléments.  Aux termes de la résolution, le Conseil s’engage à réexaminer le niveau de ces effectifs, notamment pendant la période électorale et la passation subséquente des pouvoirs selon la Constitution haïtienne.


Le Conseil de sécurité réaffirme en outre que c’est au Gouvernement et au peule haïtiens qu’incombent au premier chef la responsabilité de la stabilisation et du développement du pays, et reconnaît que la MINUSTAH joue un rôle d’appui à cet égard.


Il demande à cette dernière d’aider le Gouvernement à protéger la population, en premier lieu les catégories vulnérables, en mettant en place des dispositifs conjoints de police de proximité dans les camps et en renforçant les mécanismes de lutte contre la violence sexuelle.


Par cette résolution, la Mission est également invitée à continuer de soutenir les activités d’aide humanitaire et de relèvement et à appuyer le Gouvernement dans le renforcement de ses institutions chargées de faire respecter l’état de droit, ainsi que dans la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de réinstallation des déplacés.


Le Conseil de sécurité prie aussi la MINUSTAH de coordonner l’assistance électorale internationale en Haïti.


Prenant la parole après l’adoption de la résolution, le Représentant permanent d’Haïti, Léo Mérorès, a estimé que les décisions du Conseil seront de nature à aider le Gouvernement « dans cette phase difficile que nous traversons ».


« Le pays, qui s’engage dans un processus électoral important, aura besoin de l’aide de l’ONU pour pallier les pertes énormes subies par la Police nationale lors du séisme de janvier dernier », a-t-il ajouté.


Pour le représentant, l’augmentation des effectifs de police de la MINUSTAH permettra de mieux assurer la sécurité des Haïtiens durant la période électorale mais aussi « de résister plus efficacement aux conséquences de la saison des pluies, en particulier dans les camps de réfugiés ».


« Nous avons besoin de la Mission dans les camps de fortune qui ont été installés dans la capitale et les villes de provinces pour y accueillir les déplacés de l’intérieur », a encore souligné M. Mérorès.


Enfin, le représentant a précisé que les élections générales auront lieu fin novembre et que des dispositions étaient prises avec l’appui du système de l’ONU et l’Organisation des États américains « pour qu’elles se déroulent du mieux possible ».


« À n’en pas douter, grâce au renfort décidé aujourd’hui, le transfert effectif du pouvoir, prévu pour début février 2011, devrait s’effectuer en douceur et contribuer à remettre le pays sur la voie de la stabilité et du développement », a conclu Léo Mérorès.



LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI


Texte du projet de résolution (S/2010/277)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant ses précédentes résolutions sur Haïti, en particulier ses résolutions 1908 (2010), 1892 (2009), 1840 (2008), 1780 (2007), 1743 (2007), 1702 (2006), 1658 (2006), 1608 (2005), 1576 (2004) et 1542 (2004),


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité d’Haïti,


Considérant les effets dévastateurs du tremblement de terre du 12 janvier 2010 pour le Gouvernement et le peuple haïtiens, se déclarant préoccupé par les nouveaux défis et menaces qui en sont la conséquence, et soulignant que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) doit continuer de s’efforcer en priorité d’assurer la sécurité et la stabilité d’Haïti, comme il lui a donné mandat de le faire,


Partageant l’évaluation du Secrétaire général selon laquelle le séisme n’a pas détruit les acquis de la stabilisation de ces dernières années mais a créé de nouveaux obstacles et ouvert de nouvelles possibilités,


Conscient que la communauté internationale doit accroître son assistance au Gouvernement haïtien afin de lui permettre d’assurer la continuité des institutions nationales, de fournir des services de base et de renforcer les capacités de l’État, et prenant acte du soutien précieux que la MINUSTAH peut lui apporter à cet égard,


Se félicitant que le Gouvernement haïtien ait défini des priorités dans le Plan d’action pour le relèvement et le développement national qu’il a présenté à la Conférence internationale des donateurs pour Haïti et encourageant la communauté internationale à aligner ses activités sur ce plan d’action,


Se félicitant des contributions importantes faites par la communauté internationale, notamment lors de la Conférence internationale des donateurs « Un nouvel avenir pour Haïti » tenue le 31 mars 2010, et priant instamment les donateurs d’honorer sans retard les engagements qu’ils ont pris,


Louant les mesures extraordinaires mises en œuvre par l’Organisation des Nations Unies face au séisme, prenant note du rôle déterminant joué par la MINUSTAH pour ce qui est d’assurer la sécurité et la stabilité en Haïti, prenant note également de la complémentarité des rôles qu’ont joués jusqu’à maintenant la MINUSTAH et l’équipe de pays des Nations Unies pour aider Haïti dans ses efforts de relèvement et réaffirmant l’autorité confiée au Représentant spécial du Secrétaire général s’agissant de la coordination et de la conduite de toutes les activités des institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies en Haïti,


Soulignant le rôle directeur qui est celui du Gouvernement haïtien dans l’effort de relèvement et de reconstruction après le séisme et insistant sur la nécessité d’une coordination et d’une complémentarité renforcées de l’action menée par l’ensemble des organismes des Nations Unies et les autres parties prenantes concernées pour soutenir le Gouvernement dans ce contexte,


Réaffirmant que les autorités haïtiennes doivent poursuivre leur action de promotion et de protection des droits de l’homme, notamment en renforçant les institutions nationales compétentes pour les droits de l’homme, en mettant un terme à l’impunité et en garantissant l’état de droit et la sécurité,


Soulignant qu’il importe d’organiser rapidement les élections municipales, législatives et présidentielles, se félicitant que les autorités haïtiennes aient l’intention de le faire et encourageant tous les partis politiques et les parties prenantes concernées à œuvrer de concert à cette fin et à promouvoir la participation des femmes au processus électoral,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général (S/2010/200) en date du 22 avril 2010 et les recommandations y figurant,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, selon les modalités décrites à la section 1 du paragraphe 7 de la résolution 1542 (2004),


1.    Autorise le déploiement de 680 policiers venant s’ajouter à ceux qu’il a autorisés dans sa résolution 1908 (2010) et appelés à constituer une capacité de renfort temporaire aux objectifs clairement définis, qui s’attachera en particulier à développer les moyens d’action de la Police nationale d’Haïti;


2.    Décide, par conséquent, que la MINUSTAH comprendra une composante militaire comptant jusqu’à 8 940 militaires, tous grades confondus, et une composante de police comptant jusqu’à 4 391 policiers et qu’il réexaminera régulièrement et attentivement le niveau des effectifs militaires et de police de la MINUSTAH, notamment pendant la période électorale et la passation subséquente des pouvoirs selon la Constitution, et prie le Secrétaire général d’inclure dans son prochain rapport au Conseil une évaluation de l’application de la résolution 1908 (2010);


3.    Réaffirme que c’est au Gouvernement et au peuple haïtiens qu’incombent au premier chef le contrôle et la responsabilité de la stabilisation et du développement, et reconnaît que la MINUSTAH joue un rôle d’appui à cet égard;


4.    Reconnaît que la MINUSTAH doit aider le Gouvernement haïtien à offrir une protection adéquate à la population, en prêtant tout particulièrement attention aux besoins des déplacés et des autres catégories vulnérables, notamment les femmes et les enfants, y compris en mettant en place des dispositifs conjoints de police de proximité dans les camps et en renforçant les mécanismes de lutte contre la violence sexuelle et sexiste; et que la MINUSTAH doit aider le Gouvernement haïtien à faire face au risque de résurgence de la violence en bande, de la criminalité organisée et du trafic d’enfants;


5.    Prie la MINUSTAH de continuer, conformément à son mandat, à collaborer avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et l’équipe de pays des Nations Unies pour soutenir les activités d’aide humanitaire et de relèvement, et encourage en outre tous les acteurs à poursuivre leur effort de planification et de coordination conjointe aux niveaux national et local;


6.    Souligne qu’il importe que les documents de programmation des composantes militaire et de police, tels que le concept d’opérations et les règles d’engagement, soient régulièrement mis à jour, comme il convient, et cadrent avec les dispositions de toutes ses résolutions pertinentes, et prie le Secrétaire général de lui faire rapport à leur sujet, ainsi qu’aux pays qui fournissent des contingents militaires ou des forces de police;


7.    Invite la MINUSTAH à fournir au Gouvernement haïtien, à sa demande, et dans la limite des ressources disponibles, l’appui logistique et les compétences techniques voulus pour l’aider à poursuivre ses activités, à renforcer les capacités des institutions chargées de faire respecter l’état de droit aux niveaux national et local et à accélérer la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de réinstallation des déplacés, étant entendu que ces mesures sont temporaires et seront levées au fur et à mesure du renforcement des capacités nationales;


8.    Prie la MINUSTAH de continuer à aider le Gouvernement haïtien et le Conseil électoral provisoire, à leur demande, à organiser et tenir les élections en Haïti, et de coordonner l’assistance électorale internationale à Haïti en coopération avec les autres parties concernées, y compris l’Organisation des États américains;


9.    Décide de rester saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG reporte une nouvelle fois sa décision sur « Gay and Lesbian Commission » et suspend le statut consultatif de « Centre Europe-tiers monde »

ECOSOC/6426-ONG/698

Le Comité des ONG reporte une nouvelle fois sa décision sur « Gay and Lesbian Commission » et suspend le statut consultatif de « Centre Europe-tiers monde »

3/06/2010
Conseil économique et socialECOSOC/6426
ONG/698
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des ONG

27e & 28e séances

Matin & après-midi


LE COMITÉ DES ONG REPORTE UNE NOUVELLE FOIS SA DÉCISION SUR « GAY AND LESBIAN COMMISSION » ET SUSPEND LE STATUT CONSULTATIF DE « CENTRE EUROPE-TIERS MONDE »


Le Comité des organisations non gouvernementales (ONG) a, à l’issue d’un vote, décidé de reporter sa décision sur l’ONG International Gay and Lesbian Human Rights Commission.  Après la plainte de la délégation turque, le Comité a aussi suspendu pour une période de deux ans le statut consultatif du Centre Europe - Tiers Monde (CETIM).


Il a, par ailleurs, recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) l’octroi d’un statut consultatif spécial à Israeli Committee Against House Demolition, Muslim Aid Australia, Pew Environment Group, Secure World Foundation, Wildlife Conservation Society, American Cancer Society et World Granny.  


En revanche, il n’a recommandé aucun statut pourInternational Gas Union, Proyecto Paz y Amor, Ethiopian Human Rights Council et Ethiopian Africa Black International Congress Church of Salvation.


Mais le Comité a reporté l’examen des demandes de près d’une trentaine d’ONG dans l’attente de renseignements supplémentaires.  Il a en outre pris note de la cessation des activités de six ONG et recommandé la suspension de 77 ONG qui n’ont pas présenté leur rapport quadriennal pour la période 2005-2008, malgré quatre rappels.


Le Comité, qui a aussi mené un dialogue avec les ONG présentes, tiendra la dernière réunion de sa session demain, vendredi 4 juin, à partir de 10 heures.


L’examen de la demande d’International Gay and Lesbian Human Rights Commission a donné lieu ce matin à de vifs échanges entre les délégations des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar.  L’ONG a déjà répondu aux 44 questions que le Comité a posées depuis mai 2008, a fait valoir la représentante américaine en exigeant une décision.  Les représentants l’Égypte et du Qatar ont continué à arguer que de nombreuses questions restaient encore « en suspens ».


La représentante des États-Unis a réagi en présentant une motion d’ordre; « le Comité doit statuer sur ce point ».  Son homologue de l’Égypte a contré par « une motion de non décision », appuyée par le Qatar et le Pakistan et combattue par le Royaume-Uni et la Roumanie.


Mise aux voix, la motion de non décision a été adoptée par dix voix pour –Angola, Burundi, Chine, Cuba, Égypte, Guinée, Fédération de Russie, Pakistan, Qatar et Soudan-, six voix contre –Colombie, États-Unis, Israël, Pérou, Roumanie et Royaume-Uni, et les abstentions de l’Inde et de la Turquie.  À l’issue du vote, la représentante du Royaume Uni- a déclaré: « Nous pensons que certaines délégations ne seront jamais satisfaites des réponses de l’ONG, en violation de l’esprit de dialogue auquel ma délégation est attachée ».


Son homologue des États-Unis a déploré les manœuvres de certaines délégations pour retarder le processus.  « Notre Comité est aujourd’hui à la croisée des chemins sur la manière de procéder et des efforts très clairs sont mis en œuvre pour faire obstruction au bon fonctionnement du Comité », a-t-il insisté.


Il a été appuyé par les représentants de la Roumanie et de la Colombie, ainsi que par les observateurs de la Suisse, du Chili et de l’Australie.  Leur homologue de l’Espagne a, au nom de l’Union européenne, estimé nécessaire de revoir le mode de fonctionnement du Comité.  « Toutes les ONG doivent être considérées sur un pied d’égalité », a-t-elle dit.


Une notion reprise par le représentant des États-Unis qui a souligné que « la discrimination était contraire au principe démocratique ».  Son homologue a tenu à réitéré le respect de son pays pour « le concept de non discrimination ».  Plusieurs organisations ont effectué leur première demande il y a plusieurs années et sont toujours en attente d’un statut.  En revanche, cette ONG n’a jamais essayé de répondre aux questions posées, s’est-il justifié.


Le Comité a ensuite repris l’examen entamé hier de la plainte de la délégation turque contre l’ONG Centre Europe - Tiers monde (CETIM).  Accusée de ne pas respecter l’intégrité territoriale de la Turquie, l’ONG a vu son statut consultatif suspendu pour une période de deux ans.  Le Comité lui a demandé de confirmer par écrit qu’elle se conformera à l’avenir aux règles régissant les relations entre les ONG et l’ONU.  


Par ailleurs, à la demande du représentant de l’Egypte, le Comité a clos l’examen de la demande d’International Gas Union, une ONG qui cherche à améliorer la compétitivité du gaz sur le marché des énergies mondiales.  Repartie sans recommandation en sa faveur, l’ONG s’est vue reprochée de mener des activités à caractère lucratif.  A la demande des représentants du Pérou et de Cuba, le Comité a pris la même décision sur Proyecto Paz y Amor, estimant que les activités de l’ONG ne justifient pas de collaboration avec l’ECOSOC. 


Le Comité a en outre reporté l’examen des demandes de International Federation of Liberal Youth; et International Foundation for Electoral Systems, INC. (IFES), dans l’attente de renseignements supplémentaires. Le Comité a aussi reporté l’examen de la demande de International Prison Chaplains Association et de International Reading Association.  La représentante de  Cuba a demandé comment la première maintenait son indépendance par rapport à Christian Council avec laquelle elle partage son siège et souhaité des précisions sur les activités conjointes menées avec une autre ONG.


Le Comité a pris la même décision pour International Refugee Rights Initiative, en attendant des précisions administratives et financières demandées par les représentants de la Chine et de l’Egypte.  Il a également reporté l’examen de la demande de International Solidarity and Human Rights Institute; la Chine ayant posé une question sur la participation de cette ONG aux conférences des Nations Unies.


L’ONG Kosmos Association a connu le même sort, dans l’attente de précisions demandées par le représentant de l’Egypte sur une possible utilisation par les membres de Kosmos de laissez-passer appartenant à l’ONG « Center for Psychology and Social Changes ». Il a été rappelé que Kosmos Association n’avait toujours pas répondu à une demande de précision datant du 3 février 2009.  


Le comité a reporté l’examen des demandes de Leadership Conférence on Civil Rights and Education Fund et Mundo sin guerras; desinformations complémentaires ayant été demandées par l’Egypte, la Chine et Cuba.


D’autres reports ont été infligés aux demandes de Murder Victims Families for Human Rights, National Association of Home Builders of the United States et Oromo Menschenrechts und Hilfsorganisation.  La représentante de la Chine a souhaité des précisions sur les activités de la première en Chine et celui de l’Egypte sur la liste des membres internationaux de la seconde.  Les activités de la troisième ONG ont suscité les interrogations de la représentante du Burundi


S’agissant de cette dernière organisation, le représentant de l’Ethiopie, appuyé par celui de l’Egypte, a rappelé que cette ONG n’était pas enregistrée en Ethiopie et avait des relations avec des groupes d’opposition éthiopiens versés dans la violence.  


Le Comité a également indiqué qu’il attendait les réponses de National Committee for Furtherance of Jewish Education,Peace Action, Training and Research Institute of Romania et Orphans international Worldwide.


Il a également décidé de reporter l’examen de  PeaceBuilders et Restoration World Outreach Ministries; le représentant de l’Egypte demandant des explications sur les objectifs de cette organisation qui déclare vouloir gagner des « âmes pour le Christ »


Malgré l’appui de la délégation du Royaume-Uni, le Comité a décidé de reporter l’examen de l’ONG Scholars at Risk, dans l’attente de précisions sollicitées par les représentants de la Chine, de l’Egypte et de Cuba.  Si la représentante de la Chine a demandé comment l’ONG s’assurait de la fiabilité des informations sur les risques encourus par les élèves, celui de l’Egypte a demandé des précisions sur les activités relatives à l’assistance judiciaire.


Enfin, la représentante du Cuba a demandé si l’ONG travaillait avec des pays en particulier pour la prise en charge d’étudiants palestiniens et si ses activités ne risquaient pas de favoriser la fuite des cerveaux.


L’examen de la demande de Sexuality Information and Education Council of The United States a également été reportée;le représentant de l’Egypte souhaitant des précisions sur l’acception du terme « genre » et de la notion de « choix sexuel dûment informé » alors que la représentante du Qatar a demandé ce que l’organisation pensait des programmes de promotion de l’abstinence. 


Le Comité a également reporté l’examen des demandes de Students for Sensible Drug Policy et de Syrian Center for Media and Freedom of expression; le représentant de l’Egypte souhaitant des précisions sur les liens de la première avec l’organisation Drug Policy Alliance et sur les activités de la deuxième en Syrie.  Les représentants du Soudan et du Qatar ont estimé que les réponses fournies par la seconde n’étaient pas assez claires


Malgré l’appui de plusieurs délégations, le Comité a reporté l’examen de la demande de United Kingdom Association for the United Nations Development Fund for Women; le représentant de l’Indes’interrogeant sur les liens entre cette ONG et l’UNIFEM.  


Également reporté a été l’examen des demandes des ONG WITNESS et  Widows for Peace Through Democracy.  La représentante de la Chine a souhaité des informations sur les activités menées par la première en Chine par le passé alors que celle de la Turquie a demandé des précisions sur les visites menées par la seconde dans des pays touchés par des conflits.  L’examen de la demande de World Buddhist Supreme Tathagata Followers Peace Foundation a aussi été reportée parce que les représentants de la Chine et de l’Egypte ont dit attendre des précisions  sur les activités religieuses de l‘ONG.  


La Commission a aussi pris acte du fait que 16 ONG suspendues ont présenté leurs rapports quadriennaux et recommandé qu’elles soient réintégrées.  Il a en revanche décidé de recommander la suspension de 77 ONG.* 


Le Comité était également saisi d’une note**précisant que 94 ONG ont été suspendues du 27 Juillet 2009 au 26 Juillet 2010.  Depuis lors, 14 ONG ont présenté leur rapport quadriennal et deux autres ont soumis à temps le rapport qu’on attendait d’elles. 


Par ailleurs, le Comité a recommandé de confier à son Groupe de travail informel la mission de réfléchir à un mécanisme d’échange entre le Comité et les ONG dotées d’un statut consultatif.    


Le Comité a enfin pris note de la Liste des six ONG qui ont indiqué qu’elles ont cessé leurs activités: Global Education Associates, World Information Clearing Centre, Feminists for Life of America, International League for the Rights and Liberation of Peoples,  Girls Incorporated et Children Australia Inc.


Au cours de l’échange quotidien avec les représentants des ONG présentes, le Comité a recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial à World Granny travaillant à l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées et de leur famille dans les pays en développement.  La même décision a été prise pour American Cancer Society.  Cette dernière, basée aux Etats-Unis, regroupe plus de trois millions de volontaires pour la plupart des survivants du cancer qui travaillent à atténuer la souffrance des personnes touchées par cette maladie. 


Répondant à la question de la représentante du Royaume-Uni, la représentante de l’ONG a indiqué que son ONG se penchait actuellement sur la situation en Afrique du Sud.  L’ONG, a-t-elle expliqué, cherche à sensibiliser le public en exploitant les connaissances et l’expérience de survivants.  S’agissant des questions des représentants de Cuba et de l’Inde, la représentante de l’ONG a expliqué que son organisation travaillait avec de nombreux pays d’Amérique latine et tentait d’améliorer les plans de lutte contre le cancer.  L’ONG est également très impliquée dans la lutte contre le tabac, a-t-elle souligné. 


Le Comité a par ailleurs reporté l’examen de la demande de World Igbo Congress qui travaille à l’amélioration de la qualité de vie, de l’éducation, du système de santé et du commerce au Nigéria.  Le représentant de l’Egypte s’est demandé comment l’organisation peut-elle opérer au Nigéria alors qu’elle n’est pas enregistrée auprès du Gouvernement et qu’elle ne possède aucun bureau dans ce pays.


Le Comité a également reporté l’examen de la demande d’E8, qui œuvre dans le domaine de l’électricité et du développement durable; le représentant de l’Egypte voulant en savoir plus sur l’affiliation de cette dernière avec l’ONG E7.


Par ailleurs, le Comité a décidé, une troisième fois, d’arrêter l’examen de la demande d’Ethiopian Human Rights Council, une organisation qui conduit des programmes éducatifs et sociaux en Éthiopie, tant que son « statut juridique ne sera pas clarifié ».  L’observateur de l’Éthiopie a indiqué qu’étant donné que l’ONG n’était pas enregistrée auprès du Gouvernement éthiopien en vertu des nouvelles lois sur la société civile, elle ne pouvait se voir accorder le statut consultatif. 


Le Comité a pris la même décision pour Ethiopia Africa Black International Congress Church of Salvation.  L’observateur de l’Éthiopie a expliqué que l’organisation n’était pas enregistrée et qu’elle n’avait aucune activité dans son pays.  Le représentant de l’Égypte a pour sa part regretté l’emploi par l’ONG d’une terminologie qui n’est pas appropriée aux Nations Unies, notamment la manière dont elle nomme le continent africain.


Le Comité a, par ailleurs, reporté l’examen de la demande d’Assyrian Academic society après une question de la représentante de Cuba qui voulait connaître la raison pour laquelle l’ONG n’envisageait pas de porter assistance à la communauté assyrienne en Iraq, depuis l’invasion étrangère.


*  E/C.2/2010/CRP.16

** E/C.2/2010/CRP.14


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Chef de l’ONUCI, M. Choi Young-Jin, estime que l’impasse politique en Côte d’Ivoire est « peu encourageante »

CS/9942

Conseil de sécurité: le Chef de l’ONUCI, M. Choi Young-Jin, estime que l’impasse politique en Côte d’Ivoire est « peu encourageante »

03/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9942
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6329e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE CHEF DE L’ONUCI, M. CHOI YOUNG-JIN, ESTIME QUE L’IMPASSE POLITIQUE EN CÔTE D’IVOIRE EST « PEU ENCOURAGEANTE »


Le Représentant du Secrétaire général et Chef de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), M. Choi Young-Jin, a estimé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, que l’impasse politique dans le pays, qui résulte de l’arrêt brutal du processus électoral et des violences qui ont suivi, n’était « guère encourageante », recommandant ainsi le maintien, jusqu’à la fin de l’année, des effectifs des composantes militaire et de police de la Mission.


M. Choi, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur l’ONUCI*, a souligné que la réunification et les élections, les deux dynamiques du processus de paix en Côte d’Ivoire, avaient abouti à une « impasse politique aussi complexe que délicate ».


La raison de cette impasse tient au fait que « les trois principaux protagonistes de la crise ivoirienne sont aujourd’hui préoccupés par leurs propres intérêts: le camp présidentiel veut la réunification avant les élections; l’opposition veut les élections avant la réunification; et les Forces nouvelles veulent l’identification avant la réunification », a-t-il expliqué, ajoutant qu’« en raison de leurs ambiguïtés », l’Accord politique de Ouagadougou leur permet de revendiquer la légitimité de leur position.


« Cette impasse politique n’est guère encourageante », a-t-il déclaré.  Les événements de février et mars 2010 ont démontré, a-t-il fait remarquer, que « l’échec constant à organiser des élections en Côte d’Ivoire et à concrétiser la réunification du pays contribue à exacerber les tensions et à entraver la normalisation constitutionnelle, politique, économique et sociale ».


Le Représentant spécial a fait état, dans son exposé, des résultats de la mission d’évaluation technique qui s’est rendue en Côte d’Ivoire en avril dernier en vue de formuler des options pour l’avenir de l’ONUCI.  Quatre options ont été envisagées, a-t-il dit, citant le renforcement du mandat de l’ONUCI pour organiser les élections, le retrait de la Mission, le maintien du statu quo et la rationalisation du mandat et la configuration de l’ONUCI.


Dans cette situation « complexe et délicate », a poursuivi M. Choi, il est recommandé, comme l’indique le vingt-quatrième rapport du Secrétaire général, de « maintenir à leur niveau actuel les effectifs des composantes militaire et de police de l’ONUCI jusqu’à la fin de 2010 ».


Si cette recommandation est approuvée par le Conseil de sécurité, le Secrétariat examinera les progrès accomplis dans le processus de paix et soumettra de nouvelles recommandations sur l’avenir de l’ONUCI avant la fin de l’année, a ajouté le Chef de l’ONUCI.


* S/2010/245


LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE


Rapport du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ( S/2010/245 )


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, rend compte, dans ce rapport, des principaux événements survenus dans le pays depuis son précédent rapport du 7 janvier 2010 et présente les options, recommandations et critères que le Conseil de sécurité lui avait demandés.


Il recommande de maintenir à leur niveau actuel les effectifs des composantes militaire et de police de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) jusqu’à la fin de 2010, afin de permettre au pays de couvrir le dernier kilomètre de la course aux élections avec le plein appui des Nations Unies.


Il est clair, écrit M. Ban, que le pays demeure une poudrière susceptible de prendre feu à tout moment si les causes profondes du conflit ne sont pas traitées.  Le bien-être de la population continue à se dégrader en raison de l’aggravation de la pauvreté, du manque criant d’emplois et des difficultés d’accès aux services sociaux de base, ce qui pourrait provoquer des troubles civils.


Le Secrétaire général se déclare très déçu par l’arrêt brutal du processus électoral en janvier dernier et les violences qui ont suivi en février.  Ces événements, affirme-t-il, ont constitué un grave revers pour le processus de paix ivoirien.  Il lance un appel à toutes les parties ivoiriennes pour qu’elles évitent de prendre des mesures qui risqueraient d’annuler les progrès importants accomplis à ce jour et de plonger le pays encore une fois dans la violence et l’instabilité.


Tout démantèlement du cadre de Ouagadougou serait extrêmement inquiétant, estime M. Ban.  Toute suggestion de mettre de côté les accords de Ouagadougou équivaudrait, selon lui, à déplacer les buts à la dernière minute et prolongerait inutilement la crise et les souffrances du peuple ivoirien.


Le Secrétaire général considère que les événements de février et mars 2010 ont montré que le report constant des élections en Côte d’Ivoire constituait une source potentielle de conflit dans la mesure où il contribuait à exacerber les tensions et à entraver la normalisation constitutionnelle, politique, économique et sociale.  Les dirigeants politiques ivoiriens devraient, par conséquent, trouver le courage de mettre de côté leurs ambitions partisanes et personnelles étroites pour donner la priorité à l’intérêt national et engager un dialogue sincère, sous les auspices du Facilitateur, pour résoudre leurs différends.


Le Secrétaire général constate que l’appui continu de la communauté internationale sera nécessaire au-delà des élections pour aider la Côte d’Ivoire à poursuivre le processus de paix et à remédier aux causes profondes de la crise.


Il affirme qu’il examinera les progrès accomplis dans le processus de paix et soumettra de nouvelles recommandations sur l’avenir de l’ONUCI avant la fin de l’année, si sa recommandation est approuvée par le Conseil de sécurité.


Au cas où le Conseil de sécurité approuverait la prolongation du déploiement de l’ONUCI jusqu’à la fin de cette année, il recommande que le mandat de la Mission soit modifié pour tenir compte des nouvelles réalités et orienté sur l’assistance aux parties pour l’exécution des tâches qui restent à accomplir concernant le désarmement et tous les aspects de la réunification du pays, ainsi que les élections.  En même temps, ajoute-t-il, il est essentiel que l’ONUCI appuie des tâches importantes liées à la consolidation de la paix.


Il recommande en outre que l’ONUCI et le système des Nations Unies jouent un rôle plus actif pour appuyer la restauration effective de l’autorité de l’État, y compris des fonctions qui lui incombent.


Dans ce rapport, M. Ban présente, à la demande du Conseil de sécurité, des recommandations détaillées et des options concernant l’avenir de l’ONUCI ainsi que des critères révisés sur la base des conclusions d’une mission d’évaluation technique.


La mission d’évaluation technique a examiné les options identifiées par le Représentant spécial du Secrétaire général concernant la reconfiguration de l’ONUCI.  Ces options sont les suivantes: renforcer le mandat de l’ONUCI pour organiser les élections; maintenir le statu quo; rationaliser le mandat et la configuration de l’ONUCI; retirer la Mission.  Sur la base de ses conclusions, la mission d’évaluation technique a mis l’accent sur la troisième option.


À cet égard, les tâches qu’il est recommandé à l’ONUCI d’accomplir, iraient dans le sens d’une rationalisation de son mandat.  Les effectifs combinés du personnel en uniforme de la Mission seraient maintenus jusqu’à la fin de 2010.  En ce qui concerne la reconfiguration, la mission d’évaluation technique a étudié deux options.  La première consisterait à ajuster le déploiement actuel des troupes de façon à accroître les concentrations de troupes dans les zones considérées comme à haut risque.  Au titre de la seconde option, l’ONUCI augmenterait ses troupes dans certaines zones de déploiement à haut risque et à proximité des sites de cantonnement, tout en restant présente, à des fins d’observation, dans d’autres zones.


Après mûre réflexion, le Secrétaire général recommande que le Conseil de sécurité approuve la première option maintenant la force autorisée totale combinée à 8 650 hommes, dont 7 392 pour la composante militaire (7 200 soldats et 192 observateurs militaires); 1 250 pour la force de police globale, composée de 450 membres de la police et de 6 unités de police constituées pour un total de 800 hommes; et 8 douaniers détachés.  Cette option a l’avantage, écrit-il, de pouvoir être mise en œuvre rapidement, de répondre à la menace de troubles civils et de renforcer les troupes de réserve dans les secteurs sensibles.


Le risque de troubles civils avant, pendant et après les élections demeure bien réel.  C’est pourquoi, le Secrétaire général réitère sa recommandation tendant à ce que l’ONUCI soit renforcée pour une période d’au moins trois mois avant et trois mois après les élections.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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