Le Comité spécial de la décolonisation réaffirme le droit d’accès aux renseignements et aux informations sur l’évolution des territoires non autonomes

AG/COL/3208

Le Comité spécial de la décolonisation réaffirme le droit d’accès aux renseignements et aux informations sur l’évolution des territoires non autonomes

15/06/2010
Assemblée généraleAG/COL/3208
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE COMITÉ SPÉCIAL DE LA DÉCOLONISATION RÉAFFIRME LE DROIT D’ACCÈS AUX RENSEIGNEMENTS ET AUX INFORMATIONS SUR L’ÉVOLUTION DES TERRITOIRES NON AUTONOMES


Le Comité spécial de la décolonisation a adopté aujourd’hui sans vote deux projets de résolution sur les renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués par les puissances administrantes et la diffusion d’informations sur la décolonisation par les Nations Unies. 


Il a reporté sa décision sur le texte relatif aux envois de missions de visite et de missions spéciales dans les territoires non autonomes, avant d’entendre le représentant de l’Espagne et un pétitionnaire sur la question de Gibraltar et de fixer au 21 juin des auditions sur d’autres territoires dont le Sahara occidental.  Le Comité a aussi entendu des représentants des Départements de l’information et des affaires politiques.


Aux termes du projet de résolution* sur « les renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en application de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies », le Comité a recommandé à l’Assemblée générale de prier les puissances administrantes de communiquer ou de continuer de communiquer régulièrement au Secrétaire général des renseignements statistiques et autres de nature technique relatifs à la situation économique et sociale, et à l’éducation dans les territoires dont elles sont respectivement responsables.  Le Comité demande aussi des renseignements sur l’évolution politique et constitutionnelle des territoires en question. 


S’agissant du projet de résolution** sur la « diffusion d’informations sur la décolonisation », le Comité a recommandé à l’Assemblée de prier le Secrétaire général de développer davantage l’information fournie sur le site Web de l’ONU sur la décolonisation et de continuer à y inclure la série complète de rapports des séminaires régionaux, les documents spécialisés présentés lors de ces séminaires ainsi que des liens vers l’ensemble des rapports du Comité spécial. 


L’Assemblée devrait également les Départements des affaires politiques et de l’information de continuer à prendre des mesures voulues en utilisant tous les moyens d’informations disponibles –publications, radio, télévision et Internet– pour faire connaître l’action de l’Organisation dans le domaine de la décolonisation.


La Chef du Service des campagnes de communication du Département de l’information (DPI) a rappelé que son Département a dûment envoyé un officier d’information pour couvrir le Séminaire régional qui s’est tenu en Nouvelle-Calédonie au mois de mai 2010.  Présentant le rapport pertinent du Secrétaire général***, Margaret Novicki a ajouté qu’au mois mars de cette année, le DPI avait publié un total de 48 communiqués de presse en anglais et en français sur la question de la décolonisation. 


La page « décolonisation » du site Web des Nations Unies est consultée 12 000 fois par an et 230 fois par semaine, a-t-elle assuré, en précisant aussi que la question de la décolonisation est souvent mentionnée lors des visites guidées au Siège de l’ONU.  Une nouvelle brochure a été mise à la disposition du public alors que la question de la décolonisation continue de faire l’objet de plusieurs programmes de la Radio et de la Télévision des Nations Unies. 


Son homologue au Groupe de la décolonisation du Département des affaires politiques (DPA), Laura Vaccari, a souligné que toutes les informations relatives aux colloques régionaux étaient affichées sur le site Web.  Le DPA poursuit ses efforts notamment dans la collecte et l’utilisation des informations relatives aux territoires non autonomes. 


Le Comité a, par ailleurs, décidé de fixer au 21 juin les auditions relatives aux territoires de Guam, des îles Falkland (Malvinas), des Îles turques et caïques, de la Nouvelle-Calédonie, de Porto Rico et du Sahara occidental.


Sur la question de Gibraltar, le Comité a entendu aujourd’hui le représentant de l’Espagne, Roman Oyarzun et le chef de l’opposition politique de Gibraltar, M. Joe Bossano. 


M. Oyarzun a réaffirmé le plein attachement de son pays au processus de décolonisation et plus précisément à celui de Gibraltar et le souhait de voir la fin de ce processus de décolonisation.  La situation de Gibraltar est un cas de colonisation dont le Gouvernement espagnol est prêt à discuter avec le Gouvernement britannique, a encore assuré le représentant.  Il s’est donc opposé à toute tentative de supprimer Gibraltar de la liste des territoires à décoloniser. 


« Le devoir du Comité n’est pas de soutenir les ambitions colonialistes de certains mais bien d’écouter ce que veulent les peuple et leurs aspirations », a rétorqué Joe Bossano.  L’opposition, a-t-il rappelé, rejette toute tentative espagnole d’exercer le pouvoir dans l’espace aérien ou maritime de Gibraltar. 


L’Espagne refuse de reconnaitre notre souveraineté et prétend que nous sommes toujours sous domination coloniale, s’est emporté le pétitionnaire, en arguant de la responsabilité de son gouvernement de décider du statut de Gibraltar.  « Notre pays ne sera jamais soumis à l’Espagne », a promis M. Bossano, en invoquant le statut d’autonomie consacré par la dernière Constitution de Gibraltar. 


Une fois le processus achevé, nous serons décolonisés, a-t-il dit.  Mais, a-t-il prévenu, le  transfert de pouvoir n’aura rien à voir avec l’unité nationale et l’intégrité territoriale de l’Espagne. 


En début de séance, le Président du Comité, Donatus Keith St-Aimée de Sainte-Lucie, s’est félicité du bon déroulement du Séminaire régional pour le Pacifique, qui s’est tenu du 18 au 20 mai 2010 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, soulignant la bonne volonté de toutes les parties d’arriver à des compromis.


Le « Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », dit Comité spécial de la décolonisation ou Comité des 24, a été créé en 1961 par l’Assemblée générale. 


Il compte aujourd’hui les 29 membres suivants: Antigua-et-Barbuda, Bolivie, Chili, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Cuba, Dominique, Équateur, Éthiopie, Fédération de Russie, Fidji, Grenade, Inde, Indonésie, Iran, Iraq, Mali, Nicaragua, Papouasie-Nouvelle-Guinée, République arabe syrienne, République-Unie de Tanzanie, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sierra Leone, Timor-Leste, Tunisie et Venezuela. 


Le Comité se réunit chaque année pour entendre les déclarations de représentants désignés ou élus des territoires non autonomes et des pétitionnaires. 


Le Comité tiendra sa prochaine réunion lundi 21 juin à partir de 10 heures après avoir tenu des consultations informelles, du 16 au 18 juin. 


*     A/AC.109/2010/L.5

**    A/AC.109/2010/L.6

***   A/AC.109/2010/18


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La vingtième Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer examine la charge de travail de la Commission des limites du plateau continental

MER/1939

La vingtième Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer examine la charge de travail de la Commission des limites du plateau continental

14/06/2010
Assemblée généraleMER/1939
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Convention des Nations Unies

sur le droit de la mer

Réunion des États parties

135e et 136e séances – matin & après-midi


LA VINGTIÈME RÉUNION DES ÉTATS PARTIES À LA CONVENTION SUR LE DROIT DE LA MER EXAMINE

LA CHARGE DE TRAVAIL DE LA COMMISSION DES LIMITES DU PLATEAU CONTINENTAL


Les parties débattront des activités et des capacités

des trois organes de la Convention jusqu’au vendredi 18 juin 2010


La vingtième Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer a entamé aujourd’hui ses travaux pléniers, qui dureront une semaine.  Les délégations ont entendu des exposés sur les récentes activités des trois organes établis par la Convention: le Tribunal international du droit de la mer, l’Autorité internationale des fonds marins et la Commission des limites du plateau continental.  La question de la charge de travail de cette dernière, confrontée à une augmentation des demandes des États, a été au centre des débats.


« La Commission étant saisie de 51 demandes d’extension sous-marine de territoire, et sachant que trois sous-commissions traitent les demandes de manière simultanée, il faudrait attendre 2030 pour qu’une décision soit rendue sur la dernière demande reçue », a ainsi prévenu le Président de cet organe, M. Alexandre Tagore Medeiros de Albuquerque.  Pour faire face à cette situation, il a appuyé l’idée du Groupe de travail informel de la Commission de créer une quatrième sous-commission et d’augmenter le nombre des semaines de travail annuel des sous-commissions.  Il a en outre averti que sans appui financier, « les plus pertinentes suggestions du Groupe resteront lettre morte ».


Le Coordonnateur du Groupe de travail informel a emboîté le pas à M. de Albuquerque, jugeant que les questions relatives au manque de moyens financiers de la Commission doivent être résolues dans les meilleurs délais.  « Il est impératif que la Réunion des États parties se penche de manière approfondie sur les recommandations émises par le Groupe », a-t-il en outre dit, considérant que, sur cette base, la Réunion pourra adopter les mesures préconisées par le Groupe pour alléger le travail de la Commission d’ici à 2012. 


Dans ses remarques liminaires, la Conseillère juridique et Secrétaire générale adjointe aux affaires juridiques, Mme Patricia O’Brien, a suggéré que la Commission fonctionne à plein temps.  Cette recommandation a été soutenue par des délégations, qui, à l’instar de celle du Japon, ont estimé qu’il faudrait créer un secrétariat à l’appui de cette « nouvelle commission ». 


Le Président du Tribunal international du droit de la mer, M. José Luis Jésus, a indiqué de son côté qu’à l’issue des deux sessions tenues l’an dernier par le Tribunal, un accord* avait été trouvé dans l’affaire concernant la conservation et l’exploitation durable de stocks d’espadon dans l’océan Pacifique du Sud-Est.  M. Jésus a aussi évoqué le différend relatif à la délimitation de la frontière maritime entre le Bangladesh et le Myanmar dans le golfe du Bengale, indiquant qu’en février 2010 il avait décidé de nommer trois arbitres qui siègeront en tant que membres du Tribunal constitué afin de régler le contentieux.


À la suite de M. Jésus, la représentante du Myanmar a pris la parole pour réaffirmer que, d’après son gouvernement, le mécanisme de règlement des différends du Tribunal répond aux exigences actuelles et que cette juridiction est qualifiée pour exercer cette compétence.  L’Indonésie, la Tunisie et l’Afrique du Sud ont estimé pour leur part que la saisine du Tribunal par les deux pays concernés était « une marque de confiance dans son action ». 


De son côté, Le Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins, M. Nii Allotey Odunton, a souligné qu’au terme de la seizième session de l’Autorité, le Conseil avait pu adopter un règlement international pour l’exploitation des nodules polymétalliques.  « Ce résultat est venu conclure un effort entamé en 2001 en réponse à une demande faite par la Fédération de Russie en 1998 », a-t-il précisé, assurant que les dispositions du règlement relatives à la protection de l’environnement avaient été progressivement alignées sur les résolutions de l’Assemblée générale.


Préalablement aux débats, la Réunion a, ce matin, adopté son ordre du jour (SPLOS/L.63) et complété la composition de son Bureau en élisant Mme Oana Florescu, de la Roumanie, et M. Eden Charles, de Trinité-et-Tobago, aux postes de vice-président représentant, respectivement, le Groupe des États d’Europe de l’Est et celui des États d’Amérique latine et des Caraïbes.


Rappel


La tâche de la Commission des limites du plateau continental est de procéder à l'examen des demandes d’extension sous-marine du territoire d’un État, dont la limite a été fixée à 200 milles marins à partir de la côte.  Elle facilite l’application des dispositions de la Convention sur le droit de la mer relatives à l’établissement des limites extérieures du plateau au-delà de cette distance.


Le Tribunal international du droit de la mer, qui est composé de 21 juges élus pour neuf ans, instruit et juge les différends auxquels pourraient donner lieu l'interprétation et l'application de la Convention.


L'Autorité internationale des fonds marins, qui est composée de 155 membres, est un organisme intergouvernemental indépendant compétent pour organiser et contrôler toutes les activités relatives aux ressources minérales des fonds marins.


*     Voir le document publié sous la cote SPLOS/204


RAPPORT DU TRIBUNAL INTERNATIONAL DU DROIT DE LA MER À LA RÉUNION DES ÉTATS PARTIES EN 2009


Le Président du Tribunal international du droit de la mer, M. JOSE LUIS JÉSUS, présentant le rapport annuel du Tribunal pour 2009 (SPLOS/204), a indiqué qu’au cours des deux sessions tenues l’an dernier, le Tribunal avait examiné des questions juridiques et judicaires ainsi que des questions administratives et budgétaires, dont le projet de budget pour l’exercice 2011-2012; l’état des contributions; les conditions d’emploi et les rémunérations des membres du Tribunal; ou encore la nomination d’un commissaire aux comptes pour l’exercice 2009-2012. 


Pour ce qui est des différends, M. Jésus a rappelé que dans l’affaire concernant la conservation et l’exploitation durable de stocks d’espadon dans l’océan Pacifique Sud-Est, la chambre spéciale du Tribunal avait d’abord décidé, dès 2000, de suspendre la procédure pour permettre aux parties, le Chili et l’Union européenne (UE), de négocier.  En 2009, un accord a été trouvé, entrainant le désistement de l’instance sur cette affaire, a-t-il ensuite fait savoir.  M. Jésus a également évoqué le différend relatif à la délimitation de la frontière maritime entre le Bangladesh et le Myanmar dans le golfe du Bengale.  Il a, entre autres, indiqué qu’en février dernier, il avait décidé de nommer trois arbitres qui siègeront en tant que membres du Tribunal arbitral constitué afin de régler ce différend. 


M. Jésus a ensuite précisé que selon des informations de la Division des affaires maritimes et du droit de la mer, les Gouvernements du Royaume-Uni et de la Finlande avaient fait des contributions au Fonds d’affectation spéciale créé en 2000 pour aider les États à faire face aux dépenses encourues à l’occasion de la soumission d’un différend au Tribunal.  Le Président José Luis Jésus a par ailleurs mentionné diverses activités et initiatives destinées à mieux faire connaître la Convention sur le droit de la mer et à renforcer les  mécanismes de règlement des différends qui s’y rapportent.  Il a ainsi attiré l’attention sur la mise en place d’un Fonds d’affectation spéciale pour la formation dans les domaines du droit de la mer et du droit maritime.  L’objectif du Fonds est d’apporter une aide financière aux auditeurs de l’Académie d’été qui sont originaires de pays en développement, a-t-il spécifié.


Déclarations des délégations


À l’instar de ceux de la Chine et du Viet Nam, la plupart des représentants ont salué la saisine du Tribunal par le Bangladesh et le Myanmar, en vue du règlement de leur différend relatif à la délimitation de leur frontière maritime dans le golfe de Bengale. « Cette évolution salutaire est à développer », a dit le délégué de l’Indonésie, tandis que ceux de la Tunisie et de l’Afrique du Sud ont dit voir dans cette saisine du Tribunal une marque de confiance dans son action. Le représentant du Mexique s’est quant à lui dit persuadé que le Tribunal, sur la base de la jurisprudence existante, apporterait la réponse idoine qui satisfasse les deux parties engagées dans ce contentieux.  Le Myanmar a, pour sa part, estimé que le mécanisme de règlement des différends du Tribunal répondait aux exigences actuelles et que cette juridiction était qualifiée pour exercer cette compétence.


D’autres délégations telles que celles de la République de Corée, du Chili et du Pakistan ont elles, plaidé pour une plus grande visibilité de l’instance judiciaire, souhaitant qu’elle travaille encore plus au règlement des différends maritimes, et que les États y aient à l’avenir recours plus qu’ils ne le font aujourd’hui.  À ce propos, l’Allemagne qui s’est félicitée de la reconnaissance de l’appui apporté par son pays au Tribunal du droit de la mer, dont le siège est situé sur son territoire, a estimé que toutes les activités contentieuses et non contentieuses développées par le Tribunal devraient l’aider à acquérir  la visibilité qu’ont évoquée certaines délégations.  Celle-ci passe en outre par plus de reconnaissance de l’action du Tribunal par les États parties, a-t-il préconisé.


La plupart des intervenants, comme la délégation de l’Argentine, ont en outre soutenu la nécessité de poursuivre et d’améliorer le soutien apporté aux États en développement dans le cadre du renforcement de leurs capacités.  Si la délégation de la République de Corée a souligné l’importance de l’assistance que son pays s’efforce d’apporter, elle s’est aussi engagée à ce que ce soutien soit poursuivi et renforcé.  Le représentant du Japon s’est réjoui des financements apportés continuellement au Tribunal par l’organisation privée « Nippon Foundation » et qui assurent la tenue de formations dispensées au bénéfice de stagiaires et de fonctionnaires d’États en développement.


Le représentant de l’Espagne, qui parlait au nom de l’Union européenne, et celui du Chili, ont eux salué le travail accompli par le Tribunal du droit de la mer dans le différend qui les oppose.


Informations communiquées par le Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins


Le Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins, M. NII ALLOTEY ODUNTON, a présenté les informations de l’organisme qu’il dirige, soulignant qu’au terme de la seizième session de l’Instance, qui s’est tenue en avril et mai dernier à Kingston, en Jamaïque, le Conseil avait pu adopter un règlement international pour la prospection et l’exploitation des nodules polymétalliques.  Ce résultat est venu conclure un effort entamé en 2001 en réponse à une demande initiale faite par la Fédération de Russie en 1998, a-t-il ajouté.  Il a expliqué que la décision avait été rendue tard parce que l’Instance souhaitait se baser sur le meilleur avis scientifique disponible.  Les dispositions du règlement relatif à la protection de l’environnement dans l’exploitation des nodules polymétalliques ont été renforcées par rapport aux versions initiales, puisqu’elles comportent une référence explicite concernant le besoin de protéger les écosystèmes marins vulnérables.  Cette référence est alignée sur les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, a encore indiqué M. Odunton. 


Il a en outre indiqué qu’il y aurait des élections en 2011 pour renouveler la composition de la Commission technique et financière et du Comité financier de l’Instance.  « J’invite les États parties à prendre note des procédures des élections en consultant le site Web de l’Instance », a ajouté M. Odunton.  Concernant les règlements de différends, il a fait savoir que le Conseil avait décidé de demander un avis consultatif au Tribunal international du droit de la mer sur l’application de l’article 191 de la Convention. 


Cela, a-t-il dit, devrait permettre de répondre aux questions juridiques relatives à l’exploitation des fonds marins, établie par la partie XI de la Convention.  M. Nii Allotey Odunton a aussi fait savoir que, cette année, la Commission technique de l’Instance organisera un atelier chargé de réfléchir à la mise en place d’un plan de gestion environnementale de la zone orientale de Clipperton dans le Pacifique central, qui recèle un des champs de nodules polymétalliques les plus riches et les plus vastes de la planète.


Dans leur ensemble les délégations se sont félicitées de l’adoption du Règlement relatif aux nodules polymétalliques.  « Cette adoption est l’un des aboutissements positifs des travaux de la seizième session de l’Autorité », a ainsi déclaré le représentant la France, dont les propos ont été appuyés par celui du Mexique, pour qui « ce Règlement permettra de faire avancer le travail de l’Autorité et de progresser sur la question du patrimoine commun de l’humanité ».  Si pour la délégation des Fidji, le nouveau Règlement offre dorénavant un cadre essentiel au développement des États, celle du Brésil a, quant à elle, estimé que l’adoption de nouveaux textes concernant la prospection de croûtes terrestres sous-marines riches en manganèse demande « l’établissement d’un régime de réglementation par l’Autorité internationale des fonds marins ».


Tout comme la délégation de la France, celle de Trinité-et-Tobago et les autres intervenants se sont également déclarés favorables à l’émission d’une demande d’avis consultatif par l’Autorité des fonds marins au Tribunal du droit de la mer, en soutenant que cette décision était utile pour les deux organes.  La représentante de l’Argentine et celui de la Chine ont, de leur côté, noté une prise en compte évolutive des normes et des questions environnementales par l’Autorité, notamment à travers ce nouveau Règlement relatif aux sulfures polymétalliques.


Les délégations ont, en outre, pour la plupart, défendu l’importance du renforcement des capacités et la multiplication de formations professionnelles ayant trait au domaine des grands fonds marins.  Elles ont plaidé pour un échange et une coopération accrue entre l’Autorité et d’autres entités du système, mais aussi entre les États parties, ainsi qu’en faveur de la création d’une base de données contenant des informations scientifiques pouvant être utiles à l’Autorité.


Informations communiquées par le Président de la Commission des limites du plateau continental


Charge de travail de la Commission


Après avoir énuméré les exposés entendus par la Commission des limites du plateau continental lors de ses 24ème et 25ème sessions, le Président de la Commission, M. ALEXANDRE TAGORE MEDEIROS DE ALBUQUERQUE, a axé sa déclaration sur la charge de travail de la Commission.  Il a noté à cet égard que cet organe était actuellement saisi de 51 demandes d’extension sous-marine de territoire.  Compte tenu du fait que seulement trois sous-commissions traitent ces demandes de manière simultanée, il faudrait attendre 2030 pour qu’une décision soit rendue sur la dernière demande soumise, qui est celle remise par Cuba, a indiqué le Président.  Pour sortir de cette impasse, la Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer doit envisager des mesures de moyen et long termes pour permettre à la Commission de fonctionner de manière rapide et efficace et honorer ainsi le mandat qui lui a été confié par la Convention de l’ONU sur le droit de la mer, a estimé le Président. 


Il a ensuite souligné la complexité scientifique et technique des demandes des États parties et la longueur des périodes couvertes par ces demandes.  Certaines de ces demandes sont si denses que le poids des documents que comporte chacune d’elles dépasse plusieurs dizaines de kilogrammes, a fait savoir M. de Albuquerque.  Il a ensuite appuyé l’idée présentée par le Groupe de travail informel de la Commission, qui est de créer une quatrième sous-commission et d’augmenter le nombre des semaines de travail annuels des sous-commissions.  Il a en outre prévenu que sans appui financier, « les plus pertinentes suggestions du Groupe resteront lettre morte ».  Enfin, M. de Albuquerque a indiqué que les 27ème et 28ème sessions de la Commission auraient lieu, respectivement, du 28 mars au 8 avril 2011, et du 15 au 26 août 2011.


Le Coordonnateur du Groupe de travail informel est intervenu après la déclaration de M. de Albuquerque.  Il a confirmé les difficultés auxquelles se heurte la Commission, face à la charge de travail accrue qui lui incombe.  Les questions relatives à ce problème sérieux doivent être résolues, en priorité celle ayant trait aux moyens financiers insuffisants mis à la disposition de la Commission et de ses organes subsidiaires, a-t-il ajouté.  Pour le Coordonnateur, il est impératif que la Réunion des États parties se penche de manière approfondie sur les recommandations émises par le Groupe, et qui sont disponibles en ligne sur le site Web de la Division des affaires maritimes.  Sur cette base, la Réunion pourrait adopter les mesures préconisées par le Groupe, des mesures qui seraient valables jusqu’à 2012, a conclu le Coordonnateur. 


Déclarations des délégations


La nécessité de trouver des solutions pour alléger la charge de travail accrue de la Commissiondes limites du plateau continentala été reconnue par les délégations.  Ainsi, les représentants des Philippines et du Brésil ont appelé à agir vite, et ce en préservant le fonctionnement actuel de la Commission, basé sur la coopération entre États et entre ces derniers et la Commission.  « Il est par exemple impossible d’attendre 2030 pour que soit examinée la demande d’examen de Cuba », a estimé la représentante de la Malaisie.  La représentante de la Fédération de Russie a quant à elle demandé aux délégations de trouver des solutions optimisées, comme par exemple la tenue de plus de réunions, et la réduction du nombre des intervenants aux travaux.  Pour la représentante de la République de Corée, il convient de « réfléchir plus avant à la proposition d’augmenter le nombre de sessions de la Commission,ainsiqu’à la nécessité d’impliquer davantage les États en développement dans les discussions portant sur la charge de travail de la Commission ».  La représentante du Japon a annoncé de son côté l’allocation de la somme de 280 000 dollars au Fonds d’affectation spéciale de la Commission pour permettre justement une participation plus importante des États en développement aux réunions de celle-ci.  La représentante, à l’instar de son homologue de l’Indonésie, a soutenu l’idée de faire en sorte que la Commission fonctionne à plein temps, ce qui supposerait la création d’un secrétariat à l’appui de cette « nouvelle commission ».


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les membres du Conseil de sécurité soulignent l’importance des échéances à venir au Soudan

CS/9952

Les membres du Conseil de sécurité soulignent l’importance des échéances à venir au Soudan

14/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9952
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6338e séance – matin


LES MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SOULIGNENT L’IMPORTANCE DES ÉCHÉANCES À VENIR AU SOUDAN


Le Conseil de sécurité a procédé, ce matin, à un tour d’horizon complet de la mise en œuvre de l’Accord de paix global au Soudan et du processus de paix au Darfour, grâce aux exposés du Président du  Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour, M. Thabo Mbeki; du Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, M. Hailé Menkerios; du Représentant spécial conjoint Union africaine-ONU pour le Darfour, M. Ibrahim Gambari; et du  Médiateur en chef conjoint de l’Union africaine et de l’ONU pour le Darfour, M.  Djibrill Bassolé.


Recensant les tâches immédiates à accomplir pour la mise en œuvre de l’Accord de paix global, M. Menkerios a cité notamment la formation d’un gouvernement d’unité nationale et du gouvernement du Sud-Soudan.  Il a affirmé que les référendums de janvier 2011 au Sud-Soudan et à Abyei devraient se dérouler de manière « crédible ».  Ensuite, a-t-il dit, il faudra s’assurer de la proclamation pacifique des résultats de ces deux processus, ce qui, selon lui, « représente probablement le plus grand défi ».

Afin de prévenir tous risques de troubles et d’affrontements, M. Menkerios recommande la mise en place de « commissions pour organiser les référendums » et de procéder « à la démarcation des frontières entre les deux régions ».  La situation de la sécurité au Sud-Soudan reste une « grande préoccupation », a poursuivi le Représentant spécial qui a signalé des incidents récents entre des milices armées.

M. Gambari a, lui aussi, déploré la poursuite des hostilités entre les parties belligérantes, précisant que la situation restait « tendue et instable ».  « La confrontation militaire continuera si la communauté internationale ne prend pas les mesures qui s’imposent », a-t-il prévenu.  « Le Darfour ne peut pas être considéré de manière isolée par rapport au reste du Soudan » et c’est pourquoi, a-t-il dit, l’appui du Conseil de sécurité sera nécessaire pour encourager les États Membres à aider l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) à renforcer son efficacité.


M. Bassolé a, pour sa part, attiré l’attention du Conseil de sécurité sur le fait que le Gouvernement du Soudan et le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) aient réaffirmé leur attachement au processus de paix de Doha comme unique cadre des négociations de paix sur le Darfour.  Pour réaliser une paix définitive et durable au Darfour, « il est impératif d’obtenir l’adhésion de tous les mouvements armés sans exclusion aux pourparlers de paix », a-t-il déclaré.


« Le Gouvernement du Soudan et le MJE doivent mettre fin à leurs affrontements armés, afin de préserver les efforts entrepris en faveur de la paix, la sécurité, la réconciliation et le développement économique tant du Darfour que de la région est, dans le Tchad voisin », a-t-il déclaré.


Auparavant, l’ancien Président sud-africain, M. Thabo Mbeki, avait souligné l’importance de la « coopération étroite » entre le Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour et les trois institutions qui jouent un rôle central dans l’assistance au peuple du Soudan, à savoir la MINUAD, la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et le Médiateur en chef conjoint Union africaine-ONU pour le Darfour.


M. Mbeki a notamment fait état de la réunion conjointe Union africaine-Nations Unies sur le Soudan, qui a eu lieu à Addis-Abeba, le 7 mai dernier.  À l’issue de cette réunion, les deux organisations avaient fait une déclaration conjointe « reflétant leur compréhension mutuelle et leur approche coordonnée ». 


Les 15 membres du Conseil de sécurité, qui étaient intervenus après ces quatre exposés, ont reconnu l’importance des défis à venir, le Soudan vivant « une étape cruciale de son histoire », comme l’ont rappelé les représentants de la Fédération de Russie et de la France.


« Il est important, à sept mois des référendums, de voir comment soutenir les parties concernées en vue de garantir la mise en œuvre de l’Accord de paix global », a estimé le représentant du Royaume-Uni.  « Les référendums doivent se tenir à la date prévue et de façon crédible » et il convient de « tout faire pour garantir leur déroulement de façon pacifique », a-t-il ajouté.


Son homologue des États-Unis a mis l’accent sur les violences intercommunautaires au Darfour et déploré les attaques perpétrées contre le personnel de la MINUAD, soulignant la nécessité pour le Gouvernement du Soudan de lui donner un accès aux zones de conflit afin de fournir aux populations concernées l’aide humanitaire dont elles ont besoin.  Les délégués américain et français ont également appelé le Gouvernement soudanais et toutes les parties au conflit à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale (CPI) et son Procureur. 


Plusieurs pays ont souligné la nécessité pour l’ONU de poursuivre son soutien après le scrutin.  La France, par exemple, souhaite que le Secrétariat réfléchisse aux modalités de la présence des Nations Unies après la période intérimaire de l’Accord de paix global.  « La communauté internationale devrait explorer les moyens permettant de mieux répondre aux défis qui se poseront au lendemain des référendums », a considéré pour sa part le Gabon.


Nombre de délégations, à l’instar de celle de l’Ouganda, ont salué le rôle de la MINUAD et de la MINUS dans les efforts visant à ramener la paix et la stabilité au Soudan.  Le représentant de la Chine a jugé nécessaire de se servir « pleinement du rôle unique que joue l’Union africaine ».  « Ce modèle de coopération a donné à la communauté internationale une nouvelle expérience sur la façon de traiter des points chauds dans le monde », a-t-il fait observer.


Certains représentants, comme ceux du Liban ou de la Turquie, ont également insisté sur la nécessité de respecter l’intégrité et la souveraineté territoriale du Soudan.  De même, pour le délégué de la Fédération de Russie, toutes les tentatives visant à s’ingérer dans la formation à venir du Gouvernement seraient « inacceptables ».  « Ce processus appartient aux seuls Soudanais », a-t-il soutenu. 



RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Déclarations


M. THABO MBEKI, Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour, a informé le Conseil de sécurité que, sur la base d’un accord commun, le Groupe de haut niveau travaillait en étroite collaboration avec les trois institutions qui jouent un rôle central dans l’assistance au peuple du Soudan, à savoir l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et le Médiateur en chef conjoint Union africaine-ONU pour le Darfour.  Il a ainsi souligné l’importance de cette coopération qui permet aux quatre institutions de partager les informations, de coordonner leurs actions et de se soutenir mutuellement, tout en respectant leurs différents mandats.


L’ancien Président sud-africain a fait en particulier état de la réunion conjointe Union africaine-Nations Unies sur le Soudan, qui a eu lieu à Addis-Abeba, le 7 mai, laquelle a donné lieu à une déclaration des deux organisations qui reflète leur compréhension mutuelle et leur approche coordonnée.  La réunion organisée par l’Union africaine et l’ONU, le 8 mai, qui s’est également tenue dans la capitale éthiopienne, a rassemblé des représentants des gouvernements et des organisations intergouvernementales activement impliquées dans le travail en vue de résoudre les défis auxquels sont confrontés le Soudan et les pays voisins.  Les deux organisations, a-t-il ajouté, ont convenu de réunir deux fois par mois un forum consultatif afin d’assurer la coordination des interventions de la communauté internationale dans son ensemble.


M. Mbeki s’est dit convaincu qu’une amélioration de la situation au Darfour contribuerait à créer les conditions nécessaires pour les réfugiés et les personnes déplacées de retourner dans les villages qu’ils ont été contraints de quitter.  À cet égard, a-t-il ajouté, il est évident qu’un tel retour volontaire n’aura lieu que s’il est accompagné d’un processus de reconstruction et de développement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées.


S’agissant de l’Accord de paix global, le Groupe de haut niveau a convoqué le 21 juin la première réunion des équipes chargées de négocier les arrangements post-référendum, prenant en compte les éventuels résultats du référendum au Sud-Soudan.  Cette réunion, a-t-il dit, marquera le début des négociations post-référendum.


Le Président du Groupe de haut niveau a également indiqué que le Groupe continuera de travailler avec les partis politiques au Sud-Soudan, ainsi qu’il l’a fait lors des élections générales, afin de préparer les conditions visant à assurer des référendums libres et justes au Sud-Soudan et à Abyei, en janvier 2011.  La MINUS, a-t-il dit, jouera un rôle essentiel dans l’organisation de ces référendums.


De même, le Groupe continuera de participer à la démocratisation du Soudan.  À cet égard, a-t-il souligné, le Groupe œuvre pour convoquer un Forum des partis politiques soudanais qui s’efforcera d’élaborer un consensus national sur les défis importants auxquels le Soudan est confronté, y compris le processus de démocratisation.


Comme les Soudanais eux-mêmes, ainsi que les partenaires des Nations Unies, le Groupe de haut niveau est conscient, a affirmé M. Mbeki, de la complexité de toutes ces questions et de l’urgence à trouver des solutions adéquates.


M. HAILE MENKERIOS, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, a indiqué que les deux signataires de l’Accord de paix global demeurent engagés en faveur de sa mise en œuvre, y compris le référendum au Sud-Soudan, Abyei et les consultations dans les États du Nil Bleu et du Sud-Kordofan.  Les parties concernées ont progressé dans cette mise en œuvre, a-t-il assuré, avant d’expliquer les deux phases qui se présentent maintenant.  Les référendums du 9 janvier 2011 au Sud-Soudan et à Abyei doivent se dérouler de manière crédible, de même que les consultations dans les États concernés, a-t-il souligné.  Ensuite, il faudra s’assurer de la proclamation pacifique des résultats de ces deux processus, ce qui, a-t-il dit, représente probablement le plus grand défi.  Recensant les tâches immédiates à accomplir pour la mise en œuvre de l’Accord de paix global, il a cité notamment la formation d’un gouvernement d’unité nationale et du gouvernement du Sud-Soudan.  En outre, il faut mettre en place les commissions pour les référendums et engager des consultations populaires dans les régions du Sud-Kordofan et du Nil Bleu.  M. Menkerios a aussi indiqué qu’il faudrait procéder à la démarcation des frontières entre ces deux régions.


Les deux parties à l’Accord de paix global sont préoccupées par la formation de leurs gouvernements respectifs, mais le report des élections nationales, de janvier 2009 à avril 2010, a réduit le temps de préparation, a expliqué le Représentant spécial.  S’agissant du référendum au Sud-Soudan, les parties sont convenues sur la formation d’une commission, condition préalable pour permettre aux Nations Unies de commencer leur travail, a-t-il indiqué.  La Commission devra, entre autres, mettre sur pied des bureaux et recruter du personnel.  Si les parties coopèrent, la tenue du référendum dans les temps sera possible, a espéré M. Menkerios.


S’agissant du référendum à Abyei, les parties ne sont pas encore d’accord sur les personnes pouvant y participer en qualité d’électeur, a-t-il précisé, faisant observer que c’est à la Commission chargée de l’organisation de ce référendum de le faire.  Il faudrait, au préalable, que la Commission soit dotée d’un président, a-t-il indiqué.  En ce qui concerne la délimitation des frontières, M. Menkerios a indiqué qu’un Comité technique spécial a pu commencer à démarquer certaines zones, ajoutant qu’il reste aux parties de trouver un accord sur les autres zones avant le référendum.


Pour ce qui est des consultations populaires dans les États du Sud-Kordofan et du Nil Bleu, M. Menkerios a souhaité que le processus soit géré de manière transparente et ouverte.  En raison du report des élections, il reste désormais peu de temps pour le faire, a-t-il fait remarquer.  M. Menkerios a encouragé les deux parties à continuer à coopérer, aussi bien en faveur de l’unité qu’en faveur de la séparation.  S’il y a séparation, il faudra maintenir un lien étroit entre le Nord et le Sud, a-t-il suggéré, avant de préciser que les consultations devraient commencer le 21 juin en Éthiopie.


La situation de la sécurité au Sud-Soudan reste une grande préoccupation, a poursuivi le Représentant spécial qui a signalé des incidents récents entre des milices armées.  La situation générale au Sud-Soudan appelle à entreprendre des efforts concertés, en adoptant une stratégie cohérente pour renforcer les capacités institutionnelles, a-t-il souligné, avant d’indiquer que le Gouvernement du Sud-Soudan est en train de mettre en œuvre un tel plan et que la MINUS et l’Équipe de pays des Nations Unies contribuent à ce processus.  En ce qui concerne le référendum, les Nations Unies sont déterminées à fournir un appui technique et ont déjà commencé à redéployer du personnel à cet effet.  « Nous avons mis en œuvre une approche plus efficace pour la protection des civils qui est une composante importante de la Mission », a assuré M. Menkerios, qui a estimé qu’un déploiement militaire plus souple permettra également de renforcer ces efforts.


Le contrôle international du référendum est une autre question importante, a-t-il ajouté, les deux parties souhaitant la participation de l’ONU à un niveau plus élevé que pendant les élections.  Cela dépasse le mandat actuel de la MINUS et il faut que les parties concernées définissent conjointement cette demande qui sera ensuite présentée au Secrétaire général.  Le Soudan est un microcosme pour l’Afrique et il doit être encouragé à poursuivre le processus démocratique ouvert, a-t-il dit avant de conclure.


M. IBRAHIM GAMBARI, Représentant spécial conjoint de l’Union africaine et des Nations Unies pour le Darfour, a déploré que les hostilités entre le Mouvement pour la justice et l’égalité de Khalil Ibrahim et les forces gouvernementales se poursuivent et que la situation reste tendue et instable. Il s’est dit préoccupé par le nombre élevé de morts résultant des récents affrontements.  La confrontation militaire continuera si la communauté internationale ne prend pas les mesures qui s’imposent, a-t-il prévenu.


M. Gambari a souligné que la MINUAD renforce ses patrouilles pour réagir aux attaques perpétrées contre le personnel de police et militaire.  La MINUAD planifie l’ouverture de nouvelles routes pour mieux s’acquitter de son mandat en matière de protection et pour étendre l’espace humanitaire, en partenariat avec l’UNICEF et le HCR.  Depuis la reprise des combats, la population civile a fui vers la frontière tchadienne ou a trouvé refuge dans des endroits plus sûrs.  Le Représentant spécial conjoint a estimé qu’entre 10 000 et 50 000 personnes ont été déplacées.  Préoccupé par le manque d’accès aux secours humanitaires, il a déclaré que ces nouveaux déplacements représentent un défi considérable pour la fourniture de secours humanitaires.


La MINUAD continue à négocier pour obtenir un plus grand accès à l’aide humanitaire, a assuré M. Gambari, indiquant que le Gouvernement du Soudan a levé hier l’interdiction de vol imposée aux hélicoptères.  Il faut que les hostilités prennent fin immédiatement et que l’accès sans entrave de la MINUAD aux populations déplacées soit assuré, a-t-il insisté.  Toutes les parties concernées au Darfour doivent comprendre qu’il ne peut pas y avoir de solution militaire au conflit.  M. Gambari a indiqué qu’il travaillait avec le Médiateur en chef conjoint de la MINUAD pour que les parties concernées parviennent à un accord de paix global.  La MINUAD a un rôle clef à jouer pour faire participer la société civile, a-t-il ajouté.  Une conférence régionale pour le Darfour doit être organisée d’ici à la fin de cette année, avant la tenue du référendum sur le Sud-Soudan pour faciliter la conclusion d’un règlement politique inclusif global pour le Darfour.  Le Darfour ne peut pas être considéré de manière isolée par rapport au reste du Soudan.  L’appui du Conseil de sécurité sera nécessaire pour encourager les États Membres à aider la MINUAD à renforcer son efficacité et à contribuer à l’instauration de la paix et de la stabilité dans l’ensemble du Soudan.


M. DJIBRILL BASSOLÉ, Médiateur en chef conjoint de l’Union africaine et des Nations Unies pour le Darfour, a porté à l’attention du Conseil de sécurité le fait que le Gouvernement du Soudan et le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) ont réaffirmé leur attachement au processus de paix de Doha comme unique cadre des négociations de paix sur le Darfour.  Pour réaliser une paix définitive et durable au Darfour, il est impératif d’obtenir l’adhésion de tous les mouvements armés sans exclusion aux pourparlers de paix, a-t-il souligné.  C’est pourquoi, la Médiation poursuivra les consultations avec M. Khalil Ibrahim dans le but de ramener le MJE à la table des négociations afin que conformément à leurs engagements contenus dans les accords du 17 février 2009 et du 23 février 2010, le Gouvernement et le MJE finalisent et adoptent le projet d’accord de cessez-le-feu que leur a présenté la médiation le 3 mars 2010.


M. Bassolé a déclaré que le Gouvernement du Soudan et le MJE doivent mettre fin à leurs affrontements armés, afin de préserver les efforts entrepris en faveur de la paix, la sécurité, la réconciliation et le développement économique tant du Darfour que de la région est, dans le Tchad voisin.  Le rôle de la société civile revêt également une importance particulière.  C’est pourquoi, la Médiation et le Qatar, avec l’appui de la MINUAD, tiendront dans la première quinzaine du mois de juillet 2010 le deuxième Forum des représentants de la société civile du Darfour.  Un groupe d’une centaine de réfugiés et de personnes déplacées prendront part aux négociations de Doha à partir du 24 juin 2010 aux côtés des délégations du Mouvement pour la justice et l’égalité et du Soudan.  La Médiation proposera alors aux parties la signature d’un protocole d’accord sur les indemnisations, le retour volontaire des personnes déplacées et leur réinsertion économique et sociale.


Pour le Médiateur en chef conjoint, les efforts en faveur d’une paix globale sont perceptibles. Il revient toutefois au Gouvernement du Soudan de faire d’importantes concessions qui permettront la création d’un réel environnement de sécurité et de justice au Darfour, le règlement des litiges fonciers, la réparation et l’indemnisation pour les dommages causés par le conflit armé, la réinsertion sociale des personnes déplacées et des réfugiés ainsi que le développement économique et social, les réformes institutionnelles susceptibles de garantir aux populations du Darfour les bienfaits de la décentralisation et de la bonne gouvernance.  M. Bassolé a rappelé que tous les efforts doivent être faits pour assurer qu’un accord politique sur la crise du Darfour soit obtenu avant le référendum de janvier 2011.  MM. Ibrahim Gambari, Hailé Menkerios et lui-même ont entrepris des consultations entre eux et avec M. Thabo Mbeki, l’ancien Président sud-africain et Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine, pour une approche coordonnée des actions au Soudan. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a affirmé qu’il n’y avait pas de défi plus important pour le Conseil de sécurité que l’appui aux parties au Soudan en vue d’assurer la paix et la prospérité pour le peuple soudanais.  Il est important, à sept mois des référendums, de voir comment soutenir les parties concernées en vue de garantir la mise en œuvre de l’Accord de paix global, a-t-il dit.  Les référendums doivent, a estimé le représentant, se tenir à la date prévue et de façon crédible.  Il convient, a-t-il ajouté, de tout faire pour garantir leur déroulement de façon pacifique.  Il faut non seulement mettre l’accent sur les préparatifs des référendums, mais aussi voir au-delà, a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’encourager les parties à se pencher sur les problèmes à long terme.  Les parties, a-t-il dit, devront coopérer si elles veulent bénéficier d’un avenir prospère et pacifique. 


Le représentant du Royaume-Uni a souligné l’urgence d’assurer une démarcation de la frontière entre le Nord et le Sud et de définir le partage des ressources, en particulier le pétrole.  Il faut également développer les capacités du Sud-Soudan pour l’aider à faire face aux problèmes de sécurité et de développement.  Ce n’est qu’en s’attaquant à tous les problèmes en même temps que l’on pourra garantir un avenir au peuple du Soudan, a-t-il dit, mettant en particulier l’accent sur la situation au Darfour.  Il a souligné qu’il était nécessaire pour les parties de réaffirmer leurs engagements afin de répondre aux défis qui subsistent.  Les parties soudanaises doivent faire preuve, a-t-il estimé, d’une volonté politique et de la vision nécessaire.  Le Conseil de sécurité a un rôle central à jouer, a-t-il poursuivi.  De même, le travail des missions des Nations Unies sera crucial pour accompagner la mise en œuvre de l’Accord de paix global, l’organisation du référendum et la sécurité des populations.     


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a appelé à redoubler d’efforts pour les préparatifs du référendum et pour résoudre notamment le problème délicat de l’inscription des électeurs.  Il faut également préparer les consultations populaires qui permettront aux populations du Sud-Kordofan et du Nil Bleu de s’exprimer face à Khartoum, a-t-elle ajouté.  Mme Rice a souligné qu’il faudrait que les parties concernées soient en mesure d’établir des relations durables au-delà de juillet 2011, en réglant notamment les questions des ressources et de la citoyenneté.  Outre l’engagement de la communauté internationale, il faut que les parties témoignent de leur volonté de résoudre ces questions, a-t-elle rappelé.  Mme Rice s’est inquiétée des problèmes sérieux qui ont marqué les élections d’avril, faisant remarquer que certaines circonscriptions devraient tenir de nouvelles élections.  Elle s’est aussi dite préoccupée par l’oppression populaire à Khartoum et les restrictions à l’exercice des droits fondamentaux imposées dans le nord du pays.


En ce qui concerne la situation au Darfour, la représentante a souhaité que la communauté internationale continue de soutenir le processus de négociation à Doha.  Les États-Unis soutiennent les efforts internationaux pour traduire en justice les auteurs de crimes de guerre, a-t-elle ajouté, avant d’appeler le Gouvernement soudanais et toutes les parties au conflit à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale (CPI) et son Procureur.  Elle a aussi demandé à tous les États de s’abstenir d’offrir un soutien à des personnes poursuivies par la CPI.  Sa délégation, a-t-elle dit, est également préoccupée par la violence permanente que subit la population au Darfour, regrettant que les forces armées aient lancé une offensive qui a fait de nombreux blessés parmi la population civile.


Mme Rice a également cité les violences intercommunautaires qui ont lieu au Darfour et déploré les attaques perpétrées contre le personnel de la MINUAD.  Cette Mission continue de jouer un rôle important pour la fourniture de l’aide humanitaire au Soudan, a-t-elle fait remarquer, soulignant la nécessité pour le Gouvernement du Soudan de lui donner un accès aux zones de conflit.  Il y a des vies en jeu, a-t-elle rappelé.  Davantage d’efforts doivent être entrepris pour combattre la violence sexuelle, a estimé la représentante des États-Unis, qui a invité la MINUAD à présenter un rapport sur la question.  Les autorités soudanaises doivent s’engager à poursuivre les auteurs de tels actes, a-t-elle insisté.  En ce qui concerne le Sud-Soudan, elle a invité le Gouvernement soudanais à mettre en place un cadre pour assurer la sécurité des civils.  Les États-Unis gardent l’espoir que le référendum pourra se tenir dans un climat pacifique et qu’il sera couronné de succès, a-t-elle dit, avant de conclure.


M. NAWAF SALAM (Liban) a exprimé le soutien de son pays à un processus pacifique, la meilleure solution, a-t-il dit, pour trouver une solution au Soudan.  Le représentant a noté que, cinq ans après sa signature, l’application de l’Accord de paix global est assurée de manière efficace.  Cela aurait été impossible de parvenir à de tels résultats sans la volonté politique du Gouvernement soudanais et de toutes les parties concernées, a-t-il estimé.  Le représentant a mis l’accent sur l’importance du référendum de janvier 2011 concernant le Sud-Soudan.  Il a souligné également la nécessité de respecter l’intégrité et la souveraineté territoriale du Soudan.  Le processus électoral du mois d’avril dernier constitue une étape importante pour garantir la stabilité et la mise en œuvre de l’Accord de paix global, a-t-il souligné. 


M. Salam a ajouté que son pays soutenait les négociations pour la période postréférendum, indépendamment des résultats.  Il a également appuyé les efforts visant à améliorer les relations entre le Soudan et le Tchad.  Il a mis en garde contre les dangers de la politisation et contre la pratique des « deux poids-deux mesures ».  Avant de conclure, le représentant a mis l’accent sur l’importance de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine.


M. EMANUEL ISSOZE-NGONDET(Gabon) a souligné la nécessité d’une bonne coordination de l’action de la communauté internationale en vue d’adopter une approche holistique pour le Soudan.  L’Accord de paix global doit être mis en œuvre dans son intégralité, a-t-il rappelé, invitant les groupes rebelles qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre le processus de paix.  Il a apprécié l’évolution des discussions en cours en vue de parvenir à un accord politique global sur le Darfour.  Le représentant a ensuite salué les efforts entrepris par la MINUAD et les pays contributeurs, et le Gouvernement soudanais.  Il a appuyé les efforts de la MINUS visant à assurer la protection de la population civile, tout en soulignant la nécessité de coordonner ces efforts.


Le représentant a exhorté le Gouvernement du Sud-Soudan et les Nations Unies à tout mettre en œuvre pour organiser le référendum de 2011 dans les meilleures conditions.  « Nous sommes convaincus que l’appui des pays de la région et de l’Union africaine contribuera également à ce processus », a-t-il dit.  La communauté internationale devrait explorer les moyens permettant de mieux répondre aux défis qui se poseront au lendemain du référendum.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que le Soudan connaissait une étape cruciale pour son histoire.  Il a souligné la nécessité de maintenir une approche intégrée au processus de paix dans ce pays.  Il a affirmé que les dernières élections constituaient une étape importante dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global.  Le défi prioritaire est la mise en œuvre des conditions indispensables pour l’organisation des référendums au Sud-Soudan et à Abyei.  Le représentant a souligné également la nécessité de conclure les accords indispensables entre les parties, de cesser les hostilités et de créer un mécanisme de contrôle.  Il a jugé indispensable pour la communauté internationale de soutenir la ligne du Gouvernement soudanais et d’encourager les différents groupes à reprendre sans préalable les négociations politiques.  Le règlement du conflit au Darfour contribue à l’amélioration des relations entre le Soudan et le Tchad, s’est-il félicité, mettant l’accent sur la nécessité de poursuivre sur cette voie.  Avant de conclure, M. Churkin a souligné que toutes les tentatives visant à s’ingérer dans la constitution à venir du Gouvernement étaient inacceptables.  Ce processus appartient aux seuls Soudanais, a-t-il insisté. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a affirmé que la période qui s’ouvrait constituait un moment crucial pour le Soudan et les Soudanais, citant la mise en œuvre de l’Accord de paix global, les négociations lancées à Doha concernant le Darfour, deux processus, a-t-il dit, porteurs de défis qu’il convient de relever ensemble pour sauvegarder la paix du Soudan et la stabilité de la région.  Le Gouvernement du Soudan, a-t-il ajouté, doit en premier lieu mettre en œuvre ses engagements.  Il est essentiel, a-t-il estimé, que les conditions nécessaires à un bon déroulement du référendum soient réunies sans délai.  Il a précisé que la France et l’Union européenne se tenaient prêtes à apporter un soutien technique et financier pour l’organisation du référendum.


Le représentant a mis l’accent sur la nécessité pour les Nations Unies de poursuivre leur soutien après le scrutin, lorsqu’il s’agira de mettre en œuvre la décision qui aura été prise par les Sud-Soudanais.  C’est pourquoi, a-t-il dit, il a d’ores et déjà été demandé au Secrétariat de réfléchir aux modalités de la présence des Nations Unies après la période intérimaire de l’Accord de paix global.  Outre cet accompagnement politique, les Nations Unies devront veiller à la situation humanitaire au Soudan, a-t-il ajouté, notant que la communauté internationale pourrait renforcer son appui au développement du Sud-Soudan.


L’Ambassadeur Araud a affirmé qu’il était impératif que toutes les parties au Darfour participent de bonne foi aux négociations conduites par le Médiateur en chef conjoint de l’Union africaine et de l’ONU, M. Djibrill Bassolé, et le Qatar et a encouragé l’Union africaine à poursuivre ses efforts pour soutenir ce processus politique.  Le représentant de la France a jugé que l’on ne pouvait plus accepter, sur le terrain, que la libre circulation de la MINUS et de la MINUAD soit entravée par les autorités et les groupes rebelles.  Ces missions, a-t-il dit, doivent pouvoir assurer la protection des populations civiles et faciliter la délivrance de l’aide humanitaire partout au Soudan, sans exception.


Soulignant que la paix ne peut être assurée sans la stabilité de la justice et la lutte contre l’impunité, M. Araud a rappelé l’obligation du Soudan à coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI), conformément à la résolution 1593.  Il s’est dit, à cet égard, très préoccupé par la décision qui vient d’être communiquée au Conseil par la CPI indiquant l’absence de coopération de la part du Soudan.  « Nous devons y donner suite », a-t-il déclaré.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) s’est félicité des progrès accomplis en faveur de la paix et de la stabilité au Soudan, citant notamment les récentes élections, la mise en œuvre de l’Accord de paix global et les efforts de paix au Darfour, menés par le biais du processus de Doha.  Il a félicité la MINUAD et la MINUS pour leur contribution à ces efforts.  Le représentant a salué l’engagement du Gouvernement du Soudan à travailler avec le Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine pour promouvoir la paix, la justice et la réconciliation.  Le Soudan s’engage actuellement vers une phase essentielle, même si des questions importantes, comme  les mesures à prendre au lendemain du référendum, doivent être réglées, a-t-il noté.  Le représentant a appelé les parties à respecter le cessez-le-feu et à s’engager dans un processus pacifique de règlement du conflit au Darfour, par le biais des négociations de Doha.  La composition de la Commission chargée du référendum à Abyei doit être finalisée au plus vite, a-t-il souligné.  La Commission devra s’assurer que le référendum se tienne dans des conditions libres, transparentes et crédibles, a-t-il ajouté.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a déclaré que le Soudan se trouve à la croisée des chemins et qu’il faut aller de l’avant pour assurer la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix global dans un esprit de dialogue.  À cet égard, il a souligné que le référendum de 2011 est un pilier essentiel de l’Accord de paix global.  La communauté internationale doit appuyer les processus conduisant au référendum.  Ni le Gouvernement du Soudan, ni l’Union africaine ne pourraient agir seuls.  Le Conseil de sécurité a un rôle clef à jouer en vue de créer la stabilité au Soudan et, en particulier, au Darfour.


Le représentant a appelé les parties, entre lesquelles il y a beaucoup de méfiance, à établir un dialogue et à s’engager de façon constructive en faveur de l’Accord de paix global.  L’ONU doit, pour sa part, intégrer ses efforts en fournissant une assistance importante au Darfour afin de faciliter le retour des personnes déplacées.  Le succès de ce retour dépendra en effet de la prévisibilité, de la durabilité et de la souplesse du financement.  L’Union africaine n’a pas les capacités nécessaires pour mener, seule, toutes les activités, a fait remarquer le représentant du Nigéria.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a affirmé que le Soudan se trouvait politiquement à la croisée des chemins, les mois à venir étant lourds de conséquences.  Il s’est félicité des progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de paix global et de l’amélioration des relations entre le Soudan et le Tchad.  Il a cependant jugé que la situation demeurait fragile et volatile au Sud-Soudan et au Darfour.  Il reste beaucoup à faire pour parvenir à une situation sécuritaire stable.  M. Apakan a souligné que son pays était attaché à l’intégrité et à la souveraineté territoriale du Soudan.  Il a ajouté que son pays appuyait l’Accord de paix global et a jugé que le rôle de l’ONU était essentiel dans le cadre de sa mise en œuvre.  Le représentant a estimé que la présence constante de l’ONU après le référendum sera tout aussi essentielle.  De l’avis de M. Apakan, le référendum au Sud-Soudan ne constitue pas une fin en soi, mais fait partie d’un processus plus large qui devrait être géré avec prudence.  L’ONU, et en particulier le Conseil de sécurité, ainsi que la communauté internationale dans son ensemble, doivent veiller à ce que les choix faits maintenant favorisent la paix, la stabilité, l’harmonie, le respect et la compréhension mutuelle, a-t-il conclu, en mettant l’accent sur la nécessité de promouvoir la coexistence pacifique à long terme entre le Nord-Soudan et du Sud-Soudan. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) a appelé les parties au Soudan à poursuivre leurs efforts pour assurer la mise en œuvre de l’Accord de paix global.  La nomination des membres de la Commission chargée de l’organisation du référendum au Sud-Soudan en est un exemple, a-t-il souligné.  Le représentant a demandé que la communauté internationale appuie ces efforts, afin que le référendum de 2011 soit couronné de succès.   Sa délégation, a-t-il ajouté, encourage les parties à discuter des mesures à prendre après le référendum, a-t-il dit, soulignant combien il est important que les parties acceptent les résultats du référendum.  M. Takasu a ensuite appelé les pays voisins et, en particulier l’Union africaine, à aider le peuple soudanais dans ce processus et à encourager la confiance entre le Nord et le Sud.  Le représentant a également appelé à examiner les questions de sécurité.  Le représentant a appelé à travailler avec la société civile en vue de parvenir à un accord qui puisse instaurer une paix durable entre le Nord et le Sud.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicité de la nouvelle approche intégrée de l’ONU en ce qui concerne le Soudan et du partenariat entre l’ONU et l’Union africaine. C’est la raison pour laquelle il est important d’avoir des mécanismes de coordination adéquats.  La représentante a salué les mesures positives prises dans cette direction à la suite des consultations qui se sont tenues à Addis-Abeba, au début du mois de mai.  


Mme Ribeiro Viotti a souligné la nécessité de s’assurer que les référendums au Sud-Soudan et à Abyeisoient non seulement justes et crédibles mais qu’ils soient également perçus comme tels par les parties concernées et par la population.  Les Nations Unies doivent être prêtes à assister les parties, à leur demande, dans la préparation des consultations et pour organiser la question du partage des ressources et du pouvoir, la démarcation des frontières, la question de la monnaie, quel que soit le résultat du référendum sur le Sud-Soudan.  La stricte impartialité de l’ONU est la condition politique sine qua non de cet exercice de diplomatie préventive, a  rappelé la représentante du Brésil.  L’acceptation des résultats du référendum de 2011 dépendra aussi de l’existence d’un climat pacifique.  À cet égard, la MINUAD et les donateurs bilatéraux et multilatéraux ont un rôle particulier à jouer.   Concernant la situation au Darfour, la représentante a estimé qu’il serait important d’obtenir un accord de paix avant janvier 2011 et, à défaut, d’instaurer un cessez-le-feu durable.  Le Brésil, a-t-elle assuré, appuie pleinement les efforts de la Médiation de la MINUAD pour encourager une représentation unifiée de tous les mouvements rebelles.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche), notant que 2010 est une année cruciale pour le Soudan, a appelé les parties à respecter leur engagement en faveur de la mise en œuvre de l’Accord de paix global, les invitant notamment à tenir un référendum crédible et à en respecter les résultats.  Sans préjuger de ces résultats, la communauté internationale doit poursuivre ses efforts diplomatiques, a-t-il souhaité.  Il faut tout faire pour assurer la stabilité dans la région.  La MINUS joue un rôle important dans ce domaine, a-t-il estimé, rappelant la stratégie de protection des civils dont a parlé M. Menkerios.  Le représentant a également estimé que la communauté internationale doit appuyer la réforme du secteur de la sécurité.  Si des progrès ont été réalisés dans les relations entre le Soudan et le Tchad, la situation sécuritaire au Darfour demeure préoccupante, a regretté le représentant de l’Autriche.  La communauté internationale, a-t-il insisté, ne peut pas attendre qu’un accord soit conclu à Doha pour améliorer la situation de la population au Darfour.  Il faut également garantir le retour des réfugiés soudanais qui se trouvent actuellement au Tchad, a-t-il dit.  Concernant la question de l’enlèvement des civils, il a souhaité que le Gouvernement soudanais fasse tout son possible pour assurer la sécurité au Darfour.  Il a enfin encouragé le Gouvernement soudanais à mettre en œuvre les recommandations concernant la justice présentées par le Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine, présidé par l’ancien Président sud-africain, M. Thabo Mbeki.


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a noté les progrès accomplis par les parties à l’Accord de paix global sur un certain nombre de questions, notamment la promulgation des lois pertinentes.  La démarcation des frontières, les conditions permettant d’assurer un climat pacifique pour la tenue du référendum de 2011 et les mesures devant être prises au lendemain de ces référendums sont prioritaires.  Le représentant a estimé que le niveau de coopération entre le Gouvernement du Soudan et le Gouvernement du Sud-Soudan avant et après le référendum déterminera l’avenir non seulement du Soudan mais également de toute la région.  Si l’unité prévaut, il faudra assurer un partage équitable du pouvoir.  En revanche, si l’indépendance s’impose, les deux parties devront s’unir sur la base des valeurs et des principes de relations de bon voisinage et de bonne coopération.


M. Barbai a estimé que la coopération entre l’ONU et l’Union africaine au Soudan était un bon exemple.  L’expérience de la MINUAD devrait contribuer à anticiper des solutions pour d’autres conflits ou crises dans la région.  Il a souligné qu’il faudrait trouver une solution juste pour le peuple du Darfour qui a souffert trop longtemps.  Une solution durable au Darfour doit inclure la participation égale de tous les peuples du Darfour dans le processus de prise de décisions pour éviter toute marginalisation.  La Bosnie-Herzégovine appuie le processus politique et les efforts de médiation de Doha et appelle toutes les parties à s’engager de manière constructive pour arriver à un accord de paix qui mette fin au conflit au Darfour, a indiqué son représentant.  Sa délégation se félicite également de l’amélioration des relations entre le Tchad et le Soudan et de leur influence positive sur le processus de paix de Doha.


M. DU XIAOCONG (Chine) a affirmé que le Conseil de sécurité avait déployé beaucoup d’énergie sur la question du Soudan.  Celle-ci, a-t-il dit, est très complexe.  Il a néanmoins souligné que des progrès importants avaient été obtenus dans ce très grand pays d’Afrique.  Les résultats auront un effet sur les pays de la région et le continent africain dans son ensemble, a-t-il dit.  Il a ainsi noté que des progrès avaient été réalisés pour le maintien de la paix, les négociations politiques dans la région du Darfour, ajoutant que les élections se sont tenues avec succès et que les préparatifs du référendum sont en cours.  Pour affronter les défis des mois à venir, les parties concernées devront faire preuve de la sagesse politique nécessaire, a-t-il notamment observé.


Le représentant a estimé qu’il était nécessaire de se servir pleinement du rôle unique joué par l’Union africaine sur la question du Soudan.  L’Union africaine, a-t-il rappelé, a lancé l’opération de maintien de la paix au Darfour et a joué un rôle crucial pour contenir le conflit au Darfour.  De même, le mécanisme conjoint des Nations et de l’Union africaine fonctionne très bien au Darfour.  Ce modèle de coopération a donné à la communauté internationale une nouvelle expérience sur la façon de traiter des points chauds dans le monde, a-t-il souligné.  La Chine, a-t-il également insisté, a fourni des efforts inlassables pour promouvoir une solution au Soudan.  Le représentant a expliqué également que la Chine et les entreprises chinoises avaient apporté une contribution pratique à l’amélioration des conditions de vie des Soudanais.  Il a ajouté que la Chine continuera à jouer son rôle en faveur de la paix au Soudan et sur l’ensemble du continent africain.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré que les défis auxquels la communauté internationale fait face portent sur la responsabilité de garantir le bien-être du peuple soudanais pour éviter tout retour au conflit et assurer le meilleur avenir pour la population grâce à la paix, au dialogue et au respect mutuel entre les parties.  C’est pourquoi, les signataires doivent surmonter le manque de confiance.  La MINUS devra, au cours des prochains mois, axer ses efforts sur la préparation du référendum.  Tout en étant conscient des ressources limitées dont dispose la Mission, le Mexique souligne l’importance de son rôle en matière de protection des civils.


Pour M. Heller, les parties doivent avoir une vision claire du cadre qui régira leurs relations après le référendum.  Les Nations Unies pourront collaborer dans d’autres domaines d’importance vitale comme le renforcement des capacités du Gouvernement du Sud et l’élaboration de plans d’urgence. Quel que soit le résultat final du référendum, la communauté internationale doit être prête à réagir rapidement et efficacement.  Des milliers de réfugiés et de personnes déplacées seront touchés par les décisions stratégiques, a-t-il rappelé.  Le représentant a préconisé l’adoption d’une vision intégrale, holistique pour faire face à la situation au Darfour et au Soudan.  L’ONU doit maintenir une coordination étroite pour mieux répondre aux défis qui se posent.  Les Nations Unies doivent maintenir des canaux de communication pour servir le processus politique au Soudan.  Le représentant du Mexique a souligné qu’il était important que les hostilités prennent fin et que toutes les parties retournent à la table des négociations.  Les dirigeants des groupes rebelles doivent savoir que la communauté internationale ne peut pas appuyer leurs aspirations si cela se fait au détriment de la population, a déclaré M. Heller.  Les Nations Unies doivent continuer à œuvrer pour améliorer la situation de milliers de personnes au Soudan, a-t-il avant de conclure.


Dans ses remarques de clôture, le Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour a constaté qu’il existait un accord au sein du Conseil de sécurité sur l’approche nécessaire à adopter face aux défis de la situation au Soudan et au Darfour, et s’en est félicité.  M. Mbeki s’est dit très optimiste.  Après les dernières élections, a-t-il expliqué, les deux acteurs principaux sont sortis renforcés.  Cela a montré l’importance de leur bonne coopération.  M. Mbeki a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre avec eux le dialogue qu’ils continuent d’honorer leurs responsabilités.  L’atmosphère est très encourageante, malgré tous les problèmes et tous les défis, a-t-il dit, en soulignant la nécessité pour le Conseil de sécurité de leur adresser un message fort pour faire avancer le processus de paix.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La quatrième Réunion biennale sur le Programme d’action contre le commerce illicite des armes légères s’ouvre en débattant du contrôle aux frontières

CD/3247

La quatrième Réunion biennale sur le Programme d’action contre le commerce illicite des armes légères s’ouvre en débattant du contrôle aux frontières

14/06/2010
Assemblée généraleCD/3247
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Réunion biennale des États

pour l’examen de la mise en oeuvre du Programme d’action

en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce

illicite des armes légères sous tous ses aspects                 

1ere & 2e séances – matin & après-midi                       


LA QUATRIÈME RÉUNION BIENNALE SUR LE PROGRAMME D’ACTIONCONTRE LE COMMERCE ILLICITE

DES ARMES LÉGÈRES S’OUVRE EN DÉBATTANT DU CONTRÔLE AUX FRONTIÈRES


Au premier jour des travaux de la quatrième Réunion biennale des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects (ALPC) - dont les débats se poursuivront jusqu’au vendredi 18 juin -, les États Membres ont débattu des moyens de renforcer le contrôle aux frontières pour éliminer le commerce illicite des ALPC. 


Une quarantaine de délégations se sont exprimées sur les moyens de renforcer le contrôle aux frontières, en mettant l’accent sur l’instauration d’une coopération douanière transfrontière et la constitution de réseaux pour le partage d’informations entre les organismes chargés de la détection et de la répression des infractions, des contrôles aux frontières et des douanes. 


« La porosité des frontières est un facteur qui aggrave le phénomène de la prolifération des ALPC », ont souligné de nombreux intervenants.  D’autres ont mis l’accent sur les difficultés liées à la surveillance des frontières difficilement accessibles.  C’est pourquoi, il faut encourager la coopération et assister les pays qui en font la demande à renforcer leurs capacités nationales pour assurer une surveillance efficace des frontières, ont souligné des délégations.  Certaines ont cependant estimé qu’INTERPOL était le cadre idéal en matière de coopération et d’échange d’informations. 


Au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Espagne a insisté sur la référence que constitue le Code de conduite européen de 1998, remplacé en 2008 par une position commune juridiquement contraignante sur l’exportation des ALPC.  À l’instar des représentants de la France et d’Israël, il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités des États africains en matière d’aviation, de police et de douane, afin de lutter efficacement contre le trafic d’ALPC par voie aérienne.


De son côté, le représentant de la Lituanie, dont le pays présidera l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2011, a souligné l’exemple que constitue l’OSCE - avec ses 56 États membres qui couvrent une étendue allant de Vancouver à Vladivostok - en matière de coopération régionale pour contrôler le cycle de vie des ALPC depuis leur production.


« Bien que nous ne produisons pas d’armes, notre région est une de celles qui souffrent le plus des conséquences de leur prolifération illicite », a déclaré le représentant de Saint–Vincent-et-les Grenadines, au nom de la CARICOM, en estimant que la coopération régionale était décisive pour combattre le commerce illicite de ces armes.  Pour sa part, le représentant de l’Indonésie, qui intervenait au nom du Mouvement des pays non alignés (NAM), a souligné la responsabilité de ceux qui fabriquent ces armes pour s’assurer qu’elles ne tombent pas entre les mains d’entités ou individus non autorisés à les posséder. De même, le représentant de la Bolivie a souhaité que cette question soit discutée en tenant compte de la notion de responsabilité commune mais différenciée des pays qui produisent et vendent leurs armes et celles de pays, comme la Bolivie, qui subissent les conséquences de cette prolifération.  Si ce dernier a mis l’accent sur la Décision 552 de la communauté andine, d’autres pays d’Amérique latine ont souligné aussi l’importance de laConvention interaméricaine contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu, de munitions, d'explosifs et d'autres matériels connexes (CIFTA) pour lutter contre la prolifération des ALPC. 


La plupart des délégations ont souhaité que la quatrième Réunion biennale soit en mesure de s’entendre sur un document final d’ici à la fin de la semaine. Le Président de la Réunion biennale, M. Pablo Macedo (Mexique), a précisé qu’un tel document serait l’occasion de démontrer la détermination de la communauté internationale à lutter contre ce fléau.  Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur l’assistance aux pays en développement en souhaitant que cela ne se fasse pas au détriment des efforts consacrés à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Si certaines délégations ont souligné l’importance de la résolution 64/32 de l’Assemblée générale sur les liens entre désarmement et développement, d’autres ont insisté sur le droit des pays à produire ou acquérir des ALPC aux fins de la défense nationale.


Dans une déclaration liminaire, le Haut-Représentant pour les affaires de désarmement, M. Sergio Duarte, a souhaité que cette quatrième Réunion biennale soit l’occasion de rendre plus efficace le Programme d’action, ainsi que son instrument relatif au traçage, notamment dans le contexte de la Conférence d’examen prévue en 2012.  De son côté, Mme Sarah Parker a présenté le rapport intérimaire d’une étude « Small Arms Survey » en quatre parties - tendances relevées dans les différents rapports; thèmes de la quatrième réunion; information sur l’instrument de traçage; et conclusions - qui met notamment en évidence la difficulté d’identifier les points focaux des États Membres en précisant que seulement 52 des 151 points focaux déclarés ont pu être clairement identifiés.


Ce matin, la quatrième Réunion biennale a élu par acclamation M. Pablo Macedo, du Mexique, à la présidence et les 14 pays suivants aux postes de vice-président : Algérie, Australie, Bélarus, Bulgarie, Finlande, Guatemala, Japon, Mali, Pérou, Philippines, Pologne, République de Corée, Soudan et Suisse.  Elle a ensuite adopté son programme de travail provisoire*.


La Quatrième Réunion biennale poursuivra ses travaux demain,  mardi 15 juin, à 10 heures, en salle de conférence 2. 


*A/CONF.192/BMS/2010/L.1/Rev.1



EXAMEN DE LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME D’ACTION SOUS TOUS SES ASPECTS, AUX NIVEAUX NATIONAL, RÉGIONAL ET MONDIAL A/CONF.192/BMS/2010/WP.1


-     L a création, quand cela est approprié, de mécanismes sous-régionaux et régionaux, afin de prévenir, de combattre et éliminer le trafic illicite transfrontière des armes légères, notamment l’instauration d’une coopération douanière transfrontière et la constitution des réseaux pour le partage d’informations entre les organismes chargés de la détection et de la répression des infractions, des contrôles aux frontières et des douanes


Déclarations liminaires


M. SERGIO DUARTE, Haut-Représentant pour les affaires de désarmement, a souhaité que cette quatrième réunion biennale soit l’occasion de réfléchir à la manière de rendre plus efficace le Programme d’action et son instrument relatif au traçage, notamment dans le contexte de la Conférence d’examen de 2012.  Le fléau mondial du commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC) continue de nous frapper de différentes manières et d’avoir un effet déstabilisateur dans toutes les régions du monde, a-t-il ajouté.  Au cours de la décennie, le Programme d’action a joué un rôle central dans l’action de la communauté internationale, a-t-il estimé avant de souligner les progrès significatifs au niveau des lois nationales et les efforts positifs de la démobilisation et de la réinsertion.  Il s’est félicité de ce que certains pays aient intégré des plans d’action contre les ALPC dans leurs programmes de développement. 


Le Haut-Représentant a néanmoins regretté des lacunes graves dans la mise en œuvre du Programme d’action, en citant des rapports nationaux peu clairs sur les difficultés rencontrées.  Il a également regretté l’insuffisance de progrès dans l’échange d’informations avec INTERPOL et dans la mise en œuvre des mesures régionales.  Au niveau mondial, le succès de la Troisième réunion biennale a été très encourageante, a-t-il dit, en se félicitant des recommandations contre le courtage illicite des armes et pour la gestion des stocks d’armes, la mise en œuvre de l’instrument de traçage et le renforcement de l’assistance et de la coopération. 


Il a également rappelé que la Troisième réunion biennale a souligné l’importance de recourir aux rapports nationaux pour mieux mesurer les besoins en matière de coopération.  Il a rappelé la convocation du 10 au 14 janvier 2011 d’une réunion d’experts gouvernementaux pour identifier les défis et les opportunités de la lutte contre la prolifération des ALPC, y compris l’assistance et la coopération.  Il a espéré que cette réunion d’experts et la Quatrième réunion biennale seront l’occasion d’identifier les améliorations à apporter au niveau mondial pour une pleine mise en œuvre du Programme d’action. 


M. PABLO MACEDO (Mexique), Président élu de la Quatrième réunion biennale, a noté que les États doivent consacrer une partie appréciable de leurs ressources à la lutte contre le commerce illicite des armes légères.  Les Nations Unies ont la responsabilité de faire face à cette menace, et cette réunion sur le Programme d’action de 2001, lancé en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères, doit permettre aux délégations d’engager un dialogue franc et constructif pour parvenir à une approche globale, a dit M. Macedo.  Il faut être capable d’envoyer un message énergique et clair qui prouve la détermination de la communauté internationale dans la lutte contre ce fléau, détermination qui doit être reflétée dans le document final qui devra être adopté en fin de session, a préconisé M. Macedo.  Le Président élu a présenté l’ordre du jour de cette Quatrième réunion biennale qui, selon lui, comprend les principales questions qui nécessitent une action ferme, l’objectif commun étant de prévenir, de combattre, et d’éliminer le commerce illicite des armes légères.


Présentant une étude sur la mise en œuvre des rapports nationaux en 2009 et 2010, Mme SARAH PARKER, Small Arms Survey, a déclaré qu’il s’agissait d’un rapport intermédiaire publié le 6 mai, et qui sera complété ultérieurement.  Ce rapport se divise en quatre parties: tendances relevées dans les différents rapports; thèmes de la quatrième réunion; information sur l’instrument de traçage; et conclusions.  Elle a dit que le document ne concernait pas les  moyens d’améliorer la mise en œuvre du Programme d’action.  Elle a rappelé que 151 États ont fourni des rapports depuis 2002 sur la mise en œuvre du Programme d’action.  Les États ont nommé des points de contact pour la mise en œuvre de leurs rapports nationaux.  Nous avons pu contacter 151 de ces points de contact en six semaines, et nous avons pu identifier clairement l’identité de seulement de ces 52 points de contact, ce qui est décevant si l’on considère l’importance de ces personnes et du rôle qu’elles jouent pour la mise en œuvre du Programme d’action, a dit Mme Parker.  Elle a mis l’accent sur la question de la porosité des frontières en indiquant que ce rapport détaillait les mesures prises par les États pour durcir les contrôles d’armes aux frontières.  Il semble clair, a-t-elle dit, que les organisations internationales ont joué un rôle prédominant pour favoriser la coopération et l’assistance.  Dans des observations générales, elle a regretté que peu d’États utilisent les rapports nationaux pour décrire l’assistance dont ils ont besoin pour mieux mettre en œuvre le Programme d’action et renforcer leurs capacités.  La plupart des États donnent des informations sur les activités entreprises, mais très peu d’informations sur l’efficacité de ces actions, a-t-elle noté.  Elle a indiqué que la partie concernant le traçage souligne que seuls 23 États avaient fait un rapport séparé sur le traçage des armes, et que 20 États supplémentaires avaient mentionné cet instrument dans leurs rapports nationaux sur la mise en œuvre du Programme d’action.


M. FEDERICO PERRAZA (Uruguay), Groupe des amis du Président, a fait une intervention sur les mécanismes de coopération douanière transfrontière dans le cadre de la lutte contre le commerce illicite des armes légères.  Il s’agit d’un nouveau point inscrit à l’ordre du jour.  Par conséquence, en vue d’encourager le débat sur cette question, il a été élaboré un document de réflexion à l’attention des délégations.  Ce document présente les enjeux et les questions qui, si elles faisaient l’objet d’un consensus, pourraient figurer comme recommandations dans le document final, a estimé M. Perraza.  Les rapports nationaux présentés par les États à la quatrième réunion biennale ont servi de référence à ce document, a expliqué M. Perraza.  Il a proposé qu’à l’avenir, les États spécifient le type d’assistance qu’ils souhaiteraient obtenir pour améliorer l’efficacité de leurs plans d’action nationaux de lutte contre le trafic et la prolifération des armes légères.  Revenant sur les deux instruments à portée universelle existant sur cette question, M. Perraza a noté que le Plan d’action ne comprend qu’un seul paragraphe sur la question de la coopération douanière transfrontière, et il a recommandé le renforcement des régimes législatifs sur ce point tant sur le plan national que régional.  Un échange d’informations sur les mouvements transfrontières d’armes légères et sur les moyens de contrôle de ces mouvements s’imposent, a-t-il préconisé.  Sous l’angle de la responsabilité partagée, M. Perraza a expliqué que les pays partageant des frontières avec d’autres nations doivent coopérer avec leurs voisins en vue de contrecarrer le fléau du commerce illicite des armes légères.  M. Perraza a encouragé les délégations à définir des paramètres mondiaux pour prévenir et combattre ce trafic dans le cadre des travaux de cette quatrième réunion biennale.



Déclarations


Intervenant au nom de l’Union européenne, M. JUAN IGNACIO MORRO (Espagne) a salué l’élaboration des documents avec le Groupe des amis du Président, documents qui présentent des idées à partir desquelles les délégations pourront travailler.  Il a mis l’accent sur la référence que constitue la stratégie de l’Union européenne sur la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC), adoptée par les États membres de l’UE en décembre 2005.  L’UE a d’autre part adopté en 1998 un code de conduite sur l’exportation des armes en établissant des critères communs sur l’exportation des ALPC, qui a été remplacé en 2008 par une position commune sur l’exportation des ALPC, qui est juridiquement contraignante.  Depuis trois ans, l’UE a également encouragé l’adoption de cette position commune par les pays voisins de ses États membres, ceci par le biais d’une assistance technique, a indiqué le représentant.  L’échange d’information entre autorités compétentes aux niveaux national et régional est essentiel pour lutter contre la prolifération des ALPC, a-t-il encore dit en estimant que cet échange d’information ne se limite pas au niveau bilatéral.  Il a déclaré que la Convention de l’ONU sur la criminalité transfrontière et le Protocole sur les armes à feu étaient deux textes juridiquement contraignants qui sont très utiles pour lutter contre la prolifération des ALPC.  L’Union européenne peut apporter une contribution décisive, a-t-il ajouté, en citant le développement de systèmes d’alarme et d’instruments d’évaluation des risques, et l’amélioration de la coopération au niveau des frontières, pour mieux identifier les armes transférées illégalement par voie aérienne.  Nous examinions les moyens d’améliorer la capacité des États africains en matière d’aviation, de police et de douane, aux fins de la lutte contre le trafic illicite d’ALPC par voie aérienne, dit le représentant de l’Espagne.  


M. PABLO ANTONIO THALASSINOS (Panama), s’exprimant au nom des pays membres du Système d’intégration d’Amérique centrale et du Mexique (SICA), a assuré que la sécurité était un facteur fondamental pour le développement des pays du SICA, qu’il s’agisse des domaines de la lutte contre le trafic de drogue, le commerce illicite des petites armes, ou de la traite des êtres humains.  Il est urgent de trouver des solutions au problème du commerce illicite des armes, a-t-il souligné.  Témoignant de la volonté des pays membres du SICA de faire face à cette menace, le programme d’Amérique centrale contre le commerce illicite des ALPC (CASAC) a pour vocation de renforcer les capacités de lutte au niveau régional et représente un effort intergouvernemental appréciable en vue d’améliorer les conditions de sécurité dans la région et de faciliter le développement durable, a dit M. Thalassinos.  Le cinquième Dialogue sur le Programme CASAC doit se tenir en 2011 au Mexique, a-t-il précisé.  En outre, les États membres du SICA ont participé en mai dernier à une réunion sur le renforcement du contrôle au niveau des frontières de manière coordonnée et sure.  Rappelant que la violence armée représente une menace permanente pour la sécurité de la région d’Amérique centrale, M. Thalassinos a expliqué que cet état de fait conduit les pays du SICA à soutenir la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement.


Intervenant au nom du Mouvement des non-alignés, M. HASAN KLEIB (Indonésie) a insisté sur la nécessité d’établir un « contrôle total » sur la circulation des ALPC.  Ceux qui fabriquent ces armes doivent s’assurer qu’elles sont bien livrées à des gouvernements ou entités autorisée à les posséder.  Il est indispensable de mettre en œuvre pleinement et rapidement le Programme d’action, a-t-il insisté, avant de dire combien le Mouvement était déçu que la conférence d’examen de l’ONU n’ait pas abouti à un document final.  Il a rappelé l’importance des réunions régionales organisées par le Bureau des affaires de désarmement.  Il a, à son tour, souhaité la mise en œuvre complète de l’instrument international sur le traçage et a mis l’accent sur l’importance de l’assistance aux pays en développement, tout en souhaitant qu’elle ne se fasse pas au détriment des efforts de réalisation des OMD.  Il a souligné l’importance de la résolution 64/32 de l’Assemblée générale sur les liens entre désarmement et développement, avant de revendiquer le droit des pays à produire ou à acquérir des ALPC pour la défense nationale.


M. HOSSAM ELDEEN M. ALY (Égypte) a rappelé que son pays dispose d’une des plus anciennes législations sur le commerce illicite des ALPC et est très attaché à la réalisation du Programme d’action de 2001.  Concernant le point 6 a), relatif à la coopération transfrontière des services de douane et des réseaux pour la mise en commun d’informations entre les organes de police, les services de contrôle des frontières et les douanes de l’ordre du jour, qui a été amendé pour l’associer plus étroitement au Programme d’action, il a indiqué que l’Egypte salue cette décision et attend le document révisé qui sera présenté par le Président de la Quatrième réunion biennale.


M. DALIUS ČEKUOLIS (Lituanie) s’est félicité du choix du Président de la Réunion biennale de se concentrer sur des questions spécifiques.  Il a souhaité que soient encouragées la coopération et l’assistance dans le domaine du contrôle des frontières.  Il a estimé que l’OSCE et ses 56 États membres qui couvrent une surface allant de Vancouver à Vladivostok étaient un exemple parfait de coopération régionale mettant au point des mesures de contrôle sur tout le cycle de vie des ALPC.  La Lituanie, qui doit présider l’OSCE en 2011, a l’intention d’insister sur les questions liées à la prolifération des ALPC.  Il a exhorté tous les États Membres à faire tout pour s’entendre sur un document final d’ici la fin de la semaine. 


M. CAMILLO GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines), s’exprimant au nom des pays de la CARICOM, a affirmé que la lutte contre le commerce illicite des ALPC est une priorité pour les États de la CARICOM, alors qu’ils ne sont ni producteurs ni importateurs.  Le problème, s’est-il expliqué, est lié au trafic de drogue et à d’autres aspects du crime organisé, qui sont au centre des problèmes de sécurité de la région.  Il a insisté sur la nature pluridimensionnelle et transsectorielle de la lutte contre le commerce illicite des ALPC.  Les recommandations de la quatrième réunion biennale doivent, selon lui, porter sur la coopération dans le domaine du contrôle des frontières, y compris les côtes et les espaces maritimes. 


Malgré ses ressources limitées, a affirmé le représentant, la CARICOM a déployé des efforts importants dans les domaines de l’échange d’informations et du renseignement, notamment par le biais de la Convention CIFTA.  Les pays de la CARICOM comptent sur l’assistance technique de la communauté internationale.


Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. LAWRENCE OLUFEMI OBISAKIN (Nigéria) a mis l’accent sur les effets déstabilisateurs de la circulation illicite des ALPC dans le monde en général et en Afrique en particulier.  Il a estimé que le temps était venu pour les États d’intensifier leur coopération pour réaliser le rêve d’un monde plus sur, grâce à l’élimination des ALPC illicites.  Si divers instruments juridiquement contraignants ont pu être mis en œuvre en Afrique avec des résultats positifs, a-t-il dit, l’harmonisation de ces instruments avec ceux d’autres groupes régionaux pourrait accélérer la mise en œuvre du Programme d’action à travers le monde. 


M. AMANDEEP SINGH GILL (Inde) a abordé le point 6 a) de l’ordre du jour.  Constatant que malgré les efforts des organisations internationales, le manque d’un cadre institutionnel global pour le contrôle des frontières de manière à pouvoir lutter contre le commerce illicite des armes transfrontières reste un problème majeur.  Pour sa part, l’Inde est déterminée à renforcer sa coopération avec les pays voisins pour lutter contre le crime transfrontière.  L’Inde coopère avec notamment le Népal, le Bangladesh et le Bhoutan, et a d’ores et déjà mis en place des mécanismes à cet effet, a dit le représentant.  Pour la délégation indienne, le document final de cette Quatrième réunion biennale devrait comprendre des recommandations portant sur des mécanismes de contrôle des frontières, et des instruments de partage et de protection des informations sensibles. 


Mme YANAI (Japon) a rappelé que son pays a soutenu de nombreux ateliers et conférences sur la lutte contre la prolifération des ALPC.  En ce qui concerne le contrôle aux frontières, elle a salué la préparation d’un document de réflexion qui offre des suggestions sur les mesures à prendre aux cours de la présente réunion, dont le renforcement des cadres législatifs, une meilleure coopération, ou encore l’établissement de points focaux sur le contrôle des frontières.  Citant l’expérience dont jouit le Japon, elle a dit que la possession d’armes y était strictement encadrée par la loi.   Nous nous efforçons de réduire le nombre des victimes par armes à feu, et le contrôle aux frontières représente un défi pour le Japon.  Au Japon, pays insulaire, des mesures vigoureuses ont été prises pour promouvoir les contrôles côtiers, a-t-elle dit.  Nous avons promu la coopération entre les autorités douanières et établi de nouveaux réseaux régionaux et internationaux en matière d’échanges d’informations, notamment avec les pays d’origine des armes illicites retrouvées au Japon.  Elle a espéré que cette semaine de réunion sera l’occasion de parvenir à des recommandations orientées vers l’action.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé que, compte tenu du temps très court dont dispose la Quatrième réunion biennale, il faudrait se concentrer sur ce qui est en train d’être fait et sur ce qui peut être fait à l’avenir pour lutter contre les trafics illicites d’ALPC.  Il semble inapproprié de s’engager dans de longs débats sur des points nouveaux et complexes, au risque de se retrouver dans une impasse sur les questions dont nous débattons, a dit le représentant.  Pour ce qui est du contrôle aux frontières, le Pakistan a créé 1 000 postes de sécurité le long de sa frontière avec l’Afghanistan, alors même que du côté afghan il n’y en a que cent, a-t-il relevé.  De plus, le Pakistan a modernisé ses systèmes de contrôle biométriques et autres, au niveau de ces postes.  Fort de ce constat, le délégué a expliqué que même si son pays reste disposé à aller plus loin, il doit s’agir d’un effort collectif régional, et que la coopération concerne tous les pays au même pied d’égalité.  Pour lui, chaque gouvernement doit assumer ses responsabilités et il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit à un État.


M. DANIEL AVILA-CAMACHO (Colombie) a déclaré que le commerce illicite des ALPC présentait une grave menace pour la sécurité des États.  Il a cité les difficultés à disposer de contrôles efficaces aux frontières en mettant l’accent sur l’importance d’une bonne coopération entre les autorités de douanes, de police et de migration.  Il faut renforcer les capacités nationales qui nous permettront de faire face à cette question avec la meilleure efficacité, a-t-il dit en mettant l’accent sur l’importance d’une coopération régionale et sous-régionale.  C’est un outil précieux et nécessaire de la lutte contre les trafics d’ALPC, a-t-il souligné.  Il faut renforcer les mesures de confiance et pratiquer des exercices bilatéraux de contrôle, a préconisé le représentant.  Il a parlé de l’importance de l’échange d’informations entre les autorités pertinentes afin de tracer

l’origine des armes qui traversent les frontières.  Il a souhaité que le document final de cette Quatrième réunion biennale parvienne à des recommandations pratiques orientées vers l’action, qui permettront aux États de renforcer leurs contrôles aux frontières pour combattre et éliminer le commerce illicite des ALPC. 


M. MARTIN SIRAKOV (France) a estimé que la question du contrôle des frontières dans la lutte contre le commerce illicite des ALPC est essentielle.  Ces dernières années, la France a choisi de concentrer ses initiatives sur la voie aérienne, car elle représente l’essentiel des trafics d’armes légères, qu’elle est plus chère et moins volumineuse qu’un transport par voie maritime ou terrestre, mais plus discrète, plus rapide et plus sure.  Par des subterfuges connus, comme les changements de plans de vol et les documents falsifiés, les compagnies aériennes arrivent à contourner les contrôles a-t-il poursuivi, ajoutant que les organisations internationales chargées de la régulation, n’ont pas de pouvoirs réels pour faire appliquer leurs règlements aux autorités nationales.


Les mécanismes proposés par la France au sein de l’arrangement de Wassenaar, de l’OSCE et de l’Union européenne reposent sur trois principes et d’abord la coopération, l’échange d’informations et une bonne connaissance mutuelle entre les autorités responsables du contrôle des frontières, des douanes, de la police, de l’armée, des gardes-côtes et plus particulièrement entre les points de contact et les interlocuteurs compétents, tant sur le plan régional que sous-régional.  Le deuxième principe est le dialogue avec les opérateurs privés, chargeurs et transporteurs alors que le troisième porte sur les contrôles des cargaisons, des documents, si possible en les ciblant sur la base de renseignements.  M. Sirakov a expliqué que ces trois principes valaient aussi bien pour les transports par voie terrestre, maritime et aérienne, et qu’ils devraient contribuer à réduire la zone grise dans laquelle œuvrent les trafiquants d’armes, les acteurs non étatiques, les mouvements terroristes ou le crime organisé; le but étant de compliquer ces trafics et de limiter les gains financiers qui en sont tirés.


M. STEPHEN R. COSTNER (États-Unis) a dit qu’il avait quelques inquiétudes concernant le texte qui a été soumis pour alimenter cette discussion sur l’élimination du commerce illicite transfrontière des ALPC, notamment par l’instauration d’une coopération douanière transfrontière et la constitution de réseaux pour le partage d’informations entre les organismes chargés de la détection et de la répression des infractions, de l’exécution des contrôles aux frontières, et des douanes.  Il a rappelé que la Convention interaméricaine contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu, de munitions, d'explosifs et d'autres matériels connexes (CIFTA) n’était pas juridiquement contraignante pour les membres de l’OSCE.  Les États-Unis soutiennent l’importance de la coopération aux fins des contrôles aux frontières, du moment qu’il est entendu que les activités criminelles connexes qui ne sont pas mentionnées dans le Programme d’action soit traitées selon les instruments de référence, a dit le représentant.  Mais il ne s’agit pas d’élargir la portée du Programme d’action au-delà de ses attributions, a-t-il insisté.  Il a également souhaité que l’on évite la multiplication des points focaux par pays, en souhaitant qu’on se limite à l’établissement d’un seul point focal pour toutes les questions liées aux ALPC. 


M. PHILIP KIMPTON (Australie) a rappelé que le Programme d’action se concentre sur le trafic illicite des ALPC, et cela ne peut se faire sans que l’on parle du contrôle des frontières.  Ainsi il a appuyé le fait que la réunion actuelle sera en partie consacrée aux mécanismes nationaux, régionaux et sous-régionaux de contrôle des frontières et au partage des renseignements par le biais de la coopération.  Il a rappelé que l’Australie avait convoqué en juin 2009 une réunion régionale sur la mise en œuvre du Programme d’action sur la prévention, le combat et l’élimination du commerce illicite des ALPC.  Pour lui, la coopération doit cibler les mouvements illicites des ALPC.  A cet effet, l’Australie a lancé un programme de surveillance maritime et encourage tous les mécanismes internationaux et régionaux de partage d’information. 


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a déclaré que la mise en œuvre du Programme d’action était le meilleur moyen de lutte contre la prolifération des ALPC.  Les Philippines ont mis en place une législation très stricte sur l’importation et l’exportation des armes en utilisant les certificats d’utilisateurs finaux, a indiqué M. Cabactulan.  Les Philippines ne réexportent  pas les armes importées, a-t-il dit en précisant que les armes importées par le pays étaient stockées dans des installations spéciales dans l’attente de la délivrance des autorisations nécessaires pour leur destruction après usage ou leur commercialisation locale.  Il a assuré que son pays coopérait de manière active avec toutes les entités concernées pour empêcher le commerce illicite transfrontière des ALPC.  


M. ROBERTO DONDISCH (Mexique) a rappelé que le Programme d’action a pour vocation de mettre en place des mécanismes de coopération.  Aussi la délégation mexicaine estime-t-elle que le problème du trafic transfrontalier fait intégralement partie de la portée de ce programme.  La nature internationale du commerce des ALPC nécessite une révision des cadres nationaux, régionaux et sous-régionaux pour pouvoir aborder ce problème dans son ensemble, a dit le représentant.  Il faut réglementer la production, l’exportation, le transbordement, la délivrance de permis ou d’autorisation d’achat d’armes, a-t-il déclaré, afin de faire obstacle aux trafics d’armes.  Pour se faire, la coopération internationale s’impose, a-t-il conclu.


M. LAUBER (Suisse) a encouragé les États à intensifier la collaboration en matière de contrôle aux frontières afin de lutter contre la prolifération des ALPC.  Il a plaidé en faveur d’une collaboration aux niveaux national, régional et international pour renforcer le contrôle aux frontières.  La Suisse soutient un renforcement des mécanismes de contrôle aux frontières qui doivent être transfrontaliers et coordonnés entre pays voisins, a-t-il dit.  Il a jugé qu’il était temps de commencer des discussions sur les paramètres que la communauté internationale souhaiterait adopter en matière de lutte contre le commerce illicite transfrontière des ALPC, dont notamment des mesures de coopération douanière transfrontière et la constitution de réseaux pour le partage d’informations entre les organismes chargés de la détection et de la répression des infractions, des contrôles aux frontières, et des douanes.


M. MOHAMMED BELAOURA (Algérie) a rappelé l’engagement de son pays dans la mise en œuvre du Programme d’action de 2001.  Ainsi, au plan national, l’Algérie déploie des efforts considérables pour lutter contre la prolifération des ALPC par le biais de réseaux transfrontaliers.  Elle a aussi poursuivi le renforcement du dispositif opérationnel destiné à contrecarrer l’action des organisations criminelles et terroristes de contrebande d’armes illicites, a expliqué le représentant.  Pour lui, les coopérations régionale et sous-régionale sont essentielles pour assurer un contrôle efficace au niveau des frontières, ce dont témoigne l’assistance technique apportée par l’Algérie aux pays du Sahel.  L’Algérie assure notamment la formation du personnel frontalier de ces pays, de manière à leur permettre de mieux prendre en charge le contrôle de leurs frontières, a indiqué le représentant.  L’Algérie demeure favorable à l’élaboration d’instruments juridiques contraignants sur le plan régional et sous-régional pour lutter contre le trafic illicite des ALPC, a-t-il affirmé. 


M. MEIR ITZCHAKI (Israël) a salué l’approche adoptée lors de la Troisième réunion biennale de concentrer les discussions sur quelques points précis.  Le contrôle transfrontière est un élément critique pour éviter les transferts d’armes vers des terroristes, a-t-il dit en appelant à la meilleure cohérence entre les différentes institutions en charge du contrôle des frontières comme INTERPOL ou l’Organisation mondiale des douanes.  À l’instar de l’Union européenne et de la France, le représentant israélien a souhaité des efforts ciblés sur le transport aérien de ces armes.  Il a insisté sur la nécessité d’institutionnaliser le partage d’informations aussi bien au niveau interne qu’au niveau international.  Il a souhaité que l’on évite la multiplication des points focaux, en suggérant plutôt un seul point focal par pays.   


M. MEISZNER (Argentine) s’exprimant au nom du Mercosur, a estimé que le Plan d’action des Nations Unies devrait aussi porter sur les munitions et les explosifs.  Le document de réflexion soumis par M. Perazza, a-t-il dit, constitue une bonne base des discussions prévues au cours de cette session.  Insistant, à son tour, sur l’importance qu’il y a à renforcer les mécanismes de contrôle frontalier, et plus précisément les capacités nationales, il a rappelé que le Mercosur avait créé en 2001 un Groupe de travail chargé de développer des politiques de lutte contre le trafic et la prolifération des armes à feu et des munitions.  La dernière réunion du Groupe, a indiqué le représentant, a porté sur le registre des armes confisquées dans la région.


M. FRANCIS KIMEMIA (Kenya) a rappelé que le problème de la prolifération des ALPC frappe de plein fouet l’Afrique de l’Est, dont le Kenya, et représente une menace à la sécurité dans cette région, compte tenu de la présence de gangs et de groupes terroristes.  Le Kenya, a-t-il affirmé, a adopté un plan stratégique de lutte contre le commerce illicite des ALPC qui favorise la coopération entre les services concernés.  Comme le pays a également signé plusieurs protocoles et accords avec les différentes communautés nationales, le Gouvernement a réussi à éliminer quasiment le flux des armes illicites au Kenya, compte tenu de la lourdeur des amendes en cas de possession d’armes.  Une autre mesure a été la multiplication des postes de police pour éviter que les communautés ne cèdent à la tentation de l’autodéfense.  Le marquage des animaux à l’aide de puces électroniques s’est aussi avéré efficace pour la protection du bétail, évitant ainsi aux propriétaires de devoir protéger eux-mêmes leurs animaux, a encore précisé le représentant.


M. LAWRENCE BASSIE (Sierra Leone) a assuré que son pays n’épargnait aucun effort pour mettre en œuvre la Programme d’action, en rappelant la ratification de la Convention de la CEDEAO.  Une nouvelle législation a été mise en vigueur pour refléter les nouveaux défis liés à la prolifération des ALPC, a-t-il précisé, avant d’estimer que l’autre défi demeure l’assistance technique et financière.  Il a invité la société civile et le secteur privé à s’impliquer et à compléter les efforts du Gouvernement, en termes de sensibilisation du public. 


M. RODOLFO BENITEZ VERSON (Cuba) a souhaité une plus grande coopération entre les États afin de renforcer les contrôles frontaliers pour lutter contre le trafic illicite transfrontalier des ALPC.  Il s’est dit frappé par le fait que la section 2 du document dont sont saisies les délégations ne mentionne pas le terrorisme.  Il s’agit pourtant d’une question très importante pour un pays qui, comme Cuba, a dû faire face à de nombreuses tentatives d’intrusion sur son sol d’armes légères pour favoriser des activités terroristes, a-t-il dit.  Dans plusieurs parties du document, on mentionne le principe de la responsabilité partagée dont la portée n’est pas claire, s’est-il aussi inquiété.


Il a jugé important d’insister sur le rôle central des pays en matière de contrôle des frontières et s’est dit peu convaincu de la nécessité d’un nouvel instrument international en la matière.  Plutôt que de créer de nouveaux instruments, il faudrait plutôt accorder la priorité à la pleine application des instruments existants aux niveaux local, régional et international, dont l’application du Programme d’action, a-t-il estimé. 


Mme SIHAM MOURABIT (Maroc) est d’avis qu’il est important de pouvoir capitaliser sur les succès au niveau régional et sous-régional en matière d’application du Programme d’action de 2001.  Pour la déléguée, la porosité des frontières et le caractère transnational du trafic illicite des armes restent les principaux défis à relever.  Le trafic illicite des ALPC alimente le terrorisme et la criminalité organisée, a-t-elle souligné avant d’encourager les délégations à faire des recommandations concrètes dans le document final pour contrecarrer ce fléau.  La maîtrise des frontières nécessite l’existence de dispositifs normatifs et institutionnels en vue de pouvoir renforcer les contrôles, mais tous les pays n’en disposent pas, a-t-elle fait remarquer.  Il est donc essentiel pour la communauté internationale d’assister ces pays pour leur permettre de réellement progresser.  Pour le Maroc, toute coopération doit se faire dans le respect de la souveraineté nationale, car il appartient aux États de renforcer ces mécanismes de contrôle avec le soutien de la communauté internationale, a soutenu la représentante.  Passant ensuite à la coopération Sud-Sud, la déléguée a estimé qu’elle faciliterait l’harmonisation de la législation au niveau régional. Pour ce qui est de la région du Sahel, elle a estimé que la meilleure riposte possible au trafic illicite d’armes qui la caractérise passe par le dialogue entre tous les États concernés et l’harmonisation des législations nationales.  Pour ce qui est de l’échange d’informations, elle a estimé qu’Interpol reste le cadre qui convient le mieux à cet échange. 


M. OBANDO (Pérou) a estimé qu’il s’agissait de renforcer la coopération régionale et internationale pour la lutte contre le trafic illicite des ALPC car il en va de la sécurité et de la stabilité nationale et régionale.  Il faut, a-t-il dit, promouvoir des traités bilatéraux en matière de contrôle douanier et de police entre États frontaliers.  En outre, il faut former les agents des différentes institutions concernées et leur donner les moyens de coopérer avec l’entité correspondante dans les pays frontaliers.  Le délégué a signalé que le Programme national du Pérou ne se limite pas aux ALPC mais porte également sur les munitions.  Au niveau du continent, le Pérou participe à la Convention sur les armes légères et les munitions CIFTA.


Mme KIM JOSLIN (Canada) a déclaré que la coopération en matière de contrôle des frontières était essentielle pour combattre le commerce illicite des armes légères. Elle a précisé que le Canada avait 9 000 km de frontières terrestres et des eaux territoriales dans trois océans.  Le Canada et les États-Unis coopèrent depuis très longtemps en matière de lutte contre le trafic illicite des ALPC et d’autres questions de sécurité publique qui intéressent les deux pays.  Elle a cité l’existence d’un forum canadien sur la criminalité transfrontière qui comprend un groupe de travail sur les armes à feu.  Elle a espéré que l’exemple de la coopération entre les États-Unis et le Canada servira d’exemple à la mise en œuvre de meilleures pratiques au niveau international.


M. WALTER SCHULDT (Équateur) a déclaré que le trafic illicite constituait un grand défi pour les pays en développement.  Il a cité la référence que constitue la Convention interaméricaine contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu, de munitions, d'explosifs et d'autres matériels connexes (CIFTA).  Le représentant a indiqué que son pays élaborait actuellement de nouveaux projets de lois visant à règlementer l’importation, l’exportation ou la fabrication des armes légères et avait suspendu l’octroi de licences d’armes aux civils.  Il a fait siennes les références à la responsabilité partagée en ce qui concerne les capacités de contrôle aux frontières.


M. LUIS CARRANZA (Guatemala) a reconnu la porosité des frontières du Guatemala, citant à ce titre les résultats d’une étude menée sur la question du trafic illicite qui remonte à quatre ans.  Il importe alors, a-t-il suggéré, de mettre en place des programmes multidisciplinaires et d’assurer des formations adéquates aux personnels frontalier, douanier, policier et des autres institutions concernées tant sur le plan national que sur le plan régional.  Il a estimé que l’harmonisation des procédures de lutte contre le trafic illicite des ALPC est utile de manière à pouvoir s’attaquer parallèlement aux autres formes de criminalité transnationale comme le trafic de stupéfiants et la traite des personnes.  Le partage des informations est un élément essentiel dans la lutte contre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, a déclaré le représentant.  Il est important, a-t-il dit, de parler le même langage pour pouvoir être cohérent, ce qui suppose qu’il y ait une harmonisation des procédures aux niveaux régional et sous-régional.


Mme MILKA TERRESRO (République dominicaine) se félicite du fait que cette quatrième Réunion biennale soit axée en particulier sur le renforcement de la protection des frontières en matière de lutte contre le commerce illicite d’armes à feu.  Pour sa part, la République dominicaine emploie des mécanismes de contrôle pour suivre l’embarquement, le débarquement, l’exportation et la réexportation de marchandises sur son territoire.  Elle a cependant besoin d’une assistance technique internationale pour pouvoir être plus efficace, a indiqué la représentante.  En tant que pôle touristique, la République dominicaine doit renforcer la supervision et la surveillance douanières de manière à pouvoir assurer la sécurité des citoyens et des touristes.  En outre, la représentante s’est dite favorable à la création d’un instrument juridiquement contraignant pour l’application du Programme d’action des Nations Unies de 2001.


Mme LUEJIT TINPANGA (Thaïlande) a déclaré que malgré les mesures prises, la Thaïlande continuait de faire face à des problèmes relatifs au trafic illicite des ALPC.  Nous avons participé à des initiatives et programmes de sécurité destinés à garantir la sécurité des marchandises entrantes et sortantes, a-t-elle dit en souhaitant que l’on garde à l’esprit le fait que l’inaccessibilité de certaines frontières pose des problèmes de contrôle.  Elle a aussi souhaité que la réunion  des experts gouvernementaux de janvier 2011 soit l’occasion de commencer l’examen approfondie de cette question du trafic transfrontalier des ALPC.


M. KHODADAD SEIFI PARGOU (Iran) a mis l’accent sur les liens entre crime organisé, trafic de stupéfiant et commerce illicite des ALPC. La porosité des frontières est un facteur aggravant, a-t-il dit, en appelant à des mécanismes régionaux et sous-régionaux.  Nous avons des frontières communes avec plus d’une dizaine de pays et sommes nous-mêmes un pays de transit pour les stupéfiants et les armes illicites, a-t-il souligné. Nous avons conclu plusieurs accords bilatéraux et multilatéraux avec les pays voisins et 35 000 personnes travaillent dans les agences qui s’occupent de la lutte contre la prolifération des ALPC, a encore dit le représentant. Il a souhaité que le document final de cette Réunion réaffirme l’engagement de la communauté internationale à faciliter le transfert de technologies nécessaires pour la détection des armes illicites. 


M. EMMANUEL RENÉ MOISE (Sénégal) a réaffirmé l’engagement de son pays à mettre en œuvre le Programme d’action et la Convention de la CEDEAO.  La coopération transfrontalière des services de défense et de sécurité est une priorité pour le Sénégal, qui, à travers ses unités de gendarmeries transfrontalières, initiative à laquelle participent 22 pays d’Afrique, s’est doté d’un mécanisme efficace.  Soulignant la problématique de la bande sahélo-saharienne, le représentant a mis l’accent sur la nécessité pour tous les pays de la région de coopérer pour venir à bout du commerce illicite qui la caractérise.  À l’instar des États-Unis et du Maroc, il a recommandé que les points focaux nationaux prennent en charge les échanges d’informations en matière de trafic illicite.  Il n’est pas nécessaire ni souhaitable de créer un autre type d’instance, a-t-il estimé.


M. OBISAKIN (Nigéria) a qualifié les ALPC « d’armes de déstabilisation de masse ».  Il a expliqué que, depuis 30 ans, le Nigéria a lancé une initiative de patrouilles transfrontalières avec les pays voisins qui a permis de saisir un grand nombre d’armes à feu illicites.  Rappelant aussi les différentes initiatives lancées par la CEDEAO auxquelles le Nigéria participe, le représentant a néanmoins insisté sur le fait que les pays africains avaient besoin du soutien international pour se doter des moyens de pointe, en particulier pour ce qui est de la surveillance des frontières aériennes, terrestres et maritimes.


M. GANBOUR (Libye) a rappelé que la production annuelle des ALPC dépassait de loin les besoins des États.  Il a déclaré que la Libye avait promulgué un certain nombre de lois visant la mise en œuvre du Programme d’action et qu’elle coopère avec les États arabes, à travers des réunions régulières pour échanger les expériences et les bonnes pratiques.


M. GUIDO GONZALEZ PAZ (Bolivie) a souhaité que la question du commerce transfrontalier illicite soit discutée sous un angle qui tienne compte de la notion de responsabilité commune mais différenciée, compte tenu de la responsabilité des pays producteurs et exportateurs, et celle de pays comme la Bolivie qui ne font que supporter les conséquences de la prolifération de ces armes. Il a mis l’accent sur la décision 552 de la Communauté andine relative à un régime juridiquement contraignant en matière de lutte contre cette prolifération. 


M. AHMED WAFUBA (Ouganda) a souligné l’expérience amère de la région des grands lacs et de la Corne de l’Afrique directement liée à la présence massive des ALPC dans la région.  Ayant souscrit aux instruments internationaux de lutte contre le trafic illicite des ALPC, l’Ouganda a crée un point focal national et développé un plan national consacré à la réduction du nombre des ALPC en circulation et sur la prévention de la circulation de ces armes à l’avenir. Ainsi une politique réglementant l’importation, le transfert et l’utilisation de ce type d’arme a été adoptée.  Cet exercice national de contrôle de ces armes, et le recensement de ces armes actuellement en cours devrait faciliter la détection et le traçage des armes illicites a souligné le délégué.  Compte tenu des progrès de son pays en matière d’application du programme d’action,  ce dont témoigne notamment le fait que depuis 2008 l’Ouganda a détruit 778 tonnes d’engins explosifs excédentaires et 4 700 armes légères, le représentant a cependant lancé un appel à la communauté internationale pour pouvoir bénéficier d’une assistance technique de manière à pouvoir aller plus loin.


M. LEI SUN (Chine) a estimé que le commerce illicite transfrontière des ALPC doit également porter sur les mouvements transnationaux de personnes impliquées dans ce commerce.  Pour le délégué, la priorité doit être la mise en œuvre des mesures concrètes préconisée à savoir la réglementation de ces armes à partir de la source; l’amélioration de la formation du personnel des douanes et de frontières, la réglementation des activités de courtage de manière à éliminer les zones d’ombre  et le renforcement de la coopération internationale en impliquant tous les gouvernements sur une base volontaire.  Pour sa part, la Chine s’oppose au commerce illicite des armes légères et a une politique explicite en la matière qui porte sur toutes les armes et activités liées.  Pour le moment, le Gouvernement chinois n’a autorisé que 12 entreprises à exporter des armes, dont uniquement quatre ont le droit d’exporter des armes légères.  Aucune autre entité n’est autorisée à faire ce type de commerce, ni à avoir des activités de courtage sous peine de pénalités et sanctions lourdes a expliqué le délégué.


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a expliqué, qu’en tant que petit état insulaire, la Jamaïque continue à se heurter aux effets néfastes de la présence des armes légères sur son territoire, comme les événements récents à Kingston en témoignent.  Soulignant le lien indéniable entre le trafic illicite des armes légères et des stupéfiants qui caractérise les Caraïbes, le représentant a mis l’accent sur la porosité des frontières ce qui facilite le trafic illicite des ALPC qui arrivent par la mer.  La Jamaïque a élaboré une politique globale permettant en vue d’atteindre ses objectifs de sécurité mais compte sur l’assistance internationale en la matière.  En effet, pour le délégué la pierre angulaire de la lutte contre commerce illicite d’ALPC reste la coopération internationale, et régionale.  Il a également insisté sur l’importance de la mise à niveau des capacités nationales et régionales, remerciant dans ce contexte le Gouvernement canadien pour l’aide apportée à la Jamaïque en matière de formation de ses gardes-côtes.  Un autre point clef, selon lui, sont les équipements de pointe nécessaires pour pouvoir faire face aux activités de commerce illicite au niveau des frontières, car les trafiquants sont à la point de la technologie et il faut pouvoir les battre sur leur propre terrain.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Procureur de la Cour pénale internationale souligne devant le Conseil de sécurité l’absence de coopération du Gouvernement du Soudan avec la Cour

CS/9950

Le Procureur de la Cour pénale internationale souligne devant le Conseil de sécurité l’absence de coopération du Gouvernement du Soudan avec la Cour

11/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9950
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6336e séance – après-midi


LE PROCUREUR DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE SOULIGNE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ L’ABSENCE DE COOPÉRATION DU GOUVERNEMENT DU SOUDAN AVEC LA COUR


Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), M. Luis Moreno-Ocampo, a, cet après-midi, devant le Conseil de sécurité, souligné l’absence de coopération du Gouvernement du Soudan avec la juridiction de La Haye.


« Le Gouvernement du Soudan, en tant qu’État territorial souverain, a la responsabilité première et est entièrement en mesure de mettre en œuvre les mandats issus par la Cour », a déclaré M. Moreno-Ocampo, qui présentait son rapport sur les activités judiciaires entreprises par la CPI depuis le 4 décembre 2009.  « Le Gouvernement ne l’a pas fait.  Et les juges ont décidé de le notifier à ce Conseil », a-t-il ajouté.


Dans sa résolution 1593 du 31 mars 2005, le Conseil de sécurité, estimant que la situation au Soudan continuait de faire peser une menace sur la paix et la sécurité internationales, a décidé de déférer au Procureur de la CPI la situation au Darfour à partir du 1er juillet 2002.


Dans son rapport, Luis Moreno-Ocampo fait un point détaillé sur les trois affaires que l’accusation a portées devant les juges de la Chambre préliminaire de la Cour.  Il assure que le 25 mai dernier, la Chambre préliminaire a informé le Conseil de sécurité de l’absence de coopération de la République du Soudan. 


Le Procureur de la CPI affirme que les autorités soudanaises ont refusé d’arrêter et de transférer à La Haye les accusés Ahman Haroun et Ali Kushayb, lesquels font l’objet d’un mandat d’arrêt depuis trois ans pour répondre de 51 chefs d’accusation pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.


Il souligne également que le réexamen, par la Chambre préliminaire de la Cour, de l’exécution du mandat d’arrêt à l’encontre du Président Omar Hassan Al Bashir portant sur cinq chefs de crimes contre l’humanité et deux chefs de crimes de guerre, n’a eu aucun effet suspensif. 


Concernant l’affaire Bahar Idriss Abu Garda, le Procureur de la CPI précise que l’accusation continue de recueillir des éléments de preuve supplémentaires qu’elle présentera devant la Chambre préliminaire afin de demander la tenue d’une nouvelle audience de confirmation des charges.


M. Moreno-Ocampo a également informé le Conseil de sécurité des crimes qui se seraient poursuivis au Darfour au cours des six derniers mois.  « La vérité est que, malheureusement, les attaques contre des civils qui ne participent pas au conflit continuent », a-t-il déclaré, expliquant qu’« en février, immédiatement après la signature d’un accord de paix et la prise d’engagements publics en faveur de la paix, 100 000 civils ont été déplacés de force par les forces armées soudanaises au Jebel Marra ».


« Malheureusement, le crime d’extermination contre des millions de déplacés dans des camps continue », a ajouté le Procureur.  Selon lui, « la décision d’expulser des organisations humanitaires et l’accumulation d’obstacles sont une politique promue par des responsables soudanais, qui sont identifiés; et cette politique est destinée à commettre le crime d’extermination ».


Dans sa conclusion, M. Moreno-Ocampo a estimé que tout débat sur les éléments de preuve présentés par son Bureau ou sur les accusations figurant dans les mandats d’arrêt devrait se dérouler « dans une salle d’audience à La Haye ».  « Les décisions des juges ne seront pas modifiées par des négociations politiques », a-t-il assuré.


Le Procureur de la CPI a espéré que la décision des juges puisse être reconnue et « suivie d’effets par le Conseil de sécurité » entre aujourd’hui et la présentation de son prochain rapport en décembre 2010.


M. Moreno-Ocampo a en outre exhorté le Conseil de sécurité à faire en sorte que l’arrestation d’Ahmad Harun et d’Ali Kushayb soit « en permanence une exigence constante de cette Organisation ». 


Cette séance du Conseil de sécurité, ainsi que sa réunion d’information de lundi, « offrent une occasion parfaite pour ses membres d’intégrer la demande d’arrestation d’Harun et de Kushayb dans une stratégie générale relative au Darfour et au Soudan », a dit M. Moreno-Ocampo, ajoutant que la résolution 1593 et toutes les autres résolutions du Conseil « devraient être respectées ». 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale élit l’ancien Ministre suisse des affaires étrangères, Joseph Deiss, à la présidence de sa soixante-cinquième session

AG/10947

L’Assemblée générale élit l’ancien Ministre suisse des affaires étrangères, Joseph Deiss, à la présidence de sa soixante-cinquième session

11/6/2010
Assemblée généraleAG/10947
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

93e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ÉLIT L’ANCIEN MINISTRE SUISSE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,

JOSEPH DEISS, À LA PRÉSIDENCE DE SA SOIXANTE-CINQUIÈME SESSION


En présence de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Asha-Rose Migiro, et de la Ministre des affaires étrangères de la Suisse, Mme Micheline Calmy-Rey, l’ancien titulaire de ce poste, M. Joseph Deiss, a été élu ce matin, par acclamation, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale.  L’Assemblée a également élu ses 21 vice-présidents ainsi que les membres des bureaux de cinq de ses six grandes commissions.


La Suisse possède une expérience onusienne en soi paradoxale, a reconnu celui qui a mené la campagne pour l’accession de son pays aux Nations Unies.  La Suisse, s’est-il expliqué, est à la fois l’un des piliers les plus anciens et les plus fidèles de l’ONU, à Genève, et un des plus jeunes membres de l’Organisation, ici à New York.


Fiers et riches de l’une des démocraties les plus anciennes de la planète, les Suisses ont une Constitution fédérale dont le préambule a été complété par la phrase « la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ».


Le Président élu, qui est aussi Professeur d’économie politique à l’Université de Fribourg, a souhaité que ce soit aussi la devise de la prochaine session de l’Assemblée générale.  Avec une session qui s’ouvre sur un débat de fond pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Deiss s’est attardé sur ses thèmes prioritaires.


Il a cité la croissance économique, les changements climatiques, la sécurité alimentaire et le renforcement des États fragiles.  Il a aussi cité l’établissement d’une gouvernance qui reflète mieux les nouveaux équilibres mondiaux et le renforcement de l’efficacité de l’ONU, sans oublier en tant que Suisse, les droits de l’homme, l’aide humanitaire et le désarmement. 


Le Président de la session en cours, M. Ali Abdussalam Treki, de la Jamahiriya arabe libyenne, a estimé que l’expérience de Ministre des affaires étrangères et de Ministre de l’économie de M. Deiss ne pourra que bénéficier aux discussions sur les questions qui sont au cœur de l’ordre du jour de l’ONU.


Le nouveau Président, a renchéri la Vice-Secrétaire générale, prend ses nouvelles responsabilités à un moment crucial pour la communauté internationale, un moment de turbulences économiques et d’incertitudes. 


Un moment, a-t-elle poursuivi, où l’on continue à rechercher une réponse adéquate aux changements climatiques, une ère de menaces nouvelles et dangereuses pour la paix et la sécurité internationales mais aussi un moment d’énormes possibilités pour le progrès de l’humanité.


Les représentants de la République du Congo, du Bhoutan, de l’Azerbaïdjan, de Saint-Kitts-et-Nevis et de l’Autriche ont salué cette élection, au nom des cinq Groupes régionaux. 


L’Assemblée générale a également élu aujourd’hui les présidents de ses grandes commissions.  La Commission des questions de désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) sera présidée par M. Miloš Koterec, de la Slovaquie.  MM. Hossam Eldeen Aly de l’Égypte, Enrique Ochoa du Mexique, Herman Schaper des Pays-Bas, et Carlos Sorreta des Philippines se départageront ultérieurement les trois vice-présidences et le poste de rapporteur.


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) sera présidée par Mme Enkhtsetseg Ochir de la Mongolie.  Les deux vice-présidents élus sont Mme Csilla Würtz de la Hongrie, et M. Erik Lundberg de la Finlande.  Le troisième vice-président et le rapporteur seront élus au cours d’une prochaine séance.


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) sera présidée par M. Boniface Chidyausiku du Zimbabwe.  Un seul poste de vice-président a été attribué aujourd’hui à M. Andi Xhoi de l’Albanie; les deux autres devant être pourvus ultérieurement.  M. Mohammad Wali Naeemi, de l’Afghanistan, a été élu Rapporteur.


La Commission des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission) sera présidée par M. Gert Rosenthal du Guatemala.  Les postes de vice-président ont été attribués à Mme Ioana Sanda Stoica de la Roumanie, et à MM. Muhammad Irfan Soomro du Pakistan, et Josiel Motumisi Tawana de l’Afrique du Sud.  Mme Nicole Mannion de l’Irlande a été élue Rapporteure.


La Commission des questions juridiques (Sixième Commission) sera présidée par Mme Isabelle Picco, de Monaco.  Les postes de vice-président ont été attribués à Mme Eva Surkova de la Slovaquie, ainsi qu’à MM. Chull-joo Park de la République de Corée, et Reta Alemu Nega de l’Éthiopie.  Le poste de rapporteur sera attribué ultérieurement.


En ce qui concerne la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission), l’Assemblée a reporté à plus tard l’élection de son président, qui sera choisi au sein du Groupe africain, et des autres membres de son bureau.


L’Assemblée générale a en outre désigné les 21 États Membres, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité -Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni-, qui assumeront la vice-présidence de la soixante-cinquième session.  Il s’agit du Botswana, de la Gambie, de la Guinée équatoriale, de la Mauritanie, du Sénégal et du Soudan, pour le Groupe des États d’Afrique; de l’Afghanistan, des Émirats arabes unis, de l’Indonésie, de l’Ouzbékistan et du Pakistan, pour le Groupe des États d’Asie. 


Un vice-président, le Bélarus, est issu du Groupe des États d’Europe orientale, alors que le Groupe d’Amérique latine et des Caraïbes compte trois vice-présidents à savoir, l’Équateur, le Nicaragua et le Suriname.  Enfin, le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États est représenté à la vice-présidence par le Luxembourg.


La prochaine séance de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Non-prolifération: le Conseil de sécurité impose des sanctions à l’Iran à l’issue d’un vote divisé par le rejet de la résolution par le Brésil et la Turquie

CS/9948

Non-prolifération: le Conseil de sécurité impose des sanctions à l’Iran à l’issue d’un vote divisé par le rejet de la résolution par le Brésil et la Turquie

09/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9948
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6335e séance – matin


NON-PROLIFÉRATION: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ IMPOSE DES SANCTIONS À L’IRAN À L’ISSUE

D’UN VOTE DIVISÉ PAR LE REJET DE LA RÉSOLUTION PAR LE BRÉSIL ET LA TURQUIE


Les mesures de sanctions seront levées si l’Iran suspend son programme

d’enrichissement de l’uranium « pour ouvrir la voie à des négociations de bonne foi »


Le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, une nouvelle série de mesures de sanctions contre la République islamique d’Iran, la quatrième du genre depuis 2006, face au refus du Gouvernement iranien de satisfaire aux exigences du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et aux obligations qui lui incombent aux termes des résolutions antérieures pertinentes.  Ces mesures seront levées si l’Iran suspend toutes ses activités liées à l’enrichissement et au retraitement de l’uranium pour « ouvrir la voie à des négociations de bonne foi permettant de parvenir rapidement à un résultat mutuellement acceptable ».


L’Iran, par la voix de son représentant, a rejeté les termes de la résolution adoptée ce matin par le Conseil de sécurité, exprimant « sa détermination à exercer son droit inaliénable à la technologie nucléaire », tel que défini à l’Article IV du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  « Ce qui est en jeu aujourd’hui, a-t-il estimé, c’est la crédibilité du Conseil de sécurité, qui est devenu un outil de la panoplie dont se servent quelques pays qui n’hésitent pas à en abuser lorsque leurs intérêts l’exigent. »


Ces nouvelles sanctions, décidées aux termes de la résolution 1929 (2010), adoptée par 12 voix pour, 2 voix contre (Brésil et Turquie) et une abstention (Liban), empêchent notamment l’Iran d’acquérir dans un autre État une participation dans une « activité commerciale quelconque qui serait liée à l’extraction d’uranium ou à la production ou l’utilisation de matières et de technologies nucléaires ».


Le texte de la résolution, dont l’Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni sont les coauteurs, interdit en outre la vente à l’Iran de chars et de véhicules blindés de combat, de systèmes d’artillerie de gros calibre, d’avions de combat, d’hélicoptères d’attaque, de navires de guerre, de missiles et de lanceurs de missiles. 


Le Conseil de sécurité décide que « l’Iran ne doit mener aucune activité liée aux missiles balistiques pouvant emporter des armes nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques », et que « les États doivent prendre toutes les mesures voulues pour empêcher le transfert de technologie ou la fourniture d’une aide technique à l’Iran dans le cadre de telles activités ».  En outre, le Conseil de sécurité, « agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies », qui l’autorise à décider de mesures « n’impliquant pas la force armée », élargit à la haute mer le champ des inspections des chargements suspects à bord de navires à destination et en provenance de l’Iran.


Trois des quatre annexes qui accompagnent cette résolution longue de 21 pages contiennent des listes de particuliers et d’entités « concourant au programme nucléaire ou de missiles balistiques », appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique ou à la compagnie de transport maritime de la République islamique d’Iran (IRISL) qui s’ajouteront à ceux déjà frappés de sanctions individuelles, telles que le gel des avoirs financiers et l’interdiction de voyager à l’étranger.


Ces mesures s’ajoutent à trois autres volets de sanctions décidés le 3 mars 2008, par la résolution 1803, le 23 décembre 2006, par la résolution 1737, et le 24 mars 2007, par la résolution 1747.


La représentante des États-Unis a expliqué que la résolution ne visait pas la population iranienne « ni même le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie pacifique de l’Iran », mais qu’elle s’attaquait plutôt aux « ambitions nucléaires d’un gouvernement dont l’attitude le conduira à l’isolement ».


Au nom des Ministres des affaires étrangères de la Chine, des États-Unis, de la Fédération de Russie, de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, pays qui forment le Groupe des « 5+1 », chargé du dossier nucléaire iranien à l’ONU, le délégué britannique a souligné leur détermination et leur engagement à trouver une solution négociée à cette crise.  Les « 5+1 », a-t-il ajouté, soulignent que la résolution reflète les inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien, qu’elle confirme de nouveau la nécessité que l’Iran réponde aux demandes du Conseil de sécurité et de l’AIEA, et qu’elle laisse la porte ouverte à des négociations continues entre les parties.


Si cette résolution « constitue la seule réponse appropriée », pour autant, la porte du dialogue « reste toujours ouverte », a indiqué le représentant de la France, précisant que serait proposée une réunion d’experts, dès que possible, avec l’Iran pour trouver un accord sur les différents points.


Son homologue de la Fédération de Russie a mis l’accent sur les « avantages évidents » que l’Iran tirerait d’une coopération avec la communauté internationale, et a émis l’espoir que Téhéran reviendrait à la table des négociations avec le Groupe des « 5+1 ». 


Le Brésil et la Turquie, qui avaient conclu, au mois de mai, un accord avec l’Iran sur le réacteur de recherche nucléaire à finalité médicale de Téhéran, se sont opposés au texte.  Pour la représentante du Brésil, les sanctions « ne sont jamais efficaces », et, en l’occurrence, « conduiront à la souffrance du peuple iranien et joueront le jeu de ceux qui ne privilégient pas le dialogue ». 


Son homologue turc a estimé que la Déclaration de Téhéran représentait « un premier pas d’une feuille de route qui pourrait permettre de parvenir à un règlement global de la question », et il a souligné la nécessité d’accorder « suffisamment de temps et d’espace pour sa mise en œuvre ».


Pour la délégation du Liban, qui s’est abstenue, et qui a regretté que l’accord conclu à Téhéran n’ait pas reçu l’appui mérité, l’adoption de ces nouvelles sanctions « représente un échec douloureux pour les efforts diplomatiques ».


NON-PROLIFÉRATION


Texte du projet de résolution S/2010/283


Le Conseil de sécurité,


Rappelant la déclaration de son président (S/PRST/2006/15) et ses résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008), 1835 (2008) et 1887 (2009) et en réaffirmant les dispositions,


Réaffirmant son attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ainsi que la nécessité pour tous les États parties audit Traité de s’acquitter pleinement de toutes les obligations qu’ils ont contractées, et rappelant le droit qui appartient aux États parties de développer, en conformité avec les articles I et II dudit Traité, la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination,


Rappelant la résolution dans laquelle le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (GOV/2006/14) affirme qu’une solution de la question iranienne contribuerait aux efforts mondiaux de non-prolifération et à la réalisation de l’objectif d’un Moyen-Orient exempt d’armes de destruction massive, y compris leurs vecteurs,


Notant avec une vive préoccupation que, comme il a été confirmé par les rapports du Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) datés des 27 février 2006 (GOV/2006/15), 8 juin 2006 (GOV/2006/38), 31 août 2006 (GOV/2006/53), 14 novembre 2006 (GOV/2006/64), 22 février 2007 (GOV/2007/8), 23 mai 2007 (GOV/2007/22), 30 août 2007 (GOV/2007/48), 15 novembre 2007 (GOV/2007/58), 22 février 2008 (GOV/2008/4), 26 mai 2008 (GOV/2008/15), 15 septembre 2008 (GOV/2008/38), 19 novembre 2008 (GOV/2008/59), 19 février 2009 (GOV/2009/8), 5 juin 2009 (GOV/2009/35), 28 août 2009 (GOV/2009/55), 16 novembre 2009 (GOV/2009/74), 18 février 2010 (GOV/2010/10) et 31 mai 2010 (GOV/2010/28), l’Iran n’a ni suspendu intégralement et durablement toutes activités liées à l’enrichissement et au retraitement ainsi qu’à l’eau lourde visées dans les résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008), ni repris sa coopération avec l’AIEA au titre du Protocole additionnel, ni coopéré avec l’AIEA en ce qui concerne les questions en suspens qui sont préoccupantes et qui doivent être clarifiées pour exclure une éventuelle dimension militaire de son programme nucléaire, ni pris les autres mesures prescrites par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, ni satisfait aux dispositions des résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) du Conseil de sécurité, toutes mesures qui sont essentielles pour instaurer la confiance, et déplorant le refus de l’Iran de prendre ces mesures,


Réaffirmant qu’une réponse favorable de l’Iran à toutes les demandes qui lui sont faites par le Conseil de sécurité et le Conseil des gouverneurs de l’AIEA est le meilleur moyen de régler les questions en suspens et d’instaurer la confiance dans la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien,


Notant avec une vive préoccupation la participation d’éléments appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique (alias Armée des gardiens de la révolution islamique), notamment ceux dont les noms figurent dans les sections D et E de l’annexe de la résolution 1737 (2006), à l’annexe I de la résolution 1747 (2007) et à l’annexe II de la présente résolution, aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération et à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires,


Notant également avec une vive préoccupation que l’Iran a construit une installation d’enrichissement à Qom en violation de son obligation de suspendre toutes activités liées à l’enrichissement et que le fait qu’il a attendu septembre 2009 pour signaler à l’AIEA la nouvelle installation est incompatible avec ses obligations découlant des arrangements subsidiaires à son accord de garanties,


Prenant note de la résolution dans laquelle le Conseil des gouverneurs de l’AIEA (GOV/2009/82) a prié instamment l’Iran de suspendre immédiatement les travaux de construction à Qom et de donner des éclaircissements sur la finalité de l’installation ainsi que sur la chronologie de sa conception et de sa construction, et l’a invité à confirmer, comme le lui avait demandé l’Agence, qu’il n’avait pas pris la décision de construire une quelconque autre installation nucléaire qui n’aurait pas été encore déclarée à l’Agence, ou d’en autoriser la construction,


Notant avec vive préoccupation que l’Iran a produit de l’uranium enrichi à 20 %, et qu’il l’a fait sans en aviser l’AIEA suffisamment à l’avance pour qu’elle puisse adapter les procédures de garanties existantes,


Notant avec inquiétude que l’Iran a contesté le droit de l’AIEA de vérifier les caractéristiques techniques fondamentales communiquées par l’Iran en application de la rubrique 3.1 modifiée, soulignant qu’en vertu de l’article 39 de l’accord de garanties de l’Iran, la rubrique 3.1 ne peut être ni modifiée ni suspendue unilatéralement, et que le droit de l’Agence de vérifier les caractéristiques techniques fondamentales qui lui sont soumises est un droit permanent, qui ne dépend pas du stade où en est la construction d’une installation ou de la présence de matières nucléaires dans une installation,


Réaffirmant qu’il est déterminé à renforcer l’autorité de l’AIEA, appuyant résolument le rôle du Conseil des gouverneurs de l’Agence et saluant les efforts que celle-ci déploie pour régler les questions en suspens touchant le programme nucléaire de l’Iran,


Exprimant sa conviction que la suspension envisagée au paragraphe 2 de la résolution 1737 (2006) et le respect intégral par l’Iran, dûment vérifié, des exigences dictées par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA favoriseraient une solution diplomatique négociée garantissant que le programme nucléaire de l’Iran sert des fins exclusivement pacifiques,


Soulignant qu’il importe de déployer des efforts politiques et diplomatiques pour trouver une solution négociée garantissant que le programme nucléaire de l’Iran sert des fins exclusivement pacifiques, et notant à ce propos les efforts déployés par la Turquie et le Brésil pour parvenir à un accord avec l’Iran sur le réacteur de recherche de Téhéran qui pourrait constituer une mesure de confiance,


Soulignant également, toutefois, dans le contexte de ces efforts, qu’il importe que l’Iran s’attache à régler les questions fondamentales associées à son programme nucléaire,


Soulignant que l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni sont disposés à prendre d’autres mesures concrètes pour explorer une stratégie globale en vue de résoudre la question nucléaire iranienne par la négociation sur la base de leurs propositions de juin 2006 (S/2006/521) et de juin 2008 (INFCIRC/730), et notant que ces pays ont confirmé qu’une fois que la confiance de la communauté internationale dans le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire de l’Iran serait rétablie, celui-ci serait traité de la même manière que tout État non doté d’armes nucléaires partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires,


Accueillant avec satisfaction les directives formulées par le Groupe d’action financière (GAFI) pour aider les États à s’acquitter de leurs obligations financières en application des résolutions 1737 (2006) et 1803 (2008), et rappelant en particulier la nécessité de faire preuve de vigilance dans les transactions avec les banques iraniennes, y compris la Banque centrale d’Iran, afin d’empêcher que de telles transactions contribuent à des activités nucléaires posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires,


Reconnaissant que l’accès à des sources d’énergie multiples et fiables est indispensable à une croissance et à un développement durables, tout en notant le lien potentiel entre les recettes que l’Iran tire de son secteur de l’énergie et le financement de ses activités nucléaires posant un risque de prolifération, et notant également que le matériel et les matières utilisés par les procédés chimiques de l’industrie pétrochimique sont très semblables à ceux qui sont employés dans certaines activités sensibles du cycle du combustible nucléaire,


Prenant en compte les droits et les obligations des États en matière de commerce international,


Rappelant que le droit de la mer tel que codifié par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 constitue le cadre légal des activités maritimes,


Demandant à l’Iran de ratifier rapidement le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires,


Résolu à donner effet à ses décisions en adoptant des mesures propres à convaincre l’Iran de se conformer aux résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et aux exigences de l’AIEA, et à faire obstacle à la mise au point par l’Iran de technologies sensibles à l’appui de ses programmes nucléaires et de missiles, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité constate que les objectifs de ces résolutions ont été atteints,


Préoccupé par les risques de prolifération que présente le programme nucléaire iranien et conscient de la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui lui est assignée par la Charte des Nations Unies,


Soulignant qu’aucune disposition de la présente résolution n’oblige les États à prendre des mesures ou à entreprendre des actions débordant le cadre de ladite résolution, notamment l’emploi ou la menace de la force,


Agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Affirme que l’Iran n’a pas, jusqu’à présent, satisfait aux exigences du Conseil des gouverneurs de l’AIEA ni aux obligations qui lui incombent aux termes des résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008);


2.    Affirme que l’Iran doit prendre sans plus tarder les mesures prescrites par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA dans ses résolutions GOV/2006/14 et GOV/2009/82, qui sont essentielles pour instaurer la confiance dans les fins exclusivement pacifiques de son programme nucléaire, pour régler les questions en suspens et pour répondre aux vives préoccupations suscitées par la construction d’une installation d’enrichissement à Qom en violation de l’obligation qui lui est faite de suspendre toutes activités liées à l’enrichissement, et, dans ce contexte, affirme également que l’Iran doit prendre sans tarder les mesures prescrites au paragraphe 2 de la résolution 1737 (2006);


3.    Réaffirme que l’Iran doit coopérer pleinement avec l’AIEA sur toutes les questions qui restent en suspens, en particulier celles qui suscitent des préoccupations quant à une éventuelle dimension militaire du programme iranien, y compris en autorisant immédiatement l’accès à tous les sites, personnes et documents demandés par l’AIEA, et souligne qu’il importe de veiller à ce que l’AIEA dispose de toutes les ressources et de l’autorité dont elle a besoin pour accomplir son travail en Iran;


4.    Prie le Directeur général de l’AIEA de lui communiquer tous les rapports qu’il établit au sujet de l’application des garanties en Iran;


5.    Décide que l’Iran doit sans tarder s’acquitter pleinement et sans réserve des obligations qui lui incombent en vertu de l’accord de garanties qu’il a conclu avec l’AIEA, y compris en appliquant les dispositions de la rubrique 3.1 modifiée des arrangements subsidiaires à son accord de garanties, demande à l’Iran de se conformer strictement aux dispositions du protocole additionnel à l’accord de garanties qu’il a conclu avec l’AIEA le 18 décembre 2003, demande également à l’Iran de ratifier rapidement le protocole additionnel, réaffirme que, conformément aux articles 24 et 39 de l’accord de garanties de l’Iran, cet accord de garanties et son arrangement subsidiaire, y compris la rubrique 3.1 modifiée, ne peuvent être ni modifiés ni suspendus unilatéralement par l’Iran et note que l’accord de garanties ne prévoit aucun mécanisme permettant de suspendre l’une quelconque des dispositions des arrangements subsidiaires;


6.    Réaffirme que, compte tenu de l’obligation qui lui incombe en vertu de résolutions antérieures de suspendre toutes activités liées à l’enrichissement, l’Iran ne doit entreprendre la construction d’aucune nouvelle installation d’enrichissement de l’uranium ou de retraitement ou installation liée à l’eau lourde, et doit interrompre la construction de toute installation d’enrichissement de l’uranium ou de retraitement ou installation liée à l’eau lourde;


7.    Décide que l’Iran ne doit pouvoir acquérir dans un autre État aucune participation dans une activité commerciale quelconque qui serait liée à l’extraction d’uranium ou à la production ou l’utilisation de matières et de technologies nucléaires dont la liste est donnée dans la circulaire INFCIRC/254/Rev.9/Part 1, en particulier les activités liées à l’enrichissement et au retraitement de l’uranium, toutes les activités liées à l’eau lourde et les technologies liées aux missiles balistiques pouvant emporter des armes nucléaires, et décide également que tous les États doivent empêcher l’Iran, ses nationaux et les sociétés constituées en Iran ou relevant de sa juridiction, les personnes ou entités agissant en leur nom ou sous leurs instructions, ou les entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, de réaliser de tels investissements dans les territoires qui relèvent de leur juridiction;


8.    Décide que tous les États doivent empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à l’Iran, à partir de leur territoire ou à travers leur territoire ou par leurs nationaux ou des personnes relevant de leur juridiction, ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, qu’ils aient ou non leur origine dans leur territoire, de chars de combat, véhicules blindés de combat, systèmes d’artillerie de gros calibre, avions de combat, hélicoptères d’attaque, navires de guerre, missiles et lanceurs de missiles tels que définis aux fins du Registre des armes classiques de l’Organisation des Nations Unies, ou matériel connexe, y compris leurs pièces détachées, ou tels articles que pourra déterminer le Conseil de sécurité ou le Comité créé en application de la résolution 1737 (2006) (« le Comité »), décide également que tous les États doivent empêcher la fourniture à l’Iran par leurs nationaux ou à partir de leur territoire ou à travers leur territoire de toute formation technique, ressources financières ou services financiers, conseils, autres services ou aide liés à la fourniture, à la vente, au transfert, à la livraison, à la fabrication, à l’entretien ou à l’utilisation de telles armes et de matériel connexe, et invite tous les États à faire preuve de vigilance et de retenue concernant la fourniture, la vente, le transfert, la livraison, la fabrication et l’utilisation de toutes autres armes et du matériel connexe;


9.    Décide que l’Iran ne doit mener aucune activité liée aux missiles balistiques pouvant emporter des armes nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques, et que les États doivent prendre toutes les mesures voulues pour empêcher le transfert de technologie ou la fourniture d’une aide technique à l’Iran dans le cadre de telles activités;


10.   Décide que tous les États Membres doivent prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire des personnes désignées aux annexes C, D et E de la résolution 1737 (2006), à l’annexe I de la résolution 1747 (2007), aux annexes I et II de la résolution 1803 (2008) et aux annexes I et II de la présente résolution, ou désignées par le Conseil de sécurité ou le Comité en application du paragraphe 10 de la résolution 1737 (2006), sauf si l’entrée ou le passage en transit de ces personnes a pour objet des activités directement liées à la fourniture à l’Iran des articles visés aux alinéas b) i) et ii) du paragraphe 3 de la résolution 1737 (2006) conformément au paragraphe 3 de la résolution 1737 (2006), souligne qu’aucune des dispositions du présent paragraphe n’oblige un État à refuser à ses propres nationaux l’entrée sur son territoire, et décide que les mesures imposées en vertu du présent paragraphe ne s’appliquent pas lorsque le Comité établit, au cas par cas, que le voyage se justifie par des raisons humanitaires, y compris un devoir religieux, ou conclut qu’une dérogation favoriserait la réalisation des objectifs de la présente résolution, y compris en ce qui concerne les dispositions de l’article XV du Statut de l’AIEA;


11.   Décide que les mesures visées aux paragraphes 12, 13, 14 et 15 de sa résolution 1737 (2006) s’appliquent également aux personnes et entités figurant à l’annexe I de la présente résolution, à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs ordres, aux entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, y compris par des moyens illicites, et aux personnes et entités dont le Conseil ou le Comité aura établi qu’elles ont aidé les personnes ou entités désignées à se soustraire aux sanctions résultant des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) ou de la présente résolution, ou à en enfreindre les dispositions;


12.   Décide que les mesures visées aux paragraphes 12, 13, 14 et 15 de sa résolution 1737 (2006) s’appliquent également aux personnes et entités appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique (alias Armée des gardiens de la révolution islamique) dont les noms figurent à l’annexe II, à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs ordres, et aux entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, y compris par des moyens illicites, et prie tous les États de faire preuve de vigilance concernant les transactions dans lesquelles intervient le Corps des gardiens de la révolution islamique qui pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires;


13.   Décide qu’aux fins des mesures visées aux paragraphes 3, 4, 5, 6 et 7 de la résolution 1737 (2006), la liste d’articles figurant dans le document S/2006/814 doit être remplacée par les listes figurant dans les circulaires INFCIRC/254/Rev.9/Part 1 et INFCIRC/254/Rev.7/Part 2, auxquelles s’ajoutent tous autres articles dont l’État concerné détermine qu’ils sont susceptibles de contribuer aux activités liées à l’enrichissement, au retraitement ou à l’eau lourde, ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires, et décide aussi qu’aux fins des mesures visées aux paragraphes 3, 4, 5, 6 et 7 de la résolution 1737 (2006), la liste d’articles figurant dans le document S/2006/815 doit être remplacée par la liste figurant dans le document S/2010/263;


14.   Demande à tous les États, en accord avec leurs autorités nationales et conformément à leur législation nationale, dans le respect du droit international, en particulier le droit de la mer et les accords pertinents sur l’aviation civile internationale, de faire inspecter sur leur territoire, y compris dans leurs ports maritimes et aéroports, les chargements à destination et en provenance de l’Iran, si l’État concerné dispose d’informations donnant des motifs raisonnables de penser que tel chargement contient des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les dispositions des paragraphes 3, 4 ou 7 de la résolution 1737 (2006), du paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007), du paragraphe 8 de la résolution 1803 (2008) ou des paragraphes 8 ou 9 de la présente résolution, afin de garantir une stricte application de ces dispositions;


15.   Note que les États, dans le respect du droit international, en particulier le droit de la mer, peuvent demander l’inspection, avec le consentement de l’État du pavillon, de tout navire se trouvant en haute mer, demande à tous les États de coopérer à ces inspections s’il existe des motifs raisonnables de penser que ce navire transporte des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les dispositions des paragraphes 3, 4 ou 7 de la résolution 1737 (2006), du paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007), du paragraphe 8 de la résolution 1803 (2008) ou des paragraphes 8 ou 9 de la présente résolution, afin de garantir une stricte application de ces dispositions;


16.   Décide d’autoriser tous les États à saisir les articles trouvés lors des inspections effectuées en application des paragraphes 14 et 15 de la présente résolution et dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les paragraphes 3, 4 ou 7 de la résolution 1737 (2006), le paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007), le paragraphe 8 de la résolution 1803 (2008) ou les paragraphes 8 ou 9 de la présente résolution, et à les neutraliser (en les détruisant, en les mettant hors d’usage, en les entreposant ou en les transférant à un État autre que le pays d’origine ou de destination aux fins d’élimination), d’une manière qui ne soit pas incompatible avec les obligations que leur imposent les résolutions du Conseil de sécurité sur la question, y compris la résolution 1540 (2004), ni avec les obligations faites aux Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, et décide aussi que tous les États sont tenus de procéder ainsi et de coopérer à cette entreprise;


17.   Demande à tout État effectuant une inspection en application des paragraphes 14 ou 15 ci-dessus de présenter par écrit au Comité, dans un délai de cinq jours ouvrables, un rapport initial exposant en particulier les motifs de l’inspection et les résultats de celle-ci et faisant savoir s’il y a eu coopération ou non, et, si des articles dont le transfert est interdit ont été découverts, demande également aux États de présenter par écrit au Comité, à une étape ultérieure, un rapport donnant des précisions sur l’inspection, la saisie et la neutralisation, ainsi que des précisions sur le transfert, notamment une description des articles en question, leur origine et leur destination prévue, si ces informations ne figurent pas dans le rapport initial;


18.   Décide que tous les États doivent interdire la fourniture, par leurs nationaux ou à partir de leur territoire, de services de soutage, de combustibles ou autres approvisionnements, ou la prestation de tous autres services aux navires qui appartiennent à l’Iran ou sont affrétés par ce pays, y compris par charte-partie, s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces navires transportent des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les paragraphes 3, 4 ou 7 de la résolution 1737 (2006), le paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007), le paragraphe 8 de la résolution 1803 (2008) ou les paragraphes 8 ou 9 de la présente résolution, sauf si ces services sont nécessaires à des fins humanitaires, ou jusqu’à ce que la cargaison ait été inspectée, saisie et au besoin neutralisée, et souligne que rien dans le présent paragraphe ne vise à compromettre des activités économiques légales;


19.   Décide que les mesures visées aux paragraphes 12, 13, 14 et 15 de la résolution 1737 (2006) s’appliquent aussi aux entités de la compagnie Islamic Republic of Iran Shipping Lines qui figurent à l’annexe III et à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs ordres, ainsi qu’aux entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, y compris par des moyens illicites, ou dont le Conseil ou le Comité aura établi qu’elles les ont aidées à se soustraire aux sanctions résultant des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) ou de la présente résolution, ou à en enfreindre les dispositions;


20.   Demande à tous les États Membres de communiquer au Comité toute information disponible sur les transferts à d’autres compagnies ou sur les activités de la division du fret d’Iran Air ou des navires appartenant à la compagnie Islamic Republic of Iran Shipping Lines ou qui sont affrétés par elle, qui auraient pu être réalisés dans le but de se soustraire aux sanctions résultant des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) ou de la présente résolution, ou d’en enfreindre les dispositions, notamment le changement de nom ou d’immatriculation d’un aéronef, d’un navire ou d’un bâtiment, et prie le Comité d’assurer une large diffusion de ces informations;


21.   Invite tous les États, non seulement à se conformer aux obligations qui leur incombent en vertu des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et de la présente résolution, mais aussi à empêcher la fourniture de services financiers sur leur territoire, notamment les services d’assurance et de réassurance, ou le transfert vers, par ou depuis leur territoire, à ou par leurs nationaux ou des entités relevant de leur juridiction (y compris les filiales à l’étranger), ou des personnes ou institutions financières se trouvant sur leur territoire, de tous fonds, autres actifs ou ressources économiques s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces services, actifs ou ressources pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires, notamment en gelant les fonds, autres actifs et ressources économiques se trouvant sur leur territoire ou qui se trouveraient plus tard sur leur territoire, ou qui sont soumis à leur juridiction ou viendraient à l’être, et sont associés à ces programmes ou activités, et en exerçant une surveillance renforcée pour prévenir de telles transactions, en accord avec leurs autorités nationales et conformément à leur législation nationale;


22.   Décide que tous les États doivent exiger de leurs nationaux, des personnes relevant de leur juridiction et des sociétés constituées sur leur territoire ou relevant de leur juridiction qu’ils fassent preuve de vigilance lorsqu’ils font affaire avec des entités constituées en sociétés en Iran ou relevant de la juridiction iranienne, notamment celles appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique et à la compagnie Islamic Republic of Iran Shipping Lines, avec toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs ordres, ainsi que les entités qui sont leur propriété ou sont sous leur contrôle, y compris par des moyens illicites, s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces activités pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires ou constituer une violation des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) ou de la présente résolution;


23.   Prie les États de prendre les mesures voulues pour interdire l’ouverture, sur leur territoire, de nouvelles agences ou filiales de banques iraniennes, ou de nouveaux bureaux de représentation de celles-ci, et également pour interdire aux banques iraniennes d’établir de nouvelles coentreprises, de prendre une part de capital dans des banques relevant de leur juridiction ou d’avoir des relations de correspondance avec celles-ci afin d’éviter la prestation de services financiers, s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces activités pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires;


24.   Prie les États de prendre les mesures qui s’imposent pour interdire aux institutions financières présentes sur leur territoire ou relevant de leur juridiction d’ouvrir des bureaux de représentation, des filiales ou des comptes en banque en Iran, s’ils disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces services financiers pourraient contribuer aux activités nucléaires de l’Iran posant un risque de prolifération ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires;


25.   Déplore les violations des interdictions visées au paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007) qui ont été signalées au Comité depuis l’adoption de la résolution 1747 (2007) et félicite les États qui ont réagi à ces violations et les ont signalées au Comité;


26.   Charge le Comité de réagir de manière efficace aux violations des mesures imposées par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et par la présente résolution, et rappelle que le Comité peut désigner les personnes et entités ayant aidé des personnes ou entités désignées à se soustraire aux sanctions résultant des résolutions susmentionnées ou à en enfreindre les dispositions;


27.   Décide que le Comité doit intensifier ses efforts pour promouvoir l’application intégrale des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et de la présente résolution, notamment au moyen d’un programme de travail couvrant le respect des dispositions de ces textes, les investigations, l’information, le dialogue, l’assistance et la coopération, qu’il lui soumettra 45 jours au plus tard après l’adoption de la présente résolution;


28.   Décide que le mandat du Comité, tel qu’il ressort du paragraphe 18 de la résolution 1737 (2006), modifié par le paragraphe 8 de la résolution 1747 (2007) et le paragraphe 14 de la résolution 1803 (2008), s’étend également aux mesures imposées par la présente résolution, notamment pour ce qui est de recevoir les rapports présentés par les États en application du paragraphe 17 ci-dessus;


29.   Prie le Secrétaire général de créer, pour une période initiale d’un an, en consultation avec le Comité, un groupe de huit experts au maximum (« le Groupe d’experts »), qui suivra les directives du Comité pour accomplir les tâches suivantes: a) aider le Comité à s’acquitter de son mandat, tel qu’il est défini au paragraphe 18 de la résolution 1737 (2006) et au paragraphe 28 de la présente résolution; b) réunir, examiner et analyser des informations provenant des États, d’organismes des Nations Unies compétents et d’autres parties intéressées concernant l’application des mesures prescrites par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et la présente résolution, en particulier les violations de leurs dispositions; c) faire des recommandations sur les décisions que le Conseil, le Comité ou les États Membres pourraient envisager de prendre pour améliorer l’application des mesures considérées; et d) remettre au Conseil un rapport d’activité, au plus tard 90 jours après la nomination du Groupe d’experts, ainsi qu’un rapport final comportant ses conclusions et recommandations au plus tard 30 jours avant la fin de son mandat;


30.   Prie instamment tous les États, les organismes compétents des Nations Unies et les autres parties intéressées de coopérer pleinement avec le Comité et avec le Groupe d’experts, en particulier en leur communiquant toutes informations à leur disposition sur l’application des mesures prescrites par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et par la présente résolution, en particulier les violations des dispositions de celles-ci;


31.   Demande à tous les États de rendre compte au Comité, dans les 60 jours suivant l’adoption de la présente résolution, des mesures qu’ils auront prises pour donner effectivement suite aux dispositions des paragraphes 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,18, 19, 21, 22, 23 et 24;


32.   Souligne que l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni sont disposés à redoubler encore d’efforts diplomatiques pour favoriser le dialogue et les consultations, y compris renouer le dialogue avec l’Iran sur la question nucléaire sans conditions préalables, comme en témoigne la rencontre tenue avec l’Iran à Genève le 1er  octobre 2009, en vue de trouver à cette question une solution globale à long terme et appropriée sur la base de la proposition que l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni ont faite à l’Iran le 14 juin 2008, ce qui permettrait d’établir avec ce pays des relations et des liens de coopération plus étroits fondés sur le respect mutuel, et d’asseoir la confiance internationale dans la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire, et en vue, entre autres, d’entamer des négociations officielles avec l’Iran sur la base des mesures proposées en juin 2008, et se félicite que la proposition de juin 2008, qui figure à l’annexe IV de la présente résolution, soit toujours sur la table;


33.   Invite le Haut-Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune à rester en communication avec l’Iran pour appuyer les efforts politiques et diplomatiques visant à trouver une solution négociée, dont les propositions avancées dans ce sens par l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, en vue de créer les conditions propices à la reprise des pourparlers, et invite l’Iran à donner suite à ces propositions;


34.   Félicite le Directeur général de l’AIEA d’avoir proposé le 21 octobre 2009 un accord entre l’Agence et les Gouvernements de la République française, de la République islamique d’Iran et de la Fédération de Russie concernant une assistance pour l’obtention de combustible nucléaire destiné à un réacteur de recherche en Iran pour l’approvisionnement en combustible nucléaire du réacteur de recherche de Téhéran, regrette que l’Iran n’ait pas répondu de manière constructive à cette offre, et invite l’AIEA à continuer d’envisager des mesures susceptibles d’instaurer la confiance qui soient en conformité et en cohérence avec les résolutions du Conseil;


35.   Souligne qu’il importe que tous les États, y compris l’Iran, prennent les mesures voulues pour qu’il ne puisse être fait droit à aucune réclamation présentée à l’initiative du Gouvernement iranien, ou par toute personne ou entité en Iran, ou par des personnes ou entités désignées en vertu de la résolution 1737 (2006) et des résolutions connexes, ou par toute personne agissant par son intermédiaire ou pour son compte à l’occasion de tout contrat ou autre opération dont l’exécution aurait été empêchée par le jeu des mesures imposées par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) ou la présente résolution;


36.   Demande au Directeur général de l’AIEA de présenter dans les 90 jours au Conseil des gouverneurs de l’AIEA et parallèlement, pour examen, au Conseil de sécurité un rapport concernant la suspension complète et durable par l’Iran de toutes les activités mentionnées dans la résolution 1737 (2006) et l’application par ce pays de toutes les mesures prescrites par le Conseil des gouverneurs et des décisions énoncées dans les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et dans la présente résolution;


37.   Affirme qu’il examinera les mesures prises par l’Iran au vu du rapport demandé au paragraphe 36 ci-dessus, qui doit être présenté dans un délai de 90 jours, et: a) qu’il suspendra l’application des mesures susmentionnées si l’Iran suspend, et aussi longtemps qu’il suspendra, toutes les activités liées à l’enrichissement et au retraitement, y compris la recherche-développement, sous vérification de l’AIEA, pour ouvrir la voie à des négociations de bonne foi permettant de parvenir rapidement à un résultat mutuellement acceptable; b) qu’il mettra fin aux mesures visées aux paragraphes 3, 4, 5, 6, 7 et 12 de la résolution 1737 (2006), aux paragraphes 2, 4, 5, 6 et 7 de la résolution 1747 (2007), aux paragraphes 3, 5, 7, 8, 9, 10 et 11 de la résolution 1803 (2008) et aux paragraphes 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 21, 22, 23 et 24 ci-dessus dès qu’il aura constaté, après réception du rapport visé au paragraphe précédent, que l’Iran respecte pleinement les obligations que lui imposent ses résolutions pertinentes et se conforme aux exigences du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, et que celui-ci l’aura confirmé; c) que, au cas où il ressortirait du rapport demandé au paragraphe 36 ci-dessus que l’Iran n’a pas appliqué les dispositions des résolutions 1737 (2006), 1747 (2007) et 1803 (2008) et de la présente résolution, il adoptera, en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, toutes autres mesures qui pourraient être requises pour persuader l’Iran de se conformer à ces résolutions et aux exigences de l’AIEA, et souligne que de nouvelles décisions devront être prises si de telles mesures additionnelles s’avéraient nécessaires;


38.            Décide de rester saisi de la question.



Annexe I


Personnes et entités concourant au programme nucléaire ou de missiles balistiques


Entités


1.        Complexe industriel Amin: Cette entité a cherché à se procurer des régulateurs de température qui peuvent être utilisés dans les établissements de recherche opérationnelle et de production nucléaires. Le Complexe industriel Amin est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom de l’Organisation des industries de la défense, visée dans la résolution 1737 (2006).


Adresse: P.O. Box 91735-549, Mashad (Iran); Amin Industrial Estate, Khalage Rd., Seyedi District, Mashad (Iran); Kaveh Complex, Khalaj Rd., Seyedi St., Mashad (Iran)


Alias: Amin Industrial Compound et Amin Industrial Company


2.        Groupe des industries de l’armement: Le Groupe des industries de l’armement fabrique et assure l’entretien de diverses armes légères, notamment des fusils de grand et moyen calibre et les technologies connexes. Il mène l’essentiel de ses activités d’achat par l’intermédiaire du Complexe industriel Hadid.


Adresse: Sepah Islam Road, Karaj Special Road Km 10, Iran; Pasdaran Ave., P.O. Box 19585/777, Téhéran (Iran)


3.        Centre de recherche en science et technologie de la défense: Ce centre est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom du Ministère iranien de la défense et de la logistique des forces armées, qui supervise les activités de recherche-développement, de production, d’entretien, d’exportation et d’achat liées à la défense.


Adresse: Pasdaran Ave, P.O. Box 19585/777, Téhéran (Iran)


4.        DoostanInternational Company: Cette société fournit des éléments au programme de missiles balistiques de l’Iran.


5.        FarasakhtIndustries: La société Farasakht Industries est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom de la société Iran Aircraft Manufacturing Company, qui elle-même est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom du Ministère iranien de la défense et de la logistique des forces armées.


Adresse: P.O. Box 83145-311, Kilometer 28, Esfahan-Tehran Freeway, Shahin Shahr, Esfahan (Iran)


6.        First East Export Bank, P.L.C.: Cette banque est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit au nom de Bank Mellat. Au cours des sept dernières années, Bank Mellat a permis aux entités iraniennes associées au programme d’arme nucléaire, de missiles et de défense d’effectuer des transactions de plusieurs centaines de millions de dollars.


Adresse: Unit Level 10 (B1), Main Office Tower, Financial Park Labuan, Jalan Merdeka, 87000 WP Labuan (Malaisie); registre du commerce no LL06889 (Malaisie)


7.        Kaveh Cutting Tools Company: La Kaveh Cutting Tools Company est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte de l’Organisation des industries de la défense (DIO).


Adresse: Kilomètre 3 de Khalaj Road, Seyyedi Street, Mashad 91638 (Iran); kilomètre 4 de Khalaj Road, au bout de Seyedi Street, Mashad (Iran); P.O. Box 91735-549, Mashad (Iran); Khalaj Road, au bout de Seyyedi Alley, Mashad (Iran); Moqan St., Pasdaran St., Pasdaran Cross Rd., Téhéran (Iran)

8.        M. Babaie Industries: M. Babaie Industries est une filiale du Shahid Ahmad Kazemi Industries Group (ex-Air Defense Missile Industries Group) de l’Organisation iranienne des industries aérospatiales (AIO). L’AIO contrôle les missiliers Shahid Hemmat Industrial Group (SHIG) et Shahid Bakeri Industrial Group (SBIG), qui sont tous les deux désignés dans la résolution 1737 (2006).


Adresse: P.O. Box 16535-76, Téhéran 16548 (Iran)


9.        Université Malek Ashtar: Institution dépendant du Centre de recherche en science et technologie de la défense (Defense Technology and Science Research Centre ou DTRSC) du Ministère de la défense et de la logistique des forces armées. Elle comprend des équipes de recherche qui relevaient précédemment du Centre de recherche en physique (PHRC). Les inspecteurs de l’AIEA n’ont pas reçu l’autorisation de s’entretenir avec les membres de son personnel et de consulter des documents sous le contrôle de cette institution pour résoudre la question de l’éventuelle dimension militaire du programme nucléaire iranien.


Adresse: Au carrefour Imam Ali Highway et Babaei Highway, Téhéran (Iran)


10.    Ministryof Defense Logistics Export: L’entité Ministry of Defense Logistics Export (MODLEX) vend des armes produites en Iran à des clients du monde entier en contravention des dispositions de la résolution 1747 (2007) qui interdisent à ce pays de vendre des armes ou du matériel connexe.


Adresse: P.O. Box 16315-189, Téhéran (Iran); situé sur le côté ouest de Dabestan Street, Abbas Abad District, Téhéran (Iran)


11.    Mizan Machinery Manufacturing: La société Mizan Machinery Manufacturing (3M) est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte du groupe missilier Shahid Hemmat Industrial Group (SHIG).


Adresse: P.O. Box 16595-365, Téhéran (Iran)


Alias: 3MG


12.    Modern Industries Technique Company: La Modern Industries Technique Company (MITEC) est chargée de la conception et de la construction du réacteur à eau lourde IR-40 d’Arak. Elle est en première ligne dans la passation des marchés relatifs à la construction de ce réacteur.


Adresse: Arak (Iran)


Alias: Rahkar Company, Rahkar Industries, Rahkar Sanaye Company, Rahkar Sanaye Novin


13.    Centre de recherche nucléaire pour l’agriculture et la médecine: Le Centre de recherche nucléaire pour l’agriculture et la médecine (NFRPC) est un important organisme de recherche de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), qui est désignée dans la résolution 1737 (2006). C’est aussi le centre de développement du combustible nucléaire de l’OIEA, et il est engagé dans des activités liées à l’enrichissement de l’uranium.


Adresse: P.O. Box 31585-4395, Karaj (Iran)


Alias: Centre de recherche pour l’agriculture et la médecine nucléaire; Centre de recherche agricole et médicale de Karaj


14.    Pejman Industrial Services Corporation: La Pejman Industrial Services Corporation est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte du groupe missilier Shahid Bakeri Industrial Group (SBIG).


Adresse: P.O. Box 16785-195, Téhéran (Iran)


15.    Sabalan Company: Sabalan est un prête-nom du groupe missilier Shahid Bakeri Industrial Group (SBIG).


Adresse: Damavand Tehran Highway, Téhéran (Iran)


16.    Sahand Aluminum Parts Industrial Company (SAPICO): SAPICO est un prête-nom du groupe missilier Shahid Bakeri Industrial Group (SBIG).


Adresse: Damavand Tehran Highway, Téhéran (Iran)


17.    Shahid Karrazi Industries: Shahid Karrazi Industries est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte du Groupe industriel Shahid Bakeri (Shahid Bakeri Industrial Group ou SBIG).


Adresse: Téhéran (Iran)


18.    Shahid Satarri Industries: Shahid Sattari Industries est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte du Groupe industriel Shahid Bakeri (Shahid Bakeri Industrial Group ou SBIG).


Adresse: Sud-est de Téhéran (Iran)


Alias: Shahid Sattari Group Equipment Industries


19.    Shahid Sayyade Shirazi Industries: Shahid Sayyade Shirazi Industries (SSSI) est la propriété, se trouve sous le contrôle ou agit pour le compte de l’Organisation des industries de la défense.


Adresse: À côté de la société Nirou Battery Mfg. Co, Shahid Babaii Expressway, Nobonyad Square, Téhéran (Iran); Pasdaran St., P.O. Box 16765, Téhéran 1835 (Iran); Babaei Highway – à côté de Niru M.F.G, Téhéran (Iran)


20.    SpecialIndustries Group: Special Industries Group (SIG) est une filiale de l’Organisation des industries de la défense.


Adresse: Pasdaran Avenue, PO Box 19585/777, Téhéran (Iran)


21.    TizPars: Tiz Pars est un prête-nom du Groupe industriel Shahid Hemmat (Shahid Hemmat Industrial Group). Entre avril et juillet 2007, Tiz Pars s’est employé à acquérir, pour le compte du Groupe industriel Shahid Hemmat (Shahid Hemmat Industrial Group), une machine de soudage et de découpe laser à cinq axes, qui pourrait constituer une contribution matérielle au programme de missiles de l’Iran.


Adresse: Damavand Tehran Highway, Téhéran (Iran)


22.    Yazd Metallurgy Industries: Yazd Metallurgy Industries (YMI) est une filiale de l’Organisation des industries de la défense.


Adresse: Pasdaran Avenue, à côté de la Telecommunication Industry, Téhéran 16588 (Iran); boîte postale 89195/878, Yazd (Iran); P.O. Box 89195-678, Yazd (Iran); au kilomètre 5 de la Taft Road, Yazd (Iran)


Alias: Yazd Ammunition Manufacturing and Metallurgy Industries, Directorate of Yazd Ammunition and Metallurgy Industries


Personnes


Javad Rahiqi: Directeur du Centre de technologie nucléaire d’Ispahan de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (renseignements complémentaires: date de naissance: 24 avril 1954; lieu de naissance: Marshad).



Annexe II


Entités qui sont la propriété, sont sous le contrôle ou agissent pour le compte du Corps des gardiens de la révolution islamique


1.    Institut Fater (ou Faater): Une filiale de Khatam al-Anbiya (KAA), qui a commercé avec des fournisseurs étrangers, probablement pour le compte d’autres sociétés du groupe KAA participant à des projets du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) en Iran.


2.    Gharagahe Sazandegi Ghaem: Appartient à KAA ou est contrôlé par KAA.


3.    Ghorb Karbala: Appartient à KAA ou est contrôlé par KAA.


4.    Ghorb Nooh: Appartient à KAA ou est contrôlé par KAA.


5.    Société Hara (Hara Company): Appartient à Ghorb Nooh ou est contrôlée par Ghorb Nooh.


6.    Institut de conseil en ingénierie Imensazan (Imensazan Consultant Engineers Institute): Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.


7.    Khatam al-Anbiya Construction Headquarters (KAA): Société appartenant au CGRI, qui participe à de gros chantiers civils et militaires et à d’autres activités d’ingénierie. Travaille beaucoup sur des projets de l’Organisation de défense passive (Passive Defense Organization). En particulier, ses filiales ont joué un rôle important dans la construction du site d’enrichissement de l’uranium, à Qom (Fordow).


8.    Makin: Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA, et est une filiale de KAA.


9.    Omran Sahel: Appartient à Ghorb Nooh ou est contrôlé par Ghorb Nooh.


10.   Oriental Oil Kish: Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.


11.   Rah Sahel: Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.


12.   Institut d’ingénierie Rahab (Rahab Engineering Institute): Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA, et est une filiale de KAA.


13.   Conseils en ingénierie Sahel (Sahel Consultant Engineers): Appartient à KAA ou est contrôlé par KAA.


14.   Sepanir: Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.


15.   Société d’ingénierie Sepasad (Sepasad Engineering Company): Appartient à KAA ou est contrôlé ou mandaté par KAA.



Annexe III


Entités qui sont la propriété, sont sous le contrôle ou agissent pour le compte de la compagnie de transport maritime de la République islamique d’Iran (Islamic Republic of Iran Shipping Lines ou IRISL)


1.    Irano Hind Shipping Company


Adresse: 18 Mehrshad Street, Sadaghat Street, en face du parc Mellat, Vali-e-Asr Ave., Téhéran (Iran); 265, à côté de Mehrshad, Sedaghat St., en face du parc Mellat, Vali-e-Asr Ave., Téhéran 1A001 (Iran)


2.    IRISL Bénélux NV


Adresse: Noorderlaan 139, B-2030, Anvers, Belgique; numéro TVA: BE480224531 (Belgique)


3.    South Shipping Line Iran (SSL)


Adresse: Apt. N  7, 3rdFloor, N 2, 4th Alley, Gandi Ave., Téhéran (Iran); Qaem Magham Farahani St., Téhéran (Iran)



Annexe IV


Proposition adressée à l’Iran par l’Allemagne, la Chine, les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne


Présentée aux autorités iraniennes le 14 juin 2008, à Téhéran


Domaines de coopération éventuels avec l’Iran


Afin de rechercher une solution à long terme globale et convenable à la question nucléaire iranienne, qui soit conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU et compte tenu de la proposition présentée à l’Iran en juin 2006, laquelle demeure valable, les éléments ci-après sont proposés comme sujets de négociation entre l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, l’Iran, le Royaume-Uni et la Russie, auxquels se joint le Haut-Représentant de l’Union européenne, si l’Iran suspend de manière vérifiable ses activités d’enrichissement et de retraitement, conformément aux paragraphes 15 et 19 a) de la résolution 1803 du Conseil de sécurité. Dans la perspective de ces négociations, nous comptons également que l’Iran tiendra compte des exigences du Conseil de sécurité et de l’AIEA. Pour leur part, l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie et le Haut-Représentant de l’Union européenne se déclarent prêts:


–     À reconnaître le droit de l’Iran de mener des activités de recherche nucléaire et de produire et d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, dans le respect des obligations qui lui incombent en vertu du Traité sur la non-prolifération;


–     À traiter le programme nucléaire de l’Iran de la même manière que celui de tout autre État non doté de l’arme nucléaire partie au Traité, une fois rétablie la confiance de la communauté internationale dans la nature exclusivement pacifique de ce programme.


Énergie nucléaire


–     Réaffirmer le droit de l’Iran d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins exclusivement pacifiques, dans le respect des obligations qu’il a contractées en vertu du TNP.


–     Fournir l’assistance technologique et financière nécessaire aux fins de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire par l’Iran, appui à la reprise des projets de coopération technique en Iran par l’AIEA.


–     Appuyer la construction d’un réacteur à eau légère utilisant les technologies les plus avancées.


–     Appuyer les activités de recherche-développement dans le domaine de l’énergie nucléaire, à mesure que la confiance internationale sera progressivement rétablie.


–     Fournir des garanties d’approvisionnement en combustible nucléaire juridiquement contraignantes.


–     Coopération concernant la gestion du combustible irradié et des déchets radioactifs.


Questions politiques


–     Améliorer les relations des six pays et de l’Union européenne avec l’Iran et renforcement de la confiance mutuelle.


–     Encourager des contacts directs et le dialogue avec l’Iran.


–     Aider l’Iran à jouer un rôle important et constructif dans les affaires internationales.


–     Promouvoir le dialogue et la coopération sur les questions relatives à la non-prolifération, à la sécurité régionale et à la stabilisation.


–     Œuvrer avec l’Iran et d’autres pays de la région à promouvoir les mesures de confiance et à renforcer la sécurité régionale.


–     Mettre en place des mécanismes de consultation et de coopération appropriés.


–     Appuyer la tenue d’une conférence sur les questions de sécurité régionale.


–     Réaffirmer qu’une solution au problème nucléaire iranien contribuerait aux efforts de non-prolifération et à la réalisation de l’objectif tendant à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes de destruction massive, y compris leurs vecteurs.


–     Réaffirmer l’obligation découlant de la Charte des Nations Unies de s’abstenir, dans les relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, ou de toute autre manière incompatible avec la Charte.


–     Mener une coopération sur l’Afghanistan, y compris une coopération renforcée dans la lutte contre le trafic de stupéfiants; appuyer les programmes de retour des réfugiés afghans en Afghanistan; coopérer à la reconstruction de l’Afghanistan; coopérer au contrôle de la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan.


Questions économiques


–     Entreprendre de normaliser les relations commerciales et économiques, et notamment faciliter l’accès de l’Iran à l’économie, aux marchés et aux capitaux internationaux en l’aidant concrètement à s’intégrer pleinement aux structures internationales, dont l’Organisation mondiale du commerce, et mettre en place le cadre nécessaire pour accroître les investissements directs en Iran et les échanges commerciaux avec ce pays.


Partenariat dans le domaine de l’énergie


–     Entreprendre de normaliser la coopération avec l’Iran dans le domaine de l’énergie: créer un partenariat stratégique global à long terme dans ce domaine entre l’Iran et l’Union européenne et d’autres partenaires intéressés, qui aurait des applications concrètes.


Agriculture


–     Appuyer le développement de l’agriculture iranienne.

–     Favoriser l’autosuffisance alimentaire totale de l’Iran par une coopération dans le domaine des technologies modernes.


Environnement et infrastructure


–     Projets civils dans le domaine de la protection de l’environnement, de l’infrastructure, des sciences et des technologies, et des technologies avancées:


•     Développement de l’infrastructure dans le domaine des transports, y compris la mise en place de corridors de transport internationaux;


•     Appui à la modernisation de l’infrastructure de l’Iran en matière de télécommunications, notamment par la levée éventuelle des restrictions imposées aux exportations.


Aviation civile


–     Coopérer dans le domaine de l’aviation civile, y compris en levant éventuellement les restrictions à l’importation d’aéronefs vers l’Iran:


•     Permettre à l’Iran de renouveler sa flotte dans le domaine de l’aviation civile;


•     Aider l’Iran à faire en sorte que les aéronefs iraniens soient conformes aux normes de sécurité internationales.


Développement économique, social et humain/questions humanitaires


–     Fournir, si nécessaire, une assistance au développement économique et social de l’Iran et répondre à ses besoins humanitaires.


–     Apporter une coopération/un soutien technique en matière d’éducation dans les domaines présentant un intérêt pour l’Iran:


•     Encourager les Iraniens à suivre des études ou à obtenir des diplômes dans des domaines comme le génie civil, l’agriculture et l’environnement;


•     Promouvoir les partenariats entre établissements d’enseignement supérieur (santé publique, agriculture de subsistance, projets scientifiques conjoints, administration publique, histoire et philosophie).


–     Coopérer à renforcer les moyens d’intervention dans les situations d’urgence (sismologie, étude des séismes, protection contre les catastrophes, etc.).


–     Coopérer dans le cadre d’un « dialogue des civilisations ».


Mécanisme d’application


–     Constitution de groupes conjoints de surveillance de la mise en œuvre d’un accord futur.



Déclarations avant le vote


Mme MARIA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a indiqué que son pays allait voter contre le projet de résolution soumis au Conseil de sécurité, ajoutant que « ce faisant nous honorons jusqu’au bout les objectifs qui nous ont inspirés à conclure l’accord de Téhéran ».  La représentante a estimé que les sanctions ne sont jamais efficaces, et qu’en occurrence « elles conduiront à la souffrance du peuple iranien et joueront le jeu de ceux qui ne privilégient pas le dialogue ».  L’exemple de l’Iraq a montré que l’isolement et la menace peuvent entrainer des conséquences tragiques, a encore dit la représentante.  L’accord de Téhéran était une occasion unique d’avancer sur la question du nucléaire iranien, a déclaré Mme Ribeiro Viotti, en précisant que l’accord a été approuvé au niveau le plus élevé des autorités iraniennes.  L’accord prévoyait le plein exercice du droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire en Iran, tout en fournissant des garanties vérifiables sur la nature pacifique du programme nucléaire de l’Iran, a-t-elle dit.  Estimant que le dialogue et la persuasion sont plus forts que les actions punitives, la représentante a en outre regretté que la déclaration de Téhéran n’ait pas reçu la reconnaissance internationale escomptée, qui lui aurait permis, une fois appliquée, de porter ses fruits.  Les sanctions envoient un message erroné, et nous regrettons profondément que les membres permanents du Conseil et un pays qui n’en est même pas actuellement membre, aient négocié pour l’essentiel à huis clos, a indiqué Mme Viotti. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a affirmé que son pays assumait pleinement ses responsabilités dans le domaine de la non-prolifération.  Aucun pays ne doit détenir d’armes nucléaires dans la région dont nous parlons, a-t-il dit, plaidant pour l’instauration d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Le représentant turc a souligné qu’il n’y avait pas d’autre solution que pacifique et diplomatique à la question du nucléaire iranien, ce qui a motivé, a-t-il précisé, la signature par la Turquie de la déclaration de Téhéran.  Cette déclaration a, pour la Turquie, créé une nouvelle réalité dans le cadre du programme nucléaire iranien.  La déclaration de Téhéran représente un premier pas d’une feuille de route qui pourrait permettre de parvenir à un règlement global de la question, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’accorder suffisamment de temps et d’espace pour sa mise en œuvre.  Il a jugé peu utile le fait que les réponses, négatives, du Groupe de Vienne n’aient été reçues qu’il y a seulement quelques heures.  Le représentant a mis l’accent sur l’engagement de la Turquie vis-à-vis de la déclaration de Téhéran.  La Turquie votera donc contre le texte de la résolution soumise aujourd’hui au Conseil, a dit le représentant.  Cependant, a-t-il ajouté, tous les doutes sur la nature du programme nucléaire iranien doivent être dissipés.  Il a appelé l’Iran à faire montre de transparence et de coopération à l’égard de l’AIEA.  L’Iran, a-t-il ajouté, doit revenir à la table des négociations avec le Groupe des « 5+1 ». 


Déclarations après le vote


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a déclaré qu’aujourd’hui le Conseil de sécurité « avait réagi de façon décisive aux graves menaces à la paix et à la sécurité internationales que fait peser le non-respect de ses obligations internationales par l’Iran » concernant la non-prolifération.  Les violations du TNP doivent être punies, et le Gouvernement iranien a choisi clairement de violer ses engagements à l’égard de l’AIEA et du Conseil de sécurité, a-t-elle ajouté.  La représentante a expliqué que la résolution ne visait pas la population iranienne « ni même le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie pacifique de l’Iran ».  La résolution vise les ambitions nucléaires d’un gouvernement dont l’attitude le conduira à l’isolement, a-t-elle dit.  Mme Rice a exhorté l’Iran à suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium et à coopérer pleinement avec l’AIEA, « conformément à ses obligations en tant que partie au TNP ». 


Mme Rice a ensuite précisé que la résolution cherche, notamment, à empêcher l’Iran d’investir dans des activités illégales à l’étranger; à empêcher les importations douteuses, et à interdire toute activité liée au développement de missiles balistiques.  La résolution vise aussi à empêcher que l’Iran utilise le système financier international pour poursuivre ses ambitions nucléaires, a-t-elle ajouté.  La représentante américaine a ensuite rappelé que les États-Unis avaient lancé, il y a plus d’un an, des efforts diplomatiques soutenus et sérieux, marqués en particulier par une offre de dialogue direct avec l’Iran sur des questions présentant des intérêts communs, dont l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Cette main tendue a été repoussée par l’Iran, a indiqué Mme Rice.  Pour la représentante des États-Unis, « les derniers mois auront donné des raisons supplémentaires de rendre suspectes les intentions iraniennes ».  L’annonce de poursuivre un enrichissement à 20% de l’uranium, qui rapprocherait le programme nucléaire iranien du seuil militaire, nous conduit aujourd’hui à prendre des sanctions contre un gouvernement qui a choisi de tourner le dos au droit international, a affirmé Mme Rice.  L’Iran doit suspendre ses activités d’enrichissement et coopérer pleinement avec l’AIEA, a-t-elle répété, saluant ensuite les efforts diplomatiques déployés par la Turquie et le Brésil vis-à-vis du réacteur nucléaire de Téhéran.  « Si l’accord de Téhéran est soucieux des besoins humanitaires du peuple iranien, il ne constitue pas pour autant une réponse aux préoccupations entourant les activités nucléaires iraniennes », a encore indiqué Susan Rice.  Elle a conclu en jugeant que la résolution appuyait les travaux en cours visant le renforcement du régime du TNP comme pilier principal de la sécurité internationale en matière nucléaire et moyen de parvenir à terme à un monde débarrassé de l’arme atomique.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a lu une déclaration au nom des Ministres des affaires étrangères de la Chine, de la France, de l’Allemagne, de la Fédération de Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis  Groupe des «5+1 ».  Il a ainsi indiqué que les « 5+1 » réaffirmaient leur détermination et leur engagement à trouver une solution négociée à la question du nucléaire iranien.  Les « 5+1 », a-t-il ajouté, soulignent que la résolution reflète les inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien, qu’elle confirme de nouveau la nécessité que l’Iran réponde aux demandes du Conseil de sécurité et de l’AIEA, et qu’elle laisse la porte ouverte à des négociations continues entre les parties.  Après avoir salué les efforts diplomatiques de la Turquie et du Brésil sur le réacteur de recherche de Téhéran, le représentant a expliqué que l’objectif des « 5+1 » restait de parvenir à un accord durable qui restaurerait la confiance internationale quant à la nature pacifique du programme nucléaire iranien, tout en respectant les droits légitimes de l’Iran à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Le Groupe des « 5+1 » affirme ainsi que les propositions datant de 2008 restent valides, a-t-il ajouté.  Il a conclu en déclarant que le Groupe des « 5+1 » attendait de l’Iran une attitude pragmatique et que ce pays réponde positivement aux offres de dialogue et de négociations. 


En sa qualité de représentant national du Royaume-Uni, M. Grant a affirmé que le Conseil de sécurité, par cette résolution adressait encore une fois un message ferme sur la détermination de la communauté internationale à faire face à la question du nucléaire iranien.  Le Conseil a abordé cette question pour la dernière fois en septembre 2008, a-t-il dit, expliquant, en les citant, les nombreux efforts déployés depuis pour amener l’Iran à suspendre ses activités d’enrichissement de l’uranium et à coopérer avec l’AIEA.  L’Iran a dit à de nombreuses reprises qu’il ne parlerait pas de son programme nucléaire, tout en prétendant que les accusations portées contre lui étaient pure inventions, a noté M. Grant. 


Le représentant britannique a reconnu les efforts de bonne foi déployés par la Turquie et le Brésil pour amener l’Iran à coopérer, mais a dénoncé dans le même temps les tentatives faites, selon lui, par l’Iran afin d’utiliser la déclaration de Téhéran pour justifier son mépris des décisions du Conseil de sécurité.  Il a expliqué que son pays ne contestait pas le droit de l’Iran à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, mais, a-t-il estimé, ces droits sont assortis de devoirs.  Il a noté que les sanctions décidées pouvaient être suspendues si l’Iran cessait lui-même ses activités d’enrichissement de l’uranium.  Il a également mis l’accent sur la volonté du Royaume-Uni de résoudre cette question par le dialogue et la diplomatie.    


M. GÉRARD ARAUD (France) s’est félicité de l’adoption par le Conseil de la résolution 1929 (2010).  Il l’a fait, a-t-il dit, très majoritairement, avec le suffrage bien pesé de pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe, d’Amérique, de pays ayant une industrie nucléaire ou n’en ayant pas, de pays ayant des relations commerciales avec l’Iran ou n’en ayant pas.  L’Iran, a-t-il souligné, « a développé un programme nucléaire clandestin pendant 18 ans ».  Une fois ce programme découvert, l’Iran n’a cessé d’entraver les efforts de l’AIEA pour en élucider la finalité, a-t-il noté, précisant que ce pays avait poursuivi l’enrichissement de l’uranium, en dépit des résolutions du Conseil de sécurité, développé un programme de missiles capables d’emporter des têtes nucléaires, travaillé sur des études militaires poussées marquant le lien manquant entre l’enrichissement et le programme balistique, construit récemment une usine clandestine d’enrichissement à Qom et commencé à enrichir son uranium à 20%.  Sur tous ces points, l’Iran a refusé toute coopération avec l’AIEA, a affirmé M. Araud.


Le représentant de la France a estimé que ce n’est pas faute d’avoir multiplié les efforts pour amener l’Iran, par le seul dialogue, à faire preuve d’ouverture, les offres de dialogue n’ayant pas retenu l’intérêt des dirigeants iraniens, qui au contraire, se sont enfermés dans une quête obsessionnelle de l’enrichissement sur leur sol.  La France a accueilli avec enthousiasme et gratitude l’initiative de la Turquie et du Brésil sur le réacteur de recherche de Téhéran, comme mesure de confiance, a-t-il dit, observant néanmoins que l’Iran avait tout fait pour ôter toute substance à l’accord.  Le cœur du problème, c’est la nature du programme nucléaire iranien, la révélation du site de Qom, l’enrichissement à 20% et l’obstruction iranienne aux efforts de l’AIEA.  C’est le refus de l’Iran de résoudre ce problème qui nous contraint à la fermeté, a-t-il déclaré.  Selon M. Araud, la résolution imposant des sanctions, qui vient d’être adoptée, constitue la seule réponse appropriée.  Pour autant, la porte du dialogue reste toujours ouverte, a-t-il ajouté, précisant que serait proposée une réunion d’experts, dès que possible, avec l’Iran pour trouver un accord sur les différents points.  C’est aux dirigeants iraniens, à présent, de saisir enfin la main qui leur est tendue, de prendre en compte l’intérêt de leur population, au lieu d’embrasser un dangereux rêve de puissance au prix de la stabilité de leur région, a-t-il souligné. 


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a indiqué que son pays avait voté en faveur de la résolution, car l’Ouganda « appuie pleinement le TNP ».  Il a ajouté que la résolution prévoit un mécanisme d’élimination des sanctions au cas où l’Iran décide de respecter ses obligations en tant que Partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Le représentant a salué à son tour les efforts diplomatiques du Brésil et de la Turquie ayant abouti à la Déclaration de Téhéran, qu’il a qualifiée d’« initiative de confiance utile dans la quête d’une solution pacifique ».  En conclusion, il a estimé important de poursuivre tous les efforts pour trouver une solution négociée à la question du nucléaire iranien, solution qui garantisse le droit inaliénable de l’Iran au nucléaire civil tout en rassurant la communauté internationale quant à la nature pacifique de son programme.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a affirmé que son pays avait voté en faveur de la résolution 1929 (2010) étant donné sa position de principe constante sur la question du programme nucléaire iranien.  Il a espéré que cette résolution sera considérée par la partie iranienne comme « un nouveau signal » pour qu’elle réagisse positivement à l’appel du Groupe des « 5+1 » et qu’elle coopère de façon transparente avec l’AIEA.  Il a souligné que la Fédération de Russie avait déployé des efforts considérables et continuait de le faire pour convaincre l’Iran de coopérer et de respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Les efforts intensifs de la Fédération de Russie et du Groupe des « 5+1 » n’ont pas été couronnés de succès, a-t-il regretté.  Dans ces conditions, et dans le contexte de la double approche, formulée par les « 5+1 », et agréée par le Conseil de sécurité, il était indispensable d’élaborer des restrictions supplémentaires limitant des activités qui sont en contradiction avec les résolutions du Conseil de sécurité.  Il a ajouté que la Fédération de Russie avait veillé à ce que la résolution ne vise uniquement que le renforcement du régime de non-prolifération et n’affecte pas le bien-être du peuple iranien.  Il s’est dit convaincu que ces mesures montreront à l’Iran ce qu’il peut obtenir d’une coopération avec la communauté internationale.  Il a espéré que l’Iran verrait ces avantages évidents et qu’il coopérera avec le Groupe des « 5+1 ».  Des éclaircissements sur la nature du programme nucléaire iranien contribueront à la  levée des sanctions du Conseil de sécurité et permettront à l’Iran de jouir pleinement de tous les droits qu’ont les États Parties au TNP, a poursuivi M. Churkin. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) a indiqué que sa délégation avait appuyé la résolution.  Le Japon défend depuis toujours l’importance de la non-prolifération et l’idée que le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire entraîne des responsabilités à assumer.  L’Iran doit respecter les résolutions du Conseil de sécurité et de l’AIEA, a-t-il ajouté, estimant en outre que l’accord de Téhéran aura l’effet d’une mesure positive s’il est correctement mis en œuvre.  Mais cet accord ne prend pas en compte la question des obligations internationales de l’Iran, a souligné le représentant.  Selon lui, tant que l’Iran n’aura pas suspendu ses activités d’enrichissement, les doutes sur la nature de son programme nucléaire ne pourront pas être dissipés.  Il a ensuite attiré l’attention sur le fait que la résolution envoie un message équilibré en faveur de la restauration de la confiance internationale, « qui passe sur la modification de la politique de l’Iran, qui doit prouver que ses activités nucléaires sont pacifiques ».


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a affirmé que son pays avait voté en faveur de la résolution du Conseil de sécurité, ce genre de décision, a-t-il précisé, n’étant jamais pris à la légère.  Depuis l’adoption de la dernière résolution du Conseil de sécurité sur cette question en 2008, l’existence d’une nouvelle installation nucléaire non déclarée a été dévoilée, et l’Iran a continué d’enrichir de l’uranium à 20%, a-t-il expliqué.  L’Autriche reste engagée à l’égard de la double approche et elle espère que l’Iran reprendrait le dialogue avec le Groupe des « 5+1 » et la Haute Représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère.  Il a, enfin, mis l’accent, sur le fait que les sanctions contre l’Iran seraient suspendues au cas où ce pays mettrait lui-même fin à ses activités d’enrichissement de l’uranium et coopèrerait pleinement avec l’AIEA.


M. LI BAODONG (Chine) a rappelé que la résolution adoptée aujourd’hui était la quatrième de ce type depuis 2006.  Il a ajouté qu’elle reflétait les préoccupations de la communauté internationale et qu’elle souligne de nouveau la nécessité de trouver une solution par des voies diplomatiques.  La Chine a toujours dit que les mesures prises par le Conseil de sécurité sur le nucléaire iranien doivent contribuer au maintien du régime de non-prolifération, encourager la paix et la sécurité au Moyen-Orient, ne pas nuire à la vie quotidienne des Iraniens et ne pas entraver l’activité économique internationale, a ajouté le représentant.  Selon lui, l’Iran doit remplir ses obligations au titre du TNP en vue de pouvoir exercer pleinement son droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Les sanctions ne peuvent pas tout régler, a-t-il encore estimé, soulignant que la résolution appelle clairement l’Iran à revenir au dialogue et à la table de négociations.  Nous devons activer un nouveau cycle de pourparlers.   C’est pourquoi les sanctions prévues par la résolution sont réversibles au cas où l’Iran déciderait de répondre favorablement aux demandes du Conseil de sécurité et de l’AIEA, a-t-il expliqué.  Enfin, le représentant de la Chine a souligné l’importance de maintenir l’unité du Conseil de sécurité et préconisé que les membres de cet organe s’appuient sur l’élan positif impulsé par l’accord tripartite de Téhéran pour relancer le dialogue direct sur la question du nucléaire iranien.


M. NAWAF SALAM (Liban) a affirmé que le TNP était important pour parvenir à un équilibre entre les trois piliers que constituent le désarmement, la non-prolifération et le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Le Liban a réaffirmé ce principe lors de la Conférence d’examen du TNP, a-t-il souligné, rappelant la volonté des pays de la région à voir le Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires.  Israël est le seul pays de la région qui détient des armes nucléaires, a-t-il dit, ajoutant que ce pays devait adhérer au TNP et soumettre ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA. 


Le représentant a réaffirmé le droit irréversible, pour tous les États Parties au TNP, y compris la République islamique d’Iran, d’avoir accès à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire sur la base des critères définis par l’AIEA, ceci en plus du régime des garanties généralisées.  L’accord conclu en mai dernier sur l’échange du combustible fissile iranien, à l’initiative de la Turquie et du Brésil, constitue une étape importante pour s’approcher d’une solution de la question du nucléaire iranien, a-t-il estimé.  Il a regretté que cet accord n’ait pas reçu l’appui qu’il méritait.  La solution au problème du nucléaire iranien doit être trouvée à travers le dialogue et non pas par la voie des sanctions, a-t-il affirmé, notant que le Liban s’était abstenu lors du vote.  La résolution adoptée ce jour, qui décide d’appliquer des sanctions contre l’Iran, représente un échec douloureux pour les efforts diplomatiques, a-t-il déclaré, tout en appelant à relancer et à intensifier ces efforts.  Il a spécialement appelé le groupe des « 5+1 » à le faire. 


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a déclaré que le TNP, qui garantit à ses Parties le droit inaliénable d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifique et de développement, demeure le meilleur cadre pour empêcher la prolifération des armes nucléaires.  Le Nigéria poursuit un programme civil nucléaire, en pleine coopération avec l’AIEA, a-t-il ajouté, indiquant que « si l’Iran a également ce droit, des questions se posent lorsque les activités et programmes d’un pays ne sont pas en conformité avec les règles internationales ».  L’Iran, qui a violé ses obligations, ne coopère pas pleinement avec l’AIEA, qui construit clandestinement des installations nucléaires et intensifie son programme d’enrichissement, doit dissiper les doutes quant à la nature de son programme nucléaire, a estimé le représentant.  En conclusion, il a appuyé la double approche réaffirmée par la résolution et qui suppose une combinaison de mesures de pression et une ouverture diplomatique.  Il s’agit là de la meilleure option pour sortir de l’impasse, a-t-il noté, avant de demander à l’Iran de répondre aux appels de la communauté internationale.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a déclaré que si le droit aux usages pacifiques de l’énergie nucléaire doit s’appliquer à toutes les Parties au TNP, les pays désireux d’exercer ce droit doivent « respecter les règles internationales » en faisant en sorte que leurs activités soient transparentes et vérifiables.  L’Iran, comme les autres, doit placer ses activités nucléaires sous le régime d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a-t-il ajouté, appelant les autorités du pays à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et les décisions du Conseil des gouverneurs de l’Agence ainsi que le Protocole additionnel de l’AIEA.  Nous croyons fermement qu’un accord négocié, basé sur le respect et la confiance mutuels est la meilleure option, a poursuivi le représentant.  Après avoir salué les récents efforts de la Turquie et du Brésil, qu’il a qualifiés de « mesures de confiance considérables », il a estimé que la résolution adoptée aujourd’hui était solide, mais qu’elle ne doit pas fermer la porte à d’autres efforts diplomatiques en vue de l’atteinte d’une solution négociée. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a affirmé que son pays était profondément engagé vis-à-vis du désarmement, de la non-prolifération et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, qui sont les trois piliers du TNP.  Le cas de l’Iran n’est pas nouveau pour le Conseil de sécurité, et le débat sur la question de son programme nucléaire peut difficilement être dissocié de certaines déclarations de politique extérieure faites par ses dirigeants, et qui vont à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies et contribuent à accroître les tensions et à alimenter la méfiance de la communauté internationale.


L’Iran, a dit Claude Heller, doit respecter les décisions de l’AIEA, en toute transparence, ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité, et renoncer clairement, et de manière vérifiable, à la possession d’armes nucléaires.  C’est l’Iran qui doit gagner la confiance de la communauté internationale, pas le Conseil de sécurité, a insisté le représentant mexicain.  Il a notamment rappelé que les sanctions étaient réversibles si le Gouvernement iranien acceptait de respecter les décisions du Conseil de sécurité.  M. Heller a ajouté que malgré les trois volets de sanctions précédents, la porte du dialogue demeurait ouverte avec l’Iran.  Il s’est dit également convaincu que la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient devait faire partie d’un accord politique plus large qui garantisse la coexistence pacifique entre les États souverains de la région, y compris le futur État palestinien.        


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a commenté, en premier lieu, les pressions qu’il a qualifiées d’« injustes », que son pays a endurées en raison, a-t-il ajouté, de l’agression et de l’intervention de certains des mêmes pays dont les représentants sont assis aujourd’hui à la table du Conseil de sécurité et qui en ont incité les membres à imposer davantage de pressions encore contre la nation iranienne.  Jugeant la comparaison instructive, il a estimé que le cas d’aujourd’hui présentait quasiment les mêmes caractéristiques que celui auquel son pays a été confronté en 1951.  Les mots clefs sont similaires, a-t-il dit, citant l’énergie, l’indépendance et l’intervention des grandes puissances.  Les actions hostiles de ces quelques puissances contre la nation iranienne ne sont pas nouvelles, a-t-il expliqué, rappelant notamment que les États-Unis et leurs alliés étaient intervenus en faveur de l’Iraq lors de l’agression iraquienne de Saddam Hussein contre son pays, en lui fournissant des armes chimiques et d’autres soutiens militaires.  Il a rappelé les attaques lancées par le Royaume-Uni contre l’Iran au moment où son pays, soucieux d’assumer et de renforcer son indépendance avait décidé après la Deuxième Guerre mondiale de nationaliser l’exploitation de ses ressources énergétiques pétrolière et gazière.  Allié aux Américains, le Royaume-Uni avait alors entrepris une déstabilisation de l’Iran et de son Gouvernement légitime et démocratique.  L’Iran dut avoir recours à la Cour internationale de Justice de La Haye pour gagner le droit au contrôle de ses ressources, avant que son gouvernement ne soit hélas renversé par ces mêmes puissances occidentales qui mirent au pouvoir le régime du Shah, a dénoncé Mohammad Khazaee.  


Le représentant a assuré qu’aujourd’hui, la République islamique d’Iran était déterminée à exercer son droit inaliénable à la technologie nucléaire à des fins pacifiques et à bâtir sur ses propres avancées scientifiques en développant les différents aspects pacifiques de cette technologie.  Parallèlement, l’Iran, a-t-il ajouté, en tant que victime de l’utilisation des armes de destruction massive dans une histoire récente, a rejeté et est opposé au développement et à l’utilisation de toutes ces armes inhumaines, autant sur un plan religieux que sécuritaire.  La présence et la déclaration du Président de la République islamique d’Iran lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) à New York, a également démontré le rejet fondamental par l’Iran des armes nucléaires, ainsi que la nécessité de renforcer et de revitaliser le Traité.  Il s’agit, a-t-il dit, d’une indication supplémentaire témoignant du grand engagement de l’Iran sur la question du TNP, de sa préoccupation à l’égard des dangers des armes nucléaires, et de la nécessité urgente de leur élimination totale de la surface de la terre.  Il a précisé que son pays maintenait une collaboration étroite avec l’AIEA, cette coopération, a-t-il souligné, allant même au-delà des obligations légales de l’Iran.


M. Khazaee a également dénoncé le manque de sincérité des pays qui ont lancé « de fausses accusations sur la question du nucléaire iranien lors de l’accord sur la fourniture de combustible pour le réacteur nucléaire de Téhéran », lequel sert à la production de radio-isotopes à des fins médicales pour le traitement de plus de 800 000 personnes souffrant de cancers.  Au lieu de se féliciter de la Déclaration de Téhéran sur l’échange de combustible, et à la grande surprise de la communauté internationale qui l’avait très majoritairement appuyée, ces mêmes puissances ont immédiatement introduit cette résolution à but politique au Conseil de sécurité, a déploré le représentant.  Ce qui est en jeu aujourd’hui, a-t-il estimé, c’est la crédibilité du Conseil de sécurité, qui est devenu un outil de la panoplie dont se servent quelques pays qui n’hésitent pas à en abuser lorsque leurs intérêts l’exigent.  Aucune pression et aucune malice, a-t-il conclu, ne parviendront cependant à briser la détermination de la nation iranienne à poursuivre et défendre ses droits inaliénables et légitimes.


Reprenant la parole, le représentant du Royaume-Uni a regretté les commentaires de l’Iran concernant son pays, des propos qu’il a qualifiés de « récit déformé de l’histoire » et d’« attaques personnelles qui sonnent comme autant d’excuses pour ne pas répondre aux demandes du Conseil de sécurité depuis quatre ans ».  Nous souhaitons que l’Iran réponde honnêtement aux préoccupations exprimées dans la résolution et s’engage avec sérieux dans des négociations, a-t-il dit. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les pays arabes restent attachés aux pourparlers de paix indirects en dépit de l’attaque israélienne contre la flottille humanitaire au large de Gaza

AG/PAL/1167

Les pays arabes restent attachés aux pourparlers de paix indirects en dépit de l’attaque israélienne contre la flottille humanitaire au large de Gaza

09/06/2010
Assemblée généraleAG/PAL/1167
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LES PAYS ARABES RESTENT ATTACHÉS AUX POURPARLERS DE PAIX INDIRECTS EN DÉPIT

DE L’ATTAQUE ISRAÉLIENNE CONTRE LA FLOTTILLE HUMANITAIRE AU LARGE DE GAZA


Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien entend

le témoignage d’Edward Peck, ancien Ambassadeur américain et passager d’un des navires humanitaires


Alors que le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, doit rencontrer aujourd’hui le Président des États-Unis, Barack Obama, à la Maison Blanche, pour essayer de relancer le processus de paix au Moyen-Orient, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a tenu au Siège de l’ONU, sous la présidence de M. Paul Badji, du Sénégal, une réunion pour faire le point de la situation, depuis sa dernière réunion, qui a eu lieu le 21 avril 2010.  L’ordre du jour de la réunion portait sur le thème: « Situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et faits nouveaux intervenus dans le processus politique », a indiqué M. Badji. 


Depuis la dernière réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, une rencontre du Comité de suivi de l’Initiative de paix arabe s’est tenue le 1er mai au Caire, en Égypte.  Les Ministres arabes des affaires étrangères se sont alors dits favorables à la tenue des pourparlers de proximité indirects entre Israël et la Palestine, sous l´égide des États-Unis.  Le 8 mai, le Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait approuvé cette proposition, et ces pourparlers avaient commencé le 9 mai, ce qui avait été largement salué par la communauté internationale.


Cependant l’assaut lancé le 31 mai par la marine israélienne contre six navires formant une flottille humanitaire dans les eaux internationales au large de la bande de Gaza, qui a couté la vie à neuf ressortissants turcs et fait plusieurs blessés graves, a sérieusement compromis cette lueur d’espoir.  M. Riyad Mansour, Observateur permanent de la Palestine, qui intervenait ce matin devant le Comité, a tenu à réitérer que les pays arabes restaient fermement attachés aux pourparlers indirects entre palestiniens et Israéliens, et que les actes belligérants d’Israël visant à saper cette initiative n’y changeraient rien.  Témoignant ainsi de leur espoir face aux signaux « positifs » de l’Administration Obama, les pays arabes attendent néanmoins que soient atteints des résultats concrets, notamment sur le tracé des frontières, d’ici quatre mois, a expliqué M. Mansour.


Condamnant l’assaut des six navires affrétés par le « Free Gaza Movement », l’Observateur permanent de la Palestine a appuyé, à l’instar de nombreuses délégations, la proposition du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, concernant la conduite d’une enquête internationale indépendante et transparente sur les tragiques évènements survenus au large de Gaza. 


Mais, comme l’a souligné le représentant de la Turquie, il ne faut pas perdre de vue que l’attaque lancée par les commandos israéliens n’est qu’un symptôme d’une situation plus grave, à savoir le blocus injustifiable imposé par Israël à la bande de Gaza.  Si justice n’est pas faite, cette attaque pourrait servir de justificatif à certains groupes militants ou terroristes pour des représailles et des réponses de toutes natures contre Israël, a averti le représentant du Venezuela.  Soulignant qu’il ne peut y avoir de paix sans justice, les intervenants ont tous exigé une levée immédiate de l’état de siège auquel est soumis Gaza, sans quoi, il sera impossible de relancer l’économie de ce territoire et d’aller de l’avant sur la voie de la paix au Moyen-Orient. 


Intervenant également ce matin devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Edward Peck, ancien Ambassadeur des États-Unis, expert des questions du Moyen-Orient et Président de « Foreign Services International », a témoigné de l’expérience personnelle qu’il a vécue en tant que passager sur un des bateaux de la flottille humanitaire.  Dénonçant l’« impunité dont jouit Israël », M. Peck a souhaité une réponse plus ferme de la part de son pays, les États-Unis, aux évènements survenus dans les eaux internationales près de Gaza.  Il ne s’agit pas de lancer la pierre au Gouvernement américain, car tout pays cherche avant tout à défendre ses propres intérêts, a-t-il cependant indiqué.  Pour faire avancer la cause de la paix au Moyen-Orient, il faut procéder à une plus meilleure sensibilisation de l’opinion publique mondiale, et en particulier de celle des États-Unis, a indiqué M. Peck.  Toute solution passe par une prise de conscience par Israël des conséquences de ses actes, et cela peut passer par un boycott commercial à l’égard d’Israël; par une pression de la société civile sur les Gouvernements pour qu’ils adoptent des mesures plus sévères à l’encontre d’Israël; ou encore par un arrêt des investissements étrangers en Israël, pour ne citer que quelques mesures possibles, a suggéré Edward Peck. 


Le Comité a également pris note, ce matin, du rapport sur la Réunion internationale des Nations Unies à l’appui du processus de paix au Moyen-Orient, qui a eu lieu les 25 et 26 mai à Istanbul en Turquie, et de celui relatif à la réunion, le 27 mai, du Forum public des Nations Unies à l’appui du peuple palestinien.  Ce rapport était présenté par  M. Zahir Tanin, Représentant permanent de l’Afghanistan, Vice-Président du Comité, et qui était chef de la délégation du Comité à Istanbul.


Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a en outre approuvé le programme provisoire de la Réunion sur la question de Palestine, organisée par les Nations Unies pour la région de l’Afrique*, qui se tiendra les 1er et 2 juillet 2010 à Rabat, au Maroc.


La prochaine réunion du Comité sera annoncée dans le Journal.


*     document de travail numéro 6


Déclarations liminaires


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a expliqué qu’il s’était rendu hier à Washington, où il a rencontré M. Abbas, Président de l’Autorité palestinienne, et son équipe.  M. Mansour a transmis les remerciements du Président Abbas aux membres du Comité ainsi qu’au Gouvernement de la Turquie pour avoir accueilli la réunion d´Istanbul les 25 et 26 mai derniers.


Pour M. Mansour, les actions et décisions d’Israël visent à pousser les Palestiniens et les Arabes à ne pas considérer les initiatives de pourparlers indirects.  Cependant, malgré les nombreuses réserves du Comité de suivi ministériel arabe, et son absence d’espoir de voir le Gouvernement israélien participer de bonne foi à ces pourparlers, les pays arabes restent déterminés à donner une chance à ces pourparlers de proximité au cours des quatre prochains  mois.  M. Mansour a justifié cette décision par les signaux positifs qui émanent de Washington, avant de dénoncer à nouveaux les actes qui sapent tout espoir de paix, comme notamment les activités belligérantes d’Israël et la poursuite de la construction du mur de séparation.  Une telle atmosphère ne saurait être favorable au commencement de ces pourparlers, a-t-il noté.  Il n’en demeure pas moins que les pays arabes feront leur possible pour que ces pourparlers soient couronnés de succès dans les quatre prochains mois, en parvenant notamment à un accord sur les frontières.  Pour M. Mansour, il s’agit de trouver des attitudes pratiques pour qu’Israël change son attitude et accepte de participer de bonne foi à ces pourparlers.


Évoquant et condamnant l’attaque lancée par les Forces de défense israéliennes contre six navires chargés d’aide humanitaire dans les eaux internationales et qui se dirigeaient vers la bande de Gaza, M. Mansour a souligné l’importance « que soit menée une enquête indépendante, crédible et transparente sur ces crimes commis en haute mer ».  Cette enquête doit avoir lieu comme l’a demandé le Secrétaire général de l’ONU.  L’enquête doit être menée sous les auspices du Secrétaire général, a préconisé M. Riyad Mansour.


Abordant aussi le problème du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, il a déclaré que le statu quo ne saurait se poursuivre, et qu’il est essentiel de lever ce siège pour permettre de revitaliser l’économie de Gaza.  Il a également mis l’accent sur le lien entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, expliquant que ces deux territoires doivent être liés en vue de l’unité politique palestinienne et de la viabilité d’un « État palestinien.  Il a également demandé à la communauté internationale de continuer à appuyer tous les efforts déployés afin de parvenir à la réconciliation entre l’Autorité palestinienne et le Hamas.


Après la prise de parole de l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, le Comité a également entendu une présentation de M.EDWARD PECK, ancien diplomate de haut rang des États-Unis, Président de Foreign Services International et Secrétaire exécutif de l’American Academy of Diplomacy, qui était à bord d’un des navires de la flottille d’aide humanitaire qui se dirigeait vers Gaza et qui a fait l’objet de l’assaut des commandos de la marine israélienne le 31 mai 2010. 


M. Peck a témoigné de l’expérience qu’il a vécue ce jour là, et a présenté son évaluation des faits survenus.  En tant qu’expert sur le Moyen-Orient, il a plaidé pour que ni les Palestiniens, ni les Israéliens, ni les Américains ne soient victimes d’actions tragiques de ce genre.  Edward Peck a cependant indiqué qu’il restait très sceptique quant aux chances réelles d’une paix globale au Moyen-Orient tant qu’Israël reste convaincu qu’il peut compter sur l’appui ferme et sur le financement continu que lui apportent les États-Unis, car, dans ces conditions, il ne voit pas la nécessité de faire changer les choses.  M. Peck a également critiqué les termes utilisés pour évoquer le Moyen-Orient: « on parle sans fin d’un processus de paix alors qu’il n’y a pas de guerre, on parle de conflit alors qu’il s’agit d’une occupation.  La Palestine, en tant que territoire occupé, n’est pas en position de négocier avec une puissance occupante dotée d’arsenaux militaires importants », a-t-il soutenu.


Pour ce qui est de l’attaque lancée contre la flottille humanitaire, dont la mission d’aide a été organisée par une trentaine d’ONG européennes et une ONG américaine, « Free Gaza Movement » basée à San Francisco, M. Peck a expliqué qu’il avait été invité par cette dernière organisation à participer à ce convoi humanitaire et qu’il avait accepté pour pouvoir enfin avoir un impact positif et direct sur la situation.  Relatant les faits survenus pendant l’attaque, il a expliqué que les soldats israéliens avaient abordé le bateau sur lequel il se trouvait.  Ils étaient bien armés, et ne servaient pas de balles à blanc, comme cela a été prétendu par le Gouvernement d’Israël, a-t-il poursuivi.  Les passagers du navire où se trouvait Edward Peck ont été en partie brutalisés et forcés de débarquer sans pouvoir emporter leurs effets personnels, a-t-il indiqué.  Une fois arrivés sur le territoire israélien, ils ont fait l’objet d’examens biométriques, et on les a forcés à signer des documents rédigés en hébreu, en les menaçant, pour ceux qui étaient Américains, que s’ils ne le faisaient pas, ils iraient en prison au lieu d’être déportés vers les États-Unis.  Les raisons invoquées pour leur éventuel emprisonnement étaient « qu’ils se trouvaient en Israël de manière illégale », un argument que l’Ambassadeur Peck a violemment contesté soulignant que ces gens se trouvaient dans les eaux internationales lorsqu’ils ont été capturés et amenés de force en Israël.  « J’ai fini par être renvoyé aux États-Unis après avoir signé le document en question, sans savoir jusque là ce qu’il contenait », a déclaré M. Peck.


Abordant ensuite ce qui s’est passé sur l’autre bateau, plus grand, « où s’est déroulée une véritable tuerie », M. Peck s’est dit très préoccupé par les accusations israéliennes, selon lesquelles les commandos auraient été « attaqués » par les passagers.  Agressés et menacés, certains passagers n’ont fait qu’essayer d’exercer leur droit à l’auto-défense en se protégeant.  Il n’y a jamais eu d’« attaque » contre les commandos, comme voudrait aujourd’hui le faire croire le Gouvernement Israélien, a dit Edward Peck.  À cet égard, il a rappelé que les passagers se trouvant sur les six navires avaient des intentions humanitaires et non pas hostiles.


Pour M. Peck, il s’agit d’actes de piraterie de la part de la marine israélienne, dans la mesure où ces agressions ont eu lieu dans les eaux internationales.  Il a dit qu’il ne pouvait comprendre la position de son pays, les États-Unis, qui ne dénoncent pas les actes commis par Israël dans les termes qui s’imposent.  Tant qu’Israël bénéficie de ce statut de protégé jouissant d’une totale impunité, nous ne voyons pas comment il pourrait y avoir des développements positifs en termes de paix et de justice au Moyen-Orient, a noté Edward Peck.  N’étant plus officiellement diplomate des États-Unis, je peux dire la vérité, toute la vérité, a-t-il expliqué, avant de faire part de ses inquiétudes quant à l’avenir de la situation israélo-palestinienne.  « Si on ne trouve pas une solution acceptable pour tous, on aura au Moyen-Orient soit un État d’Apartheid, soit alors un État qui ne sera pas majoritairement juif.  Or aucune de ces deux solutions n’est viable », a conclu M. Peck 



Déclarations


M. OMAR DAOU (Mali) a présenté les condoléances du Gouvernement du Mali aux victimes de l’assaut israélien contre la flottille humanitaire.  Il a fermement condamné cette agression « criminelle » et a demandé la mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante.  Saluant le rôle et le courage de l’Ambassadeur Peck, il a estimé que ce type de témoignage est essentiel pour établir les faits dans le cadre de cette enquête.


M. CAN DIZDAR (Turquie) s’est félicité du succès de la réunion qui a eu lieu à Istanbul en mai 2010 sur l’appui au processus de paix au Moyen-Orient.  Suite à l’attaque de la flottille humanitaire, la Turquie a exigé une réunion immédiate du Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, avant d’appuyer la proposition du Secrétaire général sur la mise en place d’une commission d’enquête internationale.  Il a estimé que la Turquie doit faire partie des membres de cette commission d’enquête dans la mesure où c’est un bateau turc qui a été attaqué, et que la plupart des victimes sont turques.  Pour la Turquie, il ne faut pas perdre de vue le fait qu’il ne s’agit là que de symptômes d’une situation inacceptable, et qu’il faut s’attaquer aux causes profondes de ces problèmes, à savoir le blocus de la bande de Gaza qui doit être levé sans plus tarder.


M. MOHAMED SOFIANE BERRAH (Algérie) a salué les propos et le témoignage de M. Peck, dont l’intervention témoigne de la coopération qui existe entre le Comité et la société civile.  Il a demandé à M. Peck quelles sont ses propositions pour rééquilibrer la situation, et notamment quel rôle peut jouer la société civile pour faire entendre la vérité aux États-Unis.  Comment sensibiliser le Gouvernement américain aux implications négatives de l’impunité dont bénéficie Israël? a-t-il demandé.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a salué l’honnêteté des propos tenus par M. Edward Peck, ancien soldat et diplomate américain.  La paix est le terme clef et l’objectif à poursuivre, a dit le représentant.  Face à un État qui a bafoué toutes les normes internationales, le temps est venu de lancer un mouvement international pour la paix et de mettre un terme au cruel blocus israélien, qui entrave tous les efforts en faveur de la paix et de la justice.  Il ne peut y avoir de paix sans justice, a-t-il soutenu, avant d’exiger que les actes de terrorisme d’État perpétrés par Israël soient sanctionnés, sans quoi ils pourraient justifier des réactions.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a souligné l’interdépendance de la paix et de la justice, et a appuyé l’établissement d’une commission d’enquête internationale sur l’attaque lancée contre la flottille humanitaire de Gaza.  Les faits sont évidents, a-t-elle estimé.  Évoquant le résultat du rapport Goldstone, elle a dénoncé l’impunité dont bénéficie Israël, avant de soutenir que la solution réside dans l’application ferme des résolutions des Nations Unies sur la question du Moyen-Orient.  Elle a également demandé à M. Peck s’il pensait que l’administration américaine était prête à mettre de coté ses intérêts stratégiques avec Israël pour permettre que l’on parvienne à la paix et à la création d’un État palestinien.


M. CEDRICK CHARLES CROWLEY (Afrique du Sud) a condamné l’attaque de la flottille humanitaire par les Forces de défense israéliennes, qu’il a qualifiée d’injustifiable, avant de présenter les condoléances de son gouvernement à la Turquie.  Il a exigé que le blocus de la bande de Gaza soit levé et qu’une enquête internationale soit menée sur cette agression.  Les voix des personnes ordinaires doivent être entendues, a-t-il soutenu, en saluant l’intervention de l’Ambassadeur Peck qui s’est fait l’écho des initiatives de la société civile. 


Mme REBECA HERNANDEZ TOLEDANO (Cuba) a elle aussi condamné l’attaque militaire israélienne contre un cargo humanitaire.  Elle a exigé que le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza soit levé au plus vite pour permettre la revitalisation de l’économie de Gaza et l’amélioration des conditions de vie de la population locale.  Favorable à une commission d’enquête internationale, elle a expliqué que l’impunité d’Israël entrave tout espoir de paix au Moyen-Orient.  Fort de ce constat, elle a demandé à M. Peck ce qu’il préconise comme mesures internationales pour sortir de cette impasse.


M. MOHAMAD HERY SARIPUDIN (Indonésie) a souligné le caractère particulier de la réunion tenue aujourd’hui par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, grâce à la participation de l’Ambassadeur Peck.  Rappelant que 12 Indonésiens participaient à la flottille humanitaire, dont deux ont été gravement blessés, il a condamné l’attaque israélienne inhumaine et brutale contre la flottille.  Pour le Gouvernement de l’Indonésie, il faut aller au-delà de la condamnation de cet acte, a dit le représentant.  Il a également demandé à l’Ambassadeur Peck quelles seraient les recommandations de la société civile pour faire avancer la cause de l’établissement d’une paix globale auprès des trois groupes concernés, à savoir: les Israéliens, les Palestiniens et les Américains.


Répondant aux questions qui lui ont été adressées, M. PECK a estimé que toutes les nations feront toujours ce qui peut faire avancer leurs propres intérêts et objectifs, et que ce principe s’applique à cette situation.  Pour lui, le problème réel réside dans le manque d’information dont souffre le public américain qui, de ce fait, ne peut donc pas faire pression sur son gouvernement. 


Israël peut faire ce qu’il veut, mais doit être prêt à en subir les conséquences, a-t-il ensuite remarqué.


Répondant à la question de savoir comment les États-Unis pouvaient imposer un règlement, il a réfuté la possibilité d’une guerre, s’appuyant sur l’échec de la guerre d’Iraq.  Pour lui, il ne s’agit pas de pointer du doigt le rôle des États-Unis, mais plutôt de se pencher sur le rôle de la société civile, car sans l’appui du peuple, le Président américain ne pourrait faire passer aucune mesure politique.  Ce n’est ni positif ni juste d’accuser les États-Unis, a estimé Edward Peck, car la situation actuelle s’explique d’une part par les intérêts stratégiques et d’autre part par le manque d’intérêt du peuple américain qui est peu et mal informé sur la situation au Moyen-Orient.  Il a estimé que toute solution passait par une prise de conscience, par Israël, des implications de ses actes.


À quel moment de l’histoire Israël a-t-il jamais voulu avoir une image positive? a demandé M. Peck, avant de rappeler que la politique d’Israël jusqu’à présent était toujours d’obtenir ce qu’il voulait par la force.  Pour M. Peck, la société civile, l’arrêt des investissements en Israël, et le gel des relations commerciales avec ce pays, pourraient constituer des moyens pour faire entendre la voix de la paix à Israël en lui faisant prendre conscience du coût de ses actes.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée insiste sur le lien entre lutte contre le VIH/sida et réalisation des OMD, dont l’égalité entre les sexes, la baisse de la mortalité infantile et la santé maternelle

AG/10946

L’Assemblée insiste sur le lien entre lutte contre le VIH/sida et réalisation des OMD, dont l’égalité entre les sexes, la baisse de la mortalité infantile et la santé maternelle

9/6/2010
Assemblée généraleAG/10946
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

91e séance plénière – matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE INSISTE SUR LE LIEN ENTRE LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA ET RÉALISATION DES OMD, DONT L’ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, LA BAISSE DE LA MORTALITÉ INFANTILE ET LA SANTÉ MATERNELLE


L’Assemblée générale, qui procédait aujourd’hui, en présence de la Vice-Secrétaire générale, à son examen annuel des progrès enregistrés dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement de 2001 et de la Déclaration politique de 2006 sur la lutte contre le VIH/sida, a établit un lien très clair entre cette lutte et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier les OMD 3, 4 et 5 relatifs à l’égalité entre les sexes, à la baisse de la mortalité infantile et à la santé maternelle.


Dans le rapport* dont l’Assemblée générale a pris note**, le Secrétaire général indique que les OMD ne seront pas facilement atteints en l’absence d’une action efficace s’agissant de l’OMD 6 relatif à la lutte contre le VIH.  On ne pourra réaliser l’OMD 1 sur la pauvreté et la faim, s’explique-t-il, sans réduire le nombre d’infections et fournir des traitements aux personnes infectées pour qu’elles puissent mener une vie saine et productive.  En s’assurant que la prochaine génération d’enfants naisse à l’abri du VIH/sida, on favorise la réalisation de l’OMD 4 sur la réduction de la mortalité infantile.  Les programmes de lutte contre le VIH contribuent à renforcer les systèmes de santé nationaux et des systèmes de santé plus performants améliorent la santé maternelle -OMD 5- et réduisent le nombre de maladies infectieuses- OMD 6-.


À l’inverse, poursuit le Secrétaire général, de nombreux bénéfices découlant de la réalisation des OMD améliorent les effets et la viabilité des programmes et politiques relatifs au VIH.  En Afrique subsaharienne, les femmes représentent plus de 60% des personnes vivant avec le VIH et les efforts faits au niveau international pour promouvoir l’égalité des sexes –OMD 3- jouent un rôle essentiel dans la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles à l’infection, de même que les initiatives en faveur de l’éducation universelle –OMD 2-.  Les stratégies pour promouvoir la sécurité alimentaire –OMD 1- atténuent l’impact de l’épidémie et améliorent l’efficacité de la thérapie antirétrovirale. 


Comme le Secrétaire général, la quarantaine de délégations, qui se sont exprimées, ont regretté qu’en dépit de ces synergies naturelles, on ne se soit pas suffisamment employé à renforcer au maximum cette dynamique.  À cinq années à peine de la date butoir pour la réalisation des OMD, il est temps d’inverser cette tendance, ont dit ces délégations, en saluant le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) pour avoir mis en en œuvre un plan stratégique intitulé « Une action conjointe en vue de résultats : cadre de résultats d’ONUSIDA, 2009-2011 » qui porte essentiellement sur 10 domaines prioritaires.


La lutte mondiale contre le VIH/sida a été efficace ces dernières années mais l’épidémie continue de gagner du terrain.  Il faut donc, ont prôné les délégations, redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs fixés, notamment l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et aux services d’accompagnement. 


Le VIH est toujours la première cause de mortalité parmi les femmes en âge de procréer dans le monde.  Si le représentant de l’Afrique du Sud dont le pays abrite 17% des personnes vivant avec le VIH/sida dans le monde, a fait part du « nouveau sentiment d’urgence » qui anime les efforts nationaux, la représentante de la Norvège a souligné que les causes structurelles de l’inégalité entre les sexes sont intimement liées au VIH.  Il faut, a-t-elle plaidé, émanciper les femmes et leur reconnaître le droit de décider de leur corps et de leur sexualité.


Il faut s’attaquer aux perceptions et aux expressions de la masculinité qui compromettent la jouissance de ce droit et combattre la violence fondée sur le sexe et les pratiques traditionnelles qui rendent les femmes vulnérables au VIH.  La représentante norvégienne a jugé « essentielle » l’approche contenue dans le projet de Plan d’action de la Réunion de haut niveau sur les OMD, prévue en septembre 2010, avant qu’en 2011, l’Assemblée ne procède à l’examen approfondi des progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida. 


*   A/64/735

** A/64/L.54/Rev.1



MISE EN ŒUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Déclarations liminaires


M. JARMO VELI TAPIO VIINANEN, Vice-Président de l’Assemblée générale, a souhaité que la réunion de ce jour se penche non seulement sur les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida mais aussi sur l’avenir.  Nous devons aussi préparer le Sommet de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui se tiendra en septembre, a-t-il dit.  Le VIH cause plus de morts parmi les femmes en âge de procréer que toute autre maladie, a-t-il signalé, soulignant combien l’épidémie entrave les efforts menés pour réaliser les OMD.  Le Vice-Président s’est félicité de ce que plus de 100 pays aient établi des cibles ambitieuses pour arriver à l’accès universel à la prévention et au traitement.  La réunion d’aujourd’hui devrait permettre de réaffirmer l’importance de la prévention et de renforcer la détermination et les efforts des gouvernements dans ce sens.  Le temps n’est pas de notre côté, a-t-il ajouté, relevant que près de la moitié des infections touche les enfants et les jeunes, affectant ainsi les générations futures.


Donnant lecture du message du Secrétaire général des Nations Unies, Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a prévenu que la crise financière, les effets des conflits et les catastrophes naturelles épuisent les ressources nécessaires.  Les défis sociaux et juridiques auxquels sont confrontés les droits de l’homme empêchent une réponse efficace dans plusieurs pays.  Les individus les plus vulnérables sont poussés dans la marginalité au lieu d’être pleinement engagés.  L’accès universel, a aussi prévenu la Vice-Secrétaire générale, signifie plus l’accès aux traitements.  Il implique aussi un effort supplémentaire pour atteindre les marginalisés et les pénalisés, a-t-elle souligné.  Elle s’est dite inquiète de voir que certains pays sacrifient leur réponse au VIH/sida au profit d’autres efforts de développement moins controversés, alors que l’on sait que les traitements et les programmes de prévention affectent la santé de l’ensemble d’une population. 


On ne sait pas assez, a-t-elle dit pour illustrer ses propos, que le VIH/sida est une des principales causes de décès parmi les femmes en âge d’enfanter.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont indivisibles.  Le rapport dont vous êtes saisi, a-t-elle dit aux délégations, vise à renforcer la relation entre la réponse au VIH/sida et la réalisation des OMD. Elle a formé le vœu que le Sommet de septembre sera l’occasion de renforcer encore ce lien.  Le coût peut être élevé mais le coût de l’inaction est encore plus grand, a-t-elle ajouté.


Déclarations


M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo), au nom du Groupe des États d’Afrique, a invité à prendre la mesure du chemin parcouru depuis l’engagement des pays en développement lors de la réunion de haut niveau sur les OMD, en 2008.  Le Sommet de haut niveau de septembre prochain devrait donner l’occasion de discuter de la pandémie du VIH/sida qui demeure un réel problème de santé publique et un sérieux handicap pour le développement.  Dans le cas de l’Afrique, les statistiques dressent un bilan fort préoccupant, a-t-il noté. 


Face à cette situation, les dirigeants africains s’emploient à mettre en œuvre les engagements contenus dans la Déclaration d’Abuja et le Plan d’action de 2000 pour faire reculer le paludisme, ainsi que dans la Déclaration d’Abuja et le Plan d’action de 2001 sur le VIH/sida, la tuberculose et les maladies connexes.  Le représentant a aussi expliqué que les pays africains ont reconnu la nécessité d’inclure la problématique du VIH/sida comme une question transversale dans le Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD) et de prendre d’autres initiatives, telles que AIDS Watch Africa (AWA), la Commission pour le VIH/sida ou encore la Gouvernance en Afrique (GHA), a indiqué M. Balé.


À travers ces initiatives, l’Afrique s’engage à réaliser l’objectif d’accès universel à la prévention, aux soins, au traitement et aux services d’accompagnement, ce qui constitue une étape primordiale dans la lutte contre le VIH à l’échelon mondial, a poursuivi le représentant. 


M. Balé a souligné que la pandémie du VIH/sida demeure encore une urgence qui requiert des moyens considérables.  Or les différentes crises qui ont éclaté dans le monde ces dernières années, notamment la crise financière et économique mondiale, ont entamé la croissance des économies africaines et affecté significativement la capacité des pays africains d’atteindre les OMD. 


Le Groupe des États d’Afrique soutient la plupart des recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général et reste convaincu que le développement d’une synergie et d’une cohérence des interventions de l’ensemble de la communauté internationale est le gage de réussite dans la lutte contre le VIH/sida.


Intervenant au nom de l’Union européenne, M. JUAN ANTONIO YÁNEZ-BARNUEVO (Espagne) a déclaré que l’Union européenne (UE) se félicite des efforts visant à sortir la question du VIH/sida de son isolement et de connecter fermement la réponse en la matière au cadre plus large des OMD.  Le représentant s’est dit préoccupé par certains faits relevés dans le rapport du Secrétaire général, en particulier la discrimination dont sont victimes certains porteurs ou malades du VIH/sida.  Il a rappelé que les inégalités entre les sexes, la violence sexiste et les abus représentaient les principaux vecteurs de l’épidémie de VIH/sida.  La promotion de l’OMD 3 sur l’égalité entre les sexes et le renforcement des capacités des femmes et des filles à se défendre contre le VIH/sida constituent une réponse efficace contre l’épidémie, a-t-il estimé. 


Le représentant a aussi regretté que le rapport ne s’attarde pas suffisamment sur les outils de prévention du VIH/sida comme les préservatifs masculins et féminins.  Il a souligné l’importance d’informations sur les capacités de production, la sélection, le prix et l’accès aux préservatifs féminins.  Il a aussi souligné l’appel aux gouvernements nationaux et aux donateurs pour qu’ils intensifient leurs efforts dans une prévention fondée sur « Connais ton épidémie-connais ta réponse ».


Il a poursuivi en appelant à une intégration renforcée des programmes de santé et de droits sexuels et reproductifs dans les programmes sur le VIH/sida.  Il a insisté sur la nécessité de supprimer les obstacles juridiques et autres à une prévention efficace.  L’Union européenne, a-t-il encore dit, souligne aussi la nécessité de concentrer sur les jeunes gens, en particulier les jeunes filles et les jeunes femmes, les enfants infectés et affectés par le VIH/sida, dans la planification des programmes ainsi que dans le processus de prise de décisions. 


Après avoir passé en revue la politique européenne, le représentant a souligné l’importance de la XVIIIème Conférence internationale qui se tiendra à Vienne du 18 au 23 juillet 2010 sur le thème « Des droits ici et maintenant ».   Il a aussi estimé que le prochain Sommet de New York devrait être l’occasion de renforcer les liens, les réponses et les efforts pour réaliser les OMD. 


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a estimé que pour assurer l’accès universel aux traitements, les pays du Groupe doivent continuer à recourir aux mécanismes de coopération internationale, y compris la coopération sud-sud mais aussi à des instruments novateurs pour réduire les coûts des antirétroviraux.  Nous devons aussi, a-t-il ajouté, élargir l’accès aux antirétroviraux de seconde et de troisième lignes et réduire leur coût.  La formation du personnel de santé, le transfert de technologies et la production de médicaments à des prix abordables, sûrs, efficaces et de bonne qualité sont de la plus grande importante. 


Le représentant a aussi souligné l’importance de solutions spécifiques aux pays à revenus intermédiaires, la problématique étant plus compliquée quand il faut gérer en même temps la pauvreté et les inégalités.  Il a donc espéré que les donateurs respecteront leurs engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD).  Nous les invitons aussi à faire des contributions généreuses au Fonds de lutte contre le VIH/sida, a-t-il ajouté.


À son tour, il a estimé que la réunion de haut niveau prévue en septembre sera l’occasion de souligner, une nouvelle fois le lien entre la lutte contre le VIH/sida et les OMD, a conclu M. Errázuriz.  Une réponse efficace contre le VIH/sida doit aller au-delà du secteur de la santé puisque la transmission est facilitée par les vulnérabilités, les inégalités, l’exclusion sociale et la discrimination. 


Intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a indiqué que la région du CARICOM, qui continuait à être frappée par une forte prévalence du taux de VIH/sida, avait fait des efforts significatifs en matière d’accès aux traitements puisque le pourcentage de personnes ayant accès au traitement est passé de 10 à 51% entre 2004 et 2008.  Conscients de la nécessité de renforcer les efforts, le représentant a appelé les États membres à respecter leurs engagements en matière d’APD et à faire des contributions généreuses au Fonds pour la lutte contre le VIH/sida.  Reconnaissant aussi le lien entre VIH/sida et OMD, le représentant a insisté sur l’importance de l’éducation, du rôle des femmes et des enfants et d’un personnel de santé qualifié. 


Il a promis que, par le biais du Partenariat pan-caribéen contre le VIH/sida (PANCAP), les pays de la CARICOM entendent collaborer avec les entités régionales et nationales pour renforcer les programmes en faveur des populations les plus à risques; promouvoir les politiques et les législations pour traiter de la discrimination contre les personnes affectées par le VIH/sida; intensifier les négociations pour la réduction du coût des médicaments et renforcer les liens avec les partenaires au développement.  Le représentant a conclu en souhaitant que le Sommet mondial de septembre 2010 sur les OMD soit l’occasion de renouveler et de renforcer la volonté politique et de lancer l’examen des progrès accomplis, en prévision de la Conférence prévue en 2011.   


M. LE LUONG MINH (Viet Nam), au nom de l’Association des États d’Asie du Sud-Est (ANASE), a indiqué que dans sa région, l’accent est mis sur le leadership national, l’appropriation, la vision politique et l’engagement pour un financement durable, une coordination multisectorielle et un partenariat avec la société.  Le représentant a souligné l’importance de traiter de la dimension genre de l’épidémie et renforcer la réponse en faveur des enfants vulnérables.  Tout en combattant le VIH/sida, les membres de l’ANASE traitent aussi de la pauvreté, de l’égalité d’accès à la santé et de la prévention par des campagnes d’éducation et d’information, et de la législation nécessaire à la protection des personnes affectées. 


Intervenant au nom du Forum des Iles du Pacifique, M. GARY QUINLAN (Australie) a jugé important l’appel du Secrétaire général pour la vigilance sur les modes de transmission dans chaque pays et la souplesse dans les approches nationales.  Cela est d’autant plus nécessaire dans le Pacifique, a-t-il dit, que la diversité dans et entre les pays et les communautés exige une diversité d’approches.  La Commission du Pacifique sur le VIH/sida a identifié la cause principale de l’épidémie que sont les relations non protégées et le fait que les femmes représentent la majorité des cas.  Le plus grand défi de la région, a-t-il estimé, est la prévention.  La nouvelle Stratégie qui met l’accent sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) part du postulat que la réponse au VIH/sida doit être fermement liée à la santé sexuelle et reproductive et à la santé maternelle et infantile.  Les MST peuvent être évitées de la même manière que le VIH peut l’être; simplement et de manière peu coûteuse.  Un dollar investi dans la prévention égale huit dollars investis dans le traitement, a-t-il dit avant d’insister sur les partenariats avec les entreprises et les ONG, la recherche et le leadership.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a réitéré l’engagement de son pays à réaliser l’objectif de consacrer 0,7% de son PIB à l’APD d’ici 2013.  Il a jugé nécessaire de redynamiser les efforts de prévention par la promotion de l’égalité entre les sexes.  Nous en savons plus, a-t-il insisté, sur le lien genre, violence et HIV; la violence fondée sur le sexe et les inégalités entre les sexes étant des facteurs importants de l’épidémie.  L’émancipation de la femme doit donc être au cœur de l’ordre du jour international pour le développement. 


Insistant sur l’importance des services de santé maternelle et infantile, le représentant a appelé les pays du G8 à honorer leurs engagements financiers en ce qui concerne l’appui aux systèmes de santé dans le monde.  Nous devons trouver des mécanismes de financement et des partenariats innovants pour améliorer la fourniture de l’aide et faire baisser le prix des médicaments, a poursuivi le représentant.  Il a voulu le renforcement des mesures liées à la transmission de la mère à l’enfant, à l’accès aux préservatifs, à la planification familiale et aux causes sous-jacentes de l’épidémie.  Les pays touchés et les donateurs doivent mettre l’accent sur les droits de l’homme et l’aide aux personnes marginalisées et à haut risque.


Mme MOIRA MÉNDEZ ROMERO(Venezuela) a estimé que l’épidémie du VIH/sida était non seulement un problème de santé publique mais aussi un problème économique et social de grande ampleur.  Elle a rappelé que le Venezuela était engagé à garantir un accès universel à la santé pour tous les Vénézuéliens, y compris aux antirétroviraux.  Elle a mis l’accent sur les efforts de son pays en matière de prévention, en se félicitant d’une meilleure coordination entre tous les acteurs directement ou indirectement concernés.  Le financement public du secteur de la santé est une obligation au Venezuela, a-t-elle dit en soulignant le fait que le programme national de lutte contre le VIH/sida contient un chapitre important sur la prévention et à l’éducation.  Elle a, à son tour, reconnu le lien entre la lutte contre le VIH/sida et la réalisation des OMD.  


Mme NOMONDE XUNDU (Afrique du Sud) a réitéré la conviction de son pays que le VIH/sida est un problème de développement qui doit être traité comme tel. Commentant les informations relatives à son pays contenues dans le rapport du Secrétaire général, elle a rappelé que sur une population de 49 millions d’habitants, l’Afrique du Sud compte 5,7 millions qui vivent avec le VIH, soit 17% de la population mondiale infectée par le VIH.  En Afrique du Sud, l’incidence de la tuberculose est également la plus élevée dans le monde, a-t-elle dit, avant de décrire la réponse multisectorielle privilégiée par son pays.  Pour appuyer ces objectifs « ambitieux », a-t-elle expliqué, le Gouvernement s’est engagé à débloquer une somme d’un milliard de dollars en 2010, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année dernière. 


Toutefois, a-t-elle prévenu, la nouvelle budgétisation du programme liés aux antirétroviraux indique que l’aide extérieure devra être augmentée.  Rappelant que le thème de la réponse nationale est « Je suis responsable, nous sommes responsables, l’Afrique prend ses responsabilités », la représentante a insisté sur le « nouveau sentiment d’urgence » qui anime les efforts dans le pays. 


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a précisé que son pays a ses actions sur la prévention et la lutte contre le VIH/sida dans ses programmes de coopération notamment en Afrique car des mesures concrètes doivent être prises non seulement dans le domaine de la santé mais aussi du développement.  La représentante a présenté l’action de l’Association Fight Aids Monaco, présidée par la Princesse Stéphanie, qui aide les gens touchés par le virus et souffrant d’isolement et de conditions de vie difficile. « La Maison de vie », projet unique en Europe dont la construction devrait être achevée d’ici peu, a été créée pour héberger les personnes atteintes du VIH afin de les aider à reprendre confiance malgré leur séropositivité, a-t-elle ajouté, avant de rappeler que la Princesse Stéphanie est aussi Ambassadrice itinérante d’ONUSIDA.  Insistant sur la prévention, elle a indiqué, entre autres initiatives, que le « Jungle Fight » est un programme de Radio Monaco, qui compte parmi les animateurs la Princesse Stéphanie et répond aux multiples questions des auditeurs.  


M. WAEL M. ATTIYA (Egypte) a souligné la nécessité de renforcer les capacités des pays en développement, notamment des pays à faibles revenus, pour mettre en œuvre leurs programmes nationaux de lutte contre le VIH/sida.  Il faut que cette assistance ne soit assortie d’aucune conditionnalité, a-t-il insisté en souhaitant que ladite assistance tienne compte des spécificités culturelles des pays bénéficiaires.  Il a noté qu’il fallait mobiliser 9,5 milliards de dollars supplémentaires pour réaliser les objectifs mondiaux en matière de lutte conte le VIH/sida d’ici fin 2010. Il a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud, pour compléter et non pas remplacer la coopération Nord-Sud. Il a souhaité que l’accès universel aux antirétroviraux devienne une réalité pour que nous puissions réaliser l’OMD 6 sur la lutte contre le VIH/sida, à la date prévue et dans tous les États sans exception. 


M. JOHN MCNEE (Canada) a souligné que les piliers des efforts de son pays sont la protection de la dignité et des droits des personnes atteintes du VIH/sida ou à risque, et la promotion de l’égalité entre les sexes pour contrer la féminisation de la maladie.  Le représentant a indiqué que son pays étudie actuellement de nouveaux programmes de recherche avec pour objectif de traiter les questions complexes des comorbidités et de la vieillesse auxquelles sont confrontées les personnes atteintes du VIH/sida.  Il a mis l’accent sur les partenariats entre le secteur public, le secteur privé et la société civile, avant de rappeler que son pays a versé, entre 2006 et 2009, plus de 650 millions de dollars au titre de l’aide financière destinée à renforcer les systèmes de santé et à augmenter l’accès aux traitements dans les pays en développement.  Il a argué que des investissements stratégiques et des initiatives novatrices contribueront à réduire la transmission du VIH et à améliorer la qualité de vie des personnes infectées et affectées.


M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a exhorté la communauté internationale à agir en faveur des 9,5 millions de personnes qui ont besoin d’un accès immédiat aux médicaments dans les pays en développement.  Alors que les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 49% au cours de la dernière décennie, atteignant un chiffre record de 1 531 milliards, les engagements en matière d’aide au développement ne sont toujours pas respectés, a regretté le représentant.  Il a noté que les pays de l’OCDE ne seront pas en mesure de verser les 21 milliards de dollars promis au titre de l’APD en 2010.  L’accès aux soins de santé est un droit de l’homme inaliénable, a-t-il plaidé, avant de souligner l’efficacité du Programme multisectoriel cubain de prévention et de lutte contre le VIH/sida qui garantit la gratuité des soins de santé.  Sur les 11 208 cas diagnostiqués à Cuba depuis 1986, 4 528 personnes ont contracté le sida.  Tous ont eu accès aux soins nécessaires, a-t-il affirmé.  Les victimes du VIH/sida n’ont pas besoin de promesses mais d’actions concrètes, a-t-il insisté, en rappelant que 30 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants étaient porteurs du VIH/sida à travers le monde.   


M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a souligné que son pays s’est fortement investie dans la lutte contre le VIH/sida.  La France a contribué au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose à hauteur de 2,5 milliards de dollars depuis sa création, ce qui en fait le deuxième donateur mondial.  La France figure en outre parmi les créateurs d’UNITAID, qui joue un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès aux traitements et dans la collecte de fonds par le moyen de financements innovants.  Depuis 2006, les contributions à UNITAID via la taxe sur les billets d’avion s’élèvent à 655 millions de dollars, a-t-il fait valoir. 


La France, a poursuivi le représentant, est particulièrement à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Les engagements financiers ne suffisent pas, a-t-il prévenu, en prônant le renforcement des systèmes de santé et la garantie d’un accès aux soins équitable et universel.  Les activités de lutte contre le VIH/sida ne doivent pas rester cloisonnées car elles peuvent être profitables à d’autres pathologies, a-t-il estimé.  Le représentant a appelé au combat contre les mentalités, les obstacles sociaux et juridiques au respect des droits de l’homme, la stigmatisation et la discrimination.  Il a rappelé l’importance que son pays attache à la dépénalisation de l’homosexualité, en attirant l’attention sur la Déclaration de 2008 relative aux droits de l’homme, à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.  Il a conclu en appelant à des contributions généreuses au Fonds pour la lutte contre le VIH/sida et rappelant la responsabilité de tous les États de garantir l’accès aux traitements, aux soins et aux services d’appui.


M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALES (El Salvador) a jugé qu’il fallait se concentrer sur les meilleures stratégies de prévention du VIH/sida en mettant l’accent sur la lutte contre la transmission de la mère à l’enfant.  Le Gouvernement d’El Salvador privilégie une stratégie qui met l’accent sur la lutte contre la discrimination et la stigmatisation, a-t-il dit.  Il a cité la promulgation en 2009 d’un décret garantissant l’accès aux services de santé et les droits de l’homme.  Il a appelé à la lutte contre l’homophobie, avant d’estimer que la coopération entre les pays de la région doit être la pierre angulaire des efforts.  Il faut mettre sur pied des mécanismes de financement solides pour renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé face à la lutte contre le VIH/sida. 


M. JOSHUA MWANGI MUGODO (Kenya) a expliqué que l’intensification des efforts de lutte contre le VIH/sida est fortement compromise par l’imprévisibilité des ressources financières.  Pour lutter contre la féminisation de l’épidémie, a-t-il affirmé, le Kenya promeut l’éducation des femmes et leur participation à tous les secteurs et à tous les niveaux des processus de prise de décisions.  Des programmes spécifiques ont en outre été mis en oeuvre.  Le thème principal du Plan stratégique 2009-2013 au Kenya est d’assurer l’accès universel à des services de santé de qualité.  Après avoir souligné le défi de la stigmatisation, il a mis l’accent sur d’autres obstacles dont les ressources limitées, la faiblesse des infrastructures de santé et l’absence d’accès à des produits et technologies abordables. 


Pour le représentant, la marche à suivre doit être de garantir la durabilité des interventions et l’amélioration des services, de renforcer les mesures de prévention auprès des jeunes, des travailleurs du sexe et des consommateurs de drogues injectables, d’investir dans les organisations féminines et d’accroître les investissements dans les vaccins, les préservatifs ou encore les microbicides.  Les OMD et les mesures de lutte contre le VIH/sida sont liés, a-t-il dit en regrettant que l’on n’ait pas suffisamment exploité la connexion entre les deux dynamiques.


M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) a souligné la difficulté de faire face au fléau du VIH/sida lorsque l’on constate que seulement deux sur cinq personnes nouvellement infectées accèdent à un traitement antirétroviral.  Il s’est, à son tour, dit persuadé que la réalisation des objectifs fixés en matière de lutte contre le VIH/sida favorisera celle des OMD.  Il a appuyé les efforts de l’OMS, d’ONUSIDA et du Fonds de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  Il a souligné l’engagement du G8 qui a adopté d’importantes mesures contre le VIH/sida, ces dernières années.  La Fédération de Russie, a-t-il rappelé, a contribué au Fonds mondial à hauteur de 225 millions de dollars depuis 2001 et a l’intention d’augmenter ce montant et d’élargir son aide aux pays de la région.  Il a indiqué que depuis 2008, la Fédération de Russie avait consacré 50 millions de dollars à la recherche sur un vaccin. 


Mme SOCORRO ROVIROSA (Mexique) a expliqué que l’objectif de son Gouvernement est de réduire le taux de prévalence à 0,6% pour les personnes âgées de 15 à 49 ans.  Le Centre national pour la prévention et le contrôle du sida s’est donc préparé à mettre en œuvre la Stratégie nationale alors que le Gouvernement a prévu d’augmenter les achats de produits comme les préservatifs, les lubrifiants et les tests de dépistage.  Comme autre progrès, la représentante a parlé des campagnes qui visent la population carcérale et les jeunes.  Au Mexique, le Programme national de santé 2007-2012 a renforcé le soutien aux organisations de la société civile et aux personnes vivant avec le sida, par une lutte contre la discrimination et l’homophobie. 


Le Gouvernement travaille aussi à l’accès universel aux antirétroviraux, a-t-elle poursuivi, avant d’appeler ONUSIDA et les autres organismes à mieux coordonner leurs activités et à mieux répartir les ressources mobilisées.  La représentante a aussi mentionné l’utilité du nouveau Fonds qui permet un meilleur accès au financement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  Mais ce nouveau Fonds ne dispose que de 200 millions de dollars pour cinq ans, a-t-elle regretté.  Elle a appelé ONUSIDA et les autres partenaires à soutenir les pays à revenu intermédiaire.


M. ADE PETRANTO (Indonésie) a indiqué que l’Indonésie s’est fixée comme objectif d’atteindre d’ici 2010 un accès universel à la prévention, aux soins et aux services d’appui.  Entre 2006 et 2009, le budget consacré à la lutte contre le VIH/sida est passé de 11 à 73 millions de dollars, a-t-il aussi indiqué.  Il a également précisé qu’en 2009, 45% des personnes concernées ont eu accès aux antirétroviraux et que son pays a l’intention de se concentrer sur l’élargissement de la couverture des soins de santé, la qualité et l’efficacité de ses programmes et la prévisibilité des ressources nécessaires.  


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a indiqué que son pays avait adopté un programme national orienté sur des résultats pour la période 2006-2010.  Ce programme, a-t-elle précisé, se fonde sur une forte volonté politique et répond aux recommandations de l’ONU.  Elle a mis l’accent sur les partenariats régionaux et rappelé la tenue en mai dernier, d’une conférence régionale sur l’épidémie en Asie centrale.  Le Kazakhstan, a-t-elle souligné, a l’intention d’améliorer son système d’évaluation, ses capacités de diagnostic et ses programmes de prévention.  Elle a également souligné les efforts du Kazakhstan dans la lutte contre la discrimination des porteurs du VIH.  Elle a mis l’accent sur la promotion de l’intégration et l’appui sociaux aux victimes du VIH/sida.  Elle a regretté que de nombreux pays ne soient toujours pas sur la bonne voie dans la lutte contre le VIH/sida, en suggérant l’identification et le partage des meilleures pratiques. 


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a reconnu l’ampleur de la tâche que la communauté internationale s’est fixée avec l’OMD 6 sur la lutte contre la VIH/sida.  Il a indiqué que le taux de prévalence restait faible dans son pays qui compte tout de même 2,46 millions de personnes infectées.  Pour nous, la lutte contre le sida a une dimension économique et environnementale.  Elle n’est pas seulement une question de santé publique, a-t-il dit, avant de souligner l’importance de l’engagement politique et de la coordination des efforts.  Il a aussi indiqué que l’Inde a collaboré avec une initiative internationale de recherche sur le vaccin contre le sida.  Il a rappelé que son pays figure au premier rang des fabricants des médicaments génériques. 


M. DANIELE D. BODINI (Saint Marin) a estimé qu’outre les 33 millions de personnes porteuses du virus, des centaines de millions de personnes étaient affectées par le VIH/sida qu’elles ont contracté auprès d’un proche. Il nous faut accroitre nos efforts en matière de traitement tout en améliorant la prévention et l’éducation en direction des jeunes, si nous ne voulons pas perdre la bataille contre le VIH/sida, a-t-il dit. Il a indiqué que Saint Marin avait mis en place des programmes de prévention et d’information sur les maladies sexuellement transmissibles.  Saint-Marin participe directement ou par le biais de fondations à divers programmes de l’UNICEF, a-t-il rappelé.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a estimé que la troisième Conférence sur la reconstitution du Fonds global est la meilleure occasion de pousser vers la réalisation des OMD, dans les délais impartis.  Il a donc appelé à l’élargissement de l’assiette des donateurs.  Il a ensuite prôné une approche globale en matière de contrôle des maladies et estimé que la prévention est la clef d’une solution durable.  Il a conclu en soulignant que la « sécurité humaine » vise à mettre en place une société où les individus peuvent jouir de leurs droits et développer leur potentiel.


Mme MARIA LUZ MELON (Argentine) a jugé important d’agir en dehors du secteur de la santé, car le sida favorise les situations de marginalisation et de discrimination.  Elle a appelé au respect des droits des personnes vulnérables et mentionné en particulier les travailleurs sexuels, les travestis, les homosexuels, les populations migrantes, les autochtones, les toxicomanes, les femmes, les enfants, les détenus et les personnes âgées.  En Argentine, a-t-elle dit, la question du sexe a été prise en considération dans les politiques de lutte contre le VIH/sida.  Les femmes enceintes infectées reçoivent un traitement pour éviter la transmission de la mère à l’enfant et des campagnes de sensibilisation à l’usage des préservatifs ont été menées dans tout le pays.  Elle a relevé l’importance des actions menées par la société civile dans ce domaine.


Mme NAJLA A. H. ABDELRAHMAN (Soudan) a affirmé que son pays est fermement engagé à lutter contre le VIH/sida, obstacle au développement économique et social et menace aussi grave que la guerre.  Nous avons jeté les bases d’une stratégie d’unité nationale pour la mise en œuvre des OMD, en insistant sur les soins de santé primaire, la lutte contre le VIH/sida et les autres maladies transmissibles, a-t-elle dit. Nous participons également aux alliances des femmes et des jeunes contre le sida, avec l’aide de la Première Dame du Soudan, a-t-elle dit.  Nous avons accordé une place importante à l’amélioration des conditions des vies des personnes touchées par le VIH/sida, a-t-elle encore affirmé, en insistant sur les liens entre la lutte contre le VIH/sida et la réalisation des OMD.  Alors que 5 ans seulement nous séparent de la date butoir pour la réalisation des OMD, l’heure est venue, a-t-elle estimé, de redoubler d’efforts et de concevoir des systèmes de santé qui permettent une lutte plus efficace.  La représentante a donc appelé à l’accélération des négociations entre tous les partenaires d’ONUSIDA pour obtenir l’appui nécessaire aux plans d’action nationaux de lutte contre le VIH/sida.


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a rappelé que son pays connait une faible prévalence de la maladie dont les hommes représentent 90% des victimes.  Le pays prépare actuellement une stratégie pour la période 2010-2015, a dit le représentant avant de remercier les organisations internationales.  La lutte contre le VIH/sida exige une approche mondiale coordonnée, impliquant toutes les parties prenantes, a-t-il souligné.


Mme MARIANNE BIBALOU (Gabon) a déclaré que les pays africains n’arrivaient toujours pas à mobiliser les ressources nécessaires pour apporter une riposte plus agressive contre le VIH/sida, malgré une coopération internationale de plus en plus forte.  Elle a précisé que plusieurs campagnes ont été lancées au Gabon comme l’initiative de la caravane contre le VIH/sida lancée par l’ancienne Première Dame dans le cadre de l’organisation des « Premières Dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDASS) », autour du slogan « contre le VIH/sida, chaque famille s’engage ».


Elle a précisé que le Gouvernement gabonais avait mis en place un Plan stratégique national pour la période 2001-2012 et procédé à la construction de centres de traitements ambulatoires (CTA) dans les principales villes du pays.  Le Gouvernement a aussi décidé de la gratuité des tests de dépistage chez les jeunes, les femmes enceintes et les chômeurs.  La représentante a par ailleurs mentionné le financement par le Fonds mondial du projet intitulé « Renforcement de l’initiative gabonaise de lutte contre le VIH/sida » qui a permis d’assurer la continuité thérapeutique de 3 661 patients entre le 1er octobre 2008 et le 30 septembre 2009. 


Mme SIGRUN MOGEDAL (Norvège) a souligné que la crise financière exige de tous efficacité et une autre façon de travailler.  Arrêter la transmission du VIH est un élément clef de même que la lutte contre la discrimination et l’absence d’émancipation chez les femmes.  Ce n’est pas seulement une question d’argent mais aussi de politiques favorables qui relèvent de la volonté politique des États Membres.  Il nous faut l’énergie des mouvements contre le VIH/sida et la force de l’ONU.  Le message est clair.  On ne peut plus traiter du VIH et du sida de manière isolée.  Il faut des synergies et la première d’entre elles doit concerner le secteur de la santé.  Dans le même temps, les réponses au VIH et au sida doivent être à la fois intégrées et ciblées. 


Soulignant le lien entre VIH et mortalité maternelle, la représentante a estimé que l’approche contenue dans le projet de Plan d’action de la réunion de haut niveau sur les OMD est essentielle. Le message est que la transmission verticale du VIH et la mortalité et la morbidité maternelles dues au VIH et au sida peuvent être arrêtées.  Les causes structurelles de l’inégalité entre les sexes sont intimement liées au VIH et au sida ainsi qu’à l’OMD 5 sur la santé maternelle, a insisté la représentante.  Il faut commencer par reconnaître le droit des femmes à décider de leur corps et de leur sexualité et s’attaquer aux perceptions et aux expressions de la masculinité qui compromettent la jouissance de ce droit.  Il faut s’attaquer à la violence fondée sur le sexe et aux pratiques traditionnelles qui rendent les femmes vulnérables au VIH.  Il nous faut, a conclu la représentante, « une nouvelle génération de leadership » qui exige que l’on reconnaisse les jeunes comme agents importants du changement et de l’innovation.


Mme JOYCE KAFANABO (République-Unie de Tanzanie) a assuré que son pays met en œuvre avec zèle la Déclaration d’engagement de 2001 et la Déclaration politique de 2006 sur le VIH/sida, ce qui lui vaut des progrès notables dans ce domaine.  Toutefois, au vu des défis qu’il reste à relever, elle a jugé urgent de revoir les stratégies de prévention de son pays.  Un des éléments clefs de la stratégie de lutte contre le VIH/sida est d’améliorer l’égalité des sexes et d’autonomiser les femmes, a-t-elle souligné.  Le manque de ressources constitue aussi une préoccupation, notamment quand il s’agit de financer les antirétroviraux. 


La représentante a salué le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui a permis à son pays de prendre des mesures de prévention et de fournir des antirétroviraux aux personnes qui en avaient besoin.  Elle a aussi noté que le VIH/sida continue de poser une menace à la réalisation des OMD et que les progrès dans la réalisation de ces objectifs ont des incidences positives sur la lutte contre le sida.  En vue de l’examen approfondi de 2011, elle a suggéré que les gouvernements améliorent la collecte de données.  Elle a aussi appelé la communauté internationale à intensifier ses engagements en termes de financement et d’annulation de la dette.


Mme TAPIWA S. MONGWA (Botswana) a, à son tour, reconnu l’interconnexion entre les objectifs de lutte contre le VIH/sida et les OMD dans leur ensemble.  Il sera impossible de réaliser les OMD sans inverser les tendances de l’épidémie du VIH/sida, ce qui exige, a-t-elle dit, un renforcement des synergies en matière de prévention et de traitement, a-t-elle insisté.  Elle a rappelé que le Botswana était un des pays du monde les plus touchés par le VIH/sida, frein au développement économique.  Elle a cité les initiatives de son pays en matière de prévention, de réduction des infections et de diminution du taux de mortalité lié au VIH/sida et du nombre d’orphelins du VIH/sida.  Elle a cité l’introduction en 2004 de tests de dépistage de routine dans les hôpitaux, alors que de plus en plus de personnes ont accès à un dépistage sur base volontaire.  Elle a souligné le succès des campagnes de prévention de la transmission de la maladie de la mère à l’enfant, en précisant que 92% des femmes concernées y avaient accès. 


Mme ALYA AHMED S. AL-THANI (Qatar) a souligné la création du Comité national de lutte contre la VIH/sida en 2006.  Elle a cité également plusieurs activités comme le Programme de renforcement des capacités et les programmes de prévention menés avec le soutien de l’OMS et du PNUD.  Le Qatar, a-t-elle affirmé, a adopté des principes basés sur la Charia permettant d’offrir des soins de santé sans aucune discrimination et gratuitement.  Elle s’est inquiétée de la persistance de la discrimination et de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/sida. Elle a souhaité le renforcement des mécanismes de financement, en insistant sur la souplesse dans la mise en œuvre de stratégies nationales pour tenir compte des différences religieuses et culturelles.


Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) a signalé qu’une nouvelle stratégie a été élaborée dans son pays et que la campagne de préservatifs gratuits, lancée avec succès en 1990, a retrouvé un nouvel élan.  Nous continuons aussi à renforcer nos efforts avec les groupes de jeunes victimes de la violence, car ils sont plus vulnérables au VIH/sida, a-t-elle indiqué.  Elle a précisé que le Gouvernement avait l’intention de poursuivre sa coopération avec des organisations internationales, comme ONUSIDA.  Nous allons aussi continuer à contribuer au Fonds mondial, étant fiers d’y avoir participé depuis sa création, a-t-elle dit.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a mis l’accent sur le lien entre développement durable, santé et éducation.  Fort de ce constat, a-t-elle dit, le Gouvernement du Nicaragua applique un modèle de soins qui permet de renforcer la réponse au VIH/sida, au niveau des communautés.  Elle a mis l’accent sur l’importance des réponses multisectorielles.  La politique de gratuité des services de santé, dont l’élimination des systèmes privés, a eu un impact significatif sur le traitement du VIH/sida, a-t-elle affirmé.  Sur les 4 742 cas de VIH/sida recensés, 1 020 ont eu accès à un traitement.  Le Gouvernement du Nicaragua a signé des accords de coopération internationale qui ont permis d’offrir des antirétroviraux aux femmes enceintes.  La représentante a salué l’appui technique des Gouvernements de Cuba et du Luxembourg ainsi que celui d’ONUSIDA, grâce auquel le pays a défini une stratégie de prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Elle a cité les protocoles pour des soins intégrés à l’intention des fillettes, des garçons et des mères enceintes atteints du VIH/sida. 


Mme LAURIE SHESTACK PHIPPS (États-Unis) a rappelé que les États-Unis ont toujours été un leader dans la lutte contre le VIH/sida.  Le Président Obama a d’ailleurs décidé de consacrer 63 milliards de dollars sur six ans pour aider les pays partenaires à améliorer la situation en matière de santé, a-t-elle précisé, par le biais d’une initiative mondiale nommée PEPFAR.  Ce programme devrait encore être augmenté dans les prochaines années, a annoncé la représentante.  Le succès ne se mesure cependant pas seulement au financement mais aussi en nombre de vies sauvées, a-t-elle souligné.  Une approche globale est nécessaire pour sauver des vies, a-t-elle insisté en soulignant la place de la santé maternelle et infantile, en la matière.


La représentante a souhaité que la prévention et une approche centrée sur la femme soient au cœur de la lutte contre le VIH/sida.  Les réponses au VIH/sida sont essentielles pour la réalisation des OMD 4, 5 et 6, a-t-elle souligné.  La représentante a appelé chaque pays à se montrer leader et à apporter les ressources nécessaires, selon ses moyens.  Nous aidons les gouvernements à financer cette lutte, a-t-elle dit tout en avertissant que cette aide ne doit pas se substituer aux efforts nationaux mais les compléter.  Elle a souhaité que les gouvernements et le secteur privé investissent davantage dans ce domaine.


M. GEORG SPARBER (Liechtenstein) a souligné à son tour que la lutte contre l’inégalité entre les sexes permettra de mettre les programmes de lutte contre le VIH/sida en adéquation avec les besoins spécifiques des femmes dont la prévention des grossesses non désirés et l’amélioration des soins prénataux.  Il a fait sien l’avis du Secrétaire général selon lequel les efforts de mise en œuvre des OMD doivent être guidés par les normes et valeurs promues par les instruments internationaux des droits de l’homme, dont les principes de non-discrimination, de pleine participation et de responsabilisation.  Il a précisé que la contribution du Liechtenstein à la lutte contre le VIH/sida en 2009 dépassait sa contribution au budget ordinaire des Nations Unies. 


M. IQBAL AHMED (Bangladesh) a rappelé que le premier cas de VIH/sida était apparu au Bangladesh en 1989.  Il a précisé qu’un nombre cumulé de 1 495 cas de VIH et 495 cas de sida - parmi lesquels 165 sont morts – avaient été relevés au 31 décembre 2008.  Il a cité la mise en place en 1998 d’un programme national initié par des ONG.  Grâce à un partenariat fort entre le Gouvernement, la société civile, les ONG et les donateurs, l’épidémie a pu être contenue. Il a précisé que le pays continuait à mettre l’accent sur la prévention, en soulignant l’importance des organisations religieuse en tant qu’organe de sensibilisation et de protection des victimes de la maladie.  Nous croyons que des liens familiaux forts et les valeurs sociales et religieuses sont de nature à jouer un rôle clef dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il insisté  


M. GUILLERMO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a cité des campagnes de prévention et de traitement menées en direction des 600 000 Brésiliens vivant avec le VIH/sida et garantissant à ceux qui en ont besoin un accès libre et gratuit à un traitement antirétroviral.  Il a précisé que l’accès libre et gratuit à des médicaments depuis 1996 avait permis de doubler la durée de vie des patients, d’améliorer leur qualité de vie et de réduire de 82% le nombre des hospitalisations.  Malgré ces progrès, le Brésil a dû créer un Plan national de lutte contre la féminisation du VIH/sida.  Le représentant a précisé que son pays, aux côtés de l’Inde et de l’Afrique du Sud, contribuait par le biais du Fonds mondial à renforcer les capacités du Gouvernement du Burundi.  Par ailleurs, il a appelé à la suppression des obstacles commerciaux injustes qui nuisent aux droits légitimes des pays en développement de produire légalement des médicaments génériques à faible coût.  Il a particulièrement fustigé la négociation récente d’un accord commercial anticontrefaçon (ACTA) qui risque de limiter l’accès aux médicaments génériques.  Il a également cité la référence que constitue la résolution 12/24 du Conseil des droits de l’homme sur l’accès aux médicaments.           


M. PHILIP J. BENE, Saint-Siège, a rappelé l’engagement significatif des organisations catholiques dans les soins fournis aux personnes vivant avec le VIH/sida partout dans le monde et a émis l’espoir que davantage de personnes dotées des compétences techniques nécessaires se dévoueront à cette cause.  Il faut pour cela y consacrer davantage de ressources, a-t-il demandé, souhaitant aussi que l’approche suivie soit centrée sur la dimension humaine de la sexualité.  Il a cité des experts en santé publique qui ont affirmé combien le respect de la dignité, de la nature humaine et de sa loi morale est crucial dans les efforts de prévention du VIH.  Le nonce s’est ensuite inquiété du manque de ressources pour financer les traitements par antirétroviraux des populations pauvres et marginalisées, avertissant de la responsabilité qu’encourt la communauté internationale dans ce domaine.  Nous devons répondre à l’appel de la famille humaine qui demande à la solidarité humaine de s’exprimer sur le plan mondial et d’évaluer de façon honnête les approches adoptées par le passé.


M. CHRISTOPH BENN, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a salué le succès de la mobilisation internationale qui permet aujourd’hui à plus de cinq millions de personnes des pays en développement  d’avoir accès à un traitement antirétroviral.  Depuis sa création en 2002, le Fonds mondial a distribué 19,2 milliards, dont plus de 10,8 milliards de dollars dans 140 pays.  A ce jour, les programmes financés par le Fonds mondial ont permis de fournir un traitement antirétroviral à 2,8 millions de personnes, de distribuer 2,3 millions de préservatifs masculins et féminins et de fournir un traitement à 930 000 femmes enceintes pour limiter la transmission de la mère à l’enfant.  Il a indiqué que les initiatives du Fonds avaient permis de sauver 5 millions de vies au cours de six dernières années.  Malgré ces progrès, il a rappelé que 400 000 bébés sont nés avec le VIH/sida en 2009 rien que sur le continent africain, ce qui représente un véritable désastre.  Il a estimé que 2010 serait une année décisive en matière de lutte contre le VIH/sida, en prévenant que toute diminution des moyens risquerait de nuire à la capacité de réaliser les OMD relatifs à la santé. Il a également précisé que 2010 était l’année de la reconstitution du Fonds mondial pour la période 2011-2013.    


Mme AMY MUEDIN, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a d’abord souligné que migration ne signifie en aucun cas multiplication des cas de VIH/sida.  Saluant les appels en faveur de l’accès des migrants aux soins de santé, elle a souligné que les migrants représentent une tranche de la population très diversifiée.  Le personnel de santé doit donc adapter ses interventions, a-t-elle estimé.  Elle a prévenu que les questions du VIH et de la mobilité des populations exigent une coopération multisectorielle dans et entre les pays. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil proroge d’un an le mandat du Groupe d’experts chargé d’aider le Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée à s’acquitter de son mandat

CS/9946

Le Conseil proroge d’un an le mandat du Groupe d’experts chargé d’aider le Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée à s’acquitter de son mandat

07/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9946
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6333e séance – matin


LE CONSEIL PROROGE D’UN AN LE MANDAT DU GROUPE D’EXPERTS CHARGÉ D’AIDER LE COMITÉ DES SANCTIONS

CONTRE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE À S’ACQUITTER DE SON MANDAT


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger jusqu’au 12 juin 2011 le mandat du Groupe d’experts créé par la résolution 1874 (2009) et chargé d’aider le Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (Comité 1718) à s’acquitter de sa tâche. 


Aux termes de la résolution 1928 (2010) adoptée ce matin à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil, estimant que la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs continue de menacer la paix et la sécurité internationales, prie en outre le Groupe d’experts de lui présenter un rapport à mi-parcours sur ses travaux, le 12 novembre 2010 au plus tard, et un rapport final dans les 30 jours précédant l’expiration de son mandat.


Le Conseil de sécurité engage également tous les États, les organes et les organismes des Nations Unies, et les autres parties concernées, à coopérer pleinement avec le Comité et le Groupe d’experts, en communiquant des informations sur l’application des sanctions. 



NON-PROLIFÉRATION/RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE


Texte du projet de résolution (S/2010/285)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures, notamment les résolutions 825 (1993), 1540 (2004), 1695 (2006), 1718 (2006), 1874 (2009) et 1887 (2009), ainsi que les déclarations de son président en date du 6 octobre 2006 (S/PRST/2006/41) et du 13 avril 2009 (S/PRST/2009/7),


Rappelant également le rapport intérimaire du 11 novembre 2009 établi par le Groupe d’experts nommé par le Secrétaire général en application du paragraphe 26 de la résolution 1874 (2009) et le rapport final du Groupe en date du 12 mai 2010.


Estimant que la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs continue de menacer la paix et la sécurité internationales,


Agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de proroger jusqu’au 12 juin 2011 le mandat du Groupe d’experts tel qu’énoncé au paragraphe 26 de la résolution 1874 (2009) et prie le Secrétaire général de prendre les mesures administratives requises à cette fin;


2.    Prie le Groupe d’experts de lui présenter un rapport à mi-parcours sur ses travaux, le 12 novembre 2010 au plus tard, et un rapport final dans les trente jours précédant l’expiration de son mandat, accompagné de ses conclusions et recommandations;


      3.    Engage tous les États, les organes et organismes des Nations Unies et les autres parties concernées à coopérer pleinement avec le Comité créé par la résolution 1718 (2006) et le Groupe d’experts, notamment en communiquant toutes les informations dont ils pourraient disposer concernant la mise en œuvre des mesures imposées par les résolutions 1718 (2006) et 1874 (2009);


      4.    Décide de demeurer activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.