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Le Conseil de sécurité demande à tous les États Membres de respecter l’issue du référendum d’autodétermination du peuple du Sud-Soudan

CS/10169

Le Conseil de sécurité demande à tous les États Membres de respecter l’issue du référendum d’autodétermination du peuple du Sud-Soudan

09/02/2011
Conseil de sécuritéCS/10169
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6478e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DEMANDE À TOUS LES ÉTATS MEMBRES DE RESPECTER L’ISSUE DU RÉFÉRENDUM

D’AUTODÉTERMINATION DU PEUPLE DU SUD-SOUDAN


Le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Haile Menkerios, souhaite un règlement rapide des questions en suspens


Le Conseil de sécurité a demandé, cet après-midi, à tous les États Membres de respecter l’issue du référendum sur l’autodétermination du peuple du Sud-Soudan.  Dans une déclaration présidentielle, il s’est ainsi réjoui « de la perspective d’accueillir après le 9 juillet le Sud-Soudan parmi les membres de la communauté internationale ».


Le Conseil de sécurité, à l’issue d’un débat au lendemain de l’annonce officielle des résultats « dont il ressort que 98,83% des votants ont choisi l’indépendance », a également demandé à la communauté internationale de « soutenir sans réserve le peuple soudanais tout entier pour l’aider à bâtir un avenir pacifique et prospère ».


Lors du débat qui a précédé, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, M. Haile Menkerios, s’est félicité de l’acceptation, par décret du Président soudanais Omar Al-Bashir, des résultats du référendum du Sud-Soudan.  « De fait, le Gouvernement du Soudan est prêt à reconnaître la formation d’un Sud-Soudan indépendant à la fin de la période prévue pour la mise en œuvre de l’Accord de paix global, soit le 9 juillet 2011 », a-t-il dit. 


Saluant la portée « historique » de l’événement, et l’attitude « constructive, responsable et pacifique » des deux parties, M. Menkerios a exprimé le souhait que la bonne volonté qui a prévalu tout au long de la consultation perdurera afin qu’un accord soit rapidement trouvé sur les questions en suspens.


Le Président du Groupe du Secrétaire général pour l’appui aux référendums au Soudan, M. Benjamin Mkapa, a estimé lui aussi que le référendum représentait une étape majeure sur la voie d’une paix durable au Soudan, prévue par l’Accord de paix global.  Il a également noté l’« attitude décisive » du Président Omar Al-Bashir et du Vice-Président Salva Kiir Mayardit, « qui ont fait preuve de courage et d’engagement politique pour assurer le succès du référendum, élément clef, a-t-il rappelé, du processus de paix ».


Le Chef du Bureau de liaison de l’Union africaine au Soudan, M. Mahmoud Kane, qui s’exprimait au nom du Président du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine pour le Soudan, M. Thabo Mbeki, a indiqué que le Groupe continuerait d’aider le peuple soudanais à réaliser ses objectifs dans les mois à venir, en facilitant notamment les négociations qui visent à régler les questions en suspens telles que le statut d’Abyei, la démarcation de la frontière Nord-Sud, les consultations populaires au Kordofan méridional et au Nil Bleu.  Le Groupe continuera également de faciliter les négociations entre les parties pour les arrangements postréférendaires.


Le représentant du Soudan a affirmé que son gouvernement avait respecté intégralement ses promesses et engagements au titre de l’Accord de paix global.  « La sécession ne signifie pas qu’il y aura rupture des liens et des relations », a-t-il dit.  « Tout au contraire, cette étape marque un nouveau départ basé sur une coopération étroite dans l’intérêt des deux parties. »  Il a en outre demandé au Conseil de sécurité de lever les sanctions économiques imposées à son pays.


Pour sa part, le Ministre de la coopération régionale du Gouvernement du Sud-Soudan, M. Deng Alor Kuol, a appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale à reconnaître le moment venu les résultats du référendum afin d’appuyer l’établissement d’un État du Sud-Soudan indépendant le 9 juillet 2011, puis de le reconnaître et de l’accepter immédiatement sur la scène internationale. 


M. Kuol a par ailleurs souligné que son gouvernement souhaitait le maintien de la présence des Nations Unies après le 9 juillet prochain.  La Mission des Nations Unies devra se concentrer fortement sur le maintien de la paix et de la sécurité dans les régions frontalières, a-t-il précisé.


Parmi les membres du Conseil, la représentante des États-Unis a affirmé que ces images montrant des millions de participants au référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan avaient été une source d’inspiration pour le monde entier.


Les délégations ont, chacune, convenu que si le succès du référendum d’autodétermination était historique, il ne constituait cependant qu’une étape vers la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix global.  Tous ont demandé qu’un accord soit conclu sur Abyei et les autres questions postréférendaires en suspens telles que la nationalité, la démarcation des frontières, la sécurité, les dettes et les actifs, le partage du patrimoine et la gestion des ressources naturelles. 


Préoccupés par la détérioration de la situation au Darfour, les délégués ont exprimé leur appui aux négociations en cours à Doha, au Qatar, et ont exhorté les groupes qui ne l’ont pas encore fait à se joindre au processus sans délai et sans condition préalable.


La représentante des États-Unis a insisté, de son côté, pour que l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) puisse mettre en œuvre son mandat, conformément aux dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. 


RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Déclarations


M. HAILE MENKERIOS, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, a indiqué que le jour de l’annonce des résultats du référendum du Sud-Soudan, le Président du Soudan, M. Omar Al-Bashir, avait signé un décret confirmant l’acceptation, par son gouvernement, de l’issue légitime du scrutin.  De fait, le Gouvernement du Soudan est prêt à reconnaître la formation d’un Sud-Soudan indépendant à la fin de la période prévue pour la mise en œuvre de l’Accord de paix global, soit le 9 juillet 2011, a-t-il ajouté.  Saluant la portée historique de l’événement, et l’attitude constructive, responsable et pacifique des deux parties, M. Menkerios a exprimé le souhait que la bonne volonté qui a prévalu tout au long de la consultation perdurera afin qu’un accord soit rapidement trouvé sur les questions en suspens.  Il a ainsi noté avec satisfaction les efforts consentis par les deux parties pour contenir les risques de violence dans la région d’Abyei et pour parvenir à une solution sur son statut d’ici à la fin du mois de mars 2011.  Le Représentant spécial en a profité pour féliciter le personnel de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), qui s’efforce chaque jour de faciliter les relations interethniques dans une zone de tension.  Concernant l’avenir de la présence des Nations Unies au Soudan, M. Menkerios a indiqué que le Gouvernement du Sud-Soudan avait déjà indiqué son intention de solliciter un appui de l’ONU dans les domaines de la consolidation de la paix, de la construction des institutions et de gestion des frontières.  Une première évaluation des besoins débutera très bientôt, a-t-il annoncé.  S’agissant de la présence de l’ONU dans le Nord, il a fait savoir que les Nations Unies et les autorités soudanaises discutaient des termes d’une coopération future visant à faciliter la mise en œuvre d’accords postréférendaires.


M. BENJAMIN MKAPA, Président du Groupe du Secrétaire général pour l’appui aux référendums au Soudan, a déclaré que la Commission sur le référendum du Sud-Soudan avait annoncé la semaine dernière les résultats finaux de la consultation.  « Près de 99% des votants ont opté pour la sécession du Sud », a-t-il dit.  M. Mkapa a estimé que le référendum représentait une étape majeure sur la voie d’une paix durable au Soudan, prévue par l’Accord de paix global, signé en 2005 par le Gouvernement du Soudan et le Mouvement de libération du peuple soudanais.  Après être revenu sur le mandat du Groupe, il a affirmé que les résultats de la consultation reflétaient la volonté du peuple du Sud-Soudan et le fait que le scrutin s’est déroulé de manière libre et équitable, attestant ainsi de sa crédibilité.  « La préparation et le déroulement du référendum ont été assurés de la manière la plus transparente », a-t-il déclaré, notant que les organisations de la société civile y avaient participé activement.  Il a ensuite reconnu que des incidents avaient pu perturber l’inscription des électeurs et que des éléments extérieurs s’étaient livrés à des actes d’intimidation contre les journalistes et des défenseurs des droits de l’homme.  « Aucun de ces incidents n’a cependant menacé directement la tenue du référendum ou sa crédibilité », a fait remarquer M. Mkapa.  « Je salue la contribution de la Commission du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan et de la MINUS ainsi que l’assistance précieuse apportée par les équipes de conseillers électoraux, les observateurs nationaux et internationaux et les donateurs », a-t-il ajouté.  M. Mkapa a également noté l’« attitude décisive » du Président du Soudan, M. Omar Al-Bashir et le Vice-Président, M. Salva Kiir Mayardit, « qui ont fait preuve de courage et d’engagement politique pour assurer que le succès du référendum, élément clef, a-t-il rappelé, du processus de paix ».  Concluant son intervention, l’ex-Président de la République-Unie de Tanzanie a appelé les parties à l’Accord de paix global à profiter de l’élan donné par ce succès pour régler par des moyens pacifiques les questions en suspens, en particulier le statut d’Abyei.


M. MAHMOUD KANE, Chef du Bureau de liaison de l’Union africaine au Soudan, qui s’exprimait par visioconférence au nom du Président du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine pour le Soudan, M. Thabo Mbeki, a souligné que les peuples du Nord-Soudan et du Sud-Soudan avaient décidé de fermer le chapitre d’animosité et de conflit de leur Histoire.  Ils sont confiants qu’ils ne reprendront pas la guerre, a-t-il dit, félicitant les deux peuples et leurs dirigeants pour leur courage, leur détermination et leur engagement en faveur de la paix.  Il a lu la déclaration solennelle de l’Assemblée des Chefs d’État et de gouvernement des membres de l’Union africaine, adoptée il y a 10 jours à cet égard, dans laquelle elle souligne notamment que l’Afrique ne saurait permettre que le Soudan sombre à nouveau dans un conflit.


Le Groupe, a poursuivi M. Kane, continuera d’aider le peuple soudanais à réaliser ses objectifs dans les mois à venir, en facilitant notamment les négociations qui visent à régler les questions en suspens de l’Accord de paix global, comme le statut d’Abyei, la démarcation de la frontière Nord-Sud, les consultations populaires au Kordofan méridional et au Nil Bleu.  Il continuera également de faciliter les négociations entre les parties pour les arrangements postréférendaires.  Il s’est, à cet égard, dit heureux d’informer le Conseil de progrès importants en vue d’un règlement final de ces questions.


S’agissant de la question du Darfour, M. Kane a rappelé que le peuple de cette région continuait de demander un processus politique inclusif qui lui permettra de déterminer son propre avenir, y compris par le biais de négociations avec le Gouvernement du Soudan.  Il a souligné que lors de réunions successives du Forum consultatif Union africaine-ONU, en mai, juillet et novembre 2010, les deux organisations ainsi que d’autres partenaires internationaux avaient appuyé cette approche.  Conformément à une décision prise par l’Union africaine avec le peuple du Darfour il y a 15 mois, le processus politique débutera prochainement, en collaboration avec l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).  Ce processus devrait aboutir à la tenue d’une conférence inclusive des peuples du Darfour qui engagera le Gouvernement du Soudan, a-t-il dit.  M. Kane s’est dit déterminé, avec le Chef de la MINUAD, M. Ibrahim Gambari, à faire en sorte qu’un accord politique global du Darfour soit conclu avant la fin de la période intérimaire de l’Accord de paix global, le 9 juillet 2011.


M. MAGID YOUSIF YAHYA ELHAG (Soudan) a déclaré que le Gouvernement du Soudan a honoré ses engagements, précisant que le Président Omar Al-Bashir a tenu ses promesses en respectant les résultats du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan ».  « Tous les membres de la communauté internationale devraient s’inspirer de la noblesse de cette attitude en faveur de la stabilité et d’une paix durable au Soudan ».  « Vous avez tous pu suivre la proclamation des résultats par la Commission sur le référendum du Sud-Soudan, à la date prévue et en présence de notre Président », a-t-il ajouté.  « Il s’agit là d’un des moments les plus importants et précieux de la mise en œuvre de l’Accord de paix global, a également estimé M. Elhag ».  Avec 98,9% des voix en faveur de la sécession, le résultat ne faisait l’objet d’aucune contestation, a-t-il dit, tout en plaidant pour l’établissement de rapports fraternels qui permettront la réalisation des aspirations aussi bien des habitants du Nord-Soudan que de ceux du Sud-Soudan. « Nous contribuerons à la création de ce nouveau pays, que nous aiderons dans les domaines de la formation, du renforcement des capacités, en prenant en compte l’intérêt des deux parties. » 


Le représentant a ensuite répété que le Gouvernement du Soudan avait respecté intégralement ses promesses et engagements au titre de l’Accord de paix global, « convaincu que la paix est l’option primordiale, l’emportant même sur celle de l’unité ».  « La sécession ne signifie pas qu’il y aura rupture des liens et des relations; tout au contraire, cette étape marque un nouveau départ basé sur une coopération étroite dans l’intérêt des deux parties ».  Après avoir salué la contribution de l’ONU à assurer la bonne tenue, étape par étape, de la consultation et, de manière générale, à la mise en œuvre de l’Accord de paix global, M. Elhag a assuré que le Gouvernement soudanais poursuivrait les efforts en cours en vue de trouver des solutions pacifiques aux problèmes restants, en premier lieu le statut de la région d’Abyei. « Il en va de l’avenir des deux plus grands groupes ethniques de cette région, véritable passerelle historique entre le Nord et le Sud ».  Le représentant du Soudan a par ailleurs souligné qu’en ce qui concerne le Darfour, son gouvernement s’attachait à mettre en œuvre, « en coopération avec la MINUAD », une « importante » stratégie pour la paix.  « Cette stratégie complètera les efforts de médiation et de paix déployés par le Qatar, l’Union africaine et l’ONU ».  Avant de conclure, il a demandé au Conseil de sécurité de lever les sanctions économiques imposées à son pays.  « Les sanctions économiques contribuent à l’instabilité et notre pays, libéré de ce fardeau, veut être en mesure d’aider le Sud à édifier la nation naissante », a-t-il assuré.


M. DENG ALOR KUOL, Ministre de la coopération régionale du Gouvernement du Sud-Soudan, s’est dit très reconnaissant de l’opportunité qui lui était offerte de s’adresser au Conseil de sécurité à la suite de l’annonce officielle des résultats définitifs du référendum du Sud-Soudan et de présenter les vues du Gouvernement du Sud-Soudan, au nom de son peuple tout entier.  Il a remercié la Présidente du Conseil de sécurité d’avoir organisé cette réunion, immédiatement après l’annonce des résultats.  Cela montre, a-t-il dit, l’appui continu de cet organe à la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix global et de son engagement déterminé au maintien de la paix et de la stabilité au Soudan.  Le fait que le référendum ait pu se dérouler dans les délais prévus et de façon pacifique représente, à ses yeux, une réalisation historique dont il convient d’être fier.  Il témoigne non seulement des capacités à la fois des Nations Unies et du Gouvernement du Sud-Soudan, mais surtout d’une manifestation de la maturité et de l’engagement de tous les citoyens du Sud-Soudan à exercer leur droit à l’autodétermination.  « Nous pouvons maintenant dire avec confiance que notre peuple s’est exprimé, et qu’il a clairement voté pour établir un État indépendant au Sud-Soudan.


Le Gouvernement du Sud-Soudan, a ajouté M. Kuol, appelle le Conseil de sécurité et la communauté internationale à reconnaître en temps voulu les résultats du référendum afin d’appuyer l’établissement d’un État du Sud-Soudan indépendant le 9 juillet 2011, puis de le reconnaître et de l’accepter immédiatement sur la scène internationale.  Le Ministre a mis l’accent sur la nécessité désormais de finaliser la pleine mise en œuvre des dispositions restantes de l’Accord de paix global.  « Consolider une paix durable pour tous les citoyens du Sud-Soudan demeure notre priorité principale », a-t-il déclaré.  « Nous n’avons aucun intérêt à retourner aux hostilités et aux divisions du passé.  Notre souhait le plus sincère est de réaliser une coexistence pacifique entre le Nord et le Sud afin de permettre à nos peuples de vivre dans la paix et la sécurité. »


« Le Gouvernement du Sud-Soudan, au nom du peuple d’Abyei, regrette profondément que le référendum concernant l’avenir d’Abyei prévu par l’Accord de paix global n’ait pas eu lieu », a-t-il également affirmé.  Il est évident qu’une solution définitive et durable doit être trouvée rapidement à Abyei, a-t-il ajouté, précisant que son gouvernement était prêt à commencer à travailler immédiatement avec le Parti du congrès national pour l’aider à sortir de cette impasse.  Deux résultats sont possibles: soit la tenue d’un référendum conforme aux dispositions de l’Accord de paix global, soit un transfert d’Abyei vers le Sud par décret présidentiel.


M. Kuol a également mis l’accent sur la volonté de son Gouvernement de se préparer activement aux responsabilités de l’indépendance en poursuivant le travail portant sur la bonne gouvernance, la mise en place d’institutions et l’établissement d’une démocratie multipartite.  Le Gouvernement, a-t-il dit, a déjà créé un Comité technique chargé de réviser la Constitution provisoire du Sud-Soudan.  Il sera suivi d’une conférence constitutionnelle.  À l’issue de l’indépendance, le Gouvernement du Sud-Soudan formera un gouvernement de large unité nationale, promulguera une nouvelle constitution et programmera des élections nationales.  De même, le Gouvernement se portera candidat à l’adhésion aux organisations régionales et internationales pertinentes, et aux institutions financières internationales.  Il entreprendra un examen des traités, conventions et accords internationaux en vue d’y adhérer.  Il accordera une attention particulière aux instruments internationaux des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Naturellement, a-t-il poursuivi, le nouvel État respectera les principes de la Charte des Nations Unies, ainsi que les droits et devoirs énoncés dans tous les instruments internationaux des droits de l’homme pertinents.


Le Ministre a en outre assuré que le Gouvernement du Sud-Soudan combattra avec vigueur la corruption et prendra les mesures nécessaires pour l’éradiquer.  « Le Sud-Soudan ne sera pas seulement un nouvel État, mais aussi une toute nouvelle démocratie », a conclu M. Kuol, précisant que cet engagement représentait la volonté du peuple du Sud-Soudan.


M. Kuol a par ailleurs souligné que le Gouvernement du Sud-Soudan souhaitait le maintien de la présence des Nations Unies après le 9 juillet prochain.  Le Gouvernement, a-t-il ajouté, espère participer à toutes les discussions pertinentes, à la fois officielles et non officielles, sur le mandat de cette présence onusienne.  Il a estimé qu’après juillet, la Mission des Nations Unies devra se concentrer fortement sur le maintien de la paix et de la sécurité dans les régions frontalières.  La présence des Nations Unies devra également fournir une assistance humanitaire aux réfugiés du Sud en provenance du Nord, a-t-il souhaité.  La communauté internationale devra assurer un appui continu.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a affirmé que les photos montrant des millions d’électeurs participant au référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan avaient été une source d’inspiration pour le monde entier.  Elle a félicité, au nom du Gouvernement et du peuple des États-Unis, le peuple du Sud-Soudan pour le succès de ce référendum.  Le respect des résultats du référendum constitue le meilleur espoir pour éviter la reprise du conflit, a-t-elle fait observer.  Elle a indiqué que son pays appuyait l’intention de l’Union africaine de reconnaître les résultats du référendum.  La reconnaissance officielle des résultats du référendum sera essentielle, a-t-elle ajouté.  Mme Rice a rappelé, comme l’a annoncé le Président Barack Obama, que les États-Unis reconnaîtront le nouvel État du Sud-Soudan, le 9 juillet 2011.


La communauté internationale s’est unie pour appuyer le référendum et cette vaste unité a été essentielle pour assurer le succès du processus, a rappelé la représentante.  L’objectif est désormais de régler les questions en suspens, comme celle d’Abyei, a-t-elle ajouté.  Le statut d’Abyei, a-t-elle souligné, doit être réglé dans les plus brefs délais.  Mme Rice a demandé que les négociations sur cette question se poursuivent au plus haut niveau, en mettant l’accent sur l’urgence de trouver un accord pour sortir de l’impasse.  Elle a estimé que la situation demeurera instable au Soudan tant que cette question n’aura pas été réglée.  La représentante a déclaré que les États-Unis étaient fermement engagés en vue d’un règlement durable au Darfour.  Elle s’est dite très préoccupée par la dégradation de la situation humanitaire dans cette région.  Elle a condamné, dans les termes les plus fermes, les bombardements par les forces gouvernementales.  Mme Rice a insisté pour que la MINUAD puisse mettre en œuvre son mandat, conformément aux dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Le Gouvernement du Soudan doit rétablir la paix au Darfour, coopérer avec la MINUAD, assurer un accès humanitaire sans entraves aux populations et mettre en œuvre les dispositions de l’Accord de paix global et toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a qualifié le référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan de « processus libre, honnête et crédible, reflétant la volonté du peuple du Sud-Soudan, librement exprimée ».  Il s’agit d’un moment historique à mettre à l’actif de tous ceux qui ont contribué à sa réalisation, a-t-il ajouté.  Il faut respecter le choix exprimé, a-t-il rappelé, tout en faisant remarquer qu’il restait encore beaucoup à faire avant la mise en œuvre complète de l’Accord de paix global.  Les deux parties doivent s’entendre sur le statut de la région d’Abyei, la démarcation de la frontière, la nationalité et le partage des richesses, a-t-il précisé.  Le représentant du Royaume-Uni a estimé que la paix et prospérité seront tributaires d’une coopération soutenue entre le Nord et le Sud, avec lesquels la communauté internationale devra coopérer équitablement afin de consolider les relations amicales entre les deux parties.  Évoquant la situation au Darfour, « qui demeure très préoccupante », M. Grant a appelé les parties au conflit à cesser immédiatement les hostilités et à assurer l’accès sans entrave de la MINUAD et des institutions humanitaires aux populations dans le besoin.  Tous les groupes rebelles concernés doivent se rallier au processus de paix sans retard, a-t-il insisté, en rappelant que le Conseil de sécurité prendra des mesures contre ceux qui refuseront de le faire.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a affirmé que son pays reconnaissait les résultats du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan qui reflète bien la volonté du peuple de cette région.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de résoudre la question du statut d’Abyei et des questions postréférendaires.  Il sera essentiel, au cours de la période intérimaire, d’assurer la stabilité et c’est pourquoi, la Mission des Nations Unies doit y contribuer.  Une des tâches essentielles sera de trouver une solution au Darfour, a-t-il dit.  M. Churkin a appuyé le mécanisme de Doha visant à établir un accord-cadre sur le Darfour.  Ce processus est essentiel pour la suite et doit se fonder sur des bases mutuellement acceptables, a-t-il assuré.  Avant de conclure, le représentant de la Fédération de Russie a mis l’accent sur la nécessité pour les groupes qui ne l’ont pas encore fait à se rejoindre ce processus.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a estimé que les résultats du référendum annoncés par la Commission du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan le 7 février, montraient la volonté de l’ensemble du peuple sud-soudanais d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément aux termes de l’Accord de paix global.  Le Président de l’Afrique du Sud, M. Jacob Zuma, a-t-il ajouté, a salué ces résultats et exprimé sa volonté d’appuyer la création d’un État au Sud-Soudan, viable et indépendant.  À son tour, le représentant a noté avec satisfaction que le Président Omar Al-Bashir a accepté les résultats de cette consultation et qu’il a exprimé sa volonté de jeter les bases d’une coexistence pacifique entre les peuples du Nord et du Sud.  M. Sangqu a également salué le rôle décisif de la MINUS, de l’Union africaine et du Groupe d’experts du Secrétaire général dans la préparation et le déroulement du référendum.  « Ce succès représente une contribution cruciale à la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix global », a-t-il déclaré.  Le représentant a ensuite appelé les parties à trouver sans délai une solution concernant le statut de la région d’Abyei et les autres questions en suspens « qui devront être résolues pacifiquement par le biais de mesures post-référendaires ». 


M. NAWAF SALAM (Liban) s’est félicité de l’initiative du Président du Soudan, M. Omar Al-Bashir, annonçant par un décret l’acceptation des résultats du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan et s’engageant à régler les questions en suspens de l’Accord de paix global.  Le représentant a souligné la nécessité de suivre de près ces questions, comme celle de la région d’Abyei.  Le représentant a espéré qu’un accord sur cette question aura un effet positif sur la situation au Sud-Soudan et que, de la même façon, un accord de paix au Darfour permettra d’assurer la stabilité dans l’ensemble du pays.  Sur cette dernière question, il a notamment mis l’accent sur l’importance du processus de Doha.  Il a également estimé nécessaire de ne pas fixer de dates définitives pour la fin des pourparlers de Doha. 


M. NESTOR OSORIO (Colombie) a salué la dimension historique des résultats du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, 98,83% des votants ayant choisi l’indépendance.  Il a lui aussi félicité tous ceux ayant contribué au succès du scrutin avant de rappeler que la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix global se heurtait encore à de nombreux obstacles.  « Des questions de fond –nationalité, partage des richesses, sécurité, démarcation de la frontière et statut de la région d’Abyei- doivent être réglées pour assurer une paix durable entre les deux parties et leur permettre de bénéficier mutuellement de la stabilité », a estimé le représentant de la Colombie.  Il s’est dit encouragé par la récente rencontre entre le Président du Soudan, M. Omar Al-Bashir, et le Vice-Président, M. Salva Kiir Mayardit, qui a démontré, selon lui la volonté politique des deux bords de parvenir dans les plus brefs délais à un accord sur ces questions.  M. Osorio a également estimé que les Nations Unies devraient jouer un rôle clef dans la période qui s’annonce.  Un appui institutionnel et le renforcement des capacités sont indispensables pour répondre rapidement et efficacement aux besoins des Sud-Soudanais.  Concernant la situation au Darfour, il a souligné qu’il était nécessaire pour toutes les parties prenantes aux négociations de paix d’œuvrer de manière coordonnée, comme le prévoit le processus de Doha.


M. JOSÉ FELIPE MORAES CABRAL (Portugal) a affirmé que la détermination d’établir un État indépendant au Sud-Soudan avait été clairement exprimée par le peuple de cette région.  Après avoir souligné la réalisation politique et opérationnelle remarquable du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, il a noté que les objectifs établis par l’Accord de paix global n’étaient pas encore mis en œuvre et c’est pourquoi, les parties concernées doivent poursuivre les négociations dans un esprit de compromis et de coopération.


Le représentant a en outre mis l’accent sur la nécessité d’aboutir à un règlement du conflit au Darfour.  Une solution pacifique ne sera trouvée que si toutes les parties s’engagent véritablement à parvenir à un accord de paix global et inclusif.  Il a, à cet égard, appelé les groupes qui ne l’ont pas fait à se joindre au processus sans délai et sans conditions préalables et à cesser immédiatement les hostilités.


M. MANJEEV SING PURI (Inde) a affirmé que, sans la volonté politique et la collaboration entre les deux parties, la procédure n’aurait pas été aussi harmonieuse.  « Le référendum du Sud-Soudan marque sans conteste un jalon sur la voie de la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix global », a-t-il ajouté.  À son tour, le représentant de l’Inde a appelé les parties à régler les questions en suspens et à préparer au mieux les consultations à venir.  Réagissant aux violences dans la région du Nil Bleu, il a estimé que la volonté de promouvoir la paix et stabilité affichée doit perdurer pour inverser la tendance.  « La communauté internationale doit aider à l’édification de la nouvelle nation au Sud-Soudan, en concentrant son action sur la mise en place des institutions, qui est le moyen le plus efficace de contenir les risques de reprise des violences », a-t-il préconisé.  Le représentant a en outre indiqué que l’Inde investissait près d’un milliard de dollars par an pour renforcer le secteur des capacités civiles « au nord comme au sud du Soudan ».  « Nous sommes prêts à assister davantage si cela s’avère nécessaire, avec la communauté internationale qui, selon lui, doit faire un effort en réduisant la dette du Soudan ».  S’agissant de la situation « précaire » qui prévaut au Darfour, il a appelé tous les groupes rebelles à participer au processus de Doha « sans retard, ni condition ».


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine), qui s’est félicité du succès du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, a mis l’accent sur la nécessité de régler l’ensemble des questions en suspens de l’Accord de paix global.  Il s’est dit encouragé par les efforts de la communauté internationale et les Nations Unies pour envisager ce qui doit être fait après le référendum, notamment pour renforcer la coopération entre le Nord et le Sud.  Sa délégation, a indiqué M. Barbalić, est préoccupée par le fait que les parties n’aient pas encore trouvé d’accord sur la question d’Abyei.  La Bosnie-Herzégovine souligne aussi qu’une solution juste et durable devrait être trouvée au Darfour.  Le représentant a appelé les parties à se joindre au processus de paix de Doha sans délai et sans conditions préalables.  Il a en outre demandé au Gouvernement soudanais s’assurer l’ordre public au Darfour.


M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI(Gabon) a déclaré que l’annonce des résultats définitifs du référendum, le lundi 7 février, marquait l’aboutissement d’un long processus politique au cours duquel les autorités tant du Nord que du Sud ont fait preuve de retenue et d’engagement en faveur de la paix au Soudan.  Le représentant a estimé que la déclaration du Président Omar Al-Bashir, dans laquelle il reconnaît les résultats proclamés par la Commission du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, méritait d’être saluée.  Le représentant s’est également félicité des engagements pris par le Vice-Président Salva Kiir Mayardit d’œuvrer aux côtés du Gouvernement soudanais dans l’intérêt réciproque du Nord et du Sud.  Il a par ailleurs invité les deux parties à faire les concessions « courageuses et nécessaires », susceptibles de faire aboutir le processus politique sous-jacent au règlement des questions en suspens.  Appelant les parties à l’Accord à donner les garanties essentielles pour rassurer les populations de sudistes vivant dans le Nord et de nordistes vivant dans le Sud, le représentant a ensuite évoqué la situation au Darfour, qui continue d’exiger la mobilisation de la communauté internationale.  Il a souligné qu’il était important de maintenir la pression sur toutes les parties, notamment celles qui refusent de rejoindre les négociations de Doha.


M. GÉRARD ARAUD (France) s’est félicité de l’engagement dont les deux parties ont fait preuve lors du processus du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan et a salué le peuple soudanais pour la maturité qu’il a manifestée lors de cet événement historique.  Beaucoup reste néanmoins à faire pendant la période intérimaire d’ici au 9 juillet prochain, a-t-il dit, soulignant notamment la nécessité de trouver une solution durable concernant Abyei et les modalités d’une cohabitation des populations qui s’y trouvent.  Les questions postréférendaires en suspens doivent être également résolues, a-t-il dit.  Le représentant a estimé qu’une nouvelle mission des Nations Unies devrait être établie au Sud-Soudan pour consolider la paix dans la région.  Au Nord, le maintien d’une cellule de l’actuelle MINUS serait précieux pour assurer le suivi de l’Accord de paix global.  Il permettrait aussi d’assister les deux « nouveaux voisins » dans l’établissement de leurs relations bilatérales, a-t-il dit.


Attirant l’attention sur la dégradation actuelle de la situation humanitaire au Darfour, le représentant de la France s’est interrogé sur les véritables intentions de certaines parties au conflit.  Il a néanmoins jugé encourageante l’évolution des pourparlers de Doha et appelé les groupes qui ne l’ont pas fait à se joindre sans tarder et sans condition à ce processus.  M. Araud a conclu son intervention en insistant sur le fait qu’il ne pourrait y avoir de paix au Darfour sans justice. 


Mme JOY OGWU (Nigéria) a estimé que les résultats définitifs du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan reflétaient la volonté exprimée par le peuple de cette région.  « La proclamation et l’acceptation par tous des résultats du scrutin préparent la voie à la proclamation officielle d’un nouvel État, que nous devrions accueillir à l’ONU et à l’Union africaine le 9 juillet prochain », a-t-elle dit.  Concernant les questions postréférendaires, Mme Ogwu a considéré que les parties, « inspirées par le succès du référendum », devraient trouver rapidement des solutions de compromis, en particulier sur le statut de la région d’Abyei, de la nationalité, de la sécurité ou encore de la démarcation de la frontière et du partage des richesses.  « Le Conseil de sécurité et communauté internationale doivent manifester une solidarité qui sera mise à l’épreuve du montant de l’aide qui sera fournie, demain, à la nation naissante », a également estimé la représentante.  Concernant la situation au Darfour, elle a appelé l’ensemble des groupes rebelles à s’engager pleinement « sans délai et sans condition » dans le processus de paix de Doha.


M. LI BAODONG (Chine) a affirmé que son pays respectait la volonté et le choix du peuple du Sud-Soudan.  Le référendum du 9 janvier représente une étape cruciale mais ne constitue pas la fin du parcours, a-t-il dit.  Le Conseil de sécurité devra, a estimé le représentant, établir des priorités claires en temps opportun.  Il a appelé à la mise en œuvre de l’Accord de paix global.  Le représentant de la Chine a rappelé que le mandat de la MINUS prendra fin à la fin du mois d’avril et que le Conseil de sécurité devra prendre une décision sur son avenir.  La Chine estime, à cet égard, que les vues des parties devront être pleinement prises en considération, a-t-il déclaré.  Sa délégation, qui suit attentivement les pourparlers de Doha, souligne qu’il est impératif qu’un accord de paix global soit conclu rapidement au Darfour.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a estimé qu’après l’annonce des résultats officiels du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, « il faudrait s’attacher à consolider la paix et à renforcer les capacités du nouvel État sud-soudanais ».  La coopération entre le Nord et le Sud doit se faire de bonne foi, a-t-il rappelé, en faisant remarquer que l’Afrique avait tout à gagner des nouvelles relations pacifiques entre les deux parties.  M. Wittig a également appelé les parties à l’Accord de paix global à régler les questions en suspens, en particulier celles relatives à la nationalité, au statut de la région d’Abyei, à la démarcation de la frontière et au partage des richesses.  De l’avis de sa délégation, le Conseil de sécurité devra continuer à assumer ses responsabilités en contribuant à l’indépendance et au développement du Sud-Soudan.  S’agissant du Darfour, le représentant de l’Allemagne a demandé au Gouvernement du Soudan et à tous les groupes au Darfour à assurer un accès sans entrave à la MINUAD.  Un accord de cessez-le-feu doit être conclu, car le peuple du Darfour a droit à la paix immédiatement, a-t-il souligné avant de conclure. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a félicité les parties à l’Accord de paix global d’avoir accepté les résultats du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan et de leur engagement à les respecter.  Ce référendum, a-t-elle précisé, n’est qu’une étape vers la paix, la stabilité et le développement au Soudan.  Elle a ainsi encouragé les parties à l’Accord de paix global à régler les questions en suspens et les arrangements postréférendaires dans le même esprit de coopération que celui ayant présidé à la tenue du référendum.  Les Nations Unies, pour leur part, doivent continuer à fournir une assistance en vue d’assurer une transition souple pendant la période intérimaire.


Les options qui devront être tracées pour l’avenir de la présence des Nations Unies au Soudan devront prendre en compte l’interdépendance entre la sécurité et le développement, qui s’est si clairement exprimée lors des différents conflits au Soudan, a-t-elle estimé.  La mise en place des institutions et un appui solide au développement seront nécessaires au Sud-Soudan, a-t-elle dit, précisant que la Commission de consolidation de la paix (CCP) pourrait jouer à cet égard un rôle important.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité se félicite de l’annonce par la Commission du référendum du Sud-Soudan, le 7 février, des résultats définitifs du référendum d’autodétermination du peuple du Sud-Soudan, dont il ressort que 98,83% des votants ont choisi l’indépendance.  Le Conseil demande à la communauté internationale de soutenir sans réserve le peuple soudanais tout entier pour l’aider à bâtir un avenir pacifique et prospère.


Le Conseil adresse ses félicitations aux parties à l’Accord de paix global et au peuple soudanais, dont l’attitude a rendu possible le bon déroulement du référendum, dans des conditions pacifiques, et rend hommage à la Mission des Nations Unies au Soudan pour sa contribution à cette consultation.


Le Conseil accueille avec une vive satisfaction les déclarations faites le 7 février par le Président Omar Al-Bashir et le Vice-Président Salva Kiir, dans lesquelles ils ont signifié leur acceptation des résultats définitifs du référendum.  Il demande à tous les États Membres de respecter l’issue du référendum et se réjouit à la perspective d’accueillir après le 9 juillet le Sud-Soudan parmi les membres de la communauté internationale.


Le Conseil apprécie le travail accompli, sous la direction du Président Benjamin Mkapa, par le Groupe du Secrétaire général pour l’appui aux référendums au Soudan.  Il salue la détermination avec laquelle les parties à l’Accord de paix global ont travaillé à la mise en œuvre de celui-ci, détermination dont témoigne le soutien qu’ils ont apporté au déroulement en temps voulu d’un référendum crédible.  Il souligne que l’application intégrale et en temps voulu de l’Accord de paix global est une condition essentielle de la paix et de la stabilité au Soudan et dans la région et de la coopération future entre le Nord-Soudan, le Sud-Soudan et la communauté internationale.


Le Conseil a conscience que le processus prévu par l’Accord de paix global constitue un cas exceptionnel et ne suffit pas à établir un précédent.


Le Conseil réaffirme son soutien à l’action menée par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine et par le Président Thabo Mbeki, qui en dirige les travaux; il note les engagements pris par les parties à l’Accord de paix global lors de la rencontre organisée le 27 janvier par la présidence et encourage celles-ci à poursuivre assidûment leurs efforts en vue de la conclusion rapide d’un accord.  Le Conseil se déclare de nouveau vivement préoccupé par le fait qu’un accord n’est pas intervenu au sujet d’Abyei, et souligne qu’il importe au plus haut point de poursuivre la mise en œuvre de l’Accord de paix global.  Il engage instamment les parties à s’entendre rapidement au sujet d’Abyei et des autres questions cruciales, notamment la démarcation de la frontière, les dispositions en matière de sécurité, les questions de nationalité, les dettes et les actifs, les questions monétaires, le partage du patrimoine et la gestion des ressources naturelles.  Il se félicite du lancement d’un processus de consultation populaire dans l’État du Nil Bleu et souligne qu’il importe que des processus de consultation populaire largement ouverts et crédibles se déroulent sans tarder dans les États du Nil Bleu et du Kordofan méridional, comme le prévoit l’Accord de paix global.


Le Conseil déplore vivement les incidents meurtriers qui ont eu lieu du 3 au 5 février dans l’État du Haut-Nil.


Le Conseil souligne que les parties à l’Accord de paix global doivent prévenir de nouveaux incidents et promouvoir le calme, notamment en donnant rapidement aux gens de toutes nationalités qui vivent au Soudan, dont les Soudanais du Sud qui vivent dans le Nord et les Soudanais du Nord qui habitent le Sud, l’assurance durable que leurs droits, leur sécurité et leurs biens seront respectés.  Il demande instamment aux parties à l’Accord de paix global de remplir leurs obligations.


Le Conseil se déclare de nouveau vivement préoccupé par la recrudescence de la violence et l’aggravation de l’insécurité au Darfour, notamment par les violations du cessez-le-feu, les attaques lancées par des groupes rebelles et les bombardements des forces aériennes du Gouvernement soudanais, qui ont récemment réduit environ 43 000 civils au sort de déplacés, ainsi que par l’enlèvement, le 13 janvier, de trois membres du Service d’aide humanitaire aéroportée des Nations Unies.  Il redit l’importance qu’il attache à ce que cesse l’impunité et à ce que les responsables des crimes commis au Darfour soient traduits en justice.  Il réaffirme son soutien à l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et demande instamment à toutes les parties de faire en sorte que la MINUAD ait accès pleinement et sans entrave à l’ensemble de la zone de la Mission, et de permettre au personnel des organismes d’aide humanitaire de prêter assistance à toutes les populations qui en ont besoin.


Le Conseil réaffirme son soutien au processus pour la paix au Darfour qui se déroule sous l’impulsion conjointe de l’Union africaine et des Nations Unies avec le concours du Qatar en tant que pays hôte, ainsi qu’à l’action de M. Djibril Bassolé, Médiateur en chef conjoint, et réaffirme également son attachement aux principes qui guident les négociations.  Il se félicite de la présence à Doha du Mouvement pour la justice et l’égalité et du Mouvement pour la libération et la justice, et engage vivement les autres mouvements rebelles à se joindre au processus de paix sans plus tarder et sans poser de conditions, et toutes les parties à agir avec la volonté de conclure d’urgence un accord global.


Le Conseil mesure l’intérêt que peut présenter un processus de paix basé au Darfour, qui viendrait compléter le processus de Doha, et souligne que le lancement d’un tel processus nécessiterait l’instauration de conditions favorables dans l’ensemble du Darfour.  Il demande au Secrétaire général de lui présenter avant la fin de février un rapport sur les questions soulevées par l’éventualité d’un processus de paix basé au Darfour, y compris l’instauration de conditions propices.


Le Conseil réaffirme qu’il importe que les femmes participent davantage aux processus de paix au Soudan.  Il entend continuer de suivre attentivement l’évolution de la situation au Soudan, Darfour compris.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: 1 dollar investi dans la prévention des catastrophes naturelles égale sept dollars d’économie dans la reconstruction

AG/11048

Assemblée générale: 1 dollar investi dans la prévention des catastrophes naturelles égale sept dollars d’économie dans la reconstruction

9/02/2011
Assemblée généraleAG/11048
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Débat thématique informel sur

la réduction des risques de catastrophe

matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: 1 DOLLAR INVESTI DANS LA PRÉVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES ÉGALE SEPT DOLLARS D’ÉCONOMIE DANS LA RECONSTRUCTION


L’Assemblée générale a tenu aujourd’hui un débat thématique sur la réduction des risques de catastrophes où il est apparu qu’un dollar investi dans les activités de prévention et de préparation à ces phénomènes équivaut à sept dollars d’économie dans la reconstruction. 


La construction d’un bâtiment « résilient » ne coûte que 5% de plus, ont insisté les participants aux deux tables rondes intitulées « Investir aujourd’hui dans un avenir plus sûr » et « La gestion des défis des risques de catastrophes dans le milieu urbain ».  Plus qu’à la mobilisation des ressources, les participants ont surtout fait appel à la bonne volonté des dirigeants et à la sensibilisation de l’opinion publique.


Après 1980, 2010 aura été l’année la plus meurtrière avec 950 catastrophes naturelles surtout dues au climat comme les cyclones et les inondations.  Quelque 290 000 personnes y ont perdu la vie mais, évaluées à 130 milliards de dollars, les pertes ont en fait affecté 28 millions de personnes. 


Forte de ce constat, l’Assemblée générale a réfléchi au type d’investissements et de pratiques nécessaires pour réduire les risques de catastrophes, en particulier dans les villes dont la population, dans les pays en développement, a augmenté de 77%, soit 2,6 milliards de personnes, au cours de cette dernière décennie.



Table ronde interactive 1: “Investir aujourd’hui pour un avenir plus sûr”


Frappé par un tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter, Haïti a perdu 222 775 personnes alors qu’avec une magnitude  8,8e, le Chili n’en a perdu que 562.  Victime à son tour d’une catastrophe de magnitude 7,1, la Nouvelle-Zélande n’a déploré aucun mort, constat confirmé aujourd’hui par le représentant néozélandais en personne. 


La prévention des risques et la préparation aux catastrophes sont capables d’atténuer considérablement l’impact des catastrophes, a souligné TONY FRISCH, Président du Groupe consultatif du Programmes des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) sur les urgences environnementales.


Alors pourquoi devant de tels chiffres, les investissements dans la prévention et la préparation stagnent-ils?  Pour M. Frisch, le problème vient des hommes politiques et des médias.  Par nature, les activités de prévention et de préparation sont « invisibles » et « incapables » de prouver leur valeur, d’où la réticence des politiciens, en particulier dans les pays pauvres, à y investir.  « Invendables », ces activités n’attirent pas non plus l’attention des médias qui préfèrent se focaliser sur les réactions « plus télégéniques » aux catastrophes.


Qui aurait l’idée saugrenue de contester la pertinence et l’importance d’une campagne de vaccination? s’est impatientée TIOULONG SAMURA, Parlementaire cambodgienne et Membre de l’Union interparlementaire.  Pourquoi ne pas avoir la même approche s’agissant de la prévention des risques et de la préparation aux catastrophes? 


Investir un dollar dans ce type de programmes permet d’économiser sept dollars dans les coûts de reconstruction et de réparation.  Lorsque l’on parle d’investissements, a-t-il précisé, il ne s’agit pas de milliards de dollars mais d’« attitude ».  Nous devons la changer, en particulier dans l’aide au développement.  Chaque accord d’aide, s’est-elle expliquée, doit avoir en son centre la prévention des risques de catastrophes.  Le lien entre le financement du développement et le financement des mesures d’adaptation aux changements climatiques doit être renforcé, a reconnu le représentant de la Pologne, au nom de l’Union européenne.


La Parlementaire cambodgienne a aussi souligné le rôle des parlementaires qui pensent trop à leur réélection au lieu de songer aux besoins de leurs mandants.  Ce sont eux qui sont en meilleure position pour sensibiliser leurs électeurs donc la population.  Nous sommes confrontés à un défi et c’est à nous, parlements, de faire en sorte qu’une partie des budgets nationaux soit allouée à la prévention des risques et à la préparation aux catastrophes. 


D’autant plus que les catastrophes  « silencieuses » comme la sécheresse ont un impact grave et pourtant totalement évitable, a commenté, ABEBE HAILE-GABRIEL, Directeur de la Division de l’agriculture et de l’économie rurale de l’Union africaine, en appelant à une meilleure gouvernance et à des institutions fiables d’alerte précoce.  Il a aussi cité le développement de programmes intégrés, l’amélioration de la planification ou encore l’intégration des concepts pertinents dans les opérations de réhabilitation.  Il a attiré l’attention de l’Assemblée sur le Programme d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie régionale de l’Union africaine 2006-2015. 


Adaptation du cadre juridique, définition des structures nécessaires et surtout promotion de la recherche et de la formation sont les axes de la politique de prévention et de gestion de risques de catastrophes mise en œuvre au Mexique, a expliqué, à son tour, RUBEN HOFLIGER, Directeur général du Fonds mexicain pour les urgences en cas de catastrophes (FONDEN).  


La clef du succès réside dans un bon code de construction, la sensibilisation de l’opinion publique et l’éducation, a insisté THOMAS LOSTER, de Munich Re Foundation qui a tout de même souligné l’importance d’un bon système d’assurances.  Un système, a commenté le représentant de la Pologne, au nom de l’Union européenne, qui a beaucoup à nous apprendre sur la réduction des risques. 


Le représentant du Pakistan s’est montré dubitatif face aux propos de M. Loster selon lesquels le monde des assurances est tout à fait disposé à sceller des partenariats public-privé.  Ce sont les pays du Sud qui réclament un système mondial d’assurances et ce sont les pays du Nord, pressés par leur secteur privé, qui se montrent réticents, a asséné le représentant pakistanais. 


Pour expliquer le manque de progrès en la matière, le représentant Munich Re Foundation a invoqué le manque de données nécessaires à la préparation de plans adéquats.  Il faudrait des données portant sur une période de 30 ans, a-t-il souligné en citant l’exemple de la Nouvelle-Zélande.  La question est bien plus complexe, a rétorqué le représentant du Pakistan, toujours dubitatif, avant que la Parlementaire cambodgienne ne lui demande pourquoi les pays du Sud ne mettraient-ils pas eux-mêmes sur pied un mécanisme approprié.


Mais la question des ressources se pose, a répondu le représentant du Pakistan, appuyé en cela par son homologie du Bénin, qui a parlé des « sommes colossales » qu’il faut pour combattre  la désertification en Afrique de l’Ouest.  Pourquoi, s’est demandé le représentant pakistanais, les pays qui ont des facilités régionales d’assurances refusent-ils de partager leur expérience ou de financer les initiatives des autres. 


La République dominicaine, le Qatar et la Turquie ont l’idée de créer un Groupe de réflexion sur un cadre qui pourrait coordonner l’action civile et militaire en cas de catastrophes, a indiqué le représentant dominicain.  Il a dit son intention de présenter un projet de résolution en ce sens à l’Assemblée générale.


En toutes choses, il s’est avéré que l’appropriation nationale est un facteur de succès des stratégies mises en place.  Le représentant de l’Union africaine a cité le cas du Malawi qui a obtenu des donateurs d’utiliser leurs fonds non pas seulement pour porter secours aux exploitants affectés par la sécheresse mais aussi pour financer la politique nationale de hausse de la productivité agricole. 


En Éthiopie, a commenté le représentant de Munich Re Foundation, il y a eu de nombreux projets pilotes mais sans un travail de renforcement des capacités étalé sur cinq à huit ans, rien ne sera possible.   


Quels sont les facteurs critiques pour la planification des politiques? a voulu savoir le représentant de la Suède, au nom des pays nordiques.  Le facteur critique, c’est la volonté politique, a tranché la Parlementaire cambodgienne.  Mais aussi la décentralisation qui privilégie la volonté populaire et qui y répond jusqu’en bas de l’échelle. 


Un Fonds peut être utile mais il ne suffit pas, il faut des programmes d’assurances, de réassurances et aussi des nouveaux cadres juridiques pour prévoir les sommes nécessaires dans les budgets nationaux ou locaux, a ajouté le représentant du FONDEN.  Oui mais dans les pays les moins avancés (PMA), où faut-il investir en priorité?, s’est demandé le représentant des États-Unis.  Dans la sensibilisation de l’opinion publique, a tranché le Président du Groupe consultatif PNUE/OCHA.


L’Assemblée doit exprimer son appui et transmettre un sentiment d’urgence aux États membres qui se réuniront à la troisième session de la Plate-forme biennale mondiale sur la réduction des risques de catastrophes qui se réunira au mois de mai de cette année à Genève, a dit le représentant de l’Argentine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Table ronde interactive 2: “Villes menacées – Relever les défis associés aux risques de catastrophe en milieu urbain”


D’emblée, le Directeur du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) a prévenu: « nous n’avons plus beaucoup de temps pour rectifier le tir », la population urbaine représentant désormais plus de 50% de la population mondiale.  Cette population, principale victime des catastrophes naturelles, n’occupe pourtant qu’1% des terres, a indiqué JOAN CLOS.  Au cours des 20 prochaines années, 2 milliards de personnes effectueront un exode rural.  « Nous n’avons plus aucune excuse », il faut planifier, a-t-il averti.


Prévention étant moins onéreuse que réaction, le Directeur d’ONU-Habitat a donné ce qu’il a appelé les « cinq commandements ».  « Ne pas construire sur un terrain en pente.  Ne pas construire à moins de 200 mètres d’un cours d’eau.  Ne pas construire en basse terre sans un système de drainage approprié.  Ne pas construire dans un espace urbain sans consacrer 30% aux rues.  Ne pas construire des rues d’une largeur de moins de 25 mètres », a dit celui qui fut élu deux fois Maire de Barcelone, une ville dont la moitié est consacrée à des espaces publics.


Trop souvent, a reconnu KADIR TOPBAS, Maire d’Istanbul, ville secouée par un tremblement de terre en 1999, les plans de développement nationaux ne comprennent aucun plan d’utilisation des terres.  Si les zones urbaines ne sont pas choisis avec intelligence, les risques continueront de se multiplier.  Tous les pays doivent travailler ensemble, à savoir les gouvernements, les autorités locales, les ONG, le grand public et le secteur privé.  La transformation de la ville d’Istanbul a certes rencontré des obstacles mais grâce à des mesures correctives, le succès a été au rendez-vous, a-t-il affirmé. 


Maire de la deuxième ville d’El Salvador, en termes de développement humain, OSCAR ORTIZ a ajouté que Santa Tecla est aussi l’endroit le plus apprécié du pays grâce à une politique de reconstruction qui a tiré toutes les leçons du glissement de terrain de 2001.  La Mairie a fait quatre choses principales à savoir, le refus de l’improvisation au profit de la planification, le renforcement des mécanismes interinstitutionnels, le développement de capacités locales et la formation des responsables locaux. 


Ville indonésienne la plus touchée par le tsunami de 2004, Banda Aceh s’est armée contre d’éventuelles catastrophes, a assuré son Maire, MAWARDY NURDIN, qui a cité un « Forum de sensibilisation du grand public » et souligné la « très importante » coordination avec la communauté internationale.  Également ancienne Maire aux Philippines, MARY JANE ORTEGA, Secrétaire général de CITYNET a insisté, à son tour, sur la coordination et la coopération qui ont pris la forme de son organisation, un réseau unique regroupant des autorités locales, des ONG, des associations communautaires, des institutions de recherche et de formation et des entreprises privées. 


Défendant la notion de « villes soeurs », Mme Ortega a lancé un appel aux États Membres car, a-t-elle souligné, les réseaux ne peuvent fonctionner sans le concours des gouvernements.  En l’occurrence, le représentant d’El Salvador s’est attardé sur le potentiel de la coopération sud-sud. 


Le cas des promoteurs immobiliers sans scrupules bénéficiant bien souvent de la complicité des autorités locales a été évoqué.  Pour se prémunir, le Maire de Santa Tecla a préconisé des règles du jeu claires.  Il a avoué qu’après la catastrophe de 2001, les tenants d’une réglementation plus sévère en matière de construction, sans pour autant tuer l’économie, l’ont emporté après une âpre bataille.  Une feuille de route claire est essentielle, a renchéri le Maire d’Istanbul.


À une question du secteur privé, le Maire de Santa Tecla a répondu que le défi est de planifier et de faire participer tous les intéressés, sur la base d’une nouvelle philosophie plus équilibrée entre le secteur public et le secteur privé.  La dichotomie entre réglementations et investissements n’est pas automatique.  Ville très réglementée, Santa Tecla a pourtant réussi à attirer beaucoup d’investisseurs. 


Il faut à la fois développer et prévenir les risques, a plaidé le Directeur d’ONU-Habitat.  Il faut des institutions, une économie dynamique et des mesures spécifiques dans les pays les plus pauvres.  Tout doit partir d’un plan d’urbanisme bien réfléchi, a dit le représentant du Japon qui a rappelé qu’il n’y a aucune catastrophe que son pays ne connaisse pas.  Il a parlé d’un plan qui prévoit des espaces d’évacuation comme des écoles résilientes et facilite l’accès des secouristes en cas de besoin.  Un plan qui doit être connu de toute la population, a-t-il insisté. 


Le lien entre l’impact d’un séisme et le sous-développement a été admis par le représentant d’Haïti après que l’eut souligné un représentant du secteur privé.  Aujourd’hui, après le tremblement de terre de 2010, le problème n’est pas la reconstruction mais bien la refondation.  


Il a imputé les énormes pertes en vies humaines à une ville congestionnée et à un système centralisé.  Des gens sont morts, a-t-il expliqué, à cause de l’exode rural, conséquence directe du sous-développement.  Mais dans un État comme Haïti, des gens sont morts aussi parce qu’ils étaient en ville pour des démarches administratives. 


La prévention des risques en Haïti exige donc la prise en compte du facteur du sous-développement pour que la reconstruction favorise le développement, en particulier le développement rural et celui d’institutions administratives locales.  Le Directeur d’ONU-Habitat a tout de même rappelé le phénomène bien connu du « fantasme des villes ».  Les gens s’y installeront de toute manière et dans notre monde, il n’y pas de développement sans développement urbain, a-t-il tranché.  Non seulement il n’est pas impossible mais il est essentiel, pour les pays du Sud, de concrétiser le rêve du développement des villes provinciales, a rétorqué la représentante du Gabon


Modérant un peu son propos, le Directeur d’ONU-Habitat a indiqué qu’en effet, ce sont les villes de taille moyenne qui sont celles qui croient le plus.  Comme c’est une bonne nouvelle, a-t-il dit, nous appelons les pays à développer des politiques pour le développement des villes provinciales, en pensant à leur résilience.  Nous savons que c’est un grand défi mais la bonne nouvelle c’est que les plans d’urbanisme ne coûtent pas chers et sont bien établis, ils sont même générateurs de revenus. 


En conclusion, MARGARETA WAHLSTROM, Sous-Secrétaire générale à la réduction des risques de catastrophe et Représentante spéciale du Secrétaire général pour la mise en oeuvre du Cadre d’action de Hyogo, est revenue, entre autres, sur la question des données sans lesquelles les compagnies d’assurances ne peuvent investir.  Ce n’est pas un problème de pays riches et de pays pauvres, a-t-elle ainsi répondu aux remarques faites dans l’autre table ronde par le représentant du Pakistan. 


Déclarations


      En ouvrant les travaux, le Président de l’Assemblée générale, M. JOSEPH DEISS, a rappelé qu’en septembre dernier, lors de la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les chefs d’État et de gouvernement ont reconnu que la réduction des risques de catastrophes et le renforcement de la capacité de résistance à tous les types d’aléas naturels peuvent « avoir des effets multiplicateurs et accélérer la réalisation des OMD ».  Ils ont aussi constaté que pour certains petits États insulaires en développement, les catastrophes naturelles sont un obstacle significatif sur le chemin du développement durable.


La réduction de la vulnérabilité aux risques naturels doit donc figurer en tête des priorités de la communauté internationale, a souligné le Président.  Il s’est dit encouragé par les progrès dans la mise en œuvre du « Cadre d’action de Hyogo pour des nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes ».  Mais au niveau local, a-t-il regretté, il reste difficile d’atteindre les communautés les plus vulnérables et les plus pauvres avec les investissements et les soutiens institutionnels requis. 


Le Président a cité les exemples encourageants du Chili, de Cuba, du Japon et du Bangladesh.  Les villes, qui se caractérisent par une forte densité d’habitants et d’activités économiques, doivent faire des efforts supplémentaires pour atténuer les risques de catastrophes, a-t-il prévenu.  Il a salué la campagne menée par la Stratégie internationale de prévention des catastrophes « Pour des villes résilientes ».


À ce jour, plus de 600 villes et bourgades dans toutes les régions se sont engagées à mettre en œuvre les 10 points de la Stratégie, a indiqué le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON.  Cette année, a-t-il promis, nous allons nous concentrer sur les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés (PMA). 


À la veille de la Conférence internationale sur le développement durable, qui doit se tenir à Rio en 2012 –Rio+20-, il ne fait plus aucun doute que la réduction des risques de catastrophes y figurera en bonne place.  Il nous faudra, a prévenu le Secrétaire général, du courage, de la vision, du leadership, la participation de tous et des investissements. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité accorde un statut à six ONG et reporte les dossiers de 25 autres dont deux traitant de la santé reproductive et des droits au Sahara occidental

ECOSOC/6462-ONG/716

Le Comité accorde un statut à six ONG et reporte les dossiers de 25 autres dont deux traitant de la santé reproductive et des droits au Sahara occidental

08/02/2011
Conseil économique et socialECOSOC/6462
ONG/716
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des ONG

Session ordinaire de 2011                                 

13e et 14e séances – matin et après-midi


LE COMITÉ ACCORDE UN STATUT À SIX ONG ET REPORTE LES DOSSIERS DE 25 AUTRES DONT

DEUX TRAITANT DE LA SANTÉ REPRODUCTIVE ET DES DROITS AU SAHARA OCCIDENTAL


Le Comité des ONG a poursuivi aujourd’hui l’examen des demandes d’accréditation auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), en recommandant à celui-ci d’octroyer le statut consultatif spécial à six organisations.  Il a reporté l’examen des demandes de 25 autres dans l’attente des réponses aux questions soulevées par les délégations qui ont eu un échange avec l’Asociacion Panamena de Corredores y Promotores de Bienes Raices, Christian Solidarity Worldwide et Human Rights House Foundation.


L’examen des demandesdeWomen’s Global Network for Reproductive Rights; Asia Center for Human Rights (ACHR)etBureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidentala fait l’objet d’un débat contradictoire.  L’Observateur du Saint-Siège a émis de sérieuses réserves face à la position de la première ONG sur l’avortement.  Son homologue de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a dénoncé la propagande d’une ONG sud-coréenne.


Le Bureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidentala été confronté aux doutes du Maroc sur son existence juridique.   


En début de journée, le Comité a attribué la casquette de Rapporteur à son Vice-Président, Margum Salim Butt du Pakistan.


Le Comité des ONG poursuivra ses débats demain mercredi 9 février à 10 heures.



EXAMEN DES NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF


Les huit ONG suivantes se sont vues octroyer aujourd’hui le statut consultatif spécial:


-  International Human Rights Observer ( Pakistan)

-  Vivekananda Sevakendra-O-Sishu Uddyan (Inde)

-  Afromedianet (France)

-  Athletes United for Peace (États-Unis)

-  5th Pillar (États-Unis)

-  Council for American Students in International Negotiations (États-Unis)


DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF OU DE RECLASSEMENT DONT LE COMITÉ À DE NOUVEAU REPORTÉ L’EXAMEN


Le Comité des ONG a d’abord décidé de reporter l’examen de la demande de l’ONG Assyrian Aid Society (Iraq) à la demande des représentants de la Turquie et du Maroc, le premier attendant des précisions sur la conception qu’a l’ONG des concepts d’intégrité et de souveraineté nationale et le second ayant demandé si cette ONG s’était mise en conformité avec la nouvelle loi pertinente du pays où elle siège. 


Il a aussi reporté l’examen de la demande de Caribbean Electric Utility Services Corporation dans l’attente de renseignements demandés par la représentante du Venezuela sur le caractère lucratif ou non des services fournis par cette ONG aux communautés caribéennes. 


L’examen des demandes des ONG indiennes Creating Resources for Empowerment in Action; Indira Gandhi National Foundation; International Institute of Security & Safety Management; et Mahabodhi International Meditation Centre a été reporté dans l’attente de précisions demandées par le représentant du Pakistan, notamment sur la composition de ces ONG. 


Si le représentant de la Belgique a estimé que la demande de Mahabodhi International Meditation Centreétait un cas typique d’ONG ayant répondu avec succès aux nombreuses questions soulevées depuis 2007 sans que le Comité ait été en mesure de prendre une décision, la représentante de la Chine a demandé à l’ONG de s’engager par écrit à respecter la terminologie officielle de l’ONU en ce qui concerne la dénomination de la province chinoise de Taiwan.  Elle a fait la même remarque à l’ONG indienne Palpung Munishasan Dharmachakra Sangh, s’agissant dela dénomination officielle du Tibet.


Son homologue du Pakistan a demandé des précisions sur le budget de l’ONU avant de recommander de reporter l’examen de la demande d’American Bible Society dans l’attente des mises à jour promises par cette ONG. 


Le représentant de l’Inde a suspendu l’examen de la demande de l’ONG pakistanaise New World Hope Organization (NWHO), en attendant des précisions sur la composition et le financement de l’ONG, mais aussi de l’utilisation de la bonne terminologie concernant la dénomination de certains territoires indiens.  


Également reporté a été l’examen des demandes de Equit Institute; World Toilet Organization et de Asia Catalyst dans l’attente de précisions demandées par la représentante de la Chine sur les activités de la première en Chine; du respect par la seconde de la dénomination officielle de la province chinoise de Taiwan, et la participation de la troisième à la réunion que Bali a accueillie en 2008 sur le VIH/sida. 


Le Comité a également décidé de reporter l’examen de la demande de l’ONG somalienne Isfahan Minority Rights and Development; le représentant de la Belgique ayant demandé comment cette ONG comptait contribuer aux travaux de l’ECOSOC avec un budget de 1 000 dollars. 


En ce qui concerne la demande de Women’s Global Network for Reproductive Rights son examen a vu l’Observateur du Saint-Siège émettre de sérieuses réserves face à une ONG qui « favorise l’avortement » dans une démarche jugée contraire aux résultats de la Conférence de l’ONU sur la population et le développement, tenue au Caire en 1994.  Si la représentante de la Chine a souhaité des précisions supplémentaires sur les activités de cette ONG en Chine, les représentantes de la Belgique et de la Bulgarie ont estimé que l’organisation avait répondu avec succès à de nombreuses questions.


Le Comité a aussi reporté l’examen de la demande de All India Christian Council dans l’attente de précisions sollicitées par le représentant de l’Inde sur la conception du système des castes.  Les gens qui appartiennent à différentes castes sont-ils de races différentes? s’est interrogé le représentant.


Le Comité a également décidé de reporter l’examen de la demande de Alliance of Automobile Manufacturers, après les questions de la représentante du Venezuela sur le caractère lucratif de ses activités.  Votre demande a-t-elle comme objectif d’influencer les décisions des États Membres de l’ONU pour qu’elles soient favorables au secteur automobile, a-t-elle demandé?


S’agissant de la demande de l’ONG israélienne Amuta for NGO Responsibility, son examen a été reporté à la demande de la représentante du Venezuela, du Maroc et du Sénégal.  Si la première a demandé si cette ONG avait des liens avec des activités menées par Israël dans le territoire palestinien, les deux autres ont qualifié d’insuffisantes les réponses fournies aux questions posées précédemment. 


Comment une ONG qui prétend ne pas vouloir se prononcer sur les questions de droit international peut-elle prétendre apporter une contribution aux travaux des Nations Unies, s’est étonné le représentant du Sénégal.


L’examen de la demande de l’ONG sud-coréenne Asia Center for Human Rights (ACHR) a été l’objet d’un long débat.  Si l’examen de sa demande a été reporté dans l’attente de précisions sollicitées par les représentants de Cuba et du Pakistan, appuyés par celles de la Chine et du Burundi, les représentants d’Israël, de la Bulgarie et des États-Unis ont estimé qu’il était temps que le Comité se prononce favorablement sur cette demande, en estimant que l’ONG avait déjà répondu aux questions posées. 


L’Observateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) s’y est vigoureusement opposé.  Il a mis en doute l’indépendance de l’ONG, en raison des activités menées conjointement avec « l’Alliance des citoyens pour les droits de l’homme en Corée du Nord » qui se livre à un réquisitoire contre la RPDC.  Le débat sur l’indépendance de l’ONG a déjà eu lieu, a rétorqué le représentant des États-Unis.  L’important, a-t-il jugé, est la qualité et l’utilité de la contribution de l’ONG aux travaux de l’ECOSOC.


Également reporté a été l’examen de la demande de l’ONG Assyrian National Congress (États-Unis)dans l’attente de précisions sollicitées par les représentants du Venezuela, du Pakistan, du Maroc et de Cuba sur les contributions de cette ONG à la protection des minorités assyriennes dans le monde. 


Le Comité a pris la même décision pour la demande de l’ONG Bridging the Gulf (Pays-Bas), en attendant des précisions demandées par la représentante du Venezuela sur la nature de la contribution de cette ONG à la promotion de la coopération régionale dans la région du Golf.  L’Observateur de l’Iran a estimé qu’il y avait une ambigüité sur le nom de cette organisation.  Elle l’a invitée à utiliser le terme de « Golf persique ».   


L’examen de la demande de British Humanist Association a aussi été reporté dans l’attente de précisions sur le budget sollicitées par la représentante du Burundi qui s’est étonnée de la proportion des aides gouvernementales. 


Le Comité a également décidé de reporter l’examen de la demande du Bureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental à la demande des représentants du Maroc, du Pakistan, du Sénégal et du Burundi.  Si le chef de la Branche des ONG du Département des affaires économiques et sociales (DESA) aindiqué que cette organisation avait fourni cinq preuves de son existence juridique, le représentant du Maroc a estimé que les autorisations de rassemblement, les commandes d’outils informatiques et les rapports de mission d’observation ne pouvaient être considérés comme des preuves d’une existence juridique.  Cette question a été jugée fondamentale par la représentante du Burundi.


L’ONG a apporté de nombreuses preuves depuis 2002, a commenté l’Observatrice de la Suisse, assise, a-t-elle précisé, à côté d’un représentant de l’organisation.  Tous les documents en ligne sont une preuve suffisante, a-t-elle ajouté avant que le représentant du Maroc ne relève que les statuts présentés par cette ONG n’étaient ni signés ni cachetés. 


Pourquoi focalise-t-elle toute son attention sur le Maroc, s’est demandé le représentant du Sénégal.  Le Comité a aussi décidé de reporter l’examen de la demande de Child Helpline International (Pays-Bas) à la demande de la représentante de la Chine qui a demandé à l’ONG d’apporter les corrections préconisées sur son site Internet.  La Chine a aussi recommandé de reporter l’examen de la demande de Council for International Development, au motif que l’ONG n’utilise pas la terminologie officielle de l’ONU en ce qui concerne la dénomination des provinces chinoises. 


Le Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (France), a été prié par les représentants du Burundi et du Pakistan, d’apporter des précisions et notamment sur les activités organisées en Algérie. 


ÉCHANGE AVEC LES ONG


Durant l’heure consacrée à un échange avec les ONG, le Comité s’est entretenu avec l’Asociacion Panamena de Corredores y Promotores de Bienes Raices; Christian Solidarity Worldwide et Human Rights House Foundation.


À une question des représentants du Venezuela et de Cuba, le représentant de l’Asociacion Panamena de Corredores y Promotores de Bienes Raices a précisé qu’il s’agissait d’une association non gouvernementale sans but lucratif, un groupe de personnes associées depuis 1973 dans le cadre de l’activité immobilière.  Nous avons mis en place des pratiques dans l’intérêt des consommateurs, soucieux d’élargir l’accès à la propriété d’un logement. 


Le représentant de Christian Solidarity Worldwide a répondu au Soudan en déclarant que son ONG n’avait rien à voir avec Christian Solidarity International (CSI). « Nous sommes une ONG de plaidoyer alors que la CSI est une ONG religieuse », a-t-il indiqué.  Il a précisé que son ONG n’avait de bureau ni dans la corne de l’Afrique ni dans la région des Grands Lacs.  Aux représentants de Cuba et de l’Inde, il a indiqué que pour rédiger ses fiches historiques sur les pays, l’ONG utilise des sources universitaires ou des informations tirées du site Internet de l’ONU.  Il a exprimé le souci de son ONG de se conformer aux constitutions et législations des pays où elle intervient.


Le représentant du Soudan a jugé ces informations insuffisantes et demandé des réponses écrites plus détaillées, avant que ses homologues de la Belgique et de la Bulgarie ne se disent prêts à accorder un statut à cette ONG.


Quant aux questions de la Chine, de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua, le représentant de Human Rights House Foundation a répondu que son ONG faisait partie d’une plate-forme de coopération, soit un réseau qui n’a pas de statut juridique.  Nous aidons les partenaires du réseau à lever des fonds, a-t-il précisé.  L’ONG, a-t-il ajouté, à l’intention de Cuba, n’a aucune relation formelle avec « Human Rights Foundation »  « Nous participons au Forum Liberté d’expression organisé à Oslo une fois par an et c’est le seul rapport que nous avons avec cette ONG », a-t-il dit. 


Au représentant de Cuba qui a regretté le manque de clarté des informations données par cette ONG qui tantôt serait constituée de 8 à 14 organisations et tantôt de 70, le représentant de l’ONG a répondu que huit organisations partagent les mêmes locaux à Oslo.  Human Rights House Foundation est constituée de 76 organisations aujourd’hui. 


Le Comité a, par ailleurs, pris note de la décision de l’ONG Agape International Spiritual Center of Truth de retirer sa demande d’accréditation.


Pour des informations complémentaires sur le Comité des ONG, prière de visiter le site http://www.un.org/esa/coordination/ngo

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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Mme Catherine Ashton réaffirme l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un partenariat étroit avec les Nations Unies, que renforcera le Traité de Lisbonne

CS/10168

Mme Catherine Ashton réaffirme l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un partenariat étroit avec les Nations Unies, que renforcera le Traité de Lisbonne

08/02/2011
Conseil de sécuritéCS/10168
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6477e séance – matin


MME CATHERINE ASHTON RÉAFFIRME L’ENGAGEMENT DE L’UNION EUROPÉENNE EN FAVEUR

D’UN PARTENARIAT ÉTROIT AVEC LES NATIONS UNIES, QUE RENFORCERA LE TRAITÉ DE LISBONNE


L’Union européenne, assure-t-elle, appuiera les processus de transition en cours en Afrique du Nord


Invitée par le Conseil de sécurité à s’exprimer, ce matin, dans le cadre d’un débat sur la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, a placé son intervention sous le signe de l’actualité.


La responsable de la diplomatie de l’Union européenne s’est en effet attardée sur la situation en Tunisie et en Égypte, sur les résultats de la quarante-septième Conférence de Munich sur la sécurité -au cours de laquelle elle a présidé une réunion du Quatuor pour le Moyen-Orient- et sur le référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan.  Mme Ashton a également commenté les derniers développements en Côte d’Ivoire, rappelant combien le partenariat entre l’Union européenne et l’ONU était vital pour faire progresser les initiatives de paix et de sécurité internationales.  Elle a en outre jugé que la pleine application du Traité de Lisbonne, entré en vigueur en décembre 2009 pour améliorer le fonctionnement de l’Union européenne, devrait contribuer à renforcer l’efficacité de ce partenariat. 


« Un nombre considérable de pays demandent plus de liberté et de démocratie », a d’abord commenté Mme Ashton, en se référant aux événements survenus en Afrique du Nord.  Soulignant que les manifestations qui ont lieu dans la région reflétaient la volonté des peuples de pouvoir participer à la vie politique de leur pays et de bénéficier des résultats du développement économique, elle a rappelé que, pour l’Union européenne, la réalisation de leurs aspirations « légitimes » passait « par le dialogue, des réformes et des élections libres et équitables ».  Elle a indiqué que l’Union européenne allait proposer un appui pratique aux processus de transition en cours et qu’elle avait déjà eu des discussions sur ce sujet avec le Ministre tunisien des affaires étrangères.  « Je me rendrai, dès la semaine prochaine dans la région, pour clarifier comment l’Union européenne pourrait apporter son aide », a-t-elle fait savoir.


Mme Ashton a en outre rappelé la position commune des 27 membres de l’Union européenne sur le conflit israélo-arabe.  Faisant référence à la Conférence de Munich, qui s’est achevée dimanche 5 février, elle a énuméré les paramètres « bien connus » de la paix dans la région, à savoir « la réalisation de la solution de deux États, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, avec un État palestinien souverain, indépendant, démocratique sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem pour capitale ».  « Notre position sur cette question et sur celles qui y sont associées, notamment la question des activités de colonies de peuplement, demeure inchangée », a-t-elle affirmé, indiquant qu’une réunion de suivi se tiendra bientôt à Bruxelles et que le Quatuor, également dans les prochains jours, rencontrera séparément les négociateurs des deux parties.


« L’Union européenne a contribué à l’organisation du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan en déployant une importante mission d’observation et, aux côtés des Nations Unies, elle continuera à travailler avec le Nord et le Sud en vue de développer des institutions démocratiques viables », a-t-elle ensuite assuré, en précisant l’action commune de l’ONU et de l’Union africaine en Afrique. 


De même, elle a mis en exergue la concordance de vues entre l’Union européenne, les Nations Unies et l’Union africaine pour ce qui est de la crise politique en Côte d’Ivoire, rappelant que l’Union européenne reconnaît le Président Alassane Ouattara comme étant le seul vainqueur des élections.  L’Union européenne, a-t-elle ajouté, a adopté des sanctions ciblées contre des entités et des individus proches de l’ancien Président Laurent Gbagbo, afin de convaincre ce dernier d’accepter les résultats de l’élection.


Mme Ashton a par ailleurs appelé les membres du Conseil de sécurité à investir davantage dans le domaine de la prévention des conflits.  Dans leurs déclarations, les membres du Conseil ont salué unanimement la contribution de l’Union européenne à la paix et à la sécurité internationales.  Pour sa part, la représentante des États-Unis, Mme Rosemary DiCarlo, a souligné l’importance d’un partenariat devenu nécessaire pour appréhender des questions « toujours plus complexes ». 


Les deux pays à la fois membres permanents du Conseil de sécurité et membres de l’Union européenne, la France et le Royaume-Uni, ont quant à eux mis l’accent sur l’influence et l’importance des moyens dont dispose l’Union européenne pour faire entendre sa voix et peser sur les événements.


« L’Union européenne est un acteur politique de premier plan, une réalité que la mise en œuvre du Traité de Lisbonne n’a fait que renforcer », a déclaré l’Ambassadeur Gérard Araud, de la France.  Notant que « l’Union européenne joue tout son rôle dans la gestion des crises de ce monde », il a ajouté qu’avec 60% de l’aide versée par les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Europe était le premier donateur de l’aide publique au développement (APD).  De son côté, le représentant du Royaume-Uni a estimé que l’Union européenne avait un rôle unique à jouer, « car elle dispose d’importants moyens d’influence politique et de déploiement militaire ou humanitaire ».  « Elle est présente de l’Afghanistan aux Balkans, où elle associe ses actions à celles du Conseil de sécurité pour améliorer la situation sur le terrain, pour prévenir les conflits ou leur résurgence », a salué l’Ambassadeur Mark Lyall Grant. 


Les représentants de la Bosnie-Herzégovine, pays candidat à l’intégration à l’Union européenne, et de l’Inde ont estimé que l’Union européenne devrait continuer de faire entendre sa voix dans le monde multipolaire d’aujourd’hui, marqué par la « montée en puissance » de la diplomatie préventive. 


Lors du troisième Sommet Afrique-Union européenne, a rappelé, quant à lui, le représentant de l’Afrique du Sud, M. Baso Sangqu, les dirigeants de l’Union africaine et de l’Union européenne avaient reconnu la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des recommandations -y compris celles relatives au financement-, du rapport Prodi concernant les moyens pratiques de soutenir efficacement l’Union africaine lorsqu’elle mène des opérations de maintien de la paix autorisées par les Nations Unies.


COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES


Union européenne


Déclarations


Mme CATHERINE ASHTON, Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a évoqué d’emblée la situation en Afrique du Nord, « où un nombre considérable de pays demandent plus de liberté, plus de démocratie et de responsabilité ».  Elle a souligné que les manifestations qui ont lieu dans la région reflétaient le souhait des peuples de pouvoir participer à la vie politique de leur pays, de jouir des libertés les plus fondamentales et de bénéficier du développement économique.  Mme Ashton a rappelé que vendredi dernier, les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne avaient salué l’expression pacifique et digne des peuples tunisien et égyptien de leurs aspirations sociales, économiques et démocratiques légitimes, « qui sont en accord avec les valeurs que promeut l’Union européenne à travers le monde ».  « Notre position commune est claire, les aspirations démocratiques des citoyens doivent être réalisées par le biais du dialogue, de réformes politiques et d’élections libres et équitables », a-t-elle déclaré.  Mme Ashton a ajouté que l’Union européenne proposerait un appui pratique aux processus de transition en cours, annonçant qu’elle avait déjà eu des discussions sur ce sujet avec le Ministre tunisien des affaires étrangères et qu’elle se rendrait dès la semaine prochaine dans la région « pour clarifier comment l’Union européenne pourrait apporter son aide ».


La Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a ensuite indiqué qu’au cours du week-end dernier, elle avait présidé, à Munich, une réunion du Quatuor sur la situation au Moyen-Orient.  Elle s’est félicitée de l’accord auquel sont parvenus les membres du Quatuor sur la voie à suivre afin de relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens.  Elle a ainsi fait savoir qu’une réunion de suivi se tiendrait bientôt à Bruxelles et que le Quatuor, également dans les prochains jours, rencontrerait séparément les négociateurs des deux parties.  « Nous avons également décidé de nous rencontrer de nouveau au niveau ministériel en mars, pour maintenir l’élan actuel », a-t-elle ajouté.  Mme Ashton a rappelé les paramètres « bien connus » de la paix dans la région, à savoir la réalisation de la solution de deux États, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, avec un État palestinien souverain, indépendant, démocratique sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem pour capitale.  « Notre position sur la question et celles qui y sont associées, notamment la question des activités de colonies de peuplement, demeure inchangée », a-t-elle affirmé.  Mme Ashton a en outre signalé que lors de sa dernière visite dans la région, elle avait confirmé que l’Union européenne allouerait un « ensemble de mesures financières d’un montant de 100 millions d’euros destinés à renforcer la création de futur État palestinien ».  « J’ai évoqué ce nouveau plan avec le Premier Ministre de l’Autorité palestinienne, M. Salam Fayyad », a-t-elle fait remarquer.  Concernant la situation à Gaza, elle a indiqué qu’elle avait proposé un ensemble de mesures d’appui en vue de faciliter la circulation des biens et des personnes, l’objectif de l’Union européenne restant à terme » l’ouverture inconditionnelle de tous les points de passage, tout en tenant compte des exigences légitimes d’Israël en matière de sécurité ».  Concernant l’Iran, Mme Ashton a assuré que l’Union européenne, « en dépit des déceptions diplomatiques », réitérait son engagement à trouver une issue à la crise par la voie du dialogue.  « Nos mesures pratiques restent sur la table », a-t-elle dit.


Pour ce qui est des questions africaines, la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a d’abord salué le déroulement pacifique du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, qui s’est tenu le 9 janvier dernier.  Elle a également demandé aux autorités soudanaises de continuer à faire preuve de volonté politique en vue de mettre pleinement en œuvre l’Accord de paix global et de trouver une solution aux questions en suspens.  « L’Union européenne a contribué à l’organisation du référendum en déployant une importante mission d’observation et, aux côtés des Nations Unies, continuera à travailler avec le Nord et le Sud, en particulier en vue de développer des institutions démocratiques viables », a-t-elle souligné. 


S’agissant de la Côté d’Ivoire, Mme Ashton a réaffirmé l’appui de l’Union européenne aux efforts de médiation menés par l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ainsi que son soutien à l’ONUCI.  « L’Union européenne reconnait le Président Alassane Ouattara comme étant le seul vainqueur des élections et elle a adopté des sanctions ciblées contre des entités et des individus proches de l’ancien Président Gbagbo, afin de convaincre ce dernier d’accepter les résultats de l’élection ». 


« Une transition démocratique transparente et la stabilité politique sont des conditions sine qua non pour permettre à Haïti de se reconstruire », a poursuivi Mme Ashton, notant que l’Union européenne contribuait de manière significative au relèvement de l’Administration civile du pays.


Elle a par ailleurs dit un mot sur la Somalie, estimant notamment qu’il ne pourrait y avoir de solution durable au problème de la piraterie au large des côtes de ce pays sans une plus grande stabilité et le renforcement des capacités régionales. 


Avant de conclure, la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a appelé les membres du Conseil à investir davantage en matière de prévention des conflits.  « Nous devons trouver des moyens de répondre aux griefs grâce à des moyens pacifiques et en nous attaquant aux causes sous-jacentes des conflits, en particulier le sous-développement, la faiblesse des institutions ainsi que l’absence de démocratie et le respect des droits de l’homme », a-t-elle dit.


M. GÉRARD ARAUD (France) a affirmé que l’Union européenne était un acteur politique de premier plan, une réalité que la mise en œuvre du Traité de Lisbonne n’a fait que renforcer.  L’Union européenne, a-t-il expliqué, joue tout son rôle dans la gestion des crises de ce monde.  Le représentant de la France a ainsi évoqué la récente réunion du Quatuor à Munich, qui constitue, a-t-il dit, une première étape avant de passer à la négociation du règlement final auquel les deux parties sont incapables d’aboutir par elles-mêmes.  L’Ambassadeur Araud a espéré que le Quatuor jouera un rôle central en ce sens.  Il a en outre souligné le rôle central de l’Union européenne sur le dossier iranien au sein du groupe des six –Chine, France, Royaume-Uni, États-Unis, Fédération de Russie et Allemagne-, précisant que ces pays avaient réaffirmé leur unité face à la tactique iranienne dilatoire depuis six ans. 


Le représentant a déclaré que l’Union européenne était un partenaire essentiel de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix.  Il a rappelé que l’Union européenne était le premier donateur de l’aide publique au développement (APD), avec 60% de l’aide versée par les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  M. Araud a en outre mis l’accent sur les efforts entrepris par l’Union européenne en matière de bonne gouvernance, de droits de l’homme et d’égalité entre les hommes et les femmes.  L’Union européenne n’est pas une super-organisation non gouvernementale, ni une simple pourvoyeuse d’aide, a-t-il rappelé, en soulignant les valeurs puissantes qu’elle incarne.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) est intervenu brièvement pour souligner que son pays, au cours de son histoire récente, avait toujours prôné « des interactions actives et variées entre l’ONU et tous les partenaires internationaux, qu’il s’agisse de forces civiles, politiques ou militaires ».  « Pour que la paix soit instaurée de manière durable, tous ces acteurs doivent parler d’une seule voix et s’engager dans une action coordonnée », a également estimé le représentant.  Il a ensuite assuré que son pays continuerait à inviter l’Union européenne à s’exprimer de manière plus audible au sein de l’ONU en vue d’améliorer, en particulier, la conduite des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a estimé qu’un renforcement de la politique étrangère de l’Union européenne contribuerait également à assurer l’efficacité du système multilatéral, avec les Nations Unies en son centre.  Les défis du XXIe siècle, a-t-il dit, exigent une action concertée des acteurs mondiaux, régionaux et sous-régionaux.  Grâce à ses outils spécifiques dans les domaines, notamment, de la sécurité, de la gestion des crises, du développement et de l’environnement, l’Union européenne occupe une position particulière pour aider les Nations Unies à affronter les défis multidimensionnels à la paix et à la sécurité, a-t-il dit.


Après avoir évoqué différents domaines d’intervention de l’Union européenne, notamment au Soudan, en Somalie, en Côte d’Ivoire, au Moyen-Orient et dans la région méditerranéenne, le représentant a affirmé que le Traité de Lisbonne représentait un autre pas en avant dans la vision de l’Union européenne en matière de paix et de sécurité et de sa capacité, lesquelles peuvent être utiles pour les Nations Unies dans la poursuite de leurs objectifs universels.  Il a ainsi souligné l’importance de l’Union européenne dans ses relations avec les Nations Unies, grâce au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale.  Il s’est dit confiant dans l’adoption rapide, au moyen d’un processus de négociation transparent et participatif, de la résolution sur le statut de l’Union européenne à l’Assemblée générale.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a rappelé qu’au moment même où se tenait la Conférence de Munich, « qui avait abordé de manière informelle des plus importants problèmes de sécurité actuels », le nouveau Traité START américano-russe de désarmement était entré en vigueur.  « Cet instrument, qui est devenu réalité, marque une prise de conscience décisive », a-t-il souligné.  Le représentant de la Fédération de Russie a ensuite salué la proposition de la Chancelière allemande, Mme Angela Merkel, de créer un comité Fédération de Russie - Europe sur la sécurité, afin de faire évoluer la coopération en matière de sécurité entre Moscou et Bruxelles.  Poursuivant, M. Churkin a rappelé que la position de la Fédération de Russie sur le processus de paix au Moyen-Orient, « coïncide à bien des égards avec la position de l’Union européenne ».  « Il convient de poursuivre l’interaction avec l’Union européenne pour régler les problèmes liés au dossier du nucléaire iranien », a-t-il également estimé, avant de saluer le fait que le référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan avait été reconnu par l’ensemble des parties concernées.  S’agissant de la situation en Côte d’Ivoire, M. Churkin a appuyé à son tour les efforts diplomatiques de l’Union africaine pour sortir de la crise et réconcilier définitivement les parties.  « Il faut mettre fin à des divisions de fait qui remontent à plusieurs années », a-t-il noté, avant d’affirmer que toute ingérence par la force pourrait déstabiliser durablement la sous-région.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a estimé que les événements récents en Tunisie et en Égypte, deux pays méditerranéens partenaires de l’Union européenne, étaient d’une importance immédiate non seulement pour l’Union européenne et ses États membres, mais aussi pour la communauté internationale dans son ensemble.  La décision de l’Union européenne d’accorder un appui au processus de transformation est ainsi une initiative juste qui répond aux attentes égyptiennes, a-t-il dit.  Évoquant la dernière réunion du Quatuor à Munich, il a également mis l’accent sur l’urgence de poursuivre les négociations sur le statut final comme le propose le Comité politique et de sécurité de l’Union européenne dans le domaine de la coopération. 


Par définition, l’Union européenne est fermement convaincue du rôle que peut jouer la coopération régionale pour trouver des solutions à des problèmes d’envergure, a poursuivi M. Wittig.  Il a souligné que l’Allemagne demeurait engagée en faveur d’un partenariat solide entre les Nations Unies et l’Union européenne, sur la base d’objectifs communs et de valeurs partagées.  Il s’est félicité de la déclaration présidentielle par laquelle le Conseil de sécurité avait reconnu, l’an dernier, la nécessité d’une coopération étroite avec les organisations régionales et sous-régionales.


M. YANG TAO (Chine) a salué les efforts et le rôle de l’Union européenne en faveur de la stabilité mondiale.  Il a ajouté que l’intensification des efforts pour mettre en œuvre le Traité de Lisbonne rendra, à terme, plus concrète et efficace la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales. 


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a affirmé que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales dans le domaine de la paix et de la sécurité constituait une priorité majeure pour son pays, lequel se félicitait des efforts entrepris à cet égard.  Il a rappelé que l’Afrique du Sud était un partenaire stratégique de l’Union européenne et appréciait sa contribution importante et constante dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. 


Le représentant a en particulier souligné que lors de la rencontre à Tripoli, en novembre 2010, à l’occasion du troisième Sommet Afrique-Union européenne, les dirigeants de l’Union africaine et de l’Union européenne avaient reconnu la nécessité d’engager une action plus concertée entre les deux organisations et les Nations Unies afin de faire avancer le processus de mise en œuvre des recommandations du rapport Prodi et des rapports du Secrétaire général qui l’ont suivi.  Le Sommet Afrique-Union européenne a notamment souligné l’importance d’assurer un suivi du rapport Prodi, en particulier par un financement prévisible, souple et durable des opérations africaines d’appui à la paix.


Mme ROSEMAY A. DICARLO (États-Unis) a déclaré que le partenariat liant désormais l’Union européenne et le Conseil de sécurité était important pour examiner les questions de paix et de sécurité internationales, qui sont « toujours plus complexes ».  Elle a ensuite repris l’exposé de Mme Ashton en saluant les efforts de l’Union européenne pour, notamment, intégrer la Bosnie-Herzégovine et les pays des Balkans occidentaux au sein de l’Union européenne, pour parvenir à un accord-cadre sur la situation au Moyen-Orient, pour mettre fin à la piraterie au large des côtes somaliennes et pour reconstruire Haïti.  La représentante a également souhaité que les pressions financières exercées contre Laurent Gbagbo et ses partisans pour qu’il cède le pouvoir au Président ivoirien élu, M. Alassane Ouattara, portent rapidement leurs fruits.  Avant de conclure, elle a salué vivement le rôle de l’Union européenne en matière de protection des femmes dans les situations de conflit armé. 


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a affirmé qu’une action vigoureuse était nécessaire pour endiguer les menaces à la paix et à la sécurité internationales.  Après les catastrophes naturelles, les défis de la gouvernance représentent une menace à la sécurité pour les autorités locales, a-t-il estimé.  Le représentant a ainsi salué l’Union européenne pour le travail qu’elle a réalisé en Haïti, au Soudan, en Côte d’Ivoire et ailleurs.  Il a félicité la communauté internationale, en particulier les acteurs humanitaires, pour l’appui fourni à Haïti à la suite du séisme du 12 janvier 2010 et de l’épidémie de choléra.


Le représentant a également rappelé le rôle louable qu’a joué l’Union européenne lors du référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan.  Une intervention internationale concertée est plus que jamais nécessaire pour régler la crise en Côte d’Ivoire, a-t-il ajouté, soulignant que le rôle de l’Union européenne était, à cet égard, indispensable.  Il s’est dit convaincu que pour faire face aux crises, aux défis et aux menaces, il convenait de disposer d’un système multilatéral efficace, l’Union européenne ayant démontré à cet égard l’impact que les partenariats peuvent avoir pour la recherche d’une paix durable. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a estimé que l’Union européenne a un rôle unique à jouer, car elle dispose d’importants moyens d’influence politique et de déploiement militaire ou humanitaire.  Elle est ainsi présente de l’Afghanistan aux Balkans, où elle associe ses actions à celles du Conseil de sécurité pour améliorer la situation sur le terrain, pour prévenir les conflits ou leur résurgence, a-t-il ajouté.  Faisant ensuite référence à la situation en Afrique du Nord, le représentant du Royaume-Uni a considéré que l’ONU et l’Union européenne doivent apprendre à mieux se préparer pour faire face à des évènements majeurs et à coordonner leur réaction en conséquence.  En Tunisie, a-t-il indiqué, le Royaume-Uni participe déjà au processus de réforme constitutionnelle.  Le représentant a également indiqué que pour assurer la fin de la période de transition en Somalie, l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne doivent œuvrer de concert pour faciliter la formation d’un gouvernement légitime et crédible « dont a besoin le peuple somalien ».  Enfin, il a souhaité que l’Union européenne poursuive ses activités en matière de sécurité climatique en coopération étroite avec les Nations Unies, le réchauffement de la planète étant, selon lui, « un amplificateur puissant de l’instabilité au XXIe siècle ». 


M. NAWAF SALAM (Liban) a affirmé que les principes des organisations régionales rejoignaient ceux des Nations Unies, de même que leurs objectifs de consolidation de la paix, de mise en œuvre des droits de l’homme et de respect de l’état de droit.  L’Union européenne offre aux Nations Unies les moyens requis pour leur permettre d’accomplir leur tâche, surtout en Afrique, a-t-il ajouté.  La simple condamnation de certaines pratiques israéliennes de temps en temps est insuffisante, a-t-il néanmoins estimé.  Les pratiques israéliennes, a-t-il ajouté, sont en effet en contradiction avec les principes de l’Union européenne pour ce qui est du refus de la violence, du racisme, de la réalisation de l’état de droit et des droits de l’homme.  Le représentant du Liban a en outre souligné que les organisations régionales pouvaient jouer un rôle efficace pour éviter les conflits, aider à leur résolution et pour contribuer à la reconstruction.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est félicité de « l’excellente coopération » que l’Union européenne et l’ONU ont développée sur la base et dans le respect du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  « Cette coopération constitue une contribution directe à la paix et à la sécurité internationales », a-t-il estimé, précisant que la pleine application du Traité de Lisbonne permettra de renforcer davantage la cohésion et l’efficacité de l’Union européenne dans ce domaine.  Le représentant a par ailleurs souligné la qualité des relations entre l’Inde et l’Union européenne, qui, a-t-il rappelé, ont pris un tour stratégique en 2000, année marquée par l’organisation de sommets passant en revue les questions d’intérêt mutuel.  « C’est notamment à l’issue de ces échanges qu’a été conclu un important accord de coopération contre le terrorisme international », a-t-il rappelé.  Le représentant a estimé, avant de conclure, que l’Union européenne devrait continuer de faire entendre sa voix dans le monde multipolaire d’aujourd’hui, marqué par la montée en puissance de la diplomatie préventive. 


M. ALFRED ALEXIS MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a évoqué le rôle et l’engagement de l’Union européenne au Soudan, en Haïti, en Somalie et au Moyen-Orient.  Sur ce dernier dossier, il s’est en particulier réjoui de l’identité de vues de l’Union européenne avec le Gabon et s’est félicité de la dernière réunion du Quatuor à Munich que présidait Mme Catherine Ashton.  Le représentant du Gabon a également salué l’intervention de l’Union européenne en Somalie dans le domaine du renforcement de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine, précisant que son pays partageait également la position de l’Union européenne concernant le phénomène de la piraterie au large des côtes somaliennes.  Le représentant a salué, en conclusion, la contribution de l’Union européenne aux efforts des Nations Unies dans leur quête de la paix pour le monde. 


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a considéré que l’un des principaux mandats des Nations Unies, à savoir la prévention des conflits et le maintien de la paix et de la sécurité internationales, doit se baser sur le dialogue politique et la coopération.  Cela permet non seulement de renforcer le multilatéralisme mais aussi de créer des modèles applicables à d’autres régions du monde, a-t-il expliqué.  Les Nations Unies et l’Union européenne, a-t-il estimé, doivent travailler davantage pour sensibiliser les États Membres aux conséquences de la criminalité transnationale organisée, et pour renforcer la coopération en matière de sécurité civile, notamment dans le secteur des douanes.  En tant qu’élément de prévention des conflits et de consolidation de la paix, l’aide de l’Union européenne devrait s’inscrire dans le processus de développement social des pays récipiendaires et dans le respect de leurs priorités nationales, a-t-il rappelé.  En cas de catastrophe naturelle, par exemple, il a estimé que la collaboration devrait s’intégrer dans les efforts de reconstruction menés pas le pays.


M. Osorio a mentionné d’autres sujets pour lesquels la coopération de l’Union européenne avec les Nations Unies est utile, comme le processus de paix au Moyen-Orient, le référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan et le processus de paix au Darfour.  Il a également souhaité une coordination efficace des efforts menés en Haïti pour que la coopération se concentre sur le développement du pays.  Pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, M. Osorio a souhaité que ce pays parvienne rapidement à travailler avec les organisations régionales, dans le respect de la volonté du peuple et de la démocratie.  Il a insisté pour que l’ONU, les organisations régionales et l’Union européenne œuvrent ensemble en vue de garantir la paix dans ce pays.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicitée de l’engagement de l’Union européenne à prendre part à un « partenariat actif » avec l’ONU.  Elle a souhaité que l’Union européenne poursuive son engagement en Guinée-Bissau, afin de l’aider, notamment, à édifier une gouvernance démocratique.  La représentante du Brésil a également encouragé l’Union européenne à continuer d’investir dans le renforcement des capacités au niveau local et à promouvoir le développement économique et social dans les pays fragiles et victimes de conflits.  « Ma délégation, a-t-elle dit, est fermement convaincue que les liens entre la paix, la sécurité et le développement doivent être gérés de manière adéquate lorsque le Conseil de sécurité s’acquitte de ses responsabilités ».  L’Union européenne a un rôle important à jouer à cet égard, a-t-elle ajouté.  Mme Ribeiro Viotti a, par ailleurs, émis l’espoir que les changements apportés au Traité de Lisbonne contribueraient à renforcer davantage la coopération entre l’Union européenne et l’ONU, tout en renforçant le rôle primordial que joue le Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Reprenant la parole en fin de séance, la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a répété que le lien établi entre l’ONU et l’Union européenne était « un partenariat vital ».  L’Union européenne continuera de tout mettre en œuvre pour soutenir le travail de l’ONU et, grâce au Traité de Lisbonne, ce partenariat n’en sera que plus efficace, a-t-elle assuré.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG accorde le statut consultatif spécial à 13 organisations et prend note de 212 rapports quadriennaux

ECOSOC/6461-ONG/715

Le Comité des ONG accorde le statut consultatif spécial à 13 organisations et prend note de 212 rapports quadriennaux

07/02/2011
Conseil économique et socialECOSOC/6461
ONG/715
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE COMITÉ DES ONG ACCORDE LE STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL À 13 ORGANISATIONS ET PREND NOTE DE 212 RAPPORTS QUADRIENNAUX


Il prend note du rapport quadriennal d’Amnesty International, mais reporte l’examen de celui de Human Rights Watch


Le Comité des ONG a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC), aujourd’hui, d’octroyer le statut consultatif spécial à treize organisations après avoir pris note des rapports quadriennaux de 212 autres organisations non gouvernementales, dont, à l’issue d’un long débat procédural, celui d’Amnesty International.


Les membres du Comité ont en revanche reporté l’examen des nouveaux rapports présentés par trois autres organisations jouissant du statut consultatif auprès de l’ECOSOC, ainsi que les rapports de Human Rights Watch, International Press Institute et Society for Threatened People, entre autres, lesquels avaient déjà été repoussés lors d’une séance précédente.


Le Comité des ONG poursuivra ses travaux mardi 8 février à partir de 10 heures.



EXAMEN DES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF QUI AVAIENT ÉTÉ PRÉCÉDEMMENT REPORTÉES


Le Comité a décidé de recommander le statut consultatif spécial aux treize ONG suivantes: Leadership Conference on Civil Rights Education Fund (États-Unis), Life for Africa (États-Unis), Mémorial de la Shoah (France), National Association of Home Builders of the United States (États-Unis), National Native Title Council (Australie), Pan African Civil Society Network (France), Sacro Militare Ordine Costantiniano di San Giorgio (Italie), Schweizerische Arbeitsgemeinschaft der Jugendverbände (Suisse), Verband Entwicklungspolitik Deutscher Nichtregierungs-Organisationen (Allemagne), Victorious Youths Movement (Cameroun), Women Against Violence in Europe (Autriche), Womensport International (Norvège).


Le Comité a par ailleurs décidé de reclasser l’organisation Plan international et de lui accorder un statut consultatif spécial.  Cette ONG était précédemment inscrite sur la Liste.


Outre le statut consultatif spécial, le Comité a inscrit sur la Liste des ONG qui peuvent contribuer de temps à autre aux travaux de l’ECOSOC, en ne pouvant soumettre à ce dernier que des communications écrites.


Le statut consultatif général est quant à lui octroyé aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces dernières sont autorisées à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.


DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF DONT L’EXAMEN A ÉTÉ DE NOUVEAU REPOUSSÉ


Les organisations suivantes ont vu leur demande de nouveau reportée dans l’attente de précisions sur, notamment, l’ampleur de leurs activités ou la nature de leurs sources de financement: Kosmos Associates, Inc (États-Unis), National Committee for UNIFEM in Finland (Finlande), Program in International Human Rights Law (États-Unis), Search for Common Ground (États-Unis) et Students for Sensible Drug Policy (États-Unis).


Le représentant du Soudan a voulu savoir si Sudanese Mothers for Peace (Royaume-Uni) faisait partie du groupe des Amis de la Cour pénale internationale (CPI).  Il a également demandé des précisions sur les populations soudanaises ciblées par cette ONG, relevant que les mouvements de population évoqués par cette dernière n’étaient pas tout à fait corrects.


Après l’examen de la demande de Restoration World Outreach Ministries (États-Unis), le représentant de l’Inde s’est par ailleurs interrogé sur la possibilité d’accorder une accréditation à une église.


REPORT DES EXAMENS DES NOUVEAUX RAPPORTS QUADRIENNAUX


Le Comité a reporté l’examen de trois rapports quadriennaux suite aux questions soulevées par ses membres.


La représentante de la Chine a notamment voulu connaître le teneur des activités menées en Chine par la Becket Fund for Religious Liberty.  Elle a également souhaité savoir comment la Fédération mondiale des PEN clubs entendait contribuer à l’examen ministériel annuel de l’ECOSOC, tandis que son homologue de Cuba a réclamé des précisions sur les plaintes recensées par cette organisation, ses sources d’informations notamment. 


Le représentant du Pakistan a souhaité, quant à lui, obtenir des précisions sur les activités menées par Asian Legal Resource Centreen matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


EXAMEN DES RAPPORTS QUADRIENNAUX QUI AVAIENT ÉTÉ PRÉCÉDEMMENT REPORTÉS


Le Comité a pris note des rapports quadriennaux de sept organisations dont l’examen avait été précédemment repoussé, dont celui d’Amnesty International, et ce à l’issue d’un long débat de procédure initié par une question posée par la délégation cubaine.


Le représentant de Cuba a en effet voulu savoir si cette organisation était saisie du cas des cinq Cubains détenus aux États-Unis pour terrorisme, et comment elle assurait le respect de leurs droits.  Il a également fait part du « malaise » ressenti par sa délégation suite à la circulation, la semaine dernière, d’un projet de décision présenté par les États-Unis au sujet du rapport quadriennal d’Amnesty International, avant même que le Comité ne se soit entretenu avec l’organisation.


La représentante des États-Unisa indiqué que sa délégation avait fait circuler le projet de décision en question dans le but de travailler de manière transparente et claire. Amnesty International a déjà répondu à deux cycles de questions et devra bientôt soumettre un autre rapport quadriennal, en vue de fournir un bref aperçu des activités menées par l’ONG accréditée.


« On impose des projets de décision pour imposer des décisions », a rétorqué la représentante du Venezuela, tandis que son homologue du Nicaragua a déploré les « pressions » exercées par « certaines délégations ».


« Cuba n’a pas l’intention de reporter l’examen du rapport quadriennal », a précisé le représentant cubain, qui a par ailleurs déploré le manque de confiance que les États-Unis semblent, à ses yeux, entretenir à l’égard de sa délégation.  « Mais la toute puissante Amnesty International, qui est appuyée par une toute puissante délégation, doit pouvoir répondre à une simple question. »


Le représentant de la Belgique a estimé que si certaines délégations voyaient dans le document distribué par les États-Unis une manière de forcer une décision, sa délégation y voyait plutôt la preuve d’une volonté de faciliter le processus de décision.  Il a par ailleurs appelé le Comité à travailler efficacement et à prendre ses responsabilités.


Apprenant ensuite que la délégation d’Amnesty International se trouvait dans la salle, les membres du Comité se sont livrés à un long débat de procédure en vue de savoir s’il serait possible de l’interroger avant 17 heures, l’heure traditionnellement réservée au dialogue avec les ONG.


Après avoir pris connaissance, suite à la suggestion du représentant de l’Inde, du contenu du site Internet d’Amnesty International relatif au cas des cinq détenus cubains, le représentant de Cuba a exprimé la satisfaction de sa délégation.  « Nous souhaitons cependant que les parrains des organisations cessent de faire pression sur le Comité, et que cette pratique ne deviendra pas courante », a-t-il néanmoins commenté.


REPORT DE L’EXAMEN DES RAPPORTS QUADRIENNAUX PRÉCÉDEMMENT REPOUSSÉS


Neuf ONG ont de nouveau vu l’examen de leur rapport quadriennal reporté suite aux questions soulevées par les membres du Comité.


Le représentant du Soudan a voulu connaître la nature du travail de plaidoyer entrepris par Human Rights Watchauprès de la CPI, et s’est également interrogé sur la présence d’un de ses représentants dans une zone du Darfour interdite aux ONG humanitaires.


La représentante de Cuba a souhaité obtenir des précisions sur l’ensemble de ses programmes, tandis que leurs homologues du Venezuela et du Nicaragua ont réclamé des détails sur son travail en Amérique latine, au Nicaragua plus précisément.  Pour sa part, la représentante de la Chine a demandé sur quelles informations l’organisation se basait pour l’élaboration de ses rapports sur les droits économiques et culturels.


« Ces questions ressemblent diablement aux questions posées aux ONG qui cherchent à obtenir une accréditation », a relevé le représentant de la Belgique, pour qui les questions du Comité devraient porter sur la qualité du rapport et non pas sur les objectifs des organisations en question.  Le but du rapport quadriennal est de s’assurer que l’ONG a réalisé un travail sérieux et qu’elle contribue aux travaux de l’ECOSOC, a-t-il souligné. 


Certaines nouvelles demandes ont été l’objet de moins de questions que cette ONG, s’est étonnée à son tour la représentante des États-Unis.  « Prendre note ne veut pas dire entériner », a-t-elle notamment observé.


La représentante du Venezuela a au contraire regretté la brièveté des rapports quadriennaux.  « Nous n’avons pas à justifier nos questions et nous tenons à ce que nos droits souverains soient respectés », a-t-elle dit.


De son côté, la représentante de la Chine a réclamé des précisions sur les relations qu’entretient International Press Instituteavec le Dalaï Lama, tandis que le chef de la délégation soudanaise a souhaité savoir si l’ONG travaillait à la promotion de la liberté de la presse en Afrique de l’Ouest.


« Certaines délégation ont-elle un problème fondamental avec la mission de cette organisation », a demandé à son tour le représentant de la Belgique.  Il s’est également interrogé sur la frontière entre la transparence et la protection des témoins suite à l’intervention de son homologue de la Chine qui a demandé à la Society for Threatened People des précisions sur ses sources d’informations concernant ses critiques « à l’égard de nombreux États Membres ».


Les organisations suivantes ont également vu l’examen de leur rapport quadriennal de nouveau reporté: CIVICUS – World Alliance for Citizen Participation, Freedom House, International Network of Liberal Women, International Union of Socialist Youth, Reporters Sans Frontières International, et Ukrainian World Congress.



ÉCHANGE AVEC LES ORGANISATIONS


Le représentant d’International Organization for Victim Assistance (États-Unis) a expliqué que son organisation cherchait à changer les politiques d’aide aux victimes de crimes en se concentrant sur les travailleurs d’urgence, afin de les aider à être mieux à même de fournir une aide aux victimes de la violence sexuelle et de la violence armée.  Il a précisé que son organisation travaillait actuellement en Ouganda, au Rwanda, et en République-Unie de Tanzanie, et qu’elle était actuellement en pourparlers avec les gouvernements du Mexique, de l’Équateur et du Venezuela.  « Nous sommes désireux de travailler avec un nombre limité de gouvernements qui cherchent à changer les services mis à la disposition des victimes de crimes et de violence », a-t-il fait savoir. 


De son côté, le représentant de Students for Sensible Drug Policy (États-Unis) a indiqué que son organisation ne condamnait par la consommation de la drogue, mais qu’elle favorisait le développement de politiques raisonnables qui prennent notamment en compte la situation des jeunes, tout en accordant une attention particulière aux problèmes que connaît l’univers carcéral.  « Nous aimerions élargir le débat sur cette question au sein de l’ECOSOC », a-t-il ajouté.  Le représentant du Pakistan a estimé que cette position revenait à un appui tacite de l’utilisation de drogue par les jeunes.


« Il y a trop de flou dans les politiques », a ajouté le représentant de l’ONG.  Il a notamment fait remarquer que la consommation d’alcool n’était pas réprimée alors que cette substance peut nuire encore plus gravement aux facultés des personnes que la consommation de certaines substances narcotiques.


LISTE DES RAPPORTS QUADRIENNAUX DES 205 ONG DONT LE COMITÉ A PRIS NOTE


Contenus dans le document E/C.2/2011/2: Comité des services africains, Université spirituelle des Brahma Kumaris, Building and Social Housing Foundation, Bundesarbeitsgemeinschaft der Senioren-Organisationen, Child Care Consortium, China Education Association for International Exchange, Federation of National Representations of the Experiment in International Living, General Confederation of Trade Unions, Incorvuz-XXI, Institut de politique familiale, International Chamber of Commerce, International Communities for the Renewal of the Earth.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.1: Centro di Ricerca e Documentazione Febbraio 74, Conectas Direitos Humanos, Dominican Leadership Conference, Inter-American Parliamentary Group on Population and Development, International Council for Research and Innovation in Building and Construction, International Council of Chemical Associations, International Federation of Inspection Agencies, International Organization of Supreme Audit Institutions, International Young Catholic Students, JMJ Children’s Fund of Canada, Kids First Fund, Macedonian Center for International Cooperation, Network  « Earth Village ».


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.2: Commonwealth Association of Surveying and Land Economy, Deniz Feneri Association, Federation of Western Thrace Turks in Europe, HELIO International, International Fund for Animal Welfare, International Society of Doctors for the Environment, International Women’s Democracy Center, Junior Chamber International, Native American Rights Fund, Peace Boat, Rainforest Foundation, World Federalist Movement.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.3: 8th Day Center for Justice, American Society of Safety Engineers, Americans for UNFPA, Asian Migrant Centre, Assembly of First Nations — National Indian Brotherhood, Association for Aid and Relief (Japan), Association of European Parliamentarians with Africa, China Society for Human Rights Studies, Friends World Committee for Consultation, Fundación para Estudio e Investigación de la Mujer, Greenpeace International, Hope for Africa, International Energy Foundation, International Women’s Writing Guild, International Women’s Year Liaison Group, Urban Justice Center.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.4: African Youth Movement, Programme international d’échanges interculturels de l’American Field Service (AFS), Centre d’étude des droits de l’homme d’Amman, Alliance baptiste mondiale, Center for Oceans Law and Policy, Conseil égyptien des affaires étrangères, Interregional Union of Life Help for Mentally Handicapped Persons "Sail of Hope", Italian Association for Aid to Children, Jesuit Refugee Service, Maryknoll Sisters of St. Dominic, Medical Aid for Palestinians, National Association of Criminal Defense Lawyers, Sisters of Mercy of the Americas, Organisation de défense des victimes de violence, Women’s Welfare Centre, Youth Empowerment Alliance.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.5: African American Islamic Institute, Anti-Slavery International, Asian Indigenous and Tribal Peoples Network, Baha’i International Community, Fédération européenne des femmes actives au foyer, Global Alliance for Women’s Health, Human Resource Development Foundation, International Association of Ports and Harbors, International Federation of Family Associations of Missing Persons from Armed Conflicts, International First Aid Society, Maryknoll Fathers and Brothers, Sinha Institute of Medical Science and Technology, Tiye International, To Love Children Educational Foundation International, Unione Intercontinentale Casalinghe, World for World Organization.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.6: Agence d’aide à la coopération technique et au développement, Association des états généraux des étudiants de l’Europe, Indonesian Child Welfare Foundation, LatCrit, Lesbian and Gay Federation in Germany, Medico International, Bureau d’information démographique, Eglise presbytérienne des Etats-Unis, Winvisible: Women with Visible and Invisible Disability, Women against rape, World Information Transfer.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.7: Associação de Mulheres Contra a Violência, Association of Former Diplomats of China, Badil Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights, Brazilian Foundation of America, Canadian Race Relations Foundation, Centre for the World Religions, Delta Sigma Theta Sorority, DiploFoundation, Egyptian Organization for Human Rights, Imamia Medics International, Mujer para la Mujer, National Center for State Courts, Parliamentarians for Global Action.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.8: Action aides aux familles démunies, Architectes de l’urgence, Association internationale de lutte contre la pauvreté et pour le développement, Centre Europe-tiers monde, Comité international pour le respect et l’application de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, Dominicans for Justice and Peace: Order of Preachers, Exchange and Cooperation Centre for Latin America, Groupe pivot-droits et citoyenneté des femmes, Ingénieurs du monde, Institut de la gestion déléguée, Society for Comparative Legislation, Tchad agir pour l’environnement, Union nationale de la femme tunisienne, World Organization against Torture, World Road Association.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.9: Fondation Al-Khoei, Société argentine de pédiatrie, Associazione Comunità Papa Giovanni XXIII, China Association for International Science and Technology Cooperation, Fédération européenne pour le transport et l’environnement, Health on the Net Foundation, International Committee for Arab-Israeli Reconciliation, International Research Foundation for Development, National Rehabilitation and Development Centre, New South Wales Aboriginal Land Council, Political and Ethical Knowledge on Economic Activities, Rooftops Canada Fondation, Save Africa Concerts, Teresian Association, Confédération internationale de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.10: Aahung, Asociación Civil Consorcio Desarrollo y Justicia, Association for Sustainable Human Development, Association of Medical Doctors of Asia, Eco-Accord: Center for Environment and Sustainable Development, Half the Sky Foundation, International Association of Y’s Men’s Clubs, International Coastal and Ocean Organization, International Council of Voluntary Agencies, International Council on Jewish Social and Welfare Services, Oxfam International, Rainforest Foundation International, Vital Voices Global Partnership, World Peace and Economic Development Organization.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.11: CARE, Association populaire chinoise pour la paix et le désarmement, Conseil du Commonwealth pour l’écologie humaine, Drug Free America Foundation, Organisation régionale de l’Orient pour l’administration publique, Gram Bharati Samiti, International Association for Humanitarian Medicine Brock Chisholm, Fédération internationale des centres sociaux et communautaires, Fédération internationale des femmes juristes, International Society for Augmentative and Alternative Communication, Union internationale pour l’étude scientifique de la population, Korea Freedom League, Korea International Volunteer Organization.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.12: Organisation catholique d’aide au développement, CORDAID, Conférence des organisations non gouvernementales ayant des relations consultatives avec les Nations Unies, Centre néerlandais pour les peuples autochtones, Network of East-West Women, Médecins pour une responsabilité sociale, Rozan, Seniors Españoles para la Cooperación Técnica, Ordre Suprême Militaire du Temple de Jérusalem, Forum UBUNTU, United Nations Watch, Association universelle pour l’espéranto.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.13: Austrian Federal Economic Chamber, Institute for Energy and Environmental Research, Institute of International Sociology of Gorizia, International Association of Lions Clubs, International Center for Research on Women, International Council of Societies of Industrial Design, International Health Awareness Network, International Institute for Non-Aligned Studies, International Network for Sustainable Energy, International Union of Psychological Science, Kiwanis International, Korean National Council of Women, Real Women of Canada, Rehabilitation International.



Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.14: Family Health International, Group of 78, Imam Al-Sadr Foundation, Institute of Global Education, International Commission on Irrigation and Drainage, International Relations Students’ Association of McGill University, Kitakyushu Forum on Asian Women, School Sisters of Notre Dame, Vikas Samiti, Women’s Crisis, World Federation of Trade Unions.


Contenus dans le document E/C.2/2011/2/Add.15: Fondation Chantal Biya, Women in Law and Development in Africa.


Contenu dans le document E/C.2/2011/2/Add.16: Plan International.


LISTE DES RAPPORTS QUADRIENNAUX PRÉCEDEMMENT REPORTÉS DES SEPT ONG DONT LE COMITÉ A PRIS NOTE


Contenus dans le document E/C.2/2011/CRP.2: Amnesty International, The Heritage Foundation, Human Rights Internet, International Association of Judges, International Federation of Human Rights Leagues, Jammu and Kashmir Council for Human Rights, Nonviolent Radical Party, Transnational and Transparty.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Chef de la MONUSCO déclare devant le Conseil que la situation dans l’est de la République démocratique du Congo demeure préoccupante

CS/10166

Le Chef de la MONUSCO déclare devant le Conseil que la situation dans l’est de la République démocratique du Congo demeure préoccupante

07/02/2011
Conseil de sécuritéCS/10166
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6476e séance – matin


LE CHEF DE LA MONUSCO DÉCLARE DEVANT LE CONSEIL QUE LA SITUATION DANS L’EST DE

LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO DEMEURE PRÉOCCUPANTE


L’Ambassadeur Ileka Atoki réaffirme l’« engagement sans faille » de son

gouvernementà éradiquer le « fléau des violences sexuelles » dans le pays


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC), M. Roger Meece, a déclaré ce matin, devant les membres du Conseil de sécurité, que la situation dans l’est du pays était toujours préoccupante.  Il a néanmoins relevé des progrès dans l’organisation des élections nationales, prévues cette année.


Le représentant de la République démocratique du Congo, M. Ileka Atoki, a pour sa part réitéré l’« engagement sans faille » de son pays à éradiquer le fléau des violences sexuelles.


M. Meece, qui présentait aux membres du Conseil de sécurité le deuxième rapport* du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a affirmé que les relations entre la Mission et le Gouvernement congolais avaient « connu une amélioration constante ».


La Mission, dont il est également le Chef, « a ainsi pu établir un dialogue très constructif avec des interlocuteurs civils et militaires à tous les niveaux du Gouvernement ».  « Il en a résulté, entres autres, un renforcement de la coopération pour ce qui est de la coordination opérationnelle au plan militaire, des programmes de formation de la police, de l’approche adoptée pour les programmes de stabilisation et du processus d’évaluation conjointe. »


Les observations du processus d’évaluation conjointe ont, a-t-il dit, « validé la présence de la MONUSCO et son approche sur les questions liées à la sécurité, aidant également à orienter notre planification future ».


Pour le Représentant spécial, la protection des civils demeure « clairement » la priorité principale de la MONUSCO, en raison, notamment, des « opérations conduites par des groupes armés étrangers ou de l’intérieur dans la partie est du pays ».  « Ces groupes continuent d’agir comme des forces prédatrices, utilisant souvent le viol et d’autres formes de violence comme des armes contre les civils. »


La MONUSCO « continue de répondre à ces incidents et de fournir tout l’appui et la protection possible dans ce domaine », a-t-il assuré, faisant également état de nombreux abus commis par des membres des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la Police nationale congolaise.


« La cause fondamentale de la poursuite de la violence dans l’est demeure, bien sûr, la présence et l’activité des groupes armés restants », a expliqué M. Meece, notant que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) continuaient de bénéficier de la plus grande capacité militaire, « opérant essentiellement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu ».


Le Chef de la MONUSCO a cependant observé une diminution de la capacité de ce groupe, lequel est, a-t-il dit, « sous pression ».  Ce constat lui permet ainsi d’envisager une possible « résolution de cette menace de longue date à la population de la région », à condition de maintenir une pression « politique et militaire » maximale.  M. Meece a, de même, fait état de la « menace majeure » que continue de constituer l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).


Le Représentant spécial a également exprimé sa profonde inquiétude concernant le manque d’hélicoptères militaires mis à la disposition de la Mission pour protéger les civils et s’acquitter d’éléments clefs de son mandat.


Par ailleurs, M. Meece a noté que des progrès avaient été accomplis, cette année, dans l’organisation des élections nationales.  Il a mis l’accent sur l’importance et la nécessité d’assurer la tenue d’un tel scrutin, de manière transparente, pour assurer la stabilité du pays.  « Un échec à conduire des élections crédibles représenterait naturellement un sérieux revers des progrès importants réalisés depuis de nombreuses années par la RDC », a-t-il déclaré.


M. Meece s’est dit « optimiste » sur le fait que grâce à « un engagement et un appui soutenus, nous serons en passe d’obtenir la sécurité et les conditions stables que le peuple du Congo et la région méritent amplement ».


Le représentant de la RDC, M. Ileka Atoki, a souligné de son côté que la violence envers les femmes constituait toujours « pour le Congo un véritable fléau, une réminiscence morbide, un héritage lugubre d’une décennie de rupture de la paix et de la sécurité internationales dont le pays a été récemment la victime expiatoire ».


L’Ambassadeur Atoki a réitéré l’« engagement sans faille » de la RDC à « éradiquer ce fléau des violences sexuelles ».  Cette lutte est, selon lui, « du domaine de la responsabilité partagée, quoique différenciée, de la communauté internationale et des Nations Unies » et du Gouvernement congolais. 


Ces « crimes contre l’humanité », a-t-il poursuivi, « réclament réparation, quels qu’en soient les auteurs, nationaux, étrangers, voire même messagers de la paix ».  « Ces crimes, a-t-il précisé, exigent qu’il soit mis fin à une certaine impunité. »


De même, M. Atoki a jugé que « la lutte contre les groupes armés, avec le soutien de la MONUSCO et des partenaires intéressés mériterait de se poursuivre ».  Cette lutte doit, a-t-il ajouté, « être menée concomitamment avec la réforme du secteur de la sécurité », laquelle constitue « un élément essentiel pour la stabilisation et la consolidation postconflit de la RDC ». 


Le représentant de la RDC a en outre confirmé que la situation humanitaire demeurait préoccupante, non seulement à l’est, « mais aussi à l’ouest du pays ».


M. Atoki a par ailleurs indiqué que son gouvernement était convaincu que la révision constitutionnelle lui permettrait d’assumer sa « responsabilité historique » à ajuster les ambitions de cette « jeune et balbutiante démocratie » par rapport à ses « ressources propres » et « en tirant les leçons des autres personnes africaines ».


Il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement congolais à assumer la majeure partie du coût des élections générales ».  « Compte tenu de nos difficultés actuelles, il s’agit là d’un important sacrifice consenti, mais qui est utile et nécessaire si l’on désire un jour organiser des élections comme cela se fait dans tout pays démocratique digne de ce nom. »  « La sécurisation des candidats, des sites électoraux ainsi que des résultats seront de la responsabilité du Gouvernement congolais », a-t-il rappelé.


S’adressant à la Présidente du Conseil de sécurité, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti (Brésil), dont le pays préside également ce mois le Comité créé par la résolution 1533 (2004), l’Ambassadeur Atoki a souligné que la République démocratique du Congo souhaitait « continuer à travailler étroitement » avec le Comité ainsi qu’avec le Groupe d’experts établi en vertu de la résolution 1952 (2010).


* S/2011/20


LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (S/2011/20)


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans ce rapport, sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), estime que si la situation est restée généralement stable dans la plus grande partie du pays, le conflit s’est poursuivi dans l’est, où des groupes armés étrangers et congolais se sont généralement livrés, à échelle réduite, à de violentes attaques contre des civils.  Certains éléments des Forces de sécurité nationales ont également commis des violations des droits de l’homme.


L’évolution de la situation témoigne de la persistance des nombreux défis que doivent relever le Gouvernement et le peuple de la République démocratique du Congo (RDC), souligne M. Ban.  L’expansion et le renforcement de l’état de droit, la mise en place et le renforcement de l’autorité légitime de l’État et la fourniture des services essentiels à la population constituent des priorités constantes dans de nombreuses régions du pays.


La réforme des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la Police nationale congolaise est l’un des facteurs essentiels de la consolidation de la paix et de la stabilité.  Les décisions relatives au schéma et au développement des Forces de sécurité de la RDC relèvent de la prérogative souveraine de l’État.


Le Secrétaire général se dit toutefois préoccupé par l’absence de progrès dans la formation des FARDC et par les retards qui affectent l’adoption des dernières lois clefs sur la réforme de l’armée, de la police et du système judiciaire.  Il exhorte les partenaires internationaux à rechercher, avec la MONUSCO, les possibilités d’évolution dans ce domaine critique de la réforme du secteur de la sécurité.


La communauté internationale a constamment soutenu le processus démocratique en RDC au cours des 10 dernières années.  Elle maintient cet appui au moment où le pays se prépare au deuxième scrutin général post-transition, prévu pour 2011-2012.  Au moment où les candidats se déclarent et où la campagne démarre, le Secrétaire général engage toutes les parties à promouvoir un débat libre, constructif et respectueux des normes démocratiques et à veiller au déroulement d’un processus électoral crédible et transparent, qui réponde aux aspirations de l’électorat.


La protection des civils est un impératif absolu, poursuit M. Ban, qui se dit toujours profondément préoccupé par les niveaux élevés d’insécurité, de violence et de violations des droits de l’homme qui touchent la population, particulièrement dans les zones de conflit de la partie orientale du pays.  Les pillages, les viols, le travail forcé et les vols sont le lot quotidien des habitants.  Les recrutements et les enlèvements d’enfants par des groupes armés sont également un sujet de préoccupation.  Les violations des droits de l’homme par des éléments des Forces de sécurité nationales sont souvent signalées. 


Les insuffisances structurelles connues dont souffrent les forces armées, notamment le manque de formation, de fournitures, de matériel et de soutien logistique, entravent l’action que mènent les autorités de la RDC pour imposer la discipline et traduire en justice les auteurs de ces délits.  Ces difficultés sont aggravées par l’intégration inachevée et précaire des éléments du Congrès national pour la défense du people (CNDP) et d’autres groupes armés dans les FARDC et par l’implication de certains éléments des FARDC dans l’exploitation illicite des ressources naturelles.


Il exhorte le Gouvernement et ses partenaires internationaux à soutenir, dans toute la mesure possible, le système judiciaire du pays et à réagir sans tarder face à la violence sexuelle et aux autres crimes similaires perpétrés contre les civils.


La protection des civils relève de la responsabilité souveraine de l’État.  Cela étant, la MONUSCO a adopté une attitude plus ferme dans ce domaine et a continué à mettre au point et à appliquer de nouvelles démarches en matière de protection des civils.  La MONUSCO a engagé ces opérations militaires, soit seule, mais en coordination étroite avec les FARDC, soit conjointement avec les FARDC.  De leur côté, les FARDC ont mené des opérations militaires unilatérales contre des groupes armés sans l’appui de la MONUSCO.


Les opérations militaires doivent cependant s’inscrire dans le cadre d’un ensemble de mesures comportant notamment une démarche concertée visant la protection des civils.  Il engage toutes les parties prenantes à renforcer leur coordination et leur engagement à œuvrer de concert pour éliminer le danger des groupes armés en RDC.


Si la protection physique des civils doit constituer une priorité, les nombreuses menaces auxquelles la population civile doit faire face en RDC et l’instabilité qui perdure à l’est ne pourront être éliminées que si l’on s’attaque aux défis sous-jacents. 


La capacité de la MONUSCO de protéger les civils et de s’acquitter d’éléments clefs de son mandat est tributaire de la disponibilité des ressources, notamment des hélicoptères militaires mis à la disposition de la Mission.  La diminution du nombre de ces hélicoptères devrait s’accélérer au début de 2011, échéance à laquelle, selon les informations dont dispose le Secrétariat, les lettres d’attribution concernant 10 des hélicoptères militaires restants de la MONUSCO ne seront pas renouvelées.  M. Ban lance un appel aux États Membres afin qu’ils fournissent d’urgence des hélicoptères militaires pour combler ce manque critique de moyens.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Forum sur les forêts clôt sa neuvième session et demande aux États de promouvoir le rôle de la gestion durable des forêts dans la lutte contre la pauvreté

ENV/DEV/1191

Le Forum sur les forêts clôt sa neuvième session et demande aux États de promouvoir le rôle de la gestion durable des forêts dans la lutte contre la pauvreté

04/02/2011
Conseil économique et socialENV/DEV/1191
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum des Nations Unies sur les forêts

Neuvième session

13e séance - après-midi                                    


LE FORUM SUR LES FORÊTS CLÔT SA NEUVIÈME SESSION ET DEMANDE AUX ÉTATS DE PROMOUVOIR

LE RÔLE DE LA GESTION DURABLE DES FORÊTS DANS LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ


Il adopte le rapport d’activités de cette session ainsi que l’ordre du jour

de la  dixième session du FNUF qui se tiendra à Istanbul, en Turquie, en 2013


Concluant ce soir sa neuvième session, qui a débuté le 24 janvier 2011, le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) a, cet après-midi, achevé ses travaux avec l’adoption d’une résolution omnibus(1) dont les termes couvrent tous les aspects de la gestion durable des forêts.


Le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) a par ailleurs recommandé au Conseil économique et social (ECOCOC) de décider que la dixième session du FNUF se tiendra en Turquie, au cours de l’année 2013, à une date à déterminer.  Le FNUF a également adopté le programme de travail provisoire de sa prochaine session(2) et son rapport du Forum sur les travaux (3) de sa neuvième session qui vient de s’achever.


En adoptant sans vote une résolution omnibus de 12 pages que de nombreuses délégations ont qualifiée de « bonne, même si elle n’est pas parfaite », le Forum invite les États Membres à promouvoir le rôle de la gestion durable des forêts pour l’éradication de la pauvreté dans les pays en développement.  Aux termes de ce texte, le Forum décide aussi que les États Membres devront établir des rapports nationaux, en vue de la dixième session du Forum, sur la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts, ainsi que des rapports équilibrés sur la mise en œuvre de la réalisation des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts.  À cet égard, le Forum demande au Secrétariat de développer un formulaire harmonisé pour l’établissement de rapports en collaboration avec les autres membres du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF).


Toujours aux termes du texte adopté cet après-midi, le Forum des Nations Unies sur les forêts exhorte vivement les États Membres et les organisations régionales et internationales à saisir l’opportunité de l’Année internationale des forêts, 2011, pour sensibiliser l’opinion sur les défis auxquels font face ces forêts et les populations qui dépendent d’elles pour leur subsistance.  Le texte exhorte aussi les États Membres à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour faire face aux lacunes qui subsistent dans la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant relatif à tous les types de forêts et dans la réalisation des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts, par le biais de la coopération internationale, de la mobilisation de ressources et du transfert de technologies aux pays en développement. 


Intervenant après l’adoption du texte, les représentants de la Hongrie, s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE); de l’Algérie, au nom du Groupe des États d’Afrique; de l’Afrique du Sud, du Ghana et du Pakistan, se sont félicités de l’esprit de compromis qui a permis de parvenir à un consensus.  La délégation de l’Argentine a expliqué que la Déclaration ministérielle, adoptée hier, et la résolution adoptée aujourd’hui, correspondaient aux objectifs du Groupe des 77 et de la Chine.  Le représentant du Japon a pour sa part rappelé la contribution de son pays à cette question lors de la Conférence de Nagoya, tandis que celui des États-Unis a tenu à souligner que la Déclaration ministérielle adoptée hier est un texte non contraignant.


De son côté, le représentant du Venezuela a jugé que cette résolution ne mettait pas assez l’accent sur l’importance des transferts de technologies en vue d’une gestion durable des forêts et sur les connaissances des populations autochtones, qui sont importantes pour la gestion durable des forêts.  Le Venezuela aurait souhaité que soient aussi mentionnées les conséquences qu’a la diminution de l’aide publique au développement (APD) sur le financement des programmes à mettre en œuvre, a dit le représentant. 


La représentante du Mexique a salué les références aux objectifs relatifs à la lutte contre les changements climatiques.  La délégation du Brésil a, pour sa part, souhaité que la communauté internationale saisisse l’opportunité qu’offre la célébration de l’Année internationale des forêts pour tirer des enseignements des problèmes qui se sont posés dans le passé et faire en sorte que les efforts actuels aboutissent à des résultats concrets, ceci dans l’optique de la tenue de la Conférence Rio+20, en 2012.


Tout en se félicitant de l’approche plus holistique et intersectorielle adoptée sur la question des forêts par le texte de résolution omnibus, la représentante de la Suisse s’est étonnée que le libellé du document ne reflète pas vraiment l’accord auquel les délégations sont parvenues durant les négociations.  Pour elle, les rapports nationaux devraient se concentrer sur le thème de la prochaine session du Forum, à savoir « les forêts et le développement économique ».  


En ce qui concerne la délégation de l’Indonésie, elle a tenu à préciser que les dispositions de la résolution portant sur les droits fonciers doivent être perçues comme devant respecter les législations et les priorités nationales de chaque pays.  Le représentant du Danemark a, quant à lui, souhaité que la résolution soit mise en œuvre conformément aux termes de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones.  Notant les préoccupations exprimées par certaines délégations par rapport aux Conférences de Nagoya et de Cancún, le représentant de Cuba a espéré qu’elles n’entraveront pas les travaux à venir du Forum.  De son côté, la délégation de la Colombie a demandé que la prochaine session du Forum soit une session écologique et « sans usage de papier », ce produit étant en grande partie tiré de la destruction d’arbres.


Pour ce qui est des questions d’organisation de sa prochaine session, prévue en 2013, le Forum des Nations Unies sur les forêts a décidé qu’outre les questions de mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant sur tous les types de forêts et la réalisation des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts, la dixième session se concentrera sur le thème « Les forêts et le développement économique », en mettant l’accent sur les thèmes « produits et services forestiers »; « programmes forestiers nationaux et autres politiques et stratégies sectorielles »; « atténuation des risques liés aux catastrophes et des effets de celles-ci »; et « bienfaits des forêts et des arbres pour les populations urbaines ».


En fin de séance, procédant brièvement à l’ouverture de sa dixième session, le Forum a élu par acclamation cinq membres du Bureau de cette prochaine session.  Les personnalités dont la liste suit ont été élues au nom des groupes régionaux ci-après: Mme Anna M. C. Masinja de la Zambie, au nom du Groupe des États d’Afrique; M. Saiful Azam Abdullah de la Malaisie, au nom du Groupe des États d’Asie; M. Srećko Juričič, de la Croatie, au nom du Groupe des États d’Europe orientale; M. Mario Ruales, de l’Équateur, au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes; et Mme Shulamit Davidovich, d’Israël, au nom du Groupe des États d’Europe occidentale. 


(1) qui sera publié dans les six langues officielles

(2) contenu au document E/CN.18/2011/L.2

(3) contenu au document(E/CN.18/2011/L.1)


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Comité des ONG: Bataille de procédure autour de la demande d’accréditation de « International Lesbian and Gay Association »

ECOSOC/6460-ONG/714

Comité des ONG: Bataille de procédure autour de la demande d’accréditation de « International Lesbian and Gay Association »

04/02/2011
Conseil économique et socialECOSOC/6460
ONG/714
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

COMITÉ DES ONG: BATAILLE DE PROCÉDURE AUTOUR DE LA DEMANDE D’ACCRÉDITATION DE « INTERNATIONAL LESBIAN AND GAY ASSOCIATION »


Le Comité des ONG s’est livré aujourd’hui à une bataille de procédure autour de la demande d’accréditation auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), d’« International Lesbian and Gay Association » (Belgique), qui attend son statut consultatif spécial depuis dix ans.  Le Comité a retardé l’examen de la demande de plusieurs autres ONG dont « Australian Lesbian Medical Association ».


Le Comité a tout de même octroyé le statut consultatif spécial à 12 ONG et inscrit « International Federation of Thanatologists Associations » (Pays-Bas) sur la Liste.


La longueur du débat de procédure n’a pas permis la tenue du dialogue que le Comité engage chaque jour avec les ONG présentes à New York. 


Le Comité poursuivra ses travaux lundi 7 février, à partir de 10 heures.


EXAMEN DES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF QUI AVAIENT ÉTÉ PRÉCÉDEMMENT REPORTÉES


Le Comité a décidé de recommander le statut consultatif spécial aux 12 ONG suivantes:


-  International Ecological Safety Cooperative Organization (Chine)

-  South Sudanese Women Christian Mission for Peace (Soudan)

-  Association of World Reindeer Herders (Norvège)

-  Associazione Nazionale Volontarie Telefono Rosa (Italie)

-  Center for Global Community and World Law (États-Unis)

-  Centre for Equality Rights in Accommodation (Canada)

-  Coordinadora Española para el Lobby Europeo de Mujeres (Espagne)

-  Drug Prevention Network of Canada (Canada)

-  Ecocosm Dynamics, Ltd (États-Unis)

-  Fundacion Atenea Grupo GID (Espagne)

-  GS1 (Belgique)

-  International Federation of Psoriasis Associations (Belgique)


L’ONG International Federation of Thanatologists Associations (Pays-Bas) a été inscrite sur la Liste.


DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF DONT L’EXAMEN A ÉTÉ DE NOUVEAU REPOUSSÉ


Eu égard aux questions soulevées par ses membres, le Comité a décidé de reporter de nouveau l’examen des demandes d’accréditation des organisations dont il avait déjà étudié le dossier lors de ses séances précédentes.


Le représentant de la Belgique a rappelé que l’ONG International Lesbian and Gay Association (Belgique) présentait sa demande chaque année depuis 10 ans et qu’il était temps de prendre une décision la concernant.  Qu’elle fournisse alors, a dit son collègue du Soudan, les réponses au questionnaire qui lui a été soumis. 


Le représentant belge a immédiatement réagi en expliquant que les réponses étaient là et que seules les interprétations des États Membres divergeaient.  L’ONG n’a pas répondu à toutes les questions, a insisté le représentant du Soudan.


À la demande de la Belgique, cet échange a été suivi par un débat de procédure sur la nécessité de prendre une décision.  Les représentants de l’Inde et de la Fédération de Russie sont intervenus, avant que leur homologue de la Belgique ne demande au Comité de procéder à un vote, soutenu en cela par son collègue des États-Unis.  Ce dernier a présenté une motion d’ordre contrée aussitôt par le représentant du Soudan.


Le Comité a dans un premier temps voté sur la motion d’ordre du représentant soudanais, proposant de ne pas se prononcer sur la proposition de la Belgique.  Le Burundi, la Chine, la Fédération de Russie, le Maroc, le Nicaragua, le Pakistan, le Sénégal, le Soudan et le Venezuela ont voté pour tandis que la Belgique, la Bulgarie, les États-Unis, l’Inde, Israël, le Pérou et la Turquie votaient contre.  Le Kirghizstan s’est abstenu et le Mozambique et Cuba étant absents au moment du vote, la motion d’ordre a été adoptée. 


La demande de l’ONG International Lesbian and Gay Association sera examinée à une date ultérieure.  Les délégations du Nicaragua, du Soudan et du Venezuela ont assuré que ce vote n’était lié qu’à des questions de procédure et qu’il ne préjugeait en rien de leur position sur l’octroi du statut consultatif spécial à cette ONG.


Le représentant du Pakistan a posé plusieurs questions à l’ONG Australian Lesbian Medical Association (Australie), faisant notamment référence à des réponses déjà fournies par cette organisation, qui a indiqué que « seul l’amour compte, pas le sexe des parents ».  Il a ainsi souhaité savoir s’il existait des moyens de valider de tels propos, dans la mesure où la question de l’homoparentalité était toujours une question débattue sur le plan juridique. 


Le délégué a ensuite souhaité savoir si l’ONG, de vocation médicale, estimait que les homosexuels présentaient plus de risques de contracter et de transmettre des maladies vénériennes.  Puisque l’ONG promeut la sensibilisation aux différents types d’orientation sexuelle, à quel âge doit commencer une telle prise de conscience? a demandé le représentant.


Poursuivant, il a demandé si l’ONG considérait que l’homosexualité était génétique.  Dans le cas contraire, où l’orientation sexuelle peut changer au cours des années, il faudrait donc accepter tous les types d’orientation, qu’ils soient d’ordre sexuel ou non, et les considérer comme légaux? en a conclu le représentant, en citant l’exemple de la consommation de drogues.


La référence aux stupéfiants a surpris le représentant de la Belgique qui a argué qu’il n’appartient pas au Comité de juger de la pertinence des études sur lesquelles s’appuie l’organisation pour mener ses activités, ni de son expertise en matière de santé.  Il a été appuyé par ses collègues des États-Unis, de la Bulgarie et d’Israël.  Ce dernier a fait part de sa « stupéfaction » face aux propos du Pakistan, soulignant l’importance de permettre aux ONG disposant de compétences reconnues de prendre part aux travaux de l’ECOSOC.


Le représentant du Pakistan a été soutenu par ses homologues du Soudan, du Sénégal et de la Fédération de Russie qui ont défendu le droit de tous les membres du Comité à obtenir une réponse satisfaisante à chacune de ses questions.  L’addiction, a insisté le représentant pakistanais, peut-elle être liée à un certain type d’environnement, par exemple des enfants qui grandissent dans un milieu familial où existe une addiction aux drogues ou à l’alcool et développeraient par la suite la même addiction.  Cela voudrait-il dire que cette préférence, développée graduellement, pourrait être considérée comme un droit acceptable? a-t-il ajouté.


En tant qu’ancien membre du Comité, la délégation de l’Égypte a dit ne pas accepter qu’il y ait ici un débat autour de termes sur lesquels il n’existe aucun consensus international, comme « préférence » ou « orientation » sexuelles.  Ce à quoi, celle des États-Unis a rappelé qu’il ne revenait pas au Comité de discuter de terminologie ou de définition.


Jananeethi - A People’s Initiative for Human Rights (Inde) a également vu sa demande d’examen reportée sur requête du représentant du Pakistan, qui a souhaité avoir des détails sur les projets de cette ONG qui sont financés par des gouvernements étrangers, ainsi que sur la nature de ses interventions dans les cas de violence domestique.  Le même représentant s’est interrogé sur la notion de « minorités sexuelles », évoquée par l’ONG dans ses réponses. 


Les personnes ayant une orientation sexuelle différente, s’est interposé son homologue d’Israël, trouvent extrêmement difficile d’exister socialement, à cause de la discrimination dont elles sont victimes.  Le Gouvernement indien, s’est demandé le délégué pakistanais, reconnait-il les homosexuels et les lesbiennes comme minorités sexuelles.  « Il faut suivre la législation en vigueur dans le pays », a-t-il insisté.  Enfin, le représentant de la Chine a demandé si l’ONG respectait la terminologie onusienne lorsqu’elle se réfère à Hong-Kong et à la « province chinoise » de Taiwan.


À la Krityanand UNESCO Club Jamshedpur (Inde), il a été demandé par le Pakistan des éclaircissements quant à la nature des projets que cette ONG a lancés en partenariat avec des gouvernements et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme.  NGO’s Computer Literacy Shelter Welfare, Rawalpindi (Inde), a vu sa demande reportée sur requête du représentant de l’Inde, qui a noté que toutes les réponses souhaitées n’avaient pas été fournies, en particulier au sujet de ses comptes. 


C’est le représentant du Pakistan qui s’est déclaré non satisfait par les réponses fournies par le People’s Life Center (Inde) et a souhaité en savoir davantagesur les liens de cette organisation avec d’autres entités.  Quant à l’ONG Programme on Women’s Economic Social and Cultural Rights, il a souhaité prendre connaissance des certificats d’enregistrements, qu’il n’a trouvé nulle part.


Également reportée a été la demande du Project Green Nigeria (Nigeria), sur demande du Maroc qui a souhaité avoir des preuves matérielles de son existence.  La Chine a bloqué la demande de SAHIL dans l’attente de plus d’informations sur l’identité des donateurs de l’ONG.  C’est sur demande du représentant du Kirghizstan que le Victorious Youths Movement (Cameroun) a vu l’examen de sa candidature reportée à une date ultérieure, en raison des préoccupations face aux ressources limitées dont l’ONG dispose pour mener à bien les projets qu’elle assure mener.


L’examen de la demande d’Indo-European Chamber of Commerce and Industry (Inde) a aussi été reportée dans la mesure où les réponses aux questions du Comité n’avaient pas encore été postées sur le site Internet.


À la demande des délégations du Soudan et du Venezuela, qui ont demandé à voir son certificat d’hébergement, l’examen de la candidature de Ducuum (Irlande) a été reporté.  Il en est allé de même pour l’ONG European Union Association in the United States (États-Unis), à laquelle le représentant du Pakistan a demandé en quoi elle comptait contribuer aux travaux de l’ECOSOC. 


Quant à l’ONG European Window Film Association (Belgique), le représentant du Pakistan a dit vouloir voir le certificat d’hébergement, alors que ses homologues de la Belgique et des États-Unis ont jugé que la documentation était très claire. 


Sur requête du Nicaragua, il a été demandé à Give to Colombia (États-Unis) d’expliquer la nature de ses activités en Colombie, tandis que le Venezuela et le Pakistan ont souhaité une liste des projets initiés par l’ONG International Juvenile Justice Observatory (Belgique) en Amérique latine.  Le représentant de la Belgique a, une nouvelle fois, estimé que les documents fournis par l’ONG répondaient amplement à la question du Venezuela.


Sur demande du Burundi, qui souhaitait notamment connaître les activités de l’ONG au Burundi, et du Venezuela, qui a posé la même question pour l’Amérique latine, l’ONG International Organization for Victim Assistance (États-Unis) a vu l’examen de sa demande reporté.


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Le Forum des Nations Unies sur les forêts adopte sa Déclaration ministérielle, concluant ainsi son Débat de haut niveau

ENV/DEV/1190

Le Forum des Nations Unies sur les forêts adopte sa Déclaration ministérielle, concluant ainsi son Débat de haut niveau

03/02/2011
Conseil économique et socialENV/DEV/1190
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum des Nations Unies sur les forêts

Neuvième session

11e & 12e séances - matin & après-midi                      


LE FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS ADOPTE SA DÉCLARATION MINISTÉRIELLE,

CONCLUANT AINSI SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU


La neuvième session du Forum des Nations Unies sur les Forêts (FNUF9) a adopté cet après-midi sa Déclaration ministérielle, qui vient conclure son Débat de haut niveau. 


En adoptant la Déclaration, les ministres saluent les efforts entrepris par les pays pour promouvoir la gestion durable des forêts à tous les niveaux, tout en s’inquiétant que 13 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année et en jugeant nécessaire d’inverser cette tendance. 


Rappelant que 1,6 milliard d’habitants –un quart de la population mondiale- dépendent de la forêt pour subvenir à leurs besoins, les ministres réunis dans le cadre du Débat de haut niveau s’engagent, par cette Déclaration, à accélérer la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts et les quatre objectifs relatifs aux forêts par le biais d’actions et de coopération au niveaux national, régional et international.    


Les ministres s’engagent aussi à prendre les décisions qui s’imposent lors de la dixième session du FNUF, qui aura lieu en 2013, sur le financement des programmes liés à la forêt comme envisagé lors de la session spéciale du FNUF9.  Ils s’engagent aussi à prendre des mesures immédiates pour la mise en œuvre des questions relatives aux forêts agréées lors de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les objectifs du Millénaire pour le développement(OMD) qui a eu lieu en septembre 2010.  


Par la Déclaration adoptée aujourd’hui, les ministres reconnaissent la nécessité de travailler avec les organismes du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), en particulier les trois Conventions de Rio, afin d’intégrer la gestion durable de tous les types de forêts dans leurs stratégies et programmes en promouvant la cohérence et les synergies relatives aux forêts.  


Enfin, les ministres s’engagent à apporter une contribution à la Conférence de l’ONU sur le développement durable (Conférence Rio+20) et son processus préparatoire en mettant l’accent sur les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux des forêts pour les populations, ainsi que sur la contribution de la gestion durable des forêts à la réalisation des objectifs de cette Conférence. 


En début d’après-midi, le FNUF9 avait entendu un dialogue ministériel avec les représentants des 14 organisations membres du Partenariat de collaboration sur les forêts, sur les thèmes suivants: les moyens de promouvoir l’Année internationale des forêts, 2011; le financement des forêts et la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts et la réalisation des objectifs d’ensemble relatifs aux forêts; et, les moyens de promouvoir les enjeux relatifs aux forêts lors de la Conférence Rio+20. 


Durant la matinée, le FNUF9 a tenu deux Tables rondes respectivement intitulées « Forêts plus »: une approche intersectorielle et interinstitutionnelle », qui était animée par M. Zainol Rahim Zainuddin, Ambassadeur et Haut Commissaire de la Malaisie au Kenya, et « Les forêts et Rio+20 »,animée parM. Daniel Reifsnyder, Sous-Secrétaire adjoint au Département d’État des États-Unis.  « Les forêts ont plus de prix et d’importance que la simple valeur vénale du bois », a rappelé ce dernier, en mettant l’accent sur les valeurs sociales et culturelles des forêts et leur contribution à l’énergie renouvelable, à la sécurité alimentaire, à la conservation de l’eau, à l’atténuation des effets des changements climatiques et à la santé humaine, notamment dans le domaine de la pharmacologie.  Sur le même ton, M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint chargé du Département des affaires économiques et sociales à l’ONU (DESA), a exhorté les délégations à aller au-delà de l’aspect environnemental en rappelant que les forêts assuraient la survie de 1,6 milliard de personnes.  M. Sha a souhaité que les dispositions du programme REDD-Plus deviennent parties d’un futur cadre juridiquement contraignant portant sur les changements climatiques en général et la gestion forestière en particulier.


Le Forum des Nations Unies sur les forêts conclura les travaux de sa neuvième session demain vendredi, 4 février, entre 15 heures et 18 heures.   



TABLE RONDE 3 SUR LE THÈME: «  FORÊTS PLUS »: UNE APPROCHE INTERSECTORIELLE ET INTERINSTITUTIONNELLE »


Cette Table ronde de la neuvième session du Forum des Nations Unies sur les forêts était animée par M. ZAINOL RAHIM ZAINUDDIN, de la Malaisie.  Les forêts ont une influence et des liens avec tous les aspects de la vie humaine, fournissant des biens et des services qui sont essentiels au développement et à l’épanouissement de toute société ou civilisation, a-t-il souligné.  Elles contribuent à l’élimination de la pauvreté; à la promotion et à la sauvegarde de la sécurité alimentaire; à l’atténuation des effets des changements climatiques et aux moyens de subsistance de plus de 1,6 milliard de personnes.  Le débat sur les questions relatives aux forêts et à leur importance doit entraîner un partage des connaissances et des leçons tirées des difficultés rencontrées dans la gestion des forêts, a préconisé M. Rahim Zainuddin.


Une approche large et coordonnée de la question de la gestion des écosystèmes de forêts est essentielle pour atteindre les objectifs de conservation et de gestion durable des forêts, a noté le représentant des Pays-Bas.  Son homologue de la France a appelé la communauté internationale à adopter une vision transversale « à 360 degrés » des questions relatives aux forêts, pour répondre aux attentes non seulement écologiques, mais aussi sociales des populations.  Il a émis l’espoir que soit créée une organisation mondiale de l’environnement, ce qui contribuerait à la promotion d’une approche transversale sur les questions relatives aux forêts.


Le manque d’approche intersectorielle sur les questions relatives aux forêts entraîne une incohérence des efforts déployés ou à promouvoir dans ce domaine, alors que la mise en œuvre des différentes initiatives devrait être basée sur un appui mutuel des unes aux autres, a relevé le représentant de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE).  Il a ainsi regretté que cette lacune conduise à l’adoption et à l’application de politiques qui se révèlent plus coûteuses qu’elles ne sont efficaces.  Dans le domaine de la collaboration, il a évoqué le rôle que joue la Section de la foresterie et du bois, commune à la CEE et à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et qui est notamment une source importante d’informations et de données sur les forêts dans la région couverte par la Commission économique pour l’Europe.


Le représentant de l’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), qui est membre du Partenariat de collaboration sur les forêts, a parlé de l’initiative « Forêts Plus » qui œuvre en vue de favoriser et soutenir une conclusion positive des négociations internationales sur la question des forêts et qui promeut une meilleure coordination des efforts à cet égard déployés.  Cette initiative soutient le développement de plates-formes d’engagement, afin de permettre à la communauté internationale d’obtenir de nouveaux moyens de mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant relatif à tous les types de forêts et d’atteindre les objectifs mondiaux relatifs à la gestion et à la préservation des forêts.  


Au cours de la Table ronde, l’approche intersectorielle et interinstitutionnelle a aussi été abordée au niveau régional par le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui s’exprimait aussi au nom de Fidji, de Samoa et des Îles Salomon.  Il a mentionné la mise en place des nouvelles politiques et lois sous-régionales qui traitent des problèmes liés à la gestion des forêts tout en traitant des changements climatiques et de l’élimination de la pauvreté.  Il a aussi salué la participation des organisations non gouvernementales (ONG) et de la société civile à l’élaboration de ces politiques.  Le Directeur général du Département de la foresterie au Ministère de l’agriculture, des pêcheries et de la foresterie de l’Australie a lui aussi assuré que son pays travaille, dans le cadre d’enceintes bilatérales, avec les pays de la région Asie-Pacifique pour mieux coordonner leurs politiques forestières, ce qui permet en fin de compte de contribuer à l’élimination de la pauvreté au plan mondial, a-t-il observé.


Certains intervenants, comme le représentant de la Namibie, un pays qui a mis en place un Programme national de gestion et de préservation de ses forêts, ont expliqué comment leurs gouvernements œuvraient pour faire en sorte que tous les secteurs de leurs populations bénéficient des ressources et des bienfaits qu’offrent les forêts.  En Namibie, 60% de la population dépendent directement des produits de la forêt pour leur survie, a dit le représentant en citant notamment le bois de chauffage et de construction; les produits alimentaires issus de la forêt, comme les tubercules; les produits médicinaux à base de plantes et la nourriture pour le bétail.  Le Gouvernement namibien renforce la participation des communautés locales dans la gestion des forêts et s’attache à bien faire appliquer la législation relative aux forêts, a assuré le représentant.


L’Assistant du Conseiller en charge de l’environnement, de l’eau et du tourisme du Président du Tchad a indiqué que la production de gomme arabique, qui a atteint 20 000 tonnes cette année, occupe une place importante dans l’économie tchadienne.  Il a ensuite parlé du programme de reboisement mené par le Gouvernement et des actions engagées en vue de développer des espaces verts et un couvert forestier dans les zones urbaines. 


En ce qui concerne la situation au Mexique, le Directeur de la Commission nationale des forêts de ce pays a expliqué que la part du budget national consacrée au secteur des forêts avait atteint des records historiques.  Le programme « Pro Arbol » stimule ce secteur en vue de le transformer en véritable générateur d’emplois et de revenus, a-t-il précisé.  Un fonds d’affectation spéciale sur les forêts a aussi été mis en place au Mexique pour permettre d’accorder, sur le court terme, des financements aux acteurs opérant dans le secteur.


TABLE RONDE 4 SUR LE THÈME: « LES FORÊTS ET RIO+20 »


Le succès de la Conférence Rio+20 se mesurera à sa capacité de traiter la question vitale de l’accès aux financements et aux technologies, ainsi qu’au renforcement des capacités qui soient suffisantes pour permettre aux pays en développement d’atteindre leurs objectifs de développement durable en général et de gestion forestière en particulier, ont souligné ce matin plusieurs délégations de pays en développement, au cours de la Table ronde dédiée au lien entre la résolution des questions liées aux forêts et l’éventuel succès de la Conférence Rio+20.  Il faut que la Conférence Rio+20 réussisse à adopter un cadre de coopération inclusif qui permette de tenir compte des spécificités nationales de chaque pays, a dit le représentant de l’Algérie en soulevant notamment le problème de la désertification.


« Il est indispensable que les participants à la Conférence Rio+20 parviennent à élaborer et adopter une convention mondiale sur les forêts », a estimé le représentant de la Pologne en annonçant la tenue prochaine à Póznan, en Pologne, d’une Conférence ministérielle préparatoire à Rio+20.  Toujours dans le contexte de Rio+20, le représentant du Japon a annoncé la tenue en mars 2011, au Japon, d’un Séminaire international sur la gestion viable des forêts, qui se tiendra en collaboration avec l’Organisation internationale du bois tropical (OIBT).  Sur la voie de la tenue de la Conférence Rio+20, le représentant du Gabon a jugé essentielle l’adoption de la déclaration ministérielle de la neuvième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9).  


« Les forêts ont plus de prix et d’importance que la simple valeur vénale du bois », a déclaré l’animateur de la Table ronde 4, M. DANIEL REIFSNYDER, Sous-Secrétaire d’État adjoint au Département d’État des États-Unis, en mettant l’accent sur les valeurs sociales et culturelles des forêts et sur leur contribution à l’énergie renouvelable, à la sécurité alimentaire, à la conservation de l’eau, à l’atténuation des effets des changements climatiques et à la santé humaine, notamment dans le domaine de la pharmacologie.  « Au moment où nous venons de voir un regain d’activités concernant la préservation de la biodiversité à Nagoya, au Japon, et la lutte contre les changements climatiques à Cancún, au Mexique », a ajouté M. Reifsnyder, « la Conférence Rio+20 sera une occasion unique de reconnaître la contribution exceptionnelle des forêts au développement durable et à la création d’économies vertes ».


Le représentant de la Malaisie a prévenu qu’il n’y avait pas de consensus international sur la notion d’économie verte ni les moyens d’y parvenir.  Il a souhaité que ce concept vienne compléter celui de développement durable et non pas le remplacer car, au cas où cela se produirait, on pourrait courir le risque de voir émerger des mesures commerciales prises de manière unilatérale au nom de ce principe et de ses implications.  


De son côté, M. HENRI DJOMBO, Ministre du développement durable, de l’économie forestière et de l’environnement de la République du Congo, a rappelé que les plantations forestières fournissaient des activités rémunératrices à haute intensité de main-d’œuvre, ainsi qu’un large éventail de services environnementaux et sociaux.  Il a précisé qu’avec la participation de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), la République du Congo organisera la deuxième édition du Forum international des peuples autochtones d’Afrique centrale (FIPAC) du 15 au 18 mars 2011.  Se tiendront également au Congo: le Sommet international sur les trois bassins forestiers tropicaux, prévu à Brazzaville, du 31 mai au 3 juin; la « Race Wood », qui aura lieu à Pointe-Noire; une rencontre internationale des producteurs et des consommateurs de bois tropicaux; la Conférence internationale sur la lutte contre le commerce illégal de faune et de flore en Afrique, prévue à Brazzaville et, enfin, un séminaire international sur le reboisement.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales à l’ONU, a rappelé les trois objectifs de Rio+20: renouveler l’engagement politique relatif au développement durable, évaluer les lacunes qui ont persisté depuis le Sommet de la Terre de Rio, tenu en 1992; et mesurer les difficultés nouvelles ou émergentes.  À l’instar du représentant des États-Unis, M. Sha Zukang a exhorté les délégations à aller au-delà de l’aspect environnemental, en rappelant que les forêts étaient une source de ressources vitales assurant la survie de 1,6 milliard de personnes.  En sa qualité de Secrétaire général de la Conférence Rio+20, M. Sha a espéré que les dispositions du programme REDD-Plus deviendront partie d’un futur cadre juridiquement contraignant portant sur les changements climatiques en général et la gestion forestière en particulier.


La Ministre de l’agriculture et des forêts de la Finlande, Mme SIRKKA-LISA, a estimé que la gestion rationnelle des forêts jouera un rôle essentiel dans l’avènement d’une économie « verte ».  Lorsque nous parlons de sécurité alimentaire, il est essentiel d’assurer la contribution de la femme à la gestion durable des forêts et de ses produits, a-t-elle d’autre part ajouté. 


Dans le domaine des initiatives prises au niveau national, le représentantdu Togo a cité l’adoption dans son pays, le 11 janvier 2011, d’une déclaration de politique forestière dont l’application permettra de parvenir, à l’horizon 2030, à la création d’un secteur forestier viable et rentable.  Un objectif fixé dans la déclaration est, pour le Togo, de parvenir à promouvoir la couverture forestière de 30% de son territoire d’ici à 2050, contre 7% aujourd’hui.


Le représentant du Canada, dont le pays contribue au programme REDD-Plus, et au Fonds carbone, a mis l’accent sur l’importance de la science dans la gestion des récoltes.  Il a souligné l’importance du Réseau international des forêts modèles en rappelant que la promotion d’une économie verte repose sur le lancement d’initiatives novatrices en matière de gestion des forêts.  


Le Vice-Ministre chargé des forêts et de la gestion de l’eau de la République islamique d’Iran, M. ALI SALAJEGHEH, a jugé nécessaire d’accorder une place importante aux problèmes que rencontrent les pays à faible couverture forestière en trouvant des mécanismes innovants de financement en leur faveur. 


Le Vice-Ministre chargé des services forestiers de la République de Corée, M. YOUNHYO HA, a annoncé la mise en place d’une Organisation de coopération asiatique sur les forêts qui sera notamment chargée de favoriser le partage des expériences et des technologies asiatiques en matière de gestion forestière. 


La représentante du Costa Rica a dit que son pays avait intégré REDD-Plus dans ses programmes de gestion de forêts en instaurant des paiements pour les services écologiques et environnementaux, ceci afin de renforcer le marché local des produits tirés de la forêt et financer l’augmentation de la couverture forestière du pays.


Le représentant du Liechtenstein a souhaité que Rio+20 permette de faire progresser l’Instrument juridiquement non contraignant sur tous les types de forêts, alors que la délégation du Kazakhstan a estimé indispensable que la Conférence Rio+20 aborde les questions concernant l’augmentation de la couverture forestière; de la sécurité alimentaire; de la protection des forêts contre les insectes et autres organismes ravageurs, ainsi que contre les incendies aux autres maux dus à l’activité humaine.


DIALOGUE MINISTÉRIEL AVEC LES CHEFS DES ORGANISATIONS MEMBRES DU PARTENARIAT DE COLLABORATION SUR LES FORÊTS, SUR LES THÈMES SUIVANTS:

a) Promouvoir l’Année internationale des forêts, 2011

b) Financement des forêts et la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts et la réalisation des objectifs d’ensemble relatifs aux forêts

c) Forêts et Rio+20


Déclarations


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui assumait le rôle de modérateur du Dialogue ministériel, a salué la détermination des membres du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) à soutenir les travaux du Forum des Nations Unies sur les forêts.  Souhaitant la bienvenue aux ministres et autres hautes personnalités présents, il a expliqué que le Dialogue s’articulerait autour de trois axes principaux: comment promouvoir l’Année internationale des forêts, 2011; comment encourager le financement des forêts et la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts, ainsi que la réalisation des objectifs d’ensemble relatifs aux forêts; et comment faire en sorte que les forêts soient au cœur du programme de travail de la prochaine Conférence Rio+20 qui se tiendra en 2012, au Brésil.  Notre Dialogue repose sur les discussions enrichissantes menées par le Forum pendant cette neuvième session, a-t-il indiqué, soulignant les enseignements qui peuvent être tirés des différentes initiatives nationales présentées.  Il a invité les membres du Partenariat de collaboration sur les forêts à partager avec les États Membres leur expérience et leurs vues par rapport aux travaux menés par leurs différentes organisations.


Dans une déclaration liminaire, M. EDUARDO ROJAS BRIALES, Président du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), a indiqué que le PCF a été créé pour appuyer les travaux du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) et des pays qui en sont membres.


Il a salué l’importance de l’Année internationale des forêts, 2011, dont le lancement a été l’occasion d’ouvrir de nouvelles possibilités et de créer de nouveaux synergies et partenariats.  Il a jugé qu’il est indispensable de promouvoir une plus grande intégration et une meilleure coordination avec le secteur forestier.  Il a également jugé nécessaire une meilleure gestion des savoirs, des connaissances acquises et des réseaux disponibles pour atteindre les quatre objectifs relatifs à la gestion durable des forêts.  M. Rojas Briales a salué les efforts déployés pour sensibiliser l’opinion sur l’importance qu’ont les forêts pour les populations qui en vivent et pour le développement.  Il faudrait instituer, sur une base annuelle, une journée internationale des forêts pour prolonger notre travail dans la durée, a-t-il ajouté.  Il a précisé que la mise en œuvre de mesures découlant des délibérations du FNUF8 et du FNUF9 nécessite une démarche intégrée à tous les niveaux.  Le Président du PCF a souligné la référence que constitue le document publié, en 2008, par le Groupe de travail du PCF sur le financement.  Alors que nous approchons de Rio+20, a-t-il ajouté, nous devons promouvoir l’examen des questions concernant les forêts en attirant l’attention des populations sur les liens qui existent entre la gestion durable des forêts et le développement.  Il s’agit aussi de démontrer les potentiels qu’offrent les investissements qui pourraient être faits dans les forêts en termes de développement et de promotion d’économies vertes, a-t-il insisté. 


Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a expliqué que le PNUD travaille avec les pays en développement, par le biais notamment du programme REDD, afin d’aider ces pays à renforcer leurs capacités de lutte contre la déforestation.  De même, à travers le programme de petits dons du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), nous appuyons les communautés autochtones dans 120 pays, a indiqué Mme Clark.  À Cancún, on a reconnu la nécessité de faire des économies énergétiques, et le PNUD veut mettre au point, à cet égard, un mécanisme de recours donnant la parole à toutes les parties.  Nous travaillons aussi avec la Banque mondiale, a ajouté Helen Clark.  Elle a ajouté que le PUND voulait aussi travailler avec tous les autres partenaires potentiels et avec les États Membres pour avancer de manière plus efficace vers la réalisation des objectifs agréés.


Mme JULIA MARTON-LEFÈVRE, Directrice générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a rappelé que la récente Conférence sur la biodiversité, tenue à Nagoya, au Japon, a adopté plusieurs recommandations et objectifs relatifs à la question de la gestion et de la préservation des forêts. 


Elle a assuré que, contrairement à ce que l’on croit, beaucoup de personnes à travers le monde gèrent déjà les forêts de façon durable.  Pour améliorer cette gestion, il faut adopter des stratégies de communication novatrices, a-t-elle poursuivi.  Elle s’est félicitée de la tenue de la Conférence ministérielle sur le rétablissement des paysages forestiers, prévue en juin 2011.  Elle a aussi indiqué que l’UICN avait, pour sa communication, un compte Twitter et un compte UTube.


Mme FRANCES SEYMOUR, Directrice générale du Centre pour la recherche forestière internationale, a expliqué que ce Centre s’efforce de créer de nouveaux partenariats avec des organisations nationales et internationales.  « Nous devons en effet nous assurer que nos recherches auront des effets sur les politiques adoptées ou mises en œuvre », a-t-elle observé.  Elle a en outre indiqué que le Centre pour la recherche forestière internationale organise des événements à l’occasion de l’Année internationale des forêts.  Les journées pour la forêt ont permis à de nombreuses parties prenantes d’intégrer les problèmes relatifs aux forêts dans leurs préoccupations, a-t-elle également ajouté.


M. DENNIS GARRITY, du Centre mondial de l’agroforesterie (ICRAF), a souligné l’apport de l’agroforesterie aux progrès de développement et à l’atténuation de la pauvreté.  Les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) confirment que, si le nombre d’arbres baisse tous les ans, celui des arbres plantés dans les exploitations agricoles augmente quant à lui de façon extraordinaire.  La transformation de l’agriculture en agroforesterie est en train de se faire dans de nombreuses parties du monde et elle s’accélèrera dans les années à venir, a-t-il prédit.  Les systèmes agroforestiers offrent des possibilités de stockage de carbone supérieures à bien d’autres systèmes agricoles, a noté M. Garrity.  Il faut donc développer des analyses solides sur les avantages de l’agroforesterie, qui est un des meilleurs espoirs de l’humanité pour une agriculture adaptée au climat, a-t-il ajouté.


M. NIELS ELERS KOCH, Président de l’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), a mentionné la stratégie 2010-2014 adoptée par l’IUFRO.  Cette stratégie porte sur la science forestière déclinée en six thèmes différents.  Ces questions sont toutes liées au thème de l’Année internationale des forêts, a-t-il précisé.  En novembre 2011, afin d’assurer un suivi de notre stratégie, nous organisons une grande conférence scientifique, en collaboration avec le Gouvernement autrichien, sur le rôle de la biomasse dans la promotion de la bioénergie, a dit M. Koch.  Il a aussi souligné le rôle important du Partenariat de collaboration sur les forêts, qui permet de profiter au mieux des occasions que présentera l’Année internationale des forêts.


Mme JAN MCALPINE, Directrice du secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, a retracé l’origine du Partenariat de collaboration sur les forêts, expliquant la démarche qui consiste à faciliter la coopération entre les États Membres parties au Forum et les organisations qui s’occupent des forêts.  Elle a salué le soutien que fournissent les États Membres au PCF, notamment l’engagement pris par le Rwanda de restaurer complètement les paysages naturels de son territoire national (marécages, forêts, terrains agricoles…).  Cela devrait permettre aux agriculteurs de subsistance de trouver un niveau de vie économique amélioré, a-t-elle expliqué.


M. GUSTAVO FONSECA, Directeur duFonds pour l’environnement mondial et les ressources naturelles (FEM), a déclaré que le PCF regroupait différentes institutions partenaires, ce qui est à la fois un point fort, mais aussi un défi.  Avoir des vues sur chaque question ne suffit pas car nous devons avoir des exemples solides de mise en œuvre conjointe des politiques et des programmes adoptés par différentes organisations.  Le PCF peut aider à faciliter la mise au point de modèles, notamment dans les petits États insulaires en développement, a souligné M. Fonseca.  En juin 2010, le FEM a mis en place pour la première un programme de gestion durable dans le cadre du mécanisme REDD-Plus qui permettra, dans les années à venir, à une soixantaine de pays de bénéficier d’un milliard de dollars pour la mise en œuvre de leurs initiatives.     


M. CHARLES DiLEVA, Chef du Service du droit environnemental et international de la Banque mondiale, a mis l’accent sur les contraintes que constitue pour les pays en développement la complexité qui existe au niveau des procédures de décaissement de fonds pour le financement.  Il a indiqué qu’un milliard de dollars a été engagé à ce jour dans 65 opérations de prêts destinés à la gestion durable des forêts.  Nous commençons à mettre sur pied une démarche coordonnée de manière à ce que tous les efforts déployés par les différents intervenants le soient de façon conjointe, a-t-il dit.  Il a précisé que la Banque mondiale organisera une réunion sur l’agroforesterie au mois de mai en collaboration avec l’IUCN.  Cette réunion examinera à la fois quelles sont les réformes nécessaires et la manière dont elles doivent être menées pour parvenir à la gestion durable des forêts.  Nous continuerons à agir de façon proactive dans le cadre du Groupe de travail du FNUF sur le financement des forêts, a dit le représentant de la Banque mondiale avant de dire que la Banque est favorable au financement de la mise à jour de l’Étude sur les forêts de 2008.


M. LUC GNACADJA, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a expliqué que les parties à cette Convention font face à des enjeux importants dans le cadre de la gestion des forêts.  Il a indiqué que 18% seulement des terres des zones arides sont recouvertes de forêts, ce qui rend donc ces forêts encore plus importantes.  Les forêts sont riches en biodiversité et fournissent des services vitaux.  Elles forment aussi une zone tampon qui protège contre la sécheresse et elles aident à lutter contre la pauvreté des zones arides, a souligné M. Gnacadja.  Il a insisté pour que les États fassent preuve de créativité pour protéger les forêts, expliquant que cette protection ne sera possible qu’en s’attaquant aux causes profondes du déboisement.


M. AHMED DJOGHLAF, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique (CBD), a parlé des objectifs fixés pour 2020 par la Conférence sur la biodiversité, tenue à Nagoya, au Japon.  La réalisation de ces objectifs vise à mettre un terme à la perte en biodiversité, a-t-il souligné.  Il a rappelé que 24 des objectifs arrêtés à Nagoya concernent les forêts, comme celui qui appelle à ralentir d’au moins de moitié le rythme actuel du déboisement et les superficies affectées, ainsi que celui qui prévoit d’augmenter les zones protégées, y compris les forêts, qui passeraient de 12% à 17% de la superficie des territoires des États.  Un autre objectif prévoit de remettre en état des millions d’hectares de forêts, a-t-il ajouté.  Il a donc invité la communauté internationale à traduire les objectifs de Nagoya en plans d’action nationaux.  Il a aussi souhaité que les forêts cessent d’être considérées exclusivement comme des puits de carbone.  En outre, M. Djoghlaf a proposé de tenir des conférences communes pour les parties aux trois Conventions de Rio lors de la prochaine Conférence Rio+20 sur le développement durable.


M. EDUARDO ROJAS-BRIALES, Directeur général adjoint du Département des forêts à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a expliqué que le bois et le bambou sont des biens non renouvelables.  De nombreuses forêts constituent aussi des pièges capables de capter et de stocker le carbone et sont aussi des filtres naturels pour l’eau.  Mais ces fonctions des forêts restent sous-évaluées, a-t-il regretté.  Il a déploré que les biens et services fournis pas les forêts soient considérés comme des acquis.  Il a par ailleurs appelé à adapter des normes dans le secteur de la construction qui utilise le bois et le bambou.  Enfin, expliquant les contributions de la FAO dans ce domaine, il a mentionné une publication qui recense les régions qui ont réussi à passer de la déforestation à la promotion d’une nouvelle couverture forestière.


M. EMMANUEL ZE MEKA, Directeur exécutif de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), a rappelé les engagements pris à Rio en 1992 lors du Sommet de la Terre et constaté qu’on pouvait maintenant évaluer les progrès accomplis en matière de développement durable, notamment en ce qui concerne la gestion durable des forêts.  Il a fallu 15 ans pour que les nations conviennent d’un instrument non contraignant sur les forêts, a-t-il rappelé.  Il s’est dit encouragé par les progrès tangibles réalisés en matière de promotion de la gestion durable des forêts, ceci malgré l’absence d’un instrument juridiquement contraignant.  Il a par ailleurs souligné les graves problèmes de financement rencontrés, notamment dans les pays tropicaux, pour arriver à une gestion durable de la foresterie, avant d’appeler à combler les lacunes existant dans ce domaine.  Les forêts ne sont pas traitées dans l’intégralité de leur réalité et de façon complète, a-t-il aussi constaté.


M. IBRAHIM THIAW, Directeur de la division de la mise en œuvre des politiques environnementales du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a estimé que les forêts peuvent trouver une place de choix dans l’économie « verte » et dans le concept et la promotion du développement durable.  Il a indiqué que le PNUE met l’accent sur le rôle crucial des forêts pour l’économie mondiale, notamment en ce qu’elles fournissent des biens essentiels, comme des ressources en eau potable.  Le rapport du PNUE sur l’économie « verte » indique que les efforts de gestion durable des forêts permettront notamment de créer de nombreux emplois et d’augmenter les capacités d’utilisation des forêts en tant que puits de carbone.  Les contributions des forêts à l’économie sont largement sous estimées, a-t-il cependant regretté, ajoutant que les décideurs n’associent que rarement les forêts à l’économie nationale.  Il a par ailleurs appelé à respecter le régime foncier applicable aux forêts et à augmenter les superficies des zones forestières protégées.


Mme MARIA SANCHEZ a diffusé un message vidéo de Mme CRISTINA FIGUERES, de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique(CCNUCC).  Mme Figueres y a rappelé que les forêts représentent les « poumons du monde » et que 1,2 milliard de personnes dans les pays en développement dépendent des forêts pour leurs moyens de subsistance.  Il est donc crucial de promouvoir la gestion durable des forêts en tant que contribution à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Lors des Conférences de Nagoya et de Cancún, nous avons marqué des points en faveur des forêts », s’est-elle réjouie.  Mais il faut maintenir la cadence pour préserver un des biens du monde les plus précieux, a-t-elle recommandé.  Elle a invité le Forum des Nations Unies sur les forêts à brosser un tableau complet de la protection des forêts dans le monde, en mettant le doigt sur les lacunes à combler.


Échange interactif


La représentante de la Colombie a indiqué que son pays était le premier à avoir signé, hier, le Protocole additionnel à la Convention des nations Unies la diversité biologique.  Elle a attiré l’attention des délégations et du Forum sur les liens entre les objectifs de promotion de la biodiversité et ceux de la protection de la forêt.  Elle a réaffirmé la volonté de la Colombie de réaliser les objectifs de gestion durable de forêts.  


Le représentant du Brésil a indiqué que son pays proposait d’organiser une réunion des grands groupes dans le contexte de la préparation de la Conférence Rio+20.


Déclarations après l’adoption de la Déclaration ministérielle


M. ARVIDS OZOLS, de la Lettonie, Président de la neuvième session du Forum des Nations Unies sur les forêts, a remercié les États Membres pour le consensus auquel ils sont parvenus, soulignant que cela contribue aux efforts de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a aussi salué la contribution des membres du Partenariat de collaboration sur les forêts.


M. JUAN MANUEL GÓMEZ-ROBLEDO, Sous-Secrétaire aux affaires multilatérales et aux droits de l’homme du Mexique, a qualifié l’Année internationale des forêts d’« occasion en or pour répondre aux défis posés en matière de gestion durable des forêts ».  C’est aussi l’occasion de sensibiliser le grand public sur les problèmes forestiers, a-t-il relevé.  « La Déclaration adoptée aujourd’hui nous permet d’ancrer l’engagement de la communauté internationale en faveur de la communauté forestière », a-t-il estimé.  « Dans les accords pris à Cancún, nous avons reconnu la pertinence des efforts déployés dans ce domaine, a rappelé M. Gómez-Robledo.


M. CARLOS FUENTES LÓPEZ (Bolivie) a indiqué que sa délégation s’était ralliée au consensus sur la Déclaration ministérielle tout en constatant que nombre des priorités de son pays n’ont pas été reprises dans ce texte.  Il a par exemple jugé très faible l’engagement pris en ce qui concerne le fonds mondial sur tous les types de forêts.  Ces ressources doivent venir de sources publiques prévisibles, a-t-il souhaité.  Pour ce qui est de la synergie des actions à mener en matière de lutte contre les effets des changements climatiques, il a estimé qu’elle ne devrait pas affaiblir les efforts en matière de protection et de bonne gestion des forêts.  Le financement de la gestion durable des forêts doit tenir compte de toutes les mesures nécessaires à la survie et au développement des forêts et pas seulement des fonctions que sont censées assurer les forêts, a par ailleurs expliqué le représentant, regrettant par exemple que la Déclaration ne tienne pas compte des droits traditionnels des populations autochtones sur les ressources et les connaissances des produits tirés des écosystèmes forestiers.  On insiste trop sur l’importance économique des forêts sans tenir compte des autres avantages qu’elles offrent, a-t-il souligné. 


M. PETER SCHWAIGER, Représentant de l’Union européenne (UE), s’est félicité que le projet du texte de la Déclaration était un document équilibré, ce qui a donc permis aux délégations de parvenir à un consensus.  Il a souligné la nécessité de déployer de nouveaux efforts pour que les forêts puissent jouer un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs du développement durable.  Il a dit que la Déclaration était une bonne base pour les travaux à mener collectivement par les délégations au cours des mois et années à venir.  Il a indiqué que l’Union européenne et ses pays membres travailleront avec leurs partenaires pour accroître la contribution des forêts au développement durable, à l’économie « verte », à l’éradication de la pauvreté et à la réalisation des OMD.  L’UE et ses membres veilleront également à promouvoir l’application effective de l’Instrument juridiquement non contraignant sur tous les types de forêts.  Les États de l’Union européenne contribueront aussi à renforcer le rôle des forêts dans l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques en combattant la désertification et la perte de biodiversité et en aidant à construire une coopération au niveau international, notamment entre le FNUF et les trois Conventions de Rio, a également dit le représentant.  


M. TAKESHI GOTO (Japon) a estimé que la qualité du texte de la Déclaration ministérielle aidera la communauté internationale à atteindre les objectifs agréés en matière de gestion durable des forêts.  


Mme SANDRA BESSUDO (Colombie) Conseillère du Président pour la gestion de l’environnement, a estimé que la Déclaration ministérielle est importante en tant que message clair de la communauté internationale pour parvenir à une gestion durable des forêts.  Toutefois, alors qu’est lancée l’Année internationale des forêts, 2011, a-t-elle dit, il faut aussi examiner les acquis de Cancún.  Même si le processus REDD-plus mérite d’être amélioré, a-t-elle estimé, il offre une occasion de financer des initiatives décisives pour promouvoir la gestion durable des forêts. 


Mme ROSARIO GÓMEZ GAMARRA (Pérou) a rappelé que les forêts sont un des cadres dépositaires de la sagesse ancestrale et fournissent des services qui sont à la base du développement durable.  Il est donc important d’adopter une approche intégrée dans ce domaine en utilisant les travaux d’autres instances, comme ceux menés sur les changements climatiques et sur la biodiversité.


M. MYUN JOO LEE (République de Corée) a souligné que la forêt est la clef de la conservation de l’environnement et est essentielle à la préservation de la vie humaine, avant de se féliciter de l’adoption de la Déclaration ministérielle. 


Se réjouissant lui aussi de l’adoption de la Déclaration ministérielle, M. DANIEL REIFSNYDER (États-Unis) a indiqué que son pays avait intention de travailler avec toutes les parties prenantes à l’Instrument juridiquement non contraignant relatif à tous les types de forêts.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a quant à lui indiqué que son gouvernement se proposait d’accueillir, à Istanbul, la prochaine session du Forum des Nations Unies sur les forêts, qui aura lieu en 2013.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Malgré une séance interrompue par de nombreux problèmes techniques, le Comité des ONG accorde le statut consultatif spécial et général à sept organisations

ECOSOC/6459-ONG/713

Malgré une séance interrompue par de nombreux problèmes techniques, le Comité des ONG accorde le statut consultatif spécial et général à sept organisations

03/02/2011
Conseil économique et socialECOSOC/6459
ONG/713
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des ONG                                     

Session ordinaire de 2011

7e et 8e séances – matin et après-midi                      


MALGRÉ UNE SÉANCE INTERROMPUE PAR DE NOMBREUX PROBLÈMES TECHNIQUES, LE COMITÉ DES ONG

ACCORDE LE STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL ET GÉNÉRAL À SEPT ORGANISATIONS


Le Comité des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif général à Hope International (Suisse) et le statut consultatif spécial à six organisations dont l’examen de la demande avait été repoussé.  Dix autres ONG ont de nouveau vu l’examen de leur demande reportée dans l’attente de précisions aux questions soulevées par les délégations qui ont par ailleurs regretté les nombreux problèmes techniques qui n’ont cessé d’entraver leurs travaux aujourd’hui.


Les représentants du Pakistan et de Cuba ont vivement interpelé le Secrétariat pour les problèmes qui n’ont cessé de geler le système informatique « paperless » sur lequel dépend le Comité, contraint aujourd’hui de suspendre sa séance pendant plus d’une heure et demie. 


Le représentant du Pakistan s’est étonné qu’aucun représentant du Bureau des technologies de l’information et des communications ne se soit déplacé pour expliquer les problèmes techniques.  La Cinquième Commission –administrative et budgétaire- ayant voté un nouveau budget, le personnel des technologies d’information est très bien payé, a persiflé le représentant de Cuba.  « Sa seigneurie devrait être moins arrogante et daigner nous adresser la parole », a-t-il ironisé.


En début d’après-midi, répondant à l’appel du Comité, un représentant du Bureau des technologies a assuré que ses collègues faisaient tout leur possible pour identifier les causes du problème.


En début de séance, le représentant de Cuba s’est indigné de la distribution, « avant l’heure », d’un projet de décision présenté par les États-Unis sur le rapport quadriennal d’Amnesty International.  Les rapports quadriennaux ne seront pas examinés avant demain et ce texte illustre une position de force, a-t-il accusé.  Les représentants du Soudan et du Venezuela se sont également dits surpris par cette initiative, avant que le Secrétariat n’explique qu’il est tenu de distribuer tout nouveau document le jour-même de sa publication.


Le Comité a terminé sa séance en dialoguant avec Hope International (Suisse) et Iran Human Rights Documentation Center (États-Unis).   Il poursuivra ses travaux demain, vendredi 4 février, à partir de 10 heures.



EXAMEN DES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF QUI AVAIENT ÉTÉ PRÉCÉDEMMENT REPORTÉES


Les six ONG suivantes se sont vues octroyer aujourd’hui le statut consultatif spécial:


-  Association de la jeunesse congolaise pour le développement (République du Congo)

-  Aube Nouvelle pour la Femme et le Développement (République démocratique du Congo)

-  Behnam Daheshpour Charity Organization (Iran)

-  Compassion Africa Aged Foundation (Ghana)

-  Federacion International Fe y Alegria (République dominicaine)

-  Foundation for the development of knowledge Suma Veritas (Argentine)


Outre le statut consultatif spécial, le Comité inscrit sur la Liste des ONG qui peuvent contribuer de temps à autres aux travaux de l’ECOSOC, en ne pouvant soumettre à ce dernier que des communications écrites.


Le statut consultatif général est octroyé, quant à lui, aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces dernières sont autorisées à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.


DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF DONT L’EXAMEN A ÉTÉ DE NOUVEAU REPOUSSÉ


Eu égard aux questions soulevées par ses membres, le Comité a décidé de reporter de nouveau l’examen des demandes d’accréditation de 10 organisations dont il avait déjà étudié le dossier lors de ses séances précédentes.


Le représentant du Pakistan a réclamé des précisions sur les critères de sélection des enfants issus des groupes marginalisés ciblés par Anandilal Ganesh Podar Society (Inde).  Il a également demandé aux organisations Asian-Eurasian Human Rights Forum (Inde) et Foundation for Human Horizon (Inde) de préciser la teneur de leurs activités à l’étranger, et à Católicas por el Derecho a Decidir Córdoba (Argentine) d’expliquer la nature de son travail avec des organisations intergouvernementales.


Le représentant pakistanais s’est également attardé sur le processus de nomination des ambassadeurs de la Chamber of Computer Logistics People Worldwide (Inde).  Quelle est cette « ambassade des enfants de la Macédoine en Suisse » dont l’organisation aurait l’un des membres comme conseiller honoraire? a-t-il notamment voulu savoir.


Il s’est aussi interrogé sur le terme « communautés les plus rejetées » employé par Corrections India (Inde) ainsi que sur la nature de l’enseignement donné par celle-ci aux prisonniers.  Enfin, le chef de la délégation pakistanaise a relevé que le complément d’informations apporté par GGS Institute of Information Communication Technology India (Inde) n’avait pas été affiché sur le site Internet du Comité et que la version papier semblait incomplète.


Le représentant du Maroc a pour sa part relevé que le dossier de l’ONG Environmental Management for Livelihood Improvement Bwaise Facility (Ouganda) faisait référence à deux certificats d’enregistrement, établis chacun à une date différente.  Il a également réclamé plus de précisions sur le concept de « résistance culturelle » évoqué par le Centre des Droits des Gens-Maroc (Maroc).


Après avoir entendu le secrétariat expliquer que l’organisation China Youth Development Foundation (Chine) avait elle-même demandé le report de l’examen de sa demande lors d’une séance précédente et qu’elle ne s’était pas manifestée depuis, la représentante de Cuba a estimé qu’il convenait de demander à l’ONG si elle souhaite toujours obtenir une accréditation auprès de l’ONU.


ÉCHANGE AVEC LES ONG


Aujourd’hui le Comité a dialogué avec le représentant de l’ONG Hope International (Suisse), présente à New York.  Celui-ci a expliqué au représentant du Maroc que la date d’établissement et d’enregistrement de l’ONG auprès de la Confédération suisse remontait à 2005.  L’organisation, a-t-il dit, n’a pas pu assister à l’Examen ministériel annuel (EMA) de l’ECOSOC en 2009 parce qu’elle n’a pas de statut consultatif.  En revanche, il lui a été possible de prendre part à d’autres conférences des Nations Unies, a précisé le représentant. 


La délégation de la Bulgarie a estimé qu’au vu de ses activités dans 13 pays, cette ONG mérite le statut consultatif général.  « L’ONG ne fournit pas seulement des services, mais dispense des formations aux destinataires de son aide », a-t-elle souligné, assurant que l’organisation serait en mesure d’apporter une contribution significative aux travaux de l’ECOSOC.  Ces propos ont été repris par les représentants du Pérou, du Maroc, des États-Unis et du Kirghizstan.  Le statut consultatif général a été accordé par le Comité à l’issue de cet échange.


Le Comité a ensuite dialogué avec la représentante de Iran Human Rights Documentation Center (États-Unis), à qui il a été demandé par la Chine en quoi le champ d’activités de l’ONG, qui se limite à la défense des droits de l’homme dans un seul pays, pouvait contribuer aux travaux de l’ECOSOC.  La délégation de Cuba s’est interrogée sur l’indépendance revendiquée par l’organisation, qui reçoit un financement « important » de la part du Gouvernement américain, tandis que celle du Venezuela a demandé des éclaircissements sur le rapport que prépare actuellement l’ONG sur les « supposées » violations des droits de l’homme en Iran. 


L’ONG a assuré qu’un peu moins de 40% de ses fonds provenaient des Gouvernements américain et canadien, qui n’ont aucune part dans la mise en œuvre de ses projets.  Nous pratiquons une analyse rigoureuse des témoignages que nous recueillons, de manière à éliminer les sources non crédibles qui pourraient fausser les conclusions du rapport, a ajouté la représentante. 


Le représentant de Cuba a trouvé curieux que l’ONG dise recevoir 40% des fonds de deux États Membres, une réponse en contradiction avec celle fournie dans la demande d’accréditation où il est spécifié que l’organisation reçoit 85% de ses fonds d’un seul État Membre.  Une disparité également soulevée par la délégation du Venezuela.


« Pour quelle raison avez-vous créé cette ONG?  Pourquoi l’Iran? » se sont demandés les représentants de l’Inde et du Pakistan.  L’ONG, a expliqué sa représentante, a été fondée pour traiter de la question des violations de droits de l’homme dans ce pays en se fondant sur l’idée, défendue par les Nations Unies, que les abus doivent être rendus publics. 


Il est évident que cette ONG est financée à dessein par certains Gouvernements, a commenté la délégation de la République islamique d’Iran, qui n’est pas membre du Comité.  « Pourquoi avoir attendu 26 ou 27 ans pour créer cette ONG? » s’est-elle interrogée.  Dans la logique défendue par votre organisation, n’y avait-il pas urgence à dénoncer les supposées violations des droits de l’homme commises auparavant en Iran? a ironisé le représentant iranien.  La vérité est que la création de l’ONG coïncide avec le début du second mandat de l’Administration Bush, a-t-il tranché.


Pour des informations complémentaires, prière de consulter le site Internet suivant: http://www.un.org/esa/coordination/ngo/.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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