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D’ici à 2015, les États s’engagent « solennellement » à réduire de moitié le taux de transmission du VIH/sida et à stopper totalement la contamination du nouveau-né par la mère

AG/11093

D’ici à 2015, les États s’engagent « solennellement » à réduire de moitié le taux de transmission du VIH/sida et à stopper totalement la contamination du nouveau-né par la mère

10/06/2011
Assemblée généraleAG/11093
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

94e & 95e séances plénières

matin - après-midi


D’ICI À 2015, LES ÉTATS S’ENGAGENT « SOLENNELLEMENT » À RÉDUIRE DE MOITIÉ LE TAUX DETRANSMISSION DU VIH/SIDA ET À STOPPER TOTALEMENT LA CONTAMINATION DU NOUVEAU-NÉ PAR LA MÈRE


Après une Réunion de haut niveau de trois jours sur le VIH/sida, les chefs d’État et de gouvernement et représentants des États Membres de l’ONU se sont fixé l’objectif « ambitieux », selon les mots du Président de l’Assemblée générale, de réduire de 50 % d’ici à 2015 le taux de transmission du VIH par voie sexuelle et parmi les usagers de drogues injectables mais aussi de stopper totalement la contamination du nouveau-né par la mère et d’assurer un traitement antirétroviral à 15 millions de personnes*.


La Réunion de haut niveau s’est ouverte le 8 juin dernier, par une intervention du Secrétaire général de l’ONU qui a dit « nous sommes ici pour mettre fin au VIH/sida », avant de présenter sa stratégie** en cinq points visant à réaliser d’ici à 2015 l’objectif du « triple zéro », à savoir « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au sida ».


Pour ce faire, dans la « Déclaration politique » qu’ils ont adoptée aujourd’hui par consensus, les États s’engagent « solennellement » à faire montre « d’une volonté politique renouvelée et d’un esprit d’initiative vigoureux ».


Intitulée « Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida », la « Déclaration politique » se décline en neuf chapitres sur le leadership, la prévention,le traitement, les droits de l’homme, les ressources,l’intégration de la lutte contre le VIH/sida dans l’action en faveur de la santé et du développement, la recherche, la coordinationet le suivi.


Les chefs d’État et de gouvernement et représentants des États Membres de l’ONU s’engagent ainsi à redoubler d’efforts pour assurer d’ici à 2015 l’accès « universel » à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien, en vue d’enrayer et commencer à inverser la propagation du VIH.  Ce faisant, ils promettent de veiller à ce que les femmes puissent exercer leur droit de décider librement de toutes les questions relatives à leur sexualité, y compris en ce qui concerne leur santé en matière de sexualité et de procréation.


D’ici à 2012, les États s’engagent à mettre en œuvre des plans nationaux multisectoriels et à demander aux partenaires internationaux de faire en sorte que, d’ici à 2013, ces plans soient financés.  À l’exécution de ces plans doivent être associés les jeunes, y compris ceux vivant avec le VIH, les dirigeants locaux et la société civile pour combattre la stigmatisation et la discrimination.  Les États s’engagent d’ailleurs à mettre en place un cadre juridique, social et politique facilitateur afin d’éliminer cette stigmatisation et la violence. 


Par cette mobilisation, ils pensent pouvoir assurer le plus rapidement possible l’accès universel au traitement antirétroviral.  Quid du coût?  Les États répondent en s’engageant à éliminer d’ici à 2015 les obstacles qui empêchent l’accès aux produits pharmaceutiques nécessaires.  Les moyens?  Utiliser pleinement les possibilités existantes au titre de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) et accepter la concurrence des produits génériques.


D’après le Programme commun des Nations Unies (ONUSIDA), il faut d’ici à 2015, 6 milliards de dollars par an.  Alors, les États rappellent aux pays développés la volonté qu’ils ont manifestée de porter leur aide publique au développement (APD) à 0,7% de leur PNB en 2015, au plus tard.  Ils engagent « fermement » les pays africains, qui ont adopté la Déclaration d’Abuja, à prendre des mesures concrètes pour affecter au moins 15% de leur budget annuel à l’amélioration du secteur de la santé publique.  Ils promettent, par ailleurs, de multiplier les mécanismes de financement nouveaux, volontaires et novateurs.


Les États s’engagent aussi à améliorer l’intégration des programmes de lutte contre le VIH/sida dans les soins de santé primaires, les services de santé de la sexualité et de la procréation et les services de lutte contre les maladies contagieuses.  Ils assurent de leur volonté d’accélérer la recherche-développement sur un vaccin fiable.


Ils prient le Secrétaire général de l’ONU de présenter un rapport sur les progrès accomplis dans la réalisation de cette « Déclaration politique », à la Réunion spéciale de 2013 sur les huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le sixième d’entre eux portant sur le sida.


Le temps presse malgré de réels progrès dont la réduction de plus de 25% des taux de séropositivité dans plus de 30 pays, la baisse « significative » de la transmission materno-foetale du VIH et l’extension « sans précédent » de l’accès au traitement antirétroviral à plus de 6 millions de personnes, des fonds qui sont passés en 30 ans de 1,8 milliard à 16 milliards en 2010 et des promesses de contributions de plus de 30 milliards de dollars.


L’épidémie reste une catastrophe humaine sans précédent.  Après la mort, en 30 ans de plus de 30 millions de personnes, environ 33 millions de plus vivent avec le VIH, plus de 16 millions d’enfants sont devenus orphelins du sida et plus de 7 000 nouveaux cas d’infection sont enregistrés chaque jour; les jeunes âgés de 15 ans à 24 ans représentant plus d’un tiers de ces cas. À ces chiffres il faut ajouter le fait qu’environ, 370 000 nouveau-nés auraient été infectés par le VIH en 2009 et que quelque 10 millions de personnes n’ont toujours pas accès aux traitements.  


Alors les États semblent avoir répondu à l’appel du Secrétaire général visant à ce que l’on affronte « avec audace » les questions sensibles des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, des toxicomanes et du commerce du sexe, la déclaration que le Saint-Siège a faite aujourd’hui a été ponctuée de manifestations de désaccord.  Les représentants de la Syrie, au nom du Groupe des États arabes et de l’Iran ont également émis des réserves sur la « Déclaration politique ». 


Convoquée par le Président de l’Assemblée générale pour parler 30 ans après le premier cas de VIH, de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement de 2001 et de la Déclaration politique de 2006 sur le VIH/sida, la Réunion de haut niveau a aussi été l’occasion d’organiser des tables rondes  sur les thèmes « Responsabilité partagée – Un nouveau pacte mondial pour la lutte contre le VIH/sida », « Comment atteindre l’objectif « zéro nouvelle infection »? « l’innovation et les nouvelles technologies », « Les femmes, les filles et le VIH » et « Intégrer la lutte contre le VIH/sida aux programmes portant sur la santé et le développement en général ». 


Dans sa déclaration de clôture, le Président de l’Assemblée s’est dit encouragé par la détermination dont ont fait montre les États.  Les mères et les enfants, a-t-il dit, profiteront énormément du nouveau « Plan mondial » lancé hier, pour prévenir les nouvelles infections chez les enfants d’ici à 2015 et garder leur mère en vie.  Il a aussi rappelé que le Conseil de sécurité a adopté mardi dernier, une résolution sur le VIH/sida qui traite de la violence sexuelle et du respect des droits des femmes et des filles dans les conflits armés.


*A/65/L.77

 **A/65/797


RÉUNION DE HAUT NIVEAU VISANT À PROCÉDER À L’EXAMEN D’ENSEMBLE DES PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA RÉALISATION DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida: rapport du Secrétaire général (A/65/797)


Suite et fin des déclarations


M. KIHUMURO APUULI, Directeur général de la Commission sur le sida de l’Ouganda, a indiqué que, dans son pays, 1,2 million de personnes sur une population totale de 32 millions, était porteuses du VIH/sida.  « La tâche à laquelle nous devons faire face est énorme », a-t-il dit.


Le docteur Apuuli a reconnu qu’il faut affecter les ressources à des actions fondées sur les faits qui seront efficaces et donneront des résultats, tout en assurant la promotion des initiatives nationales avec l’adhésion des populations.  De nouvelles poches d’infection ont émergé dans la société ougandaise.  Sur un total de 550 000 personnes ayant besoin de suivre un traitement antirétroviral, seulement 270 000 y ont accès.


L’Ouganda appuie la position de l’Union africaine (UA) concernant le droit de chaque pays de mettre en œuvre des programmes de lutte contre le VIH/sida conformes aux lois nationales, aux priorités du développement et à la culture, a poursuivi le docteur Apuuli.  L’épidémie touchant particulièrement les femmes et les filles, il est important de donner aux pays africains les moyens nécessaires pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. 


Mme ANN PETERS, Ministre de la santé de la Grenade, a notamment attiré l’attention sur les résultats obtenus dans son pays par le biais du Groupe national de contrôle des maladies qui a concentré, ces dernières années, ses efforts sur la lutte contre la transmission de la mère à l’enfant, l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et l’intégration de la prévention dans les soins de santé primaire.  Elle a estimé que cette approche pouvait faciliter la réalisation de l’objectif dit du « triple zéro ». 


Mme DHARMASHILA CHAPAGAI, Ministre d’État pour la santé et la population du Népal, a estimé que la responsabilité partagée en matière de lutte contre le VIH/sida devait se fonder sur l’équité et l’égalité.  Elle a insisté sur l’aspect critique du financement, de la consolidation des systèmes de santé et de l’implication de toutes les parties prenantes.  Pour la Ministre, la prévention est la pierre angulaire de toute réponse mondiale au VIH/sida.  Elle s’est dite convaincue que l’accès à des médicaments efficaces, de bonne qualité et à bon marché, notamment aux génériques, contribue considérablement à ces efforts de prévention et de traitement. 


À ce titre, Mme Chapagai a appelé à ce que les droits de propriété intellectuelle favorisent l’accès aux médicaments abordables.  Elle a également insisté sur l’importance de lutter contre les inégalités entre les sexes.  Elle a ensuite passé en revue les grandes lignes de la politique du Népal en matière de lutte contre le VIH/sida qui, a-t-elle expliqué, cible en premier lieu les toxicomanes, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleurs migrants, les professionnels du sexe et leurs clients.


M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a appelé tous les gouvernements à faire preuve de responsabilité politique en matière de lutte contre le VIH/sida.  Il a expliqué que l’Allemagne adaptait régulièrement ses stratégies pour répondre aux nouveaux défis.  Il a appelé à l’abrogation des lois qui criminalisent l’homosexualité et qui ne reconnaissent pas la toxicomanie comme une maladie. 


Le représentant a passé en revue les initiatives de l’Allemagne en matière de coopération.  Il s’est attardé sur les ravages du VIH chez les jeunes qui, selon lui, devraient occuper un rôle de chef de file dans la réponse au VIH/sida.  Les politiques doivent faire preuve de responsabilité en associant les jeunes et la société civile aux efforts en cours, a-t-il estimé.


M. JARMO VIINANEN (Finlande) a souligné l’importance qu’il y a à offrir aux jeunes une éducation sexuelle globale, « priorité » de son pays depuis les années 70.  Il a souligné que son pays se fait fort de remplir tous ses engagements internationaux en matière de lutte contre le VIH/sida.  Mais, a-t-il estimé, en ces temps de contraintes budgétaires, il faut compléter l’aide publique au développement (APD) avec d’autres sources de financement.  La mobilisation des ressources nationales est essentielle, a-t-il insisté, avant de souligner le potentiel du secteur privé et des sources innovantes de financement.  Les économies émergentes doivent aussi jouer un rôle, a poursuivi le représentant.  Il nous faut plus que jamais, a-t-il conclu, poser la question de l’efficacité de l’aide qui passe par une véritable coopération entre tous les acteurs concernés.  Le représentant n’a pas manqué de souligner que les droits sexuels et reproductifs font partie intégrante des droits de l’homme et appartiennent à tout être humain, sans discrimination aucune. 


Mme HIND ALSHOUMER, Conseillère auprès du Ministère de la santé du Koweït, a souligné l’attachement de son pays à la lutte contre le VIH/sida, « conformément à son engagement en matière d’Objectifs du Millénaire pour le développement ».  Elle a ajouté que les plans stratégiques du Koweït mettent l’accent sur l’éducation préventive et l’accès universel au traitement.  « Le pays a financé de nombreuses recherches et organisé des conférences sur ces sujets, qui sont ouvertement débattus dans la société », a affirmé la représentante.  Le Koweït, a-t-elle dit, verse chaque année 500 000 dollars au Fonds mondial.


M. RODGER SAMUEL, Ministre d’État de Trinité-et-Tobago, a appelé à des engagements de mise en œuvre des différents instruments relatifs à la lutte contre le VIH/sida.  Il a passé en revue les grandes lignes de la réponse de son pays dont l’objectif principal est de veiller à l’universalisation de l’accès aux soins et aux traitements.  Il a notamment évoqué la gratuité des traitements antirétroviraux ainsi que l’existence d’un projet de loi sur la confidentialité des patients.  Le Ministre a, par ailleurs, reconnu que la stigmatisation et la discrimination entravaient de manière substantielle tous les efforts pour traiter les personnes touchées et éliminer le virus.  Le VIH est l’affaire de tous, a-t-il lancé en conclusion.


M. ITAMAR GROTTO (Israël) a parlé des efforts de son pays qui se concentre aussi sur les utilisateurs de drogues pour lesquels des programmes d’échange de seringues ont été mis en place.  Tirant les leçons de l’expérience israélienne, il a mis l’accent sur trois domaines dans lesquels les efforts collectifs peuvent avoir le plus grand impact.  Il s’agit d’abord, a-t-il dit, de l’amélioration des infrastructures de santé qui doivent être capables de traiter de la pandémie aux côtés des infrastructures spécialisées.  Il a également plaidé pour la promotion d’une collaboration entre pays aux niveaux local, régional et international.  Il a enfin prôné un système d’accès universel au dépistage et aux traitements qui tiennent compte des besoins et des pratiques des cultures locales.  Le représentant a conclu en attirant l’attention sur les activités de l’Agence de coopération internationale (MASHAV), en particulier en Éthiopie et en Europe de l’Est, ainsi que sur celles de « Tipat Chalav » qui s’occupe de la santé maternelle et infantile.  


Mme FÁTIMA FRANCO, Sous-Secrétaire pour les régions côtières auprès du Ministère de la santé d’Équateur, a relevé que malgré les stratégies de prévention, le nombre de cas continuait d’augmenter de manière « alarmante ».  Le déni, le refus, la minimalisation, les tabous et la discrimination s’ajoutent à la vulnérabilité de la population en général, a-t-elle fait observer.  Mme Franco a expliqué que son pays avait adopté une nouvelle Constitution « révolutionnaire » basée sur le principe quichua du « bon vivre ». 


Des progrès importants ont été enregistrés en matière de transmission de la mère à l’enfant et de transfusion sanguine.  Il importe cependant de déployer davantage d’efforts pour promouvoir une sexualité responsable et cibler les populations à risque, comme les professionnels du sexe.  La représentante a également appelé à une lutte acharnée contre la violence sexiste.


M. KEVIN RUDD, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a indiqué que malgré l’impact de la crise financière, son pays avait apporté une contribution majeure à la lutte contre le VIH/sida.  Il a expliqué qu’un programme australien de 72 millions de dollars vise à aider certains pays d’Asie du Sud-Ouest et d’Afrique.  L’Australie a formé le personnel pédiatrique de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ce qui avait entraîné une chute du nombre de nourrissons séropositifs.  Le Ministre a souligné l’importance de la prévention et de la recherche et a prévenu que tous les efforts resteront vains si le partenariat entre les gouvernements et la société civile échoue.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a affirmé que depuis la signature de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida en 2001, son pays avait réalisé des progrès importants dans le règlement au niveau national de ce problème.  Il a notamment renforcé le cadre légal en adoptant en 2009 un code « sur la santé de la population et le système de soins, y compris la prévention et le traitement de l’infection VIH et du sida ».  Les dispositions clefs de ce code liées à la prévention et au traitement du VIH/sida, qui visent à la protection de la santé et des droits de l’homme, sont en conformité avec les engagements internationaux pris en matière de santé publique et de réponse au VIH/sida, a-t-elle expliqué.  Se concentrer sur la lutte contre le VIH/sida permettra d’accélérer les progrès dans les domaines du développement, de l’élimination de la pauvreté, de la réduction de la faim et de la santé maternelle et infantile, a-t-elle ajouté.  De même, la représentante a souligné que son pays appuyait totalement la série de recommandations faites par le Secrétaire général visant l’objectif « zéro nouvelle infection HIV, zéro discrimination et zéro mort due au sida ».


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) est intervenu brièvement pour souligner la nécessité impérieuse de mettre en place de nouvelles stratégies de prévention du VIH/sida, en particulier pour protéger les plus jeunes et les plus vulnérables.  Nous devons réduire le coût des médicaments essentiels et améliorer l’offre des traitements, a-t-il ajouté, jugeant que l’ONU est le forum indiqué pour catalyser les efforts des gouvernements, de la société civile et du milieu scientifique.  Notre objectif doit être de mettre fin au VIH/sida, a-t-il conclu.


M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) a déclaré que mettre en œuvre des initiatives est une chose, s’assurer de leur efficacité en est une autre, « surtout dans un pays qui comme le nôtre affiche une prévalence de 14,% ».  Il a ajouté que le Gouvernement zambien avait mis en place des mécanismes de suivi des plans d’action en matière de prévention du VIH/sida et d’amélioration des conditions de vie des prisonniers vivant avec le VIH. 


De manière générale, les personnes touchées par la pandémie doivent être en mesure de participer à la vie sociale de leur communauté.  Les jeunes et les femmes aussi doivent être des parties prenantes à une lutte qui se mène au quotidien, a poursuivi le représentant.  Il a insisté sur l’importance de baser les réponses à la pandémie sur le respect des droits de l’homme; la Zambie ayant en ce sens renforcé, ces dernières années, les capacités de la société civile. 


M. JUAN PABLO DE LAIGLESIA (Espagne) a rappelé que son pays était, au début des années 1990, l’un des plus touchés en Europe par la pandémie de VIH/sida, qui sévissait principalement parmi les toxicomanes.  La participation de toutes les parties prenantes, l’exploitation des découvertes scientifiques successives et l’engagement des législateurs ont conduit à des mesures « courageuses et rigoureuses » et à l’inversion de cette dynamique au cours des 20 dernières années.  Pour relever les défis en suspens, l’Espagne considère qu’il est essentiel de comprendre que la pandémie de VIH/sida ne s’appuie pas seulement sur des facteurs biologiques et comportementaux, mais aussi sur des facteurs sociaux, culturels et économiques.  Aussi, la réponse au VIH devrait-elle être globale et intégrée dans les systèmes de santé. 


Forte de cette perspective, l’Espagne n’a cessé de maintenir une part importante de son aide publique au développement (APD) au renforcement des systèmes de santé, a assuré le représentant, qui a ajouté que son pays était disposé à partager son expérience et ses pratiques dans un dialogue politique avec le reste de la communauté internationale.  L’Espagne, a-t-il précisé, s’engage à porter son APD à hauteur de 0,7% de son PIB d’ici à 2015, dont 0,1% sera entièrement dédié au secteur de la santé.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) s’est dit convaincu de l’aspect essentiel de la prévention et de l’accès aux médicaments à des prix abordables, notamment dans les pays les plus touchés d’Afrique subsaharienne.  Il a prôné une approche détaillée incluant les traitements biomédicaux, le changement des comportements et les interventions structurelles pour modifier les normes néfastes du genre et mettre un terme à la violence sexiste.  Cette approche doit être complétée par l’accès à une éducation sexuelle globale, à la prévention et aux traitements, en particulier des jeunes. 


M. Mayr-Harting a poursuivi en insistant sur la nécessité de prêter attention aux besoins de prévention des populations à risque, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les utilisateurs de drogues par intraveineuse, les professionnels du sexe et leurs clients.  La protection des droits de l’homme et du droit à la santé des personnes vulnérables est essentielle à la lutte contre le VIH/sida, a-t-il affirmé.  Il s’est dit convaincu que les inégalités sexuelle et sociale sont les forces motrices de l’épidémie.  Il a donc prôné des progrès sérieux en matière d’égalité entre les sexes et d’autonomisation des femmes.  Inquiet de la féminisation de l’épidémie, il a défendu l’accès des femmes et des filles à la santé sexuelle et reproductive et a encouragé une lutte acharnée contre la violence sexiste.


Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a indiqué que son pays allait contribuer à hauteur de 145 millions de dollars à la lutte contre le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles.  La vérité est que la lutte contre le VIH/sida ne peut être gagnée si on ne fait pas mieux pour protéger et autonomiser les femmes.  L’autre priorité est de promouvoir le respect des droits de l’homme et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.  En ces temps de contraintes budgétaires, a poursuivi la représentante, l’ONU doit continuer à mener les efforts et assurer une utilisation efficace des ressources, ce qui exige la suppression des doubles emplois, le renforcement de la coordination sur le terrain, un système de suivi fiable et une détermination commune à parvenir à des résultats.  Concluant sur le leadership, elle a estimé que le Secrétaire général et le système des Nations Unies peuvent être fiers d’eux.


M. THAN SWE (Myanmar) a affirmé que son pays appuyait fermement les cinq recommandations faites par le Secrétaire général visant à renforcer la risposte au VIH/sida.  La mobilisation de ressources financières suffisantes et l’assistance nécessaire du système des Nations Unies et de la communauté internationale sont indispensables à une mise en œuvre efficace de ces recommandations, a-t-il déclaré.  Le représentant a expliqué que le Myanmar se tient aux côtés des Nations Unies pour combattre la pandémie.  Il a en particulier fait état d’un programme national coordonné avec différents partenaires comprenant des agences de l’ONU, des ONG et la société civile. 


Le représentant a indiqué que son pays avait déjà lancé un nouveau plan national stratégique de lutte contre le sida couvrant la période 2011-2015.  Il a ajouté qu’avec des ressources limitées et un soutien international maigre, le Myanmar tentait de surmonter ses difficultés dans la lutte contre le VIH/sida.  La prévalence du VIH parmi la population âgée de 15 à 49 ans est passée de 0,94% en 2000 à 0,61% en 2009, a-t-il précisé. 


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a affirmé que le niveau d’infection du HIV s’est réduit de manière importante dans son pays, grâce à un solide leadership politique, l’engagement du Gouvernement et le soutien des partenaires.  Une multiplication accélérée des dispensaires, associée à une politique de décentralisation des services ont eu un effet positif, a-t-il dit.  Par exemple, le nombre de personnes qui ont bénéficié d’un test de dépistage est passé de 564 000 en 2005 à 9,4 millions en 2010.  L’accès à une thérapie antirétrovirale gratuite a été élargi, ayant pour conséquence une amélioration significative de la survie et de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH, a-t-il ajouté. 


Il a également souligné que des progrès avaient été réalisés dans la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant.  Le combat n’est pas encore gagné, a-t-il néanmoins nuancé.  Il a ainsi jugé essentiel d’accélérer l’accès au traitement aux millions de gens vivant dans des pays à faible revenu.  Une coopération internationale et des financements prévisibles et adéquats sont primordiaux pour compléter les efforts nationaux, a poursuivi le représentant.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a déclaré qu’il faut modifier la riposte internationale pour contrecarrer le rythme de propagation de la pandémie de VIH/sida.  Il a ajouté qu’en matière d’accès universel à la prévention et au traitement, il est crucial de se fonder sur les éléments scientifiques disponibles.  L’appréhension de la situation des groupes à risque ne doit plus être entachée de considérations culturelles, car la santé publique est un droit pour tous dont les réponses ne doivent pas être conditionnées par des arguments tendancieux découplés des preuves techniques et épidémiologiques, a-t-il insisté. 


Après avoir plaidé pour un investissement accru dans la recherche sur un vaccin, le représentant a souhaité que l’ONU s’efforce d’endiguer plus efficacement une pandémie qui est, en outre, en train de se féminiser et de prendre de court les systèmes juridiques.  Il a estimé que le personnel de l’ONU déployé sur le terrain est une force pour lutter contre les abus sexuels « qui non seulement violent les droits fondamentaux des individus mais contribuent à la propagation du VIH/sida et d’autres maladies ». 


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ, (Monténégro) a indiqué que l’Europe de l’Est connaissait une augmentation « alarmante » du nombre d’infections.  Il a indiqué que le taux de prévalence au Monténégro était de 0,013% mais la tendance régionale montre un vrai risque de propagation si l’on n’améliore pas les mesures de prévention auprès des groupes à risque.  Le représentant a présenté les grandes lignes de la première Stratégie nationale pour le VIH/sida.  Des normes et des protocoles de prévention et de traitement ont été publiés, certaines lois ont été amendées et des initiatives ont été lancées en faveur des groupes à risque.  Il a également parlé du renforcement des capacités du personnel de la santé, de système carcéral, de l’éducation et des ONG.  M. Šćepanović expliqué que le Monténégro entendait renforcer les efforts pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination et pour améliorer la recherche, les données, l’expertise technique et les capacités humaines.


M. MINAS A. HADJIMICHAEL (Chypre) a précisé que la politique de son gouvernement en matière de VIH/sida était formulée en accord avec les directives européennes et en coopération étroite avec ses partenaires européens et internationaux.  En 2008, a-t-il précisé, le cadre national de surveillance épidémiologique a été réévalué dans le souci de se conformer aux exigences de, le réseau européen en matière de surveillance du VIH/sida.  Il a déclaré que la prévention au VIH et la protection des droits de l’homme étaient les pierres angulaires du Plan stratégique 2010-2014 de Chypre.  Il a précisé que le traitement, incluant les thérapies antirétrovirales, les soins, le conseil et le dépistage, est dispensé gratuitement à tous les citoyens chypriotes, mais aussi à tous les citoyens de l’Union européenne et tous les réfugiés politiques. 


Bien que les données statistiques montrent une tendance stable en ce qui concerne la prévalence du VIH/sida, le Gouvernement de Chypre continue de mesurer de manière stricte la situation en menant des enquêtes sur les menaces liées à la consommation de drogues et aux mouvements de population.  En 2009, a-t-il précisé, Chypre a adhéré à la Facilité internationale d’achat de médicaments (FIAM/UNITAID), « groupe leader en matière de financement innovant », en participant activement à son financement avec une contribution de 2,5 millions d’euros sur six ans.  


M. TAWFEEQ AHMED ALMANSOOR (Bahreïn) a indiqué qu’avec 380 cas enregistrés en 2010, son pays était a priori peu concerné par la pandémie.  Mais le Bahreïn partage la préoccupation de la communauté internationale face à cet « ennemi implacable » qui ne connaît pas de frontières, a-t-il ajouté, avant de préconiser l’allocation de ressources adéquates pour répondre efficacement aux défis posés par le VIH/sida, en particulier pour atteindre les objectifs fixés en matière d’accès universel et de prévention.  Le représentant a également parlé des activités du Comité national de prévention santé, qui offre des services thérapeutiques de pointe et garantit l’accès gratuit au traitement et aux médicaments essentiels.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a affirmé que, malgré les succès « notables » réalisés par les pays individuels, on risquait d’échouer en ce qui concerne l’accès à la prévention, au traitement et à l’appui.  Trop de barrières persistent, qu’elles soient nationale, internationale, juridique, financière, sociale ou culturelle, a-t-il dénoncé.  Il s’est dit préoccupé par la discrimination juridique dans certains pays.  La criminalisation de l’homosexualité dans près de 80 pays continue d’être un obstacle à une réponse effective à l’épidémie, a-t-il accusé. 


M. Wenaweser a également dénoncé la marginalisation des toxicomanes, des professionnels du sexe et des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.  Une réponse adéquate au fléau doit reconnaître tous les déterminants structurels des risques et des vulnérabilités et aborder la dimension genre de l’épidémie.  Le représentant a notamment cité les mérites de l’accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive, notamment pour éliminer la transmission de la mère à l’enfant.  Il a regretté que la Déclaration politique de 2006 ait manqué de prendre en compte la dimension « droits de l’homme » de la lutte contre le VIH/sida.


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a expliqué que son pays avait mis en place des stratégies de lutte qui avaient permis d’améliorer l’accès aux services et aux soins.  Des programmes de prévention de la transmission de la mère à l’enfant ont été mis en place et des traitements antirétroviraux ont été mis à disposition.  Face au problème de la féminisation du VIH/sida, la Colombie a mis en place des stratégies pour favoriser l’équité.  Il existe également des programmes destinés aux jeunes.  Pour assurer l’efficacité de la prévention, le coût des tests de dépistage et des traitements antirétroviraux doit baisser.  M. Ruiz a également appelé au renforcement des systèmes de santé et de recherche.  Des sources durables de financement doivent également être identifiées, a-t-il ajouté.


Mme EDITA HRDA (République tchèque) a estimé que la lutte contre le VIH/sida ne serait pas efficace si l’on ne cible pas les groupes vulnérables et les régions géographiques les plus touchées.  Elle a appelé à la promotion d’un comportement sexuel plus responsable, avant d’indiquer que la prévention était un des principaux piliers de la politique tchèque en matière de lutte contre le VIH/sida.  La représentante a expliqué que son pays avait mis en œuvre des programmes de prévention dans certains des pays les plus touchés d’Europe de l’Est, notamment l’Ukraine, le Bélarus et le Tadjikistan.


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a déclaré que la prévention était au cœur de la stratégie italienne en matière de VIH/sida, une approche holistique permettant de combiner efficacement les progrès scientifiques et les politiques sociales.  Le représentant a ajouté que le Gouvernement italien s’efforce de lier la lutte contre la toxicomanie à celles contre la propagation du VIH, l’hépatite et la tuberculose, cela en suivant de près les guides techniques fournis par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ONUSIDA et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  Il a par ailleurs souligné que la lutte contre le sida faisait partie intégrante de la coopération au développement ; l’Italie souscrivant pleinement aux stratégies de développement figurant dans la Déclaration de Paris et l’Agenda d’Accra pour l’action.  Enfin, il a appuyé le projet de document final qui, selon lui, contribuera à la réalisation de la vision du Secrétaire général d’un monde sans nouvelle infection, sans discrimination et sans mort associée au VIH. 


M. GHULAM SEDDIQ RASULI (Afghanistan), a indiqué que malgré les contraintes sécuritaires, le Ministère de la santé publique avait réussi à fournir des services préventifs, des traitements et des soins, « même dans les régions les moins sécurisées et les plus reculées ».  Le dépistage a augmenté grâce à la mise en œuvre d’un service volontaire de conseil et de dépistage, a-t-il également fait savoir.  Le représentant a aussi indiqué que l’Afghanistan cherchait à lever les barrières sociales et économiques à l’accès aux services de santé, en fournissant des soins gratuits.  De plus, le Gouvernement a créé des partenariats avec la société civile afin d’atteindre les groupes les plus vulnérables, à savoir les toxicomanes, les prisonniers et les professionnels du sexe.  Des efforts sont également en cours pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination.


Mme PAULETTE A. BETHEL (Bahamas) a indiqué que le taux d’infection baissait dans son pays depuis l’introduction de traitements antirétroviraux en 2001.  Elle a cependant estimé qu’on ne devait pas laisser l’actuelle situation économique entraver les efforts de lutte contre le VIH/sida.  Elle a estimé qu’il fallait prêter une attention particulière à la situation des personnes marginalisées, ainsi qu’aux orphelins et aux mères.  Elle a prôné l’adoption d’une approche commune qui prenne en compte les maladies connexes et le financement des traitements antirétroviraux.  La télémédecine doit également être promue, a-t-elle ajouté.


Mme SUSAN WAFFA-OGOO (Gambie) a appelé au renforcement des mesures nationales et internationales ainsi qu’au recalibrage des pratiques optimales des trois dernières décennies.  Elle a fait part de la volonté politique de son pays de lutter contre le VIH/sida, évoquant notamment la création d’un secrétariat national à cet effet.  Elle a vanté les mérites des partenariats entre tous les acteurs de la société.  Mme Waffa-Ogoo a rappelé que le VIH entravait le développement.  Elle a évoqué les grandes lignes de la Stratégie de lutte pour la période 2009-2014, indiquant que la discrimination compromet les efforts déployés.  La représentante a défendu l’approche multisectorielle.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a expliqué que la réponse nationale à la pandémie de VIH/sida au Pakistan repose sur trois piliers: la prévention et le traitement, la communication et la gouvernance.  Il a assuré que la société civile partageait le poids de la mise en œuvre des mesures pertinentes, en particulier dans les zones rurales.  Le représentant a insisté sur le fait que la lutte antisida n’est pas qu’une question de santé.  Le VIH/sida est un problème de développement, a-t-il dit, cela tant que la pandémie sera associée au défi persistant de la pauvreté.  C’est pourquoi, a-t-il plaidé, combattre la pandémie et éradiquer la pauvreté doivent aller de pair.  Il a estimé qu’il faut à cette fin réduire d’urgence la dette des pays pauvres, renforcer l’accès au marché des génériques produits dans les pays en développement et faire en sorte que les pays industrialisés honorent leurs engagements au titre de l’aide publique au développement.


M. RAYKO S. RAYTCHEV (Bulgarie) a indiqué qu’en matière de lutte contre le VIH/sida, son pays s’efforçait de renforcer ses capacités humaines et institutionnelles et d’établir les normes des meilleures pratiques.  Des cliniques mobiles et des centres pour toxicomanes ont été crées et les personnes vivant avec le VIH ont accès à toute une gamme de services, a-t-il expliqué.  Le représentant a estimé que les États Membres devaient réaffirmer leur engagement à mettre en œuvre des programmes en faveur des groupes marginalisés. 


Il a également prôné une approche fondée sur le respect des droits de l’homme, avant d’appeler à l’intégration de services spécifiques de prévention et de contrôle dans les infrastructures chargées du VIH et des maladies infectieuses.  M. Raytchev a aussi appelé les gouvernements et les organisations internationales à réaffirmer leur engagement financier afin de garantir un accès universel aux médicaments, en particulier pour les femmes et les enfants touchés.


M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a déclaré que son pays avait enregistré ces dernières années des progrès significatifs dans la lutte contre le sida.  Depuis l’apparition du premier cas en 1987, le nombre de décès dus au sida décline au Guyana et l’appui aux malades s’améliore nettement, a-t-il dit.  Après avoir ajouté que le taux de la transmission mère-enfant était de 1,1% en 2009, il a noté qu’aujourd’hui l’accès aux traitements antirétroviraux concerne 83% des personnes ayant besoin de ces médicaments essentiels.  Le représentant a considéré que ces progrès avaient pu être accomplis grâce à un engagement politique au plus haut niveau, coordonné par la Commission nationale sur le sida.  Il a également salué l’appui des donateurs, au premier rang desquels les États-Unis.


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a dit souscrire à la vision novatrice du Secrétaire général relative à l’objectif du « triple zéro ».  Il faut mettre au point des stratégies holistiques axées sur des résultats et des éléments objectifs, ce qui permettra de mettre fin au fléau du sida, a-t-il dit.  Les jeunes doivent être impliqués plus avant dans les politiques et faire profiter la société de leur connaissance des médias sociaux pour communiquer sur les réalités de la pandémie, a encore déclaré le représentant. 


M. FERIT HOXHA (Albanie) a félicité la communauté internationale et les Nations Unies pour leur engagement dans la lutte contre le VIH/sida et, notamment, pour leurs campagnes de sensibilisation et d’information.  Il a aussi salué l’engagement de la société civile dans la riposte à ce fléau, soulignant que tous ces efforts avaient abouti à la réduction du taux d’infection dans le monde.  Si l’Albanie subit faiblement l’incidence du sida, il accorde cependant à ce problème une attention de plus en plus prioritaire, a-t-il dit.  Il a précisé que le Gouvernement menait des campagnes de sensibilisation et concentrait ses efforts en faveur de la prévention et les soins des personnes touchées. 


La riposte est coordonnée au plan des institutions gouvernementales et de la société civile, a ajouté le représentant.  Il a cependant indiqué que l’Albanie enregistrait une progression du taux d’infection.  Ce sont les personnes âgées de 16 à 24 ans qui présentent le plus de risque, notamment celles qui abandonnent l’école, celles qui émigrent et celles qui changent de comportement sexuel, a-t-il précisé.  Certains secteurs de la société civile continuent de jouer un rôle essentiel dans la riposte contre le VIH/sida, s’est félicité le délégué, mais il a reconnu qu’il fallait en faire encore davantage et notamment renforcer les stratégies de lutte contre le virus mises en place.


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les efforts collectifs déployés pour assurer un accès universel en matière de prévention, de soins, de traitement et d’appui.  Le facteur temps est essentiel car, a-t-il dit, même si les premiers cas d’infection sont apparus pendant les années 80, il a fallu plus d’une décennie pour admettre l’existence et les dangers du virus.  M. Desta a ensuite souligné que depuis l’adoption de la Déclaration d’engagement de 2001, le taux de prévalence du HIV en Érythrée était passé de 2,8% à moins d’1% grâce à l’amélioration des services de traitement et de soins.  Il a ajouté que la Déclaration politique que l’Assemblée générale s’apprêtait à adopter devrait être suivie d’actions concrètes.


M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a indiqué qu’avec plus de 18 000 Boliviens vivant avec le VIH/sida, le Gouvernement avait fait de la lutte contre ce fléau une priorité.  Il s’attache à lutter notamment contre la stigmatisation et la discrimination.  Le représentant a expliqué qu’un plan national stratégique visait à assurer le respect des engagements pris dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment l’OMD nº6 relatif au VIH/sida.  Son pays a adopté une loi sur la prévention du sida, qui réaffirme les droits des personnes touchées et notamment le droit aux soins sans discrimination a-t-il dit.  « Nous espérons que nous aurons maîtrisé l’épidémie d’ici à 2012, grâce notamment à la mobilisation des collectivités pour la prévention et le respect des droits de l’homme », a-t-il dit. 


Les priorités en Bolivie sont notamment la décentralisation des actions de contrôle et de soin, le renforcement du système d’information épidémiologique, la prévention de la transmission verticale et encore le renforcement des soins aux personnes touchées.  Le représentant a par ailleurs fait état de la Convention de coopération Sud-Sud, grâce à laquelle 800 trithérapies seront mises en place en Bolivie.  « Nous devons prendre des décisions audacieuses pour progresser vers une génération qui ne connaîtra plus de VIH », a-t-il conclu, avant d’appeler à faire tomber les barrières de la propriété intellectuelle et à tenir compte des avis des jeunes.


Explications de position


Le représentant de la République arabe syrienne, au nom du Groupe des États arabes, a déclaré attacher beaucoup d’importance au soutien aux efforts de lutte contre la maladie.  Les États de ce Groupe ont d’ailleurs intensifié leurs programmes de prévention, de traitement, de soins et de soutien, tout en cherchant à mieux intégrer les personnes vivant avec le VIH/sida dans les sociétés.  Ces mesures ont été efficaces, a-t-il dit.  Il s’est dit convaincu du rôle que jouent les familles dans la prévention de la propagation de la maladie.  Il faut présenter aux jeunes les dangers de ce fléau et ses effets dévastateurs, a-t-il expliqué.


Le représentant a réaffirmé le droit souverain des États de mettre en œuvre les programmes de lutte contre le VIH/sida d’une manière qui respecte pleinement le droit national, ainsi que les valeurs morales, culturelles et religieuses de chaque peuple et les droits reconnus au plan international.  Il a exigé que soient respectées les valeurs morales, culturelles et religieuses de chacun, sans politisation ni politique de deux poids deux mesures.  Il s’est joint au consensus dans l’adoption de la Déclaration politique en faisant preuve d’une grande flexibilité, a-t-indiqué.  Il a mis l’accent sur la nécessité de fournir des soins à tous, sans établir de priorité parmi les victimes du VIH/sida.  Le fait de définir des groupes vulnérables particuliers doit relever des compétences de chaque État en fonction de ses caractéristiques nationales, a-t-il estimé. 


Le représentant de la République islamique d’Iran a affirmé sa volonté d’offrir des soins au plus grand nombre de personnes touchées.  Il a cependant regretté que la Déclaration adoptée contienne des éléments discriminatoires.  Toute personne a droit à ces soins, qu’elle appartienne à un groupe ou à un autre, a-t-il observé.  En outre, a-t-il noté, la Déclaration ne reconnaît pas le rôle négatif des comportements à risque.  Il a donc émis des réserves sur le paragraphe 29 de la Déclaration politique sur le VIH/sida et indiqué qu’il ne se considérait pas comme engagé par les dispositions qui pourraient être interprétées comme promouvant des comportements non éthiques et qui iraient à l’encontre des valeurs morales et non éthiques de son pays. 


Le représentant du Brésil a salué l’engagement vigoureux du système des Nations Unies pour lutter contre le VIH/sida.  Il a jugé très important que des objectifs aient été clairement définis pour la première fois, comme l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant d’ici à 2015 et l’accélération de l’accès au traitement antirétroviral.  Il n’y a pas de succès possible sans cet accès.  Il est aussi important d’inclure les populations clefs comme les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les professionnels du sexe et les toxicomanes qui utilisent des drogues injectables.


Le représentant a souligné l’importance de réagir face à l’épidémie.  Il a exigé que des médicaments abordables, y compris génériques, soient accessibles à tous et que les droits des personnes touchées soient protégés.  Beaucoup reste à faire pour progresser face à l’épidémie.  Il est nécessaire de garantir les droits des populations clefs, pas seulement les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes et les professionnels du sexe, mais aussi les transsexuels et les prisonniers, notamment.  Le représentant a aussi plaidé en faveur de l’élimination des obstacles à travers les politiques de santé publique.  Les pays doivent mettre en œuvre les programmes nécessaires et les médicaments génériques doivent être vendus en toute sécurité une fois les délais des brevets échus, a-t-il exigé.  Le représentant a enfin appelé à travailler sur des mécanismes de financement nouveaux pour la lutte contre le sida, comme l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI).


Le représentant du Mexique a estimé important que la Déclaration tienne compte des préoccupations de la société civile, notamment l’intégration d’une démarche centrée sur les droits de l’homme.  La pandémie d VIH ne connaît pas de frontières et il importe donc d’adopter une démarche aussi large que possible.  Des situations à risques existent dans toutes les sociétés et il faut combattre la discrimination, notamment l’homophobie et la transphobie, a-t-il souligné.


L’Observatrice du Saint-Siège a fait une déclaration. Elle a estimé qu’en se référant aux « jeunes », les États devaient toujours respecter les droits et les devoirs des parents d’élever et d’éduquer leurs enfants.  Elle a estimé que la famille, basée sur le mariage entre « un seul homme et une seule femme », était indispensable à la lutte contre le VIH.  Elle a ensuite fait savoir que sa délégation rejetait l’expression « populations à haut risque » car, a-t-elle dit, elle traite les personnes comme des objets » et donne « l’impression erronée que certains types de comportements irresponsables sont moralement acceptables ».  Elle a ajouté que le Saint-Siège n’appuyait pas l’utilisation de préservatifs dans les programmes de prévention contre le VIH/sida ni les  programmes d’éducation sexuelle ou à la sexualité.  Elle a ajouté que ceux-ci ne devaient pas chercher à convaincre que les comportements à risque étaient acceptables.  La seule méthode sûre pour prévenir la transmission sexuelle du HIV est l’abstinence avant le mariage et la fidélité mutuelle dans le mariage, a-t-elle avancé.


Elle a également rejeté les efforts de « réduction du mal » en matière d’utilisation de drogue, estimant que cette approche ne respectait pas la dignité des toxicomanes.  Elle s’est aussi insurgée contre le terme « professionnels du sexe » car, a-t-elle affirmé, il l’impression erronée que la prostitution est une forme de travail légitime.


L’intervention de cette délégation a été interrompue à plusieurs reprises par des manifestations de désaccord de certains participants.


Déclarations


M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, a relevé que la Déclaration adoptée aujourd’hui avait fixé des objectifs clairement définis, comme l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant d’ici à 2015 et l’augmentation de l’accès universel au traitement antirétroviral.  « J’ai été encouragé par la ferme volonté des chefs d’État réunis cette semaine, pour garantir des sources novatrices et durables de soutien », a-t-il déclaré.  Les mères de famille bénéficieront grandement de ce plan d’action, a-t-il assuré. 


Le Conseil de sécurité a adopté mardi une résolution importante qui traite du problème de violence sexuelle et du droit des femmes et des filles au sortir de conflits, en lien avec le VIH/sida, a rappelé le Président.  M. Deiss a parlé à cet égard de la responsabilisation mutuelle dans ce domaine, qui, selon lui, est essentielle.  Il a enfin remercié les délégations qui ont mené les négociations, l’Australie et le Botswana, ainsi que les États Membres qui se sont engagés pour que les négociations soient couronnées de succès, ainsi que ONUSIDA.  « Nous devons gagner notre bataille contre le sida et nous y arriverons », a conclu le Président de l’Assemblée générale.


Mme JANE ADOLPHE, Observatrice du Saint-Siège, a appelé à reconnaître la dimension humaine de la lutte contre le VIH/sida.  Depuis le début de l’épidémie, les organisations et congrégations catholiques sont à l’avant-garde de la prévention et du soutien de millions de personnes affectées par le VIH/sida, a-t-elle souligné.  L’Église catholique gère 117 000 centres de santé et fournit à elle seule plus de 25% des soins apportés aux personnes touchées par le VIH/sida.  L’Église a toujours le désir de stopper la maladie en encourageant les seuls moyens universellement sûrs, comme l’abstinence avant le mariage, la fidélité mutuelle dans le mariage, des comportements sans risque, ainsi que l’accès universel aux traitements qui empêchent la propagation de la mère à l’enfant. 


Les programmes basés sur l’abstinence et la fidélité sont parvenus à réduire les nouvelles infections, a-t-elle fait valoir.  Selon elle, certains groupes continuent à nier ces résultats et se laissent guider par les intérêts financiers de la maladie.  L’observatrice a ajouté que le VIH/sida soulevait de nombreuses questions, dont des questions morales.  L’incidence de la maladie révèle une grande crise de valeur, a-t-elle estimé, avant d’inviter à aider tous les êtres humains à acquérir une dignité humaine.  Elle a estimé qu’il valait mieux encourager une personne à changer de comportement quand celui-ci était dangereux, plutôt que de penser qu’on ne pouvait rien y changer.


M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a passé en revue les principales initiatives de son organisation en matière de lutte contre le VIH qui, a-t-il précisé, ont profité à plus 100 millions de personnes.  Il a relevé que le VIH se propageait dans les populations rurales, mais que la majorité des initiatives en cours ciblait plutôt le milieu urbain.  Observant que la majorité de la population de pays en développement vivait en milieu rural où les infrastructures sanitaires font souvent défaut, il a appelé à un effort concerté pour répondre aux besoins de ces populations et y renforcer les systèmes de santé communautaires.


M. WILLIAM LACY SWING, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que la santé des migrants devait être une responsabilité partagée des États.  « Compte tenu de ce que les tendances migratoires façonneront les défis de la santé mondiale de demain, il faut que les stratégies de lutte contre le VIH/sida s’appliquent également au cas particulier des migrants, qui forment un des groupes humains les plus vulnérables », a-t-il dit.  Il a affirmé que les migrants devaient avoir accès aux services de prévention, de soins, de traitement des pays où ils transitent et où ils s’installent, ainsi qu’au bien-être. 


Mme URSULA SCHAEFER-PREUSS, Vice-Présidente de « Knowledge Management and Sustainable Development » à la Banque asiatique de développement, a indiqué que la région Asie-Pacifique abrite presque 5 millions de personnes vivant avec le VIH, dont 360 000 ont été infectées en 2009.  La bonne nouvelle est que la plupart des épidémies nationales ont été stabilisées et qu’aucun pays ne connaît une épidémie généralisée, a-t-elle dit.  Elle a estimé qu’il appartient aux pays de s’approprier la lutte contre le sida en y consacrant leurs ressources et en renforçant leurs systèmes de santé.  Elle a attiré l’attention sur la nécessité pour la région Asie-Pacifique d’étendre les services et programmes aux populations les plus touchées, comme les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, les professionnels du sexe et leurs clients.  « Oui, l’Asie et le Pacifique ont les ressources et la force nécessaires pour relever le défi », a-t-elle déclaré. 


Mais elle a averti qu’il fallait que les gouvernements fassent preuve de volonté politique et de leadership et que le secteur privé et les partenaires du développement s’engagent.  Mme Schaeffer-Preuss a également souligné la nécessité d’avoir de meilleures données pour pouvoir toucher les populations les plus affectées.  Elle a dit craindre un danger, celui de voir les hommes qui ont recours à la prostitution contaminer leur conjointe.


Mme SYLVIA J. ANIE, Directrice de la Division des programmes de transformation sociale du Secrétariat du Commonwealth, a estimé que les obstacles à l’accès universel au traitement et la stigmatisation des victimes constituaient les principaux freins en matière de lutte antisida.  Elle a expliqué que, dans les 54 pays qui composaient cet ensemble, le Secrétariat du Commonwealth s’efforçait de sensibiliser aux enjeux du combat contre la pandémie.  Mme Anie a précisé que les programmes d’éducation du Commonwealth s’adressaient d’abord aux plus jeunes, qui représentent 60% de la population dans les pays concernés, et impliquaient des jeunes citoyens vivant avec le VIH.  Elle a conclu en assurant l’Assemblée générale que le Secrétariat du Commonwealth soutenait pleinement les recommandations issues de la Réunion de haut niveau.


M. MICHEL KAZATCHKINE, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a indiqué que le Fonds mondial assistait aujourd’hui la moitié des six millions de personnes qui suivent un traitement antirétroviral dans les pays en développement. Le Fonds mondial est aussi le principal donateur international en ce qui concerne la prévention du VIH.  Au cours des huit dernières années, les programmes appuyés par le Fonds mondial ont sauvé environ sept millions de vies.  Il a ajouté qu’il avait contribué à mobiliser de larges partenariats entre les gouvernements, la société civile, les agences multilatérales et le secteur privé.


Selon le Fonds mondial, il faut trouver un équilibre entre l’appropriation nationale des programmes et la nécessité de cibler les populations les plus à risque, telles que les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les consommateurs de drogues et les travailleurs du sexe.  Il faut également protéger les droits de l’homme et garantir un accès équitable à la prévention et au traitement du VIH ainsi qu’aux soins.  Enfin, il faut affecter des ressources supplémentaires à la lutte contre le sida et les autres maladies.


M. RYUHEI KAWADA, Union interparlementaire, a attiré l’attention sur le fait que les lois peuvent être à double tranchant.  D’un côté, elles interdisent la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH, prévoient une éducation à la protection contre le VIH pour les enfants scolarisés et, de l’autre, elles pénalisent la consommation de drogues, le commerce du sexe et les relations sexuelles entre hommes.  Lorsqu’une personne est qualifiée de criminelle, il est plus difficile pour elle d’aller demander un traitement contre le sida, a-t-il expliqué.  Certains pays qualifient même de délit pénal la transmission du VIH. 


Il faut donc être vigilant à ce que les lois relatives au VIH/sida n’aboutissent pas à stigmatiser les personnes vivant avec le virus ou à les décourager de se faire tester, a averti M. Kawada.  Il a expliqué que le Groupe consultatif de l’UIP sur le VIH/sida offre aux parlementaires un accès aux expertises politiques permettant de mieux exercer leur devoir en élaborant les lois.  Il a appelé les législateurs à améliorer l’accès aux médicaments antirétroviraux par des lois sur les droits de l’homme, la propriété intellectuelle et les accords commerciaux. 


M. ROBERT L. SHAFER, Observateur permanent de l’Ordre militaire souverain de Malte, a parlé des activités de l’Ordre en Amérique latine, en Asie et en Afrique, avant de préciser que l’Ordre comble les lacunes des systèmes de santé en créant des structures et mécanismes qui participent à la lutte contre le VIH/sida.  Le représentant a donné l’exemple du Kenya où l’Ordre travaille dans des laboratoires et centres de santé dans les zones les plus désavantagées, traitant ainsi les nombreux patients infectés par le VIH/sida.  En Inde, l’Ordre se concentre sur les jeunes hommes migrants pour les sensibiliser aux maladies sexuellement transmissibles, a-t-il ajouté.  Dans toutes ses actions, l’Ordre de Malte respecte la dignité de chaque personne.


M. DAVID PATTERSON, Organisation internationale de droit du développement (OIDD), a déclaré que les réformes juridiques pour lutter contre la discrimination étaient un élément essentiel dans la réponse à apporter à la pandémie de VIH/sida, mais qu’elles n’étaient pas le seul élément.  En effet, des services juridiques à des tarifs abordables sont indispensables.  L’OIDD a lancé en 2009, dans huit pays pilotes, un programme juridique pour offrir des services relatifs au VIH/sida, qui devrait s’étendre à 17 pays en tout en 2011, a indiqué le représentant.  Également en 2009, l’OIDD a organisé le premier Séminaire régional de formation sur le droit et la politique en Asie-Pacifique, ainsi que des consultations régionales en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne.  Enfin, a précisé M. Patterson, en 2011, l’OIDD, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a organisé le premier atelier national sur les droits de propriété intellectuelle et l’accès aux traitements au Népal.


M. UFUK GOKCEN, Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a indiqué que la résolution adoptée par l’OCI en mars 2009 a exhorté ses membres à se concentrer sur des programmes de prévention du VIH en coopération avec, entre autres, ONUSIDA, l’OMS et le Fonds mondial.  Ces programmes sont conçus et mis en œuvre dans le plein respect des valeurs culturelles, éthiques et sociales des États membres de l’OCI, a-t-il précisé.  Il a ajouté qu’un mémorandum d’accord avait été signé entre le Secrétariat général de l’OCI et le Fonds mondial, en mai 2009, afin de renforcer la coopération entre les deux organisations.  En outre, depuis la création du Fonds mondial, 46 États membres de l’OCI ont bénéficié du fonds, tandis que l’Arabie saoudite, le Koweït, la Malaisie et le Nigéria y ont versé des contributions. 


Mme SOPHIE KISTING, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué que la stigmatisation et la discrimination sur le lieu du travail faisaient perdre leur emploi à des millions de travailleurs et de travailleuses dans le monde.  De plus, la peur de la discrimination entravent les efforts de prévention car nombreux sont ceux, notamment parmi les groupes à risques, qui évitent de faire un test de dépistage.  Mme Kisting a ajouté que dans certains pays, 40% des personnes vivant avec le VIH avaient perdu leur emploi à cause de la discrimination.


La représentante de l’OIT a expliqué qu’alors que les grandes multinationales avaient adopté des mesures pour contrer ces problèmes, il était souvent impossible d’avoir les mêmes résultats dans les petites et moyennes entreprises, sans appui extérieur.  Les secteurs où les gens sont les plus vulnérables sont ceux de l’extraction minière, du tourisme, du transport, de l’éducation et de la santé.  Après avoir souligné le sort des travailleurs migrants, Mme Kisting a averti que les mauvaises conditions de travail des agents de santé pouvaient augmenter leur risque d’être exposés au VIH.


M. BRIAN BRINK, Anglo American Plc, a consacré son intervention à une jeune femme morte du sida, il y a trois semaines, faute de soins appropriés.  C’est une situation courante en Afrique subsaharienne, où les femmes et les bébés continuent d’être infectés et où les traitements interviennent trop tard.  Il a jugé essentiel de fonder la lutte contre le VIH/sida sur le respect des droits de l’homme et d’insister sur le caractère volontaire des tests de dépistage ainsi que sur l’importance des mesures de suivi.  M. Brink a estimé qu’une entreprise qui consacre des fonds à l’accès de ses travailleurs aux traitements du sida fait un très bon investissement.  Il a appelé à l’augmentation de ce type d’investissements, relevant cependant que ceux-ci étaient bien inférieurs aux besoins.


Mme ESTHER BOUCICAULT STANISLAS, Fondation Esther Boucicault Stanislas, a, parlant d’Haïti, dénoncé le manque d’accès au logement, à la nourriture, à l’eau potable et à des soins de santé adéquats qui compromettent le système immunitaire des personnes vivant avec le VIH.  Elle a prévenu que les multiples villages de tentes installés après le séisme continuaient d’exposer les filles et les femmes à la violence sexuelle, accroissant ainsi le risque d’infection au VIH.


Mme Stanislas a insisté sur la nécessité de renforcer la capacité économique et financière des Haïtiens touchés par le VIH par l’éducation et l’emploi.  Elle a rappelé que les séropositifs ne pourront jamais accéder aux médicaments de deuxième ligne si « les intérêts des grands groupes pharmaceutiques passent avant la vie des gens ».


Mme SILVIA PETRETTI, Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH, a expliqué que les personnes vivant avec le VIH doivent participer à la réponse à l’épidémie.  Elle s’est toutefois demandée si on écoutait ces personnes, notamment les femmes vivant avec le VIH.  Si elle a applaudi la Déclaration, elle a regretté que l’on ne s’intéresse aux femmes que pour ce qui est de la transmission de la mère à l’enfant et de la santé reproductive.  Nous ne sommes pas que des « faiseuses de bébés », et notre vie doit être reconnue que l’on ait des enfants ou pas, a-t-elle déclaré.  La violence sexiste est une des causes du VIH, a-t-elle ajouté, avant de demander que soient fixés des objectifs quantifiés et concrets dans ce domaine. 


Mme Petretti a regretté le manque d’objectifs pour les populations clefs tels que les transsexuels.  Comment pouvons-nous aussi réussir et travailler ensemble quand les droits essentiels ne sont pas respectés? a-t-elle demandé.  Vous êtes liés par la Déclaration universelle des droits de l’homme qui consacre nos droits d’avoir une famille et de ne pas subir de traitement dégradants.  Elle reconnaît également notre droit à l’information, a-t-elle ajouté.  Mais ces droits sont bien souvent bafoués, ce qui conduit à la propagation du VIH.  La représentante a insisté pour que soit établie une véritable alliance avec la société civile, capable de forger une meilleure riposte à l’épidémie.  Faites-nous participer et utilisez notre expérience personnelle! a-t-elle lancé à l’adresse des délégations.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat du Groupe d’experts chargé d’aider le Comité des sanctions contre l’Iran à exercer son mandat

CS/10276

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat du Groupe d’experts chargé d’aider le Comité des sanctions contre l’Iran à exercer son mandat

09/06/2011
Conseil de sécuritéCS/10276
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6552e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN LE MANDAT DU GROUPE D’EXPERTS CHARGÉ

D’AIDER LE COMITÉ DES SANCTIONS CONTRE L’IRAN À EXERCER SON MANDAT


Le Conseil de sécurité a, cet après-midi, prorogé jusqu’au 9 juin 2012 le mandat du Groupe d’experts chargé d’aider le Comité créé par la résolution 1737 (2006) à exécuter son mandat et à s’acquitter de plusieurs de ses tâches concernant l’application des sanctions contre la République islamique d’Iran.


Le Conseil, par la résolution 1984 (2011), adoptée par 14 voix pour et une abstention, celle du Liban, a également demandé au Groupe d’experts de lui présenter, ainsi qu’au Comité, un rapport de mi-mandat sur ses travaux, puis un rapport final.


Le 9 juin 2010, face au refus des autorités de l’Iran de satisfaire aux exigences de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le Conseil de sécurité avait, par la résolution 1929 (2010), adopté une nouvelle série de sanctions contre la République islamique d’Iran. 


Il avait également demandé au Secrétaire général de créer, pour une période initiale d’un an, un groupe de huit experts au maximum, chargé d’aider le Comité à s’acquitter de son mandat et à accomplir certaines de ses tâches.


Le représentant du Liban a indiqué cet après-midi que sa délégation s’était abstenue, conformément à la position, identique, qu’elle avait adoptée lors du vote de la résolution 1929 (2010).  Il a réaffirmé l’attachement « du Liban et de tous les pays arabes » au principe d’équilibre entre les trois piliers principaux du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP): désarmement, non-prolifération, et accès aux usages civils de l’énergie nucléaire. 


«  Nous attendons le jour, a-t-il ajouté, où les populations du Moyen-Orient pourront profiter d’une région exempte de tout armement nucléaire. »


Les délégations de la Fédération de Russie et de la Chine ont toutes les deux mis l’accent sur le devoir d’indépendance du Groupe d’experts, rappelant que la résolution insistait sur la nécessité, pour ce Groupe, de produire des « évaluations, analyses et recommandations crédibles et étayées par des faits ».


« Il est important que les experts fassent montre de prudence dans le traitement des informations qu’ils détiennent », a précisé le représentant de la Fédération de Russie.


Les représentants des États-Unis, de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, pays coauteurs du texte de la résolution, ont souligné le rôle crucial du Groupe d’experts dans le régime d’application des sanctions contre l’Iran.


« En peu de mois, le Groupe a fait un travail remarquable », en fournissant « des analyses et des informations précieuses pour comprendre et améliorer l’application de ces sanctions », a ainsi expliqué le représentant de la France.


Avec ses homologues américain et britannique, il a fait état du dernier rapport de l’AIEA, lequel, mentionne selon eux les violations continues, par l’Iran, de ses obligations et le refus de ce pays de coopérer avec l’Agence. 


« L’Iran n’a pas pris la mesure des décisions prises par le Conseil de sécurité », a constaté la représentante des États-Unis, en soulignant qu’il était « impératif » pour la communauté internationale de renforcer l’application des sanctions.



NON-PROLIFÉRATION


Texte de la résolution S/RES/1984 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures sur la question, dont les résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008), 1835 (2008), 1887 (2009) et 1929 (2010), ainsi que la déclaration de son président en date du 29 mars 2006 (S/PRST/2006/15), et réaffirmant leurs dispositions,


Rappelant la création, en application du paragraphe 29 de sa résolution 1929 (2010), d’un Groupe d’experts, placé sous la supervision du Comité, chargé d’accomplir les tâches énoncées dans ledit paragraphe,


Rappelant que le Groupe d’experts constitué par le Secrétaire général en application du paragraphe 29 de la résolution 1929 (2010) a publié un rapport d’étape le 9 février 2011 et un rapport final le 7 mai 2011,


Rappelant les normes méthodologiques applicables aux rapports des mécanismes de surveillance de l’application des sanctions, contenues dans le rapport du Groupe de travail informel du Conseil de sécurité sur les questions générales relatives aux sanctions (S/2006/997),


Notant, à cet égard, qu’il importe que le Groupe d’experts produise en toute indépendance des évaluations, analyses et recommandations crédibles et étayées par des faits, conformément à son mandat,


Déterminant que la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs continue de constituer une menace pour la paix et la sécurité internationales,


Agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide de proroger jusqu’au 9 juin 2012 le mandat qu’il a confié au Groupe d’experts au paragraphe 29 de sa résolution 1929 (2010) et prie le Secrétaire général de prendre les dispositions administratives voulues à cet effet;


Demande au Groupe d’experts de présenter au Comité, le 9 novembre 2011 au plus tard, un rapport de mi-mandat sur ses travaux, et lui demande de lui présenter ce rapport, après en avoir discuté avec le Comité, le 9 décembre 2011 au plus tard; lui demande en outre de présenter au Comité, trente jours au moins avant l’expiration de son mandat, un rapport final contenant ses conclusions et recommandations, et lui demande enfin de lui présenter ce rapport, après en avoir discuté avec le Comité, à l’expiration de son mandat;


Prie le Groupe d’experts de transmettre un programme de travail au Comité trente jours au plus après sa reconduction, invite le Comité à échanger régulièrement des vues avec lui au sujet de ce programme de travail, et demande au Groupe d’experts d’informer le Comité de toute mise à jour dudit programme;


Engage vivement tous les États, organismes des Nations Unies et autres intéressés à apporter leur entière coopération au Comité créé par la résolution 1737 (2006) et au Groupe d’experts, en particulier à leur communiquer toute information dont ils disposeraient au sujet de l’application des mesures imposées par les résolutions 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et 1929 (2010);


Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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République démocratique du Congo: le Chef de la MONUSCO souligne devant le Conseil de sécurité l’importance critique des prochaines élections

CS/10275

République démocratique du Congo: le Chef de la MONUSCO souligne devant le Conseil de sécurité l’importance critique des prochaines élections

09/06/2011
Conseil de sécuritéCS/10275
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6551e séance – matin


RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO: LE CHEF DE LA MONUSCO SOULIGNE DEVANT LE CONSEIL

DE SÉCURITÉ L’IMPORTANCE CRITIQUE DES PROCHAINES ÉLECTIONS


Le Représentant permanent de la RDC déclare que son gouvernement appuie

la recommandation du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat de la MONUSCO


Dans la cadre de l’examen de la situation concernant la République démocratique du Congo (RDC), le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), M. Roger Meece, a mis l’accent, ce matin, devant le Conseil de sécurité, sur l’« importance critique » des prochaines élections dans le pays.


Selon le calendrier annoncé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des élections présidentielles et législatives sont prévues le 28 novembre 2011 en RDC. 


«  Nous ne nous faisons aucune illusion sur l’ampleur des défis que présente l’organisation d’élections réussies et sur le fait qu’elles n’aient aucune garantie de succès », a souligné M. Meece, qui présentait au Conseil de sécurité le dernier  rapport du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, sur la MONUSCO.


Le Représentant spécial a cependant rappelé que les facteurs de risque que l’on observe aujourd’hui sont les mêmes que ceux qui existaient lors des élections de 2006, lesquelles s’étaient déroulées avec succès.


Dans son rapport, le Secrétaire général recommande que le mandat de la MONUSCO, qui doit expirer le 30 juin 2011, soit prorogé d’une nouvelle période de 12 mois, les effectifs des contingents militaires et unités de police de la Mission étant « maintenus aux niveaux actuellement autorisés ».  Il recommande aussi que la MONUSCO « continue d’apporter un appui logistique et technique afin que des élections crédibles, libres, régulières et transparentes puissent avoir lieu à l’échéance prévue ».


M. Meece a souligné, dans son exposé, que la MONUSCO soutenait activement le processus électoral en RDC, ceci, en assurant le transport de plusieurs tonnes de matériel, en fournissant un appui technique dans divers secteurs et, plus généralement, en aidant les autorités à respecter le calendrier.  Toutefois, a-t-il dit, pour le prochain exercice budgétaire, la Mission aura besoin de ressources financières supplémentaires afin de poursuivre un tel appui sans que celui-ci ait des conséquences négatives sur d’autres activités.


Le Chef de la MONUSCO a en outre constaté que des progrès significatifs avaient été réalisés concernant la situation sécuritaire au cours des dernières années dans l’est de la RDC.  Toutefois, a-t-il ajouté, il y a encore beaucoup à faire.


Selon le Représentant spécial, « l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) continue de poser la principale menace à la population civile ».  Ses combattants, a-t-il expliqué, « ont toujours recours à des tactiques extrêmement très brutales », et leurs déplacements à travers les frontières entre la RDC, la République centrafricaine et le Sud-Soudan compliquent la situation.


La seule stratégie qui permettra de réduire de façon importante ou d’éliminer la LRA en tant que menace actuelle dans la région doit se concentrer sur son leadership, a-t-il souligné, précisant que trois des membres de la direction de ce groupe armé étaient sous le coup d’une inculpation de la Cour pénale internationale (CPI).  « Cette stratégie exige néanmoins un large effort qui dépasse la portée et le mandat de la MONUSCO, mais que nous sommes prêts à soutenir dans la mesure du possible », a-t-il observé.


De même, M. Meece a-t-il jugé « encourageante » l’arrestation récente de Bernard Munyagishari, recherché par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) depuis 2005, pour génocide et crimes contre l’humanité.  « Nous continuons d’explorer activement avec les autorités congolaises les possibilités de réduire, aussi rapidement et efficacement que possible, la capacité des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) afin de mettre fin à cette menace qui se pose de longue date à la sécurité de l’est du Congo et de la région », a-t-il déclaré.


Le Représentant spécial a en outre indiqué que le dialogue se poursuivait avec les autorités gouvernementales congolaises pour tenter de résoudre la question de la situation sécuritaire dans les Kivus.


M. Meece a noté que les opérations militaires de la MONUSCO étaient affectées par la réduction du nombre d’hélicoptères mis à la disposition de la Mission.  « Combler le déficit des capacités de la MONUSCO en matière d’hélicoptères sera essentiel pour maintenir les efforts de la Mission pour la protection des civils et d’autres tâches relevant de son mandat », a-t-il assuré.


Dans le domaine de l’exploitation illégale des ressources minières, le Chef de la MONUSCO a estimé qu’il était important que les efforts internationaux entrepris par différents pays puissent être coordonnés, dans la mesure du possible, avec ceux des organisations régionales et de la RDC elle-même.  La MONUSCO, a-t-il dit, continue d’aider le Gouvernement congolais à créer des centres de traçage, où l’origine des minerais exploités et commercialisés dans l’est de la RDC peut être certifiée.


Par ailleurs, au début de son exposé, M. Meece avait remercié également tous ceux qui avaient exprimé leurs condoléances ou apporté leur soutien à la MONUSCO après l’accident tragique d’un avion affrété par la Mission, qui s’est écrasé lors de l’atterrissage sur l’aéroport N’Djili de Kinshasa, le 4 avril dernier, faisant 33 morts.


De son côté, le Représentant permanent de la RDC auprès des Nations Unies, M. Ileka Atoki, a affirmé que « l’organisation et la tenue des élections dans les meilleures conditions seront sans nul doute le défi premier et immédiat du Gouvernement de la RDC et de la communauté internationale ». 


« Il s’agit maintenant pour la classe politique congolaise et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) non seulement d’accélérer les préparatifs des élections qui doivent se tenir selon le calendrier établi et dans le délai constitutionnel, mais aussi de gérer ce processus dans un climat apaisé », a dit le représentant.


M. Atoki a également souligné que son pays appuyait la recommandation du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat de la MONUSCO et demandait la reconduction des dispositions de la résolution 1925 (2010), lesquelles, dans la perspective d’un retrait progressif et ordonné de la MONUSCO, donnent mandat à l’Équipe conjointe d’évaluation d’aider à la prise de décisions communes de la Mission qui répondra le mieux aux nouveaux défis qui se posent sur le terrain.


Le délégué de la RDC a en outre appelé la communauté internationale et les pays amis qui le désirent « à venir investir massivement » en RDC et participer au développement et au relèvement économique du pays.  « Les potentialités du Congo, la vivacité de sa population, permettent d’envisager une coopération gagnante-gagnante », a-t-il dit.


De même, le représentant a affirmé que la RDC « continuait à placer sa confiance en la MONUSCO pour la réforme de la police nationale, avec pour objectif immédiat la formation de ses effectifs qui seront appelés à sécuriser les élections ».  « Quant à l’armée nationale, c’est l’option bilatérale qui est privilégiée et pour laquelle des accords, en cours d’exécution, ont déjà été négociés et conclus avec certains pays », a-t-il ajouté.


S’agissant de la lutte contre les groupes armés, M. Atoki a estimé que « les éléments sont objectivement réunis pour concrètement réduire de manière significative, ou annihiler, la capacité de nuisance » de l’Armée de résistance du Seigneur.  « En général, nous réaffirmons qu’en ce qui concerne la lutte contre les groupes armés, y compris les hors-la-loi congolais, des progrès notables ont indéniablement été accomplis sur le plan de la réduction des menaces contre la sécurité des populations et de l’amélioration des conditions de prise en charge de cette sécurité par le Gouvernement », a-t-il poursuivi.


Le Gouvernement de la RDC, a enfin indiqué son représentant, avait déposé devant le Parlement un projet de loi portant création d’une « cour spécialisée mixte » pour la répression des violations graves des droits de l’homme commises sur le territoire de la RDC. 


« Ces chambres spécialisées mixtes auront le potentiel, non seulement d’aider à mettre fin à l’impunité, mais également à améliorer l’accès des victimes à la justice et à renforcer plus globalement les capacités et la volonté du système judiciaire national congolais d’engager des poursuites efficaces contre les crimes internationaux les plus graves », a expliqué M. Ileka Atoki.


*     S/2011/298


LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (S/2011/298)


Le présent rapport rend compte de l’évolution de la situation en République démocratique du Congo (RDC) entre la date de la parution du précédent rapport, à savoir le 17 janvier 2011, et le 5 mai 2011. 


En dépit de progrès, la situation reste précaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), note le Secrétaire général dans ce rapport.  Plusieurs problèmes continuent de faire obstacle aux efforts visant à instaurer une stabilité durable dans le pays: la présence de groupes armés dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu et dans la province Orientale; la commission d’actes de violence graves à l’encontre des civils, la lenteur des progrès enregistrés dans la mise en place d’institutions nationales professionnelles et efficaces chargées d’assurer la sécurité et l’état de droit ainsi que la concurrence que suscite l’exploitation illégale de ressources naturelles convoitées, et qui exacerbe le conflit et l’instabilité en l’absence d’une forte présence de l’État.


Il est essentiel de tenir, dans les délais prévus, et dans des conditions de sécurité, des élections générales transparentes, crédibles et pacifiques afin d’assurer la légitimité future des institutions démocratiques congolaises, de consolider la paix et de stabiliser le pays, souligne M. Ban Ki-moon.  Il juge encourageant le fait que le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ait engagé, avec l’aide de la MONUSCO, des consultations sur les élections générales avec un très grand nombre d’intervenants, notamment les partis politiques, la société civile et les forces de sécurité. Il serait également très utile, propose M. Ban, d’adopter cette approche concertée lors de l’examen de problèmes tels que l’adoption rapide de codes de conduite à l’intention de la CENI et des partis politiques, et l’accréditation en temps voulu d’observateurs nationaux et internationaux qui joueront un rôle important dans la surveillance du déroulement du scrutin.


« Les informations faisant état d’actes de harcèlement et de violence à l’encontre de membres et partisans de l’opposition, de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme qui, dans de nombreux cas, impliquaient des éléments des forces de sécurité nationales, sont préoccupantes et exigent d’être suivies de près par les partenaires internationaux », poursuit le Secrétaire général, qui engage les autorités congolaises de RDC et les autres parties intéressées à faire le nécessaire pour mettre un terme à de tels actes.  Relevant que les retards pris dans les opérations d’inscription sur les listes électorales continuent à faire obstacle à la tenue des élections à l’échéance prévue, M. Ban Ki-moon invite instamment la CENI à faire en sorte que l’inscription sur les listes électorales soit achevée à temps.


Par ailleurs, les améliorations de la capacité opérationnelle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), prévues dans le plan de réforme de l’armée mis en place par le Gouvernement ont été modestes, note Ban Ki-moon.  Les efforts que les forces armées congolaises et d’autres entités déploient depuis longtemps pour faire face à la menace que posent les FDLR commencent à porter leurs fruits, mais ces efforts doivent être soutenus, notamment par le biais d’opérations militaires, de poursuites judiciaires contre les principaux dirigeants des FDLR et d’activités de désarmement, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réintégration.  L’intégration du CNPD et d’autres groupes armés congolais dans les FARDC demeure toutefois problématique, car ces éléments sont insuffisamment formés, manquent de discipline et n’acceptent pas l’autorité du commandement.  De plus, les grades attribués aux éléments récemment intégrés demeurent une source de discorde, affirme le Secrétaire général.


Saluant les mesures prises par l’Union africaine et les pays de la région touchés par les activités de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) pour définir une stratégie concertée en vue de faire face à ce groupe armé et offrir une meilleure protection à la population civile, M. Ban indique qu’une équipe multidisciplinaire des Nations Unies se rendra prochainement dans la sous-région pour évaluer la menace que représente la LRA et formuler des recommandations visant à renforcer et à mieux coordonner l’action menée par les Nations Unies pour contribuer au règlement du problème posé par cette organisation.


L’insécurité, la violence et les atteintes aux droits de l’homme dans les Kivus et dans la province Orientale demeurent à des niveaux alarmants. « J’encourage les autorités congolaises à continuer de tenir comptables de leurs actes tous les auteurs des viols collectifs et des pillages commis par des groupes armés dans le territoire de Walikale en juillet et août 2010 », déclare Ban Ki-moon.  « S’agissant de la lutte contre la culture de l’impunité, j’engage vivement le Gouvernement à approuver le programme pluriannuel commun d’assistance à l’appareil judiciaire, que l’Organisation des Nations Unies a élaboré conjointement avec le Ministère de la justice et des droits humains et d’autres partenaires, et à en assurer la mise en œuvre », ajoute-t-il.


Compte tenu de ce qui précède, le Secrétaire général recommande que le mandat de la MONUSCO soit prorogé de 12 mois, les effectifs de ses contingents militaires et unités de police étant maintenus aux niveaux actuellement autorisés.  Il recommande aussi que la Mission continue d’apporter un appui logistique et technique afin que des élections crédibles, libres, régulières et transparentes puissent avoir lieu en RDC à l’échéance prévue.  À cet égard, la MONUSCO devrait continuer d’aider la CENI à encourager et à faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes.  En outre, la Mission devrait continuer de protéger le personnel et le matériel des Nations Unies et de circonscrire les actes de violence qui nuisent à la protection des civils en période électorale.


L’Assemblée générale devrait également approuver des ressources supplémentaires pour que la MONUSCO soit en mesure de fournir un tel appui sans compromettre pour autant l’exécution des autres tâches dont elle est actuellement chargée, préconise Ban Ki-moon.  Comme ses efforts sont davantage axés sur la stabilisation, la MONUSCO devra aussi continuer d’appuyer le plan de stabilisation et de reconstruction pour les zones sortant d’un conflit armé du Gouvernement, dans le cadre de la Stratégie internationale d’appui en matière de sécurité et de stabilisation dans l’est du pays, et s’employer à assurer l’adoption et la mise en œuvre du programme de consolidation de la paix dans les provinces occidentales, recommande M. Ban.


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La riposte au VIH/sida passe par l’amélioration de la condition des femmes et des filles dans les sociétés

AG/11092

La riposte au VIH/sida passe par l’amélioration de la condition des femmes et des filles dans les sociétés

09/06/2011
Assemblée généraleAG/11092
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Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Table ronde sur le VIH/sida

Après-midi


LA RIPOSTE AU VIH/SIDA PASSE PAR L’AMÉLIORATION DE LA CONDITION DES FEMMES ET DES FILLES DANS LES SOCIÉTÉS


Une table ronde présidée par M. Hanno Pevkur, Ministre des affaires sociales de l’Estonie, s’est tenue cet après-midi sur le thème « Les femmes, les filles et le VIH ».


Organisée dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, qui a lieu à New York du 8 au 10 juin 2011, cette table ronde est venue rappeler que l’inégalité entre les sexes et les violences sexuelles compromettent la capacité des femmes et des filles à se protéger contre le VIH et favorisent donc la propagation de l’épidémie.


« En 30 ans, nous avons appris que le VIH n’est pas seulement un problème médical.  C’est aussi un problème social », a dit M. Pevkur, soulignant l’impact renforcé du virus sur les femmes.


Pour lutter contre ce fléau, « le mot clef est l’éducation », tant des femmes que des hommes.  Ce message du Ministre de l’Estonie a trouvé un écho tout au long du débat. 


Les intervenants ont pris fait et cause pour l’autonomisation des femmes.  Ils ont reconnu qu’il fallait tenir compte des besoins des femmes tout au long de leur vie.


L’accès des femmes aux services de santé sexuelle et reproductive ainsi que les droits de l’homme, la sécurité et la dignité des femmes ont également été des thèmes récurrents.


« Le VIH/sida est une maladie transmise par les hommes mais dont souffrent les femmes », a déclaré le Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, pour qui les relations de pouvoir sont une cause de propagation.  « Le VIH/sida modifie au quotidien la vie de la population », et c’est la raison pour laquelle l’Afrique du Sud a complètement revu son système de santé de base.


Le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a souligné que, sur 7 milliards de personnes dans le monde, un milliard de jeunes femmes, dont 90% vivant dans les pays en développement, sont susceptibles de contracter le VIH/sida.  


En Afrique subsaharienne, 22,5 millions de personnes, dont 60% de femmes, vivent avec le VIH/sida, a précisé la représentante de la société civile du Swaziland.  Les femmes africaines ont besoin d’un cadre juridique protecteur.  Elles doivent participer à tous les processus de prise de décisions.  « Nous sommes capables de changer les sociétés si vous nous faites confiance », a renchéri la représentante du Zimbabwe.


Il s’agit d’un combat politique que les femmes doivent mener, a encouragé le représentant de la Norvège.


« Les mots ne sont pas suffisants », a dit en écho le Premier Ministre de Saint-Martin, « il faut s’engager pour que les rêves se réalisent et que le statut des femmes et fillettes dans la société change ». 


La représentante du Brésil a déploré le déficit de volonté politique lorsqu’il s’agit de parler des femmes pendant tout leur cycle de vie et pas seulement au niveau de la reproduction.  Comme elle, la représentante du Libéria a dit qu’il fallait voir dans les femmes « autre chose que des mères de famille ».


La Présidente de l’International Women Health Coalition a prôné une éducation sexuelle complète pour que les jeunes puissent mener une vie saine.


À cet égard, le représentant du Royaume-Uni a reconnu qu’il fallait commencer par s’intéresser à la forte vulnérabilité des adolescentes et avoir une politique très large en matière de prévention, via notamment l’éducation secondaire.


« Les femmes doivent pouvoir prendre des décisions délibérées pour leur vie sexuelle et reproductive », a insisté la représentante du Pérou.  Elle a proposé que les différents acteurs de la société travaillent en collaboration avec les médias et les organisations religieuses qui ont une influence considérable sur la vie des personnes.


« Les femmes doivent être propriétaires de leurs corps », a poursuivi dans le même élan la représentante du Mexique, où le nombre d’adolescentes enceintes a beaucoup augmenté au cours des 10 dernières années.


Au Kenya, où « le sida est considéré comme une catastrophe nationale », le Gouvernement essaie de toucher le plus de femmes possibles.  En Zambie, le Gouvernement s’efforce d’améliorer la situation économique et sociale des femmes et de protéger les victimes de violences sexistes.


Sur ce dernier sujet, une étude réalisée au Swaziland a révélé qu’une femme sur trois avait connu une forme de violence sexuelle alors qu’elle était enfant.


« Pendant des siècles, les femmes ont été exploitées sexuellement en Inde », a reconnu le représentant de ce pays qui compte 500 millions de femmes.  L’Inde ne ménage pas ses efforts dans le domaine de l’autonomisation des femmes, notamment sur les questions des castes et des mariages forcés, mais elle doit encore progresser.


Le représentant du FNUAP a conclu qu’il fallait « créer une nouvelle avant-garde d’activistes féminines de la société civile » pour donner aux femmes et aux filles les moyens nécessaires pour connaître et revendiquer leurs droits, et, ainsi, mieux combattre le VIH/sida.


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VIH/sida: le coût des médicaments de nouveau au cœur d’une discussion en marge de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale

AG/11091

VIH/sida: le coût des médicaments de nouveau au cœur d’une discussion en marge de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale

09/06/2011
Assemblée généraleAG/11091
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Table ronde sur le VIH/sida

matin


VIH/SIDA: LE COÛT DES MÉDICAMENTS DE NOUVEAU AU CŒUR D’UNE DISCUSSION EN MARGE DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


La troisième table ronde sur « l’innovation et les nouvelles technologies », organisée en marge de la réunion sur le VIH/sida, a été l’occasion pour les États de poursuivre la discussion sur le coût des médicaments essentiels et l’accès universel aux traitements.  Si l’Inde a de nouveau réclamé un abaissement des barrières qui bloquent l’accès universel aux traitements, évoquant en particulier le coût élevé des médicaments antirétroviraux, la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Mme Margaret Chan, a refusé tout compromis sur la qualité des médicaments approuvés. 


La question de la différence entre pays industrialisés et en développement a été mise en lumière par M. Ratu Epeli Nailatikau, Président de la République des Fidji, qui dirigeait la séance.  Il a souligné que ces dernières années, l’innovation a donné lieu à des progrès thérapeutiques qui ont transformé « le sida en une maladie chronique dans les pays riches ».  Dans les pays pauvres, affectés de manière disproportionnée par le sida, ce sont d’abord les médicaments génériques qui ont permis à 6 millions de personnes d’avoir accès à un traitement qui leur a sauvé la vie.


« Aujourd’hui, l’innovation doit être partagée, il faut que le Sud et le Nord harmonisent davantage leurs systèmes de prestations de services et leurs politiques de santé publique afin que les progrès techniques permettent d’accélérer l’universalisation de l’accès aux médicaments essentiel », a-t-il insisté.


« La réponse n’est pas que technologique, elle doit être également politique et sociale », a estimé M. José Ángel Córdova Villalobos, Ministre de la santé du Mexique.  Seule une approche globale permettra de répondre efficacement aux défis du VIH/sida, conformément à la feuille de route d’ONUSIDA, « Traitement 2.0 », qui fait de l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH ainsi que de la réduction du nombre de morts dus à l’infection, deux priorités absolues, a-t-il dit.


L’approche de la pandémie doit changer et tenir compte du fait qu’aujourd’hui, le traitement doit être administré tôt à valeur de prévention. « Cet acte thérapeutique empêche les contaminations », a souligné le Ministre.


« Les États ont l’obligation d’assurer un accès universel aux médicaments essentiels tant pour améliorer le bien-être que pour stopper la cascade effroyable des transmissions », a renchéri M. Christoforos Mallouris, de l’organisation chypriote Global Network of People Living with HIV (GNP+). 


Se référant au projet de document final de la Réunion de haut niveau, il a souhaité que la reconnaissance des besoins spécifiques et urgents des professionnels du sexe et des toxicomanes y figure en bonne place.


La Directrice générale de l’OMS, Mme Margaret Chan, a d’abord rendu hommage aux activistes du sida et à la société civile qui « ont été à l’avant-garde de tout ce qui a été fait sur le plan thérapeutique ».  Aujourd’hui, plus de 6 millions de personnes dans les pays en développement ont accès aux antirétroviraux.  Les pays acceptent l’innovation mais c’est dans le partage des coûts que l’on doit avancer, a-t-elle reconnu, orientant ainsi la discussion vers une question qui a suscité plusieurs réactions.


« Si une innovation n’est pas abordable, c’est encore pire », a dit Mme Chan, en paraphrasant ses interlocuteurs africains.  Elle a affirmé qu’il existe « des solutions tarifaires, des passations de marchés qui peuvent améliorer la situation et simplifier la fourniture de traitements ».


Les délégations ont réagi vivement à ces propos.  L’Inde a, comme hier lors de la plénière, plaidé activement pour un abaissement des barrières qui bloquent l’accès universel aux traitements, évoquant en particulier « le coût élevé des médicaments antirétroviraux ». 


« Les compagnies pharmaceutiques indiennes produisent des médicaments efficaces et abordables vendus non seulement en Inde mais dans près de 200 autres pays », a-t-il rappelé.  Affirmant que les génériques produits par l’Inde ne sont pas d’une qualité moindre, il a prévenu que les intérêts commerciaux pourraient conduire à « des barrières artificielles entre la vie la mort ».  


Nous devons faire en sorte, a-t-il dit, que le potentiel de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC) soit pleinement exploité.


Ces vues ont été appuyées par le Brésil, tandis que M. James Love, de l’organisation Knowledge Ecology International (KEI), a posé la question de la distinction entre coût de l’innovation et coût des médicaments.  Le pool des brevets de l’OMS pourrait faciliter l’obtention de licences volontaires de la part du secteur pharmaceutique, a suggéré la Thaïlande. 


La Directrice générale de l’OMS a prévenu que son Organisation « ne fera jamais de compromis sur la qualité.  On n’approuve pas des produits à la légère ».  Vantant la compétence des procédures de préqualification des médicaments de l’OMS, elle a expliqué que les experts agrées étaient indépendants et qu’ils examinent les données cliniques « avec le plus grand sérieux ».


Le Swaziland et l’Afrique du Sud, ont plaidé pour des structures de partage des avancées technologiques.  Ils se sont ralliés à l’Inde, en notant qu’arithmétiquement, seule une baisse du coût des traitements peut permettre l’élargissement de la couverture santé des personnes contaminées.  À l’instar du Rwanda, plusieurs pays ont toutefois rappelé que les acquis de ces 30 ans d’innovation peuvent être d’ores et déjà être utilisés au profit du plus grand nombre.


L’Indonésie a attiré l’attention sur « un point oublié ou dont on parle mal dans les débats », à savoir la nécessité de traiter plus efficacement la toxicomanie, « un comportement qui est d’abord une maladie étroitement liée à la propagation du sida en Asie ».  « La prévention doit cibler les populations les plus difficiles à atteindre, y compris les travailleurs migrants et les clandestins », a déclaré le représentant portugais, appuyé par le Mexique. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Réunion de haut niveau sur le VIH/sida: les États se préoccupent de la situation des homosexuels, des toxicomanes et des professionnels du sexe

AG/11090

Réunion de haut niveau sur le VIH/sida: les États se préoccupent de la situation des homosexuels, des toxicomanes et des professionnels du sexe

09/06/2011
Assemblée généraleAG/11090
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

92e & 93e séances plénières

matin - après-midi et soir


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LE VIH/SIDA: LES ÉTATS SE PRÉOCCUPENT DE LA SITUATION

DES HOMOSEXUELS, DES TOXICOMANES ET DES PROFESSIONNELS DU SEXE


Au deuxième et avant-dernier jour de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, les États Membres ont continué de faire le bilan des grands progrès réalisés depuis 2001, mais ont surtout reconnu que le danger est encore loin d’être écarté, en particulier chez les populations à risque. 


Avant de parler de l’accès aux médicaments génériques, de nombreuses délégations ont ainsi répondu à l’appel lancé hier par le Secrétaire général des Nations Unies visant à ce que l’on affronte « avec audace » les questions sensibles des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, des toxicomanes et du commerce du sexe.


Le Coordonnateur national pour le sida du Portugal a expliqué, comme d’autres délégations, que dans son pays, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes étaient la seule catégorie de personnes à avoir enregistré une augmentation du nombre de nouvelles infections.


Le Secrétaire d’État de la Suisse a insisté sur l’importance de la lutte contre la stigmatisation des homosexuels, tandis que l’Ambassadeur pour le VIH de la France a appelé à la dépénalisation de l’homosexualité.  Il faut remplacer la criminalisation par des services de santé et de traitement, a renchéri le représentant du Portugal.


Mais le Directeur général de la Commission sur le sida de l’Ouganda a insisté sur le droit de chaque pays de mettre en œuvre des programmes conformes à « leurs lois, à leurs priorités en matière de développement et à leur culture ».


La situation des toxicomanes, notamment des utilisateurs de drogues par intraveineuse, a également été commentée à maintes reprises aujourd’hui.  La représentante de l’Islande a reconnu que cette catégorie à risque était difficile à atteindre en matière de prévention, de soins et de traitement.


Hier, les États avaient entendu le témoignage poignant de Mme Tetyana Afanasiadi, une ressortissante ukrainienne âgée de 32 ans, soit « un an de plus que l’épidémie », qui vit avec le VIH depuis 13 ans et l’hépatite C depuis 11 ans.


Elle a rappelé que 70% des toxicomanes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale sont séropositifs, que plus de 90% d’entre eux souffrent de différents types d’hépatites virales et que seulement une personne sur cinq a accès aux antirétroviraux.  « Chaque jour, rien qu’en Ukraine, huit personnes meurent du sida et 56 sont infectées par le VIH », a-t-elle déploré. 


Le Ministre de la santé du Kirghizistan est venu confirmer ces dires en précisant que, dans son pays, les utilisateurs de drogues injectables représentent 65% des personnes atteintes du VIH.  Il a indiqué que son gouvernement avait introduit des mesures progressistes en matière de prévention notamment des programmes d’échange de seringues et l’utilisation de la méthadone. 


S’agissant des professionnels du sexe, le Ministre des affaires étrangères du Bénin a indiqué que dans son pays, la prévalence du VIH est estimée à 26,5% parmi les prostitués.  Le Ministre de la santé de la Grèce a ajouté que l’arrivée des femmes d’Afrique subsaharienne amenées illégalement en Grèce à des fins de prostitution a provoqué une augmentation « significative » des infections en 2010. 


Même les pays qui ont une très faible prévalence du VIH, comme Kiribati et Samoa, recensant respectivement 54 et 22 cas confirmés, ont tiré la sonnette d’alarme, en relevant que le taux élevé de maladies sexuellement transmissibles était particulièrement préoccupant du fait de leur lien avec la propagation du VIH/sida.


« Ce n’est que la pointe de l’iceberg », a averti la Vice-Présidente de Kiribati, qui a voulu que la lutte contre le sida « sorte de l’ombre ».  Les consommateurs de drogues, les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les transgenres, les prisonniers et les professionnels du sexe sont des partenaires importants de la réponse au VIH/sida, ont souligné le Ministre du bien-être de l’Indonésie et le Ministre de l’environnement de la Norvège.


Leur homologue du Brésil a insisté sur le caractère « essentiel » de l’accès aux médicaments génériques et à la nouvelle génération d’antirétroviraux.  Il a voulu que les États puissent se prévaloir de la flexibilité prévue par l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, vendredi 10 juin à partir de 10 heures, séance au cours de laquelle les États Membres devraient adopter le document final de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida.


RÉUNION DE HAUT NIVEAU VISANT À PROCÉDER À L’EXAMEN D’ENSEMBLE DES PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA RÉALISATION DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida: rapport du Secrétaire général (A/65/797)


Suite des déclarations


M. GERVAIS RUFYIKIRI, Deuxième Vice-Président du Burundi, a reconnu que les violences sexuelles constituent une source non négligeable de propagation du VIH.  Le Burundi va donc prendre des dispositions pour intégrer davantage la lutte contre ces violences dans le cadre du programme national de lutte contre le sida, ainsi que du programme national de santé de la reproduction.  Le Burundi a aussi mis en place un cadre institutionnel reflétant la multisectorialité et la décentralisation, avec une implication effective des autorités au plus haut niveau.  Il mène les activités dans le cadre d’un seul et même plan stratégique et a créé un seul et même système de suivi-évaluation.  M. Rufyikiri a cité plusieurs progrès, dont l’augmentation des centres de dépistage et le fait que le nombre de personnes traitées par antirétroviraux est passé de 600 en 2001 à 22 000 en 2010.  Le Deuxième Vice-Président a ensuite indiqué les objectifs de son pays pour 2015: dépister 1,9 million de personnes, soit un taux de couverture de 60% pour le dépistage; traiter 14 000 mères séropositives enceintes et 55 000 autres personnes.  Parmi les défis à relever pour y arriver, il a mentionné l’insuffisance des ressources humaines, du matériel et des infrastructures sanitaires. 


Mme TEIMA ONORIO, Vice-Présidente de Kiribati, a indiqué que son pays avait une faible prévalence du VIH/sida mais que le taux de prévalence des maladies sexuellement transmissibles était particulièrement important chez les travailleurs du sexe, les marins, la police et les aides soignantes.  Elle a ajouté que Kiribati aurait été particulièrement vulnérable à une épidémie de VIH si des mesures d’intervention appropriées n’étaient pas mises en place pour répondre aux risques liés à l’augmentation du taux de prévalence de maladies sexuellement transmissibles dans les groupes à risque. 


La Vice-Présidente a indiqué qu’il y avait 54 cas confirmés de VIH à Kiribati.  Ce nombre peut paraître faible, mais ce qui est préoccupant c’est que les personnes infectées n’ont pas, toutes, accès à la prévention et aux traitements et ont tendance à vivre cachées.  Le risque de voir la maladie se propager dans l’ensemble de la population est donc élevé, a-t-elle averti, en soulignant que le Gouvernement a mis sur pied un groupe de travail de 30 personnes afin d’apporter une réponse multisectorielle au problème.  Mme Onorio a également estimé que la lutte contre le sida devait « sortir de l’ombre » et être intégrée à une réponse juridique et sociale.  Le développement économique doit également être une partie intégrante de toute mesure d’intervention, a-t-elle ajouté.


M. VICTOR MAKWENGE KAPUT, Ministre de la santé de la République démocratique du Congo (RDC), a rappelé que dès l’apparition, en 1981, de cette terrible pandémie, la RDC n’avait pas hésité à s’ouvrir à la coopération internationale pour participer à la riposte mondiale contre le sida.  Malgré certains progrès réalisés en RDC, l’épidémie est considérée comme généralisée, avec un taux de prévalence de 3,7% chez les femmes enceintes.  Elle est en outre caractérisée par des tendances à la féminisation, la juvénisation et la ruralisation, a-t-il expliqué.  En 2011, le nombre estimé de personnes affectées avoisine 1,2 million, avec 128 256 nouvelles infections, a précisé le Ministre.  Parmi les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) que nous poursuivons, nous travaillons beaucoup sur celui relatif à la santé de la mère et de l’enfant, ce qui contribue à lutter contre le VIH.  Il a aussi signalé que plus de 80% des malades du sida n’ont pas encore accès à un traitement de qualité.  M. Kaput a enfin indiqué qu’il a été à l’origine de l’Initiative « génération sans sida ».  Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle continue à soutenir les efforts de son gouvernement. 


M. HANNO PEVKUR, Ministre des affaires sociales de l’Estonie, a indiqué que son pays avait un taux de prévalence relativement élevé, notamment chez les utilisateurs de drogues injectables.  Le traitement de ces personnes revêt donc une importance notable, a-t-il ajouté.  Il a également évoqué le problème de la féminisation du sida pour affirmer ensuite que l’Estonie entendait éliminer la transmission verticale de la mère à l’enfant.  Le Ministre a passé en revue les grandes lignes de la stratégie de lutte de l’Estonie d’ici à 2050.  Selon M. Pevkur, le VIH/sida n’est pas le problème d’une seule institution.  Il exige une collaboration intersectorielle.  Il a ajouté qu’une telle approche avait permis à l’Estonie d’enregistrer une baisse du nombre de nouvelles infections.


M. STEPHEN LASHLEY, Ministre de la famille, de la culture et des sports de la Barbade, a indiqué que le programme d’action de la Barbade bénéficie d’un appui de haut niveau, car chaque ministère s’emploie à le mettre en œuvre.  Au titre des réalisations de son pays, il a cité la hausse du nombre de personnes à haut risque qui bénéficient d’un traitement et l’augmentation du pourcentage de travailleurs sexuels qui utilisent des préservatifs.  Le faible revenu de nos habitants augmente leur vulnérabilité au VIH, a-t-il indiqué, faisant référence au coût élevé des médicaments.  Le Ministre a reconnu la responsabilité partagée pour arriver à un accès universel aux traitements d’ici à 2015, a-t-il dit.  Même si des progrès ont été accomplis dans le traitement et les soins, ainsi que dans la transmission de la mère à l’enfant, il reste encore beaucoup à faire, a-t-il reconnu.  Nous voulons aussi nous pencher sur la question de la stigmatisation et de la discrimination et souhaitons adopter les politiques et lois nécessaires dans ce domaine. 


Mme MARIE-JOSÉE JACOBS, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg, a souligné l’importance que son pays attache à la prévention, au renforcement des systèmes de santé et à l’accès égal de toutes et de tous aux soins de base ainsi qu’au respect des engagements pris par les gouvernements en 2001, 2006 et 2008 en ce qui concerne les ressources nationales et internationales allouées à la lutte contre le VIH/sida.


Le Luxembourg, a souligné Mme Jacobs, s’est engagé à soutenir à hauteur de 5 millions d’euros l’initiative « Sida 2031 » lancée par l’ONUSIDA en 2007 pour développer une stratégie de lutte contre le VIH à l’horizon de 2031.  Elle s’est félicitée de ce que le débat en cours attire l’attention des décideurs sur l’urgence de mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  


La Ministre a expliqué que le Comité sida, créé au Luxembourg en 1984, est multisectoriel, avec une forte participation de la société civile.  Il fait des propositions au Ministre de la santé et au Gouvernement sur la prévention, le traitement et la prise en charge médicale et psychosociale.  Il s’occupe aussi de la lutte pour les droits des personnes humaines et contre les discriminations et la stigmatisation.  Un accent particulier est maintenant mis sur les nouvelles générations d’hommes qui ont des relations avec les hommes et qui n’ont pas connu les ravages des années 80/90, ainsi que sur les jeunes et les migrants.


Mme DÉDÉ AHOEFA EKOUÉ, Ministre chargée de la planification, du développement et de l’aménagement du territoire du Togo, a indiqué que dans son pays, le taux d’infection au VIH a diminué de moitié depuis 2001 et que les nouvelles infections avaient baissé dans les mêmes proportions chez les jeunes de 15 à 24 ans.  De plus, environ 8 000 femmes enceintes séropositives sont sous traitement pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant.  Un plan d’extension des services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant, pour la période 2011-2015, vient également d’être validé.  L’objectif du Togo, a ajouté Mme Ekoué, est d’avoir d’ici à 2020 une génération de jeunes sans sida.  La Ministre a ensuite évoqué les diverses mesures juridiques lancées par le Togo, ainsi que les interventions de prise en charge destinée aux professionnels du sexe, aux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et aux détenus.


Pour Mme Ekoué, la question du VIH doit être traitée non seulement comme une question de santé, mais aussi comme une question de développement.  Il nous faudra de plus en plus de ressources humaines compétentes et intègres et une masse critique de ressources financières, a fait savoir la Ministre, ajoutant que les ressources budgétaires affectées par son gouvernement devront être complétées par une aide internationale « importante ».


M. BA HOUSSEYNOU HAMADI, Ministre de la santé de la Mauritanie, a indiqué que son pays compte actuellement 14 000 séropositifs et 3 000 patients traités par antirétroviraux.  Le taux de prévalence, qui était de 0,7% en 2010, est resté stable depuis 2004.  C’est dans ce cadre que le Gouvernement a mis l’accent sur la prévention, la prise en charge gratuite des malades et la réinsertion, a indiqué le Ministre.  Pays musulman, la Mauritanie a également adopté des lois sur les droits des malades, a-t-il poursuivi.  Il a aussi mentionné les campagnes de sensibilisation pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination.  Mais, a-t-il souligné, les efforts nationaux ne peuvent se pérenniser sans l’aide internationale et les bénéfices de la recherche médicale.   Il a rappelé l’importance de l’aide publique au développement (APD), notamment pour élargir l’accès à l’éducation.  Le Ministre a adressé ses remerciements à tous les partenaires du développement ainsi qu’aux organisations non gouvernementales (ONG) et à la société civile.


M. CELSIUS W. WATERBERG, Ministre de la santé publique du Suriname, a déclaré que, selon le rapport mondial d’ONUSIDA pour 2010, le Suriname faisait partie des très rares pays des Caraïbes où les nouvelles incidences ont diminué de plus de 25% alors que la mortalité liée au VIH/sida a baissé de 10% depuis 2006.  Il a souligné l’importance du Plan stratégique national sur le VIH/sida, qui comprend plusieurs stratégies, dont le renforcement de la coordination par la mise en place d’un conseil national multisectoriel sur le VIH/Sida et l’établissement de structures additionnelles comme le centre de traitement et de soins du VIH/sida qui fournit aussi conseil et formation.  Il a aussi cité l’introduction d’outils de prévention combinés, en expliquant que le Suriname était le seul pays des Caraïbes à avoir initié un projet pilote, lequel a connu un grand succès dans la mobilisation des hommes pour la circoncision, en tant que mesure de prévention additionnelle. 


Il a également souligné les efforts du Suriname pour impliquer les séropositifs dans les programmes de soins et de soutien.  Il a aussi cité les initiatives de son pays en matière de partage d’expériences ainsi que la coopération technique avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  Malgré les initiatives et progrès enregistrés, le Ministre a noté plusieurs défis liés aux traditions et coutumes pénalisantes, aux croyances néfastes et à la vulnérabilité des petites communautés et des individus victimes de stigmatisation.  Le Ministre n’a pas manqué de stigmatiser l’inégalité entre les sexes et la pauvreté. 


M. ANDREAS LOVERDOS, Ministre de la santé et de la solidarité sociale de la Grèce, s’est inquiété des conséquences de la maladie en termes de stigmatisation de groupes entiers de la population, comme les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les consommateurs de drogues ou les personnes nécessitant des transfusions sanguines.  Il a estimé que cette Réunion de haut niveau de l’ONU sur le VIH/sida donnait l’occasion à la communauté internationale, non seulement de faire le bilan des grands progrès réalisés ces 10 dernières années, mais aussi et surtout de prendre conscience que le danger est loin d’être écarté.  Le Ministre de la santé de la Grèce s’est félicité des idées du Secrétaire général en saluant des « propositions claires et ambitieuses ». 


Soulignant les efforts de la Grèce où 6 000 patients sont actuellement traités contre le sida, M. Andreas Loverdos a assuré que toutes les personnes dans le besoin avaient accès à un service médical et hospitalier.  Il a également dit que la priorité de la Grèce était de protéger les droits de l’homme et de promouvoir des actions contre la discrimination, par le biais, notamment de campagnes dans les écoles, auprès de l’armée, dans les prisons et ailleurs.  En outre, il s’est inquiété des conséquences de la traite des êtres humains sur la propagation du VIH/sida en notant une augmentation significative des infections, en 2010, liée à la traite des femmes d’Afrique subsaharienne amenées illégalement en Grèce à des fins de prostitution. 


M. PABLO MARIN, Ministre de la santé de Belize, a fait remarquer que son pays connaissait le plus fort taux d’infection VIH d’Amérique centrale et l’un des plus élevés des Caraïbes.  La réponse de Belize a été toutefois « immédiate, ciblée et dynamique », a-t-il assuré, avec un partenariat multisectoriel et l’appui de la communauté internationale.  Le nombre de nouveaux cas d’infection a ainsi pu baisser de 33% et le taux de transmission du virus de la mère à l’enfant est inférieur à 6%.


Prônant une approche novatrice pour lutter contre le VIH/sida dans le contexte de la crise financière et économique, le Ministre a souhaité que la communauté internationale respecte ses engagements.  Le VIH doit être combattu comme une maladie chronique.  Pour des résultats durables, il faut, selon lui, renforcer l’appropriation nationale et respecter les droits de l’homme et le droit à la santé, « en maintenant l’individu au centre du processus ».  


M. TUITAMA LEAO TALALELEI TUITAMA, Ministre de la santé de Samoa, a indiqué qu’avec 22 personnes touchées, son pays avait une faible prévalence du taux d’infection au VIH, mais que l’importance du taux de prévalence des maladies sexuellement transmissibles était une source de préoccupation au regard de leur implication dans la propagation du VIH.  Le Gouvernement de Samoa s’efforce donc d’aider sa population à prendre conscience de sa santé et a mis sur pied un groupe parlementaire chargé de promouvoir une vie plus saine ainsi qu’un Conseil national pour la coordination qui, a précisé le Ministre, a mis en place un plan d’action sur la santé pour la période 2011-2016.


M. Tuitama a poursuivi en indiquant que les efforts déployés par son ministère devaient être renforcés par des partenariats stratégiques avec des acteurs qui travaillent en dehors du secteur de la santé pour faire tomber les barrières sociales, culturelles et religieuses.  Il importe également d’améliorer la communication ainsi que les relations entre les sexes et de promouvoir les droits de l’homme, a-t-il ajouté.


M. GEEGANAGE WEERASINGHE, Ministre de la santé du Sri Lanka, a indiqué que le taux de prévalence dans son pays est de moins de 0,1%, ce qui caractérise une épidémie latente.  Plus de 90% de la population est alphabétisée et le pays dispose d’un système de santé universel et gratuit, a-t-il indiqué, ce qui contribue à l’amélioration de la santé de la population.  Le Ministre a expliqué que le Sri Lanka a lancé une campagne contre les maladies vénériennes en 1952, laquelle a conduit notamment à la création de nombreuses cliniques.  En 1987, le Gouvernement a rendu obligatoire le dépistage du VIH pour les services de transfusion sanguine.  Il y a cependant un potentiel d’extension de l’épidémie du VIH, a reconnu le Ministre, avant d’indiquer que le Gouvernement a mis en place des programmes de prévention visant les relations sexuelles à risque, à savoir les professionnelles du sexe et leurs clients, les hommes ayant des rapports avec les hommes, les jeunes vulnérables du secteur touristique et les travailleurs migrants.


Une proposition a également été formulée pour la période 2011-2015, en vue de définir la riposte nationale au VIH/sida au Sri Lanka.  Cette riposte vise notamment à augmenter la qualité des interventions dans les populations les plus à risque et du traitement des personnes vivant avec le VIH et le sida.  Nous allons nous efforcer d’améliorer nos infrastructures de diagnostic et renforcer la surveillance des comportements, a-t-il aussi indiqué.  Le Ministre s’est enfin dit prêt à partager l’expérience de son pays.


Mme HABIBA ZAHI ROMDHANE, Ministre de la santé publique de la Tunisie, s’est tout d’abord félicitée de ce que cette Réunion a lieu en même temps que le printemps arabe.  Elle a affirmé que son pays était prêt à lever tous les obstacles politiques, économiques et sociaux qui entravent la lutte contre le VIH/sida.  Depuis la détection des premiers cas en Tunisie, de nombreuses mesures ont été prises, notamment l’accès aux traitements antirétroviraux à toutes les personnes concernées.  La Ministre a appelé à une meilleure collaboration internationale et souligné, au niveau national, le rôle de la société civile pour réduire les comportements à risque.  La Tunisie, a ajouté la Ministre, s’engage à protéger les groupes vulnérables, les femmes et les jeunes et encourage ces derniers à avoir un comportement plus sain.


M. DOUGLAS SLATER, Ministre des affaires étrangères et du commerce de Saint-Vincent-et-les Grenadines, s’est félicité des progrès réalisés par son pays et l’ensemble de la région des Caraïbes qui a connu une baisse de 25% du nombre des nouvelles infections.  Parmi les principaux défis demeure la nécessité d’obtenir un changement d’attitude, étape incontournable pour réduire la transmission du VIH.  Il a dit que grâce à la qualité des services de santé, associée à un fort engagement politique, Saint-Vincent-et-les Grenadines est sur le point de parvenir à une génération sans VIH/sida.  Nous faisons aussi des progrès dans la réalisation de notre objectif « zéro transmission de la mère à l’enfant » d’ici à 2015, a-t-il ajouté.  Il a exhorté la communauté internationale à poursuivre ses efforts en direction d’une « révolution de la prévention » qui s’appuiera spécifiquement sur l’énergie des jeunes.  Le Ministre a déclaré que la volonté des pays d’autoriser et de distribuer le plus largement possible des médicaments génériques sera déterminante pour éradiquer le VIH/sida au niveau mondial.  Il a estimé que les personnes infectées par le VIH avaient le droit et le devoir d’être impliquées dans le processus de réponse au VIH. 


M. SABYRBEK DJUMABEKOV, Ministre de la santé du Kyrgyzstan, a indiqué que son pays en est à son troisième Programme national de lutte contre le VIH/sida, mené par un comité de coordination multisectoriel.  Grâce à l’appui du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le pays a élargi l’accès aux traitements et aux services de dépistage.  Cependant, a tempéré le Ministre, on a vu chaque année augmenter le nombre de personnes contractant le virus.  Les utilisateurs de drogues injectables représentent 65% des personnes atteintes par le VIH et les efforts sont portés en particulier sur eux.  Nous avons également mis en place un suivi épidémiologique en se concentrant sur les groupes particulièrement vulnérables comme les femmes enceintes.  Le Ministre s’est félicité de l’introduction de mesures progressistes pour la prévention du VIH/sida comme le programme d’échange de seringues et l’utilisation de la méthadone.  En outre, a-t-il ajouté, 42 centres d’échange de seringues ont été créés.  Il a cependant déploré que l’épidémie continue de frapper une grande part de la population active de son pays.  Il y a une féminisation des infections, a-t-il aussi signalé, précisant que 3% des infections touchent des femmes enceintes. 


M. NELSON EDUARDO SOARES MARTINS, Ministre de la santé du Timor-Leste, a tout d’abord évoqué les défis que connaît son pays, récemment sorti d’un conflit, en matière d’accès aux systèmes de santé.  Il a indiqué qu’une commission nationale pour le sida avait néanmoins été établie, pour ensuite préciser que 2 000 cas de séropositivité avaient été détectés entre 2003, année du premier cas, et 2010.  Nombre de ces malades ont accès à des traitements antirétroviraux, a-t-il ajouté.  M. Martins a indiqué que le comportement à risque chez les populations vulnérables restait un défi notable pour le Timor-Leste, étant donné que près que près de 80% de la population est composée d’adolescents ou de jeunes.  M. Martins a par ailleurs observé que la participation des séropositifs était essentielle à tout programme de lutte contre la maladie.  Il a également évoqué l’importance de renforcer les systèmes de santé et les structures communautaires et a engagé la communauté internationale à continuer d’appuyer les petits pays comme le sien.


M. HANIF HASSAN ALI AL QASSIM, Ministre de la santé des Émirats arabes unis, a rappelé que le sida et le VIH restent l’un des défis sanitaires les plus grands auxquels fait actuellement face le monde, à cause de la détérioration de la situation sociale, sanitaire et sécuritaire de plusieurs pays du monde.  Bien que le sida ne constitue pas un problème chez nous, nous souhaitons conjuguer nos efforts nationaux avec les efforts internationaux pour faire face à cette épidémie, a-t-il dit.  Nous réitérons notre engagement pris dans le cadre de l’Accord de Dubaï, pour développer une politique de dialogue en vue de faire face à ce problème au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.  M. Al Qassim a indiqué que son pays a pu mettre en œuvre un programme national pour lutter contre le VIH/sida, en consultation avec l’OMS et ONUSIDA.  L’objectif est de contrôler l’épidémie dans le pays et d’arriver à des taux de prévalence minimums dans d’autres, a-t-il précisé. 


Mme VANDA PIGNATO, Secrétaire à l’inclusion sociale d’El Salvador, a affirmé que dans son pays, les politiques d’inclusion sociale n’excluent personne.  Les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes et les professionnels du sexe sont pris en compte par le Gouvernement.  Elle a expliqué que son secrétariat était doté d’une unité pour la diversité sexuelle.  Elle a indiqué que le nombre d’enfants séropositifs avait baissé de 88% et que les traitements antirétroviraux étaient accessibles à tous.  Elle a souligné l’importance de la coordination interinstitutionnelle, avant d’indiquer que contrairement au passé, le Gouvernement d’El Salvador mettait désormais l’accent sur l’éducation sexuelle, reconnaissant ainsi que la santé sexuelle et reproductive est un droit de l’homme.  Mme Pignato a, par ailleurs, estimé que les efforts de lutte contre le VIH/sida devaient prendre en compte la situation des personnes handicapées qu’on a trop tendance à considérer comme des asexués.


M. ERIK SOLHEIM, Ministre de l’environnement du développement international de la Norvège, a déclaré que les approches qui fonctionnaient bien pour le VIH étaient celles qui sont basées sur les droits et la promotion de la dignité des gens.  Il a estimé que les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les transgenres, les consommateurs de drogues, les prisonniers et les professionnels du sexe étaient des partenaires importants de la réponse au VIH/sida, ainsi que tous les groupes qui nécessitent une approche spécifique.  Il s’est félicité de la suppression des restrictions liées à l’entrée sur le territoire et à l’accès à la résidence qui ont été imposées aux personnes infectées par le VIH/sida et a salué les avancées positives en ce sens en Chine, en Namibie et en Ukraine.  Il a mis l’accent sur les liens entre la réponse au VIH/sida et les programmes de santé sexuelle et reproductive, en jugeant vitale une approche intégrée du sida et de la tuberculose. 


Il a dit que l’autonomisation sociale, politique et économique des femmes, particulièrement des jeunes femmes, était cruciale.  Il a espéré que la Réunion de haut niveau reconnaîtra dans sa déclaration l’importance des droits sexuels et reproductifs.  Cette nouvelle déclaration marque une nouvelle phase dans la réponse mondiale au VIH/sida.  Le représentant s’est dit confiant que les nouvelles et ambitieuses stratégies d’ONUSIDA et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) seront de bons outils pour mettre en œuvre cette déclaration.  Il a dit l’importance des jeunes dans la réponse au VIH/sida, en espérant que les mouvements et programmes initiés par eux seront financés par leurs gouvernements respectifs.  Il a salué la contribution des groupes religieux et de la société civile dans son ensemble. 


M. ADAMA TRAORÉ, Ministre de la santé du Burkina Faso, a indiqué que le Conseil national de lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles a régulièrement tenu ses sessions depuis 2001.  Au niveau régional, le Burkina Faso assure le secrétariat exécutif du cadre de concertation des Comités et Conseils nationaux de lutte contre le sida de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et de la Mauritanie.


Depuis 2010, a poursuivi le Ministre, le pays s’est doté d’un nouveau cadre stratégique de lutte contre le VIH, le sida et les infections sexuellement transmissibles, couvrant la période 2011-2015 en vue de consolider les acquis, tout en continuant à réduire la prévalence du VIH.  Il a aussi mentionné la loi adoptée dans ce domaine qui vise en particulier la protection des personnes vivant avec le VIH et le sida.  Sur le plan opérationnel, il a fait valoir l’augmentation du nombre de sites de prise en charge et la gratuité du traitement, qui ont permis d’accroître le nombre de personnes sous traitement de 5 000 en un an.  Parmi les défis à relever, il a cité la nécessité de maintenir la prévention, d’éliminer la transmission de la mère à l’enfant, de lutter contre toute discrimination, de mettre en place des programmes visant les jeunes de moins de 25 ans et de réduire la vulnérabilité des femmes et des filles.


M. PONMEK DALALOY, Ministre de la santé de la République démocratique populaire lao, a indiqué que son pays avait mis en place un comité national pour le contrôle du sida ainsi qu’un plan national d’action stratégique sur le VIH/sida pour 2011-2015.  Une initiative « 100% préservatifs » a été lancée et cinq centres de traitement sont aujourd’hui opérationnels sur le territoire.


Dans le cadre de la sous-région du Mékong, le Laos participe à des efforts liés au VIH par rapport à la migration, à la drogue et à la traite des êtres humains, a poursuivi le docteur Dalaloy.  Le virus continue toutefois de menacer le pays.  Un millier de personnes sont ainsi infectées par le VIH chaque année, en particulier chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les consommateurs de drogues.


M. JOSÉ VIEIRA DIAS VAN-DÚNEM, Ministre de la santé d’Angola, a fait état des nombreux défis auxquels son pays continue de faire face, notamment l’étendue de son territoire, l’absence d’infrastructures sanitaires et un accès aux services sociaux de base qui laisse à désirer.  Il a précisé que le taux de prévalence moyen en Angola était de 2%, mais qu’il pouvait varier entre 0,2% et 7% selon les différentes régions du pays.  Le Ministre a passé en revue les initiatives lancées par son gouvernement en matière de prévention, de traitement, de soins et d’appui.


Il a indiqué que depuis 2003, le nombre de centres de dépistage était passé de 8 à 558 et que le pays disposait également de 133 centres de traitements antirétroviraux pour adulte, 120 pour enfants ainsi que de 209 centres de prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Il a précisé que son gouvernement s’efforçait d’intégrer les services liés au VIH aux soins de santé de base.  M. Van-Dúnem a par ailleurs évoqué l’importance de l’éducation, de l’égalité entre les sexes, du leadership des jeunes et de la participation des personnes vivant avec le VIH aux processus de prise de décisions.


M. NASSIROU BAKO-ARIFARI, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine de la francophonie et des Béninois de l’extérieur, a informé que 60 914 personnes étaient infectées par le VIH dans son pays, avec une proportion de deux femmes pour un homme.  « Le risque d’explosion de l’épidémie persiste encore, car la prévalence du VIH est estimée à 26,5% parmi les travailleuses du sexe ».


Les gouvernements successifs du Bénin ont, dès la découverte du premier cas d’infection en 1985, inscrit la lutte contre le VIH/sida dans les politiques de développement, a expliqué M. Bako-Arifari.  La conjugaison de plusieurs efforts a permis d’améliorer l’accès aux services de prévention et de traitement et de stabiliser le taux de prévalence de l’épidémie autour de 2%, depuis 2002.


Ainsi, le nombre de personnes infectées par le VIH ayant accès aux traitements antirétroviraux est passé d’une couverture de 40% à 84%, tandis que pour la transmission du VIH de la mère à l’enfant, la couverture est passée de 27% à 37% entre 2007 et 2010.  Le Ministre a dit qu’une stratégie nationale pour l’élimination de la transmission mère-enfant dans le cadre plus global de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile était mise en œuvre.  Des campagnes d’éducation sexuelle sont en outre menées en direction des jeunes scolarisés.


En 2006, a ajouté le représentant, l’Assemblée nationale du Bénin a voté une loi sur le VIH afin de lutter contre toute forme de discrimination et de stigmatisation.  Des organisations de la société civile, confessionnelle et du secteur privé participent activement à la riposte au VIH/sida.


M. YIN LI, Vice-Ministre de la santé de la Chine, a déclaré que son gouvernement avait activement rempli ses devoirs en œuvrant à l’accès universel aux services de soins et de prévention du VIH/sida, à l’élimination de la discrimination sociale et à la réalisation des droits des personnes touchées par la pandémie et de leurs familles.  Il a fait état de toute une série de lois, de règlementations et de mesures politiques, ainsi que de l’intégration des objectifs en matière de prévention et de contrôle dans les politiques de santé publique, qui ont contribué à endiguer l’épidémie et à faire chuter la mortalité. 


Selon le Vice-Ministre, la lutte contre le VIH/sida exige une responsabilité partagée entre pays développés et pays en développement, ce qui suppose un soutien financier et une assistance sur le plan technique des premiers aux seconds.  Les pays en développement quant à eux devraient placer la question du VIH/sida en tête de leurs priorités de santé publique et de leur agenda de développement.  Par ailleurs, a souligné M. Li, compte tenu du poids que fait peser la pandémie, le secteur privé et les organisations pertinentes devraient assumer une responsabilité sociale plus importante et s’efforcer de mobiliser des ressources plus grandes pour la lutte contre le VIH.


M. MARTIN DAHINDEN, Secrétaire d’État de la Suisse, a constaté que si l’épidémie est globalement stabilisée, les taux d’infection dans certains pays continuent d’augmenter.  Dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida, il a noté en particulier les défis majeurs liés à la protection des droits de l’homme.  La lutte contre la stigmatisation et la discrimination est primordiale, a-t-il dit.  Il a aussi expliqué l’importance, dans son pays, de cibler les consommateurs de drogue par injection.  La Suisse s’engage à respecter les droits de l’homme, et en particulier les droits reproductifs des personnes.  Les facteurs socioculturels qui refusent aux femmes leurs droits fondamentaux doivent être supprimés, a-t-il souhaité.  M. Dahinden a aussi souligné le rôle des hommes dans la lutte contre le VIH, ainsi que l’importance de la lutte contre l’homophobie. Par ailleurs, il a déploré le manque d’accès des jeunes à l’éducation sexuelle et aux services de santé sexuelle adaptés à leurs besoins spécifiques, assurant que la Suisse allait augmenter cet accès.  En outre, la Suisse entend garantir un accès non discriminatoire aux médicaments.  Le Secrétaire d’État a enfin salué le secteur privé qui prend de plus en plus conscience de sa responsabilité dans la lutte contre le VIH/sida.  La mobilisation internationale doit se poursuivre, a-t-il conclu, prônant à cet égard le rôle catalyseur de l’ONU. 


M. JORGE DÍAZ, Vice-Ministre de la santé du Chili, a estimé qu’il existait de nombreux défis à surmonter, notamment en matière d’accès aux services de prévention.  L’épidémie continue de se propager, ce qui démontre que les efforts déployés laissent à désirer, a-t-il observé.  Pour M. Díaz, il importe donc de répondre aux causes socioculturelles et aux iniquités afin de pouvoir trouver des solutions à long terme.  Il a estimé important de prendre en compte les réalités individuelles, sociales, culturelles et régionales, ajoutant que la diversité devait être considérée comme un atout culturel.  Le Vice-Ministre du Chili a prôné des alliances stratégiques et des politiques qui prennent en compte les réalités épidémiologiques, sociales et culturelles des différents pays.  Les parties prenantes doivent être davantage impliquées et « le respect absolu » des droits de l’homme des personnes vivant avec le VIH/sida est nécessaire pour pouvoir contrôler l’épidémie, a voulu M. Díaz, avant d’appeler à la création de conditions politiques et juridiques, à cette fin.


M. STEPHEN O’BRIEN, Ministre du développement international du Royaume-Uni, a dit que la stratégie d’ONUSIDA constituait le fil conducteur des initiatives de son pays.  Il a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre la stigmatisation et de protéger les droits des plus vulnérables, notamment les femmes et les filles.  En ces moments difficiles, a promis le Ministre, nous allons respecter notre engagement de consacrer d’ici à 2015, 0,7% de notre PIB à l’APD.  Il a dit le souci du Royaume-Uni de réduire le coût des traitements et a précisé que les premiers efforts en ce sens ont permis de soigner 500 000 personnes de plus.  Il a encouragé l’industrie pharmaceutique à se joindre à cet effort, avant de souligner que la prévention est au cœur du succès contre le VIH et jugé possible d’atteindre l’objectif du « triple zéro ».


M. AGUNG LAKSONO, Ministre du bien-être de l’Indonésie, a estimé qu’à ce stade de la coopération, il est nécessaire de tirer les enseignements du passé, mieux cibler les efforts et les ressources, aborder les questions fondamentales que sont les droits de l’homme et travailler dans un partenariat élargi permettant de rassembler les connaissances et expériences de tous les partenaires.  Il a reconnu que les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les transsexuels et les autres groupes vulnérables devaient être intégrés aux stratégies de lutte contre le VIH/sida.  Il a précisé que sur les 90 millions de dollars que son pays a consacrés l’an dernier au VIH/sida, 49% provenaient du Gouvernement et 51% de la communauté internationale, principalement du Fonds mondial.


M. ALEXANDRE PADILHA, Ministre de la santé du Brésil, au nom du Groupe chargé du lien entre santé publique et politique étrangère, s’est déclaré convaincu qu’un environnement de santé publique exempt de toute discrimination est un outil fondamental pour réaliser l’accès universel aux médicaments.  En effet, a-t-il fait observer, la stigmatisation et la discrimination empêchent les gens d’accéder aux traitements et aux diagnostics dont ils ont besoin.  Il a prôné une approche soucieuse de l’égalité entre les sexes, en ajoutant qu’en général, il faut accorder une attention particulière aux populations vulnérables.


M. Padilha a souligné le caractère « essentiel » de l’accès aux médicaments génériques et à la nouvelle génération de médicaments antirétroviraux.  À son tour, il a voulu que les États puissent se prévaloir de la flexibilité prévue par l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour ouvrir l’accès aux médicaments généreux, moins chers, et aux antirétroviraux de deuxième génération ou autres médicaments.  Il a aussi vanté les mérites de la Stratégie globale de l’OMS sur la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle.  Évoquant le succès de son pays en matière de lutte contre le VIH/sida, le Ministre a annoncé que le Congrès brésilien venait d’approuver une initiative gouvernementale qui garantit un financement permanent reposant sur le prélèvement d’une taxe sur les billets d’avion, pour augmenter la contribution du Brésil à Facilité internationale d’achat de médicaments (FIAM/UNITAID).


M. FRANKLIN VERGARA, Ministre de la santé du Panama, a indiqué que son pays a intensifié sa lutte contre le sida depuis 2006.  Le Gouvernement y a consacré 14 millions de dollars, budget qui est passé depuis lors à 21 millions de dollars, a-t-il ajouté.  Le Panama se concentre sur la promotion du dépistage, qui est offerte à toute la population mais vise en particulier les femmes enceintes afin de prévenir la transmission de la mère à l’enfant.  En outre, 12% des hommes et femmes âgés de 15 à 49 ans ont bénéficié de tests de dépistage au cours des 12 derniers mois, a indiqué le Ministre.  Dans notre pays, comme dans beaucoup de la région, l’épidémie est concentrée sur les hommes ayant des relations avec d’autres hommes, les travailleurs du sexe et la population transsexuelle, ce qui nous conduit à diriger nos efforts vers eux.  En ce qui concerne le traitement des personnes infectées, le Panama dispose de 15 cliniques publiques de thérapie antirétrovirale qui soignent 4 888 personnes, a dit M. Vergara.  Il a assuré que les efforts vont se poursuivre pour notamment développer des stratégies de prévention plus agressives pour la population la plus à risque, ainsi que pour aborder l’éducation sexuelle dans les écoles dans un cadre élargi qui comprendra la participation des pères, des mères et des adolescents.


Mme YASMINA BADDOU, Ministre de la santé du Maroc, a indiqué qu’entre 1986 et 2010, le nombre total de cas cumulés de VIH/sida dans son pays a atteint les 5 700; 3 822 personnes étant malades et 1 878 porteuses du VIH.  Les gens âgés de 25 à 44 ans sont les plus exposés, a encore détaillé Mme Baddou.  Elle a déclaré qu’en 2006, le Roi du Maroc avait donné une impulsion décisive au Plan stratégique national en apportant son soutien aux actions de prises en charge des malades du sida « et en donnant l’exemple de la lutte contre la stigmatisation vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH ». 


Elle a assuré que la mise en œuvre du Plan a permis de réaliser des résultats probants en termes de prévention auprès des jeunes, des femmes et des populations à risque mais aussi s’agissant de la prise en charge et de l’accès gratuit aux traitements antirétroviraux.  Soulignant que, d’après l’OMS, le Maroc figure parmi les pays qui ont réussi à généraliser la trithérapie, Mme Baddou a précisé que le budget du Plan était estimé à près de 50 millions de dollars; le Fonds mondial ayant contribué à hauteur de 30% à cet effort.  En conclusion, elle a espéré que le document final contribuera à protéger la santé publique avec des objectifs clairs et quantifiables. 


M. SANDA SOUMANA, Ministre de la santé publique au Niger, a déclaré que son pays faisait face à un taux de séroprévalence relativement faible et à une épidémie en voie de se stabiliser, avec cependant une disparité entre milieu rural -0,5%- et milieu urbain -1,5%-.  La situation demeure cependant préoccupante parmi les professionnelles du sexe ou les militaires, avec des taux respectivement supérieurs à 60% dans certaines régions et 7% dans d’autres.  Le Ministre s’est cependant félicité des progrès accomplis dans la prise en charge des malades et de la montée en puissance des traitements antirétroviraux depuis leur introduction en 2004. 


Sur le plan social, a poursuivi M. Soumana, le Gouvernement nigérien a mis l’accent sur la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.  L’Assemblée nationale, a-t-il précisé, a initié et adopté en 2007 une loi relative à la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH renforçant ainsi la protection des droits de l’homme des personnes infectées.  Le Ministre a également évoqué la mise en place prochaine d’un système d’appui au financement de l’achat de médicaments, grâce au prélèvement d’un certain nombre de taxes sur les produits de luxe.


Mme ZAINAB HAWA BANGURA, Ministre de la santé et de l’assainissement de la Sierra Leone, a noté que son pays était parvenu à stabiliser la prévalence du VIH/sida autour d’1,5%, grâce notamment à la mise en place de structures favorisant l’application de bonnes pratiques.  « Nous atteindrons l’objectif de zéro nouvelle infection et de l’accès universel aux soins d’ici à 2015 », a-t-elle ensuite affirmé.  Mme Bangura a ajouté que le Président Koroma avait proclamé 2011 Année de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement; des plans ayant été élaborés dans les domaines de la lutte contre la transmission de la mère à l’enfant et des soins pédiatriques. 


Nous avons également conduit une mission pour évaluer la situation des minorités sexuelles dans le pays, dont les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, a poursuivi la Ministre sierra-léonaise.  Elle a enfin plaidé pour une vision d’avenir basée sur la participation accrue de toutes les parties prenantes à la lutte contre la pandémie, et ce, pour consolider les gains sur la voie de la réalisation d’ici à 2015 de l’OMD nº6 relatif au sida et au paludisme. 


Mme MARIA ADIATU DJALÓ NANDIGNA, Ministre des affaires parlementaires et des affaires sociales de la Guinée-Bissau, s’est félicitée de ce que 22 pays d’Afrique subsaharienne, dont le sien, avaient réussi à faire chuter de 25% le taux d’infection entre 2001 et 2009.  Nous avons lancé en 2010 un plan stratégique de lutte contre la pandémie, a-t-elle enchaîné, ajoutant que son gouvernement avait mis l’accent sur les efforts de sensibilisation et de prévention.  L’accès universel, l’atténuation de l’impact ainsi que le renforcement de la surveillance épidémiologique et de la coordination demeurent pour nous des priorités, a-t-elle assuré.  Dans ce contexte, une attention particulière est accordée aux professionnels du sexe et autres groupes vulnérables. 


Mme Nandigna a relevé que le taux de survie des personnes infectées est passé en Guinée-Bissau de 63 à 80%.  Elle a également assuré que le programme de prévention de la transmission verticale avait été renforcé, afin de veiller à ce qu’aucune mère ne transmette le virus à son enfant.


M. ANDRÉ MAMA FOUDA, Ministre de la santé du Cameroun, a déclaré que le plan stratégique national 2006-2010 mis en œuvre grâce aux efforts conjugués du Gouvernement, des partenaires au développement, du secteur privé et de la société civile a permis d’obtenir des résultats encourageants au Cameroun.  Il a dit que les ressources nationales consacrées au VIH/sida sont passées de 1 525 000 euros en 2002 à 11 433 000 euros en 2010.  Grâce à la politique de gratuité des antirétroviraux et des médicaments contre les infections opportunistes, le nombre de malades sous traitement est passé de 17 156 en 2005 à 90 000 en 2010, soit une augmentation de 36%.  Il a également précisé que le nombre de formations sanitaires assurant la prise en charge médicale des malades est passé de 91 à 145 entre 2005 et 2010.  Celles qui offrent des services dans le domaine de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) sont passées de 463 à 2067 entre 2005 et 2010.


Enfin, grâce au soutien de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), 760 écoles ont inclus un enseignement relatif au VIH/sida dans leurs programmes au cours de l’année scolaire 2009/2010 contre 150 en 2005.  Placé sous le slogan « mobilisation pour une génération sans sida » le plan national 2011-2015 est orienté vers la consolidation des acquis, la contribution à l’atteinte des objectifs d’accès universel aux médicaments et des OMD relatifs au VIH/sida et à la santé de la mère et de l’enfant.  


M. WILMOTHE DANIEL, Ministre de la santé d’Antigua-et-Barbuda, a souligné l’importance du partenariat des pays des Caraïbes pour promouvoir une santé qui est la richesse de cette région.  Bien que nous ayons connu une stabilisation du taux de prévalence et un déclin du nombre de nouvelles infections, la région des Caraïbes a encore vu 17 000 infections au VIH en 2009.  Nous avons atteint l’objectif de transmission zéro de la mère à l’enfant et éliminé les restrictions pour le déplacement des vivants avec le VIH.  Nous avons réduit de 50% les nouvelles infections, s’est encore félicité le Ministre de la santé.  


M. YUTAKA BANNO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Japon, a rappelé la promesse de son pays de débloquer, à partir de 2011, 5 milliards de dollars sur une période de 5 ans pour aider les pays les plus vulnérables à atteindre les OMD relatifs à la santé.  Il a aussi rappelé que son pays fera des contributions au Fonds mondial de l’ordre de 800 millions de dollars, dans les prochaines années, à partir de 2011.  Après le tremblement de terre qui vient de le secouer, le Japon, a dit le Ministre, a appris que l’aide n’allait pas seulement du Nord au Sud, mais était constituée d’actions interactives de la communauté internationale qui aide ceux qui traversent une période difficile en partageant savoir et ressources.  


M. ADAM FRONCZAK, Sous-Secrétaire d’État à la santé de la Pologne, a dit que la politique polonaise a été développée, en accord avec les recommandations des « Trois principes ».  La Pologne s’appuie sur un document clef intitulé « Programme national de lutte contre le sida et la prévention des infections VIH » qui est l’instrument central de la prévention et de la lutte contre le VIH, a-t-il dit.  Nous disposons d’un organisme au sein du Ministère de la santé, le Centre national du sida, lequel coordonne les actions spécifiées dans le programme national.  Dans le souci d’être le plus efficace possible pour atteindre les normes internationales dans notre réponse aux défis sociaux, de santé et développement inhérents au VIH, la réponse multisectorielle polonaise inclut tous les ministères, la société civile, les personnes affectées par le VIH, les partenaires internationaux et le secteur privé.


Notre plus grande fierté, a dit le Sous-Secrétaire d’État, est d’avoir atteint l’objectif d’accès universel au traitement.  Néanmoins, a-t-il dit, notre grand défi est d’assurer la continuité de l’accès universel à la prévention, au traitement et aux soins dans le contexte des crises mondiales que nous traversons.


Mme KARIN JOHANSSON, Secrétaire d’État au Ministère de la santé et des affaires sociales de la Suède, a estimé, concernant la prévention, qu’il s’agit là du seul moyen éprouvé pour atteindre l’objectif de zéro nouvelle infection.  « Les jeunes devraient avoir accès à une éducation sexuelle afin de pouvoir faire des choix responsables et informés », a-t-elle dit.  Mme Johansson a ajouté que l’accès de tous, sur une base non discriminatoire, aux services de santé sexuelle et reproductive est essentiel.  « Le lien entre consommation excessive d’alcool et risques sexuels doit être souligné dans les campagnes de sensibilisation et il faut vulgariser l’usage des préservatifs hommes et femmes », a encore estimé la responsable suédoise. 


Elle a rappelé que tous les êtres humains, quels que soient leur âge, leur origine, leur orientation sexuelle, leur genre et leur statut sérologique, partagent les mêmes droits.  « La criminalisation de l’homosexualité est une violation des droits de l’homme, de même que toute loi discriminant un porteur du VIH/sida », a-t-elle déclaré.  Appelant à mettre fin aux discriminations qui frappent tous les séropositifs, elle a souligné que, dans chaque pays, c’est une action collective qui permettra d’apporter une réponse globale aux défis du VIH/sida. 


M. ALI FARIS EL-HAZMI (Arabie saoudite) a salué la stratégie d’ONUSIDA pour la période 2011-2015, qui représente indiscutablement un pas dans la bonne direction.  L’Arabie saoudite, a-t-il dit, a mis au point une stratégie d’ensemble à l’exécution de laquelle participent conjointement le Gouvernement et les ONG.  Nous avons également adopté des programmes sociaux et de sensibilisation pour faire face aux causes de la pandémie, en mettant l’accent sur le renforcement de la prévention.  Dans ce cadre, des campagnes d’incitation à un comportement sexuel sain ont été lancées auprès des populations à risque, a affirmé le représentant, qui s’est également enorgueilli des contributions significatives de son pays au Fonds mondial.


M. DAVID J. LOZADA, Vice-Ministre de la santé des Philippines, s’est félicité des progrès accomplis dans la lutte contre la pandémie et notamment du fait que 33 pays au moins avaient été en mesure, entre 2001 et 2009, de réduire l’incidence de la pandémie de 25%.  Il s’est déclaré convaincu de la pertinence d’une approche reposant sur les pratiques exemplaires et sur le partage des expériences entre États Membres.  Ceci étant, les facteurs qui expliquent la propagation de ce virus demeurent complexes, a rappelé le représentant, qui a insisté sur la nécessité d’une stratégie d’ensemble qui prenne en compte tous les aspects de la question.  M. Lozada a ajouté que les engagements consacrés dans la Déclaration devaient être pris au sérieux et que les pays et organisations concernés par leur mise en œuvre devaient assumer leurs responsabilités.


Mme CALLISTA MUTHARIKA, Première Dame du Malawi, a affirmé que son pays était en train de gagner la bataille du VIH/sida, la prévalence étant passée de 16 à 10% ces dernières années, mais que le temps était venu « de s’attaquer à l’élimination des nouvelles infections ».  Elle a indiqué que le Gouvernement du Malawi était déterminé à faire montre de la volonté politique nécessaire à cette fin.  Évoquant l’action menée par sa fondation, dotée d’un budget de 41,2 millions de dollars, Mme Mutharika a expliqué que les priorités de l’institution étaient la lutte contre la transmission verticale du VIH et la promotion de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.  Elle a énuméré les obstacles au succès, en citant le sous-financement et le manque concomitant de ressources matérielles et humaines adéquates.  « Les hommes doivent également participer plus activement à la mise en œuvre des politiques de santé publique au niveau communautaire », a-t-elle insisté. 


M. LUIS ESTRUCH RANCANO, Vice-Ministre de la santé de Cuba, a dit que cette pandémie, qui touchait 60 millions de personnes à travers le monde, restait un défi immense pour la communauté internationale.  Il a rappelé que 150 000 travailleurs cubains ont depuis 53 ans contribué à renforcer le secteur de la santé dans de nombreux pays.  Il a dit que 90% des personnes porteuses du VIH/sida prises en charge en 2001 sont toujours en vie à Cuba.  Il a ajouté que 2 millions de tests de dépistage étaient effectués chaque année à Cuba.  Il a tout de même jugé insuffisants les progrès réalisés dans le monde, alors que la stigmatisation, la discrimination et l’inégalité entre les sexes continuent de miner les objectifs d’accès universel aux soins et aux traitements.  Il s’est inquiété des conséquences de la crise économique mondiale sur la lutte contre le VIH/sida, en soulignant l’importance de la coopération internationale.  


M. MOHAMMAD HUSSEIN NIKNAM, Vice-Ministre de la santé de la République islamique d’Iran, a jugé que le renforcement des infrastructures de santé était un préalable à toute mesure de lutte véritablement efficace conte le VIH/sida.  C’est en ce sens que son pays a mis au point un plan stratégique national qui traite des besoins spécifiques des populations à risque et répond aux besoins des personnes qui vivent avec le VIH/sida, ainsi qu’un programme de mise en œuvre de ce plan stratégique.  Le Vice-Ministre a également mentionné l’ouverture de centres de dépistage et de soins volontaires en Iran.  M. Niknam a assuré que son pays avait connu une réduction du nombre de nouvelles infections ces cinq dernières années et que le taux de prévalence s’était stabilisé autour de 0,25%.


Mme VERONIKA SKVORTSOVA, Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a notamment indiqué que son pays accorde une attention particulière aux mesures de prévention de la transmission mère-enfant.  C’est ainsi qu’en 2010, plus de 93% de femmes enceintes séropositives étaient couvertes par ces mesures, ce qui représente une augmentation de 35% en 5 ans, a-t-elle signalé.  Elle a indiqué qu’un service spécialisé avait été créé pour fournir une assistance médicale aux malades, consistant en une centaine de centres de soins et de prévention et de deux milles laboratoires chargés d’établir des diagnostics.  Outre des services de pointe en matière de prévention, le Gouvernement russe fournit gratuitement des antirétroviraux à tous ceux qui en ont besoin, a-t-elle expliqué.  Enfin, elle a précisé qu’au cours des cinq dernières années, l’enveloppe budgétaire de l’accès universel aux traitements s’était élevé à 1,3 milliard de dollars. 


Mme ZARELA SOLIS, Vice-Ministre de la santé du Pérou, a précisé que le taux de prévalence au VIH était trois fois supérieur chez les hommes que chez les femmes.  Le taux de prévalence dans la population transgenre était de 30%, ce qui démontre des différences de vulnérabilité.  Le fait que 41% des personnes infectées aient entre 25 et 34 ans semble démontrer que la contamination a en général lieu dès l’adolescence, ou lorsque l’adulte est encore très jeune.  Quelque 0,23% des femmes enceintes sont porteuses du VIH, a-t-elle indiqué avant de souligner les progrès du Pérou en matière de soins et d’accès aux traitements.  Quelque 16 000 séropositifs ont actuellement accès à un traitement. 


Le Pérou a consacré 47,7 millions de dollars à la prévention, aux soins et aux traitements en 2009, ce qui représente une augmentation de 7,5% annuelle entre 2007 et 2009.  Dans le contexte du développement économique et social du pays et en accord avec le Plan stratégique multisectoriel 2007-2011 pour la prévention et le contrôle du VIH/sida, le Gouvernement a lancé un processus de décentralisation.  S’agissant des défis, la Vice-Ministre a jugé indispensable de redoubler d’efforts pour une meilleure collaboration du Ministère de la santé avec les autres secteurs et l’inscription d’une intervention commune sur le VIH/sida et la tuberculose, dans le prochain exercice fiscal.  Elle a aussi dit la nécessité d’améliorer la qualité de l’information sur le VIH/sida.


M. EDGAR JIMENEZ GABALLERU, Vice-Ministre du Paraguay, a déclaré que si des progrès importants avaient été accomplis dans la réduction de la pandémie dans son pays, notamment dans la mise à disposition de médicaments antirétroviraux et dans l’élargissement de l’accès aux soins, il restait encore de nombreux défis à relever.  Évoquant les disparités qui persistent entre zones rurales et zones urbaines, le représentant a expliqué qu’elles étaient liées aux faiblesses inhérentes du système de santé paraguayen.  C’est la raison pour laquelle nous travaillons à la mise en place d’un système intégré de soins de santé, a ajouté le Vice-Ministre, qui a fait part de l’importance de la coopération régionale pour son pays.


M. OCHIRBAT DAGVADORJ, Président de la Commission permanente du Parlement sur la politique sociale, l’éducation, la culture et la science de la Mongolie, a exhorté la communauté internationale à mobiliser des investissements pour des pays comme le sein qui maintiennent des taux de prévalence faible, en gardant en mémoire l’esprit de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide.  Le Gouvernement de la Mongolie, a-t-il assuré, s’engage à atteindre l’objectif d’une transmission verticale zéro et d’une transmission zéro par transfusion sanguine.  Le pays est train de supprimer toutes les restrictions: les entrées, le séjour et la résidence des personnes porteuses du VIH.  Le cinquième Forum national sur le VIH/sida qui s’est tenu la semaine dernière a été l’occasion de mesurer l’état de la riposte du pays et de la mise en œuvre des OMD liés à la santé. 


M. SERGEY KHACHATRYAN, Vice-Ministredes soins de santé de l’Arménie, s’est alarmé de l’augmentation du nombre de cas de VIH/sida dans les pays d’Europe orientale.  Par conséquent, son gouvernement a décidé d’axer sa stratégie de prévention sur le dépistage et des soins de santé plus systématiques.  Pour l’Arménie, a-t-il déclaré, il est indispensable de veiller à ce que les malades bénéficient non seulement des soins dont ils ont besoin, mais qu’ils puissent aussi jouir pleinement de leurs droits fondamentaux.  Le Vice-Ministre a indiqué que la mise en place d’un cadre de mise en œuvre des programmes nationaux de lutte contre le VIH devrait contribuer à la réalisation des OMD.  Il a espéré, en conclusion, que cette réunion permette l’adoption d’une feuille de route capable d’ouvrir la voie à des traitements abordables.


Mme MARINA KOSAKOFF, Ministre déléguée à la prévention et à la maîtrise des risques de maladies de l’Argentine, a rappelé que 130 000 personnes étaient touchées par le VIH en Argentine dont 70% reçoivent des médicaments directement du Ministère de la santé.  Nous avons connu une réduction de 15% de la mortalité liée au VIH/sida ces cinq dernières années, s’est–elle félicitée.  Garantir l’accès aux soins de santé exige une stratégie pour diminuer les obstacles à la prévention, laquelle doit reposer sur les droits de l’homme, a encore ajouté Mme Kosakoff.  Elle a indiqué que les pays de l’Amérique latine allaient négocier au niveau régional une réduction du prix des médicaments et demander aux bailleurs de fonds de concentrer leur attention sur une région qui mérite plus d’aide pour réaliser les OMD.  Elle a rappelé que tout accord définitif sur les ADPIC ne devait pas entraver la capacité des États Membres d’atteindre les objectifs en matière de santé.


Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO, Vice-Ministre des relations extérieures du Nicaragua, a déclaré que son pays était engagé en faveur des droits de son peuple et de l’accès le plus large possible aux services de santé.  Le Nicaragua, a-t-elle dit, a pour ambition de promouvoir les comportements sains dans ses efforts de prévention, en particulier parmi les adolescents, les jeunes gens, les femmes et les groupes à risque.  Par ailleurs, a-t-elle suggéré, les professionnels de la communication doivent être pleinement utilisés pour relayer les messages nécessaires auprès de ces groupes, en vue de promouvoir les droits de l’homme et lutter contre la discrimination.  Le défi qui se posera dans les années à venir consistera à améliorer les soins médicaux et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH/sida, ainsi qu’à faciliter leur retour sur le marché du travail et l’accès au logement.  De tels défis doivent être relevés dans le cadre d’une action politique caractérisée par « le dévouement, l’amour et la dignité », a lancé Mme De Chamorro en conclusion.


M. GIORGI TSERETELI, Vice-Président du Parlement de la Géorgie, a indiqué que son gouvernement a lancé il y a 7 ans un programme de réformes très complètes pour édifier un État moderne, notamment dans le domaine de la protection sociale.  Nous avons actuellement 2 900 cas de VIH et 4 000 personnes atteintes du sida, a-t-il dit.  Il a assuré que le Gouvernement a la ferme volonté d’accélérer les progrès dans la riposte au VIH/sida.  Depuis 2004, la Géorgie est le seul pays de la région qui assure l’accès universel à la thérapie antirétrovirale.  Grâce à l’extension de ce programme à la région de l’Abkhazie, nous avons pu sauver des vies dans tout le pays, au sein des frontières internationalement reconnues, a-t-il précisé.  Se félicitant de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité sur le VIH/sida dans les zones de conflit, il a espéré que la communauté internationale agirait de manière plus décisive pour garantir les mécanismes prévus dans les deux régions occupées de la Géorgie.  M. Tsereteli a ensuite parlé des efforts de prévention menés par son pays et a assuré qu’il n’y a ainsi plus de cas de transmission de la mère à l’enfant.  La riposte au sida en Géorgie est axée sur les droits, a-t-il aussi indiqué.  Mais, a-t-il ajouté, le manque de ressources financières ralentit nos efforts car notre capacité budgétaire est assez limitée.


M. AHMED MOHAMED ABDEL HALIM (Égypte) a déclaré que son pays était convaincu de l’importance du renforcement des capacités régionales dans la lutte contre la pandémie.  Aussi, a-t-il lancé une initiative au niveau africain pour établir un centre régional pour la promotion de la coopération dans la lutte contre le VIH/sida et une liaison entre tous les centres spécialisés du continent, en coopération avec l’Union africaine.  Selon lui, la communauté internationale a une responsabilité particulière, non seulement dans la fourniture d’une aide financière dont le montant est estimé à 6 milliards de dollars, mais aussi pour trouver des solutions radicales aux problèmes posés par le transfert des droits de propriété intellectuelle relatifs aux traitements et aux vaccins, pour que des produits fiables et abordables parviennent aux pays en développement, a souligné le représentant.


Nous ne devons pas nous arrêter en chemin car la lutte contre le sida entre dans une phase décisive, a déclaré M. PATRICE DEBRÉ, Ambassadeur pour le VIH de la France, qui a insisté sur l’importance de la prévention.  Un monde sans infection doit être notre objectif, mais de nombreux progrès doivent être réalisés auprès des groupes vulnérables, les femmes et les enfants notamment, a-t-il indiqué.  Il a insisté en particulier sur leur droit à une vie sexuelle et reproductive avant de parler du sort des usagers de drogues, des homosexuels et des transgenres.  Ces personnes sont celles qui souffrent le plus du sida et qui sont les plus marginalisées, a-t-il dénoncé.  M. Debré a appelé à la dépénalisation de l’homosexualité et relevé que de nombreuses politiques nationales ne prenaient pas ces groupes particuliers en compte.


Le représentant a poursuivi en se prononçant en faveur du prélèvement d’une taxe sur les billets d’avion pour financer la lutte contre le VIH/sida.  Cette lutte relève d’une responsabilité collective, des bailleurs de fonds et des pays bénéficiaires qui doivent être garants du bon usage des fonds, a-t-il par ailleurs estimé.


M. RAINER ENGELHARDT, Sous-Ministre adjoint chargé de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses du Canada, a déclaré que son pays luttait contre le VIH/sida de façon harmonisée, afin d’atteindre les plus vulnérables de manière efficace.  Nous avons prouvé notre détermination en affectant 783 millions de dollars entre 2005-2006 et 2009-2010 à des programmes de prévention, de traitement, de soins et de soutien axés sur le VIH/sida dans les pays en développement, a dit le représentant de l’Agence de la santé publique canadienne.  Il a ajouté que son gouvernement reconnaissait que la prévention demeurait l’outil le plus efficace pour s’attaquer au VIH/sida et qu’il investissait dans de nouvelles méthodes de prévention.  En juin 2010, a-t-il dit, le Canada a amené les dirigeants du G-8 et les autres à faire une promesse de contribution de 7,3 milliards de dollars pour réduire les taux de mortalité infantile et maternelle dans le cadre de l’initiative Muskoka.  Il a précisé que le Canada versera 1,1 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années, au titre de nouveaux fonds.  Le Canada accordera aussi 1,75 milliard de dollars sous forme de financement continu aux programmes sur la santé des mères et des enfants, ce qui porte sa contribution totale pour les cinq prochaines années à 2,85 milliards de dollars.


M. HASAN ABDUL RAHMAN, Directeur général de la santé de la Malaisie, a souligné que ces dernières années, la réponse à la pandémie de VIH/sida a été caractérisée par le plus haut degré d’engagement politique; cette ouverture ayant permis l’élaboration et la mise en œuvre de programmes pertinents.  Il a expliqué que c’est la conduite du Plan national 2006-2010 qui a donné les résultats les plus probants; le Gouvernement ayant financièrement soutenu cet important effort, à hauteur de 30 millions de dollars par an.  M. Rahman a souligné qu’à la lumière de l’exercice 2006-2010, la Malaisie avait prévu de concentrer sa nouvelle politique sur la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, l’accès universel aux premières et secondes lignes de traitement et la protection sociale des groupes à risque, ce qui exige d’impliquer davantage les ONG, auxquelles le Gouvernement a versé une aide de 25 millions de dollars pour les cinq prochaines années.


M. ALEXIS GUILARTE, Directeur général des programmes de santé au Ministère du pouvoir populaire pour la santé du Venezuela, a indiqué que le droit à la santé figure dans la Constitution vénézuélienne, précisant que s’y appliquent les principes de gratuité, d’universalité, d’équité, d’intégration sociale et du caractère multiethnique et multiculturel du pays.  Alors que le taux de prévalence du VIH/sida est de 0,33% au Venezuela, le plan d’action définit l’objectif général de renforcement de la prévention et d’un traitement intégral.  Il y a 161 510 cas d’infection au VIH dans le pays et 11 000 nouvelles infections chaque année, a-t-il indiqué.  M. Guilarte a ensuite assuré que l’accès universel au traitement du VIH est une réalité dans son pays.  En 2010, 35 893 personnes ont ainsi été traitées, dont 28% de femmes.  Toutes les femmes enceintes infectées bénéficient d’un traitement antirétroviral, a-t-il ajouté, afin de prévenir la transmission verticale.  M. Guilarte a parlé du plan d’action 2011-2015 qui vise à renforcer le contrôle et l’évaluation des activités menées aux niveaux local et régional.  Il a enfin lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle soutienne les plans et stratégies pour l’accès universel et abordables aux médicaments.


M. OLEKSANDR FEDKO, Chef du Département d’État pour la lutte contre le VIH/sida et les autres maladies dangereuses pour la santé de l’Ukraine, a indiqué qu’en début d’année, l’Ukraine avait levé les restrictions de voyages imposées aux personnes séropositives.  Il a parlé d’un décret présidentiel sur les maladies socialement dangereuses qui a permis de coordonner les efforts de lutte contre le VIH/sida.  Il a expliqué que le renforcement des mesures préventives, les traitements et le respect des droits des séropositifs, ainsi que la promotion de la tolérance comptaient parmi les mesures prioritaires lancées par l’Ukraine pour contrer l’épidémie.  M. Fedko a ensuite salué l’efficacité du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida.  Il a rappelé, qu’il y a 5 ans, son pays occupait la première place en matière de prévalence du VIH/sida en Europe de l’Est et qu’il est désormais quatrième.  L’Ukraine s’est en outre donné pour objectif d’atteindre l’objectif du « triple zéro » d’ici à 2015.


M. MUSTAPHA EL-NAKIB, Directeur du Programme national de lutte contre le sida du Liban, a indiqué que ce programme vise à offrir l’accès universel au traitement, y compris aux réfugiés palestiniens.  Le rôle du Gouvernement est également de mener des activités de prévention, par le biais du Ministère de la santé qui œuvre en coopération avec l’OMS.  Nous avons un plan sur trois ans auquel participent de nombreuses parties prenantes, notamment la société civile, des agences de l’ONU, des ONG et les ministères compétents, a-t-il ajouté.  M. El-Nakib a précisé que le Programme national sur le sida a ainsi été élaboré avec les ONG, surtout celles qui travaillent dans le secteur de la santé.  Il a permis d’atteindre les populations les plus vulnérables.  Malgré les connaissances de la société civile, beaucoup de personnes souffrent encore de la stigmatisation et de la discrimination, a regretté M. El-Nakib.  Des lois ont été adoptées pour appuyer les efforts des ONG.  Le Gouvernement libanais a aussi adopté des mesures techniques de lutte contre le sida grâce à un comité regroupant les membres des ministères compétents, lequel a notamment élaboré un protocole pour l’utilisation de certains médicaments, en particulier les solutions injectables.


M. GABRIEL THIMOTHÉ, Directeur général au Ministère de la santé publique et de la population d’Haïti, a indiqué qu’en 2010, le nombre de personnes testées s’élevait à 431 223; ces personnes ayant été prises en charge dans plus de 160 centres de dépistage volontaire.  Il a ajouté que dans le domaine thérapeutique, près de 30 000 patients ont été mis sous antirétroviraux; Haïti s’étant vue décerner, à la Conférence de Namibie au mois de mars dernier, le prix d’excellence pour ses performances dans la prise en charge des malades. 


M. Thimothé a également expliqué que la lutte contre la discrimination et la stigmatisation se matérialisait par le renforcement des associations spécialisées.  Reconnaissant ensuite que les défis restent énormes dans un pays affaibli par le séisme du 12 janvier et l’épidémie de choléra, il a estimé que, pour atteindre l’objectif d’accès universel au traitement, il nous faudra toute notre énergie pour assurer une meilleure coordination des interventions et une rationalisation des ressources disponibles.  La décentralisation des interventions demeure un impératif pour redynamiser la lutte contre le sida, a-t-il aussi souligné, annonçant qu’un nouveau projet de loi sur le sida était sur le point d’être soumis au Parlement d’Haïti.


M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, s’est félicité des acquis « remarquables » réalisés en matière de lutte contre le VIH/sida mais a néanmoins estimé que l’épidémie demeurait un défi à long terme qui exige un engagement politique continu.  Il a notamment insisté sur l’importance de lutter contre la violence faite aux femmes et la pauvreté, d’améliorer l’accès aux services de santé sexuelle ainsi que l’éducation sexuelle des jeunes.  Il a estimé que l’accès des jeunes aux préservatifs féminin et masculin était essentiel.  Il s’est dit préoccupé par l’insuffisance des programmes de prévention pour les populations à risque, notamment les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes et les toxicomanes.  Il a ensuite appelé à une approche multisectorielle améliorée qui intègre les programmes de lutte contre l’hépatite, la tuberculose et le paludisme.  Il a également appelé à la décentralisation des programmes de prévention de traitement ainsi qu’à une meilleure intégration de la lutte contre le sida et des droits sexuels et reproductifs.


M. FEDERICO ALBERTO CUELLO CAMILO (République dominicaine) a assuré que son pays mobilise ses ressources pour une riposte coordonnée au VIH/sida conforme aux principes fondamentaux d’ONUSIDA.  Rappelant que les Caraïbes représentent la deuxième région du monde la plus touchée par le VIH/sida, il a souligné la nécessité d’intensifier les efforts nationaux et internationaux pour instaurer un mécanisme efficace permettant de contenir l’épidémie.  Il faut consacrer une attention particulière aux groupes vulnérables qui ont les taux les plus élevés de prévalence, tels que les professionnels du sexe, les consommateurs de drogues par injection ou encore les travailleurs des champs de canne à sucre, a-t-il dit.  M. Cuello Camilo a souligné l’importance du respect des droits de l’homme dans la lutte contre le VIH/sida, qui a été consacrée par une loi de mai 2011 sur les garanties personnelles reconnues aux personnes vivant avec le VIH/sida.  Nous agissons aussi pour réduire la stigmatisation et la discrimination, notamment sur le lieu de travail.  Le représentant a aussi indiqué ce qui est fait pour accroître le niveau d’éducation des enfants vulnérables et orphelins et pour offrir des thérapies antirétrovirales.


M. NARCÍS CASAL DE FONSDEVIELA (Andorre) a estimé qu’il fallait trouver des solutions à long terme, durables et inclusives pour parvenir à l’accès universel.  Il s’agit d’une responsabilité partagée, a-t-il dit, entre les États Membres, la société civile et les autres parties.  Nous devons urgemment mobiliser des ressources pour réaliser des actions, en créant des partenariats avec les communautés, les gouvernements, le secteur privé et les organisations internationales, a ajouté le représentant de l’Andorre.  Il a jugé important de rappeler que les obstacles qui empêchent les progrès sont des barrières juridiques, politiques, de discrimination et de stigmatisation.  Il a dit qu’il était essentiel de pouvoir sensibiliser et engager les jeunes, futurs dirigeants, et utiliser les nouvelles technologies pour éduquer et changer la façon de penser et d’aborder cette maladie qui peut devenir chronique non plus mortelle.  Il a dit qu’Andorre avait fait des efforts pour appliquer la Déclaration d’engagement de 2001 et la Déclaration politique de 2006.  Mon pays, a insisté le représentant d’Andorre, est engagé dans la lutte contre le VIH/sida et apportera tout son soutien politique et budgétaire afin que la stratégie d’ONUSIDA pour 2011-2015 puisse être mise en œuvre. 


Mme GRÉTA GUNNARSDÓTTIR (Islande) a indiqué que son pays connaissait une augmentation du nombre de nouvelles infections, due essentiellement à l’utilisation de drogues par intraveineuse.  Elle a expliqué que les toxicomanes étaient difficiles à atteindre en matière de préventions, de soins et de traitement, mais que le Gouvernement s’efforçait néanmoins de leur fournir des « équipements » propres.  La représentante a ensuite fait savoir que l’Islande accordait une attention particulière à l’éducation, expliquant que les écoliers du primaire suivaient des cours sur la santé et les droits reproductifs, l’utilisation des préservatifs et la protection.  Les jeunes ont également accès à des tests de dépistage confidentiels et peuvent obtenir des conseils dans les cliniques du pays ainsi que par le biais des médias sociaux comme Facebook.  Mme Gunnarsdóttir a par ailleurs insisté sur la nécessité d’assurer l’égalité entre les sexes et d’autonomiser les femmes afin qu’elles n’aient pas à assumer une charge disproportionnée de l’épidémie, que ce soit en matière d’infection, de garde malade ou de discrimination.


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a voulu que l’on renforce la prise de conscience politique qui a su accorder le rang de priorité à la lutte contre le sida au titre de l’OMD no 6.  Nous devons aller plus loin pour sécuriser les progrès accomplis et faire face aux lacunes, a-t-elle dit, notant la persistance des inégalités selon le sexe et les régions ainsi que les discriminations.  Lutter efficacement, c’est assurer des financements adéquats, traditionnels et innovants.  C’est aussi éduquer et donc prévenir, et c’est « déstigmatiser », a déclaré Mme Picco.  Elle a estimé que les nouvelles méthodes de communication rendent la tâche plus facile pour faire respecter les droits de l’homme.  En sa qualité d’Ambassadrice itinérante d’ONUSIDA et Présidente de « Fight AIDS Monaco », la princesse Stéphanie de Monaco s’investit personnellement dans la prévention et la lutte contre les discriminations, a indiqué la représentante.  Elle a aussi signalé que la Principauté, en partenariat avec l’UNICEF, contribue à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant.


M. HENRIQUE BARROS, Coordonnateur national pour le sida du Portugal, a expliqué que dans son pays l’épidémie avait été principalement provoquée par la consommation de drogues par intraveineuse, mais que d’autres groupes étaient à risque, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, la seule catégorie de personnes à avoir enregistré une augmentation du nombre de nouvelles infections.  Il a expliqué que des programmes d’échanges de seringues avaient été mis en place et que l’utilisation de drogues avait été dépénalisée.  Pour M. Barros, il importe de remplacer la criminalisation et la pénalisation par des services de santé et de traitement.  Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’avoir des traitements antirétroviraux abordables.


Le représentant a poursuivi en évoquant le « rôle central » des personnes séropositives dans la formulation de la réponse du Portugal à l’épidémie.  Il a également estimé que la coopération régionale était d’une importance capitale et qu’ont ne pouvait ignorer les avantages que représentent les liens linguistiques et culturels.  Conscient du rôle « fondamental » de l’inégalité entre les sexes, des stéréotypes et de la violence sexiste en matière de propagation du virus, M. Barros a appelé à la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a indiqué que son gouvernement à mis en œuvre un plan d’action pour éliminer l’épidémie du VIH/sida d’ici à 2015.  Nous avons aussi des programmes de prophylaxie dont l’objectif est l’accès universel à la prévention et au traitement.  Nous essayons également de réduire la mortalité des personnes atteintes du sida, a-t-elle ajouté.  Elle s’est félicitée de ce que les efforts du Gouvernement soient soutenus par les organes des Nations Unies et la société civile.  Grâce aux lois adoptées et aux mesures de prévention, le Bélarus a pu maîtriser l’épidémie, s’est-elle réjouie.  La volonté politique et l’augmentation du financement a permis d’atteindre beaucoup d’objectifs, a-t-elle expliqué.  Pour ce qui est de la transmission de la mère à l’enfant, la représentante a indiqué que le Bélarus est descendu à un taux de 3% en 2010, soit une diminution de moitié en 10 ans.  Elle a aussi parlé du Programme de prévention du VIH/sida adopté pour la période 2012-2015.  Nous comptons sur la collaboration des pays donateurs, a-t-elle ajouté.


Mme BERNADETTE CAVANAGH (Nouvelle-Zélande) a jugé indispensable une meilleure intégration des interventions VIH/sida avec les autres programmes de santé, en particulier les programmes de santé sexuelle et reproductive.  Elle a dit que la promotion des droits de l’homme était un préalable incontournable pour le succès de la réponse au VIH/sida.  Elle a rappelé que le VIH avait un impact disproportionné sur les femmes et les filles dans la région du Pacifique où l’hétérosexualité est le mode de transmission primaire de la maladie.  Elle a estimé que la prévention était un pilier de la réponse mondiale au VIH et rappelé les preuves de l’efficacité de la prévention et de stratégies de traitement contre la transmission de la mère à l’enfant.  Elle a jugé indispensable que les réponses et priorités nationales prennent en considération cette réalité pour assurer une riposte aussi rentable auprès de ceux qui sont les plus vulnérables à l’infection au VIH. 


Mme SIMONA MICULESCU (Roumanie) a rappelé que son pays avait été confronté à une épidémie de VIH/sida parmi les jeunes enfants au début des années 90, l’obligeant à prendre des mesures qui semblaient à l’époque inimaginables.  Après 26 ans d’évolution de l’épidémie, les résultats montrent clairement que, lorsqu’existe une volonté politique, une solution peut être trouvée à tout problème, y compris dans le domaine de la santé.  La représentante a préconisé trois champs d’action: garantir un libre accès thérapeutique à toutes les personnes infectées par le VIH ou déjà atteintes du sida; garantir la prévention durable d’une transmission verticale de la mère à l’enfant par des moyens thérapeutiques déjà éprouvés; et traiter de façon durable les groupes vulnérables, tels les hommes qui ont des relations avec d’autres hommes, les toxicomanes et les professionnels du sexe.


M. MAJEED YOUSSIF (Soudan) a avancé qu’avec la prévalence de la paix et le rétablissement de la mobilité, le Sud-Soudan allait certainement connaître une augmentation rapide de son taux de prévalence au VIH qui, a-t-il affirmé, pourrait atteindre 6% d’ici à 2015.  Le représentant a passé en revue les principales avancées, notamment la réduction de la transmission de la mère à l’enfant qui est passée de 30% à 10%.  Il a ensuite fait savoir que le Fonds mondial était la seule source de financement des antirétroviraux et des soins au Soudan.  Il a ajouté que les deux financements dont bénéficie le Sud-Soudan prendront fin d’ici le mois de juillet 2011, provoquant ainsi un écart énorme en matière de soins.  M. Youssif a réaffirmé la position de sa délégation en ce qui concerne le rôle de la famille et des valeurs culturelles et religieuses dans la lutte contre le VIH/sida.


Droit de réponse


Le représentant de la Fédération de Russie, répondant à la Géorgie, a regretté une tentative de politiser ce que fait l’Assemblée générale sur une question aussi importante que le VIH/sida.  Le représentant de la Géorgie, a-t-il estimé, ne veut pas tenir compte de la réalité qui est l’accession à l’indépendance de deux nouveaux États, à savoir l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.  C’est sur les épaules de ces pays que repose la responsabilité de lutter contre le sida sur leur territoire, a tranché le représentant, en rappelant que ce que son pays a fait en 2008 n’a été qu’une réponse à « l’attaque criminelle » de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Procureur de la Cour pénale internationale affirme que les crimes contre l’humanité et le génocide se poursuivent délibérément au Darfour

CS/10274

Conseil de sécurité: le Procureur de la Cour pénale internationale affirme que les crimes contre l’humanité et le génocide se poursuivent délibérément au Darfour

08/06/2011
Conseil de sécuritéCS/10274
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6548e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE PROCUREUR DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE AFFIRME QUE LES CRIMES

CONTRE L’HUMANITÉ ET LE GÉNOCIDE SE POURSUIVENT DÉLIBÉRÉMENT AU DARFOUR


Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), M. Luis Moreno-Ocampo, a affirmé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, que « les crimes contre l’humanité et le génocide continuent au Darfour ». 


« Il est de la responsabilité du Conseil de sécurité de tenir compte des informations fournies par la Cour pénale internationale pour mettre un terme aux crimes commis au Darfour », a déclaré M. Moreno-Ocampo, qui présentait au Conseil son rapport biannuel en application de la résolution 1593 (2005).


Le Procureur de la CPI a concentré son exposé sur les mandats d’arrêt délivrés par la Cour à l’encontre du Président du Soudan, Omar Hassan Ahmad Al-Bashir, qui énumèrent des chefs d’accusation mettant en cause sa responsabilité dans « des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et une politique génocidaire d’extermination menée depuis 2003 contre trois groupes ethniques: les Four, les Masalit et les Zaghawa ».


M. Moreno-Ocampo a également fait état des mandats d’arrêt concernant Ahmad Harun, ex-Ministre de l’intérieur au sein du Gouvernement soudanais et actuellement Ministre des affaires humanitaires du même Gouvernement, et Ali Kushayb, chef présumé des miliciens Janjaouid.


Selon M. Moreno-Ocampo, des « attaques aériennes contre des civils et des assassinats de membres » des trois groupes ethniques « se poursuivent ».  « Des villages continuent d’être délibérément pris pour cible, provoquant encore plus de déplacements.  La plupart des Four, des Massalit et des Zaghawa vivent désormais dans des camps de personnes déplacées.  Ces millions de victimes déplacées sont toujours soumises aujourd’hui à des viols et subissent un état de terreur permanent.  On tente de détruire leurs communautés, ce qui constitue un génocide », a souligné le Procureur.


« Le mandat de la Cour pénale internationale est de mettre un terme à l’impunité et de prévenir d’autres crimes », a poursuivi le Procureur, avant d’expliquer que « le Président Al-Bashir a appris comment il pouvait continuer à commettre des crimes en contestant l’autorité du Conseil de sécurité et en ignorant la résolution 1593, ainsi que d’autres résolutions ». 


« M. Al-Bashir n’a pas cessé de commettre le génocide des personnes déplacées », et « bloque la diffusion d’informations sur leur sort », a ajouté le Procureur de la CPI.  Selon M. Moreno-Ocampo, « le Président Al-Bashir et ses partisans continuent de nier les crimes commis, les attribuant à d’autres facteurs, tels que les affrontements intertribaux, tout en essayant de détourner l’attention de la communauté internationale par la publication d’accords de cessez-le-feu qui, aussitôt annoncés, seront violés et, enfin, en proposant la création d’un tribunal spécial chargé de conduire des enquêtes qui ne seront jamais lancées ».


Le Procureur de la CPI a estimé que « le Président Al-Bashir a réussi à transformer la connaissance, par l’opinion publique mondiale, de sa responsabilité criminelle en un outil de négociation ».  « L’expulsion d’organisations humanitaires en mars 2009 fut l’illustration d’une telle stratégie.  Elle a permis de dissimuler la poursuite de crimes; de détourner l’attention de la communauté internationale, et de continuer de commettre des crimes en l’absence de tout contrôle. »  « Le Président Al-Bashir demande désormais à être récompensé de ne pas commettre de nouveaux génocides à l’extérieur du Darfour », a estimé M. Moreno-Ocampo.


Le Procureur de la Cour pénale internationale a affirmé que « la contestation de l’autorité du Conseil de sécurité constitue une preuve supplémentaire selon laquelle l’extermination des Four, des Massalit et des Zaghawa, ainsi que de toute tribu réputée déloyale envers le régime soudanais, est une politique définie par les hauts dirigeants du Gouvernement du Soudan ». 


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Parvenir à « zéro nouvelle infection » c’est repenser la prévention du sida dans son caractère muldimensionnel et adaptable aux différents contextes

AG/11089

Parvenir à « zéro nouvelle infection » c’est repenser la prévention du sida dans son caractère muldimensionnel et adaptable aux différents contextes

08/06/2011
Assemblée généraleAG/11089
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Table ronde sur le VIH/sida

après-midi


PARVENIR À « ZÉRO NOUVELLE INFECTION » C’EST REPENSER LA PRÉVENTION DU SIDA DANS SON CARACTÈRE MULDIMENSIONNEL ET ADAPTABLE AUX DIFFÉRENTS CONTEXTES


Une table ronde, présidée par Mme Marie-Josée Jacobs, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg, s’est tenue cet après-midi sur le thème « Comment atteindre l’objectif « zéro nouvelle infection »?  Les participants ont adhéré aux propos de la Ministre luxembourgeoise selon lesquels « il faut repenser la prévention » qui doit être multidimensionnelle et adaptée aux différents contextes.  


Organisée dans le cadre de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, qui a lieu à New York du 8 au 10 juin 2011, cette table ronde fait partie de l’effort collectif pour décider de l’orientation future de la riposte mondiale, a rappelé la Ministre.


Plus de 30 ans après la découverte du premier cas de VIH/sida, « l’épidémie frappe toujours ».  De mortelle, la maladie est devenue chronique et des efforts supplémentaires doivent être déployés sur tous les fronts pour en venir à bout.


La majorité des intervenants ont partagé le point de vue de la Ministre luxembourgeoise selon lequel « il faut repenser la prévention » afin de réduire radicalement le nombre de nouveaux cas d’infection.


En 2010, le Programme commun des Nations Unies (ONUSIDA) a défini sa nouvelle ambition – un monde sans nouveaux cas d’infection, sans discrimination et sans décès dû au sida.


La Ministre luxembourgeoise a souligné que la prévention était une question de santé publique qui appelle un financement conséquent à long terme.  « Il est inadmissible que des choix doivent être faits entre prévention et renforcement des systèmes de santé ».  La prévention doit être multidimensionnelle et adaptée aux contextes.


Un grand nombre de participants ont estimé, comme elle, que l’éducation des jeunes était un vecteur fondamental pour la prévention.  Les préservatifs sont, à cet égard, perçus comme la pierre angulaire de la prévention.


Les intervenants ont été nombreux à condamner la stigmatisation et la discrimination qui font peser un double fardeau sur les groupes vulnérables, en particulier les consommateurs de drogues, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les prostitués ou les détenus.


Le représentant du Ministère de la santé du Brésil a parlé de la manière dont son pays fait face à l’épidémie, grâce à une combinaison de solutions techniques et à un engagement politique très fort.


Malgré les succès de ces dernières années, les chiffres à l’échelle mondiale pour ce qui est de la prévalence du VIH et des taux de mortalité sont inacceptables, a-t-il jugé.  « Nous ne pouvons pas attendre une autre période de 30 ans pour réfléchir à la manière dont nous pouvons éliminer le VIH/sida ».


Il faut, a-t-il dit, identifier clairement les besoins pour éliminer « les barrières visibles et invisibles » qui entravent la prévention.


Dans le même ordre d’idées, l’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a reconnu que la stigmatisation et la discrimination constituaient des obstacles majeurs à la prévention et au traitement.


« Il faut des dirigeants à tous les niveaux pour faire sortir le VIH/sida de l’ombre », a-t-elle insisté.  Le PNUD a créé une commission sur le sida et le droit pour réfléchir aux meilleures réactions à l’épidémie.  Il faut tendre la main aux groupes marginalisés.


« Il y aura 21 000 nouvelles infections de plus dans le monde à la fin de la réunion de haut niveau », a alerté le représentant de la société civile.


Selon lui, trop de barrières juridiques érigent la transmission du VIH/sida en infraction pénale.  Parvenir à zéro infection, c’est possible avec des cadres juridiques et politiques qui protègent les populations à risque et défendent le droit de tous à l’accès à la prévention et au traitement.  Il faut apprendre aux jeunes « comment négocier la sécurité des relations sexuelles » et, en particulier, utiliser des préservatifs.


Le représentant du Swaziland a indiqué que son pays avait relevé la barre en vue de financer l’accès universel aux traitements antirétroviraux et engagé une campagne de circoncision en ciblant 150 000 hommes de 15 à 49 ans.  Le Swaziland s’efforce de changer les comportements avec des campagnes de communication.


Pour la représentante de la Suisse, la prévention doit prendre en compte les risques accrus encourus par les groupes de population à risque, non pas pour les criminaliser mais pour les faire sortir de l’ombre.  Elle a mis l’accent sur les mesures prises en Suisse pour endiguer le VIH/sida chez les consommateurs de drogues qui ont permis de réduire la prévalence du VIH/sida et sur la prise en charge médico-sociale dans la prévention, le traitement et la réduction des risques.


Le Secrétaire général de l’Union interparlementaire a proposé « d’investir dans le leadership parlementaire ».  Il a prôné davantage de responsabilisation à travers les mécanismes parlementaires, sachant qu’il faut amender et adopter de meilleures lois dans la plupart des pays pour combattre la discrimination et la stigmatisation.


Une jeune femme, droguée à l’âge de 12 ans, a parlé de la prévention parmi les jeunes toxicomanes.  On risque d’ignorer la réalité de ceux qui utilisent les drogues pour s’évader, s’amuser ou combattre la faim, si l’on s’en tient à des approches purement punitives.  Elle a jugé urgent de « lever les restrictions arbitraires d’âge pour avoir accès à des services de prévention conviviaux ».


Il faut centrer les efforts d’éducation sur les jeunes femmes, a dit la représentante d’un service de recherche d’Afrique du Sud, avant que la représentante de la Suède ne plaide pour un recours accru aux médias sociaux.


Dans les catégories à éduquer, la représentante de l’Indonésie a ajouté celle des hommes migrants qui sont des travailleurs sexuels dont il faut « parler franchement ». Pour arriver à zéro nouvelle infection, « il faut agir avec les groupes vulnérables dans un langage qui leur soit compréhensible » et les traiter avec amour et dignité, a plaidé le représentant de l’Australie.


De manière plus concrète, le représentant du Congoa argué que « les gens acceptent de se faire dépister s’ils ont l’assurance de recevoir un traitement dans le cas où ils sont séropositifs ». Dans ce cadre, a voulu la représentante du Bénin, il faut expliquer aux médecins traditionnels qu’ils « ne peuvent pas guérir le sida ».


« La question est de savoir si nous avons la volonté de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination qui empêchent les populations vulnérables de jouir des droits de l’homme », a estimé le représentant du Bureau de la Haut Commissaire aux droits de l’homme.


« La question des droits des parents à l’éducation de leurs enfants » doit être posée, a tempéré la représentante du Saint-Siège.  La stratégie de l’ONUSIDA doit tenir compte de tous les points de vue, a acquiescé son homologue du Soudan.


Pour sortir le sida de l’ombre, « il faut appeler un chat un chat et faire face aux réalités », a conclu l’Administratrice du PNUD.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La « responsabilité partagée », enjeu d’une riposte renforcée au VIH/sida

AG/11087

La « responsabilité partagée », enjeu d’une riposte renforcée au VIH/sida

08/06/2011
Assemblée généraleAG/11087
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Table ronde sur le VIH/sida

matin


LA « RESPONSABILITÉ PARTAGÉE », ENJEU D’UNE RIPOSTE RENFORCÉE AU VIH/SIDA


« C’est parce qu’aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut à lui seul résoudre un problème tel que le VIH/sida, qu’il est urgent de réfléchir à une nouvelle définition de la solidarité », a déclaré ce matin, M. Michel Sibidé, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). 


Intervenant à une table ronde intitulée « Responsabilité partagée – Un nouveau pacte mondial pour la lutte contre le VIH/sida », en marge de la Réunion de haut-niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/Sida, M. Sibidé a dit que la responsabilité partagée implique un nouveau partenariat « parce que la charité ne suffit pas ». 


Si la table ronde a été l’occasion pour certains de souligner la responsabilité des donateurs, d’autres ont reconnu que le concept de « responsabilité partagée » impliquait que les gouvernements nationaux s’approprient la lutte contre le VIH/sida et mettent en place les politiques et les programmes nécessaires. 


Parce que le VIH/sida est un problème multisectoriel qui touche à la fois à la santé, au développement social, aux droits de l’homme et à l’égalité entre les sexes, l’ensemble des intervenants ont jugé essentiel que le nouveau pacte mondial se traduise par une démarche inclusive et intégrée associant dûment la communauté internationale, les gouvernements, la société civile, le secteur privé, les groupes concernés et les communautés locales. 


Présidée par M. Denzil Douglas, Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, la table ronde a été émaillée par les exposés de M. Sorend Pind, Ministre du développement et de la coopération du Danemark et Mme Juneia Batista, représentante du syndicat « Central Unica dos Trabalhadores ». 


La syndicaliste a appelé les pays riches à respecter leurs engagements de financer la lutte contre le VIH/sida et les pays pauvres à appliquer avec efficacité des programmes propres à inverser l’évolution de la pandémie et à faire disparaître la discrimination.  Quels que soient les montants investis, rien ne changera dans les pays concernés s’ils ne s’approprient eux-mêmes les politiques nécessaires, a renchéri  le Ministre du développement et de la coopération du Danemark. 


Nous sommes au moment le plus propice pour renforcer les capacités nationales, s’est réjoui le Directeur exécutif d’ONUSIDA.  La majorité des pays africains connaissent en effet une croissance moyenne de 5% alors qu’ils n’étaient qu’une poignée, il y a 10 ans.  Ils doivent définir les rôles et les responsabilités; accroître le nombre des acteurs et galvaniser les communautés concernées, a tranché le Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis.  


S’agissant de la contribution de la communauté internationale, M. Bernard Kouchner, ancien Ministre des affaires étrangères et ancien Ministre de la santé de la France, a mis l’accent sur l’importance des financements innovants: un prélèvement de 5 centimes sur 1 000 dollars de transactions mobilières ou de mouvement de capitaux permettrait de soigner tous les malades du VIH/Sida dans le monde.  L’ancien Ministre a regretté que cette proposition soit encore bloquée « pour des raisons politiques ».


Le Ministre danois du développement et de la coopération a regretté que certains bailleurs de fonds se cachent derrière la discussion sur les financements innovants pour réduire leur Aide publique au développement (APD) et renier leurs engagements.  Mais la responsabilisation passe aussi par l’obligation d’informer nos électeurs du bien-fondé et de l’efficacité des mesures que nous initions dans les pays en développement, a-t-il ajouté.  En combinant les luttes contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, « on soignerait plus avec moins d’argent », a souligné le représentant de la Facilité internationale d’achat de médicaments (FIAM).


Les pays en développement doivent être aidés pour optimiser la gestion des ressources, a dit la représentante du Bénin, en citant des difficultés au niveau local et des ruptures de stock, alors que les financements internationaux sont là.


En toutes choses, il faut agir en amont en éduquant les jeunes, a prôné la Directrice de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Irina Bokova.  Aucune riposte ne sera efficace si elle ne combat pas l’exclusion, la marginalisation et la stigmatisation de ceux qui vivent avec le VIH/sida, a insisté la représentante de l’Afrique du Sud.  


« La réponse médicale à elle seule ne suffira pas », a poursuivi la représentante de « Central Unica dos Trabalhadores ».  Elle a appelé à une réponse multisectorielle impliquant tous les partenaires concernés, gouvernements, société civile, scientifiques, secteur privé, média et communautés locales.  Sur un plan plus concret, elle a appelé à la levée des obstacles à la fabrication, l’importation, l’exportation et la distribution des antirétroviraux.  Le représentant de la Thaïlande a plaidé, à cet égard, pour le renforcement de la coopération Sud-Sud afin de garantir une flexibilité commerciale dans l’accès aux médicaments génériques. 


Si on veut réussir dans les 10 à 15 prochaines années, il faut se concentrer sur la mise en œuvre locale, dans le respect des réalités locales et à l’écoute des groupes minoritaires, a conclu le Ministre du développement et de la coopération du Danemark.  Un nouveau pacte doit nous emmener vers une société plus inclusive qui mette ceux qui n’étaient pas entendus au centre de la riposte, a renchéri le Directeur exécutif d’ONUSIDA.  « Une société tolérante doit pouvoir s’appuyer autant sur des valeurs partagées que sur des moyens partagés. » 


La « responsabilité partagée » est l’engagement continu de trouver de nouvelles voies de coopération conformes aux pactes existants, a conclu, à son tour, la représentante de « Central Unica dos Trabalhadores ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Réunion de haut niveausur le VIH/sida: les États se disent déterminés à réaliser l’objectif « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au sida »

AG/11086

Réunion de haut niveausur le VIH/sida: les États se disent déterminés à réaliser l’objectif « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au sida »

08/06/2011
Assemblée généraleAG/11086
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-cinquième session                                 

90e & 91e séances plénières

matin & après-midi


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LE VIH/SIDA: LES ÉTATS SE DISENT DÉTERMINÉS À RÉALISER L’OBJECTIF « ZÉRO NOUVELLE INFECTION, ZÉRO DISCRIMINATION ET ZÉRO MORT DUE AU SIDA »


De nombreux chefs d’État et de gouvernement ont répondu présents à l’invitation du Président de l’Assemblée générale de venir assister à une Réunion de haut sur le VIH/sida, 30 ans après la découverte du premier cas et 10 ans après l’adoption par cette même Assemblée de la « Déclaration d’engagement ».  Tous ont manifesté leur détermination à remporter une victoire définitive sur cette maladie au cours de la prochaine décennie.


« Nous nous réunissons pour mettre fin au VIH/sida », a d’emblée déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui a fixé dans son rapport* l’objectif du « triple zéro » à savoir « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au sida ».  Le Secrétaire général a voulu que l’on affronte « avec audace » les questions sensibles des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, des toxicomanes et du commerce du sexe.


Le Président de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss, s’est d’ailleurs félicité que les heures « d’intenses négociations » aient abouti, tard dans la nuit hier, à une déclaration finale « ambitieuse ».


Des progrès ont été accomplis dans la lutte contre le sida, ces 10 dernières années.  Le Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies (ONUSIDA), M. Michel Sidibé, a indiqué qu’à ce jour, 56 pays, dont 36 en Afrique, ont pu stabiliser l’épidémie et même réduire le nombre des nouvelles infections de manière significative.  Il a parlé des « success stories » de l’Afrique du Sud, qui a réduit de 35% le taux d’infection, ce chiffre étant de plus de 50% pour l’Inde et de 64% en Chine.  Le taux annuel mondial d’infection du VIH a baissé de presque 25% entre 2001 et 2009.


La Présidente d’amFAR, fondation de recherche sur le sida, a affirmé que les recherches actuelles laissent penser qu’un antidote contre le VIH/sida est à portée de main.  Elle a évoqué le cas d’un patient à Berlin qui est entièrement guéri du VIH/sida après une greffe de moelle osseuse. 


En attenant, les chiffres restent préoccupants.  Il y avait encore, fin 2010, plus de 34 millions de personnes vivant avec le VIH et parmi elles seules 6,6 millions de personnes reçoivent une thérapie antirétrovirale, alors que 9 millions d’autres devraient pouvoir bénéficier d’un traitement.


L’objectif déclaré est donc d’ouvrir d’ici à 2015 l’accès de ces personnes aux traitements, ce qui coûtera, comme disait hier « Médecins sans frontières », quelque 6 milliards de dollars supplémentaires par an.  Ces faits ont conduit le Ministre indien de la santé à vanter les prouesses de son industrie pharmaceutique dont les médicaments « ne sont en aucun cas de moindre qualité ».  Le Ministre a dit craindre que les intérêts commerciaux et l’appât du gain ne conduisent à « des barrières artificielles entre la vie la mort ». 


Appuyé par de nombreuses délégations, il a jugé essentiel d’exploiter pleinement le potentiel de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC), garant d’une baisse du coût des médicaments et des taux de transmission de la mère à l’enfant.


Dans le sud, 360 000 bébés naissent encore chaque année avec le VIH, a alerté le Directeur exécutif d’ONUSIDA, comparant cette situation à celle du Nord où une nouvelle génération naît sans VIH. 


La baisse du coût des traitements fait partie de l’attaque sur cinq fronts que le Secrétaire général a préconisée.  Il a aussi cité la solidarité entre tous les partenaires, l’amélioration des programmes de lutte contre le VIH, une meilleure responsabilisation des acteurs et la promotion de la santé, des droits de l’homme, de la sécurité et de la dignité des femmes et des filles. 


Nous devons, a dit M. Ban Ki-moon, tirer profit du pouvoir des jeunes et des nouvelles technologies de l’information et des communications.  S’improvisant porte-parole de la jeunesse, après le Sommet mondial des jeunes sur le VIH/sida qu’il vient d’accueillir à Bamako, le Président du Mali, M. Amadou Toumani Touré, a plaidé pour une réelle participation des jeunes aux processus de prise de décisions, en particulier aux Nations Unies.


La Réunion de haut niveau, qui fermera ses portes le 10 juin, tiendra sa prochaine séance demain, jeudi 9 juin, à partir de 10 heures.


* A/65/797


RÉUNION DE HAUT NIVEAU VISANT À PROCÉDER À L’EXAMEN D’ENSEMBLE DES PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA RÉALISATION DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida: rapport du Secrétaire général (A/65/797)


Ouverture de la Réunion de haut niveau


M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, a estimé que nous sommes arrivés à un moment critique.  La Réunion de haut niveau représente une occasion unique de réaffirmer notre engagement collectif et d’intensifier notre mobilisation contre le sida.  Il s’est félicité que les heures d’intenses négociations aient abouti, tard dans la nuit, à une déclaration finale « ambitieuse ».  Pour réussir dans notre mission, a poursuivi le Président, nos actions doivent être basées sur un large partenariat entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile qui met les gouvernements face à leur responsabilité et qui joue un rôle essentiel pour le respect des droits de l’homme, dans le contexte de la réponse au VIH/sida.


Le Président a ajouté que les personnes vivant avec le VIH doivent être parties prenantes de tous les efforts.  Leurs expériences et leur histoire sont essentielles pour développer des stratégies efficaces.  M. Deiss a estimé qu’il est crucial d’harmoniser les négociations multilatérales sur les aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC) avec les efforts de lutte contre le VIH/sida.  Il ne faut pas, a-t-il insisté, mettre en concurrence la lutte contre le sida et les autres priorités en matière de développement et de santé.  Inverser la tendance dans la propagation du VIH est un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et une étape essentielle pour réaliser les autres sept Objectifs.  Il nous faut une approche holistique qui intègre la réponse au VIH/sida dans les programmes plus larges de développement. 


Aujourd’hui, le défi a changé, a dit M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies.  Nous nous réunissons pour mettre fin au VIH/sida dans la décennie à venir.  « Zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au sida », a-t-il souligné.  Nous devons faire preuve d’audace, et pour le Secrétaire général, cela signifie affronter les questions sensibles des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, des toxicomanes et du commerce du sexe. 


M. Ban a avoué qu’il s’est inspiré des initiatives de son prédécesseur, Kofi Annan, pour mettre en place sa Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants qui traite aussi du VIH/sida.  Il a cité un nouveau plan d’action pour éliminer, d’ici à 2015, les infections du VIH/sida chez les enfants et garder leur mère en vie.


Le Secrétaire général a appelé à l’action sur cinq fronts.  Il faut d’abord que tous les partenaires travaillent plus que jamais dans la solidarité.  Deuxièmement, il a réclamé la baisse du coût des traitements et l’amélioration des programmes.  Il a ensuite appelé à une meilleure reddition des comptes et à faire en sorte que la réponse au VIH/sida promeuve la santé, les droits de l’homme, la sécurité et la dignité des femmes et des filles. 


Le Secrétaire général a aussi estimé qu’il faut lancer une « révolution de la prévention » en tirant profit du pouvoir des jeunes et des nouvelles technologies de l’information et des communications pour atteindre le monde entier.  Si nous prenons ces mesures, nous pourrons arrêter le VIH/sida, nous pourrons tuer la peur et nous pourrons mettre fin à la souffrance et à la mort.  Nous pourrons créer un monde débarrassé du VIH/sida, a conclu le Secrétaire général.


« J’ai un an de plus que l’âge de l’épidémie.  Je vis avec le VIH et prend des médicaments depuis 13 ans. J’ai une hépatite C depuis 11 ans.  J’ai un mari et un enfant de 8 ans et aucun d’eux n’est infecté par le VIH », a déclaré Mme TETYANA AFANASIADI, représentante de la société civile, qui, il y a trois ans, a pris part à un programme de substitution aux opiacées qui lui a permis de vivre, de travailler et de devenir une citoyenne active de son pays, l’Ukraine.  Elle a indiqué que 70% des toxicomanes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale sont séropositifs, plus de 90% ont différents types d’hépatites virales et seulement une personne sur cinq a accès aux antirétroviraux.  « Chaque jour, rien qu’en Ukraine, 8 personnes meurent du sida et 56 personnes sont infectées par le VIH ». 


L’accès aux soins et aux programmes de réhabilitation de qualité est insuffisant, a-t-elle poursuivi.  L’addiction à la drogue est considérée comme un crime et non comme une maladie.  Les programmes de substitution aux opiacées sont un instrument très puissant de lutte contre l’épidémie de VIH/sida.  Elle a félicité son gouvernement pour avoir instauré cette mesure très progressiste, qui touche désormais plus de 6 000 personnes en Ukraine.  « Je prends de la buprenorphine tous les jours mais je ne peux me rendre dans les pays voisins parce que là-bas mon traitement est illégal », a dit l’oratrice.


Nous demandons, a-t-elle conclu, un accès à 100% aux traitements contre le VIH/sida, la tuberculose, les infections opportunistes et la dépendance aux drogues.  Nous demandons l’implication des communautés concernées dans l’élaboration des programmes.


M. MICHEL SIDIBÉ, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a rappelé qu’il y a 30 ans à peine, le sida était appelé « la peste des homosexuels ».  Le mouvement contre le sida est l’histoire d’une population qui a brisé la conspiration du silence et d’un appel passionné à la justice sociale, a-t-il ajouté.  Ce mouvement a permis de forger un nouveau pacte entre le Nord et le Sud, en mobilisant des ressources sans précédent grâce à un fort leadership.  En 2001, on nous disait qu’on n’avait pas les moyens de traiter les malades du sida et que les stratégies de prévention ne marcheraient pas, a-t-il rappelé. Aujourd’hui, nous avons plus de 6,6 millions de personnes traitées dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire, s’est-il réjoui.  Si le Sénégal, l’Ouganda et la Thaïlande étaient les seuls pays à avoir accompli des progrès significatifs, il y a quelques années, il y a aujourd’hui 56 pays, dont 36 en Afrique, qui ont pu stabiliser l’épidémie et même réduire le nombre de nouvelles infections de manière significative.  M. Sidibé a donné l’exemple des « success stories » de l’Afrique du Sud, qui a réduit de 35% le taux d’infection de sa population, ce chiffre étant de plus de 50% pour l’Inde et de 64% en Chine.  Le Botswana, le Mali, le Maroc et le Brésil, parmi d’autres, ont atteint l’accès universel, a-t-il ajouté.  Il a remercié le Gabon qui a permis l’adoption, hier par le Conseil de sécurité, de la résolution 1983, texte qui reconnaît le lien mortel entre le VIH et la violence contre les femmes dans les situations de conflit et d’après-conflit.


Dans le monde en développement, 1,8 millions de personnes meurent du sida chaque année et 9 millions de personnes attendent toujours un traitement, a-t-il ajouté.  Alors que, dans le Nord, une nouvelle génération naît sans VIH, chaque année 360 000 bébés naissent avec le VIH dans le Sud, a fait remarquer le Directeur exécutif d’ONUSIDA.  « Nous sommes à la croisée des chemins. »  Si on peut arriver à un accès universel à la prévention et au traitement, à mobiliser les jeunes comme acteurs du changement, à promouvoir le transfert des technologies et à l’appropriation par les pays de valeurs et de responsabilités communes, si on met un terme à la violence à l’encontre des femmes et des enfants, si on arrive à ouvrir un débat franc sur la sexualité, si les populations touchées par l’épidémie échappent à la discrimination et ont accès aux services essentiels, on pourra relever le défi du VIH/sida, a dit M. Sidibé.  On pourra aussi renforcer les systèmes de santé et protéger les femmes.  Il nous faut aussi soutenir l’investissement dans la recherche et le développement, pour que, dans 5 ans, on dispose d’un diagnostic et de médicaments disponibles partout et pour tout le monde.  L’objectif « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au sida » doit devenir « notre plan commun », a-t-il conclu.


Mme MATHILDE KRIM, Présidente et fondatrice d’amFAR, a fait part des progrès remarquables dans la recherche médicale, dont les divers tests du sang qui existent actuellement.  Elle a confirmé le caractère préventif de la circoncision et souligné qu’une trentaine d’antirétroviraux ont été mis sur le marché.  Un essai clinique vient de démontrer, a-t-elle signalé, que les personnes séropositives en bonne santé sont moins susceptibles de transmettre le virus à leur partenaire.  Mme Krim s’est aussi fait l’avocate des programmes d’échange de seringues pour les toxicomanes.


Mais, a-t-elle prévenu, nous perdons toujours du terrain face au VIH/sida, car aucune des mesures de prévention et aucun traitement ne peuvent mettre fin à l’épidémie.  Pour mettre un terme à l’épidémie, il nous faut un vaccin, a-t-elle souligné, avant d’affirmer que les recherches actuelles laissent penser qu’un antidote contre le VIH/sida est à portée de main.  Elle a ainsi évoqué le cas d’un patient à Berlin qui est entièrement guéri du VIH/sida après une greffe de moelle osseuse. 


Trente ans après le début de l’épidémie, nous devons faire un choix, a prévenu Mme Krim.  Allons-nous continuer avec des programmes très forts coûteux qui ne bénéficient qu’à qu’une fraction de personnes?  Réussirons-nous à mobiliser suffisamment de volonté politique pour des programmes de prévention, pour l’accès universel aux traitements et pour des investissements massifs dans la recherche? 


Déclarations


M. PORFIRIO LOBO SOSA, Président du Honduras, a reconnu que les personnes infectées par le VIH/sida sont généralement victimes de la stigmatisation et de la discrimination.  Il a signalé que la prévalence de l’infection dans la tranche d’âge de 15 à 49 ans est passée de 1,5% en 2005 à 0,68% en 2010.  Nous avons mis au point un des services publics avantageux pour les personnes vivant avec le VIH/sida qui ont permis à 7 664 personnes d’accéder aux antirétroviraux.  Le Président a mentionné une augmentation de 50% du nombre de centres de conseil et de dépistage.  Afin de réduire la prévalence du VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles, le Honduras met en œuvre un plan d’action dont l’objectif est de promouvoir le contrôle prénatal et prévenir la transmission de la mère à l’enfant.  Il a aussi parlé de la « Vision du pays 2010-2038 » et du « Plan de santé 2010-2014 ».


Malgré les efforts déployés, le Président du Honduras a déploré le fort impact économique et social du VIH/sida et des autres maladies sexuellement transmissibles, étant donné que la maladie affecte une population jeune et productive.  Il a indiqué que le Ministère de la justice est chargé de lutter contre la discrimination à l’égard des personnes touchées par le sida.  Le Président a rappelé que son pays sera l’hôte du premier Sommet mondial des personnes d’ascendance africaine. 


M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, s’est félicité de l’adoption, hier, de la résolution du Conseil de sécurité relative au VIH/sida.  Il a rappelé que cette maladie avait fait reculer les avancées de nombreux pays, en Afrique notamment.  Pour le Président du Rwanda, le moment est venu de s’engager pour un « agenda de transformation » qui permette de dépasser les obstacles.  Dans un contexte de crise économique, des actes courageux continuent de nous solidariser dans notre réponse au VIH/sida, a-t-il ajouté, citant les programmes de sensibilisation mis dans les pays en développement.  La prévention a fonctionné et les traitements ont permis de sauver des vies, s’est-il félicité. 


Il est indubitable qu’aucun pays à lui seul ne peut faire face à cette pandémie, a enchaîné M. Kagame qui a appelé à l’adoption d’une approche globale.  Il faut lutter contre les effets secondaires de certains médicaments et contre la stigmatisation, et adopter une approche intégrée et décisive à tous les niveaux du gouvernement.  Notre détermination à lutter contre le VIH/sida est une question de justice sociale, a lancé le Président rwandais qui a plaidé une fois de plus pour l’adoption d’une approche globale.


M. GOODLUCK EBELE JONATHAN, Président du Nigéria, s’est enorgueilli du fait que dans son pays, les services liés au VIH/sida sont ceux qui grandissent le plus rapidement.  L’approche multisectorielle a permis de mobiliser plus de ressources et d’améliorer la coordination entre le secteur public, le secteur privé et la société civile.  Au nombre de ses succès, le Président a cité l’intégration du programme « Leadership de la jeunesse » sur le VIH/sida dans le schéma des services civil et militaire, l’engagement stratégique des médias et le travail de sensibilisation mené par une industrie cinématographique en pleine expansion.  En outre, s’est félicité le Président, une loi sera présentée prochainement à l’Assemblée nationale pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination.


En dépit de ces succès modestes, a relevé M. Jonathan, de nombreux défis demeurent, le principal d’entre eux étant l’accès aux antirétroviraux aux quelque 1,5 million de personnes vivant avec le VIH.  La prévention reste aussi une préoccupation majeure, en raison d’un accès insuffisant aux services pour la prévention de la transmission de la mère à l’enfant dans les milieux ruraux, a également souligné le Président.  Après avoir cité comme autre défi, l’insuffisance des ressources financières, le Président a indiqué qu’à partir d’aujourd’hui jusqu’en 2015, le Gouvernement va mener et coordonner la mise en œuvre du Cadre stratégique national et du Plan contre le VIH/sida.  L’objectif est d’accroître les ressources gouvernementales de 7% à 50% d’ici à 2015, en tablant sur l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant, d’ici à la même année.  Nous allons aussi travailler avec l’Assemblée nationale pour veiller à ce qu’au moins 15% du budget fédéral soit réservé au secteur de la santé, conformément à la Déclaration d’Abuja, a-t-il ajouté en conclusion.


M. AMADOU TOUMANI TOURÉ, Président du Mali, a rappelé qu’il y a quelques semaines, son pays a accueilli le Sommet mondial des jeunes sur le VIH/sida, qui a aboutit à la Déclaration de Bamako.  « Je suis ici le porte-parole de cette jeunesse, car les jeunes ont conscience que leurs seuls efforts ne seront pas suffisants pour venir à bout de l’épidémie ».  Les jeunes, a-t-il poursuivi, m’ont chargé de vous dire qu’il est urgent de mettre en œuvre la résolution 58/133 de l’Assemblée générale appelant à les inclure dans les réunions officielles des Nations Unies et des organisations régionales.  Les jeunes doivent pouvoir participer aux processus de prise de décisions.  M. Touré a relayé le souhait des jeunes de créer et d’institutionnaliser les instances des jeunes au sein des organes nationaux et locaux de coordination sur le VIH/sida.  Les jeunes souhaitent aussi que soient sécurisés les financements de la réponse au VIH et que les droits de l’homme soient protégés, par une lutte contre la discrimination appuyée par des lois.


M. RATU EPELI NAILATIKAU, Président de Fidji, a expliqué que pour un pays comme le sien, la menace du VIH était comme « une bombe à retardement », menaçant la population et une économie nationale qui dépend principalement du tourisme.  Il a expliqué que la religion et la tradition, qui ont beaucoup d’influence dans son pays, sont au cœur de la réponse contre le VIH/sida.  M. Nailatikau a également expliqué qu’en 2004, les parlementaires du Pacifique avaient adopté une déclaration de lutte contre le VIH/sida, prévoyant des réunions régulières des ministres de la santé. 


Le Président de Fidji a avoué que l’amendement des lois était un défi notable, au regard des mesures punitives et de la gravité de la stigmatisation et de la discrimination.  Cette année, Fidji a tout de même réussi à adopter un décret.  M. Nailatikau a prévenu que les principales sources de financement risquaient de s’épuiser d’ici à deux ans.  Fidji s’efforce de trouver d’autres ressources financières.


M. ALI BONGO ONDIMBA, Président du Gabon, a déclaré que son pays fait partie de ceux qui, malgré la conjoncture économique internationale défavorable, « continuent à investir d’importantes ressources dans la lutte contre la pandémie de VIH/sida ».  Il a toute de même invité la communauté internationale à mettre en place des mécanismes novateurs de financement pour générer de nouvelles ressources nécessaires. 


Le Président a attiré l’attention sur la vulnérabilité particulière des jeunes face au VIH/sida.  « Mon prédécesseur, feu le Président Omar Bongo Ondimba, dont mon pays commémore ce jour même le deuxième anniversaire de son décès, avait coutume de dire que la jeunesse est sacrée », a-t-il commenté, ajoutant qu’en affectant la jeunesse, le VIH/sida « compromet l’avenir commun et obscurcit le flambeau de l’humanité ». 


Pour M. Bongo, « nous devons intensifier les actions de prévention auprès des jeunes », le recours aux nouveaux médias étant selon lui une solution permettant de les impliquer dans la mise en œuvre des stratégies de lutte contre la pandémie.  En conclusion, le Président du Gabon a souhaité que la nouvelle déclaration politique qui sera adoptée à l’issue de la Réunion « traduise la volonté commune de bâtir une nouvelle plate-forme de coopération internationale plus ambitieuse, plus dynamique et à la mesure des défis que pose aujourd’hui la lutte contre le VIH/sida ».


M. IDRISS DEBY ITNO, Président du Tchad, a indiqué que, lors de la dernière enquête nationale de prévalence de l’infection du VIH/sida, menée en 2005, seulement 4% de la population tchadienne âgée de 15 à 49 ans était infectée et 210 000 personnes vivaient avec le VIH/sida.  Le Gouvernement du Tchad a pris des décisions volontaristes pour organiser la riposte au sida, a-t-il expliqué.  Il a cité notamment la gratuité de la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH/sida.  En 2007, 7 500 personnes en ont bénéficié et ce chiffre a doublé en 2008 avec 18 800 personnes qui ont reçu un traitement antirétroviral.  En 2009, c’étaient 32 000 personnes qui en ont bénéficié, s’est-il félicité.  La lutte contre le sida est intégrée dans la lutte nationale contre la pauvreté, a poursuivi le Président du Tchad.  Le Gouvernement a créé un Conseil national de lutte contre le sida et encouragé la société civile à s’engager dans la riposte nationale.  Un observatoire des droits de l’homme et des personnes vivant avec le VIH a d’ailleurs été créé par la société civile, a-t-il dit.


Le Président a affirmé que tous les efforts du Gouvernement cadrent avec l’objectif du « triple zéro ».  Le sida n’est pas seulement un problème de santé mais aussi une question de développement, a dit le Président, expliquant l’intégration de cet objectif dans les efforts de développement du pays.  Il s’est ainsi félicité des investissements importants pris dans le secteur de la santé ainsi que pour la construction d’écoles et infrastructures routières.  Le Tchad est un pays carrefour qui a des frontières communes avec six pays, a-t-il aussi fait observer, expliquant que son gouvernement a uni ses forces avec celles des pays voisins pour renforcer la lutte contre le sida.  Mais le Tchad compte aussi sur la mobilisation des ressources internationales, a-t-il ajouté, avant d’encourager les pays riches à ne pas diminuer leur engagement, à cet égard.


M. KGALEMA PETRUS MOTLANTHE, Vice-Président de l’Afrique du Sud, a affirmé que son gouvernement met en œuvre des programmes qui cherche non seulement à répondre aux maladies dues au VIH/sida et à la tuberculose mais à traiter des déterminants sociaux de ces maladies, de manière stratégique.  Par ces programmes sociaux, le Gouvernement a été capable d’atténuer l’impact du VIH/sida et d’aider les individus à mieux se protéger.  Le Vice-Président s’est félicité de ce que de la transmission de la mère à enfant soit passée de 8,3% à 3,5%, que 12 millions de personnes aient fait un test de dépistage et que 1,4 million de personnes aient accès aux antirétroviraux. 


Le Gouvernement a augmenté son financement de 40% par an.  Cette année, il consacrera 1 milliard de dollars à la lutte contre le VIH/sida.  Le Vice-Président a indiqué que l’Afrique du Sud accueillait en ce moment même la cinquième Conférence sur le sida qui devrait déboucher sur un cadre stratégique pour la période 2012-2016.  Le Vice-Président a ensuite appelé la communauté internationale à continuer d’augmenter ses investissements et à maintenir son appui aux pays les plus pauvres.  La solidarité internationale est d’une importance critique, a-t-il souligné.


M. PAKALITHA MOSISILI, Premier Ministre du Lesotho, a rappelé que son pays faisait partie des pays les moins avancés (PMA) et les plus touchés par l’épidémie de VIH/sida en Afrique subsaharienne.  Le Lesotho continue à réaliser des progrès importants dans sa lutte contre le VIH/sida, a expliqué M. Mosisili.  Sa stratégie est de lutter sur tous les fronts, en particulier en matière de prévention chez les jeunes et les femmes enceintes pour empêcher la transmission de la mère à l’enfant.  La proportion de femmes et d’hommes qui se font tester pour le VIH est passée de 12% à 65% et de 9 à 39% respectivement entre 2004 et 2009.


Le Premier Ministre a noté que 58% des personnes infectées suivaient un traitement rétroviral et que ce chiffre augmentait, mettant une pression accrue sur les faibles ressources du Lesotho.  Ce pays doit également faire face au problème des maladies non transmissibles. 


Le Lesotho a révisé son plan stratégique national sur le VIH/sida conformément aux directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’ONUSIDA.  M. Mosisili a ainsi espéré renforcer l’évolution des comportements sociaux notamment au sein des groupes à risque.  Une étude est en cours pour cibler les enfants vulnérables et les orphelins.  Des efforts ont également été faits pour protéger les droits de la femme et prévenir la violence sexuelle.


Notant que le Lesotho était limité par le manque de ressources humaines et matérielles, son Premier Ministre a exhorté la communauté internationale à allouer à la lutte contre le VIH/sida des moyens supérieurs à ceux qui sont utilisés dans les conflits politiques.


M. DILEÏTA MOHAMED DILEÏTA, Premier Ministre de Djibouti, a estimé que des « efforts constants » restaient encore à faire en matière de lutte contre le VIH/sida.  Il a notamment évoqué la nécessité de réduire la stigmatisation et la discrimination, de poursuivre la « lutte contre l’ignorance de la réalité de cette maladie » et contre les barrières socioculturelles.  Nous devons encore plus lutter pour défendre les droits de la femme et assurer une meilleure santé de nos enfants, a-t-il ajouté.


M. Dileïta a ensuite fait savoir que dans la région de la mer Rouge et du golfe d’Aden, les migrations étaient nombreuses et le suivi des malades nécessitaient une attention « très particulière ».  Il a notamment estimé qu’une harmonisation des politiques des pays de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) en matière de lutte contre le VIH accélérera la prévention, l’accès aux soins et la réduction de la discrimination pour les populations « dont les itinéraires migratoires augmentent la vulnérabilité et l’exposition au risque du VIH ».


Le Premier Ministre a ensuite passé en revue les initiatives lancées par Djibouti sur le plan national, s’attardant notamment sur l’Initiative nationale de développement social et le Plan national de développement sanitaire pour la période 2008-2012.  Des progrès ont été accomplis, mais d’énormes défis restent à surmonter, a reconnu M. Dileïta, ajoutant que la volonté politique nécessite des mesures d’accompagnements, des ressources humaines et des moyens financiers.  Il a appelé à ce qu’un engagement politique uni de la communauté internationale soit accompagné d’un engagement financier et technique qui, a-t-il affirmé, doit tenir compte des difficultés propres à chaque pays.


M. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, Premier Ministre de la République centrafricaine, a indiqué que pour réaliser l’objectif du « triple zéro » dans un pays où la prévalence est encore estimée à 4,7%, « avec des besoins non couverts en matière de traitement estimés à 67% », il est crucial de mobiliser des ressources supplémentaires internes et internationales.  M. Touadera a indiqué que la République centrafricaine menait en ce sens des actions visant notamment la promotion du dépistage volontaire, le marketing social des préservatifs, la protection des groupes à risque et le respect des protocoles de l’OMS. 


Il a également souligné que son gouvernement s’efforce de renforcer les mesures destinées à éviter les ruptures de stocks de médicaments en cas de retard d’acquisition par le biais d’un financement du Fonds mondial de lutte contre le sida et d’autres partenaires.  À titre d’exemple, a-t-il fait observer, en 2009 et 2010, le Gouvernement a mobilisé des ressources qui ont permis de faire face à des ruptures d’antirétroviraux et d’antituberculeux dues à un gel du financement du Fonds mondial.


M. Touadera a interpellé le Directeur exécutif du Fonds mondial afin, a-t-il dit, de permettre à son pays de continuer à bénéficier de l’appui de son institution « sans lequel la vision que nous sommes fixée restera une utopie ».  Il a mis en avant la bonne gouvernance des différents programmes de lutte contre le sida et insisté sur le fait que la délégation centrafricaine était disposée à engager des discussions avec les responsables du Fonds mondial « pour qu’un terrain d’entente soit trouvé ».  


M. YVES LETERME, Premier Ministre de Belgique, a indiqué que son pays adhère sans réserve aux recommandations et aux objectifs de la nouvelle stratégie d’ONUSIDA et du rapport du Secrétaire général intitulé: « Ensemble pour l’accès universel à l’objectif: zéro nouveau cas d’infection à VIH, zéro discrimination et zéro mort due au sida ».  Il a estimé que la priorité commune d’arrêter la propagation du sida et d’aider ceux qui sont infectés par le virus relève en grande partie des droits de l’homme, notamment du droit à la dignité et à l’intégrité de chaque être humain.  C’est une question de volonté politique, a-t-il expliqué.  Comment pouvons-nous parler sérieusement de prévention si nous continuons à tolérer un commerce international qui fait des enfants et des femmes des esclaves sexuels et les transforme en vecteurs de la contamination? a-t-il demandé.  Il a posé la même question en ce qui concerne les traditions qui foulent du pied la dignité des femmes, les pratiques sexuelles irrespectueuses d’autrui, ainsi que la violence sexuelle. 


Le Premier Ministre a aussi invité à renforcer l’aide aux malades, domaine qui relève aussi des droits de l’homme, en combattant la discrimination fondée sur le genre, la conviction religieuse, la couleur ou la préférence sexuelle.  M. Leterme a également insisté sur le lien entre prévention, traitement, soin et soutien aux personnes.  En Belgique, le secteur privé et les établissements de recherche universitaires ont joué un rôle charnière dans la recherche et le développement de nouvelles technologies de prévention et de médicaments, a-t-il indiqué, citant le développement d’un microbicide ainsi que d’un comprimé journalier prometteur pour le traitement contre le virus. 


Outre la volonté politique et la recherche scientifique, le Premier Ministre a mentionné un autre facteur important de lutte contre le sida, qui est la générosité des pays.  Entre 2008 et 2010, la part de la Belgique spécialement affectée à la lutte contre le sida est passée de 34,6 à 46,5 millions d’euros.  La Belgique a aussi intensifié son aide au développement qui compte un volet sida, pour atteindre 404 millions d’euros en 2010.  M. Leterme a enfin invité les donateurs à coordonner et à harmoniser leurs efforts, afin que les moyens mobilisés atteignent effectivement les populations qui en ont besoin.


M. BARNABAS SIBUSISO DLAMINI, Premier Ministre du Swaziland, a reconnu les « chiffres effrayants » du VIH/sida dans son pays, en arguant que le taux d’infection a toutefois diminué ces dernières années, passant de 4,9% en 2000 à 2,1% en 2010.  M. Sibusiso Dlamini a indiqué que des études sur les comportements sexuels étaient en cours, afin d’éclairer les décisions à prendre pour les prochaines stratégies nationales.  Il a parlé en outre d’un Conseil national, qui a pour mission de superviser les politiques en matière de VIH/sida, et d’un projet pilote mené en 2009 pour l’introduction des antirétroviraux.  Depuis7 ans, a-t-il ajouté, nous avons aussi augmenté le nombre de centres de protection maternelle et infantile, ce qui a permis de réduire de 10% la transmission de la mère à l’enfant.


Nous avons aussi renforcé les services de santé sexuelle et génésique, ainsi que les traitements des femmes enceintes séropositives, a poursuivi M. Sibusiso Dlamini.  Conscient aussi des avantages de la circoncision masculine, le Swaziland a renforcé son programme en la matière, a indiqué le Premier Ministre.  Il a aussi mentionné les actions en faveur des orphelins du VIH/sida qui bénéficient notamment de l’éducation gratuite.  Tous nos efforts sont cependant atténués par le manque de ressources humaines et financières, a expliqué le Premier Ministre.  Exprimant sa reconnaissance à l’égard de ses partenaires au développement, il a insisté sur la nécessité de renforcer les partenariats et de mieux les cibler. 


M. JOHN DRAMANI MAHAMA, Vice-Président du Ghana, a indiqué que son pays avait réussi à faire baisser le taux de prévalence du VIH/sida grâce, notamment à un plan thérapeutique antirétroviral qui a ouvert l’accès aux médicaments à 58 000 personnes en 2011, contre 6 000 en 2006.  Il a cependant relevé que le manque de données fiables concernant les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes posait problème.  M. Mahama a reconnu que le défi principal pour lutter contre le VIH/sida sur le plan international consiste à parvenir à un accès universel à la prévention, aux traitements et aux soins.  Pour ce faire, il a appelé à une amélioration des systèmes de santé, observant que le nombre inadéquat de dispensaires sanitaires en Afrique subsaharienne était particulièrement préoccupant.  Les pauvres qui vivent dans les zones reculées ou dans les bidonvilles en banlieue sont particulièrement vulnérables, a-t-il relevé.


Afin d’assurer un accès universel, M. Mahama a estimé que des traitements antirétroviraux de deuxième et de troisième générations devront être créés pour combattre un virus qui ne manquera de devenir résistant aux médicaments actuels.  Plaidant pour la baisse du coût de ces traitements, il a néanmoins appelé les pays en développement à augmenter le budget de la lutte contre le virus, pour améliorer l’accès aux médicaments et parvenir à zéro transmission de la mère à l’enfant d’ici à 2015.


Mme MONIQUE AGNÈS OHSAN-BELLEPEAU, Présidente de la République de Maurice, a qualifié de multisectorielle l’approche de Maurice depuis 2007.  Notant que 10 000 personnes vivent avec le VIH dans son pays, elle a précisé que c’est d’abord dans les groupes difficiles à cibler et à traiter que la contamination se propage.  Soixante-quinze pourcent des cas détectés concernent des toxicomanes, a-t-elle fait savoir, ajoutant que la loi sur le VIH avait été établie à la fois pour poser un nouveau cadre juridique pertinent, pour mettre en place des programme d’échanges de seringues et de distribution de méthadone et pour mettre fin aux discriminations.  Elle a assuré que depuis l’application de cette loi, les taux de transmission au sein de la population toxicomane ont chuté de 74% en 2010.  En outre, l’application stricte du nouveau protocole de traitement de l’OMS a permis d’élargir l’accès aux antirétroviraux, de lutter efficacement contre la transmission de la mère à l’enfant et d’améliorer la prise en charge de 25% des détenus vivant avec le VIH, a-t-elle encore souligné. 


M. RAFAEL ESPADA, Vice-Président du Guatemala, est revenu sur les débuts de la maladie, estimant que l’ONU avait rapidement compris qu’« une menace mondiale nécessitait une réponse mondiale ».  Il a expliqué qu’au Guatemala les efforts de lutte contre le VIH/sida mettaient l’accent sur la prévention parmi les groupes les plus vulnérables ainsi que sur la lutte contre la discrimination et la stigmatisation.  Il a par ailleurs indiqué que le Guatemala disposait de ressources limitées pour faire face à l’épidémie qui, a-t-il précisé, était concentrée dans une tranche qui représente moins de 1% de la population totale.  Il a indiqué que le Guatemala déployait de nombreux efforts pour assurer l’accès au test de dépistage.  Comme une augmentation du nombre d’infections est prévue pour les deux prochaines années, le Gouvernement entend poursuivre sa campagne de dépistage, a-t-il ajouté.


Mme RUKIYA KURBONOVA, Vice-Première Ministre du Tadjikistan, a notamment déclaré que son gouvernement met l’accent sur l’accès universel aux soins, comme partie intégrante du nouveau cycle national de planification stratégique.  Elle a ajouté que, dans ce nouveau cadre, il avait été décidé que le dépistage soit proposé dans les sanatorium, les centres pour maladies sexuellement transmissibles et dans les maternités ».  Le Gouvernement vient de décider d’allocations mensuelles pour les enfants contaminés de moins de 16 ans, a-t-elle encore dit, saluant en outre le rôle accru de la société civile dans la sensibilisation du public et l’harmonisation des politiques nationales et internationales.  Malgré nos succès, des défis de taille demeurent, le premier étant le manque de ressources et la propagation du virus dans les populations toxicomanes et celle qui est provoquée par la migration. 


M. SALOMON NGUEMA OWONO, Vice-Premier Ministre et Ministre de la santé et du bien-être social de la Guinée équatoriale, a indiqué que son pays se trouvait dans une zone d’épidémie généralisée avec un taux de prévalence de 3,5% chez les personnes sexuellement actives.  Son pays a donc mis sur pied un programme national de lutte contre le sida qui adopte une approche multisectorielle.  Différents décrets et lois en matière de prévention et de protection des personnes vivant avec le VIH/sida ont également été adoptés.  M. Owono a par ailleurs fait savoir que dans son pays, 5 700 personnes répondaient aux critères pour recevoir des traitements antirétroviraux et que 47% d’entre elles y avaient accès.  Des centres de traitements supplémentaires ont été ouverts et des soins de santé primaire sont intégrés aux mesures de prise en charge des malades, a-t-il ajouté.  Le Vice-Premier Ministre a également évoqué les mesures mises sur pied pour veiller à la santé des enfants et permettre aux femmes enceintes séropositives d’accoucher dans de bonnes conditions.  Il a précisé que le taux de prévalence du virus chez les femmes enceintes était de 7,4%.


Mme SARAH WESTCOT-WILLIAMS, Première Ministre de Saint-Martin, au nom du Royaume des Pays-Bas, a déclaré que la lutte contre le VIH dans son pays était fondée sur le respect des droits de l’homme et faisait pleinement partie des programmes généraux de santé.  Elle a ensuite reconnu les problèmes nouveaux que posent le vieillissement de la population séropositive, la persistance des discriminations et le coût des traitements « encore élevés pour certaines catégories de la population des îles néerlandaises ».  Elle a ajouté que malgré cela, la transmission de la mère à l’enfant n’existe plus et que les jeunes, ayant intégré les risques et les enjeux, se comportent de manière plus responsable.  Le monde doit se donner les moyens de mettre fin à la pandémie, a-t-elle dit en jugeant que le financement relève de la responsabilité partagée.  Enfin, Mme Westcot-Williams a appelé les politiques à s’unir pour que soient levées les barrières sociales et culturelles qui empêchent l’accès universel aux traitements, et cela par une éducation spécifique qui ne nie pas la réalité de certains groupes.  « Notre démarche doit être pragmatique et tenir compte, après 30 ans de lutte mondiale contre la pandémie de VIH/sida, de ce qui a fonctionné », a-t-elle conclu.


M. MODOU DIAGNE FADA, Ministre de la santé et de la prévention du Sénégal, qui intervenait au nom des États d’Afrique, a déclaré que le triste bilan de la pandémie requiert une action appropriée et urgente de la communauté internationale.  Il a appelé à une mise en œuvre « appropriée » de la résolution 60/262 en appelant au renforcement des capacités nationales des pays à faible revenu.  Il a estimé urgent d’appuyer les efforts en cours dans ces pays.  L’Afrique, a-t-il ajouté, appelle à intensifier les investissements consacrés aux vaccins, aux méthodes microbicides, sans oublier le renforcement des capacités de formation de cadres qualifiés.  Le Ministre a aussi convenu qu’il fallait faciliter l’accès de tous aux médicaments antirétroviraux, notamment dans les pays à faible revenu.


M. Fada a, par ailleurs, affirmé qu’il était d’une « importance capitale » de raffermir la coopération régionale et de mettre en place un centre africain visant à promouvoir la coopération dans la lutte contre le VIH/sida.  Il a en outre estimé que la communauté internationale devait fournir non seulement des ressources financières adéquates, mais aussi apporter des solutions « judicieuses » pour l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC) afin de favoriser l’accès aux médicaments à des prix abordables pour tous.  Pour M. Fada, la lutte contre le VIH/sida exige un processus de développement global visant à améliorer l’infrastructure économique, éducative et sanitaire et à assurer le transfert du savoir-faire et des technologies, notamment dans le domaine de l’industrie pharmaceutique.


M. DENZIL DOUGLAS, Premier Ministre et Ministre des finances, du développement durable et du développement des ressources humaines de Saint-Kitts-et-Nevis, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné la nécessité d’éliminer les stigmatisations liées au VIH et d’élargir l’accès au traitement.  Après l’Afrique subsaharienne, nous sommes la deuxième région la plus touchée par la prévalence du VIH, a-t-il indiqué.  Mais c’est la CARICOM qui a réagi le plus rapidement à la Déclaration d’engagement de 2001, en adoptant la Déclaration de Nassau dès juillet 2001, a-t-il aussi fait valoir.  Il a signalé notamment la mise en place d’un plan de partenariat des Caraïbes contre le VIH et le sida, ainsi que la création de l’Institut de santé publique des Caraïbes, qui devrait permettre de réaliser d’ici à 2015 l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) relatif au VIH/sida.  Les progrès accomplis dans les pays de la région, qui a vu le taux de prévalence baisser de 14%, témoignent aussi de l’engagement des universités et autres institutions régionales, des organisations non gouvernementales (ONG) et des médias.


Cependant, 17 000 personnes ont été infectées par le VIH en 2009, a indiqué le Premier Ministre.  La transmission augmente parmi les populations les plus touchées, comme les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes.   Les travailleurs du sexe sont le principal vecteur de transmission dans les Caraïbes, a ajouté le Premier Ministre; le taux d’infection étant très élevé chez les prostituées dont 27% au Guyana.  La plupart des pays de la région ont ciblé ces groupes dans leurs activités de prévention du VIH.  Le Premier Ministre a voulu que l’on imprime un nouvel élan aux efforts de prévention et de traitement du VIH.  Il faut mettre l’accent sur la baisse du coût des médicaments et responsabiliser les gouvernements par le biais d’un nouveau pacte sur le partage des responsabilités.  Sans financement durable à long terme, on risque de réduire à néant les résultats de ces dernières années.  Nous sommes aussi conscients de la nécessité de prôner une utilisation efficace des fonds consacrés à la lutte contre le sida, a admis le représentant.


M. AIRES BONIFACIO BAPTISTA ALI, Premier Ministre du Mozambique, a indiqué que son pays mettait actuellement en œuvre son troisième Plan stratégique national contre le HIV pour la période 2010-2014.  Il a affirmé que le Mozambique avait atteint des « niveaux historiques » en matière de fourniture des services et d’accès aux traitements antirétroviraux, notamment pour les orphelins et enfants âgés de moins de 15 ans, ainsi qu’en matière de prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Il a également indiqué que des efforts particuliers étaient consacrés à la réduction de la vulnérabilité et des risques grâce à des mesures de lutte contre les stigmas, l’inégalité entre les sexes et la violence sexiste.  Le Premier Ministre a reconnu que le faible taux d’utilisation du préservatif et de dépistage présentait des défis notables, tandis que la faisabilité d’une promotion généralisée de la circoncision masculine devait être davantage évaluée.  Il a en outre estimé que le renforcement des systèmes de santé devait privilégier la santé maternelle et infantile.


M. MOHAMMED GHARIB BILAL, Vice-Président de la République-Unie de Tanzanie, a parlé d’une campagne de dépistage à l’échelle nationale menée depuis 2007 par le Président et son épouse.  Depuis cette initiative, plus de 13 millions de Tanzaniens ont pu faire un test de dépistage.  Depuis 2010, l’usage du préservatif a augmenté ainsi que l’accès aux antirétroviraux; la lutte contre la transmission de la mère à l’enfant ayant été renforcée.  Aujourd’hui, le taux de prévalence est de 5,7% en Tanzanie et de 1% à Zanzibar.  M. Bilal s’est par ailleurs enorgueilli de ce qu’en décembre 2010, près de 400 000 personnes ont eu accès aux antirétroviraux. 


Sur le front de la prévention, le Gouvernement a mis en place des mesures de diagnostic rapide et consolidé les moyens d’accès aux traitements contre les maladies favorisant la transmission du VIH/sida, comme la tuberculose et les maladies sexuellement transmissibles.  En conclusion, M. Bilal a exhorté la communauté internationale à intégrer le soutien nutritionnel aux programmes en faveur des personnes contaminées et traitées pour renforcer leur système immunitaire et améliorer, ce faisant, leur état de santé général.


S’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), M. RICHARD NCHABI KAMWI, Ministre de la santé et des services sociaux de la Namibie, a indiqué qu’il s’exprimait aussi au nom des 11 millions de personnes vivant avec le VIH/sida dans la région.  Il a assuré l’Assemblée générale que les États membres de la SADC continueraient d’apporter une réponse coordonnée, sur le plan régional, à la pandémie, sur la base de la Déclaration de Maseru.  Il a évoqué des progrès au cours des dernières années, puisque le pourcentage d’adultes vivant avec le VIH a chuté de 25% dans neuf des pays les plus touchés.  En outre, la plupart de nos pays ont mis en place des programmes pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant couvrant plus de 70% des besoins, trois pays ayant atteint le seuil de 90%, s’est-il félicité.


Toutefois, a souligné le Ministre, il convient de rester prudent, dans la mesure où le nombre de personnes nouvellement infectées dépasse toujours celui des personnes ayant accès à un traitement.  En outre, a poursuivi M. Kamwi, il est impératif de prendre les décisions qui s’imposent alors que des recherches démontrent que le traitement peut réduire de 96% le taux de transmission du virus à un conjoint.  Au niveau régional, le plus grand défi, a-t-il dit, reste le manque de ressources.  Aussi, la SADC s’est-elle réengagée à augmenter les budgets de la santé vers le seuil de 15% fixé par la Déclaration d’Abuja.  Si elle s’engage également à faire un meilleur usage des ressources, la SADC ne pourra pas cependant répondre à la pandémie de VIH/sida sans le soutien de la communauté internationale, a prévenu le Ministre.


Parlant en sa capacité nationale, M. RICHARD NCHABI KAMWI, Ministre de la santé et des services sociaux de la Namibie, a indiqué que, au cours de la décennie écoulée, la Namibie avait bénéficié de soutiens techniques, après l’adoption de la Déclaration d’engagement de 2001.  Ce soutien a été essentiel pour mettre en place un mouvement national contre le VIH/sida, a-t-il dit.  Nous avons en conséquence dépassé nos objectifs pour 2010 en ce qui concerne notamment l’accès aux antirétroviraux.  Actuellement nous visons un niveau zéro de discrimination, a-t-il indiqué, assurant que les efforts du Gouvernement portent sur le respect des droits de l’homme.  Nous devons agir rapidement et de manière déterminée, a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité pour les gouvernements concernés de s’approprier les efforts.  Nous continuerons cependant à compter sur les partenariats internationaux et régionaux, a-t-il précisé.  Mon pays est prêt à changer la donne pour parvenir à une situation avantageuse pour tous. 


M. EDGAR GIMÉNEZ, Vice-Ministre de la santé du Paraguay, au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), a indiqué que dans les pays de sa région, la prévalence du VIH était concentrée dans des groupes spécifiques qui souffrent de discrimination et qui, a-t-il affirmé, détenaient la clef du contrôle de l’épidémie.  Il a expliqué que les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleurs du sexe et les toxicomanes étaient les personnes les plus frappées par le VIH/sida.  La promotion et la protection des droits des personnes vivant avec le VIH constituent la base des efforts déployés.  Le droit à la santé est un droit de l’homme.


M. Giménez a poursuivi en appelant à la levée des barrières qui empêchent les gouvernements de l’UNASUR de garantir l’accès à la prévention, aux traitements et à l’appui.  Il a dénoncé le prix des médicaments.  Il a fait remarquer que si les pays de sa région sont classés dans la catégorie des pays à revenus moyen et haut, ce classement ne tient pas compte des inégalités qui persistent.  Le Vice-Ministre a appelé à la pleine exploitation du potentiel de l’ADPIC et à la mise en œuvre de des Stratégies mondiales de l’OMS sur la santé publique.


M. SØREN PIND, Ministre de la coopération au développement et Ministre chargé de l’immigration et de l’intégration du Danemark, a appelé à s’attaquer de front à la question de la stigmatisation et de la violation des droits de l’homme.  Il a regretté que certains pays aient du mal à accepter de parler de droits de l’homme lorsqu’ils abordent ces questions de santé publique.  Nous devons examiner la réalité de la sexualité humaine, a-t-il dit.  Les toxicomanes, les travailleurs du sexe et les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes sont les personnes les plus touchées par le VIH, a-t-il rappelé, expliquant l’importance de ne pas les stigmatiser.  C’est la raison pour laquelle nous avons donc décidé d’axer nos efforts dans la lutte contre la stigmatisation, a expliqué le Ministre. 


Le Danemark entend aussi accroître ses efforts pour éliminer la transmission de la mère à l’enfant.  Il appelle de ses vœux la mise au point d’un vaccin efficace.  Les défis que nous devons relever demeurent considérables, a observé le Ministre, mais les chances de succès sont plus importantes que jamais.  Il faudra pour cela utiliser au mieux nos ressources, a souligné M. Pind.


M. TRUONG VINH TRONG, Vice-Premier Ministre du Viet Nam, a indiqué qu’en 2010, son pays avait déjà atteint plusieurs des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment ceux concernant la réduction de la pauvreté, l’éducation universelle et la promotion de l’égalité des sexes.  S’agissant du VIH/sida, le Viet Nam a réussi à réduire le taux de prévalence qui est passé de 30% en 2001 à 17% en 2010, a-t-il indiqué.  La Stratégie nationale de prévention a été élaborée et intégrée dans celle du développement socioéconomique du pays.  Le Gouvernement axe également ses efforts sur la lutte contre la prostitution et la toxicomanie.  Le Ministre s’est félicité de la coopération offerte dans ces domaines par les Nations Unies et, en particulier, par ONUSIDA.


Malgré ces réalisations nationales, le Viet Nam demeure un pays pauvre et ses résultats restent fragiles, a averti le Ministre.  M. Trong a réaffirmé son attachement aux objectifs des Nations Unies dans ce domaine et appuyé le projet de document final qui sera adopté à l’issue de la Réunion de haut niveau.  Il a notamment appelé la communauté internationale à rester en alerte face aux problèmes du VIH/sida et à mobiliser des ressources.  Le VIH/sida représente l’obstacle le plus redoutable au développement, a-t-il rappelé, soulignant à cet égard l’importance de la prévention.  Celle-ci doit viser en particulier les jeunes, a-t-il estimé.  M. Trong a également plaidé en faveur d’un meilleur accès au traitement, en parallèle avec une amélioration du dépistage qui doit pouvoir être pratiqué rapidement.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a appelé les bailleurs de fonds et les partenaires à accroître leurs investissements et à redoubler d’efforts car, a-t-elle affirmé, l’histoire de la pandémie a démontré que des progrès sont possibles quand nous sommes unis.  Elle a rappelé que les États-Unis avaient joué un rôle fondamental dans la mise en place du Fonds mondial dont ils sont le principal bailleur de fonds.  Mme Rice a ensuite passé en revue les grandes lignes du PEPFAR, le plan d’urgence américain contre le sida mis en place en 2005 et qui, a-t-elle précisé, a permis d’atteindre près de deux millions de personnes, principalement en Afrique. 


La représentante des États-Unis a appelé les États Membres à s’engager de nouveau afin de voir l’avènement d’une nouvelle génération débarrassée du VIH/sida.  Elle s’est félicitée de ce que son pays fournisse 58% de l’ensemble des contributions gouvernementales.  Le VIH/sida, a-t-elle souligné, est une véritable crise mondiale qui nécessite une réaction mondiale.  Mme Rice a appelé les bailleurs de fonds et le secteur privé à faire encore plus.  Les pays touchés doivent également débloquer des ressources en fonction de leurs moyens, a-t-elle tout de même ajouté.


M. ABDELKADER MESSAHEL, Ministre des affaires maghrébines et africaines de l’Algérie, a noté que si le taux des personnes qui ont reçu un traitement antirétroviral a considérablement augmenté en Afrique, il reste insuffisant.  Les ressources allouées au VIH/sida se sont accrues nettement au cours des dernières années mais elles stagnent depuis 2009, a-t-il aussi relevé.  Il a plaidé pour que l’on contienne l’escalade du coût des traitements et de la prévention.  Il est pour cela indispensable, a-t-il estimé, de lever les obstacles posés par les accords commerciaux sur l’importation des médicaments génériques.


M. Messahel a voulu que la recherche s’intensifie pour trouver des médicaments moins toxiques et plus simples à réaliser et pour élargir l’accès aux tests de dépistage.  Après avoir salué la mise en œuvre de la Déclaration d’Abuja de 2001, il a jugé que l’objectif du « triple zéro » fixé par le Secrétaire général contient des thèmes mobilisateurs.  En Algérie, a-t-il conclu, le Gouvernement a doté le pays de 61 centres de dépistage anonyme et de 8 centres de traitement.  L’accès gratuit aux médicaments et aux antirétroviraux est garanti, le très faible taux de prévalence incitant à poursuivre les efforts.


M. GHULAM NABI AZAD, Ministre de la santé et du bien-être familial de l’Inde, a souligné l’efficacité du programme de prévention de son pays, qui a permis de contenir la pandémie en limitant la prévalence à un taux de 0,31%.  « Nous avons également fait baisser de moitié le nombre de nouvelles infections annuelles », a-t-il ajouté, assurant qu’au cours de la dernière décennie la pandémie en Inde a été stabilisée avec succès.  Le Ministre indien de la santé a précisé que l’accent avait été mis sur les groupes à haut risque, l’amélioration des services et l’accès aux antirétroviraux. 


Après avoir noté les progrès en cours en matière d’accès universel au traitement de seconde ligne et de diagnostic précoce des enfants, il a reconnu que la lutte contre la transmission de la mère à l’enfant était toujours un défi. 


Pour M. Azad, l’objectif de l’Inde est de faire que les 27 millions de grossesses annuelles bénéficient des meilleurs services de dépistage et de prévention.  Le Ministre a ainsi annoncé que les examens de dépistage, les médicaments, les régimes alimentaires et les transports seront bientôt fournis gratuitement à toutes les femmes enceintes et les enfants nés malades.  Il s’est dit confiant qu’un tel progrès permettra d’éliminer la transmission de la mère au nouveau-né.  Concernant la lutte contre la stigmatisation, le Ministre a affirmé que son pays était déterminé à assurer une vie digne aux personnes vivant avec le VIH. 


Au sujet des ressources, M. Azad a jugé essentiel que la communauté internationale continue de financer à hauteur des besoins le combat contre la pandémie de VIH/sida.  Surtout, il a plaidé pour un abaissement des barrières qui bloquent l’accès universel aux traitements, évoquant en particulier « le coût élevé des médicaments antirétroviraux ».  « Les compagnies pharmaceutiques indiennes produisent des médicaments efficaces et abordables vendus non seulement en Inde mais dans près de 200 autres pays ». 


Affirmant avec force que les génériques produits par l’Inde ne sont pas d’une qualité moindre, il a prévenu que les considérations commerciales et l’appât du gain pourraient conduire à « des barrières artificielles entre la vie la mort ».  Nous devons, a insisté M. Azad, faire en sorte que le potentiel de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC) soient pleinement exploité pour élargir l’accès aux médicaments. 


M. ABDULLA BIN KHALID AL QAHTANI, Ministre de la santé publique du Qatar, a affirmé que la nouvelle stratégie ambitieuse adoptée par ONUSIDA pour la période 2011-2015 offrait une réelle opportunité de mettre fin à la pandémie, surtout au moment où le taux de transmission aurait baisée de 25% et où l’accès aux antirétroviraux aurait été facilité dans plusieurs pays.  Au Qatar, a-t-il poursuivi, en dépit d’un taux de transmission relativement faible, nous avons œuvré à la réduction de la pandémie en nous dotant d’un Comité national sur le VIH/sida. 


En outre, les États membres du Conseil de coopération du Golfe ont renouvelé leur engagement en faveur de la lutte contre le VIH/sida le 16 avril dernier.  À cette occasion, une recommandation a été faite de fournir des services complets de sensibilisation, de prévention, de diagnostic et de soins de santé.  Le Ministre a réitéré son appel à la communauté internationale pour qu’elle intensifie ses efforts auprès des pays qui font toujours face à un taux de prévalence élevé.  Aussi les pays développés doivent-ils tenir leurs promesses de contribution, a-t-il ajouté.


M. NUTH SOKHOM (Cambodge) a déclaré que l’Autorité nationale sur le sida mise en place en 1999 demeurait le mécanisme de coordination de la réponse multisectorielle du Cambodge face au VIH/sida.  Il a précisé que cette Autorité se décline au niveau sous-national dans l’ensemble du pays.  Il a ajouté que la loi de prévention et de contrôle du VIH et du sida a été promulguée en 2002.  Grâce à l’implication du Roi du Cambodge et de la Première Dame, qui préside la Croix-Rouge cambodgienne, la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH/sida ont été remarquablement réduites, a-t-il ajouté.  Il a dit que le Cambodge avait pu, avec le soutien du Fonds mondial, augmenter sa réponse en matière de prévention et de soins et a presqu’atteint, ce faisant, l’objectif d’accès universel en 2010. 


Le taux de prévalence parmi les adultes est passé de 2% en 1998 à 0,7% en 2010.  Plus de 90% de la population est sensibilisée à la prévention et plus de 80% de la population la plus exposée utilise des préservatifs, s’est aussi félicité le représentant du Cambodge.  Il a ajouté que plus de 90% des personnes touchées par le VIH avaient accès à un traitement et que plus de 70% des orphelins et enfants vulnérables bénéficiaient d’une aide sociale, dont une aide alimentaire et un soutien en matière de santé et d’éducation.  Néanmoins, M. Sokhom s’est inquiété de l’impact des travailleurs du sexe sur la réalisation de l’objectif d’un taux d’utilisation des préservatifs de 100%.  Il s’est aussi inquiété de la proportion grandissante des consommateurs de drogues parmi les jeunes et de la vulnérabilité croissante des migrants et des populations mobiles. 


M. JOSÉ ÁNGEL CÓRDOVA VILLALOBOS, Ministre de la santé du Mexique, a indiqué que l’Amérique latine avait la meilleure couverture en matière de sida, 51% des malades recevant un traitement antirétroviral.  Il a estimé indispensable que tous les pays disposent de mécanismes durables afin de pouvoir proposer des traitements antirétroviraux dès que possible.  Il faut également s’attacher à en réduire le coût et redoubler d’efforts pour accélérer les stratégies de prévention, notamment auprès des groupes les plus vulnérables, a estimé le Ministre.


M. Villalobos a indiqué que dans le cadre d’une réaction globale, il faut les meilleures informations possibles sur les groupes concernés.  Il faut mieux connaître la situation des hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleurs sexuels et les toxicomanes, a estimé le Ministre.  Après avoir appelé à l’élimination de la transmission verticale du VIH et de la syphilis congénitale, le Ministre s’est dit favorable à une éducation sexuelle « intégrale ».  M. Villalobos a engagé les États Membres à fonder leurs actions sur le respect des droits de l’homme sans stigmatisation, discrimination, homophobie, phobie des transsexuels ou autre type de violence.


Mme ESTHER MURUGI MATHENGE, Ministre chargée des programmes spécifiques du Kenya, a indiqué que, dans son pays, le nombre de personnes ayant bénéficié de conseils et du dépistage a fortement augmenté.  Mais nous voulons encore améliorer ce taux.  Il en est de même pour la réduction de la transmission de la mère à l’enfant, ainsi que pour la demande de préservatifs et la circoncision médicale volontaire des hommes.  Des progrès ont aussi été réalisés pour le traitement par antirétroviraux dans le pays qui espère passer à 80% des personnes traitées, d’ici à 2015.  La Ministre a mentionné le problème de la féminisation de l’infection, ainsi que celui de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH.  Le nombre des nouvelles infections annuelles, de 122 000, reste très élevé, a-t-elle déploré, tout en indiquant espérer réduire ce chiffre de 50% d’ici à 2015.  Elle a appelé à la solidarité mondiale dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.  Nous appelons également à une prise de décision informée et visionnaire de la part non seulement des gouvernements mais aussi des autres parties prenantes.  Mme Mathenge a en outre souligné l’importance pour les acteurs de s’approprier les efforts de lutte contre le VIH, invitant notamment les gouvernements à améliorer leurs systèmes de santé.


M. NAMAN KEÏTA, Ministre de la santé de la Guinée, a fait savoir que dans son pays, la séroprévalence était relativement faible (1,5%), mais que l’épidémie affectait les secteurs clefs du développement; les groupes les plus touchés étant les hommes en uniforme, les pêcheurs, les routiers et les miniers chez qui la prévalence varie entre 5% et 6%.  Il a relevé que la dépendance des pays vis-à-vis du financement externe, la crise économique qui a frappé les bailleurs de fonds et la pauvreté croissante dans les pays africains compromettaient les acquis de la riposte au VIH/sida.  M. Keïta a ensuite fait savoir que la lutte contre le VIH/sida faisait partie des actions prioritaires du nouveau Gouvernement guinéen.  Il a notamment indiqué qu’une ligne de crédit avait été créée sur le budget national et qu’un mécanisme de mobilisation local des ressources avait été mis en place.  Il a appelé les États d’Afrique à rechercher des solutions novatrices pour le financement de la riposte aux plans national et continental, y compris la production de médicaments.


Mme VARBAH GAYFLOR, Ministre du genre et du développement du Libéria, a noté que compte tenu de la petite taille de son pays et de sa population, le Libéria ne peut ignorer l’impact de la pandémie de VIH/sida sur les efforts nationaux de développement et de reprise économique.  La maladie représente un sérieux obstacle à la réalisation des objectifs de développement humain, a-t-elle dit, ajoutant que le Libéria appuie les recommandations du Secrétaire général afin de parvenir à l’objectif du « triple zéro ».  Mme Gayflor a remercié les donateurs bilatéraux et multilatéraux du Libéria et a cité, au nombre des réponses nationales, la mise en place d’indicateurs ventilés par sexe, la couverture santé de 42% des 10 028 personnes ayant besoin d’un traitement antirétroviral ou encore le renforcement du réseau national des personnes vivant avec le VIH.  Enfin, elle a assuré que la paix dont jouit le Libéria donnait à son peuple et aux autorités nationales l’occasion d’intensifier la lutte antisida. 


M. RUHAL HAQ, Ministre de la santé et de la famille du Bangladesh, a estimé qu’il était temps de créer une chaîne de prévention pour informer correctement les femmes et les jeunes.  M. Haq s’est dit convaincu que la pauvreté, l’inégalité entre les sexes et la mobilité de la population étaient autant de facteurs qui favorisent la propagation de virus.  Il a aussi cité une trop faible utilisation du préservatif, les transfusions sanguines dangereuses, les rapports sexuels entre hommes et la toxicomanie.  Le Ministre a engagé les pays développés à accroître leur appui aux pays en développement, en accordant une attention particulière aux aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce pour faire baisser le coût des médicaments.


M. JOHN SEAKGOSING, Ministre de la santé publique du Botswana, a indiqué que 17,6% de jeunes au Botswana vivent avec le sida, la prévalence étant de 20,4% chez les femmes par rapport à 14,2% chez les hommes.  Il a néanmoins exposé les progrès réalisés, expliquant par exemple que plus de 93% des adultes au Botswana qui commencent une thérapie survivent après un traitement d’un an.  En outre, les enfants orphelins et vulnérables sont couverts à 100%, a-t-il dit, et des ressources budgétaires ont été dégagées pour fournir des services de qualité.  Le Botswana continue à développer des réponses innovantes pour veiller à l’accès universel aux soins de santé.  Nous avons adopté un cadre stratégique 2010-2016 pour la prévention et le traitement, a aussi indiqué le Ministre.  Il est prévu d’atteindre l’objectif de zéro nouvelle infection en 2016, a-t-il dit.  Au cœur de ces efforts, figurent le respect des droits de l’homme et le respect des populations les plus à risque et les plus touchées.  Nous veillons à ce que notre réponse nationale prenne en compte les besoins particuliers des femmes et des filles, a-t-il ajouté, avant d’appeler la communauté internationale à faire preuve de solidarité et de courage pour créer un monde débarrassé du VIH/sida.


M. KEITH MONDESIR, Ministre de la santé, du bien-être, des affaires familiales, de la mobilisation nationale et des relations entre les sexes de Sainte-Lucie, a indiqué que malgré les progrès réalisés, son pays continuait à faire face à de nombreux défis et avait conscience de la nécessité d’élaborer une réponse informée accordant la priorité aux groupes les plus vulnérables.  Il a fait savoir que de nombreuses subventions externes touchaient à leur fin et qu’il importait donc pour Sainte-Lucie de déployer les ressources existantes avec la plus grande efficacité.


Le plan stratégique national met l’accent sur les populations les plus à risque, à savoir les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les travailleurs sexuels.  Sainte-Lucie entend également éliminer la transmission de la mère à l’enfant et accorde une attention particulière aux jeunes et aux filles.  Le Ministre a expliqué que les programmes pédagogiques mettraient l’accent sur les risques associés à une vie sexuelle précoce ainsi que sur la « vulnérabilité biologique » des filles.  Il a souligné le fait que l’accès aux soins était une partie intégrante de la prévention ainsi que la promotion d’un comportement sexuel sain.


M. RUDYARD SPENCER, Ministre de la santé de la Jamaïque, a souligné les progrès significatifs de la Jamaïque où le nombre de personnes vivant avec le VIH ou le sida a diminué de 18% en 2009 par rapport à 2008.  Les décès liés au sida ont également diminué pour passer de 665 en 2004 à 378 en 2009.  Le dépistage dans le secteur public a permis de couvrir 84% des femmes enceintes et 98% des nouveau-nés, a indiqué le Ministre.  Le dépistage précoce et l’accès rapide à un traitement antirétroviral ont permis de maintenir la transmission de la mère à l’enfant à un taux inférieur à 5%.  Il a expliqué que la Jamaïque avait besoin d’un appui de la communauté internationale pour renforcer les capacités humaines et consolider les acquis.  Il a précisé que son pays allait amender sa législation sur la santé publique, afin de lutter contre la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les personnes porteuses du VIH.  Il a ajouté que la signature de la Déclaration d’engagement de 2011 par le Premier Ministre et le leader de l’opposition, Portia, démontrait un engagement et une volonté politique au plus haut niveau.  


M. HENRY MADZORERA, Ministre de la santé du Zimbabwe, a indiqué que le taux de prévalence dans son pays était passé de 29% en 1999 à 13,7% aujourd’hui.  Après avoir signalé que son pays a ajouté la circoncision des hommes à ses programmes de prévention, le Ministre a affirmé que son pays est en pointe s’agissant du dépistage et des conseils aux malades.  Concernant l’accès aux médicaments, il a noté qu’à la fin 2010, sur les 600 000 personnes concernées 350 000 reçoivent un traitement.  Il a expliqué ce succès par la décentralisation des services de santé, qui existent désormais dans tous les districts, y compris les zones les plus reculées.  Soulignant qu’au cours des deux dernières années, le nombre d’enfants malades traités a doublé, M. Madzorera a tenu à associer le Fonds mondial et les Fondations Bill Clinton et Bill et Melinda Gates à ce succès. 


M. GEORGES MOYEN, Ministre de la santé et de la population de la République du Congo, a indiqué qu’un cadre institutionnel a été mis en place en 2003 dans son pays pour la promotion et la coordination de la lutte contre le VIH/sida.  Il a en outre indiqué que le Gouvernement a instauré la gratuité du dépistage, du bilan biologique et du traitement par antirétroviraux.  Le nombre de patients traités par cette thérapie a d’ailleurs été multiplié par 4 en 5 ans, a-t-il indiqué, au titre des progrès accomplis.  Si on peut se féliciter des résultats obtenus, d’autres défis doivent encore être relevés dans la lutte contre le VIH, a expliqué M. Moyen, sollicitant à cet égard le partenariat mondial.  Il a salué les initiatives internationales prises en faveur de l’Afrique, en général, et du Congo, en particulier.  Il a aussi remercié les organisations de la société civile mais s’est inquiété de la féminisation de l’épidémie, de la vulnérabilité particulière des populations à risque et de la double infection « VIH-tuberculose ». 


M. PAIJIT WARACHIT, Secrétaire permanent pour la santé publique de la Thaïlande, a fait savoir qu’au cours des cinq prochaines années, certaines tranches de la population thaïlandaise représenteraient plus de 90% des nouveaux cas d’infection, à savoir les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleurs du sexe, les utilisateurs de drogues par intraveineuse, entre autres.  Afin d’atteindre l’objectif du « triple zéro », M. Warachit a misé sur l’innovation et le changement en matière de prévention, ainsi que sur l’identification des facteurs juridiques, sociaux et environnementaux qui entravent l’accès à la prévention et aux soins et qui alimentent la stigmatisation et la discrimination. 


Il a expliqué que la Thaïlande entendait aussi renforcer l’autonomisation des populations.  Il faut maximiser les synergies entre le Gouvernement et les services non gouvernementaux d’une manière cohérente et intégrée et améliorer la coordination des efforts au-delà des frontières.  Les négociations de l’ADPIC sont un des facteurs essentiels pour assurer l’accès universel aux soins et aux traitements, a-t-il souligné en appelant la communauté internationale à en prendre conscience si elle veut réaliser l’objectif du « triple zéro ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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