La Cinquième Commission débat de la méthode de calcul pour déterminer le niveau des contributions des États Membres

AG/AB/3998

La Cinquième Commission débat de la méthode de calcul pour déterminer le niveau des contributions des États Membres

3/10/2011
Assemblée généraleAG/AB/3998
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

2e séance – matin                                          


LA CINQUIÈME COMMISSION DÉBAT DE LA MÉTHODE DE CALCUL POUR DÉTERMINER LE NIVEAU DES CONTRIBUTIONS DES ÉTATS MEMBRES


Entamant ce matin l’examen des questions de fond à l’ordre du jour de la soixante-sixième session, la Cinquième Commission a entendu une dizaine de délégations débattre de la nécessité d’examiner en profondeur la méthode de calcul de leurs contributions au budget ordinaire de l’ONU dont la remise à jour a lieu tous les trois ans.


Présentant le rapport du Comité des contributions (1) dont la Commission était saisie, son Président, M. Bernardo Greiver a rappelé que l’Assemblée générale par sa résolution 64/248, a décidé d’examiner tous les éléments de la méthode de calcul en vue de prendre, avant la fin de sa soixante-sixième session (septembre 2012), une décision qui prendrait effet, sous réserve d’un accord, pour la période 2013-2015.


Si toutes les délégations ont réaffirmé leur attachement au principe selon lequel chaque État Membre doit s’acquitter de sa contribution au budget de l’ONU en fonction de sa capacité de paiement, plusieurs délégations se sont inquiétées d’une tendance à l’augmentation de la part des contributions des pays en développement et parallèlement de celle à la baisse des contributions des pays développés dans un contexte de crise économique et financière mondiale.


Le Groupe des 77 et la Chine a rappelé que les ministres du Groupe réunis à New York le 23 septembre 2011 ont réaffirmé le principe de la « capacité de paiement » comme critère essentiel du partage des dépenses et rejeté toute modification de la méthodologie actuelle de calcul du barème des quotes-parts qui aurait comme conséquence d’augmenter la contribution des pays en développement.   


Illustrant cette tendance, le représentant du Sénégal a noté une augmentation exponentielle de la contribution du Sénégal au budget ordinaire et au financement des opérations de maintien de la paix de l’ordre de 50% entre le barème 2007/2009 et 2010/2012.  Le représentant du Soudan a demandé que le Comité des contributions tienne compte du fait que son pays a perdu 70% de ses ressources en pétrole cette année au profit du Soudan du Sud devenu indépendant.  Par ailleurs, le représentant de la Fédération de Russie a regretté l’insuffisance de progrès pour ce qui est d’examiner de manière plus claire le remplacement des taux de change du marché (TCM) par les taux de change corrigés des prix (TCCP).


Par ailleurs, les délégations intervenues sur la question des échéanciers de paiement pluriannuels ont appuyé les recommandations du Comité de contributions visant à autoriser la République centrafricaine, les Comores, la Guinée-Bissau, le Libéria, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie, à voter à l’Assemblée générale jusqu’à la fin de la soixante-sixième session malgré leurs arriérés.


La Commission était saisie du rapport (2) du Secrétaire général sur les échéanciers de paiement pluriannuels présenté par M. Chandramouli Ramanathan, Directeur de la Division de la comptabilité.  Ce rapport précise que si cinq États Membres ont mené à bien l’application de leur échéancier, le Libéria et Sao Tomé-et-Principecontinuent d’effectuer les paiements pour résorber leurs arriérés. 


La prochaine séance publique de la Cinquième Commission aura lieu demain, mardi 4 octobre, à 10 heures.


(1) A/66/11

(2) A/66/69


BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (A/66/11 ET A/66/69)


Rapport du Comité des contributions (A/66/11)


À l’issue de sa soixante et onzième session (6-24 juin 2011), le Comité des contributions a rappelé que le barème des quotes-parts devait continuer de reposer sur les données les plus récentes, les plus complètes et les plus comparables du revenu national brut (RNB) et a recommandé que l’Assemblée générale encourage les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à adopter le Système de comptabilité nationale (SCN) de 1993 et à communiquer les données relatives au revenu national brut disponibles, si elles existent. 


Il a aussi réaffirmé que l’utilisation aussi longtemps que possible de la même période de référence, une fois qu’elle a été retenue, présente des avantages dans la mesure où les effets pour tous les États Membres sont progressivement atténués au cours des périodes consécutives d’application du barème.


Enfin, il a rappelé que les taux de conversion basés sur les taux de change du marché (TCM) devaient être appliqués pour le calcul du barème des quotes-parts, sauf lorsque ce choix entraînerait des fluctuations ou des distorsions excessives du RNB de certains États Membres exprimé en dollars américains, auquel cas ce sont les taux de change corrigés des prix (TCCP) ou d’autres taux de conversion appropriés qui seraient appliqués.  Il a exprimé l’intention de continuer d’étudier cet élément sur la base des nouvelles données qu’apporterait la Division de statistiques de l’ONU et des orientations que lui fournirait éventuellement l’Assemblée générale.


Rapport du Secrétaire général sur les échéanciers de paiement pluriannuels (A/66/69)


L’Assemblée générale est invitée à engager les États Membres qui ont accumulé d’importants arriérés de contributions à envisager de présenter un échéancier de paiement pluriannuel.  Le Comité a considéré à cet égard qu’il fallait dûment tenir compte de la situation économique des États Membres, qui n’étaient pas tous à même de présenter de tels échéanciers.  Il a recommandé que la présentation d’échéanciers garde un caractère volontaire et ne soit pas automatiquement liée à d’autres mesures. 


Présentation et débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. SEBASTIAN DI LUCA (Argentine) a réaffirmé que les ressources fournies à l’Organisation doivent être adéquates pour lui permettre de s’acquitter pleinement de ses mandats.  Par conséquent, il a exhorté tous les États Membres à s’acquitter de leurs obligations légales et à payer intégralement leurs contributions, à temps et sans conditions.  Il a souhaité que les difficultés financières auxquelles sont confrontés certains pays en développement soient prises en compte.  Il a demandé que toutes les questions administratives et budgétaires ne soient examinées que par la Cinquième Commission.    


M. Di Lucas a rappelé que la résolution 64/248 a approuvé le barème des quotes-parts pour la période 2010-2012 sur la base de la méthodologie actuelle.  Il a ajouté que les ministres du Groupe des 77 et la Chine réunis à New York le 23 septembre 2011 ont réaffirmé le principe de la « capacité de paiement » comme critère essentiel du partage des dépenses et rejeté toute modification de la méthodologie actuelle de calcul du barème des quotes-parts qui aurait comme conséquence d’augmenter la contribution des pays en développement.  Il a aussi fustigé l’existence du « plafond » actuel des contributions, produit d’un compromis politique, qui est contraire à la « capacité de paiement » et source de distorsion au sein du barème.


Par ailleurs, il a insisté que la présentation des échéanciers de paiement pluriannuels devait garder un caractère facultatif et ne pas être automatiquement liée à d’autres mesures, ni s’avérer comme un outil servant à faire pression sur un État.  Le Groupe des 77 et la Chine a étudié avec soin les demandes présentées par la République centrafricaine, des Comores, de la Guinée-Bissau, du Libéria, de Sao Tomé-et-Principe et de la Somalie en vue d’une exemption en vertu de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies, a assuré M. Di Lucas en estimant que ces pays étaient actuellement dans l’impossibilité de régler leur contribution pour des raisons indépendantes de leur volonté.  C’est pourquoi, il a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine soutenait les recommandations du Comité des contributions visant à permettre à ces pays de voter jusqu’à la fin de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale.


M. MONDO YAMAMOTO (Japon) a expliqué qu’en tant que deuxième plus grand contributeur financier aux Nations Unies, son pays attache un intérêt particulier à la question du régime des quotes-parts.  Le Japon s’est entièrement acquitté de ses contributions, malgré le fait qu’il traverse une crise économique et financière, a précisé le délégué.   Ma délégation estime qu’il faut respecter et maintenir le principe de base selon lequel chaque État Membre des Nations Unies devrait payer sa quote-part en fonction de sa « capacité de payer », a poursuivi M. Yamamoto.  En vue de tenir compte de la situation économique mondiale, il va falloir, selon lui, trouver une méthodologie qui reflète mieux la capacité réelle de paiement des États Membres de manière à ce que leurs contributions soient plus équitables et basées sur des données comparables, les plus récentes et les plus larges possibles.  La délégation japonaise est résolue à activement participer à l’élaboration de tous les éléments de cette nouvelle méthodologie.


M. SERHII YAROVYI (Ukraine) a déclaré que le barème des quotes-parts est une des questions les plus délicates de la Cinquième Commission.  Il a espéré que les délégations éviteront de se lancer dans des arguties politiques au cours de l’examen de ce point.  Il a rappelé que les délégations, en adoptant la résolution 62/248 en décembre 2009, ont convenu de réexaminer au plutôt tous les éléments de la méthode de calcul du barème des quotes-parts.  Il a estimé que la capacité de paiement doit rester le principe de base de la méthode qui doit reposer sur les données les plus récentes, les plus complètes et les plus comparables du revenu national brut (RNB).  Nous devons éviter une révision artificielle et faire tous les efforts pour que la méthode de calcul des quotes-parts soit plus transparente.  Il a souhaité que la Cinquième Commission examine la possibilité d’établir un mécanisme permettant d’éviter des fluctuations considérables des taux de contribution des États Membres.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a réaffirmé le principe selon lequel les dépenses de l’ONU doivent être réparties entre les États Membres en fonction de leur capacité de paiement.  Parmi les éléments de la méthodologie de calcul du barème des quotes-parts qui doivent, selon lui, demeurer, il a cité l’utilisation aussi longtemps que possible de la même période de référence, le dégrèvement au titre de l’endettement et le dégrèvement accordé aux pays à faible revenu.  Sur ce dernier point, sa délégation est d’avis que le taux de dégrèvement dont bénéficient les pays les moins avancés (PMA) devrait connaitre une certaine évolution dans le sens de la révision à la hausse ce qui aiderait une stabilisation de leurs quotes-parts.  À titre d’exemple, il a noté l’augmentation exponentielle de la contribution du Sénégal au budget ordinaire et au financement des opérations de maintien de la paix de l’ordre de 50% entre le barème 2007/2009 et 2010/2012.  Cette situation n’est pas acceptable surtout quand on considère les sacrifices immenses consentis par nos pays pour honorer leurs obligations vis-à-vis de la Charte de notre Organisation, s’est indigné M. Diallo.  Tout en rappelant l’obligation qui incombe à tous les pays de payer leurs contributions à temps, intégralement et sans conditions, M. Diallo a néanmoins demandé que l’on tienne compte des difficultés réelles qui empêchent certains PMA de s’acquitter de ces obligations.


M. JORGE CUMBERBATCH (Cuba) a rappelé que la méthodologie de calcul du barème des quotes-parts est le fruit d’un long processus de concertation.  Il a noté les tentatives de ces derniers mois de la part de certains États Membres, pour contester cette méthode de calcul en « relativisant le principe de la capacité de paiement ».  De ce fait d’aucuns entendent transférer aux pays en développement des charges financières qui n’ont rien à voir avec l’évolution de la situation économique de ces pays.  Étrangement, ceux qui souhaitent une soi-disant amélioration du système des quotes-parts, n’entendent pas se pencher sur la question du plafond des contributions, seul élément qui, selon le représentant mériterait d’être révisé.  Il a poursuivi en soulignant que, pour leur part, les grandes puissances économiques mondiales ont vu une réduction sensible de leurs contributions, alors même que certaines d’entre elles continuent à vouloir remettre en question la méthode de calcul actuelle.  La délégation cubaine appuie le mécanisme des échéanciers de paiement pluriannuels.  De plus, elle réaffirme sa détermination à s’acquitter pleinement de ses contributions, dans le cadre d’une méthode de calcul sans manipulation.


M. AL-OMAIRI (Koweït) a dit que la question des quotes-parts est un des points les plus importants débattu en Cinquième Commission car intimement lié au financement des efforts de l’ONU.  Il a dit que le rôle vital de l’ONU requiert une prévisibilité sur le plan financier de sorte que les mandats soient respectés.  Il a ajouté que la capacité de paiement demeure le principe fondamental pour déterminer la contribution des États Membres.  Il a souhaité que la méthode de calcul soit constamment examinée pour être transparente.  Il a jugé inacceptable de constater une augmentation des contributions des pays en développement alors que l’on observe parallèlement une diminution de celles des pays développés en fonction de la crise économique et financière mondiale.  Rappelant que les pays en développement n’étaient pas responsables de la crise, il a estimé que cette situation était contraire au principe de la capacité de paiement.


S’agissant des échéanciers de paiement pluriannuels, il a estimé qu’il s’agit d’un système très utile pour aider les États Membres à réduire le montant de leurs quotes-parts non acquittées tout en leur permettant de démontrer leur volonté d’honorer leurs obligations financières à l’égard de l’ONU.  Il a fait siennes les recommandations du Comité de contributions visant à autoriser la République centrafricaine, les Comores, la Guinée-Bissau, le Libéria, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie, à voter à l’Assemblée générale jusqu’à la fin de la soixante-sixième session malgré leur retard de contribution.  Il a souhaité que la Cinquième Commission mette tout en œuvre pour éviter toute augmentation excessive des contributions des pays en développement. 


M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a appuyé les conclusions du Comité des contributions en particulier celle qui concerne l’article 19 de la Charte des Nations Unies.  Il a cependant regretté que ces conclusions ne représentent pas un réel progrès par rapport à l’année dernière et cela nonobstant des appels de l’Assemblée générale.  Il a attiré l’attention sur la problématique de l’utilisation des taux de change corrigés en fonction des prix (TCCP) à la place des taux de change du marché (TCM).  Il ne comprend pas pourquoi certains membres de ce Comité ne veulent pas mettre en œuvre la demande pour définir la démarche à suivre pour l’application ultérieure de taux de change corrigés des prix. 


M. PARK CHULL JOO (République de Corée) a dit que le principe de la capacité de paiement devait rester un critère fondamental de la méthode de calcul du barème des quotes-parts.  Il a rappelé que la résolution 64/248 de l’Assemblée générale adoptée en décembre 2009à la suite de négociations difficiles invite la Cinquième Commission de prendre avant la fin de sa soixante-sixième session, une décision sur le nouveau barème des quotes-parts qui prendrait effet pour la période 2013-2015.  Nous sommes prêts à prendre part à cet effort visant à parvenir à un consensus autour d’une méthodologie efficace et transparente.


M. IDRIS ISMAIL FARAGALLA HASSAN (Soudan) a demandé que le Comité des contributions tienne compte du fait que le Soudan a perdu 70% de ses ressources en pétrole cette année qui appartiennent désormais au Soudan du Sud devenu indépendant.  Il a souhaité que le prochain barème de quote-part tienne compte de cette chute de revenu national pour le Soudan.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité autorise l’Union africaine à maintenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) jusqu’au 31 octobre 2012

CS/10399

Le Conseil de sécurité autorise l’Union africaine à maintenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) jusqu’au 31 octobre 2012

30/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10399
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6626e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ AUTORISE L’UNION AFRICAINE À MAINTENIR LA MISSION

DE L’UNION AFRICAINE EN SOMALIE (AMISOM) JUSQU’AU 31 OCTOBRE 2012


Il élargit le dispositif d’appui à l’AMISOM et invite l’ONU et l’Union africaine

à constituer une garde chargée d’assurer la sécurité du personnel international


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, d’autoriser les États membres de l’Union africaine à maintenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) jusqu’au 31 octobre 2012.  En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 2010 (2011), le Conseil prie l’Union africaine « de renforcer d’urgence l’effectif de la Mission en le portant à 12 000 agents en tenue, afin de lui donner des moyens accrus de s’acquitter de son mandat ».


Aux termes de cette résolution, le Conseil de sécurité invite aussi l’ONU à collaborer avec l’Union africaine pour constituer, dans les limites de l’effectif autorisé de l’AMISOM, une « garde de taille appropriée pour assurer la sécurité et la protection du personnel international, notamment les fonctionnaires des Nations Unies ».


Le Conseil estime en effet que la présence accrue d’organismes des Nations Unies et de leurs fonctionnaires à Mogadiscio, ainsi que les visites officielles de personnalités internationales, exercent une pression supplémentaire sur l’AMISOM, qui est appelée à fournir des services de sécurité, de garde et de protection.  Le Conseil entend revoir et examiner de près l’opportunité de modifier l’effectif prescrit de l’AMISOM lorsque celle-ci aura atteint l’effectif autorisé de 12 000 hommes.


La résolution adoptée aujourd’hui demande aussi à l’AMISOM de continuer d’aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre en place la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale, en particulier à mettre en œuvre une chaîne de commandement et de contrôle efficace des Forces de sécurité somaliennes, et de contribuer à l’intégration des unités somaliennes formées par d’autres États Membres ou organisations en Somalie et à l’extérieur.


Le Conseil décide en outre, « à titre exceptionnel et, en raison du caractère unique de cette Mission », d’élargir le dispositif d’appui à l’AMISOM pour un maximum de 12 000 militaires, tout en continuant de veiller à ce que l’appui bilatéral voulu soit poursuivi avec le maximum d’efficacité ».  Le Secrétaire général est prié par le Conseil de sécurité à fournir à l’AMISOM ce dispositif d’appui, y compris pour la garde chargée d’assurer la sécurité du personnel jusqu’au 31 octobre 2012.


Cette décision fait suite à la requête, présentée par le Secrétaire général dans une lettre* adressée le 21 septembre au Président du Conseil de sécurité.  M. Ban Ki-moon y rappelle que « l’AMISOM fonctionne dans un environnement très dangereux, cherchant à réaliser un mandat difficile pour la communauté internationale.  C’est pourquoi, souligne-t-il, il est indispensable que les forces de l’AMISOM bénéficient d’un appui supplémentaire pour améliorer leur efficacité, leurs conditions de vie et leur moral ».


Dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ce soutien comprend les fournitures et les services de base essentiels qui sont remboursables aux pays fournissant les contingents, dont les moyens sont limités.  M. Ban proposait donc l’inclusion d’éléments supplémentaires suivants dans son dispositif d’appui logistique à l’AMISOM, dans les domaines de la restauration, des communications et de l’informatique, des fournitures générales, du nettoyage et du mobilier, et des loisirs.


Le Conseil demande enfin de nouveau aux États Membres et aux organisations régionales et internationales de contribuer généreusement et rapidement au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les institutions de sécurité somaliennes et d’offrir une aide aux Forces de sécurité somaliennes, notamment sous forme de formation, d’assistance technique et de matériel, en coordination avec l’AMISOM.


Prenant la parole à l’issue de l’adoption de la résolution, le Représentant permanent de la Somalie auprès des Nations Unies, M. Elmi Ahmed Duale, a exprimé certaines préoccupations concernant la résolution adoptée aujourd’hui.  Il a réitéré les lacunes importantes qui demeurent dans le dispositif d’appui à l’AMISOM, ce qui compromet, a-t-il dit, sa capacité à s’acquitter efficacement de son mandat.


« Comme le savent les membres du Conseil de sécurité, les forces somaliennes, alors qu’elles ne sont déployées qu’à Mogadiscio, sont actuellement débordées et c’est pourquoi, nous demandons qu’elles soient soutenues dans leurs efforts », a poursuivi M. Duale.  Son gouvernement, a-t-il ajouté, souscrit « pleinement » à la requête présentée par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dans son communiqué en date du 13 septembre.


« La Somalie aurait apprécié, a-t-il déclaré, que le Conseil, dans la résolution adoptée aujourd’hui, tienne compte de cette demande.  Il est temps, a-t-il souligné, qu’il se prononce à ce sujet dans un avenir proche, et non pas dans six ou douze mois. ».  Avant de conclure, il a rendu hommage aux Gouvernements du Burundi et de l’Ouganda pour leur engagement indéfectible en faveur de la paix en Somalie.


*     S/2011/591



LA SITUATION EN SOMALIE


Rapport du Secrétaire général sur la Somalie (S/2011/549)


Lettre datée du 21 septembre 2011, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2011/591)


Texte de la résolution S/RES/2010 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions antérieures et les déclarations de son président sur la situation en Somalie, sur la protection des civils en période de conflit armé, sur les femmes et la paix et la sécurité, et sur le sort des enfants en temps de conflit armé,


Réaffirmant qu’il respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité de la Somalie,


Réitérant son attachement à un règlement global et durable de la situation en Somalie,


Réaffirmant son soutien sans faille au Processus de paix de Djibouti et à la Charte fédérale de transition, qui définissent le cadre d’une solution politique durable en Somalie, considérant qu’il faut promouvoir la réconciliation et le dialogue entre Somaliens, et soulignant l’importance d’institutions largement représentatives issues d’un processus politique qui soit à terme sans exclusive,


Réaffirmant son appui au Gouvernement fédéral de transition eu égard au rôle que celui-ci joue dans le cadre du Processus de paix de Djibouti, soulignant que les institutions fédérales de transition ont pour mission première d’œuvrer dans l’unité et la cohésion et de redoubler d’efforts pour mener à bien les tâches à accomplir durant la période de transition, tel qu’il résulte de l’Accord de Djibouti et de la Charte de transition, et invitant les institutions fédérales de transition à coordonner leur action étroitement avec les autres parties somaliennes, notamment les administrations locales et régionales,


Soulignant à nouveau qu’il faut une stratégie d’ensemble pour favoriser l’instauration de la paix et de la sécurité en Somalie grâce à l’action concertée de toutes les parties prenantes,


Rendant hommage au Représentant spécial du Secrétaire général, M. Augustine Mahiga, ainsi qu’au Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Boubacar Gaoussou Diarra, et réaffirmant son ferme appui aux efforts entrepris par ceux-ci,


Saluant l’action de l’ancien Président Jerry Rawlings en sa qualité de Haut-Représentant de l’Union africaine pour la Somalie,


Rappelant la signature de l’Accord de Kampala le 9 juin 2011, prenant note de la décision de reporter de 12 mois, jusqu’au 20 août 2012, l’élection du Président du pays et celle du Président du Parlement et de ses suppléants, comme le prévoit l’Accord, et engageant vivement les signataires à honorer leurs obligations,


Saluant l’adoption, lors de la réunion consultative qui s’est tenue à Mogadiscio le 6 septembre et grâce aux efforts du Représentant spécial du Secrétaire général, M. Mahiga, d’une feuille de route qui définit les principales tâches et priorités que les institutions fédérales de transition devront mener à bien dans les 12 prochains mois, assorties d’échéances claires et de dispositifs de mise en œuvre, exhortant les institutions fédérales de transition, auxquelles il incombe au premier chef de mettre en œuvre la feuille de route, et les autres signataires à respecter les engagements résultant de cette feuille de route, et notant que l’appui dont bénéficieront les institutions fédérales de transition à l’avenir dépendra de l’exécution de ces tâches,


Conscient que la paix et la stabilité en Somalie passent par la réconciliation et une gouvernance efficace dans l’ensemble du pays et exhortant toutes les parties somaliennes à renoncer à la violence et à œuvrer de concert en faveur de la paix et de la stabilité,


Priant instamment les institutions fédérales de transition de favoriser la transparence et de lutter contre la corruption pour gagner en légitimité et en crédibilité et pour s’assurer l’appui à long terme de la communauté internationale,


Se disant gravement préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire déjà catastrophique en Somalie et par les répercussions de la sécheresse et de la famine sur la population somalienne, en particulier les femmes et les enfants, invitant toutes les parties à se conformer au droit international humanitaire et à ménager aux organismes humanitaires un accès en toute liberté et sécurité en ces temps critiques, et soulignant qu’il importe de respecter les principes de neutralité, d’impartialité, d’humanité et d’indépendance dans la fourniture de l’aide humanitaire,


Condamnant avec force les attaques contre les convois humanitaires, les obstacles mis à leur passage et toute mesure prise par quelque partie que ce soit, en particulier les groupes armés, en vue d’empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire sur le territoire somalien, et déplorant toute attaque menée contre le personnel humanitaire,


Constatant avec vive inquiétude que l’Appel global des Nations Unies pour la Somalie n’a pas été financé à 100%, soulignant la nécessité de mobiliser d’urgence des ressources en faveur des populations en détresse et invitant tous les États Membres à répondre aux appels humanitaires globaux en cours et à venir,


Saluant le concours que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) apporte à la réalisation d’une paix et d’une stabilité durables en Somalie, conscient des sacrifices considérables que celle-ci a consentis, disant sa reconnaissance aux Gouvernements ougandais et burundais, qui continuent à fournir des contingents et du matériel à la Mission,et appelant les autres États membres de l’Union africaine à envisager de fournir des contingents à la Mission,


Se déclarant de nouveau profondément préoccupé par les combats qui se poursuivent en Somalie et par leurs effets sur la population civile,condamnant toutes attaques, notamment les attentats terroristes perpétrés contre le Gouvernement fédéral de transition, l’AMISOM et la population civile par des groupes d’opposition armés et des combattants étrangers, en particulier Al-Shabaab, et soulignant la menace terroriste que les groupes d’opposition armés somaliens et les combattants étrangers, en particulier Al-Shabaab, représentent pour la Somalie et pour la communauté internationale,


Se félicitant de la récente amélioration de l’état de sécurité à Mogadiscio, saluant les efforts déployés par l’AMISOM et les Forces somaliennes de sécurité, invitant celles-ci à consolider leurs acquis,et exhortant les institutions fédérales de transition à tirer parti de l’amélioration de l’état de sécurité pour concourir à arrêter rapidement un plan de stabilisation pour Mogadiscio et à le mettre en œuvre et pour favoriser la prestation de services de base et assurer une bonne gouvernance à l’ensemble de ses citoyens,


Exhortant le Gouvernement fédéral de transition à rester uni et à redoubler d’efforts pour mener à bien les tâches prioritaires et réaliser les objectifs convenus dans la feuille de route afin d’offrir aux Somaliens de meilleures perspectives d’avenir, notamment sur le plan du développement économique et social et de l’exercice de leurs droits fondamentaux, tout en convenant que la communauté internationale doit apporter sa coopération et son soutien au Gouvernement fédéral de transition et aux administrations locales et régionales à cet égard,


Réaffirmant qu’il importe de reconstituer, de former, d’équiper et d’entretenir les Forces de sécurité somaliennes pour contribuer à la stabilité à long terme du pays, exprimant son appui à la mission de formation que mène l’Union européenne pour la Somalie, soulignant qu’il est nécessaire que la communauté internationale apporte son concours de façon coordonnée, opportune et durable, et encourageant les Forces somaliennes de sécurité à montrer leur efficacité en collaborant avec l’AMISOM à renforcer la sécurité dans Mogadiscio,


Louant les États Membres et les organisations qui ont versé une contribution pour soutenir l’AMISOM et la Somalie, encourageant la communauté internationale à mobiliser de nouvelles ressources selon que de besoin, conscient qu’il importe de disposer d’un financement opportun et prévisible, et soulignant la nécessité d’une véritable coordination entre les donateurs, l’ONU et l’Union africaine,


Rappelant ses résolutions 1950 (2010) et 1976 (2011), se disant extrêmement préoccupé par la menace que représentent les actes de piraterie et les vols à main armée au large des côtes somaliennes, considérant que l’instabilité qui perdure en Somalie vient contribuer au problème de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes somaliennes, ainsi qu’aux prises d’otages, soulignant qu’il est nécessaire que la communauté internationale et les institutions fédérales de transition mènent une action sur tous les fronts pour faire reculer la piraterie et s’attaquer à ses causes profondes, notamment en enquêtant sur ceux qui financent, planifient et organisent les attaques perpétrées par des pirates ou en tirent illicitement profit et en engageant des poursuites à leur encontre, et saluant les efforts du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, des États et des organisations internationales et régionales,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 30 août 2011 (S/2011/549) et ses recommandations tendant à la poursuite de l’action menée par les institutions fédérales de transition, avec l’appui de la communauté internationale, sur les volets politique, sécurité et relèvement,


Considérant que la situation en Somalie continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide d’autoriser les États membres de l’Union africaine à maintenir l’AMISOM jusqu’au 31 octobre 2012 et à habiliter celle-ci à prendre toutes mesures voulues pour mener à bien le mandat résultant du paragraphe 9 de la résolution 1772 (2007), et prie l’Union africaine de renforcer d’urgence l’effectif de la Mission en le portant à 12 000 agents en tenue, afin de lui donner des moyens accrus de s’acquitter de son mandat;


Engage les institutions fédérales de transition à respecter les modalités énoncées dans la feuille de route sur les principales tâches et priorités qu’elles doivent mener à bien au cours des 12 prochains mois, assorties d’échéances claires et de dispositifs de mise en œuvre, fait observer que le soutien qu’il accordera aux institutions fédérales de transition dépendra des résultats qu’elles auront obtenus dans l’exécution de ces tâches, et prie le Secrétaire général de lui rendre compte, dans les rapports qu’il lui présente, des progrès accomplis par les institutions fédérales de transition par rapport à la feuille de route;


Prend note des recommandations sur la Somalie que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a formulées le 13 septembre 2011 et redit son intention de suivre l’évolution de la situation sur le terrain et de tenir compte, dans ses futures décisions concernant l’AMISOM, des progrès accomplis par les institutions fédérales de transition dans l’exécution des tâches énoncées dans la feuille de route visée au paragraphe 2 ci-dessus;


Se félicite des mesures prises par le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et d’autres bureaux et organismes des Nations Unies, notamment le Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie, pour renforcer leur présence en Somalie, comme élément important de la bonne exécution de leur mandat, et demande instamment l’établissement d’une présence renforcée et plus permanente des organismes des Nations Unies en Somalie, en particulier à Mogadiscio, compte tenu de l’état de sécurité, tel qu’il ressort des rapports du Secrétaire général (S/2009/210) et (S/2010/447);


Rappelant le rapport du Président de l’Union africaine en date du 13 septembre 2011 et le rapport du Secrétaire général en date du 30 août 2011 (S/2011/549), estime que la présence accrue d’organismes des Nations Unies et de leurs fonctionnaires à Mogadiscio ainsi que les visites officielles de personnalités internationales exercent une pression supplémentaire sur l’AMISOM, qui est appelée à fournir des services de sécurité, de garde et de protection, invite l’ONU à collaborer avec l’Union africaine à constituer, dans les limites de l’effectif autorisé de l’AMISOM, une garde de taille appropriée pour assurer la sécurité, la garde et la protection du personnel international, notamment les fonctionnaires des Nations Unies, et entend revoir et examiner de près l’opportunité de modifier l’effectif prescrit de l’AMISOM lorsque celle-ci aura atteint l’effectif autorisé de 12 000 hommes;


Prie le Secrétaire général de continuer de fournir à l’Union africaine, par l’intermédiaire du Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine, des conseils techniques et spécialisés aux fins de la planification et du déploiement de l’AMISOM, notamment en ce qui concerne le concept des opérations de l’AMISOM;


Se félicite des progrès réalisés par l’AMISOM, qui a réussi à réduire le nombre de pertes civiles pendant ses opérations, et exhorte l’AMISOM à continuer de s’employer à prévenir les pertes civiles et à élaborer une stratégie efficace pour protéger les civils, comme l’a demandé le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine;


Demande à l’AMISOM de continuer d’aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre en place la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale, en particulier à mettre en œuvre une chaîne de commandement et de contrôle efficace des Forces de sécurité somaliennes, et de contribuer à l’intégration des unités somaliennes formées par d’autres États membres ou organisations en Somalie et à l’extérieur;


Notant le rôle important que la présence d’une police efficace peut jouer dans la stabilisation de Mogadiscio, souligne la nécessité de continuer à mettre en place une force de police somalienne efficace, se félicite que l’Union africaine ait exprimé le désir de créer une composante de police au sein de l’AMISOM;


Prie le Secrétaire général de continuer à fournir à l’AMISOM, comme il est demandé dans la résolution 1863 (2009), un dispositif d’appui pour un maximum de 12 000 éléments en tenue, y compris la Garde mentionnée au paragraphe 5 ci-dessus, comprenant du matériel et des services, notamment un appui aux services d’information, mais non le transfert de fonds, jusqu’au 31 octobre 2012, comme il ressort de la lettre (S/2009/60) qu’il lui a adressée, de façon à garantir le principe de responsabilité et la transparence des dépenses engagées par l’Organisation, comme il ressort du paragraphe 6 de la résolution 1910 (2010);


Décide, à titre exceptionnel et en raison du caractère unique de cette mission, d’élargir le dispositif d’appui à l’AMISOM pour un maximum de 12 000 militaires, tel qu’il ressort de l’échange de lettres entre le Secrétaire général et le Président du Conseil de sécurité datées du 21 septembre 2011 (S/2011/591) et du 29 septembre 2011 (S/2011/602), tout en continuant de veiller à ce que l’appui bilatéral voulu soit poursuivi avec le maximum d’efficacité;


Considère que des moyens de neutralisation des engins explosifs improvisés et d’enlèvement et de destruction des engins explosifs, comme il ressort de la lettre (S/2009/60) que le Secrétaire général lui a adressée, peuvent être fournis dans le cadre du dispositif d’appui logistique, tout en continuant de veiller à ce que l’appui bilatéral voulu soit poursuivi avec le maximum d’efficacité;


Rappelle que dans sa résolution 1863 (2009) il a exprimé l’intention d’établir une opération de maintien de la paix des Nations Unies, note que toute décision de déployer une telle opération tiendrait compte notamment des conditions que le Secrétaire général a définies dans ses rapports datés du 16 avril 2009 (S/2009/210) et du 30 décembre 2010 (S/2010/675) et prie le Secrétaire général de prendre les mesures énoncées aux paragraphes 82 à 86 de son rapport (S/2009/210), sous réserve des conditions définies dans ce rapport;


Demande de nouveau aux États Membres et aux organisations régionales et internationales d’apporter un appui à l’AMISOM en fournissant du matériel et une assistance technique et en versant des contributions sans condition au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’AMISOM ou en faisant des dons directs par la voie bilatérale en appui à l’AMISOM, notamment pour répondre aux besoins urgents au titre du remboursement du matériel appartenant aux contingents, des moyens de mise en œuvre et des amplificateurs de puissance et pour assurer des vols de bienveillance aux soldats de l’AMISOM, et encourage les donateurs à collaborer étroitement avec l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine pour faire en sorte que les fonds et le matériel voulus soient rapidement fournis;


Soulignant que la sécurité à long terme de la Somalie passe par la mise en place effective des Forces de sécurité somaliennes et demande de nouveau aux États Membres et aux organisations régionales et internationales de contribuer généreusement et rapidement au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les institutions de sécurité somaliennes et d’offrir une aide aux Forces de sécurité somaliennes, notamment sous forme de formation, d’assistance technique et de matériel, en coordination avec l’AMISOM, conformément aux paragraphes 11 b) et 12 de la résolution 1772 (2007);


Prie le Secrétaire général de continuer d’aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre en place les institutions de sécurité de la transition, notamment la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale, et à élaborer une stratégie de sécurité nationale conçue par les Somaliens, qui repose sur le respect de l’état de droit et la protection des droits de l’homme, ainsi que le cadre juridique et d’orientation pour le fonctionnement de ses forces de sécurité, y compris des mécanismes de gouvernance, de sélection et de contrôle;


Réaffirme que les mesures imposées au paragraphe 5 de la résolution 733 (1992) et précisées aux paragraphes 1 et 2 de la résolution 1425 (2002) ne s’appliquent pas aux fournitures et à l’assistance technique offertes au Gouvernement fédéral de transition conformément aux paragraphes 11 b) et 12 de la résolution 1772 (2007) à seule fin de l’aider à mettre en place ses institutions de sécurité, conformément au processus de paix de Djibouti et sous réserve de la procédure de notification prévue au paragraphe 12 de la résolution 1772 (2007);


Demande de nouveau à toutes les parties somaliennes d’appuyer l’Accord de Djibouti et appelle à la fin des hostilités, des actes d’affrontement armé et des initiatives visant à compromettre la stabilité en Somalie et à porter préjudice au Gouvernement fédéral de transition;


Prie le Secrétaire général, par l’intermédiaire de son Représentant spécial, de continuer d’offrir ses bons offices pour concourir à la réconciliation entre tous les Somaliens et au processus de paix en général, avec l’appui de la communauté internationale, notamment, selon qu’il conviendra, en appuyant les initiatives de réconciliation et de paix au niveau local;


Note le rôle important que les administrations régionales et la société civile peuvent jouer dans le processus politique et encourage les institutions fédérales de transition à intensifier la concertation avec ces groupes et l’ouverture politique à leur endroit;


Invite la communauté internationale, dans le cadre de l’aide qu’elle continue d’apporter à la Somalie, à soutenir davantage les initiatives de consolidation de la paix, de renforcement des capacités et de bonne gouvernance dans les zones où règne une stabilité relative en Somalie, notamment en Somaliland et dans le Puntland;


Condamne toutes les attaques contre les civils en Somalie, demande qu’il soit mis fin immédiatement à tous les actes de violence, dont la violence sexuelle et sexiste, ou aux exactions commises contre des civils, notamment les femmes et les enfants, ainsi que le personnel humanitaire, en violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et souligne la responsabilité qui incombe à toutes les parties en Somalie de s’acquitter de l’obligation qui leur est faite de protéger la population civile contre les effets des hostilités, en particulier en évitant les attaques sans discernement ou l’emploi excessif de la force;


Se déclare gravement préoccupé par les informations faisant état de violations continues des droits de l’homme en Somalie et souligne qu’il importe de mener des enquêtes sur les violations présumées des droits de l’homme et de traduire les auteurs en justice;


Rappelle les conclusions approuvées par le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés en Somalie (S/AC.51/2011/2), demande à toutes les parties de mettre fin aux violations graves et aux exactions commises contre les enfants en Somalie, engage le Gouvernement fédéral de transition à élaborer et à mettre en œuvre un plan d’action concret assorti d’un calendrier pour mettre un terme au recrutement et à l’emploi d’enfants, prie le Secrétaire général de poursuivre le dialogue avec le Gouvernement fédéral de transition à cet égard, et prie de nouveau le Secrétaire général de renforcer la composante relative à la protection de l’enfance du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et de continuer à assurer le suivi de la situation des enfants en Somalie et à en rendre compte;


Se déclare gravement préoccupé par le nombre croissant de sources faisant état d’actes de violence sexuelle liée au conflit en Somalie, demande à toutes les parties d’y mettre fin, ainsi qu’aux exactions, et prie le Secrétaire général de mettre en œuvre les dispositions pertinentes des résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010), notamment en renforçant la composante relative à la protection des femmes du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie;


Exige de toutes les parties et de tous les groupes armés qu’ils prennent les mesures voulues pour assurer la sécurité du personnel et des fournitures humanitaires et exige en outre de toutes les parties qu’elles fassent en sorte que l’aide humanitaire parvienne sans retard, intégralement, en toute sécurité et sans entrave à ceux qui en ont besoin en Somalie;


Prie le Secrétaire général, par l’intermédiaire de son Représentant spécial et du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie, de redoubler d’efforts pour assurer efficacement la coordination et élaborer une démarche intégrée pour la réalisation de toutes les activités du système des Nations Unies en Somalie, pour offrir ses bons offices et un appui politique aux efforts visant à instaurer durablement la paix et la stabilité en Somalie et pour mobiliser des ressources et le soutien de la communauté internationale en vue du relèvement immédiat et du développement économique à long terme de la Somalie, compte tenu des recommandations figurant dans son rapport (S/2009/684), et souligne combien il importe que le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et les autres bureaux et organismes des Nations Unies travaillent dans la transparence et coordonnent leurs activités avec la communauté internationale;


Demande à l’autorité intergouvernementale pour le développement, à l’Union africaine et à l’Organisation des Nations Unies de renforcer leur coopération pour permettre une division appropriée des responsabilités en Somalie dans le souci de réduire les doubles emplois et d’assurer une utilisation judicieuse des ressources, et de faire figurer dans les rapports périodiques du Secrétaire général sur la Somalie des mises à jour sur la question;


Prie le Secrétaire général de faire rapport sur tous les aspects de la présente résolution tous les quatre mois et entend examiner la situation, dans le cadre des obligations qui lui incombent, comme il ressort de la déclaration de son président en date du 31 octobre 2001 (S/PRST/2001/30) et de ses résolutions 1863 (2009), 1872 (2009), 1910 (2010) et 1964 (2010);


Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Comité pour les droits inaliénables des Palestiniens: l’ère du « printemps palestinien » est ouverte, déclare l’Observateur de la Palestine à l’ONU

AG/PAL/1210

Comité pour les droits inaliénables des Palestiniens: l’ère du « printemps palestinien » est ouverte, déclare l’Observateur de la Palestine à l’ONU

30/09/2011
Assemblée généraleAG/PAL/1210
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’exercice des droits

inaliénables du peuple palestinien

335e séance – matin


COMITÉ POUR LES DROITS INALIÉNABLES DES PALESTINIENS: L’ÈRE DU « PRINTEMPS PALESTINIEN » EST OUVERTE, DÉCLARE L’OBSERVATEUR DE LA PALESTINE À L’ONU


La demande d’admission de l’État de Palestine, en tant qu’État Membre des Nations Unies à part entière, marque le début de l’ère du « printemps palestinien », a déclaré aujourd’hui l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, M. Riyad Mansour, devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.


Évoquant que l’on vivait « un moment historique et de grande fierté », suivi par des centaines de milliers de Palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés, M. Mansour a estimé que la présence d’un État de Palestine à l’ONU était un droit naturel, historique et légal du peuple palestinien, et ce pour deux raisons: les institutions nécessaires à la gestion de cet État ont été créées et approuvées par l’ensemble de la communauté internationale, et 131 États Membres des Nations Unies reconnaissent déjà la Palestine en tant qu’État indépendant.  Deux États qui viennent de procéder à cette reconnaissance l’annonceront bientôt de manière officielle et publique, a indiqué M. Mansour. 


Alors que le Conseil de sécurité est saisi de la question de la pleine admission de la Palestine comme État Membre à part entière de l’ONU, M. Mansour a déclaré que certains membres du Conseil subissaient des pressions extrêmement fortes de certaines parties qui veulent les influencer.  Il a à cet égard rappelé qu’ « un État très puissant, qui a droit de veto, a publiquement déclaré qu’il ferait obstruction » à la demande palestinienne.  Mais cela ne dissuadera pas les Palestiniens, a souligné Riyad Mansour.  « Nous avons d’autres options, notamment devant l’Assemblée générale, que nous étudierons si cela s’avère nécessaire », a-t-il dit.


M. Mansour a indiqué que les négociations avec Israël étaient conditionnées à deux points: elles doivent se faire sur la base des frontières de 1967, et les activités liées aux colonies de peuplement doivent cesser dans les territoires occupés et à Jérusalem-Est.  Malheureusement, Israël a répondu à ces conditions, non pas avec des mots mais avec des actions, puisque son gouvernement a annoncé la construction de nouvelles colonies à Jérusalem-Est, a regretté M. Mansour.  Avec ce genre d’agissements, Israël ferme la porte aux négociations, a-t-il déploré, appelant à la prise de mesures concrètes pour qu’Israël respecte les obligations qui lui incombent en vertu du droit international.


« En déposant la demande d’admission de la Palestine comme État Membre, le Président Abbas nous a permis d’être témoins d’un des actes les plus forts posé par le peuple palestinien », a dit le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Abdou Salam Diallo (Sénégal).  M. Abbas a, en outre, montré la bonne foi du peuple palestinien à la face du monde, a-t-il ajouté.


M. Diallo a noté que ces derniers mois, le Gouvernement d’Israël avait effectivement accéléré ses activités de construction d’implantations coloniales  en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, et il a rappelé que les résultats de la Commission d’enquête sur l’incident de la flottille, survenu le 31 mai 2010, avaient suscité une vive controverse, notamment concernant le caractère légal du blocus naval de la bande de Gaza par Israël.  En outre, depuis la dernière séance de travail du Comité, qui a eu lieu le 27 juillet, la Palestine a été reconnue en tant qu’État indépendant par El Salvador, Honduras, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Belize, a souligné M. Diallo.


Le Comité a ensuite adopté, chapitre par chapitre, son rapport* pour la période allant du 7 octobre 2010 au 6 octobre 2011.  Parmi les conclusions et recommandations exprimées dans le rapport, qui figurent au dernier chapitre du document, le Comité fait notamment part de sa frustration face à l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le processus de paix et appelle à une reprise immédiate de négociations crédibles en vue de parvenir à la solution à deux États.


Le Comité réitère que les activités de peuplement israéliennes sont contraires au droit international et sapent le processus de paix, et il exige le démantèlement de toutes les colonies de peuplement israéliennes et du régime associé de points de contrôle, du mur de séparation, de démolitions, de confiscation de terres et d’expulsions, en particulier à Jérusalem-Est. 


Le rapport fait également appel à la générosité des donateurs pour venir en aide à l’Autorité palestinienne en vue de lui permettre de poursuivre ses efforts de consolidation des structures étatiques palestiniennes.  Le Comité demande en outre que le blocus de Gaza soit immédiatement levé, appelant le Conseil de sécurité et les États parties à la Convention de Genève d’agir de manière décisive pour assurer la protection des civils et sévir en cas de violations du droit international.


Le Comité recommande en outre que son programme de réunions et de conférences internationales pour l’année 2012 soit axé sur l’élargissement du soutien international à la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, ainsi qu’à la création d’un climat international propice à la reprise des négociations.


Pour sa part, le Comité a l’intention de mener campagne contre l’impunité dont jouit Israël et en faveur de l’arrêt des activités de peuplement israéliennes sur les terres palestiniennes.  Le Comité prévoit également de tenir une autre réunion internationale, à Genève, sur la question des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.  De plus, le Comité tâchera de contribuer à la réconciliation palestinienne, en associant notamment des Palestiniens de tous bords politiques à ses activités.


Les délégations de l’Afrique du Sud et de Cuba ont demandé au Rapporteur du Comité, M. Saviour F. Borg, d’insérer dans le rapport un paragraphe relatif à la demande d’admission de la Palestine au statut d’État Membre des Nations Unies.  Le représentant de Cuba a souhaité que le rapport invite le Conseil de sécurité à examiner de façon favorable la demande de la Palestine, proposition qui a été soutenue par l’Observateur permanent de la Palestine.  C’est une invitation que nous souhaiterions voir aussi figurer dans une résolution, a-t-il ajouté.


Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien se réunira à nouveau à une date qui sera annoncée dans le Journal de l’ONU afin d’examiner et d’approuver quatre projets de résolution destinés à être soumis à l’Assemblée générale au titre du point 37 de l’ordre du jour, intitulé « Question de Palestine », et qui sera débattu le 29 novembre.  Cette date est, en outre, celle de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.


* A/66/35


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Première Commission adopte son programme de travail: elle entamera lundi son débat général sur le désarmement et la sécurité internationale

AG/DSI/3428

La Première Commission adopte son programme de travail: elle entamera lundi son débat général sur le désarmement et la sécurité internationale

30/09/2011
Assemblée généraleAG/DSI/3428
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

2e séance – après-midi


LA PREMIÈRE COMMISSION ADOPTE SON PROGRAMME DE TRAVAIL: ELLE ENTAMERA LUNDI

SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LE DÉSARMEMENT ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


La Première Commission a adopté, cet après-midi, son programme de travail* pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, au cours de laquelle elle examinera 20 points** concernant le désarmement et la sécurité internationale, allant de la réduction des budgets militaires, de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient, de la vérification sous tous ses aspects au désarmement général et complet. 


Au fil de ses travaux, la Commission se penchera notamment sur les mesures visant à empêcher les terroristes d’acquérir des armes de destruction massive, le Traité interdisant la production de matières fissiles, la question des missiles, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ainsi que sur les travaux de la Conférence du désarmement qui siège à Genève.


Au cours de cette séance, plusieurs délégations ont commenté la proposition de modifier le mécanisme de participation des organisations non gouvernementales (ONG) aux travaux de la Commission qui leur permettrait d’intervenir lors des parties informelles des séances consacrées à l’examen thématique de questions spécifiques.


Les questions spécifiques qui feront l’objet d’un examen thématique entre le 12 et le 24 octobre seront divisées en sept groupes: les armes nucléaires, les autres armes de destruction massive, l’espace extra-atmosphérique sous les aspects du désarmement, les armes classiques, le désarmement et la sécurité sur le plan régional, les autres questions de désarmement et de sécurité internationale et, enfin, le mécanisme de désarmement de l’ONU.


Selon le programme de travail, la Commission se prononcera à partir du 25 octobre, sur les projets de résolution soumis.


Cette session sera par ailleurs l’occasion pour les membres de la Commission, de dialoguer avec le Haut-Représentant pour les affaires de désarmement au sujet de la suite donnée aux résolutions et aux décisions adoptées par la Commission à ses sessions précédentes, et de s’entretenir avec d’autres hauts responsables du domaine de la maîtrise des armements et du désarmement.


Outre le Président, Jarmo Viinanen (Finlande), le Bureau de la Première Commission est composé, aux postes de Vice-Président, de M. Amr Aljowaily (Égypte), M. Mohammad Almutairi (Koweït) et Mme Ayesha Borland (Belize), ainsi que du Rapporteur, M. Archil Gheghechkori (Géorgie).


La Première Commission entamera son débat général lundi 3 octobre, à partir de 10 heures, dans la salle de conférence 1.


*     A/65/418

**    A/C.1/66/1


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Le succès de la transition afghane fragilisé par une insécurité déconcertante, affirme le Représentant spécial au Conseil de sécurité

CS/10398

Le succès de la transition afghane fragilisé par une insécurité déconcertante, affirme le Représentant spécial au Conseil de sécurité

29/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10398
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6625e séance – matin


LE SUCCÈS DE LA TRANSITION AFGHANE FRAGILISÉ PAR UNE INSÉCURITÉ DÉCONCERTANTE,

AFFIRME LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL AU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Les Conférences internationales d’Istanbul et de Bonn devraient, estiment

les délégations, redéfinir l’appui de la communauté internationale à l’Afghanistan


C’est dans un climat assombri par l’assassinat, il y a une semaine, du Professeur Burhanuddin Rabbani, l’ancien Président de l’Afghanistan et Président du Haut Conseil pour la paix, que le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Staffan de Mistura, s’est adressé, ce matin, au Conseil de sécurité pour dresser un bilan de la situation dans ce pays, « marquée par une très forte instabilité politique et des niveaux déconcertants d’insécurité ».


C’est en ces termes que M. Ban Ki-moon s’exprime dans le rapport dont était saisi ce matin le Conseil, à l’occasion d’un débat qui a réuni, outre ses membres, une dizaine d’intervenants, dont le Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, M. Zalmai Rassoul, et le Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, M. Pedro Serrano.


Dans ce document, le Secrétaire général se déclare « profondément préoccupé par le nombre croissant de victimes civiles et par les conditions difficiles pour les civils nationaux et internationaux, notamment le personnel de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) ».


Le Ministre afghan des affaires étrangères a dénoncé les attaques terroristes lancées depuis des « sanctuaires » situés en dehors des frontières de l’Afghanistan et qui génèrent un « niveau sans précédent de colère et de frustration parmi la population afghane ».  Le représentant du Pakistan a assuré, de son côté, que les troupes pakistanaises, déployées le long de la frontière avec son voisin, étaient, de par leur nombre, plus importantes que celles des forces internationales présentes en Afghanistan.


Les membres du Conseil ont unanimement condamné, dans les termes les plus vigoureux, l’attaque qui a coûté la vie au Professeur Rabbani, considéré comme « un artisan du retour de la paix » en Afghanistan, selon les mots de M. de Mistura.  Tout en rendant hommage à l’ancien Président afghan, le représentant du Pakistan, M. Abdullah Hussain Haroon, a cependant rappelé que le nom de l’individu qui aurait été identifié comme étant le coordonnateur de cette attaque avait été retiré, deux mois plus tôt, de la liste des individus et entités établie par le Comité du Conseil de sécurité, créé par la résolution 1988 (2011) pour assurer le suivi de l’application des sanctions visant les Taliban.


À la lumière de cet incident, il serait peut-être bienvenu que le Conseil de sécurité envisage de réviser les critères qui président à la mise à jour de la liste récapitulative, a suggéré le représentant du Royaume-Uni, M. Mark Lyall Grant.


La mort tragique du Professeur Rabbani souligne, estime le Représentant spécial, appuyé en ce sens par les membres du Conseil, l’importance pour les Forces de sécurité afghanes de continuer de faire preuve de « capacités indépendantes accrues et d’un plus grand professionnalisme », afin d’assumer un niveau de responsabilité croissant au moment où doit s’achever la transition, en 2014.  La fin de cette transition doit, concrètement, marquer le transfert des responsabilités aux autorités afghanes en matière de sécurité, a rappelé M. de Mistura.


La plupart des délégations ont assuré le Ministre afghan des affaires étrangères que l’engagement de la communauté internationale irait au-delà de 2014.  Mais la forme que prendra cet engagement sera discutée lors de la Conférence internationale sur l’Afghanistan qui se tiendra à Bonn, le 5 décembre prochain.  Celle-ci sera précédée, le 2 novembre, par la Conférence d’Istanbul, destinée à promouvoir la confiance dans les domaines politique, sécuritaire et militaire et à renforcer la coopération dans les domaines économique, commercial, environnemental, culturel, énergétique et du contrôle des drogues, a déclaré le représentant de la Turquie, M. Ertuğrul Apakan.


Avant la tenue de ces deux Conférences, certains États Membres ont d’ores et déjà précisé la forme que revêtira leur engagement futur.  Le représentant de la France a ainsi annoncé l’intention de son pays de réduire et redéployer son contingent, tout en augmentant progressivement sa composante civile.  « L’année 2014 ne verra donc pas la fin de l’engagement de la France, mais plutôt sa transformation dans le cadre d’un traité d’amitié et de coopération entre la France et l’Afghanistan qui sera signé cet automne », a précisé l’Ambassadeur Gérard Araud.


Son homologue des États-Unis, Mme Susan Rice, a pour sa part assuré que la relation étroite qui existe entre son pays et l’Afghanistan ira au delà de 2014 et « s’inscrira dans le cadre d’une coopération durable entre les deux pays ».


Le succès du processus de transition passe aussi, a estimé le représentant du Portugal, par le dialogue et la réconciliation nationale, que la MANUA doit s’employer à promouvoir par l’intermédiaire de son groupe de soutien « Salaam » et du Haut Conseil pour la paix.  Le Représentant spécial s’est félicité, quant à lui, de la tenue récente, à Kandahar, d’une conférence visant à permettre au sud du pays, qui connaît une situation très instable, de rattraper le retard qu’il accuse par rapport au nord du pays dans le cadre du processus de paix.  L’Allemagne, par la voix de son représentant, M. Peter Wittig, a salué la formation de la Commission mixte afghano-pakistanaise pour la réconciliation et la paix.  Son pays, a-t-il ajouté, accueillera la prochaine Conférence internationale sur l’Afghanistan, le 5 décembre.


Plusieurs intervenants ont encouragé l’Afghanistan à trouver une issue rapide à la crise institutionnelle qui sévit depuis les dernières élections législatives, appelant les institutions afghanes à laisser la Commission électorale indépendante faire son travail.  Le Représentant spécial a espéré que l’annonce, par la Commission, de modifications dans la composition de la chambre basse du Parlement marquera la fin de l’impasse et permettra aux différentes branches du Gouvernement de concentrer leur attention sur les tâches qui les attendent.


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2011/590)


Dans ce rapport trimestriel, le Secrétaire général relève, au cours du dernier trimestre, « une très forte instabilité politique et des niveaux déconcertants d’insécurité pour la population afghane dans le contexte du processus de transition, avec un transfert des pouvoirs aux autorités afghanes et des responsabilités en matière de sécurité ».  M. Ban Ki-moon se dit profondément préoccupé par le nombre croissant de victimes civiles et par les conditions difficiles pour les civils nationaux et internationaux, y compris les personnels des Nations Unies et de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).


Pour que le transfert des responsabilités aux autorités afghanes en matière de sécurité se déroule dans de bonnes conditions, poursuit-il, il est important que les Forces de sécurité nationales continuent de faire preuve de capacités indépendantes accrues et d’un plus grand professionnalisme, afin d’assumer un niveau de responsabilité croissant.  L’accord formel visant à augmenter l’effectif des Forces est une mesure positive en vue d’assurer le renforcement de la souveraineté afghane et la stabilité à long terme, se félicite M. Ban.


Dans l’ensemble, il se déclare « modérément optimiste » au sujet des signes d’un dialogue émergent en tant que condition préalable du développement d’un processus de paix et de réconciliation à large assise.  Aussi, le Secrétaire général demande-t-il instamment à tous les Afghans de s’efforcer de concilier leurs divergences par le biais d’un dialogue constructif.  Cette dynamique semble s’accélérer et nous devons saisir cette occasion tant qu’elle se présente, a souligné M. Ban.  Par le biais des bons offices de son Représentant spécial, le Secrétaire général explique que la MANUA continuera de promouvoir et de faciliter ce processus par l’intermédiaire de son groupe de soutien « Salaam », à la demande du Gouvernement afghan et en coordination avec lui.


Depuis l’inauguration de l’Assemblée nationale en janvier 2011, la MANUA a demandé instamment aux différentes branches du Gouvernement d’associer leurs efforts afin de trouver une solution à l’impasse postélectorale, note M. Ban.  La MANUA a continué de soutenir la décision, prise en dernier ressort par la Commission électorale indépendante au sujet des questions électorales.  Il s’est félicité de l’annonce que la Commission a faite et a espéré que cela marquera la fin de l’impasse et permettra aux différentes branches du Gouvernement de concentrer leur attention sur les tâches qui les attendent.  Le Secrétaire général a également salué la formation de la Commission mixte afghano-pakistanaise pour la réconciliation et la paix, qui doit contribuer à faciliter la réconciliation des éléments antigouvernementaux et à remédier à la dimension transfrontière de l’insurrection.  Dans le cadre de l’assistance qu’elle prête à l’Afghanistan, l’ONU privilégie une approche globale pour la transition visant à appuyer le développement du pays sur le moyen et le long termes et sa bonne gouvernance.  « Or, le processus de transition actuel soulève un certain nombre de questions essentielles », souligne le Secrétaire général.  Il est important de reconnaître que le développement, la gouvernance et l’état de droit sont cruciaux pour que la transition soit « durable et irréversible ».  Bien que le développement, la gouvernance et l’état de droit ne puissent être réalisés dans les trois ans qui nous séparent de 2014, où doit s’effectuer le transfert de la responsabilité en matière de sécurité, il y a lieu de tirer parti de l’intérêt politique et financier actuel pour la transition afin d’accélérer les activités susceptibles de contribuer à placer l’Afghanistan sur la voie du développement durable, préconise M. Ban Ki-moon.  « La transition telle que conçue à l’heure actuelle est difficilement durable, du fait que la myriade de coûts opérationnels et d’appui liés aux projets de développement n’ont pas encore été pleinement évalués », a-t-il poursuit.  Le Gouvernement afghan aura en conséquence besoin de l’appui et de l’investissement privé internationaux sur le long terme pour développer la production de revenus, en déduit-il.


La situation humanitaire continue aussi d’être préoccupante du fait d’« une combinaison de conflits et de catastrophes naturelles qui exacerbent les effets de la pauvreté et des vulnérabilités chroniques de la population », explique le Secrétaire général.  Toutefois, il juge encourageants les efforts faits par le Gouvernement et la communauté européenne pour répondre à la sécheresse actuelle.  Pour leur part, les Nations Unies travaillent avec les autorités nationales et locales et avec tous les acteurs humanitaires pour améliorer les outils d’analyse et renforcer la gestion des catastrophes et la préparation en prévision de celles-ci et encouragent le partage des expériences pratiques en vue d’améliorer l’accès aux populations dans le besoin. 


« L’Afghanistan reste, de loin, la principale source de matière première pour le trafic d’opium et d’héroïne dans le monde », prévient le Secrétaire général.  Dans un rapport de l’ONU daté de juillet 2011, les revenus tirés de ce trafic par les groupes liés à la criminalité transnationale organisée sont estimés à 68 milliards de dollars, dont seulement 440 millions de dollars revenaient aux cultivateurs afghans, ce qui sapait les efforts visant à améliorer la gouvernance et l’état de droit.  De plus, ajoute le Secrétaire général, les implications au niveau de la santé et de la sécurité continuent d’avoir de lourdes conséquences pour le tissu social, non seulement en Afghanistan, mais aussi dans de nombreux autres pays.  Notant avec satisfaction les efforts faits par les autorités afghanes pour réduire la production, le Secrétaire général n’en souligne pas moins l’ampleur mondiale de ce phénomène qui nécessite donc « une action à l’échelon mondial ».  « C’est pourquoi j’encourage tous les États Membres à continuer de coopérer pour remédier à cette situation », ajoute-t-il en conclusion.


Déclarations


M. STAFFAN DE MISTURA,Représentant spécial pour l’Afghanistan et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies dans ce pays (MANUA), a présenté les conclusions du rapport trimestriel du Secrétaire général sur l’évolution de la situation dans ce pays.  Mais il a au préalable rendu hommage au professeur Burhanuddin Rabbani, Président du Haut Conseil pour la paix de l’Afghanistan, récemment assassiné.  « Nous nous réunissons à un moment critique de l’histoire afghane, marquée par l’assassinat de cet homme exceptionnel », a solennellement déclaré M. de Mistura.  En attendant que l’enquête aboutisse, nous devons continuer d’œuvrer en faveur de la paix, « paix pour laquelle cet homme a sacrifié sa vie », a-t-il enjoint.  Les artisans de la paix commencent à voir leur vie menacée à partir du moment où leurs efforts sont suivis d’effets, comme ce fut le cas du professeur Rabbani.  Mais sa mort ne signifie pas la fin du processus de paix, auquel nous devons tous continuer d’œuvrer, que ce soit le Gouvernement afghan, le système des Nations Unies ou la société civile, a insisté le Représentant spécial.  Il s’est ensuite félicité de la tenue d’une conférence récente à Kandahar en vue de promouvoir la réconciliation, en particulier dans le sud du pays, où celle-ci a pris un retard considérable, comparé au Nord.


Alors que l’examen du rapport du Secrétaire général se fait dans un contexte de transition, marqué par le transfert progressif des pouvoirs aux autorités afghanes et des responsabilités en matière de sécurité, le Chef de la MANUA a estimé que les Forces armées et de sécurité afghanes avaient démontré au cours des mois écoulés qu’elles étaient en mesure d’assumer d’autres responsabilités que celles qui leur ont été confiées jusqu’à présent.  Cependant, les pertes civiles sont toujours trop nombreuses, a-t-il déploré, en encourageant les autorités afghanes à placer le respect des droits de l’homme et la protection des civils au cœur de ses priorités de bonne gouvernance.  « Il est de notre responsabilité de veiller à ce que les prochaines Conférences internationales sur l’Afghanistan portent leurs fruits », a souligné le Représentant spécial, qui a expliqué que les enjeux étaient élevés, aussi bien pour la Conférence d’Istanbul du 2 novembre prochain que pour la Conférence internationale de Bonn prévue le 5 décembre.  Celle d’Istanbul, a-t-il précisé, a pour objectif d’examiner les moyens de renforcer la sécurité de l’Afghanistan, y compris sur les plans économique et politique, au travers de la coopération régionale.  Seule la confiance entre pays voisins sera de nature à créer un environnement propice à la paix, a-t-il souligné.  La Conférence de Bonn pourrait, quant à elle, avoir un impact historique, a souhaité M. de Mistura, qui a rappelé que la communauté internationale devait à cette occasion revoir la nature de son engagement en faveur de l’Afghanistan tout au long de la période de transition et au-delà de 2014.


Le Représentant spécial s’est ensuite félicité de la décision judicieuse du Président Karzai, qui a permis à la Commission électorale de devenir la seule autorité légitime en matière électorale.  S’agissant de la Banque de Kaboul, le Représentant spécial a précisé qu’il devrait y avoir un accord sur un programme du Fonds monétaire international (FMI), dont une mission technique arrivera demain dans la capitale.  Une réunion du Conseil du FMI est prévue à la mi-novembre et le Conseil commun de coordination et de suivi se réunira dans la foulée, avant la Conférence de Bonn, a-t-il ajouté.  Évoquant la situation humanitaire, le Représentant spécial a déclaré que, bien qu’il soit conscient de la gravité de celle qui prévaut dans d’autres régions du monde, la sécheresse qui sévit actuellement en Afghanistan pourrait, selon lui, déboucher sur des pénuries d’aide alimentaire.  Avant de conclure, le Représentant spécial a demandé de redoubler d’efforts dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants, efforts qu’il estime « insuffisants » jusqu’à présent.


M. ZALMAI RASSOUL, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a déclaré que malgré la disparition tragique de l’ancien Président afghan, Burhanuddin Rabbani, à qui il a rendu hommage, le processus de réconciliation entre Afghans poursuivra son cours.  Il a ensuite indiqué que son pays avait parcouru un long chemin dans le renforcement de ses institutions, dans la mise en œuvre de la démocratie et de la garantie des droits fondamentaux de ses citoyens.  Il a tenu à souligner que le processus de transition en cours, au terme duquel les Afghans prendront en mains l’avenir de leur pays, et en particulier le secteur de la sécurité, ne pourrait être mené à bien sans le soutien résolu de la communauté internationale.  M. Rassoul a ajouté que son gouvernement, en appui du processus de transition politique, jetait les fondations du développement économique du pays, en tirant le meilleur profit du fort potentiel en ressources naturelles de l’Afghanistan et en renforçant l’intégration économique régionale.  L’initiative « nouvelle Route de la soie » dont il s’est félicité, contribuera à renforcer la place stratégique de l’Afghanistan, passerelle historique entre l’Asie centrale, l’Asie du Sud et le Moyen-Orient, a-t-il poursuivi.


Le Ministre a tenu à rappeler la persistance des attaques terroristes, lancées depuis les sanctuaires situés en dehors des frontières de l’Afghanistan, et qui génèrent un « niveau sans précédent de colère et de frustration parmi la population afghane ».  Il a en conséquence réitéré son appel à l’éradication de ces sanctuaires.  Il a affirmé que son pays continuerait à rassembler au sein d’un processus de réconciliation inclusif tous les membres de l’opposition armée, pour autant qu’ils s’engagent à renoncer à la violence, à abandonner tout lien avec des groupes terroristes et à respecter les droits fondamentaux, notamment des femmes.  Ce processus de réconciliation doit bénéficier du soutien des partenaires régionaux et internationaux pertinents, notamment le soutien constructif du Pakistan, a-t-il ajouté.  M. Rassoul a ensuite rappelé au Conseil de sécurité sa détermination à vaincre tous les éléments conspirant à la destruction et à la déstabilisation de son pays.  Le représentant a rappelé l’important calendrier politique de son pays dans les mois à venir, notamment les Conférences internationales d’Istanbul et de Bonn.  À Istanbul, en novembre prochain, il sera défini, avec les autres pays clefs de l’Asie une nouvelle vision pour le développement et la paix régionales.  Un Afghanistan stable et prospère est le préalable à une région pacifiée, a-t-il déclaré.  Le Ministre a indiqué que, lors de la Conférence de Bonn prévue en décembre prochain, son pays demandera à la communauté internationale de maintenir son appui au-delà de 2014.  S’agissant du rôle des Nations Unies, M. Rassoul a plaidé pour son réajustement visant à renforcer la souveraineté afghane, avant de faire état de ses attentes concernant l’examen commun et global du mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).


Mme MIRSADA ČOLAKOVIĆ (Bosnie Herzégovine) s’est déclarée préoccupée de la situation sécuritaire en Afghanistan, avant de souligner l’importance du processus de transition en cours.  Elle s’est ensuite félicitée des transferts en cours entre les forces internationales et les Forces de sécurité afghanes pour assurer la sécurité dans le pays.  Elle s’est réjouie que les autorités afghanes s’engagent à respecter des éléments de bonne gouvernance lors de ces transferts de compétence.  Des progrès dans le déminage ont été enregistrés, a-t-elle poursuivi.  Elle a ensuite apporté son soutien à la réconciliation interafghane, soulignant que le dialogue demeurait la priorité.  Elle a ensuite exhorté toutes les parties au conflit afghan à respecter les droits des enfants, trop souvent enrôlés par les rebelles pour perpétrer des attaques.  Elle a encouragé la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan à continuer d’examiner les cas de détention arbitraire dans le pays, avant de se féliciter des efforts pour renforcer la sécurité des bureaux extérieurs de la MANUA.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a exhorté les Afghans à redoubler d’efforts pour mener à bien le processus de réconciliation en vue d’instaurer une paix durable en Afghanistan.  Elle a ensuite souligné le lien intrinsèque qui existe entre pauvreté et violence, rappelant que la stabilité devrait se traduire par des changements concrets dans la vie des Afghans.  Le dialogue est la voie d’une résolution du conflit en Afghanistan, a-t-elle ensuite souligné, avant de plaider pour que la communauté internationale coopère pleinement au relèvement économique du pays.  Elle a conclu en indiquant que les pays de la région devront marquer de leur empreinte les Conférences d’Istanbul et de Bonn, prévues respectivement en novembre et décembre.


M. WANG MIN (Chine) a plaidé pour le renforcement des capacités des Forces de sécurité afghanes, regrettant que la situation sécuritaire du pays demeure très précaire.  Saluant la mémoire de l’ancien Président afghan, Burhanuddin Rabbani, tragiquement disparu, il a apporté son soutien à la transition sécuritaire en cours et au processus de réconciliation interafghan.  Il a ensuite exhorté la communauté internationale à honorer ses obligations concernant le relèvement du pays, tout en se conformant aux priorités identifiées par les Afghans eux-mêmes.  Il faut respecter la souveraineté afghane et prendre en considération les vues des pays de la région pour la stabilisation durable du pays, a-t-il poursuivi.  Il s’est ensuite félicité des efforts des Nations Unies dans la promotion du processus de réconciliation interafghane, avant de plaider pour un renforcement de la coopération de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan avec les autorités afghanes.  Il a conclu en affirmant que la Chine accordait beaucoup d’importance à des relations de bon voisinage avec l’Afghanistan, en ajoutant que son pays continuerait d’œuvrer à sa stabilisation politique et économique.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie), rendant tout d’abord hommage à l’ancien Président Rabbani, assassiné la semaine dernière, a déclaré que cet acte de violence était une atteinte directe au processus de paix.  C’est pourquoi, il est important de redoubler d’efforts pour que le transfert d’autorité aux Forces armées et de sécurité afghanes puisse être mené à son terme d’ici à 2014.  Saluant par ailleurs les initiatives conjointes prises sous l’égide de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) pour lutter contre la production de pavot à opium en Afghanistan, M. Osorio a estimé cependant qu’il faudrait renforcer les actions en vue d’éradiquer cette culture et mettre en place une agriculture de substitution.  Le représentant a exhorté toutes les parties en présence à respecter le droit international.  Évoquant la tenue de la Conférence de Bonn en décembre prochain, il a estimé que l’engagement international à moyen et à long termes devrait passer par le renforcement des institutions, l’accès à l’emploi et l’accès à la justice.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que l’objectif de son pays était d’accompagner le Gouvernement afghan sur le chemin du retour à la pleine souveraineté dans le cadre d’un processus de transition cohérent et déterminé.  En ce qui concerne la France, a-t-il ajouté, le Président Sarkozy a annoncé son intention de réduire et redéployer notre contingent en concertation avec nos alliés et les autorités afghanes.  En revanche, parallèlement et dans la même logique, la composante civile de notre action gagnera progressivement en importance.  L’Ambassadeur Araud a annoncé que l’année 2014 ne verra donc pas la fin de l’engagement de la France, mais plutôt sa transformation dans le cadre d’un traité d’amitié et de coopération entre la France et l’Afghanistan qui sera signé cet automne.  Rappelant que l’insurrection avait démontré sa capacité à mener des attaques complexes au cœur même de Kaboul, le représentant s’est toutefois félicité de constater que les Forces de sécurité afghanes montent en puissance.  Aussi, devons-nous continuer d’insister sur la protection des civils dans le cadre de la FIAS et de démontrer que nous nous battons au nom de valeurs qui excluent toutes les pratiques portant atteinte à la dignité humaine, a estimé M. Araud.  La stabilisation de l’Afghanistan passe par son intégration dans une dynamique régionale fondée sur de nouvelles règles.  La Conférence sur la « nouvelle Route de la soie » a été l’occasion de réaffirmer l’importance pour l’Afghanistan de redevenir le centre d’échanges qu’il a été dans le passé.  Il s’est félicité de la tenue prochaine de la Conférence d’Istanbul, le 2 novembre, et de la Conférence de Bonn, le 5 décembre, qui permettront d’avancer sur l’ensemble de ces sujets. 


Lors de la Conférence de Kaboul l’an dernier, l’objectif « d’afghanisation » a été associé à des conditions très précises, à savoir une meilleure gestion des finances publiques, une réduction de la corruption et une meilleure exécution du budget.  La communauté internationale ne pourra poursuivre efficacement son engagement que si ces conditions sont réunies et si un accord est passé entre les autorités du pays et le Fonds monétaire international pour le règlement de la crise de la Banque de Kaboul, a-t-il prévenu.  Par ailleurs, l’Afghanistan ne peut se permettre de prolonger la crise institutionnelle qui sévit depuis les dernières élections législatives.  Notant l’annonce par la Commission électorale indépendante de modifications dans la composition de la chambre basse, le représentant de la France a appelé toutes les institutions afghanes à travailler dans le respect de leurs compétences mutuelles, du cadre que fixe la Constitution et du principe de la séparation des pouvoirs.  « Cet épisode ne rend que plus nécessaire la mise en place d’une véritable réforme électorale, avec le soutien des Nations unies », a-t-il souligné.  L’Ambassadeur Araud a enfin indiqué qu’il attendait avec intérêt les résultats de la revue stratégique demandée au Secrétaire général par la résolution 1974.


M. NOËL NELSON MESSONE (Gabon), après avoir déploré la mort de l’ancien Président Burhanuddin Rabbani, a rappelé aux autorités afghanes que leur responsabilité est de rétablir la confiance dans le pays, après cette grande perte.  Ce processus doit suivre son cours afin que tous les programmes soient mis en œuvre avant le départ des forces internationales en 2014, a-t-il dit.  Le représentant a également souligné l’importance du dialogue dans ce processus, en précisant que celui-ci devrait être inclusif et participatif, « surtout en ce moment crucial où la nécessité de revoir les termes des négociations avec les Taliban s’impose », a-t-il estimé.  M. Messone a exhorté les Taliban à prendre partie pour l’application des principes démocratiques dans leur quête de reconnaissance, et surtout à respecter la vie du peuple afghan qu’ils veulent tant convaincre de les soutenir.  La menace terroriste demeure encore vivace, et la protection de tous les civils, autorités politiques et personnels des forces internationales de la MANUA ou des Nations Unies est hautement prioritaire, a soutenu M. Messone.  Avant de conclure, il a plaidé pour le renouvellement du mandat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), d’autant plus que « la situation sur le terrain exige encore une présence militaire et de police, aussi bien de la FIAS que des Forces de sécurité afghanes ».


M. PETER WITTIG (Allemagne) a déclaré que l’appui de la communauté internationale était indispensable à l’appui du processus de paix afghan.  Après avoir condamné vigoureusement l’assassinat du Professeur Rabbani, il a évoqué la tenue de la Conférence de Bonn, le 5 décembre prochain.  L’objectif de cette Conférence est de définir la nature de l’engagement futur de la communauté internationale dans le cadre de la transition et au-delà de 2014.  À cet égard, le principe du renforcement de la souveraineté afghane est capital, a souligné M. Wittig.  Il s’est dit généralement encouragé par les progrès récents accomplis dans le cadre de la transition afghane, et a estimé que la Conférence d’Istanbul du 2 novembre prochain sera cruciale pour l’avenir de la coopération régionale avec l’Afghanistan.  Le représentant s’est en outre félicité des mesures prises sur le plan bilatéral par l’Afghanistan et le Pakistan, en créant la Commission mixte afghano-pakistanaise pour la réconciliation et la paix, qui doit remédier à la dimension transfrontière de l’insurrection.  Notant que les tensions persistent dans les différentes branches du Gouvernement à l’issue des premières élections législatives, le représentant a souligné qu’il était nécessaire de renforcer l’appui à la Commission électorale dans ses efforts pour réformer le processus électoral.  Il a salué enfin l’initiative du Gouvernement afghan pour améliorer les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires afghans.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a jugé que pour que la paix, la stabilité et la sécurité triomphent en Afghanistan, il était indispensable que la transition en cours s’appuie sur les réalités de terrain plutôt que sur des calendriers rigides.  Les Forces de sécurité afghanes doivent donc continuer de démontrer un professionnalisme et une indépendance exemplaires pour que le transfert de responsabilité s’effectue sans heurts, a-t-il recommandé.  C’est pourquoi, l’Inde appuie le renforcement des Forces de sécurité afghanes pour lutter contre le terrorisme.  Soulignant l’importance de l’appropriation du développement et de la reconstruction du pays par les Afghans eux-mêmes, le représentant a salué les efforts de la MANUA visant à faciliter la réalisation de cet objectif.  Pour que la stratégie de croissance de l’Afghanistan porte ses fruits, M. Puri a jugé pertinent pour le pays de tirer parti de ses ressources naturelles abondantes et de sa situation géographique favorable.  Il a donc appuyé l’Initiative « nouvelle Route de la soie », qui constitue un pas significatif dans cette direction.  L’Inde reste solidaire de l’Afghanistan, a-t-il assuré, en rappelant que, par le biais de la coopération bilatérale, elle avait consacré, à ce jour, 2 milliards de dollars aux efforts de reconstruction.  En outre, des entreprises indiennes ont associé l’Afghanistan à divers projets économiques, comme celui du pipeline TAPI, aux côtés du Turkménistan et du Pakistan, a précisé le représentant.


M. NAWAF SALAM (Liban) a exhorté les parties au conflit afghan à respecter le droit international humanitaire et à protéger les écoles et les hôpitaux, théâtres d’attaques récentes.  Il a plaidé pour l’accélération du processus de dialogue interafghan, seule option pour parvenir à une paix durable.  Il a ensuite plaidé pour la protection des droits de l’homme en Afghanistan, notamment des femmes afghanes.  Il s’est ensuite félicité des efforts déployés par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan visant à prévenir les cas de détention arbitraire.  L’élément le plus dangereux de ce conflit est le recrutement d’enfants à des fins militaires, a-t-il poursuivi, avant de prôner la « tolérance zéro » afin d’y mettre un terme.  Après avoir souligné l’importance du processus de Kaboul, il a appelé de ses vœux l’adoption d’un accord au sein des pays du FMI.  Le représentant s’est également félicité des efforts des pays voisins de l’Afghanistan visant, notamment, au renforcement des contrôles aux frontières.  Il a conclu en indiquant que les Conférences d’Istanbul et de Bonn, prévues respectivement en novembre et décembre prochains, marqueront l’engagement déterminé de la communauté internationale pour le relèvement durable de l’Afghanistan.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a noté avec préoccupation la dégradation de la situation en matière de sécurité en Afghanistan, comme l’a montré l’assassinat de l’ancien Président Rabbani.  Elle a lancé un appel pour que les responsables de tels actes terroristes soient rapidement arrêtés et traduits en justice et ne parviennent jamais à remettre en question la paix dans le pays.  La représentante s’est ensuite félicitée du transfert progressif des responsabilités aux Forces armées et de sécurité afghanes qui, selon elle, est de nature à renforcer la sécurité dans le pays.  Les efforts déployés se heurtent à certaines difficultés, notamment aux frontières du pays, a-t-elle relevé.  La représentante a par ailleurs attiré l’attention sur le rôle crucial que pouvaient jouer les femmes à l’appui du processus de paix, ainsi que la MANUA, qui doit continuer d’engager toutes les parties prenantes à se joindre au processus de paix.  En outre, a poursuivi Mme Ogwu, l’Afghanistan doit renforcer sa coopération avec ses voisins, afin de lutter plus effacement contre la criminalité transnationale organisée, le trafic de stupéfiants et la traite des êtres humains.  Avant de conclure, elle a émis l’espoir que la Conférence d’Istanbul du 2 novembre permettrait de parvenir à des résultats concrets dans ce domaine.


Après avoir condamné l’assassinat de l’ancien Président Rabbani, M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) s’est déclaré convaincu que le processus de réconciliation nationale devrait se poursuivre.  Les insurgés redoublent d’attaques parce qu’ils savent bien que ce processus recouvre des enjeux considérables, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a estimé que le Haut Conseil pour la paix et le groupe « Salaam » étaient des outils importants à la disposition de la MANUA pour accélérer le dialogue et la réconciliation nationale.  Dénonçant les attaques perpétrées contre des civils dans des hôpitaux, la délégation portugaise a indiqué que l’utilisation d’enfants soldats et d’engins explosifs devrait impérativement cesser.  Dans ce contexte, elle a salué les mesures déjà prises pour assurer la sécurité des enfants dans les écoles, ainsi que le rôle de la MANUA pour faciliter l’intégration des normes internationales des droits de l’homme dans la législation afghane.  Avant de conclure, le représentant s’est rallié à l’avis exprimé par le Secrétaire général, selon lequel il est important d’accélérer les activités pour le développement durable et l’appui aux institutions en l’Afghanistan.


M. ALEXANDER PANKIN (Fédération de Russie) a estimé que l’élimination d’Oussama ben Laden n’avait pas produit les effets de stabilisation escomptés en Afghanistan, comme en témoignent les regains de violence meurtrière dans le pays, notamment l’assassinat de l’ancien Président Rabbani.  Il s’est également dit préoccupé par la propagation des activités terroristes en Afghanistan, du sud au nord du pays, mais aussi en direction des États voisins.  Il a dit partager les inquiétudes du Secrétaire général concernant les pertes au sein de la population civile.  À cet égard, a souligné le représentant, le respect des normes de droits de l’homme incombe à toutes le parties, y compris aux forces internationales déployées en Afghanistan.  Le terrorisme, a-t-il expliqué, est étroitement lié au trafic des stupéfiants.  Aussi, a-t-il recommandé d’inscrire le nom des individus et entités se livrant à ces activités illicites sur la liste des sanctions.  Tout en se félicitant du transfert de responsabilité aux Afghans, le représentant de la Fédération de Russie a cependant jugé qu’il était prématuré de tirer des conclusions.  Un calendrier doit être établi pour le retrait de la présence militaire internationale, a-t-il insisté.  Le représentant a par ailleurs proposé d’envisager pour l’Afghanistan le rétablissement du statut d’État neutre, une idée qui a déjà bénéficié de l’appui de plusieurs entités et pourrait faciliter le dialogue et la réconciliation nationale.  Dans le contexte du développement économique régional, a souligné le représentant, la Fédération de Russie accorde beaucoup d’importance aux initiatives prises par plusieurs pays voisins, comme le Kazakhstan ou le Tadjikistan, qui investissent dans le développement d’infrastructures, notamment le projet « Khaza1 000 ».


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a insisté sur les défis auxquels fait face le peuple afghan, tout en faisant observer qu’ils n’étaient pas insurmontables.  Il s’est réjoui des progrès enregistrés dans la recherche d’une solution politique au conflit, rappelant que le dialogue était le seul moyen d’y parvenir.  Il a salué le travail de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, notamment sa contribution à la promotion du rôle des femmes, avant de souligner le lien qui existe entre la sécurité et le développement.  Le représentant a exhorté, avant de conclure, les autorités afghanes à s’attaquer au trafic de stupéfiants.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a indiqué que les autorités afghanes continuaient de dialoguer avec les rebelles, en dépit de la disparition tragique de l’ancien Président Rabbani.  À la lumière de cet incident, il serait peut-être bienvenu que le Conseil de sécurité envisage de réviser les critères qui président à la mise jour de la liste récapitulative établie par le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1988 (2011) chargé d’assurer le suivi de l’application des sanctions visant les Taliban, a-t-il suggéré.  Des progrès ont également été enregistrés dans le renforcement des capacités des Forces de sécurité afghanes, s’est-il réjoui, faisant remarquer que le processus de transition, concernant le secteur de la sécurité, se poursuivait entre la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan et les forces afghanes dans des zones plus reculées du pays.  Il a mentionné que la FIAS était déterminée à limiter le nombre de victimes civiles, rappelant que 80% des victimes civiles étaient le fait des rebelles.  Le représentant a souligné qu’il était crucial que la communauté internationale assure un cadre financier pérenne au-delà de 2014, afin d’assurer le relèvement durable du pays.  La Conférence d’Istanbul devrait encourager le renforcement de la coopération régionale, a-t-il ajouté.  La Conférence de Bonn devrait, quant à elle, lancer un signal clair pour que le Gouvernement afghan s’engage fermement à poursuivre ses efforts.  Il a ensuite indiqué qu’il attendait avec intérêt l’examen du mandat de la MANUA, qui devrait être axé sur la manière dont la communauté continuera d’assister le Gouvernement afghan au-delà de 2014.  Il a averti que les conditions d’une réconciliation interafghane n’existeront pas toujours et qu’il faudrait, par conséquent, en tirer le meilleur profit.


Mme SUSAN RICE (États-Unis), rappelant l’attaque perpétrée récemment contre l’ambassade américaine à Kaboul, a insisté sur le rôle d’appui que comptait assumer son pays en Afghanistan.  Le déploiement de soldats américains supplémentaires a permis de stabiliser le pays et des progrès significatifs ont été enregistrés, s’est-elle réjouie.  Les États-Unis, a-t-elle ajouté, continueront d’apporter leur soutien en vue de mettre un terme aux attaques perpétrées contre le peuple afghan.  La relation étroite qui existe entre l’Afghanistan et les États-Unis ira au delà de 2014, a-t-elle assuré, en précisant que cette relation s’inscrirait dans un cadre durable pour la coopération bilatérale entre les deux pays.  Elle a ensuite exhorté la communauté internationale à œuvrer au développement économique de l’Afghanistan, avant de se réjouir de l’initiative « nouvelle Route de la soie », mise en œuvre par l’Afghanistan pour tirer le meilleur profit des ressources naturelles du pays, créer des emplois et promouvoir la participation active des femmes afghanes au développement du pays.  L’année 2011 sera marquée par la tenue de la Conférence de Bonn pour le renforcement du développement de l’Afghanistan et de la Conférence d’Istanbul, a-t-elle estimé.  Avant de conclure, elle a indiqué que le Conseil examinera prochainement le renouvellement du mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, en rappelant le rôle crucial des Nations Unies dans ce pays.


M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) a souligné la nécessité de s’appuyer sur les progrès réalisés depuis 2001, afin de continuer à soutenir les efforts afghans vers la réconciliation politique, une coopération régionale accrue et des institutions afghanes plus fortes et autonomes, capables de fournir des services essentiels à la population.  Il a affirmé que son pays maintenait en Afghanistan son objectif fondamental de contribuer à la reconstruction du pays, en complémentarité avec les priorités identifiées par le Gouvernement afghan et la communauté internationale dans le cadre du Processus de Kaboul en 2010.  En contribuant aux efforts déployés par la Mission de formation de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Afghanistan, le Canada aidera à mettre en place une force de sécurité possédant le degré de discipline, de professionnalisme et d’efficacité nécessaire pour assurer la stabilité du pays et promouvoir la paix et le développement économique pour la population.  La stabilité en Afghanistan, a-t-il estimé, ne pourra être atteinte seulement par la force militaire.  Le représentant a condamné fermement l’assassinat de l’ancien Président Burhanuddin Rabbani, cet acte lâche et brutal ne devant pas freiner les efforts de l’Afghanistan vers la réconciliation.  M. Rishchynski, qui a exprimé la volonté de son pays de soutenir des façons efficaces de gérer la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan afin de favoriser le commerce légitime, a ajouté que la diplomatie régionale était l’une des priorités de l’engagement du Canada de 2011 à 2014.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a fait remarquer que l’attentat perpétré contre Burhanuddin Rabbani visait également à saper les efforts de paix et de réconciliation en Afghanistan.  « L’ancien Président Rabbani ne doit pas être mort en vain », a-t-il dit, en encourageant les partenaires régionaux et internationaux de l’Afghanistan à poursuivre ces efforts.  Il a estimé que la police et l’armée afghanes avaient bien réagi dans l’ensemble à la vague récente d’attentats.  Le représentant de la Turquie a rappelé que la communauté internationale devrait permettre aux Afghans de prendre leur avenir en main, dans le cadre d’un État pleinement souverain.  Les États se réuniront à Bonn, en décembre prochain, pour définir leur engagement à long terme en Afghanistan.  Si l’année 2014 doit marquer le transfert des responsabilités en matière de sécurité à ce pays, elle ne signifie pas pour autant la fin de l’engagement de la communauté internationale en Afghanistan, a souligné M. Apakan.  Le 2 novembre prochain, la Turquie accueillera la « Conférence d’Istanbul pour l’Afghanistan sécurité et coopération au cœur de l’Asie ».  Cette Conférence, a-t-il espéré, devrait contribuer à promouvoir la confiance dans les domaines politique, sécuritaire et militaire, et renforcer la coopération dans les domaines économique, commercial, environnemental, culturel, énergétique et du contrôle des drogues. 


M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a estimé que le succès du transfert des responsabilités aux Forces de sécurité afghanes passait par une amélioration constante de la gouvernance et du développement du pays.  Des résultats probants ont déjà été obtenus, notamment dans la région d’Uruzgan, où l’Australie a dépêché une équipe de « reconstruction provinciale », mais ce processus reste fragile, a fait observer le représentant.  Sa délégation, a-t-il poursuivi, appuie l’initiative « nouvelle Route de la soie », qui pourrait s’avérer selon elle déterminante dans le cadre de la transition et dans la promotion du développement économique régional.  À cet égard, M. Quinlan a estimé que l’engagement des pays voisins en faveur de l’Afghanistan jouerait un rôle clef dans la possibilité d’un Afghanistan sûr, stable et prospère.  Il a espéré que la Conférence de Bonn serait l’occasion de réitérer l’engagement de la communauté internationale en faveur de ce pays.  Pour sa part, l’Australie va participer au renforcement des capacités des secteurs minier et agricole, a indiqué le représentant.  En outre, a-t-il ajouté, notre pays a augmenté de 34%, l’an dernier, l’aide bilatérale au développement à ce pays, la portant à hauteur de 165 millions de dollars.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a estimé que la situation en Afghanistan continuait à poser de sérieux défis, comme en témoignent de nombreux incidents, et en particulier l’assassinat de l’ancien Président Rabbani, la semaine dernière.  « La question de la sécurité demeure une priorité que nous devons régler », a-t-il dit, avant de noter le démarrage officiel en juillet dernier, du processus de transition concernant le transfert des responsabilités en matière de sécurité.  « Pour la paix et la sécurité en Afghanistan, il est indispensable qu’une transition délicate soit conduite durant la phase de réduction des forces américaines et d’autres entités, et que soient renforcées les capacités des Forces de sécurité afghanes », a souhaité le représentant.  La question de la transition et une sécurité durable sont intimement liées au processus politique.  La disparition de l’ancien Président Rabbani, a estimé M. Nishida, renforce encore plus l’importance de continuer, sur le chemin de la réconciliation et de la réintégration.  Il est important qu’à la lumière de cette tragédie, les responsables afghans soient déterminés à travailler à la paix, à la réconciliation et à l’unité nationale, a-t-il souligné.  Il est également temps pour les partenaires internationaux de contribuer à l’avancement du processus politique, a-t-il ajouté, en rappelant que le Japon entendait poursuivre son soutien à ce pays.  « Pour empêcher l’Afghanistan de redevenir, une fois de plus, le terreau du terrorisme, nous devons continuer nos efforts en vue de l’éliminer », a-t-il conclu, en reprenant les propos de son Premier Ministre, M. Yoshihiko Noda.


M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a plaidé pour des progrès réels afin de mettre en œuvre le Processus de Kaboul.  Il a jugé indispensable l’adoption d’une approche systématique, multidimensionnelle -économique et politique-, et régionale pour le relèvement durable de l’Afghanistan.  La coopération régionale est nécessaire pour lutter efficacement contre le trafic de stupéfiants et les activités des groupes terroristes, a-t-il poursuivi.  Le représentant a souhaité que le retrait des troupes de la coalition internationale n’intervienne qu’après la stabilisation du pays et le renforcement des capacités des Forces de sécurité afghanes.  La communauté internationale doit adapter son programme d’aide économique aux priorités de l’Afghanistan, dans le cadre d’une coopération régionale renforcée, qui est au cœur de la récente Initiative pour la « nouvelle Route de la soie ».  Il a conclu en indiquant que le projet de marché électrique régional, qui achemine l’électricité du Kirghizstan et du Tadjikistan vers l’Afghanistan, était un élément clef du développement économique de la région.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a tout d’abord indiqué que le nom de l’individu qui aurait été identifié comme étant le coordonnateur de l’attaque dont a été victime l’ancien Président Rabbani avait été retiré deux mois plus tôt de la liste des individus et entités visées par les sanctions par le Comité du Conseil de sécurité, créé conformément à la résolution 1988 (2011).  Le Pakistan, a dit M. Haroon, regrette cette décision.  Il a ensuite détaillé la nature du soutien que son pays apporte à l’Afghanistan, en expliquant que le Pakistan avait maintenu des troupes le long de la frontière afghane, dont le nombre excède de loin celui des forces internationales déployées en Afghanistan même.  Le Pakistan, a poursuivi le représentant, coopère en matière de renseignement et de sécurité, notamment sous les auspices de la Commission tripartite, composée également des États-Unis et de la FIAS.  Depuis sa mise en place en 2003 à Islamabad, la Commission tripartite s’est réunie 35 fois et demeure une plateforme de premier plan pour la coordination, a précisé le représentant.  En outre, s’agissant de la coopération multilatérale, le Pakistan, a indiqué M. Haroon, est engagé en faveur d’un certain nombre d’initiatives régionales importantes en Afghanistan, aux côtés d’autres pays comme la République islamique d’Iran, la Turquie, le Tadjikistan, la Fédération de Russie et les États-Unis.  La sécurité demeure un thème sous-jacent à toutes ces initiatives, a-t-il ajouté.  Le représentant a conclu en rappelant au Conseil de sécurité et à la communauté internationale le poids que fait peser sur son pays la présence de deux millions de réfugiés afghans. 


M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies, a souligné le rôle vital des Nations Unies en Afghanistan, à travers notamment les activités de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), et l’engagement durable de l’Union européenne dans le pays.  Il s’est dit encouragé par la manière avec laquelle les Forces de sécurité afghanes commençaient, pour relayer la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), à s’acquitter de leurs responsabilités pour assurer la sécurité du pays.  La contribution de la communauté internationale doit être renforcée afin d’assurer le succès du transfert des responsabilités en matière de sécurité, a-t-il déclaré, avant de déplorer que le nombre de victimes civiles demeurait néanmoins très élevé.


M. Serrano s’est par ailleurs félicité des efforts déployés pour régler la crise de la Banque de Kaboul, dont le rôle est crucial pour renforcer la confiance des donateurs, à quelques semaines de la tenue de la Conférence de Bonn.  Il a ensuite souligné le bon avancement dans la mise en place d’institutions judiciaires indépendantes, avant d’indiquer que les droits des femmes nécessitaient une attention particulière.  Après avoir plaidé pour l’adoption de mesures structurelles contre la corruption, M. Serrano a exhorté le Parlement afghan à exercer de nouveau toutes ses prérogatives.  Il a ensuite insisté sur la responsabilité particulière des pays voisins dans la stabilisation de l’Afghanistan, tout en soulignant l’intérêt stratégique que ces pays en retireraient.  M. Serrano a conclu en citant l’ancien Président Rabbani, assassiné la semaine dernière à Kaboul, et à qui il a tenu à rendre hommage « La pauvreté extrême, à laquelle s’associent des inégalités extrêmes, entre les pays et au sein des pays, est un affront pour l’humanité tout entière.  C’est une situation tragique qui exige d’urgence la solidarité mondiale ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a adopté son programme de travail

CPSD/477

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a adopté son programme de travail

29/09/2011
Assemblée généraleCPSD/477
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Quatrième Commission

1ère séance – matin


LA COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES ET DE LA DÉCOLONISATION (QUATRIÈME COMMISSION)

 A ADOPTÉ SON PROGRAMME DE TRAVAIL


Elle entamera ses travaux le 3 octobre par un débat général

de six jours sur les questions de décolonisation liées aux 16 territoires non autonomes


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a adopté à l’unanimité, ce matin, son programme de travail et le calendrier de ses réunions* pour cette soixante-sixième session de l’Assemblée générale.  La Commission entamera ainsi ses travaux par un débat général, du lundi 3 au lundi 10 octobre inclus, portant sur les questions de décolonisation liées aux 16 territoires non autonomes.


Les quatre points que traitera la Quatrième Commission au cours de ces six jours de débat général sont: « les renseignements relatifs aux 16 territoires non autonomes »; « les activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples » des territoires non autonomes; « l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance », et « les moyens d’études et de formation offerts par les États Membres aux habitants des territoires non autonomes ».


Les 15 points dont la Quatrième Commission est saisie pendant la soixante-sixième session seront examinés au cours de 27 séances de travail d’une demi-journée chacune.  Prévus pour une durée de six semaines, les travaux de la Quatrième Commission devraient s’achever le 10 novembre.


Après avoir rappelé que, conformément à la pratique des années passées, les représentants des territoires non autonomes et les « pétitionnaires » seraient auditionnés le plus tôt possible, la Présidente de la Quatrième Commission, Mme Simona-Mirela Miculescu (Roumanie), a indiqué que 75 demandes d’audition de pétitionnaires relatives à Gibraltar, à Guam, aux îles Turques et Caïques, au Sahara occidental et aux îles Vierges américaines avaient déjà été soumises au Bureau.


La Quatrième Commission examinera ensuite les points liés à la coopération internationale ayant trait à l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique; aux questions relatives à l’information; aux effets des rayonnements ionisants; aux opérations de maintien de la paix; à l’assistance à la lutte antimines; à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA); au rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés; à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale; et à la planification des programmes.


Outre la Présidente, le Bureau de la Quatrième Commission est composé, aux postes de vice-président, de M. Mansor Ciss (Sénégal), Mme María Walesca Vivas Mendoza (Venezuela), et M. Jim Kelly (Irlande).  M. Hasan Abulhasan (Koweït) exerce les fonctions de Rapporteur.


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation tiendra sa prochaine séance de travail le lundi 3 octobre 2010, à 15 heures dans la salle de conférence 1.


A/C.4/66/L.1


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La Cinquième Commission adopte son programme de travail

AG/AB/3997

La Cinquième Commission adopte son programme de travail

29/9/2011
Assemblée généraleAG/AB/3997
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

1e séance – matin                                          


LA CINQUIÈME COMMISSION ADOPTE SON PROGRAMME DE TRAVAIL


La partie principale sera consacrée à l’adoption du budget biennal

2012-2013 sur fonds de restrictions budgétaires, dans un contexte de crise mondiale


Présidée cette année par le Représentant permanent du Cameroun auprès des Nations Unies, M. Michel Tommo Monthe, la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a organisé, ce matin, ses travaux* pour la première partie de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale.  Cette session, qui s’annonce chargée, avec quelque 130 rapports à examiner, devra s’achever fin décembre avec l’adoption du budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013 du Secrétariat des Nations Unies.  Le représentant des États-Unis a jugé alarmant un niveau de budget biennal qui pourrait atteindre 5,5 milliards de dollars, avant d’appeler à un examen exhaustif du budget, département par département, ligne par ligne, pour parvenir à une véritable réduction des dépenses. 


Alors que la représentante du Chili, intervenant au nom du Groupe de Rio, a affirmé que les pays du Groupe étaient préoccupés par une réduction d’ensemble de 3,7% envisagée par rapport à ce qui avait été approuvé dans l’esquisse de ce budget, celui des États-Unis a déclaré que « Les Nations Unies ne sont pas véritablement en train de se serrer la ceinture, elles se la serrent juste un peu » avant de demander des mesures « réalistes, significatives et durables ».  Tout en saluant l’annonce faite en février dernier par le Secrétaire général de vouloir procéder à des coupes budgétaires, le représentant des États-Unis a jugé que la réduction des prévisions de dépenses, (esquisse budgétaire) ne correspondait pas à ce que nombre de familles, de gouvernements ou d’entreprises à travers le monde appelleraient de véritables coupes.  Il a dit que les États-Unis avaient des obligations vis-à-vis de leurs contribuables en ajoutant que « faire plus avec moins n’est pas seulement une perspective américaine, mais une perspective mondiale ».


S’inquiétant de l’augmentation du nombre et du coût des postes, le représentant des États-Unis a exhorté l’ONU à se demander pourquoi le nombre du personnel a tant augmenté puisqu’il est passé de 8 989 à 10 307 entre les exercices 2000-2001 et 2010-2011.  Il s’est étonné que le coût des postes ait augmenté de 70% alors que le nombre des postes n’ait augmenté que de 15% en 10 ans.  Il a fustigé une élaboration « parcellaire » du budget avec « trop peu d’analyse financière réelle », en regrettant que les réductions proposées ne concernent que certains départements et n’envisagent qu’une diminution de moins de 1% des postes.


Le représentant des États-Unis a aussi mis l’accent sur la nécessité de progresser dans le domaine de l’éthique et de disposer des moyens permettant au Bureau des services de contrôle interne(BSCI) de devenir l’organisme robuste qu’il devrait être.  S’agissant des technologies de l’information et des communications (TIC), il a regretté une tendance à demander des postes supplémentaires pour de nouvelles initiatives, sans que l’on ait été en mesure de démontrer les résultats de l’utilisation des fonds déjà alloués.          


« Les réductions envisagées réduiraient le budget de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et limiteraient ses capacités à lutter contre la pauvreté et à promouvoir le développement » s’est inquiétée la représentante du Groupe de Rio, en jugeant qu’il serait plus opportun d’explorer des voies alternatives de financement des missions politiques spéciales qui représentent un niveau « inquiétant » de 25% du budget ordinaire de l’ONU.


Si cette dernière a aussi souhaité que la composition du futur Groupe consultatif de haut niveau sur le remboursement des pays contributeurs de troupes de maintien de la paix, soit représentative des différentes régions du monde, le représentant du Japon a rappelé qu’outre les questions budgétaires, d’autres questions systémiques méritaient d’être considérées avec attention, y compris celle du financement des missions de politique spéciale.


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Argentine a souligné l’importance de respecter un principe fondamental de la Cinquième Commission, à savoir la tenue de négociations ouvertes, inclusives, transparentes.  Il a rappelé que le consensus était un exercice d’établissement de la confiance après avoir salué les efforts déployés par le Bureau pour préparer un programme qualifié d’équilibré. 


Rappelant que la Cinquième Commission devra examiner un large nombre de rapports au cours de cette session, le représentant de la Côte d’Ivoire, intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a regretté qu’en dépit de progrès, la Cinquième Commission continue d’être confrontée au problème du retard de publication dans les six langues officielles des rapports dont elle est saisie.  Il a rappelé que 90% des documents devaient être disponibles avant le début des travaux de la Commission, ce qui n’était toujours pas le cas. 


Tout en étant une année consacrée spécifiquement à l’élaboration du projet de budget 2012-2013, cette session débattra aussi de questions liées à la gestion des ressources humaines, à la déontologie, au régime commun des Nations Unies ou encore à l’administration de la justice à l’ONU.  Elle fera aussi le point sur l’évolution du plan-cadre d’équipement et la réhabilitation du Siège des Nations Unies qui doit être conclue en 2013. 


Dans une déclaration liminaire, le Président a indiqué que le 1er  décembre sera la date limite obligatoire fixée pour la présentation des projets de résolution ayant des incidences financières.  Il a également précisé qu’un minimum de 48 heures devait être prévu entre la présentation d’une proposition impliquant des dépenses et le vote sur cette proposition.  


Outre son Président, le Bureau de la Cinquième Commission est composé de Mme Mariam Saif Abdulla AL-Shamisi (Émirats arabes unis), de Mme Jelena Plakalović (Serbie), de M. Paul Ballantyne (Nouvelle-Zélande), aux postes de Vice-Présidents, et de M. Noel González Segura (Mexique), à celui de Rapporteur.


Les informations sur les travaux de la Cinquième Commission durant la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, y compris le programme de travail provisoire, sont disponibles sur le site Internet à l’adresse suivante: www.un.org/en/ga/fifth.  L’état d’avancement de la documentation destinée à la Cinquième Commission est également disponible au document A/C.5/66/L.1.


Au terme de cette réunion d’organisation, la Commission a, en séance informelle, entendu une présentation de la Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Angela Kane.


La Cinquième Commission tiendra sa prochaine séance plénière, lundi 3 octobre à 10 heures en salle de conférence 3 (Bâtiment de la pelouse Nord), pour examiner la question des quotes-parts de contributions. 


A/C.5/66/1

A/C.5/66/L.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité soumet la demande d’admission de la Palestine à l’ONU au Comité d’admission de nouveaux Membres

CS/10397

Le Conseil de sécurité soumet la demande d’admission de la Palestine à l’ONU au Comité d’admission de nouveaux Membres

28/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10397
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6624e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SOUMET LA DEMANDE D’ADMISSION DE LA PALESTINE

À L’ONU AU COMITÉ D’ADMISSION DE NOUVEAUX MEMBRES


Le Conseil de sécurité a, ce matin, chargé son Président de renvoyer, pour examen, la demande d’admission de la Palestine à l’Organisation des Nations Unies au Comité d’admission de nouveaux Membres et lui en faire rapport.


Le Président du Conseil pour le mois de septembre, M. Nawaf Salam (Liban), a ensuite proposé que le Comité d’admission de nouveaux Membres se réunisse, vendredi 30 septembre, pour examiner la demande de la Palestine.


Cette demande était contenue dans une lettre* adressée le 23 septembre 2011 au Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, par le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, qui signe « Président de l’État de Palestine, Président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine ».


Transmise le même jour au Président du Conseil de sécurité et à celui de l’Assemblée générale, cette lettre explique que la demande d’admission de la Palestine est présentée « sur la base des droits naturels, juridiques et historiques du peuple palestinien » et de la résolution 181 (II) de l’Assemblée générale, ainsi que de la Déclaration d’indépendance de l’État de Palestine du 15 novembre 1988, reconnue par l’Assemblée dans sa résolution 43/177 du 15 décembre 1988.


« À ce propos », indique la lettre, « l’État de Palestine s’affirme résolu à parvenir à un règlement juste, durable et global du conflit israélo-palestinien fondé sur la vision de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ».


Dans une seconde lettre*, M. Abbas indique que les autorités palestiniennes sont résolues à reprendre les négociations sur les questions relatives au statut final « sur la base du mandat approuvé par la communauté internationale, y compris les résolutions pertinentes de l’ONU, les principes de Madrid, y compris le principe de l’échange de territoires contre la paix, l’Initiative de paix arabe et la Feuille de route du Quatuor, qui exige expressément un gel de toutes les activités d’implantation de colonies israéliennes ».


Dans une déclaration jointe à cette lettre, le Président de l’Autorité palestinienne ajoute que « l’État de Palestine est une nation pacifique qui accepte les obligations de la Charte des Nations Unies et s’engage solennellement à les remplir ».


*     S/2011/592

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« L’Autorité palestinienne a la capacité de gérer un État », souligne le Chef des affaires politiques de l’ONU devant le Conseil de sécurité

CS/10396

« L’Autorité palestinienne a la capacité de gérer un État », souligne le Chef des affaires politiques de l’ONU devant le Conseil de sécurité

27/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10396
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6623e séance – matin                                       


« L’AUTORITÉ PALESTINIENNE A LA CAPACITÉ DE GÉRER UN ÉTAT », SOULIGNE LE CHEF DES AFFAIRES POLITIQUES DE L’ONU

DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ


Une reprise immédiate des négociations et une conférence à Moscou dans six mois

permettraient d’aboutir à un accord sur un État palestinien d’ici à la fin de 2012, indique-t-il


« L’Autorité palestinienne est aujourd’hui capable de gérer un État », a affirmé ce matin devant le Conseil de sécurité M. B. Lynn Pascoe, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, en faisant aux membres du Conseil de sécurité une présentation mensuelle sur la situation au Moyen-Orient. 


Reprenant les conclusions de la réunion tenue le 18 septembre à New York par le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens (AHLC), M. Pascoe a confirmé que les évaluations de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient (UNSCO) démontrent la capacité qu’a acquise l’Autorité palestinienne de gérer un État. 


« Il s’agit d’un véritable succès de portée internationale », a insisté M. Pascoe, en rappelant que le Conseil de sécurité sera amené à se prononcer sur la demande de reconnaissance d’un État palestinien, soumise le 23 septembre par le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas.  C’est au vu de ce constat que le Comité a, au cours de sa réunion, exhorté Israël à faciliter la prise et la mise en œuvre de mesures permettant le développement du secteur privé en Cisjordanie et à Gaza, et à favoriser des transferts ininterrompus et prévisibles de revenus entre Israël et le territoire palestinien tout en permettant le développement de la Zone C. 


L’Autorité palestinienne a atteint les objectifs fixés il y a deux ans, et cela doit être noté et préservé, a insisté M. Pascoe en félicitant le Président Abbas et le Premier Ministre palestinien Fayyad pour leurs réalisations.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a souligné que les principaux obstacles à l’édification de l’État palestinien n’étaient pas structurels mais politiques. 


« Si personne ne peut nier les tensions, il existe des opportunités pour la reprise des négociations », a aussi dit le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques en exhortant les parties à répondre à l’invitation du Quatuor à participer à une réunion préparatoire dans un délai d’un mois pour s’entendre sur la méthode.  Il a invité les parties à répondre à l’appel du Quatuor et à soumettre des propositions détaillées sur les territoires et la sécurité dans les trois mois qui suivront la reprise de négociations, avec la tenue d’une conférence de Moscou dans un délai de six mois, pour parvenir à un accord au plus tard fin 2012.  Il s’est réjoui que malgré les frustrations et le manque de confiance, les deux parties ont entrepris de considérer soigneusement le nouvel appel du Quatuor. 


Dans le domaine fiscal, tout en saluant le don de 200 millions de dollars effectué par l’Arabie saoudite pour couvrir les dépenses de fonctionnement de l’Autorité palestinienne, M. Pascoe a estimé que le déficit de financement prévisionnel, qui atteindra 150 millions de dollars d’ici à la fin de 2011, exige des donateurs qu’ils assurent un appui plus conséquent à l’Autorité palestinienne pour l’aider à faire face à ses besoins les plus critiques.  Il a indiqué que le Quatuor a jugé nécessaire vendredi dernier l’organisation d’une conférence de donateurs pour appuyer les objectifs de consolidation des institutions d’État palestiniennes.  M. Pascoe a, en outre, exhorté Israël à assouplir les mesures d’embargo sur Gaza, en particulier au regard de l’importation de matériaux de construction, de la nécessité pour les Palestiniens d’avoir des échanges commerciaux, et de celle ayant trait à la liberté de mouvement des personnes. 


Mettant l’accent sur les coûts humains du conflit israélo-palestinien depuis un mois, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a précisé qu’au cours de cette période deux Palestiniens, dont un militant, ont été tués et 102 autres, dont 12 enfants blessés.  Il a également mentionné que 10 civils israéliens avaient été blessés et que 18 roquettes palestiniennes avaient été tirées sur Israël.  Il est souhaitable que les extrémistes des deux cotés n’enveniment pas la situation, a préconisé M. Pascoe. 


Par ailleurs, il s’est particulièrement inquiété de la poursuite de la construction de colonies de peuplement, qui est une violation des engagements pris au titre de la Feuille de route.  M. Pascoe a, à cet égard, cité l’approbation par les autorités israéliennes de 100 nouvelles unités de logement dans la colonie de Beit Aryeh, située dans le nord de la Cisjordanie, et le désir des autorités israéliennes d’exproprier 80 hectares de terres autour d’une colonie de peuplement avancée située en territoire palestinien.  Il s’est particulièrement inquiété de la décision prise aujourd’hui par le Comité de planification du District de Jérusalem de planifier de nombreux logements israéliens à Jérusalem-Est. 


Évoquant ensuite la situation au Liban, M. Pascoe a dit que la situation sécuritaire y était en général calme, tout en restant marquée par la persistance de violations israéliennes presque quotidiennes de l’espace aérien libanais.  Il a précisé que la période couverte par son rapport a été marquée par une intervention des Forces de sécurité israéliennes dans la Bekaa occidentale le 20 septembre, où elles ont arrêté quatre personnes et en ont tué deux autres, accusées d’être liées à l’enlèvement de sept citoyens estoniens pris en otages en mars et libérés au mois de juillet.  Il a évoqué un incident survenu le 13 septembre dans le village de Ayta Ash Sha’b, au cours duquel un soldat de la FINUL a été blessé.  Il a ensuite salué le très fort engagement du Président libanais Sleiman à l’égard du Tribunal spécial pour le Liban, un engagement que le Chef d’État libanais a exprimé le 21 septembre dans son discours à l’Assemblée générale.  Dans le nord du Liban, l’ONU continue de coordonner avec le Gouvernement l’assistance aux déplacés syriens, qui sont aujourd’hui au nombre de 3 780, a dit M Pascoe. 


S’agissant tout particulièrement de la Syrie, M. Pascoe a précisé que l’augmentation du nombre de réfugiés syriens au Liban traduisait l’aggravation de la situation en Syrie, où le régime semble poursuivre une politique de violentes répressions.  Il a précisé qu’en date du 15 septembre, une coalition d’opposants syriens a annoncé la création d’un « Conseil national syrien », en s’engageant à construire un État moderne respectueux de l’état de droit et de la protection des droits de l’homme.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a indiqué qu’en date du 12 septembre, le Président du Conseil des droits de l’homme a nommé trois experts, afin de former une commission internationale d’enquête, comme cela a été décidé par le Conseil de sécurité le 23 août dernier.  Il a ajouté que ces experts se réuniront à Genève cette semaine, afin de discuter de leur programme et méthodes de travail et établir des contacts avec les parties concernées.  M. Pascoe a souligné qu’il est important que soient déterminées toutes les responsabilités, concernant les violations des droits de l’homme commises en Syrie depuis le mois de mars dernier, et il a émis l’espoir que le Gouvernement de Syrie coopèrera avec la Commission d’enquête. 


Dans une déclaration liminaire, intervenant en qualité de Président du Conseil de sécurité, M. Natib Mikati, Premier Ministre du Liban, a souligné le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et le droit de ce peuple d’avoir un État indépendant qui soit internationalement reconnu comme État Membre de l’Organisation des Nations Unies.  Rappelant que le droit des peuples vivant sous occupation étrangère à l’autodétermination était reconnu par l’ONU depuis un quart de siècle, il a estimé que la Palestine remplit tous les critères et conditions pour devenir un État souverain, dont notamment la capacité d’établir et entretenir des relations avec d’autres États.  M. Mikati s’est élevé contre la politique israélienne qui vise à chasser de leurs foyers les Palestiniens en démolissant leurs maisons, et en confisquant leurs terres et leurs ressources en eau tout en cherchant systématiquement à modifier les caractéristiques démographiques de Jérusalem-Est.  Il a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il cesse de violer l’intégrité territoriale du Liban et de la Syrie.  À cet égard, le Premier Ministre libanais a rappelé qu’Israël occupait toujours les hauteurs du Golan syrien et les fermes et collines de Shebaa.  En outre, il a fermement exhorté Israël à respecter la zone économique exclusive maritime du Liban en particulier en ce qui concerne l’exploitation en mer des réserves de pétrole et de gaz. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le « printemps arabe » et la médiation, instrument de diplomatie préventive, au centre de la dernière journée du débat général

AG/11155

Le « printemps arabe » et la médiation, instrument de diplomatie préventive, au centre de la dernière journée du débat général

27/09/2011
Assemblée généraleAG/11155
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

28e, 29e & 30e séances plénières

Matin, après-midi & soir


LE « PRINTEMPS ARABE » ET LA MÉDIATION, INSTRUMENT DE DIPLOMATIE PRÉVENTIVE,

AU CENTRE DE LA DERNIÈRE JOURNÉE DU DÉBAT GÉNÉRAL


Plus d’une centaine de chefs d’État et de

gouvernement se sont exprimés à l’occasion de ce rendez-vous annuel


L’Assemblée générale a conclu, aujourd’hui, son débat général, une dernière journée marquée par les interventions de la Fédération de Russie, du Venezuela et du Pakistan et au cours de laquelle les délégations ont commenté à maintes reprises le « printemps arabe » et l’importance de la médiation, instrument de diplomatie préventive.


« Ce débat fut sans conteste historique et inoubliable », a déclaré le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, dans ses remarques de clôture. 


Le « moment historique » était marqué, a-t-il dit, par l’annonce faite à la tribune de l’Assemblée générale par le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, qu’il venait juste de présenter au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, une demande d’admission de la Palestine à l’ONU. 


Les États Membres, a-t-il noté, se sont félicités du « réveil de l’espoir » provoqué par les changements en cours dans le monde arabe, ainsi que de l’appel lancé par les nouveaux dirigeants pour répondre aux aspirations de leur population, « notamment en matière du droit à la liberté d’expression ».


Commentant la situation qui prévaut actuellement dans son pays, le Ministre des affaires étrangères du Yémen, ABUBAKR A. AL-QIRBI   M. Abubakr A. Al-Qirbi, a affirmé que, profitant des évolutions en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les partis d’opposition yéménites « tentaient d’user de méthodes antidémocratiques pour se saisir du pouvoir, en se fondant sur les demandes légitimes des jeunes populations ».


« Je vous le dis, seule la déception et le refus de l’opposition d’accepter les résultats des élections de 2006 expliquent les événements actuels au Yémen », a assuré le Ministre.


Le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, M. Sergey Lavrov, a affirmé qu’il était inacceptable de « boycotter » les propositions visant à établir un dialogue nationale en Syrie et d’inciter à la confrontation et à la violence tout en négligeant les réformes « tardives mais réalisables » proposées par le Président Al-Assad.  Au sujet de la Libye, il a mis en garde contre toute tentative d’aller au-delà du mandat du Conseil de sécurité.


Commentant lui aussi la situation dans ce pays, le Président du Venezuela, M. Hugo Chávez, par la voix de son Ministre des affaires étrangères, M. Nicolás Maduro Moros, a dénoncé le début d’un « nouveau cycle de guerres coloniales » ayant pour « objectif cynique » de donner un deuxième souffle au capitalisme, et un interventionnisme militaire qui, a-t-il avancé, est appuyé par les « organismes antidémocratiques » des Nations Unies.  « Il convient de mobiliser tout le pouvoir de l’esprit humain et de lancer une contre-offensive politique destinée à empêcher les pouvoirs des ténèbres de trouver des justifications dans la guerre », a lancé M. Chávez, qui s’est également interrogé sur la logique qui veut que l’on cède la place de la Libye à l’ONU à un Conseil national de transition tandis que l’on bloque l’entrée de la Palestine.  


La Ministre des affaires étrangères et des affaires politiques de Saint-Marin, Mme Antonella Mularoni, a constaté pour sa part que « l’ampleur inhabituelle de la révolution arabe » montrait que des changements politiques et institutionnels majeurs s’imposaient car les bases économiques et sociales avaient évolué avec la mondialisation.  « Si l’ONU entend jouer un rôle pivot dans la gouvernance mondiale, a ajouté la Ministre, elle doit être à même d’interpréter et de soutenir ce besoin de changements ».


Abondant dans ce sens, le Ministre des affaires étrangères de Singapour, M. K. Shanmugan, a constaté un décalage entre la prolifération des résolutions débattues « année après année » et les réalités actuelles.  Il a appelé à une meilleure coordination entre le Siège de l’ONU à New York et le terrain, sans quoi, a-t-il prévenu, d’autres groupements moins inclusifs définiront la gouvernance mondiale.


Cette dernière journée de débat a également été l’occasion pour les délégations de poursuivre leurs réflexions sur le rôle de la médiation dans le règlement de conflit, thème principal de cette soixante-sixième session de l’Assemblée générale.


Si le Vice-Chancelier du Panama, M. Francisco Alvarez Soto, a estimé qu’il n’y aura pas de meilleure solution au conflit israélo-palestinien que celle qui émergera de négociations directes entre les parties, le Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, M. Dato Sri Anifah Aman, a estimé que si « la patience et la prudence ont leurs mérites, elles ne doivent pas conduire à la paralysie ».  « Nous devons agir de façon décisive et maintenant », a-t-il insisté.


« L’ONU doit se garder d’une neutralité incompréhensible, qui ferait de l’Organisation un témoin passif du triomphe des voies de fait sur les voies de droit », a estimé, quant à lui, le Ministre des affaires étrangères du Bénin, M. Nassirou Bako-Arifari.  Il a, par ailleurs, proposé l’idée d’instaurer des corps civils de restauration de la paix, chargés de pénétrer les groupes belligérants afin qu’ils rétablissent entre eux le dialogue. 


Gravement préoccupé par le commerce illicite des armes, le Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Bélize, M. Wilfred P. Erlington, a souligné qu’il était nécessaire de créer un cadre normatif « juridiquement contraignant, robuste et complet » pour réglementer le commerce des armes légères et de petit calibre (APLC) sur le plan international.  Le Ministre a notamment indiqué que dans sa région, l’escalade de la violence avait fait 18 167 morts au cours de la dernière décennie.  « Aucune des armes utilisées pour commettre ces meurtres n’a été fabriquée en Amérique latine », a-t-il notamment fait observer.


Pour sa part, la Ministre des affaires étrangères du Pakistan, Mme Hina Rabbani Khar, a rappelé le « prix très lourd » que son pays a payé à cause du terrorisme.  À ce jour, plus de 30 000 civils pakistanais, « sans compter les milliers de militaires et policiers pakistanais », ont perdu la vie dans des attaques terroristes.  « Le Pakistan est fermement déterminé à combattre ce fléau et n’a pas peur de l’adversité », a affirmé la Ministre, avant d’appeler les États Membres à éviter toute récrimination en vue de consolider la confiance mutuelle et de créer les conditions opérationnelles nécessaires pour combattre la menace terroriste.


La trentaine de délégations, qui sont intervenues aujourd’hui, ont également discuté de la tenue, l’année prochaine, de la Conférence Rio+20.  À cet égard, le Ministre des affaires étrangères du Bélarus, M. Sergei Martynov, a souligné l’importance du transfert de technologies en matière de lutte contre les changements climatiques.  « Il n’est pas pensable que les pays riches jouissent d’un paradis vert, pendant que les pauvres vivent dans un enfer de contamination », s’est-il notamment indigné. 


En fin de séance, les délégations de l’Arménie et du Sri Lanka ont pris la parole pour exprimer leur droit de réponse.


Au cours des six journées du débat général, qui a débuté le 21 septembre, 111 chefs d’État et de gouvernement se sont succédés à la tribune de l’Assemblée générale.  Au total, 191 États Membres, y compris le tout nouvel État du Soudan du Sud, ainsi que trois Observateurs, à savoir la Palestine, le Saint-Siège et l’Union européenne, ont répondu présent à ce rendez-vous annuel.  Seules les délégations de l’Arabie saoudite et des Seychelles n’ont pas participé au débat général.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/66/1)


Suite et fin du débat général


M. HAMADY OULD HAMADY, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Mauritanie, s’est félicité de l’admission du Soudan du Sud au sein des Nations Unies, avant d’appeler le Secrétaire général à poursuivre son action dans la résolution des maux planétaires que sont les désastres naturels, les changements climatiques et les maladies non transmissibles, entre autres.  La présente session de l’Assemble générale intervient dans un contexte marqué par le « printemps arabe ».  Il y a déjà quelques années que la Mauritanie a eu à connaître son printemps, a expliqué M. Hamady. 


L’apogée de ce « printemps mauritanien » aura été l’organisation d’une élection présidentielle, libre et transparente, comme l’ont confirmé les organisations internationales et les candidats ayant participé à cette échéance, a dit le représentant.  Il a poursuivi par la présentation des réformes entamées par son pays dans les domaines de la justice, de la bonne gouvernance et en matière de lutte contre la pauvreté.


La Mauritanie a toujours été partisane de la conduite de processus de médiation dans le cadre de la résolution des conflits, a en outre fait savoir le Ministre.  Pour appuyer son propos, il a mentionné l’implication de son gouvernement à la résolution de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.  Il a, avec insistance, plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité, en souhaitant que soit octroyée à l’Afrique une présence permanente au sein de cet organe.  Le Groupe des États arabes dont la population constitue plus de 11% de la population mondiale doit aussi y être représenté.  C’est dans ce contexte qu’il a présenté la candidature de son pays à un poste de membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2012-2013, au nom du Groupe des États d’Afrique. 


Évoquant la situation au Sahara occidental, il a appelé le Secrétaire général à trouver une solution globale et juste qui ferait du Maghreb arabe une région de prospérité et de sécurité.  Il a aussi appuyé les efforts de paix déployés en vue de parvenir à la réalisation d’un État palestinien indépendant, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale et vivant côte à côte avec Israël. 


Le Ministre qui a, par ailleurs, exhorté la communauté internationale à s’attaquer à la situation de famine qui sévit dans la corne de l’Afrique, a annoncé que « son pays avait déjà alloué la somme d’un million de dollars pour les efforts d’urgence menés actuellement dans ce pays ».  La Mauritanie a connu des réussites en matière de lutte contre le terrorisme qui est « un fléau qui menace la région du Maghreb ». Mais en ce domaine, la coopération entre la communauté internationale demeure la solution appropriée, a-t-il conclu.


Mme ANTONELLA MULARONI, Ministre des affaires étrangères et des affaires politiques de Saint-Marin, a estimé que l’une des tâches essentielles des politiques actuelles était de créer les conditions nécessaires pour que le terrorisme ne dispose pas d’un terreau fertile.  La médiation et le principe de règlement pacifique des différends sont dans ce cadre et sont étroitement connectés au processus de réforme de l’Organisation, a-t-elle souligné.  L’ampleur inhabituelle de la révolution arabe, qui a pris le monde par surprise, montre que des changements politiques et institutionnels majeurs sont nécessaires car les bases économiques et sociales ont évolué avec la mondialisation, a-t-elle expliqué, soulignant qu’il ne fallait pas aborder ces soulèvements spontanés sous le seul angle de la sécurité. 


Si les Nations Unies entendent jouer un rôle pivot dans la gouvernance mondiale, elles doivent aussi être à même d’interpréter et de soutenir ce besoin de changements, a-t-elle insisté.  Estimant que la crise économique et financière mondiale avait malheureusement apporté la preuve de l’incapacité des institutions existantes à réagir rapidement et de manière adéquate, elle a appelé les groupements comme le G-20 ou le G-8 à agir dans la transparence et de manière complémentaire avec les Nations Unies, par le biais de mécanismes spécifiques.  


Un autre élément fondamental pour la stabilité future du monde est la réforme des Nations Unies, à la fois concernant le Conseil de sécurité et la revitalisation de l’Assemblée générale.  En tant qu’organe le plus représentatif, l’Assemblée générale doit être plus efficace, éviter les doubles emplois et améliorer ses relations avec d’autres organes des Nations Unies, a estimé la Ministre.  Elle a notamment rappelé l’adoption en 2006 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées qui a permis d’importantes avancées dans les domaines de l’égalité et de la non-discrimination.  Beaucoup reste à faire pour sa mise en œuvre à travers des cadres législatifs et politiques aux niveaux national et international, a-t-elle néanmoins souligné.  Les enfants continuent d’être les plus touchés par la violence, les abus et l’exploitation, a-t-elle dit, rappelant que 200 millions d’enfants dans le monde n’avaient pas de certificat de naissance, ce qui entrave leur accès aux services de base et complique leur protection.  L’éducation est aussi essentielle pour lutter contre la discrimination et favoriser l’autonomisation des femmes, a-t-elle enfin rappelé.


M. K. SHANMUGAN, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a déclaré que les gouvernements du monde devraient relever le défi de relancer la croissance et la création d’emplois, même si la reprise économique était sous la menace d’une crise fiscale et de la dette aux États-Unis et dans les pays de la zone euro.  D’autres sujets d’inquiétude demeurent, a-t-il souligné, notamment la sécurité alimentaire, la disponibilité des ressources énergétiques et en eau, ainsi que la gestion des catastrophes naturelles.  Face à tous ces défis, les Nations Unies doivent jouer un rôle important et refuser le protectionnisme qui continue d’empêcher la conclusion des négociations de Doha, a-t-il dit, en souhaitant que tous les groupes, comme le G-20 ou le G-8, prennent en considération l’intérêt général.  Compte tenu des projections démographiques, répondre aux besoins des populations en eau va devenir de plus en plus difficile, a-t-il noté, et sur ce sujet, les Nations Unies peuvent faire plus pour construire des synergies en matière de technologie, de politique et de capacités.  Singapour a toujours considéré l’eau comme une ressource stratégique et a investi considérablement dans la recherche et les technologies autour de cette ressource.


Le Ministre a estimé que l’efficacité globale des réponses apportées par les Nations Unies devrait être examinée et améliorée.  Il y a, à présent, un décalage entre la prolifération des résolutions sur lesquelles nous débattons année après année, et les réalités actuelles, a-t-il déploré, appelant à une meilleure coordination entre New York et le terrain, sans quoi d’autres groupements moins inclusifs définiront la gouvernance mondiale.  Les Nations Unies doivent donc trouver le moyen de travailler avec certains groupements, comme le Groupe sur la gouvernance mondiale (3G).  M. Shanmugan a réaffirmé qu’elles demeuraient la seule organisation internationale véritablement universelle, sans alternative.  Leur expansion régulière de 51 membres en 1945 à 93 aujourd’hui en témoigne, a-t-il dit.  Le Ministre a toutefois appelé à ne pas considérer cette position unique comme allant de soi: la capacité d’influence des Nations Unies sur les questions mondiales dépend des décisions que leurs États Membres prennent, a-t-il averti.

Bélarus


M. SERGEI MARTYNOV, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a affirmé qu’il y a 20 ans, la communauté internationale avait connu son « moment constitutionnel », suite à la fin d’une ère de la confrontation, afin d’élaborer une stratégie complète pour assurer le développement de la planète.  « Mais nous avons manqué cette opportunité, a-t-il regretté, car l’égoïsme et le pavoisement l’ont emporté sur le bon sens dans l’esprit des soi-disant vainqueurs.  Le Ministre a ensuite lancé un appel pour l’adoption d’une « stratégie mondiale de lutte contre le chaos », fondée sur le renforcement du droit international, la création de partenariats mondiaux et la revitalisation des Nations Unies.


M. Martynov a ensuite dénoncé « les attaques malicieuses » et les sanctions économiques dont a été victime son pays suite « au choix qu’a fait la nation du Bélarus lors de l’élection de son propre président ».  Le Ministre du Bélarus a ensuite observé qu’on ne pouvait répondre aux nouveaux défis et menaces transnationaux en ayant recours aux « outils traditionnels » de la politique étrangère, notamment l’équilibre des forces, les sphères d’influence, les sanctions et les menaces.  Il a appelé à la création d’un partenariat mondial bâti par les États, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé car, a-t-il affirmé, il n’existe pas d’alternative à l’intégration. 


Selon lui, les changements profonds actuellement en cours au Moyen-Orient et le problème croissant de la pauvreté soulignent la nécessité de réaliser un partenariat mondial pour le développement.  M. Martynov a également insisté sur l’importance du transfert de technologie, notamment en matière de lutte contre les changements climatiques.  Il n’est pas pensable que les pays riches jouissent d’un paradis vert, pendant que les pauvres vivent dans un enfer de contamination, s’est-il indigné.  Le Ministre a ensuite appelé les États Membres à établir, dans le document final de la Conférence Rio+20, les bases de la création d’un mécanisme mondial pour faciliter l’accès de tous les pays du monde aux technologies énergétiques nouvelles.


Abordant le problème de la traite des personnes, M. Martynov a fait savoir que le Bélarus avait lancé un plan d’action de lutte et que son pays comptait également parmi les premiers États à avoir fait une contribution volontaire au Fonds volontaire d’appui aux victimes de la traite.


Le Ministre a, par ailleurs, constaté que ces dernières années, le principal objectif de l’ONU semble avoir été de survivre à un certain nombre de crises plutôt que de les résoudre.  Il n’est donc pas surprenant de constater que l’ONU a plus fréquemment servi de plate-forme pour des acteurs individuels plutôt qu’envers l’action commune, a-t-il regretté.  Il a estimé que les méthodes de travail du Conseil de sécurité devaient être mises en conformité avec « l’esprit de l’époque », tandis que les activités du Conseil économique et social (ECOSOC) devaient être alignées avec les solutions apportées aux problèmes urgents que connaissent certains États Membres.


M. ABUBAKR A. AL-QIRBI, Ministre des affaires étrangères du Yémen, a salué l’admission du Soudan du Sud et la présence du Conseil national de transition (CNT) libyen au sein des Nations Unies.  Depuis janvier dernier, a-t-il ensuite dit, l’opposition yéménite a décidé de renoncer au consensus qui a toujours prévalu dans le pays pour adopter de nouvelles attitudes dangereuses.  Cette opposition a décidé de se mettre en marge de la mise en œuvre des accords politiques internes conclus depuis 2006.  En effet, a expliqué le Ministre, après leur défaite aux dernières élections, les opposants ont décidé de recourir désormais à la violence pour parvenir au pouvoir, au risque de mener le pays à une guerre civile.  Les positions actuelles de cette opposition, a soutenu le Ministre, risquent également de faire s’écrouler les acquis socioéconomiques obtenus au fil des ans.  En outre, l’unité qui caractérise historiquement l’État est aujourd’hui en péril du fait de ces acteurs.  Cela ne saurait continuer, a–t-il insisté.


Le Ministre a déclaré que les partis d’opposition dans son pays, profitant des évolutions en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, avaient « tenté d’user de méthodes antidémocratiques pour se saisir du pouvoir, en se fondant sur les demandes légitimes des jeunes populations ».  En réalité, a-t-il maintenu, ces attentes de la jeunesse sont depuis longtemps prises en compte par le Gouvernement actuel.  « Je vous le dis, seule la déception et le refus de l’opposition d’accepter les résultats des élections de 2006 expliquent les événements actuels au Yémen », a-t-il déclaré.  Néanmoins, malgré l’intransigeance de cette opposition, le Président de la République a pris une série de mesures, dont le report des législatives prévues cette année, a indiqué M. Al-Qirbi.  Il a également mis à l’actif du Chef d’État sa décision de ne pas se représenter à la prochaine présidentielle.  « Il est temps que cette crise s’arrête, d’autant plus qu’elle pèse sur l’économie du pays qui a déjà perdu plus d’un milliard de dollars », a dit le Ministre.  La division actuelle ne pourra être surmontée que par la légalité constitutionnelle, a-t-il ajouté, en relevant que le pouvoir avait accepté les termes de l’Initiative du Golfe.  Il a exhorté toutes les parties à intégrer cette Initiative et à travailler de façon consensuelle.


Se félicitant ensuite des progrès accomplis par son pays sur les questions des droits de l’homme, M. Al-Qirbi a assuré que les auteurs de violations des droits de l’homme au cours de la crise actuelle seraient tous poursuivis et sanctionnés, comme l’a déjà annoncé le Gouvernement du Yémen. 


Le Ministre a ensuite évoqué la question terroriste, à laquelle fait face son pays, en appelant la communauté internationale à adopter une stratégie mondiale qui prenne en compte les questions sociales qui nourrissent largement les actes terroristes.  Pour le Yémen, le conflit israélo-arabe est la raison principale du manque de stabilité dans la région arabe, a estimé son Ministre, en dénonçant le refus israélien de respecter la légalité internationale.


M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a affirmé que pour répondre à la situation actuelle mondiale, la communauté internationale avait besoin de directives strictes en matière de renforcement des mécanismes de gouvernance mondiale qui mettent l’accent sur le respect du droit international et de faire preuve d’un recours « clair, strict et responsable » aux principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.  M. Lavrov a également appelé au renforcement de la coopération multilatérale en matière de lutte contre le terrorisme international, estimant que tout nouveau mécanisme devrait être intégré au « travail commun » de l’ONU.  Évoquant par ailleurs l’importance du G-20 dans le redressement de l’économie mondiale, il a appelé à la finalisation du processus de réforme de l’architecture financière et économique mondiale, ainsi qu’au renforcement du dialogue entre l’ONU et le G-20.  M. Lavrov a ensuite appelé au lancement des préparatifs en vue d’élaborer une convention sur la sécurité énergétique mondiale. 


Par ailleurs, M. Lavrov a évoqué la signature du Traité START pour appeler les États détenteurs de forces de frappe nucléaires à se joindre aux efforts des États-Unis et de la Fédération de Russie.  De l’avis de M. Lavrov, le déploiement de systèmes de défense antimissile dans différentes régions du monde modifie la configuration de la sécurité internationale.  « Nous avons besoin de garanties juridiques pour veiller à ce que ces systèmes potentiels de défense soient adéquats pour les objectifs fixés et n’altèrent en rien l’équilibre international et régional », a-t-il insisté.  Le Ministre a aussi appelé à l’universalisation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), au renforcement du système de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Il a ajouté que le règlement du dossier nucléaire iranien et de celui de la péninsule coréenne contribuerait au renforcement du régime de non-prolifération.  Il n’y a pas d’autre alternative qu’un règlement politique et diplomatique, a-t-il dit.


Le Ministre a ensuite fait savoir que l’union douanière entre la Fédération de Russie, le Kazakhstan et le Bélarus avait été achevé et qu’un espace économique unique se faisait jour en vue d’établir une « union eurasienne ».  Il a également indiqué que le Président Medvedev avait l’intention de signer un traité sur la sécurité européenne dont la mise en œuvre, a-t-il indiqué, mettrait définitivement un terme à la période de l’après-guerre froide.  M. Lavrov a aussi expliqué que la signature, en septembre 2010, d’une initiative entre la Chine et la Fédération de Russie avait pour but de créer une architecture pour la sécurité et la coopération dans la région Asie-Pacifique.  En venant à la situation dans le monde arabe, M. Lavrov a affirmé que les actions de forces externes devraient se faire sur la base du plein respect du droit international et contribuer à la recherche d’une solution politique entre les autorités et l’opposition.  Toute tentative d’aller au-delà du mandat du Conseil de sécurité est inacceptable, a-t-il souligné.  Pour le Ministre, il revient à l’ONU et au Conseil de sécurité de jouer un rôle de chef de file pour établir les modalités d’une solution postconflit concernant la Libye, évoquant, à cet égard, l’adoption de la résolution 2009 (2011) qui prévoit la création d’une mission d’appui en Libye.  Passant ensuite à la situation en Syrie, il a affirmé qu’il était inacceptable de « boycotter » les propositions visant à établir un dialogue national, d’inciter à la confrontation et de provoquer la violence tout en négligeant les réformes « tardives mais réalisables » du Président Al-Assad.  La Fédération de Russie, a-t-il assuré, appuie la demande d’admission à l’ONU présentée par la Palestine.  M. Lavrov a, par ailleurs, appelé les parties du processus de règlement de la situation au Nagorno-Karabakh à mettre à profit des opportunités créées à la suite des efforts de médiation de la Fédération de Russie.  Il a également indiqué que son pays était fermement engagé à faire tout son possible pour éviter une nouvelle fois le recours à la force, qui a eu lieu à la suite de la décision irréfléchie du régime de Tbilissi.  La Fédération de Russie, a-t-il assuré, est prête à garantir les dispositifs pour le non-recours à la force entre l’Abkhazie, la Géorgie et l’Ossétie du Sud.  Il a ensuite appelé les États-Unis et l’Union européenne à prendre des engagements semblables.  Le Ministre russe des affaires étrangères a, par ailleurs, appelé la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) à faire davantage pour lutter contre « la menace croissante de la drogue en Afghanistan ».  L’Asie centrale et la Fédération de Russie subissent une véritable «  agression de l’héroïne » et les profits découlant du trafic illicite de stupéfiants sont la principale source de financement des activités extrémistes clandestines, s’est-il notamment inquiété.  M. Lavrov a par ailleurs appelé à l’accélération de la mise en œuvre d’une cour pour la lutte contre la piraterie dans la corne de l’Afrique.  Il a également souligné la nécessité urgente de répondre aux menaces posées par le nationalisme et l’intolérance ethnique et religieuse.  À l’approche du soixante-cinquième anniversaire du verdict du Tribunal de Nüremberg, on ne peut se retrancher derrière le « politiquement correct et les slogans de liberté de parole » lorsque dans « certains pays d’Europe », on fait l’éloge de personnes qui s’étaient « entachées » en coopérant avec les Nazis, a-t-il fait remarquer, avant de conclure.


M. WILFRED P. ELRINGTON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Belize, s’est inquiété de la mondialisation de la crise de la dette, le fléau de la drogue, des armes et de la traite des êtres humains, ainsi que les « changements extrêmes » que connaît la nature.  Pour M. Elrington, les réponses apportées par la communauté internationale à ces catastrophes ont été inadéquates.  Il a également déploré la persistance de la pauvreté, des maladies, de l’analphabétisme et du chômage, ainsi que la perspective d’un nouveau recul économique.


M. Elrington a ensuite appelé l’ONU à s’unir à Belize pour l’aider à lutter contre les trois principales menaces que connaît le pays, à savoir les changements climatiques, le crime et la violence, ainsi que les maladies non transmissibles chroniques (MNT).  Il a expliqué que 24 petits États insulaires et côtiers, dont le sien, avaient lancé une initiative innovante en matière d’énergie dans le but de transformer leur secteur énergétique et de catalyser leur développement économique.  Il a cependant fait savoir que le succès de cette initiative dépendait du transfert promis de technologies propres et du financement de la communauté internationale.  Le Ministre a également souhaité que la prochaine Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de Durban, en Afrique du Sud, soit l’occasion de créer des mesures d’incitations pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre et de la pollution et pour assurer la protection des forêts.


M. Elrington s’est ensuite inquiété de l’escalade dramatique de la violence dans sa région qui, a-t-il indiqué, a fait 18 167 morts au cours des 10 dernières années.  Il a observé qu’aucune des armes utilisées pour commettre ces meurtres n’avait été fabriquée en Amérique latine et que la nature transfrontalière de ces crimes était exacerbée par la collaboration entre criminels se trouvant de part et d’autre des frontières.  M. Elrington a ensuite réclamé la création d’un cadre normatif « juridiquement contraignant, robuste et complet » pour réglementer le commerce des armes.


Le Ministre a par ailleurs indiqué qu’en 2030, dans les Caraïbes, trois décès sur quatre seraient provoqués par des maladies non transmissibles.  On ne peut lutter, de manière efficace, contre ces maladies que par le biais des efforts de collaboration de la communauté internationale, a-t-il avancé.  Il a ajouté que la déclaration politique adoptée à l’issue de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les MNT devait servir de modèle pour l’action à tous les niveaux.  M. Elrington a ensuite souhaité que la « République de Chine (Taiwan) » puisse participer aux travaux de l’ONU.


M. DJIBRILL YPÈNÉ BASSOLÉ, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, s’est engagé à partager avec la communauté internationale l’expérience de son pays en matière de négociation de paix.  Il a souligné le rôle de médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) que le Président Blaise Compaoré a joué dans la résolution des crises en Côte d’Ivoire et en Guinée.  Il a indiqué ensuite que le Burkina Faso avait été confronté, au début de cette année, à des revendications sociales du fait de la conjoncture économique nationale et internationale difficile.  Les troubles ont heureusement trouvé une solution grâce au dialogue inclusif initié par le Président.  En outre, le Gouvernement burkinabé a mis en place un Conseil consultatif sur les réformes politiques, afin de poursuivre les réformes engagées depuis plusieurs années.  Sur le plan économique et social, en application de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable, le Gouvernement a mis l’accent sur les secteurs suivants: éducation, santé, eau, formation, emploi des jeunes et réseau routier.


Aux niveaux sous-régional et continental, le Burkina Faso continuera de s’investir dans le renforcement du processus d’intégration dans le cadre de la CEDEAO, de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de l’Union africaine, a poursuivi M. Bassolé.  Préoccupé par les changements climatiques, il a salué, entre autres initiatives, celle de Mme Hillary Clinton, Secrétaire d’État des États-Unis, sur l’Alliance mondiale pour les foyers améliorés.  Il s’est également félicité de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la lutte contre la désertification, ainsi que de la signature par plusieurs pays, dont le sien, du Protocole de Nagoya sur la diversité biologique.  Par ailleurs, il a dit attendre de l’entité ONU-Femmes un soutien renforcé aux politiques de promotion de la femme dans les pays en voie de développement.  Lors de la présente session de l’Assemblée générale, « le Groupe des États d’Afrique introduira un projet de résolution visant à interdire, au niveau mondial, les mutilations génitales féminines ».


Le Ministre burkinabé des affaires étrangères a fait remarquer que son pays participait à la force conjointe Union africaine/Nations Unies au Darfour avec un contingent de 800 hommes.  Il a convié toutes les parties au conflit à consolider le Document de Doha pour la paix au Darfour, signé en juillet dernier par le Gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice.  Dans le cadre du comité de suivi, le Burkina Faso continuera à travailler pour la paix.  Enfin, M. Bassolé a exprimé sa solidarité avec la Tunisie, l’Égypte et la Libye dans leur quête de liberté et de démocratie.  Il a également soutenu la demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU en tant qu’État Membre.


M. WUNNA MAUNG LWIN, Ministre des affaires étrangères du Myanmar, a relevé que son pays s’imposait comme une nouvelle démocratie en vertu de la nouvelle Constitution approuvée par la grande majorité de la population.  De ce fait, des élections générales pluralistes ont eu lieu le 10 novembre 2010 dans le pays, a-t-il rappelé, ajoutant que les élus exerçaient leurs droits démocratiques dans les différents corps législatifs.  Le nouveau Gouvernement du Myanmar, a-t-il indiqué, a mis en place des mesures sur les plans économique et social afin d’améliorer la vie des populations. 


Rappelant qu’au Myanmar, 70% de la population vivait dans les zones rurales, il a souligné que le Gouvernement avait mis en place des mesures visant à promouvoir l’agriculture tout en réduisant la pauvreté.  Dans ce contexte, il a souhaité que des accords soient trouvés au sujet des changements climatiques afin que son pays puisse trouver des solutions à des cycles de sécheresse et d’inondation qui détruisent les récoltes.  Dans le même élan de réformes, les dirigeants ont réduit les taxes d’exportation de 8 à 2%, alors que tous les produits agricoles et dérivés du bois sont exempts de taxe à l’exportation.  M. Lwin a regretté que ces efforts du Gouvernement qui visent à améliorer la vie des populations soient plombés par les sanctions économiques dont le Myanmar est l’objet.  


Le Myanmar, a déclaré le Ministre, accorde une grande importance aux droits de l’homme.  Il a indiqué que les droits fondamentaux des populations étaient pris en compte par des dispositions de la Constitution nationale, et le Myanmar vient de mettre sur pied, le 5 septembre dernier, une Commission nationale des droits de l’homme.  Le Myanmar, a noté le Ministre, a pour ambition de promouvoir des relations cordiales avec tous les pays du monde. 


Il a aussi assuré que la volonté de son pays de coopérer avec les Nations Unies avait été clairement démontrée par l’accueil du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, qui vient d’effectuer sa quatrième visite dans le pays.  Il a ensuite évoqué la mesure d’amnistie prise par le Président du pays afin de permettre la libération de 20 000 prisonniers.  Le Président a également reçu en audience Mme Daw Aung San Suu Kyi le 19 août dernier dans un contexte d’ouverture politique.  Indiquant que le Programme des Nations Unies pour le développement a estimé que le Myanmar est passé à un taux de pauvreté de 32 à 26%, il a souhaité que la communauté internationale appuie les efforts du pays qui s’est résolument tourné vers la démocratie et l’amélioration de la vie des populations.


M. PHAM BINH MINH, Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, a affirmé que les situations de tensions et de crises perduraient dans de nombreux pays et régions du monde, du fait de la non-résolution des divergences en leur sein.  Les changements climatiques, les pandémies, les crimes transnationaux, la prolifération nucléaire et le terrorisme international constituaient des grandes menaces qui requièrent encore des réponses effectives, a souligné M. Pham Binh Minh.


Actuellement, faire face à cette situation mondiale marquée également par une récession économique dévastatrice pour les pays en développement, oblige inéluctablement à promouvoir le dialogue et la coopération entre les États, a-t-il estimé.  Et, plus que jamais, les Nations Unies se doivent de répondre fortement aux aspirations des peuples de la planète en apportant des réponses concrètes devant améliorer les vies quotidiennes, a-t-il souligné.


L’Organisation, a indiqué le Ministre, doit en outre poursuivre ses efforts concertés et cohérents en matière de paix et de sécurité et pour la promotion du règlement pacifique des conflits civils et autres différends qui perdurent sur la planète.  En réalité, « nous devons surtout cultiver la culture de paix et du dialogue », a-t-il affirmé.


Le Viet Nam qui a reconnu en 1988 l’État de Palestine, soutient le droit inaliénable de son peuple à l’indépendance et sa demande d’admission, en tant que membre a part entière au sein des Nations Unies.  Le Ministre s’est, par ailleurs, dit préoccupé par l’environnement économique mondial instable.  Il a, en conséquence, souhaité la convocation au sein de l’Assemblée générale ou du Conseil économique et social (ECOSOC) d’une conférence chargée de suivre les recommandations de la Réunion de haut niveau sur les crises financières et économiques de juin 2009. 


À quatre ans de la date butoir de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il est essentiel que le partenariat global pour le développement soit élargi afin de pouvoir donner aux États qui en ont besoin les ressources, l’expérience et les meilleures stratégies pour être dans les délais.


Abordant le fonctionnement de l’ONU, il a indiqué que son pays était engagé à œuvrer, aux côtés des autres, à la revitalisation de l’Assemblée générale, à l’élargissement du Conseil de sécurité et à la refonte de ses méthodes de travail.  Le Ministre a, par ailleurs, invité à l’amélioration des mécanismes internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment ceux établis au sein du Conseil des droits de l’homme.  Il a, à cet égard, annoncé la candidature de son pays au Conseil des droits de l’homme pour la période 2013-2016. 


M. ELMAR MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a estimé que tous les États n’avaient pas la même approche concernant leurs obligations internationales et leur respect des normes et principes du droit international.  « Depuis près de deux décennies, nous sommes confrontés à une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et d’autres documents internationaux par l’Arménie qui a perpétré une agression contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale », a-t-il dit.  Suite à cette agression, presque 20% du territoire est sous occupation et un million de réfugiés et de déplacés sont dans l’incapacité de réintégrer leurs maisons, a-t-il accusé, dénonçant le refus de l’Arménie de se conformer à quatre différentes résolutions du Conseil de sécurité depuis 1993. 


Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que les dirigeants arméniens, au lieu de préparer leur peuple à la paix et à la coopération avec ses voisins, continuent d’inciter publiquement les générations futures à de nouvelles guerres et à la haine, non seulement envers l’Azerbaïdjan mais aussi envers d’autres populations de la région, a-t-il poursuivi.  Il a, en outre, condamné l’implantation de colons arméniens dans des territoires occupés et la destruction ou l’appropriation d’un héritage historique et culturel, une politique destructrice qui a été, selon lui, confirmée ouvertement par le Président arménien devant l’Assemblée générale lors de cette session.


Le Ministre a jugé « absolument illogique » que les dirigeants de l’Arménie, après avoir mis en œuvre un nettoyage ethnique total, non seulement sur les territoires occupés d’Azerbaïdjan mais aussi sur leur propre territoire nettoyé de sa population azérie, tentent d’invoquer le droit à l’autodétermination des peuples.  On ne peut expulser quelqu’un de chez lui sur une base ethnique et ensuite parler d’autodétermination, a-t-il insisté, demandant un retrait des Forces armées arméniennes des territoires occupés pour favoriser le retour des réfugiés et déplacés, et permettre leur coexistence pacifique dans la région du Nagorny-Karabakh.  L’approche « étape par étape » proposée par les médiateurs et soutenue par la communauté internationale, à part malheureusement les dirigeants de l’Arménie, peut apporter la paix et la stabilité à la région, a-t-il assuré.


M. Mammadyarov a, en outre, réaffirmé la solidarité de son pays avec le peuple palestinien et estimé qu’il était temps pour la Palestine d’être pleinement représentée au sein des Nations Unies.  L’Azerbaïdjan poursuit aussi son aide aux pays en développement et aux pays les moins avancés, notamment en apportant une aide à la corne de l’Afrique, et reste attaché à la promotion du dialogue interculturel et interreligieux.  Désireux de contribuer davantage au maintien de la paix internationale, de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité, l’Azerbaïdjan est candidat à un siège non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2012-2013.


Pour M. DATO SRI ANIFAH AMAN, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, la paix ne peut être obtenue que si les parties sont prêtes à s’engager dans un processus de médiation.  Plus que jamais, a-t-il poursuivi, tout doit être fait pour que la médiation menée dans le cadre de la résolution de la crise au Moyen-Orient fonctionne efficacement.  Année après année, le monde a espéré une résolution pacifique à la crise en Palestine.  « La patience et la prudence ont leurs mérites, mais elles ne doivent pas conduire à la paralysie », a dit le Ministre.  « Nous devons agir de façon décisive », a-t-il insisté, en apportant son soutien à l’émergence d’un État palestinien indépendant, fondé sur la solution de deux États, et membre à part entière des Nations Unies.


Le monde se heurte actuellement à une diversité de menaces allant des calamités naturelles à la crise financière.  Face à ces crises, les mécanismes internationaux actuels semblent peu adaptés, a-t-il estimé.  À ces menaces, a encore dit M. Anifah Aman, s’ajoute celle qu’est le terrorisme, et qui pose d’immenses défis à la paix et à la sécurité du monde.  La communauté internationale doit renforcer sa détermination à la combattre dans toutes ses formes et toutes ses manifestations.  En dépit des efforts faits pour promouvoir un monde de paix et d’harmonie, le monde continue d’assister à une montée de la xénophobie et à la permanence d’une mauvaise perception de la religion musulmane.  Face aux intolérances, « nous devons tous nous assurer que seule la voix des modérés prévaut sur celle des extrémistes, dans la recherche de solutions pour s’y attaquer ».


Après s’être félicité de l’implication de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) en faveur du développement planétaire, le Ministre s’est appesanti sur la situation en Somalie où sévit une sévère famine, en annonçant que son pays avait décidé d’allouer un million de dollars au Fonds d’affectation spéciale établi au bénéfice de cet État.  À l’approche de Conférence Rio+20, il est par ailleurs important que la communauté internationale renforce le cadre institutionnel relatif à l’environnement.  Aussi, a-t-il appelé à la recherche de nouveaux mécanismes inclusifs et participatifs, et à la mise en place de processus de prise de décisions plus équitables et plus transparents.  Il a ensuite appelé à la réalisation d’un monde dénucléarisé et à la reforme du Conseil de sécurité.  Cet organe essentiel doit devenir plus légitime, plus représentatif, plus démocratique et plus transparent, a souhaité M. Anifah Aman. 


M. ARTHUR PETER MUTHARIKA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Malawi, a estimé que l’état du monde était devenu plus complexe et compliqué que jamais, nécessitant une myriade de mesures pour trouver des solutions et des règlements pacifiques aux différends.  C’est de surcroît nécessaire que de plus en plus, même si des problèmes nationaux continuent de se présenter, des chocs ainsi que des forces internes et externes se bousculent, rendant les nations, petites et grandes, vulnérables, a-t-il dit.  Il a souligné que la crise économique et financière actuelle avait eu des conséquences sur les marchés internationaux mais n’avait pas épargné le monde en développement, notamment les pays subsahariens comme le Malawi, en entraînant la hausse des prix de l’alimentation et d’autres denrées. 


Avant cette crise, le Malawi était sur le point de réaliser 5 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sur 8, a-t-il annoncé, rappelant l’accent mis par son pays sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’irrigation, la technologie, l’énergie, le développement industriel et minier, et la santé publique.  La mortalité infantile (moins de cinq ans) est passée de 189 décès pour 1 000 en 2000 à 112 pour 1 000, 10 ans plus tard, et le taux de prévalence du VIH a été réduit durant la même période, s’est-il félicité.


Qu’il s’agisse de crises économiques ou de catastrophes naturelles, les pays les moins avancés, comme le Malawi, sont toujours les plus affectés, a poursuivi M. Mutharika, demandant la pleine mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du Programme d’action d’Istanbul, adopté en mai 2011.  En outre, le Malawi est confronté à une augmentation des inondations et d’autres catastrophes naturelles qui menacent les populations et les ressources.  La conclusion positive d’un accord en Afrique du Sud lors de la prochaine Conférence des États parties, sur la base du Plan d’action de Bali, est donc souhaitable. 


Le Ministre a aussi souligné qu’aucun développement ne pouvait s’effectuer sans paix ni sécurité et que les conflits armés, ainsi que les tentatives de changements anticonstitutionnels des gouvernements, constituaient l’un des principaux obstacles à la prospérité des peuples, en particulier en Afrique.  De même, la persistance de toute forme de colonialisme est contre-productive.  À cet égard, des engagements pris par le passé attendent toujours d’être honorés, a-t-il déploré, appelant le Comité spécial des Nations Unies sur la décolonisation (ou Comité des Vingt-Quatre) à maintenir un dialogue sincère pour éradiquer le colonialisme. 


Tout en réaffirmant son soutien au mandat du Conseil de sécurité sous tous ces aspects, le Malawi s’inquiète de la lenteur de sa réforme.  Quinze ans ont passé depuis le début de ce processus, et il ne semble pas y avoir eu de progrès tangibles, a dénoncé son Ministre, demandant la fin d’une « injustice historique » envers l’Afrique avec l’attribution de deux sièges permanents avec droit de veto et un total de cinq sièges.  Il ne serait que justice que cette proposition de l’Afrique, le Consensus d’Ezulweni, soit adoptée, alors que l’Afrique est le seul continent non représenté dans la catégorie permanente, et sous-représentée dans la catégorie non permanente, a-t-il insisté. 


M. SURAPONG TOVICHAKCHAIKUL, Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande, a indiqué que son pays avait enregistré la participation d’électeurs la plus importante de son histoire lors des élections générales de juillet dernier.  « La démocratie s’est enracinée plus profondément dans la société thaï », a-t-il constaté.  Le nouveau Gouvernement du Premier Ministre, M. Yingluck Shinawatra, s’efforce maintenant de remplir les promesses qu’il a faites pendant sa campagne.  Il place les individus au centre de sa politique et s’engage à promouvoir une infrastructure économique forte, équitable et durable, ainsi que la réconciliation et la règle de droit.  Au niveau régional, la Thaïlande se prépare à la réalisation de la Communauté de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) en 2015.


La Thaïlande est convaincue que la résolution pacifique des conflits est l’approche la plus efficace, en termes de vies humaines et de coûts financiers, a poursuivi M. Tovichakchaikul.  La Thaïlande a ainsi participé à plus de 20 opérations de paix des Nations Unies dans le passé.  Elle a déployé un bataillon d’infanterie pour l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), ainsi que des officiers de police et des soldats au Timor-Leste et en Haïti.  Elle s’apprête également à envoyer des officiers militaires au Cachemire.  Depuis l’automne 2010, deux groupes de travail de lutte contre la piraterie se sont joints aux efforts internationaux pour protéger les navires dans le golfe d’Aden.


La philosophie du Roi Bhumibol Adulyadej préconise de « vivre dans la modération et de trouver un équilibre entre la croissance économique et la gestion durable des ressources naturelles », a expliqué le Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande.  Il a fait remarquer que son pays avait déjà réalisé la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement et qu’il attachait une grande importance à la Conférence Rio+20.  Le Plan-cadre du partenariat des Nations Unies pour le développement entre les Nations Unies et la Thaïlande constitue un bon exemple de coopération.  Par ailleurs, M. Tovichakchaikul a assuré que la Thaïlande jouait un rôle constructif en tant que membre du Conseil des droits de l’homme, notamment dans le réexamen du statut du Conseil.  Son pays se soumet, cet automne, à son premier Examen périodique universel et a l’intention de présenter de nouveau sa candidature au Conseil des droits de l’homme pour la période 2015-2017.  En décembre dernier, a-t-il rappelé, l’Assemblée générale a adopté les Règles des Nations Unies concernant le traitement des détenues et l’imposition de mesures non privatives de liberté aux délinquantes, dites « Règles de Bangkok ».      


M. NASSIROU BAKO-ARIFARI, Ministre des affaires étrangères du Bénin, a salué le choix de la médiation comme thème du débat général, avant de se féliciter du partenariat existant entre les Nations Unies et l’Union africaine dans le cadre de la conduite des missions politiques spéciales, cadres privilégiés de médiation.  Il a ensuite avancé l’idée d’instaurer des corps civils de restauration de la paix, chargés de pénétrer les groupes belligérants afin qu’ils rétablissent entre eux le dialogue.  Il a affirmé que l’Organisation des Nations Unies devrait se garder d’« une neutralité incompréhensible, qui ferait de l’Organisation un témoin passif du triomphe des voies de fait sur les voies de droit ».  Il a ensuite exposé les progrès enregistrés dans son pays pour la rationalisation de l’appareil d’État, avec notamment l’adoption, en août dernier, d’une nouvelle loi sur la lutte contre la corruption.  Le Ministre a ensuite indiqué que la prévision de croissance pour 2011 du continent africain -2,7%- était encore insuffisante pour ouvrir une brèche durable dans la réduction de la pauvreté.  Les pays en développement, notamment les pays les moins avancés, ont plus que jamais besoin d’un transfert de technologies modernes, a-t-il poursuivi, faisant fond sur les conclusions de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui s’était tenue à Istanbul en mai dernier. 


Les objectifs envisagés dans le Plan d’action d’Istanbul ne pourront être atteints sans le respect des engagements pris par les États riches quant au financement du développement international, a averti M. Bako-Arifari.  Il s’est ensuite dit très préoccupé par la recrudescence des actes de piraterie d’une extrême gravité qui touchent les pays du golfe de Guinée et, notamment, le Bénin.  Il a indiqué que le Bénin œuvrait à l’adoption d’une approche régionale, notamment avec le Nigéria, pour lutter contre ces actes.  Des manœuvres conjointes des forces nigérianes et béninoises devraient être lancées prochainement, le long des côtes béninoises, a-t-il poursuivi, avant d’appeler les États qui ont l’expertise dans le domaine de la conduite des opérations maritimes à apporter leur aide.  Le Ministre a plaidé pour que les négociations pour la réforme du Conseil de sécurité soient intensifiées, avec l’adoption notamment d’un calendrier précis.  Il s’est vivement élevé contre le choix de l’année 2015 comme date butoir pour l’achèvement de ces négociations.  « Le Bénin dit non, encore non et trois fois non », a-t-il martelé.  Il est temps de mettre fin à cette injustice intolérable qui exclut un continent entier, le seul, du Conseil de sécurité »,.a répété le Ministre.  Avant de conclure, il a déclaré que la question palestinienne faisait de la « nation arabe » une nation frustrée.  Le Bénin, a-t-il assuré, apporte son soutien sans faille à la solution d’une terre où se trouvent deux États, vivant côte à côte, pour une paix durable au Proche-Orient.


M. DOMINIQUE MAMBERTI, Secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États, s’est arrêté sur des défis qu’il a estimé prioritaires, afin que le concept de « famille des nations se concrétise ».  Le premier de ces défis, a-t-il dit, est d’ordre humanitaire.  C’est celui qui appelle la communauté internationale tout entière, à prendre soin de ses composantes les plus faibles.  Dans la corne de l’Afrique, nous sommes malheureusement en présence de situations d’urgence humanitaire graves qui forcent le déplacement de millions de personnes, femmes et enfants compris, a alerté le Secrétaire du Saint-Siège.  Il a appelé à une aide accrue dans ces zones en difficulté et à des mesures concrètes pour s’attaquer aux causes qui accroissent leurs vulnérabilités.  La communauté internationale doit également trouver des moyens novateurs pour mettre en œuvre le principe de la responsabilité de protéger, a-t-il soutenu, en prévenant cependant que ce principe ne devrait pas être invoqué pour recourir à la force militaire.


Le second défi, a poursuivi M. Mamberti, est celui de la garantie de la liberté religieuse, voie fondamentale pour la construction de la paix, ainsi que la reconnaissance de la dignité humaine et la sauvegarde des droits de l’homme.  « Le manque de respect des libertés religieuses représente une menace pour la sécurité et la paix et empêche la réalisation d’un authentique développement humain », a-t-il estimé, en plaidant pour que les croyants de toutes les confessions puissent vivre en sécurité afin de pouvoir continuer d’apporter leurs contributions aux sociétés auxquelles ils appartiennent.  Le Secrétaire du Saint-Siège a par ailleurs attiré l’attention de l’Assemblée générale sur la prolongation de la crise économique et financière mondiale.  L’économie ne fonctionne pas seulement sur une autorégulation du marché et encore moins par des accords qui protègent les intérêts des plus puissants.   « Elle doit fonctionner de manière rationnelle et transparente, afin de profiter à tous les individus », a-t-il dit.  Le Saint-Siège, a-t-il poursuivi, est d’avis que les activités économiques et commerciales orientées vers le développement humain devraient contribuer à réduire les souffrances des plus démunis et, par conséquent, la pauvreté.  C’est en ce sens qu’il a encouragé au renforcement de l’aide publique au développement, en conformité avec les engagements de Gleneagles.  À la Conférence de « Rio+20 »,prévue en 2012, l’homme devra aussi être mis au centre des préoccupations pour le développement durable, a enfin souhaité l’observateur du Saint-Siège, avant de s’inquiéter de la persistance du commerce des armes en l’absence de toute régulation et transparence.


M. NICOLÁS MADURO MOROS, Ministre des affaires étrangères du Venezuela, a lu une lettre du Président vénézuélien Hugo Chávez, datée du 26 septembre 2011 à Caracas.  « La paix, la paix, la paix….  Nous ne recherchons pas la paix des cimetières, comme le disait ironiquement Kant, mais une paix basée sur le plus strict respect du droit international », écrit M. Chávez, au début de cette lettre, où il citera également, tour à tour, le « Libérateur » Simón Bolívar, le théoricien militaire Carl von Clausewitz, le penseur français Edgar Morin, la journaliste Frida Modak, le chercheur américain Linus Pauling, le poète martiniquais Aimé Césaire et le chanteur vénézuélien Alí Primera.


Le Chef de l’État vénézuélien rappelle que, dans la Charte des Nations Unies, l’on souligne la nécessité d’épargner les générations futures du fléau de la guerre.  Depuis 1945, les guerres n’ont fait qu’augmenter et se multiplier de façon inexorable, dit-il, précisant que la Libye a été détruite et ensanglantée par la volonté des puissants de ce monde. 


Il faut se préoccuper des menaces qui existent, ajoute M. Chávez, dénonçant une reconfiguration du monde qui repose sur l’hégémonie militaire américaine.  Pourquoi les États-Unis sont-ils le seul pays qui essaime des bases militaires sur la planète?  Pourquoi un tel budget militaire impressionnant?  Comment faire valoir le droit international face à cette hégémonie militaire qui vise à s’approprier des sources d’énergie pour imposer son mode de vie consumériste?  Pourquoi les Nations Unies ne font-elles rien pour arrêter Washington? s’est-il interrogé.


Le Président du Venezuela estime qu’un nouveau cycle de guerres coloniales a commencé en Libye avec l’objectif cynique de donner un deuxième souffle au capitalisme, un interventionnisme militaire qui, ajoute-t-il, est appuyé par les organismes antidémocratiques des Nations Unies.  Face à cela, il convient, a-t-il estimé, de mobiliser tout le pouvoir de l’esprit humain et de lancer une contre-offensive politique destinée à empêcher les pouvoirs des ténèbres de trouver des justifications dans la guerre.  Le Venezuela, poursuit-il, appelle à l’établissement d’une grande alliance contre la guerre et, pour la paix, à construire l’équilibre de l’univers prôné par Bolivar, un équilibre qui ne se trouve qu’à partir de la paix. 


Revenant à la situation en Libye, M. Chávez vilipende la campagne préméditée de mensonges qui, selon lui, a permis de justifier des mesures irresponsables du Conseil de sécurité, ayant abouti, par la voie militaire, à un changement politique du pays.  Le motif de l’intervention en Libye était, dit-il, de recoloniser la Libye pour s’approprier ses richesses.  Le Président vénézuélien exige ainsi la cessation immédiate des bombardements sur le territoire libyen. 


Il s’interroge également sur la logique qui veut que l’on cède la place de la Libye à l’ONU à un Conseil national de transition tandis que l’on bloque l’entrée de la Palestine.  M. Chávez en profite, dans cette lettre lue par le Ministre des affaires étrangères, pour exprimer la solidarité totale du Venezuela avec le peuple palestinien, demandant l’admission immédiate de la Palestine à l’ONU en tant que Membre à part entière.


En outre, citant le cas de la Syrie, le Président Chávez a jugé intolérable que les puissants de ce monde s’arrogent de donner des ordres à des gouvernements légitimes et souverains pour qu’ils renoncent à leurs statuts.  Il appartient au peuple syrien de décider de sa destinée, écrit-il.  C’est un droit inaliénable à tous les points de vue.  M. Chávez, qui appelle à la fin du blocus honteux et criminel contre Cuba, considère par ailleurs qu’il est impossible d’ignorer la crise de l’Organisation des Nations Unies.  On ne peut rien espérer du format actuel de cette Organisation, souligne-t-il, en mettant l’accent sur la nécessité d’éliminer la catégorie des membres permanents du Conseil de sécurité, de supprimer le droit de veto et de maximiser les pouvoirs de l’Assemblée générale.  Il plaide également en faveur de la rédaction d’une nouvelle Charte des Nations Unies. 


Mme HINA RABBANI KHAR, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a réaffirmé la conviction de son pays que le multilatéralisme est essentiel pour régler les problèmes mondiaux.  « Nous pouvons faire davantage ensemble que chacun de son côté », a-t-elle poursuivi, ajoutant que pour réussir ce pari, les Nations Unies devraient représenter au mieux les aspirations des peuples.  Multilatéralisme ne signifie cependant pas conformité et uniformité, a précisé la Ministre, mais plutôt harmonie, tolérance, respect de la diversité et acceptation du fait qu’il n’y a pas une voie unique pour tous.  Elle a saisi cette occasion pour remercier les Nations Unies et la communauté internationale pour leur soutien et la solidarité dont ils ont fait preuve à la suite des inondations dévastatrices, de l’année dernière et de cette année, qui ont frappé le Pakistan.  La Ministre a également fait part de l’intention de son gouvernement d’être élu au sein du Conseil de sécurité cette année, et a demandé aux États Membres de soutenir cette demande.  Elle a assuré que le cadre conceptuel de la politique étrangère de son pays était un Pakistan démocratique, progressif et vivant dans une région stable et prospère.  À cet effet, son gouvernement a tendu la main aux gouvernements des pays voisins pour réaliser ensemble la paix et le développement.  La Ministre a salué le fait que l’Inde et le Pakistan se sont engagés dans un processus de dialogue constructif.  Elle a émis l’espoir que ce dialogue ne sera en aucun cas interrompu.  Le Pakistan est déterminé à régler toutes les questions en suspens, y compris celles du Jammu-et-Cachemire, car une solution pacifique qui correspond aux aspirations des Kashmiris est une condition sine qua non de la stabilité dans la région. 


Elle a poursuivi en soulignant que le fait que l’Asie du Sud soit « nucléarisée » impose au Pakistan et à l’Inde la responsabilité de travailler ensemble pour créer un climat de confiance mutuelle et éviter une course aux armements, renforçant ainsi la stabilité dans la région.  S’agissant de l’Afghanistan, la Ministre a expliqué que son gouvernement était pleinement engagé à y promouvoir la paix et la stabilité, et a condamné l’assassinat récent de l’ancien Président Burhanuddin Rabbani.  Compte tenu de la complexité de la situation sur le terrain, la Ministre a préconisé davantage de clarté et de cohérence stratégique entre Afghans, Américains et Pakistanais et, dans ce contexte, a salué le travail du Groupe trilatéral central.  La Ministre a également fait part du soutien du Pakistan à la demande de reconnaissance en tant que Membre à part entière de la Palestine à l’ONU.  Face au prix très lourd, payé par le Pakistan où le terrorisme a provoqué la mort de plus de 30 000 civils pakistanais, sans compter les milliers de militaires et policiers pakistanais, son pays est fermement déterminé à combattre ce fléau et n’a pas « peur de l’adversité », a expliqué la Ministre, avant d’inviter les partenaires à l’échelle régionale à en faire de même et à ne pas laisser leurs territoires devenir des bastions du terrorisme.  Elle a fait état des succès des services de sécurité pakistanais qui ont arrêté un nombre important de membres d’Al-Qaida, et notamment de l’arrestation récente de Yousuf Al Mauritani dans une opération conjointe ISI-CIA.  Pour aller de l’avant dans ce combat commun, il faut unir les efforts et éviter toute récrimination en vue de consolider la confiance mutuelle et créer les conditions opérationnelles nécessaires pour combattre cette menace terroriste, a souligné la Ministre, pour qui l’élimination du terrorisme est d’intérêt national.  La Ministre a ensuite abordé la question de la réforme du Conseil de sécurité, en estimant que cet organe principal de l’ONU soit plus représentatif de la réalité actuelle.  Pour mener à bien cette réforme, elle a plaidé en faveur d’un consensus international sur la base du principe de l’égalité souveraine.


M. PAK KIL YON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a relevé que cette année marquait le vingtième anniversaire de l’entrée de son pays au sein des Nations Unies.  Il a regretté l’utilisation par certains pays de la force contre d’autres nations en interférant ainsi dans leurs affaires intérieures, et ce, sous le couvert des Nations Unies.  Il a ajouté qu’une telle réalité interpellait les Membres des Nations Unies, réaffirmant la nécessité de défendre la paix et la souveraineté des nations tel qu’il est prescrit dans la Charte des Nations Unies.  Le représentant a souhaité une accélération du processus des réformes de l’Organisation. 


Cela fait bien longtemps, a-t-il dit, que l’Assemblée générale a adopté des résolutions allant dans le sens du démantèlement du commandement des Nations Unies en Corée du Sud et mettant fin au blocus économique de Cuba par les États-Unis, sans que ces résolutions ne soient appliquées.  Ces exemples, a-t-il noté, permettent de comprendre l’urgence d’accorder plus de pouvoir à l’Assemblée générale.  Toujours au sujet des Nations Unies, M. Pak a regretté que la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, choisisse arbitrairement les pays faisant l’objet de discussions au sujet de leur situation en rapport avec les droits de l’homme, ceci, a-t-il poursuivi, en respect d’intérêts et de valeurs occidentales.


Le représentant de la RPDC a dit souhaiter que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tient l’an prochain à Rio, au Brésil, puisse permettre de trouver des accords sur des sujets tels que la création d’un cadre environnemental propice au développement, l’établissement d’un cadre d’échanges commerciaux juste et le respect des engagements des donateurs au sujet de l’aide publique au développement. 


Au sujet de la Palestine, il a estimé qu’il était du devoir de l’ONU de la reconnaître comme un État Membre à part entière.  Il a rappelé que son pays avait reconnu la Palestine en 1988.  Affirmant que des forces extérieures avaient créé la division de la péninsule coréenne, il a regretté que, malgré les aspirations pour la paix des populations coréennes, des exercices nucléaires à caractère belliqueux continuent d’être menés à l’encontre de son pays.  C’est dans ce contexte, a-t-il indiqué, que la RPDC a proposé, l’année dernière, de remplacer l’armistice signée il y a plus de 50 ans par un accord de paix.  Il a également soutenu que, tant qu’il existe de l’hostilité entre son pays et les États-Unis, la dénucléarisation de la péninsule coréenne ne pourrait se faire.


Poursuivant par le souhait de son pays de voir naître un État fédéral entre les deux Corées, en accord avec la Déclaration commune entre les deux parties du 15 juin 2000, le Ministre a évoqué l’ambition des nouvelles autorités sud-coréennes d’absorber la partie nord de la péninsule dans une formule d’« unification par l’absorption ».  Il a réaffirmé que la formule de la fédération apparaissait être la meilleure option pour une coexistence pacifique des deux Corées.  


M. DORU COSTEA, Secrétaire d’État aux affaires mondiales de la Roumanie, a appelé au renforcement de la base juridique de la médiation et à un plus grand engagement des États Membres dans les efforts de médiation.  « Toutes les situations de conflit à travers le monde devraient être connues et revues périodiquement par le Conseil de sécurité et par les Membres des Nations Unies », a-t-il poursuivi.


Il s’est ensuite réjoui de l’ouverture du dialogue entre Pristina et Belgrade avant de réitérer le rôle essentiel joué à cet égard par les Nations Unies et de souligner la pertinence de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité.  « La coopération permettra de surmonter les récents problèmes qui se sont fait jour », a-t-il ajouté.  S’agissant de la situation en Afghanistan, il a plaidé pour une transition politique adaptée aux réalités afghanes et qui ne soit pas enfermée dans un calendrier rigide.


M. Costea a ensuite indiqué que la résolution durable du conflit au Moyen-Orient, basée sur le principe de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, ne pourrait résulter que de négociations directes.  M. Costea a plaidé pour que les Nations Unies apportent leur soutien, notamment financier, aux transformations politiques en cours en Tunisie, en Égypte et en Libye.


Il a ensuite plaidé pour l’élimination irréversible des arsenaux nucléaires et pour l’application d’un cadre renforcé sur la non-prolifération.  Concernant les défis posés par les changements climatiques, il a appelé à mettre de côté les éléments de divergence et souhaité que les négociations de Durban, sur la base des accords de Cancún et de Copenhague, ouvrent la voie à l’adoption rapide du cadre global de l’après-Kyoto.  En temps de crise, les choix sont plus limités, a-t-il dit, avant d’exhorter les États Membres à agir.  « Un pays ne sera jamais riche tant que tous ses citoyens ne vivront pas dans l’égalité et dans la dignité. »


M. FRANCISCO ÁLVAREZ DE SOTO, Vice-Chancelier du Panama, a rappelé les efforts de médiation des Nations Unies qui ont présidé à la signature des Traités entre Panama et les États-Unis concernant notamment le canal de Panama.  Aujourd’hui, ce canal, qui est sous la pleine souveraineté du Panama, est l’un des axes majeurs du développement économique du pays, a-t-il déclaré.


Il s’est ensuite réjoui que le Panama ait été désigné comme la deuxième économie la plus compétitive d’Amérique latine par le Forum économique mondial, avant d’ajouter que son pays avait adopté des mesures visant à la transparence fiscale et à l’échange d’informations, dans le droit fil des recommandations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).


Le Vice-Chancelier a indiqué que le Panama, qui a connu la dictature militaire jusqu’en 1989, était un ferme défenseur de la démocratie partout dans le monde, que ce soit au Honduras, lors du coup d’État raté en Équateur ou lors des événements du « printemps arabe ».  Il a attiré l’attention sur la légitimité de la reconnaissance d’un État palestinien, avant de souligner le droit de l’État d’Israël à vivre en paix avec ses voisins.  Il n’y aura pas de meilleure solution à ce conflit que celle qui émergera de négociations directes entre Israël et l’Autorité palestinienne, a-t-il déclaré.


M. Álvarez de Soto a ensuite appelé de ses vœux une participation accrue de Taiwan dans les enceintes de discussion internationales, ajoutant que Panama était l’un des 23 pays à reconnaître Taiwan tout en entretenant des relations harmonieuses avec la Chine.


Il a ensuite indiqué que son gouvernement avait proposé la création d’un Centre régional des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes, dans un souci de coordination accrue, notamment des 16 agences onusiennes présentes au Panama.  Dans le même registre, il a indiqué que la position géographique de son pays ainsi que les infrastructures logistiques offertes par la capitale, Panama, encourageaient Panama à proposer la construction d’un centre régional logistique pour l’assistance humanitaire pour les Amériques, qui pourrait apporter une aide précieuse si une catastrophe naturelle, comme celle qui a frappé Haïti l’année dernière, devait survenir dans la région.


M. ESPEN BARTH EIDE, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Norvège, a estimé que la détermination dont le Conseil de sécurité avait fait preuve à propos de la Libye avait confirmé son rôle central en matière de sécurité internationale, conformément à la Charte des Nations Unies.  « Il y a des moments où il n’y a pas d’alternative à l’usage de la force », a-t-il reconnu.  La Norvège a participé activement à la campagne militaire en Libye.  Cette réponse constitue également un tournant pour la justice internationale.  En effet, pour la première fois, le Conseil de sécurité a choisi à l’unanimité de renvoyer à la Cour pénale internationale (CPI) d’éventuels crimes contre l’humanité.  « La lutte contre l’impunité et la promotion de la règle de droit et des droits de l’homme fondamentaux sont les clefs pour la prévention des conflits et la protection des civils », a ajouté M. Eide.


En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le développement, la Norvège continuera de mettre l’accent sur les droits des femmes et de promouvoir leur rôle dans le développement.  Par ailleurs, a poursuivi le Ministre norvégien, « nous devons tous jouer notre rôle » pour faire de la prochaine Conférence de Durban sur les changements climatiques et de la Conférence Rio+20 un succès.  Le Fonds de Copenhague pour le climat doit être rendu opérationnel.  M. Eide a annoncé que la Norvège lancerait cet automne, avec d’autres pays partenaires, une nouvelle initiative en faveur de l’énergie durable.


M. Eide a rappelé que la politique de la Norvège avait toujours été basée sur la vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.  Il a jugé légitime que le peuple palestinien se tourne vers les Nations Unies.  La Norvège se félicite en outre de l’appel du Quatuor en faveur de négociations pour un accord global concernant les questions du statut définitif.  Le Ministre a fait remarquer que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et les Nations Unies avaient conclu que les Palestiniens étaient « parfaitement capables de diriger un État ».  Selon lui, « le principal obstacle reste l’occupation ».


Le Ministre norvégien a regretté que l’on ait « encore abusé de cette tribune pour promouvoir des vues extrêmes et des allégations infondées ».  Le but du débat général, a-t-il rappelé, est de partager les points de vue et de jeter les bases d’un dialogue constructif.


Mme LUCY MUNGOMA, Secrétaire permanente au Ministère des affaires étrangères de la Zambie, a souligné la nécessité pour la communauté internationale de résoudre les conflits sur le continent africain, y compris en Libye, dans les cadres établis par l’Union africaine.  « Les solutions locales ont plus de chance d’être respectées et acceptées par toutes les parties au conflit », a-t-elle fait valoir.  C’est ainsi que la Zambie s’aligne sur les efforts de médiation mis en place par l’Union africaine et appuie la feuille de route pour trouver une solution pacifique à la crise en Libye.  Mme Mungoma s’est toutefois dite préoccupée par les « nouvelles atrocités commises contre des Noirs » dans ce pays, ressortissants et migrants d’autres pays africains.  Elle a appelé l’ONU à condamner les auteurs de ces atrocités comme elle a condamné Qadhafi.


La stabilité politique a eu un impact positif sur le développement économique de la Zambie, a expliqué Mme Mungoma.  La croissance, estimée à 7% en 2011, doit encore se traduire par une réduction de la pauvreté et une amélioration du niveau de vie des citoyens.  La Zambie aspire à devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2030.  Elle est sur le point de réaliser 5 des 8 Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment dans les domaines de l’éducation et de la réduction de la mortalité maternelle et infantile.  Néanmoins, ces progrès sont menacés par les effets négatifs de la récession économique mondiale, les promesses non tenues et la diminution de l’aide financière des partenaires.  En plus des défis posés par les maladies infectieuses, comme le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, a poursuivi Mme Mungoma, la Zambie est affectée par la croissance des maladies non transmissibles qui accompagnent l’urbanisation et l’industrialisation.


Mme Mungoma a remercié le Secrétaire général d’avoir organisé la Réunion de haut niveau sur la désertification et la dégradation des terres, car elle a estimé que la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification recevait moins de soutien que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique.  Le sixième Plan de développement national de la Zambie pour 2011-2015 met d’ailleurs l’accent sur la gestion durable des terres.  Il est urgent de mettre en place un régime international pour les changements climatiques, a insisté Mme Mungoma.  « Les effets des changements climatiques sont bien réels et affectent déjà l’agriculture, l’eau, la santé et le tourisme. » 


Pour Mme Mungoma, les pays riches, qui sont historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre dans notre atmosphère, doivent prendre la tête de ce combat.  L’Afrique espère que les prochains pourparlers sur les changements climatiques, qui se tiendront à Durban, en décembre, seront un succès.  Par ailleurs, la Zambie appuie la déclaration faite vendredi par le Président de la Sierra Leone, en tant que Coordonnateur du Comité de 10 chefs d’État africains sur la réforme du Conseil de sécurité.


M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova) a commencé par faire le parallèle entre le « printemps arabe » et les évènements qui ont changé le cours de l’histoire en Moldavie, en l’embarquant sur la voie de la démocratisation en 2009.  S’agissant de la Libye, la Moldavie applaudit la décision du Conseil de sécurité de créer une mission de maintien de la paix pour assister les autorités de transition et le peuple libyen dans cette phase postconflit.  Face aux catastrophes naturelles qui ont provoqué l’accident nucléaire de Fukushima, les inondations au Pakistan et la sècheresse dans la corne de l’Afrique, la délégation moldave estime que seul un effort collectif permettra de renforcer la réponse humanitaire et les secours d’urgence nécessaires.  La République de Moldova est déterminée à respecter les droits de l’homme, a affirmé le représentant, en voulant pour preuve la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et du Statut de Rome de la CPI.  En tant que membre du Conseil des droits de l’homme, la République de Moldova a activement participé aux délibérations de cette instance, a également précisé M. Cujba.  Il a également rappelé que son gouvernement était un fervent opposant au terrorisme et aux extrémismes et avait ratifié tous les instruments internationaux visant à lutter contre cette menace.  La République de Moldova accueille en ce moment une réunion régionale sur la prévention et la lutte contre le financement du terrorisme dans les pays du sud-est de l’Europe, a ajouté le représentant.


Évoquant ensuite la question la plus importante en matière de sécurité pour son pays, à savoir le conflit de Transnistrie, le représentant a assuré que la République de Moldova restait déterminée à parvenir à une solution politique globale et viable en vue de réintégrer cette région à son territoire.  La semaine dernière à Moscou, il a finalement été possible de relancer les négociations sur la base du format 5+2, a rappelé M. Cujba, qui a remercié la Fédération de Russie, l’OSCE, l’Ukraine, l’Union européenne et les États-Unis pour leurs efforts.  Pour sa délégation, toute solution politique viable à ce conflit passe par le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République de Moldova dans ses frontières, internationalement reconnues.  La question centrale reste alors le statut spécial de la région de Transnistrie, lequel doit, d’une part, garantir le plein respect des droits, des libertés et des besoins de la population locale et, d’autre part, permettre l’intégration fonctionnelle de cette région au reste du pays, a précisé M. Cujba, qui a ensuite passé en revue les questions en suspens.  Il a également demandé que les arrangements de maintien de la paix dans la République de Moldova soient revus, rappelant que son pays vit en paix depuis 19 ans.  Il a ainsi estimé que le moment était venu de consolider la paix, ce qui suppose la transformation des anciens mécanismes militaires en mission civile multinationale.  Il a également dénoncé la présence de forces militaires étrangères sur le territoire moldave sans autorisation du pays hôte, ce qui constitue une violation de la Constitution moldave et des engagements internationaux.  « Nous sommes confiants que le retrait de ces troupes étrangères aura des répercussions positives sur le processus de règlement du conflit de la Transnistrie », a déclaré M. Cujba.  Il n’a pas manqué de rappeler que la priorité absolue pour son pays était de parvenir à son intégration européenne, et que son gouvernement avait engagé un programme de réformes ambitieux pour garantir l’état de droit, l’indépendance du pouvoir judiciaire et une économie de marché fonctionnelle, qui sont tous des conditions essentielles au développement.


M. FRANCISCO CARRION-MENA (Équateur) a estimé que la débâcle financière mondiale était « le symptôme de la crise d’un système qui a privilégié l’économie spéculo-financière par rapport à l’économie réelle ».  Selon lui, la gravité de la crise aurait dû entraîner une réforme du système financier international.  Le monde attend toujours une véritable alliance mondiale pour promouvoir le développement pour le peuple, « unique objet de nos efforts », a poursuivi M. Carrion-Mena.  Il a défendu la création de nouveaux mécanismes financiers régionaux, avec l’adoption d’un régime de change spécifique et d’une monnaie régionale.  La création de la banque du Sud vise ainsi à financer les projets de développement, avec un fonds de réserve commun à l’Amérique latine pour faire face à la crise.


La crise du multilatéralisme s’est également illustrée par l’absence de réactions politiques, a insisté le représentant de l’Équateur, avant d’appeler à la démocratisation du Conseil de sécurité.  L’Équateur, qui a assumé la présidence du Comité spécial de la décolonisation en 2010, reconnaît que les moyens pacifiques de solution des différends sont les seuls mécanismes légitimes pour une paix durable entre les peuples.  M. Carrion-Mena a condamné « l’interprétation abusive des résolutions du Conseil de sécurité » qui n’encourage pas des relations d’amitié entre les États. 


Par ailleurs, il a rappelé que l’Équateur avait reconnu la Palestine en tant qu’État indépendant en décembre 2010 et accueilli favorablement sa demande d’admission à l’ONU.  Il a vivement condamné le blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.


S’agissant de la conférence Rio+20, le représentant a souhaité un nouveau compromis politique pour le développement durable sur les aspects économique, social et environnemental.  Il faut respecter les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, insister sur le transfert de ressources financières nouvelles et complémentaires, articuler les instruments internationaux avec le développement durable en vue d’instaurer ce que l’Équateur appelle « le bien vivre ».  Le Président de l’Équateur, le 23 septembre dernier, a rappelé à la communauté internationale la proposition « Yasuni ITT » qui a reçu une réponse extraordinaire de la part des citoyens du monde car elle met en avant des idées novatrices pour faire face aux défis. 


Le représentant a souligné l’importance du droit au développement, du droit à l’eau et des droits des populations autochtones.  Il a exprimé son refus de la législation adoptée par certains États qui empêchent l’exercice par les migrants de leurs droits fondamentaux.  Enfin, l’Équateur est un territoire de paix qui proclame le désarmement universel et souhaite éradiquer le trafic illicite des armes légères.  Le traité sur le commerce des armes devra avoir une nature non discriminatoire.  « Si nous n’agissons pas ici, aujourd’hui, rien ne servira de débattre de la restauration du rôle central de l’ONU », a conclu le représentant.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a rendu hommage au vent de liberté qui a soufflé sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.  « La transition de dictatures vers les démocraties ne sera ni facile ni rapide, mais il faut qu’elle se fasse », a-t-il déclaré, ajoutant que dans le cas du Yémen et de la Syrie ces changements devaient encore se concrétiser.  Revenant sur les défis majeurs à relever au plan international, comme les changements climatiques, de nouvelles crises économiques et financières mondiales, l’autonomisation des femmes et leur participation à la sphère politique ou encore la lutte contre le terrorisme, le représentant a noté qu’il restait encore beaucoup à faire.  Il a évoqué les victimes du tremblement de terre qui a frappé Christchurch, en Nouvelle-Zélande, cette année et a remercié la communauté internationale pour la solidarité dont elle a fait preuve.


Face à la menace d’une nouvelle récession mondiale, le délégué a insisté sur le fait que le succès des prochaines négociations de Doha était essentiel pour la prospérité des pays du Sud.  Il est également revenu sur l’impact majeur des changements climatiques sur les pays de la région pacifique et a exhorté tous les forums internationaux, y compris le Conseil de sécurité, à jouer un rôle déterminant dans la lutte contre cette menace réelle pour l’humanité.  Cela signifie, pour lui, de prendre des mesures concrètes à l’échelle internationale pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, et aider les pays en développement à mieux s’adapter aux conséquences des changements climatiques. 


La Conférence de Durban, qui aura lieu cette année, doit, selon lui, ouvrir la voie pour la mise en œuvre concrète des Accords de Cancún.  Pour sa part, la Nouvelle-Zélande a lancé l’initiative de l’Alliance mondiale de recherche sur les gaz à effet de serre d’origine agricole dont la mission est de veiller à ce que la réduction de ce type d’émissions ne se fasse pas au détriment de la sécurité alimentaire.


Abordant la question du développement durable, le représentant a expliqué la relation particulière des peuples du Pacifique-Sud avec la mer, et a demandé le soutien des États Membres à l’initiative « économie bleue » que ces pays ont l’intention de présenter à la prochaine Conférence de Rio+20 sur le développement durable.


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a plaidé pour l’élimination des armes nucléaires, voie dans laquelle se sont un peu plus engagés les États parties à la Conférence chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2010.  Concernant la tenue en 2012 de la Conférence sur la dénucléarisation du Moyen-Orient, il a notamment souhaité que le facilitateur soit nommé et que le pays hôte soit désigné.  Il a souligné la nécessité de modifier les règles de procédure suivies au sein de la Conférence sur le désarmement, afin que la volonté de la grande majorité des États Membres ne soit plus prise au piège de la règle du consensus.  Il a ensuite appelé de ses vœux l’établissement de lignes directrices permettant l’amélioration des conditions de vie des travailleurs migrants, les Philippines comptant près de dix millions de ressortissants travaillant à l’étranger.  Il s’est félicité à cet égard de l’adoption historique, au sein de l’Organisation internationale du Travail (OIT), de normes internationales visant à améliorer le sort de millions de travailleurs domestiques.


Le représentant a annoncé que son pays avait ratifié le Statut de la Cour pénale internationale.  « Nous nous sommes élevés contre l’impunité de la domination coloniale.  Maintenant, nous nous associons au reste du monde pour dire que l’impunité ne sera plus jamais tolérée », a-t-il poursuivi.  Il a également exhorté à une plus grande coopération internationale dans la lutte contre les actes de piraterie, rappelant que 70 marins philippins étaient toujours pris en otage par des pirates dans le golfe d’Aden et dans l’océan Indien.  M. Cabactulan a indiqué que l’équité devrait gouverner la réforme du Conseil de sécurité, afin que sa représentativité et sa composition géographique soient améliorées.  Les États qui appuient davantage de responsabilité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales devraient se voir accorder une réelle chance d’être de futurs membres permanents du Conseil, a-t-il conclu.


M. VINCE HENDERSON (Dominique) a mis l’accent sur les difficultés particulières de pays des Caraïbes comme la Dominique pour faire face aux conséquences des ouragans qui se répètent chaque année.  Il a dit que les changements climatiques étaient une question liée à l’énergie, en rappelant que la fourniture d’une énergie fiable, accessible et bon marché est une question critique du développement durable et de la réalisation des OMD.  Il a souligné l’importance de l’Initiative pour l’énergie durable des petits États insulaires en développement (SIDS-DOCK), en rappelant que près de 30 petits États insulaires en développement ont signé un accord établissant cette initiative créée par l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) sous la présidence de la Grenade, en partenariat avec le Gouvernement du Danemark, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale.  Il a souligné que le secteur de l’énergie durable représentait le fondement du développement durable de petits États insulaires comme la Dominique.  Il a précisé que son pays travaillait depuis 10 ans au développement de son potentiel géothermique, avec le soutien d’organismes internationaux et de partenaires au développement.  Avec la contribution de l’Union européenne, du Gouvernement de la France, des conseils régionaux de la Guadeloupe et de la Martinique, a précisé le représentant de la Dominique, nous préparons des forages de géothermie qui permettront non seulement de répondre à nos besoins nationaux en électricité, mais aussi à ceux des territoires français de Guadeloupe et de Martinique.  Par ailleurs, il a notamment attiré l’attention sur les conséquences du trafic d’armes légères sur les pays des Caraïbes qui ne produisent ni armes ni munitions.  Il a souhaité l’avènement des négociations sur un traité sur le commerce des armes.  La Dominique, en tant que signataire de la Déclaration des CARICOM sur les armes légères et de petit calibre, est déterminé à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à ce fléau, a-t-il assuré.  Le représentant a indiqué que les maladies non transmissibles représentaient l’un des pires défis pour la santé et le développement de la Dominique, en espérant que la mise en œuvre de la Déclaration politique adoptée lors du débat de haut niveau de l’ONU sur cette question permettra de répondre aux attentes des pays en développement. 


M. DONATUS KEITH ST. AIMÉE (Sainte-Lucie) a comparé le fardeau des crises économique, financière et environnementale sur les épaules des petits États insulaires en développement à « celui d’un éléphant sur une fourmi ».  Soulignant le rôle vital que jouent les océans dans le développement économique de ces pays, il a expliqué que la protection des côtes et des ressources maritimes était d’une importance capitale pour Sainte-Lucie.  « Notre pays s’est ainsi doté depuis des années d’une législation pointue en matière de pêcheries responsables et le Gouvernement a mis en place un cadre institutionnel de gestion intégrée des zones côtière », a précisé M. St-Aimée.  Attirant l’attention sur le danger que fait peser la montée des eaux sur son pays, le représentant a souligné l’importance de créer une approche intégrée du développement durable dans la mer des Caraïbes.  Dans ce contexte, il a appelé la communauté internationale à mettre l’accent sur la gestion des océans à l’approche des préparatifs de la Conférence Rio+20.  Faisant remarquer que les investissements étrangers étaient faibles dans les PEID, le représentant a souhaité que les pays développés les assistent à réaliser leur potentiel en faveur de l’énergie renouvelable et à mettre au point des programmes d’efficacité énergétique.  Se félicitant de l’adoption, l’an passé, du Protocole de Nagoya sur l’accès et le partage des ressources génétiques, M. St-Aimée a exhorté tous les pays à travailler en étroite coopération pour conserver les ressources biologiques communes.  Il a conclu en dénonçant la poursuite de l’embargo « anachronique » imposé par les États-Unis à Cuba, lequel, a-t-il dit, compromet le droit du peuple cubain à la prospérité et au progrès.


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a relevé la rapidité avec laquelle pouvaient évoluer les crises à travers le monde, comme cela a été le cas à la suite de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.  De la Tunisie à l’Égypte, de la Libye à la Syrie, de Bahreïn au Yémen, et au delà, les peuples, a souligné le délégué, demandent leurs droits et libertés et se lèvent pour leurs aspirations et valeurs.  La communauté internationale, sous la direction des Nations Unies, a la responsabilité morale de soutenir ces aspirations historiques, a-t-il soutenu.  Le Danemark, a-t-il poursuivi, est fier d’avoir appuyé les aspirations légitimes du peuple libyen et d’avoir contribué à la protection des civils dans ce pays.


Il a par ailleurs estimé que la seule réponse crédible aux demandes légitimes des peuples du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord était la mise en place de réformes économiques et politiques durables.  Malheureusement, certains pays comme la Syrie continuent d’ignorer leurs responsabilités et obligations en tant que membres de la communauté internationale.  « Il est plus que temps de respecter le droit de manifestation pacifique et les demandes légitimes des populations », a insisté le représentant.  Pour accroître la pression sur le régime syrien, il faut adopter des sanctions contre celui-ci, a-t-il dit. 


Le représentant s’est ensuite appesanti sur la situation en Afghanistan, en faisant le vœu de voir ce pays franchir une nouvelle étape dans le cadre du processus de transition prévu pour 2014, lors de la prochaine Conférence de Bonn, en Allemagne.  À son niveau, l’ONU devrait, elle, s’atteler à un réexamen profond de ses activités dans le pays afin de maximiser ses contributions à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption. 


Aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne est confrontée à diverses difficultés limitant ses capacités à atteindre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement à la date butoir de 2015, a averti le représentant.  S’il est vrai que l’appropriation nationale et la claire affirmation des engagements politiques demeurent les clefs pour un succès en ce domaine, il l’est tout autant que la coopération de développement constitue un atout pour dynamiser les efforts des pays les plus pauvres.  À ce propos, le Danemark demeure actuellement l’un des cinq rares pays à avoir rempli l’obligation d’allouer0,7% duproduit national brut à l’aide au développement.


Pour le Danemark, a encore dit M. Staur, la Conférence à venir de « Rio+20 » constitue une unique opportunité pour faire de la question du développement durable l’une des priorités de l’ordre du jour international.  Dans un monde en proie à la raréfaction des ressources, à la pauvreté et aux changements climatiques, la transition vers l’économie verte est aujourd’hui une nécessité, a-t-il défendu.  Avant de conclure, il a appelé à une reprise des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, selon un calendrier spécifique, en vue de parvenir à une paix durable et mettre fin au conflit, en se basant sur la solution de deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.


Droits de réponse


Le représentant de l’Arménie a réagi à la déclaration faite par le Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan qui relève, selon lui, de la propagande de guerre froide.  Il a indiqué que cette déclaration montrait l’interprétation toute personnelle que faisait le Ministre azerbaidjanais de la Charte des Nations Unies, en ce qui concerne la situation dans la région du Nagorny-Karabakh.  Les accusations proférées mettent en danger le processus de négociation, a poursuivi le représentant, en rappelant qu’il n’était fait mention d’une agression arménienne dans aucune des quatre résolutions du Conseil de sécurité sur le sujet.  Il a également fait remarquer que les assertions selon lesquelles il y aurait un million de refugiés et que les forces arméniennes occuperaient 20% du territoire visé étaient sans fondement.  Si l’Azerbaïdjan ment à son peuple, il ne peut mentir à la communauté internationale, a-t-il dit.


En réponse, le représentant de l’Azerbaïdjan a fait observer que sa déclaration montrait clairement que l’Arménie ne voulait pas s’engager dans la voie de la paix.  Ce pays, qui a défendu une « idéologie raciste », ne saurait donner des leçons quant au règlement du conflit dans la région du Nagorny-Karabakh, a-t-il poursuivi.  Les tentatives par la minorité arménienne d’invoquer un droit à l’autodétermination ont constamment été jugées illégales, a-t-il aussi ajouté.  Le représentant a dénoncé l’expulsion de tous les ressortissants non arméniens des territoires occupés par le Gouvernement arménien, avant de souligner la recrudescence des attaques contre les ressortissants azerbaïdjanais.  L’Arménie doit renoncer à ses revendications sur le territoire de l’Azerbaïdjan et entretenir des relations civilisées avec ses voisins, a-t-il conclu.


Exerçant à son tour son droit de réponse, le représentant du Sri Lanka s’est dit troublé par les commentaires faits par le Ministre des affaires étrangères du Canada en dépit des efforts déployés pour tenir informée la délégation du canada, à Genève, des objections du Sri Lanka concernant sur un « dialogue interactif sur le processus de LLRC au Sri Lanka », qui avait été présentée par le Canada, dans le cadre de la session de mars 2012 du Conseil des droits de l’homme, à Genève.  Cette objection a été soutenue par un grand nombre de pays au sein de l’ONU, a affirmé le représentant.  Il a également fait valoir que la position de son pays avait pour objectif d’éviter que des organisations intergouvernementales, comme les Nations Unies, ne soient « utilisées » par certaines délégations pour défendre des intérêts nationaux ou encore pour appliquer un principe de manière sélective. 


« Ce débat fut sans conteste historique inoubliable », a déclaré M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, dans ses remarques de clôture.  Il a fait état de l’hommage qui a été rendu par les États Membres à « l’espoir réveillé » par les changements actuellement en cours dans le monde, ainsi que de l’appel lancé par les nouveaux dirigeants pour répondre aux aspirations de leur population en matière de respect de l’état de droit, de transparence, de prospérité, de justice et de respect des droits de l’homme, notamment du droit à la liberté d’expression.


M. Al-Nasser a également relaté le moment historique où le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, a annoncé avoir présenté au Secrétaire général une demande d’adhésion de la Palestine aux Nations Unies.  Il a dit espérer qu’au cours de cette session, les États Membres parviendraient à unir leurs efforts afin de trouver une solution complète au conflit israélo-palestinien en accord avec les termes de références et le droit international.


Commentant ensuite le thème de cette soixante-sixième session, « Le rôle de la médiation dans le règlement des différends par des moyens pacifiques », le Président de l’Assemblée générale a constaté que les États Membres estimaient que la médiation était un outil économiquement rentable et que les organisations régionales et sous-régionales avaient un rôle essentiel à jouer dans la résolution des conflits.  Il a également évoqué le rôle « essentiel » des femmes et l’importance croissance de la société civile dans le cadre des efforts de médiation.


M. Al-Nasser a ensuite affirmé que, dotée d’une légitimité unique et d’un « pouvoir de convocation inégalé », l’Assemblée générale devait répondre de manière proactive aux problèmes internationaux.  Il a, de plus, jugé qu’une réforme du Conseil de sécurité s’imposait pour que cet organe puisse refléter les réalités actuelles et être plus « représentatif, inclusif, démocratique et transparent ».  À cet égard, il a engagé les États Membres à insuffler un nouvel élan au processus de réforme de cet organe.


Le Président a également constaté que la crise humanitaire que connaît actuellement la corne de l’Afrique était une menace importante à la stabilité et à la prospérité de la région.  Il a annoncé qu’au cours de cette session, les États Membres allaient rédiger une résolution visant à améliorer la prévention et la réaction aux catastrophes.  Ce sera l’occasion pour les États Membres de clairement définir leur engagement pour répondre à la grave situation humanitaire de cette région, a-t-il ajouté. 


M. Al-Nasser a par ailleurs observé que les États Membres avaient souligné la nécessité urgente de repenser l’approche mondiale en matière de développement durable de manière à mettre l’accent sur l’énergie, l’eau et la sécurité alimentaire, entre autres.  « La Conférence Rio+20 sera l’occasion d’examiner de nouvelles stratégies en matière de développement durable », a-t-il observé, ajoutant que la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui doit se dérouler cette année à Durban, en Afrique du Sud, permettrait de réaliser des progrès en matière de la lutte contre les effets des changements climatiques.


M. Al-Nasser a par ailleurs pris note du fait que les États Membres avaient enjoint l’ONU à occuper un rôle de chef de file dans le cadre du processus de réforme de l’ordre financier et économique.  Il a également encouragé les États Membres à revitaliser la mécanique du désarmement de l’ONU et à promouvoir les négociations relatives à la Conférence sur le désarmement.


Le Président de l’Assemblée générale a enfin affirmé qu’il accorderait une attention toute particulière à la mise en œuvre « pleine et effective » des Programmes d’action de l’Assemblée générale relatifs aux pays vulnérables.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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