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L’Afrique de l’Ouest mérite une « attention accrue des Nations Unies », souligne le Représentant spécial du Secrétaire général

CS/11057

L’Afrique de l’Ouest mérite une « attention accrue des Nations Unies », souligne le Représentant spécial du Secrétaire général

10/07/2013
Conseil de sécuritéCS/11057
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

L’AFRIQUE DE L’OUEST MÉRITE UNE « ATTENTION ACCRUE DES NATIONS UNIES »,

SOULIGNE LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, M. Said Djinnit, a affirmé, ce matin devant le Conseil de sécurité, que la sous-région continuait de faire face à de multiples défis politiques et sécuritaires liés principalement à la criminalité transnationale organisée, aux actes de piraterie et de terrorisme ainsi qu’aux tensions résultant d’élections dans certains pays.


« L’Afrique de l’Ouest qui est, plus que jamais, à la croisée des chemins dans sa quête de paix et de sécurité, mérite une attention accrue des Nations Unies », a déclaré M. Djinnit, qui présentait le rapport du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, sur les activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) au cours des six derniers mois.


Le Chef du Bureau s’est dit encouragé par l’engagement manifesté par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue de renforcer l’architecture collective de paix et de sécurité, tirant ainsi les leçons des défis rencontrés dans la réponse régionale à la crise au Mali.


Pour M. Djinnit, les dirigeants des pays de l’Afrique de l’Ouest et de leurs institutions régionales, telle la CEDEAO, comptent sur « l’attention et le soutien continus » de l’ONU et de son Conseil de sécurité aux efforts qu’ils déploient en vue de promouvoir la paix, la stabilité et le développement à long terme dans la sous-région.


Le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, dont le mandat expire le 31 décembre 2013, est engagé à « consolider le précieux partenariat » forgé avec les autres entités de l’ONU présentes dans la sous-région, la CEDEAO et d’autres organisations continentales et régionales, notamment l’Union africaine et l’Union du fleuve Mano, « afin de promouvoir et consolider la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest », a-t-il ajouté. 


« Dans ce contexte, nous continuerons à encourager les processus de dialogue comme la voie la mieux indiquée pour résoudre les conflits et les différends. »


Dans son exposé, le Représentant spécial a souligné que depuis sa dernière intervention devant le Conseil de sécurité, le 25 janvier 2013, la situation humanitaire dans la sous-région continuait d’être caractérisée par l’insécurité alimentaire et la malnutrition, face à une diminution des ressources financières.


Le Chef du Bureau a également fait part de ses graves préoccupations concernant le caractère complexe et transfrontalier des défis posés par les groupes extrémistes et des organisations terroristes.


Pour relever ces défis, a poursuivi M. Djinnit, les dirigeants de la sous-région ont fait preuve d’un grand engagement collectif en vue d’améliorer la sécurité et promouvoir la paix et la stabilité dans le cadre de la CEDEAO et d’autres organisations régionales telles que l’Union du fleuve Mano.


Outre les efforts louables déployés par la CEDEAO et ses dirigeants pour répondre aux crises au Mali et en Guinée-Bissau, l’organisation régionale a poursuivi ses efforts visant à promouvoir des solutions pacifiques aux différends entre ses États membres, a-t-il dit, en précisant qu’un certain nombre de différends frontaliers avaient ainsi pu être résolus ou sont soumis à des procédures de règlement pacifique.


En ce qui concerne la Guinée, M. Djinnit a souligné qu’un accord avait été conclu le 3 juillet, prévoyant un calendrier consensuel pour la tenue de l’élection législative en septembre 2013.  Cet accord, a-t-il dit, a « ouvert la voie à la tenue d’élections législatives libres, transparentes et inclusives susceptibles, enfin, d’orienter toute l’énergie du Gouvernement et du peuple guinéen vers la transformation socioéconomique et le développement du pays ».


Il a remercié le Conseil de sécurité, la formation Guinée de la Commission de consolidation de la paix (CCP) et d’autres partenaires internationaux, régionaux et bilatéraux pour leur soutien aux efforts qu’il a déployés, avec les facilitateurs nationaux, afin de rétablir le dialogue et de promouvoir un accord entre les parties.


La piraterie et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée constituent une autre menace régionale à la sécurité des pays d’Afrique de l’Ouest, a d’autre part expliqué M. Djinnit.  C’est un phénomène qui, a-t-il dit, « affecte négativement le transport et le commerce international par voies maritimes dans cette région, et risque de compromettre durablement le développement économique des pays du littoral et des pays enclavés ».


Il a souligné que la détermination des dirigeants de la sous-région à mettre en place un cadre de lutte contre la piraterie et le vol à main armée en mer s’était concrétisée lors du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), de la CEDEAO et de la Commission du golfe de Guinée (CGG) qui s’est tenu à Yaoundé, au Cameroun, les 24 et 25 juin derniers.


Le Sommet a adopté trois documents stratégiques clefs, à savoir le Code de conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires, et des activités maritimes illicites en Afrique de l’Ouest et centrale; le Mémorandum d’entente entre la CEEAC, la CEDEAO et la CGG sur la sûreté et la sécurité dans l’espace maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre; et une déclaration politique. 


Il a par ailleurs été décidé que la CEEAC, la CEDEAO, la CGG, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC) et le Gouvernement du Cameroun œuvreraient conjointement au développement d’un programme d’action sur la sécurité maritime.


La région du Sahel représente la troisième zone de vulnérabilité en Afrique de l’Ouest, comme cela s’est manifesté à travers la crise du Mali, a poursuivi le Chef du Bureau.  Cette région, a-t-il fait observer, « enregistre une concentration importante d’indicateurs de vulnérabilité qui se traduisent, notamment, par la dégradation de l’environnement, la désertification, l’insécurité alimentaire, les trafics d’armes et de drogues et le terrorisme ».


Cette fragilité de la région du Sahel souligne, a-t-il estimé, « toute la pertinence de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel qui vise à compléter les efforts des pays de la région et des organisations régionales afin de remédier aux causes profondes de l’instabilité le long de la bande sahélo-saharienne et ses conséquences ».


De même, le Représentant spécial a rappelé que la récente adoption par le Sommet de la CEDEAO de la stratégie sur la lutte contre le terrorisme et le renouvellement du Plan d’action régional contre le trafic de drogues, la criminalité transnationale organisée et l’abus de drogues représentaient des « développements encourageants qui doivent désormais être traduits en actions concrètes, avec le soutien de la communauté internationale ».


Évoquant notamment l’attaque terroriste du 6 juillet dernier perpétrée contre une école dans l’État de Yobe, qui a causé la mort de 42 personnes innocentes, dont des étudiants, alors que l’état d’urgence était encore en vigueur dans cette région, M. Djinnit a souligné « la détermination des groupes terroristes à semer la terreur et la désolation », tout en relevant la « complexité du problème ».


« Les relations avérées entre les groupes terroristes opérant dans la sous-région exigent une action concertée et d’ampleur régionale face à cette menace », a-t-il déclaré, en précisant qu’une telle action « doit également se pencher sur les causes profondes de l’instabilité et inclure naturellement la dimension des droits de l’homme ».


Pour le Représentant spécial, « le défi que posent les tensions liées aux élections et l’impact négatif du manque de gouvernance et de régulation des forces de défense et de sécurité dans certains pays demeurent également une source de préoccupation en Afrique de l’Ouest ».


Il a indiqué que, dans le cadre de la prévention des tensions électorales, l’UNOWA, en relation avec les équipes de pays des Nations Unies dans les pays concernés, continuait d’intervenir « par le biais de missions de bons offices, en vue de créer des conditions propices à la tenue d’élections apaisées, comme c’est le cas en Guinée ».


Par ailleurs, en sa qualité de Président de la Commission mixte Cameroun-Nigéria (CMCN), M. Djinnit a mis l’accent sur les progrès significatifs enregistrés dans l’abornement de la frontière entre les deux paysà la suite des bons offices et du processus de renforcement de la confiance dirigé par les Nations Unies.


Le Représentant spécial a annoncé que la dernière réunion du Comité de suivi, qui marque la fin de la période de transition avant le transfert de souveraineté sur la péninsule de Bakassi au Cameroun, sera convoquée en septembre prochain à New York, en marge de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.


CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST


Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest ( S/2013/384)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans ce rapport, qui couvre la période du 1er janvier au 30 juin 2013, donne un aperçu d’ensemble de l’évolution des faits dans chaque pays, dans l’ensemble de la région et à travers les frontières, en Afrique de l’Ouest.


Il présente les activités menées par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest dans les domaines de la diplomatie préventive, de l’alerte rapide et de la création de capacités face aux menaces et aux difficultés émergentes qui compromettent la paix et la stabilité de la région.


Son rapport présente également le travail accompli par le Bureau pour mettre en valeur les synergies, notamment avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du fleuve Mano et l’Union africaine, pour servir la paix et la stabilité dans la sous-région.


Le Secrétaire général observe que l’Afrique de l’Ouest continue d’être confrontée à de nombreux problèmes sur le plan de la paix et de la sécurité, principalement en raison de l’instabilité dans la région du Sahel, qui s’est tout récemment manifestée au Mali, ainsi qu’en raison des effets de la criminalité transnationale organisée et des problèmes transfrontières affectant les pays du bassin du fleuve Mano et du golfe de Guinée.


Les dirigeants de la CEDEAO et de l’Union du fleuve Mano ont fait preuve d’une volonté fort louable de renforcer les capacités régionales de prévention des conflits et de mettre en place une structure de sécurité collective, écrit-il, en encourageant les partenaires internationaux à apporter à ces efforts l’aide diversifiée nécessaire.


Les tentatives récentes faites par des groupes terroristes pour déstabiliser le Niger montrent assez le risque d’un débordement de la crise malienne sur les pays voisins du Mali.  Ces tentatives rappellent aussi la nécessité de demeurer vigilants au sujet du Sahel et d’aider les pays de la région à éliminer les causes profondes de l’instabilité.


La mise en œuvre de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel suppose l’engagement soutenu des organismes des Nations Unies au cours de plusieurs années.  Pour maximiser son impact sur la région, cette mise en œuvre devra s’appuyer sur un engagement solide du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et du système des Nations Unies dans la région en vue de la création d’un mécanisme bien maîtrisé au niveau régional. 


Les capacités régionales d’alerte rapide, dans l’ensemble du Sahel, seront renforcées sous l’impulsion du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest avec l’aide de tous les organismes des Nations Unies qui appliqueront la stratégie.


M. Ban se dit en outre préoccupé par l’impact de plus en plus lourd du terrorisme sur les pays de la sous-région, comme le montrent les prises d’otages et les attentats terroristes perpétrés durant la période considérée.


Il se réjouit cependant de l’adoption par la CEDEAO d’une stratégie sous-régionale de lutte contre le terrorisme et appelle la communauté internationale à faciliter sa mise en œuvre.  Il demande instamment aux pays de la sous-région de travailler, par des réponses soigneusement adaptées, à l’élimination des facteurs qui engendrent le terrorisme et à la prévention de diverses menaces, parmi lesquelles figurent les discours incendiaires qui incitent à la violence et au terrorisme.


Le Secrétaire général se réjouit en outre des efforts du Gouvernement nigérian pour résoudre la crise déclenchée par le mouvement Boko Haram dans le nord-est du pays.  Alors que les Nations Unies soutiennent pleinement le Nigéria dans les efforts qu’il fait pour lutter contre les actes de terrorisme, elles encouragent les autorités de ce pays à respecter les droits de l’homme et les normes internationales dans la conduite de leurs opérations militaires.


Il salue également les efforts récemment accomplis par les principaux acteurs en Guinée, en particulier le Président guinéen, pour créer l’espace d’un dialogue politique avec l’opposition, avec l’aide de l’équipe de facilitateurs dirigée par son Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest.  Il appelle tous les acteurs guinéens à progresser rapidement et réellement dans leur dialogue afin de surmonter les obstacles techniques et politiques à l’organisation des élections législatives, trop longuement différées.


La criminalité transnationale organisée et le trafic illicite de drogues sont des menaces qui pèsent de plus en plus sur la stabilité de l’Afrique de l’Ouest.  Il se réjouit de la décision de la CEDEAO de prolonger de deux années supplémentaires son plan d’action régional pour la lutte contre la criminalité organisée et le trafic illicite de drogues.  Il encourage cette organisation à mettre à jour et réviser ce plan d’action par un processus détaillé et inclusif pour résoudre les questions complexes telles que le blanchiment d’argent et la coopération judiciaire régionale.


M. Ban trouve encourageants les efforts collectifs de la sous-région pour lutter contre la piraterie maritime, qui est une menace qui pèse de plus en plus sur la sécurité et les activités économiques.  Il salue l’engagement de la Communauté économique des États d’Afrique centrale, de la CEDEAO et de la Commission du golfe de Guinée, qui ont décidé de développer une stratégie régionale de lutte contre la piraterie, avec l’aide des Nations Unies, comme le prévoit la résolution 2039 (2012).


Il salue l’action de la Commission mixte Cameroun-Nigéria qui poursuit l’abornement de la frontière entre les deux pays et encourage les deux gouvernements à continuer à résoudre les derniers points de désaccord afin de mener à son terme le mandat de la Commission conformément à l’arrêt de la Cour internationale de Justice du 10 octobre 2002.  La dernière réunion du Comité de suivi, qui marque la fin de la période de transition avant le transfert de souveraineté sur la péninsule de Bakassi au Cameroun, sera convoquée en septembre 2013 à New York, souligne le Secrétaire général.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil engage toutes les parties au plein respect de l’intégrité territoriale du Liban et exhorte les Libanais à ne pas se laisser entraîner dans le conflit syrien

CS/11056

Le Conseil engage toutes les parties au plein respect de l’intégrité territoriale du Liban et exhorte les Libanais à ne pas se laisser entraîner dans le conflit syrien

10/07/2013
Conseil de sécuritéCS/11056
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE CONSEIL ENGAGE TOUTES LES PARTIES AU PLEIN RESPECT DE L’INTÉGRITÉ TERRITORIALE DU LIBAN

ET EXHORTE LES LIBANAIS À NE PAS SE LAISSER ENTRAÎNER DANS LE CONFLIT SYRIEN


Le Conseil de sécurité a engagé, ce matin, « toutes les parties au plein respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’unité et de l’indépendance politique du Liban ».  Face à l’impact de la crise syrienne sur ce pays, il a également invité toutes les parties libanaises à « demeurer unies et à ne pas se laisser entraîner dans le conflit ».


Dans une déclaration présidentielle, lue par l’Ambassadeur Rosemary DiCarlo, des États-Unis, qui assument la présidence tournante du Conseil de sécurité pour ce mois de juillet, le Conseil de sécurité a exprimé, ce matin, sa « profonde préoccupation devant toutes les violations de la souveraineté du Liban ». 


Ses membres étaient saisis du rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité, qui détaille la situation le long de la Ligne bleue et dans la zone d’opérations de la Force intérimaire de l’ONU au Liban (FINUL), au cours des quatre derniers mois.


Face à l’impact « de plus en plus évident » de la crise syrienne sur la sécurité et la stabilité du Liban, le Conseil de sécurité a souligné la préoccupation croissante que lui cause la multiplication des tirs effectués depuis la République arabe syrienne vers le Liban, ainsi que les incursions, les enlèvements et le trafic d’armes effectués à travers la frontière syro-libanaise.


Le Conseil de sécurité a souligné qu’il se faisait l’écho de la protestation élevée, à la mi-juin, par le Président libanais, M. Michel Sleimane, contre les tirs répétés effectués par les parties au conflit, y compris l’Armée arabe syrienne et les groupes d’opposition armés, qui violent la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban.


Par cette déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité note aussi avec une profonde préoccupation certaines évolutions concernant l’implication des parties libanaises dans les combats en Syrie. 


« Face aux tentatives visant à compromettre la stabilité du Liban », le Conseil de sécurité exhorte toutes les parties au Liban à manifester une unité et une volonté renouvelées de ne pas se laisser entraîner dans le conflit.


Le Conseil de sécurité invite celles-ci à réaffirmer leur adhésion à la politique libanaise de dissociation, à rester unies derrière le Président Sleimane à cet égard et à se garder de toute participation à la crise syrienne, conformément à l’engagement qu’elles ont pris dans la déclaration de Baabda du 12 juin 2012. 


Pour aider les autorités libanaises à faire face à la crise des réfugiés – 587 000 réfugiés syriens fuyant la violence dans leur pays qui s’ajoutent aux 65 500 réfugiés palestiniens-, le Conseil engage la communauté internationale à fournir le plus rapidement possible l’assistance requise et exhorte les États Membres qui ont fait des promesses de contributions à tenir leurs engagements.


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité (S/2013/381)


Dans ce rapport, qui porte sur la période du 1er mars au 28 juin 2013, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, note que, sur fond de crise en République arabe syrienne et d’instabilité croissante dans certaines parties du Liban, la situation est restée calme le long de la Ligne bleue et dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).


Il s’inquiète, toutefois, qu’aucun progrès n’ait été accompli en vue d’un cessez-le-feu permanent et d’un règlement à long terme du conflit, objectifs énoncés dans la résolution 1701 (2006).


Le Secrétaire général se dit aussi préoccupé par le fait qu’Israël « continue inlassablement de violer l’espace aérien libanais » au mépris de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701 (2006).  Ces survols quasi quotidiens, rappelle-t-il, sont contraires aux objectifs de la Force et aux efforts qu’elle déploie pour réduire les tensions, en exhortant le Gouvernement israélien à y mettre un terme.


M. Ban souligne ensuite combien les répercussions du conflit syrien sur la sécurité et la stabilité du Liban sont chaque jour un peu plus marquées.  Il trouve particulièrement inquiétant que, durant la période considérée, le nombre d’incidents le long de la frontière libano-syrienne ait considérablement augmenté, causant des morts, des blessés et des dégâts matériels.


Le Secrétaire général demande, dès lors, au Gouvernement syrien et à tous ceux qui combattent en Syrie de cesser toute violation de la frontière et de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban, en accord avec les résolutions 1559 (2004), 1680 (2006) et 1701 (2006) du Conseil de sécurité.


Il se dit profondément préoccupé par des tendances récentes, notamment le fait que des citoyens libanais soient impliqués dans les combats en Syrie, y compris des membres du Hezbollah, et le fait que certains acteurs extérieurs aient menacé de transposer leur lutte au Liban en réponse à l’implication du Hezbollah.  « Ces tendances ont des répercussions graves sur la stabilité du Liban, voire même sur l’ensemble de la région », prévient-il.


« Le Liban ne pourra faire face aux multiples difficultés qu’il rencontre que s’il dispose d’un gouvernement efficace », poursuit le Secrétaire général, qui encourage les dirigeants libanais à continuer de soutenir le Premier Ministre Tammam Salam pour qu’il puisse former son gouvernement au plus tôt.


Face au nombre de réfugiés syriens qui continue d’augmenter régulièrement, M. Ban tient encore à rendre hommage au Liban et à son peuple pour la manière dont ils ont accueilli ceux qui fuient les violences en Syrie depuis deux ans.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité a entendu des exposés du Coordonnateur spécial pour le Liban et du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix faisant suite au rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil.


Le Conseil rappelle toutes ses résolutions précédentes ainsi que les déclarations de son président concernant la situation au Liban.


Le Conseil juge encourageant que le calme continue de régner au niveau de la Ligne bleue et dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  Il exhorte toutes les parties à n’épargner aucun effort pour prolonger la cessation des hostilités et souligne l’importance qui s’attache à ce qu’elles continuent de collaborer avec le Coordonnateur spécial et la FINUL, y compris dans le cadre du mécanisme tripartite, à ce qu’elles se concentrent à nouveau sur l’objectif d’un cessez-le-feu permanent et à ce qu’elles réfléchissent de façon constructive aux moyens de résoudre toutes les questions laissées en suspens dans l’application de ses résolutions 1701 (2006), 1680 (2006) et 1559 (2004) et de ses autres résolutions pertinentes.  Il rappelle à toutes les parties qu’elles sont tenues de garantir la sécurité des soldats de la paix et de faire en sorte que la FINUL jouisse d’une liberté de circulation complète et sans entraves.


Le Conseil exprime sa profonde préoccupation devant toutes les violations de la souveraineté du Liban et engage toutes les parties à respecter pleinement la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’unité et l’indépendance politique du Liban à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil.


Face à l’impact de plus en plus évident de la crise syrienne sur la stabilité et la sécurité du Liban, le Conseil souligne la préoccupation croissante que lui causent la multiplication des tirs effectués à travers la frontière depuis la République arabe syrienne vers le Liban, qui ont fait des morts et des blessés parmi la population libanaise, ainsi que les incursions, les enlèvements et le trafic d’armes effectués à travers la frontière syro-libanaise.  Le Conseil se dit également préoccupé par toutes les autres violations de frontière.  Il se fait l’écho de la protestation élevée par le Président Michel Sleimane, dans sa lettre du 18 juin 2013, contre ces tirs répétés effectués par les parties au conflit, y compris l’Armée arabe syrienne et les groupes d’opposition armés, qui violent la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban.


Le Conseil note encore avec une profonde préoccupation certaines évolutions récentes concernant l’implication des parties libanaises dans les combats en Syrie.  Il invite toutes les parties libanaises à réaffirmer leur adhésion à la politique libanaise de dissociation, à rester unies derrière le Président Michel Sleimane à cet égard et à se garder de toute participation à la crise syrienne, conformément à l’engagement qu’elles ont pris dans la déclaration de Baabda du 12 juin 2012.  Le Conseil se fait également l’écho de l’appel lancé par le Président Sleimane aux parties en Syrie pour qu’elles évitent de mener des actions militaires près de la frontière libanaise.


Face aux tentatives visant à compromettre la stabilité du pays, le Conseil exhorte toutes les parties au Liban à manifester une unité et une volonté renouvelée de ne pas se laisser entraîner dans le conflit, salue à cet égard les efforts que le Président Michel Sleimane continue de déployer pour sauvegarder l’unité et la stabilité du Liban, et souligne que les institutions de l’État doivent pouvoir continuer de compter sur un large appui politique.


Le Conseil exhorte toutes les parties au Liban à poursuivre leurs contacts avec le Premier Ministre désigné Tammam Salam afin qu’un gouvernement puisse être formé de toute urgence.  Il invite tous les dirigeants libanais à redoubler d’efforts pour parvenir à un accord sur les élections législatives qui soit conforme à la longue tradition démocratique du Liban et à son cadre juridique et constitutionnel.


Le Conseil souligne l’importance d’apporter le soutien voulu aux forces de sécurité et aux autorités judiciaires pour lutter contre l’impunité des actes de violence.  Il rappelle également la nécessité de mettre un terme à l’impunité au Liban, réitère son appui sans réserve aux travaux du Tribunal spécial pour le Liban et engage les autorités libanaises à continuer de s’acquitter de leurs obligations internationales à cet égard, notamment sur le plan financier.  Le Conseil demande à toutes les parties de coopérer sans réserve avec le Tribunal.


Le Conseil condamne les violences récemment exercées par des groupes armés au Liban, notamment ceux de Tripoli et de Sidon, dont les dernières ont tué au moins 16 soldats et en ont blessé plus de 50, et il exprime ses condoléances aux familles des victimes.  Le Conseil salue le rôle crucial joué par l’armée et les forces de l’ordre libanaises pour étendre et maintenir l’autorité de l’État et répondre aux nouveaux problèmes de sécurité.  Il exhorte les dirigeants libanais de toute nuance et les Libanais de toutes les communautés à apporter tout le soutien possible à l’armée libanaise en tant qu’institution nationale et neutre et clef de voûte de la stabilité du pays.


Le Conseil est gravement préoccupé par l’afflux dramatique de réfugiés fuyant la violence en Syrie, qui sont maintenant au nombre de 587 000 Syriens auxquels s’ajoutent 65 500 Palestiniens.  Il salue la générosité avec laquelle le Liban accueille et aide ces réfugiés, et il préconise la mise en place de structures institutionnelles disposant de l’autorité voulue pour exercer les fonctions nécessaires de planification, distribution et coordination.


Le Conseil souligne qu’il importe que le Liban puisse compter sur un soutien ferme et coordonné de la part de la communauté internationale pour continuer à relever les nombreux défis lancés à sa sécurité et à sa stabilité.  Il invite la communauté internationale à accroître son soutien à l’armée libanaise, en réponse à son récent plan de développement des capacités et dans le contexte du dialogue stratégique entre l’armée libanaise et la FINUL.  Il note l’urgence toute particulière d’une aide qui permettrait de renforcer les moyens dont dispose l’armée libanaise pour contrôler les frontières.


En ce qui concerne la crise des réfugiés, le Conseil souligne l’importance de fournir une assistance d’une ampleur sans précédent, à la fois pour répondre aux besoins des réfugiés et des communautés d’accueil et pour aider des autorités libanaises confrontées à d’extraordinaires problèmes financiers et structurels du fait de l’afflux de ces réfugiés.  Le Conseil engage la communauté internationale à fournir le plus rapidement possible l’assistance requise en répondant au récent appel conjoint lancé par l’ONU et le Gouvernement libanais et exhorte les États Membres qui ont fait des promesses de contribution à tenir leurs promesses.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale définit la structure et les modalités de fonctionnement du forum politique de haut niveau pour le développement durable

AG/11393

L’Assemblée générale définit la structure et les modalités de fonctionnement du forum politique de haut niveau pour le développement durable

09/7/2013
Assemblée généraleAG/11393
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Assemblée générale

Soixante-septième session

91e séance - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DÉFINIT LA STRUCTURE ET LES MODALITÉS DE FONCTIONNEMENT

DU FORUM POLITIQUE DE HAUT NIVEAU POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE


Un peu plus d’un an après l’adoption du Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), intitulé « L’avenir que nous voulons », l’Assemblée générale, qui a aussi adopté, ce matin, une résolution* sur le rôle de l’ONU dans la gouvernance économique mondiale, a défini la structure** et les modalités de fonctionnement du forum politique de haut niveau pour le développement durable, appelé à remplacer, en septembre prochain, l’actuelle Commission du développement durable.


Cette « plateforme dynamique » visant à établir un « dialogue régulier » entre les États Membres et à « élaborer un programme pour le développement durable », selon les termes du Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, M. Vuk Jeremić, améliorera l’intégration des trois dimensions –économique, sociale et environnementale- du développement durable « de manière holistique et intersectorielle à tous les niveaux » et aura un « programme ciblé, dynamique et pragmatique » mettant l’accent sur les défis nouveaux et naissants en matière de développement durable.


Le forum exercera une « action mobilisatrice », donnera des orientations et formulera des recommandations aux fins du développement durable, suivra et passera en revue les progrès accomplis dans la concrétisation des engagements pris.


Compte tenu de son « caractère universel et intergouvernemental », le forum politique, qui « fera fond sur les forces, les expériences, les ressources et les modalités de participation ouverte de la Commission du développement durable », se réunira sous les auspices de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC).


Les réunions du forum tenues sous les auspices de l’Assemblée générale se tiendront tous les quatre ans, au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, et pour une durée de deux jours, au début de la session de l’Assemblée, ainsi qu’à d’autres occasions, à titre exceptionnel, sur décision de l’Assemblée.  Elles donneront lieu à l’adoption d’une brève déclaration politique négociée destinée à être examinée par l’Assemblée.


Celles sous les auspices de l’ECOSOC, seront convoquées tous les ans pour une durée de huit jours, dont un débat ministériel de trois jours qui se tiendra dans le cadre de la session de fond du Conseil économique et social et fera fond sur l’examen ministériel annuel auquel il se substituera à compter de 2016.


Les réunions seront consacrées à un thème représentatif de l’intégration des trois dimensions du développement durable, compte tenu de l’orientation thématique des activités de l’ECOSOC et conformément au programme de développement pour l’après-2015.  Elles donneront lieu à l’adoption d’une déclaration ministérielle négociée qui figurera dans le rapport de l’ECOSOC à l’Assemblée générale.


Le forum procédera, sous les auspices de l’ECOSOC, et à compter de 2016, à des bilans réguliers de la suite donnée aux engagements pris et objectifs adoptés et de leur mise en œuvre, y compris ceux ayant trait aux moyens de concrétisation, dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.


Dans sa résolution adoptée par consensus, l’Assemblée générale recommande que l’ECOSOC supprime la Commission du développement durable à la clôture de sa vingtième session.  La représentante du Kazakhstan a annoncé que la dernière séance de la Commission, qu’elle présidera, aurait lieu le 20 septembre 2013.


La première réunion du forum revêtira un caractère inaugural.  Le Président de l’Assemblée générale la convoquera au début de la soixante-huitième session pour une durée d’un jour.


À sa soixante-neuvième session, l’Assemblée examinera la nécessité d’organiser en 2015 une réunion du forum sous ses auspices dans la perspective de l’entrée en vigueur du programme de développement pour l’après-2015.


Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le représentant de la Jamaïque a souligné que les petits États insulaires en développement examineraient de près la façon dont le forum suivra leur situation, ajoutant que les dispositions de la résolution avaient été « en deçà » de ce qu’ils escomptaient.


La déléguée de Nauru, au nom de l’Alliance des petits États insulaires, a dit également son souhait de voir les engagements pris à l’égard de ces États.  « Tant que des lacunes persisteront dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade, nous ne serons pas en mesure de réaliser un développement durable », a-t-elle déclaré.


Au nom des pays les moins avancés (PMA), le délégué du Bénin s’est félicité de ce que, lors des réunions du forum, suffisamment de temps sera consacré à l’examen des problèmes de développement durable auxquels se heurtent ces États.


Les représentants du Liechtenstein, de la Suisse et du Bélarus ont salué l’adoption d’une résolution qui garantit la composition universelle du forum et une approche exhaustive de toutes les questions du développement durable.  Leur homologue du Venezuela a considéré comme un « élément essentiel » la capacité du forum de prendre les décisions au niveau des chefs d’État et de gouvernement.      


Les travaux du forum impliqueront des dépenses*** additionnelles de 741 800 dollars pour l’exercice biennal 2014-2015.   Les représentants des États-Unis, du Japon et de l’Union européenne ont regretté la présentation tardive de ces incidences budgétaires et appelé le Secrétariat à faire preuve de transparence et à absorber ces coûts en procédant aux économies nécessaires.  Ils ont aussi exigé du Secrétariat qu’il mettre fin à cette pratique « d’estimation budgétaire de dernière minute ». 


L’Assemblée générale a adopté, également par consensus, un texte, présenté par le Chili, intitulé « Les Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale »***.  Le Président de l’Assemblée générale a particulièrement souligné la disposition selon laquelle il est « important et utile » que l’ONU ait « régulièrement des échanges sur un mode souple avec les groupes intergouvernementaux qui font des recommandations ou prennent des décisions ayant une portée mondiale, notamment le G-20 ».


La résolution met d’ailleurs l’accent sur la nécessité pour le Secrétaire général de se concerter avec les États Membres de l’Assemblée générale sur sa participation aux sommets du G-20.


Intervenant au nom des 30 États membres du Groupe pour la gouvernance mondiale (3G), le représentant de Singapour s’est félicité d’un texte qui confirme le rôle des Nations Unies en tant que pierre angulaire de la gouvernance mondiale.


Son homologue des États-Unis a rappelé que l’interaction entre le G-20 et les États Membres de l’ONU a débuté sous la présidence américaine dudit G-20.  Il a insisté sur le fait que toute décision relative à la réforme des institutions financières internationales relève des prérogatives exclusives de leur conseil d’administration.


Le représentant du Venezuela a réclamé une nouvelle architecture financière et économique mondiale respectueuse de l’égalité souveraine entre États, en rejetant l’idée d’un groupe intergouvernemental privilégié. 


Toujours aujourd’hui, l’Assemblée générale et le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, ont rendu hommage à la mémoire du Président de la quarante-septième session de l’Assemblée et ancien Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, Stoyan Ganev, décédé le 1er  juillet dernier à l’âge de 57 ans.


Né en 1955, Stoyan Ganev devint, en septembre 1992, Président de l’Assemblée générale à l’âge de 37 ans au moment où le monde s’est libéré de la guerre froide, a souligné M. Ban.  « Lorsqu’il a quitté son poste en 1993, le monde avait connu « des changements profonds qui pouvaient difficilement être envisagés quelques années auparavant », a dit le représentant de la Bulgarie, saluant un symbole de la construction démocratique de la Bulgarie postcommuniste.  


Au nom de leur Groupe régional, les représentants de l’Égypte, des Îles Salomon, de la Pologne, de l’Uruguay et de l’Islande ont présenté leurs sincères condoléances au peuple bulgare et à la famille de Stoyan Ganev.


Ils ont en particulier fait remarquer que l’année de sa présidence avait été marquée par la création du Fonds pour l’environnement mondial, la mise en place d’une aide humanitaire en Somalie et la fin de l’apartheid.  Il a été rappelé que l’ancien Ministre des affaires étrangères bulgare avait négocié le traité d’adhésion de son pays à l’Union européenne.


*       A/67/L.73

**     A/67/L.72

***    A/67/927


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Soudan du Sud: la Représentante du Secrétaire général insiste sur les nombreux défis que rencontre le plus jeune État du monde

CS/11054

Soudan du Sud: la Représentante du Secrétaire général insiste sur les nombreux défis que rencontre le plus jeune État du monde

08/07/2013
Conseil de sécuritéCS/11054
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6993e séance – matin


SOUDAN DU SUD: LA REPRÉSENTANTE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL INSISTE SUR LES NOMBREUX DÉFIS QUE RENCONTRE LE PLUS JEUNE ÉTAT DU MONDE


L’euphorie qui a suivi l’indépendance du pays il y a deux ans « ne semble désormais qu’un lointain souvenir », déplore Mme Hilde Jonhson


À la veille du deuxième anniversaire de l’indépendance du Soudan du Sud, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Mme Hilde Frafjord Jonhson, a affirmé, ce matin devant le Conseil de sécurité, que le Gouvernement sud-soudanais restait confronté à de nombreux défis, dont celui de l’instabilité à l’intérieur du pays.


« Beaucoup d’entre nous ont été témoins de l’effusion de joie qui s’est exprimée lors de la proclamation de l’indépendance du Soudan du Sud.  L’ambiance de ce jour ne semble désormais qu’un lointain souvenir », a déploré Mme Frafjord Johnson, qui présentait, par visioconférence de Juba, le rapport du Secrétaire général sur le Soudan du Sud*.


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, y fait observer que les progrès enregistrés par le plus jeune pays du monde « pourraient être hypothéqués par un certain nombre de revers, notamment l’aggravation de la situation en matière de sécurité dans l’État du Jongleï et les violations persistantes des droits de l’homme commises par les institutions de sécurité nationales ».


Dans son rapport, qui porte sur les quatre derniers mois, le Secrétaire général recommande en particulier que le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) soit encore prorogé d’un an, « l’objectif final demeurant que le gouvernement acquière progressivement les capacités et l’autorité nécessaires pour prévenir, atténuer et régler les tensions et les conflits intercommunautaires grâce à une administration civile efficace où les organes de maintien de l’ordre jouent un rôle central ».


Sa Représentante spéciale a expliqué aux membres du Conseil que, depuis son indépendance, avec le soutien de la MINUSS, le Soudan du Sud avait fait des progrès « en vue de devenir un pays plus stable et démocratiquement responsable, capable de jouer un rôle positif dans la région au sens large ». 


Ces avancées ont été réalisées dans des domaines clefs, tels que ceux de la consolidation de la paix, de la police, de l’état de droit, de la réforme du secteur de la sécurité, a-t-elle dit.


Mme Frafjord Johnson a également indiqué que la mise en œuvre du Plan d’appui à la consolidation de la paix se poursuivait avec des résultats limités mais encourageants.  Elle a ainsi fait état de l’élaboration d’une feuille de route commune sur la prise en charge intégrée des Nations Unies pour les élections de 2015; de l’organisation réussie des conférences de paix dans différents États; du soutien continu au Bureau national des statistiques pour les préparatifs du recensement national; de l’assistance technique au processus de réconciliation nationale; ainsi que des progrès vers un nouveau pacte New Deal.


De même, des dividendes concrets de la paix sont observés dans plusieurs domaines avec l’aide des institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies.


En dépit de ces réalisations depuis l’indépendance, les progrès au Soudan du Sud ont été entravés dans plusieurs autres secteurs.  Bien que la plupart des régions du pays restent stables, la situation sécuritaire dans l’État du Jongleï, notamment dans sa partie sud-est, a dominé l’actualité depuis le mois de janvier. 


Les combats entre l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) et le groupe armé affilié avec David Yau Yau, et les menaces des deux camps, ont entraîné le déplacement de milliers de civils.  Les centres de population dans le comté de Pibor, où entre 35 000 et 40 000 personnes vivaient, y compris Boma, Manyabol et Pibor, sont largement vidés de civils, tandis que les conditions de la communauté Murle continuant de vivre dans les zones rurales difficiles d’accès restent encore largement inconnues et suscitent une « profonde inquiétude ».


La violence dans le sud de l’État du Jongleï a également eu des conséquences tragiques pour la MINUSS, lorsque, le 9 avril dernier, un convoi militaire avait été pris dans une embuscade à environ 12 kilomètres de Gumuruk, causant la mort de cinq Casques bleus, de deux membres locaux du personnel civil et de cinq entrepreneurs privés.  L’identité des assaillants est inconnue, a-t-elle précisé, en rappelant que le Secrétaire général avait qualifié le meurtre de soldats de la paix de « crime de guerre ».


La détérioration de la situation sécuritaire dans certaines régions du Soudan du Sud a été accompagnée par des violations des droits de l’homme commises à la fois par des groupes armés et les institutions de sécurité nationale.  Des cas d’arrestations arbitraires, de détention, d’abus et de meurtres commis par les forces de sécurité, ainsi que l’incapacité des autorités à tenir responsables les auteurs de ces actes, sont une source de profonde préoccupation, a-t-elle déclaré.


Pour sa part, la MINUSS, afin de répondre à la crise dans l’État du Jongleï, a renforcé sa présence militaire à hauteur de neuf compagnies d’infanterie à la fin du mois de mars, qu’elle a répartie de manière équitable entre les régions habitées par les trois principales communautés de l’État (Bor Dinka, Lou Nuer et Murle). 


Au-delà de l’escalade de la violence dans le Jongleï, la violence intercommunautaire se poursuit dans la région des trois États (État des Lacs, État de l’Unité et Ouarab).  Selon Mme Frafjord Johnson, « il est plus que jamais évident que la fourniture d’une protection physique ne suffira pas à apporter la paix et la stabilité à long terme au Soudan du Sud et que le Gouvernement du Soudan du Sud doit établir des stratégies efficaces à long terme dans un cadre politique pour s’attaquer aux causes profondes de cette violence ».


La Représentante spéciale a par ailleurs mis l’accent sur le facteur déterminant que constitue l’évolution des relations entre le Soudan du Sud et le Soudan.  Alors que la visite du Président soudanais Omar al-Bashir à Juba le 12 avril dernier, la première qu’il effectue depuis l’indépendance du Soudan du Sud, fut prometteuse, les accusations de part et d’autre concernant l’appui militaire que chaque gouvernement apporterait aux groupes rebelles opposés à l’autre ont cependant conduit le Soudan à menacer de fermer son oléoduc, ce qui constitue un « nouveau revers ».


Il incombe donc aux deux parties, avec l’appui du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, l’ONU et la communauté internationale dans son ensemble, de renforcer leur coopération en vue d’une coexistence pacifique, a-t-elle lancé.


Pour Mme Frafjord Johnson, la MINUSS voit à l’heure actuelle ses mouvements gravement entravés, ce qui a des répercussions désastreuses sur son efficacité, ainsi que sur sa capacité de protéger le personnel et les biens des organismes des Nations Unies.  Sa capacité militaire est limitée par l’insuffisance de ses moyens de réaction rapide et l’impossibilité de collecter rapidement des informations par reconnaissance aérienne.


Comme sa mobilité aérienne, terrestre et maritime est limitée, elle a du mal à répondre rapidement aux besoins en matière de protection et à accéder aux populations vulnérables.  Les capacités de reconnaissance aérienne de la MINUSS ne sont pas suffisantes et la situation est encore aggravée par les règles de sécurité drastiques, même si celles-ci sont indispensables.


Trois hélicoptères militaires de plus seraient nécessaires.  Les seuls appareils de transport lourd dont dispose la Mission pour transporter ses soldats et leur équipement sont un hélicoptère Mi-26 et l’appareil qu’elle partage avec la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).  Ses mouvements terrestres sont difficiles, en particulier dans l’État du Jongleï, où les combats font rage.


L’embuscade du 9 avril est venue rappeler les risques auxquels sont exposés ses convois.  Il est donc apparu essentiel de déployer des multiplicateurs de force pour permettre à la Mission de combler rapidement et efficacement ces lacunes afin de protéger à la fois la population civile et sa propre force.


La Représentante spéciale a prié instamment le Conseil de sécurité à prendre des mesures d’urgence pour aider la MINUSS à trouver les ressources nécessaires et à combler ses lacunes en matière de capacités.


Elle a également assuré que la MINUSS développait des options visant la reconfiguration géographique de sa composante militaire et de ses actifs de sorte qu’ils soient situés plus efficacement pour contrer les menaces émergentes, satisfaire les préoccupations de sécurité et les besoins de dissuasion militaire dans le pays.


L’accent sera mis sur les zones les plus instables et où les civils sont le plus exposés à des violences physiques, a ajouté la Représentante spéciale.


De son côté, le représentant du Soudan du Sud, M. Francis Mading Deng, a admis que ces deux dernières années avaient été très difficiles pour son jeune pays.  Les violences communautaires, a-t-il précisé, ont fortement limité les moyens du Gouvernement à améliorer sa capacité en matière de fourniture des services de base, de respect des droits de l’homme, de protection des civils et de consolidation de la paix.


Au nombre des défis auxquels fait face le Gouvernement sud-soudanais, le délégué a cité la rédaction de la nouvelle constitution, les préparatifs pour les élections de 2015 et le travail du Bureau national des statistiques pour le recensement pré-électoral. 


Il a dit prendre note des préoccupations profondes du Secrétaire général et de la communauté internationale en ce qui concerne la sécurité des personnes, les droits de l’homme, la protection et le respect de l’état de droit en général.  « Nous ne nions pas ces réalités.  Cependant, nous savons aussi que ces éléments font partie de l’héritage militarisé d’une longue guerre qui a dévasté notre société pendant plus d’un demi-siècle », a-t-il dit. 


« La violence intercommunautaire et le vol de bétail constituent un défi majeur pour les capacités limitées de notre État naissant », a insisté M. Deng, en soulignant que « le dialogue et la réconciliation sont les seuls moyens de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité » dans le pays. 


* S/2013/366


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: des appels pour que la question des inégalités figure en bonne place dans le programme de développement pour l’après-2015

AG/11391

Assemblée générale: des appels pour que la question des inégalités figure en bonne place dans le programme de développement pour l’après-2015

08/7/2013
Assemblée généraleAG/11391
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Assemblée générale

Soixante-septième session

Débat thématique - matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: DES APPELS POUR QUE LA QUESTION DES INÉGALITÉS FIGURE

EN BONNE PLACE DANS LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015


Dans un contexte marqué par des disparités croissantes entre et au sein des pays, l’Assemblée générale a débattu aujourd’hui de la question des inégalités.  Le débat, ouvert par le Secrétaire général de l’ONU, a été l’occasion pour les délégations d’appeler à l’intégration de la lutte contre les inégalités dans le programme de développement pour l’après-2015, date butoir de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Le Président de l’Assemblée générale a rappelé que 10% de la population mondiale détient 70% des richesses, et que le pourcent le plus riche en détient à lui seul 32%.  Une telle tendance ne sert pas les intérêts stratégiques des nations, a prévenu le Président, car les sociétés où règnent les inégalités ont des périodes de croissance plus courtes et sont plus vulnérables aux crises financières, sans compter la hausse des taux de criminalité et l’exclusion sociale. 


Le Secrétaire général de l’ONU s’est donc réjoui que l’égalité soit en train d’émerger comme une préoccupation majeure du programme de développement pour l’après-2015, car la question est urgente, ont dit en écho, plusieurs délégations.  L’exemple de l’Amérique latine a été donné: ces 10 dernières années, des millions de personnes sont sorties de la pauvreté mais le continent reste celui des plus grandes inégalités entre riches et pauvres.   


Le Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) a précisé que 36% des foyers latino-américains n’ont accès à aucun type de protection sociale et a prévenu que la méfiance à l’égard des pouvoirs publics s’accroît.  L’expansion économique et les forces du marché ne peuvent seules offrir des solutions aux défis des inégalités et de la pauvreté, a reconnu le représentant du Brésil. 


Seule une croissance économique soutenue et soucieuse d’une bonne répartition des richesses peut le faire.  En plaçant les politiques sociales au cœur de sa stratégie de développement économique, le Brésil, s’est enorgueilli son représentant, a prouvé qu’il est possible d’assurer la croissance tout en promouvant l’inclusion sociale et en protégeant l’environnement. 


La politique brésilienne a été saluée par le représentant de la Norvège qui a rappelé que c’est grâce aux politiques visant la répartition la plus équitable des bénéfices de la croissance que les pays nordiques ont su se hisser aux premiers rangs de l’Indice de développement humain (IDH).  Il a prôné des politiques sociales ambitieuses servies par les mesures fiscales nécessaires pour pouvoir investir dans les services sociaux de base, et d’abord, ont renchéri les autres délégations, la santé et l’éducation. 


Avec une situation exacerbée d’exclusion sociale et marquée par un taux de chômage de 27% et un taux de pauvreté de 54% en 2003, l’Argentine a pu inverser la tendance grâce à une politique articulée autour de trois piliers: l’équité sociale entre les sexes, les générations et les territoires; la promotion des droits pour tous; et l’organisation et la participation populaires.  Pour l’Argentine, a dit son représentant, la dynamique de l’emploi a été la clef de l’égalité des chances. 


À ce propos, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban, a rappelé qu’il faudra créer 470 millions d’emplois dans le monde entre 2015 et 2030.  Il ne s’agit pas seulement de créer des emplois mais de garantir des emplois décents attachés à une réelle protection sociale et à des droits afin de lutter contre les inégalités, a-t-il été dit.


« Promouvoir les droits de l’homme est le meilleur moyen de lutter contre les inégalités et parvenir à un développement économique et social inclusif », a acquiescé le représentant de l’Union européenne.  L’importance qu’il y a à respecter les droits de la femme, de l’enfant, des personnes handicapées et des autochtones a été dûment soulignée. 


Le débat tenu aujourd’hui fait suite à la résolution 67/230 du 17 décembre 2012 sur le rôle des Nations Unies dans la promotion d’un nouvel ordre mondial humain.  Dans ce cadre, deux tables rondes se sont tenues sur les efforts de réduction des inégalités et le point de vue de la société civile. 



DÉBAT THÉMATIQUE SUR LE THÈME « INÉGALITÉ »


Déclarations liminaires


M. VUK JEREMIĆ, Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, a affirmé que la recherche de la justice sociale est une quête universelle inscrite dans les textes sacrés de l’humanité.  Il a cité, tour à tour, les enseignements de la Bible, du Coran et du Bouddhisme.  Il a évoqué le principe de « ren » de Confucius qui, a-t-il expliqué, est un sentiment de respect et de compassion fondé sur l’égale dignité de tous.  Si le combat contre l’inégalité dure depuis des siècles, il est toutefois devenu « le grand impératif » de notre époque.  Ce combat est inhérent au programme de développement pour l’après-2015, a souligné le Président.


M. Jeremić s’est dit convaincu que la « transition universelle » vers le développement durable exige un plus grand engagement à combler les écarts entre les nantis et les laissés-pour-compte.  Si nous ne répondons pas à cette situation de manière décisive, nous risquons d’entrer dans une nouvelle ère de mécontentement et de conséquences sans précédents sur la planète entière, a-t-il averti.  Il a relevé que les disparités entre les États à haut revenu et les États à faible revenu ont pratiquement doublé au cours des 20 dernières années.  Aujourd’hui, 10% de la population détient près de 70% des richesses mondiales, tandis que le pourcent le plus riche en détient 32% à lui seul.  Une telle tendance ne sert pas les intérêts stratégiques des nations, a prévenu le Président.  Il a fait observer que les sociétés où règnent les inégalités ont des périodes de croissance plus courtes et moins robustes et qu’elles sont plus vulnérables aux crises financières, sans compter le fait que les inégalités aggravent les taux de criminalité, la propagation des maladies et l’exclusion sociale.


Afin de réaliser « les promesses du développement durable », M. Jeremić a jugé nécessaire de répondre aux défis de la concentration croissante du pouvoir dans les mains d’une proportion toujours plus petite de la population mondiale.  Les 900 prochains jours seront critiques pour veiller à la pleine intégration de la lutte contre les inégalités dans les objectifs de développement durable, a insisté le Président pour qui une « autoévaluation » en la matière s’impose afin de consolider la justice sociale et une économie capable d’investir suffisamment dans l’avenir de toutes les populations.  Il a appelé la communauté internationale à agir de manière concertée pour répondre à ces défis de manière urgente, à s’engager stratégiquement pour réparer les « liens brisés » de nos sociétés et à cesser de faire la sourde oreille aux aspirations démocratiques des peuples du monde.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a estimé que nous traversons une grande période d’incertitudes marquée par des crises qui ont secoué les économies et engendré le désespoir des plus pauvres du monde.  Il a stigmatisé la dégradation de l’environnement causée par des modes de consommation et de production non viables menaçant les objectifs de développement.  C’est dans ce contexte, a-t-il dit, que nous allons examiner les objectifs de développement pour l’après-2015. 


Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il estimé, ont été un succès remarquable, car ils ont réussi à générer une action mondiale sur de nombreuses questions.  Illustrant son propos, il a précisé que 600 millions de personnes ont pu s’extraire de la pauvreté extrême et que des actions ciblées contre la paludisme, le VIH/sida et la tuberculose ont permis de sauver des millions de vie.  Davantage d’enfants et notamment de filles vont à l’école et les gens ont de plus en plus accès à de meilleures sources d’eau.  Les conditions de vie se sont améliorées pour 200 millions de personnes vivant dans les bidonvilles et la mortalité infantile et maternelle a baissé.


Mais, a prévenu le Secrétaire général, les progrès ont été inégaux entre et au sein des pays.  De grandes inégalités demeurent s’agissant de l’accès à la santé et à l’éducation.  Le Secrétaire général s’est inquiété des inégalités sociales et économiques grandissantes entre les zones rurales et les zones urbaines.  Il a noté que la plupart des 2,6 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’assainissement vivent dans les zones rurales.  Il a insisté sur le fait que la justice sociale est un des ingrédients principaux d’un monde pacifique et viable.  Les sociétés dans lesquelles l’espoir et les opportunités sont rares sont plus vulnérables à l’instabilité et aux conflits.  Les inégalités sociales et économiques sapent la cohésion sociale et empêchent les sociétés de s’épanouir.  Elles engendrent la criminalité, les maladies et la dégradation environnementale.


Le secrétaire général à appelé à des changements radicaux et s’est réjoui que l’équité soit en train d’émerger comme une préoccupation majeure du programme du développement pour l’après-2015.  Nous avons besoin de solutions aux crises économiques et financières qui bénéficient à tous, a insisté M. Ban Ki-moon en appelant à une approche inclusive du développement durable.  Il faut investir davantage dans la santé, l’éducation, la protection sociale et l’emploi décent, notamment pour les jeunes, a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agira de créer 470 millions d’emplois, entre 2015 et 2030.


Nous devons, a-t-il aussi ajouté, accorder une plus grande attention à l’autonomisation des femmes chez elles, sur les lieux de travail et dans les couloirs du pouvoir.  La lutte contre les inégalités et la pauvreté ainsi que la promotion d’une prospérité partagée par tous doivent être au cœur de l’ordre du jour du développement durable des Nations Unies, a conclu le Secrétaire général.


M. JOSÉ MIGUEL INSULZA, Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), a lié l’importance de ce débat au nombre et à l’ampleur des mouvements sociaux dans le monde.  Les manifestants exigent une meilleure distribution des richesses et des avantages sociaux.  M. Insulza a parlé des importants progrès réalisés dans sa région contre la pauvreté, mais s’est inquiété de ce que les pays d’Amérique latine continuent d’afficher le coefficient de Ginile plus négatif du monde.  Les inégalités se sont creusées en Amérique du Nord au cours des quatre dernières décennies.  Aujourd’hui, 1% des citoyens les plus riches de la planète ont vu leur richesse plus que doubler au cours de la dernière décennie.  Ce pourcent détient 39% du PIB mondial, et ce, alors que plus de deux milliards de personnes vivent avec moins de deux dollars par jour, s’est alarmé le Secrétaire général de l’OEA.


Cette tendance, a-t-il argué, masque une situation sociale extrêmement complexe et explosive car la multiplication des médias permet désormais à tout le monde de voir comment vit son voisin.  M. Insulza a stigmatisé la précarité de l’emploi, les inégalités entre les sexes et s’agissant de l’accès à l’éducation et à la santé.  Il a souligné que 36% des foyers d’Amérique latine n’ont accès à aucun type de protection sociale et que seulement 24% des jeunes les plus pauvres parviennent à achever leurs études secondaires contre 83% des jeunes issus de familles aisées.  Aujourd’hui, 250 millions de personnes n’ont toujours pas accès à la sécurité sociale.  Le Secrétaire général a prévenu que la méfiance à l’égard des pouvoirs publics est en hausse dans la région, compte tenu des inégalités croissantes entre les différentes couches de la population en Amérique latine.


M. Insulza a rappelé qu’en 1970 en Amérique du Nord, le pourcent le plus riche de la population possédait 9% du PIB, contre 23,5% en 2007.  Même si les conditions de vie s’améliorent, le fossé social continue de creuser, s’est-il alarmé, avant de réclamer des politiques publiques capables de réduire les inégalités par la multiplication des opportunités pour tous et l’amélioration de la mobilité, ce qui exige un meilleur accès à l’éducation, à la santé et au crédit.


Débat de haut niveau


Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT, Ministre des affaires étrangères de Guyana, a rappelé qu’à la base, le nouvel ordre mondial fait appel à des actions internationales concertées afin de changer les disparités persistantes et considérables entre riches et pauvres et entre pays.  Il faut donc évoluer vers un programme de développement centré sur la personne.  Pour que ce vœu se réalise, elle a prôné une croissance dans l’égalité, l’éradication de la pauvreté, l’augmentation des emplois décents, la promotion de l’égalité des genres et l’intégration sociale.  Elle a précisé que ces questions avaient été prises en compte dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et que la lutte contre les inégalités devrait également figurer en bonne place dans le programme du développement pour l’après-2015, pour autant que ce programme vise effectivement l’avènement d’un développement social et économique équitable et durable pour tous. 


La Vice-Ministre a noté par la pauvreté dans le monde a certes diminué depuis le lancement des OMD, sans pour autant faire disparaître la question des inégalités.  Elle a ainsi rappelé qu’aucune société ne peut réaliser les objectifs de développement durable économique et social quand une partie importante de sa population est mal nourrie, en mauvaise santé, sans emploi et peu formée.  Les inégalités ont une nature multidimensionnelle qui relève d’une conjonction de facteurs économiques, sociaux, environnementaux, culturels et politiques, entrelacés et se renforçant mutuellement. 


La Vice-Ministre a indiqué que selon le Centre de démographie d’Amérique latine et des Caraïbes- Division de la population (CELADE), les femmes souffrent plus et, malgré qu’elles soient plus nombreuses dans les cycles d’éducation secondaire et tertiaire, elles ont pourtant moins d’accès à l’emploi et sont victimes des inégalités salariales.  L’identification d’un objectif de développement lié aux inégalités ne suffira pas, a prévenu la Vice-Ministre.  Le programme du développement pour l’après-2015 devrait mettre l’accent sur une croissance économique inclusive et durable en faveur des pauvres, sur la création d’emplois décents.


La Vice-Ministre a souligné que les récentes embellies économiques de Guyana sont la résultante des investissements consentis en faveur des populations.


Mme INÉS DEL CARMEN PÁEZ D’ALESSANDRO, Ministère du développement social de l’Argentine, a présenté les efforts de son pays qui a su engendrer une décennie de transformation profonde après une période de crise profonde.  Elle a rappelé qu’au début de ce siècle, l’Argentine montrait un niveau élevé d’exclusion sociale, avec un taux de chômage de 27% et un taux de pauvreté de 54% en 2003.  Elle a imputé cette situation au libéralisme des années 90 qui a poussé les pouvoirs publics à abandonner de nombreux domaines.  Les efforts de l’Argentine pour inverser cette situation se sont articulés autour de trois piliers: l’équité sociale entre les sexes, les générations et les territoires; la promotion des droits pour tous; et l’organisation et la participation populaires.  Pour l’Argentine, la dynamique de l’emploi est la clef de l’égalité des chances et de l’inclusion sociale. 


Aussi, le pays a-t-il créé cinq millions d’emplois en 10 ans.  Quelque deux millions de personnes ont pu accéder à une retraite digne et grâce à la forte impulsion donnée à l’enseignement supérieur, 10 des 47 universités que compte le pays ont été créées au cours des 10 dernières années.  La représentante a aussi parlé des efforts visant la restitution de millions d’hectares de terre aux autochtones.  Grâce aux initiatives sociales et économiques, le taux de chômage est revenu à 7% et celui de la pauvreté à 5%.    


Mme RADMILA MITROVIĆ, Vice-Ministre des droits de l’homme et des réfugiés de Bosnie-Herzégovine, a jugé que la société contemporaine devrait établir de nouvelles valeurs sociales et relations susceptibles de contribuer à la réduction des inégalités et d’améliorer le droit au développement durable dans toutes ses dimensions.  L’augmentation des inégalités fait croître un sentiment d’injustice et un manque de cohésion sociale alors que la cohésion sociale conduit précisément au bien-être de tous les membres d’une société.  L’exclusion sociale est en effet la cause des tensions sociales, de l’instabilité politique et des conflits.  La paix et la justice ne sont possibles que quand les droits de l’homme sont respectés. 


Mme Mitrović a appelé à des stratégies et à des plans nationaux sur l’inclusion sociale afin de créer les conditions de participation à la vie économique, sociale et culturelle pour ceux qui courent le risque d’être exclus.  Elle a rappelé que la Bosnie-Herzégovine, en tant que pays postconflit, a fait face au problème des inégalités.  Elle a ainsi expliqué que 2,2 millions de personnes, représentant plus de la moitié des habitants de la Bosnie-Herzégovine avant la guerre, furent déplacées à cause des destructions, du manque de travail, de la difficulté à réaliser l’égalité culturelle et nationale et des incertitudes politiques. 


Malgré ce contexte social fait d’inégalités, de relations sociales complexes et de crise économique croissante, la Bosnie-Herzégovine aspire à édifier une société où tous ont les mêmes chances et où règnent la solidarité, l’inclusion sociale et les droits de l’homme.  La Vice-Ministre a rappelé que la Constitution de son pays proscrit la discrimination et met l’accent sur le principe du respect, de la protection et de la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction aucune.


M. ANTHONY LAKE, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a constaté que quelque soient les causes premières des inégalités, les dégâts sont toujours les mêmes.  À son tour, il a rappelé que les 20% de la population les plus riches de la planète possèdent 70% des richesses du monde, tandis que les 20% les plus pauvres n’en possède que 2%.  Il a dénoncé le sort des enfants en malnutrition, forcés de travailler sans accès à la santé.  Rien que dans cette ville et dans un même quartier, un enfant peut être scolarisé dans une école des meilleures qui soit tandis qu’un autre n’aura droit qu’à une éducation de seconde zone, s’est-il indigné.  Les enfants d’aujourd’hui sont les parents et les dirigeants de demain.  Ce sont les citoyens qui tenteront de modeler l’héritage qui leur aura été légué, a-t-il prévenu. 


La question essentielle est donc de savoir si les enfants d’aujourd’hui reproduiront les inégalités qu’ils auront connues.  Un enfant autochtone pourra-t-il vivre dans l’espoir ou va-t-il transmettre son désespoir à sa progéniture?  Un enfant élevé dans un bidonville élèvera-t-il son enfant dans un même climat de violence?  Ces enfants grandiront-ils, convaincus que la société dans laquelle ils vivent est intrinsèquement juste ou deviendront-ils de grands sceptiques?


Le Directeur exécutif d’UNICEF a appelé à des investissements massifs dans le secteur social, en particulier l’éducation et la santé, considérées à tort, a-t-il plaidé, comme les vaches grasses de l’économie.  Or, il est essentiel d’y investir en temps de crise, a-t-il souligné.  M. Lake a cité une étude du Fonds monétaire international (FMI) qui indique d’une diminution de 10% des inégalités permet de prolonger la période de croissance de 20 ans.  Chaque année de scolarité supplémentaire peut augmenter de 10 ans la période active d’une personne, a-t-il insisté.


L’aggravation des inégalités risque, a-t-il prévenu, de créer une spirale descendante qui aura un impact sur la consommation, l’économie mais aussi la violence sociale.  Dans un pays, les progrès les plus notables en matière de développement ont été réalisés lorsque l’on s’attaque à la situation des plus défavorisés.  Le Directeur exécutif a réclamé une action concertée contre les maladies et l’analphabétisme.


Mme ALICIA BÁRCENA, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a dit que la question des inégalités est au centre des travaux de la CEPALC depuis cinq ans.  « Notre région a su tirer les enseignements du passé et sortir d’une crise financière horrible qui nous a appris à ne plus négliger le tissu social », a dit Mme Bárcena.  « Nous avons appris à être prudents au niveau macroéconomique mais très progressistes au niveau social », a-t-elle insisté.  « Nous avons su maîtriser l’inflation et nous avons une dette publique mieux structurée », a-t-elle ajouté en précisant que le taux de pauvreté de la région est passé de 43 à 29%. 


Le continent sud-américain a réussi à sortir 58 millions de personnes de la pauvreté mais cette population n’est pas encore considérée comme faisant partie de la classe moyenne.  Toutefois, l’Amérique latine et les Caraïbes sont sur le point d’atteindre ou de dépasser tous les OMD à l’exception de la mortalité maternelle.   L’heure de l’égalité doit arriver en Amérique latine, car les inégalités sont une forme de complot contre la prospérité et la sécurité des citoyens, a-t-elle dit. 


Elle a défini l’égalité comme un principe moral et normatif ultime qui doit aboutir au respect des droits de tous les citoyens.  L’égalité appelle à des politiques axées sur les droits et exige des changements structurels qui renforcent les capacités et offrent de réelles opportunités d’emplois, avec un salaire minimal et une assurance chômage.  L’égalité, a insisté Mme Bárcena, est la garantie de l’exercice des droits et la rupture avec le paradigme fondé exclusivement sur l’économie.  Le développement doit être conçu comme ayant le droit en son centre. 


Mme LAKSHMI PURI, Directrice par intérim de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), a constaté que la question des inégalités est la question maîtresse de cette époque de mécontentement planétaire et a voulu que le combat contre ce fléau figure au cœur des politiques du changement.  Les inégalités entre les sexes sont la cause première de toutes les inégalités, dans toutes les régions du monde, a-t-elle dit, en arguant que c’est la plus perverse de toutes les inégalités.


Mme Puri a indiqué que les consultations menées par ONU-Femmes avaient conclu que les objectifs de développement durable devront non seulement inclure un objectif précis pour l’égalité hommes-femmes et pour l’autonomisation des femmes et des filles, mais aussi faire en sorte que l’égalité entre les sexes soit intégrée à tous les autres objectifs et figure en bonne place dans le programme du développement pour l’après-2015.


Mme Puri a appelé les États Membres à maintenir l’élan des progrès réalisés jusqu’à présent en matière d’égalité entre les sexes.  Tout programme de développement doit se fonder sur les droits de l’homme, a-t-elle insisté, avant de réclamer des actions concrètes contre la violence fondée sur le sexe et pour le renforcement des capacités des femmes et des filles et leur accès aux ressources.  Il faut répondre de manière urgente à la mauvaise répartition des ressources, notamment par l’accès à la propriété foncière et l’égalité salariale.  Il faut faciliter l’accès à la santé et la participation des femmes aux processus de prise de décisions.


M. PEDRO OLINTO, Économiste et membre de l’équipe de la Banque mondiale pour la réduction de la pauvreté et l’égalité, a dit qu’il était possible de réduire l’extrême pauvreté d’ici à 2030.  Si les inégalités entre les nations ont diminué ces 30 dernières années, les inégalités se sont développées au sein des pays, a noté M. Olinto.  La croissance a été le moteur essentiel de la réduction de la pauvreté mais les études de la Banque mondiale montrent que les plus pauvres bénéficient de moins en moins de la croissance.  Le représentant a donc jugé essentiel de se concentrer sur la réduction des inégalités.  Dans les pays en développement, quelque 100 millions de personnes reçoivent des transferts d’argent directement.  Comment augmenter ce nombre?  L’objectif de la lutte contre les inégalités exige qu’une plus grande attention soit accordée aux groupes marginalisés.  Maintenant que les pays en développement deviennent de plus en plus riches, ils doivent améliorer leur politique fiscale pour mieux lutter contre la pauvreté et pour la réalisation des OMD, a-t-il conseillé.


M. HÉCTOR SALAZAR, Directeur par intérim pour le secteur social de la Banque interaméricaine de développement (BID), a indiqué que les pays de sa région avaient connu une croissance moyenne de 3% par an, que la pauvreté avait chuté dans pratiquement tous les pays et que cinq millions de personnes en moins vivent en dessous du seuil de la pauvreté.  Il expliqué que si les inégalités avaient été réduites dans l’ensemble de l’Amérique latine, la région continue toutefois de connaître des inégalités beaucoup plus marquées que dans d’autres régions.  Il a évoqué l’impact du niveau d’éducation et des origines sociales sur les inégalités.


M. Salazar a ensuite indiqué que dans la région, le revenu du travail des pauvres avait augmenté 2 à 3 fois plus rapidement que dans les autres couches de la société et que différents programmes élaborés avaient eux aussi permis d’augmenter les revenus.  Il a réclamé une nouvelle politique sociale qui sache tirer parti de la contribution des travailleurs et renforcer les capacités des adultes et des enfants, faisant notamment observer que ce n’est qu’en renforçant la productivité que l’on peut augmenter les revenus des pauvres.   Il a également appelé à la consolidation des programmes sociaux, compte tenu d’une population vieillissante et de ses pressions supplémentaires sur les services de santé.


Le représentant de la BID a également souligné l’importance d’accorder une attention particulière à la situation des jeunes qui représentent 25% de la population de la région et qui sont particulièrement vulnérables à la pauvreté.  Il a signalé que dans sa région, seul 55% des jeunes ont fait neuf ans d’école et que la moyenne des jeunes de moins de 15 ans a un retard de deux ans dans le savoir par rapport à la moyenne de l’ Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  Trop de jeunes n’étudient ni ne travaillent, une situation qui les rend particulièrement vulnérables à la violence, cause principale de la mortalité parmi eux, s’est-il alarmé.  Il s’est également inquiété du taux élevé de fécondité parmi les jeunes qui n’est dépassé, a-t-il affirmé, que par l’Afrique subsaharienne.  M. Salazar a appelé à des politiques précises pour répondre à la situation des jeunes et combattre le décrochage scolaire et le manque de formation.


M. LUIZ ALBERTO FIGUEIREDO MACHADO (Brésil) a prévenu que l’expansion économique et les forces du marché ne peuvent seules offrir des solutions aux défis des inégalités et de la pauvreté.  Seule une croissance économique soutenue, inclusive et équitable peut le faire.  En plaçant les politiques sociales au cœur de sa stratégie de développement économique, le Brésil, a expliqué le représentant, a prouvé qu’il est possible d’assurer la croissance tout en répartissant les revenus, en promouvant l’inclusion sociale et en protégeant l’environnement.  Le représentant s’est attardé sur la « Borsa familia » une allocation mensuelle aux familles pauvres qui s’engagent à maintenir leurs enfants à l’école et à leur faire faire un examen médical régulier.  Cette initiative a contribué à réduire le taux de pauvreté de 40% et de l’extrême pauvreté de 53% depuis 2003. 


Pour les 16,2 millions qui vivent toujours dans l’extrême pauvreté, le pays a lancé le programme « Brasil Sem Miséria », articulé autour d’un salaire minimum, d’une inclusion sociale par le travail et de l’accès aux services publics.  Pour consolider le lien entre développement durable et élimination de la pauvreté, le Brésil a lancé la « Bolsa Verde », une allocation offerte aux familles les plus pauvres qui vivent dans les forêts protégées ou les réserves minières afin de les inciter à préserver leur environnement. 


Après avoir donné d’autres exemples de la lutte contre la pauvreté et de la consolidation d’un environnement macroéconomique sain, le représentant a dit la fierté de son pays d’être coauteur de la résolution sur le rôle des Nations Unies dans la promotion d’un nouvel ordre mondial.


Illustrant la réalité des inégalités dans le monde, M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI, délégué de l’Union européenne, a noté que les 1,2 milliard de personnes parmi les plus pauvres ne représentent que 1% de la consommation mondiale tandis que le milliard de personnes les plus riches compte pour 72% de cette consommation.  Il a appelé à respecter les objectifs de la dignité pour tous consacrés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Déclaration du Millénaire.  Il a mis l’accent sur les liens entre droits de l’homme, bonne gouvernance et développement durable.  « Promouvoir les droits de l’homme est le meilleur moyen de lutter contre les inégalités et parvenir à un développement économique et social inclusif », a-t-il insisté.  C’est pourquoi, le nouveau programme de développement pour l’après-2015 devra mettre l’accent sur les groupes marginalisés en se dotant des données ventilées nécessaires.


M. ALEXEY GOLTYAEV (Fédération de Russie) a mis l’accent sur les liens entre les discriminations religieuses, linguistiques et culturelles et les inégalités.  Il a dit que la discrimination des minorités nationales qui ne peuvent utiliser leurs langues au travail ou à l’école engendre la pauvreté.  Il a dit que l’objectif de son pays est d’améliorer la protection sociale des personnes les plus défavorisées afin que les inégalités ne deviennent pas une source de conflit. 


Table ronde interactive 1: « Efforts de réduction des inégalités »


En sa qualité de modérateur de la table ronde, M. HERALDO MUÑOZ, Administrateur adjoint et Directeur du Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué que la région dont il s’occupe est toujours l’une des plus inégales au monde, une situation, a-t-il souligné, qui a un impact sur les gens dès leur naissance. 


M. Muñoz a toutefois concédé que les inégalités de revenus avaient baissé dans la région, grâce au dynamisme du marché du travail.  Il a parlé des envois de fonds, dont la région est le récipiendaire le plus important bénéficiaire au monde.  Il a ajouté que la génération du « baby boom » a pu profiter d’un meilleur accès à l’éducation et augmenter ainsi le retour sur investissement dans ce secteur.  Pour la première fois de l’histoire de la région, ce ne sont plus les pauvres mais bien la classe moyenne qui représente la tranche la plus importante des populations. 


M. Muñoz a toutefois souligné la vulnérabilité de cette nouvelle classe comme en attestent les différents mouvements sociaux.  Les pays à revenu intermédiaire ont désormais pour défi de régler les questions budgétaires tout en évitant des conséquences néfastes sur les plus vulnérables.  Il a plaidé pour l’amélioration des services sociaux et la mise en place d’institutions plus responsables et plus transparentes.


Mme AIDA OPOKU-MENSAH, Conseillère principale auprès du Secrétariat exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a évoqué l’essor des économies africaines, en saluant ce véritable « moment de l’Afrique ».  Elle a toutefois reconnu le manque de progrès dans l’élimination de la pauvreté extrême: les inégalités entre zones urbaines et zones rurales se sont creusées, plongeant de nombreuses personnes dans la pauvreté.  Mme Opoku-Mensah a, à son tour, évoqué l’impact de l’éducation dans un continent où l’enseignement reste de mauvaise qualité.  Au titre des bonnes nouvelles, elle a salué les progrès dans l’égalité entre les sexes, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la représentation au parlement.  Mais elle n’en a pas moins souligné l’importance d’améliorer l’accès des femmes à l’emploi.


En matière de réduction de la mortalité maternelle et infantile, les progrès demeurent insuffisants, a-t-elle dit, car l’Afrique compte toujours le taux de mortalité maternelle le plus important au monde.  Elle a tempéré ses propos en mettant en avant les succès de pays comme la Guinée-Bissau, l’Égypte ou l’Érythrée.  Elle a aussi souligné les progrès dans la lutte contre le VIH/sida et le paludisme.  À son tour, elle a réclamé des politiques plus audacieuses en faveur des jeunes, notamment pour améliorer leur accès à l’emploi, à la santé, dont la santé reproductive, sans oublier l’éducation et la protection sociale.


Mme JUDY CHEN, Présidente du Comité UNICEF de Hong-Kong, a regretté que trop d’enfants soient encore victimes de la pauvreté, de la faim, des maladies, de la guerre et de la traite.  Elle a exhorté les délégations à prendre conscience du monde réel du million d’enfants soumis à la traite.  Si 45 000 enfants ont été sauvés de ce fléau ces dernières années, un enfant de 5 à 14 ans sur six est contraint de travailler, dont 71% sont des filles.  La Présidente a souligné la vulnérabilité particulière des 140 millions d’enfants migrants.  Elle a mis l’accent sur l’importance de l’accès à l’éducation.


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Professeur à l’Université Columbia, a constaté qu’en dépit de la diminution significative de la pauvreté dans le monde, les inégalités persistent.  Il a appelé l’ONU à faire de la réduction des inégalités un objectif précis pour l’après-2015.  S’il a relevé que les inégalités entre pays avaient diminué, il s’est dit préoccupé du fait que l’Afrique subsaharienne reste dans une situation « extrêmement désavantageuse ».  Certaines économies africaines sont devenues très dynamiques, alors que d’autres semblent stagner.


Au sein des pays, a poursuivi l’enseignant, les inégalités demeurent particulièrement préoccupantes.  Il a commenté la « situation exceptionnelle » des pays d’Amérique latine où la réduction de la pauvreté s’est pratiquement généralisée mais où les inégalités sont très marquées.  Il a préconisé l’établissement d’un bon budget et de bonnes politiques fiscales, pour une meilleure répartition des ressources.  Les systèmes universels de protection sociale permettent aussi une meilleure répartition des revenus, a-t-il dit, en citant l’exemple de plusieurs pays d’Europe. 


L’importance de mettre à disposition des services sociaux de qualité ne saurait être trop soulignée, eu égard aux différents mouvements sociaux que connaissent plusieurs pays, a rappelé le professeur.  L’amélioration de la qualité de la main-d’œuvre est l’élément le plus important de toute politique sociale, bien plus que les envois de fonds, a-t-il insisté.


Notant que les inégalités économiques et sociales constituent une menace à la stabilité des pays, le représentant de la Serbie a plaidé pour un accès égal à l’énergie, à l’eau et à la nourriture, en accordant une attention particulière aux groupes les plus vulnérables, dont les personnes âgées, les femmes et les enfants, ainsi que les minorités.


Tout en se félicitant que 40 pays en développement enregistrent actuellement une croissance plus rapide que prévu, le représentant de la Norvège, intervenant au nom des pays nordiques, a noté que ces pays connaissaient un fossé grandissant entre riches et pauvres.  « Les politiques visant la répartition la plus équitable des bénéfices de la croissance ont placé les pays nordiques au sommet de l’Indice de développement humain », a-t-il dit.   Il a prôné une politique fiscale appropriée et salué le Brésil et son programme « Bolsa Familia ».


En effet, a acquiescé le représentant du Paraguay, croissance économique ne signifie pas forcément développement et libre échange pas automatiquement répartition équitable des revenus.  Il a cité le lancement d’un projet pilote de lutte contre la pauvreté extrême dans le nord du Paraguay et mentionné l’adoption d’un plan sur les droits de l’homme visant à garantir à tous les Paraguayens une vie digne.


Son homologue de la Jamaïque a demandé que le processus préparatoire pour l’identification des objectifs de développement pour l’après-2015 accorde la priorité à la lutte contre les inégalités en garantissant un large accès à l’éducation, à la santé, à l’eau et au logement.  La croissance et le développement doivent mettre l’accent sur les besoins des gens, a-t-il insisté en appelant à une égalité d’accès des jeunes à l’éducation et à la formation.  Il nous faut des démarches novatrices, a-t-il dit.


Plusieurs mesures d’égalité des chances ont été adoptées au Mexique, a affirmé sa représentante, en arguant, par exemple, que la promotion d’emplois dignes est le meilleur moyen de lutter contre les inégalités.  Elle a espéré que la définition d’une nouvelle génération d’objectifs de développement sera l’occasion de mettre l’accent sur l’égalité d’accès aux services sociaux de base.


Le représentant du Viet Nam a d’ailleurs fait état du programme national 2011-2020 pour la promotion de la croissance économique qui cible, en particulier, les groupes les plus marginalisés.  « Où allons-nous trouver le remède aux inégalités? » s’est interrogé le représentant du Chili en voyant un élément de réponse dans la primauté du droit pour tous.  Son homologue de l’Argentine a reconnu que l’on ne pouvait imputer au marché la responsabilité des difficultés que connaît la région.


Il est temps de s’attaquer aux problèmes particuliers des pays à revenu intermédiaire, ont acquiescé les panélistes car, face aux limites du marché les citoyens exigent plus de l’Etat, à savoir une politique plus efficace et plus vigoureuse contre la pauvreté et pour une égalité d’accès aux services sociaux de base.


Table ronde interactive 2: « Réduire les inégalité s: Le point de vue de la société civile »


Modératrice de la table ronde, Mme NERMEEN SHAIKH, Journaliste, a constaté que les inégalités ont atteint un niveau sans précédent, frappant d’abord les femmes et les autochtones.  Dans quelle mesure, a-t-elle demandé, nos structures politiques et économiques permettent de résoudre ces inégalités et de réaliser l’égalité des chances?


Mme WILA SHALIT, Présidente-Directrice générale de « Fair Winds Trading », a présenté les grandes lignes d’un projet lancé en 2002 au Rwanda, pays dont 57% de la population vivait alors dans la pauvreté et dont 50% du budget national dépendait de l’aide extérieure.  Un partenariat commercial créé entre le grand magasin « Macy’s » et des vannières rwandaises, hutues comme tutsies, a fait que 85% de ces femmes ont pu toucher un revenu.  Une femme a ainsi pu quitter le camp de réfugiés où elle vivait et plus tard avoir une fille diplômée de Harvard.  Un projet similaire a depuis été lancé en Haïti.


Mme JESSICA ESPEY, « Save The Children », s’est dite préoccupée par la façon dont les inégalités hypothèquent la réalisation des OMD notamment ceux liés à la santé maternelle et infantile.  S’appuyant sur des études de « Save The Children », elle a dit que la non-égalité des chances et celle des revenus sont deux aspects totalement différents.  Elle a parlé d’une étude mesurant l’impact des inégalités de revenus sur les enfants qui a montré, par exemple, qu’au Nigéria, les enfants des plus pauvres ont deux fois plus de chances de mourir avant l’âge de 5 ans.  En Inde, ils ont plus de chances de développer des maladies liées à la malnutrition alors que les 10% d’enfants de riches courent le risque opposé, celui de l’obésité.  L’accès gratuit à la santé est « indispensable » pour éliminer les disparités.  Il faut donc des politiques fortes de protection sociale, servies par les bonnes mesures fiscales.


NISHA DAS, Représentante de la jeunesse et membre du Forum national des enfants handicapés de l’Inde, a expliqué qu’elle est née avec une jambe beaucoup plus courte que l’autre et que malgré leur manque d’argent, ses parents ont, grâce à une aide, réussi à lui procurer une jambe artificielle.  Mais, a-t-elle déploré, de nombreux enfants, dans le monde, et bien souvent les handicapés et les filles, sont privés de l’égalité des chances.  Les filles, a-t-elle dénoncé, sont souvent considérées comme un fardeau pour des familles qui ne voient pas l’étendue de leurs talents et de leurs capacités.  Près de deux tiers des enfants indiens, principalement les filles, ne sont pas scolarisés, a encore dénoncé la jeune oratrice.  Presque 90% des enfants handicapés dans le monde ne vont pas l’école.  La panéliste a exhorté les gouvernements à assurer la scolarisation de tous les enfants, y compris les enfants handicapés.  Ils doivent reconnaître que ces enfants sont importants, qu’ils ont des capacités et des rêves, a-t-elle lancé, avant de demander, au nom des enfants, une place dans les organes de prise de décisions.  Je n’ai qu’une seule jambe et ce que j’aime par-dessus tout, c’est danser, a-t-elle fièrement déclaré, en voulant que les États Membres entendent sa voix.


Mme MIRIAN MASAQUIZA, autochtone Kichwa Salasacas et membre de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a mis l’accent sur la longue lutte des peuples autochtones qui s’est traduite par l’adoption de la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et la Déclaration de 2007 des Nations Unies sur les peuples autochtones.  Elle s’est interrogée sur la persistance des inégalités entre les peuples autochtones et les autres.  Il est temps que la discrimination et le racisme soient considérés dans les faits comme une violation des droits fondamentaux.  Il faut un respect des traditions, a-t-elle dit, en appelant tous les autochtones à saisir toutes les chances d’une éducation pour préserver leurs spécificités, leur qualité de vie et leur cosmologie.  Elle a réclamé des statistiques et des données socioéconomiques ventilées pour détecter et mesurer avec précision la marginalisation des peuples autochtones et les inégalités qu’ils subissent, s’agissant, en particulier, de l’accès à la terre.  Au nom des autochtones, elle a demandé que la culture devienne le quatrième pilier du développement durable, au même titre que la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement.  


Clôture


Après que le Président de l’Assemblée générale a remercié les participants au débat thématique, le Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) a insisté sur le fait que la question des inégalités est un problème de portée mondiale qui ne fait que croître et menacer la stabilité de nombreux pays.  Pour espérer corriger les tendances des inégalités, il a souligné la nécessité d’investir dans le capital humain, à savoir l’éducation et l’emploi. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission recommande un budget de 7,5 milliards de dollars pour les opérations de maintien de la paix durant la période 2013-2014

AG/AB/4069

La Cinquième Commission recommande un budget de 7,5 milliards de dollars pour les opérations de maintien de la paix durant la période 2013-2014

27/6/2013
Communiqué de presseAG/AB/4069
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Deuxième partie de la reprise de session                   

35e séance – après-midi                                    


LA CINQUIÈME COMMISSION RECOMMANDE UN BUDGET DE 7,5 MILLIARDS DE DOLLARS

POUR LES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DURANT LA PÉRIODE 2013-2014


La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a recommandé ce soir à l’Assemblée générale d’approuver un budget de 7,525 milliards de dollars pour le financement de 14 opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014.* 


Le budget comprend une somme de 366 774 500 dollars pour le financement de la nouvelle Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) entre le 1er juillet et le 31 décembre 2013.  Pour la période du 1er  janvier au 30 janvier 2014, aucune décision n’a été prise.  


La Commission, qui a ainsi achevé la deuxième partie de sa reprise de session, a adopté 23 projets de résolution, dont une à l’issue d’un vote, et deux projets de décision.  Le texte sur le budget de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a été adopté par 124 voix pour et 3 voix contre (Canada, États-Unis et Israël), après un vote sur certains paragraphes par 83 voix pour, 3 voix contre (Canada, États-Unis et Israël) et 41 abstentions.


Le plus gros budget recommandé aujourd’hui va à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) pour laquelle 1,535 milliard de dollars est recommandé, suivi de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), avec 1,41 milliard de dollars.  Les besoins de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) sont fixés à 976 627 400 dollars et ceux des Missions en Haïti (MINUSTAH) et en Côte d’Ivoire (ONUCI) à un peu plus de 600 millions de dollars.


Le budget de chacune des missions est décliné en trois montants destinés au fonctionnement, au compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et à la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi.  Sans compter la Mission au Mali, le compte d’appui est crédité d’une somme de 320 millions de dollars et la Base de Brindisi de 60 millions de dollars.


Dans leurs remarques de clôture, plusieurs délégations ont appelé a revoir les méthodes de travail de la Commission, à l’instar du Nigéria qui s’est alarmé de la préférence de certains négociateurs pour les séances de nuit, au risque de voir l’ensemble des États Membres être accusés des retards dans l’exécution des mandats des missions de maintien de la paix et des Nations Unies.  Le résultat en valait la peine, a pourtant commenté son homologue du Pakistan, même si le représentant de la Fédération de Russie a prévenu que l’obtention d’un consensus devient de plus en difficile à la Cinquième Commission, comme en témoigne l’absence de décision sur la question des capacités civiles pour les situations postconflit dont l’examen a été reporté à la prochaine session. 


*A/C.5/67/18


ADOPTION DE PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION


Rapports financiers et états financiers vérifiés et rapports du Comité des Commissaires aux comptes ( A/C.5/67/L.3 9)


Par ce texte, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’accepter le rapport financier et les états financiers vérifiés des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012.


Financement de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (A/C.5/67/L.49)


La Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir, au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 307 058 200 dollars, dont 290 640 000 dollars pour financer le fonctionnement de la Force intérimaire, 13 760 900 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 2 657 300 dollars pour la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie).


Financement de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (A/C.5/67/L.52)


Ici, la Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir, au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 617 514 700 dollars, dont 584 487 000 dollars pour financer le fonctionnement de l’Opération, 27 682 100 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 5 345 600 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi (Italie).


Financement de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (A/C.5/67/L.51)


Par ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir, au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 58 514 200 dollars, 55 376 000 dollars pour financer le fonctionnement de la Force, 2 630 300 dollars destinés pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 507 900 dollars pour la Base de soutien logistique.


Financement de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (A/C.5/67/L.44)


Par ce texte, adopté tel qu’oralement amendé, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir, au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 1 535 448 600 dollars, dont 1 453 358 000 dollars pour financer le fonctionnement de la Mission, 68 804 200 dollars destinés pour le compte d’appui et 13 286 400 dollars destinés à la Base de soutien logistique.


Financement de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (A/C.5/67/L.46)


Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait de réduire de 155 429 000 dollars à 101 604 900 dollars le montant inscrit au Compte spécial de la Mission, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013.  Ce montant comprendrait 89 566 600 millions au titre du fonctionnement de la Mission du 1er juillet au 31 décembre 2012 et 12 038 300 dollars pour la liquidation administrative de la Mission entre le 1er janvier et 30 juin 2013.


Financement de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie ( A/C.5/67/L.35 )


Par ce texte, l’Assemblée générale est invitée à prendre note de l’état au 30 avril 2013 des contributions au financement de la Mission, notamment du montant des contributions non acquittées, qui s’élevait à 4,1 millions de dollars, soit environ 1% du montant total des contributions mises en recouvrement.  La Commission recommande à l’Assemblée générale de porter au crédit de chaque État Membre qui s’est acquitté de ses obligations financières la part qui lui revient du montant net de 1 573 000 dollars inscrit au compte spécial de la Mission au 30 avril 2013, conformément aux catégories actualisées dans la résolution 64/249 du 24 décembre 2009 et selon le barème des quotes-parts de 2010, indiqué dans la résolution 64/248 du 24 décembre 2009.  L’Assemblée déciderait donc de supprimer de son ordre du jour le point intitulé « Financement de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie ».


Financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (A/C.5/67/L.48)


La Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 609 187 500 dollars, dont 576 619 000 dollars pour le fonctionnement de la Mission, 27 297 200 dollars destinés pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 5 271 300 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi.


Le représentant de la République dominicaine a rappelé que le paragraphe 9 de ce texte avait été supprimé.  


Financement de la Mission d’administration intérimaire au Kosovo (A/C.5/67/L.47)


Ici, la Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir, au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 47 478 900 dollars, dont 44 953 000 dollars pour le fonctionnement de la Mission, 2 117 100 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 408 800 dollars pour la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie).


Financement de la Mission des Nations Unies au Libéria ( A/C.5/67/L.42 )


La Commission recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 503 181 300 dollars, dont 476 277 000 dollars pour le fonctionnement de la Mission, 22 549 800 dollars pour le compte d’appui et 4 354 500 dollars pour la Base de soutien logistique.


Financement de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (A/C.5/67/L.50)


Ici, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir, au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 50 736 200 dollars, dont 48 019 000 millions dollars pour le fonctionnement de la Force, 2 277 400 dollars pour le compte d’appui et 439 800 dollars pour la Base de soutien logistique.


Financement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (A/C.5/67/L.37)


Par ce texte adopté par 124 voix pour et 3 voix contre (Canada, États-Unis et Israël), la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er  juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 520 444 900 dollars, dont le montant oralement modifié de 492 622 000 dollars pour le fonctionnement de la Force, 23 319 700 dollars pour le compte d’appui et 4 503 200 dollars pour la Base de soutien logistique.


Avant le vote sur l’ensemble du texte, la Commission s’est d’abord prononcée sur les paragraphes 4 du préambule et 4, 5 et 14 du dispositif, à la demande du représentant d’Israël qui a jugé anti-israéliens la nature des libellés.


Les paragraphes en question ont été adoptés par 83 voix pour, 3 voix contre (Israël, Canada et États-Unis) et 41 abstentions.


Le représentant d’Israël a estimé que les libellés « anti-israéliens » de ces paragraphes n’ont rien à voir avec des questions budgétaires.  Il a regretté que, par ce texte, certains pays aient entrainé le monde entier dans un conflit politique.  


Son homologue du Liban a rappelé que les Forces israéliennes se sont rendues coupables de la destruction d’un centre de la FINUL le 18 avril 1996, occasionnant plus de 180 morts, dont 37 femmes et civils.  Cette attaque a été documentée dans le rapport S/1996/337 soumis au Conseil de sécurité.  Les paragraphes incriminés, a-t-il estimé, n’ont rien de politique.  Il s’agit tout simplement d’insister, une fois de plus, sur le fait qu’Israël doit payer la somme de 1 117 005 dollars, qui correspond aux dépenses occasionnées par la destruction des fermes de Cana, le 18 avril 1996.  C’est un montant symbolique qui ne comprend pas les indemnisations aux victimes. 


Au nom de l’Union européenne, la représentante de l’Irlande s’est dite préoccupée par l’absence de consensus et a regretté « l’introduction d’éléments de nature politique » dans le travail budgétaire de la Commission.  C’est pourquoi, les délégations de l’Union européenne se sont abstenues.  Elles pensent en effet que ces libellés sont inappropriés dans un texte sur des questions administratives et budgétaires.  La représentante a rappelé que les aspects politiques des événements de Cana ont fait l’objet d’un débat approfondi au cours duquel des délégations, dont celles de l’Union européenne, ont eu l’occasion d’exprimer leur position.


Elle a exhorté les États à s’en tenir uniquement aux questions qui relèvent de la Commission quand elles traitent du financement de la FINUL.  L’Union européenne a voté pour la résolution dans son ensemble pour assurer à la Force les ressources dont elle a besoin.


La représentante des États-Unis a jugé inapproprié le recours à une résolution pour aborder une question d’indemnisations.  Il appartient au Secrétaire général de présenter les tenants et les aboutissants de ce type de problèmes, a-t-elle rappelé.


Financement de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (A/C.5/67/L.43)


Par ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir, au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 976 627 400 dollars, dont 924 426 000 dollars pour le fonctionnement de la Mission, 43 752 500 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 8 448 900 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi.


Financement de la Mission des Nations Unies au Soudan (A/C.5/67/L.36)


Ici la Commission recommande à l’Assemblée de prendre note du rapport du Secrétaire général sur l’exécution du budget de la Mission pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012.


L’Assemblée devrait aussi prendre note du montant de 27 564 200 dollars correspondant au reliquat du solde inutilisé et des recettes diverses de l’exercice clos le 30 juin 2012.  La Commission lui recommande de se prononcer sur l’affectation de ce montant après avoir examiné le prochain rapport sur l’exécution du budget de la Mission.


Financement de la Mission de supervision des Nations Unies en République arabe syrienne (A/C.5/67/L.34)


La Commission recommande à l’Assemblée générale de répartir entre les États Membres la somme de 17 588 800 dollars pour la période du 14 avril au 30 juin 2012, conformément aux niveaux révisés de la résolution 64/249 du 24 décembre 2009 et compte tenu du barème des quotes-parts de 2012, exposé dans la résolution 64/248 du 24 décembre 2009.


Financement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un referendum au Sahara occidental (A/C.5/67/L.40)


La Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 61 695 300 dollars, dont 58 404 000 dollars pour le fonctionnement de la Mission, 2 758 600 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 532 700 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi.


Financement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour ( A/C.5/67/L.41)


Sur recommandation de la Commission, l’Assemblée générale déciderait d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er  juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 1 410 641 500 dollars, dont 1 335 248 000 dollars pour le fonctionnement de l’Opération, 63 190 900 dollars pour le compte d’appui et 12 202 600 dollars pour la Base de soutien logistique.


Financement des activités découlant de la résolution 1863 (2009) du Conseil de sécurité (A/C.5/67/L.45)


La Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir pour inscription au Compte spécial de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et au titre de l’exercice allant du 1er  juillet 2013 au 30 juin 2014, un crédit de 460 409 200 dollars, dont 435 801 000 dollars pour le fonctionnement de la Mission, 20 625 300 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 3 982 900 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi.


Financement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (A/C.5/67/L.38)


Par ce texte, l’Assemblée générale autoriserait le Secrétaire général à engager un montant n’excédent pas 366 774 500 dollars pour le financement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) pour l’exercice de six mois allant du 1er juillet au 31 décembre 2013.

Programme budget pour l’exercice biennal 2012-2013 (A/C.5/67/L.55)


Le représentant du Mexique a dit s’être joint au consensus pour garantir le bien-être du personnel de l’ONU sur le terrain.  S’agissant du projet sur la nouvelle mission politique spéciale au Sahel, il a jugé qu’en règle générale les règles administratives et budgétaires des missions politiques sont fondamentalement inadéquates et ont un effet négatif pour la gouvernance et la reddition des comptes chez les États Membres.  La correction de ces anomalies doit être une priorité pour promouvoir la transparence et la bonne gestion d’une organisation qui nous appartient à tous, a-t-il tranché. 


Financement de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi ( A/C.5/67/L.54 )


La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’approuver les prévisions de dépenses de la Base de soutien logistique des Nations Unies pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, d’un montant de 61 941 900 dollars.


La Commission a aussi recommandé à l’Assemblée de prendre note des informations figurant dans le document A/C.5/67/18 qui contient, pour chaque mission active, tous les chiffres concernant les dépenses à approuver par l’Assemblée générale: le montant des dépenses nécessaires pour le fonctionnement de la Mission, celui alloué au compte d’appui, et celui alloué à la Base de soutien logistique.


Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix (A/C.5/67/L.53)


Par ce projet de résolution, adopté tel qu’oralement amendé, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’approuver les dépenses prévues pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 d’un montant de 320 766 000  dollars.


Le représentant du Bangladesh a relevé une faute: le poste de spécialiste des affaires politiques au grade de P.5 n’a pas été supprimé.


Son homologue de l’Inde a demandé des précisions sur l’application de ce projet de résolution.


La Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, a assuré que le Secrétariat l’appliquera en gardant à l’esprit les dispositions de la Charte, les objectifs de parité entre les sexes et le respect du principe de répartition géographique équitable.  Le Secrétariat, a-t-elle promis, fera tout son possible pour garantir, par le biais d’un concours et les normes de compétence et d’efficacité les plus élevées, la meilleure représentation des pays contributeurs de troupes.


Questions reportées à la prochaine session ( A/C.5/67/L. 56)


La Commission recommande à l’Assemblée générale de reporter à sa prochaine session l’examen des rapports du Secrétaire général et du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) et sur les moyens civils nécessaires dans les situations postconflictuelles, sur la situation financière au 30 juin 2012 des missions de maintien de la paix clôturées.  Le même sort devrait être réservé aux rapports sur la situation financière au 30 juin 2011 des missions de maintien de la paix clôturées.


Déclarations de clôture


Le Président de la Cinquième Commission, M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a dit que la dernière semaine de travail a été difficile, en précisant que la Commission est restée en session durant quatre mois de suite.  Il a invité les délégations à réfléchir aux méthodes de travail « pour se faciliter la vie ».  


Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de Fidji s’est félicité de la contribution des délégations, en saluant tout particulièrement le travail du Président de la Commission.  


La Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, a salué les travaux, soulignant que la Commission a traité de « questions délicates ».  Nous allons faire de notre mieux pour gérer et orienter les opérations de maintien de la paix, a-t-elle assuré.  Au nom du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, elle a dit sa gratitude aux délégués de la Cinquième Commission.


Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de la Côte d’Ivoire, a indiqué que pour ce qui est des méthodes de travail, le Président de la Commission a mis le doigt sur les vrais problèmes.  Par souci de transparence, le Groupe des États d’Afrique a tout fait pour que le Bureau participe bien au processus de prise de décisions.  Au nom de tous les contribuables des États Membres, il faut faire en sorte que la transparence soit toujours de mise, a insisté le représentant.  


Le représentant du Bahreïn a jugé urgent de revoir les méthodes de travail de la Cinquième Commission.


Son homologue du Nigéria a dénoncé la préférence de certains négociateurs pour les réunions de nuit qui risquent, s’est-il alarmé, de compromettre l’exécution du mandat de la Commission.  Il faut en finir avec ces tendances, s’est-il impatienté, en jugeant que « nous aurions dû terminer notre travail à la fin du mois de mai.  Nous devrions, à l’avenir, faire attention car nous risquons d’être accusés responsables des retards dans l’exécution des mandats des missions de maintien de la paix et des Nations Unies », a-t-il prévenu.


Le représentant du Pakistan a jugé équilibrés les résultats de la session même s’ils ont pris un mois de retard.  Reconnaissant, à son tour, la nécessité de revoir les méthodes de travail, il a regretté l’absence de décisions sur la question relative aux moyens civils dans les situations postconflit.  


Son homologue des États-Unis a carrément qualifié d’« impressionnant » les travaux de la Commission qui a fait ce qui était attendu d’elle.  Nous avons donné les moyens et les outils nécessaires au Secrétariat pour exécuter son mandat de maintien de la paix.


Le représentant de la Fédération de Russie a tout de même avoué qu’il devient de plus en difficile d’obtenir un consensus au sein de la Commission, comme en témoigne l’absence de décision sur les moyens civils à la hauteur des situations postconflit.


Son homologue de l’Inde a répondu qu’il faut tout simplement plus de transparence et d’inclusion car lorsque l’on recherche le consensus, on le trouve toujours. 


Le représentant du Japon s’est dit convaincu du bon travail accompli par la Commission, avant que la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions n’avoue que cette année a connu une « session marathon ».  Il serait utile, a-t-elle dit, de reconnaître la contribution importante de la Commission au maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Le budget des opérations était censé diminuer mais, par rapport aux prévisions, l’environnement mondial en matière de sécurité a radicalement changé, exigeant, entre autres, la création d’une nouvelle mission au Mali et le déploiement d’une Brigade d’intervention à la Mission de l’ONU en RDC.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale approuve un budget de 7,5 milliards de dollars pour financer les opérations de maintien de la paix au cours des 12 prochains mois

AG/11390

L’Assemblée générale approuve un budget de 7,5 milliards de dollars pour financer les opérations de maintien de la paix au cours des 12 prochains mois

28/6/2013
Assemblée généraleAG/11390
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-septième session

90e séance - après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE APPROUVE UN BUDGET DE 7,5 MILLIARDS DE DOLLARS POUR FINANCER

LES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX AU COURS DES 12 PROCHAINS MOIS


Peu après la clôture, cet après-midi, de la session de la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires*, l’Assemblée générale a approuvé un budget de 7,525 milliards de dollars pour le financement de 14 opérations de maintien de la paix des Nations Unies, pour l’exercice budgétaire de 12 mois allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014.


Ce budget comprend aussi les montants affectés au Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et à la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie), mais il n’inclut pas le budget du deuxième semestre -1er janvier au 30 juin 2014- de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).


L’Assemblée générale a adopté un total de 23 projets de résolution qui lui étaient proposés par sa Cinquième Commission.  Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a présenté l’ensemble des textes qui, comme à la Cinquième Commission, ont tous été, sauf un, adoptés sans vote.


La résolution concernant la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a été adoptée par 126 voix pour, 3 voix contre (Canada, États-Unis, Israël) et aucune abstention.  Un premier vote a été organisé pour adopter le paragraphe 4 du préambule et les paragraphes 4, 5 et 13 du dispositif, par 80 voix pour, 3 voix contre (Canada, États-Unis, Israël) et 46 abstentions.


Le représentant de la République arabe syrienne, qui a voté pour les deux fois, a estimé qu’Israël, « l’agresseur et la puissance occupante » est la raison pour laquelle la FINUL et la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) existent.  La responsabilité de leur financement lui incombe donc.  Le représentant syrien a soutenu que sa position est conforme à la résolution 1874 (S-IV) de l’Assemblée générale.


Il a par ailleurs noté avec préoccupation que, selon le rapport du Secrétaire général, le mécanisme logistique de la FNUOD pourrait être modifié afin de permettre aux fournisseurs et autres prestataires de services d’acheminer leurs biens via la ligne de « cessez-le-feu » Alpha, en lieu et place des « postes frontières légitimes ».


Outre les budgets des 14 opérations de maintien de la paix en cours, l’Assemblée générale a adopté quatre résolutions sur les missions dont le mandat est achevé à savoir la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), la Mission d’observation de l’ONU en Géorgie (MONUG), la Mission des Nations Unies au Soudan et la Mission de supervision des Nations Unies en République arabe syrienne (MISNUS).


Les budgets décidés pour chacune des 14 missions ou forces de maintien de la paix, pour la période allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, sont détaillés dans le tableau ci-dessous:


Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) 


307 058 200 dollars

Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) 


617 514 700 dollars

Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à chypre (UNFICYP)


58 514 200 dollars

Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO)


1 535 448 600 dollars


Mission de l’ONU pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)


609 187 500 dollars

Mission d’administration intérimaire de l’ONU au Kosovo (MINUK)


47 478 900 dollars

Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL)


503 181 300 dollars

Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD)


50 736 200 dollars

Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)


520 444 900 dollars

Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS)


976 627 400 dollars

Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)


61 695 300 dollars

Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD)


1 410 641 500 dollars

Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM)


460 409 200 dollars

Mission des Nations unies de stabilisation au Mali (MINUSMA)


366 774 500 dollars

(pour 6 mois)


La prochaine séance officielle de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*AG/AB/4069


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil renouvelle le mandat de la FNUOD pour six mois et appuie la recommandation du Secrétaire général visant à renforcer les capacités de défense de la Force

CS/11051

Le Conseil renouvelle le mandat de la FNUOD pour six mois et appuie la recommandation du Secrétaire général visant à renforcer les capacités de défense de la Force

27/06/2013
Conseil de sécuritéCS/11051
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6991e séance – matin


LE CONSEIL RENOUVELLE LE MANDAT DE LA FNUOD POUR SIX MOIS ET APPUIE LA RECOMMANDATION

DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL VISANT À RENFORCER LES CAPACITÉS DE DÉFENSE DE LA FORCE


« Il ne devrait y avoir aucune activité militaire des Forces armées arabes syriennes, ni des groupes d’opposition armés dans la zone de séparation », a souligné, ce matin, le Conseil de sécurité en décidant de renouveler le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) pour une période de six mois, soit jusqu’au 31 décembre 2013. 


Par sa résolution 2108 (2013), adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil a ainsi prié instamment les États Membres de « signifier clairement aux groupes d’opposition armés présents dans la zone d’opérations de la FNUOD qu’ils doivent cesser toute activité susceptible de mettre en danger les soldats de la paix et d’accorder au personnel des Nations Unies la liberté dont il a besoin pour s’acquitter de son mandat en toute sécurité ». À cet égard, il a fait sienne la recommandation du Secrétaire général tendant « à mettre en œuvre des mesures supplémentaires d’atténuation des risques en vue de renforcer les capacités de défense de la Force ».


Le Conseil de sécurité a également prié le Secrétaire général « de veiller à donner à la Force les moyens de s’acquitter de son mandat et à améliorer sa capacité à le faire en toute sécurité ».


En vertu de la résolution qu’il a adoptée ce matin, le Conseil appelle aussi les parties concernées –Israël et la République arabe syrienne- à « mettre immédiatement en œuvre sa résolution 338 (1973) du 22 octobre 1973 », et insiste sur la nécessité de renforcer la sûreté et la sécurité du personnel de la FNUOD, y compris celui du Groupe d’observateurs au Golan.


LA FNUOD avait été créée en mai 1974 pour superviser le cessez-le-feu prévu par la résolution 338 (1973) du Conseil de sécurité et l’accord de désengagement entre les forces syriennes et israéliennes du 31 mai 1974.


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Rapport du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement pour la période allant du 1er avril au 30 juin 2013 (S/2013/345)


Dans ce rapport, qui rend compte des activités menées par la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) au cours des trois derniers mois, le Secrétaire général se dit « profondément préoccupé » par la détérioration des conditions de sécurité en République arabe syrienne, par les répercussions qu’elle a sur la population syrienne et par les risques qu’elle fait peser sur la stabilité de la région.


« Cette situation a aussi été lourde de conséquences pour la zone d’opérations de la FNUOD », observe M. Ban.  Les opérations militaires en cours dans la zone de séparation « risquent d’exacerber les tensions entre Israël et la République arabe syrienne et de compromettre le cessez-le-feu entre les deux pays », prévient-il.


« L’évolution de la situation dans la zone d’opérations de la FNUOD, en particulier les affrontements violents qui ont eu lieu le 6 juin dans la zone de séparation, montre à quel point la situation dans le Golan est volatile », insiste-t-il.


Le Secrétaire général se dit également « profondément préoccupé » par les incidents qui ont visé le personnel des Nations Unies sur le terrain, et rappelle que le mandat de la FNUOD est « la pierre angulaire de la stabilité de la région ».


      Compte tenude l’évolution des conditions de sécurité dans la zone d’opérations de la Force, M. Ban estime qu’il est nécessaire « d’envisager de modifier une nouvelle fois le dispositif et les opérations de la mission et de prendre des mesures d’atténuation des risques supplémentaires ».


Au premier rang de ces mesures, il cite « le renforcement des capacités de défense de la Force », notamment « en portant ses effectifs à 1 250 hommes et en améliorant son matériel de défense, dans le respect des critères définis par le Protocole à l’Accord sur le désengagement ».


« Dans les circonstances actuelles, j’estime que la FNUOD doit rester dans la région », conclu-t-il, en recommandant au Conseil de sécurité de proroger son mandat pour une nouvelle période de six mois, jusqu’au 31 décembre 2013.


Texte de la résolution 2108 (2013)


Le Conseil de sécurité,


Notant avec préoccupation que la situation au Moyen-Orient est tendue et semble devoir le rester tant que l’on ne sera pas parvenu à un règlement d’ensemble de la question du Moyen-Orient sous tous ses aspects,


Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement en date du 12 juin 2013 (S/2013/345) et réaffirmant sa résolution 1308 (2000) du 17 juillet 2000,


Soulignant que les deux parties doivent se conformer aux dispositions de l’Accord de 1974 sur le dégagement des forces israéliennes et syriennes et respecter scrupuleusement le cessez-le-feu,


Convenant avec le Secrétaire général que les activités militaires actuellement conduites par l’une ou l’autre partie dans la zone de séparation risquent d’exacerber les tensions entre Israël et la République arabe syrienne, de remettre en cause le cessez-le-feu entre les deux pays et de menacer la population locale comme le personnel des Nations Unies présent sur le terrain,


Se déclarant gravement préoccupé par toutes violations de l’Accord sur le désengagement des forces,


Rappelant qu’à l’exception de la FNUOD il ne doit y avoir aucune force militaire dans la zone de séparation,


Demandant à toutes les parties au conflit interne syrien de cesser leurs opérations militaires dans la zone d’opérations de la FNUOD,


Condamnant fermement les atteintes portées à la sûreté et à la sécurité du personnel des Nations Unies ces derniers mois, en particulier la détention, le 6 mars, de 21 soldats de la paix de la FNUOD dans la zone de limitation par des éléments armés de l’opposition syrienne, la détention, le 7 mai, de quatre soldats de la paix de la FNUOD dans la zone de limitation, à proximité de Jamlé, par des éléments armés de l’opposition syrienne, et la détention, le 15 mai, de trois observateurs de l’ONUST par un groupe d’éléments armés hostiles au gouvernement,


Condamnant fermement les récents violents combats dans la zone de séparation, en particulier l’attaque du 6 juin durant laquelle deux soldats de la paix de la FNUOD ont été blessés,


Soulignant que la FNUOD doit pouvoir disposer de tous les moyens et ressources dont elle a besoin pour s’acquitter de son mandat en toute sécurité,


Exprimant sa profonde reconnaissance au personnel militaire et civil de la FNUOD, y compris celui du Groupe d’observateurs au Golan, pour son service et la contribution qu’il continue d’apporter dans des conditions de plus en plus difficiles, et précise que le maintien de la présence de la FNUOD contribue grandement à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient,


1.    Appelle les parties concernées à mettre immédiatement en œuvre sa résolution 338 (1973) du 22 octobre 1973;


2.    Souligne l’obligation faite aux deux parties de respecter pleinement et scrupuleusement les dispositions de l’Accord de 1974 sur le dégagement des forces, appelle les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à prévenir toutes violations du cessez-le-feu et incursions dans la zone de séparation et souligne qu’il ne devrait y avoir aucune activité militaire de quelque sorte que ce soit, notamment aucune opération militaire des Forces armées arabes syriennes, dans la zone de séparation;


3.    Souligneégalementqu’il ne devrait y avoir aucune activité militaire des groupes d’opposition armés dans la zone de séparation et prie instamment les États Membres de signifier clairement aux groupes d’opposition armés syriens présents dans la zone d’opérations de la FNUOD qu’ils doivent cesser toute activité susceptible de mettre en danger les soldats de la paix et d’accorder au personnel des Nations Unies la liberté dont il a besoin pour s’acquitter de son mandat en toute sécurité;


4.    Appelle les parties à pleinement coopérer avec la FNUOD, à respecter ses privilèges et immunités et à assurer sa liberté de circulation ainsi que la sécurité et l’accès immédiat et sans entrave du personnel des Nations Unies s’acquittant de son mandat, y compris en envisageant l’utilisation, le cas échéant et à titre provisoire, d’un autre point d’arrivée et de départ pour assurer la relève des contingents en toute sécurité, en application des accords existants, et demande au Secrétaire général de lui signaler immédiatement, ainsi qu’aux pays fournisseurs de contingents, tous actes entravant l’aptitude de la FNUOD à s’acquitter de sa mission;


5.    Insiste sur la nécessité de renforcer la sûreté et la sécurité du personnel de la FNUOD, y compris celui du Groupe d’observateurs au Golan, et, à cet égard, fait sienne la recommandation du Secrétaire général tendant à poursuivre le réaménagement du dispositif et des opérations de la mission et à mettre en œuvre des mesures supplémentaires d’atténuation des risques en vue de renforcer les capacités de défense de la Force, notamment, en augmentant autant que possible ses effectifs et en améliorant son matériel de défense, dans le respect des critères définis par le Protocole à l’Accord sur le dégagement;


6.    Se félicite des efforts déployés par la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement pour mettre en œuvre la politique de tolérance zéro du Secrétaire général de tous actes d’exploitation et de violence sexuelles et veiller à ce que son personnel se conforme strictement au Code de conduite des Nations Unies, prie le Secrétaire général de continuer à prendre toutes les dispositions nécessaires à cet égard et à le tenir informé et demande instamment aux pays qui fournissent des contingents de prendre des mesures préventives et disciplinaires pour que ces actes fassent l’objet d’enquêtes en bonne et due forme et soient dûment sanctionnés toutes les fois que leur personnel serait en cause;


7.    Décide de renouveler pour une période de six mois, soit jusqu’au 31 décembre 2013, le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement et prie le Secrétaire général de veiller à donner à la Force les moyens de s’acquitter de son mandat et à améliorer sa capacité à le faire en toute sécurité;


8.    Prie le Secrétaire général de lui faire rapport tous les 90 jours sur l’évolution de la situation et sur les mesures prises pour appliquer la résolution 338 (1973).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Iraq-Koweït: le Conseil de sécurité décide que l’Iraq ne relève plus du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies

CS/11050

Iraq-Koweït: le Conseil de sécurité décide que l’Iraq ne relève plus du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies

27/06/2013
Conseil de sécuritéCS/11050
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6990e séance – matin


IRAQ-KOWEÏT: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉCIDE QUE L’IRAQ NE RELÈVE PLUS

DU CHAPITRE VII DE LA CHARTE DES NATIONS UNIES


Le Ministre iraquien des affaires étrangères salue une étape importante

dans l’histoire des relations entre son pays et la communauté internationale


Le Conseil de sécurité a, ce matin, levé la menace de sanctions ou de recours à la force qu’il avait imposée à l’Iraq, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, sur la question du rapatriement de tous les nationaux du Koweït et d’États tiers ou de leurs dépouilles et de la restitution des biens koweïtiens. 


« Cette date du 27 juin 2013 représente une étape importante dans l’histoire des relations entre l’Iraq et la communauté internationale », s’est aussitôt félicité le Ministre des affaires étrangères de l’Iraq, M. Hoshyar Zebari.


Le Conseil de sécurité, par la résolution 2107 (2013), adoptée à l’unanimité, a, en vertu du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies, donné mandat à la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) de régler ces questions.


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MANUI devra ainsi « encourager, soutenir et faciliter l’action menée pour faire rapatrier tous les nationaux du Koweït et d’États tiers ou leurs dépouilles et restituer les biens koweïtiens, notamment les archives nationales, saisis par l’Iraq ».


Le Conseil se félicite que « l’Iraq reste déterminé à s’acquitter de toutes les obligations qui lui incombent encore au regard des résolutions adoptées sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, notamment celle de continuer à régler le solde des réparations imposées par la Commission d’indemnisation des Nations Unies ».


Il salue le fait que « l’Iraq et le Koweït œuvrent l’un et l’autre à promouvoir la stabilité régionale, et se félicite également de toutes les mesures constructives que le Gouvernement iraquien a prises en application de la résolution 833 (1993)».


« Le fait que l’Iraq et le Koweït soient parvenus à un terrain d’entente concernant la question des Koweïtiens portés disparus et des biens koweïtiens manquants est un important résultat et révèle le degré de confiance mutuelle et l’inauguration d’un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays voisins », estime le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans son rapport*, établi en application du paragraphe 14 de la résolution 1284 (1999).


« Les Gouvernements iraquien et koweïtien ont fait preuve d’acuité politique, ont tenu compte de leurs intérêts réciproques et sont parvenus à un accord mutuellement acceptable et avantageux », écrit-il, en ajoutant que si le Conseil acceptait sa recommandation, l’Iraq ne relèverait plus du Chapitre VII en ce qui concerne ce dossier et se rapprocherait de son objectif, « à savoir retrouver la stature internationale qui était la sienne avant l’adoption de la résolution 661 (1990)  ».


« Le transfert des responsabilités à la MANUI en vue de faciliter la recherche des nationaux du Koweït et d’États tiers portés disparus et de leurs dépouilles permettra à la MANUI de suivre ce dossier humanitaire dans le cadre du Chapitre VI », précise-t-il.


Dans sa résolution, le Conseil de sécurité a accueilli « avec satisfaction » la lettre**, adressée au Secrétaire général par les Ministres iraquien et koweïtien des affaires étrangères, contenant, en annexe, le texte du mémorandum d’accord signé le 28 mai 2013 entre les deux pays au sujet des modalités pratiques de l’entretien des bornes frontière, en application de la résolution 883 (1993).


« Par la résolution adoptée aujourd’hui, l’Iraq a ainsi rempli toutes ses obligations découlant des résolutions du Conseil de sécurité en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies », s’est réjoui le Ministre des affaires étrangères de l’Iraq. 


Pour M. Zebari, « les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité contre l’Iraq, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, appartiennent désormais au passé ».  « La date du 27 juin 2013 représente également une étape importante dans les relations entre l’Iraq et le Koweït.  Tous les aspects négatifs des relations entre les deux pays concernent une période révolue. »


M. Zebari a assuré que l’Iraq allait dès lors « se concentrer sur le présent et l’avenir, sur les moyens, à partir de relations fraternelles, de consolider la paix, la sécurité et la stabilité dans la région, et de faire en sorte que les efforts de ces deux pays riches visent à promouvoir le développement durable ».


« La coopération qui s’est instaurée entre l’Iraq et le Koweït servira de modèle pour régler les différends entre États par des moyens pacifiques », a assuré le Chef de la diplomatie iraquienne. 


Le Ministre a par ailleurs expliqué qu’en dépit du fait que l’Iraq se soit acquitté de toutes ses obligations à l’égard de la communauté internationale », il continue d’être « confronté à deux principaux défis »: gagner la guerre contre le terrorisme et vaincre l’extrémisme religieux, « ce qui ne peut être réalisé qu’avec la coopération internationale »; et reconstruire le pays « d’une manière qui garantisse un avenir prometteur pour les générations futures ».


« Pour atteindre ces objectifs, nous nous tournons vers l’assistance de la communauté internationale », a ainsi lancé M. Zebari, avant de conclure: « L’Iraq, qui était le berceau de la civilisation, sera le berceau de la coopération, de la paix et de la fraternité pour sa population, les pays voisins et le monde ».


* S/2013/357

** S/2013/358


LA SITUATION ENTRE L’IRAQ ET LE KOWEÏT


Texte de la résolution 2107 (2013)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions sur la situation entre l’Iraq et le Koweït, en particulier les résolutions 686 (1991), 687 (1991), 833 (1993) et 1284 (1999), et les rapports présentés par le Secrétaire général en application du paragraphe 14 de la résolution 1284 (1999),


Reconnaissant aujourd’hui que la situation en Iraq est sensiblement différente de ce qu’elle était au moment de l’adoption de la résolution 661 (1990), et reconnaissant en outre qu’il importe que ce pays retrouve la stature internationale qui était la sienneavant l’adoption de ladite résolution,


Se félicitant que l’Iraq reste déterminé à s’acquitter de toutes les obligations qui lui incombent encore au regard des résolutions adoptées sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, notamment celle de continuer à régler le solde des réparations imposées par la Commission d’indemnisation des Nations Unies, et que l’Iraq et le Koweït œuvrent l’un et l’autre à promouvoir la stabilité régionale, et se félicitant également de toutes les mesures constructives que le Gouvernement iraquien a prises en application de la résolution 833 (1993),


Se félicitant en outre que l’Iraq et le Koweït continuent de coopérer, dans le cadre de la Commission tripartiteet de son sous-comité technique et sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à la recherche des nationaux du Koweït et d’États tiers portés disparus, et que le Gouvernement iraquien s’emploie activement à faciliter le retour de tous les nationaux du Koweït et d’États tiers ou de leurs dépouilles et la restitution des biens koweïtiens,


Redisant la nécessité de s’employer sans faillir à retrouver et rapatrier les biens koweïtiens disparus, notamment les archives nationales, avec l’aide du comité interministériel iraquien créé à cette fin,


Remerciant vivement feu l’Ambassadeur Youli Vorontsov et l’Ambassadeur Gennady Tarasov, qui, en leur qualité de Coordonnateur de haut niveau, ont consacré leur temps et leurs compétences à l’exécution du mandat résultant du paragraphe 14 de la résolution 1284 (1999) et, ce faisant, au rétablissement de la confiance entre l’Iraq et le Koweït, et contribué à la normalisation des relations entre ces deux pays,


Notant que la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) a pour mandat notamment d’apporter conseils, soutien et aide au Gouvernement iraquien pour faciliter le dialogue régional,


Ayant à l’esprit les dispositions du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies sur le règlement pacifique des différends,


1.    Accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 17 juin 2013 (S/2013/357) et les lettres adressées au Secrétaire général par le Vice-Premier Ministre et le Ministre des affaires étrangères de l’État du Koweït et par le Ministre des affaires étrangères de la République d’Iraq;


2.    Demande au Gouvernement iraquien de continuer de coopérer avec le CICR, en exécution de l’engagement qu’il a pris de faciliter le rapatriement de tous les nationaux du Koweït et d’États tiers, tel qu’il résulte du paragraphe 30 de la résolution 687 (1991), en communiquant au Comité toutes informations dont il disposerait sur ces personnes, en lui permettant de se mettre en rapport avec elles, où qu’elles se trouvent, et en l’aidant à retrouver les nationaux du Koweït et d’États tiers portés disparus ou leurs dépouilles, et le prie de continuer à rechercher les biens koweïtiens disparus, notamment les archives nationales, avec l’aide de son comité interministériel;


3.    Décide, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, de rapporter les mesures résultant des paragraphes 2 c), 2 d) et 3 c) de la résolution 686 (1991) et du paragraphe 30 de la résolution 687 (1991), ainsi que les dispositions énoncées au paragraphe 14 de la résolution 1284 (1999), et réaffirmées dans ses résolutions postérieures sur la question;


4.    Demande au Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MANUI d’encourager, de soutenir et de faciliter l’action menée pour faire rapatrier tous les nationaux du Koweït et d’États tiers ou leurs dépouilles et restituer les biens koweïtiens, notamment les archives nationales, saisis par l’Iraq, prie le Secrétaire général de lui rendre compte de l’état d’avancement de ces dossiers dans ses rapports sur les progrès accomplis par la MANUI dans l’exécution de sa mission, et demande au Secrétaire général d’envisager de désigner un représentant spécial adjoint à la MANUI qui, étant chargé des questions politiques, aurait vocation à superviser ces dossiers, et de dégager des ressources suffisantes à cette fin;


5.    Entend revoir les modalités de la présentation de rapports prescrite au paragraphe 4 de la présente résolution dans l’hypothèse du non-renouvellement du mandat de la MANUI, le but étant d’envisager de conserver à l’ONU un rôle dans ces domaines, si nécessaire;


6.    Décide de rester saisi de la question.


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L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel présente aux membres du Conseil de sécurité la stratégie régionale intégrée des Nations Unies dans la région

CS/11049

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel présente aux membres du Conseil de sécurité la stratégie régionale intégrée des Nations Unies dans la région

26/06/2013
Conseil de sécuritéCS/11049
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6988e séance – après-midi


L’ENVOYÉ SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LE SAHEL PRÉSENTE AUX MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ

LA STRATÉGIE RÉGIONALE INTÉGRÉE DES NATIONS UNIES DANS LA RÉGION


« N’oubliez pas le Sahel,

sinon vous aurez d’autres Mali », prévient M. Romano Prodi


L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel, M. Romano Prodi, a présenté, cet après-midi, au Conseil de sécurité, la stratégie régionale intégrée des Nations Unies dans cette région susceptible d’aider les gouvernements des États concernés à maintenir la paix et la sécurité à long terme.


« N’oubliez pas le Sahel, sinon vous aurez d’autres [situations comme le Mali] », a prévenu M. Prodi, en lançant un appel à la communauté internationale afin qu’elle se montre « aussi généreuse avec le Sahel qu’elle l’a été avec le Mali ».


Le 5 juillet 2012, le Conseil de sécurité, par la résolution 2056 (2012), avait demandé au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, d’élaborer et de mettre en œuvre, en consultation avec les organisations régionales, une stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel englobant la sécurité, la gouvernance, le développement, les droits de l’homme et la dimension humanitaire. 


Cette stratégie, qui figure en annexe du récent rapport* du Secrétaire général, a pour but de guider les efforts de l’Organisation pour apporter une aide collective aux pays du Sahel face aux problèmes qui s’y posent, dans une perspective régionale, tout en respectant le principe de l’appropriation nationale de l’action menée.


Ce rapport du Secrétaire général est l’« aboutissement du processus de formulation de la stratégie et le début de la phase de sa mise en œuvre », a déclaré M. Prodi.


Rappelant son précédent exposé devant le Conseil de sécurité, le 10 décembre 2012, l’Envoyé spécial a de nouveau souligné que « les défis auxquels font face les populations du Sahel sont immenses » et que « seule une stratégie qui va au-delà des efforts existants permettrait aux gouvernements de la région de les surmonter et de progresser vers la paix et la stabilité à long terme ».


      « Les efforts en cours au Sahel restent critiques et c’est pourquoi il est nécessaire de mieux les coordonner », a-t-il estimé.  Si une stratégie contribue à renforcer une telle coordination, a-t-il fait observer, une « vision plus large » n’en demeurera pas moins « indispensable pour anticiper les défis ».


M. Prodi a ainsi fait état de sa vision « quatre par quatre » de la stratégie.  Celle-ci, basée sur les quatre piliers de la gouvernance, de la sécurité, des besoins humanitaires et du développement, tels qu’ils ont été articulés par le Secrétaire général, devrait être, selon lui, coordonnée par quatre séries d’acteurs: les gouvernements de la région, la communauté internationale, les peuples du Sahel et le système des Nations Unies.  « Cette stratégie “quatre par quatre” devrait être le fondement d’une réponse collective aux défis de la région », a-t-il affirmé.


L’Envoyé spécial du Secrétaire général a souligné que la situation au Mali était « clairement ressentie par tous comme symptomatique de ce qui va se passer ailleurs au Sahel si une réponse rapide n’est pas trouvée aux défis de la région ».


« Un succès ou un échec du Mali aura une incidence sur l’ensemble du Sahel », mais l’attention portée à ce pays, « si elle est essentielle, ne doit pas se faire au détriment du reste de la région », a-t-il averti, en ajoutant: « En d’autres termes, s’il vous plaît, n’oubliez pas le Sahel et ses populations! »


M. Prodi a indiqué que la stratégie s’attachait aux cinq pays du Sahel qui sont le plus dans le besoin, à savoir le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.  Avec le déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), l’accent sera mis sur les quatre autres pays, tout en coordonnant étroitement la stratégie avec la Mission.


L’Envoyé spécial a exprimé sa ferme conviction selon laquelle «  le pilier du développement fournit la meilleure opportunité pour améliorer la paix et la sécurité au Sahel ».  Aussi, est-il « nécessaire de formuler des priorités concrètes de développement régional qui ont un impact à court terme, en étroite collaboration avec les gouvernements de la région tout en jetant les bases d’un développement durable ».


« Bien sûr, a-t-il ajouté, cela doit être accompagné d’une mobilisation des ressources requises au moyen d’un mécanisme qui ne soit pas seulement innovant et rapide, mais également capable de coordination et de suivi des progrès. »  Le succès de cette entreprise est subordonné à des avancées en matière de bonne gouvernance, a-t-il poursuivi, en affichant, à cet égard, son optimisme.


M. Prodi a insisté sur la mobilisation des ressources, « prochaine phase critique », a-t-il estimé.  Celle-ci « exigera une approche plus novatrice », avec un « mécanisme suffisamment souple pour recevoir toute forme d’aide en espèces ou en nature ».


Il a ainsi recommandé la mise en place d’un « fonds d’action pour le Sahel » appelé à servir de « plateforme pour les ressources permettant de répondre aux besoins du Sahel » et qui sera « défini par les projets de développement régionaux ». 


Il a indiqué qu’il avait entamé, dans cette perspective, des consultations avec la Banque africaine de développement (BAD), et qu’il rencontrerait demain le Président de la Banque mondiale en vue d’explorer la possibilité de confier la gestion du fonds à ces deux institutions financières internationales, avec le soutien notamment de la Banque islamique de développement (BID), la Banque européenne d’investissement (BEI), qui, « toutes ont déjà exprimé leur intérêt à participer à cet effort ».


Dans le même temps, a-t-il poursuivi, « un mécanisme de coordination permettra de suivre les progrès et de s’assurer qu’il n’y a pas de gaspillage des ressources dû à un chevauchement des efforts ».


Enfin, M. Prodi a recommandé la création d’un institut de recherche sur le développement du Sahel, lequel serait financé par le fonds d’action pour le Sahel.  Basé dans la région, cet institut constituerait une structure administrative et de gestion légère et servirait de centre de formation dispensant une expertise locale pour les questions propres au Sahel.


* S/2013/354


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