Le Conseil engage toutes les parties au plein respect de l’intégrité territoriale du Liban et exhorte les Libanais à ne pas se laisser entraîner dans le conflit syrien
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LE CONSEIL ENGAGE TOUTES LES PARTIES AU PLEIN RESPECT DE L’INTÉGRITÉ TERRITORIALE DU LIBAN
ET EXHORTE LES LIBANAIS À NE PAS SE LAISSER ENTRAÎNER DANS LE CONFLIT SYRIEN
Le Conseil de sécurité a engagé, ce matin, « toutes les parties au plein respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’unité et de l’indépendance politique du Liban ». Face à l’impact de la crise syrienne sur ce pays, il a également invité toutes les parties libanaises à « demeurer unies et à ne pas se laisser entraîner dans le conflit ».
Dans une déclaration présidentielle, lue par l’Ambassadeur Rosemary DiCarlo, des États-Unis, qui assument la présidence tournante du Conseil de sécurité pour ce mois de juillet, le Conseil de sécurité a exprimé, ce matin, sa « profonde préoccupation devant toutes les violations de la souveraineté du Liban ».
Ses membres étaient saisis du rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité, qui détaille la situation le long de la Ligne bleue et dans la zone d’opérations de la Force intérimaire de l’ONU au Liban (FINUL), au cours des quatre derniers mois.
Face à l’impact « de plus en plus évident » de la crise syrienne sur la sécurité et la stabilité du Liban, le Conseil de sécurité a souligné la préoccupation croissante que lui cause la multiplication des tirs effectués depuis la République arabe syrienne vers le Liban, ainsi que les incursions, les enlèvements et le trafic d’armes effectués à travers la frontière syro-libanaise.
Le Conseil de sécurité a souligné qu’il se faisait l’écho de la protestation élevée, à la mi-juin, par le Président libanais, M. Michel Sleimane, contre les tirs répétés effectués par les parties au conflit, y compris l’Armée arabe syrienne et les groupes d’opposition armés, qui violent la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban.
Par cette déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité note aussi avec une profonde préoccupation certaines évolutions concernant l’implication des parties libanaises dans les combats en Syrie.
« Face aux tentatives visant à compromettre la stabilité du Liban », le Conseil de sécurité exhorte toutes les parties au Liban à manifester une unité et une volonté renouvelées de ne pas se laisser entraîner dans le conflit.
Le Conseil de sécurité invite celles-ci à réaffirmer leur adhésion à la politique libanaise de dissociation, à rester unies derrière le Président Sleimane à cet égard et à se garder de toute participation à la crise syrienne, conformément à l’engagement qu’elles ont pris dans la déclaration de Baabda du 12 juin 2012.
Pour aider les autorités libanaises à faire face à la crise des réfugiés – 587 000 réfugiés syriens fuyant la violence dans leur pays qui s’ajoutent aux 65 500 réfugiés palestiniens-, le Conseil engage la communauté internationale à fournir le plus rapidement possible l’assistance requise et exhorte les États Membres qui ont fait des promesses de contributions à tenir leurs engagements.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité (S/2013/381)
Dans ce rapport, qui porte sur la période du 1er mars au 28 juin 2013, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, note que, sur fond de crise en République arabe syrienne et d’instabilité croissante dans certaines parties du Liban, la situation est restée calme le long de la Ligne bleue et dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).
Il s’inquiète, toutefois, qu’aucun progrès n’ait été accompli en vue d’un cessez-le-feu permanent et d’un règlement à long terme du conflit, objectifs énoncés dans la résolution 1701 (2006).
Le Secrétaire général se dit aussi préoccupé par le fait qu’Israël « continue inlassablement de violer l’espace aérien libanais » au mépris de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701 (2006). Ces survols quasi quotidiens, rappelle-t-il, sont contraires aux objectifs de la Force et aux efforts qu’elle déploie pour réduire les tensions, en exhortant le Gouvernement israélien à y mettre un terme.
M. Ban souligne ensuite combien les répercussions du conflit syrien sur la sécurité et la stabilité du Liban sont chaque jour un peu plus marquées. Il trouve particulièrement inquiétant que, durant la période considérée, le nombre d’incidents le long de la frontière libano-syrienne ait considérablement augmenté, causant des morts, des blessés et des dégâts matériels.
Le Secrétaire général demande, dès lors, au Gouvernement syrien et à tous ceux qui combattent en Syrie de cesser toute violation de la frontière et de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban, en accord avec les résolutions 1559 (2004), 1680 (2006) et 1701 (2006) du Conseil de sécurité.
Il se dit profondément préoccupé par des tendances récentes, notamment le fait que des citoyens libanais soient impliqués dans les combats en Syrie, y compris des membres du Hezbollah, et le fait que certains acteurs extérieurs aient menacé de transposer leur lutte au Liban en réponse à l’implication du Hezbollah. « Ces tendances ont des répercussions graves sur la stabilité du Liban, voire même sur l’ensemble de la région », prévient-il.
« Le Liban ne pourra faire face aux multiples difficultés qu’il rencontre que s’il dispose d’un gouvernement efficace », poursuit le Secrétaire général, qui encourage les dirigeants libanais à continuer de soutenir le Premier Ministre Tammam Salam pour qu’il puisse former son gouvernement au plus tôt.
Face au nombre de réfugiés syriens qui continue d’augmenter régulièrement, M. Ban tient encore à rendre hommage au Liban et à son peuple pour la manière dont ils ont accueilli ceux qui fuient les violences en Syrie depuis deux ans.
Déclaration présidentielle
Le Conseil de sécurité a entendu des exposés du Coordonnateur spécial pour le Liban et du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix faisant suite au rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil.
Le Conseil rappelle toutes ses résolutions précédentes ainsi que les déclarations de son président concernant la situation au Liban.
Le Conseil juge encourageant que le calme continue de régner au niveau de la Ligne bleue et dans la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Il exhorte toutes les parties à n’épargner aucun effort pour prolonger la cessation des hostilités et souligne l’importance qui s’attache à ce qu’elles continuent de collaborer avec le Coordonnateur spécial et la FINUL, y compris dans le cadre du mécanisme tripartite, à ce qu’elles se concentrent à nouveau sur l’objectif d’un cessez-le-feu permanent et à ce qu’elles réfléchissent de façon constructive aux moyens de résoudre toutes les questions laissées en suspens dans l’application de ses résolutions 1701 (2006), 1680 (2006) et 1559 (2004) et de ses autres résolutions pertinentes. Il rappelle à toutes les parties qu’elles sont tenues de garantir la sécurité des soldats de la paix et de faire en sorte que la FINUL jouisse d’une liberté de circulation complète et sans entraves.
Le Conseil exprime sa profonde préoccupation devant toutes les violations de la souveraineté du Liban et engage toutes les parties à respecter pleinement la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’unité et l’indépendance politique du Liban à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil.
Face à l’impact de plus en plus évident de la crise syrienne sur la stabilité et la sécurité du Liban, le Conseil souligne la préoccupation croissante que lui causent la multiplication des tirs effectués à travers la frontière depuis la République arabe syrienne vers le Liban, qui ont fait des morts et des blessés parmi la population libanaise, ainsi que les incursions, les enlèvements et le trafic d’armes effectués à travers la frontière syro-libanaise. Le Conseil se dit également préoccupé par toutes les autres violations de frontière. Il se fait l’écho de la protestation élevée par le Président Michel Sleimane, dans sa lettre du 18 juin 2013, contre ces tirs répétés effectués par les parties au conflit, y compris l’Armée arabe syrienne et les groupes d’opposition armés, qui violent la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban.
Le Conseil note encore avec une profonde préoccupation certaines évolutions récentes concernant l’implication des parties libanaises dans les combats en Syrie. Il invite toutes les parties libanaises à réaffirmer leur adhésion à la politique libanaise de dissociation, à rester unies derrière le Président Michel Sleimane à cet égard et à se garder de toute participation à la crise syrienne, conformément à l’engagement qu’elles ont pris dans la déclaration de Baabda du 12 juin 2012. Le Conseil se fait également l’écho de l’appel lancé par le Président Sleimane aux parties en Syrie pour qu’elles évitent de mener des actions militaires près de la frontière libanaise.
Face aux tentatives visant à compromettre la stabilité du pays, le Conseil exhorte toutes les parties au Liban à manifester une unité et une volonté renouvelée de ne pas se laisser entraîner dans le conflit, salue à cet égard les efforts que le Président Michel Sleimane continue de déployer pour sauvegarder l’unité et la stabilité du Liban, et souligne que les institutions de l’État doivent pouvoir continuer de compter sur un large appui politique.
Le Conseil exhorte toutes les parties au Liban à poursuivre leurs contacts avec le Premier Ministre désigné Tammam Salam afin qu’un gouvernement puisse être formé de toute urgence. Il invite tous les dirigeants libanais à redoubler d’efforts pour parvenir à un accord sur les élections législatives qui soit conforme à la longue tradition démocratique du Liban et à son cadre juridique et constitutionnel.
Le Conseil souligne l’importance d’apporter le soutien voulu aux forces de sécurité et aux autorités judiciaires pour lutter contre l’impunité des actes de violence. Il rappelle également la nécessité de mettre un terme à l’impunité au Liban, réitère son appui sans réserve aux travaux du Tribunal spécial pour le Liban et engage les autorités libanaises à continuer de s’acquitter de leurs obligations internationales à cet égard, notamment sur le plan financier. Le Conseil demande à toutes les parties de coopérer sans réserve avec le Tribunal.
Le Conseil condamne les violences récemment exercées par des groupes armés au Liban, notamment ceux de Tripoli et de Sidon, dont les dernières ont tué au moins 16 soldats et en ont blessé plus de 50, et il exprime ses condoléances aux familles des victimes. Le Conseil salue le rôle crucial joué par l’armée et les forces de l’ordre libanaises pour étendre et maintenir l’autorité de l’État et répondre aux nouveaux problèmes de sécurité. Il exhorte les dirigeants libanais de toute nuance et les Libanais de toutes les communautés à apporter tout le soutien possible à l’armée libanaise en tant qu’institution nationale et neutre et clef de voûte de la stabilité du pays.
Le Conseil est gravement préoccupé par l’afflux dramatique de réfugiés fuyant la violence en Syrie, qui sont maintenant au nombre de 587 000 Syriens auxquels s’ajoutent 65 500 Palestiniens. Il salue la générosité avec laquelle le Liban accueille et aide ces réfugiés, et il préconise la mise en place de structures institutionnelles disposant de l’autorité voulue pour exercer les fonctions nécessaires de planification, distribution et coordination.
Le Conseil souligne qu’il importe que le Liban puisse compter sur un soutien ferme et coordonné de la part de la communauté internationale pour continuer à relever les nombreux défis lancés à sa sécurité et à sa stabilité. Il invite la communauté internationale à accroître son soutien à l’armée libanaise, en réponse à son récent plan de développement des capacités et dans le contexte du dialogue stratégique entre l’armée libanaise et la FINUL. Il note l’urgence toute particulière d’une aide qui permettrait de renforcer les moyens dont dispose l’armée libanaise pour contrôler les frontières.
En ce qui concerne la crise des réfugiés, le Conseil souligne l’importance de fournir une assistance d’une ampleur sans précédent, à la fois pour répondre aux besoins des réfugiés et des communautés d’accueil et pour aider des autorités libanaises confrontées à d’extraordinaires problèmes financiers et structurels du fait de l’afflux de ces réfugiés. Le Conseil engage la communauté internationale à fournir le plus rapidement possible l’assistance requise en répondant au récent appel conjoint lancé par l’ONU et le Gouvernement libanais et exhorte les États Membres qui ont fait des promesses de contribution à tenir leurs promesses.
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