En cours au Siège de l'ONU

Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles les 10 et 11 juillet 2014

AG/11508

Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles les 10 et 11 juillet 2014

13/5/2014
Assemblée généraleAG/11508
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-huitième session                                  

85e séance plénière – matin


RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA PRÉVENTION ET LA MAÎTRISE

DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES LES 10 ET 11 JUILLET 2014


L’Assemblée générale a décidé, aujourd’hui, de convoquer, les 10 et 11 juillet prochain, une Réunion de haut niveau pour faire le bilan des progrès réalisés dans la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.


En adoptant sans vote une résolution*, présentée par le Président de sa soixante-huitième session, M. John W. Ashe, l’Assemblée a également décidé que cette réunion sera l’occasion d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements pris par les États Membres dans la Déclaration politique qu’ils avaient adoptée en septembre 2011, « de recenser et pallier les lacunes, et de réaffirmer la volonté politique de remédier aux problèmes posés par les maladies non transmissibles ».


Alternant séances plénières et tables rondes présidées au niveau ministériel, cette Réunion de haut niveau sera l’occasion de multiplier les initiatives multipartites et multisectorielles nationales, « notamment dans la perspective du programme de développement pour l’après-2015 », auquel œuvrent actuellement les États Membres.


L’Union européenne est engagée à mettre en œuvre la Déclaration politique, a assuré son délégué.  Le processus visant à assurer la participation de la société civile, du monde universitaire et du secteur privé, a-t-il souligné, doit être aussi « transparent et inclusif » que possible.  Son homologue du Brésil a estimé que le règlement de l’Assemblée et les pratiques établies devraient s’appliquer à cette Réunion de haut niveau qui n’aura pas, a-t-il précisé, d’incidences budgétaires.


Par ailleurs, l’Assemblée générale, sur recommandation de sa Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires), a nommé MM. Fu Daopeng (Chine) et Kunal Khatri (Royaume-Uni) membres du Comité des contributions, pour un mandat prenant effet aujourd’hui jusqu’au 31 décembre 2014.


*A/68/L.45


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Instance permanente sur les questions autochtones ouvre sa session de 2014, consacrée à la bonne gouvernance

DH/5177

L’Instance permanente sur les questions autochtones ouvre sa session de 2014, consacrée à la bonne gouvernance

12/05/2014
Conseil économique et socialDH/5177
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Instance permanente sur les questions autochtones

Treizième session

1re et 2e séances – matin et après-midi


L’INSTANCE PERMANENTE DES NATIONS UNIES SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES OUVRE SA SESSION DE 2014, CONSACRÉEÀ LA BONNE GOUVERNANCE


Le Secrétaire général souligne que la conférence mondiale 2014 sur les autochtones

devra servir à intégrer les questions autochtones aux objectifs de développement d’après-2015


À quatre mois de la première Conférence mondiale sur les populations autochtones, qui se tiendra à New York, les 22 et 23 septembre 2014, l’Instance permanente sur les questions autochtones (l’Instance) a ouvert, ce matin, sa treizième session annuelle sur le thème « Principes de bonne gouvernance conformes à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (art. 3 à 6 et 46) ».  


Dans une déclaration liminaire d’ouverture des travaux, M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé l’importance de la Conférence mondiale de 2014, dont les travaux devront donner aux délégations l’occasion d’intégrer les questions autochtones aux objectifs et au programme de développement durable pour l’après-2015, avant d’appeler les États Membres à reconnaître la capacité qu’ont les autochtones à aider la communauté internationale à relever le défi posé par les changements climatiques.  Alors que les populations autochtones continuent de subir des discriminations, qui ont des conséquences terribles pour leurs langues, leurs terres et leur participation à la vie économique, M. Ban a assuré ces derniers de son soutien, afin qu’ils puissent préserver leurs langues, cultures et identités et vivre dans la dignité.  


Soulignant l’importance particulière que les autochtones accordent à la culture comme élément de développement, le Président de l’Assemblée générale, M. John Ashe, a relevé les nombreux appels lancés lors d’une récente réunion de l’Assemblée afin que les objectifs de développement pour l’après-2015 intègrent pleinement le rôle de la culture et de la diversité culturelle dans les objectifs plus larges de la promotion de la croissance économique, de l’inclusion sociale et de la durabilité environnementale. 


De son côté M. Thomas Gass, Sous-Secrétaire général de l’ONU à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, a appelé à cibler la structure de gouvernance de chaque pays et à voir la manière dont elle promeut les droits des peuples autochtones ou ne le fait pas.  Il s’est dit persuadé que les exemples de bonne gouvernance examinés au cours des deux semaines de travaux de la session de l’Instance serviront de source d’inspiration aux États Membres.


En écho aux appels à prendre en compte les attentes des autochtones dans la définition des objectifs de développement pour l’après-2015, le Chef du Groupe de la gouvernance démocratique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s’est dit persuadé que des objectifs basés sur les droits de l’homme prendront automatiquement en compte ceux des autochtones.  Illustrant la contribution du PNUD à cette thématique, le représentant a annoncé le lancement d’un Manuel sur les droits des peuples autochtones lors de la Conférence mondiale de septembre 2014. 


Le thème de la « bonne gouvernance » au service des droits des autochtones a fait l’objet d’une table ronde dans l’après-midi au cours de laquelle les participants ont appuyé leurs interventions sur un rapport* qui présente des pratiques optimales de règlement des différends fonciers aux Philippines, au Bangladesh et dans plusieurs régions d’Afrique. 


Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur le principe du consentement libre, préalable et éclairéen soulignant certaines contradictions potentielles existant entre les articles 3 et 46 de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.  Alors quel’article 46 précise qu’aucune disposition de la Déclaration ne peut justifier d’amoindrir l’intégrité territoriale d’un État souverain, les représentants du Caucus des femmes autochtones et du Caucus mondial des autochtones ont estimé que l’article 46 ne pouvait cependant non plus être interprété comme s’opposant au droit à l’autodétermination, qui est affirmé par l’article 3 de la Déclaration. 


À l’ouverture de ses travaux, l’Instance a élu par acclamation Mme Dalee Sambo Doroughà la présidence de sa treizième session.  Elle a aussi élu ses quatre Vice-Présidents: M. Mohammad Hassani Nejad Pirkouhi; M. Edward John; M. Gervais Nzoa; et Mme María Eugenia Choque Quisp.  Mme Valmaine Tokia a été élue aux fonctions de Rapporteur.  Après les déclarations liminaires, l’Instance a adopté l’ordre du jour provisoire et l’organisation de ses travaux**. 


Créée en juillet 2000, après deux décennies de négociations, l’Instance est le principal forum visant à sensibiliser la communauté internationale sur la situation des quelque 370 millions d’autochtones qui vivent dans environ 90 pays et figurent parmi les individus les plus pauvres et marginalisés de la planète.  Elle est composée de 16 experts indépendants siégeant à titre personnel, et nommés par l’ECOSOC, sur proposition des gouvernements, pour 8 de ses membres, et de représentants d’organisations autochtones de différentes régions du monde pour les 8 autres.  La session ouverte aujourd’hui devrait se conclure par la rédaction d’un rapport destiné au Conseil économique et social, dont feront partie des projets de décision qu’il sera recommandé au Conseil d’adopter.


Outre une demi-journée consacrée aux peuples autochtones d’Asie, qui comprend 70% des 370 millions d’autochtones, l’Instance aura un dialogue avec les organismes et fonds des Nations Unies.  Elle débattra aussi des perspectives de mise en application de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007.  Elle abordera aussi la question de la protection des savoirs traditionnels en Afrique et dans les communautés arctiques et subarctiques d’éleveurs de rennes.  Elle aura un dialogue avec le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des peuples autochtones ainsi qu’avec les organismes et fonds des Nations Unies. 


Plus de 2 000 participants autochtones de toutes les régions du monde sont attendus aux travaux, qui ont lieu au Siège de l’ONU à New York du 12 au 23 mai, pour dialoguer avec des experts indépendants, des États Membres et des organismes des Nations Unies.


L’Instance permanente poursuivra ses travaux demain, mardi 13 mai, à 10 heures.


* E/C.19/2014/4

** E/C.19/2014/1 et E/CN.19/2014/L.1


Déclarations d’ouverture


Dans sa déclaration d’ouverture faite dans sa langue maternelle, M. TODADAHO SID HILL, Chef de la Nation onondaga, originaire de l’État de New York, aux États-Unis, a souhaité la bienvenue aux participants sur la terre onondaga avant d’appeler à respecter l’esprit et les voix des ancêtres et de tous ceux qui nous ont précédés sur terre.  Il a exprimé sa reconnaissance aux ancêtres qui ont toujours été dignes des responsabilités qui sont les leurs, même dans l’au-delà.  « Nous sommes protégés par une force suprême et nous jouissons d’une protection dans les moments les plus difficiles », a dit le Chef de la Nation onandaga avant d’appeler ses semblables à rester solidaires.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a dit que l’Instance permanente sur les questions autochtones était un instrument vital qui permet d’entendre les voies et aspirations des peuples autochtones aux quatre coins du monde.  Depuis sa création en 2000, l’Instance est devenue un lieu central pour traiter de toutes les questions relatives aux autochtones, s’est-il félicité.  Il a ajouté qu’un des défis de l’Instance était de trouver des solutions mutuellement bénéfiques.  Le Secrétaire général s’est félicité des progrès notables réalisés depuis 2007, avec l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, avant de citer la mise en place du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones et la création d’un poste de Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones.


À l’aune de la Conférence mondiale des peuples autochtones, qui se tiendra à New York les 22 et 23 septembre 2014, M. Ban Ki-moon a encouragé les États Membres et les peuples autochtones à aller de l’avant dans la recherche de solutions pour notre avenir commun.  Instaurer la confiance est essentiel pour promouvoir ce dialogue, a-t-il dit.  Alors que nous allons célébrer la fin de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones en 2014, nous sommes tous conscients que les autochtones continuent de subir des discriminations, qui ont des conséquences terribles sur leurs langues, leurs cultures, leurs terres, et qui se traduisent par la pauvreté et leur manque de participation à la gestion de la vie courante, a ajouté le Secrétaire général.  Il a précisé que les populations autochtones sont en première ligne des changements climatiques, avant d’appeler les États Membres à reconnaître la capacité qu’ont les autochtones à aider le monde à relever le défi des changements climatiques et à mieux faire face aux émissions de gaz à effet de serre.


« Les autochtones du monde entier doivent pouvoir décider des solutions à apporter aux questions qui les touchent et préserver leurs langues, leurs cultures et leurs identités », a insisté le Secrétaire général avant de garantir qu’il apportera toujours son soutien pour que les peuples autochtones puissent vivre dans la dignité. 


M. JOHN ASHE, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a rappelé que le thème choisi par l’Instance cette année se concentre sur la bonne gouvernance en mettant l’accent sur les articles 3 à 6 et 46 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui rappellent que les autochtones ont des droits à l’autodétermination et au choix de la nationalité.  « Votre présence est la preuve de votre volonté d’aider la communauté internationale à bien comprendre vos aspirations et les difficultés que vous rencontrez pour réaliser vos aspirations », a déclaré le Président de l’Assemblée générale aux représentants des populations autochtones.


M. Ashe a indiqué que les récentes discussions sur les objectifs de développement pour l’après-2015 ont permis de mettre la lumière sur la pertinence de valeurs universelles chères aux populations autochtones, comme l’absence de discriminations, le droit à vivre en liberté, en paix et en sécurité, la protection de la biodiversité, la bonne gouvernance, la gestion durable des ressources naturelles et le respect de la diversité culturelle.  Il s’est réjoui que le débat tenu par l’Assemblée générale la semaine dernière sur la culture et le développement ait été l’occasion d’entendre de nombreux États Membres reconnaître l’importance de la culture pour le développement.  Soulignant l’importance particulière que les autochtones accordent à la culture comme élément de développement, le Président de l’Assemblée générale a aussi relevé les nombreux appels lancés à la récente réunion de l’Assemblée afin que les objectifs de développement pour l’après-2015 intègrent pleinement le rôle de la culture et de la diversité culturelle dans les objectifs plus larges de la promotion de la croissance économique, de l’inclusion sociale et de la durabilité environnementale.


Alors que 2014 marque la fin de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones (2005-2014), M. Ashe a dit que la réunion de ce jour vise à permettre un échange de vues et de pratiques de référence sur la réalisation des droits des peuples autochtones, y compris en vue d’atteindre les objectifs de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Il a espéré que le rapport final sur la mise en œuvre de cette deuxième Décennie et son impact sur la réalisation des OMD servira au cours de la tenue des débats relatifs aux objectifs de développement pour l’après-2015.


M. Ashe a dit que lui-même et l’équipe de l’Assemblée générale allaient tout mettre en œuvre, conformément à la résolution 66/296 de l’Assemblée, pour que l’on parvienne à la mise en place d’un processus inclusif réunissant les États Membres et les populations autochtones, afin de faire en sorte que la Conférence mondiale sur les peuples autochtones de septembre 2014 aboutisse à un réel succès  


Il a également indiqué qu’une consultation interactive allait avoir lieu, après la séance de ce jour.  Cette consultation sera l’occasion d’engager un dialogue entre la Présidente de l’Instance et les organismes des Nations Unies, ce qui permettra d’alimenter la préparation de la Conférence mondiale prévue au mois de septembre


M. MARTIN SAJDIK, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), dont relève l’Instance permanente sur les questions autochtones, s’est félicité de voir que la salle de l’Assemblée générale était comble, et qu’autant de peuples autochtones représentés et de délégations des États Membres prennent part à cette session.  Il est nécessaire de réfléchir au lien entre ces peuples et les gouvernements du monde, et l’ECOSOC prend ce travail très au sérieux puisque l’Instance permanente est l’un de ses organes subsidiaires, a-t-il souligné.


M. Sajdik a parlé des changements intervenus dans l’organisation des sessions de l’ECOSOC ainsi que des décisions prises sur les meilleurs moyens d’intégrer les différentes thématiques abordées par cet organe.  L’Instance souhaitera réexaminer son ordre du jour pour apporter des contributions ciblées susceptibles de mieux influencer les travaux de l’ECOSOC à l’avenir, a déclaré le Président du Conseil économique et social, qui a annoncé que, cette année, le rapport annuel de l’Instance ne sera pas examiné durant une des réunions de coordination et d’organisation du Conseil, mais plutôt lors de sa session du mois de juillet.  Il a estimé que cela permettra un meilleur échange d’idées et plus d’influence au niveau politique. 


Il est incontestable que l’impact de l’urbanisation est durement ressenti par les peuples autochtones de par le monde, a déclaré M. Sajdik.  Dans les villes, ces peuples connaissent des situations inégales et vivent dans la précarité, loin de leur milieu; mais d’un autre côté, ils peuvent bénéficier des opportunités offertes par les villes, a souligné M. Sajdik, en encourageant les parties à mener une analyse approfondie sur cette question au moment même où l’ECOSOC débat de la question de la promotion d’une urbanisation durable.


Mme DALEE SAMBO DOROUGH, nouvelle Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a d’abord rendu hommage au Chef traditionnel de la nation onondaga, habitants originaux de la région de New York, Chef Todadaho Sid Hill.  Elle a également rendu hommage à la mémoire de Billy Frank, décédé le 5 mai, pour le rôle fondamental qu’il a joué pour honorer les traités de sa tribu, Nisqually, et le droit de son peuple à exploiter les ressources en saumon présentes dans le fleuve Nisqually, qui porte le nom de son peuple.


Mme Dorough a rappelé les différents processus nationaux, régionaux et internationaux visant à sensibiliser l’opinion et les décideurs aux questions qui tiennent le plus à cœur aux peuples autochtones, en particulier les principes de bonne gouvernance et l’approche fondée sur les droits de l’homme.


      « La création d’un espace pour notre participation démocratique aux processus et mécanismes des Nations Unies est absolument nécessaire », a-t-elle déclaré, affirmant qu’il convenait de respecter ce droit fondamental et reconnu dans tous les contextes, y compris celui concernant la plénière de haut niveau qu’aura l’Assemblée générale au mois de septembre, intitulée « Conférence mondiale sur les peuples autochtones ».  Elle a cependant noté que le principe d’égalité et de respect du droit des peuples autochtones à participer à ce grand débat « demeure un objectif bien lointain », et elle a émis l’espoir que le « milieu politique allait finalement évoluer changer » en faveur des peuples autochtones, à qui la parole doit être donnée.


La Présidente de l’Instance a ensuite remercié le Gouvernement du Mexique pour avoir accueilli la réunion présession de l’Instance, du 26 au 28 mars 2014, ce qui a permis aux participants de préparer le programme de travail de la présente session.


Elle a évoqué les inquiétudes que ressentent certains membres de l’Instance concernant les méthodes de travail de celle-ci.  Les membres de l’Instance désirent qu’elle soit un mécanisme efficace au sein des Nations Unies, a dit Mme Dorough.  Une discussion est en cours sur les réformes importantes envisagées, a-t-elle annoncé, en soulignant que si l’Instance doit effectivement être plus sensible à la promotion et à la protection des droits de l’homme au sein de l’ONU, il est impératif d’envisager et d’amorcer une réforme radicale en sa faveur.  Elle a notamment cité la nécessité de mieux se centrer sur les recommandations et de limiter le nombre d’études menées par les membres de l’Instance.  Il s’agit également de se concentrer davantage sur le travail que mènent un large éventail d’agences onusiennes pour veiller à ce qu’elles soient sensibles aux droits de l’homme, aux intérêts et aux préoccupations des peuples autochtones à tous les niveaux. 


Mme Dorough a appelé, en outre, au renforcement du rôle de chaque expert de l’Instance et à l’amélioration des contributions qu’il est susceptible de faire au profit de tous les peuples autochtones et dans sa région respective.  Elle a relevé à cet égard qu’en l’état actuel des choses, les experts n’avaient pas les ressources qui leur permettraient de conduire des consultations dans leurs propres régions ou au-delà.  « Pour ce faire, des fonds supplémentaires seraient nécessaires afin de permettre aux 16 membres de l’Instance d’accomplir un travail plus concret et mieux orienté vers l’action », a-t-elle préconisé, appelant les États Membres et les donateurs à apporter leur appui pour rendre ces réformes possibles et favoriser une efficacité accrue de l’Instance permanente en tant que mécanisme de l’ONU.


Mme Dorough a aussi appelé à l’ouverture d’un débat autour de la « fausse dichotomie qui fait que les agences de l’ONU se limitent à assister uniquement les peuples autochtones dans les pays en développement, mais pas leurs pairs, qui sont pourtant marginalisés dans ce qu’on appelle le monde développé ».


L’Instance s’emploie également à affirmer son statut en tant qu’organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC), l’objectif ultime étant que les peuples autochtones disposent d’une « maison » au sein de l’ONU.  « Ce serait une maison accueillante et reposant sur un statut équitable et digne au sein de la famille des Nations Unies », a dit la Présidente.


Après avoir procédé à une description du programme de travail des deux semaines de travaux de cette treizième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, dont le thème spécial est « Principes de bonne gouvernance conformes à la Déclaration sur les droits des peuples autochtones », la Présidente a estimé que les principes de transparence, d’inclusion, d’efficacité et de responsabilisation étaient liés et se renforcent mutuellement.


Mme Dorough a insisté sur la nécessité urgente pour toutes les parties, en particulier pour les États Membres, de prendre des mesures « coordonnées, audacieuses et efficaces, pour répondre à la discrimination, au racisme, à la marginalisation, à l’extrême pauvreté, et au conflit auxquels sont confrontés les peuples autochtones partout dans le monde ».  « L’indifférence face à ces réalités urgentes ne doit pas être tolérée, car tout le monde sait que l’indifférence fait le lit de l’intolérance », a souligné Mme Dorough.  


M. THOMAS GASS, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, a déclaré que les populations autochtones continuent de faire face à un accès insuffisant aux services de santé et d’éducation.  M. Gass a appelé à préserver les cultures autochtones et s’est particulièrement inquiété de la situation dans laquelle sont les langues autochtones, menacées de disparition.  Il a indiqué que 600 langues autochtones ont disparu au cours du siècle dernier et que cette disparition se poursuit au rythme d’une langue toutes les deux semaines.  Il a dit qu’il est important qu’au cours de cette session on se concentre sur la bonne gouvernance.  Il faut cibler la structure de gouvernance de chaque pays et voir la manière dont elle promeut les droits des peuples autochtones ou ne le fait pas, a-t-il recommandé.


Le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations s’est dit persuadé que les exemples de bonne gouvernance qui seront présentés au cours de cette session serviront de source d’inspiration pour les États Membres et les représentants des populations autochtones.  Il s’est dit persuadé que les débats relatifs au programme de développement pour l’après-2015 tiendront mieux compte, grâce à la coopération internationale, du développement des populations autochtones en répondant à leurs attentes.  En tant que gardiens de leur territoire, les autochtones ont une contribution précieuse à apporter à la gestion durable des territoires et des ressources naturelles, a insisté M. Gass.  Il a remercié le Gouvernement du Mexique d’avoir accueilli au mois de mars à Mexico City une réunion présession de l’Instance, qui a permis à ce forum de mieux connaître les meilleures pratiques existant aux quatre coins du monde en terme de gouvernance prenant en compte les autochtones.  Il a ensuite remercié le Danemark d’avoir contribué en 2013 au Fonds d’affectation spéciale. 


Mme NUVIA MAGDALENA MAYORGA DELGADO, Directrice générale de la Commission nationale du Mexique pour le développement des populations autochtones, a dit la volonté du Gouvernement mexicain d’orienter ses politiques publiques afin de mieux répondre aux besoins des populations autochtones en matière de santé, d’éducation, et de développement.  Elle a dit qu’il est indispensable que les travaux de l’Instance, dont les recommandations sont de précieuses indications pour son pays en matière de promotion des droits des autochtones, soient fructueux.  Elle a appelé à ce que soit reconnue la capacité des autochtones à s’organiser et à participer à la prise de décisions pour toutes les questions touchant leur développement.  Il faut qu’ils puissent vivre dans un environnement de pleine reconnaissance de leurs droits, a insisté la représentante du Mexique.  Au Mexique, a-t-elle ajouté, la prise en charge des communautés repose sur le principe de participation sociale, a-t-elle dit, avant de mettre l’accent sur l’importance de planifier le développement des autochtones en préservant leur identité dans chacune des régions concernées.


M. JERRY MATEPARAE, Gouverneur général de la Nouvelle-Zélande, a déclaré, dans son allocution, que la participation des représentants autochtones y était fondamentale.  Ces peuples sont les dépositaires du patrimoine et de certaines des cultures les plus précieuses de l’humanité, a-t-il poursuivi en réaffirmant l’appui de la Nouvelle-Zélande à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Il a souligné que cette Déclaration contenait des principes qui sont en harmonie avec les obligations et les principes inhérents au Traité de Waitangi, l’un des quatre documents de fondation de la nation néo-zélandaise, comme par exemple, le fonctionnement de l’État, qui doit se faire dans un esprit de partenariat et de respect mutuel entre toutes les populations.


M. Mateparae a réitéré l’engagement du Gouvernement néo-zélandais à créer et maintenir des rapports sincères avec les Maoris, peuple autochtone du pays, ainsi qu’à respecter et favoriser l’autonomisation de ceux-ci pour qu’ils puissent réaliser leurs aspirations et leur plein potentiel.  Dans ce contexte, des progrès considérables ont été accomplis dans la mise en œuvre du Traité historique de Waitangi. 


La conclusion du Traité représente une base sociale, économique et culturelle plus forte pour chaque tribu, et pour les Maoris d’une manière générale, s’est-il félicité.  L’économie maorie continue à se développer, et le Gouvernement néo-zélandais appuie le partenariat entre la Couronne et les Maoris par le biais du He Kai Kei Aku Ringa, qui signifie littéralement l’autosuffisance ou « avoir la nourriture dont tu as besoin grâce à tes propres mains », a indiqué M. Mateparae. 


Le Gouverneur général a toutefois déploré que les Maoris restent surreprésentés dans le système pénal et pénitentiaire néo-zélandais, et qu’ils ne jouissent pas d’un état de santé physique et mental comparable au reste de la population.  Il est également regrettable que la population autochtone maorie affiche un taux de chômage très élevé et, en dépit des progrès, que les enfants, surtout les garçons, aient des résultats scolaires inférieurs à ceux de leurs camarades non maoris.


Saluant l’engagement des peuples autochtones à travers le dialogue positif qu’ils ont engagé dans la perspective de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, prévue en septembre à New York, le Gouverneur général de la Nouvelle-Zélande a réitéré l’engagement de tous les autochtones et des autres parties pour que la conférence soit constructive et bénéficie d’une large représentativité durant ses travaux afin de pouvoir régler tous les problèmes qui se posent encore de manière pressante.  Il a appelé tous les peuples autochtones, leurs défenseurs, et tous les États à poursuivre un dialogue ouvert, à rechercher des solutions durables aux nombreux défis qui persistent, et à saisir cette opportunité pour concrétiser les attentes et libérer le potentiel de ces peuples.


Table ronde sur le thème spécial « Principes de bonne gouvernance conformes à la Déclaration sur les droits des peuples autochtones »


Interventions liminaires des panélistes


L’Instance permanente sur les questions autochtones a entamé, cet après-midi, son débat sur le thème spécial de sa treizième session -ouverte ce matin par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon- axé sur les « Principes de bonne gouvernance conformes à la Déclaration sur les droits des peuples autochtones ».


Le premier panéliste de la table ronde organisée cet après-midi sur le thème majeur de la session, M. JAIME MARTÍNEZ VELOZ, Commissaire national chargé du dialogue avec les peuples autochtones du Mexique, a déclaré que les dispositionsrelatives aux droits de ces peuples figurant dans la Déclaration adoptée en septembre 2007, et en particulier les articles 3 à 6 et 46 de cette Déclaration, appellent à une profonde réflexion sur les différents aspects des luttes menées par les peuples autochtones à travers le monde: il a cité le droit à l’autodétermination et le droit à l’autonomie des autochtones, qui doivent pouvoir s’administrer eux-mêmes pour trouver des solutions à tout ce qui touche à leurs affaires intérieures et locales.  Il a également évoqué le droit des autochtones à bénéficier du renforcement de leurs institutions politiques, judiciaires, économiques, sociales et culturelles.


« La force de la Déclaration réside dans le fait qu’elle exprime les sentiments, revendications, aspirations, rêves et demandes de réparation exprimées par les autochtones pour compenser des siècles de discrimination », a dit M. Martínez Veloz.  Le nouveau cadre international issu de la Déclaration a permis une révision des textes normatifs, juridiques et constitutionnels au niveau national.  Il a rappelé qu’au Mexique, cela a culminé avec la signature, en 1994, des accords de San Juan Andrés Larrainzar, conclus entre le Gouvernement mexicain et l’Armée zapatiste de libération nationale (Ejército Zapatista de Liberación Nacional - EZLN), aux termes d’un long processus de consultation et de négociation.  M. Martínez Veloz a aussi mis l’accent sur l’acceptation, par le Gouvernement mexicain, des observations formulées par le Groupe de travail de l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme.  Dans ce contexte, le Programme sectoriel gouvernemental élaboré par le Mexique pour la période 2013-2018 prévoit l’élaboration d’une proposition d’harmonisation de la législation nationale avec les dispositions de la Déclaration, qui sera soumise à l’approbation des peuples autochtones avant d’être transmise au Parlement pour approbation.


Illustrant un exemple d’autonomie des peuples autochtones, le professeur ROBERT JOSEPH, de l’Université de Waikato, de Nouvelle-Zélande,a procédé à une description de la « plateforme autonome » dont jouissent les Maoris, et qui leur confère des droits et des obligations.  Il a souligné qu’il était important pour les autochtones, dans un monde globalisé, de pouvoir vivre de manière autonome.  Ainsi, les Maoris ont une représentation assurée et obligatoire dans les comités consultatifs de santé et éducatifs de la Nouvelle-Zélande, étant donné qu’ils ont beaucoup d’influence politique.  L’économie maorie quant à elle est en pleine croissance, représentant 8% au PNB national néo-zélandais.  D’autre part, les Maoris disposent de leurs propres écoles, dont les enseignements reposent sur leur propre vision du monde.


À l’instar du Gouverneur général de Nouvelle-Zélande qui s’est exprimé dans la matinée, le professeur Joseph a déploré que les Maoris restent cependant confrontés à beaucoup de difficultés.  À partir de là, il a souligné l’importance d’une bonne gouvernance au niveau des communautés pour y assurer le développement durable à tous les niveaux.  L’aspect essentiel de la mise en œuvre de la Déclaration dépend du niveau de volonté politique et des trois types de bonne gouvernance existant entre l’État et les peuples autochtones, et qui sont: la gouvernance traditionnelle, la gouvernance de transition et la gouvernance de transformation.


M. Joseph a recommandé à l’Instance d’examiner le statut des entités juridiques et a demandé la mise en place de structures législatives pour les tribus maories, comme aux États-Unis.  Le public non autochtone doit reconnaître, de son côté, les cultures et cela se fait aux États-Unis au profit des Amérindiens, ce qui assure aux autochtones le respect de la diversité et identité et enrichit leur identité au plan national.  M. Joseph a d’autre part plaidé pour une reconnaissance des femmes autochtones, de leur rôle et de la place qu’elles occupent, et en faveur de la promotion du bien-être des enfants des communautés autochtones.


Présentant une synthèse des résultats d’un atelier tenu récemment en Amazonie sur la bonne gouvernance, un autre panéliste, M. PEDRO GARCIA, Avocat représentant les intérêts des peuples autochtonesau Pérou, a indiqué que lesparticipants sont tombés d’accord sur le fait que les questions liées au respect de l’intégrité territoriale, à la transmission intergénérationnelle du savoir, à la sécurité alimentaire et à l’autosuffisance, et à la jouissance des droits collectifs reconnus dans les traités universels, étaient les priorités des peuples autochtones.  Le panéliste a noté que ces dernières années, les conditions prévalant dans les territoires autochtones en général sont devenues catastrophiques, leurs ressources étant pillées sans vergogne par les entreprises transnationales.  Pourtant, a-t-il relevé, la Convention sur la biodiversité, entre autres traités, évoque les dangers qui planent sur la Terre, et exhorte à un changement dans les paramètres économiques affectant le milieu naturel.


Les agressions contre les territoires autochtones représentent un vrai revers pour les peuples autochtones qui reviennent à une époque qu’on croyait révolue, par exemple, en ce qui concerne l’accès et l’approvisionnement en eau, a-t-il regretté.  Les États ont de plus en plus une interprétation restrictive des droits des autochtones.  M. Garcia a affirmé à cet égard que le thème de la pauvreté de ces peuples était évoqué de manière paternaliste et infantilisante et que le droit à l’autodétermination finit par disparaître purement et simplement dans le monde actuel.  Cela ne fait qu’approfondir la méfiance qui existe entre ces peuples et l’État, a-t-il fait observer.  Le panéliste a énuméré « les nombreuses questions qu’il reste à régler », en particulier concernant les droits fonciers des autochtones ou encore l’avenir des jeunes autochtones, qui n’ont aucune garantie quant aux droits qui devraient être les leurs sur leurs territoires ancestraux et sur les ressources naturelles qui y sont présentes.  Il a souligné qu’aujourd’hui, au Pérou et au Brésil, de nombreux défenseurs des droits des autochtones sont arrêtés et détenus, alors même que les divisions administratives imposées par les États sèment la confusion en ce qui concerne la superficie des territoires autochtones.


« La mauvaise gouvernance est à l’origine de toutes les discriminations », a déclaré en guise de synthèse Mme DALEE SAMBO DOROUGH, Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones.  La bonne gouvernance doit s’appliquer tant aux États qu’aux entreprises transnationales, a-t-elle estimé.  Le respect et la protection des droits de l’homme sont des principes essentiels à la bonne gouvernance.  Les gouvernements doivent agir et réagir dans les meilleurs délais sur la base d’un processus de décision fondé sur la consultation et le consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones, a dit Mme Dorough.  Elle a également préconisé la protection de l’environnement, des droits individuels et collectifs des autochtones et le plein respect de l’état de droit.  Les forces de police doivent être incorruptibles et indépendantes, de même que le personnel judiciaire.  En somme, a-t-elle conclu, il convient que les États Membres respectent et reconnaissent le droit à l’autodétermination des peuples autochtones, ceci sur la base des normes minima figurant dans la Déclaration.


Débat interactif


Au titre de ces normes minima, le Chef autochtone Little John a exhorté les parties à respecter le principe du consentement libre, préalable et éclairé, et a proposé à l’Union interparlementaire (UIP) d’établir une cartographie des parlementaires autochtones dans le monde ainsi que des bonnes pratiques en matière de participation des autochtones. 


« Les politiques publiques mexicaines en faveur des autochtones sont le fruit d’une consultation participative », s’est félicité le représentant du Mexique, qui a ensuite mis l’accent sur la préservation de la culture autochtone, considérée comme un patrimoine national au Mexique.  « Les affaires autochtones sont une priorité nationale pour notre pays », a renchéri la représentante de l’Australie, qui a mis en avant la volonté de l’Australie de réduire l’écart entre les autochtones aborigènes et les autres Australiens, ceci en coopération avec des représentants autochtones de huit régions de l’Australie.


Mettant l’accent sur les droits collectifs des autochtones sur les territoires et ressources naturelles de leurs territoires, le Chef du Groupe de la gouvernance démocratique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a annoncé le lancement d’un Manuel sur les droits des peuples autochtones lors de la Conférence mondiale de septembre 2014. 


Si l’article 46 de la Déclaration sur les droits des autochtones précise qu’aucune disposition de la Déclaration ne peut être considérée comme autorisant ou encourageant aucun acte ayant pour effet de détruire ou d’amoindrir l’intégrité territoriale ou l’unité politique d’un État souverain et indépendant, la représentante du CAUCUS des femmes autochtones, et son homologue du Caucus mondial des autochtones, ont néanmoins estimé que l’article 46 ne pouvait non plus être interprété par les États comme s’opposant au droit à l’autodétermination. 


Le représentant de la Colombie a mentionné que la Charte politique colombienne de 1991 reconnaissait l’égalité entre toutes les cultures autochtones et le respect de leurs langues dans leurs territoires respectifs, le droit à l’éducation selon leurs us et coutumes, et la reconnaissance de leurs juridictions spéciales.  En Colombie, la population autochtone est d’environ 1 400 000 personnes organisées en 82 peuples qui représentant 3,4% de la population totale colombienne vivant sur près de 30% du territoire national, a précisé le représentant.  Un cadre juridique pertinent existe donc, de même que la volonté politique pour parvenir à un mieux vivre pour les peuples autochtones de la Colombie et le reste de la population, a-t-il.


Le Représentant du Secrétariat de la Convention sur la biodiversité, a indiqué que les peuples autochtones doivent être les bénéficiaires et non les victimes de la création d’aires protégées.  Il a fourni une description détaillée du Programme de travail sur les aires protégées (PoWPA) qui repose sur l’idée d’équité, d’inclusivité, de bonne gouvernance et de partage des bénéfices.


Le Représentant du Caucus des jeunes autochtones, a plaidé en faveur de l’inclusion des jeunes dans tous les travaux de l’Instance permanente.  Il a appelé à mettre à la disposition des jeunes autochtones les ressources nécessaires à leur développement, et souhaité la mise en place d’un mécanisme efficace de surveillance ou d’un protocole facultatif à la Déclaration.  Dans cette optique, il a appelé à la tenue d’une réunion d’experts pour réfléchir sur les risques et bénéfices potentiels que pourrait offrir un tel protocole, et à la mise en place de mécanismes de surveillance provisoires.  Il a en outre recommandé la tenue d’une session spéciale du Conseil des droits de l’homme sur les droits des peuples autochtones.


Le représentant du Brésil a affirmé que la Déclaration était le fruit de négociations complexes et inclusives et qu’à cet égard, « elle reflète un équilibre de valeurs et d’intérêts différents ».  La Constitution brésilienne s’est également efforcée de respecter cet équilibre, a-t-il souligné.


La représentante du Conseil des peuples autochtones sur le bio-colonialisme (Caucus nord-américain), a insisté sur la notion d’autodétermination et de liberté de vivre libre de tout schéma de colonisation déguisée qui pourrait être avancé par les États sous le prétexte et l’appellation de la « bonne gouvernance ».  Elle a estimé nécessaire que les États Membres reconnaissent les nations autochtones. 


La Sous-Ministre adjointe principale aux affaires autochtones et au développement du Nord Canada, elle a fait part de la détermination du Gouvernement canadien à prendre « les mesures qui s’imposent pour obtenir des résultats concrets et durables en créant des conditions qui permettront d’améliorer la santé et l’autosuffisance des collectivités des Premières Nations », qui sont les peuples autochtones du Canada.


Le représentant du Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique (IPACC), a indiqué que l’amélioration de la bonne gouvernance permet, entre autres, de contribuer à un recul de la pauvreté sur le continent africain.  Il a mis en exergue la grande vulnérabilité des peuples autochtones dans les zones en conflit, et a évoqué l’enlèvement massif de 200 lycéennes au Nigeria, en demandant leur libération immédiate.  Il a recommandé une coordination accrue entre le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.  Il a également souhaité que la question des communautés autochtones africaines soit inscrite en tant que thème transversal dans l’ordre du jour du développement durable pour l’après-2015.


(Le Représentant permanent du Cameroun et Vice-Président de l’Assemblée générale, également prévu comme panéliste, n’a pu prendre part au panel cet après-midi).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

De retour du Soudan du Sud, Ban Ki-moon présente ses priorités pour la sortie de crise après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu

CS/11391

De retour du Soudan du Sud, Ban Ki-moon présente ses priorités pour la sortie de crise après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu

12/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11391
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7172e séance – après-midi                                  


DE RETOUR DU SOUDAN DU SUD, BAN KI-MOON PRÉSENTE SES PRIORITÉS POUR LA SORTIE

DE CRISE APRÈS LA CONCLUSION D’UN ACCORD DE CESSEZ-LE-FEU


Le représentant sud-soudanais annonce l’établissement d’une commission d’enquête

sur les « atrocités » commises dans son pays, « parmi les pires de ces dernières décennies »


Tout juste de retour du Soudan du Sud, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, est venu faire rapport au Conseil de sécurité sur la situation dans la plus jeune nation du monde, en présentant ses priorités pour la sortie de crise au lendemain de l’accord de cessez-le-feu signé par les parties au conflit, le Président Salva Kiir et l’ancien Vice-Président, Riek Machar.


« Je salue l’accord de cessez-le-feu, signé à Addis-Abeba le 9 mai, et la médiation de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), sous la présidence du Premier Ministre de l’Éthiopie », a déclaré M. Ban, qui a rappelé que, depuis le début des violences il y a cinq mois, plusieurs milliers de Sud-Soudanais avaient été tués et des atrocités commises des deux côtés.  Plus d’un million de personnes sont déplacées et près de cinq millions ont un cruel besoin d’aide humanitaire.


« Si le conflit perdure, la moitié des 12 millions de personnes que représente la population du Soudan du Sud risquent d’être soit déplacées ou de fuir vers d’autres pays, soit de devenir victimes de la famine ou de mourir d’ici à la fin de l’année », a prévenu le Chef de l’Organisation, en affirmant que les conditions de vie sur le site de protection des civils de Tomping, où sont regroupées environ 20 000 personnes, étaient « pires » que celles qui règnent dans tous les camps de déplacés qu’il a visités jusqu’à présent.


Le Secrétaire général a expliqué que les bases de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) n’étaient pas équipées pour gérer un tel afflux de personnes déplacées, en dépit des efforts déployés par le personnel de l’Organisation pour les accommoder.  Invoquant toutefois un « impératif moral », il a expliqué que l’accueil réservé aux Sud-Soudanais craignant pour leur vie ne pouvait se transformer en solution à long terme.


Pour lui, cinq priorités sont à l’ordre du jour pour amorcer une sortie de crise.  « Tout d’abord, les combats doivent prendre fin immédiatement et les Sud-Soudanais retourner cultiver leurs terres sous peine de manquer la prochaine récolte et de voir surgir la famine », a commenté M. Ban.  Rappelant qu’une trêve de 30 jours avait été demandée avec le soutien des deux parties, il s’est inquiété des informations faisant déjà état de violations, par les parties, de l’accord de cessez-le-feu qui vient tout juste d’être conclu.


Les deux parties doivent autoriser sans tarder un accès à l’aide humanitaire par pont aérien, par voie routière et en particulier par barges, le long du Nil, a poursuivi le Secrétaire général, qui a exigé la fin des attaques commises contre le personnel de l’ONU et le personnel associé.


En outre, la communauté internationale doit répondre à l’appel humanitaire lancé en faveur du Soudan du Sud, d’un montant de 1,27 milliard de dollars, qui n’a recueilli, à ce jour, que 489 millions.  C’est pourquoi M. Ban a exhorté tous les pays à soutenir la conférence des donateurs pour le Soudan du Sud, prévue le 20 mai et organisée conjointement par la Norvège et l’ONU.


Justice et reddition de comptes sont également d’une importance vitale, compte tenu de l’ampleur des atrocités commises par toutes les parties, de toute évidence des crimes contre l’humanité, qui pourrait justifier l’établissement d’un « tribunal spécial ou hybride » avec le soutien de la communauté internationale, a souligné le Secrétaire général.


« Les deux dirigeants doivent s’engager de nouveau en faveur d’un processus d’édification de la nation qui implique l’ensemble des acteurs politiques et la société civile, ce qui suppose de se pencher sur les causes profondes du conflit. »  « Ils doivent mettre fin à une lutte absurde pour le pouvoir et restaurer l’unité nationale qui prévalait à l’époque de l’indépendance. »


De son côté, le représentant du Soudan du Sud, M. Francis Mading Deng, –qui fut l’ancien Conseiller spécial pour la prévention du génocide de M. Ban– a jugé extrêmement préoccupantes les allégations de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Son gouvernement, a-t-il assuré, est en train de mettre sur pied une commission nationale d’enquête, tout en coopérant avec celle de la Commission africaine.  Il a reconnu que son pays avait été le théâtre de « certaines des pires atrocités » commises dans le monde au cours de ces dernières décennies.


« Le Gouvernement du Soudan du Sud est conscient de sa responsabilité de protéger sa population, même si la capacité de l’État à y parvenir est considérablement entravée par de nombreux facteurs historiques liés à la longue guerre [d’indépendance].  C’est pourquoi le soutien de la communauté internationale est, à cet égard, d’une importance cruciale », a déclaré M. Deng.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il fait observer, nous avons constamment argué que si la communauté internationale devait hiérarchiser ses priorités à la lumière de la crise, son soutien au renforcement des capacités nationales devrait continuer de figurer au centre des nouvelles priorités.


« Le Président Salva Kiir est un homme de parole et c’est pourquoi il a donné immédiatement des ordres à ses troupes pour qu’elles mettent fin à toute action militaire contre les rebelles, sauf en cas de légitime défense.  Nous espérons que M. Riek Machar respectera, lui aussi, son engagement », a souligné le délégué du Soudan du Sud.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité est préoccupé par la détérioration de la sécurité dans certaines régions d’Afrique centrale

CS/11390

Le Conseil de sécurité est préoccupé par la détérioration de la sécurité dans certaines régions d’Afrique centrale

12/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11390
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7171e séance – matin                                       


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EST PRÉOCCUPÉ PAR LA DÉTÉRIORATION DE LA SÉCURITÉ

DANS CERTAINES RÉGIONS D’AFRIQUE CENTRALE


De nombreuses délégations condamnent fermement

les enlèvements par Boko Haram de plus de 200 lycéennes


Le Conseil de sécurité a, ce matin, exprimé sa préoccupation face à la détérioration de la sécurité dans certaines parties d’Afrique centrale, « en particulier la crise en République centrafricaine dont l’impact régional ne cesse de grandir, ainsi que la menace terroriste, y compris l’extension des activités terroristes de Boko Haram aux pays de la sous-région ».


Au cours du débat qui a suivi l’exposé du Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), M. Abou Moussa, de nombreuses délégations ont fermement condamné l’enlèvement par Boko Haram, le mois dernier dans le nord-est du Nigéria, près de la frontière du Cameroun et du Tchad, de plus de 200 lycéennes.


Dans une déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité, s’est dit également préoccupé par « l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée, le commerce illicite d’espèces sauvages et la criminalité transnationale organisée ».


En outre, « le Conseil condamne, de nouveau, fermement les attaques inqualifiables, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, ainsi que les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme perpétrés par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), y compris le recrutement et l’emploi d’enfants en période de conflit armé, les meurtres, les mutilations, les viols, l’esclavage sexuel, autres violences sexuelles et enlèvements qui lui sont imputables ».


Le Conseil « encourage vivement » les États voisins à coopérer avec la Force régionale d’intervention de l’Union africaine dans la région afin de mettre fin à la menace que représente la LRA.


Il exhorte ainsi les missions des Nations Unies et de l’Union africaine dans la région, notamment la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), à poursuivre leur lutte contre la LRA.


M. Moussa, qui effectuait devant le Conseil de sécurité sa dernière intervention en cette qualité, et dont son rôle de chef de file au service de la consolidation de la paix et de la prévention des conflits dans la région d’Afrique centrale a été salué par les membres du Conseil, a souligné que la situation politique et sécuritaire en Afrique centrale restait fragile. 


La violence « a mis à mal les efforts déployés pour promouvoir et garantir la stabilité dans la sous-région », tandis que « de nouveaux défis transfrontaliers ont émergé », a expliqué le Représentant spécial, qui présentait le rapport du Secrétaire généralsur les activités du BRENUAC et sur les zones où sévit la LRA*.


« En particulier, l’explosion des violences communautaires en République centrafricaine depuis décembre 2013 a eu un impact régional considérable, compte tenu des conséquences graves de la crise sur les plans sécuritaire, économique et humanitaire pour les pays voisins. »


De même, a estimé M. Moussa, les violences déclenchées au Soudan du Sud depuis décembre 2013 mettent en péril la mise en œuvre de l’initiative de coopération régionale de l’Union africaine pour l’élimination de la LRA.  La crise au Soudan du Sud a, en effet, conduit les gouvernements de l’Ouganda et du Soudan du Sud à retirer une partie de leurs troupes de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine chargée de lutter contre la LRA.


Le groupe Boko Haram, basé au Nigéria, est un autre sujet de grande préoccupation pour l’Afrique centrale, a-t-il ajouté, en notant que le groupe islamiste continuait de profiter de la porosité des frontières entre le nord-est du Nigéria et les États voisins et que la récente intensification de ses activités violentes avait de graves conséquences sécuritaires et humanitaires pour le Cameroun et le Tchad.


Au cours du débat, des délégations se sont félicitées des initiatives des États de la région pour lutter contre cette menace, le représentant de la France, rappelant, à cet égard, la tenue à Paris, samedi 17 mai, d’un sommet réunissant les pays limitrophes du Nigéria pour évoquer les problèmes de sécurité en lien avec Boko Haram.


« Boko Haram n’a pas d’autre ordre du jour que la couardise, le sadisme, l’ignorance et la mort, devenant ainsi l’adversaire de la communauté internationale », a déclaré la représentante des États-Unis, dont le pays est en communication étroite avec les responsables nigérians et met « tout en œuvre afin que les écolières enlevées par Boko Haram puissent regagner leurs familles ».


Pour le Nigéria, qui s’est concentré sur le seul rapport du Secrétaire général, la pleine mise en œuvre de la Stratégie régionale des Nations Unies visant à contrer la menace que représente la LRA et à remédier aux effets de ses activités « est cruciale » pour neutraliser ce groupe criminel. 


Son Représentant a demandé des ressources en temps opportun pour renforcer les capacités des pays où ce groupe armé opère et a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts déployés par toutes les parties prenantes.


Par ailleurs, les membres du Conseil ont pris note de la mort annoncée à la fin de 2013 du commandant en second de la LRA, Okot Odhiambo, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI), et de la capture du commandant de rang intermédiaire, Charles Okello, en avril 2014.


*S/2014/319


RÉGION DE L’AFRIQUE CENTRALE


Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et sur les zones où sévit l’Armée de résistance du Seigneur(S/2014/319)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, relate, dans son rapport, les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC) et les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie régionale des Nations Unies visant à contrer la menace que représente l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et à remédier aux effets de ses activités.


Il rend compte des tendances d’ordre politique et sécuritaire majeures à l’œuvre dans la sous-région de l’Afrique centrale depuis la parution de son dernier rapport du 14 novembre 2013 (S/2013/671), des progrès réalisés par le BRENUAC dans l’exécution de son mandat et de l’action menée pour contrer la menace que fait peser l’Armée de résistance du Seigneur et remédier aux effets de ses activités.


La sous-région de l’Afrique centrale, écrit-il, a continué de connaître une dégradation de la situation générale en République centrafricaine s’accompagnant de répercussions toujours plus fortes à l’échelon régional, une expansion, au-delà du territoire nigérian, des activités de Boko Haram qui se sont étendues à d’autres pays de la sous-région, la menace du terrorisme ainsi que l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée qui continue de susciter des préoccupations, le trafic des espèces sauvages et la criminalité transnationale organisée.  Ensemble, ces problèmes ont eu des incidences néfastes sur la situation humanitaire dans la sous-région, souligne-t-il.


Le Secrétaire général se dit inquiet des conséquences des combats entre l’armée nigériane et Boko Haram, qui ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de Nigérians vers le nord du Cameroun et le Tchad.


Il est également préoccupé par les agissements –notamment des enlèvements et attentats à la bombe meurtriers– auxquels se livre Boko Haram dans certains États de la sous-région.  Il se félicite des efforts qui sont faits pour renforcer la coopération aux frontières et engage les pays d’Afrique centrale concernés à coopérer avec le Nigéria pour mettre rapidement un terme aux activités des groupes armés et extrémistes qui continuent de compromettre la paix et la stabilité dans la région.


Il salue également la détermination des États de la région à aller de l’avant dans l’élaboration du plan pour la mise au point d’une stratégie intégrée de lutte contre le terrorisme et les armes légères et de petit calibre en faveur de l’Afrique centrale.  Le BRENUAC continuera d’appuyer ces efforts, en collaboration avec les entités des Nations Unies concernées.


Par ailleurs, estime le Secrétaire général, les pertes financières que la piraterie et l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée représentent pour l’économie des États membres de l’Afrique centrale sont colossales.  Il salue les importants progrès qui ont été faits pour asseoir plus solidement la gestion durable des affaires maritimes en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale et se félicite de l’adoption officielle, à la vingt-deuxième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, de la Stratégie maritime africaine intégrée à l’horizon 2050.


De même, il se félicite des initiatives prises par les chefs d’État, les pays d’Afrique centrale et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pour s’attaquer au problème du commerce illicite d’espèces sauvages.  Il demeure préoccupé par les liens qui existent entre le commerce illicite d’espèces sauvages et les groupes armés qui sévissent dans la sous-région, en particulier la LRA.  Le BRENUAC continuera d’aider la sous-région à mettre au point des stratégies concertées pour faire face à ce problème, assure-t-il.


Tout en prenant note des préoccupations de certains États en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens, le Secrétaire général encourage la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à continuer de s’employer, en collaboration avec le BRENUAC, à accroître l’intégration politique et économique des États d’Afrique centrale, ce qui permettra de renforcer le développement de la région.


M. Ban salue les avancées enregistrées dans la lutte contre la menace que représente la LRA et se félicite de la fructueuse coopération qu’entretiennent le BRENUAC et l’Union africaine ainsi que des contributions versées par les pays dans lesquels sévit la LRA, le système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales et les donateurs.


En outre, le Secrétaire général exhorte la Force régionale d’intervention de l’Union africaine et la MISCA à mieux coordonner leurs activités d’ici au 15 septembre prochain, date à laquelle sera opéré le transfert des responsabilités de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).


Déclarations


M. ABOU MOUSSA, Représentant spécial du Secrétaire général, qui présentait le sixième rapport du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), a souligné que la situation politique et sécuritaire en Afrique centrale restait fragile.  Depuis le dernier rapport publié en novembre 2013, la violence a mis à mal les efforts déployés pour promouvoir et garantir la stabilité dans la sous-région.  Par ailleurs, de nouveaux défis transfrontaliers ont émergé.


L’explosion des violences communautaires en République centrafricaine depuis décembre 2013 a eu un impact régional considérable, compte tenu des conséquences graves de la crise sur les plans sécuritaire, économique et humanitaire pour les pays voisins, a-t-il dit.


M. Moussa a estimé que les violences déclenchées au Soudan du Sud depuis décembre 2013 mettaient en péril la mise en œuvre de l’initiative de coopération régionale de l’Union africaine pour l’élimination de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).  La crise au Soudan du Sud a en effet conduit les gouvernements de l’Ouganda et du Soudan du Sud à retirer une partie de leurs troupes de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine chargée de lutter contre la LRA.


Le groupe Boko Haram, basé au Nigéria, est un autre sujet de grande préoccupation pour l’Afrique centrale, a-t-il ajouté, en notant que le groupe islamiste continuait de profiter de la porosité des frontières entre le nord-est du Nigéria et les États voisins, et que la récente intensification de ses activités violentes avait de graves conséquences sécuritaires et humanitaires pour le Cameroun et le Tchad.


Le mois dernier, les enlèvements par Boko Haram de plus de 200 lycéennes, près de la frontière du Cameroun et du Tchad, et les indications par ses dirigeants que les filles seraient vendues a entraîné, à juste titre, une ferme condamnation de la communauté internationale, a-t-il souligné.


Le rapport, a indiqué le Représentant spécial, détaille les initiatives du BRENUAC en vue de promouvoir la stabilité dans la sous-région.  Ses missions au Tchad, au Cameroun, au Congo et en République démocratique du Congo (RDC) ont mis en évidence les conséquences régionales de la crise en République centrafricaine, y compris les défis humanitaires auxquels sont confrontés les gouvernements et les agences des Nations Unies.


Ces États ont également exprimé la crainte que les flux d’armes, les activités de groupes armés et de la violence sectaire ne se propagent à travers les frontières de la République centrafricaine et ne menacent leur propre stabilité.


Le BRENUAC, a-t-il expliqué, a poursuivi sa collaboration avec l’Union africaine pour coordonner les efforts internationaux dans le cadre de la stratégie régionale des Nations Unies visant à contrer la menace que représente l’Armée de résistance du Seigneur et à remédier aux effets de ses activités. 


Il a informé le Conseil de sécurité que le nombre de décès liés à la LRA, les enlèvements et les personnes déplacées avaient continué de diminuer, tandis que les opérations militaires et la campagne de défections avaient encore affaibli la LRA.


Après avoir énuméré les différentes réalisations obtenues au cours de son mandat de trois ans de Représentant du Secrétaire général et de Chef du BRENUAC, M. Moussa a souligné qu’en dépit des efforts déployés par les dirigeants des pays d’Afrique centrale et de leurs populations, la sous-région demeurait fragile et avait toujours besoin d’un soutien continu de la communauté internationale, en particulier de l’Organisation des Nations Unies.


Il s’est dit convaincu qu’avec le soutien constant et l’orientation de ce Conseil, le BRENUAC continuera à jouer un rôle déterminant pour soutenir les États de la sous-région à faire face aux défis urgents qui menacent la paix, la stabilité et le développement en Afrique centrale.


M. MARK LLYAL GRANT (Royaume-Uni) a, lui aussi, déploré la situation qui prévaut actuellement en Afrique centrale, des ravages de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en passant par la crise en République centrafricaine.  Pour le représentant britannique, il faudrait renforcer l’efficacité des patrouilles menées le long des frontières en pariant sur la coopération transfrontalière entre États limitrophes et opérations de maintien de la paix des Nations Unies déployées dans la région.  Le représentant a également déploré les ravages causés à la faune et à la bonne gouvernance en Afrique centrale par le braconnage et le trafic d’ivoire qui en découle.  En Centrafrique, a rappelé M. Lyall Grant, les groupes armés continuent de se livrer à des actes de terreur partout dans le pays.  C’est pourquoi sa délégation s’est félicitée de la décision du Conseil d’autoriser le déploiement de la MINUSCA.  Il a ensuite condamné les agissements de Boko Haram, un groupe « moralement abject » contre lequel la communauté internationale doit s’unir.  Le BRENUAC joue, pour le représentant, un rôle vital dans la coordination des efforts et dans l’élaboration de solutions à l’échelle régionale contre tous ces problèmes.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que, malheureusement, le rapport du Secrétaire général était l’illustration d’une dégradation alarmante de la situation politique, sécuritaire et humanitaire dans la région.  Il a rappelé que lors de la précédente réunion de ce Conseil en novembre 2013, sa délégation avait lancé un cri d’alarme sur la situation en République centrafricaine pour mobiliser ses partenaires sur cette crise trop longtemps ignorée.  « Six mois plus tard, les conséquences régionales que nous anticipions sont désormais une réalité et la crise humanitaire dans ce pays une tragédie. »  Heureusement, a poursuivi le représentant, la communauté internationale -et ce Conseil- s’est mobilisée.


De son côté, a noté M. Araud, l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a profité du vide sécuritaire dans certaines zones reculées de cet immense pays qu’est la Centrafrique, ainsi que vraisemblablement de complicités avec certains groupes armés dont les ex-Séléka.  « Nous devons donc nous assurer que les membres de la LRA ne puissent pas prospérer dans ces zones, de même que dans l’enclave de Kafia Kingi, à la frontière de la Centrafrique, du Soudan et du Soudan du Sud, où Joseph Kony et son entourage auraient à nouveau trouvé refuge. »


Se félicitant des actions de la force régionale de l’Union africaine pour lutter contre ce groupe, le représentant de la France a souhaité qu’elles s’accompagnent de la poursuite des efforts humanitaires en faveur des victimes.  « Enfin, nous ne devons pas oublier la nécessité de justice et c’est pourquoi, il faut traduire en justice les principaux dirigeants de l’Armée de résistance du Seigneur.  M. Joseph Kony est visé par un mandat d’arrêt international délivré par la Cour pénale internationale le 8 juillet 2005.  Ce mandat n’a toujours pas été exécuté, a fait remarquer M. Araud.  « Nous encourageons les États parties au Statut de Rome concernés à renforcer leur coopération et leur collaboration avec la CPI afin que M. Kony soit arrêté et remis à la Cour et rende compte de ses actes abominables devant la justice.


Alors que la menace de la LRA s’affaiblit, a continué M. Araud, c’est à un autre mouvement dont nous assistons à l’émergence sur la scène régionale: les groupes terroristes Boko Haram et Ansaru.  À ce titre, les enlèvements de centaines de jeunes filles et la multiplication des attentats revendiqués par Boko Haram au Nigéria sont révoltants, a-t-il dénoncé.  « Le rapport du Secrétaire général sur l’Afrique centrale met en lumière les conséquences régionales des activités de ce groupe sur le Cameroun et on ne peut les exclure sur la République centrafricaine et sur le Tchad. »  Il s’est ainsi félicité des initiatives des États de la région pour lutter contre cette menace, en assurant de l’entier soutien de la France, par la tenue à Paris, samedi 17 mai, d’un sommet réunissant les pays limitrophes du Nigéria pour évoquer les problèmes de sécurité en lien avec Boko Haram.


« Terrorisme donc, mais aussi braconnage, trafics d’espèces menacées, trafics de drogues, piraterie, les menaces transversales dans cette région ne manquent pas.  Avec l’effondrement du Soudan du Sud dans la guerre civile le 15 décembre dernier, il y a peu de place pour l’optimisme », a conclu le représentant avant d’encourager les États de la région, ainsi que les organisations sous-régionales, à poursuivre leur coopération.


M. EDUARDO GÁLVEZ (Chili) a affirmé notamment que la crise en République centrafricaine et au Soudan du Sud avaient créé des vulnérabilités sur le plan de la sécurité dont la LRA pourrait tirer parti.  Il a appelé à redoubler d’efforts pour éliminer ce groupe.


La communauté internationale doit continuer à appuyer les pays de l’Afrique centrale pour contribuer à garantir la paix et la sécurité, a-t-il dit.  À cet égard, il a salué les récentes visites en République centrafricaine et au Soudan du Sud du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon.


La communauté internationale doit aider, en particulier, à relever le défi de masse que constitue le chômage de masse parmi les jeunes, en invitant le BRENUAC à évaluer les initiatives sur cette question.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a déclaré que le défi le plus important qui se pose aujourd’hui en Afrique centrale était la situation en République centrafricaine, qui s’enfonce dans une spirale de violences et de représailles.  Elle s’est dite également préoccupée par la menace posée par les agissements de Boko Haram et de l’Armée de résistance du Seigneur.  La Cour pénale internationale, a-t-elle rappelé, a émis depuis maintenant 9 ans des mandats d’arrêt contre les dirigeants de la LRA, dont Joseph Kony, qui, à ce jour, ne sont toujours pas exécutés.  C’est pourquoi, a-t-elle insisté, il est indispensable de maintenir l’élan actuel, impulsé par le Groupe de travail régional de l’Union africaine, avec l’appui de l’Union européenne et des États-Unis.  « Nous sommes toutefois préoccupés par le fait que les crises en République centrafricaine et au Soudan du Sud puissent remettre en cause les progrès réalisés jusqu’à présent, en accaparant les ressources et les forces de sécurité régionales indispensables pour lutter contre la LRA », a prévenu Mme King.  


Dans ce contexte, a-t-elle souligné, il est d’une importance capitale que les Missions de l’Union africaine et des Nations Unies dans la région –la MONUSCO, la MINUSS, la MISCA/MINUSCA et la MINUAD– continuent de renforcer leurs échanges d’informations, leur coordination et leur coopération dans les efforts de lutte contre la LRA.  Les comités des sanctions et les groupes d’experts actifs dans la région sont également des composantes précieuses du dispositif, a fait observer la représentante de l’Australie.  Le BRENUAC doit être soutenu, ainsi que les efforts déployés au niveau régional, pour prendre en compte les autres défis qui se posent à la paix et à la sécurité en Afrique centrale, comme la prolifération des armes légères et de petit calibre et le braconnage.


Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a mis l’accent sur les risques d’explosion de la région, à laquelle il convient d’accorder la priorité.  Elle s’est dite, en particulier, choquée par la campagne de destruction entreprise par le groupe Boko Haram qui étend ses activités criminelles à l’est du pays et s’en prend à des civils sans défense.


Boko Haram n’a pas d’autre ordre du jour que la couardise, le sadisme, l’ignorance et la mort, devenant ainsi l’adversaire de la communauté internationale.  Les États-Unis sont en communication étroite avec les responsables nigérians et mettent tout en œuvre afin que les lycéennes enlevées par Boko Haram puissent regagner leurs familles. 


Les efforts de la communauté internationale et de la société ont permis de réduire le nombre de combattants de la LRA, s’est-elle félicitée, en saluant également la baisse des activités criminelles de ce groupe.  Il faudrait travailler avec les dirigeants locaux pour permettre aux communautés touchées de se redresser, a-t-elle estimé. 


La représentante a souligné que son pays avait versé, au cours des trois dernières années, 87 millions de dollars pour aider les communautés touchées par la LRA, en particulier sur le plan humanitaire.  Après tant d’années de brutalité de la part de ce groupe, aucun État ne devrait l’abriter ou lui fournir un appui, a ajouté Mme Power. 


La déléguée des États-Unis s’est également dite préoccupée par la situation politique intérieure au Burundi.  Elle a insisté sur la nécessité de déployer tous les efforts nécessaires en vue d’assurer la diplomatie préventive à cet égard.


M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a, lui aussi, déploré les multiples menaces qui pèsent sur l’Afrique centrale.  Toutefois, a-t-il affirmé, plusieurs pays ont enregistré des progrès significatifs dans la lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur, dont le nombre d’attaques et d’enlèvements en République centrafricaine et en République démocratique du Congo a diminué par rapport aux années précédentes.  En outre, la LRA connaît de plus en plus de désertions.  Ce groupe armé n’en reste pas moins dangereux, a-t-il dit.  « Nous pensons que les activités de coordination déployées par le BRENUAC sont d’une importance vitale dans le cadre des efforts déployés par les pays de la région et leurs partenaires contre la LRA », a déclaré M. Gasana.  Il s’est également dit préoccupé par les agissements de Boko Haram, qui exigent que les opérations de sécurisation et les patrouilles transfrontières soient renforcées le plus rapidement possible.  Ces menaces ont aussi un impact économique, puisqu’elles découragent les investissements directs étrangers, a fait observer le représentant.  Enfin, a-t-il estimé, compte tenu de la situation en RCA, le BRENUAC devrait recevoir des ressources supplémentaires pour pouvoir s’acquitter pleinement de son mandat.


Mme RITA KAZRAGIENE (Lituanie) a constaté la forte baisse des combattants de l’Armée de résistance du Seigneur, ainsi que celle du nombre total d’attaques imputables à ce groupe terroriste.  Toutefois, la menace posée par ce groupe persiste, a-t-elle dit, en estimant que la communauté internationale ne devrait pas faire preuve de complaisance et que le rôle du BRENUAC était essentiel.


La détérioration de la sécurité en République centrafricaine et au Soudan du Sud risque de saper les progrès atteints à ce jour.  Elle a ainsi noté avec préoccupation l’augmentation des activités de la LRA en République centrafricaine.  Elle a exhorté tous les pays concernés de la région à respecter leurs engagements dans la lutte contre la LRA.  Elle a aussi jugé crucial d’assurer une coopération transfrontalière étroite et un partage d’informations entre les acteurs de la région.


La représentante a, en outre, exprimé sa préoccupation face aux activités du groupe terroriste Boko Haram, lequel constitue une menace pour la sécurité de toute la région.  Elle a condamné fermement les actes de violence contre les écolières de Chibok, dans l’État de Borno, au Nigéria.  Il s’agit d’une grave violation des lois nationales et internationales, a-t-elle dit. 


L’enlèvement, la violence et l’exploitation sexuelle constituent de graves violations du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme et peuvent constituer des crimes contre l’humanité tels que définis dans le Statut de Rome et, par conséquent, la Cour pénale internationale (CPI) doit connaître des crimes commis par le groupe Boko Haram.


M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a déclaré que si la sécurité dans l’est de la RDC s’est améliorée à la suite de la défaite du M23, la situation n’en demeure pas moins précaire.  Il a ensuite dénoncé les violences « inimaginables » perpétrées en République centrafricaine (RCA), qui s’est vidée de la moitié de sa population et est devenue le théâtre d’affrontements entre bandes rivales.  C’est dans ce contexte que la MINUSCA doit être déployée au plus tard le 15 septembre prochain. 


Dans l’intervalle, le représentant du Tchad a estimé que des mesures urgentes devraient être prises pour consolider l’autorité de l’État sous toutes ses formes, assurer la sécurité des civils, garantir l’accès des populations à l’aide humanitaire et payer les salaires des fonctionnaires.  Pour sa délégation, ces mesures devraient pouvoir faciliter le retour des personnes déplacées et le déploiement de l’opération de maintien de la paix.  Le représentant tchadien s’est félicité de la stratégie mise en œuvre par le BRENUAC contre les agissements de la LRA et de l’appui fourni par les États-Unis en ce sens.


M. WANG MIN (Chine) a mis l’accent sur la nécessité d’accorder la priorité à la stabilisation de la situation régionale dans les meilleurs délais.  Le délégué de la Chine a appelé la communauté internationale à accélérer le soutien apporté à la République centrafricaine dans ses efforts en vue de retrouver une situation normale.


Le délégué chinois a en outre souligné l’importance du développement économique pour la stabilité à long terme de la région.  L’appropriation des pays doit être respectée, a-t-il également déclaré. 


M. OLIVIER MAES (Luxembourg) s’est félicité des avancées réalisées contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), tout en se déclarant inquiet des informations qui font état de la présence de dirigeants de ce groupe dans une enclave située aux confins du Soudan et du Soudan du Sud.  Rappelant que la crise dans ce pays avait été l’origine du redéploiement des forces onusiennes dans la région, le représentant a émis l’espoir que l’accord de cessez-le-feu, conclu vendredi dernier, permettrait de relancer les efforts de lutte contre la LRA.  Sur ce plan, les échanges d’informations entre opérations de maintien de la paix déployées en Afrique centrale sont vitales pour mettre fin aux agissements de ce groupe, a estimé le représentant.  Il a par ailleurs demandé aux pays de la région d’exécuter les mandats d’arrêt lancés contre les dirigeants de ce groupe par la Cour pénale internationale, il y a déjà 9 ans.  Le Luxembourg a en outre recommandé à la Force régionale d’intervention (FRI) de l’Initiative de coopération régionale conduite par l’Union africaine pour l’élimination de l’Armée de résistance du Seigneur d’intégrer la protection de l’enfance dans son mandat.  Avant de conclure, le délégué du Luxembourg s’est dit préoccupé par les liens qui existent entre le trafic illicite d’espèces animales et d’ivoire et les activités des groupes armés, ainsi que par l’enlèvement, par Boko Haram, de plus de 200 lycéennes dans le nord du Nigéria.


M. EIHAB OMAISH (Jordanie) a dit espérer que la situation en République centrafricaine s’améliorerait, en soulignant que la coopération et la coordination entre les acteurs régionaux et internationaux étaient indispensables, tout comme la détermination des pays de la région à respecter leurs engagements.


Pour contrer la menace que constitues les groupes de terroristes, il est indispensable de tout mettre en œuvre pour saper leurs activités, éliminer leurs sources de financement et mener à bien des opérations qualitatives contre ces groupes.  Le délégué jordanien a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer le contrôle des frontières.  Il a notamment condamné l’enlèvement par Boko Haram des lycéennes de Chibok.


M. KAYODE LARO (Nigéria) a déclaré que sa délégation se limiterait à faire des commentaires sur le rapport du Secrétaire général dont le Conseil de sécurité est saisi, en se félicitant du fait que la LRA n’ait pas commis d’atrocités de masse au cours de la période considérée et que le nombre des enlèvements commis par ce groupe soit en déclin.  Ces succès, a-t-il affirmé, sont imputables à une amélioration de la sécurité grâce aux efforts du Groupe de travail régional de l’Union africaine, avec le soutien de ses partenaires internationaux. 


Notant l’absence de l’Armée de résistance du Seigneur au Soudan du Sud au cours de la période d’examen, le représentant du Nigéria a cependant déploré qu’elle ait été active en République centrafricaine (RCA) et en République démocratique du Congo, où elle a commis des attaques et des enlèvements.  En outre, les dirigeants de l’Armée de résistance du Seigneur ont contribué à l’instabilité en RCA afin de se regrouper dans le nord-est de ce pays.  Le représentant a ainsi émis l’espoir que le Groupe de travail régional prendrait toutes les mesures nécessaires pour remédier à cette situation.  La pleine mise en œuvre de la stratégie régionale est cruciale pour neutraliser la LRA, a-t-il dit, en demandant des ressources en temps opportun pour renforcer les capacités des pays où opère ce groupe criminel.  Le représentant du Nigéria a ainsi appelé la communauté internationale à soutenir les efforts déployés par toutes les parties prenantes.


M. FRANCISCO JAVIER DE ANTUENO (Argentine) s’est dit préoccupé par la crise en République centrafricaine, appelant le BRENUAC à continuer de collaborer avec les autorités de transition du pays.  Le délégué a condamné dans les termes les plus fermes les activités du groupe Boko Haram, en estimant que la création d’une force multinationale était un pas en avant pour mettre un terme aux activités de ce groupe.


Il s’est également félicité de l’affaiblissement de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), même si ce groupe demeure encore actif.  À cet égard, il a exprimé sa préoccupation face à la décision de l’Ouganda de redéployer ses contingents de la Force régionale d’intervention affectés aux opérations de lutte contre la LRA.


M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a déclaré qu’il avait appuyé les efforts déployés par les pays de la région et le BRENUAC contre l’Armée de résistance du Seigneur.  Il a noté la diminution des actes criminels commis par la LRA, un groupe qui ne comprendrait désormais pas plus que 350 personnes.  Les activités de cette bande ne représentent plus, de l’avis de sa délégation, une menace à la paix et à la sécurité internationales, a estimé le représentant, qui s’est félicité des succès remportés par la Force régionale d’intervention (FRI) de l’Initiative de coopération régionale conduite par l’Union africaine, notamment en République centrafricaine (RCA).  Toutefois, a-t-il ajouté, on ne pourra pleinement mettre fin à l’existence d’un tel groupe et rétablir la sécurité seulement par des voies militaires.  Pour la délégation russe, la réforme du secteur de la sécurité et la solution aux problèmes sociaux et économiques graves, ainsi qu’à la situation humanitaire dans les pays concernés contribueront à rétablir la stabilité.


M. OH JOON (République de Corée) a estimé que la Stratégie commune de l’Union africaine et de l’ONU avait joué un rôle central dans la lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur.  Il s’est dit préoccupé par le fait que la détérioration de la situation en République centrafricaine pourrait profiter à la LRA. 


Le délégué a en outre dénoncé les activités criminelles irresponsables de Boko Haram, en condamnant en particulier l’enlèvement d’écolières. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine les propositions budgétaires pour le cycle 2014-2015 concernant le financement des deux forces de maintien de la paix présentes au Moyen-Orient

AG/AB/4109

La Cinquième Commission examine les propositions budgétaires pour le cycle 2014-2015 concernant le financement des deux forces de maintien de la paix présentes au Moyen-Orient

12/5/2014
Assemblée généraleAG/AB/4109
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Deuxième partie de la reprise de session                   

39e séance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LES PROPOSITIONS BUDGÉTAIRES POUR LE CYCLE 2014-2015 CONCERNANT

LE FINANCEMENT DES DEUX FORCES DE MAINTIEN DE LA PAIX PRÉSENTES AU MOYEN-ORIENT


Des délégations demandent au Président d’expliquer les raisons de la tenue,

hors du Siège de l’ONU, d’une réunion à laquelle tous les membres de la Commission n’ont pas été invités


La Cinquième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions administratives et budgétaires, a entamé ce matin la deuxième semaine de sa session du mois de mai, qui est consacrée au financement du maintien de la paix, en examinant les propositions budgétaires pour 2014-2015 concernant le financement des activités des forces des Nations Unies chargées du maintien de la paix au Moyen-Orient.  La séance de travail tenue ce matin par la Commission a permis à certaines délégations, dont celle de Cuba d’évoquer une réunion organisée la semaine dernière et à laquelle tous les États membres n’auraient pas pris part parce qu’ils n’ont pas reçu d’informations ou de convocations à la rencontre.  Le représentant de Cuba a saisi l’occasion de la séance de ce matin pour un certain nombre de questions au Président de la Commission sur la tenue de cette réunion qui aurait eu lieu hors des locaux du Siège de l’ONU.


Après la présentation des rapports pertinents du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), qui opère sur le plateau du Golan et veille au respect de l’Accord sur le désengagement entre les forces israéliennes et syriennes, et de ceux sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), qui veille au respect de la cessation des hostilités à la frontière entre le Liban et Israël, par le responsable du Bureau de la planification des programmes, du budget et des finances, M. Chandru Ramanathan, les délégations ont entendu les remarques et recommandations faites par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), par la voix de son Président, M. Carlos Ruiz Massieu.


En ce qui concerne le financement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le CCQAB recommande de lui allouer 487 208 400 dollars au cours de l’exercice 2014-2015, ce qui représente une réduction de 1 737 900 dollars par rapport à l’enveloppe initialement proposée dans le projet de budget de la Force pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  Cette économie pourrait être réalisée si l’Assemblée générale applique un taux de vacance de postes de 8% au personnel de la FINUL recruté sur le plan international pour l’exercice 2014-2015, ce que recommande le CCQAB.


Parmi ses autres recommandations, le Comité consultatif engage la Force à continuer de s’efforcer de recruter du personnel parlant la langue arabe.  Par ailleurs, il félicite la FINUL des efforts qu’elle déploie pour produire de l’électricité grâce à l’énergie solaire.


Pour ce qui est du financement de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), le CCQAB recommande l’ouverture d’un crédit de 62 394 900 dollars, au lieu des 62 417 100 dollars demandés par le Secrétaire général pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  En effet, si le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale d’approuver les crédits demandés pour le personnel militaire de la FNUOD, il recommande par contre que soient réduits les montants des sommes demandées au titre du paiement des heures supplémentaires du personnel recruté sur le plan national.


« La FNUOD a été créée il y a 40 ans pour séparer les forces qui se faisaient face dans le Golan syrien occupé », a rappelé le représentant de la République arabe syrienne, en soulignant que l’occupation israélienne en était la cause.  Il a déclaré avec insistance que le financement de la FNUOD devrait être imputé à Israël, Puissance occupante qui ne veut pas retirer ses troupes d’un territoire qui ne lui appartient pas.


Le représentant syrien a regretté les attaques perpétrées par des groupes terroristes armés sur toute l’étendue du territoire de la Syrie et notamment contre les bâtiments et installations de la FNUOD, et il a accusé Israël, estimant que « les forces d’occupation israéliennes font partie de cette agression contre la FNUOD ».  À cet égard, il a parlé de l’hôpital de campagne « mis sur pied par Israël pour soigner les terroristes israéliens ».  « Israël a non seulement fourni un appui logistique aux terroristes, mais est également intervenu en faisant usage de sa force militaire à plusieurs reprises », a-t-il insisté.  De son côté, a-t-il ajouté, la Syrie a fourni tout l’appui nécessaire à la FNUOD et a sans restriction respecté l’Accord sur le désengagement en tant que phase de transition. 


Le représentant d’Israël a pris la parole et a souligné « l’engagement et l’appui d’Israël aux missions de maintien de la paix des Nations Unies en général et aux missions des Nations Unies dans la région du Moyen-Orient en particulier ».  Il a ensuite mis en garde la délégation de la Syrie, l’accusant de « tenter de détourner l’attention sur des sujets qui n’ont rien à voir avec les débats de la Cinquième Commission ».


Réagissant à cette intervention, le représentant de la Syrie a dit à la délégation israélienne qu’Israël « doit assumer le financement intégral de la FNUOD et non pas seulement une partie.  Les Nations Unies ont des preuves des violations commises constamment par Israël », a-t-il assuré avant de condamner la « judaïsation et la profanation des lieux saints » auxquelles Israël serait en train de se livrer.  Il a lancé un avertissement à Israël, l’exhortant à ne pas commettre d’interférence et ne pas se mêler des affaires intérieures de la Syrie.


Après l’examen des points à l’ordre du jour, le représentant de Cuba a pris la parole et a exprimé son « étonnement concernant l’absence du Président de la Commission des travaux de ce matin ».  Il a néanmoins indiqué qu’il allait adresser au Président une série de questions relatives à l’organisation, la semaine dernière, d’une réunion à laquelle toutes les délégations n’ont pas pris part parce qu’elles n’avaient pas été averties.  Le représentant a indiqué que, selon les informations disponibles, le Président de la Cinquième Commission avait fait distribuer une invitation à un certain nombre de délégations d’États Membres, pour qu’elles prennent part à une réunion avec les Secrétaires généraux adjoints chargés respectivement du Département des opérations de maintien de la paix et de celui de l’appui aux missions.  Cette réunion, a été tenue en dehors des locaux du Siège des Nations Unies, a précisé le représentant de Cuba.


« Est-ce que, par hasard, les services de conférence du Secrétariat n’auraient pas autorisé le Président à utiliser une salle, au Siège, pour cette réunion? » a demandé le représentant.  La Cinquième Commission a-t-elle donné un mandat à son Président pour qu’il invite de hauts représentants du Secrétariat à faire une présentation en dehors du Siège des Nations Unies?  Quels étaient l’objectif de cette réunion et le critère retenu pour que le Président se permette de sélectionner les délégations participantes?  Sur quoi s’est basé le Président pour décider qu’il n’inviterait pas les délégations des autres États Membres?  Quelles ont été les informations fournies par les responsables de l’ONU aux délégations présentes, dans ce cadre spécifique, et qui ne pouvaient ou ne peuvent toujours pas être partagées avec tous les membres de la Cinquième Commission?  Le Président a-t-il l’intention de présenter un résumé des discussions tenues et des décisions qui auraient été éventuellement prises lors de cette réunion?  « Les circulaires en vigueur permettent-elles aux Secrétaires généraux adjoints de discuter de questions importantes affectant toute la communauté internationale à huis clos et en dehors des Nations Unies? » a voulu savoir le représentant de Cuba.  Il a demandé au Secrétariat de présenter, par écrit, les réponses à toutes ces questions, afin qu’elles soient distribuées aux États membres.  Concluant son intervention, il a requis la saisine du Bureau des affaires juridiques pour qu’il rende un avis sur la tenue de cette réunion.


Le représentant du Soudan a indiqué que sa délégation partageait les préoccupations exprimées par Cuba.  Il s’est étonné que le Président de la Commission ait sélectivement invité certaines délégations à se rendre à la Mission permanente de son pays, la Finlande, auprès des Nations Unies, pour examiner et débattre à huis clos de certains points inscrits à l’ordre du jour de la Cinquième Commission.  Il a fait appel à la responsabilité du Président, qui a pour mission d’animer les débats entre toutes les délégations.  Ce qui s’est passé, a-t-il prédit, va compliquer les délibérations de la Commission.  « On a l’impression qu’un nombre réduit d’États s’occupe de cuisiner, à son goût, les questions dont est chargée la Cinquième Commission et que les autres sont seulement invités à consommer ce qui a été fait », a-t-il ajouté.  « C’est un précédent grave », a-t-il estimé, avant que la représentante du Rwanda demande elle aussi des explications au Président et appelle toutes les parties à éviter « la tenue de réunions douteuses et les soupçons qu’elles entrainent ».


La prochaine séance officielle de la Cinquième Commission aura lieu demain, mardi 13 mai, à partir de 15 heures.


a) A/68/596, A/68/725 et A/68/782/Add.6

b) A/68/618, A/68/757 et A/68/782/Add.12


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Comité de l’information conclut ses travaux en adoptant un rapport qui insiste sur la réalisation du multilinguisme

Trente-sixième session,
4e séance – après-midi
PI/2092

Le Comité de l’information conclut ses travaux en adoptant un rapport qui insiste sur la réalisation du multilinguisme

La Radio de l’ONU, souligne-t-il, est un outil important dans les activités de l’Organisation

 À l’issue de deux semaines de négociations soutenues, notamment sur la question du multilinguisme, le Comité de l’information a achevé, cet après-midi, sa trente-sixième session en adoptant son rapport*, qui contient deux projets de résolution fixant les priorités du Département de l’information (DPI) des Nations Unies, qui, selon les mots du Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, est « la voix de l’Organisation ». 

« Notre tâche au DPI est de raconter l’histoire des Nations Unies, mais cette histoire ne serait pas complète si nous ne pouvions pas également entendre votre voix », a déclaré M. Peter Launsky-Tieffenthal.  Le Département de l’information, a-t-il assuré, travaillera en étroite coopération avec le Comité pour trouver des moyens « créatifs » d’assurer la parité linguistique. 

À cette fin, il a rappelé la proposition de la Présidente du Comité de créer un petit « groupe d’amis de la présidence » du Comité, chargé de rechercher, en coopération avec le DPI, des solutions « novatrices et réalistes » aux problèmes liés à la mise en œuvre de la résolution de l’Assemblée générale sur le multilinguisme. 

Pour sa part, la Présidente du Comité de l’information pour le cycle biennal 2013-2014, Mme Lyutha al-Mughairy (Oman), a remercié les délégations pour l’esprit de coopération qui a présidé aux travaux de la session, en précisant que le second projet de résolution, qui aborde la question du multilinguisme, était « le fruit d’intenses négociations ». 

Le rapport du Comité, que présentait le Rapporteur, M. Chibaula Silwamba, de la Zambie, contient quatre chapitres portant respectivement sur l’introduction, les questions d’organisation, le résumé du débat général et les deux projets de résolution. 

Par le premier projet de résolution, intitulé « L’information au service de l’humanité », le Comité recommande à l’Assemblée générale d’exhorter tous les pays, les organismes du système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres acteurs intéressés à coopérer et interagir pour atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux, en fournissant une assistance accrue aux pays en développement dans ce domaine.  Ce texte souligne aussi la nécessité de garantir aux journalistes la possibilité de travailler librement et efficacement. 

En vertu du second projet de résolution, intitulé « Politique et activités de l’ONU en matière d’information », l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à ne ménager aucun effort pour que les publications et autres services d’information du Secrétariat donnent dans toutes les langues officielles « des informations détaillées, nuancées, objectives et impartiales » sur les questions dont l’Organisation est saisie et traduisent « un souci constant d’indépendance éditoriale, d’impartialité, d’exactitude et de totale conformité avec les résolutions et décisions » de l’Assemblée. 

Toujours au terme de ce projet de texte, l’Assemblée demanderait donc, « à titre prioritaire » au DPI de concevoir une stratégie pour que les communiqués de presse quotidiens soient diffusés dans les six langues officielles, « par des moyens innovants » et « dans les limites des ressources existantes ».  Ce projet de résolution souligne aussi la responsabilité du Secrétariat de l’ONU d’intégrer le multilinguisme dans ses activités de communication et d’information. 

Au cours du débat général du Comité, plusieurs membres étaient revenus sur la proposition du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, de publier, dans un premier temps, « des communiqués en espagnol, grâce à une redistribution des ressources actuellement disponibles pour l’anglais et le français uniquement ».  En conséquence, la couverture de réunions dans ces trois langues ne porterait que sur les séances publiques des trois organes principaux de l’ONU, à savoir l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social. 

Cette proposition avait été rejetée par l’Union européenne, pour laquelle dès lors, « les grandes commissions de l’Assemblée générale, les organes subsidiaires des principaux organes de l’ONU, le Conseil des droits de l’homme et les organes créés en vertu des traités, ne bénéficieraient plus de couverture, dans quelque langue que ce soit ». 

La représentante de l’Union européenne a d’ailleurs regretté que le rapport que vient d’adopter le Comité ne soit disponible que dans une seule langue, l’anglais, ce qui est contraire, a-t-elle soutenu, « aux dispositions du règlement intérieur du Comité de l’information et des principes du multilinguisme qu’il défend ».  C’est un message pour le moins contradictoire, a-t-elle ajouté. 

Aux termes du second projet de résolution, l’Assemblée se féliciterait également du travail accompli par le réseau des centres d’information des Nations Unies, qui sont au nombre d’une soixantaine à travers le monde, en soulignant l’importance de rationaliser ce réseau et en priant le Secrétaire général de continuer à faire des propositions en ce sens, notamment par la redistribution de ressources, là où cela est nécessaire. 

Dans le domaine des communications stratégiques, l’Assemblée noterait avec satisfaction les travaux du Département dans la promotion des Objectifs du Millénaire pour le développement, en passant par l’éradication de la pauvreté et la prévention des conflits. 

L’Assemblée reconnaîtrait aussi le rôle important des services de télévision et de vidéo fournis par le Département, en prenant note des efforts déployés pour rendre disponibles en ligne des vidéos de qualité à écouter ou télécharger.  Elle saluerait enfin la Radio des Nations Unies, « qui a été parmi les médias traditionnels les plus efficaces et de grande envergure à la disposition du DPI et un outil important dans les activités de l’Organisation ».  

S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de la Bolivie a déclaré que les deux résolutions que le Comité vient d’adopter visaient à renforcer les activités du Département de l’information. 

Le rapport du Comité sera traduit dans les six langues officielles de l’ONU à une date ultérieure.

 

*A/AC.198/2014/L.1, A/AC.198/2014/L.2 et A/AC.198/2014/L.3.

  
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission débat d’une enquête qui recommande l’augmentation du taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents

AG/AB/4108

La Cinquième Commission débat d’une enquête qui recommande l’augmentation du taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents

9/5/2014
Assemblée généraleAG/AB/4108
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Deuxième partie de la reprise de session                   

38e séance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION DÉBAT D’UNE ENQUÊTE QUI RECOMMANDE L’AUGMENTATION

DU TAUX DE REMBOURSEMENT AUX PAYS FOURNISSEURS DE CONTINGENTS


La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a examiné aujourd’hui les résultats d’une « enquête révisée » sur les moyens d’augmenter les taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents. 


À ce jour, le coût moyen mensuel d’un Casque bleu est de 1 210 dollars mais il passerait à 1 762,55 dollars avec l’introduction, comme l’encourage « l’enquête révisée », de trois nouvelles catégories de dépenses à savoir les frais de transport intérieur des troupes; les frais médicaux et les frais de formation avant déploiement. 


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, qui est intervenu aux côtés de son homologue de l’appui aux missions, Mme Ameerah Haq, a plaidé pour les conclusions de l’enquête.  En 1996, a-t-il rappelé, l’ONU n’avait déployé que 25 000 Casques bleus contre 97 000 en 2014 qui mènent désormais des tâches de plus en plus complexes allant au-delà des traditionnels patrouilles et contrôles.  On parle aujourd’hui de la protection des civils, des unités de police et des hélicoptères de combat pour des environnements de plus en plus dangereux.  Les pays fournisseurs de contingents doivent en amont investir des sommes énormes pour se conformer aux différentes normes imposées par l’ONU. 


Les 1 762,55 dollars préconisés par l’enquête ont été déterminés après l’étude d’un échantillon de 10 pays dont la plupart ont rappelé aujourd’hui que les taux de remboursement n’avaient pas évolué depuis au moins 12 ans.  Les résultats de l’enquête sont crédibles, a tranché le Pakistan dont le pays a déployé depuis 1960, 150 000 hommes.  « Nous disposons d’une base rationnelle pour prendre une décision. » 


Après tant d’années de paralysie, a renchéri l’Uruguay, il est crucial de saisir l’occasion de l’enquête pour créer une meilleure structure.  Toutes les autres professions à l’ONU voient leur salaire revaloriser automatiquement tous les ans, a fait observer le Bangladesh avec ses 8 000 Casques bleus sur le terrain.


Avec une participation à 43 opérations de l’ONU, l’Inde a rappelé les propos des auteurs de l’enquête selon lesquels le refus de changer les taux de remboursement serait clairement nuisible au bon fonctionnement des activités de maintien de la paix.  Après l’enquête révisée, il revient maintenant à la Cinquième Commission de relever le défi et de se mettre d’accord sur une solution « juste » pour garantir la viabilité des opérations, a encouragé le Brésil.  


Aux États-Unis qui considèrent que la méthode de calcul proposée par l’enquête n’est qu’une méthode parmi d’autres et que d’autres options peuvent être envisagées, le Pakistan a répondu: nous voulons des discussions sur l’adoption des recommandations de l’enquête et non sur le lancement d’une autre enquête.  Le Groupe des 77 et la Chine, a ajouté la Bolivie, n’accepteront pas de « formules provisoires ».   


L’Union européenne, les États-Unis, le Japon et la République de Corée ont demandé un accord qui tienne compte du fait que nous sommes dans un environnement où les besoins augmentent et les ressources déclinent.  Une attention plus sérieuse, a dit la République de Corée, doit être accordée à la pression exercée sur les budgets nationaux, en particulier, par le fait qu’avec les Missions au Soudan du Sud et en République centrafricaine, le budget total des opérations de l’ONU devrait dépasser le « record historique » des 8 milliards de dollars.


Et d’ailleurs, a estimé le Japon, ce n’est pas au Secrétaire général de faire des recommandations sur les taux de remboursements applicables.  Son rôle était de recueillir et de présenter les données.  Seule l’Assemblée générale est habilitée à décider.


Aujourd’hui, la Commission s’est aussi penchée sur le financement de la Mission au Kosovo qui a suscité un commentaire de la Serbie.  Le budget de celle de l’Union africaine en Somalie était également à l’ordre du jour, le Secrétaire général proposant un montant de 497 millions de dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015*.


Les rapports du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) ont été présentés par son Président, M. Carlos Ruiz Massieu.


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*A/68/782/Add.9


ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur les résultats de l’enquête révisée sur le calcul des taux standard de remboursement aux pays fournisseurs de contingents telle qu’approuvée par l’Assemblée générale dans sa résolution 67/261 relative au rapport du Groupe consultatif de haut niveau sur les taux de remboursement aux pays fournisseurs de contingents (A/68/859)


Pour l’établissement de ce rapport, le CCQAB a examiné le rapport du Secrétaire général relatif aux résultats de l’enquête révisée sur le calcul des taux standard de remboursement aux pays fournisseurs de contingents (A/68/813).  Ce dernier y rappelle que figurait au cœur des recommandations du Groupe consultatif de haut niveau, l’utilisation d’une méthode révisée de collecte de données auprès des pays fournisseurs de contingents d’effectifs de police sur les dépenses communes, supplémentaires et essentielles qu’ils engagent lors du déploiement du personnel en uniforme dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.


Le système actuel de remboursement du personnel est constitué de trois éléments distincts: le taux uniforme établi pour la solde et les indemnités qui s’élève à 1 028 dollars par mois et par personne; un montant supplémentaire de 303 dollars versé aux spécialistes et appliqué automatiquement à 25% du personnel d’un service d’appui logistique et à 10% du personnel d’un bataillon d’infanterie; un montant de 68 dollars par mois prévu pour chaque membre de contingent au titre des articles personnels d’habillement, du paquetage et de l’équipement; et un montant mensuel de 5 dollars pour l’amortissement des armes individuelles. 


Depuis 2011, un montant supplémentaire est versé ponctuellement chaque année aux pays fournisseurs de contingents.  Pour l’exercice 2013/14, le paiement supplémentaire s’est élevé à 6,75% du taux de base de 1 028 dollars, soit 69 dollars de plus par personne.  Le montant total budgétisé du remboursement du personnel pour l’exercice 2013/14 s’élève à 1,33 milliard de dollars, soit une moyenne mensuelle par personne d’environ 1 210 dollars versés à chaque membre du personnel de contingent. 


L’enquête révisée a porté sur un échantillon de 10 pays parmi les 20 ayant fourni les effectifs les plus importants au cours des trois années précédentes (2010-2012).  Il s’agit du Bangladesh, du Népal et du Rwanda, pour les pays à faible revenu; de l’Inde, de l’Égypte, du Nigéria et du Pakistan, pour les pays à revenu intermédiaire inférieur; du Brésil et de l’Uruguay, pour les pays à revenu intermédiaire supérieur; et de l’Italie, pour les pays à revenu élevé.  


Les données ont été recueillies sur cinq catégories de dépenses communes, additionnelles et essentielles, à savoir les indemnités; le paquetage et l’équipement; les frais médicaux avant déploiement; les frais de transport intérieur; et la formation propre à l’ONU avant déploiement.  Les pays retenus dans l’échantillon ont également été invités à signaler tout autre type de dépenses.  En mars 2013, le déploiement total d’unités de police constituées était de 12 936 agents contre 82 395 pour les membres du personnel militaire. 


D’après l’enquête révisée, la moyenne pondérée de toutes les cinq catégories de dépenses s’élèverait à 1 762,55 dollars par personne et par mois.  L’Assemblée générale a en outre approuvé l’institution de deux primes supplémentaires.  Dans le cas de la prime de « risque », ce plafond, qui n’excéderait pas 10% du montant qui serait versable à 10% de l’effectif moyen déployé durant l’exercice considéré, serait d’environ 13,3 millions de dollars par an.  Pour ce qui est de la prime au titre des capacités habilitantes essentielles, le plafond n’excéderait pas un montant égal à 15% du montant qui serait versé à 10% de l’effectif moyen déployé durant l’exercice considéré, ce qui représente environ 40 millions de dollars, aux taux actuels.


L’Assemblée a aussi accepté que les taux de remboursement au titre du personnel soient réduits en proportion lorsque le gros matériel était manquant ou ne fonctionnait pas, et fixé plusieurs paramètres pour opérer cette déduction; le premier trimestre d’application allant de janvier à mars 2014.


Le Secrétaire général appelle donc l’Assemblée à revoir les taux de remboursement et à créer un fonds pour financer le versement des primes, d’un montant de 53,4 millions de dollars.  Le Fonds serait financé en utilisant une partie des soldes inutilisés et autres revenus et ajustements des opérations de maintien de la paix en activité pour l’exercice budgétaire 2012/13.


À la lecture de toutes ces propositions, le CCQAB estime qu’elles touchent à des questions de politique qu’il appartient à l’Assemblée générale de trancher.


Déclarations


L’importance de l’enquête révisée a été soulignée par M. HERVÉ LADSOUS, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.  Le personnel de police et militaire, a-t-il insisté, doit mener des tâches de plus en plus complexes qui vont au-delà des activités traditionnelles de patrouille et de surveillance.  Il s’est réjoui que le Groupe consultatif de haut niveau ait reconnu cette complexité croissante qui exige, par exemple, des pays fournisseurs de contingents qu’ils respectent un certain nombre de normes dont les normes médicales révisées et celles liées à la formation avant déploiement.  Ces paysont dû investir pour se conformer à ces normes, a souligné M. Ladsous, en attirant l’attention de la Commission sur les coûts spécifiques au déploiement des femmes Casques bleus.  Il a aussi rappelé que lorsque les taux de remboursement ont été mis en place en 1974, il n’y avait ni unité de protection des civils, ni unité de police et encore moins des hélicoptères d’attaque.  En 1996, nous avions 25 000 Casques bleus contre 97 000 en 2014.  Or le mode de remboursement ne tient toujours pas compte de ces réalités.  L’enquête révisée, a-t-il conclu, est l’occasion de renforcer les partenariats avec les pays fournisseurs de contingents et d’améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix. 


Mme AMEERAH HAQ, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, a indiqué qu’un aspect essentiel de la méthodologie révisée était de pallier le manque de prévisibilité de la méthode de calcul actuelle.  Elle a précisé que les 10 pays de l’échantillon représentent 57% des Casques bleus déployés entre 2010 et 2012. 


Mme DAYANA RIOS (Bolivie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que les discussions sur la modification des taux de remboursement ont été « longues et difficiles ».  Face à une demande croissante pour des opérations de maintien de la paix toujours plus complexes, il est essentiel que l’Assemblée générale permette des remboursements « justes et équitables » pour préserver le partenariat international en matière de maintien de la paix, a déclaré la représentante.  La résolution 67/261 dont la négociation était « très difficile » a été adoptée par « un vote de confiance », a prévenu la représentante, en arguant qu’elle se garde de trahir cette confiance.  La résolution prévoyait un nouveau système des taux de remboursement, avec une méthodologie moderne qui respecte et protège tous ceux qui risquent leur vie pour le maintien de la paix dans le monde.  Il est temps que l’Assemblée générale prenne une décision et augmente les taux de remboursement.  Le G77 et la Chine n’accepteront pas de « formules provisoires » car après un processus aussi difficile, les États ne peuvent se désengager, a averti la représentante.   


Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. ABEDELHAKIM MIHOUBI (Algérie) a insisté, à son tour, sur le fait que la structure actuelle du système de remboursement n’avait pas été sensiblement revue depuis 1974, en ajoutant que les paiements distincts qu’elle prévoit ne répondent pas aux exigences opérationnelles contemporaines et à des environnements de plus en plus difficiles et complexes.  Il a noté avec satisfaction qu’en plus des catégories de remboursement existantes, l’enquête révisée introduit trois nouvelles catégories de dépenses engagées par les pays fournisseurs de contingents et d’effectifs de police.


Mme CARMEL POWER, Union européenne, a réitéré l’engagement de l’UE en faveur des recommandations du Groupe consultatif de haut niveau.  L’enquête révisée est un aspect important du suivi de ces recommandations, a-t-elle dit, sur une question « délicate ».  L’UE comprend les inquiétudes des pays fournisseurs de contingents et sait qu’un engagement politique et opérationnel en faveur du maintien de la paix exige beaucoup des États, d’autant que le budget va atteindre un « record historique ».  Le but est d’améliorer la qualité et la viabilité des opérations de maintien de la paix, a-t-elle conclu, en espérant un « accord rentable et viable » sur cette question « importante et sensible ».


M. SHO ONO (Japon) a insisté sur le fait que le budget des opérations de maintien de la paix risque de dépasser largement les 8 milliards de dollars qui sont déjà « un record historique ».  Cette situation, a-t-il rappelé, intervient à une période financière « extrêmement difficile ».  Il faut financer les opérations de maintien de la paix de manière prévisible, tout en assurant l’équilibre délicat avec le remboursement des pays fournisseurs de contingents.  Mais, a dit le représentant, il ne revient pas au Secrétaire général de faire une recommandation sur les taux applicables.  Son rôle était de recueillir et de présenter les données.  Seule l’Assemblée générale est habilitée à décider du taux de remboursement, en s’appuyant sur lesdites données.


M. STEPHEN LIEBERMAN (États-Unis) a attiré l’attention sur des points qui doivent être examinés pour un taux de remboursement « juste et viable ».  L’accord que nous conclurons doit tenir compte que nous sommes dans un environnement où les besoins augmentent et les ressources sont limitées.  Pour la première fois depuis des décennies, l’Assemblée générale a une vision assez claire des dépenses réelles consenties par les pays fournisseurs de contingents.  Mais, a estimé le représentant, la méthode prônée par le Secrétaire général n’est qu’une méthode parmi d’autres et d’autres peuvent être envisagées.  Ceux qui apportent une contribution importante au budget du maintien de la paix doivent réfléchir à la manière de faire face aux demandes croissantes, en tenant compte de leurs contraintes financières, a insisté le représentant qui s’est dit persuadé qu’un accord est possible à condition que l’on évite une situation où il y aurait des gagnants, d’un côté, et des perdants, de l’autre. 


M. AHMED KHAN (Pakistan) a fait remarquer d’emblée que la question du taux de remboursement est, à l’évidence, l’un des plus importants sujets à l’examen et qu’à cet égard, « il suffit que nous nous acquittions des engagements pris ».  Les opérations de maintien de la paix ont évolué.  Elles sont plus diverses que jamais et plus complexes, couvrant une vaste gamme d’objectifs politiques, sécuritaires et de maintien de la paix.  Depuis 1960, le Pakistan a déployé plus de 150 000 hommes dans les opérations de maintien; perdant 136 Casques bleus au service de la paix.  « Nous avons participé à ces efforts avec une immense fierté et une grande responsabilité », a-t-il confié. 


M. Khan a rappelé que la résolution 67/261 a été le fruit d’un compromis résultant de négociations « longues et ardues ».  Les résultats de l’enquête révisée sont crédibles, a-t-il affirmé.  « Nous disposons d’une base rationnelle pour prendre une décision », a argué M. Khan, en prévenant que son pays veut des discussions axées sur l’adoption des recommandations de l’enquête visée et non sur le lancement d’une autre enquête. 


M. GONZALO KONCKE (Uruguay) a mis l’accent sur la transparence de l’enquête, l’interaction constante entre l’équipe d’enquêteurs et les autorités nationales, et la confidentialité dans la gestion des données.  Il a reconnu qu’actuellement le défi majeur pour les États tient à un climat financier défavorable au niveau mondial même s’il ne saurait cacher la nécessité d’ajuster les taux de remboursement aux coûts réels auxquels consentent les pays fournisseurs de contingents.  Après tant d’années de paralysie, il est crucial de saisir l’occasion de l’enquête révisée, pour créer une meilleure structure « d’incitations financières ».


M. ABDULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a précisé que 8 000 Casques bleus bangladeshi participaient actuellement aux opérations de maintien de la paix, dont 112 ont trouvé la mort.  Il a estimé que le fait que les taux de remboursement n’aient pas évolué depuis 12 ans traduisait « une véritable discrimination ».  Au sein des Nations Unies, les autres professions voient leur salaire revalorisé automatiquement chaque année.  Il a espéré un accord pour réduire l’écart entre le taux de remboursement et les dépenses réelles des pays fournisseurs de contingents.    


M. BHAGWANT SINGH BISHNOI (Inde) a souligné, à son tour, la nature changeante des opérations de maintien de la paix.  Des remboursements justes, équitables et adéquats représentent un élément essentiel dans l’échafaudage de la responsabilité partagée des États Membres, a-t-il déclaré.  Il a appelé à un taux de remboursement qui corresponde à la réalité actuelle sur le terrain.  L’Inde, qui s’est engagée, jusqu’à ce jour, dans 43 opérations de maintien de la paix et qui a perdu 158 hommes, est fermement convaincue de la nécessité d’ajuster les taux de remboursement.  Le représentant a rejeté les doutes émis par certains sur la crédibilité de l’enquête révisée et s’est opposé à toute tentative d’en remettre en question les conclusions « scientifiques et empiriques ».  Il a rappelé les propos du Groupe consultatif selon lesquels le refus de changer des taux qui perdurent depuis 20 ans serait clairement nuisible au bon fonctionnement des opérations du maintien de la paix.  Il a dit attendre avec intérêt des discussions « franches » pour que ce processus « long et laborieux » parvienne à sa fin.    


M. CARLOS ALBERTO DOS SANTOS CRUZ (Brésil) a jugé « injuste et inéquitable » que les pays fournisseurs de contingents ne récupèrent qu’une fraction des dépenses consenties.  Le concept de partenariat, a-t-il tranché, est basé sur l’idée de partager un fardeau dans une entreprise commune.  Il a estimé que le nouveau cadre issu des résultats de l’enquête révisée est le résultat « le plus important » de la résolution 67/261.  Il a souhaité que l’examen des taux de remboursement soit mené régulièrement sur la base des données fournies par les pays fournisseurs de contingents.  Il a appelé à un dialogue entre ces pays et le Secrétariat pour garantir la cohérence des données.  Après l’enquête révisée, il revient maintenant à la Cinquième Commission de relever le défi et de se mettre d’accord sur une solution « juste » pour garantir la viabilité des opérations de maintien de la paix.  


M. JAESIN KO (République de Corée) a déclaré que les résultats de l’enquête constituent un pas important car il s’agit de la première étude réalisée sur les taux de remboursement depuis 1996 et qui contient des mesures précieuses pour améliorer la méthodologie actuelle.  À l’exception de deux modestes augmentations, le taux de remboursement stagne depuis 20 ans, a-t-il constaté, soulignant que compte tenu de l’inflation, de la complexité croissante des opérations de maintien de la paix et de leur danger, la décision d’établir de nouvelles normes de remboursement s’impose à la fois comme « opportune et nécessaire ».  Mais, a insisté le représentant, une attention plus sérieuse doit être accordée à la pression exercée sur les budgets nationaux; celui des opérations de maintien de la paix de l’ONU devant dépasser, selon toute vraisemblance, les 8 milliards de dollars.  Beaucoup de pays sont encore dans un processus de relance économique, ce qu’il ne faut pas perdre de vue dans toute décision.  La République de Corée examinera « avec prudence » les nouvelles propositions, compte tenu du budget prévu cette année pour les opérations de maintien de la paix et des contraintes financières, au niveau national.


Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a précisé que 2014 marquait le dixième anniversaire de la participation du Rwanda aux opérations de maintien de la paix.  Quelque 6 000 Casques bleus rwandais participent actuellement à des opérations « dans des conditions difficiles et un large éventail de tâches ».  Elle a salué la qualité de l’enquête révisée et ajouté que la visite au Rwanda des membres du Secrétariat de l’ONU a permis de mesurer la réalité des dépenses consenties par le pays avant et après le déploiement de ses Casques bleus.  La représentante a jugé important que l’on ait reconnu trois nouvelles catégories de dépenses à savoir les frais de transport intérieur des troupes; les frais médicaux avant déploiement; et les frais de formation propre. 


M. SERGEY V. KHALIZOV (Fédération de Russie) a estimé que la question des taux de remboursement est l’une des questions les plus importantes débattues par la Cinquième Commission.  Les réalités économiques ne sont pas figées, a-t-il dit, rappelant notamment que la solde des militaires n’a pas changé depuis son introduction en 1974.  Il est dès lors juste de revoir cette situation.  Comme les taux de remboursement ont un impact important, il est impératif de les baser sur des données réalistes, a-t-il conclu, en rejetant d’emblée toute politisation de la question.


M. USMAN SARKI (Nigéria) a tenu à rendre hommage au personnel civil et militaire mort au service du maintien de la paix et a salué le courage de ceux qui travaillent dans ces opérations.  Il s’est félicité des résultats de l’enquête révisée jugeant « injuste » la stagnation observée depuis une vingtaine d’années.  En tant que plus grand fournisseur de contingents aux niveaux régional et sous-régional depuis plus d’un demi-siècle, le Nigéria accorde une place de choix à cette question.  Le sacrifice ultime pour la survie d’autrui est un sacrifice « non quantifiable », a-t-il insisté.  Il n’est alors que plus juste de considérer que le bien-être des militaires et des effectifs de police transcende les considérations d’ordre monétaire.  Ce bien-être doit être pris en compte lors de la création, la formulation des mandats et l’évaluation des opérations, a ajouté M. Sarki, qui a énuméré plusieurs situations dangereuses pour les contingents, notamment lorsqu’ils sont directement attaqués, enlevés, pillés voire tués par des groupes armés dans les différents théâtres d’opérations.  Aujourd’hui, les troupes sont aussi la cible d’engins explosifs improvisés et il importe de reconnaître que le bien-être des soldats ne s’arrête pas au paquetage fourni par les États.  La stabilité ne saurait être assurée dans un appui sans la mise à disposition des ressources adéquates.


FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK): exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/68/782/Add.5)


Pour l’établissement de ce rapport, le CCQAB a examiné les conclusions du Comité des commissaires aux comptes relatives aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013, ainsi que sur les questions transversales liées à ces opérations (A/68/843 et A/68/782).  Il a aussi examiné les décisions que l’Assemblée générale est appelée à prendre au sujet du financement de la MINUK pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/68/578) et pour l’exercice 2014-2015 (A/68/701). 


Le CCQAB recommande que le solde inutilisé de 2 252 800 dollars et les autres recettes et ajustements de 1 076 200 dollars, correspondant à l’exercice 2012-2013 soient portés au crédit des États Membres.  Il recommande aussi que l’Assemblée ouvre et mette en recouvrement un crédit d’un montant de 42 971 600 dollars aux fins du fonctionnement de la Mission.


Les recommandations du CCQAB entraînent donc une augmentation de 203 500 dollars du projet de budget.


Déclaration


Mme JELENA PLAKALOVIĆ (Serbie) a souligné l’importance de la MINUK pour la stabilité de la province du Kosovo et du Metohija.  Elle a prévenu que la neutralité de la Mission sur le statut de la province est la seule démarche acceptable et susceptible de la conduire au succès.  La représentante s’est dite très inquiète de la tendance à réduire les effectifs de la MINUK, notamment son personnel international.  Nous pouvons légitimement nous demander si la Mission pourra s’acquitter de ses nombreuses tâches si elle réduit ainsi son personnel, a dit la représentante, avant de s’étonner du taux élevé de vacance de postes.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité crée la « médaille capitaine Mbaye Diagne pour acte de courage exceptionnel », du nom du Casque bleu Diagne, tombé au Rwanda

CS/11385

Le Conseil de sécurité crée la « médaille capitaine Mbaye Diagne pour acte de courage exceptionnel », du nom du Casque bleu Diagne, tombé au Rwanda

8/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11385
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7170e séance – matin                                       


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CRÉE LA « MÉDAILLE CAPITAINE MBAYE DIAGNE POUR ACTE DE COURAGE EXCEPTIONNEL, DU NOM DU CASQUE BLEU DIAGNE, TOMBÉ AU RWANDA


Au cours d’une séance empreinte de beaucoup d’émotion, le Conseil de sécurité a créé ce matin la « médaille capitaine Mbaye Diagne pour acte de courage exceptionnel », du nom d’un officier sénégalais de la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR), « qui a sauvé, sans arme et face à un danger extrême, la vie de centaines, voire d’un millier de Rwandais lors du génocide de 1994 au Rwanda ».


Cette médaille est destinée à honorer les militaires, et les membres de la Police et du personnel civil des Nations Unies et du personnel associé qui ont bravé des dangers extrêmes en s’acquittant de leur mission ou de leurs fonctions, « au service de l’humanité et de l’ONU », précise le Conseil dans sa résolution 2154 (2014), adoptée de manière unanime par ses 15 membres.


Le 16 avril dernier, lors de la séance commémorative que le Conseil avait organisée pour marquer le vingtième anniversaire du génocide perpétré au Rwanda, le représentant de la Jordanie, le prince Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, avait annoncé l’intention de sa délégation de présenter un texte visant à instituer une « médaille des Nations Unies » qui porterait le nom de Mbaye Diagne, à la mémoire de cet officier qu’il a qualifié de « plus grand héros des Nations Unies ».


La résolution d’aujourd’hui comble un vide, le Conseil « regrettant profondément qu’après le décès du capitaine Diagne, la famille de celui-ci n’eut jamais reçu de remerciements de la part du Secrétariat de l’ONU ».  Le capitaine Mbaye Diagne a été tué le 31 mai 1994, dans l’explosion d’un obus près de son véhicule.  En créant cette médaille, le Conseil n’honore pas seulement la mémoire du capitaine Mbaye Diagne: « C’est la première fois dans l’histoire des Nations Unies que nous reconnaissons publiquement ceux et celles qui se livrent à des actes extraordinaires dans les situations les plus périlleuses au nom des Nations Unies et de l’humanité », a expliqué le représentant de la Jordanie, souhaitant que cette médaille devienne une source d’inspiration.


C’est également à un héros que le représentant du Rwanda, M. Eugène-Richard Gasana, a rendu hommage, rappelant que le capitaine Mbaye Diagne avait compris mieux que quiconque en quoi consistait sa mission.


« Face au plus grand mal, il a refusé d’être un simple observateur.  Il est intervenu en tant que soldat de la paix.  Il est intervenu en tant que soldat, et il est intervenu en tant qu’être humain pour sauver des vies », a déclaré M. Gasana, précisant que l’officier Diagne avait agi « à l’encontre » des instructions de la MINUAR et de celles provenant du Siège de l’ONU à New York.


Le représentant du Rwanda a conclu son discours, en larmes, en soulignant que cette médaille constituait « un outil d’introspection pour les Nations Unies, garantissant le fait que l’humanité sera toujours protégée par la communauté des nations guidée par des principes et des règles morales plutôt qu’uniquement par les actes de courage exceptionnel d’individus ».


Son homologue du Sénégal, M. Abdou Salam Diallo, a estimé que la résolution adoptée ce jour « constituait la preuve irréfutable de l’engagement du Conseil de sécurité en faveur et en reconnaissance des nombreux sacrifices consentis par des milliers de Casques bleus présents dans les théâtres d’opérations ».


Né le 18 mars 1958, le capitaine Mbaye Diagne, marié et père de deux enfants, est entré dans l’armée sénégalaise en 1983, avant d’être promu au grade de capitaine en 1991.


La médaille créée aujourd’hui par le Conseil de sécurité n’est que la dernière distinction en date d’une longue série qui lui a été remise à titre posthume, « de Dakar à Kigali » et « de Washington à Padoue » par des hommes et des femmes de qualité qui ont tenu à lui rendre un vibrant hommage, a déclaré M. Diallo.



MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES


Texte du projet de résolution S/2014/318


Le Conseil de sécurité,


Rappelant l’Article 24 de la Charte des Nations Unies, qui confie au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales,


Considérant que l’Organisation des Nations Unies a décerné des médailles à des hommes et à des femmes en tenue qui ont servi dans des opérations de l’Organisation sur le terrain, et rappelant sa résolution 1121 (1997) instituant la médaille Dag Hammarskjöld afin d’honorer les personnes qui ont fait le sacrifice de leur vie dans des opérations de maintien de la paix sous le contrôle opérationnel et l’autorité des Nations Unies,


Rappelant les principes fondamentaux gouvernant les missions de maintien de la paix des Nations Unies ainsi que les autres principes applicables qui régissent les activités de l’ONU sur le terrain,


Notant avec une profonde reconnaissance l’action du capitaine Mbaye Diagne (Sénégal) de la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR), qui a sauvé, sans arme et face à un danger extrême, la vie de centaines, voire d’un millier, de Rwandais lors du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda et au cours duquel des Hutus et d’autres encore ont également été tués,


Regrettant profondément qu’après le décès du capitaine Diagne, la famille de celui-ci n’ait jamais reçu de remerciements de la part du Secrétariat de l’ONU pour les sacrifices que leur valeureux parent avait consentis,


Rappelant les nombreux actes de bravoure dont ont fait montre les militaires, les membres de la Police et du personnel civil des Nations Unies et du personnel associé en s’acquittant de leur mission ou de leurs fonctions, au péril de leur vie,


1.   Décide d’instituer la « médaille capitaine Mbaye Diagne pour acte de courage exceptionnel » afin d’honorer les militaires, les membres de la Police et du personnel civil des Nations Unies et du personnel associé qui ont fait montre d’un courage exceptionnel et ont bravé des dangers extrêmes en s’acquittant de leur mission ou de leurs fonctions, au service de l’humanité et de l’ONU;


2.   Prie le Secrétaire général de faire le nécessaire pour que, dans les six mois suivant l’adoption de la présente résolution, le dessin de la médaille soit arrêté, et de soumettre en temps voulu au Conseil de sécurité, les modalités de nomination et de sélection des récipiendaires, selon les critères énoncés au paragraphe précédent;


3.   Demande que la médaille soit présentée par le Secrétaire général au récipiendaire, ou à son parent le plus proche, à l’occasion d’une cérémonie à laquelle tous les États Membres de l’ONU seront invités;


4.   Décide que la première médaille pourra être décernée six mois après que les modalités de son attribution auront été arrêtées et que le Secrétariat sera chargé de gérer la procédure administrative correspondante.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité appelle à redoubler d’efforts pour appliquer la résolution 1540 sur la non-prolifération des armes de destruction massive

CS/11382

Le Conseil de sécurité appelle à redoubler d’efforts pour appliquer la résolution 1540 sur la non-prolifération des armes de destruction massive

7/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11382
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7169e séance – matin & après-midi                          


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ APPELLE À REDOUBLER D’EFFORTS POUR APPLIQUER LA RÉSOLUTION

1540 SUR LA NON-PROLIFÉRATION DES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE


Réuni à l’occasion du dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1540 (2004) sur la non-prolifération des armes de destruction massive, le Conseil de sécurité a, aujourd’hui, appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour assurer sa mise en œuvre universelle.


Dans une déclaration présidentielle, adoptée au cours de ce débat de haut niveau que présidait le Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, M. Yun Byung-se, le Conseil de sécurité juge « nécessaire que tous les États prennent d’urgence des mesures effectives supplémentaires » pour empêcher la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs.


Les États, réaffirme le Conseil, « doivent prendre des mesures effectives pour empêcher des acteurs [étatiques ou] non étatiques, de se procurer des armes de destruction massive ou leurs vecteurs et mettre en place des dispositifs internes de contrôle destinés à prévenir leur prolifération ». 


De même, le Conseil de sécurité, qui « réaffirme que la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs fait peser une menace contre la paix et la sécurité internationales », demande aux États de « redoubler d’efforts pour appliquer la résolution 1540 en centrant ceux-ci sur les domaines où les mesures prises sont susceptibles d’être renforcées, en vue de parvenir à l’application intégrale de la résolution d’ici à 2021 ».


Enfin, il recommande au Comité 1540, chargé de la prévention de la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques, d’« envisager de formuler une stratégie en vue de l’application intégrale de la résolution 1540 (2004) » et de l’« incorporer » à l’Examen complet de l’application de la résolution, qui doit être présenté au Conseil de sécurité avant décembre 2016.


Ouvrant le débat, qui a rassemblé une soixantaine de délégations, le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, a déclaré que la résolution 1540 (2004) avait, au cours de ses 10 années d’existence, permis de réaliser des progrès contre la prolifération des armes de destruction massive, qu’elles soient nucléaires, chimiques ou biologiques. 


« Les États Membres ont ainsi pris 30 000 mesures à l’appui de la mise en œuvre de ce texte pionnier », s’est-il félicité, faisant observer néanmoins qu’une vingtaine de pays n’avaient toujours pas soumis au Comité leurs rapports de mise en œuvre des termes de la résolution.  « Dans la plupart des cas, il s’agit de pays confrontés à de graves difficultés économiques et sociales », a noté M. Eliasson tout en demandant aux États qui ne l’ont pas encore fait de présenter leur premier rapport en cette année anniversaire de l’adoption de la résolution.


Le Ministre des affaires étrangères de la République de Corée et Président du Conseil de sécurité a, quant à lui, constaté qu’en dépit des succès obtenus, des défis de taille restaient à relever dans un environnement opérationnel qui est de plus en plus complexe, étant donné les progrès rapides de la science et de la technologie.  « C’est pourquoi, à l’occasion du dixième anniversaire de l’adoption de cette résolution historique, il convient de redoubler d’efforts pour parvenir à une mise en œuvre pleine et universelle de ses termes et dispositions », a préconisé M. Yun Byung-se.


M. Yun a, d’autre part, appelé la communauté internationale à « clairement mettre en garde » la République populaire démocratique de Corée (RPDC) pour lui signifier qu’en conduisant un nouvel essai nucléaire, elle s’exposerait alors aux conséquences les plus graves qu’entrainerait cet acte.


Au cours de la discussion, les délégations ont procédé chacune à une évaluation de l’état de mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) par leurs pays et la communauté internationale et ont débattu des moyens de répondre efficacement aux menaces posées par les armes nucléaires, chimiques et biologiques, y compris les menaces nouvelles ou potentielles.  Certaines, comme celle des États-Unis ou de la France, ont relevé que lors du troisième Sommet sur la sécurité nucléaire, tenu en mars dernier à La Haye, aux Pays-Bas, une trentaine de pays avaient demandé la pleine mise en œuvre de la résolution 1540 (2004), « prouvant ainsi que la vigilance est au plus haut point en vue de protéger nos citoyens ». 


Le représentant du Japon a expliqué qu’au cours du Sommet commémoratif ASEAN-Japon, qui s’est tenu à Tokyo en décembre dernier, les dirigeants des pays asiatiques avaient décidé d’intensifier leurs efforts pour mettre en œuvre les mesures pertinentes de non-prolifération.  « Le renforcement du contrôle des exportations est une mesure de renforcement de la confiance à l’appui du commerce et de l’investissement et le moyen de mettre en place un environnement sûr pour la circulation des biens et des marchandises », a-t-il dit.


Son homologue de la Fédération de Russie a, pour sa part, jugé essentiel que le Comité 1540 assure le rôle de coordonnateur central des activités mondiales en matière de non-prolifération.  Il convient également, a-t-il préconisé, de se concentrer sur les pays qui n’ont pas encore présenté leurs rapports nationaux.


Adoptée à l’unanimité le 28 avril 2004, la résolution 1540 (2004) a établi un programme d’action à l’encontre des acteurs non étatiques, en particulier les terroristes.  Le Conseil de sécurité a ainsi décidé que les États devaient, entre autres, s’abstenir d’apporter un appui, quelle qu’en soit la forme, à des acteurs non étatiques qui tenteraient de mettre au point, de se procurer, de fabriquer, de posséder, de transporter, de transférer ou d’utiliser des armes nucléaires, chimiques ou biologiques ou leurs vecteurs. 


Tous les États ont également l’obligation impérative d’adopter une législation destinée à prévenir la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs et de mettre en place des dispositifs intérieurs de contrôle appropriés pour les éléments connexes afin d’en empêcher le trafic.



NON-PROLIFÉRATION DES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE


En vue de commémorer le dixième anniversaire de de la résolution 1540 (2004) et de regarder vers l’avenir


Lettre datée du 2 mai 2014, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de la République de Corée auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2014/313)


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité, réuni à l’occasion du dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1540 (2004), réaffirme que la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs fait peser une menace contre la paix et la sécurité internationales.


Le Conseil de sécurité demeure gravement préoccupé par la menace du terrorisme et le risque de voir des acteurs non étatiques se procurer des armes et leurs vecteurs, en mettre au point, se livrer à leur trafic ou en faire usage.


Le Conseil de sécurité, considérant qu’il est nécessaire que tous les États prennent d’urgence des mesures effectives supplémentaires pour empêcher la prolifération des armes nucléaires, chimiques ou biologiques ou de leurs vecteurs, réaffirme que les États doivent prendre des mesures effectives pour empêcher des acteurs [étatiques ou] non étatiques, de se procurer des armes de destruction massive ou leurs vecteurs et mettre en place des dispositifs internes de contrôle destinés à prévenir leur prolifération. Il demande à tous les États de redoubler d’efforts pour appliquer la résolution 1540 en centrant ceux-ci sur les domaines où les mesures prises sont susceptibles d’être renforcées, en vue de parvenir à l’application intégrale de la résolution d’ici à 2021.


Le Conseil de sécurité se félicite de la contribution faite par le Comité créé en vertu de la résolution 1540 (2004) et, rappelant la résolution 1977 (2011) qui a prorogé de 10 ans le mandat du Comité, réaffirme à celui-ci son appui constant.


Le Conseil de sécurité charge le Comité de suivre de près l’application de la résolution et demande instamment à tous les États de tenir le Comité informé des mesures qu’ils auraient prises ou qu’ils entendent prendre pour faire appliquer ladite résolution. Il demande en particulier à tous les États qui n’ont pas encore présenté leur premier rapport sur l’application de la résolution 1540 (2004) de le faire sans tarder, pour répondre à l’objectif que s’est fixé le Comité de faire établir des rapports pour tous les États.


Le Conseil de sécurité recommande au Comité d’envisager de formuler une stratégie en vue de l’application intégrale de la résolution 1540 (2004) et d’incorporer cette stratégie à l’Examen complet de l’application de la résolution 1540 (2004), qui doit être présenté au Conseil de sécurité avant décembre 2016.


Le Conseil de sécurité rappelle qu’il a décidé que tous les États Membres devaient immédiatement l’informer de toute violation de la résolution 1540 (2004), y compris de l’acquisition par des acteurs non étatiques d’armes chimiques, de leurs vecteurs et d’éléments connexes, afin qu’il puisse prendre les mesures nécessaires.


Le Conseil de sécurité considère que nombre d’États ont encore besoin d’une assistance pour appliquer la résolution 1540 (2004), et il souligne la nécessité de renforcer l’aide fournie dans ce domaine. Il encourage et soutient le renforcement des capacités régionales et sous-régionales comme moyen d’appuyer l’application de la résolution 1540 (2004).


Le Conseil de sécurité réaffirme qu’il convient de renforcer la coopération actuelle entre le Comité et d’autres comités compétents, le cas échéant.


Le Conseil de sécurité reconnaît qu’il importe de lutter contre les menaces nucléaires, chimiques et biologiques dans le cadre de la résolution 1540 (2004). À cet égard, il réaffirme la nécessité d’empêcher que les acteurs non étatiques aient accès aux armes nucléaires, chimiques et biologiques, aux matériels connexes et à leurs vecteurs, ou bénéficient dans ce domaine d’une assistance ou d’un financement. Le Conseil de sécurité souligne la nécessité pour le Comité de coordonner ses travaux en matière de non-prolifération avec d’autres organisations internationales, régionales et sous-régionales.


Le Conseil de sécurité note qu’à l’issue du Sommet de La Haye sur la sécurité nucléaire, tenu en mars 2014, le communiqué qui a été publié reconnaît la contribution significative de l’ONU au renforcement de la sécurité nucléaire, notamment le travail entrepris par le Comité 1540.


Le Conseil de sécurité encourage le Comité à tirer parti, selon qu’il jugera bon, de toute expertise utile, offerte notamment par la société civile et le secteur privé, avec, le cas échéant, l’assentiment de l’État concerné.


Déclarations


M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que la résolution 1540 avait, au cours de ses 10 années d’existence, permis de réaliser des progrès contre la prolifération des armes de destruction massive, qu’elles soient nucléaires, chimiques ou biologiques.  Les États Membres ont ainsi pris 30 000 mesures à l’appui de la mise en œuvre de ce texte pionnier, s’est-il félicité.  « Bien sûr, il y a eu des déceptions et des reculs, notamment en ce qui concerne l’utilisation d’armes chimiques dans le cadre du conflit qui fait rage en Syrie.  Toutefois, grâce à une action diplomatique et administrative vigoureuse, plus de 90% de l’arsenal chimique de ce pays a été détruit, sur fond de violences toujours plus intenses, a indiqué M. Eliasson.  Le Vice-Secrétaire général a par ailleurs fait observer qu’une vingtaine de pays n’avait toujours pas soumis au Comité 1540 leurs rapports de mise en œuvre des termes de la résolution.  Dans la plupart des cas, il s’agit de pays confrontés à de graves difficultés économiques et sociales, a-t-il noté.  Aussi a-t-il demandé aux États qui ne l’ont pas encore fait de présenter leur premier rapport en cette année-anniversaire.


Une des tendances les plus encourageantes est la préparation de plans d’action pour la mise en œuvre volontaire au niveau national, a relevé M. Eliasson, comme en témoigne la déclaration conjointe rendue publique au récent Sommet sur la sécurité tenu à La Haye, aux Pays-Bas, et par laquelle 32 États ont réaffirmé leur engagement à soumettre de tels plans d’action au Comité 1540.  Le Vice-Secrétaire général a ensuite souligné le rôle important joué dans ce contexte par la société civile pour parvenir à l’établissement d’un monde exempt d’armes de destruction massive.  Après avoir rappelé que la mise en œuvre de la résolution restait une priorité pour les Nations Unies et pour le Bureau des affaires de désarmement de l’ONU en particulier, le Vice-Secrétaire général a déclaré que cet objectif exigeait non seulement la volonté des gouvernements mais aussi celle de l’industrie de l’armement.  « Toutes les parties prenantes doivent honorer leurs obligations », a-t-il insisté, soulignant que ce dixième anniversaire était l’occasion idéale pour le faire.  Comme le Secrétaire général Ban Ki-moon l’a rappelé, a-t-il dit: « Il n’y a pas de bonnes mains pour de mauvaises armes ».


M. YUN BYUNG-SE, Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, qui présidait la réunion, a déclaré que l’adoption, il y a 10 ans, de la résolution 1540 (2004) par le Conseil de sécurité, avait marqué une étape essentielle dans les efforts visant à s’attaquer aux défis résultant des liens entre la prolifération des armes de destruction massive et le terrorisme.


Au cours des 10 dernières années, la résolution 1540 (2004) a mobilisé d’importants efforts dans le monde entier afin de lutter contre les nouvelles menaces de prolifération des armes de destruction massive, a-t-il dit, précisant que le nombre d’États ayant mis en œuvre des mesures législatives pour interdire les activités de prolifération d’acteurs non étatiques a plus que doublé au cours de cette période.  Dans le même temps, les capacités de répression et de contrôle des exportations de ces États ont été améliorées ces dernières années, a noté M. Yun.


Malgré les réalisations passées, des défis de taille restent à relever dans un environnement opérationnel qui est de plus en plus complexe, étant donné les progrès rapides de la science et de la technologie, a relevé le Ministre des affaires étrangères de la République de Corée.  C’est pourquoi, à l’occasion du dixième anniversaire de cette résolution historique, il convient de redoubler d’efforts pour parvenir à une mise en œuvre pleine et universelle, a-t-il préconisé.


La déclaration présidentielle qui vient d’être adoptée par le Conseil établit l’objectif important de réaliser la pleine mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) d’ici à 2021 et de définir les domaines essentiels dans lesquels il convient d’œuvrer pour aboutir, a ajouté M. Yun.


Trois tâches fondamentales devraient sous-tendre les efforts à venir, a-t-il estimé.  Tout d’abord, a-t-il expliqué, le rôle du Comité 1540 dans le contrôle de la mise en œuvre de la résolution doit être consolidé.  À ce jour, a-t-il dit, 172 des 193 États Membres ont présenté leurs rapports de mise en œuvre, ce qui constitue un résultat remarquable.  Mais des efforts doivent être redoublés pour atteindre l’objectif de l’ensemble des États Membres, a ajouté M. Yun.


Deuxièmement, il faut, a souligné le Ministre, insister sur l'importance du renforcement des capacités et de l’assistance à la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004).  Outre les efforts déployés par le Conseil de sécurité, il convient d’élargir la coopération entre toutes les parties prenantes, y compris les organisations internationales et régionales compétentes.  Troisièmement, a poursuivi M. Yun, il est nécessaire de promouvoir la synergie entre la résolution 1540 (2004) et d’autres normes et initiatives de non-prolifération qui y sont liées.


M. Yun a estimé qu’aujourd'hui, le maillon faible en matière de non-prolifération nucléaire, de sécurité et de sûreté nucléaires, est représenté par les programmes d’armes nucléaires de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  La RPDC est le seul pays au monde qui a effectué des essais nucléaires au XXIe siècle, a-t-il déclaré.  Malgré les efforts de la communauté internationale, la RPDC a continué à développer ses armes nucléaires au cours des deux dernières décennies, et menace désormais de procéder à son quatrième essai nucléaire, a dénoncé M. Yun Byung-se.


Si la République populaire démocratique de Corée réussit à acquérir des armes nucléaires, cela saperait sérieusement le régime du Traité sur la non-prolifération (TNP) et exacerberait les tensions et l’instabilité en Asie du Nord, a-t-il assuré.


D’autres essais nucléaires par la RPDC doivent être évités à travers des efforts concertés de la communauté internationale.  Si nous ne parvenons pas à agir efficacement face à une telle menace claire à la paix et à la sécurité internationales, la crédibilité du Conseil de sécurité s’en verrait affaiblie, de même que l’intégrité de la Charte des Nations Unies, qui exige que tous les États Membres de l’ONU soient des États épris de paix, a estimé M. Yun.


Il faut, a-t-il dit, clairement mettre en garde la RPDC pour qu’elle sache que si elle défie la communauté internationale en conduisant un nouvel essai nucléaire, elle s’exposerait alors aux conséquences les plus graves.


M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a jugé que la présence du Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, qui préside cette réunion, était un signe très clair de la détermination de la communauté internationale pour éradiquer les armes de destruction massive (ADM).  Il a déclaré que son pays, le Rwanda, était pleinement engagé en faveur de cet objectif, soulignant que les États qui n’ont pas encore pris les mesures exigées au titre de la résolution 1540 devaient le faire sans tarder.  Nous devons adapter nos efforts pour pouvoir relever les défis qui continuent de se poser, a dit M. Gasana en citant notamment les contrôles aux frontières.  Sur ce point, l’Organisation mondiale des douanes (OMD) est un partenaire indispensable du Comité 1540, a observé M. Gasana.  Le financement de la prolifération reste un élément problématique auquel il faut s’attaquer, et le Groupe d’action financière (GAFI) joue un rôle déterminant à cet égard.  « Des sanctions financières ciblées sont essentielles pour renforcer le dispositif actuel de lutte contre la prolifération », a insisté le représentant.  M. Gasana a exprimé, en conclusion, l’appui de sa délégation au protocole de l’Union africaine sur la lutte contre le terrorisme et pour la prévention de ce phénomène, qui permet d’empêcher les acteurs non étatiques d’acquérir des armes de destruction massive.


M. ALFREDO LABBÉ, Directeur général chargé de la politique internationale au Ministère des affaires étrangères du Chili, a dit que « nous devons passer à l’étape suivante, puisque les nouveaux défis nous montrent que la menace est toujours présente dans le domaine du financement du terrorisme ».  « À cet égard, nous avons récemment informé le Comité de la création d’un point focal chargé de la question de la non-prolifération au Chili.  Ce point focal s’occupe à la fois de la mise à jour de l’information en utilisant la nouvelle matrice et de la préparation d'une stratégie nationale, conformément aux lignes directrices du Comité 1540 », a révélé M. Labbé.  « En outre, nous croyons que, pour éviter la prolifération, il est essentiel pour les institutions chargées des contrôles locaux et transfrontaliers, de disposer de personnes formées aux mécanismes juridiques pertinents », a ajouté le Directeur général chargé de la politique internationale au Ministère des affaires étrangères du Chili.  Il a souligné l’importance du travail des douaniers et de la police des frontières dans la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.  Il a, à cet effet, réitéré la nécessité pour les États dotés de grandes capacités de partager leurs expériences et les bonnes pratiques en la matière.   


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a mis l’accent sur la nécessité de ne pas s’en tenir aux résultats obtenus depuis 10 ans, les terroristes faisant tout pour se procurer des armes de destruction massive.  Les États doivent continuer à mettre en œuvre la résolution 1540 (2004) avec le même dynamisme et le même engagement qui avaient présidé à l’adoption du texte il y a 10 ans, a-t-il insisté.


En décembre 2013, le Royaume-Uni a présenté son quatrième rapport national de mise en œuvre des termes de la résolution, a notamment souligné M. Lyall Grant.  Le représentant a également indiqué que son pays avait organisé des ateliers pour aider les États à mettre au point des législations visant à mettre en œuvre la résolution 1540 (2004).  M. Lyall Grant a encouragé la communauté internationale à travailler avec le milieu industriel, la société civile et le secteur privé en vue d’aider les États à appliquer la résolution.  Il a aussi invité les 21 États qui n’ont pas encore présenté leurs rapports, dont 17 se trouvent en Afrique, à le faire le plus rapidement possible.


M. LIU JIEYI (Chine) a déclaré qu’au cours des 10 dernières années, grâce aux efforts de la communauté internationale, le régime de non-prolifération avait progressé.  Soulignant l’importance que son pays accorde à cette question, il a rappelé que la Chine avait présenté un plan d’action lors du récent Sommet sur la sécurité nucléaire, qui a eu lieu à La Haye.  Il est précisé dans ce document que la Chine s’engage à assurer sa sécurité à l’échelle nationale, mais aussi régionale et internationale.  En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine, a poursuivi le représentant, a toujours fait preuve de responsabilité dans ses obligations en matière de non-prolifération, en accordant une attention particulière au contrôle de ses exportations.  M. Liu Jieyi a souligné que sa délégation s’est également impliquée dans les travaux du Comité 1540, auquel elle a présenté trois rapports en l’espace d’une décennie.  Rappelant à quel point il était nécessaire de se pencher sur les causes profondes du terrorisme, M. Liu a préconisé le développement économique et social de toutes les nations comme remède à certaines causes du terrorisme.  En conclusion, il a estimé qu’il fallait redoubler d’efforts pour promouvoir la mise en œuvre de la résolution 1540, en particulier pour réglementer l’exportation de matériaux sensibles, tout en s’abstenant de toute ingérence dans les affaires internes des États.


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a rappelé que le Comité 1540 avait identifié des centaines de mesures prises sur tous les continents en vue de la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004).  Quinze organisations internationales et une quarantaine de pays, y compris les États-Unis, se sont présentés comme fournisseurs d’assistance, a-t-elle dit. 


La délégation des États-Unis estime que la non-prolifération est devenue aussi un objectif pour la société civile, constituant un élément clef de l’architecture de la sécurité mondiale, comme l’a rappelé, la semaine dernière, le Secrétaire général de l’ONU, a indiqué Mme DiCarlo.


Il reste cependant beaucoup à faire, a ajouté la représentante, mettant en particulier l’accent sur la nécessité d’enrayer la propagation des armes nucléaires et biologiques.  Elle a ainsi relevé que lors du troisième Sommet sur la sécurité nucléaire, tenu en mars dernier à La Haye, une trentaine de pays avaient demandé la pleine mise en œuvre de la résolution 1540 (2004), prouvant ainsi que la vigilance est au plus haut point en vue de protéger nos citoyens, a dit Mme DiCarlo.  Chaque État doit développer un plan pour l’avenir et chaque État qui n’a pas les capacités requises doit demander de l’aide, a-t-elle déclaré.  La représentante des États-Unis a, par ailleurs, souligné l’importance d’améliorer l’élaboration des politiques nationales et internationales en ce qui concerne la sécurité biologique et de soutenir les efforts d’assistance mondiale dans ce domaine.


M. GARY QUINLAN (Australie) s’est posé la question de savoir comment renforcer la mise en œuvre de la résolution 1540 et comment aborder les défis existants et émergents.  Il a suggéré trois étapes dont la première consiste à renforcer les liens du Comité 1540 avec d’autres instruments des Nations Unies et les régimes de contrôle de la non-prolifération et des exportations.  Il a suggéré ensuite de s’appuyer sur le rôle de l’industrie et du secteur privé dans la prévention de la prolifération.  Les secteurs concernés de l’industrie doivent être conscients des menaces liées à la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques.  Les secteurs de l’industrie doivent être de véritables partenaires dans les efforts que nous déployons pour informer et renforcer les contrôles sur les exportations, en contrôlant l’accès aux transferts de technologies qui pourraient être utilisées pour la prolifération des armes de destruction massive, et pour aider à prévenir le financement de la prolifération, a préconisé M. Quinlan. 


Il faut aussi aider les pays en développement dans la mise en œuvre de la résolution 1540, a-t-il ajouté.  La solution, à cet égard, est de faire le lien entre la sécurité et le développement.  Le contrôle des frontières pour détecter et combattre le trafic illicite des armes de destruction massive peut aider à la prévention des trafics d’armes de petit calibre, de drogues, ainsi qu’à une lutte efficace contre le trafic d’espèces sauvages.  Les pays en développement, en particulier les petits États en développement, ont besoin d’orientations plus coordonnées du Conseil de sécurité afin que les efforts menés pour adapter leur législation et améliorer l’application de la loi leur permettent de s’acquitter de l’ensemble des mesures connexes visant la prévention du terrorisme, le renforcement de la non-prolifération et la mise en œuvre des sanctions pertinentes, a conclu le représentant.


M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) s’est félicité des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la résolution 1540, 172 des 193 États Membres des Nations Unies ayant présenté au moins un rapport au Comité chargé de superviser l’adoption des mesures prises en vue d’appuyer ce texte pionnier.  Le représentant s’est toutefois déclaré préoccupé par le fait que nombre de pays ont des frontières poreuses et ne possèdent ni les capacités financières ni les ressources techniques pour prévenir la menace terroriste.  En témoigne l’exemple de la Libye, a-t-il précisé, où des armes ont été acquises par des acteurs non étatiques qui ont ensuite lancé une offensive dans le nord du Mali.  « Que serait-il advenu si ces armes avaient été chimiques ou nucléaires? » s’est demandé M. Cherif.  C’est la raison pour laquelle le Tchad estime que non-prolifération et lutte antiterroriste doivent aller de pair, a indiqué M. Cherif qui a exprimé en conclusion sa grave préoccupation devant les menaces que font peser sur l’Afrique subsaharienne des groupes terroristes comme Boko Haram, Al-Qaida et les milices Al-Chabab.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a mis l’accent sur les intérêts communs à long terme des États en matière de non-prolifération, l’objectif à atteindre étant la mise en œuvre universelle de la résolution 1540 (2004).  Il a ainsi précisé que 172 des 193 États Membres avaient à ce jour présenté leurs rapports de mise en œuvre.


M. Churkin a déclaré que la Fédération de Russie était une partie responsable, qui s’acquitte de ses obligations en ce qui concerne les principaux instruments internationaux existant dans le domaine de la non-prolifération, et a ajouté que la Fédération de Russie participait activement à l’élimination des armes chimiques syriennes.  Le représentant russe a par ailleurs fait état des risques que peuvent présenter l’élaboration de plans d’action volontaires, le développement de contacts avec les entreprises, les milieux universitaires, ainsi que le transfert d’activités à des organisations qui ne possèdent pas les capacités requises en matière de lutte contre la non-prolifération. 


Il est essentiel que le Comité 1540 assure le rôle de coordonnateur central des activités mondiales en matière de non-prolifération, a préconisé M. Churkin.  De même, il convient de se concentrer sur les pays qui n’ont pas encore présenté leurs rapports nationaux, a-t-il ajouté.


Mme RAIMONDA MURMOKAITĖ (Lituanie) s’est félicitée de l’adoption par les membres du Conseil de la déclaration présidentielle, qui consacre la pertinence de la résolution 1540, après 10 ans d’existence.  Elle a rappelé que son pays était au nombre de ceux qui ont déjà présenté un rapport au Comité 1540, avant d’évoquer la tenue du récent Sommet sur la sécurité nucléaire, qui a eu lieu à La Haye, et où 32Etats, dont la Lituanie, ont réaffirmé leur engagement à soumettre des plans d’action à ce même Comité.  Le Gouvernement lituanien, a ajouté la représentante, a également coparrainé une initiative sur le renforcement du régime de non-prolifération.  Mme Murmokaitė a également annoncé qu’un centre d’excellence régional avait été ouvert dans son pays, où plus de 400 experts, y compris ceux en provenance de la région, ont été formés à des approches fondées sur la coopération interétatique, qui sont de nature à renforcer le régime de non-prolifération.  Elle a indiqué que les États dotés de l’arme nucléaire ont un rôle déterminant à jouer à cet égard.  La participation continue de tous les États à la mise en œuvre des termes de la résolution 1540 devrait être un objectif prioritaire du Comité créé par ladite résolution, a poursuivi la représentante, qui a toutefois prévenu des risques posés par le fait que les États peuvent se sentir surchargés par la multiplication d’obligations, ce qui serait contreproductif.


M. ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN (Jordanie) a rappelé l’importance du mandat du Comité 1540.  Le représentant jordanien a souligné l’urgence pour le Conseil de sécurité de donner à ce Comité, comme à d’autres instances subsidiaires, un mandat permanent.  La Jordanie estime d’autre part qu’il incombe au Conseil de sécurité de traiter de futures mises en œuvre des termes de la résolution 1540 qui se feraient sur la base de feuilles de route régionales et par zones, a dit le représentant. 


La Jordanie a réalisé des progrès concernant la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) ainsi que d’autres résolutions pertinentes, a poursuivi M. Al-Hussein, précisant que son pays avait toujours tenu à respecter les obligations qui sont les siennes du fait de son adhésion aux différents instruments internationaux compétents en matière de non-prolifération.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a rappelé que la résolution 1540 avait rempli un vide juridique considérable, notamment en ce qui concerne l’acquisition, par des acteurs non étatiques, d’armes de destruction massive.  Pour réussir la mise en œuvre de ce texte, il faut d’abord que celui-ci ne soit pas considéré comme un texte isolé, mais trouve sa place au contraire dans l’architecture de sécurité internationale qui a été établie pour répondre à des défis en perpétuelle évolution, a dit Mme Ogwu.  À cet égard, la coopération interétatique joue un rôle déterminant, a relevé la représentante, pour qui la création de zones exemptes d’armes nucléaires, comme par exemple celle existant en Afrique, est de nature à réaliser une non-prolifération « horizontale ».  Mme Ogwu a par ailleurs encouragé le développement de partenariats entre gouvernements et société civile pour réaliser les objectifs découlant des termes de la résolution 1540, soulignant qu’une approche « volontariste » des États Membres était à cet égard indispensable.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a salué les progrès enregistrés dans le nombre de rapports nationaux soumis au Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1540 (2004).  Cent soixante-douze États Membres sur 193 ont présenté leurs rapports, soit un taux près de 90%.  La soumission, tout comme la mise à jour régulière des rapports nationaux, constituent des mesures de confiance importantes dans la lutte contre toutes les catégories d’armes de destruction massive, a estimé Mme Lucas.  Pour lutter contre la prolifération des armes de destruction massive, une coopération étroite entre le Comité 1540, le Comité des sanctions concernant Al-Qaida et le Comité contre le terrorisme est non seulement souhaitable mais indispensable.  La coopération entre ces trois Comités et entre leurs Groupes d’experts a permis de créer des synergies mutuellement bénéfiques, a relevé Mme Lucas. 


Le 18 novembre dernier, les présidents des trois Comités ont participé, avec les présidents des Comités créés en application des résolutions 1718, 1737 et 1988 et le Président du Groupe d’action financière (GAFI), à une réunion publique conjointe visant à mieux faire connaître aux États Membres les mesures imposées par le Conseil, ainsi que l’assistance que les Comités, leurs Groupes d’experts et le GAFI peuvent apporter aux États Membres.  L’importance de la résolution 1540 en tant qu’instrument essentiel en matière de non-prolifération a été mise en lumière avec l’adoption, le 27 septembre 2013, de la résolution 2118 portant sur l’élimination du programme d’armes chimiques de la Syrie, a rappelé la représentante du Luxembourg.  À cette occasion, le Conseil a considéré que l’emploi d’armes chimiques, où que ce soit, constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales, a-t-elle déclaré.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré qu’au sein du Comité 1540, la France assure la coordination du Groupe de travail sur l’assistance, qui constitue un volet essentiel du travail du Comité.  Dans ce contexte, la France poursuit avec ses partenaires des efforts pour permettre la tenue, à Paris, d’une Conférence sur le sujet à l’ordre du jour, comme elle en avait exprimé l’intention. 


« Par ailleurs, nous promouvons, au sein de toutes les enceintes auxquelles nous participons, la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, le renforcement des mesures prises au titre de la résolution 1540, et leur mise en œuvre la plus stricte », a ajouté le représentant qui a expliqué qu’en dépit des succès indéniables des 10 dernières années, beaucoup reste à faire.  Face aux technologies émergentes que les terroristes pourraient mettre à profit, a-t-il dit, tous les États Membres doivent renforcer les contrôles aux exportations, prévenir et réprimer le financement de la prolifération des armes de destruction massive, et sécuriser au maximum les biens et matériels sensibles. 


Consciente de ces défis, lors du Sommet sur la sécurité nucléaire, qui s’est tenu à La Haye (Pays-Bas) à la fin du mois de mars, la France s’est engagée à lancer une initiative visant à renforcer la sécurité des sources radioactives, et notamment des sources scellées de haute activité, a indiqué M. Araud.  En effet, des vols, heureusement peu fréquents, mais néanmoins inquiétants, montrent la nécessité de mieux concevoir la sécurité de ces biens, pour éviter les conséquences funestes de leur utilisation éventuelle par des individus mal intentionnés. 


Cette initiative implique de travailler au renforcement de la règlementation nationale applicable, à la minimisation de l’usage des sources radioactives de haute activité et à la création d’un groupe des exportateurs de sources radioactives visant à renforcer la coopération internationale pour éviter des pertes de contrôle gouvernemental sur de tels biens, a préconisé le représentant.


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a déclaré que, 10 ans après l’adoption de la résolution 1540 (2004), l’Argentine continuait de prendre les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de ses dispositions, concernant, d’abord, le respect du droit souverain au développement et à l’utilisation pacifique des technologies de pointe, puis, le désarmement et la non-prolifération des armes de destruction massive.  De même, a-t-elle assuré, l’Argentine est activement impliquée dans les efforts menés par la communauté internationale pour parvenir à un monde exempt d’armes de destruction massive, et défend le principe de l’interdiction absolue du développement, de la possession, de l’acquisition, du transfert ou de l'utilisation de ces armes, tant par les acteurs étatiques que non étatiques.


Mme Perceval a précisé en particulier que l’Argentine était partie aux instruments juridiques qui constituent les piliers du désarmement et de la non-prolifération, comme le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, la Convention sur les armes chimiques et la Convention sur les armes biologiques.


L’Argentine est convaincue qu’un système efficace de contrôle des exportations doit être fondé sur un système de normes nationales transparentes; le respect effectif des lois actuelles de contrôle des exportations; la promotion de la sensibilisation des entreprises à l’importance de ce système pour le développement industriel et de la sécurité du commerce international, et une coopération régionale étroite.  Mme Perceval a également souligné en particulier l'importance de la coopération internationale, celle-ci constituant le seul moyen d'empêcher la prolifération des armes de destruction massive.  L’Argentine développe à cet égard des activités de coopération avec les pays de sa région et met l’accent sur le partenariat Sud-Sud, a-t-elle dit.


M. BHAGWANT S. BISHNOI (Inde) a réaffirmé l’engagement inconditionnel de l’Inde dans les efforts visant à empêcher les acteurs non étatiques de se procurer des armes de destruction massive et leurs vecteurs.  L’Inde, a-t-il dit, a offert par le passé son assistance technique à d’autres pays pour les aider à s’acquitter des obligations qui leur incombent en vertu de la résolution 1540.  Sur le plan national, l’Inde a adopté un certain nombre de lois et de règlementations et s’est dotée des institutions appropriées pour renforcer le régime de non-prolifération.  « L’Inde n’a jamais été un foyer de prolifération de matériaux et de technologies sensibles.  Nous sommes fiers de notre bilan en matière de sécurité nucléaire et de non-prolifération, a déclaré le représentant.  « Pour autant, nous ne sommes pas complaisants », a assuré M. Bishnoi.  L’Inde, a-t-il rappelé, est engagée en faveur du renforcement de la sécurité physique de ses installations et matériaux nucléaires, ainsi qu’en ce qui concerne le contrôle de ses exportations, dans le respect des normes internationales en vigueur.  Le représentant a ensuite estimé que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ont un rôle à jouer dans la mise en œuvre de la résolution 1540.


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a déclaré que l’adoption, il y a 10 ans, de la résolution 1540 (2004) avait mis les Nations Unies au centre des efforts de non-prolifération.  Il a estimé que le Comité 1540 et son Groupe d’experts pourraient se concentrer davantage sur la communication, la sensibilisation et la complémentarité.


De même, selon la délégation pakistanaise, le Comité 1540 devrait organiser une réunion d’information publique annuelle à New York et renforcer sa collaboration avec d’autres organes tels que le Conseil de sécurité et les organisations régionales et sous-régionales.  Le représentant a également énuméré les différentes mesures prises par son pays dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004).


M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a regretté qu’il y ait une absence de volonté politique et de leadership de la part des États détenteurs d’armes nucléaires qui refusent d’entamer des négociations visant l’élimination complète de ces armes sur un calendrier et des normes clairs.  La possibilité que les armes de destruction massive puissent tomber dans les mains d’acteurs non étatiques, constitue une préoccupation supplémentaire.  « Nous croyons que circonscrire nos efforts sur la lutte contre la prolifération à certains groupes est un point de vue limité », a dit le représentant.  Il a exigé que des actions concrètes soient menées pour aller vers le désarmement effectif de tous les États possédant des armes de destruction massive. 


Les risques de prolifération verticale, en particulier concernant les armes nucléaires, ne doivent pas être laissés de côté.  Les coupes effectuées par certains États dans leur arsenal nucléaire sont en réalité rapidement compensées par la modernisation de leurs armes nucléaires et de leurs vecteurs et par le rôle attribué aux armes nucléaires dans leur doctrine de défense nationale.  Aussi longtemps que ces armes de destruction massive existent, il y aura toujours des États et des acteurs non étatiques qui voudront en acquérir ou en développer.  Le Brésil respecte les obligations qui lui incombent dans ce domaine, y compris celles découlant des résolutions du Conseil de sécurité 1540 et 1977, a indiqué le représentant.  La Constitution brésilienne interdit de mener toute activité nucléaire non pacifique sur le territoire du Brésil et notre pays est partie à tous les traités et conventions importants sur le désarmement et la non-prolifération.  Le Brésil est aussi l’un des promoteurs de l’idée de faire de l’hémisphère sud une zone exempte d’armes nucléaires, a rappelé M. Patriota.


M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a estimé que certains États se trompent en croyant que les contrôles des exportations entravent le commerce international et les investissements, et que les efforts de non-prolifération affectent la croissance économique.  Il a expliqué qu’au cours du Sommet commémoratif ASEAN-Japon, qui s’est tenu à Tokyo en décembre dernier, les dirigeants des pays asiatiques avaient décidé d’intensifier leurs efforts pour mettre en œuvre les mesures pertinentes de non-prolifération.  En effet, le renforcement du contrôle des exportations est une mesure de renforcement de la confiance à l’appui du commerce et de l’investissement et le moyen de mettre en place un environnement sûr pour la circulation des biens et des marchandises, a estimé M. Yoshikawa.  Le représentant du Japon a déclaré que son pays était plus que jamais engagé en faveur de la mise en œuvre de la résolution 1540.


M. JACEK BYLICA, Union européenne, a rappelé que depuis 2004, l’Union européenne a investi quelque 17 millions d’euros dans des programmes visant la sensibilisation à la non-prolifération et le contrôle des exportations des produits à double usage.  Ces programmes ont profité jusqu’ici à 28 pays.  Le représentant a ensuite passé en revue les moyens financiers et humains que l’Union européenne a mobilisés pour la mise en œuvre de la résolution 1540 en son sein.  Pour développer sa stratégie sur son propre sol et aider les autres pays, l’Union européenne, a-t-il dit, a affiné son action autour de cinq piliers: les ateliers sous-régionaux, les visites dans les pays, les réunions d’experts, la formation des autorités gouvernementales et autres parties prenantes dans le secteur privé, et les relations publiques, ceci par le biais d’un appui à la publication d’un journal électronique sur tous les aspects de la résolution 1540. 


L’Union européenne est d’avis que la mise en œuvre de ladite résolution ne devrait pas se limiter à barrer aux terroristes tout accès aux armes de destruction massive.  Le renforcement des capacités dans le contrôle des frontières va bien au-delà de la détection d’un matériau sensible ou d’un autre.  Il renforce et améliore significativement la sécurité nationale et par conséquent, la sécurité collecte, dans son acception la plus large.  Le représentant s’est félicité de la coopération de l’Union européenne avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui, à l’avenir, doit viser à aider les États à développer leur plan d’action national et leur législation, et à fournir une assistance pratique répondant à la demande des pays.  Elle doit aussi viser à faciliter le partage des informations et à promouvoir les pratiques exemplaires.  L’Union européenne, a aussi rappelé le représentant, a signé en octobre 2011 avec les États-Unis une Déclaration sur la mise en œuvre des résolutions 1540 et 1977.


Mme MÓNICA BOLAÑOS PÉREZ (Guatemala) a estimé que ce débat ouvert offrait l’occasion d’évaluer le travail du Comité 1540 au cours des 10 dernières années et de contribuer à la discussion sur la meilleure façon de renforcer et de consolider les acquis et de corriger les lacunes en matière de lutte contre la prolifération.  Elle a dit que le Guatemala reconnaît le travail précieux du Groupe d’experts du Comité et ses efforts en matière de sensibilisation, d’application, d’assistance et de renforcement des capacités, y compris dans les pays visités.


L’application universelle, globale et équilibrée de la résolution 1540 (2004) dépend de la volonté des États Membres à permettre à l’ONU de jouer un rôle central et nécessite du Comité qu’il exécute pleinement son mandat.  La représentante a également souligné l’importance d’établir une relation étroite avec les États, et de renforcer et de favoriser la communication et la coopération avec les organisations régionales et internationales spécialisées dans la mise en œuvre intégrale de la résolution.  À cet égard, elle a insisté sur le rôle que jouent les centres régionaux de désarmement des Nations Unies dans ce domaine.


M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a rappelé que son pays avait présenté son premier rapport sur la mise en œuvre de la résolution 1540 le 31 janvier 2005, c’est-à-dire l’année suivant l’adoption de ce texte.  Tout en se disant fier du dispositif actuellement mis en place pour prévenir l’acquisition d’armes de destruction massive par des acteurs non étatiques, M. Mamabolo a reconnu qu’aucun système n’était infaillible, en particulier dans un monde en perpétuelle évolution technologique.  Parallèlement, le représentant a souligné que de telles mesures ne devraient en aucune circonstance imposer des restrictions au droit inaliénable des États d’utiliser des matériaux, des équipements et des technologies à des fins pacifiques.  Bien qu’aucun État africain ne possède d’armes nucléaires et de destruction massive, et que la plupart d’entre eux n’exportent ni les matériaux ni les équipements visés par la résolution 1540, le représentant a observé que n’importe quel pays pouvait être utilisé à des fins de transit par des acteurs non étatiques.  « Il n’existe malheureusement pas d’incitations positives pour venir en aide à de tels États, dont un grand nombre sont souvent dépourvus des ressources nécessaires à la lutte contre la prolifération et croulent sous des problèmes de développement », a prévenu M. Mamabolo, qui a donc encouragé la communauté internationale à prêter à ces pays une assistance technique. 


M. HARALD BRAUN (Allemagne) a déclaré que les tentatives faites par les acteurs non étatiques d’acquérir des armes de destruction massive et des matériels connexes demeuraient parmi les menaces les plus graves posées à la sécurité mondiale et à l’humanité.


L’Allemagne, a-t-il dit, continue de fournir un soutien direct important et une assistance aux efforts déployés par d’autres États, y compris dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’aide de l’Union européenne dans le domaine du contrôle des exportations.  Le représentant a insisté sur le rôle de l’industrie et du secteur privé, qui reste une préoccupation importante du Gouvernement allemand.  Celui-ci a ainsi lancé, il y a deux ans, le « processus de Wiesbaden » en coopération avec le Secrétariat de l’ONU, a indiqué M. Braun. 


M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) est revenu sur l’initiative que le Canada et la République de Corée mènent sur la mise en œuvre de la résolution 1540.  Même si le document est axé sur les questions nucléaires, a-t-il expliqué, il peut néanmoins fournir une orientation utile aux États dans les efforts qu’ils déploient pour mettre en œuvre la résolution, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du contexte de la sécurité nucléaire.  Le Canada soumet donc le document au Conseil de sécurité pour inclusion dans le dossier de ce débat, a dit M. Rishchynski.  Malgré les progrès enregistrés jusqu’ici, a reconnu le représentant, il faut continuer à se concentrer sur la mise en œuvre intégrale et universelle de la résolution 1540.  Le Canada, a-t-il dit, continue de prendre des mesures concrètes pour atteindre cet objectif et encourage tous les États à faire de même dans leur contexte national.


M. PAUL SEGER (Suisse) a articulé sa déclaration en trois points.  Premièrement, a-t-il dit, les efforts réalisés au plan national restent au cœur des objectifs de la résolution 1540.  Il a expliqué qu’il est de la responsabilité de chaque État Membre de s’acquitter de ses obligations et de mettre en œuvre les dispositions pertinentes de la résolution.  Deuxièmement, a poursuivi le représentant, l’assistance peut être un facteur utile pour faire progresser la mise en œuvre de la résolution 1540.  Il a cité en exemple le soutien apporté par son pays à l’Iraq en 2011 dans les domaines de la biosécurité et de la biosûreté.  Troisièmement, a dit le représentant de la Suisse, les organisations régionales peuvent exercer une influence utile en ce qui concerne la mise en œuvre de la résolution 1540.  C’est le cas de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), que la Suisse préside en 2014, et qui mène des activités de sensibilisation et dispense des formations aux États qui en font la demande.  Enfin, le représentant a insisté sur les façons constructives d’aborder les nouveaux défis qui se posent dans le domaine scientifique.  « Les implications du double usage et la convergence entre les domaines biologiques et chimiques renferment certes un énorme potentiel pour la santé publique ou l’agriculture, mais il existe aussi un risque croissant de voir des acteurs étatiques ou non exploiter ces progrès à des fins illicites », a-t-il prévenu.  Il a donc annoncé l’intention de la Suisse de lancer une série de séminaires sur cette question et d’informer le Comité 1540 de ses conclusions.


Mme SITI HAJJAR ADNIN (Malaisie) a déclaré que son pays se trouvait stratégiquement situé le long d’une des voies maritimes les plus importantes et les plus fréquentées du monde, et que la dépendance de la Malaisie au commerce international nécessite une approche solide et clairement définie pour la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004).


Après avoir énuméré les différentes mesures mises en place par la Malaisie pour appliquer la résolution 1540 (2004), elle a souligné que son pays était conscient du fait que la non-prolifération était un problème mondial qui exigeait une réponse mondiale.  Par conséquent, la Malaisie a aussi entrepris des initiatives aux niveaux régional et sous-régional afin de compléter et de renforcer les efforts nationaux existants.


La représentante a par ailleurs estimé que le Comité 1540 pouvait jouer un rôle utile dans la coordination de ses travaux avec d’autres initiatives multilatérales de non-prolifération.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a salué les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la résolution 1540, tout en déplorant les lacunes « qu’exploitent les terroristes à des fins criminelles ».  Pire, a-t-il lancé, nous sommes aujourd’hui témoins de l’assistance prêtée par certains États Membres à ces groupes, avec l’approbation silencieuse de certains membres du Conseil de sécurité.  Nous avons pourtant porté à la connaissance du Comité 1540 en avril 2014 l’existence d’une cellule d’Al-Qaida dans la localité turque de Gazantiep, qui préparait des attentats contre des cibles civiles en Syrie, a indiqué le représentant, qui a également fait état de vols amenant des acteurs non étatiques en provenance de Libye en Syrie.  « Nous avons présenté des enregistrements vidéo et audio qui établissent de manière indubitable l’intention avérée de ces groupes de se livrer à des activités terroristes », a insisté M. Ja’afari.  Affirmant que du gaz sarin était parvenu en Syrie depuis la Turquie, il a dénoncé la paralysie du Conseil de sécurité, qui s’explique par la volonté de certains de ses membres de ne pas répondre à des menaces qui pèsent pourtant sur la paix et la sécurité régionales et internationales.  M. Ja’afari s’est donc interrogé sur le sens des résolutions du Conseil si elles sont mises en œuvre de manière sélective et intéressée.


M. ABDERRAZZAK LAASSEL (Maroc) a déclaré que le Royaume du Maroc ne détient et ne développe aucune arme de destruction massive et n’a pas de programme de missiles balistiques ou de lanceurs spatiaux.  Il a dit que le Maroc souscrit au Code de conduite sur la non-prolifération des missiles balistiques.  Les efforts du pays portent en particulier sur le renforcement de l’arsenal juridique et réglementaire, ceci, en conformité avec les normes internationales, ainsi que sur l’établissement d’un système de contrôle à l’exportation des produits à double usage. 


En outre, le Maroc considère que seule une coopération internationale active, basée sur la mobilisation des ressources et l’échange d’informations et d’expériences, est à même de permettre une application efficace et universelle des dispositions de la résolution 1540.  Le Royaume du Maroc a toujours soutenu la nécessité d’une coopération internationale et d’une assistance technique appropriée, pour le renforcement des capacités nationales, notamment en Afrique, a indiqué le représentant.  Sans l’apport d’une coopération régionale et sous-régionale renforcée, les efforts nationaux demeureront insuffisants, a-t-il estimé.  De même, la communauté internationale devra accélérer ses efforts visant à l’élimination totale des armes de destruction massive comme garantie ultime contre leur utilisation et leur acquisition par les acteurs non étatiques, a-t-il conclu.


M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a rappelé que, récemment, lors du troisième Sommet sur la sécurité nucléaire qui a eu lieu à La Haye, plusieurs États et organisations internationales s’étaient réunis pour faire un pas en avant dans le renforcement de la sécurité nucléaire.  À cette occasion, une déclaration conjointe sur la promotion de la mise en œuvre pleine et universelle de la résolution 1540 (2004) a été publiée par un grand nombre d’États, dont l’Italie, a-t-il dit, estimant qu’il s’agissait là d’une excellente occasion de rappeler l’importance de la résolution, et de sa portée globale et transversale qui va au-delà du domaine nucléaire.


Le représentant a également indiqué que son pays, ces dernières années, avait accordé une attention particulière à l’éducation, à la formation et au renforcement des capacités institutionnelles, autant d’éléments essentiels pour une infrastructure de sécurité efficace.  Cet effort d’éducation, a-t-il dit, doit être à la base de toute stratégie qui vise à renforcer une réponse globale face aux menaces posées par les armes de destruction massive et à empêcher les acteurs non étatiques d’avoir accès à des documents confidentiels et à des connaissances sur ces armements.


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a estimé que ce dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1540 était l’occasion propice de réaffirmer la nécessité que tous les États Membres des Nations Unies respectent pleinement leurs obligations et engagements en matière de non-prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques.  Il a également affirmé que la paix et la sécurité internationales ne seront une réalité que dans un monde exempt d’armes de destruction massive et libéré de la menace qu’elles représentent, notamment le risque qu’elles soient utilisées par des acteurs armés non étatiques et par des terroristes.


M. Ruiz Blanco a souligné que la résolution 1540, outre le fait de compléter les efforts internationaux de désarmement et de non-prolifération d’armes de destruction massive et de lutte contre le terrorisme, identifie en plus une nouvelle menace: la possession de ces armes, de leurs vecteurs et de matériaux y associés de la part d’acteurs non étatiques et de terroristes.


Conformément au paragraphe 4 de la résolution, la Colombie a présenté trois rapports d’application nationaux.  Le dernier rapport, présenté en 2013, traite de la réglementation sur les substances radioactives et/ou nucléaires, ainsi que de la réglementation mise en place conformément à d’autres résolutions du Conseil de sécurité sur cette question.  Suite à deux ateliers internationaux organisés en 2012, la Colombie a élaboré un plan d’action national, en collaboration avec son principal partenaire, le Comité interaméricain contre le terrorisme (CICTE), qui vise en particulier le renforcement des capacités nationales d’application de la résolution 1540, a déclaré le représentant.  Il a souligné que le désarmement nucléaire et la non-prolifération faisaient partie d’un processus intégral qui vise un désarmement total et complet sous tous les aspects.  Il a en particulier lancé un appel en faveur de l’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes, au renforcement de l’application du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre et à l’accession universelle au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.


M. KLAUS KORHONEN (Finlande) a déclaré que la Finlande contribuait à des projets visant à renforcer la non-prolifération, comme en témoigne, pas plus tard que cette semaine, l’organisation de la réunion d’engagement d’Helsinki, qui a vu 200 experts en provenance de plus de 30 pays se rendre dans la capitale finlandaise pour discuter de ce sujet.  Par ailleurs, a-t-il dit, il faut mobiliser des ressources suffisantes afin de détecter les mouvements transfrontaliers de groupes terroristes, dans la mesure où cela permettra également de combattre la traite d’êtres humains.  Le représentant a ensuite salué les efforts déployés, à l’appui de la résolution 1540, dans le cadre de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire, qui réunit 85 pays partenaires.


Dans la déclaration commune qu’il a faite au nom de la Croatie et la Pologne, M. RYSZARD STANISŁAW SARKOWICZ a énuméré les différentes étapes franchies par les deux pays dans la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, notamment l’adoption en 2013 par le Gouvernement de la Croatie d’une stratégie nationale et d’un plan d’action pour la non-prolifération des armes de destruction massive, et la création en 2010 en Pologne d’un comité interministériel de prévention de la prolifération des armes de destruction massive. 


La Croatie et la Pologne ont introduit en 2013 le concept d’examen par les pairs, qui est un cadre bilatéral commun d’évaluation et de comparaison des expériences sur une base interactive de la mise en œuvre des politiques, approches et pratiques découlant de la résolution 1540,a indiqué le représentant.  À cet égard, la Croatie, en coopération avec le Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies, accueillera en juin 2014 un séminaire régional sur l’examen par les pairs, a-t-il annoncé.  Ce séminaire vise à faire avancer le processus d’examen par les pairs entre la Pologne et la Croatie et à encourager les initiatives régionales de mise en œuvre de la résolution 1540 dans le sud-est de l’Europe.  


M. IGNACIO IBAÑEZ, Directeur des affaires politiques au Ministère des affaires étrangères et de la coopération de l’Espagne, a rappelé que son pays, fort d’une solide expérience acquise dans la lutte contre le terrorisme et membre du Conseil de sécurité, avait contribué alors à la résolution 1540, adoptée le 28 avril 2004.  Il a déclaré que l’Espagne s’emploie à présent à concevoir un Plan national conforme aux recommandations du Comité 1540 qui repose sur les priorités suivantes: préparation et mise à jour du cadre normatif; protection des installations critiques; dispositifs de contrôle des transferts sensibles, y compris les transferts intangibles et la protection du transport; mécanismes d’intervention et de réponse en cas d’incident; et coopération internationale.  Les menaces globales exigent des réponses mondiales, a ensuite déclaré M. Ibañez qui a cité plusieurs projets de coopération menés par son pays au niveau multilatéral.  Au niveau bilatéral, il a en particulier évoqué le plan d’action pour la prévention des menaces liées aux armes de destruction massive, en cours d’élaboration avec le Maroc, pays avec lequel l’Espagne vient de conduire des manœuvres conjointes de riposte à un attentat terroriste à impact radiologique.


M. Ibañez a ensuite recommandé une mise à jour constante des concepts de sécurité qui ont inspiré la résolution 1540, et ce, par l’introduction de composantes comme la protection des installations critiques contre les agressions terroristes, le contrôle biologique, ou encore la cybersécurité.  La résolution 1540 a représenté une initiative historique dans l’engagement de la communauté internationale contre la prolifération des armes de destruction massive et le terrorisme.  À cet égard, le dixième anniversaire de son adoption constitue une occasion unique pour en réaffirmer les principes et objectifs, a-t-il conclu.


M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba) a dit que l’élimination totale des armes de destruction massive reste le seul moyen crédible de prévenir leur prolifération et leur usage.  Il a ajouté que Cuba ne dispose pas d’armes de destruction massive, qui ne font pas partie de sa doctrine de défense.  Cuba s’oppose aux tentatives de certains pays, qui utilisent la méthode du deux poids, deux mesures, dans une lutte contre la prolifération qui laisserait de côté « ou oublierait » la prolifération verticale, a indiqué le représentant.  Cuba s’oppose aussi au terrorisme sous toutes ses formes quels qu’en soient les auteurs et les objectifs.  Il n’y a pas de « bons » et de « mauvais » terroristes, a souligné M. Rodríguez en indiquant que Cuba dénonce les ingérences de certains États dans les affaires d’autres États sous le prétexte de prévenir le terrorisme, alors que ces États soutiennent des terroristes ailleurs.  Le représentant a dénoncé l’inscription de son pays dans la liste des États qui appuient le terrorisme, le 30 avril, par le Département d’État des États-Unis.  Il a réclamé que Cuba soit rayé de cette liste qui discrédite le Gouvernement des États-Unis.  Le représentant a enfin déclaré que l’Assemblée générale constitue l’unique cadre légitime de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.  Il a annoncé que Cuba présentera bientôt son nouveau rapport, conformément à la résolution 1540.


M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a jugé que beaucoup a été accompli depuis l’adoption de la résolution 1540, un texte historique, que son pays a été le premier à entériner, de même que d’autres résolutions relatives au désarmement.  L’Arabie saoudite a offert 500 000 dollars au Comité 1540 pour l’aider à s’acquitter de ses tâches, et elle a contribué à l’organisation d’ateliers et de réunions clefs sur son application, a-t-il précisé.


Le représentant a annoncé l’intention de son pays de développer un programme nucléaire ambitieux à des fins pacifiques, dans le respect des prescriptions de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur l’énergie nucléaire et dans les étapes d’exploitation de cette infrastructure.  Il a fait état d’un projet de maintien et de suivi de ces installations, ainsi que d’un programme de contrôle des frontières, sur la base de la confiance et du respect mutuel.  Il a réitéré l’appui de son pays au droit de chaque État de conduire des programmes nucléaires à des fins pacifiques.  Des mesures doivent par contre être prises afin d’arriver à un monde exempt d’armes nucléaires de destruction massive, notamment dans la région du Moyen-Orient, a-t-il souligné.  Il a relancé l’appel à la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient et appelé Israël à se conformer aux règles de l’AIEA à cet égard.  « Un seul pays dans la région ne peut empêcher tous les autres pays voisins de vivre en paix, à l’abri de la menace de la terreur nucléaire », a insisté le représentant.


Il a aussi exhorté le Gouvernement syrien à se conformer aux résolutions des Nations Unies et aux accords récemment conclus.  « L’annonce de la destruction des armes chimiques syriennes ne se fonde que sur les déclarations faites par le régime syrien », a-t-il estimé en appelant le Conseil à la vigilance.   


M. RI TONG IL (République populaire démocratique de Corée - RPDC) a dit que voilà près de 70 ans que le premier État nucléaire est apparu.  Aujourd’hui, le nombre d’États dotés d’armes nucléaires a augmenté, a-t-il constaté.  Ils sont au nombre de neuf aujourd’hui, a-t-il affirmé.  Les bombardements de Nagasaki et de Hiroshima n’ont fait qu’accélérer la prolifération.  La guerre froide a fait augmenter le nombre de détenteurs d’armes atomiques, « comme Israël, qui est devenu détenteur d’armes nucléaires grâce à l’aide de certains États », a accusé le représentant.  Il a déploré le fait que des États comme la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ne peuvent pas acquérir les technologies nécessaires pour se doter d’armes nucléaires.  Ce sont finalement les États dotés d’armes nucléaires qui sont les cerveaux de la course aux armements, a constaté le représentant qui a affirmé que la RPDC lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.


Il a attiré l’attention du Conseil sur les récents événements dans la péninsule coréenne où le dirigeant de la RPDC, M. Kim Jong Un, a lancé un appel à la République de Corée pour qu’elle aille dans le sens de l’unification avec la RPDC afin de sauvegarder la paix et la sécurité.  Des propositions ont été faites à la République de Corée, dont notamment une demande pour qu’elle « mette fin aux calomnies contre la RPDC pour réparer les relations entre les deux entités ».  La RPDC a demandé aussi aux autorités de Séoul de mettre fin aux actes militaires hostiles, et de suspendre les exercices militaires conjoints entre Américains et Coréens du Sud, a dit le représentant.


Pour sa part, la RPDC a pris « des mesures positives unilatérales, dont la suspension des mouvements militaires le long de la ligne de démarcation ».  En février, des propositions de pourparlers ont été avancées et acceptées par la République de Corée.  Cela s’est traduit par les rencontres entre les familles séparées.  Mais la réaction des États-Unis a dissuadé Séoul de poursuivre ces avancées, a accusé le représentant.  Les États-Unis ont causé une escalade dans la tension déjà présente à dessein.  Ils ont déclaré que leur politique à l’égard de la RPDC resterait inchangée et que leurs exercices militaires avec la République de Corée du Sud se poursuivraient.  Ils ont envoyé des bombardiers en direction de la péninsule de Corée avec à leur bord des bombes nucléaires.  Ils ont mené l’exercice qu’ils ont organisé avec le Gouvernement de Séoul avec la mobilisation d’armes nucléaires et la simulation de frappes aériennes.  Ils sont allés plus loin en considérant la RPDC comme une menace et en présentant cet exercice militaire comme une nécessité, a déploré le représentant. 


Il a rejeté l’action des États-Unis, qui ont « soulevé le programme nucléaire et spatial de la RPDC au Conseil de sécurité, alors qu’ils ne disent aucun mot sur la question de leurs exercices militaires conjoints menés au mois de mars en Corée du Sud ».  Le représentant a aussi déclaré que les États-Unis « s’adonnent de plus en plus au chantage nucléaire ».  « Mais tant que les États-Unis gardent plus de 1 000 armes nucléaires en Corée du Sud et recourent au chantage contre la RPDC, cette dernière ne changera pas de position », a conclu le représentant.


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a réaffirmé l’attachement de son pays aux résolutions 1540, 1673 et 1810 du Conseil de sécurité.  En mars 2013, le pays a approuvé le concept de lutte contre le terrorisme, y compris nucléaire, et des mesures pratiques sont en passe d’être mises en place en permanence, a dit le représentant.  Ainsi, neuf exercices antiterroristes ont été effectués, et un plan d’interaction entre les autorités centrales et locales en cas de sabotage des installations nucléaires, de vols de matériaux nucléaires ou d’autres sources de rayonnement ionisant durant leur utilisation, stockage ou transport, a été adopté.  Un plan sur le traitement des déchets nucléaires a également été approuvé.  Des activités antiterroristes sont également envisagées dans l’agenda Union européenne-Ukraine et dans les programmes nationaux annuels de coopération avec l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  Le représentant a aussi indiqué qu’en novembre 2013, à Kiev, le Gouvernement ukrainien, en coopération avec le Bureau de l’ONU pour les affaires de désarmement et le Centre de prévention des conflits de l’OSCE, a organisé un atelier régional sur l’application de la résolution 1540 du Conseil de sécurité.


Pour le représentant, cette résolution est un instrument international juridiquement contraignant relatif à la prolifération d’armes de destruction massive qui a joué un rôle crucial dans les efforts régionaux et internationaux de non-prolifération.  Il s’agit là de l’aspect fondamental qui distingue ce texte de bien d’autres documents internationaux relatifs à la non-prolifération qui sont essentiellement volontaires, a-t-il souligné.  L’Ukraine a rempli des obligations supplémentaires lors du Sommet sur la non-prolifération nucléaire, et adopté des mesures en vue de se débarrasser de tous ses stocks d’uranium enrichi.


L’agression délibérée de la Fédération de Russie et l’annexion de la Crimée sapent le régime de TNP en violant non seulement le Mémorandum de Budapest mais aussi le TNP lui-même, a estimé le représentant ukrainien, en disant compter sur l’appui des États ayant réaffirmé leur appui à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine.  L’Ukraine, a-t-il dit, n’acceptera jamais de reconnaître l’annexion délibérée d’une partie de son territoire par la Fédération de Russie.   


M. ISRAIL U. TILEGEN (Kazakhstan) a déclaré que son pays s’est fermement engagé dans plusieurs initiatives.  Les décisions prises par les trois Sommets sur la sécurité nucléaire sont mises en œuvre avec sérieux.  Le Kazakhstan propose d’ailleurs que des sommets soient organisés au-delà de 2016; et il est disposé à en organiser un en 2020.  Notre pays, a poursuivi le représentant, essaie de soutenir le Département de la sécurité nucléaire de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il entend accueillir la Banque de combustibles nucléaires faiblement enrichis, convertir ses réacteurs d’uranium fortement enrichi en réacteurs à uranium faiblement enrichi, créer un centre régional de formation à la sécurité nucléaire, et renforcer ses capacités de préparation, de réaction et d’atténuation des effets des retombées radioactives.  Comme en 2011, le Kazakhstan a accueilli cette année un atelier sur la coopération et la lutte contre le terrorisme pour les États parties au Traité sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, a indiqué le représentant. 


Plus grand producteur et fournisseur d’uranium au monde, le Kazakhstan a adopté, en 2007, une loi sur le contrôle des exportations, sans compter son adhésion à tous les traités et conventions sur la lutte contre les armes de destruction massive et contre le terrorisme international.  Le pays est aussi membre du Groupe des fournisseurs nucléaires, du Code de conduite contre la prolifération des missiles balistiques, et du Comité Zangger.  En attendant son entrée au Groupe Australie, au Régime de contrôle de la technologie des missiles, et à l’Arrangement Wassenaar, il met déjà en œuvre leurs régimes, a souligné le représentant.


M. RON PROSOR (Israël) a rappelé que récemment, une cargaison d’armes envoyée par l’Iran, embarquée sur un navire appelé KLOS-C, et partie originellement de Damas, en Syrie, a été découverte par Israël.  « Ce n’est pas la première fois que l’Iran a été pris la main dans le sac », a ajouté le représentant en parlant le cas des navires Karine, survenu en 2002, ou encore celui du Victoria en 2009 qui avaient à leur bord « des armes illicites destinées aux terroristes de la bande de Gaza ».  Mais en dehors du KLOS-C, a dit M. Prosor, Israël sait que « chaque jour, au Moyen-Orient des armes illicites sont transportées par mer, par terre et par air ».  Au Moyen-Orient, des groupes radicaux ont profité de l’instabilité pour apprendre l’ABC du terrorisme.  « En Syrie, ils apprennent du dictateur de Damas », « qui ne voit aucun problème que des barils d’armes chimiques soient largués sur des populations civiles », a accusé M. Prosor.  « Nous devons vérifier et valider l’élimination des armes chimiques de la Syrie sur le terrain », a préconisé le représentant d’Israël.


Il a ajouté que son pays était devenu le « champion de la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive et leurs vecteurs ».  Il a illustré son propos en parlant de diverses initiatives prises par Israël, dont l’envoi d’experts dans de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique centrale.  Il a terminé son intervention en déclarant que le monde est devenu plus dangereux que jamais auparavant.  Les téléphones intelligents peuvent devenir des bombes intelligentes, et la technologie a donné aux terroristes la possibilité de lancer des attaques massives.  La résolution 1540 doit être renforcée avec des mesures préventives, des mécanismes d’application et des conséquences effectives pour les terroristes et les États voyous, a dit le représentant.


M. JORGE MONTAÑO (Mexique) a déclaré que depuis l’adoption de la résolution 1540, le Conseil de sécurité a pris des mesures visant à prévenir la fabrication, l’acquisition, la possession, le développement, le transport, le transfert ou l’utilisation d’armes nucléaires, chimiques et biologiques, et de leurs vecteurs de la part d’acteurs non étatiques.  Le représentant a dit que le meilleur gage de non-prolifération serait d’assurer l’interdiction et l’élimination de ces types d’armes.  Il a réitéré à cet égard le caractère complémentaire entre le désarmement et la non-prolifération, qui se renforcent mutuellement, et a demandé que des progrès parallèles et équilibrés soient faits dans les domaines.  Le Mexique a honoré à ce jour tous ses engagements en matière de sécurité nucléaire, de sécurité radiologique et de protection physique des substances nucléaires, a indiqué M. Montaño.  Notre pays a également pris des mesures qui lui ont permis de faire partie de trois régimes multilatéraux de contrôle des exportations de substances et de matériels nucléaires: il s’agit des arrangements de Wassenaar, du Groupe de contributeurs nucléaires et du Groupe Australie.  Ces exemples, a-t-il poursuivi, montrent à quel point le Comité 1540 contribue au processus de reconfiguration de l’architecture de coopération mondiale, en y apportant une vision inclusive.


M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq) a déclaré que l’Iraq avait pris un engagement en devenant partie aux traités internationaux relatifs à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.  Le Gouvernement de l’Iraq a adopté une série de mesures pour imposer des contrôles locaux afin d’interdire les trafics des matières radioactives et afin de combattre le financement du terrorisme.  L’Iraq a déjà soumis quatre rapports nationaux en 2005, 2006, 2007 et 2008 conformément à la résolution 1540, a indiqué le représentant.  En outre, le Gouvernement iraquien a pris des mesures pour le contrôle des exportations des matières à double usage. 


Le représentant a ensuite regretté la politique adoptée par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) qui poursuit son programme nucléaire et balistique.  L’Iraq, a-t-il dit, a pris des mesures pour empêcher que des acteurs non étatiques acquièrent des armes de destruction massive et leurs vecteurs.  Il a en outre demandé l’établissement d’un partenariat international efficace pour le renforcement des capacités nationales afin d’aider les États Membres à empêcher les acteurs non étatiques d’acquérir des armes de destruction massive.  Il a terminé son intervention en disant que la mise en œuvre de la résolution 1540 nécessite des mesures pratiques de la part de tous les États Membres.  Elle doit notamment tenir compte des spécificités de chaque pays, en prenant en particulier en compte les difficultés que rencontrent les pays en développement.


M. OCH OD (Mongolie) a déclaré que son pays avait redoublé d’efforts pour promouvoir la non-prolifération des armes de destruction massive en adhérant à tous les mécanismes internationaux pertinents et en s’acquittant de ses obligations en tant que signataire de plusieurs accords bilatéraux.  La Mongolie, a dit M. Och Od, a d’ailleurs adopté une loi qui interdit l’entreposage d’armes nucléaires sur son territoire, ainsi que le déploiement de tout autre type d’arme de destruction massive en terre mongole.  Le représentant s’est ensuite déclaré reconnaissant à la communauté des donateurs pour l’assistance technique et financière prêtée à son pays pour l’aider à mettre en œuvre la résolution, ceci dans le cadre de l’appui multilatéral à la résolution 1540 du Conseil de sécurité.


M. LEVENT ELER (Turquie) a attiré l’attention du Conseil de sécurité sur l’importance de la coopération avec l’industrie nucléaire pour renforcer l’efficacité des efforts contre la prolifération.  La force des régimes et des systèmes de contre-prolifération sera toujours menacée par ses éléments les plus faibles, a-t-il dit, en estimant que la résolution 1540 est mise en œuvre dans un contexte où tout le monde n’a pas les mêmes capacités.  Il a donc souligné l’importance des mécanismes d’assistance et de coopération, dans lesquels les coordonnateurs sous-régionaux et régionaux ont un rôle clef à jouer pour faciliter les approches régionales d’assistance.  Il a dit que la Turquie appuyait toute réflexion menée sur la manière de financer le travail de ces coordonnateurs.  Il a aussi estimé que la mise en place de méthodes réalistes et réalisables pour renforcer les contrôles des marchandises en transit doit demeurer une des priorités.  Comme il serait injuste d’en laisser toute la responsabilité aux pays de transit, il a appelé au renforcement du contrôle dans les pays d’origine des flux de marchandises. 


Le représentant a par ailleurs regretté les retards pris dans le démantèlement des armes chimiques en Syrie.  Il s’est dit « préoccupé » par des informations ayant trait à des allégations selon lesquelles il y aurait en Syrie des capacités non déclarées de fabrication d’armes de destruction massive et par « l’utilisation d’agents chimiques non répertoriés lors d’attaques menées par le régime » contre ses opposants.  De manière générale, le représentant a encouragé l’évaluation des progrès et le partage des expériences, à intervalle régulier, dans la mise en œuvre de la résolution 1540, qui pourraient se faire dans des fora comme les Nations Unies, le Partenariat mondial contre la prolifération des armes et matériels de destruction massive, l’Initiative mondiale contre le terrorisme nucléaire, et d’autres réunions internationales et régionales. 


M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a indiqué que l’Iran soutient fortement la résolution 1540 qui réaffirme que la prolifération d’armes de destruction massive constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales.  Il a considéré que les efforts tendant à prévenir la menace potentielle que posent de telles armes si elles tombent entre les mains de terroristes ne sauraient détourner l’attention de la communauté internationale de la menace réelle de l’existence continue de milliers d’armes nucléaires entreposées dans les arsenaux des États disposant de l’arme nucléaire.  Il a estimé que le silence de la résolution 1540 sur l’impératif du désarmement nucléaire total et complet, ainsi que le fait qu’elle ne reconnaissance pas le lien entre la non-prolifération et le désarmement est une lacune de ce texte, qui a été mentionnée par certains États, notamment l’Iran, lors de son adoption.  La communauté internationale ne doit ménager aucun effort dans la mise en œuvre des obligations et engagements des États en vertu des traités relatifs aux armes de destruction de masse, en particulier le Traité sur la non-prolifération, a dit M. Dehghani. 


Dans ce contexte, il convient d’accorder une attention spéciale à l’universalité de tels traités, y compris dans la région volatile du Moyen-Orient, où les armes nucléaires et autres armes de destruction massive qui sont entre les mains du régime d’Israël, continuent non seulement de menacer ses voisins et d’autres États, mais aussi de torpiller tous les efforts en vue de l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et de toutes autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.


Tout en reconnaissant que le maintien de la paix et la sécurité internationales incombe au premier chef au Conseil de sécurité, M. Dehghani a déclaré néanmoins que cet organe n’avait pas le droit de prescrire des mesures législatives aux États Membres de l’ONU, car cela contrevient à la souveraineté politique et à l’indépendance des pouvoirs législatifs au niveau national.  De la même façon, le représentant iranien a insisté que le Conseil, en adoptant la résolution 1540, s’est substitué au pouvoir et à la fonction de l’Assemblée générale dans la codification du droit international.  Il a aussi indiqué qu’il revenait également à l’Assemblée générale de veiller à prévenir, d’une manière inclusive, transparente et fondée sur le consensus, que les groupes terroristes acquièrent des armes de destruction massive.  Enfin, il a affirmé que la prévention de l’accès à de telles armes ne devrait pas empêcher la coopération internationale concernant la promotion de l’utilisation de matériels, équipement et technologie à des fins pacifiques.


M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a dit que son pays ne possède ni armes nucléaires, ni chimiques, ni leurs vecteurs.  Notre pays a ratifié les accords internationaux sur la non-prolifération, dont la Convention internationale pour la suppression des actes de terrorisme nucléaire.  Il a déjà soumis son rapport initial et des informations supplémentaires au Comité trois fois de suite, conformément à la résolution 1540, a dit M. Kydyrov.  Le représentant a aussi fait part des autres actes pris par le Kirghizistan dans la lutte contre la prolifération nucléaire, y compris l’élaboration d’un plan national d’action de mise en œuvre de la résolution 1540.  Il a ajouté que l’une des approches les plus prometteuses pour le désarmement et la non-prolifération, est la création de zones exemptes d’armes nucléaires. 


Le Kirghizistan a adhéré au Traité sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale en 2009, s’est félicité le représentant.  Il a appelé les « cinq puissances nucléaires » à le ratifier.  Le Kirghizistan attache enfin une grande importance à la question des conséquences environnementales de l’extraction de l’uranium et aux retombées négatives de l’usage des combustibles nucléaires dans la production d’armes nucléaires, a souligné M. Kydyrov.  À cet égard, il a rappelé la résolution 68/218 de l’Assemblée générale intitulée « Le rôle de la communauté internationale pour prévenir la menace de radiation en Asie centrale » qui appelle la communauté internationale à partager les expériences et la connaissance nécessaire pour résoudre de manière efficace les problèmes causés par l’uranium et d’autres matières radioactives et toxiques en Asie centrale. 


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a indiqué qu’à l’évidence, la résolution 1540 a été un franc succès en ce que son application a contribué à réduire la méfiance entre de nombreux États Membres.  Se félicitant des efforts qui ont permis à la communauté internationale d’œuvrer de manière constructive avec les États Membres en fonction de leurs besoins au lieu d’imposer une approche unique et punitive, il a invité à mieux appréhender les synergies entre l’application de la résolution et les besoins de renforcement de capacités, aspect qui s’est avéré vital pour les petits États aux capacités institutionnelles limitées.  Il a particulièrement applaudi la « volonté politique collective » des États de déployer des efforts et des ressources considérables pour sécuriser les armes de destruction massive existantes et de mettre sous contrôle effectif les matériels contribuant à leur fabrication et à leur utilisation.  Il a rendu hommage à un certain nombre de petits États Membres des Nations Unies pour qui l’application de la résolution requiert des ressources et une attention considérables.  Il a rappelé que la Nouvelle-Zélande était l’un des 47 pays fournissant une assistance à d’autres États en vue de l’application des dispositions de cette résolution, au niveau bilatéral et en partenariat avec l’ONU et d’autres parties prenantes.


À cet effet, la Nouvelle-Zélande a contribué, à hauteur de plus 7 millions de dollars depuis 2004, à soutenir la mise en œuvre de la résolution.  Au vu de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie contre la population civile, M. McLay a appelé à la vigilance et conclu que l’examen de la mise en œuvre de la résolution en 2016 permettra d’identifier les nouvelles priorités pour les futurs efforts.   


M. KAREL JAN GUSTAAF VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a dit que le risque de voir des acteurs non étatiques acquérir des armes de destruction massive est réel.  Aussi, les Pays-Bas ont-ils pris des mesures pour prévenir ces groupes d’acquérir ces armes et leur dénier la capacité de les développer.  Parmi ces mesures figurent notamment l’examen du régime de biosécurité.  Le Gouvernement néerlandais étudie la mise en place d’un mécanisme de coopération avec les instituts de recherches scientifiques, et avec des hôpitaux qui travaillent dans ce domaine.  Ce régime sera présenté lors de la prochaine réunion des experts de la Convention sur les armes biologiques, a dit M. Van Oosterom.  Les Pays-Bas croient aussi au pouvoir du partage d’informations et de l’aide.  Ils appuient les pays dans le renforcement de leur arsenal juridique et réglementaire à titre national ou à travers l’Union européenne.  


Le représentant est ensuite revenu sur le dernier Sommet sur la sécurité nucléaire qui a eu lieu à La Haye en mars dernier et d’où est sorti le « Communiqué de La Haye », signé par les dirigeants des 53 pays participants, et 4 organisations internationales.  Le Sommet a exhorté tous les États à mettre pleinement en œuvre la résolution 1540 et les résolutions subséquentes, et à continuer à rendre compte de leurs efforts sur une base régulière.  Pour renforcer le processus du Sommet de La Haye, les Pays-Bas ont enfin accueilli des rencontres destinées aux communautés industrielles et scientifiques, en particulier, le sommet de l’industrie nucléaire, car la mise en œuvre des termes de la résolution 1540 et d’autres textes doit souvent être faite avec la collaboration de cette industrie.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a déclaré que tant que la détention d’armes de destruction massive demeure « un privilège légitime » que se réservent quelques États, au lieu d’être perçue par tous comme un mal à abolir, les avancées techniques visant à en interdire l’acquisition et l’usage ne seront jamais suffisantes.  Il a exhorté à examiner les causes profondes de cet état de choses, qu’elles soient d’ordre politique, social, ou liées à des disparités économiques.  Le représentant a rappelé qu’en 1986, son pays avait reçu les trois-quarts des retombées radioactives de la catastrophe du réacteur nucléaire de Tchernobyl, la plus grande catastrophe civile nucléaire de l’histoire de l’humanité. 


Il a souligné qu’en adhérant, en 1993, au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, le Bélarus était devenu le premier pays à renoncer, volontairement et sans conditions préalables, à la possession d’armes nucléaires opérationnelles jusque-là déployées sur son territoire.  Le Bélarus a plaidé depuis des lustres en faveur de l’interdiction de la fabrication ou de l’usage de nouvelles armes de destruction massive, a-t-il aussi indiqué, soulignant qu’un changement réel interviendra une fois que les dirigeants du monde se rendront collectivement compte que le moyen le plus sûr d’influencer un adversaire consiste à sympathiser avec lui, que la magnanimité est la véritable expression du pouvoir réel, et que lorsque les gens se parlent, ils accomplissent ensemble de grandes choses.


Mme SIMONA MIRELA MICULESCU (Roumanie) a fait part des différentes mesures mises en place par le Gouvernement roumain en faveur de la promotion de la non-prolifération, qui est une part importante de la politique étrangère et sécuritaire de la Roumanie.  En ce qui concerne les défis posés par la mise en œuvre de la résolution 1540, la représentante a indiqué que certains États Membres ont besoin de l’aide des autres pour consolider leurs capacités nationales de mise en œuvre.  La mise en œuvre reste en effet un objectif à long terme qui requiert des interactions et coopérations continuelles entre les États et entre les États, le Comité 1540 et ses experts, a relevé Mme Miculescu.  Durant les 10 dernières années, la Roumanie a organisé une douzaine de séminaires nationaux sur la mise en œuvre de la résolution, a dit la représentante.  Dans un monde globalisé, le risque de prolifération des armes de destruction massive est souvent associé au crime international organisé et à la corruption.  Cette situation appelle des efforts et des approches intégrés aux niveaux national, régional et international, a-t-elle préconisé.  Mais en définitive, la responsabilité de la mise en œuvre de la résolution 1540 incombe aux États, a conclu la représentante.


M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan) a déclaré que dans de nombreuses régions du monde, notamment au Caucase du Sud, la pertinence de la résolution 1540 est évidente.  Toute région affectée par un conflit armé, une agression, une occupation militaire étrangère, un extrémisme violent, le terrorisme ou la criminalité transnationale organisée, peut aisément se convertir en une zone sujette à la prolifération où des acteurs non étatiques risquent d’exploiter, à leur profit, les vulnérabilités des États et l’impunité régnante, a-t-il averti. 


L’accumulation de grandes quantités d’armements et de munitions dans des zones situées hors du contrôle international, et le risque de prolifération d’armes de destruction massive et des matériels qui leur sont associés par des acteurs non étatiques, posent une grave menace à la paix et la sécurité internationales, a poursuivi M. Musayev.  Avec cette toile de fond, l’Azerbaïdjan a adopté son « Concept de sécurité nationale » et sa « Stratégie de sécurité maritime », qui définissent la prolifération des armes de destruction massive comme l’un des défis majeurs posés à la sécurité nationale.  Contrecarrer une telle menace, a-t-il dit, est également parmi les priorités de la coopération bilatérale et internationale de notre pays.  Il a exhorté à cet égard la communauté internationale à promouvoir davantage de synergie et d’action concertée à tous les niveaux, entre autres, par le respect des obligations nationales en vertu de la résolution 1540.  Ceci permettrait aux États Membres de contribuer d’une manière significative aux efforts mondiaux de non-prolifération.  Il a mis l’accent, dans ce contexte, sur l’importance du travail du Comité du Conseil de sécurité créé aux termes de la résolution 1540.


Mme KATARINA LALIC SMAJEVIC (Serbie) a déclaré qu’en très peu de temps son pays, qui s’est doté d’un Plan d’action 2012-2016 et d’un groupe de travail pour veiller à la mise en œuvre de la résolution 1540, a déjà fait des progrès non négligeables.  En avril 2013, la Serbie a régularisé son statut auprès du Groupe des fournisseurs nucléaires, devenant ainsi le quarante-neuvième membre de ce « prestigieux » régime de contrôle international, a dit Mme Smajevic.  Toujours en 2013, la Serbie a adopté une nouvelle loi sur le contrôle des exportations des produits à double usage et a achevé la rédaction de deux lois sur le contrôle des exportations des armes et des équipements militaires et sur la mise en œuvre des mesures internationales des restrictions existant en ce domaine.  Le pays a aussi avancé, s’agissant de la ratification du Protocole facultatif et des Amendements à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires.  La Serbie vient de terminer le travail dans lequel elle s’était engagée concernant l’élaboration de la matrice relative à la résolution 1540, qu’elle présentera bientôt au Comité créé en vertu de ladite résolution.  La Serbie a en outre pris une part active à la réunion que l’OSCE a tenue à Vienne en avril 2013, et au niveau régional, elle a accueilli le premier atelier sur la mise en œuvre de la résolution 1540, qui a été une initiative inédite dans la région.


M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) s’est félicité des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la résolution 1540, qu’il a qualifiée de « véritable success story ».  Toutefois, a-t-il observé, il reste encore beaucoup à faire pour universaliser les dispositions de ce texte avant la date butoir de 2021.  Il a donc recommandé de faire le meilleur usage possible du temps disponible, en s’appuyant sur l’expertise d’organisations régionales et internationales, comme l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  Le représentant a enfin souligné l’importance de veiller à ce que les États Membres contrôlent leurs exportations de produits à double usage dans le cadre du régime multilatéral de non-prolifération.


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que, conçue pour être un outil de coopération souple, la résolution 1540 (2004) a le mérite de permettre à chaque État d’évaluer ses propres actions en matière de lutte contre la non-prolifération des armes de destruction massive et d’envisager avec les autres les moyens et stratégies nécessaires pour réaliser les progrès escomptés.  L’objectif de la résolution reste cependant loin d’être atteint.  Au chapitre des défis à relever, M. Kogda a cité l’universalisation du Traité sur la non-prolifération, l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, la fixation d’échéances pour l’élimination totale des armes chimiques, et la tenue de la conférence devant faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires, conformément au Plan d’action 2010 de la conférence de revue du TNP.  Il a souligné, de surcroît, les velléités dont font montre certains pays concernant l’acquisition et le développement d’armes nucléaires, et il a déploré la léthargie des mécanismes de désarmement ainsi que l’absence de consensus pour amorcer des négociations sur des traités d’importance capitale tels ceux sur les matières fissiles à usage militaire.  Il en est de même concernant l’interdiction de l’usage des armes nucléaires et l’octroi de garanties négatives de sécurité aux États non nucléaires par les pays qui détiennent des armes de ce type.


Après avoir décrit les mesures prises par le Burkina Faso en application de la résolution 1540, le représentant a rappelé la nécessité de faire preuve d’ouverture, de confiance mutuelle, de transparence et de réelle volonté politique en vue d’instaurer des conditions et des cadres de concertation propices au désarmement et à la non-prolifération. 


M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a déclaré que la non-prolifération devait être poursuivie sous tous ses aspects, soulignant ainsi le rôle important que jouent les accords de garantie de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  L’application de la résolution 1540 (2004) est une tâche de longue haleine et nécessite des efforts constants aux niveaux, national, régional et international, a dit le représentant, insistant sur le rôle central que doit jouer, à cet égard, le Comité 1540.


Le représentant a énuméré les différentes mesures prises par son pays dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004), rappelant notamment que l’Algérie avait adopté le Code de conduite de l’AIEA sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives.


M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la pleine mise en œuvre de la résolution 1540, rappelant que le Premier Ministre du Bangladesh avait très clairement exprimé son appui au régime multilatéral de non-prolifération.  La détermination du Bangladesh est reflétée par son adhésion à de nombreux traités de désarmement, sans compter sa législation, a souligné le représentant.  Rappelant que son pays avait déjà soumis deux rapports au Comité 1540, il a déclaré que, le mois dernier, son gouvernement avait organisé un séminaire visant à identifier les lacunes dont souffre son infrastructure nationale en la matière.  Il a en conclusion dénoncé le comportement de certains États Membres qui continuent d’accumuler des armes de destruction massive, au lieu de consacrer les centaines de milliards de dollars qu’elles coûtent aux programmes de développement.


M. IB PETERSEN (Danemark) s’est dit profondément préoccupé que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) se soit retirée du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et qu’elle poursuive le chemin « dangereux et irrationnel » des lancements de missiles balistiques, des tests nucléaires et de la production d’armes nucléaires, en violation flagrante de ses obligations internationales.  La communauté internationale doit réitérer le caractère « inacceptable » de ce comportement et en énoncer clairement les conséquences.  S’agissant de l’Iran, le représentant a dit partager l’espoir et l’optimisme nés du Plan d’action conjoint de novembre dernier.  Le Danemark, a-t-il rappelé, a débloqué une somme de 270 000 euros pour soutenir le travail de l’AIEA en la matière.  Nous croyons, a-t-il dit, que l’AIEA jour un rôle central, et c’est la raison pour laquelle le Danemark a décidé de verser une somme de 1,1 million d’euros au Fonds de l’Agence pour la sécurité nucléaire. 


Mais, a ajouté M. Petersen, en termes d’armes de destruction massive, il y a d’autres menaces que la prolifération nucléaire.  Le représentant a donc jugé essentielle la tâche d’identification et de destruction des armes chimiques en Syrie.  Il a rappelé que son pays dirige le Groupe chargé du transport maritime des substances déclarées.  Il reste maintenant à sortir sans retard le reliquat de moins de 10% de substances qui est toujours en Syrie.  Le représentant a appelé à la pleine coopération de toutes les parties, dont le Gouvernement de la Syrie.  Ne faisons pas l’erreur, a-t-il prévenu, d’oublier les armes biologiques, dont l’accès est beaucoup plus facile que celui qui mène aux armes nucléaires.  Il a donc jugé important que l’on renforce le mécanisme du Secrétaire général chargé d’enquêter sur les allégations liées à l’utilisation d’armes biologiques et de multiplier les campagnes de sensibilisation sur la biosécurité.  À cet égard, le Danemark a lancé un projet pilote pour apporter son expérience et ses pratiques à ses partenaires d’Afrique de l’Est. 


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a annoncé qu’en juin 2009 la CARICOM avait développé une approche unitaire de la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) qui a enregistré des résultats importants.  L’expérience de la CARICOM prouve, a-t-il dit, que tous les États, quels que soient leurs niveaux économique, commercial ou stratégique, devraient assumer une responsabilité collective en vue d’empêcher la prolifération des armes de destruction massive et d’appliquer la résolution 1540 (2004).


Le succès de l’expérience menée par la CARICOM dans la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) a permis de souligner les mérites de la pensée novatrice dans le traitement des obligations urgentes de sécurité internationales de la région, a-t-il dit, précisant que, pour cette raison, d’autres organisations régionales avaient adopté l’approche initiée par la CARICOM.


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a estimé qu’en dépit des progrès accomplis, des défis persistent dans la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.  Une question se pose avec une acuité particulière: « Comment faire en sorte que les pays qui ne reconnaissent pas la gravité des défis et menaces posés par les armes de destruction massive fassent preuve de la détermination et du leadership nécessaires aux niveaux national et régional dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1540? » s’est interrogé M. Šćepanović.  Pour sa part, le Monténégro s’apprête à lancer un plan national d’action pour la période 2014-2018, et il vient de finaliser son tout dernier rapport destiné au Comité 1540, a annoncé le représentant.


M. TIGRAN SAMVELIAN (Arménie) a estimé que la résolution 1540 (2004) constituait l’un des instruments principaux dont dispose la communauté internationale en vue d’empêcher la prolifération des armes de destruction massive.  Le représentant a exprimé l’appui ferme de son pays à la mise en œuvre de cette résolution, précisant que l’Arménie mettait la dernière main à son rapport.


M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a déclaré que la communauté internationale était loin d’avoir atteint son objectif de mettre en œuvre la résolution 1540.  Au niveau national, les Philippines ont pris de nombreuses initiatives en ce sens, en particulier le renforcement de leur législation nationale en matière de non-prolifération.  Le pays finalise actuellement un texte de loi interdisant la mise au point, la fabrication, le stockage et l’emploi d’armes chimiques et préconisant leur destruction.  Les Philippines préparent également une loi sur le commerce international pour renforcer leur dispositif de contrôle des exportations, a poursuivi le représentant.  L’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires et de destruction massive dans toutes les régions du monde est un très bon moyen de parvenir à une mise en œuvre universelle de la résolution 1540, a-t-il estimé.


M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a déclaré que la résolution 1540 a marqué un tournant, face à la nouvelle menace que représente la possibilité que des acteurs non étatiques aient accès à des armes de destruction massive.  Il a recommandé de conduire, de manière simultanée, la mise en œuvre de cette résolution avec celle des instruments internationaux relatifs aux armes de destruction massive.  Le Pérou a adopté une série de mesures administratives et pénales en vue d’une application effective de la résolution 1540, en particulier pour ce qui a trait aux contrôles migratoires et douaniers, aériens et maritimes, et aux renseignements visant à éviter la production et le commerce illégal d’armes de destruction massive.  Dans cet esprit, le Pérou a aussi aligné ses textes législatifs sur les normes établies dans la résolution 1540 et a soumis trois rapports au Comité du Conseil de sécurité établi en vertu de cette résolution, a indiqué M. Meza-Cuadra.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission: inquiétude face aux coupes budgétaires proposées pour certaines opérations de maintien de la paix et ferme appui à la Mission de l’ONU en Haïti

AG/AB/4107

Cinquième Commission: inquiétude face aux coupes budgétaires proposées pour certaines opérations de maintien de la paix et ferme appui à la Mission de l’ONU en Haïti

7/5/2014
Assemblée généraleAG/AB/4107
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Deuxième partie de la reprise de session                   

37e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: INQUIÉTUDE FACE AUX COUPES BUDGÉTAIRES PROPOSÉES POUR CERTAINES OPÉRATIONS

DE MAINTIEN DE LA PAIX ET FERME APPUI À LA MISSION DE L’ONU EN HAÏTI


Aujourd’hui à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, les délégations se sont inquiétées des coupes budgétaires proposées pour les opérations de maintien de la paix, appuyant fermement la Mission de l’ONU en Haïti. 


Pour chacune des missions à Abyei, à Chypre, en Haïti et au Sahara occidental, la Commission a examiné les projets de budget pour la période allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, avec les recommandations y afférentes du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).


Au nom du Groupe des États d’Afrique, la représentante de l’Ouganda a dénoncé des réductions budgétaires « considérables », en dépit de la situation et des besoins réels.  L’attribution des ressources adéquates est un facteur clef de la réussite des opérations de maintien de la paix, a-t-elle tranché, mettant en garde contre une tendance à considérer les budgets du maintien de la paix comme un tout et à autoriser des emprunts entre missions.


Un fort soutien a été exprimé à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), notamment de la part du Brésil qui a estimé que le retrait des troupes de la Mission ne devrait pas être guidé par des considérations financières.  Une position qui a été partagée par le Costa Rica qui, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), s’est opposé à toute « réduction arbitraire » des ressources allouées à la Mission.


Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande à l’Assemblée générale d’approuver pour 2014-2015 l’ouverture d’un crédit de 511 millions de dollars, au lieu des 512 millions demandés.  Le représentant du groupe CANZ –Australie, Canada et Nouvelle-Zélande- a apprécié les efforts menés par la MINUSTAH pour réduire le nombre de son personnel en uniforme et de sa composante civile.


Son homologue d’Haïti s’est félicité du maintien de la rubrique « Projets à effets rapides » dans la proposition budgétaire, expliquant que ces projets donnent beaucoup de visibilité à la MINUSTAH, avec des retombées positives sur les populations locales.


Le représentant de l’Éthiopie s’est inquiété de la réduction de 0,3% du budget de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), fixé à 327 millions de dollars par le CCQAB qui s’oppose à la proposition d’augmenter de 7,7% le montant demandé au titre des voyages.  


Les représentants de Chypre et de la Turquie ont présenté des observations sur le budget proposé pour la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).


La Cinquième Commission a aussi examiné les rapports du Comité des commissaires aux comptes et du Secrétaire général sur les comptes vérifiés des opérations de maintien de la paix, ceux des 29 missions dont le mandat s’est achevé et les quatre comptes spéciaux pour le maintien de la paix.  Les problèmes les plus pressants que sont les possibilités d’économies d’échelle au niveau des achats, le fonctionnement du Bureau régional d’achat à Entebbe, l’élaboration et la gestion des budgets, et la gestion du projet de stratégie globale d’appui aux missions, ont été commentés par les représentants de la Bolivie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et de l’Union européenne.


Les rapports dont était saisie la Commission ont été présentés par le Président du Comité des opérations d’audit, M. Hugh O’Farrell, la Contrôleuse des Nations Unies, Mme Maria Eugenia Casar, et le Président du CCQAB, M. Carlos Ruiz Massieu.


La Cinquième Commission poursuivra ses travaux vendredi 9 mai, à partir de 10 heures.


RAPPORTS FINANCIERS ET ÉTATS FINANCIERS VÉRIFIÉS ET RAPPORTS DU COMITÉ DES COMMISSAIRES AUX COMPTES


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le rapport du Comité des commissaires aux comptes relatifs aux comptes des opérations de maintien de la paix et sur rapport du Secrétaire général relatif à l’application des recommandations du Comité des commissaires aux comptes pour l’exercice clos le 30 juin 2013 ( A/68/843)


Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné le rapport du Comité des commissaires aux comptes (A/68/5 (Vol. II), chap. II) et celui du Secrétaire général (A/68/751).  Le CCQAB explique que le Comité des commissaires aux comptes a vérifié les comptes des opérations de maintien de la paix, ceux des 29 missions dont le mandat s’était achevé et les quatre comptes spéciaux pour le maintien de la paix -Fonds de réserve pour le maintien de la paix, Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, Compte de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi et Compte de l’assurance maladie après la cessation de service du personnel de maintien de la paix.


Dans le résumé de son rapport, le Comité des commissaires aux comptes a énuméré les problèmes les plus pressants à son sens, à savoir les achats, au vu en particulier des possibilités d’économies d’échelle; le fonctionnement du Bureau régional d’achat à Entebbe; l’élaboration et la gestion des budgets, et la gestion du projet de Stratégie globale d’appui aux missions.  S’agissant du Bureau régional d’achat, le CCQAB recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de préciser le rôle du Bureau sous réserve des résultats obtenus durant la phase pilote, et d’étudier les moyens de l’intégrer au modèle mondial de prestation de service.  Le Comité des Commissaires aux comptes fait d’autres observations dont des recommandations sur la mise en œuvre des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS).


Déclarations


Mme DAYANA BARRIOS RIOS (Bolivie), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a salué la qualité du rapport du Comité des commissaires aux comptes et noté, à son tour, la résurgence de problèmes dans la gestion des achats, la formulation et la gestion du budget, la gestion des ressources humaines et la mise en œuvre de la Stratégie globale d’appui aux missions.  Elle a demandé des explications.  Concernant la mise en application des Normes IPSAS, elle a prévenu que les opérations de maintien de la paix ont encore des défis à relever, notamment au regard de l’accord sur la politique d’inventaire.  Dans le cadre de la Stratégie globale d’appui aux missions, Mme Barrios s’est inquiétée de la politique de mobilité, y compris son ampleur et ses répercussions administratives et financières.  Elle a également voulu des détails sur la manière dont la Base logistique de Brindisi et celle de Valence ont appliqué les recommandations précédentes.


M. GERTON VAN DEN AKKER, Union européenne, a salué les efforts déployés par les missions de maintien de la paix pour appliquer les recommandations du Comité des commissaires aux comptes.  Il a appuyé les recommandations du Comité selon lequel l’Administration doit faire plus pour élaborer un nouveau modèle de prestations de services dans le domaine du maintien de la paix.  Le CCC signale des préoccupations pressantes, a-t-il estimé, en ajoutant qu’outre les quatre principales questions que le Comité a soulignées, celle de la gestion des avoirs est tout aussi préoccupante.  Si l’Administration a apporté quelques améliorations, les risques de gaspillage sont encore trop élevés, a-t-il averti.  Toute nouvelle activité d’achat doit faire l’objet d’une vérification par rapport aux stocks.  Le représentant a aussi noté les difficultés liées aux constructions, relevant notamment que les chantiers ne sont pas suffisamment évalués. 


FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA)


Après avoir examiné les rapports du Secrétaire général (A/68/604et A/68/728), le CCQAB fait des recommandations (A/68/782/Add.4), dont une préconisant que l’Assemblée générale ouvre un crédit de 327 173 000 dollars, sur les 328 210 600 demandés, afin de financer le fonctionnement de la Force pour la période allant du 1er  juillet 2014 au 30 juin 2015, soit une réduction de 1 037 600 dollars par rapport au projet de budget.


Le Comité consultatif explique cette proposition de réduction par le fait qu’il n’estime pas justifiée l’explication donnée par le Secrétaire général concernant l’augmentation de 7,7% du montant demandé au titre des voyages pour 2014-2015.  Il engage la Force à intensifier ses efforts en vue de regrouper les réunions devant se tenir en un même lieu et de réduire autant que possible le nombre de personnes autorisées à voyager.


Le Comité consultatif félicite la Force des mesures d’efficience novatrices qu’elle envisage afin d’assurer la relève des contingents au moyen d’autocars et constate qu’elles sont adaptées aux particularités géographiques de la Mission.  Par ailleurs, le Comité engage la Mission à poursuivre ses efforts visant à recruter un plus grand nombre de personnes parlant la langue arabe.


Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP)


En analysant les rapports du Secrétaire général (A/68/584et A/68/700), le CCQAB recommande (A/68/782/Add.7) àl’Assemblée générale d’approuver le projet de budget d’un montant de 56 124 600 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, dont un montant de 24 416 067 dollars financé au moyen des contributions volontaires versées par les Gouvernements chypriote (17 916 067 dollars) et grec (6,5 millions de dollars).  Le Comité se félicite à cet égard que la Force continue de recevoir des contributions volontaires.  Il félicite par ailleurs l’UNFICYP des efforts qu’elle déploie pour réaliser des gains d’efficience.


Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)


À l’analyse des rapports du Secrétaire général (A/68/626et A/68/737), le CCQAB recommande (A/68/782/Add.10) à l’Assemblée générale d’approuver pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, l’ouverture d’un crédit de 511 012 300 dollars, au lieu des 512 041 400 dollars demandés.


Parmi les économies, le CCQAB propose d’abolir le poste d’assistant à la gestion des ressources humaines d’une part, et de ne pas approuver la proposition du Secrétaire général de créer trois emplois.  Il recommande, en outre, que le montant prévu au titre des voyages soit ramené à 224 100 dollars, soit une réduction de 5%.  Il engage la MINUSTAH à formuler et à appliquer une stratégie rigoureuse de respect de l’environnement à l’échelle de la Mission et de rendre compte de l’application de cette stratégie dans le prochain rapport sur l’exécution du budget.


Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)


Après l’examen des rapports du Secrétaire général (A/68/608 et A/68/699), le CCQAB recommande (A/68/782/Add.3) que le montant total des crédits proposé par le Secrétaire général soit réduit de 139 700 dollars.  En conséquence, il recommande l’ouverture d’un crédit de 53 879 600 dollars, sur les 54 019 300 dollars demandés, pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.


Tout en notant que des améliorations ont été apportées, le Comité consultatif fait à nouveau part de sa préoccupation face à la situation financière de la Mission, qui demeure précaire, et aux retards qui en résultent dans les remboursements des pays fournisseurs de contingents. 


Il réaffirme par ailleurs que les coefficients délais de déploiement et taux de vacance de postes à appliquer devraient reposer sur des hypothèses budgétaires pleinement justifiées tenant compte des données historiques et des facteurs prévisibles.  Ces coefficients devraient être clairement justifiés dans les projets de budget, en particulier lorsqu’ils diffèrent de ceux effectivement observés au moment de l’établissement du budget.  Il recommande donc que l’Assemblée générale demande au Secrétaire général d’appliquer des taux de vacance de postes de 15% pour la Police des Nations Unies et de 5% pour les agents des services généraux recrutés sur le plan national pour l’exercice 2014-2015.


Par ailleurs, le Comité invite le Secrétaire général à continuer d’étudier les possibilités de pourvoir les postes en recrutant du personnel local.  En ce qui concerne les besoins de la Mission en matière de voyages, le Comité est d’avis que l’explication fournie par le Secrétaire général ne justifie pas l’augmentation de 5,2% des crédits demandés, compte tenu, en particulier, des possibilités accrues de recours à d’autres moyens de communication.


Déclarations


Mme DAYANA RIOS (Bolivie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que, malgré la décision de l’Assemblée générale, le Secrétaire général continue à se référer au Centre de Valence comme une partie du Centre de services mondial.  Elle a rappelé les prérogatives de l’Assemblée générale sur la gestion de ce Centre et soutenu les recommandations du CCQAB.  Toute proposition visant à modifier les fonctions actuellement assignées à Valence doit être soumise à l’Assemblée générale pour approbation, a-t-elle rappelé.  La représentante s’est aussi préoccupée du manque de transparence dans l’allocation des ressources à la Base de Brindisi et au Centre de Valence et a demandé des éclaircissements.


Mme COTO RAMIREZ (Costa-Rica), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réaffirmé sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement haïtiens, dans le plein respect de ses priorités nationales et de sa souveraineté.  Elle s’est dite bien consciente des efforts déployés par la MINUSTAH pour consolider la stabilité et l’état de droit, et avancer dans la voie du développement socioéconomique, tout en aidant à la reconstruction du pays à l’issue du tremblement de terre de janvier 2010.


Les pays de la CELAC apportent à la MINUSTAH le gros du personnel militaire et de police.  Par voie bilatérale, ils apportent une assistance technique et humanitaire.  Ils s’opposent donc à toute « réduction arbitraire » des ressources allouées à la Mission et soulignent, qu’au même titre que les budgets des autres missions, celui de la MINUSTAH doit être élaboré en fonction de la situation et du mandat approuvé par le Conseil de sécurité, et non sur des plafonds budgétaires « artificiels ».


La représentante a fait remarquer que le budget proposé pour 2014-2015 représente une diminution de 11,2% par rapport à l’exercice précédent.  La CELAC, a-t-elle promis, examinera scrupuleusement ces nouvelles propositions dans le souci d’assurer à la MINUSTAH les ressources nécessaires à son mandat, à savoir l’appui au Gouvernement d’Haïti, non seulement dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance démocratique, de l’état de droit, des droits de l’homme, et des activités humanitaires mais aussi dans les efforts de lutte contre le choléra.  


M. CONRAD SHECK (Canada), au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (groupe CANZ), a estimé que la baisse du budget de la MINUSTAH telle qu’elle résulte de la proposition budgétaire témoigne de la ferme détermination des cadres supérieurs en Haïti et à New York de veiller à la rentabilité des mandats et à la mise en œuvre du Plan de consolidation assorti de conditions.  En ce qui concerne la croissance du budget global du maintien de la paix, il a partagé les préoccupations des autres États Membres, tout en rappelant que les missions doivent être dotées de ressources suffisantes et gérées de la manière la plus efficace.  M. Sheck a rappelé que lorsque la communauté internationale avait agi hâtivement, le peuple haïtien en avait subi les conséquences.  Il s’est dit favorable aux options d’engagements futurs des Nations Unies en Haïti présentées par le Secrétaire général dans son plus récent rapport au Conseil de sécurité. 


Le représentant a noté que les recommandations du CCQAB n’entraineraient, si elles sont suivies, qu’une réduction limitée par rapport au niveau budgétaire global proposé par le Secrétaire général.  Au sujet du poste temporaire de coordonnateur principal de la lutte contre le choléra au niveau de sous-secrétaire général, ainsi que des recommandations du CCQAB sur d’autres postes, il a souligné la nécessité d’une intervention bien coordonnée à l’échelle du système pour lutter contre le choléra en Haïti, ainsi que la nécessité de renforcer les efforts de mobilisation des ressources à cet égard.  Enfin, il a reconnu le besoin constant d’évaluer les postes vacants, ainsi que les postes que l’on propose de conserver ou d’éliminer dans les propositions budgétaires.


Mme PACUNEGA MANANO (Ouganda) au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est dite convaincue que l’attribution des ressources adéquates est un facteur clef dans la réussite des opérations de maintien de la paix, qui méritent le plein appui des États Membres au lieu de subir des réductions budgétaires qui ne manqueront pas d’avoir des effets délétères.  Elle a mis en garde contre les tentatives de considérer les budgets des missions de maintien de la paix comme un tout et a vivement critiqué les emprunts entre différentes missions.  Elle a remarqué une réduction budgétaire « considérable » par rapport aux exercices budgétaires, et ce, en dépit de la situation et des besoins réels sur le terrain.  Elle s’est inquiétée de l’impact de ces réductions sur l’exécution des mandats et a assuré que le Groupe africain étudiera minutieusement les propositions budgétaires.


Le Groupe africain va aussi examiner avec attention la proposition pour la nouvelle Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine car il espère que des ressources adéquates et un appui logistique suffisant seront rapidement mis à la disposition pour lancer cette Mission.  En conclusion, elle a réaffirmé la volonté du Groupe africain de participer aux débats d’une manière transparente et constructive.


M. IDREES MOHAMMED ALI MOHAMMED SAEED (Soudan) a remercié la FISNUA pour la bonne mise en œuvre de son mandat, en rappelant que le déploiement des forces de la Mission avait été le résultat de consultations bilatérales entre le Soudan et l’Éthiopie.  Il a réitéré le soutien et la détermination de son pays à coopérer pleinement avec la Mission.  En ce qui concerne le projet de budget, il a noté l’absence de détails précis sur le personnel national, avant de demander des informations supplémentaires sur les postes vacants et les procédures prévues pour les pourvoir.  Le représentant a encouragé la Mission à embaucher davantage de Soudanais arabophones.  Passant aux projets à impact rapide, il a souligné l’importance de les promouvoir et de leur allouer des ressources suffisantes.  Ces projets renforcent la confiance des communautés tout en luttant contre les causes du conflit, a-t-il expliqué.  Il a aussi souligné l’importance qu’il y a à renforcer les capacités des autorités locales. 


En ce qui concerne l’impact environnemental, il a parlé du traitement des déchets et d’autres préoccupations liées aux constructions menées par l’Organisation.  Il a, à cet égard, apprécié les mesures d’irrigation et de plantation d’arbres dans les camps.  Il a également dit apprécier les grands projets de construction, notamment d’une piste d’atterrissage et d’un pont, mais a demandé plus de détails à leur sujet.  Enfin, il a encouragé la MINUAD à recourir autant que possible à des sous-contractants locaux.


M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a souligné que les progrès accomplis dans son pays sont tangibles et visibles.  Il a mis l’accent sur les avancées enregistrées depuis l’installation du Gouvernement, dans le domaine humanitaire, l’état de droit, le renforcement des institutions démocratiques et la sécurité et la reconstruction.  Il a ajouté que la professionnalisation de la Police nationale, avec l’application de son Plan de développement 2012-2016, commence à devenir une réalité.  Son effectif atteindra les 15 000 policiers en 2016.


M. Gaspard a déclaré que sur le plan politique, conformément aux engagements pris lors de la signature de l’Accord d’El Rancho, conclu en février dernier, avec les principaux acteurs du monde politique et de la société civile, le Gouvernement Martelly-Lamothe ne cesse de multiplier les initiatives en vue de tenir les élections législatives et municipales, le 26 octobre de l’année en cours. Le processus devant aboutir à la formation de l’organisme électoral est presque achevé, puisque l’arrêté de nomination des neuf membres de Commission électorale vient d’être publié.


Sur le plan humanitaire, la situation s’est considérablement améliorée, a affirmé M. Gaspard.  Ainsi, dans la lutte contre l’épidémie de choléra, le plan mis en place par le Ministère de la santé publique et de la population, appuyé par l’initiative du Secrétaire général, a porté ses fruits, mais le Gouvernement continue à faire face à des problèmes de financement.  Il s’est félicité, à cet égard, de l’initiative tendant à la création d’un groupe d’appui aux solutions intégrées, afin de renforcer les capacités disponibles et d’atténuer les effets déstabilisants de cette épidémie.


Il s’est félicité du rôle joué par la MINUSTAH dans l’amélioration du climat sociopolitique et institutionnel dans le pays, tout en rappelant les nombreux défis auxquels les autorités haïtiennes doivent encore faire face.  Dans ce contexte, le budget de la MINUSTAH pour la période 2014-2015 « prend tout son sens », a commenté M. Gaspard, qui s’est félicité du maintien de la rubrique « Projets à impact rapide, qui donnent beaucoup de visibilité sur le terrain à la MINUSTAH et qui ont des retombées positives sur les populations locales.  Il a estimé que les prochaines élections législatives et municipales cette année constitueront « un moment de force dans la vie politique et institutionnelle du pays ».  Il nous faut pour la MINUSTAH un budget bien calibré, qui soit à la hauteur des principaux enjeux et qui tienne compte des principales priorités du Gouvernement, a-t-il poursuivi avant de conclure que « tel est l’objectif qui doit nous guider dans l’élaboration du budget de la MINUSTAH pour la période 2014-2015 ».


M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a appuyé la mise en œuvre du plan de consolidation de la MINUSTAH.  Il a conseillé d’adopter une approche progressive et responsable dans la planification de la phase de transition, en tenant compte de la situation en matière de sécurité et de la capacité des Haïtiens à assumer des responsabilités croissantes.  Il a estimé que le retrait des troupes de la Mission ne devrait pas être guidé par des considérations financières.  Toute décision budgétaire responsable de la Cinquième Commission doit prendre en compte les mandats et les spécificités opérationnelles de chaque opération de maintien de la paix, a-t-il rappelé.  Il a insisté pour que la MINUSTAH soit dotée de ressources nécessaires à la mise en œuvre de son mandat.


Le représentant a réaffirmé la nécessité pour la Mission de continuer à pouvoir agir dans les régions reculées, alors que le Gouvernement réduit sa présence militaire dans ces régions.  Il a souligné l’intérêt des programmes de réduction de la violence communautaire et des projets à effet rapide.  Il a espéré que ces projets prendront encore plus d’importance à mesure que la Mission sera réduite.  Veiller à la pleine mise en œuvre de ces programmes doit faire partie d’une stratégie durable de consolidation, a-t-il ajouté.  Il a prévenu que le Brésil s’opposera fermement aux mesures d’efficacité que l’on adopte au détriment de la sécurité de ceux qui travaillent dans la Mission. 


M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a déclaré que le déploiement de la FISNUA en 2011 a permis de rétablir la sécurité et le retour d’environ 25 600 déplacés et réfugiés de la région d’Abyei.  Elle a également favorisé le désarmement des individus armés et engagé les groupes armés à se retirer de la zone.  LA FISNUA a aussi continué à travailler avec les coprésidents soudanais et sud-soudanais du Comité mixte de contrôle.  Le représentant a donc noté avec inquiétude la proposition budgétaire qui vise une réduction de 898 000 dollars, soit 0,3% par rapport à l’exercice précédent.  Il a aussi tenu à rappeler que l’Assemblée générale avait, à maintes occasions, demandé que tous les projets de construction soient achevés dans les délais impartis, déplorant que les dépenses n’aient atteint, à ce jour, que 5,5 millions de dollars contre une allocation initiale de 23,4 millions.  Cela montre clairement que les travaux de construction ne sont pas terminés, a-t-il commenté, en regrettant que le Secrétaire général ait choisi de produire un programme révisé qui n’a pas été approuvé par l’Assemblée générale. 


M. OMAR CASTAÑEDA SOLARES (Guatemala) a rappelé que son pays a participé activement à la MINUSTAH et s’est félicité des efforts déployés par Haïti.  En tirant les leçons de l’expérience, il a souhaité que l’ONU maintienne un niveau approprié de présence en Haïti, qu’il s’agisse de la Mission ou de l’équipe de pays.  Le retrait de la Mission devra se faire de manière progressive, a-t-il recommandé et notant la réduction budgétaire prévue, il a insisté pour que la Mission dispose de ressources suffisantes pour exécuter son mandat.  Tant que le plan de consolidation de la MINUSTAH est en cours d’élaboration et qu’on n’a pas de certitude sur les besoins logistiques du processus électoral, il faut se garder d’imposer des réductions « injustifiées ». 


Mme COLIN ORTEGA (Mexique) a dit accorder la priorité à la nécessité pour la MINUSTAH, qui traverse un processus d’ajustement, de bénéficier de ressources et capacités suffisantes et reflétant la situation et les besoins sur le terrain.   


En commentant le projet de budget de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), M. HAKAN KARAÇAY (Turquie) a estimé que la construction de bâtiments dans la zone tampon ne devrait pas être un indicateur de succès sur le retour à la vie normale.  Il a remarqué un déséquilibre entre le nombre de visites des responsables de l’ONU auprès des deux parties, notant seulement six visites pour évaluer les conditions de vie des Chypriotes vivant dans le sud.  Aucune mesure n’a été prise pour réagir à la construction non autorisée d’un bâtiment universitaire dans la zone tampon qui est sous contrôle de l’UNFICYP.  Une construction, a prévenu le représentant, qui risque de constituer un précédent et de menacer l’équilibre démographique.  Il a rappelé que la partie chypriote turque s’est opposée à cette mesure unilatérale de la partie chypriote grecque.  Comment des travaux d’une telle ampleur ont pu avoir lieu sans le consentement de la partie chypriote turque alors que cette zone est sous contrôle de la Mission de l’ONU, s’est-il étonné.  Cinquante ans après le déploiement de l’UNFICYP, il s’est interrogé sur le véritable mandat de cette Mission.  Quel est le nombre total de chypriotes grecs et de chypriotes turcs engagés comme personnel local par l’UNCIFYP? a demandé le représentant qui a noté une différence importante dans la représentation de ces deux groupes au sein de la Mission. 


M. MENELAOS MENELAOU (Chypre) a d’abord préconisé le maintien du budget de l’UNFICYP, avant de réagir à la déclaration de la Turquie, même si, selon lui, « la question est d’ordre purement technique et ne mérite pas d’être politisée ».  Il a souligné l’état d’esprit qui devrait présider aux négociations et a invité la Turquie à revoir sa position.  Il a jugé très étrange qu’un pays soulève des questions comme celles-là, alors que les problèmes sont créés par la présence de 40 000 militaires turcs à Chypre.  Appelant au retrait de ces forces, il a regretté que de tels propos soient tenus par un État qui se porte candidat à un siège au Conseil de sécurité. 


ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Rapport du CCQAB ( A/68/782/Add.8) sur les rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/68/575) et sur le budget de la Base pour l’exercice allant du 1er  juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/68/727)


Le CCQAB fait des recommandations qui aboutiraient à réduire de 1 147 300 dollars l’enveloppe proposée dans le projet de budget 2014-2015.  Il recommande que l’Assemblée générale ouvre un crédit de 70 338 600 dollars et répartisse ce montant entre les budgets des différentes opérations de maintien de la paix en activité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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