AG/AB/4109

La Cinquième Commission examine les propositions budgétaires pour le cycle 2014-2015 concernant le financement des deux forces de maintien de la paix présentes au Moyen-Orient

12/5/2014
Assemblée généraleAG/AB/4109
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Cinquième Commission                                       

Deuxième partie de la reprise de session                   

39e séance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LES PROPOSITIONS BUDGÉTAIRES POUR LE CYCLE 2014-2015 CONCERNANT

LE FINANCEMENT DES DEUX FORCES DE MAINTIEN DE LA PAIX PRÉSENTES AU MOYEN-ORIENT


Des délégations demandent au Président d’expliquer les raisons de la tenue,

hors du Siège de l’ONU, d’une réunion à laquelle tous les membres de la Commission n’ont pas été invités


La Cinquième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions administratives et budgétaires, a entamé ce matin la deuxième semaine de sa session du mois de mai, qui est consacrée au financement du maintien de la paix, en examinant les propositions budgétaires pour 2014-2015 concernant le financement des activités des forces des Nations Unies chargées du maintien de la paix au Moyen-Orient.  La séance de travail tenue ce matin par la Commission a permis à certaines délégations, dont celle de Cuba d’évoquer une réunion organisée la semaine dernière et à laquelle tous les États membres n’auraient pas pris part parce qu’ils n’ont pas reçu d’informations ou de convocations à la rencontre.  Le représentant de Cuba a saisi l’occasion de la séance de ce matin pour un certain nombre de questions au Président de la Commission sur la tenue de cette réunion qui aurait eu lieu hors des locaux du Siège de l’ONU.


Après la présentation des rapports pertinents du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), qui opère sur le plateau du Golan et veille au respect de l’Accord sur le désengagement entre les forces israéliennes et syriennes, et de ceux sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), qui veille au respect de la cessation des hostilités à la frontière entre le Liban et Israël, par le responsable du Bureau de la planification des programmes, du budget et des finances, M. Chandru Ramanathan, les délégations ont entendu les remarques et recommandations faites par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), par la voix de son Président, M. Carlos Ruiz Massieu.


En ce qui concerne le financement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le CCQAB recommande de lui allouer 487 208 400 dollars au cours de l’exercice 2014-2015, ce qui représente une réduction de 1 737 900 dollars par rapport à l’enveloppe initialement proposée dans le projet de budget de la Force pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  Cette économie pourrait être réalisée si l’Assemblée générale applique un taux de vacance de postes de 8% au personnel de la FINUL recruté sur le plan international pour l’exercice 2014-2015, ce que recommande le CCQAB.


Parmi ses autres recommandations, le Comité consultatif engage la Force à continuer de s’efforcer de recruter du personnel parlant la langue arabe.  Par ailleurs, il félicite la FINUL des efforts qu’elle déploie pour produire de l’électricité grâce à l’énergie solaire.


Pour ce qui est du financement de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), le CCQAB recommande l’ouverture d’un crédit de 62 394 900 dollars, au lieu des 62 417 100 dollars demandés par le Secrétaire général pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  En effet, si le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale d’approuver les crédits demandés pour le personnel militaire de la FNUOD, il recommande par contre que soient réduits les montants des sommes demandées au titre du paiement des heures supplémentaires du personnel recruté sur le plan national.


« La FNUOD a été créée il y a 40 ans pour séparer les forces qui se faisaient face dans le Golan syrien occupé », a rappelé le représentant de la République arabe syrienne, en soulignant que l’occupation israélienne en était la cause.  Il a déclaré avec insistance que le financement de la FNUOD devrait être imputé à Israël, Puissance occupante qui ne veut pas retirer ses troupes d’un territoire qui ne lui appartient pas.


Le représentant syrien a regretté les attaques perpétrées par des groupes terroristes armés sur toute l’étendue du territoire de la Syrie et notamment contre les bâtiments et installations de la FNUOD, et il a accusé Israël, estimant que « les forces d’occupation israéliennes font partie de cette agression contre la FNUOD ».  À cet égard, il a parlé de l’hôpital de campagne « mis sur pied par Israël pour soigner les terroristes israéliens ».  « Israël a non seulement fourni un appui logistique aux terroristes, mais est également intervenu en faisant usage de sa force militaire à plusieurs reprises », a-t-il insisté.  De son côté, a-t-il ajouté, la Syrie a fourni tout l’appui nécessaire à la FNUOD et a sans restriction respecté l’Accord sur le désengagement en tant que phase de transition. 


Le représentant d’Israël a pris la parole et a souligné « l’engagement et l’appui d’Israël aux missions de maintien de la paix des Nations Unies en général et aux missions des Nations Unies dans la région du Moyen-Orient en particulier ».  Il a ensuite mis en garde la délégation de la Syrie, l’accusant de « tenter de détourner l’attention sur des sujets qui n’ont rien à voir avec les débats de la Cinquième Commission ».


Réagissant à cette intervention, le représentant de la Syrie a dit à la délégation israélienne qu’Israël « doit assumer le financement intégral de la FNUOD et non pas seulement une partie.  Les Nations Unies ont des preuves des violations commises constamment par Israël », a-t-il assuré avant de condamner la « judaïsation et la profanation des lieux saints » auxquelles Israël serait en train de se livrer.  Il a lancé un avertissement à Israël, l’exhortant à ne pas commettre d’interférence et ne pas se mêler des affaires intérieures de la Syrie.


Après l’examen des points à l’ordre du jour, le représentant de Cuba a pris la parole et a exprimé son « étonnement concernant l’absence du Président de la Commission des travaux de ce matin ».  Il a néanmoins indiqué qu’il allait adresser au Président une série de questions relatives à l’organisation, la semaine dernière, d’une réunion à laquelle toutes les délégations n’ont pas pris part parce qu’elles n’avaient pas été averties.  Le représentant a indiqué que, selon les informations disponibles, le Président de la Cinquième Commission avait fait distribuer une invitation à un certain nombre de délégations d’États Membres, pour qu’elles prennent part à une réunion avec les Secrétaires généraux adjoints chargés respectivement du Département des opérations de maintien de la paix et de celui de l’appui aux missions.  Cette réunion, a été tenue en dehors des locaux du Siège des Nations Unies, a précisé le représentant de Cuba.


« Est-ce que, par hasard, les services de conférence du Secrétariat n’auraient pas autorisé le Président à utiliser une salle, au Siège, pour cette réunion? » a demandé le représentant.  La Cinquième Commission a-t-elle donné un mandat à son Président pour qu’il invite de hauts représentants du Secrétariat à faire une présentation en dehors du Siège des Nations Unies?  Quels étaient l’objectif de cette réunion et le critère retenu pour que le Président se permette de sélectionner les délégations participantes?  Sur quoi s’est basé le Président pour décider qu’il n’inviterait pas les délégations des autres États Membres?  Quelles ont été les informations fournies par les responsables de l’ONU aux délégations présentes, dans ce cadre spécifique, et qui ne pouvaient ou ne peuvent toujours pas être partagées avec tous les membres de la Cinquième Commission?  Le Président a-t-il l’intention de présenter un résumé des discussions tenues et des décisions qui auraient été éventuellement prises lors de cette réunion?  « Les circulaires en vigueur permettent-elles aux Secrétaires généraux adjoints de discuter de questions importantes affectant toute la communauté internationale à huis clos et en dehors des Nations Unies? » a voulu savoir le représentant de Cuba.  Il a demandé au Secrétariat de présenter, par écrit, les réponses à toutes ces questions, afin qu’elles soient distribuées aux États membres.  Concluant son intervention, il a requis la saisine du Bureau des affaires juridiques pour qu’il rende un avis sur la tenue de cette réunion.


Le représentant du Soudan a indiqué que sa délégation partageait les préoccupations exprimées par Cuba.  Il s’est étonné que le Président de la Commission ait sélectivement invité certaines délégations à se rendre à la Mission permanente de son pays, la Finlande, auprès des Nations Unies, pour examiner et débattre à huis clos de certains points inscrits à l’ordre du jour de la Cinquième Commission.  Il a fait appel à la responsabilité du Président, qui a pour mission d’animer les débats entre toutes les délégations.  Ce qui s’est passé, a-t-il prédit, va compliquer les délibérations de la Commission.  « On a l’impression qu’un nombre réduit d’États s’occupe de cuisiner, à son goût, les questions dont est chargée la Cinquième Commission et que les autres sont seulement invités à consommer ce qui a été fait », a-t-il ajouté.  « C’est un précédent grave », a-t-il estimé, avant que la représentante du Rwanda demande elle aussi des explications au Président et appelle toutes les parties à éviter « la tenue de réunions douteuses et les soupçons qu’elles entrainent ».


La prochaine séance officielle de la Cinquième Commission aura lieu demain, mardi 13 mai, à partir de 15 heures.


a) A/68/596, A/68/725 et A/68/782/Add.6

b) A/68/618, A/68/757 et A/68/782/Add.12


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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