Le Comité de l’information conclut ses travaux en adoptant un rapport qui insiste sur la réalisation du multilinguisme
La Radio de l’ONU, souligne-t-il, est un outil important dans les activités de l’Organisation
À l’issue de deux semaines de négociations soutenues, notamment sur la question du multilinguisme, le Comité de l’information a achevé, cet après-midi, sa trente-sixième session en adoptant son rapport*, qui contient deux projets de résolution fixant les priorités du Département de l’information (DPI) des Nations Unies, qui, selon les mots du Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, est « la voix de l’Organisation ».« Notre tâche au DPI est de raconter l’histoire des Nations Unies, mais cette histoire ne serait pas complète si nous ne pouvions pas également entendre votre voix », a déclaré M. Peter Launsky-Tieffenthal. Le Département de l’information, a-t-il assuré, travaillera en étroite coopération avec le Comité pour trouver des moyens « créatifs » d’assurer la parité linguistique.
À cette fin, il a rappelé la proposition de la Présidente du Comité de créer un petit « groupe d’amis de la présidence » du Comité, chargé de rechercher, en coopération avec le DPI, des solutions « novatrices et réalistes » aux problèmes liés à la mise en œuvre de la résolution de l’Assemblée générale sur le multilinguisme.
Pour sa part, la Présidente du Comité de l’information pour le cycle biennal 2013-2014, Mme Lyutha al-Mughairy (Oman), a remercié les délégations pour l’esprit de coopération qui a présidé aux travaux de la session, en précisant que le second projet de résolution, qui aborde la question du multilinguisme, était « le fruit d’intenses négociations ».
Le rapport du Comité, que présentait le Rapporteur, M. Chibaula Silwamba, de la Zambie, contient quatre chapitres portant respectivement sur l’introduction, les questions d’organisation, le résumé du débat général et les deux projets de résolution.
Par le premier projet de résolution, intitulé « L’information au service de l’humanité », le Comité recommande à l’Assemblée générale d’exhorter tous les pays, les organismes du système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres acteurs intéressés à coopérer et interagir pour atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux, en fournissant une assistance accrue aux pays en développement dans ce domaine. Ce texte souligne aussi la nécessité de garantir aux journalistes la possibilité de travailler librement et efficacement.
En vertu du second projet de résolution, intitulé « Politique et activités de l’ONU en matière d’information », l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à ne ménager aucun effort pour que les publications et autres services d’information du Secrétariat donnent dans toutes les langues officielles « des informations détaillées, nuancées, objectives et impartiales » sur les questions dont l’Organisation est saisie et traduisent « un souci constant d’indépendance éditoriale, d’impartialité, d’exactitude et de totale conformité avec les résolutions et décisions » de l’Assemblée.
Toujours au terme de ce projet de texte, l’Assemblée demanderait donc, « à titre prioritaire » au DPI de concevoir une stratégie pour que les communiqués de presse quotidiens soient diffusés dans les six langues officielles, « par des moyens innovants » et « dans les limites des ressources existantes ». Ce projet de résolution souligne aussi la responsabilité du Secrétariat de l’ONU d’intégrer le multilinguisme dans ses activités de communication et d’information.
Au cours du débat général du Comité, plusieurs membres étaient revenus sur la proposition du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, de publier, dans un premier temps, « des communiqués en espagnol, grâce à une redistribution des ressources actuellement disponibles pour l’anglais et le français uniquement ». En conséquence, la couverture de réunions dans ces trois langues ne porterait que sur les séances publiques des trois organes principaux de l’ONU, à savoir l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social.
Cette proposition avait été rejetée par l’Union européenne, pour laquelle dès lors, « les grandes commissions de l’Assemblée générale, les organes subsidiaires des principaux organes de l’ONU, le Conseil des droits de l’homme et les organes créés en vertu des traités, ne bénéficieraient plus de couverture, dans quelque langue que ce soit ».
La représentante de l’Union européenne a d’ailleurs regretté que le rapport que vient d’adopter le Comité ne soit disponible que dans une seule langue, l’anglais, ce qui est contraire, a-t-elle soutenu, « aux dispositions du règlement intérieur du Comité de l’information et des principes du multilinguisme qu’il défend ». C’est un message pour le moins contradictoire, a-t-elle ajouté.
Aux termes du second projet de résolution, l’Assemblée se féliciterait également du travail accompli par le réseau des centres d’information des Nations Unies, qui sont au nombre d’une soixantaine à travers le monde, en soulignant l’importance de rationaliser ce réseau et en priant le Secrétaire général de continuer à faire des propositions en ce sens, notamment par la redistribution de ressources, là où cela est nécessaire.
Dans le domaine des communications stratégiques, l’Assemblée noterait avec satisfaction les travaux du Département dans la promotion des Objectifs du Millénaire pour le développement, en passant par l’éradication de la pauvreté et la prévention des conflits.
L’Assemblée reconnaîtrait aussi le rôle important des services de télévision et de vidéo fournis par le Département, en prenant note des efforts déployés pour rendre disponibles en ligne des vidéos de qualité à écouter ou télécharger. Elle saluerait enfin la Radio des Nations Unies, « qui a été parmi les médias traditionnels les plus efficaces et de grande envergure à la disposition du DPI et un outil important dans les activités de l’Organisation ».
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de la Bolivie a déclaré que les deux résolutions que le Comité vient d’adopter visaient à renforcer les activités du Département de l’information.
Le rapport du Comité sera traduit dans les six langues officielles de l’ONU à une date ultérieure.
*A/AC.198/2014/L.1, A/AC.198/2014/L.2 et A/AC.198/2014/L.3.