En cours au Siège de l'ONU

La Deuxième Commission adopte une série de projets de résolution sur différents domaines du développement durable

Soixante-dixième session,
35e séance – après-midi
AG/EF/3443

La Deuxième Commission adopte une série de projets de résolution sur différents domaines du développement durable

Elle décide également d’entamer les débats sur la revitalisation de ses travaux dès le début de l’année prochaine

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a, cet après-midi, adopté sans vote 14 projets de résolution, entendu la présentation de deux projets de résolution dont l’un a été adopté.  Elle a également adopté un  projet de décision portant sur la revitalisation de ses travaux.

La majorité des textes adoptés avaient trait à la mise en œuvre de mesures relatives au développement durable.  Par le projet de résolution sur la « sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures », la Deuxième Commission a recommandé à l’Assemblée générale de se féliciter de l’offre faite par le Gouvernement marocain d’accueillir en 2016 la vingt-deuxième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22).

Concernant le tourisme durable, la Deuxième Commission a recommandé, en vertu d’un premier texte, à l’Assemblée générale d’engager l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) de continuer de promouvoir et de diffuser le Code mondial d’éthique du tourisme.  En vertu d’un second texte, elle lui a recommandé d’engager les pays d’Amérique centrale à continuer de promouvoir le tourisme durable, étant donné les progrès réalisés par ces pays grâce à leur stratégie touristique régionale axée notamment sur la préservation de la diversité biologique.

Dans ce cadre, un autre texte adopté cet après-midi invite l’Assemblée générale à demander aux gouvernements et à toutes les parties intéressées de prendre les mesures voulues pour que les incidences et les avantages économiques et sociaux de la préservation et de l’exploitation durable de la diversité biologique et de ses composantes, ainsi que des écosystèmes qui fournissent des services essentiels, soient systématiquement pris en compte dans les politiques et programmes correspondants, à tous les niveaux, conformément à la législation, à la situation et aux priorités de chaque pays.

Les modes de consommation et de production durables ont également été mis à l’honneur dans un projet de résolution qui recommande à l’Assemblée générale de dire qu’il faut continuer de leur accorder toute l’attention voulue.  De même, en ce qui concerne les technologies de l’information et des communications au service du développement, l’Assemblée devrait se féliciter de l’offre faite par le Mexique d’accueillir la réunion de 2016 du Forum sur la gouvernance d’Internet.

En outre, si elle suivait les recommandations de sa Deuxième Commission, l’Assemblée se féliciterait de l’initiative du Secrétaire général de convoquer, à la fin de 2016, une conférence mondiale sur le transport durable, dont le financement sera assuré au moyen de ressources extrabudgétaires.

Par ailleurs, la Deuxième Commission a adopté un texte par lequel l’Assemblée générale engagerait tous les pays, organisations intergouvernementales compétentes, organismes des Nations Unies, organisations non gouvernementales compétentes et autres parties intéressées à prendre dûment en considération la contribution de l’éducation au développement durable en arrêtant des politiques de développement nationales, régionales et internationales et des instruments de coopération internationale.

S’agissant du « développement agricole, la sécurité alimentaire et la nutrition », l’Assemblée générale, aux termes d’un projet de résolution, engagerait la communauté internationale à continuer d’appuyer le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine et son cadre de résultats, qui en est un élément essentiel et qui fournit des directives sur la planification et la mise en œuvre des programmes d’investissement.

Par un autre texte visant à promouvoir les partenariats, l’Assemblée générale soulignerait que le système des Nations Unies doit définir, pour les partenariats auxquels il participe, une stratégie commune et générale, qui mette davantage l’accent sur la transparence, la cohérence, les résultats concrets, la responsabilité et le devoir de diligence, sans imposer une rigidité excessive aux accords de partenariat. 

La Commission a, par ailleurs, décidé que les discussions portant sur la revitalisation de ses travaux devraient commencer en début d’année prochaine.  Cette décision fait écho aux remarques des représentants des États-Unis, du Canada, de l’Australie, du Japon, ou encore du délégué de l’Union européenne qui ont tous plaidé pour l’amélioration des méthodes de travail de la Commission, tout en regrettant, notamment, les retards qui ont émaillé les travaux de cette soixante-dixième session.  

En outre, un nouveau paragraphe a été intégré dans le texte de plusieurs projets de résolution, par lequel l’Assemblée générale « demanderait aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de faire en sorte qu’aucun État ne soit laissé de côté lors de l’application de la présente résolution ».

La prochaine séance publique de la Deuxième Commission aura lieu lundi, 14 décembre, à 10 heures.

PRÉSENTATION DE PROJETS DE RÉSOLUTION

La Deuxième Commission a entendu la présentation de deux projets de résolution.

Développement durable

Le représentant du Maroc, a présenté le projet de résolution A/C.2/70/L.37 intitulé « Code mondial d’éthique du tourisme ».

Mondialisation et interdépendance: rôle des Nations Unies dans la promotion du développement à l’heure de la mondialisation et de l’interdépendance

Le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a présenté le projet de résolution A/C.2/70/L.50 intitulé « Rôle des Nations Unies dans la promotion du développement à l’heure de la mondialisation et de l’interdépendance ».

Les technologies de l’information et des communications au service du développement

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution A/C.2/70/L.41 intitulé « Les technologies de l’information et des communications au service du développement ».  Si elle adoptait ce texte, l’Assemblée générale engagerait les parties intéressées à poursuivre et renforcer leur coopération pour garantir une mise en œuvre efficace des textes issus des phases de Genève et de Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information, notamment en favorisant les partenariats multipartites aux niveaux national, régional et international.  Elle insisterait sur l’importante contribution qu’apportent le secteur privé, la société civile et les communautés techniques aux technologies de l’information et des communications.

L’Assemblée jugerait préoccupant le fossé numérique qui sépare les pays se situant à des stades différents de développement en ce qui concerne l’accès aux technologies de l’information et des communications et aux connexions haut débit.  Elle se féliciterait de l’offre faite par le Mexique d’accueillir la réunion de 2016 du Forum sur la gouvernance d’Internet et recommande que la prorogation du mandat du Forum soit examinée dans le cadre de l’examen d’ensemble de 2015.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.23 a été retiré.

Développement durable

La Deuxième Commission a adopté, sans vote, le projet de résolution A/C.2/70/L.10/Rev.1 intitulé « Vers une coopération de tous les acteurs du secteur des transports pour la promotion de couloirs de transit multimodal durables ».  Par ce texte, l’Assemblée générale inviterait le Secrétaire général à continuer de promouvoir et de faciliter la coopération internationale sur les questions du transport durable et encouragerait à cet égard la poursuite, selon qu’il conviendra, de l’action menée pour renforcer la coordination des activités du système des Nations Unies dans le domaine du transport.  En outre, l’Assemblée se féliciterait de l’initiative qu’a prise le Secrétaire général de convoquer, à la fin de 2016, une conférence mondiale sur le transport durable et rappelle que la conférence sera financée au moyen de ressources extrabudgétaires.

L’Assemblée générale encouragerait les États à envisager d’adopter des technologies à haut rendement énergétique et faible émission de carbone lorsqu’ils améliorent les couloirs de transport et de transit et les infrastructures connexes.  Elle demanderait que des efforts soient faits pour promouvoir l’intégration et la coopération économiques régionales et interrégionales, y compris par l’amélioration des infrastructures de transport, le renforcement des liaisons et la facilitation du commerce et de l’investissement.  Enfin, elle soulignerait la nécessité de mobiliser, selon qu’il convient, des ressources financières supplémentaires en vue de financer la création d’infrastructures et de services de transport.

La Deuxième Commission a adopté, sans vote, le projet de résolution A/C.2/70/L.30/Rev.1 intitulé « Tourisme durable et développement durable en Amérique centrale ».  Par ce texte, l’Assemblée générale est invitée à se féliciter des progrès réalisés par les pays d’Amérique centrale pour ce qui est de s’entendre sur une stratégie touristique régionale axée sur la préservation de la diversité biologique et des atouts naturels et culturels de la région, sur la réduction de la pauvreté grâce à l’emploi et au développement des entreprises touristiques, en particulier des petites et moyennes entreprises qui dominent le secteur, sur la recherche de solutions aux effets du changement climatique et sur l’utilisation du tourisme comme moyen d’améliorer la qualité de vie des habitants de la région.

L’Assemblée estimerait qu’il faudrait appuyer les activités liées au développement du tourisme durable et au renforcement des capacités à cet égard, qui encouragent la prise en compte de l’environnement, sa préservation et sa protection, respectent la faune et la flore sauvages, la diversité biologique, les écosystèmes et la diversité culturelle, et améliorent les conditions de vie et les sources de revenus des populations locales en protégeant leur économie, ainsi que le milieu humain et naturel dans son ensemble.

Elle engagerait les pays d’Amérique centrale à continuer de promouvoir le tourisme durable, par l’intermédiaire du Conseil centraméricain de tourisme et du Secrétariat pour l’intégration touristique centraméricaine, au moyen de politiques qui favorisent un tourisme adapté aux besoins et profitant à tous, consolident l’identité régionale et protègent le patrimoine naturel et culturel, en particulier les écosystèmes et la diversité biologique. 

Après l’adoption de ce texte, le représentant d’El Salvador, au nom des pays membres du Système d’intégration de l’Amérique centrale, a exprimé sa satisfaction quant au consensus qui a prévalu sur cette question.  Ce texte, a-t-il souligné, reconnaît le rôle important du tourisme durable en tant qu’instrument vital pour l’éradication de la pauvreté, la protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie des habitants de la région.  Le tourisme durable, a-t-il noté, est aussi un facteur qui contribue aux trois dimensions du développement durable.

La Deuxième Commission a adopté, sans vote, le projet de résolution  A/C.2/70/L.37 intitulé « Code mondial d’éthique du tourisme » par lequel l’Assemblée générale engagerait l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) à continuer de promouvoir et de diffuser le Code mondial d’éthique du tourisme et à suivre l’application par les secteurs public et privé des principes éthiques régissant le tourisme par l’intermédiaire de son Comité mondial d’éthique du tourisme.  Elle inviterait les États Membres de l’ONU et les autres parties intéressées à appuyer les activités que l’OMT, entre autres, entreprend en faveur d’un tourisme responsable, viable et universellement accessible.

Après l’adoption de ces deux derniers textes, le représentant de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a remercié la sous-région de l’Amérique latine de faire la promotion du tourisme durable.  L’OMT a renforcé sa coopération avec les pays de cette région, a-t-il dit avant de demander à ces États de renforcer cette coopération en vue de la mise en œuvre de ce texte.  Il a aussi invité les pays de la région à fournir à l’OMT les informations nécessaires à la rédaction du rapport demandé au paragraphe 15 de la résolution A/C.2/70/L.30 Rev.1 (Tourisme durable et développement durable en Amérique centrale).

a) Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution A/C.2/70/L.57 intitulé « Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable ».  Par ce texte, l’Assemblée générale demanderait instamment que les priorités de développement durable qui sont définies pour les petits États insulaires en développement dans les Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et qui figurent dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 soient véritablement et rapidement appliquées et que leur mise en œuvre fasse l’objet d’un suivi et d’un examen sans délai.  Elle réaffirmerait que ces États demeurent dans une situation particulière sur le plan du développement durable en raison de leurs vulnérabilités spécifiques.

Toujours en vertu de ce texte, l’Assemblée générale affirmerait qu’il faut continuer d’accorder toute l’attention voulue aux modes de consommation et de production durables lors des réunions du Forum organisées sous les auspices du Conseil.  Elle prendrait acte du rapport du Secrétaire général sur l’intégration des trois dimensions du développement durable dans l’ensemble du système des Nations Unies et réitèrerait l’appel lancé lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable et dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour que ces efforts se poursuivent.

Après l’adoption de ce texte, le représentant de l’Union européenne a fait part de ses préoccupations en ce qui concerne des questions de procédure et de fond.  Il a regretté la présentation tardive de ce projet de résolution qui a obligé les délégations à mener des négociations hâtives.  Il a aussi fait part de divergences sur certains processus qui découlent de la Conférence Rio+20.  Il a notamment estimé que des éléments qui concernent la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 ne devraient pas figurer dans une résolution qui se concentre sur le Programme Action 21.  Le représentant a rappelé qu’on ne devrait pas renégocier le Programme de développement durable à l'horizon 2030.  Cela ne signifie pas, a-t-il dit, que l’Union européenne estime qu’il ne faut pas mettre en œuvre Action 21.  Il a aussi émis des critiques quant au préambule de ce texte qui, a-t-il notamment noté, donne la priorité au niveau régional par rapport aux niveaux national et international.  Il a aussi plaidé en faveur d’un examen distinct des différents rapports sur les trois dimensions du développement durable.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.31 a été retiré.

d) Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution A/C.2/70/L.43 « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures » dans lequel l’Assemblée générale prendrait note des textes issus de la vingtième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) et de la dixième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au Protocole de Kyoto, tenue à Lima en décembre 2014.  Elle se féliciterait de l’offre faite par le Gouvernement du Maroc d’accueillir, en 2016, la vingt-deuxième session de cette Conférence.

En adoptant ce texte, l’Assemblée prierait instamment les États Membres de promouvoir l’intégration de la problématique hommes-femmes dans les politiques relatives à l’environnement et aux changements climatiques, de renforcer les mécanismes et de fournir les ressources permettant aux femmes de participer pleinement sur un pied d’égalité à la prise de décisions à tous les niveaux en ce qui concerne les questions environnementales.

En outre, elle demanderait au Secrétaire général de présenter dans les meilleurs délais ou d’ici à 2020, si possible, comme suite au paragraphe 96 du Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, un plan d’action pour le Secrétariat de l’ONU, exécutable dans le cadre des règles et des politiques en vigueur relatives à la passation de marchés, visant à intégrer des pratiques de développement durable dans la gestion des opérations et des installations, en s’appuyant sur les efforts existants et en encourageant la maîtrise des coûts, conformément aux cadres législatifs, y compris les règles et règlements financiers, tout en maintenant le principe de responsabilité à l’égard des États Membres.  Elle prierait le Secrétaire général de prévoir des fonds pour les sessions de la Conférence des Parties à la Convention et de ses organes subsidiaires dans son projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2018-2019.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.18 a été retiré.

e) Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution A/C.2/70/L.52 intitulé « Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique ».  Par ce texte, l’Assemblée générale se féliciterait des résultats de la douzième session de la Conférence des Parties à la Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique.  Elle engagerait les pays développés parties à la Convention à appuyer activement les efforts déployés par les pays en développement parties à la Convention en vue de promouvoir des pratiques de gestion durable des terres.

Si elle adoptait ce texte, l’Assemblée engagerait également les pays développés parties à la Convention et inviterait les autres pays qui sont en mesure de le faire, les institutions financières multilatérales, le secteur privé, les organisations de la société civile et les organismes techniques et financiers à, notamment, fournir une assistance scientifique, technique et financière, et établir des partenariats équitables propres à encourager le secteur privé à réaliser des investissements et adopter des pratiques responsables et durables.

En outre, l’Assemblée prierait le secrétariat de cette Convention et les organes compétents de la Convention, d’instaurer une collaboration plus efficace avec les secrétariats des autres conventions de Rio et d’autres partenaires au niveau national.  Elle inviterait les autres organismes compétents et les parties prenantes, notamment les organismes des Nations Unies, les organisations internationales, les institutions financières, les organisations de la société civile et le secteur privé, à coopérer en vue d’atteindre la cible 15.3 des objectifs de développement durable.

Enfin, elle prierait le Secrétaire général de prévoir, dans son projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2016-2017, les ressources nécessaires à la tenue des sessions de la Conférence des Parties et de ses organes subsidiaires.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.26 a été retiré.

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Application de la Convention sur la diversité biologique et contribution au développement durable » (A/C.2/70/L.53).

En vertu de ce texte, l’Assemblée générale demanderait aux gouvernements et à toutes les parties intéressées de prendre les mesures voulues pour que les incidences et les avantages économiques et sociaux de la préservation et de l’exploitation durable de la diversité biologique et de ses composantes, ainsi que des écosystèmes qui fournissent des services essentiels, soient systématiquement pris en compte dans les politiques et programmes correspondants, à tous les niveaux, conformément à la législation, à la situation et aux priorités de chaque pays.

Déclarations après adoption

Après cette adoption, le représentant des États-Unis, parlant aussi au nom de l’Australie et du Canada, a déclaré que, dans la mesure où ce projet de résolution a été présenté après les délais réglementaires, son pays avait préféré ne pas participer aux négociations.  Il a également déploré, entre autres, les retards dans les négociations et parfois des annulations tardives de réunions pour négocier le texte des projets de résolution.  Compte tenu de ces dysfonctionnements, il a déclaré que son pays avait souhaité le retrait de ce projet de résolution pour qu’il soit présenté l’an prochain, au même titre que six autres projets de résolution.  Il a néanmoins affirmé que son pays se ralliait au consensus sur ces textes pour lesquels sa délégation n’émet pas de réserve sur le fond.

Le délégué de l’Union européenne a aussi regretté le retard qui a émaillé les négociations sur ce texte.  Il a indiqué que le respect des délais témoigne du respect dû aux délégations, en appelant par ailleurs à l’amélioration des méthodes de travail de la Deuxième Commission.

Le représentant du Canada, s’exprimant à titre national, a aussi déploré le non-respect des dates butoirs des travaux de la Commission.   

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.39 a été retiré.

Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable (2005-2014 » (A/C.2/70/L.56).

Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale appellerait la communauté internationale à assurer l’accès à une éducation de qualité équitable à tous les niveaux –préscolaire, primaire, secondaire et supérieur, y compris la formation technique et professionnelle– de manière à ce que chacun puisse accéder à l’apprentissage tout au long de sa vie et acquérir ainsi les connaissances et les compétences nécessaires pour participer pleinement à la vie de la société et contribuer au développement durable.

En outre, par ce texte, l’Assemblée générale engagerait tous les pays, organisations intergouvernementales compétentes, organismes des Nations Unies, organisations non gouvernementales compétentes et autres parties intéressées à prendre dûment en considération la contribution de l’éducation au développement durable en arrêtant des politiques de développement nationales, régionales et internationales et des instruments de coopération internationale.

Par ailleurs, elle demanderait aux organismes compétents des Nations Unies, chacun dans les limites de son mandat et de ses moyens, de veiller à ce qu’aucun pays ne soit oublié à l’occasion de l’application de la présente résolution.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.20 a été retiré.

Mondialisation et interdépendance: coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire

La Deuxième Commission a adopté sans vote le projet de résolution intitulé « Coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire » (A/C.2/70/L.55).

Par ce texte, l’Assemblée générale demanderait au système des Nations Unies pour le développement de veiller à répondre de manière coordonnée aux besoins variés des pays à revenu intermédiaire, notamment en évaluant avec précision les priorités nationales et les besoins en question, sur la base de variables non limitées au revenu par habitant.

L’Assemblée soulignerait à ce sujet que les négociations de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement qui auront lieu en 2016 devraient accorder toute l’attention requise à la manière dont le système des Nations Unies pour le développement pourrait mieux adapter son appui aux différents contextes nationaux, et notamment apporter un appui efficace, efficient, mieux ciblé et mieux coordonné aux pays à revenu intermédiaire de manière à les aider à surmonter les grandes difficultés qu’ils rencontrent pour parvenir au développement durable, et inviterait le Conseil économique et social à examiner entre autres les propositions concrètes faites à cet effet dans le cadre du dialogue en cours sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies pour le développement.

En outre, l’Assemblée générale demanderait aux organismes compétents des Nations Unies de s’assurer dans la limite de leurs mandats respectifs et des ressources disponibles, qu’aucun pays n’est laissé de côté dans l’application de la présente résolution.

Déclaration après l’adoption

Le représentant de la Colombie, s’exprimant également au nom du Costa Rica, a souhaité que ce projet de résolution permette de mobiliser l’appui des Nations Unies en faveur des pays à revenu intermédiaire.

La représentante du Japon a déploré que cette résolution, à l’instar d’autres délégations, ait été présentée très tardivement, ce qui aura été un obstacle pour des négociations sereines.  Elle a indiqué que dans ce contexte, son pays s’était abstenu d’y participer, assurant néanmoins que le Japon se joignait au consensus sur ce texte.  Elle a aussi appelé la Commission à véritablement améliorer ses méthodes de travail.

La représentante de l’Australie est aussi allée dans le même sens en plaidant pour l’amélioration des méthodes de travail de la Commission.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.38 a été retiré.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement: mise en valeur des ressources humaines  

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Mise en valeur des ressources humaines » (A/C.2/70/L.48).

Par ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’engager les États Membres à placer la mise en valeur des ressources humaines au cœur du développement économique et social et à mettre au point des stratégies à court, à moyen et à long termes pour améliorer réellement leurs capacités en ce qui concerne les ressources humaines, dans la mesure où une croissance économique et un développement soutenus, partagés et équitables ne sont pas envisageables sans main-d’œuvre qualifiée, en bonne santé, compétente, productive et adaptable.

L’Assemblée générale demanderait également que des mesures soient prises afin d’intégrer le principe de l’égalité des sexes dans les activités de mise en valeur des ressources humaines et, notamment, que soient adoptées des politiques, stratégies et mesures ciblées visant à aider les femmes à renforcer leurs capacités et à accéder aux activités productives et, à cet égard, soulignerait qu’il importe d’assurer la pleine participation des femmes à la formulation et à l’application de ces politiques, stratégies et mesures.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.16 a été retiré.

Activités opérationnelles de développement: coopération Sud-Sud pour le développement  

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Coopération Sud-Sud » (A/C.2/70/L.54).

Si elle suivait les recommandations de sa Commission, l’assemblée générale soulignerait que la coopération Sud-Sud ne se substitue pas à la coopération Nord-Sud, mais vient la compléter.  En outre, elle demanderait que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire continuent d’être intégrées aux politiques et cadres stratégiques des fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies, selon qu’il convient et conformément à leurs mandats respectifs, dans le contexte de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Par ailleurs, l’Assemblée générale renouvellerait la demande adressée à l’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement, en sa qualité de Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement, de mettre en place un mécanisme interinstitutions mieux structuré et renforcé, coordonné par le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, afin de susciter une adhésion commune aux initiatives Sud-Sud et aux initiatives triangulaires et d’échanger des informations sur les activités de développement menées et les résultats obtenus par les divers organismes, dans le cadre de leurs modèles d’activité respectifs, à l’appui de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.

En outre, elle demanderait aussi aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leurs mandats et de leurs moyens respectifs, de faire en sorte qu’aucun État ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution.

Déclaration après l’adoption

La représentante des États-Unis est intervenue après l’adoption de ce texte pour dire que la protection des droits de la propriété intellectuelle est fondamentale pour lever des fonds nécessaires au financement de la recherche.  Elle a également argué que les transferts des technologies devraient se faire avec l’autorisation des détenteurs des brevets desdites technologies.

Le représentant de l’Afrique du Sud s’est, pour sa part, félicité du fait que ce texte ait été adopté par consensus.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.33 a été retiré.

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition » (A/C.2/70/L.49).

Par ce projet de résolution, l’Assemblée générale engagerait la communauté internationale à continuer d’appuyer le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine et son cadre de résultats, qui en est un élément essentiel et qui fournit des directives sur la planification et la mise en œuvre des programmes d’investissement.

Elle demanderait également que soit comblé l’écart entre les sexes en matière d’accès aux ressources productives dans l’agriculture, notant avec préoccupation que cet écart persiste pour de nombreux biens, intrants et services, et soulignerait la nécessité de consentir des investissements et des efforts accrus pour autonomiser les femmes, notamment celles vivant en milieu rural, de satisfaire leurs besoins alimentaires et nutritionnels et ceux de leur famille, de leur assurer des conditions de vie adéquates et des conditions de travail décentes, de garantir leur sécurité personnelle, leur plein accès à la terre et aux ressources naturelles et l’accès aux marchés locaux, régionaux et mondiaux.

En outre, l’Assemblée générale soulignerait qu’il faut réduire considérablement les pertes après récolte et autres pertes de nourriture et le volume des déchets dans toute la chaîne alimentaire en encourageant plus résolument, les bonnes pratiques de récolte, la transformation des produits agroalimentaires, l’utilisation d’installations appropriées pour l’entreposage et le conditionnement des produits et l’adoption de modes de consommation viables.

Déclaration après l’adoption

Le représentant des États-Unis a déclaré que son pays était favorable à une alimentation de qualité et durable, tout en précisant qu’il considérait que le droit à l’alimentation ne s’applique par à tous les États Membres, notamment le sien qui n’a pas adhéré au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.34 a été retiré.

La Deuxième Commission a en outre pris note de la Note du Secrétaire général par laquelle celui-ci transmet le rapport sur les principales décisions et recommandations de politiques du Comité sur la sécurité alimentaire mondiale (A/70/92–E/2015/82 et corrigendum 1).

Vers des partenariats mondiaux  

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Vers des partenariats mondiaux: démarche fondée sur des principes pour le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires intéressés » (A/C.2/70/L.24/Rev.1).

Par ce texte, l’Assemblée générale insisterait sur le rôle déterminant que les gouvernements jouent dans la promotion de pratiques commerciales responsables, notamment en mettant en place et en faisant appliquer les cadres légaux et réglementaires voulus, conformément à la législation nationale et aux priorités de développement, et inviterait les gouvernements à continuer de soutenir les efforts déployés par les Nations Unies pour mobiliser le secteur privé, selon qu’il convient.

L’Assemblée générale soulignerait également que le système des Nations Unies doit définir, pour les partenariats auxquels il participe, une stratégie commune et générale, qui mette davantage l’accent sur la transparence, la cohérence, les résultats concrets, la responsabilité et le devoir de diligence, sans imposer une rigidité excessive aux accords de partenariat. 

Elle demanderait, par ailleurs, aux acteurs du Pacte mondial de promouvoir les principes d’autonomisation des femmes et d’encourager les réseaux locaux du Pacte à faire connaître les diverses manières dont les entreprises peuvent promouvoir l’égalité des sexes dans le monde du travail et de l’entreprise et dans la société, et engagerait le secteur privé à contribuer à faire progresser l’égalité des sexes.

Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale

La Deuxième Commission a, en outre, adopté sans vote le projet de décision intitulé « Revitalisation des travaux de la Deuxième Commission » (A/C.2/70/L.51).

Si elle suivait les recommandations de sa Commission, l’Assemblée générale déciderait que la Deuxième Commission se réunira au début de 2016 afin de poursuivre l’examen de la question de la revitalisation de ses travaux.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité est divisé sur l’examen des violations des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée

7575e séance – après-midi
CS/12151

Le Conseil de sécurité est divisé sur l’examen des violations des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée

En présence de deux ex-prisonniers politiques nord-coréens, qui se sont levés silencieusement à l’invitation des États-Unis, le Conseil de sécurité a débattu cet après-midi, pour la première et la dernière fois cette année, de la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC).

Bien que cette réunion ait connu un précédent, le 22 décembre 2014, elle n’a pu se tenir qu’à l’issue d’un vote de procédure, à la demande de la Chine, pour qui « le Conseil de sécurité n’est pas l’enceinte appropriée aux Nations Unies » pour examiner une telle situation.  Le vote a recueilli 9 voix pour, 4 contre (Angola, Chine, Fédération de Russie et Venezuela) et 2 abstentions (Tchad et Nigéria).

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Zeid Al Hussein, a assuré qu’en 2015, les violations flagrantes se sont poursuivies en RPDC, comme l’ont établi la Commission internationale d’enquête, diligentée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, mais aussi les témoignages accablants de transfuges recueillis par le Bureau que le Haut-Commissariat a ouvert à Séoul en juin dernier.

C’est précisément parce que ni la Commission d’enquête, ni le Haut-Commissariat n’ont été, jusqu’à présent, en mesure de se rendre en RPDC que le Tchad a justifié son abstention lors du vote, en arguant qu’il était nécessaire d’enquêter sur le territoire nord-coréen.  Le Haut-Commissaire s’est, toutefois, réjoui d’avoir reçu tout récemment du Ministère nord-coréen des affaires étrangères une invitation à se rendre en personne dans le pays.

Enlèvements de ressortissants étrangers, disparitions forcées, traite des êtres humains, absence d’indépendance judiciaire sont au nombre des allégations relayées aujourd’hui par M. Al Hussein devant le Conseil de sécurité.  Il a ainsi affirmé que les droits fondamentaux et les libertés individuelles de « millions de personnes » étaient bafoués par un régime « repoussant », « sans équivalent dans le monde contemporain ».

« Elles ne peuvent se déplacer librement à l’intérieur du pays, ni dénoncer les injustices.  Elles ne peuvent choisir de religion.  Elles sont privées d’accès à des informations qui n’ont pas été préalablement approuvées par le régime et ne peuvent adhérer à des organisations considérées comme critiques du Gouvernement », a-t-il précisé.

De son côté, a poursuivi le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, la Commission internationale d’enquête a fait état d’un réseau de « camps de prisonniers politiques », où la famine, le travail forcé, les assassinats extrajudiciaires et exécutions sommaires, les actes de torture et les abus sexuels sont monnaie courante.  Des « centaines de milliers de personnes seraient mortes, depuis des décennies, dans ces camps, où entre 80 000 et 120 000 personnes continueraient d’être internées.

Trois types d’allégations se dégagent des enquêtes que mène, pour sa part, le Haut-Commissariat depuis la République de Corée: la dureté du traitement réservé aux prisonniers politiques nord-coréens; l’insécurité alimentaire généralisée; et les violences sexuelles et la discrimination dont sont victimes les femmes en RPDC.  La question de la séparation des familles demeure, en outre, un sujet de grave préoccupation pour la République de Corée, comme celle des enlèvements pour le Japon, deux pays qui se sont exprimés aujourd’hui.

Alors que plusieurs membres du Conseil de sécurité contestaient la pertinence de la séance de cet après-midi, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, a rappelé que la communauté internationale avait la « responsabilité collective de protéger » la population de la RPDC contre des crimes graves si les autorités de ce pays échouent à le faire.

« Les violations persistantes et les lacunes systémiques renforcent les inquiétudes de la communauté internationale sur la possibilité d’un virage abrupt, d’un événement aux répercussions considérables qui pourrait rapidement engloutir la région », a mis en garde, quant à lui, le Haut-Commissaire.

Rejetant les accusations d’une politique de « deux poids deux mesures » faites par certains membres, la représentante des États-Unis –pays qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité pendant le mois de décembre–, a estimé, elle aussi, que les violations massives, décrites aujourd’hui, constituaient une menace évidente à la paix et à la sécurité internationales.

Sa délégation estime, a-t-elle dit, que le Conseil doit déférer la situation des droits de l’homme à la Cour pénale internationale (CPI), comme l’avait encouragé, le 19 novembre dernier, la Troisième Commission de l’Assemblée générale.  C’est ce qu’ont souhaité également le Chili, l’Espagne, la France, la Lituanie et le Royaume-Uni, tous signataires de la lettre* demandant la convocation de la réunion d’aujourd’hui.

La Fédération de Russie a, pour sa part, demandé la reprise des Pourparlers à Six, afin de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Pour le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, « tout appel à la responsabilisation » doit d’ailleurs « aller de pair » avec un dialogue ouvert avec le Gouvernement de la RPDC.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a indiqué que les autorités à Pyongyang avaient donné, récemment, des signes d’engagement en ce sens.

* S/2015/931

 

LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

Déclarations

M. JEFFREY FELTMAN, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a rappelé que la Troisième Commission avait adopté, le 19 novembre, un projet de résolution sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Il a souligné que la RPDC avait la responsabilité de protéger sa population contre la menace de crimes graves et que la communauté internationale avait, quant à elle, la responsabilité collective de protéger la population de la RPDC.  La communauté internationale n’a pas encore trouvé un moyen efficace de remédier aux violations graves des droits de l’homme en RPDC évoquées par la Commission d’enquête, a-t-il concédé, en ajoutant que selon les conclusions de cette Commission, ces violations révélaient un « État sans équivalent dans le monde contemporain ».  Il a affirmé que, malgré les différentes perspectives sur ce sujet, les discussions relatives aux droits de l’homme, y compris au sein de ce Conseil, permettaient de mieux comprendre la situation sécuritaire en RPDC.  « L’histoire nous montre que les violations graves des droits de l’homme sont souvent un signe avant-coureur d’instabilité et de conflit, en particulier lorsque ces violations restent impunies. »

M. Feltman s’est ensuite dit préoccupé par les informations selon lesquelles la RPDC aurait procédé à un tir test balistique sous-marin le 28 novembre, en dépit des résolutions du Conseil de sécurité demandant une cessation de ces essais.  Bien que chaque situation soit distincte, le plan d’action relatif au programme nucléaire iranien montre que la diplomatie peut être efficace concernant les questions de non-prolifération, a-t-il assuré.  « Il y a un fort consensus international sur le besoin de paix, de stabilité et de dénucléarisation dans la péninsule coréenne », a indiqué M. Feltman, qui a appelé au dialogue.

Le Secrétaire général adjoint a expliqué que les efforts de la communauté humanitaire et l’engagement du Gouvernement de la RPDC en vue d’améliorer sa capacité de réponse à des catastrophes naturelles avaient permis une amélioration des relations entre ce pays et l’ONU.  L’ouverture croissante du Gouvernement à la conduite, avec l’ONU et des ONG, de missions d’évaluation, a-t-il estimé, ont permis un meilleur acheminement de l’aide humanitaire à ceux qui en ont le plus besoin.  M. Feltman a rappelé le rôle critique de cette aide pour la RPDC et exhorté les États Membres à accroître leur assistance.  Il a précisé que l’équipe pays des Nations Unies discutait avec le Gouvernement en vue d’élaborer un cadre stratégique pour l’aide humanitaire et le développement du pays qui serait effectif en 2017.

Rappelant que cette année marque le soixante-dixième anniversaire des Nations Unies, mais aussi le soixante-dixième anniversaire de la division de la péninsule coréenne, M. Feltman s’est dit encouragé par la tendance positive enregistrée dans le dialogue entre la RPDC et la République de Corée, en particulier « l’Accord d’août ».  Il a souligné l’engagement de la RPDC en faveur du dialogue avec l’ONU, ainsi que la volonté du Secrétaire général de jouer un rôle constructif, y compris par une visite en RPDC, dans la facilitation du dialogue entre les deux Corées.  L’invitation faite par la RPDC au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme est un signal positif, a-t-il dit.

Enfin, M. Feltman a affirmé que certains membres de ce Conseil avaient exprimé leur volonté de revoir leur position vis-à-vis de la RPDC si ce pays adoptait des mesures concrètes sur les droits de l’homme.  Il a ajouté que la discussion de ce jour était l’occasion pour la RPDC et la communauté internationale de prendre des mesures concrètes afin d’améliorer les droits de l’homme et les conditions de vie de la population nord-coréenne.  « J’exhorte la RPDC et les États Membres concernés à prendre de telles mesures », a-t-il dit avant de conclure.

M. ZEID RA’AD ZEID AL HUSSEIN, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré que l’enlèvement de ressortissants étrangers, les disparitions forcées et le trafic et le mouvement continu de réfugiés et de demandeurs d’asile le démontrent clairement: les violations flagrantes des droits de l’homme se poursuivent en République démocratique populaire de Corée (RPDC), où les victimes sont toujours privées de recours et de procédures pour la reddition des comptes par une justice indépendante.  Jugeant opportun de discuter de cette situation au moment où nous célébrons la Journée des droits de l’homme,  M. Al-Hussein a affirmé que des millions de personnes voyaient leurs droits fondamentaux et leurs libertés individuelles bafoués.  « Elles ne peuvent pas se déplacer librement à l’intérieur du pays, ni dénoncer les injustices.  Elles ne peuvent pas choisir leur religion.  Elles sont privées d’accès à des informations qui ne bénéficient pas de l’approbation du régime et ne peuvent adhérer à des organisations considérées comme critiques du Gouvernement », a-t-il précisé.

La Commission internationale d’enquête établie par le Conseil des droits de l’homme a décrit en détail la « nature repoussante » du réseau de camps de prisonniers politiques, où même des enfants sont délibérément affamés, contraints au travail forcé, victimes d’assassinats extrajudiciaires et d’exécutions sommaires, torturés et abusés sexuellement.  La Commission, a poursuivi le Haut-Commissaire, a indiqué que des centaines de milliers de personnes avaient péri dans ces camps au cours des décennies écoulées et qu’entre 80 000 et 120 000 personnes y sont toujours retenues contre leur gré.  « Cette année, le Haut-Commissariat a commencé de mettre en œuvre les recommandations de la Commission d’enquête, pour qui « la gravité, l’ampleur et la nature des violations des droits de l’homme révèlent un État sans équivalent dans le monde contemporain » et des crimes contre l’humanité ont été commis.  Au nombre de ces recommandations, figure l’établissement d’un bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a été inauguré à Séoul en juin dernier.  Il a depuis recueilli de nombreux témoignages accablants, qui confirment l’aggravation de la situation en RPDC.  M. Al Hussein a par ailleurs dénoncé les menaces adressées par le régime de Pyongyang contre le Bureau du Haut-Commissariat à Séoul.  Le Haut-Commissaire s’est toutefois félicité de l’invitation qui vient de lui être adressée par le Ministre des affaires étrangères de la RPDC pour qu’il se rende dans le pays.  « Mon bureau est maintenant engagé avec les autorités du pays pour étudier les modalités d’une éventuelle visite », a-t-il dit.

Trois types d’allégations ont été identifiés dans le cadre des enquêtes du Haut-Commissariat.  Tout d’abord, le « traitement sévère » infligé aux détenus dans les camps de prisonniers politiques et dans d’autres lieux de détention, en particulier aux premiers stades de la procédure pénale. Privés d’accès à des avocats indépendants, ils subissent des conditions de détention « inhumaines », dont des actes de torture lors des interrogatoires, a accusé le Haut-Commissaire.  La seconde allégation récurrente porte sur l’insécurité alimentaire en RPDC, en raison de l’« échec » du système public de distribution des vivres.  Étant donné les inégalités sociales au sein de la RPDC, la vulnérabilité des populations les plus pauvres demeure préoccupante.  Troisièmement, comme dans de nombreux autres pays, les femmes de la RPDC sont victimes de violences sexuelles et de discrimination.  Leur souffrance semble être exacerbée par l’absence de « prise de conscience » que cette violence est « inacceptable » mais aussi de mécanismes de soutien appropriés.  En outre, les récentes restrictions imposées aux mouvements à la frontière avec la Chine, souvent empruntée par les femmes qui font du commerce privé, ont d’autant plus limité leur capacité à subvenir à leurs propres familles, aggravant leur vulnérabilité face à la traite d’êtres humains.

Si des progrès ont été observés s’agissant des réunions avec les familles, la question des enlèvements internationaux demeure un sujet de très grave préoccupation, a poursuivi le Haut-Commissaire.  Alors qu’une Commission spéciale d’enquête sur cette question a été créée en RPDC, aucune information n’a été fournie depuis sur ses conclusions.  De même, le sort de centaines de victimes d’enlèvement de la République de Corée doit être éclairci.  Le 21 septembre dernier, le Haut-Commissariat a organisé des consultations sur la situation des droits de l’homme en RPDC, y compris la question des enlèvements internationaux, des disparitions forcées et les questions connexes.  « Cela a été suivi par une visite au Japon par mon équipe de Séoul », a précisé M. Al Hussein.

Une fois de plus, cette année, l’Assemblée générale a demandé au Conseil de sécurité de prendre des mesures en renvoyant la situation en RPDC devant la Cour pénale internationale (CPI), étant donné l’ampleur et l’extrême gravité des allégations, a rappelé M. Al-Hussein.  Tout appel à la responsabilisation doit cependant aller de pair avec un dialogue ouvert avec le Gouvernement de la RPDC, qu’il a encouragée aux réformes et à accepter de l’aide.  « Les violations persistantes et les lacunes systémiques renforcent les inquiétudes de la communauté internationale sur la possibilité d’un virage abrupt, d’un événement aux conséquences considérables qui pourrait rapidement engloutir la région.  Comme nous l’avons dit à maintes reprises, si la communauté internationale souhaite sérieusement atténuer les tensions dans la région, davantage doit être fait sur un plan collectif pour veiller au respect des droits de l’homme en RPDC », a déclaré le Haut-Commissaire avant de conclure.

M. PETER WILSON (Royaume-Uni) a affirmé que la RPDC était un État totalitaire, qui affame sa population.  « Nous ne sommes pas ici pour régler des comptes mais parce que les violations commises en RPDC ne peuvent pas être ignorées. »  Si un État ne respecte pas les droits de l’homme, tous les États doivent être préoccupés, a-t-il précisé.  Le représentant britannique a vivement déploré la priorité que les autorités de la RPDC accordent au renforcement des capacités militaires de leur pays au lieu de veiller à assurer la sécurité alimentaire de la population.  « La résolution de la Troisième Commission reflète la conviction commune que nous voulons pour la RPDC, le respect des droits de l’homme que nous voulons pour nous-mêmes », a affirmé le délégué.

Il s’est ensuite félicité de l’ouverture d’un bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Séoul, malgré les menaces essuyées par ce Bureau, avant de rappeler qu’il incombait en premier lieu aux autorités de la RPDC d’améliorer les droits de l’homme dans le pays.  Le délégué a dit attendre avec impatience la manière dont les autorités nord-coréennes  allaient mettre en œuvre les recommandations de l’examen périodique universel.  Nous verrons alors que les autorités de ce pays n’ont rien à cacher, a-t-il dit, en ajoutant que le monde avait les yeux rivés sur la RPDC.  Enfin, le représentant du Royaume-Uni a appuyé l’appel lancé au sein de ce Conseil en vue d’assurer la reddition des comptes en RPDC, y compris par la saisine de la CPI.

M. WANG MIN (Chine) a rappelé que son gouvernement était opposé à l’examen de la situation des droits de l’homme en RPDC par le Conseil de sécurité.  Maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne, qu’il faudrait dénucléariser, est un équilibre délicat qui requiert, selon lui, un dialogue constant avec toutes les parties prenantes.  La Chine, pour sa part, s’y emploie, en déployant des efforts inlassables et appelle la communauté internationale à se joindre à elle, a-t-il dit.

M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) a rappelé l’appui inconditionnel de son pays aux efforts de non-prolifération nucléaire.  Il a déclaré avoir voté contre l’inscription de ce point à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, « parce que la situation des droits de l’homme en RPDC ne constitue pas une menace à la paix et à la sécurité internationales et ne relève donc pas du mandat de ce Conseil ».  Il a ajouté que l’Assemblée générale s’était d’ores et déjà saisie de cette question et que le Conseil des droits de l’homme était l’instance appropriée pour en débattre.  Pourfendant la politique des « deux poids deux mesures » qui a présidé, selon lui, à l’inscription de ce point à l’ordre du jour, le délégué a rappelé que des États mécènes du terrorisme, au sein desquels des violations des droits de l’homme sont commises, n’étaient pas condamnés par ce Conseil.

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a rappelé que le respect de l’état de droit était étroitement lié à la paix et à la stabilité internationales.  Or, la RPDC est engagée dans un exercice de militarisation extrême dans le cadre de sa politique dite « Seon Gun ».  Dans la mesure où la situation des droits de l’homme dans ce pays ne s’est pas améliorée de façon notable depuis l’année dernière, il convient que le Conseil aborde de nouveau ce sujet.

Mme Schwalger a évoqué plusieurs violations des droits de l’homme citées par le Rapporteur spécial et la Commission d’enquête, dont l’exécution publique de 1 382 personnes entre 2010 et 2014, et la détention de 120 000 prisonniers politiques dans des camps.  Elle a en outre jugé « inacceptables » les menaces proférées par la RPDC à l’encontre du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Séoul.  Elle a toutefois noté que le pays avait accepté près de la moitié des recommandations faites lors du second Examen périodique universel (EPU).

« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sortir les Nord-Coréens de leur isolation forcée », et pour poursuivre les discussions sur la responsabilité de la RPDC, a conclu la représentante, en rappelant le rôle central de la péninsule nord-coréenne dans la sécurité de la région Asie-Pacifique.

M. TCHOULI GOMBO (Tchad) a réitéré ses vives inquiétudes concernant la situation des droits de l’homme en RPDC, tout en précisant que sa délégation s’était abstenue lors du vote de procédure car les enquêtes qui avaient été menées n’ont pas eu lieu sur le territoire de la RPDC.  C’est pourquoi nous appelons à la « prudence » et demandons des investigations « plus poussées » pour établir les responsabilités d’une manière « sans équivoque ».  En outre, a indiqué le représentant, l’examen de la situation des droits de l’homme en RPDC devrait être élargi à toutes les autres situations comparables dans d’autres pays du monde.  Il a ensuite plaidé en faveur de la mise en place d’un cadre de coopération idoine entre la RPDC et les structures onusiennes chargées d’enquêter sur les violations des droits de l’homme.  Le délégué du Tchad a appelé, en conclusion, toutes les parties ayant de l’influence sur la RPDC à l’exercer pour parvenir à rétablir le dialogue.

Mme DINA KAWAR (Jordanie) a déploré les violations massives des droits de l’homme commises en RPDC, en particulier à l’encontre des femmes et des enfants, et qui pourraient constituer des crimes contre l’humanité.  Citant la menace de tirs nucléaires qui planent au-dessus de la péninsule coréenne du fait de la RPDC, elle a soutenu que la situation déplorable des droits de l’homme en RPDC constituait bel et bien une menace à la paix et à la sécurité internationales.  La représentante de la Jordanie a exhorté les autorités de la RPDC à coopérer avec le Rapporteur spécial et à respecter les pertinentes résolutions du Conseil de sécurité.  Mme Kawar a estimé que le Conseil devrait présenter un front uni sur cette question.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a indiqué que l’examen de cette situation des droits de l’homme au Conseil illustrait l’application de la politique des « deux poids deux mesures » qui devrait plutôt se pencher en priorité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine.  Le Conseil de sécurité outrepasse aujourd’hui ses prérogatives, a-t-il affirmé, en rappelant que le Conseil des droits de l’homme était l’enceinte appropriée pour ce type de débat, tout particulièrement son Examen périodique universel.  La situation dans la péninsule coréenne demeure complexe et délicate, a fait observer le délégué, pour qui la « politisation » des droits de l’homme par certains pays est « inefficace » et ne fait que saper la réalisation des objectifs premiers de l’ONU.  Le représentant du Venezuela a rappelé, avant de conclure, que le Conseil de sécurité devrait s’acquitter de ses responsabilités et s’en tenir aux questions liées au maintien de la paix et de la sécurité internationales. 

« La situation dramatique des droits de l’homme en Corée du Nord n’a pas évolué », a affirmé M. ALEXIS LAMEK (France).  Après avoir dénoncé la poursuite de violations systématiques et de crimes « d’un autre âge », il est revenu en particulier sur les disparitions forcées qui sont innombrables dans un territoire qui ne permet pas leur recensement.  Si les autorités nord-coréennes ont reconnu leur responsabilité pour une partie des cas de disparitions, « il leur revient de répondre à l’inquiétude des familles et de permettre le retour des personnes enlevées », a-t-il insisté.  La France soutient la stratégie du Rapporteur spécial dans cette perspective, de même que la mission du Comité et du Groupe de travail sur les disparitions forcées.

La France est particulièrement attachée à la lutte contre l’impunité.  « Au-delà de l’indignation, c’est la seule réponse qui permet la justice et le retour durable de l’état de droit », a poursuivi M. Lamek.  Les responsables des crimes commis en « Corée du Nord » devront rendre des comptes devant la justice.  « Certains des crimes décrits par la Commission d’enquête pourraient être constitutifs, par leur ampleur et leur gravité, de crimes contre l’humanité, au sens du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) ».  En ce sens, a-t-il précisé, la recommandation adressée par la Commission d’enquête visant à déférer la situation à la Cour, « mérite toute l’attention du Conseil ».

Pour le représentant, il faudrait continuer à documenter les violations et à faire la lumière sur les crimes.  « Ces crimes sont commis dans l’obscurité des geôles et des camps, dans un État qui refuse l’accès à toute forme d’observation, qu’elle vienne de la société civile, des médias, des défenseurs des droits, ou qu’elle vienne des organisations compétentes de l’ONU », a-t-il précisé.  M. Lamek a ajouté que l’ampleur des violations, à l’échelle d’un système gouvernemental, constituait en soi une menace à la paix et à la sécurité internationales.  C’est pourquoi il importe que le Conseil de sécurité, saisi de cette situation, continue d’être mobilisé.      

Mme DAINIUS BAUBLYS (Lituanie) a relevé que la Lituanie faisait partie des neuf pays membres du Conseil de sécurité favorables à la tenue de cette réunion publique.  La menace posée à la paix et à la sécurité internationales par la RPDC ne résulte pas que de ses programmes d’armes nucléaires clandestins.  Elle résulte aussi des violations « massives et atroces » des droits de l’homme qu’elle commet contre son peuple.  Depuis des décennies, a martelé la représentante, la RPDC commet des crimes qui choquent la conscience de l’humanité.  « La communauté internationale doit accepter sa responsabilité de protéger la population de la RPDC. »

Pour la représentante de la Lituanie, la situation en RPDC devrait être déférée à la CPI.  Elle a également estimé que le Conseil de sécurité devrait envisager des sanctions ciblées contre les principaux responsables des crimes contre l’humanité.  En outre, la situation des droits de l’homme en RPDC devrait être régulièrement inscrite à l’ordre du jour du Conseil.  La représentante a estimé que le Conseil devrait demander aux autorités nord-coréennes d’appliquer sans tarder les recommandations de la Commission d’enquête.

M. USMAN SARKI (Nigéria) a assuré que son pays accordait une grande importance aux droits de l’homme.  Il a noté qu’il pouvait y avoir des divergences de vue sur la manière de promouvoir les droits de l’homme et la paix.  Les États souverains doivent s’impliquer en faveur des questions des droits de l’homme qui les concernent, sur la base d’un respect mutuel, a-t-il affirmé.  La question des droits de l’homme ne doit pas être liée à celle de la prolifération des armes nucléaires, a fait remarquer le représentant du Nigéria.  Il a rappelé que les mécanismes de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme, en particulier l’Examen périodique universel, avaient montré leur efficacité.  Le délégué a noté, à ce propos, que la RPDC avait pris part aux premiers cycles de cet examen et ratifié certains instruments conventionnels de défense des droits de l’homme.

M. EVGENY T. ZAGAYNOV (Fédération de Russie) a rappelé l’opposition de sa délégation à la tenue de cette réunion et à celle qui l’avait précédée le 22 décembre 2014.  Il a estimé que l’examen du point à l’ordre du jour déjà « surchargé » du Conseil de sécurité ne relève en rien de la compétence du Conseil de sécurité, mais de celle du Conseil des droits de l’homme.  Le Conseil serait, selon lui, avisé de se concentrer à l’avenir sur les situations qui font peser une menace pour la paix et la sécurité internationales, ce qui n’est pas le cas des droits de l’homme en RPDC.  S’agissant de ce pays, le représentant russe a insisté sur la nécessité de reprendre les pourparlers à Six, priorité dont nous éloigne la réunion d’aujourd’hui.

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili), saluant cette réunion organisée à l’appel de la Troisième Commission de l’Assemblée générale, a reconnu qu’il faudrait étudier la possibilité de déférer la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) à la Cour pénale internationale (CPI).  Il s’est inquiété des graves violations des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité commis en RPDC et du climat d’impunité qui y prévaut.  Jugeant impératif de protéger la population touchée par ces violations, il a exhorté la RPDC à reconnaître les recommandations formulées par la Commission d’enquête et le Rapporteur spécial et, notamment, à coopérer avec le système des Nations Unies.

M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a affirmé que les violations massives des droits de l’homme en RPDC représentaient une menace à la paix et à la sécurité internationales et appuyé l’inscription de ce point à l’ordre du jour du Conseil.  Il a déclaré que ces violations constituaient des crimes contre l’humanité et menaçaient la stabilité de la région.  Les interventions des représentants du Japon et de la République de Corée seront utiles à ce Conseil pour s’en convaincre, a-t-il estimé.  « Le Gouvernement nord-coréen est le premier responsable de cette situation déplorable et, face à son inaction, la communauté internationale doit assumer ses responsabilités », a-t-il souligné.

Le représentant a estimé que le moment était venu pour le Conseil de répondre à ces violations, et ce, sans préjudice des questions de non-prolifération dont il est également saisi.  Il ne s’agit pas de politiser cette question, mais de remédier à notre inaction, a assuré le délégué.  Il a ainsi invité la communauté internationale à aller au-delà des condamnations verbales et à montrer qu’elle était prête à régler cette situation.  Le  Conseil, a-t-il dit, doit appuyer la stratégie du Rapporteur spécial.  Il a également souhaité que le Conseil lance un message sans équivoque à Pyongyang et fasse montre d’un engagement sans équivoque dans la lutte contre l’impunité, y compris par la saisine de la CPI.  En conclusion, le délégué a salué l’ouverture d’un Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Séoul et souligné  l’importance du rôle des organisations régionales pour améliorer les droits de l’homme en RPDC.

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) a exprimé son soutien à l’examen de la question à l’ordre du jour du Conseil aujourd’hui tout en rappelant les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.  Il s’est félicité du dialogue qui s’est amorcé entre le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et la RPDC, tout en encourageant ce pays à une plus grande coopération avec l’ensemble des entités du système des Nations Unies.  Le délégué a aussi salué les engagements pris récemment par la RPDC et la Corée dans le cadre de leur relation bilatérale.  Avant de conclure, il s’est déclaré convaincu que les pourparlers à Six demeuraient toujours la meilleure formule pour atténuer les tensions dans la péninsule coréenne.

Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a affirmé que les violations massives des droits de l’homme en RPDC constituaient une menace à la paix et à la sécurité internationales.  S’étonnant que certains membres du Conseil de sécurité avaient émis des critiques sur le recours à la politique des « deux poids deux mesures », elle a prévenu que l’histoire montrera que leurs objections étaient mal fondées.  Elle a souligné la nature totalitaire du régime nord-coréen, lequel, comme l’a affirmé la Commission d’enquête, n’a pas d’équivalent dans le monde contemporain. « Connaissez-vous un autre régime de ce type? »  a demandé la déléguée, en s’adressant à ceux qui pourraient en douter.

Mme Power a ensuite longuement détaillé les violations épouvantables commises en toute impunité en RPDC, parmi lesquelles les exécutions extrajudiciaires, l’enfermement dans des camps et les emprisonnements de ressortissants étrangers.  Elle a souligné aussi l’acuité de la faim dont souffrent les habitants de la RPDC.  Le Gouvernement nord-coréen cherche à déshumaniser son propre peuple car il sait que sa mainmise sur le pouvoir dépend de l’état de terreur dans lequel ce peuple est plongé, a-t-elle précisé.  Mme Power a ensuite décrit les épreuves traversées par deux anciens prisonniers politiques nord-coréens, un homme et une femme, qui se trouvaient dans la salle et qui se sont levés à sa demande.  La représentante des États-Unis a fait observer que la jeune femme avait vu des membres de sa famille mourir de faim, tandis que le jeune homme avait été torturé, en étant notamment pendu par les bras, avant que les deux ne puissent quitter le pays.  Des millions de personnes traversent des épreuves similaires, a affirmé Mme Power.

« Aucun membre de ce Conseil ne peut se permettre d’ignorer la réalité du régime de la RPDC », a-t-elle dit, en soulignant le mépris de ce pays pour les résolutions du Conseil et sa volonté affichée de détruire ses voisins.  La déléguée a ainsi expliqué que la RPDC avait fait du bureau du Haut-Commissariat  des Nations Unies aux droits de l’homme à Séoul une cible. Il est difficile d’imaginer un État Membre de l’ONU proférer de telles menaces contre le personnel de l’ONU, a-t-elle dit.  Il ne faudrait pas, a-t-elle prévenu, prendre à la légère les tentatives d’intimation de la RPDC.  Elle a affirmé qu’il incombait à ce Conseil d’agir et de prendre des mesures pour que les responsables des horreurs commises dans ce pays soient jugés.  Ce serait une erreur que d’adopter une rhétorique plus conciliante avec la RPDC sur cette question des droits de l’homme, a-t-elle dit,  avant de souligner qu’il était nécessaire de rester ferme.  Le Conseil doit se réunir, examiner cette situation et la déférer à la Cour pénale internationale, a-t-elle argumenté, en formant l’espoir que ce message de fermeté parviendra à la population nord-coréenne en dépit du contrôle exercé par le régime.  Il est urgent de mettre fin au cauchemar que vit la population de la RPDC, a-t-elle affirmé.

Mme Power a également invité les États Membres concernés à ne pas expulser vers la Corée du Nord les personnes ayant réussi à s’en échapper, en raison des mauvais traitements que ceux-ci risquent d’y subir.  Elle a mentionné le sort d’une personne ayant fui la RPDC pour les États-Unis mais qui continue de se sentir solidaire des millions de personnes laissées derrière elle.  « Nous devons tous porter le fardeau de ces millions de personnes », a conclu la déléguée.  C’est la raison pour laquelle le Conseil devrait continuer de se réunir sur cette question, de se documenter sur les horreurs commises et de tout faire pour qu’un jour justice soit rendue, a-t-elle expliqué avant de conclure son intervention.

M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) s’est dit préoccupé par les violations persistantes des droits de l’homme commises par la RPDC à l’encontre de ses citoyens et qui s’étendent aux ressortissants d’autres pays, y compris Japonais.  En novembre dernier, a-t-il souligné, la Troisième Commission avait adopté, par 112 voix pour, une nouvelle résolution demandant une amélioration de la situation.  Ce texte sera adopté en séance plénière la semaine prochaine. 

Malheureusement, a déploré M. Yoshikawa, la situation reste inchangée en RPDC.  Pour lui, les violations graves des droits de l’homme sont un signe précurseur d’instabilité et de conflit.  Selon le rapport de la Commission d’enquête, des centaines de ressortissants de la République de Corée, du Japon, et d’autres États ont été enlevés et se voient refuser le droit de quitter le pays.  À ce sujet, le Japon demande à la RPDC de résoudre sans attendre cette question.  Enfin, a conclu le représentant, « il est essentiel que le Conseil de sécurité reste saisi de la situation ». 

M. OH JOON (République de Corée) a constaté que la situation des droits de l’homme en RPDC n’avait pas véritablement évolué depuis l’année dernière.  Les violations se poursuivent et, dans certains cas, s’aggravent.  Il est important d’examiner la question des droits de l’homme en « Corée du Nord », à la fois pour promouvoir les droits de l’homme en tant que valeur universelle et pour maintenir la paix dans la péninsule coréenne.  Par conséquent, le représentant a demandé au Conseil de sécurité de continuer à jouer « un rôle actif » pour améliorer la situation.

M. Oh a espéré que la RPDC coopérera avec les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies.  L’année 2015 marque 70 ans de division de la nation coréenne, a-t-il fait remarquer.  La question des familles séparées, dont les membres ont en moyenne 80 ans d’âge, reste « la préoccupation d’ordre humanitaire la plus urgente pour le peuple coréen », a poursuivi M. Oh. Il a souhaité que la RPDC se joigne à la République de Corée pour résoudre cette question, y compris en organisant régulièrement des réunions familiales.  Il a conclu son intervention en citant le livre intitulé « The girl with seven names », écrit récemment par une jeune femme nord-coréenne ayant fui son pays.   

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: face aux besoins sans précédent, les délégations comptent sur le Sommet mondial d’Istanbul pour « ranimer la flamme de l’action humanitaire »

Soixante-dixième session
71e séance – matin
AG/11738

Assemblée générale: face aux besoins sans précédent, les délégations comptent sur le Sommet mondial d’Istanbul pour « ranimer la flamme de l’action humanitaire »

Avec 125 millions de personnes dont 60 millions de déplacés en besoin d’assistance dans le monde et la multiplication des crises liées aux conflits armés et aux catastrophes naturelles, l’Assemblée générale a appelé, aujourd’hui, à renforcer l’architecture humanitaire des Nations Unies, les délégations comptant sur le premier Sommet humanitaire mondial, en mai à Istanbul, pour « ranimer la flamme de l’action humanitaire », comme l’a traduit le représentant du Canada.

L’Assemblée a adopté par consensus une résolution* sur le renforcement de la coordination humanitaire d’urgence fournie par les organisations des Nations Unies qui « réaffirme le rôle de chef de file de l’ONU dans la réponse aux besoins humanitaires et réitère la légitimité de son action », a noté le représentant de la Suède en la présentant.  Il a appelé à « faire plus et mieux » avec des ressources qui, quoiqu’ayant atteint un niveau record de 10 milliards de dollars, ne représentent que la moitié du financement requis en 2015, a fait remarquer le représentant de l’Union européenne. 

Son homologue suédois a expliqué que, cette année dans la résolution, l’approche sur le financement de l’action humanitaire a été renforcée car l’écart entre « ce qu’il faut et ce qu’on a » ne cesse de se creuser.  Il a aussi indiqué que le rôle des femmes dans l’action humanitaire a été souligné encore plus  et qu’un nouveau paragraphe parle spécifiquement de la nécessité de renforcer les services d’appui aux enfants dans les crises humanitaires.  La résolution contient un libellé « nouveau et plus fort » sur d’autres questions importantes dont la protection des réfugiés et des déplacés, la redevabilité dans la réponse aux besoins des populations affectées, la réduction des risques de catastrophe et la réponse humanitaire dans le contexte des crises sanitaires mondiales comme celle d’Ebola.

Les délégations ont dit compter sur le Sommet humanitaire mondial à Istanbul, en mai 2016, pour approfondir ces questions, après les réunions prévues par le Secrétaire général en février et mars 2016 sur le financement des réponses à la crise syrienne et avant une réunion de haut niveau qui sera convoquée en septembre, avant le débat général, car « davantage de crises affectent davantage de gens plus longtemps », a insisté le représentant de l’Italie en appelant à placer les besoins humanitaires au cœur de l’agenda international.

Son homologue de la Fédération de Russie s’est montré dubitatif: quel est l’ordre du jour du Sommet?  Dans quel format participeront les chefs d’État et de gouvernement?  Quelles sont les décisions attendues?  Auront-elles un caractère contraignant? a demandé le représentant.  Le délégué du Japon a lui aussi demandé au Secrétariat de « clarifier ce qui est attendu du Sommet » d’Istanbul, une première « historique » a souligné son homologue de la République de Corée, qui doit contribuer à « ré-inspirer et revigorer l’humanitarisme mondial » ou à « ranimer la flamme de l’action humanitaire », comme l’a dit le représentant du Canada.  Pour le représentant de la Turquie, le Sommet doit identifier des solutions à la question des réfugiés, y compris la situation des pays d’accueil.  Son homologue de la Syrie a dit ne pas comprendre pourquoi le Secrétaire général a confié l’organisation du Sommet à un pays qui facilite l’entrée des terroristes en Syrie et le trafic des biens culturels. 

L’Assemblée générale a également adopté par consensus une résolution** sur l’assistance au peuple palestinien ».  Comme l’a rappelé la représentante de l’Union européenne, qui a présenté le texte, la résolution appelle à la concrétisation des engagements pris au Caire pour la reconstruction de Gaza.  Elle a appelé les États à ouvrir leurs marchés aux exportations des produits palestiniens dans les conditions les plus favorables.  L’Observatrice de la Palestine, qui est intervenue après que le représentant d’Israël a affirmé la détermination de son pays de poursuivre l’aide humanitaire aux Palestiniens, a renouvelé son appel à l’ONU pour qu’elle maintienne sa présence tant que les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’autodétermination, seront niés et que des défis humanitaires et de développement graves lui seront imposés. 

Dans la résolution*** consacrée à la sûreté et la sécurité du personnel humanitaire des Nations Unies, les délégations se félicitent du changement de paradigme du système des Nations Unies, de « quand partir » à « comment rester », a expliqué la représentante de l’Union européenne qui l’a présentée.  Le texte**** sur la coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles contient, comme l’a dit le représentant de l’Afrique du Sud, des éléments nouveaux fondés sur les recommandations du rapport du Secrétaire général et la Déclaration et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030.

L’Assemblée générale a aussi adopté un texte***** sur un monde contre la violence et l’extrémisme violent, présenté par l’Iran.  Le problème n’est pas le message mais le messager car l’Iran qui demande qu’on mette un terme à la violence, c’est « comme si un ventriloque demandait à sa marionnette de se taire », a commenté le représentant d’Israël, sans que l’Iran n’exerce son droit de réponse.

Un dernier texte****** a été adopté pour marquer le vingtième anniversaire de la participation des « Casques blancs », aux opérations de secours humanitaires de l’ONU.  L’Assemblée générale a, par ailleurs, élu sans vote l’Iraq au Comité du programme et de la coordination pour un mandat commençant à la date de l’élection et prenant fin le 31 décembre 2017. 

L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, vendredi 11 décembre, à partir de 10 heures.

*A/70/L.29

**A/70/L.18

***A/70/L.25

****A/70/L.30

*****A/70/L.21

******A/70/L.27

RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE (A/70/383)

Déclarations

M. MOGENS LYKKETOFT, Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, a déclaré que le rapport du Secrétaire général montre les défis auxquels est confrontée la communauté internationale au moment où des besoins humanitaires sans précédent naissent dans plusieurs parties du monde.  Parmi les défis, le Président a cité le fait que le monde compte aujourd’hui 60 millions de personnes déplacées dont la moitié est composée d’enfants.  Ces quatre dernières années, la communauté internationale a répondu à ces défis en augmentant constamment son assistance humanitaire.  Les pays voisins des « épicentres humanitaires » ont géré « admirablement » les millions de personnes fuyant conflits et instabilité.  D’autres pays dans le monde ont également accueilli les réfugiés, a rappelé le Président.

Pourtant aujourd’hui, a-t-il poursuivi, au 30 novembre, les Plans de réponse humanitaire de l’ONU n’étaient financés qu’à hauteur de 49%, alors que les études montrent que les besoins augmenteront encore en 2016.  Il faut donc « une réponse plus adéquate, plus globale et plus cohérente » à la crise humanitaire et des réfugiés.  C’était là, a dit le Président, l’objet d’une réunion informelle que l’Assemblée générale a tenu le 19 novembre dernier et de la réunion plénière du 20 novembre sur les demandeurs d’asile syriens.

Ces réunions ont montré qu’il faut « plus de leadership, plus d’actions et plus de ressources », a martelé le Président, rappelant que le Secrétaire général a présenté une feuille de route comprenant des réunions, en février et en mars 2016, sur le financement des besoins des réfugiés syriens et leur réinstallation.  La feuille de route comprend aussi le Sommet humanitaire mondial de mai qui sera l’occasion pour la communauté internationale de se réunir autour « d’un new deal » de l’action humanitaire.  Le Secrétaire général a également annoncé la tenue d’une Réunion de haut niveau en septembre 2016, sur les grands mouvements des réfugiés et des migrants pour lequel il présentera un rapport préparatoire.  À cet égard, le Président de l’Assemblée a annoncé qu’il soumettra prochainement un projet de décision sur cette Réunion de haut niveau.

Avant de conclure, il a rappelé qu’hier le monde a commémoré pour la première fois la « Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime », qui touche une dimension importante du génocide, à savoir l’aide aux survivants, en particulier les orphelins, les veuves et les victimes de violence sexuelle. 

Présentant le projet de résolution sur le « vingtième anniversaire de la participation de volontaires, les « Casques blancs », aux opérations de secours humanitaires et aux activités de relèvement et de coopération technique pour le développement entreprises par les organismes des Nations Unies, M. CARLOS ZABALLA (Argentine) a salué le travail des Casques bleus, « outils de solidarité ».  Il a souligné qu’en Amérique latine, ils ont joué un rôle essentiel dans le renforcement des organismes régionaux de gestion des risques de catastrophe.  À une époque où les catastrophes sont de moins en moins naturelles et de plus en plus dévastatrices, les efforts des pays en développement en la matière méritent une attention particulière, a estimé le représentant en encourageant le consensus autour du projet de résolution.

Au nom de l’Union européenne, Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a présenté les projets de résolution relatifs à la sécurité et la sûreté du personnel humanitaire et la protection du personnel des Nations Unies » et sur « l’assistance au peuple palestinien ».  Elle a rappelé qu’en 2014, 121 agents humanitaires ont été tués, 88 blessés et 120 enlevés dans l’exercice de leur mission.  L’environnement opérationnel de ce personnel est devenu nettement plus dangereux, comme en témoigne l’augmentation des attaques directes contre les locaux et les véhicules des Nations Unies.  L’impact heureusement limité de ces attaques illustre également l’importance des mesures efficaces d’atténuation des risques, s’est réjouie la représentante.  De plus en plus, a-t-elle dit, nous attendons des Nations Unies « to stay and deliver », qu’elles restent sur place et exécutent les programmes les plus essentiels, y compris l’assistance humanitaire vitale, et ce même dans des environnements dangereux.  La résolution se félicite du changement de paradigme du système des Nations Unies, de « quand partir » à « comment rester ». 

L’Union européenne, a insisté la représentante, souligne qu’il est de « notre devoir » de reconnaître l’engagement des agents humanitaires du personnel de l’ONU et du personnel associé, de soutenir leur travail et de faire tout ce qui est en « notre pouvoir » pour renforcer encore leur sûreté et leur sécurité.  Le projet de résolution démontre que cette préoccupation est partagée par toutes les délégations, le texte « ambitieux » de cette année ayant été agréé à l’unanimité pendant les consultations informelles. 

La représentante a ensuite parlé de l’assistance au peuple palestinien, en indiquant que le projet de résolution souligne en particulier l’importance du travail des Nations Unies et de ses agences.  Afin d’assurer que l’aide puisse être fournie de manière efficace, il importe, a souligné la représentante, que les engagements pris au Caire pour la reconstruction de Gaza se concrétisent en temps utile et que les États ouvrent leurs marchés aux exportations des produits palestiniens dans les conditions les plus favorables. 

M. OLOF SKOOG (Suède) a présenté le projet de la résolution omnibus sur « le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies » qui réaffirme le rôle de chef de file de l’ONU dans la réponse aux besoins humanitaires et réitère la légitimité de son action.  Cette année, de nouveaux éléments y ont été introduits, a dit le représentant, et plusieurs autres ont été renforcés, faisant du texte une plateforme encore plus solide de l’action humanitaire.  L’approche sur le financement de l’action humanitaire a été renforcée car l’écart entre « ce qu’il faut et ce qu’on a » ne cesse de se creuser.  Il faut faire plus et mieux, a estimé le représentant, en soulignant d’emblée l’importance du rapport du Groupe de travail de haut niveau du Secrétaire général sur le financement de l’action humanitaire. 

Le représentant a aussi indiqué que le rôle des femmes dans l’action humanitaire a été souligné encore plus dans le projet de résolution qui comprend de « nouveaux éléments forts » sur la nécessité de les impliquer dans tous les processus de prise de décisions à tous les niveaux et de renforcer les efforts pour prévenir, réagir et poursuivre les actes de violence sexuelle et fondés sur le sexe dans les urgences humanitaires.  Enfin, le représentant a attiré l’attention sur un nouveau paragraphe qui parle spécifiquement de la nécessité de renforcer les services d’appui aux enfants dans les crises humanitaires. 

Le projet de résolution, a-t-il résumé, contient un libellé « nouveau et plus fort » sur d’autres questions importantes dont la protection des réfugiés et des déplacés, la responsabilité dans la réponse aux besoins des populations affectées, la réduction des risques de catastrophe et la réponse humanitaire dans le contexte des crises sanitaires mondiales comme celle d’Ebola.

Le représentant a enchainé dans une déclaration conjointe avec l’Inde, insistant sur le fait que le système humanitaire doit être renforcé.  Les besoins sont plus grands que jamais comme en témoigne le fait que 120 millions de personnes dans le monde sont en demande d’assistance dont 60 millions de réfugiés et déplacés.  Le représentant a réclamé un nouveau partenariat pour l’aide humanitaire réunissant l’ensemble de la communauté internationale.  « L’aide humanitaire peut transcender les frontières et les divergences. »

Il s’est dit attaché aux principes d’humanité, d’impartialité et d’indépendance qui sous-tendent l’aide humanitaire, plaidant pour que les populations dans le besoin restent au cœur de la réponse humanitaire.  Il faut travailler avec elles et avec leurs autorités locales.  Il faut aussi que les acteurs du développement interviennent plus vite et de manière plus affirmée dans les États fragiles et travaillent avec les partenaires nationaux.  Le représentant a vigoureusement dénoncé les attaques contre le personnel humanitaire, appelant à la fin de l’impunité.

« Recevoir l’aide humanitaire est un droit, la fournir reste un devoir. »  Ce n’est pas seulement une exigence morale mais aussi une exigence de paix et de stabilité alors que des flots croissants de déplacés fuient une violence croissante.  Nous avons tous la responsabilité de réagir aux crises où qu’elles se produisent.  Nous devons tous contribuer d’une façon ou d’une autre à la hauteur de nos moyens, apporter une réponse rapide et ciblée et garantir aux agents humanitaires l’accès aux populations vulnérables.  La Suède et l’Inde sont de fervents soutiens du Fonds central pour les interventions d’urgence, a conclu le représentant, en appelant tous les États à mettre en place des partenariats similaires pour que tous les enjeux sans précédent d’aujourd’hui soient relevés.

Présentant le projet de résolution sur « la coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle de l’aide au développement », M. KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a dit que le texte de cette année contient des éléments nouveaux fondés sur les recommandations du rapport du Secrétaire général et la Déclaration et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030.   

Nous vivons dans un monde où les moyens actuellement mis à notre disposition, qu’ils soient financiers ou institutionnels ne suffisent clairement pas pour faire face aux besoins humanitaires, a déclaré M. JOAO VALE DE ALMEIDA, Union européenne.  Si, a-t-il souligné, le financement humanitaire a atteint des niveaux record, presque 10 milliards de dollars, cette année, cette somme ne représente que la moitié du financement nécessaire pour 2015.  Des problèmes subsistent aussi dans la capacité globale de réponse du système.  Alors que nous préparons le Sommet humanitaire mondial à Istanbul, nous ne pouvons plus nous satisfaire d’une approche « comme à l’accoutumée ».  Le Conseil européen a d’ailleurs adopté les « Conclusions sur le Sommet » qui doivent insister sur le respect du droit international humanitaire, y compris le maintien de l’accès humanitaire et la lutte contre l’impunité.  Le Sommet doit aussi lancer des réformes pour rendre l’aide plus efficace et plus comptable de ses actes vis-à-vis de la population visée.  L’aide doit en effet prendre systématiquement en compte les besoins et les capacités des femmes, des filles, des hommes et des garçons; les femmes et les filles devant avoir des possibilités égales de jouer un rôle de chef de file dans l’action humanitaire.  Les besoins et les capacités des personnes handicapées doivent également être systématiquement inclus dans l’action humanitaire.  La cohérence entre les programmes humanitaire et de développement et leur financement doit être réalisée et le renforcement de la résilience doit être la clef, comme le disent le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les engagements de Sendai.

L’aide humanitaire et tout le système en général, doit être plus efficace, a insisté le représentant.  Il faut des réformes « plus ambitieuses » et trouver les moyens de faire en sorte que cette aide se fonde véritablement sur les besoins et les vulnérabilités plutôt que sur le statut, le secteur ou la démographie.  Le système devrait être renforcé par l’évaluation commune des besoins, les plans de réponse humanitaire hiérarchisés par agence et domaine d’action, une coordination plus étroite avec les acteurs de développement et un plus grand leadership sur le terrain.

Au nom du Groupe des États arabes, M. ALYA AHMED AL-THANI (Qatar) a appelé à l’augmentation des ressources.  Il a indiqué que son Groupe a activement participé aux travaux préparatoires du Sommet humanitaire d’Istanbul et espère des résultats concrets.  Il a demandé au Secrétaire général de poursuivre ses consultations pour que tous les pays puissent faire leurs contributions.  La situation en Palestine occupée, a-t-il poursuivi, est rendue difficile par le maintien du blocus « inhumain » de Gaza.  Le représentant a rendu hommage aux agences de l’ONU mais a souligné que la priorité doit surtout être de mettre fin à l’occupation, de revenir aux frontières de 1967 et d’aider les Palestiniens à créer leur propre État.  En attendant, le Groupe des États arabes est prêt à travailler avec les agences de l’ONU et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) pour apporter une réponse aux crises humanitaires.

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. DIEGO MOREJON-PAZMINO (Équateur) s’est dit préoccupé par la constante érosion continue, dans de nombreux cas, du respect des principes et des règles du droit international, en particulier le droit international humanitaire.  Les efforts internationaux d’aide humanitaire doivent respecter la souveraineté des États, leurs cadres juridiques, leur intégrité territoriale et leur unité nationale.  Le représentant a exhorté les acteurs humanitaires à s’acquitter de leurs mandats conformément aux lignes directrices établies par les gouvernements.  Il les a exhortés à améliorer la transparence et la redevabilité.  À ces acteurs et aux gouvernements, il a demandé de faire des efforts pour renforcer les capacités locales, nationales, sous régionales et régionales de comprendre les vulnérabilités et leurs causes, de les réduire, de gérer les risques de catastrophe et de renforcer la résilience des communautés. 

Il est tout aussi important d’améliorer et de renforcer la coopération internationale dans toutes ses formes, spécialement dans le transfert des ressources, de technologies et de connaissances.  Le représentant a exhorté le système des Nations Unies à harmoniser ses mécanismes de reddition de comptes et de transparence et à promouvoir la participation des pays en développement à leurs organes de gestion et de contrôle.  Rappelant la tenue, à Quito en octobre 2016, de la troisième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat III), le représentant a jugé important de traiter, dans le cadre de ce nouvel agenda urbain, des politiques visant des interventions de secours plus efficaces en milieu urbain.  Le Sommet humanitaire d’Istanbul sera l’occasion de repenser les choses, a conclu le représentant, jugeant également important de traiter des causes sous-jacentes des catastrophes et des conflits.  À cet égard, il a attiré l’attention sur le « Plan 2015 pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle » de la CELAC.

Mme FEDA ABDELHAD-NASSER, Observatrice de l’État de Palestine, a déclaré que 2015 a été une autre année de troubles affectant gravement le peuple palestinien, dans le Territoire occupé, y compris à Jérusalem-Est.  Tant qu’une paix juste et durable ne sera pas réalisée, l’assistance du système de l’ONU demeurera « critique », a acquiescé l’Observatrice, en détaillant l’aide apportée par les divers agences, fonds et programmes de l’ONU.  Une action politique « immédiate et sérieuse » est nécessaire pour sauver la solution à deux États fondée sur les frontières d’avant 1967 conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, des Principes de Madrid et de l’Initiative de paix arabe.  « Les mots et les déclarations de bonnes intentions seuls ne feront pas de ces textes une réalité. »

Confirmant les informations contenues dans le rapport du Secrétaire général, l’Observatrice a souligné que maintenant que la communauté internationale s’embarque dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 lequel reconnaît les défis particuliers des peuples vivant sous occupation étrangère et domination coloniale, le peuple palestinien ne saurait être laissé sur le côté.  Ce peuple renouvèle donc son appel à la poursuite de l’aide humanitaire, aussi longtemps que ses droits inaliénables, y compris son droit à l’autodétermination, seront niés et que des défis humanitaires et de développement graves lui seront imposés.  Avec l’appui de la communauté internationale et sa résilience, le peuple palestinien s’efforcera de réaliser ses aspirations, d’exercer ses droits et de surmonter tous ces défis dans un État indépendant et souverain, avec Jérusalem pour capitale, côte à côte avec Israël et tous ses voisins, dans des frontières reconnues et dans la paix, la sécurité et la prospérité.  Malgré les obstacles, c’est un objectif que ce peuple veut voir réalisé et il exhorte la communauté internationale à n’épargner aucun effort pour y parvenir.

M. GILLIAN BIRD (Australie) a souligné que les crises actuelles étaient caractérisées par une violence endémique contre les civils, y compris les agents humanitaires.  Il a jugé particulièrement « odieuse » la violence sexuelle utilisée comme arme de guerre.  Sur une note plus optimiste, il a estimé que le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 permettaient d’œuvrer de concert pour la durabilité, l’inclusion et la prospérité.  L’absence de solutions politiques aux crises prolongées a créé un nombre record de réfugiés et de déplacés, a constaté le représentant.  D’après lui, « les acteurs humanitaires ne peuvent pas être les fournisseurs par défaut des services de base », et les partenaires du développement et les donateurs doivent s’engager davantage.  L’Australie reconnaît l’importance de l’aide rapide au relèvement pour appuyer la transition vers le développement, notamment dans la région indo-pacifique.  Initiatrice du « Défi humanitaire du Pacifique », elle salue également le rôle que peut jouer le secteur privé pour apporter de nouveaux talents, idées et ressources.

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a reconnu que les besoins humanitaires et les demandes d’aide humanitaire ne feront que croître dans le futur.  Il a donc rappelé les principes d’impartialité, de neutralité et d’indépendance et a insisté sur le maintien des dispositions de la résolution 46/182 du 19 décembre 1991.  L’approche la plus efficace face aux crises consiste à y apporter des solutions politiques.  Il a donc espéré que le Sommet humanitaire mondial de 2016 donnera un élan supplémentaire pour résoudre les conflits par des solutions politiques. 

Le représentant s’est d’ailleurs dit inquiet du processus préparatoire de ce Sommet.  Quel en est l’ordre du jour?  Comment l’étoffer?  Dans quel format les chefs d’État et de gouvernement y participeront-ils?  Quelles sont les décisions attendues?  Auront-elles un caractère contraignant? a-t-il demandé. 

Le représentant a dit attendre des propositions pragmatiques de la part du Comité préparatoire et « une esquisse des décisions à prendre » de la part du Secrétaire général.  Il s’est d’emblée opposé à l’idée d’introduire un chapitre « aide humanitaire » dans le budget ordinaire de l’Organisation.  Ce qu’il nous faut, a-t-il dit, ce sont des nouveaux donateurs.  Le représentant a rappelé que son pays a financé ou fourni une aide à plus de 110 États.  Quant à la situation dans le sud-est de l’Ukraine, il a affirmé que son pays a pris toutes les mesures nécessaires pour faire face « au chantage » de l’Ukraine s’agissant de l’accès à l’énergie.  Il a conclu en évoquant le trentième anniversaire en 2016 de « l’accident d’origine technique de Tchernobyl » qui devrait être l’occasion de tirer plus précisément les leçons de cette catastrophe. 

M. VIRASHI PLASAI (Thaïlande) a souhaité que la volonté et l’engagement politiques « se traduisent en actions concrètes » aux niveaux national, régional et mondial, afin de garantir la viabilité des opérations humanitaires.  Pour sa part, la Thaïlande a adopté, cette année, un nouveau plan de prévention et de réduction des risques de catastrophe qui incorpore le Cadre de Sendai.  Elle a accueilli en septembre dernier, à Bangkok, le Symposium de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) sur la résilience en cas de catastrophe.  S’agissant du renforcement de l’aide humanitaire, a poursuivi M. Plasai, la Thaïlande est d’avis qu’il faut recourir davantage au développement et aux mesures de prévention pour pallier au déficit croissant de ressources et qu’il faut mieux partager le fardeau de l’aide, tout en engageant le secteur privé et la société civile.  De plus, il faut examiner les causes profondes des conflits, élaborer de nouvelles approches pour lier l’aide humanitaire et l’aide au développement, et équilibrer les réponses d’urgence et les solutions à long terme.  Ensuite, les opérations de maintien de la paix de l’ONU ont un rôle important à jouer pour restaurer un environnement sécuritaire favorable au succès des opérations humanitaires.

Mme STEFANIE AMADEO (États-Unis) a souligné que 2016 sera l’occasion de faire des progrès tangibles sur la réponse humanitaire apportée aux crises qui perdurent.  Elle a assuré que son pays participera à un haut niveau à la Conférence des donateurs sur la Syrie en février prochain car il fait de cette crise une priorité.  Elle a exhorté les États à contribuer aux appels humanitaires des agences de l’ONU et des autres organisations pour que leur travail « important » puisse continuer.  Elle s’est félicitée de la manifestation de haut niveau prévu en février à Genève en faveur des réfugiés afin de favoriser les options de retour et des voies plus sûres pour les migrants qui ont besoin de protection.  Elle a rappelé que cet événement sera suivi en mai du Sommet humanitaire mondial qui doit être, pour elle, l’occasion de renforcer l’architecture humanitaire de l’ONU et son financement, améliorer la cohérence entre assistance humanitaire et développement lorsque les situations perdurent, renforcer la protection des enfants, femmes et filles et élargir les partenariats civils.  La manifestation de haut niveau annoncée par le Secrétaire général à la soixante-onzième session de l’Assemblée générale sera aussi l’occasion de faire avancer le dossier humanitaire des migrants.  Les conflits, a-t-elle rappelé, contribuent à hauteur de 80% aux situations appelant une réaction humanitaire.

La représentante a promis de veiller avec ses partenaires à ce que les ressources des agences humanitaires soient garanties.  Mais trop de parties aux conflits armés font fi de leurs responsabilités humanitaires et montrent même « un certain mépris » pour la vie.  « Nous continuerons d’étudier les moyens de renforcer le respect du droit international humanitaire », a-t-elle insisté.  Pour conclure, elle a insisté sur le fait que l’attention mondiale se porte actuellement sur la Syrie et ses effets en Europe mais que les États-Unis continuent de répondre aux situations tout aussi dramatiques au Soudan, au Yémen ou en Iraq, sans oublier que la crise des migrants est elle aussi d’ordre mondial.

Après avoir constaté qu’il y a de plus en plus de personnes touchées par les crises et les conflits et que les réfugiés dans le monde comptent plus de 60 millions de personnes, M. JURG LAUBER (Suisse) a averti que l’action humanitaire ne doit pas être politisée.  Il a noté que les cinq grandes crises humanitaires de 2015 étaient toutes liées à des conflits et souligné que la gestion des risques et la réduction de la vulnérabilité coûtent toujours moins chères qu’une crise humanitaire.  Prouvant par-là l’importance qu’il y a à traiter des causes profondes des conflits, le représentant a ajouté que le Cadre de Sendai a fourni de nouvelles preuves de la nécessité de combattre les facteurs sous-jacents des catastrophes.  Pour lui, le Sommet humanitaire mondial devra offrir l’occasion « exceptionnelle » d’examiner le système humanitaire et d’identifier les meilleurs moyens de répondre véritablement aux besoins des personnes vulnérables.  Les États doivent s’engager à travailler plus étroitement avec les agences humanitaires, sachant que les défis sont tous liés et qu’ils ne peuvent être traités individuellement.  Il est important de coordonner les efforts et de partager une vision commune, a conclu le représentant.

M. WANG MIN (Chine) a souligné que l’aide internationale humanitaire devait être conforme aux principes d’égalité souveraine, de non-ingérence dans les affaires intérieures et de règlement pacifique des différends consacrés par la Charte des Nations Unies, de même qu’aux principes de neutralité et d’impartialité établis par la résolution 46/182 de l’Assemblée générale.  Ensuite, a-t-il fait valoir, « la véritable réponse aux crises humanitaires mondiales réside dans la poursuite de la paix et la réalisation du développement commun ».  Citant le Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Wang a dit qu’il fallait pleinement tenir compte des besoins et des défis spécifiques des pays en développement et mettre l’accent sur des questions de subsistance, telles que l’élimination de la pauvreté et de la faim, et l’amélioration de la santé.  La communauté internationale doit aider ces pays à renforcer leurs capacités en matière de gestion des risques.  La Chine, qui appuie le rôle central de l’ONU en matière d’aide humanitaire, encourage le système à renforcer son efficacité et sa transparence et les donateurs à se montrer plus généreux.  

M. SABAH AL-SABAH (Koweït) a dit que la situation actuelle appelle à la multiplication des efforts pour augmenter les capacités de l’ONU à répondre aux crises humanitaires.  Le Koweït a doublé ses contributions au système de l’ONU et attend avec intérêt la réflexion qui s’engagera au Sommet humanitaire mondial d’Istanbul.  Le représentant a attiré l’attention sur la situation du peuple palestinien, avant de s’attarder sur le Fonds koweïtien pour le développement qui a bénéficié à 108 pays avec une somme de 18 milliards de dollars.  En outre, le Koweït a octroyé une somme d’1,3 milliard de dollars pour l’aide humanitaire en Syrie.

M. PHILLIP TAULA (Nouvelle-Zélande) a prévenu qu’on ne saurait attendre de l’assistance humanitaire que, pendant des années voire des décennies, elle se substitue aux vrais responsables de la fourniture des services sociaux.  Il faut faire plus pour trouver des solutions politiques aux conflits.  Depuis son entrée au Conseil de sécurité, a insisté le représentant, la Nouvelle-Zélande n’a cessé de plaider pour que le Conseil et le système de l’ONU accordent une plus grande attention aux crises émergentes et à la prévention des conflits.  Nous sommes parvenus à un carrefour où nous devons décider de la manière de travailler ensemble pour prévenir les conflits et répondre aux crises humanitaires, a jugé le représentant, en estimant qu’à cet égard, le Sommet d’Istanbul est une occasion « critique » d’apporter de vrais changements positifs, en n’oubliant pas de reconnaître les vulnérabilités et les forces « uniques » des petits États insulaires du Pacifique et d’ailleurs.

Nous devons commencer, a estimé M. INIGO LAMBERTINI (Italie), par aider les plus vulnérables, en plaçant les besoins humanitaires au centre de l’agenda international et de notre action.  L’Italie l’a fait face à la crise des réfugiés, en faisant du sauvetage de la vie en mer sa priorité.  Elle continuera à le faire dans chaque aspect de son engagement international.  Placer les besoins humanitaires au centre de l’agenda international, s’est expliqué le représentant, veut dire que s’assurer que le droit international humanitaire est respecté, que la coopération et l’assistance avancent de pair et que l’aide est taillée sur le contexte local dans une approche inclusive, que les femmes, les enfants et les handicapés sont mieux protégés et que la fragilité est remplacée par la résilience.  À cette fin, le représentant a dit attendre beaucoup du Sommet d’Istanbul.  Il est clair, a-t-il conclu, que des efforts doivent aussi être déployés pour traiter des causes profondes de ces crises humanitaires trop souvent déclenchées par les conflits armés et la violence humaine.  Ce qui doit nous conduire à privilégier des solutions durables et pour le long terme, sachant que le coût de l’inaction est tout simplement plus élevé: d’autres gens affectés par les crises, plus souvent et plus longtemps.

M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a souligné que son pays est devenue récipiendaire de l’aide humanitaire après l’occupation de la péninsule de la Crimée par la Fédération de Russie et son agression militaire dans les régions de l’est.  L’Ukraine fait tout pour venir en aide aux populations affectées dont 1,5 million de déplacés dans la région du Donbass.  Le représentant a rappelé les Accords de Minsk, en particulier l’article 7 sur l’accès humanitaire, qui n’ont jamais été mis en œuvre ni par la Fédération de Russie ni par les « LNR » et les « DNR ».  D’août 2014 à novembre 2015, la Fédération de Russie a envoyé 46 « prétendus » convois humanitaires sans le consentement des autorités ukrainiennes et sans une coordination avec le Comité international de la Croix Rouge.  Le représentant a aussi jugé « inacceptables » les récentes tentatives des groupes armés illégaux de refuser l’accès humanitaire dans certaines régions d’Ukraine qui échappent au contrôle du Gouvernement.

L’Ukraine, a rappelé le représentant, commémorera le trentième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl en 2016.  Avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de sérieux efforts ont été faits pour rétablir l’autosuffisance des communautés affectées, en se fondant sur « l’approche développement ».  Le rapport pertinent du Secrétaire général dit d’ailleurs, s’est enorgueilli le représentant, que cette approche pourrait servir de guide dans d’autres situations d’urgence similaires.  Le représentant s’est dit convaincu que la convocation d’une réunion thématique de l’Assemblée générale sur ce trentième anniversaire pourrait faire avancer les choses dans ce sens.  Il a donc réitéré la demande de son pays pour qu’une telle réunion se tienne.

M. CEYUN ERCIYES (Turquie) a appuyé l’idée selon laquelle le système international humanitaire actuel ne peut plus faire face à des crises de plus en plus multidimensionnelles et complexes, leur grande majorité étant liée à des conflits.  Comme l’a montré le dernier exode tragique des réfugiés et des migrants, les crises dépassent de plus en plus les frontières.  Avec ses 3,5 milliards de dollars d’aide publique au développement (APD) et ses 1,6 milliard d’assistance humanitaire, la Turquie a porté un « fardeau formidable » dans cette responsabilité commune.  Il faut, a insisté le représentant, que les donateurs émergents entrent dans la danse et que les donateurs traditionnels se montrent plus généreux.  Le Sommet d’Istanbul arrive donc à point nommé, s’est réjoui le représentant.

Pour la Turquie, le Sommet doit, compte tenu de la complexité des crises, renforcer le nexus « aide humanitaire et développement ».  Le Sommet doit aussi donner lieu à des modèles et modalités bien définis pour faciliter la coordination des agences de l’ONU sur le terrain mais aussi entre elles et les autres parties prenantes.  À la veille du Sommet, il faut se focaliser sur de nouveaux modes de financement au niveau mondial.  Le Sommet doit enfin identifier des mesures sur la question des réfugiés, y compris la situation des pays d’accueil. 

Mme SADIA FAIZUNNESA (Bangladesh) a jugé, à son tour, que le « domaine humanitaire » doit examiner les causes profondes qui ont eu un impact négatif sur l’efficacité de l’aide humanitaire.  Le développement est le meilleur remède aux crises, y compris les déplacements de population.  La pauvreté, le sous-développement et les inégalités doivent être traités de manière holistique afin de renforcer la résilience et réduire la dépendance à l’aide humanitaire.  Il est impératif que le système des Nations Unies et la communauté internationale travaillent avec les États Membres pour renforcer davantage la coopération et la coordination parmi tous les acteurs humanitaires pour que leur réponse soit neutre, plus rapide, opportune, plus efficace et plus ciblée.  La représentante a prévenu que réaffecter des fonds « essentiels » qui étaient destinés à l’aide au développement pourrait perpétuer les défis que la communauté internationale s’est engagée à relever dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La représentante a donc fermement appuyé l’appel du Secrétaire général pour que la communauté relève les défis humanitaires sans pour autant renoncer à son engagement en faveur d’une APD « vitale ».  Les ressources pour un secteur ne sauraient être mobilisées au détriment d’un autre secteur.  « Aider les gens devrait être un jeu à somme nulle », a insisté la représentante. 

Il nous faut 20,1 milliards de dollars, a rappelé M. MICHAEL GRANT (Canada).  Plus de 87 millions de personnes ont besoin d’aide et nous sommes aux prises avec une crise du déplacement de population d’une ampleur « exceptionnelle ».  Si, les 10 dernières années nous ont habitués à des records sinistres, les défis humanitaires de l’heure sont tout simplement « stupéfiants », a commenté le représentant.  Si l’on espère atténuer un jour les souffrances dans le monde, il faut mettre fin aux conflits, a-t-il dit.  Les États Membres, réunis dans cette salle, ont le pouvoir d’exiger des solutions politiques, le respect des règles et la reddition de comptes.  Ils peuvent user de leur pouvoir de négociation pour mettre fin aux conflits.  Mais le monde est aussi en proie aux phénomènes météorologiques, a poursuivi le représentant et, face à ces situations, les États qui espèrent avoir une influence dans le monde doivent augmenter leur apport, car pour être satisfaits, les besoins humanitaires nécessitent une participation accrue et généralisée.  Le représentant s’est félicité des résolutions de cette année mais il s’est dit « consterné » de voir que de nombreux États semblent peu disposés à s’attaquer aux difficultés les plus pressantes, à savoir les entraves à l’accès humanitaire et le non-respect généralisé du droit international humanitaire.  Il s’est donc réjoui du Sommet d’Istanbul pour « ranimer la flamme de l’action humanitaire ». 

M. SUH SANGPYO (République de Corée) a souligné les points importants pour son gouvernement et d’abord l’importance qu’il y a à faire des populations les plus vulnérables, comme les femmes, les enfants et les réfugiés, une priorité.  L’initiative « Better Life for Girls » qui vient d’être annoncée par la Présidente de la République de Corée est un effort « remarquable » à cet égard.  La République de Corée pense aussi que l’utilisation des nouvelles technologies et de l’innovation est « essentielle » pour fournir une éducation de qualité aux filles et garçons dans les urgences humanitaires.  Le Gouvernement coréen veut aussi un meilleur alignement entre l’aide humanitaire et l’aide au développement, ce qui est impératif pour éviter les crises récurrentes grâce au renforcement de la résilience aux niveaux national et local.  Les approches à long terme, y compris les programmes d’aide humanitaire et de développement complémentaires contribueront à une transition sans heurt de la phase des secours au développement et à une utilisation efficace des ressources limitées. 

Concernant le Sommet d’Istanbul, la République de Corée demande au système humanitaire de l’ONU à s’engager davantage avec les États Membres et les autres parties prenantes pour que ce Sommet « historique » soit une véritable étape pour « re-inspirer et revigorer l’humanitarisme mondial ». 

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a concentré son intervention sur l’assistance aux survivants du génocide de 1994.  Chaque année la communauté internationale se joint au Rwanda pour commémorer les victimes de ce terrible génocide du XXe siècle.  Au cours de ces 20 dernières années les survivants ont fait des progrès remarquables pour reconstruire leur vie.  Cependant, se relever de ce traumatisme est un processus au long cours et malgré l’affectation de 5% du budget national, le Fonds de soutien fait face à de graves difficultés.  Alors que ce génocide s’éloigne dans le passé, il devient plus difficile de répondre aux besoins car la population pense avoir surmonté l’horreur.  Le défi pour les jeunes est de trouver un emploi durable car ils sont dans leur majorité les chefs de famille.  La représentante a fait part des efforts déployés pour l’accès au microcrédit, par exemple.  Elle a demandé aux États Membres et à la communauté internationale de s’engager de nouveau dans « le plus jamais ça ».

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a jugé que l’action humanitaire était des plus nobles à condition qu’elle ne soit motivée que par des préoccupations humanitaires et qu’elle reste conforme aux lignes directrices dont le respect de la souveraineté nationale de l’État concerné et l’absence de toute politisation.  La voie pour résoudre ces crises humanitaires réside dans la résolution des conflits.  Il s’agit de les résoudre et non de les manipuler pour les prolonger et exercer des pressions politiques sur les gouvernements, et les contraindre à des concessions au profit du plus fort.  Le représentant a affirmé que la raison principale de la crise en Syrie et son aggravation tient aux actes terroristes des groupes armés.  La Syrie regrette donc que la résolution ne fasse aucune référence au terrorisme malgré ses demandes répétées. 

Le représentant a jugé « paradoxal » que certains coauteurs, qui prétendent lutter contre le terrorisme, soient précisément ceux qui ont refusé cette référence.  Ignorer le terrorisme et la nécessité de le combattre ont encouragé son expansion « hystérique » comme la Syrie l’a toujours dit.  C’est ce qui a conduit à l’explosion de l’avion russe au-dessus du Sinaï et ce qui a conduit aux autres attentats.  Le règlement de la crise en Syrie nécessite les efforts de tous les États de la région et du monde.  Il exige que l’on tienne pour responsables ceux qui financent, forment et abritent les groupes terroristes.  Le représentant a montré du doigt les pays qui participent à l’effusion de sang en Syrie tout en prétendant participer aux efforts humanitaires.  Il a cité Israël, qui occupe le Golan et finance, selon lui, le Front el-Nosra.  Le représentant a aussi regretté que la résolution ne mentionne pas le fait que les sanctions unilatérales, sans précédent, ont aggravé la situation dans son pays.

Le Gouvernement syrien attend beaucoup du premier Sommet mondial sur l’action humanitaire, mais il faut que ce Sommet traite des causes sous-jacentes des crises et de leur aggravation.  Ce Sommet doit aussi traiter de la distribution de l’aide humanitaire qui se fait à travers les frontières sans tenir compte des autorités nationales et le plus souvent au profit des groupes terroristes.  Le Sommet doit être un « espace transparent » et non un podium pour défendre des agendas politiques.  Le représentant a regretté le choix d’Istanbul pour tenir le Sommet alors que la Turquie facilite l’entrée des terroristes en Syrie et autorise le trafic des biens culturels.  Comment peut-on charger le Gouvernement turc d’accueillir ce premier Sommet alors qu’il participe à l’effusion de sang en Syrie? s’est énervé le représentant qui n’a pas manqué non plus de dénoncer l’Arabie saoudite et le Qatar.

Non seulement les ressources humanitaires ne croissent pas au même rythme que les besoins, mais, de plus, il nous faut renforcer l’aide au développement pour réaliser les objectifs de développement durable et augmenter le financement pour combattre les changements climatiques, a constaté M. HIROSHI MINAMI (Japon).  À cette fin, il a préconisé de nouvelles approches, comme élargir la base des donateurs ou recourir à des fonds nationaux.  En outre, il faut se pencher sur les causes profondes des crises humanitaires et trouver des solutions politiques aux crises liées à des conflits prolongés.  Le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure de trouver les solutions voulues, a regretté M. Minami, rappelant que son pays sera membre non permanent de cet organe à compter de 2016.  La troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe, qui a eu lieu à Sendai en mars dernier, a mis l’accent sur la préparation aux situations d’urgence, a-t-il rappelé.  Par ailleurs, il a souhaité que le Secrétariat continue de « clarifier ce qui est attendu du Sommet humanitaire mondial », qui se tiendra à Istanbul en mai 2016.

M. DAVID ROET (Israël) a souligné que l’aide humanitaire d’Israël ne porte pas seulement sur les pays éloignés.  Malgré la menace constante des tirs à la roquette à partir de Gaza, contrôlé par le Hamas, Israël fait tout son possible pour aider à la reconstruction de Gaza.  Le pays travaille étroitement avec les Nations Unies pour faciliter le Mécanisme de reconstruction de Gaza.  À ce jour, 267 des 471 projets ont été approuvés et 2 832 maisons ont été reconstruites.  Israël a renforcé la capacité des points de passage de Kerem Shalom et d’Erez, ce qui fait qu’aujourd’hui 850 camions peuvent passer par jour.  Quelque 2,6 millions de tonnes de matériaux ont été transférés à Gaza.  Malgré tout cela, la pleine reconstruction n’interviendra que lorsque l’Autorité palestinienne aura assumé un rôle plus substantiel à Gaza, a estimé le représentant. 

Nous avons entendu dans cette salle, a-t-il poursuivi, des délégations blâmer Israël et douter de ses actions mais nous n’avons pas entendu une seule fois de réponse à la question de savoir pourquoi l’Autorité palestinienne continue de fuir ses responsabilités et d’éviter de reprendre la gouvernance de Gaza.  Ces trois derniers mois, des Israéliens ont été poignardés dans les rues, ciblés par des balles en rendant au travail et attaqués par des voitures aux arrêts de bus.  Malgré ces actes quotidiens d’horreur et les incitations de l’Autorité palestinienne, Israël poursuit son assistance humanitaire au peuple palestinien et continue à travailler à des institutions palestiniennes plus fortes et à une économie dynamique.  L’aide humanitaire n’apportera ni la paix ni la prospérité aux Israéliens et aux Palestiniens.  Nous appelons, a conclu le représentant, l’Autorité palestinienne à reprendre les négociations directes, la seule voie vers une solution durable au conflit.

M. AJAY MADIWALE, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a jugé que les arrangements et les modèles actuels ne sont pas suffisants pour répondre aux besoins humanitaires.  Il est indispensable de prendre en compte les besoins de développement pour accroître la résilience des populations comme l’ont soutenu plusieurs accords-cadres cette année à Sendai, à Addis-Abeba ou même dans les négociations de la Conférence de Paris sur le climat qui se tient en ce moment.  Le principe de ne laisser personne derrière est fermement consacré dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 mais il ne concerne pas les personnes déjà piégées par les conflits.  On a besoin d’un engagement plus fort de la communauté mondiale pour assister les pays d’accueil.  Le Liban, la Jordanie et la Turquie devraient avoir accès aux fonds d’investissements et autres instruments financiers pour obtenir des prêts préférentiels.  Par ailleurs, s’ils ne sont pas pris en compte, les changements climatiques deviendront le plus grand pourvoyeur de personnes en besoin d’aide humanitaire.  Si nous sommes tous d’accord que la prévention est préférable à la cure, le financement de la réduction des risques de catastrophe n’est pas pour autant adéquat.  Aujourd’hui la Fédération, le Comité international de la Croix-Rouge et leurs partenaires sont réunis à Genève pour des discussions qui auront un impact sur l’assistance humanitaire.  La Fédération va ainsi y annoncer le versement d’une somme d’un milliard de dollars pour la résilience de communautés. 

M. PHILLIP SPOERRI, Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a rappelé qu’une grande partie des souffrances qu’endurent les populations résultent du non-respect flagrant du droit international humanitaire par les parties étatiques et non étatiques aux conflits armés.  Il leur incombe de protéger les civils qui se trouvent sous leur contrôle et de veiller à répondre à leurs besoins essentiels.  Il faut de toute urgence que les autres États insistent individuellement et collectivement auprès des parties aux conflits sur la nécessité pour elles de respecter leurs obligations juridiques, notamment celles qui régissent l’accès des organisations humanitaires impartiales.

Le représentant a ajouté qu’il faut des efforts supplémentaires pour renforcer l’efficacité de l’action humanitaire.  En dépit des initiatives importantes qu’a prises la communauté humanitaire ces dernières années dans le domaine de la coordination, le manque d’accès et de sécurité reste un obstacle majeur à la fourniture efficace d’une assistance et d’une protection humanitaires.  Il a indiqué que la question de savoir comment mieux intégrer et promouvoir les initiatives locales dans l’action humanitaire mériterait d’être examinée et cernée de près.  À cet effet, le CICR a adopté une approche qui consiste à renforcer les capacités des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à soutenir les services médicaux locaux et à former les forces armées au droit international humanitaire. 

L’action humanitaire doit être planifiée et financée en corrélation plus étroite avec la planification et le financement en faveur du développement, a plaidé le représentant.  Le CICR et d’autres organisations humanitaires mènent toujours plus fréquemment des activités liées au développement en apportant un appui aux services de base.  Les moyens consacrés au développement étant insuffisants, les personnes qui dépendent de ces organisations pour survivre se comptent en millions.  Le représentant a également déclaré que les organisations humanitaires et les organisations de développement doivent apprendre à travailler ensemble d’une façon qui permette de mieux répondre aux besoins de leurs bénéficiaires. 

Il est en outre essentiel de reconnaître que le système international humanitaire repose sur trois piliers distincts, à savoir les organismes des Nations Unies, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les ONG, et que chacun de ces piliers a ses propres forces et faiblesses.  Il conviendrait non pas d’apparenter ces piliers les uns aux autres, en les encourageant à travailler de la même manière et dans les mêmes domaines, mais de mettre à profit leurs forces respectives.  Le CICR espère que le résultat des délibérations en cours et le Sommet humanitaire mondial à venir permettront d’apporter des améliorations concrètes dans le quotidien des millions de personnes qui sont victimes de conflits armés chaque année.  

Droit de réponse

Le représentant de la Turquie a rejeté les accusations de la Syrie dont le représentant a, selon lui, perdu toute légitimité.  La Turquie œuvre à des fins humanitaires et continuera de se tenir au côté du peuple syrien, a-t-il assuré.

Présentant le projet de résolution sur « un monde contre la violence et l’extrémisme violent » A/70/L.21, M. G. KHOSHROO (Iran) a expliqué que ce texte est le suivi et la mise à jour d’une résolution que l’Iran a eu « la fierté » de présenter en 2013, avant son adoption par consensus.  Le dialogue, la modération, la tolérance et les droits de l’homme sont les antidotes les plus efficaces contre l’extrémisme violent qui essaye de déformer les religions et de pervertir l’esprit humain pour l’amener à la mort et à la destruction.  Parmi ces éléments nouveaux, le projet de résolution rappelle et réaffirme les mesures prises aux niveaux national et multilatéral.   

Explications de position

Après l’adoption de la résolution, le représentant d’Israël a dit soutenir l’idéal et la teneur louable de cette résolution.  Le problème n’est pas le message mais le messager car pour l’Iran qui demande qu’on mette un terme à la violence, c’est « comme si un ventriloque demandait à sa marionnette de se taire ».  Il y a un mot pour ça, « l’hypocrisie ».  Le représentant a dénoncé l’audace de l’Iran qui pend les homosexuels, punit les femmes, et emprisonne les journalistes.  La résolution va plus loin et souligne l’importance vitale du respect de la vie.  Or, a encore commenté le représentant, l’Iran a exécuté plus de 700 de ses citoyens rien qu’au premier semestre de 2015 dont au moins deux enfants, soit deux exécutions par jour, une hausse par rapport à 2014.

La résolution affirme la promotion et le respect des droits de l’homme et condamne les violences à l’encontre des femmes, mais en Iran, elles sont contraintes de porter le hidjab en public et peuvent être arrêtées par la police des moeurs.  Le Forum économique mondial a placé l’Iran au 141e rang pour la protection de la femme, soit le pire score.  La résolution souligne le droit d’utiliser les réseaux sociaux et les nouveaux moyens de communication alors qu’en Iran, les bloggeurs sont condamnés et leurs sites bloqués, sans compter la fermeture de Twitter, Youtube et Facebook.

Le fait que « toute honte bue », l’Iran présente cette résolution ne peut masquer que ce pays représente le contraire de ce qu’il prétend défendre dans cette résolution.  Sa main déstabilisatrice peut être retrouvée dans toute la région.  Ses gardes révolutionnaires soutiennent le régime d’Assad.  L’Iran sème les graines de la terreur et entend détourner l’attention de l’Assemblée générale.

Le représentant du Canada a exhorté tous les États, en particulier l’auteur de la résolution, à respecter leurs obligations internationales et les objectifs de la résolution, y compris les droits de la femme, des minorités ethniques et de toutes les communautés religieuses.

Son homologue des États-Unis a dit appuyer toute initiative visant à lutter contre l’extrémisme violent.  Mais la lutte contre l’État islamique ne se fait pas seulement sur le plan militaire, il faut aussi des mesures économiques et sociales car les groupes extrémistes exploitent ces problèmes pour recruter leurs membres.  Nous sommes inquiets que certains gouvernements s’opposent à la démocratie, à la liberté d’expression et aux droits de l’homme car c’est ce que les citoyens peuvent en jouir pour se prémunir de l’extrémisme violent, a déclaré la représentante.

Droits de réponse

Le représentant de l’Iran a répondu à son homologue d’Israël pour dénoncer « des allégations infondées, une série de mensonges ».  Il a stigmatisé « la colère de ce régime » et « un discours de haine » de la part d’un régime qui impose des pratiques très dures et qui a été condamné à maintes reprises pour cela.  Un régime, a poursuivi le représentant, qui mène une politique extrémiste violant les normes et principes du droit international.  Il ne fait aucun doute que l’occupation, les souffrances, les humiliations endurées par le peuple israélien depuis si longtemps et les atrocités commises par les Israéliens sont une source d’amertume que les extrémistes ont toujours exploités.

Le représentant de la République arabe syrienne a aussi répondu à son homologue d’Israël, en particulier sur les accusations de coopération de l’Iran avec la Syrie.  Il l’a renvoyé à ses pratiques dans le Golan occupé et le territoire palestinien, raisons principales, selon lui, du terrorisme et de l’extrémisme dans la région.  Il lui a conseillé d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité l’appelant à mettre fin à l’occupation du Golan syrien.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil tient son débat sur les Tribunaux pénaux internationaux à quelques jours de la fermeture du TPIR, salué pour sa jurisprudence novatrice

Conseil de sécurité,
7574e séance – matin
CS/12150

Le Conseil tient son débat sur les Tribunaux pénaux internationaux à quelques jours de la fermeture du TPIR, salué pour sa jurisprudence novatrice

Le Procureur du TPIR annonce l’arrestation, à Goma (RDC), d’un ancien maire rwandais, Ladislas Ntaganzwa, accusé de génocide et de crimes contre l’humanité

Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, son débat biannuel sur les activités des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et pour le Rwanda (TPIR) et du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles de ces deux juridictions dans un contexte particulier, marqué par la fermeture du TPIR à la fin de cette année et l’arrestation la nuit dernière, en République démocratique du Congo, de l’un des neuf fugitifs recherchés par ce Tribunal.

Ces éléments ont été au cœur d’une réunion, en présence des Présidents et Procureurs du TPIY et du TPIR et du Président du Mécanisme, au cours de laquelle la plupart des intervenants ont souligné la jurisprudence novatrice du TPIR, autour de la notion de génocide notamment.

Ils ont également regretté le retard enregistré dans l’achèvement des travaux du TPIY, qui doit fermer ses portes en 2017, le représentant de la Fédération de Russie se disant défavorable à l’extension du mandat des juges de ce Tribunal.  De son côté, le Président du Mécanisme a assuré que cet organe devenait de plus en plus « une petite institution autonome », conformément à la « vision » exprimée par le Conseil dans sa déclaration présidentielle du 16 novembre*.

Le Président du TPIR, M. Vagn Joensen, qui présentait le dernier rapport** du Tribunal, a annoncé que le Tribunal se prononcera, le 14 décembre, en dernier ressort sur l’appel dans l’affaire Butare.  « Ce sera le premier tribunal pénal spécial qui achèvera ainsi ses travaux et transmettra les fonctions résiduelles au Mécanisme créé à cette fin », a-t-il affirmé.

Il a rappelé le rôle joué par le Tribunal dans le développement de concepts juridiques internationaux, citant l’affaire Akayesu qui a conduit au premier jugement par un tribunal international sur un crime de génocide.  « Ce fût aussi la première fois qu’une juridiction internationale reconnaissait l’existence du génocide des Tutsis, au Rwanda, en 1994 », a-t-il noté, en ajoutant que le TPIR avait également établi le lien entre génocide et violences sexuelles.  

Cet apport a été souligné par de nombreuses délégations dont celles de la Chine et de l’Espagne, le délégué de ce dernier pays créditant le Tribunal d’avoir œuvré « à la stabilisation dans la région des Grands Lacs ».  Ce point de vue a été partagé par la représentante du Rwanda qui a insisté sur l’importance cruciale de transférer les archives du Tribunal dans son pays.

C’est le Procureur du TPIR et du Mécanisme, M. Hassan B. Jallow,  qui a annoncé aux membres du Conseil de sécurité l’arrestation, cette nuit, de M. Ladislas Ntaganzwa, l’ancien maire-bourgmestre de la localité rwandaise de Nyakiza.  Accusé par le TPIR de génocide et de crimes contre l’humanité, il est actuellement détenu à Goma, en République démocratique du Congo (RDC), en l’attente de son transfert aux autorités rwandaises, a-t-il précisé.

M. Jallow a appelé les États Membres à coopérer au maximum avec le Mécanisme pour que les huit derniers fugitifs soient arrêtés et jugés.  « Des centaines d’autres personnes soupçonnées d’être les auteurs d’actes de génocide doivent être jugées dans le pays où elles ont trouvé refuge ou faire l’objet d’une extradition par le Rwanda pour y être jugées », a-t-il dit.

« Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, qui continue de tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie d’achèvement de ses travaux, a rencontré un certain nombre de difficultés ayant causé des retards dans certaines procédures », a regretté son Président, M. Carmel Agius, qui présentait le dernier rapport*** du TPIY.

M. Agius, qui prenait la parole pour la première fois devant le Conseil en cette qualité, a insisté sur l’« attrition » du personnel, « qui reste un problème endémique majeur ».  Le flot « croissant et alarmant » des départs de fonctionnaires compétents risque sérieusement de compromettre les efforts déployés pour mener à bien le mandat du TPIY dans les délais prévus, a-t-il mis en garde.  « L’autre difficulté, a-t-il ajouté, c’est le moral des fonctionnaires. »

« Le départ du personnel qualifié de ce Tribunal n’est pas la cause mais la conséquence de la lenteur des procédures suivies devant le TPIY », lui a répondu le délégué de la Fédération de Russie, qui a déploré que les mesures prises par le Tribunal n’aient pas donné les résultats escomptés.  Dans ce contexte, il a déclaré que son pays envisageait négativement la prorogation des mandats des juges du TPIY, contrairement aux représentants du Tchad et de la Nouvelle-Zélande, qui y sont favorables.

Le Procureur du TPIY, M. Serge Brammertz, a, pour sa part, centré son intervention sur la coopération des pays de l’ex-Yougoslavie.  « Ces pays continuent à répondre à nos demandes d’assistance », a-t-il assuré.  Dans l’ensemble de l’ex-Yougoslavie, a-t-il estimé, « on peut et on doit parvenir à mieux établir les responsabilités ».  Une stratégie nationale pour poursuivre et juger les auteurs de crimes haineux commis en ex-Yougoslavie dans les années 1990 devrait être finalisée sous peu, a promis le représentant de la Serbie.

Le Mécanisme, a affirmé son Président, M. Theodor Meron, devient de plus en plus « une petite institution autonome », efficace et économique.  « Nous ne ménageons aucun effort pour que le Mécanisme concrétise l’idée que l’on se fait d’une institution judiciaire internationale », a indiqué le juge Meron, qui présentait le rapport**** du Mécanisme.  Le délégué de la France s’est félicité de l’examen approfondi du rapport du Mécanisme à vocation temporaire que mène actuellement le Conseil et a encouragé un « audit externe » du fonctionnement de la Cour pénale internationale, comme l’a approuvé récemment l’Assemblée générale, et de l’étendre à l’ensemble des juridictions pénales internationales.

TRIBUNAL INTERNATIONAL CHARGÉ DE JUGER LES PERSONNES ACCUSÉES DE VIOLATIONS GRAVES DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE COMMISES SUR LE TERRITOIRE DE L’EX-YOUGOSLAVIE DEPUIS 1991

Exposés

M. CARMEL AGIUS, Président du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), s’est déclaré heureux de pouvoir dire que le Tribunal a continué de progresser dans l’achèvement de ses travaux.  Au cours de la période considérée, a-t-il dit, 4 accusés étaient jugés en première instance dans le cadre de 4 procès, et 10 en appel dans le cadre de 3 affaires.  Dans l’affaire Stanišić & Simatović, l’arrêt définitif sera rendu le 15 décembre 2015.  Le TPIY reste saisi de quatre affaires en première instance et de deux en appel, a précisé le Président.  « Le Tribunal, qui continue de tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie d’achèvement de ses travaux, a cependant rencontré un certain nombre de difficultés ayant causé des retards dans certaines procédures », a regretté M. Agius.

Ainsi, le 26 octobre dernier, dans le cadre du procès de Goran Hadžić, la Chambre a rendu une décision par laquelle elle suspendait le procès, ayant considéré à la majorité des juges que si l’accusé était toujours apte à être jugé, son état de santé excluait qu’il soit détenu au quartier pénitentiaire des Nations Unies à La Haye.  Cette décision, prise pour une période initiale de trois mois renouvelable, a fait l’objet d’un appel.  « L’état de santé de Goran Hadžić est suivi de près », a-t-il assuré.  En dépit des difficultés auxquelles il est confronté, le Tribunal continue de faire des progrès.  Ceux-ci ont malheureusement été « affaiblis » par le report du prononcé du jugement dans les affaires Karadžić et Šešelj, qui n’aura pas lieu d’ici à la fin de l’année 2015, comme initialement prévu, a déploré le juge.  « Ceci étant, la rédaction du jugement à l’issue du procès, très complexe, de Radovan Karadžić, est déjà très avancée et le Président de la Chambre m’a assuré que l’affaire serait terminée avant la fin du mois de mars 2016 », a ajouté le Président du TPIY, qui a souhaité que l’affaire Šešelj, soit terminée à la même date.

M. Agius s’est également félicité que les affaires Mladić en première instance et Stanišić et Župljanin/ et Prlić et consorts en appel se déroulent conformément aux calendriers fixés, avec une date d’achèvement fixée à la fin du mois de novembre 2017 pour la dernière de ces affaires.  Il a assuré le Conseil qu’il mettrait tout en œuvre pour parvenir à respecter cette échéance.  Il a estimé, par conséquent, qu’il faudrait s’attendre à ce que les activités judiciaires du Tribunal se terminent dans les délais prévus, malgré des difficultés bien connues.  Il a commencé par citer l’« attrition » du personnel, « qui reste un problème endémique majeur ».  Le flot « croissant et alarmant » des départs de fonctionnaires compétents risque sérieusement de compromettre les efforts déployés pour mener à bien le mandat du TPIY dans les délais prévus, a-t-il mis en garde.  L’autre difficulté, c’est le « moral des fonctionnaires », a-t-il pointé.  Afin de préserver celui-ci autant que possible, le Greffier du Tribunal a élaboré, en consultation avec le syndicat du personnel, un processus clair et transparent de suppression de postes, et proposé les services d’un conseiller en reconversion professionnelle.  En dépit de ces problèmes, le Président du TPIY s’est déclaré résolu à veiller à la fermeture de l’institution judiciaire d’ici à la fin de l’année 2017.

M. VAGN JOENSEN, Président du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a retracé les étapes importantes du Tribunal au cours de ses 21 années d’existence, au moment où il est sur le point d’achever ses travaux.  Le 14 décembre, a-t-il dit, le Tribunal rendra son quarante-cinquième jugement en dernier ressort, dans la procédure d’appel de l’affaire Nyiramasuhuko et al. - ou affaire Butare, contre six accusés.  Cela marquera la fin de ses fonctions judiciaires principales, le Tribunal devant fermer ses portes le 31 décembre 2015.  Il ne restera que les activités de liquidation, qui seront menées au cours du premier semestre 2016.  Ce sera, a-t-il fait remarquer, le premier tribunal pénal spécial à terminer son mandat et à transmettre les fonctions résiduelles au Mécanisme créé à cette fin.  Le rapport final du TPIR, a poursuivi le magistrat, fait état des chiffres suivants: 5 800 jours de procédures, 93 personnes inculpées, 55 jugements en première instance et 45 décisions en appel.  Il a aussi entendu plus de 3 000 témoins qui ont courageusement relaté des évènements parmi les plus traumatisants qu’il est possible d’imaginer.

Le Président a rappelé le rôle joué par le Tribunal dans le développement de concepts juridiques internationaux, citant l’affaire Akayesu qui a conduit au premier jugement d’un tribunal international sur un crime de génocide et à la première interprétation de la définition du génocide telle que prévue dans la Convention de 1948.  Ce fût aussi la première fois qu’une juridiction internationale reconnaissait l’existence d’un génocide des Tutsis, au Rwanda, en 1994.  Parmi les autres décisions novatrices, il a cité la première condamnation pour viol et violence sexuelle constituant un génocide, ainsi que le premier jugement contre un chef d’État depuis les jugements des tribunaux de Nuremberg et de Tokyo.  M. Joensen a salué, à cette occasion, les efforts des juges, procureurs et greffiers qui se sont succédé, ainsi que le Conseiller juridique de l’ONU et son bureau, sans oublier le Gouvernement du Rwanda pour son soutien.

L’héritage du TPIR se retrouve aussi dans le transfert de dossiers vers les juridictions rwandaises et, en conséquence, dans les évolutions législatives qui ont suivi, comme l’abolition de la peine de mort.  Le Président du Tribunal a également souligné que cette expérience fournissait un modèle de coopération entre un tribunal pénal international et des autorités nationales en matière de reconstruction du secteur de la justice après un conflit.  Il a en outre remercié le Gouvernement de la République-Unie de Tanzanie où siège le TPIR, notant qu’Arusha est devenu un centre important pour le droit international puisqu’il accueille d’autres instances judiciaires internationales.

M. Joensen a mentionné l’étude de l’Organisation internationale pour les migrations sur les options possibles de dédommagement des victimes, dont la version finale sera présentée ultérieurement.  Il a assuré du soutien de son bureau jusqu’à la fin de l’année en ce qui concerne la relocalisation des personnes acquittées ou ayant purgé leur peine, une question dont est désormais chargé le Mécanisme.  « Je pense que cette question représente toujours un sérieux défi pour la crédibilité de la justice pénale internationale », a-t-il dit avant d’appeler, à nouveau, le Conseil de sécurité à assister, de manière urgente, le Tribunal pour trouver une solution.  Le magistrat a ensuite indiqué que le TPIR avait transmis 80% de sa fonction financière et 80% de ses dossiers au Mécanisme.  Enfin, il a parlé des évènements organisés pour marquer la fin des travaux, comme l’inauguration du nouveau Parc de la paix, à Arusha, et des initiatives qui ont permis de jeter des ponts entre le Tribunal et la population rwandaise.  Il a aussi jugé utiles le manuel de meilleurs pratiques élaboré par le Procureur, ainsi que le partage d’expertise du Tribunal avec des pays d’Afrique et ailleurs, en se disant convaincu que ce sont des moyens permettant de renforcer les capacités des systèmes nationaux de justice pénale.

« Le Mécanisme continue de s’acquitter du mandat qui lui a été confié dans le respect des normes les plus rigoureuses et conformément à la vision du Conseil selon laquelle une institution de petite taille est plus économique et efficace », a déclaré M. THEODOR MERON, Président du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux.  Il a indiqué que les trois organes du Mécanisme avaient continué de préparer au niveau opérationnel, d’un côté, les appels historiques dont l’ouverture est prévue ce printemps après la fin des procès en première instance menés par le TPIY dans les affaires Karadžić et Šešelj et, de l’autre, les procès des derniers fugitifs mis en accusation par le TPIR qui devront être jugés par le Mécanisme.

« L’élaboration du cadre réglementaire et juridique du Mécanisme a également bien avancé et un certain nombre de nouvelles politiques et d’autres instruments juridiques portant sur différentes questions, dont l’aide juridictionnelle et la consultation des archives, devraient être publiés dans les mois à venir », a-t-il dit.  Le juge Meron a noté que le Mécanisme avait continué d’assurer le suivi des affaires renvoyées devant les autorités françaises et rwandaises et à donner suite aux demandes d’assistance qui lui étaient adressées au sujet des procédures portées devant les juridictions nationales.  Il a également continué de contrôler l’exécution des peines dans un certain nombre d’États situés sur deux continents, a-t-il ajouté.

M. Meron a ensuite souligné les progrès importants réalisés dans la préparation et le transfert des dossiers des Tribunaux internationaux au Mécanisme, la grande majorité des dossiers du TPIR d’une valeur durable à permanente étant désormais détenus par ce dernier.  La Division d’Arusha a connu une période d’activité très intense, le Mécanisme prenant en charge, en vue de la fermeture du TPIR à la fin de l’année, une part croissante des dernières fonctions et obligations de celui-ci, dont la gestion du Centre de détention des Nations Unies.  Il a précisé qu’un certain nombre de sections administratives du TPIY avaient collaboré avec les fonctionnaires du Mécanisme et du TPIR pour que toutes les dispositions contractuelles et les structures soient en place à la Division d’Arusha afin d’assurer la continuité des services administratifs après la fermeture du TPIR.  « La construction du siège du Mécanisme à Arusha continue d’avancer », a-t-il déclaré.

Le Président du Mécanisme a ensuite évoqué les défis que rencontre le Mécanisme pour les Tribunaux internationaux, en précisant que depuis l’entrée en fonctions du Mécanisme d’Arusha le 1er juillet 2012, neuf personnes mises en accusation par le TPIR n’avaient été, à ce jour, ni arrêtées ni traduites en justice.  Ce nombre reste, à ce jour, inchangé, a-t-il regretté, en soulignant l’importance de l’engagement des États pour appréhender les fugitifs.  Le Président du Mécanisme a déclaré que le second défi concernait la réinstallation d’un petit nombre de personnes acquittées par le TPIR ou qui ont purgé la peine prononcée à leur encontre.  « Nous devons pouvoir compter sur la communauté internationale pour relever ce défi humanitaire », a-t-il dit.

Conformément à la déclaration présidentielle du Conseil en date du 16 novembre 2015, a-t-il expliqué, le Mécanisme avait soumis un rapport faisant état de l’avancement des travaux pendant sa période d’activité initiale.  Le Mécanisme est prêt à fournir plus d’informations afin que l’examen soit achevé d’ici au 21 décembre 2015 comme l’a demandé le Conseil.  Le Président a indiqué que le Mécanisme devenait de plus en plus une petite institution autonome mettant en pratique les enseignements tirés de ses prédécesseurs et qui s’acquitte de ses obligations et de son mandat de façon efficace et économique.  Le succès du Mécanisme dépend en grande partie d’une gestion efficace, axée sur la recherche de nouvelles méthodes, et qui tire pleinement partie de la structure et du cadre juridique uniques du Mécanisme.  Il a rappelé que, selon le Statut du Mécanisme, ce sont des juges uniques qui se prononcent sur la plupart des questions en première instance, et non pas une Chambre de première instance siégeant en formation complète comme c’est le cas au TPIR et au TPIY.  Le Mécanisme pourra réaliser d’importantes économies par rapport au TPIR et au TPIY grâce au principe selon lequel ce sont les juges de la mise en état en première instance et en appel qui effectuent la majeure partie du travail préparatoire, la Chambre en formation complète ne siégeant qu’en cas de nécessité et n’étant rémunérée que pour les jours travaillés.  Il a précisé que les travaux de la Chambre en formation complète étaient menés à distance, sauf exception.  M. Meron a tenu à assurer les membres du Conseil qu’il ne ménageait aucun effort pour que le Mécanisme soit à la hauteur des espérances et « concrétise l’idée que l’on se fait d’une institution judiciaire internationale ».

En conclusion, le Président a invité à ne pas sous-estimer la valeur d’institutions comme le Mécanisme pour démontrer l’importance de l’état de droit et de la lutte contre l’impunité.  « Il est important que le Conseil de sécurité prenne toutes les mesures possibles afin de garantir que les outils importants dont il dispose pour lutter contre l’impunité, comme le Mécanisme, soient utilisés pleinement ».

« Nous avons continué de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour achever nos travaux dans le cadre des affaires portées en première instance et en appel devant le Tribunal », a déclaré M. SERGE BRAMMERTZ, Procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).  Il a précisé que les quatre derniers procès en première instance et les trois dernières affaires en appel étaient encore en cours.  « Mon bureau attend le prononcé du jugement dans deux affaires en première instance: Karadžić et Šešelj ».  Il a précisé que dans l’affaire Mladić, son bureau s’efforçait de répondre aux éléments de preuve présentés par la défense, alors que dans l’affaire Hadžić, il continuait d’étudier toutes les solutions raisonnables permettant d’achever le procès.  S’agissant des procès en appel, il a noté que l’arrêt dans l’affaire Stanišić et Simatović sera prononcé la semaine prochaine.

Le Procureur a ensuite déclaré que les départs du personnel demeuraient un défi constant, nombre de fonctionnaires de la Division des appels ayant été recrutés par le Bureau du Procureur du Mécanisme.  « En dépit des retards dans le calendrier des procès, nous avons continué à réduire les effectifs et supprimé 50% des postes depuis janvier 2014 », a-t-il assuré.  Grâce à l’amélioration de son efficacité et la gestion avec souplesse des effectifs, a-t-il ajouté, son bureau a fait en sorte que les départs de personnel ne retardent pas l’achèvement de ses travaux.

« Les pays de l’ex-Yougoslavie continuent à coopérer avec mon bureau et à répondre à nos demandes d’assistance », a-t-il dit.  La Serbie, a-t-il assuré, continuera d’exécuter les mandats d’arrêt délivrés par le TPIY.  Le Procureur s’est également félicité que le parquet de Bosnie-Herzégovine ait redoublé d’efforts, tout en faisant observer que les objectifs de la stratégie nationale sur les crimes de guerre étaient loin d’être atteints.  Il a estimé que le processus d’établissement des responsabilités en Serbie était à la croisée des chemins.  Un engagement politique ferme est nécessaire pour accomplir de nouveaux progrès, a-t-il cependant fait observer.  S’agissant de la Croatie, il a noté que d’importants progrès avaient été accomplis en matière de coopération régionale.  Il est néanmoins clair, a affirmé M. Brammertz, « que, dans l’ensemble de l’ex-Yougoslavie, on peut et on doit parvenir à mieux établir les responsabilités ».

Le Procureur a souligné qu’il était important de retrouver et d’identifier, pour toutes les parties au conflit, les personnes portées disparues.  Pour ce faire, les personnes connaissant l’emplacement des fosses communes doivent être encouragées à se manifester, a-t-il dit, tout en notant les éventuelles représailles que ces personnes pourraient endurer.  Il a exhorté tous les États de la région à lancer d’importantes campagnes de sensibilisation afin d’encourager les témoins, y compris les auteurs de crimes et leur entourage, à fournir des informations.

Au chapitre de l’indispensable partage du savoir-faire du Tribunal, le Procureur a indiqué que son bureau venait d’achever une étude détaillée de ses travaux sur les poursuites dans les affaires relatives à des violences sexuelles perpétrées lors de conflits et qui devrait être publiée au mois d’avril.

Rappelant que son objectif premier était l’achèvement des dernières affaires du TPIY, le Procureur a indiqué qu’il allait poursuivre la réduction des effectifs et des dépenses et continuer d’appuyer les capacités des institutions qui travaillent à l’échelon national.  Il a souligné l’importance des dernières affaires du Tribunal, puisque dans quelques mois le jugement sera rendu dans l’affaire Karadžić.  « Les procès Karadžić et Mladić incarnent la raison d’être de ce Tribunal, ainsi que les nombreux défis que nous avons dû relever pour mener à bien notre mandat », a-t-il dit avant de conclure.

M. HASSAN BUBACAR JALLOW, Procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, a tout d’abord annoncé au Conseil de sécurité l’arrestation, cette nuit, de Ladislas Ntaganzwa, l’ancien maire-bourgmestre de la localité rwandaise de Nyakiza.  Accusé par le TPIR de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité, il est actuellement détenu à Goma, en République démocratique du Congo (RDC), par la Mission de l’ONU dans ce pays (MONUSCO), en l’attente de son transfert aux autorités rwandaises.

M. Jallow a ensuite évoqué les travaux du Mécanisme résiduel.  Les activités liées à la recherche de trois fugitifs devant être jugés par le Mécanisme se sont intensifiées au cours de la période considérée, a-t-il indiqué.  « Nous déployons des efforts considérables pour garantir l’arrestation de ces personnes et leur procès devant le Mécanisme avec l’appui des divers partenaires que sont l’Organe national de poursuite judiciaire du Rwanda, Interpol, le Programme War Crimes Rewards du Bureau de la justice pénale internationale du Département d’État américain et les autorités judiciaires de plusieurs autres États, a-t-il expliqué.  Pour ce qui est des activités judiciaires, un grand nombre de dossiers ont été récemment déposés devant le Mécanisme.  Depuis juin 2015, le Bureau du Procureur du Mécanisme près la Division d’Arusha et près la Division de La Haye a travaillé sur 23 affaires, a précisé le Procureur.  Alors que les Tribunaux pénaux internationaux réduisent leurs effectifs, a-t-il dit, le Bureau du Procureur du Mécanisme fait de plus en plus appel à la polyvalence de ses fonctionnaires pour utiliser au maximum ses ressources, offrir une plus grande flexibilité et remplir le mandat du Mécanisme dans le cadre de ses fonctions essentielles et ad hoc.  Le Bureau a en outre adopté d’autres stratégies pour travailler le plus efficacement possible, notamment en reportant le recrutement à certains postes afin de s’adapter à des changements du calendrier des procès en première instance devant le TPIY, a précisé M. Jallow.

Le 1er décembre 2015, s’est-il ensuite félicité, le TPIR a organisé à Arusha, en Tanzanie, une cérémonie officielle pour sa fermeture afin de marquer l’achèvement de ses travaux et de son mandat, à l’exception du prononcé de l’arrêt dans l’affaire Butare.  Le Tribunal ferme ses portes après avoir mis en accusation 93 personnes sur la base de leur position hiérarchique et de leur large participation au génocide de 1994 et à la commission de crimes atroces.  Hormis huit personnes, toutes celles mises en accusation ont été arrêtées et, à quelques exceptions près, « jugées définitivement en quelques 5 800 jours d’audience ».  À ce jour, a souligné M. Jallow, 75 d’entre elles ont été jugées, 61 déclarées coupables de génocide et de crimes connexes et 14 acquittées.  En outre, a-t-il relevé, le Tribunal a été la première institution judiciaire à élaborer une jurisprudence en matière de génocide.  Il a rendu plusieurs décisions historiques dans lesquelles il a par exemple donné une définition du viol et reconnu et défini le lien existant entre génocide et violences sexuelles, ainsi que, entre autres, les principes du commandement et de la responsabilité du supérieur hiérarchique ».  Le Tribunal a contribué aussi à la restauration et au renforcement du système judiciaire rwandais, a noté le Procureur.  Néanmoins, il reste beaucoup à faire pour établir toutes les responsabilités, a-t-il estimé.  C’est pourquoi, il a appelé les États Membres à coopérer au maximum avec le Mécanisme pour que les neuf derniers fugitifs soient arrêtés et jugés.  Des centaines d’autres personnes soupçonnées d’être des génocidaires doivent être jugées dans le pays où elles ont trouvé refuge ou être extradées au Rwanda pour y être jugées, a-t-il rappelé en conclusion.

Déclarations

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a salué les efforts déployés par les magistrats pour achever les travaux du TPIY, tout en rappelant qu’il était nécessaire pour les États de coopérer avec le Tribunal et qu’il bénéficie de l’appui de la communauté internationale, notamment du Conseil de sécurité, pour mettre fin à l’impunité.  En ce qui concerne le TPIR, il l’a félicité d’avoir respecté sa stratégie d’achèvement cette année.  Il a souligné le caractère historique des travaux du TPIY, la richesse de la jurisprudence développée à ce jour et la bonne gestion des archives.  Le représentant a par ailleurs dit attendre avec intérêt le rapport final de l’Organisation internationale pour les migrations sur l’indemnisation des victimes.  M. Barros Melet a ensuite reconnu la contribution significative du Mécanisme résiduel, tout en se disant préoccupé par le fait que des accusés soient toujours en fuite et que les personnes acquittées ou libérées soient contraintes de demeurer à Arusha.  Il a donc appelé à la coopération internationale pour s’assurer que la justice soit rendue.

M. TCHOULI GOMBO (Tchad) a salué les efforts considérables consentis par le TPIR pour mener à bien ses travaux dans les délais requis.  Il s’est également dit confiant que la date de fermeture du TPIY, en 2017, sera respectée.  Tout en notant le « travail immense » du TPIY et sa contribution précieuse à la justice internationale, il a souligné les difficultés liées au départ de son personnel qualifié auxquelles ce Tribunal continue de faire face.  Le représentant a appelé de ses vœux un réexamen de la stratégie financière concernant le TPIY afin de lui permettre d’exécuter son mandat de manière satisfaisante.  L’extension du mandat des juges, a-t-il assuré, devrait être accueillie favorablement.  Sa délégation se félicite de l’achèvement des travaux du TPIR, même si les coûts prévus ont été dépassés, a-t-il dit.  Le délégué a noté que des fugitifs continuaient d’échapper à la justice, avant de se féliciter de l’arrestation en RDC de l’un des neuf fugitifs recherchés par le TPIR.  Enfin, M. TCHOULI GOMBO a salué l’activité déjà conséquente du Mécanisme résiduel.

M. RAMLAM BIN IBRAHIM (Malaisie) a salué le respect du calendrier de fin d’activités du Tribunal pénal international pour le Rwanda et du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.  Il a ensuite souligné que les membres du personnel du TPIY étaient confrontés à divers problèmes administratifs, déclarant aussi qu’il ne faudrait pas « ignorer ou refuser d’assister ce Tribunal » dans l’optique de résoudre ces défis, d’autant plus que la fin de son mandat approche.  En outre, le représentant a aussi indiqué qu’avec la cessation d’activités du TPIR prévue en fin de cette année, il faudrait penser à son héritage, notamment en préservant ses archives qui pourraient servir de référence aux futurs tribunaux internationaux, afin de « rappeler à l’humanité l’importance de combattre l’impunité ».  M. Ibrahim a aussi souligné que le TPIY et le TPIR n’auraient pas pu œuvrer pour la justice sans la pleine coopération d’États Membres.  Bien qu’il soit idéal pour ces deux Tribunaux de s’acquitter de leur mandat sans plus tarder, cette nécessité de rendre justice doit cependant respecter les principes applicables pour un procès équitable et l’état de droit ».

M. KAYODE LARO (Nigéria) a salué les efforts déployés par le TPIY pour assurer la transparence de ses travaux, notamment auprès des médias.  En ce qui concerne le TPIR, le représentant s’est félicité de l’achèvement, par le Tribunal, de l’ensemble des affaires jugées en première instance, en notant que les juridictions nationales rwandaises avaient pris le relais pour un certain nombre d’autres. Pour le Nigéria, le transfert de la plupart des fonctions judiciaires au Mécanisme résiduel est une bonne chose. Le délégué a relevé que ce Mécanisme avait assumé l’entière responsabilité du procès des derniers fugitifs et encouragé les États Membres à continuer de lui apporter leur soutien pour l’aider à achever ses travaux.

M. EVGENY T. ZAGAYNOV (Fédération de Russie) a affirmé que les mesures prises par le TPIY pour remédier aux retards dans le calendrier d’exécution de ses travaux n’avaient pas donné les résultats attendus.  Le prononcé des jugements continue d’être reporté.  La Fédération de Russie, a-t-il dit, envisage défavorablement l’extension des mandats des juges du TPIY.  Le départ du personnel qualifié au sein de ce Tribunal n’est pas la cause mais la conséquence de la lenteur des procédures suivies devant le TPIY, a-t-il estimé.  Le représentant a souhaité que la santé de certains détenus soit également prise en compte.  Il a rappelé que l’un des prévenus, M. Šešelj, avait passé 11 ans en détention provisoire et que le jugement dans l’affaire le concernant était à nouveau reporté.  « C’est une aberration alors que les audiences dans cette affaire se sont achevées en 2012 », a-t-il soutenu.  Sa délégation, a-t-il dit, insiste pour que toutes les mesures soient prises afin d’accélérer les procédures suivies devant le TPIY.  

Le délégué s’est félicité de la fermeture du TPIR à la fin de cette année, même si le délai fixé par le Conseil a été dépassé d’une année.  « Ce Tribunal a atteint son objectif », a-t-il dit, tout en reconnaissant que des erreurs ont été commises.  Seul l’avenir dira quel a été le véritable apport du TPIR, a-t-il ajouté.  Avant de conclure, le délégué a invité le Mécanisme à faire preuve d’efficacité dans la conduite de ses travaux et à respecter les paramètres contenus dans la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 16 novembre 2015.

M. MAHMOUD D. HMOUD (Jordanie) a rendu hommage aux travaux accomplis par les Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda dans la lutte contre l’impunité au cours des 20 dernières années.  Se félicitant des avancées considérables réalisées au cours des six derniers mois, il a noté le volume des affaires traitées par ces deux juridictions, en particulier par le TPIR, qui s’apprête à confier ses fonctions au Mécanisme résiduel.  Les progrès accomplis par ces deux juridictions internationales ont démontré la pertinence de la justice internationale, en dépit des difficultés auxquelles elles se sont heurtées, a poursuivi le représentant, en citant en exemple la jurisprudence développée au cours des différentes affaires.  C’est pourquoi, il a encouragé toutes les juridictions nationales à tirer le meilleur parti de l’héritage que leur lèguent ces deux Tribunaux.  Le soutien de la communauté internationale demeurera indispensable pour aider le TPIY à achever ses travaux dans les délais impartis, a assuré le délégué avant de conclure.

M. FRANCISCO JAVIER GASSO MATOSES (Espagne) a demandé au TPIY de redoubler d’efforts pour mener à bien ses travaux dans les délais requis.  Il a appuyé la prorogation des mandats des juges du TPIY, avant de lancer un appel pour que soit rendue une véritable justice transitionnelle au niveau national.  La Serbie, la Croatie et la Bosnie-Herzégovine doivent en faire davantage, a-t-il dit, tout en insistant sur la non-coopération de la Serbie en ce qui concerne certains aspects des travaux du TPIY.  La Serbie a le devoir de coopérer avec le Tribunal, a-t-il rappelé.

Le délégué a salué la contribution du TPIR à la jurisprudence internationale, ainsi qu’à la stabilisation de la région des Grands Lacs.  Il a appelé tous les États à coopérer afin d’appréhender les fugitifs recherchés par le TPIR.  Après avoir salué son efficacité, le représentant de l’Espagne a invité le Mécanisme à tirer le meilleur profit des bonnes pratiques du TPIR et du TPIY.  En conclusion, il a souligné que le travail du Mécanisme doit être appuyé par les efforts des juridictions au niveau national.  « La lutte contre l’impunité doit être la priorité de ce Conseil ».

M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) a souligné qu’au cours de ces 20 dernières années, les Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda avaient joué un rôle fondamental dans la lutte contre l’impunité.  La fin du procès dans l’affaire Butare, a-t-il noté, a permis au TPIR d’achever ses travaux et de transférer ses fonctions au Mécanisme résiduel, qui a pour responsabilité d’appréhender les neuf fugitifs restants inculpés par le TPIR et d’assurer le suivi des affaires dans lesquelles ils sont impliqués.  Il a ensuite rendu hommage au TPIY pour ses efforts en vue d’accélérer le rythme du traitement des affaires d’ici à la fin de l’année 2017, date à laquelle il est tenu d’achever ses travaux.  À l’instar d’autres délégations, le représentant de l’Angola s’est dit préoccupé par les difficultés rencontrées par cette juridiction, notamment pour fidéliser son personnel, ainsi que par les faibles ressources qui lui sont allouées.  En conclusion, il s’est dit encouragé par le degré de coopération dont fait preuve le Mécanisme avec les autorités du Rwanda et celles des pays issus de l’ex-Yougoslavie.

M. LI YONGSHENG (Chine) a salué la contribution du TPIR à la stabilité dans la région des Grands Lacs.  Il a invité le TPIR à partager le savoir-faire qu’il a accumulé au fil des années « afin de guider les générations à venir ».  Il a noté que le TPIY devrait rendre son jugement dans deux affaires avant la fin de cette année.  Néanmoins, les procès dans certaines affaires ne seront pas achevés dans les délais requis, a-t-il déploré.  Le représentant a espéré que le nouveau Président du TPIY remédiera à ces retards et fera en sorte que les travaux du Tribunal s’achèvent au plus tôt.  La délégation de la Chine se félicite des progrès du Mécanisme depuis son entrée en fonctions, a-t-il dit avant de souhaiter un examen approfondi de la demande de personnel formulée par le Mécanisme afin qu’il puisse s’acquitter de ses travaux de manière efficace et économe.  En conclusion, le délégué a souhaité que le TPIY et le Mécanisme répondent aux attentes de la communauté internationale.

Si elle a salué les progrès accomplis jusqu’à présent, Mme HELEN MULVEIN (Royaume-Uni), s’est déclarée déçue des retards accusés par un certain nombre de procès par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), qui semble rencontrer des difficultés à respecter les délais impartis.  Après avoir apporté son soutien à la prorogation du mandat des juges du TPIY, la délégation du Royaume-Uni a repris à son compte l’appel lancé par le Procureur à certains pays de l’ex-Yougoslavie en vue de procéder à des exhumations des « fosses communes » et à faire preuve de la plus grande coopération possible, a-t-elle indiqué.  S’agissant du TPIR, qui vient d’achever ses travaux, la représentante s’est félicitée des décisions rendues par cette juridiction, dont de nombreux enseignements peuvent être tirés, notamment à partir des manuels qu’elle a publiés.  Elle a ensuite encouragé tous les États concernés à coopérer avec le Rwanda pour parvenir à arrêter les fugitifs restants.  À cet égard, elle s’est félicitée de l’arrestation de l’un d’entre eux, ce matin même en RDC.  La représentante s’est félicitée, avant de conclure, que le recrutement de personnels compétents par le Mécanisme se poursuive.

Mme NIDA JAKUBONE (Lituanie) a estimé que le TPIR avait joué un rôle crucial dans la consolidation de l’état de droit, la promotion de la réconciliation et la stabilité à long terme.  Elle a noté la contribution de ce Tribunal à l’évolution du droit pénal international et du droit international humanitaire, notamment avec sa jurisprudence qualifiant la violence sexuelle pendant un conflit d’acte de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre.  Elle a également apprécié l’examen du rôle des médias en ce qui concerne l’incitation au génocide.  En outre, a-t-elle noté, le Tribunal a étendu l’assistance aux victimes et aux témoins, tout en renforçant les capacités et en préservant l’héritage de ce processus.  La représentante a ensuite rappelé que neuf accusés étaient toujours en fuite, appelant ainsi tous les États et, en particulier ceux de la région, à coopérer avec le Tribunal. 

En ce qui concerne le TPIY, Mme Jakubone a noté le taux élevé de départs parmi le personnel et l’âge avancé de certains accusés, des facteurs qui contribuent à des retards importants dans les procédures en cours.  Elle a encouragé le Tribunal à prendre les mesures nécessaires pour qu’il puisse achever rapidement ses travaux, tout en s’acquittant des procédures dans le respect des principes applicables.  Elle a demandé que les mandats des juges soient étendus jusqu’à la fin des affaires dont ils sont saisis.  Enfin, elle a salué la coopération entre le Mécanisme résiduel et les deux Tribunaux pénaux internationaux, notamment en ce qui concerne l’exécution des jugements, la protection des victimes et des témoins, la gestion des archives et le relogement des personnes acquittées ou libérées.  Il faut trouver des solutions, a-t-elle dit, pour accueillir les huit personnes acquittées et les trois personnes libérées.

M. RAFAEL RAMIREZ CARREÑO (Venezuela) a indiqué que les réalisations du TPIR et du TPIY attestaient de l’attachement de la communauté internationale à la lutte contre l’impunité.  S’agissant du TPIY, il a souligné les retards considérables dans le calendrier d’exécution de ses travaux et espéré qu’ils seront surmontés.  Le délégué a souhaité que l’héritage du TPIR, qui va fermer ses portes à la fin de cette année, alimente les travaux de la CPI.  Il a exhorté les autorités des pays concernés à appréhender dans les plus brefs délais les fugitifs recherchés par le TPIR.  Le Mécanisme doit appuyer la réinsertion des personnes acquittées ou ayant purgé leur peine, a-t-il rappelé.  Il a également invité le Mécanisme à préserver son rythme de travail.  Avant de conclure, le représentant du Venezuela a réaffirmé l’attachement de son pays aux Tribunaux pénaux internationaux, qui demeurent essentiels pour lutter contre l’impunité.

M. GERARD VAN BOHEMEN (Nouvelle-Zélande) a estimé que compte tenu des succès des deux Tribunaux pénaux internationaux, il n’y a pas de doute sur le fait que le Conseil de sécurité avait pris une bonne décision en les établissant.  Il a ensuite salué le travail des personnels de ces deux juridictions, tout en félicitant les pays qui ont coopéré avec eux.  Il a néanmoins déploré le fait que le Conseil de sécurité n’eût pas toujours soutenu le travail du TPIY et du TPIR comme cela était souhaité, en précisant notamment que des restrictions budgétaires avaient faussées les débats sur le rôle et la performance des deux Tribunaux. 

Le délégué a noté que le TPIY et le TPIR n’avaient pas fonctionné de manière exemplaire mais, a-t-il fait observer, on ne peut pas conclure qu’ils ont échoué dans leur tâche.  Il a aussi relevé qu’un mode de financement exclusivement volontaire ne pouvait être efficace pour ce type d’organes, en faisant remarquer qu’« une vraie justice a un vrai coût ».  Il a en outre assuré du soutien de sa délégation au Mécanisme international qui est appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux et souhaité que le Mécanisme puisse assurer leur pérennité en mettant en œuvre les leçons apprises de leur fonctionnement.  Il a par ailleurs invité le Conseil à continuer de soutenir le travail du TPIY jusqu’à la fin de son mandat.

M. ALEXIS LAMEK (France) a estimé que les branches TPIR et TPIY du Mécanisme résiduel avaient bien engagé la transition afin que cette œuvre de justice aille à son terme.  Il s’est félicité de l’examen approfondi du rapport du Mécanisme et a encouragé, à l’instar de l’initiative de la France en faveur d’un audit externe du fonctionnement de la Cour pénale internationale, la poursuite et l’approfondissement de cette démarche à l’égard de l’ensemble des juridictions pénales internationales.  M. Lamek a aussi demandé que les deux Tribunaux pénaux internationaux continuent de rendre la justice dans le plein respect des garanties procédurales.  Il a appelé à accorder une attention redoublée à l’objectif d’efficacité des travaux et d’utilisation des moyens alloués, une double exigence qui conditionne le soutien de la France à l’extension des mandats actuels au-delà du 31 décembre 2015.

Le représentant a salué l’œuvre majeure réalisée par ces deux Tribunaux au service de la réconciliation et de la lutte contre l’impunité.  Le TPIR, a-t-il noté, a été à l’avant-garde de cette lutte et il a jeté les bases d’une nouvelle ère dans la justice pénale internationale.  Il a rappelé qu’il avait été le premier tribunal pénal international sur le sol africain et le premier à interpréter la notion de génocide créée par la Convention de 1948.  La France, a-t-il indiqué, maintient son soutien au TPIR et au Mécanisme s’agissant notamment de l’arrestation des fugitifs visés par des mandats d’arrêt émis par le Tribunal.  Il a aussi rappelé à tous les États leur obligation de coopérer avec ces instances.  En ce qui concerne les deux affaires renvoyées devant les juridictions françaises, il a assuré qu’elles étaient traitées avec toute la diligence et la rigueur nécessaires. 

Passant au TPIY, M. Lamek l’a apprécié comme « un acte majeur de la dynamique de réconciliation à l’échelle régionale ».  Il appartient désormais aux États concernés, a-t-il averti, de poursuivre la construction de l’état de droit et de juger les criminels dits « intermédiaires », et ce, grâce à une coopération et une entraide régionales.  À la veille de la clôture des travaux du TPIY, le représentant a salué l’acquis jurisprudentiel qu’il laisse, en invitant à préserver cet héritage sur le plan de la mémoire et sur le plan académique, tout en restant vigilant à la protection des témoins et aux droits des victimes.

M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) s’est félicité du travail accompli jusqu’à présent par les Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda, notamment pour juger les auteurs d’actes de génocide ou d’autres crimes graves.  Saluant l’arrestation, ce matin même en RDC, d’un fugitif recherché par le TPIR, le représentant a demandé son extradition, dans les meilleurs délais, aux autorités rwandaises.  Pour sa délégation, il s’agit d’une victoire sur l’impunité, a-t-il dit, en précisant que cet individu avait été reconnu coupable de nombre d’atrocités, comme la commission de meurtres et de « de viols répétés de femmes ».  S’agissant des travaux du TPIY, des progrès considérables ont été accomplis au cours de la période à l’examen, en dépit des défis qui se sont posés à lui.  L’importance des jugements rendus par les deux Tribunaux est d’autant plus grande dans un contexte marqué par des situations de crises susceptibles de dégénérer, a estimé le représentant.  Alors que nous observons cette année le vingtième anniversaire du génocide de Srebrenica, le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure d’adopter la moindre résolution reconnaissant qu’un génocide avait été commis, a-t-il regretté.  Il est aujourd’hui de notre responsabilité collective de veiller à ce que de telles situations ne se reproduisent plus jamais, a-t-il insisté.

M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) a estimé qu’en ce qui concerne le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), peu de choses avaient changé au cours des six derniers mois.  « Nous attendons toujours les verdicts dans des affaires cruciales dans lesquelles sont impliqués les cerveaux des crimes parmi les plus atroces à avoir été commis.  Le rythme trop lent des procédures judiciaires demeure un problème réel.  Plus de deux décennies après l’établissement du Tribunal, des milliers de victimes et leurs proches attendent toujours que justice soit rendue », a déclaré le représentant.  Il a ainsi réitéré la nécessité d’achever les procès dans les affaires Šešelj, Karadžić, Hadžić et Mladić.  C’est pourquoi M. Drobnjak s’est déclaré préoccupé par la suspension de la procédure dans l’affaire Hadžić, avant de rappeler que justice retardée était justice déniée.

Le représentant a ensuite attiré l’attention du Conseil sur l’affaire Šešelj et l’effet négatif de la libération temporaire de ce dernier.  « Le fait que ce criminel de guerre ayant été condamné soit en mesure de se livrer à une rhétorique haineuse et de tourner en dérision ses victimes, en apparaissant occasionnellement dans des émissions télévisées serbes, est un camouflet pour la justice internationale et l’humanité », a-t-il dit.  M. Drobnjak a également déploré que, toujours dans cette affaire, trois personnes accusées d’outrage à la Cour n’aient pas été arrêtées et remises au TPIR.  Le délégué croate a exhorté la Serbie à coopérer pleinement avec le TPIR et rappelé qu’une telle coopération était une condition essentielle du processus d’adhésion à l’Union européenne.  Estimant que l’œuvre importante du TPIY n’était pas achevée, le représentant a rappelé que des procédures trop longues avaient pour effet de saper la confiance envers la justice internationale.  « Nous devons toujours avoir cet élément à l’esprit », a-t-il dit, avant d’assurer que son pays appuyait pleinement les efforts du Tribunal.

M. SAŠA OBRADOVIĆ (Serbie) a réaffirmé l’engagement de son gouvernement en faveur de la justice pénale internationale et de son rôle déterminant dans la lutte contre l’impunité.  En ce qui concerne le TPIY, il a rappelé que, le 23 février 2016, le procès Šešelj entrera dans sa quatorzième année consécutive.  En dépit de ce qu’il a qualifié d’« anomalie », la Serbie, a assuré le représentant, continuera à appuyer le Tribunal dans ses efforts pour achever ses travaux dans les délais impartis.  Dans ce contexte, il a expliqué que son pays poursuivait les procédures judiciaires pour les affaires relatives à des crimes graves.  Ainsi, a noté M. Obradović, une stratégie nationale sur les questions relatives aux crimes de guerre est en cours d’élaboration et devrait être finalisée sous peu.  Elle constituera une « feuille de route » des activités et des améliorations nécessaires pour enquêter, poursuivre en justice et juger les auteurs de crimes haineux commis en ex-Yougoslavie dans les années 1990, a-t-il expliqué. 

Le représentant a tenu à rappeler au Conseil de sécurité que la Croatie n’avait jusqu’à présent rendu qu’un seul jugement dans les affaires dans le cadre desquelles des crimes de guerre ont été commis, même si, a-t-il précisé, « le TPIY et la Cour internationale de Justice ont reconnu les forces gouvernementales croates coupables de la mort de nombreux civils serbes en 1995 ».  Il a souhaité que la Croatie soit guidée dans ce qui doit être fait pour rendre justice à ces victimes.  Pour M. Obradović, le Procureur du Mécanisme doit à l’avenir élargir sa surveillance pour « inclure également la justice croate ».

M. MILOŠ VUKAŠINOVIĆ (Bosnie-Herzégovine) a estimé que les travaux des deux Tribunaux pénaux internationaux avaient eu un impact important sur le droit pénal international et les systèmes judiciaires nationaux des pays concernés.  Son pays a, pour sa part, toujours coopéré avec le TPIY et exécuté ses décisions, a-t-il assuré.  Il a invité ce Tribunal à atteindre sans retard les objectifs de sa stratégie d’achèvement.  La fin du mandat du TPIY ne signifie pas, a-t-il fait remarquer, que la lutte contre l’impunité a pris fin en Bosnie-Herzégovine.  Son pays reste engagé à renforcer le système national de justice et à poursuivre en justice les auteurs de crimes atroces, a-t-il indiqué en citant, à cet égard, la Stratégie nationale pour la poursuite des crimes de guerre que de nombreuses institutions étatiques s’efforcent d’appliquer.  Ainsi, s’est-t-il prévalu, nous avons pu faire baisser de 15% le nombre d’affaires de crimes de guerre non résolues.

M. Vukašinović a aussi mentionné la base de données sur les crimes de guerre créée par le Bureau du Procureur au niveau étatique, ainsi que l’harmonisation des pratiques judiciaires des juridictions nationales quant à cette catégorie de crime.  Toutefois, le représentant a fait part des difficultés financières rencontrées dans la mise en œuvre de cette stratégie, avant de saluer le soutien fourni par l’Union européenne, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Enfin, il a indiqué que son pays avait adopté, cette année, une stratégie de réforme du secteur de la justice pour la période 2014-2018.  Il a également souligné le rôle crucial de la coopération régionale afin de rétablir la confiance dans la région, en citant les protocoles de coopération en matière de poursuite pénale des crimes de guerre conclus entre le Bureau du Procureur de la Bosnie-Herzégovine et les pays voisins.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a invité les membres du Conseil à méditer sur l’échec de la communauté internationale, il y a 20 ans, lorsque celle-ci avait détourné les yeux du génocide rwandais.  Le Conseil est-il mieux outillé pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise? a-t-elle demandé.  Il est important de lutter contre ceux qui veulent nier le génocide rwandais, a-t-elle souligné avant d’insister sur le rôle clef du TPIR dans la lutte contre l’impunité et sa précieuse contribution à la jurisprudence internationale.  Le Tribunal a notamment établi juridiquement qu’un génocide a été commis contre les Tutsis en tant que groupe particulier, a-t-elle dit.  La déléguée a ensuite souhaité que le fugitif recherché par le TPIR et qui vient d’être arrêté en RDC soit remis aux autorités rwandaises.  Les autres fugitifs doivent être appréhendés, a-t-elle insisté.  La représentante a assuré que certaines affaires concernant des acteurs du génocide rwandais suivaient leur cours devant les juridictions rwandaises, avant de déplorer que la juridiction française compétente dans l’affaire Bucyibaruta envisage une décision de non-lieu.

La déléguée du Rwanda a souhaité l’installation des archives du TPIR dans son pays, à la fin du mandat du Mécanisme.  Ces archives vont aider à la bonne compréhension de l’histoire du génocide rwandais, a-t-elle dit, avant d’espérer que les parties prenantes comprendront la légitimité d’une telle demande.  La représentante a estimé que la réparation due aux victimes de génocide était l’une des faiblesses de la justice internationale.  Sa délégation déplore profondément l’espace médiatique qui peut être accordé à certaines personnes ayant été impliquées dans un génocide, a-t-elle dit.  Enfin, la représentante a commenté un tweet, publié ce matin, selon lequel les actions des FDLR auraient fait des morts en RDC et rappelé que le génocide n’était pas un crime ordinaire.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale suit les recommandations de sa Quatrième Commission, encourage l’UNRWA à renforcer son aide aux réfugiés de Palestine en Syrie et dans les pays voisins

Soixante-dixième session,
70e séance – matin
AG/11737

L’Assemblée générale suit les recommandations de sa Quatrième Commission, encourage l’UNRWA à renforcer son aide aux réfugiés de Palestine en Syrie et dans les pays voisins

Dans le contexte de la crise syrienne et de l’escalade des tensions en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, l’Assemblée générale a réaffirmé aujourd’hui qu’il est essentiel que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) poursuive effectivement ses activités dans tous les secteurs où elles se déploient.  Ce faisant, l’Assemblée a suivi les recommandations de sa Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, en adoptant 25 résolutions sur les 27 adoptées par la Commission, ainsi que les trois décisions que lui a soumises cette dernière.  L’Assemblée générale a aussi adopté ses résolutions annuelles sur la situation en Afghanistan et la restitution des biens culturels à leur pays d’origine.

En effet par le texte sur les opérations de l’UNRWA, adopté par 169 voix pour, 6 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Palaos et États-Unis) et 5 abstentions (Côte d’Ivoire, Cameroun, Vanuatu, Nauru et Paraguay), dans lequel l’Assemblée générale se dit préoccupée par la situation financière extrêmement critique de l’Office, due en partie à son sous-financement structurel, et par l’accroissement de ses dépenses résultant de la détérioration des conditions socioéconomiques et humanitaires, des conflits et de l’aggravation de l’instabilité dans la région, qui portent gravement atteinte à sa capacité d’assurer les services nécessaires aux réfugiés de Palestine, notamment ceux qui relèvent de ses programmes d’urgence, de relèvement, de reconstruction et de développement dans tous ses secteurs d’activité.  L’Assemblée générale réaffirme par ailleurs qu’il est essentiel que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient poursuive effectivement ses activités et encourage l’Office à renforcer l’aide qu’il apporte aux réfugiés de Palestine en République arabe syrienne, ainsi qu’à ceux qui ont fui dans des pays voisins, conformément à son mandat et aux plans d’intervention régionale élaborés pour faire face à la crise en Syrie, et demande aux donateurs de veiller à apporter sans délai un soutien durable à l’Office à cet égard, compte tenu de la grave détérioration de la situation et des besoins croissants des réfugiés.

Par un autre texte, adopté par 161 voix pour, 7 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos et États-Unis) et 8 abstentions (Togo, Paraguay, Libéria, Côte d’Ivoire, Australie, République centrafricaine, Cameroun et Vanuatu), l’Assemblée générale demande instamment que soient poursuivis en justice les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé et souligne à cet égard qu’il importe d’appliquer la résolution 904 (1994) du Conseil de sécurité, dans laquelle le Conseil a demandé à Israël, Puissance occupante, de continuer à prendre et à appliquer des mesures, comprenant notamment la confiscation des armes, afin de prévenir les actes de violence illégaux de la part des colons israéliens.  L’Assemblée générale demande aussi que des mesures soient prises pour garantir la sécurité et la protection des civils palestiniens dans le Territoire occupé et souligne qu’il incombe à Israël, Puissance occupante, d’enquêter sur tous les actes de violence perpétrés par des colons contre des civils palestiniens et leurs biens et de veiller à ce que les auteurs de ces actes soient traduits en justice.

Quant aux résolutions, adoptées sans vote, sur le travail du Département de l’information de l’ONU, l’Assemblée générale lui demande de nouveau de faire en sorte que les publications des Nations Unies soient produites dans les six langues officielles, dans le respect de l’environnement et sans que cela ait d’incidences financières, et de continuer à agir en étroite coordination avec les autres entités, y compris tous les autres départements du Secrétariat et les fonds et programmes des Nations Unies, afin d’éviter, chacun pour ce qui concerne son mandat, les doubles emplois lors de la parution des publications des Nations Unies.  Elle engage, à cet égard, le Département de l’information et le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences à se consulter sur la possibilité de fusionner leurs activités de publication, à mettre au point de nouveaux arrangements de collaboration permettant de promouvoir le multilinguisme dans d’autres produits et à présenter, à ce sujet, un rapport au Comité de l’information à sa trente-huitième session.

Pour la seconde année consécutive, l’Assemblée générale a adopté, sans vote, un texte sur les missions politiques spéciales dont elle a constaté l’augmentation sensible de leur nombre, leur complexité croissante et les difficultés auxquelles elles font face.  Elle réaffirme les principes d’impartialité, d’assentiment des parties et de maîtrise et de responsabilité nationale, soulignant combien il importe de prendre en compte les vues des pays accueillant des missions politiques spéciales et de dialoguer avec eux. 

Cette fois-ci, la résolution annuelle de l’Assemblée générale sur la situation en Afghanistan contient plus d’une centaine de paragraphes sur la sécurité; le processus de paix, la gouvernance, l’état de droit et les droits de l’homme; le développement socioéconomique; la coopération régionale; la lutte contre les stupéfiants, et la coordination dans lesquels sont détaillées les solutions « la somme de problèmes étroitement liés les uns aux autres et se renforçant mutuellement ».  L’Assemblée se déclare « profondément préoccupée » par le niveau de violence, alors que les Forces nationales de défense et de sécurité afghanes assument la pleine responsabilité de la sécurité depuis la fin de l’année 2014.

C’est la représentante de la Grèce qui a présenté la résolution sur « le retour ou la restitution de biens culturels à leur pays d’origine », une question, a-t-elle dit, particulièrement opportune compte tenu des derniers développements dans le monde, en particulier en Syrie et en Iraq où l’on assiste à une destruction et un pillage sans précédent du patrimoine culturel.  Ce patrimoine est le témoin du cheminement d’une nation et de son identité, le miroir de son histoire, le cœur même de son existence et la manière unique dont elle perçoit le monde.  Ce patrimoine, a insisté la représentante, doit être protégé contre tout acte illicite et remis à son environnement historique où il peut inspirer au mieux la conscience collective de l’humanité.  Le représentant de la Syrie a accusé les terroristes de Daech et du Front el-Nosra mais aussi la mafia turque et « le régime turc qui transige avec des régimes radicaux et facilite l’arrivée de criminels en Syrie ».  Le représentant de la Turquie a rejeté ces accusations. 

Par une dernière résolution, Vanuatu a obtenu de l’Assemblée générale, compte tenu des dégâts causés par le cyclone Pam les 13 et 14 mars dernier, la prorogation jusqu’au 4 décembre 2020 de la période préparatoire précédant son retrait de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).

L’Assemblée générale tiendra sa prochaine réunion jeudi 10 décembre à partir de 10 heures, sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies.

RAPPORTS DE LA QUATRIÈME COMMISSION: ADOPTION DES RÉSOLUTIONS ET DÉCISIONS

Université pour la paix (A/70/492)

Aux termes de la résolution sur l’Université pour la paix (A/70/492), adoptée sans mise aux voix, l’Assemblée générale prie l’Université, compte tenu du rôle qu’elle joue dans l’élaboration de nouveaux concepts et de nouvelles approches en matière de sécurité fondés sur l’éducation, la formation et la recherche pour apporter une réponse efficace aux nouvelles menaces à la paix, de concevoir des méthodes viables, propres à renforcer encore la coopération avec le système des Nations Unies.  Elle demande à nouveau au Secrétaire général de créer un fonds d’affectation spéciale pour la paix afin de faciliter le versement de contributions volontaires à l’Université et prie les États Membres de prendre la tête des efforts visant à soutenir la mission de l’Université en prenant acte du rôle qu’elle joue en lui apportant, autant que faire se peut, des contributions financières afin de lui permettre d’accueillir tous les étudiants désireux de participer à ses programmes d’études et en facilitant l’exercice de ses activités dans les pays hôtes.  L’Assemblée générale encourage les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales, les personnes intéressées et les philanthropes à contribuer aux programmes et au budget de base de l’Université, afin qu’elle puisse poursuivre son précieux travail dans le monde entier, conformément aux objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et en lien avec les importantes transformations qui interviennent, dans le cadre du soixante-dixième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, sur des questions telles que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, les droits de l’homme, le maintien de la paix, la consolidation de la paix et le changement climatique.

Assistance à la lutte antimines (A/70/493)

Aux termes de la résolution sur l’Assistance à la lutte antimines (A/70/493), adoptée sans vote, l’Assemblée générale, considérant la grave menace que les mines et les restes explosifs de guerre, y compris les armes à sous-munitions, présents dans les pays touchés font peser sur les populations civiles locales ainsi que des membres du personnel participant aux programmes et opérations de secours humanitaire, de maintien de la paix, de relèvement et de déminage, prie instamment tous les États, en particulier ceux qui sont le mieux à même de le faire, ainsi que les organismes des Nations Unies et les autres organisations et institutions compétentes en matière de lutte antimines, d’aider les États touchés par le problème des mines en leur fournissant une assistance pour leur permettre de créer ou de développer leurs propres capacités de lutte.  Elle les prie également de fournir un soutien aux programmes nationaux en vue de réduire les risques que font courir les mines terrestres et les restes explosifs de guerre, en prenant en considération les besoins différents des femmes, des filles, des garçons et des hommes; des contributions régulières et prévisibles en temps voulu à l’appui des activités de lutte anti-mines; les informations et l’assistance technique, financière et matérielle nécessaires; ainsi qu’une assistance technologique visant à aider les pays touchés et à promouvoir la réalisation de travaux de recherche scientifique axés sur la conception de techniques et de moyens de lutte anti-mines d’utilisation facile.

L’Assemblée générale engage instamment tous les États touchés par le problème des mines à veiller, conformément au droit international applicable, à identifier toutes les zones sous leur juridiction ou leur contrôle où se trouvent des mines ou des restes explosifs de guerre, de la manière la plus efficace possible, et à recourir, pour la remise à disposition des terres, à des techniques telles que le repérage technique et non technique et le déminage.  Elle demande instamment aux États de fournir une aide humanitaire aux victimes et de prendre des mesures pour que la population civile soit épargnée, conformément au droit international humanitaire.  Elle estime important de mentionner expressément la lutte antimines dans les accords de cessez-le-feu et les accords de paix, ainsi que dans les mandats des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales.

Effets des rayonnements ionisants (A/70/494)

Aux termes de la résolution, adoptée sans mise aux voix, sur les Effets des rayonnements ionisants (A/70/494), l’Assemblée générale félicite le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants de sa précieuse contribution, depuis sa création, à l’action menée pour faire mieux connaître et comprendre les niveaux, les effets et les dangers de l’exposition aux rayonnements ionisants, ainsi que de la compétence scientifique et de l’indépendance de jugement avec lesquelles il s’acquitte du mandat qui lui a été confié à l’origine.  Aussi, elle réaffirme la décision de maintenir le Comité dans les fonctions et le rôle indépendant qui sont actuellement les siens. 

L’Assemblée générale se félicite également que le Comité ait pris les dispositions nécessaires pour donner suite à son évaluation de 2013 sur les niveaux d’exposition aux rayonnements et leurs effets connexes résultant de l’accident nucléaire survenu après le violent séisme et le tsunami qui ont frappé l’est du Japon en 2011, à savoir notamment l’examen systématique des données scientifiques publiées depuis la fin de l’évaluation.  Elle appuie les intentions et les projets du Comité concernant l’exécution du programme actuel d’examen et d’évaluation scientifiques qu’il réalise en son nom, en particulier sa prochaine étude mondiale sur l’utilisation des rayonnements à des fins médicales et sur l’exposition à ces rayonnements, menée en coopération étroite avec d’autres organisations compétentes, et ses évaluations de l’exposition à des niveaux de rayonnements ionisants imputables à la production d’énergie électrique, et le prie de lui présenter à sa soixante et onzième session des plans pour son programme de travail en cours et à venir.

L’Assemblée générale demande au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) de continuer, dans la limite des ressources existantes, à fournir un appui énergique au Comité afin de lui permettre de poursuivre efficacement ses travaux et d’assurer la diffusion de ses conclusions auprès d’elle-même, de la communauté scientifique et du public.  Elle engage par ailleurs les États Membres à verser des contributions volontaires au fonds général d’affectation spéciale créé par le Directeur exécutif du PNUE, ainsi qu’à faire des contributions en nature, à l’appui des travaux du Comité et de la diffusion de leurs résultats, sur une base pérenne.

Coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace (A/70/495)

Aux termes de la résolution I sur la Coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace (A/70/495), adoptée sans vote, l’Assemblée générale réaffirme l’importance de la coopération internationale pour assurer la primauté du droit, y compris le développement des normes pertinentes du droit de l’espace, qui jouent un rôle de premier plan dans la coopération internationale en vue de l’exploration et de l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques, ainsi que l’importance d’une adhésion aussi large que possible aux instruments internationaux visant à promouvoir les utilisations pacifiques de l’espace afin de relever les nouveaux défis, en particulier pour les pays en développement.  Elle se déclare gravement préoccupée par la possibilité d’une course aux armements dans l’espace et considère que tous les États, notamment ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, doivent s’employer activement à empêcher cela en vue de promouvoir et de renforcer la coopération internationale touchant l’exploration et l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques. 

Elle estime qu’il importe de compléter le cadre juridique en vue de renforcer la coopération internationale dans le domaine spatial, et se déclarer convaincue que les sciences et techniques spatiales et leurs applications, telles que les communications par satellite, les systèmes d’observation de la Terre et les techniques de navigation par satellite, fournissent des outils indispensables pour trouver des solutions viables et à long terme propres à assurer un développement durable de tous les pays et régions du monde.  Elle souligne, à cet égard, la nécessité de tirer parti des avantages des techniques spatiales en vue de contribuer au Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’Assemblée générale approuve le rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique sur les travaux de sa cinquante-huitième session.  Elle demande instamment aux États qui ne sont pas encore parties aux instruments internationaux régissant les utilisations de l’espace d’envisager de les ratifier ou d’y adhérer, conformément à leur droit interne, et d’en incorporer les dispositions dans leur législation.  En outre, elle réaffirme l’importance de l’échange d’informations relatives à la détection, à la surveillance et à la caractérisation physique des objets géocroiseurs potentiellement dangereux afin de faire en sorte que tous les pays, en particulier les pays en développement dont les capacités de prévision et d’atténuation d’un impact d’objet géocroiseur sont limitées, soient conscients des menaces potentielles, souligne la nécessité de renforcer les capacités pour une intervention d’urgence efficace et la gestion des catastrophes en cas d’impact d’objet géocroiseur, et se réjouit de la création du Réseau international d’alerte aux astéroïdes et du Groupe consultatif pour la planification des missions spatiales, ainsi que de l’action qu’ils mènent en vue de la mise en œuvre des recommandations pour une riposte internationale aux risques d’impact d’objet géocroiseur.

L’Assemblée juge indispensable que les États, en particulier ceux qui utilisent des sources d’énergie nucléaire, prêtent davantage attention au problème des collisions d’objets spatiaux avec des débris spatiaux et aux autres aspects de la question des débris spatiaux, et demande que les recherches sur cette question se poursuivent au niveau national, que les techniques de surveillance des débris spatiaux soient améliorées et que des données sur ces débris soient rassemblées et diffusées. 

L’Assemblée générale se prononcera sur la résolution II qui porte sur les  Questions relatives aux activités menées au titre du Programme des Nations Unies pour les applications des techniques spatiales en 2016, à une date ultérieure, une fois que la Cinquième Commission aura examiné ses implications financières.

Aux termes de la décision III sur l’Augmentation du nombre des membres du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, adoptée par 155 voix pour, zéro voix contre et 16 abstentions, l’Assemblée générale, prenant note des demandes d’adhésion au Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique déposées par six États Membres des Nations Unies, mentionnées au paragraphe 10 du rapport du Sous-Comité juridique sur les travaux de sa cinquante-quatrième session, tenue à Vienne du 13 au 24 avril 2015, décide de nommer ces six États membres du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.

Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche–Orient (UNRWA) (A/70/496)

Aux termes de la résolution I relative à l’Aide aux réfugiés de Palestine (A/70/496), adoptée par 167 voix pour, une voix contre (Israël) et 11 abstentions, l’Assemblée générale affirme la nécessité de poursuivre l’œuvre de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, ainsi que l’importance de ses opérations, lesquelles doivent être menées sans entrave, et de ses services, y compris l’aide d’urgence, au regard du bien-être, de la protection et du développement humain des réfugiés de Palestine et de la stabilité de la région, en attendant le règlement équitable de la question des réfugiés de Palestine.

Elle exhorte tous les donateurs à continuer d’intensifier leurs efforts afin de répondre aux besoins prévus de l’Office, notamment ceux qui résultent de l’augmentation des dépenses découlant des conflits et de l’instabilité dans la région et de la gravité de la situation socioéconomique et humanitaire, en particulier dans le Territoire palestinien occupé, ainsi que ceux dont il est fait état dans les récents appels de contributions et dans les plans relatifs à la bande de Gaza aux fins des secours d’urgence, du relèvement et de la reconstruction, tout comme dans les plans régionaux de gestion des répercussions de la crise en République arabe syrienne pour faire face à la situation des réfugiés de Palestine dans ce pays ainsi qu’à celle des réfugiés de Palestine qui ont fui vers d’autres pays de la région.

Aux termes de la résolution II relative aux Personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures, adoptée par 164 voix pour, 7 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos et États-Unis) et 7 abstentions (Côte d’Ivoire, Cameroun, République centrafricaine, Libéria, Ghana, Honduras et Paraguay), l’Assemblée générale réaffirme le droit de toutes les personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures de regagner leurs foyers ou anciens lieux de résidence dans les territoires occupés par Israël depuis 1967.  Elle souligne la nécessité d’un retour accéléré des personnes déplacées et appelle au respect du mécanisme convenu par les parties à l’article XII de la Déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie du 13 septembre 1993 concernant le retour des personnes déplacées. 

Elle approuve, en attendant, les efforts déployés par le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient pour continuer à fournir toute l’aide humanitaire possible, à titre de mesure d’urgence provisoire, aux personnes de la région actuellement déplacées qui ont grand besoin de continuer à recevoir une assistance du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures et adresse un appel pressant à tous les gouvernements, ainsi qu’aux organisations et aux particuliers, pour qu’ils versent de généreuses contributions, aux fins énoncées ci-dessus, à l’Office et aux autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales intéressées.

Aux termes de la résolution III portant sur les Opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, adoptée par 169 voix pour, 6 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Palaos et États-Unis) et 5 abstentions (Côte d’Ivoire, Cameroun, Vanuatu, Nauru et Paraguay), profondément préoccupée par la situation financière extrêmement critique de l’Office, due en partie à son sous-financement structurel, et par l’accroissement de ses dépenses résultant de la détérioration des conditions socioéconomiques et humanitaires, des conflits et de l’aggravation de l’instabilité dans la région, qui portent gravement atteinte à sa capacité d’assurer les services nécessaires aux réfugiés de Palestine, notamment ceux qui relèvent de ses programmes d’urgence, de relèvement, de reconstruction et de développement dans tous ses secteurs d’activité,  l’Assemblée générale réaffirme qu’il est essentiel que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient poursuive effectivement ses activités dans tous les secteurs où elles se déploient.

Elle se félicite de la stratégie à moyen terme sur six ans de l’Office pour la période 2016-2021 et des efforts que le Commissaire général continue de faire pour accroître la transparence budgétaire et l’efficacité de l’Office, comme en témoigne son budget-programme pour l’exercice biennal 2016-2017. Elle sait gré à l’Office de poursuivre son entreprise de réforme malgré la difficulté des conditions opérationnelles et l’exhorte  à continuer d’appliquer des procédures assurant une efficience maximum afin de réduire les dépenses de fonctionnement et d’administration et d’optimiser l’utilisation des ressources.

L’Assemblée salue les mesures ambitieuses prises par l’Office pour faire face à la crise financière actuelle et l’engage à prendre des mesures supplémentaires pour réduire le déficit de son Fonds général de façon à garantir la prestation des services, y compris l’enseignement de base actuellement dispensé à 500 000 enfants, les soins de santé primaires fournis à plus de 3 millions de bénéficiaires et l’aide apportée à 1,5 million de réfugiés de Palestine les plus vulnérables.  Elle invite l’ensemble des donateurs et des parties concernées à apporter leur soutien à l’Office afin de lui assurer une situation financière stable et durable qui permette de préserver ses principaux programmes en attendant le règlement équitable de la question des réfugiés de Palestine.

L’Assemblée encourage l’Office à renforcer l’aide qu’il apporte aux réfugiés de Palestine en République arabe syrienne touchés ainsi qu’à ceux qui ont fui dans des pays voisins, conformément à son mandat et aux plans d’intervention régionale élaborés pour faire face à la crise en Syrie, et demande aux donateurs de veiller à apporter sans délai un soutien durable à l’Office à cet égard, compte tenu de la grave détérioration de la situation et des besoins croissants des réfugiés.

Elle demande à Israël, Puissance occupante, de se conformer pleinement aux dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, ainsi qu’aux Articles 100, 104 et 105 de la Charte des Nations Unies et à la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies afin d’assurer en toutes circonstances la sécurité du personnel de l’Office, la protection de ses institutions et la sûreté de ses installations dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  L’Assemblée  demande instamment au Gouvernement israélien de rembourser rapidement à l’Office tous les frais de transit et les autres pertes financières occasionnés par les retards et les restrictions à la liberté de circulation et d’accès imposés par Israël; et en particulier à Israël de cesser d’entraver la circulation et l’accès du personnel, des véhicules et des fournitures de l’Office et de cesser de prélever des taxes, des droits supplémentaires et des redevances, ce qui nuit aux activités de l’Office.  En outre, elle demande de nouveau à Israël de lever entièrement les restrictions entravant ou retardant l’importation des matériaux de construction et des fournitures nécessaires pour la reconstruction et la réparation de milliers de logements de réfugiés endommagés ou détruits, et pour l’exécution des projets d’infrastructure civils en suspens qui font cruellement défaut dans les camps de réfugiés de la bande de Gaza.

Par la résolution IV relative aux Biens appartenant à des réfugiés de Palestine et produit de ces biens (A/C.4/70/L.18), adoptée par 167 voix pour, 7 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos et États-Unis) et 4 abstentions (Côte d’Ivoire, Cameroun, Paraguay et Vanuatu), l’Assemblée générale réaffirme que les réfugiés de Palestine ont droit à la jouissance de leurs biens et du produit de ces biens, conformément aux principes d’équité et de justice.  Elle demande une fois de plus à Israël de fournir au Secrétaire général toutes facilités et formes d’assistance pour l’application de la présente résolution et engage instamment les parties palestinienne et israélienne à examiner, ainsi qu’elles en sont convenues, l’importante question des biens des réfugiés de Palestine et du produit de ces biens, dans le cadre des négociations de paix liées au statut final.

Rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés (A/70/497)

Par la résolution I relative aux Travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés (A/70/497), adoptée par 92 voix pour, 9 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos, Panama, Australie, États-Unis) et 75 abstentions, exprimant sa vive préoccupation face aux tensions, à l’instabilité et à la violence que suscitent, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, les politiques et pratiques illégales d’Israël, Puissance occupante, en particulier les provocations et incitations entourant les lieux saints de Jérusalem, y compris le Haram al-Charif, l’Assemblée générale exige une nouvelle fois qu’Israël, Puissance occupante, collabore avec le Comité spécial dans l’exécution de son mandat, conformément aux obligations que lui impose sa qualité d’État Membre de l’Organisation des Nations Unies, et déplore l’absence persistante de coopération à cet égard.  Elle déplore les politiques et les pratiques d’Israël qui violent les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, comme il est indiqué dans le rapport du Comité spécial sur la période considérée.

Elle se déclare gravement préoccupée par la situation de crise créée dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en particulier dans la bande de Gaza, par les pratiques et mesures israéliennes illégales, condamne en particulier toutes les activités israéliennes de colonisation et la construction du mur, le blocus de la bande de Gaza ainsi que l’usage excessif et systématique de la force et les opérations militaires contre la population civile, les actes de violence commis par des colons, la destruction et la confiscation de biens, y compris la destruction de logements à titre de représailles, le déplacement forcé de civils, toutes les sanctions collectives, la détention et l’emprisonnement de milliers de civils, et demande la cessation immédiate de ces agissements. 

L’Assemblée prie le Secrétaire général de mettre à la disposition du Comité spécial tous les moyens nécessaires pour lui permettre d’enquêter sur les politiques et les pratiques israéliennes visées par la présente résolution, y compris ceux dont il aura besoin pour se rendre dans les territoires occupés; et de continuer à fournir au Comité spécial le personnel dont il pourra avoir besoin pour accomplir ses tâches.

Aux termes de la résolution II portant sur l’Applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés (A/C.4/70/L.20), adoptée par 163 voix pour, 6 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Palaos, États-Unis) et 8 abstentions (Togo, Paraguay, Libéria, Côte d’Ivoire, Australie, République Centrafricaine, Cameroun et Vanuatu), l’Assemblée générale réaffirme que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967.  Elle enjoint Israël de reconnaître l’applicabilité de jure de la Convention au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par lui depuis 1967, et d’en respecter scrupuleusement les dispositions.  Par ailleurs, l’Assemblée générale exhorte toutes les Hautes Parties contractantes à la Convention, agissant en application de l’article premier commun aux quatre Conventions de Genève, et conformément à l’avis consultatif donné par la Cour internationale de Justice le 9 juillet 2004, à continuer de tout mettre en œuvre pour en faire respecter les dispositions par Israël, Puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et les autres territoires arabes occupés par lui depuis 1967.

Par la résolution III relative aux colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé (A/C.4/70/L.21), adoptée par 161 voix pour, 7 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos et États-Unis) et 8 abstentions (Togo, Paraguay, Libéria, Côte d’Ivoire, Australie, République centrafricaine, Cameroun et Vanuatu), l’Assemblée générale réaffirme que les colonies de peuplement israéliennes implantées dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle à la paix et au développement économique et social.  Elle demande à Israël de s’acquitter de la totalité des obligations que lui impose le droit international et de mettre fin immédiatement à toute action entraînant la modification du caractère, du statut ou de la composition démographique du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.

L’Assemblée exige une fois de plus l’arrêt immédiat et complet de toutes les activités de peuplement israéliennes dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé et souligne qu’un arrêt complet de toutes les activités israéliennes d’implantation est indispensable pour sauvegarder la solution des deux États sur la base des frontières d’avant 1967.  Elle exige qu’Israël, Puissance occupante, s’acquitte de ses obligations juridiques, telles qu’elles sont énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice et réitère l’appel qu’elle a lancé pour que soient évités tous les actes de violence, de destruction, de harcèlement et de provocation de la part de colons israéliens, en particulier contre des civils palestiniens et contre leurs biens, y compris les sites historiques et religieux et notamment à Jérusalem-Est occupée, et leurs terres agricoles.

L’Assemblée générale demande instamment que soient poursuivis en justice les colons israéliens ayant commis des actes illégaux dans le Territoire palestinien occupé et souligne à cet égard qu’il importe d’appliquer la résolution 904 (1994) du Conseil de sécurité, dans laquelle le Conseil a demandé à Israël, Puissance occupante, de continuer à prendre et à appliquer des mesures, comprenant notamment la confiscation des armes, afin de prévenir les actes de violence illégaux de la part des colons israéliens, et demande que des mesures soient prises pour garantir la sécurité et la protection des civils palestiniens dans le territoire occupé.  De plus, l’Assemblée générale souligne qu’il incombe à Israël, Puissance occupante, d’enquêter sur tous les actes de violence perpétrés par des colons contre des civils palestiniens et leurs biens et de veiller à ce que les auteurs de ces actes soient traduits en justice.

Par la résolution IV portant sur les Pratiques israéliennes portant atteinte aux droits de l’homme du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est (A/C.4/70/L.22), adoptée par 158 voix pour, 8 voix contre (Israël, Canada, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos, États-Unis et Australie) et 10 abstentions (Malawi, Libéria, Ghana, Vanuatu, Togo, Cameroun, Côte d’Ivoire, République centrafricaine, Honduras et Paraguay), l’Assemblée générale exige qu’Israël, Puissance occupante, renonce à toutes les pratiques et à tous les actes ayant pour effet de violer les droits de l’homme du peuple palestinien et notamment de tuer ou de blesser des civils, de les détenir ou de les emprisonner arbitrairement, de les déplacer de force, ainsi que de détruire ou de confisquer leurs biens, en particulier de démolir les maisons, notamment en guise de châtiment collectif, en violation du droit international humanitaire, et respecte scrupuleusement les droits de l’homme et s’acquitte de ses obligations juridiques à cet égard.  Elle exige également qu’Israël, Puissance occupante, mette fin à toutes ses activités de colonisation, à la construction du mur et à toute autre mesure visant à modifier le caractère, le statut ou la composition démographique du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et son pourtour, qui ont toutes des conséquences graves et préjudiciables, entre autres pour les droits de l’homme du peuple palestinien et pour la perspective de mettre fin le plus tôt possible à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à un accord de paix juste, durable et global entre les parties israélienne et palestinienne.

L’Assemblée générale condamne tous les actes de violence, y compris les actes de terreur, et toutes les provocations, incitations et destructions, notamment le recours excessif à la force par les forces d’occupation israéliennes contre les civils palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, lesquels ont fait un nombre considérable de morts et de blessés, dont des milliers de femmes et d’enfants, massivement endommagé et détruit des habitations, des biens économiques, industriels et agricoles, des infrastructures essentielles, dont des réseaux d’eau, d’assainissement et d’électricité, des sites religieux et des édifices publics, notamment des hôpitaux, des écoles et des locaux de l’Organisation des Nations Unies, ainsi que des terres agricoles, et entraîné des déplacements massifs de civils.

Aux termes de la résolution V sur le Golan syrien occupé, adoptée par 160 voix pour, une voix contre (Israël) et 16 abstentions, l’Assemblée générale demande à Israël, la Puissance occupante, de se conformer aux résolutions concernant le Golan syrien occupé, en particulier la résolution 497 (1981), par laquelle le Conseil de sécurité a décidé notamment que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international, et a exigé qu’Israël, la Puissance occupante, rapporte sans délai cette décision.  Elle demande également à Israël de renoncer à modifier le caractère physique, la composition démographique, la structure institutionnelle et le statut juridique du Golan syrien occupé et en particulier de renoncer à y établir des colonies de peuplement.

L’Assemblée générale considère que toutes les mesures et décisions législatives et administratives qui ont été prises ou seront prises par Israël, la Puissance occupante, pour modifier le caractère et le statut juridique du Golan syrien occupé sont nulles et non avenues, constituent une violation flagrante du droit international et de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, et n’ont aucun effet juridique.  Elle demande à Israël de renoncer à imposer aux citoyens syriens du Golan syrien occupé la nationalité israélienne et des cartes d’identité israéliennes, et de renoncer à ses mesures de répression à l’égard de la population de ce territoire.

Étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects (A/70/498)

Aucun texte n’a été adopté sur ce point

Étude d’ensemble des missions politiques spéciales (A/70/499)

Aux termes de la résolution intitulée Étude d’ensemble des missions politiques spéciales (A/70/499), adoptée sans mise aux voix, l’Assemblée générale préconise l’intensification des échanges d’information entre elle-même, le Conseil de sécurité et le Secrétariat sur les questions de politique générale intéressant les missions politiques spéciales.  Elle réaffirme également les principes d’impartialité, d’assentiment des parties et de maîtrise et de responsabilité nationale, soulignant combien il importe de prendre en compte les vues des pays accueillant des missions politiques spéciales et de dialoguer avec eux. L’Assemblée générale souligne qu’il faut que l’Organisation des Nations Unies continue d’améliorer ses capacités en matière de règlement pacifique des différends, y compris la médiation et la prévention et le règlement des conflits, en vue de maintenir la paix et la sécurité internationales, prenant note de l’augmentation sensible du nombre de missions politiques spéciales et de leur complexité croissante, ainsi que des difficultés auxquelles elles font face. Elle réaffirme aussi le rôle important que jouent les femmes dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix, considérant qu’il importe qu’elles participent effectivement et sur un pied d’égalité et qu’elles soient pleinement associées au règlement pacifique des différends ainsi qu’à la prévention et au règlement des conflits sous tous leurs aspects, à tous les niveaux et à tous les stades.

L’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’instaurer un dialogue régulier, interactif et ouvert à toutes les parties intéressées sur les questions de politique générale relatives aux missions politiques spéciales et engage le Secrétariat à se rapprocher des États Membres, avant la tenue de ce dialogue, afin que la participation y soit large et fructueuse.  Elle respecte le cadre des mandats confiés aux missions politiques spéciales, tels que définis dans les résolutions pertinentes, consciente de la spécificité de chacun de ces mandats et soulignant le rôle qu’elle-même joue dans les débats tenus sur les questions de politique générale intéressant les missions politiques spéciales.

L’Assemblée générale prie le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante et onzième session, un rapport sur les questions de politique générale intéressant les missions politiques spéciales, qui rende compte notamment des mesures prises pour renforcer dans chacune d’entre elles la transparence, le respect du principe de responsabilité, la représentation géographique, la participation des femmes, les compétences et l’efficacité.

Questions relatives à l’information (A/70/500)

  • L’Information au service de l’humanité

Aux termes de la résolution A relative à l’Information au service de l’humanité, adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande instamment que tous les pays, les organismes du système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres acteurs intéressés coopèrent et agissent de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, compte dûment tenu de leurs besoins et du rang de priorité qu’ils confèrent à ces domaines, de manière à leur permettre, ainsi qu’à leurs médias publics, privés ou autres, d’élaborer librement et indépendamment leurs propres politiques d’information et de communication et de faire participer davantage les médias et les particuliers au processus de communication, et à assurer la libre circulation de l’information à tous les niveaux.  Elle demande instamment qu’ils fassent en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, toute attaque contre leur personne étant résolument condamnée et qu’ils aident à poursuivre et à renforcer les programmes de formation pratique destinés aux journalistes des organes de presse, de radio et de télévision publics, privés et autres des pays en développement.  De plus, l’Assemblée générale demande instamment qu’ils renforcent l’action régionale et la coopération entre pays en développement ainsi que la coopération entre pays développés et pays en développement en vue d’améliorer leur capacité de communication, l’infrastructure de leurs médias et leurs techniques de communication, en particulier en matière de formation professionnelle et de diffusion de l’information; et qu’ils s’efforcent de fournir aux pays en développement et à leurs médias publics, privés ou autres, en complément de la coopération bilatérale, tout l’appui et toute l’aide possibles, compte dûment tenu de leurs intérêts et de leurs besoins dans le domaine de l’information, et des mesures déjà prises par le système des Nations Unies.  Elle leur demande en outre d’appuyer sans réserve le Programme international pour le développement de la communication institué par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui devrait soutenir les médias publics aussi bien que privés.

  • Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information

Aux termes de la résolution B relative aux Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information, adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande au Département de l’information et à son réseau de centres d’information des Nations Unies d’être particulièrement attentifs, dans la conduite de leurs activités, aux progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international, dont ceux du Millénaire, à la teneur des débats sur le programme de développement pour l’après-2015, y compris la définition des objectifs de développement durable, et aux décisions issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies sur des thèmes connexes, et prie le Département de s’employer activement à faire connaître les répercussions qu’a eues et que continue d’avoir la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement, y compris sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le financement du développement et le débat sur les options relatives à la mise en place d’un mécanisme de facilitation qui favorise la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement, et à sensibiliser l’opinion publique au défi planétaire que constituent les changements climatiques, en particulier aux mesures prises conformément à l’objectif, aux principes et aux dispositions de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, compte tenu en particulier du principe des responsabilités communes mais différenciées, surtout dans le contexte de la Conférence des Parties et des Réunions des Parties au Protocole de Kyoto.

Elle réaffirme que le Département de l’information doit, tout en accomplissant ses missions actuelles, les aspects du budget qui ont trait aux programmes, le contrôle de l’exécution et les méthodes d’évaluation, établir un ordre de priorité dans son programme de travail afin de mieux cibler son message et concentrer ses efforts et d’adapter ses programmes aux besoins des publics visés, y compris du point de vue linguistique, en s’appuyant sur des mécanismes améliorés de retour d’information et d’évaluation.  Elle prie le Secrétaire général de continuer à faire le maximum pour que les publications et les autres services d’information du Secrétariat, notamment le site Web et le Service des informations des Nations Unies, donnent dans toutes les langues officielles des informations détaillées, nuancées, objectives et impartiales sur les questions dont l’Organisation des Nations Unies est saisie et traduisent un souci constant d’indépendance, d’impartialité, d’exactitude et de totale conformité avec ses résolutions et ses décisions.  L’Assemblée générale demande de nouveau au Département de l’information et aux services auteurs du Secrétariat de faire en sorte que les publications des Nations Unies soient produites dans les six langues officielles, dans le respect de l’environnement et sans que cela ait d’incidences financières, et de continuer à agir en étroite coordination avec les autres entités, y compris tous les autres départements du Secrétariat et les fonds et programmes des Nations Unies, afin d’éviter, chacun pour ce qui concerne son mandat, les doubles emplois lors de la parution des publications des Nations Unies.  Elle engage, à cet égard, le Département de l’information et le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences du Secrétariat à se consulter sur la possibilité de fusionner leurs activités de publication, à mettre au point de nouveaux arrangements de collaboration permettant de promouvoir le multilinguisme dans d’autres produits, sans que cela ait d’incidences financières, étant donné qu’il importe de faire en sorte que toutes les langues officielles de l’Organisation soient utilisées et traitées sur un pied d’égalité, et à présenter à ce sujet un rapport au Comité de l’information à sa trente-huitième session.

Elle souligne que le Département de l’information devrait maintenir et améliorer ses activités dans les domaines présentant un intérêt particulier pour les pays en développement et, le cas échéant, d’autres pays ayant des besoins particuliers, et que ses activités devraient contribuer à combler le fossé existant entre les pays en développement et les pays développés dans les domaines cruciaux de l’information et de la communication.

L’Assemblée générale réaffirme qu’elle est de plus en plus préoccupée par le fait que, contrairement à la demande formulée dans ses résolutions antérieures et au principe de l’égalité des six langues officielles, les communiqués de presse quotidiens ne sont pas publiés dans toutes les langues officielles.  Elle rappelle le rapport du Secrétaire général sur les activités du Département de l’information et prie le Département d’élaborer à titre prioritaire une stratégie permettant de publier des communiqués de presse quotidiens dans les six langues officielles, par des moyens innovants et sans que cela ait d’incidences financières, conformément à ses résolutions pertinentes, qui sera prête au plus tard pour la trente-huitième session du Comité de l’information, et de faire rapport à ce dernier à ce sujet à cette même session.

Elle souligne qu’il importe d’utiliser et de traiter sur un pied d’égalité toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies dans toutes les activités de l’ensemble des divisions et bureaux du Département de l’information, en vue d’éliminer le décalage entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues officielles, et prie à cet égard de nouveau le Secrétaire général de veiller à ce que le Département dispose, dans toutes les langues officielles, des moyens nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ses activités, et demande qu’il soit tenu compte de cette exigence dans les futurs projets de budget-programme concernant le Département, en gardant à l’esprit le principe de l’égalité des six langues officielles et en prenant en considération la charge de travail dans chacune d’elles.  Elle encourage le Département de l’information à continuer d’utiliser d’autres langues, outre les langues officielles, selon qu’il convient, en fonction des publics visés, afin d’atteindre un public aussi large que possible et de diffuser le message de l’Organisation dans le monde entier, de façon à renforcer l’appui international en faveur des activités de celle-ci.

L’Assemblée générale souligne l’importance du rôle joué par le réseau de centres d’information des Nations Unies pour rehausser l’image de l’Organisation et diffuser ses messages auprès des populations locales, en particulier dans les pays en développement, ayant à l’esprit que l’information communiquée dans les langues locales a une plus forte résonance auprès d’elles, et renforcer l’appui fourni aux activités de l’Organisation au niveau local.

L’Assemblée souligne en outre que l’objectif premier des services d’information fournis par le Département de l’information est de publier en temps voulu, dans les quatre médias de masse –presse écrite, radio, télévision et Internet–, des nouvelles et des informations exactes, objectives et nuancées émanant du système des Nations Unies et destinées aux médias et à d’autres publics dans le monde, l’accent étant mis sur le multilinguisme dès le stade de la planification, et demande de nouveau au Département de veiller à ce que les dernières nouvelles et les flashes d’information soient exacts, impartiaux et objectifs.

Elle réaffirme la nécessité d’assurer l’égalité parfaite des six langues officielles sur tous les sites Web de l’Organisation des Nations Unies et prie instamment le Secrétaire général, dans la limite des ressources existantes et de façon équitable, de redoubler d’efforts pour développer, gérer et tenir à jour les sites Web multilingues de l’Organisation et sa propre page dans un souci d’équilibre entre toutes les langues officielles.  Elle constate avec préoccupation que le développement multilingue du site Web de l’Organisation et son enrichissement dans certaines langues officielles ont progressé bien plus lentement que prévu et, à ce propos, prie le Département de l’information de renforcer, en coordination avec les bureaux auteurs, les dispositions prises pour atteindre l’égalité parfaite entre les six langues officielles sur le site.  L’Assemblée générale réaffirme aussi qu’il est nécessaire de renforcer constamment l’infrastructure technologique du Département de l’information de façon à accroître son audience et de continuer d’apporter des améliorations au site Web de l’Organisation sans que cela ait d’incidences financières.

Points relatifs à la décolonisation

Aux termes de la résolution I relative aux Renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en application de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies (A/70/501), adoptée par 175 voix pour, zéro voix contre et 4 abstentions (France, États-Unis, Royaume-Uni et Israël), l’Assemblée générale prie les puissances administrantes concernées, conformément aux obligations qui découlent pour elles de la Charte, de communiquer ou de continuer de communiquer régulièrement au Secrétaire général, à titre d’information, sous réserve des exigences de sécurité et de considérations d’ordre constitutionnel, des renseignements statistiques et autres de nature technique relatifs à la situation économique et sociale et à l’éducation dans les territoires dont elles sont respectivement responsables, ainsi que des renseignements aussi complets que possible sur l’évolution politique et constitutionnelle des territoires en question, notamment sur la constitution, la loi ou le décret régissant le gouvernement du territoire et les relations constitutionnelles entre celui-ci et la puissance administrante, dans les six mois suivant l’expiration de l’exercice administratif dans ces territoires.

Aux termes de la résolution II relative aux Activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes, (A/70/502), adoptée par 176 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et 2 abstentions (Royaume-Uni et France), l’Assemblée générale réaffirme le droit des peuples des territoires non autonomes à l’autodétermination conformément à la Charte des Nations Unies et à sa résolution 1514 (XV), et qu’il incombe aux puissances administrantes, en vertu de la Charte, d’assurer le progrès politique, économique et social ainsi que le développement de l’instruction dans les territoires non autonomes, et réaffirme les droits légitimes des peuples de ces territoires sur leurs ressources naturelles.  Elle demande de nouveau à tous les gouvernements qui ne l’ont pas encore fait de prendre des mesures législatives, administratives ou autres à l’égard de ceux de leurs ressortissants et des personnes morales relevant de leur juridiction qui possèdent ou exploitent dans les territoires non autonomes des entreprises préjudiciables aux intérêts des habitants de ces territoires, afin de mettre fin aux activités de ces entreprises.  Elle demande en outre aux puissances administrantes de veiller à ce que l’exploitation des ressources marines et autres ressources naturelles des territoires non autonomes qu’elles administrent n’enfreigne pas les résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies et n’aille pas à l’encontre des intérêts des peuples de ces territoires.

Aux termes de la résolution III intitulée Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies (A/70/503), adoptée par 126 voix pour, zéro voix contre et 53 abstentions, l’Assemblée générale engage les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies qui ne l’ont pas encore fait à fournir une aide aux territoires non autonomes dès que possible.  Elle prie les institutions spécialisées et les autres organes et organismes des Nations Unies, ainsi que les organisations régionales, de s’employer, dans le cadre de leurs mandats respectifs, à renforcer le soutien déjà apporté aux territoires non encore autonomes et à élaborer des programmes d’assistance propres à y accélérer les progrès dans les secteurs économique et social.  Elle prie en outre les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies intéressés de fournir des informations sur: les problèmes environnementaux auxquels se heurtent les territoires non autonomes; les effets qu’ont sur ces territoires les catastrophes naturelles, telles que les ouragans et les éruptions volcaniques, et d’autres problèmes environnementaux, tels que l’érosion des plages et des côtes et la sécheresse; les moyens d’aider ces territoires à lutter contre le trafic de stupéfiants, le blanchiment d’argent et d’autres activités illégales et criminelles; et l’exploitation illégale des ressources marines et autres ressources naturelles des territoires et la nécessité d’utiliser ces ressources au profit de la population de ces territoires.

Aux termes de la résolution portant sur les Dispositifs offerts par les États Membres aux habitants des territoires non autonomes en matière d’études et de formation (A/70/504), adoptée sans vote, l’Assemblée générale invite tous les États à offrir ou à continuer d’offrir aux habitants des territoires qui n’ont pas encore accédé à l’autonomie ou à l’indépendance des aides généreuses pour leurs études et leur formation et, chaque fois possible, à contribuer au financement des voyages que devront faire les futurs étudiants.  Elle prie instamment les puissances administrantes de prendre des mesures efficaces pour que l’information concernant les moyens d’étude et de formation offerts par des États soit diffusée largement et régulièrement dans les territoires qu’elles administrent et d’accorder toutes les facilités nécessaires aux étudiants qui voudraient se prévaloir de ces offres.

Aux termes de la résolution I relative à la Question du Sahara occidental (A/70/505), adoptée sans vote, l’Assemblée générale appuie le processus de négociation initié par la résolution 1754 (2007) du Conseil de sécurité et soutenu par les résolutions du Conseil 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012),2099 (2013)et 2152 (2014) en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et loue les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour le Sahara occidental.  Elle se félicite de ce que les parties se soient engagées à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’entrer, de bonne foi et sans conditions préalables, dans une phase de négociation plus intensive, en prenant note des efforts consentis et des faits nouveaux survenus depuis 2006, assurant ainsi l’application des résolutions du Conseil de sécurité 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014) et 2218 (2015) et le succès des négociations.  Elle se félicite également des négociations qui ont eu lieu entre les parties les 18 et 19 juin 2007, les 10 et 11 août 2007, du 7 au 9 janvier 2008 et du 16 au 18 mars 2008 en présence des pays voisins et sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies.  En outre, l’Assemblée générale invite les parties à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge et à s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire.

Par la résolution II intitulée Question de la Nouvelle-Calédonie, adoptée sans vote, l’Assemblée générale note les préoccupations exprimées sur les difficultés rencontrées dans le déroulement des élections provinciales concernant les diverses interprétations qui continuent d’être faites des dispositions relatives au corps électoral restreint et la procédure d’appel en matière d’inscription sur les listes électorales et encourage la Puissance administrante et les Néo-Calédoniens à répondre à l’amiable aux préoccupations de tous les intervenants conformément à la législation en vigueur dans le territoire et en France, tout en respectant et en faisant respecter l’esprit et la lettre de l’Accord de Nouméa.  Elle considère que des mesures appropriées pour l’organisation des consultations futures sur l’accession à la pleine souveraineté, y compris l’établissement de listes électorales justes, régulières et transparentes, comme prévu par l’Accord de Nouméa, sont indispensables à la réalisation d’un acte libre et authentique d’autodétermination conforme aux principes et pratiques de l’Organisation des Nations Unies et engage vivement toutes les parties concernées, dans l’intérêt des Néo-Calédoniens, à poursuivre leur dialogue, dans le cadre de l’Accord de Nouméa, dans un esprit d’harmonie et de respect mutuel afin de continuer de promouvoir un environnement propice à l’évolution pacifique du territoire vers un acte d’autodétermination où toutes les options seraient ouvertes, qui préserve les droits de tous les secteurs de la population et qui repose sur le principe selon lequel c’est aux populations néo-calédoniennes qu’il appartient de choisir comment déterminer leur destin.  Elle engage la Puissance administrante, agissant en coopération avec le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, à veiller au renforcement de la protection et de la garantie du droit inaliénable qu’a le peuple du territoire de posséder ses ressources naturelles, d’y avoir accès, de les utiliser et de les gérer, y compris son droit patrimonial de les exploiter à l’avenir.

Par la résolution III sur la Question de la Polynésie française, adoptée sans vote, l’Assemblée générale, consciente des importantes retombées sanitaires et environnementales des essais nucléaires pratiqués dans le territoire par la Puissance administrante pendant 30 ans et des inquiétudes que suscitent dans le territoire les conséquences de ces activités sur la vie et la santé des populations, en particulier des enfants et des groupes vulnérables, et sur l’environnement de la région, réaffirme qu’en fin de compte c’est à la population de la Polynésie française elle-même qu’il appartient de déterminer librement son futur statut politique.  Elle encourage la Puissance administrante à faciliter l’envoi de missions de visite et de missions spéciales dans le territoire.  En outre, elle déplore que la Puissance administrante n’ait pas donné suite à la demande qui lui avait été faite de soumettre au sujet de la Polynésie française les renseignements visés à l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte et  la prie d’intensifier son dialogue avec la Polynésie française afin de favoriser la mise en place rapide d’un processus d’autodétermination équitable et effectif, dans le cadre duquel seront arrêtés le calendrier et les modalités de l’adoption d’un acte d’autodétermination.

Aux termes de la résolution IV qui porte sur la Question des Tokélaou, adoptée sans vote, l’Assemblée générale, notant avec satisfaction que la Nouvelle-Zélande, Puissance administrante, continue de faire preuve d’une coopération exemplaire dans le cadre des travaux du Comité spécial portant sur la question des Tokélaou, et qu’elle est disposée à autoriser des missions des Nations Unies à se rendre dans le territoire, et rappelant que des élections libres et régulières se sont tenues dans le territoire en janvier 2014, se félicite des progrès accomplis depuis 2004 en ce qui concerne le transfert de compétences aux trois taupulega (conseils villageois), et note qu’il est prévu de débattre encore des recommandations figurant dans le document relatif à l’examen de la politique en matière de transfert des pouvoirs élaboré en 2012.  Elle note avec satisfaction que les Tokélaou et la Nouvelle-Zélande demeurent fermement résolues à assurer le développement constant des Tokélaou dans l’intérêt à long terme du peuple tokélaouan, en accordant une importance particulière à la poursuite de l’aménagement de chacun des atolls de façon à répondre à ses besoins actuels.  Elle  constate que les Tokélaou ont besoin du soutien continu de la communauté internationale et souhaitent prendre part aux débats sur le programme de développement pour l’après-2015, les conséquences des changements climatiques et la protection de l’environnement et des océans.

La résolution V dite « omnibus », relative aux Questions des territoires non autonomes d’Anguilla, des Bermudes, de Guam, des îles Caïmanes, des îles Turques et Caïques, des îles Vierges américaines, des îles Vierges britanniques, de Montserrat, de Pitcairn, de Sainte-Hélène et des Samoa américaines, adoptée sans vote, regroupe 12 projets de résolution.  L’un, désigné A, a trait à la situation générale dans laquelle se trouvent les territoires non autonomes.  Le second, désigné B, traite de la situation de chaque territoire non autonome; il contient 11 textes traitant individuellement de chaque territoire non autonome.

Aux termes de ce texte, constatant avec préoccupation que, 54 ans après l’adoption de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, certains territoires ne sont toujours pas autonomes, et consciente qu’il importe de continuer à appliquer effectivement la Déclaration, compte tenu de l’objectif que s’est fixée l’Organisation des Nations Unies d’éliminer le colonialisme d’ici à 2020, l’Assemblée générale réaffirme le droit inaliénable des peuples des territoires non autonomes à l’autodétermination, conformément à la Charte des Nations Unies et à sa résolution 1514 (XV) contenant la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Elle réaffirme également qu’en matière de décolonisation le principe de l’autodétermination est incontournable.

L’Assemblée générale réaffirme en outre qu’en fin de compte, c’est aux peuples des territoires eux-mêmes qu’il appartient de déterminer librement leur futur statut politique, conformément aux dispositions applicables de la Charte, de la Déclaration et des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Elle exhorte les États Membres à participer aux efforts déployés par l’Organisation des Nations Unies pour que le monde soit libéré du colonialisme dans le cadre des décennies internationales de l’élimination du colonialisme.

L’ensemble des propositions de résolution, contenues dans le texte de résolution omnibus V, a été adopté sans vote par l’Assemblée générale.

Par la résolution relative aux Samoa américaines, l’Assemblée générale engage la Puissance administrante à aider le gouvernement du territoire à rendre l’économie du territoire plus diversifiée et plus durable, et à résoudre les problèmes liés à l’emploi et au coût de la vie.

Par la résolution relative à Anguilla, l’Assemblée générale prie la Puissance administrante d’aider le territoire, s’il en fait la demande, à faire avancer le processus interne de révision de la Constitution; elle prie également la Puissance administrante d’aider le territoire à mener à bien ses activités de consultation de la population, et l’exhorte à aider le gouvernement du territoire à mieux tenir ses engagements dans le domaine économique, notamment en matière budgétaire, avec, au besoin, l’appui de la région;

Par la résolution relative aux Bermudes, l’Assemblée générale souligne l’importance du rapport de la Commission pour l’indépendance des Bermudes de 2005, qui examine de près les faits entourant l’indépendance, et elle continue de regretter que les plans d’organisation de réunions publiques et de présentation d’un Livre vert à l’Assemblée puis d’un Livre blanc exposant les propositions politiques en faveur de l’indépendance des Bermudes ne se soient pas encore concrétisés.

Par la résolution relative aux îles Vierges britanniques, l’Assemblée générale se félicite de la participation active du territoire aux travaux de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, et rappelle la tenue, en mars 2014, de la réunion du Conseil inter-îles Vierges, qui a rassemblé le territoire et les îles Vierges américaines.

Par la résolution relative aux îles Caïmanes, l’Assemblée générale se félicite des efforts entrepris par le gouvernement du territoire pour continuer de mettre en œuvre des politiques de gestion du secteur financier, des initiatives de promotion du tourisme médical et du tourisme sportif et des programmes de réduction du chômage dans divers secteurs économiques.

Par la résolution relative à Guam, l’Assemblée générale invite une fois de plus la Puissance administrante à tenir compte de la volonté exprimée par le peuple chamorro, soutenue par les électeurs guamiens lors du référendum de 1987 et ultérieurement inscrite dans le droit guamien, au sujet des efforts d’autodétermination des Chamorros.  Elle prie la Puissance administrante, agissant en coopération avec le gouvernement du territoire, de continuer à transférer des terres aux propriétaires initiaux du territoire, de continuer à reconnaître et à respecter les droits politiques et l’identité culturelle et ethnique du peuple chamorro de Guam et de prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre aux préoccupations du gouvernement du territoire concernant la question de l’immigration.  L’Assemblée générale prie en outre la Puissance administrante de collaborer à la mise en place de programmes pour le développement viable des activités économiques et des entreprises du territoire, en tenant compte du rôle spécial que le peuple chamorro joue dans le développement de Guam.

Aux termes de la résolution relative à Montserrat, l’Assemblée générale rappelle la Constitution de Montserrat de 2011, ainsi que les mesures prises par le gouvernement du territoire pour consolider les acquis prévus par ladite constitution. Elle se félicite de la participation du territoire à la session inaugurale de l’Assemblée de l’Organisation des États des Caraïbes orientales en 2012, ainsi qu’aux travaux de cette organisation et de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Elle invite la Puissance administrante, les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies, ainsi que les organisations régionales et autres entités, à continuer de fournir une aide au territoire afin d’atténuer les effets de l’éruption volcanique.

Par la résolution relative à Pitcairn, l’Assemblée générale salue tous les efforts de la Puissance administrante et du gouvernement territorial allant dans le sens d’un plus grand transfert de responsabilités opérationnelles au territoire en vue d’accroître progressivement son autonomie, notamment par la formation du personnel local.  L’Assemblée générale prie la Puissance administrante de continuer de contribuer à l’amélioration de la situation de la population du territoire dans les domaines économique, social, éducatif et autres, et de poursuivre ses discussions avec le gouvernement du territoire sur la meilleure façon de soutenir la sécurité socioéconomique et environnementale de Pitcairn, y compris sur le plan démographique.  Elle salue le travail accompli pour la préparation d’un plan quinquennal de développement stratégique de l’île.

Par la résolution relative à Sainte-Hélène, l’Assemblée générale souligne l’importance de la Constitution du territoire en 2009.  Elle prie la Puissance administrante et les organisations internationales compétentes de continuer à soutenir l’action menée par le gouvernement du territoire pour régler les problèmes du développement socioéconomique de Sainte-Hélène.

Par la résolution relative aux Îles Turques et Caïques, l’Assemblée générale exprime son soutien au plein rétablissement de la démocratie dans le territoire et aux travaux de la Commission de révision de la Constitution en ce sens, et prend note des efforts faits par la Puissance administrante pour rétablir une bonne gouvernance, notamment grâce à l’introduction d’une nouvelle constitution en 2011, à la tenue d’élections en novembre 2012 et à une gestion financière saine dans le territoire.  L’Assemblée générale note que le débat engagé sur la réforme constitutionnelle se poursuit dans le territoire, et souligne qu’il importe que tous les groupes et toutes les parties intéressées participent à ces consultations.  Elle souligne qu’il importe de mettre en place dans le territoire une constitution qui reflète les aspirations et les vœux de sa population, en se fondant sur les mécanismes de consultation populaire. L’Assemblée générale se félicite également des efforts que le gouvernement du territoire continue de déployer pour que l’attention voulue soit accordée à l’amélioration du développement socioéconomique dans tout le territoire, notamment grâce à la mise en place de partenariats consultatifs public-privé et de programmes de développement des petites entreprises.

Par la résolution qui porte sur les îles Vierges américaines, l’Assemblée générale se félicite qu’un projet de constitution émanant du territoire ait été déposé en 2009, à l’issue des travaux de la cinquième Assemblée constituante des îles Vierges américaines et soumis à la Puissance administrante pour examen, et prie celle-ci d’aider le Gouvernement du territoire à atteindre les buts qu’il s’est fixés dans les domaines politique, économique et social, en particulier, quant à l’issue de l’Assemblée constituante interne qui se réunit actuellement.  Elle prie également la Puissance administrante de faciliter le processus d’approbation du projet de constitution du territoire par le Congrès des États-Unis et son application, une fois qu’il aura été approuvé dans le territoire. L’Assemblée générale rappelle la tenue, en mars 2014, de la réunion du Conseil inter-îles Vierges, qui a rassemblé le territoire et les îles Vierges britanniques.

Par la résolution VI relative à la Diffusion d’informations sur la décolonisation, adoptée par 175 voix pour, 3 voix contre (Israël, États-Unis et Royaume-Uni) et une abstention (France), l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de développer davantage l’information fournie sur le site Web de l’Organisation concernant la décolonisation et de continuer à y inclure la série complète de rapports des séminaires régionaux sur la décolonisation, les déclarations faites et les documents spécialisés présentés lors de ces séminaires, ainsi que des liens vers l’ensemble des rapports du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

L’Assemblée générale prie le Département de l’information de continuer de mettre à jour les informations affichées sur le site Web concernant les programmes d’aide destinés aux territoires non autonomes.  Elle prie le Département des affaires politiques et le Département de l’information de mettre en œuvre les recommandations du Comité spécial et de continuer à prendre les mesures voulues en utilisant tous les moyens d’information disponibles –publications, radio, télévision et Internet– pour faire connaître l’action de l’Organisation dans le domaine de la décolonisation.  L’Assemblée générale prie tous les États, y compris les puissances administrantes, d’accélérer la diffusion des informations sur la décolonisation.

La résolution VII relative à l’Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, sera adoptée à une date ultérieure.

Aux termes de la décision qui porte sur la Question de Gibraltar, adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande instamment aux Gouvernements de l’Espagne et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord d’apporter, dans le prolongement de la Déclaration de Bruxelles du 27 novembre 1984, une solution définitive à la question de Gibraltar, compte tenu des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et des principes applicables et dans l’esprit de la Charte des Nations Unies, tout en tenant compte des intérêts et des aspirations de Gibraltar, qui sont considérés comme légitimes au regard du droit international.  Elle note que le Royaume-Uni souhaite conserver le Forum tripartite de dialogue et que l’Espagne considère que le Forum tripartite de dialogue n’existe plus et qu’il faut le remplacer par un nouveau mécanisme de coopération locale au sein duquel les habitants du Campo de Gibraltar et de Gibraltar sont représentés.

En outre, l’Assemblée générale salue les efforts déployés par l’une et l’autre parties pour résoudre les problèmes actuels et pour entamer, selon des modalités souples et adaptables, à titre officieux et selon les besoins, un dialogue réunissant toutes les parties concernées et compétentes, ces efforts visant à trouver des solutions et à progresser sur les questions d’intérêt commun.

Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/70/528

Aux termes de la résolution portant sur le Projet de programme de travail et de calendrier de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) pour la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, adoptée sans vote, l’Assemblée générale approuve le projet de programme de travail et de calendrier de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) pour la soixante et onzième session de l’Assemblée qui y figure.

Aucune décision n’a été prise sur la Planification des programmes (A/70/529).

RETOUR OU RESTITUTION DE BIENS CULTURELS À LEUR PAYS D’ORIGINE

Présentant la résolution A/70/L.28, Mme CATHERINE BOURA (Grèce) a d’emblée déclaré que la question du retour des biens culturels dans leur pays d’origine est devenue particulièrement opportune compte tenu des derniers développements dans le monde: l’intensification du trafic des biens culturels et l’aggravation de la criminalité organisée impliquant ces biens, le blanchiment d’argent sur le marché des antiquités et la vente aux enchères des objets culturels.  La représentante s’est dite « choquée et horrifiée » par la destruction et le pillage sans précédent des monuments de culte et des biens culturels en Iraq, en Syrie et ailleurs.  Des communautés multiethniques et religieuses plusieurs fois centenaires voient désormais leur patrimoine menacé d’extinction par des actes barbares. 

La résolution, a dit la représentante, exprime la préoccupation de l’Assemblée générale face à la perte, à la destruction, aux vols, aux pillages, aux déplacements illicites de biens culturels de leur site archéologique et autre, en particulier dans les zones de conflits armés, y compris les zones occupées.  Le projet condamne la récente attaque contre les sites du Patrimoine mondial de l’humanité et appelle à la fin immédiate de tels actes, rappelant aux Parties la Convention de La Haye de 1954 et ses deux Protocoles. 

La résolution reconnaît le rôle de chef de file de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) dans la lutte contre la destruction et le trafic illicite des biens culturels en cas de conflit armé, y compris son mandat spécifique dans le cadre de la résolution 2199 (2015) du Conseil de sécurité qui souligne le lien direct entre la destruction et le pillage du patrimoine culturel en Iraq et en Syrie et le financement du terrorisme.  Comme le dit la résolution, la sensibilisation et le renforcement de capacités sont « cruciaux » pour le succès des efforts déployés pour le retour ou la restitution des biens culturels dans leur pays d’origine.  L’interaction avec le marché international de l’art pour améliorer les pratiques dans divers domaines d’expertise tels que la provenance, les enquêtes, l’éthique et les procédures de restitution est d’une importance capitale.  Les directives opérationnelles pour la mise en œuvre de la Convention de l’UNESCO de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels sont un outil très important pour guider et aider les États.   

La communauté internationale, a conclu la représentante, a la responsabilité partagée de protéger le patrimoine culturel en temps de paix comme en temps de guerre.  Ce patrimoine est le témoin du cheminement d’une nation et de son identité.  Il est le miroir de son histoire et le cœur même de son existence.  Il représente non seulement des valeurs et des traditions spécifiques mais aussi la manière unique dont une nation perçoit le monde.  C’est la raison pour laquelle le patrimoine culturel doit être protégé contre tout acte illicite et remis à son environnement historique où il peut inspirer le mieux la conscience collective de l’humanité.  C’est précisément la raison pour laquelle les objectifs de la résolution ne devraient laisser aucun État indifférent, a conclu la représentante.

Mme MONIKA PACHOUMI (Chypre) a salué une résolution qui reflète des événements importants, dont la Déclaration de Doha du 19 avril 2015 qui salue le rôle de l’UNESCO dans la lutte contre les atteintes aux biens culturels.  La résolution tient dûment compte, s’est réjouie la représentante, de l’évolution récente de la situation au Moyen-Orient où le terrorisme cible délibérément le patrimoine culturel, le vol, le détruit, le trafique et le pille, menaçant la culture et la préservation du Patrimoine mondial de l’humanité.  Le but est d’enterrer notre histoire et d’effacer l’empreinte de l’humanité.  La représentante a appelé à une coopération internationale renforcée pour contrer le trafic des biens culturels et faciliter leur retour dans leur pays d’origine.  Chypre a sa propre expérience des biens culturels volés et essaie en permanence de rapatrier des biens exportés à partir de la partie occupée de l’Île, a conclu la représentante, soulignant là, « une priorité » de son pays. 

M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a déclaré qu’en étroite coopération avec la Jordanie et avec le soutien de l’UNESCO, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et Interpol, l’Italie élabore un projet sur la protection du patrimoine culturel qui devrait être lancé au Siège des Nations Unies en décembre.  Le représentant a regretté que la résolution adoptée aujourd’hui ne mentionne pas la résolution 48/15 du 11 octobre 1993 de l’Assemblée générale sur le « Retour ou restitution de biens culturels à leur pays d’origine ».

Pour M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), la résolution est pertinente face aux dangers réels auxquels est exposé un patrimoine culturel qui a résisté à des milliers d’années.  Le patrimoine du Moyen-Orient est exposé à des attaques systématiques en Iraq, en Syrie et en Palestine occupée.  La Syrie ne souffre pas seulement d’une effusion de sang et de la destruction de ses infrastructures, mais également des atteintes à sa culture, a souligné le représentant.  « Nous sommes le berceau de la civilisation. »  « Nous avons vu émerger le premier alphabet », a dit le représentant qui a souligné que la Syrie a connu toutes les époques de l’histoire de l’humanité et assiste aujourd’hui à la destruction de ce patrimoine.  L’État islamique détruit à Palmyre et ailleurs.  Ses terroristes et ceux du Front el-Nosra commettent des atrocités graves, n’hésitant pas à s’en prendre aux archéologues, aux mosquées et aux sites archéologiques, comme l’ont fait leurs précurseurs avec les Bouddha de Bamyan en 2001.  Mais, a dénoncé le représentant, la communauté internationale n’a jamais fait autre chose que condamner en paroles sans passer aux actes.  La communauté internationale n’a jamais réellement apporté son aide à la Syrie pour sauver son patrimoine.

Le rôle historique de la Syrie est important pour la civilisation, a poursuivi le représentant.  « Nous sommes un carrefour entre l’est et l’ouest », et malgré l’ONU et le droit international, « nous avons des gens qui veulent décider d’une nouvelle voie, celle de l’agression », des gens qui détruisent la Syrie, trafiquent ses biens culturels et ce faisant, aident les terroristes dans le pays et en Iraq.  Le représentant syrien a dénoncé les carences de la communauté internationale pour lutter contre ces trafics qui s’organisent, entre autres via la mafia turque pour aboutir dans les ventes aux enchères aux États-Unis et en Europe, au mépris du droit international.

Lutter contre la menace qui pèse sur le patrimoine culturel en Iraq et en Syrie est « indispensable », a prévenu le représentant, insistant sur la responsabilité des gouvernements qui participent « directement » aux vols ou qui ne poursuivent les pilleurs.  « Je vise le régime turc qui transige avec des régimes radicaux et facilite l’arrivée de criminels en Syrie », a-t-il précisé.  C’est « la mafia turque » qui les aide dans une activité alimentant le marché des biens culturels, vendus contre des armes et des munitions.  « La liste des agissements répréhensibles de la Turquie est hélas sans fin », s’est résigné le représentant, appelant les alliés des « soi-disant démocrates turcs » à agir contre la Turquie qui a utilisé la carte des réfugiés pour faire changer l’Europe et amassé une aide de trois milliards d’euros.  La mafia turque est le principal importateur du commerce illicite du pétrole organisé par Daech, a poursuivi le représentant, en disant citer le quotidien français « La Croix ».  En 2015, le commerce de Daech était évalué à 2,2 millions de dollars d’exportation de pétrole par jour.

Il faut donc, a conclu le représentant que les États mettent en œuvre la résolution adoptée aujourd’hui en coordination avec l’UNESCO et les États concernés.  Les États doivent faire tous les efforts possibles pour assurer le retour des biens culturels dans leur pays d’origine, notamment en Syrie.  Le représentant a estimé que la résolution contribuera à progresser sur la question du financement de Daech dont le Conseil de sécurité s’est saisi.  Avant de passer la parole à son homologue turc, le représentant s’est dit prêt à livrer les adresses électroniques des sites qui parlent des réseaux postés à la frontière turque pour récupérer les biens culturels volés en Syrie. 

Malgré les efforts pour attirer l’attention sur le phénomène et le contrer, a noté M. MURAT UĞURLUOĞLU (Turquie), les menaces au patrimoine culturel se sont encore accrues et ont pris de nouvelles formes.  Retirer des objets de leur contexte naturel et historique est « un crime contre l’humanité ».  Les biens culturels ont traversé des milliers d’années et constituent des témoignages des civilisations passées, ce qui nous engage à prendre soin de cette histoire commune de l’humanité.  Le délégué a souligné que ces biens prenaient toute leur signification quand ils étaient préservés in situ, sur leur propre sol.

Les situations de conflit et d’instabilité aggravent le risque de destruction ou de trafic du patrimoine culturel.  Les derniers actes de Daech en ont été l’« exemple malheureux ».  La Turquie condamne vivement ces destructions brutales des sites archéologiques, des lieux de culte, de monuments religieux et d’objet culturels d’une « valeur unique, historique et irremplaçable ».  La Turquie a renforcé toutes les mesures pour contrer le transfert illicite des biens culturels et elle réglemente les commerces le long de sa frontière sud, en lien avec l’UNESCO et Interpol. 

Le représentant a donc rejeté les accusations de la Syrie, alors que « malheureusement nous voyons aujourd’hui les tentatives qu’elle fait pour détourner l’attention internationale de l’immensité des destructions et des atrocités infligées à son propre peuple ».  La Turquie continuera au contraire d’être au côté du peuple syrien et d’appuyer tous les efforts en faveur de la protection des biens culturels.

M. FERNANDO A. MARANI (Argentine) a dit que les biens culturels ne peuvent en aucun cas être considérés comme un butin de guerre.  Il a souligné l’importance de la coopération avec les pays les plus concernés, à attirer l’attention sur le rôle des nouvelles technologies dans les trafics et insisté sur une mise en œuvre efficace des conventions pertinentes.

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

L’Assemblée générale a adopté sans vote la résolution A/70/L.23, dans laquelle elle se déclare « profondément préoccupée » par le niveau de violence persistant en Afghanistan, alors que les Forces nationales de défense et de sécurité afghanes ont assumé la pleine responsabilité de la sécurité à la fin de l’année 2014.

Elle souligne que le pays cumule toujours une somme de problèmes « étroitement liés les uns aux autres » et « se renforçant mutuellement », en matière de sécurité, de stabilité politique, de gouvernance, de viabilité financière, de droits de l’homme, d’état de droit, de développement, ainsi que de production et de trafic de stupéfiants, de corruption et d’absence de respect du principe de responsabilité.

Elle appelle à continuer de lutter « contre la menace que font peser sur la sécurité et la stabilité du pays les actes extrémistes perpétrés dans la région » par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes violents et extrémistes, ainsi que des groupes armés criminels, notamment les trafiquants de drogues.  Elle se déclare également « vivement préoccupée » par le nombre croissant d’organisations affiliées à l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) (Daech) en Afghanistan.

L’Assemblée générale juge « essentiel » de favoriser une coopération régionale constructive pour promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité et le développement économique et social en Afghanistan.  Elle « accueille avec satisfaction » les efforts de réforme globale de l’administration et de la transparence budgétaire, mais note que les conditions de vie de la population afghane doivent encore s’améliorer et qu’il faut aider le Gouvernement afghan à assurer les services sociaux de base, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé publique, et promouvoir le développement.  À cet effet, elle « encourage » la communauté internationale et les entreprises à soutenir l’économie afghane.

L’Assemblée « se félicite » de l’évolution de la configuration de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et souligne qu’il importe de veiller à ce que la Mission dispose « des ressources et d’une protection suffisantes de la part des autorités afghanes », aidées au besoin par la communauté internationale, de manière à ce qu’elle puisse s’acquitter de son mandat.

RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (ECOSOC)

Présentant la résolution sur la Prorogation de la période préparatoire précédant le retrait de la République de Vanuatu de la catégorie des pays les moins avancés (A/70/L.16), M. SIMON P. MAROBE (Afrique du Sud) a, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, d’abord rappelé que Vanuatu devait être retiré de la liste des PMA en décembre 2017.  Mais, a-t-il argué, compte tenu du cyclone Pam de catégorie 5, les progrès en matière de développement ont connu un grave recul: 64% de l’économie et 60% de la population ont été affectés par le cyclone.  Tenant compte des pertes humaines, économiques et de développement « exceptionnelles » que le pays a subies, la résolution proroge la période préparatoire précédant le retrait de la liste des PMA de trois ans, soit jusqu’au 4 décembre 2020.  Cette prorogation permettra au pays de se reconstruire, de relancer son économie et d’éviter ainsi que le retrait de la liste des PMA ne perturbe ses plans, programmes et projets de développement. 

M. ODO TEVI (Vanuatu) s’est félicité de la résolution, avant de confirmer que l’économie de son pays subit toujours l’impact du cyclone Pam.  Cette année, le tourisme, qui est un secteur important de l’économie, a chuté sensiblement et celui de l’agriculture est toujours gravement affecté.  Dans sa dernière évaluation, la Banque mondiale a prédit que l’économie de Vanuatu ralentira cette année et commencera à se remettre lentement à moyen terme si et seulement si des investissements importants sont faits.  Le représentant s’est dit confiant qu’avec l’aide de ses partenaires au développement, Vanuatu émergera de cette catastrophe plus fort que jamais auparavant et poursuivra le processus de retrait de la liste des PMA comme annoncé dans la résolution 59/209 de l’Assemblée générale.  Avec un partenariat au développement renouvelé, Vanuatu sera capable de renouer avec la croissance et de développer une économie plus résiliente, plus inclusive et plus robuste.  

Le représentant a profité de l’adoption de la résolution pour dire combien il est important que les préoccupations des petits États insulaires en développement et des PMA soient prises en compte par la communauté internationale, compte tenu, en particulier, de l’accord sur le climat en négociations à Paris.  Un accord qui reconnaîtrait la grave vulnérabilité des petits États insulaires en développement et des PMA face aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques est en effet « indispensable » pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a prévenu le représentant. 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Face à la radicalisation, le Conseil de sécurité exhorte les États Membres à renforcer la participation des jeunes aux processus de prise de décisions

7573e séance – matin
CS/12149

Face à la radicalisation, le Conseil de sécurité exhorte les États Membres à renforcer la participation des jeunes aux processus de prise de décisions

Constatant que le mouvement de radicalisation touchant particulièrement les jeunes constitue une menace pour la stabilité et le développement, le Conseil de sécurité a exhorté, ce matin, les États Membres à examiner les moyens d’accroître leur « représentation inclusive » aux niveaux local, national, régional et international.

Par la résolution 2250 (2015), présentée par la Jordanie et adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil a également exhorté les États Membres à mettre en place des « mécanismes internes » associant « véritablement » les jeunes aux processus de paix et au règlement des différends.

Avant l’adoption de la résolution, la représentante de la Jordanie, Mme Dina Kawar, a déclaré que ce texte –« pionner » sur le thème de la jeunesse, de la paix et de la sécurité– couronnait les efforts déployés par le Prince Hussein de Jordanie et s’inscrivait dans la continuité d’une série de discussions publiques sur la lutte contre l’extrémisme violent, et de la tenue, en août dernier à Amman, du Forum mondial sur les jeunes, la paix et la sécurité.

« Ce que nous souhaitons, c’est s’assurer que les jeunes reçoivent l’attention dont ils ont besoin au moment où le monde entier est devenu le théâtre d’un nombre croissant de situations négatives », a expliqué la représentante.

Dans le préambule de la résolution, le Conseil se dit conscient que le monde n’a jamais compté autant de jeunes et que ceux-ci constituent souvent la majorité de la population des pays touchés par des conflits armés, y compris parmi les personnes déplacées et les réfugiés.

Inquiet de constater que, dans une « société-monde », les terroristes et leurs partisans utilisent de plus en plus l’Internet pour recruter des jeunes, le Conseil de sécurité engage donc les États Membres à arrêter des stratégies de nature à permettre de faire pièce au discours de l’extrémisme violent, à s’attaquer aux conditions qui en sont le terreau, et à promouvoir l’inclusion et la cohésion sociales.

Les États Membres sont en outre exhortés à créer un « environnement porteur » dans lequel les jeunes « de tous horizons » ont leur place et bénéficient de l’appui nécessaire pour mener des activités de prévention de la violence et favoriser cette même cohésion sociale.

Le Conseil demande également « à tous les acteurs compétents » d’envisager la mise en place de « dispositifs visant la promotion d’une culture de paix, de la tolérance et du dialogue interculturel et interreligieux », qui donnent une place aux jeunes et les dissuadent de prendre part à des actes violents, terroristes ou xénophobes.

Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies est, quant à lui, prié de réaliser une étude sur l’apport des jeunes aux processus de paix et au règlement des conflits afin de recommander des mesures d’ordre local, national, régional et international efficaces, et d’en présenter les résultats au Conseil de sécurité et de les mettre à la disposition de tous les États Membres de l’ONU.

*S/2015/(2250)

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Texte du projet de résolution S/2015/935

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013) et 2242 (2015) sur les femmes et la paix et la sécurité, et toutes les déclarations de son président s’y rapportant, ses résolutions 2178 (2014) et 2195 (2014) relatives à la lutte contre le terrorisme et la déclaration de son président S/PRST/2015/11 et les déclarations S/PRST/2012/29 et S/PRST/2015/2 de son président sur la consolidation de la paix après un conflit,

Rappelant ses résolutions 1265 (1999) et 1894 (2009) sur le sort des enfants en temps de conflit armé,

Ayant à l’esprit les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et le fait que celle-ci lui confie la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales,

Notant que dans la présente résolution, le terme jeunesse s’entend de toute personne âgée de 18 à 29 ans, et notant également que la définition du terme peut varier d’une pays à l’autre et à l’échelle internationale, y compris celle qui résulte des résolution A/RES/50/81 et A/RES/56/117 de l’Assemblée générale,

Conscient que le monde n’a jamais compté autant de jeunes et que ceux-ci constituent souvent la majorité de la population des pays touchés par des conflits armés,

Constatant avec préoccupation que, dans la population civile, les jeunes représentent une forte proportion des personnes, réfugiées et déplacées notamment, qui subissent les effets des conflits armés, et que le fait qu’ils soient privés d’accès à l’éducation et de perspectives économiques est fortement préjudiciable à l’instauration durable de la paix et à la réconciliation,

Conscient que les jeunes apportent un concours appréciable et utile au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité,

Affirmant que les jeunes peuvent jouer un rôle important dans la prévention et le règlement des conflits et, singulièrement, pour ce qui est de la pérennisation, de la capacité d’intégration et de la réussite des activités de maintien et de consolidation de la paix,

Considérant que les jeunes devraient prendre une part active à l’instauration d’une paix durable et œuvrer à la justice et la réconciliation, et que l’importance démographique de la jeunesse actuelle offre une occasion exceptionnelle d’instaurer durablement la paix et la prospérité économique, si tant est que des politiques inclusives soient en place,

Constatant que l’adhésion à la violence et à l’extrémisme violent qui découle d’un mouvement de radicalisation touchant particulièrement les jeunes constitue une menace pour la stabilité et le développement, et a souvent pour effet de compromettre la consolidation de la paix et d’alimenter le conflit, et soulignant qu’il importe de supprimer les causes et les facteurs de radicalisation des jeunes qui conduisent à la violence et à l’extrémisme violent et, dans certains cas, au passage à l’acte terroriste,

S’inquiétant que, étant donné une société-monde, les terroristes et leurs partisans utilisent de plus en plus les technologies de l’information et de la communication, dont Internet, pour recruter des jeunes et les inciter à perpétrer des actes terroristes ainsi que pour financer, planifier et préparer leurs activités, et soulignant que les États Membres doivent agir dans un esprit de coopération pour empêcher les terroristes de tirer parti de la technologie, des moyens de communication et d’autres ressources à des fins d’incitation à la commission d’actes de terrorisme, et ce dans le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de toutes autres obligations dérivant du droit international,

Notant que les jeunes peuvent en outre servir d’exemple pour ce qui est de prévenir et de combattre l’extrémisme violent, lequel conduit parfois au terrorisme et alimente les conflits, empêche le développement socioéconomique et nourrit l’insécurité régionale et internationale,

Notant également que le Secrétaire général met actuellement la dernière main à un plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent qui place la participation, l’esprit d’initiative et la responsabilisation des jeunes au cœur des stratégies et politiques de l’Organisation des Nations Unies,

Prenant acte du Programme d’action mondial pour la jeunesse, des Principes directeurs sur la participation des jeunes à la consolidation de la paix, du Forum mondial sur la jeunesse, la paix et la sécurité d’août 2015, de la Déclaration des jeunes sur la jeunesse, la paix et la sécurité adoptée à Amman, du Sommet mondial de la jeunesse contre l’extrémisme violent, tenu en septembre 2015, et du Programme d’action contre l’extrémisme violent et pour la promotion de la paix, et considérant qu’ils jouent un rôle en jetant les bases de la participation de tous les jeunes et de leur contribution à la consolidation de la paix dans les situations de conflit ou d’après conflit,

Prenant note de ce que les gouvernements et les organisations régionales et internationales font pour mobiliser les jeunes au service de la consolidation et de la pérennisation de la paix,

Invitant les États Membres à envisager d’arrêter une approche du développement inclusif commune aux différents organismes des Nations Unies essentielle pour prévenir tout conflit et asseoir durablement la stabilité et la paix, et soulignant à cet égard combien il importe d’identifier et s’attaquer à l’exclusion politique, économique, sociale, culturelle et religieuse et à l’intolérance, ainsi qu’à l’extrémisme violent, qui peuvent faire le lit du terrorisme comme autant de facteurs de conflit,

Considérant que la protection des jeunes pendant et après un conflit et leur participation au processus de paix peuvent contribuer grandement au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité internationales, et convaincu que la protection des civils, y compris les jeunes en temps de conflit armé, doit figurer en bonne place dans toute stratégie globale tendant à régler des conflits et à bâtir la paix,

Notant les dispositions pertinentes du Statut de Rome de la Cour pénale internationale,

Participation

1.    Exhorte les États Membres à examiner les moyens d’accroître la représentation inclusive des jeunes à tous les niveaux dans les instances de décision des institutions et dispositifs locaux, nationaux, régionaux et internationaux de prévention, et de règlement des conflits, y compris ceux qui luttent contre l’extrémisme violent, qui peut faire le lit du terrorisme et à envisager s’il y a lieu de mettre en place des mécanismes internes associant véritablement les jeunes aux processus de paix et au règlement des différends;

2.    Demande à tous les acteurs concernés, y compris lorsqu’ils négocient ou mettent en œuvre des accords de paix, d’y associer les jeunes et de tenir compte de leurs vues selon qu’il convient, sachant que la marginalisation de la jeunesse est préjudiciable à l’établissement d’une paix durable dans toutes les sociétés, y compris en considérant des aspects spécifiques comme :

a)    Les besoins des jeunes en cas de rapatriement et de réinstallation et pendant les périodes de relèvement, de réintégration et de reconstruction après les conflits;

b)    Des mesures venant appuyer les initiatives de paix locales de jeunes et les processus autochtones de règlement des différends, qui associent les jeunes aux mécanismes de mise en œuvre des accords de paix;

c)    Des mesures donnant aux jeunes des responsabilités dans la consolidation de la paix et le règlement des conflits;

3.    Souligne qu’il importe que les missions du Conseil de sécurité tiennent compte des considérations relatives à la jeunesse, y compris, le cas échéant, en consultant des organisations de jeunesse locales et internationales;

Protection

4.    Demande à toutes les parties à un conflit armé de respecter scrupuleusement les obligations que leur fait le droit international en matière de protection des civils, y compris des jeunes, notamment celles qui découlent des Conventions de Genève de 1949 et de leurs protocoles additionnels de 1977;

5.    Engage les États à s’acquitter des obligations résultant pour eux de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et de Protocole de 1967 se rapportant à ladite Convention, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979 et de son protocole facultatif de 1999 et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées;

6.    Engage également les États Membres à s’acquitter de l’obligation à eux faite en la matière de mettre fin à l’impunité et les invite à mener des enquêtes et à exercer des poursuites contre quiconque est responsable de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et d’autres crimes odieux sur la personne de civils, y compris les jeunes, notant que la lutte contre l’impunité des crimes internationaux les plus graves s’est renforcée à la faveur de l’action et de l’exercice de poursuites contre ces crimes de la part de la Cour pénale internationale, des tribunaux spéciaux et mixtes et des chambres spécialisées de tribunaux internes;

7.    Demande à toutes les parties à des conflits armés de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils, y compris les jeunes, contre toutes les formes de violence sexuelle ou sexiste;

8     Réaffirme que les États doivent respecter et défendre les droits de l’homme de toute personne, y compris les jeunes à l’intérieur de leur territoire et relevant de leur juridiction comme le prescrit le droit international applicable et réaffirme qu’il incombe au premier chef à chaque État de protéger sa population contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité;

9.    Exhorte les États Membres à envisager, dans le respect du droit international, des mesures particulières propres à protéger les civils, y compris les jeunes, dans les situations de conflit armé et d’après conflit;

Prévention

10.   Exhorte les États Membres à créer un environnement porteur dans lequel les jeunes de tous horizons aient leur place et bénéficient de l’appui nécessaire pour mener des activités de prévention de la violence et favoriser la cohésion sociale;

11.   Souligne qu’il importe de concevoir des politiques pour la jeunesse qui viennent renforcer les activités de consolidation de la paix et notamment favoriser le développement économique et social, appuyer les projets de développement de l’économie locale et offrir aux jeunes des perspectives d’emploi et de formation technique, en stimulant l’éducation, l’esprit d’entreprise et l’engagement politique constructif de la jeunesse;

12.   Demande instamment aux États Membres d’agir, s’il y a lieu, en faveur d’une éducation pour la paix de qualité, qui donne aux jeunes les moyens de participer de façon constructive à la vie de la société civile et aux activités politiques inclusives;

13.   Demande à tous les acteurs compétents d’envisager la mise en place de dispositifs de promotion d’une culture de paix, de la tolérance et du dialogue interculturel et interreligieux, qui donnent une place aux jeunes et les dissuadent de prendre part à des actes violents, terroristes ou xénophobes, et de pratiquer toute forme de discrimination;

Partenariats

14.   Exhorte les États Membres à accroître, autant que nécessaire, leur appui politique, financier, technique et logistique, compte tenu des besoins des jeunes et de leur participation aux efforts de paix entrepris dans les situations de conflit et d’après conflit, y compris par les entités, fonds et programmes des Nations Unies, notamment le Bureau d’appui à la consolidation de la paix, le Fonds pour la consolidation de la paix, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Fonds des Nations Unies pour la population et ONU-Femmes, et par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et les autres organismes compétents, ainsi que par les acteurs régionaux et internationaux;

15.   Souligne le rôle crucial que joue la Commission de consolidation de la paix dans la lutte contre les causes et les facteurs de radicalisation des jeunes qui conduisent à l’extrémisme violent et, dans certains cas, au passage à l’acte terroriste, en faisant figurer dans ses avis et recommandations sur les stratégies de consolidation de la paix des mesures consistant à associer véritablement les jeunes aux activités qui se déroulent pendant et après les conflits armés;

16.   Engage les États Membres à se rapprocher des communautés locales et des acteurs non gouvernementaux pour arrêter des stratégies de nature à permettre de faire pièce au discours de l’extrémisme violent susceptible d’inciter à des actes terroristes, à s’attaquer aux conditions qui sont le terreau de l’extrémisme violent, qui sont propres à faire le lit du terrorisme, et notamment en responsabilisant les jeunes, les familles, les femmes et les dignitaires du monde de la religion, de la culture et de l’éducation et tous autres groupes concernés de la société civile et à se donner des approches spécialement adaptées pour faire obstacle à tout recrutement dans ce type d’extrémisme violent et promouvoir l’inclusion et la cohésion sociales;

17.   Engage tous ceux qui participent à la planification des opérations de désarmement, démobilisation et réintégration à prendre en considération les besoins des jeunes touchés par les conflits armés, y compris d’aspects spécifiques comme :

a)    Une offre d’emploi pour les jeunes tenant compte des réalités et de la problématique hommes-femmes, des politiques du travail inclusives, des plans d’action nationaux pour l’emploi des jeunes établis en partenariat avec le secteur privé, conçus en concertation avec les jeunes et prenant en considération le fait que l’éducation, l’emploi et la formation sont indissociables pour ce qui est de prévenir la marginalisation des jeunes;

b)    Des cursus éducatifs adaptés et conçus de façon à promouvoir une culture de paix, le but étant de doter les jeunes de capacités et de compétences répondant aux besoins du marché du travail;

c)    Un appui permettant aux organisations dirigées par des jeunes et à celles qui se consacrent à la consolidation de la paix d’agir comme partenaires dans les programmes pour l’emploi des jeunes et l’esprit d’entreprise;

18.   Prend acte de sa volonté d’examiner les conséquences que les mesures décidées au titre de l’Article 41 de la Charte des Nations Unies pourraient avoir pour la population, y compris les jeunes, chaque fois qu’il adopte de telles mesures;

Prochaines étapes

19.   Invite les entités des Nations Unies, les rapporteurs, envoyés spéciaux et représentants du Secrétaire général, y compris l’Envoyé spécial pour les enfants et l’Envoyé spécial pour les jeunes réfugiés, à mieux coordonner leurs actions dans la concertation s’agissant des besoins des jeunes en temps et au lendemain de conflit;

20.   Prie le Secrétaire général de réaliser une étude sur l’apport des jeunes aux processus de paix et au règlement des conflits afin de recommander des mesures d’ordre local, national, régional et international efficaces, et de mettre les résultats de cette étude à sa disposition et à celle de tous les États Membres de l’Organisation des Nations Unies;

21.   Prie également le Secrétaire général de mentionner, dans les rapports qu’il établit au sujet des questions dont le Conseil est saisi, les mesures prises en application de la présente résolution, y compris des informations sur les jeunes en temps de conflit armé et l’existence de mesures intéressant la prévention de conflit, les partenariats, la participation, la protection, le désengagement et la réinsertion des jeunes sous l’emprise de la présente résolution;

22.   Décide de rester activement saisi de la question.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission: les juges des Tribunaux du contentieux administratif et d’appel de l’ONU ne peuvent plus être considérés comme des fonctionnaires

Soixante-dixième session,
19e séance – matin
AG/AB/4181

Cinquième Commission: les juges des Tribunaux du contentieux administratif et d’appel de l’ONU ne peuvent plus être considérés comme des fonctionnaires

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a adopté aujourd’hui sans vote un projet de résolution* recommandant à l’Assemblée générale que les juges des Tribunaux du contentieux administratif et d’appel de l’ONU ne soient plus considérés comme fonctionnaires.  La Commission a aussi recommandé un autre texte** sur la situation de trésorerie de la Mission de l’ONU au Mali et terminé son débat sur les missions politiques spéciales.

Institué en 2009, le système d’administration de la justice à l’ONU comprend les Tribunaux du contentieux administratif et d’appel, pour la procédure formelle, et le Bureau de l’Ombudsman, pour la procédure informelle.  Dans son projet de résolution, la Cinquième Commission demande à l’Assemblée générale d’approuver la proposition du Secrétaire général visant à ce que les juges des Tribunaux du contentieux administratif et d’appel « soient considérés comme des personnes qui n’ont pas la qualité de fonctionnaire du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies au titre de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies ».  La Commission recommande aussi à l’Assemblée de proroger le mandat des trois juges ad litem d’un an, du 1er janvier au 31 décembre 2016.  Pour la Commission, l’Assemblée devrait également se prononcer sur l’éventuelle transformation des postes ad litem en postes à temps plein et sur les conditions d’admission aux futurs postes permanents, après avoir examiné, à sa prochaine session, les recommandations du Groupe d’experts indépendants et du Secrétaire général.

L’Assemblée devrait également rappeler que l’évaluation indépendante intermédiaire du système d’administration de la justice doit porter sur la relation entre la procédure formelle et la procédure non formelle et réaffirmer, ce faisant, que le règlement amiable des différends est un élément « crucial » du système d’administration de la justice.  La Cinquième Commission demande donc à l’Assemblée de « déplorer une nouvelle fois » que le Secrétaire général n’ait pas publié de version révisée du mandat du Bureau de l’Ombudsman.  Elle devrait prier ce dernier de continuer de recueillir des données sur le nombre de dossiers reçus par le Groupe du contrôle hiérarchique –première étape de la procédure formelle- et le Tribunal du contentieux administratif, afin de discerner les tendances qui se dessinent.

La Commission recommande également à l’Assemblée de prendre note des informations relatives au mécanisme de financement volontaire complémentaire du Bureau de l’aide juridique au personnel et de décider de prolonger la phase expérimentale du mécanisme d’un an, du 1er janvier au 31 décembre 2016.  Selon la Commission, l’Assemblée devrait insister sur les moyens de sensibiliser les fonctionnaires de l’ONU à l’importance de contribuer au financement du Bureau.  

La Commission recommande enfin à l’Assemblée générale de prendre note de la situation de trésorerie de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et d’approuver*** la nomination au Comité des placements de Mme Linah K. Mohohlo du Botswana, et de MM. Masakazu Arikawa du Japon, Madhav Dhar de l’Inde, Nemir A. Kirdar de l’Iraq, Michael Klein des États-Unis, Ivan Pictet de la Suisse et Gumersindo Oliveros de l’Espagne pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2016.

S’agissant de la fin du débat sur le financement des missions politiques spéciales qu’elle avait entamé le 1er décembre dernier, la Commission a entendu les représentants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et de la Turquie plaider pour la création d’un compte distinct pour des missions qui représentent désormais 20% du budget ordinaire.  Le compte distinct serait budgétisé, financé et contrôlé tous les ans, sur un exercice allant du 1er juillet au 30 juin, calqué sur celui des opérations de maintien de la paix.  Ce serait là le meilleur moyen d’assurer efficacité, transparence et équité dans le processus budgétaire de l’ONU, ont argué ces délégations.  Ce serait plutôt le meilleur moyen d’affecter la discipline budgétaire de l’ONU et d’augmenter le budget global, a rétorqué leur homologue du Japon.   

« C’est malheureux et intenable », a commenté le représentant de la Norvège, en parlant de la situation actuelle.  L’examen des moyens d’améliorer l’efficacité, la transparence et la reddition de comptes des missions politiques spéciales est reporté d’année en année depuis 2011, ainsi que la réflexion sur les moyens d’éviter les chevauchements et de faciliter le contrôle desdites missions, s’est-il impatienté.  Il a attiré l’attention sur les quatre recommandations que le Comité pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a faites en 2011 qui, selon lui, sont une bonne base pour parvenir à un accord.  La « volatilité » des besoins en financement de ces missions due à leur mandat changeant est difficile à concilier avec un budget-programme dessiné pour une allocation prévisible des ressources, a estimé le représentant. 

Enfin, la Commission a été saisie des incidences financières de plusieurs résolutions* de l’Assemblée générale et de ses grandes commissions relatives à l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant sur la conservation de la biodiversité marine au-delà des zones de la juridiction nationale, à l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance et aux progrès de l’informatique et des télécommunications et sécurité internationale.  

Hier, le Secrétariat de l’Assemblée générale a indiqué que la Cinquième Commission reportait du 11 au 23 décembre la fin de ses travaux desquels on attend le budget ordinaire 2016-2017 de l’ONU.

PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2016-2017

Missions politiques spéciales

Pour l’examen de cette question, la Commission était saisie du rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) relatif aux prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, aux missions de bons offices et aux autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité (A/70/7/Add.10) et relatif à la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (A/70/7/Add.15).

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme KAREN TAN (Singapour) a déclaré que la position de son Association reste inchangée: nous réaffirmons notre appui aux recommandations du CCQAB, y compris la création d’un compte distinct aligné sur le cycle budgétaire des opérations de maintien de la paix.  La représentante a conclu en appelant les autres délégations à mettre de côté leurs divergences politiques et à parvenir à un accord sur une solution holistique dans l’intérêt des missions politiques spéciales.

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), Mme AMERICA LOURDES PEREIRA SOTOMAYOR (Équateur) a souligné que les missions politiques spéciales jouent un rôle fondamental dans les efforts des Nations Unies pour prévenir et résoudre les conflits et pour construire une paix durable.  Elle a estimé que leur financement par le budget ordinaire de l’ONU ne permet pas de répondre efficacement à la nature « particulière et volatile » des mandats de paix et de sécurité.  Elle a rappelé que le Secrétaire général, le CCQAB, le Groupe indépendant de haut niveau sur les opérations de maintien de la paix, le Groupe d’experts sur l’architecture de consolidation de la paix et d’autres groupes et délégations ont clairement proclamé la nécessité de réformer le financement et les arrangements liés au soutien technique des missions politiques spéciales.  Elle a aussi rappelé que dans son rapport, le Comité des commissaires aux comptes exprime clairement sa préoccupation face à certains aspects techniques du fonctionnement des missions politiques spéciales dont l’effet négatif sur le budget ordinaire de l’ONU est « magnifié » par la croissance considérable de leur part, soit plus de 20%.  La représentante a, à son tour, défendu la création d’un compte distinct qui serait budgétisé, financé et contrôlé tous les ans, sur un exercice allant du 1er juillet au 30 juin, calqué sur celui des opérations de maintien de la paix.  Ce serait là le meilleur moyen, a-t-elle argué, d’assurer efficacité, transparence et équité dans le processus budgétaire de l’ONU, sans oublier les nouvelles dispositions sur les arrangements liées au soutien technique. 

M. HAJIME KISHIMORI (Japon) a admis que les défis mondiaux viennent avec leur lot d’exigences dans le domaine de la paix et de la sécurité mais a prévenu que les contraintes budgétaires auxquelles font face les États les obligent à y répondre avec des ressources limitées.  Dans ce contexte, l’approche la plus efficace est de trouver l’équilibre entre les outils et instruments de paix et de sécurité dont dispose l’ONU, dont les missions politiques spéciales et les opérations de maintien de la paix, pour pouvoir exploiter au mieux leurs avantages comparatifs.  Il est donc important de prévoir une transition sans heurt entre les différents instruments et élaborer de bonnes stratégies de transition pour optimiser l’utilisation des ressources.  Le représentant a insisté sur la transparence s’agissant des missions politiques spéciales et a appuyé l’avis du CCQAB selon lequel les résultats escomptés et les indicateurs pourraient être améliorés pour mieux voir ce que chaque mission peut réellement faire et les activités dont elle est responsable. 

Les missions politiques spéciales, a poursuivi le représentant, devraient se montrer plus comptables de leurs actes grâce à des mandats clairs, des opérations robustes et un calendrier précis.  L’amélioration de la transparence, a-t-il insisté, aiderait les États à mieux comprendre les propositions du Secrétaire général sur le budget de ces missions.  À ce propos, le représentant a demandé que la somme totale pour 2016 et 2017 reste dans le 1,124 milliard de dollars agréés, ce qui est une réduction de 6 millions de dollars par rapport aux premières estimations.  Le représentant a dit ne voir aucune justification à la création d’un compte distinct, avouant craindre qu’un tel compte n’affecte la discipline budgétaire de l’ONU et ne conduise à l’augmentation du budget global.

Intervenant aussi au nom de la Suisse, M. GEIR O. PEDERSON (Norvège) a regretté qu’alors que les missions font face à des situations de plus en plus difficiles, le Secrétariat ne soit toujours pas doté des mécanismes adéquats de financement et de soutien technique pour ces missions.  L’examen des moyens d’améliorer l’efficacité, la transparence et la reddition de comptes des missions est reporté d’année en année depuis 2011, ainsi que la réflexion sur les moyens d’éviter les chevauchements et de faciliter le contrôle desdites missions.  « C’est malheureux et non viable », a tranché le représentant.  Il faut doter le Secrétariat des bons instruments pour qu’il puisse faire son travail et pour rendre les missions les plus efficaces possibles.  Un accès souple aux fonds pour le soutien technique et une enveloppe budgétaire annuelle sont « essentiels » pour des missions aux mandats multiples et en constante mutation. 

Le représentant s’est dit confiant que cette session est la bonne, invoquant, à son tour, le Groupe indépendant de haut niveau sur les opérations de maintien de la paix et le Groupe d’expert sur l’architecture de consolidation de la paix qui ont appuyé tous deux les quatre recommandations que le CCQAB a faites en 2001.  Ces quatre recommandations, a estimé le représentant, sont une bonne base pour parvenir à un accord mais, a-t-il concédé, nous sommes ouverts à d’autres propositions, tout en insistant sur le fait que la « volatilité » des besoins en financement des missions due à leur mandat changeant est difficile à concilier avec un budget-programme dessiné pour une allocation prévisible des ressources. 

M. AMMAR AL-KHALIDY (Iraq) a exhorté la Cinquième Commission à consacrer à la Mission de l’ONU de son pays le financement nécessaire pour lui permettre de faire face aux défis particuliers découlant du climat sécuritaire.  

Le mode de financement des missions politiques spéciales n’est plus ni optimal ni viable, a tranché, à son tour, Mme ZEYNEP ERŞAHIN AŞIK (Turquie).  Il faut, s’est-elle expliquée, un cadre de financement qui s’accommode mieux que le budget-programme de la volatilité et de l’imprévisibilité des besoins en ressources.  Il est temps, a insisté la représentante, de penser à des ajustements financiers voire à la création de nouveaux mécanismes financiers.  Un compte spécial et distinct pour les missions politiques spéciales qui serait budgétisé, financé et examiné sur une base annuelle semble être la seule option viable, a estimé la représentante.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: la résolution annuelle sur la viabilité des pêches offre l’occasion d’insister sur l’objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030

Soixante-dixième session,
68 e & 69e séances – matin & après-midi
AG/11736

Assemblée générale: la résolution annuelle sur la viabilité des pêches offre l’occasion d’insister sur l’objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030

L’Assemblée générale a adopté, aujourd’hui, par consensus sa résolution annuelle de plus de 200 paragraphes sur la viabilité des pêches*, offrant aux délégations l’occasion d’insister sur l’objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et relatif à la conservation des mers, des océans et des ressources maritimes. 

La résolution sur la viabilité des pêches, qui prend en compte les besoins spécifiques des pays en développement et veille à ne pas leur faire porter un fardeau trop lourd, constitue un « outil vital pour la cible 14.4 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 » et pour tourner définitivement la page de la surpêche et de la pêche illicite, a estimé le représentant des Palaos.

L’objectif 14 vise à « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable » et sa cible 14.4, à « d’ici à 2020, réglementer efficacement la pêche, mettre un terme à la surpêche, à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et aux pratiques de pêche destructrices ».  L’année prochaine, les Fidji accueilleront une Conférence des Nations Unies sur la mise en œuvre de l’objectif 14. 

L’année 2015 s’est décidément avérée un millésime important pour les océans: outre les objectifs de développement durable, l’Assemblée générale s’est engagée, en juin dernier, à adopter un instrument juridiquement contraignant pour la conservation de la biodiversité marine, au-delà de la juridiction nationale.  Alors que les négociations s’ouvrent en 2016, le représentant de la Norvège a souhaité qu’elles puissent aboutir dès 2017.  Pour son homologue de l’Islande, le nouvel instrument ne devrait en aucun cas « rouvrir des points qui ont déjà fait l’objet d’un cadre international ». 

La réglementation de la pêche en haute mer est déjà suffisamment encadrée par l’Accord de 1995 sur la gestion des stocks de poissons chevauchants et stocks de poissons grands migrateurs, a-t-il argué avant que son homologue de la Norvège n’appelle les États qui ne l’ont pas fait à rejoindre l’Accord, qui aura 20 ans en mars prochain.  « Plus il aura de participants plus il sera efficace », a-t-il insisté.  À ce stade 82 États l’ont signé, dont les Philippines, dernier pays en date.

L’Assemblée générale a en effet entendu aujourd’hui les petits États insulaires, qui gèrent 30 millions de km2 de zones économiques exclusives (ZEE), s’alarmer du déclin de près de la moitié, soit 49% des espèces de vertébrés marins sur les 40 dernières années.  Alors même, a insisté le représentant de Nauru, que les ressources marines constituent « le premier outil de son pays pour éliminer la pauvreté ».

Dans ses rapports, le Secrétaire général souligne la contribution inestimable des océans au bien-être de l’humanité: absorbeurs de CO2 et producteurs d’oxygène, ils fournissent également de l’emploi via la pêche et l’aquaculture à 55 millions de personnes et assurent la subsistance de 660 à 820 millions d’autres.

Sans compter le secteur du tourisme, a insisté le représentant des Maldives dont le pays milite avec d’autres pour un objectif de réchauffement climatique limité à 1,5°C dans les négociations en cours à la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) qui se tient à Paris.

La résolution de plus de 200 paragraphes que l’Assemblée a adoptée, aujourd’hui, porte entre autres sur la mise en œuvre de l’Accord de 1995, la surcapacité de pêche, les prises accessoires et la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).  Le texte rappelle que combattre la pêche INN relève de la responsabilité des États du pavillon, encouragés à sanctionner les navires pris en faute, mais reconnaît tout autant « la responsabilité partagée des États » en la matière, a souligné la représentante de la Nouvelle-Zélande en le présentant.

Les pêches illicites, qui représentent 11 à 26 millions de tonnes de poissons annuelles d’une valeur de 10 à 23 milliards de dollars, menacent la viabilité économique et sociale des pêcheries des Caraïbes, a insisté le représentant de la Jamaïque qui en a appelé à la coopération internationale pour renforcer la capacité des pays en développement à mettre en œuvre les mesures agréées par la communauté internationale, notamment celles portant sur la protection de 10% des zones marines et côtières, a souligné le représentant de l’Australie, au nom du Forum du Pacifique.  Ce défi doit être relevé mais il est essentiel de constituer un réseau cohérent et intégré pour pallier la fragmentation actuelle des aires marines, a néanmoins relevé son homologue de Monaco.

Enfin l’Union européenne qui réclame des « amendes suffisamment sévères » pour les contrevenants aux pratiques durables a également encouragé les États à ratifier l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour qu’il puisse entrer en vigueur rapidement.

L’adoption du projet de résolution** sur « Les océans et le droit de la mer » a été repoussée.  Ses incidences financières doivent d’abord être examinées par la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires.

L’Assemblée générale tiendra une réunion demain, mercredi 9 décembre, à partir de 10 heures sur le retour ou la restitution de biens culturels à leur pays d’origine.

LES OCÉANS ET LES MERS

Déclarations

Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie des rapports du Secrétaire général (A/70/74 et A/70/74/Add.1), du rapport sur les travaux du Groupe de travail spécial plénier sur le Mécanisme de notification et d’évaluation systématiques à l’échelle mondiale de l’état du milieu marin, y compris les aspects socioéconomiques (A/70/418), du Rapport sur les travaux du Processus consultatif informel ouvert à tous (A/70/78) et de la lettre des Coprésidents du Groupe de travail spécial plénier (A/70/112).

Mme EGLANTINE CUJO, Union européenne, estimant que les résolutions à l’étude aujourd’hui servent à attirer l’attention de l’Assemblée générale et du public sur des questions importantes en matière de mer et de pêche, a encouragé « une approche plus positive, constructive et flexible lors des prochaines négociations ».  Pour l’Union européenne, l’Objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 doit être correctement appliqué afin de contrer les grandes menaces auxquelles l’environnement marin fait face, comme les changements climatiques, les déchets, notamment les plastiques, les espèces exotiques envahissantes, l’eutrophisation, les bruits sous-marins d’origine anthropique, la surpêche, ou la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, qui contribuent au déclin de la biodiversité marine.  Pour combattre ces défis, l’Union européenne appuie notamment les travaux des conventions, des organisations et des accords régionaux en la matière.

S’agissant de la résolution sur la viabilité des pêches, Mme Cujo a relevé que la pêche illégale, non déclarée et non réglementée concerne 11 à 26 millions de tonnes de poissons chaque année, d’une valeur de 10 à 23 milliards de dollars.  Elle s’est félicitée de constater l’augmentation des plans d’action nationaux pour prévenir, contrecarrer et éliminer ce type de pêche et a encouragé les États ne l’ayant pas encore fait à adopter de tels plans.  À cet égard, les amendes doivent être suffisamment sévères, a-t-elle insisté.  Elle a également encouragé les États à ratifier l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour qu’il puisse entrer en vigueur le plus rapidement possible.

Par ailleurs, a assuré la représentante, l’Union européenne s’efforce de gérer de façon optimale et durable tous ses stocks de poissons et elle attend avec impatience la reprise, en 2016, de la Conférence des Parties chargée d’examiner la Convention des Nations Unies sur la conservation et la gestion des stocks chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs en haute mer.  Enfin, s’agissant des implications budgétaires du projet de résolution, elle a dit qu’il fallait permettre à la Division des affaires maritimes et du droit de la mer de remplir son mandat, mais a toutefois souligné que les estimations présentées ne devaient pas être considérées comme ayant été adoptées aujourd’hui par l’Union européenne et ses États membres.

Au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, M. CALEB OTTO (Palaos) a rappelé qu’outre les deux projets de résolution présentés aujourd’hui, la Deuxième Commission a déjà adopté un projet de résolution sur la convocation d’une Réunion de haut niveau afin de soutenir la mise en œuvre de l’Objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et attend avec impatience son adoption par l’Assemblée générale.Les océans sont la force vitale des économies des petits États insulaires.Ils sont indispensables à l’éradication de la pauvreté.Or, a prévenu le représentant, la surpêche, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, la pollution, la destruction des habitats marins et les retombées des changements climatiques font partie des menaces.Les États du Pacifique ont milité activement pour l’inclusion de l’Objectif 14 dans le nouveau Programme de développement durable, a rappelé le représentant, en notant qu’une première Conférence aura lieu en juin 2017 à Fidji pour garantir la pleine et entière mise en œuvre de l’Objectif.

Depuis 40 ans, la biodiversité marine n’a cessé de décliner au rythme de 49% pour les vertébrés marins et même 69 pour certaines espèces.Les travaux scientifiques appellent donc à mettre sur pied urgemment un instrument juridiquement contraignant dans le cadre de la Convention sur le droit de la Mer pour une utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones au-delà des juridictions nationales.Il faut de vrais progrès dans ce domaine, a insisté le représentant, avant de saluer la contribution de l’Autorité internationale des fonds marins au renforcement des capacités et l’adoption de nouvelles règles pour régir l’activité minière dans les fonds marins, particulièrement importante pour les États insulaires du Pacifique avec leurs 30 millions de kilomètre de zones exclusives jouxtant l’importante zone lucrative de Clarion Clipperton.

La résolution de cette année est un outil vital pour la cible 14.4 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et pour tourner définitivement la page de la surpêche et de la pêche illicite.« On ne saurait trop insister sur l’importance des bonnes pratiques pour nos économies », a martelé le représentant, prévenant que ce travail ne peut s’effectuer « en vase clos ».La résolution, a-t-il ajouté, comprend un « libellé solide » sur l’importance des données fiables et précises pour une approche écosystémique des pêches. Elle reconnait aussi l’importance d’avoir des points de référence pour gérer les stocks de poissons.Elle rappelle également l’importance de veiller à ce que les obligations pesant sur les États en développement ne constituent pas un fardeau trop important.

Au nom des pays en développement sans littoral, M. KASWAMU KATOTA (Zambie) a indiqué que seulement un peu plus de la moitié des pays qu’il représente ont ratifié la Convention sur le droit de la mer, imputant la situation à leur incapacité d’entreprendre par eux-mêmes ce processus important.  Il a donc appelé l’Autorité internationale des fonds marins et les autres parties prenantes à aider ces pays, y compris techniquement, pour qu’ils puissent ratifier, mettre en œuvre et exploiter efficacement les dispositions de la Convention.  Contrairement à l’autorisation donnée par ladite Convention, a poursuivi le représentant, les pays en développement sans littoral ont toujours du mal à mener des recherches dans les eaux des pays côtiers voisins.  Il a demandé à la communauté scientifique de les aider et de les impliquer dans ses activités.  Le représentant a insisté sur le fait que ce n’est que grâce à la solidarité que les pays en développement sans littoral pourront participer au processus multilatéral dont ils se sentent écartés aujourd’hui, y compris les activités liées à la Convention sur le droit de la mer.  Il a réservé son dernier mot à la Commission des limites du plateau continental à laquelle il a demandé de protéger les intérêts des pays sans littoral, dont le droit d’accès à la mer, la liberté de transit et les droits relatifs à la zone économique exclusive des pays côtiers.

Malgré nos énormes efforts et notre ambition considérable de protéger l’environnement marin, notre travail restera vain sans un partenariat « véritable et durable » de la communauté internationale, s’est résignée Mme GILLIAN BIRD (Australie) qui s’exprimait au nom du Forum des îles du Pacifique.Elle a souligné que le travail du Forum s’appuie sur la Convention sur le droit de la mer mais qu’il est renforcé par le cadre « Oceanscape » qui aborde les questions relatives à la santé, à la productivité et la résilience de « notre océan Pacifique ».En septembre dernier, le Forum a adopté une Feuille de route de la pêche durable qui souligne l’engagement sans faille de la région en faveur de la conservation et de l’utilisation durable des océans.La représentante s’est donc félicitée de ce que, sur la base des propositions du Forum, la résolution de cette année ait connu des améliorations substantielles dont la nécessité des niveaux de référence cibles pour la gestion des pêches, celle d’améliorer la communication des données aux organisations régionales de gestion des pêches et de mettre fin aux informations incomplètes qui rendent difficile les décisions sur la gestion des pêches.Parmi les améliorations à la résolution, elle a aussi cité la nécessité pour les organisations régionales de gestion des pêches de tenir compte des besoins spécifiques des pays en développement et de faire en sorte qu’en matière de conservation, le fardeau des petits États insulaires en développement ne soit pas trop lourd.

La représentante s’est tout de même déclarée déçue que la résolution n’ait pas reconnu la Feuille de route en tant que telle parce que, s’est-elle expliquée, cela aurait été une étape importante dans « notre quête » pour tirer des bénéfices « justes et équitables de nos océans et de nos ressources marines, ce qui malheureusement n’est pas le cas aujourd’hui ».La représentante s’est félicitée de la décision de l’Assemblée de créer un instrument juridiquement contraignant pour la conservation de la biodiversité marine au-delà de la juridiction nationale.Elle a promis la participation active du Forum aux négociations.Elle n’a pas manqué de saluer, une nouvelle fois, l’Objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et d’appuyer l’initiative de Fidji et de la Suède d’organiser, en juin 2017, une conférence des Nations Unies sur la mise en œuvre de cet objectif.La représentante s’est enorgueillie des efforts de sa région pour protéger l’environnement marin et a rappelé l’annonce de la Nouvelle-Zélande de créer un nouveau sanctuaire de 620 000 kilomètres carrées autour des Îles Kermadec.

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a noté que 2015 a été une année importante avec l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui reconnait la place essentielle de l’environnement marin pour la viabilité de la vie sur terre.  Grace à l’Objectif 14, la communauté internationale s’est fixée un objectif clair sur la préservation des océans et des mers dont il faut maintenant garantir la mise en œuvre.  Un mécanisme « solide » de suivi et d’examen est indispensable et l’Assemblée générale doit aider les États à mettre en œuvre l’Objectif, a dit le représentant.  Il a naturellement rappelé que la CARICOM participe actuellement à la Conférence sur le climat de Paris où elle relaye la profonde préoccupation de ses membres face aux changements climatiques et à l’acidification des océans.  L’année 2015 a aussi posé un jalon important parce que l’Assemblée générale a pris l’engagement, en juin dernier, d’adopter un instrument contraignant pour la conservation de la biodiversité marine au-delà de la juridiction nationale. 

Le représentant a particulièrement insisté sur la question de la viabilité des pêches.  Il s’est dit vivement préoccupé par la pêche illicite, non déclarée et non réglementée dans les eaux des Caraïbes, qui menace la viabilité économique et sociale des pêcheries locales et compromet l’efficacité de la gestion de la pêche.  Le représentant s’est donc félicité de l’avis consultatif du Tribunal international du droit de la mer qui renforce les efforts des États et des organisations régionales de gestion de la pêche.  En l’absence d’une politique ou d’un cadre juridique global, la CARICOM reconnaît la valeur et l’efficacité des mesures unilatérales pour prévenir la vente des produits de la pêche illicite.  Mais, a tempéré le représentant, nous demandons aux États de tenir compte des besoins spéciaux des pays en développement, en particulier des petits États insulaires, dans l’application de ces mesures.  Nous encourageons la coopération pour renforcer la capacité des pays de mettre en œuvre ces mesures et leur application « juste, transparente et non discriminatoire ». 

Mme VALÉRIE BRUELL MELCHIOR (Monaco) a souligné à son tour que l’examen du point à l’ordre du jour sur les océans intervient quelques semaines après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui a reconnu l’importance des ressources des océans et des mers pour le développement durable.  Pour elle, de nombreuses dispositions de la Convention sur le droit de la mer recueillent ainsi un soutien supplémentaire.  Elle s’est également félicitée de l’inclusion dans la résolution sur la viabilité des pêches, après quatre années d’efforts, des « menaces avérées et sérieuses » qui touchent l’ensemble des espèces marines comme les mammifères marins, les tortues de mer et les oiseaux marins.  La vulnérabilité de ces espèces qui font l’objet de dispositions spécifiques dans la Convention sur le droit de la mer méritait d’être prise en considération dans cette résolution au même titre que les autres pressions sur les océans et leurs ressources.

Par cette nouvelle disposition, l’Assemblée générale appelle ainsi les États et organisations internationales compétentes à coopérer et coordonner leurs efforts en matière de recherche pour réduire les impacts des débris marins, plastiques, bruits sous-marins, contaminants persistants, marées noires et abandon en mer de filets de pêche.  C’est toute l’intégrité des systèmes marins qui est en danger.  Par ailleurs la résilience des océans face au CO2 doit être renforcée et les discussions de la Conférence de Paris sur le climat doivent donner toute leur place aux océans.  Pour protéger la Méditerranée, le Prince de Monaco a demandé que les débris plastiques et microplastiques, et les sacs plastiques soient prohibés d’ici à quelques jours en Principauté.  Mais, a reconnu la représentante, la préservation de 10% des zones marines et côtières est un défi qui doit être relevé et il est essentiel d’identifier les zones dans lesquelles il convient de créer des aires marines protégées en priorité, et de constituer un réseau cohérent et intégré pour palier la fragmentation actuelle des aires marines.

Mme TANIERIS DIEGUEZ LAO (Cuba) a jugé important de préserver l’intégrité de la Convention sur le droit de la mer afin de garantir la cohésion entre les États.  Elle a rappelé qu’au début de cette année, Cuba et d’autres pays ont renforcé leur coopération technique pour lutter contre la contamination des mers par les hydrocarbures, dans la région des Caraïbes.  La représentante a insisté sur l’importance de la coopération régionale mais aussi internationale dans la gestion des ressources marines et la protection des océans, en s’inquiétant en particulier de la situation des petits États insulaires en développement.

M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a jugé qu’il était grand temps que la communauté internationale se penche sur le renforcement du régime juridique existant en ce qui concerne la haute mer dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, notamment pour la conservation et l’utilisation viable des ressources marines.  La Thaïlande est d’avis que le principe du patrimoine commun de l’humanité doit s’appliquer ici, avec un partage équitable des avantages, comme cela est le cas avec les ressources non vivantes du fond des mers et des océans au-delà des limites de la juridiction nationale.

M. Plasai a réaffirmé l’engagement de son pays vis-à-vis de l’Objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, intitulé « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».  S’agissant de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, il a estimé que, dans les zones maritimes relevant de la juridiction nationale, le problème ne pouvait être résolu qu’à travers une coopération étroite entre les États côtiers et les États du pavillon tiers concernés.  À ce sujet, il a salué l’avis consultatif du Tribunal international du droit de la mer dans le cas 21, en date du 2 avril dernier, relatif aux obligations des États du pavillon tiers dans les zones économiques exclusives des États Membres de la Commission sous-régionale des pêches.  Quant à elle, la Thaïlande a modifié ses lois en matière de pêche et adopté un nouveau plan d’action national pour prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite.  

Mme MARGO R. DEIYE (Nauru) a déclaré que l’utilisation durable des ressources marines était « le premier outil de son pays pour éliminer la pauvreté ».  C’est la raison pour laquelle elle a salué l’initiative de Fidji et de la Suède d’organiser une conférence des Nations Unies sur la mise en œuvre et le suivi de l’Objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, consacré aux océans et aux mers.  Évoquant la montée du niveau des mers et ses effets dévastateurs sur les communautés vulnérables de la région, elle a espéré que la Conférence de Paris sur les changements climatiques aboutira cette semaine à un accord ambitieux.

Outre l’acidification des océans, la surpêche menace la santé des océans et des écosystèmes entiers, a averti le représentant.  À ce sujet, elle s’est félicité de constater qu’un nouveau texte sur les données à transmettre aux organisations régionales de gestion des pêches parlait des niveaux de référence cible.  elle a toutefois exhorté la communauté internationale à faire davantage pour combattre la pêche illicite car pour des économies comme la sienne, les pertes résultant de cette pratique sont considérables.  Il faut prendre en compte les besoins spécifiques des petits États insulaires en développement en matière de pêche, et faire en sorte que les mesures de conservation des stocks de poissons chevauchant ne pèsent pas sur eux de façon disproportionnée.   

M. GEIR OTTO PEDERSEN (Norvège) a voulu que les dirigeants du monde réunis à Paris prennent en compte les conséquences graves des changements climatiques sur les océans.  Avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et son Objectif 14 qui cible les mers et les océans, l’heure est venue d’achever les objectifs que la communauté internationale s’est fixée, en appliquant le droit international tel que le reflète la Convention sur le droit de la mer, ce qui signifie mettre l’accent sur la coopération et le renforcement des capacités.  Le Programme « Nansen » lancé en 1974 par la Norvège aide justement les pays en développement à renforcer la gestion durable de leurs ressources marines.  Mais simultanément, a-t-il relevé, les « souffrances et les pertes « provoquées par les migrations clandestines en mer exigent une réaction globale de la communauté internationale.  Il ne faut pas perdre de vue, a-t-il insisté, l’obligation d’aider les personnes dans le besoin et de laisser les personnes sauvées en mer trouver un nouveau foyer.  Les États doivent prendre leurs obligations au sérieux, a martelé le représentant.

Sur la gestion des stocks de poissons chevauchants et les stocks de poissons grands migratoires, il a insisté sur la mise en œuvre régionale de l’Accord conclu il y a 20 ans, lequel est un bon exemple de gestion durable des ressources qui encourage les organisations régionales de gestion des pêches à protéger la biodiversité.  La nécessité d’aider les pays en développement qui figure dans l’Accord est une priorité pour la Norvège, a assuré le représentant.  Il s’est félicité de l’examen de la pêche en eaux profondes prévu en 2016 par l’Assemblée générale qui s’est engagée à se pencher sur les retombées de cette pratique.  Mais à ce stade, l’Accord pertinent compte 82 États parties.  Le représentant a donc encouragé les États à le ratifier car plus il aura de participants plus il sera efficace.  La lutte contre la pêche illicite est cruciale, a-t-il poursuivi.  La Norvège, a-t-il dit, qui encourage la mise en place d’un système mondial de communications des données se félicite que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) se soit lancée dans la mise en œuvre des recommandations pertinentes.  La Norvège, a conclu le représentant, attend avec intérêt les négociations en mars 2016 sur un nouvel instrument contraignant, espérant qu’elles pourront aboutir dès 2017 à un nouvel accord.

M. LUIS FERNANDO OROZCO (Colombie) a rappelé que son pays fait partie des cinq pays les plus riches en biodiversité dont « la gestion dépend non seulement du Gouvernement mais aussi du comportement des autres pays ».  La Colombie n’est pas partie à la Convention sur le droit de la mer mais a toujours participé de façon constructive aux discussions.  La Colombie reste disposée à relever avec les autres pays le défi de la gestion durable des océans. 

M. KOTESWARA RAO (Inde) a rappelé que le potentiel des océans et des mers ne pouvait être pleinement réalisé que si les activités en leur sein étaient conduites de manière durable, conformément aux principes consacrés par la Convention sur le droit de la mer.  Il a salué les travaux du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large de la côte somalienne.  Il s’est également félicité de l’adoption, le 19 juin dernier, de la résolution de l’Assemblée générale décidant d’élaborer, dans le cadre de la Convention, un instrument juridiquement contraignant sur la conservation et l’utilisation viable de la diversité biologique marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale. 

Mme KAREN TAN (Singapour) a rappelé que son pays est membre du Groupe des amis des océans, des mers, du Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins et du Conseil de l’Organisation maritime internationale.  Elle a lancé un appel pour que tous les États deviennent partie à la Convention sur le droit de la mer, avant d’aborder la question de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale.  Elle a en effet souligné la complexité des travaux du Comité préparatoire chargé de formuler des recommandations à l’Assemblée générale et a insisté sur le cadre principal que forme « la » Convention pour la gouvernance mondiale des océans et des mers.  La représentante s’est inquiétée du fait que la Convention soit parfois décrite comme « un » simple ordre juridique pour les mers et les océans. 

Elle a signalé que le Centre de droit international de l’Université nationale de Singapour avait collaboré avec l’Autorité internationale des fonds marins pour l’organisation d’un atelier sur l’exploitation des minéraux dans la zone.  Elle s’est dite favorable à un cadre règlementaire pour la zone qui soit cohérent avec le droit international, dont la Convention, insistant aussi pour que l’exploitation de la Zone ne soit pas seulement vue sous l’angle commercial mais aussi sous l’angle environnemental.  Singapour, a-t-elle indiqué à cet égard, a adopté une loi et établi un régime de licence pour que les entreprises mènent leurs activités d’exploitation de manière responsable.  La représentante a manifesté son enthousiasme à l’approche de plusieurs évènements, notamment le dixième anniversaire de l’entrée en vigueur de l’Accord de coopération régionale contre la piraterie et les vols à main armée à l’encontre des navires en Asie et la création de son Centre de partage des informations situé à Singapour.

Mme MARÍA MJÖLL JÓNSDÓTTIR (Islande) a insisté sur l’importance qu’il y a à parvenir à un consensus sur les deux résolutions présentées aujourd’hui car les océans sont l’affaire de toute la communauté internationale.  La conclusion d’un accord sur ces textes montrerait que l’on peut surmonter les divergences.  L’année 2016 sera à cet égard une année particulièrement chargée aux Nations Unies avec la révision de l’Accord sur les stocks de poissons de 1995 et des actions entreprises par les États et les organisations régionales de gestion des pêches, particulièrement sur la pêche en eau profonde.  Il faudra garder à l’esprit le Programme de développement durable à l’horizon 2030 dont l’Objectif 14 qui vise justement la conservation et l’usage durable des océans, des mers et de leurs ressources.  Avec Fidji, l’Islande a lancé l’idée d’une réunion spéciale sur la mise en œuvre de cet objectif.  La représentante a aussi rappelé que le vingtième anniversaire de l’Accord sur la gestion des stocks de pêche sera célébré en mars prochain. 

La question des océans et du droit de la mer évolue sans cesse comme le montre la décision d’élaborer un instrument juridiquement contraignant sur la conservation et l’usage durable de la biodiversité marine.  Pendant deux ans, la Commission préparatoire sera chargée de faire des recommandations à l’Assemblée générale.  Pour l’Islande, les travaux ne devraient pas « rouvrir des points qui ont déjà fait l’objet d’un cadre international » ni saper les dispositions existantes.  La représentante a par exemple cité la réglementation de la pêche en haute mer, déjà encadrée dans l’Accord de 1995 qui fournit un cadre approprié aux organisations régionales de gestion des pêches.  Pour elle, tout instrument contraignant devrait par conséquent s’abstenir d’intégrer les pêches et les pêcheries.  Elle s’est également dite préoccupée de la charge de travail de la Division des affaires maritimes et du droit de la mer (DOALOS) qui risque de manquer de ressources.  La Commission des limites du plateau continental a déjà émis 22 recommandations et un nombre important de soumissions restent à examiner, a-t-elle aussi noté.

M. MARK SIMONOFF (États-Unis) a rappelé que le Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, « fervent avocat des océans », avait accueilli en 2014, à Washington, la première conférence intitulée « Notre océan ».  Cette année, la seconde conférence, présidée par le Chili, a enregistré plus de 80 nouvelles initiatives d’une valeur supérieure à 2,1 milliards de dollars en matière de conservation marine, de même que des engagements à protéger plus de 1,9 million de kilomètres carrés de l’océan. 

Les États-Unis ont mis en avant plusieurs éléments critiques dans la résolution consacrée aux océans, notamment les déchets marins, et en particulier les plastiques qui tuent la vie marine, détériorent les récifs coralliens, diminuent la résilience de l’océan, et nuisent à la santé humaine.  « La bonne nouvelle, c’est que c’est un problème soluble », a cependant précisé M. Simonoff, car « nous disposons de la technologie et des ressources nécessaires pour améliorer la collecte, le transport, le stockage et le traitement des déchets ».  À ce sujet, il a dit attendre avec impatience les échanges de vues sur les déchets marins qui auront lieu lors du Processus consultatif informel de 2016.  Il a espéré que tous les participants saisiront cette occasion pour faire des progrès en vue de mettre un terme au flux des déchets en plastique dans l’océan.  

Saluant par ailleurs le projet de résolution de cette année sur la viabilité des pêches, qui insiste sur la responsabilité des États Membres, le représentant a prédit que 2016 sera « une année importante pour les questions de viabilité des pêches », avec le nouvel examen de la pêche en eau profonde et la reprise de la Conférence des Parties chargées d’examiner l’Accord relatif à la conservation et à la gestion des stocks de poissons.

M. KAITARO NONOMURA (Japon) a commenté la lutte contre la piraterie au large de la côte somalienne, en prônant une approche multisectorielle, incluant des navires, l’aide au renforcement des capacités des forces somaliennes de maintien de l’ordre et de celles des pays voisins, et d’autres à moyen et à long terme pour la stabilisation de la Somalie.  Le Japon déploie des destroyers et des patrouilles aériennes depuis 2009.  Il a contribué au renforcement des capacités, y compris par le versement d’une somme de 14,6 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale « Code Djibouti » et de 4,5 millions de dollars au Fonds d’appui à l’Initiative des États contre la piraterie sur la côte somalienne.  Quant à l’Accord de coopération régionale contre la piraterie et les vols en main armée à l’encontre des navires en Asie (ReCAAP), le Japon n’a cessé de dépêcher des Directeurs exécutifs au Centre du partage des informations et au Centre d’appui, sans oublier d’appuyer, en tant que principal donateur, le renforcement des capacités. 

Mme LOURDES YPARRAGUIRRE (Philippines) a noté que les résolutions jumelles présentées aujourd’hui représentent les textes les plus complets que l’Assemblée générale examine chaque année, ce qui n’est pas surprenant puisque « l’eau compte pour plus des deux tiers de la planète, dont la moitié en haute mer ».  Les Philippines sont engagées dans l’exploitation durable des stocks de poissons sur la base d’une approche de précaution.  Elles sont devenues l’année dernière le quatre-vingt-deuxième signataire de l’Accord sur les stocks de poissons de 1995.  Les projets de résolution dont est saisie l’Assemblée, a poursuivi la représentante, articulent les inquiétudes croissantes face aux menaces sur les activités et l’environnement marins.  Elle a cité parmi ces menaces les changements climatiques désormais bien documentés par les scientifiques, espérant que la Conférence sur le climat de Paris débouchera sur un résultat positif car il faut neutraliser et inverser la tendance à l’acidification des océans.  Les Philippines sont par ailleurs engagées contre la piraterie.  Les Amendements de Manille de 2010 sur la formation et la certification des gens de mer est conforme à cet engagement.

La Convention sur le droit de la mer a résisté à l’épreuve du temps, a-t-elle souligné en appelant tous les États qui ne l’ont pas encore fait à la signer et la ratifier.  La représentante a dit attendre avec impatience l’ouverture des discussions sur un instrument juridiquement contraignant relatif à la conservation de la biodiversité marine, « car le droit permet à des petits pays d’être à égalité avec les puissants ».  Aussi, le Tribunal d’arbitrage créé en annexe à la Convention, a-t-il conclu le 29 octobre à la recevabilité de l’affaire soumise par les Philippines, ce qui va encourager d’autres États à se tourner vers la Convention et son Tribunal pour résoudre leurs différends.  Les Philippines ont lancé ce processus d’arbitrage pour clarifier leurs droits dans la zone économique exclusive, en particulier les droits à la pêche, aux ressources et à l’application des lois nationales.  C’est un moyen de garantir la paix, la sécurité, la stabilité et la liberté de navigation et de survol en mer de Chine méridionale.  Mais la construction d’îles artificielles dans la région cherche à modifier le statu quo, a dénoncé la représentante, en voyant là non seulement un obstacle à la stabilité régionale et à l’état de droit mais aussi des dégâts « massifs et désastreux » à l’environnement d’un des milieux les plus riches en biodiversité au monde. 

M. JOSÉ L. FERNANDEZ VALONI (Argentine) a estimé que la Convention sur le droit de la mer était un instrument équilibré quant aux droits et aux obligations des États.  Dans les processus en cours, notamment celui concernant la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale et celui du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il a demandé d’éviter les double-emplois.  À cet égard, la Réunion de haut niveau doit seulement chercher à donner un élan politique, sans chercher à négocier des résultats ou des recommandations.  Il a estimé que le suivi de l’Objectif 14 devait se faire dans le « forum naturel » de l’Assemblée générale, par le biais du Processus consultatif informel.  En ce qui concerne le Comité préparatoire sur la biodiversité marine, il a souligné qu’il doit s’agir de traiter tant de la conservation que de l’utilisation durable des ressources biologiques.  Il a aussi exprimé ses préoccupations face à certaines propositions, insistant sur le respect des normes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). 

Le représentant a demandé à ses collègues de ne pas s’écarter de la règle du consensus dans l’adoption de la résolution sur la viabilité de la pêche.  Il a dénoncé la tendance à légitimer, par le biais des résolutions, des mesures prises par les organisations régionales de gestion des pêches qui vont au-delà de leur sphère de compétence.  Il s’est inquiété de ces tentatives de légitimation par les États Membres.

Mme FATHIMATH LIUSA (Maldives) a rappelé que le tourisme et la pêche sont les deux moteurs de l’économie de son pays lesquels moteurs reposent sur l’accès aux océans et leur gestion durable.  Or les Maldives sont menacées par la dégradation des océans, y compris l’acidification qui endommage les récifs coralliens.  Les Maldives prennent des mesures ambitieuses mais elles ne pourront rien tant que les autres pays n’auront pas assumé leur responsabilité en matière de gestion de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques.  L’industrie de la pêche des Maldives ne peut pas concurrencer la pêche illicite et la surpêche dans le monde.  Le pays a bien réussi à obtenir de ses pêcheurs qu’ils ne capturent que des quantités « viables », tout en préservant l’écosystème marin, mais le fait qu’il n’a pas la capacité de traiter lui-même ses produits de la pêche veut dire qu’il perd une grosse partie des revenus de la pêche.  Le représentant a rappelé qu’avec d’autres pays, les Maldives, alarmées par les conséquences des changements climatiques, appellent à la fixation d’un seuil de 1,5 degré Celsius pour le réchauffement de la planète.  Les Maldives attendent donc de la Conférence de Paris sur le climat un accord juridiquement contraignant avec des cibles ambitieuses visant à inverser la tendance à la hausse des émissions de gaz à effet de serre et au réchauffement de la planète.  

M. OLEKSIY SHAPOVAL (Ukraine) a rappelé que l’Assemblée générale avait, par sa résolution 68/262 intitulée « Intégrité territoriale de l’Ukraine », reconfirmé la souveraineté de l’Ukraine sur la Crimée.  Il a condamné la tentative de la Fédération de Russie de s’approprier les responsabilités internationales de l’Ukraine en matière de marine marchande dans les zones adjacentes à la République autonome de Crimée et à la ville de Sébastopol.

M. Shapoval a également dénoncé les amendements unilatéraux et illégaux des cartes maritimes publiés par le Département de la navigation et de l’océanographie du Ministère de la défense russe dans le « Seaman Bulletin ».  En outre, a-t-il souligné, la Fédération de Russie continue de violer les droits souverains de l’Ukraine dans d’autres domaines du droit international de la mer.  Elle utilise notamment les réserves de pétrole et de gaz situées dans la mer Noire qui font partie du plateau continental et de la zone économique exclusive de l’Ukraine.

En juin 2014, a rappelé le représentant, l’Ukraine a notifié à l’Organisation maritime internationale (OMI) la fermeture de tous les ports de Crimée, à savoir Kerch, Sébastopol, Feodosia, Yalta et Yevpatoria.  En dépit de cette décision, des navires marchands et de guerre russes continuent de naviguer sans autorisation dans les eaux intérieures de l’Ukraine et dans son territoire de la mer Noire et la mer d’Azov.  Par ailleurs, l’Ukraine étant l’un des principaux États d’origine des gens de mer, le représentant s’est dit préoccupé par les nombreux actes de piraterie dans le golfe de Guinée et la violence contre les membres d’équipage.

M. PHAM QUANG HIEU (Viet Nam) a salué les efforts de toutes les nations pour maintenir la paix, la sécurité et la coopération pour le développement de la mer Orientale et assurer la mise en œuvre effective de la Déclaration de 2002 sur la conduite des parties dans la mer de Chine méridionale.  Le Viet Nam exhorte toutes les parties à redoubler d’efforts pour mener, à sa prochaine phase, le processus de consultation du Code de conduite.  Le représentant a en effet dénoncé l’écart entre les engagements politiques et les actions pratiques qui provoque des tensions et complique la situation dans la région.  Il a appelé toutes les parties concernées à tenir leurs engagements, à respecter et à se conformer aux lois internationales et à s’interdire toute activité qui pourrait changer le statu quo, militariser la mer rientale et compliquer ou provoquer l’escalade des différends, affectant la paix et la stabilité dans la région.

M. BASHAR A.E. ALMOWAIZRI (Koweït) a noté que les activités maritimes internationales se poursuivent malgré les actes de piraterie et de terrorisme dans les mers et les océans.  Condamnant ces actes, le représentant a rappelé que son pays a adhéré en 1986 à la Convention sur le droit de la mer et a demandé à tous les États d’y adhérer et de la respecter.  Il a invité les États à « criminaliser tous les actes de piraterie » conformément au droit maritime international.

M. EVGENY T. ZAGAYNOV (Fédération de Russie) a voulu que la résolution sur la viabilité des pêches ne nuise pas à l’Accord de 1995.  Le représentant a appelé les États à améliorer la coopération et le travail avec les organisations régionales.  Il a plaidé pour que les membres de l’Autorité internationale des fonds marins bénéficient de bonnes conditions de travail lorsqu’ils sont en mission, notamment à New York.  Il a regretté que l’Ukraine ait profité de ce débat pour accuser son pays et souligné que le statut de la Crimée, qui a été défini en 2014, n’a pas de place dans ce débat.  La Fédération de Russie respecte les dispositions de la Convention sur le droit de la mer et le droit international maritime qui en découle, y compris dans les eaux de la Crimée, a déclaré le représentant.

M. LI YONGSHENG (Chine) a estimé que l’avis consultatif rendu, en avril dernier, par le Tribunal international du droit de la mer n’avait pas une base juridique suffisante.  Il a espéré qu’à l’avenir, le Tribunal tiendra dûment compte des préoccupations de toutes les parties et exercera « avec prudence » sa compétence consultative.  Le développement durable des océans et des mers ne peut pas être atteint sans un ordre maritime international juste, a poursuivi le représentant.  Tous les pays doivent respecter le droit international dans l’exercice de leur droit, honorer de bonne foi leurs obligations et assurer une application « égale et uniforme » du droit international.  Tous les pays et les organes judiciaires internationaux doivent respecter le droit légitime de tous de choisir de manière indépendante les moyens de régler pacifiquement les différends.  Personne ne devrait abuser du pouvoir d’interpréter ou d’appliquer les règles du droit international ou oublier l’objectivité, la justice et l’état de droit pour violer les droits et les intérêts des autres.  La formulation, l’interprétation et l’application du droit international doivent servir à promouvoir la paix, le développement et la coopération, a souligné le représentant. 

M. NII ALLOTEY ODUNTON, Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins, a noté que 2015 avait permis d’atteindre un point critique avec un certain nombre de décisions sur la Régulation de l’exploitation des nodules polymétalliques dans la Zone, le nombre de contrats, la détermination de critères et procédures et le renforcement des capacités.

L’Autorité s’est vue confier la mise en œuvre du patrimoine commun de l’humanité qui concerne les ressources minérales au-delà des zones de juridiction nationale.  Le régime concrétise une vision novatrice pour une exploitation durable des ressources minérales dans la zone internationale, pour tous les États y compris ceux privés d’accès au littoral.

Par son paragraphe 54, la résolution de l’Assemblée générale a constaté que 27 plans de travail pour l’exploration de trois ressources minérales avaient été approuvés.  Cette année, l’Autorité a signé cinq nouveaux contrats, soit un total de 23 contrats d’exploration.  Deux d’entre eux concernent l’exploitation de nodules polymétalliques, un, les sulfites polymétalliques et les deux derniers, la croûte riche en fer et manganèse.  En tout, 14 contrats portent sur l’exploration des nodules polymétalliques; cinq sur les sulfites polymétalliques et quatre sur la croûte riche en ferromanganèse.  Les autres plans de travail approuvés devraient être convertis en contrats et signés par l’Autorité en juillet 2016.

De nouveaux contrats sont également entrés en vigueur cette année: six avaient été signés par l’Autorité en 2001 sur l’exploration des nodules polymétalliques.  Ils vont expirer l’an prochain et il fallait donc d’urgence signer leur prorogation.  Actuellement, cinq demandes de prorogation ont été soumises à l’Autorité qui les soumettra à la prochaine session de la Commission technique en février prochain.

Le projet de résolution reconnaît que l’exploitation des nodules est une priorité, s’est réjoui le Secrétaire général, notant que le paragraphe 53 du texte réitère l’importance des efforts de l’Autorité pour normaliser une nomenclature d’exploitation des nodules.  Un atelier concernant la faune de ces nodules se tiendra à Gand, en Belgique, la semaine prochaine.  Le but est de veiller à ce que le cadre d’exploitation des nodules prenne en compte la taxonomie normalisée.  Il s’agit également de classer les ressources indispensables pour évaluer les demandes des contractants.  Les experts ont estimé que les ressources pourraient être classées de différentes façons, selon les réserves de métaux qu’elles contiennent.  Ces classements décrivent les stations d’échantillonnage et la technologie disponibles pour l’exploitation.  Le dernier classement remonte à 1978 et, depuis, les technologies se sont grandement améliorées. 

Un autre type de classement concerne les tests à effectuer car, au coût actuel, peu de contractants souhaitent les entreprendre individuellement.  Ceux qui relèvent des réserves intéressent le plus les investisseurs et les banquiers.  Les contractants ont fait beaucoup d’efforts pour identifier les réserves de cuivre, de nickel ou de cobalt afin de montrer que l’exploitation des nodules pourrait supporter un vrai projet minier. 

Les paragraphes 58 et 60 de la résolution soulignent encore l’importance du rôle confié à l’Autorité et renvoient au besoin d’un plan de gestion environnemental là où des contrats d’exploration sont déjà en cours.  Les États Membres ont montré leur disposition à élaborer un plan de gestion dans la zone de Clarion-Clipperton qui pourra ensuite s’appliquer à la dorsale médio-atlantique.

Pour la période 2015-2016, l’Autorité a un budget de 15,743 millions de dollars mais il a été décidé que les contractants financeraient un surplus pour la gestion de leurs contrats.  Quelque 76 scientifiques de 40 pays ont pu recevoir un soutien financier du Fonds d’affectation de l’Autorité qui encourage les experts des pays en développement à participer aux travaux tout en se formant aux nouvelles techniques.  Le Secrétaire général en a profité pour appeler les États à répondre aux besoins en matière de renforcement des capacités, en participant au prochain séminaire de formation qui se tiendra au Ghana en 2016.  L’Autorité se rapproche donc d’un régime commun sur la gestion du patrimoine de l’humanité a-t-il conclu, mais il convient que tous les États contribuent à son élaboration et participent à ses travaux, en juillet 2016.

Les travaux du Tribunal international du droit de la mer ont continué de croître en 2015, a noté son Président, le juge VLADIMIR GOLITSYN, qui a précisé que le premier avis consultatif de l’instance avait été rendu le 25 avril dans une affaire concernant la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) en Afrique de l’Ouest.  Simultanément le Tribunal a rendu plusieurs ordonnances réglant par des voies pacifiques des différends entre les États Membres.  Dans le premier cas, le différend concernait la frontière maritime entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, le second opposait l’Italie et l’Inde.

S’agissant des pêches INN, la Commission sous-régionale des pêches d’Afrique de l’Ouest (CSRP - sept États) avait saisi le Tribunal, en mars 2013, pour clarifier « les obligations de l’État du pavillon en cas de pêche INN exercée à l’intérieur de la zone économique exclusive (ZEE) des États tiers ».  Le Tribunal a répondu qu’en vertu de la Convention sur le droit de la mer, la responsabilité de la gestion des ressources biologiques de la zone côtière dans sa ZEE incombait à l’État côtier, et qu’il lui revenait donc « la responsabilité première de prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche INN ».  Cependant, précisait-il, cette responsabilité n’a « pas pour effet de libérer les autres États de leurs obligations en la matière ».

S’agissant des obligations revenant aux États du pavillon, qui ne sont pas directement traitées par la Convention, a-t-il souligné, le Tribunal a statué que ceux-ci étaient soumis à l’obligation de « prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que leurs ressortissants et les navires battant leur pavillon ne se livrent pas à des activités de pêche INN ».  Celles-ci concernent « y compris les mesures d’exécution » et de « contrôle dans les domaines administratif, technique et social ».  L’expression « obligation de veiller à » se rapporte à une obligation de « comportement », de « diligence due » et non « de résultats » a-t-il également tranché. 

S’agissant donc de la responsabilité de l’État du pavillon dont les navires se livrent à des activités de pêche INN dans la ZEE de la CSRP, le Tribunal a précisé que celle-ci résultait d’un manquement à son obligation de « diligence due ».  Mais qu’il n’était pas tenu pour responsable s’il avait pris toutes les mesures nécessaires et appropriées pour s’acquitter de cette obligation de « diligence due ». 

Dans la troisième question, le Tribunal était prié de dire si, quand une licence est accordée à un navire dans le cadre d’un accord international avec une structure internationale, celle-ci –ici l’Union européenne– peut être tenue pour responsable des violations par ce navire de la législation de l’État côtier sur la pêche.  Il a répondu que « les obligations de l’État du pavillon devenaient celles de l’organisation internationale » et que, par conséquent, celle-ci, l’Union européenne, était tenue de veiller à ce que les navires battant pavillon de ses États membres respectent les lois et règlements de l’État côtier, membre dans cette affaire de la CSRP.  En conséquence, seule la responsabilité de l’organisation internationale, et non celle des États membres, peut être retenue et si elle manque à son obligation de « diligence due » l’État de la CSRP concerné « peut la tenir pour responsable de la violation. »

La quatrième question avait trait aux droits et obligations de l’État côtier pour assurer la gestion durable des stocks partagés et d’intérêt commun.  En réponse, le Tribunal a énoncé plusieurs obligations auxquelles sont soumis les membres de la CSRP dont: l’obligation de coopérer avec les organisations internationales compétentes en vue de prendre des mesures de gestion appropriées afin d’éviter que les stocks de la ZEE ne soient compromis; l’obligation de s’efforcer de s’entendre sur les mesures nécessaires pour coordonner et assurer la conservation et le développement des stocks; et pour les thonidés, de coopérer directement ou via la CSRP pour assurer la conservation des espèces.

Dans son avis consultatif, a précisé le Président, le Tribunal a apporté d’importantes clarifications sur les obligations de l’État du pavillon et sa responsabilité s’agissant des pêches INN.  Aussi, si l’avis se limitait à la ZEE des États membres de la CSRP, il pourra être utile à l’avenir à d’autres États.

Poursuivant avec les différends portant sur les limites maritimes frontalières entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, les parties ont conclu un compromis visant à soumettre leur différend à une chambre spéciale prévue dans le Statut du Tribunal et qui se compose de cinq juges, dont un juge ad hoc choisi par chacune des parties.  La Côte d’ivoire réclamait des mesures conservatoires pour que le Ghana suspende toutes ses opérations pétrolières dans la zone litigieuse et le Ghana appelait au rejet de cette demande.

Dans son ordonnance rendue le 25 avril 2015, la Chambre spéciale a fait observer qu’elle ne pouvait prescrire de telles mesures conservatoires qu’en cas de risque imminent de préjudice irréparable.  Elle a reconnu que la Côte d’Ivoire avait présenté suffisamment d’éléments démontrant ses droits dans la zone litigieuse et qu’il existait un risque réel de préjudice.  Elle a jugé que suspendre les activités de forage ferait porter une charge excessive au Ghana mais a demandé à ce pays de prendre toutes les mesures pour qu’aucun nouveau forage ne soit entrepris. 

Une autre demande concerne l’Italie et l’Inde au sujet de l’incident de l’Encira Lexie, survenue en février 2012 au large des côtes de l’Inde, impliquant ce navire sous pavillon italien.  L’Inde affirmait que cet incident découlait du « meurtre » de deux pêcheurs indiens dans les eaux nationales.  L’Italie demandait que l’Inde s’abstienne de toute mesure judiciaire à l’encontre des deux fusiliers italiens liés à l’incident et lève toute restriction à leur liberté.

Le Tribunal a rendu son ordonnance le 25 août 2015.  Il a estimé qu’il devait veiller à ce que les droits respectifs des parties soient dûment respectés.  Il a prescrit aux deux parties de suspendre toutes procédures judiciaires et de s’abstenir de toute mesure qui compromettrait l’application de toute décision du Tribunal arbitral constitué en vertu de l’annexe VII de son Statut. 

En présentant ces travaux, le Président a indiqué qu’il voulait insister sur le fait que les États s’en remettent de plus en plus souvent au Tribunal.  Ce dernier s’emploie par ailleurs activement à diffuser les informations sur le système de règlement des différends instauré par la Convention et organise pour ce faire des ateliers régionaux, le dernier ayant eu lieu en août 2015 à Bali.  Le Tribunal offre également des programmes de formation à des jeunes fonctionnaires et à des étudiants.  Depuis 1997, 310 stagiaires de 94 pays ont été ainsi formés.  L’année 2016 marquera le vingtième anniversaire du Tribunal qui a été inauguré en octobre 1996, et pour commémorer cette étape une cérémonie et un colloque seront organisés à Hambourg les 5 et 6 octobre.  Ce sera ainsi l’occasion de passer en revue le développement des travaux du Tribunal depuis ses débuts et de placer ses futures activités sur la rampe de lancement, a souligné le Président.

Explication de position sur la résolution intitulée « Assurer la viabilité des pêches, notamment grâce à l’Accord de 1995 aux fins de l’application des dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982 relatives à la conservation et à la gestion des stocks de poissons dont les déplacements s’effectuent tant à l’intérieur qu’au-delà de zones économiques exclusives (stocks chevauchants) et des stocks de poissons grands migrateurs et à des instruments connexes » (A/70/L.19)

Le représentant de l’Argentine a souligné que selon le droit international ni les organisations régionales de gestion des pêches ni les arrangements ne peuvent imposer de mesures aux navires dont l’État du pavillon n’est pas membre ou n’a pas explicitement accepté que ces mesures lui soient applicables.  Rien dans les résolutions de l’Assemblée générale, y compris celle qui vient d’être adoptée, ne peut être interprété autrement, a insisté le représentant.  Rien dans ces résolutions ou dans d’autres textes de l’Assemblée générale ne saurait affecter le droit et la souveraineté des États côtiers sur leur plateau continental.  La multiplication des divergences sur le contenu de la résolution sur la viabilité des pêches compromet sérieusement, a prévenu le représentant, la possibilité d’une adoption future par consensus. 

Le représentant du Venezuela a souligné que la Convention sur le droit de la mer ne saurait être considérée comme le seul cadre juridique des activités menées en mer et dans les océans.  La Convention n’a pas de compétence universelle, a-t-il insisté. 

Son homologue de la Turquie a tenu à se dissocier des références aux instruments internationaux auxquels son pays n’est pas partie.

Le représentant de la Colombie a précisé que le fait que sa délégation se soit jointe au consensus ne saurait être perçu ou interprété comme une adhésion à la Convention sur le droit de la mer. 

Droits de réponse

La représentante des Philippines a répondu à son homologue de la Chine, en arguant que la décision que le Tribunal d’arbitrage a rendu le 29 novembre est un rejet de ceux qui doutent de la justice internationale.  Le Tribunal s’est déclaré compétent et la Chine doit respecter cette décision.  Rien ne lui interdit d’ailleurs de faire des commentaires par écrit comme le lui a suggéré le Tribunal et, en aucun cas, a insisté la représentante, le fait que les Philippines aient lancé une procédure ne constitue pas un abus de procédure.  La Chine veut s’approprier 90% de la mer de Chine méridionale « sans aucune raison » et l’ONU  ne saurait laisser un pays, si puissant soit-il, s’approprier une mer tout entière. 

Les Philippines, a expliqué la représentante, ne peuvent ni pêcher dans cette zone ni y appliquer leur loi et tiennent à souligner que ce différend n’est pas bilatéral puisque trois autres parties sont concernées.  À cause de la Chine, qui campe sur ses positions, la négociation est impossible, a accusé la représentante, en espérant que les déclarations faites dernièrement au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dont les dirigeants ont exprimé leur inquiétude et demandé la mise en place d’un Code de conduite, porteront leurs fruits.  Les parties devraient pouvoir régler leurs différends conformément à la Convention sur le droit de la mer, a conclu la représentante.

Son homologue de la Chine a regretté que les Philippines insistent pour impliquer l’ONU dans une affaire qu’elles ont lancée unilatéralement et « avec obstination », abusant des procédures prévues par la Convention sur le droit de la mer.  Il s’agit ni plus ni moins, a estimé le représentant, d’une provocation politique et d’une tentative de nier la souveraineté et les droits de la Chine sur la mer de Chine méridionale.  Le Gouvernement chinois ne reconnaît pas la compétence du Tribunal d’arbitrage dans cette affaire et a expliqué pourquoi.  En tant qu’État souverain, la Chine a le droit de choisir ses moyens d’arbitrage dans une affaire, a souligné le représentant, qui sape la confiance mutuelle entre deux États.  

Les Philippines, a-t-il estimé, ont violé les droits légitimes de la Chine en tant qu’État partie à la Convention, se détournant des objectifs du traité.  Elles mettent en cause la souveraineté d’un État, n’hésitant pas à faire paraître, au lendemain de la décision du Tribunal d’arbitrage, un document décrivant « la protection du territoire national et du domaine maritime » des Philippines comme le but d’une procédure « la plus appropriée ».  L’intégrité territoriale de la Chine est au cœur de cette procédure et le Tribunal n’a aucune compétence en la matière, a tranché le représentant.

La représentante des Philippines a insisté sur la compétence du Tribunal d’arbitrage, niant à la Chine la prétendue portée « historique » de ses revendications sur la mer de Chine méridionale.  Aucune eau ni zone économique spéciale ne se chevauche, a-t-il insisté, arguant de la délimitation des eaux internationales.  L’arbitrage est un règlement amical et ouvert et les Philippines auraient espéré une participation « constructive » au processus. 

Le Tribunal n’a aucune compétence, a martelé le représentant de la Chine, car ce n’est pas un différend sur l’interprétation des dispositions de la Convention ou de tout autre arrangement juridique.  Le différend existait d’ailleurs bien avant la Convention qui date de 1982.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Émaillée de tensions politiques, l’Afrique centrale subit aussi les répercussions de la crise en République centrafricaine, souligne le Représentant spécial

7572e séance – matin
CS/12148

Émaillée de tensions politiques, l’Afrique centrale subit aussi les répercussions de la crise en République centrafricaine, souligne le Représentant spécial

Le regain de violences en République centrafricaine, à l’origine de vagues de personnes déplacées et de violations des droits de l’homme, est l’un des faits les plus marquants des six derniers mois en Afrique centrale, une région déjà confrontée à des tensions politiques, a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour cette sous-région, M. Abdoulaye Bathily.

Venu présenter ce matin, devant le Conseil de sécurité, le dernier rapport en date du Secrétaire général sur les activités semestrielles du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC) qu’il dirige, M. Bathily a expliqué que l’aggravation des violences interconfessionnelles en République centrafricaine a affaibli le processus de réconciliation nationale et favorisé la prolifération des armes de petit calibre et la criminalité qui y est liée.

« Dans ce contexte, la visite du pape François en République centrafricaine, les 29 et 30 novembre derniers, s’est avérée opportune », s’est félicité M. Bathily, en confiant que le message du Souverain pontife et ses prières –adressées dans des églises et des mosquées– avaient été accueillis par les habitants comme des « symboles d’espoir ». 

Pour le Représentant spécial, il est plus que jamais « crucial » d’accélérer la mise en œuvre des recommandations du Forum de Bangui sur la réconciliation nationale centrafricaine, notamment en ce qui concerne la réforme du secteur de la sécurité et des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion.

Il est tout aussi important que les élections présidentielles et législatives se déroulent de manière pacifique pour achever la transition, a poursuivi le Représentant spécial, en annonçant au Conseil son intention d’user de ses bons offices pour aider les parties prenantes de différents pays de la sous-région à résoudre par des voies pacifiques leurs différends.  Plusieurs échéances électorales sont prévues au cours des mois à venir, a-t-il rappelé.

Considérant Boko Haram comme « une menace très grave à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans la région », le Représentant spécial a ensuite précisé qu’au cours de la période à l’examen, le groupe armé avait été responsable de tueries et autres attaques contre des civils et des militaires, en particulier au Cameroun et au Tchad.

La proximité d’autres conflits dans la région, combinés à des risques de radicalisation et à la pauvreté chronique de populations déjà marginalisées, demeure une préoccupation majeure, a poursuivi M. Bathily.  L’afflux de réfugiés dans la région du Bassin du Lac Tchad pèse lourdement sur les capacités des gouvernements concernés à prêter assistance à ces nouveaux arrivants, alors qu’un nombre important de personnes déplacées et de rapatriés ont déjà besoin d’une aide urgente.

Si Boko Haram a été affaibli par l’intensification de la campagne militaire lancée par les pays concernés, le groupe a toutefois commencé de s’en prendre à des cibles « plus faciles ».  Quant aux efforts en cours pour opérationnaliser la Force multinationale mixte (FMM), ils soulignent l’engagement de la Commission du bassin du Lac Tchad et du Bénin en vue de coordonner leur action commune contre Boko Haram, s’est félicité M. Bathily.

« Nous espérons sincèrement que le sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement d’Afrique centrale et de l’Ouest, dont l’objectif est d’explorer des moyens concrets de lutte contre les causes profondes du terrorisme et de la radicalisation, sera organisé dans les meilleurs délais », a souhaité le Chef du BRENUAC.

Le 26 novembre dernier, a-t-il précisé, le Secrétaire général de l’ONU avait salué l’adoption, par le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC), d’une « stratégie régionale intégrée de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre » en Afrique centrale, qui est assortie d’un plan d’action.

Convaincu que la solidarité des partenaires internationaux avec les États de la sous-région est cruciale, le Représentant spécial a estimé que le soutien à la Force multinationale mixte devrait trouver sa place dans le cadre d’une approche « holistique » faisant la part belle à des programmes de relèvement et de développement.

Si les meurtres et attaques perpétrés par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont décliné au cours de la période à l’examen, la menace posée par ce groupe armé ne doit en aucun cas être « sous-estimée », a ensuite mis en garde le Représentant spécial.  La LRA s’est « adaptée » à « notre réponse collective vigoureuse » en faisant profil bas, en gagnant du temps et en profitant des lacunes existant en matière de coordination, a-t-il dit.

Le groupe armé compte ainsi sur l’« usure » et les « priorités concurrentes » pour faire obstacle à ceux qui sont déterminés à le neutraliser.  « Nous ne devons pas tomber dans ce piège », a ajouté le Représentant spécial.  Le BRENUAC, a-t-il assuré le Conseil de sécurité, continuera à mettre en œuvre la stratégie régionale des Nations Unies contre la LRA.

En septembre dernier, en étroite coopération avec l’Union africaine (UA), le Bureau avait convoqué la réunion de coordination biannuelle des points focaux de la LRA à Entebbe, en Ouganda.  Le mois dernier, l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour la question de la LRA, le général Jackson Tuwei, s’était rendu en République démocratique du Congo pour y dynamiser les efforts de lutte et y renforcer la coordination, y compris transfrontalière, notamment avec la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

S’exprimant par visioconférence depuis Nairobi, M. Tuwei a confirmé la gravité de la menace posée par la LRA pour les civils de certaines zones du Soudan du Sud, de l’est de la République centrafricaine et du nord-ouest de la RDC.  Estimant à 230 le nombre d’individus lourdement armés qui sont aux ordres de Joseph Kony, le général Tuwei a expliqué que le groupe armé dispose de sanctuaires centrafricains et tire ses revenus de la contrebande de l’ivoire et du pillage de mines aurifères.

« Tant que Joseph Kony sera leur leader, la LRA continuera de se livrer à des activités criminelles et à profiter de lacunes sur le plan sécuritaire », a-t-il prévenu.  Dans ce contexte, l’Union africaine n’a pas assez de troupes pour surveiller de vastes portions de territoires, a-t-il regretté.  Des groupes comme les Janjaouites et les rebelles Séléka posent un défi supplémentaire en coopérant avec la LRA.  C’est pourquoi, il a lancé un appel aux partenaires internationaux pour qu’ils renforcent leur appui financier et politique à la Force régionale de l’Union africaine.

Enfin, le Représentant spécial a mis l’accent sur l’augmentation du nombre d’actes de piraterie commis dans le golfe de Guinée, en particulier le long de la péninsule de Bakassi.  Outre les vols, des viols ont également été commis, ce qu’il a qualifié de « phénomène nouveau et inquiétant ».  Malheureusement, a fait observer M. Bathily, peu de progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre des décisions du Sommet de Yaoundé de 2013, au cours duquel le Centre de coordination interrégional sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée avait été opérationnalisé.

« J’encourage l’Union africaine à tenir, dès que possible, le Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement sur la sécurité maritime et le développement de l’Afrique, initialement prévu à Lomé en novembre », a conclu le Représentant spécial.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité demande une mise en œuvre rapide et efficace de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel

7571e séance – matin
CS/12147

Le Conseil de sécurité demande une mise en œuvre rapide et efficace de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel

Dans une longue déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité a demandé, ce matin, que la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel soit mise en œuvre « rapidement et efficacement ».  À cette fin, il a engagé les organismes de l’ONU à apporter leur aide au Groupe de cinq pays du Sahel.  Le G-5 Sahel, composé du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, vise à renforcer la participation aux initiatives de lutte contre les nombreuses menaces qui pèsent sur la paix, la sécurité et le développement du Sahel.

Le Conseil de sécurité note ainsi la mise en place par le G-5 Sahel d’un mécanisme renforçant la coopération en matière de sécurité régionale, dans le cadre duquel des « opérations militaires conjointes transfrontières, notamment avec l’appui des forces françaises », seront menées.  Il demande, en outre, à l’ONU d’aider le G-5 Sahel à exécuter le projet phare de l’Union africaine « Faire taire les armes ».

Profondément préoccupé par le fait que la Libye soit un refuge sûr pour les groupes terroristes opérant dans le Sahel, les membres du Conseil de sécurité engagent les parties libyennes à signer l’Accord politique et à former rapidement un gouvernement d’entente nationale.  Ils demandent « instamment » aux États Membres des régions du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb de coordonner leur action de prévention et leur coopération contre les groupes terroristes.

Par ailleurs, ils demandent l’allocation de fonds aux programmes humanitaires dans la région du Sahel, dont les ressources sont insuffisantes, et se déclarent préoccupés par l’ampleur croissante de la crise humanitaire causée par les activités du groupe terroriste Boko Haram, qui a fait 2,5 millions de déplacés, dont 1,4 million d’enfants.

Le Conseil de sécurité engage le système des Nations Unies à proposer et à financer des projets pour appuyer la paix et la sécurité dans la région, tout en demandant aux institutions financières régionales et internationales de fournir « une aide financière substantielle ».  De leur côté, les pays du Sahel sont invités à mettre en place des programmes permettant aux jeunes de participer à des activités productives, afin « d’enrayer la dynamique qui les pousse à se radicaliser et à rejoindre les rangs des groupes terroristes ».

Le Secrétaire général est appelé à formuler des propositions relatives au transfert du Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel dans une autre ville.  Le Conseil de sécurité souligne ainsi l’importance « d’ancrer la mise en œuvre de la Stratégie intégrée dans la région », notamment dans les cinq pays prioritaires du G-5 Sahel, et de créer davantage de synergies avec le système des Nations Unies. 

 

PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE

Déclaration présidentielle

Le Conseil de sécurité prend note du rapport du Secrétaire général (S/2015/866) sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et se félicite de l’exposé que l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Sahel, Mme Hiroute Guebre Sellassie, lui a présenté le 25 novembre 2015.  Il engage les organismes des Nations Unies et leurs partenaires à continuer de faire avancer la mise en œuvre de la Stratégie intégrée, notamment en aidant le Groupe de 5 pays du Sahel (G-5 Sahel) à surmonter les difficultés politiques et les problèmes de sécurité qui compromettent la stabilité et le développement de la région. Le Conseil réaffirme qu’il est déterminé à s’attaquer à ces obstacles, qui sont étroitement liés aux problèmes humanitaires et développementaux et aux effets des changements climatiques et écologiques.  Il réaffirme l’importance de la prise en main de la Stratégie aux niveaux national et régional et se félicite de ce que les pays de la région jouent de plus en plus un rôle de premier plan.  Il salue, à cet égard, la création du G-5 Sahel, qui vise à renforcer la participation active aux initiatives de lutte contre les menaces pesant sur la paix, la sécurité et le développement dans la région.

Le Conseil engage le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel à continuer de coopérer étroitement avec le Groupe de cinq pays du Sahel, ainsi qu’avec d’autres pays de la région et des acteurs régionaux et internationaux tels que l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour combattre les menaces qui pèsent sur la paix, la sécurité et le développement au Sahel, y compris leurs causes profondes.  Il invite toutes les parties prenantes, dont l’UA et la CEDEAO, à resserrer leur coopération, les prie de collaborer avec le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel, le secrétariat du Groupe de cinq pays du Sahel et ces cinq pays, et demande de nouveau que la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel soit mise en œuvre rapidement et efficacement.

Le Conseil se déclare profondément préoccupé par le fait que la Libye demeure un refuge sûr pour les groupes terroristes qui opèrent dans la région du Sahel et par la menace que font peser sur la stabilité de la Libye et de la région la large disponibilité d’armes et de munitions non sécurisées et leur prolifération, notamment leur transfert à des groupes terroristes et extrémistes violents.  Dans ces conditions, il invite la communauté internationale à appuyer la Libye et ses pays voisins du Sahel, notamment en leur fournissant l’aide dont ils ont besoin sur le plan de la sécurité et du renforcement des capacités pour lutter contre les personnes et groupes terroristes  liés à Al-Qaida.  Le Conseil engage toutes les parties prenantes libyennes à signer l’Accord politique et à s’employer à former rapidement un Gouvernement d’entente nationale.

Le Conseil demande instamment aux États Membres des régions du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb de coordonner leur action de prévention des menaces graves que les groupes terroristes font peser sur la sécurité internationale et régionale en traversant les frontières et en cherchant refuge dans la région du Sahel, de renforcer la coopération et la coordination en vue d’élaborer des stratégies globales, inclusives et efficaces propres à combattre les activités des groupes terroristes de manière complète et intégrée, et d’empêcher la multiplication de ces groupes, ainsi qu’à limiter la prolifération de toutes armes et la criminalité transnationale organisée.  Il salue les efforts faits par l’UA, la CEDEAO et les États Membres du Sahel pour renforcer la sécurité aux frontières et la coopération régionale, notamment dans le cadre du G-5 Sahel et du Processus de Nouakchott, relatif au renforcement de la coopération en matière de sécurité et à l’opérationnalisation de l’Architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne, le mécanisme de coopération en matière de sécurité le plus inclusif de la région.  Le Conseil note que le G-5 Sahel a mis en place un mécanisme visant à renforcer la coopération en matière de sécurité régionale dans le cadre duquel seront menées des opérations militaires conjointes transfrontières, notamment avec l’appui des forces françaises.

Le Conseil réaffirme que les États Membres sont tenus de s’assurer que toutes les mesures qu’ils prennent pour combattre le terrorisme sont conformes aux obligations mises à leur charge par le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.  Il rappelle que les auteurs de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire doivent être amenés à répondre de leurs actes devant la justice.

Le Conseil demande que des fonds soient alloués aux programmes humanitaires exécutés dans la région du Sahel, dont les ressources continuent d’être insuffisantes, ce qui empêche de répondre aux besoins en temps voulu.  Il se déclare préoccupé par l’ampleur croissante de la crise humanitaire causée par les activités du groupe terroriste Boko Haram, qui a fait 2,5 millions de déplacés, dont 1,4 million d’enfants selon les estimations, et 200 000 réfugiés au Cameroun, au Niger et au Tchad.  Il salue l’aide fournie aux réfugiés par les Gouvernements de ces pays, avec la participation des acteurs humanitaires et des entités compétentes des Nations Unies, et invite la communauté internationale à fournir son appui.

Le Conseil salue les efforts actifs et courageux déployés par l’UA, la CEDEAO, les États membres de la Commission du bassin du lac Tchad et le Bénin pour promouvoir la paix et la stabilité dans la région du Sahel et rend hommage, en particulier, aux soldats qui ont combattu au Mali et lutté contre Boko Haram.  Il constate que la création de la Force multinationale mixte a permis de combattre ce groupe terroriste de plus en plus efficacement.  Le Conseil invite à nouveau la communauté internationale et les donateurs à appuyer la Force multinationale mixte.  Il demande une nouvelle fois aux États Membres de contribuer généreusement au Fonds d’affection spéciale de l’Union africaine et prie le Secrétaire général de continuer à faire tout son possible pour mobiliser la communauté internationale et les donateurs afin qu’ils concourent à cet effort.  En outre, il engage l’Union africaine à créer ledit Fonds dans les plus brefs délais.

Le Conseil rappelle l’importance que revêtent la coordination et l’application effective des initiatives et stratégies concernant le Sahel et, à cet égard, félicite le Mali, qui a assuré la présidence de la plateforme ministérielle de coordination pour le Sahel ces dernières années.  Il engage le Tchad, qui occupe à son tour cette charge, à redoubler d’efforts pour améliorer la coordination entre les partenaires, notamment par le partage régulier d’informations et le renforcement de la coopération opérationnelle entre eux.

Le Conseil invite la communauté internationale et les donateurs à s’acquitter de tous les engagements qu’ils ont pris en vue de stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et appuyer les réformes de la gouvernance, par la mise en œuvre de projets à l’appui du maintien de la paix et de la sécurité dans la région du Sahel, et il engage toutes les entités compétentes du système des Nations Unies à s’attacher avant tout à proposer et à financer de tels projets, en consultation avec le Bureau de l’Envoyé spécial, les États Membres de la région du Sahel, y compris le Groupe de cinq pays du Sahel, et les organisations régionales compétentes.

Le Conseil invite les États Membres de la région du Sahel à s’employer, avec l’appui de la communauté internationale, à mettre en place des programmes donnant aux jeunes la possibilité de participer à des activités productives, l’objectif étant d’enrayer la dynamique qui pousse ceux-ci à se radicaliser et à rejoindre les rangs des groupes terroristes.  En outre, il engage le Bureau de l’Envoyé spécial à se consacrer en priorité à appuyer les mesures destinées à créer des emplois pour les jeunes et les femmes.  Le Conseil appuie sans réserve les États de la région qui sont touchés par le trafic de migrants et la traite des êtres humains, souligne la nécessité de mieux coordonner les mesures prises pour lutter contre ces fléaux, communs à plusieurs pays, et d’adopter une véritable solution multidimensionnelle, et insiste sur le fait que, pour combattre les deux problèmes de front, il faut adopter une démarche coordonnée et multidimensionnelle faisant intervenir les États d’origine, les États de transit et les États de destination.

Le Conseil prend note de la tenue du Forum des femmes du Sahel, organisé à N’Djamena (Tchad) les 22 et 23 juillet 2015 dans l’objectif de renforcer le rôle des femmes au Sahel, et engage les États Membres de la région à faire en sorte que celles-ci participent plus activement aux prises de décision.  Il prend note également de la tenue dans la même ville, les 19 et 20 novembre 2015, d’une réunion ministérielle du G-5 Sahel et de ses partenaires et du sommet ordinaire du G-5 Sahel, respectivement.

Conscient du fait que la paix, la sécurité, la bonne gouvernance et le développement sont indissociables, le Conseil engage les institutions financières régionales et internationales à fournir une aide financière substantielle aux pays de la région afin de stimuler la croissance économique et de réduire la pauvreté. Il se félicite que l’Organisation des Nations Unies prévoie  de créer un fonds d’affectation spéciale multipartenaires pour le Sahel afin de mettre en commun les contributions versées par les pays donateurs et le secteur privé à l’appui des efforts déployés par la région.  Il note que l’Envoyée spéciale s’emploie activement à mobiliser des ressources et continue de dialoguer avec les organisations et  les pays potentiellement donateurs en vue d’accélérer l’exécution, en concertation avec les États Membres de la région du Sahel, y compris le G-5 Sahel, de certains projets régionaux.

Le Conseil prend note de l’adoption, par les pays du G-5 Sahel, de la déclaration relative à la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Sahel.  Il demande à l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et aux entités qui la composent, ainsi qu’à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et au Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, d’appuyer les efforts déployés par les pays du Sahel pour lutter contre le terrorisme et remédier à toute situation propice à la propagation de l’extrémisme violent, qui peut conduire au terrorisme.  Il prie l’Équipe spéciale d’étudier les possibilités d’étendre l’Initiative d’assistance intégrée pour la lutte antiterroriste à tous les pays du G-5 Sahel et rappelle que le Comité 1540, qui est l’un de ses organes subsidiaires, continue de s’employer à fournir aux États, y compris ceux du Sahel, l’assistance dont ils ont besoin pour respecter les obligations mises à leur charge par la résolution 1540 (2004).

Le Conseil demande à l’Organisation des Nations Unies d’accélérer les efforts déployés en vue d’aider le G-5 Sahel à exécuter le projet phare de l’Union africaine intitulé « Faire taire les armes », conformément à la déclaration de son président datée du 16 décembre 2014 (S/PRST/2014/27). 

Le Conseil engage vivement le Secrétaire général, la Présidente de la Commission de l’Union africaine, le Président du Groupe de la Banque mondiale, le Président de la Banque africaine de développement et le Commissaire de l’Union européenne en charge du développement à effectuer une autre visite de haut niveau dans la région du Sahel dans les plus brefs délais afin d’évaluer comment la vision définie durant la visite de novembre 2013 a été traduite dans les faits et d’amener la communauté internationale à prêter davantage attention à la région et à s’y engager plus avant. 

Le Conseil note avec satisfaction la série de consultations que l’Organisation des Nations Unies, le G-5 Sahel et son secrétariat permanent ont tenues entre eux, contribuant à faire converger la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et le programme prioritaire d’investissement du G-5 Sahel, et débouchant sur une feuille de route visant à consolider la coopération entre les deux entités.  Il invite le Bureau de l’Envoyé spécial pour le Sahel à poursuivre la collaboration avec les coordonnateurs nationaux nommés par le G-5 Sahel et prie le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies à tenir au moins une réunion trimestrielle avec les représentants permanents des pays du G-5 à New York, afin de partager l’information et de suivre la mise en œuvre de la Stratégie intégrée. Il engage l’Envoyée spéciale à continuer de rencontrer les hauts responsables des États Membres du G-5 Sahel, notamment à Dakar (Sénégal) et à New York afin d’examiner l’évolution de la situation dans la région, les activités menées par son Bureau, les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Stratégie intégrée et les priorités des États Membres du G-5.  

Le Conseil attend avec intérêt les recommandations que le Secrétaire général formulera à l’issue de son examen stratégique du Bureau de l’Envoyé spécial pour le Sahel, prévu pour décembre 2015, et demande que des propositions soient formulées concernant le transfert du Bureau dans une autre ville, en concertation avec les États Membres de la région du Sahel, y compris le G-5 Sahel et les acteurs régionaux et internationaux compétents, sachant qu’il importe d’ancrer pleinement et directement la mise en œuvre de la Stratégie intégrée dans la région, notamment les cinq pays prioritaires, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, et de créer le plus de synergies possibles avec les entités compétentes du système des Nations Unies. 

Le Conseil prie le Secrétaire général de l’informer des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel en lui présentant des exposés oraux selon que de besoin et en lui soumettant un rapport et un compte rendu d’ici le 31 octobre 2016.  Il le prie également de faire figurer dans son rapport des informations détaillées sur les fonds versés en vue de stimuler la croissance et d’éliminer la pauvreté au moyen de projets destinés à promouvoir la paix et de la sécurité dans la région du Sahel dont il est fait état au paragraphe 26 de son rapport du 24 juillet 2014 (A/69/162-S/2014/542), ainsi que des recommandations sur les moyens de renforcer les moyens dont disposent les États Membres du Sahel pour lutter contre les principales causes de l’extrémisme violent, qui peut conduire au terrorisme.  Le Conseil engage l’Envoyée spéciale à poursuivre ses efforts et à continuer d’user de ses bons offices en vue de resserrer la coopération régionale et interrégionale et de renforcer l’assistance internationale coordonnée fournie aux pays de la région du Sahel, en étroite liaison avec les Représentants spéciaux du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et pour l’Afrique centrale.  Dans ce contexte, il souhaite que, dans ses rapports périodiques sur la situation en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, le Secrétaire général fasse le point sur les faits nouveaux survenus dans la région du Sahel.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.