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Accusé de bloquer les organisations des droits de l’homme, le Comité des ONG clôt sa session en accordant près de 300 statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC

Comité des Organisations non gouvernementales,
Reprise de la session de 2016, 29e séance - matin
ECOSOC/6766-ONG/838

Accusé de bloquer les organisations des droits de l’homme, le Comité des ONG clôt sa session en accordant près de 300 statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC

Le Comité chargé des ONG a clôturé aujourd’hui sa session de 2016, après avoir répondu favorablement à près de 300 demandes de statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) et reporté sa décision sur le même nombre de dossiers, dans un exercice qui, entamé le 23 mai, a été marqué par des accusations d’opposition aux ONG des droits de l’homme, de politisation et de polarisation.     

Les ONG suisses « RESO-Femmes -Réseau d’engagement et de soutien aux organisations de femmes »  et « Commission électrotechnique internationale » et leur consœur indonésienne « Yayasan Cinta Anak Bangsa » ont été les trois seules à accéder au statut consultatif général auprès du Conseil économique et social (ECOSOC).  Ainsi reconnues comme « grandes ONG internationales » dont les domaines d’action couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires, ces trois organisations sont désormais habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.

Parmi les quelque 300 ONG qui ont obtenu leur statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC, il faut citer la Néerlandaise « International Federation of Thanatologists Associations FIAT-IFTA » dont la demande de reclassement a été acceptée.  L’ONG était auparavant dans la « Liste », à savoir parmi les organisations qui ne peuvent soumettre à l’ECOSOC que des communications écrites compte tenu de leur tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Dans son nouveau statut consultatif spécial, l’ONG néerlandaise peut désormais soumettre, en plus des communications écrites, des pétitions parce qu’elle est reconnue comme étant concernée par plusieurs activités de l’ECOSOC.

La chance qu’ont eue ces ONG d’obtenir une réponse favorable à leur demande de statut consultatif n’a pas été partagée par toutes.  L’Américaine « Committee to Protect Journalists, Inc. » s’est heurtée au refus du Comité après un vote.  L’ONG, qui promeut la liberté de la presse dans le monde et qui défend le droit des journalistes à couvrir l’actualité sans crainte de représailles, s’est vue critiquée par l’Afrique du Sud pour ne pas avoir de position claire sur l’incitation à la haine interdite par l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.  Cette ONG est « politisée » et « gouvernementale », a ajouté le Soudan, après que la Fédération de Russie lui eut reproché de ne condamner les violations des droits de l’homme que lorsqu’elles sont commises dans les pays qui ont des relations difficiles avec les États-Unis.  

Un refus et plus de 300 dossiers reportés dont celui de l’ONG canadienne « Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) », après cinq ans et deux votes: il n’a en pas fallu plus à la Directrice d’« International service For Human Rights » pour, au nom de 230 ONG, accuser le Comité d’user de « tactiques procédurières » pour retarder voire empêcher l’octroi d’un statut consultatif aux organisations des droits de l’homme.  Mme Eleanor Openshaw a demandé au Comité de travailler de manière « apolitique, juste, transparente, non discriminatoire, cohérente et rapide ».  Elle a regretté que le Comité se fasse trop souvent l’écho des restrictions imposées de plus en plus à la société civile dans leur pays, alors que ces restrictions rendent justement plus « cruciales encore » leur accès à l’ONU. 

Ces « insinuations » ont été jugées « inacceptables » par l’Afrique du Sud alors que la Fédération de Russie a vu là une tendance « très inquiétante » de certains pays à utiliser les ONG pour servir leurs intérêts politiques lorsqu’ils n’y arrivent pas par la force.  Les États-Unis ont plutôt perçu une détermination à « intimer le silence à la société civile » et défendu le droit de chaque État de communiquer sur les travaux « publics » du Comité.  Ils répondaient ainsi aux accusations de l’Afrique du Sud qui, regrettant « les fortes tensions et polarisations », dénonçait les messages véhiculés sur les réseaux sociaux contre certains des 19 membres du Comité.

Aujourd’hui encore, l’Union européenne et l’Australie, au nom du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de la Suisse, ont rappelé l’importance de la voix des ONG pour le travail de l’ONU.  Ils ont, à leur tour, dénoncé la tendance de certains États à s’opposer aux ONG spécialistes des droits de l’homme et à l’instar du représentant du Mexique, ils ont estimé qu’une retransmission en ligne des débats du Comité apporterait la « transparence » nécessaire à une bonne qualité de travail.  Dans ce contexte, l’Arménie, État observateur, a accusé l’Azerbaïdjan de multiplier les questions pour décourager les ONG arméniennes.  

  Le Comité, qui se réunira le 10 juin pour adopter son rapport final, tiendra sa prochaine session* du 30 janvier au 8 février 2017, puis du 22 mai au 31 mai 2017. 

*     E/C.2/2016/L.1

 

EXAMEN DES NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET NOUVELLES DEMANDES DE RECLASSEMENT

Octroi du statut consultatif

  • Association Civil Hecho por Nosotros (Argentine)
  • Dayemi Foundation (Bengladesh)
  • Sanad Charity Foundation (Soudan)
  • Action on Disability and Development (Royaume-Uni)
  • Advocacy Initiative for Development (AID) (États-Unis)
  • BJD Reinsurance Consulting, LLC (États-Unis)
  • Campagne Internationale pour l'Abolition des Armes Nucléaires (Suisse)
  • Differenza Donna - Associazione di donne contro la violenza alle Donne – ONLUS (Italie)
  • Dreikönigsaktion - Hilfswerk der Katholischen Jungschar (Autriche)
  • Geo Expertise Association (Suisse)
  • Global Zero (États-Unis)
  • HackerNest (Canada)
  • Institute for International Women's Rights - Manitoba Inc. (Canada)
  • Intercontinental Network for the Promotion of the Social Solidarity Economy (Canada)
  • Kehitysyhteistyöjärjestöjen EU-yhdistys KEHYS ry, EU-plattformen för finländska biständsorganisationer KEHYS rf (Finlande)
  • Profugo (États-Unis)
  • Red Iberoamericana de Organizaciones No Gubernamentales que Trabajan en Drogodependencias – RIOD (Espagne)
  • Restored (Royaume-Uni)
  • World Association for Supported Employment (Pays-Bas)
  • DRCNet Foundation, Inc. (États-Unis)
  • International Breathwork Foundation (Pays-Bas)
  • International Center for Advocates Against Discrimination (ICAAD), Inc. (États-Unis)
  • Latin American Mining Monitoring Programme (Royaume-Uni)

Report de la décision en attendant les réponses aux questions supplémentaires du Comité

Reprenant l’examen des nouvelles demandes d’admission au statut consultatif, le Comité a décidé de reporter sa décision sur les demandes de ECO-FAWN (Inde) dans l’attente de précisions financières sollicitées par le représentant de l’Inde et de Akhil Bharatiya Human Rights Organisation (Inde) dans l’attente des mêmes précisions demandées cette fois par le représentant du Pakistan

Les ONG nigérianes Centre for Peace, Culture and Environmental Studies; Change Managers International Network Limited by Guarantee; Girls Education Mission International; Medical Women’s Association of Nigeria; et Society to Heighten Awareness of Women and Children Abuse devront dire à la représentante de l’Afrique du Sud dans quels autres pays hors du Nigéria elles mènent leurs activités, et Int’l Center for Women Empowerment and Child Dev., quelles sont ses sources de financement. 

Le Comité a reporté sa décision sur la demande de Creaters Union of Arab (Egypt), de Danjuma Alta Eye Foundation (Nigeria) et de Femmes unies pour un avenir meilleur (Togo), compte des questions posées par les représentants du Soudan, de l’Azerbaïdjan et du Nicaragua

Le représentant du Pakistan a aussi demandé pourquoi Gulshan-e-John (Pakistan) a soumis sa demande sous cette appellation, alors qu’elle a changé de nom en 2011.  International Human Rights Protector’s Group (Inde) a été privée par le représentant de la Chine d’utiliser la terminologie officielle de la province chinoise de Taiwan.  Celui de l’Inde a voulu savoir à quelles activités de l’ONU cette ONG a participé.

Poursuivant sa série de questions, le représentant du Pakistan s’est interrogé sur le nombre de personnes formées et les sources de financement des centres de formation de The Voice Society (Pakistan).  Peut-on avoir la liste complète des 55 pays où Yay Gender Harmony (Indonésie) mène ses activités, a demandé la représentante de l’Iran.  Quelles sont les relations entre cette ONG et les associations des droits de l’homme en Indonésie?  Quelles activités a-t-elle menée en Inde, ces deux dernières années? a ajouté le représentant de l’Inde.  Comment Action Against Hunger USA (États-Unis) peut-elle maintenir son indépendance alors que 90% de son budget vient du Gouvernement américain, s’est inquiété le représentant de la Chine.  Celui du Soudan a demandé à Arab-European Center of Human Rights and International Law (AECHRIL) (Norvège) des détails sur ses trois divisions, y compris  en Jordanie et au Royaume-Uni.

La représentante du Nicaragua a demandé à Asistencia Legal por los Derechos Humanos, Asociación Civil (Mexique) une liste des réunions de l’Organisation des États américains auxquelles elle a participé.  Celui du Soudan a voulu savoir de Bahrain Center for Human Rights (Danemark) ses projets sur l’ouverture de nouveaux bureaux.  La représentante de l’Iran a demandé à Center of Political Analysis and Information Security (Fédération du Russie) si ses membres sont aussi au Gouvernement.

La représentante de l’Afrique du Sud a voulu plus de précisions de la part de Citizens’ Alliance for North Korean Human Rights (République de Corée) notamment en sur ses programmes d’intégration des groupes défavorisés dans la société.  Celle de la Chine a demandé à Database Center for North Korean Human Rights (NKDB) (République de Corée) ses sources d’informations sur la République populaire démocratique de Corée.  La représentante de l’Iran a voulu en savoir plus sur les projets qu’Euro-Mediterranean Human Rights Network (Danemark) a lancés en 2015 sur la protection des migrants dans la région.  

Celle  de la Turquie a demandé la liste des organisations qui coopèrent avec Forum Droghe Associazione Movimento per il Contenimento dei Danni (Italie).  La représentante de l’Iran a exigé que Hazar Strateji Enstitüsü Derneği (Turquie) donne des précisions sur ses projets en 2014 et en 2015.  Quelles sont les sources de financement de HealthBridge Foundation of Canada (Canada) a voulu savoir la représentante de l’Afrique du Sud.  Elle a aussi demandé à Jus Cogens (États-Unis) pourquoi elle ne travaille que sur les droits socioéconomiques.  

La représentante de la Turquie a demandé à Landsrådet for Norges barne- og ungdomsorganisasjoner (Norvège) la nature de sa participation aux activités parallèles de la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.  Celui de l’Azerbaïdjan a demandé à Mangfoldhuset (Norvège) la liste des donateurs du secteur privé et le montant de leur contribution. 

Celle de l’Afrique du Sud a voulu des précisions sur les projets de NK Watch (République de Corée) dans le domaine de l’éducation.  La représentante de la Chine a prié Novant Health, Inc. (États-Unis) d’utiliser la terminologie appropriée pour la province chinoise de Taïwan.  Elle a aussi demandé à Vang Pao Peace Institute (États-Unis) si elle était enregistrée en Thaïlande et en République démocratique populaire lao. 

Quel est le programme de travail de Women With Disabilities Australia Inc. (Australie), a demandé la représentante du Nicaragua?  Son homologue de l’Inde a voulu des précisions sur le financement du programme quinquennal de cette ONG.  La représentante du Nicaragua a aussi demandé dans quels pays Womens Voices Now Inc. (États-Unis) travaille.  Celui de l’Azerbaïdjan a exigé de "SEG" Civil Society Support Center NGO (Arménie) la liste de ses partenaires à l’étranger.

Il a aussi a souhaité des précisions sur les activités de Society Without Violence Non-Governmental Organization (Arménie), avant de s’opposer à ce que la délégation arménienne, observatrice au Comité, intervienne.  Avec la permission du Comité, cette dernière a dénoncé la tendance du représentant azerbaïdjanais à freiner l’examen des dossiers présentées par les d’ONG arméniennes, en multipliant des questions.

La représentante de l’Afrique du Sud a demandé des précisions sur l’appui apporté par Fair Trials International (Royaume-Uni) aux prisonniers en Afrique.  Celle du Nicaragua a voulu connaître les partenaires de Fundación Acción Pro Derechos Humanos (Espagne).  Celle de la Chine a demandé des précisions sur la contribution de Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (États-Unis) et de Partnership for change (Norvège) aux efforts des Nations Unies en matière de lutte contre la drogue et le crime et notamment dans le cadre de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la drogue en 2016.  Le représentant de la Chine a aussi demandé à Peace Brigades International (Royaume-Uni) ce que pourrait être sa contribution au travail de l’ECOSOC.  Celle du Nicaragua a voulu avoir la liste des projets menés en 2015 par Sex & Samfund (Danemark).  Quel est le lien entre l’environnement et la santé sexuelle? s’est interrogée la représentante de l’Afrique du Sud.

Son homologue de la Fédération de Russie a demandé des précisions sur les activités de The Andrey Rylkov Foundation for Health and Social Justice (Fédération de Russie).  La représentante de l’Iran a voulu savoir si Universal Rights Group (Suisse) a des projets dans des pays particuliers.  Son homologue de l’Inde a demandé si l’ONG a effectué un travail pour le Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme.  Le représentant de l’Afrique du Sud a demandé à World Association for Sexual Health (Royaume-Uni) si le but est de remplacer les droits de l’homme par les droits sexuels.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité fait la synthèse de ses activités en mai 2016 marquée par les situations en Afrique et en Syrie

7703e séance – matin
CS/12383

Le Conseil de sécurité fait la synthèse de ses activités en mai 2016 marquée par les situations en Afrique et en Syrie

Le Conseil de sécurité a, ce matin, fait le bilan du travail accompli ce mois-ci, sous la présidence du représentant de l’Égypte, M. Amr Abdellatif Aboulatta.  La période a été chargée en rencontres, notamment lors de la mission en Afrique de l’Est, et avec l’Union africaine à New York.  Le Conseil de sécurité s’est également concentré sur la situation sécuritaire et humanitaire en Syrie.

Le 3 mai, l’adoption unanime de la résolution 2286 (2016) sur la protection des personnels médicaux en situation de conflit a été un « évènement fort », a résumé le représentant de la France en évoquant la multiplication des attaques contre les hôpitaux en Syrie, au Yémen, au Soudan du Sud et en Afghanistan.

« Le Conseil de sécurité a réagi à une réalité douloureuse », a renchéri le représentant de l’Espagne, qui a vu dans l’élaboration de la résolution un modèle de transparence et d’inclusion.  « Personne ne doit tirer sur l’ambulance », a averti le représentant du Sénégal. 

Son homologue de l’Égypte a rappelé que c’est la première fois que cinq membres élus du Conseil élaborent ensemble un projet de résolution.  De plus, 85 États Membres se sont portés coauteurs du texte.  « Voilà un signe du rôle constructif que les membres élus du Conseil de sécurité peuvent jouer », s’est-il félicité.  Ses homologues du Japon et de la Nouvelle-Zélande ont salué la contribution du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de Médecins sans Frontières (MSF).

L’urgence de l’accès humanitaire n’est nulle part plus évidente qu’en Syrie, se sont émus les représentants de l’Ukraine et de la Malaisie.  Celui de la France a indiqué que, si les entraves aux convois humanitaires ne sont pas levées, « des largages aériens devront être effectués ».  

L’escalade militaire et les attaques aveugles contre les infrastructures civiles sont largement dues aux actions menées par le régime d’Assad, qui bloque l’aide humanitaire et assiège des villes comme Alep, a blâmé la représentante des États-Unis.

Passant à d’autres thèmes, le délégué du Sénégal a salué l’importance accordée par la présidence aux questions africaines.  Sur les cinq résolutions adoptées par le Conseil de sécurité ce mois-ci, quatre concernent le Soudan et le Soudan du Sud, le Libéria et la Somalie.

À propos de la mission conduite par le Conseil de sécurité en Somalie, au Kenya et en Égypte, du 17 au 22 mai, les États ont essentiellement retenu qu’elle avait réussi à convaincre les autorités somaliennes d’adopter le décret relatif au processus électoral.  Cette visite a montré que les missions dans les pays peuvent avoir un résultat concret, s’est réjoui le représentant du Royaume-Uni.

Celui de la Fédération de Russie a toutefois tempéré cet enthousiasme, estimant qu’« il ne faut pas aller trop vite en voulant promouvoir des modèles qui ne seraient pas adéquats » et soulignant qu’il est important de renforcer l’unité du pays et la coopération entre l’armée et le Gouvernement.  Jugeant que « le seul mécanisme efficace pour lutter contre le terrorisme est la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) », dont le mandat a été prorogé jusqu’au 8 juillet, il s’est prononcé en faveur de l’élargissement de l’action de la Mission.

Le représentant de l’Angola a remercié l’Égypte d’avoir insisté sur le rôle de l’AMISOM et rappelé que les réfugiés somaliens au Kenya constituent une lourde charge pour les autorités de ce pays.  Les missions coûtent du temps et de l’argent, a relevé son homologue de la Nouvelle-Zélande, et il faut les utiliser de façon judicieuse.  « Nous ne voyons pas pourquoi tous les 15 membres du Conseil de sécurité doivent se déplacer pour faire connaître leur position », a-t-il ajouté en recommandant plutôt des « mini–missions ».

Les 15 délégations ont salué la tenue d’un débat ouvert sur la coopération entre l’ONU et l’Union africaine, dans le cadre du Chapitre VIII de la Charte, aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Selon le représentant de l’Angola, les consultations conjointes entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ont été une autre « réalisation de poids » de la présidence égyptienne.  Pour le représentant du Sénégal, il est urgent d’entrevoir le maintien de la paix à l’aune des défis émergents comme Ebola qui sapent l’action du Conseil de sécurité.

Étant donné que la majorité des troupes de l’ONU sont déployées en Afrique, « nous avons tout à gagner d’une coopération accrue » entre les deux organisations, a reconnu la représentante des États-Unis.  Elle a toutefois évoqué « les divergences de vues qui peuvent surgir au sein des Conseils respectifs ».

Il faut « des solutions africaines aux problèmes africains », ont réitéré les représentants de la Fédération de Russie, du Venezuela et de la Chine.  Ces pays ont également insisté sur le rôle des organisations régionales dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. 

À ce sujet, le représentant de l’Uruguay a fait remarquer que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) était particulièrement dangereuse et qu’elle avait été la cible d’attaques terroristes.  Il a souhaité que soit adoptée rapidement une nouvelle résolution sur son mandat, notamment pour renforcer ses capacités de défense. 

Par ailleurs, le représentant de l’Égypte a rappelé que la mission du Conseil en Afrique de l’Est s’était terminée avec, pour la première fois, une réunion avec la Ligue des États arabes au Caire lors de laquelle a été abordée la question de la reprise de pourparlers directs entre Israël et la Palestine, a-t-il précisé.  Le représentant de la France a espéré que la réunion ministérielle prévue à Paris le 3 juin prochain, avec la participation du Secrétaire général, permettra de « redonner un horizon politique à la solution de deux États ». 

Enfin, les délégations ont été reconnaissantes à l’Égypte d’avoir lancé les débats officieux sur la façon dont le Conseil de sécurité va organiser le processus de désignation du prochain secrétaire général de l’ONU.  Le représentant de la France, qui présidera le Conseil au mois de juin, a annoncé que de nouveaux dialogues informels entre les candidats et les États Membres allaient avoir lieu le 7 juin. 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Soudan du Sud: le Conseil proroge d’un an le gel des avoirs et l’interdiction de voyager et se dit prêt à imposer des sanctions ciblées

7702e séance – matin
CS/12382

Soudan du Sud: le Conseil proroge d’un an le gel des avoirs et l’interdiction de voyager et se dit prêt à imposer des sanctions ciblées

Le Conseil de sécurité a décidé, par la résolution 2290 (2016), adoptée aujourd’hui à l’unanimité, de reconduire jusqu’au 31 mai 2017 les mesures concernant les voyages et les mesures financières imposées par la résolution 2206 du 3 mars 2015.  Il s’est dit prêt à imposer des sanctions ciblées afin d’appuyer la recherche d’une paix durable et sans exclusive au Soudan du Sud.  Les représentants des États-Unis, de l’Égypte et de la Fédération de Russie ont expliqué leur position, ainsi que leur homologue du Soudan du Sud.

En vertu de la résolution adoptée aujourd’hui, le Conseil approuve l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud et se félicite de la formation, le 29 avril 2016, du Gouvernement provisoire d’union nationale.  Il se déclare néanmoins « profondément préoccupé » par le fait que les dirigeants sud-soudanais n’ont pas pleinement honoré les engagements qu’ils avaient pris au titre de l’Accord ni mis fin aux hostilités et condamne les violations flagrantes et persistantes des dispositions de l’Accord relatives au cessez-le-feu.  Le Conseil « exige » des dirigeants du Soudan du Sud qu’ils respectent pleinement et immédiatement le cessez-le-feu permanent.

En attendant, il décide de reconduire jusqu’au 31 mai 2017 les mesures concernant les voyages et les mesures financières imposées par la résolution 2206 du 3 mars 2015 et proroge jusqu’au 1er juillet 2017 le mandat du Groupe d’experts chargé d’épauler le Comité des sanctions.

Afin d’appuyer la recherche d’une paix durable et sans exclusive au Soudan du Sud, le Conseil « souligne » qu’il est prêt à imposer des sanctions ciblées, exprimant son « intention de prendre toutes les sanctions qui pourraient s’imposer, notamment un embargo sur les armes et la désignation des hauts responsables se livrant à des actes ou des mesures qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du Soudan du Sud ».  

Cette résolution vient rappeler aux dirigeants du Soudan du Sud qu’ils n’ont pas d’autres choix que la mise en œuvre de l’Accord de paix, et nous sommes prêts à prolonger davantage le régime de sanctions si l’attitude des dirigeants sud-soudanais l’exigeait, a déclaré le représentant des États-Unis, M. David Pressman.  Il a expliqué que malgré la formation du Gouvernement provisoire d’union nationale, beaucoup de choses restent à faire.  La résolution est là pour rappeler aux dirigeants que les intérêts nationaux doivent être placés au-dessus de leur lutte de pouvoir. 

Le représentant américain a appelé les autorités nationales à rédiger une nouvelle constitution qui mettrait l’accent sur la gestion transparente des biens publics et l’accès de tous les citoyens à la justice.  Le temps presse et il faut mettre désormais en œuvre tous les aspects de l’Accord de paix, notamment en rendant justice aux victimes des violences, en faisant des progrès tangibles sur l’accès humanitaire et en mettant fin aux morts violentes, a précisé le représentant.  Dans ce contexte, il a rappelé que par sa résolution, le Conseil demande au Groupe d’experts de lui fournir, dans un délai de 120 jours, un rapport sur les transferts d’armes et de matériel connexe entrant au Soudan du Sud depuis la formation du Gouvernement provisoire d’union nationale.

Le Conseil de sécurité aurait gagné à envoyer un message positif aux parties qui se sont engagées en faveur de la paix, a en revanche estimé le représentant de l’Égypte, M. Amr Abdellatif Aboulatta.  Prolonger le régime de sanctions n’est pas la meilleure approche au moment où les parties sud-soudanaises amorcent un rapprochement. 

Abondant dans ce sens, son homologue de la Fédération de Russie, M. Petr V. Iliichev, a rappelé que son pays avait déjà relevé qu’exercer trop de pressions sur les protagonistes serait contreproductif.  Le Conseil de sécurité doit se garder de recourir aux sanctions à tout va, a-t-il conseillé.  « Nous ne sommes pas d’accord avec tous les termes de cette résolution et nous regrettons que ses auteurs n’aient pas tenu compte des points de vue de tous les membres du Conseil », a-t-il déclaré.  Il a prévenu que l’embargo sur les armes envisagé dans la résolution compromettrait la faculté du Gouvernement de se protéger.  Le représentant a aussi dénoncé le fait que le rapport du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme évoqué dans la résolution n’a même pas été discuté au Conseil de sécurité.  « Si l’on ne tient pas compte de ces remarques, l’unité du Conseil sera mise à rude épreuve », a-t-il averti.

C’est d’une déception dont a fait part le représentant du Soudan du Sud, M. Joseph Moum Malok, face à une résolution qui ne reconnait pas le droit souverain du Gouvernement du Soudan du Sud d’exercer son devoir constitutionnel de gouverner et de gérer les affaires publiques sans une ingérence du Conseil de sécurité.  Il a rappelé que la résolution 2206 (2015) imposait des sanctions ciblées contre des individus qui bloquaient un règlement pacifique.  Il s’est donc dit surpris que le texte adopté ce matin conteste le droit de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) de s’armer.  En tant que pays qui n’est ni sous le coup d’un embargo sur les armes ni soumis à des sanctions, le Soudan du Sud peut se demander, devant la remise en question de son droit de s’armer, ce qui se cache derrière un tel libellé.  La stabilité du Soudan du Sud dans la Corne de l’Afrique dépend de sa capacité de se protéger contre toute agression interne ou externe, a déclaré le représentant, ajoutant que la région est inondée d’armes légères et de petit calibre.

Il a aussi souligné que son gouvernement n’impose aucune restriction à la liberté de mouvement de la Mission des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MINUSS) et qu’il ne s’attaque ni au personnel de l’ONU ni à celui de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).  Le Gouvernement vient d’ailleurs de faire lever tous les barrages routiers afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.  Le Gouvernement, a affirmé le représentant, n’a cessé d’appeler la MINUSS et le personnel humanitaire à coopérer et coordonner leurs mouvements avec lui pour assurer leur sécurité.

Le délégué a insisté sur le fait que les membres du Gouvernement de transition d’union nationale ont choisi de pleinement mettre en œuvre l’Accord de paix.  Le Conseil des ministres a notamment approuvé l’établissement de cantonnements pour les anciens rebelles dans les régions de l’Équatoria et de Bhar el Gazal, où il n’y avait pas de rébellion, a-t-il précisé.  Il a expliqué que ce cantonnement permettrait de mettre en œuvre le cessez-le-feu permanent, améliorer la situation sécuritaire dans le pays et faire avancer la réforme du secteur de sécurité.  Il a également relevé que les efforts liés à la justice transitionnelle, la réconciliation, la reddition des comptes et la cicatrisation des plaies de la guerre iront au-delà des 30 mois prévus par l’Accord de paix.

« En tant que pays, nous devons développer notre propre programme qui tienne compte de nos besoins », a conclu le représentant, en reconnaissant les divergences avec des ONG, « plus influencées par les agendas étrangers ».

RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD

Texte du projet de résolution S/2016/493

      Le Conseil de sécurité,

      Rappelant ses précédentes résolutions et déclarations sur le Soudan du Sud, en particulier ses résolutions 2057 (2012), 2109 (2013), 2132 (2013), 2155 (2014), 2187 (2014), 2206 (2015), 2241 (2015), 2252 (2015), 2271 (2016) et 2280 (2016),

      Se déclarant vivement alarmé et préoccupé par le conflit entre le Gouvernement sud-soudanais et les forces de l’opposition, qui résulte de différends politiques internes entre les dirigeants politiques et militaires du pays et a entraîné de grandes souffrances, notamment d’importantes pertes en vies humaines, le déplacement de plus de deux millions de personnes et la perte de biens, appauvrissant et pénalisant davantage encore la population du Soudan du Sud,

      Se félicitant de la signature de l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud (« l’Accord »), qui figure en annexe au document publié sous la cote S/2015/654, et de la formation du Gouvernement provisoire d’union nationale, le 29 avril 2016, qui constitue une étape essentielle en vue de l’application intégrale de l’Accord, et saluant les déclarations du Président, Salva Kiir, et du Premier Vice-Président, Riek Machar, sur la nécessité de parvenir à la réconciliation et d’instaurer un esprit de coopération,

      Enjoignant le Gouvernement provisoire d’union nationale de mettre en œuvre intégralement et sans condition l’ensemble des dispositions de l’Accord, d’appliquer le cessez-le-feu permanent et de remédier à la crise économique et à la situation humanitaire désastreuse,

      Accueillant avec satisfaction la création de la Commission militaire mixte du cessez-le-feu et l’action qu’elle mène pour faire appliquer le cessez-le-feu et les dispositions transitoires de sécurité, ainsi que le début de l’examen stratégique de la défense et de la sécurité, et notant que les représentants des forces militaires et de police se sont rencontrés à Djouba lors de la conférence tenue du 12 au 14 mai 2016, et qu’ils y ont eu un dialogue fructueux,

      Saluant l’appui apporté par la Commission mixte de suivi et d’évaluation et par l’Union africaine, par l’intermédiaire de son Haut-Représentant pour le Soudan du Sud, l’ancien Président Alpha Oumar Konaré, à la formation du Gouvernement provisoire d’union nationale, et demandant à ce dernier de fournir au Président de la Commission mixte, l’ancien Président Festus Mogae, toute sa coopération et tout son appui en vue la mise en œuvre de l’Accord,

      Condamnant fermement les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits, les violations du droit international humanitaire, notamment les assassinats ciblés de civils, la violence fondée sur l’ethnicité, les exécutions extrajudiciaires, les viols et autres formes de violence sexuelle et sexiste, le recrutement et l’emploi d’enfants dans le conflit armé, les enlèvements, les disparitions forcées, les arrestations et détentions arbitraires, la violence visant à semer la terreur parmi la population civile et les attaques contre des écoles, des lieux de culte et des hôpitaux ainsi que contre des membres du personnel des Nations Unies et du personnel associé de maintien de la paix et contre leurs biens, qui ont été et continuent d’être commises par toutes les parties, dont des groupes armés et les forces de sécurité nationales, ainsi que l’incitation à commettre de telles violations et atteintes, condamnant également le harcèlement et les attaques ciblées contre les membres de la société civile, le personnel humanitaire et les journalistes, et soulignant que les responsables de violations du droit international humanitaire, de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits doivent répondre de leurs actes et qu’il incombe au premier chef au Gouvernement provisoire d’union nationale de protéger sa population contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité,

      Se déclarant profondément préoccupé par les déplacements massifs de populations et l’aggravation de la crise humanitaire, notant que, dans son rapport final (S/2016/70), le Groupe d’experts sur le Soudan du Sud créé en application du paragraphe 18 de sa résolution 2206 (2015) indique que l’accès à l’aide humanitaire est fréquemment bloqué et que des régions entières de nombreux États au Soudan du Sud en sont totalement privées, soulignant que toutes les parties sont responsables des souffrances endurées par le peuple sud-soudanais, constatant à cet égard qu’en application de l’Accord, le Gouvernement provisoire d’union nationale doit réviser la loi sur les organisations non gouvernementales et la soumettre à des consultations publiques afin de veiller à ce que ce type d’instrument soit conforme aux meilleures pratiques internationales et à son engagement d’instaurer un environnement politique, administratif, opérationnel et juridique propice à la fourniture d’une aide et d’une protection humanitaires,

      Saluant l’action que mènent les organismes humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires pour apporter un appui immédiat et coordonné à la population, demandant à toutes les parties au conflit d’autoriser et de faciliter pleinement l’accès du personnel, du matériel et des fournitures humanitaires, en toute sécurité et sans entrave, à tous ceux qui en ont besoin et l’acheminement rapide de l’aide humanitaire, en particulier aux déplacés et aux réfugiés, conformément aux dispositions applicables du droit international et aux principes directeurs de l’Organisation des Nations Unies relatifs à l’aide humanitaire, condamnant toutes les attaques contre le personnel et les installations humanitaires, et rappelant que mener des attaques contre du personnel humanitaire et priver des civils de biens indispensables à leur survie peuvent constituer des violations du droit international humanitaire,

      Prenant acte du rapport établi en décembre 2015 par le Groupe d’experts (S/2016/70), dans lequel sont notamment évoquées les violations par les parties du cessez-le-feu permanent prévu par l’Accord, dont celles survenues après sa signature, la catastrophe humanitaire qui ne cesse d’empirer, les violations généralisées des droits de l’homme et atteintes à ces droits, ainsi que les violations par le Gouvernement de l’Accord sur le statut des forces concernant la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), prenant note de la constatation figurant dans le rapport final du Groupe d’experts selon laquelle les deux parties ont continué d’acquérir des armes et du matériel militaire après la signature de l’Accord, et notant que ces actes compromettent la mise en œuvre de l’Accord en ce qu’ils concourent aux violations du cessez-le-feu permanent,

      Saluant la détermination exprimée par le Conseil des ministres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui a exhorté le Gouvernement provisoire d’union nationale à se conformer à son communiqué des 30 et 31 janvier sur la promulgation du décret présidentiel relatif à la création de 28 nouveaux États, adopté ensuite par les parties et la Commission mixte de suivi et d’évaluation, et à s’abstenir de toute action contraire à ce communiqué, et demandé au Conseil de sécurité d’assumer les conséquences qui découleraient de l’incapacité ou du refus des parties d’appliquer l’Accord, se félicitant de ce que les parties au conflit aient été enjointes de prendre des mesures immédiates pour garantir l’accès inconditionnel des populations à l’aide humanitaire sur l’ensemble du territoire,

      Prenant note avec satisfaction du communiqué du 29 janvier 2016 dans lequel le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a notamment demandé à toutes les parties sud-soudanaises de respecter scrupuleusement les termes de l’Accord et d’en appliquer les dispositions à la lettre, engagé les États membres de l’Union africaine et leurs partenaires à soutenir pleinement l’application de l’Accord et exhorté la communauté internationale à soutenir celle-ci de façon coordonnée,

      Se félicitant du communiqué du 26 septembre 2015 dans lequel le Conseil de paix et de sécurité a notamment affirmé la volonté de l’Union africaine de jouer pleinement son rôle dans le processus de mise en œuvre, par l’intermédiaire de son Haut-Représentant pour le Soudan du Sud et de son Comité ad hoc de haut niveau pour le Soudan du Sud, en collaboration avec l’IGAD, l’Organisation des Nations Unies et les autres parties internationales concernées,

      Accueillant favorablement la déclaration à la presse du 22 mai 2015 dans laquelle le Conseil de paix et de sécurité a souligné l’importance particulière de la résolution 2206 (2015) du Conseil de sécurité dans la quête d’une paix durable et sans exclusive au Soudan du Sud,

      Rappelant les communiqués du 12 juin 2014, du 5 décembre 2014 et du 29 janvier 2015, dans lesquels le Conseil de paix et de sécurité a notamment souligné que des sanctions seraient imposées à l’encontre de toute partie qui continuerait d’entraver le processus politique et de nuire à l’application de l’Accord sur la cessation des hostilités du 23 janvier 2014, et rappelant également le communiqué du 26 septembre 2015, dans lequel le Conseil de paix et de sécurité s’est dit déterminé à imposer des sanctions contre tous ceux qui feraient obstacle à l’application de l’Accord et des dispositions de son communiqué du 29 janvier 2016, dans lequel il avait rappelé ses communiqués et ses déclarations à la presse antérieurs sur le Soudan du Sud,

      Rappelant également le communiqué issu de la vingt-huitième session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’IGAD, dans lequel les États de l’IGAD ont notamment été invités à prendre collectivement les mesures appropriées de gel des avoirs et d’interdiction de voyager et à interdire la livraison d’armes et de munitions et de tout autre matériel susceptible d’être utilisé à des fins militaires, et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, le Conseil de sécurité de l’ONU et la communauté internationale ont notamment été priés de prêter toute l’assistance possible pour l’application de ces mesures,

      Accueillant avec satisfaction le Plan en cinq points arrêté grâce à la médiation de la Chine au cours de la Consultation spéciale à l’appui du processus de paix au Soudan du Sud dirigé par l’IGAD, tenue le 12 janvier 2015 à Khartoum, et demandant instamment au Gouvernement provisoire d’union nationale de le mettre immédiatement en œuvre,

      Exprimant sa profonde gratitude envers le personnel de la MINUSS et les pays qui fournissent des contingents et du personnel de police pour les mesures qu’ils prennent en vue de protéger les civils, y compris les ressortissants étrangers, qui vivent sous la menace de violences physiques, et de stabiliser la situation sur le plan de la sécurité,

      Sachant que les activités de surveillance, d’enquête et d’information concernant la situation en matière de droits de l’homme qui sont menées de manière indépendante et publique contribuent à jeter les fondements de la justice, de l’application du principe de responsabilité, de la réconciliation et de l’apaisement entre toutes les communautés du Soudan du Sud,

      Prenant note avec intérêt des rapports sur la situation des droits de l’homme au Soudan du Sud publiés par la MINUSS, le Secrétaire général et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH),

      Vivement préoccupé par le fait que, d’après le rapport du HCDH en date du 11 mars 2016 intitulé « Assessment Mission to Improve Human Rights, Accountability, Reconciliation and Capacity in South Sudan » (Mission d’évaluation visant à améliorer la situation des droits de l’homme, le respect du principe de responsabilité, la réconciliation et les capacités au Soudan du Sud) et le rapport de la MINUSS et du HCDH en date du 4 décembre 2015 intitulé « The State of Human Rights in the Protracted Conflict in South Sudan » (La situation des droits de l’homme dans le conflit prolongé au Soudan du Sud), la poursuite des hostilités a eu pour effet d’accroître l’ampleur, l’intensité et la gravité des violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits, et qu’il continue d’y avoir des motifs raisonnables de penser qu’ont été commises des violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits, notamment des exécutions extrajudiciaires, des viols et d’autres actes de violence sexuelle et sexiste, des disparitions forcées et des détentions arbitraires, ainsi que des violations du droit humanitaire international, autant d’actes susceptibles de constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, et soulignant qu’il est urgent et impératif de mettre fin à l’impunité au Soudan du Sud et de traduire en justice les auteurs de ces crimes,

      Se félicitant de la publication du rapport de la Commission d’enquête de l’Union africaine sur le Soudan du Sud et de l’opinion individuelle, saluant le travail d’enquête et de collecte d’informations sur les violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises au Soudan du Sud que réalise la Commission, et prenant note avec une vive préoccupation de l’observation de celle-ci selon laquelle il existe des motifs raisonnables de croire que des crimes de guerre tels que des meurtres, des atteintes à la dignité des personnes comme des viols et d’autres actes de violence sexuelle, des traitements cruels ou dégradants et des attaques dirigées contre des objets civils et des biens protégés ont été perpétrés et que des violations ont été commises par les deux parties au conflit,

      Exprimant le ferme espoir que ces rapports et d’autres travaux seront pris en considération, selon qu’il conviendra, par les mécanismes de justice transitionnelle, d’application du principe de responsabilité, de réconciliation et d’apaisement dont la création est demandée au Chapitre V de l’Accord, notamment le tribunal mixte et la Commission vérité, réconciliation et apaisement, soulignant que l’application du principe de responsabilité, la réconciliation et l’apaisement entre toutes les communautés du Soudan du Sud doivent être des éléments essentiels d’un programme de transition, et prenant acte de l’important rôle que jouent les enquêtes internationales et, s’il y a lieu, les poursuites pour ce qui est de faire en sorte que les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité soient tenus responsables de leurs actes,

      Condamnant fermement la diffusion dans les médias de discours de haine et de messages incitant à commettre des violences sexuelles contre un groupe ethnique donné, qui pourrait contribuer à entraîner des violences massives et à exacerber le conflit, demandant au Gouvernement provisoire d’union nationale de prendre les mesures qui s’imposent pour prévenir de telles pratiques et engageant instamment toutes les parties à s’abstenir d’y recourir et à œuvrer plutôt pour la promotion de la paix et de la réconciliation entre les communautés,

      Conscient du rôle important que jouent les organisations de la société civile, les chefs religieux, les femmes et les jeunes au Soudan du Sud, soulignant qu’il importe qu’ils participent, au même titre que les anciens détenus membres du MPLS et d’autres partis politiques, à la recherche d’une solution durable à la crise qui sévit dans le pays, et préoccupé par les efforts déployés par certains responsables du Gouvernement provisoire d’union nationale pour limiter cette participation, notamment en multipliant les atteintes à la liberté d’expression,

      Réaffirmant toutes ses résolutions pertinentes sur les femmes et la paix et la sécurité, le sort des enfants en temps de conflit armé et la protection des civils en période de conflit armé, ainsi que ses résolutions 1502 (2003), sur la protection du personnel des Nations Unies et du personnel humanitaire, 2150 (2014), sur la prévention et la lutte contre le génocide, 2151 (2014), sur la réforme du secteur de la sécurité, et 2286 (2016), sur la protection du personnel humanitaire et médical et des installations médicales,

      Rappelant ses résolutions 1209 (1998), 2117 (2013) et 2220 (2015), exprimant sa vive préoccupation face à la menace que le transfert illicite, l’accumulation déstabilisante et le détournement d’armes légères et de petit calibre font peser sur la paix et la sécurité au Soudan du Sud, et soulignant qu’il importe de redoubler d’efforts pour lutter contre la circulation illicite de ces armes,

      Rappelant le rapport du Groupe de travail informel sur les questions générales relatives aux sanctions (S/2006/997) concernant les meilleures pratiques et méthodes, notamment les paragraphes 21, 22, 23, 24 et 25 du rapport, qui traitent des mesures susceptibles de clarifier les normes méthodologiques appliquées par les mécanismes de surveillance,

      Notant que l’Accord appelle les dirigeants politiques sud-soudanais à établir véritablement leur autorité et à s’engager à lutter contre la corruption,

      Réaffirmant sa préoccupation face aux restrictions qui continuent d’entraver les mouvements et les activités de la MINUSS, condamnant fermement les attaques commises contre le personnel et les installations des Nations Unies et de l’IGAD par les forces gouvernementales, les forces de l’opposition et d’autres groupes, ainsi que les mises en détention et les enlèvements de membres du personnel des Nations Unies et du personnel associé, et demandant au Gouvernement sud-soudanais de mener à bien en toute diligence les enquêtes qu’il a ouvertes sur ces attaques et d’en poursuivre les responsables en justice,

      Constatant que la situation au Soudan du Sud continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,

      Agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

      1. Approuve l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud (ci-après « l’Accord »);

      2. Se félicite de la formation, le 29 avril 2016, du Gouvernement provisoire d’union nationale, étape essentielle sur la voie de l’application intégrale de l’Accord;

      3. Se déclare profondément préoccupé par le fait que les dirigeants du Soudan du Sud n’ont pas pleinement honoré les engagements qu’ils avaient pris au titre de l’Accord ni mis fin aux hostilités, et condamne les violations flagrantes et persistantes des dispositions de l’Accord relatives au cessez-le-feu, notamment celles qui sont signalées par le Mécanisme de surveillance du cessez-le-feu et du suivi de l’application des dispositions transitoires de sécurité;

      4. Exige des dirigeants du Soudan du Sud qu’ils respectent pleinement et immédiatement le cessez-le-feu permanent, comme l’Accord leur en fait l’obligation, et qu’ils autorisent, conformément aux dispositions pertinentes du droit international et aux principes directeurs de l’Organisation des Nations Unies relatifs à l’aide humanitaire, les organismes humanitaires à accéder sans restriction ni entrave et en toute sécurité aux régions concernées pour que l’aide puisse être distribuée rapidement à tous ceux qui en ont besoin;

      5. Réaffirme qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit;

Sanctions ciblées

      6. Souligne qu’il est prêt à imposer des sanctions ciblées afin d’appuyer la recherche d’une paix durable et sans exclusive au Soudan du Sud, notamment par l’application rapide et intégrale de l’Accord;

      7  Décide de reconduire jusqu’au 31 mai 2017 les mesures concernant les voyages et les mesures financières imposées par les paragraphes 9 et 12 de la résolution 2206 (2015) et réaffirme les dispositions des paragraphes 10, 11, 13, 14 et 15 de ladite résolution;

      8. Réaffirme que les mesures édictées au paragraphe 9 de la résolution 2206 (2015) s’appliquent à toutes les personnes, et celles édictées au paragraphe 12 à toutes les personnes et entités, que le Comité créé en application du paragraphe 16 de ladite résolution (ci-après « le Comité ») aura désignées comme étant responsables ou complices d’activités ou de politiques faisant peser une menace sur la paix, la sécurité ou la stabilité au Soudan du Sud, ou comme ayant pris part, directement ou indirectement, à de telles activités ou politiques;

      9. Souligne que les activités et politiques visées au paragraphe 8 ci-dessus peuvent comprendre, sans s’y limiter :

      a) Les activités ou politiques qui ont pour but ou pour effet d’étendre ou de prolonger le conflit au Soudan du Sud, ou de faire obstacle à la réconciliation, aux pourparlers ou au processus de paix, y compris les violations de l’Accord;

      b) Les activités ou politiques qui compromettent les accords provisoires ou entravent la recherche d’une solution politique au Soudan du Sud;

      c) Le fait de préparer, de donner l’ordre de commettre ou de commettre au Soudan du Sud des actes contraires au droit international des droits de l’homme ou au droit international humanitaire, ou qui constituent des atteintes aux droits de l’homme;

      d) Le fait de diriger des attaques contre des civils, notamment les femmes et les enfants, en se rendant coupable d’actes de violence (y compris de meurtres, de mutilations, d’actes de torture et de viols et autres formes de violence sexuelle et sexiste), d’enlèvements ou de disparitions et de déplacements forcés, en perpétrant des attaques contre des écoles, des hôpitaux, des lieux de culte ou des lieux où des civils ont trouvé refuge, ou en commettant des actes qui constituent de graves violations des droits de l’homme ou des violations du droit international humanitaire;

      e) Le recrutement et l’emploi d’enfants par des groupes armés ou des forces armées dans le cadre du conflit armé au Soudan du Sud;

      f) Le fait d’entraver les activités des missions humanitaires, diplomatiques ou de maintien de la paix déployées par la communauté internationale au Soudan du Sud, y compris celles du Mécanisme de surveillance du cessez-le-feu et du suivi de l’application des dispositions transitoires de sécurité, la livraison ou la distribution de l’aide humanitaire ou l’accès à cette aide;

      g) Les attaques contre les missions des Nations Unies, les présences internationales de sécurité ou d’autres opérations de maintien de la paix ou contre le personnel des organisations humanitaires;

      h) Le fait d’agir, directement ou indirectement, au nom ou pour le compte de toute personne ou entité désignée par le Comité;

      10.  Réaffirme que les mesures édictées aux paragraphes 9 et 12 de la résolution 2206 (2015) s’appliquent à toute personne, désignée par le Comité, dirigeant une entité, y compris tout gouvernement sud-soudanais, parti d’opposition, milice ou autre groupe, qui s’est livrée ou dont les membres se sont livrés à toute activité visée aux paragraphes 8 et 9 de ladite résolution;

Comité des sanctions/Groupe d’experts

      11.Souligne qu’il importe de tenir des consultations régulières avec les États Membres concernés, les organisations internationales, régionales et sous-régionales, ainsi que la MINUSS, selon que de besoin, et en particulier avec les États voisins et les États de la région, afin d’assurer la mise en œuvre de toutes les mesures visées dans la présente résolution et, à cet égard, encourage le Comité à envisager que son président ou ses membres se rendent dans certains pays, selon que de besoin;

      12. Décide de proroger jusqu’au 1er juillet 2017 le mandat qu’il a confié au Groupe d’experts au paragraphe 18 de la résolution 2206 (2015) et dans le présent paragraphe, entend réexaminer le mandat du Groupe d’experts et faire le nécessaire concernant sa reconduction le 31 mai 2017 au plus tard, et décide que le Groupe d’experts sera chargé des tâches suivantes :

      a) Aider le Comité à s’acquitter du mandat défini dans la présente résolution, notamment en lui fournissant des informations pouvant servir à désigner des personnes ou entités qui se livreraient aux activités décrites aux paragraphes 8 et 9 ci-dessus;

      b) Réunir, examiner et analyser toute information concernant l’application des mesures édictées dans la présente résolution, en particulier les violations de ses dispositions, au regard en particulier des objectifs énoncés aux paragraphes 15 et 16 ci-dessous;

      c) Réunir, examiner et analyser toute information concernant la fourniture, la vente ou le transfert d’armes et de matériel connexe et la fourniture d’assistance connexe, militaire ou autre, notamment par le truchement de réseaux de commerce illicite, aux personnes et entités qui compromettent l’application de l’Accord ou participent à des actes qui violent le droit international des droits de l’homme ou le droit international humanitaire, le cas échéant;

      d) Lui présenter, après concertation avec le Comité, un rapport d’activité le 1er septembre 2016 au plus tard et un rapport final le 1er mai 2017 au plus tard, ainsi qu’un point de la situation tous les mois, sauf ceux où ces rapports doivent lui être remis;

      e) Lui présenter également, dans les 120 jours, un rapport contenant une analyse des menaces pesant sur la sécurité du Gouvernement provisoire d’union nationale et de ses besoins pour ce qui est de maintenir l’ordre au Soudan du Sud, ainsi qu’une nouvelle analyse du rôle que jouent les transferts d’armes et de matériel connexe entrant au Soudan du Sud depuis la formation du Gouvernement provisoire d’union nationale en ce qui concerne la mise en oeuvre de l’Accord et les menaces contre la MINUSS, les autres organismes des Nations Unies et le personnel humanitaire international;

      f) Aider le Comité à préciser et à actualiser les informations sur les personnes et entités visées par les mesures imposées dans la présente résolution, notamment en fournissant des renseignements concernant leur identité et d’autres renseignements pouvant servir à établir le résumé des motifs présidant à leur inscription sur la liste, qui est mis à la disposition du public;

      13.Demande instamment à toutes les parties et à tous les États Membres, ainsi qu’aux organisations internationales, régionales et sous-régionales, de coopérer avec le Groupe d’experts et prie instamment tous les États Membres concernés d’assurer la sécurité des membres du Groupe d’experts et de leur donner libre accès aux personnes, documents et sites pour permettre au Groupe de s’acquitter de son mandat;

      14.Prie la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé et la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit de communiquer au Comité toute information utile sur ces questions, conformément au paragraphe 7 de la résolution 1960 (2010) et au paragraphe 9 de la résolution 1998 (2011);

Réexamen de la situation

      15.Exprime son intention de réexaminer la situation tous les 90 jours après l’adoption de la présente résolution, ou plus fréquemment si nécessaire, et invite la Commission mixte de suivi et d’évaluation à lui communiquer, le cas échéant, des informations pertinentes sur l’évaluation de l’application de l’Accord, du respect du cessez-le-feu permanent, et de la facilitation de l’accès humanitaire par les parties, exprime également son intention de prendre toutes les sanctions qui pourraient s’imposer, notamment un embargo sur les armes et la désignation des hauts responsables se livrant à des actes ou des mesures qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du Soudan du Sud, notamment en empêchant l’application de l’Accord, ou en s’abstenant de prendre des mesures efficaces et globales pour amener les forces se trouvant sous leur contrôle direct ou indirect à mettre un terme aux opérations militaires, aux violences, ainsi qu’aux violations des droits de l’homme ou atteintes à ces droits et aux violations du droit international humanitaire, et permettre le libre acheminement de l’aide humanitaire;

      16.Affirme qu’il se tiendra prêt à modifier les mesures énoncées dans la présente résolution, et notamment à les renforcer, à les modifier, à les suspendre ou à les lever à tout moment, selon que de besoin, en fonction des progrès accomplis en matière de paix, de responsabilité et de réconciliation et en fonction de l’application de l’Accord et de la tenue par les parties de leurs engagements, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu, et conformément à la présente résolution et aux autres résolutions applicables;

     17.Décide de rester saisi de la question.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Comité des ONG: octroi du statut consultatif général à la suisse « Commission électrotechnique internationale » et à l’indonésienne « Yayasan Cinta Anak Bangsa »

Comité des Organisations non gouvernementales, Reprise de la session 2016
27e & 28e séances - Matin & après-midi
ECOSOC/6764-ONG/837

Comité des ONG: octroi du statut consultatif général à la suisse « Commission électrotechnique internationale » et à l’indonésienne « Yayasan Cinta Anak Bangsa »

Le Comité des ONG, qui a reporté sa décision sur les dossiers de 33 organisations, a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif général à l’ONG suisse « Commission électrotechnique internationale » et l’ONG indonésienne « Yayasan Cinta Anak Bangsa ».  Le statut consultatif spécial a été recommandé pour 10 organisations.

Les ONG suisse et indonésienne ont donc vu leur demande de reclassement du statut consultatif spécial au statut consultatif général acceptée.  La « Commission électrotechnique internationale » est une organisation mondiale qui prépare et publie, avec l’aide de près de 20 000 spécialistes, les normes internationales pour toutes les technologies électriques et électroniques et technologies associées.  Par ses programmes de développement « holistiques », l’ONG indonésienne « Yayasan Cinta Anak Bangsa » travaille à l’émancipation économique des jeunes. 

Toujours aujourd’hui, l’ONG néerlandaise « International Federation of Thanatologists Associations FIAT-IFTA » (Pays-Bas), dont le premier des sept objectifs est d’étudier les aspects juridiques, moraux, sociaux et scientifiques de la mort, est passée de la Liste au statut consultatif spécial.   

Le Comité peut en effet recommander trois statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC.  Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.

Le statut consultatif spécial, qu’elle a recommandé aujourd’hui pour 33 ONG, est octroyé aux organisations qui travaillent dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  La Liste va aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites.

L’examen du dossier de l’ONG suisse « Centre Zagros pour les droits de l’homme », qui attend toujours son statut, a donné lieu à une petite polémique.  La représentante de l’Iran, qui exigeait de l’ONG une réponse en anglais, s’est vue conseiller par son homologue israélien, de recourir au moteur de traduction de Google, avant que le secrétariat du Comité ne rappelle qu’au même titre que l’anglais, le français est une langue de travail de l’ONU. 

Le Comité a aussi pris note de quelque 400 rapports que les ONG présentent tous les quatre ans sur leurs activités.  Il a reporté sa décision sur plusieurs dizaines d’autres rapports et dialogué avec les ONG américaines « Association for Trauma Outreach and prevention Inc. » et « USA Refugees and Immigrants Corp » qui attendent toujours leur statut auprès de l’ECOSOC. 

Le Comité a aussi pris note du changement de noms d’une dizaine d’ONG et pour cause de dissolution, il a accepté le retrait du statut de l’ONG américaine « Human Lactation Center, Ltd ».

Le Comité qui a par ailleurs rétablit dans leur statut consultatif spécial 81 ONG suspendues en 2015, devrait terminer ses travaux demain mercredi 1er juin.  Les recommandations finales seront adoptées le 10 juin.   

NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET NOUVELLES DEMANDES DE RECLASSEMENT

Octroi du statut consultatif général

1. International Electrotechnical Commission (Suisse)

2. Yayasan Cinta Anak Bangsa (Indonésie)

Octroi du statut consultatif spécial

1. Coordination des Associations et des Particuliers pour la Liberté de Conscience (France)

2. Fang Protective Services, Incorporated (États-Unis)

3. Gain International (États-Unis)

4. Global Financial Integrity (États-Unis)

5. New Jersey Minority Educational Development NJ-MED (États-Unis)

6. Rainy River District Women's Shelter of Hope (Canada)

7. Stiftung Wissenschaft und Politik (Allemagne)

8. Virtual Activism Incorporated (États-Unis)

9 - Neighbourhood Environment Watch Foundation (Nigéria)

10. International Federation of Thanatologists Associations FIAT-IFTA (Pays-Bas)

Report de la décision sur l’octroi du statut consultatif spécial

Donnez une définition du terme « diaspora ».  Qui sont les médias qui ont bénéficié des programmes de Center for Media & Peace Initiative Inc. (États-Unis)? a demandé la représentante de l’Afrique du Sud.  Celle de l’Iran a exigé « une réponse écrite et en anglais » de la liste des partenaires du Centre Zagros pour les Droits de l’Homme (Suisse).  Le représentant d’Israël a précisé que l’anglais et le français sont les deux langues de travail du Secrétariat et que les ONG pouvaient ne répondre qu’en français.  Le Secrétariat a encouragé les États Membres à financer eux-mêmes la traduction des réponses des ONG.  L’ONG, a rétorqué la représentante de l’Iran, peut elle-même traduire sa réponse en anglais, ce qui accélèrerait d’ailleurs l’examen de sa demande.  Le Comité accepte les réponses en français, a insisté son homologue d’Israël, arguant que tout le monde peut utiliser le moteur de traduction de Google.  La représentante de l’Iran a donc demandé au Secrétariat du Comité de lui fournir la réponse de l’ONG en anglais.  Nous n’avons pas vocation à être un service de traduction, a répondu le Secrétariat.  Le fait que l’ONG a un site Internet en cinq langues ne l’oblige pas à répondre dans une langue autre que le français. 

Christian solidarity international CSI (Suisse) a été interrogée par la représentante de Cuba sur ses sources de financement.  Elle a demandé à Christian Solidarity Worldwide (Royaume-Uni) la liste de ses activités à Cuba.  Le représentant du Royaume-Uni, État observateur, a souligné que la situation de cette ONG n’a pas changé depuis le dépôt de sa candidature.  C’est une organisation religieuse qui promeut la liberté religieuse de tous et pas uniquement des chrétiens.  Elle participe aux travaux du Conseil des droits de l’homme et elle est le type même d’ONG qu’on aimerait voir à l’ONU.  Depuis 2008, elle a répondu à 68 questions, a encore argué le représentant britannique.  Cities of Peace, Inc. (États-Unis) reconnaît-elle le Tibet comme partie intégrante de la Chine? a demandé le représentant de la Chine.

Quel est le travail effectué par le Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (France) sur la question des disparitions forcées? a demandé la représentante de l’Afrique du Sud.  Celle de la Turquie a voulu la liste des associations qui ont participé au congrès du Congrès National des Arméniens Occidentaux (CNAO) (France).  Le représentant de l’Arménie, État observateur, a rappelé que cette ONG a déjà répondu à cette question.  Les questions devraient être posées sans motivation politique ni préjugés, a dit le représentant qui a estimé que la délégation turque « bombarde » cette ONG de questions.  Espérons que la sagesse l’emportera parmi les membres du Comité des ONG, a conclu le représentant arménien, en exhortant les délégations de l’Azerbaïdjan et de la Turquie à éviter de faire de la politique dès qu’ils se trouvent devant des ONG arméniennes, en général et des ONG de la diaspora en particulier.  Nous faisons toujours preuve d’objectivité, a répondu la représentante de la Turquie.  Le seul critère est de savoir si les travaux de l’ONG sont conformes au mandat de l’ECOSOC. 

Le Comité travaille dans la neutralité, a renchéri son homologue de l’Azerbaïdjan, traitant d’« infondées » les accusations de l’Arménie dont le délégué a prié les délégations azérie et turque de renoncer à dresser des obstacles sur la route des ONG arméniennes.  Nous pouvons en parler si le Comité le veut, a prévenu le représentant de la Turquie, avant que son homologue de l’Azerbaïdjan ne rappelle que l’Arménie occupe 20% du territoire de son pays.  Le Président du Comité a indiqué que les membres du Comité pourraient débattre de cette question pendant les consultations.

Le représentant de la Fédération de Russie a demandé à Dansk Flygtningehjælp (Danemark) comment fait-elle pour procéder aux opérations de déminage qui requièrent quand même des compétences particulières que seules les armées possèdent.  Tout n’est pas « transparent » dans ce que fait cette ONG en Tchétchénie.  Quelle est la méthode qu’elle utilise pour les explosifs?  A-t-elle l’autorisation des États?  Comment recrute-t-elle son personnel?  L’ONG, a poursuivi la représentante des États-Unis, a-t-elle le personnel et l’expertise nécessaires?  Droits de l’Homme sans Frontières - Human Rights Without Frontiers (Belgique) a-t-elle des activités au Moyen-Orient, a demandé le représentant de la Chine.  Il a exigé d’Electronic Frontier Foundation, Inc. (États-Unis) ses états financiers depuis 2005. 

Quelle est la position d’European Muslims League (Suisse) sur le Tibet, a voulu savoir le représentant de la Chine.  Son homologue de l’Azerbaïdjan a voulu connaître la nature des liens entre Federal Lezghin National and Cultural Autonomy (Fédération de Russie) et l’organisation « Unrepresented Nations and Peoples Organization (UNPO) ».  Le représentant du Soudan a demandé à Fondation Alkarama (Suisse) comment fait-elle pour avoir des informations sur la Syrie.

Que fait Gulf Centre for Human Rights (GCHR) Limited (Irlande) au Liban?  Quels sont ses partenaires? a demandé le représentant du Soudan.  Il a aussi demandé à Hokok Coalición Internacional Contra la Impunidad (Espagne) la liste de ses activités dans les pays arabes et une description de son processus de prise de décisions.  La représentante des États-Unis a indiqué que l’ONG a déjà répondu à ces questions en février dernier.  La question est adressée à l’ONG et non à la délégation américaine, a rétorqué le représentant du Soudan.  Évitons de répéter les mêmes questions, s’est impatienté le représentant de la Grèce.  La réponse de l’ONG satisfait-elle la délégation du Soudan?  Nous voulons les états financiers, a précisé le représentant soudanais

Celui de la Fédération de Russie a prié Inimõiguste Instituut (Estonie) de fournir une liste de ses bailleurs de fonds.  Quels sont ses projets dans le monde?  Le représentant de l’Estonie, État observateur, a jugé que le premier devoir du Comité est de recommander un statut consultatif.  Il a donc dénoncé une tendance à poser et à reposer les mêmes questions et à retarder les décisions.  Cette ONG a répondu à toutes les questions du Comité.  Sa demande date de 2013, a-t-il rappelé.  Mais, s’est défendu le représentant de la Fédération de Russie, l’ONG pose problème car elle ne défend pas les droits de l’homme en Estonie.

La représentante d’Israël a demandé à Human Aid UK (Royaume-Uni) de fournir des informations sur l’enquête en cours dont elle fait l’objet.  Son homologue de la Fédération de Russie a voulu savoir si Insamlingsstiftelsen Kvinna till Kvinna (Suisse) a des liens avec ONU-Femmes.  L’ONG est-elle autonome?  Est-elle présente dans la région en conflit de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan.  La représentante de la Turquie a voulu savoir la nature du journal créé par The International Association of Genocide Scholars, Inc., (Canada), la date de parution, le nombre d’exemplaires et la périodicité.  Le délégué de l’Inde a demandé à International Dalit Solidarity Network (Danemark) si elle a reçu une aide financière de l’Union européenne pour son étude sur la discrimination fondée sur les castes en 2004.  Pourquoi cette ONG affirme que l’espace publique en Inde est réduite?  À ce jour, c’est quelque 75 questions qui ont déjà été posées à cette ONG, s’est impatientée la représentante des États-Unis.  Il est temps de prendre une décision.  Le représentant de la Fédération de Russie a exigé plus d’informations sur les projets nationaux d’Interregional Non-governmental Organization "Committee against Torture" (Fédération de Russie). 

Celle de l’Iran a estimé qu’Iran Human Rights Documentation Center (États-Unis) ne pouvait pas être considérée comme une ONG.  Elle reçoit plus de 60% de son budget des gouvernements américain et canadien.  Cette ONG a-t-elle des bureaux dans d’autres pays?  Quel est le montant de l’aide financière reçue des gouvernements américain et canadien en 2015.  L’ONG est-elle présente au Moyen-Orient?  La demande de cette ONG, a précisé la représentante des États-Unis, date de 2010 et l’ONG a déjà reçu plus de 50 questions.  Ce que le Comité doit décider c’est si cette ONG contribue aux travaux de l’ECOSOC ou non.  Elle mérite un statut consultatif, a estimé la représentante.  Si les États-Unis veulent que cette ONG ait son statut alors qu’ils cessent de la financer, a rétorqué la déléguée de l’Iran.  Les ONG peuvent recevoir l’aide des gouvernements, a rappelé la représentante des États-Unis, et cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas indépendantes.    

La représentante de l’Afrique du Sud a voulu avoir des informations sur les projets de Korea Human Rights Foundation (République de Corée).  Qui sont les partenaires de l’ONG dans la région?  L’ONG a déjà répondu à ces questions, s’est lassé le représentant de la Grèce.  Quel est son rôle auprès des jeunes, a insisté son homologue sud-africaine.  Le représentant de la Fédération de Russie a demandé à Mittetulundusühing Fenno-Ugria Asutus (Estonie) la liste des sociétés qui la financent.  Celui d’Israël s’est interrogé sur les liens de Muslim Hands (Royaume-Uni) avec le Hezbollah.  La représentante de l’Iran s’est inquiétée du nom de l’organisation et de ses membres.

Le représentant de l’Azerbaïdjan a voulu des détails sur les contributions du secteur privé au budget de Peace Islands Institute Inc (États-Unis).  Sont-ce des dons ou des prestations pour services rendus?  Celle de la Turquie a demandé à Public Interest Advocacy Centre Ltd (Australie) ce qu’elle fait contre la discrimination.  Dans quels pays travaille-t-elle?  La représentante de l’Afrique du Sud a demandé à Survivor's Network of those Abused by Priests (États-Unis) la liste des autres entités qu’elle surveille.  Est-ce que l’ONG a établi une relation constructive de travail avec le Vatican? a demandé le représentant de la Fédération de Russie.  C’est cette ONG, a expliqué la représentante des États-Unis, qui est à l’origine de la mobilisation contre les abus sexuels de certains prêtres sur des enfants.  Elle est en relation avec le Vatican, a-t-elle précisé, avant de demander qu’on lui octroi son statut à la prochaine session du Comité. 

La représentante de l’Afrique du Sud a réitéré sa question sur les sources et l’origine du budget de The Lady Fatemah (A.S.) Charitable Trust (Royaume-Uni).  Celui de l’Inde a précisé à United Sikhs (États-Unis) qu’il n’y avait pas de peuples autochtones en Inde.  La représentante de la Chine a demandé à Women Living under Muslim Laws - International Solidarity Network (WLUML) (Royaume-Uni) de fournir la liste des activités en Asie depuis 2013.  Celle de l’Iran a voulu savoir si Women’s Freedom Forum, Inc. (États-Unis) avait des activités en Palestine.  La représentante de l’Afrique du Sud a exigé de World Without Genocide (États-Unis) la liste de ses activités de sensibilisation.

Le Comité a reporté sa décision sur la demande de reclassement de la Liste au statut consultatif spécial de World Council for Curriculum and Instruction (États-Unis) et de World Evengelical Alliance (États-Unis) à la demande de la Chine qui a demandé à la première de respecter la terminologie exacte en ce qui concerne la province chinoise de Taïwan et à la seconde de répondre aux questions déjà posées.  La décision sur le passage de la Liste au statut consultatif spécial de Widows for Peace through Democracy (Royaume-Uni) a aussi été reportée.    

Examen des rapports quadriennaux présentés par les organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès du Conseil (E/C.2/2016/2/Add.27 à add.46 et E/C.2/2016/CRP.10 à 12)

Au cours de cet examen, le Comité des ONG a pris note des rapports quadriennaux de près de 280 ONG.  Vingt-deux rapports ont été recalés dont celui de Freedom House (États-Unis) qui doit encore répondre aux questions des délégations de la Chine, de Cuba et de l’Iran.  La représentante de la Chine a demandé à plusieurs ONG de respecter la terminologie appropriée des provinces chinoises du Tibet, de Taïwan ou de Hong Kong.  Elle a aussi demandé des précisions sur les activités de Lassalle-Institut et Temple of Understanding (États-Unis).  World Jewish Congress (États-Unis) dans l’attente de précisions sollicitées par l’Afrique du Sud sur ses activités contre le racisme.  À la demande du représentant de la Turquie Armenian Assembly of America (États-Unis) aura à apporter la liste des organisations avec laquelle elle travaille et Ukrainian World Congress (Canada) à dire au représentant de la Fédération de Russie dans quel pays elle a participé à des missions d’observation.   

La représentante de Cuba a retardé la décision sur le rapport de Human Rights First (États-Unis) et celle de la Turquie, la décision sur le rapport de Armenian Assembly of America (États-Unis).  Quelles sont les activités de cette ONG en faveur de la condition de la femme, s’est inquiétée la représentante de la Chine devant le rapport d’Amnesty International (Royaume-Uni).  Catolicas Por El Derecho A Decidir doit encore apporter des précisions à la représentante du Nicaragua.

Dialogue avec les ONG

L’Association for Trauma Outreach and Prevention Inc. (États-Unis) aide les gens à faire face aux catastrophes naturelles et sa prochaine conférence prévue pour jeudi prochain se focalisera sur la crise actuelle des réfugiés.  Quel lien entretenez-vous avec l’association « Meaningfulworld »? a demandé la représentante de la Turquie, avant que l’ONG ne lui réponde qu’il s’agit de la rupe « la fédération » qui la couvre.  Mais c’est aussi notre ancienne appellation, a-t-elle précisé.  Avez-vous participé au Sommet humanitaire mondial à Istanbul? a voulu savoir le représentant de l’Afrique du Sud, en demandant une réponse écrite.  Quel est votre rôle dans la crise des réfugiés africains en Méditerranée?  Si l’ONG a avoué ignorer si un de ses membres a participé ou non au Sommet d’Istanbul, elle a précisé qu’elle aurait aimé travailler avec ceux qui s’occupent de la crise des réfugiés en Méditerranée.

Le représentant de Venezuela a demandé à USA Refugees and Immigrants, Corp. (États-Unis) comment elle compte augmenter son budget?  Quels sont vos projets au Venezuela?  Quel est votre point de vue sur le Sommet humanitaire mondial? a-t-il demandé, en exigeant une réponse écrite.  L’ONG a tout de même répondu que le coût de ses opérations est nul et qu’elle a droit à des exonérations fiscales.  L’ONG a dit attendre une invitation à se rendre au Venezuela et argué de son manque de moyens pour expliquer son absence au Sommet humanitaire mondial.

Changement de nom

Le Comité a pris note des changements de nom des ONG suivantes:

International Center for Alcohol Policies devient International Alliance for Responsible Drinking (États-Unis).

Doha International Institute for Family Studies and Development (DIIFSD) devient Doha International Family Institute (DIFI) (Qatar).

Syriac Universal Alliance, The Federation Syriaque International (SUA) devient World Council of Arameans (Syriacs) (Pays-Bas).

The InnerCity Mission of Christ Embassy deviant InnerCity Mission for Children (Nigéria).

Armenian Young Lawyers Association devient Armenian Lawyers' Association Non-Governmental Organization (Arménie).

Fédération des Villes moyennes devient Villes de France (France).

Fédération européenne des femmes actives au foyer devient Fédération européenne des femmes actives en famille (Belgique).

Foodfirst Information and Action Network (FIAN) devient FIAN International e.V. (Brésil).

The Foundation for the Refugee Education Trust devient RET International (Suisse).

Human In Love Corporation devient Human in Love (États-Unis).

International Federation of University Women devient Graduate Women International (GWI) (Suisse).

Interregional Union of Life Help for Mentally Handicapped Persons "Sail of Hope" devient Interregional Public Charitable Organization of Assistance to Persons with Disabilities “SAIL OF HOPE “ (États-Unis).

Kejibaus devient Kejibaus Youth Development Initiative (Nigéria).

Korean Association for Supporting SDGs (ASD) devient Korean Association for Supporting the SDGs for the UN (ASD) (République de Corée).

Non-Commercial Partnership on Joining of Creditors “World Organization of Creditors” devient Аssociation on sustainable development and investment climate improvement, uniting investors and creditors "World Organization for Development" (Fédération de Russie).

Retrait et rétablissement du statut (E/C.2/2016/CRP.12)

Pour cause de dissolution, le Comité a accepté le retrait du statut de Human Lactation Center, Ltd (États-Unis) et rétablit dans leur statut consultatif spécial 81 ONG suspendues en 2015.  Ces dernières ont depuis lors présenté les rapports quadriennaux que le Comité attendait. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Programme d’action d’Istanbul: les États réaffirment leur engagement fort en faveur des pays les moins avancés

Examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moi
5e & 6e séances plénières – matin & après-midi
DEV/3234

Programme d’action d’Istanbul: les États réaffirment leur engagement fort en faveur des pays les moins avancés

ANTALYA, Turquie, 29 mai - La Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA) s’est achevée aujourd’hui, à Antalya, en Turquie, par la réaffirmation de la volonté des États Membres d’aider près d’un milliard d’individus à relever les défis considérables de développement auxquels ils sont confrontés et de « ne laisser personne de côté ».

« Nous, chefs d’État et de gouvernement et hauts représentants… ».  Dans une déclaration politique * de 30 pages, adoptée à l’issue des trois jours de la Conférence d’examen, que présidait le Ministre turc des affaires étrangères, M. Mevlüt Çavuşoğlu, les États Membres ont ainsi réaffirmé leur attachement à la « mise en œuvre intégrale, effective et rapide » du Programme d’action d’Istanbul et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et leur appui à l’incorporation de ce dernier « dans les politiques et programmes nationaux de développement des pays les moins avancés ».

Depuis le 27 mai, ces hauts responsables de plusieurs dizaines d’États examinaient les progrès accomplis par les 48 pays les moins avancés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  Ce Programme, adopté en 2011, constitue pour les PMA une feuille de route d’une durée de 10 ans visant à appuyer leur développement durable. 

Dans leur déclaration, les États Membres constatent que si les PMA ont accompli d’énormes progrès, beaucoup néanmoins reste à faire et qu’il est « nécessaire d’agir rapidement dans les domaines liés à la capacité productive, à l’infrastructure et à l’énergie, l’agriculture, à la sécurité alimentaire et à la nutrition, au développement rural, au commerce et à l’investissement, à la bonne gouvernance à tous les niveaux et au développement humain, à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles, au financement du développement, à la science, à la technologie et à l’innovation, à la migration et aux envois de fonds et au renforcement de la résilience ».

En vue d’inverser la tendance au déclin de l'aide publique au développement (APD), la Conférence a jugé « crucial » que les pays développés honorent leurs engagements de consacrer jusqu’à 0,2% de leur revenu national brut aux PMA.  Ces derniers et leurs partenaires de développement ont été exhortés à mettre à profit les initiatives et programmes existants concernant l’accès aux « marchés en franchise de droits et sans contingent » et les règles d’origine préférentielles, ainsi que l’initiative « Aide pour le commerce ».

De même, les États Membres ont-ils convenu d'accroître le rôle du système des Nations Unies dans l'appui des PMA pour attirer un flux accru d'investissements directs étrangers qui favorise la croissance économique et le développement. 

Ils se sont engagés à « rendre pleinement opérationnelle » la banque de technologies pour les PMA, laquelle doit soutenir l'accès et la meilleure utilisation de la science, la technologie et innovation pour attirer les investissements directs étrangers.  Son conseil d’administration a été invité à rédiger un projet de charte juridique afin que l’Assemblée générale puisse l’adopter, avant la fin de 2016

Enfin, les États Membres ont décidé d’entreprendre « une analyse approfondie de l’atténuation des crises et du renforcement de la résilience pour les pays les moins avancés, aux niveaux national et international », l’Assemblée générale étant priée d’en définir les paramètres à sa soixante-onzième session.

Le Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, M. Gyan Chandra Acharya, a estimé que cette déclaration politique, qui « énonce un certain nombre de mesures concrètes que les États Membres et leurs partenaires devront prendre aux niveaux national et international » reflétait « la solidarité et l’esprit de collaboration de toutes les parties prenantes » à l’égard des PMA.

Au début de la séance de clôture, les résumés des quatre tables rondes de haut niveau qui se sont tenues en marge de la séance plénière ont été lus par leurs présidents respectifs.  Celles-ci avaient pour thème la capacité productive, l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement rural; le commerce et les produits de base, la diversification économique et le déclassement; le développement humain et social et la bonne gouvernance à tous les niveaux; et les crises multiples et autres défis émergents, de la mobilisation des ressources financières pour le développement et du renforcement des capacités.

Outre la séance plénière intergouvernementale, qui a entendu ce matin les derniers orateurs –Bahreïn, OMPI, IUT, OIM, ONU-Femmes et OMT-, et les tables rondes, la Conférence d’examen comportait également 25 événements parallèles, un forum du secteur privé, un forum de la société civile et un événement pré-conférence organisé par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Gouvernement du Bangladesh.

* A/CONF.228/L.1

Déclarations

« Il ne s’agit pas seulement d’obtenir une aide, il faut également bien l’utiliser », a affirmé M. EBRAHIM YUSUF AL-ABDULLAH (Bahreïn).  Jugeant les investissements dans l’éducation cruciaux pour le développement durable d’un pays, il a plaidé pour des réformes du secteur de l’éducation visant à le rendre plus efficace.  Il a insisté sur l’importance de programmes de formation adaptés pour les jeunes.  Le délégué a également préconisé que les pays les moins avancés (PMA) s’engagent à réformer leurs administrations nationales pour qu’elles fassent preuve de « créativité et d’excellence », et à promouvoir une culture institutionnelle favorable à l’innovation intellectuelle.  Le délégué du Bahreïn a ensuite souligné l’importance de politiques visant l’autonomisation de jeunes.  Les PMA doivent encourager le renforcement des capacités productives des petites et moyennes entreprises (PME) car, a-t-il souligné, la compétitivité de ces entreprises est un élément clef de la croissance économique d’un pays.  Avant de conclure, il a plaidé pour un tourisme « durable », en insistant sur les retombées positives qu’un tel tourisme peut avoir pour l’économie des PMA.

M. KIFLE SHENKORU, Directeur de la Division pour les pays les moins avancés de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), a affirmé que l’OMPI avait intégré le Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 dans ses différents programmes.  M.  Shenkoru a ensuite énuméré plusieurs mesures mises en place récemment par l’OMPI en faveur des pays les moins avancés.

Ainsi, entre 2010 et 2015, une formation a été fournie à 2 866 personnes issues de ces pays.  Des centres technologiques ont été créés dans 18 PMA, lesquels sont complétés par des programmes de renforcement des compétences.  En coopération avec le secteur privé et le secteur public, l’accès à des informations techniques et scientifiques a été facilité.  Plusieurs projets ont été également lancés pour améliorer l’accès aux marchés des marques de pays les moins avancés.

M. GARY FOWLER, Union internationale des télécommunications (UIT), a affirmé que les télécommunications avaient le potentiel d’accélérer les progrès des pays les moins avancés (PMA).  Il a rappelé l’objectif du Programme d’action d’Istanbul qui est de généraliser l’accès à Internet d’ici à 2020 dans les PMA.  Depuis 2011, des progrès considérables ont été atteints dans l’installation du haut débit dans les PMA, a-t-il poursuivi, en indiquant que les baisses de prix les plus significatives avaient eu lieu dans ces pays.  Toutefois, les difficultés demeurent, puisque 6,7% seulement des ménages dans les PMA ont accès à Internet alors que la moyenne mondiale est de 46% des ménages.  M. Fowler a détaillé l’appui fourni par l’UIT aux pays les moins avancés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, tout en précisant que les besoins de ces pays étaient intégrés dans tous les projets de son organisation.  Il y a plus de 200 millions d’hommes que de femmes qui utilisent Internet de manière régulière dans les PMA, a-t-il continué, en soulignant que ce fossé entre les sexes était le plus important dans ces pays.  Les télécommunications ne seront jamais aussi essentielles que la nourriture ou l’eau, mais elles ont un potentiel remarquable pour promouvoir le développement durable, a conclu M. Fowler.

M. CHARLES KERWIN, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a mis l’accent sur le lien entre le commerce international et les migrations.  Les inquiétudes sécuritaires sont trop souvent vives, a-t-il fait observer, en notant qu’elles étaient le résultat du chômage et de l’instabilité politique.  En outre, a-t-il ajouté, la plupart des gouvernements ont peur de l’impact des migrants sur l’identité de leurs pays.  Les politiques migratoires sont encore sévères, produisant des réactions non souhaitables, a-t-il déclaré, en mettant l’accent sur les trafics illégaux de migrants dont ces derniers sont les premières victimes.  M. Kerwin a estimé que des frontières mieux contrôlées et de bonnes politiques de gestion contribueraient à réduire les risques auxquels sont exposés les migrants.  Il est important, a-t-il ajouté, de trouver des solutions qui soient bénéfiques pour la situation économique et sociale des pays les moins avancés.

Mme CHRISTINE BRAUTIGAM, Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation de la femme (ONU-Femmes), a estimé que la déclaration finale de la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul réaffirmait l’engagement en faveur de l’égalité entre les sexes, ce qui favorisera, a-t-elle dit, la création d’un environnement permettant aux femmes et aux filles d’exprimer tout leur potentiel et de contribuer au développement de leur pays.  Il est particulièrement bienvenu que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes soient évoquées comme étant des questions transversales exigeant une action rapide, y compris dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du développement rural, de la science et de l’innovation, a-t-elle soutenu.  Mme Brautigam a rappelé qu’ONU-Femmes était présente dans nombre de PMA et s’attachait à garantir des emplois décents pour les femmes, à défendre la nomination de femmes à des postes à responsabilité ou bien encore à mettre un terme aux violences contre les femmes.  En Afghanistan et en République démocratique du Congo par exemple, ONU-Femmes défend des réformes constitutionnelles visant à garantir l’accès des femmes à la vie publique et politique, a indiqué Mme Brautigam.  En conclusion, elle a assuré de l’engagement d’ONU-Femmes en faveur de la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.

Mme ZORİTSA UROSEVİC, de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), a rappelé que son organisation apportait une assistance technique aux pays du monde entier depuis près de 40 ans.  Elle a souligné que l’Assemblée générale avait décidé que 2017 serait l’année internationale du tourisme pour le développement, une occasion pour faire du tourisme, composante essentielle pour le développement durable pour tous, une priorité nationale et internationale.  Une reconnaissance plus grande doit être accordée au secteur du tourisme, a-t-elle recommandé avant de conclure.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les appels pour une augmentation de l’aide publique au développement dominent les débats de la deuxième journée de la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul

Examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul,
3e & 4e séances plénières – matin & après-midi
DEV/3233

Les appels pour une augmentation de l’aide publique au développement dominent les débats de la deuxième journée de la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul

ANTALYA, Turquie, 28 mai  - Plusieurs délégations ont, au cours de cette deuxième journée de la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA), qui se tient jusqu’au 29 mai à Antalya, en Turquie, lancé un appel aux pays développés pour qu’ils s’acquittent de leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD). 

« Nos pays partenaires doivent faire nettement mieux », a ainsi affirmé le représentant de la République démocratique du Congo, résumant ainsi le sentiment de l’ensemble des délégations des PMA qui ont pris la parole.  Évoquant notamment les engagements pris en vertu du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement adopté en juillet dernier, ces délégations, appuyées par la Chine, le Pakistan ou encore le Brésil, ont demandé aux pays développés d’atteindre l’objectif de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’APD, dont 0,15% à 0,2% en faveur des PMA.

« La spirale négative de la baisse de l’APD doit être enrayée », a appuyé le représentant de Cuba, tandis que la Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) a indiqué que les flux d’APD en faveur des PMA de la région Asie-Pacifique avaient été divisés par 5 entre 1999 et 2014.  Or, comme l’ont fait remarquer les représentants de l’Afghanistan et de la Gambie, cette aide publique au développement est cruciale pour que les PMA puissent réaliser leurs objectifs de développement, telle l’éradication de la pauvreté.  Plus de 400 millions d’habitants des PMA vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté.

« Des mesures doivent être prises pour que les PMA ne soient pas profondément affectés par la réduction de l’APD », a estimé le délégué de Myanmar.  Pour son homologue du Venezuela, il s’agit même d’une « dette historique » des pays développés.  Ces derniers ont, quant à eux, insisté sur les montants déjà engagés au titre de l’APD en faveur des PMA, la représentante de la Finlande assurant que son pays avait maintenu sa contribution à 0,2% de son revenu national brut en faveur de ces pays.  D’autres, comme l’Autriche, ont promis une augmentation graduelle de leur aide. 

La France, qui a consacré 1,06 milliard d’euros de son aide totale aux PMA, « soit une hausse de 12% par rapport à 2014 », a promis d’accroître le financement de l’adaptation aux conséquences du dérèglement climatique avec l’objectif d’atteindre un milliard d’euros par an en 2020, a assuré son représentant.  Mais certains de ces pays ont souhaité une redéfinition du rôle de l’APD.  À l’instar du représentant de la Norvège, le représentant des États-Unis a en effet insisté sur la nécessité d’utiliser l’APD « non pas comme un moyen de gérer les effets de la pauvreté, mais au contraire comme un catalyseur ».

« Les efforts doivent porter sur un nouveau type de partenariat parmi les donateurs, la société civile, le secteur privé et les gouvernements afin de relever les défis auxquels sont confrontés les PMA », a-t-il estimé.  C’est un point de vue qui a été partagé par le Ministre des affaires étrangères et de la promotion des investissements  de la Somalie.  « Nos partenaires, a rappelé le Ministre somalien, ne peuvent pas tout faire car c’est à nous qu’il incombe d’accomplir le gros de la tâche. »

Depuis la création de la catégorie des pays les moins avancés en 1971, seulement quatre pays n’en faisaient plus partie, a rappelé le représentant des États-Unis.  Objectif du Programme d’action d’Istanbul, la sortie de cette catégorie a par ailleurs été évoquée par certains orateurs, qui ont plaidé pour un accompagnement des pays sortants.

« Il faudra continuer à les aider afin qu’ils franchissent une nouvelle étape sur la voie d’un développement à long terme », a affirmé le représentant de Cuba, se ralliant ainsi à la position exprimée par la Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, pour qui la « sortie de ces critères ne résout pas les difficultés structurelles ».  Adopté en 2011, le Programme d’action d’Istanbul prévoit une sortie de la moitié des 48 PMA de cette catégorie d’ici à 2020.

De nombreuses délégations, telles que le Viet Nam ou encore la Malaisie, ont salué l’opérationnalisation de la banque technologique en faveur des PMA, dont le siège sera basé en Turquie dès 2017.  Si le représentant de l’Égypte a estimé que les transferts de technologie étaient cruciaux pour assurer le développement durable des PMA, a estimé le représentant de l’Égypte, celui de la Malaisie a demandé que 0,1% de l’APD destinée aux PMA soit allouée à cette Banque.

Parallèlement à ce débat avaient lieu tout au long de la journée plusieurs événements parallèles sur des thèmes aussi variés que les opportunités et risques émergents découlant de la sortie de catégorie des PMA en Afrique dans le contexte des objectifs de développement durable; les perspectives des PMA africains et arabes; le financement du développement dans les PMA; ou bien encore la technologie et l’innovation pour le développement durable en Asie et Pacifique.

La plénière de la Conférence reprendra demain, dimanche 29 mai à 10 heures.

Déclarations

M. WENLIANG YAO (Chine) a insisté sur les nombreux efforts consentis par les PMA ces cinq dernières années.  Ils ont encore néanmoins beaucoup à faire, a-t-il dit, avant d’appeler à la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020.  La coopération Nord-Sud est le principal canal de la coopération internationale et les pays développés doivent honorer leurs engagements au titre de l’APD.  Il a insisté sur la pertinence du Programme d'action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, avant d’insister sur la nécessité de promouvoir le Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui permettra, a-t-il dit, de relever les défis mondiaux.  Pays en développement, la Chine comprend les défis rencontrés par les autres pays en développement et appuie les PMA afin qu’ils arrivent à un développement autonome.  Il a mentionné la coopération menée avec le Malawi, le Myanmar et Djibouti, avant de détailler les efforts de son pays pour renforcer le potentiel industriel des PMA.  Depuis 2009, la Chine appuie cinq projets industriels à grande échelle dans plusieurs pays, a-t-il affirmé.  La Chine est le plus grand marché à l’exportation pour les PMA.  Nous voulons être un partenaire sincère et fiable pour les PMA, a-t-il assuré avant de conclure.

M. MOHAMMAD ISMAIL RAHIMI, Vice-Ministre technique de l’économie de l’Afghanistan, a salué le projet de déclaration politique qui est « complet » et « équilibré ». Les efforts de mon pays pour promouvoir la croissance économique et le développement durable, a-t-il regretté, sont entravés par le terrorisme international et l’extrémisme.  Il a ainsi appelé la communauté internationale à appuyer les PMA en proie à un conflit ou émergeant d’un conflit afin d’œuvrer à l’instauration de sociétés pacifiques et inclusives.  M. Rahimi a souhaité l’inclusion d’une référence à la « Nouvelle Donne du Groupe 7+ » dans la déclaration politique de cette Conférence.  La concrétisation des engagements pris à Addis-Abeba est de la plus grande importance, a-t-il dit, en insistant sur l’importance de l’APD pour son pays.  Il a également mis l’accent sur l’aspect crucial du renforcement des capacités nationales en vue d’établir des statistiques concernant les PMA pour élaborer des politiques publiques efficaces et assurer leur suivi.  M. Rahimi a prévenu que le « fardeau de la pauvreté » continuera de se faire sentir en Afghanistan, à moins que des mesures concrètes ne soient prises pour promouvoir le développement à long terme.  Enfin, il a souligné l’importance de la Conférence sur l’Afghanistan qui se tiendra à Bruxelles en octobre prochain en vue de réaffirmer les engagements mutuels de l’Afghanistan et de ses partenaires de développement.

Mme RIITTA RESCH (Finlande) a affirmé l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Les pays les moins avancés, a-t-elle dit, représentent un immense potentiel pour la croissance économique et la prospérité mondiales. 

Pour la représentante finlandaise, la radiation de la catégorie des pays les moins avancés est un objectif important qu’il convient d’appuyer.  Elle a espéré que dans les 15 prochaines années, le principe de ne laisser personne de côté sera avéré pour tous.

Elle a en outre mis l’accent sur l’objectif important de l’égalité entre les hommes et les femmes qu’il est urgent de renforcer dans les PMA, en particulier dans leurs zones rurales.  Elle a insisté sur la nécessité d’autonomiser les femmes et les jeunes femmes et d’assurer leur participation à tous les niveaux de prise de décisions.  Enfin, la représentante a indiqué que la Finlande avait réussi à maintenir sa contribution de 0,2% de revenu national brut au titre de l’aide en faveur des PMA. 

M. RAYMOND TSHIBANDA N'TUNGAMULONGO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la République démocratique du Congo, a dit noter avec un relatif soulagement le fait qu’après une tendance à la baisse au cours des dernières années, le volume de l’aide publique au développement (APD) en faveur des PMA avait repris une courbe ascendante.  La RDC encourage ainsi les pays partenaires à faire nettement mieux en affectant aux PMA 50% de leur APD. 

Le représentant a assuré que son pays était bien engagé sur la trajectoire de sortie de la catégorie des PMA pour accéder au rang de pays à revenu intermédiaire à l’horizon 2020, une étape dans la stratégie visant à faire accéder la RDC au rang de pays émergent d’ici à 2030 et de pays développé à l’horizon 2050. 

Il a en outre jugé nécessaire de renforcer la synergie entre le Programme d’action d’Istanbul, l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Accord de Paris sur le climat, le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et le Programme d’action d’Addis-Abeba.

M. OLIVIER BROCHENIN (France) a affirmé que les pays les moins avancés, qui sont les plus touchés par les changements climatiques, seraient plus que jamais prioritaires dans les années à venir pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba, du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur le climat. 

Le représentant a souligné que la France avait consacré 1,06 milliard d’euros de son aide totale aux PMA, soit une hausse de 12% par rapport à 2014.  La France, a-t-il dit, a identifié 16 pays pauvres prioritaires, dont 15 sont des PMA, envers qui elle alloue en priorité des subventions d’aide publique au développement.  Il a déclaré que la France s’était engagée à accroître le financement de l’adaptation aux conséquences du dérèglement climatique avec l’objectif d’atteindre un milliard d’euros par an en 2020. 

Il a rappelé, à cet égard, que la France avait lancé lors de la COP21, à Paris, en décembre dernier, l’initiative « risques climatiques et systèmes d’alerte précoce », son objectif étant de mobiliser 100 millions de dollars afin de combler les insuffisances de financement dans les programmes de coopération bilatérale et multilatérale existants.

M. ABDOULIE JOBE, Ministre du commerce, de l’industrie, de l’intégration régionale et de l’emploi du Gambie, a insisté sur les progrès accomplis par certains PMA lors des cinq dernières années, « ce qui montre bien ce que les PMA peuvent accomplir lorsqu’ils bénéficient de la solidarité internationale ».  Il a insisté sur les avancées enregistrées dans son pays, avec notamment une réduction, en 2013, du taux de mortalité infantile à 34 pour1000.  Les infrastructures routières ont été notablement renforcées, a-t-il assuré.  Tout en signalant que le taux de croissance de l’économie gambienne avait atteint 5,5% en 2014, le Ministre a cependant a insisté sur le choc qu’a représenté l’épidémie à virus Ebola qui a frappé l’Afrique de l’Ouest, ainsi que sur les conséquences négatives des changements climatiques, notamment des pluies plus tardives.  « Notre perspective de croissance est aujourd’hui de 2% », a-t-il assuré.  Les coûts découlant de la concrétisation des objectifs de développement durable ne pourront être assumés que par une augmentation de l’APD et d’autres sources de financement.  « J’appelle en conséquence nos partenaires de développement à honorer leurs engagements au titre de l’APD, à faciliter l’accès à leur marché et à faciliter les transferts de technologie en faveur des PMA », a dit M. Jobe en conclusion.

M. WILLIAMS NKURUNZIZA (Rwanda) a souligné la contradiction entre le potentiel considérable des pays les moins avancés qui disposent d’immenses ressources naturelles et la pauvreté terrible qu’ils subissent.  Le représentant du Rwanda a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les partenariats mondiaux pour aider les PMA à réaliser des progrès dans tous les domaines prioritaires du Programme d’action d’Istanbul. 

Le représentant a également indiqué que son pays était sur la bonne voie pour sortir de la catégorie des PMA et accéder à partir de 2020 au rang de pays à revenu intermédiaire.  Il a mis l’accent sur l’importance de l’appropriation nationale, la coopération Sud-Sud et le soutien des partenaires en développement. 

M. ASHRAF IBRAHIM (Égypte) a rappelé que les pays les moins avancés, où vivent 12% de la population mondiale, ne représentent qu’1% des échanges mondiaux et 3% des investissements directs étrangers.  Il a critiqué l’absence d’une aide publique au développement qui soit adéquate et souligné les faiblesses structurelles des économies des PMA, dont une faible compétitivité et un développement technologique insuffisant.  L’Égypte a renforcé son appui à la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, a-t-il dit, en citant la création d’une agence égyptienne pour le partenariat et le développement.  Le représentant a demandé que les pays développés s’acquittent de leur engagement de consacrer 0,2% de leur revenu national brut à l’APD en faveur des PMA.  Il a ensuite souligné l’importance de transferts de technologies, lesquels doivent être intensifiés, notamment dans le domaine du « développement vert ».  La mise en œuvre des objectifs de développement durable doit aller de pair avec l’application du Programme d’action d’Istanbul et ne pas se faire à son détriment, a-t-il prévenu.  « Toutes les parties doivent honorer leurs engagements et renforcer leur coopération afin que personne ne soit laissé de côté», a-t-il tenu à rappeler.

M. STEPHEN O’DOWD (États-Unis) a affirmé que son pays prenait toute sa part dans l’appui aux pays les moins avancés.  Entre 2011 et 2014, a-t-il précisé, les États-Unis ont fourni plus d’un tiers des décaissements bilatéraux de l’ensemble de l’aide publique au développement à cette catégorie de pays.  De même, en 2015, les États-Unis ont contribué à hauteur de plus de 9,3 milliards de dollars dans l’aide bilatérale au développement aux PMA, soit une augmentation de 8% par rapport à l’année précédente et le montant le plus important de toute aide bilatérale.

Le représentant américain a mis l’accent sur la nécessité d’utiliser l’APD non comme un moyen de gérer les effets de la pauvreté, mais comme un catalyseur, les efforts devant porter sur un nouveau type de partenariat parmi les donateurs, la société civile, le secteur privé et les gouvernements afin de relever les défis auxquels sont confrontés les PMA.  Depuis la création de la catégorie des pays les moins avancés en 1971, a rappelé le représentant, seulement quatre pays n’en font plus partie.  Il a salué les efforts de ceux qui ont déjà pris des mesures pour créer des feuilles de route de sortie et exprimé l’appui des États-Unis à d’autres initiatives des PMA visant à remplir les critères de radiation.

M. MOHAMED ABBOU (Maroc) a souhaité que cette Conférence donne un nouvel élan aux efforts de développement durable dans les pays les moins avancés.  La communauté internationale doit accroître son appui à ces pays, en renforçant notamment leurs capacités productives, a-t-il dit.  Il a souhaité que les pays développés honorent leurs engagements au titre de l’aide publique au développement (APD).  Il a ensuite détaillé la coopération Sud-Sud menée par le Maroc et les PMA.  Le représentant a indiqué qu’à ce jour, 500 accords à dimension économique avaient été conclus avec les pays africains, la dette des pays africains avait été effacée et le marché marocain avait été ouvert à leurs produits.  Les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne ont été multipliés par 3 au cours de cette dernière décennie, s’est-il félicité.  Le Maroc apporte également un appui technique aux PMA pour la gestion de l’eau et des forêts.  Enfin, le représentant a assuré que son pays veillera à défendre les intérêts des PMA lors de la vingt-deuxième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques que le Maroc accueillera prochainement.

Mme AUXILIA PONGA (Zambie) a affirmé que la Conférence d’examen à mi-parcours du Plan d’action d’Istanbul intervenait au moment où le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Accord de Paris sur le climat, le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et le Programme d’action d’Addis-Abeba viennent d’être adoptés.  En vertu de ces textes, a-t-elle précisé, les États se sont engagés à ne laisser personne de côté.  La représentante a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’intégrer ces différentes initiatives de développement dans les programmes nationaux de développement.

L’avenir de la planète dépendra de la manière dont seront gérées les ressources de l’Afrique, a souligné Mme Ponga.  Des progrès importants ont été réalisés par la Zambie sur la voie de sortie de la catégorie des PMA, mais il reste beaucoup à faire.  Les effets des changements climatiques, notamment, aggravent leur situation, a-t-elle par ailleurs fait observer.  De même, la Zambie accuse un retard sur le plan technologique et doit s’adapter de façon constante à l’évolution des technologies de l’information et des communications.  Un accès renforcé à la technologie jouerait un grand rôle pour accélérer le processus de développement, a-t-elle considéré.

M. KLAUS WOLFER (Autriche) a indiqué que la coopération internationale avait atteint des niveaux sans précédent et que les nouvelles technologies avaient permis aux PMA de profiter de nouveaux débouchés économiques, avec des frais de transaction réduits.  Soulignant l’acuité de la crise actuelle des réfugiés, il a insisté sur les efforts considérables que la Turquie et les pays de l’Union européenne, dont l’Autriche, ont consentis pour l’accueil des réfugiés.  L’Autriche a d’ores et déjà commencé à mettre en œuvre les accords fondamentaux conclus l’année dernière, a-t-il dit, en ajoutant que la stratégie de développement national de 2016 à 2018 intégrait les objectifs du Programme de développement à l’horizon 2030.  Le représentant a indiqué que les efforts de coopération de l’Autriche en appui des PMA veilleront à remédier aux besoins des plus pauvres, au développement de leurs capacités et à la promotion de stratégies de développement respectueuses de l’environnement.  L’Autriche continuera d’apporter son aide aux PMA à travers l’Union européenne, première contributrice mondiale au titre de l’aide publique au développement.  Réaffirmant l’engagement de son pays de consacrer 0,7% de son revenu national brut à la coopération pour le développement, il a annoncé que l’aide bilatérale au développement doublera de manière progressive d’ici à 2021.

M. MODIBO TRAORÉ (Mali) a rappelé que la crise politico-sécuritaire que son pays avait connue en 2012 avait été sans nul doute la plus grave de son histoire récente.  Si l’on y ajoute l’impact des effets des changements climatiques sur les activités agropastorales, l’on comprend aisément les faibles performances enregistrées dans nombre de secteurs sensibles, a-t-il dit. 

Le représentant a ensuite fait part des efforts entrepris par son pays dans les domaines agricole et des produits de base, du commerce, de l’éducation, de la santé, de l’eau et de l’assainissement, de l’emploi et de la promotion de la jeunesse, de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes, de la protection sociale. 

Par ailleurs, M. Traoré a souligné qu’après une chute drastique en 2012, l’aide publique au développement (APD) reçue par le Mali avait bénéficié d’un rebond en 2013 et 2015 à la faveur des engagements de la communauté internationale, représentant en moyenne 12% du PIB.  Enfin, tirant les leçons de cette crise sans précédent, le Gouvernement du Mali a pris plusieurs mesures, au nombre desquelles la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui jette les bases d’une meilleure gouvernance et d’une refondation de l’État malien, a-t-il conclu.

M. U TUN TUN NAING, Secrétaire permanent au sein du Ministère de la planification et des finances du Myanmar, a insisté sur les progrès récemment accomplis par son pays, avec l’instauration d’une meilleure entente entre les communautés ethniques du pays et une croissance plus équilibrée.  Le Myanmar, a-t-il assuré, accorde une attention particulière à la promotion de l’état de droit et à la lutte contre la corruption.  Soulignant les vulnérabilités des pays les moins avancés aux changements climatiques, il a indiqué que son pays avait souffert de graves inondations en 2015, avec des conséquences négatives pour l’économie.  Le représentant a plaidé pour une approche visant à renforcer la résilience des économies des PMA en promouvant la bonne gouvernance et en développant les ressources humaines.  Des partenariats globaux efficaces et soutenus et des efforts nationaux robustes sont essentiels pour aider les PMA à surmonter leurs défis, a-t-il souligné.  Il est nécessaire que des mesures soient prises pour que les PMA ne soient pas profondément affectés par la réduction de l’aide au développement.

M. GIRMA ASMEROM TESFAY (Érythrée) a rappelé qu’il y a quatre jours, le 24 mai, son pays avait célébré le vingt-cinquième anniversaire de son indépendance.  Le représentant a affirmé que l’Érythrée œuvrait avec diligence à sortir de la catégorie des PMA, grâce à la mise en œuvre d’une stratégie de développement inclusive et durable.  Le Gouvernement éthiopien, a-t-il ajouté, reste engagé à assurer le développement politique, social, économique et culturel de sa population. 

Le premier principe de la politique de développement de l’Érythrée, a déclaré le représentant, est de garantir un accès équitable aux services économiques et sociaux de base et des occasions pour tous, afin qu’aucun Érythréen ne soit laissé de côté.  M. Tesfay a mis l’accent sur la paix et la sécurité, un important pilier de la réalisation du développement durable de tous les pays, en particulier les moins avancés.  Il faut, a-t-il estimé, reconnaître les défis particuliers qu’affrontent certains PMA, comme le sien, dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  Avant de conclure, il a dénoncé l’occupation éthiopienne d’une partie du territoire de l’Érythrée.

M. ALBERTO GONZALEZ (Cuba) a souligné l’insuffisance de l’appui international aux PMA.  En 2013, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans était encore bien au-dessus du taux dans les pays développés.  Alors que la population des PMA représente 12% de la population mondiale, 30% des personnes souffrant de la faim vivent dans des PMA.  II a aussi rappelé que la part des PMA dans les échanges commerciaux internationaux n’était que d’un pour cent.  Plaidant pour un traitement différencié des PMA, il a appelé les pays développés à tenir leurs engagements en matière d’aide publique au développement.  « La spirale négative de la baisse de l’APD doit être enrayée. »  La radiation de pays de la liste des PMA ne veut pas dire qu’il faudrait cesser de les aider, a-t-il tenu à faire remarquer.  Au contraire, il faudrait continuer à les aider afin qu’ils franchissent une nouvelle étape sur la voie d’un développement à long terme.  En conclusion, il a appelé à mettre  fin aux dépenses militaires, dont les montants sont gigantesques, et à donner la priorité à une aide  au développement plus accrue.

M. IBRAGIM JUNUSOV (Kirghizistan) a souligné l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba, ainsi que du Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral.

Le représentant a appelé les pays bailleurs de fonds à rester impliqués autant que possible et à respecter leurs promesses.  Cette réunion, a-t-il dit, est une étape importante dans la réalisation des efforts entrepris par la communauté internationale pour appuyer les PMA dans la voie du développement. 

M. SOHAIL MAHMOOD (Pakistan) a souligné les progrès inégaux accomplis par les PMA.  Plus de la moitié de la population des PMA vit en dessous du seuil de pauvreté, a-t-il dit.  Quatre pays seulement ont pu être radiés de la catégorie des PMA depuis la création de cette dernière en 1971.  Il a souligné qu’il était essentiel de renforcer les capacités productives des PMA et d’accroître la résilience de la situation économique nationale.  Les engagements pris en faveur de l’APD doivent être honorés, a-t-il rappelé.  Le représentant a détaillé le soutien apporté par son pays aux PMA, en particulier l’appui technique et l’accès préférentiel de leurs produits au marché pakistanais.  Avant de conclure, il a insisté sur les efforts de reconstruction entrepris par son pays en Afghanistan, notamment dans le domaine de la santé.

M. AHMED TIDIANE SAKHO (Guinée) a souligné que le taux de croissance des pays les moins avancés avait été largement en deçà de la cible du développement durable qui est d’au moins 7%.  Pour sa délégation, l’aide publique au développement (APD) doit être prévisible, stable et substantielle afin qu’elle soit efficace et qu’elle ait un effet catalyseur sur la mobilisation des ressources domestiques, véritable source du financement durable des PMA.

Le représentant a affirmé que la dynamique des résultats économiques encourageants enregistrés par son pays depuis le début de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul avait été fortement remise en cause par l’irruption en 2014 de l’épidémie à virus Ebola qui, au-delà de ses conséquences humanitaires, a ébranlé tous les secteurs socioéconomiques du pays.  Il a indiqué que son gouvernement s’était engagé à promouvoir le développement des infrastructures, la production énergétique, les énergies renouvelables notamment, l’agriculture et l’agro-industrie, et le développement du secteur minier dans le cadre du processus de relèvement post-Ebola.

Pour réaliser ses objectifs de développement durable, le Gouvernement de la Guinée entend nouer des partenariats innovants, intégrant parfaitement le secteur privé national et international, ainsi que toutes les composantes de la société, les femmes et les jeunes notamment, a indiqué M. Sakho en conclusion.

Mme AMIRA ORON (Israël) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur des PMA.  L’Agence israélienne pour la coopération s’est fixé comme priorités d’éliminer la pauvreté, d’assurer l’autonomisation des femmes et des filles et de développer le secteur de l’agriculture, a-t-elle indiqué.  Cette agence se joindra au projet germano-burundais au Burundi visant à atténuer les conséquences des changements climatiques dans ce pays.  Mme Oron a également plaidé pour un échange robuste de bonnes pratiques visant à renforcer les capacités technologiques des PMA.  En conclusion, la représentante d’Israël a souligné la détermination de son pays à mettre en place le Programme de développement à horizon 2030 et le Programme d’action d’Istanbul.

Mme BHAGAT (Inde) a exprimé l’attachement de l’Inde au renforcement de ses liens avec les pays les moins avancés.  Pour que les objectifs de développement durable soient atteints au niveau mondial, ils doivent, au préalable, être réalisés dans les PMA, a-t-elle expliqué.

La représentante de l’Inde a mis l’accent sur la nécessité de placer les priorités des PMA au cœur des travaux de la communauté internationale.  Le partenariat de l’Inde avec ces pays, a-t-elle rappelé, est alimenté par une histoire commune et des besoins communs de développement.  L’Inde, a précisé sa représentante, offre des bourses et des formations dans nombre de domaines.  Elle est ainsi devenue, en 2008, le premier pays à annoncer un système préférentiel sans droits de douane en faveur des PMA.

La représentante a précisé que les trois sommets Inde-Afrique organisés jusqu’à présent avaient démontré ces liens.  L’Inde, a-t-elle assuré, est particulièrement sensible au renforcement des capacités des pays africains et s’efforce de répondre à leurs besoins dans ce domaine.

M. CARLOS DUARTE (Brésil) a estimé que la déclaration politique devant être adoptée à l’issue de cette Conférence jetterait les bases d’un nouvel élan en faveur des pays les moins avancés (PMA).  Il s’est félicité des mesures prises en vue d’assurer le fonctionnement de la banque technologique des PMA, qui sera basée en Turquie.  Il a également salué l’accent qui est mis dans ce document sur l’égalité entre les sexes.  Les pays développés doivent s’acquitter de leurs engagements en matière d’APD, a-t-il déclaré.  M. Duarte a plaidé pour une lutte vigoureuse contre la fraude fiscale et les flux financiers illicites qui privent les PMA de ressources précieuses.  Il s’est, en revanche, dit déçu par l’absence dans le document final de la Conférence de toute mention d’une réforme des échanges agricoles, lesquels sont actuellement faussés par les subventions agricoles.  Avant de conclure, le représentant a détaillé les axes de l’appui fourni par son pays aux PMA, en expliquant notamment que 70% des exportations de ces pays vers le Brésil se faisaient en franchise de droits et sans quotas.

Mme DEIRDRE KENT (Canada) a affirmé que la portée ambitieuse du Programme de développement à l’horizon 2030 nécessitait de penser autrement dans la façon d’aider à réaliser les objectifs de développement partagés.  C’est l’une des raisons pour lesquelles le Canada a lancé un examen de son assistance internationale.  La priorité du Canada, a-t-elle dit, est d’axer davantage les efforts sur les pays les plus pauvres, les plus vulnérables et les plus fragiles. 

L’égalité entre les sexes, la promotion de l’autonomisation des femmes et des filles et la promotion et la protection des droits de l’homme sont hautement prioritaires dans le cadre de l’examen de l’assistance internationale du Canada, a-t-elle précisé à cet égard. 

Le Canada fait appel à toutes les parties prenantes pour que l’assistance aide bien ceux qui en ont le plus besoin, a ajouté la représentante. 

Mme SHAMSHAD AKHTAR, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a assuré que des progrès sensibles avaient été accomplis par les 12 pays les moins avancés de la région d’Asie et du Pacifique.  Sept d’entre eux ont ou sont sur le point de remplir les critères de sortie de la catégorie de PMA, tandis que le Bangladesh, la République démocratique populaire lao et le Myanmar devraient, selon toute probabilité, remplir les critères de sortie pour la première fois lors de l’examen triennal de 2018.  Remplir ces critères ne résout pas les difficultés structurelles, a-t-elle prévenu.  Insistant sur leur vulnérabilité aux changements climatiques, elle a rappelé que le tremblement de terre intervenu au Népal en avril 2015 avait occasionné des coûts de reconstruction estimés à 7,86 milliards de dollars, soit 45% de son PIB.

La communauté internationale ne doit pas abandonner les pays qui ont quitté la catégorie des PMA et doit être prête à appuyer leur transition vers un développement durable, a souligné la Secrétaire exécutive de la CESAP.  Elle a expliqué que la Commission allait intensifier sa coopération technique en faveur des PMA afin de remédier aux lacunes en matière d’infrastructures, encourager la mobilisation des ressources intérieures par le renforcement du cadre fiscal et assurer une meilleure résilience face aux catastrophes naturelles.  En conclusion, Mme Akhtar a souligné la nécessité d’enrayer la baisse des flux de l’APD en faveur des pays les moins avancés d’Asie et du Pacifique.

M. ABDUSALAM HADLIYEH OMER, Ministre des affaires étrangères et de la promotion des investissements de la Somalie, a mis l’accent sur la nécessité de s’attaquer aux inégalités si l’on veut accéder au développement durable.  La Somalie progresse grâce au soutien de tout son peuple et de ses partenaires et connait une transition vers la démocratie et son développement. 

Le Gouvernement somalien achève son plan de développement national, lequel est très participatif et contient plusieurs points importants figurant dans le Programme d’action d’Istanbul.  Les PMA doivent s’approprier leur propre développement et définir leurs propres priorités, comme l’a fait la Somalie, a-t-il déclaré.  « Nos partenaires ne peuvent pas tout faire, c’est à nous d’accomplir le gros de la tâche. »

Le Ministre a précisé que son pays avait la plus longue côte d’Afrique, une force de travail jeune et de plus en plus éduquée.  La Somalie obtient, aujourd’hui, de meilleurs résultats dans le domaine de l’élevage, a-t-il assuré.  Le Ministre s’est dit convaincu que la Somalie pourrait reprendre le rôle qu’elle avait dans le passé en servant de point de passage dans le commerce et la logistique avec l’Orient et l’Extrême-Orient.

M. THAVRAK TOUN (Cambodge) a insisté sur les progrès remarquables accomplis par son pays dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, le taux de croissance économique ayant été en moyenne de 7% par an depuis cinq ans.  Le taux de pauvreté a été de réduit de 53% en 2004 à 16% en 2013, tandis que les exportations ont représenté en 2014 jusqu’à 62,3% du PIB.  Il a également indiqué que 98% des enfants au Cambodge étaient scolarisés.  Il a cependant affirmé que la mise en œuvre du Programme d’action pâtissait de ressources humaines et financières inadéquates.  De plus, le Cambodge est vulnérable aux chocs extérieurs et aux conséquences des changements climatiques.  En conclusion, il a assuré que la diversification de l’économie, les investissements dans les secteurs de l’éducation et de la santé, l’autonomisation des femmes et des filles et la garantie de leurs droits à la santé reproductive demeuraient les priorités de son gouvernement. 

M. JÉRÔME LUDVANE (Vanuatu) a affirmé que son pays, petit État insulaire en développement du Pacifique, l’un des pays les plus vulnérables au monde, était confronté à bien des enjeux, malgré son économie modeste.  Le représentant a appelé le système des Nations Unies à envisager un appui particulier aux petits États insulaires en développement. 

L’ONU doit reconnaître leur statut et ouvrir la voie à des mesures de soutien international de façon à ce que lorsque ces pays, une fois sortis de la catégorie des PMA, pourront bénéficier d’un traitement spécifique, a-t-il estimé.  Il a également plaidé pour la création d’un mécanisme financier en vue d’aider les PMA, en particulier les petits États insulaires en développement pendant leur phase de relèvement d’une catastrophe naturelle.  Le Vanuatu, a-t-il ajouté, exhorte les partenaires bilatéraux et multilatéraux à envisager des mesures d’allègement de la dette pour les PMA, lesquels ont été sévèrement affectés par la crise économique mondiale, les catastrophes naturelles et les prêts conditionnels.

Mme NGUYEN PHUONG NGA, Ministre adjointe des affaires étrangères du Viet Nam, a souligné la nécessité pour les pays les moins avancés de prendre en main les efforts nationaux de développement.  « Nous devons identifier nos priorités en fonction de la situation particulière de nos pays », a-t-elle dit.  Avec la mobilisation des ressources intérieures, une intégration internationale active est cruciale, a-t-elle souligné, avant d’appeler les partenaires de développement des PMA à faciliter l’accès des produits de ces derniers à leur marché.  La Ministre adjointe des affaires étrangères a également demandé une augmentation de l’aide publique au développement et de l’assistance technique afin d’appuyer les stratégies de développement des PMA.  Elle a salué l’offre de la Turquie d’accueillir la banque technologique pour les PMA sur son territoire.  Tout en soulignant la vulnérabilité des PMA aux conséquences des changements climatiques, la Ministre adjointe des affaires étrangères a indiqué que le delta du Mékong était frappé par une sécheresse très sévère, menaçant ainsi la sécurité alimentaire de millions d’habitants.  Le Viet Nam attache une grande importance, a-t-elle assuré, à la coopération Sud-Sud, en particulier avec le Mozambique et Haïti.

M. NOBORU SEKIGUCHI (Japon) a souligné qu’un certain nombre de PMA avaient réalisé des progrès considérables au cours de ces cinq dernières années grâce à une appropriation nationale forte, appuyée par un partenariat mondial.  Ces progrès, a-t-il estimé, devraient être accélérés pour que les PMA puissent réaliser les objectifs du Programme d’action d’Istanbul d’ici à 2020 dans le contexte du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  À cet égard, a-t-il précisé, la pleine application du Programme d’action d’Addis-Abeba est nécessaire, que ce soit pour les PMA eux-mêmes ou leurs partenaires.

Le représentant japonais a ensuite énuméré certaines mesures concrètes prises par son pays à cet égard, comme l’adoption, l’an dernier, de la Charte de coopération au développement « en faveur de la paix, de la prospérité et d’un avenir meilleur pour tous », laquelle permet une approche plus intégrée et cohérente de sa politique en matière de développement durable.

De même, l’an dernier, le Japon avait annoncé le déblocage de 110 milliards de dollars pour des investissements dans des infrastructures de qualité en Asie au cours des cinq prochaines années.  Le représentant, qui a rappelé les mesures annoncées par son pays lors de la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe, en 2015 à Sendai, a indiqué que les dirigeants du G-7, dont le sommet vient de s’achever à Ise-Shima, avaient réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. RAJA REZA RAJA ZAIB SHAH (Malaisie) a indiqué que le taux de croissance économique des PMA était passé de 5,1% en 2014 à 4,5% en 2015.  Rappelant que plus de 400 millions d’habitants des PMA vivaient en dessous du seuil de pauvreté, il a demandé aux pays développés d’atteindre l’objectif de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’aide publique au développement dont 0,15% à 0,2% en faveur des PMA.  Saluant l’opérationnalisation de la banque technologique qui sera basée en Turquie, le délégué de la Malaisie a demandé que 0,1% de l’APD destinée aux PMA soit versée pour le fonctionnement de cette banque.  Il a ensuite insisté sur l’importance de la coopération Sud-Sud et indiqué que 45 des 48 PMA étaient récipiendaires de l’aide technique apportée par la Malaisie.  « L’objectif d’une sortie de la moitié des PMA de cette catégorie d’ici à 2020 pourra être atteint grâce à des efforts concertés », a-t-il conclu.  

M. RADY ONOFREI (Roumanie) a estimé que la paix et la sécurité ne pourraient être pleinement promues en l’absence d’une attention particulière dans le domaine du développement.  Il a affirmé que les gouvernements des PMA devraient créer un cadre stimulant pour les investissements, y compris les investissements directs étrangers, et mobiliser toutes les parties prenantes nationales pour la promotion du développement à travers la croissance économique, une croissance verte par des mesures d’atténuation et d’adaptation aux effets des changements climatiques.

Pour éliminer la pauvreté, il faudrait axer les efforts sur l’éducation, la santé et l’autonomisation des femmes et des jeunes filles, a estimé le représentant.  Il a par ailleurs exprimé l’attachement de son pays à la coopération régionale, laquelle représente, a-t-il dit, un instrument de préparation de l’intégration des pays dans des cadres de coopération sur la base de la valeur ajoutée.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a insisté sur les progrès « impressionnants » accomplis par son pays dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  Le pays a progressé selon l’indice de vulnérabilité économique, a-t-il fait remarquer, en précisant que l’inflation avait par exemple été jugulée pour atteindre l’année dernier le chiffre de 6,5%.  Il a détaillé le plan d’action national pour faire du Bangladesh un pays avancé en matière numérique, avec 5 000 centres devant être construits dans le pays pour offrir un accès gratuit à Internet.  Le Bangladesh se heurte à des difficultés dans la réalisation de son objectif d’un taux de croissance de 8% par an, a expliqué le représentant, qui a mis l’accent sur la nécessité pour son pays d’attirer davantage d’investissements directs étrangers.  Avant de conclure, il a souligné l’importance de mettre en œuvre le Programme de développement à horizon 2030 afin de parvenir à créer un monde de paix et de prospérité.

M. ZVONKO MUCUNSKI (ex-République yougoslave de Macédoine) a appelé à modifier les mentalités et à créer des politiques en vue de procéder à changement dans les relations mondiales.  Tous les pays doivent s’unir pour partager leurs responsabilités avec tous ces pays confrontés aux conflits, aux crises économiques et financières, aux catastrophes naturelles, aux effets des changements climatiques, à la pauvreté extrême, à une éducation inadaptée, à des systèmes de santé faibles.

Le représentant a exprimé l’engagement de l’ex-République yougoslave de Macédoine à renforcer ses partenariats en vue d’aider les pays les moins avancés (PMA) à faire en sorte que personne ne soit laissé sur le bord de la route.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a demandé à tous les acteurs du développement d’unir leurs efforts afin que les PMA puissent atteindre leurs objectifs de développement.  Les pays les moins avancés doivent être assistés à renforcer leur secteur productif, a-t-il recommandé, avant de plaider pour un système commercial multilatéral plus favorable à ces pays.  Le délégué de l’Argentine a également souhaité qu’un appui soit apporté aux PMA en vue de régler leur crise d’endettement et appelé les pays développés à s’acquitter de leur engagement en  matière d’aide publique au développement (APD).  La coopération Sud-Sud a également un rôle important à jouer, a-t-il estimé.  En conclusion, il a insisté sur la nécessité de mettre pleinement en œuvre les instruments internationaux adoptés l’année dernière tels que le Programme d’action d’Addis-Abeba ou bien encore l’Accord de Paris sur le climat.

M. DANILO VUČETİĆ (Serbie) a appelé à un effort concerté pour aider les PMA à réaliser leurs objectifs relevant du Programme d’action d’Istanbul.  Le délégué serbe a regretté l’échec persistant de la communauté internationale dans le domaine de l’aide publique au développement (APD) en faveur des pays les moins avancés (PMA).  La pauvreté continue dans nombre de pays les moins avancés doit être combattue, a-t-il estimé, convaincu qu’elle conduit souvent à l’instabilité et au conflit, à la prolifération des réfugiés et des migrants et à l’augmentation d’autres problèmes humanitaires.

Le représentant a expliqué qu’un partenariat mondial revitalisé était nécessaire pour promouvoir une augmentation de la capacité productive des PMA et le développement des infrastructures et de l’énergie, y compris par le biais de partenariats entre les secteurs public et privé, le financement innovant et l’intégration régionale.

M. KARE STORMARK (Norvège) a indiqué que son pays avait consacré 1% de son revenu national brut à l’aide publique au développement.  Nous ciblons le secteur de l’éducation, parce qu’il s’agit d’un domaine clef du développement économique et social d’un pays, a-t-il estimé.  Dans le cadre de la coopération bilatérale, la Norvège est engagée dans des programmes avec l’Éthiopie, le Malawi, le Népal ou bien encore avec le Soudan du Sud, a indiqué son représentant.  L’aide publique au développement est limitée, certains donateurs se montrent généreux, a-t-il poursuivi, en insistant sur le rôle catalyseur que devait jouer l’APD.  Cette aide doit permettre de libérer des ressources internes, a-t-il estimé.  Avant de conclure, il a souligné le rôle crucial que joue pour la mobilisation des ressources internes un système de collecte fiscale efficace.  « En Norvège, nous payons des impôts élevés, tout le monde n’en est pas heureux mais tout le monde est content de bénéficier de la gratuité des soins de santé et de l’éducation. »

M. WARDANA (Indonésie) a plaidé en faveur d’efforts concertés tant à l’échelon national qu’à l’échelon international en vue d’aider les pays les moins avancés (PMA) à réaliser leurs objectifs relevant du Programme d’action d’Istanbul.  L’appropriation par les PMA de leur propre développement doit être renforcée, a-t-il estimé, avant d’ajouter que ces pays devraient être à la tête du partenariat mondial.  De même, a-t-il estimé, l’accès aux marchés des PMA doit être garanti.

Le représentant a ajouté que la coopération et le commerce Sud-Sud devraient aussi être améliorés.  Il a souligné que son pays avait participé à plusieurs programmes de coopération Sud-Sud.

M. JOSE GREGORIO BRACHO REYES (Venezuela) s’est dit préoccupé par le manque de volonté politique des pays donateurs de l’APD.  Les pays développés ont le devoir de s’acquitter de leur dette historique, a-t-il dit.  Soulignant l’importance de la coopération Sud-Sud, il a expliqué que le programme de coopération de son pays avait permis de couvrir 43% des besoins énergétiques de certains pays, tels qu’Haïti, dernier PMA de la région d’Amérique et des Caraïbes.  Il a ensuite dénoncé la guerre économique livrée contre son pays depuis les grands centres capitalistes mondiaux, avec le concours d’une opposition vénézuélienne corrompue.  Malgré la baisse des revenus de son pays, il a assuré que le Venezuela était déterminé à continuer d’appuyer les PMA.  Il est crucial de renforcer la coopération internationale pour assurer le bonheur des peuples, a-t-il souligné avant de conclure son intervention.

M. SONGELAEL W. SHILLA (République-Unie de Tanzanie) a affirmé que la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul venait à point nommé après l’adoption, l’an dernier, du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Le représentant a mis l’accent sur la coopération internationale en vue de garantir un développement efficace et le reclassement des pays les moins avancés.  Le représentant tanzanien a appelé les partenaires de développement à honorer leurs promesses.  Il a ainsi exhorté les pays développés à respecter leurs engagements visant à accorder 0,20% de leur PIB à l’aide publique au développement aux PMA.

Les pays les moins avancés ne sont pas les grands responsables des changements climatiques, mais en sont les premières victimes et sont également touchés par des crises majeures, a-t-il poursuivi.  L’heure est venue pour la communauté internationale, y compris les partenaires de développement et les pays les moins avancés, de travailler à la création d’un mécanisme de renforcement de la résilience des PMA afin de les aider à surmonter les crises auxquelles ils sont confrontés.

La représentante de l’Irlande a indiqué que l’Irlande avait acquis une expérience précieuse en matière de développement grâce à ses partenariats avec des pays ayant émergé d’un conflit, tels que le Timor-Leste.  Elle a indiqué que l’Irlande assurait son aide dans les pays où les besoins sont les plus importants et les droits de l’homme les plus menacés.  Sachant que la réalisation des objectifs de développement durable exige des milliards de dollars, l’APD telle qu’elle est actuellement conçue ne suffira pas même si elle reste essentielle, a-t-elle fait remarquer.  L’Irlande, a-t-elle assuré, continuera de dépenser la moitié de son aide en faveur des PMA.  La représentante s’est dite convaincue que la déclaration politique devant être adoptée demain à l’issue de cette Conférence donnera un nouvel élan aux efforts en faveur du développement durable des PMA.

M. DOEYI ABBEKOE DODZI EDGARD (Togo) a indiqué que son pays avait fait des efforts remarquables, notamment en matière d’agriculture et de santé alimentaire, d’éducation pour tous, d’autonomisation des femmes et de leur participation effective au développement, d’emploi des jeunes, de renforcement des capacités des infrastructures productives avec la mise en œuvre de la politique des grands travaux.

Le Togo, a-t-il dit, a entrepris des réformes majeures des finances publiques, avec la création de l’Office togolais des recettes, un instrument qui contribue à une meilleure mobilisation des ressources internes, à la lutte contre la corruption et à l’assainissement des finances publiques.  Pour le Togo, sortir de la catégorie des PMA requiert la poursuite d’efforts soutenus dans des domaines spécifiques de développement du capital humain, de renforcement des capacités de production créatrice d’emplois décents pour tous et, surtout pour les jeunes, de modes de vie durables et l’amélioration de la gouvernance économique, politique et administrative, ainsi que celle de la culture de redevabilité à tous les niveaux.

Mme LYNE CALDER (Suisse) a souhaité que l’égalité des sexes serve de principe directeur pour tous les efforts de développement, l’autonomisation des femmes et des filles profitant à toute la société.  Elle a ensuite indiqué que l’aide publique au développement permettait, mieux que d’autres sources de financement externe, de cibler les populations les plus pauvres.  La Suisse soutient des mesures visant à mieux cibler l’APD là où les besoins sont les plus grands, notamment pour les pays les moins avancés, a-t-elle assuré, avant d’ajouter que son pays s’efforçait d’accroître progressivement la part de l’APD suisse aux PMA.  Elle a indiqué que la prochaine stratégie pour la coopération internationale de la Suisse viserait à un engagement renforcé en Afrique subsaharienne.  Enfin, la déléguée de la Suisse a appelé de ses vœux à des synergies fortes entre les rapports sur le Programme d’action d’Istanbul et les rapports sur la mise en œuvre du Programme de développement à horizon 2030 afin de réduire la charge de travail pour les PMA.

M. FAIG  BAGHIROV (Azerbaïdjan) a affirmé que l’Azerbaïdjan était un pays bailleur de fonds émergent qui a plaidé pour des projets de développement humanitaire à la fois dans les pays les moins avancés et les pays en développement.  Le représentant a souligné que son pays, depuis le tout début de son indépendance, avait été l’objet d’une agression de la part de l’Arménie, dont l’occupation d’une partie de son territoire, a-t-il dit, a engendré une politique de purification ethnique.

En dépit de cette situation qui a sapé le développement du pays, l’Azerbaïdjan a réalisé des progrès importants en matière de réduction de la pauvreté et d’amélioration des indicateurs économiques.  Il a indiqué que son pays avait lancé son « Concept de développement » intitulé « Azerbaïdjan: Vision 2020 », qui vise à assurer au pays une transition d’une économie traditionnelle vers une économie basée sur la connaissance.

Mme KHAN, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a insisté sur les atouts qu’offrent les pays les moins avancés tels que les ressources naturelles ou une population jeune.  Elle a rappelé que les taux de croissance de ces pays avaient augmenté au cours des dernières années, même si la persistance de la pauvreté entrave toujours leurs efforts de développement.  Les PMA doivent se concentrer sur la promotion d’une croissance productive, qui est essentielle pour éradiquer la pauvreté, a-t-elle souligné, en précisant que l’industrialisation était un élément clef pour une telle croissance.  Elle a détaillé la contribution de l’ONUDI pour renforcer le potentiel industriel des PMA et développer des chaînes de valeur dans le monde entier.  L’ONUDI a veillé à diversifier ses services techniques aux PMA, en proposant notamment des modes de production plus propres, a assuré sa représentante.

M. SEAN NOLAN, du Fonds monétaire international (FMI), a affirmé que les conflits nationaux expliquaient certaines mauvaises performances économiques et constituaient des obstacles au développement.  La fragilité et l’absence de développement sont des éléments étroitement liés et forment un cercle vicieux.  Le FMI, a-t-il dit, souligne que des gouvernements qui mettent l’accent sur la croissance économique, tels que ceux du Rwanda ou de l’Éthiopie, peuvent obtenir des résultats durables. 

Le représentant du FMI a fait observer que l’environnement économique à venir n’était guère encourageant, la croissance mondiale était décevante et le relèvement de la crise devait prendre plusieurs années.  Les pressions dans les pays riches sont telles qu’une augmentation de l’aide publique au développement (APD) n’est pas envisageable, a-t-il expliqué.

Dans ce contexte, il faut réduire la pauvreté, a soutenu le représentant du FMI.  Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité de maintenir la stabilité macroéconomique, notamment le taux de la dette, et de procéder à un renforcement des capacités des autorités publiques, en particulier celles des autorités fiscales.  De plus, convient-il, le FMI recommande de combler, de façon peu onéreuse, les lacunes en matière d’infrastructures, et d’améliorer les institutions de gestion publique.

Le FMI, pour sa part, s’efforce de renforcer son appui aux États qui tentent d’améliorer leurs systèmes fiscaux, d’appuyer les investissements  dans les PMA et de promouvoir des mesures susceptibles de garantir le développement à moyen et à long termes.  Il cherche à aider les pays fragiles et en situation de conflit, les pays sujets à des catastrophes naturelles ou aux effets des changements climatiques en renforçant la résilience et à faciliter la délivrance de prêts à taux zéro.

M. TAUFIQUR RAHMAN, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a souligné que l’OMC poursuivait son objectif de longue date visant à soutenir les éléments des programmes d’action des pays les moins avancés liés au commerce.  L’accès aux marchés a été amélioré, a-t-il dit, faisant également état d’un meilleur accès des PMA aux échanges des services.  Des efforts ont par ailleurs été entrepris pour faciliter l’adhésion des pays les moins avancés à l’Organisation mondiale du commerce.  Depuis l’adoption du Programme d’action à Istanbul en 2011, six PMA sont ainsi parvenus à adhérer à l’OMC, a-t-il précisé.

M. FEDERICO BONAGLIA, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a indiqué qu’aucune source de financement ne suffira, à elle seule, pour atteindre les objectifs de développement durable.  Il a donc plaidé pour la mobilisation de différentes sources de financement, en particulier les ressources intérieures, dont la bonne collecte passe par une amélioration de l’efficacité de l’administration fiscale.  Il a détaillé l’appui apporté par l’OCDE aux pays les moins avancés pour améliorer leurs capacités de collecte du produit de l’impôt, grâce notamment à des réseaux régionaux mis en place par l’OCDE.  Il a également indiqué que les pays seront désormais traités sur un pied d’égalité au sein du Comité pour les affaires fiscales de son organisation.  En 2015, l’aide publique au développement a atteint 25 milliards de dollars, a-t-il indiqué.  Avant de terminer son intervention, il a fait part de la détermination de l’OCDE à travailler aux côtés des pays les moins avancés pour réaliser les promesses du Programme de développement à l’horizon 2030.

Mme DOROTHY TEMBO,  Directrice executive adjointe du Centre du commerce international (CCI), a dressé un tableau contrasté de la situation économique des pays les moins avancés (PMA), marquée par une diminution globale de leur taux de croissance mais aussi une amélioration de certains indicateurs sociaux.  Elle a ensuite souligné la nécessité d’améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) au sein des PMA, en particulier celles dirigées par des femmes.  Les PME doivent améliorer leur compréhension des normes juridiques, a-t-elle recommandé, avant d’ajouter que le Centre du commerce international les assistait.  Elle a invité les pays les moins avancés à intensifier leurs échanges commerciaux et plaidé pour la suppression des barrières tarifaires en vigueur pour les échanges commerciaux.  L’industrialisation du secteur agricole est un élément vital pour les pays les moins avancés, a-t-elle souligné.   Dans ce domaine également, le Centre du commerce international assure un appui technique.  Avant de conclure, elle a mis l’accent sur  la nécessité de renforcer la coopération Sud-Sud.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA s’ouvre avec un appel à la mobilisation de tous les acteurs du développement

Examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul,
1re & 2e séances plénières – matin & après-midi
DEV/3231

La Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA s’ouvre avec un appel à la mobilisation de tous les acteurs du développement

ANTALYA, Turquie, 27 mai - La Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA) a ouvert ses portes, aujourd’hui à Antalya, sur la côte méditerranéenne de la Turquie, par un appel de responsables de haut niveau du monde entier pour accélérer les progrès réalisés jusqu’ici par ces pays où près d'un milliard de personnes sont confrontées à des défis de développement considérables.

« Il est important de recentrer nos efforts et de les intensifier en vue de réaliser les visions du Programme d’action d’Istanbul », a déclaré à l’ouverture de la Conférence, au nom des pays les moins avancés, le Ministre pour les collectivités locales, le développement rural et les coopératives du Bangladesh, M. Khandker Mosharraf Hossain. 

À cinq ans de l’échéance de la mise en œuvre complète du Programme d’action M. Hossain a souligné la contribution de tous les acteurs -les PMA, l’ONU, la société civile et toute la communauté internationale- pour réaliser ses objectifs ambitieux.

Tout au long de la première journée de la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul, qui se tient jusqu’au 29 mai, les hauts responsables de plusieurs dizaines de pays ont jugé nécessaire de progresser dans plusieurs domaines, tels que la réduction de la pauvreté, le développement des infrastructures, l’accès à l’énergie, l’autonomisation des femmes ou l’emploi, en particulier celui des jeunes.

Présidée par le Ministre turc des affaires étrangères, M. Mevlüt Çavuşoğlu, la Conférence suit de quelques jours à peine le Sommet humanitaire mondial, qui a eu lieu à Istanbul, lequel a attiré l'attention de la planète sur les crises humanitaires, dont beaucoup ont un impact disproportionné sur les populations des pays les moins avancés.  

« Un long chemin reste à parcourir pour les PMA, même si les progrès accomplis depuis l’adoption du Programme d’action en 2011 sont certains », a fait observer M. Çavuşoğlu, qui a insisté sur l’importance du projet de déclaration qui doit être adoptée à l’issue de la Conférence d’Antalya.

L’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul coïncide, ainsi que l’ont relevé la plupart des intervenants, avec le début de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et du Programme d’action d’Addis-Abeba.

Adopté en 2011, il constitue pour les PMA une feuille de route d’une durée de 10 ans visant à appuyer leur développement durable.  Au total, 48 pays sont classés par l’ONU dans cette catégorie, ce qui leur donne droit, notamment, à diverses concessions, parmi lesquelles un accès préférentiel au marché et à une assistance technique spéciale.

L’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui s’exprimait au nom du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a affirmé que les progrès réalisés jusqu’ici par les PMA pour réduire la pauvreté, promouvoir le développement humain et consolider les infrastructures, y compris celles de l’information, des communications et des technologies, avaient été inégalement répartis. 

Pour le Secrétaire général, des efforts doivent être entrepris pour mobiliser des ressources grâce au renforcement des capacités, au développement du secteur privé, à la coopération fiscale internationale et à de meilleures interventions politiques et institutionnelles.  Les partenariats entre les secteurs public et privé, la coopération triangulaire et les coopérations Nord-Sud et Sud-Sud et Nord-Sud sont à ce titre essentiels. 

« Toutes les parties prenantes doivent être conscientes de leur rôle », a ainsi estimé le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Moggens Lykketoft.  « Seuls des efforts concertés pourront nous permettre d’assurer un avenir meilleur pour tous, y compris pour les personnes en marge. » 

Le Groupe des 77 et la Chine, par la voix de la Thaïlande, a appelé tous les partenaires de développement à consacrer 0,2% de leur revenu national brut aux PMA comme ils s’y sont engagés, et à leur allouer 50% de leur aide publique au développement (APD).  Il a également demandé la levée et l’élimination totale des mesures économiques unilatérales imposées aux pays en développement, en particulier aux PMA, lesquelles ont des « effets négatifs » sur leur développement et leur prospérité, ainsi que sur leurs efforts en vue de la radiation de la liste des PMA.

Le représentant des Maldives, pays sorti de cette catégorie il y a cinq ans, a, quant à lui, préconisé avec vigueur un réexamen des critères de radiation de la liste, qu’il a jugés « inadaptés », car ne tenant pas compte de la vulnérabilité de certains des PMA, par exemple leur vulnérabilité face aux effets des changements climatiques.

La liste des PMA est réexaminée tous les trois ans par le Conseil économique et social (ECOSOC), en application des recommandations du Comité des politiques de développement.  Trois critères sont pris actuellement en considération par le Comité: le revenu par habitant, le capital humain et la vulnérabilité économique.

Parallèlement à ce débat avaient lieu tout au long de la journée plusieurs événements portant sur le financement des objectifs de développement durable, les mesures de soutien, l’investissement dans l’agriculture, la mise en œuvre des objectifs de développement durable dans les PMA d’Asie-Pacifique ou la croissance, l’emploi et le travail décent.

La plénière de la Conférence reprendra demain, samedi 28 mai à 10 heures.

Déclarations d’ouverture

M. MEVLÜT ÇAVUŞOĞLU, Président de la Conférence et Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a souligné la nécessité d’assurer le suivi des engagements pris il y a cinq ans pour assister les pays les moins avancés (PMA).  À ce jour, 800 millions de personnes vivent dans les PMA, a-t-il rappelé, en appelant à tirer profit de leur productivité.  Il a déclaré que l’aide aux PMA était cruciale, avant de se dire alarmé par la diminution de l’aide publique au développement.  Les échanges commerciaux doivent être un moteur de la croissance des PMA, a-t-il souligné, en souhaitant que la part des PMA dans les échanges mondiaux soit multipliée par 2 dans les années à venir.  M. Çavuşoğlu a ensuite insisté sur l’importance de remédier au défi de la sécurité alimentaire, de renforcer les capacités technologiques des PMA et de promouvoir dans ces pays une croissance riche en emplois.  Le Ministre a assuré que la Turquie allouait 300 millions de dollars par an aux PMA en vue, notamment, de renforcer leurs capacités technologiques.  Un long chemin reste à parcourir pour les PMA, même si les progrès accomplis depuis l’adoption du Programme d’action en 2011 sont certains, a-t-il dit.  En conclusion, le Président de la Conférence et Ministre des affaires étrangères de la Turquie a mis l’accent sur l’importance du projet de déclaration qui doit être adopté à l’issue de la Conférence d’Antalya.

M. MOGENS LYKKETOFT, Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a rappelé le message du Sommet humanitaire mondial, qui vient d’avoir lieu à Istanbul, en précisant qu’il était l’essence du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 et du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La déclaration politique de la Conférence d’Antalya déterminera ce que l’on pourra faire pour relever les défis auxquels sont confrontés les pays les moins avancés.  Il faut que nous passions davantage de temps à agir et à trouver plus de temps pour régler ces problèmes, a déclaré le Président de l’Assemblée générale.

La déclaration politique fait référence à des engagements, lesquels, s’ils sont mis en œuvre, appuieront ces pays en développement.  C’est en travaillant notamment avec la société civile, le secteur privé et les partenaires en développement que les objectifs pourront être réalisés, a-t-il dit. 

M. Lykketoft a en outre appelé à allouer davantage de ressources, à renforcer l’aide publique au développement (APD) et la coopération Sud-Sud.  Toutes les parties prenantes, a-t-il souligné, doivent être conscientes de leur rôle.  Seuls des efforts concertés pourront nous permettre d’assurer un avenir meilleur pour tous, y compris pour les personnes en marge, a-t-il estimé avant de conclure.

Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui s’exprimait au nom du Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON, a affirmé que les progrès réalisés jusqu’ici par les pays les moins avancés pour réduire la pauvreté, promouvoir le développement humain et consolider les infrastructures, y compris celles de l’information, des communications et des technologies, avaient été inégalement répartis.  Le Secrétaire général rappelle l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, a-t-elle dit. 

De même, a ajouté Mme Clark, le Secrétaire général appelle à renforcer les capacités des PMA et à mobiliser d’autres sources de financement.  Des efforts doivent être entrepris pour mobiliser des ressources grâce au renforcement des capacités, au développement du secteur privé, à la coopération fiscale internationale et à de meilleures interventions politiques et institutionnelles.  Pour M. Ban, a-t-elle ajouté, les partenariats entre les secteurs public et privé, la coopération triangulaire et les coopérations Nord-Sud, Sud-Sud et Nord-Sud doivent jouer également leur rôle. 

Dans la déclaration lue par l’Administratrice du PNUD, le Secrétaire général appelle aussi à faciliter la circulation des échanges et l’accès aux marchés.  Il souligne également l’importance de l’accès à la technologie pour les PMA.  Il rappelle ainsi avoir établi le Conseil d’administration de la Banque de technologie, en espérant qu’il sera pleinement opérationnel d’ici à 2017.

Mme Clark a ensuite mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, en faisant ainsi état des initiatives et efforts engagés par le PNUD en faveur des 48 PMA.  Il sera très important à l’avenir, a estimé l’Administratrice du PNUD, de tirer pleinement parti des synergies et des complémentarités qui existent entre le Programme d’action d’Istanbul et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Appuyer les PMA est au cœur des différents mandats des organismes des Nations Unies, a assuré Mme Clark en conclusion.

M. ABDOULAYE BIO-TCHANÉ, Ministre d’État chargé du plan et du développement du Bénin et ancien Président du Groupe des PMA, a assuré que les pays africains prenaient en main leur destin mais qu’ils devaient bénéficier du savoir-faire des pays développés. Notant l’importance de la présente Conférence, il a plaidé pour des ajustements dans la mise en œuvre des programmes internationaux afin qu’ils bénéficient pleinement aux PMA. Il faut apporter des modifications aux mesures de mise en œuvre  du Programme d’action d’Istanbul en vue de favoriser les synergies, a-t-il dit.  Le nouveau Président du Bénin, a indiqué M. Bio-Tchané s’est engagé à autonomiser les femmes, à promouvoir les emplois des jeunes,  à favoriser une croissance plus stable et inclusive, à garantir l’état de droit et à assurer le bien-être de la population. Ces dernières années, l’Afrique a fait montre de résilience et mis en œuvre des réformes audacieuses, a-t-il déclaré, avant d’insister, en conclusion, sur l’importance que la population touche désormais les dividendes de telles réformes.

« Nous savons tous que les pays les moins avancés, en raison de leurs faiblesses structurelles, sont le plus souvent les plus vulnérables aux crises régionales, nationales ou internationales », a déclaré M. KHANDKER MOSHARRAF HOSSAIN, Ministre pour les collectivités locales, le développement rural et les coopératives du Bangladesh, au nom des pays les moins avancés. En tant que groupe, les pays les moins avancés ont enregistré un taux de croissance moyen de 7% lors de la première décennie de ce millénaire, bien que ce taux ait chuté depuis cette date de manière significative.  Il n’est pas sûr qu’ils puissent retrouver un sentier de croissance élevée, a-t-il fait remarquer, en précisant que nombre de ces pays subissaient les conséquences de catastrophes naturelles, de crises sanitaires et de chocs économiques.  Il a aussi noté les obstacles importants auxquels les PMA en proie à un conflit ou émergeant d’un conflit doivent faire face.

« Dans le contexte de l’adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui reconnaît le besoin d’un traitement préférentiel et différentiel des PMA par la communauté internationale, il est important de recentrer nos efforts et de les intensifier en vue de réaliser les visions du Programme d’action d’Istanbul », a estimé M. Hossain, avant de se féliciter de l’accord obtenu sur un projet de déclaration politique à l’issue de cette Conférence d’examen de mi-parcours.  Cette déclaration, a-t-il indiqué, traite de manière équilibrée les piliers du développement durable, à savoir économique, social et environnemental.

Le Ministre a ensuite insisté sur les principales préoccupations des PMA, la première étant l’insuffisance de l’aide publique au développement.  Il a espéré que la cible de 0,20% du revenu national brut consacré à l’APD sera bientôt atteinte, avant de mettre l’accent sur l’importance de la mobilisation des ressources intérieures pour le développement des PMA.  Il a indiqué que les PMA accordaient la plus grande importance à la mobilisation de ces ressources, l’appui de la communauté internationale demeurant néanmoins vital en raison de l’étroitesse de leur base fiscale et de leurs faiblesses structurelles.  Il a ensuite appelé tous les pays développés et tous les pays en développement en mesure de le faire de ménager un accès en franchise de droits aux produits de tous les PMA.  Il est important de mettre en œuvre des règles d’origine des produits qui soient en faveur des PMA, a-t-il souligné, en soutenant que les mesures précitées permettraient aux PMA de doubler leurs échanges internationaux.  M. Hossain a appelé à éliminer toutes les mesures économiques unilatérales qui frappent les pays en développement, y compris les PMA, avant d’insister sur l’importance des transferts de technologie en vue d’une transformation structurelle de ces pays.  Il est également de notre responsabilité que les revenus envoyés par les travailleurs migrants bénéficient pleinement à leurs familles, en souhaitant que les frais de transactions soient réduits et n’excèdent pas 3% de la somme transférée.

« Il est crucial que la catégorie des PMA soit reconnue par toutes les entités onusiennes », a-t-il dit, avant de demander que ces pays disposent d’une voix forte au sein des instances chargées de la gouvernance économique internationale.  Tout en rappelant qu’il ne restait plus que cinq ans dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, M. Hossain a souligné la contribution de tous les acteurs –les PMA, l’ONU, la société civile, la société civile et toute la communauté internationale– pour réaliser les objectifs ambitieux de ce Programme d’action.

M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Ministre des affaires étrangères du Tchad et Président du Conseil exécutif des ministres de l’Union africaine, a rappelé que sur les 48 pays les moins avancés, 33 étaient en Afrique.  L’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba avait marqué l’an dernier une étape cruciale dans la recherche des objectifs suivis par les PMA. 

Les PMA, a-t-il dit, se doivent de mettre en place des politiques cohérentes.  C’est dans cette perspective que l’Union africaine a adopté et mis en œuvre l’Agenda 2063.

La communauté internationale doit prendre ses responsabilités pour appuyer les PMA.  Plus que d’aide, les PMA ont besoin d’équité, de justice, de solidarité, d’investissements et d’accompagnement, a estimé M. Mahamat.

Le Ministre a rappelé que les pays africains étaient confrontés au terrorisme, à la criminalité transfrontalière et aux trafics de tout genre.  Il a souligné qu’ils essayaient individuellement et collectivement de se mobiliser pour y faire face, en énumérant différentes mesures et initiatives régionales et sous-régionales prises en ce sens.  Une attention particulière doit être accordée aux pays du Sahel, qui consacrent une part importante de leurs ressources à assurer leur sécurité au détriment du développement, a-t-il souhaité avant de conclure.

M. NEVEN MIMICA, Commissaire chargé de la coopération internationale et du développement de l’Union européenne, a plaidé pour un traitement préférentiel des PMA et salué les progrès accomplis afin de sortir de cette catégorie.  L’Union européenne appuie une sortie sans heurt et s’engage à assister la moitié de ces PMA, a-t-il dit.  Reconnaissant la lenteur des progrès enregistrés jusqu’à présent, il a indiqué que les accords conclus en 2015 à Addis-Abeba, Paris et New York devraient permettre de remettre les PMA sur la bonne voie.  L’Union européenne est déterminée à traduire ses engagements en faveur des PMA par des mesures concrètes, a-t-il affirmé.  L’Union européenne, qui est le principal bailleur de fonds des PMA, veillera à consacrer 0,2% de son revenu brut consacré à l’APD en faveur de ces pays d’ici à 2030, ce qui représentera le double du montant actuel.  Le représentant a également indiqué que l’Union européenne assurait un accès en franchise de droits et sans quotas des produits des PMA, sauf en ce qui concerne les armes.  Pour la période 2014-2020, l’Union européenne consacrera 14 milliards à la lutte contre les changements climatiques qui, a-t-il rappelé, frappent de manière disproportionnée les PMA.  « Notre attachement aux PMA reste aussi solide que jamais », a tenu à préciser le délégué avant de conclure.

Mme SRI MULYANI INDRAWATI, Directrice de gestion et Chef des opérations de la Banque mondiale, qui représentait le Président du Groupe de la Banque mondiale, a dit que les pays les moins avancés avaient un immense potentiel pour la prospérité mondiale.  Elle a ainsi énuméré les différentes et mesures prises par l'Association internationale de développement (IDA), laquelle a pour mission d'aider les pays les plus pauvres du monde.

Mme Indrawati a souligné que 700 millions de personnes vivaient dans la pauvreté, confrontées à une économie mondiale qui s’affaiblit, aux effets des changements climatiques qui menacent de jeter 100 autres millions dans la précarité, aux menaces de déstabilisation géopolitiques.  Des mesures plus vigoureuses doivent être prises pour stimuler l’investissement en faveur des PMA car, a-t-elle soutenu, cela contribue à réduire la pauvreté.

Les PMA représentent 12% de la population mondiale, mais ne génèrent que moins de 2% des richesses mondiales, a-t-elle fait observer.  Mme Indrawati a ainsi appelé la communauté internationale à appuyer l’Association internationale de développement et à la doter de ressources suffisantes pour aider les pays les moins avancés à progresser vers la voie du développement durable.

M. GAURI PRADHAN, Coordonnateur international de l’Observatoire des PMA, a reconnu la lenteur des progrès accomplis par les PMA depuis 2011.  Le contexte économique international défavorable et la mise en œuvre insuffisante des engagements souscrits par les partenaires de développement n’ont pas permis d’apporter une transformation structurelle des PMA afin d’éradiquer la pauvreté, a-t-il fait remarquer.  M. Pradhan a également insisté sur l’acuité des défis que posent la persistance des conflits dans ces pays et les changements climatiques.  « S’il n’y a pas d’amélioration des perspectives des PMA, il sera difficile d’atteindre l’objectif de sortie de la moitié des PMA de cette catégorie d’ici à 2020 », a-t-il mis en garde.  La déclaration du Forum de la société civile pour les PMA, qui sera adoptée le 28 mai, reflétera ces préoccupations, a-t-il indiqué.  M. Pradhan a ensuite appelé les PMA et leurs partenaires de développement à s’engager en faveur d’un authentique partenariat global pour le développement.  « Les PMA doivent être au centre de la coopération pour le développement si nous voulons vraiment un monde de paix, de progrès et de prospérité ».  La redevabilité et la transparence à tous les niveaux -national, régional et international- sont des éléments clefs pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, a souligné M. Pradhan.

M. ÖMER CIHAD VARDAN, Président du Conseil des relations étrangères économiques de la Turquie, a rappelé que cet organisme représentait le secteur privé créé en 1986 et était présent dans 126 pays différents.  Il a pour mandat, a-t-il précisé, d’assister  les pays les moins avancés dans la réalisation des objectifs de développement. 

Il a également rendu compte du Forum du secteur privé organisé hier.  Ce dialogue a notamment permis de conclure qu’au lieu de considérer les PMA comme des pays pauvres et faibles, il convenait plutôt de miser sur le potentiel important qu’ils représentent.  Investir dans les PMA, ce n’est pas une question de charité, mais une initiative intelligente, a-t-il également été dit lors de ce Forum, a affirmé M. Vardan. 

Déclarations

M. JOSEPH NYUMA BOAKAI, Vice-Président du Libéria, a détaillé les mesures prises par son pays pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul, citant notamment le lancement en 2012 d’un programme pour la transformation du Libéria.  Il a néanmoins reconnu que les conséquences de l’épidémie à virus Ebola et la baisse des cours des produits de base avaient entravé cette mise en œuvre.  Le Vice-Président a affirmé que son pays s’était attaché à instaurer un environnement favorable aux investisseurs internationaux et aux entreprises locales afin d’améliorer la compétitivité de l’économie.  Il a également cité, parmi les autres priorités de son pays, le développement des infrastructures de transport, en particulier dans la partie sud-est du pays, et le renforcement du secteur agricole afin d’améliorer sa compétitivité et de garantir la sécurité alimentaire.  Le Libéria, qui renaît des cendres d’un conflit prolongé et qui émerge d’une épidémie meurtrière, est plus déterminé que jamais à atteindre ses objectifs de développement, a assuré M. Boakai.

M. KWESİ BEKOE AMİSSAH ARTHUR, Vice-Président du Ghana, a affirmé que la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA avait lieu à un moment critique pour de nombreux pays, dans un contexte économique mondial instable et de montée de l’insécurité, en particulier du terrorisme.  Les initiatives d’intégration régionales axées sur le développement peuvent compenser les initiatives individuelles, a-t-il expliqué, en précisant que les PMA possédaient d’immenses ressources humaines et naturelles pour apporter leur contribution à la prospérité mondiale.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le Programme d’action d’Addis-Abeba et l’Agenda 2063 de l’Union africaine représentent un nouvel engagement pour lutter contre l’augmentation des inégalités extrêmes, la pauvreté et les effets des changements climatiques, a-t-il déclaré.  Le Vice-Président a souligné que le Ghana avait pris des initiatives pour veiller à ce que ces objectifs soient intégrés dans les différentes politiques nationales en faveur du développement durable du pays.   

Mme SAARA KUUGONGELWA-AMADHILA, Namibie, a rappelé que deux tiers de la population des PMA vivaient dans des zones rurales où la pauvreté est grande et les infrastructures insuffisantes.  Le développement rural sera crucial pour la réalisation des objectifs de développement de ces pays, a-t-elle dit, avant de demander un appui « adéquat » de la communauté internationale.  Elle a indiqué que le règlement des défis auxquels font face les PMA exigera de ces derniers une volonté politique forte et un appui sans faille de la communauté internationale, notamment en ce qui concerne la mobilisation des ressources.  Elle a également plaidé pour une meilleure intégration des PMA au sein de l’économie mondiale, grâce notamment à une facilitation d’accès de leurs produits aux marchés internationaux.  Il est important également d’appuyer la coopération Sud-Sud, a souligné Mme Kuugongelwa-Amadhila, avant d’ajouter que la Namibie était pleinement engagée en faveur de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Enfin, elle a plaidé pour la bonne mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat et pour une augmentation, à cette fin, de l’appui financier aux pays en développement.

M. KAMAL THAPA, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Népal, a affirmé que la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul représentait un défi.  Il a plaidé pour assurer sa mise en œuvre de façon cohérente et en synergie avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et d’autres accords internationaux conclus l’an dernier.  Selon le Vice-Premier Ministre, les efforts nationaux doivent être complétés par des mesures internationales d’appui pertinentes dans tous les domaines clefs, y compris l’aide publique au développement (APD), les investissements, le commerce et les transferts de technologie.

Le Népal a déployé tous les efforts nécessaires pour appliquer le Programme d’action d’Istanbul, lequel, a-t-il dit, a été intégré dans les programmes nationaux de développement.  Il a indiqué que les tremblements de terre d’avril et de mai 2015 avaient affecté la totalité de l’économie népalaise, le coût de la reconstruction étant estimé à 8,3 milliards de dollars.  Cette reconstruction a commencé avec la certitude qu’avec un appui international soutenu et renforcé, a-t-il dit, le pays progressera mieux et de manière plus intelligente.  De même, avec la promulgation d’une Constitution inclusive et progressiste en septembre 2015, le Népal est entré dans une nouvelle ère de confiance et de développement national, a-t-il assuré.

M. ZİAD ABU AMR, Vice-Premier Ministre de l’État de Palestine, a tout d’abord salué l’appui apporté par les pays les moins avancés (PMA) à la lutte légitime du peuple palestinien.  Il a ensuite plaidé pour que les PMA puissent bénéficier d’une assistance technique afin de réaliser la mise en œuvre  des objectifs du développement.  Les infrastructures nationales doivent ainsi être renforcées.  La communauté internationale doit assister les PMA à éliminer les obstacles qui pourraient entraver la mise en œuvre du Programme de développement à horizon 2030, a insisté le Vice-Premier Ministre.  Cela exige des pays développés qu’ils honorent leurs engagements financiers, s’agissant notamment de l’APD et de l’aide visant à atténuer les conséquences des changements climatiques.  Il a ensuite mis l’accent sur les progrès socioéconomiques enregistrés par la Palestine, malgré le défi majeur que constitue l’occupation israélienne.  Le taux d’analphabétisme en Palestine, s’est-il indigné, est proche de zéro.  Même si la Palestine n’est pas un bailleur de fonds, elle a cependant mis en place une agence pour la coopération internationale afin de contribuer aux efforts visant à renforcer les capacités des PMA, a assuré le Vice-Premier Ministre avant de conclure.

M. MANASSEH MAELANGA, Vice-Premier Ministre des Îles Salomon, a affirmé que le Programme d’action d’Istanbul coïncidait avec le début de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement pour le développement.  Il a souligné que les objectifs et priorités du Programme d’action d’Istanbul avaient été traduits dans la Stratégies nationale de développement 2016-2030 de son pays. 

Pour le Vice-Premier Ministre, les effets des changements climatiques et les catastrophes naturelles, associées à d’autres questions émergentes, continuaient de représenter une menace pour le développement durable des pays les moins avancés, dont le sien.  Il a ainsi souligné la nécessité de leur accorder de plus amples ressources affectées à l’atténuation des crises et au renforcement de la résilience. 

M. MOTHETJOA METSİNG, Vice-Premier Ministre du Lesotho, a insisté sur les efforts concertés de son pays pour sortir de la catégorie des PMA.  L’adoption du Programme d’action d’Istanbul a coïncidé avec le lancement de notre Plan national stratégique de développement, a-t-il dit, avant d’insister sur les progrès significatifs accomplis depuis 2011, dont l’augmentation des échanges commerciaux du Lesotho.  Le Gouvernement du Lesotho s’est engagé à mobiliser le secteur privé afin d’élaborer des stratégies de promotion d’une croissance riche en emplois, a-t-il assuré.  Le taux d’alphabétisation a augmenté, ainsi que le taux de scolarisation secondaire.  Le déclin du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 117 à 85 pour 1 000, a également rappelé le Vice-Premier Ministre. Saluant le soutien précieux des partenaires de développement du Lesotho, M. Mothetjoa Metsing a affirmé que la compétitivité de son pays était limitée par son enclavement géographique, alors que la sécheresse persistante avait conduit à une augmentation du prix des produits de base.  Le Lesotho procède actuellement à l’examen de son prochain plan national de développement afin d’intégrer les objectifs de développement durable et de mettre en œuvre avec une volonté accrue le Programme d’action d’Istanbul sur les pays les moins avancés, a conclu le Vice-Premier Ministre du Lesotho.

M. ÉDOUARD NDUWIMANA, Vice-Président du Président de l’Assemblée nationale du Burundi, a souligné que la Conférence offrait une excellente occasion aux pays les moins avancés et à leurs partenaires techniques et financiers pour réaffirmer leurs engagements de travailler vers un objectif commun, qui est d’éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, tout en mettant l’accent sur la coopération internationale comme étant un élément central et critique pour traiter des goulots d’étranglement du développement économique et des lacunes de ces pays.

Le soutien inconditionnel des pays partenaires et de la communauté internationale dans la mise en œuvre des axes stratégiques s’avère incontournable et essentiel pour mieux éliminer la pauvreté dans un esprit d’ouverture qui ne laisse personne de côté.  Il a noté l’importance du respect de l’appropriation nationale dans le processus concernant la mise en œuvre des engagements des partenaires.  Par ailleurs, M. Nduwimana a appelé à investir massivement en faveur de la jeunesse, et surtout en faveur des jeunes filles, à travers une éducation professionnelle ciblée pour faire des jeunes des acteurs de la paix et du développement et les retirer des griffes des politiciens qui les manipulent à des fins politiques.

M. ARDALAN SHEKARABI, Ministre pour l’administration publique de la Suède, a indiqué que son pays se tenait fermement aux côtés des pays les moins avancés (PMA).  La Suède est l’un des principaux donateurs des PMA et leur consacre, chaque année, 0,3% de son revenu national brut, a-t-il dit, avant d’appeler les pays développés à suivre l’exemple et à honorer leurs engagements financiers.  Il a ensuite plaidé pour des échanges commerciaux internationaux plus équitables, en insistant sur un accès en franchise de droits et sans quotas des produits des PMA.  Au titre de la lutte contre les changements climatiques, M. Shekarabi a indiqué que cette année, la Suède allait doubler son aide publique au développement, en particulier en faveur des PMA.  « Nous avons besoin d’un engagement mondial en faveur de la lutte contre les inégalités, entre les pays et au sein des pays », a-t-il affirmé, en soulignant la contribution que pourrait apporter à cette fin la Banque technologique basée en Turquie.  Le Ministre a également plaidé pour la mise en place de politiques responsables visant à répondre aux besoins spécifiques des PMA.  « Nous devons également nous engager à faciliter la transition des pays ayant quitté la catégorie des PMA grâce à des arrangements adéquats », a-t-il dit.  « Nous avons promis de ne laisser personne de côté. »

M. LYONPO DAMCHO DORJI, Ministre des affaires étrangères du Bhoutan, a affirmé que l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul coïncidait avec le début de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il a estimé que des transformations importantes doivent avoir lieu d’ici à 2030 au sein des pays les moins avancés.  Le Bhoutan a intégré les objectifs du Programme d’action d’Istanbul dans ses plans nationaux de développement et réalisé, à travers la mise en œuvre de ce Programme, des progrès économiques et sociaux importants dans des domaines prioritaires.

Le Ministre a indiqué que le Bhoutan poursuivait l’objectif de sortie de la catégorie des PMA.  En mars 2015, a-t-il expliqué, le Comité des politiques de développement a jugé pour la première fois le Bhoutan éligible, le pays ayant réuni les critères du capital humain et du revenu par habitant.  En revanche, a-t-il ajouté, le pays est encore loin de remplir le critère de la vulnérabilité économique.  La sortie de la catégorie des PMA doit être considérée dans le contexte plus large de la réalisation du Programme d’action d’Istanbul et du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que des objectifs de développement durable, a-t-il recommandé avant de conclure.

M. OTINIELU TAUTELEIMALAE TAUSI, Président du Parlement de Tuvalu, a exhorté les partenaires de développement des PMA à honorer leurs engagements au titre de l’aide publique au développement et à faciliter les efforts de ces pays et des petits États insulaires en développement visant à atténuer les conséquences des changements climatiques.  De leur côté, les PMA doivent instaurer la stabilité sur leur territoire grâce à une bonne gouvernance, a-t-il souligné, en faisant remarquer que cette stabilité était essentielle pour attirer les investissements étrangers.  Les PMA doivent également assurer l’égalité entre les sexes et faire en sorte que tous les citoyens puissent participer à la vie du pays, a-t-il estimé.

Le Siège de l’ONU à New York ne doit pas avoir le monopole de l’action en faveur des PMA car, a-t-il précisé, les cinq commissions régionales de l’ONU doivent voir leur rôle renforcé afin qu’elles puissent faciliter la mise en œuvre des accords internationaux sur le développement durable, y compris les Orientations de Samoa.  Le Président a plaidé pour une décentralisation maximale de la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030, afin de conférer à ce Programme une véritable portée transformatrice.  Les PMA doivent être soutenus dans cette mise en œuvre.  Avant de conclure, le Président du Parlement de Tuvalu a attiré l’attention sur les graves conséquences des changements climatiques pour ces pays et les petits États insulaires en développement, en insistant sur la nécessité de respecter la cible d’une augmentation de la température mondiale d’1,5 degré.

M. SAMURA M. W. KAMARA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a souligné les éléments essentiels que constituent une paix durable, une bonne gouvernance, l’état de droit et la sécurité, des institutions efficaces et une appropriation par les autorités locales, l’autonomisation des femmes et la lutte contre le chômage des jeunes.

En tant que pays sortant d’un conflit, la Sierra Leone accorde une grande importance importante à une transition sans heurts de la guerre vers la paix, a assuré le Ministre.  La Sierra Leone est passée d’un pays inscrit à l’ordre du jour du Conseil de sécurité à un pays qui a réussi à tirer les enseignements pour s’écarter de la guerre et s’orienter vers la paix et le développement.  Il est impossible de réaliser le développement sans la paix, tout comme la paix ne peut être établie sans le développement, a-t-il tenu à rappeler.  C’est pourquoi, il faut s’attaquer vigoureusement à la pauvreté, a-t-il a insisté, en appelant à engager des efforts concertés avec le soutien de l’ensemble de la communauté internationale.  Exprimant les craintes de son pays face à la diminution de l’aide publique au développement (APD), il a souhaité que les pays développés respectent leurs engagements à cet égard.

M. ERNESTO MAX TONELA, Ministre de l’industrie et du commerce du Mozambique, a mentionné les priorités de son gouvernement, parmi lesquelles l’instauration d’un environnement favorable à la création de micro, petites et moyennes entreprises; à la promotion des investissements nationaux et internationaux et l’édification d’infrastructures de base.  Au titre des progrès enregistrés jusqu’à présent, le Ministre a cité l’élargissement des services sociaux, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé, une plus grande égalité entre les sexes ou bien encore le renforcement de l’état de droit.  Pour les années à venir, le Mozambique veillera notamment à diversifier son économie afin de la rendre moins dépendante des cours des produits de base, à promouvoir le secteur des petites et moyennes entreprises, à attirer davantage des investisseurs étrangers et à doter ses jeunes des compétences nécessaires à la réalisation de leur potentiel.  En conclusion, M. Tonela a estimé que les objectifs du Programme d’action d’Istanbul ne pourront être atteints que si les efforts nationaux et régionaux des PMA sont appuyés par les partenaires de développement.

M. OMAR HAMIDOU TCHIANA, Ministre des transports du Niger, a rappelé l’objectif de son pays de sortir de la catégorie des PMA d’ici à 2020.  La création de plans pour les jeunes, pour l’agriculture, le développement des infrastructures de transport et la promotion de la résilience ont été au centre des priorités du Président de la République, a-t-il dit.

Le Ministre a mis l’accent sur les problèmes de sécurité rencontrés par son pays, avec la menace que constitue par exemple l’organisation terroriste Boko Haram ou les trafics en tout genre qui ont fait augmenter de 10 fois les dépenses budgétaires en faveur de la défense.  M. Tchiana s’est félicité du projet de document final, même si celui-ci n’a pas pris en compte toutes les préoccupations du pays.  Il a ensuite souligné l’importance de l’établissement d’une banque agricole des PMA et d’un mécanisme d’atténuation des crises et de renforcement de la résilience.

Mme MOUNIA MESLEM AMER, Ministre de la solidarité nationale, de la famille et de la condition des femmes de l’Algérie, a déclaré que les PMA souffraient davantage des crises économiques car ils n’ont pas les moyens de les atténuer.  Les résultats économiques encourageants des PMA, a-t-elle fait remarquer, ne doivent pas occulter le fait que leur nombre a augmenté et que la mise en œuvre du programme d’action d’Istanbul n’est pas à la hauteur des attentes.  Mme Meslem Amer a pointé les facteurs internes qui font obstacle au développement économique des PMA, tels que le déficit budgétaire et la persistance de la pauvreté.  La Ministre a plaidé pour des efforts concertés dans un cadre de coopération agréé par tous et souligné la pertinence du Programme  d’Action adopté à Addis-Abeba en juillet dernier.  L’APD pour les PMA a diminué en 2014, a-t-elle fait observer, en précisant que huit pays seulement parmi les bailleurs de fonds avaient atteint la cible de 0,15% de leur revenu national en faveur de l’APD pour les PMA.  En 2011, ce nombre était de 10.

C’est pourquoi, la Ministre a appelé les pays développés à honorer leurs engagements afin de garantir une aide constante aux PMA.  La crise ne doit pas être un prétexte pour s’y soustraire, a-t-elle dit, en soulignant que l’APD était un élément clef de l’élimination de la pauvreté.  Mme Meslem Amer a également mis l’accent sur le fait que les échanges commerciaux des PMA demeuraient insuffisants.  La coopération Nord-Sud doit rester la base de la coopération internationale, a-t-elle estimé, tout en considérant que les coopérations Sud-Sud et triangulaire avaient un rôle complémentaire.  L’Algérie a effacé la dette de 16 pays à hauteur de 1,4 milliard de dollars, s’est félicitée Mme Meslem Amer.  Avant de conclure, elle a souhaité que la déclaration finale de la Conférence d’Antalya réaffirme l’engagement d’améliorer la vie des personnes vivant dans des conditions inacceptables.

M. LEJEUNE MBELLA MBELLA, Ministre des relations extérieures du Cameroun, a affirmé que depuis 2008, à savoir le début de la crise économique, les vulnérabilités structurelles des PMA n’avaient cessé d’augmenter.  Depuis 2014, a—t-il ajouté, des conditions extérieures moins favorables auxquelles se sont ajoutées les épidémies et les catastrophes naturelles dues au réchauffement climatique sont venues grever davantage les économies des PMA.  Beaucoup reste à faire, a-t-il fait remarquer, en précisant qu’à ce jour, 30% de la population mondiale souffrent de la faim et de la malnutrition vivait en effet dans les pays les moins avancés.

Le Plan d’action d’Istanbul n’a pas encore été complètement intégré dans les stratégies nationales de développement des PMA, a-t-il noté, en observant en outre un retard dans l’engagement des partenaires à soutenir les efforts des PMA à travers des investissements structurants d’envergure.  Le Ministre a appelé à agir sur différents fronts simultanément: renforcer la coopération Sud-Sud et l’assistance technique, mobiliser les ressources financières nationales au service du développement, accroître l’investissement direct étranger, favoriser l’intégration des PMA au système international de commerce.

M. WAHI TAHA ABDULLAH AMAN, Ministre des travaux publics et des autoroutes du Yémen, a rappelé les grands accords internationaux qui ont jalonné l’année écoulée.  Le partenariat avec les PMA est dans l’intérêt de ces pays mais aussi de la communauté internationale, a-t-il dit, en soulignant le potentiel économique de ces pays.  Il a indiqué que l’élimination de la pauvreté permettra de rendre les jeunes moins perméables aux voix des extrémistes religieux.  Le Ministre a  ensuite insisté sur le rôle des jeunes yéménites qui ont réussi « à se débarrasser de la famille corrompue qui gouvernait le Yémen depuis trois décennies ».  Le dialogue national qui s’est instauré répondait aux aspirations des Yéménites mais allait à l’encontre des intérêts de petits partis corrompus qui, avec l’appui de puissances régionales, ont pris le pouvoir, a-t-il expliqué.  Le Ministre a ensuite rappelé que son gouvernement avait dû agir de manière résolue pour, avec l’appui du Conseil de coopération du Golfe, mettre en déroute les rebelles.  Ces derniers ont commis des actes terroristes et sont responsables, par leurs attaques des infrastructures, de l’insécurité alimentaire qui frappe de nombreux Yéménites.  Soulignant, avant de conclure, le fardeau que les PMA ont à porter, il a lancé un appel pour un accroissement de l’APD.

M. KAMAL ALDEEN HASSAN ALI, Ministre de la coopération internationale du Soudan, a rappelé l’importance de cette Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul sur les PMA qui a lieu quelques mois après l’adoption des objectifs de développement durable.  Le Ministre a déploré les mesures de sanctions unilatérales imposées à son pays depuis 1997 qui ont eu une incidence grave sur ses efforts de développement.  Le Gouvernement du Soudan a établi un nouveau dialogue entre tous les partis et mis en place un environnement politique sûr qui a permis le bon déroulement des électionsLe pays dispose également de ressources formidables, de terres fertiles et des minerais, a-t-il ajouté, en invitant notamment la communauté internationale à appuyer l’adhésion du Soudan à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

« L’application du Programme d’action d’Istanbul a permis à l’économie sénégalaise de connaître un regain  de dynamisme », a déclaré  M. MAME MBAYE NIANG, Ministre de la jeunesse du Sénégal, avant d’insister sur certaines avancées sectorielles.  Le taux de croissance du PIB réel est passé de 1,7% en 2011 à 6,5% en 2015, alors que le volume des dépenses publiques destinées aux secteurs sociaux est passé de 416 à près de 800 milliards.  Il a néanmoins convenu que l’investissement dans le capital humain n’était pas encore à la hauteur des besoins de l’économie.  Il a rappelé que le Sénégal a atteint l’objectif de parité à l’école primaire et mis en place une loi instituant la parité entre les hommes et les femmes.  Le représentant a ensuite plaidé pour le développement de politiques de résilience face aux risques de catastrophes et les changements climatiques, des transferts de technologies et la mise en place d’une gouvernance mondiale propice au développement. Rappelant que la faible mobilisation des ressources nationales, la baisse des revenus à l’exportation et le fardeau de la dette extérieure continuaient d’affecter les PMA, M. Niang a souligné le rôle primordial du financement international public.  Concernant la question de l’APD, les partenaires des PMA devraient, a-t-il préconisé, jouer un rôle plus proactif et adopter des mesures visant à garantir une meilleure prévisibilité des flux.

M. NARSON RAFIDIMANANA, Ministre chargé des projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement de Madagascar, a appelé à renforcer l’orientation des exportations des produits transformés et à développer l’industrialisation pour permettre aux pays les moins avancés de s’insérer dans les chaînes de valeurs internationales.  Il a expliqué que Madagascar, un pays principalement agricole, a misé sur l’industrialisation rurale qui vise la majorité de la population tout en développant les valeurs ajoutées nationales.

À la sortie d’une longue crise, avec son retour à l’ordre constitutionnel et dans sa politique de relance économique, a-t-il expliqué, Madagascar a réalisé un plan national de développement doté d’un programme de mise en œuvre dont les priorités et les processus d’élaboration sont en phase avec le Programme d’action d’Istanbul.  Il a, entre autres, souligné la bonne gouvernance, l’importance du développement des infrastructures, y compris l’énergie, le rôle primordial du secteur privé, des femmes et des jeunes, le développement de la production agricole et des exportations.

M. YINAGER DESSIE BELAY, Commissaire au Plan de l’Éthiopie, a insisté sur les progrès encourageants enregistrés par son pays dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  La croissance du PIB en termes réels pour la période 2011-2015 a été de 10, soit 1% en moyenne, ce qui dépasse l’objectif d’au moins 7%.  Il a ensuite mentionné les défis que le pays doit relever, parmi lesquels un taux d’inflation élevé, la baisse des cours des produits de base et la sécheresse.  Sans des efforts concertés supplémentaires, il sera impossible pour l’Éthiopie d’atteindre les cibles retenues par le Programme d’action pour les cinq prochaines années, a-t-il affirmé.  Le Commissaire au Plan a appelé à la mise en œuvre de mesures concrètes visant à renforcer les capacités productives des PMA en améliorant, notamment, les infrastructures, en procédant à des transferts de technologie ou bien encore en remédiant aux défis posés par les changements climatiques.  L’Éthiopie fait face à l’une des pires sécheresses de son histoire, avec 10,2 millions d’habitants souffrant d’insécurité alimentaire.  Grâce à l’appui de ses partenaires, le pays fait face à cette crise de manière efficace dans le souci de préserver les vies humaines, a-t-il affirmé.  En conclusion, M. Dessie Belay a souligné que l’Éthiopie était déterminée à réaliser les cibles retenues par le Programme d’action d’Istanbul d’ici à 2020.

M. MARIO GIRO, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Italie, a affirmé que son pays, tenu par des impératifs de solidarité, était aux avant-postes des défis mondiaux que subissent notamment les pays les moins avancés.  Il a assuré que l’Italie se tenait aux côtés des PMA, leur ayant notamment consacré en 2015 plus de 460 millions d’euros pour des projets concernant les domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement ou le renforcement des infrastructures.  Le Ministre a également jugé qu’il est temps d’étudier la faisabilité d’une plateforme de l’énergie pour l’Afrique, en particulier les énergies renouvelables.

M. KHAMLIEN PHOLSENA, Ministre adjoint à la planification et aux investissements de la République démocratique populaire lao, a rappelé que la moitié de la population vivant dans des PMA, soit 450 millions de personnes, vivait avec moins de 1,25 dollar par jour.  Aujourd’hui, 252 millions de personnes souffrent de la faim.  Au regard des besoins spécifiques des PMA, M. Pholsena a insisté sur l’appui particulier que doit leur apporter la communauté internationale.  « Il est crucial que les engagements politiques trouvent leur traduction sur le terrain en prenant en compte le besoin d’un traitement préférentiel et différentiel des PMA ».  Sur la période 2011-2015, le taux de croissance a été en moyenne de 7,% par an, permettant ainsi une réduction de 23% du taux de pauvreté, un renforcement des infrastructures et une amélioration des soins de santé, et le nombre d’hôpitaux et de dispensaires a augmenté.  Le Ministre adjoint a rappelé ensuite les défis que son pays doit relever, citant notamment une distribution équitable des fruits de la croissance et des disparités grandissantes entre zones rurales et urbaines.  La sortie de la catégorie des PMA est un objectif de long terme fondamental depuis les années 2000, a-t-il estimé.  Son pays a enregistré des résultats encourageants jusqu’à présent et pourrait atteindre, si le rythme se poursuit, la cible relative au développement du capital humain en 2018, a assuré M. Pholsena.

M. CHRISTIAN REBERGEN, Vice-Ministre de la coopération internationale des Pays-Bas, a affirmé que les pays les moins avancés étaient confrontés à des difficultés considérables qui entravent énormément leur potentiel de croissance, citant en particulier la lutte pour l’eau.  Si l’aide publique au développement (APD) est indispensable, elle n’est pas suffisante, a-t-il souligné.  Il faut, a-t-il suggéré, trouver de nouvelles formes de financement.  Les Pays-Bas ont, par exemple, créé un fonds qui aide les entreprises investissant dans les PMA.  Les Pays-Bas s’efforcent également de renforcer la compétitivité des PMA en faveur des exportations.  Les systèmes d’échanges mondiaux doivent favoriser l’intégration des PMA, a-t-il également déclaré.

Mme RITA SOLANGE AGNEKETOM BOGORE, Ministre déléguée auprès du Ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, a indiqué que la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul avait connu des résultats globalement satisfaisants au Burkina Faso, malgré un contexte difficile marqué par les difficultés économiques, la crise sécuritaire au Sahel, « la psychose de la maladie à virus Ebola » et l’insurrection populaire d’octobre 2014 ayant conduit à la chute de l’ancien régime.  La mobilisation des ressources financières, ainsi que la qualité des services en matière de santé, d’éducation et d’approvisionnement en eau potable se sont améliorées.  Face aux défis importants qui subsistent, la Ministre a insisté sur la vision stratégique de son gouvernement qui est articulée autour des impératifs de bonne gouvernance, de volontarisme économique et de partage équitable des fruits de la croissance.  Le Plan national de développement économique et social, qui est en cours d’élaboration, permettra de relever les défis de la transformation structurelle de l’économie burkinabé, a-t-elle assuré.  En conclusion, Mme Agneketom Bogore a estimé que l’engagement des partenaires à soutenir les efforts de développement des PMA devrait être redynamisé.

M. DAVID JALAGANIA, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Géorgie, a mis l’accent, en particulier, sur le cinquième objectif du Programme d’action d’Istanbul, lequel porte sur la bonne gouvernance à tous les niveaux.  Il a ainsi énuméré quelques-unes des mesures prises à cet égard dans son pays, qui est devenu l’un des exemples, a-t-il précisé, dans la lutte contre la corruption.  L’exemple de la Géorgie est emblématique et prouve que l’on peut réussir dans un délai assez court à condition qu’il existe une volonté politique.

M. NACI KORU, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Turquie, a insisté sur le caractère complet du Programme d’action d’Istanbul avant de juger que sa mise en œuvre était essentielle pour que la moitié des PMA sorte de cette catégorie d’ici à 2020.  La Déclaration politique, qui sera adoptée à l’issue de la Conférence, reflétera la volonté de la communauté internationale d’appuyer les stratégies de développement des PMA.  Il a insisté sur les principales avancées de ce texte, parmi lesquelles la volonté de rendre opérationnelle la Banque technologique, un engagement en faveur d’une augmentation de l’aide aux échanges commerciaux pour les PMA, une étude sur les raisons et conséquences de la non-application par certaines agences du système des Nations Unies de la catégorie de PMA ou bien encore la promesse d’améliorer les mécanismes de réserve alimentaire.

La Turquie a placé le développement au cœur du programme de sa présidence du G-20 et s’emploie à améliorer le niveau de vie des populations des PMA, a poursuivi M. Koru.  La Turquie s’est engagée à verser 200 millions de dollars par an d’ici à 2020 au titre de l’aide aux PMA.  Rappelant que la Turquie avait consacré 3,9 milliards de dollars aux PMA en 2015, il a indiqué que le ratio de l’APD par rapport au revenu national brut était de 0,54%, ce qui se rapproche, a-t-il dit, de la cible de 0,7%.  Dix milliards de dollars ont été dépensés pour l’accueil des réfugiés syriens depuis 2011, a indiqué le Ministre adjoint des affaires étrangères.  Il a précisé que 20% de l’APD concernaient les PMA.  Le Ministre a indiqué que l’Agence turque de coopération internationale avait lancé, en 2011, un programme spécifique en faveur des PMA et qu’elle était présente dans 12 de ces pays.  Avant de conclure, il a réaffirmé  que son pays appuyait l’opérationnalisation de la Banque technologique en faveur des PMA.

M. YERZHAN ASHIKBAYEV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a affirmé que les PMA devraient s’efforcer d’intégrer les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba dans les stratégies et programmes nationaux de développement.  Il a jugé que la coopération trilatérale, la coopération Sud-Sud et la coopération Nord-Sud étaient essentielles pour les pays les moins avancés.

Le Ministre a également exprimé l’engagement de son pays en faveur des principes de développement, de justice et d’égalité, lesquels se manifestent notamment à travers ses efforts en cours dans les domaines de l’eau, de l’alimentation et de la sécurité énergétique.  Il a ainsi fait mention de l’événement EXPO| 2017, qui aura pour thème l’énergie du futur et se tiendra à Astana.

Mme MARIA ANGELA BRAGANÇA, Secrétaire d’État de l’Angola, a rappelé l’objectif commun d’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes qui doit être au cœur des stratégies de développement.  Avec un appui extérieur adéquat, les cibles du Programme d’action d’Istanbul pourront être atteintes.  Elle a encouragé les pays développés à consacrer 0,2% de leur revenu national brut à l’APD en faveur des PMA.  Insistant sur la vulnérabilité des PMA face aux changements climatiques, elle a plaidé pour la mise en place de mécanismes permettent de renforcer leur résilience afin de faire face à ce défi. L’Angola est déterminé à sortir de la catégorie de PMA, grâce notamment à une diversification de son économie qui est encore trop tributaire du secteur pétrolier, une amélioration des perspectives offertes aux jeunes et au développement du secteur privé.  L’appui de la communauté internationale restera, à cette fin, cruciale.  En conclusion, Mme Bragança a tenu à rappeler que l’élimination de la pauvreté exigera des efforts concertés qui devront mettre l’accent sur le rôle des femmes.  La communauté internationale doit assumer ses responsabilités pour que personne ne soit laissé de côté, a-t-elle insisté.

Mme ANNE-MARIE NEYTS-UYTTERBROECK, Ministre d’État de la Belgique, a souligné la nécessité de faire en sorte que l’aide publique au développement aille aux pays qui en ont le plus besoin, à savoir les pays les moins avancés (PMA).  La Belgique a ainsi décidé que la moitié de son aide publique au développement serait consacrée à cette catégorie, a indiqué Mme Neyts-Uytterbroeck.  La Ministre a également insisté sur l’importance pour les PMA de ne pas laisser de côté plus de 50% de leur population, à savoir les femmes et les jeunes filles.  Elle a exprimé la disponibilité entière de la Belgique en faveur des PMA.

M. FRED OMACH, Ministre d’État des finances, de la planification et du développement économique de l’Ouganda, a demandé un renforcement du partenariat mondial pour le développement des PMA.  Il a indiqué que le taux de croissance moyen de l’Ouganda depuis 2011 était de 5,8%, ce qui est bien au-delà de la moyenne en Afrique subsaharienne.  Il a émis l’espoir que son pays quitterait la catégorie des PMA d’ici à 2020, avant de plaider pour le développement des infrastructures et celui du capital humain, lesquels sont cruciaux pour la croissance de long terme de son pays.  La mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul a permis à l’Ouganda de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de se préparer pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a affirmé M. Omach.  Le Ministre d’État a ensuite mentionné les plans établis par son gouvernement pour développer le récent secteur pétrolier et gazier dans son pays.  L’Ouganda compte développer ses avantages comparatifs comme le café, dont il est le premier exportateur mondial, et entend miser sur le tourisme.  Enfin, il a vanté les richesses naturelles de son pays et invité le Président de la Conférence d’Antalya à s’y rendre, se disant même prêt à lui donner la nationalité ougandaise.

M. THANA DUANGRATANA, Envoyé spécial du Premier Ministre de la Thaïlande, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé que 47 sur 48 pays officiellement répertoriés comme étant les pays les moins avancés étaient membres du Groupe.  Il a souligné l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba. 

Le Groupe des 77 et la Chine appelle tous les partenaires de développement à fournir 0,2% de leur revenu national brut aux PMA comme ils s’y sont engagés.  De même, il exhorte les pays développés à allouer 50 % de leur aide publique au développement (APD) aux PMA.  Face au déclin de la part des PMA dans le commerce mondial, le Groupe des 77 et la Chine, a-t-il ajouté, juge essentiel le respect des décisions ministérielles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant l’accès aux marchés de franchise de droits et sans contingents pour tous les produits de tous les PMA ainsi que le respect des règles d’origine préférentielles pour les PMA.

De même, le Groupe des 77 et la Chine appelle à la levée et à l’élimination totale des mesures économiques unilatérales qui sont imposées à l’encontre des pays en développement, en particulier à l’égard des PMA, lesquelles ont des effets négatifs sur le développement et la prospérité de ces pays et sur leurs efforts vers l’objectif de la radiation de la liste des PMA.

La représentante de l’Union européenne a rappelé que l’Union européenne et ses États membres étaient les plus grands donateurs d’APD et s’attelaient à réaliser, d’ici à 2030, l’objectif de consacrer 0,20% de leur revenu national brut au titre de l’aide en faveur des pays les moins avancés.  Elle a rappelé que l’Union européenne assurait un accès en franchise de droits et sans quotas des produits des PMA à ses marchés, à l’exception des armes et munitions.  L’Union européenne appuie le régime de facilitation commercial dans le cadre de sa politique de développement.  Elle a également expliqué que 20% du budget de l’Union européenne visera à remédier aux changements climatiques sur la période allant de 2014 à 2020.  « Cela veut dire que 2 milliards d’euros par an financeront des prêts publics en appui aux activités conduites au sein des PMA d’ici à 2020 ».  La représentante a néanmoins rappelé que l’action internationale ne pouvait que venir en soutien des efforts nationaux qui sont la pierre de touche de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En conclusion, elle a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne d’appuyer l’objectif de sortie de la moitié des PMA de cette catégorie d’ici à 2020, tout en reconnaissant la lenteur des progrès enregistrés jusqu’à présent.

M. AHMED SAREER (Maldives) a rappelé que son pays était sorti, il y a cinq ans, de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Le représentant, favorable à une transition en douceur de la sortie de cette catégorie, dont le principe n’est pas respecté selon lui, a plaidé pour un réexamen des critères de radiation de la liste des PMA.  Ces critères de sortie sont aujourd’hui inadaptés et ne tiennent pas compte de la vulnérabilité de certains des pays les moins avancés, a-t-il expliqué.  Par exemple, a expliqué M. Sareer, l’indice de vulnérabilité ne tient pas compte du risque posé par les effets des changements climatiques.  Sortir de la catégorie des PMA n’est pas une fin, mais un début, qui nécessite l’appui de la communauté internationale, a assuré le représentant.

« Dans notre monde globalisé, la permanence de poches de pauvreté et de sous-développement est une anomalie qui ne saurait être tolérée », a affirmé Mme ARLETTE CONZEMIUS (Luxembourg).  Elle a indiqué que son pays défendait de manière active le principe d’un seuil spécifique de 0,15 à 0,20% du revenu national brut au titre de l’aide aux PMA, « un seuil qui a été largement dépassé au niveau national ».  Le Luxembourg défend également au niveau mondial l’idée de consacrer 0,7% du revenu national brut à l’aide publique au développement (APD), cible qui est là encore dépassée puisque la quote-part du Luxembourg atteint aujourd’hui 1%.  Mme Conzemius a déclaré que, dans un souci d’efficacité, la liste des partenaires du Luxembourg avait été réduite à 7, parmi lesquels cinq pays les moins avancés et un petit État insulaire en développement.  À l’exception des contributions non affectées, toutes les autres contributions faites au budget des agences du système des Nations Unies sont affectées en grande majorité aux PMA.  Estimant que l’aide publique au développement ne suffira pas pour répondre aux attentes, elle a estimé que cette aide devrait de plus en plus servir de levier pour mobiliser d’autres ressources.  En conclusion, Mme Conzemius a réaffirmé l’engagement ferme de son pays en faveur des PMA.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Comité des ONG: après cinq ans et deux votes, l’ONG canadienne « Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights » reste dans l’attente d’un statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC

Comité des Organisations non gouvernementales, Reprise de la session 2016
25e & 26e séances - matin & après-midi
ECOSOC/6763-ONG/833

Comité des ONG: après cinq ans et deux votes, l’ONG canadienne « Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights » reste dans l’attente d’un statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC

Le Comité des ONG, qui a reporté sa décision sur les demandes de 45 organisations et recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à neuf autres ONG, a finalement appelé la Canadienne « Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) » à la patience.

« Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) », impliquée dans la promotion des droits sexuels et reproductifs auprès des jeunes, a, dans un premier temps, obtenu le statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC, qu’elle attendait depuis cinq ans.  Or, ayant encore des questions, le représentant de l’Iran a demandé au Comité de revenir sur sa décision, une motion qui a été adoptée par 10 voix pour sur les 15 membres présents.

Dans son plaidoyer en faveur de l’ONG, la représentante des États-Unis a invoqué le fait que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne elle-même que l’absence et les violations des droits sexuels et reproductifs sont la deuxième cause de mortalité chez les femmes et les filles dans le monde.  Cette ONG, a-t-elle encore plaidé, a répondu « correctement » à plus de 35 questions depuis cinq ans. 

Rien n’y a fait: l’octroi immédiat du statut consultatif spécial a été rejeté par 6 voix contre, à savoir la Chine, la Fédération de Russie, l’Iran, le Nicaragua, le Pakistan et le Soudan; 5 voix pour, les États-Unis, la Grèce, Israël, la Turquie et l’Uruguay; et les abstentions de l’Azerbaïdjan, de l’Inde, de la Mauritanie et du Venezuela.  « Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) » est donc appelée à la patience. 

Le représentant de l’Afrique du Sud a regretté les fortes tensions et polarisations entre les délégations.  Il s’est dit choqué que la délégation américaine ait interrompu celle du Soudan et dénoncé les messages véhiculés sur les réseaux sociaux contre certaines délégations.  Son homologue des États-Unis a défendu le droit de chacun de communiquer sur les travaux « publics » du Comité.  

Ledit Comité a reporté sa décision sur 45 dossiers dans l’attente des précisions demandées.  Tel a été le cas pour la Sud-Africaine « The F W de Klerk Foundation Trust », accusée par la représentante de l’Afrique du Sud d’avoir des liens avec des mouvements d’extrême droite et des réponses « malhonnêtes et douteuses » aux questions posées précédemment.  L’Arménienne « Helsinki Citizens' Assembly Vanadzor Office » s’est heurtée à la question du représentant de  l’Azerbaïdjan qui a voulu en savoir plus sur la visite qu’a effectuée l’ONG dans le Haut-Karabakh.  La Palestinienne « Treatment & Rehabilitation Center for Victims of Torture » a été priée par le représentant d’Israël de prouver sa « neutralité ».  

Le Comité des ONG peut recommander trois statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC: le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste.  Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.

Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  La Liste va aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites

Le Comité des ONG tiendra sa prochaine séance mardi 31 mai à partir de 10 heures.

NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET NOUVELLES DEMANDES DE RECLASSEMENT

Octroi du statut consultatif spécial

  1. The International Alliance of Carer Organizations, Incorporated (États-Unis)
  2. The Jewish Renaissance Foundation (États-Unis)
  3. WE Foundation, World Education Foundation (États-Unis)
  4. Work In Progress (France)
  5. Youth Service America (États-Unis)
  6. Africa Unite (Afrique du Sud)
  7. African Association of Remote Sensing of the Environment (Afrique du Sud)
  8. Ngamiland Council of Non-Governmental Organisations (Bostwana)
  9. Access Know (États-Unis) au terme du dialogue de 17 heures

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées par le Comité

La représentante de la Chine a prié The Acton Institute for the Study of Religion and Liberty (États-Unis) de respecter les noms officiels de Taiwan et de Hong Kong dans sa demande.  Celle de Turquie a voulu savoir les résultats des projets de The Next Century Foundation (Royaume-Uni) en matière de prise en charge des réfugiés.  La même déléguée a questionné The RINJ Foundation (Canada): « quelles sont vos cibles en Amérique du Nord, en Asie et en Afrique ».

La représentante de Turquie a aussi voulu la liste des pays où The Simons Foundation (Canada) intervient et les raisons de ces interventions.  Dans quels pays africains travaille The Trustees of the University of Pennsylvania (États-Unis)? Quelles sont ses sources de financement, a demandé la représentante de l’Afrique du Sud.  Celle des États-Unis a précisé que le budget de cette ONG est de huit millions de dollars et qu’elle travaille sur différents domaines.  Elle a prié ses collègues de cesser de bloquer l’octroi du statut consultatif spécial par des questions auxquelles l’ONG a dûment répondu dans son dossier.  Où est le certificat d’enregistrement de The World Academy of Art and Science (États-Unis) qui prétend s’être faite enregistrée en Suisse en 1960, a demandé la représentante de l’Afrique du Sud.  Son homologue de la Suisse a indiqué que dans son pays, le Gouvernement n’exige pas des ONG un certificat d’enregistrement.  L’ONG pourrait-elle répondre elle-même à cette question ? a rétorqué la représentante de l’Afrique du Sud.  Celle des États-Unis a fait observer que l’ONG est actuellement enregistrée en Californie.  Qu’a-t-elle fait alors entre 1960 et 1969, l’année où elle est devenue américaine? a insisté la représentante de l’Afrique du Sud.

Son homologue de l’Iran a exigé de We Care for Humanity (États-Unis) la liste de ses membres.  Le représentant de l’Afrique du Sud a demandé à Women of Africa (Royaume-Uni) les résultats de son travail pour « bâtir des ponts entre les gouvernements et la société civile en Afrique »?  Quelles sont les structures de son travail en Afrique?  Quel travail fait-elle avec le Conseil économique, social et culturel africain? Est-ce que les projets de World Food Logistics Organization (États-Unis) ont réussi au Venezuela, a demandé la représentante du Venezuela.

Celui du Canada, État observateur, a affirmé que Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) (Canada), avait été félicitée par le Secrétaire général de l’ONU pour son travail en faveur des droits sexuels et reproductifs auprès des jeunes.  Le représentant canadien a salué, à son tour, l’engagement des jeunes membres de cette ONG qui font un travail formidable et qui méritent un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), ce que le Comité a accepté. 

Mais le représentant de l’Iran avait d’autres questions: quelle est la portée de l’action de l’ONG?  Quels sont ses partenaires?  Pourquoi ne travaille-t-elle qu’en Zambie?  Cette ONG, s’est impatientée la représentante des États-Unis, attend son statut depuis 2011.  Peu sensible à cet argument, son homologue de l’Iran a demandé au Comité de revenir sur sa décision.

Par 10 voix sur les 15 membres présents, le Comité a révoqué sa décision.  L’Afrique du Sud, la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde, l’Iran, la Mauritanie, le Nicaragua, le Pakistan, le Soudan et le Venezuela avaient voté en ce sens, alors que l’Azerbaïdjan s’est abstenu, et les États-Unis, la Grèce, Israël, la Turquie et l’Uruguay ont voté pour le maintien de la décision.

Plaidant une nouvelle fois, la représentante des États-Unis a estimé que l’octroi d’un statut consultatif à cette ONG est important car, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’absence et les violations des droits sexuels et reproductifs sont la deuxième cause de mortalité chez les femmes et les filles dans le monde.  Cette ONG, a-t-elle encore plaidé, a répondu « correctement » à plus de 35 questions depuis en cinq ans.  La représentante a donc demandé la mise aux voix de l’octroi du statut, soutenue par son homologue de la Grèce qui, à son tour, a insisté sur le fait que l’ONG « a fourni toutes les réponses aux questions qui lui ont été posées ».

Six des 15 membres présents ont voté contre l’octroi du statut consultatif spécial, à savoir la Chine, la Fédération de Russie, l’Iran, le Nicaragua, le Pakistan et le Soudan.  Les États-Unis, la Grèce, Israël, la Turquie et l’Uruguay ont voté pour et, l’Afrique du Sud, l’Azerbaïdjan, l’Inde, la Mauritanie et le Venezuela se sont abstenus.  Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) (Canada) a été privée de son statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC.

Commentant le vote et l’impossibilité de parvenir à un consensus, le représentant de l’Afrique du Sud a regretté les fortes tensions et polarisations entre délégations.  Il s’est dit choqué que la délégation américaine ait interrompu celle du Soudan et espéré que les choses seront mieux gérées à l’avenir.  Il a dénoncé les messages qui circulent dans les médias sociaux contre des délégations, dont la sienne.  Son homologue des États-Unis a défendu le droit de chacun de communiquer sur les médias sociaux sur les travaux « publics » du Comité et a rejeté « les attaques » contre sa délégation.  Toutes les délégations ont la responsabilité de se montrer constructives, a renchéri le représentant de la Grèce, soutenu par celui d’Israël

Le Comité a ensuite décidé de reporter sa décision sur Ambedkar Center for Justice and Peace (Inde) et Association Concerning Sexual Violence against Women (Chine) dans l’attente des précisions demandés par le représentant de l’Inde qui a notamment voulu savoir si l’ONG chinoise a participé à des réunions des Nations Unies sur le thème de la violence faite aux femmes.  Cameroon League for Dévelopment (CAMLEAD) devra aussi attendre, la représentante de l’Afrique du Sud ayant demandé ses états financiers.

Conglomeration of Bengal’s Hotel Owners (Inde) et Eaglesworth Human Empowerment Foundation (Nigéria) auront à répondre aux questions des représentants de l’Inde et de l’Afrique du Sud: l’origine des dons, pour la première, et le calendrier et lieux des projets, pour la seconde.  La décision sur la demande de Diplomatic Mission Peace And Prosperity (Albanie) a été reportée à la demande des représentants de la Grèce et de la Fédération de Russie.  Le premier a souhaité une ventilation des revenus provenant du secteur privé et le second, des explications sur la nature des projets au Kosovo. 

Par ailleurs, le représentant de l’Inde a demandé les adresses des différents bureaux d’Education, Communication and Development Trust (EDUCATR) (Inde), alors que celle de l’Afrique du Sud a voulu en savoir plus sur les recommandations que Entrepreneurship Development and Support Initiative (Nigéria) fait pour lutter contre les obstacles à la libre entreprise au Nigéria.  Quelle est la nature de vos activités?, a-t-elle aussi demandé à Global Campaign for Education (Afrique du Sud).  

Elle a aussi noté que Global Initiative for Positive Change (Afrique du Sud) avait répondu de manière incomplète à une question posée le 27 janvier 2016 sur l’exécution de son mandat compte tenu de son budget.  Comment, a-t-elle poursuivi, Heal the Land Initiative in Nigeria peut-elle préserver son indépendance alors qu’elle a du personnel gouvernemental.  Quelles activités mène Heavenly Shower of Peace Church of God (Nigéria) hors du Nigéria? a poursuivi la représentante.  

La décision sur la demande Helsinki Citizens’ Assembly Vanadzor Office (Arménie) a été reporté à la demande du représentant de l’Azerbaïdjan qui a voulu en savoir sur la visite qu’a effecutée l’ONG dans le Haut-Karabakh.  International Non-Olympic Committee (Inde) et New Era Educational and Charitable Support Initiative (Nigéria) ont été priées par la représentante de la Chine d’utiliser la terminologie exacte pour la province chinoise de Taiwan.

Son homologue de l’Inde a demandé la liste des diplômés reconnus par International Non-Olympic University (Inde).  S’agissant Kids & Teens Resource Centre (Nigéria), la représentante de l’Afrique du Sud a demandé comment cette ONG compte combattre la pauvreté extrême par l’action des jeunes.  Elle a exigé les derniers états financiers de l’ONG et s’est interrogée sur l’implication de Leadership Initiative for Transformation & Empowerment (Nigéria) dans le processus d’amnistie annoncé pour la région du Delta du Niger.  La représentante du Nicaragua a demandé les états financiers actualisés de Light House (Bangladesh).

Quels sont les projets de Pan African Institute for Entrepreneurship and Community Development (Ltd/Gte) (Nigéria) en Afrique? a demandé la représentante de l’Afrique du Sud.  Qui sont les membres de RESDAL Red de Seguridad y Defensa de América Latina Asociación Civil (Argentine)? a voulu savoir la représentante du Nicaragua.  Quelles sont ses contributions aux travaux de l’ECOSOC?  Comment Society for the Widows and Orphans (Nigéria) assure-t-elle son indépendance par rapport aux gouvernements des États fédérés du Nigéria qui la financent? a questionné la représentante de l’Afrique du Sud.

Elle s’est par ailleurs étonnée de voir que chez Strategy for Mentoring Initiative and Leadership Empowerment (Nigéria) les états financiers soient à la fois en dollars et en naira.  Le Président du Comité a précisé que le règlement n’impose pas aux ONG telle ou telle devise et qu’une telle question ne saurait barrer l’accès au statut consultatif.  La représentante de la Chine a demandé à Swadhikar (Inde) d’utiliser le nom correct et officiel de Hong Kong.  Elle a exigé de The F W de Klerk Foundation Trust (Afrique du Sud) les états financiers à partir de 2012.  Son homologue de l’Afrique du Sud a fait part  des préoccupations de son gouvernement face aux relations de cette ONG avec des mouvements d’extrême-droite.  Il a avoué qu’il n’était pas satisfait des réponses écrites aux questions posées pendant la session précédente.  Ces réponses, s’est-il expliqué, sont « malhonnêtes et douteuses ».  La représentante des États-Unis a voulu savoir laquelle des réponses de l’ONG n’est satisfaisante.  Son homologue de l’Afrique du Sud s’est contenté de réitérer ses questions précédentes.

Comment Treatment & Rehabilitation Center for Victims of Torture (État de Palestine) peut-elle être politiquement neutre? a demandé le représentant d’Israël.  Son homologue de l’Afrique du Sud a réclamé le calendrier des activités d’Ugonma Foundation (Nigéria) et celle de la Chine, des explications sur ce que VDay Karama (Égypte) entend par « droits politiques ».

Le représentant de la Fédération du Russie a voulu le détail des activités d’Anti-Corruption Foundation (Fédération du Russie) et leurs résultats.  Comment fait-elle pour assurer sa neutralité alors que son Président participe activement à la politique locale en Fédération de Russie.  Que fait Asia Center for Human Rights (ACHR) (République de Corée) avec le Conseil des droits de l’homme? a interrogé la représentante de l’Afrique du Sud.  Son homologue de la Chine a voulu savoir la position de l’ONG sur le Tibet.

Le représentant de la Chine a voulu en savoir un peu plus sur les efforts de l’Association for Human Rights and Solidarity with Oppressed People (MAZLUMDER) (Turquie) en faveur des réfugiés syriens.  Quelle a été la manifestation du 2 juin 2015 à laquelle Association for Trauma Outreach and Prevention Inc (États-Unis) a participé aux Nations Unies? s’est interrogée la représentante de la Turquie.  Son homologue de l’Iran a demandé à l’Association pour la défense des droits de l’homme et des revendications démocratiques/culturelles du peuple Azerbaidjanais-Iran - « ARC » (France) de donner la liste de ses partenaires.   

Le représentant de l’Afrique du Sud a voulu savoir de Center for Constitutional Rights Inc (États-Unis) si elle a des relations formelles avec des organisations sud-africaines.  Que fait-elle des dossiers des « victimes » des prêtres?  Son homologue de la Fédération de Russie a demandé comment cette ONG compte contribuer aux travaux de l’ECOSOC.  Le représentant de la Chine a voulu des détails sur le programme et les projets de Center for Democracy and Technology (États-Unis). 

Dialogue avec les ONG

Quels sont les projets de Center of Political Analysis and Information Security (Fédération du Russie) au Moyen-Orient?  Communiquez la liste des ONG qui vous appuient, a demandé le représentant de l’Iran qui a voulu une réponse écrite.  L’ONG a tout de même expliqué qu’elle n’a pas d’activités au Moyen-Orient.  Après sa réunion avec l’Ambassadeur de l’Iran à Moscou, cette année, elle a décidé d’attendre son statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC avant de lancer ses projets.  Parmi ses organisations partenaires, elle a cité l’Église orthodoxe et le Rotary Club International.  Le Comité a décidé de reporter sa décision. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le siège de plus d’un demi-million de civils en Syrie doit cesser immédiatement, dit le Chef des affaires humanitaires au Conseil de sécurité

7701e séance – après-midi 
CS/12380

Le siège de plus d’un demi-million de civils en Syrie doit cesser immédiatement, dit le Chef des affaires humanitaires au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité a entendu, cet après-midi, un exposé du Secrétaire général adjoint chargé des affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, M. Stephen O’Brien, sur la situation humanitaire et le sort de la population civile assiégée en Syrie.

« Je n’ai plus de mots pour expliquer comment les agissements des parties au conflit ont ravagé un pays et son peuple », s’est ému M. O’Brien, dans son intervention par vidéoconférence depuis Genève.

Il a précisé être rentré hier de Reyhanli, une ville turque à la frontière syrienne, où il a vu « des choses épouvantables ».  Après avoir rencontré des orphelins syriens, des blessés graves et des familles de réfugiés traumatisés, il a promis de se faire l’écho de leurs histoires devant le Conseil.

M. O’Brien s’est dit particulièrement préoccupé par l’aggravation de la violence dans plusieurs régions du pays et son impact sur les civils.  « Le droit international humanitaire est violé sans scrupules », a-t-il souligné.

Au début du mois de mai, des frappes ont été menées contre des camps de déplacés internes à Sarmada et à Idlib.  Cette semaine, plusieurs attaques terroristes ont fait plus d’une centaine de victimes dans les villes côtières de Jableh et Tartous.  L’hôpital de Zakia a également été attaqué avec des barils d’explosifs.

Le Secrétaire général adjoint a jugé « tout à fait répréhensibles » l’état de siège et l’utilisation de la famine comme arme de guerre.  D’après les dernières informations, a-t-il précisé, environ 592 000 personnes vivent dans des zones assiégées par le Gouvernement syrien, l’État islamique d’Iraq et du Levant (EILL), le Front el-Nosra ou des groupes armés non étatiques.

Il a cité des chiffres pour illustrer « la brusque détérioration de la situation pour les civils, alors même que la cessation des hostilités est en place ».

« La punition collective des civils à travers des tactiques qui consistent à les assiéger doit prendre fin immédiatement », a souligné avec vigueur M. O’Brien.  À son avis, la responsabilité principale de cet état de fait revient à la partie qui maintient le siège et qui refuse systématiquement à la population d’avoir accès à des biens essentiels et sa liberté de mouvement.  Toutefois, les autres parties qui mènent des opérations militaires dans ou à partir de zones peuplées ont aussi leur part de responsabilité face aux énormes souffrances endurées dans les zones assiégées.

Le Secrétaire général adjoint s’est également déclaré très inquiet face aux conditions dans lesquelles vivent des centaines de milliers de civils au nord de Homs.  La situation dans le Gouvernorat et la ville d’Alep même reste alarmante.  Le Centre des Nations Unies y a été bombardé à plusieurs reprises.  Les combats risquent de provoquer de nouveaux déplacements de populations, a-t-il prévenu.   

« La réalité actuelle en Syrie est inacceptable », a insisté M. O’Brien.  « Il ne peut y avoir d’impunité face aux comportements contraires au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité. »

En dépit des problèmes, l’ONU et ses partenaires poursuivent leurs efforts d’acheminement d’une aide alimentaire transfrontalière, a-t-il assuré.  Depuis le 10 avril, le Programme alimentaire mondial (PAM) a réussi à larguer des biens alimentaires.  Malheureusement, a-t-il précisé, l’aide fournie ne correspond qu’à un convoi. 

En effet, a-t-il indiqué, « il ne faut pas oublier que l’ONU doit demander l’approbation du Gouvernement syrien » pour l’accès humanitaire.  Les ingérences et les restrictions imposées par les parties, notamment le Gouvernement syrien, continuent d’entraver l’acheminement de l’aide.  C’est ainsi que 40% de la population ciblée ne peut pas avoir accès aux denrées alimentaires et aux biens essentiels qui lui sont nécessaires.

Affirmant que des kits médicaux et d’urgence continuaient d’être retirés des convois d’aide humanitaire, M. O’Brien a dénoncé des « actes cyniques honteux qui visent uniquement à faire davantage souffrir les civils assiégés », y compris des nouveaux-nés.

Dans son intervention lors du premier Sommet humanitaire mondial, qui s’est tenu en début de semaine à Istanbul, en Turquie, le Secrétaire général adjoint a rappelé qu’il avait souligné que « nous devons tous être à la hauteur de nos responsabilités ».  « La Syrie nous rappelle, hélas, pourquoi ce Sommet a été convoqué », a-t-il déploré.

« Sur le plan politique, nous continuons d’échouer de façon catastrophique vis-à-vis du peuple syrien », a-t-il constaté.  Enfin, il a demandé que soit levé sans tarder le siège sur la population civile.  « Il faut pouvoir avoir accès à 100% des personnes dans le besoin », a-t-il affirmé.

Invité à prendre la parole, le représentant de la Syrie, M. Bashar Ja’afari, a estimé que le Secrétaire général adjoint aurait pu commencer par présenter ses condoléances au Gouvernement et au peuple syriens pour les victimes innocentes des actes terroristes commis à Jableh et Tartous. « L’identité des exécutants est parfaitement connue », a-t-il précisé.

À son avis, certains États du Conseil de sécurité prétendent être soucieux de la situation humanitaire et des droits de l’homme en Syrie, « mais la réalité est tout autre, car ils jouent un rôle essentiel dans les souffrances du peuple syrien ». Ces États, estime-t-il, continuent de soutenir des organisations terroristes en Syrie et de cacher au Conseil de sécurité leurs méfaits, alors qu’elles criblent de missiles les civils à Damas, Alep et dans d’autres villes.

« Comme il transparaît dans les déclarations des représentants de ces États, dont l’Arabie saoudite et la Turquie, les organisations terroristes sont utilisées comme armes de chantage politique », a accusé le représentant syrien.  « Comment parler de mettre fin à la tragédie du peuple syrien alors que la situation humanitaire est politisée par certains pour réaliser leurs objectifs? » s’est-il demandé.   

D’après M. Ja’afari, le régime turc utilise son territoire « comme tremplin pour des dizaines de milliers de combattants terroristes étrangers et leur fournit des armes ».  De plus, « il met en prison les douaniers, les juges et les journalistes qui dénoncent cette situation ».  « Pourquoi l’ONU récompense-t-elle le régime du Président Erdogan en tenant le premier Sommet humanitaire à Istanbul? » s’est-il indigné.    

M. Ja’afari a par ailleurs estimé que le rapport du Secrétaire général traitait de façon erronée de la situation humanitaire en Syrie.  Niant que son gouvernement empêche l’entrée de l’assistance humanitaire, il a assuré, au contraire, qu’il acceptait d’acheminer l’assistance médicale à toutes les régions, « sauf les outils utilisés par les terroristes ».  Le Gouvernement syrien, a-t-il noté, a accepté 19 des 26 demandes relatives au passage de convois, « or l’ONU n’a fait acheminer que trois convois ».

Le représentant a tenu à rappeler que son gouvernement était « prêt à mettre en œuvre toutes les mesures nationales qui s’imposent pour réduire la souffrance du peuple ».  Mais, a-t-il averti, l’ONU en contrepartie doit coopérer avec le Gouvernement syrien et le consulter au lieu de le critiquer.

En conclusion, il a enjoint les membres du Conseil à résoudre le problème humanitaire « en traitant du terrorisme appuyé de l’extérieur, et non pas par des contributions financières présentées pour la forme dans des conférences ».

La représentante des États-Unis, « frappée par le nombre de prétendus faits cités par le représentant de la Syrie qui mettent en péril la réputation des Nations Unies et des travailleurs humanitaires », a demandé au Secrétaire général adjoint de répondre à certaines allégations.

« La seule autorité que j’ai est de veiller à ce que nous réunissions les faits à partir des sources les plus dignes de foi possibles », a répondu M. O’Brien, garantissant la fiabilité des faits rapportés.

Le Conseil de sécurité était saisi d’un rapport du Secrétaire général*, en date du 19 mai dernier, sur la situation humanitaire en Syrie et l’application des résolutions 2139 (2014), 2165 (2014), 2191 (2014) et 2258 (2015) par toutes les parties au conflit.

 

 

*     S/2016/460

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de l’AMISOM jusqu’au 8 juillet 2016 dans l’attente de l’examen des résultats de sa récente mission en Somalie

7700e séance – après-midi 
CS/12379

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de l’AMISOM jusqu’au 8 juillet 2016 dans l’attente de l’examen des résultats de sa récente mission en Somalie

Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité, cet après-midi, la résolution 2289 (2016) par laquelle il proroge le mandat de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) jusqu’au 8 juillet prochain.

Par cette résolution, le Conseil de sécurité précise que l’AMISOM conserve l’effectif maximal de 22 126 agents en tenue, et il autorise les États Membres participant à l’AMISOM à prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’elle puisse s’acquitter de son mandat.

Le texte précise également que « sachant qu’il importe d’accorder suffisamment de temps à l’examen des résultats de la mission » que le Conseil de sécurité a menée en Somalie le 19 mai dernier, il est donc utile de proroger pour une courte durée le mandat de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).

Texte du projet de résolution (S/2016/484)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant toutes ses résolutions antérieures et les déclarations de son président concernant la situation en Somalie, en particulier les résolutions 2093 (2013), 2232 (2015) et 2245 (2015),

Conscient de l’importance des consultations qu’il a tenues avec les parties prenantes pertinentes au cours de sa récente mission en Somalie,

Sachant qu’il importe d’accorder suffisamment de temps à l’examen des résultats de la mission et, à cet égard, conscient de la nécessité de proroger pour une courte période le mandat de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM),

Considérant que la situation en Somalie constitue toujours une menace contre la paix et la sécurité internationales dans la région,

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

1.    Décide d’autoriser les États membres de l’Union africaine à maintenir jusqu’au 8 juillet 2016 le déploiement de l’AMISOM, comme énoncé au paragraphe 1 de la résolution 2093 (2013), ainsi qu’il l’avait demandé à l’Union africaine, avec un effectif maximal de 22 126 agents en tenue, et autorise les États Membres participant à l’AMISOM à prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’elle puisse s’acquitter de son mandat, comme énoncé au paragraphe 3 de la résolution 2232 (2015);

2.    Prie le Secrétaire général de continuer de fournir un appui logistique, en application des dispositions du paragraphe 2 de la résolution 2245 (2015);

3.    Décide de rester activement saisi de la question.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.