Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 30 août 2024
(La version française du point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Voyages du Secrétaire général
Le Secrétaire général est à Dili, au Timor-Leste, où il s’est adressé aujourd’hui au Parlement. Il a dit que le monde avait beaucoup à apprendre du Timor-Leste. En montrant le force du multilatéralisme, de la diplomatie et de l’espoir d’un avenir meilleur, le Timor-Leste a inspiré le monde. Il a ajouté que les Nations Unies étaient honorées d’être le partenaire du pays à chaque étape de son parcours.
Il a également pris part à l’événement officiel organisé pour commémorer le vingt-cinquième anniversaire de la consultation populaire, au cours duquel il a déclaré être fier, en tant que Secrétaire général, que les Nations Unies se soient toujours battues aux côtés du peuple timorais pour consolider la démocratie. Il a assuré au peuple timorais que l’ONU continuerait d’être solidaire avec lui dans le combat pour le développement.
Voyages de la Vice-Secrétaire générale
La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, s’est rendue aujourd’hui à Adré, au Tchad, qui est le point de passage frontalier avec le Soudan. Accompagnée de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Soudan, M. Ramtane Lamamra, et d’une délégation interinstitutions, Mme Mohammed a rencontré les autorités tchadiennes ainsi que des réfugiés et des représentants des communautés d’accueil. Les discussions ont porté sur les défis complexes auxquels le Tchad est confronté, notamment les dynamiques régionales et les principaux risques, ainsi que sur le besoin urgent de solidarité mondiale.
Au cours de ce déplacement, Mme Mohammed a souligné la nécessité cruciale de maintenir ouvert en permanence le poste-frontière d’Adré. Le maintien de ce point de passage est une question de survie pour l’acheminement de l’aide à des millions de personnes au Soudan. Le point de passage doit rester ouvert et accessible pour faciliter l’arrivée d’une aide humanitaire à grande échelle tout en assurant la sécurité des travailleurs humanitaires. Elle s’est félicitée de l’ouverture récente de la frontière comme d’une étape positive vers cet objectif.
Mme Mohammed a également observé le fonctionnement du couloir humanitaire à Adré et s’est entretenue avec des représentants de réfugiés, de femmes et de dirigeants communautaires. Elle a réaffirmé l’engagement de l’ONU et appelé à un maximum de solidarité et de ressources pour s’assurer que la réponse humanitaire remplisse son mandat et soutienne les populations de la région, exhortant les parties à investir davantage pour sauver des vies et préserver les moyens de subsistance. Elle a annoncé une allocation de 5 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) des Nations Unies dans le cadre de la réponse rapide pour soutenir le relèvement après les inondations.
Fonds central pour les interventions d’urgence
Pourfaire face à des situations d’urgence gravement sous-financées dans 10 pays d’Afrique, des Amériques, d’Asie et du Moyen-Orient, les Nations Unies ont débloqué aujourd’hui 100 millions de dollars du CERF. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus d’un tiers de ce financement ira au Yémen et à l’Éthiopie, le reste allant aux pays suivants: Myanmar, Mali, Burkina Faso, Haïti, Cameroun, Mozambique, Burundi et Malawi.
Le financement par le CERF permet d’injecter en dernier recours des fonds d’urgence pour éviter le pire et sauver des vies lorsque les autres financements humanitaires sont insuffisants. C’est ce qu’a déclaré la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires par intérim, Mme Joyce Msuya, lors du déblocage de ces fonds. Elle a souligné la nécessité urgente pour les donateurs de porter une attention accrue et soutenue à ces crises sous-financées, qui sont chroniquement sous-financées.
Afrique australe
L’Afrique australe connaît une grave insécurité alimentaire en raison d’une sécheresse induite par El Niño. Plus de 1,1 million d’enfants de moins de 5 ans sont confrontés à une malnutrition aiguë sévère dans 12 pays. Plus de 20 millions de personnes sont confrontées à des niveaux de faim critiques à Madagascar, au Malawi, au Mozambique, au Zimbabwe, en Angola, en Zambie, en Namibie, en Eswatini, en Tanzanie, au Lesotho et au Botswana. Cela survient au moment où plusieurs parties de la région ont été touchées par la pire vague de sécheresse depuis plus de 100 ans, avec les précipitations les plus faibles de la saison des pluies depuis 40 ans. Avec nos partenaires, nous avons lancé des appels éclairs pour quatre pays touchés par El Niño, dont le Malawi, la Zambie, le Zimbabwe et le Mozambique, dans le but d’aider 14,5 millions de personnes.
Cette année, le CERF a alloué 29,4 millions de dollars à la lutte contre la sécheresse en Afrique australe, qui comprend Madagascar, le Zimbabwe, le Malawi, l’Angola, la Zambie et, plus récemment, la Namibie.
Territoire palestinien occupé
Dans le Territoire palestinien occupé, l’OCHA signale que les attaques contre le personnel humanitaire, les missions et les installations humanitaires limitent encore plus l’acheminement de l’aide vitale à Gaza. Parmi les attaques les plus récentes contre l’ONU, citons celle ayant touché le Programme alimentaire mondial (PAM) au début de la semaine.
L’OCHA prévient que ces incidents, non seulement mettent en danger la vie des travailleurs humanitaires, cette crise étant la plus meurtrière jamais enregistrée par l’ONU, mais en outre limitent la capacité de l’ONU à aider les plus de 2 millions de personnes engagées dans une lutte quotidienne pour leur survie.
L’OCHA dit que l’armée israélienne a annoncé aujourd’hui qu’elle autoriserait le retour des Palestiniens et des organisations humanitaires dans les zones de Khan Younès précédemment soumises à des ordres d’évacuation. Cela fait suite à un avis similaire publié hier pour des zones de Deïr el-Balah. Il s’agit des premiers avis de ce type depuis le début de la guerre.
Plus de 85% du territoire de la bande de Gaza reste touché par 40 ordres d’évacuation émis depuis octobre dernier et ceux-ci n’ont pas encore été annulés.
Sur une note plus positive, avec l’annonce récente selon laquelle le retour serait autorisé, de nombreuses organisations humanitaires, qui avaient dû se réinstaller et abandonner leurs locaux, se préparent maintenant à retourner, en particulier au centre humanitaire évacué de Deïr el-Balah.
Pendant ce temps, l’OCHA affirme qu’en août, le nombre de missions et de mouvements humanitaires à Gaza s’étant vu refuser l’accès par les autorités israéliennes a presque doublé par rapport à juillet. Entre le 1er et le 29 de ce mois, sur les 199 missions humanitaires prévues et coordonnées avec les autorités israéliennes pour le nord de Gaza, seules 74 ont été permises. Les autres ont été refusés, entravées ou annulées en raison de problèmes logistiques, opérationnels ou de sécurité. Dans le sud de Gaza, sur 372 mouvements humanitaires coordonnés, 173 ont été permis.
Et depuis la Cisjordanie, l’OCHA met en garde contre le fait que la poursuite des opérations israéliennes dans certaines zones qui utilisent des tactiques militaires meurtrières dépasse apparemment les normes de maintien de l’ordre. Aujourd’hui, ces opérations se sont poursuivies principalement dans la province de Jénine, selon les informations fournies par l’OCHA.
L’OCHA a maintenant mobilisé un groupe de partenaires humanitaires de l’ONU et autres pour se rendre dans certaines des zones touchées au cours du week-end afin d’évaluer les dégâts et, bien sûr, évaluer les besoins et voir où nous pouvons aider. Cela se fera en étroite coordination avec l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Ensemble, ils sont prêts à apporter une réponse en fonction des besoins des gens.
Conseil de sécurité - Territoire palestinien occupé
Hier, le Conseil de sécurité a tenu une réunion d’information sur la situation humanitaire et sanitaire à Gaza. La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence par intérim, Mme Joyce Cleopa Msuya Mpanju, et le Directeur général adjoint et Directeur exécutif chargé du Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Mike Ryan, y ont participé.
Libye
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) ont publié un rapport dans lequel ils mettent en garde contre l’absence persistante de reddition de comptes et les années d’impunité dont jouissent les auteurs de violations des droits humains et des abus commis dans la ville libyenne de Tarhouna. Cette situation risque d’alimenter une plus grande instabilité et une division accrue dans le pays.
Le rapport décrit comment les Kaniyat, un groupe armé apparu en 2011, a exercé par la suite un contrôle brutal sur la ville de Tarhouna, une ville de 150 000 habitants. Il décrit les meurtres, disparitions, violences sexuelles, enlèvements, tortures, mauvais traitements, déplacements forcés et autres violations flagrantes des droits humains, ainsi que les graves violations du droit international humanitaire commises par les Kaniyat entre 2013 et 2022.
Le rapport souligne que l’incapacité à rendre justice a conduit, dans certains cas, à une recrudescence de la violence et à des violations répétées, attisant les griefs à Tarhouna et dans les zones environnantes.
Conseil de sécurité - Ukraine
Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur les menaces à la paix et à la sécurité internationales. Le Directeur du Bureau des affaires de désarmement et Haut-Représentant adjoint pour les affaires de désarmement, M. Adedeji Ebo, a fait un exposé aux membres du Conseil dans lequel il a souligné que l’invasion massive de l’Ukraine par la Fédération de Russie -lancée le 24 février 2022 en violation de la Charte des Nations Unies et du droit international- continue d’infliger des souffrances à grande échelle au peuple ukrainien.
Malheureusement, la situation sécuritaire continue de se détériorer et le Secrétaire général reste très préoccupé par l’aggravation des repercussions sur les civils de l’intensification des combats dans l’est de l’Ukraine, ainsi que le long de la frontière russo-ukrainienne, y compris dans les régions de Koursk et de Belgorod de la Fédération de Russie.
Équipe paralympique de réfugiés
L’ONU tient à féliciter Mme Zakia Khudadadi, qui a remporté une première médaille historique pour l’équipe paralympique des réfugiés. Elle a remporté la médaille de bronze, hier, en taekwondo lors de la première journée des Jeux paralympiques à Paris. Mme Khudadadi est une réfugiée afghane.
Journées internationales
Aujourd’hui marque la Journée internationale des victimes de disparition forcée. Des centaines de milliers de personnes ont disparu au cours de conflits ou de périodes de répression dans au moins 85 pays du monde. Autrefois largement le fait de dictatures militaires, les disparitions forcées peuvent aujourd’hui être perpétrées dans des situations complexes de conflit interne, notamment comme moyen de répression politique contre les opposants.
Demain, c’est la Journée internationale des personnes d’ascendance africaine. Dans son message à cette occasion, le Secrétaire général déclare qu’en cette Journée, nous rendons hommage aux contributions immenses et diverses des personnes d’ascendance africaine aux réalisations humaines, ainsi qu’à leurs efforts inlassables pour créer un monde meilleur.
Point de presse
Lundi prochain étant un jour férié aux États-Unis, il n’y aura pas de point de presse ce jour-là.
Mardi, à 13 heures, M. l’Ambassadeur Samuel Zbogar, Représentant de la Slovénie et Président du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, présentera le programme de travail de septembre du Conseil de sécurité.