Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secretaire général de l’ONU: 26 août 2024
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Voyages du Secrétaire général
Le Secrétaire général se trouve aux Tonga, où il a participé ce matin à l’ouverture du cinquante-troisième Forum des îles du Pacifique. Il a félicité les dirigeants des îles du Pacifique pour leur engagement collectif en faveur de la gestion de l’environnement et de la paix régionale, qualifiant la région de phare de solidarité et de force.
« Le monde a beaucoup à apprendre du Pacifique », a-t-il déclaré. « Mais le monde doit également se mobiliser pour soutenir vos initiatives. »
Il a souligné que le plan de survie de notre planète est simple: mettre fin à l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz, de manière équitable et d’une manière qui protège les plus vulnérables.
Tous les pays ont un rôle à jouer, a-t-il dit.
Il a également exhorté les États insulaires du Pacifique à mettre fin à leur propre dépendance aux combustibles fossiles importés et à tirer parti des avantages de la révolution de l’énergie propre.
Il a également effectué un certain nombre de visites sur le terrain aux Tonga, notamment la mise en service officielle d’un nouveau système d’alerte précoce pour ces îles. Il a également rencontré des leaders de la jeunesse, visité une digue et entendu les communautés côtières touchées par l’élévation du niveau de la mer.
Hier, il a également eu une série de réunions bilatérales avec les dirigeants participant au Forum.
Plus tard dans la journée, le Secrétaire général prendra part au Dialogue des dirigeants. À 11 heures, heure locale, il s’adressera à la presse pour lancer le rapport de l’Organisation météorologique mondiale sur l’état du climat dans le Pacifique Sud-Ouest. Cette conférence de presse devrait être diffusée en direct via la plateforme de médias sociaux.
Territoire palestinien occupé
Beaucoup d’informations sur Gaza aujourd’hui, de la part d’un haut fonctionnaire de l’ONU et de collègues de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Et voici une mise à jour. L’OCHA souligne que, de toute évidence, les ordres d’évacuation émis de manière répétée par les Israéliens ont bouleversé tout un centre humanitaire vital qui avait été mis en place à Deïr el-Balah après l’évacuation du centre de Rafah en mai dernier. Cela a gravement affecté la capacité de l’ONU à fournir un soutien et des services essentiels.
La production d’eau à Deïr el-Balah a été réduite de 85% en raison de la perte d’accès aux sources d’eau dans les zones désignées pour l’évacuation au début du mois d’août.
En ce qui concerne la poliomyélite, après le premier cas confirmé, les partenaires de l’ONU sur le terrain estiment que 50 000 enfants, au moins, nés depuis le début de la crise n’ont probablement pas été vaccinés en raison de l’effondrement du système de santé à Gaza.
Hier, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a confirmé que 1,2 million de doses du vaccin antipoliomyélitique de type 2 ont été acheminées à Gaza pour vacciner plus de 640 000 enfants, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNRWA.
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) affirme que ses opérations sont gravement entravées par l’intensification du conflit ainsi que par le nombre limité de passages frontaliers et les routes endommagées.
Au cours des deux derniers mois, le PAM n’a réussi à acheminer que la moitié des 24 000 tonnes d’aide alimentaire nécessaires pour les opérations devant aider 1,1 million de personnes à Gaza. Le PAM a également dû réduire le contenu des colis alimentaires.
Il avertit également que les cratères d’obus et les débris ralentissent la conduite des chauffeurs de camion et constituent un défi pour eux, même par temps sec.
De plus, on craint qu’avec l’arrivée de la pluie et des inondations dans deux mois, la plupart des routes ne deviennent inutilisables.
Selon le PAM, les travailleurs humanitaires sont quotidiennement confrontés à la lenteur ou à des refus fréquents lorsqu’ils demandent l’autorisation de se déplacer. Les pillages et les problèmes d’ordre public sont également fréquents, en particulier lorsque les convois doivent patienter des heures aux points d’attente.
Liban
Dans une déclaration publiée dimanche, le Secrétaire général a exprimé sa profonde préoccupation à la suite des échanges de tirs qui ont lieu de part et d’autre de la Ligne bleue. Ces actions, a-t-il déclaré, mettent en danger les populations libanaises et israéliennes et menacent la sécurité et la stabilité de la région.
Il a appelé à une désescalade immédiate.
Après l’escalade inquiétante d’hier, les soldats de la paix de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) continuent d’observer des échanges de tirs de part et d’autre de la Ligne bleue. Alors que la FINUL continue de s’acquitter de son mandat dans ces circonstances difficiles, la Coordonnatrice spéciale pour le Liban, Mme Jeanine Hennis-Plasschaert, et le Chef de la mission de maintien de la paix au Liban, le général de division Aroldo Lázaro Sáenz, poursuivent leurs contacts avec les parties afin de désamorcer la situation.
Entre-temps, les agences humanitaires indiquent que la récente recrudescence des hostilités n’a pas eu d’impact humanitaire significatif. Cependant, le conflit en cours continue de toucher gravement les civils des deux côtés de la Ligne bleue.
Avec ses partenaires, l’ONU continue d’intensifier les efforts de secours pour soutenir la réponse menée par le Gouvernement libanais. Cependant, les efforts de réponse humanitaire sont compromis par des contraintes de financement, et l’ONU a besoin de ressources supplémentaires de toute urgence.
L’ONU appelle toutes les parties à respecter et à se conformer à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, en soulignant la nécessité de protéger les civils, y compris les enfants, et les infrastructures civiles à tout moment.
Soudan
Le Secrétaire général s’est entretenu ce week-end avec le général Abdel Fattah Al-Burhan, Président du Conseil souverain de transition du Soudan. Ils ont discuté des acheminements d’aide humanitaire par le point de passage d’Adré et sont tombés d’accord sur la facilitation de l’entrée de l’aide dans le pays. Un système simplifié pour faciliter l’acheminement de l’aide a également été agréé. Ce dimanche, un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) est entré depuis le Tchad au Darfour par le point de passage précité, transportant 205 tonnes d’aide alimentaire pour 17 000 personnes. C’est le second convoi du PAM à avoir transité par ce point de passage récemment. Cette aide sera distribuée aux communautés du Darfour dès que les camions seront arrivés. Des camions supplémentaires sont en train d’être chargés au Tchad pour être envoyés au Darfour dès que possible. Le PAM a assez de denrées prêtes à transporter depuis le Tchad pour nourrir un demi-million de personnes. L’agence rappelle que cette aide doit pouvoir être acheminée rapidement aux communautés faisant face à un risque de famine.
Situation humanitaire au Soudan
Le barrage d’Arbaat, situé à 38 kilomètres au nord-ouest de Port-Soudan, dans l’État soudanais de la mer Rouge, a été hier gravement endommagé en raison des fortes précipitations. Vingt villages situés en aval ont été touchés. Ce barrage est une installation capitale pour Port-Soudan en étant l’une des sources principales en eau potable de la ville. Cet évènement devrait avoir un impact conséquent pour les réserves d’eau de Port-Soudan, aggravant la situation humanitaire.
Ukraine
M. Matthias Schmale, Coordonnateur des opérations humanitaires en Ukraine, a condamné les attaques massives que les forces armées russes ont lancées aujourd’hui, lesquelles auraient fait des victimes parmi les civils et endommagé des infrastructures civiles et des centrales électriques dans 15 provinces du pays, selon le Gouvernement ukrainien.
Les attaques font suite aux intenses combats qui ont eu lieu ce weekend, faisant 60 victimes parmi les civils, dont des journalistes, dans les régions de Donetsk, Kharkiv et Sumy. Les attaques ont aussi endommagé et détruit des habitations et autres infrastructures civiles. Les partenaires humanitaires de l’ONU signalent que les habitants de ces régions continuent de partir, après l’évacuation obligatoire ordonnée dans plusieurs villes. Les organisations humanitaires se sont mobilisées immédiatement et ont distribué de l’aide.
Pakistan
Le Secrétaire général condamne fermement les attaques du 26 août, dans la province du Baloutchistan, faisant, selon les informations, au moins 39 morts.
Le Secrétaire général souligne que de telles attaques contre les civils sont tout simplement inacceptables. Il présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et appelle le Gouvernement du Pakistan à mener une enquête et à veiller à ce que les responsables soient traduits en justice.
Myanmar
Cette journée marque le septième anniversaire du déplacement en masse forcé du peuple rohingya et d’autres communautés de l’État rakhine.
À cette occasion, le Secrétaire général a publié une déclaration dans laquelle il appelle toutes les parties au conflit à mettre fin à la violence et à assurer la protection des civils, conformément aux normes internationales des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
L’Envoyée spéciale pour le Myanmar, Mme Julie Bishop, discutent avec toutes les parties prenantes, dont les acteurs régionaux, pour avancer vers un processus inclusif dirigé par le Myanmar et parvenir à une paix durable et à une réconciliation nationale qui sont des étapes importantes pour créer des conditions favorables à un retour sûr, volontaire, digne et durable du peuple rohingya.
Environ un million de Rohingya ont trouvé refuge au Bangladesh et plus de 130 000 autres dans la région, sans possibilité immédiate de retourner chez eux au Myanmar.
Myanmar/Humanitaire
Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique que la semaine dernière, il a commencé à distribuer une aide alimentaire aux familles touchées par les dernières inondations dans la région du delta de l’Ayeyarwady.
Le PAM précise qu’un nombre estimé à 500 000 personnes vivent dans des zones exposées aux inondations dans ce delta.
À Ayeyarwady, les premières informations des partenaires du PAM font état de l’inondation de centaines de milliers d’acres de terres agricoles. Dans les zones les plus fortement touchées, les besoins urgents sont les vivres, l’eau potable et l’assainissement.
Ces prochains jours, le PAM entend aider 35 000 personnes qui ont trouvé refuge dans les centres d’évacuation. Elles recevront du riz et des biscuits vitaminés. Outre l’aide, un appui nutritionnel sera apporté aux mères et aux enfants pour prévenir la malnutrition aiguë.
Le PAM a aussi distribué une aide alimentaire à 130 000 personnes dans plusieurs provinces touchées par les inondations. Il évalue en ce moment les besoins dans l’État rakhine.
Afghanistan
Pendant le weekend, Mme Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a déclaré que « la loi sur la moralité » qui vient d’être promulguée par les autorités de facto limitent davantage les droits et libertés, en particulier ceux des femmes.
Elle a ajouté que c’est une loi déraisonnable, qui, si elle est maintenue, ne peut qu’empêcher le retour de l’Afghanistan sur la scène internationale.
Dans sa propre déclaration, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le pays, Mme Rosa Otunbayeva, dit que loi élargit des restrictions déjà intolérables sur les droits des femmes et des filles. Même le son de la voix d’une femme en dehors de sa maison est devenu une violation de la morale, s’est-elle indignée.
Elle devrait informer le Conseil de la situation générale en Afghanistan, le 18 septembre prochain.
Bangladesh
Après les inondations dues aux lourdes pluies et les flux d’eau en amont provenant de l’Inde, l’équipe de l’ONU sur place fournit des tablettes de purification d’eau, des kits d’hygiène et des vivres.
La communauté humanitaire a lancé son tout premier plan de réponse au cyclone et aux inondations du mois dernier. Il s’agit d’aider 1,2 million de personnes. À ce jour, quelque 700 000 personnes ont reçu de l’aide, alors que 20% seulement des 80 millions de dollars demandés ont été versés.