Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 3 novembre 2023
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Gaza
Le Secrétaire général et le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Tor Wennesland, poursuivent constamment leurs contacts avec les dirigeants de la région. Ils s’efforcent de trouver des moyens de mettre fin aux souffrances et d’empêcher une nouvelle escalade dangereuse.
Au cours des derniers jours, M. Wennesland a rencontré le Président israélien, M. Isaac Herzog, de hauts responsables du Ministère de la défense d’Israël, ainsi que des envoyés des États-Unis et de l’Union européenne (UE), parmi d’autres.
Ce matin, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Martin Griffiths, a informé les États Membres de la situation humanitaire à Gaza. Il a fait part du désespoir qu’il a vu lorsqu’il s’est entretenu avec des familles d’otages israéliens et des familles à Gaza qui ont perdu des êtres chers et leurs maisons.
M. Griffiths a déclaré que ce qu’il a vu se passer en Israël et dans le Territoire palestinien occupé au cours des 26 derniers jours n’est rien de moins qu’un fléau pour notre conscience collective. Il a ajouté qu’il y avait eu d’intenses négociations humanitaires impliquant Israël, l’Égypte, les États-Unis et l’ONU, sur l’envoi de plus de 300 camions entrés dans la bande de Gaza à la date d’hier. Rien qu’hier, plus de 100 camions sont entrés dans la bande de Gaza, a-t-il ajouté, tout en relevant que cela reste bien inférieur aux 500 camions de marchandises qui entraient chaque jour à Gaza avant la crise actuelle.
M. Griffiths a appelé une fois de plus à la libération immédiate de tous les otages. Il a souligné la nécessité de protéger les infrastructures civiles et a réitéré l’appel à des pauses humanitaires.
Mme Lynn Hastings, Coordonnatrice spéciale adjointe pour le processus de paix au Moyen-Orient, Coordonnatrice des Nations Unies pour les activités humanitaires et le développement dans le Territoire palestinien occupé, a également fait un exposé par vidéoconférence. Elle a déclaré que l’impact humanitaire des attaques à Gaza a été catastrophique. Plus de 9 000 personnes ont été tuées, selon le Ministère de la santé de Gaza.
M. Thomas White, de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a fait un exposé depuis Rafah et a discuté de l’aggravation de la situation au moment où le carburant s’épuise. Il a noté que l’on pourrait bientôt se retrouver dans une situation où les eaux usées brutes jailliraient dans les rues de Gaza. Il a rendu hommage au travail accompli par le personnel de l’UNRWA dans des conditions très dangereuses. Soixante-douze membres du personnel de l’UNRWA ont été tués à ce jour.
Territoire palestinien occupé
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré qu’avec ses partenaires, il lancera lundi un appel éclair de financement qui couvrira le reste de l’année 2023.
L’appel de 1,2 milliard de dollars vise à soutenir 2,7 millions de personnes à Gaza et un demi-million de personnes en Cisjordanie.
L’appel initial, lancé le 12 octobre, demandait 294 millions de dollars pour venir en aide à près de 1,3 million de personnes. Depuis, la situation est devenue de plus en plus désespérée.
L’appel éclair révisé soulignera les besoins en nourriture, en eau, en soins de santé, en abris, en hygiène, ainsi que d’autres priorités urgentes à la suite des bombardements massifs à Gaza.
Mali
S’agissant du retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le convoi qui a quitté Kidal pour se rendre à Gao a, de nouveau, subi une attaque, ce matin. Il a heurté un engin explosif improvisé à trois kilomètres environ au nord-est du village d’Anéfis, dans la région de Kidal.
Sept Casques bleus ont été blessés et sont en train d’être évacués. Hier, huit autres Casques bleus ont été blessés dans un incident similaire. Ils seraient maintenant dans un état stable.
C’est la quatrième fois que le convoi est touché par un engin explosif improvisé depuis qu’il a quitté la base de Kidal le 31 octobre.
Soudan
Concernant la grave crise humanitaire au Soudan, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a aidé à acheminer un convoi de huit camions de nourriture et de fournitures médicales vers Kadugli, la capitale du Kordofan méridional. C’est le premier depuis le début des affrontements en avril.
Il s’agit d’un développement positif qui n’enlève pas la nécessité d’un accès durable pour continuer à fournir des services aux personnes dans le besoin partout au pays.
La situation reste extrêmement dangereuse pour les femmes et les filles au Darfour. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit profondément alarmé par les informations qu’il a reçues selon lesquelles des femmes et des filles sont enlevées et détenues dans des conditions inhumaines, dégradantes et proches de l’esclavage dans les zones contrôlées par les Forces d’appui rapide au Darfour, où elles seraient mariées de force et détenues contre rançon.
Des informations crédibles provenant de rescapées, de témoins et d’autres sources suggèrent que plus de 20 femmes et filles ont été enlevées. Ce chiffre pourrait être plus élevé.
Le Haut-Commissariat a réitéré les appels lancés par la Haut-Commissaire aux hauts responsables des Forces armées soudanaises et des Forces d’appui rapide ainsi qu’à tout autre groupe armé qui leur est affilié pour qu’ils condamnent sans équivoque ces actes ignobles et qu’ils donnent de toute urgence des instructions claires à leurs subordonnés exigeant une tolérance zéro pour les violences sexuelles.
Elles doivent également veiller à ce que les femmes et les filles enlevées soient rapidement libérées et reçoivent le soutien nécessaire, notamment des soins médicaux et psychosociaux. Tous les cas devraient faire l’objet d’une enquête approfondie et rapide. Ceux qui sont responsables de ces actes doivent rendre des comptes et être traduits en justice.
République Démocratique Du Congo
Plus de 300 000 personnes ont été chassées de chez elles par l’escalade de la violence dans la province du Nord-Kivu, dans l’est du Congo, au cours du mois d’octobre, ce qui porte le nombre total de déplacés dans les régions de l’est du pays à plus de 6 millions, selon les agents humanitaires.
Ces provinces sont également confrontées à des épidémies continues de choléra et de rougeole.
L’ONU et ses partenaires ont apporté une aide humanitaire à quelque trois millions de personnes dans la région, dont 1,9 million sous forme d’aide alimentaire, malgré l’instabilité dans la région. Toutefois, l’accès reste très difficile en raison des violences récentes et continues à Beni. Cette situation a contraint de nombreux travailleurs humanitaires à suspendre temporairement leurs opérations, laissant plus de 140 000 personnes dans l’incapacité de recevoir une assistance.
Le plan de réponse humanitaire de cette année, d’un montant de 2,3 milliards de dollars, n’est financé qu’à 36%, a dit le Porte-parole, soulignant le besoin de « plus d’argent ».
Ukraine
Le Porte-parole a fermement condamné la dernière vague d’attaques russes contre des infrastructures vitales dans différentes parties du pays.
Ces attaques auraient fait des blessés parmi la population civile, dont des enfants, et endommagé des bâtiments civils résidentiels et commerciaux.
Il s’est dit préoccupé par l’escalade de ces incidents et leur impact sur la vie des civils, en particulier à la veille de l’hiver. Il a réitéré, dans les termes les plus fermes, que les attaques contre les civils et les infrastructures civiles sont interdites par le droit international humanitaire et qu’elles doivent cesser immédiatement.
Selon le personnel de l’ONU sur place, les attaques de cette semaine ont détruit des installations énergétiques, des écoles, des hôpitaux et d’autres sites publics. La région de Kherson, dans le sud, et la région de Donetsk, dans l’est, ont été particulièrement touchées. La ville de Kharkiv a également été attaquée la nuit dernière.
Les organisation non gouvernementales partenaires sont déjà sur place, apportant un soutien psychologique et des abris aux personnes dont les maisons ont été endommagées par les attaques.
Vice-Secrétaire générale
Mme Amina J. Mohammed se rendra demain en Arabie saoudite où elle participera à la cérémonie d’ouverture de la première conférence internationale sur les femmes en Islam.
Cette conférence, organisée à Djeddah par le Ministère des affaires étrangères et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), vise à faciliter le dialogue sur la place des femmes en Islam, sous les aspects religieux et culturels. Elle examinera également la promotion des droits des femmes musulmanes.
Au cours de sa visite, la Vice-Secrétaire générale rencontrera de hauts fonctionnaires, des responsables à la Banque islamique de développement (BID) ainsi que d’autres parties prenantes.
Elle sera de retour à New York le mardi 7 novembre 2023.
Chypre
M. Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, achève aujourd’hui sa visite de trois jours à Chypre.
Lors de sa visite, M. Lacroix s’est entretenu avec les dirigeants des deux communautés au sujet des récents développements dans la zone tampon et du travail de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).
Il s’est également entretenu avec des représentants de la société civile, notamment des femmes et des jeunes.
Le haut fonctionnaire s’est également rendu sur le plateau de Pyla, soulignant que la mise en œuvre de l’accord récemment conclu était essentielle. En outre, il a rendu visite au Comité des personnes disparues.
Mozambique
La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Joyce Msuya, est en visite au Mozambique. Elle s’est rendue hier et aujourd’hui dans la province septentrionale de Cabo Delgado, où les Nations Unies et l’OCHA continuent de fournir une aide vitale aux personnes touchées par le conflit qui y règne.
Mme Msuya a rencontré des femmes, des enfants et des hommes retournés dans la localité de Mocímboa da Praia, après avoir fui les violences qui ont commencé en 2017. Près des trois quarts des plus de 175 000 rapatriés de cette ville portuaire résident dans des zones où les infrastructures de base, telles que les écoles, les centres de santé et les installations d’approvisionnement en eau n’ont pas encore été restaurées.
Plus de 2 millions de personnes au Mozambique ont besoin d’une aide humanitaire pour faire face à l’impact du conflit, des changements climatiques et des événements météorologiques extrêmes. Les Nations Unies et leurs partenaires ont déjà apporté une forme d’assistance humanitaire à quelque 1,5 million de personnes dans le pays au cours de la première partie de cette année.
Pour faire davantage, il faudrait plus de financement. L’appel humanitaire pour le Mozambique lancé cette année, d’un montant de 513 millions de dollars, n’est pour l’heure financé qu’à un peu plus d’un tiers. Le plan d’intervention prévu pour répondre aux conséquences du cyclone Freddy, des inondations et de l’épidémie de choléra est encore moins doté en ressources: seulement 16% des 138 millions de dollars nécessaires a été récolté.
Indice des prix alimentaires
Selon les informations données aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix internationaux des produits alimentaires ont baissé modérément en octobre, de 0,5% par rapport à septembre. L’indice des produits laitiers étant le seul à connaître une légère hausse.
Et dans le dernier rapport sur les perspectives de récolte et la situation alimentaire également publié aujourd’hui, la FAO affirme que les conflits persistants et qui s’intensifient, aggravent l’insécurité alimentaire. Il y est également dit que le fait que les prix internationaux des matières premières alimentaires soient modérés est contré par la faiblesse des monnaies dans de nombreux pays à faible revenu.
Journée de sensibilisation aux tsunamis
Ce dimanche, sera célébrée la Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis. Dans son message, le Secrétaire général affirme que son initiative « Alertes précoces pour tous », qui vise à protéger chaque personne sur Terre d’ici à 2027, donne la priorité aux besoins des plus vulnérables. Cela nécessite un investissement de 3,1 milliards de dollars, soit environ 50 centimes pour chaque personne à protéger.
Conférence de presse
Lundi, à 11 heures, par visioconférence depuis Paris, M. Guilherme Canela De Souza Godoi, Chef de la Section de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), donnera une conférence de presse.
Afghanistan
Ce dimanche, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en coordination avec la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), lancera son enquête 2023 sur l’opium en Afghanistan. L’enquête examine les dernières découvertes et tendances émergentes sur le commerce et l’économie illicites de l’opium. Ce sera le deuxième rapport du genre depuis l’interdiction par les autorités de facto, en avril 2022, de la culture du pavot à opium et de tous les stupéfiants.