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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 26 juillet 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

République démocratique du Congo (RDC)

Les actes de violence contre la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) continuent de s’intensifier.

Aujourd’hui, à la base de la Mission à Butembo, les assaillants ont volé des armes à la police congolaise et tiré sur les Casques bleus.  Malheureusement, un soldat de la paix et deux policiers de la Mission ont été tués et un autre, blessé.

Le Secrétariat de l’ONU joint sa voix à celle du Chef par intérim de la MONUSCO, M. Khassim Diagne, pour condamner ces meurtres et exprimer sa plus profonde sympathie aux familles et aux collègues.

M. Diagne a jugé « absolument inacceptable » et « contre-productive » la violence contre l’ONU, étant donné que la MINUSCO est dans le pays pour travailler avec les autorités locales à la protection des civils, à la lutte contre les groupes armés et au renforcement des institutions et services publics.  Il a appelé les autorités, la société civile et les groupes communautaires congolais à dénoncer la violence.  « Ce n’est pas dans le chaos et la confusion ou la division que nous ferons des progrès vers la stabilité et la paix », a-t-il dit.

Quatre incidents au moins ont visé les domiciles du personnel de la MONUSCO dont certains membres ont été relogés dans les camps.  Plus tôt dans la journée, une foule a tenté d’entrer dans le lotissement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Goma mais a été repoussée par le gardes de sécurité.

Des centaines d’assaillants ont une nouvelle fois attaqué les bases de l’ONU à Goma et dans d’autres parties de la province du Nord-Kivu, énervés par les remarques et les menaces de certains individus et groupes contre l’ONU, en particulier sur les réseaux sociaux.  La foule a jeté des pierres et des bombes de pétrole, entrant dans les bases pour piller, casser et incendier.

La situation est très volatile et les renforts sont mobilisés.  Les forces de réaction rapide de l’ONU sont en alerte et ont été priées d’exercer la plus grande retenue, utilisant des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants et ne tirant que si le personnel et les biens de l’ONU sont attaqués.  Les Forces armées congolaises contribuent tant soit peu à la protection des infrastructures.

Ukraine

Hier, les équipes de l’ONU et leurs partenaires humanitaires ont distribué 50 tonnes d’aide à 5 000 personnes à Stepnohirsk, près des lignes de front du sud-est de la province de Zaporizka.  Le convoi contenait des produits de première nécessité, dont des médicaments, de la nourriture, des couvertures et autres.  Ces produits vont aussi être envoyés dans la ville voisine de Prymorske, un autre endroit lourdement affecté par la guerre.

S’il est vrai que le nouveau convoi fournira une aide nécessaire dans les zones contrôlées par le Gouvernement de la province de Zaporizka, la Coordonnatrice humanitaire pour l’Ukraine, Mme Osnat Lubrani, note toutefois que les agences humanitaires ne peuvent toujours pas travailler dans les zones qui échappent au contrôle du Gouvernement.  Le convoi d’hier par exemple, était censé arriver dans la ville de Polohy, de l’autre côté de la ligne de front.  Mais les hostilités en cours et l’absence d’un accord avec les parties au conflit ont empêché l’acheminement de l’aide.

Mme Lubrani a souligné que les agences humanitaires continueront à travailler pour que les convois arrivent dans les zones qui échappent au contrôle du Gouvernement et dans les endroits durement touchés.

Entre-temps, les hostilités ont continué à affecter gravement les parties est et sud de l’Ukraine.  À Odessa, par exemple, les agences humanitaires ont vu une attaque de missile contre la zone portuaire, le 23 juillet dernier.  Aucune victime n’a été signalée.  La ville australe de Mykolaiv, où un grand entrepôt de produits humanitaires a été détruit, la semaine dernière, et la ville orientale de Kharkiv ont subi des attaques quotidiennes, la semaine dernière.  L’ONU ne cesse d’appeler les parties au conflit à protéger les personnes et infrastructures civiles et à ouvrir l’accès des zones durement touchées à une aide vitale, y compris dans les zones qui échappent au contrôle du Gouvernement.  C’est essentiel pour prévenir d’autres souffrances.

Moyen-Orient

Mme Lynn Hastings, Coordonnatrice spéciale adjointe pour le processus de paix au Moyen-Orient, a parlé aujourd’hui au Conseil de sécurité de la situation israélo-palestinienne et a attiré l’attention sur le niveau préoccupant de violence contre les civils qui alimente la méfiance et compromet le règlement pacifique du conflit. 

Libye

Mme Martha Pobee, Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique a parlé hier au Conseil de sécurité de la Libye et qualifié la situation de « très volatile ». 

Myanmar

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général condamne fermement le fait que les militaires aient exécuté quatre activistes politiques et présente ses condoléances aux familles. 

Mme Noeleen Heyzer, Envoyée spéciale pour le Myanmar, est en Malaisie où elle s’est entretenue aujourd’hui avec le Ministre des affaires étrangères, M. Saifuddin Abdullah et le Premier Ministre, M. Ismail Sabri Yaakob, de la situation au Myanmar et de la nécessité d’un engagement inclusif et de solutions innovantes pour les Rohingya à l’intérieur et à l’extérieur du Myanmar.  L’Envoyée spéciale a souligné que la Malaisie, membre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et de l’Organisation de la coopération islamique, a un rôle important à jouer dans la mobilisation d’une réponse régionale et internationale efficace.

Éthiopie

Les agences humanitaires continuent de fournir une aide essentielle à des millions de personnes touchées par le conflit et la sécheresse.

Quelque 3,8 millions de personnes dans le Tigré ont reçu une aide alimentaire depuis que les convois ont repris au mois d’avril dernier mais la distribution a été largement suspendue au début de ce mois-ci, en raison de la pénurie de carburant.  La distribution de l’aide au Tigré est également limitée par le manque d’argent liquide.

La semaine dernière, plus 2 000 tonnes de fertilisants sont arrivées à Mekelle et 5 000 autres tonnes ont été envoyées à Afar, ce qui reste inférieur aux 60 000 tonnes nécessaires pour la saison actuelle des semailles.

Dans la région d’Afar, l’on voit des niveaux alarmants de malnutrition et les besoins sont également élevés dans la région voisine d’Amhara.  Depuis le mois d’avril dernier, plus de deux millions de personnes ont reçu une aide alimentaire à Amhara et à Afar.

Dans l’ouest de l’Éthiopie, le conflit en cours a causé la fuite des populations et des dégâts aux infrastructures et aux services.  L’ONU et ses partenaires s’efforcent de fournir de l’aide mais la réponse est limitée par l’insécurité et le manque de fonds.

En outre, le pays vit l’une de ses sécheresses les plus graves de ces 40 dernières années.  Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), près de 10 millions de personnes ont désormais besoin d’une aide alimentaire dans les zones affectées par la sécheresse.

Cette sécheresse a aussi provoqué une crise de la faim au Kenya et en Somalie.  Dans ce dernier pays, plus de 200 000 personnes sont dans une insécurité alimentaire catastrophique et il y a un risque probable de famine dans 17 districts si les productions agricole et animale s’avèrent insuffisantes et si l’aide humanitaire ne peut atteindre les populations vulnérables.

Colombie

Le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme a publié aujourd’hui un rapport qui dit que les niveaux croissants de violence commise par les acteurs non étatiques et les organisations criminelles dans les zones rurales de la Colombie ont un effet dévastateur sur les populations vulnérables, dont les défenseurs des droits de l’homme.

L’année dernière, le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme en Colombie a comptabilisé 100 morts parmi les défenseurs des droits de l’homme.  Entre le 1er janvier et le 30 juin de cette année, le Bureau a reçu des informations sur 114 morts, dont 22 ont été confirmées.

Le rapport exhorte le futur Gouvernement, qui prend ses fonctions le mois prochain, à donner la priorité à la lutte contre cette violence.  Le rapport fait aussi une série de recommandations aux autorités sur la protection de la vie et des droits de ceux qui sont affectés. 

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