9099e séance,
matin & après-midi  
CS/14981

Conseil de sécurité: la Coordonnatrice adjointe pour le processus de paix au Moyen-Orient affirme que la visite du Président Biden a remis en selle la solution des deux États

Malgré les changements dans l’évolution du conflit et le niveau inquiétant de violence à l’encontre des civils, la Coordonnatrice spéciale adjointe pour le processus de paix au Moyen-Orient a affirmé, ce matin, au Conseil de sécurité, que la visite du Président des États-Unis dans la région au début du mois a remis en selle le consensus autour de la solution des deux États. 

Venue faire le point sur la période allant du 27 juin au 21 juillet, Mme Lynn Hastings a indiqué que durant la visite du Président Biden, les dirigeants israéliens, palestiniens et américains ont réitéré l’importance de cette solution pour l’avenir d’Israël et de la Palestine.  Il faut bâtir sur ces engagements et travailler ensemble pour revenir sur un processus politique significatif, a insisté la haute fonctionnaire. 

Préoccupée par la montée des tensions, notamment en Cisjordanie occupée, Mme Hastings a notamment appelé à remédier à la poursuite des activités de peuplement et à la violence des colons, tout en soulignant que rien ne peut se substituer à un processus politique légitime pour régler les questions qui sont au cœur du conflit.  Des mesures immédiates visant à inverser la tendance négative et soutenir le peuple palestinien sont essentielles, a-t-elle insisté. 

La délégation américaine a confirmé l’engagement du Président Biden en faveur de la solution des deux États, insistant en outre sur l’importance de promouvoir un avenir dans lequel Israéliens et Palestiniens puissent profiter de mesures égales de sécurité, de liberté et de prospérité.  Elle a également souligné que les Accords d’Abraham, les accords de normalisation des relations d’Israël avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc ainsi que les traités de paix d’Israël avec l’Égypte et la Jordanie, offrent une opportunité de faire progresser les relations israélo-palestiniennes et de répondre aux besoins du peuple palestinien.  Mais ils ne remplacent pas une solution négociée à deux États, ont fait valoir les États-Unis qui ont passé en revue les différentes initiatives d’aide en faveur du peuple palestinien annoncées par le Président Biden. 

Pour l’Observateur permanent de l’État de Palestine, si la récente visite du Président Biden a été l’occasion de réaffirmer des principes fondamentaux, l’annonce, hier par Israël, de l’avancement de projets de construction d’autres unités de logement, y compris à Jérusalem-Est, est source de préoccupation.

Affirmant que le destin de toute une nation ne peut être pris en otage par la politique israélienne ou par les colons, l’Observateur permanent a appelé à agir pour préserver la solution des deux États.  Il est temps, a-t-il déclaré, que la communauté internationale agisse pour protéger le peuple palestinien et réaliser la paix.

Tout en se félicitant des avancées réalisées suite aux projets de coopération d’Israël avec des pays arabes « qui changent le visage du Moyen-Orient », la délégation israélienne a toutefois jugé beaucoup plus urgent d’arrêter les agissements du « régime fanatique de l’Iran » dans sa volonté de « construire une bombe atomique », plutôt que de se concentrer exclusivement sur ce qui se passe dans certains villages.  Israël a également affirmé ne pas avoir de partenaire de négociation étant donné que le Président Mahmoud Abbas ne représente pas l’ensemble de la population palestinienne.  Si nous souhaitons avancer, le point de départ est de s’appuyer sur les meilleures pratiques de paix régionales, a indiqué la délégation. 

Regrettant que le Conseil de sécurité se contente de gérer le confit au lieu de trouver des solutions pour créer l’État palestinien, l’Algérie a rappelé qu’elle s’est attelée à unir les Palestiniens en accueillant une réunion intrapalestinienne avec comme objectif qu’ils participent à toute négociation future en tant que délégation unie.  Les Émirats arabes unis se sont en outre félicités des communications de haut niveau entre les deux parties, espérant qu’elles traceront la voie vers le dialogue.  Le Conseil de sécurité doit se montrer plus actif pour promouvoir la reprise des pourparlers de paix entre les deux parties afin de parvenir à la solution des deux États, a encouragé la Chine. 

L’Irlande a toutefois averti que la poursuite des colonies de peuplement sape les perspectives d’une solution à deux États ainsi que la viabilité d’un futur État palestinien.  À la suite de l’Organisation de la coopération islamique qui a relevé qu’ « Israël n’a pas l’intention de mettre fin à l’occupation », le Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien s’est inquiété du cas de Massafer Yatta, zone du sud de la Cisjordanie occupée que la Cour suprême israélienne a décidé de faire approprier par l’armée israélienne.  Cela risque de déplacer de force plus de 1 200 Palestiniens ce qui pourrait causer la plus grande expulsion forcée de Palestiniens depuis 1967, a-t-il mis en garde. 

Cuba a en outre averti que les décisions unilatérales et injustifiées du Gouvernement des États-Unis, qui n’ont pas été annulées par l’Administration actuelle, suppriment davantage la possibilité d’une solution négociée au conflit israélo-palestinien.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclaration liminaire

Mme LYNN HASTINGS, Coordonnatrice spéciale adjointe pour le processus de paix au Moyen-Orient, a fait le point sur la situation pour la période allant du 27 juin au 21 juillet.  Malgré certains changements dans l’évolution du conflit, la réalité structurelle n’a pas changé, a-t-elle indiqué, évoquant un niveau inquiétant de violence à l’encontre des civils qui exacerbe la méfiance.  L’expansion illégale des colonies de peuplement en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, a rétréci le terrain dont disposent les Palestiniens pour assurer leur développement et moyens de subsistance, réduisant les perspectives d’un État palestinien viable.  Un sentiment de désespoir grandissant gagne de nombreux Palestiniens qui voient s’amenuiser les perspectives d’un État, de souveraineté et de paix, a-t-elle indiqué, évoquant en outre une économie palestinienne chancelante ainsi que le manque de progrès dans l’unité palestinienne, la réforme de la gouvernance et le renouvellement de la légitimité des institutions nationales, y compris un parlement et un gouvernement démocratiquement élus.   

Elle a indiqué que la visite du Président des États-Unis dans la région au début du mois a remis en selle le consensus autour de la solution des deux États.  Durant sa visite, les dirigeants israéliens, palestiniens et américains ont réitéré l’importance de cette solution pour l’avenir d’Israël et de la Palestine.  Il faut bâtir sur ces engagements et travailler ensemble pour revenir sur un processus politique significatif, a-t-elle insisté. 

Puis Mme Hastings a détaillé par le menu le quotidien dans le Territoire palestinien occupé fait de violences, de manifestations, d’affrontements, de démolitions de propriétés, d’arrestations et d’attaques.  Elle s’est notamment inquiétée de la violence perpétrée par les colons, y compris dans la communauté de Ras al-Tin en Cisjordanie.  Elle a également fait savoir que les 20 et 21 juillet, des milliers d’Israéliens ont pris part à une campagne visant à établir des avant-postes en Cisjordanie, un effort déclaré illégal par le Ministre de la défense israélien.  Elle a salué les actions du Gouvernement visant à prévenir l’établissement de nouveaux avant-postes, soulignant que les colonies de peuplement demeurent un obstacle majeur à la paix.  Mme Hastings a ajouté qu’elle était préoccupée par la décision du 4 mai de la Cour suprême israélienne autorisant l’expulsion des communautés de Massafer Yatta et par les conséquences humanitaires des ordonnances d’éviction si elles venaient à être appliquées. 

Saluant l’annonce par les autorités israéliennes de proposer six plans de construction pour les Palestiniens dans la zone C, elle a exhorté Israël à accorder les permis de construire pour tous les plans précédemment approuvés pour les Palestiniens dans cette zone.  Elle a également appelé Israël à mettre un terme aux déplacements et aux expulsions de Palestiniens et approuver les plans supplémentaires qui permettront aux Palestiniens de bâtir légalement leurs maisons et de satisfaire à leurs besoins en développement. 

Mme Hastings s’est ensuite attardée sur la visite du Président américain Biden au Moyen-Orient au cours de laquelle ce dernier a annoncé une série d’initiatives en faveur du peuple palestinien.  Elle a notamment cité une nouvelle contribution pluriannuelle de 100 millions de dollars au réseau hospitalier de Jérusalem-Est, un financement de 201 millions de dollars pour l’UNRWA et 15 millions de dollars supplémentaires pour lutter contre l’insécurité alimentaire.  Elle a également pris note de l’annonce par l’Administration Biden qu’Israël avait autorisé l’ouverture du pont Allenby entre la Cisjordanie et la Jordanie, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, d’ici à la fin du mois de septembre, afin de réduire les délais interminables liés au franchissement du pont.  Israël a également accepté d’accélérer la transition vers la technologie 4G en Cisjordanie, puis à Gaza, et de convoquer le Comité économique mixte avec l’Autorité palestinienne.  Elle s’est aussi félicitée de la poursuite des contacts de haut niveau entre Israéliens et Palestiniens et a exhorté les dirigeants de toutes les parties à débattre de toutes les questions politiques en souffrance. 

Poursuivant, la haute fonctionnaire a évoqué les déclarations émises par 11 ministres européens des affaires étrangères après que six ONG palestiniennes ont été désignées organisations terroristes.  Elle a également indiqué que des associations juridiques palestiniennes avaient manifesté à plusieurs reprises en juillet contre la pratique de l’Autorité palestinienne de promulguer des lois par décret présidentiel.

S’agissant de Gaza où la situation demeure fragile, les efforts de l’ONU et d’autres partenaires portent sur l’acheminement d’une aide humanitaire et le développement ainsi que sur l’assouplissement des restrictions de la liberté de circulation des biens et des personnes.  À ce sujet, elle a fait savoir qu’à l’occasion de l’Eïd al-Adha, Israël avait annoncé que 400 permis seraient livrés aux hommes de plus de 55 ans et aux femmes de plus 50 ans, les premiers depuis 2017.  En outre, 72 000 personnes munies de permis ont pu traverser le point de passage d’Erez en juin, un chiffre record depuis le bouclage de la bande en 2007, mais qui demeure bien en deçà des 500 000 personnes qui pouvaient sortir de Gaza chaque mois en 2000.

Passant à la région du Moyen-Orient dans son ensemble, Mme Hastings a noté le maintien du cessez-le-feu entre Israël et la Syrie en dépit des violations de l’accord de l’engagement des forces de 1974.  Au Liban, elle a souligné l’importance de constituer un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais et de réaliser des progrès sur le front des réformes pour remédier aux multiples crises touchant le pays.  Elle a ensuite dénoncé le tir par le Hezbollah de trois drones non armés depuis le Liban vers le champ gazier offshore de Karish.  La Coordonnatrice adjointe a exhorté toutes les parties à faire montre de retenue et à éviter toute provocation susceptible d’entraîner une escalade. 

Des mesures immédiates visant à inverser la tendance négative et soutenir le peuple palestinien sont essentielles, a insisté Mme Hastings, qui s’est inquiétée de la montée des tensions, notamment en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est.  Elle a appelé à remédier à la poursuite des activités de peuplement et à la violence des colons, tout en soulignant que rien ne peut se substituer à un processus politique légitime pour régler les questions qui sont au cœur du conflit. 

Déclarations

M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a rappelé qu’un Palestinien, de sa naissance à sa mort, n’a aucun contrôle sur sa vie puisqu’il peut être tué, arrêté, refoulé à l’entrée de son propre pays et privé de ses droits de prier et de vivre en sécurité avec sa famille.  Il sait qu’un soldat ou un colon a le droit de lui prendre sa vie, en toute impunité, et qu’il sera jugé coupable et l’Israélien, innocent.  « Que font le Conseil de sécurité et la communauté internationale? » devant cette situation, s’est-il demandé.  Il a estimé que la récente visite du Président Biden a été l’occasion de réaffirmer des principes fondamentaux, y compris la solution des deux États, comme l’atteste le communiqué de Djedda.  Pourtant Israël a annoncé hier, quelques jours après cette visite, l’avancement de projets de construction d’autres unités de logement, y compris à Jérusalem-Est.

Il est temps que la communauté internationale agisse pour protéger le peuple palestinien et réaliser la paix, a exhorté M. Mansour, pour qui « le destin de toute une nation ne peut être pris en otage par la politique israélienne ou par les colons ».  Rappelant la résolution historique octroyant à la Palestine le statut d’État observateur, il a indiqué que « nous avons le droit de devenir membre des Nations Unies » et que « rien ne peut justifier un tel retard ».  Il a également demandé la mise en œuvre de la résolution 2234 (2016), avant de rappeler la mise en garde du Secrétaire général sur la disparition de la solution des deux États.  Il y a deux tâches qui ne peuvent plus être différées selon M. Mansour: apporter une protection au peuple palestinien et préserver la solution des deux États.  « Agissons maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. »

M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël) s’est dit très frustré par les débats du Conseil de sécurité sur la situation palestinienne qui, a-t-il affirmé, ne prennent pas en compte les menaces les plus périlleuses pour la région et les véritables obstacles à la résolution de la paix.  Il a déclaré que la réelle menace à la paix au Moyen-Orient est le programme de nucléarisation du « régime radical iranien ».  Il a regretté que le Conseil de sécurité se contente d’examiner des rapports biaisés sur les activités de la partie israélienne au lieu de voir le tableau d’ensemble et chercher de véritables solutions aux obstacles à la paix. 

« Ces débats n’ont donné aucun fruit depuis des décennies » , a souligné le représentant d’Israël pour qui le principal obstacle à la paix est le manque de volonté des Palestiniens « qui ont toujours refusé de vivre en paix avec les juifs ».  Il a affirmé que de nombreux plans de paix comprenant d’importantes concessions israéliennes ont été rejetés par les Palestiniens.  Il a aussi accusé la partie palestinienne à verser des paiements échelonnés à des groupes terroristes et souligné que le Hamas est une organisation terroriste radicale qui règne d’une main de fer sur Gaza, menace Israël de ses roquettes en utilisant la population locale comme boucliers humains. 

Par ailleurs, le délégué a indiqué qu’Israël n’a pas de partenaire de négociation puisque le Président Abbas ne représente pas l’ensemble de la population palestinienne.  « Si nous souhaitons avancer, le point de départ est de s’appuyer sur les meilleures pratiques de paix régionales », a insisté le représentant d’Israël avant d’accuser les Palestiniens d’haïr les Israéliens.  Il a mis l’accent sur les efforts d’Israël pour initier des projets de coopération avec des pays arabes et cité des initiatives de grande envergure avec la Jordanie et l’Égypte « qui change le visage du Moyen-Orient ».  Face à ces avancées, le représentant d’Israël a jugé beaucoup plus urgent d’arrêter les agissements du « régime fanatique de l’Iran » dans sa volonté de « construire une bombe atomique », plutôt que de se concentrer exclusivement sur ce qui se passe dans certains villages.  Il a également fustigé le silence assourdissant du Conseil de sécurité face au chaos dont se rend responsable le Hezbollah au Liban.  « Mettons de côté nos microscopes et cessons de nous voiler la face », a insisté le représentant israélien avant d’appeler à un Moyen-Orient débarrassé du terrorisme. 

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a fait le point sur la visite de Joe Biden en Israël et en Cisjordanie ce mois-ci, qui a démontré la force des relations bilatérales entre les États-Unis et Israël, y compris leur engagement indéfectible envers la sécurité de ce pays.  Le Président a eu des entretiens productifs avec son homologue israélien Isaac Herzog et le Premier Ministre Yaïr Lapid, ainsi qu’avec d’autres dirigeants israéliens sur une série de questions qui définissent le partenariat stratégique bilatéral, a précisé Mme Thomas Greenfield.  Il a salué les Accords d’Abraham et les accords de normalisation des relations d’Israël avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc qui, parallèlement aux traités de paix d’Israël avec l’Égypte et la Jordanie, contribuent à la sécurité, à la prospérité et à la paix au Moyen-Orient.  Comme l’a souligné le Président américain lors de sa visite, ces accords de normalisation offrent une opportunité de faire progresser les relations israélo-palestiniennes et de répondre aux besoins du peuple palestinien mais ils ne remplacent pas une solution négociée à deux États.  En effet, le Président Biden a réitéré l’engagement de son administration en faveur d’une telle solution, soulignant l’importance de promouvoir un avenir dans lequel Israéliens et Palestiniens peuvent profiter de mesures égales de sécurité, de liberté et de prospérité.  Après leur rencontre, le Premier Ministre Lapid a également exprimé son soutien à une solution à deux États, a souligné la représentante.

Au cours de sa visite, le Président Biden a également rencontré le Président Mahmoud Abbas en Cisjordanie, réaffirmant l’engagement des États-Unis à renforcer l’économie palestinienne et à améliorer la qualité de vie des Palestiniens.  À cette fin, il a annoncé plusieurs initiatives, notamment l’extension de la connectivité numérique 4G à Gaza et à la Cisjordanie, l’amélioration de l’accessibilité au pont Allenby et l’octroi d’une nouvelle aide d’un montant de 316 millions de dollars, a précisé Mme Thomas-Greenfield.  Cette aide comprend un plan de soutien au réseau hospitalier de Jérusalem-Est et un autre à l’UNRWA pour qu’il puisse continuer de fournir ses services essentiels aux réfugiés palestiniens en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie.  En dernier lieu, la représentante a cité les 15 millions de dollars d’aide humanitaire supplémentaires débloqués par Washington pour soutenir 210 000 Palestiniens vulnérables, en situation d’insécurité alimentaire dans le cadre d’une crise mondiale croissante liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) s’est préoccupée de la persistance de l’impunité et des cas possibles de recours excessif à la violence de la part des forces de sécurité israéliennes, appelant notamment à une enquête indépendante sur le meurtre de Shireen Abu Akleh.  Elle a averti que la poursuite des colonies de peuplement d’Israël sape les perspectives d’une solution à deux États ainsi que la viabilité d’un futur État palestinien.  Elle s’est notamment préoccupée de la situation dans la zone C, appelant Israël à accorder un plus grand accès et contrôle à l’Autorité palestinienne.  Elle a également exhorté Israël à mettre un terme aux expulsions, décriant notamment la décision concernant Massafer Yatta qui risque de déboucher sur le transfert forcé de 1 200 Palestiniens et la démolition de leurs maisons.

S’agissant de Gaza, la représentante a salué la décision d’Israël de fournir des permis supplémentaires et de lever certaines restrictions, tout en soulignant que rien ne peut se substituer à la levée du blocus.  Elle a déploré l’absence d’enquête sur les attaques israéliennes de mai 2021 et de mesures de reddition de comptes pour les tirs indiscriminés de roquettes vers Israël.  Elle s’est alarmée du rétrécissement de l’espace de la société civile dans le Territoire palestinien occupé et a appelé Israël à révoquer sa décision de qualifier plusieurs organisations palestiniennes d’entités terroristes.  De même, elle a appelé l’Autorité palestinienne à permettre aux défenseurs des droits humains de travailler librement sans crainte d’être arrêtés.

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a noté la fragilité de la situation sur le terrain au Moyen-Orient, déplorant qu’au cours des six premiers mois de l’année 2022, 60 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes et 19 Israéliens dans des attaques terroristes.  Elle a appelé à une désescalade des tensions, avant de saluer l’engagement des États-Unis et de l’Autorité palestinienne afin de faire toute la lumière sur la mort de Shireen Abu Akleh.  Elle a exhorté Israël à donner un coup d’arrêt au projet de construction de 1 900 unités de logement à Jérusalem-Est annoncé le 25 juillet.  Palestiniens comme Israéliens ont le droit de vivre dans la paix et la sécurité, a souligné la déléguée, en défendant la solution des deux États.

Mme NATHALIE BROADHURST (France) a assuré que le soutien de la France en faveur de la solution des deux États est intact, y voyant la seule solution qui réponde aux aspirations légitimes des deux peuples et assure les intérêts de sécurité d’Israël et la stabilité de la région.  Soulignant l’urgence à agir pour éviter une nouvelle spirale meurtrière comme celle de mai 2021 à Gaza, elle a jugé indispensable de recréer un horizon politique et de traiter les causes profondes d’une situation dont le blocage n’a que trop duré.  À court terme, a-t-elle ajouté, la priorité est de mettre fin aux mesures unilatérales qui menacent chaque jour un peu plus la viabilité d’un futur État palestinien.  Cela est indispensable, en complément des mesures annoncées par Israël pour atténuer les restrictions de mouvement des Palestiniens et permettre le développement des territoires palestiniens. 

La représentante a fermement condamné l’avancement des plans d’extension ou de création de colonies et a fait part de sa préoccupation à la suite des derniers développements à Massafer Yatta, appelant à y suspendre les évictions et démolitions.  À moyen terme, elle a estimé qu’il fallait faciliter la reprise d’un dialogue politique direct entre Israéliens et Palestiniens.  Et dans l’immédiat, la France continuera d’apporter son soutien aux populations palestiniennes, à travers son aide bilatérale, celle de l’Union européenne et son soutien à l’UNRWA, a-t-elle assuré.

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a réaffirmé l’importance d’intensifier les efforts visant à consolider le consensus international sur un règlement du conflit israélo-palestinien fondé sur la solution des deux États, le cadre juridique international existant, y compris les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU, et l’initiative de paix arabe.  Il a rappelé que son gouvernement a toujours plaidé en faveur d’une reprise des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, qui devraient aboutir à la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, tout en tenant compte des préoccupations d’Israël en matière de sécurité nationale.  Convaincue de la nécessité d’intensifier les efforts multilatéraux, notamment dans le cadre du Quatuor pour le Moyen-Orient, la Russie a rappelé qu’elle avait organisé une réunion ministérielle élargie, avant de blâmer la « réticence » et le « manque d’approche constructive » des États-Unis. 

Une avancée durable et à long terme du processus de paix est en outre impossible sans la réalisation de l’unité interpalestinienne.  À cet égard, nous soutenons les initiatives égyptiennes pertinentes et les projets de l’Algérie d’accueillir une nouvelle série de pourparlers entre les représentants du Fatah et du Hamas, avec Moscou comme lieu potentiel, a déclaré le représentant.  « Les tentatives de la monopoliser la recherche d’une solution juste et d’imposer une paix économique au peuple palestinien au lieu de satisfaire équitablement ses aspirations à établir son propre État indépendant n’ont pas conduit, ne conduisent pas et ne peuvent pas conduire à des résultats concrets », a fustigé en conclusion le délégué.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a regretté les tensions et la violence sur le terrain dans les territoires occupés, avant de condamner également tout attentat terroriste en Israël.  Il a demandé aux parties de s’abstenir de prendre toute mesure de nature à exacerber les tensions, réitérant le soutien de l’Albanie à la solution des deux États.  Le représentant a salué les efforts déployés pour rapprocher les deux parties en appelant à associer les Palestiniens à la nouvelle dynamique positive dans la région.  Condamnant les discours de haine, il a exigé des enquêtes pour que les coupables soient traduits en justice, avant d’exhorter les parties à veiller à la protection des civils.  En outre, le délégué a dit soutenir le statu quo sur les Lieux saints et salué les mesures prises par les parties pour rétablir un horizon politique pour les négociations de paix.

Mme CAROLYN OPPONG-NTIRI (Ghana) a indiqué que l’insécurité grandissante au Moyen-Orient, y compris en Cisjordanie, n’est pas de bon augure pour une résolution pacifique du conflit.  Elle a appelé à une désescalade des tensions et à un renforcement de la confiance afin d’imprimer un nouvel élan pour des négociations.  Elle s’est dite préoccupée par les activités des colons dans six emplacements de la Cisjordanie occupée et exhorté Israël à s’acquitter de ses obligations s’agissant de la protection des civils dans les territoires occupés.  La réalisation d’une paix durable passe par une solution négociée à deux États, a souligné la déléguée du Ghana, en appelant le Conseil à soutenir l’engagement des parties en vue du règlement du conflit.

Mme EDWIGE KOUMBY MISSAMBO (Gabon) a déclaré que la paix n’est pas acquise au Moyen-Orient, mais qu’elle demeure néanmoins un objectif atteignable.  Elle s’est ensuite dit préoccupée par l’exposition des communautés de Massafer Yatta à un risque imminent d’expulsions forcées, de déplacements arbitraires et de transferts forcés, prenant note de la décision de la Cour suprême israélienne à cet effet.  La représentante s’est ensuite réjouie du maintien du dialogue entre les parties et de leur capacité à œuvrer ensemble pour trouver des solutions sur des questions d’intérêt commun.  « Il convient de rappeler les conséquences humanitaires de cette crise notamment dans les territoires palestiniens, celles-ci sont aggravées par la pandémie de COVID-19.  Selon le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) sur cette question, le nombre d’enfants tués, mutilés, ou victimes d’autres violences est préoccupant.  Ainsi, l’engagement résolu de la communauté internationale est indispensable pour garantir la prévisibilité des financements de l’aide humanitaire », a souligné Mme Missambo.  Cette aide, a-t-elle ajouté, doit évidemment s’étendre à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dont le déficit de financement est important.  Nous appelons les pays donateurs à accroître leurs contributions et leur soutien, sans lesquels le risque encouru pour les populations civiles vulnérables serait une hausse drastique des troubles sociaux sur le terrain, a prévenu la représentante.  Enfin, sur le dossier des restitutions des dépouilles humaines aux familles, le Gabon a invité les parties à trouver un accord de nature à contribuer à un climat de confiance favorable à l’édification de la paix. 

M. MOHAMED ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a relevé que la région a récemment connu plusieurs efforts diplomatiques intensifs axés sur la sécurité régionale, le développement durable et une diplomatie efficace.  Il s’est félicité des communications de haut niveau entre les deux parties, espérant qu’elles traceront la voie vers le dialogue.  Il a aussi salué les approbations récentes pour la réunification de 5 500 familles palestiniennes, les six cartes structurelles pour les Palestiniens en Cisjordanie et la réouverture d’un point de passage vers la ville de Jénine dans le nord de la Cisjordanie.  Le représentant a ensuite appelé la communauté internationale à soutenir ces récentes mesures positives et encourager de nouveaux progrès pour aider les deux parties à retourner à la table des négociations et parvenir à la solution des deux États. 

Préoccupé par l’escalade des tensions et les affrontements violents observés dans le Territoire palestinien occupé, le délégué a aussi exhorté les deux parties de s’abstenir de prendre toute mesure provocatrice susceptible d’aggraver cette situation.  Il a par ailleurs fait savoir que le Président des Émirats arabes unis a récemment annoncé un don de 25 millions de dollars en faveur de l’hôpital Al-Makassed qui est l’épine dorsale du système de santé palestinien. 

M. MICHAEL K. KIBOINO (Kenya) a réaffirmé que la réalisation de l’objectif de deux États démocratiques, Israël et Palestine, vivant côte à côte, dans la paix, dans un cadre sûr et dans les frontières de 1967 nécessite un engagement envers le processus de paix par toutes les parties, conformément au droit international, à la Charte des Nations Unies, aux résolutions du Conseil de sécurité et aux initiatives et cadres de paix régionaux existants.  Le représentant a exhorté les groupes armés et les milices, y compris le Hamas et le Jihad islamique palestinien, qui poursuivent des objectifs idéologiques contraires aux principes de la Charte des Nations Unies et au droit international, de renoncer publiquement aux actes terroristes et de s’engager dans les efforts de paix facilités par les mécanismes régionaux et internationaux pertinents.  Il a plaidé pour la cessation immédiate et complète des activités de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, comme l’exige la résolution 2334 (2016).  C’est pourquoi il s’est particulièrement inquiété des implications humaines et patrimoniales des annonces récentes d’expansion de colonies, d’avant-postes et d’augmentation de la violence des colons en Cisjordanie, y compris à Massafer Yatta. 

M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde) s’est dit préoccupé par les attaques et les meurtres de civils, ainsi que les destructions des propriétés palestiniennes.  Les violences doivent cesser, a demandé le représentant pour qui toute mesure unilatérale de nature à remettre en cause la viabilité de la solution des deux États doit être évitée.  Le représentant a appuyé le principe d’un dialogue direct entre Israël et la Palestine pour réaliser la solution des deux États.  L’impasse doit être surmontée et les élections présidentielle et législatives doivent être organisées.  L’Inde, a annoncé le représentant, contribuera au budget de l’UNRWA à hauteur de 1,5 millions de dollars cette année.  En conclusion, il a dit que le règlement politique est un préalable à la paix dans la région et que la communauté internationale doit s’impliquer dans le processus de paix au Moyen-Orient. 

Mme MONA JUUL (Norvège) a indiqué que la solution des deux États est la seule voie viable pour instaurer la paix, avant de saluer le soutien financier accru des États-Unis à l’UNRWA.  Elle a appelé à remédier aux causes profondes du conflit et déclaré que les colonies de peuplement sapent la solution des deux États.  La déléguée a exhorté Israël à cesser toute expansion de ces colonies, ainsi que toute éviction et démolition, avant de lui demander de mettre en place des mesures efficaces pour protéger les civils, notamment les enfants.  Elle a appuyé la normalisation des relations entre Israël et plusieurs États arabes, en espérant qu’elle ouvre la voie à la reprise de négociations substantielles entre Israéliens et Palestiniens.

Pour M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMÍREZ (Mexique) tout ce qui est propice à la poursuite et à l’approfondissement de la coopération civile, fiscale et sécuritaire, à la lumière des élections et de la formation du prochain Gouvernement israélien, est à accueillir favorablement.  Promouvoir l’économie palestinienne et la prospérité de la population palestinienne revient à promouvoir la prospérité et la sécurité de la population israélienne, a-t-il fait valoir en estimant que ces stimuli doivent maintenant s’accompagner d’avancées sur le plan politique.  Saluant la facilitation apportée par les États arabes, en particulier l’Algérie, qui a permis la rencontre entre les chefs de factions palestiniennes au début du mois, le représentant a espéré que ces efforts se poursuivront et contribueront à la réconciliation intrapalestinienne.  Il a souligné l’importance de convoquer des élections dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et Gaza.  Le délégué a également pris note de la coopération croissante entre Israël et les pays arabes, espérant que ces relations s’approfondiront et favoriseront un dialogue avec l’Autorité palestinienne pour reprendre les négociations de paix.  Préoccupé par la situation financière de l’Autorité palestinienne et de l’UNRWA, le représentant s’est toutefois félicité des contributions extraordinaires au système hospitalier palestinien de Jérusalem-Est.  Avant de conclure, il a réaffirmé l’attachement du Mexique à la solution des deux États qui, selon lui, est la seule alternative pour répondre aux préoccupations de sécurité légitimes des Israéliens, et permettre la création d’un État palestinien économiquement et politiquement viable, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU.

M. GENG SHUANG (Chine) a déclaré que les droits légitimes du peuple palestinien font l’objet de violations constantes, avant de rappeler que la question palestinienne est au cœur de la paix au Moyen-Orient.  Le représentant s’est dit particulièrement inquiet de la poursuite de la construction des colonies de peuplement qui restreignent l’espace palestinien et remet en cause la viabilité d’un futur État palestinien indépendant et la contiguïté de son territoire.  Le représentant a appelé à mettre en œuvre la résolution 2334 qui exige la fin des activités de colonisation.  Après avoir noté que 63 Palestiniens ont été tués et 6 000 blessés en 2022 au cours d’opérations menées par les forces de sécurité israéliennes, le délégué a réitéré l’attachement de son gouvernement à la sécurité de la Palestine et d’Israël.  Il a demandé que le Conseil de sécurité soit plus actif pour promouvoir la reprise des pourparlers de paix entre les deux parties afin de parvenir à la solution des deux États, Israël et Palestine, coexistant en paix et en sécurité, seul moyen de parvenir à une paix durable. 

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a dit être préoccupé par la violence en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et en Israël.  Il a demandé aux deux parties de faire preuve de retenue et de protéger les civils.  Selon lui, gérer le conflit ad nauseam n’est pas viable.  Le représentant a invité le Conseil de sécurité à réfléchir à son rôle afin de trouver une nouvelle voie pour résoudre le conflit.  Il a déploré le fait que les dernières évolutions sur le terrain, comme les Accords d’Abraham, n’aient pas changé la donne.  Il a recommandé de promouvoir une solution politique sur la base des résolutions du Conseil de sécurité.  Toutes les parties doivent s’impliquer dans cette voie, a-t-il plaidé.  La réconciliation intrapalestinienne fait partie de la solution, a aussi estimé le représentant qui a également plaidé pour un soutien aux secteurs industriel et agricole et aux exportations palestiniennes.  « Il faut en tout cas améliorer les revenus des Palestiniens. »  Le représentant a exhorté à poursuivre les mesures de confiance, notamment par les échanges de prisonniers.  Après avoir souligné le rôle essentiel de l’UNRWA, il a dit que la violence doit cesser et qu’il faut inverser les tendances négatives.  L’absence de solution durable alimente la frustration et le désespoir, a-t-il prévenu avant d’appeler à redynamiser rapidement le processus politique pour empêcher la violence.  Le Brésil, a insisté le représentant, demeure favorable à la solution des deux États. 

Mme AMAL MUDALLALI (Liban) a indiqué que le Premier Ministre libanais, M. Najib Mikati, poursuit ses efforts en vue de la formation d’un nouveau gouvernement.  Ce dernier œuvrera afin que les élections présidentielles se déroulent dans les temps et de manière pacifique, a-t-il assuré.  Elle a qualifié la situation dans le sud du Liban de calme mais fragile, avant de demander la cessation des violations quotidiennes de la souveraineté libanaise par Israël.  Elle a indiqué que son pays est déterminé à trouver une solution pacifique s’agissant de la délimitation de sa frontière maritime, dans la préservation de ses droits sur les ressources en gaz et en pétrole.  Les bons offices des États-Unis et le parrainage onusien des pourparlers offrent une voie pacifique pour le règlement de cette question frontalière par le biais de négociations, a-t-elle dit.  La déléguée a appelé à profiter de cette occasion, en rappelant que son pays n’est « pas intéressé par un conflit ou une recrudescence des tensions ».

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) s’est dit très préoccupé par le niveau de violence observé en Israël et en Cisjordanie.  Il a condamné les tirs de roquettes par des militants palestiniens de Gaza sur Israël quelques heures après la visite du Président américain Biden.  Il a également décrié la présence de colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie.  Le représentant a appelé toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter les actions unilatérales provocatrices, jugeant crucial d’inverser les tendances négatives sur le terrain qui compromettent la perspective d’une solution à deux États.  Par ailleurs, le délégué a indiqué que le Japon, l’Égypte et la Jordanie travaillent en étroite collaboration dans le cadre de consultations trilatérales pour contribuer à la paix au Moyen-Orient.  Il a aussi fait savoir que le Japon a versé 50 millions de dollars à l’UNRWA en 2021 et déjà fourni 28 millions de dollars pour 2022, avant d’exhorter tous les États à appuyer l’Office.

Mme ZAHRA ERSHADI (République islamique d’Iran) a constaté que la situation en Palestine occupée reste désastreuse, alors que la brutalité du régime israélien et les violations graves et systématiques des droits humains contre le peuple palestinien se poursuivent sans relâche.  Elle a également dénoncé la situation humanitaire dans la bande de Gaza où 2 millions de Palestiniens vivent dans « une prison » et font l’objet de « mesures de punition collective ».  En outre, la représentante a pointé du doigt les activités déstabilisatrices du régime israélien contre les pays de la région, lui reprochant notamment de violer la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie par son occupation prolongée du Golan syrien et d’occuper et de violer le territoire libanais en violation flagrante du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU.  Mme Ershadi a reproché au Conseil de sécurité son inaction, « qui a enhardi le régime israélien ».  L’absence d’établissement des responsabilités pour des violations aussi graves contribue à l’impunité, s’est-elle indignée, en rappelant au Conseil de sécurité qu’il doit appliquer ses propres résolutions et forcer le régime israélien à cesser immédiatement ses violations systématiques des droits humains et du droit international humanitaire.  Revenant sur la déclaration du représentant israélien, elle lui a reproché d’avoir « une fois de plus abusé de cette tribune pour porter de fausses accusations contre mon pays », des accusations qu’elle a catégoriquement rejetées, alors que les armes de destruction massive en possession d’Israël « ont rendu ce régime encore plus dangereux pour toute la région ». 

M. MOHAMED ENNADIR LARBAOUI (Algérie) a regretté que le Conseil de sécurité ne fasse que gérer le confit au lieu de trouver des solutions pour mettre fin à la souffrance des Palestiniens et pour créer l’État palestinien.  La poursuite des colonisations et des actions israéliennes en général, y compris à Jérusalem-Est, menacent la paix et violent la liberté de confession, a-t-il dénoncé.  Le représentant a invité à rejeter le silence face à la situation à Jérusalem-Est, arguant que la judaïsation se poursuit.  Il a condamné l’escalade de la violence par Israël, la poursuite des colonisations, les constructions de postes avancés ou encore les déplacements forcés de Palestiniens.  L’Algérie, a insisté le représentant, continue de soutenir les Palestiniens politiquement, financièrement et militairement.  La communauté internationale doit les protéger et doit protéger les Lieux saints, a-t-il ajouté.  Il a rappelé que, sous l’impulsion du Président Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie s’est attelée à unir les Palestiniens en accueillant une réunion intrapalestinienne avec comme objectif qu’ils participent à toute négociation future en tant que délégation unie.  L’Algérie défend le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, a assuré le représentant selon qui c’est le seul moyen de parvenir à une solution juste et pérenne à la question palestinienne.  Le statu quo ne constitue pas un espoir et l’occupation ne sera jamais légitime, a-t-il conclu. 

M. OMAR HILALE (Maroc) a imputé la récente flambée de violence à l’exclusion dont les Palestiniens sont victimes.  Il a appelé à la désescalade et souligné les efforts de son pays pour la préservation des Lieux saints à Jérusalem.  Il a mentionné les efforts de médiation de son pays et des États-Unis pour l’ouverture d’un point de passage permanent vers la Jordanie au profit des Palestiniens.  Le règlement du conflit est une priorité du Maroc, a déclaré le délégué.  Enfin, il a assuré que son pays continuera de jouer son rôle historique sur ce dossier en vue notamment de l’ouverture de pourparlers de paix.

M. SUDQI ATALLAH ABD ALKADETR AL OMOUSH (Jordanie) a réitéré la détermination de son gouvernement à parvenir à une solution globale et juste à la question palestinienne sur la base de deux États coexistant dans les frontières de 1967.  L’alternative est la poursuite du conflit et des initiatives illégales qui sapent toute perspective de paix.  Il a rejeté les mesures unilatérales qui remettent en cause cette solution, insistant sur l’impératif du respect du statut juridique et historique de Jérusalem et de ses lieux saints islamiques et chrétiens qui sont sous la tutelle historique du Royaume hachémite, notamment la mosquée Al-Aqsa et Haram el-Charif.  Il a plaidé en faveur d’une perspective politique authentique pour un retour à des négociations de paix sérieuses et efficaces sur la base de la solution des deux États, du droit international, de l’Initiative de paix arabe et des paramètres agrées.  Le délégué a insisté en outre sur l’importance de poursuivre les services de l’UNRWA en assurant que la Jordanie ne ménagera aucun effort pour défendre les droits légitimes des Palestiniens, y compris à l’autodétermination.

M. BASSAM SABBAGH (Syrie) a dénoncé le mutisme du Conseil de sécurité face aux agissements israéliens.  Il y a quelques jours, Israël a attaqué le Golan syrien, Lattaquié et Damas en faisant des blessés et en détruisant des infrastructures civiles, a-t-il déploré en ajoutant que ces attaques sont menées avec l’accord des États-Unis et des pays occidentaux « qui restent silencieux ».  Il a ajouté qu’Israël continue de violer le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité, de confisquer des terres et des ressources naturelles syriennes, accusant aussi Israël de vouloir changer la composition démographique dans le Golan syrien.  Le représentant a appelé à mettre un terme à ce mutisme, pour qu’Israël arrête son agression qui menace la paix et la sécurité internationales.  Il a demandé au Coordonnateur spécial de ne pas couvrir les actions d’Israël dans ses rapports.  La Syrie continue de revendiquer son « droit éternel » sur le Golan syrien, a-t-il martelé avant de rappeler le droit de son pays à répondre aux agressions israéliennes.  Il a condamné Israël, ses agressions et son déni des initiatives de paix.  Le représentant a, enfin, réitéré le droit inaliénable du peuple palestinien à un État souverain et le droit au retour des réfugiés palestiniens. 

Mme HEBA MOSTAFA MOSTAFA RIZK (Égypte) a déclaré que les souffrances du peuple palestinien se poursuivent en raison de la violation sans fin de leurs droits par les forces d’occupation israéliennes.  Elle a fustigé les pratiques israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, dont les activités et les violences des colons, qui sapent les chances d’arriver à la solution des deux États.  Elle a relevé que des balles réelles ont été utilisées contre des civils, faisant des centaines de « martyrs », sans que les auteurs soient poursuivis.  Elle a rappelé que c’est la quinzième année du blocus de la bande de Gaza, se désolant de toutes ses répercussions sur la vie quotidienne des habitants.  La déléguée s’est félicitée de l’aide supplémentaire annoncée par les États-Unis, le 23 juin, et des mesures visant à renforcer le financement de l’UNRWA, avec 160 millions de dollars de nouvelles promesses de contributions.  Le Président de l’Égypte estime que la Palestine constitue la question arabe prioritaire, a-t-elle déclaré en soulignant que le seul point de passage de la bande de Gaza est Rafah.  Concernant la Libye, la représentante a fait valoir que l’Égypte s’efforce de parvenir à un accord au sujet des élections reportées depuis 2021, en espérant que la communauté internationale assumera ses responsabilités et encouragera toutes les parties à avancer.  Elle a souligné la nécessité d’efforts concertés pour maintenir le cessez-le-feu en Libye.  Quant au Yémen, la déléguée a appelé à des efforts pour résoudre la crise et mettre fin aux souffrances dans ce pays tout en préservant son intégrité territoriale.

M. THIBAULT CAMELLI, de l’Union européenne (UE), a réaffirmé son attachement à un règlement juste et global du conflit israélo-palestinien, sur la base de la solution des deux États, et a demandé l’arrêt de toutes les activités de colonisation telles que la construction de la barrière de séparation au-delà de la ligne de 1967, les démolitions et la confiscation - y compris de projets financés par l’UE, les expulsions, les transferts forcés, les avant-postes illégaux, la violence des colons et les restrictions de mouvement et d’accès.  Il a également exigé le respect du statu quo sur les Lieux saints et réitéré l’importance de maintenir une coexistence pacifique des trois religions monothéistes.  S’agissant de Gaza, il a plaidé pour que soit consolidé le cessez-le-feu et rappelé que l’UE juge inacceptable les tirs de roquettes, le lancement d’engins incendiaires et d’autres attaques par le Hamas et d’autres groupes terroristes.  Il a appelé à une nouvelle levée des restrictions notamment à l’accès humanitaire, demandant à toutes les parties de prendre les mesures nécessaires pour permettre un changement fondamental de la situation politique, sécuritaire et économique dans la bande de Gaza, y compris la fin du bouclage et l’ouverture complète des points de passage, tout en répondant aux préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité.  En outre, il a réitéré son appel à l’Autorité palestinienne pour qu’elle organise sans plus tarder les élections nationales reportées et exhorté toutes les factions palestiniennes à s’engager de bonne foi dans le processus de réconciliation, à adhérer aux accords antérieurs, à renoncer à la violence et au terrorisme, à reconnaître le droit d’Israël à exister et à s’engager envers les principes démocratiques, y compris l’état de droit.  De plus, jusqu’à ce qu’une solution juste, équitable, convenue et réaliste soit trouvée pour la question des réfugiés palestiniens, il a dit vouloir continuer de soutenir l’UNRWA dont le travail est crucial.

Passant à la situation en Syrie, il a plaidé pour une solution durable au conflit, ce qui nécessite une transition politique authentique et inclusive avec une participation pleine, égale et significative des femmes.  L’UE soutient pleinement les efforts de l’Envoyé spécial des Nations Unies, M. Geir O.Pedersen, y compris son approche « étapes par étapes » pour faire avancer le processus politique.  Il a exhorté le régime syrien à pleinement coopérer avec l’OIAC, y compris dans ses enquêtes sur l’utilisation d’armes chimiques dans le conflit.  S’agissant des violations du DIH et des droits humains en Syrie, il a fait valoir l’importance, en l’absence de justice internationale, de la poursuite des crimes de guerre relevant de la juridiction nationale lorsque cela est possible, ce qui est actuellement en cours dans plusieurs États membres de l’UE.  Il a ajouté que les Pays-Bas et le Canada sont engagés dans une importante initiative visant à demander des comptes à la Syrie pour avoir enfreint la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.  L’UE continuera de soutenir les efforts visant à rassembler des preuves en vue d’une action en justice future, a-t-il indiqué.  Le représentant a, enfin, rappelé que lors de la sixième Conférence de Bruxelles sur l’aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région, organisée les 9 et 10 mai 2022 par l’UE, la communauté internationale s’est engagée à verser près de 6,4 milliards d’euros pour 2022 et au-delà.  Sur ce montant, plus de 4,8 milliards d’euros ont été promis par l’UE, dont plus de 3,1 milliards d’euros provenant de la Commission européenne (1,56 milliard d’euros pour 2022 et 1,56 milliard d’euros pour 2023) et 1,7 milliard d’euros des États membres de l’UE.  Ce financement aidera les personnes en Syrie et dans les pays voisins qui accueillent des réfugiés syriens, a expliqué le représentant en appelant la communauté internationale à accroître ses engagements.

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a dénoncé la détérioration de la situation dans les territoires occupés et réitéré son appui au peuple palestinien.  Il a exhorté Israël à renoncer à son occupation et à préserver le statu quo s’agissant des Lieux saints.  La Palestine a le droit à l’autodétermination, a dit le délégué, en demandant l’application des résolutions pertinentes.  Il a défendu la solution des deux États et jugé déplorable que le Conseil ne parvienne pas à défendre le droit international sur ce dossier.  Le Conseil a été incapable de revitaliser le processus de la solution des deux États, alors que « les plaies ne cessent de s’infecter en Palestine », a relevé le représentant.  Il a conclu que le règlement de la question palestinienne doit être abordée de façon prioritaire et urgente.

M. ÖNCÜ KEÇELI (Türkiye) a dénoncé le manque de volonté internationale pour régler ce conflit qui dure depuis des décennies.  Il a appelé à revitaliser les efforts de paix et souligné le rôle crucial que le Quatuor pour le Moyen-Orient peut jouer à cette fin.  Le délégué a salué l’appui accru apporté à l’UNRWA, en rappelant l’importance d’un financement suffisant.  La Türkiye va continuer d’appuyer l’UNRWA, tant sur le plan politique que financier, a assuré le délégué.  Enfin, il a dit que son pays continuera d’œuvrer en faveur d’une solution pérenne au conflit israélo-palestinien.

M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Ligue des États arabes) a demandé une attention accrue de la communauté internationale au Moyen-Orient, « en particulier sur la question la plus importante », celle de la Palestine.  Cette question a été négligée, a-t-il dit.  Il a plaidé pour un règlement pacifique débouchant sur la création d’un État palestinien indépendant.  Le Conseil, a-t-il recommandé, doit contrecarrer les tentatives d’Israël visant à repousser la création d’un tel État.  Il a appelé le Quatuor à tenir ses réunions au niveau ministériel en vue d’une reprise des pourparlers.  La question de Jérusalem est centrale, a poursuivi le délégué.  Il a dénoncé les violations des droits des Palestiniens, notamment celles commises contre les enfants, et appelé à prendre les mesures courageuses nécessaires pour qu’Israël respecte le droit international.  Enfin, il a demandé une enquête internationale sous les auspices de l’ONU pour faire la lumière sur la mort de Shireen Abu Akleh, avant de se dire en faveur du renouvellement du mandat de l’UNRWA et d’appeler à son financement adéquat.

M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (Venezuela) a regretté que le peuple palestinien continue d’être victime d’attaques violentes par les forces d’occupation israéliennes et des milices de colons israéliens.  Il a aussi fustigé le blocus de 15 ans imposé à la bande de Gaza qui se traduit par une détérioration inacceptable des conditions de vies de 2 millions de Palestiniens.  Il a accusé Israël de mener une politique délibérée visant à faire échouer la solution des deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité.  Il a relevé que la culture d’impunité nourrit les ressentiments sur le terrain et que tout semble prouver que les Israéliens ne souhaitent pas cesser leurs activités de colonisation.  Un membre permanent du Conseil de sécurité nourrit ce sentiment d’impunité, a-t-il accusé.  Face à ce constat, il a jugé indispensable que la communauté internationale garantisse qu’Israël, Puissance occupante, ait des comptes à rendre sans délai et que le peuple palestinien puisse exercer son droit à l’autodétermination. 

M. YURI ARIEL GALA LÓPEZ (Cuba) a déploré l’augmentation des tensions et de la violence dans les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, et a reproché au Conseil de sécurité de continuer de ne rien faire pour mettre fin à l’agression militaire et à l’occupation du territoire palestinien par Israël.  Il a affirmé que les États-Unis continuent de faire obstacle à une solution globale, juste et durable au conflit israélo-palestinien, tout en garantissant l’impunité d’Israël.  Des décisions unilatérales et injustifiées du Gouvernement des États-Unis, qui n’ont pas été annulées par l’Administration actuelle, suppriment davantage la possibilité d’une solution négociée au conflit israélo-palestinien, et continuent de violer gravement les intérêts légitimes des nations arabes tout en maintenant le danger d’une escalade dans la région, a-t-il averti.  Le représentant a ensuite exigé la fin immédiate et inconditionnelle des mesures coercitives unilatérales arbitraires et illégales imposées par les États-Unis contre les nations souveraines du Moyen-Orient, ainsi que le retrait total et inconditionnel d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés.

M. MOHD HAFIZ BIN OTHMAN (Malaisie) a dénoncé l’inertie dans la réalisation de la solution des deux États et l’admission de l’État de Palestine aux Nations Unies.  Il a également condamné l’oppression, la discrimination et l’apartheid dont est victime le peuple palestinien par Israël.  Le représentant a déploré le manque d’attention qu’accorde le Conseil de sécurité à la colonisation et à la persistance du statu quo au Moyen-Orient, l’exhortant, ainsi que le Quatuor pour le Moyen-Orient, à résoudre ce conflit.  Il faut faire respecter le droit international et les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, a-t-il insisté, et Israël doit rendre des comptes pour les crimes contre le peuple palestinien.  Le représentant a par ailleurs indiqué qu’il est favorable à une solution négociée qui n’est pas nécessairement la solution des deux États. 

M. MOHAMMED ABDULAZIZ H. ALATEEK (Arabie saoudite) a souligné l’objectif de mettre fin à l’occupation du Territoire palestinien afin d’établir un État palestinien indépendant, doublé de la garantie du droit au retour des réfugiés palestiniens.  Il a souligné la responsabilité de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de réaliser les aspirations du peuple palestinien et répondre avec fermeté aux violations persistantes du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil par Israël.  Il a expliqué que son pays a accueilli, le 16 juillet dernier, un sommet des États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et des États-Unis afin de renforcer la coopération, la coordination et la consultation dans tous les domaines et promouvoir la paix et la prospérité de la région.  Dans ce contexte, le représentant saoudien a réitéré son ferme soutien à la stabilité du Yémen avant d’exhorter les milices houthistes de respecter la trêve et « d’arrêter d’exploiter les souffrances des civils ».  En outre, il a souligné l’importance de la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour parvenir à une région exempte d’armes de destruction massive.  Le représentant saoudien a aussi souligné l’importance de renforcer les efforts régionaux et internationaux visant à prévenir le financement et l’armement de groupes terroristes par certains pays de la région. 

M. XOLISA MABHONGO (Afrique du Sud) a estimé que la paralysie du Conseil de sécurité face à Israël, malgré sa volonté d’agir de manière décisive sur d’autres questions inscrites à son ordre du jour, illustre la persistance de la politique de deux poids deux mesures et d’incohérence dans son travail.  Il a dit que cette situation perpétue l’incapacité du Conseil à tenir l’occupant responsable de ses violations du droit international et de ses propres résolutions, y compris la résolution 2334.  Le représentant s’est dit profondément préoccupé par l’escalade de la violence des colons contre les Palestiniens dans les territoires occupés et par la progression continue des activités illégales des colons israéliens.  Il a ajouté que la menace persistante qui pèse sur les moyens de subsistance des Palestiniens à travers les expulsions forcées et les démolitions conduit à des tensions accrues, et nourrit un cycle de violence qui perpétue l’insécurité et la stabilité.  Par ailleurs, le représentant a dénoncé l’imposition par Israël d’un « système d’apartheid », qui prive le peuple palestinien de sa liberté, de sa dignité et de ses droits et affaiblit toute perspective d’établissement d’un État palestinien indépendant.  Il a estimé que cet environnement hostile créé par la Puissance occupante n’encourage pas une atmosphère propice au dialogue constructif et à la paix.  Le délégué a jugé essentiel de revitaliser la coopération internationale afin de chercher de nouvelles solutions aux défis auxquels est confronté le peuple palestinien.

Le Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA, a dénoncé l’expansion continue des colonies de peuplement israéliennes et la confiscation de terres et de biens par Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Cela a de graves répercussions politiques et constitue des violations flagrantes du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies, s’est-il indigné en ajoutant que cela compromet la contiguïté et la viabilité d’un État palestinien et les perspectives de réalisation de la solution des deux États sur les frontières d’avant 1967.  Il s’est inquiété du cas de Massafer Yatta, zone du sud de la Cisjordanie occupée que la Cour suprême israélienne a décidé de faire approprier par l’armée israélienne, en prévenant que cela risque de déplacer de force plus de 1 200 Palestiniens, dont un grand nombre de femmes et au moins 580 enfants.  Cela pourrait causer, a-t-il mis en garde, la plus grande expulsion forcée de Palestiniens depuis 1967.  Le Comité demande par conséquent au Conseil de sécurité de réitérer clairement et fermement ses exigences pour que le Gouvernement d’Israël mette immédiatement fin à toutes les expansions de colonies, aux démolitions, aux confiscations de biens palestiniens et aux déplacements forcés de civils, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU, a tranché M. Koba. 

Également alarmé par l’augmentation de la violence ces derniers mois, y compris à Jérusalem-Est, le Vice-Président du Comité a exhorté le Conseil à agir pour mettre fin à l’impunité, notamment en cas de violence contre les enfants.  Il a sommé les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens à respecter leurs obligations en droit international humanitaire et des droits humains, leur demandant notamment de prendre des mesures pour protéger les enfants palestiniens pris dans les feux croisés de ce conflit tragique.  Le Comité se félicite de l’enquête préliminaire du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies au sujet du meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh, a déclaré M. Koba avant d’exhorter Israël à traduire les responsables en justice.  En outre, il a dit que le Comité salue les engagements pris par les États Membres lors de la récente conférence d’annonces de contributions à l’UNRWA et exhorte les États Membres à doter l’Office d’une assise financière durable, arguant qu’en contribuant à l’UNRWA, « nous contribuons au bien-être et à la dignité des réfugiés palestiniens ainsi qu’à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient ».

Mgr GABRIELE CACCIA, Observateur permanent du Saint-Siège, a regretté que plus de cinq ans après l’adoption de la résolution 2334 (2016), nous ne soyons toujours pas plus proches de la réalisation d’un État palestinien indépendant et souverain et du droit des Israéliens à la sécurité, à l’intérieur des frontières internationalement reconnues d’avant 1967.  Il a exprimé à nouveau sa préoccupation et sa profonde tristesse après la mort de Shireen Abu Akleh, la journaliste catholique abattue et tuée dans l’exercice de sa profession à Jénine (Palestine) le 11 mai.  Quant aux événements survenus à l’hôpital catholique Saint-Joseph de Jérusalem avant ses funérailles, le nonce a dit ne pouvoir que condamner le comportement de la police israélienne.  Il a également souligné la menace qui pèse sur la sécurité alimentaire des familles palestiniennes et autres personnes de la région à cause de la guerre en Ukraine.  Il a donc encouragé tous les États à envisager de nouvelles contributions à l’UNRWA.  L’Observateur permanent a par ailleurs réaffirmé l’appel du Saint-Siège à toutes les parties pour qu’elles maintiennent le statu quo historique à Jérusalem, ville de la paix, et rejeté toute mesure unilatérale visant à le modifier, y compris les tentatives visant à changer le caractère multiculturel et multireligieux de la Ville sainte, « chère aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans ».  Toujours sur la question de Palestine, il a réitéré la nécessité pour toutes les parties de respecter le droit international, de s’abstenir de toute rhétorique incendiaire et d’éviter toute forme de violence.  De tels engagements sont essentiels pour favoriser une véritable rencontre, un dialogue et l’accompagnement nécessaire sur le chemin de la paix, a estimé Mgr Caccia en exhortant les dirigeants politiques de tous bords à faire preuve de la volonté requise pour entretenir la confiance nécessaire à la reprise des négociations sur le statut final.

Passant à la situation au « Moyen-Orient élargi », il a salué le renouvellement pour six mois du mécanisme transfrontalier syrien, même si le Saint-Siège aurait privilégié une prolongation plus longue pour permettre aux organisations humanitaires de mieux planifier leurs livraisons.  En ce qui concerne le Yémen, il s’est félicité de l’extension et de la consolidation de la trêve actuelle et a espéré que le cessez-le-feu pourra ouvrir la voie à une paix durable, faciliter la distribution de l’aide et contribuer aux premiers efforts de relèvement.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a dit être préoccupé par l’escalade des tensions en raison des actions d’Israël y compris les violations de l’accès à la mosquée Al-Aqsa.  Le représentant a condamné ces pratiques israéliennes qui vont à l’encontre de tous les musulmans du monde entier.  Il s’est opposé aux mesures prises par Israël visant à changer le statut juridique et la composition démographique de Jérusalem-Est.  Il a demandé au Conseil de sécurité d’exiger qu’Israël mette fin à ces mesures de répression contre le peuple palestinien et contre les Lieux saints.  Le représentant a estimé qu’Israël ne cherche pas de solution au conflit lorsqu’il met en œuvre des politiques montrant que le Territoire palestinien occupé lui appartiendrait.  Dénonçant les crimes d’Israël contre les populations palestiniennes, il a dit que l’impunité et l’absence de justice nourrissent le conflit et éloignent la résolution du conflit.  Israël doit honorer ses obligations en vertu du droit international, a exigé le représentant condamnant l’assassinat de la journaliste Shireen Abu Akleh.  Une enquête impartiale doit être ouverte sur ce meurtre. 

M. JASSIM SAYAR A. J. AL-MAAWDA (Qatar) a dit que la question palestinienne demeure la question centrale du Moyen-Orient inscrite à l’ordre du jour du Conseil de sécurité depuis 70 ans.  Il a jugé urgent de mettre fin à l’occupation par Israël de tous les territoires occupés y compris le Golan syrien, de permettre le retour des réfugiés palestiniens et de garantir le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.  Par ailleurs, le représentant a dénoncé des tentatives inacceptables de judaïsation des Lieux saints de Jérusalem qui hypothéqueraient le droit de culte des musulmans.  S’agissant de l’assassinat de la journaliste américano-palestinienne, qui s’apparente à une grave attaque contre la liberté de la presse, il a exigé une enquête indépendante.  Le délégué a appuyé les travaux de l’UNRWA, auquel son pays vient de verser 18 millions de dollars pour les années 2021 et 2022.  Enfin, il a exhorté toutes les parties à honorer leurs obligations au nom du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 

Pour M. MOHAMMAD K. KOBA (Indonésie), l’occupation continue du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, le blocus de 15 ans de Gaza et la discrimination de longue date sont une grave violation du droit international, et notamment de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, qui appelait explicitement à des mesures immédiates pour prévenir tous les actes de violence contre les civils, y compris les actes de terreur.  Israël doit immédiatement mettre fin à son occupation illégale, a-t-il exigé avant de demander instamment au Conseil de sécurité d’agir de manière décisive et de s’assurer qu’Israël revienne sur ses politiques, y compris les colonies, le siège de la bande de Gaza, les transferts forcés de populations palestiniennes à Jérusalem, Massafer Yatta, la vallée du Jourdain et ailleurs. 

Il est important que les États Membres renforcent leur engagement politique et financier envers les travaux de l’UNRWA, a souhaité le délégué, avant de déplorer toute tentative visant à délégitimer délibérément son travail.  Seul un processus politique global pourra mettre fin à l’occupation illégale de la terre palestinienne et à l’oppression du peuple palestinien par Israël, et permettre de parvenir à une paix juste et durable à travers la réalisation du droit à l’autodétermination et des autres droits inaliénables du peuple palestinien, a ajouté le représentant.

M. MONWAR HOSSAIN (Bangladesh) a dénoncé les atrocités militaires israéliennes, redoublées par un nombre croissant d’attaques par les colons israéliens.  Il s’est dit préoccupé par la multiplication des restrictions d’accès aux terres et aux ressources et par la détérioration de la situation humanitaire.  Il a salué le récent rapport publié par la Commission d’enquête internationale indépendante sur le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et Israël, qui indique clairement qu’« Israël n’a pas l’intention de mettre fin à l’occupation et souhaite modifier la démographie par le maintien d’un environnement répressif ».  Le représentant a demandé au Conseil de sécurité d’exiger que toutes les provocations israéliennes cessent et de s’assurer de l’application de toutes ses résolutions en faisant en sorte qu’Israël rendent des comptes pour tous les crimes commis contre le peuple palestinien. 

M. HATEM ABDULHAMEED MOHAMED SHARIF HATEM (Bahreïn) a déclaré que la communauté internationale a le devoir de trouver des solutions aux conflits au Moyen-Orient.  C’est la raison du sommet de Djedda au cours duquel le Roi du Bahreïn a appelé à une réflexion équilibrée, notamment pour résoudre le conflit israélo-palestinien, ainsi que pour trouver une solution politique au Yémen.  Plus généralement, le représentant a demandé à arrêter les ingérences dans les affaires intérieures des États, et à protéger les valeurs religieuses et culturelles de tous les pays.  Il a également appelé à lutter contre le terrorisme et protéger la navigation internationale afin que les peuples de la région puissent jouir de la paix. 

Mme MEHDIYEVA (Azerbaïdjan), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a estimé que, alors que le peuple palestinien continue d’être privé de ses droits inaliénables, la paralysie internationale continue sur cette question est inexcusable, tout comme le sont les arguments dédaigneux selon lesquels cette question est « insoluble » ou que la paix « n’est pas possible » pour le moment.  Le consensus international sur une solution juste est ferme et clair, et il existe une abondance d’outils politiques et diplomatiques multilatéraux pour promouvoir la réalisation d’un règlement pacifique conformément au droit international, aux résolutions pertinentes de l’ONU et à la Charte des Nations Unies, a-t-il fait valoir.  Le Mouvement des pays non alignés continue de penser que la résolution 2334 (2016) offre la voie la plus efficace et la plus viable vers la paix, énonçant les exigences et paramètres essentiels pour la réalisation d’un résultat juste sur la base de la solution des deux États et des frontières d’avant le 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Mouvement des pays non alignés, a poursuivi la déléguée, demande une condamnation sans équivoque des menaces d’annexion par des responsables israéliens, de la poursuite des activités de colonisation et des déplacements forcés de familles palestiniennes de leurs maisons et de leurs terres.  Préoccupé par la situation humanitaire alarmante à Gaza, il réitère son appel à la levée totale du blocus illégal israélien, arguant que cela continue d’imposer des souffrances humanitaires, sociales et économiques indicibles à plus de 2 millions de Palestiniens à Gaza.  En l’absence de solution juste, les membres du Mouvement des pays non alignés ont également réitéré leur appel à la poursuite de la fourniture de l’aide humanitaire et socioéconomique nécessaire au peuple palestinien, y compris les réfugiés palestiniens.  Ils ont réaffirmé l’importance continue de l’UNRWA, ainsi que d’autres agences des Nations Unies et organisations internationales, appelant à soutenir pleinement le mandat de l’Office et à le financer pour lui permettre d’assurer la continuité de ses programmes vitaux.

Mme MARÍA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a appuyé la solution des deux États, insistant sur le fait que cette solution doit être le fruit de négociations entre les parties, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies.  La représentante a également réaffirmé le soutien de son pays au droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un État indépendant et viable, reconnu par toutes les nations.  Elle a également fait valoir le droit d’Israël de vivre en paix avec ses voisins, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.  Marquant sa préoccupation face à la croissance continue des colonies de peuplement illégales dans les territoires palestiniens occupés, la représentante a demandé instamment que cette expansion cesse.  Les colonies de peuplement sont contraires au droit international, entravent la paix, affaiblissent la perspective d’une solution à deux États et perpétuent le statu quo insoutenable, a-t-elle tranché.  Par ailleurs, la représentante a condamné les tirs aveugles de roquettes depuis Gaza contre des civils en Israël, ainsi que toutes les actions violentes du Hamas et d’autres groupes armés.  Il est nécessaire que les dirigeants palestiniens répondent honnêtement aux préoccupations d’Israël en matière de sécurité, a-t-elle estimé avant de reconnaître le droit d’Israël d’exercer la légitime défense, à condition que ses actions respectent le droit international humanitaire et les principes de distinction et de proportionnalité.  Elle a par ailleurs exhorté la communauté internationale à développer des réponses adéquates pour s’assurer que l’UNRWA dispose des fonds nécessaires et éviter l’interruption de ses services.

Mme AMINA KADER (Organisation de la coopération islamique) s’est inquiétée des violations persistantes d’Israël contre la ville occupée de Jérusalem, ses citoyens et les Lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa.  Elle a dénoncé l’intensification de la politique de colonisation illégale d’Israël, « dans et autour de Jérusalem occupée », le blocus de la bande de Gaza, et la situation inhumaine vécue par les prisonniers palestiniens qui, dans de nombreux cas, s’apparente à des crimes de guerre.  Elle a salué le récent rapport publié par la Commission d’enquête internationale indépendante sur le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et Israël, qui indique clairement qu’ « Israël n’a pas l’intention de mettre fin à l’occupation et agit pour modifier la démographie par le maintien d’un environnement répressif pour les Palestiniens et un environnement favorable aux colons israéliens ».  Un rapport qui souligne en outre que l’impunité d’Israël alimente le ressentiment du peuple palestinien et par conséquence un cycle sans fin de violence.  Dans ce contexte, la représentante de l’OCI a jugé indispensable de mettre fin à l’occupation par Israël, conformément aux décisions et résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Mme PYO JISU (République de Corée) a réaffirmé son soutien à la solution des deux États, soulignant que le statu quo des Lieux saints de Jérusalem doit être respecté.  « Nous demandons instamment à toutes les parties de reprendre les pourparlers de paix et à s’abstenir d’actions et d’incitations susceptibles d’alimenter les tensions », a-t-elle ajouté.  La déléguée s’est ensuite dite préoccupée par la détérioration de la situation humanitaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.  Le rôle de l’UNRWA pour les réfugiés palestiniens, notamment en ce qui concerne la prise en charge de la santé et de l’éducation des filles et des garçons, est aujourd’hui plus critique que jamais, a observé la déléguée.  À cet égard, le Gouvernement coréen restera fermement résolu à soutenir l’UNRWA par une contribution financière continue, et il réaffirme plus largement son engagement ferme à poursuivre son rôle constructif dans la promotion de la paix et de la stabilité dans la région, en étroite coopération avec l’ONU et la communauté internationale. 

 

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