En cours au Siège de l'ONU

La réunion d’examen de la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité sur les armes de destruction massive s’ouvre à New York

CS/9754

La réunion d’examen de la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité sur les armes de destruction massive s’ouvre à New York

30/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9754
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité du Conseil de sécurité

créé par la résolution 1540 (2004)

25e & 26e séances – matin & après-midi


LA RÉUNION D’EXAMEN DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA RÉSOLUTION 1540 (2004) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE S’OUVRE À NEW YORK


« C’est en travaillant ensemble que nous pourrons éviter que les armes de destruction massive ne tombent entre des mains d’acteurs non étatiques », a déclaré aujourd’hui le représentant des États-Unis, lors de la première journée du débat organisé par le Comité du Conseil de sécurité établi en vertu de la résolution 1540 (2004), dit « Comité 1540 », qui se réunit du 30 septembre au 2 octobre 2009 au Siège, à New York. 


La plupart des représentants de la vingtaine de délégations qui ont pris la parole aujourd’hui ont souligné l’urgence de progresser dans le domaine de la non-prolifération nucléaire, chimique et bactériologique, parallèlement aux efforts qui doivent être déployés dans le domaine du désarmement nucléaire.  La représentante de la Norvège –qui a repris les propos tenus par le Président Obama dans son discours de Prague- a estimé que si la menace d’une guerre nucléaire s’éloigne, celle d’une attaque nucléaire est, quant à elle, plus proche que jamais.  Si la plupart des intervenants ont insisté sur l’importance de fournir une assistance en matière de lutte contre la circulation d’armes de destruction massive aux pays les plus démunis, et sur l’importance de la coopération régionale, le représentant de l’Inde a jugé que le niveau régional devait être considéré avec prudence, compte tenu des limites des compétences techniques et humaines dont disposent certaines régions. 


Notant que 300 incidents liés à la possession illégale de matières et matériaux interdits avaient été confirmés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) au cours des 20 dernières années, dont 18 portaient sur du plutonium et de l’uranium hautement enrichis, le représentant de la Croatie a estimé que cette situation illustrait l’urgence d’une action contre le risque de prolifération en faveur d’acteurs non étatiques. 


Le représentant du Mexique a estimé que le fait que 160 pays sur 192 aient présenté leurs rapports nationaux au Comité 1540 démontrait le rôle central joué par ce Comité pour évaluer les risques et les menaces, trouver des réponses à des questions spécifiques et identifier de nouvelles approches possibles pour faire face à toute menace contre la paix et la sécurité internationales causée par la prolifération des armes nucléaires, chimiques ou biologiques ou de leurs vecteurs. 


Plusieurs délégations ont relevé que cette réunion d’examen de la mise en œuvre de la résolution 1540 intervient à un moment où les perspectives internationales semblent plus favorables que jamais à la non-prolifération et au désarmement nucléaires comme en témoignent les engagements pris lors du réunion au sommet du Conseil de sécurité tenu la semaine dernière, et de la Conférence en vue de faciliter l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), tenue les 24 et 25 septembre 2009 au Siège.  Il est particulièrement opportun que la présente revue de la mise en œuvre de la résolution 1540 se tienne quelques jours seulement après l’adoption unanime de la résolution 1887 par le Conseil de sécurité, évènement qui a donné l’occasion au Conseil de soutenir les recommandations formulées par le Comité 1540 en mars 2009, ont relevé plusieurs intervenants. 


Tout en regrettant que la mise en œuvre de la résolution 1540 reste encore faible, et que des lacunes persistent dans des secteurs importants, le représentant de la France a mis l’accent sur l’importance de l’assistance.  « L’avenir c’est l’assistance », a-t-il souligné, avant de préciser que la résolution 1810 donnait au Comité 1540 un mandat sans réserve pour pouvoir jouer le rôle de « matchmaker » entre l’offre et la demande d’assistance.  Sur le même ton, le représentant de la Suède, parlant au nom de l’Union européenne, a regretté que la coordination entre donateurs dans le domaine de la fourniture de l’assistance et de l’échange d’informations et d’expérience, n’ait été que marginale, et que les séminaires portant sur l’assistance n’aient pas été consacrés à tous les éléments de la résolution 1540.


Toujours dans le domaine de l’assistance, si le représentant du Japon a indiqué que son pays avait pris de nombreuses initiatives de renforcement des capacités qui faciliteront la mise en œuvre de la résolution 1540, en particulier par les pays asiatiques, celui de l’Inde a assuré que son pays répondra à toute demande d’aide bilatérale allant dans ce sens. 


C’est le 28 avril 2004 que le Conseil de sécurité a adopté, à l’unanimité, la résolution 1540 (2004) en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, ce texte stipulant que les États doivent, entre autres, s’abstenir d’apporter un appui, quelle qu’en soit la forme, à des acteurs non étatiques qui tenteraient de mettre au point, de se procurer, de fabriquer, de posséder, de transporter, de transférer ou d’utiliser des armes nucléaires, chimiques ou biologiques ou leurs vecteurs.


Le Comité 1540 poursuivra ses débats demain, jeudi, le 1er octobre, à 10 heures.



ÉTAT DE L’APPLICATION DE LA RÉSOLUTION 1540 (2004)


Déclarations


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) s’est félicité de l’invitation d’autres organisations à cette réunion pour évaluer la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité.  Il faut éviter que les acteurs non étatiques aient accès à la possibilité de faire usage de la menace que représentent les armes visées dans ce texte, a-t-il reconnu, tout en relevant notamment le problème que posent certaines dispositions encore floues du cadre de contrôle du nucléaire.  Le Sommet du Conseil de sécurité de la semaine dernière a mis en évidence que la résolution 1540 a permis de faire avancer la mise en œuvre des termes de la non-prolifération, a dit le représentant.  Le Royaume-Uni continuera d’appuyer les travaux du Comité 1540, a-t-il indiqué, comme il l’a déjà fait par le biais de son programme national qui lui permet de travailler avec d’autres États et de réduire la menace posée par les armes de destruction massive.  Nous travaillons aussi avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans ce sens, a-t-il ajouté.  Le représentant a noté que plusieurs pays ont présenté des rapports pour expliquer comment ils mettent en œuvre la résolution 1540, et il a préconisé que soit menée une réflexion sur la manière d’aider les États qui ne l’ont pas encore fait.  Il a aussi remercié les experts qui ont facilité l’application de ce texte.


La mise en œuvre de la résolution 1540 atteint des degrés divers suivant les pays et les régions, a poursuivi le représentant britannique.  Il a noté que certains ont eu seulement à renforcer leurs législations, tandis que d’autres ont dû prendre certaines mesures pour combler leurs lacunes dans ce domaine.  Dans de nombreux cas, il est encore difficile de savoir en quoi la résolution a eu une incidence sur la législation nationale, a-t-il aussi noté, en notant que certaines mesures prises ne faisaient pas nécessairement référence à la résolution.  Il en va ainsi de celles relatives à la question du contrôle des frontières.  Les directives européennes contribuent aussi à la mise en œuvre de la résolution 1540, a en outre observé le représentant.  Il a indiqué que le Royaume-Uni a déposé ses instruments de ratification concernant la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.


Aucun État ne peut se reposer sur ses lauriers, a conclu le représentant, avant d’appeler à aider les États à avancer dans la mise en œuvre de la résolution.  Il a considéré que les ateliers régionaux sont un point de départ notamment pour augmenter le sens de responsabilité.  Il faut aussi adapter l’aide aux pays qui la demandent, en s’appuyant sur les organisations régionales, a-t-il proposé.  Le Comité 1540 doit être plus accessible et ses outils plus faciles d’utilisation, a-t-il aussi suggéré.  De son avis, il faut aussi pouvoir identifier les lacunes dans les lois déjà adoptées pour mettre en œuvre la résolution.  Le Comité peut mieux fonctionner dans le cadre de son groupe de travail, a-t-il également noté, appelant à améliorer encore les méthodes de travail du Comité, notamment par une bonne préparation des nouveaux membres du Conseil de sécurité.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a salué les efforts déployés par de nombreux États qui ont contribué à éviter la prolifération d’armes de destruction massive.  Il a noté que si 160 pays avaient présenté leurs rapports nationaux et 103 avaient fourni des informations complémentaires, il restait encore 32 États Membres qui n’ont présenté aucun rapport.  Il a estimé que la nature ambitieuse et complexe de cette résolution et l’ampleur des ressources financières, humaines et techniques nécessaires à son application constituaient le principal frein à sa pleine application.  L’assistance technique et financière est une étape fondamentale pour certains États ou régions, a-t-il encore dit, en souhaitant que l’on reconnaisse le principe d’une responsabilité partagée et que l’on encourage la coopération entre États et régions.


Le représentant a salué l’excellent travail réalisé entre le Comité 1540 et le Bureau des affaires de désarmement en ce qui concerne l’organisation d’ateliers régionaux tenant compte des spécificités régionales.  Par ailleurs, il a présenté les progrès de son pays depuis 2004 et la publication de son premier rapport de mise en œuvre de la résolution 1540.  Il a estimé que l’adoption, la semaine dernière, de la résolution 1887 était un exemple de l’intérêt que la communauté internationale continuait d’accorder à la non-prolifération des armes nucléaires.  Il faut que l’on avance dans le cadre d’un front uni pour lutter contre la prolifération et le désarmement qui sont deux processus qui se renforcent, a-t-il conclu. 


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a exprimé sa satisfaction de voir que la résolution 1540 s’est avérée être un instrument efficace dans la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.  En 2004, le Ministère brésilien de la science et de la technologie a lancé un programme public d’intégration nationale dans le domaine du contrôle des produits sensibles, appelé PRONABENS, a-t-elle indiqué.  Cela fait du Brésil le premier pays à appliquer le paragraphe 8 d) de la résolution 1540, a-t-elle fait remarquer.  La représentante  a aussi mentionné que son pays a mis en place un programme de formation des policiers et des douaniers sur les produits sensibles.  Le Brésil est en faveur de l’adoption de mesures contraignantes pour empêcher les armes de destruction massive de tomber entre les mains d’acteurs non étatiques, a-t-elle poursuivi, soulignant aussi l’importance de la coopération internationale dans ce domaine, comme le demande la résolution 1540.  Il ne s’agit pas seulement d’imposer des contrôles de plus en plus stricts, mais aussi de faire en sorte que tous les pays aient les moyens d’appliquer la résolution 1540, a-t-elle expliqué.  Le Brésil a organisé un séminaire régional sur ce thème, en particulier en ce qui concerne le contrôle aux frontières, a également précisé la représentante.  Elle a enfin rappelé que le meilleur moyen pour que les armes de destruction massive ne tombent pas entre les mains d’acteurs non étatiques est de détruire ces armes.  Elle s’est félicitée de l’approbation d’un programme de travail par la Conférence du désarmement et a demandé que la même énergie soit consacrée à l’application de la résolution 1540.


M. ALEXANDER MARSCHIK (Autriche) a rappelé que la résolution 1540 partait du principe que la prolifération des armes nucléaires, chimiques ou biologiques, ou celle de leurs vecteurs, constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales.  Il a dit que la résolution 1540 restait le premier instrument international qui traite de cette question de façon intégrée et complète en mettant l’accent sur les dangers posés par les acteurs non étatiques.  Il a noté que peu d’États disposent d’un cadre juridique et des moyens de lutter contre la menace de la prolifération.  Il s’est félicité que les rapports soumis par les États soient de meilleure qualité et que la résolution 1540 ait été reconnue comme une contribution essentielle à la paix et à la sécurité internationales.  Elle a une influence positive sur les politiques de tous les États et a permis une meilleure communication dans le domaine concerné, a-t-il dit, avant de préciser que plusieurs ministères étaient impliqués dans la mise en œuvre de cette résolution en Autriche.  Nous sommes passés des rapports à la mise en œuvre complète, avec l’adoption de la résolution 1810 du Conseil de sécurité, a-t-il encore dit.  


Il a souligné l’importance de mettre en œuvre une réelle coopération avec les organisations internationales, régionales et sous régionales.

Après plusieurs années de sensibilisation pour expliquer les buts et objectifs du Comité 1540, a-t-il dit, nous devons maintenant aller au-delà de l’échange d’informations et établir des relations de travail avec d’autres acteurs clefs, par le biais d’accords de coopération.  Dans le souci de l’établissement d’une meilleure coopération, il a suggéré de mettre en place une synergie entre les experts du Comité 1540, ceux du Comité créé aux termes de la résolution 1267, et les représentants de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED).  Il a parlé de la tenue, mi-octobre en Autriche, d’un séminaire international sur les efforts nationaux à mener pour lutter contre le terrorisme.  Il a insisté sur les liens qui existent entre le désarmement et la non-prolifération.  Il a rappelé que si la résolution 1540 traitait essentiellement de la non-prolifération, il était essentiel de rappeler que la non-prolifération et le désarmement nucléaires se renforcent mutuellement,  Le désarmement nucléaire reste le meilleur moyen d’empêcher que des armes de ce type ne tombent entre les mains d’acteurs non étatiques, a-t-il conclu. 


M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a rappelé que le monde d’aujourd’hui doit faire face à de nombreux risques qui dépassent les frontières individuelles des États, et dont certains sont sans précédents, comme l’accès que pourraient avoir des terroristes à des armes de destruction massive.  Il a parlé de la nécessité d’une « solidarité partagée » pour faire face à ces menaces.  La résolution 1540 est devenue un outil indispensable et représente la pierre angulaire des régimes mondiaux de non-prolifération et de lutte contre le terrorisme, a estimé le représentant.  Bien que sa mise en œuvre soit restée un peu limitée dans les premières années, le rythme de son application s’accélère maintenant, s’est-il réjoui, notant en particulier les efforts accomplis en ce sens au niveau régional.  Il a apprécié que des activités de sensibilisation soient organisées aux niveaux régional et sous-régional, comme les séminaires et ateliers qui fournissent une assistance aux États qui en ont besoin.  Il a proposé que le Comité 1540 organise davantage d’activités thématiques, permettant ainsi à chacun d’aborder les problèmes qu’il rencontre.  Le représentant turc a insisté sur l’approche régionale qui vise en particulier à satisfaire les besoins des régions considérées à risque et permet de développer des pratiques optimales.  Le représentant a donc souhaité que le Comité 1540 renforce sa coopération avec ces organisations.  Prédisant une augmentation des demandes d’assistance, il a espéré que le Comité serait bien armé pour y faire face.  « Il est de notre intérêt à tous de renforcer les maillons les plus faibles de la chaîne de protection de la sécurité mondiale », a-t-il conclu.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a estimé que le risque de prolifération augmentait avec les progrès technologiques.  Il a souhaité un renforcement des mécanismes multilatéraux actuels pour empêcher le trafic illicite.  La Chine, a-t-il dit, a toujours abordé de façon très responsable la question de la non-prolifération et est partie à tous les traités qui y sont liés.  Le représentant s’est dit favorable à un contrôle des exportations et à ce que l’ONU joue un rôle plus accru dans la lutte contre la prolifération.  Les conditions de la résolution ont déjà été intégrées dans le système juridique de la Chine qui est un des tous premiers pays à avoir présenté un rapport de mise en œuvre, a-t-il ajouté. 


Le représentant a également souligné que son pays avait toujours participé aux travaux de ce Comité de la façon la plus constructive et appuyé les efforts régionaux de mise en œuvre de ce texte.  La Chine a aussi participé au séminaire sur la mise en œuvre de cette résolution à San Francisco et est prête, dans la limite de ses moyens, à appuyer les efforts entrepris par d’autres pays pour son application.  Les États Membres, a-t-il dit, doivent améliorer leur législation de contrôle des exportations.  Le Comité 1540 doit continuer à poursuivre ses activités pour assurer une mise en œuvre complète et équilibrée. 


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a salué les efforts du Comité 1540, de ses experts et de ses groupes de travail dans la mise en œuvre de son huitième programme de travail, et il a relevé les progrès enregistrés à ce jour dans les différents domaines d’activité du Comité.  Il s’est dit favorable à un dialogue et à une coopération accrus entre le Comité 1540 et les États Membres, les organes de l’ONU et les autres organisations pertinentes internationales, régionales et sous- régionales.  Cela permet de tirer des enseignements, d’évaluer les menaces et de traiter des enjeux qui n’ont pas encore été abordés, a-t-il observé.  Il a émis l’espoir que le processus d’examen se ferait de façon équilibrée, pour renforcer la transparence du travail du Comité et éviter d’imposer aux États Membres des obligations nouvelles et faisant double emploi.  Le Comité 1540 a joué un rôle important dans notre engagement renouvelé en faveur de la non-prolifération nucléaire, a-t-il reconnu.  Le Comité a aussi contribué à faciliter la coopération internationale dans ce domaine et promu la ratification des traités internationaux pertinents.  Le Viet Nam accorde beaucoup d’importance aux travaux de cet organe aux activités duquel il participe activement, a ajouté le représentant.  Mais la résolution 1540 doit être appliquée dans le plein respect de la Charte de l’ONU et du droit international, a-t-il exigé, insistant sur le respect des principes de souveraineté nationale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  Elle doit aussi être appliquée sans porter atteinte aux importations et exportations de biens et matériaux, ni au transfert de technologie à des fins pacifiques, a-t-il rappelé.


M. PAOLO CUCULI (Italie) a insisté sur la contribution faite par le Sommet du G-8 qui s’est tenu à Aquila, en Italie, sous la présidence italienne.  Il a rappelé que, dans les conclusions du Sommet, le G-8 avait insisté sur le rôle clef du Conseil de sécurité pour traiter du problème de non-respect des principes de la non-prolifération.  Il faut éviter que les activités scientifiques dans les domaines nucléaire, chimique ou biologique ne soient détournées de leurs objectifs initiaux, a-t-il insisté.  Il a estimé qu’il était indispensable d’aider les États Membres à honorer leurs obligations en matière de présentation de rapports nationaux. 


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a déclaré que son pays accorde une grande importance à la lutte contre le terrorisme, et en particulier aux efforts visant à empêcher que les terroristes acquièrent des armes de destruction massive.  Il a reconnu le rôle essentiel joué à cet égard par la résolution 1540, et a félicité le Comité pour les activités et les efforts qu’il mène en ce sens.  Il a demandé que le Comité accorde une attention particulière aux régions qui ont le plus besoin d’aide pour mettre en œuvre ce texte.  Nous devons lutter de façon globale, a-t-il rappelé, signalant à cet égard la stratégie adoptée par l’Union européenne qui forme une base pour renforcer les efforts dans ce domaine.  Le représentant ukrainien a ensuite appuyé l’initiative de lutte contre la prolifération nucléaire et a appelé à poursuivre les efforts déployés dans ce domaine.  Notre priorité est de contribuer à l’application de la résolution 1540, a-t-il ajouté, souhaitant que le monde puisse faire face à la menace des armes de destruction massive de façon plus dynamique et globale.


M. ANTOINE SOMDAH (Burkina Faso) a estimé que le nombre élevé d’États ayant fourni un premier rapport et des informations supplémentaires atteste du dynamisme du Comité et de l’importance que les États Membres accordent à la nécessité d’empêcher les acteurs non étatiques de posséder des armes de destruction massive.  Illustrant les efforts de son pays, il a cité la création prévue cette année d’un Comité interministériel de coordination de la mise en œuvre des résolutions 1267, 1373 et 1540 au Burkina Faso.  Nous devons parvenir à terme, à créer auprès de tous les acteurs concernés, le sentiment que leurs préoccupations majeures sont directement prises en compte dans le cadre de la dynamique de mise en œuvre de la résolution 1540, a-t-il insisté.  Il a estimé que les efforts supplémentaires à déployer devaient aller dans les cinq directions suivantes: permettre une plus grande interaction entre tous les États Membres; fournir une assistance technique soutenue aux pays qui en ont besoin; procéder à une actualisation et harmonisation des matrices des pays, qui constituent les instruments de dialogue par excellence avec les États Membres; intensifier la coopération avec les organisations internationales ayant des compétences dans le domaine de la non-prolifération; renforcer encore plus les rapports de travail entre le Groupe d’experts du Comité 1540 et les experts gouvernementaux.


Il est particulièrement opportun, a encore dit le représentant burkinabè, que la présente revue de la mise en œuvre de la résolution 1540 se tienne quelques jours seulement après l’adoption de la résolution 1887 par le Conseil de sécurité, ceci  a donné l’occasion au Conseil de soutenir nos recommandations, formulées en mars 2009, et de faire en sorte que les mécanismes de financement existants soient utilisés de façon plus efficace, y compris en envisageant de créer un fonds de contributions volontaires, s’est-il félicité.  Il a jugé très important -au moment ou les perspectives internationales semblent plus que jamais favorables à la non-prolifération et au désarmement nucléaires comme en témoignent les engagements pris, à la fois lors de l’historique Sommet du Conseil de sécurité, et lors de la Conférence en vue de faciliter l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), tenue les 24 et 25 septembre 2009- que toutes les dispositions soient prises pour que les efforts collectifs ne soient pas mis en échec par des entités non étatiques.     


M. ABRAHAM STEIN, de l’Organisation des États américains (OEA), a expliqué comment son organisation contribuait à l’application de la résolution 1540, mentionnant toutes les initiatives mises en place dans le domaine de la non-prolifération.  Il a d’abord cité les différents textes adoptés par l’OEA, comme sa résolution 1966 qui fait de l’Amérique une région exempte d’armes chimiques, ou la résolution 2333, adoptée en juin 2007, qui appuie la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations Unies.  En juin 2008, l’OEA a aussi adopté la résolution 2378 qui concerne la mise en œuvre de cette résolution 1540 dans l’hémisphère, a-t-il précisé, indiquant que ce texte exhortait les États Membres de l’OEA à fournir des informations sur les efforts qu’ils déploient pour appliquer la résolution 1540.  Il faut faire en sorte que la sécurité soit bien inscrite à l’ordre du jour dans la région, a-t-il ajouté.  Il a fait état également des échanges entre le Conseil permanent de l’OEA et ses États membres, qui aident ceux-ci à appliquer la résolution 1540.  Les expériences accumulées sont identifiées et les priorités hiérarchisées, a-t-il ajouté, précisant que les conclusions étaient reçues des ateliers régionaux.


Le représentant a en outre parlé de la résolution 2242 adoptée par l’OEA sur le renforcement du régime du Traité de Tlatelolco, instrument qui vise l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui contribue ainsi à la non-prolifération.  Le Comité hémisphérique de l’OEA s’occupe des armes de destruction massive et du contrôle des armes biologiques, chimiques et nucléaires, a poursuivi le représentant.  Il a indiqué que le Secrétariat pluridimensionnel de l’OEA était composé de trois départements dont un chargé de la lutte contre le terrorisme.  Dans la recherche de mécanismes de lutte efficace contre la prolifération, il a mentionné le contrôle des frontières pour lequel un programme de détection des substances illégales a été mis en place.  Un cours sur la détection des articles à double usage nucléaire et chimique a été organisé, a aussi indiqué le représentant.  Il a en outre fait état d’un atelier andin sur les meilleures pratiques régionales en termes de normes de sûreté et d’un atelier organisé par le Bureau des affaires de désarmement de l’ONU auquel il a participé.  Il a mis l’accent sur la coopération avec la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avant de réaffirmer l’attachement de l’OEA à la résolution 1540, qui se concrétise dans le mandat des organismes régionaux et sous-régionaux.


M. RANKO VOLOVIĆ (Croatie) a estimé que la résolution 1540 constituait la meilleure réponse à la menace du terrorisme nucléaire.  Il a noté qu’au cours des 20 années précédant 2004, plus de 300 incidents de possession illégale avaient été confirmés par l’AIEA, dont 18 portaient sur du plutonium et de l’uranium hautement enrichis.  Cette situation illustrait l’urgence d’une action contre le risque de prolifération vers des acteurs non étatiques, a-t-il dit.  Il a souligné les risques que présente un accès croissant d’entités privées, notamment des entreprises qui produisent du matériel chimique et nucléaire.  Il s’est félicité que 85% des États aient présenté leur premier rapport malgré la complexité de ce processus et les manques de moyens de nombreux pays.  Il a, de même, souligné que cette résolution fournissait une unique opportunité pour les pays en développement de combiner l’assistance perçue à des fins de développement et de renforcement de capacités avec les aides visant à prévenir l’acquisition par des terroristes d’armes nucléaires, biologiques et chimiques, et inversement. 


Le représentant a estimé que cette nouvelle approche entre sécurité et développement devait s’accompagner d’un changement d’attitude d’un certain nombre de pays donateurs qui pensent à tort que la seule fourniture d’une assistance technique et d’équipement est suffisante pour la mise en œuvre de la résolution 1540.  Il a déclaré que la non-prolifération n’était pas une fin en soi, mais faisait partie de négociations plus larges qui comprenaient le désarmement nucléaire.  C’est pourquoi, a-t-il dit, la destruction des armes de destruction massive par les plus grandes puissances ne pourra avoir qu’un impact positif sur les autres États Membres.  Par ailleurs, il a estimé que l’application de la résolution 1540 serait plus efficace si elle était exécutée par le truchement de mécanismes d’organisations régionales.  Les organisations régionales et sous-régionales sont essentielles pour mettre au point des initiatives de mise en œuvre et de coordination, a-t-il affirmé, avant de rendre hommage aux efforts de la société civile dans la mise en œuvre de la résolution 1540.


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a indiqué que pour le Groupe des petits États en développement à revenu intermédiaire, dont fait partie le Costa Rica, le niveau de prise de conscience concernant les obligations imposées par la résolution 1540 reste très bas.  Le nombre de pays qui a présenté un rapport au Comité n’est pas un indicateur fiable de la sensibilisation de ces pays au problème qui nous préoccupe, car ces rapports nationaux ne sont le plus souvent que des recueils d’informations constitués par les ministères des affaires étrangères, a-t-il signalé.  Il a donc proposé que le Comité continue de travailler à la sensibilisation sur les actions que doivent prendre les États, ceci en application des termes de la résolution 1540 et pour participer à la lutte contre la non-prolifération.  Il a aussi soulevé le manque de capacités dont souffrent ces pays pour mettre en œuvre la résolution 1540, y relevant une insuffisance des cadres juridiques concernant les armes nucléaires, les matières connexes et leurs vecteurs.  Il n’y a pas non plus de processus de mise à jour des lois pour répondre à l’évolution des risques de menace, a constaté le représentant, et cela est valable pour les contrôles qui doivent être adoptés en vertu de la  résolution 1540.  Le groupe d’États dont nous parlons ici est à la traîne tant sur le plan légal que sur le plan institutionnel, a résumé le représentant, concluant que le Comité et la communauté internationale doivent accorder une attention particulière au développement des capacités nationales dans les différents domaines abordés par la résolution 1540.


En ce qui concerne la détermination des priorités nationales, le représentant du Costa Rica a constaté que l’application de la résolution n’est pas une priorité pour ces petits pays en développement, et qu’elle n’y est pas préparée par des organes techniques.  Ceux-ci n’ont pas la même influence que leurs homologues existant dans les pays développés, a-t-il fait remarquer.  Il a donc suggéré que le Comité travaille avec les instances politiques.  Par ailleurs, il a fait le lien entre le développement économique, le développement social et le développement institutionnel, faisant remarquer que dans de nombreux pays en développement, les institutions ne sont pas suffisamment solides pour se charger de l’application de la résolution 1540.  Par conséquent, il a proposé au Comité de mettre davantage l’accent sur la création de points focaux au niveau national.  Le lien entre le Comité 1540 et les organisations régionales et sous-régionales doit être amélioré, a poursuivi le représentant, qui a souhaité par exemple que le projet pilote de la CARICOM soit examiné par le Comité.  Le Costa Rica est déterminé à contribuer aux activités du Comité et à la réalisation des objectifs de la résolution, a-t-il enfin déclaré.


M. ALEJANDRO D. WOLFF (États-Unis) a rappelé que la Président américain Barack Obama avait assuré la présidence du sommet du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui a eu lieu la semaine dernière, et aux termes duquel une résolution a été adoptée, visant à lutter contre la prolifération des armes nucléaires et autres armes de destruction massive.  Les armes chimiques et biologiques menacent tous les pays, a constaté le représentant, qui a souligné que cette menace avait changé depuis la fin de la guerre froide.  Si le monde risque moins une destruction complète, le recours à des armes de destruction massive a pour sa part augmenté, a-t-il noté.  Nos efforts visant à mettre en œuvre la résolution 1540 sont donc essentiels.  Depuis l’adoption de ce texte en 2004, les pays de tous les continents ont tâché de rendre difficile aux acteurs non étatiques d’avoir recours aux matériaux, matières, équipement et armes interdites.  Les efforts du Conseil de sécurité sont essentiels pour empêcher la diffusion des armes de destruction massive, a estimé le représentant.  Il a aussi rappelé la nécessité de s’assurer que les avantages bénéfiques des matériaux et technologies considérés, quand ils sont utilisés à des fins pacifiques, restent exploitables.


Les États-Unis se sont fermement engagés en faveur de la création d’un fonds volontaire des Nations Unies pour appuyer la mise en œuvre de la résolution 1540, afin de fournir un appui technique aux pays qui le demandent et les encourager à faire leur possible pour empêcher que des armes de destruction massive ne tombent entre de mauvaises mains, a dit M. Wolff.  Cela devrait permettre aussi d’augmenter la cohésion et l’efficacité des efforts nationaux, a-t-il expliqué.  Les proliférateurs choisissent toujours les maillons les plus faibles, a-t-il observé, et un seul maillon faible dans le monde peut nous menacer tous.  Il a donc invité à être vigilant et à ne pas laisser de maillon faible dans la chaîne des pays.  Les États doivent notamment surveiller leurs exportations de matériaux et de technologies, a-t-il précisé.  Le fonds d’affectation spéciale permettra de renforcer les actions nationales, même si on sait que le renforcement des capacités nationales ne suffira pas en lui-même à enrayer la menace, a souligné Alejandro Wolff.


Le représentant s’est dit encouragé de voir que de nombreux mécanismes ont déjà été mis en place en application de la résolution 1540, ainsi qu’une coopération avec les groupes régionaux, comme l’Union européenne, l’OSCE, l’OTAN, la CARICOM, et l’ANASE.  Nous souhaitons renforcer des programmes du G-8 qui contribuent à l’application de ce texte, a-t-il encore indiqué.  Les États-Unis ont un coordonnateur au niveau national chargé exclusivement de cette question, a ajouté le représentant.  Les États-Unis sont convaincus que la résolution 1540 peut être au centre d’une collaboration renouvelée sur la non-prolifération, a-t-il ajouté en conclusion, avant de proposer de mieux financer le Comité, afin de pouvoir garantir une action commune et donc un monde plus sûr.


Intervenant au nom de l’Union européenne, M. PER ÖRNÉUS (Suède) a estimé que la résolution 1540 du Conseil de sécurité fournissait une base juridique solide aux efforts diplomatiques et financiers de l’Union européenne pour lutter contre la prolifération, en examinant la participation d’acteurs non étatiques dans la prolifération de la technologie liée aux armes de destruction massive, comme cela est mentionné dans la stratégie de l’Union européenne contre la prolifération des armes de destruction massive.  Il a salué le rapport présenté par le Comité 1540 devant le Conseil de sécurité en juillet 2008 et l’adoption de la résolution 1810.  Il a dit appuyer le rôle important de ce Comité pour faire coïncider les demandes et offres d’assistance.  Depuis, un règlement du Conseil de l’Union européenne régit l’importation et l’exportation des ces produits dangereux.  Le 5 mai 2009, le Conseil des ministres de l’Union européenne a adopté une nouvelle réglementation européenne qui établit un régime de contrôle des exportations, du transfert et de transit des matières dangereuses à double usage, a-t-il expliqué. 


L’Union européenne va également adopter, à la fin de 2009, un plan d’action de 133 mesures pour réagir aux différentes menaces et risques.  Grâce à un plan d’action 2006, l’Union européenne a financé cinq séminaires régionaux se concentrant sur la prise de conscience et l’établissement de rapports nationaux.  Grâce à l’expérience acquise, l’Union européenne a adopté en mai 2008 un deuxième plan d’action conjoint d’appui à la résolution 1540 visant à renforcer les capacités des hauts fonctionnaires de pays tiers.  Il a cité le cofinancement par l’Union européenne de six ateliers régionaux en cours de réalisation.  Il a également fait état d’un budget européen de 300 millions d’euros consacré à la coopération avec des États tiers entre 2007 et 2013 pour empêcher la prolifération des connaissances scientifiques en passant par le renforcement des contrôle aux frontières et la lutte contre la contrebande dans une démarche régionale.  Le représentant a affirmé que l’Union européenne était prête à aider tous les pays qui le souhaitaient à préparer leur plan d’action national de mise en œuvre de la résolution 1540.  Soulignant les insuffisances de l’assistance, il a regretté que la coordination des donateurs dans la fourniture de l’assistance et de l’échange d’informations et d’expériences n’ait été que marginale.  Sur le même ton, il a regretté que les séminaires d’assistance ne fussent pas consacrés à tous les éléments de la résolution 1540.  Il a estimé que la création d’une base de données permanentes d’experts par secteur pourrait améliorer l’assistance fournie aux pays qui en ont fait la demande.  


M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a présenté la résolution 1540 comme étant une « réponse concrète et appropriée du Conseil de sécurité à un danger pressant », et qui relève pleinement des attributions du Conseil.  Pour autant, cela n’exclut pas des actions dans d’autres enceintes, a-t-il estimé, citant la résolution déposée par la France en 2007 à l’Assemblée générale, adoptée par consensus, qui visait à prévenir l’acquisition de matières fissiles ou de sources radioactives par des terroristes.  Le représentant a ensuite regretté que la mise en œuvre de la résolution 1540 soit encore faible, mentionnant l’existence de lacunes dans des secteurs importants, en particulier dans le domaine biologique.  Les implications industrielles et la complexité de ce secteur ne peuvent justifier ces insuffisances, a-t-il dit, avant de faire remarquer que c’est peut-être le domaine dans lequel des terroristes pourraient causer les plus grands dommages avec la plus grande facilité.  Il a aussi relevé les lacunes existant dans certaines activités, notamment dans la pénalisation du financement des activités illicites liées aux armes et matériaux concernés, ou dans le transport de marchandises prohibées.  Enfin, il y a des lacunes géographiques, a-t-il ajouté, en se basant sur l’absence de rapports sur la mise en œuvre de la résolution 1540 de la part de pays de certaines régions.  Il a regretté à cet égard que certains se soient opposés à la participation, à la présente réunion, d’un groupe régional et de l’Organisation internationale de la Francophonie, qui, a-t-il estimé, auraient pu apporter des éclaircissements particulièrement utiles sur ces questions.


Au titre national, la France prend la question des armes de destruction massive très au sérieux, a-t-il poursuivi.  La France a adopté des mesures rigoureuses à cet égard, a dit le représentant.  Il a cité notamment le Plan gouvernemental d’interception des flux proliférants, adopté en février 2009, et un projet de loi renforçant les moyens juridiques de lutte contre la prolifération.  Passant à la question de l’assistance aux États, le représentant a recommandé d’accroître les activités du Comité allant en ce sens.  La résolution 1810 donne au Comité 1540 un mandat sans réserve pour pouvoir jouer le rôle de « matchmaker », a-t-il indiqué, avant d’encourager le Comité à tenir ce rôle.  Le représentant a aussi suggéré de mettre en place des programmes de visites spécifiques à des pays, ces visites étant autorisées par la résolution 1810, dans le strict respect de la souveraineté des États.  Nous devons pour cela trouver les ressources nécessaires, avant tout sur le plan financier, a-t-il noté, invitant les États et les organisations internationales qui le peuvent à accorder au Comité les ressources nécessaires à la conduite de telles visites.  La disponibilité des experts doit aussi être renforcée, a-t-il ajouté.  Le représentant français a enfin appelé à réfléchir à la manière d’associer l’assistance pour l’application de la résolution 1540 avec l’aide plus générale à l’amélioration de la gouvernance, soulignant que la mise en œuvre de la plupart des obligations de la résolution 1540 est indissociable du renforcement des structures étatiques (douanes, code pénal, structures interministérielles, etc.).


Mme MONA JUUL (Norvège) a déclaré qu’il était plus important que jamais de mettre en œuvre la résolution 1540 du Conseil de sécurité.  À l’instar du Président américain Barack Obama dans son discours de Prague, elle a estimé que si la menace d’une guerre nucléaire s’était éloignée, celle d’une attaque nucléaire était en revanche plus proche que jamais.  Elle a dit que la résolution 1540 était un élément essentiel du régime de lutte contre la prolifération et contre le terrorisme.  La Norvège, a-t-elle dit, a financé de nombreux ateliers ou séminaires régionaux organisés par le Bureau des affaires du désarmement, a-t-elle précisé. 


La représentante a appelé à identifier de nouvelles mesures pour faire avancer l’application de la résolution 1540.  Elle a estimé que la maîtrise nationale était essentielle, parce qu’il s’agit à la fois d’une question technique et politique.  Elle a noté qu’une amélioration des contrôles douaniers des pays en développement pouvait aussi contribuer à améliorer les recettes douanières, en insistant sur l’importance d’une feuille de route et d’un plan d’action nationaux.  Elle a jugé important de faire participer le secteur privé aux efforts entrepris en notant que les intérêts commerciaux et industriels pouvaient être très bénéfiques.


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a dit que la remise au point et le renforcement du régime de non-prolifération étaient des impératifs très urgents.  Il a insisté sur l’importance de renforcer la coopération régionale et intrarégionale pour relever les défis de la lutte contre la non-prolifération nucléaire.  Notant qu’un sixième des États Membres n’avaient pas encore soumis leurs rapports nationaux sur la mise en œuvre de la résolution 1540, le représentant du Japon a estimé que les États Membres devaient non seulement mettre en place des cadres et réglementations nationaux favorisant l’application de ce texte, mais qu’ils devaient aussi vérifier que ces réglementations soient bien appliquées.  Il a dit que le Japon avait pris de nombreuses initiatives de renforcement des capacités qui faciliteront la mise en œuvre de la résolution 1540, en particulier par les pays asiatiques.  Le représentant a par ailleurs mis l’accent sur l’importance des régimes de contrôle des exportations de matériaux et de technologies à double usage.  Pour garantir la paix et la sécurité internationales et régionales, a-t-il encore dit, la communauté internationale doit aussi être en mesure de régler des questions ponctuelles.  


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a expliqué que le Ministère des affaires étrangères de son pays avait coorganisé, au mois de juin dernier, un « Séminaire international sur la mise en œuvre nationale des obligations de non-prolifération: l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques comme exemple d’un appui effectif à la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques », auquel ont participé de nombreux pays de sa région.  Il a expliqué que ce séminaire avait permis d’intensifier l’élan à donner à la promotion d’une plus grande reconnaissance du fait que la résolution 1540 concernait tous les États, et pas uniquement ceux qui étaient capables de produire des armes nucléaires, chimiques ou biologiques. 


Au cours des discussions, a poursuivi M. Barbalic, un projet pilote a été mis sur pied qui prend en considération la situation dans la région de l’ouest des Balkans.  Le Programme de mise en œuvre contre le terrorisme nucléaire, radiologique, biologique et chimique (IPACT), a-t-il précisé, vise à assurer une approche plus holistique et intégrée à la mise en œuvre des mesures relatives à la non-prolifération d’armes de destruction massive, ainsi qu’à la lutte contre le terrorisme.  Le représentant a également indiqué que la Bosnie-Herzégovine prendrait les devants pour assurer le développement de cette approche et qu’elle serait également le pays pilote.  M. Barbalic a également annoncé que ce séminaire avait également débouché sur la création, en Bosnie-Herzégovine, d’un Comité directeur chargé des questions liées à la non-prolifération.  Le représentant bosniaque a ensuite indiqué que le projet pilote permettrait d’améliorer la coopération entre les partenaires gouvernementaux, les organisations internationales, les organisations non gouvernementales (ONG), le Comité 1540 et le secteur privé, entre autres, dans le but d’améliorer les mécanismes et les capacités dont disposent les États Membres pour répondre aux défis posés par la prolifération d’armes de destruction massive et le terrorisme.


M. MAZEN ADI (République arabe syrienne), indiquant que son pays avait toujours condamné les activités terroristes, a appelé à renforcer les mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Il s’est dit engagé dans les discussions visant à trouver une définition du terrorisme international et à jeter les bases d’une stratégie internationale pour le combattre.  Il s’agit de distinguer le terrorisme de la lutte légitime de peuples placés sous le joug colonial ou sous occupation étrangère, a-t-il ajouté.  La Syrie coopère pleinement avec les trois comités créés par le Conseil de sécurité, c’est-à-dire le Comité 1267, le Comité 1373 et le Comité 1540.  La Syrie souffre des conséquences des attentats terroristes qui ont eu lieu sur son territoire, a-t-il témoigné.


Certains groupes régionaux retiennent plus l’attention du Comité que d’autres et on demande à certains pays des rapports qu’on ne demande pas à d’autres, a ensuite remarqué le représentant.  Il a indiqué que son pays avait participé à des séminaires, à Doha et à Abou Dhabi, le dernier étant organisé sous l’auspice de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).  La Syrie a soumis un rapport national sur la mise en œuvre de la 1540, a-t-il aussi précisé.  Le représentant a aussi indiqué que son pays avait été le premier à signer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et qu’il ne possédait aucune arme ou vecteur nucléaire.  Il a aussi signé le régime de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  En revanche, a-t-il constaté, Israël est le seul pays de la région à détenir des armes de destruction massive et ses installations ne font pas l’objet d’inspections.  Ce pays n’a pas non plus signé le régime de garanties de l’AIEA, a-t-il relevé, et ne s’est pas engagé à appliquer le TNP, ce qui prouve, selon lui, qu’il ne souhaite pas s’engager dans le désarmement nucléaire.


Intervenant au nom du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI), Mme VALERIE SCHILLING a présenté la spécificité de son organisation dont l’action vise à promouvoir des politiques nationales pour lutter contre le blanchiment d’argent.  Elle a indiqué que la contribution de cette organisation a été étendue à la lutte contre le financement de la prolifération des armes de destruction massive après les attentats du 11 septembre 2001.  Elle a précisé que le GAFI avait émis une quarantaine de recommandations pour lutter contre le financement de la prolifération.  Nous avons créé huit organismes régionaux encourageant l’application de la mise en œuvre des recommandations du GAFI, a-t-elle dit.  Nos rapports avec le Comité 1540 sont essentiels pour lutter contre les risques de prolifération, a-t-elle ajouté, avant d’insister sur l’importance de la coopération avec le secteur privé.  Elle a présenté cinq grands projets sur lesquels le GAFI travaillait actuellement dont l’assistance légale, la pénalisation du blanchiment de capitaux illicites et la mise en place des moyens permettant de criminaliser le financement de la prolifération.  Elle a précisé que si la résolution 1540 n’imposait pas la mise en place de régimes de gel des avoirs, certains pays avaient néanmoins décidé de franchir ce pas.  Les mesures prises au niveau des frontières sont essentielles pour lutter contre le blanchiment d’argent et le soutien au terrorisme, a-t-elle encore dit.  Dans l’intérêt de la lutte contre la prolifération et son financement, a-t-elle ajouté, il est important que les obligations imposées par les Nations Unies et les normes du GAFI n’entrent pas en compétition.   


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a souscrit aux objectifs de la résolution 1540, reconnaissant les lacunes à combler au niveau national.  Il est de l’intérêt de tous les États d’encourager la non-prolifération, a-t-il rappelé.  Il a souhaité que le mécanisme de la 1540 soit plus équilibré et a demandé que tous les États aient la possibilité de s’exprimer sur la mise en œuvre de la résolution.  Il a mis l’accent sur le mécanisme national interinstitutions mis en place dans son pays, lequel a un mandat très large pour appliquer la résolution du Conseil de sécurité.  Un point focal national a aussi été créé pour faire rapport aux autres organes sur cette mise en œuvre, a-t-il ajouté.  Le Pakistan a présenté des rapports sur la mise en œuvre de la 1540 en 2004, en 2005 et en 2008, a-t-il souligné.  Plusieurs actions spécifiques ont été menées et le Comité 1540 en a été informé en 2008.  Il a ainsi mentionné le contrôle à l’exportation, qui porte notamment sur des biens d’équipement, des armes nucléaires et biologiques, instauré par une loi de 2004 visant à renforcer les dispositions sur le transfert de biens.  En 2005, a-t-il poursuivi, le Gouvernement pakistanais a publié la liste des biens nucléaires et de leurs vecteurs soumis à ce contrôle.


Au Pakistan, un organe de contrôle des exportations a également été créé.  Le délégué a aussi parlé d’un plan d’action pour la sûreté nationale et d’une loi sur le respect du Code de conduite de l’AIEA.  Des directives ont également été prises en matière de biosécurité, a-t-il ajouté, avant de signaler d’autres textes pertinents comme une ordonnance sur les armes chimiques.  Une loi a en outre été adoptée pour mettre en application la Convention sur les armes chimiques et biologiques.  Au niveau de la police, il a annoncé que des formations allaient être offertes pour les douaniers et les autres responsables de la sécurité maritime et des frontières.  Un plan d’action de sécurité nucléaire et des travaux sont en cours pour élaborer un code de conduite sur les armes chimiques et biologiques, a également déclaré le représentant pakistanais. 


M. JEAN-PAUL LABORDE, de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, a déclaré que le terrorisme s’était intensifié au cours des dernières années.  Nous avons assisté à des attaques terroristes qui menacent de déstabiliser des États Membres ou de remettre en cause des décennies de progrès économiques et d’harmonie sociale et culturelle, a-t-il rappelé.  Dans ce contexte, et à la suite de l’adoption de la résolution 1540, l’Équipe spéciale a mis sur pied un Groupe de travail sur la prévention et la réponse aux attaques lancées avec des armes de destruction massive, qui bénéficie de la participation des experts du Comité 1540 et de plusieurs autres organisations, a dit M. Laborde.  Ce Groupe de travail a décidé de se concentrer sur une situation potentielle où une arme de destruction massive aurait été utilisée dans le cadre d’une attaque terroriste, en vue de compiler les meilleures pratiques et les leçons apprises pour faire face à un tel cas d’urgence.


Pour produire avec succès une telle « compilation », le rôle du Comité 1540 et de ses experts est crucial, a souligné le représentant, qui a toutefois insisté sur la contribution que peut apporter en retour l’Équipe spéciale au Comité 1540.  En effet, la diversité des organisations chapeautées par l’Équipe spéciale peut constituer une opportunité pour le Comité, a fait observer M. Laborde.  Cette approche interactive pourrait mettre l’accent à l’avenir sur la dimension préventive de la lutte antiterroriste, en lançant de nouvelles initiatives sur les moyens d’empêcher l’accès aux armes de destruction massive.  L’une d’entre elles, lancée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, vise à mettre en œuvre les obligations de non-prolifération auxquelles sont astreints les États parties à la Convention sur les armes chimiques dans la région des Balkans, a-t-il expliqué.  La possibilité existe d’engager d’autres initiatives du même type avec les entités membres de l’Équipe spéciale, a fait observer M. Laborde, en conclusion.


M. RANKO VILOVIĆ, Président par intérim du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1373, a présenté les caractéristiques communes du Comité 1540 et du Comité 1373, dit « Comité contre le terrorisme » ou CTC, tous deux créés par le Conseil de sécurité pour faire face à des menaces mondiales, des menaces liées au terrorisme.  Selon les termes de la résolution 1373, tous les États doivent s’abstenir de fournir un soutien, actif ou passif, à des entités ou personnes impliquées dans des activités terroristes, a rappelé M. Vilović.  Les travaux des deux Comités, y compris du Groupe d’experts du Comité 1540 et de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, se renforcent et contribuent à réduire la menace de la prolifération et celle du terrorisme, a aussi expliqué le Président.  Le Comité contre le terrorisme agit, par exemple, pour renforcer la capacité des pays à mieux contrôler leurs frontières, a-t-il expliqué.


Il a aussi comparé les approches adoptées par les deux Comités concernant le contrôle de l’application par les États des résolutions pertinentes.  Après avoir reçu et analysé pendant plusieurs années des rapports nationaux, le CTC, grâce à sa Direction exécutive, a développé un système d’évaluation préliminaire de ces rapports qui lui permet de se concentrer sur la mise en œuvre de la résolution.  Le Comité 1540 utilise maintenant une grille de lecture semblable, a affirmé M. Vilović.  Grâce à ce système, les pays disposent d’un délai plus souple pour bien cibler leurs rapports, a-t-il expliqué.  Il a aussi évoqué des visites de pays, qui sont précédées par des évaluations préliminaires.  M. Vilović a de même rappelé qu’aucun pays ne pouvait prétendre avoir rempli toutes les obligations découlant de la résolution 1540 ou de la 1373, invitant à un engagement sur le long terme pour y arriver.  Comme autre exemple de similitude entre les deux organes, M. Vilović a fait état de leurs relations avec les organisations internationales.  Si la mise en œuvre de ces résolutions incombe essentiellement aux États Membres, les organisations internationales et sous-régionales jouent un rôle très important en la matière, a-t-il indiqué, car elles permettent d’accorder une attention particulière aux intérêts d’une sous-région. 


M. THOMAS MAYR-HARTING, Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1267, a noté que la menace d’Al-Qaida et des Taliban persiste dans le monde entier et en particulier en Asie du Sud.  Par le passé, ces terroristes ont utilisé des matières chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, et des informations récentes démontrent que leur intérêt pour ces technologies demeure, a-t-il signalé.  Il a appelé la communauté internationale à maintenir un niveau de vigilance élevé et à appliquer les embargos sur les armes décidés par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1267.  Il a aussi appelé les trois comités créés par le Conseil de sécurité à conserver des relations de collaboration étroites.  À cet égard, il a assuré que ces organes ont grandement amélioré leur collaboration, mentionnant par exemple des visites communes organisées par l’Équipe de surveillance du Comité 1267 et la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, comme cela a été le cas en Tanzanie en 2006.  À ce jour, ces deux organes ont effectué 14 visites communes sur le terrain, a-t-il ajouté.  En outre, une stratégie commune entre ces groupes d’experts a été élaborée en 2006, et a conduit à l’organisation de trois ateliers, dont deux en Afrique et un dans les Caraïbes, a indiqué M. Mayr-Harting.


Le Président du Comité 1267 a aussi expliqué que ces deux organes avaient présenté, en 2009, une autre stratégie commune visant à accroître les efforts de collaboration et de coopération qui existent entre eux et les organisations internationales, régionales et sous-régionales.  Les experts étudient actuellement la possibilité d’élaborer une autre stratégie portant sur l’assistance technique, a-t-il signalé.  Les trois Comités continuent à contribuer aux travaux de l’Équipe spéciale du Comité contre le terrorisme, a poursuivi le Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1267.  Il a ajouté que les Présidents des trois Comités développent des liens étroits entre eux et ont, en 2005, présenté des exposés communs au Conseil de sécurité.  Nous espérons que de tels échanges de vues se poursuivront, a-t-il dit.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a indiqué que son pays avait, depuis l’adoption de la résolution 1540, pris de nouvelles mesures législatives et réglementaires pour encadrer l’utilisation, le transfert et le transit des armes de destruction massive ou de leurs vecteurs.  Il a cité l’assistance apportée par l’Inde pour aider des pays à identifier leurs lacunes dans la mise en œuvre de la résolution 1540.  Il a insisté sur le fait que cette assistance ne devait intervenir qu’à la requête des pays concernés.  Il a indiqué que l’Inde répondrait à toute demande d’aide bilatérale au renforcement des capacités en vue de remplir leurs obligations au titre de la résolution 1540.  Le représentant a estimé que l’implication des organisations régionales devait être considérée avec prudence, en notant que toutes les compétences et expertises nécessaires n’étaient pas toujours disponibles aux niveaux régional ou sous-régional.


M. EMAD M. B. BEN-SHABAN (Jamahiriya arabe libyenne) a relevé l’existence de lacunes dans le système international de non-prolifération, notamment le risque de voir les acteurs non étatiques posséder les armes ou matières visées par la résolution 1540.  Malgré les progrès réalisés dans l’application de la résolution 1540, comme l’augmentation du nombre de pays qui ont présenté des rapports nationaux, il a estimé que les États Membres devraient déployer plus d’efforts, notamment en vue d’interdire les activités relatives aux armes chimiques, biologiques, nucléaires et leurs vecteurs.  Le Conseil de sécurité, par le biais des résolutions 1540 et 1810, a insisté sur la dimension régionale de l’application de la résolution 1540, a-t-il expliqué, citant notamment le texte de la résolution 1810 qui a invité les États à échanger leurs expériences par le biais des organisations internationales et à nouer des contacts pour appliquer des programmes facilitant l’application de la résolution 1540.  Il est important de renforcer cette collaboration, a-t-il préconisé, tout en promouvant le dialogue entre les États qui n’ont pas encore soumis de rapport au Comité 1540.  Nous appelons le Comité à intensifier ses efforts afin de développer son rôle de pôle d’échange d’informations, a dit le représentant libyen.  Il a aussi invité les participants à la réunion à promouvoir le dialogue entre les États en ce qui concerne les projets d’assistance et à renforcer, à cet égard, la sensibilisation sur les mécanismes financiers.


M. JOHN McNEE (Canada) a souligné que son pays reconnaîssait la gravité de la menace que la prolifération des armes de destruction massive, de leurs vecteurs et des matières connexes constituait pour la paix et la sécurité.  La résolution 1540 et celles qui lui ont succédé sont des mécanismes essentiels pour contrer cette menace, a-t-il dit.  Le représentant a rappelé l’importance du paragraphe 7 de la résolution qui invite les États Membres à offrir leur concours aux pays qui ne disposent pas de l’infrastructure juridique et réglementaire, de l’expérience pratique ou des ressources nécessaires pour se conformer aux dispositions de la résolution.  C’est dans ce cadre que le Canada a pris plusieurs initiatives, en finançant, par exemple, des ateliers de sensibilisation en République dominicaine ou à la Jamaïque. 


Sur les nouvelles approches possibles pour mettre en œuvre la résolution 1540, qui doivent alimenter l’examen global de la résolution, il a développé trois volets qu’il a considérés comme majeurs, la mise en commun des compétences, en proposant, par exemple, la création d’un modèle pour les experts, organisé en fonction de chacun des paragraphes clefs de la résolution; le financement, en soulignant l’importance du paragraphe 22 de la résolution 1887 (2009) qui concerne les recommandations sur l’utilisation plus efficace des mécanismes de financement existants et la possibilité d’établir un fonds de contributions volontaires pour la mise en œuvre de la résolution 1540; et le rôle des organisations internationales, régionales et infrarégionales dans la mise en œuvre de la résolution 1540.


M. KYM BONGHYUN (République de Corée) a souligné l’importance de la résolution 1540 pour le régime de non–prolifération.  Il a invité le Comité 1540 à renforcer sa coopération avec les Comités 1267 et 1373 du Conseil de sécurité.  Avec près de 150 États ayant présenté un rapport national de mise en œuvre de la résolution 1540, a-t-il ajouté, nous avons la preuve du dynamisme de ce Comité et de l’importance accordée à ses objectifs de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive ou de leurs vecteurs.  Le programme d’ouverture qui a été lancé est essentiel pour améliorer le niveau de participation, et il est temps de passer des rapports à la mise en œuvre, a insisté le représentant coréen.  Des nouveaux progrès sont essentiels pour utiliser le mécanisme de financement de façon plus efficace, a-t-il estimé.  La République de Corée est convaincue que le rôle de la résolution 1540 demeurera essentiel pour la paix et la sécurité internationales.  Comme précisé par la résolution 1887, adoptée la semaine dernière par le Conseil de sécurité, la pleine application de la résolution 1540 est essentielle à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et à la prévention d’un possible lien avec le terrorisme, a-t-il encore dit.


M. JOHANN PASCHALIS (Afrique du Sud) a souligné que les armes de destruction massive ne garantissaient pas la sécurité mondiale, mais au contraire la menaçait.  Aussi longtemps que ces armes existent, l’humanité continuera de faire face à la menace d’une catastrophe », a-t-il déclaré.  Le représentant a salué les efforts du Comité 1540 qui a organisé ce cadre réunissant tous les États Membres pour un processus d’examen complet de la résolution.  S’agissant de la mise en œuvre des dispositions de la résolution 1540, le représentant a estimé que le cadre posé par la résolution n’élaborait pas de normes spécifiques et qu’un équilibre avait été trouvé avec l’emploi de l’expression « mesures efficaces appropriées ».  Il a rappelé l’importance que son pays attachait au respect du TNP, à la Convention d’interdiction des armes biologiques et bactériologiques, à la Convention d’interdiction des armes chimiques et à tous les autres instruments multilatéraux existants.


Concernant la résolution 1810 (2008) qui prévoit la promotion du partage d’expérience et de la coopération pour faciliter la mise en œuvre de la résolution 1540 aux niveaux régional et sous-régional, le représentant a jugé qu’elle constituait un excellent cadre pour les États, pour développer ensemble des approches communes sur un défi d’envergure régionale.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité demande la nomination d’un représentant spécial chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés

CS/9753

Le Conseil de sécurité demande la nomination d’un représentant spécial chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés

30/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9753
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6195e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DEMANDE LA NOMINATION D’UN REPRÉSENTANT SPÉCIAL CHARGÉ DE LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES DANS LES CONFLITS ARMÉS


La Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton, souhaite que les nouvelles mesures contribuent à mettre fin à l’utilisation « inacceptable » du viol comme arme de guerre


Pour renforcer l’application de la résolution 1820 (2008) sur les femmes, la paix et la sécurité*, le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, une résolution exigeant à nouveau de toutes les parties à des conflits armés qu’elles mettent immédiatement et totalement fin à tous les actes de violence sexuelle et qu’elles prennent immédiatement les mesures voulues pour protéger les civils, et notamment les femmes et les enfants, contre toutes les formes de violence sexuelle, en imposant, entre autres, des sanctions disciplinaires militaires appropriées.


La résolution 1888 qui vient d’être adoptée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité, prie le Secrétaire général de l’ONU de nommer un représentant spécial chargé d’assurer une direction cohérente et stratégique, de s’employer utilement à renforcer les mécanismes de coordination des Nations Unies existants et d’engager une action de sensibilisation pour lutter contre le fléau de la violence à l’encontre des femmes et des filles pendant les conflits armés.


Ouvrant le débat auquel participait également le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, la Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton, qui présidait la séance, a rappelé qu’en vertu de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité avait la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationales, et qu’il est, à cet égard, fermement résolu à continuer de traiter de l’impact étendu des conflits armés sur les populations civiles.  « Le Conseil doit, a-t-elle souligné, garantir les droits et la sécurité de tous, y compris les femmes, notamment dans les circonstances où la paix et la stabilité sont menacées. »  « Alors que les femmes et les enfants ne sont pas la cause d’un conflit armé, ils en sont souvent les victimes les plus nombreuses », a-t-elle fait observer. 


Évoquant sa récente visite en République démocratique du Congo (RDC), la Secrétaire d’État américaine a constaté que la violence sexuelle « détruisait le tissu social et érodait les chances de paix et de progrès » partout où elle est pratiquée de manière systématique.  Mme Clinton a précisé que la résolution adoptée aujourd’hui venait compléter les deux résolutions précédentes du Conseil de sécurité sur la question, à savoir la résolution 1325 (2000) et la résolution 1820 (2008).  Souhaitant que les mesures préconisées contribuent à mettre un terme « au phénomène dramatique de l’utilisation du viol comme tactique de guerre », elle a également estimé que le meilleur moyen de mettre fin aux violences sexuelles était de « mettre fin aux conflits eux-mêmes ».


Outre la nomination d’un représentant spécial, la résolution 1888, aux fins de renforcement des dispositifs de lutte contre le phénomène, demande le déploiement rapide sur les théâtres d’opérations les plus préoccupants d’une équipe d’experts des Nations Unies pour aider les autorités nationales à affermir l’état de droit.  Le Conseil demande aussi que, dans un souci de coordination et d’efficacité, l’« entité composite » de l’ONU chargée des questions d’égalité des sexes, et dont les modalités sont en cours d’examen à l’Assemblée générale, tienne compte des mandats du futur représentant spécial et du groupe d’experts.


Les membres du Conseil ont salué ces mesures qui, selon le Secrétaire d’État français chargé de la coopération et de la francophonie, M. Alain Joyandet, marquent une étape décisive pour la protection des femmes dans les conflits armés et contribueront à la mise en œuvre effective des résolutions précédentes sur la question.  À l’instar du représentant du Mexique, M. Joyandet a souligné les objectifs communs à la résolution 1888, au mécanisme mis récemment en place pour la protection de l’enfance dans les conflits armés au titre de la résolution 1882 (2009), ainsi qu’aux sanctions pour lutter contre l’impunité.  « Nous devons accepter l’idée que sans sanction véritable, il n’y pas de prévention ni de dissuasion », a-t-il affirmé. 


Par ailleurs, Mme Clinton a insisté sur le fait que le Conseil de sécurité ne doit pas cesser de rappeler que les Casques bleus ont pour mandat de protéger les personnes contre les violences sexuelles.  Se référant à la résolution 1888 par laquelle le Conseil de sécurité décide d’insérer dans les mandats d’opérations de maintien de la paix des dispositions spécifiques pour protéger les femmes et les enfants contre le viol, elle a ainsi souhaité que le nombre de femmes augmente dans les missions de l’ONU, y compris au sein des contingents de Casques bleus et de policiers internationaux. 


De son côté, le représentant du Japon a estimé que s’il est impératif de protéger les groupes vulnérables en temps de guerre, il est tout aussi important de leur donner les moyens de se réaliser socialement, « même dans les périodes les plus difficiles ».  C’est pourquoi, il a plaidé pour un renforcement du concept de « sécurité humaine » dans les programmes de l’ONU.


Le représentant du Viet Nam, dont le pays assurera la présidence rotative du Conseil de sécurité pendant le mois d’octobre, a, quant à lui, appelé à poursuivre les efforts conduits sur le terrain, en incluant les femmes aux premiers stades de la prise de décisions.  Il a annoncé que, dans le cadre de sa présidence, le Viet Nam convoquera le 5 octobre un débat public sur les moyens de répondre aux besoins des femmes et des filles dans les situations postconflit afin d’assurer la sécurité et une paix durables.


Ces propos rejoignaient ceux du Secrétaire général qui, en début de séance, avait affirmé que « l’autonomisation des femmes doit être au cœur des efforts entrepris à l’échelle mondiale pour que triomphent la paix et le développement ».


*     Le rapport du Secrétaire général soumis en application de la résolution 1820 (2008) qui est paru sous la cote S/2009/362 figure dans notre communiqué de presse CS/9726.


LES FEMMES, LA PAIX ET LA SÉCURITÉ


Texte de la résolution 1888 (2009)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant son attachement à la poursuite de l’application intégrale de ses résolutions 1325 (2000), 1612 (2005), 1674 (2006), 1820 (2008) et 1882 (2009) et toutes les déclarations de son président sur la question,


Remerciant le Secrétaire général de son rapport du 16 juillet 2009 (S/2009/362), mais demeurant profondément préoccupé par l’absence de progrès sur le chapitre de la violence sexuelle en période de conflit armé, en particulier à l’encontre des femmes et des enfants, et surtout des filles, et notant, comme il ressort du rapport du Secrétaire général, que les conflits armés sont source de violence sexuelle partout dans le monde,


Se déclarant à nouveau profondément préoccupé de ce que, bien qu’il ait maintes fois condamné la violence contre les femmes et les enfants, et notamment toutes les formes de violence sexuelle en période de conflit armé, et bien qu’il ait appelé toutes les parties à des conflits armés à mettre fin immédiatement à de tels actes, ceux-ci persistent et, dans certains cas, sont devenus systématiques ou se sont généralisés,


Rappelant les engagements souscrits dans la Déclaration et le Programme d’action de Beijing (A/52/231), ainsi que ceux résultant du texte adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies à l’issue de sa vingt-troisième session extraordinaire intitulée « Les femmes en l’an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle » (A/S-23/10/Rev.1), et en particulier ceux qui concernent les femmes et les conflits armés,


Réaffirmant les obligations des États parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, à son protocole facultatif, à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses protocoles facultatifs, et exhortant les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de ratifier ces instruments ou d’y adhérer,


Rappelant que le droit international humanitaire assure aux femmes et aux enfants, en période de conflit armé, une protection générale parce qu’ils font partie de la population civile, et une protection spéciale parce qu’ils peuvent se trouver particulièrement exposés,


Rappelant également que les États ont le devoir de mettre fin à l’impunité et de poursuivre les personnes responsables de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et autres crimes odieux perpétrés contre des civils, et notant à cet égard avec inquiétude qu’un petit nombre seulement d’auteurs de violences sexuelles ont été traduits en justice, tout en sachant que, durant et après un conflit, les appareils judiciaires nationaux risquent d’être très affaiblis,


Réaffirmant qu’il est indispensable de mettre fin au règne de l’impunité si l’on veut que toute société en proie à un conflit ou qui s’en relève tire les leçons des exactions commises contre des civils et empêche qu’elles ne se reproduisent, appelant l’attention sur tout l’arsenal de mécanismes de justice et de réconciliation à envisager, tels les cours et tribunaux internes, internationaux et « mixtes » et les commissions Vérité et réconciliation, et notant que ces mécanismes peuvent non seulement aider à établir la responsabilité personnelle d’individus pour crimes graves, mais encore promouvoir la paix, la vérité, la réconciliation et les droits des victimes,


Rappelant que diverses infractions de violence sexuelle sont visées dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et dans les statuts des tribunaux pénaux internationaux ad hoc,


Soulignant que tous les États ou entités non étatiques parties à un conflit doivent s’acquitter pleinement des obligations que leur impose le droit international applicable qui proscrit notamment toutes les formes de violence sexuelle,


Sachant que, comme le veut le principe de la responsabilité du supérieur hiérarchique, les dirigeants civils et les chefs militaires doivent manifester la ferme intention et la volonté politique de prévenir les actes de violence sexuelle, ainsi que de lutter contre l’impunité des auteurs de tels actes et de les amener à en répondre, et que l’inaction peut donner à penser qu’ils tolèrent les actes de violence sexuelle en période de conflit,


Soulignant qu’il importe de traiter des problèmes de violence sexuelle dès le début des processus de paix et des efforts de médiation, afin de protéger les populations à risque et de promouvoir une stabilité complète, s’agissant en particulier des accords prévoyant l’accès des organisations humanitaires avant tout cessez-le-feu et la protection des droits de l’homme, des cessez-le-feu et de leur surveillance, des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration, des dispositifs de réforme du secteur de la sécurité, de la justice et des réparations, et du relèvement du développement au lendemain de tout conflit,


Préoccupé de constater que les femmes sont sous-représentées dans les processus officiels de paix, qu’il n’y a ni médiateurs ni observateurs de cessez-le-feu dûment formés pour traiter les cas de violence sexuelle et que l’on ne trouve pas de femmes à la tête des équipes de médiateurs à l’occasion des pourparlers de paix placés sous les auspices des Nations Unies,


Conscient que la promotion et l’autonomisation des femmes ainsi que l’appui aux organisations et réseaux de femmes sont indispensables dans la consolidation de la paix pour promouvoir l’égale et pleine participation des femmes et améliorer leur sécurité personnelle, et encourageant les États Membres, les donateurs et la société civile, et notamment les organisations non gouvernementales, à prêter leur concours à cette fin,


Se félicitant que des femmes aient été associées aux missions de maintien de la paix dans des fonctions civiles, militaires et de police, et considérant que les femmes et les enfants touchés par un conflit armé peuvent se sentir plus en sécurité s’ils travaillent avec ces femmes et leur rapportent les sévices dont ils ont pu être victimes, et que cette présence dans les effectifs de maintien de la paix peut encourager les femmes locales à s’enrôler dans les forces armées et les forces de sécurité nationales et à contribuer ainsi à la mise en place d’un secteur de la sécurité qui soit accessible à tous, et surtout aux femmes, et réponde à leurs besoins,


Saluant ce que le Département des opérations de maintien de la paix fait pour définir des directives concernant l’égalité des sexes à l’intention du personnel militaire des opérations de maintien de la paix pour faciliter l’application des résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008), ainsi que des orientations opérationnelles pour aider les composantes civile, militaire et police des missions de maintien de la paix à appliquer effectivement la résolution 1820 (2008),


Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 16 juillet 2009 (S/2009/362) et soulignant que la présente résolution n’a pas pour objet d’établir en droit si les situations visées dans le rapport du Secrétaire général sont ou non des conflits armés au sens des Conventions de Genève et des Protocoles additionnels auxdites conventions, et qu’elle ne préjuge pas davantage du statut juridique des parties non étatiques qui s’y trouvent engagées,


Rappelant la décision qu’il a prise par sa résolution 1882 (2009) du 4 août 2009 d’étendre la liste, annexée au rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, des parties à un conflit armé qui, en violation du droit international applicable, se livrent systématiquement à des meurtres et à des mutilations d’enfants ou à des viols et autres actes de violence sexuelle contre des enfants, en période de conflit armé,


Notant que le Bureau de la Conseillère spéciale pour l’égalité des sexes est actuellement chargé de suivre l’application de la résolution 1325 (2000) et d’encourager l’intégration de la problématique hommes-femmes dans tout le système des Nations Unies, l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes, et affirmant l’importance d’une coordination efficace des activités qui y sont consacrées au sein du système,


Considérant que c’est aux États qu’il incombe au premier chef de respecter et de garantir les droits fondamentaux de leurs citoyens, ainsi que de toutes les personnes se trouvant sur leur territoire, comme le prescrit le droit international applicable,


Réaffirmant que c’est aux parties à tout conflit armé qu’il incombe au premier chef de prendre toutes les mesures voulues pour assurer la protection des civils touchés,


Rappelant que c’est au Conseil qu’incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales et qu’il est, à cet égard, fermement résolu à continuer de traiter de l’impact étendu des conflits armés sur les populations civiles, notamment en ce qui concerne la violence sexuelle,


1.    Réaffirme que la violence sexuelle, utilisée ou commanditée comme tactique de guerre prenant délibérément pour cible des civils, ou dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre des populations civiles, peut considérablement exacerber tout conflit armé et compromettre le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales, affirme à ce propos que des mesures efficaces destinées à prévenir et réprimer ces actes de violence sexuelle peuvent beaucoup contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et se déclare prêt, lorsqu’il examinera les situations dont il est saisi, à prendre, le cas échéant, les dispositions voulues pour faire face à la violence sexuelle généralisée ou systématique en période de conflit armé;


2.    Exige à nouveau de toutes les parties à des conflits armés qu’elles mettent immédiatement et totalement fin à tous actes de violence sexuelle;


3.    Exige aussi de toutes les parties à des conflits armés qu’elles prennent immédiatement les mesures voulues pour protéger les civils, et notamment les femmes et les enfants, contre toutes formes de violence sexuelle, notamment en imposant des sanctions disciplinaires militaires appropriées et en observant le principe de la responsabilité du supérieur hiérarchique, en entraînant les soldats à respecter l’interdiction formelle de toutes formes de violence sexuelle contre des civils, en dénonçant les préjugés qui alimentent la violence sexuelle et en veillant à ce que la composition des forces armées et des forces de sécurité soit contrôlée de manière à exclure tous candidats qui auraient commis de graves violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, y compris des actes de violence sexuelle;


4.    Prie le Secrétaire général de charger un représentant spécial d’assurer une direction cohérente et stratégique, de s’employer utilement à renforcer les mécanismes de coordination des Nations Unies existants et d’engager une action de sensibilisation, auprès notamment des gouvernements, y compris les représentants des forces armées et de la justice, ainsi que de toutes parties à des conflits armés et de la société civile, en vue de combattre, au Siège et dans les pays, la violence sexuelle en période de conflit armé tant à l’échelon des pays qu’au Siège, tout en favorisant la coopération et la coordination des activités entre tous les acteurs intéressés, en s’appuyant d’abord sur l’initiative interinstitutions intitulée « Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en période de conflit »;


5.    Encourage les entités qui participent à la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en période de conflit, ainsi que les autres entités compétentes du système, à appuyer les travaux du représentant spécial susmentionné et à poursuivre et renforcer la coopération et les échanges d’informations entre tous les acteurs intéressés, en vue de renforcer la coordination et d’éviter les chevauchements d’activités au Siège et à l’échelon des pays ainsi que d’améliorer la riposte du système à la violence sexuelle;


6.    Engage les États à opérer sans attendre, en conformité avec le droit international, les réformes globales du droit et de la justice qui seraient nécessaires en vue de traduire en justice les auteurs de violences sexuelles commises au cours de conflits et de faire en sorte que les survivants aient accès à la justice, soient traités avec dignité tout au long de la procédure judiciaire, soient protégés et obtiennent réparation de leurs souffrances;


7.    Engage toutes les parties à tout conflit à s’assurer que toutes informations faisant état de violences sexuelles commises par des civils ou par des personnels militaires soient soumises à une enquête approfondie et tous leurs auteurs présumés traduits en justice et que, conformément au droit international humanitaire, les supérieurs hiérarchiques civils et les commandants militaires usent de leur autorité et de leurs pouvoirs pour prévenir les violences sexuelles, notamment en combattant l’impunité;


8.    Demande au Secrétaire général de définir et prendre les mesures voulues pour dépêcher rapidement sur les théâtres d’opérations particulièrement préoccupants sous le rapport de la violence sexuelle en période de conflit armé une équipe d’experts qui travaillent en faisant appel à la présence des Nations Unies sur le terrain et avec le consentement du gouvernement du pays hôte, pour aider les autorités nationales à renforcer l’état de droit, et recommande qu’il soit fait usage des ressources humaines qui existent déjà aux Nations Unies ainsi que de contributions volontaires, en mettant à profit comme il convient l’expertise requise en ce qui concerne l’état de droit, les appareils de la justice civile et militaire, la médiation, l’enquête pénale, la réforme du secteur de la sécurité, la protection des témoins, les critères d’un procès équitable et la sensibilisation du public, en vue, notamment, de:


a)    Travailler en étroite collaboration avec les membres des professions juridiques et judiciaires et les autres personnels de l’appareil judiciaire, civil et militaire des gouvernements intéressés pour combattre l’impunité, en renforçant les capacités nationales et en appelant l’attention sur les divers mécanismes d’administration de la justice à prendre en considération;


b)    Identifier les lacunes de la réponse nationale et encourager une démarche nationale globale pour lutter contre la violence sexuelle en période de conflit armé, y compris en insistant davantage sur la mise en jeu de la responsabilité pénale, les besoins des victimes et les capacités de l’appareil judiciaire;


c)    Recommander les moyens de coordonner les activités et les ressources intérieures et internationales pour renforcer l’aptitude du gouvernement à lutter contre la violence sexuelle en période de conflit armé;


d)    Œuvrer avec la Mission des Nations Unies, l’Équipe de pays et le représentant spécial du Secrétaire général, en tant que de besoin, à l’application intégrale des mesures demandées par la résolution 1820 (2008);


9.    Encourage les États, les entités compétentes des Nations Unies et la société civile, le cas échéant, à aider, en étroite coopération avec les autorités nationales, à renforcer les capacités nationales du système judiciaire et de l’appareil répressif dans les situations particulièrement préoccupantes sous le rapport de la violence sexuelle en période de conflit armé;


10.   Réaffirme son intention, lorsqu’il adoptera des sanctions ciblées à l’occasion de conflits armés ou les reconduira, d’envisager d’y intégrer, le cas échéant, des critères de qualification des actes de viol et autres formes de violence sexuelle, et demande à toutes les missions de maintien de la paix et autres missions et organes compétents des Nations Unies, et en particulier au Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, de communiquer à ses comités des sanctions compétents, notamment par l’intermédiaire de leurs groupes de surveillance et de leurs groupes d’experts, toutes informations utiles dont ils disposeraient au sujet de la violence sexuelle;


11.   Entend veiller à insérer selon que de besoin dans les résolutions par lesquelles il établit ou renouvelle des mandats de maintien de la paix des dispositions sur la prévention de la violence sexuelle et la réponse à y apporter les rapports à lui soumettre en conséquence;


12.   Décide d’insérer dans les mandats des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, les dispositions spécifiques voulues, le cas échéant, pour assurer la protection des femmes et des enfants contre le viol et autres formes de violence sexuelle, y compris, au cas par cas, en désignant des conseillères pour la protection des femmes parmi les conseillers pour l’égalité des sexes et les groupes de protection des droits de l’homme, et prie le Secrétaire général de veiller à évaluer systématiquement les besoins de ces conseillères, leur nombre et leurs fonctions au cours de la préparation de chaque opération de maintien de la paix des Nations Unies;


13.   Encourage les États à élargir, avec l’appui de la communauté internationale, l’accès aux services de soins de santé, de soutien psychosocial, d’assistance juridique et de réinsertion socioéconomique des victimes de la violence sexuelle, surtout en milieu rural;


14.   Exprime également l’intention de tirer un meilleur parti des visites périodiques sur le terrain dans les zones de conflit, en organisant sur place avec les femmes et les organisations de femmes, des séances de questions-réponses consacrées aux préoccupations et aux besoins des femmes dans les zones de conflit armé;


15.   Encourage les dirigeants, locaux et nationaux, y compris les chefs traditionnels lorsqu’il y en a et les chefs religieux, à jouer un rôle plus actif pour sensibiliser les communautés à la violence sexuelle en vue d’éviter la marginalisation et la stigmatisation des victimes, de faciliter leur réinsertion sociale et de combattre le règne de l’impunité de ces crimes;


16.   Demande instamment au Secrétaire général, aux États Membres et aux chefs des organisations régionales de prendre des mesures pour accroître la représentation des femmes dans les processus de médiation et les processus de décision pour tout ce qui a trait au règlement des conflits et à la consolidation de la paix;


17.   Insiste pour que les questions de violence sexuelle soient inscrites dans tous les programmes des négociations de paix placées sous l’égide des Nations Unies et insiste aussi pour que ces questions trouvent leur place dès le début des processus de paix en pareils cas, en particulier en ce qui concerne les accords de pré-cessez-le-feu visant l’accès humanitaire et les droits de l’homme, les cessez-le-feu et leur surveillance, les programmes de désarmement, démobilisation et réintégration et de réforme du secteur de la sécurité, la vérification des antécédents des membres des forces armées et des forces de sécurité, la justice, les réparations, ainsi que le relèvement et le développement;


18.   Réaffirme que la Commission de consolidation de la paix a pour fonction de promouvoir des approches reposant sur l’égalité des sexes mais sans exclusive pour réduire l’instabilité au lendemain d’un conflit, compte tenu du rôle important que les femmes jouent dans la reconstruction de la société, et prie instamment la Commission d’encourager toutes les parties, dans les pays dont elle s’occupe, à prévoir dans leurs stratégies et à appliquer des mesures destinées à réduire la violence sexuelle au lendemain d’un conflit;


19.   Encourage les États Membres à accroître le nombre de femmes parmi les militaires et les fonctionnaires de police déployés dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et à dispenser à tout le personnel des forces armées et de la police la formation voulue pour qu’il remplisse ses devoirs;


20.   Prie le Secrétaire général de veiller à prêter un appui technique aux pays fournisseurs de troupes et de forces de police pour leur permettre d’arrêter à l’intention de ces personnels des directives sur les moyens de combattre la violence dans la formation et de dispenser des cours d’orientation avant le déploiement;


21.   Prie également le Secrétaire général de poursuivre et renforcer l’action qu’il mène en vue d’appliquer la politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des sévices sexuels dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, et demande instamment aux pays fournisseurs de troupes et de forces de police de prendre les mesures préventives requises, notamment dans le cadre de la formation dispensée avant le déploiement et sur le théâtre des opérations sous forme d’actions de sensibilisation, entre autres, afin d’amener tout membre de leur personnel qui serait mis en cause à répondre pleinement de ses actes;


22.   Demande au Secrétaire général de continuer à donner pour instructions à toutes les entités compétentes des Nations Unies de prendre des mesures spécifiques pour faire systématiquement une place aux questions d’égalité des sexes dans leurs institutions respectives, notamment en veillant à affecter des ressources financières et humaines suffisantes à tous les bureaux et départements compétents et sur le terrain, ainsi qu’à renforcer, dans le cadre de leurs mandats respectifs, leur coopération et leur coordination en ce qui concerne la question de la violence sexuelle en période de conflit armé;


23.   Prie instamment les représentants spéciaux compétents et le Coordonnateur des secours d’urgence, intervenant avec l’appui stratégique et technique du Réseau d’action des Nations Unies, de travailler avec les États Membres à l’élaboration de stratégies globales conjointes Gouvernement-Nations Unies pour combattre la violence sexuelle, après consultation de tous les acteurs intéressés, et de présenter régulièrement des mises à jour à ce sujet dans les rapports qu’ils adressent normalement au Siège;


24.   Prie en outre le Secrétaire général de veiller à rendre plus systématiquement compte de toutes tendances, de tous scénarios d’agression nouveaux et indicateurs précurseurs de recours à la violence sexuelle en période de conflit armé dans tous les rapports qu’il présente au Conseil sur ce sujet, et encourage les représentants spéciaux du Secrétaire général, le Coordonnateur des secours d’urgence, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, le Rapporteur spécial chargé d’examiner la question de la violence à l’égard des femmes et le Président de la Campagne des Nations Unies à présenter, en coordination avec le représentant spécial mentionné plus haut, des exposés et documents supplémentaires sur la violence sexuelle en temps de conflit armé;


25.   Invite le Secrétaire général à rendre compte, le cas échéant, dans ses rapports périodiques sur les différentes opérations de maintien de la paix, des dispositions prises pour mettre en œuvre des mesures de protection des civils, et en particulier des femmes et des enfants, contre la violence sexuelle;


26.   Invite également le Secrétaire général à mettre au point d’urgence, et de préférence dans les trois mois, en tenant compte des propositions présentées dans son rapport ainsi que de tous autres éléments pertinents, des propositions précises sur les moyens d’assurer, avec plus d’efficacité et d’efficience au sein du système des Nations Unies, la surveillance et les comptes rendus de la protection des femmes et des enfants contre le viol et autres formes de violence sexuelle durant et après des conflits armés, en mettant à profit l’expertise dont le système dispose et les apports des gouvernements nationaux, des organisations régionales, des organisations non gouvernementales dans leur fonction consultative et de divers acteurs de la société civile, en vue de fournir en temps utile une information objective, précise et fiable sur les lacunes que présente la réponse des entités des Nations Unies, afin qu’il en soit tenu compte pour prendre les décisions voulues;


27.   Invite en outre le Secrétaire général à continuer de lui soumettre des rapports annuels sur l’application de la résolution 1820 (2008) et de lui présenter en septembre 2010 au plus tard son prochain rapport sur l’application de la présente résolution et de la résolution 1820 (2008), en y proposant, notamment:


a)    Une stratégie et un plan de coordination détaillés de la collecte d’informations éthiques en temps utile;


b)    Des mises à jour sur les efforts des coordonnateurs compétents des missions des Nations Unies pour traiter le problème de la violence sexuelle en travaillant en étroite collaboration avec le Coordonnateur résident/Coordonnateur humanitaire, l’Équipe de pays des Nations Unies et, le cas échéant, le représentant spécial et/ou l’équipe d’experts;


c)    Des renseignements au sujet des parties à un conflit armé qui sont soupçonnées sérieusement de se livrer systématiquement au viol ou à d’autres formes de violence sexuelle dans des situations dont il est saisi;


28.   Décide d’examiner, compte tenu du processus institué par l’Assemblée générale dans sa résolution 63/311 pour la création d’une entité composite des Nations Unies chargée des questions d’égalité des sexes, les mandats respectifs du représentant spécial demandé au paragraphe 4 et de l’équipe d’experts évoquée au paragraphe 7, dans un délai de deux ans et, par la suite, en tant que de besoin;


29.   Décide également de demeurer activement saisi de la question.


Déclarations


Mme HILLARY CLINTON, Secrétaire d’État des États-Unis, a remercié le Conseil de sécurité d’avoir adopté à l’unanimité la résolution 1888 qui traite, a-t-elle dit, d’un « problème important au cœur même de notre engagement ».  En vertu de la Charte des Nations Unies, les 15 membres du Conseil de sécurité ont la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales, ce qui suppose qu’on garantisse les droits et la sécurité de tous, y compris des femmes, et, notamment, dans les circonstances où la paix et la stabilité sont remises en question.  Alors que les femmes et les enfants ne sont pas la cause d’un conflit armé, ils en sont souvent les victimes les plus nombreuses, a fait observer Mme Clinton.


La résolution adoptée aujourd’hui s’appuie sur deux résolutions précédentes du Conseil de sécurité, la résolution 1325 et la résolution 1820, a rappelé Mme Clinton.  Pourtant, a-t-elle ajouté, malgré les mesures déjà prises par le Conseil de sécurité, la violence à l’encontre des femmes et des fillettes dans les conflits n’a pas diminué et elle a même augmenté dans certains cas.  En lisant la presse, on a l’impression que le viol est utilisé comme tactique de guerre dans un nombre relativement limité de pays, a fait remarquer la Secrétaire d’État.  Ce serait déjà grave, mais la réalité est que cette pratique est beaucoup plus répandue, a-t-elle affirmé.  Parlant de ses visites auprès de victimes de telles violences sexuelles à Goma, Mme Clinton a rappelé que ces violences détruisent le tissu humain et social et érode les chances de paix et de progrès.


La communauté internationale a fait des progrès, a affirmé Mme Clinton, qui a rappelé que les mandats de nombreuses opérations de maintien de la paix comptent des dispositions pour la protection des populations contre les violences sexuelles.  Elle a cité le cas du Tchad, ainsi que celui du Libéria où il existe une unité de police internationale -indienne- constituée exclusivement de femmes et spécialisée dans la protection et les enquêtes sur les violences sexuelles.


« Nous devons, en outre, reconnaître que la fin des conflits est le meilleur moyen de mettre fin aux violences sexuelles », a ajouté Mme Clinton, qui a insisté sur la formation de la police locale sur ces problèmes.  Elle a estimé que le Conseil de sécurité devrait encore prendre de nouvelles mesures, ajoutant que tous les contingents de Casques bleus devraient avoir pour mandat de protéger les personnes contre les violences sexuelles et de leur faire suivre une formation.  Elle a souhaité que le nombre de femmes augmente dans les missions, y compris au sein des contingents de Casques bleus et policiers internationaux.  Il nous faut aller au-delà des déclarations et prendre des mesures concrètes, a insisté la Secrétaire d’État, avant de conclure.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a déclaré qu’en dépit des progrès réalisés dans la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, les femmes étaient toujours prises sciemment pour cibles, souvent de manière systématique.  Les parties aux conflits armés usent de la violence sexuelle avec la plus grande brutalité, les auteurs de ces crimes opérant généralement en toute impunité, a-t-il dit.  C’est pourquoi, il a appelé les États et toutes les parties au conflit à respecter scrupuleusement leurs obligations internationales.  Le Secrétaire général a estimé qu’en adoptant aujourd’hui cette résolution, le Conseil de sécurité envoyait un message sans équivoque en faveur de l’action.  Ce texte s’appuie sur la résolution 1820 qui, elle-même, avait établi un important précédent en reconnaissant le lien entre violence sexuelle et paix et sécurité durables, a souligné M. Ban Ki-moon.  Le Secrétaire général a ensuite estimé que l’engagement du Conseil de sécurité serait indispensable pour assurer la pleine mise en œuvre de la nouvelle résolution.  La violence sexuelle pendant les conflits armés ou dans quelque contexte que ce soit n’a pas sa place dans le monde actuel.  Le Secrétaire général a également déclaré que « nous devons tous prendre part à la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes et des filles et y mettre un terme ».  Il a conclu en disant que l’autonomisation des femmes doit être au cœur des efforts entrepris à l’échelle mondiale pour que triomphent la paix et le développement. 


M. BÉDOUMA ALAIN YODA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Burkina Faso, s’est félicité de l’adoption de « cette résolution qui démontre l’attention particulière du Conseil de sécurité au sort des femmes et des filles dans les conflits armés ».  Il a noté que ce texte venait appuyer la résolution 1820 qui, en 2008, avait permis de tirer la sonnette d’alarme sur l’ampleur du phénomène.  Les femmes doivent contribuer à la paix et à la sécurité de leur pays, a dit le Ministre burkinabé, avant de mettre l’accent sur l’urgence de la situation au Soudan et en République démocratique du Congo (RDC).  Dans ces pays, la violence à l’égard des femmes a pris une ampleur inquiétante que la communauté internationale ne peut plus tolérer, a-t-il affirmé, en jugeant que la résolution adoptée aujourd’hui devrait permettre de mieux appréhender les conséquences de la violence sexuelle et inciter les États et les parties au conflit à assumer leurs responsabilités en matière de protection des droits de l’homme en temps de guerre.  Il a souhaité qu’à terme, ce texte contribue à l’éradication de la violence à l’encontre des femmes. 


M. ALAIN JOYANDET, Secrétaire d’État chargé de la coopération et de la francophonie de la France, a affirmé que la lutte contre le fléau de la violence sexuelle dans les conflits armés est « une priorité de la politique étrangère de la France ».  Il a rappelé que le sujet était « en ce moment même d’actualité en Guinée » où « des civils ont été tués et des femmes violées ».  Il s’est réjoui de l’engagement des États-Unis sur cette question, y compris de l’« action personnelle de Mme Hillary Clinton ».  Il a vu dans la nouvelle résolution que le Conseil de sécurité vient d’adopter « une étape décisive pour la protection des femmes dans les conflits armés », neuf ans après l’adoption de la résolution 1325 et un an après l’adoption de la résolution 1820.  Il a estimé qu’elle en renforcera la mise en œuvre effective.


M. Joyandet a estimé que la création d’un poste de représentant spécial du Secrétaire général chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés représente une « avancée majeure » pour assurer la cohérence de l’action des Nations Unies.  Il a souhaité que le poste soit confié à « une personne ayant une expérience de terrain et une connaissance réelle de la problématique des violences sexuelles, et capable d’être « la voix des sans-voix », qui sont les victimes de ces atrocités.  Il s’est également félicité de la création d’un groupe d’experts chargés d’assister les gouvernements qui en auraient besoin.  La France, a-t-il poursuivi, « veillera particulièrement » à la mise en place des postes de conseillers pour la protection des femmes prévus dans les opérations de maintien de la paix.  Les violences sexuelles doivent faire l’objet d’un suivi spécifique dans les rapports des opérations de maintien de la paix, ainsi que d’un rapport annuel du Secrétaire général, lequel devrait comprendre des informations sur toutes les parties à un conflit armé qui commettent des violences sexuelles, a-t-il estimé.


M. Joyandet a ensuite rappelé « l’attachement de la France à deux éléments complémentaires ».  Le premier est le mécanisme mis en place pour la protection de l’enfance dans les conflits armés.  M. Joyandet en a rappelé le caractère unique, ajoutant que « son efficacité sur le terrain est réelle ».  Il s’est félicité de l’extension, dans le cadre de la résolution 1882 adoptée le mois dernier, du mécanisme aux violences sexuelles commises contre des enfants dans des situations de conflits armés, indépendamment de la présence ou non d’enfants soldats.  Consacré aux enfants, ce mécanisme peut contribuer utilement à lutter contre les violences sexuelles dont sont victimes les femmes, a estimé M. Joyandet, affirmant qu’en RDC, 60% des enfants victimes de violences sexuelles sont des fillettes.  « Sans sanctions véritables, il n’y a pas de prévention ni de dissuasion », a ensuite affirmé M. Joyandet.  Le Conseil doit donc systématiquement examiner l’opportunité d’inclure les violences sexuelles comme un motif de sanction, a-t-il ajouté, avant de rappeler, qu’en mars dernier, la France, les États-Unis, la Belgique et le Royaume-Uni ont soutenu, sur cette base, l’inscription par le Comité créé par le Conseil de sécurité concernant la RDC de quatre membres des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sur la liste des personnes soumises à des sanctions individuelles.  M. Joyandet a enfin rappelé la nécessité de développer des programmes de prise en charge des victimes en leur offrant des soins et des perspectives de réhabilitation, et d’éviter leur stigmatisation.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a estimé que la résolution réaffirmait la volonté de la communauté internationale de protéger les femmes dans les conflits armés.  Ce texte est conscient des effets de la violence sexuelle sur la reconstruction, le développement et la consolidation de la paix dans les pays sortant d’un conflit.  À la suite de la résolution 1820, la résolution 1888 que le Conseil de sécurité vient d’adopter réaffirme la responsabilité des parties en matière de protection des droits de l’homme et la nécessité d’assurer la participation active des femmes aux processus de paix et de redressement.  M. Heller a salué la nomination d’un représentant spécial pour assurer une direction cohérente et stratégique afin de renforcer les mécanismes compétents en matière de protection des droits des femmes et des filles.  Le représentant mexicain a également souligné les objectifs communs à la nouvelle résolution et à la résolution 1820 sur les enfants, deux documents qui visent le renforcement de la protection intégrale des groupes les plus vulnérables au cours et au lendemain des conflits armés.  Enfin, il a appelé au renforcement des capacités nationales, seul moyen de parvenir à la traduction en justice des auteurs de violences sexuelles.


M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a déclaré que la nouvelle résolution donnait une nouvelle cohérence aux efforts de l’ONU pour mener à bien la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit.  Elle fournit également un nouveau leadership pour mettre fin au fléau, à travers notamment la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général.  M. Sawers a ajouté que la résolution, en combinant de nouvelles mesures pertinentes, représentait un aboutissement en matière de lutte contre le phénomène croissant de la violence à l’égard des femmes et des filles pendant et après des conflits armés.  La place est maintenant à la mise en œuvre de ce texte, a-t-il conclu, en estimant que la création par l’Assemblée générale d’une entité chargée de la question sous tous ses aspects devrait contribuer à l’application de la résolution 1888.


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a rendu hommage au rôle joué par les États-Unis et le rôle personnel de la Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton, dans la protection des femmes contre les violences sexuelles dans les conflits armés, et a estimé que la résolution adoptée aujourd’hui représentait une étape de plus dans la lutte contre la violence sexuelle utilisée comme arme de guerre.  Il a estimé que la désignation d’une représentante spéciale du Secrétaire général pour les violences sexuelles rendra plus visible un problème fondamental et permettra une meilleure coordination des actions au sein des Nations Unies.  Le représentant a jugé nécessaire d’harmoniser ce poste avec l’entité composite chargée d’examiner la question des femmes,décidée par l’Assemblée générale dans sa résolution A/63/L.103.  Il a jugé opportun de créer le groupe d’experts à partir de mécanismes déjà existants qui ont fait leurs preuves, comme la capacité permanente de police des Nations Unies.  Au nom du Réseau Sécurité humaine, il s’est félicité des progrès réalisés par le Conseil de sécurité et a affirmé l’intention du Réseau de continuer à œuvrer pour la prévention, la protection, la participation des femmes, l’aide aux violences sexuelles et la collecte d’informations.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a estimé que la résolution 1888 permettra de renforcer l’action des Nations Unies face aux violences sexuelles dans les conflits armés et que la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général permettra de mieux organiser les travaux de l’Organisation sur cette question.  La résolution permettra d’assurer un meilleur flux d’informations sur ce problème entre les missions et le Conseil de sécurité, a-t-il ajouté, jugeant en outre inacceptable que des civils, notamment des femmes et des enfants, continuent à être des victimes des conflits armés, y compris dans des pays où des opérations de maintien de la paix sont déployées.  Le représentant a rappelé que son pays s’engageait à faire avancer les travaux du Conseil sur cette question lorsqu’il assumera la présidence mensuelle rotative, en novembre prochain.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a considéré que la résolution 1888 que le Conseil de sécurité vient d’adopter, allait renforcer la coordination et l’aide que fournissent les Nations Unies aux autorités nationales pour combattre la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et des filles pendant et après les conflits armés.  Il a mis l’accent sur la nécessité de mettre fin à l’impunité des auteurs de ces crimes et de rendre les femmes et les enfants plus autonomes.  Il faut protéger ces groupes vulnérables et leur donner, en même temps, les moyens de se réaliser socialement, même dans les périodes les plus difficiles, a-t-il dit, en plaidant pour un renforcement du concept de « sécurité humaine » dans les programmes de l’ONU.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a salué l’adoption de la résolution 1888, un texte qui complète les résolutions précédentes sur la question.  Le représentant russe a qualifié de crime abject la violence sexuelle à l’encontre des femmes et des filles pendant les conflits armés, des actes qui exigent les condamnations les plus fermes et des sanctions sévères, en particulier dans les pays et régions où ce fléau a pris une dimension systématique.  Il a souhaité que l’ONU développe une stratégie complète sur la question, tenant compte de tous les aspects, en vue de nommer un représentant spécial du secrétaire général, a ajouté le représentant russe.  De l’avis de M. Churkin, il ne faudrait pas dissocier la problématique de la violence sexuelle à l’encontre des femmes de celle, plus générale, de l’égalité entre les sexes. 


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a déclaré que la communauté internationale reconnaît de plus en plus la nécessité de travailler ensemble pour mettre fin aux violences sexuelles.  Néanmoins, il faut poursuivre d’importants efforts concertés, y compris en incluant les femmes aux premiers stades de la prise de décisions, a-t-il ajouté.  Par son vote, le Viet Nam a confirmé son engagement pour mettre fin aux violences sexuelles où qu’elles se produisent, a poursuivi M. Le Luong Minh, qui a estimé que la résolution 1888 devrait être mise en œuvre en relation avec la résolution 1325 sur les femmes et la paix, adoptée en 2000.  Il a rappelé que, dans le cadre de sa présidence du Conseil de sécurité, son pays convoquera le 5 octobre un débat public sur les moyens de répondre aux besoins des femmes et fillettes dans les situations de postconflit pour la paix et la sécurité durables.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a affirmé que la résolution 1888 que le Conseil de sécurité vient d’adopter, adresse un message au monde pour dire que les violences sexuelles contre les femmes ou les enfants dans les conflits armés ne sont pas acceptables et ne seront jamais acceptées.  Le représentant a estimé que la valeur ajoutée de cette résolution réside dans le fait qu’elle est axée sur l’action.  Il a ajouté que son pays était décidé à assurer sa mise en œuvre effective.  Avec les résolutions 1325 et 1820, le texte adopté ce jour nous donne un cadre global d’action, a-t-il conclu.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHLAGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que « l’espoir devrait toujours être plus grand que la mort ».  Il a souligné la nature traumatique des violences sexuelles perpétrées pendant et au lendemain des conflits armés, rendant plus difficile encore la reconstruction des pays et le retour à la vie dans les sociétés.  Pour le représentant libyen, il est impératif que les crimes de violences sexuelles ne deviennent pas prescriptibles.  Les témoignages effroyables de viols et de meurtres commis pas plus tard qu’hier à Conakry, la capitale guinéenne, viennent nous rappeler qu’il était nécessaire pour la communauté internationale de passer à l’action, en coordonnant ses efforts pour mettre fin à ces horreurs, a affirmé le représentant.  M. Shlagham a salué à ce sujet la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général sur la question qui, a-t-il souhaité, contribuera à lutter plus efficacement contre un fléau frappant aussi bien en RDC qu’en Palestine.


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a estimé qu’avec la résolution 1888, le Conseil de sécurité reconnaissait l’importance d’intensifier, en améliorant sa coordination, la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et des filles pendant les conflits armés.  Les dirigeants politiques et militaires doivent faire la preuve de leur volonté à combattre en premier lieu l’impunité des auteurs de violences sexuelles et faire en sorte que ces derniers soient poursuivis et jugés.  Le représentant croate a ajouté que le Conseil de sécurité, par ce texte, venait de réaffirmer son intention de mettre en place des sanctions ciblées destinées à frapper les auteurs de viol et autres formes de violence sexuelle.  Avant de conclure, il a, à son tour, salué la nomination prochaine d’un représentant spécial du Secrétaire général et le déploiement de conseillers sur la question des femmes, deux mesures qui permettront une appréhension plus complète et coordonnée de la question de la violence sexuelle dans les conflits armés. 


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a réaffirmé l’attachement de son pays au bien-être des femmes et des fillettes qui ont tendance à être les premières victimes des conflits armés.  Les violences sexuelles sont un problème mondial, a-t-il rappelé, ajoutant que ces violences peuvent être évitées quand la paix et l’état de droit sont rétablis.  Il a salué l’adoption de la résolution 1888 qui reconnaît le besoin d’un système de justice national, souvent mis à mal par les conflits.  « Sans un tel système de justice, nos efforts restent vains », a-t-il affirmé.


M. ZHANG YESUI (Chine) a condamné tous les actes de violences commis contre les femmes en période de conflits armés, y compris les violences sexuelles.  Il a demandé aux gouvernements d’enquêter sur ces crimes et de punir leurs auteurs.  Il a rappelé que son pays avait voté en faveur des résolutions 1820 et 1888, tout en ajoutant qu’il incombe en premier lieu aux gouvernements de protéger les femmes et les civils contre toutes les violences, même si la communauté internationale peut apporter son aide, conformément à la Charte de l’ONU et dans le respect des pays concernés.  Le représentant a assuré que sa délégation appuyait les efforts menés sur le terrain par les organisations non gouvernementales (ONG), en coopération avec des institutions des Nations Unies. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir du pays, déclare le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan

CS/9751

Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir du pays, déclare le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan

29/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9751
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6194e séance – matin


LES PROCHAINES SEMAINES SERONT DÉTERMINANTES POUR L’AVENIR DU PAYS, DÉCLARE LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR L’AFGHANISTAN


Les membres du Conseil de sécurité demandent au futur Gouvernement afghan de faire preuve de « détermination » pour améliorer le sort de sa population


« Plusieurs décisions qui seront prises dans les prochaines semaines en Afghanistan seront déterminantes pour mettre fin à un conflit qui s’est intensifié ces derniers mois », a déclaré aujourd’hui le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), M. Kai Eide, lors d’un débat au Conseil de sécurité, en présence du Ministre afghan des affaires étrangères.  Ce dernier a demandé à la communauté internationale de ne pas délégitimer les institutions de son pays. 


Les membres du Conseil ont, quant à eux, souligné la nécessité pour le futur Gouvernement afghan de faire preuve de détermination à agir rapidement en faveur de la sécurité, de la bonne gouvernance et du développement économique et social du pays, dans le cadre d’un « pacte » avec la population.  De la qualité de ce pacte dépendra le soutien que lui apportera la communauté internationale, ont-ils fait valoir.


M. Eide a fermement défendu les élections présidentielles et locales qui s’étaient tenues le 20 août dernier, et a affirmé que les résultats définitifs du scrutin seraient rapidement fixés et certifiés.  Tout en reconnaissant que des fraudes et des irrégularités électorales avaient été commises, il a insisté sur l’efficacité des systèmes de vérification ainsi que sur l’engagement de la population, malgré la campagne d’intimidation des Taliban.  Dès que ces résultats seront certifiés, chacun devra les reconnaître, a ajouté le Représentant spécial, qui a rappelé que le futur Gouvernement afghan devrait s’atteler à un « immense programme » de renforcement des institutions afghanes et de développement du pays.  Il a en même temps appelé les donateurs internationaux à adopter une approche à deux voies alliant projets à impact rapide et visible, pour améliorer le sort de la population, et projets à long terme.  Pour l’instant, trop peu de ressources sont consacrées aux projets à long terme, a-t-il regretté.


S’il a reconnu « des cas d’irrégularité » lors des élections du 20 août, le Ministre afghan des affaires étrangères, M. Rangin Dãdfar Spantã, a souhaité qu’on se concentre sur la vision d’ensemble de ce scrutin, le premier organisé par les Afghans eux-mêmes, et il a averti que les éventuelles tentatives pour délégitimer les institutions auraient des conséquences négatives tant pour le pays que pour la communauté internationale.  M. Spantä s’est prononcé en faveur d’une stratégie nationale inscrite dans la durée, qui repose sur les piliers de la sécurité, de la bonne gouvernance, du développement économique et de la coopération régionale et internationale.  Cette stratégie, a-t-il ajouté, doit être marquée par une bonne répartition des compétences entre son pays et la communauté internationale et être suffisamment financée. 


Lors du débat, les 15 membres du Conseil de sécurité se sont généralement félicités de la tenue des élections et ont rendu hommage au courage de ceux qui sont allés voter malgré les menaces.  Conscients des fraudes ou irrégularités, plusieurs intervenants ont exprimé leur soutien aux mécanismes de vérification, à l’image de la représentante des États-Unis qui s’est en outre félicitée que les Afghans fassent confiance aux procédures de recours en contentieux électoral plutôt que de se livrer à des actes de violence.


Les orateurs ont également insisté pour que le futur Gouvernement afghan fasse preuve de détermination à agir rapidement dans un certain nombre de domaines prioritaires, parmi lesquels ont été cités le plus souvent la sécurité, la bonne gouvernance, le développement social et économique, les droits de l’homme et la lutte contre les stupéfiants.  C’est en fonction de la capacité du Gouvernement à faire progresser le pays que la communauté internationale déterminera son appui, a averti le représentant du Royaume-Uni.  Les représentants du Royaume-Uni et de la France ont rappelé leur proposition commune, à laquelle s’est associée l’Allemagne, d’organiser une nouvelle conférence internationale sur l’Afghanistan pour réexaminer le cadre des relations entre l’Afghanistan et la communauté internationale.  Le Ministre afghan des affaires étrangères s’est rallié à cette proposition, en souhaitant que la conférence se tienne à Kaboul.


Mais le principal facteur entravant la réalisation de progrès en Afghanistan reste l’insécurité, comme l’ont rappelé, notamment, les représentants du Mexique et du Burkina Faso.  Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités de la police et de l’armée afghane pour que les Forces de sécurité nationales soient mieux à même de faire face aux insurgés.  Sans aller jusqu’à affirmer, comme le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne, que « l’élimination des Taliban ne doit pas être un objectif en tant que tel », plusieurs délégations ont admis, à l’instar du représentant de la Croatie, qu’il ne saurait y avoir de solution purement militaire. 


Faisant écho au Ministre afghan des affaires étrangères qui estime que « l’Afghanistan appartient à tous les Afghans », le représentant du Japon a estimé que la réintégration et la réconciliation des insurgés représentent « l’un des éléments clefs » de la stratégie postélectorale.  En revanche, le représentant de la Fédération de Russie s’est dit opposé à la radiation des noms des « Taliban repentis » des listes des Comités des sanctions du Conseil de sécurité.  « Nous n’avons aucune garantie que ces individus ne retomberont pas dans leurs travers », a-t-il affirmé.  « Seuls les Taliban qui déposent les armes et reconnaissent la Constitution et le nouveau Gouvernement afghans peuvent être pris en compte dans le processus de réconciliation », a-t-il précisé.


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2009/475)


Dans ce rapport trimestriel, en date du 22 septembre, le Secrétaire général revient sur l’élection présidentielle et les élections aux conseils de province qui ont eu lieu le 20 août et dont, rappelle-t-il, les résultats définitifs n’avaient pas encore été certifiés lors de sa publication.  Par ailleurs, il juge impératif que la communauté internationale maintienne son engagement à long terme à l’égard de l’Afghanistan et demande une « modification décisive des rapports entre le Gouvernement afghan et la communauté internationale », ainsi qu’un « nouveau contrat » entre le Gouvernement qui sera issu des élections et la population afghane.  Le rapport présente par ailleurs en annexe les objectifs et indicateurs de progrès en matière de gouvernance et renforcement des institutions, de sécurité, de développement économique et social, de droits de l’homme et de lutte contre les stupéfiants.


Rappelant que les élections du 20 août ont dominé la période à l’examen, M. Ban Ki-moon estime qu’il a été « incroyablement difficile » de les tenir « dans un pays plongé dans un conflit et ayant des institutions et des infrastructures fragiles, un taux d’analphabétisme élevé et 41 candidats présidentiels ».  Pourtant, ajoute-t-il, le calendrier a été respecté, sauf en ce qui concerne le décompte des suffrages et les plaintes, la plupart des bureaux de vote prévus ont été ouverts et les opérations logistiques ont été couronnées de succès.  Le fait que la Commission électorale indépendante afghane, principale responsable de l’organisation du scrutin, a pu ouvrir, équiper et doter de personnel des milliers de bureaux de vote dans le pays « a été un succès en soi », ajoute le Secrétaire général.  En outre, poursuit-il, « les prédictions d’apathie de la part du public se sont révélées fausses, le public s’est engagé durant la campagne électorale et un débat s’est tenu au sujet de divers projets politiques ».  La population afghane « nourrit un sentiment de frustration à l’égard des carences des institutions démocratiques, mais ne tient pas à les abandonner », commente M. Ban.


« Il est toutefois indubitable que le scrutin a été entaché d’irrégularités », ajoute le Secrétaire général, qui parle de « graves fraudes électorales » qui ont « sérieusement entravé la transparence des élections », « malgré la présence de garanties qui n’avaient pas existé durant les élections précédentes ».  Il attribue l’origine de ces fraudes « essentiellement mais non exclusivement » au manque d’accès à certaines parties du pays, en particulier le sud, du fait d’une « campagne d’intimidation menée par les Taliban ».  M. Ban estime toutefois que les mécanismes contre les fraudes ont « pu détecter une grande partie des irrégularités », et ajoute que les institutions, telles que la Commission du contentieux électoral, « ont pu faire face à ces problèmes ».  Il rappelle notamment que la Commission électorale indépendante, qui l’avait demandé, mène un audit et recompte les bulletins dans les bureaux de vote où il existait des indices d’irrégularités graves.  « Il est important que le temps et les moyens nécessaires soient accordés à ces activités afin de respecter la loi », ajoute le Secrétaire général qui estime que lorsque l’ensemble du processus électoral sera achevé, il sera « d’une importance capitale que les résultats soient acceptés par tous ».


La formation d’un nouveau gouvernement sera « la première étape essentielle » sur la voie d’une « modification décisive des rapports » entre le Gouvernement afghan et la communauté internationale, affirme le Secrétaire général.  « Le Gouvernement afghan doit être plus proche de sa population », déclare M. Ban, qui ajoute qu’il « devra montrer qu’il a la volonté et la capacité » de faire face aux principales préoccupations de celle-ci, notamment en matière de sécurité, d’état de droit et de développement économique et social durable.  Ce « nouveau contrat » et la capacité du Gouvernement afghan à jouer son rôle « de manière plus efficace et plus convaincante » contribueront à consolider le partenariat entre le Gouvernement afghan et la communauté internationale, poursuit le Secrétaire général.


M. Ban juge « impératif » que la communauté internationale maintienne son engagement à long terme à l’égard de l’Afghanistan.  Il lui demande d’appuyer énergiquement les programmes permettant à l’Afghanistan « d’assumer pleinement ses responsabilités en tant qu’État souverain, afin de faciliter un processus de paix sans laissés pour compte et de donner forme au statut de l’Afghanistan dans la région ».  Rappelant que, malgré l’intensité du processus électoral, la dynamique a été maintenue dans un certain nombre de secteurs essentiels tels que le renforcement des institutions de sécurité, des entités financières et du secteur agricole, il demande aux donateurs de consacrer suffisamment de ressources et d’attention aux activités à impact élevé qui pourront améliorer durablement la qualité des institutions et les perspectives de développement économique.  Il estime que la coordination des donateurs s’est améliorée et « note une volonté plus grande de s’unir derrière des programmes et des politiques ».  Toutefois, ajoute-t-il, il reste encore beaucoup à faire pour que le Gouvernement afghan et la communauté internationale s’alignent sur une stratégie clairement définie et fondée sur un ordre de priorité.


Déclarations


M. KAI EIDE, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la MANUA, qui a présenté le rapport du Secrétaire général, a affirmé qu’une série de décisions déterminantes pour mettre fin au conflit seront prises, dans les prochaines semaines, en Afghanistan.  Le conflit est devenu plus intense ces derniers mois, a-t-il ajouté, en faisant remarquer qu’il n’allait pas annoncer des choses nouvelles.  Ce qui a été dit et redit au sein du Conseil de sécurité et ailleurs reste souvent à mettre en œuvre, a-t-il dit.


Bientôt, les résultats définitifs des élections du 20 août seront fixés et certifiés, a déclaré M. Eide.  Certes, a-t-il reconnu, il y a eu des fraudes et des irrégularités et la participation a été faible, « presque aussi faible que lors des élections au Parlement européen », a-t-il ironisé.  Mais, l’Afghanistan est un pays de conflit et où une longue et intense campagne d’intimidation a été menée contre les électeurs, a-t-il rappelé, faisant observer qu’il n’y avait jamais eu autant d’incidents depuis 2002 que le jour du scrutin.  Il a rappelé l’engagement de la Commission électorale indépendante et des Forces de sécurité pour assurer l’accès aux bureaux de vote dans un pays qui n’est pas seulement en conflit mais qui, en outre, dispose d’infrastructures et d’institutions faibles et d’une population largement illettrée confrontée aux bulletins de 41 candidats.  Le Représentant spécial a insisté sur l’engagement de la population: ce n’est pas l’apathie de celle-ci qui a limité la participation mais l’intimidation, a-t-il insisté. 


Il y a deux semaines, beaucoup pensaient que le processus électoral échouerait et pourtant il a été remis sur les rails, a affirmé M. Eide.  Grâce aux efforts de la Commission électorale indépendante, de la Commission de recours et à l’assistance d’experts étrangers qui effectuent un audit de l’élection, le processus est conforme aux normes internationales, a-t-il assuré.  Il nous permettra de parvenir à un résultat crédible rapidement, ce qui signifie qu’un éventuel second tour pourra être organisé avant l’hiver, évitant ainsi une longue période de vide politique ou d’instabilité, a affirmé le Représentant spécial.  Pour M. Eide, le défi consiste à rejeter les votes frauduleux, tout en évitant de disqualifier les électeurs qui ont voté de bonne foi.


Quand le processus électoral sera déterminé, il devra être respecté par tous, a déclaré M. Eide qui a affirmé que ce que les Afghans veulent désormais, c’est voir ce processus s’achever, un gouvernement formé et leur vie améliorée.  Il a souhaité la nomination d’un gouvernement qui inspire le peuple afghan et lancera ainsi un signal important à la communauté internationale et aux donateurs.  « Nous ne pouvons pas permettre que les seigneurs de la guerre et autres « faiseurs de rois » continuent de contaminer les institutions », a souligné M. Eide.  Cela prendra du temps, a-t-il reconnu, mais il doit être clair pour les pouvoirs régionaux qu’ils ne seront plus autorisés à s’opposer à un Afghanistan cohérent, y compris par des moyens non démocratiques ou illégaux.  Il doit être clair que l’alternative à la coopération sera pour eux la marginalisation, a ajouté M. Eide. 


Le second défi pour le futur président sera d’adopter un ordre du jour qui corresponde aux aspirations du peuple afghan, a poursuivi le Représentant spécial.  Il nous faut un nouveau pacte entre le Gouvernement afghan et son peuple, a-t-il déclaré, en citant entre autre nécessité une meilleure gouvernance locale et la lutte contre la corruption, ainsi que le renforcement de l’état de droit.


Un tel pacte sera la pierre angulaire de l’engagement renouvelé de la communauté internationale, a affirmé M. Eide qui a dit s’interroger souvent sur la nécessité d’imposer des conditions à l’assistance.  Cette conditionnalité existe de facto, a-t-il estimé, affirmant que c’est en fait dans les pays des donateurs ou fournisseurs de contingents que la décision sera prise, et pas dans les instances internationales.  Le futur Gouvernement afghan doit comprendre cette réalité, a-t-il ajouté.


D’importantes décisions doivent être prises par la communauté internationale, a poursuivi le Représentant spécial, qui a rappelé que le général Stanley McChristal avait présenté sa propre évaluation en matière de sécurité, qu’il a jugée « claire, directe mais exigeante ».  Il a salué le fait que le général McChrystal ait insisté sur la sensibilité culturelle.  Refusant d’entrer dans le débat sur la nécessité de troupes étrangères supplémentaires, il a en revanche jugé nécessaire de renforcer à l’avenir les Forces de sécurité afghanes, de mieux les entraîner et de mieux les équiper.  Mais il ne s’agit pas seulement de chiffres, a déclaré M. Eide, qui a rappelé que le taux d’abandon dans la police afghane est de 20 à 25%.  Les efforts d’équipement ne peuvent être le fait des seuls États-Unis, a, par ailleurs, affirmé le Représentant spécial, qui a appelé à un élargissement de cette assistance.


M. Eide a déclaré qu’il faudrait « un immense programme » de renforcement des institutions afghanes, affirmant qu’un quart des gouverneurs de district n’ont même pas reçu une éducation primaire et que, dans des proportions comparables, ils ne disposent ni d’un bureau ni d’un véhicule. 


M. Eide a dit comprendre l’impatience de la communauté internationale à voir des résultats en matière de développement économique après tous les investissements consentis.  Il a prôné une approche à deux voies, avec des projets réalisables qui améliorent rapidement et visiblement le sort de la population, y compris dans les zones de conflits, mais aussi des projets à long terme.  Pour l’instant, trop peu de ressources sont consacrées aux projets à long terme, a-t-il regretté.  M. Eide a rappelé qu’il avait lui-même présenté des projets dans les secteurs des transports ferroviaires et de l’électrification.  Il a demandé une simplification des structures institutionnelles afghanes par la bureaucratie, qu’il juge trop rigide.


Concernant la réconciliation nationale, M. Eide s’est dit convaincu que les efforts de « réintégration », doivent relever d’un processus élaboré par les Afghans.  Il a ajouté que la notion de « Taliban modérés » est trop simpliste et qu’il faudrait mieux analyser l’insurrection.  Certains sont certes irrécupérables, a-t-il estimé, mais il existe aussi des insurgés qui ont rejoint le mouvement parce qu’ils se sentent aliénés.  Une approche simpliste ne réussira pas, a-t-il affirmé.


M. Eide a affirmé que cette année encore, les zones de culture de l’opium se sont réduites et le nombre de provinces touchées a été réduit.  Il a ajouté qu’un million et demi d’enfants ont été vaccinés contre la polio, soit 9% des effectifs visés par la campagne, grâce à la coopération de tous, « y compris des Taliban » qui ont permis l’accès à certaines régions jusqu’alors inaccessibles.  Il a rappelé l’ambition de la MANUA d’accroître sa présence en province, en précisant qu’elle avait besoin de personnel spécialisé.


M. RANGIN DÃDFAR SPANTÃ, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a estimé que les élections du mois d’août avaient représenté un jalon important dans le processus de démocratisation afghan, qui a impliqué de très nombreux acteurs, afghans et internationaux.  C’est la première fois dans l’histoire de l’Afghanistan moderne que les Afghans avaient la possibilité d’organiser une élection nationale, a-t-il ajouté.  Toutefois, l’aspect le plus particulier du scrutin a été la campagne d’intimidation dirigée contre les électeurs et agents électoraux, par les Taliban et d’autres groupes, a poursuivi M. Spantã.  Il a estimé que le pays avait triomphé de ce défi.  Il a reconnu « des cas d’irrégularité » mais a demandé qu’on se concentre sur la vision d’ensemble du scrutin plutôt que sur des cas isolés.  Les tentatives pour délégitimer les institutions auraient des conséquences négatives pour le pays et pour la communauté internationale, a-t-il averti.


C’est seulement en mettant en œuvre une stratégie globale inscrite dans la durée qu’on pourra progresser, a affirmé le Ministre.  Cette stratégie repose sur la sécurité, la bonne gouvernance, le développement économique et la coopération régionale et internationale, a affirmé le Ministre, qui a souhaité une bonne répartition des compétences entre son pays et la communauté internationale.  Il a ajouté que cette stratégie à long terme exigeait des ressources et des compétences adéquates. 


M. Spantã s’est félicité du plus grand intérêt que porte la nouvelle Administration américaine à son pays.  Il s’est félicité des propositions d’une nouvelle conférence internationale pour réévaluer les besoins en assistance de son pays et a souhaité qu’elle se tienne à Kaboul.  Le Ministre a déclaré que l’Afghanistan a besoin d’un État qui fonctionne et qui soit comptable de ses actes, mais il a ajouté qu’on ne peut réduire l’ensemble de nos problèmes à la question de la bonne gouvernance.  « Souvent, nous ne disposons pas des institutions nécessaires et c’est pourquoi nous devons les mettre en place, a ajouté le Ministre, qui a aussi dénoncé de mauvaises pratiques « dans la communauté des bailleurs de fonds ».


Rappelant que l’Afghanistan « appartient à tous les Afghans, M. Spantã a ajouté que le Gouvernement avait tout fait pour intégrer le plus grand nombre d’Afghans dans le processus de reconstruction et qu’il continuerait de le faire.  Il a toutefois averti, tant que la direction des Taliban et que les  autres groupes terroristes seront « protégés par des entités extérieures », nous ne serons pas en mesure de mettre fin à la dynamique de l’insécurité dans le pays.


« La coopération régionale est un pilier de notre politique étrangère et de sécurité et de développement », a déclaré le Ministre, qui a ajouté que de nombreuses difficultés étaient aussi de nature régionale, comme le terrorisme et le trafic de drogues.  Dans ce cadre, les relations avec le Pakistan sont des plus importantes, a ajouté M. Spantã, qui s’est réjoui que les relations entre les deux pays soient bonnes.


Les Nations Unies doivent jouer le rôle de chef de file dans ces enjeux, a affirmé le Ministre, qui estime que la MANUA peut assumer ce rôle de passerelle. 


M. AHMET DAVUTOĞLU, Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a félicité le Représentant spécial, M. Kai Eide, ainsi que le personnel de la MANUA pour le travail remarquable qu’ils ont accompli, avant de saluer les efforts inlassables et l’engagement du peuple afghan en faveur de la démocratie dans le pays.  À cet égard, il a indiqué que dans l’attente des résultats définitifs du vote, il faudrait que la communauté internationale continue d’apporter un soutien fort à la recherche de la démocratie dans ce pays.


Des défis « immenses » sur le terrain exigent une attention urgente tant au niveau international qu’à celui du Gouvernement de Kaboul, a estimé le Ministre dont le message au Président de l’Afghanistan pour les cinq prochaines années se résume en deux volets: assurer l’inclusion de l’ensemble de la population afghane et œuvrer courageusement en faveur de la réconciliation nationale.  Pour ce faire, la communauté internationale doit continuer de coopérer avec lui et lui offrir son appui, a poursuivi M. Davutoğlu.


Annonçant que, l’année prochaine, la Turquie présidera les travaux du Conseil de sécurité sur l’Afghanistan, le Ministre a informé que son pays s’efforcera de maintenir l’élan positif imprégné par le Japon, avec l’assistance des Nations Unies et des autres membres du Conseil de sécurité.  « La Turquie n’est pas étrangère à cette géographie.  La Turquie a des liens historiques avec le peuple frère d’Afghanistan », a affirmé le Chef de la diplomatie turque, en précisant que « la Turquie était en train de mettre en œuvre le programme d’assistance le plus exhaustif de son histoire en Afghanistan et continuera son travail intense d’appui à la reconstruction ».  Il a mentionné à cet égard que son pays était également actif à l’échelle régionale, notamment dans le contexte du processus du Sommet tripartite.


Le Ministre turc des affaires étrangères a souligné que l’approche qui s’impose en Afghanistan doit être axée sur quatre points.  La communauté internationale doit entamer une solide campagne en vue d’un plan de reconstruction économique considérable et recentré.  Il faudrait constituer une armée et une force de police afghanes plus efficaces et dans des délais plus rapides.  La communauté internationale doit encourager un processus de réconciliation nationale inclusif dirigé par le Gouvernement de l’Afghanistan; et, enfin, il faudrait créer un climat propice à la démocratie et au développement à travers un enseignement moderne.  M. Davutoğlu a jugé que les « objectifs stratégiques » figurant dans le rapport du Secrétaire général étaient « centrés et réalisables », et s’est particulièrement félicité du fait que ces objectifs prévoyaient les cinq aspects les plus importants d’une stratégie globale, sur lesquels la Turquie a toujours insisté, en l’occurrence: la sécurité, la bonne gouvernance, le développement social et économique, les droits de l’homme et la lutte contre les stupéfiants.  


M. YUKIO TAKASU (Japon) a rendu hommage au peuple afghan pour s’être rendu aux urnes malgré le climat marqué par des intimidations.  Maintenant que les votes sont faits, a estimé le représentant du Japon, il faut aller au bout du processus électoral sans plus attendre.  À cet égard, il a indiqué qu’il attendait que la Commission des recours gère correctement les multiples plaintes pour fraude électorale.  Rassuré par la coopération en cours entre cette Commission et la Commission électorale indépendante, le Japon s’attend à ce que les résultats du vote soient certifiés sous peu.  Le représentant a lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles acceptent ces résultats une fois qu’ils seront annoncés et les a encouragées à surmonter leurs divergences politiques et d’œuvrer pour la formation du nouveau Gouvernement.  « Les six prochains mois sont critiques pour déterminer dans quel sens l’Afghanistan se tournera », a déclaré M. Takasu, préconisant par conséquent une assistance internationale soutenue pendant cette période postélectorale.  À cet égard, l’Afghanistan peut compter sur le soutien continu du nouveau Gouvernement japonais qui reste engagé pour assurer la stabilité et la reconstruction du pays.  M. Takasu a estimé que la conférence internationale qui a été proposée sera l’occasion à la fois pour la communauté internationale, mais aussi pour le nouveau Gouvernement afghan de confirmer leurs engagements respectifs.


L’un des éléments clefs de la stratégie postélectorale, a estimé le représentant du Japon, est la réintégration et la réconciliation des insurgés.  Les efforts en ce sens doivent être entrepris par le nouveau Gouvernement afghan, a souligné le représentant, ajoutant que ce Gouvernement doit être perçu au plan central et local comme fort et compétent pour pouvoir mener à bien de telles actions.  Le Japon se propose de l’assister dans cette mission, en offrant notamment des formations professionnelles à ceux qui auront été réintégrés.  Par ailleurs, le Japon appuie pleinement M. Kai Eide qui propose un ordre de priorités et une meilleure coordination de l’aide internationale dans des domaines clairement définis, a assuré le représentant.  En outre, le Japon invite les pays ayant répondu aux appels de contributions pour l’Afghanistan à les débloquer sans plus tarder dès que le nouveau Gouvernement afghan aura réaffirmé ses engagements.  Tout en soulignant qu’il faut au préalable assurer un climat de sécurité dans le pays, le représentant du Japon a rendu hommage aux pays contributeurs de troupes et aux Forces de sécurité afghanes pour leurs efforts au cours des mois passés.  Il a insisté cependant sur la nécessité de faire davantage pour renforcer leurs capacités, tâche à laquelle le Japon s’attèle déjà.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a salué les progrès enregistrés sur place au cours des trois derniers mois, notamment la tenue des élections présidentielles et provinciales du 20 août, la première organisée par la Commission électorale indépendante afghane.  En dépit des irrégularités, l’aspiration du peuple afghan à la paix et à la sécurité ne peut être mise en doute, a-t-il ajouté, en souhaitant que des leçons soient tirées en vue de la tenue des élections parlementaires de 2010.  Le représentant du Viet Nam a indiqué que compte tenu du contexte délicat qui prévaut actuellement sur le terrain, toutes les parties concernées doivent coopérer de manière constructive en vue d’établir un gouvernement afghan solide, capable de remettre le pays dans le sens de la marche.  Après avoir évoqué les menaces à la sécurité, la faiblesse des institutions et le manque de ressources financières qui sapent la stabilisation et l’essor de l’Afghanistan, M. Le Luong Minh a suggéré aux parties concernées de faire siennes les recommandations du Secrétaire général dans son rapport, afin de fixer les priorités dans les domaines clefs que sont la sécurité, le renforcement des institutions, le développement économique, la promotion des droits de l’homme et la lutte contre le trafic illicite de drogues.  Le représentant du Viet Nam a estimé que la protection des civils et l’amélioration des conditions de vie du peuple afghan devraient être considérées comme des priorités. 


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) s’est félicité de la tenue des élections en Afghanistan et a félicité le peuple afghan pour sa participation, malgré les risques encourus pour aller voter.  Il a estimé que les sauvegardes électorales ont permis de déceler l’essentiel des fraudes et irrégularités et a souhaité que le processus en cours permette de rapidement certifier les résultats.  M. Vilović s’est dit préoccupé de la montée de la violence et a dénoncé les attaques ciblant les civils.  Le représentant s’est félicité à cet égard des nouvelles mesures adoptées par la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS). Il s’est félicité de l’accélération du processus « d’afghanisation » du maintien de l’ordre.  Néanmoins, a-t-il ajouté, les moyens militaires ne suffiront pas pour obtenir la réconciliation et il a souhaité une politique de réconciliation nationale bien menée.


M. Vilović a appuyé l’évaluation du Secrétaire général, qui souligne notamment que le niveau de confiance de la population envers le futur Gouvernement afghan aura une influence sur l’engagement de la communauté internationale.  Il a jugé encourageant d’entendre que le processus d’établissement des priorités s’est amélioré de manière significative.  Étant donné l’ampleur de la tâche qui lui est confiée, le représentant a soutenu le renforcement des moyens de la MANUA.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a appuyé l’observation du Secrétaire général selon laquelle le futur Gouvernement afghan devra être formé dans un climat de confiance mutuelle entre la population et les autorités politiques du pays.  La bonne gouvernance, l’État de droit et le respect des droits de l’homme devront être la priorité de ce gouvernement et constituer la base de son action.  Le représentant autrichien a poursuivi en notant que la lutte contre la corruption et le trafic illicite de drogues serait décisive pour permettre à la communauté internationale de maintenir un engagement à long terme en Afghanistan.  À son tour, il a appelé à tirer les leçons de l’élection présidentielle d’août dernier afin d’assurer la tenue crédible des élections parlementaires prévues pour 2010.  Les recommandations de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne, ainsi que celles des experts de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pouvant être utiles à cette fin, a-t-il dit.


Le représentant autrichien a ensuite mis l’accent sur la situation en matière de sécurité, en affirmant notamment que les actes d’intimidation et les attaques contre les travailleurs humanitaires sont totalement inacceptables et que les auteurs de ces actes doivent être condamnés et jugés.  Il faut également minimiser le nombre alarmant de victimes civils, en soutenant l’approche de la FIAS qui a fait de la protection des civils sa plus haute priorité, en intensifiant son partenariat opérationnel avec les Forces de sécurité nationales afghanes.  Concernant la situation humanitaire, M. Mayr-Harting a salué l’adoption d’une loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes en juin dernier.  Il a souhaité que cette loi soit privilégiée aux mesures prises au titre de la loi chiite et qui contreviennent aux normes du droit international et aux engagements internationaux de l’Afghanistan.  Avant de conclure, le représentant autrichien a appuyé l’idée de tenir une conférence internationale pour relancer le Pacte pour l’Afghanistan et toute mesure destinée à renforcer la marge de manœuvre de la MANUA dans les provinces. 


M. PAUL ROBERT TIENDRÉBÉOGO (Burkina Faso) a salué la tenue des élections dont l’organisation constituait en soi un « véritable défi », et qui ont permis aux Afghans de se prononcer sur leur avenir.  Il a souhaité que le processus d’audit et de recomptage des votes puisse se dérouler rapidement, afin que les résultats soient acceptables par tous.  M. Tiendrébéogo a salué les efforts de la MANUA pour rendre l’aide internationale plus efficace, améliorer la coordination locale et pour son soutien dans les domaines politique et des droits de l’homme.  Il s’est félicité de l’adoption le 19 juillet de la loi sur l’élimination de la violence contre les femmes.  Le représentant s’est félicité également des progrès dans le suivi du financement du développement, tout en s’inquiétant cependant d’une tendance à mettre l’accent sur les préférences des donateurs, qui accroît la dépendance du Gouvernement face à ces derniers.  Il a salué en outre les efforts de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et ses succès dans la réduction de la production d’opium.


Pour garantir les progrès du pays, il faut renforcer les capacités de l’État et sa présence sur le territoire, mais il faut encore plus avoir la volonté politique, a affirmé le représentant, qui a appuyé les propositions du Secrétaire général en ce sens.  Toutefois, a ajouté M. Tiendrébéogo, aucun objectif ne pourra être atteint dans l’insécurité.  C’est pourquoi, il a soutenu le renforcement des effectifs et moyens des Forces de sécurité afghanes, ainsi que la nouvelle approche tactique de la FIAS, axée sur la protection des populations et l’amélioration des conditions des opérations ainsi que sur le développement des Forces afghanes.  « C’est un travail de longue haleine mais c’est la voie à suivre si nous voulons la paix et la prospérité de l’Afghanistan », a conclu M. Tiendrébéogo.


M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a estimé que la tenue, en août dernier, des élections présidentielles constituait un progrès en soi, car il s’agit du premier processus électoral mené en 30 ans en Afghanistan.  Cela montre, a-t-il fait observer, que le pays poursuit sa marche difficile vers la constitution d’un État autonome et fort.  Pour vérifier les résultats, il faut être patient et laisser les commissions électorales compétentes faire leur travail, a-t-il ajouté.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, que, quelle que soit l’identité du vainqueur, ces résultats finaux soient crédibles et reflètent les aspirations réelles du peuple afghan.  Le représentant britannique a ensuite indiqué que le Gouvernement qui émanera de cette élection devra être lui aussi crédible et déterminé à s’engager efficacement et de manière transparente à lutter contre l’insécurité et à faire de la restauration de l’état de droit et du développement social et économique les priorités de son action.  C’est sur cette capacité que la communauté internationale se positionnera quant à l’appui qu’elle doit continuer d’apporter au pays, a-t-il dit, en souhaitant à son tour la tenue d’une conférence internationale pour relancer le Pacte pour l’Afghanistan, présidée par l’ONU et le nouveau Gouvernement afghan.  Le représentant a par ailleurs salué les efforts de la MANUA, instrument indispensable pour coordonner au mieux les contributions internationales à la paix sur l’ensemble du territoire afghan.  Il a ainsi rendu hommage aux membres du personnel de la Mission qui on trouvé la mort lors de l’attaque contre ses locaux, à Kaboul, le 18 août dernier.


M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a estimé que la situation en Afghanistan n’avait pas beaucoup changé depuis que les forces américaines en avaient chassé les Taliban.  Des civils continuent d’être tués, tant par les Taliban que par les forces internationales, a-t-il ajouté, en ajoutant que chaque camp avait toujours des arguments à présenter pour se justifier: l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) parle d’erreur ou explique que les civils tués étaient en fait des Taliban déguisés, et les Taliban déclarent qu’ils luttent contre les forces étrangères et ceux qui collaborent avec elles.  Mais, en fin de compte, ce sont toujours des morts civils, a-t-il rappelé.


Le représentant a fait part de sa préoccupation face à certains constats du rapport du Secrétaire général, y compris le fait que l’insurrection n’est pas enrayée malgré l’accroissement des forces étrangères et afghanes.  Il a rappelé que le Représentant spécial lui-même venait de dire que la situation sécuritaire était la pire depuis 2002.  Il s’est prononcé pour un « processus de réconciliation durable ».  L’élimination des Taliban ne doit pas être un objectif en tant que tel, a affirmé le représentant, qui estime qu’il n’y a pas de solution uniquement militaire.  M. Dabbashi a également dénoncé les conditions de détention dans certains centres, y compris celui de Bagram qui, a-t-il rappelé, est dirigé par des forces internationales.  Le rapport ne fait pas de commentaires sur la situation humanitaire et des droits de l’homme dans ces centres, a-t-il noté, en demandant au Représentant spécial d’apporter quelques éléments de réponse. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a condamné d’emblée les attentats perpétrés aujourd’hui à Kandahar qui ont fait de nombreuses pertes parmi les civils.  Il a poursuivi en remerciant le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Kai Eide, pour la présentation du rapport et pour son travail remarquable en faveur du développement de l’Afghanistan, en dépit des défis auxquels son bureau est confronté.  Il l’a également remercié pour l’inclusion d’indicateurs de progrès.  Le représentant s’est dit cependant préoccupé par l’absence de clarté dans l’issue  du processus des élections présidentielles, entachées par de nombreuses allégations d’irrégularités et de fraudes électorales.  Il s’est déclaré tout aussi préoccupé par les actes d’intimidation et de violence qui ont « inhibé de manière significative la participation citoyenne, notamment celle des femmes ».  Le diplomate mexicain a néanmoins formé le vœu que la Commission des plaintes les examine dûment de sorte que le résultat final qui sera annoncé par la Commission électorale indépendante soit respecté par tous les acteurs concernés, évite une recrudescence de la violence et, surtout, permette que l’Afghanistan et ses institutions sortent renforcés par ce processus, privilégiant ainsi la cohésion sociale, la stabilité et la sécurité de la population dans tout le pays. 


En matière de sécurité, M. Heller a déploré l’augmentation des incidents violents par rapport aux années précédentes, en indiquant que les chiffres contenus dans le rapport à cet égard montrent bien à quel point l’insécurité demeure le principal facteur entravant la réalisation de progrès en Afghanistan.  Il a considéré que l’action des forces internationales doit être accompagnée de mesures parallèles d’appui au développement, de respect des droits de l’homme et de renforcement de l’état de droit, en s’attaquant aux causes profondes à l’origine de cette situation.  Il a appuyé l’approche que la FIAS a commencé à mettre en œuvre, qui octroie la plus haute priorité à la protection de la population civile afghane.


M. Heller a salué d’autre part la réduction de la culture de l’opium, « thème stratégique pour la sécurité du pays », de même que le dialogue et la coopération bilatérale instaurés entre l’Afghanistan, le Pakistan et la République islamique d’Iran, ce qui constitue selon lui un pas de plus pour confronter les défis communs à la stabilité régionale tels que le terrorisme, le trafic illégal des stupéfiants et la criminalité organisée.  Il a souhaité à cet égard que ce processus conduise à une « planification stratégique à long terme, incluant des mesures concrètes qui contribueront à l’accélération et à l’élargissement de tels progrès ».  Il s’est ensuite réjoui de la signature par le Président Karzai de la loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui pénalise la violence sexuelle, en particulier le viol, le mariage forcé et le mariage précoce.  M. Heller a également salué la coopération des Nations Unies avec les institutions du système judiciaire afghan dans le but de s’aligner sur les normes internationales relatives aux droits de l’homme pour ce qui a trait à la détention et au droit à un procès équitable.  Il a souligné qu’il s’agit également d’accorder une attention particulière à la lutte contre la corruption et l’impunité, tâche qui incombe au premier chef au Gouvernement afghan et dont les résultats lui permettront d’asseoir son autorité et sa légitimité, de gagner la confiance de la population et de renforcer sa position face à l’insurrection.  M. Heller a conclu en condamnant les attentats contre le personnel humanitaire et en exprimant son inquiétude pour la menace grave que posent pour la population civile les mines antipersonnel et autres explosifs et engins de guerre.  Il a salué les efforts du Gouvernement afghan et de la communauté internationale en vue du déminage et de la destruction de tous ces engins dans le pays. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a salué d’emblée le rôle de la MANUA dans l’organisation des élections présidentielles d’août dernier et, de manière générale, dans la coordination des efforts internationaux engagés en Afghanistan.  La France s’est fortement engagée avec plus de 3 000 hommes, dont de nombreux soldats qui ont payé un lourd tribut, des forces de gendarmerie et une aide civile régulièrement renforcée, a-t-il ajouté.  Le représentant a indiqué que la France, à l’instar de ses partenaires internationaux, maintiendrait son engagement le temps nécessaire à l’avènement d’un État afghan à même de prendre en main le destin du pays.  Il a ensuite appelé les parties à assurer que le travail des commissions électorales compétentes chargées de vérifier les résultats des élections présidentielles puisse être mené en toute transparence dans le respect des procédures. 


Ces résultats, indépendamment de l’identité du vainqueur, doivent refléter le choix des Afghans, a rappelé M. Araud.  Il a ensuite salué le fait que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, appuie la proposition conjointe de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni de tenir une conférence internationale après l’installation du nouveau Gouvernement afghan.  Cette conférence devra servir à établir le cadre des relations entre l’Afghanistan et la communauté internationale à l’intérieur duquel les Afghans devront prendre en main leur destin national, a déclaré le représentant de la France.  Il a souhaité que le nouveau Gouvernement afghan affiche sa détermination de mener d’urgence les réformes politiques qui, jusqu’ici, n’ont pas fait l’objet des efforts nécessaires.  Les priorités du nouveau Gouvernement afghan devront être le renforcement des capacités militaires et civiles, la lutte contre la corruption et la conduite du processus de réconciliation national, ainsi que les opérations de démobilisation, a indiqué M. Araud.  Enfin, il a précisé que les modalités de la conférence internationale devront être discutées avec le prochain Gouvernement afghan, dont il a souhaité qu’il sera déterminé à relancer, dès que possible, le Pacte sur l’Afghanistan.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que les élections auront des conséquences importances pour l’avenir du processus de paix, en souhaitant qu’elles concourent à la stabilité du pays et au renforcement des capacités du Gouvernement.  Il a souhaité que les Forces de sécurité afghanes, avec l’aide de la MANUA et de la FIAS, soient bientôt en mesure d’assurer par elles-mêmes le maintien de la sécurité dans le pays.  Il s’est réjoui de la réduction des champs pour la culture du pavot à opium.


La communauté internationale doit contribuer davantage à la reconstruction de l’Afghanistan, a déclaré le représentant, qui a cité les secteurs de l’agriculture, de l’éducation et de la santé.  La communauté internationale doit aussi promouvoir le développement durable de la société, réduire de manière fondamentale les facteurs de déstabilisation, a ajouté M. Liu Zhenmin, qui a assuré que son pays était favorable à ce que les Nations Unies continuent à jouer un rôle de chef de file dans la reconstruction de l’Afghanistan.


M. CHRISTIAN GUILLERMET (Costa Rica) a estimé que la tenue des élections présidentielles d’août dernier, représentait, à elle seule, un véritable succès.  Il a cependant déploré les retards pris dans l’annonce des résultats finaux, dus selon lui à la lenteur inquiétante de la Commission du contentieux électoral.  Le représentant a souhaité que des enseignements soient tirés pour améliorer le déroulement des élections parlementaires de 2010, tout en soulignant que cela doit passer par un renforcement urgent des jeunes institutions démocratiques afghanes.  Concernant les droits de l’homme, le représentant a déploré le fait que les femmes participant à la vie publique sont de plus en plus souvent attaquées.  Il a salué l’adoption d’une nouvelle loi contre les violences à l’égard des femmes qu’il a qualifiée de mesure prometteuse en vue de faire échec aux lois chiites qui contreviennent au droit international et aux obligations internationales de l’Afghanistan en matière de droit de l’homme.  Le représentant du Costa Rica a ensuite invité la communauté internationale à voir au-delà des seules solutions militaires, comme le préconise le Secrétaire général dans son rapport, où ce dernier exprime sa forte préoccupation devant le nombre très élevé de pertes civiles qui sont le fait des forces internationales.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a estimé que malgré les irrégularités, les élections du 20 août dernier constituent une étape positive dans le processus de reconstruction de l’Afghanistan.  Mettant l’accent sur le rôle de la Commission électorale indépendante, il a invité le peuple afghan au calme et à la patience.  Il a condamné les attentats commis dans le pays qui cherchent à en détruire la stabilité.  La reconstruction et le maintien de l’ordre incombent en premier lieu aux Afghans eux-mêmes mais l’assistance internationale est nécessaire, y compris au profit des Forces de sécurité afghanes, a estimé le représentant.


Il reste beaucoup à faire pour reconstruire l’économie afghane, a déclaré M. Rugunda.  La communauté internationale doit accompagner les efforts du nouveau Gouvernement afghan dans divers domaines critiques, comme l’éducation, l’énergie, la santé ou les infrastructures, a-t-il estimé, avant de préciser que c’est au Gouvernement afghan d’assumer ces responsabilités avec l’aide de ses partenaires internationaux.  Le représentant s’est félicité que l’Afghanistan se soit approprié le processus de développement dont le succès, a-t-il rappelé, dépendra aussi largement des ressources disponibles.  M. Rugunda a appelé la communauté internationale à fournir davantage d’efforts et a souhaité que davantage de ressources soient accordées à la MANUA.


M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a souhaité que les procédures de vérification des résultats des élections présidentielles s’achèvent rapidement.  La formation du nouveau Gouvernement afghan en dépend, a-t-il ajouté, avant de souligner que le principal obstacle au redressement du pays restait la situation sécuritaire.  Tous les efforts déployés par les partenaires internationaux de l’Afghanistan et les autorités du pays n’ont pas permis d’amélioration durable dans ce domaine, et les Taliban et autres membres d’Al-Qaida continuent de semer la terreur et de déstabiliser le pays, a poursuivi le représentant russe.  Il a souhaité que le processus de réconciliation nationale soit mené à son terme pour permettre d’amorcer un retour au calme, l’insécurité en Afghanistan faisant peser de graves menaces sur la stabilité de régions entières. 


M. Churkin s’est dit opposé à la radiation des noms des Taliban repentis des listes des Comités des sanctions du Conseil de sécurité.  « Nous n’avons aucune garantie que ces individus ne retomberont pas dans leurs travers », a-t-il prévenu, estimant que seuls ceux qui renoncent à leurs liens avec Al-Qaida et qui reconnaissent la Constitution et le nouveau Gouvernement afghans pourront être dignes de confiance.  M. Churkin a également demandé que les trafiquants de drogues soient inscrits sur les listes des Comités des sanctions du Conseil de sécurité, leurs activités illégales constituant toujours la principale source de financement des insurgés.  S’agissant de la proposition d’organiser une nouvelle conférence internationale sur l’Afghanistan, M. Churkin a estimé qu’un tel événement doit, au préalable, être pleinement appuyé par les Afghans eux-mêmes.


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a rappelé que son pays continuait d’appuyer fermement les efforts de la MANUA dont le travail, a-t-elle estimé, n’est pas achevé même si des progrès importants ont été accomplis.  Elle a rappelé que le processus électoral n’avait pas été une chose aisée et a salué le courage des électeurs afghans et le dévouement des fonctionnaires électoraux.  Face aux « allégations graves » de fraude, elle s’est félicitée que les Afghans répondent par des procédures de contentieux électoral et non par la violence.  La communauté internationale doit appuyer la Commission chargée des recours électoraux et la Commission électorale indépendante, a ajouté Mme Dicarlo.  En outre, elle a estimé que la communauté internationale devrait « immédiatement » travailler avec le futur Gouvernement afghan, dès qu’il sera formé.  Il faut aussi commencer au plus tôt les préparatifs pour les élections parlementaires de 2010, a ajouté la représentante.


Rappelant que la MANUA est chargée de la coordination de l’assistance internationale à l’Afghanistan, Mme Dicarlo a souhaité que cette dernière soit conforme aux priorités du Gouvernement afghan et s’est félicitée des progrès réalisés dans la coordination de l’aide.  La représentante s’est dite heureuse de l’extension de la présence de la MANUA en province, dans laquelle elle a vu pour la Mission un moyen de mieux suivre et surveiller l’application des programmes sur le terrain.  Elle s’est prononcée en faveur de l’accroissement des moyens de la MANUA.  Les États-Unis et la FIAS continuent de faire de grands efforts pour éviter les pertes civiles, a affirmé Mme Dicarlo, qui a rappelé qu’une nouvelle tactique était mise en œuvre par le commandant de la coalition militaire internationale, le général McChrystal.  Elle a rappelé que l’essentiel des pertes civiles était imputable aux insurgés.  « Nous faisons tout pour éviter les pertes civiles.  Quand il y en a, nous menons des enquêtes approfondies avec le Gouvernement afghan et nous apportons une aide humanitaire aux communautés touchées », a-t-elle assuré.  Avant de conclure, Mme Dicarlo a émis des « objections » à certains des propos du représentant de la Libye qui, a-t-elle affirmé, « ne contribuent pas à la discussion d’aujourd’hui ».


Reprenant la parole en fin de séance, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan a précisé qu’il entendait ouvrir quatre bureaux supplémentaires de la MANUA en province dans les semaines à venir, mais seulement là où cela est possible.


Le Représentant spécial a affirmé que les efforts consentis par le général Stanley McChristal, commandant de la coalition militaire internationale, pour éviter les pertes civiles du fait des actions de la coalition, sont « impressionnants », et a ajouté que, ces dernières semaines, la tendance « va très clairement dans la bonne direction ».  Il a confirmé avoir visité des centres de détention et avoir l’intention d’en visiter d’autres.  Dans le cas de Bagram, les choses « vont dans la bonne direction », a-t-il assuré.  En revanche, a-t-il fait remarquer, les installations afghanes « sont misérables ».  Il a attribué la raison principale de cet état de fait à l’absence de ressources, tant pour les centres de détention eux-mêmes que pour l’ensemble du système de justice.  Il a donc demandé à la communauté internationale de consacrer davantage de ressources à ces domaines.  M. Eide a enfin déclaré que dans le processus électoral, il y avait eu « une pleine harmonie » entre ses vues et celles des ambassadeurs autour de cette table et de la communauté diplomatique à Kaboul.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Côte d’Ivoire: le Conseil de sécurité réitère son appui au calendrier électoral qui fixe la tenue de l’élection présidentielle au 29 novembre 2009

CS/9750

Côte d’Ivoire: le Conseil de sécurité réitère son appui au calendrier électoral qui fixe la tenue de l’élection présidentielle au 29 novembre 2009

29/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9750
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6193e séance – matin


CÔTE D’IVOIRE: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RÉITÈRE SON APPUI AU CALENDRIER ÉLECTORAL QUI FIXE LA TENUE DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AU 29 NOVEMBRE 2009


Le Conseil demande aux acteurs politiques ivoiriens de publier sans délai la liste électorale provisoire


La Présidente du Conseil de sécurité, Mme Susan Rice, des États-Unis, dont le pays assure la présidence tournante pour le mois de septembre, a lu ce matin, au nom des membres du Conseil, une déclaration présidentielle sur la situation en Côte d’Ivoire dans laquelle les 15 membres réitèrent leur entier soutien au processus politique de Ouagadougou, ainsi qu’au calendrier électoral qui a été approuvé par tous les principaux acteurs politiques ivoiriens, et qui fixe le premier tour d’une élection présidentielle ouverte, libre, équitable et transparente au 29 novembre 2009.


Le Conseil exprime toutefois dans ce texte sa préoccupation devant le retard pris pour publier la liste électorale provisoire, et souligne que les délais supplémentaires dans la publication des listes électorales pourraient mettre en péril le calendrier menant à l’élection présidentielle.  Il demande ainsi instamment à tous les acteurs politiques ivoiriens de tenir leurs engagements de façon à ce que la liste électorale soit publiée aussitôt que possible, dans le cadre d’un processus transparent et sans exclusive.


Le Conseil félicite en outre le Facilitateur, le Président Blaise Campoaré, du Burkina Faso, de continuer ses efforts pour soutenir le processus de paix en Côte d’Ivoire, et fait savoir qu’il réexaminera la situation dans le pays d’ici au 15 octobre 2009.  Il exprime en outre son intention de réagir de façon appropriée, conformément à sa résolution 1880 (2009), vis-à-vis de ceux qui bloqueraient les progrès du processus électoral.  D’ici à cette date, il commencera à étudier l’orientation future de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en vue d’une éventuelle réduction des effectifs, en particulier à la lumière des progrès du processus électoral. 


Le Conseil a ensuite entendu le Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, M. Bédouma Alain Yoda, qui a déclaré à l’issue de l’adoption de la déclaration présidentielle que le contexte politique, social et économique qui prévaut aujourd’hui en Côte d’Ivoire suscitait l’optimisme quant à un règlement définitif de la crise.  En effet, la bonne tenue de l’opération d’identification et d’enrôlement, achevée le 30 juin 2009, le traitement en cours du fichier électoral en vue de la publication prochaine de la liste électorale provisoire, l’atmosphère de précampagne qui existe actuellement, sont autant de signes d’un retour à la paix, a ajouté M. Yoda.  Il a salué la volonté affichée des acteurs politiques ivoiriens, grâce à laquelle des avancées significatives ont été enregistrées dans plusieurs domaines relatifs à l’application des mesures prévues dans l’Accord politique de Ouagadougou.  Le respect de l’ensemble du calendrier électoral en vue de l’organisation du premier tour de l’élection présidentielle à la date du 29 novembre 2009, telle que fixée par les autorités politiques ivoiriennes, reste le principal défi qui se pose actuellement au processus de paix, a ensuite souligné M. Yoda.  Il a insisté sur la nécessité d’organiser des élections crédibles libres, transparentes, démocratiques et incontestables, à même de garantir au pays une sortie définitive de la crise.  Il a indiqué qu’à cette fin, une attention particulière devra être accordée au traitement des contentieux éventuels de la liste électorale.  Il est également urgent, a-t-il souligné, de doter le Centre de commandement intégré des moyens nécessaires pour mettre en œuvre le Plan global de sécurisation des élections.  M. Yoda, après avoir salué l’engagement des Nations Unies en Côte d’Ivoire, a affirmé que le règlement des questions militaires en suspens, le parachèvement du redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire national, ainsi que l’accompagnement financier des opérations électorales et de démobilisation sont indispensables à la réussite du scrutin.  Avant de conclure, M. Yoda a annoncé que le Président Blaise Compaoré, Facilitateur du dialogue direct interivoirien, envisageait la tenue, en octobre prochain, d’une réunion du Cadre permanent de concertation en vue de donner une impulsion décisive au processus électoral. 


Intervenant à son tour, le Secrétaire d’État chargé de la coopération et de la francophonie de la France, M. Alain Joyandet, a noté les progrès réalisés en vue des élections de novembre prochain, « dont l’achèvement des opérations d’enregistrement depuis le 30 juin dernier, l’identification des populations suivant son cours ».  Il a également souligné le fait que la période de dépôt des dossiers de candidature auprès de la Commission électorale indépendante était ouverte depuis le 26 août, plusieurs candidatures ayant été déposées.  M. Joyandet a rappelé que le Président Gbagbo avait indiqué le 25 septembre à la tribune de l’Assemblée générale que le processus était entré dans une phase irréversible. 


M. Joyandet a ensuite estimé que le retard dans la publication de la liste électorale provisoire ne serait pas problématique si la qualité de la liste permettait de gagner du temps dans les étapes ultérieures.  Il est cependant préoccupant parce qu’il constitue une entorse au calendrier électoral et un facteur de risque pour l’ensemble du processus, a-t-il dit.  Pour le Ministre français, le processus électoral ne doit pas marquer le pas, mais progresser résolument dans le respect des procédures.  « C’est pourquoi, j’invite donc les acteurs techniques et politiques à tout mettre en œuvre pour publier une liste électorale crédible et de qualité dans les meilleurs délais, et, cela va de soi, sans raccourci préjudiciable à la sincérité du scrutin », a déclaré M. Joyandet.  Insistant sur l’importance de sécuriser les élections, il a demandé aux parties ivoiriennes de trouver des solutions concrètes pour progresser encore sur cette question d’ici au 29 novembre prochain. 


Les élections présidentielles sont en effet la première priorité, sans pour autant perdre de vue les objectifs essentiels que sont, à plus long terme, la restauration effective de l’autorité de l’État et le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire, a encore rappelé le Ministre français.  Dans le contexte préélectoral ivoirien, l’ONU apporte une assistance précieuse dans les domaines logistique et sécuritaire, et la France se tient, comme toujours, résolument mobilisée aux côtés de la Côte d’Ivoire dans cette période clef pour son avenir.  Il a cependant prévenu que le Conseil de sécurité ne pourrait pas soutenir indéfiniment un processus de sortie de crise sans élection et le maintien de plus de 8 000 personnels civils et militaires. 

L’élection présidentielle de 2009 constituera un véritable test de crédibilité aux yeux du Conseil de sécurité et de la communauté internationale tout entière, a-t-il souligné, convaincu que la Côte d’ivoire a les capacités de relever ce défi et de tourner, enfin, une page douloureuse de son histoire.


LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réitère son entier soutien au processus politique de Ouagadougou, ainsi qu’au calendrier électoral qui a été approuvé par tous les principaux acteurs politiques ivoiriens et qui fixe le premier tour d’une élection présidentielle ouverte, libre, équitable et transparente au 29 novembre 2009.  Il félicite le Facilitateur, le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso, de continuer ses efforts pour soutenir le processus de paix en Côte d’Ivoire.


Le Conseil se déclare à nouveau déterminé à soutenir pleinement un processus électoral crédible et souligne combien il importe que la société civile ivoirienne y participe sans exclusive. Il relève qu’il a prolongé le mandat et a maintenu le niveau de troupes de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) à cette fin dans sa résolution 1880 (2009).  Il souligne aussi, que dans cette résolution, il a exprimé son intention d’autoriser le Secrétaire général à redéployer des troupes, selon les besoins, entre la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) et l’ONUCI.


Le Conseil exprime sa préoccupation devant le retard pris pour publier la liste électorale provisoire et souligne que des délais supplémentaires dans la publication des listes électorales pourraient mettre en péril le calendrier menant à une élection présidentielle ouverte, libre, équitable et transparente.


Le Conseil réaffirme que les acteurs politiques ivoiriens sont tenus de respecter le calendrier électoral.  Il demande instamment à tous les acteurs ivoiriens de tenir leurs engagements pleinement, de façon à ce que la liste électorale soit publiée aussitôt que possible, dans le cadre d’un processus transparent et sans exclusive.  Il rappelle que le représentant spécial du Secrétaire général certifiera la liste électorale de façon explicite.


Le Conseil réexaminera la situation d’ici au 15 octobre 2009. Il ex intention de réagir de façon appropriée, conformément à sa résolution 1880 (2009), vis-à-vis de ceux qui bloqueraient les progrès du processus électoral.


Le Conseil exprime de plus son intention de commencer à étudier l’orientation future de l’ONUCI, en réexaminant d’ici au 15 octobre son mandat et les critères en vue d’une éventuelle réduction des effectifs, en particulier à la lumière des progrès du processus électoral.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale achève son débat général, baignée « de grands espoirs » suscités par l’« ouverture d’un nouveau chapitre de la coopération internationale »

AG/10866

L’Assemblée générale achève son débat général, baignée « de grands espoirs » suscités par l’« ouverture d’un nouveau chapitre de la coopération internationale »

29/09/2009
Assemblée généraleAG/10866
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

13e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ACHÈVE SON DÉBAT GÉNÉRAL, BAIGNÉE « DE GRANDS ESPOIRS » SUSCITÉS PAR L’« OUVERTURE D’UN NOUVEAU CHAPITRE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE  »


L’Assemblée générale a achevé aujourd’hui son débat général, baignée « de grands espoirs » qu’a suscités l’ouverture, par le Président des États-Unis, Barack Obama, d’un « nouveau chapitre de la coopération nationale ».


Lancé le 23 septembre, le débat général a été marqué par les quatre évènements majeurs qu’ont été les toutes premières apparitions du Président américain et de son homologue libyen, Muammar Al-Qadhafi; l’intervention par téléphone du Président renversé, José Manuel Zelaya du Honduras; et le déni de parole imposé au Président de la Haute Autorité de la Transition de Madagascar, Andy Rajoelina.


Concluant ce débat aujourd’hui, qui a connu la participation de 107 chefs d’État et de gouvernement sur 192 États Membres, le Président de l’Assemblée, Ali Abdussalam Treki de la Libye, s’est félicité de l’engagement renouvelé des États Membres en faveur d’un « multilatéralisme effectif et inclusif ».


Les défis auxquels nous devons faire face ne peuvent être résolus par un seul pays, ou une seule région, et notre interdépendance croissante exige une réponse concertée et unifiée, fondée sur une compréhension mutuelle, une coopération internationale améliorée et le partage des responsabilités, a estimé le Président de l’Assemblée.


Ce débat général a également été marqué par l’intervention de près de deux heures de Muammar Al-Qadhafi, qui est monté à la tribune de l’Assemblée pour la première fois en 40 ans de règne.  Le Chef de l’État libyen s’est livré à une critique acerbe du Conseil de sécurité et a promis sa propre proposition sur la réforme de l’ONU.


Pendant ces six jours de débat, les États Membres ont également accueilli sous une salve d’applaudissements l’intervention du Président hondurien qui s’est exprimé par téléphone depuis l’ambassade assiégée du Brésil à Tegucigalpa où il s’est réfugié depuis son retour au pays, le 21 septembre dernier, mettant ainsi fin à son exil au Costa Rica après son renversement, le 28 juin.


José Manuel Zelaya a dénoncé l’instauration d’une dictature « fasciste » dans son pays et demandé à l’ONU de contribuer au rétablissement de l’ordre constitutionnel.  En revanche, le Président de la Haute Autorité de la Transition de Madagascar, Andry Rajoelina, s’est vu nier le droit de s’exprimer à l’issue d’un vote favorable à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), représentée par la République démocratique du Congo (RDC).


Outre ces moments forts, ce soixante-quatrième débat général aura été dominé par les questions du désarmement nucléaire et des changements climatiques.  Au moment où se faisaient jour des révélations sur l’existence d’une nouvelle centrale d’enrichissement de l’uranium en Iran, de nombreuses délégations se sont félicitées de ce que le Conseil ait adopté la résolution 1887 sur le désarmement nucléaire.


« Nous avons entendu des appels passionnés pour assurer l’existence d’un monde débarrassé des armes nucléaires et nous devons travailler ensemble afin de garantir une sécurité équitable pour tous », a encouragé aujourd’hui le Président de l’Assemblée.


À deux mois de la tenue de la Conférence de Copenhague sur le successeur du Protocole de Kyoto, la question des changements climatiques a également mobilisé l’attention des délégations.  Les dirigeants des petits États insulaires sont arrivés en force pour engager les États à réagir face à un phénomène dont ils subissent les conséquences de plein fouet.


Hôte d’une Conférence qualifiée de « décisive », le Danemark a, par la voix de son représentant, énuméré aujourd’hui les résultats qu’il attend, à savoir la conclusion d’un accord global sur une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre et l’établissement d’objectifs à moyen et à long termes, la définition des moyens d’atteindre ces objectifs, et la mise en œuvre de politiques et de mesures capables d’assurer leur viabilité. 


Le Président de l’Assemblée a également évoqué, aujourd’hui, le large consensus des États Membres sur l’importance d’une réponse collective à la crise financière.  Il les a cependant engagés à ne pas laisser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devenir « la principale victime » de la crise financière.


La situation du Moyen-Orient a été commentée, à maintes reprises, par les délégations qui se sont félicitées des efforts déployés par la nouvelle Administration américaine pour promouvoir une « solution juste, durable et définitive » au conflit israélo-palestinien.


Enfin, réagissant aux appels « urgents » lancés en faveur de la réforme du Conseil de sécurité, M. Treki a promis aux États Membres: « nous poursuivrons ces objectifs ensemble ».  « L’Assemblée générale occupe une position unique pour assurer la synergie des efforts des États Membres et établir des stratégies collectives pour notre bien commun », a-t-il ajouté. 


Outre le Danemark, les délégations suivantes ont pris la parole, au cours de cette dernière séance: Grenade, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nicaragua, Norvège, Indonésie, Djibouti, Cap-Vert, Saint-Vincent-et-les Grenadines, République de Moldova, Grèce, Seychelles, Togo, Mali, Botswana et le Saint-Siège.  Djibouti a aussi exercé son droit de réponse enclenchant l’exercice du même droit par l’Érythrée.


L’Assemblée générale, qui a placé cette soixante-quatrième session sous le signe des « réponses efficaces aux crises mondiales.  Renforcement du multilatéralisme et du dialogue entre les civilisations pour la paix, la sécurité et le développement » annoncera sa prochaine réunion dans le Journal des Nations Unies.


SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL


M. PETER DAVID, Ministre des affaires étrangères de la Grenade, a attiré l’attention de l’Assemblée générale sur le problème des changements climatiques, évoquant les risques que ce phénomène pose pour le développement, la paix et la sécurité, ainsi que pour la survie même de l’humanité et l’équilibre écologique de la planète.  « La sonnette d’alarme a été tirée en ce qui concerne les petits États insulaires comme le mien », a-t-il averti, en affirmant ensuite que « le fossé entre les États Membres qui ont déjà été touchés par ce phénomène et tous les autres doit être comblé de toute urgence, sinon l’ONU devra assumer les conséquences de la crise humanitaire et écologique qui s’ensuivra ».  Voilà pourquoi nous insistons pour un engagement mondial pour qu’il n’y ait pas une augmentation de plus de 1,5ºC de la température du globe, a dit M. David.  Il a également proposé de réduire, d’ici à 2020, de 45%, le niveau des émissions de gaz à effet de serre par rapport à ce qu’elles étaient en 1990, et de tout faire pour que cette réduction atteigne 95% d’ici à 2050.  Nous engageons une fois de plus la communauté internationale à appuyer les pays les plus vulnérables afin de s’assurer que les objectifs énoncés dans la Déclaration de l’Alliance des petits États insulaires en développement sur les changements climatiques soient adoptés à Copenhague, a-t-il dit.


Passant ensuite à la crise économique, le Ministre a demandé la réforme des institutions financières internationales, notamment en ce qui concerne les politiques de prêt du Fonds monétaire international (FMI).  Il a ensuite expliqué que la Grenade avait mis en place une série de mesures qui visent à établir une économie de développement « verte », basée sur les droits et sur une faible émission de carbone.  M. David a, par ailleurs, indiqué que la Grenade subissait de plein fouet les conséquences de la perte de son statut préférentiel dans le cadre des marchés agricoles.  Il a également estimé que des pays à revenu moyen hautement endettés comme le sien méritaient un traitement spécial et différencié.


M. David s’est ensuite félicité de la réouverture, à la Barbade, du Bureau de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  Dans notre région, a-t-il indiqué, la prolifération des petites armes est aussi létale que le sont les armes nucléaires pour la sécurité du monde, a-t-il averti.  Aussi, tout en nous félicitant de l’adoption de la résolution 1887 du Conseil de sécurité sur le désarmement nucléaire, nous, pays des Caraïbes, demandons également un accord sur le commerce des petites armes, a souligné M. David.  Le Ministre a également attiré l’attention de l’Assemblée sur la nécessité de préserver la mer des Caraïbes, signalant que ses ressources marines sont menacées par le transport maritime de déchets nucléaires et autres déchets toxiques.


Après avoir lancé un appel pour la restauration au pouvoir du Président José Manuel Zelaya du Honduras, ainsi que pour la normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis, le Ministre des affaires étrangères de la Grenade a abordé la question de la réforme de l’ONU.  La réforme du Conseil de sécurité ne doit pas être reportée pendant encore 16 ans, a-t-il déclaré.  Cette réforme doit se traduire par une plus grande démocratisation, en supprimant, notamment, le droit de veto, et en augmentant le nombre de membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité, ainsi qu’en établissant des procédures et des politiques transparentes de fonctionnement.


Avant de conclure, M. David a indiqué que son pays appuyait l’initiative de créer un mémorial permanent à la mémoire des victimes de la traite transatlantique des esclaves et du commerce d’êtres humains.  « Nous ne devons pas oublier », a-t-il déclaré, en indiquant que l’humanité entière est concernée par cette tragédie.


M. SAMUEL T. ABAL, Ministre des affaires étrangères, du commerce et de l’immigration de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a rappelé que, le 16 septembre dernier, son pays avait célébré le trente-quatrième anniversaire de son indépendance qui coïncidait avec celui de 34 ans de démocratie constitutionnelle ininterrompue.  Rappelant que les Nations Unies devaient rester le forum par excellence de tous les pays du monde, le Ministre a souligné qu’elles devaient également permettre de faire face aux défis posés par les changements climatiques et le réchauffement de la planète, les crises alimentaire et financière, de même qu’aux menaces posées par la pandémie de VIH/sida, la grippe aviaire, le paludisme, la tuberculose, le choléra, etc.  De plus, a-t-il poursuivi, ensemble, la communauté internationale doit atteindre le Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Évoquant la crise financière internationale, le Ministre a dit espérer une réforme des institutions financières internationales afin de refléter les réalités économiques actuelles.  Sur l’enjeu des réformes en cours à l’ONU, il s’est félicité des succès enregistrés dans les débats autour du concept de la « responsabilité de protéger ».  Il a exprimé son soutien en faveur de la réforme du Conseil de sécurité et s’est dit encouragé par les négociations en cours sur ce sujet au sein de l’Assemblée générale.  M. Abal a, en outre, salué la création d’un poste de sous-secrétaire général à l’égalité des sexes.


Abordant les questions régionales, M. Abal a souhaité que la crise à Fidji soit résolue de manière pacifique et négociée.  Il a souligné l’importance de diverses institutions existantes dans la région.  Les OMD, a-t-il par ailleurs précisé, font partie de la stratégie de développement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  Il a fait état de divers efforts visant à les réaliser. 


Les changements climatiques sont devenus, selon M. Abal, une des grandes crises à laquelle l’humanité est confrontée.  Ils ont des conséquences pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a-t-il poursuivi.  Le Ministre a souhaité que les émissions de gaz à effet de serre connaissent leur pic en 2015 et qu’elles diminuent ensuite de manière significative.  Il s’est inquiété des conséquences de la déforestation et de la dégradation des forêts.  Le Ministre a également souhaité le succès de la Conférence de Copenhague prévue en décembre prochain.  Cependant, a-t-il noté, les pays développés devront assumer de plus grandes responsabilités afin que Copenhague soit un succès.  Ils devront réduire leurs émissions, financer le transfert de technologie vers d’autres pays afin que ceux-ci puissent, à leur tour, contribuer efficacement à la lutte contre les changements climatiques.  Afin que Copenhague réussisse, a poursuivi M. Abal, nous avons besoin d’un « grand accord financier impliquant tous les États.  Autrement, Copenhague sera un échec ».  Pour ce faire, a conclu le Ministre, nous avons besoin de « volonté politique ».


M. SAMUEL SANTOS LÓPEZ, Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a déclaré que son pays est l’un des plus sût du continent sud-américain.  Il a cité la lutte contre le crime organisé et les crimes de droit commun que mène le Nicaragua.  Il a déclaré que son pays combattait fermement la criminalité et le crime organisé de manière exemplaire, et que cela était reconnu par les organisations internationales.  Cette lutte ne se fait pas seulement avec des mesures coercitives et des sanctions pénales, mais aussi par des réformes favorables à un mode alternatif de développement visant la réduction de la pauvreté et la marginalisation des individus.


Concernant la sécurité alimentaire, M. Santos López a déclaré que cette dernière ne pouvait être laissée entre les mains d’une poignée de groupes avides qui veulent contrôler l’agriculture mondiale.  Il y a suffisamment à manger pour nourrir deux fois la population actuelle de la planète, a dit le Ministre.  Mais alors que dans certains pays la production agricole nourrit les besoins en carburant des voitures, dans d’autres, les enfants meurent de faim, a-t-il déploré.


Abordant le dossier cubain, le Ministre des affaires étrangères du Nicaragua a déclaré que son pays était l’ennemi du terrorisme; y compris le terrorisme d’État.  En ce sens, a-t-il demandé, combien de résolutions l’Assemblée générale devra-t-elle encore adopter pour que l’embargo imposé à Cuba soit levé?  Il a rappelé qu’elle en avait déjà adopté 17 sur la question.  Sur le dossier palestinien; il a invité Israël à se retirer des territoires occupés.  Nous nous tenons sans condition aux cotés du peuple palestinien, a-t-il dit.  Il a également  annoncé que son pays avait noué des relations diplomatiques avec la « République d’Abkhazie ».  Concernant le Honduras; il a mis en garde contre les exactions qui s’y perpétuent.  « Nous dénonçons devant cette tribune », a-t-il dit, « l’assassinat qui est en train d’être commis contre le peuple hondurien, et notamment contre le Président Zelaya ».


Sur les réformes de l’ONU, le Ministre a affirmé qu’on ne peut plus concevoir un Conseil de sécurité qui abuse du droit de veto.  Il est temps, a-t-il dit, que l’Assemblée générale devienne le lieu où les décisions sont prises.


M. JONAS GAHR STORE, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a rappelé la visite du Secrétaire général, le mois dernier, en plein cœur de l’Arctique, en Norvège, pour y observer les impacts du réchauffement climatique.  Alors que la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, qui se tiendra en décembre approche, le Ministre a souhaité que le rythme des négociations s’intensifie.  La question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre doit trouver sa place dans le nouveau traité et la question du financement est la clef du succès de Copenhague, a-t-il poursuivi, mettant en avant la contribution de la Norvège.  Il a expliqué que la crise financière avait poussé des millions de personnes dans une extrême pauvreté, retardant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a précisé, à cet égard, que la Norvège soutenait les efforts liés à la réalisation des OMD et avait accru son aide publique au développement (APD).  Le Ministre a en outre affirmé que le renforcement des services de santé était essentiel pour réduire la mortalité maternelle et infantile, et constituait un élément vital dans la réalisation des droits des femmes et des enfants.


Rappelant que le Conseil de sécurité se réunissait mardi matin pour examiner la situation en Afghanistan, il a souligné la nécessité d’appuyer la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).  Concernant la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire, qui se tiendra en 2010, le Ministre norvégien a souhaité qu’un agenda spécifique et clair soit établi afin de parvenir à l’élimination de l’arsenal nucléaire existant.  La Norvège, a-t-il dit, exhorte tous les États à adhérer à la Convention sur les armes à sous-munitions et à intensifier leurs efforts pour contrôler le commerce des armes.  Par ailleurs, selon le Ministre, les récentes informations sur l’Iran laissent planer le doute sur l’ambition nucléaire de ce pays.  L’Iran, a-t-il dit, est aujourd’hui le seul pays à avoir l’opportunité et la responsabilité de faire disparaître ce doute. 


M. N. HASSAN WIRAJUDA, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, s’est tout d’abord félicité de la décision prise lors du Sommet du G-20, à Pittsburgh, de réformer l’architecture financière mondiale.  Dorénavant, nous ne dépendrons plus d’un nombre limité de pays industrialisés pour résoudre les problèmes économiques de la planète, a-t-il relevé.  Le monde en développement fait maintenant partie des solutions qui doivent être apportées à ces problèmes, a-t-il dit.  Pour le Ministre, cette redistribution de pouvoir constitue une réforme fondamentale qui devrait être reflétée au sein d’autres organes, notamment le Conseil de sécurité des Nations Unies.  Il a également estimé que les banques multilatérales de développement devaient mettre en place des modes de financement fonctionnant de manière « accélérée » et de types concessionnels, et sans conditionnalités aux pays à faible revenu.


M. Wirajuda a ensuite estimé que le monde était actuellement en proie à une crise systémique, conséquence, selon lui, de l’échec du multilatéralisme et de l’incapacité d’établir une gouvernance démocratique à l’échelle internationale.  L’Indonésie espère avec ferveur que la Conférence de Copenhague permettra d’établir un nouveau cadre d’engagements qui permettront de renforcer le Protocole de Kyoto en 2012, a-t-il indiqué.  Cet accord doit comporter des réductions importantes d’émissions de gaz à effet de serre et assurer suffisamment de financements pour l’adaptation aux conséquences du réchauffement de la planète et l’atténuation des effets des changements climatiques.  Point n’est besoin d’attendre un consensus, a-t-il ajouté, car nous pouvons déjà établir des partenariats dans le but de mener à bien des projets précis.  Il a également suggéré le lancement d’une révolution verte « plus durable », accompagnée de partenariats capables de mobiliser des investissements « massifs » dans la production et les infrastructures agricoles.  Il a également prôné la création d’un partenariat mondial sur la sécurité énergétique qui aurait beaucoup plus de chance de développer les technologies nécessaires pour augmenter l’efficacité énergétique.  « Cet esprit de partenariat nous permettra également de faire baisser les barrières érigées par le protectionnisme, a ajouté M. Wirajuda, en demandant une conclusion satisfaisante des négociations commerciales du Cycle de Doha.


Le Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie a ensuite déclaré que l’avènement d’un monde exempt d’armes nucléaires n’était plus un « rêve impossible » depuis l’adoption de la résolution 1887 du Conseil de sécurité.  Soulevant ensuite la question du terrorisme, M. Wirajuda a estimé que le seul usage de la force ne suffirait pas à enrayer ce fléau.  Il a prôné la création d’un dialogue entre les religions, les cultures et les civilisations qui soit capable de « causer la faillite les marchands de haine ».


« Un Conseil de sécurité paralysé par sa composition non démocratique et par l’usage du droit de veto ne peut pas garantir notre sécurité collective », a-t-il poursuivi, estimant que cet organe devrait être rendu « plus démocratique, plus transparent et plus responsable ». 


Après avoir indiqué que le Président de l’Indonésie avait lancé de nombreuses réformes qui visent à faire de l’Indonésie un pays développé d’ici à 2025, M. Wirajuda a indiqué que la réforme démocratique avait permis d’éviter à son pays d’être complètement anéanti par la crise financière asiatique de 1997.  « Nous sommes la troisième plus grande démocratie au monde », a-t-il fait remarquer.  « L’Indonésie est un lieu où la démocratie, l’islam et la

modernisation vont non seulement la main dans la main, mais s’épanouissent également ensemble », a dit le Ministre.  Il a également annoncé que le Forum pour la démocratie de Bali aurait dorénavant lieu tous les ans.  « Nous espérons que pendant que le monde s’affaire à réformer sa gouvernance économique, il se rendra compte que la prospérité sans démocratie n’est qu’une bulle fragile », a dit M. Wirajuda en conclusion.


M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a mis l’accent sur la tension qui prévaut dans le nord de son pays depuis l’incursion de forces érythréennes au début de l’année 2008 et l’occupation d’une partie du territoire djiboutien.  Il a fait état des accrochages du 10 au 12 juin 2008 entre les forces érythréennes et djiboutiennes qui ont fait de nombreux morts, blessés et prisonniers des deux côtés.  Il a souligné les efforts de son pays, des organisations régionales, des chefs d’État de la région et des Nations Unies pour initier un dialogue.  Il a regretté que l’Érythrée n’ait pas saisi cette opportunité de dialogue en allant jusqu’à nier l’existence de tensions dans la région, malgré les conclusions de la mission d’établissement des faits de l’ONU.  Le représentant a rappelé que le Conseil de sécurité avait condamné, à plusieurs reprises, l’occupation par l’Érythrée d’une partie du territoire djiboutien.  Il a cité la résolution 1862 du Conseil de sécurité, du 14 janvier 2009, qui exhortait l’Érythrée, dans un délai de cinq semaines, à retirer ses forces et tout équipement militaire des positions occupées.  Il a déclaré que l’occupation des hauteurs de Ras Doumeira, surplombant le détroit de Bab-El-Mandeb, et de l’île de Doumeira, dans la même zone de la mer Rouge, se déroulait dans une des zones de navigation maritime les plus fréquentées du monde et n’augurait rien de bon pour la paix dans la région, la navigation internationale et l’investissement.  Il a appelé le Conseil de sécurité à user de tous les moyens pour mettre un terme à cette situation, et à cesser de ménager l’Érythrée, qu’il a qualifiée de régime dangereux et imprévisible, qui ne respecte pas les normes internationales.   


Le représentant a, par ailleurs, mis l’accent sur la situation imprévisible en Somalie, en estimant que le Gouvernement de transition soutenu par la communauté internationale manquait cruellement de moyens financiers et humains pour faire face à l’insurrection armée qui paralyse le pays, alors que la capitale, Mogadiscio, reste une zone de guerre.  La majeure partie de la population est déplacée et les dommages collatéraux sont odieux et inqualifiables, a-t-il dit.  Soulignant les conséquences de la sécheresse extrême qui accable le pays, notamment dans le secteur de l’élevage, il a appelé à davantage de moyens pour faire face à la famine dont souffre la population somalienne.  Il faut davantage de troupes et mieux former l’armée somalienne, a-t-il ajouté, en s’inquiétant de la circulation d’armes, de la présence de combattants étrangers, ainsi que du risque de voir Al-Qaida s’installer en Somalie.  Par ailleurs, il a regretté que les négociations israélo-palestiniennes soient au point mort.  Il a également appelé au respect de la souveraineté du Yémen, en espérant que la paix soit bientôt rétablie dans le nord de ce pays.  Abordant la question de la réforme du système des Nations Unies, le représentant de Djibouti a estimé que l’Afrique, continent qui comprend le plus grand nombre de pays, devait obtenir deux sièges permanents au Conseil de sécurité avec droit de veto. 


M. ANTONIO PEDRO MONTEIRO LIMA (Cap-Vert) a débuté son propos en exprimant la profonde émotion ressentie par sa délégation après les événements qui se sont produits hier en Guinée.  Des soldats, a-t-il dit, ont ouvert le feu sur des civils.  Il a condamné sans équivoque « cet acte odieux qui entache tout un continent ».  Il a ensuite déclaré que, comme beaucoup de pays d’Afrique, le Cap-Vert était confronté à la question du crime organisé.  Avec les autres pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Nations Unies, a-t-il poursuivi, nous sommes en train de mettre nos moyens en commun pour affronter ce défi.  Nous allons continuer à accorder une attention particulière à cette menace, a-t-il souligné.  Appelant au lancement d’actions multilatérales pour relever ce défi, M. Pedro Monteiro Lima a rappelé que les Nations Unies, en tant que conscience collective des nations du monde, demeurent l’élément central de leurs actions.


Abordant les questions économiques, le représentant a mis en garde contre la probabilité que les engagements qui ont été pris concernant la mise en œuvre de programmes favorables à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ne soient pas respectés en raison de la chute brutale des investissements que le monde connait en ce moment.  Les pays à revenu intermédiaire auront besoin d’appuis accrus pour maintenir et augmenter le niveau de l’aide officielle au développement dont ils ont besoin.  La crise, a-t-il dit, exige une modification du système financier mondial.  Les partenaires doivent déployer des efforts en faveur des pays en développement pour éviter une crise humaine sans précédent, a-t-il poursuivi.  Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) le PNB mondial a diminué de 2,5% en 2009.  La croissance des pays en développement, quant à elle a diminué de 5,4% en 2008 et de 1,4% en 2009, ce qui signifie une baisse du revenu moyen par habitant; et donc une augmentation de la pauvreté.


Abordant les questions climatiques, le représentant a noté que le temps n’était plus à la tergiversation, mais à l’action concertée cohérente et systématique.  Le Cap-Vert, a-t-il poursuivi, a adopté une déclaration qui rend claire sa position sur cette question lors du Sommet sur le climat tenu le 22 septembre à New York.  En conclusion, il a réitéré un appel à la communauté internationale afin qu’elle soutienne les besoins spécifiques des états en matière d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques.


M. CAMILLO M. GONSALVES, (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a estimé que les défis auxquels le monde faisait face renvoyaient tous à un enjeu central: le combat que mènent les puissants en vue de conserver un pouvoir dont la légitimité est révolue.  Nous vivons, a-t-il poursuivi, dans un monde gouverné par les normes et les théories du passé.  Notre incapacité à nous adapter, a-t-il encore estimé, a des conséquences désastreuses sur nos peuples.


Reprenant les propos du Président américain, M. Barack Obama, qui, mercredi dernier devant l’Assemblée générale, avait estimé que les défis du multilatéralisme trouvaient leur origine dans « le mécontentement généralisé face au statu quo », le représentant a noté que la même analyse s’appliquait tant au Conseil de sécurité, vieux de 63 ans, qu’aux institutions de Bretton Woods, âgées elles de 65 ans, de même qu’à l’embargo contre Cuba, qui date d’il y a 49 ans.  À cette liste, M. Gonsalves a encore ajouté les huit années de négociations toujours inachevées du Cycle de Doha, les 12 années d’existence du « protocole non contraignant de Kyoto », et les sept ans du « consensus non atteint de Monterrey ».  Au total, a relevé M. Gonsalves, c’est le statu quo géopolitique qui persiste.  Ce qui persiste, a-t-il poursuivi, ce sont les structures d’un monde hérité de la Seconde Guerre mondiale, sur les décombres du colonialisme et de l’exploitation, et qui s’est sclérosé pendant la guerre froide.


Le représentant a de même estimé que « notre mécontentement est causé non seulement par la stagnation, mais aussi par l’exclusion ».  Il a noté que même si son pays « disposait d’un siège dans cette enceinte sacrée, c’est souvent le siège d’un spectateur des drames de l’histoire ».  Les metteurs en scène et les acteurs de ce drame sont ailleurs que dans cette salle de l’Assemblée générale, a-t-il regretté.  Évoquant la crise financière, le représentant a relevé que son pays, comme d’autres, en subit les effets alors qu’il n’y avait pas contribué.  Il a dénoncé le G-20 qui s’est autoproclamé « premier forum de coopération économique internationale », tout en regrettant que son pays n’ait pas été invité.  M. Gonsalves a contesté la légitimité du G-20 de même que le bilan proposé par cette instance lors du dernier Sommet de Pittsburgh.  Les populations de Saint-Vincent-et-les Grenadines, de même que celles des pays en développement, continuent à souffrir de l’impact de « la main invisible du marché », a-t-il noté.  Le représentant a en outre dénoncé la mise à l’index de son pays, classé parmi les « paradis fiscaux » du monde.  Il s’est aussi inquiété de l’impact de la criminalité et du trafic de drogues dans son pays et dans les Antilles en général.


M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova) a dit appuyer le processus de réforme du Conseil de sécurité, déclarant notamment que son élargissement n’était pas seulement une question d’équité mais également d’efficacité.  Il a estimé « indispensable » que le Groupe des États d’Europe de l’Est puisse y siéger de façon non permanente.  Selon lui, le processus de réforme doit également être accompagné par une revitalisation des opérations de maintien de la paix.  M. Cujba a ensuite expliqué que le précédent Gouvernement communiste moldove avait nié l’existence d’une crise financière et économique dans le pays et que le nouveau Gouvernement, l’Alliance pour l’intégration européenne assumait depuis son élection au mois de juillet dernier la pleine responsabilité pour la gestion de cette crise en ravivant, entre autres, le secteur économique du pays.  Il a également précisé que son gouvernement accordait une attention particulière à la protection des libertés et droits fondamentaux, au fonctionnement des institutions démocratiques et à la liberté des médias.


Après s’être félicité de la tenue prochaine, en 2010, d’une Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le représentant a estimé que l’ONU devait renforcer son rôle avec les organisations régionales de manière, entre autres, à garantir la protection des droits de l’homme dans les régions séparatistes et à stabiliser la situation dans les pays en proie à un conflit interne.  L’intensification de la coopération internationale allant dans ce sens est d’une importance vitale pour la République de Moldova qui affronte un « phénomène sécessionniste » dans ses régions est, a-t-il indiqué.  Selon lui, la démilitarisation et la démocratisation de la région de Transnistrie sont indispensables pour trouver une solution viable à ce problème.  Il a affirmé que le nouveau Gouvernement allait intensifier ses efforts pour trouver une solution en prônant, notamment, une plus grande participation de la part de l’Union européenne et des États-Unis.  Il agira en accord avec la loi de 2005 sur le statut juridique spécial des localités situées sur la rive gauche de la rivière Dniestr, a-t-il par ailleurs précisé.  M. Cujba a ensuite dénoncé les actes des « soi-disant autorités transnistriennes », notamment l’imposition de frais de douane « illégaux », l’ingérence dans le processus électoral des villages situés sur la rive gauche du Dniestr et la violation du droit des citoyens moldoves d’étudier dans leur langue maternelle.


Sur la question des changements climatiques, le représentant a estimé qu’une coopération internationale était essentielle pour y faire face.  Selon lui, l’aide distribuée aux pays en développement et aux économies de transition doit être augmentée, et les Conventions de l’ONU sur les changements climatiques et la désertification ont un rôle essentiel à jouer.  Il a appelé de ses souhaits la conclusion d’un accord notable lors de la Conférence de Copenhague.  M. Cujba a par ailleurs affirmé que l’intégration européenne était un objectif stratégique majeur des politiques étrangères et intérieures de la République de Moldova.  Celle-ci, a-t-elle dit, compte sur l’appui de l’ONU et des États Membres pour réaliser ses objectifs politiques et socioéconomiques, notamment en ce qui concerne son intégration dans l’Europe, la résolution du problème transnistrien et le retrait des troupes militaires étrangères.


M. ANASTASSIS MITSIALIS (Grèce) a indiqué que son pays avait le privilège d’être à la tête de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), une des organisations de sécurité régionale les plus importantes du monde.  Il a indiqué que le processus de prise de décisions basé sur le consensus qui s’impose aux 56 membres de l’OSCE était la preuve de la puissance du multilatéralisme.  S’inquiétant de l’impact socioéconomique des changements climatiques sur l’économie mondiale, il a estimé que le moment était venu d’unir les efforts mondiaux pour lutter contre ce fléau, dans le respect du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Il a dit que Copenhague sera l’occasion de vérifier la force de « notre ambition collective » de parvenir à un accord inclusif.  Soulignant les efforts de la Grèce en matière d’adaptation et d’atténuation, il a indiqué que son pays accordera 21 millions d’euros, d’ici à la fin 2011, aux efforts d’adaptation des pays les plus vulnérables.  


Citant l’impact de la crise économique mondiale, des changements climatiques et du fossé Nord-Sud sur les migrations, il a rappelé que 192 millions de personnes ont été poussées à quitter leur terre natale et que près d’un million de personnes avaient été arrêtées depuis 2000, en essayant de passer de la Turquie à la Grèce, à la recherche d’une vie meilleure.  Il a rappelé que la Grèce accueillera un Forum mondial sur les migrations internationales et le développement du 2 au 5 novembre 2009, dans le souci de parvenir à des propositions concrètes pour décourager la migration illégale, en multipliant les chances de développement dans les pays d’origine.  Il a rappelé que la Grèce était candidate à un siège au Conseil des droits de l’homme pour la période 2012/2015.  Il a souligné l’importance du Processus de Corfou qui traduit la volonté de parvenir à un système de sécurité européen redéfini.  Il a souligné la contribution importante, à cet égard, de la réunion ministérielle d’Athènes, en décembre dernier.  Saluant l’importance de la récente résolution 1887 du Conseil de sécurité sur le désarmement nucléaire, il a estimé important d’obtenir de nouvelles ratifications du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) et d’avancer sur la rédaction d’un traité sur l’arrêt de la production des matières fissiles. 


Il a déclaré que la région de l’Europe du Sud-Est et de l’est de la Méditerranée était au cœur de la politique étrangère grecque.  Il a estimé que cette région était vitale en termes de perspectives géopolitique et géostratégique.  Il a exprimé la volonté de la Grèce de travailler avec tous les pays de cette région pour y promouvoir la paix et la stabilité ainsi que la démocratie et des économies robustes, dans l’intérêt de la qualité de vie des citoyens.  Il a présenté une vision grecque s’appuyant sur quatre piliers: l’établissement de bonnes relations de voisinage; la pleine intégration de tous les pays d’Europe du Sud-Est au sein des structures européennes et euroatlantiques; la promotion d’une coopération régionale dans le domaine des infrastructures, de l’économie et du commerce ainsi que le renforcement des liens et des interactions culturelles au niveau des sociétés civiles. 


Regrettant la persistance de certains différends, le représentant a évoqué le différend de 15 ans sur la dénomination de l’ex-République yougoslave de Macédoine voisine.  Il a rappelé que la Grèce a accepté l’utilisation du terme « Macédoine » assorti d’un qualificatif géographique reflétant la réalité.  Il a rappelé que seule une partie de la grande région géographique de Macédoine faisait partie du pays voisin.  Comment ce pays peut-il prétendre à un droit exclusif sur ce nom, a-t-il demandé, en regrettant que les dirigeants de Skopje fassent preuve d’une politique et d’une rhétorique « anachroniques et contraires aux principes et aux relations de bon voisinage ».  Il a dit la volonté de la Grèce de parvenir à une solution qui respectera la dignité des deux pays et des deux peuples.  


S’agissant de la situation de Chypre, il s’est félicité que, grâce aux efforts du Président Christofias, un nouveau cycle de pourparlers avait commencé sous les auspices de l’ONU.  La Grèce est en faveur d’un règlement juste, durable et définitif sur la base des résolutions de l’ONU et compatible avec le cadre institutionnel, les principes et les valeurs de l’Union européenne, qui conduirait à la réunification de l’île.  Les deux communautés devraient pouvoir décider de leur avenir sans pression extérieure, a-t-il dit, en estimant que les calendriers artificiels, les échéances strictes ou les menaces permanentes d’une division n’ont pas leur place dans la recherche d’une solution durable et ne font que jeter le doute sur les véritables intentions de ceux qui les défendent.  La situation actuelle à Chypre est « inacceptable », a souligné le représentant, en accusant les forces turques de continuer à occuper une partie du territoire d’un État membre de l’Union européenne.  C’est la Turquie, a-t-il ajouté, qui détient la clef de la solution et qui sait qu’une telle solution accélèrerait son processus d’intégration à l’Union européenne.  Le représentant a invité la Turquie à mener toutes les réformes nécessaires et à répondre à toutes les conditions fixées pour son adhésion à l’Union européenne, en assurant que la Grèce appuierait alors cette adhésion.  


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a déclaré que devant les défis environnementaux qui concernent tous les peuples de la planète, nous avions besoin, plus que d’une dynamique multilatérale, des Nations Unies.  Nous devons agir maintenant, a-t-il poursuivi, pour éviter les désastres potentiels.  En ce sens, il a énuméré les objectifs à atteindre à la rencontre de Copenhague, à savoir: trouver un accord global sur une réduction significative des émissions de CO2 et établir des objectifs à moyen et à long termes; s’entendre sur les moyens d’atteindre ces objectifs et mettre en marche les politiques et mesures pour les viabiliser.  Il n’y a aucune contradiction entre développement économique et politiques ambitieuses contre les changements climatiques, a insisté le représentant.


Abordant la question de la pauvreté, il a appelé la communauté internationale à assister les pays les plus pauvres pour les aider à atténuer les effets de la crise.  En Afrique, a-t-il dit, les pays ont du mal à réaliser les OMD.  Il a souligné la nécessité de se concentrer sur l’emploi des jeunes, l’émancipation économique des femmes et sur une croissance portée par le secteur privé.  Le Sommet de 2010 sur les OMD offre une bonne occasion d’identifier les voies et moyens d’accélérer leur réalisation.


Laissez-moi également, a-t-il dit, l’opportunité de saisir cette occasion pour encourager tous les États membres qui ne l’ont pas encore fait à devenir États parties au statut de la Cour pénale internationale (CPI).  Abordant le dossier nucléaire, il a lancé un appel à l’Iran et à la République populaire démocratique de Corée pour qu’ils s’acquittent de leurs obligations et entament des négociations sur leur programme nucléaire civil.   S’agissant de l’Afghanistan, il a admis que les élections y étaient loin d’être parfaites.  Nous devons, a-t-il estimé, nous engager avec le nouveau Gouvernement pour promouvoir au sein de la population le sentiment « crucial » de « légitimité » vis-à-vis de ce Gouvernement.  Notre rôle devrait être de renforcer le « Pacte » entre le Gouvernement et son peuple et s’assurer que ce Gouvernement se sente comptable de ses actes, a conclu le représentant, après avoir appuyé fermement les efforts du Secrétaire général pour réformer l’ONU.


M. RONALD JEAN JUMEAU (Seychelles) a expliqué que la vulnérabilité de son pays, peuplé seulement de 85 000 habitants, est encore plus prononcée aujourd’hui, dans une période marquée par la crise économique et financière entres autres, et les effets destructeurs des changements climatiques.  « Nous sommes conscients que les solutions à nos problèmes ne reposent pas uniquement entre nos mains », a poursuivi le représentant, qui a appelé l’ensemble des nations à tenir compte de leur responsabilité commune.


M. Jumeau a par ailleurs décrit les mesures prises par les Seychelles pour faire face aux difficultés nées des crises actuelles et améliorer leur situation économique, notamment les arrangements conclus avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale qui sont un exemple de responsabilité partagée.  Il est, selon lui, du devoir de l’Assemblée générale d’user de ce principe de responsabilité partagée, pour apporter des réponses aux problèmes planétaires.


Les Seychelles, qui sont en outre directement touchées par la piraterie, constatent avec satisfaction l’engagement de plusieurs États à combattre ce fléau dans l’océan Indien.  M. Jumeau a ensuite appelé la communauté internationale à prendre des mesures précises en ce sens, comme celles de s’attaquer aux racines du problème en Somalie, d’améliorer les échanges d’informations entre les États de la région et de renforcer les moyens militaires dans la région.


La protection de l’environnement est, pour les Seychelles, qui sont un petit État insulaire en développement, une obligation économique et une question de survie, a par ailleurs affirmé le représentant.  En ce sens, la lutte contre les changements climatiques est pour les Seychelles une bataille pour la survie, a-t-il soutenu, en appelant à une réponse urgente cohérente et effective face aux effets déjà visibles de ces changements climatiques.  Il a conclu en réitérant la volonté de l’Alliance des petits États insulaires, dont son pays est membre, de voir les participants à la prochaine Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, accorder un intérêt à ce qu’ils considèrent comme impérieux pour leur survie, notamment, la réduction des émissions de gaz à effet de serre à plus de 85 % aux environs de 2050.


M. KODJO MENAN (Togo) a déclaré que la gouvernance politique, administrative et économique était essentielle à la consolidation de la paix et de la sécurité, et contribuait à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également indiqué qu’au Togo, le Gouvernement ne ménageait aucun effort pour créer des conditions de réformes audacieuses et poser les fondements d’un nouveau pacte républicain et de réconciliation nationale.  M. Menan a passé en revue nombre des réformes mises en œuvre par son gouvernement, notamment la création, au mois de mai dernier, d’une Commission vérité-justice-réconciliation qui a pour mission de faire la lumière sur les actes de violence à caractère politique que le Togo a connus de 1958 à 2005.  Il a également indiqué que le Code électoral avait été modifié dans le but d’alléger les conditions d’éligibilité à l’élection présidentielle, et que le Togo œuvrait à la recomposition de la Cour constitutionnelle, de la Commission nationale des droits de l’homme et de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication.  Au plan judiciaire, le vaste programme de modernisation de la justice se poursuit de façon satisfaisante, a poursuivi M. Menan, pour ensuite indiquer que le délit de presse avait été dépénalisé, et qu’un projet de loi sur l’abolition de la peine de mort avait été soumis à l’Assemblée nationale.  Le représentant du Togo s’est ensuite attardé sur le domaine de la santé, signalant notamment qu’un Plan national de développement sanitaire pour la période 2009/2013 avait été mis en place.


Sur la question de la non-prolifération, M. Menan a indiqué que son pays réitérait le vœu de voir la présente session de l’Assemblée générale prendre des engagements en vue de renforcer la dynamique de la réalisation du projet visant à la négociation d’un traité sur le commerce des armes légères.  Concernant le terrorisme, le représentant a estimé qu’il devenait « impérieux » d’améliorer et d’universaliser le cadre juridique international visant à lutter contre ce fléau.  M. Menan a ensuite estimé que le problème du trafic illicite de drogues à travers la côte Ouest-africaine constituait un véritable danger et un facteur de déstabilisation pour la sous-région.  Il a lancé un appel à la coopération internationale pour éradiquer ce phénomène afin de réinstaurer le climat de sécurité indispensable au développement.


Le représentant du Togo a par ailleurs estimé que l’ONU devait continuer à s’impliquer davantage dans la recherche de solutions en République démocratique du Congo, au Tchad, en République centrafricaine et au Darfour.  Il a demandé que des mesures urgentes soient engagées pour empêcher que la Somalie ne sombre dans le chaos.  S’agissant de la Côte d’Ivoire, a-t-il poursuivi, le Togo a noté « avec satisfaction » l’évolution politique positive dans ce pays depuis les accords d’Ouagadougou.  Il a, par ailleurs, encouragé la classe politique de la Guinée à trouver les voies et les moyens pouvant permettre un retour rapide à l’ordre constitutionnel.


M. OUMAR DAOU (Mali) a mis l’accent sur les conséquences catastrophiques sur les pays en développement des crises actuelles aux multiples facettes.  Alors que nous célébrons cette année le vingtième anniversaire de la Convention sur les droits de l’enfant, a-t-il ajouté, plus de 26 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour dans les pays en développement, de maladies qui, pour la plupart, auraient pu être évitées avec des moyens adéquats.  Il a appelé au renforcement des partenariats mondiaux pour le développement, afin de créer les conditions favorables à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Dans cette perspective, a-t-il précisé, le Gouvernement du Mali a initié un projet novateur de localisation des OMD dans les 166 communes maliennes les plus vulnérables aux crises alimentaires.  Le représentant a affirmé que cette initiative s’inspirait de l’approche « Villages du Millénaire » qui s’inscrit dans l’esprit du Projet de développement économique et social (PDES) du Président de la République Amadou Toumani Touré, dont la première ambition est de permettre à tous les Maliens de manger à leur faim, d’avoir accès à l’eau potable et de bénéficier des soins de base dans un rayon de 5 kilomètres d’ici à 2015. 


Il a souligné les efforts du Gouvernement du Mali qui, par le biais d’un forum sur « l’initiative 166 » organisé en marge de la soixante-quatrième et présente session de l’Assemblée générale, s’est employé à sensibiliser davantage les partenaires au développement sur la nécessité d’accompagner les efforts de 2,5 millions de personnes vivant dans 3 000 villages maliens pour sortir de l’extrême pauvreté. 


S’agissant de la réalisation des OMD d’ici à 2015, il a espéré que les engagements des pays industrialisés, notamment ceux des Sommets du G-20 tenus à Washington, Londres et Pittsburgh, seront suivis d’effets.  Il a exhorté les institutions financières internationales et organismes de développement à accorder

toute l’attention voulue à la situation particulière du groupe des pays en développement sans littoral.  Il a rappelé la spécificité de ces pays en raison de l’absence d’accès à la mer et s’est dit convaincu que l’accélération de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty contribuera pleinement à la réalisation des objectifs fixés. 


En ce qui concerne les changements climatiques, il a appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts en vue de parvenir à un accord international à la Conférence de Copenhague en décembre 2009.  Soulignant les efforts du Mali en matière de promotion de la paix et de la sécurité internationales, il a cité la tenue prochaine à Bamako, d’une Conférence régionale sur la paix, la sécurité et le développement dans la bande sahélo-saharienne.  Notre vœu le plus ardent, a-t-il insisté, est de transformer l’espace sahélo-saharien en un havre de paix, de stabilité et de prospérité.  Par ailleurs, il a appuyé les résolutions pertinentes des Nations Unies sur le Moyen-Orient et la question palestinienne. Il a condamné fermement et sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations en saluant l’adoption, par l’Assemblée générale, de la Stratégie globale de lutte contre le terrorisme.     


M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana) a estimé qu’il fallait donner les moyens et l’autorité aux Nations Unies pour leur permettre de faire face aux défis internationaux.  À cet égard, il s’est félicité des progrès en cours dans la réforme de l’Organisation.  Il a souligné que les pays en développement avaient été les plus touchés par la crise économique et financière mondiale et qu’ils attendaient une action concertée de la communauté internationale dans son ensemble, laquelle se traduirait, entre autres, par une nouvelle architecture financière mondiale.  Face au niveau de pauvreté de nombreuses économies, le représentant a préconisé un réexamen des stratégies actuelles de réduction de la pauvreté et une nouvelle politique axée sur l’augmentation du niveau de vie de tous.  S’agissant du VIH/sida, il a constaté qu’en dépit de l’élan politique et des actions internationales et nationales menées dans la lutte contre cette pandémie, les progrès n’avaient été que limités.  De nombreux pays traînent encore la patte dans l’application des politiques nécessaires, et il faut donc urgemment s’orienter vers l’accès universel à la prévention, au traitement et à la prise en charge du VIH/sida, a-t-il dit.  Le représentant a appelé à redoubler d’efforts pour la mise en œuvre de politiques adéquates.  Parmi les autres problèmes internationaux qui exigent une attention immédiate et durable, il a parlé de l’impact négatif des changements climatiques et a affirmé que la Conférence de Copenhague, en décembre, marquerait un moment historique pour les engagements internationaux post-Kyoto.  « L’histoire nous jugera si nous ne faisons pas preuve de la volonté politique nécessaire pour adopter les mesures requises pour sauver notre planète », a-t-il déclaré.


Par ailleurs, M. Ntwaagae a regretté que l’Afrique semble être le continent le plus touché par les conflits et la violence.  La Somalie reste, à son avis, l’un des foyers de tension les plus dangereux, et il estime qu’il est urgent d’y déployer une mission de stabilisation pour renforcer la Mission de l’Union africaine (AMISOM) et aider les processus de paix sur place.  Quant à la situation en République démocratique du Congo (RDC) et dans la région des Grands Lacs, le Botswana lance un appel pour ne pas sous-estimer la gravité des problèmes restants, et cela en dépit des développements positifs récents.  Il a demandé que l’Union africaine et l’ONU restent aux côtés des pays en période postconflit pour les aider à prendre les mesures nécessaires à la stabilisation de la situation.  Reconnaissant que les causes profondes des conflits en Afrique sont souvent la

mauvaise gouvernance, la mauvaise gestion des ressources et l’absence de démocratie, le représentant a souligné que toute solution durable passait par la consolidation du processus démocratique, du respect des droits de l’homme et de l’état de droit.


Le représentant a ajouté que son pays condamnait sans réserve les récents coups d’État ayant eu lieu en Mauritanie, en Guinée, en Guinée-Bissau, à Madagascar et au Honduras.  Il a appelé la communauté internationale à agir de concert pour isoler le régime actuel de Madagascar en ne le reconnaissant pas dans les instances internationales.  Dénonçant aussi la tendance au recours aux changements constitutionnels pour s’assurer le pouvoir à vie, M. Ntwaagae a déploré que cette pratique sape la démocratie.  Il a demandé que la communauté internationale réagisse en rejetant unanimement les transferts extraparlementaires, et en isolant les régimes illégaux jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel soit restauré.


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, a débuté son intervention par lire le préambule de la Charte des Nations Unies dans laquelle les peuples expriment leur croyance dans les droits humains, la dignité et l’égalité entre toutes les nations.  La plus solide et profonde contribution que l’Assemblée générale puisse apporter aux solutions des problèmes internationaux réside dans la promotion des principes contenus dans le préambule et l’Article 1 de la Charte, a-t-il poursuivi.  Devant l’implacable montée de l’interdépendance, même en plein milieu d’une récession mondiale, il y a nécessité d’une réforme des Nations Unies et des institutions économiques et financières internationales, a-t-il dit, reprenant les propos du pape Benoît XVI.  La nécessité d’avoir une organisation capable de répondre aux obstacles et à la complexité croissante des relations entre les peuples et les nations devient, selon lui, prépondérante.


Mgr Migliore a rappelé que le vrai développement impliquait nécessairement le respect de la vie humaine, lequel ne peut être déconnecté du développement des peuples.  À l’origine des crises internationales, a-t-il poursuivi, il y a la prétention des États et des individus à croire qu’eux seuls ont des droits, et leur réticence à prendre des responsabilités.  Le droit et le devoir des peuples ne dépendent pas seulement des traités internationaux et des résolutions des organes internationales, mais sont fondés dans les notions d’équité et de dignité de tous.  L’Observateur permanent a proposé que ce principe de responsabilité de protéger puisse être un catalyseur pour la réforme des procédures et des mécanismes et de la représentativité du Conseil de sécurité.  En conclusion, Mgr Migliore a manifesté sa solidarité avec le peuple du Honduras et a appelé les parties à trouver résolument une solution rapide.


Droit de réponse


Réagissant aux propos de Djibouti, le représentant de l’Érythrée a déclaré que ce dernier s’était engagé depuis un certain temps déjà dans une campagne publique contre l’Érythrée.  Il a expliqué que, dans un premier temps, l’Érythrée n’avait pas souhaité réagir à ces attaques pour éviter l’escalade d’une crise voulue par d’autres.  Il est « impensable », a-t-il dit, de condamner un État Membre sur la base d’informations partielles.  C’est pourquoi, a-t-il rappelé, nous avons demandé au Secrétaire général la constitution d’une commission d’enquête.  Le 10 juin 2008, a-t-il aussi affirmé, Djibouti a lancé une attaque contre l’Érythrée qui a été en mesure d’empêcher des conséquences excessives.  L’Érythrée, qui n’a aucune ambition territoriale et n’occupe aucun territoire djiboutien, est prête à reprendre les discussions si Djibouti le souhaite, a souligné le représentant, en estimant que l’un des moyens d’avancer est que Djibouti empêche des troupes hostiles à l’Érythrée d’occuper le mont Musa Ali. 


L’intervention de l’Érythrée est l’expression du déni et du mépris de la communauté internationale, a répondu la représentante de Djibouti.  Sans vouloir verser dans une polémique stérile, a-t-elle dit, ma délégation voudrait se limiter aux conclusions de la mission d’établissement des faits diligentée par les Nations Unies, qui mentionne que l’Érythrée a rejeté toute offre de négociations.  La représentante a mis l’accent sur la résolution 1862 du Conseil de sécurité du 14 janvier 2009 qui demande à l’Érythrée de retirer ses troupes de territoires djiboutiens occupés.  Regrettant l’absence de coopération de l’Érythrée, la représentante a rappelé que, ce pays, depuis son accession à l’indépendance, s’est livré à des agressions contre le Yémen, le Soudan et l’Éthiopie.  La déformation des faits ne peut être une attitude recevable lorsqu’on prétend être un Membre à part entière des Nations Unies, a-t-elle insisté, en estimant que la meilleure réponse à ce différend était la mise en œuvre de la résolution 1862 du Conseil de sécurité.   


Le représentant de l’Érythrée a précisé que la résolution 1862 avait été adoptée en toute méconnaissance des faits sur le terrain.  Nous avons souhaité examiner la situation avec calme, a-t-il dit, en regrettant que Djibouti ait choisi d’internationaliser ce différend.


Limitons-nous aux conclusions de la mission d’établissement des faits de l’ONU, a voulu la représentante de Djibouti pour qui, cette mission a souligné la bonne coopération de la partie djiboutienne et le rejet total par la partie érythréenne des offres de bons offices du Secrétaire général.  La représentante a invité les États Membres à s’appuyer sur le contenu du rapport de la Mission.  


Dans ses remarques de conclusion, M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a noté qu’au cours du débat général de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, un appel clair avait été entendu en faveur du dialogue et que les États Membres avaient témoigné de leur volonté de travailler de concert.  « Les défis auxquels nous devons faire face ne peuvent être résolus par un seul pays, ou une seule région, et notre interdépendance grandissante exige une réponse concertée et unifiée, fondée sur une compréhension mutuelle, une coopération internationale améliorée et le partage des responsabilités », a-t-il ainsi estimé. 


Le Président s’est notamment félicité de l’engagement renouvelé des États Membres en faveur d’un multilatéralisme « effectif et inclusif », et a fait part de son intention de travailler avec eux pour faire avancer cet objectif.  M. Treki a aussi pris note des appels lancés en faveur d’une plus grande cohérence au sein des regroupements politiques et régionaux.  L’Assemblée générale occupe une position unique pour assurer la synergie de ces efforts et établir des stratégies collectives pour notre bien commun, a-t-il affirmé.


M. Treki a également relevé les nombreuses préoccupations qui ont été soulevées au sujet des changements climatiques et la détermination des États Membres à s’assurer du succès de la Conférence de Copenhague.  Il faut à présent maintenir cet élan, a-t-il ajouté.


Passant à la prévention de conflit, le Président de l’Assemblée générale a estimé que davantage d’efforts devaient être déployés, notamment au Soudan et en République démocratique du Congo.  Il a également évoqué les préoccupations soulevées au sujet des conflits qui perdurent.  M. Treki a par ailleurs qualifié « d’intenable » la situation en Palestine, avant de se dire encouragé par les efforts déployés par le Président des États-Unis pour promouvoir une solution juste, durable et détaillé au conflit du Moyen-Orient.


Nous avons entendu des appels « passionnés » pour assurer l’existence d’un monde exempt d’armes nucléaires, a enchaîné M. Treki, qui s’est dit encouragé par l’intention déclarée des États Membres de prendre part, de manière constructive, à la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire.  Nous devons travailler ensemble afin de garantir une sécurité équitable pour tous, a-t-il notamment affirmé.


Pour M. Treki, « les États Membres ont été unanimes à reconnaître que la paix et la sécurité sont une partie intégrante du développement durable ».  Il existe également un large accord sur la nécessité d’apporter une réponse collective à la crise financière.  M. Treki a également dit avoir pris note des suggestions présentées pour le renforcement du système économique international, y compris les institutions de Bretton Woods. 


Nous ne pouvons nous permettre de laisser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devenir la victime principale de la crise financière, a-t-il lancé, pour ensuite demander que des mesures draconiennes soient appliquées, notamment au vu de la tenue, en 2010, de la Conférence de haut niveau sur la crise financière et économique et de son impact sur le développement. 


M. Treki a également pris note des appels « urgents » lancés en faveur de la réforme du Conseil de sécurité, de l’examen du fonctionnement de la Commission de consolidation de la paix et du Conseil des droits de l’homme et enfin, de la revitalisation de l’Assemblée générale.  Nous poursuivrons ces objectifs ensemble, a-t-il promis.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: au téléphone depuis l’ambassade du Brésil assiégée au Honduras, le Président Manuel Zelaya dénonce l’instauration d’une dictature « fasciste » dans son pays

AG/10865

Assemblée générale: au téléphone depuis l’ambassade du Brésil assiégée au Honduras, le Président Manuel Zelaya dénonce l’instauration d’une dictature « fasciste » dans son pays

28/09/2009
Assemblée généraleAG/10865
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

11e et 12e séances plénières - matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: AU TÉLÉPHONE DEPUIS L’AMBASSADE DU BRÉSIL ASSIÉGÉE AU HONDURAS, LE PRÉSIDENT MANUEL ZELAYA DÉNONCE L’INSTAURATION D’UNE DICTATURE « FASCISTE » DANS SON PAYS


« Ceux qui avaient encore des doutes sur l’instauration d’une dictature au Honduras ne peuvent plus en avoir après ce qui s’est passé pendant les 93 jours qui ont suivi le renversement de mon gouvernement », a déclaré, ce soir à l’Assemblée générale, le Président hondurien.


Manuel Zelaya s’exprimait par le biais d’un téléphone cellulaire que sa Ministre des affaires étrangères tenait près du micro de la tribune.  Vers la fin de son intervention, Patricia Isabel Rodas Baca s’est exclamée: « on nous informe à l’instant que des contingents militaires se dirigent vers l’ambassade du Brésil ». 


Au cours d’un débat qui a également été marqué par les interventions de Cuba, du Soudan et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) sur la politique américaine, le Président hondurien s’est exprimé depuis l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa où il s’est réfugié après son retour au pays, le 21 septembre, mettant fin à son exil au Costa Rica depuis le coup d’État du 28 juin.  Son intervention à cet avant-dernier jour du débat général de l’Assemblée a été saluée par une salve d’applaudissements.


Le 30 juin, l’Assemblée générale avait adopté par acclamation une résolution* intitulée « la situation au Honduras: effondrement de la démocratie », dans laquelle « elle condamnait le coup d’État qui avait rompu l’ordre démocratique et constitutionnel et mis fin à l’exercice légitime du pouvoir, en renversant son Président démocratiquement élu ».  L’Assemblée avait ainsi décidé de ne pas reconnaître d’autre gouvernement que celui dirigé par M. José Manuel Zelaya Rosales.


La politique étrangère de la nouvelle Administration américaine a été commentée à plusieurs reprises aujourd’hui.  Le Ministre des affaires étrangères de Cuba a estimé que la transition américaine semblait marquer « la fin d’une période d’extrême agressivité, d’unilatéralisme et d’arrogance dans la politique étrangère des États-Unis ». 


Relayant les multiples appels à la levée des sanctions imposées à son pays, Bruno Rodríguez Parrilla a souligné que le discours « conciliant et novateur » du Président américain Barack Obama, lors de l’ouverture du débat général de l’Assemblée, suscitait de « grands espoirs ».


Le Ministre cubain a assuré de la volonté de son gouvernement de normaliser ses relations avec l’Administration américaine, en rappelant que le 1er août dernier, le Président Raul Castro avait réitéré sa disposition à entamer un dialogue avec les États-Unis, sous réserve d’examiner des questions telles que l’arrêt du blocus, le retrait de Cuba de la liste des pays soupçonnés de terrorisme et « la fin du financement de la subversion interne ».


Des revendications similaires ont été faites par le Conseiller du Président du Soudan, Ghazi Salahuddin Atabani, qui a salué les propos du Président Barack Obama sur le Darfour.  Cela implique toutefois, a-t-il prévenu, le retrait du Soudan de la liste des pays terroristes et la levée des sanctions.


S’adressant ouvertement au Gouvernement des États-Unis, le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a averti que jamais son pays n’accepterait de « sanctions injustes et inéquitables » alors qu’il ne cherche qu’à acquérir des capacités nucléaires dissuasives.


Au dialogue, il sera répondu par le dialogue, et aux sanctions, par le renforcement des capacités nucléaires, a prévenu Pak Kil Yon.  « Si les États-Unis engagent un « dialogue » avec des sanctions, nous y participerons par un renforcement de nos capacités nucléaires dissuasives », a-t-il insisté.


L’Assemblée générale conclura son débat général demain matin, à partir de 10 heures.


*     A/63/L.74


SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL


Mme ANTONELLA MULARONI, Ministre des affaires étrangères de Saint-Marin, a exprimé devant la soixante-quatrième Assemblée générale des Nations Unies la position de son pays quant à la réforme des institutions de l’ONU.  Pour sa délégation, « la revitalisation de l’Assemblée générale est une réforme politique nécessaire pour réaffirmer son rôle en tant qu’organe le plus représentatif des Nations Unies ainsi que le rôle et le leadership de son Président ».  La Ministre a estimé également que « le but de la réforme devrait être de rendre le Conseil de sécurité plus démocratique, plus transparent, plus efficace, plus responsable et représentatif, de restaurer l’équilibre entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale et de renforcer sa coopération avec le Secrétariat de l’ONU ».  Il convient, a-t-elle dit, d’« éviter le risque que le Conseil de sécurité soit perçu comme un organe qui fonctionne indépendamment au sein des Nations Unies ».


Saint-Marin, a souligné sa Ministre des affaires étrangères, plaide pour un renforcement du rôle de l’ONU dans la gestion du système mondial de gouvernance, et le processus de réforme des Nations Unies doit viser à atteindre cet objectif.  Le monde d’aujourd’hui, a-t-elle fait observer, est marqué par des différences majeures en termes de pouvoir, de richesses, de revenus, et par des conflits ethniques et interreligieux.


Mme Macaroni a souligné que la pauvreté, la faim, les maladies et le sous-développement continuent d’affecter l’ensemble de la planète en dépit des efforts entrepris et des engagements pris par la communauté internationale.  « Saint-Marin salue les efforts et les succès de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ces 60 dernières années », a-t-elle ajouté.  La Ministre s’est félicitée par ailleurs de la tenue de la Conférence de l’ONU sur la crise financière et économique et a appuyé l’adoption de son document final, qui est le résultat de longues et complexes négociations.


En matière de droits de l’homme, la Ministre des affaires étrangères de Saint-Marin a rappelé que « 9,2 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans meurent chaque année de causes qui sont largement évitables et plus de 100 millions d’enfants en âge d’être scolarisés n’ont pas accès à l’éducation ».  Elle a également insisté sur les cas d’enfants victimes d’agressions sexuelles, de ceux qui sont utilisés par les forces armées ou groupes armés comme soldats ou esclaves sexuels.


Avant de conclure, Mme Macaroni a souligné l’importance de la Convention sur les armes à sous-munitions pour protéger les civils lors des conflits.  Elle a émis l’espoir que cette Convention entrera rapidement en vigueur et appelle les États qui ne l’ont pas encore ratifiée à le faire.


M. MARCO HAUSIKU, Ministre des affaires étrangères de la Namibie, a noté que cette soixante-quatrième session de l’Assemblée générale avait lieu dans un contexte difficile, marqué par une crise économique et financière qui affecte sévèrement les économies du monde.  Cette crise, a-t-il poursuivi, menace les progrès effectués dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Ministre namibien a relevé que, pour son pays, l’effet combiné des crises financière, alimentaire et énergétique avait contraint le Gouvernement à réorienter des ressources destinées au développement vers des activités urgentes d’assistance.  Pendant ce temps, les importations de denrées alimentaires toujours plus chères ont déstabilisé la balance de paiement et les revenus de l’État, a-t-il encore précisé. 


Abordant la question des effets des changements climatiques, M. Hausiku a estimé que son pays était l’un des plus vulnérables alors même qu’il est, a dit le Ministre, un « contributeur insignifiant » aux émissions de gaz à effet de serre.  Il a dès lors appelé les grands pays-pollueurs à réduire leurs émissions de manière drastique.  De même, M. Hausiku a exprimé le soutien de son pays aux efforts du Secrétaire général de l’ONU en vue de parvenir à un accord contraignant lors du sommet de Copenhague en décembre 2009.  M. Hausiku a noté que même si son pays restait marqué par les inégalités héritées de son passé colonial, des progrès étaient en cours dans les domaines de la santé et de l’éducation notamment, en vue d’atteindre les OMD.  Il a cependant relevé que face aux effets de la pandémie de VIH/sida, à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté, ces progrès étaient en danger.  Il faut, a-t-il lancé, que la communauté internationale nous vienne en aide.


Le Ministre namibien a par ailleurs encouragé l’accélération de la réforme de l’ONU.  Il est anormal et injuste que l’Afrique soit la seule région sans siège permanent au Conseil de sécurité, a-t-il regretté.  Il a exprimé son soutien en faveur de la position africaine sur la réforme des Nations Unies telle qu’énoncée dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte.  M. Hausiku s’est également félicité du renforcement des capacités de l’Union africaine dans le domaine des opérations de maintien de la paix.  Il a souhaité que les Nations Unies adoptent la position africaine de non-reconnaissance de gouvernements issus de coups d’État et a appelé au vote d’une résolution de l’Assemblée générale en ce sens.  Par ailleurs, il a estimé que la communauté internationale avait l’obligation d’assister les populations du Sahara occidental dans leur quête de liberté et d’indépendance.  Il a également exprimé le soutien de la Namibie au peuple palestinien et a protesté contre le blocus de Cuba, lançant un appel aux États-Unis à y mettre fin.  Le Ministre namibien des affaires étrangères a enfin exprimé sa reconnaissance aux États qui ont récemment apporté leur soutien à son pays après les inondations dont il a été victime.


M. JOSÉ ANTONIO GARCÍA BELAUNDE, Ministre des affaires étrangères du Pérou, s’est demandé comment il était possible qu’au beau milieu d’une des crises économiques des plus graves, et alors qu’un milliard de personnes vivaient dans la pauvreté extrême, le montant alloué en 2008, à l’échelle mondiale, aux dépenses militaires, ait dépassé 1 464 milliards de dollars.  Rien qu’en Amérique du Sud, ces dépenses ont atteint le montant de 156 milliards de dollars, a précisé M. Belaunde.  Le Président du Pérou, M. Alan García Pérez, a lancé un appel pour dénoncer cette absurdité, estimant pour sa part qu’il fallait créer les conditions requises pour renforcer la sécurité et la confiance dans la région, a indiqué le Ministre.  Il a ainsi proposé de signer un pacte de non-agression qui garantirait l’établissement d’une zone de paix en Amérique du Sud, ainsi que d’une force de paix et d’interposition pour empêcher que des conflits n’éclatent dans la région.  L’objectif, a expliqué M. Belaunde, serait de garantir un système de sécurité collective régionale.


Une deuxième menace internationale ne reçoit pas toute l’attention qu’elle mérite, selon le Ministre: la production et le trafic de stupéfiants.  Leurs conséquences touchent non seulement la santé et la sécurité de plus de 200 millions de personnes, mais aussi à l’environnement.  Selon un récent rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), il est devenu évident que les réseaux de trafiquants sud-américains coopèrent entre eux, a souligné M. Belaunde, qui a jugé nécessaire d’apporter une réponse commune à un phénomène transnational.  Sur le plan environnemental, il faut raser trois hectares de forêt pour planter un hectare de coca, a-t-il encore souligné, relatant le déboisement de plus de 2,5 millions d’hectares jusqu’à présent en Amérique du Sud.  Le Ministre a regretté que les efforts déployés au niveau national -plus de 600 millions de dollars par an-, ne soient pas suffisamment soutenus par les pays où la drogue est consommée, sur la base du principe de la responsabilité partagée.  C’est la raison pour laquelle le Pérou estime que l’ONUDC devrait élaborer un rapport identifiant les ressources mondiales disponibles et les possibilités de coopération dans la lutte contre les stupéfiants, afin de mieux mobiliser les États et les organisations internationales et régionales.


Par ailleurs, le Ministre a indiqué que son pays subissait les effets négatifs des changements climatiques en raison de la fonte de ses glaciers.  Le Pérou, a-t-il dit, appuie la conclusion d’engagements internationaux contraignants, comme la taxation à hauteur de 50 cents par baril de pétrole, ou de programmes d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement.  Abordant la question des migrants, il a appuyé l’idée d’une responsabilité partagée des pays des migrants et des pays d’accueil.  Les migrations ont été au fil de l’histoire un facteur de développement et d’enrichissement des cultures, a rappelé le Ministre, qui a déclaré que cet aspect devrait être pris en compte par les pays d’accueil.


Enfin, le Ministre a exprimé sa préoccupation vis-à-vis de la situation au Honduras, avant de lancer un appel au dialogue et à la formation d’un gouvernement de transition respectueux de la tradition démocratique hondurienne.


Le général THEIN SEIN, Premier Ministre du Myanmar, a abordé la question de la crise économique et financière mondiale qui a commencé l’an dernier et affecté les économies du monde.  Des signes timides de reprise apparaissent, a-t-il relevé.  Cependant, a-t-il souligné, de nombreux pays font encore face à des défis redoutables.  La crise, qui a ses origines dans les pays développés a vu ses conséquences les plus dures affecter les pays en développement.


Le Premier Ministre du Myanmar a affirmé que les points de vue des pays en développement devraient être pris en compte, de même que ceux des pays du G-8 et du G-20, dans les discussions de relance de l’économie.  « Les mesures qui pourraient avoir des effets négatifs sur la croissance économique des pays en développement doivent être évitées », a-t-il déclaré.  Il a poursuivi son intervention en rappelant que les pays en développement travaillaient dur depuis de nombreuses années pour combattre la pauvreté et créer des conditions favorables à la croissance économique.  Les pays à faible revenu ont besoin d’une aide au développement allant au-delà de l’aide publique au développement (APD), a préconisé Thein Sein.  « Les pays développés devraient accroitre l’APD qu’ils consacrent aux pays en développement », a-t-il souligné.


À cet égard, M. Thein Sein a salué la déclaration qu’a faite, à l’Assemblée générale, le Président de la République populaire de Chine, M. Hu Jintao.  Ce dernier a réaffirmé que la Chine augmenterait son soutien en faveur des pays en développement touchés par la crise économique et financière.


Le Premier Ministre du Myanmar a ensuite abordé la question des changements climatiques: « c’est la menace la plus urgente qui pèse sur notre planète », a-t-il affirmé.  Il s’agit d’un défi global qui requiert une réponse globale.  La communauté internationale doit agir de toute urgence, a-t-il recommandé.  Le sommet sur les changements climatiques organisé aux Nations Unies la semaine dernière a souligné l’ampleur du problème et la nécessité de redoubler d’efforts sur ce sujet, a estimé M. Thein Sein.  « Nous nous réjouissons d’avance de la tenue de la Conférence de Copenhague en décembre », a-t-il dit.  « Nous espérons que les négociations en cours seront fructueuses, afin de parvenir à un nouvel accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adopter un traité qui pourrait entrer en vigueur en 2012, à l’expiration du Protocole de Kyoto », a-t-il déclaré.


M. Thein Sein a ensuite énuméré un certain nombre de crises parmi lesquelles celles causées par la flambée des prix des denrées alimentaires et la propagation des risques de pandémie.  « Aucun pays ne pourra efficacement lutter contre ses problèmes en faisant cavalier seul », a-t-il ajouté.  Il a poursuivi en affirmant que le multilatéralisme est plus important que jamais, et que les Nations-Unies sont l’unique organisation mondiale jouissant d’une légitimité universelle et dédiée à la paix et au développement.  Ces dernières années, des pas ont été initiés pour réformer l’Organisation et pour la rendre plus démocratique, plus efficace et plus redevable et ce, afin de lui permettre de faire face aux défis du XXI siècle.  Malheureusement, les progrès ont été lents.


Afin que les Nations Unies prennent des décisions d’une façon plus démocratique, il est essentiel que le rôle de l’Assemblée générale, où tous les États Membres sont représentés, soit accru, a souligné le Premier Ministre du Myanmar.  La réforme du Conseil de sécurité est également importante, a-t-il ajouté.  Depuis de nombreuses années, l’Assemblée générale a débattu de ces sujets, mais elle a peu progressé.  Outre le fait de mettre l’accent sur la question controversée d’un élargissement du Conseil de sécurité, nous aimerions voir des changements constructifs dans les procédures et les méthodes de travail du Conseil, en particulier celles qui le rendraient plus transparent et plus redevable, a ajouté le Premier Ministre.


Il a poursuivi en abordant le thème des armes de destruction massive, particulièrement les armes nucléaires qui posent la plus grande menace à l’humanité.  Le Myanmar croit que l’élimination totale des armes nucléaires est le seul garant absolu contre le recours à ces armes.  Toutefois, « chaque nation doit pouvoir utiliser le nucléaire à des fins pacifiques », a ajouté M. Thein Sein.


Le Premier Ministre a ensuite affirmé que certaines nations avaient recours à des sanctions économiques afin de faire pression sur les pays en développement.  Selon lui, ces sanctions n’ont aucune base morale et ne font qu’entraver le développement économique de ces pays.  Abordant plus précisément celles adoptées contre son pays, il a déclaré qu’elles étaient injustes.  Il a noté que les progrès économiques accomplis par son pays dans le secteur de l’agriculture auraient été encore meilleurs sans ces sanctions économiques.


Il a ensuite abordé le sujet du cyclone Nargis, qui a frappé le Myanmar en 2008.  Le Myanmar, les Nations Unies et l’ANASE ont alors créé une instance tripartite, le TCG, un groupe qui a été reconnu comme un mécanisme exemplaire d’assistance et de soutien, a-t-il estimé.  Le Plan de redressement et de préparation post-Nargis (PONREPP), établi pour une période de 3 ans, aura besoin de 691 millions de dollars.  À cette heure, seulement la moitié de cette somme a été fournie par la communauté internationale, a déploré M. Thein Sein.  « De nombreuses activités de réhabilitation ont été financées avec nos propres fonds », a-t-il noté.  « Si d’autres fonds sont apportés, le processus de réhabilitation sera plus rapide et plus efficace », a-t-il ajouté.  Il a déclaré que le Gouvernement et le peuple du Myanmar seront toujours redevables pour l’aide qui leur a été apportée.


Parlant plus directement de son pays, il a affirmé que la paix, la stabilité et la tenue d’élections démocratiques réussies sont indispensables au processus de démocratisation du Myanmar.  Des élections générales et multipartites se tiendront l’an prochain.  Une nouvelle Constitution a été approuvée par 92,48% des votants en mai 2008, a-t-il indiqué.  Le pays aura un système de gouvernance à caractère présidentialiste.  Le Président sera élu par un collège électoral, et l’État du Myanmar sera composé de sept États, sept régions, cinq zones auto-administrativement autonomes et une préfecture du même genre.  La capitale Nay Pyi Taw, sera déclarée territoire de l’Union. 


M. Thein Sein a ensuite déclaré que le Gouvernement prenait des mesures pour organiser des élections justes et libres.  Le 17 septembre 2009, 7 114 prisonniers ont été libérés pour bonne conduite, et ils pourront participer aux élections parlementaires de l’an prochain.  « La démocratie ne pourrait être imposée de l’extérieur.  Les citoyens du Myanmar sont ceux qui peuvent juger des mérites du modèle de démocratie qui leur convient et faire des ajustements », a-t-il précisé. La communauté internationale peut assister l’émergence d’une nouvelle nation du Myanmar, dont le fonctionnement soit basé sur les principes de justice, de liberté et d’égalité, en faisant preuve de compréhension envers ce que fait le Myanmar lui-même, a conclu le Premier Ministre. 


Mme PATRICIA ESPINOSA CANTELLANO, Ministre des affaires étrangères du Mexique, a estimé qu’en dépit des efforts de la communauté internationale pour faire face à un certain nombre de crises internationales, l’insécurité et l’incertitude prévalaient toujours.  Les avancées obtenues par son pays dans un certain nombre de domaines ont pu l’être grâce à la coopération internationale, comme l’a montré la situation d’urgence que le Mexique a connu il y a quelques mois avec la pandémie de grippe A(H1N1), a-t-elle rappelé, en saluant à cet égard la contribution de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  « Nous devons maintenant mettre en œuvre les politiques qui permettront de garantir des résultats concrets concernant le Consensus de Monterrey sur le financement du développement, la finalisation du Cycle de Doha et l’augmentation des contributions des pays développés et des institutions financières internationales en faveur des pays en développement », a ajouté la Ministre.


Par ailleurs, a-t-elle poursuivi, les défis posés par les changements climatiques ont montré que l’absence de mesures d’incitation économique constitue l’une des principales raisons pour lesquelles les engagements pris en vertu du Protocole de Kyoto et de la Convention-cadre n’ont pas été entièrement tenus.  C’est la raison pour laquelle le Mexique a décidé de promouvoir un système de financement novateur lors de la phase des négociations préliminaires de Doha –le Fonds vert– qui récompense les efforts des États adoptant des politiques orientées vers la réduction des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre, sans remettre en cause leurs objectifs de développement.  La Ministre a expliqué que ce Fonds répondait pleinement aux exigences du principe de responsabilité commune, mais différenciée.


Évoquant ensuite la réforme du Conseil de sécurité, Mme Cantellano a jugé qu’il faudrait poursuivre les négociations en vue de trouver une solution de compromis qui puisse renforcer la représentativité de cet organe, sans remettre en cause son efficacité.  Lorsque le Mexique a présenté sa candidature de membre non permanent au Conseil pour 2009/2010, il avait annoncé qu’il entendait promouvoir une communication plus étroite entre le Conseil et tous les États Membres.  Lors de sa présidence du Conseil au mois d’avril dernier, le Mexique a tenu plusieurs consultations publiques, a rappelé la Ministre, et il a l’intention de continuer à contribuer au renforcement des travaux du Conseil: d’abord, en veillant à ce qu’il accorde une attention soutenue aux violations massives des droits de l’homme et à la protection de milliers de personnes réfugiées et de personnes déplacées; ensuite en s’assurant qu’il mette l’accent sur la prévention des conflits, le développement et l’assistance humanitaire.


M. KHALID BIN AHMED BIN MOHAMED AL-KHALIFA, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, a exprimé son rejet de la violence et de l’extrémisme.  Il faut, a-t-il dit, déployer plus d’efforts pour montrer de la tolérance envers ceux qui ne partagent pas nécessairement nos idées.  Il a regretté qu’en dépit des progrès techniques qui font aujourd’hui du monde un village planétaire, celui-ci demeure dominé par l’antagonisme politique, tandis que les États continuent de défendre leurs intérêts individuels.  Il a ainsi appelé à un changement de mentalité et à la recherche de la défense des intérêts collectifs.  Il faut, a-t-il dit, des mentalités capables d’assimiler de tels changements et de les mettre au service de l’humanité et dans la consolidation de la sécurité et de la stabilité internationales.


Abordant le conflit israélo-palestinien, il a affirmé qu’aucun autre conflit n’avait eu autant de conséquences sur les vies de cette génération que le conflit israélo-arabe depuis les six dernières décennies.  Citant les nombreux efforts accomplis pour résoudre cette question, il a observé qu’aucun d’eux n’avait abouti à une solution.  « Notre erreur a été de croire que l’on pouvait décréter la paix comme on allume la lumière », a-t-il déclaré.  La réalité est que la paix est un processus contenu dans une bonne idée mais qui exige aussi un bon accompagnement, visant patiemment et de manière répétitive toutes les parties, a-t-il ajouté, reprenant une citation du Prince Salman Bin Hamad Al-Khalifa.  Le processus de paix au Moyen-Orient demande, a-t-il poursuivi, de déployer de plus grands efforts politiques et diplomatiques pour aboutir à la solution de deux États.  Le Ministre a exhorté la communauté internationale et, plus particulièrement, les « puissances les plus influentes » à faire pression sur Israël pour le gel, et, éventuellement, le démantèlement de toutes les implantations établies dans les territoires occupés depuis 1967, la délimitation des frontières de l’État palestinien avec Jérusalem comme capitale, la coexistence pacifique avec Israël et le retrait israélien des territoires arabes, incluant le Golan syrien et le territoire libanais, en conformité avec les précédentes résolutions de la communauté internationale et les exigences de la Feuille de route et de l’Initiative de paix arabe.


S’agissant du dossier du nucléaire iranien, il a estimé que la diplomatie était le meilleur moyen pour y trouver une solution.  Il a, s’appuyant sur la résolution 1887 du Conseil de sécurité, invité la communauté internationale à faire en sorte que le Moyen-Orient, y compris la zone du Golfe, soit exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive, afin d’assurer la sécurité et le bien-être des nations de la région et du monde, et qu’Israël adhère au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Au sujet des relations entre l’Iraq et ses voisins, il a estimé qu’il était impératif de trouver un accord sur la question des îles appartenant aux Émirats arabes unis par le biais de négociations entre les deux parties ou en faisant appel à la Cour internationale de Justice (CIJ).  Imputant le phénomène de piraterie dans le golfe d’Aden et dans le détroit d’el Mandeb à la situation en Somalie, il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en Somalie.  Sur les changements climatiques, le Ministre s’est rallié aux positions déjà exprimées par les petits États insulaires en développement.


M. BRUNO RODRĺGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a commenté le changement d’Administration à Washington qui a semblé marquer, a-t-il dit, « la fin d’une période d’extrême agressivité, d’unilatéralisme et d’arrogance dans la politique étrangère de ce pays ».  Il a souligné que le discours conciliant et novateur du Président américain Barack Obama, dans cette même salle, lors de l’ouverture du débat général de l’Assemblée générale, suscitait de « grands espoirs ».  Il s’est ainsi félicité des messages réitérés portant sur le changement, le dialogue et la coopération.  « Hélas, a-t-il ajouté, le temps passe et le discours semble ne pas se fonder sur des faits concrets.  Son discours ne correspond pas à la réalité. »  Le Ministre a ainsi fait état du centre de détention de Guantanamo qui, a-t-il dit, « usurpe une partie du territoire cubain », et n’a pas été fermé.  Les troupes n’ont pas été retirées d’Iraq et la guerre d’Afghanistan continue et menace d’autres États, a-t-il poursuivi.


En ce qui concerne Cuba, les États-Unis ont annoncé un certain nombre de mesures, notamment l’autorisation à des compagnies américaines de mener certaines opérations de télécommunication avec Cuba, mais rien ne semble indiquer, a-t-il dit, qu’ils « sont prêts à mettre un terme à des pratiques immorales, assez répandues ces derniers jours, reposant sur l’appropriation illicite de fonds cubains qui restaient gelés dans des banques américaines, ainsi que d’autres biens, sur des ordres de juges vénaux qui violent leurs propres lois », a-t-il déclaré.  Mais le plus important, selon M. Parrilla, est que le blocus économique et financier contre Cuba demeure intact.  Le Ministre a ensuite énuméré les mesures que les autorités américaines pourraient précisément prendre, notamment l’autorisation de l’exportation de biens et de services cubains, et inversement, l’autorisation de l’achat de produits contenant plus de 10% de composants américains ou de technologie provenant d’ailleurs dans le monde, quelles que soient leur marque ou leur pays d’origine.  « Le fait certain est que le nouveau Gouvernement reste sourd aux appels de la communauté internationale, appels lancés dans cette Assemblée, année après année, afin que soit mis fin au blocus », a-t-il déclaré, qualifiant le blocus américain de Cuba d’« acte d’agression unilatéral auquel il convient de mettre fin unilatéralement ».


M. Parrilla a mis en avant la volonté de Cuba de normaliser ses relations avec les États-Unis, et ce, depuis de nombreuses années.  Le 1er août dernier, le Président cubain Raul Castro a réitéré la disposition de Cuba à un dialogue respectueux avec les États-Unis, sans entamer l’indépendance, la souveraineté et l’autodétermination de son pays, a-t-il souligné.  Il a énuméré les thèmes essentiels, à ses yeux, qu’il convient d’examiner: arrêt du blocus, suppression de Cuba de la liste des pays soupçonnés de terrorisme et fin du financement de la subversion interne.  Un élément prioritaire est également lié à la libération de cinq militants antiterroristes cubains qui sont, a-t-il dit, injustement détenus dans les prisons américaines depuis 11 ans.


Par ailleurs, M. Parrilla a estimé que l’Amérique latine et les Caraïbes traversaient une phase difficile entre des gouvernements progressistes et des oligarchies qui s’attachent à maintenir leurs privilèges, comme c’est le cas au Honduras.  À cet égard, il a appelé à ce que le Président de ce pays retrouve ses fonctions institutionnelles.  Ces faits coïncident, a-t-il ajouté, avec l’intérêt renouvelé des États-Unis de voir établies des bases militaires en Amérique latine, sans doute pour menacer le processus démocratique dans ces pays, notamment au Venezuela, et contrôler le pétrole et autres ressources naturelles, a-t-il poursuivi.  Enfin, il a observé que les prévisions optimistes qui promettent une reprise économique au début de l’an prochain ne se fondent pas sur des données solides.  Nul ne doit oublier qu’il s’agit d’une crise du système capitaliste, a-t-il noté.  Il a insisté sur la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international et « à ce titre, un rôle de premier plan revient aux Nations Unies » a-t-il affirmé.


M. ADBELWAHEB ABDALLAH, Ministre des affaires étrangères de Tunisie, a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts et à concentrer son attention sur la réalisation du développement durable et la consécration de nobles valeurs universelles telles que la coopération, la tolérance, la solidarité et l’entraide.  La recrudescence des conflits, les souffrances de nombreux peuples en proie à la précarité, à la faim, à la pauvreté, à l’endettement sont autant de sujets d’inquiétude, a souligné le Ministre.  Il a indiqué que la structure actuelle de l’Organisation des Nations Unies, qui fut dictée par la situation prévalant lors de sa création il y a plus d’un demi-siècle, ne reflétait plus la réalité du nouveau paysage international.  Il a espéré que la communauté internationale parviendra à introduire les réformes indispensables au niveau des instances de l’Organisation, notamment pour ce qui est d’élargir le Conseil de sécurité, de conférer à son fonctionnement plus de transparence et d’efficacité et de dynamiser davantage le rôle de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC).  La consolidation du rapprochement et de la solidarité entre les peuples est pour la Tunisie l’un des objectifs les plus nobles de l’ONU, a-t-il également dit.  Il a rappelé que son pays avait proclamé la Charte de Carthage sur la tolérance, en 1995; lancé un appel sur la pédagogie de la tolérance, ainsi qu’un appel en faveur du dialogue entre les civilisations, en 2001.  En outre, a-t-il ajouté, la Tunisie poursuit sa participation dynamique aux activités de l’Initiative de l’Alliance des civilisations lancée conjointement par la Turquie et l’Espagne et destinée à approfondir la compréhension et le respect mutuel entre les peuples.


Par ailleurs, M. Abdallah a indiqué que son pays œuvrait en faveur des jeunes et que le Président tunisien Zine El Abidine Ben Ali avait appelé à la proclamation de 2010 « année internationale de la jeunesse ».  Face aux phénomènes du terrorisme et de l’extrémisme, le Ministre a souhaité qu’une approche globale, qui traiterait à la fois des causes de ces fléaux et du règlement juste et durable des problèmes internationaux, soit trouvée.  La Tunisie réitère, a-t-il dit, son appel en faveur de la tenue d’une conférence internationale destinée à mettre en place un code de conduite international afin de lutter contre le terrorisme, que toutes les parties s’engagent à respecter.  M. Abdallah a exprimé ses inquiétudes concernant la situation au Moyen-Orient et ses conséquences sur la stabilité et la sécurité dans la région.  Il a souhaité qu’une solution soit trouvée et que les parties qui parrainent le processus de paix intensifient leurs efforts afin d’amener Israël à mettre fin, sans condition préalable, à sa politique de colonisation.  Le Ministre des affaires étrangères a également salué les efforts déployés par le Président de la Jamahiriya arabe libyenne, Mouammar Kadhafi, qui préside également l’Union africaine, en vue de consolider la paix et la sécurité et de promouvoir le processus de développement sur le continent africain.  Le Ministre a attiré l’attention des États Membres sur les changements climatiques et a souhaité que la communauté internationale s’engage à intensifier ses efforts et à prendre des engagements, notamment à l’occasion de la Conférence sur les changements climatiques de Copenhague, en décembre prochain. 


M. OSMAN SALEH, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a déclaré que les Nations Unies auraient dû s’embarquer dans un processus de transformation il y a 20 ans afin de répondre aux exigences du monde de l’après-guerre froide.  Il a dénoncé l’existence d’un « ordre mondial vieillissant », « pris en otage » par une poignée de pays pour servir leurs intérêts particuliers.  Dans ce maëlstrom mondial, où même les populations des pays développés sont aujourd’hui affectées par des crises de toutes sortes, aucun pays n’aura été plus touché que ceux d’Afrique, dont les populations subissent la faim, la pauvreté et les pandémies, a affirmé M. Saleh.  Le continent africain est devenu le terrain de crises et de conflits multiples, a-t-il estimé.  Les appels à la réforme de l’ONU sont nombreux, car depuis 20 ans, cette Organisation est restée enfermée dans les schémas du passé.  La crise économique et financière mondiale est une des conséquences les plus visibles de l’immobilisme et de l’inaction qui ont, hélas, prévalu, a regretté M. Saleh.


À cet égard, la principale source de préoccupation demeure le fait que « des groupes d’intérêts spéciaux » sont en très grande partie responsables de la paralysie de l’Afrique, a assuré le Ministre érythréen.  Au lieu de résoudre nos problèmes par nous-mêmes, nous tournons en rond et nous retrouvons au milieu de la pauvreté, de la faim et de la maladie, a-t-il déploré, alors que nous devrions œuvrer activement à la réalisation de notre développement et de notre croissance.  De même, a poursuivi M. Saleh, s’agissant de la résolution des crises et des conflits, « les Africains se montrent dépendants de la bonne volonté des autres ».  « Le rôle de l’Afrique au sein de cette auguste Assemblée, ainsi que dans d’autres organisations internationales, pourrait être décrit au mieux comme inconséquent », a-t-il lancé, avant de dire que « les preuves de cette regrettable situation étaient bien connues ».


La réforme fondamentale que nous appelons de nos vœux, a-t-il encore dit, exige un engagement collectif de notre part.  À cette occasion, il ne serait pas judicieux de s’étendre sur des situations provoquées par les failles et les insuffisances fondamentales de l’ordre mondial actuel.  C’est la raison pour laquelle notre délégation a choisi de ne pas aborder certaines questions importantes relatives à la corne de l’Afrique, en particulier celle de l’occupation illégale de l’État érythréen souverain qui figure parmi les dossiers sur lesquels une action responsable et urgente des Nations Unies est nécessaire, a conclu le Ministre.


M. WALID AL-MOUALEM, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, a déclaré, citant le PrésidentBachar El-Assad; que « la paix et l’occupation ne peuvent coexister ».  Il a réaffirmé que son pays cherche la paix stratégique, en application des résolutions 242 et 383, du principe de la terre pour la paix et de l’Initiative de paix arabe « Nous sommes entrés en pourparlers indirects avec Israël sous l’égide de la médiation turque.  Mais l’absence d’une véritable volonté politique et la guerre d’agression que le Gouvernement israélien a mené contre Gaza a conduit à un arrêt de ce processus ».


L’occupation continue, la judaïsation de Jérusalem, l’intensification des implantations et les slogans racistes présagent de sérieuses conséquences pour le monde », a-t-il prévenu, avant d’appeler à une réaction.  Il a appelé le monde à empêcher Israël de persister dans ses violations du droit international et dans la défiance des décisions et de la volonté internationales.  Abordant la question iraquienne, le Ministre a rappelé que les pays arabes ont « constamment souligné l’urgence de préserver l’unité du territoire et du peuple d’Iraq, afin de garantir sa souveraineté, son indépendance et son identité arabe ».


Il a également rappelé que son pays a toujours condamné le terrorisme et prôné le retrait des forces étrangères d’Iraq, avant de se dire prêt à « faciliter ce retrait en élargissant la coopération pour maintenir la sécurité en Iraq.  Condamnant la récente attaque terroriste du « mercredi sanglant », le Ministre a rejeté toute implication de son Gouvernement, s’étonnant que des accusations « dénuées de tout fondement » soient formulées contre son pays.


S’exprimant sur les questions nucléaires, il  a réitéré l’appel de la Syrie pour que le Moyen-Orient devienne une zone exempte d’armes nucléaires.  Il a souligné la nécessité d’obliger Israël à se conformer à la résolution de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) du 19 septembre 2009 qui appelle Israël à placer ses installations nucléaires sous contrôle et à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).


Mme AÏCHATOU MINDAOUDOU, Ministre des affaires étrangères du Niger, a salué la décision prise de placer la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale sous le thème de la revitalisation du multilatéralisme et du dialogue des cultures pour la paix et le développement.  Nous nous réjouissons à cet égard du regain de dynamisme que connait la coopération entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales, en particulier avec l’Union africaine, a-t-elle dit.  Elle a estimé que cette démarche était à même d’engendrer des solutions durables au problème de paix et de sécurité en Afrique.  Mme Mindaoudou a noté les progrès réalisés dans la prévention et la gestion des conflits en Afrique et a mis en avant l’engagement des uns et des autres dans la poursuite d’actions afin de favoriser la paix et la sécurité internationales.  Le Niger est convaincu que la coopération entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales, dont notamment l’Union africaine, se montrera productive dans le traitement des questions les plus délicates, comme celle de la mise en œuvre du concept politico-juridique que constitue le principe de compétence universelle.  Tout en se félicitant de l’inscription de ce thème sur l’agenda de l’Assemblée, le Niger voudrait à nouveau faire siennes les préoccupations exprimées par l’Union africaine pour inviter les États Membres à éviter un usage inapproprié de ce principe dont les contours d’application devraient être mieux définis, a souligné la Ministre.


Mme Mindaoudou a indiqué que son pays avait enregistré des avancées dans sa lutte contre la pauvreté et le développement à la base, notamment grâce aux décisions prises par le Président de la République du Niger qui a mis en place des actions en faveur de la population nigérienne.  Elle a rappelé les difficultés et l’instabilité de son pays dans le passé et la volonté du Président de combattre les fléaux.  Elle a mis en avant le référendum d’août 2009, organisé dans le calme et la transparence, et qui a permis l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’instauration d’une sixième République.  Le Président de la République a, à cette occasion, rappelé sa disponibilité à travailler avec tous les Nigériens, a-t-elle ajouté.


Elle a mis en avant la démarche de son pays à ratifier la Convention sur les armes à sous-munitions de Dublin, faisant du Niger l’un des tout premiers pays à s’engager dans la voie du désarmement complet.  La crise économique et financière mondiale a rendu le monde vulnérable, a ensuite noté la Ministre.  À cet égard, Mme Mindaoudou a souhaité que la communauté internationale redouble d’efforts.  Le Niger qui suit avec un grand intérêt la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement a constaté que les avancées restaient mitigées.  Elle a, en revanche, salué la tenue de la quatrième Conférence des Nations Unies pour les pays les moins avancées (PMA IV).  Des avancées ont été enregistrées depuis 10 ans pour la reconnaissance de notre condition difficile et le déclenchement des partenariats utiles, et cela grâce à la coordination assurée par le Bureau du Haut Représentant du Secrétaire général pour les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et les pays sans littoral, a-t-elle dit.  Enfin, elle s’est félicitée de la tenue en décembre prochain, à l’initiative des Philippines, d’une conférence spéciale au niveau ministériel pour les pays membres du Mouvement des non-alignés sur le thème du dialogue interreligieux et de la coopération pour la paix et le développement. 


M. GHAZI SALAHUDDIN ATABANI, Conseiller du Président du Soudan, a affirmé que la crise économique avait exacerbé les défis, surtout dans les pays en développement.  La crise a freiné la croissance et a favorisé la famine, la fluctuation des taux de change, la réduction des investissements étrangers, a-t-il affirmé.  À cela, a-t-il dit, s’ajoutent un certain nombre de problèmes tels que la crise alimentaire et les changements climatiques.  Le Conseiller du Président a souligné que le Soudan, qui préside le Groupe des 77 et de la Chine, était profondément concerné par la crise et son impact sur les pays, parmi lesquels les États africains, les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et les pays sortants de conflits.  Il a également prôné une réforme globale du système financier et économique mondial, lequel, a-t-il dit, doit attribuer un rôle élargi aux pays en développement et leur participation aux processus de prise de décisions dans les institutions financières internationales.  Le Conseiller a en outre souhaité que la Conférence sur le climat de Copenhague soit couronnée de succès.  Les pays en développement, qui ne sont pas responsables de cette situation de changement et de réchauffement climatiques, demandent aux pays développés, sur la base de leurs responsabilités historiques, de régler les causes profondes de ces changements et d’apporter des ressources financières et technologies, a-t-il déclaré. 


Le Conseiller du Président soudanais a par ailleurs fait état de l’absence, selon lui, de démocratie dans les relations internationales, notamment par la forme présente du Conseil de Sécurité, ce qui a diminué les capacités des Nations Unies à répondre aux défis du système international.  Cela, a-t-il ajouté, a aussi abouti à la prolifération de mesures de sélectivité et de deux poids deux mesures, ainsi qu’à des sanctions hostiles à la liberté du commerce et violant la Charte des Nations Unies et les règles du droit international.  Il a estimé que les Nations Unies étaient utilisées par certains pour servir des intérêts proches, et que le concept de droits de l’homme était devenu un outil politique.  Citant l’exemple du conflit israélo-palestinien, il a précisé que le concept de terrorisme avait été mal utilisé, en mettant sur le même plan l’agresseur et la victime.  Il a appelé à une réforme du Conseil de sécurité fondée sur la position bien connue de l’Union africaine.


M. Atabani a en outre dit la situation dans son pays, soulignant que l’Accord de paix global avait mis fin à la plus longue guerre du continent africain.  La mise en œuvre de cet Accord a abouti à des améliorations, mais les bailleurs de fonds n’ont pas honoré leur engagement et cela pose un problème pour l’intégration des anciens combattants dans la société, a-t-il dit.  Conformément à l’Accord de paix global, des élections auront lieu en avril 2010, puis sera conduite une réforme politique indispensable.  Il a invité la communauté internationale à soutenir financièrement et matériellement la tenue de ces élections.


Le Conseiller du Président du Soudan a indiqué que son pays prenait au sérieux les conflits tribaux au Sud-Soudan qui menacent la stabilité de toute la région, mais, a-t-il précisé, conformément à l’Accord de paix global, il revient au Gouvernement du Sud-Soudan de s’acquitter de sa responsabilité.  Il a reconnu que la paix ne serait pas complète tant qu’elle ne serait pas étendue à ses compatriotes du Darfour.  La signature par son pays, sous l’égide de l’Union africaine, du traité de paix, est un engagement sérieux en vue de résoudre le problème du Darfour de manière pacifique, a-t-il dit.  Alors que cet Accord est en train d’être mis en place, il a fait état de pressions exercées sur les signataires de l’Accord d’Abuja eux-mêmes.  Il a souligné que le Darfour connaissait actuellement une évolution positive grâce à l’Opération hybride Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD).  Il a dit observer un retour des personnes déplacées dans leurs villages des États du Darfour.  Il a réitéré la volonté de son pays de coopérer avec les Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG).  Il a salué la déclaration du Président américain Barack Obama devant l’Assemblée générale quant à sa volonté de trouver une solution au Darfour ainsi que son attention portée aux pays en développement.  Il a dit espérer la mise en place de ces principes.  Pour lui, cela implique d’enlever le nom du Soudan de la liste des pays terroristes et la levée des sanctions, a-t-il affirmé.  Il a exprimé la volonté de son pays d’avoir des relations constructives avec ses voisins, notamment avec le Tchad.  Enfin, le Conseiller du Président du Soudan a dénoncé l’utilisation de la Cour pénale internationale (CPI) de façon hasardeuse et ouvertement sélective pour s’en prendre au leadership du pays et au symbole de sa souveraineté, dans une tentative d’entraver le processus de paix et de stabilité au Soudan.


M. ALEXIS THAMBWE MWAMBA, Ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), s’est penché sur la situation dans le centre et le sud de l’Afrique, rappelant les progrès réalisés au Burundi, le bon déroulement du dialogue en République centrafricaine, la nécessaire promotion des relations entre le Tchad et le Soudan, ainsi que la consolidation de la paix et de la stabilité en Afrique australe.  Il a cependant exprimé ses inquiétudes après la crise économique et financière qui a touché le monde et qui a particulièrement fragilisé les économies du monde entier, notamment des pays en développement.  En RDC, a-t-il souligné, cette crise a entraîné la chute des cours des produits exportés, des réserves de change, l’affaiblissement du taux de croissance et la baisse des recettes budgétaires et fiscales.  Il a précisé que cette crise avait surtout eu pour conséquence un manque de ressources pour financer les infrastructures et compenser les pertes d’emplois.  M. Mwamba a rappelé que les changements climatiques restaient un sujet de préoccupation pour les générations présentes et futures.  Si l’on ne peut prévenir la montée du niveau de la mer, l’avancement du désert, l’extinction des espèces de la biodiversité, le monde court vers une catastrophe dont le continent africain subira les conséquences en premier lieu, a-t-il dit.  Il a, par ailleurs, souligné la nécessité d’une réforme du système des Nations Unies.


Mettant en avant le succès des élections qui se sont tenues en 2006, le Ministre a précisé que son pays traversait aujourd’hui l’épreuve de la normalisation de la vie démocratique.  Il a cependant rappelé que le viol comme arme de guerre se poursuivait.  Les violences sexuelles faites aux femmes et aux filles dans l’est de la RDC constituent l’un des crimes les plus honteux et les plus graves, a-t-il dit.  « Justice doit être rendue aux femmes et aux filles violées », a-t-il assuré, indiquant la volonté et la détermination du Président Joseph Kabila de mettre un terme à l’impunité des auteurs de ces crimes odieux.  Concernant la situation au Nord et au Sud-Kivus, M. Mwamba a précisé que des postes de commandement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) avaient été détruits dans le Nord et le Sud-Kivus, et qu’aujourd’hui des éléments des FDLR se rendaient ou regagnaient leur pays.  La paix s’installe progressivement, a-t-il dit.  Des discussions en vue d’améliorer les relations bilatérales et multilatérales ont été entreprises avec le Burundi, l’Ouganda et le Rwanda.  La RDC a pris le pari de consolider et de cultiver les idéaux de réconciliation nationale, de paix, de démocratie et de bonne gouvernance à l’intérieur de ses frontières, a-t-il ajouté.  À l’instar des autres pays en situation postconflit, la RDC souligne l’impérieuse nécessité d’organiser une conférence internationale sur le financement de sa reconstruction, et ce, dans les meilleurs délais, a déclaré M. Mwamba.  Il s’agit, a-t-il conclu, de « bâtir un Congo nouveau, une nation en marche ouverte sur le monde, au centre d’un continent en pleine mutation, a-t-il conclu ».


M. YOUSEF BIN AL-ALAWI BIN ABDULLA, Ministre des affaires étrangères d’Oman, a regretté qu’en dépit des réussites des Nations Unies au cours des 60 dernières années, il n’ait pas été possible de régler la question palestinienne.  « Nous sommes pourtant convaincus que l’Initiative de paix arabe et les efforts internationaux constituent les moyens les plus appropriés pour y parvenir », a affirmé le Ministre, qui estime que l’occupation doit prendre fin.  Les Arabes doivent retourner sur les terres occupées depuis 1967, un État palestinien indépendant doit être établi en Cisjordanie et à Gaza avec Jérusalem-Est pour capitale et toutes les colonies illégales de peuplement doivent être démantelées, a-t-il insisté.


Saluant ensuite les récents développements survenus en Iraq, M. Abdulla a émis l’espoir que ces avancées se poursuivront et contribueront au succès des efforts de réconciliation entrepris dans le pays.  Il a également espéré que les pourparlers de paix au Darfour, qui auront lieu à Doha entre le Gouvernement soudanais et l’opposition, aboutiraient à des résultats positifs.  Le Ministre a également salué les efforts internationaux déployés pour lutter contre la piraterie et les agressions armées au large des côtes somaliennes, ainsi que la coopération en cours entre l’Iran, la communauté internationale et l’AIEA.  Sur ce dernier point, il a estimé que des signes positifs laissaient entrevoir une solution diplomatique.


Le Ministre a aussi réitéré le soutien de son gouvernement en faveur de la lutte contre le terrorisme, comme le montre l’adhésion d’Oman à 10 des 13 Conventions des Nations Unies contre le terrorisme.  Il a ensuite souhaité que l’OMS alloue davantage de ressources à la lutte contre la pandémie de grippe A(H1N1), en particulier en investissant dans les laboratoires de recherche et les industries pharmaceutiques.  Par ailleurs, M. Abdulla a regretté que les médias occidentaux traitent parfois de questions qui s’avèrent préjudiciables pour les religions, notamment pour l’islam et l’ensemble des musulmans dans le monde.  Il en a profité pour réaffirmer l’engagement d’Oman à promouvoir le dialogue interculturel et religieux, comme en témoigne sa participation à deux conférences récentes de l’Alliance des civilisations.  Avant de conclure, le Ministre a assuré que son gouvernement déployait aussi des efforts vigoureux pour protéger l’environnement, notamment ses eaux territoriales et ses ressources naturelles.


M. WILFRED P. ERLINGTON, Ministre des affaires étrangères et du commerce international de Belize, a déclaré que de nombreux indicateurs semblaient attester que son pays subissait désormais les conséquences de la crise économique et financière, alors qu’il endure déjà celles des changements climatiques.  Des ouragans et des inondations gâtent chaque année nos terres arables, provoquent l’érosion de nos côtes et endommagent des infrastructures vitales, tandis que la hausse des températures maritimes a des effets néfastes sur les barrières coralliennes et les écosystèmes qui en dépendent, a-t-il poursuivi.  Pour répondre à tous ces problèmes, des pays comme Belize doivent être mieux représentés au sein des organisations et des institutions financières internationales, a estimé le Ministre, qui a appelé de ses vœux un nouveau modèle de coopération multilatérale au sein duquel toutes les nations pourraient prendre part aux processus de prise de décisions.  Rappelant que Belize appartenait à la catégorie des pays à revenu moyen, il a jugé nécessaire de redéfinir les termes d’engagement de ces pays avec les institutions bilatérales et multilatérales pour qu’ils puissent avoir pleinement accès au financement et aux mesures prévues pour alléger la dette.  Cela est d’autant plus nécessaire pour Belize que le pays a, depuis le début des années 90, axé son développement sur une industrie des services financiers, a précisé M. Erlington.


Revenant sur les changements climatiques, il a expliqué qu’il s’agissait de la plus grave menace qui se pose au développement durable.  Rappelant l’urgence d’une réponse à ce phénomène qui doit se faire à l’échelle mondiale, M. Erlington s’est félicité de la tenue d’un Sommet à l’initiative du Secrétaire général, ainsi que des efforts déployés aux niveaux national et régional à cette fin.  Pour sa part, Belize accueille le Centre pour les changements climatiques de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), qui est reconnu comme un centre d’excellence par la communauté internationale et qui a bénéficié de son soutien, a fait valoir le Ministre.  Mais nous ne pourrons véritablement relever ce défi qu’en nous fixant des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et en soutenant davantage les efforts d’adaptation, a-t-il prévenu.  Dans la mesure où les petits États insulaires en développement et autres pays vulnérables sont les premiers à subir les effets des changements climatiques, il serait important que la priorité des actions à mener leur soit accordée, a estimé M. Erlington.


M. GEORGE YEO, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a rappelé que l’année dernière, à la même période, des institutions financières telles que Lehman Brothers et AIG « tombaient comme des mouches ».  Le crédit a été paralysé, et le système financier mondial est entré en état de choc, a rappelé M. Yeo, en ajoutant que les gouvernements nationaux ont alors pris des mesures d’urgence.  La Réserve fédérale américaine et le Département du trésor ont réagi de manière audacieuse, a dit George Yeo, en faisant remarquer que le monde ne semblait pas alors se rendre compte de l’ampleur de la crise.  À l’heure actuelle, un an après, il y a des signes d’amélioration, a-t-il noté.  Certains indicateurs sont à nouveau positifs.  Cependant, ce serait une erreur de croire que la crise mondiale se terminera rapidement.  La crise a vu le jour en raison d’excès et de déséquilibres qu’il aurait fallu corriger.  Nous savons que les excès étaient le résultat de régulations inadéquates des banques et des institutions financières.  Le secteur financier non réglementé a relégué au second plan la partie du système qui était réglementée.  Les mesures d’urgence prises par les gouvernements ont stabilisé le système financier, ce qui a évité à l’économie réelle de s’effondrer.


Le fonctionnement de l’économie mondiale n’est cependant pas si simple et ne concerne pas seulement l’économie.  Beaucoup de mesures qui s’y appliquent relèvent du politique.  Le fait que les gouvernements s’impliquent comme cela a été le cas crée lui-même un risque moral, car les acteurs du marché penseront alors que leurs erreurs peuvent être rattrapées par le secteur public.  Le problème, c’est que les marchés mondiaux ont eu un accès trop aisé à de l’argent facile, a relevé George Yeo.  La pression de l’Asie sur les marchés modifie la structure mondiale.  Et en Asie toujours, alors que l’économie réelle est encore dans les limbes, les marchés immobiliers connaissent déjà un boom.  Il sera difficile de procéder à des retraits de liquidités sans déstabiliser les économies et les marchés d’obligations, a prévenu M. Yeo.


Identifiant les causes de la crise, le Ministre des affaires étrangères de Singapour a déclaré que ce sont les excès dans le secteur financier qui l’ont déclenchée.  À cela il faut ajouter les grands déséquilibres existant alors entre producteurs et consommateurs, et entre les pays qui épargnent et ceux qui dépensent.  Trop longtemps, la croissance a reposé sur les consommateurs américains, qui maintenaient la demande en produits à la hausse, et à qui on prêtait de l’argent pour que la machine tourne.  Aujourd’hui, pour corriger ce déséquilibre, ce sont les Asiatiques qui doivent consommer plus et épargner moins; car aux États-Unis les gens vont moins acheter et devront faire plus d’économies, tout en remboursant leurs dettes.  


Le monde est en train de devenir multipolaire.  L’Europe et le Japon resteront des poids lourds.  L’Inde, la Russie, le Brésil et d’autres deviendront des acteurs plus importants.  Un monde multipolaire signifie un monde fonctionnant avec une diversité de systèmes.  Nous aurons donc besoin d’une meilleure gouvernance, a prévenu George Yeo.  Le plus grand défi à relever est celui posé par l’établissement d’une bonne gouvernance mondiale: la réforme des Nations Unies y compris celle du Conseil de sécurité va prendre du temps et se fera de manière progressive.  Concernant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle peut bien fonctionner.  Avec un bon leadership politique, le Cycle de négociations commerciales de Doha pourrait se terminer d’ici quelques années, mais nous devrons nous opposer aux pays faisant preuve de protectionnisme, a dit le Ministre.


M. Yeo a ensuite affirmé que les changements climatiques revêtaient un caractère de grande urgence.  Un accord international sur les changements climatiques est indispensable, a-t-il souligné.  À cet effet, « nous devons redoubler d’efforts pour parvenir à un accord international à Copenhague », a-t-il précisé.


Abordant la question de la création du G-20, il a précisé que l’ancien Président américain George Bush avait convoqué le premier Sommet du genre.  Celui-ci a été suivi des Sommets de Londres, puis de Pittsburgh, et les actions déterminées qui en sont sorties ont permis d’éviter une dépression financière globale.  Mais, a-t-il précisé, « si les économies les plus grandes ne persistent pas dans leurs efforts, et si des mesures énergiques ne sont pas prises, le répit actuel risque de déboucher sur des crises encore plus sévères ».  Selon M. Yeo, le processus du G-20 doit créer une plus grande légitimité que celle que pouvait avoir le G-8.  À cet effet, nous devons donc appuyer ce nouveau forum.  Singapour estime que les Nations Unies ne sont pas assez structurées pour traiter des crises financières, et si le G-8 manquait de légitimité, le FMI quant à lui n’a pas été créé pour traiter de crises à l’échelle de celle que le monde vient de vivre.  « Nous devons appuyer le processus du G-20, mais en s’assurant qu’il tient compte des intérêts de tous les États, dont les plus petits », a-t-il conclu. 


M. PETER BALÁZS, Ministre des affaires étrangères de la Hongrie, a rappelé que son pays avait été particulièrement touché par la crise économique mondiale, et que son gouvernement avait adopté une série de mesures de stabilisation pour y faire face.  Aujourd’hui, grâce à cette politique, les premiers signes de reprise apparaissent, et la politique fiscale stricte que le Gouvernement a adoptée devrait permettre à la Hongrie de réintégrer les rangs des économies financièrement stables.  « Une crise mondiale exige que nous agissions et réfléchissions ensemble dans un esprit de responsabilités partagées », a poursuivi M. Balázs.  Fort de ce constat, il a demandé à ce que des mesures importantes soient prises, outre les mesures de relance qui sont nécessaires pour les économies des pays développés et en développement, notamment des mesures visant à répondre aux besoins alimentaire et la énergétique dans le monde.  Abordant ensuite la question des changements climatiques, M. Balázs a plaidé en faveur d’une stratégie complète qui tienne compte de tous les aspects du problème.  Pour sa part, la Hongrie est disposée à assumer sa responsabilité et fera son possible pour que la Conférence de Copenhague de décembre prochain soit couronnée de succès.  La prévention et la gestion des conflits représentent une priorité pour la Hongrie qui, à cet égard, se félicite du rôle de la coopération internationale au Kosovo.  Le Ministre a estimé que la pleine intégration de la partie ouest des Balkans dans l’Europe et les structures euro-atlantiques constituent un moyen de promouvoir la stabilité et la prospérité de la région, un objectif que la Hongrie soutient activement. 


Pour ce qui est de l’Afghanistan, M. Balázs a affirmé que « l’échec n’est pas une option ».  Son pays continuera à apporter son soutien politique et à fournir des troupes, des civils et une aide au développement pour faciliter l’émergence d’un Afghanistan stable et respectueux de l’état de droit.  Pour ce qui est du programme nucléaire iranien, il a regretté que les dirigeants iraniens refusent de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et continuent d’agir en violation flagrante du droit international.  La Hongrie demande instamment à l’Iran de s’engager, sans délai, dans des négociations substantielles sur son programme nucléaire.  Toujours en matière de désarmement, la Hongrie salue l’initiative récente de la réunion au sommet du Conseil de sécurité sur cette question et espère qu’elle aura un impact positif sur la Conférence d’examen du TNP qui se tiendra en 2010.  En tant que membre récent du Conseil des droits de l’homme, la Hongrie souhaite activement contribuer à faire de ce Conseil un défenseur effectif de la cause des droits de l’homme dans le monde, indépendamment de toutes considérations politiques ou économiques, a assuré son le Ministre des affaires étrangères.  Elle jouera son rôle dans les actions multilatérales, notamment pour prévenir les crimes de génocide et autres crimes de masse, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi, a indiqué M. Balázs, la Hongrie a fait une étude de faisabilité pour la création du centre international de Budapest pour la prévention des génocides et autres crimes de masse.  Un tel centre pourrait stimuler les efforts internationaux pour mettre en place, au cours des prochaines années, un système opérationnel de prévention des crimes de génocide à travers une approche systématique et des mécanismes d’alerte rapide.  Ce centre devrait travailler en étroite collaboration avec les Nations Unies, le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide et le Haut Commissariat aux droits de l’homme, a-t-il précisé avant de conclure.


M. DAW PENJO, Ministre des affaires étrangères du Bhoutan, a rappelé qu’il y a 18 mois, son pays était parvenu à devenir une monarchie constitutionnelle démocratique.  Au cours de cette période, le Gouvernement élu a mobilisé tous ses efforts pour bâtir les fondements d’une démocratie durable permettant à tous les citoyens de jouir des mêmes droits, a-t-il ajouté.  Le Ministre a précisé que la population du Bhoutan, qui était au départ hésitante, a finalement salué ce processus démocratique.  Abordant la question de la crise économique et financière, il a exprimé son inquiétude concernant les conséquences graves de cette crise sur les pays les moins avancés où les niveaux de pauvreté et d’insécurité étaient déjà élevés.  Les crises alimentaire et de l’énergie ont conduit des millions de personnes déjà vulnérables à une plus grande pauvreté.  Le Ministre a cependant rappelé que depuis l’adoption du Consensus de Monterrey en 2002, les pays en développement ont fait des progrès significatifs pour mobiliser les ressources nationales en vue de répondre aux priorités nationales.  De nombreux défis restent cependant à relever, a fait remarquer M. Penjo.  Il a indiqué que son pays avait réalisé de nombreux progrès dans les domaines économique et social, au cours des cinq dernières années, et qu’il était sur la bonne voie pour atteindre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Mais, il reste encore beaucoup à faire au Bhoutan, notamment pour assurer l’égalité des sexes dans l’enseignement supérieur ou la santé maternelle.  Les progrès enregistrés dans les domaines politique, social et économique n’auraient pas été possibles sans l’appui de partenaires de développement, a tenu à préciser le Ministre. 


M. Penjo a, par ailleurs, exprimé ses inquiétudes concernant le terrorisme.  Le terrorisme sape les valeurs communes en matière de respect des droits de l’homme et d’état de droit, a-t-il dit, soulignant que son pays, qui avait toujours connu la paix et la stabilité, n’était pas à l’abri de cette menace.  Il a également attiré l’attention de la communauté internationale sur la question des changements climatiques.  Des catastrophes naturelles se produisent chaque année et frappent particulièrement les pays les moins avancés, a rappelé M. Penjo.  Il a précisé que son pays avait été sévèrement touché par un tremblement de terre d’une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter, qui avait provoqué d’importants dégâts.  À cet égard, il a remercié les pays amis, notamment l’Inde, pour l’assistance apportée au Bhoutan.  Avant de conclure, le Ministre a indiqué que pour faire face aux changements climatiques et aux autres crises mondiales, les réponses à apporter doivent être mondiales.  Le Bhoutan s’engage à contribuer à cet effort commun, a-t-il assuré.


Mme NAHA MINT MOUKNASS, Ministre des affaires étrangères de Mauritanie, a mis en avant les élections démocratiques qui se sont tenues dans son pays et a remercié, à cet égard, le Président de l’Union africaine et les observateurs internationaux.  Le Président élu souhaite préserver la démocratie et l’état de droit, a-t-elle affirmé.  Elle a mis en avant la nécessaire réorganisation de l’ONU, et notamment du Conseil de sécurité où un siège permanent devrait être attribué au continent africain et un autre au Groupe des États arabes.  Après avoir mis l’accent sur la Conférence de Doha et ses engagements en faveur du développement, Mme Mouknass a jugé que malgré ces efforts, le monde a traversé une crise financière aigüe qui a handicapé le processus de développement. 


Les effets de la crise sur les pays les moins avancés sont catastrophiques, et l’impact sera important sur la réalisation des OMD, selon la Ministre.  Elle a appelé les pays riches à tenir leurs engagements dans le cadre de G-20 en avril dernier, et notamment à tenir leurs engagements au sujet des promesses de dons.


Mme Mouknass a fait part de ses préoccupations concernant les changements climatiques et dit attendre les résultats de la Conférence internationale qui se tiendra en décembre, à Copenhague.  Concernant les questions internationales, la Ministre a souhaité, s’agissant du Sahara occidental, une solution finale propre à renforcer la paix et la stabilité dans la région.  Par ailleurs, la Ministre a fait savoir que son pays n’accepte pas le mandat d’arrêt de la CPI contre le Président soudanais car il porte atteinte aux efforts de paix dans le pays et est contraire au droit international, a-t-elle précisé. 


La Ministre a prôné la promotion d’une culture de la paix, de la tolérance et du respect des peuples et des situations.  Le gouffre entre riches et pauvres, a-t-elle averti, a conduit à l’extrémisme et au terrorisme.  La Mauritanie, a-t-elle conclu, rappelle son attachement aux valeurs islamiques, qui condamnent la violence et le terrorisme. 


M. PETER POWER, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a affirmé que les défis que la communauté internationale avait à relever n’avaient jamais été aussi pressants que ceux d’aujourd’hui.  Jamais, a-t-il dit, une action collective dont l’ONU constitue la structure idéale n’a été autant nécessaire.  Selon lui, les discussions de la semaine passée ont montré que les sujets les plus urgents étaient les changements climatiques, la faim et la pauvreté, le désarmement et la non-prolifération nucléaires ainsi que la crise économique et financière mondiale, la plus grave d’une génération.  Face à cette dernière, la plus sévère, les gouvernements font face à une tâche colossale.  Là encore, a-t-il dit, les Nations Unies offrent un cadre pour l’élaboration d’une action collective.  Pour le Ministre, le Sommet sur les changements climatiques de la semaine dernière a démontré l’engagement international sur ce sujet.  Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a été un partisan puissant de l’action collective.  Il appartient désormais aux États Membres de redoubler d’efforts pour que le résultat de la Conférence de Copenhague soit positif.


M. Power a par ailleurs estimé que le programme de réformes de l’ONU avait déjà amené de bons résultats.  L’Irlande, a-t-il dit, salue les progrès faits par l’Assemblée générale, en particulier la décision récente d’établir une nouvelle unité pour l’égalité des sexes.  Il a jugé important de rendre le Conseil plus représentatif, davantage conforme aux réalités du XXIe siècle; d’améliorer son fonctionnement et d’accroître sa transparence.  Sur le chapitre du développement, le Ministre irlandais a indiqué qu’il était le représentant d’un pays dont la population avait été décimée après la grande famine de 1847.  « L’éradication de la famine doit être notre objectif », a-t-il déclaré, affirmant avoir demandé à ce que le Secrétaire général et la Secrétaire d’État américaine, Mme Hillary Clinton, élaborent une feuille de route.  Il a ajouté que l’Irlande avait placé la sécurité alimentaire au cœur de son programme d’aide.


M. ABUBAKR AL-QIRBI, Ministre des affaires étrangères du Yémen, s’est attardé sur les activités des groupes d’insurgés chiites qui prennent l’État pour cible et terrorisent les populations, forçant une partie des ressortissants yéménites à prendre la fuite et à grossir les rangs des réfugiés démunis.  M. Al-Qirbi a expliqué qu’à ce problème de sécurité intérieure, « derrière lequel on trouve la trace d’Al-Qaida », s’est ajoutée la crise financière mondiale qui a entraîné la chute des prix du pétrole et, ce faisant, mis un coup d’arrêt à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté.  


Le Ministre yéménite a déploré qu’en dépit de ces difficultés, la part de l’aide publique au développement (APD) réservée au Yémen demeure la plus faible de tous les pays les moins avancés.  Il a appelé la communauté internationale et tous les partenaires du Yémen à assumer leurs responsabilités; le développement étant une des conditions préalables à la sécurité du pays et, au-delà, de la région dans son ensemble.


M. Al-Qirbi a ensuite rendu hommage au « courage et à la ténacité » des Palestiniens, un peuple que la communauté internationale a abandonné à sa condition de démuni.  « Quand va-t-on répondre aux demandes légitimes des Palestiniens », a-t-il demandé, avant d’encourager ces derniers à s’unir pour faire triompher leur cause.  M. Al-Qirbi a par ailleurs mis de nouveau la communauté internationale devant ses responsabilités concernant la nécessité de réintégrer la Somalie dans le concert des nations pour renforcer la paix et la stabilité dans la région de la corne de l’Afrique. 


Pour ce qui est du Soudan, il a rejeté le mandat d’arrêt de la CPI contre le Président Al-Bashir, « un mandat pris en violation de la souveraineté du Soudan ».  Enfin, le Ministre a plaidé pour l’élargissement du Conseil de sécurité, un organe qui doit veiller aux intérêts de tous les États Membres, dans le cadre de délibérations plus transparentes, qui, seules, permettront de mettre fin à l’usage abusif du droit de veto et aux politiques de deux poids deux mesures.


M. VLADIMIR NOROV, Ministre des affaires étrangères de l’Ouzbékistan, a rappelé que la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale se tient au moment où le monde vient de traverser une crise économique et financière sans précédent.  Il a déploré que dans une situation comme celle-ci, certains grands pays poursuivent leur politique protectionniste, en dépit des discours prononcés en public.  Il a indiqué que dans les années 90, son pays était parvenu à passer d’une économie centralisée au libre marché. 


Nous avons mis en place un programme de lutte contre la crise pour les années 2009/2012 qui nous a permis d’assurer la stabilité économique, un taux de croissance élevé et un faible taux d’inflation, a-t-il affirmé.  Le Ministre a mis l’accent sur les conséquences des changements climatiques, mais a surtout alerté des graves problèmes et les éventuels accidents techniques que pourraient occasionner les « gigantesques » centrales hydroélectriques installées dans la région et qui risquent de saper un équilibre écologique déjà fragile. 


Le Ministre est dit préoccupé par les manipulations de l’opinion publique et les tentatives d’attirer d’autres investisseurs pour construire deux autres centrales, au mépris de la fonte des glaciers et des tragiques conséquences que pourrait avoir un accident dans des territoires où les secousses sismiques sont classées entre 9 et 10.


L’Ouzbékistan, a promis le Ministre, continuera d’insister pour que toute nouvelle construction se fonde sur une expertise internationale impartiale, menée sous les auspices des Nations Unies.  Il faut aussi, a-t-il estimé, réévaluer les centrales d’Amu-Darya et de Syr-Darya qui ont été construites sous l’ère soviétique. 


La guerre en Afghanistan, a-t-il poursuivi, est l’un des principaux sujets de préoccupation de la communauté internationale et menace la sécurité de l’Asie centrale.  Le Ministre a estimé que le règlement du problème afghan pourrait être facilité par la création, sous les auspices des Nations Unies, d’un Groupe de contact « 6 + 3 » composé des pays voisins de l’Afghanistan plus la Fédération de Russie, les États-Unis et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  Pour conclure, il a indiqué qu’en sa qualité de Président de l’Organisation Shanghai pour la coopération, son pays entend travailler à un rapprochement avec les Nations Unies. 


M. OLDEMIRO MARQUES BALOI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, a annoncé la tenue le 28 octobre 2009, des quatrièmes élections générales de l’histoire du pays, et pour la première fois, des élections législatives régionales.


« Ces élections sont la preuve de notre forte volonté politique et de notre engagement à renforcer la démocratie dans le pays », a indiqué M. Baloi.  Il a souligné que cet environnement politique stabilisé avait contribué aux performances économiques et à la croissance du pays, ces dernières années.


Nous espérions réduire la pauvreté de 45% à la fin de cette année mais la crise économique et financière internationale a contrarié cet objectif, comme en témoignent les dernières prévisions de croissance qui montrent un ralentissement de la croissance à 4,3% en 2009, a tempéré le Ministre.  Il a déploré le fait que les crises alimentaire, énergétique et financière, les catastrophes naturelles et les pandémies comme le VIH/sida ou le paludisme aient provoqué des pertes en vies humaines et affecté les secteurs productifs de l’économie.


Dans cette optique, le Ministre a salué le lancement le 23 septembre dernier, ici même à l’ONU, de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA).  En sa qualité de Président de l’organe sur la politique, la défense et la coopération en matière de sécurité de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le Mozambique, a indiqué le Ministre, fera tout pour éliminer les poches d’insécurité dans la sous-région. 


Le Ministre s’est dit satisfait des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord politique global au Zimbabwe, avant de réitéré l’appel de la SADC pour une levée des sanctions.  En revanche, il s’est déclaré inquiet des tentatives visant à compromettre l’Accord de Maputo, signé le 9 août 2009, par tous les mouvements politiques malgaches.


En tant qu’un des huit pays pilotes où est testé le principe « Unis dans l’action », le Mozambique, a conclu le Ministre, est très attaché à la réforme du système des Nations Unies, à l’échelon national.


M. EDWARD NALBANDIAN, Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, a souligné, à son tour, que la crise économique avait oblitéré les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Dans le contexte, a-t-il prévenu, ces progrès exigeront des efforts énormes, a-t-il noté.


Le Ministre a promis de travailler au renforcement des capacités institutionnelles des Nations Unies.  Il a jugé que les principes de prévention du génocide et de responsabilité de protéger figuraient parmi les éléments clefs du système global de sécurité humaine.  « En tant que survivants d’un génocide, les Arméniens se félicitent des initiatives pour combattre les attitudes racistes et xénophobes », a-t-il déclaré.


Le Ministre arménien a poursuivi en soulignant l’importance des objectifs de désarmement et de non-prolifération.  Il est inacceptable, a-t-il dit, que des propositions de régler des conflits par la voie militaire soient faites au plus haut niveau, a-t-il dénoncé.  Il s’est félicité que les Présidents et les Ministres des affaires étrangères d’Arménie et d’Azerbaïdjan se rencontrent régulièrement pour discuter des principes d’une résolution globale du conflit qui opposent leur pays.


Le Ministre a tout de même accusé l’Azerbaïdjan de continuer de déformer le problème du « Nagorno-Karabakh », en essayant, comme cela a encore été le cas il y a deux jours à l’Assemblée générale, de passer sous silence les nettoyages ethniques et les violences contre la population civile.  Nous pensons, a dit le Ministre, qu’il existe de sérieuses bases pour le règlement du conflit pour autant que toutes les déclarations signées soient respectées, lesquelles engagent les parties à négocier un règlement pacifique du conflit sur la base des « Principes de Madrid ».


Certains, a-t-il soupçonné, s’efforcent de réduire la notion d’autodétermination des peuples à un principe de second ordre du droit international, inférieur à celui d’intégrité territoriale.  Or, a estimé M. Nalbandian, l’autodétermination est une clause inconditionnelle du droit international.  Concluant par le thème des relations de son pays avec la Turquie, il a affirmé que ce processus, initié par le Président arménien en septembre dernier, promet de porter ses fruits.  « Avec l’aide des médiateurs suisses, nous avons progressé vers l’ouverture de l’une des dernières frontières fermées en Europe et vers la normalisation de nos relations sans précondition », a-t-il précisé.


Mme MAXINE PAMELA OMETA McCLEAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade, a, tout en se félicitant des initiatives prises en faveur des pays les moins avancés (PMA), souligné la nécessité de les élargir à d’autres groupes de pays en développement.  La Barbade, l’un des petits pays classés dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire fortement endettés, mérite une assistance de la part des partenaires bilatéraux et des institutions multilatérales, a insisté la Ministre.


Les pays comme le mien, s’est-elle plainte, ne bénéficient pas des programmes de financement concessionnel et d’allègement de la dette.  Le revenu par habitant, a-t-elle insisté, est pourtant un indicateur peu fiable de la viabilité économique et de la vulnérabilité d’un pays.  La Barbade a besoin de mécanismes d’appui appropriés fondés sur des critères d’éligibilité révisés pour prévenir les dérapages dans le processus de développement, a prévenu la Ministre. 


Mme McClean a souligné l’importance de privilégier une approche multilatérale face aux défis mondiaux.  L’ONU étant « l’institution la plus apte à mobiliser les réponses globales », la Ministre a regretté que l’année dernière, l’Organisation ait été reléguée à un rôle de second plan dans la recherche de solutions à la crise économique et financière. 


La Barbade, a promis la Ministre, continuera à appeler à une réforme de l’ONU pour faire en sorte qu’elle soit à même d’aider les États Membres à relever les défis mondiaux.  Mon pays, a-t-il poursuivi, est en effet préoccupé par la tendance croissante à créer des petits groupes qui s’arrogent le pouvoir de prendre des décisions sur des questions qui affectent la communauté internationale dans son ensemble, sans se préoccuper du consentement ou de l’implication de ladite communauté.  


Des conventions telles que celles sur le droit de la mer, le climat ou le droit pénal international, qui ont été toutes soutenues par les petits États comme la Barbade, sont quelques exemples de la contribution « précieuse » de ces États au renforcement du multilatéralisme et à la recherche de solutions des problèmes complexes, a rappelé la Ministre.


Dans ce contexte, elle a estimé que la politique qui consiste à pointer un doigt accusateur sur les petites juridictions offshore, les accusant d’avoir contribué à la crise financière, est une « injustice » qui mérite les condamnations les plus vives possibles.  Réitérant la position de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), la Ministre a proposé de transformer le Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale en un organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC), pour que les pays en développement puissent faire entendre leur voix dans les discussions internationales sur les questions fiscales.


S’agissant des changements climatiques, Mme McClean a rappelé que la Banque mondiale évalue à environ 9,9 milliards de dollars par an l’impact du phénomène sur les pays de la CARICOM, soit 11,3% de leur produit national brut (PNB).  Il a argué que la communauté internationale a une « responsabilité morale et éthique » d’appuyer une action mondiale pour contribuer au financement des programmes d’adaptation dans les petits États insulaires en développement (PEID).


M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Ministre des relations extérieures du Tchad, a déclaré d’emblée que la conjonction des crises alimentaire, énergétique et financière frappant les pays en développement constitue un réel handicap pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Nous ne le dirons jamais assez, les pays en développement payent chèrement une crise économique dont ils n’ont pas été à l’origine, a-t-il ajouté, avant d’estimer que la communauté internationale doit, dans ce contexte, redoubler d’efforts pour alléger les difficultés auxquelles sont confrontés ces pays. 


Le Ministre tchadien a ensuite abordé les conséquences négatives des changements climatiques sur le monde en développement, qu’il a qualifiés de « plus grande des catastrophes » pour le Tchad.  Il a notamment évoqué le risque de disparition complète du lac Tchad, passé en 40 ans de 25 000 à moins de 3 000 kilomètres carrés, que seule la mobilisation de la communauté internationale pourra empêcher.


Après avoir attiré l’attention sur diverses initiatives nationales en matière d’environnement, dont le plan national de reboisement devant permettre au Tchad de devenir un puits d’absorption du CO2, M. Faki Mahamat est passé à la question du règlement des conflits régionaux. 


S’agissant de la crise au Darfour et des relations de son pays avec le Soudan, il a noté que cette situation « pèse sur la sécurité de notre frontière et menace la paix et la sécurité régionales ».  Il a mis l’accent sur le phénomène des enfants soldats recrutés contre leur gré par les différents groupes armés qui sévissent dans la région et que l’Armée nationale tchadienne a réussi à soustraire par centaines pour les confier au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). 


Pour ce qui est de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), le Ministre tchadien a déploré les retards pris dans son déploiement et les difficultés que ce problème pose pour protéger durablement les populations vulnérables que sont les réfugiés, les déplacés et les travailleurs humanitaires. 


Quels que soient les efforts de la Mission et du Gouvernement tchadien pour renforcer la sécurité dans les camps, le véritable règlement de la crise du Darfour ne peut être que politique afin de permettre aux réfugiés de regagner leur terre d’origine, a-t-il ensuite affirmé.  Il a ainsi salué la médiation de la Libye pour relancer le processus de Doha ainsi que les récentes initiatives américaines et égyptiennes, qui participent de la volonté de la communauté internationale « de parvenir à la normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan. »


En conclusion, M. Faki Mahamat a indiqué que son gouvernement, dans le cadre de l’Accord du 13 août 2007 et dans la perspective des prochaines élections, venait de mettre sur pied une Commission électorale nationale indépendante composée à part égale de représentants du pouvoir et de l’opposition. 


M. ALEXANDRE CÉCÉ LOUA, Ministre des affaires étrangères de la Guinée, a rappelé qu’en décembre dernier, suite à la disparition du Président Lansana Conté, « les Forces armées guinéennes ont pris en main la destinée du pays, à travers le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), pour éviter l’implosion sociale qui aurait été préjudiciable à la paix, à la sécurité, à la stabilité et au développement de la nation ».  Soulignant que la mauvaise gouvernance politique et économique, la corruption, l’impunité, la consommation et le trafic de drogues, la prolifération des armes légères et la démission des institutions républicaines avaient affaibli l’autorité du pays, il a affirmé que le CNDD avait entrepris depuis des actions concrètes pour y faire face.  À ce titre, le Ministre a mentionné, entre autres, l’élaboration d’un calendrier de la transition vers des élections présidentielles démocratiques, libres et transparentes prévues pour janvier 2010, qui seront suivies d’élections législatives en mars 2010.  Il a indiqué que, parallèlement, des relations de coopération sont établies avec le Groupe international de contact sur la Guinée (CIC-G) dont la mission est d’accompagner ce processus de transition. 


S’agissant de la lutte contre le trafic de drogues, le Ministre a regretté que son pays soit devenu l’une des plaques tournantes de ce commerce en Afrique de l’Ouest.  La récente découverte de laboratoires clandestins illustre la gravité de la situation, a-t-il dit.  Malgré les opérations hardies déclenchées par les nouvelles autorités qui ont abouti à des arrestations au sein de la haute hiérarchie des Forces de sécurité et de défense et de l’administration publique, la Guinée sollicite le soutien de la communauté internationale dans cet effort d’assainissement.  Elle lance un appel pour l’application de la déclaration politique et du plan d’action sur la coopération internationale, en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de la lutte contre la drogue.  Par ailleurs, le Gouvernement guinéen a entrepris des actions pour moraliser la gestion des finances publiques, qui ont permis de recouvrer des fonds qui ont servi au financement partiel du programme « eau et électricité pour tous » du CNDD.  Il renouvelle son appel aux partenaires internationaux du développement pour un soutien financier, matériel et technique accru à la transition en Guinée.  Le Ministre préconise d’ailleurs un partenariat qui accorderait une place prépondérante au développement de l’Afrique, qui se traduirait par l’accroissement substantiel de l’aide et des flux d’investissement.


S’agissant de la paix et de la sécurité, le Ministre a reconnu les progrès notoires dans l’espace du fleuve Mano où la consolidation de la paix entre la Sierra Leone et le Libéria est en bonne voie.  La Guinée soutient aussi le processus d’application de l’Accord politique en Côte d’Ivoire.  Par ailleurs, le bon déroulement des élections présidentielles en Guinée-Bissau et en Mauritanie augure, pour M. Loua, d’une ère nouvelle, propice à la réconciliation nationale.  Cependant, s’agissant de la Somalie et de la situation au Darfour, il souhaiterait une implication plus marquée de la communauté internationale aux côtés de l’Union africaine.  Pour ce qui est de la question du désarmement, le Ministre a rappelé qu’en Afrique, la circulation illicite et incontrôlée des armes légères est une source d’instabilité pour les États et d’insécurité pour les populations.  Le moratoire adopté par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO) vise à lutter efficacement contre ce fléau, ce qui requiert, cependant, l’engagement des partenaires bi et multilatéraux.  Passant à l’impact de la crise économique et financière mondiale, M. Loua a estimé que les engagements pris à Monterey, à Johannesburg et à Doha, ainsi qu’à Londres dans le cadre du G-20, constituent un motif d’espoir.  Pour sa part, la Guinée attache une grande importance à l’accroissement de l’aide publique au développement, assortie d’une amélioration de sa qualité, de sa prévisibilité et de son alignement sur les priorités nationales.  Elle apprécie en outre les progrès accomplis dans l’application de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). 


M. RUFUS GEORGE BOUSQUET, Ministre des affaires extérieures, du commerce international et des investissements de Sainte-Lucie, a indiqué que son pays n’était qu’à mi-parcours dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le retard pris, a expliqué le Ministre, résulte de la crise économique et financière.  Le monde développé entame sa reprise économique mais les pays en développement sont encore loin, a-t-il poursuivi, ajoutant que la réalisation des OMD était encore possible.


L’éducation, la lutte contre la pauvreté et le renforcement des institutions pour une bonne gouvernance sont des thèmes essentiels et doivent être la base du développement, a précisé M. Bousquet.  Il a ajouté que son pays avait fait des progrès importants dans la lutte contre la pauvreté et la faim, l’éducation universelle et l’égalité des genres.  Cependant, a-t-il poursuivi, des problèmes demeurent comme la mortalité infantile et la santé.  Les prix élevés des produits alimentaires et des matières premières, ajoutés à la crise économique et financière, ont réduit la capacité de Sainte-Lucie à rembourser sa dette. 


La question la plus urgente et la plus difficile est celle des changements climatiques, a poursuivi le Ministre.  Il a précisé que les effets négatifs de ce phénomène menacent constamment l’accès aux ressources, telles que la terre, la mer et l’alimentation.  Sainte-Lucie ne disparaitra pas comme les Maldives, mais sa survie coûtera cher, a prévenu le Ministre.  Les investissements requis pour appuyer les progrès de développement durable sont un lourd fardeau pour les petits États insulaires en développement, a insisté le Ministre.  Le manque d’accès aux technologies nécessaires risque de faire stagner ou reculer les progrès enregistrés jusqu’ici.


Le Ministre a demandé aux États de respecter les engagements qu’ils ont pris par rapport au Fonds d’adaptation, tout en « suppliant » pour que le nouvel accord qui sera conclu à Copenhague limite l’accroissement de la température à 1,5 degré Celsius.


Il a poursuivi en évoquant la situation des pays à revenu intermédiaire.  Leurs efforts pour assurer leur développement, a-t-il expliqué, sont parfois compromis par le manque de ressources et les agissements d’un « groupement » particulier qui barre à de nombreux États l’accès à certains types d’assistance, de prêts ou d’aide au développement, en invoquant « bizarrement » leur succès dans la gestion des affaires publiques.  « Il semble que nous soyons punis pour notre gestion prudente des ressources limitées », a ironisé le Ministre.  En tant que groupe, a-t-il insisté, nous méritons une attention plus grande de la part des donateurs et du système des Nations Unies.


Le Ministre s’est aussi rallié aux autres États de la CARICOM qui demandent un nouveau cadre pour la régulation financière.  Il a souligné que la politique régionale en la matière prévoit des dispositions sur l’amélioration de la transparence et de la bonne gouvernance dans les secteurs public et privé.  Malgré « nos meilleurs efforts », a accusé le Ministre, les centres financiers internationaux des Caraïbes viennent de subir une pression intense de la part des pays qui pratiquent une taxation élevée.  « Nous réclamons un traitement équitable et pareil à celui qui est réservé aux pays développés et aux autres juridictions préférentielles », a ajouté le Ministre.  Il a achevé son intervention en évoquant la question « importante » de la lutte contre les armes légères et en arguant, par ailleurs, que les contributions des États au budget ordinaire de l’ONU devraient être calculées sur la base des données sur le PNB.


M. FANDER FALCONI, Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur et de l’intégration de l’Équateur, a rappelé que le thème central du débat général, à savoir le multilatéralisme, est la raison d’être des Nations-Unies.  Mais cette Organisation n’a pas été en mesure de répondre aux défis du XXIe siècle, a-t-il estimé.  C’est pourquoi, il a préconisé de poursuivre le processus de réforme structurelle de l’ONU, précisant que cette réforme doit inclure une nouvelle conception de ses organes principaux.  Le Conseil de sécurité doit être davantage représentatif, démocratique et efficace, a-t-il souligné, en souhaitant que tous les États Membres s’engagent véritablement en faveur de sa réforme cette année.  En outre, l’Assemblée générale doit assumer pleinement les fonctions que lui confère la Chartre de l’ONU et être revitalisée. 


M. Falconi a ensuite affirmé que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont compris l’importance du multilatéralisme pour répondre aux défis d’aujourd’hui.  Des instances comme le Groupe de Rio, l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR) et la CARICOM en témoignent.


Le Ministre équatorien s’est félicité de la réintégration de Cuba, qu’il a appelée « République sœur » au sein de l’Organisation des États américains.  Le maintien de l’embargo économique et financier imposé à ce pays est contraire au droit international, a-t-il dit, rappelant que l’Assemblée générale s’y oppose depuis 17 ans.  Il a en outre précisé que l’Amérique latine et le monde entier ont soutenu la résolution « historique » de l’Assemblée générale qui a condamné le coup d’État au Honduras.  « Nous demandons le rétablissement du Président Zelaya dans ses fonctions », a-t-il souligné.  À cet égard, il a fait référence à la déclaration des 61 chefs d’État et de gouvernement des pays d’Amérique du Sud et d’Afrique, réunis au Venezuela les 26 et 27 septembre, qui réaffirme celle faite par le Conseil de sécurité le 25 septembre dernier concernant la sécurité de l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa où le Président Manuel Zelaya avait trouvé refuge depuis le 21 septembre et qui a été la proie d’un harcèlement militaire et policier injustifiable. 


M. Falconi a poursuivi son intervention en faisant part de ses observations sur la crise économique et financière, qu’il qualifie de systémique et qui, selon lui, porte des symptômes clairs de dysfonctionnement du système.  Il a précisé que les effets de la crise économique et financière se sont accrus dans les pays en développement même si cette crise tire ses origines dans les marchés spéculatifs des pays riches du Nord.  « La crise ne requiert pas une réforme technocratique mais un changement de modèle », a-t-il déclaré.  M. Falconi a ensuite indiqué que les pays d’Amérique latine et les pays arabes ont signé, au cours du Sommet du 26 septembre, l’acte constitutif de la Banque du Sud, institution multilatérale financière qui contribuera à renforcer le développement du capital humain en Amérique latine.  Le Ministre s’est interrogé sur l’ingérence des institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale qui, a-t-il dit, mettent en place des mesures économiques et politiques contre les pays.  « La crise a démontré que le capitalisme n’était pas un modèle économique et social viable », a-t-il déclaré.  Il génère un déséquilibre entre l’économie et l’environnement, comme le montre le problème des changements climatiques.  À cet égard, M. Falconi a avoué que le Sommet de la semaine dernière a été une déception pour lui.  Il a parlé de « rhétorique et d’absence d’engagement concret ».  « Nous devons changer les modes de consommation et de production », a-t-il affirmé.  Le Ministre équatorien a abordé le principe de la responsabilité commune mais différenciée, réaffirmant que ce principe ne suffisait pas et qu’il faudrait prévoir une réparation qui reconnaît la notion de dette écologique.  « Nous demandons que les États du Nord s’acquittent en matière de financement et de transfert de technologie », a-t-il ajouté.  M. Falconi a ensuite fait part de ses inquiétudes sur la crise alimentaire qui, selon lui, existe dans la mesure où le droit à l’alimentation est hypothéqué par les grandes entreprises multinationales qui contrôlent le marché. 


M. ASSUNÇAÕ AFONSO DOS ANJOS, Ministre des relations extérieures de l’Angola, a expliqué que la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale se tenait dans un contexte politique, social et économique extrêmement complexe.  Combattre la pauvreté, protéger l’environnement, assurer un meilleur avenir aux générations futures et garantir la primauté du droit dans les relations internationales sont certains des défis auxquels le monde est confronté aujourd’hui, a-t-il dit, en ajoutant à cette liste, la mise en place d’une stratégie mondiale antiterroriste et la nécessité de reformer le Conseil de sécurité.


Il a ensuite souligné l’inégalité économique et sociale qui caractérise la planète, et surtout la famine et la pauvreté, aggravées par les maladies endémiques qui touchent le continent africain et compromettent son développement.  « Il est urgent d’inverser cette situation qui ravage nos peuples » a déclaré M. Dos Anjos.  Pour lui, la sécurité alimentaire est aujourd’hui l’une des préoccupations majeures de l’Afrique et la victoire sur la pénurie alimentaire n’est possible que si la communauté internationale se rassemble pour préserver les stocks alimentaires pour l’aide d’urgence et travaille à l’adoption de stratégies nationales et régionales intégrées en matière d’agriculture, de commerce, de transport, d’eau et de renforcement des capacités. 


Évoquant la crise financière et économique, il a affirmé que celle-ci avait affecté la croissance des États africains et dans ce cas, au lieu de trouver des solutions provisoires, il a préconisé la révision du système économique et financier et sa restructuration. 


Malgré les progrès enregistrés par l’Union africaine dans les domaines de la bonne gouvernance et de l’institutionnalisation de ses organes, dans un continent qui avance en matière de croissance et de développement socioéconomique, le Ministre a prévenu que l’Union africaine doit relever le défi de la paix et de la sécurité.  Le Conseil de sécurité, a-t-il dit, doit continuer de financer les opérations de maintien et de consolidation de la paix en Afrique et appuyer les efforts de l’Union africaine dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, le commerce illicite des armes, la piraterie et le terrorisme.


Il est tout aussi important que la stratégie de prévention et de règlement des conflits s’accompagne toujours de mesures de lutte contre le crime transnational organisé et le lien entre l’exploitation illégale des ressources naturelles et le commerce illicite des armes légères.  Cette stratégie doit aussi être assortie de mesures de lutte contre le financement du terrorisme, un autre défi important que doit relever la communauté internationale.


Il a conclu en défendant le rôle central de l’ONU en matière de multilatéralisme, en saluant la nouvelle architecture du Conseil économique et social de l’ONU, particulièrement l’examen ministériel annuel et en appelant à l’avancée des négociations sur la réforme du Conseil de sécurité. 


M. ZACARIAS ALBANO DA COSTA, Ministre des affaires étrangères du Timor-Leste, a rappelé qu’il y a 10 ans l’ONU avait soutenu les consultations organisées auprès de la population du Timor-Leste au cours d’une étape qui lui a permis de retrouver son indépendance.  Il a ajouté que le Timor-Leste avait été un exemple typique de réussite pour les Nations Unies, tout en étant cependant considéré comme un échec par certains.  Il a ensuite indiqué que son pays était prêt à assumer sa part de responsabilité au sein de la communauté internationale, aux côtés des Nations Unies.  Le Ministre a aussi souligné l’importance du rôle d’administration de l’ONU au Timor-Leste, saluant les efforts de feu Sergio Vieira de Mello, qui y était à la tête de la mission onusienne.  Une des leçons apprises avec cette mission est qu’il faut du temps pour reconstruire les capacités d’un pays et mettre en place des institutions stables, a-t-il observé.


Le Ministre des affaires étrangères du Timor-Leste a indiqué que son pays avait fait l’objet de presque 3 000 études et évaluations externes, et a proposé que le Gouvernement mène lui-même une évaluation de tout ce qui a été fait dans le pays par la communauté internationale, afin de savoir comment la population a bénéficié de ces actions.  La Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) démontre la nécessité d’un engagement à long terme de l’ONU, a dit M. Albano da Costa.  Il a rappelé la crise de 2006 qui a montré la fragilité de la paix quand les institutions de l’État sont encore faibles.  Le coût du règlement de cette crise s’est avéré élevé pour la communauté internationale, a-t-il noté, avant de rappeler l’importance du rôle de l’ONU dans la reconstruction du système de justice et des Forces de sécurité du Timor-Leste.  À ce jour, a-t-il ajouté, même s’il reste des défis à relever, les personnes déplacées ont pu réintégrer leurs communautés et les Forces de sécurité ont été reconstituées.


Nous sommes déterminés à retrouver des relations avec l’Indonésie qui soient basées sur la réconciliation, a poursuivi Albano da Costa.  Nos deux pays sont en transition, a-t-il remarqué, en souhaitant que les deux nations aient la possibilité de chercher leur voie, même si celle-ci est imparfaite.  Il a considéré que ce processus complexe doit passer par une « solution timoraise ».  Le Timor-Leste n’a pas renoncé à la justice, a poursuivi le Ministre, qui a, à cet égard, évoqué la Constitution du pays, l’état de droit et son système de justice.  Nous aurons encore besoin de l’aide de la communauté internationale pour continuer dans ce sens, a-t-il reconnu.  Pour justifier des décisions critiquées prises par le Gouvernement timorais, le Ministre a expliqué qu’elles avaient été motivées par le désir de concilier le passé et le besoin de paix pour les futures générations.


Enfin, il a mentionné les questions importantes, pour lesquelles le Timor-Leste s’engage, comme la lutte contre la pauvreté et le chômage, les problèmes spécifiques aux populations rurales, la consolidation des institutions étatiques, ou encore tout ce qui menace la planète comme les changements climatiques et la prolifération nucléaire.  Il a réitéré sa position en ce qui concerne les sanctions économiques imposées à Cuba par les États-Unis, appelant à la mise en œuvre de la résolution pertinente de l’Assemblée générale qui en demande la levée.


M. DATUK ANIFAH AMAN, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a déclaré que le désarmement et la non-prolifération étaient les pierres angulaires de la paix et de la sécurité internationales.  Il a ainsi rappelé les trois piliers du régime de non-prolifération instauré par le TNP, à savoir le droit des États à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, l’obligation faite aux puissances nucléaires de démanteler leurs arsenaux et la prévention de la prolifération.  Le Ministre malaisien a salué les efforts conjoints de la Fédération de Russie et des États-Unis en vue de réduire leurs stocks de têtes nucléaires et ceux de la communauté internationale destinés à renforcer le TNP. 


M. Aman a ensuite expliqué que la Malaisie, société multiethnique et pluriconfessionnelle, perpétuait sa tradition de rapprochement pour favoriser l’entente entre les peuples.  La diversité est une force, a-t-il lancé, plaidant pour l’unité entre les individus et pour la tolérance, « des valeurs fondatrices de la Constitution de la Malaisie ».  Le Ministre a en outre souligné la nécessité de réformer les structures de gouvernance mondiale, l’élargissement du Conseil de sécurité étant selon lui indispensable pour que l’ONU puisse répondre aux aspirations de tous les États Membres sur une base équitable.  Enfin, M. Aman a demandé que les membres du G-20 tiennent leurs engagements et refondent les institutions financières internationales, cela en faisant preuve d’esprit de coopération et en intégrant davantage de pays et d’organisations internationales aux processus de prise de décisions.


M. RANGIN DÃDFAR SPANTÃ, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a souligné la nécessité de redoubler d’efforts afin de résoudre les conflits historiques.  Parmi eux, a-t-il dit, figure le Moyen-Orient.  L’Afghanistan réitère son appel pour la pleine mise en œuvre des résolutions du Conseil de Sécurité et des initiatives régionales afin de mettre un terme aux souffrances des Palestiniens et de créer une région sûre pour toutes les nations du Moyen-Orient.  Cela, a-t-il ajouté, enlèvera aussi aux terroristes un puissant outil de recrutement et contribuera à améliorer la compréhension et la coopération entre le monde islamique et l’Occident.  M. Spantã a indiqué qu’à la veille du quarantième anniversaire de la création de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), le monde islamique faisait face à un certains nombre de problèmes, internes et externes.


Concernant la situation en Afghanistan, le Ministre a affirmé qu’une couverture médiatique négative cachait les progrès réalisés depuis la chute des Taliban.  Tout en luttant contre le terrorisme, la drogue, la corruption, un nouvel Afghanistan émerge, a-t-il assuré.  Il a ainsi donné l’exemple de l’accès aux services de santé de base, qui est passé de 9% en 2001 à 85% aujourd’hui.  De la même manière, le produit intérieur brut (PIB) moyen par tête est passé de 185 dollars en 2001 à 485 dollars aujourd’hui.  Le soutien généreux et les sacrifices de la communauté internationale ont été essentiels dans ces réussites, a-t-il assuré.


Le Ministre a également expliqué que les élections présidentielles et locales du mois d’août dernier avaient illustré ces changements positifs.  C’était la première fois dans l’histoire moderne que les institutions afghanes organisaient des élections à l’échelle nationale.  Compte tenu des spécificités sociohistoriques du pays, ce test national a été réussi.  De plus, en bravant les menaces d’Al-Qaida, des Taliban et d’autres groupes terroristes, les électeurs afghans ont montré leur détermination à construire un système politique moderne et démocratique.  Les campagnes électorales ont été conduites dans un esprit démocratique, a-t-il affirmé.  Des irrégularités ont été constatées dans le scrutin, a-t-il reconnu, ajoutant néanmoins qu’il convenait de tenir compte du contexte et du processus en cours: une jeune démocratie qui subit le terrorisme ne peut pas être évaluée à l’aune des critères de démocraties centenaires, a-t-il souligné.


Le Ministre a indiqué que son pays était toujours confronté à de nombreux défis: le terrorisme, la drogue, des institutions faibles, la corruption, la pauvreté et le chômage.  La stratégie à mener comprend la bonne gouvernance, le développement économique, la coopération régionale et la solidarité internationale, a-t-il dit.  M. Spantã a affirmé que l’Afghanistan approuvait la nouvelle stratégie du Président américain Barack Obama pour l’Afghanistan et le Pakistan.  Enfin, évoquant la prochaine conférence sur l’Afghanistan, il a plaidé pour une meilleure coopération entre l’Afghanistan et la communauté internationale.


M. OJO MADUEKWE, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, a déclaré qu’en dépit des efforts déployés par la communauté internationale en vue de juguler les effets des crises des secteurs énergétique, agricole et financier, le monde en développement n’est pas encore sorti de ces crises.  Il est donc plus que jamais nécessaire que la communauté internationale honore les engagements pris vis-à-vis du monde en développement afin d’éviter une « calamité imminente» pour la moitié de l’humanité.


Après avoir salué le travail des Nations Unies, notamment la Conférence sur la crise économique et financière mondiale et son incidence sur le développement, tenue en juin dernier à New York, le chef de la diplomatie du Nigéria a exhorté à l’appui et à la mise en œuvre des recommandations de cette Conférence, en formant le vœu qu’elle recueilleront le soutien inconditionnel des nations développées.


Des efforts mondiaux sont aussi nécessaires, selon M. Maduekwe, pour relancer la sécurité alimentaire, notamment la production alimentaire, tant pour la consommation intérieure que pour les exportations, ce qui requiert une collaboration entre les investisseurs, les organisations et les gouvernements.  Il a jugé « pertinent » de réitérer l’appel en faveur de la suppression des « énormes subventions agricoles que les pays développés continuent d’octroyer à leurs agriculteurs, ce qui continue à défier la logique de l’économie de libre marché et demeure injuste pour les millions de paysans pauvres dans le monde entier ». 


Il a mis en garde contre le fait que la convergence de nombreux facteurs, y compris la crise économique mondiale, menace non seulement la mise à jour des Objectifs du Millénaire pour le développement mais met également en péril les acquis substantiels déjà obtenus.  Il a encouragé les bailleurs de fonds et les pays récipiendaires à multiplier leurs efforts pour respecter leurs engagements en vertu de ce programme.


Évoquant le Sommet des chefs d’État africains pour faire reculer le paludisme, tenu à Abuja en 2000, le diplomate nigérian a rappelé que pour pouvoir réduire ce fléau de moitié en Afrique en 2010, il est attendu des pays africains qu’ils consacrent 15% de leurs dépenses publiques au secteur de la santé.  Il a toutefois réaffirmé la détermination de l’Afrique à éliminer le paludisme et a indiqué que son pays allait accueillir en 2011 le Sommet « Abuja plus dix ». 


M. Maduekwe a formé le vœu que pour l’Afrique qui compte 15 des 20 pays les plus vulnérables à l’impact des changements climatiques, les résultats de la Quinzième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue à Copenhague, soit une « réponse acceptable face à cette menace mondiale ».


Il s’est félicité du rapprochement entre les États-Unis et la Fédération de Russie en ce qui concerne le désarmement nucléaire, ainsi que de la conclusion et de l’entrée en vigueur du Traité de Pelindaba en Afrique sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et a invité toutes les autres régions à emboîter le pas au continent en la matière.


Cependant, il a attiré l’attention sur la corrélation entre les armes de petit calibre, exportées vers l’Afrique de l’Ouest par exemple, et la criminalité organisée, le trafic des stupéfiants et, dans le cas de son pays, la piraterie et la contrebande de pétrole dans le delta du Niger.  La région est devenue une plaque tournante des drogues illicites notamment, ce qui constitue une menace mondiale, a-t-il observé, en exhortant à l’établissement de normes internationales contraignantes à cet égard.


En sa qualité de Président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Président du Nigéria, a indiqué le Ministre a dépêché un Envoyé spécial auprès de son homologue du Niger, Mamadou Tandja, dans le but d’établir « une ligne de communication en faveur d’un règlement des problèmes politiques que connaît notre voisin du nord », a ajouté le responsable nigérien, qui a indiqué que son pays continue d’insister auprès des autorités de Guinée Conakry sur la nécessité d’un retour à un régime démocratique.  Il a formé l’espoir que de tels efforts mèneront à l’élection d’un gouvernement civil au début de l’année prochaine.


Au plan national, il a mis l’accent sur les progrès accomplis dans le delta du Niger en vue de trouver des solutions durables aux problèmes politiques, sociaux et écologiques de l’une des régions « les plus stratégiques » du pays et ce grâce à un accord d’amnistie entre le Gouvernement et les militants locaux.


Il a également informé l’Assemblée que son pays s’était soumis cette année à l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, dont il s’engage à appliquer les recommandations formulées à l’issue de cet exercice.  Avant de conclure, le diplomate a salué la réforme actuelle du sein du système des Nations Unies et a plaidé en faveur de l’élargissement de la composition et de la démocratisation du Conseil de sécurité.  « Il est inacceptable que l’Afrique, avec ses 53 pays, ne soit pas représentée dans la catégorie de siège permanent au sein du Conseil », a-t-il déclaré à cet égard, en appelant les États Membres « à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour une réforme trop longtemps attendue afin de rendre le Conseil de sécurité plus légitime, plus démocratique, plus transparent et plus inclusif ».  Dans le domaine de maintien de la paix, le Ministre a appelé au renforcement du partenariat entre les pays contributeurs de contingents et les Nations Unies, notamment pour ce qui a trait à l’apport de ressources adéquates et au renforcement des capacités des organisations régionales.


Mme PATRICIA ISABEL RODAS BACA, Ministre des affaires étrangères du Honduras, a déclaré que le seul tort de Président Zelaya est qu’il avait défendu les droits de l’homme des migrants et des « oubliés de la terre ».  M. Zelaya a fait dans son propre pays des propositions simples et équitables visant à mettre fin aux disparités criantes qui subsistaient entre une minorité de riches et l’immense majorité des pauvres.  La Ministre a indiqué que le Président hondurien subissait un siège à l’ambassade du Brésil où il s’est réfugié pour échapper aux auteurs du coup d’État qui a provoqué le renversement de l’ordre constitutionnel de notre pays, s’est–elle indignée. 


« J’ai le Président Zelaya au téléphone », a-t-elle soudain annoncé sous un tonnerre d’applaudissements.  Après avoir remercié les Nations Unies de leur soutien, celui-ci a fait une déclaration.  « Ceux qui avaient encore des doutes sur l’instauration d’une dictature au Honduras ne peuvent plus en avoir après tout ce qui s’est passé au cours des 93 jours qui ont suivi le coup d’État contre mon gouvernement », a déclaré M. Zelaya en direct, avant de dénoncer une « dictature fasciste » qui réprime le peuple hondurien. 


Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, une radio et une chaine de télévision nationales, les seuls médias opposés à cette dictature, ont été fermés pour avoir commis le crime de laisser s’exprimer la volonté populaire.  J’en appelle aux Nations Unies pour restaurer l’ordre constitutionnel et protéger les populations civiles, a enjoint le Président Zelaya.  Contre la force, je demande aux Nations Unies de protéger notre intégrité et la vie des personnes qui vivent assiégées dans les locaux de l’ambassade brésilienne », a encore dit le Président.


Reprenant la parole, la Ministre des affaires étrangères a expliqué que « nous étions parvenus à déployer des efforts tous ensemble dans le pays et à l’extérieur pour rétablir l’ordre constitutionnel qui a été renversé il y a trois mois.  « Nos peuples le méritent, parce que toute leur vie, ils se sont mobilisés contre l’injustice sociale et les inégalités », a-t-elle dit.  Rêver l’impossible nous permettra d’atteindre notre objectif et de libérer notre Président et notre peuple.  Tout cela est sanctionné au quotidien par un régime putschiste, a encore dénoncé Mme Baca. 


Il n’y a pas de guerre civile au Honduras, seulement un peuple qui a marché pacifiquement et silencieusement pendant plus de 90 jours pour dire au reste du monde que, dès lors qu’il serait soutenu par la communauté internationale, il lui sera possible de reconquérir la démocratie et de faire taire les canons et les fusils que l’on dirige contre lui, au mépris de toutes les garanties constitutionnelles. 


Dans ces conditions, a-t-elle préconisé, il nous faut unifier nos propositions et rassembler la communauté internationale qui menace notre peuple qui marche et qui peut, à tout moment, être emprisonné et assassiné.  On nous informe à l’instant que des contingents militaires se dirigent vers l’ambassade du Brésil.  Nous demandons donc aux Nations Unies de prendre collectivement des mesures décisives pour faire reculer l’ignominie, a conclu Mme Baca.


M. PAK KIL YON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a affirmé que son pays demeure une terre d’armistice et maintenant qu’il possède une force nucléaire dissuasive, il peut réellement prévenir les conflits et défendre la paix.  LA RPDC n’a jamais nié la nécessité de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et du reste du monde.  Elle a fait tout ce qu’elle a pu pour obtenir la réunification pacifique de la péninsule, écarter la menace nucléaire et assurer la paix et la stabilité. 


Le pays a initié la dénucléarisation de l’Asie du Nord-Est et de la péninsule et promu la proposition de remplacer l’Accord d’armistice par un accord de paix, et d’adopter un traité de non-agression avec les États-Unis, a fait observer le Vice-Ministre.  Toutefois, nos efforts n’ont pas reçu la réponse souhaitée de la part des États-Unis, qui considèrent la question coréenne sous l’angle unique de sa stratégie asiatique, en refusant de voir la péninsule coréenne entièrement dénucléarisée.  Le caractère arbitraire de la position des États-Unis est reflété dans son opposition au lancement d’un satellite pacifique, a soutenu M. Yon, pour qui le Conseil de sécurité est devenu l’otage de ce point de vue. 


Le Vice-Ministre a stigmatisé les sanctions imposées à son pays sous prétexte qu’il possède une force nucléaire dissuasive, alors que tous les membres permanents du Conseil sont des États nucléaires.  « Nous n’accepterons jamais des sanctions injustes et inéquitables », a prévenu M. Yon, expliquant que son gouvernement réagirait au dialogue par le dialogue et répondrait aux sanctions par le renforcement de ses capacités nucléaires dissuasives.  Si les États-Unis engagent un « dialogue » avec des sanctions, nous y participerons par un renforcement de nos capacités nucléaires dissuasives, a-t-il insisté.


Le Vice-Ministre a en outre vanté les mérites de Kim Jong-Il qui a fait entrer dans une nouvelle phase les relations nord-sud dans la péninsule coréenne.  Il a assuré que son gouvernement continuerait d’œuvrer à la réconciliation et à l’unité « du pays » et réaliserait sa réunification « indépendante et pacifique », sous la bannière « par notre nation elle-même ». 


Évoquant la réforme du Conseil de sécurité, il a dénoncé la composition actuelle de cet organe et affirmé que l’Assemblée générale était la seule enceinte où les voix de la communauté internationale sont correctement reflétées et où la démocratie est garantie.  Il a donc voulu la démocratisation du Conseil de sécurité et un renforcement décisif de l’Assemblée générale.  En la matière, il a proposé de soumettre à l’Assemblée toutes les décisions du Conseil touchant le principe d’égalité souveraine entre États.


Toute tendance à voir un problème dans les systèmes de certains pays et de s’ingérer dans leurs affaires intérieures, sous prétexte de protéger les droits de l’homme, constitue en soi une violation des droits de l’homme consistant à nier aux peuples le droit de choisir leur propre système, a estimé le Vice-Ministre.


M. JOÃS GOMES CRAVINHO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, a commencé par évoquer les changements climatiques.  « Les combattre, c’est un impératif moral et une question de survie », a-t-il déclaré, saluant les efforts du Secrétaire général pour l’organisation du Sommet sur ce thème, à la veille de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.  Le Secrétaire d’État a rappelé que les premiers à souffrir des changements climatiques étaient les pays et les petits États insulaires en développement, alors qu’ils ne sont pas les plus grands pollueurs. 


« Leur vulnérabilité impose une plus grande responsabilité à la communauté internationale », a-t-il souligné, car « faire partie d’une communauté, c’est avoir des responsabilités à l’encontre des autres membres ».  Le Secrétaire d’État a ensuite rappelé la relation spéciale qui lie son pays à la mer et qui explique l’importance accordée par le Portugal à la promotion du développement durable et d’une gestion durable des océans et de leurs ressources.  Il a également cité les avancées du Portugal dans l’utilisation des énergies renouvelables, en soulignant que 45% des besoins du pays seront assurés par des énergies propres en 2010 et 60% en 2020.


Évoquant ensuite la crise économique et financière internationale, M. Gomez Cravinho a souligné que les premières victimes étaient encore les pays en développement et aux économies vulnérables.  « Nous sommes convaincus que le système financier international a besoin d’être guidé par des principes de responsabilité et de transparence, et que sa régulation doit être renforcée », a-t-il ajouté.  Pour le Portugal, les États ne doivent pas céder au protectionnisme.  La priorité est de « conclure rapidement » le Cycle de Doha, a-t-il estimé. 


Le Secrétaire d’État est revenu sur les efforts du Portugal dans la sphère internationale.  Il a rappelé que son pays consacrait la part la plus importante de son aide au développement à l’Afrique.  Il a souhaité à cet égard attirer l’attention sur la coprésidence portugaise du Forum pour le partenariat avec l’Afrique (FPA) et le rôle actif de son pays dans la mise en œuvre du Plan d’action adopté à Lisbonne en 2007, lors du deuxième Sommet Afrique-Union européenne.


Saluant les progrès réalisés en Guinée-Bissau et au Timor oriental, deux pays lusophones, M. Gomez Cravinho a mis en avant le rôle de plus en plus important joué par la Communauté des pays de langue portugaise, organisation présidée par le Portugal en ce moment.  Le portugais, parlé par 250 millions de personnes dans le monde, devrait devenir une langue officielle ou une langue de travail des organisations internationales, a dit le Secrétaire d’État.


Il a aussi annoncé que la Conférence ibéro-américaine que son pays préside, ainsi que la Communauté des pays de langue portugaise participeraient notamment au deuxième Forum de l’Alliance des civilisations qui se tiendra au Brésil en 2010.  Concluant sur la réforme du Conseil de sécurité, il s’est demandé si « un Conseil où le Brésil, l’Inde et l’Afrique ne sont pas représentés est un Conseil représentatif? ».  Il a d’ailleurs rappelé que son pays était candidat depuis 2000 pour un siège de membre non permanent, pour la période à venir. 


M. THOMAS MATUSSEK (Allemagne) a déclaré que les leçons issues de la crise devaient mener à des changements, en particulier en faveur des pays en développement.  Appelant les pays donateurs à poursuivre leurs efforts en faveur du développement, il a promis que son pays continuerait à remplir ses engagements financiers et d’accroître significativement sa contribution dans les banques multilatérales de développement.  Mais les pays en développement doivent aussi assumer leurs responsabilités, a-t-il poursuivi, en évoquant les questions de bonne gouvernance, de respect des droits de l’homme et de l’environnement.  Sur les questions climatiques, il a déclaré que son pays resterait un des chefs de file de la protection du climat, tout en affirmant que seules des actions communes en garantiraient le succès.  Il a notamment invité les petits États insulaires en développement à prendre leur part dans cet objectif.


Sur le dossier du nucléaire, il a souligné la nécessité d’un nouveau consensus à la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 2010, mais aussi lors des négociations sur le traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires à Genève.  En ce sens, a-t-il poursuivi, l’Allemagne soutient les solutions multilatérales sur les stocks de combustibles nucléaires.  Sur la question du nucléaire iranien, il a exhorté les dirigeants de ce pays à ouvrir, sans délai, l’accès du site récemment découvert aux équipes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Mais, a-t-il prévenu, si les dirigeants iraniens continuent de temporiser, la communauté internationale n’aura d’autre choix que de prendre des mesures additionnelles.


Concernant l’Afghanistan, le représentant a annoncé que l’Allemagne continuerait d’augmenter le nombre de policiers instructeurs dans le pays et aiderait à l’entraînement des militaires afghans au sein de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), avant d’assurer qu’en tant que l’un des plus gros contributeurs de troupes, l’Allemagne jouerait toujours un rôle dans la reconstruction du pays.  Évoquant la célébration en 2010 du cinquantième anniversaire de l’accession à l’indépendance de 17 États africains, il a rappelé que l’un des défis majeurs demeurait l’endiguement de la violence et la protection des peuples dans les zones de conflit.  Citant notamment la contribution de son pays en République démocratique du Congo (RDC) et au Zimbabwe, il a promis de poursuive ses engagements en Afrique dans les domaines de coopération, de la paix et de la sécurité, des affaires et de la technologie.


Sur le chapitre de la réforme, il a estimé que celle-ci devait avoir un objectif clair: rendre les Nations Unies plus crédibles, plus efficaces.  Mais, a-t-il prévenu, il ne faut pas limiter la réforme aux Nations Unies.  Si nous voulons nous occuper des crises en cours et prévenir les suivantes, il faut aussi réformer les institutions financières internationales.  De même, a-t-il ajouté, si le Conseil de sécurité ne se réforme pas de lui-même, le risque existe que d’autres organes soient tentés de prendre sa place.  L’Allemagne, a-t-il dit, est prête à prendre ses responsabilités en revendiquant un siège de membre permanent au sein d’un Conseil de sécurité réformé.  Il a conclu en annonçant la candidature de son pays au poste de membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2011-2012.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les questions du désarmement et d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient valent à l’Assemblée générale un droit de réponse de l’Iran

AG/10864

Les questions du désarmement et d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient valent à l’Assemblée générale un droit de réponse de l’Iran

26/09/2009
Assemblée généraleAG/10864
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

9e et 10e séances plénières - matin & après-midi


LES QUESTIONS DU DÉSARMEMENT ET D’UNE ZONE EXEMPTE D’ARMES NUCLÉAIRES AU MOYEN-ORIENT VALENT À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE UN DROIT DE RÉPONSE DE L’IRAN


Les questions du désarmement et de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient ont été aujourd’hui au centre du débat général de l’Assemblée générale.  Des propos comme ceux du Premier Ministre des Pays-Bas selon lesquels « les récentes révélations sur une centrale nucléaire tenue secrète exigent une ferme réaction internationale vis-à-vis de l’Iran » ont valu à l’Assemblée générale un droit de réponse du représentant iranien.


Ce dernier a répondu que la mise en place d’une nouvelle centrale d’enrichissement a été menée dans le plein respect des accords de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a fait observer qu’un communiqué de la porte-parole de l’AIEA publié hier, confirme bien que son pays a informé l’Agence en temps voulu.


Au quatrième jour de son débat général, l’Assemblée a entendu près de 40 délégations qui ont remis sur la table le dossier des changements climatiques, compte tenu de la convocation, en décembre prochain, de la Conférence de Copenhague sur le successeur du Protocole de Kyoto relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.


De nombreuses délégations ont d’abord affirmé leur attachement à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires, tout en se réservant le droit, à l’instar des Ministres des affaires étrangères de la Jordanie et des Émirats arabes unis, de développer des programmes nucléaires à usage civil.  Les délégations ont déploré les « principaux obstacles » auxquels se heurte tout projet de dénucléarisation dans cette région.


Le programme nucléaire d’Israël a été pointé du doigt par le Ministre des affaires étrangères de l’Égypte qui a demandé qu’il soit mis fin à « l’inexplicable et injustifiée latitude dont jouissent les capacités nucléaires d’Israël ».


Ces propos n’ont pas empêché le Premier Ministre des Pays-Bas d’estimer quele programme nucléaire iranien présente un « défi majeur » pour la paix et la sécurité internationales. 


Rejetant « les allégations et les malentendus », le représentant iranien a qualifié ces craintes d’« infondées » face à la nature pacifique des activités nucléaires de son pays.  L’accent mis sans raison sur des installations conformes aux accords de garanties de l’AIEA est « contre-productif et dangereux », a prévenu le représentant. 


Il a également répondu aux propos du Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis sur les îles Abou Moussa, Tomb al Soughra et Tomb al Koubra.  Son homologue émirati a, à son tour, exercé son droit de réponse.


La question des changements climatiques a également continué d’être soulevée tout au long de cette journée, le Premier Ministre du Népal invoquant le concept de la « responsabilité historique » des principaux émetteurs de gaz à effet de serre.


Tout en convenant de la légitimité de cette position, le Premier Ministre de Samoa a néanmoins estimé qu’il ne faillait pas laisser ce concept entraver la prise de décision.  « La tactique des blâmes, de l’attentisme et du refus de tracer la voie ne sont plus des options car aucun État ne peut gagner seul la bataille des changements climatiques », a-t-il plaidé.


Une annonce a été faite par le Ministre des affaires étrangères de l’Inde qui a attiré l’attention de l’Assemblée générale sur la Conférence internationale que son pays accueillera, les 22 et 23 octobre 2009, en coopération avec les Nations Unies, sur le thème « Changements climatiques: développement et transfert des technologies » dont l’objectif est d’aider à formuler une feuille de route pour l’atténuation et l’adaptation.


Au cours de ce quatrième jour du débat général, la Serbie n’a pas manqué de réagir à l’intervention du Premier Ministre de l’Albanie qui a réitéré son ferme appui à « l’État indépendant du Kosovo » et affirmé que depuis la déclaration d’indépendance, les relations interethniques s’y sont améliorées et que loin de quitter le Kosovo, les familles serbes y reviennent.


« Les Serbes du Kosovo constituent aujourd’hui la communauté la plus menacée d’Europe », a rétorqué le représentant de la Serbie, avant de rappeler que son pays a saisi la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la légalité de la déclaration d’indépendance unilatérale du Kosovo.  Son homologue de l’Albanie a exercé son droit de réponse. 


Le débat général se poursuivra lundi 28 septembre, à partir de 9 heures.


SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL


M. GABRIEL NTISEZERANA, Deuxième Vice-Président du Burundi, a d’abord remercié la communauté internationale, la Commission de consolidation de la paix, le Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB), l’Union européenne, l’Initiative régionale pour la paix au Burundi et l’Afrique du Sud pour leurs efforts en faveur du retour de la paix dans son pays.  « La guerre est terminée au Burundi », a-t-il indiqué, rappelant que le dernier mouvement rebelle était devenu un parti politique, que les personnes déplacées à l’intérieur du pays avaient rejoint leur village d’origine et que les réfugiés regagnaient eux aussi le pays.  M. Ntisezerana a également rappelé que son pays faisait « face à la problématique du financement de la réintégration professionnelle de milliers d’hommes, de femmes, voire d’enfants qui ont servi comme combattants ».  Il a donc demandé que le soutien « indispensable » de la communauté internationale se poursuive. 


Évoquant la question des armes à feu détenues illégalement par la population civile et qui constituent « une menace sérieuse » pour la paix, M. Ntisezerana a indiqué qu’une commission destinée à encourager la population à remettre ces armes aux autorités avait été créée.  Il a ajouté que la réforme de la justice se poursuivait « dans le souci de garantir une justice équitable et combattre l’impunité ».  S’agissant des élections qui se tiendront dans quelques mois, le Deuxième Vice-Président a souligné que son gouvernement s’engageait à les organiser dans la transparence et le calme.  Un nouveau code électoral a été promulgué et une Commission électorale nationale indépendante a été créée, a-t-il précisé.  Au plan économique, il a rappelé que son gouvernement avait compris qu’il devait promouvoir la bonne gouvernance et améliorer davantage le climat des affaires.  Dans cette optique, une série de réformes a été entreprise pour assainir la gestion des affaires publiques et faciliter les investissements privés nationaux ou internationaux, a-t-il indiqué.


Revenant ensuite sur le rôle du Burundi dans la région, M. Ntisezerana a souligné la participation de son pays aux missions de maintien de la paix sur le continent africain.  Le Burundi est représenté dans l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a-t-il rappelé, insistant aussi sur le lourd tribut payé par le contingent burundais dans ce dernier pays.  M. Ntisezerana a d’ailleurs estimé que « dans sa forme actuelle », l’AMISOM ne pouvait se poursuivre.  Il a donc demandé la modification du mandat de la Mission en Somalie pour permettre aux contingents « de se prémunir des attaques, de passer à l’offensive et de poursuivre les assaillants ».  Il a aussi souhaité le renforcement des moyens de la Mission avec des capacités de frappes aériennes et de collecte d’informations supplémentaires et l’imposition de sanctions contre les pays ou organisations qui soutiennent les groupes islamistes.


M. Ntisezerana est également revenu sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Le Burundi, a-t-il dit, a l’ambition de relever le défi de ces objectifs. »  Pour preuve, la politique de gratuité de l’enseignement primaire et des soins de santé qui a été mise en place, la décision du Gouvernement de soigner gratuitement la malaria et de fournir des moustiquaires à toute la population, la création d’un organe chargé d’accorder une couverture d’assurance maladie aux personnes du monde rural et la construction de 700 écoles ou centres de santé en 2008.  Le Deuxième Vice-Président burundais a cependant rappelé que le principal problème auquel son pays devrait faire face était celui du financement.  C’est pourquoi, il a appelé les bailleurs de fonds à mobiliser plus de moyens pour « garantir la pérennité des acquis ».


M. Ntisezerana a poursuivi son intervention en évoquant la crise financière internationale qui « n’épargne pas le Burundi ».  « Les cours des matières premières ont chuté, en particulier les cours du café qui est le principal produit exporté », a-t-il indiqué.  Soulignant les mesures prises par son gouvernement pour limiter les effets de la crise internationale sur son pays, il a toutefois demandé aux pays riches, en particulier ceux du G-8, « d’honorer la promesse faite à Gleneagles d’augmenter l’aide au développement de 50 milliards de dollars par an à partir de 2010 ».  Avant de conclure, il a estimé que les changements climatiques constituaient « une menace pour la paix et la sécurité alimentaire en Afrique ».  Après avoir salué les initiatives annoncées devant l’Assemblée générale par les États-Unis, l’Union européenne et le Japon, il a rappelé que son pays se rangeait derrière la position commune de l’Union africaine qui sera défendue par l’Éthiopie lors de la Conférence de Copenhague. 


M. ABHISIT VEJJAJIVA, Premier Ministre de la Thaïlande, a commencé par affirmer que dans un monde interconnecté, aucun pays ne pouvait seul résoudre les problèmes du monde.  Il a déclaré que son pays était prêt à partager ses expériences et les leçons apprises de sa propre crise financière en 1997.  « Nous sommes convaincus, a-t-il dit, que les solutions de notre pays aux problèmes auxquels nous avons été confrontés pourraient servir à trouver une solution internationale aux défis mondiaux. »  La récente crise financière, a-t-il poursuivi, a montré que l’économie de suffisance n’est pas seulement une philosophie, mais peut aussi être mise en pratique.  La Thaïlande estime, a-t-il dit, que la modération est la clef de la durabilité.  La modération est un pilier important de la philosophie d’économie de suffisance de Sa Majesté, le Roi de Thaïlande.


S’exprimant en tant que Président de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), le Premier Ministre a souligné les efforts régionaux entrepris en matière de développement économique.  Le développement, a-t-il dit, ne concerne pas seulement le taux de croissance, mais aussi la croissance qualitative.  La Thaïlande, a-t-il indiqué, a rejeté le protectionnisme.  Concernant la sécurité alimentaire, il a proposé la contribution de son pays pour trouver une solution à ce problème, rappelant que la Thaïlande disposait d’une forte expérience en matière d’exportation de produits alimentaires et d’une capacité pour le développement des énergies alternatives, notamment le biodiesel et l’éthanol.  La Thaïlande a vigoureusement défendu une croissance écologiquement rationnelle.  C’est pourquoi, a-t-il dit, le Gouvernement a fait de l’énergie alternative une priorité de son agenda national et a investi de manière significative pour accélérer les développements dans ce domaine.  En outre, une des forces de la Thaïlande est la biodiversité qui a permis de développer des activités et produits économiques tant pour l’ensemble de la Thaïlande que pour les communautés locales.


La démocratie ne reconnaît pas seulement la direction du pays par la majorité, mais aussi le respect des droits des minorités, a-t-il insisté.  L’ANASE est en train de créer une commission intergouvernementale des droits de l’homme qui devrait voir le jour en octobre prochain.  La promotion de l’égalité entre les sexes est une priorité pour la Thaïlande, a-t-il poursuivi.


Concernant la réforme des institutions de l’ONU, le Premier Ministre a plaidé pour que son pays occupe un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2017-2018, en tant que représentant de l’ensemble des pays en développement dans le monde.  La Thaïlande se porte également candidate à un siège au sein du Conseil des droits de l’homme pour 2010-2013.


M. JAN PETER BALKENENDE, Premier Ministre des Pays-Bas, a déclaré que la crise que connaît actuellement le monde exigeait de chacun le courage de placer les valeurs communes au-dessus des intérêts limités.  Il nous faut faire preuve de détermination pour adapter les structures de gouvernance mondiale à cette nouvelle réalité, et de courage pour prendre des décisions capitales qui prennent en compte les intérêts de tous.  Une ONU puissante, décisive et efficace est essentielle pour mener à bien ce processus, a-t-il affirmé, pour se féliciter ensuite de la conclusion, à Pittsburgh lors du Sommet du G-20, d’un accord sur la création d’un cadre pour garantir une croissance forte, durable et équilibrée.  Il a également estimé que l’Accord de Pittsburgh sur les systèmes de compensation devrait aider à mettre un terme à une « culture des bonus » qui, selon lui, était devenue incontrôlable.


Après avoir signalé que la réforme institutionnelle ne devrait pas freiner le secteur financier et économique, M. Balkenende a affirmé que la crise actuelle ne devrait pas occulter les autres graves problèmes que connaît la planète, notamment les changements climatiques et les crises alimentaire et énergétique.  Il a également évoqué la paix et la sécurité, ainsi que la pauvreté et les droits de l’homme.  « Nous devons honorer les engagements pris, notamment en ce qui concerne les OMD, a-t-il déclaré.  « Nous sommes préoccupés par l’aggravation de la situation des droits de l’homme en Iran et par la réaction violente face aux manifestations populaires », a poursuivi le Premier Ministre des Pays-Bas, qui a également estimé que la question nucléaire iranienne présentait un « défi majeur » à la paix et à la sécurité internationales.  Les récentes révélations au sujet d’une centrale nucléaire tenue secrète jusqu’à une date récente exigent une ferme réaction de la part de la communauté internationale et la pleine transparence de la part de l’Iran, a-t-il dit.


M. Balkenende s’est ensuite attardé sur les effets de la crise sur le développement.  Si la crise est grave dans les pays riches, dans les pays pauvres c’est une question de vie ou de mort, a-t-il fait remarquer.  C’est pourquoi, il a appelé les pays donateurs à honorer leurs engagements à consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) pour financer l’aide au développement, tout en encourageant les pays récipiendaires à utiliser ce fonds aussi efficacement que possible.  La solidarité internationale concerne également le secteur privé, a-t-il ajouté, en insistant sur l’importance de la responsabilité sociale des entreprises.


« À Copenhague, nous devons conclure un accord ambitieux, juste et détaillé », a souligné M. Balkenende.  Il a annoncé que les Pays-Bas s’engageaient à réduire de moitié les émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2050, et ce, par rapport au niveau de 1990.  « Nous devons être justes envers les pays en développement, et chaque État doit jouer son rôle, mais ceux qui ont besoin d’aide pour mettre en place des politiques d’adaptation doivent pourvoir la recevoir », a-t-il insisté.  Il a annoncé que les Pays-Bas avaient alloué 500 000 euros à la promotion de l’énergie durable dans les pays en développement.  « Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer à Copenhague », a-t-il dit avant de conclure.


M. IGOR CHUDINOV, Premier Ministre du Kirghizistan, a tout d’abord appelé à une augmentation du nombre de membres permanents siégeant au Conseil de sécurité, et a confirmé que son pays avait l’intention de se porter candidat à un siège de membre non permanent pour 2012-2013.  Il s’est ensuite attardé sur la situation « compliquée » que connaît la région d’Asie centrale et sur l’importance de garantir la pleine stabilisation de l’Afghanistan, en particulier.  De l’avis du Premier Ministre, il n’est pas possible de stabiliser ce pays uniquement par le biais d’interventions militaires.  Il a par ailleurs expliqué qu’en mars 2009, le Président de son pays avait mis en avant l’initiative de « Bishkek » qui vise à faire de la capitale kirghize un centre permanent pour l’organisation de conférences internationales sur la sécurité et la stabilisation de l’Afghanistan.


S’agissant des pays en développement comme le sien, le Premier Ministre a estimé que la communauté internationale et l’ONU devraient mettre des mécanismes d’échange de dette au profit du développement durable.  Il a notamment proposé que la dette du Kirghizistan soit échangée au profit du développement durable des régions montagneuses les plus pauvres de son pays, ainsi que pour assainir les bassins de résidus d’uranium du pays.  M. Chudinov a également souhaité que le projet de résolution sur le développement durable des régions montagneuses, dont son pays est coauteur, reçoive l’appui nécessaire au cours de la présente session de l’Assemblée générale.


Le Premier Ministre a ensuite insisté sur le lien qui existe entre la gestion de l’environnement et le développement.  « Les nombreux bassins de résidus d’uranium, qui contiennent une quantité importante de déchets toxiques, sont une grave préoccupation pour notre région, » a-t-il ajouté, pour annoncer par ailleurs que le Traité portant création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale était entré en vigueur le 21 mars 2009.  Il s’est par ailleurs félicité des conclusions et recommandations du Forum international de haut niveau organisé en Suisse, au mois de juin dernier, et qui portait sur les problèmes posés dans sa région par les bassins de résidus d’uranium.  M. Chudinov a également annoncé que les pays de cette région allaient présenter un projet de résolution sur « Le rôle de la communauté internationale dans la prévention du risque de radiation en Asie centrale ».  Après avoir fait part de l’appui de son gouvernement à l’expansion du Centre régional de l’ONU pour la diplomatie préventive, le Premier Ministre kirghize a expliqué que les pays d’Asie centrale accordaient une attention particulière au problème de l’eau et de l’énergie.  Un projet prévoit de récolter les eaux dans le réservoir de Toktogul, le plus important de la région, afin de créer des stocks d’eau pour les périodes de sécheresse et faciliter l’irrigation dans les pays de la région.  Avant de conclure, M. Chudinov a insisté sur l’importance d’assurer un bon partage des ressources en eau et en énergie disponibles en Asie centrale.


M. APISAI IELEMIA, Premier Ministre de Tuvalu, a axé son intervention sur la mondialisation et ses effets sur son pays.  La mondialisation, a-t-il dit, c’est d’abord la crise financière qui a « sévèrement » frappé Tuvalu, petit État insulaire en développement, dont l’économie dépend des importations et qui a connu une forte augmentation des prix des produits de première nécessité.  « Cette crise nécessite une coopération internationale car, malheureusement, ce sont les petits pays pauvres qui auront à en assumer le fardeau », a-t-il regretté.  La mondialisation a aussi marqué de son empreinte le domaine de la santé, avec la pandémie de grippe A(H1N1), a-t-il estimé.  « L’accès à la santé et aux médicaments devrait être un droit pour tous les États et pas seulement les plus riches », a-t-il déploré.  La mondialisation, c’est encore la piraterie au large de la Somalie, a estimé M. Ielemia, qui a rappelé la prise d’otages pendant quatre mois, de 12 marins de Tuvalu.  « Nous condamnons fermement ces criminels, et appelons les Nations Unies et la communauté internationale à traduire ces pirates devant la justice, en application du principe de la compétence universelle, et leur demandons de mettre sur pied une unité spéciale chargée de lutter contre la piraterie », a insisté M. Ielemia.  Enfin, la mondialisation ce sont les changements climatiques auxquels Tuvalu est l’un des pays les plus exposés.  M. Ielemia a dit espérer que la Conférence sur les changements climatiques qui se tiendra à la fin de l’année à Copenhague marquera un tournant.  Le succès de la Conférence de Copenhague, a-t-il dit, dépendra d’un certain nombre de mesures préalables.  La communauté internationale doit passer rapidement à l’action pour que la température globale de la planète n’augmente pas de plus de 1,5°C d’ici à 2020.  M. Ielemia a demandé que la Conférence de Copenhague ne signifie pas la fin du Protocole de Kyoto.  « Il ne doit pas être abandonné », a-t-il martelé, estimant que certains pays pourraient en profiter pour prendre des engagements moins contraignants pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.  Il a demandé aussi des engagements sérieux de la part des pays développés les plus pollueurs, notamment les États-Unis.  « J’appelle avec force le Président Obama à prendre des engagements significatifs pour réduire les émissions de dioxyde de carbone », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que les pays en développement émergeants « doivent aussi réduire drastiquement leurs émissions ».


En outre, M. Ielemia a exigé des engagements forts dans le domaine de l’aide aux pays vulnérables pour lutter contre les changements climatiques.  L’aide au développement ne doit pas être détournée pour financer les mesures de lutte contre le réchauffement de la planète, a-t-il prévenu.  Il a également insisté sur les conséquences de la déforestation.  Pour lui, « un marché international du carbone ne produira pas d’effet.  Il faut au contraire trouver de nouveaux fonds pour soutenir les pays forestiers en développement, afin qu’ils diminuent le niveau de déforestation ».  Il a rappelé que Tuvalu est « vulnérable aux conséquences de la crise économique et financière mondiale, aux changements climatiques et aux différentes pandémies ».  Son pays, a–t-il indiqué, se félicite de la récente recommandation du Comité des politiques de développement selon laquelle Tuvalu reste pendant les trois prochaines années dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA).


Abordant la question de la réforme et de la démocratisation des organes principaux des Nations Unies, M. Ielemia a réaffirmé que Tuvalu soutenait fermement l’élargissement du Conseil de sécurité pour que « sa composition assure une représentation plus équitable de toutes les régions ».  Il a aussi demandé que les petits États insulaires en développement aient un siège au Conseil de sécurité.  Avant de conclure, M. Ielemia a réitéré le soutien de son pays au Gouvernement de Taiwan, insistant sur le droit à l’autodétermination des 23 millions d’habitants de l’île.  Il a aussi estimé que Taiwan devrait être considéré comme un membre à part entière de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des différentes institutions des Nations Unies.


M. PATRICK MANNING, Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, a dénoncé les conséquences que les grandes crises font peser sur les petits pays, alors qu’ils n’en sont pas à l’origine.  « Nous, petits États insulaires en développement, avons toujours été les plus vulnérables et les plus affectés par les crises », a-t-il déclaré.  Dans l’hémisphère Sud, a-t-il remarqué, les taux de pauvreté et de chômage ont augmenté.  Combien de temps encore, cette vulnérabilité va-t-elle pouvoir continuer, a-t-il demandé.  La croyance du monde dans une économie de marché totalement non réglementé est révolue.  « Nous devons plutôt saisir l’occasion qu’offre cette crise pour réformer notre système économique », a-t-il plaidé.  Le Premier Ministre a estimé qu’il faudrait prendre en compte les voix exprimées par les différentes régions du monde dans les décisions qui aussi concernent le reste de l’humanité, a-t-il insisté.


S’exprimant au nom des pays de la CARICOM, le Premier Ministre de Trinité-et-Tobago a demandé que l’accès aux crédits, notamment auprès de la Banque mondiale, et à l’aide internationale soient facilités.  L’Assemblée générale doit s’assurer que la situation des pays à revenus moyens soit prise en considération.  Compte tenu de leur vulnérabilité, les besoins de ces pays ne doivent pas être sous-estimés pour l’accès aux financements internationaux.  Concernant la situation en Haïti, il s’est félicité de l’intérêt porté par la communauté internationale et des initiatives de l’ONU en vue de promouvoir la paix et la sécurité dans le pays.  Trinité-et-Tobago, a-t-il dit, a proposé l’établissement d’un fonds de développement dans la région.  Cette proposition, a-t-il indiqué, sera présentée au cours de la présente session de l’Assemblée générale en vue de son adoption.


La criminalité transnationale organisée est un des plus grands défis pour la communauté internationale, a-t-il lancé.  La région des Caraïbes est notamment touchée par le commerce illégal de la drogue et des armes en direction de l’Amérique du Nord et de l’Europe.  C’est pourquoi, les pays de la région se sont investis dans la lutte contre ce fléau, mais ils ont besoin d’un soutien financier pour combattre cette menace.  Sur les changements climatiques, le Premier Ministre a appelé l’Assemblée générale à promouvoir des formules plus significatives pour la réduction des gaz à effet de serre.  Le Premier Ministre a rejeté la technique actuelle pour déterminer le taux des gaz à effet de serre.  « Nous n’acceptons pas le barème établi par habitant.  C’est un calcul injuste pour les petits États insulaires en développement. »  La méthode reposant sur l’émission absolue est plus juste, a-t-il estimé, en proposant que la Conférence de Copenhague examine cette question.  S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, il a souhaité que cet organe soit plus représentatif des changements géopolitiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.


M. TUILA’EPA LUPESOLIAI SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre de Samoa, a déclaré que « les changements climatiques ne sont pas un phénomène à venir et ils ne sont pas un problème qui touche uniquement les petits États insulaires en développement.  C’est pourquoi, la conclusion d’un accord à Copenhague devant établir un régime juridique sur les changements climatiques après 2012, qui exige une nouvelle forme de coopération et une vision plus large, est cruciale ».  Tout en convenant de la légitimité de la « responsabilité historique », le Premier Ministre a estimé qu’il ne faudrait pas laisser ce concept affecter la prise de décisions.  Ce serait là une grave erreur, a affirmé M. Malielegaoi, qui a estimé que l’accord de Copenhague sur les changements climatiques serait un test de la solidarité multilatérale.  Les tactiques des blâmes, d’attendre pour suivre, mais de refuser de tracer la voie ne sont plus des options, car aucun État ne peut gagner à lui seul la lutte contre les changements climatiques, a-t-il affirmé.


Le Premier Ministre a ensuite expliqué que le coût des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques serait très lourd.  « Nous ne devons pas cependant être découragés et c’est pourquoi, nous devons déployer tous les efforts possibles pour bâtir notre résistance. »  Il a évoqué, à titre d’exemple, le programme de routes d’accès aux plantations qui facilitent la réinstallation et contribuent à une meilleure production agricole.


Passant ensuite à la crise économique, le Premier Ministre a indiqué que son pays avait besoin d’un « appui financier direct » afin d’assurer ses dépenses, tout en lui permettant de rééquilibrer ses finances et de relancer l’économie.  Il a par ailleurs affirmé que son pays, qui devrait être rayé de la liste des pays les moins avancés en 2010, devrait être maintenu dans la période de transition plus longtemps en raison de la situation imprévisible créée par la crise financière.  Il a également expliqué que son pays accordait une attention particulière à l’établissement de partenariats durables pour le développement.  Cela dit, a-t-il ajouté, certains donateurs prennent leur temps pour réagir ou ne se manifestent pas, ce qui est une grave source de préoccupations.  Il s’est également interrogé sur le fait que, malgré la relative stabilité que connaît la région du Pacifique, les donateurs n’appuyaient pas les efforts des pays de la région pour le développement.  Le Premier Ministre a réaffirmé l’appui de Samoa en faveur de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  M. Malielegaoi a également appuyé l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité, estimant notamment que le Japon devrait pouvoir y occuper un siège de membre permanent.


Mme SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh, a fait part des progrès réalisés par son pays depuis le rétablissement de la démocratie avec les élections « libres, crédibles et transparentes » du 29 décembre 2008.  Dans le domaine de l’éducation, Mme Sheikh Hasina a rappelé que c’était une priorité de son gouvernement à laquelle il consacre la part la plus importante du budget de l’État.  Le Bangladesh ambitionne d’arriver à un niveau d’inscriptions dans l’enseignement primaire de 100% d’ici à l’année prochaine, a-t-elle indiqué.  Dans le domaine de la santé, elle a rappelé qu’une politique nationale avait été mise en place pour offrir les soins de base sans discrimination à l’ensemble de la population.  Elle a également indiqué que 4 000 centres de santé avaient été construits en vue d’assurer des soins pour une population de 6 000 habitants.  Évoquant ensuite les programmes de sécurité sociale, elle a insisté sur les dispositifs existants comme des programmes de microcrédit, des programmes de pensions et d’aide pour les femmes, les personnes âgées ou les personnes marginalisées.  Enfin, dans le domaine de la sécurité alimentaire, Mme Sheikh Hasina a regretté que son pays ne soit plus en mesure de faire face aux besoins de l’ensemble de sa population.  Elle a toutefois annoncé qu’une politique nationale en la matière avait été mise en place, avec une série de mesures visant à faciliter l’accès à la nourriture en assurant la réduction des prix, l’augmentation de la production agricole, la réduction des prix des carburants, des engrais et des matériaux d’irrigation.  Évoquant aussi le Sommet international sur la sécurité alimentaire qui se tiendra en novembre prochain à Rome, Mme Sheikh Hasina a annoncé que le Bangladesh y demanderait un accord global sur le développement de l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire des pays en développement, en particulier les pays les moins avancés.


Passant ensuite à la question des changements climatiques, Mme Sheikh Hasina a rappelé que le Bangladesh contribuait de manière « négligeable » au réchauffement de la planète.  Elle a regretté toutefois que son pays en soit l’une des premières victimes avec des inondations à répétition, des cyclones ou des tremblements de terre qui détruisent l’agriculture et mettent en péril les ressources en eau, la santé de la population ou le développement urbain.  « Ce qui est alarmant, c’est qu’une augmentation d’un mètre du niveau de la mer entraînera une inondation de 18% de notre territoire et touchera directement 11% de notre population », a-t-elle souligné.  C’est pourquoi, a indiqué Mme Sheikh Hasina, le Bangladesh a pris un certain nombre de mesures.  Le dragage des fleuves et des rivières les plus importants du pays est une priorité, tout comme la construction de 14 000 abris anticyclone.  À la Conférence de Copenhague, le Bangladesh attend des engagements forts des pays développés, notamment dans le domaine du financement de l’adaptation et des transferts de technologie vers les pays en développement.


Revenant ensuite sur la crise économique internationale, Mme Sheikh Hasina a regretté que les pays les moins avancés soient « les plus grandes victimes » d’une crise dont « ils ne sont pas responsables ».  Pour le Bangladesh, cette crise s’est traduite par une forte réduction de ses exportations, une baisse des prix des denrées de première nécessité, une baisse des transferts d’argent, une augmentation du chômage et une crise du crédit qui a mis à mal la croissance économique et le développement du pays.  À l’heure où les pays développés et les institutions financières internationales tentent de limiter l’impact de la crise, Mme Sheikh Hasina demande qu’une meilleure représentation des pays en développement, notamment les pays les moins avancés, soit assurée au sein de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).  Pour elle, un soutien aux économies des pays vulnérables s’inscrit aussi dans le Cycle de négociation de Doha de l’OMC.  « Des concessions des pays développés sur les quotas et l’accès à leurs marchés peuvent sortir les pays en développement d’une situation catastrophique », a-t-elle expliqué.  Elle a finalement attiré l’attention sur la question des travailleurs migrants, rappelant que des dizaines de milliers de travailleurs expatriés avaient été rapatriés chez eux depuis le début de la crise, posant des problèmes d’instabilité sociale et économique aux gouvernements de leurs pays d’origine, dont le Bangladesh.


Revenant ensuite sur le rôle du Bangladesh dans la communauté internationale, Mme Sheikh Hasina a rappelé l’implication de son pays dans les opérations de maintien de la paix.  Depuis 1988, le Bangladesh a ainsi déployé 82 000 personnes au cours de 32 missions dans 24 pays.  En dépit de cette participation, Mme Sheikh Hasina a regretté que son pays ne jouisse pas d’une représentation plus proportionnelle au sein du Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies.  Avant de conclure son intervention, Mme Sheikh Hasina a demandé que le « Bangla », langue parlée par 250 millions de personnes au Bangladesh et dans l’État indien du Bengale Ouest, devienne une langue officielle des Nations Unies.


M. DENZIL DOUGLAS, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Saint-Kitts-et-Nevis, a tout d’abord dénoncé les conséquences que subissent les petits États à l’occasion de crises dont ils ne sont pas à l’origine.  « Dans le cas des changements climatiques, a-t-il dit, nous sommes abandonnés à nous-mêmes pour trouver des solutions.  La crise doit nous apprendre que le partenariat et la coopération internationale sont aujourd’hui plus que nécessaires. »  Les nouvelles mesures qui seront prises à l’avenir devront faire en sorte que les gouvernements et les institutions travaillent ensemble pour établir les règles et les structures de régulation, a-t-il dit.


Invitant l’Assemblée générale à tenir compte de la situation particulière des petits États insulaires en développement à faibles revenus et lourdement endettés, le Premier Ministre a insisté sur le besoin de réformer le système économique et financier mondial.  La crise économique et financière mondiale souligne l’urgence de la restructuration du système international, a-t-il plaidé.  Le Premier Ministre a également appelé à la suppression de la dette.  Son pays, a-t-il dit, souhaite que réforme des institutions financières internationales permettra de mettre en place un véritable plan pour la réduction de la dette.  Lorsque de grandes crises se produisent, les petits États vulnérables doivent payer le prix fort, a-t-il argumenté.


S’agissant de la question des changements climatiques, le Premier Ministre a souhaité l’adoption d’une nouvelle approche qui soit axée sur l’action, ajoutant que son pays entend y contribuer activement.  Il a souhaité que les petits États insulaires en développement bénéficient d’une aide financière pour mettre en œuvre les initiatives prises en matière de changements climatiques.  Abordant les questions de sécurité, il a relevé que le coût humain, social et financier de la violence, y compris des maladies non transmissibles et du VIH/sida est élevé.  Il a invité les États Membres à se pencher sur ces questions à la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale.  S’exprimant toujours dans le cadre de la sécurité, il a évoqué le problème de la criminalité transnationale organisée qui sévit dans sa région.  Pour ce faire, il a demandé la réouverture dans la région des Caraïbes de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans le but d’aborder ce problème par le biais d’une approche multilatérale.  Concernant le VIH/sida, le Premier Ministre a fait part des mesures prises par son pays dans le cadre de la lutte contre la pandémie, notamment au sein du Partenariat Pan-Caribéen (PANCAP).  Il a souligné la nécessité pour la communauté internationale de concilier l’objectif de fourniture de médicaments à ceux qui en ont besoin avec les subventions dont bénéficient les entreprises pharmaceutiques pour la recherche et la fabrication de ces médicaments sans causer de préjudice aux pays en développement comme le sien, a-t-il conclu.


M. PAKALITHA BETHUEL MOSISILI, Premier Ministre du Lesotho, a expliqué que son pays était très vulnérable aux chocs économiques extérieurs, et que les demandes en exportation de textiles avaient fortement chuté, érodant ainsi les avancées accomplies en matière d’élimination de la pauvreté.  Prenant note des efforts déployés par le G-20 et du plus de 1 000 milliards de dollars qu’il a promis pour la relance économique, dont une partie devrait être consacrée aux pays en développement, le Premier Ministre s’est dit préoccupé par le fait que la répartition de ces fonds n’était pas claire, et qu’ils devaient de plus être distribués sans quotas et sans condition.  Il a également lancé un appel pour que soient honorés les engagements pris en matière d’aide au développement.  Le Lesotho espère que la Conférence de Copenhague de décembre prochain pourra déboucher sur un nouvel accord sur les changements climatiques qui permettra de réduire les effets du gaz à effet de serre, a-t-il poursuivi.  De l’avis du Premier Ministre, les pays les plus pollueurs doivent s’engager à limiter les émissions de gaz à effet de serre et aider ceux qui sont le plus gravement touchés par ce phénomène qui, a-t-il ajouté, est « notre responsabilité à tous ».


Évoquant ensuite le concept de la responsabilité de protéger, et le génocide du Rwanda, le Premier Ministre a estimé que le rapport du Secrétaire général sur la question fournissait une bonne base sur laquelle il faudrait faire avancer les discussions sur la question.  Il a toutefois estimé qu’il ne faudrait pas rouvrir les débats concernant les paragraphes 138 et 139 du Document final du Sommet mondial de 2005.  Il a par ailleurs affirmé l’attachement de son pays à la réforme du Conseil de sécurité.  Le Lesotho, a-t-il ajouté, se félicite de l’adoption du calendrier de la Conférence d’examen de 2010 sur le TICE.  À l’instar de l’Union africaine, le Premier Ministre a demandé l’organisation d’une conférence internationale sur la piraterie le long des côtes somaliennes.  M. Mosisili a par ailleurs engagé Israël à cesser ses activités liées à la construction de colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Il a aussi appelé la « République démocratique arabe sahraouie » et le Royaume du Maroc à poursuivre leurs négociations.  Avant de conclure, le Premier Ministre a estimé que l’embargo imposé à Cuba devrait être levé.


M. MADHAV KUMAR NEPAL, Premier Ministre du Népal, a rappelé que son pays traverse une importante transition politique.  Il a évoqué l’élection de l’Assemblée constituante, se félicitant notamment du fait que les femmes représentent les deux tiers de ses membres.  Il a ensuite expliqué que son pays devrait s’acquitter de plusieurs tâches importantes, notamment la conclusion positive du processus de paix, la rédaction en temps voulu d’une nouvelle Constitution, ainsi que le redressement économique et l’élimination de la pauvreté.  « Nous devons également répondre aux attentes de la population en matière de démocratie », a-t-il ajouté.


Le Premier Ministre a ensuite demandé un appui solide de la part des partenaires du Népal afin de l’aider à répondre aux défis liés au développement après le conflit.  Il a également expliqué que son gouvernement entendait créer une commission pour la vérité et la justice, ainsi qu’une commission sur les disparitions afin de garantir la justice transitionnelle et rétablir l’harmonie sociale et la paix dans le pays.  M. Nepal a estimé que les besoins des pays les moins avancés exigeaient davantage d’attention de la part de la communauté internationale.  Il a demandé la mise en œuvre des résultats de la Conférence de l’ONU sur la crise financière et économique, organisée au mois de juin dernier, ainsi que de la Conférence de Doha sur le financement du développement.  Les pays développés ne doivent pas laisser la crise économique leur servir de prétexte pour ne pas honorer leurs engagements en faveur des OMD, a-t-il dit.  Le Premier Ministre a par ailleurs estimé que des mesures spéciales d’aide financière devraient être accordées aux pays les moins avancés.


Le Premier Ministre a ensuite expliqué que les changements climatiques avaient provoqué une fonte sans précédent de neiges de l’Himalaya, entraînant de graves conséquences pour les agriculteurs du pays.  Une conférence régionale de haut niveau, récemment organisée au Népal, a mis l’accent sur la responsabilité différenciée et la responsabilité historique des pays développés, de même que sur l’importance de financer de toute urgence les mécanismes et les technologies d’adaptation.  M. Nepal a également engagé les États Membres à « conclure l’accord » lors de la Conférence de Copenhague.  M. Nepal a par ailleurs estimé qu’à l’approche de la quatrième Conférence des pays les moins avancés, une attention particulière devrait être accordée à la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles pour la période 2001-2010.  Passant ensuite à la question du désarmement, le Premier Ministre a souligné l’importance de promouvoir les discussions régionales et le rôle du Centre régional de l’ONU pour la paix et le désarmement.  Il a également réitéré son appui en faveur de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Le Premier Ministre du Népal a en outre insisté sur l’importance de réformer le Conseil de sécurité.


M. FELETI VAKA’UTA SEVELE, Premier Ministre des Tonga, s’est félicité de la tenue du Sommet du Secrétaire général sur les changements climatiques et a rappelé que l’Alliance des petits États insulaires, dont fait partie Tonga, avait tenu son propre sommet sur le même thème peu auparavant.  Pour les petits États insulaires en développement, il est essentiel que chacun mette de côté ses intérêts particuliers au profit d’un sens de la responsabilité collective et au profit des pays les plus vulnérables qui ne peuvent faire face seuls aux conséquences des changements climatiques, a ajouté M. Sevele.  Il s’est félicité de l’adoption par la précédente session de l’Assemblée générale d’une résolution sur les implications de ces changements pour la sécurité.  De même, il s’est réjoui de la détermination à agir, affichée par les participants au récent Sommet du Secrétaire général.  Toutefois, a ajouté M. Sevele, les paroles de chefs d’État et de gouvernement ne peuvent suffire.  Il faut réellement agir pour limiter les changements climatiques et changer nos habitudes de gaspillage au profit de comportements plus productifs.


Rappelant que la totalité de la production de son pays est assurée par des combustibles fossiles importés, le Premier Ministre a expliqué que la hausse des coûts avait amené son gouvernement à adopter une « feuille de route pour l’énergie renouvelable » qui prévoit que 50% de la production d’électricité du pays devrait, en 2012, provenir d’énergies renouvelables.  Les technologies le plus modernes seront utilisées pour la production, mais aussi la distribution de l’électricité, a ajouté le Premier Ministre, qui a remercié l’ensemble des partenaires au développement des Tonga qui soutiennent ce projet.  M. Sevele a rappelé que la réalisation des OMD demeure un élément essentiel du programme de développement de Tonga.  Il a appuyé le projet du Secrétaire général de réunir, en 2010, un sommet spécial sur les OMD.  La tenue, la même année, de l’Examen à haut niveau de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement permettra à ces derniers de consolider les progrès acquis et d’examiner les efforts encore nécessaires, a-t-il estimé.


« Nous sommes fiers de notre Constitution en vigueur depuis 134 ans et une des plus anciennes à ce jour, a déclaré M. Sevele, qui a ajouté que le mode de vie de la société tongane repose à la fois sur les droits et responsabilités de l’individu et sur ceux de la famille au sens large et de l’ensemble de la communauté.  C’est le lien entre ces valeurs collectives et ces obligations individuelles qui fait la force des Tonga, a-t-il affirmé.  C’est pourquoi, le Parlement de Tonga, qui a récemment examiné l’opportunité de ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, s’est prononcé contre, en estimant que cette ratification serait « incompatible avec notre patrimoine social et culturel et notre mode de vie unique », a expliqué le Premier Ministre.  « Nous n’avons pas à présenter d’excuses pour notre prise de position, a-t-il ajouté, en précisant que son pays prend les traités internationaux au sérieux et ne voulait pas se lancer dans une ratification de complaisance.  Plutôt que de ratifier ce Traité, nous préférons examiner à notre manière certains problèmes relatifs aux femmes », a-t-il poursuivi, en affirmant que « nos femmes sont parmi les plus chéries et les plus respectées au monde ».


M. THOMGLOUN SISOULITH, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao, a commencé son intervention par saluer l’ouverture de négociations intergouvernementales pour la réforme du Conseil de sécurité.  Il a réitéré l’engagement de son pays à contribuer à l’effort de réflexion dans cette nouvelle phase du processus de réforme.  L’existence d’armes nucléaires continue de constituer une menace pour l’humanité, a-t-il poursuivi.  Il est vital, a-t-il dit, de renforcer l’importance pour les États à adhérer à leurs obligations en matière de non-prolifération et de désarmement nucléaires.  La Conférence des parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2010 sera une grande occasion pour démontrer l’engagement politique et collectif des pays à résoudre ce problème récurrent, a-t-il poursuivi.


Concernant les changements climatiques, le Premier Ministre a plaidé pour des mesures urgentes en conformité avec les principes d’objectifs communs et de responsabilités partagées.  Dans ce sens, a-t-il dit, l’intégration des trois piliers que sont le développement économique viable, le développement social et la protection de l’environnement, devrait être mise en valeur dans le Plan d’action de Bali.  La République démocratique populaire lao, a-t-il dit, soutient l’idée d’un « Green New Deal » qui fournira une plate-forme pour résoudre les problèmes causés par ce défi.  Les multiples crises mondiales ont eu d’importantes répercussions sur les économies des pays les plus vulnérables, a affirmé le Premier Ministre.  Son pays, qui relève de cette catégorie, souhaite bénéficier d’un traitement spécial pour les exportations, la question de la dette et le transfert des technologies.  Le Premier Ministre s’est déclaré convaincu que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins développés, qui se tiendra en 2011, sera une occasion pour la communauté internationale de revoir ses responsabilités pour identifier les obstacles et trouver des solutions au développement de ces pays, a-t-il conclu.


M. AHMED ABOUL GHEIT, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a déclaré que les différents défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés requièrent un haut degré de conscience collective.  Les actuelles structures internationales qui doivent gérer l’économie mondiale doivent refléter les réalités actuelles et à venir, a-t-il ajouté, en estimant qu’il faudrait progressivement rendre accessibles ces structures à un plus grand nombre de pays en développement.  De même, il a souhaité que la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques permette de parvenir à un accord équitable et équilibré qui tienne compte des aspirations des pays en développement ainsi que des questions des transferts financiers et de technologie pour les aider à limiter les conséquences de ces changements.


La crise économique et financière n’a pas été causée par les pays en développement qui, pourtant, souffrent tous de ses conséquences, et même davantage que les pays développés, a déclaré M. Aboul Gheit.  En plus des conséquences de la crise alimentaire, dont ils souffrent également, les pays du Sud sont confrontés à des défis terribles qui requièrent un véritable soutien et une véritable solidarité internationale, a-t-il dit.  Le Ministre a jugé urgent de lancer un dialogue entre pays riches et pays pauvres, importateurs et exportateurs, pour parvenir à un « code de conduite international », pour notamment examiner la politique de production des biocarburants et mettre fin aux subventions à l’exportation des produits agricoles des pays développés.  M. Aboul Gheit a par ailleurs souhaité que le Sommet prévu en 2010 pour examiner la mise en œuvre des OMD aboutisse à la mise en place d’un mécanisme de suivi, qui permettrait de garantir la réalisation de ces Objectifs en 2015, notamment en Afrique.


Le Ministre égyptien des affaires étrangères a regretté la politisation des questions relatives aux droits de l’homme, en dépit des réformes fondamentales réalisées dans l’architecture des droits de l’homme au sein des Nations Unies et la création du Conseil des droits de l’homme.  Il a notamment souhaité un renforcement du rôle du Conseil et l’adoption d’une résolution sur la liberté d’expression qui en soulignerait l’importance, tout en évitant que des actes d’incitation à la haine religieuse, raciale ou autre ne puissent être considérés comme des actes légitimes relevant de cette liberté.


M. Aboul Gheit a affirmé que son pays attachait une grande importance à la Conférence d’examen du TNP qui se tiendra en 2010, et a souhaité que le processus de désarmement puisse être remis sur les rails.  Cela dépendra de la manière dont on traitera les résolutions des conférences de 1995 et 2000, notamment celle sur le Moyen-Orient, a-t-il ajouté.  Le Ministre a jugé essentiel que la communauté internationale soutienne l’élan actuel en faveur du désarmement, notamment à la lumière des positions des principales puissances nucléaires, et au premier chef des États-Unis.  Il a aussi demandé que soient traitées les questions de stabilité et de sécurité régionales, et que soit mis fin à « l’inexplicable et injustifiée latitude dont jouissent les capacités nucléaires d’Israël » et la menace que celles-ci font peser sur la sécurité et la stabilité du Moyen-Orient.


Le Ministre a constaté que la situation au Moyen-Orient reste dominée par une « tension considérable » malgré tous les efforts pour stabiliser la situation.  Il a rappelé que, l’an dernier, il avait exprimé ses doutes face à la volonté d’Israël de parvenir à un règlement juste, et a estimé que les faits lui avaient donné raison.  Il a rappelé que l’Égypte souhaite une reprise rapide des négociations en vue d’un accord final, qu’elle demande de veiller au respect par Israël de ses engagements de geler la colonisation dans l’ensemble des territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, que l’accord prévoit la création d’un État palestinien dont les frontières seraient pour l’essentiel celles de 1967, que Jérusalem-Est fait intégralement partie des territoires occupés et ne doit à aucun prix être exclue des négociations à venir.


M. NASSER JUDEH, Ministre des affaires étrangères de la Jordanie, a estimé que le multilatéralisme représentait le meilleur moyen de venir à bout des défis complexes lesquels exigent, selon lui, une action internationale concertée.  Il a également affirmé que le processus de réforme de l’ONU devrait pouvoir lui permettra de répondre le mieux possible aux défis qu’elle doit affronter.  Il a notamment évoqué le problème du terrorisme, de la pauvreté et des armes de destruction massive.


S’attardant ensuite sur la question de la colonisation, le Ministre a dénoncé la poursuite de l’occupation par Israël des territoires palestiniens, syriens et libanais.  Il a affirmé son attachement à l’Initiative de paix arabe et aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Il est indispensable, a-t-il insisté, d’apporter une réponse de « bonne foi » aux efforts déployés par l’Administration du Président américain.  Le Ministre s’est félicité du discours que ce dernier a prononcé à l’ouverture du débat général, en particulier lorsqu’il a condamné les colonies de peuplement israéliennes.  La communauté internationale doit assumer ses responsabilités pour que des négociations commencent immédiatement, a-t-il ajouté.


Ce climat constructif est mis à mal par les agissements d’Israël, a-t-il poursuivi.  Il a notamment mentionné la destruction d’habitations et la présence israélienne à Jérusalem-Est, ainsi que la poursuite des colonies de peuplement.  Nous demandons à Israël de revenir sur le chemin de la paix et de créer un climat apte à mener à bien des négociations de paix « fructueuses » assorti d’un calendrier clair.  Le Ministre a ensuite qualifié d’« inacceptable » la poursuite du siège « inhumain » de la bande de Gaza et a demandé sa levée.


Le Moyen-Orient doit devenir une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive, a enchaîné M. Judeh.  Nous affirmons cependant note droit à faire un usage pacifique de l’énergie nucléaire, a-t-il signalé, avant de préciser que la Jordanie était en conformité avec les préceptes de l’AIEA.  Le Ministre jordanien a ensuite fait part de l’appui que la Jordanie accorde à l’Iraq, notamment en ce qui concerne le rétablissement de sa légitimité.


M. MIROSLAV LAJČAK, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, a rappelé l’attachement de son pays au multilatéralisme.  Il s’est félicité de l’attention accordée à la question des changements climatiques et a souhaité la conclusion à Copenhague d’un accord ambitieux, global et équilibré qui puisse remplacer le Protocole de Kyoto.  Il a demandé l’adoption d’une stratégie mondiale pour la sécurité alimentaire et a jugé essentiel de ne pas perdre de vue les OMD pour le développement, avant d’ajouter que la Slovaquie a consacré beaucoup d’efforts à définir et à adopter sa propre stratégie d’assistance au développement.  M. Lajčak a rappelé que son pays est candidat à un siège au Conseil économique et social (ECOSOC) et dispose en ce sens du soutien du groupe des pays d’Europe de l’Est. 


Estimant que les Nations Unies ont obtenu d’importants résultats dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, le Ministre a estimé qu’il faudrait adapter le concept de maintien de la paix aux défis actuels et futurs.  Il a demandé en particulier des efforts pour un meilleur équipement et entraînement des Casques bleus et autres personnels de l’ONU engagés sur le terrain, tout en insistant sur le recours à la diplomatie préventive.  Il s’est félicité de ce que le premier Centre régional de l’ONU pour la diplomatie préventive, installé en Asie centrale et dirigé par un Slovaque, ait obtenu de bons résultats et justifié le bien-fondé de ce projet.


M. Lajčak a rappelé que la Slovaquie est activement engagée dans plusieurs opérations internationales de paix et de sécurité, sous commandement des Nations Unies ou dans le cadre d’opérations autorisées par le Conseil de sécurité, en Afghanistan, à Chypre, au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine et au Moyen-Orient.  « Notre pays fait le maximum, eu égard à sa taille, dans les domaines de la consolidation de la paix, de la stabilisation et de la reconstruction », a ajouté le Premier Ministre.  Il a rappelé que son pays est également fortement impliqué dans la réforme du secteur de sécurité, un thème qu’il a promu en 2006-2007 lorsqu’il a disposé d’un siège non permanent au Conseil de sécurité.  Concernant le Conseil de sécurité, M. Lajčak a précisé que son pays était favorable à une réforme permettant de le rendre plus efficace et représentatif, en augmentant le nombre de ses membres, tant permanents que non permanents.


Le Premier Ministre a rappelé que la prévention des conflits était étroitement liée au respect des droits de l’homme, à la protection des civils, à l’égalité des sexes, à la protection des enfants en période de conflit armé.  La Slovaquie, qui siège au sein du Conseil des droits de l’homme, travaille à la promotion et à la défense de ces droits fondamentaux.  La communauté internationale, a-t-il estimé, doit concentrer davantage d’attention à la protection des populations contre le génocide, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité ou le nettoyage ethnique et à la prévention de ces crimes, y compris en les renvoyant devant la Cour pénale internationale (CPI).


M. Lajčak a rappelé que le vieux principe « si tu veux la paix, prépare la guerre » a produit une course sans précédent aux armements, source de peur et d’insécurité.  Se déclarant très inquiet de voir les armes de destruction massive tomber entre les mains de terroristes, il a affiché sa volonté de faire de la Conférence d’examen du TNP, qui se tiendra en 2010, un succès.  Il a également souhaité l’entrée en vigueur du TICE et le début rapide de négociations de fond pour un traité sur le commerce des armes.  Il s’est dit profondément préoccupé de la défiance permanente affichée par l’Iran face à ses obligations internationales.  Le Ministre a réitéré sa condamnation des essais nucléaires lancés par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et a demandé à ce pays de renoncer à sa position à l’égard du TNP et d’adhérer au TICE.  M. Lajčak a déclaré que son pays est guidé par les principes de plein respect du droit international, y compris de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États dans leurs frontières internationalement reconnues.  Ces principes s’appliquent dans la partie occidentale des Balkans dont, a-t-il affirmé, le seul avenir crédible réside dans l’intégration européenne.  Ces principes guident aussi la position de la Slovaquie dans le cas de la Géorgie, a ajouté le Premier Ministre, qui s’est dit déçu de l’incapacité du Conseil de sécurité à proroger le mandat de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG), ce qui a encore compliqué une situation déjà instable.


M. TAÏB FASSI FIRHI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a d’abord estimé que « par leur caractère global, leurs multiples dimensions et leurs différentes implications, les crises internationales ont toujours donné une impulsion supplémentaire à l’action collective ».  Pour lui, les Nations Unies constituent « le cadre idoine de coordination d’une action commune, d’initiatives communes et de solutions consensuelles et fédératrices ». 


Évoquant ensuite les OMD, M. Taïb Fassi Firhi a estimé que les progrès effectués étaient encore loin des aspirations suscitées par la définition de ces objectifs en 2000.  Il a souhaité que le quatrième dialogue sur le financement du développement, prévu à New York en novembre, donne un nouvel élan aux efforts déployés jusqu’à présent.  Il a espéré qu’il conduira à la mise en place d’une « Alliance internationale pour le développement en Afrique », avant d’attirer l’attention sur les progrès réalisés dans son pays grâce à « l’Initiative nationale pour le développement humain », lancé en 2005.


Revenant ensuite sur la prochaine Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, M. Taïb Fassi Firhi a renouvelé la proposition de son pays visant à créer un « fonds multilatéral de transfert de technologie environnementale aux pays en développement ».  M. Taïb Fassi Firhi a rappelé l’adoption par son pays d’une charte nationale globale pour l’environnement.


Abordant ensuite les questions internationales, M. Taïb Fassi Firhi a commencé par rappeler la position de son pays sur le processus de paix au Moyen-Orient, en disant suivre avec attention les efforts « louables » de l’Administration américaine et les positions « encourageantes ».  Il a souligné qu’en tant que Président du Comité Al-Qods, le Roi Mohammed VI n’a cessé de prévenir des dangers inhérents au changement du statut juridique de la ville d’Al-Qods et d’inciter les puissances à préserver l’identité religieuse, spirituelle et civilisationnelle de la ville sainte, susceptible de créer les conditions propices à la relance du processus de paix. 


Après avoir évoqué la situation en Iraq, la coopération Sud-Sud, l’évolution des opérations de maintien de la paix, le désarmement nucléaire et la réforme du Conseil de sécurité, le Ministre des affaires étrangères a réitéré l’appui de son pays au processus de l’Union pour la Méditerranée.  Le Maroc a aussi accueilli en août dernier une Réunion ministérielle des pays africains riverains de l’Atlantique et poursuit sa contribution à l’édification d’une Union du Maghreb arabe.


Sur cette base, a dit M. Taïb Fassi Firhi, le Maroc a répondu « avec sérieux, responsabilité et de bonne foi » aux appels du Conseil de sécurité pour la recherche d’une solution politique définitive négociée au différend régional sur le Sahara occidental.  Le Maroc a soumis son initiative « courageuse » d’autonomie qualifiée de sérieuse et crédible par la communauté internationale, en tant que base réaliste pour parvenir à une solution définitive dans ce différend « artificiel », a affirmé le Ministre. 


Soulignant que le principe d’autodétermination « ne saurait être l’apanage de quiconque ni faire l’objet d’une interprétation sélective afin de satisfaire des desseins inavoués », le Ministre a exprimé la détermination de son pays à poursuivre son étroite coopération avec le Secrétaire général de l’ONU et son Envoyé spécial, en vue de parvenir à une solution définitive dans le respect total de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume.  


M. SALI BERISHA, Premier Ministre de l’Albanie, a affirmé que son pays était déterminé à prendre toutes les mesures requises pour adhérer à l’Union européenne, « comme le souhaitent 94% des Albanais ».  Ce chiffre représente pour mon gouvernement, a-t-il dit, un encouragement mais aussi une obligation majeure de poursuivre dans cette voie.  Il a souhaité que son pays obtienne cet automne le statut de pays candidat à l’Union et se voit accorder le plus rapidement possible un régime de libéralisation des visas.


M. Berisha a affirmé que 400 000 Albanais sont passés depuis trois ans au dessus du seuil de pauvreté et que la pauvreté extrême a été réduite de 70%.  L’économie albanaise a été frappée par la crise économique et financière de 2008/2009 et a connu une baisse de 10% de ses exportations, alors que le crédit se tarissait, a déclaré le Premier Ministre.  Pourtant, a-t-il poursuivi, le PIB du pays a augmenté de 5% au premier semestre 2009.  Il a attribué la bonne tenue de son pays au fait que l’économie albanaise est essentiellement fondée sur des principes libéraux, à une des plus basses fiscalités, aux réformes entreprises pour réduire la présence de l’État et à une politique favorable aux investissements et aux affaires menée durant quatre ans. 


L’Albanie est un des pays pilotes de l’Initiative « Unis dans l’action » et contribue à la réforme de l’ONU, avec qui elle entretient d’excellentes relations, a affirmé M. Berisha.  Cette Initiative, qui repose sur le principe d’appropriation nationale, permet d’améliorer la coordination avec le système des Nations Unies et de faire des économies, a-t-il affirmé.  M. Berisha a en outre présenté son pays comme une communauté plurireligieuse qui « représente l’harmonie religieuse par excellence » et contribue activement au Dialogue des civilisations.


Plus de 90% de l’électricité de l’Albanie est d’origine hydraulique, a déclaré M. Berisha, à propos d’un pays qui n’exclut pas le recours à d’autres formes d’énergie, y compris nucléaire.  Il a précisé que son pays s’est assuré quelque 5 milliards d’euros pour investir dans l’énergie hydraulique, éolienne et dans la biomasse.  Il a dit vouloir faire de son pays une « superpuissance en miniature » en matière énergétique.


M. Berisha a ensuite apporté un soutien appuyé à « l’État indépendant du Kosovo », reconnu par 62 États des Nations Unies depuis sa déclaration unilatérale d’indépendance il y a vingt mois et devenu depuis membre du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, ce qu’il a présenté comme un « facteur important de paix et de stabilité » dans le sud-est de l’Europe.  Il a estimé que les relations interethniques se sont améliorées au Kosovo depuis la déclaration d’indépendance et que les familles serbes, loin de continuer à quitter le Kosovo, y reviennent.  Il a remercié la mission Eulex de l’Union européenne et la KFOR pour leur travail.  Il a regretté que la « République du Kosovo » n’ait pas encore pris la place qu’elle mérite dans la famille des États souverains de cette Organisation.


M. COMMODORE JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre de Fidji, a d’abord constaté que son pays faisait partie des pays les plus exposés aux crises globales contemporaines, comme la crise économique et financière, la pandémie de grippe A(H1N1) ou les changements climatiques.  Rappelant que de tels phénomènes touchaient d’abord et avant tout les petits pays vulnérables comme Fidji, M. Bainimarama a salué la présence de ces thèmes au cœur des discussions de la soixante-quatrième Assemblée générale.


Revenant ensuite sur la situation intérieure de son pays depuis la suspension de la Constitution en avril dernier, M. Bainimarama a expliqué qu’une feuille de route organisant le retour à la démocratie avait été présentée le 1er juillet dernier.  Ce document prévoit l’élaboration d’une nouvelle constitution à partir de septembre 2012, son entrée en vigueur en septembre 2013, puis la tenue d’élections législatives libres et transparentes en septembre 2014. 


Aux critiques des pays qui jugent ce calendrier trop long, M. Bainimarama a rappelé que son pays était marqué par l’instabilité politique depuis la fin de la colonisation et qu’il sortait de 20 années de corruption, de mauvaise gestion et de népotisme.  « Aujourd’hui, notre système judiciaire et nos infrastructures sont sous-développés et improductifs », a-t-il expliqué, ajoutant que Fidji avait besoin de réformes pour poser les bases d’une démocratie viable.


M. Bainimarama a donc demandé de la patience et de la compréhension aux pays voisins de Fidji « qui ont fait preuve d’un manque de compréhension surprenant à l’égard de la situation particulière dans laquelle notre pays se trouve depuis l’indépendance ».  Il a notamment dénoncé les pressions diplomatiques et financières de certains États pour empêcher Fidji de participer à de nouvelles missions de maintien de la paix, bien que son pays soit un partenaire régulier de ces missions depuis 1978.


Remerciant ensuite les États qui ont continué le dialogue et la coopération avec Fidji, M. Bainimarama a appelé la communauté internationale à soutenir le Gouvernement actuel et à l’aider à mettre en œuvre des réformes.  Abordant ensuite la question des changements climatiques, M. Bainimarama a salué les membres de l’Assemblée générale qui ont accepté une résolution des petits États insulaires liant les menaces du réchauffement de la planète aux questions relatives à la sécurité. 


Pour Fidji, comme pour nombre de ses voisins, l’élévation du niveau de la mer représente une menace sur l’existence même.  « Aucune mesure d’assistance financière ne peut ni faire émerger ce qui a été submergé, ni arrêter les pluies et les inondations, et encore moins annuler les effets des catastrophes naturelles ou remplacer ce qui a été détruit », a insisté M. Bainimarama. 


Pour cette raison, Fidji appelle tous les États, en particulier les plus pollueurs, à assumer leurs responsabilités et à s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2020 et de 85% d’ici à 2050, ainsi qu’à limiter l’augmentation moyenne de la température à la surface de la planète de 1,5° maximum.  Pour conclure, M. Bainimarama a souhaité que la bonne volonté politique et la recherche du compromis soient présentes à la Conférence de Copenhague.


M. CARLOS GOMES, Premier Ministre de la Guinée-Bissau, a indiqué que son pays avait restauré la normalité constitutionnelle six mois après la crise qui a été provoquée par l’assassinat du Président de la République.  Il a précisé que le nouveau Président, M. Malan Bacai Sanha, venait d’être installé aux termes d’élections libres, justes et transparentes, comme en ont témoigné les observateurs internationaux.  Il a précisé que le parti au pouvoir, le PAIGC, a créé les conditions de mise en œuvre des réformes pressantes dont le pays a besoin en particulier la réforme de l’administration publique, en mettant un accent particulier sur le secteur de la défense et de la sécurité, ainsi que sur les finances publiques, la décentralisation et la modernisation des appareils de l’État.  Il a remercié l’Union européenne et les pays membres de la CPLC pour le soutien apporté durant la crise qu’a connue son pays.  Il a mentionné le travail de la Commission d’enquête chargée de faire la lumière sur l’assassinat du Président et d’en traduire les auteurs en justice. 


Le Premier Ministre a indiqué que son pays venait de conclure l’évaluation de sa Stratégie nationale de réduction de la pauvreté, ce qui a permis de prendre conscience de la nécessité de renforcer son action sur tous les axes.  Cet examen, a-t-il ajouté, nous a permis de nous rendre compte de la priorité à accorder au développement du secteur de l’énergie.  Notre inquiétude concernant la stabilité de notre sous-région et du monde en général ainsi que l’intérêt à accorder aux objectifs de développement, a-t-il encore dit, nous amène à saluer avec satisfaction et à encourager la politique du Président Obama envers l’Afrique, telle que présentée lors de ses récentes visites sur le continent.  Il a également salué les initiatives de l’Administration américaine en faveur de la paix au Moyen-Orient et la nouvelle politique à l’égard de Cuba. 


Le Premier Ministre a rappelé que son pays sollicite depuis de nombreuses années un programme de développement postconflit, en rappelant que tous les secteurs de la vie économique et sociale de la Guinée-Bissau ont été touchés par le conflit politico-militaire. Il a salué le soutien de la Banque africaine de développement (BAD) et s’est félicité de la récente décision du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale de négocier et de conclure un programme pos-conflit avec la Guinée-Bissau qui devrait bientôt rejoindre la Facilité de croissance et de réduction de la pauvreté.  Il a particulièrement remercié les chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’Angola, le Nigéria et la Lybie, ainsi que le CPLP et l’Union européenne pour le soutien apporté au budget, ce qui a grandement contribué à améliorer le climat dans le pays.  Il a dit que son pays était près à envisager la présence de troupes étrangères sur son territoire pour la surveillance des frontières aériennes, terrestres et maritimes afin d’éradiquer la criminalité organisée et toutes les formes de trafic de stupéfiants, d’armes et d’êtres humains.


M. RATNASIRI WICKRAMANAYAKE, Premier Ministre du Sri Lanka, a déclaré que les événements survenus dans son pays depuis l’intervention l’an passé devant la soixante-troisième Assemblée générale du Président Mahinda Rajapaksa, lui permettaient cette année de faire preuve d’espoir et d’optimisme.  Il a rappelé qu’en mai, son pays avait « défait le fléau du terrorisme » du LTTE, le Mouvement de libération des Tigres de l’Eelam tamoul, et ce, à un coût, 2,8 milliards de dollars, qu’il a jugé bien inférieur à celui des autres « opérations antiterroristes » dans le monde. 


Nous sommes aujourd’hui entrés dans une nouvelle phase, a poursuivi M. Wickramanayake, qui a toutefois reconnu qu’il fallait guérir les blessures du passé.  Affirmant que la défaite du LTTE avait « libéré environ 290 000 personnes » du joug de cette organisation, il a reconnu la nécessité de satisfaire aux besoins humanitaires de ces civils déplacés, et de veiller à ce qu’ils rentrent chez eux durablement, volontairement et dans la dignité.  Le retour des déplacés ne doit pas se faire sous la contrainte, a-t-il prévenu, au risque de compromettre sa viabilité.  La stabilité revenue à un prix élevé pour la population ne peut être compromise, « surtout quand un nombre important de cadres autoproclamés du LTTE continuent de se mêler aux déplacés ».


M. Wickramanayake a affirmé la volonté de son pays d’œuvrer pour la réconciliation nationale et a rappelé que, dès le mois d’août, des élections locales ont pu se tenir dans le nord du pays autrefois sous le contrôle du LTTE, « sans aucune violence ni intimidation ».  Dans toutes les régions autrefois sous le contrôle des Tigres, la démocratie sera restaurée et les élections encourageront l’émergence de dirigeants régionaux, a ajouté le Premier Ministre.


Les organisations internationales et les donateurs expriment leur confiance en la reconstruction et le développement du Sri Lanka, a affirmé M. Wickramanayake, qui a ajouté que l’est du pays, pour la première fois depuis plusieurs décennies, pouvait désormais contribuer à l’économie nationale.  De même, un programme a été lancé cet été dans le nord pour y relancer l’économie.  La fin du conflit nous donne enfin l’occasion de trouver une solution politique à long terme aux griefs et aspirations de toutes nos communautés, a déclaré le Premier Ministre, qui a décrit un ample processus de consultation politique. 


M. Wickramanayake a estimé que les défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés ne pourront être traités que dans le cadre d’une démarche globale et concertée.  Il faut donc renforcer le multilatéralisme, a-t-il ajouté.  Toutefois, le multilatéralisme ne consiste pas seulement à répondre aux exigences d’un petit nombre d’États puissants, mais aussi à défendre les intérêts de la majorité des faibles.  Il doit respecter le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, un « impératif en tout temps », a insisté M. Wickramanayake.


Le Premier Ministre a déclaré que la nature internationale du terrorisme exige des mesures de coopération internationale bien coordonnée.  Ainsi, les membres du LTTE tenaient leurs ressources de réseaux bien implantés dans des pays industrialisés via des sociétés écrans menant diverses activités illicites.  Certaines de ces structures écran existent encore, a averti le Premier Ministre, qui a demandé aux États d’y prendre garde, en affirmant notamment que ces organisations utilisent comme écran des activités prétendument humanitaires.  Le Premier Ministre a par ailleurs souhaité l’adoption d’un cadre de lutte contre le terrorisme maritime, et la mise au point rapide du projet de convention-cadre générale sur le terrorisme.


En tant qu’État insulaire en développement, le Sri Lanka est hautement vulnérable face aux changements climatiques provoqués par les modes de production et de consommation non viables des pays développés, a déclaré M. Wickramanayake.  Il a estimé que la « dette en carbone » contractée par les pays développés doit servir à financer l’assistance financière et technologique nécessaire aux efforts d’adaptation.  Notre peuple aspire naturellement à progresser et à vivre mieux, a-t-il ajouté, en espérant que la Conférence de Copenhague permettra d’obtenir un accord fondé sur le principe de responsabilité commune mais différenciée.  


M. HOR NAMHONG, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Cambodge, a d’abord rappelé que tous les pays étaient concernés par les défis auxquels le monde est aujourd’hui confronté, qu’il s’agisse de la crise financière, des changements climatiques, de l’insécurité alimentaire ou énergétique ou des menaces terroristes et de la prolifération des armes de destruction massive.


Pour M. Hor Namhong, la crise financière a « clairement miné » la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Alors que les pays développés ont les moyens de limiter l’impact de cette crise, les pays en développement sont les plus touchés, avec une chute de leur revenu national, un effondrement de leur croissance, une réduction drastique de leurs exportations, une baisse des investissements étrangers et une augmentation du chômage.


Pour aider ces pays à faire face aux conséquences de la crise, le Premier Ministre cambodgien a estimé que tout devait être fait pour que les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le cadre du Cycle de Doha, aboutissent.  M. Hor Namhong a donc salué la décision du G-20 de Pittsburgh de s’engager à faire aboutir ces négociations avant la fin de 2010.


À propos des changements climatiques, M. Hor Namhong a souligné que l’Asie du Sud-Est était la région du monde la plus menacée, en raison de ses particularités géographiques.  Il a notamment insisté sur les conséquences du réchauffement de la planète sur l’agriculture, prenant en exemple la production du riz fortement tributaire du climat et de ses évolutions.  Pour lui, c’est la sécurité alimentaire de toute la région qui est mise en péril.  M. Hor Namhong a donné deux chiffres pour illustrer son propos. 


Le coût total des pertes liées aux changements climatiques dans l’agriculture pourrait atteindre 6,7% du PIB pour les pays d’Asie contre 2,6% pour le monde entier.  Avec 80% de la population qui dépend du secteur agricole, le Cambodge est particulièrement vulnérable, a-t-il déploré.  C’est pour cette raison cependant que le pays a redoublé d’efforts pour mettre en œuvre le Protocole de Kyoto, en élaborant des projets de mécanisme de développement propre ou en créant un programme national d’action sur les changements climatiques.  Une campagne de reforestation de 49 000 hectares est également en cours, a expliqué M. Hor Namhong.


Le Premier Ministre cambodgien a toutefois estimé que les pays industrialisés, qui rejettent 80% des gaz à effet de serre, devaient assumer une plus grande responsabilité et prendre des mesures drastiques pour réduire en urgence leurs émissions.  Concluant sur ce thème en évoquant la Conférence de Copenhague, M. Hor Namhong a souhaité qu’un « traité historique pour les futures générations » y soit signé.


Le Premier Ministre a soulevé le paradoxe dans l’utilisation des terres cultivables, à savoir entre leur exploitation à des fins alimentaires ou à des fins énergétiques.  M. Hor Namhong a mis en garde contre les risques d’une solution à court terme qui privilégierait la lutte contre le réchauffement climatique et mettrait en danger la sécurité alimentaire des pays en développement.


M. KENNETH BAUGH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Jamaïque, a estimé que les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et très endettés constituaient une autre catégorie d’États méritant une attention particulière.  En théorie, en vertu de leur PIB par habitant, ces pays n’ont pas accès à une assistance internationale, a-t-il noté, en estimant que cette approche du PIB par habitant ne témoignait pas de la vulnérabilité de ce type de pays par rapport aux chocs externes. 


Il a dit que les pays de la CARICOM faisaient face à la fois aux conséquences des changements climatiques et à la diminution, en raison de la crise financière internationale, d’envois de fonds depuis l’étranger.  Il a indiqué que cette situation alourdissait le fardeau de la dette jamaïcaine qui représente 125% de son PIB.  Il a dit qu’une révision des critères permettrait de résoudre le problème de l’accessibilité aux ressources internationales à long terme de ces pays. 


Il s’est dit encouragé par la franchise de la plupart des pays du G-20 quant à leurs préoccupations relatives à la situation des pays en développement face à la crise. Il a souhaité que cet esprit se traduise par des objectifs chiffrés et ciblés.  Rappelant que la Jamaïque dépend fortement du commerce, il a estimé urgent d’achever le Cycle de Doha.  Quel que soit le résultat de ces négociations, a-t-il insisté, elles devront profiter à nos agriculteurs et à nos consommateurs en transformant le commerce international en un moteur de croissance. 


Il a déclaré que le Sommet des petits États insulaires en développement (PEID) et le dernier sommet sur les changements climatiques ont mis l’accent sur l’urgence de réagir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.  En tant que petit État insulaire en développement particulièrement vulnérable, a-t-il souligné, la Jamaïque souhaite que la prochaine Conférence de Copenhague se traduise en résultats concrets et s’accorde sur le principe d’une responsabilité commune mais différenciée.  Il a mis l’accent sur la responsabilité première des pays industrialisés.  Le Ministre a insisté sur les efforts de son pays pour soutenir le développement économique et social à long terme et la stabilité d’Haïti ainsi que la lutte contre la criminalité transnationale organisée.  S’agissant de la réforme des Nations Unies, il a fustigé un Conseil de sécurité qui, selon lui, demeure un club exclusif et non représentatif de l’Organisation. 


Il a précisé que la Jamaïque dépendait fortement du commerce.  Il a donc souligné l’urgence qu’il y a à conclure les négociations du Cycle de Doha.  Quels qu’en soient leurs résultats, ils doivent d’abord et avant tout bénéficier aux fermiers, aux producteurs, aux exportateurs et aux consommateurs.  Nous devons transformer le commerce international en un moteur de croissance.


M. MICHAEL SPINDELEGGER, Ministre des affaires étrangères et européennes de l’Autriche, a estimé qu’entre le leadership du Secrétaire général sur la question des changements climatiques, la nouvelle politique du Président américain et le Sommet du Conseil de sécurité sur le désarmement nucléaire, nous avons assisté à une semaine « réellement remarquable » qui a mis en évidence l’existence d’une chance unique pour une réelle renaissance du multilatéralisme.  Il existe « une possibilité réelle de faire de nouveau des Nations Unies ce qui était envisagé dans la Charte: non pas un simple forum de discussion, mais un lieu pour l’action et le point focal de tous les efforts de la communauté internationale pour trouver des solutions communes aux défis communs », a estimé M. Spindelegger, avant d’ajouter: « il appartient à chaque Membre de cette Organisation de faire en sorte que cette occasion historique soit saisie ».


Nous devons bâtir un monde qui repose sur des règles équitables et prévisibles, a déclaré le Ministre, pour qui le respect de l’état de droit et des principes de la Charte est essentiel pour la prévention des conflits, la stabilité et le développement à long terme.  M. Spindelegger a ensuite rappelé que l’Autriche, actuellement membre du Conseil de sécurité, travaille activement à la protection des enfants dans les conflits armés et votera la semaine prochaine en faveur du projet de résolution qui viendra renforcer la résolution 1820.  Il y a vu une réponse décisive de la communauté internationale face aux violences sexuelles en période de conflit.  En même temps,  de nombreux défis demeurent, a ajouté M. Spindelegger, qui a annoncé que son pays consacrera sa présidence tournante du Conseil de sécurité, en novembre, au moyen de renforcer concrètement la protection des civils dans les conflits.  Il a annoncé sa participation à un débat du Conseil sur ce sujet le 13 novembre et a rappelé que le rôle de certaines opérations de maintien de la paix dans la protection des civils et des déplacés avait constitué un important facteur dans la décision de son pays d’envoyer des Casques bleus en République centrafricaine et au Tchad.


M. Spindelegger a en outre salué les efforts de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime dans la reconstruction des institutions et ceux de la Commission de consolidation de la paix (CCP).  L’Autriche, a-t-il rappelé, a rejoint récemment les réunions spécifiques de la CCP sur la Sierra Leone.  Le Ministre a également rappelé le rôle, pour une paix durable, des mécanismes de réconciliation et de justice au plan national, ainsi que le rôle complémentaire de la Cour pénale internationale.


Tous les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix et de la sécurité ou pour éradiquer la pauvreté et promouvoir le développement resteront vains si nous ne sommes pas capables de préserver notre planète, a affirmé M. Spindelegger.  Il a souhaité que la Conférence de Copenhague adopte des mesures concrètes pour limiter ce fléau, grâce à la confiance mutuelle et à la coopération internationale.  Les mesures en faveur du climat et pour économiser l’énergie peuvent en outre représenter une part importance de notre réponse face à la crise économique et financière, a estimé le Ministre, pour qui investir dans les « technologies vertes » peut s’avérer bon à la fois pour le climat et pour l’économie.


En matière de désarmement, M. Spindelegger a déclaré que des progrès sont nécessaires sur plusieurs fronts.  Il s’est dit heureux que l’Autriche, Coprésidente de la Conférence sur le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, ait pu rapprocher l’heure de son entrée en application.  Présidente de la Conférence de Genève sur le désarmement, l’Autriche travaille à faire progresser les travaux sur un projet de traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles.  Le TNP doit être renforcé lors de la Conférence d’examen de 2010, a-t-il, par ailleurs, plaidé.  Enfin, le Ministre a appelé tous les États à faire de la Conférence sur l’interdiction des mines antipersonnel un succès.  Il s’est félicité du soutien croissant à la Convention sur les armes à sous-munitions de 2008, que son pays a ratifiée en avril, et a estimé qu’un traité sur le commerce des armes représenterait un pas important dans la lutte contre la prolifération illégale des armes légères. 


M. Spindelegger a estimé que l’Iran devait se conformer pleinement aux décisions du Conseil de sécurité.  Il a jugé « décourageantes » les récentes annonces du Gouvernement iranien concernant une nouvelle usine d’enrichissement de l’uranium.  Appelant l’Iran à accepter la main que lui tend la communauté internationale, il a ajouté que les débats de cette semaine ont « clairement montré que le monde n’acceptera pas un Iran doté de l’arme nucléaire ».  Il a aussi fermement rejeté les « remarques inacceptables » du Président Ahmadinejad et son « usage abusif » de l’Assemblée générale comme plate-forme pour l’intolérance, l’antisémitisme et la haine raciale.


M. Spindelegger a enfin vu un signe d’espoir dans le Sommet tripartite Obama-Netanyahu-Abbas et a appelé toutes les parties à supprimer tout obstacle à une reprise rapide des négociations.  Le droit d’Israël de vivre en paix et en sécurité, et la réalisation des droits du peuple palestinien à disposer de son propre État ne sont pas incompatibles, a affirmé le Ministre, qui a rappelé que l’Autriche continuera de contribuer à créer les fondations économiques et institutionnelles du futur État palestinien.  De même, dans le cadre de l’Union européenne, l’Autriche contribuera à promouvoir un processus de paix dynamique, a ajouté M. Spindelegger.


CHEIKH ABDULLAH BIN ZAYED AL NAHYAN, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a tout d’abord indiqué que son pays souhaitait développer un programme d’usage pacifique de l’énergie nucléaire dans le but de subvenir à ses besoins croissants en énergie, et ce en coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).


Les Émirats arabes unis, a poursuivi le Ministre, notent avec déception la poursuite de l’occupation, depuis 1971, par la République islamique d’Iran de trois îles des Émirats à savoir Abou Moussa, Tomb al Soughra et Tomb al Koubra.  Les Émirats demandent le retour de ces îles sous sa souveraineté, y compris leurs eaux régionales, leur espace aérien, leur plateau continental et leur zone économique exclusive en tant que partie intégrante des Émirats, a-t-il affirmé.  Le Ministre a également déclaré que toutes les mesures militaires et administratives prises par le Gouvernement iranien dans ces îles étaient nulles et non avenues.  Nous espérons que le Gouvernement iranien saura répondre de manière positive et juste à cette question, a-t-il ajouté.


Passant ensuite à l’Iraq, le Ministre s’est félicité dans un premier temps du retrait progressif des troupes étrangères mais s’est toutefois dit préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire.  Il a lancé un appel pour le respect de l’intégrité territoriale de l’Iraq, ainsi que de sa souveraineté et de son indépendance.


M. Al Nahyan s’est par ailleurs déclaré déçu par la détérioration du processus de paix au Moyen-Orient.  Les Émirats notent cependant avec satisfaction la position « positive » dont a fait preuve, ici même, le Président Barack Obama, a-t-il ajouté, avant de réclamer des efforts plus concertés pour assurer la reprise des négociations avec l’Autorité palestinienne.


Le Ministre a affirmé que les Émirats attachaient une grande importance à l’Afrique et renforçaient leur coopération et partenariats avec les pays de ce continent, notamment dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.  Mon pays, a ajouté le Ministre, attache aussi une grande importance aux conditions de travail des migrants et à la protection de leurs droits.  Il a précisé qu’une série de mesures et politiques allant dans ce sens avait récemment été adoptées et que les Émirats avaient intensifié leur coopération avec les pays d’origine d’Asie.


M. YVES LETERME, Ministre des affaires étrangères de la Belgique, citant Jean Monnet, l’un des fondateurs de l’Union européenne, a déclaré que « rien ne se crée sans les hommes et rien ne dure sans les institutions ».  La sécurité, les changements climatiques, et certains effets de la mondialisation requièrent une approche mondiale qui réserve un rôle central à l’Organisation des Nations Unies.  Mais ce rôle, a-t-il dit, il faut que l’ONU le mérite.  Comme le disait ici le Président Barack Obama, on ne peut à la fois se plaindre de l’action unilatérale des États-Unis et en même temps attendre qu’à eux seuls, ils résolvent les problèmes du monde, a-t-il fait remarquer.  « C’est dans cet esprit que j’entends plaider pour un nouvel engagement multilatéral », a déclaré le Ministre belge des affaires étrangères, soulignant que « la réforme de nos institutions internationales est capitale pour renforcer leur légitimité, leur représentativité et leur capacité d’action ».  C’est par attachement à la Charte des Nations Unies que la Belgique, l’un des pays fondateurs, plaide avec insistance pour plus de rigueur et plus de transparence dans le fonctionnement et le budget de l’ONU, afin d’utiliser au mieux les moyens limités.  Une meilleure concertation doit permettre un meilleur usage des ressources, a-t-il insisté, tout en ajoutant que le multilatéralisme ne doit pas exclure, mais plutôt inclure tous les États Membres et être transparent.  La crise économique et financière touche plus durement les pays en développement.  Plus que jamais, il est important que les pays réalisent leur objectif d’aide publique au développement de 0,7% du PNB, a-t-il souligné, en assurant que pour sa part, la Belgique a prévu d’atteindre cet objectif en 2010.


« Pour bien fonctionner, nos institutions multilatérales ont besoin de dirigeants et de représentants des États ayant des positions de base communes, articulées autour de ce noyau dur qu’est la dignité unique de chaque être humain », a estimé le Ministre.  La Belgique, a-t-il poursuivi, soutient sans réserve le principe de la « responsabilité de protéger » et remercie le Secrétaire général pour l’excellent rapport consacré à cette question.  « Mon pays, a-t-il assuré, poursuivra son action contre la violence sexuelle et contre toute forme de violence qui vise les enfants ».  Passant à la question du contrôle des armements qui, selon lui, doit figurer en bonne place dans l’agenda international, le Ministre belge des affaires étrangères s’est félicité de la réunion au sommet du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires, du 24 septembre.  Cette réunion, a-t-il précisé, a été un des éléments forts de cette semaine et la résolution que le Conseil a adoptée à cette occasion constitue un jalon pour un monde sans armes de destruction massive.  Les récentes informations concernant l’Iran semblent malheureusement aller en sens inverse, a-t-il regretté, tout en lançant un appel pressant à l’Iran et la Corée du Nord pour qu’ils coopèrent avec la communauté internationale et respectent les résolutions du Conseil de sécurité à leur sujet, faute de quoi, ils seront mis au ban de la scène internationale.  En même temps, la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive ne peut pas nous faire perdre de vue les mines antipersonnel, a rappelé le Ministre, qui a souhaité que la Convention interdisant ces armes sera renforcée lors de la Conférence d’examen qui se tiendra à la fin de l’année à Carthagène, en Colombie.


M. S. M. KRISHNA, Ministre des affaires extérieures de l’Inde, a rappelé que l’ONU fêtera en 2009 son soixante-cinquième anniversaire, après avoir vécu des changements fondamentaux ces dernières décennies.  Il a regretté qu’après toutes ces décennies, les structures de gouvernance internationale n’aient pas évolué et ne soient devenues ni inclusives ni participatives.  Il s’est demandé si ces institutions et structures étaient toujours en mesure de faire face à l’intensité et à la spécificité des problèmes mondiaux contemporains.  Il a estimé que la réforme de l’architecture de la gouvernance internationale était une nécessité de notre temps et qu’elle était indispensable pour que soient entendues les voix du monde en développement.  Il a souhaité l’aboutissement des négociations commerciales de Doha en estimant que le commerce international jouait un rôle central dans la revitalisation de la croissance économique mondiale.  S’agissant de la réforme de l’ONU, il a regretté que peu de progrès aient été observés depuis le Sommet mondial de 2005, alors que de nouveaux problèmes et crises mondiaux sont apparus.


En ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques, il a souhaité que l’on ne se concentre pas seulement sur l’atténuation, mais que l’on aborde aussi la question de l’adaptation, qui est une question critique pour les pays en développement.  Il a précisé que l’Inde accueillera les 22 et 23 octobre 2009, en coopération avec les Nations Unies, une Conférence mondiale de haut niveau sur le thème « Changements climatiques: développement et transfert des technologies » dont l’objectif est d’aider à la formulation d’une feuille de route sur la technologie dans le contexte de l’atténuation et de l’adaptation aux changements climatiques.  Il a exhorté la communauté internationale à soutenir les pays en développement par l’apport de ressources financières et technologiques et d’efforts visant le renforcement des capacités, afin qu’ils puissent faire face aux immenses défis liés à l’adaptation.  Il a ajouté que la lutte contre la pauvreté et pour la sécurité des moyens d’existence était une priorité du Gouvernement indien.  À cet égard, il a jugé que la croissance économique et la sécurité énergétique étaient des moteurs vitaux.  Soulignant les efforts de son pays, il a indiqué que l’Inde avait mis en place une politique et un cadre juridique, ainsi qu’un plan d’action national sur les changements climatiques avec huit missions nationales distinctes, dont une campagne de reboisement sans précédent. 


Par ailleurs, il a indiqué que l’Inde qui avait des états de service irréprochables en matière de non-prolifération, accordait la plus grande priorité à l’objectif de désarmement nucléaire.  Il a indiqué que son pays avait fait de nombreuses propositions à l’ONU en ce qui concerne le désarmement nucléaire, dont un document de travail, qui en 2006 proposait de nouveaux éléments susceptibles de nous aider à parvenir à un nouveau consensus en matière de désarmement et de non-prolifération.  Il a rappelé que l’année dernière, lors de la soixante-troisième Assemblée générale de l’ONU, l’Inde, en accord avec les engagements de longue date relatifs au Plan d’action Rajiv Gandhi de 1988, a réitéré sa proposition relative à une convention d’interdiction de la production, de la mise au point, du stockage, et du développement d’armes nucléaires, et visant à permettre leur élimination totale dans un délai limité.  C’est dans ce contexte, a-t-il encore ajouté, que l’Inde a appuyé en mai dernier lors de la Conférence du désarmement, l’adoption d’un programme de travail comprenant un traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles, à condition qu’un tel traité corresponde aux intérêts de sécurité nationale de l’Inde. 


La paix, la sécurité et la stabilité de notre région sont des éléments vitaux pour l’Inde, a-t-il encore ajouté, avant de se féliciter des évolutions positives au Sri Lanka et au Népal ainsi que des efforts de la communauté internationale pour promouvoir la stabilité en Afghanistan.  Il a insisté sur le fait que l’Inde était prête à régler tous les problèmes existants avec le Pakistan moyennant un dialogue pacifique.  En outre, il a déclaré que les attentats terroristes de Mumbai le 26 novembre 2008, ont rappelé au monde le danger et la menace persistants du terrorisme.  Il a appelé à l’adoption d’une convention internationale de lutte contre le terrorisme, en regrettant que les discussions sur cette question durent depuis trop longtemps. 


Mme RUMIANA JELEVA, Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, a mis la crise économique et financière et les changements climatiques au rang des priorités, se félicitant à ce propos de l’initiative du Secrétaire général qui a convoqué le Sommet du 22 septembre.  Elle a partagé l’avis du Président français, qui soulignait le manque de temps pour lutter contre ces changements, et a appelé à faire le maximum pour arriver à conclure un accord à Copenhague.


En ce qui concerne la sécurité, la Ministre s’est dite convaincue de l’importance du multilatéralisme et a insisté sur le partenariat à cet égard entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Elle a ainsi soutenu les progrès accomplis dans la coopération ONU-Union européenne (UE) dans les cas de la gestion des crises, tout en appelant à la renforcer afin qu’elle traite de tous les aspects d’une crise, de la prévention des conflits à la reconstruction.


Pour la Bulgarie, la priorité en termes de relations internationales est la coopération en Europe du Sud-Est et dans les Balkans, a poursuivi la Ministre.  Elle a souligné la coopération de son pays avec l’OTAN et l’Union européenne ainsi qu’avec ses plus proches voisins.  La Bulgarie cherche notamment à éliminer les discours de haine qui ont parfois cours dans l’ouest des Balkans, a indiqué la Ministre.  Elle a aussi souligné l’importance de voir un Kosovo stable, pacifique, démocratique et multiethnique, vivant en paix avec ses voisins, pour l’architecture de la région et de toute l’Europe.


La Bulgarie est attachée au développement pacifique et prospère de la région de la mer Noire, a aussi indiqué la Ministre, expliquant que son potentiel n’est pas complètement utilisé, comme c’est le cas du Caucase.  Elle a parlé du Programme de synergie de la mer Noire, qui permet une coopération entre les pays de cette région et l’Union européenne.  Abordant la question du désarmement, Mme Jeleva a réaffirmé son engagement à cette question et souhaité que la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération en 2010 porte des fruits.  Elle a exprimé son inquiétude face au dossier nucléaire de l’Iran et à la détérioration des droits de l’homme dans ce pays.


S’agissant de la réforme de l’ONU, la Ministre a espéré la voir se concrétiser, en particulier en ce qui concerne le Conseil de sécurité, étant d’avis que la composition de cet organe devrait être élargie dans les deux catégories de membres.  Le Groupe des États d’Europe orientale devrait se voir attribuer au moins un siège non permanent supplémentaire, a-t-elle ajouté.  En matière de maintien de la paix, elle a parlé de la nécessité de poursuivre les efforts en cours au Moyen-Orient et en Afghanistan.


La Ministre bulgare s’est encore montrée fervente partisane du respect du droit international et des droits de l’homme, soutenant en particulier les juridictions pénales internationales comme la Cour pénale internationale.  Elle a aussi soutenu l’Alliance des civilisations dont l’ONU est à l’origine, estimant qu’elle contribue largement à la paix et à la stabilité dans le monde.  Enfin, elle a appelé à une plus grande coopération entre les pays développés et en développement pour faire face à la crise économique et financière.  Elle s’est aussi dite inquiète de l’augmentation du budget prévisionnel de l’ONU pour 2010/2011, appelant à une réduction des dépenses non justifiées.


M. ÖSSUR SKARPHEOINSSON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de l’Islande, a rappelé qu’il y a un an, son pays a subi la tempête financière qui a déstabilisé le système financier mondial.  Cette tempête a placé l’Islande dans la crise la plus sévère qu’elle ait jamais connue.  L’Islande est le premier pays qui est tombé victime de financiers internationaux qui ont abusé des lois et créé un système irresponsable de bonus exponentiels.  Ces responsables ont laissé des citoyens affolés.


L’Islande « a réussi à faire face » car « sa famille nordique l’a aidée », a confié le Ministre.  Il a tenu à citer les pays baltes et la Pologne.  Il a également évoqué le FMI qui, a-t-il dit, « nous a offert un programme de stabilisation » même si ce programme n’a pas pu être pleinement mis en œuvre.  Il a également ajouté que la candidature islandaise à l’Union européenne avait été chaleureusement accueillie par ses voisins européens.  Il s’est réjoui que la tempête financière commence à se calmer grâce aux Islandais et au soutien de la communauté internationale.


Dans un monde mondialisé, il est nécessaire de travailler de concert pour éliminer les paradis fiscaux et créer un cadre régulateur mondial rationnel.  « Le monde doit lutter contre la récession dans le cadre des Nations Unies », a-t-il déclaré.  Il a ensuite abordé la question de sa participation au sommet sur les changements climatiques, en se déclarant ému par la déclaration du Président du Kiribati qui a dit que son pays allait peut-être être rayé de la carte à cause des changements climatiques.


« Ce dernier a demandé justice », a déclaré M. Skarpheoinsson, en jugeant que pour ce faire, « il nous faut concerter nos efforts sur un accord juridiquement contraignant à Copenhague ».  Pour convaincre les sceptiques, le Ministre islandais a estimé qu’il faut montrer les succès.  Il a rappelé les paroles du Président brésilien qui a présenté les succès du Brésil en matière d’utilisation d’énergies renouvelables.


Le Ministre a souligné que son pays vit les mêmes succès comme en témoigne le fait que 80% des besoins énergétiques sont remplis par l’utilisation des ressources naturelles et de l’énergie géothermique.  Certains pays d’Asie ont le même potentiel, a dit le Ministre, en prônant la création d’un fonds thermique mondial pour les pays en développement.  Il s’est dit prêt à offrir l’expertise islandaise.       .


M. Skarpheoisson a souligné les graves conséquences des changements climatiques dans l’Arctique dont une grande partie va se retrouver sans glace à la fin de l’été.  Cela favorisera certes le passage entre l’Atlantique et le Pacifique ainsi que l’accès à des ressources vitales mais, compte tenu de la fragilité de l’environnement, il serait délicat d’utiliser ces ressources.  Ce défi doit être abordé à l’échelle du Conseil de l’Arctique, a dit le Ministre.


« Il semblerait que les dirigeants politiques commencent à parler la même langue, le langage de la raison », a relevé M. SERGEI MARTYNOV, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, en soulignant l’importance des partenariats et des réseaux.  Il a noté que le monde réfléchissait maintenant dans un état d’esprit commun sur les questions de sécurité, de partenariat et de développement.  Comme exemple de partenariat, il a parlé de l’intention des 20 plus grandes économies du monde de mettre en commun leurs ressources afin de permettre au monde de sortir de la crise.  Il a aussi cité les récents sommets régionaux, sous-régionaux et ceux des groupes politiques de pays.


Le Ministre a cependant observé que certains accords ne sont pas respectés, comme celui de renoncer aux mesures protectionnistes dans le commerce international.  Il a estimé que le format du G-20 est trop étroit pour être un partenariat représentatif.  Il a dit sa préférence pour les regroupements régionaux, comme la Communauté économique eurasienne.  Le Ministre s’est aussi montré favorable aux partenariats entre le Mouvement des non-alignés et les principaux centres de pouvoir.


Les Nations Unies représentent l’organe le plus approprié pour répondre aux menaces et défis mondiaux, a poursuivi M. Martynov.  Il a rappelé qu’après les attentats du 11 septembre, les bases avaient été jetées pour créer une coalition et une stratégie antiterroristes.  Il a d’ailleurs évoqué l’idée de faire du 11 septembre la journée de lutte contre le terrorisme.  En ce qui concerne la réforme de l’ONU, le Ministre a déclaré apprécier les débats thématiques organisés à l’Assemblée générale.


Le Ministre du Bélarus a aussi abordé la question de la traite des êtres humains, invitant l’Assemblée générale à adopter un plan mondial d’action.  Il est ensuite passé au problème de l’énergie, souhaitant voir mettre en place un partenariat assorti d’un mécanisme mondial permettant d’améliorer, pour les pays en développement et les économies en transition, l’accès aux nouvelles technologies et aux sources d’énergies renouvelables.  On doit passer à la vitesse supérieure lors de cette session, a-t-il souhaité, avant d’annoncer que son pays allait lancer une étude sur ce sujet, avec la participation d’experts internationaux de renom.


M. Martynov a ensuite expliqué combien les pays à revenu intermédiaire avaient des possibilités d’accélérer leur rythme de croissance.  Ce n’est pas un hasard si les sociétés américaines et européennes se tournent vers l’Asie et d’autres marchés en développement, a-t-il fait remarquer.  Il a apprécié qu’une discussion ait eu lieu aux Nations Unies sur la façon d’aider ces pays en reconnaissance de leur importance dans le développement durable du monde.  Le Ministre a enfin appelé à faire de la prochaine Conférence de Copenhague un succès.  Il a aussi proposé de faire du prochain Sommet des Nations Unies en 2010, qui regroupera notamment les dirigeants du G-8, du G-20, de l’Union européenne et du Mouvement des non-alignés, un « sommet des partenariats ».


M. ATO SEYOUN MESFIN, Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, a commencé par se féliciter de la joie de jouir de la démocratie dans le pays depuis qu’il y a 18 ans, le peuple s’est débarrassé d’une dictature militaire d’une cruauté sans précédent.  Depuis 18 ans, a-t-il poursuivi, nous avons tout rebâti depuis la base, dans tous les domaines sans exception.  Quoi qu’en disent nos détracteurs, a-t-il dit, l’Éthiopie est désormais un pays d’avenir et d’espoir.


Revenant sur les défis qui restent à relever, le Ministre des affaires étrangères a d’abord cité la question de la paix et de la sécurité dans la corne de l’Afrique.  Il a affirmé qu’il est temps de renoncer à la « fiction » selon laquelle la crise en Somalie ne serait qu’une guerre entre Somaliens.  La Somalie, a-t-il affirmé, est prise en otage par des forces étrangères qui n’ont aucune honte à affirmer que leur projet n’a rien à voir avec la Somalie.  Leur ambition, a-t-il dit, va bien au-delà de la Somalie et ils le proclament « haut et fort ». 


Aujourd’hui en Somalie, a-t-il poursuivi, on voit une plus grande coordination et une plus grande coopération chez ceux qui aident les extrémistes que chez ceux qui professent leur appui au Gouvernement fédéral de transition.  Prenant l’exemple de l’attaque récente contre la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), il a regretté que leurs auteurs s’en tirent aussi bien.  La communauté internationale, a-t-il accusé, se montre avare même de mesures symboliques pour montrer sa détermination face aux extrémistes.  Malgré les appels incessants des chefs d’État d’Afrique et des pays de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), le Conseil de sécurité ne considère toujours pas la Somalie comme une priorité.


Ce qui manque, a dit constaté le Ministre, c’est « la volonté politique ».  Quiconque connaît la Somalie sait q’Al-Shabaab n’y est pas populaire.  Il est urgent, a-t-il prévenu, que la communauté internationale se lève avant que la Somalie ne soit totalement envahie par les extrémistes.


Comme autre défi à relever, le Ministre s’est félicité que l’Afrique se soit montrée novatrice en décidant d’être représentée aux négociations de la Conférence de Copenhague par une seule équipe, celle de l’Éthiopie qui sera conduite par le Premier Ministre lui-même. 


M. CRISTIAN DIACONESCU, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a jugé important de relever que l’Europe centrale et orientale fêtaient cette année les 20 ans de l’Automne du changement qui a remodelé le continent européen et ouvert la voie à une chance historique pour l’ancien bloc de l’Est.  Deux décennies après la chute du rideau de fer, nous reconnaissons maintenant que la puissance de changement de la démocratie représente une des valeurs européennes les plus efficaces, a-t-il ajouté, en précisant que cet exemple représentait un espoir pour des millions de gens à travers le monde, qui défendent aujourd’hui la liberté d’expression, le multipartisme, le respect de la diversité et la liberté de la presse.  À présent, nous devons faire face aux épreuves les plus importantes que l’humanité a jamais connues, a-t-il encore dit, en estimant que l’impact négatif des changements climatiques ne faisait qu’être renforcé par la crise financière et économique mondiale, la crise alimentaire, les prix énergétiques et les pandémies.


Il a mis l’accent sur les dangers des changements climatiques sur l’existence de l’humanité.  Il a présenté les principes sous-jacents de l’approche de la Roumanie sur ce thème en mettant l’accent sur la nécessité de mieux protéger et respecter la nature.  Tout ce que nous faisons et toute décision que nous prenons a une incidence sur les autres, a–t-il rappelé.  Il a salué les efforts du Secrétaire général pour mobiliser la communauté internationale, en prévision de Copenhague.  Il faut unir nos efforts pour que les instruments financiers internationaux soient réformés et que la croissance économique mondiale reprenne, a-t-il encore dit.  Il faut décourager le protectionnisme et assurer une issue heureuse aux négociations commerciales de Doha, a-t-il encore insisté. 


Illustrant la contribution de la Roumanie à un système des Nations Unies plus concret, il a cité la création à Timisoara d’un centre de transit d’urgence pour réfugiés, fruit d’une collaboration de son pays avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).  Il a également mentionné la signature à New York d’un mémorandum d’accord entre le Gouvernement roumain et l’ONU pour la formation des agents de sécurité de l’ONU à la protection rapprochée. 


Il a insisté sur quatre éléments essentiels à considérer pour une approche multilatérale plus forte, afin de garantir un système plus durable.  Le premier consiste en une gestion de la crise économique actuelle, afin d’assurer les objectifs de développement et de croissance durables.  Le deuxième consiste à se concentrer sur les liens entre les changements climatiques, la pauvreté, la sécurité alimentaire, la santé, l’énergie, la migration et les insuffisances démocratiques dans certaines parties du monde, tout en assurant la paix et la sécurité internationales.  Enfin, le troisième consiste en la consolidation du droit international et le quatrième au renforcement des institutions internationales.  En outre, le Ministre a estimé que les solutions aux défis du XXIe siècle passent par une utilisation plus efficace des mécanismes régionaux comme l’Union africaine, l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), le Conseil de coopération du Golfe, l’UNASUR, l’OSCE et l’OTAN ainsi que toutes les organisations qui ont pour vocation l’intégration régionale.  Il a également précisé que la Roumanie investissait beaucoup dans la stabilité et la sécurité du monde, en mettant par exemple 1 500 militaires à la disposition des Missions des Nations Unies au Kosovo, en Afghanistan, en Bosnie-Herzégovine et au Soudan.


Le Ministre a conclu en réitérant l’engagement de la Roumanie de lutter contre l’extrémisme, la xénophobie et toute forme de racisme et de discrimination.  Il a précisé que son pays était un promoteur actif de la diversité et du multiculturalisme ainsi que du dialogue interculturel et interreligieux, dans le cadre du Mouvement de la francophonie et de l’Alliance des civilisations. 


PRINCE MOHAMED BOLKIAH, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Brunéi Darussalam, a rappelé qu’il appartiendra à la prochaine génération de juger si nos actions ont été efficaces.  Au cours des 25 dernières années, l’ONU a apporté des réponses efficaces, a-t-il estimé, après avoir rappelé que son pays avait rejoint l’Organisation à une période dangereuse de guerre froide pendant laquelle il ne voulait pas rester seul.  Il a constaté que beaucoup de problèmes demeurent malgré tout, comme le terrorisme, la pauvreté, les maladies, la guerre et les 60 années de lutte du peuple palestinien pour la justice et la dignité.  Mais le bilan est positif pour ce qui est des communications et du partage des connaissances, a-t-il relevé.


Le Ministre a ensuite estimé que la réforme de l’ONU est une occasion à saisir pour prendre la bonne direction dans les affaires du monde.  Personne ne veut plus voir perdurer la division entre le monde développé et le monde en développement au détriment d’un monde uni qui partage les problèmes et cherche ensemble des solutions, a-t-il affirmé. La réunion du G-20 de cette semaine à Pittsburgh a lancé le même message, a-t-il observé avec satisfaction.  Mais, a-t-il ajouté, ce message est encore faible et n’apporte qu’un petit changement.  Il a toutefois dit apprécier ce bon début.


Mme AURELIA FRICK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a affirmé que depuis son arrivée à New York, il y a deux jours, elle s’était sentie encouragée par les multiples appels à la coopération internationale et les engagements renouvelés au multilatéralisme.  Elle a précisé que pour le Liechtenstein, les Nations Unies ont toujours symbolisé le multilatéralisme.  La Ministre a déclaré que sa délégation avait quitté le sommet sur les changements climatiques du 22 septembre, convaincue qu’une percée est possible pour parvenir à un accord à Copenhague à la fin de l’année.  Elle a salué le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, pour cette excellente initiative.  Elle a affirmé que les délégations qui y ont participé se rendront à Copenhague en tenant compte des voix exprimées par ceux qui sont exposés à de sérieux risques.  « Il ne faut plus de compromis », a-t-elle dit.


Mme Frick a ensuite souligné que la crise économique et financière a freiné les progrès réalisés dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Tout en reconnaissant que lors de rencontres comme celles du G-8 ou du G-20, il est possible de trouver des solutions dans l’intérêt de tous, la Ministre a estimé que l’on ne peut ignorer le fossé qui existe entre ceux qui prennent des décisions et le reste des États.  Des solutions efficaces exigent l’appui de ceux qui doivent les appliquer, a-t-elle rappelé.  Les règles établies, a-t-elle ajouté, doivent cependant tenir compte des intérêts de tous.  À cet égard, elle a rappelé que la notion d’égalité souveraine est l’un des principes fondamentaux énoncés par la Charte des Nations Unies.  Et c’est même le pilier principal d’un véritable multilatéralisme.  « Notre objectif vise à avoir un engagement positif et à établir une coopération productive afin de prendre des décisions de qualité », a-t-elle précisé.


La Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein a poursuivi en affirmant que les pères fondateurs de la Charte de l’ONU avaient compris que l’inclusion de tous les États était indispensable au succès du multilatéralisme.  Elle a cependant noté que l’ONU s’est parfois éloignée des principes d’inclusion, de transparence et de légitimité.  « Le Conseil de sécurité a pour mandat d’exercer ses décisions au nom de l’ensemble des États Membres », a-t-elle souligné.  Or, a-t-elle estimé, souvent le Conseil ne montre pas d’intérêt à inclure dans ses décisions ceux qui jouent un rôle dans la mise en œuvre de ses décisions.  « Avec les autres membres du « Groupe des cinq », nous continuons à travailler à l’inclusion et à la transparence des travaux du Conseil », a-t-elle précisé.  Elle a également affirmé que le Groupe travaillait à des améliorations du régime des sanctions du Conseil.


Mme Frick a souligné que la composition actuelle du Conseil de sécurité est dépassée.  « C’est le seul point sur lequel nous nous accordons après plusieurs années de discussions sur l’élargissement du Conseil de sécurité », a-t-elle ajouté.  Elle a estimé qu’il n’y avait que deux solutions pour l’élargissement: soit attendre qu’une crise institutionnelle frappe le Conseil et que celui-ci évolue alors par l’intermédiaire d’une forte pression publique; soit il faut œuvrer pour une solution de compromis institutionnellement durable.  Mme Frick a opté pour cette seconde solution qui est, selon elle, «dans l’intérêt de l’Organisation ».  Abordant la question de la justice pénale internationale, elle a souligné qu’au cours des deux dernières décennies, ce domaine est celui où le multilatéralisme a mieux réussi.  À cet égard, elle a fait référence à la création de la Cour pénale internationale, une institution qui était du domaine du rêve il n’y a pas si longtemps.  Durant ses premières années de fonctionnement, a souligné Mme Frick, « la Cour a enregistré des succès remarquables même si elle a été l’objet de discussions politiques controversées ».  Cela n’est guère étonnant, a-elle dit, dans la mesure où la justice peut être un exercice difficile, en particulier dans le cas des situations de conflit en cours.  La Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein a affirmé que la paix, le développement et la justice allaient de pair.  Il incombe en premier lieu aux États d’entreprendre les efforts nécessaires dans ces domaines.  « La Cour pénale internationale ne sera pas en mesure de juger tous les auteurs des crimes les plus graves », a-t-elle noté, mais la Cour est le signe qu’« il faut rendre des comptes quand les crimes sont commis et que l’impunité n’est plus une option ».  En outre, la Conférence des États parties de la CPI de 2010 sera l’occasion d’ajouter le crime d’agression à la liste des crimes relevant de la compétence de la Cour.  Mme Frick a émis l’espoir que cette opportunité historique sera saisie.


M. LAWRENCE CANNON, Ministre des affaires étrangères du Canada, a déclaré qu’il n’existe pas de meilleure enceinte que l’ONU où il peut réaffirmer l’attachement de son pays à une action collective, c’est-à-dire où il peut poursuivre, de concert avec tous les pays des objectifs partagés et surmonter des difficultés communes.  La crise économique et financière mondiale ainsi que les menaces internationales pour la sécurité et l’environnement font ressortir l’importance de cette interdépendance, a-t-il précisé.  En dépit des mesures décisives prises par le Gouvernement pour réduire les répercussions de la crise au Canada, la reprise de l’économie canadienne ne peut se faire en vase clos, sans un redressement économique à l’échelle de la planète.  « L’histoire nous enseigne que nous ne sortirons jamais de la crise actuelle si nous acceptons d’entraver le commerce international pour tenter de favoriser nos économies nationales », a indiqué M. Cannon.  C’est pourquoi, il a souligné qu’il était nécessaire d’établir une consultation énergique et efficace au plus haut niveau afin de faire front commun contre la tentation protectionniste.


Dans le domaine de la paix et de la sécurité, a rappelé le Ministre, plus de 100 000 Canadiens ont servi dans des missions des Nations Unies en Afrique, en Amérique latine, en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient.  Aujourd’hui, des milliers d’autres sont déployés auprès de missions mandatées ou dirigées par les Nations Unies dans le monde, a-t-il ajouté.  Comme les Nations Unies, le Canada est résolu à éradiquer la menace que les Taliban posent pour la paix et la sécurité mondiales, a-t-il assuré, précisant que le rôle que joue le Canada dans cet effort en Afghanistan est l’expression la plus forte de cette détermination.  « Bien que le Parlement ait adopté une résolution en vue de mettre fin à notre mission militaire en Afghanistan à la fin de 2011, le Canada poursuivra ses efforts de développement et de diplomatie dans ce pays », a assuré le Ministre.  Le Canada apporte également une aide non négligeable en Haïti, où sa contribution totalisera 555 millions de dollars entre 2006 et 2011, a indiqué par ailleurs M. Cannon.  Le Canada est également déterminé à aider au règlement des conflits au Soudan.  Depuis 2006, il a versé plus de 640 millions de dollars à l’appui des efforts internationaux visant à y instaurer une paix durable, a-t-il rappelé.  Le Canada espère aussi que les pourparlers, prévus pour le 1er octobre entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne, aborderont la duplicité entourant le programme nucléaire de l’Iran.  Le Ministre a fait savoir que son pays appuiera les actions visant à dissiper ce qui est clairement une menace à la paix et à la sécurité mondiales et à cet égard, il a salué la tenue du sommet du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires du 24 septembre.


Concernant les changements climatiques, le Ministre a déclaré que son pays était résolu à prendre des mesures visant à réduire l’ensemble de ses émissions à gaz à effet de serre de 20% par rapport au niveau de 2006 d’ici à 2020 et de 60 à 70% d’ici à 2050.  Abordant la question de l’aide internationale, le Ministre a annoncé que le Canada envisage de la doubler en la faisant passer à 5 milliards de dollars d’ici à 2010.  Il continuera à apporter une aide humanitaire aux populations touchées par des conflits et des catastrophes naturelles.  En sa qualité de Président de la Configuration Sierra Leone de la Commission de la consolidation de la paix des Nations Unies, le Canada s’emploiera à combler le fossé entre l’aide internationale et le développement à long terme.  Il contribuera en outre à augmenter la capacité de prêt de la Banque africaine de développement à hauteur de 2,6 milliards de dollars, a indiqué le Ministre canadien des affaires étrangères avant de conclure.


M. XAVIER ESPOT MÍRO, Ministre des affaires étrangères et des relations institutionnelles de la Principauté d’Andorre, a indiqué que les Andorrans n’avaient pas l’intention de marquer la politique internationale mais voulaient démontrer « de façon claire » leur volonté de respecter et de défendre le droit international, les règles de bon voisinage et le principe de solidarité entre les peuples.  Il a notamment expliqué que la Principauté avait adopté, au mois de septembre, un projet de loi d’échange d’informations en matière fiscale.  M. Espot Míro a précisé que cette législation avait été au centre des débats au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ces derniers mois.


« Disons-le clairement », a-t-il ajouté, « les paradis fiscaux et l’opacité fiscale sont deux domaines que les Andorranes et les Andorrans veulent corriger.  Cette position stratégique est claire et notre engagement est ferme », a affirmé le Ministre.  Il a ensuite indiqué que son pays propose de mener à terme une réforme tributaire progressive qui permettra d’attribuer les ressources allouées à des priorités d’intérêt général.  Cette réforme permettra de soutenir nos entrepreneurs et professionnels afin qu’ils puissent exporter des biens et des services depuis Andorre, a-t-il ajouté.


Le Ministre a estimé que la réforme du système économique international et la modernisation de l’ONU devaient intégrer le droit à l’égalité de genre, lequel disposerait de normes et de règles justes, claires et homologables internationalement.  Après s’être attardé sur les changements climatiques, M. Espot Míro a abordé la question de la grippe et a expliqué que le Gouvernement andorran avait décidé de pallier ses effets en vaccinant une grande partie de la population.


Droit de réponse


Le représentant de l’Iran a réagit aux allégations relatives aux activités nucléaires de son pays, aux mauvais traitements dont auraient été victimes les manifestants iraniens et à la revendication « inacceptable » des Émirats arabes unis sur trois îles « iraniennes » du golfe Persique.  S’agissant de la question nucléaire, le représentant iranien a rejeté ce qu’il a appelé « les allégations et malentendus véhiculés par les délégations des Pays-Bas, de la Slovaquie, de l’Autriche et du Canada » concernant les activités nucléaires civiles iraniennes.  Il a estimé que ces craintes et inquiétudes étaient infondées, en assurant que les activités nucléaires iraniennes n’avaient que des objectifs pacifiques.  Il a dit que les rapports de l’AIEA témoignaient de la nature pacifique des activités nucléaires iraniennes.  Il a déclaré que l’Iran, en tant qu’État partie au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), tout en respectant ses obligations juridiques et les accords de garanties, était déterminé à exercer son droit légitime de développer des techniques d’énergie nucléaire. 


Cette politique, a-t-il expliqué, est basée sur une planification à long terme visant à répondre aux besoins énergétiques croissants du pays.  Le représentant a dit que la mise en place d’une nouvelle centrale d’enrichissement a été menée dans le respect des accords de garanties de l’AIEA.  Il a fustigé les allégations qu’il a qualifiées d’absurdes, en notant qu’un communiqué de la porte-parole de l’AIEA publié hier confirmait que l’Iran a bien informé l’AIEA de cette question. 


L’accent mis sans raison sur des installations pacifiques conformes aux accords de garanties est contre-productif et constitue une distraction dangereuse.  Il faudrait plutôt, a-t-il estimé, traiter de la menace de prolifération posée par les installations nucléaires du régime sioniste.  C’est pourquoi, le représentant a exhorté les membres de l’Union européenne à s’abstenir de fermer les yeux face à cette véritable menace de prolifération et d’abandonner leur approche contraire aux efforts de non-prolifération.  


S’agissant des allégations de mauvais traitements dont les manifestations auraient été victimes, il a indiqué que la loi iranienne interdisait tout recours à la violence et prévoyait des peines pour les responsables de telles violences.  Il a également cité les dispositions pour la protection juridique des personnes victimes de violences.  Le représentant a aussi jugé « inacceptables » les revendications des Émirats arabes unis sur les îles « iraniennes » du golfe Persique.  L’Iran rejette ses revendications inacceptables, a-t-il insisté, en rappelant que ces îles font partie de son pays.  Nous sommes prêts à poursuivre les pourparlers bilatéraux avec les Émirats arabes unis en vue de dissiper tout malentendu qui pourrait persister.  En ce qui concerne la dénomination de la zone maritime située entre l’Iran et la péninsule arabique, le représentant a prévenu que toute autre dénomination que celle de golfe Persique serait inacceptable. 


À son tour, le représentant de la Serbie a répondu aux propos tenus par le Premier Ministre de l’Albanie.  Il a regretté que celui-ci se soit ingéré dans les affaires internes d’un pays voisin, en cautionnant ce qui est une tentative de sécession d’une minorité ethnique.  Le représentant a contesté les propos du Premier Ministre albanais selon lesquels la déclaration d’indépendance du Kosovo a constitué un facteur important de paix et de stabilité.  Cela ne correspond pas à la réalité, a dit le représentant, qui a par ailleurs, rappelé que son pays avait saisi la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la légalité de cette déclaration d’indépendance unilatérale.


Contrairement à ce qu’affirme le Premier Ministre albanais, les tensions interethniques au Kosovo n’ont pas diminué, a insisté le représentant de la Serbie, en arguant que les Serbes du Kosovo constituent aujourd’hui la communauté la plus menacée d’Europe.  Il s’est aussi insurgé contre les propos selon lesquels les Serbes reviennent au Kosovo pour y élever leurs familles.  Le Kosovo est un terrain fertile pour des activités illégales, a indiqué le représentant serbe, qui a conclu que la paix et la stabilité au Kosovo ne sont pas celles dont a parlé le représentant de l’Albanie.


En réponse à l’intervention du délégué de l’Iran, le représentant des Émirats arabes unis a regretté que son homologue ait des revendications sur les trois îles que son pays occupe depuis plusieurs années, estimant que cela va à l’encontre des valeurs démocratiques.  Il a demandé au Gouvernement iranien de traduire ses bonnes intentions en actes concrets et d’entamer des négociations sans tarder pour que ces trois îles soient rendues aux Émirats.  L’Iran pourrait aussi accepter de demander un avis à la Cour internationale de Justice sur cette question, a-t-il proposé.  Toute mesure prise par l’Iran concernant ces îles est nulle et non avenue, a-t-il ajouté.


C’est enfin le représentant de l’Albanie qui a exercé son droit de réponse pour expliquer que la République du Kosovo est une réalité indéniable.  Nous devons tous l’accepter en dépit d’une rhétorique dépassée, a-t-il dit, en voulant que l’on cesse d’entraver le développement et l’intégration de cette région en Europe.  Le nombre des pays, 63, qui ont reconnu le Kosovo ne fait qu’augmenter, a-t-il observé.  Il a aussi expliqué que le Kosovo a pris des mesures courageuses pour réunir les conditions permettant le retour des minorités serbes dans leurs foyers.  Le nombre de ces personnes a en conséquence fortement augmenté, a-t-il insisté, signalant les mesures destinées à préserver l’héritage culturel et spirituel de tous les citoyens et à promouvoir le développement du pays.  Nous ne souhaitons pas que des réfugiés franchissent encore nos frontières pour trouver refuge mais que tous les peuples aspirent à l’harmonie, a enfin déclaré le représentant albanais.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée: le Président malgache privé de parole à un débat qui continue d’être marqué par les tensions régionales et la lutte contre les changements climatiques

AG/10863

Assemblée: le Président malgache privé de parole à un débat qui continue d’être marqué par les tensions régionales et la lutte contre les changements climatiques

Le débat général de l’Assemblée générale, qui a continué d’être dominé par les tensions régionales et la lutte contre les changements climatiques, a été interrompu pendant plusieurs minutes aujourd’hui par une discussion sur l’opportunité de laisser monter à la tribune le Président de la Haute Autorité de la Transition du Madagascar, Andry Nirina Rajoelina.

Les délégations ont suivi la motion d’ordre de la République démocratique du Congo (RDC) qui, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a nié au Président malgache le droit de s’exprimer.  La contre-proposition que le Président de l’Assemblée générale a faite conformément à l’avis du Conseiller juridique des Nations Unies a donc été rejetée par 23 voix contre, 4 voix pour et 6 abstentions; la très grande majorité des États Membres ayant choisi de ne pas participer au vote.

La SADC considère la prise de pouvoir de M. Rajoelina comme un coup d’État et réclame le retour à l’ordre constitutionnel.  Le nouveau Président tient son pouvoir d’un directoire militaire qui le lui a remis après le départ forcé, le 17 mars dernier, du Président Marc Ravalomanana, pourtant réélu en 2006.

Au troisième jour de son débat général, l’Assemblée générale a entendu plus d’une trentaine d’autres chefs d’État et de gouvernement, dont les dirigeants de la Palestine, du Liban, du Pakistan, de la Somalie, du Zimbabwe et de l’ex-République yougoslave de Macédoine, évoquer, à leur tour, les tensions ou conflits régionaux auxquels leur pays est en proie.

Les dirigeants de plusieurs petits États insulaires en développement ont également été nombreux à prendre la parole pour tirer, une fois de plus, la sonnette d’alarme au sujet des changements climatiques.

« Tous les efforts internationaux de ces derniers jours, qui ont été salués par le peuple palestinien et les pays arabes, se heurtent à l’intransigeance d’Israël qui refuse d’accepter les conditions préalables à la relance du processus de paix », a dénoncé le Président palestinien, Mahmoud Abbas. 

Hier, le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait réitéré ses conditions préalables à la paix, à savoir la reconnaissance d’Israël comme « État-nation du peuple juif » et la démilitarisation de tout futur État palestinien. 

Aujourd’hui, le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est demandé comment poursuivre des négociations sur le tracé des frontières et sur Jérusalem « pendant que des bulldozers changent la réalité des choses sur le terrain pour imposer des frontières voulues par Israël ».

Venant de la même région, le Président libanais, Michel Sleiman, a jugé « indispensable » que des efforts se poursuivent en vue d’amener Israël à se conformer à toutes les dispositions de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.  Il a appelé la communauté internationale à prendre les mesures contraignantes adéquates pour amener Israël à dédommager « convenablement » le Liban pour les dégâts occasionnés par ses attaques contre son pays.

Son homologue du Pakistan, Asif Ali Zardari, qui, comme l’année dernière, a collé une photo de son épouse défunte, feu Benazir Bhutto, sur son téléprompteur, a affirmé son intention de travailler avec l’Afghanistan pour une « restauration rapide » de la paix et de la stabilité dans ce pays ».  Il a également manifesté son désir d’établir des « relations amicales » avec l’Inde.

Le Président pakistanais a en outre dénoncé le « virus » du terrorisme et de l’extrémisme qui a pénétré la société pakistanaise en raison, selon lui, d’une instrumentalisation de la religion.  « Pour éliminer cette mouvance, il faut frapper à ses racines et nous exhortons les démocraties de la planète à faire plus pour la paix et le développement des peuples affectés par l’activisme armé et la terreur », a-t-il lancé.

Le Président du Gouvernement fédéral de transition de la Somalie, Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, a rappelé que son pays a surtout besoin d’une assistance dans le secteur de la sécurité, sous la forme d’un renforcement des forces et de la police nationales; du renforcement de la Mission de l’Union africaine (AMISOM); et du déploiement d’une force de maintien de la paix des Nations Unies.

Dans les mois à venir, a-t-il promis, nous continuerons à promouvoir un dialogue politique ouvert avec tous les segments du peuple somalien dont les insurgés, pour reconstruire une Somalie en paix avec elle-même et ses voisins.

De son côté, le Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine a regretté « l’absurdité du différend » qui oppose son pays à la Grèce, seul obstacle qui l’empêche d’accéder à la famille euroatlantique.  Affirmant son attachement au « pouvoir du dialogue », il a néanmoins prévenu que son pays accepterait toute solution raisonnable pour autant qu’elle n’affecte pas son identité nationale, culturelle et linguistique. 

Le Président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a regretté, quant à lui, que les États-Unis et l’Union européenne refusent de lever les sanctions contre son pays.  « S’ils ne veulent pas promouvoir la relance de l’économie zimbabwéenne, peuvent-ils au moins arrêter leur sale besogne? », a supplié le Président, soupçonnant ces deux pays de semer la zizanie parmi les membres du Gouvernement inclusif. 

Depuis sa formation en février, a-t-il affirmé, le Gouvernement inclusif fait preuve de conviction, d’unité et d’un engagement sans faille à offrir au pays une nouvelle vision de l’avenir.

De leur côté, les dirigeants des petits États insulaires en développement ont incité le Conseil de sécurité à passer à l’action face au « lent tsunami » que sont les changements climatiques, en adoptant une résolution sur ses implications sécuritaires. 

Le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, Baldwin Spencer, a avoué attendre « avec anxiété » les conclusions du Sommet de Copenhague, prévu en décembre 2009, sur le successeur du Protocole de Kyoto relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Conscient que les problèmes écologiques des pays comme le sien ne se limitent pas à l’élévation du niveau de la mer, le Président des Palaos, Johnson Toribiong, a annoncé, sous les applaudissements, que son pays allait devenir le premier sanctuaire de requins au monde. 

Son homologue de Kiribati, Anote Tong, a indiqué que son pays compte préserver en temps que patrimoine commun de l’humanité, la zone protégée des îles Phoenix qui constitue, avec leurs 400 000 kilomètres carrés, le plus vaste espace marin protégé au monde.

Le débat général se poursuivra demain, samedi 26 septembre, à partir de 9 heures.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL

M. ROBERT MUGABE, Président du Zimbabwe, a rappelé que son pays a toujours soutenu la nécessité pour les Nations Unies de servir les intérêts de tous ses États Membres.  Toutes les institutions internationales doivent respecter les principes universels qui fondent le multilatéralisme, en particulier le principe d’égalité entre les États Membres et le droit au développement.  C’est pourquoi, a-t-il précisé, son pays soutient le thème de cette session et espère la tenue d’un débat sincère.

Le Zimbabwe, a encore déclaré M. Mugabe, est en faveur de la revitalisation de l’Assemblée générale pour qu’elle soit plus efficace et à même d’honorer son mandat.  Il s’est dit préoccupé par la tendance des autres organes à empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée.  En conséquence, tout principe de revitalisation doit renforcer le principe de reddition des comptes de tous les organes principaux et subsidiaires devant l’Assemblée.  Le Président a donc espéré que les négociations sur la réforme du Conseil de sécurité permettront de détruire les barrières qui empêchent parfois les États Membres de faire des progrès dans des domaines d’un intérêt stratégique pour l’Afrique. 

Cette réforme, a-t-il insisté, est non seulement souhaitable mais impérative pour que le Conseil puisse assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales, au nom de tous les États Membres.  Il a dénoncé le fait que l’Afrique y soit sous-représentée, ce qui, a-t-il estimé, est une violation « indéfendable » du principe démocratique dans les relations internationales.

Revenant sur la Conférence des Nations Unies sur la crise financière en 2009, il a noté que cette crise a démontré la folie qui consiste à laisser la gestion de l’économie mondiale aux mains de pays et groupes autoproclamés gestionnaires.  Il est urgent, a-t-il dit, que le Groupe de travail de l’Assemblée parvienne à un accord prévoyant un plan de relance pour répondre à la crise.  Mais ce plan ne réussira que s’il est accompagné d’une réforme globale des institutions de Bretton Woods, réforme qui devrait conduire à l’entrée de l’Afrique subsaharienne dans leur Conseil d’administration.

Poursuivant, M. Mugabe a appelé à plus de financements dans le secteur agricole africain et exhorté les pays développés à supprimer ou à réduire leurs subventions et à ouvrir leurs marchés.  Sur le front du VIH/sida, il a appelé la communauté internationale et les compagnies pharmaceutiques à faciliter l’accès aux antirétroviraux.

Le Président s’est attardé sur la situation dans son pays.  Depuis sa formation en février, a-t-il dit, le Gouvernement « inclusif » a fait preuve de conviction, d’unité et d’un engagement sans faille à offrir une nouvelle vision au pays et améliorer la vie des gens de paix et d’harmonie.  Il a donc regretté qu’alors que les pays de la région ont fait des efforts pour aider le Zimbabwe, les pays occidentaux, les États-Unis et l’Union européenne, aient refusé de lever les sanctions imposées à son pays.

« Quelles sont leurs raisons », a-t-il demandé, en se déclarant convaincu que certains d’entre eux s’acharnent à semer la zizanie parmi les membres du Gouvernement inclusif.  « S’ils ne veulent pas aider le Gouvernement à relancer l’économie, peuvent-ils au moins arrêter leur sale besogne? », a supplié le Président. 

Au vu de la portée globale des défis que connaît le nouveau millénaire, M. MARCUS STEPHEN, Président de la République de Nauru, a estimé que le système de gouvernance multilatérale devait être revitalisé afin d’être plus réactif et plus représentatif.  « Les pays les plus importants ont tendance à nous noyer, et ce au sens littéral du terme en ce qui concerne les petits États insulaires », a-t-il observé.  « Quand les géants vacillent, ce sont souvent les plus petits qui souffrent le plus », a-t-il souligné.

Pour le Président Stephen, la communauté internationale doit renouveler son engagement envers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a souligné que 40% de la population du Pacifique vivaient avec moins d’un dollar par jour, et que la région connaissait une série de défis particuliers.  Ceux-ci, a-t-il précisé, sont exacerbés par le fait que l’isolation géographique dont souffre la région rend d’autant plus difficile l’accès aux marchés de ses produits.  À titre d’exemple, à Nauru, un sac de riz coûte 60 dollars, contre moins de 25 dollars dans le reste du monde, a-t-il expliqué. 

Après avoir déploré la chute des montants des ressources de l’assistance et de l’aide au développement, M. Stephen a engagé l’ONU à renforcer sa présence dans le Pacifique en y ouvrant un bureau spécial.  « Il est d’une importance critique que les agences de l’ONU travaillent de manière plus rapprochée avec nos gouvernements », a-t-il ajouté.  Le Président Stephen a également engagé la communauté internationale à réformer le secteur financier international afin de permettre à tous les pays en développement de jouir d’un partage équitable de la prospérité économique mondiale.

M. Stephen a ensuite engagé les États Membres à prendre un engagement ferme à Copenhague.  Les changements climatiques présentent une menace « gravissime » pour Nauru et d’autres, a-t-il affirmé.  Il a également invité le Secrétaire général à se rendre dans les îles du Pacifique pour y constater par lui-même l’impact des effets des changements climatiques.  Il a par ailleurs qualifié d’inacceptable le fait que les pays développés aient proposé des limites d’émissions insuffisantes qui provoqueraient, selon lui, une concentration bien plus importante de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.  Il les a engagés à fournir l’équivalent de 1% de leur PIB aux pays qui sont dans le besoin pour financer « d’urgence » les efforts d’adaptation et d’atténuation des pays en développement.

« Les changements climatiques sont une menace imminente pour la sécurité internationale et le Conseil de sécurité doit suivre de près l’évolution de la situation », a-t-il enchaîné.  M. Stephen a ensuite estimé que cet organe devait devenir plus représentatif de toutes les composantes de la communauté internationale et a proposé que l’Inde, le Japon, l’Allemagne et le Brésil occupent des sièges permanents.  Il a également jugé que Taïwan devait pouvoir participer au travail des agences spécialisées de l’ONU.

M. JOHNSON TORIBIONG, Président des Palaos, s’est félicité des engagements pris par la communauté internationale, le Japon notamment, pour répondre aux défis que posent les changements climatiques.  « Nous devons déployer tous nos efforts pour arrêter ce lent tsunami qui menace de tous nous engloutir », a-t-il dit.  Il importe, selon lui, d’examiner tous les aspects des changements climatiques, notamment leur impact sur la sécurité, a-t-il affirmé, se félicitant de la perspective de voir le Conseil de sécurité se pencher sur la résolution 63/281 qui porte sur les implications sécuritaires des changements climatiques.

Les Palaosiens ont toujours vécu en symbiose avec la mer, mais son niveau augmente « avec rage » pour nous détruire, a-t-il enchaîné.  Il a demandé qu’un moratoire soit imposé aux pratiques de pêches destructives comme le chalutage, la récolte non durable d’ailerons de requins et la surexploitation des stocks de thon.  Il a par ailleurs dénoncé la pratique « odieuse » qu’est, selon lui, le chalutage, laquelle détruit les récifs de coraux.  Il a plaidé pour une « solution internationale » à ce problème.  La résolution adoptée en 2007 au sujet de la pêche durable engageait les États Membres à y mettre un terme d’ici à 2009.  Il a renouvelé son appel pour que cette pratique fasse l’objet d’un moratoire international, a-t-il ajouté.

S’agissant de l’exploitation des ailerons de requins, le Président Toribiong a précisé que cette pratique était interdite dans les Palaos et a engagé la communauté internationale à agir pour sauver ce poisson de l’extinction.  Il a également annoncé, sous les applaudissements, que les Palaosiens allaient devenir le premier sanctuaire de requins au monde.  « Nous ne pouvons plus rester les bras croisés, a-t-il dit, alors que des navires étrangers viennent illégalement dans nos eaux pour s’emparer de notre ressource la plus importante, nos stocks de thon, et ce sans égard pour l’environnement », a ensuite lancé le Président des Palaos.  Il a indiqué qu’il œuvrerait pour la création d’une organisation de pays exportateurs de thon, sur le modèle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

S’agissant de la crise économique, le Président Toribiong a affirmé que son pays avait besoin de capitaux et d’expertise afin de promouvoir son secteur privé.  Il a également plaidé en faveur de la création de partenariats afin d’établir une économie viable aux Palaos.  « Mettons fin une fois pour toute à la fiction selon laquelle nous avons besoin de dons », a-t-il dit.  « Ce dont nous avons besoin, ce sont des partenaires afin de faire avancer notre économie et de mettre un terme à la migration de notre population. »

M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de l’Estonie, a noté qu’au courant de l’année écoulée, comme l’ont fait plusieurs autres leaders, il s’est plusieurs fois exprimé sur les effets de la crise économique et financière mondiale.  Cependant, a-t-il remarqué, même si cette crise a des impacts réels sur les questions de sécurité, de droits de l’homme et de développement, il ne faudrait pas qu’elle éclipse les autres défis auxquels le monde doit faire face.  Et même si un an après la crise, l’économie mondiale est en voie de stabilisation, a noté le Président estonien, elle est loin d’être terminée, le besoin de reconstruire le système financier international demeurant aussi vif qu’il l’était avant.  M. Ilves a estimé que les dirigeants et les gouvernements devraient se garder d’élever des barrières commerciales aux frontières de leur pays, afin d’éviter que de nouveaux déséquilibres n’apparaissent.

Évoquant la question des changements climatiques, il s’est félicité de ce que le monde ait enfin pris conscience de l’ampleur des défis qu’ils posent.  « Nous ne courons pas un 100 mètres, mais un marathon », a averti le Président de l’Estonie. « Nous devons donc garder le rythme », a-t-il préconisé.  Il a rappelé qu’il n’y avait plus de temps à perdre, au moment où la fonte des glaciers est devenue une réalité et que les ouragans, les inondations et les vagues de canicule sont plus fréquents et anormaux par leur ampleur.  « Ce n’est pas le monde que nous voulons laisser à nos enfants», a-t-il fait remarquer. 

M. Ilves a estimé que des efforts collectifs et unis étaient nécessaires afin de parvenir à un accord ambitieux, contraignant et équilibré, pour la période post-Kyoto, qui commence en 2012, à l’issue de la Conférence de Copenhague, qui aura lieu en décembre prochain.  Il s’est dit en faveur de l’application du principe du pollueur-payeur.  Il a estimé que les énergies « vertes », renouvelables et efficaces, ainsi que la diversification de leurs sources contribueront non seulement au développement durable et au développement économique, mais aussi à la promotion de la paix et de la sécurité.  Le Président estonien a annoncé que son pays envisage d’accroître son usage des énergies renouvelables, et en particulier la biomasse et l’énergie éolienne.  D’ici la fin de l’année, l’Estonie mettra en place une agence de l’énergie afin d’aider ses citoyens à mieux utiliser les nouvelles énergies, a-t-il indiqué.

Abordant la question de la sécurité internationale, M. Ilves a plaidé afin que les Nations Unies disposent de davantage de ressources afin d’accomplir les missions qui leur sont confiées et qui ont un caractère « unique ».  Il a lancé un appel au respect des principes centraux de la Charte, et en particulier au respect du principe de non-agression contre l’intégrité et l’indépendance des États Membres.  C’est dans ce sens, a indiqué M. Ilves, que l’Estonie soutient les efforts en faveur de la paix et de la sécurité en Géorgie, qui doivent être déployés en tenant compte du principe de souveraineté dont jouit chaque État.

Le Président estonien a exprimé sa préoccupation face à la situation en Afghanistan.  « Il est essentiel que le processus électoral aboutisse à des résultats qui soient légitimes aux yeux du peuple afghan », a-t-il dit.  L’avenir de ce pays dépend de ses citoyens, et la communauté internationale ne peut apporter qu’une aide, a-t-il constaté.  Il a noté que l’Estonie a renforcé sa contribution en matière de sécurité et sa présence militaire en Afghanistan, et a salué le rôle que joue l’ONU dans ce pays, estimant que l’Organisation y a un « impact positif ».

Parlant d’autres types de conflits, le Président estonien a noté la prolifération des menaces cybernétiques, qui s’attaquent de plus en plus aux systèmes électroniques et à l’Internet et mettent en danger non seulement les installations techniques mais aussi les communautés humaines.  Les attaques cybernétiques deviennent de plus en plus complexes et fréquentes, a-t-il relevé.  Elles nécessitent une approche internationale plus coordonnée et un cadre juridique pour criminaliser ces attaques.  Il nous faut créer un environnement cybernétique plus sûr, a recommandé M. Ilves.

Évoquant ensuite les enjeux humanitaires, il a noté que les défis sont, dans ce domaine, tout aussi importants que dans les autres secteurs déjà évoqués.  Les conflits qui perdurent vont encore augmenter les besoins humanitaires, a-t-il dit.  Mais nous sommes prêts à y faire face.  Il a appelé la communauté internationale à honorer les engagements qu’elle prend sur ces questions, en dépit des préoccupations économiques actuelles.  Le prix à payer à long terme sera énorme si on n’agit pas maintenant, a-t-il prévenu, tout en se félicitant des efforts déployés à cet égard par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).  Le Président estonien a également exhorté les pays donateurs à rendre l’aide humanitaire plus accessible et plus flexible, en respectant les principes et bonnes pratiques de l’action humanitaire.  Il a noté que son pays jouait un rôle de chef de file au Conseil économique et social sur les questions humanitaires, mais a déploré que le soutien apporté à la résolution des problèmes humanitaires soit parfois sélectif.  Abordant la question des réformes en cours à l’ONU, il a averti que ne pas réformer le Conseil de sécurité serait risqué. « Il est de notre devoir de faire en sorte que la réforme du Conseil devienne réalité », a-t-il souligné.

Le Président de la Côte d’Ivoire, M. LAURENT GBAGBO, a rappelé que la date de l’élection présidentielle dans son pays a été fixée au 29 novembre 2009, en affirmant qu’« il n’y avait plus d’obstacle politique à la tenue du scrutin ». Je voudrais, a-t-il ajouté, dire notre volonté à tout mettre en œuvre pour sortir définitivement de la crise par les élections.

Revenant sur la crise énergétique, alimentaire et financière qui a secoué le monde, Laurent Gbagbo a relevé que les plans de sortie de crise qui en ont découlé sont d’ordres différents.  Cela montre, a-t-il dit, qu’il y a des limites au multilatéralisme et que les États conservent leurs prérogatives et prennent leurs responsabilités en matière économique », a déclaré Laurent Gbagbo.

Le Président ivoirien a remarqué que la mobilisation en Afrique et autour de l’Afrique a été timide, comme si le secteur financier africain n’était pas suffisamment intégré au secteur financier international.  Il a insisté sur le fait que c’est pourtant en Afrique que la crise financière est devenue une crise économique, accentuant la fragilité socioéconomique. « Il n y a pas de pays qui sont à l’abri des crises », a soutenu Laurent Gbagbo, appelant à la surveillance du système financier et à la réforme du système monétaire et financier international.

Dans un tel contexte, a-t-il poursuivi, la réforme des Nations Unies est essentielle.  Pour Laurent Gbagbo, la seule voie efficiente d’une paix durable demeure le traitement équitable des conflits au sein d’un Conseil de sécurité réformé, plus démocratique et plus crédible.  En conséquence, a-t-il estimé, il est mieux indiqué de confier la prévention, la gestion et le règlement des conflits locaux aux organisations régionales, voire sous-régionales.

Cette approche, a-t-il insisté, qui a été consacrée en avril 2008 par le Conseil de sécurité gagnerait à être approfondie par une véritable mise à jour du mécanisme de coopération avec les organisations régionales tel que prévu par la Charte de l’ONU.  S’appuyant sur l’expérience de la gestion et du règlement de la crise ivoirienne, le Président a estimé que le dialogue direct à l’ivoirienne offre en effet des pistes de réflexion que pourraient utilement exploiter les Nations Unies.

Alors que son pays vient de subir d’importantes inondations qui ont entraîné des pertes en vies humaines et de nombreux dégâts matériels, M. BLAISE COMPAORÉ, Président du Burkina Faso, a attiré l’attention de la communauté internationale sur la question des changements climatiques.  Il a rappelé l’importance de prendre des mesures importantes et appropriées pour faire face à ces changements.  Il a, à cet égard, salué la tenue en décembre de la Conférence de Copenhague.  Engagé dans ce combat, le Burkina Faso accueillera en octobre le septième Forum mondial sur les opportunités pour un développement durable dans le contexte des changements climatiques, a indiqué le Président. 

M. Compaoré a, par ailleurs, exprimé ses inquiétudes concernant la situation au Darfour.  Il a rappelé que son pays, en tant que fournisseur de contingents, était engagé dans l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).  La situation en Somalie, en Guinée et à Madagascar reste pour lui une source de préoccupations, a-t-il ajouté.  Il a salué la tenue récente des élections en Guinée-Bissau, et a mis en avant l’engagement des acteurs politiques à assurer l’application effective des Accords de sortie de crise en Côté d’Ivoire et au Togo. 

M. Comparoé a, par ailleurs, évoqué la situation au Sahara occidental, le bon déroulement des élections au Liban et la contribution de la République de Chine au développement des pays les moins avancés.  Le Président burkinabé a conclu son propos en évoquant les questions de désarmement et de la réforme de l’ONU.  Il a appelé à une représentation juste et équitable de toutes les régions du monde, au renforcement de l’efficacité du Conseil de sécurité et à la revitalisation de l’Assemblée générale.  

M. MICHEL SLEIMAN, Président du Liban, a indiqué que son pays aspirait à être élu membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2010-2011, et en tant que membre fondateur de cette Organisation, il abordait cette échéance avec confiance.  Le Liban réaffirme la disposition de son pays à prendre part aux délibérations du Conseil de sécurité et aux résolutions qui en émaneront, notamment celles relatives au Proche-Orient, a ajouté M. Sleiman, qui a réitéré son attachement à la Charte des Nations Unies.  Il a rappelé que toutes les solutions à la question du Proche-Orient étaient consignées dans les termes de référence de la Conférence de Madrid et l’Initiative arabe de paix.  Selon lui, les parties concernées doivent exprimer une réelle volonté d’avancer vers la paix.  Cependant, a-t-il déploré, une telle volonté n’existe pas du côté d’Israël, ce pays, a-t-il dit, ne cessant de lancer des menaces d’agression et de guerre comme moyen d’imposer sa domination et son hégémonie.  Il a appelé la communauté internationale à prendre les mesures contraignantes adéquates pour amener Israël à honorer ses obligations internationales à l’égard du processus de paix, dans les délais définis et raisonnables, conformément aux recommandations du dernier Sommet arabe de Doha. 

Alors que cette année marque le soixantième anniversaire de la création de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Sleiman a souhaité qu’une solution soit trouvée au problème des réfugiés palestiniens.  Il a estimé qu’une solution passait par leur droit naturel et légitime au retour dans leur terre et leur pays d’origine.  C’est la raison pour laquelle le Liban a refusé l’implantation des réfugiés palestiniens sous toutes ses formes sur son territoire, dans le souci de préserver leur droit au retour, a-t-il ajouté.  Concernant les récentes élections législatives « transparentes et intègres », le Président a souhaité que soit formé, le plus tôt possible, un gouvernement d’union nationale. 

M. Sleiman a jugé indispensable que des efforts se poursuivent en vue d’amener Israël à se conformer à toutes les dispositions de la résolution 1701 adoptée par le Conseil de sécurité.  M. Sleiman a enfin souhaité que la communauté internationale œuvre afin d’amener Israël à dédommager convenablement le Liban pour les dégâts considérables occasionnés par ses attaques contre son pays.  Le Président libanais a enfin salué le rôle de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) dans le sud du pays, et a affirmé son attachement à la sécurité de cette Force.

CHEIKH SHARIF SHEIKH AHMED, Président de la Somalie, a tout d’abord remercié les parties qui apportent une aide à son pays pour l’aider à assumer son intégrité et son indépendance.  Il a également remercié l’Union africaine pour ses efforts, avant de faire le point sur les progrès accomplis par son pays depuis le Processus de paix de Djibouti.  La Somalie s’attache à promouvoir la sécurité et à promouvoir la réconciliation, tout en s’efforçant de subvenir aux besoins des populations déplacées, a-t-il expliqué. 

Malheureusement, a-t-il dit, une opposition violente a décidé de faire tomber le Gouvernement, et aujourd’hui tout le monde sait que des extrémistes étrangers ont rallié les rangs des insurgés.  Malgré tous les efforts, on ne peut dire, a reconnu le Président, que tous les Somaliens ont rejoint le processus de réconciliation.  On voit bien que des groupes et des individus veulent préserver les avantages qu’ils tirent du chaos. 

Faut-il rester passif face à eux? Non, a répondu le Président, en appelant à une action immédiate qui servirait aussi de leçons à d’autres.  S’agissant de la lutte contre la piraterie dans laquelle il voit un symptôme de la situation générale en Somalie, il s’est félicité de la baisse des actes de piraterie grâce aux efforts de la communauté internationale. 

La Somalie, a poursuivi le Président, a surtout besoin d’assistance dans le secteur de la sécurité, sous la forme d’un renforcement des forces et de la police somaliennes; d’un renforcement de la Mission de l’Union africaine (AMISOM); et d’un déploiement d’une force de maintien de la paix des Nations Unies.

Dans les mois à venir, a promis le Président, nous continuerons à promouvoir un dialogue politique ouvert avec tous les segments du peuple somalien dont les insurgés, pour reconstruire une Somalie en paix avec elle-même et ses voisins, soucieuse de coopérer à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité.

Le Président a conclu par la question de l’embargo sur les armes imposé à son pays par le Conseil de sécurité.  Il l’a appelé à réexaminer la question à la lumière des circonstances actuelles.  Maintenant que le pays est confronté à une insurrection violente qui a pour objectif de renverser le Gouvernement, avec l’aide d’Al-Qaida et d’autres groupes violents, la Somalie, a dit son Président, espère que le Conseil l’aidera à rétablir ses forces de sécurité sans lesquelles il est impossible de restaurer la stabilité nécessaire à la reconstruction du pays. 

Le Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, M. GJORGE IVANOV, a rappelé devant la soixante-quatrième Assemblée générale des Nations Unies la « priorité absolue » qu’était la mise en œuvre des Objectifs du millénaire pour le développement.  Soulignant la nécessité urgente d’établir des critères durables en matière de respect de la nature et de l’environnement, Gjorge Ivanov a indiqué que son pays est activement engagé dans la réalisation des buts que s’est fixés la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), il y a plus de 10 ans.

Se félicitant du thème de la session, le Président a fait valoir l’exemple unique que représente son pays en matière de cohabitation multiethnique et multiconfessionnelle.  Il a rappelé les « progrès impressionnants » réalisés par son pays, qui désormais espère engager les négociations sur son accession à l’Union européenne.  « Mon pays a rempli toutes les conditions préalables pour appartenir à l’OTAN », a ajouté le Président, réitérant son soutien à la coopération régionale et son engagement à de bonnes relations de voisinage et au dialogue.

« Tous les gouvernements de mon pays se sont concentrés sur les deux stratégies primordiales que sont l’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN », a martelé Gjorge Ivanov, qui partage les « valeurs euroatlantiques » et la vision commune sur l’élargissement de la zone de stabilité et de sécurité en Europe du Sud-Est.   Dans cette optique, le Président a souligné que « l’acte de notre voisin du sud qui a empêché l’entrée de mon pays à l’OTAN est contraire à l’Accord intérimaire de 1995 ». 

Cet acte était motivé, a-t-il constaté, par la volonté d’influencer les résultats des négociations tenues sous les auspices des Nations Unies.  Cependant, le Président a insisté sur le fait que son pays était sincèrement engagé dans le processus de règlement du différend qui l’oppose à son voisin du sud, dans le cadre du mécanisme mis en place par les résolutions de l’ONU.

Mon pays, a ajouté le Président, espère que malgré « l’absurdité du différend », le seul obstacle qui l’empêche d’accéder à la famille euroatlantique sera levé.  Malgré, a-t-il poursuivi, la violation flagrante des obligations internationales perpétrée par le voisin du sud et à propos de laquelle le pays a fait appel devant la Cour internationale de Justice (CIJ), mon pays demeure convaincu du pouvoir du dialogue et continue de participer au processus de négociations avec la Grèce.

En l’occurrence, a-t-il précisé, le seul cadre demeure les résolutions de l’ONU.  Mon pays, a prévenu le Président, acceptera toute solution raisonnable qui n’affectera ni ne niera son identité nationale, culturelle et linguistique.  Il n’est pas de droit plus souverain que le droit à l’autodétermination et à l’auto-identification, a insisté le Président, en espérant que la Grèce abandonnera sa politique consistant à prendre des décisions, « en se prévalant de son pouvoir », pour influencer négativement les résultats des négociations. 

M. NICHOLAS JOSEPH ORVILLE LIVERPOOL, Président du Commonwealth de Dominique, a affirmé que l’impact de la crise économique, financière et sociale mondiale sera le plus lourdement ressenti par les ressortissants des petits États insulaires.  Par conséquent, ces pays méritent une attention particulière de la communauté internationale.  En juillet, les Gouvernements du CARICOM ont créé une équipe spéciale chargée de mobiliser des fonds et de présenter un ensemble de mesures pour faire face à la crise. 

Ces mêmes Gouvernements ont également convenu d’un programme d’amélioration collective du secteur financier qui prévoit de meilleurs systèmes nationaux de réglementation et de supervision.  Pour M. Liverpool, il est essentiel, dans le contexte actuel de crise, que les petits États insulaires et les pays les moins avancés (PMA) puissent disposer d’une aide internationale sous la forme d’une aide économique pour pouvoir diversifier leurs économies et s’adapter aux conséquences négatives des changements climatiques; d’un appui budgétaire compte tenu de la lourdeur de leurs dettes; d’une contribution pratique des différents organismes des Nations Unies; et d’un octroi bilatéral ou multilatéral de fonds pour stimuler la relance économique.

M. Liverpool a aussi dénoncé le fait que la crise alimentaire mondiale est loin d’être dépassée même si on assiste à une reprise du secteur financier.  « Plus d’un milliard de personnes se couchent toujours avec le ventre vide tous les soirs, a-t-il rappelé.  C’est à la fois inacceptable et insoutenable », a-t-il estimé, appelant à plus d’investissements dans le secteur agricole des pays en développement.  Il s’est félicite de l’annonce du G-8 de débloquer un montant de 15 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour améliorer la sécurité alimentaire dans le monde, mais il a prévenu que l’objectif souhaité ne pourra être atteint que si les régimes de subventions agricoles des pays développés sont abandonnés.

Passant à la question des changements climatiques, qui représentent un défi majeur pour les petits États insulaires, M. Liverpool a rappelé que la Dominique, à l’instar des autres îles de la région, est touchée chaque année par les ouragans qui causent des dégâts considérables.  Tous les efforts de développement économique et humain sont systématiquement sapés par ces catastrophes naturelles.  Pour M. Liverpool, il est urgent de parvenir à des résultats concrets à la Conférence de Copenhague.  Il y va de la survie des petits États insulaires. 

M. ANOTE TONG BERETITENTI, Président de Kiribati, a estimé que la question des changements climatiques est « le plus grand défi moral de notre temps ».  Il a promis que les générations futures se poseront la question suivante: « Comment ça se fait qu’ils n’ont rien fait alors qu’ils savaient?».  Tout en réitérant l’attachement de son pays à sa souveraineté, le Président a dit privilégier des stratégies d’adaptation pragmatiques.  Notre stratégie de réinstallation, a-t-il souligné, exige l’appui de la communauté internationale.  Il a remercié la Nouvelle-Zélande et l’Australie pour leurs initiatives. 

Tout en constatant qu’obtenir un consensus à Copenhague serait difficile, il a estimé que cela était possible et impérieux.  « Si nous pouvons mobiliser des milliards de milliards de dollars pour faire face aux défis de l’économie mondiale, alors nous sommes capables de prendre les mesures nécessaires pour faire face aux défis de l’environnement », a-t-il tranché. 

Il faut profiter de la volonté politique ambiante, a encouragé le Président.  Nous ne pourrons nous mettre d’accord sur tout, a-t-il reconnu, mais il est des questions fondamentales sur lesquelles nous ne pouvons nous permettre le luxe de ne pas nous mettre d’accord.  « Copenhague est peut-être notre dernière chance », a dit craindre le Président.

Évoquant la question de la zone protégée des îles Phoenix qui constituent, avec ses 400 000 kilomètres carrés, le plus vaste espace marin protégé du monde, M. Tong, a déclaré que même si son peuple est contraint d’envisager la possibilité de voir son territoire devenir inhabitable au cours de ce siècle, en raison de l’élévation du niveau de la mer, il reconnaît l’importance de préserver quelque chose qu’il croit faire partie du patrimoine commun de l’humanité. 

La vulnérabilité économique et écologique particulière des petits États insulaires doit être prise en compte, a-t-il dit, lorsqu’on étudie la gradation d’un pays de la liste des PMA.  La perte de l’aide offerte à cette catégorie de pays, a souligné le Président, serait dramatique pour le développement de Kiribati.  Il a donc appelé l’ONU à réexaminer le cas de son pays et ceux d’autres pays du Pacifique. 

M. ASIF ALI ZARDARI, Président du Pakistan, a affirmé que ce monde interdépendant exigeait un retour sur le chemin des Nations Unies et une réforme de l’Organisation autour des principes d’égalité souveraine et de consolidation du consensus.  Au Pakistan, la volonté du peuple a prévalu, le peuple a été le témoin d’une profonde transformation démocratique, a souligné M. Zardari, qui s’exprimait, accompagné, comme l’an dernier à cette même tribune, de la photo de son épouse Benazir Bhutto, l’ancien Premier Ministre pakistanais, tuée dans un attentat en décembre 2007.  Le Pakistan, a-t-il ajouté, est entré dans une nouvelle ère de démocratie, d’état de droit et des droits de l’homme.  La démocratie au Pakistan est d’une importance fondamentale, non seulement pour le pays, mais pour toute la région et le monde entier.  M. Zardari a remercié le Secrétaire général d’avoir constitué une Commission internationale d’enquête sur l’assassinat de Benazir Bhutto.  Le vrai défi est désormais de faire de la démocratie un processus durable et irréversible, a expliqué le Président pakistanais.

M. Zardari a dénoncé le « virus » du terrorisme et de l’extrémisme, qui a pénétré la société pakistanaise et la région en raison d’une instrumentalisation de la religion qui a encouragé certains musulmans dans le monde entier à livrer le jihad.  Pour éliminer ce mouvement, il faut frapper à ses racines, a insisté le Président pakistanais, pour qui un traitement chirurgical ne suffira pas.  Il convient, selon lui, de prendre en compte les causes des privations, de la pauvreté et de l’illettrisme.  Le Président pakistanais a rappelé les progrès effectués par son pays dans son combat contre l’extrémisme et le terrorisme.  Les forces de l’ordre ont, dans un laps de temps très court, nettoyé une large part du territoire du Malakand de ses hommes armés, s’est-il félicité.  En l’espace de 10 semaines, la plupart des personnes déplacées étaient revenues à leur domicile.

M. Zardari, qui s’est dit déterminé à éliminer l’extrémisme et le terrorisme du territoire pakistanais, a jugé essentiel le retour de la paix et de la stabilité en Afghanistan.  La circulation des armes dans la région doit cesser, de même que le financement et le soutien aux activistes par les barons de la drogue et d’autres éléments, a-t-il dit, défendant les efforts régionaux en faveur de la paix et de la stabilité, ainsi que la coopération régionale contre le terrorisme et l’extrémisme.  Le Pakistan continuera de travailler avec l’Afghanistan et la communauté internationale pour une restauration rapide de la paix et de la stabilité dans ce pays, a ajouté M. Zardari.  Il a également demandé l’aide de la communauté internationale au retour, en toute sûreté, des réfugiés dans leurs foyers.

Le Président du Pakistan a déclaré que son pays désirait des relations amicales avec l’Inde, estimant que l’absence de dialogue menait à des tensions qui pouvaient être évitées.  Le Pakistan recherche une résolution pacifique de tous les conflits en suspens avec l’Inde, a-t-il assuré, soulignant que des progrès significatifs sur la question du Cachemire étaient nécessaires pour une paix et une stabilité durables en Asie du Sud.  M. Zardari a par ailleurs renouvelé son soutien aux efforts pour le contrôle des armes, le désarmement et la non-prolifération.  Cependant, a-t-il dit, le principe de sécurité égale est d’une importance fondamentale pour atteindre ces objectifs.  L’équilibre en matière de sécurité dans la région doit être, selon lui, rétabli.  Il a précisé que le Pakistan continuerait de jouer un rôle constructif dans le règlement des conflits en Asie du Sud, ainsi que dans la promotion d’initiatives sur le désarmement nucléaire et la non-prolifération, sur le principe de la non-discrimination.

M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’Autorité palestinienne, a déclaré que les importants défis auxquels est confrontée la communauté internationale ne devaient pas occulter les « graves problèmes » que connait le Moyen-Orient.  Tout le monde admet la nécessité de réaliser la paix au Moyen-Orient, d’y combattre l’extrémisme et d’y créer une zone exempte d’armes nucléaires.  Pourtant, a dénoncé le Président, la plus plaie la plus profonde reste les souffrances du peuple palestinien auxquelles l’ONU assiste, comme en attestent non pas les dizaines mais les milliers de résolutions qui sont restées lettres mortes. 

« Nous sommes face à une situation unique », a estimé le Président.  Si le droit international stipule l’inadmissibilité de l’acquisition d’un territoire par la force, comment gérer le fait que les politiques d’implantation d’Israël saperont la création d’un État palestinien géographiquement continu, conforme au consensus international, s’est interrogé le Président. 

Tous les efforts internationaux de ces derniers jours qui ont été salués par le peuple palestinien et les pays arabes, se heurtent néanmoins, a dénoncé le Président, à l’intransigeance d’Israël qui refuse d’accepter les conditions préalables à la relance du processus de paix.  Comment entamer des négociations sur les frontières et sur Jérusalem alors que des bulldozers changent la réalité des choses sur le terrain pour imposer des frontières voulues par Israël?, a-t-il notamment lancé. 

Comment concevoir des négociations, a-t-il poursuivi, sans un accord sur les termes de référence et en écartant l’objectif agréé par le monde entier, à savoir la fin de l’occupation israélienne des territoires pris en 1967 pour créer un État palestinien avec Jérusalem pour capitale et en mettant de côté les questions du retour des réfugiés palestiniens sur la base de la résolution 194, de la paix avec tous les Palestiniens, et du règlement des différends avec la Syrie et le Liban ? s’est encore demandé le Président. 

Il s’est donc félicité du discours prononcé par le Président Obama lors de l’ouverture du débat général.  Il a prévenu que la poursuite de l’occupation et de la construction du mur de séparation fera avorter toutes les chances de relancer le processus de paix. 

Le Président a ensuite indiqué que malgré toutes ses souffrances, le peuple palestinien continuait d’édifier ses institutions nationales afin de faire respecter l’état de droit et l’ordre public et promouvoir le développement social et économique. Nous déployons tous les efforts possibles pour appuyer nos frères d’Égypte qui s’efforcent de mettre un terme au « coup continu » dans la bande de Gaza et de restaurer notre unité nationale grâce à la tenue d’élections présidentielle et législatives.

M. BALDWIN SPENCER, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a estimé que le monde faisait face à la plus grande crise de son histoire depuis la grande dépression.  Il a noté qu’il était cependant confronté à d’autres défis parmi lesquels diverses pandémies, l’aggravation de la pauvreté et de la famine qui touche des millions de personnes, les conséquences des changements climatiques ainsi que les tensions politiques.  Rappelant les défis auxquels sont confrontés les petits États insulaires comme Antigua-et-Barbuda, M. Spencer a noté qu’en plus des conséquences des changements climatiques, ils doivent faire face aux effets de la crise financière.  Cette crise, tel un « visiteur inattendu », a-t-il déclaré, remet en cause les progrès réalisés pendant des décennies par son pays.  Dans ce contexte difficile, il a appelé les dirigeants du monde à éviter d’agir seul.  Estimant que les anciennes méthodes, comme celles mises en œuvre par le consensus de Washington sont désormais obsolètes, M. Spencer a invité le monde à s’inspirer des principes de solidarité et de coopération – qui s’opposent à ceux de domination et d’exploitation – et qui sont ceux de l’alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA).

M. Spencer, de même que des représentants d’autres pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est félicité du changement de paradigme qui caractérise les mesures prises par des agences telles que le Fonds monétaire international (FMI).  Après avoir regretté que le privilège de décision sur les questions économiques internationales appartienne toujours à quelques uns alors que celles-ci ont un impact sur le sort de millions de personnes à travers le monde, le Président d’Antigua-et-Barbuda a souhaité une meilleure coopération internationale sur les questions des évasions fiscales.

Notant que face à la crise, une réponse mondiale était nécessaire, M. Spencer a souhaité que l’Assemblée générale se charge de la mise en œuvre des recommandations de la Conférence de l’ONU sur la crise financière et économique.  Il est de notre devoir de changer les principes du capitalisme mondial afin que la prospérité économique soit équitablement partagée par tous les pays et dans tous les pays du monde, a-t-il encore noté.

Dans le cadre des efforts de développement, M. Spencer a évoqué les divers regroupements dont Antigua-et-Barbuda est membre.  Il s’est dit fier des relations entre son pays et Cuba et a lancé un appel en faveur de la levée de l’embargo américain contre cet État.  Sur la question des impacts des changements climatiques, M. Spencer a noté qu’une fois encore son pays subissait les conséquences d’une crise à laquelle il n’avait pas contribué mais qui menaçait la survie d’Antigua-et-Barbuda et celle d’autres petits États insulaires.  Il a exprimé le soutien de son pays à l’appel de la République populaire de Chine sur la responsabilité des pays développés dans la lutte contre les changements climatiques.  M. Spencer a également souligné que son pays attendait avec anxiété les conclusions du sommet de Copenhague de décembre prochain.

Évoquant la question de la traite transatlantique des esclaves, M. Spencer a espéré la mise en place de programmes d’éducation sur cet événement.  Il a souhaité la construction d’un mémorial permanent aux victimes de la Traite.  Il a enfin espéré que la communauté internationale se montrerait à la hauteur des défis actuels.

CHEIKH NASSER AL-MOHAMMAD AL-AHMAD AL JABER AL-SABAH, Premier Ministre du Koweït, a estimé que face aux défis multiples du monde d’aujourd’hui, y compris le terrorisme, la lutte contre la pauvreté, le combat contre le VIH/sida, le paludisme et même la grippe A(H1N1), les drogues, sans parler des questions régionales et internationales, il est de la responsabilité de tous les États de soutenir l’ONU et de lui fournir les moyens financiers nécessaires pour lui permettre de s’acquitter au mieux de sa tâche.  Ces questions supposent des réponses communes non-conventionnelles. 

Le Koweït se félicite en outre de l’adoption du document final de la Conférence des Nations Unies sur la crise financière et économique mondiale en juin dernier qui prévoit des engagements pour venir en aide aux pays en développement, notamment l’augmentation du niveau de l’aide au développement, l’amélioration du système de commerce international et l’insistance sur la nécessité de réforme des institutions financières internationales.  Constatant que l’on assiste aux premiers signes de reprise économique mondiale, le Cheikh a cependant insisté sur l’urgence du succès de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques. 

Pour sa part, le Koweït s’apprête à accueillir en décembre prochain une conférence au sommet du Conseil de la Coopération des États Arabes du Golfe, à laquelle un projet vital pour l’intégration régionale sera soumis, à savoir celui d’un réseau électrique commun.  Un autre projet à l’étude est celui d’une monnaie commune aux États du Golfe.  Le Cheikh a rappelé les progrès importants de son pays sur le plan du développement humain et de la lutte contre le trafic illicite de drogues.  Il a aussi souligné qu’en dépit du fait que le Koweït soit un pays en développement, le niveau de son aide au développement sur le plan régional et international demeure important.

Le Cheikh n’a pas manqué de rappeler que  suite aux élections parlementaires de juin au Koweït, quatre femmes font désormais partie du Parlement.  Passant à la question du conflit palestino-israélien, il a de nouveau condamné l’agression israélienne contre Gaza de décembre dernier.  Insistant sur les conclusions de la mission d’enquête des Nations Unies qui « prouvent que les forces israéliennes ont commis des crimes de guerre », le Cheikh a estimé qu’il incombait au Conseil de sécurité d’assumer la responsabilité de mettre un terme à ces crimes contre l’humanité et de punir les responsables, conformément aux dispositions du droit international. 

Pour sa part, le Koweït a répondu à l’appel à contribution de l’UNRWA en lui fournissant 34 millions de dollars, et a promis 200 millions supplémentaires pour la reconstruction de Gaza.  Par ailleurs, il reste disposé à soutenir tout effort visant à aider l’Iraq à retrouver son rôle naturel tant sur le plan régional qu’international, et en vue de construire un Iraq démocratique, unifié et en paix avec les pays voisins.

S’agissant des îles émiraties occupées, le Cheikh a émis l’espoir que le différend sera résolu par des moyens pacifiques.  Il a appelé l’« amicale » République islamique d’Iran à résoudre la question par des négociations « fraternelles » ou à saisir la Cour internationale de justice (CIJ). 

Le Premier Ministre de Maurice, M. HAVINCHANDRA RAMGOOLAM, a tout d’abord exprimé, devant la soixante-quatrième Assemblée générale des Nations Unies, son inquiétude devant les « secousses secondaires de la crise économique » qui continueront de se faire ressentir.  Dotée d’une petite économie ouverte, Maurice a été exceptionnellement exposée aux effets négatifs de la crise, a affirmé son Premier Ministre.  Cependant, a-t-il ajouté, alors que le secteur manufacturier et l’industrie du tourisme ont été touchés, le pays a enregistré une croissance positive, grâce aux réformes que le Gouvernement applique depuis 2005. 

Pour le Premier Ministre, qui a dénoncé un « déficit démocratique » dans la gouvernance économique mondiale, la crise a révélé que les institutions issues de Bretton Woods nécessitent une réforme fondamentale.  Il a cependant tenu à rappeler que de la perspective des petits États insulaires en développement, donc vulnérables, il est vital que les marchés restent ouverts et que les flux de commerce international ne soient pas interrompus. 

M. Ramgoolam a émis l’espoir que la communauté des donneurs ne se contentera pas d’honorer ses engagements précédents car les Objectifs du Millénaire pour le développement ont été « dépassés » par les événements économiques de l’an dernier.  Le Premier Ministre a réclamé « un plan Marshall » pour les pays en développement.

M. Ramgoolam a dit avoir fait de la sécurité alimentaire une de ses priorités.  Il a souhaité que soient renforcés les mécanismes pour aider le Programme alimentaire mondial (PAM) à alléger les famines et la malnutrition.  Le Premier Ministre a appelé de ses vœux un accord à Copenhague sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Les contraintes inhérentes aux petits États insulaires en voie de développement ne peuvent être ignorées. Dans cette perspective, il a estimé que ceux qui ont pollué le plus devaient porter le fardeau le plus lourd et que les pays en développement avaient besoin d’une aide supplémentaire afin de ne pas interrompre leur cycle de développement.

M. Ramgoolam a remercié les Membres de l’ONU pour la réélection de Maurice au Conseil des droits de l’homme.  S’attardant sur la situation à Madagascar, M. Ramgoolam espère que le processus engagé à Maputo permettra de mettre fin aux troubles.  « Nous ne pouvons appuyer des gouvernements anticonstitutionnels, que ce soit à Madagascar ou au Honduras », a-t-il souligné.

Le Président a conclu en soulignant notamment la souveraineté de Maurice sur l’archipel de Chagos, séparé avant son indépendance par le Royaume-Uni.  Deux cycles de négociation ont été tenus cette année avec les autorités britanniques, et le Gouvernement mauricien a par ailleurs débuté des discussions avec la France sur la cogestion de l’île de Tromelin.

M. BORIS TADIĆ, Président de la Serbie, a affirmé que la sauvegarde des principes de la Charte restait plus importante que la politique de n’importe quelle nation prise individuellement.  En cette période de grands changements et de modification des équilibres de pouvoir, les relations internationales sont moins prévisibles.  Il est donc essentiel de réaffirmer ensemble les règles qui président au système international, de renforcer l’intégrité territoriale des États Membres, d’affirmer l’interdépendance et d’achever la transition de l’ordre ancien fondé sur la domination politique et économique vers un nouvel ordre qui repose sur une coopération équitable entre les nations.

M. Tadić a rappelé que son pays se trouvait pris au cœur de l’un des plus grands défis portés à l’universalité du système international depuis la fondation des Nations Unies, à savoir la « déclaration unilatérale d’indépendance prononcée par les autorités de souche albanaise de la province serbe du Kosovo-Métohija ».  Certains prétendent que cette déclaration constitue un « cas unique », a déclaré M. Tadić, mais en fait, a-t-il ajouté, il s’agit d’une tentative pour imposer une partition à un État Membre des Nations Unies contre sa volonté et en dépit de la ferme opposition du Conseil de sécurité.  Dénonçant dans la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo « une tentative pour imposer une solution du XIXe siècle à un problème du XXIe siècle », M. Tadić a réaffirmé que la Serbie ne reconnaîtrait « jamais, en aucune circonstance, implicitement ou explicitement, la déclaration unilatérale d’indépendance des autorités de souche albanaise de la province méridionale de la Serbie ».

Rappelant que son pays avait exclu d’emblée tout recours à la force mais qu’il utiliserait tous les moyens pacifiques à sa disposition, M. Tadić a justifié par cette volonté la décision de contester la déclaration d’indépendance devant la Cour internationale de Justice (CIJ).  Les conclusions de la CIJ constitueront, a estimé le Président, « un puissant précédent juridique, aux conséquences considérables pour le système des Nations Unies ».  « Soit le résultat dissuadera puissamment les autres mouvements séparatistes de faire sécession », soit, dans le cas où la Déclaration unilatérale d’indépendance ne serait pas jugée illégale par la Cour, « la porte sera ouverte à la mise en cause de l’intégrité territoriale de n’importe lequel des États Membres », a averti M. Tadić.  Le Président serbe a en outre invité les États Membres à attendre que la CIJ rende son avis, sans préjuger de ses délibérations et sans s’opposer à son travail.

Parallèlement à cette action en justice, la Serbie pratique une politique d’engagement constructif avec tous les acteurs légitimes présents au Kosovo, a affirmé M. Tadić.  Il a rappelé que son pays soutenait la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) dans sa nouvelle configuration, jugeant cette mission « indispensable ».  De même, a-t-il ajouté, Belgrade soutient, sur la base de la résolution 1244 du Conseil de sécurité, sous l’autorité des Nations Unies et dans le cadre d’une position neutre face à la question du statut du Kosovo, le travail de la Mission EULEX de l’Union européenne.  Il a appelé toutes les parties concernées à travailler en étroite collaboration avec la Serbie pour mettre en œuvre le plan en six points du Secrétaire général qui, a-t-il rappelé, a reçu en novembre 2008 l’aval du Conseil de sécurité.

« La démocratie serbe est sûre, notre société est solide et nos valeurs sont fortement ancrées dans le droit », a déclaré M. Tadić, qui a affirmé que la « priorité stratégique centrale » de son pays demeure, « malgré les écueils », d’entrer dans l’Union européenne.  Il a souhaité concrètement que, dans le cadre du processus d’adhésion à l’Union européenne, les citoyens serbes puissent effectivement, à partir du 1er  janvier 2010, se déplacer librement dans l’espace Schengen.  Rappelant que, 20 ans après la chute du Mur de Berlin, l’objectif de réunir toutes les nations d’Europe sous un même toit n’avait pas encore été atteint, il a souhaité que « la fatigue face à l’élargissement » de l’Union européenne « ne devienne pas une nouvelle réalité en Europe ».

M. Tadić a affirmé que son pays était sur le point d’achever sa coopération avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).  Il a insisté sur le renforcement de la coopération  régionale et a rappelé que son pays était l’un des garants des Accords de Dayton sur la Bosnie-Herzégovine, affirmant que la Serbie est attachée à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de ce pays.  Soulignant que la Serbie était « le plus important État successeur d’un État fondateur du Mouvement des non-alignés » –la défunte Yougoslavie– il a proposé que le cinquantième anniversaire du Mouvement soit célébré à Belgrade, dans le cadre d’un sommet extraordinaire placé sous la présidence de l’Égypte.

M. EMANUEL MORI, Président des États fédérés de Micronésie, a félicité l’Assemblée générale pour l’adoption, en juin dernier, de la résolution 63/281 sur les changements climatiques et ses impacts sur la sécurité.  Il a noté qu’elle a été rendue possible par les efforts collectifs de tous les pays et les a appelés à afficher la même unité à Copenhague. 

Rappelant le caractère historique de cette résolution, M. Mori a estimé que les changements climatiques représentent l’enjeu central du monde d’aujourd’hui.  Il a rappelé la mobilisation internationale, il y a un an, pour faire face à la crise économique mondiale et a souhaité qu’elle soit de nouveau là, face aux défis des changements climatiques.

M. Mori a relevé que pour son pays tout comme pour les autres îles du Pacifique, la question des changements climatiques est un enjeu de survie, tant pour les peuples, pour les cultures que pour les nations.  La Micronésie subit d’ores et déjà les effets de ce phénomène: le niveau de la mer monte, les phénomènes climatiques sont plus changeants et les catastrophes naturelles plus fréquentes et plus intenses.  « Que se passerait-il si la fonte des glaces de l’Arctique atteignait le seuil critique? », a-t-il demandé, en répondant « la Micronésie et tous les petits États insulaires disparaitraient ».  Ce seront ensuite les villes côtières du monde entier qui seraient touchées, y compris Manhattan, a-t-il prévenu.

M. Mori a fait état des actions prises par son pays pour lutter contre les effets des changements climatiques.  Il a évoqué la mise en place du plan de développement pour lequel il a dit qu’il avait besoin du soutien des Nations Unies et de la communauté internationale.  Dans ce contexte, le Président a noté la difficulté pour la Micronésie de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

À quelques mois du Sommet de Copenhague, il a estimé que la conclusion d’un accord ne sera pas facile, mais « nous ne devons pas échouer ».  En tant que membre de l’Alliance des petits États insulaires, la Micronésie, a dit son Président, soutient un accord commun fort.  « Discourir ne nous coûte rien, seules les actions comptent.  Allons tous à Copenhague et signons cet accord », a-t-il conclu.

M. DENIS SASSOU-NGUESSO, Président de la République du Congo, a estimé que l’ONU représente plus que jamais l’espérance face aux grands défis qui menacent notre planète.  Il a noté qu’aucun pays ne peut relever seul ces défis, ainsi que le rappelle le Sommet sur les changements climatiques, convoqué lundi dernier par le Secrétaire général.

Le Président congolais a noté que l’Afrique qui contribue à 3,8% des émissions mondiales des gaz à effet de serre est aussi la plus visée par ses conséquences. Lorsque votre principale ressource est la forêt, la responsabilité qui vous incombe est immense, a reconnu le Président.  Nous représentons, a-t-il dit, le deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie, a-t-il noté.  Nous sommes conscients de notre responsabilité en tant que gardiens de forêts qui représentent le trésor vital de l’ensemble de l’humanité, a ajouté le Président.

Depuis 1999, les pays du Bassin du Congo ont initié une expérience unique en matière forestière, a rappelé le Président en soulignant que le plan qui en découle est un des volets stratégiques du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Malheureusement, a-t-il plaidé, les fonds nécessaires à la mise en œuvre de ce programme ne sont pas tous encore au rendez-vous.  L’Afrique demande aujourd’hui, a indiqué le Président, que la prochaine conférence de Copenhague se prononce sur des mécanismes d’adaptation, d’atténuation, de renforcement des capacités et de transfert des technologies et de financement sur la base d’un principe d’équité.

Revenant sur l’enjeu de la crise économique mondiale, le Président du Congo a souligné qu’elle doit nous mener à une prise de conscience.  « Elle autorise une refondation de l’architecture financière internationale » a-t-il précisé, estimant que le temps presse en Afrique plus qu’ailleurs.

Au sujet de sa réélection, en juillet dernier, le Président a indiqué que la confiance de son peuple repose sur un projet qu’il a appelé « chemin d’avenir » et qui veut ouvrir le Congo à la modernisation et à l’industrialisation, à la consolidation de la paix, au renforcement de la démocratie et de l’état de droit, à la bonne gouvernance et la protection des droits de l’homme.

M. MSWATI III, Roi du Swaziland, a pointé le doigt sur les multiples problèmes qui handicapent le développement de l’Afrique dans plusieurs domaines tels que la santé, l’économie, la pauvreté et la protection sociale.  Le souverain du Swaziland a appelé les nations développées à reconnaître les « durs » efforts des pays en développement; à élargir l’accès de ces derniers à des crédits préférentiels et à des dons pour soutenir les programmes de développement et les stratégies de réduction de la pauvreté.

Le Roi Mswati III a souligné que les effets secondaires de la crise frappent désormais durement des pays comme le Swaziland dont les exportations sont largement dépendantes de la performance des marchés du Nord.  Alors que les pays africains, a-t-il regretté, travaillent pour améliorer leurs économies, ils continuent à faire face à des tensions dont des conflits et des coups d’État. 

Le souverain s’est félicité de l’appui et de l’assistance dont a bénéficié le Gouvernement inclusif et le peuple du Zimbabwe par les nations du monde, dont les organisations internationales.  Il fait écho à l’appel de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour une levée immédiate de toutes les sanctions contre le Zimbabwe afin de contribuer à une relance rapide de l’économie nationale. 

Heureux du sommet sur les changements climatiques tenu avant le début du débat général, en prévision de la Conférence de Copenhague, le souverain a espéré que ces efforts mèneront au transfert des compétences et des technologies permettant aux pays en développement de préserver leur croissance économique, tout en évitant les erreurs du passé. 

Il a appuyé l’idée d’un fonds pour les changements climatiques chargé de financer tous les projets pertinents.  Il s’est dit confiant que la Conférence de Copenhague trouvera les moyens d’assurer un financement prévisible, accessible et souple.

      M. ELBEGDORJ TSAKHIA, Président de la Mongolie, a souhaité que la présente session de l’Assemblée générale soit en mesure de relever les nombreux défis actuels, tous aussi implacables, mais pour lesquels existe la solution de la relance du multilatéralisme.  Il s’est félicité de la ferme direction qu’imprime le Secrétaire général pour transformer les Nations Unies en centre d’un nouveau multilatéralisme.  À Copenhague, il faut aboutir à un accord et celui-ci est à portée de main, a-t-il dit.  En tant que pays touché dans sa chair par les effets des changements climatiques, il a proposé la tenue d’un sommet du Nord-Est asiatique sur cette problématique.  Il est devenu évident, a-t-il souligné, que les effets étendus des changements climatiques ont déjà eu lieu dans cette partie de la sous-région.  Il est nécessaire d’agir d’urgence et de poursuivre l’engagement actif de tous les pays, a-t-il ajouté.

Citant des chiffres récents de la Banque mondiale, il s’est dit encouragé du fait que les pays vulnérables, y compris ceux en développement sans littoral, doivent être soutenus, ce qui a été appuyé par les pays du G-20 en particulier.  L’absence d’accès territorial à la mer et les coûts élevés de transport sont autant de défis pour ce groupe de pays, a-t-il affirmé.  La marginalisation inadéquate du monde en développement exige une refonte de la structure mondiale.  Il a invité à une réforme du multilatéralisme, et a souhaité qu’à la présente session, l’Assemblée générale fasse un autre pas en demandant d’accroître le nombre des pays en développement au sein des membres non permanents du Conseil de sécurité. 

M. PAUL BIYA, Président du Cameroun, a constaté que la communauté internationale restait sous le choc d’une crise économique qui n’avait épargné aucun pays.  La mobilisation face à cette crise a été « prompte, résolue et conséquente », a-t-il dit, avant de regretter qu’autour des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la communauté internationale n’eût pas fait preuve de la même solidarité.  M. Biya a cependant estimé que si le monde s’est mobilisé face à la crise, il peut le faire également contre les défis de la pauvreté et du sous-développement.  L’Afrique, qui n’est pourtant pas responsable du déclenchement de la crise, en subit néanmoins ses impacts, au rang desquels il a noté le déclin des transferts de fonds vers le continent, la chute drastique des cours des produits africains, un net recul de l’investissement, l’aggravation des déficits budgétaires et un ralentissement de l’activité économique.  Tous ces faits s’accompagnent, a relevé M. Biya, de graves conséquences au plan social.

Toujours à propos des conséquences de la crise économique mondiale sur les pays africains, le Président camerounais s’est inquiété du fait qu’elle mettait en cause les progrès issus de « longues années d’efforts de redressement de nos économies ».  Face à cette éventualité, il a appelé à un « apport en ressources financières substantielles, dénué autant que possible de conditionnalités ».  De cette aide dépendent le développement et l’amélioration des conditions de vie, la paix et la sécurité internationales, a ajouté le Président.

M. Biya s’est félicité de la décision du G-20 prise en avril dernier à Londres recommandant au Fonds monétaire international (FMI) de soutenir les économies les plus fragiles par l’octroi de prêts à des conditions avantageuses.  Il a évoqué la mise en place, dans la région Afrique centrale, de mesures visant à amortir le choc de la crise.  Il a par ailleurs souhaité la mise en place au sein des Nations Unies d’un comité mondial pour l’éthique.  En plus de la crise économique, M. Biya s’est dit également préoccupé par d’autres enjeux tout aussi importants: la crise alimentaire; la lutte pour la réduction de la pauvreté; la paix et la sécurité internationales et les changements climatiques.

L’enjeu des changements climatiques dont l’Afrique subit les conséquences se manifeste notamment, a indiqué le Président camerounais, par l’assèchement du lac Tchad qui a vu sa superficie passer de 26 000 kilomètres carrés dans les années 1960 à 1 500 kilomètres carrés à ce jour.  Ce problème, a-t-il indiqué, nécessite une mobilisation de la région Afrique centrale avec le soutien de la communauté internationale.  M. Biya a par ailleurs évoqué les actions entreprises au Cameroun et dans la sous-région pour lutter contre les conséquences des changements climatiques.  Mais, en raison des coûts financiers notamment qu’engendrent ces efforts, il a appelé à une compensation de la part de la communauté internationale.  M. Biya a espéré que le Sommet de Copenhague apporterait des réponses satisfaisantes aux cas spécifiques de l’Afrique.

S’agissant des enjeux de paix et de sécurité internationales, M. Biya a regretté la persistance  des conflits en République démocratique du Congo (RDC), au Darfour et en Somalie.  Il a relevé l’action du Cameroun pour mettre fin à ces conflits, notamment par l’envoi de troupes.  Le Président camerounais s’est félicité du rôle joué par les Nations Unies sur ces terrains et a plaidé pour qu’elles disposent de davantage de ressources.

Il a souhaité, évoquant la réforme de l’ONU, qu’elle reflète la volonté commune de tous ses Membres.  Ceci renforcerait son efficacité et sa crédibilité, a-t-il souligné.  En renforçant le principe du multilatéralisme au sein des Nations Unies, a suggéré M. Biya, l’on renforcerait également le dialogue des civilisations et des cultures.  Le Président Biya a conclu en réitérant l’appel à une réforme du Conseil de sécurité, à une revitalisation de l’Assemblée générale et au renforcement des moyens d’action du Secrétaire Général.  Seule une ONU rénovée, plus démocratique, plus crédible et plus efficace continuera de focaliser les espoirs et la confiance des peuples, a déclaré M. Biya.

M. NGUYEN MINH TRIET, Président du Viet Nam, a constaté d’emblée que toutes les régions du monde avaient pâti des méfaits de la crise financière et de la récession économique, ce qui n’a pas manqué de poser des défis en matière de sécurité alimentaire, énergétique et des changements climatiques pour les pays en développement.  De tels défis ont également incité la communauté internationale à jeter les bases  d’une paix et d’une prospérité communes durables, a-t-il dit.  Selon le Président du Viet Nam, il est évident qu’aucun pays ne peut répondre individuellement aux défis mondiaux actuels, comme il est tout aussi évident que les politiques et les mesures d’imposition ou d’utilisation unilatérale de la force pour résoudre les problèmes politiques et de sécurité internationale ne pourront que donner lieu à davantage de tension de confrontation et à une impasse, a affirmé le Chef de l’État vietnamien.

L’année prochaine, les États Membres vont commémorer le soixante-cinquième anniversaire des Nations Unies, passer en revue les activités de l’Organisation et commémorer le dixième anniversaire de l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il rappelé.  Au cours des préparatifs en vue des recommandations à soumettre aux chefs d’État, a indiqué le Président du Viet Nam, il s’agit de tirer les leçons des résultats des activités de l’ONU dans toutes les sphères et de décider des activités prioritaires et des conditions nécessaires pour que l’Organisation s’acquitte pleinement de son mandat et de ses fonctions dans l’intérêt de toutes les nations.  Le Président Minh Triet a ensuite procédé à une description des initiatives nationales visant à pallier les effets des crises financière et économique en particulier.

M. RAMDIEN SARDJOE, Vice-Président du Suriname, a plaidé pour un multilatéralisme effectif rendant « indispensable » que l’ONU continue sa réforme. « Cette réforme devrait inclure celle du Conseil de sécurité pour le rendre plus efficace et plus responsable face aux défis du monde.  L’urgence qu’implique la menace climatique, a-t-il estimé, rend nécessaire un engagement aussi fort que dans des domaines tels que les droits de l’homme, le maintien de la paix ou la lutte contre le terrorisme international.

Le Vice-Président a dit espérer un accord à Copenhague, en ajoutant que les pays historiquement responsables des émissions de masse devraient prendre la tête du mouvement », et a assuré que le Suriname, en tant que pays à haute forêt et à faible déforestation continuerait ses efforts pour exploiter ses forêts de manière durable.

Il a attiré l’attention de l’Assemblée sur le rapport du groupe de travail sur le financement provisoire de la réduction des émissions dues à la déforestation.  Le rapport estime, a-t-il rappelé, qu’une somme de 15 à 25 milliards de dollars, pour la période allant de 2010 à 2015, permettrait une réduction de 25% des taux de déforestation annuels d’ici à 2015. 

Le Vice-Président a insisté sur le rôle important de l’éducation pour le développement. Une coopération internationale accrue vers la création de meilleurs systèmes éducatifs aidera les pays en développement à progresser plus rapidement sur la voie des Objectifs du Millénaire pour le développement », a souligné le Vice-Président.

Il a conclu son intervention par la question des droits de l’homme.  S’agissant du « crime international suprême », à savoir le crime d’agression, le Vice-Président a émis l’espoir de voir rapidement une décision sur les éléments constitutifs de ce crime.  Il a dit attendre beaucoup de la prochaine Conférence d’examen du statut de la Cour pénale internationale qui doit se tenir en Ouganda, l’année prochaine.

M. JOSEPH BOAKAI, Vice-Président du Libéria, a indiqué que le premier Gouvernement démocratiquement élu dans son pays ayant à sa tête une femme, Ellen Sirleaf-Johnson, a pris un certain nombre d’initiatives depuis janvier 2006 en vue d’améliorer le dialogue et la réconciliation.  En dépit du fait que deux membres de la Commission Vérité et réconciliation n’y ont pas totalement souscrit, le rapport de la Commission a fait l’objet de débats nourris à l’échelle nationale depuis sa parution au mois de juin dernier.  La Présidente s’est engagée à œuvrer de concert avec toutes les parties prenantes en vue de l’application de ses recommandations. 

D’autre part, les membres de la Commission indépendante sur les droits de l’homme, qui devront veiller à la mise en œuvre des dispositions du rapport de la Commission Vérité et réconciliation, ont été nommés mais leur nomination doit encore être approuvée par le Sénat.  Il s’est félicité de l’achèvement en juillet dernier, du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement et réintégration, même si le taux élevé de chômage chez les jeunes demeurent un défi majeur. 

Il a salué les progrès dans la reconstitution des forces armées du pays, en ajoutant cependant que la police continue de rencontrer des difficultés.  Il s’est félicité de l’aide des Nations Unies et des partenaires de son pays, comme l’Inde. Après avoir passé en revue les efforts faits par son pays pour garantir la parité entre les sexes, le Vice-Président s’est prononcé pour la nomination par le Secrétaire général d’un envoyé spécial pour les femmes, la paix et la sécurité, pour améliorer la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité.

Passant également en revue les progrès économiques, y compris dans la lutte contre la corruption, le Vice-Président a rappelé que les pays du fleuve Mano continuent d’accueillir un nombre important de réfugiés.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il dit, le Libéria réclame un allègement des conditionnalités liées à l’aide au développement.  Le Vice-Président a salué la prorogation du mandat de la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) qu’elle prie d’assurer un environnement favorable aux élections générales et présidentielles de 2011. 

Compte tenu de la porosité des frontières régionales, le Vice-Président a prié instamment les Nations Unies et la communauté internationale de rester engagée auprès de la Guinée et de l’exhorter au respect du premier accord afin d’assurer une transition sans heurt vers l’état de droit.  Il a aussi attiré l’attention sur une autre menace sous-régionale, celle du trafic de drogues, de la traite des êtres humains et des autres formes de criminalité transnationale organisée.

M. RAILA AMOLLOODINGA, Premier Ministre du Kenya, a estimé que l’ONU devait être mieux équipée pour répondre aux défis actuels.  Il a notamment estimé que la composition du Conseil de sécurité devrait être élargie afin d’assurer deux sièges permanents avec droit de véto à l’Afrique.  Le monde ne peut plus se permettre de continuer de marginaliser un continent qui est le foyer de près d’un milliard de personnes, a-t-il dit.

Le Premier Ministre a ensuite jugé « inacceptable » que la décision prise en 2005 lors du Sommet mondial de l’ONU d’envisager un cadre institutionnel plus cohérent de la gouvernance environnementale mondiale n’ait pas porté de fruits.  Il a donc appelé à un renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), dont le siège est à Nairobi, pour qu’il devienne l’institution centrale chargée des différentes conventions pertinentes.  L’Office de l’ONU à Nairobi devrait être hissé au même rang que les Offices de Genève et de Vienne.   

Au nom d’un pays qui est compté parmi les grandes victimes de la dégradation de l’environnement, le Premier Ministre a estimé que le plus grand défi pour son pays est malheureusement de nature externe.  Le Kenya comme les autres pays d’Afrique ne produit qu’une infime partie des émissions de gaz à effet de serre.  Le monde doit s’accorder sur des actions concrètes à Copenhague, a-t-il plaidé. 

Le Kenya a déjà pris le taureau par les cornes mais il aura besoin d’aide et d’investissements, a prévenu le Premier Ministre.  L’aide est surtout nécessaire pour nourrir les 10 millions de Kenyans qui souffrent ou risquent de souffrir de la faim.  Le Premier Ministre a indiqué que son pays a besoin de 250 millions de dollars de la part des donateurs. 

Évoquant ensuite la Somalie, M. Odinga a indiqué que le flux continu de réfugiés et d’armes légères est une grande source de préoccupations, de même que la piraterie.  Malgré tout, le Kenya a offert des installations pour la détention et la traduction en justice des pirates.  Il s’est également proposé d’accueillir une conférence de l’ONU sur les moyens de coordonner la lutte contre la piraterie.

Le Premier Ministre a donc demandé à la communauté internationale d’aider son pays à surmonter ces défis.  Il a appuyé la proposition de l’Union africaine de demander au Conseil de sécurité de créer une zone interdite aux vols aériens et de localiser l’aéroport et les ports tenus par les insurgés pour enrayer l’afflux d’armes.  S’agissant de la Somalie, a-t-il préconisé, il faut une approche globale qui encouragerait le Gouvernement fédéral de transition à lancer un processus beaucoup plus inclusif. 

M. JOHN KEY, Premier Ministre de la Nouvelle-Zélande, a estimé qu’avec 130 chefs d’État et de gouvernement réunis cette semaine, cette Assemblée générale représentait la plus grande occasion depuis le Sommet mondial de 2005 pour réaffirmer la détermination collective de la communauté internationale.  Il a ainsi insisté sur la nécessité de stabiliser l’économie mondiale pour la rendre capable de revenir à une croissance stable.  La Nouvelle-Zélande, qui accueille avec bienveillance les actions du G-20, l’appelle à tenir compte de la voix des économies des petits pays et de faire en sorte qu’elle soit entendue dans le processus global de prise de décisions. 

M. Key a estimé qu’un commerce libre et juste serait le principal moteur pour sortir les pays en voie de développement de la pauvreté.  Une composante essentielle de la réponse à la crise doit être, selon lui, un accord équilibré et ambitieux à l’issue du cycle de discussions de Doha sur le commerce mondial.  La Nouvelle-Zélande soutient l’appel du Secrétaire général de l’ONU pour une suspension immédiate du contrôle des prix et des autres restrictions au commerce des produits agricoles, afin de réduire le prix des denrées alimentaires et de venir en aide à tous ceux qui ont été confrontés avec des prix alimentaires élevés ces trente dernières années. 

Pour le Premier Ministre, le monde ne peut se permettre d’envisager un échec lors du Sommet de Copenhague sur les changements climatiques.  Il a pris l’engagement de réduire les émissions de gaz à effet de serre de son pays de 10 à 20% d’ici à 2020 si un accord global était atteint.  Le défi est de trouver un équilibre entre la croissance de la production agricole et la nécessité de réduire les émissions et d’atteindre les objectifs liés aux changements climatiques, a-t-il dit. 

Par ailleurs, évoquant la réunion au sommet d’hier du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires, il a exprimé la fierté de son pays d’avoir longtemps promu le désarmement nucléaire.  M. Key s’est déclaré touché par les déclarations visant à un monde sans armes nucléaires.  Il faut profiter de ce moment historique pour avancer vers le désarmement nucléaire et sur l’ordre du jour de la non-prolifération, a estimé le Premier Ministre néo-zélandais.  Il a souligné que son pays continuerait de travailler en vue d’un résultat solide cette année à la seconde Conférence d’examen de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel.  Le Premier Ministre néo-zélandais a également rappelé le rôle joué par son pays dans la promotion et le maintien de la paix.  Les troupes néo-zélandaises sont ainsi présentes en Afghanistan, aux Îles Salomon et à Timor-Leste.

Le Premier Ministre a enfin confirmé que son pays se porterait candidat aux élections de 2014 des membres non permanents du Conseil de sécurité pour la période 2015-2016.  La Nouvelle-Zélande, a-t-il dit, s’engage à promouvoir l’état de droit ainsi qu’à porter une voix pacifique au nom des petits pays qui ont un intérêt pour un monde plus juste et plus sûr.

M. MILO DUKANOVIĆ, Premier Ministre du Monténégro, a affirmé que ce n’est que par des efforts coordonnés et concertés sur le plan mondial que la communauté internationale réussira à surmonter les crises financière, économique, alimentaire, les incidences des changements climatiques et la pandémie de la grippe A(H1N1) sur le développement et la croissance économique.  En conséquence, les réponses aux défis actuels signifient qu’il faut mettre en commun toutes les capacités et toutes les ressources disponibles et faire montre d’une forte volonté politique, a indiqué M. Dukanović, qui a donné pour exemple la coopération avec les pays voisins et les progrès « dynamiques » enregistrés depuis la demande d’adhésion du Monténégro aussi bien à l’Union européenne qu’à l’OTAN.

Au plan national, le Monténégro a mis en place un train de mesures de politique économique visant à soutenir la stabilité macroéconomique, améliorer la productivité et préserver un climat économique propice favorable, a-t-il souligné.  Le Premier Ministre a vivement appuyé le processus de négociations relatif à un nouveau cadre concernant les changements climatiques après 2012 et la conclusion d’un accord à Copenhague.  Il a également mis l’accent sur l’importance de la coopération régionale visant à la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques.

Le Monténégro, a-t-il souligné, accorde une grande importance à la promotion et au respect du droit international dans le développement des relations internationales actuelles.  Il a ajouté que la promotion de l’état de droit et des droits de l’homme avait un rôle fondamental dans la lutte contre le terrorisme.  À ce propos, le Premier Ministre s’est dit convaincu que seuls les efforts coordonnés et concertés de la communauté internationale pouvaient permettre de gagner la bataille contre cette menace.  Il a soutenu à cet effet la Stratégie mondiale des Nations Unies de lutte contre le terrorisme, sans oublier les mesures établies par l’Organisation face à la traite des êtres humains et la corruption.

M. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, Premier Ministre de la République centrafricaine, a annoncé, que depuis le mois de mars 2009, suite à une demande formulée par le Gouvernement centrafricain, une configuration pays de la Commission de la consolidation de la paix (CCP) avait été mise en place sous la présidence de la Belgique.  Cette configuration travaillant de concert avec les autorités centrafricaines devrait accompagner le processus conduisant aux élections générales de 2010.  Pour le Chef du Gouvernement centrafricain, le multilatéralisme apparaît aujourd’hui comme le seul moyen de régler les problèmes du monde.  Revenant sur les enjeux de la crise économique mondiale, M. Archange Touadera a estimé que d’autres voies de sortie de la crise pourraient être le développement des capacités de production, le renforcement des capacités commerciales en faveur des États en voie de développement et la mise en place de partenariats stratégiques entre les différentes régions membres de l’Organisation.

Le Premier Ministre a indiqué que la hausse des prix des denrées alimentaires avait entraîné une détérioration significative des termes d’échange entre les pays dans les régions les plus affectées, au rang desquelles le continent africain, et singulièrement la République centrafricaine.  Il a réclamé la contribution des communautés économiques régionales de même que des agences de l’ONU, ainsi que de la Banque mondiale, pour sortir de manière coordonnée de cette crise.

M. Archange Touadera a également évoqué le défi climatique.  Il a indiqué que son pays était engagé dans le combat mondial contre les changements climatiques, comme le témoigne la ratification de plusieurs instruments internationaux relatifs aux questions du climat.  Il a néanmoins souligné que le coût de l’adaptation chiffré à plusieurs dizaines de milliards de dollars par an grèvera encore davantage des ressources limitées et accentuera la pauvreté.  Il a affirmé que l’Afrique continuerait ses efforts de préservation de ses écosystèmes forestiers, mais, a-t-il dit, les pays riches doivent prendre leurs responsabilités pour aboutir à des propositions concrètes pour l’après-Kyoto.  La République centrafricaine soutient la proposition de la France de créer une organisation mondiale de l’environnement, a-t-il dit, souhaitant également qu’à Copenhague la position des pays ayant en partage des forêts du bassin du Congo, deuxième massif forestier au monde, soit prise en compte.

Après avoir dénoncé le terrorisme comme « violation la plus flagrante du droit international », le Chef du Gouvernement centrafricain a soulevé la question cruciale de la maîtrise des armes classiques au niveau régional, en tant que moyen le plus efficace de venir à bout de la criminalité transfrontalière et des groupes armés, problèmes récurrents en Afrique centrale.  C’est dans cette perspective que l’Accord global de paix signé à Libreville, au Gabon, le 21 juin 2008, a permis à la République centrafricaine de conjurer ce funeste destin comme mode d’expression de la conquête du pouvoir, a-t-il affirmé.  M. Archange Touadera a particulièrement stigmatisé les « agissements criminels » de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans son pays, en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda et au Soudan.

Le Premier Ministre a par ailleurs évoqué le mode d’organisation de l’ONU et a appelé de ses vœux des « aménagements » dans le Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale.  Cette dernière doit connaître une « revitalisation », en tant qu’organe délibérant et représentatif des États Membres.  Ses prérogatives d’organe fondamental doivent être respectées, même dans le domaine du maintien de la paix.  M. Archange Touadera a, de même, réclamé plus de transparence et d’équilibre au sein d’un Conseil de sécurité élargi, pour une meilleure représentativité de toutes les régions.

M. EDWARD NIPAKE NATAPEI, Premier Ministre de Vanuatu, a indiqué que le principal objectif de la réforme entreprise dans son pays depuis les années 1990 est la justice sociale, en particulier pour intégrer les besoins très divers de populations sur le plan culturel et ceux des communautés géographiquement éloignées dans les priorités de développement national.  Il a exprimé sa reconnaissance à ses partenaires de développement pour leur soutien, tout en reconnaissant qu’après avoir reçu cette aide pendant de nombreuses années, le développement économique des petits États insulaires en développement reste faible.

Beaucoup de pays de notre région, comme Vanuatu, ne sont pas en mesure d’espérer atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015, a-t-il déploré.  Il a cependant indiqué travailler étroitement avec le Secrétariat du Forum des îles du Pacifique et d’autres instances multilatérales, pour s’assurer que toutes les ressources obtenues pour la région soient consacrées au progrès dans la réalisation des OMD.

Le Premier Ministre a aussi appelé les institutions financières internationales à aider les États insulaires du Pacifique à faire face à la crise économique mondiale.  Il a craint que sa récente croissance économique, qui a atteint 6% entre 2006 et 2007, retombe à 3-4% en 2009 à cause de la récession mondiale, comme les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) l’indiquent.  Il a annoncé que son pays accueillera en février 2010 la Conférence des Nations Unies sur la face humaine de la crise économique mondiale dans le Pacifique.

Le Premier Ministre a salué les efforts menés par toutes les nations insulaires pour arriver à l’adoption en juin dernier par l’Assemblée générale de la résolution 63/281 sur les répercussions éventuelles des changements climatiques sur la sécurité.  Il a rappelé que les petits États insulaires en développement (PEID) sont les premiers touchés par les effets des changements climatiques, avant de réitérer que la Convention-cadre des Nations Unies est l’institution essentielle dans ce domaine.  Les PEID sont d’accord pour dire que la communauté internationale doit en faire davantage pour tenir ses promesses, a-t-il ajouté.

Plus de 80% de la population de Vanuatu est dépendante de la terre pour vivre, a poursuivi le Premier Ministre, qui a souligné les conséquences pour les agriculteurs de la diminution de la surface arabe.  Il a expliqué que son pays, qui figure parmi la liste des pays les moins développés (PMD), est en effet rendu plus vulnérable à cause des cyclones, l’érosion des côtes, les inondations, les tremblements de terre, les glissements de terrain, les tsunamis et les éruptions volcaniques.  Il a enfin appelé de ses vœux la conclusion d’un accord sur les changements climatiques à Copenhague, en décembre prochain.  Il s’est aussi félicité de l’adoption hier de la résolution du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a annoncé que son pays continuerait à maintenir ses efforts en matière d’aide publique au développement et à insister sur l’amélioration de la qualité de la coopération luxembourgeoise afin d’en augmenter l’efficacité; le tout, dans le cadre d’un développement durable intégrant les éléments économiques, sociaux et environnementaux.  Il a lancé un appel à tous les États Membres pour tenir les engagements pris au niveau international, réitérés au Sommet du Millénaire, à Monterrey et plus récemment à Doha.  Tirant des enseignements d’une crise multidimensionnelle, il a recommandé d’envisager une réforme plus systémique du système multilatéral existant, y compris de l’architecture financière et économique, en les adaptant aux réalités politiques et socioéconomiques d’aujourd’hui.  Le Luxembourg qui préside le Conseil économique et social (ECOSOC), considère que toutes ces actions nécessitent un cadre multilatéral fort se basant sur des règles de droit solide qui lient tous les États Membres, a ajouté le Ministre luxembourgeois.

Sur le conflit au Moyen-Orient, il a profondément regretté qu’Israël persiste dans sa politique de colonisation et a réitéré que les activités d’implantation de colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international et constituent aussi un obstacle à la paix.  Il a exhorté toutes les parties à prendre leurs responsabilités et à créer, par leurs actions, un contexte favorable pour la reprise des négociations, pour un règlement du conflit.  Dans ce contexte, il a souligné également à quel point il était urgent de trouver une solution durable à la crise de Gaza par la mise en œuvre intégrale de la résolution 1860 du Conseil de sécurité.  Concernant la République démocratique du Congo (RDC), il a vivement salué le projet de résolution du Conseil de sécurité qui donne un suivi concret à la résolution 1820 sur les femmes, la paix et le développement.  Il importe que le système de l’ONU tout entier s’attaque au phénomène de la violence sexuelle qui est utilisée de plus en plus comme une arme de guerre dans les conflits armés et encore après la fin des hostilités, a-t-il dit. 

M. Asselborn s’est aussi félicité des développements encourageants observés actuellement dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.  Il a salué l’initiative du Président américain Barack Obama d’avoir engagé le Conseil de sécurité dans une discussion plus large sur ces questions.  Il a également accueilli avec satisfaction la décision des États-Unis et de la Fédération de Russie de mener des négociations en vue de la conclusion d’un nouvel accord global suite à l’expiration du traité sur la réduction des vecteurs d’armes nucléaires stratégiques (START II,) en décembre prochain.  Il s’est finalement félicité de « l’heureuse décision » de l’Administration américaine de renoncer au projet de mise en place d’un bouclier antimissile.

M. BRENT SYMONETTE, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères et Procureur général des Bahamas, a prévenu que les crises financière et économique mondiales risquent de contrecarrer les efforts déjà accomplis dans l’agenda du développement.  Décrivant les conséquences négatives de ces crises sur l’économie de son pays, il a expliqué que son gouvernement avait agi rapidement pour amenuiser leurs effets sur les populations.  Toutefois, les mesures prises à l’échelon national, en matière de santé financière doivent être complétées par des réponses internationales appropriées, a cependant estimé M. Symonette.  

Abordant la question de la contribution des États au budget des Nations, il a argué qu’on ne devrait pas donner trop de poids au PNB pour déterminer la « capacité à payer »; cette façon de faire pouvant conduire à des « distorsions » de la réalité.  Et nulle part ailleurs, ces distorsions ne sont visibles que dans les quotes-parts des contributions aux opérations de maintien de la paix, a insisté le Vice-Premier Ministre. 

Le système actuel place les Bahamas, un petit État insulaire en développement, dans la même catégorie que les économies développées à l’exception des membres permanents du Conseil de sécurité.  Cette formule « injuste » crée un fardeau très lourd, a-t-il estimé, en demandant l’examen de cette « iniquité ».  Il est clair, a-t-il poursuivi, que le critère du PNUD ne reflète en aucune façon la vulnérabilité des économies comme celle des Bahamas ou les coûts extraordinaires associés à la duplication des infrastructures rendue nécessaire par la configuration de l’archipel. 

En tant que petit État insulaire en développement, a poursuivi M. Symonette, les Bahamas subissent les conséquences des changements climatiques et ont déjà consacré d’importantes ressources aux efforts de reconstruction et de relèvement après le passage de violents ouragans.  Il est tout de même important, a mis en garde le Vice-Premier Ministre, que les initiatives liées à la protection de l’environnement ne fassent plus de mal que de bien.  L’introduction d’une taxe sur les billets d’avion a compromis une industrie touristique déjà affaiblie, une industrie qui, pour les Bahamas, est vitale.  La proposition d’imposer des taxes sur les chargements des navires aurait les mêmes effets sur la compétitivité du Registre de la marine.

M. FREDERICK FONO, Vice-Premier Ministre des Îles Salomon, a souligné que la crise économique et financière avait causé des difficultés immenses à la communauté internationale et que son pays avait en particulier souffert de la faiblesse des prix des matières premières, de la baisse de ses recettes et d’un déficit public accru.  Le pays a riposté en gelant les embauches dans le secteur public, en réduisant de 35% les dépenses publiques, a-t-il rappelé.  M. Fono a salué le résultat de la Conférence des Nations Unies sur la crise financière de juin, appelant à une plus grande coopération internationale et préconisant une réforme des institutions de Bretton Woods.  Il a exprimé son espoir que les mesures de soutien économique puissent atteindre « les plus pauvres des pays pauvres ».

S’agissant des conséquences des changements climatiques, le Vice-Premier Ministre a affirmé que ces derniers créaient de nouvelles poches de pauvreté dans le monde.  Sans une issue ambitieuse du Sommet de Copenhague, nous allons perdre la bataille, a-t-il lancé, appelant en particulier à une action urgente en faveur des petits États insulaires en développement et des pays les moins avancés (PMA).

Les Îles Salomon adhèrent pleinement à la déclaration de l’Alliance des petits États insulaires en développement, conclue cette semaine, a indiqué M. Fono, rappelant que ces îles seraient gravement menacées par le réchauffement climatique et la montée du niveau des mers si les émissions de gaz à effet de serre ne seraient pas réduites de 45% en 2020 par rapport a 1990 et de plus de 95% en 2050 par rapport aux niveaux de 1990.  À cet égard, la question de la déforestation, qui contribue pour 20% aux émissions de gaz à effet de serre dans le monde, doit être l’une des solutions à la lutte contre le réchauffement climatique, a-t-il dit, insistant pour que ce chapitre fasse partie intégrante des négociations de Copenhague en décembre.  Les Îles Salomon sont prêtes à participer à un marché du carbone dans cette perspective, a-t-il assuré.

Le Vice-Premier Ministre a appelé à la réalisation dans les temps des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les Îles Salomon sont en passe de faire des progrès dans la réalisation de certains de ces objectifs, a-t-il affirmé, citant plusieurs partenariats, notamment avec la Chine et la Nouvelle-Zélande.  Les Îles Salomon développent également le secteur du tourisme pour pallier une réduction de l’activité minière et forestière.  Le développement humain reste un point d’orgue dans notre lutte contre la pauvreté, a-t-il poursuivi.

M. KANAT SAUDABAYEV, Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a rappelé que son pays avait soutenu, dès le début, le combat mondial contre le terrorisme en apportant notamment son soutien aux efforts de la force internationale en Afghanistan.  Une aide humanitaire considérable a été fournie à l’Afghanistan, a-t-il précisé.  Selon lui, la stabilité à long terme du pays est impossible sans que des mesures effectives soient prises pour combattre le trafic de drogues.  Le Kazakhstan ayant été le terrain d’essais nucléaires et ayant volontairement renoncé à son arsenal missile et nucléaire, il a un droit moral pour appeler à des actions plus décisives dans le domaine du désarmement et du renforcement du régime de la non-prolifération des armes nucléaires, a affirmé M. Saudabayev.  La prolifération des armes nucléaires et notamment le risque de leur acquisition et de leur utilisation par des organisations terroristes restent l’une des menaces les plus sérieuses, a-t-il ajouté.  Il a souligné que son pays souhaitait le renforcement du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a salué les initiatives prises par les Présidents américain et russe qui font écho aux propositions exprimées par le Président du Kazakhstan.  Il est nécessaire, a-t-il dit, de prendre aujourd’hui des actions plus décisives.

Le Ministre des affaires étrangères a, par ailleurs, exprimé ses préoccupations concernant la crise économique et financière mondiale, qui a été la plus importante depuis plusieurs décennies.  Le fossé entre les riches et les pauvres continue de se creuser, a-t-il déploré, notant que plus d’un milliard de personnes vivent aujourd’hui avec moins d’un dollar par jour.  Le Kazakhstan, à la croisée de l’Europe et de l’Asie, qui a maintenu la paix dans un pays multiethnique et multireligieux, souhaite aujourd’hui faire partager son expérience, a déclaré le Ministre.  Il a ajouté que son pays était aujourd’hui prêt à devenir un « pont » pour la compréhension et la tolérance entre l’Est et l’Ouest.  À l’initiative du Kazakhstan, a rappelé le Ministre, la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale a adopté une résolution déclarant 2010 Année internationale pour le rapprochement des cultures.  Le Kazakhstan supporte pleinement les objectifs de l’Alliance des civilisations et appelle les États Membres et le système de l’ONU à contribuer au renforcement de la tolérance et de la compréhension mutuelle dans le monde.  Enfin, le Ministre a précisé que son pays soutenait la réforme des Nations Unies, et notamment la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale et le renforcement de l’efficacité du Conseil de sécurité.

M. JEAN-MARIE EHOUZOU, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur, a appelé au rétablissement de la capacité de l’ONU de remplir sa vocation quant à la recherche des solutions aux problèmes globaux de l’humanité.  À cette fin, le dialogue des civilisations est une condition essentielle pour le renforcement du multilatéralisme, a-t-il plaidé.

S’exprimant sur le réchauffement climatique, le Ministre a incité l’espèce humaine à repenser son comportement de fauteur de la biosphère, à se ressaisir et à assumer pleinement ses responsabilités. 

Il nous faut revenir aux valeurs fondamentales que sont le respect de la vie et de la nature, la conscience de notre communauté de destin, la recherche de l’avantage réciproque et le sens de la pérennité, a martelé le Ministre, appelant à « une alliance nouvelle entre l’homme et la nature afin de pouvoir inverser les tendances et les perspectives peu reluisantes que les scientifiques nous dépeignent ».  À ce titre, le Sommet de Copenhague, en décembre prochain, est une occasion exceptionnelle à ne pas manquer, a-t-il insisté, rappelant que l’État et la puissance publique ont un rôle crucial à jouer aux côtés des partenaires sociaux.

Le Ministre a poursuivi son intervention en évoquant la lutte résolue engagée par son pays contre les mutilations génitales féminines, au moyen d’une campagne de sensibilisation de proximité, de la reconversion des exciseuses et de l’exécution d’une législation appuyée par un nouveau Code de la famille.  Il a formulé le souhait que les Nations Unies soient plus efficaces dans l’accompagnement des politiques nationales pour la réalisation des normes internationales.

S’agissant de la récession mondiale et des conséquences des changements climatiques qui risquent d’hypothéquer les efforts nationaux pour accéder au statut de pays émergant d’ici à 2025, M. Ehouzou a exprimé l’intention du Bénin de préserver la dynamique de progrès malgré les chocs externes fort éprouvants qu’impose la crise économique et financière.  Il a toutefois averti que les conséquences des changements climatiques compliquent considérablement la donne.

« Aidez nous à acquérir les technologies et les moyens requis pour combattre l’érosion côtière », a-t-il demandé, évoquant de grands travaux d’infrastructures indispensables à l’échelle de la région de l’Afrique de l’Ouest, projets qui nécessitent des ressources colossales.  Face à ce problème, il a proposé la création d’un fonds multilatéral d’investissements pour financer, sous l’égide des Nations unies et de l’Union africaine, les grands travaux d’aménagement nécessaires.

« Il nous faut une ONU capable de coordonner la réponse à de tels défis de développement », a-t-il martelé, évoquant la levée des fonds nécessaires mais aussi la supervision des transferts de ressources financières.  Le Ministre a aussi plaidé en faveur d’une Organisation ayant l’autorité morale requise pour engager les pays nantis en faveur d’une réforme en profondeur de l’architecture et de la gouvernance de la globalisation économique et financière.  Sur ce point, il a jugé les initiatives du G-20 louables mais insuffisantes.

Il a aussi appelé à ce que les pays émergents assument pleinement les engagements internationaux liés à leur nouveau statut, dans la perspective de faire progresser les Objectifs du Millénaire pour le développement et d’une meilleure adaptation aux changements climatiques.

M. ALBERTO G. ROMULO, Ministre des affaires étrangères des Philippines, a rappelé que 40% de la population mondiale vivait encore avec la modique somme de 2 dollars par jour, et que, pour l’instant, la communauté internationale n’avait pas encore résolu les problèmes des changements climatiques et de la crise alimentaire qui oppressent des centaines de millions d’êtres humains.  Il a par ailleurs estimé que plusieurs nations n’atteindraient jamais les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’échéance prévue de 2015.  Le Ministre a ensuite présenté ce qu’il considère comme les défis de notre temps, sur lesquels le monde devrait se concentrer.  S’agissant du premier, la promotion du désarmement nucléaire et la non-prolifération, il a estimé que la décision du Président américain Barack Obama de conduire son pays à la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), et son engagement avec la Fédération de Russie d’arriver à la réduction de leurs arsenaux stratégiques offensifs constituaient des développements positifs.

Pour le second défi, la gestion de la crise économique, afin d’aller vers une relance mondiale équitable et une rapide élimination de la pauvreté, M. Romulo a indiqué que l’interdépendance actuelle du monde obligeait à des actions communes.  Les Philippines se joignent aux autres nations pour appeler à un effort unifié au sein des Nations Unies afin d’agir pour le bien-être des peuples, a-t-il dit.  Le troisième défi est, pour le Ministre, celui de la protection et de la promotion des droits des travailleurs migrants.  À ce sujet, il a appelé les États à devenir partie à la Convention des Nations Unies pour la protection des droits des travailleurs migrants.  Il faut aussi, a dit M. Romulo, prendre des mesures urgentes face aux changements climatiques, en espérant que les résultats de la récente rencontre sur l’économie verte, qui s’est tenue à Manille, fournisse des éléments de réflexion pour la prochaine Conférence de Copenhague sur les changements climatiques.

M. ELMAR MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères d’Azerbaïdjan, a affirmé que la question de la sécurité dans tous les pays du monde était, plus de 60 ans après la création des Nations Unies, toujours d’actualité.  Il s’est interrogé sur la validité de l’architecture contemporaine de la sécurité internationale, alors que les menaces à la paix dépassent aujourd’hui les frontières nationales et les continents.  Il faut reconsidérer le concept même de sécurité, et ce, en des termes plus larges que le traditionnel aspect militaire de la sécurité, a plaidé le Ministre, citant les champs politique, économique, énergétique, culturel et de l’information.

La paix et la sécurité internationales dépendent de l’application par tous les États des principes du droit international, a poursuivi M. Mammadyarov, qui a déploré les entorses aux normes et aux principes du droit international dans le monde.  Il a insisté sur le conflit qui oppose son pays à l’Arménie dans la région du Nagorno-Karabakh depuis bientôt deux décennies.  Ce conflit est « une menace majeure pour la paix et la sécurité dans le monde et dans la région », a-t-il averti, soulignant que l’Arménie occupait un cinquième du territoire d’Azerbaïdjan, ce qui avait entraîné le déplacement d’environ un million d’Azerbaïdjanais.  Rappelant que la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan avaient été de nouveau affirmées par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa quatrième résolution, et que ce dernier avait appelé à un retrait immédiat, total et inconditionnel des forces occupantes dans la région du Nagorno-Karabakh, le Ministre a exigé le retrait des forces arméniennes « de tous les territoires occupés ».  Il a aussi appelé à la réhabilitation de ces territoires occupés et au rapatriement des populations déplacées.

Ces étapes clefs, a-t-il dit, ouvriront la voie à une paix durable et à la stabilité dans la région, et déboucheront sur l’élaboration d’un statut légal pour la région du Nagorno-Karabakh au sein de l’Azerbaïdjan, a-t-il plaidé.  Il a aussi rappelé que l’Arménie avait accepté une approche « étape par étape » du règlement du conflit, sur la base des principes et des normes du droit international, et il s’est dit, dans ce contexte, prêt à continuer de discuter avec l’Arménie sur la stabilité de la région.

Sur le chapitre économique, le Ministre a souligné que l’impact de la récession au niveau mondial avait été minimisé dans son pays, avec une croissance d’environ 4% actuellement, une chute de 44% à 13% du taux de pauvreté depuis 2003 et une croissance des activités hors hydrocarbures à son plus haut niveau en cinq ans, de 16%.  L’Azerbaïdjan a été reconnu par la Banque mondiale comme l’un des pays de pointe en matière de réforme, a-t-il souligné, rappelant que son pays prenait « inéluctablement un rôle moteur » dans la région, fort de sa population jeune et formée, de ses ressources variées et du dynamisme de son économie, au carrefour des besoins énergétiques Est-Ouest et Nord-Sud.  Il a, à ce titre, vanté les projets d’infrastructures dans le secteur énergétique et celui des transports.  M. Mammadyarov a par ailleurs apporté son soutien aux initiatives des Nations Unies pour favoriser un meilleur respect entre cultures, civilisations et religions. 

M. PAUL TOUNGUI, Ministre des affaires étrangères du Gabon, a rappelé que son pays venait de traverser une phase critique avec la disparition du Président Omar Bongo et la période de transition politique qui a permis à M. Ali Bongo Ondimba d’être proclamé Président par la Cour constitutionnelle, laquelle dispose désormais d’un délai d’un mois pour examiner les réclamations ou recours issus de l’élection.  Pour M. Toungui, la Conférence des Nations Unies de juin sur la crise économique et financière a marqué une étape importante dans l’expression des préoccupations et l’engagement de la communauté internationale à mener une lutte concertée contre la crise et ses répercussions.  Il faut maintenant veiller à ce que les mesures prises et les interventions menées bénéficient d’un financement adéquat et soient exécutées dans les délais et coordonnées à l’échelle internationale, a poursuivi M. Toungui. 

S’agissant de la crise alimentaire, le Ministre a appelé à la mise en œuvre des différentes déclarations et mesures adoptées à l’issue de la Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire, tenue à Rome en juin 2008, et de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, organisée à Syrte en juillet 2009.  Constatant que la sécurité alimentaire était intimement liée à la question environnementale et aux changements climatiques, M. Toungui a réaffirmé l’appui de son pays à la position commune de l’Afrique sur les changements climatiques, adoptée à Addis-Abeba par les Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine en août 2009.  Le Gabon a décidé d’assumer sa part de coresponsabilité en consacrant 11% de son territoire à l’humanité avec la création de 13 parcs nationaux.

L’interdépendance des crises auxquelles la communauté internationale fait face met en exergue, selon M. Toungui, la nécessité d’insuffler un nouvel élan aux efforts en faveur de la paix et de la sécurité internationales, et celle de mener une action collective à l’échelle mondiale.  Fort de cette conviction, le Gabon a soumis sa candidature pour un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2010-2011, a ajouté le Ministre.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Brésil demande au Conseil de sécurité d’empêcher une escalade de la crise à son ambassade au Honduras où le Président Zelaya a trouvé refuge

CS/9749

Le Brésil demande au Conseil de sécurité d’empêcher une escalade de la crise à son ambassade au Honduras où le Président Zelaya a trouvé refuge

25/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9749
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6192e séance – matin


LE BRÉSIL DEMANDE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ D’EMPÊCHER UNE ESCALADE DE LA CRISE À SON AMBASSADE AU HONDURAS OÙ LE PRÉSIDENT ZELAYA A TROUVÉ REFUGE


Le Conseil de sécurité s’est réuni ce matin pour entendre une déclaration du Ministre des relations extérieures du Brésil, M. Celso Amorim, qui s’est dit gravement préoccupé par le fait que les mêmes personnes qui ont commis le coup d’État au Honduras risquent de menacer l’inviolabilité de l’ambassade du Brésil à Tegucigalpa, en vue d’arrêter par la force le Président élu du Honduras, M. José Manuel Zelaya.  Il ne s’agit pas d’un simple soupçon, a-t-il dit, assurant que le Gouvernement brésilien dispose d’informations claires à cet égard.  Depuis que le Président Zelaya et son entourage ont trouvé refuge dans l’ambassade du Brésil, « celle-ci est pratiquement en état de siège », a-t-il fait remarquer.  « Les communications ont été coupées, l’accès à la nourriture est restreint et la circulation des véhicules officiels du Brésil a été interdite », a indiqué M. Amorim.  Cette menace, a rappelé le Ministre, est en contradiction totale avec les Conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et sur les relations consulaires et, notamment, avec la récente règle établie par la Commission interaméricaine des droits de l’homme, selon laquelle le Gouvernement de facto du Honduras ne doit pas menacer la protection et la sécurité du Président Zelaya et de toutes les personnes qui ont trouvé refuge à l’ambassade du Brésil. 


Le Ministre brésilien des affaires étrangères a estimé qu’il était impératif que le régime en place au Honduras respecte pleinement les Conventions de Vienne, en garantissant l’inviolabilité de l’ambassade du Brésil ainsi que la sécurité de son personnel et de toutes les personnes qui s’y trouvent actuellement.  Il a ensuite déclaré que le Conseil de sécurité, en ayant accepté la demande du Brésil de tenir cette réunion d’urgence, reconnaissait que la situation à l’ambassade du Brésil au Honduras constituait une menace à la paix et à la sécurité dans la région. 


Avant de conclure, M. Amorim a considéré que le Brésil, qui appuie fermement la Charte des Nations Unies ainsi que les principes de la démocratie et ceux guidant le règlement pacifique des différends, ne pouvait pas ne pas assurer sa protection au Président démocratiquement élu du Honduras, reconnu par l’ensemble de la communauté internationale comme étant le seul dirigeant légitime du Honduras.  Le Ministre brésilien des affaires étrangères s’est déclaré convaincu qu’une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité adressera un message clair pour empêcher toute escalade de la crise liée à la présence du Président Zelaya, d’une partie de sa famille et de ses collaborateurs dans l’ambassade du Brésil, depuis le 21 septembre.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’UNRWA célèbre ses 60 ans: l’Office est une « bouée de sauvetage et une lueur d’espoir » pour les réfugiés palestiniens, affirme Ban Ki-moon

PAL/2121

L’UNRWA célèbre ses 60 ans: l’Office est une « bouée de sauvetage et une lueur d’espoir » pour les réfugiés palestiniens, affirme Ban Ki-moon

24/09/2009
Assemblée généralePAL/2121
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Réunion de haut niveau pour commémorer                     

lesoixantième anniversaire de l’UNWRA                     

matin


L ’UNRWA CÉLÈBRE SES 60 ANS: L’OFFICE EST UNE « BOUÉE DE SAUVETAGE ET UNE LUEUR D’ESPOIR » POUR LES RÉFUGIÉS PALESTINIENS, AFFIRME BAN KI-MOON


Plusieurs Ministres rendent un vibrant hommage

à l’UNRWA, « conscience humanitaire » de la communauté internationale


Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a affirmé aujourd’hui que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui célébrait son 60ème anniversaire à l’occasion d’une manifestation de haut niveau au Siège de l’ONU à New York, était, pour plus de 4  millions et demi de réfugiés palestiniens, «  une bouée de sauvetage et une lueur d’espoir ».


La douzaine de Ministres qui participaient à cette commémoration de haut niveau ont rendu un vibrant hommage au personnel de l’Office, en particulier à la Commissaire générale, Mme Karen Koning AbuZayd, qui a vécu neuf ans à Gaza et partira à la retraite à la fin de cette année.  « Notre anniversaire est l’occasion de reconnaître que l’UNRWA n’est pas restée sans rien faire au cours de ces 60 dernières années, mais qu’elle a évolué pour devenir la première agence humanitaire et de développement humain au Moyen-Orient », a affirmé Mme AbuZayd.


Le Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, M. Ali Abdussalam Treki, qui avait ouvert cette manifestation, avait auparavant salué un personnel qui est « l’incarnation même des valeurs qui aideront à mettre un terme au conflit israélo-arabe ».  « Les Nations Unies s’enorgueillissent de l’exemple qu’il constitue », a-t-il affirmé. 


Le diplomate libyen a rappelé que l’UNRWA avait été établie le 8 décembre 1949 par la résolution 302 (IV) de l’Assemblée générale, et ce, sans aucun vote négatif de la part des 59 États Membres de l’époque.  « La majorité de son personnel est constitué de réfugiés palestiniens qui ont bravé chaque conflit dans les zones où l’Office opère, souvent au risque de leur vie pour sauver celle d’autres personnes », a-t-il ajouté.


M. Treki a souligné que l’Assemblée générale offrait un « soutien quasi universel au travail de l’UNRWA et au renouvellement de son mandat ».  « Cet engagement partagé en faveur du bien-être des réfugiés palestiniens diffère fortement de l’impasse qui, bien souvent, semble caractériser l’action des Nations Unies dans le conflit israélo-palestinien », a-t-il déclaré.


Pour le Président de l’Assemblée générale, la communauté internationale qui s’efforce depuis 60 ans de trouver une solution globale, juste et durable au conflit israélo-arabe, est dans l’« obligation morale de respecter son engagement vis-à-vis des réfugiés palestiniens ».  Un tel engagement, a-t-il dit, consiste aussi à relancer le processus de paix en vue d’un règlement rapide de la question palestinienne, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU.


À ses côtés, le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmud Abbas, a invité à une « réflexion sur les souffrances continues des réfugiés palestiniens, raison d’être de l’agence de l’ONU ».


M. Abbas a rappelé que l’UNRWA avait été établie en tant que moyen provisoire pour faire face à la crise des réfugiés de Palestine.  Il a formé l’espoir que cette commémoration sonne comme « un cri de ralliement pour que le monde agisse en vue du règlement du problème le plus grave et le plus long de notre temps, celui des réfugiés ».


« Il est temps qu’Israël réponde aux appels mondiaux en vue d’une paix juste et globale et d’une réconciliation historique entre les peuples de la Terre Sainte en proie aux tourments », a déclaré le Président palestinien.  Il a ajouté que « la sécurité d’Israël est liée à notre indépendance et à notre sécurité et la poursuite de l’occupation n’apporte de sécurité à personne ».


Pour le Secrétaire général, qui, lui, s’exprimait lors d’un des deux segments ministériels de cette matinée de commémoration, « la recherche de la paix entre Israël et ses voisins, en particulier les Palestiniens, demeure l’une de nos préoccupations majeures ».


Les résultats mitigés obtenus par les Nations Unies sur le terrain politique « rendent le travail de l’UNRWA d’autant plus indispensable », a-t-il poursuivi, avant de préciser que, depuis 1974, le budget ordinaire de l’ONU ne couvrait qu’une « partie infime » des coûts de l’agence, le reste provenant de contributions volontaires.  Il s’est demandé, à cet égard, si le moment n’était pas venu pour l’Assemblée générale de reconsidérer cette disposition.


Le Secrétaire général a également mis l’accent, devant une douzaine de Ministres, sur la nécessité de « relancer les négociations en vue d’une solution à deux États et d’une paix globale au Moyen-Orient ».  « Nous appuyons les efforts du Président Obama en vue de la reprise des négociations et travaillerons avec le Quatuor dans cette perspective », a-t-il précisé.


Participant à l’une des deux Tables rondes, le Haut Commissaire pour les réfugiés, M. Antonio Guterres, a exprimé son souhait de voir l’UNRWA ne plus exister du tout, ce qui signifierait que le problème des réfugiés palestiniens serait réglé.  « L’UNRWA a fait plus que toute autre institution pour les Nations Unies », en raison de l’environnement extrêmement complexe dans lequel elle travaille, a-t-il affirmé.


M. Guterres a mis le doigt sur la nature particulière du mandat unique de l’UNRWA, créée avant le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) « pour aider une population tant que la solution politique n’est pas trouvée ».  Évoquant la réforme de l’UNRWA, le Haut Commissaire a réitéré son opposition à une fusion de l’agence avec le HCR proposée il y a quelques années.


M. Nasser Judeh, Ministre des affaires étrangères de la Jordanie, pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés palestiniens, s’est également opposé à « toute tentative visant à réduire le rôle de l’UNRWA ou tout changement de son mandat jusqu’à ce qu’il y ait une solution au problème qui a dicté sa création ».


« L’UNRWA a sauvé et protégé des millions de vies, a fourni des services dans de nombreux secteurs et a un réseau local et des connaissances précieuses pour les réfugiés », a souligné, de son côté, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. John Holmes.  Celui-ci a également rendu un hommage appuyé au personnel de l’agence qui est resté, en décembre 2008, au plus fort du conflit à Gaza.


M. Holmes a, de même, insisté sur la question de l’accès de l’assistance humanitaire aux personnes qui en ont besoin et a exhorté à la réouverture des points de passage.


Jugeant inacceptable le bouclage dont est victime la population de Gaza, il a réclamé un passage sans entrave, « principe humanitaire qu’il faut respecter ».  Le Secrétaire général adjoint a félicité l’UNRWA pour son respect de l’impartialité dans l’assistance humanitaire et son dialogue avec toutes les parties concernées, d’où qu’elles soient.


« Nous travaillons toujours dans des contextes politiques très délicats mais nous devons parler à tous et même au diable si cela peut être utile à l’assistance humanitaire », a-t-il dit. « Nous avons besoin de ce dialogue, nous ne sommes pas naïfs quant à l’issue de ce dialogue.  Parfois cela ne marche pas. »


Modérateur des deux Tables rondes, le Directeur de l’Institut des affaires internationales au Centre Issam Fares de l’Université américaine de Beyrouth, M. Rami Khouri, a souligné que l’UNRWA offrait une gamme de services fondamentaux.  « Elle est devenue, à de nombreux égards, la conscience de la communauté internationale », a-t-il dit.


Pour lui, les résultats obtenus par l’Office en disent long sur ce que les Palestiniens peuvent faire si on leur ouvre l’accès à des services de base.  Ainsi, « on voit comment le développement humain peut être une force qui combat l’extrémisme et la radicalisation politique ».  « Les réfugiés, une fois aidés, peuvent contribuer à construire le futur État palestinien et le monde arabe », a également estimé M. Khouri.


Ils ont également lancé, chacun à leur tour, des appels aux bailleurs de fonds traditionnels, tout en exhortant d’autres États Membres à apporter des contributions substantielles à l’agence de réfugiés, « la plus ancienne et qui s’occupe du plus grand nombre de réfugiés dans le monde », selon Mme AbuZayd.


Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de l’Algérie, M. Abdallah Baali, a exprimé sa profonde inquiétude face à l’ampleur de ce problème qui, au fil des décennies, est passé « d’une parenthèse que la communauté internationale s’était pourtant engagée à fermer (…) à un problème persistant et complexe, dont les seules victimes sont celles qui vivent retranchées dans des camps surpeuplés où se fortifie la mémoire collective d’une nation qui refuse d’abdiquer ».


Selon M. Baali, « l’histoire retiendra qu’en dépit des vicissitudes du temps et au gré des occasions manquées de réparer cette injustice historique, l’UNRWA a continué d’assumer pleinement son rôle en apportant aux réfugiés de Palestine une assistance vitale et en agissant comme une présence protectrice en temps de crise et de conflit ».

Le Ministre des affaires étrangères de l’Espagne, M. Miguel Moratinos, a déclaré que ce 60eme anniversaire secouait « la conscience des Nations Unies et de toute la communauté internationale ».  « Nous aurions aimé ne pas avoir à le commémorer », a-t-il ajouté, en formant le vœu que «  les nouvelles perspectives de paix au Moyen-Orient permettront, au lieu d’attendre 40 ou 60 autres années, de célébrer plutôt l’établissement de l’État palestinien ». 


Plusieurs autres de ses homologues, à l’instar de la Ministre des Émirats arabes unis (EAU), Mme Reem Al Hashimy, ontprôné le retour des réfugiés dans leurs foyers, ainsi que des réparations pour les dommages subis pendant toutes ces années.  Mme Al Hashimy a lancé un appel à la communauté internationale et aux donateurs en particulier afin qu’ils honorent leurs engagements financiers pour financer la construction du camp de Nahr-el-bared et pour alléger les souffrances des quelque 34 000 personnes qui y vivent.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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