PAL/2121

L’UNRWA célèbre ses 60 ans: l’Office est une « bouée de sauvetage et une lueur d’espoir » pour les réfugiés palestiniens, affirme Ban Ki-moon

24/09/2009
Assemblée généralePAL/2121
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Réunion de haut niveau pour commémorer                     

lesoixantième anniversaire de l’UNWRA                     

matin


L ’UNRWA CÉLÈBRE SES 60 ANS: L’OFFICE EST UNE « BOUÉE DE SAUVETAGE ET UNE LUEUR D’ESPOIR » POUR LES RÉFUGIÉS PALESTINIENS, AFFIRME BAN KI-MOON


Plusieurs Ministres rendent un vibrant hommage

à l’UNRWA, « conscience humanitaire » de la communauté internationale


Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a affirmé aujourd’hui que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui célébrait son 60ème anniversaire à l’occasion d’une manifestation de haut niveau au Siège de l’ONU à New York, était, pour plus de 4  millions et demi de réfugiés palestiniens, «  une bouée de sauvetage et une lueur d’espoir ».


La douzaine de Ministres qui participaient à cette commémoration de haut niveau ont rendu un vibrant hommage au personnel de l’Office, en particulier à la Commissaire générale, Mme Karen Koning AbuZayd, qui a vécu neuf ans à Gaza et partira à la retraite à la fin de cette année.  « Notre anniversaire est l’occasion de reconnaître que l’UNRWA n’est pas restée sans rien faire au cours de ces 60 dernières années, mais qu’elle a évolué pour devenir la première agence humanitaire et de développement humain au Moyen-Orient », a affirmé Mme AbuZayd.


Le Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, M. Ali Abdussalam Treki, qui avait ouvert cette manifestation, avait auparavant salué un personnel qui est « l’incarnation même des valeurs qui aideront à mettre un terme au conflit israélo-arabe ».  « Les Nations Unies s’enorgueillissent de l’exemple qu’il constitue », a-t-il affirmé. 


Le diplomate libyen a rappelé que l’UNRWA avait été établie le 8 décembre 1949 par la résolution 302 (IV) de l’Assemblée générale, et ce, sans aucun vote négatif de la part des 59 États Membres de l’époque.  « La majorité de son personnel est constitué de réfugiés palestiniens qui ont bravé chaque conflit dans les zones où l’Office opère, souvent au risque de leur vie pour sauver celle d’autres personnes », a-t-il ajouté.


M. Treki a souligné que l’Assemblée générale offrait un « soutien quasi universel au travail de l’UNRWA et au renouvellement de son mandat ».  « Cet engagement partagé en faveur du bien-être des réfugiés palestiniens diffère fortement de l’impasse qui, bien souvent, semble caractériser l’action des Nations Unies dans le conflit israélo-palestinien », a-t-il déclaré.


Pour le Président de l’Assemblée générale, la communauté internationale qui s’efforce depuis 60 ans de trouver une solution globale, juste et durable au conflit israélo-arabe, est dans l’« obligation morale de respecter son engagement vis-à-vis des réfugiés palestiniens ».  Un tel engagement, a-t-il dit, consiste aussi à relancer le processus de paix en vue d’un règlement rapide de la question palestinienne, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU.


À ses côtés, le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmud Abbas, a invité à une « réflexion sur les souffrances continues des réfugiés palestiniens, raison d’être de l’agence de l’ONU ».


M. Abbas a rappelé que l’UNRWA avait été établie en tant que moyen provisoire pour faire face à la crise des réfugiés de Palestine.  Il a formé l’espoir que cette commémoration sonne comme « un cri de ralliement pour que le monde agisse en vue du règlement du problème le plus grave et le plus long de notre temps, celui des réfugiés ».


« Il est temps qu’Israël réponde aux appels mondiaux en vue d’une paix juste et globale et d’une réconciliation historique entre les peuples de la Terre Sainte en proie aux tourments », a déclaré le Président palestinien.  Il a ajouté que « la sécurité d’Israël est liée à notre indépendance et à notre sécurité et la poursuite de l’occupation n’apporte de sécurité à personne ».


Pour le Secrétaire général, qui, lui, s’exprimait lors d’un des deux segments ministériels de cette matinée de commémoration, « la recherche de la paix entre Israël et ses voisins, en particulier les Palestiniens, demeure l’une de nos préoccupations majeures ».


Les résultats mitigés obtenus par les Nations Unies sur le terrain politique « rendent le travail de l’UNRWA d’autant plus indispensable », a-t-il poursuivi, avant de préciser que, depuis 1974, le budget ordinaire de l’ONU ne couvrait qu’une « partie infime » des coûts de l’agence, le reste provenant de contributions volontaires.  Il s’est demandé, à cet égard, si le moment n’était pas venu pour l’Assemblée générale de reconsidérer cette disposition.


Le Secrétaire général a également mis l’accent, devant une douzaine de Ministres, sur la nécessité de « relancer les négociations en vue d’une solution à deux États et d’une paix globale au Moyen-Orient ».  « Nous appuyons les efforts du Président Obama en vue de la reprise des négociations et travaillerons avec le Quatuor dans cette perspective », a-t-il précisé.


Participant à l’une des deux Tables rondes, le Haut Commissaire pour les réfugiés, M. Antonio Guterres, a exprimé son souhait de voir l’UNRWA ne plus exister du tout, ce qui signifierait que le problème des réfugiés palestiniens serait réglé.  « L’UNRWA a fait plus que toute autre institution pour les Nations Unies », en raison de l’environnement extrêmement complexe dans lequel elle travaille, a-t-il affirmé.


M. Guterres a mis le doigt sur la nature particulière du mandat unique de l’UNRWA, créée avant le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) « pour aider une population tant que la solution politique n’est pas trouvée ».  Évoquant la réforme de l’UNRWA, le Haut Commissaire a réitéré son opposition à une fusion de l’agence avec le HCR proposée il y a quelques années.


M. Nasser Judeh, Ministre des affaires étrangères de la Jordanie, pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés palestiniens, s’est également opposé à « toute tentative visant à réduire le rôle de l’UNRWA ou tout changement de son mandat jusqu’à ce qu’il y ait une solution au problème qui a dicté sa création ».


« L’UNRWA a sauvé et protégé des millions de vies, a fourni des services dans de nombreux secteurs et a un réseau local et des connaissances précieuses pour les réfugiés », a souligné, de son côté, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. John Holmes.  Celui-ci a également rendu un hommage appuyé au personnel de l’agence qui est resté, en décembre 2008, au plus fort du conflit à Gaza.


M. Holmes a, de même, insisté sur la question de l’accès de l’assistance humanitaire aux personnes qui en ont besoin et a exhorté à la réouverture des points de passage.


Jugeant inacceptable le bouclage dont est victime la population de Gaza, il a réclamé un passage sans entrave, « principe humanitaire qu’il faut respecter ».  Le Secrétaire général adjoint a félicité l’UNRWA pour son respect de l’impartialité dans l’assistance humanitaire et son dialogue avec toutes les parties concernées, d’où qu’elles soient.


« Nous travaillons toujours dans des contextes politiques très délicats mais nous devons parler à tous et même au diable si cela peut être utile à l’assistance humanitaire », a-t-il dit. « Nous avons besoin de ce dialogue, nous ne sommes pas naïfs quant à l’issue de ce dialogue.  Parfois cela ne marche pas. »


Modérateur des deux Tables rondes, le Directeur de l’Institut des affaires internationales au Centre Issam Fares de l’Université américaine de Beyrouth, M. Rami Khouri, a souligné que l’UNRWA offrait une gamme de services fondamentaux.  « Elle est devenue, à de nombreux égards, la conscience de la communauté internationale », a-t-il dit.


Pour lui, les résultats obtenus par l’Office en disent long sur ce que les Palestiniens peuvent faire si on leur ouvre l’accès à des services de base.  Ainsi, « on voit comment le développement humain peut être une force qui combat l’extrémisme et la radicalisation politique ».  « Les réfugiés, une fois aidés, peuvent contribuer à construire le futur État palestinien et le monde arabe », a également estimé M. Khouri.


Ils ont également lancé, chacun à leur tour, des appels aux bailleurs de fonds traditionnels, tout en exhortant d’autres États Membres à apporter des contributions substantielles à l’agence de réfugiés, « la plus ancienne et qui s’occupe du plus grand nombre de réfugiés dans le monde », selon Mme AbuZayd.


Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de l’Algérie, M. Abdallah Baali, a exprimé sa profonde inquiétude face à l’ampleur de ce problème qui, au fil des décennies, est passé « d’une parenthèse que la communauté internationale s’était pourtant engagée à fermer (…) à un problème persistant et complexe, dont les seules victimes sont celles qui vivent retranchées dans des camps surpeuplés où se fortifie la mémoire collective d’une nation qui refuse d’abdiquer ».


Selon M. Baali, « l’histoire retiendra qu’en dépit des vicissitudes du temps et au gré des occasions manquées de réparer cette injustice historique, l’UNRWA a continué d’assumer pleinement son rôle en apportant aux réfugiés de Palestine une assistance vitale et en agissant comme une présence protectrice en temps de crise et de conflit ».

Le Ministre des affaires étrangères de l’Espagne, M. Miguel Moratinos, a déclaré que ce 60eme anniversaire secouait « la conscience des Nations Unies et de toute la communauté internationale ».  « Nous aurions aimé ne pas avoir à le commémorer », a-t-il ajouté, en formant le vœu que «  les nouvelles perspectives de paix au Moyen-Orient permettront, au lieu d’attendre 40 ou 60 autres années, de célébrer plutôt l’établissement de l’État palestinien ». 


Plusieurs autres de ses homologues, à l’instar de la Ministre des Émirats arabes unis (EAU), Mme Reem Al Hashimy, ontprôné le retour des réfugiés dans leurs foyers, ainsi que des réparations pour les dommages subis pendant toutes ces années.  Mme Al Hashimy a lancé un appel à la communauté internationale et aux donateurs en particulier afin qu’ils honorent leurs engagements financiers pour financer la construction du camp de Nahr-el-bared et pour alléger les souffrances des quelque 34 000 personnes qui y vivent.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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