En cours au Siège de l'ONU

La Commission du développement social est saisie de la proposition de cadre stratégique 2012-2013 portant sur les politiques sociales et le développement social

SOC/4762

La Commission du développement social est saisie de la proposition de cadre stratégique 2012-2013 portant sur les politiques sociales et le développement social

11/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4762
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

10e séance – matin                                          


L A COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL EST SAISIE DE LA PROPOSITION DE CADRE STRATÉGIQUE

2012-2013 PORTANT SUR LES POLITIQUES SOCIALES ET LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL


La Commission du développement social s’est brièvement réunie ce matin en séance plénière avant que les délégations qui la composent ne tiennent des négociations à huis clos sur les projets de résolution que la Commission compte adopter demain, avant la clôture des travaux de sa session.


Au cours de la courte séance de ce matin, le Directeur par intérim de la Division des politiques sociales et du développement social, M. Jean-Pierre Gonnot, a porté à l’attention des membres de la Commission la proposition de cadre stratégique 2012-2013 pour le sous-programme intitulé: « politiques sociales et développement social ».


La Commission du développement social tiendra sa prochaine réunion plénière demain, vendredi, le 12 février, à partir de 15 heures.


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Conseil de sécurité: « la transformation démocratique du Soudan passe par la représentation de tous les Darfouriens aux élections », déclare le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix

CS/9859

Conseil de sécurité: « la transformation démocratique du Soudan passe par la représentation de tous les Darfouriens aux élections », déclare le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix

11/02/2010
Conseil de sécuritéCS/9859
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6269e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: « LA TRANSFORMATION DÉMOCRATIQUE DU SOUDAN PASSE PAR LA REPRÉSENTATION DE TOUS LES

DARFOURIENS AUX ÉLECTIONS », DÉCLARE LE SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX


Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Dmitry Titov, a souligné ce matin qu’à deux mois des élections nationales et à un an de l’expiration de l’Accord de paix global, le Soudan se trouvait à un tournant critique de son histoire.


Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l’examen des rapports du Secrétaire général sur le Soudan, M. Titov a abordé les principaux défis liés à ce qu’il a qualifié de « transformation démocratique du Soudan ».  Il s’est en outre attardé sur le rôle de la médiation de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), mandatée notamment pour participer à la création d’un environnement sûr et stable au Darfour.


« Les élections nationales sont programmées pour avril prochain et le référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan doit se tenir dans moins d’un an », a indiqué d’emblée M. Titov.  Dans un tel contexte pressant, les questions clefs relatives au Darfour, à savoir la représentation de « tous les Darfouriens » au processus électoral et la poursuite des négociations de Doha menées à l’appui du processus de paix, devraient être réglées dans les meilleurs délais, a-t-il estimé.  La cessation des activités militaires dans la région, a-t-il ajouté, est également indispensable pour créer un climat propice à l’organisation des scrutins. 


Sur ce point, M. Titov a confié que la situation sur le terrain, en dépit d’avancées positives, restait « compliquée et volatile ». 


Tout en se félicitant de ce que 70% des Darfouriens en âge de voter se soient, à ce jour, inscrits sur les listes électorales, il a regretté que, selon la Commission électorale nationale, seul un nombre restreint de personnes déplacées aient pu s’inscrire. 


Reprenant le rapport du Secrétaire général sur ce point, M. Titov a exhorté le Gouvernement d’unité nationale « à prendre des mesures concrètes pour garantir l’organisation et la tenue d’élections crédibles, justes et libres. »  Il a jugé particulièrement important que la participation des personnes déplacées, des réfugiés et autres affectés par le conflit puissent choisir leurs élus pour que les intérêts et aspirations de « tous les Darfouriens » soient pris en compte dans la négociation et la mise en œuvre de tout accord de paix futur.


Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix a ensuite expliqué l’approche de la MINUAD en matière d’assistance.  « Au cours de la période considérée, le Médiateur en chef conjoint, M. Djibrill Bassolé, a exhorté les différentes parties à s’engager plus directement dans le processus de paix.  L’Opération a également élargi ses consultations à la société civile et sa médiation a intensifié les actions en faveur d’un rapprochement entre le Tchad et le Soudan », a-t-il précisé.


Pour M. Titov, le succès du processus de paix au Darfour va dépendre de la capacité des parties à résoudre le problème de la marginalisation économique et politique au Darfour. 


« La question du partage du pouvoir et des richesses exige une approche globale tenant compte des intérêts de toutes les parties, au premier rang desquelles celles qui ont le plus souffert du conflit », a-t-il répété.


C’est en ce sens qu’il a salué la nomination par le Secrétaire général et le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Jean Ping, de l’Ambassadeur Ibrahim Gambari comme Représentant spécial conjoint de la MINUAD.  Il a indiqué que M. Gambari travaillerait aux côtés du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur la mise en œuvre pour obtenir que la question des causes du conflit et les aspirations de l’ensemble des Darfouriens soient bien reflétées dans les accords postélectoraux.


S’agissant du dialogue entre le Tchad et le Soudan, M. Titov a noté avec satisfaction la signature, le 15 janvier dernier, de l’Accord de normalisation des relations entre les deux pays.  « Cet Accord doit servir de base au renforcement de la sécurité le long de la frontière commune, qui constitue l’un des aspects les plus importants du processus de paix au Darfour », a-t-il insisté.  « À cette fin, l’Accord prévoit le déploiement dans la zone, dans les jours à venir, d’une force conjointe », a-t-il ajouté. 


« La poursuite des activités militaires au Darfour sape les efforts pour parvenir à une solution politique au conflit et elle continue de mettre en danger la vie des civils », a poursuivi M. Titov.  Après avoir évoqué les combats qui, au cours de ces trois derniers mois, ont opposé les groupes de rebelles au Darfour entre eux et ensuite ces groupes armés au Gouvernement soudanais, il a rendu hommage aux cinq Casques bleus de la MINUAD tués au cours de deux attaques séparées. 


« Le Secrétaire général a condamné ces attaques dans les termes les plus vifs », a-t-il rappelé, assurant qu’à l’avenir, l’Opération continuerait de prendre les mesures nécessaires pour maximiser la sécurité de son personnel tout en maintenant une présence « volontaire et robuste » à travers le Darfour, « conformément à son mandat ».


Saluant la libération, le 13 décembre 2009, de deux membres de la MINUAD qui étaient détenus au Darfour depuis plus de 100 jours, M. Titov a cependant appelé au respect « crucial » de la liberté de mouvement des membres de la MINUAD au moment où, comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport, la faction Abdul Wahid et le Gouvernement soudanais multiplient les entraves à la circulation.  Il a déploré que lors de certains de ces incidents, le personnel de la MINUAD ait été menacé physiquement, que des coups de feu aient été tirés en l’air et que du matériel de la MINUAD ait été volé ou saisi.


Pour ce qui est du déploiement de la MINUAD, M. Titov a déclaré que, d’ici à la fin de février 2010, 16 bataillons d’infanterie sur les 18 prévus seront opérationnels.  Il a également souligné que l’Unité éthiopienne d’hélicoptères tactiques, qui accroîtra de manière importante les capacités de la MINUAD, devrait s’installer à Nyala à la mi-février. 


« Six unités de police constituée doivent encore être déployées », a-t-il précisé avant de faire observer que la MINUAD continuait de patrouiller en permanence dans de nombreux camps de personnes déplacées au Darfour. 


Avant de conclure, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix a estimé que tandis que les défis au Darfour restent « énormes », l’espoir et les opportunités existent pour que 2010 soit l’année des changements positifs dans la région.  « Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, est fermement convaincu que la communauté internationale parlera d’une seule voix et saura exhorter les parties à œuvrer à la transformation du Soudan, ce qui implique le règlement pacifique de la crise au Darfour », a-t-il dit.



RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Rapport du Secrétaire général sur l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (S/2010/50)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans ce nouveau rapport trimestriel qui porte sur la période allant du 1er novembre 2009 au 31 janvier 2010, examine les progrès réalisés dans l’exécution du mandat de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) dans l’ensemble du Darfour, ainsi que sur les progrès concernant le processus politique, les conditions de sécurité et la situation humanitaire, et le respect par toutes les parties de leurs obligations internationales.


Le Secrétaire général y observe que deux ans après sa création, la MINUAD a réalisé d’importants progrès en vue de son déploiement intégral et se consacre désormais aux tâches essentielles de protection de la population civile et de facilitation de l’aide humanitaire.  À la lumière des progrès réalisés sur le front politique, les partenaires des activités de redressement ont commencé à engager la discussion au sujet d’une planification à moyen et à long terme. 


Toutefois, d’importants problèmes demeurent, notamment la poursuite des combats entre le Gouvernement soudanais et d’autres éléments armés, les attaques contre la MINUAD et les convois humanitaires et la présence d’hommes armés qui empêchent la MINUAD de mener à bien ses patrouilles.  Selon M. Ban, le principal obstacle à une paix durable au Darfour reste le fait que certaines des parties ne se sont toujours pas véritablement engagées dans le processus de paix.  Le Secrétaire général demeure également profondément préoccupé par les rapports faisant état de combats entre les forces du Gouvernement soudanais et des groupes armés au Darfour.


Alors que le processus politique s’accélère, et pour tirer parti du travail important accompli par le Médiateur en chef conjoint, M. Djibrill Bassolé, afin que les différentes parties s’engagent davantage dans ce processus, le Secrétaire général exhorte toutes les parties à mettre fin aux combats et à engager véritablement un dialogue de fond.


De même, M. Ban juge essentiel que les élections nationales qui doivent se tenir en avril 2010 permettent à l’ensemble de la population du Darfour, notamment aux personnes déplacées, d’y participer pleinement et sans entrave.  Le déroulement pacifique du processus d’inscription sur les listes électorales constitue un fait positif, écrit-il, exhortant le Gouvernement soudanais à résoudre les importants problèmes techniques et politiques qui subsistent et qui pourraient compromettre les élections.


Le Secrétaire général constate par ailleurs que les problèmes persistants en matière de soutien logistique autonome des unités militaires et de police constituée continuent d’entraver fortement la capacité opérationnelle de la Mission.  Il exhorte tous les pays contributeurs à prendre les mesures nécessaires pour se conformer aux dispositions des mémorandums d’accord avec l’ONU concernant le matériel et les moyens, y compris les moyens médicaux.


Au 21 janvier 2010, l’effectif du personnel militaire de la MINUAD s’élevait à 15 553 hommes, soit 79% de l’effectif autorisé (19 555 hommes), tandis que l’effectif du personnel civil était de 4 045 hommes, soit 73% de l’effectif autorisé (5 546 hommes).  Au 20 janvier 2010, l’effectif de la police atteignait 4 625 hommes, soit 71% de l’effectif autorisé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La réunion annuelle entre l’ECOSOC, les institutions de Bretton Woods, l’OMC et la CNUCED aura lieu les 18 et 19 mars 2010, au Siège de l’ONU

ECOSOC/6412

La réunion annuelle entre l’ECOSOC, les institutions de Bretton Woods, l’OMC et la CNUCED aura lieu les 18 et 19 mars 2010, au Siège de l’ONU

09/02/2010
Conseil économique et socialECOSOC/6412
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Conseil économique et social                               

Session d’organisation de 2010                             

2e séance – matin


LA RÉUNION ANNUELLE ENTRE L’ECOSOC, LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS, L’OMC

ET LA CNUCED AURA LIEU LES 18 ET 19 MARS 2010, AU SIÈGE DE L’ONU


L’ECOSOC décide de tenir sa session de fond du 28 juin au 23 juillet 2010

et complète la composition du Comité d’attribution du Prix de l’ONU en matière de population


Le Conseil économique et social (ECOSOC), qui tenait aujourd’hui la deuxième séance de travail plénière de sa session d’organisation de 2010, a décidé* que sa Réunion spéciale de haut niveau avec les représentants des institutions de Bretton Woods, Banque mondiale et Fonds monétaire international, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) se tiendrait au Siège de l’ONU, à New York, les 18 et 19 mars 2010**. 


Aux termes des cinq projets de décision adoptés ce matin, l’ECOSOC a également arrêté les dates des différents débats de sa session de fond de cette année, qui se tiendra du 28 juin au 23 juillet 2010 au Siège de l’ONU à New York.  Les membres de l’ECOSOC ont par ailleurs élu l’Égypte, le Ghana (au nom du Groupe des États d’Afrique), la Malaisie (au nom des États d’Asie) et la Norvège (au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États), pour pourvoir les vacances existant dans la composition du Comité d’attribution du Prix de l’ONU en matière de population.  Le mandat de ces pays qui prend effet aujourd’hui, expirera le 31 décembre 2012.  M. Hamidon Ali (Malaisie), Président de l’ECOSOC, a rappelé que le Comité devra choisir au cours de ce mois les lauréats 2010 du Prix des Nations Unies en matière de population.


Avant la clôture de la réunion de ce matin, le représentant du Brésil dont le point de vue a été appuyé par ceux de Sainte-Lucie et du Pakistan, a estimé que l’ECOSOC devait soutenir les efforts de redressement du Gouvernement haïtien après le tremblement de terre qui a ébranlé ce pays.  Après avoir proposé la tenue d’une réunion spéciale informelle de l’ECOSOC sur le suivi des activités de redressement d’Haïti, le Secrétariat a signalé que la question d’Haïti était déjà inscrite à deux reprises à l’ordre du jour de l’ECOSOC, ce qui donne ample opportunité aux membres du Conseil de réfléchir aux moyens qui permettraient le mieux d’assister le pays dans sa reconstruction.  De son côté, la représentante de la Banque mondiale a indiqué que la Banque souhaitait participer à toutes les sessions de fond destinées à coordonner les actions de l’ECOSOC avec celles de ses partenaires.

Aperçu des textes adoptés ce matin par l’ECOSOC


En adoptant le « projet de décision I », l’ECOSOC a décidé que sa Réunion spéciale de haut niveau avec les représentants des organismes issus des accords de Bretton Woods, de l’OMC et de la CNUCED se tiendra au Siège, les 18 et 19 mars 2010.  Les membres du Conseil ont également adopté l’ordre du jour provisoire de la session de fond de 2010 de l’ECOSOC (projet de décision II), ainsi que le Programme de travail de base de l’ECOSOC pour 2011 (Projet de décision III).


S’agissant de l’organisation des travaux de la session de fond de 2010 de l’ECOSOC, les membres du Conseil ont décidé, en adoptant le projet de décision IV, de tenir le débat de haut niveau du 28 juin au 2 juillet; le dialogue avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales, le vendredi 2 juillet dans l’après-midi.  Aux termes de cette décision, les membres de l’ECOSOC ont décidé que le débat consacré aux questions de coordination aurait lieu les 6, 7 et 8 juillet, tandis que le débat consacré aux activités opérationnelles se tiendrait du vendredi 9 juillet au mardi 13 juillet.  Par le texte adopté ce matin, la réunion conjointe sur la transition de la phase des secours à celle du développement aurait lieu dans l’après-midi du 13 juillet, tandis que le débat consacré aux affaires humanitaires se tiendrait les 14 et 15 juillet.  Aux termes de cette décision, le débat général de la session de fond de l’ECOSOC aura lieu du 16 au 22 juillet, et la conclusion de la session de fond de 2010 prendra place le 23 juillet.


Par le projet de décision V, adopté ce matin par les membres du Conseil économique et social, il a été décidé que le débat de la session de fond de 2010 de l’ECOSOC consacré aux activités opérationnelles de développement du système de l’ONU portera sur l’application des résolutions 62/208, 63/232 et 64/220 de l’Assemblée générale et sur celle de la résolution 2009/1 de l’ECOSOC, consacrées aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et sur les progrès réalisés à cet égard.


S’agissant des projets de décision VI, -relatif au débat consacré aux affaires humanitaires-, VII, -relatif au débat sur la coopération régionale-, et VIII, -relatif au débat sur le passage de la phase des secours à celle de l’aide au développement-, le Président de l’ECOSOC, M. Hamidon Ali, a indiqué que le Conseil y reviendrait ultérieurement. 


La prochaine séance de travail plénière de la session d’organisation 2010 du Conseil économique et social sera annoncée dans le Journal de l’ONU.


*     E/2010/1


**    E/2010/L.1 et E/2010/2


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Les délégations de la Commission du développement social prônent une hausse des dépenses sociales en faveur des groupes vulnérables affectés par la crise mondiale

SOC/4761

Les délégations de la Commission du développement social prônent une hausse des dépenses sociales en faveur des groupes vulnérables affectés par la crise mondiale

08/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4761
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

8e et 9e séances – matin et après-midi                      


LES DÉLÉGATIONS DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL PRÔNENT UNE HAUSSE DES DÉPENSES SOCIALES

EN FAVEUR DES GROUPES VULNÉRABLES AFFECTÉS PAR LA CRISE MONDIALE


Les jeunes, les personnes âgées, les familles et les personnes handicapées sont les groupes sociaux les plus vulnérables qui méritent une attention renouvelée des gouvernements des États membres et de la communauté internationale, de l’avis des délégations qui se sont exprimées au cours des travaux de la quarante-huitième session de la Commission du développement social.  Après avoir achevé ce matin son débat général portant sur la situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui ces différents groupes dont chacun fait l’objet d’un programme d’action au niveau international, la Commission a abordé les mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier aux problèmes d’emploi et aux conséquences sociales de la crise financière et économique.


Examinant les plans et programmes d’action des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux énumérés plus haut, comme le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées, le Programme d’action mondial pour la jeunesse et le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002), les délégations ont souligné l’importance du rôle de la famille dans l’intégration sociale.  Elles ont fourni des détails sur les politiques familiales menées par les Gouvernements qu’elles représentent et sur les programmes nationaux consacrés à la famille.


Si les problèmes de logement ou la violence à l’égard des personnes âgées ont été mentionnés au cours des débats, la question portant sur les moyens de subsistance dont ont besoin les personnes du troisième âge a été soulignée à plusieurs reprises.  En Jamaïque, plus de la moitié de la population active travaille dans le secteur informel et ne participe donc pas au système de retraite, ce qui oblige les autorités à mettre en place un régime de retraite sociale, a expliqué la délégation de ce pays.  Le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a rappelé à cet égard que le Pacte mondial pour l’emploi demande l’établissement, par chaque pays, d’un plancher de protection sociale incluant un revenu minimum pour les personnes âgées.  Des délégations ont aussi invoqué le droit des personnes du troisième âge à bénéficier de soins de santé et certaines, comme celle de la Chine, ont indiqué que leurs gouvernements revoient leur système de protection sociale en ce sens.


En ce qui concerne la situation des jeunes, l’accès à l’emploi en cette période de crises multiples constitue un problème récurrent, ont aussi remarqué la plupart des intervenants.


Les conséquences sociales de la crise économique et financière qui affecte le monde depuis 2008 ont d’ailleurs été le thème de l’autre débat de la Commission aujourd’hui, après que M. Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général au développement économique du Département des affaires économiques et sociales ait fait un exposé sur la question.  M. Sundaram a relevé que les femmes sont les plus affectées par la récession en termes de chômage, car elles détiennent plus souvent que les hommes des emplois moins stables, souvent dans le secteur informel.


Au cours du débat général qui a suivi, les délégations ont parlé des mesures adoptées dans leur pays pour faire face aux conséquences de la crise sur le plan social, notamment afin d’aider les femmes et les jeunes à trouver ou à conserver un emploi.  Ces mesures vont de la formation professionnelle à l’augmentation du nombre de crèches, comme cela se fait en République de Corée.


La délégation de ce pays a indiqué que le Gouvernement coréen avait augmenté ses dépenses sociales, et avait notamment consacré 25 millions de dollars supplémentaires à la création d’emplois.  De son côté, le représentant de l’Espagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a indiqué que 2,7% du PIB européen seront consacrés en 2009 et 2010 au plan de relance économique européen.  Plus de la moitié de ces ressources sera destinée aux dépenses sociales liées à l’emploi, a-t-il indiqué.  Il a souhaité en outre que malgré les contraintes budgétaires, les États membres de l’Union européenne soient en mesure de préserver les politiques de promotion de l’égalité entre les sexes.


La recherche de la parité sociale entre les sexes est une préoccupation majeure en Italie, où le taux d’activité des femmes n’était de 46,2% en 2009, loin des 60% que préconise l’Union européenne pour 2010, a indiqué la délégation italienne.  Parmi les mesures mises en place par le Gouvernement de l’Italie, le représentant de ce pays a mentionné la proposition de verser des subventions et d’accorder des déductions fiscales à toutes les entreprises embauchant des femmes.  Cette proposition est actuellement à l’étude au Parlement, a-t-il souligné.


La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a quant à elle appelé à augmenter les dépenses dans le domaine de l’éducation.


La Commission du développement social tiendra sa prochaine séance officielle jeudi, le 11 février, à partir de 10 heures.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2010/3)


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux


i)    Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii)   Programme d’action mondial pour la jeunesse


iii)  Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002)


iv)   Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Suite du débat général


Mme SILVIA BERSANELLI (Argentine) a indiqué que son pays a beaucoup avancé dans l’application du Programme d’action mondial pour les personnes handicapées, en promouvant notamment les actions de coopération internationale.  L’Argentine a aussi adopté des lois spécifiques et a créé une commission d’évaluation pour les personnes handicapées ainsi que des services spécialisés, notamment pour la réhabilitation.  On vise à inclure ces personnes dans le système d’éducation national, avec des programmes de bourses, a-t-elle aussi indiqué.  La représentante a également évoqué les actions menées dans le cadre du MERCOSUR et a annoncé la création prochaine d’un observatoire national argentin sur le handicap.  En ce qui concerne les jeunes, la représentante a détaillé les actions qui leur sont destinées, comme celles ayant trait à l’éducation sexuelle.  Un programme national leur est consacré, a-t-elle aussi indiqué.  Pour ce qui est des personnes âgées, elle a appuyé le Programme d’action du MERCOSUR et reconnu qu’un instrument international juridiquement contraignant devrait permettre de créer les organes qui sont utiles pour mettre en œuvre les droits des personnes âgées.  Enfin, sur le sujet de la famille, Mme Bersanelli a mentionné notamment le Plan national de sécurité alimentaire qui porte sur plus d’un million de familles. 


M. ALDAMA (Mexique) a déclaré que les politiques d’intégration sociale exigent la mise en place d’une architecture institutionnelle adéquate afin de favoriser l’intégration sociale des personnes handicapées.  Le Mexique estime qu’il est indispensable d’inclure les personnes handicapées dans les mécanismes d’appui existant aux niveaux national ou international, a dit le représentant.  Il a, par ailleurs, préconisé que les gouvernements s’engagent à faire respecter les lois contre la corruption et les négligences.  Le représentant a ensuite regretté que les jeunes, en cette période de crise économique et financière, ne trouvent pas toujours des opportunités professionnelles dignes de ce nom.  Il a souligné au passage les flux migratoires qui risquent d’en découler avec les corollaires inévitables que sont la précarité et les problèmes d’intégration dans les pays d’accueil.


Mme BELÉN SAPAG (Chili) a lancé un appel pour que chaque pays renforce ses efforts d’application du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  Elle a insisté pour que tout soit fait afin de garantir les droits de l’homme des personnes âgées.  L’abandon et la violence à l’égard des personnes âgées est une des formes les plus graves de la violation de leurs droits, a-t-elle affirmé, avant d’inviter la Commission à mettre en place tous les moyens utiles pour lutter contre ces abus.  La représentante a aussi appelé à veiller à l’intégration sociale des personnes âgées.  Au Chili, l’accent a été mis sur leur logement décent, a-t-elle signalé, mentionnant aussi la création d’une pension de solidarité pour les personnes de plus de 65 ans qui n’ont pas de revenus de retraite ou de pension digne de ce nom.  Par ailleurs, la représentante a reconnu le rôle important joué par les organisations non gouvernementales dans la mise en œuvre du Plan de Madrid.


M. SHAPOVALOV (Fédération de Russie) a indiqué que la protection des droits et les intérêts des personnes vulnérables étaient pris en compte et reflétés dans les dispositions législatives de la Fédération de Russie.  Il s’est dit convaincu qu’en cette période de crise, il est important de donner aux jeunes des repères en renforçant la cellule familiale, en lui versant notamment des allocations supplémentaires.  Un programme d’action à destination des jeunes a été lancé pour la période 2010-2011, a-t-il également indiqué.  La Fédération de Russie a par ailleurs pris des mesures en faveur d’une intégration pleine et durable des personnes âgées et retraitées, a précisé le représentant, avant d’annoncer que 10% du PIB russe étaient investis dans les services et prestations destinés aux personnes âgées.  Il existe en outre en Fédération de Russie un service d’emploi spécial réservé aux retraités, de manière à leur permettre de jouir des mêmes droits que les autres citoyens.  Un Conseil, placé sous tutelle de la présidence, a été créé l’an dernier afin de favoriser l’intégration des personnes handicapées, a poursuivi le représentant, qui a conclu en ajoutant qu’un développement harmonieux ne pouvait se faire sans l’intégration complète de toutes les catégories de la population.


Mme WANG XUN (Chine) a indiqué que la Chine compte plus de 167 millions de personnes âgées de plus de 60 ans, ce qui représente 1/5ème de la population mondiale du troisième âge.  Notant le vieillissement accéléré de la population chinoise, elle a indiqué que ce phénomène représente un problème important dans les zones rurales.  Nous avons mis en place un système de sécurité sociale qui prévoit une retraite et des soins de santé de base, a-t-elle expliqué, tout en soulignant le rôle complémentaire des services proposés aux personnes âgées par les œuvres de bienfaisance.  Mme Wang a ensuite indiqué que le Gouvernement chinois s’efforce de renforcer le rôle de la famille dans les soins à prodiguer aux personnes âgées.  En ce qui concerne les personnes handicapées, qui sont au nombre de 80 millions en Chine, nous avons mis en place des projets spécifiques, a-t-elle poursuivi, signalant que le budget qui leur est consacré est en forte augmentation.  Elle a cité notamment la construction dans 100 villes d’infrastructures accessibles aux handicapés et le développement de l’éducation de ces personnes, qui met un accent particulier  sur l’éducation et la formation professionnelles.  La vaste population de jeunes en Chine est aussi au centre de l’attention du Gouvernement, a enfin indiqué la représentante qui a parlé en particulier de leur formation professionnelle et des mesures prises en faveur de leur emploi.  Des mesures de soutien ont été adoptées, par exemple, pour les jeunes qui vivent en zones urbaines et qui veulent lancer leur propre entreprise.


M. ROBERTO STORACI (Italie) a déclaré qu’en ce qui concerne le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées, son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de ces personnes, ainsi que son Protocole facultatif.  À ce titre, le Gouvernement italien a créé l’an dernier un Observatoire national auquel toutes les parties prenantes, y compris la société civile, sont associées.  « Par ailleurs, ces dernières années, nous avons financé des programmes d’intégration sociale des personnes handicapées au Kosovo, à El Salvador, en Jordanie et en Tunisie », a indiqué M. Storaci.  S’agissant du Programme d’action mondial pour la jeunesse, le représentant a évoqué les efforts entrepris par le Gouvernement pour moderniser le système éducatif italien.  Parlant ensuite du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002), M. Storaci a cité plusieurs mesures prises par son pays en vue de repousser l’âge de départ obligatoire en retraite, de manière à ce qu’il y ait davantage de personnes âgées qui puissent continuer de travailler.  Enfin, en 2008, le Gouvernement italien a mis en place un système de versement d’allocations aux familles et aux retraités, ainsi que des subventions pour réduire les dépenses en électricité des foyers les plus pauvres.


M. TETSUJI MIYAMOTO (Japon) a expliqué les efforts entrepris par le Gouvernement du Japon pour autonomiser les personnes dans le besoin.  En ce qui concerne les jeunes, ils constituent un élément vital de la société et leur chômage est un des grands sujets de préoccupation du Japon, a-t-il indiqué.  Le nombre de jeunes qui doivent travailler à temps partiel augmente, a-t-il notamment relevé.  Pour réagir face à cette situation, le Japon a augmenté le nombre de conseillers à l’Agence pour l’emploi, a-t-il signalé, citant aussi l’adoption d’une loi sur la promotion, le développement et le soutien aux jeunes.  M. Miyamoto a aussi mentionné les mesures prises en faveur de l’intégration des personnes handicapées, avec notamment la création d’un conseil ministériel sur les questions systémiques concernant les handicapés.  Il a enfin indiqué que le Japon est en train de ratifier la Convention sur les droits des personnes handicapées et a assuré que son pays reste engagé à travailler avec la communauté internationale dans l’application des plans d’actions internationaux en faveur des sociaux vulnérables.


M. FISCHER (Danemark) a déclaré que les personnes handicapées doivent être considérées comme des citoyens à part entière, capables d’accomplir les mêmes tâches et de réaliser leur vie comme leurs autres compatriotes.  Aussi l’État doit-il se montrer à la hauteur de ses responsabilités, a souligné le représentant, avant de préciser qu’au Danemark, une Charte nationale était en cours d’élaboration par le Gouvernement qui compte y associer toutes les parties prenantes, la société civile et le secteur privé.  Il a ajouté que le Danemark avait, en août 2009, ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et prenait actuellement toutes les mesures qui s’imposent pour mettre en œuvre ses dispositions.


M. MOHSEN EMADI (République islamique d’Iran) a indiqué qu’il y a 3 millions de personnes handicapées en Iran, la plupart s’étant retrouvées dans cette situation à la suite de l’agression lancée par l’Iraq et la guerre qui s’en est suivie pendant 8 ans.  Des actions lancées par des groupes terroristes ont aussi occasionné des handicaps chez des civils iraniens innocents.  De nombreux efforts ont été entrepris pour atténuer les souffrances physiques et psychologiques de ces membres de la société iranienne, a dit le représentant, citant notamment la fourniture de logements.  En ce qui concerne la famille, elle est un élément clef de la société iranienne, permettant l’intégration sociale des individus et des groupes vulnérables, a-t-il ensuite indiqué, avant d’expliquer que le Gouvernement de la République islamique d’Iran a mis au point des politiques et programmes pour appuyer les familles.  Le respect des personnes âgées est aussi ancré dans la société iranienne, a-t-il indiqué, mentionnant l’appui dont elles bénéficient au Ministère des affaires sociales et auprès d’autres organismes gouvernementaux.  Ces organes ont pour tâche de veiller à ce que les personnes âgées aient la possibilité d’exercer leurs droits et aient accès à la santé, a souligné le représentant.  Il a indiqué que l’Iran soutenait l’application des trois priorités du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement.


M. JEONG KEE HONG (République de Corée) a déclaré que le Gouvernement de la République de Corée avait pleinement reconnu la gravité du problème du vieillissement et pris les mesures qui s’imposaient pour totalement intégrer les personnes âgées dans la société coréenne.  Il a notamment pris les dispositions législatives qui s’imposaient pour appliquer le Plan d’action de Madrid.  Le Gouvernement coréen a ainsi promulgué une loi sanctionnant les discriminations à l’encontre des personnes âgées, et qui prévoit aussi des mesures visant à faciliter leur intégration.  L’État et le secteur privé coréens sont par ailleurs tenus de recruter des personnes handicapées, qui bénéficient d’un statut spécial.  Le Gouvernement de la République de Corée appuie en outre activement les efforts déployés au niveau international, notamment en accueillant une Réunion intergouvernementale de haut niveau sur les personnes handicapées.  Il a enfin lancé des programmes de formation destinés aux jeunes, afin de faciliter leur intégration dans un contexte socioéconomique difficile, a conclu M. Jeong.


M. MOHAMMED SULTAN AL-KUWARI(Qatar) a indiqué que l’objectif que s’est donné le Gouvernement du Qatar à l’horizon 2030 est d’arriver à créer au Qatar un pays développé capable de réaliser le développement durable.  Il a expliqué que ce projet repose sur une stratégie nationale de développement qui comporte quatre piliers: humanitaire, social, économique et environnemental.  Le Qatar vise à promouvoir le secteur social en définissant la famille de façon cohérente, a-t-il dit.  Il a mentionné les efforts menés pour que, notamment, la famille qatarie jouisse de la protection sociale, perçoive un revenu suffisant et permette à la femme de jouer un rôle social important et de prendre des décisions.  Il a également signalé la création d’un Conseil de la famille visant à améliorer les conditions de vie de ses membres.  Le Qatar favorise aussi le dialogue et la tolérance avec d’autres cultures, en harmonie avec la culture arabe et islamique, a-t-il signalé.  Parmi les autres domaines d’action du Gouvernement du Qatar, il a parlé de ce qui est fait pour renforcer la participation communautaire.  Enfin, le représentant a indiqué que toute la politique sociale de son pays est orientée vers la recherche de la réalisation des objectifs que poursuit la Commission du développement social.


M. DUNFORD D. MAKALA (République-Unie de Tanzanie) a annoncé qu’une politique avait été mise en place par le Gouvernement tanzanien en faveur des personnes âgées.  Elle prévoit par exemple des soins de santé gratuits pour les personnes du troisième âge qui ne peuvent pas assumer leur propre prise en charge dans ce domaine et des versements de ressources financières en liquide.  S’agissant des personnes handicapées, il a rappelé que la Tanzanie avait ratifié les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, ainsi que la Convention relative aux droits de ces personnes et son Protocole facultatif.  Par ailleurs, face au problème de l’emploi des jeunes, la Tanzanie a salué la contribution du Danemark visant à aider la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à relever le défi du chômage des jeunes sur le continent.  Le représentant tanzanien a souhaité, en conclusion, que les recommandations contenues dans un rapport récent de la CEA sur l’emploi des jeunes soient pleinement prises en compte par la communauté internationale.


Mme COLETTE ROBERTS RISDEN (Jamaïque) a assuré que son pays travaille à améliorer les conditions de vie des groupes sociaux vulnérables.  La Jamaïque soutient le concept du plancher de protection sociale, a-t-elle indiqué.  Comme mesures prises par le Gouvernement, elle a signalé une augmentation du programme de transfert de liquidités aux personnes dans le besoin, un élargissement du programme d’éducation, et l’augmentation de 25% du budget destiné au filet de sécurité sociale pour le prochain exercice financier.  En ce qui concerne les personnes âgées, elle a rappelé que plus de 50% de la population active de la Jamaïque ont une activité informelle et ne participent donc pas au système de retraite.  Nous envisageons donc de mettre en place un régime de retraite sociale, a-t-elle indiqué.  Abordant la question des personnes handicapées, elle a assuré que son pays travaille en vue de l’adoption d’une loi sur leurs droits.  Déjà l’année dernière, a-t-elle précisé, l’interdiction qui avait été faite aux  personnes atteintes de surdité de passer le permis de conduire a été levée.  Mme Roberts Risden a ensuite évoqué le premier forum des ministres chargés de développement social dans les Caraïbes, qui a eu lieu en Jamaïque, et dont l’ordre du jour a porté sur les stratégies de développement des jeunes des Caraïbes.  Elle a aussi rappelé que la transmission de maladies contagieuses fait de nombreux morts dans cette région, précisément, 62% de la totalité des décès, et elle a exhorté la Commission du développement social et les États Membres à soutenir le projet de résolution proposé par la CARICOM sur les maladies transmissibles.


M. AURELIO PARISOTTO, représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que beaucoup d’entités avaient adopté le Pacte mondial pour l’emploi, qui exhorte aussi les parties concernées à prendre des mesures de protection sociale de base en faveur des personnes les plus vulnérables.  Par ailleurs, le Pacte mondial demande l’établissement d’un plancher de protection sociale incluant un revenu minimum pour les personnes âgées, a rappelé le représentant de l’OIT.  Enfin, par l’entremise de sa Convention 159, ratifiée par 80 pays, l’OIT a lancé un appel aux États membres, pour qu’ils formulent, mettent en œuvre et évaluent régulièrement des politiques nationales de réadaptation professionnelle et d’emploi des personnes handicapées, a conclu le représentant.


Mme LILA PROUNIS, Conseil de l’archidiocèse orthodoxe grec, a souligné que le manque d’intégration sociale dans une société entraine non seulement la marginalisation des individus mais aussi celle de la famille.  Elle a donc appelé à renforcer la protection sociale, soulignant notamment combien les personnes sans emploi souffrent d’exclusion sociale.  Quand un parent perd son emploi, bien souvent les enfants ne peuvent plus aller à l’école ni bénéficier de soins de santé, a-t-elle déploré, expliquant ensuite pourquoi il faut accorder une attention particulière aux familles en temps de chômage.  Pour cela, des politiques nationales doivent garantir la protection sociale en période d’activité, mais aussi en période de chômage, de grossesse, de maladie et de vieillesse, a préconisé la représentante.  Elle a demandé en particulier que les gouvernements aident les parents à envoyer leurs enfants à l’école.  Enfin, la représentante a donné des exemples d’actions menées par l’Église orthodoxe grecque, comme en Roumanie, où elle a créé des services sociaux, et en l’Éthiopie, où elle a pris des mesures de prévention du VIH/sida.


L’Observatrice du Réseau international pour les violences commises à l’endroit des personnes âgées a rappelé que l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, avait souligné l’importance d’inclure dans la vie sociale les personnes âgées, trop souvent victimes silencieuses de violences.  De nombreuses recherches ont révélé que les défaillances des gouvernements étaient à l’origine de la banalisation de ce genre de situation.  La représentante a donc attiré l’attention sur l’importance de mettre en œuvre deux des recommandations du Plan d’action de Madrid, à savoir: nommer un rapporteur spécial sur les personnes âgées, et établir un groupe de travail chargé d’examiner la question.


M. LIMA, World Youth Alliance, a attiré l’attention sur l’importance des familles dans l’intégration sociale, soulignant en particulier le rôle que doivent jouer les jeunes, qui sont au cœur de cette intégration.  Pour encourager les jeunes à montrer la voie d’une intégration sociale reposant sur la solidarité, il faut d’abord soutenir leurs familles, a-t-il fait valoir.  Il a donc lancé un appel à l’adoption de politiques familiales qui soutiennent la cellule familiale, en se concentrant notamment sur le renforcement des capacités en vue de permettre à chacun de ses membres de trouver un emploi.  Il faut aussi éviter d’envoyer les enfants en bas âge travailler, a-t-il demandé.   Il a conclu en rappelant que c’est la famille qui crée le sens de la responsabilité sociale.


Nouvelles questions: Mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier aux problèmes d’emploi et aux conséquences sociales de la crise financière et économique, y compris ses aspects liés à la problématique hommes-femmes


Exposé


M. JOMO KWAME SUNDARAM, Sous-Secrétaire général au développement économique du Département des affaires économiques et sociales, a expliqué que les réponses à la crise financière ont été insuffisantes en termes de coopération internationale, une insuffisance qui est venue s’ajouter à une réglementation financière internationale inadéquate.  Au cours des trois dernières décennies, a-t-il indiqué, on a généralisé le terme « mondialisation », alors que l’intégration financière a été inférieure à l’intégration commerciale.  La plupart des économies développées sortiront de la récession pendant l’année 2010, a prédit M. Sundaram, même si la transition est incertaine.  Mais chaque fois qu’il y a un retard dans la réponse à la crise, la reprise en matière d’emploi est retardée d’autant, a-t-il remarqué.  Il a signalé que les femmes sont les plus affectées par la récession, car elles détiennent des emplois moins stables, souvent dans le secteur informel, dans les pays en développement.  Le taux de chômage pour les femmes en 2008 est plus élevé que celui des hommes, a-t-il déclaré, citant les cas de la région Asie-Pacifique et celle de l’Amérique latine et des Caraïbes.  M. Sundaram a souligné que la reprise aurait pu être mieux coordonnée et donc bénéficier à davantage de groupes.


Au sommet de la crise, a-t-il poursuivi, on aurait pu arriver à une réforme des institutions de Bretton Woods, pour assurer aux gouvernements une plus grande capacité de faire face à la dépression que traversait l’économie mondiale.  Mais on se demande maintenant qui pourrait diriger cette réforme, a-t-il ajouté.  M. Sundaram a ensuite rappelé les quatre crises qu’il faut actuellement résoudre. En ce qui concerne les changements climatiques, il s’est demandé comment réduire le niveau de réchauffement de la planète et celui des émissions de gaz à effet de serre, tout en relevant le niveau de vie de tous.  Outre la crise alimentaire et la crise financière, il a aussi parlé de la crise du développement et mis en évidence l’occasion qui se présente de relever tous ces défis ensemble.  Il est évident que tous les pays en développement doivent être aidés pour arriver au développement durable, a-t-il rappelé.  Le Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et de développement a aussi mentionné la nécessité d’utiliser les énergies renouvelables pour remplacer les énergies fossiles, ce qui peut en outre créer des emplois.  Mais cela doit se faire au niveau mondial, a-t-il ajouté, car les défis doivent être relevés de manière globale.


Débat général


Intervenant au nom de l’Union européenne, Mme DIAZ (Espagne) a souligné combien les marchés du travail des pays européens continuaient de subir les conséquences du ralentissement de l’économie.  Citant un taux de chômage moyen de 9,5% en Europe, elle a précisé que 6,9 millions d’Européens étaient sans emploi, notamment les travailleurs intérimaires, les immigrés, les jeunes et les personnes âgées.  Elle a déclaré que l’emploi des femmes était la précondition d’une croissance durable, de la compétitivité de l’emploi et de la cohésion sociale.  Elle a souhaité que malgré les contraintes budgétaires, les États membres de l’Union européenne soient en mesure de préserver les politiques de promotion de l’égalité entre les sexes.  Elle a dit que le Plan d’Action de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur l’égalité des sexes fournissait un cadre solide pour éviter un impact négatif de la crise sur l’emploi des femmes et la promotion de l’égalité entre les sexes.  Elle a indiqué que 2,7% du PIB européen seront consacrés en 2009 et 2010 au plan de relance économique européen, dont plus de la moitié est destinée aux dépenses sociales et liée au marché de l’emploi.


Mme Diaz a par ailleurs indiqué que les mécanismes de stabilisation automatique des systèmes de protection sociale avaient permis à de nombreux pays européens de limiter l’impact social de la récession économique, en limitant la réduction des revenus familiaux et les coûts humains de la crise.  Selon les estimations, a-t-elle dit, ces mécanismes ont permis de réduire de 50% l’impact de la crise, ce qui démontre l’influence cruciale des systèmes de protection sociale.  Cela renforce aussi notre conviction, a-t-elle ajouté, de la nécessité d’appuyer les efforts de l’OIT visant à assister les pays souhaitant construire un système de protection sociale.  Elle a précisé que l’Union européenne préparait sa nouvelle stratégie européenne pour 2020 dans le souci de promouvoir un développement durable qui alliera les objectifs de croissance économique et ceux de protection sociale et de protection de l’environnement.  Elle a dit que cette stratégie devrait fournir un cadre politique qui devra faire face aux défis à court et long termes de la prochaine décennie.  Elle a souhaité que la crise actuelle soit aussi un point d’entrée vers une nouvelle économie de marché plus sociale et plus durable, et plus encline à respecter l’égalité entre les sexes et la protection de l’environnement.


M. STEPHEN RICHARDS (Royaume-Uni) a indiqué que le Gouvernement du Royaume-Uni a pris, en réponse à la récession, de nombreuses mesures spécifiques pour aider les femmes et les familles.  Et au sein de l’Union européenne, l’Espagne et le Royaume-Uni ont accueilli la plus importante réunion de ministres femmes jamais organisée à l’échelle européenne, a-t-il ajouté, expliquant que les participantes s’étaient engagées à promouvoir une meilleure représentation des femmes dans les processus de prise de décision.  Saluant dans un second temps le soutien apporté au rapport sur le Pacte mondial de l’emploi lancé par l’Organisation internationale du Travail (OIT), le représentant a affirmé que ce Pacte fournissait un cadre institutionnel solide aux États membres pour leur permettre d’adopter des politiques sociales adaptées à leurs besoins spécifiques.  Un des messages clefs du Pacte porte sur le besoin de réduire les décalages qui existent entre le redressement économique et la création d’emplois décents, a-t-il dit.  M. Richards a en conclusion salué l’initiative de la création d’un « plancher de protection sociale », également lancé à l’initiative de l’OIT.


M. RAKOVSKY (Fédération de Russie) a averti que les conséquences sociales de la crise vont se faire sentir pendant au moins une dizaine d’années.  « Nous subissons ces conséquences de plein fouet car nous nous sommes appuyés de manière exagérée sur les marchés financiers », a-t-il expliqué.  Il a aussi constaté que le développement harmonieux et durable n’est possible que si l’on s’efforce de garantir le développement social de tous les acteurs de la société, appelant à protéger les droits sociaux de tous les citoyens.  En Fédération de Russie, malgré la réorganisation des dépenses budgétaires, la protection sociale des citoyens continue à être assurée de façon adéquate, a-t-il ensuite indiqué.  Il a expliqué que les réformes anticrises visent en premier lieu à aider ceux qui ont ou qui risquent de perdre leur emploi à cause de la crise actuelle.  Nous tentons aussi de créer les conditions propices pour relancer l’emploi des femmes, a-t-il assuré, afin de leur permettre de mener une activité professionnelle tout en assurant leurs responsabilités au niveau de la famille.


M. ROBERTO STORACI (Italie) a déclaré que l’égalité des chances entre les sexes était une préoccupation majeure en Italie, où le taux d’activité des femmes n’était de 46,2% en 2009, loin des 60% que préconise l’Union européenne pour 2010.  En dépit des législations nationales et des réglementations européennes, des discriminations persistent sur le marché du travail, ce qui exige donc que l’on aille au-delà des simples mesures d’incitation sur le plan économique.  Il faudrait mettre en place des politiques de développement social et de redressement économique dans le sud de l’Italie, des mesures de soutien aux familles, ou encore un accès élargi à l’éducation, a poursuivi le représentant.  Il a précisé que le Ministère du travail et des affaires sociales italien avait présenté en décembre dernier le Plan d’action 2020 pour l’Italie, qui privilégie des perspectives intégrées et intersectorielles dans toutes les politiques publiques.  Par ailleurs, des mesures juridiques sont actuellement à l’étude par le Parlement italien, pour instaurer des subventions et des déductions fiscales pour toutes les entreprises embauchant des femmes.


Mme HELEN HORSINGTON (Australie) a noté que la récession économique fait peser un fardeau inéquitable sur les épaules des femmes, notamment celles travaillant dans le secteur informel qui n’ont pas de protection sociale ni de sécurité de l’emploi.  Elle a appelé les gouvernements à prendre des mesures pour faire face aux conséquences de la crise en matière d’emploi, recommandant aussi une coopération internationale à ce niveau.  Au Pérou, a-t-elle donné comme exemple, l’Australie a renforcé les capacités de femmes grâce à des projets menés avec la Banque panaméricaine.  Tous les gouvernements devraient avoir des réponses à la crise et au chômage, a-t-elle insisté.  La représentante a rappelé qu’en septembre dernier, les gouvernements du monde se sont engagés à prendre des mesures pour préserver les emplois.  Les « 20 » devraient faire en sorte que tout le monde puisse bénéficier des technologies et mieux profiter de la reprise, a-t-elle estimé, avant d’assurer que son pays allait continuer à jouer un rôle constructif au cours des négociations du G-20 afin de représenter les intérêts de toutes les nations dans la réponse à la crise financière et économique.


Mme MARTINA GASSER, représentante de la délégation des « Jeunes » de la Suisse, a déclaré que dans son pays « comme ailleurs » la crise a particulièrement affecté les jeunes.  En Suisse, a-t-elle dit, le taux de chômage des jeunes a fait un bond de 54% en un an, de décembre 2008 à décembre 2009.  Elle a ajouté que le Gouvernement suisse avait réagi en allouant des crédits aux incitations à l’embauche des jeunes demandeurs d’emploi.  Les mesures prises visent à réduire le chômage actuel et à prévenir ensuite sa remontée, a précisé Mme Gasser, qui a estimé par exemple que les stages pratiques étaient une bonne opportunité permettant aux jeunes d’acquérir une expérience professionnelle.  Mais il faut empêcher que les jeunes soient contraints de travailler à des salaires inférieurs et dans de mauvaises conditions, a-t-elle préconisé.  Elle a ainsi considéré que la lutte contre le chômage des jeunes, partout dans le monde, devait être accompagnée d’aides spécifiques sous forme de subventions et de programmes de formation, et d’un appui direct à la recherche d’emploi.


Mme ZHANG DAN (Chine) a rappelé que la crise économique et financière avait affecté profondément le développement social des pays, en particulier ceux en développement.  La Chine n’a pas été épargnée, ce qui a exigé de son gouvernement qu’il améliore au plus vite les conditions de vie de ses citoyens.  En prenant des mesures au niveau macroéconomique pour relancer la croissance et en améliorant la protection sociale des familles, nous avons largement contribué au bien-être de notre population, a affirmé la représentante.  En 2009, le Gouvernement chinois a ainsi dépensé plus de 728 milliards de yuans à l’appui de l’éducation, des soins de santé, de la sécurité sociale, de l’emploi, du logement abordable et des activités culturelles, a précisé Mme Zhang Dan, qui a ajouté que la couverture médicale concerne désormais 1,2 milliard de personnes en Chine.  Enfin, ce sont près de 11,2 millions de nouveaux emplois qui ont été créés dans les zones urbaines, a conclu la représentante.


Mme SEWON KIM (République de Corée) a souligné que les plus marginalisés sont ceux qui souffrent le plus des conséquences de la crise économique.  Elle a expliqué que le Gouvernement de la République de Corée a augmenté les dépenses publiques dans le domaine social et a pu ainsi renforcer son système de sécurité sociale pour l’étendre à tous les citoyens coréens.  Pour ce qui est de la sécurité de l’emploi, 25 millions de dollars supplémentaires ont été consacrés aux mesures visant à créer des emplois, a-t-elle indiqué.  Les jeunes bénéficient ainsi davantage de la formation professionnelle, a-t-elle ajouté.  En ce qui concerne les femmes, la représentante a noté la baisse de leur participation au marché de l’emploi, avant d’indiquer les mesures prises par son gouvernement pour créer plus d’emplois destinés à la gent féminine.  On a aussi augmenté le nombre de crèches, a-t-elle signalé.  En ce qui concerne la coopération internationale, la représentante a annoncé l’intention de la République de Corée de tripler son aide publique au développement (APD) d’ici à 2015.


M. MILOSLAV HETTES (Slovaquie) a déclaré qu’alors que la mondialisation offrait de nouvelles possibilités et opportunités, le risque de voir l’irruption de conflits sociaux permanents s’aggravait.  La croissance, a-t-il estimé, ne doit pas être notre objectif final.  Le représentant slovaque a réclamé une restructuration « fondamentale » de l’architecture financière et du cadre réglementaire des marchés et des institutions financières.  Pour M. Hettes, la réponse apportée devrait contribuer à une mondialisation plus juste, et à une économie et un développement plus verts et capables de respecter les droits des travailleurs, de promouvoir l’égalité entre les sexes, de protéger les plus vulnérables et de faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également affirmé que la mise en œuvre de mesures de renflouement de large échelle et coordonnées au niveau international était l’un des éléments clefs qui permettraient de contrecarrer les conséquences sociales de la crise actuelle. 


Mme VALLE CAMINO (Cuba) a déclaré que la crise économique et financière était le résultat de la déréglementation sauvage des économies capitalistes, dont les conséquences ont ensuite frappé de plein fouet les pays en développement.  Elle a ensuite estimé que le commerce mondial devait être réformé en vue de le rendre ouvert, transparent et équitable, et que cette réforme devait s’accompagner d’une profonde réforme de l’architecture financière internationale.  Elle a déclaré qu’il était nécessaire de consentir des investissements accélérés dans les pays les plus défavorisés, tout en mettant fin à des pratiques comme celle des subventions qui sont versées aux agriculteurs dans les pays développés.  S’agissant enfin de l’emploi, la représentante a déclaré que l’accent devait être mis sur la formation des jeunes, comme c’est actuellement le cas à Cuba.


M. AURELIO PARISOTTO, Organisation internationale du Travail (OIT), a expliqué que l’OIT concentre ses efforts pour lutter contre les conséquences de la crise sur l’emploi.  On estime que le chômage va augmenter en 2011, en particulier dans les pays en développement, a-t-il averti.  Il a souligné les pressions exercées sur les salaires et les horaires de travail qui affectent les revenus des salariés des pays pauvres.  Il a aussi appelé à créer des emplois pour faire face au chômage des jeunes.  Après l’inventaire fait par l’OIT en ce qui concerne les mesures sociales adoptées dans les pays développés et en développement, M. Parisotto a assuré que ces politiques ont fait une différence et qu’elles ont notamment permis de créer 11 millions d’emplois.  L’investissement dans les infrastructures sociales a favorisé l’emploi, a-t-il aussi expliqué.  Il a aussi souligné les intérêts du dialogue social et de la bonne efficacité des systèmes sociaux.  Les pays qui en bénéficient ont pu réagir plus rapidement à la récession, a-t-il noté.  Dans certains cas, le soutien aux économies locales a permis d’éviter les migrations, a encore indiqué M. Parisotto.  Il a ensuite rappelé que l’OIT est en train de promouvoir le Pacte mondial pour l’emploi, un ensemble de principes clefs devant être mis en œuvre de façon coordonnée.  L’OIT cherche aussi à fournir une assistance adéquate aux pays pour élargir leur système de protection sociale, a indiqué M. Parisotto.  Enfin, le représentant a expliqué que les décisions prises aujourd’hui auront des conséquences à long terme.  Elles doivent donc se baser sur des connaissances stables, a-t-il noté, avant d’appeler la Commission à orienter les gouvernements dans la bonne direction.


M. LILA HANITRA RATSIFANDRIHAMANANA, représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a déclaré qu’il fallait continuer d’accorder une attention particulière à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des produits de base.  Le Sommet de Rome avait fait en novembre dernier une série de recommandations qui devraient être prises en compte dans le cadre de la phase d’élaboration des politiques de développement social, a souligné la représentante, en particulier celles portant sur la réduction des disparités dans le secteur agricole.  Il faudrait lancer des actions visant à favoriser le développement des technologies agricoles et ce, afin de réduire la charge de travail qui incombe aux femmes, a-t-elle préconisé.


Mme CECILIE GOLDEN, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a signalé que 72 millions d’enfants en âge primaire et 71 millions d’adolescents ne vont pas à l’école.  Il manque en effet 16 milliards de dollars par an pour faire face aux besoins cruciaux d’éducation dans le monde en développement, a-t-elle ajouté.  Elle a donc appelé les gouvernements à renforcer leurs efforts en vue d’étendre leur protection sociale, ce qui comprend la stabilité et si possible l’augmentation des budgets consacrés à l’éducation.  Il faut que chaque pays mette en œuvre des politiques visant à contrer les effets de la crise et que le système de l’ONU puisse mener à bien ses initiatives, comme le Pacte mondial sur l’emploi, a-t-elle estimé.  La représentante de l’UNESCO a ensuite mentionné la huitième rencontre du Groupe de haut niveau sur l’éducation, tenue en décembre 2008, qui a permis d’adopter la Déclaration d’Oslo, qui invite les États membres à augmenter les dépenses dans le domaine de l’éducation.  Les jeunes sont particulièrement affectés par la crise, a aussi relevé Mme Golden, avant d’émettre l’espoir que l’Année internationale de la jeunesse encouragera les gouvernements à investir dans le développement des jeunes, entre autres dans les domaines de la formation, de l’éducation sexuelle et de la sensibilisation sur le VIH/sida et les questions de santé.


Mme ADABA, Observatrice de la Confédération internationale des syndicats, a déclaré que les mesures prises pour faire face à la crise dans les pays en développement n’ont pas été suffisamment efficaces.  Elle a déclaré qu’il fallait se pencher sur les mesures à prendre pour stabiliser les marchés de l’emploi dans ces pays et y mettre en place les réformes systémiques nécessaires pour placer les citoyens au cœur du développement.  Selon l’Observatrice, il est également nécessaire de règlementer les flux de capitaux afin d’éviter la spéculation outrancière.  Évoquant le Pacte mondial de l’OIT pour l’emploi, elle a également recommandé de mettre en œuvre la résolution de l’Organisation sur la parité au centre même de la promotion du travail décent, qui donne une bonne approche pour développer des politiques axées sur l’égalité entre les sexes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les États membres de la Commission de consolidation de la paix invités à maintenir leur engagement en Guinée-Bissau

CCP/63

Les États membres de la Commission de consolidation de la paix invités à maintenir leur engagement en Guinée-Bissau

08/02/2010
Assemblée généraleCCP/63
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Formation Guinée-Bissau

1ere séance -matin


LES ÉTATS MEMBRES DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX INVITÉS À MAINTENIR LEUR ENGAGEMENT EN GUINÉE-BISSAU


« Il existe aujourd’hui une opportunité pour des changements positifs », affirme le Représentant du Secrétaire général


La réunion, ce matin, de la Formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix (CCP), a donné lieu à un appel lancé à la communauté internationale et aux États membres de la Commission pour qu’ils maintiennent leur engagement dans le pays.  « La contribution de tous est importante », a ainsi jugé le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau, M. Joseph Mutaboba.  « Cette année est, à ses yeux, cruciale et montre une opportunité pour des changements positifs. »


« Sans vous, nous ne pouvons faire grand chose », a lancé M. Mutaboba, qui intervenait de Bissau, la capitale du pays, par vidéoconférence.  « Il est important d’interagir avec le Gouvernement bissau-guinéen pour faire la différence », a-t-il déclaré.  « Il est important de s’unir dans l’action. »


« Nous avons besoin de l’appui de la communauté internationale, des Nations Unies et de leur système », lui a fait écho, présent à ses côtés, le Ministre des affaires étrangères de la Guinée-Bissau, M. Adelino Manu Queta, évoquant des « problèmes persistants auxquels il faut remédier ».  Il a notamment précisé que la situation demeurait précaire en matière de sécurité.  « Nous devons travailler davantage », a poursuivi M. Queta.


Le Ministre a néanmoins expliqué que son pays était « complètement différent par rapport à ce qu’il était il y a quelques années ».  « Il y a une certaine stabilité », a-t-il dit, notant que les investisseurs commençaient à venir.


Pour le Représentant du Secrétaire général, « la Guinée-Bissau ne peut pas se contenter de la rédaction de rapports ».  « La Guinée-Bissau attend des engagements des pays sur le plan bilatéral », a insisté M. Mutaboba.  « C’est là la solution clef du problème, car si les États membres de la Commission n’interviennent pas, nous n’aurons pas les moyens nécessaires pour mettre en place les programmes. »


Auparavant, au Siège de l’ONU à New York, la Présidente de la Formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti (Brésil), avait fait un exposé sur la visite effectuée dans le pays, du 16 au 21 janvier dernier.  Cette mission, conduite par la Représentante permanente adjointe du Brésil auprès de l’ONU, Mme Regina Dunlop, a permis d’« évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Cadre stratégique » et de « confirmer les priorités en matière de consolidation de la paix dans les mois à venir ».


Selon Mme Ribeiro Viotti, la délégation a observé « des signes encourageants et des progrès », citant, par exemple, l’engagement des parties prenantes nationales en vue d’organiser un dialogue de réconciliation nationale qui implique tous les secteurs de la société civile, en juin prochain. 


En outre, le Gouvernement bissau-guinéen a « normalisé le paiement des fonctionnaires civils, grâce à la mobilisation de ressources intérieures et internationales » et a « été en mesure d’adopter une législation pertinente relative à la réforme du secteur de la sécurité, d’achever le recensement des forces de défense et de sécurité et de réactiver le comité directeur national sur la réforme du secteur de la sécurité ».  Par ailleurs, a-t-elle dit, « le lancement du fonds des pensions pour les militaires est considéré comme une question de priorité absolue ».


À la lumière des observations faites par la Formation lors de cette mission, « le comité directeur national devra préparer un plan révisé prioritaire pour l’allocation d’une deuxième tranche de ressources du Fonds pour la consolidation de la paix, basé sur les priorités du Cadre stratégique », a affirmé Mme Ribeiro Viotti. 


La Commission devrait également « envisager d’étendre son soutien à la tenue d’un dialogue de réconciliation nationale » et « contribuer à la lutte contre le trafic de drogues, notamment par le biais d’initiatives régionales ».  Elle maintiendra, a assuré sa Présidente, « le dialogue avec les institutions financières internationales et d’autres parties prenantes » et continuera de « mobiliser des ressources pour satisfaire les besoins du pays en matière de développement ».


Lors du débat, les représentants du Royaume-Uni, de l’Uruguay, du Canada, du Pérou, du Nigéria, du Bénin, de l’Espagne, du Portugal, du Cap-Vert, de l’Égypte, de l’Afrique du Sud, de la Commission européenne, de l’Angola, du Ghana et du Mexique ont formulé des commentaires et posé des questions à leurs interlocuteurs réunis à Bissau.


« Le moment est venu d’agir », ont ainsi souligné, à l’instar de leurs collègues, les délégués cap-verdien et sud-africain.  « Nous devons tous aider le Gouvernement de la Guinée-Bissau et appuyer ses initiatives », a affirmé le représentant sud-africain, appelant la communauté internationale, en particulier les bailleurs de fonds, à « maintenir l’éclairage sur la Guinée-Bissau », car « les résultats seront bientôt visibles ».


Parmi les participants à cette réunion, intervenant depuis Bissau, un représentant du Gouvernement bissau-guinéen a indiqué que le Ministère de l’intérieur était « en plein processus de réforme », avec, notamment, le recensement des fonctionnaires, des forces civiles, militaires et paramilitaires.  Il a confirmé que la réforme du secteur de la sécurité suivait son processus législatif et a évoqué un projet de création de garde nationale, « une structure toute nouvelle au sein des forces de police », qui sera présenté au Parlement.


Un représentant de la société civile a, de son côté, dressé un bilan des préparatifs de la Conférence sur la réconciliation nationale qui doit avoir lieu au mois de juin prochain.  « Nous sommes conscients que plusieurs crises résultaient de l’absence de dialogue », a-t-il dit, précisant que l’objectif de cette conférence était de « faire participer tous les acteurs en vue de créer une vision commune des mécanismes et des stratégies à appliquer », de « mettre un terme une fois pour toutes aux cycles d’instabilité et de violence » et de « mettre en place une culture de tolérance, de dialogue et de paix ».


À propos de cette conférence sur la réconciliation nationale, le délégué de l’Angola a souligné la nécessité pour le peuple de Guinée-Bissau de rester uni.  « Il faut tenter de trouver des objectifs communs », a-t-il dit, insistant sur le principe de l’appropriation nationale.  « La communauté internationale doit prêter main forte, mais cette aide ne sera efficace que si l’accent est mis sur l’appropriation nationale », a-t-il estimé.


La Formation Guinée-Bissau a également adopté le projet de conclusions et de recommandations de l’évaluation du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau*, un document qui, a estimé la Présidente de la Formation, est « parfaitement cohérent avec les principaux résultats de la visite effectuée récemment sur le terrain ».


Ce document, a expliqué Mme Ribeiro Viotti, porte sur l’ensemble des priorités en matière de consolidation de la paix en Guinée-Bissau et des mesures essentielles à prendre à la fois par la Commission de consolidation de la paix et le Gouvernement bissau-guinéen.  Il reconnaît ainsi les progrès réalisés jusqu’ici dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité, et se concentre en particulier sur les actions immédiates requises, comme la création d’une caisse des pensions.


De même, le projet de conclusions et de recommandations met l’accent sur les défis liés à la lutte contre le trafic de drogues, approuvant des initiatives régionales à cet égard.  Il souligne, a-t-elle ajouté, la nécessité de « poursuivre la réforme du secteur de la justice, en particulier par le renforcement des institutions et des mécanismes judicaires », de « favoriser une plus grande coordination parmi tous les acteurs impliqués dans les activités de consolidation de la paix, notamment dans la série de mesures de la réforme du secteur de la sécurité ».


* PBC/4/GNB/L.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Président de l’Assemblée générale lance un appel solennel pour l’observation de la trêve olympique à l’occasion des Jeux d’hiver de Vancouver

AG/10915

Le Président de l’Assemblée générale lance un appel solennel pour l’observation de la trêve olympique à l’occasion des Jeux d’hiver de Vancouver

08/02/2010
Assemblée généraleAG/10915
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

70e séance plénière – matin


LE PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LANCE UN APPEL SOLENNEL POUR L’OBSERVATION DE LA TRÊVE OLYMPIQUE À L’OCCASION DES JEUX D’HIVER DE VANCOUVER


Le Président de l’Assemblée générale a lancé aujourd’hui un « appel solennel »*  dans lequel il invite les États Membres à « manifester leur attachement à la trêve olympique à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Vancouver en 2010 ».


Lors de cette brève réunion au cours de laquelle l’Assemblée générale a aussi adopté une résolution réclamant le renforcement de la « synergie » entre la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique**, M. Ali Treki a invité les États Membres à adopter des « mesures concrètes » aux échelons local, national, régional et mondial, afin de promouvoir et de renforcer « une culture de paix et d’harmonie, fondée sur l’esprit de la trêve ».


Le Président a rappelé que par la résolution 48/11 du 25 octobre 1993, l’Assemblée générale engage les États Membres à observer la trêve olympique du septième jour précédant l’ouverture des Jeux jusqu’au septième jour suivant leur clôture.


Les XXIe Jeux olympiques d’hiver se dérouleront à Vancouver du 12 au 28 février 2010, alors que les Xe Jeux paralympiques auront lieu dans la même ville du 12 au 21 mars 2010.


Dans la résolution adoptée aujourd’hui et intitulée « Application des recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique », l’Assemblée générale réaffirme qu’elle est attachée à ce que les dispositions de la Déclaration politique sur les besoins de développement de l’Afrique soient appliquées rapidement dans leur intégralité.  Elle prie de nouveau le Secrétaire général de lui présenter un rapport à sa prochaine session


L’Assemblée générale se réunira de nouveau à une date qui sera annoncée dans le Journal.


*     A/64/646

**    A/64/L.39/Rev.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Développement social: le rapporteur spécial sur la situation des handicapés préconise que les droits de ce groupe vulnérable figurent à l’agenda du développement

SOC/4760

Développement social: le rapporteur spécial sur la situation des handicapés préconise que les droits de ce groupe vulnérable figurent à l’agenda du développement

05/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4760
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

6e et 7e séances – matin et après-midi                      


DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LE RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION DES HANDICAPÉS PRÉCONISE

QUE LES DROITS DE CE GROUPE VULNÉRABLE FIGURENT À L’AGENDA DU DÉVELOPPEMENT


« Il faut que la situation des personnes handicapées soit pleinement prise en compte dans les stratégies visant à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a plaidé ce matin devant les délégations des États membres le Rapporteur spécial de la Commission chargée d’étudier la situation des handicapés, venu faire un exposé dans le cadre des travaux de la quarante-huitième session de cet organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC).


Trop souvent, a expliqué M. Shuaib Chalken, les besoins spécifiques des personnes handicapées, qui représentent 10% de la population mondiale et sont aussi parmi les plus pauvres, ne sont pas suffisamment reflétés dans les politiques, programmes, projets et initiatives de développement.  Nommé Rapporteur en août dernier de la Commission chargée d’étudier la situation des handicapés, il a exprimé cet après-midi sa volonté de promouvoir l’inclusion des problématiques relatives aux handicaps à l’agenda du développement.


M. Chalklen a aussi souligné que parmi les personnes handicapées des pays en développement, se trouvaient des groupes vulnérables qui méritent une attention particulière, notamment les femmes et les enfants.  Il a, d’autre part, exprimé son intention de donner la priorité à la surveillance et à la mise en œuvre des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés dans le contexte du développement, et de promouvoir la coopération internationale telle qu’envisagée par la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par 78 pays jusqu’à présent.


Ces propositions ont reçu un écho favorable de la part de la Commission du développement social, devant laquelle le nouveau Rapporteur spécial s’exprimait pour la première fois depuis sa nomination.  Lors d’un bref dialogue interactif, il a assuré la représentante de l’Australie qu’en matière d’harmonisation des normes internationales, on pouvait se féliciter, par exemple, de la convergence observée dans les aéroports internationaux, désormais plus soucieux de ménager un accès aux handicapés.


M. Chalken a par ailleurs indiqué aux États membres qu’il comptait rencontrer les donateurs bilatéraux engagés dans des efforts humanitaires, comme ceux actuellement en cours en Haïti.  À cet égard, à la suite du séisme, qui a provoqué l’amputation de 5 000 à 6 000 personnes dans le pays, la représentante d’Haïti a d’ailleurs plaidé aujourd’hui pour une assistance de la communauté internationale en faveur d’une « réhabilitation solidaire » et le lancement d’un « programme global de développement social » répondant au triple enjeu de la réduction de la pauvreté, de la création d’emplois et de l’intégration sociale


En outre, tout en expliquant que le dialogue entamé avec l’Alliance internationale des personnes handicapées sur la constitution d’un Comité d’experts se poursuivrait, M. Chalken a prévenu que la composition du Comité évoqué auparavant, qui sera supervisé par ses soins, devra refléter la participation de la société civile et des personnes handicapées vivant dans les pays en développement.


La Commission du développement social a, d’autre part, conclu aujourd’hui son débat général sur la question prioritaire à l’ordre du jour de cette session, à savoir l’intégration sociale, au cours duquel elle a entendu 26 États membres, sept représentants d’organisations internationales, et six d’ONG.  Elle a ensuite ouvert son second débat général, au cours duquel les intervenants se sont livrés à l’examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux.


Ces plans et programmes sont au nombre de quatre: le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées; le Programme d’action mondial pour la jeunesse; le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002); et les questions, politiques et programmes relatifs à la famille.  S’exprimant au nom de l’Union européenne, le Ministre de la santé et de la politique sociale de l’Espagne a fait un bilan des mesures prises à Bruxelles pour mettre en œuvre les dispositions de ces instruments, suivi par son homologue du Ghana, et par le représentant de l’Argentine, qui au nom du MERCOSUR, a proposé aux Nations Unies l’élaboration d’une convention internationale relative aux droits des personnes âgées.


La Commission du développement social conclura ce débat lundi, le 8 février, à partir de 10 heures.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2010/3)


Thème prioritaire: l’intégration sociale (E/CN.5/2010/2)


Suite du débat général


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a indiqué que le Gouvernement de la Colombie fait en sorte que tous les Colombiens aient accès à la sécurité sociale et au marché du travail.  Le système de protection sociale cherche à protéger la population des risques économiques, a-t-elle expliqué.  En 2002, un ensemble de politiques publiques conçues à cette fin a été adopté, de façon a réduire la vulnérabilité de la population et réduire les inégalités, a dit Mme Blum.  La représentante a aussi signalé que le Gouvernement colombien va réformer le secteur de la santé et unifier les deux régimes de prestations sociales existant en Colombie.  Le réseau « Juntos » a en outre été mis en place, pour fournir une attention aux familles vivant dans la pauvreté extrême.  « Juntos » prévoit de les associer aux projets sociaux, a indiqué Mme Blum qui a aussi parlé de la création d’un programme s’adressant aux chefs de familles, d’un autre qui vise à faciliter l’accès au crédit, et de celui destiné à protéger les adultes âgés contre le risque d’exclusion sociale.  La Colombie met également l’accent sur l’éducation et la formation professionnelle, a assuré Mme Blum.  Ces progrès en matière d’éducation ont fait que la Colombie a avancé de cinq places dans le classement mondial figurant dans le Rapport sur le développement humain de 2009, comparé à la place qu’elle y occupait en 2006.


M. MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a déclaré que l’intégration sociale devait être un objectif vers la réalisation duquel devaient aller non seulement tous les États, mais aussi les acteurs de la société civile et du secteur public.  Au Nicaragua, des progrès sensibles ont été accomplis dans la mise en œuvre d’un modèle participatif où les citoyens s’organisent au sein de leurs communautés et décident de leurs projets, a-t-elle assuré.  Cette approche a abouti à des résultats notables, qui se sont traduits par un accroissement des investissements publics et une généralisation des régimes de protection sociale.  L’impact des politiques de santé lancées par le Gouvernement s’est quant à lui traduit par une baisse des affections dont souffrent les femmes enceintes et les nourrissons, a poursuivi la représentante.  En outre, des unités spécialisées se rendent dans tous les foyers du pays pour y évaluer l’état de santé des familles.  Enfin, Mme De Chamorro s’est félicitée que l’UNESCO ait déclaré que le Nicaragua était débarrassé de l’analphabétisme, puisque le taux d’illettrisme n’y est que de 3,56%.


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a soutenu les efforts internationaux visant à mobiliser les énergies pour mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le Pacte pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  Il a aussi souligné l’importance du partage des bonnes pratiques.  L’un des objectifs que s’est assignée la Croatie est de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger toutes les catégories de sa population, a-t-il assuré.  Il a mentionné la création, l’année dernière, d’un poste de Médiateur chargé des questions liées aux personnes handicapées, avant de rappeler que la Croatie a été un des premiers pays à signer la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.  Le pays lutte aussi contre les autres formes de discrimination, a-t-il indiqué.  M. Vilović a ajouté que le pays s’intéresse aux familles et fait son possible pour les aider tout en responsabilisant les parents.  La Croatie réévalue actuellement sa stratégie nationale de lutte contre la violence domestique, a-t-il notamment indiqué. 

Enfin, le représentant a salué les efforts menés également au niveau international en matière de développement et d’intégration sociale et a assuré la Commission du développement de la détermination de son gouvernement de continuer à progresser dans ce sens.


M. ABDELGHANI MERABET(Algérie) a déclaré que son pays œuvre à mettre en place les moyens qui lui permettent de lutter contre toutes les formes de discrimination et d’inégalité entre personnes et groupes sociaux et à promouvoir, par là même, l’objectif de l’intégration sociale.  Dans ce cadre, le Gouvernement algérien a pris une série de mesures visant à promouvoir la croissance économique et l’investissement, tout en engageant un ambitieux programme quinquennal s’étalant sur la période 2010-2014, qui a pour priorités la satisfaction des besoins de la population dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de l’habitat, de l’eau et de l’énergie, a indiqué le représentant.  Par ailleurs, après avoir ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2009, l’Algérie a décidé de mettre en place une commission nationale chargée d’examiner l’amendement de la loi de 2002 sur les handicapés, afin d’améliorer leurs conditions sociales, notamment en matière d’emploi, d’enseignement et d’habitat.  Il a été décidé, également, d’ouvrir, dans le cadre du programme quinquennal, 120 nouveaux centres fournissant des prestations en faveur des personnes qui ont des besoins spécifiques, en plus des 30 centres qui sont actuellement en train d’être construits.  Poursuivant son intervention, M. Merabet a relevé qu’un projet de loi sur les personnes âgées serait soumis incessamment au Conseil de Gouvernement algérien pour qu’il en débatte si nécessaire l’enrichisse avant de le soumettre au Parlement pour examen et adoption.


M. DAVISON MENDAMENDA (Zambie) a déclaré que son pays appuyait les efforts que déploie la Commission du développement social (CDS) pour sensibiliser les États et l’opinion sur l’importance des politiques de développement social et a dit que la Zambie voulait assurer la CDS de sa détermination à appliquer le Programme d’action issu du Sommet de Copenhague.  Expliquant comment son gouvernement lutte contre toutes les formes d’exclusion, il a cité les politiques adoptées pour promouvoir la participation sociale et civique des citoyens zambiens et améliorer leur accès à l’emploi.  Ces politiques se concentrent sur les groupes les plus vulnérables, a-t-il précisé, notamment les personnes vivant avec le VIH/sida, les femmes au foyer, les enfants des rues et les personnes handicapées.  La Zambie vient de ratifier la Convention relative aux droits des personnes handicapées et est en train d’adopter une loi pour l’appliquer, a-t-il signalé.  Pour favoriser l’intégration des jeunes, le Gouvernement zambien a rendu l’éducation de base gratuite, a-t-il aussi indiqué.  M. Mendamenda a également mentionné la création en Zambie d’un système de pension destiné aux personnes âgées, ainsi que celle d’un système de distribution de ressources financières en espèces aux foyers les plus désavantagés.  Le rôle de la famille est important, a-t-il estimé, expliquant que des lois pour la protéger ont été adoptées, notamment une loi destinée à la lutte contre la violence domestique.  Affecté par la crise financière et économique, notre pays a adopté des mesures relatives à l’emploi et a notamment mis en place des aides pour les personnes peu ou non qualifiées, a conclu le représentant.


M. GEORGES-LOUIS BOUCHEZ (Belgique) a déclaré que les Conseils de la jeunesse belge et française, dont il fait partie, considèrent l’éducation, qu’elle soit formelle ou non, comme un vecteur essentiel de développement social et économique, et aussi d’intégration et de cohésion au sein d’une société.  Ces Conseils ont exprimé la conviction que faire reposer de manière excessive l’éducation sur la famille est une source de reproduction des inégalités sociales et ne peut que porter atteinte aux personnes les plus fragilisées.  C’est pourquoi les États ne peuvent abandonner les enfants vivant dans des situations familiales difficiles.  Pour y remédier la mise en place d’un système scolaire de bonne qualité ouvert à tous est nécessaire, ceci afin notamment d’assurer une véritable égalité des chances à tous les enfants, a préconisé M. Bouchez.  L’école doit former des citoyens attentifs aux problèmes du monde en invitant chaque jeune à un examen critique et raisonnable des informations qu’il rencontre.  L’école, a ajouté le représentant, doit offrir des enseignements dont le contenu doit être totalement indépendant des idéologies et reposer sur des exigences de rigueur scientifique.  C’est pourquoi les Nations Unies doivent insister auprès des États pour qu’ils permettent le plus large accès possible à une école de qualité où l’esprit critique, libre et informé, est valorisé et encouragé.  Tout en promouvant cet accès, a précisé M. Bouchez, il faut veiller à assurer l’égalité entre les sexes car, selon l’UNESCO, deux tiers des enfants qui ne peuvent aller à l’école sont des filles.


Mme NOUNEH ZASTOUKHOVA (Arménie) a expliqué que le Gouvernement arménien fait de son mieux pour protéger les groupes socialement vulnérables.  Les dépenses sociales n’ont pas baissé en 2009 malgré la crise financière et économique, a-t-elle fait valoir.  Les progrès de ces dernières années ont cependant été ralentis, et le Gouvernement a révisé son plan d’action dans le domaine social.  En ce qui concerne les personnes handicapées et les réfugiés, elles sont les groupes les plus touchés par la crise économique, mais continuent généralement d’avoir accès au système de santé et de protection sociale, a indiqué la représentante.  Des crèches pour enfants handicapés ont été créées, a-t-elle donné comme exemple.  La protection de la famille est un autre domaine d’action important en Arménie et le Gouvernement, par exemple, distribue des allocations familiales aux familles pauvres, a noté la représentante.  Elle a aussi signalé que le Ministre du travail et des affaires sociales arménien a demandé une enquête sur la famille qui a abouti à la rédaction d’un document portant sur les problèmes de base de la famille arménienne.  Quant aux jeunes, elle a indiqué l’existence de centres spécialisés qui visent à les intégrer dans tous les domaines de la vie sociale et économique.


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a indiqué que depuis 1959, son pays avait été à l’origine de bouleversements socioéconomiques à travers le monde en vue de construire une société globale plus juste et fondée sur la solidarité, et ce afin de pouvoir faire face aux menaces, aux agressions et à un blocus criminel imposé par les États-Unis, « qui constituent l’obstacle principal au développement de Cuba ».  Ceci n’a toutefois pas empêché Cuba d’accomplir des progrès notables dans les domaines de la santé et de l’éducation, a poursuivi M. Núñez Mosquera.  Ainsi, tous les Cubains ont accès à une éducation et à des soins de santé gratuits et ont une espérance de vie de plus de 77 ans, tandis que le taux de mortalité y est de 4,8 sur mille.  Cent pour cent des enfants vont à l’école primaire, 99% entament le cycle secondaire, et 750 000 adultes sont inscrits à l’université.  Par ailleurs, en dépit de la crise économique et financière mondiale, Cuba n’a pas renoncé à aider d’autres pays en difficulté; comme en témoigne la coopération dont ont fait preuve 448 649 Cubains travaillant dans 167 pays, entre 1961 et 2009.  Un programme éducatif cubain a également bénéficié à des milliers de jeunes issus des pays en développement, a précisé le représentant, avant de dire que rien que l’an dernier, 188 jeunes de 134 pays différents avaient obtenu un diplôme dans les écoles cubaines.


M. TAKASHI ASHIKI (Japon) a jugé important de réduire au minimum les conséquences et l’impact de la crise sur les personnes vulnérables.  Pour parvenir à la création d’une société pour tous, il faut se concentrer sur la sécurité humaine, a-t-il dit, en adoptant une approche multisectorielle dans la lutte contre les menaces que posent les crises actuelles et les changements climatiques.  Une des priorités à affronter est celle de la lutte qui doit être menée contre le chômage, a M. Ashiki, ceci non seulement pour faire face à la crise, mais aussi pour éradiquer la pauvreté.  Le Japon a mis en place des mesures d’urgence dans ce secteur, en soutenant par exemple les jeunes diplômés et les personnes qui ont perdu leur poste et qui cherchent un nouvel emploi.  Il a mentionné un projet de formation destiné aux personnes vulnérables, notamment les femmes et les personnes handicapées vivant dans les zones rurales.  Des centres d’enseignement de la langue japonaise ont été créés pour les enfants étrangers, qui peuvent les fréquenter avant de d’inscrire dans le système scolaire japonais, a-t-il aussi signalé.  Le représentant a ensuite parlé du système d’assurance médicale universelle qui existe au Japon, pays dont la population jouit de l’espérance de vie la plus élevée dans le monde.  Il a aussi expliqué que le Japon fournit une assistance aux pays en développement, par le biais de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour le renforcement de leurs systèmes de santé nationaux.


M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a déclaré que la croissance économique était l’un des éléments les plus importants de la promotion de l’intégration sociale, comme en témoigne l’exemple de la République de Corée.  À l’occasion du prochain Sommet du G-20, qui se tiendra en novembre 2010 à Séoul, il a annoncé que son pays partagerait son expérience, ainsi que le triplement de son aide publique au développement, qui sera portée à hauteur de trois milliard de dollars d’ici à 2015.  Par ailleurs, dans un effort destiné à mettre en œuvre des politiques d’intégration sociale, le Gouvernement de la République de Corée a décidé de créer un Comité présidentiel en décembre dernier.  Ce Comité a identifié quatre obstacles principaux à une telle intégration dans le pays: les conflits de classes, l’intolérance idéologique, le régionalisme, et la discorde entre les générations.  Ce Comité procède actuellement à l’élaboration d’un index national sur l’intégration sociale et dirige un centre pour surveiller la mise en œuvre des politiques pertinentes.  Par ailleurs, face à l’accroissement du nombre de migrants et de mariages internationaux, la République de Corée a pris des mesures afin de faciliter leur intégration et promouvoir la diversité culturelle, notamment en ouvrant des centres de soutien aux familles multiculturelles.


M. ZACHARY MUBURI-MUITA (Kenya) a relevé la situation alarmante de l’Afrique en ce qui concerne le niveau de pauvreté.  Nombre de jeunes n’ont aucune source de revenu et ne bénéficient pas de la sécurité de l’emploi, a-t-il notamment souligné.  En outre, les changements climatiques continuent de repousser plus au Sud les populations de l’Afrique subsaharienne, ce qui les rend dépendantes des importations en produits alimentaires.  Le représentant a ensuite souligné la synergie qui existe entre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs sociaux de Copenhague.  Il a noté la difficulté qu’il y a à créer un environnement économique et social favorisant le développement social.  Le Kenya a dépensé beaucoup de ressources pour créer un environnement culturel, social et politique qui permette l’intégration sociale de tous, a-t-il indiqué.  Avec 4,8% de sa population qui est handicapée, le Kenya a ratifié en 2007 la Convention relative aux droits des personnes handicapées et a mis en place diverses mesures en leur faveur.  En ce qui concerne les personnes âgés, M. Muburi-Muita a mentionné notamment la mise en place de politiques qui encouragent leur emploi et leur formation.  Le représentant a aussi signalé la création de fonds pour favoriser l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes.


Mme MOIRA MÉNDEZ ROMERO(Venezuela) a déclaré qu’à la suite du Sommet mondial de Copenhague de 1995, son pays avait établi un système de sécurité sociale qui concerne l’ensemble de ses citoyens.  Par ailleurs, des cliniques et des dispensaires populaires ont été ouverts dans les zones rurales, de même que des centres médicaux destinés à fournir des soins de base.  La représentante s’est félicitée que le Venezuela ait été proclamé par l’UNESCO exempt d’analphabétisme.  Elle a ajouté que 2,5 millions d’étudiants peuvent faire gratuitement leurs études dans le pays.  Des missions ont été déployées un peu partout dans le pays afin de réintégrer les populations autochtones à la société vénézuélienne, mais aussi pour promouvoir le logement décent, la redistribution des terres ou encore la diffusion de la culture.  En faisant preuve d’une volonté politique inébranlable, il est possible de parvenir à réaliser l’intégration sociale, a assuré la représentante, pour qui la coopération Sud-Sud représente un atout dont doivent tirer les pays en développement.


M. JOEL MUSA NHLEKO (Swaziland) a assuré que le Gouvernement du Swaziland est engagé dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, du Programme d’action pour la jeunesse, de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ainsi que du Plan d’action de Copenhague.  Le Gouvernement swazi a adopté des politiques de lutte contre l’exclusion, a-t-il dit, évoquant notamment les allocations et subventions octroyées aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux femmes et aux enfants.  Nous faisons face à l’augmentation du nombre d’orphelins envoyés à l’étranger à cause de la pandémie du VIH/sida, a-t-il aussi signalé.  Les allocations destinées à favoriser l’accès à l’éducation ont aussi augmenté, a dit M. Musa Nhleko.  Le représentant a aussi mentionné le plan stratégique et le plan d’action adoptés par le Gouvernement, qui visent à réduire la pauvreté de 50% d’ici à 2015 et à l’éliminer d’ici à 2022.  C’est le principal défi que veut relever le Swaziland sur le long terme, a-t-il expliqué, ajoutant que ces mesures s’accompagnent d’un plan de relance de l’économie.  Malgré la participation de la société civile, l’État reste le principal responsable du développement social, a-t-il remarqué, avant d’appeler en conséquence ses partenaires de développement à augmenter leur aide publique au développement et leur aide technique


M. CLAUDE BONELLO (Malte) a déclaré que, dans son action pour promouvoir l’intégration sociale, le Gouvernement de malte avait identifié les principaux défis et obstacles qu’il rencontre dans l’éradication de la pauvreté et la lutte contre l’exclusion sociale.  En conséquence, il a lancé un plan d’action national sur l’inclusion sociale, dont les trois piliers sont: un revenu décent et une réévaluation du système de sécurité sociale existant; un accès élargi au marché du travail; et enfin un accès à des services sociaux de qualité.  En outre, a poursuivi le représentant, Malte a pris des mesures pour promouvoir l’égalité des chances et l’égalité entre les sexes.  Une législation a donc été adoptée pour combattre la discrimination, promouvoir la diversité, lutter contre les stéréotypes, et autonomiser les groupes vulnérables.  M. Bonello a estimé que des services sociaux efficaces ne peuvent être proposés à Malte en l’absence d’une coopération de la société civile et du secteur privé, ce que le Gouvernement maltais s’est employé à promouvoir, en sollicitant l’aide de volontaires.


M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a appelé à trouver un consensus sur le document que doit adopter la Commission du développement social au cours de la présente session.  Il a salué les efforts d’intégration des personnes handicapées et souligné en particulier ceux de son pays, qui est partie à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  En ce qui concerne les personnes âgées, il a estimé que le Plan d’action de Madrid n’a pas été bien mis en œuvre et invité à renforcer les efforts pour y arriver.  Les personnes âgées et les femmes ont besoin d’une attention particulière, a-t-il insisté.  Si le Gouvernement du Bangladesh a pris des mesures en ce sens, il faut aussi que les partenaires de développement lui apportent leur aide pour les renforcer, a-t-il demandé.  En ce qui concerne les droits des travailleurs migrants, il a noté que ces personnes sont souvent traitées comme des éléments étrangers, sans possibilité d’intégration dans la société de leur pays d’accueil, alors qu’ils contribuent par leur travail à son développement.  Notant par ailleurs le nombre important d’enfants qui meurent du fait de la pauvreté de leur environnement, le représentant a appelé à réfléchir aux moyens de les en sortir.


M. MOHAMED FATHI EDREES (Égypte) a expliqué que l’objectif de l’intégration sociale est de créer un tissu social unique.  Pour cela, a-t-il ajouté, il faut arriver au plein-emploi, à l’élimination de la pauvreté et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Pour atteindre une société unique et juste pour tous, il faut réaliser une intégration économique, notamment sur le plan de la parité et des services sociaux de base (éducation et santé).  Cela représente autant de défis pour les pays en développement qui cherchent tous à réaliser les OMD dans un contexte de crises mondiales, a noté le représentant.  Il a souligné la nécessité d’adopter des politiques globales rigoureuses pour soutenir notamment l’égalité des chances en matière d’emploi et la protection des droits des immigrants.  Ceux-ci font souvent l’objet d’attaques en ce qui concerne leur religion, a-t-il noté.  De leur côté, ces migrants doivent respecter pleinement la législation des pays d’accueil, a préconisé le représentant.  En Égypte, on travaille à créer un réseau de sécurité sociale qui couvre les couches les plus pauvres de la population, a précisé le représentant.  Il a ajouté que l’État fournit des ressources financières aux femmes et aux jeunes mariés, afin qu’ils puissent participer à la vie sociale.


M. LUIS ENRIQUE CHAVEZ (Pérou) a déclaré que le Gouvernement péruvien avait adopté une série de mesures destinées à faire reculer la pauvreté, les inégalités et l’exclusion.  Pour l’exercice 2006-2011, l’objectif de la réduction de la pauvreté était de la faire passer de 50 à 30% en 2008, et l’Objectif no 1 du Millénaire pour le développement était donc réalisé à 92%, s’est félicité le représentant.  En ce qui concerne les jeunes, des mesures ont été prises pour favoriser leur accès au marché de l’emploi et leur permettre de trouver un travail décent.  Il est prioritaire de faire participer la jeunesse au niveau communautaire, a poursuivi M. Chavez, qui a déclaré que l’égalité des chances pour tous était également activement poursuivie au Pérou.  À cet égard, en juillet 2009, une loi a été adoptée pour sanctionner le non-respect des mesures prévues à l’intention des personnes handicapées.  Par ailleurs, une loi sur les personnes âgées a également été promulguée, permettant notamment d’ouvrir des centres destinés à améliorer leur bien-être.  Dans un souci d’intégrer pleinement les peuples autochtones, le Président péruvien a présenté en décembre dernier des excuses à la communauté afro-péruvienne, reconnaissant la contribution historique de ses membres à la culture nationale, a rappelé M. Chavez.  Le Gouvernement a en outre entrepris de leur offrir une éducation bilingue et des services sociaux de base, a-t-il ajouté.


Mme REEN KACHERE, Ministre des personnes handicapées et des personnes âgées du Malawi, a reconnu l’importance d’intégrer les jeunes, les personnes handicapées et les femmes dans la société.  La stratégie de croissance et la stratégie de développement national du Malawi assurent que ces groupes ne soient pas laissés pour compte, a-t-elle indiqué.  Le programme de promotion du travail décent permet d’améliorer la situation des personnes désavantagées en matière d’emploi, a-t-elle aussi noté.  La Ministre a aussi signalé les problèmes posés dans son pays par les changements climatiques, notamment pour les enfants et les femmes pauvres, les personnes âgées et les personnes handicapées.  Au Malawi, on a d’abord confié cette question au Ministère des affaires écologiques, puis au Ministère de la planification et de la coopération, afin de prendre en compte tous les aspects sociaux des changements climatiques, a indiqué Mme Kachere.


La Ministre a aussi parlé des programmes de réhabilitation mis en place en faveur des personnes handicapées et des efforts menés pour appliquer la Convention relative aux droits des personnes handicapées en général au niveau national.  Le Gouvernement malawite examine également les lois sur la famille, afin de placer celles-ci au cœur du développement national, a poursuivi Mme Kachere.  Elle a indiqué que les enfants de la rue sont bénéficiaires de services de réhabilitation sociale.  Dans le domaine de la création et de la formation d’emploi, le Malawi a mis en place un programme qui permet de mieux orienter les jeunes à la sortie de l’école et d’éviter leur chômage, a-t-elle aussi indiqué.  Enfin, soulignant la détermination de son pays de procéder à l’intégration sociale et d’œuvrer pour un consensus sur la résolution qui sera négociée sur cette question pour être adoptée à la fin de la présente session de la CDS, la Ministre a souligné la nécessité d’une coopération et d’une aide financière internationale pour permettre au Malawi d’élargir le champ d’application de ses programmes d’intégration sociale.


M. BASHAR JA’AFARI(République arabe syrienne) a déclaré qu’en dépit de certains progrès, de nombreux défis continuent à se poser en matière d’intégration sociale.  La société syrienne est parvenue au fil du temps à une organisation fondée sur la solidarité et l’égalité des chances entre ses citoyens, a-t-il ajouté, en dépit des contraintes qui pèsent sur les pays de notre région.  Les petites et moyennes entreprises sont au cœur de ce débat, a-t-il estimé, étant donné le rôle qu’elles peuvent jouer dans la réalisation du plein-emploi.  Ainsi, entre le 12 et le 20 février, la Syrie a accueilli la Conférence arabo-européenne à l’appui des petites et moyennes entreprises.  Le Gouvernement syrien s’efforce par ailleurs d’aider les familles, dans la mesure où elles constituent la cellule première de l’intégration sociale.  Mais tant que persistera l’occupation étrangère d’une partie du sol syrien, la cohésion de la société syrienne ne sera pas pleinement réalisée, ni les droits de l’homme respectés, a regretté le représentant.


Le groupe des jeunes délégués de la Roumanie a souligné qu’un tiers des 34 millions des nouveaux chômeurs recensés en 2009 par l’OIT étaient des jeunes.  Les jeunes délégués roumains ont exhorté les États Membres à agir sans délais et de manière plus coordonnée pour assurer la mise en place du cadre permettant un emploi décent pour tous, « y compris les jeunes ».  Ils ont ainsi demandé que l’accent soit mis sur l’amélioration des conditions d’accès aux marchés du travail des jeunes afin de permettre que de nombreux emplois vacants soient rapidement pourvus.  Les jeunes représentants ont en outre indiqué que les gouvernements devaient s’engager plus activement à créer des opportunités pour les jeunes mères, particulièrement touchées par le phénomène du chômage en ces temps de crise économique et financière internationale.  Ils ont ensuite déploré le nombre croissant d’emplois précaires, mal rémunérés et dangereux, qui prive les sociétés du potentiel de développement que représente la main-d’œuvre des jeunes.  Enfin, ils ont jugé que les jeunes devaient être associés plus souvent aux processus de prise de décisions à tous les niveaux où s’élaborent les politiques d’emploi.


Mme SUTAPA MAJUMDAR (Inde) a indiqué que son pays était en train de mettre en œuvre son onzième plan quinquennal de développement, qui couvre la période allant de 2007 à 2012, et qui met la priorité sur la croissance inclusive.  Des efforts spéciaux sont déployés pour s’assurer que les milieux ruraux profiteront directement de la croissance du pays, a-t-elle ajouté.  Elle a également précisé que ce Plan identifiait 26 indicateurs relatifs à la pauvreté, l’éducation, la santé, les femmes et les enfants.  La représentante a ensuite affirmé qu’une croissance accélérée accompagnée d’une meilleure intégration devait s’appuyer sur le maintien des politiques de réforme économique; le renouveau de la croissance agricole; l’amélioration de l’accès aux services essentiels, pour les pauvres notamment.  À cela, elle a ajouté l’élan donné au développement de l’infrastructure; une écologie durable; la satisfaction des besoins des pauvres et, enfin, une bonne gouvernance à tous les niveaux.


Mme Majumdar a également évoqué l’importance de l’autonomisation au niveau populaire et de l’éducation, pour signaler ensuite que le plan quinquennal accordait une attention particulière à l’égalité entre les sexes, ainsi qu’au développement social.  Pour la représentante de la délégation indienne, l’intégration sociale doit comprendre et respecter la diversité, et promouvoir la participation équitable de tous à la vie socioéconomique afin de créer une « société pour tous ».  Elle a également estimé que chaque pays devait développer ses propres politiques de développement social en prenant en compte les différents niveaux d’intégration sociale de ses groupes les plus vulnérables ainsi que le développement socioéconomique de sa population.


Mme CARMEN MARÍA GALLARDO DE HERNÁNDEZ (El Salvador) a assuré que son pays est engagé à mettre en œuvre le programme d’action sur le développement social, tout en étant conscient que cela représente un grand défi pour lui.  Le Gouvernement salvadorien travaille actuellement à l’élaboration d’une stratégie nationale qui vise principalement à créer une stabilité macroéconomique et des conditions permettant de faire bénéficier plus de personnes des progrès réalisés en matière d’intégration sociale, a dit Mme Gallardo de Hernández.  Elle a mentionné les actions qui ont ainsi été prises pour créer des emplois, améliorer la qualité des services de base, renforcer la participation sociale, augmenter les possibilités de recevoir une éducation et des soins de santé, ainsi que celles d’accéder à la culture et de vivre une vie digne.  Les jeunes du pays représentent 19% de sa population, a-t-elle poursuivi, ce qui nous oblige à développer des politiques qui prennent en compte leurs préoccupations, comme la recherche d’un premier emploi.  Elle a aussi parlé des efforts d’intégration sociale visant les personnes âgées et les personnes handicapées, qui mettent l’accent sur l’accès à l’éducation.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a déclaré que son pays, sous l’impulsion du Président Ben Ali, avait initié une série de mesures visant à protéger les catégories sociales vulnérables ou défavorisées contre l’exclusion et la marginalisation.  Plusieurs actions ont été menées dans le but de garantir aux personnes handicapées des conditions de vie décente et leur assurer les moyens susceptibles de mener une vie aussi normale que possible par des mesures concernant l’accessibilité de l’environnement, la communication, l’éducation et la formation professionnelle, a indiqué M. Jomaa.  Le représentant a ensuite évoqué les réalisations accomplies au profit des personnes âgées, dont une stratégie nationale de protection, l’octroi d’aides financières permanentes et de cartes de soins gratuits à celles d’entre elles qui sont démunies, ou encore l’amélioration des conditions d’hébergement dans les centres d’accueil.  Sur un autre plan, a poursuivi le représentant, le Gouvernement tunisien continuera de promouvoir le rôle des jeunes, notamment en renforçant leurs droits à la santé, au savoir, à l’encadrement social, à l’emploi, aux loisirs, à la culture et à la communication et à l’information.  C’est sur cette base que la Tunisie a présenté un projet de résolution proclamant 2010 Année internationale de la jeunesse.  Ce projet de loi a été adopté par consensus par l’Assemblée générale, a conclu M. Jomaa.


Mme JEANNE K. NDYETABURA (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que, si son pays a fait certains progrès en termes de développement social, les crises financière et économique, ainsi que les changements climatiques, constituent des défis de taille qui requièrent la mise en place de mécanismes spéciaux pour y faire face.  La Tanzanie s’engage à arriver à créer le cadre d’une intégration sociale pour tous ses citoyens, a-t-elle assuré.  Nous œuvrons avec les représentants des différents groupes et avons mis en œuvre des politiques qui visent notamment à donner aux pauvres des moyens de subsistance, a dit la représentante.  Elle a aussi expliqué que la réduction de la pauvreté et la création d’emplois doivent se faire en donnant la priorité au secteur agricole.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a estimé que l’institution de la famille représente le premier niveau d’intégration sociale au Pakistan, pays qui connaît une transition démographique.  D’ici à 2030, 50 millions de personnes feront partie du groupe des personnes économiquement productrices de la population.  Aussi, le dixième Plan quinquennal et le deuxième Document sur la réduction de la pauvreté, qui sont en train d’être finalisés, mettent-ils l’accent sur la croissance économique, la réduction de la pauvreté et le développement humain.  Le Gouvernement pakistanais a adopté une approche holistique et intégrée qui passe par le développement des ressources humaines et la hausse du niveau de formation; ainsi que par la protection sociale et l’intégration sociale des groupes marginalisés, a indiqué M. Sial.  Cette approche a donné lieu à plusieurs mesures que le représentant a ensuite exposées.


Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a rappelé que le Gouvernement d’Haïti a vu en quelques secondes ses efforts anéantis suite au séisme qui a porté un coup sévère à la situation socioéconomique du pays et sapé la base de sa politique de redressement et de reconstruction sociale.  Dans ce contexte a dit Mme Romulus, le Gouvernement d’Haïti a émis l’espoir que son pays sera l’objet d’un vaste programme de réhabilitation solidaire et bénéficiera d’un programme global de développement social répondant au triple enjeu suivant: réduire la pauvreté, créer des emplois productifs et favoriser l’intégration sociale.  Un emploi quel qu’il soit en cette période de crise, est plus qu’une forme de thérapie émotionnelle, a souligné la représentante, « car le travail c’est un lieu où l’on se rencontre, où l’on échange des idées, où l’on acquiert- d’autres façons de voir la vie ».  À cet effet, elle a soutenu le programme « Travail contre rémunération » lancé par le PNUD, qui permet à 30 000 personnes de gagner un salaire journalier pour des tâches liées au déblaiement des routes et aux efforts locaux de reconstruction.  Par ailleurs, le Ministère des affaires sociales doit faire face au problème des personnes amputées, dont on estime le nombre entre 5 000 et 6 000 à la suite du tremblement de terre, a dit la représentante.  Cette réalité a été reconnue par le Représentant spécial par intérim du Secrétaire général pour Haïti, Edmond Mulet, qui a déclaré que l’appui de la communauté internationale était indispensable pour ouvrir des cliniques dispensant les soins appropriés et un appui psychologique aux victimes, a souligné Mme Romulus.


Mme JANE STEWART, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué qu’au mois de juin dernier, l’OIT avait organisé un Sommet mondial sur l’emploi au cours duquel de nombreux dirigeants avaient affiché leur appui en faveur de l’adoption d’un Pacte mondial pour l’emploi.  Elle a ensuite signalé que les jeunes peinaient souvent à trouver un emploi, étaient les plus durement frappés par les crises et profitaient le moins du redressement économique.  On dénombrait entre 79 et 87 millions de jeunes chômeurs à la fin 2009, a-t-elle signalé.  La représentante a ensuite engagé les gouvernements à s’assurer que les jeunes étaient pris en compte dans le cadre des politiques de lutte contre la crise économique.


Mme Stewart a poursuivi en indiquant que l’accès à un emploi décent pour les personnes handicapées, lesquelles représentent 10% de la population mondiale, demeurait un défi important à relever, notamment en temps de crise.  Elle a rappelé que 80 États avaient ratifié la Convention 159 de l’OIT qui porte sur la formation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées.  La représentante s’est ensuite penchée sur la situation des personnes âgées, pour signaler par ailleurs que le Pacte mondial pour l’emploi réclame une garantie de revenu minimal pour ces personnes.  Le taux de pauvreté chez les ménages de personnes âgées est 29% plus élevé, a-t-elle notamment signalé.  De son avis, la création de régimes de retraite non contributifs dans tous les pays développés permettrait de réduire la pauvreté et la vulnérabilité des personnes âgées et de leur famille.  Mme Stewart a également réclamé une analyse précise de la participation des femmes au marché du travail, relevant que l’absence de mesures effectives destinées à concilier travail et responsabilités familiales compromettait le développement.


M. FREDERICO NETO, Chef de la Division du développement social de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a indiqué que des millions de personnes faisaient face à des obstacles qui se posent à leur intégration sociale en Asie occidentale, dont la pauvreté, le chômage et l’insécurité.  Selon les estimations, a-t-il dit, 35 millions d’individus vivent sous le seuil de pauvreté de deux dollars par jour en Asie occidentale.  Il a indiqué que l’intégration des groupes les plus vulnérables n’était pas seulement une priorité éthique, mais aussi un impératif économique et social.  Il a précisé que de nombreux gouvernements de la région de la CESAO avaient répondu à la crise en stimulant la création d’emplois par le biais d’investissements dans les infrastructures.  Certains gouvernements ont également adopté des mesures de soutien aux travailleurs par le biais de formation et de système de protection sociale plus élaborés, a-t-il précisé, avant de citer l’exemple du Bahreïn qui a lancé une assurance chômage cofinancée équitablement par les travailleurs, les employeurs et le Gouvernement.  En promouvant ces différentes initiatives nationales, la CESAO a pour but de faciliter les échanges de bonnes pratiques dans le domaine de la protection sociale et de l’intégration sociale au niveau régional, a ajouté M. Neto.  Il a estimé urgent de se concentrer sur l’intégration sociale à un moment où le climat politique, économique et financier est plus incertain que jamais.  Il a assuré que la CESAO était engagée à travailler avec les États membres pour la mise en œuvre de cadres institutionnels et de mécanismes qui favoriseront l’intégration de la protection sociale dans les politiques nationales de développement.


Mme LILA HANITRA RATSIFANDRIHAMANANA, Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à New York, a d’emblée déclaré qu’investir dans l’agriculture et le développement agricole contribue à une intégration sociale plus forte et plus durable.  Il est essentiel, a-t-elle dit, d’augmenter de 70% la production alimentaire et d’investir au moins 44 milliards de dollars par an dans l’agriculture et le développement agricole au niveau mondial, étant donné qu’en 2050 le monde comptera 9,1 milliard d’habitants et que le nombre de personnes qui vivent dans la faim a déjà dépassé un milliard.  Il est nécessaire, a-t-elle estimé, d’ajouter à la production alimentaire et aux investissements agricoles, le concept de « droit à une alimentation adéquate ».  Fonder les interventions de sécurité alimentaire sur les droits de l’homme donnera une voix aux personnes souffrant de la faim, servira la cause de l’émancipation et de la non-discrimination et conduira à une plus grande intégration sociale, a estimé la représentante de la FAO. 


L’emploi rural, a-t-elle poursuivi, est un moyen essentiel de renforcer l’intégration sociale des populations marginalisée des campagnes.  Mme Ratsifandrihamanana a rappelé que dans les pays en développement, trois personnes sur quatre vivent en milieu rural.  De nombreux emplois ruraux ne générant pas un niveau suffisant de revenus, la représentante a suggéré d’explorer les formes émergentes d’emplois dans l’agro-entreprenariat et l’agro-industrie, comme la pêche ou la foresterie. 


Mme MONIQUE RAKOTOMALALA, Directrice du Centre africain pour l’égalité des sexes et le développement social à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a annoncé que ce Centre a préparé un rapport qui plaide pour que les pays africains poursuivent leur politique d’intégration sociale pour résoudre les inégalités verticales et horizontales causées par les différences de revenus; celles entre les milieux urbain et rural, les sexes, ou encore les tranches d’âge.  En Afrique, a-t-elle estimé, l’intégration sociale est encore plus pertinente parce qu’elle va au-delà de la fourniture des services sociaux.  Elle se fonde sur la reconnaissance que le droit fondamental de tous au développement, à l’éducation, à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive, et l’émancipation des femmes, est un facteur déterminant de la réduction de la pauvreté et de la création d’une société inclusive.  La représentante a conclu son intervention en citant quelques projets de la CEA dans le domaine du renforcement des capacités, en particulier en matière de protection sociale et de la santé de la mère et de l’enfant.


Mme ANKE STRAUSS, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que suite à la crise économique, la détresse dans laquelle vivent les migrants suscitait encore moins de sympathie qu’auparavant.  Il importe donc, a-t-elle dit à l’instar des conclusions émises par le Secrétaire général dans son rapport, de promouvoir l’inclusion des migrants dans les sociétés d’accueil et d’accroitre les possibilités pour leur engagement civique et économique afin d’édifier une société plus cohésive.  Elle a notamment estimé qu’il importait de cibler les deuxième et troisième générations de migrants, les membres de ces groupes d’âge n’ayant, en grande majorité, jamais été en contact avec leur pays d’origine.


Mme Strauss a ensuite expliqué que l’OIM et l’Alliance des civilisations collaboraient à la création d’une communauté en ligne pour l’intégration migratoire, dont le but est de renforcer l’harmonisation de la coexistence entre les nouveaux venus et leurs communautés d’accueil afin d’améliorer la cohésion sociale et les relations interculturelles.  Elle a précisé que ce site Internet serait consacré à la collecte d’analyses, d’expériences et de recommandations afin de transformer le phénomène migratoire en une situation « gagnant-gagnant ».  Cette communauté plaidera pour l’implication active des Gouvernements dans la mise en œuvre de mesures qui favorisent l’intégration socioéconomique, politico-juridique et culturelle, ainsi que le respect des droits de l’homme des migrants, a-t-elle ajouté.  La communauté en ligne devra aussi promouvoir des mécanismes participatifs et la coopération entre les différentes parties afin d’élaborer et de mettre en œuvre ces pratiques d’intégration.


M. JOSE MIGUEL GUZMAN, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a déclaré que la réduction de la pauvreté était essentielle pour l’autonomisation des femmes et des fillettes.  Il a de plus estimé qu’une réduction durable de la pauvreté requérait l’augmentation des revenus des ménages et la création d’emplois.  Le représentant du FNUAP a ensuite évoqué l’importance de la lutte contre la discrimination et l’iniquité.


Il a indiqué que le FNUAP accordait une attention particulière à l’égalité entre les sexes, l’autonomisation des femmes et l’accès universel à la santé reproductive.  Il a également signalé que les personnes âgées étaient un groupe particulièrement vulnérable.  Afin d’assurer l’intégration sociale de toutes les couches de la société, a-t-il ajouté, il importe de mettre en place des politiques pour enrayer la pauvreté et fournir des services sociaux et des opportunités aux individus.  La collecte de données est particulièrement importante à cette fin, a-t-il ajouté.


M. BERTIL LINDBLAD, ONUSIDA, a rappelé que la Déclaration de Copenhague considère les maladies transmissibles, dont le VIH, comme un obstacle au développement social et souvent une cause de pauvreté et d’exclusion sociale.  La prévention et le traitement sont donc une des plus grandes priorités, selon ce texte.  Il ne peut pas y avoir de véritable intégration sociale dans un monde où persistent la discrimination et l’opprobre par rapport au VIH, et où sont violés les droits des personnes vivant avec le sida, a signalé le représentant.  Trente ans après le début de l’épidémie de VIH/sida, il a regretté que les personnes affectées vivent toujours dans l’exclusion sociale et la violence à cause de leur maladie.  Il a aussi noté que, malgré la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2006, beaucoup de pays ont des lois qui contredisent ces engagements.  On compte, par exemple, 60 pays dont les lois restreignent l’accès, le séjour et la résidence sur leur territoire aux personnes vivant avec le VIH, uniquement parce qu’elles sont séropositives, et beaucoup de ces pays ont adopté des lois pénales qui punissent la transmission du VIH.


Contributions des ONG et de la société civile


Plusieurs représentants d’organisations non gouvernementales ont pris la parole au cours du débat général.  Celui de Bahá’i International Community a partagé son expérience en matière de consultation, « une approche qui unit au lieu de diviser ».  Les participants s’expriment de façon libre et une fois une idée exprimée elle ne leur appartient pas, mais devient une ressource du groupe, a-t-il expliqué.  Nous consultons des personnes généralement exclues du processus de prise de décisions, a-t-il aussi précisé, avertissant du risque qu’il y a à mettre des étiquettes de « pauvre » ou de « marginal » sur des individus.


La représentante de Triglav Circle a rappelé que la société devait répondre de façon plus efficace aux besoins spirituels et matériels des peuples.  L’intégration et l’harmonie sociales sont nécessaires pour le bien-être de la population, a-t-elle souligné, insistant sur l’importance de l’amour et du respect de la vie.  En cherchant le bien, on trouve son propre bonheur, a-t-elle déclaré, après avoir cité Confucius, John Locke, Isaac Newton et Adam Smith. L’inclination à travailler pour le bien commun est une caractéristique de la nature humaine, a-t-elle ajouté.


Abordant la question spécifique de l’intégration sociale des personnes âgées, la représentante de International Federation on Ageing (IFA) a expliqué que son organisation est un réseau global d’organisations et de personnes qui œuvrent pour l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, en essayant d’avoir une influence sur les politiques.  Elle a mentionné les droits de ces personnes et regretté que la discrimination concernant l’âge n’ait pas été reconnue au même titre que celle basée sur la race ou le sexe.  Au cours des deux dernières années, les pays d’Amérique latine ont été très actifs dans l’élaboration d’une convention régionale sur les droits des personnes âgées, s’est-elle néanmoins réjouie.  Elle a aussi parlé d’un nouveau protocole sur cette question qui est en cours d’élaboration et devrait être inclus à la Charte africaine des droits de l’homme et des populations.


À son tour, la représentante de International Network for the Prevention of Elder Abuse (INPEA) a attiré l’attention de la Commission sur le sort des personnes âgées marginalisées.  Elle a appelé à faire en sorte que ces personnes puissent se faire entendre au sein des sociétés et à répondre à leurs besoins.  Quant à la représentante de HelpAgeInternational, elle a appelé à adopter des mécanismes facilitant l’intégration sociale, pour notamment aider les personnes âgées à sortir de la pauvreté chronique et éviter de stigmatiser cette catégorie de la population.


De son côté, la représentante de Citizens United for Rehabilitation of Errants (CURE) a appelé à appuyer la justice sociale pour tous, y compris ceux qui sont en prison, plaidant en faveur de l’amélioration de la qualité du secteur judiciaire.  La réhabilitation des personnes sortant de prison peut renforcer la société, a-t-elle fait valoir, en augmentant la sécurité pour tous.  Elle a énuméré les principes à suivre pour une bonne justice, comme l’utilisation d’alternatives à la prison et la protection des prisonniers contre la torture.  Il faut aussi limiter la promiscuité et éviter la transmission des maladies dans les prisons, a-t-elle dit.  Elle a terminé son intervention en chantant pour exprimer l’espoir des prisonniers qui verraient leurs droits mieux respectés.


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux


i)    Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii)   Programme d’action mondial pour la jeunesse


iii)  Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002)


iv)   Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Exposé


M. SHUAIB CHALKLEN, Rapporteur spécial de la Commission chargée d’étudier la situation des handicapés, a rappelé que sa fonction comprenait autant de défis à relever que de responsabilités à assumer.  Ainsi, a-t-il précisé, tandis que des progrès ont été accomplis grâce à l’adoption de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par 78 pays, ces personnes, qui représentent 10% de la population mondiale, continuent de figurer parmi les plus pauvres.  Il a déclaré qu’il prenait ses fonctions à un moment où se présente une opportunité de changer durablement les conditions de vie de tous les handicapés, et en particulier de ceux qui vivent en Afrique et dans les autres parties du monde en développement.  « Depuis ma nomination en août dernier, j’ai commencé à réfléchir à des idées concrètes sur les moyens de passer de la vision à l’action », a expliqué le Rapporteur, qui a indiqué avoir présenté ces idées à l’occasion d’une Conférence à Cape Town.  M. Chalklen a indiqué qu’il avait l’intention de donner la priorité aux questions suivantes: surveiller et promouvoir la mise en œuvre des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés dans le contexte du développement; promouvoir la coopération internationale telle qu’envisagée à l’article 32 de la Convention; promouvoir également l’inclusion des problématiques relatives aux handicaps à l’agenda du développement, y compris aux Objectifs du Millénaire; mettre l’accent sur la sensibilisation à la Convention et à son Protocole facultatif, ainsi qu’aux mesures prises pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables parmi la communauté des handicapés, dont les femmes et les enfants.


Il a estimé que l’un des moyens d’encourager la mise en œuvre des politiques en faveur des handicapés se fait au travers de l’échange d’informations et de la coopération technique.  Ceci est d’autant plus important que l’immense majorité des personnes souffrant d’un handicap vivent dans les pays en développement.  Aussi le Rapporteur spécial a-t-il annoncé son intention de s’entretenir avec les agences pertinentes des Nations Unies impliquées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, de manière à veiller à ce que le sort de ces personnes soit pleinement pris en compte dans les programmes.  La Conférence que la Libye compte prochainement organiser sur le handicap et le développement en Afrique constituera une excellente occasion de sensibiliser le monde au sort des personnes les plus vulnérables parmi les handicapés, a dit le Rapporteur.  M. Chalklen a indiqué qu’il compte également rencontrer les donateurs bilatéraux engagés dans des efforts humanitaires, comme ceux actuellement en cours en Haïti.  Il a en conclusion expliqué que le dialogue entamé avec l’Alliance internationale des personnes handicapées sur la constitution d’un Comité d’experts supervisé par le Rapporteur spécial se poursuivrait.  La composition d’un tel Comité, a-t-il suggéré, devra refléter la participation de la société civile, ainsi que des personnes handicapées vivant dans les pays en développement aux actions lancées en faveur de l’amélioration de la vie des personnes handicapées.


Échange interactif


Dans l’échange qui a suivi la présentation du rapporteur, le représentant du Mexique a voulu savoir quels mécanismes pouvaient être adoptés pour faire des droits des personnes handicapées une réalité.  De son côté, la représentante de l’Australie a demandé comment l’on pouvait rendre plus actif le forum sur l’accessibilité.  Nous pourrions avoir des normes internationales en la matière, a-t-elle suggéré.  Cette proposition reprise à son compte par le Rapporteur spécial qui s’est félicité, par exemple, de la grande convergence que l’on peut observer dans les aéroports internationaux en ce qui concerne les facilités à accorder aux handicapés.


La représentante de Cuba, dont le pays est partie à la Convention, a indiqué avoir mis en place trois plans d’action nationale pour les personnes handicapées.  Elle a aussi parlé d’un projet mis en place au Nicaragua, où des équipes spécialisées se rendent jusque dans les zones les plus reculées de la montagne pour fournir des soins aux personnes handicapées.  Confirmant ces informations, la représentante du Nicaragua a attiré l’attention sur les ressources limitées dont dispose le pays dans le domaine du développement et dans ses efforts pour améliorer l’intégration sociale des personnes handicapées.  Mais nous pouvons faire preuve de volonté politique, a-t-elle proposé, citant en  exemple la récente ratification par son pays du Protocole facultatif à la Convention.


Forte de cette volonté politique, assurant que son pays continuerait à appuyer la Convention, qu’il a été un des premiers à ratifier, la représentante du Qatar a demandé au Rapporteur spécial des précisions sur la réalisation des droits des personnes handicapées dans des situations d’urgence, notamment les conflits et les situations d’occupation étrangère.  Le Rapporteur spécial lui a répondu que son mandat couvrait autant les pays en conflit que les territoires vivant sous occupation étrangère.


Le délégué de la République de Corée a souligné l’importance de la coopération internationale dans les actions entreprises en faveur des handicapés.  Il a annoncé la tenue, cette année de la Conférence asiatique sur les handicapés mentaux et d’une réunion de haut niveau au cours de laquelle sera menée une évaluation de la Décennie pour les handicapés (2003-2012).  La République de Corée a le souci d’assurer aux personnes handicapées leur pleine participation à la société, a-t-il indiqué, grâce à des mesures permettant de renforcer leurs chances d’accès à l’emploi, par exemple.  Le Rapporteur spécial a reconnu la nécessité d’élargir la participation des handicapés au processus de prise de décisions dans les différentes institutions, que ce soit au niveau national ou international. 


Le Rapporteur spécial a aussi admis n’avoir pas pris en compte dans son rapport les mesures prises en faveur des personnes handicapées dans l’espace du Marché commun du Sud (MERCOSUR), comme a eu à le regretter la délégation de l’Argentine.


Enfin, la représentante de l’organisation non gouvernementale IDDC, consortium qui comprend 23 organisations internationales, a expliqué que les barrières sociales sont les principales causes de l’exclusion.  Elle a insisté sur l’importance d’inclure des indicateurs concernant les handicapés dans les évaluations relatives aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et dans les débats sur les résultats qui doivent être assignés aux prochains sommets.  Si le monde le veut vraiment, des enfants handicapés pourront terminer l’école primaire et même aller plus loin, a-t-elle assuré.


Débat général


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. FRANCISCO MOZA ZAPATERO, Secrétaire général pour la politique sociale et la consommation de l’Espagne, a procédé à un inventaire, au niveau de l’Union, des quatre plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies s’agissant des personnes âgées, des personnes handicapées, de la jeunesse et de la famille.  Il a tout d’abord exprimé sa préoccupation devant l’accroissement du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans en Europe, une situation qui exige de l’Union qu’elle prenne des mesures appropriées à leur égard, notamment en mettant en place des systèmes de pension viables et en créant pour eux des emplois adaptés à leur situation spécifique.  Une participation active des personnes âgées est indispensable pour maintenir cette catégorie sociale en phase avec les autres secteurs de la population, a souligné le représentant.


S’agissant des personnes handicapées, M. Zapatero a indiqué que tous les États membres de l’Union européenne étaient parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et qu’un Plan d’action avait été établi à leur intention pour la période 2003-2010, à l’appui des politiques déjà existantes au niveau national.  S’agissant des familles, l’Union européenne fait face à des défis sociodémographiques et notamment au fait que les femmes continuent toujours d’être les plus sollicitées sur le plan de la responsabilité parentale, a expliqué le Secrétaire général.  Aussi l’Union européenne a-t-elle développé plusieurs initiatives sur les familles, telles que l’Alliance européenne des familles ou le Forum démographique européen, au sein desquels s’échangent expériences et meilleures pratiques.  Enfin, en ce qui concerne les jeunes, le Conseil de l’Union européenne a adopté, en novembre dernier, une résolution sur la coopération les concernant.


S’exprimant au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR, et en sa qualité de Directrice nationale du Bureau des politiques pour les personnes âgées du Gouvernement argentin, Mme MONICA ROQUE (Argentine) a déclaré que les Chefs d’État du MERCOSUR s’étaient engagés, lors de leur dernier Sommet en date, à promouvoir les droits des personnes âgées en appelant les Nations Unies à envisager l’élaboration d’une convention internationale des droits des personnes âgées, pour leur permettre d’avoir à leur disposition un instrument juridiquement contraignant.  Par ailleurs, a-t-elle ajouté, le rapport du Secrétaire général donne une excellente vision des mesures prises jusqu’à présent à l’appui des personnes âgées.  Elle a expliqué que plusieurs réunions avaient été organisées par le MERCOSUR, la dernière en date ayant eu lieu à Santiago de Chili, et ayant réuni pas moins de 250 participants issus des États Membres, des organisations internationales, de la société civile et du secteur privé.


M. STEPHEN AMOANOR KWAO, Ministre d’État du Ghana, a exprimé le souci qu’a son pays de procéder à l’amélioration des conditions de vie des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et de la famille.  Nous devons adopter une approche globale pour aborder les problèmes de ces groupes sociaux, a-t-il suggéré.  En ce qui concerne les jeunes, il a mentionné l’existence du Conseil national pour la jeunesse, qui poursuit quatre objectifs: fournir des formations professionnelles et des opportunités en matière d’emploi; promouvoir l’autonomisation des jeunes grâce aux services de conseil; promouvoir la participation des jeunes dans le secteur privé, et améliorer les systèmes d’information pour favoriser le développement de la jeunesse.  Passant au groupe des personnes handicapées, il a signalé l’adoption en 2006 au Ghana d’une loi pertinente, ainsi que la création d’un Conseil national chargé de cette question.  Le Ministre a aussi parlé du plan d’action du Ghana pour le vieillissement et des mesures prises pour assurer aux personnes âgées la jouissance de leurs droits fondamentaux.  Enfin, M. Amoanor Kwao a mentionné les mesures prises pour soutenir les familles et les enfants vulnérables, citant notamment la stratégie nationale de protection sociale et le Plan d’action pour l’élimination des pires formes de travail des enfants.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Kazakhstan présente au Conseil de sécurité les priorités de sa présidence de l’OSCE en 2010

CS/9857

Le Kazakhstan présente au Conseil de sécurité les priorités de sa présidence de l’OSCE en 2010

05/02/2010
Conseil de sécuritéCS/9857
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE KAZAKHSTAN PRÉSENTE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ LES PRIORITÉS DE SA PRÉSIDENCE DE L’OSCE EN 2010


Le Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan et Président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), M. Kanat Saudabayev, a présenté, ce matin, devant le Conseil de sécurité, les priorités de sa présidence, en 2010, en mettant en particulier l’accent sur le développement du processus de Corfou sur l’avenir de la sécurité européenne, la stabilisation de la situation en Afghanistan et la convocation d’un sommet de l’organisation.


C’est la première fois dans son histoire que cette organisation qui, avec ses 56 membres « de Vancouver à Vladivostok », forme l’accord régional le plus important et le plus divers de ceux reconnus en vertu du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, est présidée par un pays d’Asie centrale et de l’espace post-soviétique.


Dans son exposé, M. Saudabayev a fixé les contours de l’initiative défendue par son pays d’un sommet cette année, le premier depuis 1999.  Pour le chef de la diplomatie du Kazakhstan, cette réunion, dont la tenue coïncidera avec le trente-cinquième anniversaire de l’Acte final d’Helsinki, le soixante-cinquième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et le vingtième anniversaire de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe, fournirait une « bonne opportunité » pour dresser une « analyse sérieuse du rôle actuel de l’OSCE dans les arrangements en matière de sécurité » et pour définir de nouvelles priorités.


M. Saudabayev, qui s’est dit déterminé à promouvoir un équilibre entre les trois « corbeilles » - politique et militaire, économique et environnementale, et humaine – de l’OSCE, a fait part des grands espoirs qu’il nourrissait dans la poursuite du processus de Corfou, inauguré en juin 2009 sous la présidence grecque en vue de faire avancer le dialogue sur la sécurité européenne.  Le Ministre a, de même, exprimé son intention de renforcer le rôle de l’OSCE dans l’architecture de sécurité européenne et de discuter de l’initiative de la Fédération de Russie concernant un Traité sur la sécurité européenne.


S’agissant de la dimension humaine des activités de l’OSCE, il a indiqué que la tolérance et le dialogue interculturel, « priorités importantes » de la présidence kazakhe de l’OSCE, constitueraient le thème d’une conférence de haut niveau à Astana, les 29 et 30 juin 2010.


Le Président en exercice de l’OSCE a par ailleurs mis l’accent sur la question prioritaire que constitue, selon lui, la stabilisation de la situation en Afghanistan, notant que les efforts de l’organisation porteraient sur l’amélioration de la protection des frontières du pays avec celles des pays voisins d’Asie centrale.  « Une interaction étroite entre l’OSCE et les Nations Unies, qui demeurent le coordonnateur principal des opérations en Afghanistan, est de notre intérêt commun », a-t-il déclaré à ce sujet.


Plus généralement, une meilleure utilisation des capacités d’organisations comme l’OSCE « aiderait les Nations Unies et le Conseil de sécurité à prévenir de manière plus efficace les menaces potentielles à la sécurité et à y répondre », a estimé M. Saudabayev.


Lors du débat qui a suivi son exposé, plusieurs membres du Conseil de sécurité ont plaidé pour un renforcement de la coopération entre l’OSCE et les Nations Unies d’une part, et les autres organisations régionales et sous-régionales d’autre part, en particulier, comme l’a relevé la Bosnie-Herzégovine « en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits régionaux ».


Certains, comme la Turquie, se sont félicités du fait que « l’Europe-Asie centrale est désormais une région unifiée autour de principes communs ».  « Les frontières de l’Est et de l’Ouest sont en train de disparaître, l’OSCE devenant dans ce contexte une plate-forme incontournable », a-t-il déclaré.  La sécurité en Europe est « intégralement liée à celle de l’Asie et de la région du Pacifique », a estimé pour sa part le représentant du Japon, jugeant essentiel pour l’OSCE de s’attaquer aux menaces mondiales grâce à une coopération étroite entre l’Europe et l’Asie. 


Néanmoins, pour la Fédération de Russie, le respect du statut égal et indivisible de tous les membres de l’OSCE concernés dans le cadre du règlement des conflits régionaux n’est « toujours pas réalisé ».  « Personne ne doit pouvoir assurer sa sécurité sur le dos des autres », a-t-il fait observer.


De leur côté, les représentants des États-Unis et du Royaume-Uni ont souhaité que l’OSCE continue à assurer une « plus grande présence en Géorgie », tout en soutenant l’intégrité territoriale de ce pays « à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues ».


Par ailleurs, à l’instar de plusieurs de ses homologues, le représentant de la France a appuyé la tenue d’un sommet de l’OSCE en 2010 pour, notamment, « réaffirmer la validité des engagements pris dans le cadre de l’Acte final d’Helsinki ainsi que la volonté commune de prévenir les conflits régionaux par le biais du dialogue ». 


EXPOSÉ DU PRÉSIDENT EN EXERCICE DE L’ORGANISATION POUR LA SÉCURITÉ ET LA COOPÉRATION EN EUROPE


M. KANAT SAUDABAYEV, Président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a indiqué que pour la première fois dans l’histoire de l’organisation, celle-ci était présidée en 2010 par un pays d’Asie centrale et un État de l’espace post-soviétique.  L’OSCE a démontré ainsi sa volonté de s’engager en faveur d’un renouveau et d’un rapprochement avec les pays situés à l’Est et à l’Ouest de Vienne et de s’adapter aux réalités d’aujourd’hui.  Le Président en exercice a souligné le ferme engagement de son pays en faveur des principes fondamentaux et des valeurs de l’OSCE.  Sa principale tâche, a-t-il dit, est de respecter pleinement les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et de l’Acte final d’Helsinki.  De même, il s’efforcera d’œuvrer au renforcement de l’OSCE, par toutes les voies possibles, et d’améliorer son efficacité et sa capacité à répondre de façon appropriée aux défis émergeants et aux menaces.  M. Saudabayev s’est dit déterminé à promouvoir un équilibre entre les trois « corbeilles » - politique et militaire, économique et environnementale, et humaine – de l’OSCE qui contribuera non seulement au traitement des symptômes mais aussi des causes des problèmes de sécurité.  La mise en place de ces priorités dépendra, a-t-il estimé, de la capacité de l’organisation à surmonter la crise de confiance créée par les lignes de fracture et les vestiges de la guerre froide qui perdurent dans l’espace OSCE.  À cet égard, il a dit les grands espoirs qu’il nourrissait dans la poursuite du processus de Corfou.


Le Ministre a exprimé son intention de renforcer le rôle de l’OSCE dans l’architecture de sécurité européenne et de discuter de l’initiative de la Fédération de Russie concernant un Traité sur la sécurité européenne.  L’OSCE, a-t-il ajouté, devrait devenir une plate-forme importante pour la sécurité commune dans sa zone de responsabilité.  Le Kazakhstan, dont le rôle directeur dans le processus de non-prolifération est reconnu à travers le monde, cherchera à accroître la contribution de l’OSCE dans la réalisation des objectifs de la résolution 1540 du Conseil de sécurité, a-t-il déclaré, se félicitant des résultats du sommet du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires, le 24 septembre dernier, qui a abouti à l’adoption de la résolution 1887.  Le Président en exercice a également salué les pourparlers entre la Fédération de Russie et les États-Unis sur un nouveau Traité de réduction des armes stratégiques et souhaité le succès du prochain sommet sur la sécurité nucléaire mondiale et de la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération (TNP).  Il a notamment réaffirmé l’engagement de l’OSCE en vue de préserver le régime européen de contrôle des armes conventionnelles, espérant des progrès en 2010 dans l’entrée en vigueur de l’Accord sur l’adaptation du Traité des forces conventionnelles en Europe. 


En outre, il s’est dit convaincu que la prochaine conférence sur la prévention du terrorisme, qui doit se tenir à Astana, en octobre 2010, contribuera de manière tangible aux efforts visant à s’attaquer aux menaces et aux défis transnationaux, y compris le terrorisme, le fondamentalisme religieux, le trafic de drogues illicites et la criminalité organisée.  M. Saudabayev a indiqué qu’il se rendrait le 15 février dans le Sud-Caucase, rappelant que l’OSCE, les Nations Unies et l’Union européenne coprésidaient les pourparlers de Genève.  Une coopération étroite entre les trois organisations est très importante pour les efforts visant à promouvoir la stabilité dans les zones de conflits du Sud-Caucase et à créer les conditions favorables à leur règlement pacifique.  Au Kosovo, la mission de l’OSCE continuera, en 2010, à s’acquitter de son mandat en tant que partie intégrante de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), basé sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité, a-t-il dit.  Le Président en exercice de l’OSCE a estimé qu’une utilisation plus efficace des capacités d’organisations telles que l’OSCE aiderait les Nations Unies et le Conseil de sécurité à prévenir de manière plus efficace les menaces potentielles à la sécurité et à y répondre.


M. Saudabayev a par ailleurs mis l’accent sur la question prioritaire que constitue à ses yeux la stabilisation de la situation en Afghanistan.  Il a ainsi souligné son intention de se concentrer sur les efforts de l’OSCE en vue d’exercer une meilleure protection des frontières de l’Afghanistan avec celles des pays voisins d’Asie centrale.  Il s’est également dit convaincu que la transition vers une vie pacifique et constructive en Afghanistan ne peut être assurée par de seuls moyens militaires.  Le moment est venu, a-t-il déclaré, d’étendre de manière importante la dimension humaine des efforts communs, ainsi que l’ont confirmé les résultats de la Conférence de Londres sur l’Afghanistan.  Là encore, une interaction étroite entre l’OSCE et les Nations Unies est d’un intérêt commun, a-t-il dit, en précisant que l’ONU demeure le coordonnateur principal des opérations en Afghanistan.


Le Président en exercice de l’OSCE a souligné la grande importance que son pays accorde à la dimension humaine des activités de l’OSCE.  Le respect de la protection des droits fondamentaux et des libertés, du développement de la démocratie, le combat contre l’intolérance et la discrimination de toute sorte demeurent une composante intégrale de la sécurité, a-t-il expliqué.  La tolérance et le dialogue interculturel, priorités importantes de la présidence en exercice du Kazakhstan, constitueront le thème d’une conférence de haut niveau à Astana, les 29 et 30 juin 2010, à la lumière de l’Année internationale du rapprochement des cultures.


Enfin, le Ministre a évoqué la convocation d’un sommet de l’OSCE au cours de cette année.  Le trente-cinquième anniversaire de l’Acte final d’Helsinki, le soixante-cinquième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et le vingtième anniversaire de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe et le Document de la Réunion de Copenhague, qui seront tous célébrés en 2010, fournissent une bonne opportunité pour procéder à une analyse sérieuse du rôle actuel de l’OSCE dans les arrangements en matière de sécurité dans la zone de « Vancouver à Vladivostok » et de définir les nouvelles priorités des activités de l’OSCE.  Le programme du sommet pourrait comprendre des questions telles que l’évolution du processus de Corfou, une architecture commune de sécurité transatlantique et eurasienne, la réadaptation de l’Afghanistan et l’assistance à ce pays, ainsi que des questions liées à la tolérance, a précisé le Président en exercice de l’OSCE.


Déclarations


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que les priorités de la présidence kazakhe de l’OSCE offraient une bonne base pour l’avenir et en vue de faire passer cette organisation à un niveau supérieur.  « Nous appuyons la proposition d’organiser un sommet de l’OSCE à la fin de 2010, a-t-il dit, en souhaitant qu’à cette occasion, soient mises en avant les questions de sécurité collective et de promotion de la tolérance au niveau régional ». « Nous devons mettre l’accent sur le renforcement des mesures de confiance et de sécurité, et aller plus loin dans la lutte contre le terrorisme et le trafic des stupéfiants », ajouté M. Churkin.  Le représentant de la Fédération de Russie a aussi appelé au renforcement de la lutte contre la xénophobie et de la défense des droits des minorités.  L’action de l’OSCE doit être fondée sur le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, a-t-il rappelé, estimant en outre que, dans le cadre du règlement des conflits régionaux en Europe-Asie, le respect du statut égal et indivisible de tous les membres de l’OSCE concernés n’était toujours pas réalisé.  Personne ne doit pouvoir assurer sa sécurité sur le dos des autres, a-t-il rappelé avant de conclure.


M. ERTUGRUL APAKAN (Turquie) a estimé que l’élection du Kazakhstan  à la tête de l’OSCE était le résultat des progrès réalisés par ce pays dans la création d’un État moderne « soucieux du maintien de la paix et de la sécurité internationales ».  L’Europe-Asie est désormais une région unifiée autour de principes communs, a-t-il ajouté, et les frontières de l’Est et de l’Ouest sont en train de disparaître, l’OSCE devenant dans ce contexte une plate-forme incontournable.  L’organisation a un rôle clef à jouer en matière de sécurité et de promotion de l’état de droit dans les régions eurasienne et euro-atlantique.  Une coopération étroite avec les Nations Unies est essentielle dans cette perspective, a renchéri M. Apakan, qui s’est lui aussi dit favorable à l’organisation d’un sommet de l’OSCE à la fin de 2010.  « Nous sommes prêts à aider à l’organisation de cet évènement qui, a-t-il dit, marquera symboliquement l’anniversaire de la fin de l’Acte final d’Helsinki.  « Lors du sommet, nous devrons nous engager plus avant et plus collectivement dans la lutte contre le terrorisme et le trafic transfrontalier des êtres humains et des armes, dans la mise en œuvre déterminante de la résolution 1540 du Conseil de sécurité et le renforcement de la protection des frontières afghanes », a-t-il souligné. 


Mme ROSEMARY DI CARLO (États-Unis) a mis l’accent sur certains exemples de la coopération entre l’OSCE et les Nations Unies, comme dans les Balkans, et en particulier au Kosovo.  L’OSCE y a, a-t-elle estimé, ajusté son propre rôle dans le contexte des efforts internationaux.  La représentante a également salué la coopération importante entre l’OSCE avec les Nations Unies et l’Union européenne concernant la Géorgie.  Les États-Unis, a-t-elle dit, engagent toutes les parties à participer activement au processus de Genève.  Ils souhaitent que l’OSCE continue à assurer une plus grande présence en Géorgie, de même qu’ils soutiennent l’intégrité territoriale de la Géorgie à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, a-t-elle ajouté.  S’agissant des récentes élections provinciales et présidentielle en Afghanistan, Mme Di Carlo a mis l’accent sur le rôle de l’OSCE, encourageant le Gouvernement afghan et l’OSCE à accroître à l’avenir leur coopération dans ce domaine.  De même, a-t-elle dit, une coopération renforcée en matière de parité et des droits de l’homme en Afghanistan est nécessaire.  La représentante des États-Unis a également appuyé les efforts entrepris par l’OSCE pour tenter de régler les divergences sur le dossier du Haut-Karabakh. 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a déclaré qu’au cours de ces dernières années, l’OSCE avait joué un rôle actif dans l’appui à la mise en œuvre des principes de l’ONU en matière de lutte contre le terrorisme, de lutte contre le trafic d’êtres humains, de stupéfiants et d’armes.  Ce faisant, elle s’est toujours attachée à faire avancer la cause des droits de l’homme et à privilégier le dialogue politique, a-t-il ajouté.  M. Mayr-Harting s’est ensuite réjoui que des représentants de l’ONU aient été invités à participer aux débats du Conseil permanent de l’OSCE, à Vienne, cette année.  Pour le représentant de l’Autriche, les institutions et les missions de terrain de l’OSCE contribuent de manière considérable à combler les lacunes qui existent dans le domaine de la sécurité dans les régions euro-atlantique et eurasienne.  Avant de conclure, le représentant autrichien a salué l’intention de la présidence kazakhe de l’OSCE d’œuvrer à la facilitation de la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité et à renforcer la protection des frontières afghanes.  Ces deux questions sont cruciales pour la sécurité régionale et requièrent le plein engagement de tous, a-t-il dit.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a estimé que le Conseil de sécurité devrait renforcer sa coopération avec les organisations régionales pour que la communauté internationale puisse agir de concert face aux crises susceptibles de la déstabiliser.  Il a ajouté qu’à cette fin, l’OSCE devrait être en mesure d’utiliser pleinement ses avantages et ses ressources afin de jouer un rôle accru dans l’amélioration de la mise en œuvre des mesures communes relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales.


M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) s’est félicité du processus de Corfou qui est au cœur des intérêts du Kazakhstan et de l’avenir de l’Europe au sein de l’OSCE.  Le processus de Corfou, a-t-il dit, doit couvrir les trois dimensions de l’OSCE.  En outre, les conflits prolongés restent prioritaires, a-t-il souligné.  Il a ainsi dit attendre avec intérêt les progrès réalisés dans ce domaine en 2010.  S’agissant de la Géorgie, le représentant a assuré que le Royaume-Uni était attaché au principe d’une présence internationale marquée face au conflit.  Il a ainsi engagé le Kazakhstan à explorer toutes les options permettant une nouvelle présence de l’OSCE en Géorgie.  Il a par ailleurs salué l’intention du Kazakhstan de renforcer l’engagement de l’OSCE auprès de l’Afghanistan.  Le représentant du Royaume-Uni a pris note de la volonté de la présidence kazakhe de l’OSCE de convoquer un sommet en 2010, et s’est félicité de la confirmation par M. Kanat Saudabayev de l’importance accordée à la dimension humaine dans le programme d’action de l’OSCE.


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a souligné les avantages de la coopération entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales et sous-régionales, en particulier en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits régionaux. Dans ce cadre, l’OSCE peut jouer un rôle décisif  pour accélérer la démocratisation des pays sortant d’un conflit régional, sa collaboration avec l’ONU devant de surcroît aboutir au renforcement de la lutte antiterroriste et viser la non-prolifération des armes de destruction massive, a ajouté le représentant.  Le Processus de Corfou en 2010, a-t-il estimé, devrait servir à relancer le dialogue régional et les mesures de confiance au niveau continental.  Il a conclu en saluant l’importance des programmes en matière d’éducation menés par l’OSCE dans son pays.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré qu’à travers cette réunion, le Conseil de sécurité a réitéré l’importance de la coopération entre les Nations Unies et les organisations sous-régionales.  La collaboration entre l’ONU et l’OSCE est un exemple concret de partenariat ayant contribué au renforcement de la paix et de la sécurité internationales, a-t-elle ajouté, en faisant référence aux Discussions de Genève sur la Géorgie.  Mme Ribeiro Viotti a également salué les travaux menés par l’OSCE pour promouvoir le dialogue politique et le renforcement des capacités nationales des pays d’Europe de l’Est, du Caucase et d’Asie centrale. 


Mme U. JOY OGWU (Nigéria) a salué les efforts constants entrepris pour transformer l’OSCE en une plate-forme destinée à renforcer la sécurité collective dans les régions euro-atlantique et eurasienne.  « Nous notons tout particulièrement ses importantes contributions en matière de non-prolifération des armes de destruction massive et de lutte antiterroriste et autres formes de criminalité transnationale organisée », a-t-elle dit.  La représentante a aussi salué le rôle actif de l’OSCE dans le règlement des conflits régionaux par le biais du dialogue politique et l’engagement de l’organisation à améliorer la sécurité des puits de pétrole en vue de préserver l’environnement.  Pour faire face efficacement aux défis auxquels est confrontée l’OSCE, il faudrait que cette organisation continue de mettre en œuvre des mesures de confiance pour normaliser les relations entre tous ses membres et, ce faisant, atténuer les tensions entre États autour des questions vitales que sont l’énergie et l’eau, a estimé la représentante du Nigéria. 


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a notamment salué le rôle joué par l’OSCE dans la prévention des conflits, se félicitant de son action dans la stabilité de la situation en Afghanistan.  La promotion du dialogue et de l’harmonie interethnique et la lutte contre l’intolérance sont des gages de réussite en Afghanistan et ailleurs, a-t-il estimé.  Le représentant a souhaité une coopération étroite et un partage des expériences avec les autres organisations régionales, en particulier avec l’Union africaine. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a estimé que la Charte de l’ONU constituait un cadre juridique idoine pour encourager le partenariat du plus grand nombre possible d’organisations régionales en matière de paix, de sécurité et de développement avec les Nations Unies.  Dans un tel cadre, le rôle de l’OSCE peut être décisif, à travers notamment les 19 missions de terrain qu’elle mène actuellement dans la région, a-t-il dit.  M. Heller a ajouté que l’intervention des organisations régionales au début des conflits grâce à des mécanismes d’alerte précoce pouvait s’avérer déterminante pour éviter une action ultérieure de plus grande envergure de la communauté internationale.  Le Conseil de sécurité doit s’appuyer sur les connaissances de l’organisation des causes profondes des conflits, « une plus-value qui est essentielle pour prévenir d’autres conflits, améliorer la gestion des crises et les phases de relèvement », a-t-il préconisé.  Il a aussi souligné la nécessité que l’OSCE continue d’encourager ses membres à ratifier les instruments et résolutions des Nations Unies en matière de désarmement, de non-prolifération et de lutte contre le terrorisme.  L’organisation doit faire de même sur les questions portant sur le devoir de protéger les femmes et les enfants, a-t-il ajouté, en appuyant la tenue d’un sommet de l’OSCE en 2010.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a affirmé que la sécurité en Europe était intégralement liée à celle de l’Asie et de la région du Pacifique.  Il est essentiel pour l’OSCE de s’attaquer aux menaces mondiales grâce à une coopération étroite entre l’Europe et l’Asie, a-t-il dit.  Le représentant a souligné qu’un exemple significatif de cette coopération est l’engagement accru de l’OSCE dans la stabilisation de l’Afghanistan.  Le représentant a ainsi indiqué que son pays avait contribué l’an dernier à hauteur de 2,72 millions d’euros aux cinq projets de l’OSCE en Afghanistan en vue d’améliorer la sécurité aux frontières.  Le représentant a également rappelé que le Japon avait organisé plusieurs initiatives en vue de promouvoir la sécurité humaine dans les activités de l’OSCE. 


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a estimé que désormais, la sécurité internationale était une responsabilité partagée, en particulier entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales pertinentes.  Le potentiel de l’OSCE peut compléter les activités du Conseil dans ce domaine, a-t-il dit, en saluant les efforts entrepris par l’organisation depuis deux décennies en matière de sécurité régionale et de règlement pacifique des conflits.  L’OSCE doit continuer de privilégier la voie du dialogue comme le prévoit le processus de Corfou, a ajouté le représentant.  Les nouvelles menaces et les défis naissants qui pèsent sur la stabilité des membres de l’OSCE doivent être examinés, a-t-il insisté.   « Ils sont interdépendants, a-t-il jugé, citant notamment le terrorisme, les trafics d’êtres humains et d’armes ou encore les menaces cybernétiques. »  La zone de responsabilité de l’OSCE est toujours touchée par ces périls, a-t-il noté.  Il a en outre appelé au renforcement de la protection des frontières afghanes par le biais d’une formation accrue de personnels afghans et une coordination efficace entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales de sécurité. 


M. NAWAF SALAM (Liban) a salué le rôle joué par l’OSCE dans le domaine de la diplomatie préventive pour éviter que des conflits éclatent ou s’étendent.  Il s’est félicité du rôle joué par cette organisation en vue d’appuyer les efforts de stabilisation, comme en Afghanistan et dans d’autres régions.  Le représentant s’est en outre déclaré en faveur d’un renforcement de la coopération entre l’OSCE et les organisations régionales et sous-régionales d’une part, et avec les Nations Unies et leur Conseil de sécurité d’autre part. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a indiqué que la France partageait pleinement la conception de la relation entre le Conseil de sécurité et l’OSCE, défendue aujourd’hui par son Président.  Il a précisé que la France soutenait la poursuite du dialogue en cours sur l’avenir de la sécurité européenne, mené dans le cadre du processus de Corfou.  Le Président Sarkozy a expliqué récemment la position de la France dans ce domaine, en soulignant que l’amélioration de la sécurité de l’Europe doit être entreprise collectivement en impliquant « tous les pays, de Vancouver à Vladivostok ».  Chaque État doit pouvoir choisir la manière d’assurer sa sécurité, a ajouté M. Araud, qui a indiqué que la France appuyait la tenue d’un sommet de l’OSCE en 2010 pour, notamment, réaffirmer la validité des engagements pris dans le cadre de l’Acte final d’Helsinki ainsi que volonté commune de prévenir les conflits régionaux  par le biais du dialogue.  Le représentant a aussi salué le rôle de l’OSCE dans la lutte contre les nouvelles menaces à la paix et à la stabilité européennes, comme le trafic transfrontalier d’êtres humains, de stupéfiants et d’armes.  La nouvelle architecture de sécurité européenne doit impliquer la participation d’autres organisations, au premier rang desquelles l’OTAN et l’Union européenne, a encore demandé M. Araud.  Il a en outre salué les activités de formation des garde-frontières afghans par l’OSCE ainsi que l’engagement de cette organisation de considérer plus avant la dimension humaine des conflits dans sa zone de responsabilité. 


Reprenant la parole, le Président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a remercié les orateurs et s’est félicité de l’analyse approfondie de la situation dans les régions où intervient l’OSCE.  Il s’est également réjoui de l’appui des délégations à la stratégie définie par la présidence de son pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission du développement social passe en revue des exemples de programmes nationaux favorisant l’intégration sociale

SOC/4759

La Commission du développement social passe en revue des exemples de programmes nationaux favorisant l’intégration sociale

04/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4759
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

4e et 5e séances – matin et après-midi                      


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL PASSE EN REVUE DES EXEMPLES

DE PROGRAMMES NATIONAUX FAVORISANT L’INTÉGRATION SOCIALE


Les délégations mettent l’accent sur les mesures à prendre pour assurer

un filet de sécurité sociale aux couches de population les plus vulnérables


Poursuivant aujourd’hui le débat général de sa quarante-huitième session, dont l’ordre du jour traite du thème de l’intégration sociale, la Commission du développement social a entendu une vingtaine de délégations exposer les efforts déployés par leurs gouvernements au niveau national dans ce domaine.  Elle a aussi organisé une table ronde de haut niveau qui a débattu du lien entre l’intégration sociale et l’éradication de la pauvreté, et la promotion du plein-emploi et du travail décent.


L’année 2010 ayant été proclamée « Année européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale » par l’Union européenne, l’Italie, a expliqué son représentant, a lancé un Programme d’action sur la sensibilisation à la pauvreté, la création de partenariats entre le secteur public, le secteur privé et les associations caritatives.  De son côté, la Ministre des affaires sociales du Cameroun a indiqué que son pays s’est doté d’une stratégie qui vise notamment l’autonomisation économique de la femme, la protection de la famille, l’accès de tous aux services sociaux de base et la lutte contre l’exclusion sociale.


Au Guatemala, les efforts principaux ont porté sur la réduction de l’extrême pauvreté, a annoncé le représentant de ce pays, tandis que celui de l’Argentine a déclaré que le Gouvernement y a mis l’accent sur la réalisation du plein-emploi et du travail décent, ce qui a permis d’augmenter de 40% le taux d’activité économique de l’Argentine au cours des 10 dernières années.


Les différents intervenants ont également décrit les politiques et programmes nationaux visant l’intégration sociale des populations vulnérables, comme les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les migrants, ou encore les autochtones.  Aux Philippines et au Maroc, par exemple, des mesures ont été prises pour promouvoir les droits des femmes et protéger les personnes âgées, ont indiqué les délégations de ces deux pays.  De son côté, la représentante d’Israël a expliqué comment son pays, qui a accueilli plus d’un million de migrants dans les années 1990, a suivi un certain nombre de principes qui favorisent leur intégration sociale. 


La Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies est également intervenue pour souligner les possibilités nouvelles qui s’ouvrent, grâce au volontariat, pour des personnes qui étaient auparavant exclues du dialogue social.  Mais cela ne se reflète pas toujours dans les politiques, a-t-elle regretté, citant particulièrement le cas des jeunes, qui ont pourtant un potentiel d’innovation et de dynamisme pouvant être mis au service du développement.


Parmi les invités à la table ronde qui s’est tenue le matin, l’Ombudsman national du Pérou s’est intéressé en particulier à l’intégration des autochtones.  De son côté, le Ministre représentant le Gouvernement néerlandais a jugé impératif d’améliorer les régimes de protection sociale dans tous les pays, en relevant à cet égard que 80% de la population mondiale ne disposent pas d’un « filet de sécurité » sociale.  Il s’est félicité à cet égard du lancement, en avril dernier, de mesures pour parvenir à un « plancher de protection sociale », à l’initiative du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.  Autre initiative signalée, une base de données informatique harmonisée de tous les systèmes européens de protection sociale va être mise en place, a indiqué un autre panéliste de la Slovaquie.


Plus dubitative, la représentante de l’Australie s’est demandée dans quelle mesure tous les pays pouvaient envisager de financer des régimes de protection sociale et de fournir un filet de sécurité sociale à leurs populations.  « Il est possible de mener de front des initiatives de protection sociale et des activités économiques productives », a affirmé de son côté l’expert tanzanien.


La Commission du développement social poursuivra demain, vendredi 5 février, à 10 heures, son débat général sur l’intégration sociale.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2010/3)


Thème prioritaire: l’intégration sociale (E/CN.5/2010/2)


Table ronde


Comme cela été affirmé lors du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague de 1995, l’éradication de la pauvreté, le travail décent pour tous et l’intégration sociale sont des questions étroitement liées entre elles et se renforcent mutuellement.  Dès lors, la table ronde organisée aujourd’hui par la Commission du développement social s’est efforcée de souligner à quel point il était important de développer des mesures de protection sociale cohérentes.  L’intégration sociale des personnes vulnérables, ont préconisé les panélistes, devrait englober les besoins de base, qu’il s’agisse de l’alimentation, de la santé, de l’eau et de l’assainissement, du logement, de l’accès à l’éducation et à l’emploi, au travers de stratégies intégrées de développement, dont l’élaboration devrait aussi impliquer les populations concernées.


Mme BETARIZ MERINO, Ombudsman national du Pérou et Présidente de la Fédération ibéro-américaine des ombudsmans, a estimé que l’un des facteurs qui compromet l’intégration sociale est la persistance des inégalités et des discriminations au sein de toutes les sociétés.  Invoquant la Déclaration universelle des droits de l’homme, elle a affirmé qu’il fallait toujours partir de l’idée selon laquelle tous les individus ont une valeur intrinsèque inestimable.  Dans cette perspective, a-t-elle souligné, les peuples autochtones et les autres minorités ethniques ou religieuses doivent être les principaux agents de leur propre développement social, culturel et économique.  « L’action silencieuse de la discrimination est une pratique présente dans toutes les sociétés », a insisté l’experte, affirmant que, pour y faire face, il était nécessaire de se fonder sur le concept d’égalité des chances et d’inclusion, que doivent consacrer les lois et les politiques gouvernementales.  Un tel concept exige de l’État qu’il joue un rôle prépondérant pour relever le défi de l’exclusion structurelle et de la marginalisation, et progresser dans le respect des différences, de la diversité humaine et de l’inclusion, a préconisé Betariz Merino.  Pour y parvenir, un cadre juridique adéquat est non seulement indispensable, mais aussi et surtout, la manifestation d’une volonté politique de la part des instances gouvernementales pour faire appliquer les lois, a-t-elle ajouté.  Mme Merino s’est appuyée sur l’exemple de la société péruvienne, où, a-t-elle expliqué, la fracture sociale trouve son illustration la plus flagrante dans la condition des peuples autochtones.  Ainsi, le seul critère retenu par l’État pour établir les recensements est celui de la langue maternelle, laissant par exemple de côté ceux consacrés dans la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), qui retient celui de l’autodétermination.  Pour la panéliste, il est temps de favoriser l’accès des jeunes autochtones à des programmes éducatifs bilingues et interculturels, qui soient respectueux de leurs croyances tout en leur permettant de trouver des opportunités dans la société péruvienne.


M. J. PIET HEIN DONNER, Ministre des affaires sociales et de l’emploi des Pays-Bas, a expliqué que la politique néerlandaise se repose sur la conviction que le travail décent pour tous est la condition première d’une intégration sociale réussie et de la protection sociale.  Il a aussi estimé que la crise économique et financière, qui touche aussi l’Europe, ne devrait pas détourner les États du processus de la mondialisation, mais au contraire donner à tous l’occasion de réévaluer ses possibilités, de ses risques et de ses limites.  M. Donner a estimé que la communauté internationale avait développé une dépendance et une « addiction » à ce phénomène, que nous devons cependant apprendre à contrôler, pour le bien de tous les peuples.  Dans ce contexte, le Ministre néerlandais a jugé impératif d’améliorer les régimes de protection sociale dans tous les pays, alors que 80% de la population mondiale ne disposent pas d’un « filet de sécurité ».  Il s’est félicité à cet égard du lancement, en avril dernier, d’efforts pour parvenir à un « plancher de protection sociale » et à un « pacte mondial pour l’emploi », ceci à l’initiative du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies et de l’Organisation internationale du travail (OIT).  De telles mesures prises au niveau intergouvernemental relaieraient les efforts que font les États pour instaurer un régime de protection sociale, parallèlement à leur développement économique, a estimé M. Donner.  Il a estimé en conclusion que la Commission du développement social constituait le forum idéal pour mener une discussion pour y parvenir.


M. SERVACIOUS B. LIKWELILE, Directeur exécutif du Fonds d’action sociale, dans les services du Cabinet du Président de la République-Unie de Tanzanie, a rappelé d’emblée l’interrelation entre l’intégration sociale, l’éradication de la pauvreté et le plein-emploi.  L’expérience du Fonds d’action sociale du Cabinet de la présidence de Tanzanie a prouvé qu’il était possible de mener de front des initiatives de protection sociale et des activités économiques productives, a affirmé le panéliste, qui a déclaré que ce fonds, qu’il dirige, avait permis d’élargir la participation des communautés aux processus de prise de décisions qui les concernent, de leur transférer directement les fruits des investissements consentis en leur faveur, et d’assurer l’autonomisation des communautés et le renforcement de leurs capacités.  Le Directeur exécutif a jugé que c’était la qualité de l’éducation dispensée aux individus qui était en mesure de faire une différence en matière d’intégration sociale.  Il a également recommandé de s’inspirer des meilleures pratiques et de resserrer les alliances entre les différents acteurs impliqués dans la fourniture d’une protection sociale: gouvernements, société civile et secteur privé.


M. VOJTECH TKAC, Conseiller auprès du Ministre du travail, des affaires sociales et de la famille de la Slovaquie, a expliqué que la promotion de l’intégration sociale en Europe était confrontée à des problèmes majeurs, qu’il s’agisse de la crise économique et financière, du vieillissement de la population ou encore de l’inégalité entre les sexes.  Formulée en 2005, la méthode retenue par l’Union européenne pour promouvoir l’intégration sociale a consisté à s’attaquer à la pauvreté et à l’exclusion sociale, à garantir des systèmes de pensions adéquats et viables et à fournir des soins de santé accessibles et de qualité.  Dans le cadre de la Stratégie 2020, en cours d’élaboration, l’Union a présenté un agenda renouvelé et aligné sur de nouvelles cibles qui sont: la création d’emplois, la facilitation de l’accès à l’éducation, à la santé et à la promotion de l’inclusion sociale et l’égalité des chances.  L’objectif stratégique est d’intégrer les jeunes et de promouvoir un travail décent pour tous, a ajouté le Conseiller.  En outre, 2010 a été proclamée « Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale », a-t-il rappelé.  À cette occasion, M. Tkac a affirmé que Bruxelles soutiendrait la reconnaissance des droits fondamentaux des personnes en situation de pauvreté.  Il a également expliqué qu’une base de données informatique harmonisée de tous les systèmes européens de protection sociale allait être mise en place.  La politique d’un État ne peut plus se définir au seul niveau national, a-t-il souligné en conclusion.



Débat interactif


Au cours d’une brève discussion interactive, la représentante du Mexique a déclaré que son gouvernement œuvrait à l’intégration sociale de la population mexicaine, mais elle a expliqué qu’il existait dans le pays une soixantaine de communautés autochtones différentes, caractérisées par des différences linguistiques et religieuses qui représentent un défi supplémentaire à cette intégration.  Il est donc nécessaire, a-t-elle préconisé, d’engager les personnes concernées à participer à des actions citoyennes, de manière à cultiver chez elles un sentiment d’inclusion et d’appartenance sociale.  La question du respect de la diversité doit définir les programmes d’intégration sociale, a-t-elle estimé.


Pour sa part, le représentant du Guatemala a demandé aux panélistes quels avaient été les bénéfices retirés des programmes de transferts de ressources en espèces aux populations défavorisées.  Réagissant à cette question, Mme MERINO, l’Ombudsman du Pérou, a déclaré qu’il fallait lancer un processus pour que les peuples de l’Amazonie, par exemple, soient intégrés aux processus de prise de décisions en vue d’assurer la viabilité des investissements consentis en faveur de leur développement.  Elle a également appuyé les propos de la représentante des ONG, qui a estimé que les gouvernements devaient promouvoir l’intégration sociale, car il faut considérer qu’il s’agit là de la clef du développement socioéconomique et de l’harmonisation d’une société sans discrimination.  Cette intégration commence au sein de la famille, cellule de base de toutes les sociétés.  Aussi les actions doivent en priorité se concentrer à ce niveau, a recommandé l’intervenante.


Prenant à son tour la parole, M. TKAC a rappelé que l’expérience de son pays était bien différente de celles qui avaient été évoquées par les délégations précédentes, en raison notamment de l’héritage communiste, qui a durablement marqué la société slovaque.  M. DONNER a rappelé pour sa part que son propre pays avait le taux de chômage le moins élevé d’Europe, tout en étant doté d’un système de protection sociale solide.  Ce système n’a jamais nui à la création de richesses, a-t-il assuré.  La représentante de l’Australie s’est cependant demandée dans quelle mesure les pays envisageront de financer des régimes de protection sociale et de fournir un filet de sécurité.  Enfin, si M. LIKWELILE a reconnu qu’il fallait se prémunir des abus du système, il a toutefois préféré mettre l’accent sur la responsabilisation des différentes parties, au lieu d’imposer des obligations ou certaines conditions aux gouvernements


Suite du débat général


Mme FLAVIA PANSIERI, Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies, a évoqué le dialogue constant qui existe avec les Volontaires sur le développement social.  Les Volontaires des Nations Unies ont montré leur capacité à changer le rythme du développement, a-t-elle affirmé.  Comme l’a noté le Secrétaire général, des possibilités nouvelles s’ouvrent, grâce au volontariat, pour des personnes qui étaient auparavant exclues du dialogue social.  Mais cela ne se reflète pas toujours dans les politiques, a-t-elle noté, citant particulièrement le cas des jeunes.  Ceux-ci apportent pourtant des avantages pour le développement, car leur volontariat favorise l’innovation et le dynamise.  Leur proportion est plus élevée dans les pays en développement, a-t-elle aussi relevé.  La Coordonnatrice exécutive a remarqué que les jeunes représentent aussi une part importante des personnes déplacées.  De nombreux problèmes auxquels sont confrontés les jeunes sont universels, a-t-elle également noté, et sept des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), sur huit, sont directement liés aux jeunes.


Dans certaines parties du monde, trop de jeunes continuent à ne pas être considérés comme des acteurs à part entière de la société et c’est une perte pour celle-ci, a regretté Mme Pansieri.  La Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies a évoqué un document de recherche sur le lien entre le volontariat, le travail décent et l’intégration.  Ce document a mis en évidence que le volontariat peut aider les jeunes à acquérir des compétences, non seulement techniques, mais aussi de direction.  Cela leur permet aussi d’être en lien avec des réseaux et leur ouvre des portes, notamment en ce qui concerne les jeunes marginalisés, a-t-elle précisé.  Mme Pansieri a aussi souligné que le volontariat a l’avantage de permettre plus de respect pour la diversité culturelle, et qu’il promeut le développement du sens de l’engagement et de la solidarité.  Elle a invité à former les Volontaires et à canaliser leur énergie.  D’un autre côté, il faut veiller à ce que leur engagement ne soit pas un levier d’exploitation de leur bonne volonté, a-t-elle averti.  Nous préparons la commémoration en 2011 du dixième anniversaire de l’Année internationale des Volontaires de 2001, a-t-elle dit, en concluant son intervention, tout en indiquant que sont impliquées dans cet événement aussi bien des organisations de volontaires que des autorités nationales et des entités du système des Nations Unies.


Mme CATHERINE BAKANG MBOCK, Ministre des affaires sociales de la République du Cameroun, a indiqué que son pays venait de se doter d’un instrument appelé « La vision de développement à l’horizon 2035 », dont l’objectif est de faire du Cameroun « un pays émergent, démocratique et uni ».  Ses éléments stratégiques sont le renforcement du rôle social, l’autonomisation économique de la femme, la protection et la stabilité de la famille, l’accès de tous aux services sociaux de base et de qualité, la lutte contre l’exclusion sociale, un niveau de chômage et de sous-emploi résiduel, ainsi qu’une jeunesse bien formée exaltant le même mérite et l’expertise nationale.  La Ministre a également cité le lancement de l’« Université du troisième âge », espace réel ou virtuel de dialogue intergénérationnel où les personnes âgées pourraient partager leurs connaissances, leurs expériences de vie et leurs compétences avec les jeunes dans divers domaines.  Dans le même sillage, a poursuivi Mme Bakang Mbock, on peut citer la première édition de la « Grande encyclopédie du passé et du futur », qui vise à capitaliser les connaissances, le savoir-faire et le savoir-être de ces mêmes personnes âgées.  En outre, au Cameroun, des instruments ont été adoptés à l’intention des personnes handicapées, dont une monographie sur les métiers accessibles aux personnes handicapées par type de déficience.  En ce qui concerne la promotion des jeunes, l’année 2009 a vu l’aboutissement du processus de mise en œuvre effective du Conseil national de la jeunesse, a souligné la Ministre des affaires sociales du Cameroun.  « Notre engagement en faveur de l’intégration sociale se traduit également par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, adopté l’an dernier, et qui met en œuvre en 2010 la première décennie de la Vision de développement précédemment évoquée », a dit Mme Bakang Mbock.  Enfin, le Gouvernement camerounais s’est employé à affiner la stratégie du « social rentable », qui vise à faire de l’intégration sociale un investissement pour la croissance, a-t-elle conclu.


M. OSVALDO LAPUENTE, Secrétaire général adjoint à la planification et au budget du Guatemala, a indiqué qu’un peu plus de la population de son pays vit dans la pauvreté, sans qu’ait été mis en œuvre au cours des dernières années un programme social suffisant pour y faire face.  Nous figurons donc parmi les pays d’Amérique latine les plus pauvres, a-t-il signalé.  Entre 2000 et 2006, l’extrême pauvreté a été réduite seulement de 0,5%, ce qui témoigne de progrès lents et ne laisse pas envisager la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) visant la réduction de l’extrême pauvreté de 50% d’ici à 2015.  Par conséquent, a expliqué le représentant, le Gouvernement guatémaltèque a mis l’accent sur le développement social et visé en particulier les personnes vivant dans l’extrême pauvreté, les efforts étant coordonnés par le Conseil de cohésion sociale.  Malgré les effets de la crise financière mondiale et ceux de la sécheresse subis par le pays en 2009, le Guatemala continue à progresser dans la mise en œuvre des programmes sociaux, a poursuivi M. Lapuente, citant la fourniture de services de santé et d’éducation, ainsi que la mise en place de programmes alimentaires en faveur des démunis.  Mais il nous faut dans le même temps mettre en place une réforme fiscale, a-t-il indiqué, car les dépenses faites dans le secteur social ont triplé en 10 ans.  Il a souligné la gratuité des services de santé et d’éducation, mais reconnu qu’il reste encore beaucoup à faire au Guatemala, notamment pour y élaborer des politiques publiques qui soient conçues de façon cohérente pour pouvoir être mises en œuvre par toutes les administrations.


M. ENRIQUE DEIBE, Secrétaire à l’emploi au Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale de l’Argentine, a expliqué que depuis 2003, le Gouvernement argentin était engagé en faveur du redressement économique et de l’intégration sociale, suite à la crise que le pays a subie en 2001.  Dans ce contexte, le rôle de l’Etat et l’idée d’une société favorisant le travail de tous ses citoyens ont été réaffirmés, a-t-il souligné.  Les politiques mises en œuvre portent spécifiquement sur la réalisation du plein-emploi et du travail décent, d’une manière qui soit cohérente et compatible avec les objectifs de la protection sociale.  Il s’est félicité que l’Argentine détienne actuellement un taux d’activité de 40% supérieur à celui de 1998, tandis que le salaire minimum y est le plus élevé d’Amérique du Sud.  S’agissant de la protection sociale, l’officiel argentin a précisé qu’une allocation universelle avait été accordée l’an dernier qui permet aux chômeurs et aux travailleurs en situation difficile, ainsi qu’à leurs enfants, de bénéficier du système de sécurité sociale: jusqu’à présent, 1 800 000 personnes et 3 500 000 enfants sont concernés par cette mesure, a annoncé M. Deibe.  En outre, 700 000 emplois argentins ont été incorporés à des plans et programmes censés promouvoir une éducation formelle ou une formation professionnelle, a-t-il ajouté.  Enfin, le Gouvernement œuvre au maintien des emplois au sein d’entreprises en difficulté, en offrant des subventions adéquates.


Mme ALICIA BALA (Philippines) a indiqué que son gouvernement a mis en place un plan de relance économique qui répond à la crise financière et économique mondiale.  Nous avons prévu, dans le budget, des allocations visant les personnes les plus vulnérables, a-t-elle indiqué, évoquant l’existence d’un registre des familles les plus pauvres.  La priorité est ainsi donnée à un million de foyers.  Le but est aussi de faire en sorte que les personnes vulnérables ne retombent pas dans les situations de vulnérabilité antérieures, a expliqué la représentante.  Concernant le secteur de l’emploi, le Gouvernement philippin œuvre notamment en faveur des travailleurs qui ont perdu leur emploi du fait des conséquences de la crise mondiale, a indiqué Mme Bala.  Une charte des droits des femmes a aussi été élaborée en 2009, ainsi qu’une loi de protection des personnes âgées, a-t-elle ajouté.  Elle a aussi parlé de l’adoption d’une loi de protection des droits des peuples autochtones, qui leur permet en particulier de participer à la vie politique du pays.  Enfin, la représentante a mentionné plusieurs plans d’action qui sont en œuvre aux Philippines, comme celui pour les enfants et celui pour les personnes âgées.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a indiqué que son pays a lancé plusieurs initiatives en faveur de l’intégration sociale, dont « Bolsa Familia », un programme de transfert de fonds en espèces qui se fait sous la forme d’allocations mensuelles versées aux familles les plus pauvres.  Ce programme a largement contribué à la réduction des inégalités et de la pauvreté entre 1994 et 2009, s’est-elle félicitée, avant d’évoquer un autre programme destiné aux personnes âgées et handicapées qui a bénéficié jusqu’à présent à plus de trois millions de personnes, leur offrant des soins de santé et des services sociaux de base.  En outre, a précisé Mme Cordeiro Dunlop, le salaire minimum brésilien a augmenté de 54% depuis 2003.  Comme le reconnaît le Secrétaire général dans son rapport, la crise économique et financière aura à long terme des effets désastreux sur l’intégration sociale, a reconnu la représentante.  Aussi, a-t-elle souligné, la communauté internationale doit-elle jouer un rôle vital dans les efforts promus internationalement en vue de soutenir ceux déployés au niveau national par les gouvernements afin de favoriser la stabilisation des économies.  Dans ce contexte, les bailleurs de fonds ne doivent pas se détourner de leurs responsabilités, a préconisé Mme Cordeiro Dunlop.  Les pays développés doivent se montrer à la hauteur de leur engagement de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut à l’aide publique au développement, et de faciliter la fourniture de l’assistance technique aux pays en développement, a conclu Mme Cordeiro Dunlop.


Mme DAPHNI MOSHAYOV (Israël) a parlé de la question de l’immigration et de ses implications en matière d’intégration sociale.  L’immigration rend la société diverse et dynamique, mais elle est aussi marquée par des manifestations de pauvreté, a souligné la représentante.  Elle a noté les difficultés d’adaptation des migrants à un nouveau mode de vie, même si les services sociaux permettent de faciliter leur intégration.  De leur côté, les pays hôtes ont souvent des difficultés à absorber les flux de migrants, et ces mouvements peuvent créer des tensions.  Israël, a illustré Mme Moshayov, a absorbé des immigrants provenant de nombreuses régions du monde.  Malheureusement, les efforts d’intégration sociale avant les années 1990 n’ont eu que des résultats mitigés.


Dans les années 1990, a poursuivi la représentante, Israël a intégré plus d’un million d’immigrants d’une façon plus efficace, en suivant les recommandations du Secrétaire général de l’ONU.  Israël a d’abord cherché à établir un dialogue ouvert avec des organisations créées par des groupes de migrants, a-t-elle indiqué.  Notant que les immigrants se regroupent au sein de leurs communautés locales, elle a expliqué qu’on avait doté les autorités communales du pouvoir d’élaborer des réglementations à ce niveau.  Sensibilisation des professionnels sur les problèmes des migrants, renvoi aux racines des migrants, et partenariat avec les organisations non gouvernementales de migrants sont d’autres principes qui ont été suivis dans la politique d’intégration sociale des migrants en Israël.  La représentante a aussi mentionné la promotion d’un sentiment d’identité nationale qui va plus loin que la simple citoyenneté.  Donner une place d’honneur aux cultures des migrants permet à ceux-ci de se retrouver plus facilement dans l’identité nationale, a-t-elle expliqué. 


M. LIU ZHEMIN (Chine) a estimé qu’il fallait se recentrer sur les tâches fondamentales de l’intégration sociale: quelles que soient les spécificités de chaque pays, l’éradication de la pauvreté, la réalisation du plein-emploi, de la sécurité et de la protection sociale des groupes vulnérables demeurent des priorités pour tous.  Ensuite, l’éradication de la pauvreté devrait être appréhendée dans une perspective plus large, a fait observer le représentant, pour qui elle devrait s’accompagner de politiques économiques ambitieuses destinées à créer des emplois.  Par ailleurs, a-t-il poursuivi, des efforts devraient être déployés pour mettre en œuvre des stratégies intégrées: les pays devraient lier croissance économique et stabilité macroéconomique de manière à créer des conditions pour stabiliser le marché de l’emploi, a préconisé M. Liu.  La Chine estime qu’il faut également améliorer, dans les meilleurs délais, les systèmes de sécurité sociale, qui sont indispensables à la promotion de l’intégration sociale.  Enfin, une attention spéciale devrait être accordée au sort particulier des pays en développement, qui, plus que tous les autres, ont souffert de la crise économique et financière.  Aussi, les pays développés devraient-ils assumer leurs obligations et responsabilités en faisant preuve de volonté politique et en lançant des actions pratiques en faveur des pays défavorisés, par exemple en portant à hauteur de 0,7% de leur PIB leur aide publique au développement et en facilitant le transfert des technologies et le renforcement des capacités, a déclaré M. Liu.


M. GIAN LORENZO CORNADO (Italie) a expliqué l’impact de la crise financière et économique dans son pays qui a vu, à la fin de l’année 2008, 11,3% des ménages, soit plus de 8 millions de personnes, se retrouver dans la catégorie des « relativement pauvres ».  67,5% de ces ménages sont concentrés dans les régions du Sud où ne vivent pourtant que 32,5% de la population italienne.  Cette situation, a estimé le représentant, confirme la nécessité de l’approche « le travail d’abord ».  De ce fait, le Gouvernement italien a mis l’accent sur la protection de l’emploi et l’amélioration de la protection sociale.  Le représentant s’est félicité, à cet égard, de ce que le principal projet de résolution dont est saisie la Commission reconnaisse un caractère prioritaire à la promotion du plein-emploi et du travail décent pour tous. 


L’Italie, a poursuivi M. Cornado, demeure déterminée à relever le défi du développement humain et de l’intégration sociale.  Le pays a réaffirmé cet engagement, en mars 2009, lors de la réunion des Ministres du travail du G-8 sur le thème « Les peuples d’abord » et une nouvelle fois, en juillet 2009, au Sommet du G-8 qui a eu lieu dans la ville de L’Aquila.  Les principes adoptés ont été confirmés au Sommet du G-20 à Pittsburgh.  De même, lors de sa présidence du G-8, l’Italie a lancé le concept de norme juridique mondiale afin de développer des principes communs pour la propriété, l’intégrité et la transparence dans l’économie et les finances internationales, a rappelé Gian Lorenzo Cornado.  Comme l’année 2010 est l’« Année européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale », l’Italie, a conclu le représentant, a lancé un programme d’action sur la sensibilisation à la pauvreté, la création de partenariats entre le secteur public, le secteur privé et les associations caritatives, et la promotion de l’idée selon laquelle la cohésion sociale est un facteur multiplicateur de l’économie qui exige de plus grands investissements dans les politiques d’intégration et de promotion de services sociaux.


Mme MARJA VAARAMA (Finlande) a parlé du système de protection sociale de son pays, où les services sociaux de santé publique sont accessibles à tous les habitants.  Cependant, certains groupes à risque ont besoin de mesures additionnelles, a-t-elle estimé, citant le cas de certaines familles et enfants, ainsi que la minorité Roma.  Pour relever les défis de la pauvreté et de l’exclusion, il faut donc des instruments de protection sociale appropriée, a-t-elle relevé.  Elle a signalé que la protection sociale encourage et soutient la croissance économique.  Mme Vaarama s’est félicitée de l’initiative conjointe de l’ONU agissant comme une seule entité en ce qui concerne le « plancher de protection sociale ».  Le Finlande œuvre aussi en faveur de l’intégration sociale des personnes handicapées, grâce à la participation des ONG et de la société civile aux programmes qui leur sont destinés, a-t-elle indiqué.  Elle a constaté que si les systèmes de protection sociale sont nécessaires, ils ne sont pas toujours utilisés pour soutenir l’intégration sociale.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a rappelé que le Gouvernement australien avait développé une politique destinée à tirer le meilleur parti de ses agences publiques, comme l’a noté le Secrétaire général dans son rapport sur l’intégration sociale.  En outre, en septembre dernier, les dirigeants politiques de l’Australie se sont engagés à répondre aux défis d’inclusion sociale, en accordant la priorité aux enfants en situation à risque, aux personnes marginalisées et aux familles sans revenus tirés d’emplois.  Le représentant a ensuite expliqué que le Gouvernement australien était engagé à bâtir de nouvelles relations avec les populations les plus défavorisées, à savoir les aborigènes, qui ont reçu des excuses nationales officielles de la part des autorités pour la manière dont ils ont été traités par le passé.  Des objectifs ambitieux ont été fixés afin de surmonter les disparités, avec un budget de 4,6 milliards de dollars et un effort national concerté en vue d’améliorer la santé et l’éducation, ainsi que les conditions de logement des tranches défavorisées et vulnérables de la population.  Bénéficiant d’une autonomie sans précédent, et capables désormais d’assumer les responsabilités de leur avenir, de nouveaux dirigeants aborigènes ont émergé, en particulier des femmes, s’est félicité le représentant en conclusion.


M. HASSAN EL MKHANTAR(Maroc) a réitéré la détermination du Maroc à réaliser les engagements pris lors du Sommet de Copenhague, en vue de relever les défis de la pauvreté et de l’exclusion sociale.  Il a parlé des réformes récentes entreprises dans son pays, qui ont permis la mise en œuvre d’une politique sociale fondée sur une approche participative, qui place l’individu au centre du projet sociétal national.  En partenariat avec les acteurs de la société civile, des mesures ont été mises en place notamment pour réduire le taux d’analphabétisme et le ramener à zéro pour cent d’ici à 2015.  Le Maroc cherche aussi à faire face à la déperdition scolaire des jeunes filles en milieu rural, grâce à un programme de « foyers d’étudiantes ».  Le Maroc a par ailleurs ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif, en avril 2009, ce qui a été suivi de l’adoption d’une loi pertinente, a indiqué le représentant.  Il a aussi fait valoir les efforts de son pays pour une participation pleine et entière de la femme au développement et à la vie sociale, et a signalé que le Maroc avait levé ses réserves à la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et avait procédé à la réforme de son Code de la famille.  Le représentant a aussi mentionné la conception de l’Initiative nationale de développement humain, lancée en 2005, qui vise en particulier la réduction de la pauvreté et l’élimination de l’exclusion sociale.


M. VUSI MADONSELA, Directeur général du Département du développement social de l’Afrique du Sud, a indiqué qu’une « Position commune africaine sur l’intégration sociale » avait été adoptée lors d’une réunion des Ministres de l’Union africaine responsables du développement social en octobre 2008.  Elle consacre l’accès universel à l’éducation, aux soins de santé, au logement, au développement urbain et rural, à la protection environnementale, à la sécurité sociale, à l’eau et à l’alimentation.  Pour l’Afrique du Sud, les concepts d’intégration sociale et de cohésion sociale sont étroitement liés, a déclaré le représentant, qui a rappelé l’histoire récente de son pays.  Engagé depuis 1994 dans une lutte sans merci contre la pauvreté, le pays a mis en place des programmes d’assistance sociale, assortis de transferts en espèces qui ont bénéficié à 13 millions de personnes, dont neuf millions d’enfants, ceux-ci ayant ainsi pu se rendre à l’école et recevoir une alimentation équilibrée.  M. Madonsela a cependant appelé tous les secteurs de la société à soutenir les efforts du Gouvernement dans ce combat, et il a exhorté le système des Nations Unies à faciliter les échanges d’expériences et de meilleures pratiques afin de favoriser l’appui à la promotion de l’intégration sociale.


M. JEAN-JACQUES ELMIGER (Suisse) a appelé à intégrer le développement social dans les questions urgentes de politique internationale, notant déjà que l’Organisation internationale du Travail (OIT) a été intégré aux travaux du

G-20.  Il a relevé combien le travail décent est un facteur d’intégration sociale, et a appelé la Commission du développement social à favoriser les mesures qui contribuent au travail décent et à la réinsertion sociale, en prenant en compte l’utilité des mesures incitatives.  Il s’est réjoui du Pacte pour l’emploi de l’OIT, qui a été entériné par le Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC), et a invité les organes de l’ONU et les dirigeants mondiaux à s’en inspirer.  En Suisse, la création d’un système de protection sociale universel a joué un rôle central dans la croissance du pays et a en outre été un facteur de stabilisation en temps de crise, a-t-il poursuivi.  La protection sociale pour tous contribue à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a souligné M. Elmiger.  Le représentant a ensuite appelé la Commission à se montrer crédible, en faisant preuve de la volonté politique nécessaire à la promotion de l’intégration.  Cette volonté passe par le respect des droits de l’homme, la protection contre la discrimination et le respect de l’égalité des chances pour tous les citoyens, a estimé le représentant.


M. ESHAGHAL HABIB (République islamique d’Iran) a estimé que les régimes de sécurité sociale étaient indispensables pour promouvoir l’intégration sociale.  Dans ce contexte, le Gouvernement iranien a mis en place un système de protection élargi doté de 28 types d’assurances sociales, de programmes d’assistance et de secours qui couvrent de larges segments de la population iranienne.  L’« Organisation de la sécurité sociale » iranienne offre toute une gamme de services sociaux à 39 millions de citoyens, soit 51% de la population et 66% de citadins, a indiqué M. Al Habib.  En outre, les activités du Gouvernement dans les régions les moins développées se sont accélérées au cours des dernières années, s’est félicité le représentant.  Le niveau d’accès des populations urbaines aux soins de santé primaire était en 2005 de 92%, tandis qu’il est désormais de 95%, a-t-il encore relevé.  Dans le domaine de l’éducation, le Ministère de l’éducation iranien a mené de nombreux programmes afin de promouvoir le droit à l’éducation de qualité pour tous les segments de la population, et en particulier les plus vulnérables.  En outre, l’éducation supérieure a été généralisée sur l’ensemble du territoire, avec 3 392 000 étudiants, soit 20% de plus que lors de l’année académique précédente.


M. NARCÍS CASAL (Andorre) a déclaré que l’intégration sociale était une obligation des pouvoirs publics.  Il serait inexcusable qu’un gouvernement oublie ceux qui se trouvent en situation précaire, a-t-il dit.  Le représentant a ensuite expliqué que la Principauté d’Andorre avait mis en place des mécanismes de recherche d’emplois, d’adaptation des travailleurs à de nouveaux secteurs, ainsi que pour faciliter la communication entre les employeurs et les chercheurs d’emploi.  Il a également signalé que la Principauté avait créé une prestation sociale pour les sans-emplois.  Pour la première fois, l’État andorran offre à ses citoyens un système de protection sociale à l’image des pays voisins, s’est-il félicité. 


M. Casal a poursuivi son intervention en indiquant que les administrations locales avaient également intensifié les politiques de solidarité, en matière de logement notamment.  Il a également signalé que son pays avait établi un système fiscal direct et proportionnel.  Pour Andorre, qui n’a jamais connu un tel système d’imposition, la création d’une fiscalité directe est une évolution majeure, a-t-il assuré.  Le représentant a par ailleurs signalé que la politique de cohésion sociale de la Principauté d’Andorre était engagée également auprès des personnes âgées et des femmes.


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur du Saint-Siège, a estimé que pour promouvoir la croissance économique et sociale, mais aussi l’emploi, il faut que les modes de consommation se tournent vers les « biens et services relationnels » qui contribuent à une plus grande connexion entre les gens.  Ainsi, en investissant dans les soins de santé, l’éducation, la culture, l’art, le sport –toutes les choses qui développent l’homme et exigent une interaction humaine plutôt qu’une production par machine- l’État traitera des racines mêmes du développement tout en promouvant l’emploi et le développement à long terme. 


Se concentrer sur l’être humain appelle nécessairement à une ouverture à la vie qui est une contribution positive au développement socioéconomique.  Aussi, la croissance démographique ne serait plus vue comme la cause de la pauvreté, mais bien comme un moyen de la surmonter, car c’est dans la population active que se trouve la solution à la pauvreté.  Promouvoir la vie et la famille et trouver les moyens d’intégrer les contributions de tous permettront à la société de réaliser son plein potentiel et son développement, a dit l’Observateur du Saint-Siège.  La famille a donc une place centrale, a insisté Mr Migliore, avant d’évoquer le problème des migrations et d’estimer que la solution se trouvera autant dans l’acceptation des migrants que dans le respect de la loi.


M. NAJI AL HAI MUBARAK (Émirats arabes unis) a rappelé la place centrale des individus dans le développement social, expliquant ainsi pourquoi le Gouvernement des Émirats met l’accent sur toutes les catégories de la population.  Les groupes vulnérables, comme les enfants ou les personnes handicapées, sont protégés, a-t-il assuré, et les services sociaux visent toutes les catégories sociales.  Les personnes âgées sont respectées, conformément aux valeurs familiales, a-t-il aussi indiqué.  Une aide sociale, une retraite, et des soins médicaux leur sont fournis, a dit M. Al Hai Mubarak.  Il a aussi parlé de la loi en faveur des personnes handicapées, qui leur donne accès aux soins et à la rééducation.  L’éducation est gratuite à tous les niveaux dans les Émirats arabes unis, même au niveau universitaire, a-t-il aussi fait valoir.  Les Émirats ont aussi décidé que tous les programmes d’intégration doivent bénéficier aux familles, a dit le représentant.  Il a aussi mentionné la construction de logements sociaux qui profitent notamment aux jeunes.


M. HAMILTON MOGATUSI (Botswana) a souligné l’importance de l’aide internationale pour aider les pays en développement à atténuer l’impact de la crise économique et financière sur leurs efforts de développement.  Malgré ses « maigres » progrès en matière de croissance et de développement humain, le Botswana, a dit le représentant, n’a pas été épargné par la crise.  Mais le pays demeure fidèle à l’approche globale du développement social.  Le Botswana s’efforce d’améliorer la qualité de vie de ses citoyens et à promouvoir l’intégration sociale en offrant des services à des groupes-cibles comme les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées.  Pour assurer une fourniture coordonnée et efficace des services, le Gouvernement a mis en place les structures nécessaires, a ajouté le représentant, avant de donner une vue d’ensemble des mesure prises et de l’état de leur mise en œuvre.


M. RETS’ELISITSOE KHETSI, Secrétaire principal du Ministère du travail et de l’emploi du Lesotho, a déclaré que, dans le but de promouvoir l’éducation universelle, son gouvernement avait, en 2000, introduit la gratuité de l’éducation primaire dans les écoles publiques et les églises contrôlées par le Gouvernement.  En outre, il a pris des mesures destinées à venir en aide aux orphelins atteints du VIH/sida: ceux-ci reçoivent ainsi des allocations mensuelles et des bourses après avoir terminé leur cycle primaire.  Une autre initiative importante a été la mise en œuvre des dispositions de la Convention sur les droits des personnes handicapées, à laquelle le Lesotho est partie, a indiqué le Secrétaire principal du Ministère du travail.  En 2004, une mesure intitulée « Réhabilitation basée sur la communauté » a été adoptée avec pour objectif de sensibiliser à la situation des personnes handicapées.  D’autre part, le Plan d’action national pour les jeunes a été développé avec pour objectif d’intégrer la question de l’emploi des jeunes dans les politiques macroéconomiques et le développement de l’entrepreneuriat.  Enfin, a précisé le représentant, le Lesotho a fait de la protection sociale l’un des ingrédients de son développement socioéconomique, le Gouvernement étant sur le point d’établir une couverture sociale universelle.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a estimé que l’intégration sociale devait s’aligner sur l’égalité des chances.  Les crises alimentaire, financière et économique mondiales ont plongé de nombreux pays en développement, dont le Népal, qui fait face à des défis supplémentaires.  Pour remédier à cette situation, le Népal a adopté une approche fondée sur le respect des droits fondamentaux et sur sa constitution intérimaire de 2007.  Il s’efforce notamment, a indiqué le représentant, de développer de façon créative l’emploi des jeunes.  L’éducation primaire est également une priorité, tandis que la loi sur la fonction publique a été modifiée pour donner aux handicapés la possibilité d’y occuper un emploi.  Les femmes, quant à elles, occupent des postes à responsabilités politiques, a relevé le représentant.  Enfin, il a estimé que l’intégration sociale était importante pour empêcher les conflits et entériner la paix durable, ce que le Népal est bien placé pour savoir.


M. ADE PETRANTO (Indonésie) a souhaité voir renforcer la coopération internationale et les partenariats en matière de développement social.  L’exclusion sociale existe encore, malgré les progrès accomplis depuis le Sommet de Copenhague de 1995, a-t-il rappelé, citant particulièrement le cas de nombreux pays en développement.  Il a constaté que les modèles de développement actuels se basent sur des modèles économiques axés sur les marchés et a estimé que ces modèles manquent de dimension humaine.  L’Indonésie a une longue tradition de solidarité sociale, a-t-il poursuivi, en indiquant que son pays suit des stratégies de développement basées sur l’égalité et la justice pour tous, tout en préservant la diversité.  M. Petranto a mis l’accent sur les efforts d’intégration des groupes vulnérables, expliquant notamment que son pays est en train de ratifier la Convention sur les droits des personnes handicapées.  Nous devons arriver à une économie qui promeuve la solidarité sociale, et aller vers une mondialisation dans laquelle tous les individus pourront contribuer aux décisions qui ont une influence sur leur vie, a-t-il conclu. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission du développement social ouvre sa quarante-huitième session, qui débattra en priorité du thème de l’« intégration sociale »

SOC/4758

La Commission du développement social ouvre sa quarante-huitième session, qui débattra en priorité du thème de l’« intégration sociale »

03/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4758
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

2e et 3e séances – matin et après-midi                      


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL OUVRE SA QUARANTE-HUITIÈME SESSION,

QUI DÉBATTRA EN PRIORITÉ DU THÈME DE L’« INTÉGRATION SOCIALE »


Quinze ans après le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, la Commission du développement social, l’organe technique chargé par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) de cette question, a ouvert ce matin par un débat général les travaux de sa quarante-huitième session, dont le thème prioritaire de l’ordre du jour est l’intégration sociale.


« Notre tâche sera donc d’élaborer une politique qui prendra la forme d’une résolution sur ce thème », a annoncé d’emblée le Président de la Commission du développement social (CDS), M. Leslie Kojo Christian, du Ghana.  Une telle résolution, a-t-il déclaré, permettra de franchir un pas vers la réalisation d’une société pour tous, telle qu’envisagée à Copenhague, et fournira aux États Membres une feuille de route pour les aider à développer leurs politiques et programmes au niveau national.  Elle permettra aussi d’attirer l’attention, y compris au niveau international, sur le rôle crucial de l’intégration sociale dans le développement, a ajouté le Président de la CDS, qui a appelé les 46 États membres de la Commission à adopter ce futur projet de résolution par consensus.


Le Président de l’ECOSOC, M. Hamidon Ali, de la Malaisie, a souligné de son côté les connections évidentes qui existent entre le thème retenu cette année par la Commission et celui de l’Examen ministériel annuel de la session de fond du Conseil économique et social, qui portera sur la mise en œuvre des objectifs et engagements convenus au niveau international en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.


Compte tenu de l’interaction entre l’intégration sociale et la promotion de l’égalité entre les sexes, M. Ali a assuré que les résultats politiques auxquels parviendra la CDS seront pleinement pris en considération non seulement dans le cadre de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC, qui aura lieu en juillet prochain, mais aussi lors de la réunion plénière de haut niveau que l’Assemblée générale tiendra en septembre prochain sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Alors qu’une table ronde a fait, dans l’après-midi, le bilan du Sommet de Copenhague de 1995, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a rappelé ce matin à l’ouverture du débat général des travaux de la CDS que ce Sommet avait constitué un tournant pour avoir mis l’accent « sur le développement axé sur la personne, dans l’objectif de bâtir des sociétés justes et inclusives ».


Des progrès considérables ont été accomplis depuis, a reconnu M. Sha Zhukang.  Il a, à cet égard, expliqué que les Déclarations et Programmes d’action de Copenhague et de Beijing, le Programme d’action pour la jeunesse, ou encore le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, avaient permis d’orienter les politiques gouvernementales en faveur de la lutte contre la discrimination et au profit d’une plus grande participation des groupes vulnérables à la vie publique et économique.


Mais, les chantiers du développement social demeurent gigantesques et leurs chances de réalisation sont minées par le double défi de la crise économique et financière et des changements climatiques, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, suivi en cela par la Présidente du Forum de la société civile, Mme Tahirih Naylor, pour qui ces deux phénomènes représentent la plus sérieuse menace à la réalisation des OMD.  Dans le contexte actuel d’extrême vulnérabilité, M. Sha Zukang a salué le lancement, en avril dernier, d’efforts pour parvenir à un « plancher de protection sociale », ceci à l’initiative du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.


Au cours du débat général qui a suivi, et auquel ont participé plusieurs Ministres des États membres, les préoccupations exprimées par le Secrétaire général adjoint et le Forum de la société civile ont été reprises par de nombreuses délégations, notamment par celle du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Si le développement social relève de la responsabilité nationale de chaque pays, « il ne peut pas être atteint sans engagement collectif et sans coordination de la communauté internationale », a ajouté le représentant yéménite.


Pour sa part, la Ministre de la santé et des politiques sociales de l’Espagne, Mme Trinidad Jiménez Garcia-Herrera, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a assuré que l’intégration sociale jouait un rôle déterminant dans les politiques européennes.  Elle a vigoureusement encouragé les participants aux travaux de la CDS « à prendre en considération l’impact, positif ou négatif, des mesures prises par les pays au niveau national, ou par les institutions européennes à l’échelle supranationale » au moment d’élaborer des politiques d’intégration sociale.


Lors de la table ronde de l’après-midi, au cours de laquelle ont été évalués les progrès, mitigés, accomplis vers la réalisation des 10 engagements de la Déclaration de Copenhague, un panéliste a dénoncé « l’obsession antiétatique » des programmes imposés par les institutions financières et commerciales multilatérales qui met, selon lui, en péril le projet de construction de la nation et de l’État-nation dans le monde en développement.


Élus par acclamation lors de la quarante-septième session, en même temps que le Président, M. Leslie Kojo Christian (Ghana), les quatre Vice-Présidents de la Commission sont Mme Connie Taracena Secaira (Guatemala), qui en est également la Rapporteuse; Mme Shoko Fujimoto (Japon); M. Miloslav Hettes (Slovaquie); et M. Christian Sieber (Suisse).  La Commission a également entendu le Directeur par intérim de la Division des politiques sociales et du développement social, M. Jean-Pierre Gonnot, qui a présenté les rapports du Secrétaire général concernant la présente session.


La Commission du développement social poursuivra demain, jeudi, le 4 février, à 15 heures, son débat général sur l’intégration sociale.  De 10 à 13 heures, elle organisera une table ronde sur le thème de l’éradication de la pauvreté et du travail décent pour tous.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Rapport du Secrétaire général sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique ((E/CN.5/2010/3)


Le présent rapport du Secrétaire général examine les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et dans celle de ses aspects sociaux dans le contexte des effets cumulés des crises alimentaire, énergétique, financière et économique mondiales, et des changements climatiques.


Les crises mondiales risquent d’annuler les gains en matière de bien-être réalisés ces 10 dernières années grâce à l’amélioration de la performance économique, note Ban Ki-moon dans ce rapport.  Pour l’Afrique, les conséquences sociales défavorables dureront, selon toute vraisemblance, beaucoup plus longtemps que pour les autres parties du monde, même après que la reprise économique et financière ait eu lieu dans les pays développés.  L’absence de programmes de protection sociale qui viendraient contrebalancer les effets d’une récession mondiale sur les personnes et les familles aggravera probablement la situation, et ce sont les travailleurs pauvres et les autres groupes vulnérables qui seront le plus durement touchés, signale avec regret le Secrétaire général.  Il semble donc que les pays africains sortiront les derniers du marasme et que leur situation sera plus mauvaise après la reprise qu’avant l’éclatement des crises multiples, relève le rapport.  Ces pays risquent donc de connaître une croissance économique ralentie et des taux de chômage et de pauvreté élevés, et de voir se réduire les perspectives de réalisation des objectifs définis dans le NEPAD et celles d’autres objectifs convenus au niveau international, notamment les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), déplore le Secrétaire général.


Pour s’assurer qu’ils prennent véritablement en main leur développement, les pays d’Afrique doivent continuer à intégrer les priorités du NEPAD dans leurs plans nationaux de développement.  Il leur faut également poursuivre leurs efforts en vue de renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles afin de conceptualiser, de planifier, de mettre en œuvre, de suivre et d’évaluer les programmes de façon efficace et économique.  Ces efforts devraient être renforcés grâce à la mise en commun Nord-Sud et Sud-Sud des données ayant trait à l’expérience acquise et aux meilleures pratiques régionales, recommande Ban Ki-moon. 


Pour gérer efficacement le processus de développement envisagé par le NEPAD, les pays africains doivent renforcer les institutions chargées d’un ensemble de politiques ou de tâches plutôt que celles qui sont très spécialisées et axées sur le marché, préconise le Secrétaire général dans ce rapport.  Des institutions publiques polyvalentes les aideront à définir les politiques les mieux adaptées à leur situation respective.  À cet égard, l’État joue un rôle primordial, comme permettent de le constater les crises financière et économique actuelles.


Les partenaires de développement de l’Afrique doivent continuer d’intégrer les priorités, valeurs et principes du NEPAD dans leurs programmes d’aide au développement, insiste M. Ban.  Les pays d’Afrique et leurs partenaires de développement doivent placer les populations au centre de l’action menée par les gouvernements en faveur du développement et s’assurer qu’ils consacrent les
investissements nécessaires à la santé, à l’éducation et aux programmes de protection sociale, tels que, par exemple, les programmes de distribution de repas scolaires, afin de limiter les effets du ralentissement économique mondial sur les secteurs sociaux les plus importants, souligne le Secrétaire général.


Il convient enfin, note-t-il, de renforcer et de financer intégralement les initiatives qui ont fait leurs preuves dans les domaines de l’éducation; de la santé; de la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes; de l’agriculture durable; de l’énergie, et des infrastructures, telles que l’Initiative pour l’accélération de l’éducation pour tous.  En outre, la communauté internationale doit aider les pays d’Afrique à s’attaquer au problème des changements climatiques en leur fournissant les ressources nécessaires à la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’atténuation, recommande Ban Ki-moon.


Thème prioritaire: l’intégration sociale


Rapport du Secrétaire général (E/CN.5/2010/2)


Le présent rapport a été établi par le Secrétaire général afin de donner suite à la résolution 2008/19 du Conseil économique et social (ECOSOC), dans laquelle l’ECOSOC a décidé que le thème prioritaire de la session d’examen et de la session directive de 2009-2010 de la Commission du développement social serait l’intégration sociale, compte tenu des liens qu’elle a avec l’élimination de la pauvreté, le plein-emploi, et un travail décent pour tous.  Ce rapport donne un aperçu des politiques d’intégration sociale actuelles et recense les obstacles qui se posent à leur application.  Il est axé sur les politiques de redistribution, de lutte contre la discrimination, et sur les politiques à caractère participatif qui favorisent l’intégration sociale.


Le Secrétaire général recommande notamment que les politiques d’intégration sociale devraient être mises en œuvre de façon concomitante aux niveaux des normes, des institutions et des programmes.  Au niveau des normes, le cadre juridique doit garantir que tous les citoyens seront traités sur un même pied d’égalité, quelles que soient leurs caractéristiques personnelles ou celles du groupe auquel ils appartiennent.  Au niveau des institutions, poursuit le Secrétaire général dans ce document, les États Membres devraient se doter de mécanismes propres à faciliter la consultation de leurs citoyens lors de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques d’intégration sociale.  Au niveau des programmes, des mesures spécifiques devraient être prises pour favoriser l’intégration des personnes et des groupes marginalisés.


Les gouvernements sont encouragés à adopter une approche cohérente de la politique économique et sociale et à veiller à la responsabilisation et à l’établissement de la transparence.  Ils devraient renforcer et institutionnaliser la coordination en favorisant la prise en compte de l’intégration sociale dans tous les départements ministériels, est-il préconisé dans le rapport.  Les politiques d’intégration sociale devraient garantir à tous les citoyens de chaque pays l’accès à une éducation de qualité et dispenser une éducation multiculturelle, dans le domaine des droits de l’homme et civique, de façon à faire reculer la discrimination, et à permettre à chacun de faire valoir ses droits tout en promouvant une citoyenneté responsable. 


Au niveau international, le système des Nations Unies devrait continuer à faciliter l’échange des données d’expérience et des bonnes pratiques, et notamment de stratégies concrètes visant à promouvoir la participation, la lutte contre la discrimination, la redistribution des revenus et autres mesures propres à donner une expression concrète à l’intégration sociale.  En outre, les États Membres et les programmes, fonds et institutions spécialisées des Nations Unies devraient appuyer l’Initiative en faveur d’une protection sociale minimale pour tous en tant qu’outil d’intégration sociale efficace, recommande aussi le Secrétaire général dans ce rapport.


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux


Rapport du Secrétaire général sur la poursuite de l’application du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002 (E/CN.5/2010/4)


On trouvera dans le présent rapport du Secrétaire général les priorités des États Membres pour les années à venir et les vues de ces derniers sur les mécanismes qui permettraient d’améliorer la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, de l’année 2002, et sur les options concernant les modalités futures du processus d’examen et d’évaluation.


La communauté internationale semble désireuse de poursuivre l’examen de la « dimension droits de l’homme » de la question du vieillissement en vue d’améliorer la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid à tous les niveaux, relève le Secrétaire général dans ce rapport.  De même, il apparaît clairement que les États Membres, tout en étant d’accord avec les modalités du premier cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action, aimeraient que la méthode utilisée pour le deuxième cycle d’examen et d’évaluation soit plus souple et tienne compte de la situation de chacun.  De nombreux pays se sont aussi dits favorables au renforcement du deuxième cycle par l’adoption d’une méthode ouverte de coordination. 


En ce qui concerne l’approche retenue pour le renforcement de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, les États Membres voudront peut-être créer un groupe de travail qui se réunirait pendant les sessions ordinaires de la Commission du développement social pour continuer de débattre des meilleurs moyens de promouvoir et protéger les droits fondamentaux des personnes âgées, recommande le Secrétaire général dans ce rapport.


Concernant la procédure à adopter pour le deuxième cycle d’examen et d’évaluation de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, les États Membres voudront peut-être décider de suivre la même procédure que celle retenue pour le premier exercice d’examen et d’évaluation, en y associant la méthode ouverte de coordination, poursuit Ban Ki-moon dans les observations et recommandations qu’il avance dans ce document.  En outre, ils voudront peut-être examiner le calendrier proposé dans le présent rapport et fixer des dates pour les activités à tous les niveaux, jusqu’à l’examen mondial de la situation par la Commission du développement social à sa cinquantième session en 2012.


Le Secrétaire général conclut en recommandant aux États Membres d’envisager d’adopter pour le deuxième cycle d’examen et d’évaluation le thème « Autonomisation, protection et promotion des droits fondamentaux des personnes âgées ».



Rapport du Secrétaire général sur l’intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement (E/CN.5/2010/6)


Le présent rapport du Secrétaire général montre que si le volet « personnes handicapées » de la coopération pour le développement a été mis en place depuis des dizaines d’années, il n’en demeure pas moins que l’intégration de cette question dans les activités globales de coopération pour le développement est relativement récente, de nombreuses agences de coopération ayant lancé ces activités seulement après l’année 2000.  Malgré le temps, les efforts et les ressources que de nombreuses agences ont investis pour élaborer des politiques et des notes d’orientation, il y a encore peu d’informations et de données d’expérience sur l’intégration de cette question dans les programmes de coopération pour le développement, relève Ban Ki-moon.  Le défi de l’intégration de cette question à tous les niveaux demeure donc posé, constate le Secrétaire général.  Il faut donc redoubler d’efforts pour inscrire la mise en œuvre de ce concept dans les faits, insiste-t-il dans ce rapport.  L’article 32 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui porte sur la coopération internationale, constitue un cadre normatif et d’orientation globale pour mener à bien ce travail d’intégration.  Ce rapport du Secrétaire général recommande à cet égard à l’Assemblée générale d’examiner les recommandations qui vont suivre.


M. Ban Ki-moon propose notamment aux États Membres et à l’Assemblée générale d’adopter des politiques intégrant la question des personnes handicapées à tous les niveaux de la coopération pour le développement.  Les États Membres et les organismes de développement doivent être encouragés à redoubler d’efforts pour intégrer cette question dans les programmes de développement, à continuer à élaborer des politiques favorisant un développement qui facilite l’intégration de ces personnes, et à rendre opérationnelle l’intégration de cette question dans les programmes de développement. 


Les États Membres et les organismes de développement doivent également être encouragés à déterminer et à évaluer périodiquement dans quelle mesure cette intégration est effectivement réalisée afin de recenser les pratiques de référence dans ce domaine et de combler les écarts entre l’intention et l’action.  Ils doivent être instamment priés de reconnaître l’importance de l’accessibilité à l’intégration des personnes handicapées aux activités de développement, et de prendre des mesures pour que l’environnement physique soit accessible à ces personnes, quel que soit leur handicap, souligne le Secrétaire général.


Les États Membres et les organismes de développement doivent en outre être instamment priés de reconnaître l’importance de la participation et de veiller à ce que les personnes handicapées et leurs organisations soient consultées et deviennent partie prenante dans la formulation, l’exécution et l’évaluation des stratégies et des activités de coopération pour le développement.  Les États Membres doivent être encouragés à organiser, à l’intention de leur personnel, des activités de sensibilisation, d’éducation et de formation à la question des personnes handicapées et à envisager de recruter des personnes handicapées à tous les niveaux et dans toutes les fonctions, y compris celles opérant sur le terrain.


Enfin, conclut le Secrétaire général dans ce rapport, les États Membres et les organismes de développement doivent également être encouragés à établir un lien entre l’intégration de la question des personnes handicapées dans le développement et d’autres mécanismes d’intégration tel que celui de l’égalité entre les sexes, de façon à renforcer cette intégration et à l’inscrire dans un processus d’intégration sociale destiné à favoriser le développement.


Nouvelles questions: mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier aux problèmes d’emploi et aux conséquences sociales de la crise financière et économique, y compris ses aspects liés à la problématique hommes-femmes ( E/CN.5/2010/8)


La présente note du Secrétariat a trait aux répercussions de la crise économique et financière mondiale sur l’emploi et le développement social, considérées notamment sous l’angle de la problématique hommes-femmes.  Il y est recommandé de s’attaquer en priorité absolue aux conséquences sociales de la crise, ce qui exige des mesures d’ensemble, notamment des plans de relance budgétaire, en privilégiant la création d’emplois et la protection sociale des deux sexes ainsi que la préservation d’un noyau de dépenses sociales de santé et d’éducation.  L’édification d’un système de protection sociale englobant hommes et femmes est indispensable pour enrayer le chômage, réduire la pauvreté et l’inégalité, réaliser la justice sociale et protéger les populations les plus vulnérables contre de futurs bouleversements économiques, note le rapport.


Il faut poursuivre l’adoption de mesures face aux conséquences sociales de la crise jusqu’à ce qu’une reprise durable soit garantie, y compris dans l’emploi, et éviter l’abandon prématuré des mesures de relance, poursuit le Secrétariat dans ce rapport.  Il est également préconisé de promouvoir des mesures qui accélèreront la relance de l’emploi en améliorant l’intensité de création d’emplois de la croissance.  Les mesures sectorielles et macroéconomiques de soutien à la demande et à l’investissement devraient être assorties d’interventions sur le marché du travail en vue de faciliter la création d’entreprises et d’améliorer la qualité de l’éducation et de la formation professionnelle, surtout en ce qui concerne les femmes et les jeunes.


Toute mesure de riposte à la crise doit tenir compte de la problématique hommes-femmes, et il faut préserver un niveau de financement suffisant pour aider à l’égalité des sexes et à la promotion de l’autonomisation des femmes.  Les plans de relance devraient adapter, en fonction des sexes, les investissements effectués en termes d’infrastructures physiques et sociales et pour l’emploi, et ils devraient tenir compte de la situation et de la non-rémunération éventuelle du travail effectué par des groupes particulièrement vulnérables, comme les travailleuses migrantes.


Cette note du Secrétariat recommande par ailleurs d’accorder une attention particulière aux groupes vulnérables et défavorisés, qui sont fort éprouvés par la crise.  Il faudra peut-être des interventions ciblées pour lever les obstacles auxquels ils se heurtent, y compris des réformes de la réglementation, des incitations spéciales à l’embauche, des mesures d’accès aux services financiers et commerciaux, à l’entreprenariat et aux programmes d’éducation et de formation professionnelle, et un soutien aux organisations aidant à l’autonomie et à l’audibilité de ces groupes défavorisés.


Il faut en outre, souligne la note, maintenir le développement rural et l’agriculture parmi les priorités du développement social.  Si le secteur agricole a reçu beaucoup d’attention en 2008, avec la hausse des prix alimentaires, la crise économique et financière a déplacé l’attention des décideurs vers les pertes d’emplois dans des secteurs typiquement urbains.  Or, l’agriculture reste le principal moyen de subsistance des pauvres des deux sexes; et elle emploie l’essentiel de la main-d’œuvre dans les pays en développement, est-il relevé dans le document.


Sur le plan international, la note préconise d’aider davantage les pays en développement à mettre en œuvre des mesures pour remédier aux conséquences sociales de la crise, et à renforcer et coordonner les efforts des organismes des Nations Unies pour mettre en œuvre les initiatives de lutte contre la crise, en particulier le Pacte mondial pour l’emploi et l’assise sociale minimale.  Enfin, il est recommandé de veiller à ce que les conditions de prêt imposées par la communauté internationale favorisent la hausse des dépenses de protection sociale et ne soumettent pas les emprunteurs à des conditions procycliques.


Déclarations liminaires


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN, Président de la Commission du développement social (CDS), a souhaité que la session qui s’ouvre aujourd’hui permette de renouveler les engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague.  « Le thème à l’ordre du jour de la présente session étant celui de l’intégration sociale, notre tâche est de mettre en place une politique à cet égard, et le Bureau a décidé, après des consultations approfondies, que cette politique devrait prendre la forme d’une résolution sur l’intégration sociale », a annoncé le Président de la CDS.  Il a expliqué qu’une résolution sur cette question serait un pas important vers la réalisation de la vision d’une société pour tous, telle qu’elle a été prévue à Copenhague, et que cela créerait une sorte de guide pour les États Membres afin de les aider à développer leurs politiques et programmes nationaux.  En outre, a dit M. Kojo Christian, une résolution permettra d’attirer une plus grande attention aux niveaux national et international sur le rôle crucial de l’intégration sociale dans le développement.


Les conclusions adoptées par la Commission en 1998 n’ont pas le même poids qu’une résolution, a-t-il noté, insistant sur l’intérêt de l’adoption, par la Commission, d’une résolution, qui sera ainsi la première depuis Copenhague.  Ce texte permettra à la communauté internationale de se rappeler l’aspect central de l’intégration sociale et de se concentrer sur les progrès à accomplir vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a aussi expliqué M. Kojo Christian.  Il s’est dit conscient de la difficulté de la tâche à mener pour l’élaboration d’une telle résolution, mais a indiqué qu’à l’automne dernier, les Nations Unies ont organisé deux réunions de groupes d’experts, dont une dans son pays, le Ghana.  Ces deux rencontres ont permis de stimuler les discussions, a-t-il relevé.  Notre tâche est importante mais c’est une occasion de progresser, a dit le Président de la CDS, en appelant les délégations à adopter la résolution par consensus.


M. HAMIDON ALI (Malaisie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a expliqué que la Commission du développement social, dans la mesure où elle est la première des commissions techniques de l’ECOSOC à se réunir chaque année, joue un rôle déterminant dans les travaux menés par les Nations Unies dans le domaine du développement.  Cette année en particulier, des connections évidentes existent entre l’ordre du jour de la Commission et le thème retenu pour l’Examen ministériel annuel de la session de fond de l’ECOSOC, intitulé « Mise en œuvre des objectifs et engagements convenus au niveau international en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes ».  En dépit de quelques progrès, les femmes continuent de faire l’expérience de discriminations et d’une vulnérabilité persistantes, a observé M. Ali.  Compte tenu de l’interaction entre l’intégration sociale et la promotion de l’égalité entre les sexes, le Président de l’ECOSOC a assuré que les résultats politiques auxquels parviendra la Commission du développement social (CDS) seront pleinement pris en considération dans le cadre de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC.


Mais l’intégration sociale ne se limite pas à la question de l’égalité entre les sexes, car elle doit aussi englober la réalisation complète des objectifs de développement, a rappelé M. Ali.  Il a cependant regretté que ce message ne soit pas diffusé aussi clairement qu’il devrait l’être.  Il faut que la Commission renforce et clarifie cet aspect dans le cadre de l’élaboration des politiques ayant trait à l’intégration sociale, en particulier parce qu’une fois transmises à l’ECOSOC, ses conclusions peuvent influencer de manière significative le débat sur le développement, y compris celui qui se tiendra lors de la réunion plénière de haut niveau que l’Assemblée générale tiendra en septembre prochain sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, a relevé Hamidon Ali.


La note du Secrétariat portant sur les mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier aux problèmes d’emploi et aux conséquences sociales de la crise économique et financière, notamment ceux ayant un impact sur la promotion de l’égalité des sexes, fait des recommandations pertinentes, a estimé le Président de l’ECOSOC.  Dans cette note, le Secrétariat propose notamment le lancement de plans de relance budgétaire, en privilégiant la création d’emplois et la protection sociale des deux sexes ainsi que la préservation d’un noyau de dépenses sociales de santé et d’éducation.  D’après cette note, l’édification d’un système de protection sociale englobant hommes et femmes est indispensable pour enrayer le chômage et protéger les populations les plus vulnérables contre de futurs bouleversements économiques, a souligné le Président du Conseil économique et social.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que la Commission du développement est réunie en sa quarante-huitième session pour dégager un consensus en matière de conception et de mise en œuvre politiques sur l’intégration sociale et leurs liens avec la lutte contre la pauvreté, pour le plein-emploi, et pour le travail décent pour tous.  L’intégration sociale a été définie par la session d’examen de la Commission en tant que concept d’engagement international, a-t-il indiqué.  Il y a 15 ans, le Sommet de Copenhague a constitué un tournant en mettant l’accent sur le développement axé sur la personne, dans l’objectif de bâtir des sociétés justes et inclusives, a rappelé M. Sha Zukang.  Nous avons été témoins de progrès considérables au cours des dernières années, avec les Déclarations et Programmes d’action de Copenhague et de Beijing, le Programme d’action pour la jeunesse, le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, a notamment relevé le Secrétaire général adjoint.  Ces instruments ont permis d’orienter les politiques des gouvernements en faveur de la lutte contre la discrimination et d’une plus grande participation des groupes vulnérables à la vie publique et économique.


Les défis de développement social restent énormes et sont aggravés par la crise économique et financière, a poursuivi M. Sha Zukang, les familles étant menacées par les pertes d’emploi et de revenu.  Il a aussi mentionné les risques posés par les changements climatiques.  Pour relever ces défis, nous devons renouveler nos efforts pour assurer à tous un minimum de services sociaux et de protection sociale, a-t-il recommandé.  Il a salué en particulier le lancement, en avril dernier, d’un « plancher de protection sociale », à l’initiative du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.  Il faut aussi mettre l’accent sur la lutte contre les inégalités, a préconisé M. Sha Zukang, afin que chacun puisse profiter du développement économique.


L’année 2010 sera une année importante pour le développement, a-t-il ajouté, évoquant la réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui aura lieu en septembre au Siège.  L’intégration sociale pour tous permet aussi d’éviter les conflits sociaux et favorise la réalisation des OMD, a-t-il souligné.  Pour conclure, il a invité les délégations à aller de l’avant pour que le message de Copenhague reste d’actualité.


Mme TAHIRIH NAYLOR, Présidente du Comité des ONG pour le développement social, a présenté les résultats du Forum de la société civile qui s’est tenu hier.  Elle a insisté sur l’importance de mettre en place de nouvelles formes de solidarité afin de surmonter la crise économique et financière mondiale, mais aussi les défis posés par les changements climatiques, qu’elle a qualifiés de plus « grave menace » à l’heure actuelle.  Ces deux crises combinées ont eu un impact négatif sur la capacité des communautés et des pays à établir d’authentiques sociétés inclusives, où les individus ne sont pas privés de choix, ni contraints à simplement subir les conséquences de phénomènes qui les dépassent.  Aussi, le Forum a-t-il présenté hier les résultats de programmes lancés par des ONG en Thaïlande, en Inde et en Bolivie, programmes qui s’appuient sur cinq caractéristiques essentielles: ils bénéficient non seulement aux personnes auxquelles ils sont en priorité destinés, mais aussi à la société toute entière, a indiqué Mme Naylor.  Poursuivant son intervention, elle a dit que ces programmes se font au niveau des communautés; qu’ils s’inscrivent sur la durée; qu’il est possible de les mener à plusieurs reprises; et qu’enfin, les personnes concernées par leur application sont directement impliquées dans l’élaboration de ces programmes, leur administration et leur évaluation.  Aussi, la Présidente du Comité des ONG a-t-elle souligné l’importance d’engager tous les peuples dans le projet de la promotion de sociétés plus justes et équitables et d’un développement durable.  Des politiques d’intégration sociale ambitieuses s’avèrent indispensables à cet égard, a-t-elle déclaré en s’adressant aux membres de la Commission du développement social.


Débat général


M. ABDULLAH ALSAIDI (Yémen), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que la mise en œuvre des engagements de Copenhague et les efforts déployés pour réaliser les objectifs internationaux de développement, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), se renforcent mutuellement.  Il reste cependant encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs communs de développement social, a-t-il noté, s’inquiétant en particulier de l’impact négatif sur la réalisation des OMD des crises actuelles, qui sont financière et économique, alimentaire, énergétique et climatique.  L’intégration sociale est un des trois piliers du développement social, selon les conclusions du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague, a-t-il rappelé.  Il a appelé à en faire une priorité pour arriver à la stabilité et la prospérité.


Le représentant a aussi souligné les liens entre l’intégration sociale et les deux autres piliers du développement social, c’est-à-dire la lutte contre la pauvreté et le travail pour tous et le plein-emploi.  Le Groupe des 77 et de la Chine estime que les plans de réduction de la pauvreté, quand ils sont combinés avec de bonnes stratégies en matière d’emploi, sont des outils indispensables pour arriver à l’intégration sociale, a dit M. Alsaidi.  Il a aussi parlé de l’importance, pour le développement social, de la réalisation du droit des peuples à l’autodétermination.  Pour le Groupe des 77 et de la Chine, le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement est également d’une grande importance, ainsi que les efforts qui devraient être déployés en faveur de la famille, a poursuivi le représentant du Yémen.  Si le développement social relève de la responsabilité nationale de chaque pays, il ne peut pas être atteint sans engagement collectif de la communauté internationale, a ajouté M. Alsaidi qui a appelé à renforcer la coopération internationale en la matière, notamment l’aide publique au développement, l’allègement de la dette, l’accès aux marchés, ainsi que le soutien technique aux pays qui en ont besoin, et le renforcement de leurs capacités.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme TRINIDAD JIMENEZ GARCIA-HERRERA, Ministre de la santé et des politiques sociales de l’Espagne, a assuré que l’intégration sociale jouait un rôle déterminant dans les politiques européennes.  Après avoir rappelé que les populations européennes avaient été durement touchées par le chômage en raison de la crise économique et financière, elle a expliqué que certaines catégories de travailleurs, comme les jeunes, les personnes handicapées, les travailleurs faiblement qualifiés ou encore les intérimaires encourent le risque de se retrouver exclus du marché du travail, avec des conséquences catastrophiques pour les individus, les familles et la société tout entière.  Parmi ces conséquences, figurent des situations où des personnes sans emploi ou inactives tendent à le rester en dépit de la reprise de la croissance économique, a précisé la Ministre.  Selon elle, il est donc vital de veiller à ce que la reprise économique s’accompagne d’une reprise du marché de l’emploi et prenne en compte la question du chômage de longue durée, en mettant l’accent sur une participation accrue des demandeurs d’emplois au marché du travail et sur l’apport d’une assistance aux personnes en recherche d’emploi.


Par ailleurs, pour parvenir à réaliser les objectifs définis dans la Stratégie 2020 de l’Union européenne, il est indispensable de privilégier une forme de convergence et d’intégration fondée sur la reconnaissance de l’interdépendance des États membres de l’Union européenne.  À cet égard, la Ministre a fermement encouragé les participants aux travaux de la CDS à prendre en considération l’impact, positif ou négatif, des mesures prises par les pays au niveau national, ou par les institutions européennes à l’échelle supranationale.  Mme Garcia-Herrera a insisté sur l’importance des cinq piliers suivants: tirer le meilleur parti possible du marché unique européen; inscrire la Stratégie 2020 de l’Union dans un contexte mondial; soutenir la croissance en s’appuyant sur le Pacte de stabilité et de croissance; prendre en compte les priorités politiques dans l’élaboration des budgets; et enfin parvenir à une gouvernance transparente en vue de mettre en œuvre la nouvelle stratégie.


M. ENRIQUE DEIBE,Secrétaire en charge du travail au Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale de l’Argentine, qui prenait la parole au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a assuré que tous les pays du MERCOSUR se sont engagés à assurer une dignité à leurs peuples.  Il a dénoncé la marginalisation et la pauvreté, qui sont des manifestations de l’exclusion sociale, aggravées par les résultats des politiques économiques hégémoniques menées en Amérique latine dans les années 1990 et le rôle trop important accordé aux marchés.  Il a appelé à viser plutôt une meilleure répartition des fruits de la croissance économique et la reconnaissance que les citoyens ont des droits civils, sociaux et économiques.  La crise financière actuelle rend urgent d’adopter des mesures qui aient des effets anticycliques, a-t-il ajouté, comme les mesures qui contribuent à créer des emplois.  Il a également appelé à lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales, et en faveur de la santé, de l’éducation et du travail décent.  M. Deibe a mentionné les efforts déployés en ce sens par le MERCOSUR, avec la création de la Commission de coordination des ministres des affaires sociales du MERCOSUR et de l’Institut social du MERCOSUR, basé au Paraguay.


Pour régler les problèmes sociaux, il faut un modèle de développement avec une composante d’intégration sociale axée sur un travail décent, a poursuivi le représentant.  Cela n’est possible qu’avec une coordination des politiques macroéconomiques, d’investissement, d’innovation technologique, commerciales, des migrations, d’éducation et de protection sociale, a-t-il expliqué.  Le MERCOSUR insiste sur la mise en œuvre du droit au travail, qui est un droit fondamental, et prévoit un principe de développement économique accompagné d’une justice sociale.  M. Deibe a aussi indiqué que les pays du MERCOSUR ont décidé de mettre en place des systèmes de sécurité sociale pour réduire la vulnérabilité de leurs citoyens.  Nous avons aussi conscience qu’il faut promouvoir le dialogue social, notamment grâce à des institutions appropriées, a-t-il dit. 


M. FAUSTIN DIATTA, Ministre des affaires sociales du Sénégal, a déclaré qu’une stratégie nationale de réduction de la pauvreté avait été mise en place dans son pays.  Cette stratégie s’appuie sur les trois piliers suivants: la création de richesses, le renforcement des capacités; la protection sociale et la protection des groupes vulnérables, en particulier des enfants, des pauvres des zones rurales ou encore des personnes handicapées.  Par ailleurs, un programme de prise en charge des personnes âgées –le plan « Sésame »- a été adopté, à destination notamment de 650 000 personnes âgées de 60 ans et plus.  Le programme intitulé la « Case des touts petits » vise, lui, les enfants âgés de moins de six ans en intégrant tous les aspects relatifs à leur protection sociale, a dit le Ministre sénégalais.  Un programme a été aussi établi pour prêter assistance aux personnes handicapées, tandis qu’un autre s’efforce de réaliser l’intégration sociale et économique des personnes vivant dans les zones rurales.  Un centre de réadaptation professionnelle des personnes handicapées vient d’être ouvert au Sénégal, a précisé le Ministre, qui a également fait état d’un centre de réinsertion pour les individus atteints de handicaps psychologiques.  S’agissant des programmes de santé publique, il a énuméré les mesures ambitieuses prévues par le Gouvernement du Sénégal, qui assure notamment la gratuité des traitements anticancéreux et antipaludiques chez les enfants et les femmes enceintes ou encore des soins aux aveugles.  Le Ministre a estimé en conclusion que l’Afrique pouvait remporter le combat du développement et de l’intégration sociale, et ce en augmentant les investissements dans les programmes de protection et d’intégration sociale.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a pris la parole au nom du Groupe de Rio et a estimé que l’examen de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) prévu cet été, ainsi que le quinzième anniversaire du Sommet de Copenhague, constituent une bonne occasion pour évaluer les avancées en matière de développement social et redoubler d’efforts dans ce domaine.  L’intégration sociale exige un engagement ferme des gouvernements et des sociétés, a-t-il ajouté, pour arriver à un ordre social juste, démocratique, participatif, multiethnique et multiculturel, basé sur les droits de l’homme pour tous.  Il a expliqué que, dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, des programmes sociaux ont été développés pour permettre notamment aux enfants et aux adultes d’accéder aux services de base en matière de santé et d’éducation.  La féminisation de la pauvreté est un des grands défis à relever, a-t-il poursuivi, souhaitant aussi que les groupes de populations autochtones et autres populations vulnérables puissent jouir de leurs droits.  Concernant les personnes handicapées, il s’est réjoui de l’adoption de politiques et de normes en leur faveur par de nombreux pays, après l’entrée en vigueur de la Convention sur les droits de ces personnes.


L’inclusion sur le marché du travail des jeunes, des personnes âgées, des femmes, des autochtones et des migrants doit être une priorité, a ajouté M. Heller.  Il a souhaité que les politiques s’attaquent aux causes structurelles de l’exclusion.  La crise économique et financière a eu des conséquences sévères sur les pays en développement, a-t-il aussi souligné, même si les pays du Groupe de Rio étaient mieux préparés que précédemment à faire face à ce genre de problème.  La situation économique contribue à augmenter les inégalités, et il nous faut donc renforcer les mesures prises en faveur de la cohésion et de l’intégration sociale, a-t-il indiqué.  Il a aussi parlé de l’intérêt de la coopération Sud-Sud, pour favoriser notamment les échanges de bonnes pratiques entre les pays.  M. Heller a aussi souligné l’importance du Pacte mondial pour l’emploi, conclu en juin 2009, et s’est félicité de la mise en place d’un plancher de protection sociale.  La croissance économique doit être accompagnée d’une politique de redistribution qui permette de combler le fossé des inégalités, a-t-il conclu.


M. STEPHEN AMOANOR KWAO, Ministre des affaires sociales du Ghana, a déclaré que son pays avait développé des politiques, projets et programmes visant à promouvoir l’intégration sociale de sa population.  La vision du Gouvernement ghanéen, a-t-il précisé, s’exprime dans le cadre de sa Stratégie nationale de protection sociale, qui vise à créer une société où les citoyens seront en mesure de réaliser leurs potentiels, leurs droits et leurs responsabilités.  En outre, le Ghana a développé un programme prévoyant des transferts d’espèces aux populations vulnérables, a poursuivi le Ministre, qui a également cité une politique de l’emploi assortie d’un plan d’action, une loi visant à protéger les personnes handicapées, ou encore, des mesures destinées aux personnes atteintes du VIH/sida.  Il s’est à cet égard félicité du soutien apporté au Ghana par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la Banque mondiale pour garantir la pérennité de ces projets, en particulier la Stratégie de protection sociale et le programme de transferts d’espèces, lancés par le Gouvernement ghanéen précédent et dont la mise en œuvre se poursuit sous l’administration actuelle.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a jugé inquiétant les propos du Secrétaire général qui indique que les sociétés sont encore loin d’être stables, justes et égales.  Il a cependant apprécié les nouveaux cadres et initiatives internationaux pris en 2009, en réponse à la crise économique et financière mondiale, qui concernent notamment la sécurité alimentaire, le commerce, une économie plus verte, le Pacte mondial pour l’emploi, et le plancher de protection sociale.  Dans une économie ouverte où le commerce extérieur représente 60% de son PNB, le Viet Nam a beaucoup souffert de la crise, a indiqué M. Bui The Giang, expliquant notamment que les exportations vietnamiennes ont baissé de 10% par rapport aux années précédentes.  Face à cette situation, le Gouvernement du Viet Nam a pris une série de mesures pour lutter contre la crise et assurer un développement durable.  Les donateurs internationaux se sont d’ailleurs engagés à verser une aide publique au développement au Viet Nam à hauteur de 8 milliards de dollars pour 2010.  « Nous avons une assurance santé gratuite et des hébergements pour les pauvres », a aussi indiqué le représentant, citant aussi les progrès accomplis dans la réduction de la pauvreté et de la faim.  En 2010, nous mettons en place des mesures d’intégration sociale, notamment des aides aux agriculteurs, des programmes de lutte contre la pauvreté, ainsi que des mesures en faveur de l’environnement, a-t-il précisé.  Il a enfin indiqué que son pays comptait sur l’appui des organes des Nations Unies et des partenaires internationaux.


Mme NAJLA A. H. ABDELRAHMAN (Soudan) a déclaré qu’il était délicat de réaliser les objectifs que s’étaient fixés, il y a 15 ans, les États membres lors du Sommet mondial du développement social dans un contexte de crise économique et financière mondiale et de changements climatiques.  Le Gouvernement du Soudan, après avoir signé les accords de paix, s’est efforcé de trouver une solution aux problèmes qu’il a rencontrés dans un pays longtemps divisé par les conflits, a dit la représentante.  Le Soudan a mis en place un plan pour 17 secteurs d’intégration sociale, notamment en procédant à la prospection et à l’exploitation du pétrole et en poursuivant l’inclusion sociale des jeunes et des personnes vulnérables, a indiqué la représentante.  Elle a également ajouté que des programmes de protection sociale avaient été mis en place, de même que des initiatives visant à réduire la discrimination à l’égard des femmes, en particulier dans les zones de conflit.  Enfin, une loi a été adoptée en 1994 pour favoriser la réinsertion des personnes handicapées, et nous nous efforçons d’en poursuivre la mise en œuvre, a-t-elle dit.  Mais, a-t-elle déploré, « le maintien de mesures de sanctions à l’égard du Soudan, ainsi que le poids de la dette publique, qui devrait être allégée, constituent des obstacles à la réalisation d’une société plus juste et inclusive ».


M. YURI VORONIN (Fédération de Russie) a estimé que la Commission du développement social est une instance mondiale unique en son genre, qui permet un échange d’idées qui est crucial.  Rappelant les effets dévastateurs de la crise financière et économique mondiale, il a jugé que plus que jamais, la communauté internationale devait faire tout son possible pour atteindre les objectifs fixés lors du Sommet de Copenhague.  La politique de notre pays pour lutter contre la crise cherche à atténuer les conséquences directes de cette crise et à éviter que la Fédération de Russie ne perde ses technologies industrielles.  Le Gouvernement a ainsi pu stabiliser la situation et remplir ses engagements à l’égard de ses citoyens sur le plan social, puis revenir à une croissance positive, a indiqué le représentant.  Chacun doit être membre à part entière de la société et recevoir un salaire décent, a-t-il déclaré.  Il a indiqué que la Fédération de Russie a mis en place des mécanismes qui visent la croissance des salaires et l’efficacité des projets sociaux.  Les principaux efforts déployés visent à assurer le paiement des salaires des travailleurs et des bourses destinées à la jeunesse, a-t-il indiqué.  Il a aussi signalé la réduction des écarts entre les couches de la population en termes de revenu.  En outre, a-t-il précisé, le Gouvernement russe a mis en place des programmes d’aide à l’emploi et pris des mesures en faveur des personnes handicapées pour les aider à trouver un travail.  Il a aussi assuré que le Gouvernement de la Fédération de Russie a tenu compte des recommandations de l’ONU dans le cadre de ses programmes de développement socioéconomiques.


M. FREDERICK D. BARTON (États-Unis) a expliqué que le Gouvernement des États-Unis partageait les objectifs visant à promouvoir l’intégration sociale.  Le Président Obama a notamment promulgué des lois visant à réaliser les droits des personnes handicapées, qui doivent bénéficier d’opportunités égales à celles des autres Américains, a-t-il dit.  La relance économique, a-t-il ensuite expliqué, sera un processus long et complexe, et c’est pourquoi les États-Unis œuvrent dès maintenant à promouvoir la stimulation de l’économie aux niveaux national et international, comme en témoignent les mesures prises lors du Sommet du G-20 de Pittsburgh.  L’objectif est de favoriser la création d’emplois et l’investissement, a ajouté M. Barton.  Notre engagement à poursuivre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne se dément pas, a assuré le représentant, qui a rappelé que les États-Unis avaient toujours combattu les inégalités et les injustices sociales.


Table ronde de haut niveau sur la commémoration du quinzième anniversaire du Sommet mondial sur le développement social


« Il y a 15 ans, les dirigeants mondiaux se sont réunis pour combattre la pauvreté, créer des emplois productifs et renforcer le tissu social de leurs sociétés », a rappelé M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana), Président de la Commission du développement social, à l’ouverture de la table ronde sur la commémoration de l’anniversaire du Sommet mondial de Copenhague, tenu en 1995.  Il a invité les intervenants de la table ronde à débattre de la façon de faire progresser le développement social, reconnaissant les progrès mitigés accomplis vers la réalisation des 10 engagements de la Déclaration de Copenhague, notamment à cause des crises alimentaire, énergétique, financière et économique qui affectent ces dernières années le monde.  Le Président de la Commission du développement social (CDS) a signalé, par exemple, que les progrès en matière de réduction de la pauvreté risquent d’être réduits à néant, alors que les besoins en termes de protection sociale augmentent.


Invité de cette table ronde, M. JIMI ADESINA, Professeur de sociologie à Rhodes University, en Afrique du Sud, a souligné les deux défis supplémentaires auxquels il faut faire face en 2010.  En ce qui concerne la crise financière actuelle, elle a créé dans son sillage une crise économique et sociale et accroit la vulnérabilité des zones les plus pauvres du monde, a-t-il relevé.  Les estimations récentes de la Banque mondiale prévoient que 46 millions de personnes de plus vont tomber dans l’extrême pauvreté, a-t-il rappelé.  M. Adesina a aussi expliqué le défi institutionnel auquel doivent faire face les pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne, région qui a été soumise à un cycle de réformes néolibérales qui ont laissé les États dans des situations de faiblesse extrême.  Il a dénoncé l’obsession antiétatique des programmes imposés par les institutions financières et commerciales multilatérales qui met en péril le projet de construction de la nation et de l’État-nation dans le monde en développement.


M. Adesina a aussi rappelé combien le manque de progrès en matière d’éducation publique a affecté la transmission de connaissances entre les générations, expliquant que les personnes les mieux formées dans les pays en développement, notamment en Afrique, décident souvent d’émigrer.  Plus on se concentre sur les pauvres, moins on a de chances d’éliminer la pauvreté, a-t-il ensuite constaté.  Il a en effet rappelé que les principales victoires dans ce domaine ont été remportées en renforçant la cohésion sociale.


En matière de politique sociale, M. Adesina a appelé à aller au-delà d’une vision unique, pour tenir compte de toutes ses dimensions: production, protection, reproduction (sociale et démographique), redistribution, cohésion sociale et édification de la nation.  L’assurance sociale doit être considérée seulement comme un élément de la protection sociale, a-t-il aussi estimé.  Finalement, a-t-il conclu, il faut repenser la définition du programme de développement social et prendre en compte l’histoire locale et les ressources socioculturelles de chaque société dans les régimes de politiques sociales que l’on veut mettre en place.


M. RUDOLF HUNDSTORFER, Ministre autrichien du travail, des affaires sociales et de la protection des consommateurs, a expliqué que l’Autriche a connu, jusqu’ici, un faible taux de chômage, le pays ayant réagi très vite face à la dégradation de la situation économique mondiale.  Nous avons lancé deux programmes relatifs au marché du travail, a-t-il indiqué, en mettant l’accent sur le maintien des emplois existants, la création d’emplois, et l’amélioration du filet de protection sociale.  Le Gouvernement autrichien a aussi eu le souci de promouvoir la formation de sa population, et toute personne qui ne trouve pas d’emploi à l’issu de ses études peut terminer son apprentissage dans un institut central de formation, a indiqué le Ministre.  Il a également parlé des mesures qui visent à garantir la cohésion sociale.


Un État-providence bien organisé et qui fonctionne bien est la garantie d’un ordre démocratique stable, a ensuite estimé M. Hundstorfer.  L’État- providence est aussi une force productive et d’intégration des groupes défavorisés.  En outre, il réduit les risques de transmettre la pauvreté à la génération suivante.  Les politiques de l’emploi et les politiques économiques sont interdépendantes, a-t-il ensuite expliqué.  Les règles minima dans le domaine social et en matière de travail doivent avoir la priorité, a préconisé M. Hundstorfer.  Les recommandations de l’OIT portent notamment sur l’ouverture du dialogue social, a-t-il souligné, évoquant le Pacte de l’OIT pour l’emploi global, qui vise à protéger les travailleurs et à promouvoir le dialogue social.  Le système financier international doit aussi être orienté socialement, a estimé le responsable autrichien.


M. ENRIQUE DEIBE, Secrétaire en charge du travail au Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale de l’Argentine, a fait remarquer que certaines stratégies nationales se sont révélées inefficaces et n’ont pas permis d’éviter la crise financière.  Une des conséquences est qu’en Afrique, la population ne peut pas voir se réaliser son droit au développement social, a-t-il déploré.  En ce qui concerne l’Argentine, elle a pris la voie du développement économique et social, avec la mise en place d’un nouveau cadre social centré sur l’être humain, a-t-il ensuite expliqué.  Il a indiqué que, lorsque la croissance se base sur l’imposition de bas salaires, les efforts de lutte contre l’exclusion sont inefficaces.


Expliquant le modèle actuel argentin de développement social, qui est basé sur la relance du rôle qui doit toujours être assumé par l’État, il a parlé de l’utilisation rationnelle des réserves monétaires, du développement technologique et scientifique et du développement du marché interne.  Nous avons maintenant le plus vaste système de protection sociale que nous n’ayons jamais connu, s’est-il réjoui, avec notamment un système de santé publique universelle.  La politique de l’emploi a permis de remettre en place les négociations collectives, a-t-il aussi donné comme exemple, signalant également les mesures prises par l’Argentine en faveur des personnes handicapées.  M. Deibe a expliqué que le droit au travail a été promu comme étant un droit fondamental de l’individu.


M. CHUA HOI WAI, Directeur du Conseil des services sociaux de Hong Kong et Administrateur spécial de la Région administrative spéciale chinoise de Hong Kong, a concentré son intervention sur le rôle de la société civile dans le développement social.  Le Conseil des services sociaux de Hong Kong rassemble 370 organisations non gouvernementales, a-t-il indiqué.  En 1996, nous avons effectué une recherche sur la pauvreté et sommes devenus le principal centre d’information sur ce sujet à Hong Kong.  M. Chua a signalé que, selon le Programme ONU-HABITAT, c’est à Hong Kong qu’on trouve le plus grand écart entre le niveau de vie de la frange de population la plus aisée et celui de la frange la plus modeste, parmi toutes les villes asiatiques, ce qui souligne les grandes inégalités sociales existantes.  Le Conseil travaille essentiellement sur trois grands axes: le renforcement et le partage des connaissances; la création d’un réseau avec le secteur public et les ONG; et la fixation de priorités pour recevoir le soutien des décideurs et du public.  Nous ne fournissons pas seulement des services, mais œuvrons aussi à trouver un consensus sur des questions sociales, a fait valoir M. Chua Hoi Wai.  Il a aussi assuré que le Conseil fait son possible pour impliquer les différentes ONG dans les processus de changement impulsés à Hong Kong.


Débat interactif


Dans le débat qui a eu lieu après les interventions des panélistes, les intervenants ont averti qu’il ne fallait pas plaquer des programmes de développement social qui ne seraient pas adaptés à leurs réalités sur les pays en développement.  Tout doit être conçu dans la parfaite connaissance du contexte, a plaidé M. ADESINA.  Pour sa part, M. DEIBE a appelé à réfléchir à des programmes concrets dans un contexte de grande hétérogénéité, tandis que le Ministre des affaires sociales du Sénégal a proposé une approche qui viserait une harmonisation par région des politiques et des programmes de développement social.


Si le monde a progressé dans les trois domaines principaux de l’intégration sociale, ces progrès sont inégaux selon les pays, a remarqué le représentant de l’Indonésie qui a indiqué que sa délégation comptait sur les partenaires au développement pour soutenir les efforts nationaux des pays en développement.  La représentante de la République arabe syrienne a demandé ce qui pouvait être fait pour concrétiser les engagements pris par les gouvernements à l’époque de la Conférence de Copenhague.


La représentante du Mexique a expliqué qu’au moment du Sommet de Copenhague, le Mexique traversait une crise profonde.  Cependant, a-t-elle expliqué, le renforcement institutionnel qui était déjà en cours a permis au pays de mieux faire face à ses difficultés.  La leçon apprise est qu’il faut prendre des mesures immédiates, comme le renforcement de la protection sociale et la création d’emplois.


Plusieurs intervenants ont aussi réitéré la nécessité de centrer davantage le développement social sur les personnes.  Pour M. CHUA, il faut de ce fait adopter une démarche intégrée permettant de résoudre plusieurs problèmes à la fois.  Cela ne sert à rien d’améliorer le secteur de l’emploi si on ne fournit pas de services de garderie et de crèche pour enfants pour permettre aux enfants de s’insérer au marché du travail, a-t-il fait remarquer.  De son côté, M. ADESINA a regretté que les routes ou les voies ferrées de son pays d’origine, le Nigeria, sont utilisées principalement pour le transport de marchandise et non celui de personnes.


La délégation de la Chine a demandé ce qu’un pays pouvait faire pour mobiliser au mieux les ONG et le secteur privé, afin de les impliquer davantage dans la réalisation des OMD et la promotion du développement social.  Dans le même sens, le Ministre des affaires sociales du Sénégal a souhaité que le rôle crucial de la société civile soit renforcé, car elle peut servir de contrepoids à certaines influences néfastes.


M. CHUA a souligné que le secteur des entreprises a évolué à Hong Kong sous l’influence du secteur civil et public.  Nous avons par exemple encouragé les entreprises à travailler avec les personnes handicapées, a-t-il noté.  Il a aussi expliqué que, depuis 1976, le Gouvernement a toujours demandé au Conseil des services sociaux de Hong Kong de participer aux travaux des comités de planification.  Notre relation avec le Gouvernement n’est pas toujours bonne, mais s’il nous traite en partenaire, nous pouvons réellement travailler ensemble pour améliorer les programmes sociaux.  Au contraire, s’il nous traite comme un organe de pression, nous agissons dans ce sens, a-t-il avoué.  De son côté, M. HUNDSTORFER a fait valoir qu’en Autriche, les ONG constituent une partie importante du système social et qu’elles participent largement au programme social.


Le Vice-Président du Conseil international sur le développement social, qui s’exprimait également au nom du Comité des ONG pour le développement social, a estimé que le Sommet de Copenhague avait marqué le début d’une nouvelle ère.  « On ne doit pas séparer le social et l’économique », a-t-il rappelé.  M. ADESINA a, lui aussi, appelé à faire le lien entre solidarité sociale et solidarité économique.  De même, la Ministre de la santé et des politiques sociales de l’Espagne, parlant au nom de l’Union européenne, a souhaité que soit créée une économie du marché social viable, qui ferait le lien entre les politiques sociales, environnementales et économiques.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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