Les États membres de la Commission de consolidation de la paix invités à maintenir leur engagement en Guinée-Bissau
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Commission de consolidation de la paix
Formation Guinée-Bissau
1ere séance -matin
LES ÉTATS MEMBRES DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX INVITÉS À MAINTENIR LEUR ENGAGEMENT EN GUINÉE-BISSAU
« Il existe aujourd’hui une opportunité pour des changements positifs », affirme le Représentant du Secrétaire général
La réunion, ce matin, de la Formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix (CCP), a donné lieu à un appel lancé à la communauté internationale et aux États membres de la Commission pour qu’ils maintiennent leur engagement dans le pays. « La contribution de tous est importante », a ainsi jugé le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau, M. Joseph Mutaboba. « Cette année est, à ses yeux, cruciale et montre une opportunité pour des changements positifs. »
« Sans vous, nous ne pouvons faire grand chose », a lancé M. Mutaboba, qui intervenait de Bissau, la capitale du pays, par vidéoconférence. « Il est important d’interagir avec le Gouvernement bissau-guinéen pour faire la différence », a-t-il déclaré. « Il est important de s’unir dans l’action. »
« Nous avons besoin de l’appui de la communauté internationale, des Nations Unies et de leur système », lui a fait écho, présent à ses côtés, le Ministre des affaires étrangères de la Guinée-Bissau, M. Adelino Manu Queta, évoquant des « problèmes persistants auxquels il faut remédier ». Il a notamment précisé que la situation demeurait précaire en matière de sécurité. « Nous devons travailler davantage », a poursuivi M. Queta.
Le Ministre a néanmoins expliqué que son pays était « complètement différent par rapport à ce qu’il était il y a quelques années ». « Il y a une certaine stabilité », a-t-il dit, notant que les investisseurs commençaient à venir.
Pour le Représentant du Secrétaire général, « la Guinée-Bissau ne peut pas se contenter de la rédaction de rapports ». « La Guinée-Bissau attend des engagements des pays sur le plan bilatéral », a insisté M. Mutaboba. « C’est là la solution clef du problème, car si les États membres de la Commission n’interviennent pas, nous n’aurons pas les moyens nécessaires pour mettre en place les programmes. »
Auparavant, au Siège de l’ONU à New York, la Présidente de la Formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti (Brésil), avait fait un exposé sur la visite effectuée dans le pays, du 16 au 21 janvier dernier. Cette mission, conduite par la Représentante permanente adjointe du Brésil auprès de l’ONU, Mme Regina Dunlop, a permis d’« évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Cadre stratégique » et de « confirmer les priorités en matière de consolidation de la paix dans les mois à venir ».
Selon Mme Ribeiro Viotti, la délégation a observé « des signes encourageants et des progrès », citant, par exemple, l’engagement des parties prenantes nationales en vue d’organiser un dialogue de réconciliation nationale qui implique tous les secteurs de la société civile, en juin prochain.
En outre, le Gouvernement bissau-guinéen a « normalisé le paiement des fonctionnaires civils, grâce à la mobilisation de ressources intérieures et internationales » et a « été en mesure d’adopter une législation pertinente relative à la réforme du secteur de la sécurité, d’achever le recensement des forces de défense et de sécurité et de réactiver le comité directeur national sur la réforme du secteur de la sécurité ». Par ailleurs, a-t-elle dit, « le lancement du fonds des pensions pour les militaires est considéré comme une question de priorité absolue ».
À la lumière des observations faites par la Formation lors de cette mission, « le comité directeur national devra préparer un plan révisé prioritaire pour l’allocation d’une deuxième tranche de ressources du Fonds pour la consolidation de la paix, basé sur les priorités du Cadre stratégique », a affirmé Mme Ribeiro Viotti.
La Commission devrait également « envisager d’étendre son soutien à la tenue d’un dialogue de réconciliation nationale » et « contribuer à la lutte contre le trafic de drogues, notamment par le biais d’initiatives régionales ». Elle maintiendra, a assuré sa Présidente, « le dialogue avec les institutions financières internationales et d’autres parties prenantes » et continuera de « mobiliser des ressources pour satisfaire les besoins du pays en matière de développement ».
Lors du débat, les représentants du Royaume-Uni, de l’Uruguay, du Canada, du Pérou, du Nigéria, du Bénin, de l’Espagne, du Portugal, du Cap-Vert, de l’Égypte, de l’Afrique du Sud, de la Commission européenne, de l’Angola, du Ghana et du Mexique ont formulé des commentaires et posé des questions à leurs interlocuteurs réunis à Bissau.
« Le moment est venu d’agir », ont ainsi souligné, à l’instar de leurs collègues, les délégués cap-verdien et sud-africain. « Nous devons tous aider le Gouvernement de la Guinée-Bissau et appuyer ses initiatives », a affirmé le représentant sud-africain, appelant la communauté internationale, en particulier les bailleurs de fonds, à « maintenir l’éclairage sur la Guinée-Bissau », car « les résultats seront bientôt visibles ».
Parmi les participants à cette réunion, intervenant depuis Bissau, un représentant du Gouvernement bissau-guinéen a indiqué que le Ministère de l’intérieur était « en plein processus de réforme », avec, notamment, le recensement des fonctionnaires, des forces civiles, militaires et paramilitaires. Il a confirmé que la réforme du secteur de la sécurité suivait son processus législatif et a évoqué un projet de création de garde nationale, « une structure toute nouvelle au sein des forces de police », qui sera présenté au Parlement.
Un représentant de la société civile a, de son côté, dressé un bilan des préparatifs de la Conférence sur la réconciliation nationale qui doit avoir lieu au mois de juin prochain. « Nous sommes conscients que plusieurs crises résultaient de l’absence de dialogue », a-t-il dit, précisant que l’objectif de cette conférence était de « faire participer tous les acteurs en vue de créer une vision commune des mécanismes et des stratégies à appliquer », de « mettre un terme une fois pour toutes aux cycles d’instabilité et de violence » et de « mettre en place une culture de tolérance, de dialogue et de paix ».
À propos de cette conférence sur la réconciliation nationale, le délégué de l’Angola a souligné la nécessité pour le peuple de Guinée-Bissau de rester uni. « Il faut tenter de trouver des objectifs communs », a-t-il dit, insistant sur le principe de l’appropriation nationale. « La communauté internationale doit prêter main forte, mais cette aide ne sera efficace que si l’accent est mis sur l’appropriation nationale », a-t-il estimé.
La Formation Guinée-Bissau a également adopté le projet de conclusions et de recommandations de l’évaluation du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau*, un document qui, a estimé la Présidente de la Formation, est « parfaitement cohérent avec les principaux résultats de la visite effectuée récemment sur le terrain ».
Ce document, a expliqué Mme Ribeiro Viotti, porte sur l’ensemble des priorités en matière de consolidation de la paix en Guinée-Bissau et des mesures essentielles à prendre à la fois par la Commission de consolidation de la paix et le Gouvernement bissau-guinéen. Il reconnaît ainsi les progrès réalisés jusqu’ici dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité, et se concentre en particulier sur les actions immédiates requises, comme la création d’une caisse des pensions.
De même, le projet de conclusions et de recommandations met l’accent sur les défis liés à la lutte contre le trafic de drogues, approuvant des initiatives régionales à cet égard. Il souligne, a-t-elle ajouté, la nécessité de « poursuivre la réforme du secteur de la justice, en particulier par le renforcement des institutions et des mécanismes judicaires », de « favoriser une plus grande coordination parmi tous les acteurs impliqués dans les activités de consolidation de la paix, notamment dans la série de mesures de la réforme du secteur de la sécurité ».
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