Développement social: le rapporteur spécial sur la situation des handicapés préconise que les droits de ce groupe vulnérable figurent à l’agenda du développement
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Commission du développement social
Quarante-huitième session
6e et 7e séances – matin et après-midi
DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LE RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION DES HANDICAPÉS PRÉCONISE
QUE LES DROITS DE CE GROUPE VULNÉRABLE FIGURENT À L’AGENDA DU DÉVELOPPEMENT
« Il faut que la situation des personnes handicapées soit pleinement prise en compte dans les stratégies visant à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a plaidé ce matin devant les délégations des États membres le Rapporteur spécial de la Commission chargée d’étudier la situation des handicapés, venu faire un exposé dans le cadre des travaux de la quarante-huitième session de cet organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC).
Trop souvent, a expliqué M. Shuaib Chalken, les besoins spécifiques des personnes handicapées, qui représentent 10% de la population mondiale et sont aussi parmi les plus pauvres, ne sont pas suffisamment reflétés dans les politiques, programmes, projets et initiatives de développement. Nommé Rapporteur en août dernier de la Commission chargée d’étudier la situation des handicapés, il a exprimé cet après-midi sa volonté de promouvoir l’inclusion des problématiques relatives aux handicaps à l’agenda du développement.
M. Chalklen a aussi souligné que parmi les personnes handicapées des pays en développement, se trouvaient des groupes vulnérables qui méritent une attention particulière, notamment les femmes et les enfants. Il a, d’autre part, exprimé son intention de donner la priorité à la surveillance et à la mise en œuvre des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés dans le contexte du développement, et de promouvoir la coopération internationale telle qu’envisagée par la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par 78 pays jusqu’à présent.
Ces propositions ont reçu un écho favorable de la part de la Commission du développement social, devant laquelle le nouveau Rapporteur spécial s’exprimait pour la première fois depuis sa nomination. Lors d’un bref dialogue interactif, il a assuré la représentante de l’Australie qu’en matière d’harmonisation des normes internationales, on pouvait se féliciter, par exemple, de la convergence observée dans les aéroports internationaux, désormais plus soucieux de ménager un accès aux handicapés.
M. Chalken a par ailleurs indiqué aux États membres qu’il comptait rencontrer les donateurs bilatéraux engagés dans des efforts humanitaires, comme ceux actuellement en cours en Haïti. À cet égard, à la suite du séisme, qui a provoqué l’amputation de 5 000 à 6 000 personnes dans le pays, la représentante d’Haïti a d’ailleurs plaidé aujourd’hui pour une assistance de la communauté internationale en faveur d’une « réhabilitation solidaire » et le lancement d’un « programme global de développement social » répondant au triple enjeu de la réduction de la pauvreté, de la création d’emplois et de l’intégration sociale
En outre, tout en expliquant que le dialogue entamé avec l’Alliance internationale des personnes handicapées sur la constitution d’un Comité d’experts se poursuivrait, M. Chalken a prévenu que la composition du Comité évoqué auparavant, qui sera supervisé par ses soins, devra refléter la participation de la société civile et des personnes handicapées vivant dans les pays en développement.
La Commission du développement social a, d’autre part, conclu aujourd’hui son débat général sur la question prioritaire à l’ordre du jour de cette session, à savoir l’intégration sociale, au cours duquel elle a entendu 26 États membres, sept représentants d’organisations internationales, et six d’ONG. Elle a ensuite ouvert son second débat général, au cours duquel les intervenants se sont livrés à l’examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux.
Ces plans et programmes sont au nombre de quatre: le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées; le Programme d’action mondial pour la jeunesse; le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002); et les questions, politiques et programmes relatifs à la famille. S’exprimant au nom de l’Union européenne, le Ministre de la santé et de la politique sociale de l’Espagne a fait un bilan des mesures prises à Bruxelles pour mettre en œuvre les dispositions de ces instruments, suivi par son homologue du Ghana, et par le représentant de l’Argentine, qui au nom du MERCOSUR, a proposé aux Nations Unies l’élaboration d’une convention internationale relative aux droits des personnes âgées.
La Commission du développement social conclura ce débat lundi, le 8 février, à partir de 10 heures.
SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2010/3)
Thème prioritaire: l’intégration sociale (E/CN.5/2010/2)
Suite du débat général
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a indiqué que le Gouvernement de la Colombie fait en sorte que tous les Colombiens aient accès à la sécurité sociale et au marché du travail. Le système de protection sociale cherche à protéger la population des risques économiques, a-t-elle expliqué. En 2002, un ensemble de politiques publiques conçues à cette fin a été adopté, de façon a réduire la vulnérabilité de la population et réduire les inégalités, a dit Mme Blum. La représentante a aussi signalé que le Gouvernement colombien va réformer le secteur de la santé et unifier les deux régimes de prestations sociales existant en Colombie. Le réseau « Juntos » a en outre été mis en place, pour fournir une attention aux familles vivant dans la pauvreté extrême. « Juntos » prévoit de les associer aux projets sociaux, a indiqué Mme Blum qui a aussi parlé de la création d’un programme s’adressant aux chefs de familles, d’un autre qui vise à faciliter l’accès au crédit, et de celui destiné à protéger les adultes âgés contre le risque d’exclusion sociale. La Colombie met également l’accent sur l’éducation et la formation professionnelle, a assuré Mme Blum. Ces progrès en matière d’éducation ont fait que la Colombie a avancé de cinq places dans le classement mondial figurant dans le Rapport sur le développement humain de 2009, comparé à la place qu’elle y occupait en 2006.
M. MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a déclaré que l’intégration sociale devait être un objectif vers la réalisation duquel devaient aller non seulement tous les États, mais aussi les acteurs de la société civile et du secteur public. Au Nicaragua, des progrès sensibles ont été accomplis dans la mise en œuvre d’un modèle participatif où les citoyens s’organisent au sein de leurs communautés et décident de leurs projets, a-t-elle assuré. Cette approche a abouti à des résultats notables, qui se sont traduits par un accroissement des investissements publics et une généralisation des régimes de protection sociale. L’impact des politiques de santé lancées par le Gouvernement s’est quant à lui traduit par une baisse des affections dont souffrent les femmes enceintes et les nourrissons, a poursuivi la représentante. En outre, des unités spécialisées se rendent dans tous les foyers du pays pour y évaluer l’état de santé des familles. Enfin, Mme De Chamorro s’est félicitée que l’UNESCO ait déclaré que le Nicaragua était débarrassé de l’analphabétisme, puisque le taux d’illettrisme n’y est que de 3,56%.
M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a soutenu les efforts internationaux visant à mobiliser les énergies pour mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le Pacte pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Il a aussi souligné l’importance du partage des bonnes pratiques. L’un des objectifs que s’est assignée la Croatie est de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger toutes les catégories de sa population, a-t-il assuré. Il a mentionné la création, l’année dernière, d’un poste de Médiateur chargé des questions liées aux personnes handicapées, avant de rappeler que la Croatie a été un des premiers pays à signer la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif. Le pays lutte aussi contre les autres formes de discrimination, a-t-il indiqué. M. Vilović a ajouté que le pays s’intéresse aux familles et fait son possible pour les aider tout en responsabilisant les parents. La Croatie réévalue actuellement sa stratégie nationale de lutte contre la violence domestique, a-t-il notamment indiqué.
Enfin, le représentant a salué les efforts menés également au niveau international en matière de développement et d’intégration sociale et a assuré la Commission du développement de la détermination de son gouvernement de continuer à progresser dans ce sens.
M. ABDELGHANI MERABET(Algérie) a déclaré que son pays œuvre à mettre en place les moyens qui lui permettent de lutter contre toutes les formes de discrimination et d’inégalité entre personnes et groupes sociaux et à promouvoir, par là même, l’objectif de l’intégration sociale. Dans ce cadre, le Gouvernement algérien a pris une série de mesures visant à promouvoir la croissance économique et l’investissement, tout en engageant un ambitieux programme quinquennal s’étalant sur la période 2010-2014, qui a pour priorités la satisfaction des besoins de la population dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de l’habitat, de l’eau et de l’énergie, a indiqué le représentant. Par ailleurs, après avoir ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2009, l’Algérie a décidé de mettre en place une commission nationale chargée d’examiner l’amendement de la loi de 2002 sur les handicapés, afin d’améliorer leurs conditions sociales, notamment en matière d’emploi, d’enseignement et d’habitat. Il a été décidé, également, d’ouvrir, dans le cadre du programme quinquennal, 120 nouveaux centres fournissant des prestations en faveur des personnes qui ont des besoins spécifiques, en plus des 30 centres qui sont actuellement en train d’être construits. Poursuivant son intervention, M. Merabet a relevé qu’un projet de loi sur les personnes âgées serait soumis incessamment au Conseil de Gouvernement algérien pour qu’il en débatte si nécessaire l’enrichisse avant de le soumettre au Parlement pour examen et adoption.
M. DAVISON MENDAMENDA (Zambie) a déclaré que son pays appuyait les efforts que déploie la Commission du développement social (CDS) pour sensibiliser les États et l’opinion sur l’importance des politiques de développement social et a dit que la Zambie voulait assurer la CDS de sa détermination à appliquer le Programme d’action issu du Sommet de Copenhague. Expliquant comment son gouvernement lutte contre toutes les formes d’exclusion, il a cité les politiques adoptées pour promouvoir la participation sociale et civique des citoyens zambiens et améliorer leur accès à l’emploi. Ces politiques se concentrent sur les groupes les plus vulnérables, a-t-il précisé, notamment les personnes vivant avec le VIH/sida, les femmes au foyer, les enfants des rues et les personnes handicapées. La Zambie vient de ratifier la Convention relative aux droits des personnes handicapées et est en train d’adopter une loi pour l’appliquer, a-t-il signalé. Pour favoriser l’intégration des jeunes, le Gouvernement zambien a rendu l’éducation de base gratuite, a-t-il aussi indiqué. M. Mendamenda a également mentionné la création en Zambie d’un système de pension destiné aux personnes âgées, ainsi que celle d’un système de distribution de ressources financières en espèces aux foyers les plus désavantagés. Le rôle de la famille est important, a-t-il estimé, expliquant que des lois pour la protéger ont été adoptées, notamment une loi destinée à la lutte contre la violence domestique. Affecté par la crise financière et économique, notre pays a adopté des mesures relatives à l’emploi et a notamment mis en place des aides pour les personnes peu ou non qualifiées, a conclu le représentant.
M. GEORGES-LOUIS BOUCHEZ (Belgique) a déclaré que les Conseils de la jeunesse belge et française, dont il fait partie, considèrent l’éducation, qu’elle soit formelle ou non, comme un vecteur essentiel de développement social et économique, et aussi d’intégration et de cohésion au sein d’une société. Ces Conseils ont exprimé la conviction que faire reposer de manière excessive l’éducation sur la famille est une source de reproduction des inégalités sociales et ne peut que porter atteinte aux personnes les plus fragilisées. C’est pourquoi les États ne peuvent abandonner les enfants vivant dans des situations familiales difficiles. Pour y remédier la mise en place d’un système scolaire de bonne qualité ouvert à tous est nécessaire, ceci afin notamment d’assurer une véritable égalité des chances à tous les enfants, a préconisé M. Bouchez. L’école doit former des citoyens attentifs aux problèmes du monde en invitant chaque jeune à un examen critique et raisonnable des informations qu’il rencontre. L’école, a ajouté le représentant, doit offrir des enseignements dont le contenu doit être totalement indépendant des idéologies et reposer sur des exigences de rigueur scientifique. C’est pourquoi les Nations Unies doivent insister auprès des États pour qu’ils permettent le plus large accès possible à une école de qualité où l’esprit critique, libre et informé, est valorisé et encouragé. Tout en promouvant cet accès, a précisé M. Bouchez, il faut veiller à assurer l’égalité entre les sexes car, selon l’UNESCO, deux tiers des enfants qui ne peuvent aller à l’école sont des filles.
Mme NOUNEH ZASTOUKHOVA (Arménie) a expliqué que le Gouvernement arménien fait de son mieux pour protéger les groupes socialement vulnérables. Les dépenses sociales n’ont pas baissé en 2009 malgré la crise financière et économique, a-t-elle fait valoir. Les progrès de ces dernières années ont cependant été ralentis, et le Gouvernement a révisé son plan d’action dans le domaine social. En ce qui concerne les personnes handicapées et les réfugiés, elles sont les groupes les plus touchés par la crise économique, mais continuent généralement d’avoir accès au système de santé et de protection sociale, a indiqué la représentante. Des crèches pour enfants handicapés ont été créées, a-t-elle donné comme exemple. La protection de la famille est un autre domaine d’action important en Arménie et le Gouvernement, par exemple, distribue des allocations familiales aux familles pauvres, a noté la représentante. Elle a aussi signalé que le Ministre du travail et des affaires sociales arménien a demandé une enquête sur la famille qui a abouti à la rédaction d’un document portant sur les problèmes de base de la famille arménienne. Quant aux jeunes, elle a indiqué l’existence de centres spécialisés qui visent à les intégrer dans tous les domaines de la vie sociale et économique.
M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a indiqué que depuis 1959, son pays avait été à l’origine de bouleversements socioéconomiques à travers le monde en vue de construire une société globale plus juste et fondée sur la solidarité, et ce afin de pouvoir faire face aux menaces, aux agressions et à un blocus criminel imposé par les États-Unis, « qui constituent l’obstacle principal au développement de Cuba ». Ceci n’a toutefois pas empêché Cuba d’accomplir des progrès notables dans les domaines de la santé et de l’éducation, a poursuivi M. Núñez Mosquera. Ainsi, tous les Cubains ont accès à une éducation et à des soins de santé gratuits et ont une espérance de vie de plus de 77 ans, tandis que le taux de mortalité y est de 4,8 sur mille. Cent pour cent des enfants vont à l’école primaire, 99% entament le cycle secondaire, et 750 000 adultes sont inscrits à l’université. Par ailleurs, en dépit de la crise économique et financière mondiale, Cuba n’a pas renoncé à aider d’autres pays en difficulté; comme en témoigne la coopération dont ont fait preuve 448 649 Cubains travaillant dans 167 pays, entre 1961 et 2009. Un programme éducatif cubain a également bénéficié à des milliers de jeunes issus des pays en développement, a précisé le représentant, avant de dire que rien que l’an dernier, 188 jeunes de 134 pays différents avaient obtenu un diplôme dans les écoles cubaines.
M. TAKASHI ASHIKI (Japon) a jugé important de réduire au minimum les conséquences et l’impact de la crise sur les personnes vulnérables. Pour parvenir à la création d’une société pour tous, il faut se concentrer sur la sécurité humaine, a-t-il dit, en adoptant une approche multisectorielle dans la lutte contre les menaces que posent les crises actuelles et les changements climatiques. Une des priorités à affronter est celle de la lutte qui doit être menée contre le chômage, a M. Ashiki, ceci non seulement pour faire face à la crise, mais aussi pour éradiquer la pauvreté. Le Japon a mis en place des mesures d’urgence dans ce secteur, en soutenant par exemple les jeunes diplômés et les personnes qui ont perdu leur poste et qui cherchent un nouvel emploi. Il a mentionné un projet de formation destiné aux personnes vulnérables, notamment les femmes et les personnes handicapées vivant dans les zones rurales. Des centres d’enseignement de la langue japonaise ont été créés pour les enfants étrangers, qui peuvent les fréquenter avant de d’inscrire dans le système scolaire japonais, a-t-il aussi signalé. Le représentant a ensuite parlé du système d’assurance médicale universelle qui existe au Japon, pays dont la population jouit de l’espérance de vie la plus élevée dans le monde. Il a aussi expliqué que le Japon fournit une assistance aux pays en développement, par le biais de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour le renforcement de leurs systèmes de santé nationaux.
M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a déclaré que la croissance économique était l’un des éléments les plus importants de la promotion de l’intégration sociale, comme en témoigne l’exemple de la République de Corée. À l’occasion du prochain Sommet du G-20, qui se tiendra en novembre 2010 à Séoul, il a annoncé que son pays partagerait son expérience, ainsi que le triplement de son aide publique au développement, qui sera portée à hauteur de trois milliard de dollars d’ici à 2015. Par ailleurs, dans un effort destiné à mettre en œuvre des politiques d’intégration sociale, le Gouvernement de la République de Corée a décidé de créer un Comité présidentiel en décembre dernier. Ce Comité a identifié quatre obstacles principaux à une telle intégration dans le pays: les conflits de classes, l’intolérance idéologique, le régionalisme, et la discorde entre les générations. Ce Comité procède actuellement à l’élaboration d’un index national sur l’intégration sociale et dirige un centre pour surveiller la mise en œuvre des politiques pertinentes. Par ailleurs, face à l’accroissement du nombre de migrants et de mariages internationaux, la République de Corée a pris des mesures afin de faciliter leur intégration et promouvoir la diversité culturelle, notamment en ouvrant des centres de soutien aux familles multiculturelles.
M. ZACHARY MUBURI-MUITA (Kenya) a relevé la situation alarmante de l’Afrique en ce qui concerne le niveau de pauvreté. Nombre de jeunes n’ont aucune source de revenu et ne bénéficient pas de la sécurité de l’emploi, a-t-il notamment souligné. En outre, les changements climatiques continuent de repousser plus au Sud les populations de l’Afrique subsaharienne, ce qui les rend dépendantes des importations en produits alimentaires. Le représentant a ensuite souligné la synergie qui existe entre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs sociaux de Copenhague. Il a noté la difficulté qu’il y a à créer un environnement économique et social favorisant le développement social. Le Kenya a dépensé beaucoup de ressources pour créer un environnement culturel, social et politique qui permette l’intégration sociale de tous, a-t-il indiqué. Avec 4,8% de sa population qui est handicapée, le Kenya a ratifié en 2007 la Convention relative aux droits des personnes handicapées et a mis en place diverses mesures en leur faveur. En ce qui concerne les personnes âgés, M. Muburi-Muita a mentionné notamment la mise en place de politiques qui encouragent leur emploi et leur formation. Le représentant a aussi signalé la création de fonds pour favoriser l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes.
Mme MOIRA MÉNDEZ ROMERO(Venezuela) a déclaré qu’à la suite du Sommet mondial de Copenhague de 1995, son pays avait établi un système de sécurité sociale qui concerne l’ensemble de ses citoyens. Par ailleurs, des cliniques et des dispensaires populaires ont été ouverts dans les zones rurales, de même que des centres médicaux destinés à fournir des soins de base. La représentante s’est félicitée que le Venezuela ait été proclamé par l’UNESCO exempt d’analphabétisme. Elle a ajouté que 2,5 millions d’étudiants peuvent faire gratuitement leurs études dans le pays. Des missions ont été déployées un peu partout dans le pays afin de réintégrer les populations autochtones à la société vénézuélienne, mais aussi pour promouvoir le logement décent, la redistribution des terres ou encore la diffusion de la culture. En faisant preuve d’une volonté politique inébranlable, il est possible de parvenir à réaliser l’intégration sociale, a assuré la représentante, pour qui la coopération Sud-Sud représente un atout dont doivent tirer les pays en développement.
M. JOEL MUSA NHLEKO (Swaziland) a assuré que le Gouvernement du Swaziland est engagé dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, du Programme d’action pour la jeunesse, de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ainsi que du Plan d’action de Copenhague. Le Gouvernement swazi a adopté des politiques de lutte contre l’exclusion, a-t-il dit, évoquant notamment les allocations et subventions octroyées aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux femmes et aux enfants. Nous faisons face à l’augmentation du nombre d’orphelins envoyés à l’étranger à cause de la pandémie du VIH/sida, a-t-il aussi signalé. Les allocations destinées à favoriser l’accès à l’éducation ont aussi augmenté, a dit M. Musa Nhleko. Le représentant a aussi mentionné le plan stratégique et le plan d’action adoptés par le Gouvernement, qui visent à réduire la pauvreté de 50% d’ici à 2015 et à l’éliminer d’ici à 2022. C’est le principal défi que veut relever le Swaziland sur le long terme, a-t-il expliqué, ajoutant que ces mesures s’accompagnent d’un plan de relance de l’économie. Malgré la participation de la société civile, l’État reste le principal responsable du développement social, a-t-il remarqué, avant d’appeler en conséquence ses partenaires de développement à augmenter leur aide publique au développement et leur aide technique
M. CLAUDE BONELLO (Malte) a déclaré que, dans son action pour promouvoir l’intégration sociale, le Gouvernement de malte avait identifié les principaux défis et obstacles qu’il rencontre dans l’éradication de la pauvreté et la lutte contre l’exclusion sociale. En conséquence, il a lancé un plan d’action national sur l’inclusion sociale, dont les trois piliers sont: un revenu décent et une réévaluation du système de sécurité sociale existant; un accès élargi au marché du travail; et enfin un accès à des services sociaux de qualité. En outre, a poursuivi le représentant, Malte a pris des mesures pour promouvoir l’égalité des chances et l’égalité entre les sexes. Une législation a donc été adoptée pour combattre la discrimination, promouvoir la diversité, lutter contre les stéréotypes, et autonomiser les groupes vulnérables. M. Bonello a estimé que des services sociaux efficaces ne peuvent être proposés à Malte en l’absence d’une coopération de la société civile et du secteur privé, ce que le Gouvernement maltais s’est employé à promouvoir, en sollicitant l’aide de volontaires.
M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a appelé à trouver un consensus sur le document que doit adopter la Commission du développement social au cours de la présente session. Il a salué les efforts d’intégration des personnes handicapées et souligné en particulier ceux de son pays, qui est partie à la Convention relative aux droits des personnes handicapées. En ce qui concerne les personnes âgées, il a estimé que le Plan d’action de Madrid n’a pas été bien mis en œuvre et invité à renforcer les efforts pour y arriver. Les personnes âgées et les femmes ont besoin d’une attention particulière, a-t-il insisté. Si le Gouvernement du Bangladesh a pris des mesures en ce sens, il faut aussi que les partenaires de développement lui apportent leur aide pour les renforcer, a-t-il demandé. En ce qui concerne les droits des travailleurs migrants, il a noté que ces personnes sont souvent traitées comme des éléments étrangers, sans possibilité d’intégration dans la société de leur pays d’accueil, alors qu’ils contribuent par leur travail à son développement. Notant par ailleurs le nombre important d’enfants qui meurent du fait de la pauvreté de leur environnement, le représentant a appelé à réfléchir aux moyens de les en sortir.
M. MOHAMED FATHI EDREES (Égypte) a expliqué que l’objectif de l’intégration sociale est de créer un tissu social unique. Pour cela, a-t-il ajouté, il faut arriver au plein-emploi, à l’élimination de la pauvreté et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Pour atteindre une société unique et juste pour tous, il faut réaliser une intégration économique, notamment sur le plan de la parité et des services sociaux de base (éducation et santé). Cela représente autant de défis pour les pays en développement qui cherchent tous à réaliser les OMD dans un contexte de crises mondiales, a noté le représentant. Il a souligné la nécessité d’adopter des politiques globales rigoureuses pour soutenir notamment l’égalité des chances en matière d’emploi et la protection des droits des immigrants. Ceux-ci font souvent l’objet d’attaques en ce qui concerne leur religion, a-t-il noté. De leur côté, ces migrants doivent respecter pleinement la législation des pays d’accueil, a préconisé le représentant. En Égypte, on travaille à créer un réseau de sécurité sociale qui couvre les couches les plus pauvres de la population, a précisé le représentant. Il a ajouté que l’État fournit des ressources financières aux femmes et aux jeunes mariés, afin qu’ils puissent participer à la vie sociale.
M. LUIS ENRIQUE CHAVEZ (Pérou) a déclaré que le Gouvernement péruvien avait adopté une série de mesures destinées à faire reculer la pauvreté, les inégalités et l’exclusion. Pour l’exercice 2006-2011, l’objectif de la réduction de la pauvreté était de la faire passer de 50 à 30% en 2008, et l’Objectif no 1 du Millénaire pour le développement était donc réalisé à 92%, s’est félicité le représentant. En ce qui concerne les jeunes, des mesures ont été prises pour favoriser leur accès au marché de l’emploi et leur permettre de trouver un travail décent. Il est prioritaire de faire participer la jeunesse au niveau communautaire, a poursuivi M. Chavez, qui a déclaré que l’égalité des chances pour tous était également activement poursuivie au Pérou. À cet égard, en juillet 2009, une loi a été adoptée pour sanctionner le non-respect des mesures prévues à l’intention des personnes handicapées. Par ailleurs, une loi sur les personnes âgées a également été promulguée, permettant notamment d’ouvrir des centres destinés à améliorer leur bien-être. Dans un souci d’intégrer pleinement les peuples autochtones, le Président péruvien a présenté en décembre dernier des excuses à la communauté afro-péruvienne, reconnaissant la contribution historique de ses membres à la culture nationale, a rappelé M. Chavez. Le Gouvernement a en outre entrepris de leur offrir une éducation bilingue et des services sociaux de base, a-t-il ajouté.
Mme REEN KACHERE, Ministre des personnes handicapées et des personnes âgées du Malawi, a reconnu l’importance d’intégrer les jeunes, les personnes handicapées et les femmes dans la société. La stratégie de croissance et la stratégie de développement national du Malawi assurent que ces groupes ne soient pas laissés pour compte, a-t-elle indiqué. Le programme de promotion du travail décent permet d’améliorer la situation des personnes désavantagées en matière d’emploi, a-t-elle aussi noté. La Ministre a aussi signalé les problèmes posés dans son pays par les changements climatiques, notamment pour les enfants et les femmes pauvres, les personnes âgées et les personnes handicapées. Au Malawi, on a d’abord confié cette question au Ministère des affaires écologiques, puis au Ministère de la planification et de la coopération, afin de prendre en compte tous les aspects sociaux des changements climatiques, a indiqué Mme Kachere.
La Ministre a aussi parlé des programmes de réhabilitation mis en place en faveur des personnes handicapées et des efforts menés pour appliquer la Convention relative aux droits des personnes handicapées en général au niveau national. Le Gouvernement malawite examine également les lois sur la famille, afin de placer celles-ci au cœur du développement national, a poursuivi Mme Kachere. Elle a indiqué que les enfants de la rue sont bénéficiaires de services de réhabilitation sociale. Dans le domaine de la création et de la formation d’emploi, le Malawi a mis en place un programme qui permet de mieux orienter les jeunes à la sortie de l’école et d’éviter leur chômage, a-t-elle aussi indiqué. Enfin, soulignant la détermination de son pays de procéder à l’intégration sociale et d’œuvrer pour un consensus sur la résolution qui sera négociée sur cette question pour être adoptée à la fin de la présente session de la CDS, la Ministre a souligné la nécessité d’une coopération et d’une aide financière internationale pour permettre au Malawi d’élargir le champ d’application de ses programmes d’intégration sociale.
M. BASHAR JA’AFARI(République arabe syrienne) a déclaré qu’en dépit de certains progrès, de nombreux défis continuent à se poser en matière d’intégration sociale. La société syrienne est parvenue au fil du temps à une organisation fondée sur la solidarité et l’égalité des chances entre ses citoyens, a-t-il ajouté, en dépit des contraintes qui pèsent sur les pays de notre région. Les petites et moyennes entreprises sont au cœur de ce débat, a-t-il estimé, étant donné le rôle qu’elles peuvent jouer dans la réalisation du plein-emploi. Ainsi, entre le 12 et le 20 février, la Syrie a accueilli la Conférence arabo-européenne à l’appui des petites et moyennes entreprises. Le Gouvernement syrien s’efforce par ailleurs d’aider les familles, dans la mesure où elles constituent la cellule première de l’intégration sociale. Mais tant que persistera l’occupation étrangère d’une partie du sol syrien, la cohésion de la société syrienne ne sera pas pleinement réalisée, ni les droits de l’homme respectés, a regretté le représentant.
Le groupe des jeunes délégués de la Roumanie a souligné qu’un tiers des 34 millions des nouveaux chômeurs recensés en 2009 par l’OIT étaient des jeunes. Les jeunes délégués roumains ont exhorté les États Membres à agir sans délais et de manière plus coordonnée pour assurer la mise en place du cadre permettant un emploi décent pour tous, « y compris les jeunes ». Ils ont ainsi demandé que l’accent soit mis sur l’amélioration des conditions d’accès aux marchés du travail des jeunes afin de permettre que de nombreux emplois vacants soient rapidement pourvus. Les jeunes représentants ont en outre indiqué que les gouvernements devaient s’engager plus activement à créer des opportunités pour les jeunes mères, particulièrement touchées par le phénomène du chômage en ces temps de crise économique et financière internationale. Ils ont ensuite déploré le nombre croissant d’emplois précaires, mal rémunérés et dangereux, qui prive les sociétés du potentiel de développement que représente la main-d’œuvre des jeunes. Enfin, ils ont jugé que les jeunes devaient être associés plus souvent aux processus de prise de décisions à tous les niveaux où s’élaborent les politiques d’emploi.
Mme SUTAPA MAJUMDAR (Inde) a indiqué que son pays était en train de mettre en œuvre son onzième plan quinquennal de développement, qui couvre la période allant de 2007 à 2012, et qui met la priorité sur la croissance inclusive. Des efforts spéciaux sont déployés pour s’assurer que les milieux ruraux profiteront directement de la croissance du pays, a-t-elle ajouté. Elle a également précisé que ce Plan identifiait 26 indicateurs relatifs à la pauvreté, l’éducation, la santé, les femmes et les enfants. La représentante a ensuite affirmé qu’une croissance accélérée accompagnée d’une meilleure intégration devait s’appuyer sur le maintien des politiques de réforme économique; le renouveau de la croissance agricole; l’amélioration de l’accès aux services essentiels, pour les pauvres notamment. À cela, elle a ajouté l’élan donné au développement de l’infrastructure; une écologie durable; la satisfaction des besoins des pauvres et, enfin, une bonne gouvernance à tous les niveaux.
Mme Majumdar a également évoqué l’importance de l’autonomisation au niveau populaire et de l’éducation, pour signaler ensuite que le plan quinquennal accordait une attention particulière à l’égalité entre les sexes, ainsi qu’au développement social. Pour la représentante de la délégation indienne, l’intégration sociale doit comprendre et respecter la diversité, et promouvoir la participation équitable de tous à la vie socioéconomique afin de créer une « société pour tous ». Elle a également estimé que chaque pays devait développer ses propres politiques de développement social en prenant en compte les différents niveaux d’intégration sociale de ses groupes les plus vulnérables ainsi que le développement socioéconomique de sa population.
Mme CARMEN MARÍA GALLARDO DE HERNÁNDEZ (El Salvador) a assuré que son pays est engagé à mettre en œuvre le programme d’action sur le développement social, tout en étant conscient que cela représente un grand défi pour lui. Le Gouvernement salvadorien travaille actuellement à l’élaboration d’une stratégie nationale qui vise principalement à créer une stabilité macroéconomique et des conditions permettant de faire bénéficier plus de personnes des progrès réalisés en matière d’intégration sociale, a dit Mme Gallardo de Hernández. Elle a mentionné les actions qui ont ainsi été prises pour créer des emplois, améliorer la qualité des services de base, renforcer la participation sociale, augmenter les possibilités de recevoir une éducation et des soins de santé, ainsi que celles d’accéder à la culture et de vivre une vie digne. Les jeunes du pays représentent 19% de sa population, a-t-elle poursuivi, ce qui nous oblige à développer des politiques qui prennent en compte leurs préoccupations, comme la recherche d’un premier emploi. Elle a aussi parlé des efforts d’intégration sociale visant les personnes âgées et les personnes handicapées, qui mettent l’accent sur l’accès à l’éducation.
M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a déclaré que son pays, sous l’impulsion du Président Ben Ali, avait initié une série de mesures visant à protéger les catégories sociales vulnérables ou défavorisées contre l’exclusion et la marginalisation. Plusieurs actions ont été menées dans le but de garantir aux personnes handicapées des conditions de vie décente et leur assurer les moyens susceptibles de mener une vie aussi normale que possible par des mesures concernant l’accessibilité de l’environnement, la communication, l’éducation et la formation professionnelle, a indiqué M. Jomaa. Le représentant a ensuite évoqué les réalisations accomplies au profit des personnes âgées, dont une stratégie nationale de protection, l’octroi d’aides financières permanentes et de cartes de soins gratuits à celles d’entre elles qui sont démunies, ou encore l’amélioration des conditions d’hébergement dans les centres d’accueil. Sur un autre plan, a poursuivi le représentant, le Gouvernement tunisien continuera de promouvoir le rôle des jeunes, notamment en renforçant leurs droits à la santé, au savoir, à l’encadrement social, à l’emploi, aux loisirs, à la culture et à la communication et à l’information. C’est sur cette base que la Tunisie a présenté un projet de résolution proclamant 2010 Année internationale de la jeunesse. Ce projet de loi a été adopté par consensus par l’Assemblée générale, a conclu M. Jomaa.
Mme JEANNE K. NDYETABURA (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que, si son pays a fait certains progrès en termes de développement social, les crises financière et économique, ainsi que les changements climatiques, constituent des défis de taille qui requièrent la mise en place de mécanismes spéciaux pour y faire face. La Tanzanie s’engage à arriver à créer le cadre d’une intégration sociale pour tous ses citoyens, a-t-elle assuré. Nous œuvrons avec les représentants des différents groupes et avons mis en œuvre des politiques qui visent notamment à donner aux pauvres des moyens de subsistance, a dit la représentante. Elle a aussi expliqué que la réduction de la pauvreté et la création d’emplois doivent se faire en donnant la priorité au secteur agricole.
M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a estimé que l’institution de la famille représente le premier niveau d’intégration sociale au Pakistan, pays qui connaît une transition démographique. D’ici à 2030, 50 millions de personnes feront partie du groupe des personnes économiquement productrices de la population. Aussi, le dixième Plan quinquennal et le deuxième Document sur la réduction de la pauvreté, qui sont en train d’être finalisés, mettent-ils l’accent sur la croissance économique, la réduction de la pauvreté et le développement humain. Le Gouvernement pakistanais a adopté une approche holistique et intégrée qui passe par le développement des ressources humaines et la hausse du niveau de formation; ainsi que par la protection sociale et l’intégration sociale des groupes marginalisés, a indiqué M. Sial. Cette approche a donné lieu à plusieurs mesures que le représentant a ensuite exposées.
Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a rappelé que le Gouvernement d’Haïti a vu en quelques secondes ses efforts anéantis suite au séisme qui a porté un coup sévère à la situation socioéconomique du pays et sapé la base de sa politique de redressement et de reconstruction sociale. Dans ce contexte a dit Mme Romulus, le Gouvernement d’Haïti a émis l’espoir que son pays sera l’objet d’un vaste programme de réhabilitation solidaire et bénéficiera d’un programme global de développement social répondant au triple enjeu suivant: réduire la pauvreté, créer des emplois productifs et favoriser l’intégration sociale. Un emploi quel qu’il soit en cette période de crise, est plus qu’une forme de thérapie émotionnelle, a souligné la représentante, « car le travail c’est un lieu où l’on se rencontre, où l’on échange des idées, où l’on acquiert- d’autres façons de voir la vie ». À cet effet, elle a soutenu le programme « Travail contre rémunération » lancé par le PNUD, qui permet à 30 000 personnes de gagner un salaire journalier pour des tâches liées au déblaiement des routes et aux efforts locaux de reconstruction. Par ailleurs, le Ministère des affaires sociales doit faire face au problème des personnes amputées, dont on estime le nombre entre 5 000 et 6 000 à la suite du tremblement de terre, a dit la représentante. Cette réalité a été reconnue par le Représentant spécial par intérim du Secrétaire général pour Haïti, Edmond Mulet, qui a déclaré que l’appui de la communauté internationale était indispensable pour ouvrir des cliniques dispensant les soins appropriés et un appui psychologique aux victimes, a souligné Mme Romulus.
Mme JANE STEWART, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué qu’au mois de juin dernier, l’OIT avait organisé un Sommet mondial sur l’emploi au cours duquel de nombreux dirigeants avaient affiché leur appui en faveur de l’adoption d’un Pacte mondial pour l’emploi. Elle a ensuite signalé que les jeunes peinaient souvent à trouver un emploi, étaient les plus durement frappés par les crises et profitaient le moins du redressement économique. On dénombrait entre 79 et 87 millions de jeunes chômeurs à la fin 2009, a-t-elle signalé. La représentante a ensuite engagé les gouvernements à s’assurer que les jeunes étaient pris en compte dans le cadre des politiques de lutte contre la crise économique.
Mme Stewart a poursuivi en indiquant que l’accès à un emploi décent pour les personnes handicapées, lesquelles représentent 10% de la population mondiale, demeurait un défi important à relever, notamment en temps de crise. Elle a rappelé que 80 États avaient ratifié la Convention 159 de l’OIT qui porte sur la formation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées. La représentante s’est ensuite penchée sur la situation des personnes âgées, pour signaler par ailleurs que le Pacte mondial pour l’emploi réclame une garantie de revenu minimal pour ces personnes. Le taux de pauvreté chez les ménages de personnes âgées est 29% plus élevé, a-t-elle notamment signalé. De son avis, la création de régimes de retraite non contributifs dans tous les pays développés permettrait de réduire la pauvreté et la vulnérabilité des personnes âgées et de leur famille. Mme Stewart a également réclamé une analyse précise de la participation des femmes au marché du travail, relevant que l’absence de mesures effectives destinées à concilier travail et responsabilités familiales compromettait le développement.
M. FREDERICO NETO, Chef de la Division du développement social de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a indiqué que des millions de personnes faisaient face à des obstacles qui se posent à leur intégration sociale en Asie occidentale, dont la pauvreté, le chômage et l’insécurité. Selon les estimations, a-t-il dit, 35 millions d’individus vivent sous le seuil de pauvreté de deux dollars par jour en Asie occidentale. Il a indiqué que l’intégration des groupes les plus vulnérables n’était pas seulement une priorité éthique, mais aussi un impératif économique et social. Il a précisé que de nombreux gouvernements de la région de la CESAO avaient répondu à la crise en stimulant la création d’emplois par le biais d’investissements dans les infrastructures. Certains gouvernements ont également adopté des mesures de soutien aux travailleurs par le biais de formation et de système de protection sociale plus élaborés, a-t-il précisé, avant de citer l’exemple du Bahreïn qui a lancé une assurance chômage cofinancée équitablement par les travailleurs, les employeurs et le Gouvernement. En promouvant ces différentes initiatives nationales, la CESAO a pour but de faciliter les échanges de bonnes pratiques dans le domaine de la protection sociale et de l’intégration sociale au niveau régional, a ajouté M. Neto. Il a estimé urgent de se concentrer sur l’intégration sociale à un moment où le climat politique, économique et financier est plus incertain que jamais. Il a assuré que la CESAO était engagée à travailler avec les États membres pour la mise en œuvre de cadres institutionnels et de mécanismes qui favoriseront l’intégration de la protection sociale dans les politiques nationales de développement.
Mme LILA HANITRA RATSIFANDRIHAMANANA, Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à New York, a d’emblée déclaré qu’investir dans l’agriculture et le développement agricole contribue à une intégration sociale plus forte et plus durable. Il est essentiel, a-t-elle dit, d’augmenter de 70% la production alimentaire et d’investir au moins 44 milliards de dollars par an dans l’agriculture et le développement agricole au niveau mondial, étant donné qu’en 2050 le monde comptera 9,1 milliard d’habitants et que le nombre de personnes qui vivent dans la faim a déjà dépassé un milliard. Il est nécessaire, a-t-elle estimé, d’ajouter à la production alimentaire et aux investissements agricoles, le concept de « droit à une alimentation adéquate ». Fonder les interventions de sécurité alimentaire sur les droits de l’homme donnera une voix aux personnes souffrant de la faim, servira la cause de l’émancipation et de la non-discrimination et conduira à une plus grande intégration sociale, a estimé la représentante de la FAO.
L’emploi rural, a-t-elle poursuivi, est un moyen essentiel de renforcer l’intégration sociale des populations marginalisée des campagnes. Mme Ratsifandrihamanana a rappelé que dans les pays en développement, trois personnes sur quatre vivent en milieu rural. De nombreux emplois ruraux ne générant pas un niveau suffisant de revenus, la représentante a suggéré d’explorer les formes émergentes d’emplois dans l’agro-entreprenariat et l’agro-industrie, comme la pêche ou la foresterie.
Mme MONIQUE RAKOTOMALALA, Directrice du Centre africain pour l’égalité des sexes et le développement social à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a annoncé que ce Centre a préparé un rapport qui plaide pour que les pays africains poursuivent leur politique d’intégration sociale pour résoudre les inégalités verticales et horizontales causées par les différences de revenus; celles entre les milieux urbain et rural, les sexes, ou encore les tranches d’âge. En Afrique, a-t-elle estimé, l’intégration sociale est encore plus pertinente parce qu’elle va au-delà de la fourniture des services sociaux. Elle se fonde sur la reconnaissance que le droit fondamental de tous au développement, à l’éducation, à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive, et l’émancipation des femmes, est un facteur déterminant de la réduction de la pauvreté et de la création d’une société inclusive. La représentante a conclu son intervention en citant quelques projets de la CEA dans le domaine du renforcement des capacités, en particulier en matière de protection sociale et de la santé de la mère et de l’enfant.
Mme ANKE STRAUSS, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que suite à la crise économique, la détresse dans laquelle vivent les migrants suscitait encore moins de sympathie qu’auparavant. Il importe donc, a-t-elle dit à l’instar des conclusions émises par le Secrétaire général dans son rapport, de promouvoir l’inclusion des migrants dans les sociétés d’accueil et d’accroitre les possibilités pour leur engagement civique et économique afin d’édifier une société plus cohésive. Elle a notamment estimé qu’il importait de cibler les deuxième et troisième générations de migrants, les membres de ces groupes d’âge n’ayant, en grande majorité, jamais été en contact avec leur pays d’origine.
Mme Strauss a ensuite expliqué que l’OIM et l’Alliance des civilisations collaboraient à la création d’une communauté en ligne pour l’intégration migratoire, dont le but est de renforcer l’harmonisation de la coexistence entre les nouveaux venus et leurs communautés d’accueil afin d’améliorer la cohésion sociale et les relations interculturelles. Elle a précisé que ce site Internet serait consacré à la collecte d’analyses, d’expériences et de recommandations afin de transformer le phénomène migratoire en une situation « gagnant-gagnant ». Cette communauté plaidera pour l’implication active des Gouvernements dans la mise en œuvre de mesures qui favorisent l’intégration socioéconomique, politico-juridique et culturelle, ainsi que le respect des droits de l’homme des migrants, a-t-elle ajouté. La communauté en ligne devra aussi promouvoir des mécanismes participatifs et la coopération entre les différentes parties afin d’élaborer et de mettre en œuvre ces pratiques d’intégration.
M. JOSE MIGUEL GUZMAN, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a déclaré que la réduction de la pauvreté était essentielle pour l’autonomisation des femmes et des fillettes. Il a de plus estimé qu’une réduction durable de la pauvreté requérait l’augmentation des revenus des ménages et la création d’emplois. Le représentant du FNUAP a ensuite évoqué l’importance de la lutte contre la discrimination et l’iniquité.
Il a indiqué que le FNUAP accordait une attention particulière à l’égalité entre les sexes, l’autonomisation des femmes et l’accès universel à la santé reproductive. Il a également signalé que les personnes âgées étaient un groupe particulièrement vulnérable. Afin d’assurer l’intégration sociale de toutes les couches de la société, a-t-il ajouté, il importe de mettre en place des politiques pour enrayer la pauvreté et fournir des services sociaux et des opportunités aux individus. La collecte de données est particulièrement importante à cette fin, a-t-il ajouté.
M. BERTIL LINDBLAD, ONUSIDA, a rappelé que la Déclaration de Copenhague considère les maladies transmissibles, dont le VIH, comme un obstacle au développement social et souvent une cause de pauvreté et d’exclusion sociale. La prévention et le traitement sont donc une des plus grandes priorités, selon ce texte. Il ne peut pas y avoir de véritable intégration sociale dans un monde où persistent la discrimination et l’opprobre par rapport au VIH, et où sont violés les droits des personnes vivant avec le sida, a signalé le représentant. Trente ans après le début de l’épidémie de VIH/sida, il a regretté que les personnes affectées vivent toujours dans l’exclusion sociale et la violence à cause de leur maladie. Il a aussi noté que, malgré la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2006, beaucoup de pays ont des lois qui contredisent ces engagements. On compte, par exemple, 60 pays dont les lois restreignent l’accès, le séjour et la résidence sur leur territoire aux personnes vivant avec le VIH, uniquement parce qu’elles sont séropositives, et beaucoup de ces pays ont adopté des lois pénales qui punissent la transmission du VIH.
Contributions des ONG et de la société civile
Plusieurs représentants d’organisations non gouvernementales ont pris la parole au cours du débat général. Celui de Bahá’i International Community a partagé son expérience en matière de consultation, « une approche qui unit au lieu de diviser ». Les participants s’expriment de façon libre et une fois une idée exprimée elle ne leur appartient pas, mais devient une ressource du groupe, a-t-il expliqué. Nous consultons des personnes généralement exclues du processus de prise de décisions, a-t-il aussi précisé, avertissant du risque qu’il y a à mettre des étiquettes de « pauvre » ou de « marginal » sur des individus.
La représentante de Triglav Circle a rappelé que la société devait répondre de façon plus efficace aux besoins spirituels et matériels des peuples. L’intégration et l’harmonie sociales sont nécessaires pour le bien-être de la population, a-t-elle souligné, insistant sur l’importance de l’amour et du respect de la vie. En cherchant le bien, on trouve son propre bonheur, a-t-elle déclaré, après avoir cité Confucius, John Locke, Isaac Newton et Adam Smith. L’inclination à travailler pour le bien commun est une caractéristique de la nature humaine, a-t-elle ajouté.
Abordant la question spécifique de l’intégration sociale des personnes âgées, la représentante de International Federation on Ageing (IFA) a expliqué que son organisation est un réseau global d’organisations et de personnes qui œuvrent pour l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, en essayant d’avoir une influence sur les politiques. Elle a mentionné les droits de ces personnes et regretté que la discrimination concernant l’âge n’ait pas été reconnue au même titre que celle basée sur la race ou le sexe. Au cours des deux dernières années, les pays d’Amérique latine ont été très actifs dans l’élaboration d’une convention régionale sur les droits des personnes âgées, s’est-elle néanmoins réjouie. Elle a aussi parlé d’un nouveau protocole sur cette question qui est en cours d’élaboration et devrait être inclus à la Charte africaine des droits de l’homme et des populations.
À son tour, la représentante de International Network for the Prevention of Elder Abuse (INPEA) a attiré l’attention de la Commission sur le sort des personnes âgées marginalisées. Elle a appelé à faire en sorte que ces personnes puissent se faire entendre au sein des sociétés et à répondre à leurs besoins. Quant à la représentante de HelpAgeInternational, elle a appelé à adopter des mécanismes facilitant l’intégration sociale, pour notamment aider les personnes âgées à sortir de la pauvreté chronique et éviter de stigmatiser cette catégorie de la population.
De son côté, la représentante de Citizens United for Rehabilitation of Errants (CURE) a appelé à appuyer la justice sociale pour tous, y compris ceux qui sont en prison, plaidant en faveur de l’amélioration de la qualité du secteur judiciaire. La réhabilitation des personnes sortant de prison peut renforcer la société, a-t-elle fait valoir, en augmentant la sécurité pour tous. Elle a énuméré les principes à suivre pour une bonne justice, comme l’utilisation d’alternatives à la prison et la protection des prisonniers contre la torture. Il faut aussi limiter la promiscuité et éviter la transmission des maladies dans les prisons, a-t-elle dit. Elle a terminé son intervention en chantant pour exprimer l’espoir des prisonniers qui verraient leurs droits mieux respectés.
Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux
i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées
ii) Programme d’action mondial pour la jeunesse
iii) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002)
iv) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille
Exposé
M. SHUAIB CHALKLEN, Rapporteur spécial de la Commission chargée d’étudier la situation des handicapés, a rappelé que sa fonction comprenait autant de défis à relever que de responsabilités à assumer. Ainsi, a-t-il précisé, tandis que des progrès ont été accomplis grâce à l’adoption de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par 78 pays, ces personnes, qui représentent 10% de la population mondiale, continuent de figurer parmi les plus pauvres. Il a déclaré qu’il prenait ses fonctions à un moment où se présente une opportunité de changer durablement les conditions de vie de tous les handicapés, et en particulier de ceux qui vivent en Afrique et dans les autres parties du monde en développement. « Depuis ma nomination en août dernier, j’ai commencé à réfléchir à des idées concrètes sur les moyens de passer de la vision à l’action », a expliqué le Rapporteur, qui a indiqué avoir présenté ces idées à l’occasion d’une Conférence à Cape Town. M. Chalklen a indiqué qu’il avait l’intention de donner la priorité aux questions suivantes: surveiller et promouvoir la mise en œuvre des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés dans le contexte du développement; promouvoir la coopération internationale telle qu’envisagée à l’article 32 de la Convention; promouvoir également l’inclusion des problématiques relatives aux handicaps à l’agenda du développement, y compris aux Objectifs du Millénaire; mettre l’accent sur la sensibilisation à la Convention et à son Protocole facultatif, ainsi qu’aux mesures prises pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables parmi la communauté des handicapés, dont les femmes et les enfants.
Il a estimé que l’un des moyens d’encourager la mise en œuvre des politiques en faveur des handicapés se fait au travers de l’échange d’informations et de la coopération technique. Ceci est d’autant plus important que l’immense majorité des personnes souffrant d’un handicap vivent dans les pays en développement. Aussi le Rapporteur spécial a-t-il annoncé son intention de s’entretenir avec les agences pertinentes des Nations Unies impliquées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, de manière à veiller à ce que le sort de ces personnes soit pleinement pris en compte dans les programmes. La Conférence que la Libye compte prochainement organiser sur le handicap et le développement en Afrique constituera une excellente occasion de sensibiliser le monde au sort des personnes les plus vulnérables parmi les handicapés, a dit le Rapporteur. M. Chalklen a indiqué qu’il compte également rencontrer les donateurs bilatéraux engagés dans des efforts humanitaires, comme ceux actuellement en cours en Haïti. Il a en conclusion expliqué que le dialogue entamé avec l’Alliance internationale des personnes handicapées sur la constitution d’un Comité d’experts supervisé par le Rapporteur spécial se poursuivrait. La composition d’un tel Comité, a-t-il suggéré, devra refléter la participation de la société civile, ainsi que des personnes handicapées vivant dans les pays en développement aux actions lancées en faveur de l’amélioration de la vie des personnes handicapées.
Échange interactif
Dans l’échange qui a suivi la présentation du rapporteur, le représentant du Mexique a voulu savoir quels mécanismes pouvaient être adoptés pour faire des droits des personnes handicapées une réalité. De son côté, la représentante de l’Australie a demandé comment l’on pouvait rendre plus actif le forum sur l’accessibilité. Nous pourrions avoir des normes internationales en la matière, a-t-elle suggéré. Cette proposition reprise à son compte par le Rapporteur spécial qui s’est félicité, par exemple, de la grande convergence que l’on peut observer dans les aéroports internationaux en ce qui concerne les facilités à accorder aux handicapés.
La représentante de Cuba, dont le pays est partie à la Convention, a indiqué avoir mis en place trois plans d’action nationale pour les personnes handicapées. Elle a aussi parlé d’un projet mis en place au Nicaragua, où des équipes spécialisées se rendent jusque dans les zones les plus reculées de la montagne pour fournir des soins aux personnes handicapées. Confirmant ces informations, la représentante du Nicaragua a attiré l’attention sur les ressources limitées dont dispose le pays dans le domaine du développement et dans ses efforts pour améliorer l’intégration sociale des personnes handicapées. Mais nous pouvons faire preuve de volonté politique, a-t-elle proposé, citant en exemple la récente ratification par son pays du Protocole facultatif à la Convention.
Forte de cette volonté politique, assurant que son pays continuerait à appuyer la Convention, qu’il a été un des premiers à ratifier, la représentante du Qatar a demandé au Rapporteur spécial des précisions sur la réalisation des droits des personnes handicapées dans des situations d’urgence, notamment les conflits et les situations d’occupation étrangère. Le Rapporteur spécial lui a répondu que son mandat couvrait autant les pays en conflit que les territoires vivant sous occupation étrangère.
Le délégué de la République de Corée a souligné l’importance de la coopération internationale dans les actions entreprises en faveur des handicapés. Il a annoncé la tenue, cette année de la Conférence asiatique sur les handicapés mentaux et d’une réunion de haut niveau au cours de laquelle sera menée une évaluation de la Décennie pour les handicapés (2003-2012). La République de Corée a le souci d’assurer aux personnes handicapées leur pleine participation à la société, a-t-il indiqué, grâce à des mesures permettant de renforcer leurs chances d’accès à l’emploi, par exemple. Le Rapporteur spécial a reconnu la nécessité d’élargir la participation des handicapés au processus de prise de décisions dans les différentes institutions, que ce soit au niveau national ou international.
Le Rapporteur spécial a aussi admis n’avoir pas pris en compte dans son rapport les mesures prises en faveur des personnes handicapées dans l’espace du Marché commun du Sud (MERCOSUR), comme a eu à le regretter la délégation de l’Argentine.
Enfin, la représentante de l’organisation non gouvernementale IDDC, consortium qui comprend 23 organisations internationales, a expliqué que les barrières sociales sont les principales causes de l’exclusion. Elle a insisté sur l’importance d’inclure des indicateurs concernant les handicapés dans les évaluations relatives aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et dans les débats sur les résultats qui doivent être assignés aux prochains sommets. Si le monde le veut vraiment, des enfants handicapés pourront terminer l’école primaire et même aller plus loin, a-t-elle assuré.
Débat général
S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. FRANCISCO MOZA ZAPATERO, Secrétaire général pour la politique sociale et la consommation de l’Espagne, a procédé à un inventaire, au niveau de l’Union, des quatre plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies s’agissant des personnes âgées, des personnes handicapées, de la jeunesse et de la famille. Il a tout d’abord exprimé sa préoccupation devant l’accroissement du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans en Europe, une situation qui exige de l’Union qu’elle prenne des mesures appropriées à leur égard, notamment en mettant en place des systèmes de pension viables et en créant pour eux des emplois adaptés à leur situation spécifique. Une participation active des personnes âgées est indispensable pour maintenir cette catégorie sociale en phase avec les autres secteurs de la population, a souligné le représentant.
S’agissant des personnes handicapées, M. Zapatero a indiqué que tous les États membres de l’Union européenne étaient parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et qu’un Plan d’action avait été établi à leur intention pour la période 2003-2010, à l’appui des politiques déjà existantes au niveau national. S’agissant des familles, l’Union européenne fait face à des défis sociodémographiques et notamment au fait que les femmes continuent toujours d’être les plus sollicitées sur le plan de la responsabilité parentale, a expliqué le Secrétaire général. Aussi l’Union européenne a-t-elle développé plusieurs initiatives sur les familles, telles que l’Alliance européenne des familles ou le Forum démographique européen, au sein desquels s’échangent expériences et meilleures pratiques. Enfin, en ce qui concerne les jeunes, le Conseil de l’Union européenne a adopté, en novembre dernier, une résolution sur la coopération les concernant.
S’exprimant au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR, et en sa qualité de Directrice nationale du Bureau des politiques pour les personnes âgées du Gouvernement argentin, Mme MONICA ROQUE (Argentine) a déclaré que les Chefs d’État du MERCOSUR s’étaient engagés, lors de leur dernier Sommet en date, à promouvoir les droits des personnes âgées en appelant les Nations Unies à envisager l’élaboration d’une convention internationale des droits des personnes âgées, pour leur permettre d’avoir à leur disposition un instrument juridiquement contraignant. Par ailleurs, a-t-elle ajouté, le rapport du Secrétaire général donne une excellente vision des mesures prises jusqu’à présent à l’appui des personnes âgées. Elle a expliqué que plusieurs réunions avaient été organisées par le MERCOSUR, la dernière en date ayant eu lieu à Santiago de Chili, et ayant réuni pas moins de 250 participants issus des États Membres, des organisations internationales, de la société civile et du secteur privé.
M. STEPHEN AMOANOR KWAO, Ministre d’État du Ghana, a exprimé le souci qu’a son pays de procéder à l’amélioration des conditions de vie des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et de la famille. Nous devons adopter une approche globale pour aborder les problèmes de ces groupes sociaux, a-t-il suggéré. En ce qui concerne les jeunes, il a mentionné l’existence du Conseil national pour la jeunesse, qui poursuit quatre objectifs: fournir des formations professionnelles et des opportunités en matière d’emploi; promouvoir l’autonomisation des jeunes grâce aux services de conseil; promouvoir la participation des jeunes dans le secteur privé, et améliorer les systèmes d’information pour favoriser le développement de la jeunesse. Passant au groupe des personnes handicapées, il a signalé l’adoption en 2006 au Ghana d’une loi pertinente, ainsi que la création d’un Conseil national chargé de cette question. Le Ministre a aussi parlé du plan d’action du Ghana pour le vieillissement et des mesures prises pour assurer aux personnes âgées la jouissance de leurs droits fondamentaux. Enfin, M. Amoanor Kwao a mentionné les mesures prises pour soutenir les familles et les enfants vulnérables, citant notamment la stratégie nationale de protection sociale et le Plan d’action pour l’élimination des pires formes de travail des enfants.
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