En cours au Siège de l'ONU

L’Assemblée convoque le quatrième Dialogue sur le financement du développement et déclare le 21 mars « Journée internationale du Novruz »

AG/10916

L’Assemblée convoque le quatrième Dialogue sur le financement du développement et déclare le 21 mars « Journée internationale du Novruz »

23/02/2010
Assemblée généraleAG/10916
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

71e séance plénière – après-midi


L’ASSEMBLÉE CONVOQUE LE QUATRIÈME DIALOGUE SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT ET DÉCLARE LE 21 MARS « JOURNÉE INTERNATIONALE DU NOVRUZ »


L’Assemblée générale a décidé*, cet après-midi, de convoquer du 23 au 24 mars, au Siège de l’ONU à New York,le quatrième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement. Le dialogue, dont la quatrième édition devait se tenir préalablement les 16 et 17 mars, est organisé tous les ans depuis 2007, soit cinq ans après le Consensus de Monterrey, document final sur le financement du développement, adopté dans la ville mexicaine en 2002. 


Aujourd’hui, l’Assemblée générale a également adopté sans vote une résolution** qui déclarele 21 mars « Journée internationale du Novruz ».  Le texte, qui a été présenté par le représentant de l’Azerbaïdjan, soutenu par son homologue de l’Iran, consacre ainsi le Novruz, « Jour neuf », inscrit depuis le 30 septembre 2009 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, dressée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). 


Le Novruz est célébré depuis plus de 3 000 ans le jour de l’équinoxe de printemps, principalement dans les Balkans, le bassin de la mer Noire, le Caucase, en Asie centrale et au Moyen-Orient.  À l’heure actuelle, plus de 300 millions de personnes prennent part aux festivités annuelles dans le monde.


Dans la résolution, l’Assemblée appelle les États Membres où le Novruz est célébré à étudier les origines et les traditions de cette fête afin de faire connaître son patrimoine dans la communauté internationale.   L’Assemblée prend d’ailleurs note, dans le préambule de son texte,de la vocation du Novruz à affirmer la vie en harmonie avec la nature, de la reconnaissance des liens indéfectibles entre le travail constructif et les cycles naturels de renouveau, et de l’attitude attentive et respectueuse à l’égard des sources de la vie.


L’Assemblée a par ailleurs relevé*** que le Kirghizistan, le Paraguay, Saint Vincent-et-les Grenadines, le Swaziland et le Timor-Leste avaient fait les paiements nécessaires pour réduire leurs arriérés en-deçà du seuil spécifié dans l’Article 19 de la Charte.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal.


* A/64/L.47

** A/64/L.30/Rev.2

*** A/64/631/Addenda 1, 2 et 3


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

« Il faut des mandats clairs et des ressources adéquates » pour les opérations de maintien de la paix, plaide le Chef de ces opérations à l’ONU

AG/PKO/203

« Il faut des mandats clairs et des ressources adéquates » pour les opérations de maintien de la paix, plaide le Chef de ces opérations à l’ONU

22/02/2010
Assemblée généraleAG/PKO/203
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial des opérations

de maintien de la paix

Session de fond de 2010                                    

212e & 213e séances – matin & après-midi


« IL FAUT DES MANDATS CLAIRS ET DES RESSOURCES ADÉQUATES » POUR LES OPÉRATIONS

DE MAINTIEN DE LA PAIX, PLAIDE LE CHEF DE CES OPÉRATIONS À L’ONU


« Haïti est un test sans précédent de notre capacité à répondre rapidement à une situation d’urgence »,

souligne la responsable à l’appui aux missions de maintien de la paix


Alors que l’année 2010 marque les dixièmes anniversaires de la publication du rapport Brahimi sur les opérations de maintien de la paix -dont les recommandations pionnières sont toujours d’actualité-, et de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34) a ouvert ce matin ses travaux dans une atmosphère endeuillée par les pertes subies par l’ONU et Haïti au cours du séisme qui a dévasté Haïti le mois dernier et laissé un « trou béant dans le cœur des Nations Unies ».


Tels sont les mots employés par la Secrétaire générale adjointe du Département de l’appui aux missions pour décrire ce coup terrible porté à la population d’Haïti, ainsi qu’à la Mission de stabilisation déployée depuis 2004 par l’ONU pour y faciliter la poursuite d’un processus politique pacifique et constitutionnel et le maintien de conditions de sécurité et de stabilité.  « Cent deux membres du personnel des Nations Unies ont péri dans la catastrophe », a rappelé Mme Susana Malcorra.


Son homologue, M. Alain Le Roy, qui dirige le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) a rappelé que seule la mise en œuvre conjointe des quatre piliers identifiés par le Comité des 34 -à savoir la planification et le contrôle; l’élaboration des politiques, le renforcement des capacités et l’appui aux missions-, parviendrait à améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix face à des situations de plus en plus complexes et difficiles.


En effet, dans son rapport* sur l’application des recommandations du Comité, le Secrétaire général rappelle qu’en 2009, les besoins opérationnels en matière de maintien de la paix ont continué d’augmenter.  Les effectifs des 17 missions dirigées par le DOMP ont augmenté pour dépasser le chiffre de 118 000 personnels, dont 83 414 militaires.  « Or, bien souvent, il existe un décalage entre ces besoins importants et les capacités et les ressources disponibles », fait observer M. Ban Ki-moon dans ce rapport.


Dans ce contexte, la plupart des délégations qui se sont exprimées aujourd’hui ont souligné, à la suite de M. Le Roy, la nécessité de renforcer la coopération du Conseil de sécurité avec les pays fournisseurs d’effectifs militaires ou de police et le Secrétariat et ce, dès la phase de planification des missions.


C’est également à ce stade que devrait être intégré aux mandats un volet relatif à la consolidation de la paix, a suggéré de son côté le représentant de l’Espagne, qui a pris la parole au nom de l’Union européenne.  M. Le Roy a indiqué que le DOMP développait actuellement une stratégie relative aux activités précoces de consolidation de la paix à entreprendre par les acteurs du maintien de la paix.


Cette stratégie est respectueuse des cinq domaines prioritaires identifiés par le Secrétaire général: appui aux efforts de base en matière de sûreté et de sécurité; appui au processus politique; appui à la fourniture de services de base; appui à la restauration des fonctions gouvernementales essentielles; et appui à la reprise économique dans les pays où sont déployées les missions de maintien de la paix.


Par delà sa situation exceptionnelle, Haïti est emblématique des difficultés logistiques auxquelles sont confrontées plusieurs des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, comme par exemple celles déployées en Afghanistan, en Somalie, au Darfour ou en République démocratique du Congo (RDC), pays où l’absence de routes praticables et d’infrastructures appropriées le dispute à des conditions sécuritaires médiocres, voire exécrables, a expliqué Mme Malcorra.


Le Secrétaire général adjoint au maintien de la paix, Alain Le Roy, a souligné l’importance de disposer de « mandats clairs et réalisables et de ressources adéquates ».  Il a à cet égard plaidé pour que l’on mette fin aux « déficits critiques » dont souffrent les opérations de maintien de la paix.  C’est dans ce contexte, a-t-il annoncé, que son Département et celui de l’appui aux missions œuvrent ensemble à mettre au point une stratégie globale de développement des capacités.


Réagissant à la Stratégie mondiale d’appui aux missions, proposée par le Secrétariat afin de réorganiser en profondeur les services d’appui aux missions extérieures, plusieurs délégations, dont celles de l’Australie -qui s’exprimait également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande-, et des États-Unis, ont demandé à ce que ce document soit examiné en détail avant son adoption par l’Assemblée générale, « d’ici à la fin du mois de mai 2010 », a souhaité Mme Malcorra.


En début de séance, le Comité a élu par acclamation Mme U. Joy Ogwu (Nigéria) à sa Présidence, et M. Amr El-Sherbini (Égypte) au poste de Rapporteur.  Ont été élus Vice-Présidents: M. Diego Limeres (Argentine), M. Henri-Paul Normandin (Canada), M. Tetsuya Kimura (Japon) et M. Zbigniew Szlek (Pologne).


Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix poursuivra son débat général demain, mardi 23 février, à partir de 10 heures.


Informations de base


Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a été établi par la résolution 2006 (XIX) de l’Assemblée générale, le 18 février 1965.  Il a pour mandat d’entreprendre une étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.  Il rend compte de ses travaux à l’Assemblée générale par l’intermédiaire de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission).  Les États Membres qui font partie du Comité spécial sont au nombre de 145, ces États étant pour la plupart des anciens ou actuels contributeurs en personnel aux opérations de maintien de la paix.  D’autres États Membres et organisations participent également aux travaux du Comité spécial en tant qu’observateurs.


Dans le cadre de la présente session, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix est saisi de plusieurs rapports.  Outre celui du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité spécial déjà mentionné, il est notamment saisi des rapports du Secrétaire général sur l’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par l’ONU** et sur la Stratégie mondiale d’appui aux missions ***.


*     A/64/573

**    A/64/359-S/2009/470

***   A/64/633



Débat général


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a déclaré que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, ou Comité des 34, était unique parmi les autres comités en raison de sa capacité de rassembler les connaissances militaires, policières et diplomatiques des États Membres.  Nous avons aussi débattu de cette question lors d’intenses débats de la Quatrième Commission au mois d’octobre, ainsi qu’au cours de réunions informelles de cette Commission, sans oublier les conférences, les séminaires et autres réunions de travail organisés par les États membres à New York et ailleurs, a-t-il dit.  Il a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur l’« Application des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix » (A/64/573) était divisé en quatre principales parties: Planification et contrôle; Élaboration des politiques; Renforcement des capacités et Appui aux missions.  Ces quatre piliers sont liés et ce n’est qu’en les mettant en œuvre ensemble que nous parviendrons à améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix, a insisté M. Le Roy.  


Il a déclaré que les discussions de l’année dernière avaient été l’occasion de mettre l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération entre pays fournisseurs d’effectifs militaires ou de police et le Secrétariat.  Il a exprimé son souci d’inclure les points de vue des contributeurs d’effectifs militaires ou de police dans les rapports présentés au Conseil de sécurité.  Il a assuré que ces efforts visant à prendre en compte les points de vue des pays contributeurs d’effectifs militaires ou de police avaient déjà porté leurs fruits, comme en témoignent les récents débats de ces derniers mois sur les directions à prendre par la FINUL, la MINUSTAH, la MINUL, la MONUC, l’ONUCI et la MINUT.  Ce dialogue est un élément particulièrement important des efforts visant à aboutir à un mandat clair, crédible et réalisable.  L’expertise acquise par les pays contributeurs de troupes et de police sur le terrain est une contribution inestimable à la réalisation de cet objectif, a-t-il insisté. 


Des mandats clairs et réalisables doivent aussi disposer des ressources adéquates, a-t-il ajouté en souhaitant que l’on mette fin aux manques critiques dont souffrent les opérations de maintien de la paix.  Il faut nous assurer que les soldats de maintien de la paix soient bien équipés et bien formés de façon à être en mesure de remplir la mission que l’on attend d’eux, a-t-il dit.  C’est dans ce contexte, que le DOMP et le Département d’appui aux missions travaillent ensemble pour élaborer une stratégie globale de développement des capacités.  Il s’agit de créer des synergies entre ces deux Départements afin de construire et de renforcer des capacités dans tous les domaines du maintien de la paix, a préconisé M. Le Roy.  Nous attendons aussi votre soutien en ce qui concerne le dialogue en cours sur les incitations axées sur le rendement dans le contexte du groupe de travail sur le matériel appartenant aux contingents, a-t-il dit.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur les efforts à mettre en œuvre afin de renforcer les systèmes de gestion des ressources humaines, qui sont une clef pour assurer la disponibilité rapide de personnels qualifiés pouvant être déployés rapidement.   


Dans son rapport au Comité, le Secrétaire général adjoint a souligné l’importance de plus de clarté sur le rôle que doivent jouer les acteurs du maintien de la paix en tant que premiers éléments de la consolidation de la paix. Il a rappelé que le rapport du Secrétaire général du mois de juin 2009 sur la consolidation de la paix mettait l’accent sur cinq domaines: appui aux efforts de base en matière de sûreté et de sécurité; appui au processus politique; appui à la fourniture de services de base; appui à la restauration des fonctions gouvernementales essentielles et appui à la reprise économique. 


M. Le Roy a indiqué que le DOMP développait une stratégie relative aux activités précoces de consolidation de la paix à entreprendre par les acteurs du maintien de la paix.  Cette stratégie se concentre sur la primauté du droit, la lutte antimines, le renforcement du secteur de la sécurité, le désarmement, démobilisation et réintégration (DDR); et elle aidera les missions à établir des priorités pour la mise en œuvre de mandats complexes.  M. Le Roy, a, par ailleurs, regretté le manque de moyens pour soutenir les tâches précoces du maintien de la paix comme la réhabilitation des prisons et la formation de la police.  Étant donné que les mandats ont gagné en complexité, les demandes des États ont également gagné en complexité, a-t-il précisé, en insistant sur la nécessité de développer des directives pour les soldats de maintien de la paix.  


Le Secrétaire général adjoint a mis l’accent sur la protection des civils en saluant les approches innovantes que certaines missions ont adoptées en la matière.  Il a souligné les grandes lacunes existant en matière de ressources et de formation des personnels qui mettent en œuvre l’aspect du mandat des missions concernant la protection des civils en citant un manque de compréhension commune du concept de « protection des civils ».  Si la protection des civils incombe aux pays hôtes, il a noté que ceux-ci n’ont souvent pas les moyens de s’en acquitter.  Les missions ont donc la responsabilité de protéger les civils, a-t-il dit, en mettant l’accent sur la nécessité de mieux comprendre les problèmes liés à cette protection.  Il a insisté sur l’importance de développer un mécanisme de suivi et de surveillance qui dispose des ressources et des formations nécessaires.  C’est dans ce contexte, a-t-il dit, que le DOMP a développé sa stratégie globale d’appui au terrain.  Les défis que doivent relever le DOMP sont énormes, a-t-il insisté avant de préciser que les efforts en cours pour améliorer les mandats et les missions de maintien de la paix visaient avant tout l’amélioration du bien-être des populations.  Alors que cette année marque le dixième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur la femme, la paix et la sécurité, nous veillerons à ce que la sexospécifité soit au cœur de nos efforts d’amélioration du maintien de la paix, a insisté M. Le Roy.  Alors que nous fêterons au mois d’août  le dixième anniversaire du rapport Brahimi, a-t-il également dit, nous devons utiliser les mois qui viennent pour mettre en œuvre un nouvel agenda du maintien de la paix qui s’appuie sur les fondations inestimables jetées par ce rapport.


Mme SUSANA MALCORRA, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, a rappelé que le Département d’appui aux missions s’occupait des aspects administratifs, logistiques et de gestion des opérations de maintien de la paix.  Le Département d’appui apporte son soutien à 15 opérations de maintien de la paix et à 14 missions politiques spéciales, ainsi qu’à la Mission de l’Union africaine en Somalie.  En outre, il poursuit la clôture de 10 autres opérations de maintien de la paix, a précisé Mme Malcorra.


L’an dernier, en Afghanistan, le Département a travaillé avec la Mission d’assistance des Nations Unies dans ce pays (MANUA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) afin de leur apporter le soutien logistique dont ils ont besoin pour l’organisation des élections.  L’aggravation de la situation sécuritaire a cependant contraint le Département d’appui aux missions à adopter une posture « protectrice », exerçant une pression sur la chaîne d’approvisionnement et, par conséquent, limitant sa mobilité et sa capacité à fournir des services à la population locale.  Ainsi, l’attentat perpétré à Kaboul à l’automne dernier, au cours duquel cinq personnels des Nations Unies ont trouvé la mort, a nécessité une réinstallation temporaire à Dubaï du personnel non essentiel des Nations Unies, a dit Mme Malcorra.


En République démocratique du Congo (RDC), le redéploiement de la composante militaire (95% des Casques bleus étant stationnés dans l’est du pays) a des implications financières: par exemple, l’absence de routes praticables et d’infrastructures appropriées dans cette région a rendu indispensable l’utilisation des transports aériens, notamment d’hélicoptères, ce qui a fait augmenter considérablement les coûts logistiques, a expliqué la Secrétaire générale adjointe.  Ce sont des problèmes similaires qui se sont posés au Darfour, où le Département appuie l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies (MINUAD).  En effet, les longues chaînes d’approvisionnement, les infrastructures en mauvais état, les difficultés à recruter des personnels qualifiés et à obtenir des infrastructures, ralentissent les efforts sur le terrain, a noté la Secrétaire générale adjointe.  En Somalie, le soutien apporté par les Nations Unies à l’AMISOM représente un arrangement sans précédent, qui se traduit notamment par l’ouverture d’un réseau d’approvisionnement allant de Mombasa, au Kenya, jusqu’à Mogadiscio en Somalie.


Après avoir évoqué les situations en Érythrée, au Kosovo et en Géorgie, où des opérations de maintien de la paix sont en cours de démantèlement, Mme Malcorra s’est attardée sur celle qui prévaut actuellement en Haïti, plus d’un mois après le séisme.  La Mission des Nations Unies pour la stabilisation dans ce pays continue d’être à la tête des efforts déployés sur   troupes supplémentaires et de 1 500 personnels de police, autorisé par le Conseil de sécurité, se poursuit.  En termes de logistique, près de 3 000 abris temporaires ont été mis en place dès le lendemain de la catastrophe, assortis d’articles d’urgence d’un montant de trois millions de dollars.  La Secrétaire générale adjointe a indiqué que 95% des télécommunications avaient été rétablies dans les trois jours et que le pont aérien ouvert entre Saint-Domingue et Port-au-Prince était toujours opérationnel.  La mort tragique de 102 personnels des Nations Unies a causé un terrible sentiment de vide au sein des Nations Unies, a-t-elle déploré.  D’immenses défis se posent désormais, comme prêter assistance à la population locale, mettre en place des services mortuaires, identifier les victimes ou offrir un soutien psychologique aux personnels traumatisés.  Plus de 300 personnels temporaires ont été déployés à partir du Siège et d’autres missions pour remplacer ceux qui ont péri dans le séisme, tandis qu’une centaine d’autres sont provisoirement stationnés à Saint-Domingue, a-t-elle relevé.  « Haïti représente un test sans précédent de la capacité des Nations Unies à répondre rapidement et avec souplesse » à une situation d’urgence, a conclu Mme Malcorra sur ce sujet.


Abordant ensuite les questions relatives à la discipline et à la bonne conduite des personnels, la Secrétaire générale adjointe a repris les conclusions du Secrétaire général qui, dans son rapport, fait observer la diminution, au cours de l’année écoulée, du nombre d’allégations d’abus et d’exploitations sexuels de catégorie I portées contre des personnels déployés sur le terrain.  Cependant, en décembre dernier, une recrudescence a été observée, en particulier des viols commis sur des personnes mineures, soulignant la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la politique de tolérance zéro du Secrétaire général, en particulier par l’entremise des Unités de bonne conduite et de discipline.


Mme Malcorra a évoqué le rapport du Secrétaire général sur la Stratégie mondiale d’appui aux missions, qui a pour objectif global de réorganiser en profondeur la manière dont les services d’appui sont assurés aux missions extérieures.  Elle repose sur quatre piliers: la modification des mécanismes de financement des missions; la création d’un centre mondial et de centres régionaux de services; la création de modules de déploiement et le renforcement des

capacités d’intervention, une démarche délibérée visant à s’attacher des capacités civiles externes et à renforcer les capacités civiles internes.  Même si cette Stratégie sera discutée dans les jours à venir par le Comité puis par les organes intergouvernementaux, Susana Malcorra a formé le vœu qu’elle soit adoptée par l’Assemblée générale d’ici à la fin du mois de mai 2010.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc), s’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, s’est inquiété du changement de terminologie, notant qu’on utilise moins maintenant l’expression « opérations de maintien de la paix » (OMP) et davantage « opérations de paix ».  Soulignant la complexité des missions de maintien de la paix et leur caractère multidimensionnel, il a rappelé la nécessité pour les États Membres de continuer à suivre les principes directeurs des opérations de maintien de la paix (OMP), comme notamment le consentement des parties et le non-usage de la force sauf en cas d’auto-défense.  Il a aussi relevé l’importance du respect des principes de souveraineté, d’indépendance politique, d’intégrité territoriale et de non-intervention.  Ces opérations ne devraient pas avoir comme objectif de se substituer aux programmes et politiques visant à rechercher et identifier les racines des conflits, car cela doit se faire plutôt d’une façon complète et planifiée, a-t-il estimé.  Il a aussi réaffirmé que le maintien de la paix devrait être envisagé dès le début avec un soutien politique, des effectifs humains et des ressources logistiques suffisants.


Le Mouvement des non-alignés contribue au personnel déployé dans les missions à hauteur de 87% et parmi ses membres se trouve la majorité des pays dans lesquels les missions sont implantées, a relevé le représentant.  Cela nous donne le droit de plaider en faveur de l’implication des pays contributeurs de troupes dès l’élaboration du projet de mission et ensuite à toutes ses étapes, a-t-il dit.  Il a aussi invité d’autres pays à fournir des soldats de la paix, en particulier les membres permanents du Conseil de sécurité.  Abordant la question de la sécurité et de la sûreté du personnel des missions, il a réitéré la nécessité d’allouer les ressources suffisantes à celles-ci et de ne pas les déployer si le processus politique est compromis dans le pays considéré.  Pour ce qui est du dédommagement des invalides et des familles des soldats décédés, il a exhorté le Secrétariat des Nations Unies à faire avancer les dossiers plus rapidement et a proposé des consultations informelles du Comité spécial à cet égard.


Le Mouvement des non-alignés estime que la réussite d’une OMP dépend de sa capacité à mettre en œuvre rapidement des activités de consolidation de la paix afin d’en faire profiter la population immédiatement, a dit le représentant.  Pour cela, a précisé M. Loulichki, la composante consolidation de la paix d’une OMP complexe doit s’atteler à transférer le plus tôt possible les responsabilités des autorités locales aux autorités nationales.  Quant à la protection des civils, le représentant a rappelé qu’elle relève en premier lieu du pays hôte et que, si la mission de maintien de la paix est bien menée, elle doit conduire nécessairement à la sécurité pour les civils.  Le représentant a aussi souligné le rôle primordial des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales et l’importance des accords régionaux, invitant notamment les participants à la réunion à renforcer le partenariat entre l’ONU et l’Union africaine.  Appelant également au renforcement des ressources allouées au maintien de la paix, il a proposé la création d’un groupe de travail à composition non limitée et l’adoption de ce thème comme ordre du jour pour la prochaine session du Comité.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. JUAN ANTONIO YAÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a indiqué que le rapport du Secrétaire général portant sur le thème « Nouvel horizon » met en évidence les défis politiques et pratiques qui se posent aux opérations de maintien de la paix.  Pour les États membres de l’Union européenne, identifier et renforcer les liens entre maintien et consolidation de la paix, en étroite coopération avec le pays hôte, constituent la clef du succès de toute mission des Nations Unies sur le terrain, a-t-il expliqué.  En effet, les éléments fondamentaux de la consolidation de la paix doivent être intégrés dès la phase de planification des opérations, a insisté le représentant, soulignant la contribution majeure que pourraient apporter selon lui les Casques bleus au renforcement des processus politiques nationaux et la « redistribution des dividendes de la paix » auprès des communautés locales.


L’Union européenne est également préoccupée par la protection des civils, qui doit se faire conformément aux principes de maintien de la paix entérinés par les Nations Unies: si le pays hôte porte la responsabilité première de protéger ses citoyens, il n’en reste pas moins que les Casques bleus doivent jouer un rôle de transition à cet égard dans les zones touchées par un conflit.  Tout devrait donc être mis en œuvre pour donner aux personnels militaires et policiers les moyens de s’acquitter de leur mandat de protection, a relevé le représentant, qui a fait part de la volonté politique de l’Union européenne de coopérer avec le Comité des 34 à cet égard.


En outre, a poursuivi M. Yañez-Barnuevo, une approche vigoureuse du maintien de la paix est une question d’importance pour l’Union européenne, et c’est une question à laquelle le Comité des 34 doit impérativement répondre.  Il ne s’agit pas simplement de la dimension militaire de la mission, a-t-il signalé, mais aussi de sa dimension politique.  En réalité, la robustesse d’une opération de maintien de la paix se mesure précisément à l’aune de l’absence de recours à l’usage de la force, a jugé le représentant.  Dans ce contexte, le consentement du pays hôte, l’impartialité et le non-recours à la force, sauf en situation de légitime défense, sont des critères auxquels adhère l’Union européenne, a-t-il assuré.  Dans les cas où des opérations robustes sont nécessaires, les pays contributeurs de troupes et d’effectifs doivent être consultés dès la phase de planification.


L’Union européenne suivra avec intérêt les discussions autour des arrangements visant à renforcer la gestion et la supervision des opérations de maintien de la paix.  Elle encourage par ailleurs le renforcement des liens déjà existants entre les Nations Unies et les organisations internationales, régionales et sous-régionales, notamment l’Union africaine, dans le cadre des opérations de maintien de la paix, a indiqué M. Yañez-Barnuevo.  Le représentant a déclaré qu’il fallait soutenir les efforts actuellement déployés à l’appui de la sécurité et de la sûreté des personnels de maintien de la paix.  Après avoir affirmé qu’il fallait mettre pleinement en œuvre la politique de tolérance zéro du Secrétaire général en matière d’exploitation et d’abus sexuels, ainsi que des résolutions 1612 et 1882 sur les enfants et les conflits armés, M. Yañez-Barnuevo a réitéré la volonté de l’Union européenne d’œuvrer avec toutes les parties prenantes à l’établissement d’un Partenariat mondial des Nations Unies pour le maintien de la paix.


Intervenant au nom des pays du Groupe de Rio, M. EDOUARDO GALVEZ (Chili) a estimé qu’il était essentiel que la communauté internationale poursuive et renforce son appui à Haïti.  Dans un contexte marqué par l’augmentation du nombre des missions et des effectifs nécessaires à leur fonctionnement, il a dit qu’il est essentiel de renforcer la capacité opérationnelle de l’ONU au Siège et sur le terrain pour améliorer l’efficacité des OMP conformément à la Charte de l’Organisation.  Il est essentiel de respecter les principes du respect du consentement des parties, de l’impartialité et de la non-utilisation de la force sauf en cas de légitime défense, pour renforcer la légitimité et l’efficacité des missions de maintien de la paix de l’ONU, a-t-il insisté.


M. Galvez a dit que l’Assemblée générale était l’organe intergouvernemental compétent pour formuler les directives des OMP et que le Comité des 34 était la seule instance à pouvoir soumettre des recommandations dans ce domaine.  Il a souhaité qu’ait lieu un débat de fond sur toutes les questions de renforcement des opérations de maintien de la paix, notamment sur les questions relatives à la sécurité dans les zones d’opérations de l’ONU.  Il faut améliorer la coordination et les interactions entre les différents acteurs du maintien de la paix, a-t-il insisté, en citant les pays hôtes, le Comité des 34, les pays fournisseurs de contingents, le Conseil de sécurité, la Cinquième Commission et le Secrétariat.  Cette coopération doit précéder toute prise de décision, a-t-il insisté.  Il a souhaité que les pays fournisseurs de contingents puissent réellement être entendus avant que l’on décide des caractéristiques des mandats d’une mission.  Une meilleure coordination entre le Conseil de sécurité, le Comité des 34, le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents est essentielle, a-t-il dit, avant de citer en exemple l’initiative du Président du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les OMP qui a invité les pays fournisseurs de contingents à exprimer leurs attentes.  Il a souhaité que ce genre de réunions se poursuive.


Étant donné que les mandats sont appliqués par les pays fournisseurs, le Groupe de Rio estime qu’il est nécessaire de disposer de directives claires et pertinentes, ainsi que des ressources et de la formation appropriées, pour permettre aux soldats de remplir les missions qui leur sont attribuées, a noté M. Galvez.  La bonne réalisation de toutes les tâches, y compris la protection des civils, exige des efforts à tous les niveaux et une approche globale.  Le Groupe de Rio est conscient de la diversité des mandats et de leur complexité, a-t-il dit en estimant contreproductif de mettre en place des missions qui ne disposent pas des moyens qui leur permettraient de mettre en œuvre le mandat qui leur est confié.  Il a souhaité que toutes les missions soient traitées de manière équitable et a espéré que le Groupe de travail sur le matériel appartenant aux contingents, qui se réunira en 2011, prendra en compte toutes ces questions.


M. Galvez s’est félicité de la publication de la « Stratégie de formation au maintien de la paix ».  Il a salué la mise en place d’une formation en ligne multilingue et gratuite au maintien de la paix dispensée par l’Institut de formation aux opérations de la paix (POTI).  Grâce à des contributions volontaires, elle permet aux acteurs du maintien de la paix originaires d’Afrique et de l’Amérique latine et des Caraïbes de bénéficier, sans frais, de ses cours.  Dans le but d’assurer une paix durable, M. Galvez a estimé essentiel que l’ONU coopère avec tous les États qui le demandent en matière de développement économique et social, ceci dans le respect de la souveraineté des États.  S’agissant tout particulièrement d’Haïti, il a jugé important d’assurer le relèvement économique et social de ce pays, de renforcer ses institutions et de mettre l’accent sur les questions de sécurité.


S’exprimant au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), M. GARY QUINLAN (Australie) a indiqué qu’en dépit de la complexité croissante des opérations de maintien de la paix, il existait des principes fondamentaux sur lesquels celles-ci devaient continuer de reposer: impartialité, consentement du pays hôte et non-recours à l’usage de la force sauf en cas de légitime défense ou d’action entrant dans la mise en œuvre de leur mandat de la part des forces onusiennes.  Le représentant du Groupe CANZ a ensuite estimé que, pour permettre aux Casques bleus de protéger efficacement les civils, il serait nécessaire d’adopter un « concept opérationnel standard », ce qui aidera le Conseil de sécurité et le Secrétariat à déterminer plus précisément les ressources nécessaires à cette fin.  Saluant la note du DOMP et du Département d’appui aux missions sur un maintien de la paix robuste, le représentant australien a estimé que les problèmes actuels tenaient à l’absence de directives claires, de formation et de ressources dont souffrent les OMP pour pouvoir s’acquitter convenablement de leur mandat.  M. Quinlan a estimé que maintien et consolidation de la paix ne devaient être vus comme des activités distinctes ou concurrentes, mais qu’ils devaient au contraire tendre vers des objectifs communs.  Aussi, la participation de la Commission de consolidation de la paix (CCP) s’avère indispensable dès la phase de planification d’une OMP, a-t-il préconisé.


Les pays du Groupe CANZ ont estimé qu’il fallait réévaluer le rôle du système des Nations Unies dans la mise en œuvre de l’état de droit sur le terrain, a dit M. Quinlan.  En outre, il s’est déclaré favorable à l’application des nouvelles directives proposées par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) concernant le déploiement rapide d’unités sur le terrain.  Le Groupe CANZ est en outre préoccupé par le fait que le Département continue de déployer des troupes et des effectifs de police sans la formation préalable appropriée.  D’une manière plus générale, son représentant a clairement expliqué à quel point était importante la question du recrutement et de la fidélisation de personnels qualifiés.  Le Groupe CANZ est également préoccupé par le foisonnement de détails présents dans la Stratégie proposée par le Département d’appui aux missions, a dit M. Quinlan, qui a estimé que le Comité des 34 ne devrait pas l’approuver sans obtenir des éclaircissements supplémentaires, notamment en ce qui concerne la nature exacte de la « rupture de la chaîne logistique » et sur les moyens de la rétablir.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a engagé le Comité à procéder à un examen détaillé des opérations de maintien de la paix déployées à travers le monde dans le but d’améliorer leur efficacité, de répondre aux défis croissants rencontrés sur le terrain et de garantir la crédibilité des Nations Unies.  L’Égypte estime qu’il importe de fournir aux missions suffisamment d’appui politique et de ressources humaines et financières.  « Le maintien de la paix ne doit pas être considéré comme le substitut à la recherche d’une solution à long terme », a dit Maged Abdelaziz.  Le représentant a réclamé la création de mandats « clairs et réalistes », couplés à la création de méthodes de planification intégrées dans le domaine politique et militaire.  Il a également évoqué la nécessité de continuer d’améliorer la coordination avec les pays contributeurs de troupes.


Il importe d’établir une approche intégrée pour assurer la mise en œuvre des mandats « complexes » imposés par le Conseil de sécurité, a enchainé M. Abdelaziz, tout en insistant sur la protection des civils, notamment en l’absence d’une définition claire de qui est un civil dans les situations de conflit armé.  Le représentant de l’Égypte a estimé qu’il fallait éviter d’étendre l’usage de la force au risque de voir l’ONU devenir une partie au conflit.  « La priorité doit être d’appuyer le processus politique », a-t-il affirmé.  M. Abdelaziz a par ailleurs estimé que le rôle des opérations de maintien de la paix et les efforts de consolidation de la paix méritaient d’être clarifié.  De plus, a-t-il ajouté, des stratégies de transition et de sortie doivent être mises sur pied afin de renforcer les capacités du pays hôte dans les domaines de la sécurité, de l’état de droit, de la justice et des droits de l’homme.  Le représentant a par ailleurs réclamé le renforcement des capacités des secteurs militaire et de police, ainsi que de la coopération avec les organisations régionales.


M. A. U. NWOSA (Nigéria) a rappelé que cette année marquait le dixième anniversaire de la publication du rapport Brahimi, l’un des plus grands efforts déployés pour réformer le cadre de maintien de la paix des Nations Unies.  Il a déclaré que si de nombreuses recommandations du rapport Brahimi avaient été appliquées, d’autres n’ont jamais pu l’être.  En tant que grand pays fournisseur d’effectifs militaires et de police, le Nigéria s’est engagé à s’attaquer aux questions importantes du maintien de la paix, a dit M. Nwosa.  Il a salué l’importance du document officieux intitulé « Nouvel horizon ».  Il a précisé que le maintien de la paix n’avait pas seulement connu une augmentation de taille et d’effectifs mais s’était aussi accru en termes de défis posés par la complexité des mandats et des cadres logistiques et sécuritaires particulièrement difficiles à mettre en œuvre, notamment en Afrique où 70% des efforts de maintien de la paix de l’ONU sont déployés.  Alors que de nombreuses missions ne disposent pas des moyens de réaliser leur mandat, le Nigéria se félicite des initiatives lancées par des États Membres, le Conseil de sécurité et le Secrétariat, afin que l’ONU soit en mesure de faire face aux futures menaces qui se posent à la paix mondiale, a dit M. Nwosa. 


Il a précisé que le document « Nouvel horizon » a identifié trois priorités intersectorielles: le renforcement de la protection des civils; rendre les OMP plus robustes; et mettre en application les projets de consolidation de la paix précoce.  Chacun de ces éléments est important, a-t-il dit, en insistant que la robustesse des opérations de maintien de la paix devait être liée au renforcement de la protection de civils.  Il faut suffisamment d’équipements et de matériels pour que les missions puissent atteindre leurs objectifs, a-t-il estimé, en exhortant les États Membres à jouer le rôle qui leur incombe.  Il a dit que le Nigéria était impatient de discuter du projet de document du Secrétariat sur la protection des civils dans les OMP.  Il a jugé essentiel que les membres du Conseil de sécurité fassent preuve de volonté politique pour conférer aux missions les moyens d’un déploiement rapide avec les capacités nécessaires.  Un engagement actif de tous les membres du Conseil serait une source d’inspiration pour les pays fournisseurs de contingents, a-t-il dit.  Les acteurs du développement peuvent jouer un rôle capital pour éviter les conflits en appuyant la promotion d’une croissance durable, a-t-il ajouté.  Il a souhaité que l’ONU reste également très active en matière de prévention des conflits.  Il a exprimé l’appui de son pays au renforcement du système d’alerte précoce pour la résolution des conflits.  M. Nwosa a émis l’espoir que les travaux de ce Comité permettront de prendre des décisions sur des questions capitales, ceci pour que le maintien de la paix s’affirme comme un outil réellement au service de l’ONU et de l’humanité. 


M. JORGE URBINA (Costa Rica) qui s’exprimait au nom du Réseau de la sécurité humaine, a rappelé que la protection des civils dans les conflits armés est l’une des priorités de ce Réseau, avant de reconnaître les défis que doivent encore relever les opérations de maintien de la paix, en la matière.  Il a souligné l’importance de disposer de directives claires, sans pour autant porter préjudice à la responsabilité première qui incombe aux pays hôtes.  Il a appelé à une interaction plus substantielle entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et d’agents de police, les pays hôtes, et le Secrétariat, pour combler le fossé entre les processus de prise de décisions et la véritable mise en œuvre sur le terrain.  Il faut aussi, a-t-il ajouté, résoudre les problèmes qui se posent en matière de ressources, de capacités et de formation avant le déploiement d’une OMP.


Une approche globale et inclusive des stratégies de protection des civils constitue le moyen le plus efficace de répondre aux menaces sur la sécurité humaine, a estimé le représentant.  Une attention particulière, a-t-il précisé, doit être accordée à l’implication des femmes et des jeunes dans ces processus.  Le représentant a enfin jugé essentiel que des éléments de consolidation de la paix soient inclus dès les premiers stades de planification d’une mission de la paix.  Il s’est félicité, à cet égard, de l’intensification du dialogue et de la coopération entre tous les acteurs concernés au sein de la Commission de consolidation de la paix. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a salué la décision du Secrétariat de lancer l’initiative « Nouvel horizon », ce qui est aussi l’occasion de réaffirmer que le maintien de la paix est avant tout une question de partenariat.  Soulignant l’importance des rôles du Secrétariat, du Conseil de sécurité, de la Cinquième Commission, des pays hôtes des OMP, des pays fournisseurs de contingents, et du Comité des 34, elle a dit qu’il fallait s’assurer que toutes leurs actions se renforcent mutuellement, de façon à ce que l’Organisation des Nations Unies puisse répondre d’une manière cohérente aux défis qui attendent la communauté internationale.  Le « Nouvel horizon » dont il est question nous pousse aussi à discuter du maintien de la paix d’une manière plus stratégique en faisant preuve d’une plus grande clarté conceptuelle dans les domaines de la protection des civils, des missions qui doivent être plus robustes, et de la consolidation de la paix, a dit Mme Ribeiro Viotti. 


Le lien entre maintien de la paix et consolidation de la paix demande aussi que soit faite plus de clarté sur la question, a-t-elle ajouté, en rappelant le consensus qui existe sur la nécessité de démarrer les activités de consolidation de la paix aussi rapidement que possible.  Elle a  mentionné les questions qui subsistent sur les activités de consolidation de paix à mener par les acteurs du maintien de la paix.  Elle a formé le vœu que le Comité des 34 saura aborder cette question dans le respect des aspects économiques et sociaux de la consolidation de la paix.  Bien que les opérations de maintien de la paix ne peuvent être responsables de la sécurité et du relèvement économique à long terme, a-t-elle dit, il faut soutenir les autorités nationales à fournir des services de base, à relancer l’économie et créer des emplois, ce qui est souvent critique pour assurer la stabilité sociale et consolider les paix.  Par ailleurs, Mme Ribeiro Viotti s’est inquiétée des délais qui se posent au remboursement des pays fournisseurs de contingents.  Ces délais affectent la capacité des pays en développement à fournir des effectifs militaires et de police à l’ONU, a-t-elle prévenu.  Sur le même ton, elle a souhaité que l’interaction entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de troupes soit intensifiée.  Enfin, elle a souhaité que tout soit mis en œuvre afin que les missions de maintien de la paix attirent le personnel le plus compétent possible.


M. MANAR TALEB (République arabe syrienne) a déclaré qu’en dépit de la complexité croissante des opérations de maintien de la paix, celles-ci devaient respecter les mandats sur lesquels elles ont été créées et les principes fondamentaux du maintien de la paix: consentement du gouvernement du pays hôte, impartialité et non-recours à la force sauf en cas de légitime défense.  Les opérations ne peuvent se substituer durablement au règlement des conflits, a souligné le représentant.  Par ailleurs, a-t-il dit, l’augmentation considérable du montant annuel du budget des opérations de maintien de la paix, désormais supérieur au budget ordinaire des Nations Unies, doit nous inviter à réfléchir à l’importance de définir des mandats clairs, précis et réalisables.  Les relations entre le Département des opérations de maintien de la paix et le Département d’appui aux missions doivent être complémentaires et transparentes, a suggéré M. Taleb.  Il n’a pas cependant estimé qu’il soit nécessaire de créer de nouveaux concepts du maintien de la paix.  Rappelant ensuite que le pays hôte portait la responsabilité première du maintien de la paix sur son territoire, il a souligné l’importance pour les personnels des Nations Unies de cultiver les meilleures relations possibles avec le Gouvernement du pays concerné.  Rendant enfin hommage au travail des démineurs, il a déploré le fait qu’il n’ait toujours pas été possible de placer Israël face à ses responsabilités dans ce domaine, après plus de 30 ans d’occupation de terres arabes.  Au Moyen-Orient, on constate que les opérations subsistent pendant des années, parce que les conflits ne sont pas réglés et qu’Israël poursuit sa politique d’occupation, a-t-il insisté en conclusion.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a présenté les efforts de son pays en matière de renforcement des OMP au cours des 10 dernières années.  Elle a dit que les États-Unis venaient de régler les arriérés accumulés ces quatre dernières années vis-à-vis du budget de l’ONU.  Elle a précisé que les États-Unis avaient fourni trois  milliards de dollars pour huit missions de maintien de la paix et offert du matériel à une dizaine de nations pour qu’elles puissent fournir des effectifs militaires ou de police aux OMP.  Elle a souligné le rôle des envoyés spéciaux américains au Soudan et dans les Grands Lacs qui, par l’accomplissement de leur mission, renforcent les OMP de la MINUS et de la MINUAD.  Elle a indiqué que le Président Obama a organisé une réunion des pays fournisseurs de contingents de maintien de la paix.  Il faut donner aux OMP des mandats clairs et précis assortis des moyens nécessaires pour le renforcement de la paix, et il leur faut des contingents et des policiers bien formés, a-t-elle insisté.  Alors que nous fêtons le dixième anniversaire de la publication du rapport Brahimi, il faut poursuivre les efforts que nous déployons pour rendre nos OMP présentes et futures plus efficaces, a dit la représentante.


Elle a par ailleurs déclaré que les agents du maintien de la paix devaient savoir ce qui est attendu d’eux, et a estimé que l’ONU doit leur fournir des directives sur les pratiques optimales, notamment en matière de protection des civils.  Il faut une stratégie de protection des civils, notamment contre les violences sexuelles.  Si une mission qui ne réagit pas de manière déterminée peut perdre sa crédibilité, il faut cependant aussi noter que celle qui réagit trop durement peut aussi perdre sa crédibilité, a relevé la représentante.  Si l’on doit charger les OMP d’appliquer des mandats difficiles, nous avons aussi la responsabilité de leur confier les moyens nécessaires à la mise en œuvre de ces mandats.  Les États-Unis appuient l’adoption d’une stratégie d’appui mondiale au cours des cinq prochaines années, a-t-elle indiqué, tout en souhaitant que l’on étoffe cette proposition.  Il faut réaliser des économies d’échelles et renforcer la responsabilisation, a poursuivi la représentante, en espérant parvenir à des accords en termes de financement des OMP lors de la reprise de session de la Cinquième Commission au mois de mai.  Elle a indiqué que les États-Unis appuyaient une politique de tolérance zéro face aux exactions et violences sexuelles.  Elle a dit qu’il fallait être très vigilant en ce qui concerne la conduite et la discipline des troupes pour éviter que le comportement de quelques éléments ne viennent ternir l’image et la crédibilité de l’ensemble du personnel d’une mission. 


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud), parlant de la protection des civils, a appuyé l’idée d’un cadre qui servirait de directives claires pour le succès des activités à mener dans ce domaine.  Il a prévenu que la recherche d’une solution commune à la protection des civils nécessitera l’implication de tous les États Membres et de toutes les parties concernées dans un conflit armé.  Il a donc appuyé l’idée d’une approche cohérente, globale et coordonnée.  Le représentant a ensuite mis en garde contre toute confusion entre la conduite d’une opération robuste et l’imposition de la paix.  Les opérations de maintien de la paix doivent strictement respecter les principes du non-recours à la force sauf en cas de légitime défense et ce, de manière impartiale, a souligné M. Sangqu. 


Le représentant a poursuivi en insistant sur l’importance de l’appropriation nationale qui ne saurait être compromise par un trop grand nombre de personnels civils au sein de la mission.  Le déploiement de civils dans une opération de maintien de la paix, a-t-il ajouté, ne saurait en aucun cas être vu comme une alternative au déploiement de personnels militaires.  Abordant la question des ressources et des capacités, le représentant a dit attendre avec impatience la stratégie d’appui qu’a promise le Secrétaire général.  Il a aussi indiqué que sa délégation voulait que les normes de formation et de performance ne soient pas utilisées pour exclure certains pays contributeurs de troupes des OMP, mais plutôt pour renforcer leurs capacités. 


La multiplication des opérations de maintien de la paix, a-t-il conclu, montre que l’on ne fait pas assez pour la prévention et la consolidation de la paix.  Le maintien de la paix, s’est-il expliqué, exige une approche intégrée qui comprend, dès les premiers stades d’une opération de maintien de la paix, des éléments de consolidation de la paix.  La sécurité et le développement sont les ingrédients indispensables d’une paix à long terme, a insisté le représentant. 


Mme MONA JUUL (Norvège) a déclaré que la question relative au concept de la protection des civils devait être clarifiée en premier lieu.  Elle a estimé qu’une attention particulière devait être accordée aux violences sexuelles et sexistes, appelant notamment à l’établissement d’une stratégie détaillée pour assurer une mise en œuvre efficace.  La représentante a également réclamé l’augmentation du nombre de femmes parmi les Casques bleus, pour appeler ensuite à la lutte contre l’impunité « par tous les moyens possibles ».


Passant ensuite au développement des capacités, Mme Juul a estimé, à l’instar des conclusions du Secrétaire général, que celles-ci devaient être développées sur la base d’une approche intégrée.  La Norvège, a-t-elle dit, appuie l’idée d’établir une base de normes pour un nombre limité de composantes du maintien de la paix par l’intermédiaire de projets-pilote.  Elle a estimé que les incitations devaient être distribuées sur la base des résultats obtenus sur le terrain et non pas sur le « nombre de bottes de soldats » qui s’y trouvent.  Mme Juul a par ailleurs dénoncé comme « inacceptable » le nombre de postes qui restent à pourvoir au sein de la composante des Casques bleus.  Elle a ensuite affirmé que les partenariats avec les organisations régionales devaient être considérés comme une partie intégrante des efforts destinés à appuyer les capacités des opérations de l’ONU.  La représentante a également insisté sur l’importance de continuer d’améliorer la planification et la gestion des OMP, notamment en ce qui concerne le commandement, le contrôle et l’analyse des menaces.  Davantage de cellules d’analyse conjointe de mission doivent être établies, a-t-elle notamment jugé.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a souhaité que ce programme de réforme puisse se pencher en priorité sur les causes de l’inapplication des recommandations contenues dans le rapport de 2000 du Groupe d’études sur les OMP.  S’agissant du document conjoint « Nouvel horizon » du DOMP/DAM, il s’est félicité qu’il contienne des propositions concrètes qui méritent d’être appliquées.  À sa lecture, a-t-il noté, on retient que les OMP évoluent actuellement entre contraintes budgétaires, incertitudes stratégiques et manque de crédibilité en termes de capacités. Il a estimé que l’essentiel de l’effort demandé aux États Membres se situait au niveau de l’élaboration d’orientations politiques et du renforcement des capacités, la prise en charge de ces deux axes s’inscrivant dans le respect des règles, des principes et des buts consacrés par la Charte de l’ONU.  Dans cet effort collectif, il a estimé que la responsabilité partagée et le partenariat authentique étaient des exigences incontournables.


Par ailleurs, le représentant a estimé que les pays contributeurs de troupes avaient également leur part de responsabilité dans la mise en œuvre sur le terrain des mandats décidés par le Conseil de sécurité.  Il a souhaité des consultations étroites et significatives, de nature à améliorer les chances de succès des missions.  Concernant la protection des civils, il a estimé qu’outre les fondements indiscutables de cet impératif moral, les termes du débat le concernant ont créé de nombreuses zones d’ombre.  Parmi celles-ci, a-t-il dit, sa portée sachant qu’il n’existe aucune définition conceptuelle de la « protection des civils. »  Il a dit que cette difficulté aurait pu être surmontée si la protection des civils était considérée comme faisant partie des tâches classiques confiées à toutes les OMP en étroite collaboration avec l’État hôte, et non pas l’exception qui s’appliquerait à seulement huit OMP en cours.


En ce qui concerne le concept de « missions robustes », il a dit qu’il serait réducteur d’aborder ce concept sous le seul angle militaire.  A cet égard, il a rappelé la référence que constitue la résolution 1327 (2000) du Conseil de sécurité  qui met l’accent sur la dissuasion, la protection des civils et la capacité de collecte d’informations.  Pour ce qui est du développement capacitaire et de la stratégie globale d’appui, il a regretté que les dispositifs de soutien logistique et financier de l’ONU ne permettent pas de bien répondre aux besoins d’OMP complexes.  Il a mis l’accent sur l’importance d’actualiser les mécanismes de soutien du DAM au profit des missions en vue d’une efficacité, d’une efficience et d’une souplesse accrues.  Enfin, en ce qui concerne la coopération avec les organisations régionales, il a dit que les OMP devaient être repensées dans une logique d’allègement du poids de l’ONU, celle-ci ne pouvant, selon-lui,  assumer à elle seule l’entière charge du maintien de la paix et de la préservation de la sécurité internationales.  S’agissant tout particulièrement de la coopération avec l’Union africaine (UA), il a estimé nécessaire que l’ONU et l’ensemble des donateurs mettent à disposition de l’UA les ressources financières, humaines et matérielles indispensables au renforcement de ses capacités aux plans institutionnel et opérationnel. 


Mme HEIDI GRAU (Suisse) a jugé prioritaire la question de la protection des civils dans le cadre des opérations de maintien de la paix (OMP) et a apprécié à cet égard le projet de note conceptuelle soumis par le Secrétariat qui constitue, selon elle, une base de travail solide.  Elle a ajouté que l’étude indépendante demandée par le Département des OMP et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, financée en partie par la Suisse, représente une contribution significative au débat.  La représentante a ensuite souligné qu’il n’appartient pas seulement à une OMP d’assurer la protection des civils, mais qu’il faut encourager les tentatives qui visent à une « compréhension commune » de la protection des civils.  Elle a parlé du rôle qui incombe au concept de « senior mission leadership », concept qui peut encourager les autorités nationales à exercer leur responsabilité première en matière de protection.  Cette position privilégiée implique aussi le devoir d’assurer le dialogue avec les différents acteurs opérant sur le terrain et les organes principaux des Nations Unies sur la mise en œuvre effective des mandats assignés, a indiqué Mme Grau.


En ce qui concerne les tâches de consolidation de la paix entreprises par des OMP, la représentante de la Suisse a apprécié la note fournie par le Secrétariat sur les renforcements mutuels existant entre le document « Nouvel horizon » et le rapport du Secrétaire général sur la consolidation de la paix au lendemain d’un conflit.  La Suisse va participer aux efforts qui visent à déterminer un cadre stratégique commun, clarifiant les priorités et modalités opérationnelles dans les domaines clefs, comme la police, l’état de droit, le désarmement, la démobilisation et la réintégration, ainsi que la sécurité.  Cela entraine des questions concernant les ressources, a relevé Mme Grau, avant de préconiser de commencer par un examen des ressources existantes.


M. MOSES RUGEMA (Rwanda) a estimé que les opérations de maintien de la paix avaient plus de chances de s’acquitter efficacement de leurs mandats si des facteurs clefs étaient réunis: un processus de paix viable, une volonté politique réelle, un engagement de la part des toutes les parties prenantes; et des mandats clairs et réalisables.  Mais le rôle de plus en plus important joué par le maintien de la paix alourdit la part budgétaire réservée à cette activité, et la crise économique et financière n’a fait qu’aggraver cette situation, a fait observer le représentant.  Évoquant ensuite la sûreté et la sécurité autant des personnels des Nations Unies que des civils, M. Rugema a indiqué qu’il était indispensable de définir plus précisément ce que l’on entend par protection des civils et de le refléter dans les mandats.  En outre, le remboursement dans les délais prévus des frais engagés par les pays contributeurs de troupes et le règlement des arriérés seraient des éléments de nature à garantir la mise en œuvre efficace des mandats de maintien de la paix.  Encourageant la coopération avec les organisations régionales, M. Rugema a par ailleurs lancé un appel pour que soit renforcée la présence des femmes dans les missions de maintien de la paix.


M. S.A. ZHDANOV (Fédération de Russie) a déclaré que la complexité croissante des OMP poussait à revoir les moyens nécessaires pour améliorer les systèmes de suivi et de contrôle de la mise en œuvre des mandats.  Il faut respecter la responsabilité première du Conseil de sécurité en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il dit.  Il a salué l’initiative « Nouvel horizon » pour l’élaboration de principes directeurs, et notamment pour la protection des civils et la mise en place de missions robustes.  La protection des civils ne représente qu’un des mandats du maintien de la paix, a-t-il dit, en rappelant que la tâche centrale des OMP est de faire avancer le processus de paix.  Notant les difficultés techniques et logistiques rencontrées par les OMP, il s’est dit en faveur de la modernisation des mandats en impliquant davantage les pays fournisseurs de contingents dès les premières étapes de planification.  Il faut améliorer l’expertise militaire de toutes les missions dans leur ensemble, a-t-il dit, en mettant l’accent sur la coordination entre le Siège et le terrain.  Il a suggéré la création d’un cadre de réserve de policiers pour les OMP qu’il a présenté comme un élément essentiel de l’amélioration de l’efficacité de ces opérations.  Une plus grande coopération entre les organisations régionales en matière de maintien de la paix est totalement appropriée, à condition que ces activités soient conformes aux principes de la Charte.  Le maintien de la paix et le renforcement des mandats après le conflit sont tout à fait essentiels, et il faudrait confier aux forces de maintien de la paix les premières étapes du maintien de la paix pour laisser le reste aux organismes spécialisés, voire aux organisations régionales et sous-régionales, a recommandé le représentant. 


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) s’est tout d’abord félicité des mesures prises dans le cadre de l’initiative « Nouvel horizon » et des contributions du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix.  Cependant, un fossé persiste entre l’établissement de mandats clairs et leur mise en œuvre effective, a regretté le représentant, qui a déclaré que de telles disparités devaient être surmontées.  Aussi, a-t-il soutenu l’idée que le Secrétariat fournisse des directives visant à clarifier les éléments fondamentaux des mandats, en s’inspirant des meilleures pratiques d’une mission à une autre.  M. Okuda a également indiqué l’importance de surmonter les fossés existant en matière de capacités, de ressources et de formation, particulièrement s’agissant de la protection des civils et de la phase préliminaire de la consolidation de la paix.  M. Okuda a également estimé que le Comité des 34 était le forum le plus approprié pour discuter de ces questions avec les pays contributeurs de troupes et d’effectifs, ainsi que du renforcement du lien entre maintien de la paix et consolidation de la paix.  En tant que Président du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix, il a dit que le Japon appelait de ses vœux une bonne coordination du travail de ce Groupe avec le Comité des 34.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a estimé que si les Nations Unies ont su s’adapter aux demandes croissantes en matière de maintien de la paix, les ajustements ont été lents et gravement affectés par les contraintes financières et techniques.  Citant neuf priorités, il a d’abord jugé que la coordination est nécessaire à tous les niveaux: entre les Départements des opérations de maintien de la paix et de l’appui aux missions, entre ces deux derniers et d’autres Départements et acteurs; et entre le Siège et le terrain, en particulier avec les pays contributeurs de troupes.  Il a ensuite souligné l’importance d’aligner les mandats sur les besoins spécifiques des pays, avant de rappeler la nécessité de renforcer la sécurité du personnel déployé sur le terrain sous la bannière de l’ONU.


En effet, a-t-il poursuivi, la protection des civils dépend d’une amélioration substantielle de l’environnement dans lequel évolue une opération, étant donné que le problème est d’abord de « protéger les protecteurs ».  Le représentant a aussi dit ne toujours pas comprendre dans quelles circonstances précises un Casque bleu peut recourir à l’usage de la force.  De la même façon, il s’est interrogé sur le sens et la signification d’une « opération robuste », en indiquant qu’il partageait plutôt l’idée d’une force dissuasive dont l’objectif ultime serait de diminuer et non d’accroître la possibilité de recourir à l’usage de la force.  Le représentant a plaidé, à son tour, pour une intégration des éléments de consolidation de la paix dès les premiers stades de planification d’une OMP.  Il a dit attendre avec impatience la stratégie d’appui du Secrétaire général et s’est dit ouvert à toute proposition visant à améliorer la performance des opérations de maintien de la paix.


M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) s’est félicité de la meilleure visibilité dont bénéficient les opérations de maintien de la paix (OMP) dans le programme d’action des Nations Unies.  Il a noté que le Conseil de sécurité assurait le rôle de chef de file dans les efforts de réforme du maintien de la paix et il a indiqué que sa délégation appuyait l’initiative du Royaume-Uni et de la France en ce qui concerne la pratique du Conseil en la matière.  Le représentant a également apprécié les travaux du Groupe de travail, et notamment sa priorité pour 2010, qui est de renforcer les capacités.  J’attends aussi avec intérêt la discussion sur la Stratégie mondiale d’appui aux missions et sur les perspectives du document « Nouvel horizon », a-t-il indiqué.


Sur le fond, le représentant ukrainien a reconnu que le plus difficile est actuellement de renforcer les capacités des missions existantes, connaissant le manque de ressources qui se pose y compris en ce qui concerne les équipements militaires et les hélicoptères.  À ce propos, il a invité à mieux assurer le remboursement aux pays contributeurs de troupes des frais de vols en hélicoptères, et à examiner la proposition de créer un groupe de travail conjoint entre les Départements des OMP et de l’appui aux missions et les pays contributeurs de contingent.  Le représentant a également soulevé la question des pénuries en équipements dont souffrent certaines troupes et rappelé qu’il avait demandé que soient résolus les problèmes que rencontre son pays dans la réaffectation de son matériel de soutien aéronautique.  Enfin, en ce qui concerne la sécurité des Casques bleus, il a invité le Comité spécial à examiner la possibilité de créer un groupe d’experts juridiques pour examiner cette question complexe et faire des recommandations.


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a estimé que trois options se présentaient aux États Membres en matière de maintien de la paix: 1) préserver le statu quo;  2) analyser les forces et faiblesses du système onusien et conclure que les États Membres ne sont pas en mesure de réaliser les activités de maintien de la paix et par conséquent, s’en retirer, et 3) faire un effort sérieux, global et coordonné pour s’adapter à la nouvelle réalité et améliorer tout le système.  « Pour l’Uruguay, dont 25% des forces de défense opérationnelles sont consacrées aux opérations de maintien de la paix, il n’y a pas d’autre option que le renforcement de notre système et l’amélioration de l’efficacité en matière de maintien de la paix », a dit M. Cancela.  Avec une population équivalente à celle de l’État du Connecticut, l’Uruguay est parmi les 10 principaux contributeurs de troupes des Nations Unies, a-t-il relevé. 


S’agissant de l’amélioration de l’efficacité des OMP, il a jugé essentiel la tenue de meilleures consultations entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents, ainsi qu’une meilleure interaction entre le Comité des 34 et le Secrétariat, notamment par la présentation de notes et de rapports qui améliorent cette interaction.  Il a suggéré le renforcement du Comité des 34 par le biais de débats de fond sur toutes les questions, notamment les plus sensibles.  Il a souhaité que le Comité des 34 soit moins réactif et plus orienté vers l’étude des propositions qui lui sont faites, tout en étant en mesure de convoquer des sessions extraordinaires sur des questions concrètes.  Par ailleurs, il a jugé essentiel de renforcer l’interaction entre les pays fournisseurs d’effectifs militaires et de police et le Siège et le terrain.  Il est essentiel, a-t-il dit, que les pays fournisseurs de troupes soient consultés et impliqués dans le processus de décision qui affecte le déploiement de leurs troupes.   Enfin, il a estimé que les missions complexes n’étaient pas viables sans des ressources adéquates et nécessaires.  Il faut actualiser les conditions que le système offre, a-t-il dit, en notant que les pays en développement étaient les principaux fournisseurs de troupes et de matériel des missions de maintien de la paix.  Il a espéré que le Comité des 34 enverra un message clair à cet égard au cours de la tenue des assises du Groupe de travail de 2010 sur le matériel appartenant aux contingents.  Il a indiqué que l’Uruguay et l’Australie avait coorganisé deux séminaires sur la protection des civils dans les OMP au cours des 12 derniers mois.   


M. NOPADON MUNGKALATON (Thaïlande), qui intervenait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a déclaré que les opérations de maintien de la paix (OMP) ne devaient pas se substituer, mais être une partie intégrante du processus politique visant à trouver des réponses aux causes premières des conflits.  Il a engagé les Départements des opérations de maintien de la paix et d’appui aux missions à clairement définir en quoi consiste la protection des civils.  Il a notamment estimé que la protection des civils devait bénéficier du consentement du Gouvernement hôte d’une OMP dès l’étape précoce de mise sur pied de la mission au sein du Conseil de sécurité.  M. Mungkalaton a ensuite estimé qu’il était urgent d’établir une compréhension commune sur le recours à l’usage de la force dans le cadre des opérations de maintien de la paix.  Il a également réclamé un dialogue rapproché entre les États Membres et le Département d’appui aux missions pour établir une stratégie d’appui global.  Il a notamment insisté sur la nécessité d’assurer la transparence dans les opérations du Service des achats et d’établir un système bien défini de responsabilisation et de gestion. 


Le représentant thaïlandais a poursuivi son intervention en affirmant que la reconstruction socio-économique d’un pays sortant de conflit devait bénéficier de la même priorité que l’établissement de la paix et de la sécurité, et que les stratégies de sortie et de transition devaient s’appuyer autant que possible sur l’expertise régionale.  Il a également souligné l’importance d’établir des mandats clairs et réalistes assortis de ressources adéquates, et il a ensuite évoqué la question de la sécurité des Casques bleus et des autres personnels des missions.  Il a notamment réclamé une amélioration des services médicaux sur le terrain.


M. STANISLAS ZAS (Bélarus) a déclaré que son pays, bien que jouant un rôle dans la sécurité en Europe, n’était pas un pays contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix pour des « raisons objectives ».  Répondant cependant à l’appel du Secrétaire général, le Bélarus a décidé de renforcer son implication dans le maintien de la paix, a dit M. Zas.  Saluant l’initiative « Nouvel horizon », ainsi que les efforts du Comité des 34, il a souligné le besoin d’une plus grande coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, notamment la Communauté économique eurasienne, l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) et la Communauté des États indépendants (CEI).  M. Zas a ensuite indiqué que le Bélarus avait commencé de former des experts militaires et civils aux opérations de maintien de la paix.  Par ailleurs, en raison des problèmes de ressources financières et humaines, une attention particulière devrait être accordée au financement et à l’optimisation des dépenses des opérations de maintien de la paix, a préconisé le représentant, qui a également suggéré de revoir les procédures d’achat des matériels dont ont besoin  les missions.


M. ZACHARY MUBURI-MUITA (Kenya) a rappelé que ce sont les Nations Unies qui ont la responsabilité première du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  De leur côté, les organisations régionales voient grandir leur rôle dans la résolution des conflits, a-t-il remarqué, citant le cas de l’Union africaine (UA).  Il a d’ailleurs demandé que soient mises en œuvre les recommandations du rapport conjoint de l’UA et de l’ONU sur les modalités de soutien aux opérations de maintien de la paix de l’UA.  Le Kenya est engagé à aider les initiatives de ces deux organisations en matière de paix et de sécurité internationales, a-t-il assuré, notamment en envoyant des troupes et en organisant des conférences sur la paix dans la région des Grands Lacs.  Le Kenya accueillera bientôt une conférence de haut niveau pour examiner la mise en œuvre de l’accord général de paix, a-t-il précisé.  M. Muburi-Muita a aussi appelé à renforcer la coopération et la compréhension entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat des Nations Unies et les pays contributeurs de contingents.  Il a souligné les problèmes rencontrés dans la procédure de remboursement des frais engagés par ces pays, et à mettre notamment fin aux retards et à revoir les taux utilisés.  En Afrique, il faut aussi renforcer la coopération entre les partenaires et les donateurs internationaux qui aident au renforcement des capacités de l’Union africaine en promouvant notamment les centres de formation, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est ensuite inquiété des problèmes de sécurité qui se posent au personnel des Nations Unies sur le terrain et du déséquilibre entre les sexes dans la composition par genre des Casques bleus.


M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin) a plaidé pour un renforcement du partenariat stratégique entre l’ONU et l’Union africaine (UA) en vue d’un maintien de la paix efficace sur le continent, en faisant bon usage du grand potentiel qu’incarne la nouvelle architecture de paix et sécurité de l’Union africaine.  Il a dit que la feuille de route établie par la conférence3C, qui s’est tenue à Genève les 19 et 20 mars 2009 et a réuni des membres des communautés de la défense, du développement, de la diplomatie, des finances et de l’économie, de l’humanitaire, de la justice et de la police, mérite une attention particulière de la part du Comité des 34.  Il a dit que cette session du Comité des 34 s’ouvrait à un moment particulièrement critique pour la MINUSTAH du fait du séisme qui l’a gravement affectée.  Il a précisé que le Bénin a perdu trois de ses valeureux ressortissants dans cette catastrophe.  Il s’est réjoui de la proposition soumise par le Secrétaire général aux États Membres pour l’adoption d’une stratégie mondiale d’appui aux missions.  Nous partageons l’objectif visé, qui est de renforcer la sureté et la sécurité du personnel déployé et ses capacités d’action dans un environnement complexe aux réalités variables, a dit M. Zinsou.


Nous devrions examiner avec toute l’attention requise les éléments de la stratégie mondiale pour permettre la mise en œuvre des nouvelles structures prévues afin d’accroitre l’efficacité des missions sur le terrain, a-t-il poursuivi, avant de relayer la proposition faite par les pays non alignés de confier l’examen approfondi de cette stratégie à un groupe de travail.  Il a salué l’achèvement de la restructuration du DOMP et du DAM, de même que la mise en place d’un personnel qualifié au niveau des structures issues de la réforme.  M. Zinsou a souhaité que les questions délicates relatives à l’impartialité de la conduite des OMP et des critères régissant l’usage de la force soient examinées conformément aux dispositions pertinentes de la Charte, surtout en ce qui concerne la protection des civils.  En outre, il a estimé que le partage des responsabilités tant au niveau de la prise de décisions que des risques sur le terrain entre toutes les parties engagées permettra de mettre en place des OMP aux mandats réalistes et réalisables, ceci dans l’intérêt supérieur des peuples concernés et de la communauté internationale.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Concluant sa quarante-huitième session, la Commission du développement social adopte des textes, dont l’un porte sur le développement de l’Afrique

SOC/4765

Concluant sa quarante-huitième session, la Commission du développement social adopte des textes, dont l’un porte sur le développement de l’Afrique

19/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4765
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

12e séance – après-midi


CONCLUANT SA QUARANTE-HUITIÈME SESSION, LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL

ADOPTE DES TEXTES, DONT L’UN PORTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE


La Commission du développement social (CDS) a achevé cet après-midi les travaux de sa quarante-huitième session de fond qu’elle avait entamée le 3 février dernier.  En cette dernière séance de travail, la CDS a adopté, sans vote, trois projets de résolution qui seront soumis au Conseil économique et social (ECOSOC) lors de sa session de fond de 2010.  L’un des textes adoptés porte sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Sha Zukang, s’est félicité de l’adoption de cette résolution, ainsi que de toutes celles qui ont été entérinées au cours de cette session de la CDS.


S’il adoptait la résolution1 relative aux aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), présentée par le représentant du Yémen, qui s’exprimait au nom des pays du Groupe des 77et de la Chine, le Conseil économique et social demanderait instamment que l’on continue de promouvoir des mesures devant permettre de relever les défis que sont l’élimination de la pauvreté et la réalisation du développement durable en Afrique.


En lui recommandant l’adoption de ce texte, la CDS recommande au Conseil économique et social d’inviter tous les partenaires de développement à mettre en œuvre les principes de l’efficacité de l’aide rappelés dans la Déclaration de Doha sur le financement du développement, et d’encourager la communauté internationale à aider les pays d’Afrique à s’attaquer au problème des changements climatiques, en leur fournissant les ressources financières et technologiques et les moyens nécessaires à la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’atténuation.


En cas d’adoption de ce projet de résolution par l’ECOSOC, le Secrétaire général serait, quant à lui, invité à insister auprès des organismes des Nations Unies pour qu’ils aident les pays africains à lancer des initiatives à impact rapide basées sur les stratégies et priorités nationales de développement, pour leur permettre de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il serait en outre prié d’établir, en collaboration avec le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, un rapport sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.


En adoptant le texte dont il est saisi par la CDS, l’ECOSOC soulignerait que l’Union africaine et les communautés économiques régionales ont un rôle essentiel à jouer dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat et, à cet égard, inviterait les pays africains à contribuer davantage au renforcement des capacités de ces institutions et à coordonner efficacement leur appui, ainsi qu’à promouvoir la coopération régionale et l’intégration sociale et économique du continent.


Par cette résolution, il est également recommandé au Conseil économique et social de souligner que la mise en œuvre du NEPAD dépend aussi d’un environnement national et international propice à la croissance et au développement de l’Afrique, et notamment de l’existence d’un cadre d’action favorable au développement du secteur privé et à la création d’entreprises.


La Commission du développement social a d’autre part adopté cet après-midi le projet de rapport final2 de sa session, tel que révisé oralement par le Rapporteur, et le programme de travail provisoire de sa prochaine session3.


Ouvrant ensuite brièvement cette session, la quarante-neuvième du genre, la Commission a élu M. Jorge Valero, de la République bolivarienne du Venezuela (qui était proposé par le Groupe des États d’Amérique latine) à la présidence de cette session.  Ont été élus aux postes de vice-présidents M. Andy Xhoi, de l’Albanie (candidat présenté par le Groupe des États d’Europe orientale); Mme Katja Wiesbrock Donnovan, de l’Allemagne (candidate présentée par le Groupe des États d’Europe occidentale), M. Jimmy Blas, des Philippines (candidat présenté par le Groupe des États d’Asie); et Mme Abdelrahman, du Soudan (candidate présentée par le Groupe des États d’Afrique).


1 E/CN.5/2010/L.4 Rev.

2 E/CN.5/2010/L.1

3 E/CN.5/2010/L.2


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« Les secours visent en priorité à fournir un abri à 1,2 million d’Haïtiens avant la saison des pluies », déclare le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. John Holmes

CS/9865

« Les secours visent en priorité à fournir un abri à 1,2 million d’Haïtiens avant la saison des pluies », déclare le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. John Holmes

19/02/2010
Conseil de sécuritéCS/9865
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6274e séance –matin


« LES SECOURS VISENT EN PRIORITÉ À FOURNIR UN ABRI À 1,2 MILLION D’HAÏTIENS AVANT LA SAISON DES PLUIES »,

DÉCLARE LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES, M. JOHN HOLMES


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy,

appelle le Gouvernement haïtien à restructurer la gouvernance pour faire face aux défis


Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, une réunion sur la situation humanitaire et politique en Haïti, plus d’un mois après le séisme de magnitude 7 qui a causé la mort de 270 000 personnes et détruit les infrastructures du pays, et au lendemain du nouvel Appel éclair de fonds lancé par l’ONU pour un montant record de 1,44 milliard de dollars.


Les membres du Conseil ont entendu des exposés du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, et du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy.  Le représentant d’Haïti a également fait une déclaration.


Dans la perspective de la conférence des donateurs qui se tiendra à New York le 31 mars prochain, les deux fonctionnaires des Nations Unies ont réaffirmé la nécessité de prolonger l’effort humanitaire international pour venir en aide à plus d’un million d’Haïtiens dépourvus d’abris sûrs alors qu’approche la saison des pluies.  Ils ont également souligné l’importance pour les forces politiques haïtiennes de s’engager rapidement dans des discussions sur le cadre futur de la gouvernance d’Haïti.


M. Holmes, de retour d’une visite en Haïti et en République dominicaine, pays limitrophe, a assuré que la situation humanitaire s’améliorait sensiblement « chaque jour ». « Le pire de l’urgence médicale est derrière nous, et environ trois millions de personnes continuent de recevoir des rations alimentaires », a-t-il ajouté.  Il a indiqué que l’accès à l’eau potable et les infrastructures de base étaient en voie d’être rétablis dans toutes les zones les plus touchées par le tremblement de terre.


« Chaque jour, des quantités toujours plus importantes de matériels de secours parviennent à Haïti et sont distribuées », a assuré M. Holmes, tout en faisant remarquer que désormais, la « première priorité » est la fourniture d’abris et de services sanitaires à grande échelle.  Il a ainsi précisé que seuls 30% des 1,2 million d’Haïtiens qui ont un besoin criant d’abris résistant à l’eau étaient actuellement aidés.  M. Holmes s’est dit également préoccupé par le sort du demi-million d’Haïtiens qui ont fui les zones les plus affectées et qui, à ce jour, n’ont reçu aucune aide.


M. Holmes a en outre attiré l’attention sur la multiplication des camps improvisés dans la capitale et à l’extérieur, en particulier les communes de Jacmel et Léogâne, épicentre du séisme.  S’il a salué le fait que la distribution de l’aide s’améliorait dans ces sites où opèrent plus de 70 organisations appuyées par des soldats canadiens, M. Holmes a cependant estimé que les camps improvisés ne pouvaient perdurer. 


« Ces camps sont surpeuplés, vulnérables aux inondations et aux incendies », a-t-il insisté, en mettant en avant la fragilité de ces installations alors que se profile la saison des pluies et des ouragans.  « Nous travaillons actuellement avec le Gouvernement haïtien à la recherche de terrains sûrs pour installer des camps susceptibles d’accueillir les sans-abris », a indiqué M. Holmes.


M. Holmes a souligné l’importance dans ce contexte du programme « travail contre rémunération » du PNUD, qui emploie actuellement 75 000 Haïtiens, pour accélérer les opérations de déblaiement destinées à dégager des zones nouvelles où seront établis des abris résistant à la pluie. 


Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a ensuite expliqué que l’appel de fonds révisé de près d’un milliard et demi de dollars lancé hier par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et son Envoyé spécial, M. William J. Clinton, servirait à couvrir les besoins de la population en matière de santé, d’éducation et d’agriculture pour les 12 prochains mois.  « Sept cent soixante huit millions de dollars sont nécessaires pour financer la réalisation des projets de 54 organisations non gouvernementales, de 21 institutions de l’ONU et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) », a-t-il détaillé.  Il faut aider, a-t-il dit, les plus démunis sans pour autant créer une « dangereuse dépendance » à cette aide.


Le Représentant permanent d’Haïti auprès de l’ONU, M. Léo Mérorès, qui a remercié « la grande famille des nations » pour la générosité manifestée à la suite du séisme, a jugé que l’appel de fonds révisé arrivait à « point nommé », les familles d’accueil et les communautés, qui apportent un soutien aux personnes déplacées, ayant « elles aussi besoin d’aide ». 


M. Mérorès a mis l’accent sur la sécurité publique. « Si la situation en matière de sécurité reste relativement stable depuis le 12 janvier, des actes de banditisme et criminels sont à redouter dans la capitale et dans le reste du pays », a-t-il expliqué.  « De même, 4 000 évadés de prisons, pour la plupart très dangereux, courent les rues et constituent une menace potentielle pour la sécurité des personnes et des biens », a-t-il dit, indiquant que le Gouvernement haïtien était en train de les traquer et comptait sur l’aide de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), qui travaille avec la collaboration de la Police nationale pour les appréhender. 


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, a reconnu que la situation en matière de sécurité en Haïti restait stable « mais potentiellement fragile ».  « La détérioration des conditions de vie a entraîné une augmentation de la criminalité dite opportuniste », a-t-il fait observer.  Assurant que la MINUSTAH et la Police nationale haïtienne suivaient de près les activités des gangs, M. Le Roy a prévenu que si la communauté internationale ne parvient pas à répondre aux impératifs humanitaires, tel que la nécessité de fournir des abris avant la saison des pluies, « les frustrations des Haïtiens augmenteront, ouvrant la voie à de possibles manipulations politiques ».


C’est ainsi qu’il a attiré l’attention sur l’importance pour la Mission, une fois revitalisée, d’aider la police ainsi que les systèmes judiciaire et pénitentiaire, « non seulement à retrouver leurs moyens d’avant le tremblement de terre, mais à les renforcer par le biais de la formation de nouveaux agents ». 


Concernant la gouvernance d’Haïti, M. Le Roy a relevé que les forces politiques haïtiennes et les diverses plateformes électorales avaient entamé des consultations sur les questions clefs que sont les élections et la décentralisation du Gouvernement. 


« Les partenaires du secteur privé impliqués dans l’effort humanitaire voient dans la situation actuelle une opportunité pour intensifier la modernisation de l’architecture étatique en initiant des réformes économiques et sociales », a également signalé M. Le Roy.  Il a invité le Président Préval et son Gouvernement à engager toutes les forces politiques du pays dans des discussions de fond sur les questions de gouvernance, dans la perspective de la conférence des donateurs qui aura lieu, le 31 mars prochain, à New York. 


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix n’a pas manqué d’évoquer les conséquences dramatiques de la catastrophe sur la MINUSTAH qui, « en dépit de la perte de 91 membres de son personnel, y compris le Chef de la Mission, s’est efforcée depuis le 12 janvier à faciliter les opérations de secours, assurer l’ordre public et restaurer ses propres capacités ». 


À l’issue de l’intervention de M. Le Roy, le Président du Conseil de sécurité pour le mois en cours, M. Gérard Araud, a rendu hommage au nom des membres du Conseil à l’action de la Mission dans « des conditions d’une difficulté sans précédent ».


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L’impasse dans les négociations israélo-palestiniennes demeure profondément préoccupante, souligne M. B. Lynn Pascoe devant le Conseil de sécurité

CS/9864

L’impasse dans les négociations israélo-palestiniennes demeure profondément préoccupante, souligne M. B. Lynn Pascoe devant le Conseil de sécurité

18/02/2010
Conseil de sécuritéCS/9864
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6273e séance – matin


L’IMPASSE DANS LES NÉGOCIATIONS ISRAÉLO-PALESTINIENNES DEMEURE PROFONDÉMENT PRÉOCCUPANTE,

SOULIGNE M. B. LYNN PASCOE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ


Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques s’est déclaré profondément préoccupé, ce matin, par l’impasse actuelle au Moyen-Orient.  Au cours de l’exposé mensuel du Secrétariat devant le Conseil de sécurité sur la situation dans la région, M. B. Lynn Pascoe a appelé à la reprise des pourparlers sur les questions du statut final, à la mise en œuvre des engagements de la Feuille de route, à des efforts continus en vue d’améliorer les conditions économiques et de sécurité, ainsi qu’à une approche différente et plus positive du problème de Gaza. 


Depuis le 27 janvier, date de la dernière réunion d’information sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, « les efforts en vue de parvenir à des négociations israélo-palestiniennes se sont poursuivis », a souligné M. Pascoe, précisant en particulier que la proposition de l’Envoyé des États-Unis, M. George Mitchell, d’entamer des pourparlers indirects sous médiation américaine faisait l’objet d’un examen sérieux.


« Israël s’est dit prêt à travailler sur cette base », tandis que le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, « s’est livré à des consultations intensives et a cherché des éclaircissements », a indiqué le Secrétaire général adjoint.  « Le Secrétaire général de l’ONU espère que le Président Abbas ira de l’avant sur la base de cette proposition pratique afin que des négociations sérieuses puissent démarrer », a-t-il dit.  Selon M. Pascoe, « le consensus international sur ce qu’il convient de faire pour atteindre un accord durable est solide, et un Quatuor actif sera essentiel pour appuyer le processus ».


Dans son exposé, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a affirmé que la retenue partielle du Gouvernement israélien sur l’implantation de colonies de peuplement en Cisjordanie, à l’exception de Jérusalem-Est, demeurait en vigueur et avait conduit à un ralentissement de l’activité.  Toutefois, a-t-il fait observer, des violations de cette mesure ont été constatées par les autorités israéliennes dans au moins 29 colonies, le Ministère de la défense assurant de son côté que des ordres de démolition ont été émis contre les auteurs de ces violations.


Si, selon M. Pascoe, les décisions du Gouvernement israélien constituent « un pas au–delà des positions antérieures », il n’en demeure pas moins que « l’implantation de colonies de peuplement est illégale » et que la poursuite de cette activité « constitue une violation des obligations d’Israël en vertu de la Feuille de route et porte un préjudice au résultat des négociations ».  Il a ainsi demandé que des mesures additionnelles soient prises afin de faire respecter ces mesures et a appelé à les étendre à un gel complet, y compris à Jérusalem-Est, et à les appliquer au-delà de la période actuelle de 10 mois.


Le Secrétaire général adjoint a également noté les préoccupations légitimes des Israéliens et des Palestiniens concernant leur sécurité, estimant qu’« une sécurité durable sera mieux réalisée par une coopération intensifiée, la poursuite de l’autonomisation des efforts de sécurité de l’Autorité palestinienne et l’efficacité de l’Autorité palestinienne, la réduction des incursions des forces de défense israéliennes dans les zones palestiniennes, le plein respect des manifestations non violentes légitimes, une action d’Israël pour endiguer la violence des colons, une action palestinienne contre les provocations et des progrès à la fois dans les négociations politiques et le développement économique ».


M. Pascoe a également fait état de la poursuite du blocus de Gaza.  « Cette politique contre-productive renforce les trafiquants et les activistes, détruit le commerce légal et provoque des difficultés inacceptables pour la population civile, dont plus de la moitié est constituée d’enfants », a-t-il expliqué.


S’agissant de la situation dans le Golan syrien occupé, la situation est demeurée calme en dépit de la poursuite de l’activité de colonisation, a indiqué M. Pascoe.


Au Liban, le 14 février fut marqué par un large rassemblement à Beyrouth commémorant le cinquième anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier Ministre, Rafik Hariri, et de 22 autres personnes.  Le fils de Rafik Hariri et actuel Premier Ministre libanais, M. Saad Hariri, a souligné l’importance de l’unité nationale et du rôle que joue son pays dans la réconciliation interarabe.


M. Pascoe a par ailleurs exhorté la communauté internationale à renouveler son soutien financier à la reconstruction du camp de réfugiés de Nahr el Bared.  La situation dans la zone d’opération de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) est, quant à elle, restée calme, même si les survols israéliens se sont poursuivis à un rythme quasi quotidien.


Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a conclu son exposé en rappelant l’engagement des Nations Unies en faveur de la cessation de l’occupation qui a commencé en 1967 et du conflit israélo-palestinien, grâce à la création d’un État palestinien vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité et à une paix globale dans la région, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, aux précédents accords, à la Feuille de route et à l’Initiative de paix arabe.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité se félicite de l’évolution positive observée en Guinée

CS/9863

Le Conseil de sécurité se félicite de l’évolution positive observée en Guinée

16/02/2010
Conseil de sécuritéCS/9863
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SE FÉLICITE DE L’ÉVOLUTION POSITIVE OBSERVÉE EN GUINÉE


Le Conseil de sécurité a accueilli « avec satisfaction », cet après-midi, dans une déclaration présidentielle, « l’évolution positive observée en Guinée, tout en restant préoccupé par la situation ».


Dans une déclaration lue au nom de tous ses membres par son Président pour le mois de février, M. Gérard Araud (France), le Conseil de sécurité dit attendre « avec intérêt le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal, de façon pacifique, dans le cadre d’une transition sous contrôle civil ».


Le Conseil de sécurité, qui se félicite de la nomination le 21 janvier dernier de M. Jean-Marie Doré comme Premier Ministre et de la constitution, le 15 février, d’un gouvernement d’union nationale, « demande à toutes les parties prenantes en Guinée de mettre en œuvre intégralement la Déclaration conjointe de Ouagadougou, de prendre une part active à la transition en vue du retour à l’ordre constitutionnel normal moyennant la tenue d’élections dans un délai de six mois ».


En outre, rappelant qu’il avait vigoureusement condamné les violences commises le 28 septembre 2009, le Conseil « prie instamment les autorités nationales de prévenir tout nouvel acte de violence et de défendre l’état de droit ».


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction l’évolution positive observée en Guinée, tout en restant préoccupé par la situation. Il réaffirme la déclaration de son président (S/PRST/2009/27). Il attend avec intérêt le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal, de façon pacifique, dans le cadre d’une transition sous contrôle civil.


Le Conseil réaffirme son appui aux efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine. Il rend hommage au Président Blaise Compaoré du Burkina Faso pour ses efforts de médiation et accueille favorablement le communiqué du Groupe de contact international sur la Guinée, en date du 26 janvier 2010, et celui issu du Sommet de l’Union africaine, en date du 3 février 2010.


Le Conseil se félicite de l’adoption de la Déclaration conjointe de Ouagadougou, en date du 15 janvier 2010, qui, dans le droit-fil des propositions faites le 6 janvier par le Président par intérim, le général Sékouba Konaté, prévoit, en particulier, la formation d’un gouvernement d’union nationale dirigé par un premier ministre civil désigné par l’opposition, l’organisation d’élections dans un délai de six mois et prend l’engagement que le Chef d’État de transition, les membres du Conseil national pour la démocratie et le développement, le Premier Ministre, les membres du Gouvernement d’union nationale et les membres des forces de défense et de sécurité en activité ne participeront pas aux élections présidentielles à venir.


Le Conseil se félicite également de la nomination le 21 janvier 2010 de M. Jean-Marie Doré comme Premier Ministre et de la constitution, le 15 février 2010, d’un gouvernement d’union nationale. Il demande à toutes les parties prenantes en Guinée de mettre en œuvre intégralement la Déclaration conjointe de Ouagadougou, de prendre une part active à la transition en vue du retour à l’ordre constitutionnel normal moyennant la tenue d’élections dans un délai de six mois. Il appelle la communauté internationale à soutenir les autorités guinéennes dirigées par le Président par intérim, Sékouba Konaté, et le Premier Ministre, Jean-Marie Doré, suivant leur demande, y compris s’agissant de la réforme globale des secteurs de la sécurité et de la justice.


Le Conseil rappelle qu’il a vigoureusement condamné les violences commises le 28 septembre 2009 et dans les jours qui ont suivi. Il prie instamment les autorités nationales de prévenir tout nouvel acte de violence et de défendre l’état de droit, y compris la promotion, la protection et le respect des droits de l’homme et des garanties prévues par la loi, et met l’accent sur les obligations qu’ils ont envers les victimes et les témoins. Il souligne que les États sont tenus de se conformer aux obligations qui leur incombent en matière de lutte contre l’impunité.


Le Conseil fait l’éloge des travaux de la Commission d’enquête internationale créée par le Secrétaire général et soutenue par la CEDEAO et l’Union africaine qui, dans le cadre de son mandat, a enquêté sur les faits et les circonstances entourant les événements survenus en Guinée le 28 septembre 2009 (S/2009/556). Il prend note avec satisfaction de la soumission du rapport de la Commission (S/2009/693).


Le Conseil note que le Groupe de contact international a invité les parties prenantes internationales, y compris la CEDEAO, l’Union africaine et le Médiateur, à envisager de déployer, dès que possible, en consultation avec les autorités guinéennes, une éventuelle mission civilo-militaire conjointe pour discuter des modalités de la mise en œuvre des réformes du secteur de la défense et de la sécurité et de contribuer aux conditions de sécurité pour le processus électoral. Il les encourage à effectuer les préparatifs en vue du déploiement d’une éventuelle mission de ce type.


Le Conseil réitère l’appel qu’il a lancé dans sa résolution 1888 (2009) pour accroître la représentation des femmes dans les processus de médiation et les processus de décision pour tout ce qui a trait au règlement des conflits et à la consolidation de la paix.


Le Conseil exprime son intention de rester saisi de la situation et de réagir, le cas échéant, à toute menace ou action allant à l’encontre de la transition. Il prie le Secrétaire général de continuer à le tenir informé, en tant que de besoin, de la situation sur le terrain, des conséquences éventuelles pour la sous-région, de la lutte contre l’impunité, des efforts de la CEDEAO et de l’Union africaine, et des activités du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: « les élections nationales du 7 mars doivent marquer un progrès pour la démocratie en Iraq », déclare le représentant spécial, M. Ad Melkert

CS/9862

Conseil de sécurité: « les élections nationales du 7 mars doivent marquer un progrès pour la démocratie en Iraq », déclare le représentant spécial, M. Ad Melkert

16/02/2010
Conseil de sécuritéCS/9862
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

C ONSEIL DE SÉCURITÉ: « LES ÉLECTIONS NATIONALES DU 7 MARS DOIVENT MARQUER UN PROGRÈS POUR LA DÉMOCRATIE EN IRAQ », DÉCLARE LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL, M. AD MELKERT


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), M. Ad Melkert, a mis l’accent, ce matin, sur la nécessité de faire en sorte que les élections nationales du 7 mars connaissent une large participation et se déroulent dans un environnement sûr. 


Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation concernant l’Iraq, et au cours de laquelle le représentant iraquien a pris la parole, M. Melkert a déclaré qu’au moment où se profile « le tournant » des élections nationales - et cela dans un contexte sécuritaire très difficile - « la détermination des Iraquiens à résister au retour des périls du passé est réelle et forte. » 


Il a estimé que l’effort international d’assistance restait indispensable dans un cadre marqué par « les assassinats regrettables de candidats, d’officiers de police, de fonctionnaires et de pèlerins innocents », pour permettre au peuple iraquien de prendre en main son destin.


Pour M. Melkert, le renforcement de l’autorité des institutions parlementaires et électorales, la transformation du budget national en un instrument stratégique d’orientation des dépenses, l’amélioration de la transparence et la lutte contre la corruption en vue, notamment, de revitaliser l’industrie pétrolière, doivent appuyer les processus de transition démocratique et de développement économique et social iraquiens. 


Il a d’abord indiqué que l’Équipe électorale de pays des Nations Unies avait continué, au cours des trois derniers mois, à apporter un appui technique à la Haute Commission électorale indépendante pour établir l’infrastructure devant permettre à près de 19 millions d’Iraquiens de se rendre dans 48 000 bureaux de vote le jour de l’élection.  « Les préparatifs sont également en cours pour que les membres de la diaspora iraquienne puissent voter dans 16 des pays où ils résident », a ajouté le Représentant spécial.


« La sécurité est vitale pour assurer l’intégrité du processus et gagner la confiance des électeurs », a-t-il insisté, soulignant qu’il revenait d’abord au Gouvernement et aux Forces de sécurité iraquiennes de créer un environnement politique sûr et stable. 


Précisant que les Nations Unies aident en ce moment la société civile à assumer pleinement son rôle de superviseur en assurant la formation de près de 30 000 observateurs nationaux, il a fait remarquer que « l’action des observateurs internationaux est, quant à elle, coordonnée par l’Union européenne en coopération avec la Haute commission électorale.»


M. Melkert a ensuite jugé que la certification des résultats et leur acceptation seraient d’une importance cruciale pour le processus de transition démocratique en Iraq. 


« La MANUI continuera d’appuyer la Haute Commission électorale à cette fin », a-t-il indiqué, rappelant que les résultats finaux du scrutin seraient certifiés par la Cour suprême fédérale.


Le Représentant spécial a par ailleurs qualifié de capital, pour l’avenir du pays, le renforcement de la stabilité des relations entre l’État fédéral iraquien et la région kurde. 


Sur ce point, il a noté que pendant la période examinée, la MANUI avait continué de promouvoir le dialogue entre les deux parties par l’intermédiaire de l’Équipe spéciale de haut niveau, qui regroupe des représentants du Gouvernement iraquien et du Gouvernement régional du Kurdistan.  « Si le succès du programme de coexistence nationale dépend largement de l’engagement des parties elles-mêmes, l’ONU se tient prête à faciliter l’atteinte d’un consensus sur les accords administratifs concernant Kirkouk et pour trouver d’autres arrangements relatifs au partage des revenus et à la sécurité », a-t-il déclaré. 


Faisant sienne l’observation du Secrétaire général dans son rapport, M. Melkert a déclaré qu’il croyait fermement que le renforcement de la coopération régionale et l’adhésion au principe de non-ingérence « peuvent considérablement contribuer à la stabilité régionale. »  Il a ainsi souhaité que la période postélectorale soit l’occasion d’encourager plus activement le développement de relations de bon voisinage entre l’Iraq et le Koweït.  Il a salué à ce sujet la volonté affichée par les deux parties à résoudre les questions en suspens dans un avenir proche, ce qui constituerait « une avancée significative dans la mise en œuvre de la résolution 1859 du Conseil de sécurité et ouvrirait la voie à une nouvelle ère dans les relations entre l’Iraq et l’ONU. »


Sur le volet économique, M. Melkert a indiqué que les préparations du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement concernant l’Iraq pour la période 2011-2014 et du Plan de développement national iraquien étaient sur le point d’être achevées.  « Les institutions spécialisées, fonds et programmes discutent des mesures à prendre pour assurer le plein financement du Plan-cadre, en tenant compte de la clôture, le 30 juin prochain, du Fonds d’affectation spéciale pour l’Iraq », a-t-il dit.


Le représentant de l’Iraq, M. Hamid Al-Bayati, s’est appesanti sur la situation économique et sociale dans son pays.  Il a signalé que le Conseil des représentants iraquien avait approuvé, le mois dernier, un budget fédéral pour 2010 d’un montant de 72,4 milliards de dollars, près de 20 millions étant prévus pour financer des projets de reconstruction à travers tout le pays.  Il a également mis l’accent sur les efforts menés dans le cadre de la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté pour augmenter, grâce au soutien de la Banque mondiale, les revenus des plus pauvres et améliorer la fourniture des services éducatifs et de santé. 


Revenant sur la situation en matière de sécurité dans le pays, M. Al-Bayati s’est voulu optimiste en soulignant que, selon les dernières statistiques des ministères de la défense, de l’intérieur et de la santé, le nombre des victimes -196 personnes tuées- d’attaques en janvier 2010, a baissé de 56% par rapport à celui enregistré au mois de décembre 2009. » 


Il a imputé les récents attentats contre des pèlerins chiites aux « ennemis de l’Iraq, Al-Qaïda et les résidus violents du régime de Saddam », et il a souligné que le Gouvernement iraquien n’avait pas d’autre alternative que de « combattre et détruire » cette menace pour préserver la vie de ses citoyens.


M. Al-Bayati a aussi fait savoir que son gouvernement travaillait actuellement au développement d’un plan de sécurité pour les élections du 7 mars.  « L’objectif est de créer un environnement propice à la tenue des élections en empêchant les ennemis de l’Iraq et du peuple iraquien de bloquer notre marche vers la démocratie, le pluralisme, la liberté et l’état de droit », a-t-il lancé. 


Pour ce qui est des relations entre le Koweït et l’Iraq, le représentant a attiré l’attention sur la lettre du Ministre iraquien des affaires étrangères adressée au Président du Conseil de sécurité, le 19 janvier, par laquelle il réaffirmait que le respect des obligations de l’Iraq dans le domaine du désarmement exige que le Conseil se penche de manière urgente sur la question de la levée des restrictions qui continuent de peser sur l’Iraq en vertu des résolutions 687 et 707. 


Rapport du Secrétaire général présenté en application du paragraphe 6 de la résolution 1883 (2009) (S/2010/76)


Ce deuxième rapport, établi en application du paragraphe 6 de la résolution 1883 (2009), fait le point des activités menées par la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) depuis le 11 novembre 2009 et récapitule les principaux événements politiques survenus durant la période considérée, ainsi que les faits nouveaux concernant l’Iraq observés sur la scène régionale et internationale.


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, estime dans son rapport que les élections nationales, qui se tiendront le 7 mars prochain, marqueront un tournant important pour le progrès de la démocratie en Iraq car elles donneront l’occasion à des millions d’Iraquiens d’exercer leur droit de vote et d’élire un gouvernement qui construira l’avenir de leur pays au cours des quatre prochaines années.  Il est par conséquent essentiel, souligne-t-il, de faire en sorte que ces élections connaissent une large participation et soient ouvertes au plus grand nombre possible.


Depuis 2003, avec l’assistance de l’ONU, l’Iraq a réussi à organiser trois élections et un référendum national.  La MANUI est déterminée à continuer d’apporter une assistance technique de poids à la Haute Commission électorale indépendante et à faire en sorte que les résultats soient largement acceptés par le peuple iraquien, écrit le Secrétaire général.


Faisant référence aux attentats du 8 décembre dernier à Bagdad, il exhorte le Gouvernement iraquien et ses forces de sécurité à redoubler d’efforts à l’approche des élections pour faire en sorte que celles-ci se déroulent dans un climat aussi pacifique que possible.


Afin d’assurer le succès des élections, la MANUI continue de collaborer étroitement avec la Commission électorale à la formation et à l’accréditation de milliers de groupes d’observateurs nationaux iraquiens et de représentants des partis qui seront chargés de surveiller le déroulement des opérations le jour de l’élection et de signaler toutes irrégularités éventuelles, souligne le Secrétaire général.


L’autre défi politique majeur à relever, après la certification des résultats des élections, sera la formation du gouvernement, explique M. Ban, jugeant que la constitution de coalitions politiques et la conclusion d’accords sur les principaux postes ministériels et de direction pourraient prendre du temps.  La MANUI, assure-t-il, continuera de promouvoir le dialogue par l’intermédiaire de l’Équipe spéciale de haut niveau, qui regroupe des représentants du Gouvernement iraquien et du Gouvernement régional du Kurdistan et s’efforcera de trouver les moyens d’accroître la confiance mutuelle.  Par ailleurs, la MANUI est disposée à aider les dirigeants iraquiens à régler l’ensemble des problèmes politiques dans le cadre d’un processus de dialogue national.


Le Secrétaire général, qui espère qu’une fois le nouveau gouvernement formé, les efforts seront graduellement axés sur l’accélération de la reconstruction et du développement du pays, trouve encourageants les efforts entrepris par le Gouvernement iraquien pour achever l’élaboration du premier Plan national de développement, en consultation avec l’ONU.


Par ailleurs, le Secrétaire général continue d’encourager une plus grande coopération entre l’Iraq et les pays voisins sur les questions d’intérêt mutuel, notamment le commerce, l’énergie, la sécurité aux frontières et les réfugiés.  Pour sa part, poursuit-il, l’ONU est déterminée à soutenir les efforts visant à instaurer un dialogue régional fructueux dans tous les domaines essentiels.


Affirmant également que l’Iraq demeure un cadre opérationnel extrêmement complexe pour l’Organisation, M. Ban souligne que la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies continuent d’être l’une de ses principales préoccupations.  Le Secrétaire général ajoute que la MANUI examine activement les nouvelles dispositions à prendre à l’avenir pour renforcer sa capacité opérationnelle, ce qui exigera probablement un appui financier supplémentaire des États Membres.


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Poursuivant les travaux de sa quarante-huitième session, la Commission du développement social adopte un texte appelant à la promotion de l’intégration sociale

SOC/4763

Poursuivant les travaux de sa quarante-huitième session, la Commission du développement social adopte un texte appelant à la promotion de l’intégration sociale

12/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4763
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

P OURSUIVANT LES TRAVAUX DE SA QUARANTE-HUITIÈME SESSION, LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL ADOPTE UN TEXTE APPELANT À LA PROMOTION DE L’INTÉGRATION SOCIALE


Ses prochaines sessions, en 2011-2012, se concentreront sur « l’élimination de la pauvreté »


La Commission du développement social (CDS) a poursuivi cet après-midi ses travaux en adoptant, sans vote, quatre projets de résolution qui seront soumis au Conseil économique et social (ECOSOC) lors de sa session de fond prévue aux mois de juin et juillet prochains.  Ces textes portent sur la promotion de l’intégration sociale; l’intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement; l’application future du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002); et les méthodes de travail de la Commission.


Aux termes de deux sessions consacrées au thème prioritaire de « l’intégration sociale », la Commission a adopté, par consensus, un projet de résolution présenté par la représentante de la République-Unie de Tanzanie, au nom du Président, par lequel l’ECOSOC réaffirmerait l’importance de la promotion de l’intégration sociale dans le but d’aboutir à une société inclusive pour tous et soulignerait que les bénéfices de la croissance économique devraient être distribués de façon plus équitable.  Par ce texte l’ECOSOC reconnaitrait que l’autonomisation des pauvres est essentielle pour une éradication effective de la pauvreté et de la faim.


Aux termes de ce texte, le Conseil économique et social reconnaitrait aussi que le concept élargi du développement social affirmé par le Sommet mondial sur le développement social n’a pas été mis en œuvre de façon adéquate aux niveaux national et international et qu’il faudrait accorder plus d’attention aux autres engagements pris à ce sommet, en particulier ceux concernant l’emploi et l’intégration sociale, qui n’ont pas été suffisamment pris en compte dans les politiques économiques et sociales.


L’ECOSOC reconnaitrait l’urgence qu’il y a à éliminer les obstacles physiques et sociaux dans le but de créer une société accessible à tous, en mettant en particulier l’accent sur les mesures à prendre afin de combler les besoins et intérêts de ceux qui rencontrent des obstacles dans leur participation à la société.  Il soulignerait que les politiques et stratégies visant l’éradication de la pauvreté, le plein emploi et le travail décent pour tous devraient inclure des mesures spécifiques de promotion de la parité des sexes, de l’autonomisation des femmes, de l’égalité d’accès aux opportunités et à la protection sociale, et de renforcement de l’intégration sociale des groupes sociaux, comme les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées, ainsi que les migrants et les autochtones.


Ce texte exhorte les gouvernements à développer des systèmes de protection sociale et à étendre ou élargir leur efficacité et couverture, y compris pour les travailleurs du secteur informel.


Avant l’adoption, la représentante du Guatemala a indiqué que sa délégation se ralliait au consensus tout en regrettant que le texte n’inclut pas le mécanisme d’habilitation des pauvres, dans le cadre de la lutte contre les inégalités.  De son côté, le représentant du Yémen, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déploré que ce projet de texte ne comprenne pas le paragraphe proposé par ce groupe de pays, qui invitait les États à réaffirmer leur engagement à supprimer tous les obstacles à l’autodétermination de tous les peuples vivant sous occupation étrangère.  Il a insisté sur l’importance de la question et la nécessité de lui accorder toute l’attention qu’elle mérite.


Par un autre projet de résolution1 portant sur son organisation future et ses méthodes de travail, adopté tel qu’oralement amendé après sa présentation par le représentant de la Suisse, l’un de ses Vice-présidents, la Commission a recommandé l’examen du thème de « l’élimination de la pauvreté » pour la session d’examen de 2011 et la session directive de 2012, compte tenu de ses liens avec l’intégration sociale et le plein emploi et un travail décent pour tous, thèmes des deux dernières sessions.


Aux termes de ce texte, l’ECOSOC soulignerait qu’il importe de définir des thèmes subsidiaires appropriés dans le cadre du thème prioritaire afin de cibler les interventions et les débats, compte tenu également, pendant chaque session de la Commission, des questions intersectorielles, telles que le volontariat, l’incidence sur la pauvreté de la crise internationale et les efforts de relèvement.


En outre, par ce même texte, l’ECOSOC recommanderait qu’aux fins du renforcement de l’efficacité des travaux de la Commission, les membres du Bureau soient élus pour un mandat de deux ans qui coïncide avec la session d’examen et la session directive.  Le Conseil inviterait tous les acteurs concernés à continuer de participer aux travaux de la Commission à un niveau suffisamment élevé et déciderait que la Commission devrait poursuivre l’examen de ses méthodes de travail.


La Commission a également recommandé à l’ECOSOC, par un autre projet de résolution2 adopté, tel qu’oralement amendé, et présenté par la délégation de la Slovaquie, Vice-présidente de la Commission, d’encourager les États Membres à continuer de prendre en compte le vieillissement dans leurs programmes politiques, compte dûment tenu de l’importance capitale de la famille, de l’interdépendance des générations, de la solidarité et de la réciprocité pour le développement social ainsi que de la pleine réalisation de tous les droits fondamentaux des personnes âgées.


Par ce texte, l’ECOSOC demanderait aux États Membres d’adopter les mesures appropriées, y compris, le cas échéant, des mesures législatives, afin de promouvoir et de protéger les droits des personnes âgées, ainsi que des mesures visant à leur assurer une sécurité économique et sociale et des soins de santé, tout en tenant compte de l’égalité des sexes, en veillant à ce qu’elles participent aux décisions qui influent sur leur vie et en faisant en sorte qu’elles vieillissent dans la dignité.


La Commission recommande aussi à l’ECOSOC d’encourager la communauté internationale et les organismes compétents du système des Nations Unies, agissant dans le cadre de leur mandat, à appuyer les efforts faits au niveau national, à financer des travaux de recherche et de collecte de données sur le vieillissement en vue de mieux comprendre les problèmes et les possibilités qui concernent le vieillissement de la population.  Par ce texte, le Conseil confirmerait le thème du deuxième cycle d’examen et d’évaluation: « Autonomisation, protection et promotion des droits fondamentaux des personnes âgées ».


Aux termes d’un autre projet de résolution3 adopté aujourd’hui tel qu’oralement amendé, présenté par la représentante du Japon, Vice-présidente de la Commission, l’ECOSOC inviterait les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de signer et de ratifier dans les meilleurs délais la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.


En outre, l’ECOSOC exhorterait les États Membres à intégrer les questions relatives au handicap, y compris les points de vue des personnes handicapées, dans la conception, la mise en œuvre et le contrôle des politiques nationales, des programmes et des stratégies de développement, et, à cet égard, appellerait le système des Nations Unies à soutenir les efforts nationaux et régionaux.  Par ce texte, l’ECOSOC exhorterait aussi les États Membres à évaluer et analyser dans quelle mesure la question du handicap est intégrée efficacement dans les programmes de développement, en vue d’identifier les meilleures pratiques.


La prochaine séance des travaux de la Commission, qui procédera à la clôture de sa session, sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.  La Commission sera saisie de trois autres projets de résolution, portant sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, sur le rapport de la présente session et sur l’ordre du jour provisoire de la prochaine. 


Cette réunion sera immédiatement suivie d’une brève séance d’ouverture de la quarante-neuvième session de la Commission du développement social pour procéder à l’élection des membres de son bureau.


1 E/CN.5/2010/L.5

2 E/CN.5/2010/L.6

3 E/CN.5/2010/L.3


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Le Conseil économique et social poursuit ses travaux en répartissant les responsabilités de l’organisation des segments de sa session aux membres de son bureau

ECOSOC/6413

Le Conseil économique et social poursuit ses travaux en répartissant les responsabilités de l’organisation des segments de sa session aux membres de son bureau

12/02/2010
Conseil économique et socialECOSOC/6413
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL POURSUIT SES TRAVAUX EN RÉPARTISSANT LES RESPONSABILITÉS DE L’ORGANISATION DES SEGMENTS DE SA SESSION AUX MEMBRES DE SON BUREAU


Il tiendra un évènement spécial le 22 février à 15 heures sur la philanthropie et la promotion de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes


Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Hamidon Ali (Malaisie), a, ce matin, présenté la répartition des responsabilités de l’organisation de la session de fond 2010 de l’ECOSOC qui se tiendra au Siège des Nations Unies à New York du 28 juin au 23 juillet* prochains.  Il a également précisé que l’ECOSOC tiendra un évènement spécial le 22 février à 15 heures visant à encourager le monde de la philanthropie à investir dans la promotion de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, en espérant que cet événement sera de nature à aider les États Membres à atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) 3 d’ici 2015. 


S’agissant de la répartition des responsabilités au sein du Bureau du Conseil, M. Ali a indiqué que le segment de haut niveau, le dialogue entre les secrétariats des commissions régionales, ainsi que la conclusion de la session de fond sera sous sa responsabilité en tant que Président actif de l’ECOSOC. 


Il a ensuite déclaré que le segment de coordination (6 au 8 juillet) sera sous la responsabilité du Vice-Président, Morten Wetland (Norvège), tandis que celui des activités opérationnelles (9 au 13 juillet) relèvera de la responsabilité du Vice-Président Alexandru Cujna (Moldova), celui des affaires humanitaires (14 et 15 juillet) de la responsabilité du Vice-Président Heraldo Muñoz (Chili), et le débat général (16 au 22 juillet) de celle du Vice-Président Somduth Soborum (Maurice).


M. Hamidon Ali a invité les Vice-Présidents de l’ECOSOC à engager dès à présent les consultations nécessaires, en particulier en ce qui concerne le thème du segment des affaires humanitaires et l’événement conjoint des segments des activités opérationnelles et des affaires humanitaires afin de discuter de la question concernant la période de transition entre la phase de l’aide humanitaire et celle du lancement des activités de développement dans les pays affectés par des catastrophes ou des conflits.  Le Président de l’ECOSOC a par ailleurs indiqué que le Conseil reviendra sur la question de la coopération régionale après avoir reçu des informations de la part des secrétariats des Commissions régionales.


La prochaine réunion du Conseil économique et social de l’ONU sera annoncée dans le Journal.


* cf communiqué ECOSOC/6412 du mardi 9 février 2010


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Opérations de maintien de la paix: le Conseil de sécurité s’engage à améliorer les stratégies de transition et de sortie

CS/9860

Opérations de maintien de la paix: le Conseil de sécurité s’engage à améliorer les stratégies de transition et de sortie

12/02/2010
Conseil de sécuritéCS/9860
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6270e séance – matin & après-midi


OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ S’ENGAGE À AMÉLIORER LES STRATÉGIES DE TRANSITION ET DE SORTIE


« Les Casques bleus devraient s’employer sans relâche à mettre

fin eux-mêmes à leur travail », affirme le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon


Le Conseil de sécurité s’est engagé aujourd’hui, dans une déclaration présidentielle à l’issue d’un long débat sur les opérations de maintien de la paix, à améliorer les stratégies de transition et de sortie.  Il importe ainsi, souligne-t-il, « de faire en sorte que les activités de consolidation de la paix prescrites dans les mandats soient menées le plus tôt possible à l’occasion de toute opération de maintien de la paix ».


Le Conseil de sécurité, dans cette déclaration lue par son Président pour le mois de février et Représentant permanent adjoint de la France, M. Nicolas de Rivière, affirme qu’il « pourrait améliorer encore sa pratique, soutenue par le Secrétariat, afin d’assurer le bon déroulement de toute transition, en définissant des mandats clairs, crédibles et réalisables assortis des ressources appropriées ».


Le Conseil reste « décidé à continuer d’améliorer l’efficacité d’ensemble des activités de maintien de la paix des Nations Unies, notamment en tenant compte des liens qui existent avec les activités de consolidation de la paix menées à d’autres niveaux ».  Il examinera à nouveau, vers la fin de 2010, les progrès accomplis dans ce domaine.


« Pris au sens large, notre objectif devrait être bien clair: les Casques bleus devraient s’employer sans relâche à mettre fin eux-mêmes à leur travail », a affirmé le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à l’ouverture du débat.  Le Secrétaire général a notamment affirmé que la présence de l’ONU après le maintien de la paix devrait prendre la forme d’une mission politique spéciale, d’un bureau de consolidation de la paix ou de toute autre configuration à même de présenter les étapes ultérieures.


Lors de ce débat restreint du Conseil de sécurité, auquel étaient invités le Secrétariat, les représentants du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC), le Libéria et la Sierra Leone, le Président de la Commission de consolidation de la paix ainsi que des pays fournisseurs de contingents et des organisations régionales, ont été examinés les obstacles qui entravent les stratégies de sortie et de transition.  Les participants à qui avait été soumis un document de réflexion préparé par la présidence française du Conseil de sécurité, ont également fait part de leurs propositions concernant notamment la formulation des mandats, la planification des opérations, les capacités et les ressources ou la coordination de l’action internationale sur le terrain.


« Il est crucial de parvenir à une compréhension commune, à un consensus autour du lien entre maintien et consolidation de la paix », a insisté le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy.  Au cours de la période à venir, a-t-il prédit, l’attention sera davantage axée sur la consolidation des progrès réalisés sur le terrain et sur une transition en douceur vers une paix durable, alors que la taille des missions sera réduite.  Il a rappelé que le document « Nouvel Horizon » établi par le Secrétariat décrivait les efforts de consolidation de la paix que les missions de maintien de la paix de l’ONU mettaient en œuvre dès le début des opérations. 


De son côté, la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, Mme Susana Malcorra, a attiré l’attention sur la nécessité de prévoir des sources de financement adaptées.  La phase de transition fait basculer les opérations de maintien de la paix dans la catégorie des missions politiques spéciales ou des bureaux de la consolidation de la paix et, à ce titre, « ces structures devraient être financées par le budget ordinaire de l’Organisation, qui fait actuellement l’objet d’un examen minutieux », a-t-elle déclaré.


La Commission de consolidation de la paix (CCP), a indiqué son Président, M. Peter Wittig, peut offrir des perspectives de consolidation « précoce » dans l’élaboration des mandats.  Elle est également en mesure d’identifier et de promouvoir des éléments spécifiques au pays de nature à y consolider la paix, d’inviter à conclure des partenariats et de suivre la progression de la phase de stabilisation à celle de transition et de consolidation.


Parmi les États Membres, la France a observé qu’il revenait au Conseil de sécurité « d’identifier des objectifs communs et de donner une feuille de route claire aux militaires et aux civils », alors que le Secrétariat, sur la base des objectifs décidés par le Conseil, doit « réaliser une planification de qualité » et « rapporter d’une manière qui lui permettra de bien comprendre à quel degré d’achèvement en est la mission ».  La Fédération de Russie a considéré que les opérations de maintien de la paix devraient accorder une place plus importante au désarmement et à la réforme en matière de sécurité, tout en notant l’importance pour les missions de l’ONU de tenir rigoureusement compte des principes de la Charte des Nations Unies.


Le Gabon a jugé utile de prévoir des mécanismes de coopération avec les pays voisins, tandis que le Mexique a souligné l’utilité de mécanismes officieux comme les groupes d’amis dans le cadre d’appui aux processus de paix, pour faciliter la transition vers la stabilité et la paix dans le pays sortant d’un conflit et dans sa région.  Plusieurs délégations ont suggéré d’utiliser au mieux les critères permettant de mesurer l’accomplissement des tâches ainsi que les outils pour revoir les mandats, la Turquie prévenant toutefois contre « les risques d’une définition des critères que le Conseil établirait sans impliquer au préalable les autorités locales ».  Certaines, à l’instar de celle du Brésil, ont estimé que « les aspects économiques et sociaux de la consolidation de la paix doivent bénéficier d’une plus grande attention ».


Outre ses 15 membres et autres intervenants déjà cités, le Conseil de sécurité a également entendu les représentants des pays suivants: Maroc (au nom du Mouvement des pays non alignés), Pakistan, Bangladesh, Inde, Égypte, Népal, Jordanie, Rwanda, Uruguay, Italie et Philippines.  L’Observateur permanent de l’Union africaine et le Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne se sont également exprimés.



LES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES: LES STRATÉGIES DE TRANSITION ET DE SORTIE


Lettre datée du 3 février 2010, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de la France auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2010/67)


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a qualifié de cruciale la question des stratégies de transition et de retrait des opérations de maintien de la paix.  « Pris au sens large, notre objectif devrait être bien clair: les Casques bleus devraient s’employer sans relâche à mettre fin eux-mêmes à leur travail, a-t-il ajouté.  M. Ban Ki-moon a noté qu’au fil des années, de précieux enseignements avaient été tirés de l’expérience de l’ONU sur la meilleure manière d’envisager la transition et celle de faire en sorte qu’au maintien de la paix succède la consolidation de la paix pour que, finalement, s’instaurent des sociétés à même de fonctionner et de maintenir seules leur stabilité. 


Les Nations Unies doivent être prêtes à aider les autorités nationales à mettre en œuvre les accords de paix, à rétablir les fonctions vitales de l’état et à instaurer un niveau minimum de sécurité durable sur l’ensemble du territoire, a ensuite plaidé le Secrétaire général.  « Nous devons promouvoir la réconciliation et des processus politiques sans exclusive, favoriser la prestation des services essentiels et aider à créer des emplois et à susciter une activité économique », a-t-il également estimé.  Il a ajouté que tout cela était indispensable si l’ONU veut s’attaquer aux causes profondes d’une crise, maintenir la paix et trouver une stratégie viable pour les missions de la paix des Nations Unies. 


Le Secrétaire général a ensuite affirmé que la présence de l’ONU après le maintien de la paix devrait prendre la forme d’une mission politique spéciale, d’un bureau de consolidation de la paix ou de toute autre configuration à même de présenter les étapes ultérieures.  Il a également prévu qu’à l’avenir, les missions seraient plus nombreuses mais de taille plus réduite, afin d’accroître leur efficacité et faciliter leur retrait.  Pour M. Ban, le bon démarrage d’une mission signifie qu’en amont, ont été identifiées les causes du conflit et qu’un processus de paix robuste et durable a été établi pour permettre la mise en œuvre des mandats dans un climat sûr et stable.  Cela signifie aussi que les objectifs peuvent être réalisés conjointement par les parties nationales et la communauté internationale et que la mission dispose de la main-d’œuvre et des ressources nécessaires pour remplir ses tâches, a ajouté le Secrétaire général de l’ONU. 


Le retrait d’une mission suppose ensuite qu’a été évalué l’état des structures nationales de gouvernance, notamment celles relatives à la sécurité et à l’état de droit, a poursuivi M. Ban.  « Nous devons aussi nous assurer que le relèvement économique est en cours et que la situation en matière de sécurité est suffisamment stable pour éviter toute reprise du conflit ».  Les opérations de maintien de la paix ne doivent pas rester plus longtemps qu’il est nécessaire mais, dans le même temps, il est de notre devoir d’empêcher qu’un retrait prématuré de la présence onusienne soit suivi d’un regain de violence, a souligné le Secrétaire général.  Estimant que l’une des leçons des années 1990 a été de reconnaître le besoin d’une présence chargée du suivi pour protéger les acquis et poursuivre le processus d’édification de la paix, M. Ban a plaidé pour la mise en place de bureaux régionaux.  Ces bureaux, de taille réduite mais dotés de mandats exigeants et complexes requerraient des ressources importantes et l’appui du Conseil de sécurité, de la Commission de consolidation de la paix et de la communauté internationale au sens large, a-t-il précisé. 


Nos résultats collectifs détermineront quand et comment une opération de maintien de la paix peut être démantelée, a encore noté Ban Ki-moon, qui a demandé aux États Membres d’explorer les moyens par lesquels le Conseil de sécurité pourrait obtenir les évaluations et l’information requises sur l’état de la présence de l’ONU sur le terrain.  Le Conseil devrait s’appuyer sur l’avis de la Commission de consolidation de la paix (CCP) et des gouvernements hôtes pour mesurer les progrès sur place, a-t-il préconisé. 


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a affirmé qu’il anticipait, au cours de la période à venir, que l’attention sera davantage axée sur la consolidation des progrès réalisés sur le terrain et sur une transition en douceur vers une paix durable, alors que la taille des missions sera réduite.  Il a rappelé que le document établi par le Secrétariat « Nouvel Horizon » décrivait les efforts de consolidation de la paix que les missions de maintien de la paix des Nations Unies mettaient en œuvre dès le début des opérations.  Leur aspect le plus important, a-t-il dit, est qu’elles assurent une sécurité de base, essentielle pour instaurer la paix.  Ces efforts incluent de manière plus large la protection des civils, l’état de droit, la démobilisation et la réinsertion des anciens combattants, la réforme du secteur de sécurité et l’action antimines.


Il est crucial, a estimé le Secrétaire général adjoint, de parvenir à une compréhension commune, à un consensus autour du lien maintien-consolidation de la paix.  Cela, a-t-il expliqué, permettra de planifier les transitions sur des bases claires et de manière cohérente.  En se basant sur ces bases claires et en capitalisant sur les avantages comparatifs et les secteurs d’expertise des uns et des autres, le système des Nations Unies peut établir des partenariats avec d’autres acteurs de manière efficace pour soutenir des pays à se relever des conflits, a-t-il ajouté, précisant que les liens entre consolidation et maintien de la paix étaient aussi une des questions examinées par le Comité spécial des opérations de maintien de la paix.  Le personnel de maintien de la paix est un consolidateur de paix de la première heure, a-t-il estimé, soulignant que dès qu’une première stabilisation est assurée, il convient de veiller à ce que l’effort collectif de rétablissement continue pour que les opérations de maintien de la paix passent le relais et se retirent.


M. Le Roy, convaincu que l’alignement des fonctions opérationnelles et de support est essentiel, a mis l’accent sur la nécessité de disposer des bons outils pour traiter des dynamiques qui évoluent rapidement et pour les ajuster de manière adéquate.  Le Secrétaire général adjoint a ainsi pris l’exemple d’Haïti où des unités de police mieux formées ont été rendues plus nécessaires que des troupes pour gérer l’ordre public et relever les défis de sécurité, comme ceux posés par les gangs.  Il faut, a poursuivi M. Le Roy, des capacités fiables dans une série de secteurs, y compris des capacités civiles rapidement déployables, accompagnées de ressources adaptées.  À cet égard, il a indiqué que son Département s’efforçait d’étendre la Capacité permanente de police, renforcée par une expertise dans les domaines de la justice et de la répression.


Le Secrétaire général adjoint a déclaré que la sortie d’une opération de maintien de la paix devrait constituer une partie d’une stratégie cohérente de soutien à un pays émergeant d’un conflit et non une fin en soi.  En outre, le renforcement des capacités nationales ne peut pas être assuré de force ou imposé, a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de maintenir une flexibilité en vue de répondre aux circonstances changeantes et des capacités sur le terrain tout en fournissant à temps les informations au Conseil de sécurité et aux pays contributeurs de troupes.


Les autorités nationales doivent jouer un rôle essentiel dans la stratégie de sortie d’une opération de maintien de la paix, a-t-il dit, estimant que leurs attentes et leurs perceptions, ainsi que celles de la société civile, devraient être entendues.  De même, la Commission de consolidation de la paix doit jouer un rôle clef, a-t-il ajouté. 


Mme SUSANA MALCORRA, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, a fait part du défi auquel était confronté son Département créé en 2007 pour fournir, avec toute la rapidité et la souplesse requises, un soutien administratif et logistique aux opérations de maintien de la paix: le cadre règlementaire et les procédures existants ne sont pas toujours de nature à faciliter ce mandat, a-t-elle dit.  Elle a toutefois assuré le Conseil de sécurité que son Département coopérait avec le reste des Nations Unies et les États Membres pour améliorer cette situation, comme en témoigne la proposition de stratégie globale d’appui aux missions, qui sera examinée par l’Assemblée générale dans l’année à venir.  Ce document, s’il venait à être adopté, permettrait au Département de s’adapter beaucoup plus rapidement aux exigences de chaque mission.  Mme Malcorra a ensuite reconnu que si la phase de transition n’a pas toujours été facile à mettre en place, elle a cependant déclaré que les leçons apprises avaient été appliquées avec succès par exemple au Burundi, et étaient en cours d’application en Guinée-Bissau et en République centrafricaine.


La Secrétaire générale adjointe a également expliqué que, l’an dernier, son Département avait soutenu la clôture de deux missions assez différentes, la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) et la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG), qui s’est effectuée en très peu de temps.  En outre, le Département a soutenu la reconfiguration de la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK).  Mme Malcorra a par ailleurs rappelé que lorsque le Conseil décide d’adopter un mandat de maintien de la paix et de consolidation de la paix, il le fait dans l’espoir que le Secrétaire général mettra en œuvre ce mandat par le biais d’une approche intégrée visant à maximiser les capacités civiles des Nations Unies, de l’équipe de pays des Nations Unies et de leurs partenaires.  Elle a regretté de devoir dire que les attentes à cet égard n’étaient pas toujours comblées.  « Au risque de simplifier », a-t-elle dit, « ceci est pour l’essentiel dû à la diversité des pratiques entre organisations et des conditions de service ».  Elle a déclaré qu’elle œuvrait avec le Département de la gestion à la résolution de cette question.  La Secrétaire générale adjointe a enfin souligné que la phase de transition faisait basculer les opérations de maintien de la paix dans la catégorie des missions politiques spéciales ou des bureaux de la consolidation de la paix et qu’à ce titre, ces structures devraient être financées par le budget ordinaire de l’Organisation, déjà sous étroite surveillance.  C’est pourquoi, elle a attiré l’attention sur la nécessité de prévoir des sources de financement adaptées aux stratégies de sortie et de transition des opérations de maintien de la paix.


M. ALAN DOSS, Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré que les stratégies de sortie et de transition ne devraient pas être conçues comme un exercice linéaire, car « les progrès ne sont ni inévitables ni prédestinés ».  Il existe toujours, a-t-il prévenu, un risque que les progrès soient suivis d’un pas en arrière.  Il est possible d’avancer dans les domaines clefs que sont le relèvement, le renforcement de l’état de droit et le développement économique, cela « même pendant les conflits eux-mêmes », a-t-il estimé.  Ainsi, les stratégies de transition doivent avant tout être souples et opportunes, a affirmé M. Doss.  Il a ensuite considéré que la planification des missions dépendait largement des ressources identifiées en fonction des mandats.  La planification devrait démarrer par une évaluation approfondie des risques futurs probables, a-t-il dit, estimant que ce serait sur une telle base que les acteurs du terrain pourraient opérer de manière moins incertaine, « en s’appuyant sur une vision plus générale de la mission en cours ». 


Évoquant la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) qu’il dirige, M. Doss a indiqué que le volet protection des civils, devenu de plus en plus important avec les années, nécessitait des ressources adaptées et la mise en place de dispositifs innovants.  « Nous avons par exemple créé le concept de « protection intelligente » car la MONUC ne peut pas être partout sur tout le territoire national », a-t-il précisé.  M. Doss a en outre affirmé que la coordination des efforts internationaux sur le terrain devrait être plus qu’un simple partage des informations ».  « Je recommande la création de structures de consultation plus légères mais systématiques », a-t-il lancé, avant d’exprimer ses doutes sur l’efficacité des mécanismes élargis de coordination, impliquant la Banque mondiale et le FMI, et dont certaines décisions ont des effets contraires au sein des populations.  Les mesures d’austérité économique peuvent avoir des conséquences directes sur la sécurité et la stabilité, a-t-il ainsi fait observer.  M. Doss a également estimé que l’alignement des forces politiques sur les processus de paix devrait être étendu aux acteurs régionaux.  « Dans les quatre pays où j’ai participé à des efforts de maintien de la paix, les États voisins ont toujours été une partie du problème ou de la solution », a-t-il fait remarquer. 


Mme ELLEN MARGRETHE LØJ, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Libéria et Chef de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), a concentré son intervention sur les mandats, la mise en œuvre et les outils.  Il n’y a pas de solution unique pour chacun de ces éléments, a-t-elle considéré, notant qu’il convenait de tenir compte de toutes les spécificités dès le départ.  S’agissant de la première question, elle a jugé fondamental que le mandat initial d’une mission dispose de priorités claires et soit réaliste.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de disposer de mandats réalisables plutôt que de mandats politiquement corrects, utilisant l’image d’un arbre de Noël sur lequel chacun peut tout mettre.  Il est important que le Conseil de sécurité fasse preuve de beaucoup plus d’attention lorsqu’il s’agit de modifier le mandat, a-t-elle ajouté.  Concernant les défis et les contraintes des missions intégrées, elle a fait observer que le maintien et la consolidation de la paix étaient les deux faces d’une même pièce de monnaie, étaient étroitement liés entre eux et devaient être appliqués simultanément.  Mme Løj a de même estimé que la paix ne pouvait être durable si les autorités locales et la population ne prenaient en main leur avenir.  Au Libéria, a-t-elle expliqué, le mandat a été mis en œuvre sur la base d’une appropriation nationale claire et selon les besoins nationaux du pays, et ceci, dès les premières phases.  Les stratégies de sortie devraient être incorporées depuis le tout début de la mission, a insisté la Représentante spéciale, mettant l’accent sur la nécessité d’établir des critères clairs pour suivre la réalisation de la consolidation de la paix et la sortie de la mission.  Au Libéria, la Mission a ainsi pu travailler sur des critères et des repères depuis 2006.   


M. MICHAEL VON DER SCHULENBURG, Représentant exécutif du Secrétaire général pour la Sierra Leone, a déclaré que les missions de consolidation intégrée de la paix doivent permettre le retrait des Casques bleus plus tôt.  Elles pourraient fournir aux États Membres une stratégie de sortie moins risquée et moins abrupte et constituer un arrangement intérimaire avant la transition ultime vers le système des coordonnateurs résidents de l’ONU.  En outre, de telles missions doivent présenter leurs propres caractéristiques et ne pas simplement être considérées comme des opérations de maintien de la paix « réduites » et sans Casques bleus.  Une nouvelle approche doit être privilégiée et se traduire par des changements qualitatifs, a souligné le Représentant exécutif, qui a dit que l’accent devrait être mis sur la paix et le développement plutôt que sur la paix et la sécurité.  D’autre part, a-t-il poursuivi, la consolidation de la paix doit reposer sur un agenda national, comme c’est par exemple le cas en Sierra Leone, a-t-il expliqué.  Cette consolidation de la paix, pour être pleinement effective, exige aussi la pleine intégration du mandat politique de la mission aux différents mandats de développement des institutions des Nations Unies, a expliqué M. Von Der Schulenburg, qui a souligné qu’elle devrait également rassembler tous les partenaires de développement et donateurs.  Enfin, les missions intégrées de consolidation de la paix doivent aussi être déterminées dans le temps et développer à leur tour leurs propres stratégies de sortie, a-t-il préconisé avant de conclure.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a souligné que depuis plus d’un an, l’examen de la question du maintien de la paix était plus systématique au sein du Conseil de sécurité.  Comment la présence sur le terrain de l’ONU doit-elle évoluer pour appuyer de près et efficacement les progrès de paix d’un pays en crise? a-t-il demandé.  « Pour répondre à cette question, nous devons ouvrir une nouvelle voie, en tenant compte notamment des exposés des représentants spéciaux », a-t-il préconisé.  Comme l’a dit M. Doss, la transition n’est pas une progression linéaire, a ajouté le représentant.  Le maintien et la consolidation de la paix doivent faire partie « d’un seul et même plan qui doit rechercher, dès le départ et tout au long de la mission, le règlement politique du conflit en renforçant les capacités nationales, a-t-il précisé.  « Nos stratégies doivent être globales au risque, pour les efforts entrepris sur le terrain de se heurter aux difficultés résultant du manque de coordination ».


Le représentant a ensuite mis l’accent sur le besoin d’une compréhension claire des résultats recherchés.  « Notre objectif doit être de créer les conditions propices pour qu’un tel processus de paix puisse aboutir », a-t-il rappelé, en demandant au Conseil de sécurité de cesser de centrer son attention sur l’urgence et d’intensifier plutôt sa réflexion sur les solutions stratégiques à long terme.  Un ordre de priorités dans les tâches et les moyens doit être également établi afin de mieux mesurer les progrès en privilégiant une action souple, a préconisé le représentant.  Il faut en outre être clair sur ce que peuvent ou ne peuvent pas faire les Casques bleus.  Le Conseil de sécurité doit se concentrer sur les obstacles à la réalisation des objectifs stratégiques en envoyant, le cas échéant, des messages politiques plus forts aux États concernés par la crise, a déclaré M. Grant.  Il a conclu en appelant les États Membres à mieux utiliser la Commission de consolidation de la paix, dont l’expertise « peut aider le Conseil à gérer la réduction des missions par le biais de mesures concrètes inspirées par l’évaluation précise des besoins sur le terrain ». 


Mme U. JOY OGWU (Nigéria) a demandé que l’on soit plus précis sur la définition des mandats des missions.  Le Conseil de sécurité doit lier stratégie de transition et stratégie de sortie au mandat d’une mission pour en assurer le succès, a-t-elle ajouté.  La sortie en elle-même peut être contre-productive si elle n’a pas bien été pensée, comme l’ont montré les événements tragiques au Rwanda et en ex-Yougoslavie.  La représentante a plaidé pour une démarche intégrée en matière de maintien de la paix, les missions devant, selon elle, être « associées aux efforts de consolidation de la paix. »  Elle a aussi estimé que les capacités et ressources allouées aux missions devraient être prévisibles et adaptées aux mandats, pour éviter notamment des répartitions « aberrantes » de fonds.  La représentante a en outre estimé nécessaire une réflexion destinée à renforcer les capacités des projets à impact rapide ainsi que la coordination à tous les niveaux opérationnels des missions.  L’ONU s’est dotée d’un nouveau slogan, « Unis dans l’action! » que nous devons traduire dans les faits en intensifiant la synergie entre les acteurs multiples du maintien de la paix, a dit Mme Ogwu.  Plaidant enfin pour l’affermissement des initiatives de diplomatie préventive aux niveaux régional et sous-régional, elle a conclu en estimant que les procédures d’évaluation des objectifs des missions par le Conseil de sécurité devraient être améliorées, pour que « la communauté internationale ait la meilleure appréciation possible des stratégies de sortie de missions et de la portée réelle de ces dernières ».


M. NAWAF SALAM (Liban) a souligné que son pays était convaincu que la réussite d’une stratégie de sortie nécessitait un partenariat entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat, les pays contributeurs de troupes et les pays hôtes.  De même, les opérations de maintien de la paix doivent disposer de mandats clairs et réalisables et bénéficier de l’allocation de ressources adéquates, a-t-il dit.  Le représentant a ainsi mis l’accent sur l’étroite coordination et l’action coordonnée dans son pays entre l’armée libanaise et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban  (FINUL).  Il a par ailleurs souligné l’importance du rôle consultatif de la Commission de consolidation de la paix, appelant à une coordination régulière avec cette Commission.  Il a de même souligné le rôle clef du Comité spécial pour les opérations de maintien de la paix et de la Cinquième Commission de l’Assemblée générale dans l’allocation des ressources.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a affirmé que les autorités nationales et tous les acteurs internationaux sur le terrain devraient œuvrer pour constituer les capacités nationales qui sont nécessaires pour assurer la sécurité, la fourniture de services de base, l’instauration de l’état de droit et un développement à long terme, de manière intégrée.  Les efforts de maintien et de consolidation de la paix doivent aller de pair sur la base d’une stratégie commune et intégrée, a-t-il ajouté.  Des mandats crédibles doivent avoir pour objectif de parvenir à des solutions éventuelles de rechange, a-t-il dit.  Les repères et les objectifs doivent être partagés par toutes les parties, a-t-il poursuivi.  Le représentant a également mis l’accent sur une coordination nécessaire des plans et programmes de consolidation de la paix lancés par différents États Membres, des organisations régionales et sous-régionales, les institutions financières internationales ou les agences des Nations Unies présentes sur le terrain. 


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a noté que les opérations de maintien de la paix étaient confrontées à des nouvelles menaces à la sécurité, qui « compliquent  davantage une tâche parasitée de plus par l’intervention récurrente sur le terrain d’acteurs non étatiques et par la persistance de crises humanitaires d’une ampleur sans précédent ».  Il devient essentiel que ces opérations indispensables soient conduites de manière efficace, a-t-il ajouté.  Le but principal à cette fin doit être la création de conditions favorables à l’établissement d’une paix durable afin d’envisager la reconfiguration ou le retrait des missions de maintien de la paix de l’ONU, a ajouté le représentant.  Il faut que le retrait s’effectue sans risque ou presque de la reprise d’un conflit, a-t-il ajouté.  Le représentant a poursuivi en soulignant l’importance d’une planification « claire » des missions; une planification « qui doit s’appuyer sur une connaissance approfondie des causes du conflit et sur un calendrier de stabilisation et consolidation de la paix mis en œuvre par les autorisé nationales hôtes. »  Il a en outre estimé qu’il faudrait consacrer plus de ressources pour appuyer les programmes et activités visant l’amélioration du bien-être des populations.  Enfin, M. Rugunda a demandé que le Fonds pour la consolidation de la paix reçoive toutes les ressources requises afin de faciliter les efforts conjoints de paix et les activités de développement dans les pays concernés.  « Un budget de 350 millions de dollars ne suffit pas », a-t-il affirmé. 


Mme ROSEMARY DI CARLO (États-Unis) a affirmé que le maintien de la paix des Nations Unies était surchargé et souffrait d’une pénurie de troupes bien formées.  Il faut, a-t-elle dit, garder cela à l’esprit avant d’envoyer des troupes sur le terrain ou de créer de nouveaux mandats.  Il ne faut pas oublier non plus que de nombreux pays s’en sortent beaucoup mieux grâce aux leçons tirées des expériences passées de l’ONU.  Il convient de résister à la tentation de réduire ou de clore trop tôt des missions, a-t-elle dit.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité de mettre au point, dès le début, des mandats crédibles et réalistes, avec des critères adaptés à chaque conflit et évalués périodiquement.  Le maintien de la paix doit être accompagné par des efforts de consolidation de la paix robustes, a-t-elle estimé.  En outre, il faut accroître les réserves de troupes et de police et améliorer la communication entre les pays contributeurs de troupes et le Conseil de sécurité.  Il n’existe pas de taille unique pour les missions, a-t-elle souligné, estimant que les stratégies de sortie comme celles de maintien de la paix devraient être adaptées aux pays concernés.  


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que les opérations de maintien de la paix devraient accorder une place plus importante au désarmement et aux réformes de la sécurité.  Consolider ces activités essentielles implique un renforcement des liens entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, a-t-il dit, en soulignant l’importance que les missions de l’ONU tiennent rigoureusement compte des principes de la Charte des Nations Unies.  C’est sur cette base, que l’ONU obtiendra des succès politiques là où elle est présente, a ainsi affirmé M. Churkin.  Il a par ailleurs considéré que les transformations sociale et économique des pays sortant d’une crise devraient être accompagnées par le biais d’une intervention accrue des organisations régionales et sous-régionales ainsi que la communauté des donateurs, tout en garantissant « le respect de la souveraineté des États ».  Le représentant de la Fédération de Russie a également signalé que sa délégation n’avait pas renoncé à réactiver le Comité d’état-major des Nations Unies.  En relançant cet organe qui serait enrichi par la participation de pays contributeurs de troupes, le Conseil de sécurité pourrait bénéficier d’une expertise militaire de choix, facteur déterminant pour constituer plus efficacement les contingents et fournir aux Nations Unies des informations fiables sur l’évolution des situations sur place, a conclu M. Churkin. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a affirmé qu’il convenait de ne pas perdre de vue l’objectif fondamental des opérations de maintien de la paix, leur but ultime étant de contribuer à une consolidation de la paix durable.  Les stratégies de sortie doivent répondre à des dynamiques politiques sur le terrain, a-t-elle ajouté.  La transition du maintien de la paix vers la consolidation de la paix constitue une entreprise de l’ensemble du système des Nations Unies, les stratégies de transition et de sortie devant être articulées avec une plus large présence des Nations Unies sur le terrain, de façon cohérente.  La représentante a également souligné la nécessité de renforcer le soutien politique du Conseil de sécurité aux processus de paix, d’améliorer les structures du système de l’ONU pour faire face à ces situations et d’assurer les ressources et matériels requis.  Un minimum de stabilité politique est une condition sine qua non de la réussite d’une stratégie de sortie, a-t-elle fait observer.  Afin d’améliorer son rôle, le Conseil de sécurité doit renforcer sa capacité à suivre le processus de paix, a-t-elle souligné, considérant que l’établissement de repères dans plusieurs missions était à cet égard une innovation positive.  La représentante a estimé, par ailleurs, que le Secrétariat devait disposer des structures et de l’expertise nécessaires pour traiter de manière adéquate les éléments de consolidation et de maintien de la paix.  À cet égard, a-t-elle ajouté, les aspects sociaux et économiques de la consolidation de la paix doivent bénéficier d’une plus grande attention.


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a estimé que le succès des opérations de maintien de la paix dépendait d’une définition claire de leurs mandats.  La transition elle-même repose sur une évaluation souple et continue de l’évolution des besoins dans les pays en reconstruction, a-t-il ajouté.  « Comme le recommande la France, nous devons préparer collectivement la paix par des moyens politiques en vue d’assurer un retrait des missions sans risques prévisibles de reprise du conflit », a-t-il fait remarquer.  Pour M. Barbalic, l’ONU doit être prête pour effectuer des changements rapides dans l’environnement postconflit, en tenant compte des réalités du terrain et des intérêts des autorités nationales hôtes et de leur peuple.  Dans ce contexte, le Conseil de sécurité devrait bénéficier des recommandations claires et précises du Secrétariat, au moins un mois avant le renouvellement du mandat d’une opération ou mission.  Concernant l’allocation de ressources, le représentant a indiqué que l’expérience montrait que les investissements réalisés tôt dans le déploiement des missions étaient les investissements les plus déterminants.  Il a également souligné la nécessité de systématiser, en l’améliorant, le dialogue entre toutes les parties prenantes au maintien de la paix, basées au Siège de l’ONU comme sur le terrain.  En particulier, le Conseil de sécurité devrait s’appuyer plus largement sur les recommandations de la Commission de consolidation de la paix, a-t-il préconisé. 


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a souligné que depuis la publication du rapport Brahimi, il y a 10 ans, les Nations Unies ont sensiblement amélioré la conception, la conduite et l’évolution des missions des opérations de maintien de la paix.  Cette évolution, a-t-il dit, résulte pour l’essentiel de ce que le rapport Brahimi insiste sur la nécessité d’une définition de mandats clairs, crédibles et réalisables, des missions de maintien de la paix susceptibles d’en garantir le succès.  Ces mandats, a-t-il estimé, doivent être repensés pour prévoir des séquences et des critères de sortie ainsi que les étapes futures.  De ce fait, la mise en œuvre du mandat doit être marquée par des étapes réalistes et des indicateurs de succès mesurables, ainsi que des priorités clairement définies afin d’éviter aux Nations Unies l’enlisement et des coûts élevés.  De l’avis du représentant, il serait également utile de prévoir des mécanismes de coopération avec les pays voisins.  En outre, il a proposé l’envoi préalable sur le terrain d’une équipe de prospection multisectorielle et pluridisciplinaire pour déterminer avec précision les conditions optimales de l’exécution de la mission.  Il conviendrait aussi, a-t-il ajouté, de systématiser la constitution d’une mission d’évaluation technique pour déterminer la sortie d’une mission.  La fin d’une opération de maintien de la paix exige que les conditions de sécurité soient satisfaisantes et que le gouvernement ait recouvré le contrôle des institutions judiciaires, de l’administration civile et des services publics.  Il faut aussi veiller à ce que les accords de paix conclus soient exécutés de bonne foi.  Avant de conclure, le représentant a souhaité que toute opération de maintien de la paix ait en son sein une composante intégrant à la fois des civils et des militaires qui serait chargée d’évaluer les progrès de la mission et qui proposerait la transition vers la consolidation.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a déclaré que le principal problème de nombreuses opérations de maintien de la paix demeurait l’insuffisance de capacités des pays hôtes pour assurer la sécurité nécessaire et répondre aux besoins urgents dans les situations postconflit.  Il a estimé que la réintégration des combattants dans la vie civile et la création d’emplois pour les jeunes étaient des éléments clefs pour mettre un terme au cycle du conflit et de la pauvreté.  En matière de transition entre le maintien et la consolidation de la paix, il a cité trois types d’expériences: tout d’abord, le cas de mandats de missions de maintien de la paix qui contiennent quelques éléments de consolidation de la paix; ensuite, les missions de maintien de la paix qui ne disposent d’aucun mandat en matière de consolidation alors que des institutions de l’ONU qui y sont présentes ont une équipe-pays chargée de la consolidation de la paix; et enfin, les activités de consolidation de la paix mises en place après la fin d’une mission de maintien de la paix.  Il a jugé utile de voir comment les missions de maintien de la paix peuvent appuyer les activités de consolidation de la paix, lorsque d’autres organisations en sont chargées. 


Par ailleurs, le représentant du Japon a estimé que la Commission de consolidation de la paix devrait conseiller le Conseil de sécurité et qu’il était important de clarifier sa contribution dans ce domaine.  Il a souligné que la mise en œuvre de la réforme du secteur de sécurité et l’instauration de l’état de droit étaient essentielles à la stabilité et à la transition.  Il a ajouté que la réforme du secteur de sécurité ne pouvait être obtenue que par le renforcement des forces de police et la diminution du nombre de militaires.  Le représentant a mis l’accent sur l’importance d’une réintégration efficace des anciens combattants dans la société et la création d’opportunités économiques pour les jeunes.  Les activités de consolidation de la paix exigent la diversité des expertises et une plus grande proportion de spécialistes civils que les opérations de maintien de la paix, a-t-il insisté avant de conclure.


M. ERTUGRUL APAKAN (Turquie) a souligné l’importance d’une stratégie politique intégrée qui comprenne les accords de paix, le maintien et la consolidation de la paix.  Mais cela n’est possible que si tous les partenaires apportent leur soutien, a-t-il précisé.  Il a expliqué que les stratégies de transition et de sortie des missions de maintien de la paix devraient constituer une composante de cette stratégie intégrée, permettant ainsi de mieux définir le mandat d’une mission dès le départ.  Cela doit se faire en consultation avec les pays contributeurs de troupes et de police, a-t-il estimé.  M. Apakan a aussi attiré l’attention sur la nécessité de se mettre d’accord auparavant sur les critères de réussite d’une mission et sur les moyens donnés au Conseil de sécurité pour évaluer la stabilisation de la situation politique et en matière de sécurité.  Il a donc suggéré d’utiliser au mieux les critères permettant de mesurer l’accomplissement des tâches ainsi que les outils pour revoir les mandats, tout en prévenant contre les risques d’une définition des critères que le Conseil établirait sans impliquer au préalable les autorités locales.  Le représentant a proposé que la Commission de consolidation de la paix joue un plus grand rôle, pour participer à l’élaboration des stratégies intégrées, et souhaité une bonne coordination des États Membres qui pourraient, par exemple, utiliser des mécanismes comme les centres d’échange d’informations.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a affirmé que l’évolution rapide de certaines situations avait accru les difficultés pour les opérations de maintien de la paix, lesquelles ont des défis redoutables à relever.  Il a souligné l’écart croissant entre les opérations de maintien de la paix et les attentes des États Membres.  Il est impératif, a-t-il dit, de tenir compte des expériences, des leçons apprises, de combler les lacunes et d’améliorer les opérations de maintien de la paix.  Au moment d’élaborer les stratégies de transition et de sortie, le Conseil de sécurité doit renforcer la coordination entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix.  Il convient également d’accorder autant d’importance au règlement politique des conflits armés car, a-t-il estimé, ce n’est qu’ainsi que les éléments déstabilisateurs pourront être éliminés après un conflit.  La répartition des tâches entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix devrait être améliorée afin de garantir la mise en œuvre de la stratégie de sortie.  Le représentant a insisté sur la nécessité d’éviter le double emploi entre les opérations de maintien de la paix et la consolidation de la paix.  Le Conseil de sécurité doit, a-t-il estimé, élaborer des mandats clairs et bien ciblés en définissant des priorités et des objectifs pour les différentes étapes, surveiller la mise en œuvre des mandats, élaborer en temps opportun des stratégies de sortie.  Il convient également d’accorder une attention soutenue aux capacités du pays hôte et d’établir des partenariats solides en obtenant la collaboration et la coopération de toutes les parties intéressées.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a estimé que les opérations de la paix de l’ONU doivent prendre davantage en compte certains éléments fondamentaux pour atteindre l’objectif commun d’instauration de la paix durable.  Des mandats clairs et réalisables disposant de ressources nécessaires; la promotion active de l’engagement sans équivoque des parties en faveur d’une solution négociée des conflits; une appréhension accrue des causes structurelles des guerres: telles sont les dimensions sur lesquelles le maintien de la paix à l’ONU doit mettre l’accent, a déclaré le représentant.  Il a poursuivi en jugeant qu’il convenait de maintenir une approche intégrée par le biais notamment de la définition, lors de la planification des missions, de priorités en matière de consolidation de la paix.  Pour M. Heller, la coordination doit être en outre plus efficace entre les diverses composantes du maintien de la paix impliquées à tous les niveaux du système des Nations Unies. 


M. Heller a également attiré l’attention sur l’utilité des mécanismes officieux comme les groupes d’amis dans le cadre d’appui aux processus de paix, pour faciliter la transition vers la stabilité et la paix dans le pays et la région.  La présence de l’ONU ne doit pas être perçue comme une mesure imposée mais comme un moyen de sortie durable d’une crise, en supposant une participation plus active de la société civile et le renforcement de la coopération entre le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix, a poursuivi le représentant.  La réflexion sur ce dernier point devrait être menée à l’occasion de l’examen des activités de la Commission de consolidation de la paix qui aura lieu cette année, a-t-il ajouté.  Là où il n’y a pas d’État, la communauté internationale doit pouvoir assumer ses responsabilités, a également fait observer M. Heller, qui a invité le Conseil de sécurité à s’adapter aux réalités sur le terrain, en se basant sur des paramètres de référence à même d’améliorer « le lien entre mandat et exécution approprié des mandats et de souligner la réalisation des objectifs ».


M. GÉRARD ARAUD (France) a affirmé que la réussite d’une stratégie de transition et de sortie d’une opération de maintien de la paix, qui doit être préparée soigneusement avec les autorités de l’État au sein duquel cette opération est déployée, relevait d’une responsabilité conjointe entre le Conseil de sécurité et le Secrétariat des Nations Unies.  Or, les missions sont confrontées à deux tendances contradictoires, a-t-il expliqué, soulignant que les opérations s’étaient accumulées au cours de ces dernières années, pesant de tout leur poids sur un Secrétariat aux moyens comptés.  Depuis quelques mois, sont apparues des perspectives de réduction de plusieurs opérations, mais avec un tempo souvent lié à des développements politiques qui devancent la situation sur le terrain.  Ainsi, a ajouté le représentant de la France, il faut réussir les transitions, c’est-à-dire ce passage complexe et progressif vers le plein exercice par l’État hôte de toutes les compétences qu’un État souverain exerce normalement, seul, sans présence étrangère, sur son territoire.


M. Araud a énoncé plusieurs facteurs qui, à ses yeux, sont essentiels au succès des transitions.  Citant la qualité des mandats, il a estimé qu’il revenait au Conseil de sécurité d’identifier des objectifs communs et de donner une feuille de route claire aux militaires et aux civils.  Il revient ensuite au Secrétariat, sur la base des objectifs décidés par le Conseil, de réaliser une planification de qualité et de rapporter d’une manière qui lui permettra de bien comprendre à quel degré d’achèvement en est la mission.  Les ressources disponibles sont aussi un élément majeur, a-t-il dit, mettant également l’accent sur la nécessité de renforcer les processus de paix.  Le Conseil de sécurité, qui est parvenu à un accord sur une déclaration présidentielle, s’engage, a-t-il ajouté, à mieux définir dans ses mandats le résultat final escompté et à hiérarchiser les tâches, à renforcer le dialogue entre le Conseil et le Secrétariat, en améliorant l’information réciproque, à utiliser davantage les outils comme les cadres et plans de travail stratégiques, à mieux prendre en compte la reconstruction postconflit au plus tôt dans les mandats, en recourant en outre à la Commission de consolidation de la paix.  Le Conseil doit également, a-t-il poursuivi, assurer davantage de cohérence entre les actions nationales en matière de réforme du secteur de sécurité ou celles des organisations régionales et des Nations Unies, et faire tous les efforts pour appuyer les processus de paix.


M. PETER WITTIG, Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), a souligné qu’il faudrait protéger les énormes investissements consentis dans le maintien de la paix en introduisant une perspective de consolidation en amont.  C’est pourquoi, l’engagement des Nations Unies doit être durable.  De son point de vue, les défis les plus importants à relever dans la phase de transition sont d’établir des priorités dans le cadre d’une stratégie cohérente.  Tandis que les Casques bleus contribuent au maintien de la paix, la transition et la stratégie de sortie d’une mission de maintien de la paix devraient être conçues en termes de stabilisation, a poursuivi M. Wittig, soulignant que ces Casques bleus devraient superviser l’application des accords de paix.  La période qui précède le retrait d’une opération de maintien de la paix devrait être le moment idéal de s’engager vigoureusement en faveur de la consolidation de la paix, conjointement avec la Commission de consolidation de la paix et le pays hôte.  À ce moment précis, la Commission peut offrir une plate-forme inclusive capable de rassembler toutes les parties prenantes et conseiller le Conseil de sécurité quant aux approches permettant de garantir une transition réussie de l’engagement des Nations Unies.  La Commission de consolidation de la paix peut jouer quatre rôles majeurs à cet égard, a affirmé son Président.  Tout d’abord, elle peut offrir des perspectives de consolidation « précoce » dans l’élaboration des mandats des opérations de maintien de la paix.  Ensuite, elle peut identifier et promouvoir des éléments spécifiques au pays de nature à y consolider la paix.  En outre, la Commission devrait être en mesure d’inviter à conclure des partenariats avec les institutions financières internationales, et les acteurs économiques et politiques régionaux et bilatéraux.  Enfin, a conclu le Président de la Commission de consolidation de la paix, la Commission peut suivre la progression de la phase de stabilisation à celle de transition et de consolidation, qui est déterminante pour parvenir à une stratégie de sortie réussie pour les opérations de maintien de la paix.  Aussi, la Commission de consolidation de la paix devrait-elle faire régulièrement rapport au Conseil de sécurité, a préconisé M. Wittig.


M. TETE ANTONIO, Observateur permanent de l’Union africaine auprès des Nations Unies, a préconisé la mise en place d’une formule hybride où les opérations de maintien de la paix seraient renforcées par une intervention significative d’actions de consolidation de la paix visant essentiellement le renforcement des capacités nationales.  Il nous faut aussi réfléchir sur un rôle accru du personnel civil durant cette phase de déploiement, y compris le recours à la diaspora des pays concernés en concertation avec les autorités locales, a ajouté M. Antonio.  Il a, à son tour, estimé que l’exercice de stratégie de sortie et de transition doit commencer dès la définition du mandat.  « Nous pensons également qu’il faut renforcer la notion du développement et en jeter les bases durant le maintien et la consolidation de la paix », a-t-il renchéri, appelant ainsi à surmonter les difficultés rencontrées lors du passage de l’étape de l’urgence à une aide substantielle au développement social et économique.  M. Antonio a ensuite expliqué que l’Union africaine avait intégré cette notion dans son approche de reconstruction postconflit.  Un cadre politique a été établi pour consolider la paix et prévenir la reprise des violences, pour aider à s’attaquer aux causes profondes des conflits, pour encourager une planification rapide et la mise en œuvre des activités de reconstruction et pour renforcer la coordination entre les divers secteurs engagés dans les processus de reconstruction et de développement, a indiqué M. Antonio.  Il a conclu en déclarant que pour renforcer la capacité de l’Union africaine en matière de reconstruction et de développement postconflit de manière globale, il était important de renforcer la coopération entre l’Union africaine, les organisations régionales et la Commission de consolidation de la paix.


M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, soulignant que l’Union européenne, à travers son engagement sur le terrain, avait acquis une expérience étendue, a estimé que le succès des efforts de maintien de la paix exigeaient une approche complète, holistique et inclusive, combinant et coordonnant des mécanismes de gestion des crises avec une aide au développement à long terme.  À cette fin, il est essentiel de procéder à une planification complète et très tôt pour intégrer le maintien de la paix et la consolidation de la paix, a-t-il dit.  En outre, a-t-il estimé, les mesures de consolidation de la paix doivent être prévues dans les mandats dès la création des missions ou opérations de maintien de la paix.  Dans le même temps, le Conseil de sécurité doit faire en sorte, en collaboration avec les pays contributeurs de troupes, que les missions soient bien mandatées et équipées, avec des capacités adéquates, pour mener à bien ces tâches.  Dans ce contexte, des acteurs de consolidation de la paix, comme le Bureau d'appui à la consolidation de la paix devrait, à ses yeux, être impliqué dans les premières phases d’une mission de maintien de la paix, afin de garantir que la consolidation de la paix et le maintien de la paix fassent partie de la même stratégie d’ensemble.


M. Serrano a ajouté qu’une consolidation de la paix efficace exigeait une approche multidimensionnelle et, par conséquent, une coordination solide.  Les Nations Unies pourraient jouer un rôle plus important encore à cet égard, y compris grâce au Bureau d'appui à la consolidation de la paix, lequel, a-t-il dit, contribuerait à assurer une approche plus cohérente et coordonnée et à maintenir un cadre de responsabilité mutuelle entre le gouvernement du pays hôte et ses partenaires.  L’Union européenne, a-t-il dit, espère que la prochaine session du Comité spécial des opérations de maintien de la paix et le processus d’examen de la Commission de consolidation de la paix constitueront une occasion d’élaborer et de renforcer ces relations.  Par ailleurs, de l’avis du Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, un mécanisme de coordination efficace dans le pays doit être mis en place afin de faciliter une étroite communication avec le personnel de maintien de la paix.  Il a en outre mis l’accent sur le rôle essentiel des Casques bleus en aidant à stabiliser la situation, et, ce faisant, à créer des conditions plus propices à la reprise de l’activité économique et des investissements étrangers, ainsi que dans le domaine du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des anciens combattants, et de leur réinsertion dans la vie civile.  L’Union européenne estime que l’appropriation nationale du processus de consolidation de la paix est l’élément le plus important pour assurer le succès de la transition après un conflit, a indiqué M. Serrano avant de conclure.


M. MOHAMED LOULICHKI (Maroc) a déclaré, au nom du Mouvement des pays non alignés, que la nature de plus en plus complexe des opérations de maintien de la paix exigeait l’intégration d’efforts et stratégies pour améliorer la cohérence durant tout le cycle de ces opérations.  Il a ajouté que la réflexion devrait se concentrer à part égale sur l’élaboration des stratégies de sortie et d’entrée des missions et, ce, dès l’étape de définition des mandats.  Il a qualifié de vitale, pour la stratégie d’entrée, l’existence d’un processus politique soutenu par les parties concernées.  Une opération de maintien de la paix ne peut pas être déployée dans un environnement où la paix n’existe pas, a affirmé le représentant du Maroc. 


Pour le Mouvement des pays non alignés, le Conseil de sécurité a la responsabilité d’intensifier les efforts pour raviver les processus de paix sur le déclin.  La sortie relève du processus de transition, a-t-il ensuite considéré, ajoutant que ce processus pouvait être facilité par la pleine mise en œuvre du mandat des missions et la capacité des décideurs d’affiner ce mandat en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.  Cela requiert un degré de souplesse et de coordination difficile à atteindre dans le contexte complexe et multidimensionnelle du maintien de la paix, a également estimé M. Loulichki.  En outre, a-t-il dit, le Gouvernement du pays hôte devrait appuyer pleinement la gestion de la phase de transition dans un environnement volatile à un contexte postconflit sûr et stable.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a affirmé que son pays était attaché à la démarche collective de l’ONU en matière de maintien de la paix et de la sécurité, celui-ci étant, avec plus de 10 000 éléments, le premier contributeur de personnels en uniforme dans les missions de maintien de la paix.  Le défaut fondamental de la formulation de politiques est que les décideurs succombent à la tentation de créer des institutions et des systèmes parallèles au lieu d’investir dans les structures nationales existantes, a-t-il également estimé.  Une mission de maintien de la paix devrait toujours être fondée sur une approche de planification en phases et par étapes.  Le représentant a également souligné que la réconciliation politique était de la plus haute importance après la restauration initiale de la paix, dans le cadre de paramètres acceptés mutuellement.  Les mandats des missions de maintien de la paix, a-t-il estimé, devraient être à la hauteur des réalités sur le terrain.  Les mandats établis par le Conseil de sécurité en vertu du Chapitre VI et du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies diffèrent souvent les uns des autres, a-t-il dit.  Tous les mandats, a-t-il ajouté, doivent être assortis de ressources adéquates, comprenant un nombre suffisant de troupes bien formées et bien équipées, dotées de capacités de réserve tactiques et stratégiques et du soutien logistique requis.


M. ABDULKALAM ABDUL MONEM (Bangladesh) a réaffirmé l’engagement de son pays en tant que pays contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Il a estimé qu’il était crucial que ces pays soient pleinement impliqués dans le processus de prise de décisions lors de l’élaboration des mandats par le Conseil de sécurité.  Tout en se ralliant à la position du Président de la Commission de consolidation de la paix selon laquelle les Casques bleus sont des « consolidateurs de la paix », le représentant a estimé que le rôle de ces derniers ne devrait pas être interrompu de manière brutale à quelque stade que ce soit.  Le représentant s’est déclaré convaincu que les Casques bleus étaient idéalement placés pour déterminer les besoins sur le terrain dans les situations postconflit.  Il a également estimé qu’il faudrait créer des synergies appropriées entre les processus pour parvenir à l’objectif final d’une paix durable.  M. Monem a enfin souligné les domaines dans lesquels son pays peut apporter une contribution spécifique dans la consolidation de la paix, notamment le microcrédit à l’appui des projets de développement et l’autonomisation des femmes.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a expliqué que les difficultés actuelles que connaît le maintien de la paix à l’ONU résultaient en partie du fait que, « trop souvent », le Conseil de sécurité avait mandaté des missions sans compréhension claire des besoins sur place.  Agissant dans l’urgence, le Conseil s’est retrouvé dans des situations où les objectifs sont confus, a-t-il estimé, ajoutant que la protection des civils souffrait de ce manque de politique, de guidance et de planification.  Il est évident que le Conseil de sécurité a besoin d’un nouveau paradigme et de nouvelles approches s’il veut s’acquitter efficacement de ses obligations, a affirmé M. Puri.  Il a d’abord noté que les forces qui s’opposent au maintien de la paix sur le terrain n’étaient pas des belligérants traditionnels mais des parties ayant « intérêt à alimenter l’instabilité ».  « Nous ne pouvons composer avec ces forces sans engagement collectif à long terme », a-t-il souligné. 


Le représentant a ensuite mis l’accent sur la contribution importante de son pays aux efforts de maintien de la paix, précisant que depuis 1956, 100 000 Casques bleus indiens avaient participé à quelque 40 opérations.  Il a poursuivi en notant que maintien et consolidation de la paix devraient être menés conjointement sur une longue période, car « un retrait précipité des troupes est une solution pouvant mener au désastre ».  M. Puri a également considéré que lorsqu’une opération de maintien de la paix tourne à plein, elle a besoin de plus de ressources, « et c’est pourquoi, il ne faut pas chercher à réduire ses capacités ».  La composante militaire, notamment, doit être renforcée dans la phase d’achèvement du mandat pour appuyer les forces de police et accompagner, dans un environnement sûr, les réformes de l’état de droit et le renforcement des capacités administratives du pays hôte, a expliqué le représentant.  Il a ainsi demandé que soit corrigée la répartition inadéquate des ressources entre les différentes opérations, la première priorité étant l’accroissement du nombre de troupes efficacement formées et équipées.


M. MAGED ABDEL AZIZ (Égypte) a souligné que son pays continuait de considérer qu’il faut éviter de transformer les opérations de maintien de la paix en missions qui gèrent les conflits au lieu de contribuer à les régler.  Il est important de renforcer les capacités nationales des pays hôtes dès la phase de déploiement des missions, a-t-il ajouté, pour aider ces pays à mener à bien les nécessaires réformes de la sécurité et de l’état de droit.  La transition du maintien à la consolidation de la paix doit s’effectuer dans le souci d’atteindre le degré le plus haut possible de développement économique, a estimé M. Aziz.  Le représentant de l’Égypte a ensuite mis l’accent sur la nécessité de renforcer les efforts politiques de l’ONU, à travers une diplomatie préventive et une médiation plus actives.  Il a souligné que ces efforts devraient être conduits dans le respect des principes d’impartialité, de souveraineté nationale et en se gardant de recourir à la force.  Le représentant a en outre appelé au renforcement de la confiance entre les partenaires du maintien de la paix représentés par le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat.  De même, il a insisté sur l’utilité d’affermir, dans le futur, les échanges entre la Commission de consolidation de la paix et le Conseil de sécurité, en tenant compte des résultats de l’examen à venir des travaux de la Commission.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a affirmé que la conception de stratégies de transition et de sortie devrait constituer une partie intégrante de toute mission de maintien de la paix.  Elle devrait être planifiée au tout début de la mission, tout en gardant à l’esprit l’objectif final, les dispositions de l’accord de paix signé par les parties au conflit, ainsi que la nature et la complexité du problème.  Le représentant du Népal a notamment mis l’accent sur la nécessité d’avoir des discussions fermes et claires avec les parties sur le terrain concernant la transition et la sortie au moment des accords de paix eux-mêmes.  En outre, des objectifs politiques et de sécurité clairs doivent être formulés avec des repères à chacune des phases de la vie de la mission afin de procéder à un processus de transition en douceur, a—t-il dit.  Le représentant a estimé que la coordination des efforts internationaux était essentielle pour établir un environnement protecteur dans la zone de mission.  Il a mis l’accent sur la nécessité pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies de disposer de ressources et de capacités de déploiement suffisantes.   


M. MOHAMMED F. AL-ALLAF(Jordanie) a déclaré que les opérations de maintien de la paix ne pouvaient se substituer à une solution permanente, ni à la résolution des causes sous-jacentes d’un conflit.  Il a estimé que ces opérations devraient être accompagnées d’un processus de paix inclusif bénéficiant de l’appui des parties concernées.  Les stratégies de sortie devraient être lancées après la mise en œuvre d’un accord détaillé et à l’établissement d’une paix durable.  Le représentant a par ailleurs estimé que les opérations de maintien de la paix devraient être assorties de mandats clairs et réalisables et d’objectifs précis fondés sur la réalité du terrain.  Le représentant a également estimé que les représentants spéciaux du Secrétaire général, le Comité des pays fournisseurs de troupes ou de police devraient participer aux décisions du Conseil de sécurité. 


Le représentant de la Jordanie a également réclamé une répartition adéquate de ressources budgétaires à toutes les étapes du maintien de la paix.  Toute stratégie de transition ou de sortie, a-t-il souligné, doit prendre en compte les aspects politiques, militaires et humanitaires du pays, ainsi que la situation en matière de respect des droits de l’homme, l’opinion des parties et la dimension régionale.  Le représentant a également suggéré d’établir de critères permettant de déterminer le moment propice où la consolidation de la paix pourra être transférer aux autorités nationales.  Il a notamment mentionné l’absence de conflit violent, le retour des personnes déplacées, la démobilisation et la réintégration d’anciens combattants, ainsi que la tenue d’élections, la création d’institutions politiques légitimes, la bonne gouvernance et des mécanismes capables d’assurer le respect de l’état de droit.


M. ALFRED NDABARASA (Rwanda) a déclaré que les États Membres devraient coopérer dans l’élaboration des mandats de maintien de la paix réalistes et applicables.  En outre, compte tenu des environnements souvent volatiles dans lesquels les missions sont déployées, ces mandats devraient prévoir assez de souplesse pour qu’elles puissent s’adapter aux changements.  À cet égard, le point de vue du pays hôte, des pays contributeurs de troupes et autres parties prenantes est déterminant, a-t-il estimé.  Pour permettre la transition du maintien de la paix à sa consolidation, les mandats devraient aussi refléter le rôle de leadership d’un gouvernement national viable, ainsi que celui de la Commission de consolidation de la paix, a poursuivi le représentant.  Les opérations de maintien de la paix devraient également, selon lui, se concentrer sur la promotion de l’appropriation nationale et le renforcement des capacités du pays hôte, de manière à mieux répondre aux défis qui s’y posent en matière de sécurité.  Enfin, a dit M. Ndabarasa, la coordination des efforts internationaux est impérative pour formuler des stratégies de transition efficaces et éviter les initiatives qui font double emploi.


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a déclaré qu’il était plus qu’approprié d’examiner les travaux du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les expériences des missions clôturées.  Il a estimé qu’il ne pouvait y avoir de stratégies de transition et de sortie durables sans une approche consistante des causes profondes d’un conflit donné.  Il a jugé essentiel qu’une mission de maintien de la paix travaille aussitôt que possible au renforcement des institutions et capacités nationales de façon à ce que le pays puisse prendre en charge ses problèmes d’une manière pacifique.  Il faut faire en sorte que le principe d’appropriation nationale soit à la base même du processus de transition, a-t-il insisté.  Sa délégation, a-t-il dit, estime qu’il faudrait analyser le type de développement économique qui offre les meilleures garanties de stratégie de sortie en prenant en compte le niveau de détérioration de la situation économique et sociale du pays et de son impact sur la région.  Estimant qu’un conflit coûtait quatre fois plus cher qu’une mission de maintien de la paix, il a jugé particulièrement rentable d’axer les efforts sur la consolidation de la paix, en fournissant au système de l’ONU les ressources nécessaires pour faire face à cette ambition.  En outre, il a réitéré trois idées que la délégation uruguayenne juge très importantes: les objectifs et la stratégie de sortie doivent être abordés au moment de l’examen du mandat; l’action de l’ONU sur le terrain doit être coordonnée sous la direction d’un représentant pour assurer une meilleure cohérence de l’ensemble des efforts; des priorités des tâches liées à la consolidation de la paix doivent être établies et accompagnées de ressources humaines et financières appropriées.   


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a souhaité que soit accru le rôle de la Commission de consolidation de la paix (CCP), « l’organe de l’ONU créé spécialement pour coordonner les efforts de consolidation des institutions d’États émergeant d’un conflit ».  Seule une participation intégrée, une vision stratégique et des responsabilités partagées entre les différents partenaires du maintien de la paix peuvent permettre la transition d’une présence militaire de l’ONU à une présence à dominante civile et politique, a également estimé le représentant.  Il a ensuite déclaré que l’examen en 2010 des cinq premières années d’activités de la Commission de consolidation de la paix offrirait l’occasion de passer des mots à des mesures concrètes, notamment en établissant de nouvelles méthodes de travail, axées sur la coopération, et en prônant une plus grande synergie entre le Conseil de sécurité et les partenaires nationaux et institutionnels.  Il a également salué le rôle des organisations régionales comme l’Union européenne et l’Union africaine dans le cadre des processus de transition.  Ces organisations, dont les membres partagent les intérêts géostratégiques et commerciaux des pays visés, doivent être des partenaires naturels de la consolidation de la paix, a-t-il considéré.


M. HILARIO DAVIDE (Philippines), notant que le maintien de la paix est en constante évolution et de plus en plus complexe, a souligné que l’on ne peut pas s’attendre à ce que les besoins diminuent.  À cet égard, il a rappelé le coût du maintien de la paix, qui est estimé à 7,8 milliards de dollars pour 2009.  Rappelant l’importance des stratégies de sortie des missions, il a estimé qu’il était nécessaire de les définir clairement dans les mandats des missions, tout en prévoyant les ressources suffisantes pour assurer leur succès.  Le représentant a aussi invité le Conseil de sécurité à être réaliste pour déterminer la durée d’une mission.  En outre, il a souhaité que le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes soient davantage impliqués dans la mise en place et l’examen des mandats des missions de maintien de la paix, soulignant que le Conseil de sécurité peut bénéficier de l’expérience acquise sur le terrain par les pays contributeurs.  M. Davide a enfin estimé que les activités de consolidation de la paix doivent être pensées dès les premières phases d’une mission de maintien de la paix.  Il s’est prononcé en faveur de la création d’un groupe de travail spécial sur le maintien de la paix qui établirait, après la tenue de consultations transparentes et inclusives et un examen complet des expériences passées en matière de maintien de la paix, un document sur des plans et stratégies de sortie.



Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme la déclaration faite par son président le 5 août 2009 (PRST/2009/24) et son intention constante de renforcer davantage l’efficacité d’ensemble des activités de maintien de la paix des Nations Unies.


Le Conseil souligne notamment sa volonté « d’évaluer périodiquement, en consultation avec d’autres parties prenantes, les effectifs, le mandat et la composition des opérations de maintien de la paix afin d’y apporter, le cas échéant, les ajustements voulus, en fonction des acquis ou de l’évolution de la situation sur le terrain ».  Il souligne que l’objectif premier doit être de faire des progrès en créant sur le terrain les conditions favorables à une paix durable qui autoriserait l’ONU à reconfigurer ou retirer ses missions de maintien de la paix.


Le Conseil insiste sur le fait qu’un processus de paix bien engagé est un facteur important pour la réussite de la transition du maintien de la paix à d’autres configurations de la présence des Nations Unies.  Il souligne également l’importance de l’aptitude de l’État concerné à assurer la protection de sa population, à gérer pacifiquement les contestations politiques, à fournir des services de base et à garantir le développement à long terme.


Le Conseil est conscient de la nécessité d’accompagner au plus tôt les processus politiques et les institutions nationales, particulièrement dans les domaines de l’état de droit, de la sécurité et de l’aide à la consolidation de la paix.  À cet égard, le Conseil réaffirme combien il est urgent d’intensifier les efforts faits par l’Organisation des Nations Unies pour assurer le maintien de la paix ainsi qu’une approche coordonnée de l’Organisation dans le pays comme souligné dans la déclaration de son président du 22 juillet 2009 (S/PRST/2009/23) et dans le rapport du Secrétaire général sur la consolidation de la paix (S/2009/304).


Le Conseil mesure l’importance de l’appropriation par le pays d’un dialogue constructif et de partenariats entre les autorités nationales et la communauté internationale comme moyens d’aider à faire face aux impératifs les plus pressants de la consolidation de la paix et aux causes profondes d’instabilité chronique.


Le Conseil pourrait améliorer encore sa pratique, soutenue par le Secrétariat, afin d’assurer le bon déroulement de toute transition, en définissant des mandats clairs, crédibles et réalisables assortis des ressources appropriées.


Le Conseil:


–     S’engage, dans la mesure du possible, à inclure dans les mandats du maintien de la paix la description de la situation à laquelle il souhaite aboutir et à hiérarchiser clairement les tâches à accomplir à cette fin, compte tenu de la nécessité de créer des conditions favorables à une paix durable;


–     Souligne qu’il importe d’assurer un niveau suffisant d’expertise militaire pour les décisions du Conseil de sécurité;


–     Insiste sur le fait que le Secrétariat doit lui présenter, au moins un mois avant le renouvellement de tout mandat, des recommandations claires et précises touchant le contenu du mandat et tous ajustements nécessaires, compte tenu de l’évolution de la situation sur le terrain et des vues du pays concerné, des pays fournisseurs de contingents ou d’effectifs de police et, le cas échéant, d’autres parties;


–     Prie le Secrétariat d’établir des plans d’opérations de consolidation de la paix (composante militaire, police, etc.) assortis d’objectifs précis et en déterminant les conditions à créer sur place pour permettre à toute mission d’atteindre ses buts et de dépasser le stade de l’opération de maintien de la paix, compte tenu également des enseignements tirés du passage aux bureaux intégrés de consolidation de la paix;


–     Constate l’utilité de plans de travail stratégiques, et envisagera d’en étendre l’utilisation aux opérations de maintien de la paix.  Les progrès accomplis dans les activités prioritaires prévues dans les résolutions du Conseil doivent pouvoir s’apprécier, le cas échéant, à l’aune de paramètres faciles à suivre;


–     Considère qu’il importe de faire en sorte que les activités de consolidation de la paix prescrites dans les mandats soient menées le plus tôt possible à l’occasion de toute opération de maintien de la paix, en coordination avec l’équipe de pays des Nations Unies et compte dûment tenu des questions de sécurité et des priorités du gouvernement hôte, eu égard aux programmes préexistants et aux politiques mises en œuvre avant le début de l’opération.  À ce propos, le Conseil réaffirme la nécessité de mettre pleinement en œuvre le processus de planification intégrée des missions et prend également note de l’importance des cadres stratégiques intégrés.  Il prend aussi acte de l’importance de l’examen des capacités civiles actuellement entrepris par le Bureau d’appui à la consolidation de la paix;


–     S’engage à coordonner plus étroitement son intervention avec la Commission de consolidation de la paix et attend avec intérêt l’examen des activités de la Commission en 2010 et les recommandations sur les moyens de continuer à renforcer son rôle;


–     Se félicite de l’adoption de son programme de travail par le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix et salue notamment sa décision de tenir compte des principaux enseignements tirés des missions passées et en cours sur la mise en œuvre fructueuse de stratégies de transition, afin d’améliorer la pratique du Conseil;


–     Rappelle qu’il est indispensable de prendre en considération la protection des civils dans les situations de conflits armés, en tant que de besoin, pendant tout le cycle de vie des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et d’autres missions concernées, conformément à la résolution 1894 (2009) du Conseil de sécurité.


Le Conseil entend suivre régulièrement, aux différents stades de toute opération de maintien de la paix, l’état d’avancement des activités et les réalisations. Il souligne combien il importe de tenir à jour un système efficace de collecte et de communication d’informations.



Le Conseil réitère sa conviction que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont un partenariat mondial unique qui tire parti des contributions et de l’engagement de l’ensemble du système des Nations Unies. Il s’engage à renforcer ce partenariat et salue l’action importante que mènent le Comité spécial de l’Assemblée générale sur les opérations de maintien de la paix et la Cinquième Commission de l’Assemblée générale à cet égard. Il sait qu’il est indispensable d’examiner constamment les capacités du Secrétariat en matière d’établissement de plans d’opérations militaires, de police, de justice, d’état de droit et de renforcement des institutions pour garantir qu’elles seront exploitées et coordonnées efficacement.


Le Conseil sait bien ce qu’apportent, en période de transition, les organisations régionales et sous-régionales. Il demande à tous les États Membres et aux partenaires régionaux, sous-régionaux et internationaux de s’employer à faire concorder et à coordonner leurs plans et programmes de consolidation de la paix avec ceux de l’opération de maintien de la paix des Nations Unies et, plus généralement, de la présence des Nations Unies sur le terrain.


Le Conseil s’engage à fournir l’appui politique indispensable pour garantir l’efficacité de la mise en œuvre des processus de paix, afin de contribuer au succès des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.


Le Conseil met en avant l’importance de tenir compte des premiers efforts de consolidation de la paix au cours de ses propres délibérations et de garantir la cohérence entre le rétablissement de la paix, le maintien de la paix et la consolidation de la paix pour mettre en place des stratégies de transition efficaces. Il espère pouvoir aborder plus avant la mise en œuvre de cette approche intégrée et prie le Secrétaire général de redoubler d’efforts à cet égard.


Le Conseil reste décidé à continuer d’améliorer l’efficacité d’ensemble des activités de maintien de la paix des Nations Unies, notamment en tenant compte des liens qui existent avec les activités de consolidation de la paix menées à d’autres niveaux, et examinera à nouveau, vers la fin de 2010, les progrès accomplis dans ce sens.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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