SOC/4761

Les délégations de la Commission du développement social prônent une hausse des dépenses sociales en faveur des groupes vulnérables affectés par la crise mondiale

08/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4761
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

8e et 9e séances – matin et après-midi                      


LES DÉLÉGATIONS DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL PRÔNENT UNE HAUSSE DES DÉPENSES SOCIALES

EN FAVEUR DES GROUPES VULNÉRABLES AFFECTÉS PAR LA CRISE MONDIALE


Les jeunes, les personnes âgées, les familles et les personnes handicapées sont les groupes sociaux les plus vulnérables qui méritent une attention renouvelée des gouvernements des États membres et de la communauté internationale, de l’avis des délégations qui se sont exprimées au cours des travaux de la quarante-huitième session de la Commission du développement social.  Après avoir achevé ce matin son débat général portant sur la situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui ces différents groupes dont chacun fait l’objet d’un programme d’action au niveau international, la Commission a abordé les mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier aux problèmes d’emploi et aux conséquences sociales de la crise financière et économique.


Examinant les plans et programmes d’action des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux énumérés plus haut, comme le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées, le Programme d’action mondial pour la jeunesse et le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002), les délégations ont souligné l’importance du rôle de la famille dans l’intégration sociale.  Elles ont fourni des détails sur les politiques familiales menées par les Gouvernements qu’elles représentent et sur les programmes nationaux consacrés à la famille.


Si les problèmes de logement ou la violence à l’égard des personnes âgées ont été mentionnés au cours des débats, la question portant sur les moyens de subsistance dont ont besoin les personnes du troisième âge a été soulignée à plusieurs reprises.  En Jamaïque, plus de la moitié de la population active travaille dans le secteur informel et ne participe donc pas au système de retraite, ce qui oblige les autorités à mettre en place un régime de retraite sociale, a expliqué la délégation de ce pays.  Le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a rappelé à cet égard que le Pacte mondial pour l’emploi demande l’établissement, par chaque pays, d’un plancher de protection sociale incluant un revenu minimum pour les personnes âgées.  Des délégations ont aussi invoqué le droit des personnes du troisième âge à bénéficier de soins de santé et certaines, comme celle de la Chine, ont indiqué que leurs gouvernements revoient leur système de protection sociale en ce sens.


En ce qui concerne la situation des jeunes, l’accès à l’emploi en cette période de crises multiples constitue un problème récurrent, ont aussi remarqué la plupart des intervenants.


Les conséquences sociales de la crise économique et financière qui affecte le monde depuis 2008 ont d’ailleurs été le thème de l’autre débat de la Commission aujourd’hui, après que M. Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général au développement économique du Département des affaires économiques et sociales ait fait un exposé sur la question.  M. Sundaram a relevé que les femmes sont les plus affectées par la récession en termes de chômage, car elles détiennent plus souvent que les hommes des emplois moins stables, souvent dans le secteur informel.


Au cours du débat général qui a suivi, les délégations ont parlé des mesures adoptées dans leur pays pour faire face aux conséquences de la crise sur le plan social, notamment afin d’aider les femmes et les jeunes à trouver ou à conserver un emploi.  Ces mesures vont de la formation professionnelle à l’augmentation du nombre de crèches, comme cela se fait en République de Corée.


La délégation de ce pays a indiqué que le Gouvernement coréen avait augmenté ses dépenses sociales, et avait notamment consacré 25 millions de dollars supplémentaires à la création d’emplois.  De son côté, le représentant de l’Espagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a indiqué que 2,7% du PIB européen seront consacrés en 2009 et 2010 au plan de relance économique européen.  Plus de la moitié de ces ressources sera destinée aux dépenses sociales liées à l’emploi, a-t-il indiqué.  Il a souhaité en outre que malgré les contraintes budgétaires, les États membres de l’Union européenne soient en mesure de préserver les politiques de promotion de l’égalité entre les sexes.


La recherche de la parité sociale entre les sexes est une préoccupation majeure en Italie, où le taux d’activité des femmes n’était de 46,2% en 2009, loin des 60% que préconise l’Union européenne pour 2010, a indiqué la délégation italienne.  Parmi les mesures mises en place par le Gouvernement de l’Italie, le représentant de ce pays a mentionné la proposition de verser des subventions et d’accorder des déductions fiscales à toutes les entreprises embauchant des femmes.  Cette proposition est actuellement à l’étude au Parlement, a-t-il souligné.


La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a quant à elle appelé à augmenter les dépenses dans le domaine de l’éducation.


La Commission du développement social tiendra sa prochaine séance officielle jeudi, le 11 février, à partir de 10 heures.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2010/3)


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux


i)    Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii)   Programme d’action mondial pour la jeunesse


iii)  Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002)


iv)   Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Suite du débat général


Mme SILVIA BERSANELLI (Argentine) a indiqué que son pays a beaucoup avancé dans l’application du Programme d’action mondial pour les personnes handicapées, en promouvant notamment les actions de coopération internationale.  L’Argentine a aussi adopté des lois spécifiques et a créé une commission d’évaluation pour les personnes handicapées ainsi que des services spécialisés, notamment pour la réhabilitation.  On vise à inclure ces personnes dans le système d’éducation national, avec des programmes de bourses, a-t-elle aussi indiqué.  La représentante a également évoqué les actions menées dans le cadre du MERCOSUR et a annoncé la création prochaine d’un observatoire national argentin sur le handicap.  En ce qui concerne les jeunes, la représentante a détaillé les actions qui leur sont destinées, comme celles ayant trait à l’éducation sexuelle.  Un programme national leur est consacré, a-t-elle aussi indiqué.  Pour ce qui est des personnes âgées, elle a appuyé le Programme d’action du MERCOSUR et reconnu qu’un instrument international juridiquement contraignant devrait permettre de créer les organes qui sont utiles pour mettre en œuvre les droits des personnes âgées.  Enfin, sur le sujet de la famille, Mme Bersanelli a mentionné notamment le Plan national de sécurité alimentaire qui porte sur plus d’un million de familles. 


M. ALDAMA (Mexique) a déclaré que les politiques d’intégration sociale exigent la mise en place d’une architecture institutionnelle adéquate afin de favoriser l’intégration sociale des personnes handicapées.  Le Mexique estime qu’il est indispensable d’inclure les personnes handicapées dans les mécanismes d’appui existant aux niveaux national ou international, a dit le représentant.  Il a, par ailleurs, préconisé que les gouvernements s’engagent à faire respecter les lois contre la corruption et les négligences.  Le représentant a ensuite regretté que les jeunes, en cette période de crise économique et financière, ne trouvent pas toujours des opportunités professionnelles dignes de ce nom.  Il a souligné au passage les flux migratoires qui risquent d’en découler avec les corollaires inévitables que sont la précarité et les problèmes d’intégration dans les pays d’accueil.


Mme BELÉN SAPAG (Chili) a lancé un appel pour que chaque pays renforce ses efforts d’application du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  Elle a insisté pour que tout soit fait afin de garantir les droits de l’homme des personnes âgées.  L’abandon et la violence à l’égard des personnes âgées est une des formes les plus graves de la violation de leurs droits, a-t-elle affirmé, avant d’inviter la Commission à mettre en place tous les moyens utiles pour lutter contre ces abus.  La représentante a aussi appelé à veiller à l’intégration sociale des personnes âgées.  Au Chili, l’accent a été mis sur leur logement décent, a-t-elle signalé, mentionnant aussi la création d’une pension de solidarité pour les personnes de plus de 65 ans qui n’ont pas de revenus de retraite ou de pension digne de ce nom.  Par ailleurs, la représentante a reconnu le rôle important joué par les organisations non gouvernementales dans la mise en œuvre du Plan de Madrid.


M. SHAPOVALOV (Fédération de Russie) a indiqué que la protection des droits et les intérêts des personnes vulnérables étaient pris en compte et reflétés dans les dispositions législatives de la Fédération de Russie.  Il s’est dit convaincu qu’en cette période de crise, il est important de donner aux jeunes des repères en renforçant la cellule familiale, en lui versant notamment des allocations supplémentaires.  Un programme d’action à destination des jeunes a été lancé pour la période 2010-2011, a-t-il également indiqué.  La Fédération de Russie a par ailleurs pris des mesures en faveur d’une intégration pleine et durable des personnes âgées et retraitées, a précisé le représentant, avant d’annoncer que 10% du PIB russe étaient investis dans les services et prestations destinés aux personnes âgées.  Il existe en outre en Fédération de Russie un service d’emploi spécial réservé aux retraités, de manière à leur permettre de jouir des mêmes droits que les autres citoyens.  Un Conseil, placé sous tutelle de la présidence, a été créé l’an dernier afin de favoriser l’intégration des personnes handicapées, a poursuivi le représentant, qui a conclu en ajoutant qu’un développement harmonieux ne pouvait se faire sans l’intégration complète de toutes les catégories de la population.


Mme WANG XUN (Chine) a indiqué que la Chine compte plus de 167 millions de personnes âgées de plus de 60 ans, ce qui représente 1/5ème de la population mondiale du troisième âge.  Notant le vieillissement accéléré de la population chinoise, elle a indiqué que ce phénomène représente un problème important dans les zones rurales.  Nous avons mis en place un système de sécurité sociale qui prévoit une retraite et des soins de santé de base, a-t-elle expliqué, tout en soulignant le rôle complémentaire des services proposés aux personnes âgées par les œuvres de bienfaisance.  Mme Wang a ensuite indiqué que le Gouvernement chinois s’efforce de renforcer le rôle de la famille dans les soins à prodiguer aux personnes âgées.  En ce qui concerne les personnes handicapées, qui sont au nombre de 80 millions en Chine, nous avons mis en place des projets spécifiques, a-t-elle poursuivi, signalant que le budget qui leur est consacré est en forte augmentation.  Elle a cité notamment la construction dans 100 villes d’infrastructures accessibles aux handicapés et le développement de l’éducation de ces personnes, qui met un accent particulier  sur l’éducation et la formation professionnelles.  La vaste population de jeunes en Chine est aussi au centre de l’attention du Gouvernement, a enfin indiqué la représentante qui a parlé en particulier de leur formation professionnelle et des mesures prises en faveur de leur emploi.  Des mesures de soutien ont été adoptées, par exemple, pour les jeunes qui vivent en zones urbaines et qui veulent lancer leur propre entreprise.


M. ROBERTO STORACI (Italie) a déclaré qu’en ce qui concerne le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées, son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de ces personnes, ainsi que son Protocole facultatif.  À ce titre, le Gouvernement italien a créé l’an dernier un Observatoire national auquel toutes les parties prenantes, y compris la société civile, sont associées.  « Par ailleurs, ces dernières années, nous avons financé des programmes d’intégration sociale des personnes handicapées au Kosovo, à El Salvador, en Jordanie et en Tunisie », a indiqué M. Storaci.  S’agissant du Programme d’action mondial pour la jeunesse, le représentant a évoqué les efforts entrepris par le Gouvernement pour moderniser le système éducatif italien.  Parlant ensuite du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002), M. Storaci a cité plusieurs mesures prises par son pays en vue de repousser l’âge de départ obligatoire en retraite, de manière à ce qu’il y ait davantage de personnes âgées qui puissent continuer de travailler.  Enfin, en 2008, le Gouvernement italien a mis en place un système de versement d’allocations aux familles et aux retraités, ainsi que des subventions pour réduire les dépenses en électricité des foyers les plus pauvres.


M. TETSUJI MIYAMOTO (Japon) a expliqué les efforts entrepris par le Gouvernement du Japon pour autonomiser les personnes dans le besoin.  En ce qui concerne les jeunes, ils constituent un élément vital de la société et leur chômage est un des grands sujets de préoccupation du Japon, a-t-il indiqué.  Le nombre de jeunes qui doivent travailler à temps partiel augmente, a-t-il notamment relevé.  Pour réagir face à cette situation, le Japon a augmenté le nombre de conseillers à l’Agence pour l’emploi, a-t-il signalé, citant aussi l’adoption d’une loi sur la promotion, le développement et le soutien aux jeunes.  M. Miyamoto a aussi mentionné les mesures prises en faveur de l’intégration des personnes handicapées, avec notamment la création d’un conseil ministériel sur les questions systémiques concernant les handicapés.  Il a enfin indiqué que le Japon est en train de ratifier la Convention sur les droits des personnes handicapées et a assuré que son pays reste engagé à travailler avec la communauté internationale dans l’application des plans d’actions internationaux en faveur des sociaux vulnérables.


M. FISCHER (Danemark) a déclaré que les personnes handicapées doivent être considérées comme des citoyens à part entière, capables d’accomplir les mêmes tâches et de réaliser leur vie comme leurs autres compatriotes.  Aussi l’État doit-il se montrer à la hauteur de ses responsabilités, a souligné le représentant, avant de préciser qu’au Danemark, une Charte nationale était en cours d’élaboration par le Gouvernement qui compte y associer toutes les parties prenantes, la société civile et le secteur privé.  Il a ajouté que le Danemark avait, en août 2009, ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et prenait actuellement toutes les mesures qui s’imposent pour mettre en œuvre ses dispositions.


M. MOHSEN EMADI (République islamique d’Iran) a indiqué qu’il y a 3 millions de personnes handicapées en Iran, la plupart s’étant retrouvées dans cette situation à la suite de l’agression lancée par l’Iraq et la guerre qui s’en est suivie pendant 8 ans.  Des actions lancées par des groupes terroristes ont aussi occasionné des handicaps chez des civils iraniens innocents.  De nombreux efforts ont été entrepris pour atténuer les souffrances physiques et psychologiques de ces membres de la société iranienne, a dit le représentant, citant notamment la fourniture de logements.  En ce qui concerne la famille, elle est un élément clef de la société iranienne, permettant l’intégration sociale des individus et des groupes vulnérables, a-t-il ensuite indiqué, avant d’expliquer que le Gouvernement de la République islamique d’Iran a mis au point des politiques et programmes pour appuyer les familles.  Le respect des personnes âgées est aussi ancré dans la société iranienne, a-t-il indiqué, mentionnant l’appui dont elles bénéficient au Ministère des affaires sociales et auprès d’autres organismes gouvernementaux.  Ces organes ont pour tâche de veiller à ce que les personnes âgées aient la possibilité d’exercer leurs droits et aient accès à la santé, a souligné le représentant.  Il a indiqué que l’Iran soutenait l’application des trois priorités du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement.


M. JEONG KEE HONG (République de Corée) a déclaré que le Gouvernement de la République de Corée avait pleinement reconnu la gravité du problème du vieillissement et pris les mesures qui s’imposaient pour totalement intégrer les personnes âgées dans la société coréenne.  Il a notamment pris les dispositions législatives qui s’imposaient pour appliquer le Plan d’action de Madrid.  Le Gouvernement coréen a ainsi promulgué une loi sanctionnant les discriminations à l’encontre des personnes âgées, et qui prévoit aussi des mesures visant à faciliter leur intégration.  L’État et le secteur privé coréens sont par ailleurs tenus de recruter des personnes handicapées, qui bénéficient d’un statut spécial.  Le Gouvernement de la République de Corée appuie en outre activement les efforts déployés au niveau international, notamment en accueillant une Réunion intergouvernementale de haut niveau sur les personnes handicapées.  Il a enfin lancé des programmes de formation destinés aux jeunes, afin de faciliter leur intégration dans un contexte socioéconomique difficile, a conclu M. Jeong.


M. MOHAMMED SULTAN AL-KUWARI(Qatar) a indiqué que l’objectif que s’est donné le Gouvernement du Qatar à l’horizon 2030 est d’arriver à créer au Qatar un pays développé capable de réaliser le développement durable.  Il a expliqué que ce projet repose sur une stratégie nationale de développement qui comporte quatre piliers: humanitaire, social, économique et environnemental.  Le Qatar vise à promouvoir le secteur social en définissant la famille de façon cohérente, a-t-il dit.  Il a mentionné les efforts menés pour que, notamment, la famille qatarie jouisse de la protection sociale, perçoive un revenu suffisant et permette à la femme de jouer un rôle social important et de prendre des décisions.  Il a également signalé la création d’un Conseil de la famille visant à améliorer les conditions de vie de ses membres.  Le Qatar favorise aussi le dialogue et la tolérance avec d’autres cultures, en harmonie avec la culture arabe et islamique, a-t-il signalé.  Parmi les autres domaines d’action du Gouvernement du Qatar, il a parlé de ce qui est fait pour renforcer la participation communautaire.  Enfin, le représentant a indiqué que toute la politique sociale de son pays est orientée vers la recherche de la réalisation des objectifs que poursuit la Commission du développement social.


M. DUNFORD D. MAKALA (République-Unie de Tanzanie) a annoncé qu’une politique avait été mise en place par le Gouvernement tanzanien en faveur des personnes âgées.  Elle prévoit par exemple des soins de santé gratuits pour les personnes du troisième âge qui ne peuvent pas assumer leur propre prise en charge dans ce domaine et des versements de ressources financières en liquide.  S’agissant des personnes handicapées, il a rappelé que la Tanzanie avait ratifié les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, ainsi que la Convention relative aux droits de ces personnes et son Protocole facultatif.  Par ailleurs, face au problème de l’emploi des jeunes, la Tanzanie a salué la contribution du Danemark visant à aider la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à relever le défi du chômage des jeunes sur le continent.  Le représentant tanzanien a souhaité, en conclusion, que les recommandations contenues dans un rapport récent de la CEA sur l’emploi des jeunes soient pleinement prises en compte par la communauté internationale.


Mme COLETTE ROBERTS RISDEN (Jamaïque) a assuré que son pays travaille à améliorer les conditions de vie des groupes sociaux vulnérables.  La Jamaïque soutient le concept du plancher de protection sociale, a-t-elle indiqué.  Comme mesures prises par le Gouvernement, elle a signalé une augmentation du programme de transfert de liquidités aux personnes dans le besoin, un élargissement du programme d’éducation, et l’augmentation de 25% du budget destiné au filet de sécurité sociale pour le prochain exercice financier.  En ce qui concerne les personnes âgées, elle a rappelé que plus de 50% de la population active de la Jamaïque ont une activité informelle et ne participent donc pas au système de retraite.  Nous envisageons donc de mettre en place un régime de retraite sociale, a-t-elle indiqué.  Abordant la question des personnes handicapées, elle a assuré que son pays travaille en vue de l’adoption d’une loi sur leurs droits.  Déjà l’année dernière, a-t-elle précisé, l’interdiction qui avait été faite aux  personnes atteintes de surdité de passer le permis de conduire a été levée.  Mme Roberts Risden a ensuite évoqué le premier forum des ministres chargés de développement social dans les Caraïbes, qui a eu lieu en Jamaïque, et dont l’ordre du jour a porté sur les stratégies de développement des jeunes des Caraïbes.  Elle a aussi rappelé que la transmission de maladies contagieuses fait de nombreux morts dans cette région, précisément, 62% de la totalité des décès, et elle a exhorté la Commission du développement social et les États Membres à soutenir le projet de résolution proposé par la CARICOM sur les maladies transmissibles.


M. AURELIO PARISOTTO, représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que beaucoup d’entités avaient adopté le Pacte mondial pour l’emploi, qui exhorte aussi les parties concernées à prendre des mesures de protection sociale de base en faveur des personnes les plus vulnérables.  Par ailleurs, le Pacte mondial demande l’établissement d’un plancher de protection sociale incluant un revenu minimum pour les personnes âgées, a rappelé le représentant de l’OIT.  Enfin, par l’entremise de sa Convention 159, ratifiée par 80 pays, l’OIT a lancé un appel aux États membres, pour qu’ils formulent, mettent en œuvre et évaluent régulièrement des politiques nationales de réadaptation professionnelle et d’emploi des personnes handicapées, a conclu le représentant.


Mme LILA PROUNIS, Conseil de l’archidiocèse orthodoxe grec, a souligné que le manque d’intégration sociale dans une société entraine non seulement la marginalisation des individus mais aussi celle de la famille.  Elle a donc appelé à renforcer la protection sociale, soulignant notamment combien les personnes sans emploi souffrent d’exclusion sociale.  Quand un parent perd son emploi, bien souvent les enfants ne peuvent plus aller à l’école ni bénéficier de soins de santé, a-t-elle déploré, expliquant ensuite pourquoi il faut accorder une attention particulière aux familles en temps de chômage.  Pour cela, des politiques nationales doivent garantir la protection sociale en période d’activité, mais aussi en période de chômage, de grossesse, de maladie et de vieillesse, a préconisé la représentante.  Elle a demandé en particulier que les gouvernements aident les parents à envoyer leurs enfants à l’école.  Enfin, la représentante a donné des exemples d’actions menées par l’Église orthodoxe grecque, comme en Roumanie, où elle a créé des services sociaux, et en l’Éthiopie, où elle a pris des mesures de prévention du VIH/sida.


L’Observatrice du Réseau international pour les violences commises à l’endroit des personnes âgées a rappelé que l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, avait souligné l’importance d’inclure dans la vie sociale les personnes âgées, trop souvent victimes silencieuses de violences.  De nombreuses recherches ont révélé que les défaillances des gouvernements étaient à l’origine de la banalisation de ce genre de situation.  La représentante a donc attiré l’attention sur l’importance de mettre en œuvre deux des recommandations du Plan d’action de Madrid, à savoir: nommer un rapporteur spécial sur les personnes âgées, et établir un groupe de travail chargé d’examiner la question.


M. LIMA, World Youth Alliance, a attiré l’attention sur l’importance des familles dans l’intégration sociale, soulignant en particulier le rôle que doivent jouer les jeunes, qui sont au cœur de cette intégration.  Pour encourager les jeunes à montrer la voie d’une intégration sociale reposant sur la solidarité, il faut d’abord soutenir leurs familles, a-t-il fait valoir.  Il a donc lancé un appel à l’adoption de politiques familiales qui soutiennent la cellule familiale, en se concentrant notamment sur le renforcement des capacités en vue de permettre à chacun de ses membres de trouver un emploi.  Il faut aussi éviter d’envoyer les enfants en bas âge travailler, a-t-il demandé.   Il a conclu en rappelant que c’est la famille qui crée le sens de la responsabilité sociale.


Nouvelles questions: Mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier aux problèmes d’emploi et aux conséquences sociales de la crise financière et économique, y compris ses aspects liés à la problématique hommes-femmes


Exposé


M. JOMO KWAME SUNDARAM, Sous-Secrétaire général au développement économique du Département des affaires économiques et sociales, a expliqué que les réponses à la crise financière ont été insuffisantes en termes de coopération internationale, une insuffisance qui est venue s’ajouter à une réglementation financière internationale inadéquate.  Au cours des trois dernières décennies, a-t-il indiqué, on a généralisé le terme « mondialisation », alors que l’intégration financière a été inférieure à l’intégration commerciale.  La plupart des économies développées sortiront de la récession pendant l’année 2010, a prédit M. Sundaram, même si la transition est incertaine.  Mais chaque fois qu’il y a un retard dans la réponse à la crise, la reprise en matière d’emploi est retardée d’autant, a-t-il remarqué.  Il a signalé que les femmes sont les plus affectées par la récession, car elles détiennent des emplois moins stables, souvent dans le secteur informel, dans les pays en développement.  Le taux de chômage pour les femmes en 2008 est plus élevé que celui des hommes, a-t-il déclaré, citant les cas de la région Asie-Pacifique et celle de l’Amérique latine et des Caraïbes.  M. Sundaram a souligné que la reprise aurait pu être mieux coordonnée et donc bénéficier à davantage de groupes.


Au sommet de la crise, a-t-il poursuivi, on aurait pu arriver à une réforme des institutions de Bretton Woods, pour assurer aux gouvernements une plus grande capacité de faire face à la dépression que traversait l’économie mondiale.  Mais on se demande maintenant qui pourrait diriger cette réforme, a-t-il ajouté.  M. Sundaram a ensuite rappelé les quatre crises qu’il faut actuellement résoudre. En ce qui concerne les changements climatiques, il s’est demandé comment réduire le niveau de réchauffement de la planète et celui des émissions de gaz à effet de serre, tout en relevant le niveau de vie de tous.  Outre la crise alimentaire et la crise financière, il a aussi parlé de la crise du développement et mis en évidence l’occasion qui se présente de relever tous ces défis ensemble.  Il est évident que tous les pays en développement doivent être aidés pour arriver au développement durable, a-t-il rappelé.  Le Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et de développement a aussi mentionné la nécessité d’utiliser les énergies renouvelables pour remplacer les énergies fossiles, ce qui peut en outre créer des emplois.  Mais cela doit se faire au niveau mondial, a-t-il ajouté, car les défis doivent être relevés de manière globale.


Débat général


Intervenant au nom de l’Union européenne, Mme DIAZ (Espagne) a souligné combien les marchés du travail des pays européens continuaient de subir les conséquences du ralentissement de l’économie.  Citant un taux de chômage moyen de 9,5% en Europe, elle a précisé que 6,9 millions d’Européens étaient sans emploi, notamment les travailleurs intérimaires, les immigrés, les jeunes et les personnes âgées.  Elle a déclaré que l’emploi des femmes était la précondition d’une croissance durable, de la compétitivité de l’emploi et de la cohésion sociale.  Elle a souhaité que malgré les contraintes budgétaires, les États membres de l’Union européenne soient en mesure de préserver les politiques de promotion de l’égalité entre les sexes.  Elle a dit que le Plan d’Action de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur l’égalité des sexes fournissait un cadre solide pour éviter un impact négatif de la crise sur l’emploi des femmes et la promotion de l’égalité entre les sexes.  Elle a indiqué que 2,7% du PIB européen seront consacrés en 2009 et 2010 au plan de relance économique européen, dont plus de la moitié est destinée aux dépenses sociales et liée au marché de l’emploi.


Mme Diaz a par ailleurs indiqué que les mécanismes de stabilisation automatique des systèmes de protection sociale avaient permis à de nombreux pays européens de limiter l’impact social de la récession économique, en limitant la réduction des revenus familiaux et les coûts humains de la crise.  Selon les estimations, a-t-elle dit, ces mécanismes ont permis de réduire de 50% l’impact de la crise, ce qui démontre l’influence cruciale des systèmes de protection sociale.  Cela renforce aussi notre conviction, a-t-elle ajouté, de la nécessité d’appuyer les efforts de l’OIT visant à assister les pays souhaitant construire un système de protection sociale.  Elle a précisé que l’Union européenne préparait sa nouvelle stratégie européenne pour 2020 dans le souci de promouvoir un développement durable qui alliera les objectifs de croissance économique et ceux de protection sociale et de protection de l’environnement.  Elle a dit que cette stratégie devrait fournir un cadre politique qui devra faire face aux défis à court et long termes de la prochaine décennie.  Elle a souhaité que la crise actuelle soit aussi un point d’entrée vers une nouvelle économie de marché plus sociale et plus durable, et plus encline à respecter l’égalité entre les sexes et la protection de l’environnement.


M. STEPHEN RICHARDS (Royaume-Uni) a indiqué que le Gouvernement du Royaume-Uni a pris, en réponse à la récession, de nombreuses mesures spécifiques pour aider les femmes et les familles.  Et au sein de l’Union européenne, l’Espagne et le Royaume-Uni ont accueilli la plus importante réunion de ministres femmes jamais organisée à l’échelle européenne, a-t-il ajouté, expliquant que les participantes s’étaient engagées à promouvoir une meilleure représentation des femmes dans les processus de prise de décision.  Saluant dans un second temps le soutien apporté au rapport sur le Pacte mondial de l’emploi lancé par l’Organisation internationale du Travail (OIT), le représentant a affirmé que ce Pacte fournissait un cadre institutionnel solide aux États membres pour leur permettre d’adopter des politiques sociales adaptées à leurs besoins spécifiques.  Un des messages clefs du Pacte porte sur le besoin de réduire les décalages qui existent entre le redressement économique et la création d’emplois décents, a-t-il dit.  M. Richards a en conclusion salué l’initiative de la création d’un « plancher de protection sociale », également lancé à l’initiative de l’OIT.


M. RAKOVSKY (Fédération de Russie) a averti que les conséquences sociales de la crise vont se faire sentir pendant au moins une dizaine d’années.  « Nous subissons ces conséquences de plein fouet car nous nous sommes appuyés de manière exagérée sur les marchés financiers », a-t-il expliqué.  Il a aussi constaté que le développement harmonieux et durable n’est possible que si l’on s’efforce de garantir le développement social de tous les acteurs de la société, appelant à protéger les droits sociaux de tous les citoyens.  En Fédération de Russie, malgré la réorganisation des dépenses budgétaires, la protection sociale des citoyens continue à être assurée de façon adéquate, a-t-il ensuite indiqué.  Il a expliqué que les réformes anticrises visent en premier lieu à aider ceux qui ont ou qui risquent de perdre leur emploi à cause de la crise actuelle.  Nous tentons aussi de créer les conditions propices pour relancer l’emploi des femmes, a-t-il assuré, afin de leur permettre de mener une activité professionnelle tout en assurant leurs responsabilités au niveau de la famille.


M. ROBERTO STORACI (Italie) a déclaré que l’égalité des chances entre les sexes était une préoccupation majeure en Italie, où le taux d’activité des femmes n’était de 46,2% en 2009, loin des 60% que préconise l’Union européenne pour 2010.  En dépit des législations nationales et des réglementations européennes, des discriminations persistent sur le marché du travail, ce qui exige donc que l’on aille au-delà des simples mesures d’incitation sur le plan économique.  Il faudrait mettre en place des politiques de développement social et de redressement économique dans le sud de l’Italie, des mesures de soutien aux familles, ou encore un accès élargi à l’éducation, a poursuivi le représentant.  Il a précisé que le Ministère du travail et des affaires sociales italien avait présenté en décembre dernier le Plan d’action 2020 pour l’Italie, qui privilégie des perspectives intégrées et intersectorielles dans toutes les politiques publiques.  Par ailleurs, des mesures juridiques sont actuellement à l’étude par le Parlement italien, pour instaurer des subventions et des déductions fiscales pour toutes les entreprises embauchant des femmes.


Mme HELEN HORSINGTON (Australie) a noté que la récession économique fait peser un fardeau inéquitable sur les épaules des femmes, notamment celles travaillant dans le secteur informel qui n’ont pas de protection sociale ni de sécurité de l’emploi.  Elle a appelé les gouvernements à prendre des mesures pour faire face aux conséquences de la crise en matière d’emploi, recommandant aussi une coopération internationale à ce niveau.  Au Pérou, a-t-elle donné comme exemple, l’Australie a renforcé les capacités de femmes grâce à des projets menés avec la Banque panaméricaine.  Tous les gouvernements devraient avoir des réponses à la crise et au chômage, a-t-elle insisté.  La représentante a rappelé qu’en septembre dernier, les gouvernements du monde se sont engagés à prendre des mesures pour préserver les emplois.  Les « 20 » devraient faire en sorte que tout le monde puisse bénéficier des technologies et mieux profiter de la reprise, a-t-elle estimé, avant d’assurer que son pays allait continuer à jouer un rôle constructif au cours des négociations du G-20 afin de représenter les intérêts de toutes les nations dans la réponse à la crise financière et économique.


Mme MARTINA GASSER, représentante de la délégation des « Jeunes » de la Suisse, a déclaré que dans son pays « comme ailleurs » la crise a particulièrement affecté les jeunes.  En Suisse, a-t-elle dit, le taux de chômage des jeunes a fait un bond de 54% en un an, de décembre 2008 à décembre 2009.  Elle a ajouté que le Gouvernement suisse avait réagi en allouant des crédits aux incitations à l’embauche des jeunes demandeurs d’emploi.  Les mesures prises visent à réduire le chômage actuel et à prévenir ensuite sa remontée, a précisé Mme Gasser, qui a estimé par exemple que les stages pratiques étaient une bonne opportunité permettant aux jeunes d’acquérir une expérience professionnelle.  Mais il faut empêcher que les jeunes soient contraints de travailler à des salaires inférieurs et dans de mauvaises conditions, a-t-elle préconisé.  Elle a ainsi considéré que la lutte contre le chômage des jeunes, partout dans le monde, devait être accompagnée d’aides spécifiques sous forme de subventions et de programmes de formation, et d’un appui direct à la recherche d’emploi.


Mme ZHANG DAN (Chine) a rappelé que la crise économique et financière avait affecté profondément le développement social des pays, en particulier ceux en développement.  La Chine n’a pas été épargnée, ce qui a exigé de son gouvernement qu’il améliore au plus vite les conditions de vie de ses citoyens.  En prenant des mesures au niveau macroéconomique pour relancer la croissance et en améliorant la protection sociale des familles, nous avons largement contribué au bien-être de notre population, a affirmé la représentante.  En 2009, le Gouvernement chinois a ainsi dépensé plus de 728 milliards de yuans à l’appui de l’éducation, des soins de santé, de la sécurité sociale, de l’emploi, du logement abordable et des activités culturelles, a précisé Mme Zhang Dan, qui a ajouté que la couverture médicale concerne désormais 1,2 milliard de personnes en Chine.  Enfin, ce sont près de 11,2 millions de nouveaux emplois qui ont été créés dans les zones urbaines, a conclu la représentante.


Mme SEWON KIM (République de Corée) a souligné que les plus marginalisés sont ceux qui souffrent le plus des conséquences de la crise économique.  Elle a expliqué que le Gouvernement de la République de Corée a augmenté les dépenses publiques dans le domaine social et a pu ainsi renforcer son système de sécurité sociale pour l’étendre à tous les citoyens coréens.  Pour ce qui est de la sécurité de l’emploi, 25 millions de dollars supplémentaires ont été consacrés aux mesures visant à créer des emplois, a-t-elle indiqué.  Les jeunes bénéficient ainsi davantage de la formation professionnelle, a-t-elle ajouté.  En ce qui concerne les femmes, la représentante a noté la baisse de leur participation au marché de l’emploi, avant d’indiquer les mesures prises par son gouvernement pour créer plus d’emplois destinés à la gent féminine.  On a aussi augmenté le nombre de crèches, a-t-elle signalé.  En ce qui concerne la coopération internationale, la représentante a annoncé l’intention de la République de Corée de tripler son aide publique au développement (APD) d’ici à 2015.


M. MILOSLAV HETTES (Slovaquie) a déclaré qu’alors que la mondialisation offrait de nouvelles possibilités et opportunités, le risque de voir l’irruption de conflits sociaux permanents s’aggravait.  La croissance, a-t-il estimé, ne doit pas être notre objectif final.  Le représentant slovaque a réclamé une restructuration « fondamentale » de l’architecture financière et du cadre réglementaire des marchés et des institutions financières.  Pour M. Hettes, la réponse apportée devrait contribuer à une mondialisation plus juste, et à une économie et un développement plus verts et capables de respecter les droits des travailleurs, de promouvoir l’égalité entre les sexes, de protéger les plus vulnérables et de faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également affirmé que la mise en œuvre de mesures de renflouement de large échelle et coordonnées au niveau international était l’un des éléments clefs qui permettraient de contrecarrer les conséquences sociales de la crise actuelle. 


Mme VALLE CAMINO (Cuba) a déclaré que la crise économique et financière était le résultat de la déréglementation sauvage des économies capitalistes, dont les conséquences ont ensuite frappé de plein fouet les pays en développement.  Elle a ensuite estimé que le commerce mondial devait être réformé en vue de le rendre ouvert, transparent et équitable, et que cette réforme devait s’accompagner d’une profonde réforme de l’architecture financière internationale.  Elle a déclaré qu’il était nécessaire de consentir des investissements accélérés dans les pays les plus défavorisés, tout en mettant fin à des pratiques comme celle des subventions qui sont versées aux agriculteurs dans les pays développés.  S’agissant enfin de l’emploi, la représentante a déclaré que l’accent devait être mis sur la formation des jeunes, comme c’est actuellement le cas à Cuba.


M. AURELIO PARISOTTO, Organisation internationale du Travail (OIT), a expliqué que l’OIT concentre ses efforts pour lutter contre les conséquences de la crise sur l’emploi.  On estime que le chômage va augmenter en 2011, en particulier dans les pays en développement, a-t-il averti.  Il a souligné les pressions exercées sur les salaires et les horaires de travail qui affectent les revenus des salariés des pays pauvres.  Il a aussi appelé à créer des emplois pour faire face au chômage des jeunes.  Après l’inventaire fait par l’OIT en ce qui concerne les mesures sociales adoptées dans les pays développés et en développement, M. Parisotto a assuré que ces politiques ont fait une différence et qu’elles ont notamment permis de créer 11 millions d’emplois.  L’investissement dans les infrastructures sociales a favorisé l’emploi, a-t-il aussi expliqué.  Il a aussi souligné les intérêts du dialogue social et de la bonne efficacité des systèmes sociaux.  Les pays qui en bénéficient ont pu réagir plus rapidement à la récession, a-t-il noté.  Dans certains cas, le soutien aux économies locales a permis d’éviter les migrations, a encore indiqué M. Parisotto.  Il a ensuite rappelé que l’OIT est en train de promouvoir le Pacte mondial pour l’emploi, un ensemble de principes clefs devant être mis en œuvre de façon coordonnée.  L’OIT cherche aussi à fournir une assistance adéquate aux pays pour élargir leur système de protection sociale, a indiqué M. Parisotto.  Enfin, le représentant a expliqué que les décisions prises aujourd’hui auront des conséquences à long terme.  Elles doivent donc se baser sur des connaissances stables, a-t-il noté, avant d’appeler la Commission à orienter les gouvernements dans la bonne direction.


M. LILA HANITRA RATSIFANDRIHAMANANA, représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a déclaré qu’il fallait continuer d’accorder une attention particulière à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des produits de base.  Le Sommet de Rome avait fait en novembre dernier une série de recommandations qui devraient être prises en compte dans le cadre de la phase d’élaboration des politiques de développement social, a souligné la représentante, en particulier celles portant sur la réduction des disparités dans le secteur agricole.  Il faudrait lancer des actions visant à favoriser le développement des technologies agricoles et ce, afin de réduire la charge de travail qui incombe aux femmes, a-t-elle préconisé.


Mme CECILIE GOLDEN, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a signalé que 72 millions d’enfants en âge primaire et 71 millions d’adolescents ne vont pas à l’école.  Il manque en effet 16 milliards de dollars par an pour faire face aux besoins cruciaux d’éducation dans le monde en développement, a-t-elle ajouté.  Elle a donc appelé les gouvernements à renforcer leurs efforts en vue d’étendre leur protection sociale, ce qui comprend la stabilité et si possible l’augmentation des budgets consacrés à l’éducation.  Il faut que chaque pays mette en œuvre des politiques visant à contrer les effets de la crise et que le système de l’ONU puisse mener à bien ses initiatives, comme le Pacte mondial sur l’emploi, a-t-elle estimé.  La représentante de l’UNESCO a ensuite mentionné la huitième rencontre du Groupe de haut niveau sur l’éducation, tenue en décembre 2008, qui a permis d’adopter la Déclaration d’Oslo, qui invite les États membres à augmenter les dépenses dans le domaine de l’éducation.  Les jeunes sont particulièrement affectés par la crise, a aussi relevé Mme Golden, avant d’émettre l’espoir que l’Année internationale de la jeunesse encouragera les gouvernements à investir dans le développement des jeunes, entre autres dans les domaines de la formation, de l’éducation sexuelle et de la sensibilisation sur le VIH/sida et les questions de santé.


Mme ADABA, Observatrice de la Confédération internationale des syndicats, a déclaré que les mesures prises pour faire face à la crise dans les pays en développement n’ont pas été suffisamment efficaces.  Elle a déclaré qu’il fallait se pencher sur les mesures à prendre pour stabiliser les marchés de l’emploi dans ces pays et y mettre en place les réformes systémiques nécessaires pour placer les citoyens au cœur du développement.  Selon l’Observatrice, il est également nécessaire de règlementer les flux de capitaux afin d’éviter la spéculation outrancière.  Évoquant le Pacte mondial de l’OIT pour l’emploi, elle a également recommandé de mettre en œuvre la résolution de l’Organisation sur la parité au centre même de la promotion du travail décent, qui donne une bonne approche pour développer des politiques axées sur l’égalité entre les sexes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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