En cours au Siège de l'ONU

Troisième Forum du secteur privé: les représentants d’entreprises et de gouvernements soulignent le rôle du monde des affaires pour accélérer la réalisation des OMD

DEV/2826

Troisième Forum du secteur privé: les représentants d’entreprises et de gouvernements soulignent le rôle du monde des affaires pour accélérer la réalisation des OMD

22/09/2010
Couverture des réunionsDEV/2826
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum du secteur privé

sur les Objectifs du Millénaire

pour le développement


TROISIÈME FORUM DU SECTEUR PRIVÉ: LES REPRÉSENTANTS D’ENTREPRISES ET DE GOUVERNEMENTS SOULIGNENT LE RÔLE DU MONDE

DES AFFAIRES POUR ACCÉLÉRER LA RÉALISATION DES OMD


Ban Ki-moon appelle à investir en faveur des « marchés du futur  »


À l’ouverture du Forum du secteur privé sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a qualifié aujourd’hui l’investissement privé pour la réalisation des OMD « d’investissement en faveur de la croissance, de la prospérité et des marchés du futur ».


Organisé dans le hall de l’Assemblée générale, à New York, par le Pacte mondial en coopération avec les institutions onusiennes, le Forum a été présenté par M. Ban comme « l’occasion d’inviter de nouveau le monde des affaires à appuyer les OMD, trois mois après le Sommet 2010 des dirigeants du Pacte mondial » [http://www.un.org/News/fr-press/docs/2010/ECO181.doc.htm]


Devant un parterre de chefs d’État, de directeurs d’institutions spécialisées, de fonds et programmes de l’ONU et de dirigeants de grandes entreprises membres du Pacte mondial, le Secrétaire général a insisté sur le fait que, dans le contexte actuel de crise économique mondiale, la réalisation des OMD « dépendra plus que jamais des ressources et capacités du secteur privé ».  Soulignant que le monde des affaires est « un moteur essentiel de l’innovation, de l’investissement et de la création d’emplois », il a estimé qu’il ne faisait plus de doute que le secteur privé joue pleinement un rôle dans l’accomplissement de progrès économiques et sociaux. 


Après avoir salué les progrès réalisés grâce aux entreprises privées dans les domaines de l’emploi, de la santé, de l’égalité de genre et de l’accès à l’eau potable, M. Ban a exhorté les gouvernements à créer un environnement propice au renforcement de pratiques commerciales et entrepreneuriales « responsables ».  Cela suppose, a-t-il précisé, l’adoption de règlements précis et l’élimination des obstacles bureaucratiques et commerciaux.  Cela exige en bref, a-t-il dit, l’instauration d’une bonne gouvernance.


De son côté, le Président du Sénégal, M. Abdoulaye Wade, a évoqué des initiatives lancées dans son pays et qui, « comme la Stratégie de la croissance accélérée », doivent reposer sur des financements innovants « et des mécanismes fondés autant sur les directives du NEPAD que sur la culture des États ».  Pour le Président Wade, les OMD ne pourront être atteints sans l’apport du secteur privé, « qu’il s’agisse de ressources financières ou de compétences techniques ».  Il a également souligné l’importance d’accroître la participation des femmes dans l’effort collectif de développement, celles-ci, « en Afrique surtout, formant la clef de voûte des activités commerciales et agricoles et de la transformation des économies en développement ». 


Le Premier Ministre du Danemark, M. Lars Lokke Rasmussen a, pour sa part, reconnu que le secteur privé pouvait avoir un « impact essentiel sur le développement, uniquement si les gouvernements parviennent à créer les cadres appropriés permettant aux entreprises de jouer un rôle crucial dans la réalisation des OMD ». 


« Sans croissance, nous ne pourrons pas fournir les services nécessaires, les recettes publiques seront insuffisantes et la création d’emplois ne décollera pas », a-t-il ensuite prévenu.  Pour le responsable danois, pour faire face aux nombreux défis de la crise mondiale, il faut agir solidairement afin de permettre, notamment, à l’Afrique, « c’est-à-dire là où se trouvent les plus grandes possibilités de transition vers l’économie verte », d’avancer et d’extirper de la pauvreté des millions de « laissés-pour-compte ». 


« Nous ne disposons pas de l’éternité pour changer le monde », a lancé, quant à lui, M. Richard Branson, le Président du groupe « Virgin ».  Constatant qu’en Afrique, « souffle un réel état d’esprit d’entreprise qui a permis de stabiliser la croissance économique du continent à 3% », il a considéré que les OMD constituaient « la feuille de route idéale pour combler le fossé qui subsiste entre les riches et les pauvres du monde ».  « Pour libérer les populations de sortir du joug de la pauvreté, les gouvernements et le secteur privé doivent travailler ensemble sans arrière-pensées », a-t-il affirmé, regrettant que des milliards de dollars soient investis dans les besoins d’urgence « sans penser aux solutions à long terme ».  M. Branson a ainsi estimé que la création d’emplois était le moyen le plus sûr pour que les progrès économiques accomplis dans le monde en développement soient plus durables.  « Mettons en place des modèles efficaces pour lutter contre les pandémies et la pauvreté en tirant parti des bons aspects de la mondialisation », a-t-il par ailleurs préconisé avant d’assurer qu’il ne saurait y avoir « de développement sans paix ».


Prenant ensuite la parole, M. Jeffrey Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général pour les OMD, a appelé les entreprises à assembler ces trois éléments clefs que sont « les technologies, l’économie d’échelle et la gestion » en vue d’aider à mettre en œuvre les OMD dans les temps.  « Nous disposons déjà des outils nécessaires; ce qu’il faut à présent, c’est rationaliser nos actions afin que l’accès informatique contribue à améliorer la scolarisation ou que la lutte contre le paludisme permette de rompre la transmission et d’assurer la guérison des malades afin qu’ils réintègrent leur travail », a poursuivi M. Sachs.  Comme l’a dit le Roi du Bhoutan lors des débats, « que le bonheur soit notre neuvième objectif! », a-t-il encore lancé. 


D’autres intervenants, comme M. Akinwumi Adseina, le Vice-Président de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique, ont plaidé pour une participation plus grande du monde des affaires dans le développement du secteur agricole dans des pays « où l’autosuffisance, en 2010, n’a toujours pas été achevée ».


 L’autonomisation des femmes a fait l’objet de plaidoyers de la part de l’ancienne Première Dame d’Afrique du Sud, Mme Graça Machel, et de l’ancienne Première Dame du Royaume-Uni, Mme Cherie Blair.  La première a jugé que, 10 ans après le lancement des OMD, « investir dans les femmes est pertinent à tous les niveaux de la vie familiale et sociale ».  Assurant que parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes était la seule option pour garantir la réussite de tous les autres OMD, elle a estimé que « le transfert de technologies d’information en Afrique devrait, par exemple, donner les moyens à celles-ci de contribuer à l’essor de leur communauté tout en continuant d’étudier ». 


Mme Blair a appuyé ces propos, en ajoutant que l’autonomisation des femmes devrait concerner autant les pays du Sud que les pays du Nord, « où l’égalité des droits avec les hommes reste à conquérir ».  « Les gouvernements peuvent faire plus pour répondre aux besoins particuliers des femmes et faciliter leur accès aux crédits et aux prêts bancaires, faute de quoi elles resteront condamnées à des emplois sous-payés et ne pourront jouer pleinement leur rôle dans la nouvelle économie », a considéré Mme Blair.


Les dirigeants d’entreprises ont fait entendre leur voix.  Membre du conseil de direction de « Qatar Airways », M. Chris Schroeder a déclaré que le Pacte mondial était la plateforme de choix pour établir des partenariats entre les entreprises privées et les institutions spécialisées de l’ONU, comme le Programme alimentaire mondial (PAM).  « Nous sommes prêts à améliorer la distribution de nourriture du PAM dans les zones touchées par les crises alimentaires.  L’ONU doit à cette fin nous préparer le terrain en facilitant les contacts entre les autorités nationales et les acteurs du terrain », a-t-il dit.  M. Schroeder, à l’instar d’autres participants, a aussi fait de la transparence une condition première « pour que les dirigeants industriels et politiques puissent travailler efficacement ensemble et sur une base de confiance ». 


Dans leurs remarques de clôture, le Président de la Banque mondiale, M. Robert H. Zoellick, a plaidé pour « une rationalisation des efforts de développement », tandis que le Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale de l’ONU, M. Joseph Deiss, a estimé que les discussions du jour avaient montré « que les Nations Unies continuent activement de se donner les moyens de toucher des partenaires non gouvernementaux pour faire avancer la cause du développement ».


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: « avec une volonté renouvelée » les chefs d’État et de gouvernement font le pari d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement dans 5 ans

AG/10993-DEV/2825

Assemblée générale: « avec une volonté renouvelée » les chefs d’État et de gouvernement font le pari d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement dans 5 ans

22/09/2010
Assemblée généraleAG/10993
DEV/2825
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Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Réunion plénière de haut niveau sur les OMD

8e & 9e séances plénières – matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: « AVEC UNE VOLONTÉ RENOUVELÉE » LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT

FONT LE PARI D’ATTEINDRE LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT DANS CINQ ANS


« Nous, chefs d’État et de gouvernement, réunis au Siège de l’Organisation des Nations Unies, à New York, du 20 au 22 septembre 2010, sommes convaincus que les Objectifs du Millénaire peuvent être atteints, y compris dans les pays les plus pauvres, si tous les États Membres et toutes les autres parties prenantes, au niveau des pays comme au niveau international, s’y attèlent avec une volonté renouvelée. » 


C’est par ces mots repris dans le Document final intitulé « Tenir les promesses: Unis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)»*, que se sont séparés aujourd’hui les quelque 200 chefs d’État et de gouvernement, dirigeants d’organisations et d’institutions financières internationales et observateurs qui ont répondu présents à l’invitation du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de donner un nouvel élan  à la réalisation des OMD**, pour ces cinq dernières années avant l’échéance de 2015.


Le Document final, décliné en 81 paragraphes couvrant tous les huit OMD, a été adopté au cours d’une ultime séance à laquelle a participé le Président des États-Unis, Barack Obama, et après que, lundi dernier, le Président de la France, Nicolas Sarkozy, eut réitéré l’idée d’une taxe sur les transactions financières. 


Dans ce manifeste, les chefs d’État et de gouvernement se félicitent du progrès accompli depuis leur dernière rencontre à New York, en 2005, tout en constatant avec « une vive inquiétude » que ce progrès est très loin d’être suffisant.  Ils se disent alors « résolus à promouvoir et à renforcer ensemble, ces prochaines années, le partenariat mondial pour le développement, pilier de notre coopération ». 


Le Président Obama a saisi cette occasion pour présenter sa nouvelle vision du développement.  Une vision fondée sur quatre piliers, a-t-il précisé, dont le premier consiste à reconnaître que l’aide seule n’est pas le développement car le développement c’est aider les pays à passer de la pauvreté à la prospérité.  Il a ensuite cité comme piliers la nécessité de briser le cercle vicieux de la dépendance à l’aide, la promotion de la croissance économique et la responsabilisation des donateurs et des bénéficiaires.


Dans le document final, le chapitre consacré au partenariat mondial pour le développement commence par l’aide publique au développement (APD).  Les chefs d’État et de gouvernement s’y engagent à accorder une importance primordiale au respect de tous les engagements, y compris celui par lequel de nombreux pays développés ont résolu de consacrer, à l’horizon 2015, 0,7% de leur PNB à l’APD et d’atteindre en 2010 l’objectif intermédiaire de 0,5%. 


Ressortissant d’un pays qui réalisera probablement les OMD « à la date prévue », le Premier Ministre de la Chine, Wen Jiabao, a rappelé que son pays a accordé 10 milliards de dollars de prêts préférentiels aux pays africains, 15 milliards de crédits aux membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et 50 milliards à l’augmentation du capital du Fonds monétaire international (FMI). 


Comme dans leur document final, les chefs d’État et de gouvernement  promettent d’étudier la possibilité de recourir à des mécanismes de financement innovants, le Président français, Nicolas Sarkozy, a déclaré, lundi dernier: « Les financements innovants, la taxation des transactions financières, nous pouvons le décider ici.  Pourquoi attendre? » 


Pour le Président français, si la finance s’est mondialisée, il est tout à fait normal de lui demander de participer à la stabilisation du monde en prélevant sur chaque échange financier une taxation « infime ».  Nicolas Sarkozy a promis de se battre pour cette idée, en tant que futur président du G-20 et du G-8.


Le partenariat mondial concernant aussi le commerce, les chefs d’État et de gouvernement déclarent soutenir sans réserve un système commercial multilatéral universel, en jugeant impératif de rejeter le protectionnisme, « en ces temps d’incertitude financière ». 


Ils promettent aussi d’honorer l’engagement que les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont pris de faire en sorte que d’ici à 2013, toutes les formes de subventions à l’exportation des produits agricoles soient supprimées.  Le Premier Ministre de la Chine a rappelé que son pays s’est engagé à réduire à zéro le tarif douanier de 95% des produits provenant des pays les moins avancés (PMA).


Les chefs d’État et de gouvernement réaffirment aussi que les États ont le droit de se prévaloir pleinement des dispositions de l’Accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour promouvoir l’accès universel aux médicaments.


S’agissant de la dette, ils déclarent vouloir faciliter son financement et son allègement et envisager de mettre sur pied des formules améliorées de restructuration de la dette souveraine. 


Le partenariat mondial parle aussi des envois de fonds des migrants.  Les Chefs d’État et de gouvernement appellent au renforcement de la coopération entre les pays d’origine des transferts de fonds et les pays destinataires afin de réduire le coût de ces transferts.


Ils concluent leur document final en demandant à l’Assemblée générale de continuer à faire le point, chaque année, des progrès accomplis dans la réalisation des OMD et d’organiser en 2013 une manifestation spéciale consacrée à un bilan de l’action entreprise pour atteindre ces objectifs.


« Le document final montre clairement que vous restez fidèles aux OMD, malgré un environnement international difficile, s’est félicité aujourd’hui Ban Ki-moom qui s’est dit encouragé de voir que de nombreux États Membres ont saisi l’occasion du Sommet pour annoncer un soutien concret.  Ban Ki-moon, qui vient de présenter une Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, a invité les délégations à regarder au-delà de l’échéance de 2015 et fait part de son intention d’élaborer un cadre post-2015 pour le travail des Nations Unies.


La Réunion plénière s’est terminée par les résumés des tables rondes organisées parmi les 150 et plus manifestations parallèles.


L’Assemblée générale entamera son débat général demain, jeudi 23 septembre, à partir de 9 heures.


*     A/65/L.1


**    Réduction de la pauvreté et de la faim; accès universel à l'éducation primaire, promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes; réduction de la mortalité infantile; amélioration de la santé maternelle; lutte contre le VIH/sida, le paludisme et autres maladies; protection de l’environnement, et mise en place d’un partenariat mondial pour le développement.


APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; ET SUITE DONNÉE AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/65/L.1)


Déclarations


M. VIKTOR YANUKOVYCH, Président de l’Ukraine, a souligné que dans son pays, les OMD servent à la fois de directives et de système de priorités pour la mise en œuvre des réformes nationales.  Pour un certain nombre d’OMD, l’Ukraine a même fixé des objectifs plus ambitieux que ceux agréés sur la scène internationale, a affirmé le Président.  Le pays a fait d’énormes progrès, a-t-il estimé, en citant la lutte contre la pauvreté, l’éducation et l’accès à la santé.  Des efforts sont encore à déployer, a reconnu le Président, dans le domaine de l’égalité des genres, de la protection de l’environnement et de la lutte contre le VIH/sida. 


M. Yanukovych a mentionné que son pays a souffert, comme de nombreux autres, des effets négatifs de la crise économique mondiale.  Après avoir remercié la communauté internationale pour son aide, il a reconnu le rôle que peut jouer son pays dans la lutte contre la crise alimentaire mondiale.  Il a annoncé que pour la première fois, l’année dernière, l’Ukraine est devenue un pays contributeur au Programme alimentaire mondial (PAM).  Nous sommes convaincus, a conclu le Président, que la puissance de son secteur agricole peut, dans un avenir proche, faire de l’Ukraine un acteur majeur dans les efforts internationaux visant à lutter contre la faim dans de nombreux pays du monde. 


M. MAHINDA RAJAPAKSA, Président de la République socialiste démocratique de Sri Lanka, a noté que la récente crise économique et financière avait restreint l’accès des pays en développement aux ressources externes et aux capitaux privés.  Il a demandé un véritable engagement de la part des donateurs qui doivent tenir leurs promesses.  Il a stigmatisé les mesures protectionnistes et réclamé la poursuite de l’aide au développement.  Au Sri Lanka, a-t-il expliqué, la politique nationale tourne autour du développement.  Le pays a pris des mesures en matière de sécurité alimentaire, de sécurité énergétique et de lutte contre le réchauffement de la planète, a indiqué le Président, souhaitant néanmoins bénéficier de façon plus systématique du soutien de la communauté internationale.  Il faut aussi encourager la production industrielle, avec un meilleur accès à la technologie, a-t-il ajouté.  Il a aussi invité à encourager le progrès social et à lever les obstacles à la parité entre les sexes.


Au Sri Lanka, a-t-il poursuivi, l’accès gratuit aux soins de santé et à l’éducation primaire est institutionnalisé depuis l’indépendance.  En outre, le pays a mis en place un programme favorable aux pauvres, visant à accélérer les progrès économiques et sociaux.  Nous sommes convaincus que les richesses de notre civilisation, nourries de la tradition bouddhiste, doivent orienter nos politiques économiques et sociales, a précisé le Président.  En créant une société pleine de compassion, nous n’avons jamais perdu de vue cette idée.  Aussi, le Sri Lanka a-t-il adopté des politiques nationales qui ont permis d’atteindre ou d’être en voie d’atteindre les OMD, malgré 30 ans de terrorisme violent et le tsunami de 2004.  Aujourd’hui, le pays a atteint l’accès universel à l’école primaire depuis 2007.  Il se concentre désormais sur la prévention des maladies tropicales et s’attend à des progrès pour ce qui est du traitement des maladies transmissibles.  Le Président a conclu en appelant la communauté internationale à se mettre d’accord de toute urgence sur des mesures contre le réchauffement climatique, fondées sur le principe de responsabilité commune mais différenciée et sur le Plan d’action de Bali.


Pour M. VALDIS ZATLERS, Président de la République de Lettonie, a estimé que pour accélérer les progrès dans la réalisation des OMD, il faut un partenariat mondial renforcé pour le développement.  Dans ce contexte, a-t-il argué, il faut garder l’approche holistique et le principe d’appropriation nationale.  Reconnaissant la nécessité d’atteindre l’objectif de financement du développement, le Président a cependant estimé que l’aide financière à elle seule ne suffit pas.  « Une plus grande attention doit être portée à l’efficacité de l’aide », a-t-il insisté.


Nouveau donateur, a-t-il rappelé, la Lettonie voit dans le partage de son expérience de pays en transition un avantage comparatif et une niche particulière dans la politique de développement de l’Union européenne.  La Lettonie, a-t-il assuré, est d’autant plus engagée dans la réalisation des OMD, qu’elle assumera la présidence de l’Union européenne, au premier semestre de 2015, année cruciale pour la politique internationale de développement.  L’aide au développement ne peut être efficace que dans les pays où l’environnement politique et institutionnel vise la réduction de la pauvreté et le développement économique durable, a conclu M. Zatlers, avant de rappeler les soutiens apportés par son pays aux processus de développement en Afghanistan et en Haïti.


M. IVAN GAŠPAROVIĆ, Président de la République slovaque, a noté d’entrée que la réalisation des OMD, dans les pays en développement, dépend de l’appropriation nationale et de la bonne gouvernance.  Compte tenu des résultats enregistrés jusqu’ici, a-t-il dit, il est clair que les efforts doivent se concentrer sur la croissance économique, la création d’emplois, la stabilité politique, la lutte contre la corruption et la prévention des conflits.  Parlant de la mobilisation des ressources nationales, le Président a insisté sur la qualité de l’administration fiscale, la transparence des politiques en la matière, la lutte contre l’évasion fiscale et la création d’un environnement favorable aux investissements étrangers.  Soulignant l’importance du secteur privé, il a reconnu la nécessité d’ouvrir l’accès des pays en développement aux marchés internationaux.


Le Président s’est ensuite attardé sur la politique de son pays en matière d’aide publique au développement, avant de saluer le projet de document final comme un élan nouveau et fort  dans la mobilisation des efforts et des ressources dans cette étape finale de la réalisation des OMD.


M. RICARDO MARTINELLI BERROCAL, Président de la République du Panama, a affirmé que son pays avait accompli des progrès considérables dans la réalisation des OMD, comme en témoigne la confiance accrue des investisseurs étrangers, qui ont fait monter le Panama à la cinquante-troisième place mondiale.  Pour parvenir à attirer à ce point l’investissement étranger, le Panama avait pris diverses mesures.  Le Président s’est particulièrement attardé sur le domaine de l’éducation, en arguant d’une forte augmentation du taux de scolarisation et d’une nette diminution de l’abandon scolaire.  Nous avons aussi réformé, a-t-il dit, le cursus de l’enseignement primaire et secondaire, que nous voyons comme un véritable moteur de l’égalité des chances et de la mobilité sociale. 


Le Gouvernement a également créé un système de subventions au logement pour faciliter l’accès à la propriété, a-t-il ajouté.  La mortalité infantile a également fortement baissé, grâce à des campagnes massives de vaccination, tandis que la population a été sensibilisée à la nécessité de changer ses habitudes alimentaires.  C’est dans les zones autochtones que la situation est la plus difficile, avec seulement 66% de la population ayant accès à l’eau potable et 43% aux services d’assainissement. 


Le Gouvernement panaméen est en train d’ouvrir des centres de soins dans les zones les plus défavorisées ainsi que plusieurs cliniques, a annoncé le Président, qui a aussi annoncé en conclusion que le Panama était le seul pays au monde à disposer d’un accès Wifi gratuit sur l’ensemble de son territoire.


M. FRANÇOIS BOZIZÉ, Président de la République centrafricaine, a souligné qu’aujourd’hui, en tant que pays en situation postconflit, la République centrafricaine reste vulnérable.  M. Bozizé a indiqué, que grâce au soutien et à l’appui de partenaires techniques et financiers, des progrès ont été enregistrés dans le domaine de la gouvernance politique, économique et financière.  De nombreux défis restent, toutefois, à relever en vue de la réalisation d’ici à 2015 des OMD, a-t-il reconnu. 


Évaluant à 10 milliards de dollars le besoin de financement pour la mise en place des programmes OMD, M. Bozizé s’est dit déterminé à se concentrer sur la restauration de la sécurité sur tout le territoire, la consolidation de la paix, le renforcement de l’État, la prise en charge des services sociaux en faveur de la population et la mobilisation des ressources nécessaires pour les programmes de consolidation de la paix et de la reconstruction économique.


La République centrafricaine avait souscrit à la Déclaration de Paris de 2006 et est partie prenante au dialogue sur les États fragiles dans le cadre du G-7, a mis en exergue le Président.  Partageant les mêmes préoccupations que l’ensemble des États fragiles, M. Bozizé a lancé un appel à la communauté internationale pour la mise en place d’un programme spécial de partenariat en faveur de ce type d’États.  Il a exhorté les partenaires au développement à appuyer les efforts avec des instruments de réponse rapide et des moyens adéquats pour permettre à ces pays de parvenir à la réalisation des OMD, d’ici à 2015. 


Mme LAURA CHINCHILLA MIRANDA, Présidente de la République du Costa Rica, a rappelé que si, en 1990, 9% des foyers costariciens vivaient dans l’extrême pauvreté, ce taux a été réduit à 3% en 2007, malgré les incidences de la crise économique et financière mondiale.  L’objectif d’éducation primaire universelle a quant à lui été atteint, même si seulement 90% des enfants scolarisés en primaire finissent ce cycle.  Le problème est surtout au niveau du secondaire où seulement 40% des enfants parviennent jusqu’au bout, a expliqué la Présidente.  Elle a précisé les efforts entrepris pour progresser encore dans le secteur de l’enseignement, citant notamment les investissements accrus.  En tant que première femme présidente de mon pays, je suis particulièrement fière des progrès accomplis en ce qui concerne l’Objectif nº3 relatif à la participation des femmes à la vie publique, a poursuivi la Présidente.  À ce jour, presque 40% des membres du Congrès sont des femmes, qui représentent aussi 30% des membres de la Cour suprême.  Les femmes souffrent cependant beaucoup du chômage, mais des mesures sont prises pour stimuler les filles et les garçons dès leur plus jeune âge.  Mme Miranda a expliqué ensuite les progrès réalisés en matière de santé infantile et maternelle, se félicitant que son pays ait le taux de mortalité infantile le plus bas du continent américain.  Nous travaillons cependant à réduire le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, a-t-elle précisé.  S’agissant de la prévalence du sida, qui est encore forte, la Présidente a assuré renforcer la prévention et notamment le suivi des femmes enceintes.


En ce qui concerne la protection de l’environnement, Mme Miranda a indiqué avoir préservé des zones boisées et investi de plus en plus dans l’énergie propre, en vue de permettre au pays de produire 100% de son électricité d’ici à 10 ans.  Elle a aussi précisé que 100% de la population a accès à l’eau.  La Présidente a encore appelé à la constitution d’une véritable association mondiale en vue du développement durable, conformément à l’OMD nº8 sur le partenariat mondial.  À cet égard, elle s’est inquiétée que peu de pays développés aient consacré 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement.  Mme Miranda s’est enfin préoccupée du défi que pose la criminalité organisée, en particulier le trafic de drogues, encourageant les pays développés, notamment les pays de destination, à coopérer efficacement à la résolution de ce problème.


Mme ROSA OTUNBAEVA, Présidente de la République kirghize, a déclaré que les évènements de ces six derniers mois dans son pays avaient fait la preuve du lien indissociable entre développement et démocratie.  Elle s’est ensuite déclarée reconnaissante à tous les pays qui ont apporté une aide financière et humanitaire au sien en cette période difficile, souhaitant cependant que les promesses de contribution faites soient concrétisées dans les meilleurs délais.  Soucieux de rassurer les donateurs sur la transparence dans l’utilisation des fonds publics, le Kirghizstan a l’intention de ne faire entrer à l’avenir dans la fonction publique que du personnel bien formé et non corrompu, a assuré la Présidente. 


Elle a en outre annoncé que son pays est le troisième de la Communauté des États indépendants (CEI) à appliquer des mesures communes de transparence dans les secteurs de l’industrie minière et de l’énergie.  Nous appuyons aussi la Stratégie mondiale du Secrétaire général sur la santé des mères et des enfants.  Dans mon pays, les taux de mortalité infantile et maternelle sont encore trop élevés, a reconnu Mme Otunbaeva.


Mme JÓHANNA SIGURŎARDÓTTIR, Premier Ministre de la République d’Islande, a souligné la responsabilité qu’ont toutes les nations d’aider les citoyens du monde les plus pauvres et les plus démunis.  Depuis 10 ans, la communauté internationale a affronté de graves défis, tels que la famine, les maladies, les catastrophes naturelles et les guerres.  Elle se relève lentement de la crise économique la plus grave de ces dernières décennies.


Nous avons, a dit Mme Sigurŏardóttir, tiré des enseignements douloureux de la débâcle financière, qui a affecté les plus vulnérables.  Il ne faut pas s’éloigner des valeurs fondamentales d’une société juste et équitable; les politiques et les profits à court terme ne devant pas remplacer une gestion saine de l’économie et la stabilité à long terme.


Selon le Premier Ministre, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont indispensables au succès de l’ensemble des OMD.  Les femmes souffrent plus de la pauvreté que les hommes, en raison des discriminations dont elles sont victimes dans l’éducation, la santé, l’emploi et l’accès à la propriété.  Elles sont particulièrement vulnérables dans les situations de conflit, a insisté le Premier Ministre en saluant la création d’ONU-Femmes comme une étape historique. 


M. RALPH GONSALVES, Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, s’est félicité que son pays ait pu atteindre de nombreux OMD au cours des 10 dernières années, malgré les difficultés de l’environnement économique international.  Son pays a atteint et même dépassé l’objectif relatif à la réduction de l’extrême pauvreté bien avant la date butoir de 2015, a-t-il précisé, le taux étant passé de 26% à 2,9%.  Non seulement l’objectif d’éducation primaire universelle a été atteint, a poursuivi le Premier Ministre, mais aussi l’accès universel à l’éducation secondaire.  En ce qui concerne le taux de mortalité infantile, elle a été réduite presque de moitié et la propagation du VIH s’est stabilisée.  Nous espérons pouvoir inverser sa prévalence dans les prochaines années, a-t-il dit.  En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, il est passé de 70% à plus de 98% grâce à des investissements dans les infrastructures.  En dépit de ces progrès faramineux, des obstacles demeurent comme l’effondrement de l’économie mondiale, les changements climatiques et l’impact de la criminalité transnationale organisée, qui menacent nos acquis encore fragiles, a fait remarquer le Premier Ministre.


Pour son pays, l’objectif le plus difficile à atteindre est celui du partenariat mondial pour le développement.  Il a rappelé que, selon les Nations Unies, le monde développé a fourni moins de la moitié de l’aide au développement qu’il avait promise.  Il manque par exemple 20 milliards de dollars au titre des engagements pris en faveur de l’Afrique, a-t-il remarqué, se désolant que l’aide disponible ne soit pas fiable et soit distribuée de façon inégale.  La crise financière et l’échec des négociations du Cycle de Doha ont entravé la réalisation de l’OMD n 8, a-t-il insisté, expliquant que, pour les États lourdement endettés de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), cet objectif est toujours aussi abstrait.  Nous nous trouvons dans des situations dont nous ne sommes pas responsables, a-t-il estimé, rappelant que ces pays ne sont pas responsables de la crise économique et financière, ni des changements climatiques et ni des crises alimentaire et énergétique.  Le Premier Ministre a dénoncé les « promesses vaines », qui ne répondent en rien aux besoins en matière de développement.  Les progrès sont fragiles, a-t-il prévenu, appelant à mettre en place un nouveau partenariat mondial pour le développement.


M. JAN PETER BALKENENDE, Premier Ministre du Royaume des Pays-Bas, a stigmatisé, malgré les progrès, la lenteur dans la réalisation des OMD.  « Nous devons faire mieux et nous pouvons faire mieux si nous nous préparons à nous montrer créatifs ».  Trop souvent, a-t-il dit, les OMD sont vus comme relevant de la seule responsabilité des ONG, des gouvernements et des organisations multilatérales.  Cette vision n’est pas la bonne, a-t-il argué, parce que le rôle du secteur privé est crucial.  Ce secteur mérite notre aide, a insisté le Premier Ministre, en soulignant l’appui de son pays aux partenariats public-privé.  Avec plusieurs donateurs, a-t-il expliqué, les Pays-Bas ont signé une déclaration qui plutôt que de voir le secteur privé comme un distributeur d’argent liquide, le considère comme un partenaire égal au développement.  Il s’est dit fier qu’un nombre aussi grand de sociétés néerlandaises participent à la Réunion plénière.


Le Premier Ministre a aussi annoncé qu’il est venu à New York avec une pétition signée par des milliers de mères néerlandaises qui trouvent inacceptable que pendant la durée de la Réunion plénière 4 400 femmes sont mortes pendant leur grossesse ou leur accouchement.  L’égalité des droits et l’autonomisation des femmes contribuent à la réalisation de la plupart des OMD, a-t-il insisté, en soulignant le rôle crucial des droits de l’homme. 


M. EMIL BOC, Premier Ministre de la Roumanie, a déclaré que les leçons que nous avons tirées de la crise économique actuelle, une des pires de l’histoire, doivent nous apprendre à travailler de façon plus efficace, à faire attention aux meilleures formes de gouvernance et à apprécier la valeur de la solidarité mondiale.  La Roumanie, qui est entrée dans l’Union européenne en 2007, constate une synergie évidente entre les objectifs de la Stratégie Europe 2020 et les Objectifs du Millénaire.  Cette synergie a un fort potentiel pour combattre la récession économique actuelle tout en établissant les fondements d’une croissance durable.  


La Roumanie tentera de restaurer la croissance tout en portant une attention particulière à l’équilibre macroéconomique.  Elle tentera également de rendre le processus de croissance plus intelligent, en concentrant les investissements sur les ressources humaines et en faisant davantage attention aux technologies saines pour l’environnement. 


Le Premier Ministre a également souligné l’étroite corrélation entre les OMD et les droits de l’homme, la démocratie, l’état de droit et la bonne gouvernance.  Négliger les principes des droits humains encourage violence et pauvreté.  Nous ne pourrons pas surmonter les défis actuels sans faire respecter ces valeurs, qui ont prouvé leurs effets positifs sur le bien-être de l’humanité.  M. Boc a enfin plaidé en faveur d’un effort régional qui ferait appel à des moyens innovants pour stimuler le développement et contribuer à une dimension Est-Est de la coopération.


M. SEBASTIÁN PIÑERA ECHEÑIQUE, Président de la République du Chili, a estimé que le continent sud-américain avait tous les atouts en main pour réaliser les OMD: un territoire immense et fertile, des ressources naturelles considérables et des cultures et des peuples divers.  Évoquant la situation dans son pays, il a souligné que des progrès considérables y avaient été faits dans le domaine de l’éducation, qu’il s’agisse de la hausse du taux de scolarisation ou du nombre important de diplômés du cycle secondaire qui suivent un cursus dans l’enseignement supérieur, soit 7 diplômés sur 10. 


S’agissant du problème des violences familiales, qui demeure important, le Président a déclaré que son Gouvernement avait pris des mesures pour y mettre fin et qu’il œuvrait aussi à l’autonomisation des femmes en améliorant leur intégration au secteur public.  Il s’est à cet égard félicité de la nomination de son prédécesseur, Michelle Bachelet, à la tête d’ONU-Femmes, une nomination qui sera certainement selon lui de nature à défendre la cause des femmes au Chili et partout dans le monde. 


M. Echeñique s’est ensuite félicité que son pays ait atteint des indices de mortalité infantile et maternelle comparables à ceux des pays développés.  Soucieux de développement durable, le Chili, a-t-il poursuivi, s’efforce aussi de maximiser les économies d’énergie en développant les techniques géothermiques et marémotrices.  Évoquant enfin la question de la pauvreté extrême, le Président a déclaré que son pays avait pour objectif d’y mettre fin avant 2015, et qu’il avait déjà pris des mesures en ce sens, notamment en mettant en place un « revenu éthique familial ».  Plus qu’une subvention, il s’agit d’un investissement dans l’avenir du pays, a-t-il souligné en conclusion.


M. DENZIL DOUGLAS, Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, a rappelé que son pays est le plus petit État de l’hémisphère Ouest avec une population de seulement 50 000 personnes.  Cela n’a pas servi de prétexte pour se déroger aux plus hautes normes de gouvernance démocratique, de respect des droits de l’homme et de principes économiques, a-t-il assuré, précisant que son gouvernement a mis en œuvre des politiques et des mécanismes visant la réalisation des OMD.  L’extrême pauvreté est ainsi passée de 11% en 2000 à 1,4% en 2009, a-t-il indiqué, se réjouissant aussi de l’accès universel à l’éducation primaire et secondaire depuis 1972.  Saint-Kitts-et-Nevis a figuré parmi les premiers États occidentaux à créer un ministère de la condition de la femme, a-t-il aussi rappelé, les femmes participant aujourd’hui à tous les échelons de la gouvernance.  En ce qui concerne la mortalité infantile, il a signalé une tendance à la baisse. 


Le Premier Ministre a également parlé du partenariat régional sur le sida qui est donné en exemple au titre des meilleures pratiques de lutte contre la pandémie.  Abordant ensuite la question du partenariat mondial, M. Douglas a expliqué que Saint-Kitts-et-Nevis a dû financer ses progrès essentiellement avec ses ressources limitées.  Il a cependant salué la contribution du Gouvernement et de la population de Taiwan pour son aide publique au développement (APD) dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et des technologies.  M. Douglas a ensuite averti des risques de renversement des progrès accomplis dans son pays qui est à la merci des marchés financiers et de l’accès au crédit.  Le PNB par habitant place son pays dans une fourchette plus élevée, ce qui représente un handicap dans le cadre de l’aide internationale, a-t-il aussi expliqué.  Il a enfin rappelé les conséquences des changements climatiques sur son pays, à une saison où les ouragans déferlent sur cet hémisphère.  Le Premier Ministre a encouragé les États Membres à prendre des mesures favorisant la collaboration en vue de faire avancer le bien commun.


M. TONIO BORG, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Malte, a jugé qu’il ne serait pas raisonnable de prendre pour acquis l’appui aux OMD au-delà de 2015, sans répondre aux préoccupations et aux critiques de plusieurs parties prenantes.  Aucun développement n’est possible sans un environnement favorable à la sécurité et à la coopération et aucune sécurité à long terme ne peut être garantie sans un partenariat mondial pour le développement.  Le Ministre a donc jugé que l’évaluation des succès et des échecs doit être un processus permanent qui doit refléter notre environnement politique, économique et social en constante mutation.  M. Borg a réaffirmé la volonté de son pays de soutenir les pays en développement, en soulignant que pour Malte, l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire sont les fondements d’un développement humain et durable.


Pour M. KANAT SAUDABAYEV, Secrétaire d’État et Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, il ne saurait y avoir de développement durable sans sécurité.  Il a donc encouragé les Nations Unies à assumer un rôle central, à commencer par des actions concrètes en matière de désarmement et de non-prolifération et de menaces à la sécurité comme le terrorisme.  Le Secrétaire d’État a estimé que pour réaliser les OMD, il faut impérativement réduire les écarts entre pays développés et pays en développement pour ce qui est de leur capacité à tirer profit de l’économie mondiale. 


Par conséquent, il faudrait pouvoir rapidement finaliser les négociations de Doha sur le commerce international et prendre des mesures concrètes pour réduire les écarts technologiques entre pays, a-t-il déclaré.  Pour ce qui est de la crise énergétique mondiale et des changements climatiques, il a rappelé la proposition faite en 2007 par le Président kazakh, M. Nazarbayev, à la tribune de l’ONU, de développer une politique énergétique et une stratégie environnementale mondiales, qui seraient discutées au Sommet mondial sur le développement durable de 2012. 


Pour ce qui est de l’expérience du Kazakhstan en termes d’OMD, les résultats obtenus au cours des 19 années d’indépendance, tant sur le plan des réformes, que sur ceux de la modernisation et du développement, prouvent, selon le Secrétaire d’État, que ces Objectifs peuvent être atteints à condition d’avoir la volonté politique nécessaire, des directives de développement claires et une coopération internationale étroite.  En effet, depuis 2000, le Kazakhstan a doublé son économie et à l’horizon 2015, espère la tripler. 


La croissance économique s’est accompagnée d’une réduction du chômage et le respect des obligations sociales en vertu des OMD, a expliqué le Secrétaire d’État.  De plus, son pays est à l’origine de l’initiative « le Pont vert », qui rapproche les processus européen et asiatique de transition vers un développement durable en essayant de créer une plate-forme plus large pour la coopération en matière de protection transfrontière des écosystèmes et d’adaptation aux changements climatiques.


M. BOYKOBORISSOV, Premier Ministre de la République de Bulgarie, a fait remarquer que l’humanité dépense un trillion et demi de dollars par an pour garantir la paix et la sécurité et 11 fois moins d’argent pour l’aide au développement.  Il y a des millions de personnes dans le monde en développement qui doivent survivre avec 10 litres d’eau par jour, tandis que des quantités d’eau 10 fois supérieures sont dépensées chaque heure dans les pays développés.  Ce « monde à l’envers » doit changer.


La Bulgarie, a-t-il poursuivi, est confrontée à de nombreux défis, aggravés par la crise économique et financière, en ce qui concerne son propre développement et son niveau de vie.  Elle compte beaucoup sur la solidarité européenne et les opportunités que celle-ci offre pour développer son économie et le bien être de sa population.


M. Borissov a assuré que son pays s’efforçait, en retour, de contribuer à l’aide internationale au développement.  La Bulgarie concentre ainsi son aide sur les pays voisins de la région des Balkans et de la mer Noire.  L’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes est l’objectif majeur de sa politique de coopération.  L’éducation, la santé, les infrastructures, la protection de l’environnement et la préservation de l’identité culturelle sont prioritaires.  Pour réaliser les OMD, l’amélioration de la qualité de l’aide est aussi importante que l’augmentation de son volume, a conclu le Premier Ministre.   


M. MUSA ABDUSSALAM KOUSA, Secrétaire du Comité populaire général de liaison extérieure et de coopération internationale de la Jamahiriya arabe libyenne, a mis l’accent sur le fait que, s’il est important de promouvoir le développement économique, il est encore plus important d’effectuer des changements réels dans les infrastructures et structures sociales qui affectent la vie des personnes.  Ce processus ne peut réussir que par un renforcement de la coopération, de la confiance et des partenariats d’un côté, et par l’accroissement du rôle des Nations Unies, de l’autre.


Les risques d’une deuxième crise financière demeurent présents, a continué M. Kousa. Les indicateurs macroéconomiques ne reflètent pas le tableau général de la situation dans les pays en développement, notamment en Afrique, qui ont vu une augmentation du chômage, de la malnutrition, de la famine et autres, a dit le représentant libyen.


L’Afrique, a continué M. Kousa, souffre de conditions économiques, sociales et environnementales difficiles.  La Libye a pris l’initiative d’investir dans de nombreux projets, notamment ceux concernant les routes à travers le désert pour aider les pays sans littoral.  Elle a également établi les structures nationales nécessaires au financement de nombreux projets à travers l’établissement d’un portefeuille d’investissement pour l’Afrique d’un capital de 5 milliards de dollars.  La Libye, qui dispose de très peu de ressources en matière d’eau, a commencé un gigantesque projet d’aménagement et de transport hydraulique qui reliera le désert profond au reste du territoire national grâce à quelque 4 000 kilomètres de pipelines.


M. Kousa a signalé que la Libye elle-même avait enregistré des progrès importants dans le domaine de la scolarisation et de l’accès des femmes à la santé.  L’espérance de vie est de 78 ans pour les femmes et 76 ans pour les hommes, preuve d’améliorations énormes dans les niveaux de vie et l’accès à la santé.


M. LUIS ALMAGRO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a indiqué que son pays est très engagé pour parvenir à réduire de façon significative la pauvreté et qu’il œuvre dans le sens de l’équité sociale.  Un plan d’urgence sociale a été adopté, visant à fournir un revenu minimum aux personnes indigentes, qui a été remplacé récemment par un plan d’équité plus global, a-t-il précisé.  Il a aussi rappelé qu’en tant que pays à revenu intermédiaire, l’Uruguay adhère au programme « Unis dans l’action».  Le Ministre a cependant averti qu’il fallait encore relever certains défis pour combler les insuffisances alimentaires des plus pauvres.  Nous avons par ailleurs réalisé l’objectif d’éducation primaire universelle, s’est-il réjoui, même s’il faut encore déployer des efforts pour y arriver dans le secondaire.  Nous avons mis au point des programmes éducatifs novateurs, comme le plan « one laptop a child », a-t-il dit pour illustrer ses propos.  Pour ce qui est de l’autonomisation des femmes, l’Uruguay a réussi à atteindre l’objectif pertinent, notamment en réduisant le taux de chômage chez les femmes.  Il a mentionné l’adoption d’un premier plan « égalité de chances et de droits » qui vise la parité entre les sexes.


En ce qui concerne la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, le Ministre a indiqué que l’Uruguay avait réussi à contrôler les maladies respiratoires et intestinales.  Nous avons renforcé la couverture de santé de la petite enfance et de l’adolescence, a-t-il ajouté.  Il a aussi parlé des services de soins aux femmes enceintes qui tendent notamment à réduire le tabagisme des mères et donc ses effets sur les enfants.  Pour ce qui est de la santé maternelle, l’Uruguay a pris des mesures pour améliorer l’accès à la santé sexuelle et reproductive.  Presque la totalité des accouchements sont maintenant pris en charge médicalement.  Passant au VIH/sida, M. Almagro a énuméré les programmes et mesures prises pour le dépistage précoce, le traitement contre le sida et la prévention de l’utilisation de drogues.  Il a ensuite rappelé combien la viabilité de l’environnement est importante pour la réalisation de tous les OMD, tout en faisant part des difficultés que rencontre son pays dans la production d’énergie renouvelable et en soulignant l’importance de l’aide internationale dans ce domaine.  L’Uruguay estime en outre que la réalisation de l’OMD nº8 relatif au partenariat mondial pour le développement est cruciale pour les autres objectifs, a dit le Ministre, plaidant pour que des efforts soient faits notamment pour un transfert de technologies et un meilleur accès aux médicaments à des prix abordables.


M. SALI BERISHA, Premier Ministre de l’Albanie, a, après avoir rappelé que son pays était, 20 ans auparavant, un des plus pauvres de la planète, expliqué que celui-ci a réussi depuis à multiplier par 10 son revenu par habitant et à intégrer la catégorie des pays à revenu intermédiaire.  Autrefois l’un des pays les plus collectivisés au monde, l’Albanie génère aujourd’hui un PIB dont 80% est issu du secteur privé, a poursuivi M. Berisha. 


S’agissant de l’éducation, ce sont près de 70% des lycéens qui entament un cursus d’enseignement supérieur, tandis que la longévité des Albaniens atteint 77,96 ans.  La mortalité infantile a également fortement décru dans le pays, grâce notamment à un taux de vaccination parmi les plus élevés au monde, s’est-il encore félicité.  En outre, a relevé le Premier Ministre, l’Albanie a créé un environnement stimulant pour le milieu des affaires, comme en témoignent les 6 milliards de dollars d’investissements au cours des deux dernières années. 


Toutefois, mon Gouvernement est conscient qu’il reste beaucoup à faire, comme en témoignent le taux de chômage, qui s’élève à 11%, et la persistance d’une pauvreté extrême dans certains secteurs et régions de l’Albanie.  Le Premier Ministre a par ailleurs affirmé que la lutte contre la corruption était une priorité de son gouvernement, qui est conscient que c’est par là que passe la mise en œuvre des réformes.  Au-delà de la réalisation des OMD, les efforts anticorruption ouvriront la voie à une intégration de l’Albanie au sein de l’Union européenne, a conclu M. Berisha.


M. PAUL ANTOINE BOHOUN BOUABRÉ, Ministre du plan et du développement de la Côte d’Ivoire, a déclaré que malgré le contexte national marqué par une crise sans précédent, des performances encourageantes sont à relever dans la réalisation des OMD.   L’objectif de la parité est sans doute celui pour lequel les chances de réalisation à l’échéance de 2015 sont réelles.  M. Bohoun Bouabre a cependant souligné que la pandémi de VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose demeure encore un grand défi pour l’Afrique en général, et la Côte d’Ivoire, en particulier.  Il a appuyé l’augmentation significative des ressources du Fonds mondial.  Il a aussi reconnu que la pauvreté n’a pas reculé sur la décennie des OMD, « bien au contraire ».  De 38,4% en 2002, l’indice de pauvreté est passé à 48,9% en 2008. 


Le Ministre a estimé que le succès des réformes nationales et les perspectives immédiates de la réduction du fardeau d’une dette représentant 56% du PIB, dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), permettront au Gouvernement d’accroître les ressources au profit des services sociaux de base et d’accélérer la réalisation des OMD.  À cinq années de l’échéance de 2015, il serait peu réaliste de parier sur la réalisation des huit Objectifs des OMD, a reconnu le Ministre, en comptant sur l’appui de la communauté internationale et le renforcement du partenariat avec les donateurs.  Il a estimé, à cet égard, que « les élections présidentielles prévues le 31 octobre prochain augurent de bonnes perspectives pour la Côte d’Ivoire ».


M. WINSTON BALDWIN SPENCER, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a noté que les partenariats mondiaux en matière de développement n’ont pas fourni les résultats escomptés.  Il nous reste moins de cinq ans avant 2015 et les engagements les plus importants doivent être honorés, a-t-il rappelé.  Il a estimé que même si les progrès accomplis sont fragmentés, la communauté internationale peut parvenir aux OMD avec les efforts et les ressources nécessaires.  Nous devons garantir que les OMD ne restent pas lettre morte, car ils représentent les droits fondamentaux des êtres humains, comme le droit de vivre à l’abri de la pauvreté et de la faim, celui d’avoir une bonne santé et celui de vivre dans un environnement durable.  À Antigua-et-Barbuda, nous avons mis au point des stratégies et des politiques nationales, mais le soutien de nos partenaires est soit lent soit inexistant, s’est plaint le Premier Ministre. 


Il a considéré que les acquis minimes ont été érodés par les crises mondiales, alors que le monde a les ressources pour que les pays les plus pauvres parviennent aux OMD.  Après 10 ans, des milliards de personnes attendent la mise en œuvre de la vision du Millénaire.  Aurons-nous le courage d’honorer nos promesses, a-t-il lancé à l’adresse des délégations.  Le Cycle de Doha doit être achevé et il faut faire des progrès pour fournir aux exportations des PMA un accès sans taxe aux marchés internationaux, a demandé M. Spencer.  L’allègement de la dette est essentiel pour des pays comme le mien, a-t-il ajouté, avant d’expliquer les progrès accomplis par son pays, comme la mise en place d’un programme de cantines scolaires qui s’est avéré le meilleur filet de sécurité alimentaire, car il contribue à une bonne nutrition, à l’égalité entre les sexes et à une bonne éducation.


M. BASILE IKOUEBE, Ministre des affaires étrangères et de la Francophonie du Congo, s’est félicité que son pays ait atteint le point d’achèvement de l’Initiative « Pays pauvres très endettés », rendant ainsi possible l’accélération du rythme de réalisation du programme en faveur des couches les plus pauvres, lancé depuis quelques années.  Si des progrès remarquables ont été faits dans la réalisation des OMD, notamment dans les domaines de l’éducation primaire pour tous, de la lutte contre le VIH/sida et de la promotion du développement durable, davantage d’efforts sont cependant nécessaires dans la lutte contre l’extrême pauvreté, la mortalité maternelle et infantile, et la promotion de l’égalité des sexes, a indiqué le Ministre. 


Pour relever ces défis, le Gouvernement s’emploie à ramener la proportion de la population en dessous du seuil de la pauvreté de 50,7% à 35% en 2015.  La mise en place du Programme national de sécurité alimentaire 2008-2012 et du Fonds de soutien au développement de l’agriculture participe également de cet effort, a indiqué M. Ikouebe.  Par ailleurs, le Congo s’investit dans la diversification du secteur hors pétrole et dans la mise en œuvre des programmes d’appui aux activités génératrices de revenu en faveur des personnes les plus défavorisées.  De même, l’assainissement du climat des affaires s’inscrit comme un des axes prioritaires du pays, a ajouté le Ministre.


Toutefois, a conclu le Ministre, l’aboutissement des efforts nationaux dépendra, dans une large mesure, du consensus sur une responsabilisation mutuelle entre pays développés et pays en développement et des mesures prospectives innovantes qui pourraient être identifiées, notamment en matière d’aide au développement. 


M. MAMADOU TANGARA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Gambie, a souligné que même si son pays figure parmi les meilleures performances en Afrique, il lui reste des défis considérables à relever d’ici à 2015.  Le pays entend y répondre de manière plus structurée et plus ciblée par le biais d’un programme de croissance accélérée et d’emplois couvrant la période 2012-2014.  Le Ministre a voulu que le document final de la Réunion plénière reflète un engagement fort en faveur d’actions spécifiques et comprenne un calendrier réaliste, en prévoyant le financement requis.  Il est grand temps, a-t-il insisté, que les pays riches fournissent une meilleure aide aux autres.  Il est temps de prouver que de tenir les promesses.


M. MOHAMED BOLKIAH, Ministre des affaires étrangères et du commerce de Brunéi Darussalam, a tiré les leçons du travail effectué au cours de ces 10 dernières années.  Il a d’abord indiqué que le pays a appris comment les OMD peuvent réunir les gouvernements, le monde des affaires, les professionnels, les communautés et les familles.  Du coup, le Gouvernement a renforcé les politiques et la législation alors que les secteurs public et privé travaillent ensemble dans les domaines de l’éducation et de la santé, a-t-il expliqué.  Le Ministre a ensuite dit, toujours dans le cadre des leçons apprises, qu’en tant que petit pays en développement, Brunéi a besoin des autres, une situation qui l’a conduit, avec d’autres, à former la « Communauté de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) ».   Il y a cependant une leçon que l’on s’efforce toujours d’apprendre, a avoué le Ministre, en citant des « cibles difficiles à atteindre » comme dans le domaine de l’environnement, en général, et de la biodiversité, en particulier.  Le Ministre a décrit une situation où les statistiques se contredisent; les faits sont mis en doute et les capacités humaines manquent cruellement.  Le succès en matière d’OMD, a-t-il conclu, dépend donc de la coopération, et en particulier, du partage des idées et des connaissances.


M. ALI JARBAWI, Ministre du plan et du développement de l’administration de l’Autorité palestinienne, a souligné que son gouvernement a déjà réalisé les objectifs d’accès universel et d’égalité d’accès à l’éducation.  Nous progressons dans le domaine de la santé maternelle et dans l’amélioration des services sociaux de base, a-t-il aussi indiqué.  Le Ministre a cependant souligné que si l’occupation cesse et si les Palestiniens consolident leur gouvernement dans un État indépendant et souverain, ils pourront non seulement atteindre les OMD, mais surtout les surpasser avant l’échéance de 2015.  


Dans les régions où l’Autorité palestinienne opère, les résultats sont bons, mais dans celles où l’accès est obstrué par les forces militaires israéliennes, les résultats sont mauvais, a-t-il expliqué.  Si la situation perdure, a-t-il prévenu, les inégalités socioéconomiques entre Gaza et la Cisjordanie s’aggraveront dans des proportions sans précédent avec des conséquences tragiques pour la population civile, en particulier les femmes et les enfants.  Il a demandé le soutien de la communauté internationale maintenant que « nous faisons tout pour finaliser le processus de développement et de renforcement de nos institutions dans notre État avant la prochaine session de l’Assemblée générale ». 


M. ALBERTO D’ALOTTO, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Argentine, a indiqué que l’objectif de son pays, qui consistait à ramener à moins de 20% la pauvreté extrême d’ici à 2015, a été atteint en 2008, puisqu’il est depuis lors inférieur à 15%.  L’accès universel à l’éducation primaire est presque assuré grâce à la scolarisation obligatoire jusqu’au cycle secondaire inclus.  En ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida, de nombreuses mesures ont été prises, comme pour le paludisme et la tuberculose. 


La réduction de deux tiers du nombre de personnes privées d’accès à l’eau potable et à l’assainissement est une autre victoire à mettre au compte de l’Argentine, a déclaré le Vice-Ministre, qui a cependant affirmé que son gouvernement ne ménagerait aucun effort pour réaliser la totalité des OMD d’ici à 2015.  Il a espéré que les pays les plus développés honoreraient leurs promesses de contribution en portant notamment l’aide publique au développement aux niveaux agréés internationalement.


M. AFELEE FALEMA PITA (Tuvalu) a déclaré que son pays avait fait quelques  progrès dans la réalisation des OMD au cours des 10 dernières années bien qu’il soit un petit État insulaire en développement et fasse partie des pays les moins avancés.  Sa population ne souffre ni de l’extrême pauvreté ni de la faim, et les femmes jouent un rôle important dans la société, a-t-il dit.  La tendance peut toutefois s’inverser rapidement en raison de la vulnérabilité économique et environnementale du pays, a-t-il ajouté.  La crise financière et économique mondiale a énormément affecté l’économie de Tuvalu qui a vu ses investissements à l’étranger décroitre et ses dépenses d’énergie augmenter.  Tuvalu s’inquiète également de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée dans l’océan Pacifique, a poursuivi le représentant.


Dans le domaine de l’environnement durable, Tuvalu déplore l’absence de progrès sur la question du changement climatique et d’actions décisives pour réduire les gaz à effet de serre.  M. Pita espère que la prochaine Conférence de Cancun n’aboutira pas à un échec comme à Copenhague.  Tuvalu est l’un des pays les plus vulnérables du monde à cet égard, a-t-il insisté.  S’agissant de la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement, le représentant a salué le rôle crucial joué par Taïwan pour aider de nombreux pays, dont le sien, à atteindre les OMD.  


M. ROBERT CUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a expliqué que l’objectif national de son pays est de devenir, d’ici à 2030, un pays à revenu intermédiaire.  En plus de ces efforts, d’autres sont faits pour accélérer la réalisation des OMD, comme la proposition visant à nommer 22 femmes à la Chambre des représentants et d’autres propositions sur l’éducation, les changements climatiques, le partenariat avec la société civile et l’identification de 10 couloirs de la pauvreté.  Le représentant a, dans ce contexte, rappelé aux partenaires au développement les dispositions de la Déclaration de Paris et du Plan d’action d’Accra, avant de souligner l’importance de la coopération Sud-Sud. 


M. ALAN GARCÍA PÉREZ, Président de la République du Pérou, a affirmé que son pays peut être fier des progrès marqués dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  À ce titre, les Nations Unies ont joué un rôle important dans la mise en œuvre de ces engagements, a-t-il ajouté.  Il s’est félicité de la réussite dans son pays de nombreuses initiatives, dont le programme de soutien monétaire aux plus pauvres, les emplois créés à travers le lancement de travaux à caractère social, le développement des zones rurales, les programmes de logement.  Le meilleur programme a été celui qui a permis la création de 2 millions d’emploi ces quatre dernières années, a dit M. García Pérez.  Plus de 130 000 travaux publics ont aussi été réalisés ces dernières années, dont notamment des infrastructures importantes, des routes, et des travaux d’accès à l’eau potable.


Le Président du Pérou a souligné l’importance des programmes créateurs de richesse, afin de réduire les inégalités sociales.  Le Pérou a connu 6,5% de croissance ces dernières années malgré la crise économique et financière, a-t-il noté.  L’emploi a également progressé au Pérou en dépit de la récession mondiale, de la contraction des économies des pays développés et de la diminution de l’aide internationale.  M. García Pérez s’est réjouit du taux de réalisation de 92% atteint dans la réduction du nombre de gens vivant dans l’extrême pauvreté.  En matière d’éducation, l’objectif d’éducation primaire a quasiment été atteint, a-t-il aussi indiqué.  Des progrès ont aussi été enregistrés afin de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, a dit le Président du Pérou.  Les femmes sont de plus en plus présentes au sein du pouvoir législatif.  Les Objectifs no 4, 5 et 6 ont donc connu des résultats positifs, même si c’est encore insuffisant, a-t-il ajouté.  Le Président du Pérou a estimé que tous ces progrès ont été réalisés grâce aux investissements de l’État et du secteur privé, mais grâce aussi aux institutions internationales.  Les défis à relever seront encore nombreux dans les années à venir, a-t-il poursuivi, citant de nouveaux objectifs, comme la lutte contre le cancer, et la réduction du nombre de morts sur les routes.


M. HARIS SILAJDŽIĆ, Président de la présidence de la Bosnie-Herzégovine, a rappelé que son pays avait incorporé les indicateurs des OMD en 2003 dans sa première Stratégie de développement à moyen terme (2004-2007).  La Bosnie-Herzégovine a développé deux documents stratégiques, la Stratégie de développement 2010-2013 et la Stratégie d’inclusion sociale de la Bosnie-Herzégovine, dans le but de parvenir à une économie plus stable, efficace et compétitive, de réduire la pauvreté et d’achever son inclusion sociale en même temps que son intégration européenne.  Ces stratégies engagent la pleine participation de tous les échelons du Gouvernement dans le souci d’atteindre tous les OMD.  Il a précisé que la Stratégie de l’emploi 2010-2014 était actuellement en cours d’examen et qu’un plan pour un travail décent 2008-2010 avait été adopté pour atténuer tous les problèmes liés à l’emploi.  Dans le souci de faire face aux questions sociales en relation avec les possibles conséquences des réformes du secteur de l’énergie, la Bosnie-Herzégovine a adopté un Plan d’action pour protéger les citoyens les plus vulnérables des conséquences de l’augmentation du coût de l’électricité, a-t-il dit.


Le Président a également fait état de la mise en place d’un système de protection sociale des enfants et d’inclusion sociale en vue de créer un modèle intégré de protection sociale des enfants par le biais d’une coopération multisectorielle.  Il a rappelé que la Bosnie-Herzégovine avait été victime d’une guerre d’agression de 1992 à 1995 qui a abouti à un génocide et une épuration ethnique.  Il a indiqué qu’une fraction seulement des personnes déplacées ou expulsées avaient pu regagner leurs foyers.  Les droits fondamentaux de ces personnes représentent toujours un défi, a-t-il dit.  Il a également mentionné l’adoption d’un Plan d’action sur l’éducation et les besoins des Roms qui représentent la plus grande minorité du pays.  Pour diverses raisons, a-t-il dit, les résultats de ce plan ne sont pas satisfaisants, particulièrement dans le domaine de l’éducation et l’emploi.  Par ailleurs, il a fustigé les appels répétés à la sécession émanant d’une partie de la Bosnie-Herzégovine en s’inquiétant des conséquences déstabilisatrices de ces appels sur la région.  Il a souhaité un soutien de la communauté internationale pour permettre à la Bosnie-Herzégovine de mener les réformes constitutionnelles nécessaires pour parvenir à un espace économique unique et rendre le Gouvernement fonctionnel et rationnel.  


M. BATBOLD SUKHBAATAR, Premier Ministre de la Mongolie, a estimé qu’un partenariat mondial efficace devrait être remis en selle sur la scène internationale, afin de permettre de répondre aux engagements déjà souscrits, y compris ceux déjà contractés à Monterrey et à Doha.  Il a aussi encouragé à redoubler d’efforts dans les autres domaines couverts par l’Objectif no 8 des OMD, citant notamment la réforme des institutions financières internationales et la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha.  La décennie passée, au cours de laquelle nous avons poursuivi la réalisation des OMD semble avoir démontré que la croissance économique soutenue en soi est insuffisante, a estimé le Premier Ministre.  La croissance devrait permettre à tous de participer à la vie économique et conduire à la création d’emplois, a-t-il expliqué.  Donnant l’exemple de son pays, il a indiqué qu’à 66%, les OMD sont en bonne voie de réalisation.  Parmi les réalisations de la Mongolie, il a cité le ratio fille-garçon dans les écoles secondaires, le taux d’immunisation des enfants, et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans.


Le Gouvernement de la Mongolie prend une série de mesures pour promouvoir l’emploi productif chez les jeunes, notamment dans les secteurs miniers et de construction de routes, a ajouté le Premier Ministre.  Il a ajouté que le Gouvernement mongol a décidé de financer des écoles professionnelles afin de former les jeunes des campagnes.  Le Gouvernement souhaite aussi investir dans le développement rural, en particulier dans les infrastructures, pour garantir la subsistance de la population, qui vit de l’élevage.  L’hiver dernier, les températures particulièrement rigoureuses ont mis en exergue la vulnérabilité économique de notre pays, a aussi expliqué le Premier Ministre.  Le financement des politiques de développement est ardu, et il est indispensable de bénéficier de l’aide internationale, a-t-il remarqué, tout en expliquant que, pour mieux mobiliser les ressources nationales, un fonds de développement humain a été créé en Mongolie.  Il a encore parlé de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes, domaine dans lequel le pays enregistre un retard, a-t-il reconnu.  La pénurie en eau est aussi un grand problème pour la Mongolie, a-t-il ajouté.  Le Premier Ministre a enfin appelé à la création de partenariats entre le Gouvernement, la société civile et les partenaires internationaux, ce qui est le seul moyen d’atteindre les OMD dans les délais. 


Annonçant que son pays réaliserait probablement les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) « à la date prévue », M. WEN JIABAO, Premier Ministre du Conseil des affaires d’État de la République populaire de Chine, a mis l’accent sur les efforts inlassables qui sont déployés pour parvenir à cet objectif.  Depuis 1978, plus de 200 millions de personnes sont sorties de la pauvreté, l’enseignement primaire gratuit obligatoire a été généralisé et un système de mutuelle de santé rurale a été étendu à 800 millions d’agriculteurs, a déclaré M. Jiabao.  Il a toutefois rappelé qu’avec « une population nombreuse », « une base économique faible » et « un développement déséquilibré », de nombreux défis restaient à relever pour développer l’économie et élever le niveau de vie des Chinois.  À cet égard, il a indiqué que le douzième Plan quinquennal de développement économique et social et le nouveau Programme décennal pour le développement et l’élimination de la pauvreté étaient actuellement en train d’être mis en place. 


Fidèle à sa « tradition de solidarité et d’entraide », la Chine continuera à appuyer les pays en développement, afin de leur permettre de réaliser leurs OMD, a expliqué M. Jiabao.  Il a annoncé que son pays allait contribuer au développement des œuvres sociales, à aider à la réduction de la dette et à approfondir la coopération financière avec les pays en développement.  La Chine, a-t-il souligné, a accordé 10 milliards de dollars de prêts préférentiels aux pays africains, 15 milliards de crédits pour les membres de l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et 50 milliards pour l’augmentation du capital du Fonds monétaire international (FMI).  La Chine s’engage à accorder aux pays en développement d’importants soutiens financiers grâce à des prêts et des crédits à taux préférentiels, a-t-il dit.  Le Premier Ministre a également annoncé que son pays continuerait à élargir ses relations économiques et commerciales et à renforcer la coopération agricole avec les pays en voie de développement.  Elle s’est également engagée à réduire à zéro le tarif douanier de 95% de produits provenant des pays les moins avancés, a également souligné M. Jiabao.


Estimant que les cinq prochaines années représentaient une période décisive pour la réalisation des OMD, le Premier Ministre a souhaité que les Nations Unies identifient les priorités visant à permettre la réalisation des OMD à la date fixée, sans qu’elle ne soit perturbée ou retardée.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’aider les PMA.  Il a insisté sur l’importance pour les pays bailleurs de fonds d’honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement en lui consacrant 0,7% de leur PIB, d’ici à 2015.  Enfin, M. Jiabao a souligné l’importance de préserver un environnement pacifique.  


M. LARS LØKKE RASMUSSEN, Premier Ministre du Royaume du Danemark, a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement était essentielle pour répondre aux défis posés par la pauvreté, les maladies et les conflits.  Depuis l’adoption des OMD, il y a 10 ans, le monde a connu de nombreux bouleversements.  Ces objectifs restent néanmoins incontournables dans les efforts pour lutter contre la pauvreté et aider les plus vulnérables.  « Aujourd’hui, nous devons réaffirmer notre volonté pour atteindre les engagements des OMD d’ici à 2015 », a-t-il ajouté.


Le Premier Ministre danois a estimé que la crise économique et financière devait apporter une leçon afin de ne pas refaire les erreurs du passé.  Il a ajouté que le secteur privé était essentiel pour une croissance durable et la création d’emplois.  Sans le secteur privé, il sera plus difficile d’éradiquer la pauvreté, de développer l’éducation, les soins de santé et les services sociaux.  Il faut, a-t-il dit, garantir que les bénéfices de la croissance aident avant tous les pauvres, ce qui, selon lui, constitue un facteur générateur de liberté.  « C’est particulièrement le cas pour l’Afrique », a-t-il poursuivi.  En 2008, le Danemark a mis en place la Commission sur l’Afrique avec l’aide des dirigeants africains.  Cette commission a souligné l’importance de la croissance et de l’emploi, en particulier pour les jeunes.  À la suite de cette commission, le Gouvernement du Danemark a doublé son aide pour le développement du secteur privé en Afrique.


M. Rasmussen a également lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne conscience que les conflits constituent une barrière au développement.  Il a aussi rappelé que les femmes constituaient un « agent du développement ».  Il a enfin insisté pour que les pays donateurs respectent leurs engagements.  Le Danemark est l’un des cinq pays qui dépassent l’objectif des 0,7% de leur PIB pour l’assistance au développement, a-t-il conclu.


M. ALIK ALIK, Vice-Président des États fédérés de Micronésie, a expliqué que le taux de croissance démographique de son pays avait été réduit de presque 50% au cours des années 1990, étant actuellement de 3,28% par an.  Il faut cependant faire davantage pour assurer un plus grand revenu par habitant et un véritable développement humain, a-t-il dit.  M. Alik a exprimé sa reconnaissance à ses partenaires de développement, tout en reconnaissant que son gouvernement devait maintenant prendre en charge son propre développement.  Il a ainsi estimé que la Micronésie devait diversifier ses sources d’aide et ne pas s’appuyer uniquement sur ses partenaires bilatéraux traditionnels.  Il a aussi appelé la communauté internationale à honorer son engagement de consacrer 0,7% de son PIB à l’aide publique au développement.  La Micronésie bénéficie d’un partenariat spécial avec les États-Unis grâce au Pacte de libre association.  Ce traité comprend des mesures économiques qui doivent stimuler les efforts du pays en vue de la réalisation des OMD, a expliqué le Vice-Président.  Il a ensuite indiqué que 30% de la population micronésienne vivait en dessous du seuil de pauvreté, ce qui laisse présager que l’OMD relatif à la réduction de la pauvreté ne sera pas atteint d’ici à 2015.  Il a cependant assuré que le plan stratégique de développement avait permis de réduire la pauvreté grâce à la création d’emplois, tandis que le plan de réduction de la pauvreté s’attaque aux problèmes de l’émigration et du secteur de l’économie informelle.


Dans le domaine de l’éducation, M. Alik s’est réjoui du taux élevé (90%) de scolarisation dans le primaire et de la parité filles-garçons qui est presque atteinte.  L’accès accru à l’éducation a permis de réduire considérablement l’écart en matière d’égalité des sexes, a-t-il dit, soulignant que la Micronésie progressait pour augmenter la participation des femmes en tant que force de travail.  M. Alik a ajouté qu’améliorer la santé des femmes constituait une priorité en Micronésie, notamment l’accès à la santé reproductive.  Le Gouvernement s’attache aussi à réduire la mortalité infantile et est en bonne voie d’atteindre l’OMD no 4 relatif à la réduction de la mortalité infantile.  Il faut encore accroître les soins de santé aux femmes enceintes et réduire les décès des nouveau-nés, a-t-il dit.  La prévention du VIH/sida est une autre priorité du Gouvernement, a-t-il ajouté, citant aussi l’existence d’un programme coordonné pour lutter contre les maladies transmissibles.  M. Alik a enfin évoqué les problèmes que rencontrent les petits États insulaires en développement comme le sien, soulignant leur vulnérabilité particulière.


M. NICK CLEGG, Vice-Premier Ministre du Royaume-Uni, a déclaré que le développement signifie que nous devons veiller à ce que chaque personne puisse prendre les rênes de sa vie et déterminer son propre sort.  Nous honorerons nos promesses, et nous attendons que le reste de la communauté internationale en fasse de même, a dit M. Clegg.  Nous nous sommes engagés à accorder 0,7% de notre PIB à l’aide au développement d’ici à 2013, et nous voulons traduire cette volonté en loi et dans les faits.  Nous redoublons d’efforts pour lutter contre le paludisme, en veillant à un meilleur retour sur investissement.  Notre contribution permettra de sauver les vies de 250 000 bébés d’ici à 2015, a-t-il dit.  Malgré nos difficultés financières et les déficits budgétaires auxquels nous faisons face, nous avons le devoir de remplir nos obligations à l’égard de la lutte contre la faim et la pauvreté, car nos difficultés ne sont en rien comparables à celles que rencontrent les populations des pays vivant dans la pauvreté extrême.  Si le monde est plus prospère, le Royaume-Uni sera plus prospère parce que nous aurons de nouveaux partenaires pour commercer, a-t-il indiqué.  Il a insisté sur l’importance d’intervenir au niveau international, car le changement climatique et les pandémies ne s’arrêtent pas aux frontières.  Il a précisé que 22 des 34 pays les plus en retard en matière d’OMD sont aussi en proie à des violences ou à la guerre.  Par conséquent les OMD ne sont pas un simple objectif altruiste.  Ils représentent aussi une clef qui permettra de garantir la stabilité à long terme pour les citoyens du monde entier.  Il a mis l’accent sur l’importance de la promotion de la femme comme moyen d’atteindre les OMD.


M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, a reconnu que personne ne peut nier que des progrès ont été faits pour atteindre certains des OMD.  Les portes des écoles se sont ouvertes pour des millions de jeunes filles et garçons, a-t-il noté, évoquant aussi les progrès en matière de lutte contre le sida.  Les progrès vers d’autres objectifs ne sont cependant pas suffisamment rapides, a-t-il estimé, mentionnant les femmes qui perdent la vie en couche et les personnes qui meurent de malnutrition.  De l’avis du Président, si la communauté internationale continue de faire les mêmes choses de la même façon, elle pourra peut être réaliser des progrès modestes sur la voie des OMD mais elle doit mieux faire pour les atteindre, a-t-il exhorté.


Le Président a alors annoncé sa nouvelle stratégie du développement, « premier du genre à être élaboré par une administration américaine ».  Nous avons d’abord, a-t-il expliqué, changer la définition du développement qui ne doit plus évaluer à l’aune des dollars dépensés et de la nourriture et des médicaments distribués.  L’aide seule n’est pas le développement car le développement c’est aider les pays à se développer, à passer de la pauvreté à la prospérité.  Nous devons pour ce faire utiliser tous les moyens à notre disposition, de la diplomatie aux politiques commerciales en passant par les politiques d’investissement. 


En second lieu, a poursuivi le Président américain, nous avons changé la manière dont nous voyons le but ultime du développement.  L’assistance à court terme n’est pas du développement, c’est une dépendance qu’il faut briser.  Plutôt que de gérer la pauvreté, il faut offrir aux nations et aux peuples une voie de sortie de la pauvreté.  Tout en assurant que les États-Unis n’abandonneront pas ceux qui dépendent de son aide, le Président a argué que le propos du développement est de créer les conditions qui rendent l’aide inutile.  Nous chercherons des partenaires qui veulent renforcer leur capacité à aider leur peuple.  Nous rechercherons un développement à long terme.  Nous voulons des partenaires qui veulent prendre la tête des efforts chez eux parce qu’il faut mettre fin à l’époque où le développement était dicté par des capitaux étrangers.


Troisièmement, le Président a exprimé la volonté de placer un nouvel accent sur la « force la plus puissante » que le monde ait jamais connue pour éliminer la pauvreté et créer des opportunités, à savoir la croissance économique qui passe par la promotion de l’entreprenariat, les investissements dans les infrastructures, l’élargissement du commerce et l’attraction des investisseurs. Nous allons, a-t-il dit pour illustrer ses propos, travailler à la finalisation d’un Cycle de Doha ambitieux et équilibré, un cycle qui fonctionne non pas seulement pour les plus grandes économies émergentes mais pour toutes les économies.


Comme les pays les plus susceptibles de prospérer sont ceux dont les gouvernements rendent des comptes, nous allons, a encore dit le Président, lutter contre la corruption.  C’est la raison pour laquelle, nous demandons désormais aux compagnies pétrolières, gazières et minières qui forment leur capital aux États-Unis de rendre publics les paiements qu’ils effectuent auprès des gouvernements étrangers.  C’est aussi la raison pour laquelle les États-Unis demandent au G-20 d’inscrire la lutte contre la corruption à son ordre du jour.  Au bout de compte, la démocratie et la croissance économique vont main dans la main. 


Enfin, a conclu le Président, nous allons insister sur plus de responsabilité, la nôtre et celle des autres.  L’Administration va travailler avec le Congrès pour faire en sorte que les investissements soient à la hauteur des priorités des partenaires.  Nous allons investir dans les programmes qui marchent et supprimer ceux qui échouent. Pour réaliser nos objectifs, nous devons, a dit M. Obama, nous montrer plus sélectifs et concentrer nos efforts là où nous avons les meilleurs partenaires et le plus grand impact.  En l’occurrence, les fondations, le secteur privé et les ONG ont fait des engagements historiques qui ont redéfini le possible.  Le Président a prôné une division du travail où à la place des chevauchements et des politiques inefficaces, les gouvernements, les organisations multilatérales et les ONG travailleront ensemble. 


M. NAOTO KAN, Premier Ministre du Japon, a mis en avant l’engagement de son pays pour parvenir à la réalisation des OMD et pour combattre la pauvreté.  Au cours de cette décennie, le Japon a remporté plusieurs succès, notamment en réduisant de 3,7 millions par an, par rapport à 1990, les décès d’enfants de moins de cinq ans et en permettant à quelque 37 millions d’enfants d’être scolarisés, a-t-il expliqué.  Le Japon doit cependant relever certains défis pour permettre la réalisation des ces objectifs d’ici à 2015, a-t-il dit.  M. Kan a annoncé des « promesses concrètes » dans le domaine de la santé, notamment la santé maternelle et celle des enfants, mais également dans le domaine de l’éducation.  Sur ces deux questions, les progrès sont relativement lents, a-t-il précisé.  S’agissant de l’Objectif no 6, « combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies », M. Kan, ancien Ministre de la santé, a porté une attention particulière à cette question en admettant pour la première fois la « responsabilité du Gouvernement » dans la transmission du VIH/sida, causé par du sang contaminé.  À cet égard, le Japon devrait s’engager à débloquer 800 millions de dollars supplémentaires pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme; le Fonds mondial dans les années qui viennent, a annoncé le Premier Ministre. 


Le Japon reste, par ailleurs, profondément concerné par les Objectifs no 4 et 5 concernant la réduction de deux tiers du taux de mortalité infantile et de trois quarts celui de la mortalité maternelle, a affirmé M. Kan.  Il a appelé à davantage d’efforts pour la réalisation de ces objectifs et a annoncé que son pays, en coopération avec d’autres partenaires, allait œuvrer à sauver les vies de 680 000 mères et de 11,3 millions d’enfants.  Par ailleurs, soucieux d’assurer l’éducation primaire pour tous, le Japon fournira une assistance financière de 3,5 milliards de dollars, à partir de 2011, a dit M. Kan.  Il a expliqué que cette assistance permettrait à au moins 7 millions d’enfants d’être scolarisés.  M. Kan a souligné l’importance de permettre un effort concerté afin d’aider les pays en développement à parvenir à la réalisation de leurs OMD.  


M. HAN SEUNG-SOO, Envoyé du Président de la République de Corée, a estimé que pour atteindre les engagements des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015, il était indispensable de garantir des ressources financières adéquates pour le développement.  Les pays donateurs doivent respecter leurs promesses, a-t-il dit.  Parallèlement, le financement doit aussi s’opérer au sein même des pays.  Les besoins de ressources pour le développement vont de pair avec les efforts pour améliorer la qualité et l’efficacité de l’assistance au développement, a-t-il ajouté.  M. Han a marqué son soutien au rapport du Secrétaire Général, intitulé « Gardons nos promesses », qui insiste sur une approche globale dans la réalisation des OMD.  « Une amélioration dans un domaine facilite les améliorations dans les autres domaines », a-t-il poursuivi.  C’est le cas de l’impact de l’amélioration de la santé et de l’éducation sur le développement.  L’égalité des genres et l’autonomisation des sexes ont aussi des effets bénéfiques sur le développement, tout comme la santé maternelle et infantile.  De même, la Corée se félicite des efforts marqués dans la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.  Il est aussi essentiel de renforcer la coopération en matière d’environnement et face au changement climatique. 


M. Han a estimé que les efforts de la communauté internationale devaient se concentrer sur les régions qui ont réalisé le moins de progrès dans le cadre des OMD, dont la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et des pays les moins avancés.  Atteindre les OMD ne constitue pas une fin en soi, a-t-il poursuivi, la tâche devant se poursuivre à plus long terme.  Dans ce contexte, le prochain Sommet du G-20, qui se déroulera à Séoul, peut servir d’exemple en garantissant le développement au moyen d’une croissance durable.  « La Corée veut être un pont entre les pays développés et les pays en développement », a-t-il conclu.


M. S. M. KRISHNA, Ministre des relations extérieures de l’Inde, a affirmé que 60 millions d’Indiens étaient rentrés de nouveau en 2009 dans la classe des gens vivant dans la pauvreté du fait de la crise économique et financière de 2008.  Cette situation devrait avoir des conséquences négatives sur la réalisation des OMD en Inde, a-t-il déclaré.  Néanmoins, M. Krishna s’est félicité des perspectives économiques avec une croissance de 8,5% pour la période 2010-2011.  Il a fait état du rapport du Secrétaire général sur les OMD selon lequel la contribution de l’Inde dans la réduction de la pauvreté représente un apport significatif dans la réduction de la pauvreté à l’échelle planétaire et que 188 millions d’indiens vont sortir de la pauvreté en 2015, a noté M. Krishna.


Par ailleurs, M. Krishna a affirmé que la législation indienne avait institué la scolarité gratuite pour les enfants âgés de 6 à 14 ans.  De même, plus d’un million de femmes exercent actuellement des fonctions électives en Inde, a-t-il souligné.  Il a ajouté que des efforts dans le domaine de la santé avaient permis de faire baisser le taux de mortalité maternelle de 301 en 2001-2003 à 254 pour la période 2004-2006.  En outre, le taux de prévalence au VIH/sida est maintenu à 0,34%, selon le Ministre.


Dans le domaine de la coopération Sud-Sud, l’Inde a lancé en août 2010 la seconde phase de son projet de Réseau électronique panafricain qui vise à mettre en relation 53 pays d’Afrique avec des centres d’excellence pour des services de télémédecine et de télé-éducation d’Inde.  Dans ce cadre, 1 700 étudiants africains se sont inscrits dans diverses universités indiennes et des consultations médicales, tandis que des consultations à distance ont déjà commencé entre médecins africains et indiens.  M. Krishna a souligné l’engagement de son pays à intensifier la coopération Sud-Sud, comme en témoigne, a-t-il précisé, le montant global de l’aide qui est passé d’un milliard à 5 milliards de dollars depuis 2003.


M.XAVIER ESPOT MIRÓ, Ministre des affaires étrangères et des relations institutionnelles de la Principauté d’Andorre, a estimé, qu’en faisant preuve d’optimisme, on pouvait effectivement constater des progrès en termes d’OMD depuis 2000 notamment dans les domaines de l’éducation et de l’éradication de la pauvreté extrême.  Il persiste cependant, a-t-il reconnu, de nombreux domaines où les progrès ont été insuffisants et inégaux.  Citant à titre d’exemple le fait que 80% des maladies résultent de la pollution et du manque d’eau potable, ou encore que tous les jours 5 000 enfants de moins de cinq ans meurent à cause de maladies hydriques, le Ministre a rappelé que le droit à l’eau et à l’assainissement constitue un droit fondamental.  


Il a proposé que la sécurité collective, la lutte contre le terrorisme, la stabilité financière et les prix des matières premières soient ajouter à la liste des OMD. « Nous savons que la prospérité partagée se traduit par la sécurité partagée.  Pourquoi est-il si difficile de mettre en place les moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs » s’est interrogé le Ministre.  Evoquant l’expérience de son pays, il a expliqué qu’en Andorre, l’application des OMD est garantie et respectée par l’ensemble de la société.  De plus son pays coopère à la réalisation de ces objectifs partout dans le monde, en allouant 23% des ressources du Ministère des affaires étrangères à la coopération et au développement.


M. HUGO ROGER MARTÍNEZ BONILLA, Ministre des relations extérieures d’El Salvador, a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constitue une priorité pour son pays.  Le Président de la République, M. Mauricio Funes, a lancé un modèle de croissance économique axé sur le progrès social, a-t-il ajouté.  L’élimination de la pauvreté et de la faim, le développement de l’éducation primaire universelle, l’amélioration de la santé de la population et l’accès à l’eau potable constituent les principaux éléments du Plan national quinquennal du Gouvernement salvadorien. 


M. Martínez Bonilla a estimé que son pays avait traversé une année difficile avec les effets de la crise mondiale et les conséquences dévastatrices des catastrophes naturelles, en particulier des ouragans Ida et Agatha.  « Malgré ce contexte exceptionnel, notre pays a marqué des avancées dans la réalisation des OMD », a-t-il assuré.  Le Ministre des relations extérieures d’El Salvador a reconnu que chaque pays doit assumer son agenda en matière de développement.  Il est néanmoins indispensable que chaque effort national doit être favorisé par la solidarité et la coopération de la communauté internationale, a-t-il ajouté. 


M. KEVIN RUDD, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a déclaré que les nations les plus riches avaient la responsabilité d’aider les membres les plus pauvres de la famille humaine à se libérer de la pauvreté.  Il a estimé que la pauvreté détruisait la dignité humaine, rappelant que les OMD étaient une expression des droits de l’homme de base, des droits de tous à une bonne santé, à l’éducation et à un logement.  Il a estimé que l’élimination de la pauvreté était un moyen de promouvoir la croissance mondiale pour tous, le commerce et l’investissement.  C’est aussi un moyen de lutter contre la radicalisation politique et religieuse, et de promouvoir la paix et la stabilité, a-t-il insisté.  Il faut être honnête et reconnaître, a-t-il dit, que les pays donateurs ont fait des promesses qu’ils n’ont pas tenues.  Il a précisé que la moitié des contributions annoncées lors du sommet du G-8 à Gleneagles n’ont pas été tenues.  


Le Ministre a indiqué que l’Australie avait doublé son aide au développement depuis 2005 et triplé l’aide destinée à l’Afrique subsaharienne en particulier.  Cela fait de l’Australie le pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui a connu la plus importante augmentation de son aide au développement.  Il a précisé que le Gouvernement avait placé les OMD au cœur de sa politique d’aide et avait établi des partenariats avec 11 États insulaires du Pacifique.  Au niveau régional, le Pacte de Cairns sur le renforcement de la coopération pour le développement s’est engagé en 2009 à s’assurer que tous les partenaires du développement agissent de concert pour réaliser les OMD avec les États insulaires du Pacifique voisins.  D’ici à 2015, a-t-il ajouté, l’Australie compte consacrer 5 milliards de dollars à l’éducation, 1,6 milliards de dollars à la santé des femmes et des enfants, 1,8 milliard de dollars à la sécurité alimentaire, 1,2 milliard de dollars aux efforts d’adaptation au changement climatique des pays en développement, notamment des 39 petits États insulaires en développement.  


M. MOURAD MEDELCI, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a évoqué la tenue à Kampala il y a quelques semaines du Sommet de l’Union africaine qui a placé au centre de ses débats la réalisation des OMD no 4 et 5 relatifs à la santé maternelle et infantile.  Il a regretté qu’un grand nombre de pays de l’Afrique subsaharienne ne seront pas en mesure d’atteindre ces OMD sans un soutien conséquent de la communauté internationale.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’augmenter les flux d’aide publique au développement conformément aux engagements internationaux, pris notamment au sein du G-8.  Il a souhaité un moratoire de la dette pour les pays en développement en difficulté, afin de compléter les initiatives multilatérales ou bilatérales adoptées jusqu’à présent pour alléger le fardeau de la dette des pays les plus démunis.  Il a souhaité une augmentation des flux d’investissement directs étrangers (IED) en direction des pays les plus démunis.  Enfin, il a jugé essentiel d’améliorer l’accès au marché des pays développés pour les produits des pays en développement.


L’Algérie est engagée dans la réalisation des OMD, par l’inscription du développement économique et social au centre de son nouveau programme d’investissement 2010-2014, a-t-il dit.  Il est possible d’affirmer aujourd’hui que l’Algérie, qui vient de présenter son deuxième rapport national sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des OMD, a d’ores et déjà atteint plusieurs d’entre eux, notamment en matière de lutte contre la pauvreté et d’accès à l’éducation.  La pauvreté est passée de 1,7% à 0,5% de la population entre 1990 et 2009, alors que plus d’un million de logements ont été construits durant la période quinquennale 2005-2009, dont une bonne partie est destinée à l’éradication de l’habitat précaire.  En matière d’éducation, le taux de scolarisation des enfants de six ans est passé de 93% à 98% entre 1999 à 2009.  Le défi auquel l’Algérie fait face aujourd’hui impose, plus que jamais, de compter sur soi autant que sur la solidarité, le développement des capacités de chacun au tant que le partenariat en faveur des plus pauvres et des plus démunis, a-t-il encore ajouté.


Mme MÁRCIA HELENA CARVALHO LOPES, Ministre du développement social et de la lutte contre la faim du Brésil, a expliqué que sous le Gouvernement du Président Lula, le Brésil avait consolidé un modèle de croissance économique plus juste, basé sur la participation sociale et l’inclusion.  Le Gouvernement reste persuadé qu’il ne sera pas possible d’atteindre les OMD sans qu’il y ait une allocation de ressources financières supplémentaires prévisible et stable, en particulier aux pays les moins avancés.  Soulignant dans ce contexte que peu de pays développés avaient respecté l’engagement pris en 2000 de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, la Ministre a appelé tous ces pays à le faire.  Elle a également insisté sur la notion selon laquelle la coopération internationale devait s’accompagner d’une réforme substantive du système économique international, y compris dans le domaine de la gouvernance.


Expliquant que les progrès enregistrés dans son pays sont le fruit de politiques sociales structurées et définies autour de la participation de la société civile, la Ministre a rappelé que dès 2007, la pauvreté extrême y avait été réduite de 75%.  Le Gouvernement Lula a également mis en place un système de protection sociale qui touche 70 millions de personnes, sans parler des systèmes nationaux de sécurité alimentaire et d’assistance sociale unifié.  Sur le plan de l’éducation, 95% des enfants brésiliens sont aujourd’hui scolarisés, et grâce au système de « bourses familiales » il est possible de les garder à l’école pour des périodes plus longues. 


Dans le domaine de la santé, le Brésil n’a cessé d’améliorer son système universel et gratuit de santé publique, a encore rappelé la Ministre, avant d’ajouter que cela a permis, entre autres, de réduire significativement l’incidence de la tuberculose et du paludisme.  De plus, 220 000 personnes ont gratuitement accès au traitement antirétroviral, ce qui s’est notamment traduit par une baisse drastique de l’incidence du VIH/sida chez les enfants brésiliens.  En conclusion, la Ministre a rappelé le rôle de son pays pour ce qui est de trouver des mécanismes de financement innovants du développement et ses contributions financières significatives sur le plan international.  Pour le Brésil il est inacceptable qu’un seul pays puisse ne pas réaliser les OMD faute de ressources financières.  Il en va de la responsabilité de tous les pays, a-t-elle conclu.


M. ALHAJI MUHAMMAD MUMUNI, Ministre des affaires étrangères de l’intégration régionale du Ghana, a déclaré que son pays avait pleinement intégré la réalisation des OMD dans ses programmes nationaux de développement.  Mais ce ne sera pas une tâche facile, a-t-il prévenu.  Pour le Ghana, diviser par deux le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté exigera un investissement annuel de 1,9 milliard de dollars pour la période 2005-2015.  L’ambition socioéconomique du Ghana est d’atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire d’ici à 2020 dans un environnement démocratique décentralisé.  Le Ministre a également fait état de la mise en œuvre d’une politique de protection sociale visant à autonomiser les plus vulnérables, en particulier les femmes, et à partager les bénéfices de la croissance économique du pays. 


D’après une étude récente, le Ghana, a précisé M. Mumuni, semble en voie de réaliser l’OMD no 2, relatif à l’éducation primaire pour tous, dans les délais impartis, et l’Objectif no 3, lié à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, partiellement.  Selon le même document, il est établi que le Ghana a réduit le nombre de personnes sous-alimentées aux trois quarts, celui-ci étant passé de 34 à 9%.  Des progrès significatifs ont été faits s’agissant de la réduction de deux tiers de la mortalité maternelle et infantile d’ici à 2015, mais ce taux reste encore trop élevé en dépit des efforts du Gouvernement ghanéen, a reconnu M. Mumuni.  Si le taux de prévalence du VIH/sida a diminué entre 2006 et 2008, passant de 3,2% à 2,2%, le défi de mettre fin à la pandémie reste de taille, a poursuivi le Ministre, qui a promis des campagnes de sensibilisation massive.  En ce qui concerne enfin le dernier OMD, visant à assurer un environnement durable, il a estimé que l’atteindre dépendrait avant tout de la volonté politique de tenir les promesses de contribution faites.


M. LUIS AMADO, Ministre des affaires étrangères du Portugal, a indiqué qu’il était essentiel de renforcer la coopération internationale afin de permettre la réalisation des OMD, d’ici à 2015, dans les pays en développement et les pays les moins avancés.  Le Ministre a annoncé que son pays allait organiser le moins prochain une réunion ministérielle en faveur des PMA, au cours de laquelle le Portugal évaluera la façon d’apporter sa contribution à ces pays.  Le Ministre a déploré les lacunes dans la réalisation des OMD.  Il a rappelé que le monde a changé depuis 2000.  Les changements climatiques, ainsi que l’impact de la crise économique et financière, avec comme corollaire la flambée des prix des produits alimentaires et des matières premières exigent des États Membres qu’ils prennent des engagements concrets en faveur des pays qui en ont le plus besoin, a-t-il ajouté.  Il a appelé à la recherche de nouvelles sources innovantes de financement et a précisé que son pays appuie la proposition relative à une taxe sur les transactions financières et les billets d’avion. 


M. JORGE LARA CASTRO, Vice-Ministre des affaires étrangères du Paraguay, a déclaré que les pays font maintenant face à une transition vers un nouvel ordre mondial.  Ce changement mondial s’est accéléré avec les crises financière, énergétique, sociale et environnementale.  Le Paraguay fait partie d’un groupe de pays qui a accumulé des difficultés liées à son histoire et à sa situation géographique particulière en tant que pays qui n’a pas d’accès à la mer.  « Ces facteurs représentent de grands défis pour notre pays », a-t-il ajouté.


M. Lara Castro a rappelé que le Président Fernando Lugo s’était engagé à respecter les engagements pris en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  À cinq ans de l’échéance de 2015, il est important d’insister sur la mise en œuvre de ces engagements, a-t-il poursuivi, soulignant que les actions doivent être prises dans un contexte de coopération, de solidarité, d’intégration, de justice internationale, de respect des droits de l’homme et de démocratie.  Le Paraguay a réalisé des progrès pour réduire la pauvreté, assurer l’éducation pour tous et l’égalité entre les sexes, améliorer les soins de santé et protéger l’environnement.  Dans ce contexte, le Paraguay entend placer les mesures prises pour réaliser les OMD au centre de son nouveau programme pour le développement social, intitulé «  Plan 2000: le Paraguay pour tous », a-t-il conclu.


Mettant en avant les défis rencontrés par son pays au cours de la dernière décennie écoulée afin de réaliser les OMD, M. PAUL BADJI (Sénégal) a expliqué que son pays avait adopté un Plan d’intervention prioritaire en trois axes.  Tout d’abord, a-t-il expliqué, le Sénégal s’engage à poursuivre une croissance économique durable.  Pour répondre à la demande sociale, a poursuivi le représentant, il faut créer de la croissance et ainsi stimuler l’économie et favoriser l’emploi.  Par ailleurs, a ajouté M. Badji, le Sénégal a développé et modernisé son agriculture.  Dans un contexte où trois quarts de la population sénégalaise dépendent de ce secteur, des investissements accrus sont indispensables, a-t-il expliqué. 


Enfin, le Sénégal travaille à accélérer et à étendre l’accès aux services sociaux de base, à l’éducation et aux services de santé.  M. Badji a mis en avant la proposition formulée par le Secrétaire général des Nations Unies concernant « la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant ».  Concluant son propos, M. Badji a indiqué qu’il était indispensable que la communauté internationale travaille ensemble pour permettre à certains pays de surmonter leurs difficultés dans la réalisation des OMD et aux autres de poursuivre sur leur lancée. 


M. RICHARD BOUCHER, Secrétaire général adjoint de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), s’est interrogé sur la réalisation des OMD à cinq ans de l’échéance.  Proposant des solutions pour pallier ce retard, il a préconisé la mise en commun des efforts pour promouvoir de nouvelles opportunités économiques.  Il a proposé la poursuite de la coopération technique et financière.  Poursuivant avec ses suggestions, il a rappelé le besoin de cohérence parmi les donateurs.  Il a suggéré que le quatrième Forum de haut niveau de l’OCDE sur l’efficacité de l’aide, prévu en République de  Corée l’année prochaine, soit un moment clef pour discuter de l’OMD no 8 relatif au partenariat mondial pour le développement.


M. WILLIAM LACY SWING, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que les migrations étaient une expression forte du droit au développement des personnes.  Aujourd’hui, dans le monde, une personne sur sept est un migrant.  On étudie davantage l’impact des migrations sur les questions liées au développement: pauvreté, égalité des sexes, santé, éducation et environnement.  M. Swing a expliqué que l’argent envoyé par les migrants à leur famille contribuait à réduire la pauvreté et la faim et à promouvoir les OMD relatifs à l’éducation primaire pour tous ainsi qu’à la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle, et la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies.


Par ailleurs, la féminisation croissante des migrations joue un rôle dans la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.  La moitié des migrants sont en effet des femmes.  Les pays doivent toutefois se pencher sur la question de la vulnérabilité et de la traite de ces femmes.  Quand les migrations sont gérées humainement, elles favorisent le droit au développement et la réalisation des OMD, a conclu le Directeur général, rappelant que l’OIM avait introduit les migrations dans la planification du développement.


M. BEKELE GELETA, Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a souligné que pour l’année 2009, la Fédération a touché 13,5 millions de personnes dans 113 pays.  Rappelant que la réduction des risques de catastrophe naturelle peut permettre d’atteindre les OMD.  Il a rappelé qu’un dollar dépensé dans la prévention des catastrophes équivaut à quatre dollars économisés dans la réponse à ces catastrophes. M. Geleta a noté l’implication de son organisation dans la réalisation des OMD relatifs à la santé.  Les jeunes, a-t-il dit, sont des acteurs de changements dans leur société et nous devons les soutenir.  Il a mentionné l’impact des technologies de l’information et de la communication dans le changement de comportement chez les jeunes.


Mme NAWAL EL MOUTAWAKEL, du Comité international olympique (CIO), s’est dite convaincue que le sport pouvait apporter sa pierre à l’édifice.  Elle a ajouté que les objectifs du CIO en termes de développement se situaient dans le droit fil des OMD.  Le CIO œuvre à éradiquer l’extrême pauvreté et la faim en utilisant le sport afin de soutenir les programmes alimentaires dans des écoles en Afrique et en Asie, a-t-elle souligné.  Mme Moutawakel a noté que le CIO promouvait la parité entre les sexes par le biais du sport.  Dans cette optique, elle a indiqué que les femmes participeraient pour la première fois à tous les sports aux Jeux olympiques de 2012 à Londres.  Tout en rappelant que le CIO contribuait à la durabilité environnementale dans la planification des Jeux olympiques, Mme Moutawakel a reconnu que le sport ne pouvait résoudre tous les problèmes du monde. 


M. VIDAR HELGESEN, Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, a estimé que les Nations Unies doivent engager tous leurs efforts pour promouvoir la démocratie.  Rappelant l’OMD sur l’autonomisation des femmes, M. Helgesen a insisté sur l’importance d’une meilleure représentation des femmes en politique.  Quinze ans après la conférence de Beijing qui prévoyait une représentation de 30% des femmes dans les Parlements, seuls 24% des parlements ont aujourd’hui atteint cet objectif, a-t-il déploré.  Les femmes sont toujours sous-représentées, a-t-il insisté. 


M. Helgesen a, par ailleurs, estimé que la démocratie ne peut venir que de l’intérieur.  Pour qu’un tel développement se produise, il est nécessaire que des structures responsables, inclusives et ouvertes existent.  Le succès des OMD dépend de la stabilité démocratique et d’une politique démocratique responsable, a-t-il dit.  Il a regretté que certains acteurs politiques échouent toujours à mettre en place des politiques responsables qui répondent aux besoins et aux attentes de leurs populations.  La démocratie est la seule forme de gouvernance désirée et désirable, a-t-il dit.  C’est pourquoi, il est important d’appuyer l’intégrité et la neutralité des processus électoraux pour permettre à la démocratie de gagner, a conclu le représentant.


M. EL HABIB BENESSAHRAOUI, de l’Organisation de la Francophonie auprès des Nations Unies (OIF), a indiqué qu’en matière de réalisation des OMD, l’OIF adopte une approche fondée sur l’accompagnement de ses pays membres, la mobilisation de l’expertise au service de la communauté, le renforcement des capacités et le développement des partenariats. L’action de l’OIF, a-t-il insisté, s’inscrit dans l’apport d’une vision tenant compte de la diversité du monde.  Au sein de cet espace francophone, des progrès ont été enregistrés dans la réalisation de plusieurs OMD, a par ailleurs affirmé l’observateur, pour qui l’objectif de réduction de la pauvreté avance malgré une remise en compte des acquis par les effets des crises économique et alimentaire mondiale.  De même, a-t-il dit, l’éducation enregistre des résultats probants, y compris dans les pays les plus pauvres d’Afrique subsaharienne, tandis que l’accès à l’eau est en amélioration.


Il reste cependant énormément à faire, a-t-il reconnu, notamment en matière d’éducation et de santé pour tous, tout comme dans l’éradication des causes et manifestations de l’extrême pauvreté.  Pour y répondre, il a plaidé pour une attention collective ferme et soutenue de la communauté internationale afin de renouveler et d’accroître l’effort global en matière d’aide publique au développement, mais aussi pour trouver et mobiliser des ressources additionnelles et des financements innovants à la mesure  du défi.  Il a en enfin estimé nécessaire de trouver les voies et moyens d’améliorer la synchronisation des interventions de la communauté internationale, des cibles et des objectifs grâce à une culture de l’évaluation et de mesure des impacts.


Mme JULIA MARTON-LEFÈVRE, Directrice générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a tout d’abord rappelé que son organisation travaille sur le concept du développement depuis 1980.  Elle a souligné qu’investir dans la conservation, c’est investir dans le développement et dans la réalisation des OMD.  Mme Marton-Lefèvre a rappelé l’importance de la biodiversité pour l’humanité.  Elle a souligné que les forêts tropicales qui permettent à plus d’un milliard de personnes de vivre sont en train de disparaître à un rythme alarmant.  Plus de 70 000 espèces de plantes sont utilisées à la fois dans la médecine traditionnelle et la médecine moderne, a–t-elle déclaré, en ajoutant qu’elles représentent un marché de 43 milliards de dollars.  Pour terminer, Mme Marton a laissé entendre qu’une approche différente, prenant en compte la gestion durable de l’environnement, serait opportune pour réaliser les OMD dans le délai de cinq ans.


M. HARUHIKO KURODA, Président de la Banque asiatique de développement, a indiqué que la région Asie Pacifique n’est pas loin de réaliser les objectifs de réduction de l’extrême pauvreté, d’éducation primaire universelle, de parité dans l’éducation, d’accès à l’eau potable et de lutte contre des maladies telles que la tuberculose et le VIH/sida.  Cependant, cette région abrite les deux tiers des pauvres du monde et il reste d’énormes défis à relever en matière de développement, a-t-il dit.  L’Asie du sud a des taux d’analphabétisme qui figurent parmi les plus élevés du monde et 40% de la population urbaine vit dans des bidonvilles.  M. Kuroda a également cité le cas des femmes qui, trop souvent encore, sont privées des bénéfices de la croissance.  Il a aussi parlé des menaces à l’environnement dans la région, comme la diminution de la couverture forestière et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que les inondations catastrophiques.


Appelant la communauté internationale à tenir ses engagements, il a assuré que la région a fait la preuve de sa capacité à utiliser l’aide de manière efficace.  Cette aide est nécessaire pour inclure tous les citoyens dans le développement, a-t-il rappelé.  M. Kuroda a ensuite invité les gouvernements à fournir un meilleur accès aux services de base, invitant en outre le secteur privé et la société civile à les aider en ce sens.  Il a souligné la nécessité d’investir dans les infrastructures, afin notamment de fournir l’électricité au quart des foyers asiatiques qui n’y ont pas accès.  La Banque asiatique de développement contribue de façon significative aux efforts internationaux, a-t-il enfin indiqué, en particulier pour améliorer l’accès aux infrastructures comme les routes, l’électricité, l’eau et l’assainissement.  Nous finançons aussi l’énergie propre à hauteur de 1 milliard de dollars par an et prévoyons de doubler ce montant d’ici à 2013, a-t-il dit en exemple.


M. ROBERT SHAFER, Ordre militaire souverain de Malte, a considéré que les OMD constituent un exemple de « l’option préférentielle pour les pauvres » auquel l’Ordre de Malte croit fermement.  Combattre la pauvreté, les maladies et les souffrances, sans considération de race, de religion ou de nationalité, a été au cœur des activités de l’Ordre depuis plus de 900 ans.  Ses 13 000 membres, 80 000 bénévoles permanents et son personnel médical de 20 000 médecins, infirmières et brancardiers, représentent un réseau exceptionnel présent en permanence dans 120 pays, a-t-il rappelé. 


M. Shafer a pleinement souscrit au projet de document final qui affirme que l’investissement dans les femmes et les filles a un effet multiplicateur sur la productivité, l’efficacité et la croissance économique.  Il a en revanche exprimé son inquiétude devant les maigres progrès accomplis en matière de réduction de la mortalité maternelle, en particulier, et d’amélioration de la santé maternelle, en général.  Il a signalé que l’Ordre fournit des soins aux plus démunis et aux personnes dans le besoin en Haïti, dans des zones comme Milot et Jérémie.


Il a également mis l’accent sur le fait que le projet de document final accorde également la priorité à la promotion de l’accès des habitants des bidonvilles aux services publics, y compris la santé, l’éducation, l’énergie, l’eau et l’assainissement et un logement décent, ainsi qu’à la promotion d’un développement rural et urbain durable. 


M. SETHURAMIAH L. RAO, Observateur des Partenaires dans le domaine de la population et du développement, a souligné que les 24 pays membres de ce Partenariat avaient activement assuré la promotion des OMD mais aussi des objectifs de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), sur fond de soutien financier de plusieurs organisations internationales, dont le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).  Tous les objectifs des OMD sont interconnectés, et nécessitent par conséquent une approche intégrée, a-t-il plaidé.  À cette fin, le Partenariat encourage les activités dans les domaines relatifs aux OMD, en assurant le développement de capacités via des formations, ou encore le partage d’informations, et une politique de dialogue et de conseil aux populations.  L’observateur a insisté sur les lents progrès réalisés concernant les Objectifs no 3, relatif à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, et 5, lié à l’amélioration de la santé maternelle, des OMD, mais a noté avec satisfaction l’intérêt renouvelé des États Membres pour la santé maternelle et la planification familiale.  Toutefois, il est nécessaire de fournir plus d’efforts dans la collecte et l’analyse d’informations sur la mortalité maternelle, dont le taux reste élevé.  Un effort concerté est urgent, dans la perspective de l’échéance 2015 pour la réalisation des OMD, notamment en matière d’information des populations, a-t-il dit.  Il a aussi relevé avec grande inquiétude que le financement de la planification familiale est plus bas aujourd’hui qu’à ses niveaux de 1995.  Si cette tendance n’est pas inversée, elle aura de sérieuses conséquences sur les capacités des pays à répondre aux besoins en matière de planification familiale et de santé reproductive, pouvant miner les efforts entrepris dans ce domaine.  M. Rao a par ailleurs souligné le rôle de la coopération Sud-Sud dans les domaines de la planification familiale, de la santé reproductive et de la population, les pays en développement ayant accumulé beaucoup d’expériences et d’expertises ces dernières années. 


M. FRANCESCO MARIA AMORUSO, Ministre des affaires étrangères italien et Vice-Président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, a expliqué que l’Assemblée avait été créée en 2006, à la suite d’une coopération établie par les États riverains de la Méditerranée.  Il a précisé qu’il représentait aujourd’hui 25 pays membres.  Mettant en lumière l’extrême pauvreté et les écarts de développement entre les différents pays de la Méditerranée, M. Amoruso s’est inquiété que de tels écarts menacent la stabilité de la région et causent des déplacements de populations et parfois des conflits.  Dix ans après le lancement des Objectifs du Millénaire pour le développement, d’importants progrès ont été réalisés dans la région mais de manière très inégale, a-t-il poursuivi. 


Le Ministre a indiqué que l’aide publique au développement des pays méditerranéens avait augmenté mais demeurait cependant insuffisante.  Il a mis en garde les États Membres sur l’inégalité entre les pays pour parvenir à la réalisation des OMD.  Il reste huit lacunes à combler, a-t-il dit, en citant l’économiste Jeffrey Sachs.  L’une de ces lacunes est l’accès encore trop insuffisant à l’eau potable et à un système d’assainissement de base.  Les OMD sont l’occasion unique, a-t-il souligné, de réaliser cette ambition d’ici à 2015.  Il s’est, à cet égard, félicité de l’adoption en juillet dernier de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies qui consacre « l’accès à une eau potable propre et de qualité et à des installations sanitaires ». 


M. RANSFORD SMITH, Secrétaire général adjoint du Commonwealth, a réaffirmé le profond engagement du Commonwealth en vue de la réalisation des OMD, avant d’indiquer que plusieurs pays de cette organisation avaient accomplis des progrès en la matière.  Les cas de tuberculose ont baissé dans la plupart des pays en développement membres de cette organisation et les taux de scolarisation dans l’éducation primaire ont augmenté dans beaucoup d’États membres, particulièrement en Afrique subsaharienne, s’est-il réjoui.  Mais, de façon globale, beaucoup reste à faire dans l’ensemble du Commonwealth, a-t-il nuancé, en s’appuyant notamment sur l’augmentation des taux de prévalence du VIH/sida dans seize des pays membres.  Seuls 5% des pays en développement du Commonwealth pourront atteindre l’objectif de réduction de la mortalité infantile, a-t-il dit, notant qu’à l’heure actuelle, les deux tiers des cas de mortalité maternelle se trouvaient dans des pays du Commonwealth.


Le temps nécessaire à la réalisation des OMD est dorénavant réduit et la crise économique, accentuée par les crises alimentaire et énergétique et les effets des changements climatiques, a accru la difficulté à les atteindre, a-t-il reconnu, en appelant la communauté internationale à redoubler d’efforts.  Dans cette optique, a-t-il expliqué, les dirigeants du Commonwealth ont mis en exergue la nécessité d’accroître l’aide au développement, d’autant plus que la crise économique a creusé un manque à gagner de 315 milliards de dollars, utiles à la réalisation de ces objectifs.  Ces dirigeants, a-t-il également souligné, ont mis l’accent sur l’importance de prendre en compte le rôle des femmes dans le développement, de veiller à la promotion du commerce et de développer de nouveaux partenariats novateurs, essentiels à la réalisation des OMD.


M. ALI MCHUMO, Observateur du Fonds Commun pour les Produits de Base (CFC), a rappelé qu’il s’agissait d’une institution financière intergouvernementale, créée dans le cadre des Nations Unies, et dont la vocation est de combattre la pauvreté dans les pays en développement en améliorant la productivité dans le domaine de l’exploitation des produits de base et en augmentant les revenus découlant des exportations de ces produits.  Les projets financés par le CFC contribuent ainsi directement à la réalisation des OMD, a-t-il ajouté.  Il a souligné l’importance des produits de base dans les économies des pays en développement, tant en interne pour combattre la faim et la pauvreté extrême, qu’en tant que source de revenus externe.  


Il a également mis l’accent sur le fait que les femmes représentent la plus grande partie de la force de travail impliquée dans la production de produits de base, soit environ 70% en Afrique.  Par conséquent le rôle des femmes est essentiel pour la sécurité alimentaire de leurs familles et la vente des surplus.  Ainsi toute action dans le domaine des produits de base a un impact direct sur l’autonomisation des femmes et la promotion de l’égalité entre les sexes. 


M. Mchumo a également mis l’accent sur l’impact des produits de base sur le développement social, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé car l’exploitation de ces produits contribue à la sécurité alimentaire de la famille et représente une source de revenu familial, ce qui contribue directement au développement rural. 


Il a ensuite passé en revue un certain nombre de points qui doivent être pris en compte pour venir à bout de la « problématique des produits de base » comme la participation effective des producteurs dans la chaine; les instruments appropriés pour contrecarrer les fluctuations des prix de ces produits, ou encore le besoin de ressources supplémentaires pour l’aide publique au développement axée sur le secteur des produits de base.  En conclusion, M. Mchumo a insisté sur la nécessité d’intégrer les produits de base dans toutes les stratégies d’application des OMD et de lutte contre la pauvreté et d’en faire des facteurs de croissance économique.


Mme MELINDA GATES, de la Fondation Gates, a rappelé que, s’il est vrai que beaucoup de pays sont en retard dans la réalisation des OMD, les efforts entrepris pour les atteindre ont permis de sauver la vie de 4 millions d’enfants en 2010 par rapport à 1990 et de réduire la poliomyélite de 99% au cours de ces 20 dernières années.  Certains se plaignent que les progrès sont inégaux, mais 1,3 milliard de personnes ont pu sortir de la pauvreté.  Même si ces progrès concernent davantage des populations de la Chine et de l’Inde que des populations pauvres d’Afrique, nous devons célébrer cet accomplissement à sa juste mesure, car une vie en vaut une autre, a rappelé Mme Gates.  Certains pays africains ont d’ailleurs atteint l’objectif de réduction de la pauvreté, a-t-elle relevé.  Mme Gates a appelé à partager les meilleures pratiques et à augmenter le soutien aux actions les plus efficaces.  Elle a aussi souligné l’importance de soutenir le secteur agricole, indiquant que la Fondation Gates soutient des partenaires tels que l’« Alliance for a Green Revolution in Africa ».  Elle a aussi annoncé que la Fondation Gates a formé un partenariat avec USAID, DFID et AusAID, afin de coordonner les efforts sur le terrain dans les pays pauvres.


M. RAJAT GUPTA, Président de la Chambre de commerce internationale, a mis l’accent sur le rôle clef du secteur privé dans les succès enregistrés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Grâce à une meilleure organisation de la planification, de la chaîne logistique et une approche innovante du financement, presque trois quarts de millions d’enfants ont été protégés du paludisme au cours des 10 dernières années.  Si cette attitude est maintenue jusqu’en 2015, nous pourrons en sauver trois millions d’autres, a-t-il assuré.


Malgré les difficultés économiques actuelles, les investissements dans le domaine de la santé doivent être augmentés, a déclaré M. Gupta.  Les partenariats entre les entreprises, les gouvernements et la société civile, surtout au niveau local, peut offrir des solutions durables.  Les gouvernements se doivent de créer un environnement dans lequel les entreprises de toute taille peuvent se développer et créer des emplois.  M. Gupta a enfin attiré l’attention sur la nécessité de faire face à la vague actuelle de développement urbain, en concentrant les efforts sur la gouvernance urbaine, les politiques concernant l’occupation des sols, les transports urbains et l’accès au logement. 


Mme LULU ZHOU, Friendship accross frontiers of China, a rappelé qu’aujourd’hui de nombreux dirigeants des pays en développement, tels que la Chine ont montré, que la vraie valeur n’était pas seulement celle du profit.  Au cours de ce Sommet, nous avons tous réalisé que les gouvernements seuls ne peuvent pas satisfaire et répondre à tous les problèmes du monde d’aujourd’hui, a-t-elle ajouté.  La collaboration et l’engagement du secteur privé et de la société civile travaillant en partenariat avec les gouvernements sont indispensables pour réaliser les OMD. 


Cette forme de partenariat doit se concentrer sur les plus démunis, a-t-elle estimé.  Elle a souhaité qu’ensemble les parties prenantes et les acteurs non gouvernementaux s’engagent à mobiliser les ressources nécessaires et à les utiliser de manière efficace tout en gardant à l’esprit la coopération Sud-Sud.  Depuis que nous savons que les OMD relèvent de la responsabilité de tous les citoyens, nous devons encourager la société civile à créer une culture de la responsabilité sociale individuelle et à encourager des innovations sociales, a ajouté Mme Zhou. 


Déclarations de clôture


ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale et Coprésident du Sommet, s’est félicité de l’esprit de consensus dont les États ont fait preuve pour parvenir à un accord.  Plusieurs États ont indiqué que les Objectifs pourront être réalisés d’ici à la date butoir, a-t-il ajouté.  Toutefois, d’autres ont besoin de l’appui renouvelé de la communauté internationale.  L’Accord conclu aujourd’hui, a dit M. Treki, est le résultat de cet esprit de consensus, mais c’est également l’expression d’un partenariat mondial qui transmet un sentiment d’urgence.  Cet Accord reconnaît que la responsabilité et l’appropriation nationale doivent être le fondement du développement et souligne qu’une croissance inclusive et équitable ainsi que la promotion du commerce et des investissements sont nécessaires pour parvenir à la réalisation des OMD, a conclu le Président de la soixante-quatrième session.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, s’est réjoui de la participation au Sommet de nombreux Chefs d’État et de gouvernement, ainsi que de représentants de la société civile, du secteur privé et des institutions philanthropiques, qui a fait de cette réunion un événement retenant l’attention du monde entier.  « Le document final du Sommet montre clairement que vous restez fidèles aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il fait remarquer, malgré un environnement international difficile ».  Le Secrétaire général a estimé que ce document fournissait une feuille de route visant à accélérer, de façon significative, les progrès vers la réalisation des OMD.  Il s’est dit encouragé de voir que de nombreux États Membres avaient saisi l’occasion du Sommet sur les OMD pour annoncer un appui concret.  Il a ensuite énuméré tous les domaines clefs qui ont été mis sur la table, comme l’emploi, en particulier les emplois verts; le développement inclusif et durable; la nécessité de conclure avec succès le Cycle des négociations de Doha; les petits exploitants agricoles et la sécurité alimentaire; les services financiers inclusifs; la santé et l’autonomisation des femmes; ainsi qu’un partenariat mondial revigoré.


« Nous avons vu dans le passé qu’une fois les projecteurs éteints, l’attention du monde se focalisait rapidement sur d’autres questions, a fait observer le Secrétaire général.  « Alors qu’il reste seulement cinq ans avant la date butoir, nous ne pouvons pas nous permettre de freiner nos efforts », a-t-il averti.  Il a donc appelé à veiller à ce que, d’ici à 2015, les promesses faites deviennent des promesses tenues.  Il a aussi assuré que le système des Nations Unies et lui-même feraient de leur mieux pour encourager la responsabilité de tous.  Les OMD n’ont pas été conçus pour être une voie à sens unique et, au contraire, les actions menées en vue du développement ont toujours été basées sur la solidarité mondiale, a rappelé le Secrétaire général.  Enfin, M. Ban Ki-moon a invité à regarder au-delà de l’échéance de 2015 et a fait part de son intention de commencer un processus en vue d’élaborer un cadre post-2015 pour le travail des Nations Unies en matière de développement.


Le message que vous avez lancé est clair, a estimé M. JOSEPH DEISS, Président de l’Assemblée générale, en concluant le Sommet.  Il a salué les nouvelles propositions et engagements qui ont été formulés au cours des débats, dont ceux d’augmenter l’aide publique au développement, de développer des financements innovants et de mobiliser les ressources nationales.  Mais les ressources financières à elles seules ne suffisent pas à faire la différence, a-t-il noté, soulignant l’importance qu’il y a à ouvrir les marchés et à améliorer la gouvernance et à donner la priorité dans les budgets nationaux aux dépenses liées aux OMD. 


Nous devrons donc surveiller étroitement la mise en œuvre des engagements, a-t-il demandé, notamment grâce aux rapports annuels du Secrétaire général.  Il a aussi annoncé que l’Assemblée générale jouerait un rôle particulier lors de l’événement spécial qui se tiendra en 2013.  Nous devons travailler ensemble si nous voulons réussir, a-t-il ajouté, en soulignant qu’en l’occurrence l’engagement des donateurs et des bénéficiaires de l’aide est nécessaire, dans un « partenariat authentique » qui doit s’élargir à la société civile et au secteur privé. 


Le Président s’est dit impressionné de l’engagement de la société civile et du secteur privé.  Plus de 150 manifestations parallèles ont eu lieu au Siège de l’ONU, a rappelé le Président.  Ils ont permis un échange d’enseignements tirés de l’expérience et des bonnes pratiques, s’est réjoui le Président, qui a encouragé les partenariats public-privé.  Le Président a également rappelé le lancement cet après midi de la Stratégie pour la santé des femmes et des enfants.  Si nous voulons consolider les progrès, a conclu le Président, nous allons devoir investir davantage dans la prévention des catastrophes et la réduction des risques.  Il n’y aura de véritable succès que si le développement est durable et les économies respectueuses de l’environnement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Des dizaines de ministres des États Membres assistent à une réunion de contribution à l’Année internationale de la biodiversité

AG/10992-ENV/DEV/1158

Des dizaines de ministres des États Membres assistent à une réunion de contribution à l’Année internationale de la biodiversité

22/09/2010
Assemblée généraleAG/10992
ENV/DEV/1158
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Convention sur la diversité biologique

7e et 10e séances plénières – matin et après-midi


DES DIZAINES DE MINISTRES DES ÉTATS MEMBRES ASSISTENT À UNE RÉUNION DE CONTRIBUTION À L’ANNÉE INTERNATIONALE DE LA BIODIVERSITÉ


La biodiversité est un élément central du développement durable et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, déclare M. Ban Ki-moon


La préservation des espèces et des habitats de la planète est un élément central du développement durable et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a affirmé, ce matin, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à l’ouverture d’une Réunion de haut niveau tenue à titre de contribution à l’Année internationale de la biodiversité.


Plusieurs dizaines de hauts responsables internationaux, ministres des affaires étrangères ou de l’environnement pour la plupart, ont participé à cette rencontre tenue à moins d’un mois de la dixième Réunion de la Conférence des États Parties à la Convention des Nations Unies sur la biodiversité (COP-10).  La COP-10 doit adopter une série d’objectifs pour l’an 2020, alors que ceux fixés pour la décennie qui s’achève n’ont pas été tenus.


« Les écosystèmes de la planète sont une subvention sous-évaluée qui nous est offerte par l’environnement »; or « nous sommes en train de provoquer la banqueroute de notre économie naturelle », a déclaré M. Ban Ki-moon, qui a appelé à l’adoption d’un « programme de sauvetage avant qu’il ne soit trop tard ».  Le Secrétaire général a rappelé que 2010 marquait l’échéance que s’était fixée la communauté internationale pour réduire de manière « substantielle » le taux de perte de la biodiversité.  Or, l’objectif pour 2010 ne sera pas réalisé, a-t-il constaté, en indiquant que les Perspectives mondiales de la diversité biologique font état d’une accélération de la perte en biodiversité. 


« La biodiversité est au cœur de la vie », a pour sa part déclaré le Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss.  En proclamant 2010 « Année de la biodiversité », l’Assemblée générale a « lancé un appel à célébrer la vie sur terre et la valeur de la biodiversité, mais aussi une invitation à agir, a-t-il ajouté, soulignant que la biodiversité se perd, et que l’action de l’homme en est largement responsable, y compris par les biais des changements climatiques.  M. Deiss a averti que la dégradation de nombreux services vitaux rendus par les écosystèmes mettait en péril les progrès accomplis vers la réalisation des OMD, ajoutant que les conséquences de l’appauvrissement de la biodiversité étaient encore plus lourdes pour les plus pauvres. 


« Soit nous prenons dès que possible des mesures concertées pour contrer la perte de biodiversité, soit nous mettons en péril notre propre avenir et celui des générations qui ne sont pas encore nées », a déclaré, au nom de l’Union européenne, le Président de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso.  Le Ministre de l’environnement de l’Allemagne, M. Norbert Röttgen, a illustré l’urgence à agir en affirmant que, pendant les quelques minutes de son discours, une surface de forêts équivalente à 170 terrains de football aurait été déboisée, plus de 900 tonnes de poissons auraient été pêchées et plus d’une espèce risquait d’avoir disparu pour toujours de la planète. 


Le Ministre des affaires étrangères du Japon, M. Seiji Maehara, dont le pays accueillera la COP-10 à Nagoya, du 18 au 29 octobre, a expliqué que l’un des objectifs de la Conférence serait de convenir d’une vision pour 2050 et de fixer des objectifs mondiaux pour 2020, qui serviront de lignes directrices pour l’adoption de stratégies nationales.  Il a aussi souhaité l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution de soutien au « mécanisme intergouvernemental d’échanges entre scientifiques et décideurs en matière de biodiversité et de services écosystémiques (IPBES) » agréée lors d’une réunion intergouvernementale tenue à Busan, en République de Corée, en juin dernier, mais qui reste à créer. 


Face au péril, nous avons besoin de réponses fortes et déterminées ainsi que d’une volonté politique pour changer ce scénario, a plaidé la Ministre de l’environnement du Brésil, Mme Izabella Teixeira, qui s’est placée dans la perspective de la future Conférence de « Rio +20 », en 2012.  Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Yémen a estimé que la conservation de la biodiversité ne pourrait être pérenne sans un partage équitable des bénéfices issus de ses ressources.  « Richesse naturelle des pauvres », la biodiversité est essentielle pour les pays en développement, a ajouté le représentant, qui a souhaité que la réunion de Nagoya permette notamment l’adoption d’une stratégie de mobilisation des ressources nécessaires.


La conservation de la diversité biologique et l’utilisation durable de ses éléments, et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques constituent les objectifs que se fixe la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.  Adoptée le 5 juin 1992 lors du Sommet de Rio et entrée en vigueur le 29 décembre 1993, la Convention compte actuellement 193 hautes parties contractantes, dont l’Union européenne.  Parmi les États Membres de l’ONU, seuls les États-Unis ne sont pas parties à la Convention, bien qu’ils l’aient signée en juin 1993. 


Les ministres ont ensuite participé à une Table ronde sur le thème de « la voie à suivre pour atteindre les trois objectifs de la Convention sur la diversité biologique ainsi que les buts et objectifs convenus à l’échelon international en matière de biodiversité.  La Conférence de Nagoya a été au centre des échanges, et notamment la nécessité d’un accord sur l’ABS sous la forme d’un protocole additionnel contraignant, dont le Ministre de l’environnement de l’Inde a jugé qu’il « manque cruellement » au dispositif actuel.  Plusieurs représentants ont aussi insisté sur les liens entre biodiversité et changements climatiques et souhaité davantage de synergie entre les conventions qui traitent de ces deux thèmes.  Le Ministre de l’environnement du Mexique a estimé que la prochaine Conférence des États Parties à la Convention sur les changements climatiques, qui se tiendra à Cancún à la fin de l’année, serait une bonne occasion en ce sens.


CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE: RÉUNION DE HAUT NIVEAU À TITRE DE CONTRIBUTION À L’ANNÉE INTERNATIONALE DE LA BIODIVERSITÉ


Déclarations liminaires


M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, a déclaré, lors de son discours d’ouverture de l’Année internationale de la biodiversité, que « la biodiversité est au cœur de la vie ».  En déclarant 2010 « Année de la biodiversité, l’Assemblée générale a lancé un appel à célébrer la vie sur terre et la valeur de la biodiversité, mais c’est aussi une invitation à agir, a-t-il souligné.  Aujourd’hui, la biodiversité est essentielle à l’existence humaine, mais elle se perd, et l’action de l’homme en est largement responsable, a estimé M. Deiss, ajoutant que les changements climatiques aggravent encore ce phénomène.  La dégradation de nombreux services vitaux rendus par les écosystèmes met en péril les progrès accomplis vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a encore averti M. Deiss, mettant en exergue que les conséquences de l’appauvrissement de la biodiversité sont encore plus lourdes pour les plus pauvres d’entre nous.  Estimant que l’adoption en 2002 de l’« objectif de biodiversité de 2010 » a marqué une étape importante de la mobilisation de la communauté internationale, il a toutefois souligné qu’il n’était pas atteint.  Néanmoins, de nombreux États s’en sont inspirés pour prendre des mesures concrètes pour la protection de la biodiversité.


M. Deiss a aussi noté que de nombreuses initiatives tentent de mieux concilier biodiversité et économie et de mesurer la valeur économique des services rendus par les écosystèmes, et a ajouté qu’une meilleure connaissance des coûts de la perte de la biodiversité est essentielle pour que les interventions pour la préserver soient plus efficaces.  Les entreprises doivent prendre conscience des avantages de la biodiversité et évoluer vers des modes de production plus respectueux de l’environnement, a-t-il préconisé.  M. Deiss a cité pour exemple la création d’une plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur les questions de biodiversité, en République de Corée en juin dernier.  Il a par ailleurs souhaité que les discussions d’aujourd’hui contribuent utilement aux négociations de la dixièmeConférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, le mois prochain à Nagoya au Japon, qui doit adopter un nouveau plan stratégique pour la mise en œuvre de ce traité.  Préserver la biodiversité n’est pas un luxe, c’est un devoir, a-t-il conclu.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que la préservation des espèces et des habitats de la planète était un élément central du développement durable et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a rappelé que l’année 2010 marquait l’échéance que s’était fixée la communauté internationale pour réduire de manière « substantielle » le taux de perte de la biodiversité.  L’objectif 2010 ne sera pas réalisé, a-t-il constaté.  Il a notamment indiqué que les Perspectives mondiales de la diversité biologique font état d’une accélération de la perte en biodiversité.  La science, a-t-il ajouté, nous indique que nos actions ont provoqué un rythme d’extinction qui est près de mille fois supérieur au rythme naturel.  Il a notamment cité la déforestation, les changements d’habitats et la dégradation des terres, relevant que le tout était exacerbé par les effets des changements climatiques.  « Notre rythme de vie menace de nous piéger dans un filet de mort », a averti Ban Ki-moon, et trop de personnes encore ne parviennent toujours pas à saisir les conséquences de cette destruction ».


« En cette Année internationale de la biodiversité, a poursuivi le Secrétaire général, nous devons démontrer les bienfaits concrets de l’investissement dans la biodiversité.  Nous devons démontrer que la protection des écosystèmes nous permettra de réaliser les OMD et de faire face aux effets du changement climatique ».  Selon M. Ban, les écosystèmes de la planète sont une subvention sous-évaluée qui nous est offerte par l’environnement.  « Nous sommes en train de provoquer la banqueroute de notre économie naturelle, et nous devons créer un programme de sauvetage avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il plaidé.  Le Secrétaire général a rappelé que le mois prochain, les 193 Parties à la Convention sur la diversité biologique se réuniraient à Nagoya, au Japon, pour adopter un plan stratégique sur la biodiversité qui appellera les parties à établir des objectifs concrets en prévision de la Conférence Rio +20, et à intégrer des considérations relatives à la biodiversité dans tous les secteurs de la société.  Il a également précisé que ce plan prendra également en compte la question importante qu’est l’accès aux ressources génétiques et le partage équitable de leurs bénéfices.


« Nous devons cesser de concevoir la protection de l’environnement comme étant un coût », a lancé le Secrétaire général à l’Assemblée.  « C’est un investissement qui va la main dans la main avec les autres investissements que vous, Chefs d’État et de Gouvernement, devez faire pour consolider la croissance économique et le bien-être humain dans vos pays ».  Selon M. Ban, le maintien et le rétablissement de notre infrastructure naturelle fournirait chaque année des gains économiques équivalents à plusieurs trillions de dollars.  Permettre son déclin revient à jeter de l’argent par la fenêtre, a lancé le Secrétaire général, pour exhorter ensuite les États Membres à s’engager à réduire la perte de la biodiversité.  « Ce sera votre legs, votre cadeau pour la génération à venir », a-t-il dit.


Déclarations


M. ABDULLAH MOHAMMED ALSAIDI (Yémen) s’exprimant au nom du Groupe des 77 etde la Chine a déclaré que c’est la première fois dans l’histoire des Nations Unies que la question de la biodiversité est traitée au niveau des Chefs d’État et de Gouvernement.  Il a estimé que la biodiversité est l’élément fondamental du développement.  En tant que richesse naturelle des pauvres, elle est essentielle pour les pays en développement, qui sont souvent les pays qui abritent les véritables trésors de la biodiversité et leurs ressources génétiques potentielles.  En même temps, ils en dépendent pour leur survie au quotidien.


Rappelant que le rythme de la disparition des espèces est actuellement mille fois supérieur au rythme naturel, M. Alsaidi a estimé que cette perte menace le développement.  Le Groupe des 77 et la Chine en appellent à la mise en œuvre urgente des trois objectifs de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.  La conservation ne pourra se faire de manière pérenne sans un partage équitable des bénéfices issus des ressources de la biodiversité, a affirmé le représentant.  En outre, il faut que les pays en développement puissent faire face, aux côté des pays développés, aux menaces que font peser le mauvais usage des ressources ou encore le « biopiratage », faute de quoi ils ne pourront réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a prévenu le porte-parole du Groupe des 77 et de la Chine.


La nouvelle vision de la biodiversité pour 2050 et les objectifs pour 2020 qui doivent être adoptés au Sommet de Nagoya ,en octobre, représenteront le plus beau cadeau de l’Année internationale de la biodiversité et seront de bon augure pour l’avenir, a estimé le représentant yéménite, qui a appelé « le seul pays qui n’a pas encore accédé à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique » à le faire rapidement, afin de rendre cet instrument réellement universel.  M. Alsaidi a souhaité que la réunion de Nagoya permette notamment l’adoption d’une stratégie de mobilisation des ressources nécessaires.  Le Groupe des 77 et la Chine s’engagent à parachever le plan pluriannuel pour la Coopération Sud-Sud sur la biodiversité, comme l’avait prescrit la COP 9 et demande à toutes les parties de soutenir son adoption à la COP-10 de Nagoya, a-t-il rappelé.  Il s’est en outre félicité de la convocation du premier Forum sur la Coopération Sud-Sud en matière de biodiversité qui aura lieu également à Nagoya, en octobre.  Plus que jamais, la mise en place d’une alliance mondiale pour protéger la vie sur terre est cruciale, a conclu le représentant, en affirmant que le Groupe des 77 et la Chine étaient prêts à jouer leur rôle et en appelant une nouvelle fois leurs partenaires et le système des Nations Unies à appuyer une nouvelle stratégie pour la biodiversité pour la prochaine décennie.


Mme IZABELLA TEIXEIRA, Ministre de l’environnement du Brésil, a rappelé que son pays avait tenu en 2006 la huitième Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique et que cette initiative avait eu une signification politique et symbolique forte pour le Brésil, pays de mégadiversité et conscient de la valeur stratégique de la biodiversité ainsi que de l’attention et de l’urgence qui doivent lui être consacrées.  La plupart des scientifiques, des hommes politiques, des représentants du monde des affaires et de la société civile comprennent le rôle de la biodiversité en tant que base de la durabilité, a poursuivi la Ministre, selon qui il est assurément temps de transformer les mots et les débats politiques en actions.  Nous devrions paver la voie à une société plus durable, sachant que la situation actuelle est plutôt troublante, a affirmé Mme Teixeira, soulignant que nous avons été incapables de réduire le rythme et la vitesse de la perte de la biodiversité, comme cela a pourtant été recommandé en 2002 à Johannesburg.  Non seulement il n’y a pas eu de signe pertinent d’une réduction de la perte de la biodiversité, mais encore, les indicateurs font état d’une détérioration accrue de la biodiversité dans le monde.


Au cours du siècle dernier, certains secteurs d’activités ont bénéficié de la conversion des écosystèmes naturels et de l’exploitation de la biodiversité.  Mais ces bénéfices ont été obtenus au prix de pertes croissantes de la biodiversité et d’un développement de la pauvreté, a-t-elle observé.  Nous avons besoin de réponses fortes et déterminées, ainsi que d’une volonté politique pour changer ce scénario, a plaidé la Ministre, en particulier avec la préparation de la Conférence de Rio +20.  La conservation et l’utilisation durable des ressources biologiques sont essentielles non seulement pour les populations indigènes mais aussi pour créer les conditions d’un développement durable et d’une éradication de la pauvreté, a dit la Ministre.  Dans ce domaine, le Brésil apporte sa contribution, a assuré Mme Teixeira, citant la création d’un très grand nombre de zones protégées ces dernières années et l’abaissement à des niveaux historiquement bas du taux de déforestation.  Mais beaucoup reste encore à faire, a-t-elle aussi noté.  Mme Teixeira a par ailleurs salué les accomplissements en Corée du Sud avec la création de la plate-forme dédiée à la biodiversité, qui permettra d’améliorer la compréhension du besoin d’action immédiate contre la perte de biodiversité.  Le succès de nos efforts repose sur les décisions qui seront prises à la dixième Conférence des Parties à Nagoya, a-t-elle estimé, citant notamment des agendas au niveau national pour atteindre les objectifs en matière de biodiversité.  Nous avons besoin d’un accord à Nagoya, a-t-elle dit, plaidant pour une volonté politique et un ralliement de tous les pays à cet appel à agir. 


M. NORBERT RÖTTGEN, Ministre de l’environnement, de la protection de la nature et de la sûreté nucléaire de la République fédérale d’Allemagne, a indiqué que le temps de prononcer son discours, une surface équivalente à 170 terrains de football aura été déboisée, plus de 900 tonnes de poissons auront été pêchés et plus d’une espèce risque d’avoir disparu de notre planète pour toujours.  « Et pourtant, a-t-il ajouté, nous laissons faire, alors même que nous savons que la biodiversité est le fondement de notre propre survie ».  La protection de la biodiversité n’est pas un luxe, mais une assurance nécessaire, un investissement dans notre avenir et dans nos vies, a souligné M. Röttgen.  Le Ministre a déploré que la protection de la biodiversité ne reçoive pas autant d’attention que la question des changements climatiques.


M. Röttgen a engagé les États Membres à intégrer la biodiversité au sein de leur politique économique, à réduire de façon notable leur empreinte écologique et à restructurer leur production, consommation, et commerce.  Il les a également appelés à assurer un partage équitable des bénéfices liés aux ressources génétiques, et à renforcer le réseau des zones protégées, notamment en milieu marin.  Pour le Ministre, il importe également d’améliorer le savoir relatif à la biodiversité et de le mettre à la disposition des preneurs de décisions.  Il a également évoqué l’importance de renforcer la base financière pour être le mieux à même de pouvoir répondre à ces défis.  « Engageons-nous à rétablir ce qui a été perdu », a-t-il dit en conclusion.


M. SEIJI MAEHARA, Ministre des affaires étrangère du Japon, a rappelé que la superficie des forêts qui disparaissent chaque année équivaut à un tiers de la surface du Japon.  En cette Année internationale de la biodiversité, nous devrions comprendre que la seule cause de la perte de la biodiversité est l’activité humaine.  Nous devons désormais être conscients de la nécessité d’agir et de changer nos comportements pour éviter une telle perte, a-t-il ajouté.


M. Maehara a rappelé que son pays accueillerait, au mois d’octobre, la dixième Conférence des États Parties à la Convention des Nations Unies sur la biodiversité (COP-10) à Nagoya afin de tenter de trouver un accord mondial sur la prise de nouvelles mesures.  L’un des objectifs de la conférence, a-t-il expliqué, sera de fixer des objectifs mondiaux pour 2020 et 2050, qui serviront de lignes directrices pour l’adoption de stratégies nationales.  Il est important que nous démontrions une claire vision des mesures à prendre en commun dans les deux prochaines années, afin que les générations futures puissent jouir des bienfaits de la nature.


Lors de la Conférence de Nagoya, il nous faudra aussi négocier un accord sur un nouveau régime international d’accès et de partage des avantages (ABS) ainsi que des règles internationales relatives aux organismes vivants modifiés, a ajouté le Ministre.  Il a reconnu que les négociations, en particulier sur les ABS, pourraient être affectées par les intérêts différents des utilisateurs et des fournisseurs de ressources génétiques, mais a ajouté qu’un accord sur un nouveau régime pourrait constituer une étape historique.  Président de la Conférence, le Japon fera tout son possible pour garantir des résultats, a assuré M. Maehara.


Le Japon propose par ailleurs l’adoption, lors de la présente session de l’Assemblée générale, d’une résolution sur la conservation de la biodiversité qui promeut une action concertée pour la prochaine décennie, a déclaré le Ministre.  En outre, il promouvra l’adoption d’une autre résolution sur le « mécanisme intergouvernemental d’échanges entre scientifiques et décideurs en matière de biodiversité et de services écosystémiques » (IPBES), la plate-forme intergouvernementale scientifique agréée lors d’une réunion tenue à Busan en République de Corée, en juin dernier.  Lorsqu’elle sera créée, cette plate-forme devra servir de bases scientifiques pour l’élaboration de politiques sur la biodiversité, a-t-il expliqué.  Le Japon veillera enfin, lors de la COP-10, à promouvoir la biodiversité dans les domaines d’activités créés par l’homme: comme l’agriculture et la pêche, dans ce qui sera l’initiative de Satoyama.


En cas d’accord à Nagoya, le Japon compte proposer des mesures d’assistance aux pays en développement pour qu’ils puissent adopter régulièrement des stratégies nationales, a affirmé M. Maehara.  Le Japon a toujours prôné la vie en harmonie avec la nature, a affirmé le Ministre.  Alors que la terre et l’humanité sont en crise du fait de la perte de biodiversité, nous devons en traiter les causes profondes en harmonisant davantage nos modes de vie et nos comportements avec la nature, a-t-il ajouté.  Le Japon s’engage à se trouver au tout premier plan de l’action mondiale qui sera lancée lors de la COP-10, a-t-il conclu.


M. JOSÉ MANUEL BARROSO, Président de la Commission européenne, a estimé que la Réunion d’aujourd’hui était sans doute la dernière occasion de procéder à un échange de vues avant Nagoya, où des décisions importantes vont être prises qui permettront d’ouvrir la voie à des actions pour la prochaine décennie.  Il est important de souligner que cette Réunion coïncide avec le Sommet des Objectifs du Millénaire pour le développement, alors que la biodiversité concerne plusieurs des OMD, a-t-il noté, citant la capacité d’un bon usage de diversité biologique à mettre un terme à la pauvreté et à la faim, et à améliorer la santé infantile et maternelle.  Pour M. Barroso, « il est aussi évident que nous ne serons pas capables d’atténuer les changements climatiques ni de nous adapter à ses conséquences, ou encore de prévenir la désertification et la dégradation des sols, si nous ne protégeons pas nos écosystèmes et la biodiversité ».


En dépit de toutes ces interdépendances, nous avons collectivement échoué à atteindre notre objectif 2010 de biodiversité, et nous continuons au contraire à perdre de la biodiversité et ce, à un rythme sans précédent, a-t-il aussi déploré, estimant que la communauté internationale se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins.  « Soit nous prenons dès que possible des mesures concertées pour contrer la perte de biodiversité, soit nous mettons en péril notre propre avenir et celui des générations qui ne sont pas encore nées ».  Dans cette perspective, la Conférence de Nagoya est l’occasion de renverser la situation et de prendre des décisions qui renforceront la mise en œuvre des trois objectifs clefs de la Convention, a souligné M. Barroso, énonçant ces trois derniers.  Premièrement, il est important d’adopter un plan stratégique nouveau et effectif, encourageant l’action collective, et soutenu par tous ceux qui utilisent la biodiversité et dont les activités ont un impact sur celle-ci.  Ce plan doit être suffisamment ambitieux pour pouvoir forcer toutes les Parties à la Convention à élever leur niveau d’implication et pour se saisir des points clefs de la perte de biodiversité.  Deuxièmement, il est important de conclure les négociations sur l’ABS, lequel devrait notamment garantir la transparence et des garanties légales pour ceux voulant accéder aux ressources génétiques ainsi que le partage équitable des bienfaits qui en découlent.  Sur ce point, M. Barroso s’est dit rassuré par l’esprit de collaboration observé lors des négociations tenues à Montréal ces derniers jours, tout en soulignant qu’un dur travail reste à faire.


Enfin, il est important de se mettre d’accord sur les meilleurs moyens de mobiliser les ressources, scientifiques, technologiques, humaines et financières, pour permettre aux Parties de mettre en œuvre leurs engagements relevant de la Convention.


M. Barroso a rappelé que la Commission européenne s’était engagée d’ici à 2020 à accroître sa contribution à la lutte contre la perte de biodiversité au niveau mondial, en augmentant de 28% son financement par rapport aux 1 milliard de dollars apportés sur la période 2002-2008.  Il a suggéré d’explorer par ailleurs d’autres moyens de financement, évoquant notamment la réforme de certaines subventions ou des financements privés.  La Commission européenne s’est en outre dite prête à collaborer avec les Parties à la Convention, rappelant que la responsabilité des objectifs fixés autour de la biodiversité doit être partagée par tous, et a enfin salué les décisions prises en République de Corée en juin dernier. 


Table ronde de haut-niveau sur « la voie à suivre pour atteindre les trois objectifs de la Convention sur la diversité biologique ainsi que les buts et objectifs convenus à l’échelon international en matière de biodiversité »


La Table ronde de haut niveau était coprésidée, dans la matinée, par le Président du Tadjikistan, M. Emomali Rahmon, et le Président de la Slovénie, M. Danilo Türk, et, dans l’après-midi, par Mme María Fernanda Espinosa, Ministre du patrimoine naturel et culturel de l’Équateur et M. Erik Solheim, Ministre de l’environnement et du développement international de la Norvège.


Sauf indication contraire, les intervenants à cette rencontre étaient les ministres de l’environnement de leurs pays respectifs.


Les trois objectifs fixés dans la Convention sur la diversité biologique sont la conservation de cette diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments, et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques.


S’exprimant au nom de la Communauté scientifique, un universitaire du Centre John Heinz pour la Science, l’économie et l’environnement, a déclaré que les données scientifiques relatives à la perte de biodiversité « sont très alarmantes » et s’aggravent.  L’infrastructure biologique de base de la planète se dégrade très rapidement, a-t-il expliqué, en mettant l’accent sur le lien entre perte de diversité et changements climatiques.  Nous ne pouvons pas laisser un monde pareil totalement appauvri de sa diversité biologique à nos enfants, a-t-il ajouté, en appelant à l’action.


Plusieurs orateurs, tels le Ministre des affaires étrangères du Botswana et le Ministre de l’environnement de la République de Corée, ont rappelé que les objectifs en matière de conservation sont loin d’avoir été atteints puisque la tendance à la perte de biodiversité n’a pas été inversée ces dernières années.  Un certain nombre de Ministres qui sont intervenus, comme ceux de la Turquie, de la Gambie, ou encore du Canada, ont toutefois présenté les mesures de conservation adoptées dans leurs pays respectifs.


Le Ministre du Japon, dont le pays accueillera en octobre prochain, à Nagoya, la dixième Réunion de la Conférence des États Parties à la Convention (COP-10), a souhaité que cette Réunion fixe pour la décennie à venir des objectifs ambitieux, et a mis l’accent sur « l’initiative de Satoyama » destinée à conserver de manière viable les environnements naturels à travers les activités humaines telles que la pêche ou l’agriculture.


Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur l’aspect économique et sur le lien entre le maintien et la préservation de la biodiversité et le développement durable, notamment la Ministre du Chili, qui s’exprimait au nom du Groupe de Rio.  Pour la secrétaire d’État de la France, l’action en matière de biodiversité est fondamentalement liée à la lutte contre la pauvreté et pour le développement et on aurait presque pu, sur cette question, avoir une session commune avec le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement qui se tient en même temps au Siège.  La biodiversité n’est pas un luxe, a affirmé pour sa part la Secrétaire d’État adjointe des États-Unis aux océans, à l’environnement international et aux affaires scientifiques.


L’objectif de l’accès aux ressources biologiques et au partage des avantages (ABS), sur lequel les résultats obtenus sont les plus faibles, a largement été évoqué par les délégations.  Pour le Ministre portugais, si les résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés en 2002 pour la décennie s’achevant en 2010 ont été si décevants, c’est que les politiques de biodiversité n’ont pas reçu une attention aussi grande que celles liées aux changements climatiques.  Alors même que la biodiversité a, contrairement au climat, une valeur intrinsèque, sa dimension économique n’est pas encore bien reconnue, a-t-il fait remarquer.  En ce sens, la Secrétaire d’État française a expliqué que son pays a commencé d’étudier le moyen de donner une valeur à la biodiversité et de l’intégrer dans le calcul du PIB d’un pays, « comme on a créé le PIB pour sortir de la société agraire et donner une valeur à la production industrielle ».  Pour sa part, la Ministre de l’Afrique du Sud a réclamé la création d’un instrument international juridiquement contraignant en la matière.  « Le monde en développement ne doit pas simplement être une source de ressources biologiques mais doit également pouvoir bénéficier de leurs retombées financières », a-t-elle estimé.  Lui emboîtant le pas, le Ministre de la Gambie a proposé d’intégrer la réelle valeur économique des écosystèmes au sein des systèmes de comptabilité nationaux et des stratégies d’élimination de la pauvreté et de développement durable.


Pour l’Argentine, la conservation de la biodiversité ne doit pas donner lieu à une montée de barrières protectionnistes, car il s’agit aussi de garantir des sources de travail et d’assurer un équilibre entre les domaines social et économique.  Le Premier Ministre de Samoa a insisté sur le concept d’appropriation nationale.  Pour sa part, la Ministre des affaires étrangères du Guyana a souligné le rôle critique que jouent les peuples autochtones, qui sont le « moteur de la protection de la biodiversité », tandis que l’Ambassadrice pour le développement durable de la Finlande a évoqué le rôle des femmes.


Le Vice-Ministre de la Suisse a estimé, quant à lui, que les zones réservées à la biodiversité devraient être rendues plus nombreuses et plus étendues.  Il a également réclamé le renforcement de la synergie dans les secteurs liés à la biodiversité, et l’établissement d’une base scientifique solide qui permette aux décideurs d’agir en se fondant sur des données fiables.  Abordant la question du financement, le Secrétaire d’État de la Pologne a voulu la création d’un mécanisme capable de sécuriser les ressources adéquates et d’en garantir la bonne utilisation.  Il a également suggéré la mise sur pied d’un mécanisme qui permette au public d’accéder aux informations relatives à l’environnement.  Le Vice-Président de la Commission pour la planification national du Népal a proposé, de son côté, l’octroi d’incitations financières aux communautés locales afin de les aider à protéger la biodiversité.


Il reste, comme l’a fait observer le Ministre des affaires étrangères de la Bolivie, que nous devons accepter le fait que nous vivons sur une planète aux ressources limitées.  « Si tous les habitants du monde consommaient comme les Américains et les Européens, la planète ne tiendrait pas longtemps, car ce modèle n’est pas soutenable », a-t-il ajouté, estimant qu’on ne pouvait parler seulement en termes de croissance économique.


La Ministre de la Suède a rappelé que, lors de l’adoption de la Convention, le concept de biodiversité était très peu connu hors de la communauté scientifique.  Dès lors, il était clair que les principes relatifs à l’ABS seraient techniquement difficiles à mettre en œuvre.  Mais, a-t-elle ajouté, le monde a tiré des leçons correctes de la décennie passée, estimant qu’il fallait mettre un prix sur les services rendus par les écosystèmes.  Plusieurs intervenants ont jugé nécessaire d’intégrer la biodiversité et la protection de l’environnement dans toutes les politiques à mener et non pas de seulement financer de nouvelles activités, comme l’a fait observer le Ministre de l’Italie


La Ministre de la Suède a également estimé que le Sommet de 2002 sur le développement durable avait été un jalon et avait « planté une graine » qui permettra de négocier, lors du COP-10 de Nagoya, un protocole à la Convention qui soit relatif à l’ABS.  Plusieurs intervenants ont réclamé l’adoption de ce protocole qui, selon les mots du Ministre de l’Inde, « manque cruellement », et qui devrait assurer un équilibre dans l’accès à l’ABS.  Les Ministres du Botswana et de l’Indonésie ont demandé qu’un tel « instrument contraignant » permette en outre de lutter contre la « biopiraterie ».


La prochaine COP-10 a été l’objet de toutes les attentions.  Le Ministre de Trinité-et-Tobago a réclamé l’adoption à Nagoya d’un document « visionnaire, mesurable, réaliste et praticable », tandis que la Vice-Présidente des affaires juridiques et parlementaires de l’Iran, entre autres, a souhaité l’adoption d’un programme à long terme qui aille au-delà de 2010 et de 2020.  De son côté, le représentant permanent de la Nouvelle-Zélande a estimé que Nagoya devait être l’occasion pour la communauté internationale d’établir de nouveaux objectifs en matière de biodiversité.


La Ministre britannique a estimé pour sa part que le cadre d’action pour la prochaine décennie qui doit être mis en place lors de la COP-10 devrait reposer sur les meilleures données scientifiques possibles.  À cette fin, les Ministres du Japon et de la République de Corée, notamment, ont souhaité que l’Assemblée générale adopte une résolution concernant le mécanisme intergouvernemental d’échanges entre scientifiques et décideurs en matière de biodiversité et de services écosystémiques (IPBES), convenu lors de la réunion tenue à Busan en juin 2010 et qui doit servir de base scientifique pour l’élaboration de politiques sur la biodiversité.  Pour la France, l’IPBES sera « comme le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour le climat, « un moyen d’alerter les consciences » et le public.


Plusieurs Ministres, à l’instar de celui de la Gambie, ont en outre suggéré d’établir des liens plus étroits entre la Convention sur la biodiversité et les autres conventions des Nations Unies issues du Sommet de Rio de 1992 sur l’environnement, à savoir la Convention-cadre sur les changements climatiques et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Le Ministre mexicain, qui a rappelé que son pays allait accueillir à Cancún la prochaine Conférence des États Parties à la Convention sur les changements climatiques -du 29 novembre au 10 décembre- a estimé que ce serait l’occasion d’établir de tels liens entre des traités « intimement liés », dont la mise en œuvre serait plus pratique si elle était faite de manière synergique.


Enfin, certains intervenants ont rappelé que la préservation de la biodiversité est aussi l’affaire de tout citoyen.  Pour les États-Unis, « la préservation de la biodiversité commence au niveau de chaque individu » et doit être liée à la planification locale.  Un représentant de la fondation nigériane Smallholders Foundation, a souhaité qu’on protège les écosystèmes en tenant compte des besoins locaux et avec la participation de tous, et a mis l’accent sur l’éducation des enfants et sur le rôle des femmes, souvent à l’avant-garde, comme l’a fait également observer la Ministre des affaires étrangères du Bangladesh.


RÉSUMÉ DES TRAVAUX PAR LE PRÉSIDENT DE LA SOIXANTE-CINQUIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Résumant les travaux de la Réunion de haut niveau sur la biodiversité, M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquièmesession de l’Assemblée générale, a indiqué mercredi soir qu’aujourd’hui, qu’en tant que contribution à l’Année internationale de la biodiversité, les dirigeants du monde entier s’étaient rencontrés pour la première fois pour une Réunion de haut niveau et avaient réaffirmé leur volonté politique de renverser la perte alarmante de biodiversité qui a lieu sur toute la planète.  Il a précisé qu’il allait transmettre à la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP-10), qui se tient du 18 au 29 octobre à Nagoya (Japon), le résumé des travaux du jour.


Tout d’abord, a dit M. Deiss, les participants ont mis en exergue l’importance de la biodiversité et d’écosystèmes sains pour pouvoir réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et tout particulièrement l’éradication de la pauvreté, sachant que la perte de biodiversité affecte les pauvres et les populations qui dépendent de telles ressources naturelles.


Afin de protéger la biodiversité et ses services associés, dont l’eau, la médecine et la protection contre les catastrophes naturelles, il est important de réaliser pleinement les trois objectifs de la Convention sur la biodiversité (CBD), a dit M. Deiss.  À ce titre, les participants à la Réunion de haut niveau ont insisté sur l’importance d’assurer l’obtention de résultats au COP-10, rencontre qui se penchera sur trois questions interdépendantes: l’accès et le partage des bénéfices des ressources génétiques, un plan stratégique pour la biodiversité au-delà de 2010, et un soutien international pour la mise en œuvre de stratégies de biodiversité dans les pays en développement.


Tout en notant les progrès faits à ce jour dans la négociation d’un projet de protocole sur l’accès aux ressources biologiques et au partage des bénéfices (ABS), les États Membres et les autres participants ont fait part de leurs inquiétudes alors que certaines questions sont toujours irrésolues.  Ils ont appelé à une impulsion politique de la part de tous les États et à une flexibilité plus forte de la part de toutes les Parties à la Convention, afin de garantir l’adoption d’un protocole effectif à Nagoya.  Dans ce contexte, le COP-10 représente une occasion importante de développer un plan stratégique post-2010 contenant des objectifs ambitieux et mesurables pour 2020.  Ce plan offrirait un cadre commun pour des actions sur la biodiversité aux niveaux international, régional et national et sur plusieurs autres points.  Afin de transposer ce plan stratégique en mesures concrètes, il doit être intégré aux objectifs nationaux sur la biodiversité, a souligné M. Deiss.  Ainsi, une décennie pour la biodiversité et un plan d’action Sud-Sud pluriannuel, tel que proposé, aideraient à la mise en œuvre d’un nouveau plan stratégique.


Par ailleurs, notant le lien fort entre la connaissance scientifique et la mise en œuvre de mesures politiques, les participants ont souligné l’importance de créer un mécanisme intergouvernemental d’échanges entre les sphères scientifique et politique en matière de biodiversité et de services écosystémiques (IPBES).  Ils ont aussi salué les progrès réalisés lors de la réunion de Busan (République de Corée), en juin dernier.  La vraie valeur de la biodiversité et des services d’écosystèmes est aujourd’hui clairement identifiée.  Les États Membres et les participants ont appelé à une incorporation de cette valeur dans la théorie économique, dans la planification financière et dans les investissements dans tous les secteurs, ainsi que dans les politiques et les processus de planification à tous les niveaux.


Les États Membres et les autres participants ont aussi reconnu que la biodiversité et des écosystèmes sains sont une composante essentielle pour apporter des solutions aux défis des changements climatiques.  Des bénéfices substantiels peuvent être obtenus de la mise en œuvre cohérente des trois Conventions de Rio et des autres conventions liées à la biodiversité, comme par exemple l’Initiative REDD+ sur les émissions de dioxyde de carbone associées à la déforestation, a souligné M. Deiss.  Il a fait valoir que les futures réunions de Nagoya et de Cancún, cette année, ainsi que la Conférence de Rio +20, en 2012, seront des occasions de garantir que les mesures prises dans le cadre de ces Conventions sont cohérentes.


Par ailleurs, reconnaissant que de nombreux pays n’ont pas les ressources, ni les moyens, de mettre correctement en œuvre leurs stratégies et engagements sur la biodiversité, les États Membres et les participants ont appelé à une action forte qui garantisse à ces pays d’avoir accès aux ressources financières et au transfert de technologies, appelant également à une coopération accrue aux niveaux scientifique et technique.  Il a aussi été souligné le besoin de mobiliser la société civile et le secteur privé, mais aussi les populations indigènes, les femmes et les jeunes.


En conclusion, les États Membres et les participants ont noté que si les niveaux actuels de perte de biodiversité n’étaient pas inversés, il y aura des conséquences tragiques pour les sociétés humaines.  Ils ont reconnu le besoin d’une action coordonnée et urgente dans tous les secteurs du gouvernement et de la société pour répondre aux enjeux de la perte de biodiversité.  « Il faut réformer nos modes de production, de consommation et de croissance économique afin de nous assurer que nous vivons dans les limites écologiques », a conclu M. Deiss.  « Nous pouvons trouver ensemble les moyens de protéger mère nature et de vivre en harmonie avec notre planète. »


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sommet sur les OMD: les petits États insulaires en développement soulignent leurs difficultés à respecter l’échéance de 2015

AG/10989-DEV/2818

Sommet sur les OMD: les petits États insulaires en développement soulignent leurs difficultés à respecter l’échéance de 2015

21/09/2010
Assemblée généraleAG/10989
DEV/2818
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Réunion plénière de haut niveau sur les OMD

5e & 6e séances plénières – matin & après-midi


SOMMET SUR LES OMD: LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT SOULIGNENT LEURS DIFFICULTÉS À RESPECTER L’ÉCHÉANCE DE 2015


«  Quepeut faire, seul, un pays comme Haïti, lorsque frappe une tragédie comme le séisme du 12 janvier », demande le Ministre haïtien des affaires étrangères


Au deuxième jour de la Réunion plénière de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), où sont intervenus quelque 75 pays, dont une trentaine étaient représentés par des chefs d’État et de gouvernement, de nombreux petits États insulaires en développement ont exprimé les difficultés qu’ils rencontraient pour respecter l’échéance fixée à 2015.


Les participants à ce Sommet ont également abordé les liens entre développement et bonne gouvernance, entre OMD et environnement, entre OMD et sanctions, ainsi que l’importance de l’assistance internationale. 


Illustrant dramatiquement les propos de la Présidente de la Finlande, Mme Tarja Halonen, qui avait rappelé que la Déclaration du Millénaire était basée sur l’idée que la paix, la sécurité, le développement et les droits de l’homme se renforçaient mutuellement, le Président du Gouvernement fédéral de transition de la République somalienne, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, a déclaré que la guerre civile dans laquelle son pays était plongée lors du lancement des OMD en 2000 s’était changée en « quelque chose de pire ».  Un groupe de terroristes tient désormais le pays en otage, l’empêchant de participer aux efforts du Millénaire, a-t-il affirmé à la tribune de la salle de l’Assemblée générale.


La Chancelière allemande, Mme Angela Merkel, dont le pays est le troisième contributeur tant au budget de l’ONU qu’en termes d’aide internationale au développement, a souligné que le développement était impensable sans une bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.  Dès lors, a-t-elle ajouté, soutenir la gouvernance est aussi important que de fournir une assistance, d’autant que l’aide publique au développement ne peut se poursuivre à l’infini et doit donc être utilisée de manière aussi efficace et responsable que possible.


Plusieurs bailleurs ont mis l’accent sur le principe de l’appropriation nationale dans la définition des stratégies de réalisation des OMD et ce, même si, comme l’a dit le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, M. Sergey Lavrov,il est clair qu’un puissant effort coordonné de la part de la communauté internationale tout entière est nécessaire pour améliorer la situation dans les pays en développement les plus vulnérables.


En effet, « que peut faire, seul, un pays comme Haïti », qui se relève seulement des résultats de décennies de mauvais choix en matière de développement, lorsque frappe une tragédie sans précédent comme le séisme du 12 janvier, a demandé le Ministre des affaires étrangères d’Haïti, M. Jean-Max Bellerive.  De même, le Ministre afghan des affaires étrangères, M. Zalmaï Rassoul, a rappelé que le budget consacré au développement de son pays était intégralement financé par l’aide internationale.


Les changements climatiques et ses conséquences ont été invoqués par de nombreux pays pour expliquer en partie les retards accumulés dans la réalisation des OMD.  Le Premier Ministre de la Grenade, M. Tillman Thomas, a ainsi expliqué qu’en 2004, le cyclone Ivan avait causé des dégâts dont le montant correspondait à 212% du PIB du pays. 


Les dirigeants de plusieurs petits États insulaires en développement ont insisté sur leurs difficultés spécifiques.  Le Vice-Président des Seychelles, M. Danny Faure, a expliqué que beaucoup d’entre eux, considérés comme pays à revenus intermédiaire, étaient privés des mécanismes de développement accordés aux pays les moins avancés (PMA)  alors que leur vulnérabilité, notamment face aux changements climatiques, est en fait très proche de la leur.


Le Ministre des affaires étrangères des Îles Marshall, M. John Silk, a prôné la création de passerelles entre les OMD et la Stratégie de Maurice pour les petits États insulaires en développement, dont l’examen, cinq ans après son adoption, fera l’objet vendredi et samedi d’une réunion de haut niveau au Siège de l’ONU.  Il a en outre demandé qu’on définisse une catégorie officielle d’États insulaires vulnérables.  Son homologue des Îles Salomon, M. Peter Shanel Agovaka,a rappelé la validité des Plans d’action de Maurice et de Bruxelles, ce dernier en faveur des PMA.


Certains orateurs ont mis l’accent sur l’intégration de la composante environnementale dans leur stratégie de réalisation des OMD.  La Ministre des affaires étrangères du Guyana, Mme Carolyn Rodrigues-Birkett, a ainsi expliqué que son pays avait adopté une stratégie de développement « bas carbone » et signé avec la Norvège un accord qu’elle a présenté comme un modèle de partenariat en matière d’environnement entre pays développés et pays en développement.  M. Sergey V. Lavrov a rappelé à cette occasion l’initiative lancée par le Président russe Dmitry Medvedev pour créer un fonds d’assurance sur les risques environnementaux.


Le Chef de la diplomatie russe a aussi abordé la question des conséquences négatives pour la réalisation des OMD des sanctions imposées à certains pays.  Rappelant que, de longue date, le Conseil de sécurité tenait compte des « limites humaines » des sanctions afin d’éviter des incidences trop négatives pour les populations, il a souhaité que prennent fin les sanctions imposées unilatéralement à l’encontre de pays en développement « par certains États qui vont au-delà de ce que prévoit la Charte ou de ce que le Conseil de sécurité a autorisé ».


Un peu plus tôt, le Président du Zimbabwe, M. Robert G. Mugabe, avait largement attribué à des « sanctions illégales imposées au pays par nos détracteurs », les résultats mitigés obtenus par son pays, et avait jugé « très perturbant et regrettable » qu’après avoir décidé, lors du Sommet du Millénaire, de travailler au profit de nos populations, certains pays aient ensuite « travaillé délibérément à détruire nos efforts ».


La Réunion plénière de haut niveau se poursuivra demain, mercredi 22 septembre, à partir de 10 heures.


APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; ET SUITE DONNÉE AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/65/L.1)


Déclarations


M. DIMITRIS CHRISTOFIAS, Président de la République de Chypre, a estimé que les États, petits et grands, devaient assumer leur part de responsabilité pour garantir la réalisation en temps voulu des Objectifs du Millénaire pour le développement.  « Nous avons beaucoup parlé au cours des 10 premières années mais peu agi », a-t-il déclaré, pour engager ensuite les États Membres à intensifier leurs efforts au cours des cinq prochaines années afin de « rattraper le temps perdu ».  Le Chef d’État a ensuite passé en revu les grandes lignes de CyprusAid, le service de coopération pour le développement de son pays, qui vise à garantir un accès universel aux services sociaux et à la couverture sociale, ainsi qu’à réduire les inégalités.  Il a précisé qu’une attention particulière était accordée au secteur de la santé, moyennant la construction de cliniques et les dons d’ambulance, ainsi qu’à l’éducation, aux services liés au tourisme, à l’infrastructure et aux travaux publics.  Il a affirmé qu’à l’avenir, ce programme accorderait davantage d’attention à l’environnement et aux effets des changements climatiques.


M. Christofias a ensuite expliqué que, faute de mécanisme de mise en œuvre, Chypre a organisé ses projets de développement en étroite coopération avec ses partenaires de l’Union européenne et les agences de développement.  Il a ajouté que les projets initiés jusqu’à présent ciblaient tous les OMD.  M. Christofias a, de même, évoqué l’appui qu’accorde son pays à ONUSIDA.  Le Président a ajouté qu’afin de lutter contre la pauvreté et l’inégalité entre les sexes, il importait de garantir une distribution plus équitable des richesses.


Mme TARJA HALONEN, Présidente de la République de Finlande, a rappelé que la Déclaration du Millénaire était basée sur l’idée que la paix, la sécurité, le développement et les droits de l’homme se renforçaient mutuellement.  Elle a estimé qu’il était évident que les efforts communs des nations avaient produit des résultats.  Elle s’est réjouie que les objectifs de développement soient devenus partie intégrante des stratégies nationales de développement des pays en développement.  De nombreux exemples démontrent que ces objectifs ont joué un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté.  Elle a indiqué que la Finlande restait attachée à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en précisant que son pays consacrait 0,58% de son PIB à la réalisation de ces objectifs.  Elle a précisé que la Finlande devait atteindre le chiffre de 0,7% de son PIB d’ici à 2015 consacré aux OMD et qu’elle concentrait son aide sur l’Afrique.  Mme Halonen a également déclaré que le renforcement des capacités des femmes était crucial pour réaliser les OMD.  Elle a dit que la baisse de la mortalité maternelle observée ces derniers temps démontrait que nous pouvions faire une différence.  Elle a mis l’accent sur la nécessité d’une démarche s’appuyant sur les droits pour promouvoir la santé maternelle, dont la santé reproductive.


Par ailleurs, la Présidente finlandaise a souligné que l’éradication de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie devaient être basées sur la durabilité économique, sociale et environnementale.  Une attention spéciale doit être accordée aux peuples autochtones et aux minorités ethniques, qui sont encore trop souvent l’objet de discriminations, a-t-elle dit.  Elle a souhaité que les droits des personnes handicapées soient plus visibles et mis en œuvre à toutes les étapes de la réalisation des OMD.  Elle a déclaré qu’il y avait un lien étroit entre les OMD et les questions climatiques en soulignant la nécessité de protéger la biodiversité et les écosystèmes afin de permettre une meilleure adaptation aux changements climatiques.  Mme Halonen s’est dite honorée de coprésider, avec le Président sud-africain Jacob Zuma, le Groupe de haut niveau sur la durabilité mondiale.  Elle a estimé que les OMD peuvent être réalisés d’ici à 2015 grâce à un système multilatéral fort qui saura garantir la coopération et une participation égale des pays développés et pays en développement.


M. PÁL SCHMITT, Président de la République de Hongrie, a estimé que l’éradication de la pauvreté extrême et de la faim contribuerait de façon notable à la réalisation des autres Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également souligné qu’une attention particulière devait être accordée au développement rural, ce qui permettrait, selon lui, de réduire la migration urbaine et la construction de bidonvilles.  Il a, de plus, attiré l’attention sur l’importance de la sécurité des ressources en eau et de leur bonne gestion, précisant notamment que l’eau serait l’un des thèmes principaux de la présidence hongroise de l’Union européenne en 2011.  M. Schmitt a également insisté sur la nécessité d’adopter des mesures de lutte contre les changements climatiques, d’exploiter avec prudence les terres arables et les ressources en eau et de freiner la perte de la biodiversité.


Le Président hongrois a ensuite évoqué l’importance des ressources humaines, et donc de l’éducation, notamment pour les femmes et les fillettes victimes de la pauvreté.  Faisant remarquer qu’il était sans doute le seul Chef d’État détenteur d’une médaille olympique, M. Schmitt a également cité les mérites de l’éducation physique.  Outre ses bienfaits pour la santé, a-t-il expliqué, le sport enseigne la discipline, la détermination, l’esprit de corps et le respect d’autrui.  Il a en outre évoqué les mérites de l’éducation plurilinguistique.  M. Schmitt a par ailleurs insisté sur l’amélioration du secteur de la santé.  S’attardant sur la question de la santé maternelle, il a passé en revue le fonctionnement du système de santé hongrois dans ce domaine qui permet aux femmes enceintes et aux jeunes mères de recevoir la visite à domicile d’une infirmière spécialisée.  Le développement c’est le partenariat, a-t-il affirmé.  « Nous visons non seulement à créer un système international efficace et qui fonctionne bien du point de vue de l’économie, mais aussi pour la création d’un monde harmonieux et digne », a déclaré M. Schmitt.


M. MAHMOUD AHMADINEJAD, Président de la République islamique d’Iran, a affirmé que les difficultés principales du dernier millénaire étaient imputables à une avidité inhumaine allant de pair avec une gestion inique et cruelle par des structures de gouvernance non démocratiques.  Il a rendu le capitalisme libéral et les sociétés multinationales responsables des souffrances de millions de femmes et d’enfants dans de nombreux pays.  Le Président iranien a réclamé une réforme fondamentale du système en faveur d’un nouvel ordre démocratique et humain qui préserve la paix et garantisse la sécurité, et qui serait fondé sur deux éléments: une base théorique et des méthodes de gestion compatibles avec ces objectifs.


Il est nécessaire de revenir à une gouvernance juste et équitable et à « un état d’esprit divin », c’est-à-dire fondé sur une gouvernance juste et équitable reposant sur une vue du monde monothéiste, a déclaré M. Ahmadinejad.  Ce sont là des principes qui peuvent mener à une vie sociale prospère, modifier les comportements politiques, économiques et culturels, en se libérant de l’égoïsme, de l’envie et des tendances hégémoniques.


M. Ahmadinejad a proposé que la deuxième décennie de ce siècle soit déclarée par les Nations Unies « Décennie de la gouvernance mondiale conjointe ».  Cela nous amènera au destin lumineux pour l’humanité tel que promis par Dieu et les prophètes, a-t-il affirmé.  « Faisons du troisième millénaire un monde où prévaudront les bonnes intentions et les beautés, un monde marqué par la compassion, a encore affirmé le Président ».  « Que la paix soit avec le millénaire de la liberté, de la justice et de la beauté », a-t-il conclu.


M. EDWARD NATAPEI, Premier Ministre de la République de Vanuatu, a souligné les difficultés de son pays pour réaliser les OMD en raison de la vulnérabilité particulière des petits États insulaires en développement.  Il a dit que la vulnérabilité des pays du Pacifique était aggravée par l’impact des crises économique et financière.  Parallèlement, la pauvreté et l’insécurité alimentaire, l’isolement et les changements climatiques sont autant de problèmes indissociables qui doivent être traités de manière intégrée, a-t-il estimé.  Sans un engagement concret et des mesures concertées, le programme d’action consacré aux petits États insulaires en développement sera voué à l’échec, a-t-il prévenu.  Il a souhaité que l’on investisse dans la technologie et les infrastructures en adoptant des approches plus systématiques pour permettre au secteur non gouvernemental de participer au développement. 


En dépit des nombreuses difficultés, des occasions sont à saisir dans le Pacifique, a ajouté M. Natapei.  Il a jugé important d’ancrer les OMD dans des plans de développement nationaux et régionaux.  Il faut améliorer la coopération dans les domaines où les OMD sont les plus importants, a-t-il observé.  Le Premier Ministre a attiré l’attention sur les progrès réalisés en matière de scolarisation primaire pour tous dans la région du Pacifique.  Il a indiqué que six pays du Pacifique présentaient un taux de scolarisation primaire supérieur à 90%, et que la région était sur la bonne voie en matière d’égalité entre les sexes dans le domaine de la scolarisation.  M. Natapei a affirmé que Vanuatu avait un taux de scolarisation primaire de 95%.  Beaucoup reste à faire afin d’accélérer les progrès dans le domaine de la croissance économique durable.  La durabilité et la croissance vont de pair, a-t-il dit, en souhaitant que l’on tienne compte des différents niveaux de vulnérabilité des pays de la région Pacifique.  Le travail des ONG a permis de promouvoir la notion de communauté internationale, s’est-il félicité, en précisant que le deuxième rapport de Vanuatu sur les OMD venait d’être conclu.  Le Premier Ministre a indiqué que ce rapport présentait diverses interventions qui permettraient d’accélérer la réalisation des OMD d’ici 2015 à Vanuatu. 


Mme ELLEN JOHNSON-SIRLEAF, Présidente de la République du Libéria, a relevé que si les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient universels, leur impact serait plus grand dans les nations les plus pauvres, dont la plupart sont situées en Afrique subsaharienne, comme le Libéria.  En Afrique, les OMD ont mobilisé la communauté internationale, les pays donateurs et les gouvernements autour d’une série d’objectifs communs, a-t-elle remarqué.  Si des progrès ont été faits sur ce continent, il reste encore beaucoup à accomplir pour atteindre les OMD, a-t-elle reconnu.  Mais Mme Johnson-Sirleaf s’est dite convaincue que, en intensifiant les efforts, il serait possible d’arriver à les réaliser.  Pour cela, elle a souligné l’importance d’une croissance économique inclusive, qui entraîne la création d’emplois notamment pour les jeunes et dans des secteurs qui sont accessibles aux pauvres et aux femmes.


Au Libéria, les OMD sont mis en œuvre dans un contexte difficile, a poursuivi la Présidente.  Il faut, a-t-elle dit, se concentrer sur la réconciliation nationale et la reconstruction du système de gouvernance et des institutions, tout en réformant les secteurs de la sécurité et de l’état de droit.  La Présidente a expliqué que son pays avait progressé en particulier dans la réalisation des Objectifs no 3 (promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes), no 4 (réduction de la mortalité infantile), no 6 (lutte contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies) et no 7 (protection de l’environnement).  Les progrès encore à accomplir pour les autres OMD sont liés au renforcement des infrastructures et aux ressources humaines, a-t-elle expliqué, soulignant la difficulté de relever tous les défis à la fois dans le contexte difficile du pays.  Elle a ajouté que les efforts allaient désormais se concentrer sur l’éducation primaire universelle, la mortalité infantile et maternelle et la réduction de la pauvreté par le biais de la modernisation du secteur agricole.  À cette fin, il faudrait que le partenariat mondial soutienne l’élimination des barrières commerciales, a souligné la Présidente du Libéria. 


M. DANILO TÜRK, Président de la République de Slovénie, a tout d’abord fustigé les critiques qui affirment que les Objectifs du Millénaire pour le développement sont « arbitraires et irréalistes ».  Il a rappelé l’adoption par l’Assemblée générale de la Déclaration sur le droit au développement, ainsi que la tenue, tout au long des années 90, de plusieurs conférences chargées d’en examiner différents aspects, avant de déboucher sur l’adoption de la Déclaration des OMD.  Le réalisme, l’ambition, de hautes aspirations morales et une méthodologie sophistiquée ont conduit le processus depuis ses débuts et doivent continuer de guider notre travail à l’avenir, a-t-il dit, ajoutant que les OMD étaient un test critique pour la vitalité des Nations Unies et du multilatéralisme actuel.


Le Président slovène a ensuite estimé que les résultats escomptés jusqu’à présents étaient mitigés.  Il a affirmé qu’une attention particulière devait être accordée aux régions les plus pauvres de la planète, évoquant, entre autres, l’éducation primaire, la lutte contre le VIH/sida et les nouvelles technologies de l’information.  M. Türk a également insisté sur l’importance de respecter l’appropriation nationale lors de la création de mesures politiques.  C’est aux gouvernements nationaux d’établir les priorités pour leurs pays respectifs, notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire, de la santé de la population, de l’assainissement et de l’éducation primaire, a-t-il estimé.  Le Chef d’État a ensuite réclamé le renforcement de l’aide publique au développement et la modernisation des institutions financières internationales.  Il a notamment demandé la révision des quotas au sein du Fonds monétaire international (FMI), la reprise des négociations pour le commerce multilatéral et la levée des barrières protectionnistes.


M. TILLMAN THOMAS, Premier Ministre et Ministre de la sécurité nationale, de l’information et des affaires juridiques de la Grenade, a rappelé que son pays avait adopté la Déclaration du Millénaire en 2000 mais qu’une série de chocs économiques et environnementaux l’avaient empêché de réaliser pleinement les Objectifs du Millénaire pour le développement, y compris deux cyclones, dont un, Ivan, en 2004, a détruit 90% de l’économie nationale et causé des dégâts dont le montant correspondait à 212% du PIB de la Grenade.  Alors qu’une évaluation réalisée en 1998 montrait que 32,1% de la population vivait alors sous le seuil de pauvreté, ce taux est monté en 2008 à 37,7%, ce qui reflète en partie les dégâts du cyclone.  Le Gouvernement continue de mettre en œuvre un ensemble de filets de sécurité sociaux pour améliorer les conditions de vie de sa population, a-t-il dit.


Pourtant, a déclaré M. Thomas, le pays a adopté de nombreuses initiatives depuis 2000 pour traiter des besoins en développement humain de sa population et ce, dès le budget de l’an 2000, intitulé « croissance, équité et participation du peuple au nouveau millénaire ».  Le Premier Ministre a annoncé que son pays avait pleinement rempli l’objectif d’une éducation primaire universelle pour sa population et s’apprêtait à parvenir à une éducation secondaire universelle.  Ces objectifs ont été obtenus grâce à des programmes d’alphabétisation communautaire, a-t-il expliqué.  La Grenade a partiellement réalisé l’objectif relatif à l’égalité des sexes, et la parité existe à tous les niveaux du système éducatif.  La Grenade promeut également la suppression des inégalités salariales entre hommes et femmes.  La Grenade a fait des progrès considérables en matière de mortalité infantile, réduite de 53% entre 2006 et 2009.  En outre, depuis 15 ans, le taux de vaccination est de 95%.  Enfin, la Grenade a fait d’importants progrès en matière de santé maternelle. 


La Grenade combat le VIH/sida avec l’aide de la Banque mondiale et de la Fondation Clinton et a obtenu des résultats, notamment en ce qui concerne le taux des enfants atteints du VIH/sida, a déclaré le Premier Ministre, mais il a fait observer que les difficultés économiques actuelles menaçaient la durabilité de l’accès gratuit aux médicaments, qui avait permis de réduire mortalité et morbidité.  M. Thomas s’est aussi dit préoccupé par la prévalence des maladies non  contagieuses, qui atteint 16,2%, et a appuyé l’idée d’une réunion de haut niveau consacrée aux maladies non contagieuses sous l’égide des Nations Unies.  M. Thomas a insisté sur la nécessité de construire un véritable partenariat mondial pour permettre à son pays de réaliser les OMD d’ici à 2015.  Il a rappelé que la Grenade était considérée comme un pays à revenu moyen avec un niveau élevé de développement humain, situé au 74ème  rang sur 182 États dans le rapport 2009 sur le développement humain.  Mais ce niveau tend à dissimuler les vulnérabilités de la Grenade en tant que petit État insulaire en développement, a-t-il fait observer.  Il a donc appelé les Nations Unies à assister les pays en développement en renforçant la capacité institutionnelle nécessaire pour donner la priorité à la réalisation des OMD, afin de respecter l’échéance de 2015.


Mme ANGELA MERKEL, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, a rappelé l’importance de la Déclaration du Millénaire qui met l’accent sur quatre domaines d’intervention prioritaire que sont la paix et la sécurité, la réduction de la pauvreté, la protection de l’environnement et la promotion des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance.  Elle a précisé que l’Allemagne appuyait ses efforts de développement sur les OMD.  Elle s’est dite convaincue que la Déclaration du Millénaire et les OMD ne doivent pas être interprétés comme un menu au choix.  Il n’y aura pas de développement sans sécurité et il n’y aura pas de sécurité sans développement, a-t-elle dit, en prévenant que les efforts de maintien de la paix resteront lettre morte sans progrès en matière de développement.  Elle a dit que le développement durable et le développement économique et social étaient impensables sans une bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.  Elle a estimé que la famine et la malnutrition demeuraient encore à des niveaux inacceptables en mettant l’accent sur les graves difficultés de l’Afrique subsaharienne.  Selon Mme Merkel, la crise financière mondiale a assombri la situation de ces régions les plus vulnérables.


Par ailleurs, la Chancelière allemande a estimé qu’il fallait axer les efforts de financement sur les résultats en précisant que la responsabilité première du développement incombait aux gouvernements.  Soutenir la gouvernance est tout aussi important que de fournir une assistance, a-t-elle dit, en ajoutant que les politiques de développement ne seraient couronnées de succès sans une appropriation nationale responsable.  C’est parce que l’aide publique au développement ne peut se poursuivre à l’infini qu’il est essentiel d’utiliser les ressources limitées de manière aussi efficace et responsable que possible, a-t-elle encore dit.  Elle a ajouté que le rôle de l’Allemagne était un rôle de soutien responsable des efforts consentis par les pays dans le cadre d’un large partenariat.  L’Allemagne, qui est le troisième contributeur au budget des Nations Unies et troisième contributeur à l’aide au développement internationale, continuera de contribuer de façon résolue à la reforme des Nations Unies, a-t-elle précisé.  Mme Merkel s’est dite convaincue que l’entente entre les nations ne sera une réalité tant qu’elle ne reposera pas sur une égalité de droits entre tous les États Membres des Nations Unies. 


M. ROBERT MUGABE, Président de la République du Zimbabwe, a affirmé que son pays avait fait preuve d’un engagement sans faille en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et avait mis en place, dès 2000, un comité de pilotage national en ce sens.  Le Zimbabwe a initialement donné la priorité à la réalisation des Objectifs 1 (éradiquer l’extrême pauvreté et la faim), 3 (égalité des sexes) et 6 (lutte contre le VIH/sida.  Le Zimbabwe, a-t-il dit, a continué d’orienter beaucoup de ses ressources vers la réalisation de ces objectifs, « malgré les sanctions illégales imposées au pays par nos détracteurs », a ajouté M. Mugabe, qui a jugé « très perturbant et regrettable » qu’après avoir décidé en 2000, lors du Sommet du Millénaire, de travailler au profit de nos populations, certains aient ensuite « travaillé délibérément à détruire nos efforts » en ce sens.


M. Mugabe a rendu les sanctions responsables des « résultats mitigés » obtenus par son pays dans la réalisation des OMD, ajoutant que la pauvreté restait élevée.  Ceci, a-t-il ajouté, est d’autant plus regrettable que le Zimbabwe jouit d’un environnement économique et politique stable.  « Nous avons les ressources, et avec le soutien approprié de la communauté internationale, nous avons le potentiel nécessaire pour améliorer la vie de nos peuples », a-t-il affirmé.  Rappelant que son pays disposait, selon l’UNICEF, du plus haut degré d’alphabétisation en Afrique, M. Mugabe a aussi déclaré que les objectifs d’égalité des sexes étaient à portée de main dans les domaines de la scolarisation primaire et secondaire.  En revanche, « nous sommes en retard dans la parité au niveau de la prise de décisions dans tous les secteurs », a-t-il ajouté, en se disant préoccupé par le fait que le taux de femmes parlementaires, malgré des progrès, restait encore inférieur aujourd’hui à l’objectif de 30% fixé pour 2005.


M. Mugabe a affirmé que son pays avait fait des progrès dans la lutte contre le VIH/sida, faisant état d’une chute de la prévalence, parmi les 15-49 ans, de 23,7% en 2001 à 14,3% en 2009, là encore « malgré le manque de soutien de la communauté internationale » et alors que la question du VIH/sida était « politisée et liée à des projets de changement de régime ».  Il a dit apprécier l’assistance reçue de la part du Fonds mondial et d’autres agences.  Le Président s’est aussi dit inquiet du peu de progrès réalisés dans le domaine de la durabilité environnementale et des effets des changements climatiques, que ce soit sur l’agriculture ou sur les efforts du Gouvernement pour fournir eau potable, assainissement et logement.  Il a une fois encore dénoncé l’effet négatif des sanctions internationales.


M. Mugabe s’est dit convaincu que les OMD sont réalisables si la volonté politique existe, en particulier de la part des pays développés.  Il faut veiller à ce que les engagements pris ne soient pas réduits, même à la lumière de nouvelles exigences, a-t-il affirmé, ajoutant que l’assistance ne devait pas être gênée du fait de préférences politiques.


M. DANNY FOURE, Vice-Président de la République des Seychelles, a noté que les Objectifs du Millénaire pour le développement jouaient un rôle important pour mettre les pays sur la voie du développement durable.  Il s’est félicité de la constitution du Groupe d’experts de haut niveau des Nations Unies sur les défis de la durabilité qui sera présidé par les Présidents de la Finlande et de l’Afrique du Sud.  Pour illustrer ce qu’un pays peut accomplir en s’engageant dans un développement centré sur les personnes, M. Foure a donné l’exemple des Seychelles qui, a-t-il dit, sont en bonne voie pour réaliser les OMD.  Le pays doit cependant faire face à un paradoxe.  En effet, a-t-il expliqué, depuis le début des années 1990, les progrès rapides, combinés avec une petite population, ont entraîné une hausse du PNB qui est passé au-dessus de la barre fixée pour bénéficier de l’aide au développement.  Les Seychelles ont donc dû emprunter massivement à des taux qui ont conduit à une crise du crédit.  À cet égard, le Vice-Président a noté le niveau élevé de dette de nombreux petits États insulaires en développement, qui dépasse 100%.


Les Seychelles s’engagent avec le système des Nations Unies pour atteindre les « OMD-Plus », des objectifs plus ambitieux que les OMD, a ensuite indiqué M. Foure.  Il a fait remarquer que les petits États insulaires en développement avaient besoin d’avoir accès à davantage de mécanismes de développement.  Même si ces États ont un revenu moyen, leur vulnérabilité correspond plus à celle des pays les moins avancés, a-t-il souligné.  Il a donc appelé à reconnaître officiellement que ces États constituent une catégorie en matière de développement dans le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods.  M. Foure a ensuite salué le leadership du Secrétaire général dans sa recherche de mécanismes de financement innovants.  Il a aussi appelé à mobiliser des financements verts, afin de mettre les technologies respectueuses de l’environnement à la disposition de pays qui ne peuvent pas en supporter le coût.  Il s’est inquiété du fait que beaucoup de petits États insulaires en développement soient exclus des fonds destinés à l’atténuation des changements climatiques, du fait que ces fonds passent par l’aide publique au développement (APD).


M. MAKHDOOM SHAH MAHMOOD QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a indiqué que les défis en matière de sécurité auxquels faisait face son pays avaient eu un impact négatif sur l’essor économique et la réalisation des OMD.  Il a ajouté que les inondations « sans précédent » ayant frappé le Pakistan en juillet dernier allaient nécessiter des milliards de dollars pour reconstruire les zones les plus touchées.  En dépit des difficultés économiques, la mise en œuvre des OMD reste une pièce maitresse des efforts de développement du Gouvernement pakistanais, a ensuite souligné le Ministre.  Détaillant à ce sujet les principaux piliers du cadre de développement à moyen terme du Pakistan, il a mis l’accent sur l’importance d’aligner la croissance économique sur la réponse aux besoins des plus pauvres et d’améliorer la gouvernance en consolidant la démocratie et en assurant la participation des citoyens aux processus de prise de décisions en matière de développement et de justice sociale.  Il a également estimé que l’agriculture était la clef pour alléger la pauvreté.  Enfin, M. Qureshi a précisé que le Pakistan, en vue de réaliser les OMD, s’était doté de plusieurs mécanismes, dont un programme d’appui salarial, une commission pour l’emploi et un programme éducatif destiné à intensifier la participation des jeunes aux processus de développement. 


M. BRUNO RODRÍGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba, s’est dit encouragé par les progrès élevés du Venezuela grâce aux politiques sociales profondes mises en œuvre par le Président Chávez en dépit des tentatives de déstabilisation entreprises contre cette nation.  Il a également salué les résultats notables de la Bolivie, du Nicaragua et de l’Équateur, alors que les niveaux de coopération et d’interaction au sein de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) ont constitué un facteur positif.  Au niveau international, il a regretté que l’échange inégal se fût renforcé, que l’aide publique au développement se fût contractée en termes réels, que le transfert des technologies demeurât limité et conditionné, l’accès aux marchés des économies les plus avancées restant, dans le même temps, toujours restreint pour les exportations des pays les plus pauvres.  Il a estimé que la dérégulation et la corruption financière des pays développés avaient provoqué une crise mondiale dont les conséquences sont avant tout négatives pour les pays en développement.  Selon le Ministre, il est honteux que le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté soit passé de 842 millions de personnes à 1,2 milliard entre 1990 et 2009, tandis que deux milliards de personnes souffrent de carences nutritionnelles.  Il a fustigé une coopération internationale qui est incapable de consacrer 0,7% du PIB à l’APD alors que les dépenses militaires mondiales ont atteint 1 400 milliards de dollars. 


Quel espoir avons-nous de réaliser les OMD, lorsque nous entendons parler d’une possible agression militaire contre l’Iran, s’est-il également inquiété.  Que sont devenus les engagements en matière de désarmement nucléaire alors que certains concentrent 25 000 ogives nucléaires, soit l’équivalent de 440 000 Hiroshima et Nagasaki?  Il a prévenu que l’absence de solution aux problèmes les plus graves du développement et aux souffrances de milliards de pauvres aura tôt ou tard des conséquences sur les sociétés industrialisées.  Il a évoqué les flux migratoires sans contrôle et ingérables, ainsi que la prolifération des maladies et épidémies.  Les nations trahiront leur raison d’être si elles ne prennent pas conscience de ces réalités, a-t-il dit.  Il faut, a poursuivi le Ministre, construire un nouvel ordre économique et politique international basé sur des principes de solidarité, de justice sociale, d’équité et de respect des droits des peuples et de chaque être humain.      


M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a regretté les retards pris dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment en ce qui concerne l’éducation primaire, la réduction de la mortalité maternelle et infantile et la diminution des émissions de gaz à effet de serre, constatant que les difficultés les plus grandes se situaient en Afrique.  Si la réalisation des OMD dans un pays incombe en premier lieu au gouvernement, il est clair qu’un puissant effort coordonné de la part de la communauté internationale tout entière est nécessaire pour améliorer la situation dans les pays en développement les plus vulnérables, a-t-il ajouté


La Fédération de Russie, a déclaré M. Lavrov, augmente constamment sa contribution à la coopération internationale pour le développement, qui a atteint environ 220 millions de dollars en 2008, et 800 millions en 2009.  « De manière naturelle », la Fédération de Russie attache une attention particulière à l’aide apportée à la région de la Communauté des États indépendants (CEI), a-t-il ajouté.  Le Ministre a rappelé que tout échec à traiter les problèmes de pays à faible revenu pouvait augmenter les risques pour l’économie mondiale, menacer la stabilité et la sécurité dans le monde entier, et faciliter l’expansion des migrations, des maladies contagieuses ou du terrorisme.  Pour lutter contre ces risques, la Fédération de Russie est disposée à utiliser davantage les connaissances scientifiques et les nouvelles technologies, y compris les nouvelles technologies de l’information et des communications.  Il est important aussi de recourir à des technologies modernes pour faire face aux catastrophes naturelles ou d’origine humaine.  Il a aussi rappelé qu’aussi coûteuses que soient les mesures de préparation aux catastrophes, elles le sont infiniment moins que le coût des réparations, sans oublier le coût humain.  M. Lavrov a rappelé à cette occasion l’initiative lancée par le Président russe Dmitry Medvedev pour créer un fonds d’assurance sur les risques environnementaux.


Le Ministre a rappelé que les questions de développement étaient étroitement liées à celles de sécurité.  C’est pourquoi, a-t-il dit, même quand la communauté internationale est contrainte de recourir à des sanctions économiques, il existe un consensus, établi de longue date, sur les « limites humaines » de telles sanctions afin d’éviter les incidences négatives pour la population des pays sanctionnés.  Au cours des dernières années, le Conseil de sécurité a accepté de se laisser encadrer strictement par ce principe, a affirmé le Ministre.  En même temps, la Fédération de Russie est préoccupée par les mesures unilatérales imposées par certains États à l’encontre des pays en développement, au-delà de ce qui est prévu par la Charte ou autorisé par le Conseil de sécurité, a déclaré M. Lavrov, pour qui de telles pratiques sont en contradiction avec la réalisation des OMD et devraient cesser. 


M. ARVIN BOOLELL, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale et du commerce international de Maurice, a indiqué que le dernier rapport d’évaluation de son pays sur les OMD indiquait que des progrès notables avaient été accomplis malgré les crises financières, énergétiques et alimentaires.  Il a expliqué que Maurice avait beaucoup investi pour établir un filet de sécurité sociale, ainsi que dans les secteurs de l’éducation et de la santé.  Près de 58% du budget national est alloué aux services sociaux et communautaires, a-t-il notamment expliqué.  Il a par ailleurs affirmé que le taux d’inscription dans les écoles primaires était de 97%, et que les soins de santé étaient gratuits, y compris pour les interventions chirurgicales de haute technologie, et qu’un personnel formé participait à 99,4% des naissances du pays.  M. Boolell a également affirmé que l’autonomisation des femmes avait progressé depuis 2005, et que le pays comptait un nombre plus important de femmes entrepreneurs ou exerçant des activités à des postes de prise de décisions dans le secteur public. 


En outre, le Ministre a souligné que depuis 2006, le Gouvernement accordait une attention particulière à l’élimination de la pauvreté extrême grâce, notamment, aux programmes de la Fondation pour l’autonomisation nationale.  S’agissant de l’environnement, le Ministre a mentionné le projet « Maurice île durable » qui vise à tracer la voie vers un développement durable.  M. Boolell a également réclamé la conclusion, dès que possible, des pourparlers de Doha.  Le destin des mondes développés et en développement est intrinsèquement lié et les mesures de stabilisation à court terme doivent protéger les pauvres tandis que les mesures à long terme doivent permettre aux pays en développement de recevoir des flux financiers durables, a notamment estimé le Ministre.  Il a également souligné que le Groupe de travail ad-hoc de la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement devait maintenir son attention sur les questions qui préoccupent le monde en développement.


M. JEAN-MARIE EHOUZOU, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur du Bénin, a déclaré que la misère avait atteint un niveau plus effroyable qu’à aucune autre époque de l’histoire de l’humanité.  Il a notamment indiqué que 1,8 milliard de personnes vivaient avec moins d’un dollar par jour et que 854 millions de personnes souffraient de sous-alimentation permanente, comparé à 400 millions il y a 40 ans.  « Deux décennies environ après la chute du Mur de Berlin, un nouveau mur s’est érigé.  Il est de nature économique et symbolise la fracture qui existe entre le Nord développé et le Sud démuni et tout laisse à penser que personne ne semble s’en préoccuper », a-t-il affirmé.


Le Ministre a ensuite indiqué qu’au Bénin, plusieurs évaluations avaient établi que la plupart des OMD seraient difficilement atteints à l’horizon 2015.  Il a précisé que les progrès enregistrés découlaient de la qualité des programmes élaborés dans de nombreux secteurs, du soutien significatif des partenaires techniques et financiers, « mais surtout » de la grande implication des communautés à la base.  Le Ministre a notamment évoqué un projet de type Songhaï expérimenté dans son pays qui met l’accent sur le développement de l’entreprenariat agricole, pour ensuite indiquer que la mobilisation des ressources demeurait un défi majeur.  M. Ehouzou a engagé les pays pauvres à fournir plus d’efforts en matière de gouvernance, d’amélioration des politiques publiques, de renforcement de l’appropriation et d’accroissement de l’absorption des ressources mises à disposition.  Il a, en outre, exhorté les institutions de Bretton Woods à prendre conscience du fait que les critères de convergence et de conditionnalité qu’elles administraient aux pays fragiles ne faisaient qu’aggraver le sort des populations les plus vulnérables de ces pays.


M. JOHN SILK, Ministre des affaires étrangères des Îles Marshall, a estimé que beaucoup restait à faire par son gouvernement et la communauté internationale en matière de réalisation des OMD.  Il a dit que son gouvernement venait d’adopter un nouveau plan national de développement s’appuyant sur les OMD.  Il a mis l’accent sur les progrès réalisés par les Îles Marshall en matière d’éducation primaire et de santé maternelle et infantile.  Néanmoins, a-t-il reconnu, le pays n’est pas sur la bonne voie en matière de création d’emplois décents.  Alors que des progrès ont été réalisés en matière de promotion de la femme, la violence à l’égard des jeunes filles et les femmes demeure un problème, a-t-il ajouté.  Des progrès doivent être faits en matière de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et les autres maladies, a-t-il insisté.  Il a estimé que son pays souffrait d’un manque d’attention de la part de la communauté internationale en ce qui concerne la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice relative à la situation des petits États insulaires en développement.  Il faut, selon lui, se concentrer sur l’efficacité de l’aide pour saisir toutes les opportunités.   


Par ailleurs, le Ministre a jugé opportun la mise en place de passerelles entre la Stratégie de Maurice et les OMD.  Il a demandé que l’on définisse une catégorie officielle des États insulaires vulnérables.  M. Silk a mis l’accent sur l’importance de la pêche au thon en s’inquiétant des niveaux non viables des stocks de poissons.  Il a exhorté la communauté internationale à s’attaquer au problème des pêches non viables.  Il a souhaité que les discussions sur les pêches mondiales soient mieux intégrées aux stratégies de développement.  Il a souhaité une assistance pour la mise en place d’une équipe consacrée à l’accélération de la réalisation des OMD, a-t-il ajouté en insistant sur la nécessité d’examiner les moyens de rendre l’assistance plus efficace.  Il a précisé que les Îles Marshall avaient récemment adopté une feuille de route sur les changements climatiques comprenant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de renforcement de l’adaptabilité.  Avec l’aide de la communauté internationale, a-t-il dit, « nous devons promouvoir notre développement social dans le cadre des OMD et renforcer notre adaptabilité aux changements climatiques ». 


M. PASTOR MICHA ONDO BILE, Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la francophonie de la Guinée équatoriale, a déclaré que, le rapport du Secrétaire général montrait bien que les Objectifs du Millénaire pour le développement n’avaient pas été réalisés par tous, et que les pays en développement et les pays les moins avancés restaient marginalisés.  Les progrès, a-t-il déclaré, ont été sapés par divers facteurs négatifs, y compris la diminution des flux d’APD et des entraves structurelles, et, pour certains cas, des conflits ou encore des catastrophes naturelles.  La récession mondiale a encore compliqué la tâche, a ajouté le Ministre.  Il a affirmé que des décisions devaient être prises pour amener tous les États à respecter les engagements pris collectivement en 2000, afin de mobiliser la volonté politique nécessaire.  La Guinée équatoriale prend au sérieux ses engagements en faveur des OMD.  Celui-ci a expliqué que son pays, qui dépend beaucoup du pétrole, avait adopté des stratégies et priorités, et notamment un Plan de développement économique et social et de lutte contre la pauvreté d’ici à 2020. 


Le Gouvernement entend redoubler d’efforts, pour augmenter ses capacités de production et former ses ressources humaines afin de parvenir à une économie compétitive, a ajouté le Ministre.  En ce sens, des instruments ont été mis en place, comme le Fonds de développement social, créé en 2007 avec l’appui de l’Agence américaine pour le développement (USAID), qui vise à améliorer les services sociaux pour la population, afin de garantir un développement humain durable dans un environnement protégé.  La Guinée équatoriale souhaite s’acquitter de tous les objectifs fixés dans les réunions internationales, a poursuivi M. Ondo Bile.  La cause du développement ne peut être défendue, et la lutte contre la pauvreté et la faim menée, que par le biais d’une coopération internationale étendue, profonde, avec l’appui des Nations Unies, des États Membres, du secteur privé et de la société civile, a-t-il estimé.  Les OMD peuvent être réalisés d’ici à 2015 mais chacun doit aller de l’avant et il est impératif de faire preuve d’une plus grande solidarité, tout en respectant la diversité des États, petits et grands, a conclu M. Ondo Bile.


M. SERGEI MARTYNOV, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, s’est interrogé sur ce qui pouvait être fait pour avancer dans la réalisation des OMD.  Pour lui, des approches multilatérales plus soutenues s’imposent, y compris des mesures pour renforcer les partenariats mondiaux pour le développement.  À titre d’exemple de partenariats ayant porté des fruits à ce jour, le Ministre a cité le Partenariat mondial contre l’esclavagisme et la traite illicite d’êtres humains, que son pays a initié il y a cinq ans.  Il a également évoqué la Stratégie antiterroriste mondiale, qui est coordonnée par les Nations Unies et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Fort de ce constat, le Ministre a regretté qu’il n’ait pas été possible à ce jour de parvenir à des partenariats ou des stratégies similaires dans les domaines des changements climatiques ou encore du commerce international suite au manque de résultats concrets obtenus respectivement à Copenhague et Doha. 


M. Martynov a également milité en faveur d’un partenariat mondial vigoureux pour faire avancer la cause de la sécurité énergétique dans le monde.  S’agissant de « l’après-crise économique et financière mondiale », le Ministre a salué la nouvelle interaction avec les institutions financières internationales qui en a résulté, mais a regretté que la communauté internationale n’ait toujours pas identifié et accepté des approches communes pour stimuler les économies nationales.  Enfin, M. Martynov a estimé qu’en mettant en place de véritables partenariats mondiaux qui se traduisent en actes et pas en paroles, l’autorité et le statut des Nations Unies avaient été confirmés en tant qu’institution de bonne gouvernance mondiale.  Dans cet esprit, et en se tournant résolument vers l’avenir, le Bélarus a proposé l’idée d’une initiative qui serait intitulée « Aidons les générations futures à prospérer ».  Il s’agirait d’un nouveau partenariat mondial pour défendre et promouvoir les intérêts de la jeunesse, a expliqué le Ministre, ce qui, selon lui, s’inscrit directement dans les OMD.


M. PETER SHANEL AGOVAKA, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des Îles Salomon, a déclaré qu’il y a 10 ans, lorsque les membres de la communauté internationale ont adopté les Objectifs du Millénaire pour le développement, la série de crises qui allait s’abattre sur le monde et saper, voire inverser, les résultats obtenus, n’avait pas été prévue.  Les progrès des Îles Salomon sont inégaux mais, en règle générale, le pays n’est pas sur la bonne voie pour réaliser tous les OMD, a déclaré le Ministre.  En particulier, les progrès sont lents dans les zones rurales, qui représentent 80% de la population, ainsi que dans le secteur informel de l’économie. 


Les Îles Salomon sont seules pour mettre en œuvre le Programme d’action de Bruxelles des pays les moins avancés, a fait remarquer le Ministre, qui a regretté que les partenaires au développement du pays avaient une « approche taille unique ».  Il a toutefois mentionné les programmes de coopération bilatérale au développement de divers partenaires.  Pour l’avenir, le monde doit identifier des concepts qui devraient permettre d’accélérer la réalisation des OMD, a déclaré M. Agovaka, qui a notamment fait référence au concept d’échanges de dettes.  Le Ministre a aussi rappelé la validité des Plans d’action de Bruxelles, pour les pays les moins avancés, et de Maurice, pour les petits États insulaires en développement.  Il a jugé essentiel une conclusion favorable du Cycle de Doha et a affirmé que la mise en œuvre du Protocole de Kyoto et d’autres mesures pour lutter contre les changements climatiques étaient indispensables.  La déclaration finale sur le Sommet des OMD, qui va être adoptée, n’est pas seulement une déclaration d’intention, c’est un document concret qui exige une application rigoureuse, a-t-il conclu. 


M. JOSÉ MARIA NEVES, Premier Ministre du Cap-Vert, a indiqué que la bonne gouvernance et la consolidation de partenariats globaux avaient permis à son pays d’obtenir des gains consistants dans son processus de développement, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’affirmation des femmes et de la densification de la société civile.  Il a expliqué que la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté du Cap-Vert intégrait une approche du genre de façon transversale.  « Il n’y a pas de développement sans égalité et équité de genre », a-t-il observé, précisant que la stratégie de son pays visait, entre autres, à soutenir les femmes rurales et à créer des conditions d’emplois pour les mères de familles pauvres.  Le Ministre a également indiqué que 98% des accouchements étaient effectués en milieu hospitalier avec une assistance spécialisée.  Le Cap-Vert investit également de façon importante dans l’éducation et la formation professionnelle, ainsi que dans la sécurité sociale, a-t-il ajouté.  M. Neves a également évoqué les technologies de l’information et de la communication, la gestion de l’eau, l’agriculture, l’élevage et l’industrie agro-alimentaire.


Le Premier Ministre a ensuite expliqué que son pays était pauvre en ressources naturelles et ne possédait que 10% de terres arables, et qu’il continuait d’être vulnérable aussi bien du point de vue environnemental qu’économique.  Il a également indiqué que le Cap-Vert était sujet aux effets néfastes des changements climatiques et avait besoin de ressources énormes pour ses infrastructures.  « Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de partenariats pour franchir la pas et construire le futur », a conclu M. Neves.


M. RATU INOKE KUBUABOLA, Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et civile et de l’aviation de Fidji, a indiqué que son pays avait réalisé des progrès relatifs à tous les Objectifs du Millénaire pour le développement, mais que des défis notables demeuraient dans les domaines de l’élimination de la pauvreté extrême et de la faim, de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes et de la lutte contre le VIH/sida et autres maladies.  Il a expliqué que plusieurs facteurs entravaient les progrès de Fidji, notamment la crise financière internationale et la volatilité du marché du pétrole et les pressions inflationnistes qu’elle entraîne.  Il a également évoqué des défis politiques irrésolus engendrant un impact négatif sur les investissements, l’exportation et l’emploi, ainsi qu’une mauvaise gestion des terres.  M. Kubuabola a expliqué que son gouvernement avait lancé un programme de réforme économique, sociale et politique.


Fidji, a-t-il ajouté, cherche à développer une culture de bonne gouvernance durable et démocratique afin de créer une structure gouvernementale réellement participative, transparente et respectueuse de l’état de droit.  Le Ministre a également évoqué la réduction de la corruption, le respect des minorités et la réforme agraire.  M. Kubuabola a ensuite réclamé l’adoption, au cours des cinq prochaines années, d’approches novatrices, d’un partage équitable et juste des ressources, ainsi qu’un plus ferme engagement international.  Il a affirmé que Fidji était prêt à développer, entre autres, un plan d’action nationale pour accélérer la mise en œuvre des OMD et un programme de gestion des ressources domestiques et de procéder à un examen régulier des progrès réaliser pour atteindre les OMD.


M. KALOMBO MWANSA, Ministre de la défense et Envoyé spécial du Président de la Zambie, a déclaré que son pays venait d’arrêter son cinquième plan national de développement qui intègre totalement les OMD.  Il s’est félicité d’investissements dans des secteurs de croissance et des secteurs de développement du capital humain.  S’agissant de la production agricole, il a cité la distribution d’intrants agricoles qui a bénéficié à 800 000 fermiers et permis d’augmenter la production alimentaire et de réduire la faim.  Dans le domaine de la santé, il a fait état du recrutement en 2009 de 1 610 personnels médicaux, alors que le personnel de santé est passé de 24 407 à 27 524 personnes entre 2008 et 2009.  Ces investissements permettront d’atteindre les OMD relatifs à la santé maternelle et infantile et de lutter contre le VIH/sida, le paludisme et autres maladies contagieuses, a-t-il dit.  En ce qui concerne les objectifs d’éducation primaire, il a mentionné le recrutement de 25 000 instituteurs entre 2005 et 2009 et la construction de 6 000 classes.  Il a estimé que ces efforts devraient permettre à la Zambie d’atteindre l’objectif d’éducation primaire universelle d’ici à 2015. 


Par ailleurs, M. Mwansa a précisé que la Zambie travaillait à promouvoir les femmes par le biais d’une discrimination positive, en accordant des bourses scolaires aux filles les plus méritantes.  Il a précisé que la Zambie était partie à des conventions régionales et internationales sur la parité entre les sexes.  Il a dit que la Zambie devrait atteindre l’OMD no 3 consacré à l’égalité entre les sexes.  Il a précisé que son pays jouissait d’une solide croissance économique grâce à l’appui des partenaires internationaux.  La Zambie a obtenu un total d’aide de 856 millions de dollars en 2009, a-t-il ajouté, en se félicitant d’un niveau viable de la dette.  Il a mis l’accent sur la volonté de son pays de promouvoir la bonne gouvernance.  Le Ministre a également indiqué que la Zambie avait volontairement adhéré au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs de l’Union africaine (UA) portant sur la promotion de la démocratie, la bonne gouvernance et la responsabilisation.  Il a souligné les difficultés de la Zambie en ce qui concerne l’OMD no 7 relatif à la durabilité environnementale.  Enfin,  M. Mwansa a jugé essentiel l’OMD no 8, pour la réalisation de tous les autres OMD, en insistant sur l’importance de flux financiers adéquats.   


Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT, Ministre des affaires étrangères du Guyana, s’est demandée où étaient passées les ressources qui avaient été annoncées il y a 10 ans en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Tous, pays riches et pauvres, quelles que soient leurs orientations politique, économique, idéologique ou autre, peuvent changer le destin de millions de personnes dans le cadre d’un véritable partenariat, a-t-elle affirmé.  Le Guyana a adopté une approche progressive, graduelle et économiquement prudente qui a permis de faire des progrès importants concernant plusieurs des OMD et de faire face aux effets négatifs de la crise économique mondiale, a affirmé la Ministre.  Mme Rodrigues-Birkett a notamment cité des succès dans le domaine de la lutte contre la transmission du VIH/sida.  « Nous sommes allés plus loin en adoptant une stratégie de développement bas carbone », a-t-elle ajouté, en précisant que son pays avait signé avec la Norvège, en novembre dernier, un accord en ce sens, qu’elle a présenté comme un modèle de partenariat entre pays développés et pays en développement en matière d’environnement.


Les OMD demeurent réalisables, a souligné Mme Rodrigues-Birkett, en se fondant sur le rapport du Secrétaire général.  Il faut pour cela renforcer le système de gouvernance mondiale pour le rendre plus efficace, plus équitable et plus représentatif, a-t-elle ajouté, dénonçant les lacunes du système commercial international et demandant que soit accordée une plus grande attention aux facteurs qui perpétuent les inégalités et la pauvreté.  Un tel système mondial n’est pas durable, car il sape la paix et la sécurité, a également estimé Mme Rodrigues-Birkett.  L’engagement en faveur des pauvres ne doit pas diminuer, surtout en période de crise, a encore affirmé la Ministre, pour qui ce Sommet ne sera un succès que si l’on renouvelle l’engagement à accélérer la réalisation des OMD.  « Faisons en sorte qu’ensemble, gouvernements, société civile, secteur privé et tous les autres acteurs, nous traduisions en améliorations significatives pour les peuples du monde les déclarations et les promesses faites », a conclu la Ministre.


M. LUCIEN MARIE NOËL BEMBAMBA, Ministre de l’économie et des finances du Burkina Faso, a indiqué que malgré les nombreuses difficultés qui ralentissent l’expansion économique et le développement humain durable de son pays, des progrès avaient été réalisés dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, notamment pour ce qui est de l’accès à l’eau potable, 80% de la population y ayant dorénavant accès comparé à 43,1% en 1994.  Il a également évoqué des résultats « encourageants » dans les domaines de l’éducation et de la santé, notamment en ce qui concerne le taux brut de scolarisation, le taux de mortalité infantile et maternelle et le taux de prévalence du VIH/sida qui s’est stabilisé aux environs de 1,6% en 2008 contre 7,17% en 1997.


Selon le Ministre, les Objectifs du Millénaire pour le développement doivent être considérés comme les droits des populations et être partie intégrante des stratégies globales en matière de développement.  Il a également estimé que les politiques de mobilisation de ressources devaient emprunter des axes novateurs pour accélérer le processus.  L’insuffisance des ressources financières constitue une contrainte majeure à l’atteinte des OMD, a-t-il fait observer, pour exhorter ensuite les donateurs à œuvrer au succès des discussions en cours, notamment au niveau de la reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement du Groupe de la Banque mondiale, ainsi que celles du Fonds africain de développement du Groupe de la Banque africaine de développement.  Il a également réclamé un accès facilité aux marchés, observant que le commerce équitable est « indispensable » pour accélérer la croissance économique.  Le Ministre a par ailleurs souhaité que Taiwan soit un partenaire à part entière dans la mise en œuvre des OMD.


Mme AMIRA EL FADAL, Ministre de la santé et de la sécurité sociale du Soudan, a déclaré que les crises économique et financière constituaient des obstacles supplémentaires pour les pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA).  La diminution de l’aide publique au développement, les conditions commerciales injustes, la restriction des possibilités d’exportation des PMA, sans oublier le poids de la dette, les problèmes de faim et de maladie constituent autant de défis importants, a-t-elle dit.  C’est pourquoi, elle a exhorté l’ONU à lancer des initiatives créatives pour relever ces défis.  Elle a évoqué les progrès du Soudan en direction des secteurs marginalisés de la société, notamment en matière d’éducation, de santé et de lutte contre la faim et la pauvreté.  Des plans quinquennaux de lutte contre la pauvreté ont été mis en place dans l’objectif de réaliser un véritable développement économique et social, a-t-elle insisté.  Elle a indiqué que les dépenses en faveur des pauvres avaient atteint 9% du PIB en 2010.  Le mécanisme de charité soudanais a permis de financer des projets de lutte contre la pauvreté à hauteur de 200 millions de dollars, a-t-elle encore précisé. 


Par ailleurs, elle a indiqué que 25% des sièges des conseils législatifs étaient réservés aux femmes et que des soins de santé gratuits étaient assurés aux enfants de moins de cinq ans.  Une stratégie destinée à fournir des services d’eau potable et d’assainissement à tous a été adoptée, a-t-elle précisé.  Elle a souhaité que la crise mondiale ne serve pas de prétexte pour réduire l’APD.  Elle a regretté qu’en dépit d’un accord de paix au Soudan, seule une part infime du soutien qui a été promise au Soudan lors de la Conférence des bailleurs de fonds d’Oslo avait été obtenue.  Elle a souligné que le Soudan traversait une période importante de son histoire avec la préparation des prochaines élections, et a demandé le soutien de la communauté internationale pour garantir l’unité et la stabilité du pays.  


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a estimé qu’afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, un emploi décent devait être fourni aux centaines de millions de chômeurs et de personnes sous-employées, aux jeunes notamment.  « Ils seront le nouveau moteur enthousiaste qui fera avancer notre économie mondiale », a-t-il déclaré, et, selon lui, cette économie ravivée accélérera les efforts déployés dans le cadre de la réalisation des OMD ».  Le représentant a, de plus, estimé que le système financier mondial devait être révisé.  L’incertitude provoquée par un comportement financier spéculatif a entravé la stabilité économique et sociale de nombreux pays et à mis à mal la réalisation des OMD, a-t-il estimé.  Il a réclamé le renforcement du partenariat entre les secteurs publics et privés, et ce dans tous les domaines, afin de faciliter l’emploi de tous les citoyens du monde.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a fustigé une « économie de casinos » qui voit s’accumuler des richesses sans produire aucun bien.  Le totalitarisme du marché entrave la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales, a-t-il ajouté.  Il ne peut, selon lui, y avoir de droits à l’alimentation lorsque cette alimentation est devenue la propriété du secteur privé.  Il a dit que la réduction des dépenses sociales avait affecté la capacité des États à assurer les droits économiques, sociaux et culturels des peuples.  Même les secteurs les plus vulnérables des pays développés n’ont pu échapper aux conséquences de la crise capitaliste, a-t-il souligné, en précisant que cette crise avait été causée par des spéculateurs financiers, avec la complicité des gouvernements les plus puissants du monde et les institutions de Bretton Woods.


Le représentant a souligné que le Venezuela promouvait un modèle de développement alternatif à caractère humaniste.  Le Venezuela, a-t-il dit, réalise des transformations structurelles profondes en faveur de pauvres et des exclus.  Il a affirmé que l’investissement social était devenu une stratégie nationale pour atteindre les OMD, précisant que 60% des revenus fiscaux étaient consacrés à l’investissement social en 2009.  Les indices de pauvreté sont passés de 49 à 24% entre 1998 et 2009 alors que la pauvreté extrême a chuté de 29 à 7% entre 2003 et 2009, a-t-il cité.  Il a déclaré que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) avait reconnu que le Venezuela était le pays de la région qui avait enregistré la plus forte diminution des inégalités avec un taux de chômage passé de 15 à 6,6% entre 1998 et 2009.  Il a fait état des efforts du Venezuela en matière de parité entre les sexes et précisé que les OMD en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement avaient été atteints respectivement en 2001 et 2005.  Il a également assuré que le Venezuela faisait partie des cinq pays du monde bénéficiant du meilleur accès à l’éducation universitaire.


M. ERNEST BAI KOROMA, Président de la République de Sierra Leone, a rappelé que lors de l’adoption des OMD, la Sierra Leone était en proie à un conflit civil qui avait pratiquement paralysé son économie.  Les activités humanitaires étaient le centre des activités et les programmes de développement étaient délaissés.  Il a affirmé que depuis son entrée en fonctions en 2007, des progrès notables avaient été accomplis pour consolider la paix et la sécurité dans le pays, ainsi que la démocratie, la transparence et l’obligation redditionnelle.


Le Président a notamment passé en revue les grandes lignes de l’Agenda pour le changement qui privilégie quatre domaines stratégiques, à savoir l’approvisionnement en électricité, le développement d’un réseau de transport, l’amélioration de la productivité agricole et de la pêche, ainsi qu’un développement humain durable par le biais de la santé, de l’éducation et de l’assainissement.


M. Koroma a également assuré que son Gouvernement s’attachait à réformer le secteur commercial, mais que de mauvaises infrastructures continuaient de présenter un obstacle majeur à l’essor du secteur privé.  Il a reconnu que les indicateurs relatifs à la pauvreté, la mortalité maternelle et infantile, l’environnement et l’égalité entre les sexes étaient encore « très bas ».  Il s’est cependant dit confiant que la création, au mois d’avril dernier, d’une initiative sur des soins gratuits aux femmes enceintes, aux femmes qui allaitent et aux jeunes enfants permettrait d’améliorer certains indicateurs. 


M. Koroma a estimé que les OMD ne pourraient être réalisés sans une augmentation des investissements et le lancement de programmes novateurs pour déclencher une « transformation » économique et sociale.  Il a insisté sur la création de « partenariats forts » entre les agences gouvernementales et les partenaires au développement, faisant remarquer que les synergies étaient le meilleur espoir pour les OMD.


M. MARCUS STEPHEN, Président de la République de Nauru, a souligné qu’en ce dixième anniversaire des Objectifs du Millénaire pour le développement, il convient de prendre un engagement commun pour atteindre ces Objectifs en 2015.  Malgré les efforts, la région du Pacifique, dont fait partie Nauru, court le risque de ne pas réaliser les OMD, a-t-il poursuivi.  Cette région est l’une des plus vulnérables aux impacts économiques et environnementaux, à cause de plusieurs facteurs, dont l’isolation géographique, une faible population, une économie fortement dépendante des importations, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, le manque d’eau potable, une administration publique coûteuse et une faible infrastructure.  D’autres facteurs ont rendu le contexte plus difficile, comme la crise financière et économique, les impacts négatifs des changements climatiques, la montée du niveau des mers et les problèmes liés à la sécurité alimentaire.


Ces Objectifs doivent être une réalité, a-t-il déclaré.  C’est pour cela que Nauru a adopté, en 2005, sa Stratégie nationale de développement durable.  Pour les petits États insulaires, il existe des défis spécifiques à affronter.  Premièrement, la communauté internationale a reconnu la vulnérabilité des petites îles en développement comme le souligne la Stratégie de Maurice.  Deuxièmement, l’éducation et la santé constituent une priorité pour le Gouvernement de Nauru.  En matière de santé, le pays a développé des programmes pour combattre le VIH/sida et le paludisme.  S’agissant de l’éducation, les investissements pour les infrastructures scolaires ont été multipliés. 


M. Stephen a également mis l’accent sur les conséquences des changements climatiques qui constituent une menace pour un petit État insulaire comme Nauru.  Il a rappelé les opportunités pour la communauté internationale que représente la Conférence des Nations Unies sur le réchauffement climatique, fin novembre, à Cancún, au Mexique.  Il a lancé un appel aux principaux pays émetteurs de gaz à effets de serre.  Il a également insisté sur l’importance des investissements étrangers pour le développement de petits États insulaires, tels que Nauru.  « Cinq ans avant l’échéance, il est indispensable pour la communauté internationale de remplir les engagements des OMD », a-t-il conclu.


M. PAUL KAGAME, Président de la République du Rwanda, a fait remarquer que l’environnement politique et économique mondial est méconnaissable par rapport au moment où les OMD ont été créés, il y a une décennie.  Il faut faire en sorte de discuter en tenant compte de la réalité d’aujourd’hui et de demain, et non de celle d’hier.  Le débat consacré aux OMD est dominé parfois par quelques voix de nations développées et d’ONG affiliées et il est empreint de paternalisme et non de partenariat, a estimé M. Kagame.  Le Président du Rwanda a proposé de s’interroger sur les raisons du retard pris dans la mise en œuvre des OMD et de ne pas s’en tenir à la bonne volonté des autres.  Il faut assumer la direction réelle de nos pays et prendre en charge leur développement, a-t-il recommandé en parlant à ses pairs.


Le Président du Rwanda a encouragé un plus grand dialogue Sud-Sud et une plus grande coopération économique.  Il est nécessaire d’équilibrer notre histoire et notre héritage culturel avec le progrès social, a-t-il déclaré.  Il s’est dit convaincu que les OMD peuvent être réalisés si les gouvernements s’approprient leur propre développement.  Quand les plans d’action sont mis au point par les personnes pour lesquelles ils sont conçus, des résultats tangibles sont possibles, a conclu M. Kagame.


SHEIKH SHARIF SHEIKH AHMED, Président du Gouvernement fédéral de transition de la République somalienne, a expliqué que lors du lancement des OMD, son pays était plongé dans une guerre civile qui s’était ultérieurement changée en « quelque chose de pire ».  Un groupe de terroristes tient désormais la Somalie en otage et l’empêche de participer aux efforts du Millénaire, a-t-il déclaré.  M. Ahmed a estimé que les réunions de l’Assemblée générale et de la communauté internationale devaient permettre d’aider son pays à se libérer du joug des terroristes, mais n’en a pas moins affirmé que son gouvernement ferait tout son possible pour aider la Somalie à rattraper son retard.  Le terrorisme ne connait pas de frontières, et « nous nous engageons à travailler avec la communauté internationale pour qu’une Somalie pacifique et pacifiée puisse participer aux efforts du Millénaire », a-t-il dit.


M. LEONEL FERNÁNDEZ REYNA, Président de la République dominicaine, s’est félicité des engagements pris dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a ajouté que son pays était engagé à atteindre ces Objectifs.  La population, qui a augmenté de 35% depuis 1990, est passée de 7,2 millions d’habitants en 1990 à 9,7 millions aujourd’hui.  Au cours de la même période, la production intérieure brute est passée de 22 milliards de dollars à 50 milliards de dollars, a-t-il dit.  Le Président de la République dominicaine a déclaré que malgré ces signes encourageants, il sera difficile pour la République dominicaine de réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015, a-t-il précisé.  Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés.  Il y a d’abord la crise financière interne qui a affecté les institutions bancaires en 2003.  Par ailleurs, l’augmentation des prix du pétrole et la crise alimentaire ont fortement affecté notre pays.  Le troisième facteur est la crise financière et économique mondiale de la fin 2007 qui a engendré de nombreux effets négatifs.  Enfin, les catastrophes naturelles et les impacts négatifs des changements climatiques constituent des défis à affronter.  « C’est dans cette perspective que nous devons redoubler nos efforts, pour mettre en place de nouvelles stratégies pour un développement durable et une croissance soutenable, afin de générer le bien-être et la prospérité de la population de la République dominicaine », a-t-il estimé.  M. Fernández a réaffirmé l’engagement de son pays pour atteindre les engagements des OMD d’ici à 2015.  Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance de l’interdépendance de l’économie mondiale et de mieux réguler les transactions financières et économiques.


M. ALI BONGO ONDIMBA, Président de la République du gabonaise, a indiqué que l’échéance 2015 serait difficile à atteindre pour de nombreux pays dont le sien.  Il a affirmé la volonté de son pays à consolider et pérenniser la paix et la stabilité, socle, selon lui, du développement.  Ce climat, a-t-il assuré, nous a permis de faire d’énormes progrès en matière de lutte contre la pauvreté, d’éducation, d’autonomisation des femmes et de protection de l’environnement, entre autres.  Le Président a évoqué également l’adoption d’une ordonnance sur la couverture sociale des plus démunis et un programme sur la relance du secteur pastoral et des pêches. 


Le budget consacré à l’éducation nationale a fortement augmenté, le taux de scolarisation se situe à près de 96% et la parité a pratiquement été réalisée, s’est félicité le Président.  Il a également évoqué la création d’un ministère de la condition de la femme, ainsi que l’accès des femmes au microcrédit et à des postes de responsabilités.  Passant à la santé, M. Ondimba a expliqué qu’un nombre plus important de personnes atteintes du VIH/sida avaient accès à des traitements antirétroviraux.  La réduction de la mortalité maternelle et infantile est vitale pour le développement des pays africains, a-t-il reconnu, avant de faire part de sa volonté de lutter contre l’inégalité d’accès aux soins.


Passant à l’environnement, le Président a évoqué l’initiative Gabon vert, qui vise à protéger « l’or vert » de son pays par le maintien de la biodiversité et de la lutte contre l’extraction minière illégale et les émissions de gaz à effet de serre.  Le Gabon jouit d’une stabilité climatique et tant que nous préserverons notre forêt, nous minimiserons l’impact des changements climatiques dans notre pays, a-t-il avancé. 


Le Président gabonais a affirmé sa volonté de voir le Gabon parmi le groupe des pays émergeants.  Il a vanté les mérites des financements novateurs pour le développement et souhaité que le document final souligne le « caractère crucial » de la mobilisation des ressources pour accélérer la mise en œuvre des OMD.


M. SALOU DJIBO, Président de la République du Niger, a fait remarquer que, 10 ans après le lancement des OMD, les résultats de ceux-ci restent mitigés.  Le Niger n’atteindra probablement pas les OMD d’ici à 2015, a-t-il déclaré.  Cet état de fait s’explique, selon lui, par le non-respect des engagements des partenaires au développement.  Il a évoqué d’autres raisons internes telles que les aléas climatiques, l’insuffisance de la croissance économique et les crises économiques que connaît le monde depuis 2008.  Néanmoins, M. Salou a indiqué que la Stratégie de développement accéléré et de réduction de la pauvreté, adoptée en 2007, devrait permettre de jeter les bases d’un développement durable qui contribuera à accélérer la marche vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a estimé à 21 milliards de dollars le coût global des réalisations à mener pour la période de 2011 à 2015 afin d’atteindre les OMD.  Dans ce cadre, l’État du Niger est prêt à financer ces réalisations à hauteur de 5 milliards de dollars et reste ouvert aux contributions de la communauté internationale pour combler le reliquat de 16 milliards de dollars.


Dans le cadre du développement économique et social du Niger et afin d’atteindre les OMD, le Chef de l’État a pris l’engagement d’augmenter la part du budget consacrée aux secteurs prioritaires que sont la santé, l’éducation et l’agriculture.  Il a en outre souligné l’engagement du Niger à maîtriser la croissance démographique, à lutter contre les violences faites aux femmes, à renforcer l’état de droit, à promouvoir les libertés individuelles, la démocratie et à lutter contre le terrorisme, des conditions préalables, selon M. Salou, pour la réalisation par le Niger des OMD.


M. Paul Biya, Président de la République du Cameroun, a déclaré que depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il y a 10 ans, l’évaluation du chemin parcouru montre que même si des résultats ont été obtenus, la réalisation des Objectifs à l’échéance 2015 demeure incertaine.  Il a marqué sa préoccupation sur le cas de l’Afrique, estimant qu’il pourrait s’agir du seul continent qui risque de ne pas atteindre les OMD à l’échéance convenue. 


Le Président de la République du Cameroun a estimé que la réalisation des OMD s’articule autour de trois éléments essentiels.  Il s’agit dans un premier temps de la concrétisation de l’OMD nº8 sur la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement, avec la mise en place d’un système économique et financier plus équitable, le traitement global du problème de la dette, d’une aide publique au développement stable, d’un accès sûr aux médicaments et de la garantie de la réduction de la fracture numérique.  Le deuxième élément est l’accès à l’énergie qui favorise notamment la réduction de la pauvreté, l’éducation et la santé.  Les ressources énergétiques facilitent aussi bien l’augmentation de la production agricole que l’approvisionnement en eau et l’éclosion des activités génératrices de revenus pour les populations les plus pauvres, notamment les femmes, a rappelé M. Paul Biya.  L’usage de sources d’énergie modernes a un impact direct sur la santé des femmes qui se trouvent ainsi libérées des inhalations dues à l’utilisation de la biomasse, a souligné le Président du Cameroun.  


Le troisième facteur est la création d’emplois qui constitue un élément déterminant d’allègement de la pauvreté, de dignité personnelle, de bien-être collectif, de croissance économique durable et de stabilité politique, notamment dans les pays en développement, a-t-il dit.  M. Paul Biya a rappelé que le Gouvernement du Cameroun a placé ces trois éléments au cœur de sa politique.  Il a ajouté que la réalisation des engagements des OMD doit se faire dans une communauté humaine capable d’agir à l’unisson.


M. MELES ZENAWI, Premier Ministre de la République fédérale démocratique d’Éthiopie, a jugé que le tableau général en ce qui concerne la réalisation des OMD en Afrique était loin d’être rassurant.  Il n’y a pas de doute que, dans le monde en développement, il faut faire plus et mieux pour prendre en charge sa destinée et mobiliser ses propres ressources et ne pas se contenter de suivre la communauté des donateurs, a—t-il dit.


Selon M. Zenawi, les pays doivent assumer la responsabilité du développement, même si la solidarité internationale est indispensable pour avancer sur la voie des OMD.  Les partenaires en développement doivent également faire plus et mieux pour réaliser leurs promesses, tant en qualité qu’en quantité, et aller au-delà des mots vides de sens.  Ce forum doit avoir pour résultat un renouveau de l’engagement collectif.  Il faut, a-t-il dit, des recommandations qui s’inscrivent dans l’action pour rattraper, au cours des cinq années, le temps perdu.


L’Éthiopie a fait de grands progrès sur tous les aspects des OMD.  Elle a conçu sa propre stratégie et utilisé au mieux l’assistance internationale limitée pour réaliser ses plans, conformément à ces Objectifs.  Le pays, a poursuivi le Premier Ministre, a eu de bons résultats économiques au cours des dernières années.  Il a mis au point des plans pour les prochaines années afin de parvenir à appliquer tous les OMD d’ici à 2015. 


M. PAKALITHA BETHUEL MOSISILI, Premier Ministre du Royaume du Lesotho, a remercié les pays qui ont aidé le Lesotho à respecter ses engagements dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de l’infrastructure et de la santé à savoir, le Japon, la Chine, les États-Unis, l’Irlande et les États membres de l’Union européenne.  Le Lesotho est en bonne voie pour réaliser les Objectifs relatifs à l’éducation primaire pour tous, à l’égalité des sexes et à l’assainissement de base.


Malheureusement, a prévenu le Premier Ministre, le combat contre le VIH/sida représente un défi énorme pour le Lesotho.  De même, la mortalité infantile et maternelle reste élevée et les efforts entrepris pour réduire ce problème sont entravés par la pauvreté et des ressources financières limitées.  À cet égard, le Lesotho espère que la crise économique et financière mondiale, qui a affecté le monde entier, ne servira pas d’excuse à ses partenaires du développement pour réduire leur soutien à la réalisation des OMD.


Les changements climatiques, a encore prévenu le Premier Ministre, sont l’un des défis les plus graves auxquels le Lesotho est confronté.  Sa sécurité alimentaire est menacée par la sécheresse, dont les enfants et les groupes vulnérables sont les premières victimes.  M. Mosisili a appelé les pays industrialisés à tenir les promesses qu’ils ont faites à Copenhague en 2009 et à aider les pays en développement à s’adapter à l’impact des changements climatiques.


Mme KAMLA PERSAD-BISSESSAR, Premier Ministre de la République de Trinité-et-Tobago, a expliqué que son pays avait mis en place des mesures décisives pour assurer l’édification des capacités et pour établir des partenariats avec les agences régionales et internationales en vue de réaliser les OMD d’ici à 2015.  Elle a évoqué l’importance d’assurer le savoir technologique de la population de son pays, pour ensuite annoncer que d’ici à cinq ans, tous les écoliers du secondaire auraient un ordinateur portable.  Elle s’est également félicitée du fait que l’objectif qui vise à garantir une éducation primaire pour tous avait été dépassé.  S’agissant du problème de la réduction de la pauvreté, Mme Persad-Bissessar a expliqué qu’un Ministère pour le peuple avait récemment été créé et que 20,5% du prochain budget national serait alloué aux services sociaux.  Le Premier Ministre a également affirmé être très préoccupée par le rôle des femmes et des fillettes.  Elle a indiqué que 28% des membres du Parlement étaient des femmes et que leur inscription à l’université avait augmenté de 51%, contre 32% pour les hommes.  


Le Premier Ministre a ensuite passé en revue les grandes lignes du Fonds pour la vie des enfants qui a été lancé au mois de mai dernier et qui permet aux enfants de recevoir des soins d’urgence qui ne sont pas disponibles à Trinité-et-Tobago.  Mme Persad-Bissessar a par ailleurs expliqué que les maladies non transmissibles, comme le diabète, l’hypertension et les maladies cardiaques, présentaient un obstacle majeur à la croissance socioéconomique du pays, et que des indicateurs avaient été développés pour mesurer l’ampleur et traiter ces maladies.  Elle a également évoqué l’existence d’un fonds vert qui cible en priorité le reboisement et la préservation de l’environnement, ainsi que celle d’un programme d’embellissement des communautés par le biais d’une gestion durable de l’environnement.


M. STEPHEN HARPER, Premier Ministre du Canada, a appelé à traduire les propos tenus lors de ce Sommet en « réalités aussi élémentaires que de la nourriture sur la table, ou l’amélioration de la santé et de la vie des enfants du monde ».  Il a ensuite appelé la communauté internationale à tenir ses promesses et à œuvrer en vue de solutions pratiques et durables, avant de plaider pour « moins de promesses alléchantes et plus de résultats concrets ».  Se félicitant des progrès accomplis par son pays, M. Harper a indiqué qu’après le Sommet du G-8 de l’an dernier, le Canada avait doublé son soutien au développement de l’agriculture, établi une stratégie alimentaire globale et annulé plus d’un milliard de dollars de la dette des pays les plus pauvres du monde. 


Le Premier Ministre a par ailleurs indiqué que le Canada s’était engagé à veiller à ce que son assistance financière soit dorénavant employée à bon escient, ce qui signifie une contribution plus efficace et plus crédible pour atteindre les OMD.  Il a cependant reconnu que 10 ans après la formulation de ces OMD, il restait beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne la diminution de la mortalité infantile et l’amélioration de la santé maternelle.  « Nous pouvons changer les choses, si nous consentons à agir de façon concertée », a-t-il soutenu.  Dans ce sens, il a estimé que l’Initiative de Muskoka, relative à la santé des mères, nouveau-nés et enfants, qui a été mise en œuvre lors du dernier Sommet du G-8, et pour laquelle devraient être recueillis plus de 10 milliards de dollars sur cinq ans, sauvera des millions de vies et sera un apport déterminant et tangible dans la vie des populations les plus vulnérables de la planète.


M. HEINZ FISCHER, Président fédéral de la République d’Autriche, a noté les progrès importants accomplis par de nombreux pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, même dans les pays les plus pauvres.  Il a donc souligné que ces objectifs étaient réalisables en adoptant les bonnes politiques et avec des niveaux d’investissement appropriés, ainsi qu’avec le soutien de la communauté internationale.  M. Fischer a reconnu cependant les difficultés qui demeuraient, en particulier pour les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID).  Il a donc appelé les donateurs à se concentrer sur les régions où la réalisation des OMD a pris le plus de retard, en aidant notamment les gouvernements à élaborer leurs plans nationaux de réponse à la crise financière et économique.


Jusqu’en 2015, l’Autriche concentrera ses efforts sur les secteurs où elle a une expérience particulière, a poursuivi M. Fischer, mentionnant l’énergie et l’environnement, l’eau et l’assainissement, ainsi que la paix et la sécurité.  Il a également souligné la nécessité d’inclure les plus vulnérables dans le processus de développement, en particulier les femmes et les filles.  Le Président autrichien a insisté sur l’importance de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, conditions préalables à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et au développement social.  Le sort des femmes touchées par les conflits armés et leur rôle dans les processus de consolidation de la paix sont des priorités dans la coopération de l’Autriche en matière de développement, a-t-il ajouté.  Il a également attiré l’attention sur les besoins des personnes handicapées et sur l’importance des infrastructures, notamment dans le domaine de l’énergie, soutenant à cet égard la Campagne du Secrétaire général sur l’accès universel à l’énergie pour tous d’ici à 2030.


M. Orette Bruce Golding, Premier Ministre de la Jamaïque, a estimé que les engagements, pris il y a 10 ans, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, risquaient de ne pas être atteints.  Le Premier Ministre de la Jamaïque a déclaré que dans la perspective de 2015, de nombreux pays en développement accusaient un retard avant la crise économique mondiale.  Les raisons sont multiples, a-t-il poursuivi, citant notamment des investissements inadéquats dans les ressources humaines et un système commercial inégal.  L’augmentation de l’endettement entame les ressources limitées, empêchant ainsi de réaliser les investissements nécessaires dans l’éducation, la santé et les infrastructures, ce qui, a-t-il expliqué, freine les politiques sociales dans le cadre de la réduction de la pauvreté.


Il faut faire d’avantage qu’un simple état des lieux sur les OMD, a ajouté le Premier Ministre jamaïcain.  Sans un programme d’urgence, ces objectifs ne seront pas atteints en 2015 ou même après, a estimé M. Golding.  Malgré les difficultés rencontrées, la Jamaïque a réalisé certains progrès, comme en matière d’éducation primaire pour tous.  Des progrès marquants ont été enregistrés dans la lutte contre le VIH/sida.  Comme de nombreux pays, la Jamaïque a connu une augmentation de la pauvreté de 9% à 16%, en raison de la récession mondiale.  Un programme d’urgence a dû être ainsi adopté.  La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a aussi proposé le traitement des maladies non transmissibles dans le cadre des OMD.  Rappelant qu’il ne reste qu’un tiers du temps pour réaliser les engagements des OMD, le Premier Ministre de la Jamaïque a lancé un appel d’urgence pour des stratégies nouvelles et renforcées de la communauté internationale. 


M. MOULAY OULD MOHAMED LAGHDAF, Premier Ministre de la République islamique de Mauritanie, a affirmé que les OMD ne pourraient être réalisés à moins d’adopter un programme parallèle destiné à améliorer l’infrastructure routière ainsi que l’électricité et les transports en Mauritanie.  Il a notamment fait observer que l’ouverture de centres de soins ou le lancement de projets de lutte contre la pauvreté dans des zones reculées nécessitaient l’électrification de la région et la construction de routes pour y accéder.  Il a ensuite expliqué que le Programme électoral du Président de la République islamique de Mauritanie abordait tous les OMD, tout en prenant en compte la singularité du pays où la majorité de la population vit en zone rurale.  Il a notamment indiqué que ce Programme favorisait la construction de routes, de centres de soins et d’écoles en zones rurales, et bénéficiait de l’appui de partenaires en développement de la Mauritanie.  M. Laghdaf a également évoqué la construction de logements adéquats et l’octroi de services sociaux de base à des milliers de citoyens qui vivent dans les bidonvilles des principales villes du pays.


De l’avis du Premier Ministre mauritanien, la réalisation des OMD repose en grande partie sur la capacité des pays en développement à rationaliser l’usage de leurs ressources, à lutter contre la corruption tout en accordant une attention prioritaire à la lutte contre la pauvreté, à la sécurité alimentaire, l’éducation, la santé et les infrastructures.  En luttant contre les pots-de-vin et le mauvais usage de fonds publics, nous avons réussi à économiser des sommes considérables que nous avons allouées à la construction d’écoles, de centres de soins et de routes, a-t-il notamment expliqué.  M. Laghdaf a également exhorté les pays développés à honorer leur engagement en allouant 0,7% de leur PIB à l’APD versée aux pays en développement.  Il a de plus réclamé un réexamen sérieux des procédures d’octroi de fonds et l’accélération de la mise en œuvre des projets.  Enfin, après avoir évoqué l’existence d’un programme de vaccination et les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation, le Premier Ministre a fait part de l’existence d’un programme de lutte contre la désertification en Mauritanie qui vise à créer une ceinture verte autour de la capitale du pays.


M. STEPHENSON KING, Premier Ministre de Sainte-Lucie, a expliqué que son pays a fait en sorte d’intégrer les OMD dans ses politiques de développement nationales.  L’indicateur de l’extrême pauvreté et de la faim ne s’applique pas à Sainte-Lucie et le Gouvernement est actuellement impliqué dans plusieurs programmes pour réduire la pauvreté, améliorer l’accès aux services publics et à l’emploi, ainsi que la qualité des infrastructures économiques de base.  L’éducation primaire existe pour tous depuis 1980.


On ne constate pas de disparités entre les sexes dans l’éducation, a poursuivi M. King.  Toutefois, la question de la violence et de la discrimination contre les femmes doit être examinée, de même que la marginalisation des jeunes hommes.  Le taux de mortalité infantile reste élevé, et Sainte-Lucie est déterminée à créer un système d’assurance maladie universel.  En comparaison, la santé maternelle est meilleure que dans la plupart des pays en développement.  Le paludisme a disparu à Sainte-Lucie.  S’agissant de l’environnement durable, Sainte-Lucie a mis en œuvre des politiques pour gérer les ressources naturelles.  Que ce soit dans les Caraïbes ou au niveau international, le pays a toujours promu des partenariats pour le développement.  Les OMD, a conclu M. King, ne doivent pas être considérés comme une fin en soi, mais comme un moyen de parvenir au développement.  Le défi pour des pays comme le nôtre est de faire de la pauvreté un élément du passé, a-t-il conclu.


M. JEAN-MAX BELLERIVE, Premier Ministre de la République d’Haïti, a rappelé que son pays jouissait d’une certaine stabilité depuis 2004.  Le classement d’Haïti ne reflète pas toute la réalité du pays, et encore moins son potentiel, a-t-il dit.  Cependant, Haïti a reçu de plein fouet les résultats de décennies de mauvais choix de développement et d’un contexte international incertain.  Que peut faire Haïti, seule, lorsque frappe une tragédie sans précédent comme celle du 12 janvier?  La situation est cependant loin d’être désespérée, a-t-il estimé.  Au contraire, a-t-il dit, le pays vit un moment presque unique pour sortir du cercle vicieux de la pauvreté et entrer dans un cercle vertueux de réduction des vulnérabilités, d’investissements dans des secteurs porteurs de créations d’emplois et de croissance et de fournitures de services sociaux de base. 


Cette tragédie, a estimé M. Bellerive, a montré combien le développement du pays passe par une véritable refondation qui privilégie un développement harmonieux entre la capitale et les provinces et qui donne les moyens aux communes d’avoir un rôle important dans leur propre développement.  Un appel a été lancé, en mars dernier, à travers le Plan national pour le relèvement et le développement d’Haïti.  Les promesses qui ont accueilli ce plan ne se sont toujours pas traduites par des fonds additionnels qui permettraient de passer à la vitesse supérieure, a-t-il dit.  L’engagement du Président Clinton et d’autres partenaires semble augurer d’une meilleure compréhension de la nécessité de davantage de coordination et de transparence, a ajouté le Premier Ministre.  La Commission intérimaire est, selon lui, un instrument unique en ce sens. 


S’agissant toujours des engagements pris pour financer la reconstruction d’Haïti, le Premier Ministre a regretté n’avoir qu’une idée approximative de ce qui a été dépensé par les agences humanitaires.  Il a demandé à la communauté internationale un meilleur partage de l’information, faute de quoi il n’y aura pas d’appropriation nationale et, non seulement Haïti ne progressera pas dans ses efforts pour relever le pays et atteindre au moins en partie les OMD, mais il régressera.


SHEIKH NASER AL-MOHAMMAD AL-AHMAD AL-SABAH, Premier Ministre de l’État du Koweït, a souligné que la réunion d’aujourd’hui était dominée par des indicateurs qui n’étaient pas encourageants, en particulier s’agissant de l’OMD nº1 (réduction de moitié de la faim et de la pauvreté).  En témoigne l’augmentation du nombre de pauvres, qui est passé de 800 millions de personnes en 1990 à plus d’un milliard en 2009, a-t-il précisé.  Un des défis aujourd’hui les plus importants est également celui des changements climatiques, qui rend d’autant plus nécessaire de parvenir à un accord juridiquement contraignant lors de la Conférence qui se tiendra au mois de décembre à Cancún et ce, afin de déterminer les mesures que les pays développés et les pays en développement pourront prendre. 


Le Koweït n’en est pas moins convaincu que les objectifs de développement sont réalisables.  Des signes positifs accréditent cette conviction, a affirmé le Premier Ministre, comme par exemple la hausse des taux de scolarisation, l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, l’élargissement de l’accès à l’eau potable et les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida, la malaria et la tuberculose.  Au Koweït, tous les indicateurs sont bons, mais des efforts sont déployés pour mettre en œuvre un plan de développement national d’un montant de 115 milliards de dollars pour consolider les progrès accomplis dans tous les domaines, a ajouté le Premier Ministre.  Par ailleurs, a-t-il conclu, le Gouvernement fournit une assistance aux pays en développement d’un montant de 15 milliards de dollars dans plus de 100 pays.


M. Mohamed Waheed, Vice-Président des Maldives, a affirmé que son pays avait réalisé cinq des huit Objectif du Millénaire pour le développement.  Il a toutefois rappelé que les progrès dans la réalisation des OMD ne devaient jamais être tenus pour certains.  Le tsunami de décembre 2004 a fortement affecté l’archipel des Maldives, provoquant un ralentissement de l’économie, et freinant les politiques sociales.  M. Waheed a estimé que trois défis se présentent au Gouvernement des Maldives.  Dans un premier temps, il s’agit de consolider la démocratie et de faire évoluer les droits de l’homme.  « Nous ne sommes pas les seuls à vivre ces tensions, dont certaines sont exacerbées par les extrémismes religieux.  Il faut néanmoins œuvrer dans ce sens », a-t-il ajouté.  L’autre défi concerne la croissance de l’économie des Maldives dans un contexte mondial précaire.  Avec le Fonds monétaire international (FMI), le Gouvernement des Maldives a pris des engagements dans ce sens.  Le troisième défi concerne le changement de statut des Maldives dans les catégories de l’ONU.  Ce qui va permettre aux Maldives d’être reconnues en tant que pays.  « Il faut néanmoins qu’il y ait un système plus adéquat au sein de l’ONU pour les petits États insulaire en développement », a-t-il précisé.


Le Vice-Président a mis en avant deux priorités pour les cinq ans à venir pour atteindre les engagements des OMD.  Il y a la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  « Nous redoublons d’énergie pour que les femmes contribuent au développement », a-t-il affirmé.  D’autre part, l’environnement durable est aussi une question centrale.  L’objectif est de faire des Maldives le premier pays neutre en émission de carbone.  « Cependant, face aux effets négatifs des changements climatiques, la nature transnationale des pollutions rappelle que nous ne pouvons pas y arriver seules », a-t-il conclu.


M. HOR NAMHONG, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, a indiqué que les récentes crises économique et financière internationales avaient provoqué une chute des investissements et une baisse des exportations dont dépendent les pays en développement, entrainant une aggravation du chômage et de la pauvreté.  Au nombre des autres défis, le Vice-Premier Ministre a également évoqué la flambée du prix du pétrole, le détournement d’une superficie importante de terres arables pour la culture de biocarburants et les effets des changements climatiques.  M. Hor a aussi souligné que le fardeau de la dette représentait un autre obstacle majeur pour les pays les moins avancés (PMA), car il entravait leur capacité à financer des projets de développement.


Afin de réaliser les OMD, a poursuivi le Vice-Premier Ministre, il importe avant tout de favoriser les secteurs créateurs d’emplois, d’investir davantage dans la santé et l’éducation et de faciliter l’accès aux marchés des pays en développement.  Il a réclamé des efforts concertés pour assurer une issue heureuse aux négociations du Cycle de Doha, ainsi que la levée des barrières tarifaires, la réduction des subventions agricoles et la création d’une politique fiscale favorable aux exportations des PMA. 


M. Hor a également engagé les pays développés à honorer leur engagement à verser 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, avant de réclamer l’annulation de la dette des pays pauvres.  Le Vice-Premier Ministre a expliqué qu’en 2003, le Cambodge avait adopté ses propres OMD, lesquels figurent dans les plans nationaux de développement pour la période 2009-2013.  Le Cambodge, a-t-il affirmé, est sur la bonne voie en ce qui concerne la réduction de la mortalité infantile, la lutte contre le VIH/sida et la création d’un partenariat mondial pour le développement.  Lauréat du prix OMD 2010 pour ses progrès remarquables en matière d’OMD, le Cambodge, a conclu son Vice-Premier Ministre, demeure conscient des nombreux défis auxquels il est toujours confronté, à l’instar des autres PMA.


Mme GUNILLA CARLSSON, Ministre du développement et de la coopération de la Suède, a affirmé que les gouvernements qui favorisent le développement démocratique ainsi que le respect des droits de l’homme avaient de meilleures chances de réaliser les OMD.  Elle s’est ensuite dite gravement préoccupée par le peu de progrès réalisés dans le domaine de la santé maternelle.  Il est inacceptable que des centaines de millions de femmes meurent suite à des complications liées à la grossesse, a-t-elle dit.  On ne peut ignorer, selon elle, le droit qu’ont les femmes, les hommes et les jeunes gens d’avoir accès à l’éducation sexuelle et à la santé reproductive.  Elle a rappelé que 13% des décès maternels étaient provoqués par les avortements effectués dans de mauvaises conditions.  Du point de vue de la Ministre, la santé maternelle doit figurer au cœur du droit à la santé sexuelle et reproductive.  Elle a également insisté sur l’importance d’investir dans les systèmes de santé nationale, pour ensuite se féliciter de la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants du Secrétaire général.


Mme Carlsson a par ailleurs souligné l’importance des ressources internationales et domestiques.  Les systèmes nationaux doivent être en mesure de générer des fonds afin de permettre aux enseignants et aux sages-femmes, entre autres, de recevoir un salaire décent, a-t-elle dit.  Elle a également réclamé la création d’un engagement conjoint de lutte contre la corruption.  On ne devrait pas avoir à payer des pots-de-vin pour obtenir des services de base, a-t-elle affirmé.


Mme MAXINE MCCLEAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade, a plaidé pour les pays comme le sien, classifiés comme pays à revenu intermédiaire ou à haut revenu.  Malgré nos progrès, beaucoup reste à faire et nous ne pouvons pas le faire seuls, a-t-elle souligné en arguant « des particularités et des vulnérabilités d’un petit État insulaire en développement ».  La Barbade est exposée aux catastrophes naturelles et aux ravages des changements climatiques, et comme économie ouverte, elle est exposée aux chocs extérieurs, a rappelé la Ministre.  En raison de ces vulnérabilités, la question de la « gradation » des petits États insulaires en développement comme la Barbade doit être réexaminée, a estimé Mme McClean. 


Tous nos acquis, a-t-elle dit, peuvent être balayés par un ouragan, un tremblement de terre ou comme c’est le cas aujourd’hui, par l’effondrement des marchés financiers.  Les Caraïbes, a poursuivi la Ministre, sont la deuxième région dans le monde, en matière de prévalence du VIH/sida, après l’Afrique subsaharienne.  Les dépenses continuent à augmenter malgré le manque d’accès du pays aux dons, compte tenu de son classement dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire et à haut revenu. 


Après avoir rappelé que la Barbade avait commencé une série d’initiatives pour rendre l’économie plus « verte » mais que ces mesures nécessitaient un investissement significatif, la Ministre a souligné que la réalisation des OMD dépend de la mise en œuvre de l’OMD relatif aux partenariats pour le développement.  Elle a, une nouvelle fois, appelé à un réexamen des critères de classification des pays et de leur impact sur la capacité des pays comme le sien à obtenir un soutien.


M. Osman Mohammed Saleh, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a souligné que cinq ans avant l’échéance de 2015, les Objectifs du Millénaire pour le développement « peuvent et doivent être atteints ».  Les OMD constituent la priorité des agendas en matière de développement, a-t-il dit.  Il a cité le Rapport de 2007 des Nations Unies qui affirme que « les OMD seront atteints, si des actions additionnelles et concertées sont adoptées immédiatement, et si ces actions sont soutenues jusqu’en 2015 ».  Le Ministre a expliqué que son pays s’est engagé à faire de son mieux pour atteindre les OMD d’ici à 2015.  Des centaines de millions de dollars ont été investis dans les infrastructures pour assurer la sécurité alimentaire.  L’Érythrée se concentre également sur l’égalité des sexes dans l’éducation primaire, la santé infantile et maternelle, la lutte contre le VIH/sida et le paludisme et l’accès à l’eau potable.  Le deuxième Rapport national sur le développement du Millénaire doit être publié dans les prochaines semaines, a-t-il précisé. 


M. Saleh s’est félicité des avancées faites par son pays dans quatre domaines.  En matière de santé, de nombreux progrès ont été enregistrés grâce aux investissements importants réalisés par le Gouvernement de l’Érythrée.  L’éducation figure également au rang des premières priorités avec le Programme de développement du secteur de l’éducation lancé en 2005.  Des progrès ont aussi été enregistrés pour la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  Enfin, l’environnement constitue une préoccupation importante avec, notamment, le lancement de programme d’accès à l’eau potable.  Le Ministre a rappelé l’importance d’éradiquer l’extrême pauvreté et la faim et de l’accès à l’éducation primaire.  « Il est indispensable d’atteindre les engagements pris dans le cadre des OMD et même de les dépasser », a-t-il poursuivi.  Il a aussi insisté sur le fait que les OMD devaient aller de pair avec la mise en place d’un statut de paix avec l’Éthiopie face aux tensions dans la zone frontalière. 


M. NYAN WIN, Ministre des affaires étrangères du Myanmar, a partagé le point de vue du Groupe des 77 et de la Chine qui estime que, sans un appui international substantiel, de nombreux pays en développement risquent de passer à côté des OMD d’ici à 2015.  Le Gouvernement du Myanmar s’efforce d’améliorer la qualité de vie de sa population à travers son plan national de développement qui est étroitement lié aux OMD.  Ce plan met l’accent sur la promotion d’un développement socioéconomique équitable et équilibré dans les zones rurales et urbaines.  Pour assurer un environnement durable, l’Agenda 21 du Myanmar a été mis au point, notamment pour sauvegarder la vallée de Hukaung qui est la plus grande réserve de tigres au monde.  Par ailleurs, Myanmar est autosuffisant sur le plan alimentaire.  L’éducation occupe aussi une place prioritaire, a poursuivi M. Nyan Win, et le taux d’inscription à l’école atteint 98,13%.  Des progrès ont été enregistrés pour réduire la mortalité infantile et maternelle et pour éradiquer le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.


Le Ministre a souligné que l’aide internationale devait servir de catalyseur pour permettre aux pays en développement de réaliser les OMD.  Des investissements accrus, l’accès aux marchés et la résolution des problèmes de la dette sont donc essentiels à cette fin.  Le Myanmar s’engage à travailler étroitement avec les Nations Unies et les partenaires du développement pour atteindre les OMD, a ajouté le Ministre.


M. PAUL OQUIST KELLEY, Ministre des politiques nationales du Nicaragua, a indiqué que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement supposait non seulement de résoudre des problèmes d’ordre technique, administratif et financier, mais également de relever des défis structurels comme la concentration de revenus et des richesses entre les mains de quelques-uns que l’on observe dans le modèle socioéconomique actuel.  Au Nicaragua, la pauvreté extrême a augmenté entre 2001 et 2005, mais le Gouvernement de M. Daniel Ortega a réussi, dès 2007, à réduire la pauvreté extrême à 14,6% et ce. en dépit de la plus grave crise financière et économique du capitalisme mondial depuis la grande dépression, a souligné le Ministre.  Une étude indépendante financée par les Pays-Bas et la Suisse, avec l’assistance technique de la Banque mondiale, a révélé qu’en 2009, le Nicaragua avait atteint l’Objectif nº 1 de 9,7% de pauvreté extrême.  Le pays a également atteint l’objectif relatif à la malnutrition.  L’analphabétisme a reculé grâce à une campagne inspirée du modèle cubain et intitulée « Moi je peux ».  En revanche, il lui reste encore à réaliser l’objectif relatif au VIH/sida, dont la prévalence a augmenté, a-t-il dit.


Selon M. Oquist Kelley, le Nicaragua a bénéficié de l’« innovation la plus géniale de ce siècle » en matière de financement pour le développement grâce à la solidarité du Venezuela à travers les accords PetroCaribe qui convertissent la moitié de la facture des hydrocarbures des pays pauvres en crédits à long terme en vue de la réduction de la pauvreté.  L’appui aux processus sociaux de l’ALBA, de la Banque de l’ALBA, et la nouvelle monnaie régionale sucre sont autant d’autres éléments novateurs de ce nouveau modèle alternatif solidaire.  On estime qu’il faudrait 50 milliards de dollars d’aide publique au développement complémentaires, pour atteindre les OMD d’ici à 2015, mais cela semble peu probable vu que peu de pays consacre 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  La réduction de moitié de la pauvreté extrême dans le monde devrait se voir accorder au moins la même priorité que le sauvetage des banques, a-t-il estimé en plaidant en faveur d’un « combat inclusif pour les Objectifs du Millénaire pour le développement ».  À cet égard, il a salué les efforts de paix et de prospérité déployés sur les deux rives du détroit de Taiwan et a formé l’espoir que les Nations Unies puissent trouver des formes adéquates en vue de la participation de Taiwan dans ce combat de tous.


Le Ministre a exhorté à modifier, de toute urgence, l’architecture financière et économique actuelle.  La solution réside dans l’inclusion et la démocratisation des rapports politiques et économiques internationaux afin d’arriver à la paix, la sécurité et la stabilité mondiales, dans le respect des droits de l’homme et la justice sociale et sans pauvreté, a-t-il conclu.  


M. EDWARD NALBANDIAN, Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, a déclaré qu’il y a 10 ans, on considérait que les inégalités dans le développement économique et social étaient considérées comme le plus grand défi à relever par la communauté internationale, du fait de leurs conséquences pour la sécurité humaine.  Depuis, les défis sans précédents en matière de sécurité, qui ont dominé l’ordre du jour, ont montré que « le développement, c’est la liberté ».  Si les Objectifs du Millénaire pour le développement sont nobles, certaines réalités géopolitiques ont empêché leur pleine réalisation, a ajouté le Ministre.  L’Arménie s’est lancée dans la réalisation des OMD en les intégrant dans ses politiques nationales et a identifié 16 cibles correspondant à ses priorités nationales, a expliqué M. Nalbandian.


La communauté internationale pourra atteindre ses objectifs uniquement si elle déploie d’importants efforts concertés, y compris dans notre région, a déclaré M. Nalbandian.  Toutefois, a-t-il ajouté, la situation régionale ne permet pas d’utiliser pleinement les ressources de la région du Caucase du Sud et sont détournées des objectifs de développement.  Le blocus économique imposé par deux des États voisins de l’Arménie nuit au développement de toute la région, a déclaré le Ministre, pour qui il est impossible d’assurer le développement de certains des pays du Caucase du Sud aux dépens des autres.  La coopération régionale est la seule viable et l’Arménie plaide en faveur d’une coopération forte en ce sens, a-t-il affirmé, avant de regretter que ce concept n’ait « pas encore été compris par nos voisins ».


La prolifération des armes continue de menacer non seulement la paix et la sécurité internationales, mais aussi le développement économique et social, a insisté M. Nalbandian.  L’Azerbaïdjan continue de rejeter la proposition de l’Arménie sur le non-recours à la force, allant ainsi à l’encontre des principes des Nations Unies, a-t-il poursuivi, avant de dénoncer « le militarisme, la multiplication des dépenses budgétaires, les propos belliqueux et les mesures de provocations » de ce pays, accusé de nuire à l’établissement d’une paix stable et durable dans la région, condition préalable au développement.  Le Ministre a aussi affirmé que le peuple du Haut-Karabakh faisait de son mieux pour assurer son développement, mais a regretté qu’il doive le faire sans le soutien de la communauté internationale.  Aujourd’hui, est célébrée la Journée internationale de la paix, a fait observer le Ministre, qui a rappelé que c’était aussi le jour où l’Arménie célébrait son indépendance.  En ce jour, il a réitéré la volonté de son pays de contribuer aux efforts communs en faveur de la paix, de la liberté, de la justice et d’une prospérité équitable.


M. FRANCO FRATTINI, Ministre des affaires étrangères de l’Italie, a rappelé qu’un tiers des gens vivant sous le seuil d’extrême pauvreté se trouvait dans des pays fragiles ou en situation postconflit.  Il a souligné que le rôle de la paix et de la stabilité était décisif pour lutter contre la pauvreté.  En tant que sixième contributeur du budget des Nations Unies et des budgets des opérations de maintien de la paix, l’Italie accorde une grande priorité au renforcement des institutions et à la paix et à la stabilité comme base du développement durable, a-t-il dit.  « Nous sommes aussi convaincus que le développement est le fruit de changements profonds de la société et du plein respect des droits de l’homme », a-t-il dit.  Il a précisé que l’Italie s’était engagée avec un certain nombre de pays dans une campagne pour l’élimination des mutilations génitales féminines qui ont une incidence négatives sur les OMD nº 3 et 5.  Il a souhaité que cette lutte fasse l’objet d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies.


Le Ministre a souligné que la politique étrangère de son pays s’appuyait sur les valeurs de paix et de justice entre les nations.  « Notre stratégie s’inspire des principes de l’efficacité de l’aide, et s’appuie sur une vision holistique du développement et une approche pays », a-t-il déclaré.  Il a précisé que la sécurité alimentaire continuait d’être une haute priorité de son pays, et a rappelé la référence que constitue l’initiative de sécurité alimentaire du Sommet de L’Aquila sous la présidence italienne du G-8, reprise par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre de son Sommet mondial sur la sécurité alimentaire en novembre 2009, puis adoptée comme les « Principes de Rome ».  Il a ajouté que l’Italie avait été particulièrement active en ce qui concerne les formes innovantes de financement.  Il a précisé que l’Italie avait encouragé la mise en place du Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement et soutenu le mécanisme de garantie de marché, la Facilité internationale de financement pour la vaccination, ainsi que les initiatives relatives aux envois de fonds des migrants discutées lors du Sommet du G-8 en novembre 2009, à L’Aquila.  


M. RADOSLAW SIKORSKI, Ministre des affaires étrangères de la Pologne, s’est dit encouragé par les récents progrès obtenus en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  « Le taux de mortalité infantile a diminué de 28%; neuf enfants sur 10 sont scolarisés à l’école primaire dans les pays en développement et le nombre de personnes vivant dans des bidonvilles a diminué de 6% », a noté avec satisfaction le Ministre. 


M. Sikorski s’est toutefois demandé si chaque État serait en mesure de réaliser les OMD et ce, d’ici à 2015.  Il a, à cet égard, estimé qu’il était nécessaire d’accroître l’efficacité de l’aide et de renforcer les différents partenariats avec les secteurs philanthropiques et privés.  Il a également jugé important de porter une attention accrue aux pays frappés par des conflits ou dont la situation fragile ne permet pas de réaliser les OMD.  Chaque pays a un rôle à jouer en stimulant le développement et en inscrivant les OMD dans leur stratégie nationale pour la croissance, a-t-il dit.  De la même manière que le peuple polonais a été aidé, il se sent, aujourd’hui, redevable de porter secours aux moins fortunés, a ajouté le Ministre.  Il a annoncé que son pays avait augmenté le niveau de l’aide publique au développement.


Mme MARIE-JOSÉE JACOBS, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg, a souligné que la lutte contre la pauvreté était une tâche de longue haleine, et que le chemin du développement durable était « tortueux et semé d’obstacles ».  Dès septembre 2000, les États Membres avaient reconnu que l’immensité de la tâche exigeait un partenariat global pour pouvoir espérer vaincre l’adversité qui interdit à une large partie de l’humanité de mener une vie décente et de développer tout son potentiel.  Mme Jacobs reste convaincue que la voie tracée il y a 10 ans reste la bonne et que les OMD gardent toute leur pertinence.  Pour la Ministre, l’impatience de ceux qui sont tentés de remettre en cause les OMD, faute de gratifications immédiates, est mal venue.  Reconnaissant toutefois que le bilan de l’action collective de mise en œuvre des OMD depuis 2000 est mitigé, la Ministre a plaidé en faveur d’efforts accrus dans les secteurs et les régions qui accusent les retards les plus importants.  Dans ce contexte, elle a salué l’initiative du Secrétaire général de lancer une stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, l’un des secteurs où les progrès n’ont pas été à la hauteur des attentes. 


Mme Jacobs s’est également réjouie de la création d’ONU-Femmes qui, selon elle, promet une action collective mieux structurée et plus coordonnée des questions centrales à l’égalité et la promotion des femmes.  La Ministre a souligné que la réalisation des OMD à l’horizon 2015 s’était considérablement compliquée du fait de nouvelles réalités inimaginables en 2000, comme l’insécurité croissante, les catastrophes naturelles, les flux migratoires et l’impact de la crise économique mondiale.  Elle persiste cependant à croire que les nouveaux défis ne dédouanent pas la communauté internationale de ses promesses et de ses engagements d’hier, d’autant plus que ces défis concernent tout le monde et ne connaissent pas de frontières administratives et naturelles.  Le Luxembourg soutient par conséquent une approche régionale et transsectorielle.


M. ALBERTO GATMAITAN ROMULO, Secrétaire aux affaires étrangères des Philippines, a déclaré que les Philippines prévoyaient d’atteindre leurs objectifs dans les domaines de la mortalité infantile, de la lutte contre le paludisme et la tuberculose, de l’accès à l’assainissement et à l’eau potable et de l’égalité entre les sexes en matière d’éducation.  Mais malgré les progrès accomplis, nous devons redoubler d’efforts, a continué M. Romulo, qui a ajouté que la situation aux Philippines était marquée par de grandes disparités.  Le pays, qui est un archipel doté d’une écologie variée, est particulièrement vulnérable aux désastres naturels qui peuvent accroître la vulnérabilité des Philippins les plus pauvres, a-t-il indiqué.  Les Philippines intègreront des stratégies d’adaptation aux changements climatiques aux mesures déjà prises en vue d’atteindre les OMD, et nous invitons les autres États Membres à prendre de telles mesures, a ajouté M. Romulo.  Le Plan de développement à moyen terme des Philippines vise à tirer profit du partenariat entre secteurs public et privé, et nous instaurerons un environnement qui permettra aux Objectifs de devenir réalité même dans les régions les plus éloignées, a conclu le représentant philippin.


Mme MAITE NKOANA-MASHABANE, Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, a déclaré que la réalisation des OMD allait de pair avec la stratégie de développement adoptée par son pays depuis la fin de l’apartheid.  Depuis 1994, les politiques de l’Afrique du Sud se sont concentrées sur l’amélioration du niveau de vie du peuple, notamment en renforçant considérablement les services sociaux de base, a déclaré la Ministre, qui a cité le chiffre de 1,8 million de logements construits ou transférés au profit des pauvres.  Les huit OMD ont été intégrés dans un ensemble national de 10 priorités, a-t-elle expliqué.  Ainsi, lors de la récente coupe du monde de football, le Président du pays, M. Jacob Zuma, a lancé le slogan « un but l’éducation », afin d’attirer l’attention sur cet OMD, a-t-elle rappelé.


La Ministre s’est dite consciente des difficultés que rencontre le pays pour la réalisation des Objectifs nºs 4, 5 et 6 qui ont trait à la santé, tout en affirmant que des mesures étaient prises pour progresser.  Les OMD doivent faire partie intégrante de la stratégie de développement à long terme du pays, a-t-elle insisté.  Il faut combler le fossé qui existe entre riches et pauvres, en Afrique du Sud et dans le monde entier, a-t-elle ajouté.  Les conditions propices à la mise en place d’un véritable partenariat mondial pour le développement ne sont pas encore réunies, a regretté Mme Nkoana-Mashabane.  Alors qu’il ne reste que cinq ans pour réaliser les OMD, chaque pays doit prendre conscience de l’urgence à agir, a-t-elle affirmé, avant d’ajouter que si l’Afrique ne parvenait pas à réaliser les OMD dans les temps, ce serait un échec pour le monde entier.  La Ministre a demandé aux pays développés de respecter, enfin, leurs promesses en matière d’aide publique au développement.


M. MICHEÁL MARTIN, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a indiqué que son pays avait triplé son aide au développement depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire en 2000.  L’Irlande a fourni 6 milliards de dollars d’aide publique au développement au cours de la décennie, tandis que les Irlandais eux-mêmes, ont, à titre privé, donné des millions de plus.  Il a précisé que le Gouvernement était engagé à atteindre un niveau d’aide au développement équivalent à 0,7% de son PIB d’ici à 2015.  Il a souligné les importants succès obtenus en matière de lutte contre la pauvreté grâce à un meilleur accès à la scolarisation primaire, à la promotion de la santé infantile et à la lutte contre le VIH/sida.  Il a souligné les défis croissants en raison des incertitudes économiques mondiales et d’autres problèmes mondiaux, en particulier les changements climatiques.  Il s’est particulièrement inquiété du nombre de personnes souffrant de la faim qui a atteint récemment le chiffre d’un milliard.  Il a dit que la malnutrition était un des pires problèmes de l’humanité.  Le Ministre a précisé que son pays avait accueilli aujourd’hui, en collaboration avec l’Administration américaine, une réunion internationale de dirigeants engagés à construire un partenariat qui se concentrera sur la nutrition durant les 1 000 premiers jours de la vie, et plus précisément de la grossesse au deuxième anniversaire de l’enfant.


Par ailleurs, M. Martin a estimé qu’il fallait un engagement renouvelé en direction des pays et régions qui ont fait le moins de progrès dans la réalisation des OMD.  Il a indiqué que l’Irlande avait orienté 80% de ses programmes de développement en direction de l’Afrique subsaharienne, en se concentrant sur la protection sociale des communautés vulnérables, la nutrition des enfants, la recherche agricole et le renforcement des capacités aux fins de la promotion des activités économiques.  Dans un souci d’efficacité de l’aide, il a souhaité que l’ONU évitât les chevauchements d’activités et assurât une meilleure coordination sur le terrain, avec une meilleure évaluation des résultats.  


M. MAHAMOUD ALI YOUSSOUF, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de Djibouti, a constaté que la liste des restrictions et des contraintes au développement auxquelles font face les pays les moins avancés restait très longue à l’horizon de l’échéance 2015.  Il s’est félicité du Document final, soulignant qu’il réaffirmait de façon importante le consensus international en matière de partenariat international pour le développement et pour la promotion du progrès économique et social de tous les peuples.  Son pays a adopté et intégré les Objectifs du Millénaire pour le développement comme principaux objectifs nationaux de développement et mis en place un programme social ambitieux et exhaustif afin d’améliorer le bien-être et le niveau de vie des couches sociales vulnérables. 


En dépit des ressources limitées et de la crise économique internationale, Djibouti a également consenti des efforts en vue de la scolarisation des filles, et s’est efforcé de fournir une couverture de santé universelle et de maintenir la gratuité de l’enseignement.  Le pays continue par ailleurs à lutter contre la propagation du VIH/sida et à fournir un accès gratuit aux soins de santé et une assistance médicale aux personnes infectées ou malades.  Le Ministre a estimé que la prédominance de la pauvreté mondiale était inacceptable, mettant ainsi l’accent sur l’impératif moral d’agir et de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  


M. SAM KUTESA, Ministre des affaires étrangères de l’Ouganda, a établi une corrélation entre le développement durable et la paix, en particulier dans le cas des pays en développement.  Pour être en mesure de fêter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015, il faudrait accorder une attention spéciale et axer les efforts sur l’accélération de la modernisation économique et de la transformation socioéconomique, a-t-il dit.  Il s’est déclaré encouragé par le fait que 11 des 20 pays, ayant enregistré les progrès les plus absolus dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, étaient parmi les plus pauvres du monde et beaucoup d’entre eux se trouvaient en Afrique.


Il n’en reste pas moins qu’à travers le continent, la réduction de la pauvreté demeure lente, bien qu’on relève des disparités entre les pays en la matière.  M. Kutesa a jugé « honteux et immoral » qu’en dépit de ces progrès si positifs, il existe encore plus d’un milliard de personnes vivant dans des situations de pauvreté extrême, dont la majorité dans les pays les moins avancés.  « Cette Assemblée notera qu’avoir un milliard d’affamés parmi nous n’est pas seulement une simple question de crise alimentaire.  C’est la crise politique qui exige une action politique musclée et urgente », a déclaré le chef de la diplomatie ougandaise, qui a ajouté que le fait de ne pas atteindre l’objectif de réduction de la pauvreté mettait en péril la réalisation de tous les autres objectifs.


Au plan national, il a informé que l’Ouganda avait accompli des progrès dans 15 des 21 objectifs fixés, dont sept étaient en bonne voie de réalisation complète.  Il a recommandé qu’à l’avenir, l’on attachât davantage l’attention au renforcement de l’enseignement des sciences et de la technologie dans les pays en développement.  La communauté internationale devrait se rallier autour des universités et des scientifiques de ces pays qui sont impliqués dans l’innovation et l’application des sciences et techniques dans les différents secteurs de leurs économies, a-t-il suggéré.  D’autre part, les pays en développement devraient investir davantage dans l’infrastructure économique clef ce qui ne manquera pas de donner un élan à la croissance économique et à la création d’emplois dans ces pays.  Le Ministre ougandais a enfin demandé aux partenaires de l’aide au développement de reconsidérer leurs priorités.  Il a également appelé à mettre l’accent, en particulier en Afrique, sur la promotion et l’élargissement de l’accès à la formation professionnelle et technique. 


M. ADELINO MANO QUETA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Guinée-Bissau, a déclaré que son pays s’était fortement engagé à revoir sa Stratégie nationale de réduction de la pauvreté, dont l’objectif principal est la réalisation des OMD.  Soulignant ensuite la nécessité d’accélérer la croissance économique, il a expliqué que son gouvernement était conscient de l’importance de diversifier l’économie, d’améliorer la gestion macroéconomique et consolider la réforme administrative en vue de s’assurer de la prestation de services de base.  Aussi, a-t-il procédé au lancement de la campagne de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA), qui a pour objectif de réduire la mortalité néonatale et materno-infantile, ainsi que le programme accéléré de suivi de l’enfant.  Mais ces initiatives ne seront fructueuses que si les bailleurs de fonds mettent à disposition les ressources nécessaires, a déclaré le Ministre. 


S’agissant de la mobilisation des ressources concessionnelles qui continuent d’hypothéquer les chances de la Guinée-Bissau de réaliser les OMD, M. Queta a appelé à un sursaut de solidarité de la part des partenaires de développement.  Il les a exhortés à œuvrer au succès des discussions en cours au niveau des reconstitutions des ressources de l’Association internationale de développement (AID), du groupe de la Banque mondiale, ainsi que de celles du Fonds africain de développement (FAD).


M. MOUSSA FAKI MAHAMATI, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale du Tchad, a rappelé que son pays s’était engagé dans un processus de réformes économiques, sociales et politiques profondes s’inscrivant dans la Déclaration du Millénaire.  Ainsi, le Gouvernement tchadien accorde une priorité accrue au développement rural, aux infrastructures de base, au développement humain, à la sauvegarde de l’environnement, à l’emploi et à la participation des populations aux décisions, a-t-il indiqué.  Il a expliqué que la lutte contre la pauvreté avait été entreprise d’une façon plus méthodique à partir de 2003, lorsque le Tchad avait mis en œuvre sa Stratégie nationale de réduction de la pauvreté, révisée en 2008 afin de prendre en compte les nouvelles opportunités, notamment l’entrée du pays dans l’ère pétrolière.  Les résultats obtenus au Tchad pour la réalisation des OMD sont contrastés, a-t-il noté, les progrès les plus importants ayant été réalisés en matière d’éducation de base, de scolarisation des filles, de lutte contre le VIH/sida, d’accès à l’eau potable et aux technologies de l’information et de la communication.


Le Ministre a noté en revanche des écarts négatifs en matière de santé infantile et maternelle, de création d’emplois, de sécurité alimentaire, de réduction de la pauvreté, de protection de l’environnement et de préservation de la biodiversité.  La pauvreté au Tchad restant massive en zone rurale, où vit 78% de la population tchadienne, il a prévenu que l’Objectif de réduction de la pauvreté ne pourrait pas être atteint.  Il a aussi rappelé que les efforts de développement avaient été minés par les conflits et les agressions armées, le pays ayant connu en outre un afflux de réfugiés centrafricains et soudanais.  Les OMD ne seront pas atteints au Tchad à cause du manque de ressources financières destinées à soutenir les initiatives en matière d’OMD, a-t-il dit, estimant que les montages d’aide publique au développement s’étaient révélés inefficaces.  « Il est clair que nos partenaires de développement n’ont pas tenu leurs promesses », a-t-il insisté.  Il ne faut pas oublier, pourtant, que l’aggravation des problèmes auxquels sont confrontés les pays du Sud est pour une bonne partie imputable aux changements climatiques, qui eux-mêmes sont la conséquence du développement des pays du Nord, a relevé le Ministre.  Il a appelé ces pays à appuyer les efforts des pays en développement pour l’exploitation de leurs ressources, en achetant celles-ci à leur juste valeur et en permettant l’accès des produits africains aux marchés du Nord.


Mme DIALLO DIENABOU, Ministre de la coopération de la Guinée, a mis l’accent sur l’évaluation de la réalisation des OMD dans son pays et le financement du développement au niveau mondial.  Elle a souligné des progrès de la Guinée en matière d’accès à l’éducation primaire, d’égalité entre les sexes, de santé maternelle et infantile et de lutte contre le VIH/sida.  Néanmoins, elle a déclaré que les chances de réalisation des OMD d’ici 2015 par la Guinée s’étaient amenuisées au cours des dernières années en raison du contexte général du pays, marqué par une crise aigue, et de la baisse de l’aide extérieure.  Le rendez-vous de 2015 risque d’être manqué par la Guinée pour l’ensemble des OMD, a-t-elle prévenu.  Elle a indiqué que le coût des ressources nécessaires pour la réalisation des OMD par la Guinée avait été chiffré à 12,25 milliards de dollars pour la période 2010-2015, soit 110 dollars par habitant et par an. 


S’agissant du financement du développement, elle s’est inquiétée de l’impact négatif des crises multiples sur la situation des 33 PMA africains.  Tout semble montrer que ces pays ne pourront atteindre les OMD en raison de l’insuffisance de l’APD, a-t-elle dit.  C’est pourquoi, elle a estimé que les financements innovants apparaissaient comme des instruments importants de mobilisation additionnelle et prévisible des ressources.  La Ministre a dit que son pays était candidat pour accueillir en mars 2012 une conférence africaine sur les financements innovants qui permettra de réfléchir sur les stratégies de mobilisation de ces ressources supplémentaires.  Elle a également espéré la concrétisation d’un projet de déclaration africaine sur la transparence des capitaux financiers. 


M. ZALMAI RASSOUL, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a rappelé que, lors de l’adoption de la Déclaration du Millénaire et des Objectifs du Millénaire pour le développement, l’Afghanistan était un pays coupé du monde du fait du régime des Taliban.  Après leur renversement en 2001, le pays a commencé à lentement reconstruire ses structures politique, économique et sociale, et à retrouver sa place au sein de la Communauté internationale.  C’est en 2004 que l’Afghanistan a pu se joindre au reste de la communauté internationale et s’engager sur la réalisation des OMD, a souligné le Ministre.  Le pays étant arrivé plus tard, l’échéance a donc été fixée à 2020, a-t-il expliqué.  En outre, en 2008, le pays a mis au point la Stratégie de développement national pour l’Afghanistan, qui intègre notamment les OMD dans un ensemble plus vaste, a précisé M. Rassoul.  Le Ministre a rappelé que son pays avait organisé, il y a juste trois jours, ses deuxièmes élections parlementaires et a insisté sur la participation des femmes, y voyant une preuve des progrès réalisés par ces dernières pour regagner une place active dans la société afghane.  Ces élections témoignent aussi de l’engagement solide du peuple afghan en faveur de la démocratie et de l’autodétermination, a déclaré le Ministre, qui a en outre insisté sur les progrès réalisés lors de ce scrutin en matière de transparence.  Il a remercié la communauté internationale pour son appui.


Après avoir rappelé que 80% de la population afghane dépendait de l’agriculture pour sa subsistance, M. Rassoul a expliqué que son Gouvernement avait entrepris un vaste programme de reconstruction des systèmes d’irrigation mais aussi d’infrastructures telles que les routes.  Ces changements ont permis au PIB du pays de croître de 22,5% en 2009-2010, alors que le revenu moyen a quadruplé depuis 2001, a-t-il fait valoir.  Il a estimé que la découverte récente d’énormes richesses minières, combinée au potentiel du pays en tant que lieu de transit commercial, offrait des chances de sortir le peuple afghan de la pauvreté et offrait une base saine pour une prospérité future.  Le Ministre a encore mis l’accent sur la progression du pays en matière de santé et d’éducation, en partie grâce à l’assistance internationale, y compris celle des Nations Unies.  Enfin, l’Afghanistan met en place des filets de sécurité sociale, en particulier au bénéfice des plus démunis.


Quand on évalue les progrès de l’Afghanistan en matière de réalisation des OMD, il ne faut pas oublier la grande fragilité du pays et le conflit, a déclaré le Ministre, qui a rappelé que les « ennemis de la paix et de la stabilité » en Afghanistan étaient encore actifs.  Mettre fin au conflit est la priorité numéro 1, a déclaré le Ministre, qui a ajouté que le peuple afghan est « assoiffé de paix ».  Il a souhaité une transition qui permette au Gouvernement d’assurer progressivement par lui-même la charge de ce développement, comme de sa sécurité.  Il a estimé que la récente Conférence de Kaboul avait permis à l’Afghanistan de présenter ses projets pour améliorer le sort de sa population.


M. FAYSSAL AL-MEKDAD, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, a déclaré que les tensions et crises continuaient à mettre à mal la paix et les objectifs de développement, notamment au Moyen-Orient.  Une rapide lecture de la situation depuis l’adoption des OMD amène à constater, selon lui, que les principaux aspects du développement, dont la paix et la stabilité, n’avaient pas été réalisés alors qu’Israël continuait d’occuper la Palestine et que 500 000 Syriens avaient été écartés du Golan syrien occupé, a-t-il dit.  Pourquoi Israël ne se retire-t-il pas des terres palestiniennes et syriennes, a-t-il demandé.  Il a dit l’attachement de la Syrie à une option pacifique en se disant convaincu que la paix ne serait atteinte que si elle est juste et qu’elle respecte toutes les résolutions des Nations Unies.


Par ailleurs, le représentant a exhorté les Nations Unies et leurs États Membres à coordonner leurs efforts pour faire face aux besoins des plus démunis.  Il a salué les résultats positifs du plan national quinquennal de développement de l’économie syrienne.  Le Gouvernement, a-t-il dit, a cherché à atténuer l’impact négatif de la crise mondiale sur l’économie syrienne.  Il a fustigé des mesures économiques unilatérales imposées par certains pays à d’autres.  Les États bailleurs de fonds doivent respecter leurs engagements en vue d’atteindre les objectifs de développement des pays en développement.  Il a souligné l’importance d’une reprise de la coopération Sud-Sud en souhaitant que les pays du Sud soient mieux en mesure de défendre leurs intérêts.


M. PAK KIL YON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a déploré l’échec des efforts en vue du développement.  Il a souligné le contraste flagrant entre les voix qui se font chaque fois plus fortes en faveur de l’élimination de la pauvreté et du développement en provenance d’un côté du globe, tandis que de l’autre côté, surviennent à une allure galopante, des invasions armées, des menaces militaires, des sanctions et les blocus ciblant des États souverains.  Il a vivement exhorté la communauté internationale à créer un monde pacifique en rejetant l’usage de la force ou de menaces.  Il a également jugé impératif de réajuster l’architecture internationale économique et de créer un environnement durable pour que les OMD puissent être atteints dans les délais impartis.


Face à la situation actuelle, le Ministre a estimé que l’instauration de relations économiques internationales équitables exigeait « une solution d’urgence et sans délais ».  L’imposition à d’autres pays d’un libéralisme sans bornes et sans aucune forme de contrôle étatique ou de tout autre modèle économique spécifique en tant que « recette unique » ne devrait pas être tolérée, a-t-il souligné.  Les politiques et stratégies internationales en matière de développement, y compris les OMD, devraient être orientées selon lui vers l’assistance aux pays en développement dans leurs efforts tendant au renforcement de l’autosuffisance de leur économie nationale et de la promotion de la justice sociale et de l’égalité, a expliqué le responsable nord-coréen.  Il a appelé au renforcement du rôle de l’ONU, tout en soulignant cependant que des institutions, comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), devraient s’abstenir de dévier de leur nature et mandat originaux et l’assistance au développement ne devrait pas servir à des fins politiques.  Le Ministre a informé qu’au niveau national, son pays a réalisé les OMD et qu’il se consacrait dorénavant à leur consolidation et à l’amélioration de leur qualité.


Mme PAULETTE BETHEL (Chef de la délégation des Bahamas) a expliqué que son pays était déterminé à atteindre, voire dépasser les OMD dans les délais impartis, ce qui se reflète, selon elle, dans ses politiques nationales.  Ces efforts sont d’autant plus difficiles, que les Bahamas ont été sévèrement touchés par l’impact de la crise économique et financière mondiale.  Illustrant son propos, Mme Bethel a expliqué que les Bahamas avaient d’ores et déjà réalisé le premier Objectif (éradiquer la pauvreté extrême) et que tout enfant, dès l’âge de 5 ans, peut y être scolarisé.  De plus, son pays est en bonne voie pour pouvoir satisfaire les besoins en eau potable de toute sa population.  Il reste cependant des objectifs à atteindre, plus précisément dans les domaines de la santé et de l’environnement durable, a reconnu la représentante.  Elle a saisi cette occasion pour demander à la communauté internationale de poursuivre son aide aux petits États insulaires à hauteur des engagements pris initialement afin de leur permettre de continuer sur cet élan.  Elle a également souhaité une coopération plus soutenue entre gouvernements, secteur privé, les organisations non gouvernementales (ONG) et la société civile dans le but de pouvoir atteindre les OMD.


M. MAGED ABDELAZIZ(Égypte) a rappelé le chemin parcouru en 10 ans depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement, de même que la série de crises interdépendantes qui affectent actuellement la vie quotidienne des citoyens des pays développés et en développement.  Dans ces conditions, une action mondiale s’avère incontournable pour faire passer le partenariat global pour le développement à la vitesse supérieure nécessaire, faire effectivement face aux répercussions des crises et épauler les efforts des pays en développement vers la réalisation des Objectifs internationalement agréés, dans le but du renforcement de leur capacité à relever les défis émergents.


Le représentant a fait le bilan des efforts considérables déployés par les pays en développement, lesquels, conscients du fait que leur développement propre leur incombe au premier chef, ont mis en œuvre des stratégies et politiques de lutte contre la pauvreté tendant à l’amélioration des conditions de vie de leurs populations, et engagé des trains de réforme de leurs systèmes législatifs et d’imposition.  Ils restent confrontés à d’autres défis, en particulier à l’amoindrissement de l’aide au développement et, dans ce contexte, les investissements étrangers directs jouent un rôle intégral pour aider en tant que source de financement extérieur du développement, a-t-il expliqué.  M. Abdelaziz a ensuite présenté une synthèse des réformes économiques ambitieuses mises en œuvre par l’Égypte.  D’un autre côté, a-t-il informé, la protection et la promotion de l’enfance ont été au cœur des politiques et programmes socioéconomiques de l’Égypte dans le cadre de la réalisation de tous les OMD.  L’État fournit également des bourses scolaires et à aligné les normes d’enseignement avec les normes internationales.  En matière de santé, le pays a établi un nouveau système d’assurance maladie qui a été progressivement élargi pour couvrir tous les citoyens.  La participation des femmes aux prises de décisions politiques a été améliorée par l’introduction d’un amendement constitutionnel leur permettant l’allocation de sièges supplémentaires au sein du Parlement, a-t-il également souligné.  Le Chef de la délégation égyptienne a, d’autre part, soutenu la coopération Sud-Sud à travers le Fonds égyptien de coopération technique avec l’Afrique.


Mme JANINE COYE-FELSON (Belize) a jugé essentiel d’investir dans le bien-être des mères et des enfants pour atteindre les OMD.  Elle a précisé qu’une mère saine allait mieux pouvoir élever un enfant sain et qu’une mère éduquée était plus en mesure de préparer son enfant à faire face à son avenir.  Elle a estimé qu’investir dans les enfants et les femmes était le meilleur moyen de casser le cycle de la pauvreté.  Elle a regretté que les progrès en direction de la réduction de la mortalité maternelle étaient les plus lents parmi les OMD.  La représentante a estimé que les femmes continuaient de subir des violences, de souffrir d’insuffisance de droits et d’une insuffisance d’accès à l’éducation, à la santé, aux technologies et aux revenus.  Elle a déclaré que le Belize saluait l’initiative du Secrétaire général de lancer une stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants.  Elle a exhorté le secteur privé à appuyer cette initiative en rappelant que l’investissement dans les capacités des femmes se traduira par une croissance de la productivité.


M. HENRY LEONARD MAC-DONALD, (Suriname) a expliqué que le second rapport produit par le Gouvernement de son pays sur les OMD démontre que des progrès ont été accomplis comme en témoignent la réduction de 90%, entre 2001 et 2008, du nombre des cas de paludisme et la baisse à 0% du taux de mortalité résultant du paludisme, entre 2005 et 2008.  Mais ce rapport indique cependant que des reculs ont été constatés et qu’un certain nombre de défis demeurent comme la scolarisation dans le milieu rural, la création d’emplois durables pour les jeunes, et l’accès des femmes enceintes aux soins de santé, à la planification familiale et à de meilleures conditions de vie.  .


La réalisation de l’OMD nº8 relatif au partenariat pour le développement demeure un défi, a regretté le représentant, en citant les taux de l’aide publique au développement.  Après avoir attiré l’attention sur le fléau des maladies non contagieuses, il a appuyé les propos du Secrétaire général selon lesquels le monde possède les ressources et les connaissances nécessaires pour faire en sorte que même les pays les plus pauvres et ceux qui souffrent des maladies, de l’isolement géographique et des guerres civiles soient capables de réaliser les OMD.  Dans ce contexte, le représentant a fait sienne l’assertion selon laquelle le développement économique et social est au centre des objectifs et des activités opérationnelles de l’ONU.


M. DALIUS ČEKOULIS (Lituanie) a mis l’accent sur la nécessité pour les pays développés de répondre aux préoccupations des concitoyens touchés par le ralentissement économique récent tout en étant à la hauteur des objectifs en matière de développement.  Il faut assurer la cohérence à l’échelle du système en mettant l’accent sur la responsabilisation mutuelle.  Il a salué la proposition du Commissaire européen pour la création d’un fonds de réserve européen pour appuyer la réalisation des OMD en Afrique et en Amérique latine et dans les Caraïbes.  Il a souligné l’importance d’institutions démocratiques qui répondent aux attentes des populations en matière de respect des principes de transparence, de démocratie et de bonne gouvernance.  Le représentant a indiqué que la Lituanie était passée d’un statut de pays récipiendaire de l’aide à celui de fournisseur d’aide au développement.  Il a souligné la contribution de la Lituanie à la reconstruction de l’Afghanistan.  Il a affirmé que son pays était concentré sur l’OMD 2 visant à favoriser la scolarisation primaire.  Il a mis l’accent sur l’importance de l’autonomisation des femmes, qu’il a présentée comme un moyen de multiplier les capacités de production et de développer le potentiel de croissance.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement: la communauté internationale se remobilise pour que la date butoir de 2015 soit tenue

AG/10987-DEV/2813

Sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement: la communauté internationale se remobilise pour que la date butoir de 2015 soit tenue

20/09/2010
Assemblée généraleAG/10987
DEV/2813
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

Réunion plénière de haut niveau sur les OMD

3e & 4e séances plénières – matin & après-midi


SOMMET SUR LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT: LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SE REMOBILISE POUR QUE LA DATE BUTOIR DE 2015 SOIT TENUE


Le Secrétaire général annonce le lancement d’une Stratégie mondiale pour la santé des mères et des enfants


« Je lancerai mercredi une Stratégie mondiale pour la santé des mères et des enfants, qui est notre meilleure chance d’obtenir des effets multiplicateurs pour la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), sans exception », a annoncé ce matin le Secrétaire général à l’ouverture du Sommet qu’il a lui-même convoqué, du 20 au 22 septembre, en vue d’imprimer un nouvel élan à la réalisation de ces Objectifs d’ici à 2015 et en faire ce que le Président de la Commission européenne, M. José Manuel Durão Barroso, a appelé « les Réussites du Millénaire pour le développement ».


À cinq ans de l’échéance que s’est fixée la communauté internationale, pas moins de 207 orateurs au total –Chefs d’État et de gouvernement, dirigeants d’organisations et d’institutions financières internationales et observateurs- ont répondu à l’invitation que leur a faite M. Ban Ki-moon pour venir débattre des moyens de consolider les progrès accomplis afin de réduire l’extrême pauvreté et la faim; assurer l'éducation primaire pour tous; promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; réduire la mortalité infantile; améliorer la santé maternelle; combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies; préserver l’environnement, et mettre en place un partenariat mondial pour le développement.


Pour y parvenir, a affirmé M. Ban Ki-moon, des investissements réfléchis dans l’infrastructure, dans les petites exploitations agricoles, les services sociaux - et surtout dans l’amélioration de la vie des femmes et des filles, sont indispensables.  « La fidélité aux buts que nous nous sommes assignés passe aussi par un commerce véritablement équitable et par le lancement d’initiatives sur les changements climatiques », a-t-il poursuivi avant d’évoquer la lutte contre l’inégalité, que ce soit entre les pays, ou au sein même des pays, et ceci, même dans ceux où des progrès impressionnants ont été enregistrés.


Un rapport phare du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), intitulé « Progrès pour les enfants: atteindre les OMD avec équité », et récemment publié, constate en effet avec inquiétude que, même dans les pays où des progrès ont été observés, l’écart entre les enfants des milieux les plus riches et ceux des familles les plus pauvres se creuse*.


Le Président de la France, M. Nicolas Sarkozy, a clairement prévenu des risques encourus si la communauté internationale se réfugie derrière l’« excuse » de la crise économique et financière pour ne pas libérer les ressources exigées par l’urgence de la situation, en particulier en Afrique, où un million d’enfants succombent chaque année au paludisme.  Comme l’a fait observer le Président de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss, c’est en Afrique subsaharienne que le retard est le plus important, en particulier s’agissant des domaines de la lutte contre la faim et de la réduction de la mortalité infantile et de la promotion de la santé maternelle.


Annonçant que la France, premier donateur européen auprès du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme avec 300 millions d’euros par an, allait augmenter son enveloppe de 30%, M. Sarkozy a vigoureusement plaidé pour l’utilisation conjointe des fonds publics et des ressources issues du secteur privé.  Selon lui, il ne sera pas possible de rattraper le retard accumulé sans mobiliser des sources innovantes de financement, comme par exemple l’imposition d’une taxe sur les transactions financières internationales.


De nombreux chefs d’État et de gouvernement de pays en développement, comme ceux du Kenya ou du Népal, ont demandé aux pays développés de porter l’aide publique au développement (APD) à hauteur de 0,7% comme cela avait été agréé, et aux institutions financières internationales de jouer pleinement leur rôle.  Le Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), M. Dominique Strauss-Kahn, a déclaré que cet organisme était prêt à assumer ses responsabilités, « comme il l’a prouvé ces deux dernières années en accordant des prêts sans intérêt aux pays les plus démunis et en réajustant les conditions d’octroi de l’aide financière, que beaucoup d’États jugeaient trop restrictives ».


Le Président d’Israël, M. Shimon Peres, a estimé pour sa part que la maîtrise des sciences et de la technologie devait être mise au service de la production alimentaire, et qu’une union sacrée devait naître au sein de la communauté internationale contre la « terreur ».  « Un monde qui a faim ne sera jamais en paix; et un monde qui vit dans la terreur ne sera jamais gouvernable », a ajouté M. Peres.  Le Roi Abdullah II Bin Al Hussein, de la Jordanie voisine, a indiqué que si les programmes de développement peuvent favoriser la paix, leur succès à long terme dépend aussi de la paix elle-même.  « Les amis du développement doivent être aussi les amis de la paix », a dit le souverain jordanien.


Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Hamidon Ali, le Président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick; le Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Pascal Lamy; le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), M. Supachai Panitchpakdi; et l’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mme Helen Clark ont également pris part à cette Réunion plénière de haut niveau coprésidée par le Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss, et son prédécesseur, M. Ali Abdulassam Treki.


La Réunion plénière de haut niveau se poursuivra demain, mardi 21 septembre, à partir de 9 heures.


*     Voir conférence de presse en date du 7 septembre



APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; ET SUITE DONNÉE AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/65/L.1)


Déclarations liminaires


M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a ouvert son intervention en citant cette phrase tirée de la Constitution de son pays, la Suisse: « La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ».  Ce précepte exprime, par excellence, le principe selon lequel la solidarité est le fondement de toute communauté et reconnaît qu’il y a un devoir moral à se soucier du bien-être de l’autre, a souligné M. Deiss.  « Ceci résume bien ce que la communauté internationale s’est engagée à faire avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a-t-il estimé.


En 2000, lors du Sommet des OMD, nous avons adopté le programme le plus ambitieux jamais lancé pour lutter contre la pauvreté, a rappelé le Président de l’Assemblée.  Nous avons exprimé par là que tous les peuples des Nations Unies forment une seule communauté et qu’il n’y a pas de droit à l’indifférence devant la misère et la souffrance de l’autre, a-t-il insisté.  M. Deiss a donc appelé chaque individu, en tant que Chef d’État ou de Gouvernement, et en tant que Membre des Nations Unies, à réitérer l’engagement pris lors du Sommet du Millénaire et à proclamer la nécessité de créer les conditions nécessaires pour faire aboutir les OMD d’ici à la date butoir de 2015.


Les rapports du Secrétaire général et la documentation des différentes entités onusiennes le montrent bien: le bilan est mitigé, a fait remarquer le Président de l’Assemblée.  Les progrès sont bien réels sur certains plans: globalement, la pauvreté a reculé.  Mais il y a des régions, comme l’Afrique subsaharienne, où le retard s’accumule.  Il y a également des domaines, comme ceux de la lutte contre la faim, de l’amélioration de la mortalité infantile et de la santé maternelle en particulier, où des efforts supplémentaires sont nécessaires, a-t-il préconisé.  M. Deiss a fait observer en outre que la crise économique et financière avait fragilisé les acquis, mais que les décennies de forte croissance qui l’ont précédée avaient révélé le fort potentiel de l’économie mondiale.  Il faut être confiant, a-t-il jugé, « nous avons le savoir-faire et les moyens de réussir.  Nous pouvons donc le faire ».


Mais pour cela, il faut l’engagement des donateurs et des bénéficiaires dans le sens d’un authentique partenariat.  Ce partenariat doit s’étendre à la société civile et au secteur privé.  Si nous voulons réussir, nous devons le faire ensemble, a poursuivi le Président.  Selon lui, ce Sommet sur les OMD s’ouvre sous d’excellents auspices.  « Le document qui sera adopté à cette occasion est basé sur un large consensus et donne une base pour orienter notre action jusqu’en 2015 », a estimé M. Deiss.  Il a souhaité qu’à l’issue de ce Sommet, la communauté internationale lance un message fort quant à sa volonté de réaliser les OMD.  « Nous devons, nous voulons et nous pouvons le faire.  Nous n’avons pas le droit d’échouer.  Le monde nous regarde, ne le décevons pas », a conclu M. Deiss.


M. ALI ABDULASSAM TREKI, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, et Coprésident de la Réunion plénière de haut niveau, s’est déclaré particulièrement fier de souligner qu’au cours des derniers mois, dans l’élan de la préparation de ce Sommet, un consensus international fort s’est forgé sur la réalisation complète et rapide des Objectifs du Millénaire pour le développement.  L’intensité des discussions pendant de nombreux mois de négociations a montré l’importance que tous les pays attachaient aux OMD, a-t-il affirmé.  Des désaccords et des divergences de vues peuvent apparaître sur la façon de réaliser ces Objectifs, mais toutes les parties sont d’accord, a-t-il ajouté, sur l’importance de ne pas abandonner les pauvres au bord de la route.  M. Treki a rappelé que le dialogue et la consultation, le travail avec tous les partenaires, dans un esprit d’ouverture, de transparence et d’inclusivité, de respect des « petits États » comme des « grands pays » constituaient les piliers de l’Assemblée générale.  M. Treki a précisé que le maintien de ces principes avait représenté un élément central de sa présidence sous laquelle cet accord a été obtenu, de même que le consensus sur la cohérence de l’ensemble du système de l’ONU, la création d’ONU-Femmes et la revitalisation de l’Assemblée générale.  Ces réalisations montrent, selon lui, que les Nations Unies demeurent fortes et essentielles pour promouvoir des normes de vie élevées, le plein-emploi et des conditions de progrès économique et social et de développement, comme cela est défini dans la Charte des Nations Unies.


Le Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale a néanmoins déclaré que pour améliorer les vies de centaines de millions de personnes grâce à de meilleurs soins de santé, un meilleur accès à l’éducation, à l’eau et à l’assainissement, grâce à l’autonomisation des femmes et des filles, et grâce à des programmes visant à préserver et protéger l’environnement, des centaines de milliards de dollars étaient nécessaires.  M. Treki a notamment mis l’accent sur le problème d’une mauvaise utilisation des ressources et sur celui que posent les flux de financement illégaux.  Il a estimé que seule une bonne gouvernance pouvait permettre d’obtenir des résultats dans les prestations d’aide sociale publique.  Mais, a-t-il dit, les améliorations voulues en matière de gouvernance et d’élaboration des politiques dépendent également de l’appropriation nationale et de la responsabilité des États.  Ces conditions doivent être soutenues, et non pas sapées, par la communauté internationale.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que la communauté internationale était réunie aujourd’hui parce qu’il y a 10 ans, elle s’était promis de n’épargner aucun effort pour mettre l’humanité entière hors du besoin.  Il a indiqué que des progrès décisifs avaient été accomplis.  Une nouvelle façon de voir les choses est apparue, par exemple, des partenariats inédits entre le secteur public et le secteur privé sont nés.  Une augmentation spectaculaire du nombre d’enfants scolarisés a été constatée, ainsi que l’accès d’un plus grand nombre de personnes à l’eau potable.  Les progrès accomplis se sont traduits aussi par une lutte plus efficace contre la maladie, une meilleure diffusion des technologies mobiles ou vertes et des succès en matière de développement plus nombreux que jamais.  Mais, a souligné le Secrétaire général, nous devons protéger ces acquis, dont beaucoup sont encore fragiles.  Le temps passe, et il reste encore beaucoup à faire, a-t-il prévenu.


« Quelle est la question que nous nous posons? ».  C’est celle de la fidélité, a-t-il répondu.  Il nous faut rester fidèles à notre identité de communauté internationale fondée sur la solidarité, fidèles à l’engagement pris de mettre fin aux conditions déshumanisantes qui vont de pair avec l’extrême pauvreté.  Pour cela, a affirmé M. Ban, il faut des investissements réfléchis dans l’infrastructure, dans les petites exploitations agricoles, les services sociaux –et surtout dans l’amélioration de la vie des femmes et des filles.  Mercredi, a-t-il annoncé, « je lancerai une Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, qui est notre meilleure chance d’obtenir des effets multiplicateurs pour tous les objectifs, et ceci, sans exception ».  La fidélité aux buts que nous nous sommes assignés passe aussi par un commerce véritablement équitable et des initiatives sur les changements climatiques.  « Remettre la prise de décisions difficiles à de futures conférences et aux générations à venir ne fait qu’accroître les coûts », a souligné le Secrétaire général.  La fidélité passe aussi par la lutte contre l’inégalité, que ce soit entre les pays, ou au sein des pays, même dans ceux où des progrès impressionnants ont été enregistrés.  Elle passe enfin par l’abandon des idées reçues.  La reprise après la crise économique ne doit pas entraîner un retour aux manières de faire erronées et injustes qui nous ont menés à la crise, a fait observer M. Ban, qui s’est dit convaincu que les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient réalisables.  « Ma récente visite dans des villages pilotes du Malawi et du Bénin m’en a convaincu », a-t-il indiqué.  Il a en conclusion vivement engagé la communauté internationale à faire des OMD ses propres objectifs: « Diffusons un vigoureux message d’espoir; tenons les promesses que nous avons faites », a conclu Ban Ki-moon.


M. HAMIDON ALI, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a insisté sur le rôle essentiel de l’ECOSOC dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Nous espérons que ce rôle sera encore renforcé », a-t-il ajouté.  M. Ali a déclaré que nous célébrons cette année le deuxième Forum économique, qui se déroule dans des circonstances particulières.  Ce Forum est capable de jouer un rôle important dans le cadre des OMD et ce jusqu’à 2015, a estimé Hamidon Ali.  Le Président de l’ECOSOC a prôné que le Forum se réunisse tous les ans au lieu de le faire tous les deux ans comme c’est le cas actuellement.  Il a aussi rappelé la solidarité de l’ECOSOC avec le peuple d’Haïti après le tremblement de terre de janvier 2010.  M. Ali a également souligné l’importance du rôle de la société civile dans la réalisation des OMD.  Il a estimé que l’ECOSOC avait réussi à jouer un rôle de relais de la société civile auprès de la communauté internationale et de ses décideurs.  « À ce titre, il est donc important de renforcer le rôle de l’ECOSOC », a-t-il conclu.


M. ROBERT ZOELLICK, Président de la Banque mondiale, a déclaré que les progrès observés durant les dernières années en matière de développement avaient été ralentis et même remis en cause du fait des crises alimentaire, financière et énergétique qui ont frappé l’économie mondiale.  Parce que les Objectifs du Millénaire sont une composante essentielle du travail de la Banque mondiale, la Banque est engagée plus que jamais à soutenir les États pour leur permettre d’accroître l’accès à la santé, la scolarisation, l’énergie, l’alimentation et l’emploi.  Il s’agit de défis quotidiens, a dit M. Zoellick.  Il faut travailler avec nos partenaires pour atteindre des objectifs quantifiables, et nous devons investir dans ce qui donne des résultats, a préconisé M. Zoellick.  Nous avons, par exemple, vacciné 311 millions de personnes et facilité l’accès à la scolarisation à 13 millions de jeunes filles.  Mais il ne suffit pas de construire des dispensaires s’il n’y a pas de routes pour s’y rendre, de construire des écoles si les élèves doivent étudier dans l’obscurité du fait du manque d’électricité.  Il faut traiter les États les plus démunis comme des clients et non comme des cas d’études ou des sujets d’expériences théoriques, a conclu M. Zoellick.  


M. DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a exprimé son sentiment d’urgence devant la situation actuelle.  Les crises économique, alimentaire et énergétique nous ont fait perdre l’élan acquis pendant la décennie précédente, précipitant 70 millions de personnes de plus dans la pauvreté d’ici à 2020, tandis que bien d’autres connaîtront le chômage, a déploré M. Strauss-Khan.  La réalisation des OMD dépendra d’un rétablissement de l’équilibre en faveur d’une croissance mondiale durable, a-t-il estimé.  Des mesures concertées peuvent déboucher sur des résultats positifs, a-t-il assuré.  Les économies avancées doivent contribuer à cette relance en faisant preuve de générosité, mais les pays en développement peuvent s’aider eux-mêmes avec le soutien des institutions financières internationales, a-t-il fait remarquer.  Bien entendu, a indiqué M. Strauss-Kahn, le FMI est prêt à assumer ses responsabilités, comme il l’a prouvé ces deux dernières années en accordant des prêts sans intérêt aux pays les plus démunis et en réajustant les conditions d’octroi de l’aide financière, que beaucoup d’États jugeaient trop restrictives.  Les Nations Unies et le FMI ont des objectifs communs qui ont pris forme dans un monde en ruines, a-t-il ensuite affirmé.  Pour le Directeur général du FMI, « nous ne pouvons plus commettre les erreurs du passé et nous devons veiller à l’avènement d’un monde juste et prospère.  Aujourd’hui se présente l’occasion de prendre un nouveau départ en faveur d’un monde libéré de la pauvreté », a-t-il conclu.


M. PASCAL LAMY, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce  (OMC), a déclaré que c’est une volonté forte de la communauté internationale qui a permis de lancer, il y a 10 ans,  les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Vouloir, c’est pouvoir », a-t-il poursuivi.  Le moment est propice de se demander en quoi l’OMC a contribué à la réalisation des OMD.  Dans le cas de l’OMC, il s’agit principalement de l’Objectif 8, a indiqué M. Lamy.  Cet objectif vise notamment à établir un système commercial ouvert.  L’OMC, qui œuvre pour réguler et réduire les inégalités dans les échanges commerciaux, vise donc la réalisation de cet objectif qui préconise la création d’un système commercial multilatéral ouvert, réglementé, prévisible et non discriminatoire qui puisse être un puissant moteur de croissance économique et de développement.


M. Lamy a estimé que les avantages de l’ouverture des échanges sont importants et se manifestent dans la structure de la croissance des pays qui ont procédé à l’ouverture de leurs frontières au commerce.  Les échanges  permettent d’intensifier les investissements et de développer l’ouverture des économies et la prospection sociale.  « Les régions qui échangent le plus connaissent la meilleure croissance économique et donc une réduction de la pauvreté », a-t-il remarqué.  Il a noté que les échanges commerciaux, ainsi qu’un système ouvert, constituent le meilleur rempart contre la volonté de protectionnisme en période de crise.  « C’est parce que le système commercial multilatéral est ouvert que le pire de la crise a été évité », a-t-il souligné.


« Le développement du commerce mondial constitue le moyen de sortir plus rapidement de la récession », a constaté le Directeur général de l’OMC.  Le volume des échanges mondiaux devrait atteindre cette année une hausse de 13,5%, dont 17% pour les pays en développement et de 11%  pour les pays développés, a indiqué le Directeur général de l’OMC.  M. Lamy a estimé qu’il fallait faire mieux.  D’une part, en matière de régulation, en concluant le Cycle de négociations commerciales de Doha, avec notamment la promesse de mieux réguler les subventions agricoles versées aux producteurs de coton dans certains pays.  D’autre part, en poursuivant l’objectif de l’aide au commerce pour les pays les plus pauvres, en les intégrant au commerce international.  M. Lamy a constaté que malgré l’importance de la crise, il ne faut pas se détourner des objectifs convenus.  Les OMD peuvent être atteints de façon simultanée, a-t-il indiqué.  Il a conclu en estimant que l’OMC est un bon élève dans ce cadre OMD.


M. SUPACHAI PANITCHPAKDI, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a mis l’accent sur la nécessité de régler, comme s’efforce de le faire la CNUCED par l’établissement d’un cadre de politiques, les causes structurelles de l’absence de développement.  Il a affirmé que les efforts visant à réaliser les OMD seront difficiles à mener dans de nombreux pays sans une augmentation significative des investissements publics.  De même, a-t-il ajouté, des politiques sectorielles sont nécessaires pour alléger la pauvreté.  Par exemple, a-t-il précisé, il convient d’accorder une attention plus grande à l’amélioration de la production agricole dans les pays où l’insécurité alimentaire continue d’être un problème récurrent.  Supachai Panitchpakdi a également estimé qu’outre des dépenses gouvernementales ciblées et un rôle stratégique accru de l’État, la mobilisation du secteur privé était essentielle pour mobiliser et effectuer des investissements à long terme productifs.


Le Secrétaire général de la CNUCED a aussi mis l’accent sur la nécessité d’augmenter l’aide publique au développement (APD) et de résister à la tentation pour les pays riches de procéder à des ajustements de leur montant d’aide pour faire face à la crise économique et financière, ce qui aurait des conséquences défavorables sur la dette et le commerce des pays en développement.  Enfin, a-t-il dit, une plus grande attention doit être accordée au problème de l’inégalité, qui augmente partout, alors même que le monde devient plus riche.  M. Panitchpakdi a ainsi souligné la nécessité de repositionner les OMD dans un cadre de développement plus large qui insiste sur les investissements productifs.


Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), s’exprimant en qualité de Présidente du Groupe des Nations unies pour le développement, a mis l’accent sur la nécessité d’avoir la détermination nécessaire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les conflits et les crises des dernières années ne rendent pas notre tâche facile, mais les Objectifs peuvent être atteints, a dit Mme Clark. Nous devons tirer parti de nos compétences et investir nos ressources là ou elles donneront des résultats.  Il faut appuyer les processus en cours dans les États et  encourager le respect des droits des individus et de l’état de droit, a-t-elle préconisé.  Il nous faut nous concentrer sur les plus pauvres, investir davantage dans les droits des femmes et des filles, ainsi que dans l’assainissement et l’eau potable.


Si des programmes fonctionnent bien, la question est de savoir comment les étendre au  reste du monde, a fait remarquer l’Administratrice du PNUD.  Il nous faut ainsi parvenir à un accord commercial qui profite aux plus pauvres, a-t-elle préconisé.  En conclusion; les OMD nous rassemblent tous.  Établissons les priorités et définissons ce que chacun doit faire, a recommandé Helen Clark.  Nous pouvons faire de la promesse faite il y a dix ans une réalité, a-t-elle souligné.



Déclarations


M. PORFIRIO LOBO SOSA, Président de la République du Honduras, a rappelé qu’il y a 10 ans, les chefs d’État et de gouvernement ont reconnu que la mise en œuvre des programmes de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) était une responsabilité collective.  Dix ans après, nous devons réaffirmer ces engagements pour le respect de la liberté de tous les hommes et femmes de la planète, ainsi que pour l’égalité de leurs droits, la solidarité envers les plus démunis, la tolérance et le respect des différentes cultures, le respect de la nature, et la responsabilité collective des gouvernements pour le développement économique et social.  M. Lobo Sosa a déclaré qu’il fallait étendre les bénéfices de la croissance économique mondiale à un milliard de personne qui vivent toujours dans une extrême pauvreté.  « La réalisation des OMD va à cet égard dans la bonne direction », a-t-il poursuivi.  Il se dit en accord avec M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, sur le fait que ces objectifs sont réalisables.  Mais, il faut redoubler d’efforts dans cette responsabilité collective.  La crise économique a montré que les efforts à accomplir ne sont pas uniquement de la responsabilité des pays en développement, mais de tous les pays de la planète, a dit M. Lobo Sosa.


Le Président du Honduras a insisté sur l’engagement de son pays dans le cadre du Centre pour le développement global, aux côtés de la République démocratique populaire lao, de l’Éthiopie, de l’Ouganda, du Burkina Faso, du Népal, du Cambodge et du Ghana.  « Il faut intensifier nos efforts dans les années à venir afin d’atteindre la réalisation des huit objectifs composant les OMD », a rappelé M. Lobo Sosa.  Le Gouvernement du Honduras s’est notamment investi en faveur de la réduction de la mortalité infantile et maternelle.  Face aux défis que nous devons affronter dans le cadre des OMD, « il est temps de réaffirmer notre action envers les plus pauvres, d’accentuer la solidarité, et de construire un monde tolérant, qui soit en harmonie avec des libertés individuelles et collectives », a-t-il conclu.


M. NICOLAS SARKOZY, Président de la République française, a rappelé qu’il y a 10 ans, le monde s’était engagé en faveur de la réalisation, d’ici à 2015, des OMD.  Des progrès ont été accomplis, a-t-il fait observer, mais il reste encore beaucoup à faire pour tenir cette promesse dans les délais que la communauté internationale s’était fixés.  La question est maintenant de savoir si nous nous donnerons les moyens d’y parvenir ou si nous allons nous réfugier derrière l’excuse de la crise économique et financière pour ne pas le faire, a dit M. Sarkozy.  Pour sa part, a rappelé le Président, la France a fait son choix.  Sa contribution annuelle de 300 millions d’euros au Fonds des Nations Unies de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose fait d’elle le premier donateur européen à cet organisme.  La France, a annoncé M. Nicolas Sarkozy, a décidé d’augmenter sa contribution de 20% au cours des trois prochaines années.  Nous n’avons pas le droit de faire moins, a-t-il insisté, avant d’appeler l’ensemble des pays développés à faire davantage, en particulier pour l’Afrique, un continent où un million d’enfants meurent chaque année du paludisme. 


« La question n’est pas de faire des discours, mais de décider et d’agir », a souligné le Président de la République française, pour qui il ne sera pas possible d’y arriver avec les seuls fonds publics.  Il faut leur associer les contributions du secteur privé, a-t-il préconisé.  C’est pourquoi, a dit M. Sarkozy, « en tant que futur Président du G-20 et du G-8, je me rendrai au Sommet de l’Union africaine fin janvier à Addis-Abeba pour y défendre l’idée développée par Bernard Kouchner, qui plaide en faveur des financements innovants.  Au nom de quoi ne demanderions nous pas au monde de la finance de participer au financement des OMD en prélevant une taxe infime sur les revenus qu’il génère? », a demandé M. Sarkozy.  Nous ne serons pas au rendez-vous de 2015 s’il n’y a pas d’avancée majeure en ce domaine, a jugé le Président de la France.  Cette idée est essentielle et elle engage notre crédibilité.  Imaginer des financements innovants et faire toute sa place à l’Afrique dans la nouvelle gouvernance mondiale sont des impératifs.  « Nous sommes au XXIe siècle et nous ne pouvons pas continuer à recourir à la gouvernance du XXe siècle », a fait remarquer M. Sarkozy.  Ne retombons pas dans les mauvaises habitudes et dans le « train-train quotidien » et « gagnons le respect de tous les peuples du monde », a-t-il ajouté en conclusion.


M. ISLAM KARIMOV, Président de la République d’Ouzbékistan, a jugé urgent de trouver des voies alternatives pour la paix et à la stabilité en Afghanistan.  Il a estimé que la création d’un « Groupe de contact 6+3 », proposée par son pays dès 2008 pourrait jouer un rôle significatif dans ce sens.  Il a indiqué que cette proposition se basait sur le fait que les problèmes de l’Afghanistan doivent être réglés par les Afghans eux-mêmes.  Il a estimé que le plus important objectif de ce Groupe serait de proposer un programme de cessation des opérations militaires en Afghanistan et de trouver un compromis sur les questions clefs et sur les contradictions qui divisent le pays.  Il a mis l’accent sur l’importance de programmes économiques et sociaux et de la lutte contre la pauvreté, la construction d’infrastructures et l’aide humanitaire.  Il a jugé indispensable de respecter les traditions centenaires de l’Afghanistan, dont les valeurs et coutumes de l’islam sont partagées par le peuple de l’Afghanistan.  Il a déclaré que la coalition internationale des forces de maintien de la paix présente en Afghanistan doit appuyer ces objectifs. 


S’agissant des événements tragiques qui ont eu lieu au Kirghizistan en juin 2010, il a estimé qu’ils constituaient une menace sérieuse à la stabilité de l’Asie centrale.  Il a rappelé que le renversement en avril 2010 d’un pouvoir présidentiel kirghize qui s’était discrédité, avait entrainé la mort de centaines de personnes.  Il s’est inquiété que de nombreux Kirghizes, dont des membres de la minorité ouzbèke, sont devenus des otages dans le sud du pays, qui a été le lieu d’incidents interethniques en raison de manipulations menées par une tierce partie.  Il a fustigé des tentatives d’entrainer l’Ouzbékistan dans cette engrenage interethnique.  Il a mentionné les efforts de son pays pour que cette tension interethnique ne traverse pas la frontière et se propage en Ouzbékistan.  Il a rappelé que les Ouzbèks et Kirghizes vivaient en parfaite harmonie depuis des siècles.  Il a indiqué que l’Ouzbékistan accueillait 100 000 réfugiés, en souhaitant une aide internationale humanitaire pour le Kirghizistan.  Il a demandé que les Nations Unies mettent en place une enquête internationale indépendante sur les pogroms, meurtres et violences commis entre le 11 et 14 juin 2010 dans le sud du Kirghizistan, dans le souci de voir jugés les commanditaires de ces actes et lancé le processus de réconciliation.     


Par ailleurs, M. Karimov a mis l’accent sur nécessité de la protection de l’environnement en citant la tragédie de la mer d’Aral, dont le volume a été divisé par 13 en 40 ans et dont la minéralisation a mis fin à toute vie aquatique.  Il a déclaré qu’il était urgent de mettre un terme à l’assèchement de la mer d’Aral dans l’intérêt de la diversité biologique et du développement économique et social de millions de gens qui vivent dans la région d’Asie centrale.  S’agissant de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a déclaré que l’Ouzbékistan avait multiplié par 14 le niveau du salaire moyen national depuis son accession à l’indépendance il y a 19 ans.  Les dépenses sociales ont été multipliées par 5 alors que 50% du budget sont consacrés aux questions sociales, a-t-il précisé.  82,5% de la population ont accès à l’eau potable et 83,5% ont accès au gaz naturel.  La mortalité maternelle a été divisée par deux et la mortalité infantile par trois, tandis que l’espérance de vie est passée de 67 à 73 ans, a ajouté M. Karimov.  Il s’est félicité que son pays ait atteint un taux de croissance économique proche de 10% depuis 2008, en qualifiant l’Ouzbékistan de « modèle de démocratie » en transition vers une économie de marché orientée vers la protection sociale.


Le Roi MSWATI III, Chef d’État du Royaume du Swaziland, a déclaré que malgré des progrès certains, son pays rencontrait des obstacles considérables dans son effort pour éradiquer la pauvreté et créer des meilleures conditions de vie.  L’éradication de la pauvreté extrême, a-t-il reconnu, passe par le développement agricole.  Le Swaziland a besoin de davantage de ressources pour construire les barrages et les systèmes d’irrigation nécessaires.


L’éducation étant au sommet des priorités nationales, le Swaziland, a dit le Roi, se réjouit d’annoncer qu’il a instauré la gratuité de l’éducation primaire dans le but de parvenir à l’accès universel en 2015.  Le pays a également augmenté son budget pour les enfants orphelins et vulnérables afin d’assurer leur éducation. 


En matière de santé publique, la tuberculose, le VIH/sida et d’autres obstacles continuent de contrarier les progrès nécessaires pour atteindre l’OMD relatif à la santé maternelle.  Le Roi Mswati a cependant attiré l’attention sur le fait que le Swaziland a atteint son objectif en matière de lutte contre le paludisme.  Il a enfin mis l’accent sur le problème de l’accès aux ressources, rendu difficile dans le contexte de la crise économique et financière actuelle.  Cependant, a-t-il affirmé, ces divers obstacles ne sauraient empêcher la réalisation des « nobles objectifs », a conclu le Roi, en estimant que les OMD représentent véritablement un engagement mondial sans précédent.  


M. EVO MORALES AYMA, Président de l’État plurinational de Bolivie, a déclaré que la répartition injuste de la richesse accroit la pauvreté.  Si les politiques qui sont responsables de ce genre de déséquilibre ne changent pas, les pauvres seront constamment condamnés à leur sort, génération après génération, a relevé M. Morales.  « On parle uniquement des effets de la pauvreté.  Mais, on ne parle pas de ses causes », a-t-il fait remarquer.  Pour le Président de la Bolivie, il est essentiel d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pour atteindre ces Objectifs, les pays du Sud ne doivent pas continuer à dépendre des pays du Nord, a-t-il préconisé.  Il a évoqué le montant de 891 milliards de dollars qui ont été transférés des pays en développement vers les pays développés, en 2008.  Le même type de montant a été enregistré en 2009.  Ces sommes sont huit fois supérieures aux montants de l’aide au développement, a souligné M. Morales.  « Dans ce contexte, comment freiner le pillage des ressources du Sud par le Nord, et comment freiner la montée de la pauvreté dans le Sud? », s’est-il interrogé.


M. Morales a rappelé l’importance de débloquer des moyens au profit des populations du Sud.  Il a notamment cité l’exemple du sport comme manière de canaliser la jeunesse afin de l’éloigner de la perversion.  « Le sport est un bon exemple de politique de développent au profit des populations », a-t-il poursuivi.  Dans le cadre de la réalisation des OMD, le Président de la Bolivie a mis en avant quatre mesures.  Il s’agit d’une part de nationaliser l’exploitation des ressources naturelles en la restituant au secteur public.  La deuxième mesure devrait être de mieux réguler les investissements étrangers.  « Nous voulons des partenaires, pas de nouveaux maîtres », a-t-il ajouté.  Le troisième point concerne les services de base aux populations, qui doivent être un droit absolu.  C’est le cas de l’eau, de l’énergie, de la lumière, de la communication, ou du sport.  « En privatisant, on porte atteinte aux droits humains », a-t-il poursuivi.  M. Morales a remercié l’ONU d’avoir reconnu l’eau comme un bien public et l’accès à cette ressource comme un droit.  Enfin, il faut que les pays du Sud retirent leurs réserves de devises des banques des pays développés, a préconisé Evo Morales Ayma.  Il a proposé l’idée de créer une « Banque du Sud », unissant les pays d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie, et la Chine.


Il a estimé qu’il fallait éviter d’avoir recours au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.  Il a cité l’exemple de son pays qui lorsqu’il était soumis aux règles du FMI et de la Banque mondial n’était pas capable de relever son économie.  Depuis que la Bolivie s’est retirée de ces institutions, les choses vont beaucoup mieux.  « Les politiques d’ajustement structurel assujettissent les pays du Sud sur le plan politique, économique et social », a-t-il constaté.  Le Président de la Bolivie a déclaré que la mortalité infantile a diminué de 40% depuis que son pays a récupéré le contrôle de ses ressources.  Il a aussi expliqué que l’analphabétisme a diminué en Bolivie grâce à une coopération Sud-Sud avec Cuba et le Venezuela.  « Il faut donc réfléchir à la manière de mettre fin a la mauvaise répartition des richesses », a conclu M. Morales rappelant que les 40% les plus pauvres ne possèdent que 5% des ressources de la planète alors que les 25% des plus riches se sont emparés de 60% des  richesses mondiales. 


M. MWAI KIBAKI, Président de la République du Kenya, a rappelé qu’à cinq ans de la date butoir de 2015, le Sommet qui s’ouvre aujourd’hui constituait une occasion unique de réévaluer les progrès accomplis pour réaliser les OMD.  Évoquant le cas de son pays, il a indiqué que le Kenya avait enregistré une croissance économique considérable, celle-ci étant passée de 0,5% en 2002 à 7% en 2007.  Cependant, a-t-il précisé, notre taux de croissance économique s’est ralenti au cours des deux dernières années en raison des crises économique, financière, énergétique et alimentaire, sans compter les difficultés inhérentes aux changements climatiques.  Il s’est toutefois déclaré optimiste, annonçant l’adoption d’une nouvelle Constitution alignée sur les aspirations de son peuple et d’un nouveau plan de relance économique appelé « Vision 2030 ».  Il est prévu que l’allocation budgétaire, désormais plus élevée pour les comtés, aura un impact majeur sur l’amélioration des services de santé et des services éducatifs, tout en créant des emplois et en réduisant les niveaux de pauvreté au niveau communautaire, a dit le Président du Kenya.  M. Kibaki s’est félicité du niveau de scolarisation élevé dans son pays, qui était de 93% en 2009.  S’agissant de la situation des femmes, la nouvelle Constitution du Kenya prévoit de réserver 30% des sièges du Parlement et des postes d’autorité locale aux femmes.  Des mesures diverses ont été prises pour faire décroître la mortalité infantile et maternelle, a ajouté le Président.


M. Kibaki a ensuite évoqué la question des changements climatiques, des catastrophes naturelles et de la dégradation des écosystèmes, phénomènes qui continuent de miner les efforts déployés en vue de réaliser les OMD, en particulier dans les pays en développement.  Soucieux de cet impact, le Kenya a décidé d’intégrer ces problématiques dans ses politiques gouvernementales, afin de veiller à ce que des mesures robustes d’adaptation et d’atténuation des effets de ces phénomènes soient prises pour renforcer la résilience des communautés.  Après avoir regretté l’impasse dans laquelle se trouve actuellement l’Agenda du développement de Doha, le Président kényan a souligné qu’une partie importante des ressources initialement destinées par les États à la réalisation des OMD avaient été principalement consacrées à l’effacement de la dette extérieure.  C’est la raison pour laquelle il a proposé que la viabilité de la dette soit définie en fonction de la capacité d’un État à réaliser les OMD d’ici à 2015.  Dans ce contexte, M. Kibaki a appelé en conclusion les pays développés à honorer les promesses de contribution qu’ils ont faites lors du Sommet du G-8 en juillet 2005.


M. SHIMON PERES, Président de l’État d’Israël, a déclaré qu’il s’exprimait « au nom d’un petit État » et d’un peuple peu nombreux.  Il a rappelé qu’en dépit du « meurtre » d’un tiers de son peuple, celui-ci avait survécu, « seul », avant de « survivre aux sept attaques dont il a été victime depuis la Shoah », « toujours seul ».  Sans jamais perdre espoir, Israël s’est développé par la science et s’est convaincu que son avenir était entre ses propres mains, qu’un peuple pouvait faire fructifier ses terres, comme la terre peut nourrir un peuple en retour.  En dépit des guerres, a poursuivi le Président israélien, nous avons fait la paix avec l’Égypte et la Jordanie et les litiges territoriaux avec le Liban ont pris fin, comme l’ont reconnu les Nations Unies.  Nous avons décidé de quitter Gaza de notre propre initiative et négocions, en ce moment même, avec les Palestiniens en vue de parvenir à une solution à deux États, a dit M. Peres.  « Un État juif, Israël, et un État arabe, la Palestine.  Il n’y a aucune autre alternative pacifique, et je crois que nous allons réussir.  Nous sommes prêts à entamer des négociations directes avec la Syrie », a d’autre part annoncé le Président d’Israël.


Rappelant ensuite l’engagement de son pays en faveur des OMD, M. Peres a rappelé que grâce aux progrès scientifiques et technologiques accomplis par Israël, un fermier israélien était désormais capable de produire assez pour subvenir aux besoins de 120 personnes, contre 15 par le passé.  En outre, Israël a mis en place une éducation obligatoire gratuite de l’âge de 5 à 18 ans, mettant ainsi fin à l’analphabétisme et créant le taux le plus élevé de scientifiques dans le monde au kilomètre carré, s’est encore félicité Shimon Peres.  Je suis persuadé que notre expérience est applicable à d’autres pays.  L’autre jour, a-t-il affirmé, le dirigeant officiel de l’Iran a déclaré qu’il n’y avait pas d’avenir pour Israël au Moyen-Orient.  Je suis au contraire persuadé qu’il y a de la place pour tout le monde au Moyen-Orient, pour chaque nation, et pour chaque religion, a assuré M. Pérès.  Il a, en conclusion, appelé les participants à ce Sommet à répondre à ces deux défis d’envergure que sont la maîtrise de la science et celle de la technologie, qui doivent être mises au service de la production alimentaire, et l’union sacrée de la communauté internationale contre la « terreur ».  « Un monde qui a faim ne sera jamais en paix; un monde qui vit dans la terreur ne sera jamais gouvernable », a ajouté le Président israélien.


M. ÁLVARO COLOM CABALLEROS, Président de la République du Guatemala, a reconnu que les progrès accomplis par son pays restent insuffisants pour atteindre les objectifs minimums agrées internationalement en matière de développement.  Il s’est félicité que 29 indicateurs de développement sur 49 reflètent une tendance positive vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) au Guatemala. Mais il a relevé les progrès trop lents en ce qui concerne 15 autres indicateurs, et même une régression possible sur les 5 derniers.  Parmi ces indicateurs, trois sont liés à la promotion de l’environnement durable, et le manque de progrès sur ces indicateurs cause, notamment, une augmentation des cas de malnutrition chez les enfants, a-t-il précisé.  Le Président du Guatemala a également mentionné l’inégalité des progrès accomplis sur le plan géographique, reconnaissant la nécessité d’investir davantage dans les populations autochtones.  « Mon gouvernement cherche à consolider les progrès réalisés tout en se concentrant sur ceux où les avancées ont été les plus lentes », a ajouté M. Caballeros.  Il a précisé que le Guatemala s’efforce d’améliorer ses capacités à mesurer les résultats atteints.


Le Président du Guatemala a ensuite mentionné les programmes nationaux visant à atteindre les OMD, comme ceux sur les transferts monétaires, sur la politique de gratuité des services publics de santé et d’éducation, ainsi que le programme de versements de subventions de solidarité.  Grâce à ces actions, le Guatemala enregistre la croissance la plus forte que le pays a connue au cours des 15 dernières années dans les domaines de la scolarisation des filles et des garçons au niveau primaire, et de l’accès à l’éducation au niveau secondaire.  Nous avons pu également étendre la fourniture de services de soins prénataux et de maternité destinés aux femmes, ainsi que le contrôle et le traitement médical des maladies infantiles, a précisé M. Caballeros.  Il a en outre expliqué la vision de son Gouvernement en matière de lutte contre la malnutrition, dont la mise en œuvre est soutenue par la communauté internationale.  Enfin, le Président a indiqué vouloir professionnaliser la fonction publique de son pays et résoudre le problème des restrictions fiscales auquel fait face le secteur public guatémaltèque.


Pour le Roi ABDULLAH II BIN AL HUSSEIN, Chef d’État du Royaume hachémite de Jordanie, la réunion de cette semaine doit donner un nouvel élan à la réalisation des OMD d’ici à 2015.  Cela, a-t-il dit, est possible dans la mesure où toute percée dans un domaine vient renforcer les autres.  Insistant sur l’importance d’intégrer ce travail dans les stratégies nationales et internationales, le Roi Abdullah II a cependant souligné que les acquis ne seront consolidés que si les conditions nécessaires au développement existent à savoir la paix, les partenariats et les opportunités.  Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, le monde a appris qu’il n’y a pas de solution « unique et transposable » dans tous les pays.  Il a souligné que les pays développés se devaient de favoriser les progrès à l’échelle mondiale étant donné qu’ils ont les outils nécessaires.  « Leur engagement est essentiel en ces temps de crise économique, non seulement pour venir en aide aux plus pauvres mais aussi pour soutenir ceux qui mettent en place de bonnes politiques », s’est-il expliqué.


Le Roi de Jordanie a ensuite indiqué que dans son pays, les partenariats public-privé contribuent depuis longtemps au succès de la stratégie de développement, ce qui se traduit notamment par le fait que la Jordanie est en passe de réaliser la plupart des OMD, en particulier l’Objectif 2 relatif à l’accès universel à l’éducation primaire.  L’obstacle majeur au développement de la région reste, pour le Roi Abdullah II, l’absence de paix.  Si les programmes de développement peuvent favoriser la paix, leur succès à long terme ne dépend pas moins de la paix précisément, a-t-il rappelé.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il déclaré, « les amis du développement doivent être aussi les amis de la paix ».  Le Roi Abdullah II a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne un accord de paix global au Moyen-Orient, ce qui ne peut se faire, selon lui, sans un règlement du conflit israélo-palestinien fondé sur la solution de deux États.


M. LYONCHOEN JIGMI YOEZER THINLEY, Premier Ministre du Royaume du Bhoutan, a indiqué que son pays était sur la bonne voie pour réaliser la plupart des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), d’ici à 2015, comme convenu.  Il a expliqué que le Bhoutan avait atteint quatre Objectifs essentiels, à savoir le développement socioéconomique durable et équitable, la préservation de l’environnement, la promotion de la culture et la bonne gouvernance.  La réalisation de ces Objectifs n’aurait pas été possible sans l’attachement du Bhoutan à la notion de « recherche du bonheur », a-t-il ajouté.  À cet égard, il a souhaité que l’idée de « recherche du bonheur » figure au nombre des OMD.  L’inscription d’un neuvième objectif à atteindre montrerait que la communauté internationale est concernée par la réalisation des Objectifs, mais est également attachée à l’amélioration de la qualité de vie dans la réalisation des OMD. 


Le Premier Ministre s’est, par ailleurs, dit convaincu que le Sommet des OMD allait susciter un élan de la part de la communauté internationale pour s’assurer que les gouvernements qui risquent d’échouer dans la réalisation de leurs Objectifs d’ici à 2015 continuent d’être appuyés et de disposer des ressources financières et techniques dont ils ont besoin.  Il a jugé que la poursuite inlassable de la croissance, dans un monde où les ressources naturelles s’amenuisent, n’était plus durable.  Les récentes catastrophes naturelles ont montré la capacité limitée de la nature à tolérer de tels abus, a-t-il ajouté.  


M. JOSÉ LUIS RODRIGUEZ ZAPATERO, Président du Gouvernement d’Espagne, a déclaré que 10 ans après le lancement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il fallait remercier les Nations Unies pour cette initiative.  « Une décennie plus tard, nous avons avancé, même si ces efforts restent insuffisants.  Il est néanmoins possible d’atteindre les Objectifs d’ici à cinq ans », a-t-il ajouté.  Dans ce contexte, M. Zapatero a rappelé que l’Espagne a doublé son aide publique au développement.  L’Espagne est devenue un donateur important pour les Nation Unies, notamment en matière de sécurité alimentaire, ou d’égalité des sexes.


« Les OMD ne sont pas une fin en eux-mêmes, mais un moyen », a estimé le Président du Gouvernement espagnol.  Il a rappelé l’importance d’atteindre ces Objectifs dans cinq ans.  Il a formulé deux conditions pour les réaliser.  Le premier axe est la poursuite du versement de l’aide au développement au niveau convenu, et ce, malgré la crise.  La crise ne doit pas freiner la marche vers le développement, a dit M. Zapatero.  À ce titre, malgré le contexte économique difficile, l’Espagne va encore augmenter son aide au développement, a-t-il promis.  La seconde condition à remplir, a estimé M. Zapatero, est d’aller au-delà de l’échelon national en matière de contribution.  Il a insisté pour que tous les gouvernements s’engagent à mettre en place une taxe sur les transactions financières internationales.  « Le système financier, qui a été traversé par une forte crise, a été sauvé pas les États.  Du coup, les pays doivent demander cette réforme du système financier international, en taxant les transactions financières », a-t-il insisté.  L’Espagne s’est engagée à faire avancer cette proposition au sein du G-20, de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).


M. IGOR LUKŠIĆ, Vice-Premier Ministre du Monténégro, a souligné l’importance d’une philosophie du développement mettant l’accent sur la coopération et l’interdépendance des États et entités.  Les OMD se prêtent bien aux spécificités et conditions de chaque nation, a-t-il ajouté, en estimant que les résultats des réformes engagées dans son pays sont déjà visibles.  M. Lukšić a annoncé que le Monténégro aura, en 2015, réussi à atteindre presque tous les Objectifs du Millénaire.  Cependant, a-t-il précisé, nous avons encore des obligations importantes afin de faire progresser davantage ce qui a été accompli.


Les obstacles majeurs au développement à long terme du Monténégro, a-t-il expliqué, sont ceux liés aux disparités économiques, sociales et culturelles dans la région, ainsi qu’à l’exclusion sociale.  Compte tenu de l’impact négatif de la crise économique et financière dans le monde, il est essentiel de stimuler la croissance économique, de continuer les réformes structurelles et de promouvoir un secteur privé dynamique, a estimé le Vice-Premier Ministre qui a prévenu que cela nécessitera un investissement supplémentaire et considérable dans les domaines de l’éducation, des sciences et de la recherche.


Le Monténégro, a-t-il conclu, soutient pleinement l’engagement de l’Union européenne et des pays développés à augmenter et à améliorer l’aide aux pays en développement, ainsi que l’engagement à accorder une attention particulière aux régions qui ont pris le plus de retard, telles que l’Afrique subsaharienne et les pays les moins avancés. 


M. VICTOR BODIU, Ministre d’État de la République de Moldova, a souligné que son pays est déterminé à atteindre ses objectifs nationaux de développement d’ici à 2015 même si la République de Moldova se redresse à peine de la crise économique mondiale et des graves inondations de juillet dernier.  Le Gouvernement de la Moldova possède la vision et la détermination nécessaire à cette fin, a affirmé M. Bodiu.  La République de Moldova est parvenue à arrêter l’augmentation de l’extrême pauvreté, et même à inverser la tendance, grâce à la mise en place d’un programme d’aide sociale basé sur les besoins et à un système d’assurance maladie obligatoire pour les plus vulnérables, a expliqué M. Bodiu.  La mortalité infantile et maternelle a été réduite.  Des résultats positifs ont également été enregistrés en ce qui concerne l’égalité des sexes, la lutte contre la traite des personnes et la violence conjugale, ainsi que la représentation des femmes dans le processus de décision.


Le Ministre a souligné que la République de Moldova exécute un plan national d’accélération de la mise en œuvre des OMD dont les priorités sont: l’amélioration de l’éducation et de la santé dans les écoles, l’élargissement du réseau de protection sociale, l’augmentation des programmes de développement durable,  l’optimisation des infrastructures scolaires et hospitalières avec une meilleure prise en charge des groupes vulnérables, le combat contre le VIH/sida  et la tuberculose, et l’amélioration des infrastructures sanitaires.  Toutefois, a indiqué M. Bodiu, la migration a un impact négatif sur le processus de développement en République de Moldova.  Les écarts considérables qui subsistent entre riches et pauvres, populations rurales et urbaines, hommes et femmes, jeunes et adultes sont autant d’entraves sur la voie du développement, a-t-il souligné. 


Mme MICHELINE CALMY-REY, Ministre des affaires étrangères de la Suisse, a remarqué qu’en dépit du succès enregistré dans de nombreux domaines, les progrès effectués dans la réduction de la pauvreté, de l’accès à l’éducation et à l’eau potable et dans l’égalité des sexes restent très insuffisants.  Nous n’avons pas atteint ce que nous voulions atteindre, a-t-elle dit.  La majorité des pays et régions les plus en retard dans la réalisation des Objectifs sont caractérisés par la fragilité de leurs structures étatiques, par des conflits et par la persistance de la violence armée.  Des mesures adaptées à ces situations doivent donc être mises en œuvre, a préconisé la Ministre suisse.


Le développement durable exige un partenariat fondé sur la réciprocité, et dans ce cadre les donateurs doivent soutenir les efforts des pays pauvres d’une manière transparente et en accord avec leurs politiques nationales, a préconisé Mme Calmy-Rey.  Les autorités des pays concernés ont la responsabilité d’assurer des politiques efficaces et démocratiques.  Le respect des droits de l’homme, la non-discrimination, le droit de participer à la vie politique, économique et sociale du pays sont absolument fondamentaux, a-t-elle insisté.  Nous nous sommes peut-être trop penchés sur les symptômes et pas assez sur les causes de la pauvreté, a poursuivi Mme Calmy-Rey.  Le développement est bien plus que l’acte d’aider ceux qui sont dans la détresse; c’est créer les bases économiques permettant d’améliorer le bien-être de tous sur la durée.  L’adaptation aux changements climatiques, un sujet qui n’était pas au centre de nos débats en l’an 2000, occupe désormais une place prépondérante dans notre travail.  Des efforts accrus doivent être faits pour stabiliser la concentration des gaz à effet de serre et réaliser les objectifs liés à la lutte contre les changements climatiques.  La transition vers une économie verte est plus que jamais nécessaire et urgente, a dit Mme Calmy-Rey.  La Suisse continuera à s’engager pleinement afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire, a-t-elle assuré.  La communauté internationale doit parler plus ouvertement et directement des causes de la stagnation des efforts de développement et définir ses objectifs en conséquence, a conclu la représentante de la Suisse. 


M. BHIM BAHADUR RAWAL, Ministre des affaires intérieures du Népal, a déclaré que les OMD étaient pleinement intégrés dans les politiques de développement et les programmes sociaux du Népal.  Si des progrès indéniables ont été accomplis en ce qui concerne les OMD no 1, 4, 5 et 7, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour réaliser les Objectifs no 2 et 3, a-t-il cependant reconnu.  Des pays comme le mien, qui sont dans la catégorie des pays en développement privés de littoral et des pays les moins avancés (PMA), font face à des difficultés particulières, a souligné le Ministre, pour qui la communauté internationale devrait faire de ces deux groupes de pays une priorité, notamment concernant la mobilisation des ressources et leur distribution.  Dans ce contexte, M. Rawal a appelé les pays développés à tenir leurs engagements en matière d’augmentation de l’aide publique au développement, qui doit devenir plus prévisible et transparente.  De la même manière, a ajouté le Ministre, il existe un besoin de plus grande cohérence dans les politiques économiques internationales, pour permettre aux PMA de profiter des apports de la mondialisation.  Cela passe par l’application des mesures prévues à cet effet, dans le respect de l’appropriation nationale par les nations, qui doivent être maîtresses de leurs propres processus de développement, a préconisé M. Rawal.


M. KASIT PIROMYA, Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande, a souligné la bonne gouvernance, qui est une condition importante pour que les personnes bénéficient des stratégies de développement de façon équitable.  Il est aussi important de reconnaître la participation de la société civile, qui peut jouer un rôle vital en garantissant une bonne gouvernance à tous les niveaux, a-t-il souligné.  « Tout programme de développement doit être axé sur les personnes », a dit le Ministre des affaires étrangères thaïlandais.  En matière de sécurité humaine, la Thaïlande a mis en œuvre plusieurs mesures sociales telles qu’un filet de sécurité sociale ainsi qu’une politique de santé publique touchant toutes les couches de sa population.  En matière de développement humain, nous nous sommes concentrés sur l’éducation et l’apprentissage technique et nous avons réformé le système éducatif, a déclaré M. Piromya.


Il est essentiel d’améliorer la coopération internationale afin d’assurer que les pays en développement continuent de suivre les tendances les plus favorables au développement et pour qu’ils puissent atteindre leurs objectifs.  La coopération internationale, qu’elle soit Nord-Sud, Sud-Sud, ou trilatérale, doit mettre l’accent sur la demande afin de garantir que l’aide correspond pleinement aux besoins.  « Il est important non seulement d’atteindre les Objectifs du Millénaire, mais aussi de s’assurer de la durabilité du processus de développement », a dit M. Piromya.  Nous devons penser à atteindre les Objectifs d’une façon plus stratégique, en érigeant certains objectifs, tels que la réduction de la pauvreté extrême et celle de la faim, comme cibles prioritaires. Parvenir à ces objectifs en premier lieu pourrait bien rendre les autres objectifs plus faciles à atteindre, a conclu le représentant de la Thaïlande. 


M. ONYEBUCHI CHUKWU, Ministre de la santé de la République fédérale du Nigéria, s’exprimant au nom du Président Goodluck Ebele Jonathan, a déclaré que, depuis 2000, le Nigéria a fortement introduit les Objectifs du Millénaire pour le développement dans ses programmes de développement nationaux.  « Les programmes engagés ont permis de faire des gains depuis 2005 », a-t-il remarqué.  Le Gouvernement nigérian a développé plusieurs initiatives pour réduire la pauvreté et améliorer les services publics à travers le pays.  Ces programmes ont notamment favorisé la mise en place d’une éducation gratuite.  Des transferts financiers ont aussi permis de développer une meilleure protection sociale des personnes les plus vulnérables.  « L’idée est de placer le Nigéria au vingtième rang des économies du monde d’ici à 2020 », a-t-il affirmé.


Le Ministre de la santé du Nigéria a indiqué que son pays a fait de nombreux progrès, dans la réalisation de chaque OMD, même si beaucoup de choses restent à faire.  Il s’est félicité de l’augmentation de la croissance économique du pays avec 6,5% de croissance moyenne ces cinq dernières années.  Des progrès ont aussi été enregistrés dans le domaine de l’agriculture, en matière d’éducation, et dans la réduction de la mortalité maternelle.  Il en est de même dans la lutte contre le VIH/sida, ainsi qu’en matière de sauvegarde de l’environnement, a indiqué M. Chukwu qui s’est dit satisfait des progrès accomplis sur le plan macroéconomique avec notamment la réduction de la dette du Nigéria.  Il a cependant regretté que les échanges commerciaux restent inéquitables, ce qui constitue une contrainte majeure aux exportations et au développement économique des pays en développement.  « Les progrès réalisés comportent également de nombreux défis », a souligné M. Chukwu.  La volonté du Nigéria est d’intensifier ses efforts d’ici à 2015 dans la perspective de la réalisation des OMD.  Dans cette perspective, le Gouvernement du Nigéria insiste sur les positions prises par l’Union africaine à Kampala et sur les discussions sur les OMD tenues à Kigali sous les auspices de Paul Kagamé, Président du Rwanda, a dit M. Chukwu. 


Mme PATTI LONDONO, Vice-Ministre des affaires multilatérales de la Colombie, a indiqué que dans son pays, les OMD faisaient partie intégrante des politiques gouvernementales, comme en témoigne une expérience pilote menée dans le nord du pays, où, grâce notamment à un investissement de 40 millions de dollars, il a été possible de transformer les conditions de vie de 100 000 habitants d’une région rurale.  « Une stratégie d’ensemble a donc été mise au point par notre gouvernement pour appliquer les recettes de ce succès à d’autres régions de la Colombie », a annoncé la Vice-Ministre, qui s’est dite convaincue que cette méthodologie pouvait permettre de répondre simultanément aux défis de la santé, de l’alimentation et de l’éducation, et de réaliser les OMD dans les délais fixés par la communauté internationale.


M. KHALID ABDALRAZAQ AL NAFISEE (Arabie saoudite) a mis l’accent, dans son intervention, sur la complémentarité qui existe entre les Objectifs du Millénaire et le développement durable, et a préconisé une harmonie entre les partenariats au niveau local et à l’échelle internationale.  La réalisation des OMD nécessite un renforcement des infrastructures, a aussi déclaré le représentant.  Les progrès à accomplir  passent par quatre éléments: une participation accrue de la femme, la lutte contre le chômage, le développement de l’information et de la communication, et le soutien à la préservation de l’environnement.


S’agissant des OMD, M. Al Nafisee a déclaré que son pays avait déjà dépassé tous les seuils de réalisation des objectifs choisis, et ce, avant la date butoir de 2015.  Des progrès importants ont été faits dans les secteurs tels que l’élimination de la pauvreté extrême, l’éducation, et la participation à égalité des femmes aux efforts de développement social et économique.  L’Arabie saoudite, a poursuivi le représentant, est un des donateurs principaux dans le domaine de l’aide internationale, et la somme qu’elle consacre à cette activité dépasse le taux prescrit par les Nations Unies, car elle atteint 1,5% du PIB du pays. Or le taux prescrit est de 0,7% du PIB.  L’assistance saoudienne inclut les dons et prêts, ainsi que l’aide d’urgence et l’annulation des dettes.


M. IVO JOSIPOVIĆ, Président de la République de Croatie, a déclaré que malgré les réussites « notables » réalisées au cours des 10 dernières années, les progrès accomplis en matière d’Objectifs du Millénaire pour le développement n’avaient été que « partiels et sporadiques ».  Il a également estimé que les crises économique, financière, alimentaire et énergétique actuelles, couplées aux effets néfastes des changements climatiques, avaient compromis le niveau actuel de progrès réalisés.  « Nous ne devons épargner aucun effort pour empêcher la crise économique mondiale de devenir une crise du développement », a-t-il déclaré.  Il a également engagé les États Membres à s’assurer que la crise mondiale actuelle ne menace pas les droits de l’homme fondamentaux.


Poursuivant, le Président croate a ensuite évoqué les problèmes liés à l’emploi et au travail décent pour tous.  Il a affirmé que la Croatie demeurait pleinement engagée pour assurer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement aux niveaux national et international. Il a ainsi expliqué que son pays avait récemment préparé deux rapports sur la mise en œuvre des OMD, précisant notamment que son pays vise à utiliser les OMD comme un « moteur additionnel » pour stimuler un développement global et durable.  M. Josipović a ensuite évoqué les effets néfastes que la guerre des Balkans avait eus sur son pays et a indiqué que malgré la croissance économique réalisée au cours de ces dernières années en Croatie, le problème du chômage y demeurait notable.  Le Chef d’État croate a par ailleurs indiqué que son pays s’attachait aussi à protéger l’environnement, qui est une condition sine qua non, selon lui, pour créer un nouveau cycle de développement durable.  Il a également indiqué que la Croatie était devenue un pays donateur et accordait, à ce titre, une attention particulière au développement de la société civile, à la réconciliation et à la reconstruction postconflit.  Le Président croate a ensuite invité les États Membres à n’épargner aucun effort pour trouver des solutions « viables, durables et peu onéreuses » pour tous, tout en prévenant le déclin de leurs économies et l’appauvrissement de leurs sociétés respectives.  « La voie à suivre sera tracée par les pays qui, malgré les pressions fiscales actuelles, auront pu maintenir leur niveau d’aide financière internationale pour le développement » a-t-il affirmé.


SHEIKH HAMAD BIN KHALIFA AL-THANI, Émir de l’État du Qatar, a fait remarquer que le retard accusé dans les négociations du Cycle de Doha a été une grande déception pour les pays en développement.  Les États Membres devraient se concentrer sur la création d’un système commercial multilatéral ouvert, équitable et non discriminatoire, a-t-il recommandé.  Le Qatar a réalisé la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement et se trouve en bonne voie pour les atteindre tous d’ici à 2015, a déclaré l’Émir.  L’État qatari a garanti une éducation de base gratuite à différents groupes de la société, sans discrimination entre les hommes et les femmes.  Il a éliminé les disparités entre les sexes dans l’enseignement et l’accès à l’emploi.  Le Qatar se situe parmi les pays les plus avancés en ce qui concerne la réduction de la mortalité infantile et la promotion de la santé maternelle, grâce à l’accès universel à l’assurance maladie, a dit l’Émir.


Le plan « Vision nationale 2030 » du Qatar repose sur quatre piliers qui concernent tous des Objectifs du Millénaire pour le développement: le développement humain, le développement social, le développement économique et le développement environnemental, a expliqué M. Khalifa Al-Thani.  Le Qatar a souligné sa volonté d’allouer 15% de son PIB à l’aide au développement des pays les moins avancés (PMA), a indiqué l’Émir.  Notre pays a également cherché à mettre en place un partenariat global à travers la ratification de plusieurs textes internationaux et régionaux portant sur les questions internationales de développement, et a soutenu des initiatives de coopération avec les pays en développement pour offrir aux jeunes des emplois décents et productifs.  L’Émir a rappelé par ailleurs que son pays avait annoncé en février dernier la création d’une banque pour le développement du Darfour, avec un capital de 2 milliards de dollars.


Le Roi MOHAMMED VI, Chef d’État du Royaume du Maroc, a souligné l’occasion propice qui se présente pour procéder à une évaluation objective des progrès réalisés, 10 ans après la Déclaration du Millénaire.  Il a estimé que les pays avancés et les pays en développement devaient assumer une responsabilité partagée, les premiers devant honorer leurs engagements concernant le financement du développement, les autres ayant l’obligation de placer les OMD au centre de leurs politiques nationales.  Le Maroc a lancé en 2005 l’Initiative nationale pour le développement humain, a-t-il indiqué, en suivant une démarche concertée et inclusive, fondée sur la participation  démocratique et la gouvernance de proximité.  Grâce à cette Initiative et à des réformes profondes, le Maroc a réalisé des avancées significatives dans la concrétisation des OMD, surtout en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, la précarité et la marginalisation, ainsi que l’amélioration des conditions de vie en milieu urbain et rural, a indiqué Mohammed VI.  Le Roi du Maroc a également signalé la mise en place de régimes d’assurance maladie obligatoire et d’assurance médicale pour les personnes démunies.   Le Royaume du Maroc a réalisé en outre des progrès remarquables en matière de parité et d’équité entre les genres et dans les domaines de la famille, de la santé, de l’enseignement et de l’emploi, ainsi que pour ce qui concerne le renforcement de la représentation politique de la femme, a ajouté le Roi.  Il a aussi indiqué que la généralisation de l’enseignement primaire a permis d’assurer la scolarisation de 93% des enfants âgés de 6 à 11 ans.  Il a encore signalé les progrès accomplis en matière de préservation de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques, citant le plan pilote d’énergie solaire et un projet d’énergie éolienne qui permettront au pays de satisfaire 42% de ses besoins énergétiques en 2020. 


Rappelant qu’un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde, le Roi du Maroc a noté que cette triste réalité s’inscrit en rupture avec l’essence même des systèmes démocratiques et avec l’esprit des traités internationaux.  Le Maroc inscrit le développement humain et la réalisation des OMD au cœur d’une politique de coopération Sud-Sud, aussi concrète que novatrice, surtout en direction des pays africains frères, a-t-il indiqué.  Il importe d’amorcer dès à présent un effort de réflexion prospective et d’anticipation par rapport à la période d’après 2015, a-t-il suggéré, le but étant d’assurer la pérennité des actions et de mieux se préparer à relever les nouveaux défis.  Le Roi Mohammed VI a donc appelé à œuvrer ensemble pour la consolidation d’un modèle harmonieux et solidaire de développement humain et durable, dans le cadre d’une gouvernance mondiale aussi équitable qu’efficiente.


M. EMOMALI RAHMON, Président de la République du Tadjikistan, a souligné que l’impact négatif des changements climatiques rendait d’autant plus important les efforts concertés de la communauté internationale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Rappelant que son pays comptait parmi les huit pays pilotes ciblés pour la mise en œuvre des OMD, le Président a expliqué que le Tadjikistan avait adopté une stratégie nationale de développement jusqu’à 2015 qui lui avait permis de réduire sensiblement la pauvreté.  Il a expliqué que la moitié du budget national était allouée au secteur social, à l’éducation et à la santé, avant d’évoquer ensuite les entraves que pose, dans le domaine social, la réduction du taux de la croissance réelle du pays.  M. Rahmon a par ailleurs qualifié d’essentielle la réforme du système financier international.  Une attention particulière doit être accordée à la création de conditions externes favorables et au renforcement de partenariats mondiaux, a-t-il estimé, tout en soulignant que les mesures prises ne devraient pas constituer une charge supplémentaire pour la dette extérieure des pays.


Le Président Rahmon a estimé que la question de l’accès universel à l’énergie devrait bénéficier de la même attention prioritaire que les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a notamment évoqué les énergies renouvelables, le transfert de technologies et l’amélioration de l’efficacité énergétique, expliquant ensuite que son pays accordait une attention particulière à l’énergie hydroélectrique.  Concernant la question de l’eau, il a fait remarquer que le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, les maladies d’origine hydriques et la désertification menaçaient la subsistance d’un nombre important d’habitants de la planète.  Il a ensuite passé en revue les recommandations contenues dans la Déclaration de Douchanbé, lesquelles permettraient, selon lui, de contribuer à la mise en œuvre du Programme d’action pour la réalisation des OMD.  Les nouveaux défis que connaît notre planète méritent la pleine attention de la communauté internationale, a-t-il dit, plaidant pour un renforcement du partenariat mondial.


M. ABDULLAH GÜL, Président de la République turque, a souligné la nécessité d’accorder une importance égale à tous les Objectifs du Millénaire pour le développement et souhaité un engagement politique renforcé.  Le Président turc a assuré que son pays était sur la bonne voie pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La Turquie a intégré les OMD dans ses plans de développement national, a indiqué M. Gül.  Des programmes sociaux ambitieux ont été mis en place pour améliorer les conditions de vie des couches les plus vulnérables de la société.  Le pays devrait pouvoir atteindre l’objectif d’une scolarisation primaire universelle grâce aux paiements directs versés aux mères pour promouvoir l’inscription des filles à l’école.  Par ailleurs, a poursuivi le Président turc, des progrès significatifs ont été enregistrés en ce qui concerne la santé maternelle et infantile.  Grâce à un nouveau système de sécurité sociale, les citoyens turcs ont désormais accès à une couverture maladie universelle.


M. Gül a rappelé que son pays a accueilli une réunion d’examen régional consacrée aux Objectifs du Millénaire pour le développement à Istanbul, en juin dernier, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement et la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe.  La Turquie est également prête à appuyer le partenariat mondial pour le développement en se concentrant surtout sur les pays les moins avancés (PMA) a indiqué Abdullah Gül.  L’aide générale turque au développement dépasse 1,5 milliard de dollars par an.  Ainsi, la Turquie se réjouit-elle d’accueillir la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA (PMA IV) en 2011, a dit le Président turc.


M. CHOUMMALY SAYASONE, Président de la République démocratique populaire lao, a invité les États à saisir l’occasion de ce Sommet pour échanger leurs vues sur les meilleures pratiques et les leçons apprises, afin d’adopter des mesures concrètes permettant d’accélérer la réalisation des OMD au cours des cinq prochaines années.  Le Gouvernement lao a adopté en 2003 une Stratégie nationale de croissance et d’élimination de la pauvreté, qui s’est inscrite dans son Plan de développement économique et social 2006-2010.  Grâce à la mise en œuvre des plans quinquennaux de développement, la République démocratique populaire lao a pu atteindre une croissance économique de 6,2% entre 2001 et 2005 et espère une croissance de 7% pour 2006-2010, ce qui lui permettrait de progresser sur la voie de la réalisation des OMD, a indiqué le Président.  Il s’est ainsi réjoui que le taux de pauvreté soit passé de 48% en 1990 à 26% en 2009.  Il a également signalé l’augmentation de la scolarisation dans le primaire, qui est passée de 58% en 1991 à 84% en 2005.  En outre, le Président lao s’est félicité de la chute du taux de mortalité maternelle, de 650 pour mille en 1995, à 405 pour mille en 2005, et du taux de mortalité infantile, passé de 104 à 70 pour mille entre ces mêmes dates.  La condition des femmes s’est par ailleurs améliorée, a-t-il indiqué, soulignant qu’elles représentent maintenant 25% des parlementaires lao.


Malgré ces accomplissements, la République démocratique populaire lao doit encore relever de nombreux défis, a poursuivi le Président.  En tant que pays vulnérable du groupe des PMA, elle a aussi été touchée par les crises économique et financière, auxquelles se sont ajoutés les effets des changements climatiques.  Nous devons donc redoubler d’efforts et mobiliser des ressources, tant nationales qu’internationales, pour progresser dans des domaines cruciaux comme le développement des capacités humaines, l’amélioration du système d’enseignement, des infrastructures et de tout ce qui touche aux transports et aux communications.  Le Président a enfin rendu hommage à la communauté internationale, particulièrement les pays donateurs et les organisations internationales, pour leur soutien indéfectible à l’égard de son pays au fil des ans.


M. BINGU WA MUTHARIKA, Président de la République du Malawi, a affirmé que son pays serait en mesure de réaliser, à divers degrés, les huit OMD, grâce à la Stratégie nationale de croissance et de développement.  Il a expliqué que cette Stratégie était axée sur neuf domaines prioritaires, dont l’agriculture et la santé alimentaire, l’irrigation d’une ceinture verte et le développement hydrique, le développement de transports et d’infrastructures, l’éducation, le développement énergétique, minier et industriel, ainsi que les changements climatiques, les jeunes, la santé publique et le VIH/sida.  Il a indiqué qu’avec la mise en place du Fonds pour le développement rural du Malawi, la pauvreté extrême avait reculé de 15% entre 2000 et 2009.  Le Président du Malawi a également expliqué que le taux de mortalité d’enfants de moins de 5 ans était passé de 189 à 122 décès pour mille pendant cette même période.  Il s’est également dit confiant que le Malawi sera en mesure de réduire le taux de propagation du VIH/sida, du paludisme et d’autres maladies, faisant observer que le taux de prévalence du VIH/sida était passé de 24% en 2000 à 12% en 2009.  À ce rythme, en 2015, le taux de prévalence sera de 6%, a-t-il affirmé.


Passant à la question de l’environnement, M. Mutharika a indiqué que son Gouvernement œuvrait pour empêcher que la surface forestière du pays ne chute en dessous de 33%.  Il a également assuré que le secteur des télécommunications connaissait une croissance rapide et que d’ici à 2015, 34% de la population du pays seraient connectés au réseau de téléphonie mobile.  Pour ce qui est de l’éducation, le Président a indiqué que le taux d’inscription scolaire peinait à dépasser les 83% et que le Gouvernement continuait d’augmenter le nombre d’établissements de formation pour les enseignants, de construire des écoles et d’améliorer les programmes de cantines scolaires.  Il a également indiqué que de nouveaux centres de soins avaient été construits dans le pays, notamment en zones rurales.  Poursuivant, M. Mutharika a fait savoir qu’un nombre de plus en plus important de femmes au Malawi occupaient des postes à responsabilités, notamment ceux de vice-président et de procureur général du pays.


M. GURBANGULY BERDIMUHAMEDOV, Président du Turkménistan, a déclaré que son pays s’apprêtait à célébrer cette année le quinzième anniversaire de sa neutralité, qui se traduit par sa participation active au processus international pour le maintien de la paix et la coopération économique.  Le Turkménistan accorde une importance stratégique fondamentale aux questions énergétiques et à ses projets de construction des gazoducs Turkménistan-Iran et Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde.  L’accès égal aux sources d’énergie et à ses vecteurs revêt une importance mondiale, a insisté le Président.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement s’inscrivent dans les plans nationaux pour le développement du Turkménistan et ont défini la contribution de ce pays sur la scène internationale, a poursuivi M. Berdimuhamedov.  Le développement des infrastructures de transport et de communication, a-t-il assuré, a beaucoup d’avenir et devrait permettre l’intégration réussie des pays de la région d’Asie centrale et de la mer Caspienne dans le développement économique mondial.


Le Président a ensuite souligné la nécessité de résoudre les graves problèmes écologiques de la région.  Il faut sauver la mer d’Aral et préserver la richesse de la mer Caspienne.  À cette fin, il a proposé la création d’un groupe international d’experts pour préparer un document juridique sur la préservation de la mer d’Aral.  L’utilisation rationnelle des ressources en eau influence la dynamique de développement économique et social des pays de la région.  Compte tenu de la réalité du développement régional, le Turkménistan souhaite la création d’un mécanisme de dialogue à l’échelle régionale et propose de mettre en place un forum de haut niveau sur la sécurité, la paix et la coopération dans les pays d’Asie centrale et de la mer Caspienne, dont la première réunion pourrait avoir lieu à Ashgabat.  Le Président a conclu son intervention en proposant un projet de construction d’un chemin de fer pour relier son pays à l’Afghanistan.


M. BORIS TADIĆ, Président de République de Serbie, a assuré être conscient des efforts importants menés par les pays en développement pour remplir leurs obligations.  En ce qui concerne la Serbie, il s’est dit confiant qu’elle atteindrait les huit Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Il a mentionné la Stratégie de réduction de la pauvreté nécessaire à son pays pour atteindre sa cible stratégique d’entrer dans l’Union européenne.  Les fonds publics ont été mieux utilisés et une plus grande transparence a été pratiquée en luttant contre la corruption et la criminalité organisée, a-t-il expliqué.  Le Gouvernement de la Serbie a également pris des mesures pour que les prix des denrées alimentaires de base ne soient pas manipulés par les spéculateurs, a-t-il poursuivi.


Le Président serbe a indiqué, en outre, avoir étendu la couverture sociale et pris des mesures en faveur de l’égalité des chances et de l’autonomisation des femmes et des minorités.  Des investissements importants ont été faits dans le secteur de la santé, de l’éducation et de la famille, a-t-il ajouté.  Le taux de pauvreté a été divisé par deux en seulement cinq ans, même si, a-t-il reconnu, la pauvreté chez les enfants reste encore un grand problème en Serbie.


M. Tadić a ensuite fait état des efforts menés pour arriver à un environnement durable, grâce à des mécanismes financiers adoptés aux plans national et régional.  Il a cité notamment l’Initiative de Belgrade pour le renforcement de la coopération sous-régionale dans le domaine des changements climatiques par le biais de la recherche et de l’observation systémique, de l’éducation, de la formation, de la sensibilisation du public et du renforcement des capacités.  Soulignant l’importance pour son pays de se doter d’infrastructures respectueuses de l’environnement, il a toutefois fait remarquer le coût souvent difficile à payer.  Selon lui, la solution passe par des réformes politiques élargies.  La seule façon efficace pour l’humanité de résoudre les nombreux problèmes de la civilisation moderne est, pour chaque pays, d’investir dans la science, l’innovation et l’éducation, en synergie avec la politique et l’économie, a-t-il observé.  M. Tadić a conclu son intervention en assurant vouloir faire preuve de solidarité avec le monde en développement afin d’assurer la santé et la prospérité pour toute l’humanité.


M. MOMPATI MERAFHE, Vice-Président de la République du Botswana, a relevé qu’un nombre important de pays en développement accusaient un retard notable en matière de réalisation des OMD.  Il a expliqué que le Gouvernement de son pays avait récemment dressé une feuille de route pour améliorer la vie de ses citoyens et qu’un Plan de développement national avait été lancé pour la période 2010-2016.  Il a notamment indiqué que le taux de pauvreté extrême était passé de 47% en 1993 à 23% en 2009, et qu’un nombre plus important de personnes vulnérables avaient accès à des services d’éducation et de soins, tandis qu’un programme spécial facilitait la participation des pauvres au processus de croissance du pays.  M. Merafhe a également indiqué que des « progrès remarquables » avaient été réalisés en matière de santé, notamment pour ce qui est des accouchements et de la lutte contre le VIH/sida.  Plus de 90% des séropositifs ont maintenant accès des médicaments rétroviraux, tandis que le nombre de nourrissons infestés a enregistré une chute notable, s’est-il félicité.


Malgré une pénurie notable en eau, a poursuivi le Vice-Président, le Gouvernement du Botswana a réussi à assurer à 90% de la population un accès à l’eau.  M. Merafhe a ensuite fait état des graves menaces que posent les changements climatiques et a expliqué que le Botswana avait créé un Comité national du changement climatique qui est chargé d’examiner les politiques lancées dans ce domaine au niveau national.  Il a par ailleurs engagé les États Membres à accorder une attention particulière aux États à revenu intermédiaire, aux pays en développement sans littoral et aux petits États insulaires en développement.


M. JOSÉ RAMOS-HORTA, Président de la République démocratique du Timor-Leste, a remarqué que les pays émergeant de conflit sont les plus éloignés de la réalisation des OMD, soulignant que le Timor-Leste fait partie de ce groupe de pays fragiles.  Il a donc appelé à placer la consolidation de la paix au premier plan dans les engagements internationaux.  Dans mon pays, nous avons lutté pour l’autodétermination, a-t-il rappelé.  Notre indépendance a été retrouvée il y a moins de 10 ans.  Pour y arriver, nous avons repris à notre compte des idées importées et profité du savoir-faire international, en le combinant avec le savoir-faire local.  La nation timoraise a consolidé le secteur de la sécurité et créé des institutions comme la Commission contre la corruption, a-t-il ajouté.  Le Président a également expliqué que son Gouvernement a lancé des réformes agressives dans le domaine des finances publiques et adopté des politiques d’aide sociale qui bénéficient notamment aux personnes âgées.


M. Ramos-Horta a rappelé que 8 milliards de dollars avaient été alloués au Timor-Leste par la communauté internationale entre 1999 et 2006-2007.  Pourtant, entre 2000 et 2006, la pauvreté a augmenté, a-t-il regretté.  Le Président timorais s’est cependant réjoui que, depuis 2007, le Gouvernement ait pu renverser cette tendance, en utilisant les deniers de l’État pour la réduction de la pauvreté et la promotion de la croissance.  La pauvreté a ainsi diminué de 9%, a-t-il signalé.  Il a rappelé que le Timor-Leste a été considéré comme l’une des 10 économies s’améliorant le plus au cours de la période 2008-2009.  M. Ramos-Horta a encore mentionné l’augmentation du revenu par habitant, passé de 398 dollars en 2007 à 499 dollars en 2008.  En outre, a-t-il noté, 30% du budget de l’État sont consacrés à la santé publique et à l’éducation de base pour les 10 prochaines années.  En ce qui concerne le taux de mortalité infantile, le Timor-Leste a atteint l’Objectif fixé pour 2015, grâce au dépistage et aux soins contre la tuberculose.  Le taux de scolarisation, qui était de 65% en 2007, est passé à 83% en 2009-2010, a dit le Président timorais.  Il a enfin signalé le lancement d’un programme devant accélérer la réalisation des OMD, qui sera mis en route l’année prochaine, et dont l’objet est de financer le travail des communautés locales dans 442 villages.


M. NGUYEN MINH TRIET, Président de la République socialiste du Viet Nam, a déclaré que son pays a déjà réalisé un certain nombre d’Objectifs du Millénaire pour le développement et devrait atteindre ces Objectifs d’ici à 2015.  Des progrès notables ont été accomplis pour réduire la pauvreté, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/sida et d’autres pandémies.  Le Viet Nam se heurte toutefois à un éventail de difficultés, a-t-il fait remarquer.  L’infrastructure du pays reste sous-développée et les conditions de vie de la population, en particulier des communautés vivant dans les zones montagneuses et dans les régions ravagées par la guerre et des victimes de l’agent orange/dioxine.


La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a déploré M. Minh Triet, a été sapée par un unilatéralisme accru et par le recours à la force.  Le Viet Nam soutient des solutions globales et des mesures spécifiques pour chaque Objectif, sachant que la paix et la stabilité sont des conditions sine qua non du développement.  C’est pourquoi, il est essentiel de rechercher activement des solutions justes aux conflits et de créer des conditions internationales propices à l’aide fournie aux pays en développement pour renforcer leur capacité de gestion.  Pour pérenniser les progrès dans toutes les régions, il faudrait atteindre des objectifs plus ambitieux, a-t-il dit avant de conclure.


M. HIFIKEPUNYE POHAMBA, Président de la République de Namibie, a constaté que malgré les « progrès encourageants » réalisés par nombre de pays en développement, ces progrès demeuraient inégaux et que de nombreux défis persistaient.  Il a ensuite expliqué que les OMD avaient été intégrés au sein des plans quinquennaux pour le développement de son pays et que malgré les défis posés par les crises financière, énergétique et alimentaire, ainsi que par la pandémie de VIH/sida, des progrès avaient été réalisés dans de nombreux domaines.  Il a notamment expliqué que la majorité de la population du pays avait dorénavant accès à de l’eau propre, tandis que trois quarts de la population urbaine étaient reliés à l’électricité.  Il a cité un programme établissant l’électricité dans les zones rurales, avant de préciser que le pourcentage le plus important du budget national était alloué à l’éducation.  « Nous sommes en voie de garantir l’éducation primaire universelle », s’est-il félicité, indiquant par ailleurs que l’égalité entre les sexes avait été dépassée en matière d’inscriptions scolaires.  Il a cependant indiqué que les progrès réalisés en matière de lutte contre la mortalité infantile demeuraient lents, et que la mortalité maternelle se maintenait aux alentours de 449 décès pour 100 000 naissances vivantes.


Le Chef d’État a expliqué que le VIH/sida était la principale cause de décès dans son pays.  Il a toutefois assuré que des campagnes nationales de sensibilisation avaient permis de réduire de manière notable le taux de nouvelles infections, tandis que le taux d’infection au paludisme s’était vu limité, de son côté, par la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide.  M. Pohamba a également évoqué les campagnes de sensibilisation lancées pour traiter la tuberculose.  Le Président de la Namibie a ensuite signalé que l’aide publique au développement dont bénéficiait son pays avait chuté depuis que celui-ci avait été classé parmi les pays à revenu intermédiaire.  Il a engagé les institutions de Bretton Woods à établir un mécanisme spécial pour aider les pays comme le sien à avoir accès à des ressources financières pour le développement.  « Il importe de renforcer le partenariat mondial pour le développement », a-t-il souligné.


Le Prince ALBERT II, Chef d’État de la Principauté de Monaco, a rappelé qu’il y a 10 ans, il s’était fermement engagé au nom de Monaco à accorder un soutien indéfectible à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il s’est demandé comment justifier alors aujourd’hui que des femmes meurent en couches par manque de soins adéquats; ou que des enfants meurent de faim ou de maladies évitables, alors que tant de progrès techniques et scientifiques sont à notre disposition?  Cet aveu moral, a-t-il poursuivi, renforcé par la certitude que la paix et la sécurité dans le monde ne sauraient être atteintes sans garantir un développement durable pour tous, s’est traduit par le contrat politique qui lie la communauté internationale dans son ensemble.  À cinq ans d’une échéance qui sera un jugement décisif pour l’ONU, le Prince Albert II a souligné la responsabilité collective de la communauté internationale et a invité les États Membres à avoir le courage de réaffirmer les valeurs fondamentales qui régissent les relations internationales dans un monde interdépendant: liberté, égalité, solidarité; tolérance, respect de la nature et partage des responsabilités.


Réitérant l’engagement de son pays à mener une politique de coopération internationale axée sur la réalisation des OMD, il a annoncé que l’aide publique au développement monégasque atteindra l’objectif de 0,7% du PIB en 2015. Quintuplée au cours des 10 années écoulées, cette aide augmente de 25% par an, a-t-il précisé en ajoutant qu’il envisage une réflexion visant à faire de la Principauté un lieu privilégié pour la promotion des partenariats au service du développement, réunissant les divers acteurs publics et privés, tout en continuant de se mobiliser dans le cadre de l’aide d’urgence, notamment en faveur des populations vulnérables affectées par les catastrophes naturelles liées aux changements climatiques.  Le Prince Albert II a réaffirmé son engagement personnel en vue du développement de solutions innovantes et éthiques dans les domaines de la biodiversité, des changements climatiques et de la gestion durable de l’eau.  


M. MIKHEIL SAAKASHVILI, Président de la Géorgie, a souligné la nécessité pour les États d’assurer une gestion efficace des ressources destinées à la réalisation des OMD.  Il a dénoncé à cet égard la pratique de certains responsables locaux qui utilisent les fonds mis à leur disposition à des fins personnelles au lieu de les consacrer au développement.  Rappelant l’importance de la réalisation des OMD, il a averti que le monde ne peut pas être stable sans une amélioration dans le domaine de la santé.  Il a également appelé à lutter contre la traite des personnes.  Présentant la situation dans son pays, le Président a mis l’accent sur les pratiques durables à long terme qui ont été adoptées, notamment pour le développement des capacités et l’appropriation par les autorités locales.  Il a également souligné la lutte contre la corruption, rappelant que, lorsque la Déclaration du Millénaire avait été adoptée, la Géorgie était en proie à une grande corruption.  La lutte dans ce domaine a désormais été placée au centre des priorités du nouveau Gouvernement, a-t-il assuré.


Le Président de la Géorgie a ajouté que son Gouvernement a pris des mesures vigoureuses pour lutter contre la pauvreté et la faim, pour créer des emplois et réformer le régime des retraites.  Son Gouvernement, a-t-il ajouté, a également élargi la couverture sociale et réduit à 18% le taux de pauvreté.  L’éducation est un autre élément essentiel pour sortir de la pauvreté, a souligné M. Saakashvili, précisant que des écoles professionnelles avaient été mises en place dans le pays.  Des professeurs anglophones ont été invités à y enseigner, a-t-il précisé, mentionnant aussi la création d’une université.  « Nous devons aussi faire en sorte que les parties prenantes se sentent responsables et aient un sentiment d’appropriation », a-t-il dit.  Le Président a ensuite parlé de l’amélioration du système de santé, qui est maintenant plus transparent, a-t-il assuré.  Ces progrès ont notamment permis de faire avancer les efforts de lutte contre le sida et de mettre en place des mesures de la planification familiale.  Les soins obstétriques et néonataux ont permis de réduire les infections, a aussi indiqué le Président.  « La Géorgie encourage l’égalité entre les sexes et encourage les femmes à participer au Gouvernement qui désormais en compte un grand nombre.   Il a souligné les efforts de son pays pour protéger l’environnement, axés sur les investissements dans les énergies  renouvelables et propres.  Avant de conclure, il s’est dit préoccupé par la situation en Abkhazie, faisant référence au territoire occupé où le Gouvernement géorgien ne peut pas intervenir.  « Nous ne voulons pas que nos citoyens soient mis de côté », a-t-il souligné. 


M. AHMED ABDALLAH SAMBI, Président de l’Union des Comores, a déclaré que les efforts entrepris pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement ont permis des avancées dans de nombreux domaines.  Toutefois, les fléaux identifiés en 2000 n’ont toujours pas été éradiqués, a-t-il noté.  Le Président a souligné l’ampleur des défis à relever d’ici à l’an 2015.  Son pays a enregistré des succès remarquables pour certains des Objectifs en dépit de la conjoncture économique et financière, a-t-il indiqué.  Mais en raison d’un manque de ressources, les Comores ont accusé beaucoup de retard dans la réalisation d’autres objectifs.  En ce qui concerne l’éducation primaire aux Comores, tous les espoirs sont permis, s’est félicité M. Sambi.  Le taux de mortalité infantile a également diminué.  Il reste toutefois très difficile d’atteindre les cibles relatives à l’emploi et à l’environnement, en raison de problèmes de financement et de capacités institutionnelles.


Une dérive climatique d’une gravité exceptionnelle menace les petits États insulaires.  Il faut saisir l’opportunité de cette forte mobilisation pour parvenir à une position susceptible de les sauver, a plaidé M. Sambi.  La montée du niveau des eaux marines pourrait entraîner le déplacement d’une grande partie de la population des Comores, détruire ses infrastructures économiques et accroître les problèmes de l’approvisionnement en eau.  L’augmentation de la température annuelle moyenne a des effets néfastes sur le développement socioéconomique du pays et entraîne notamment une expansion du paludisme.  Le Président a appelé de ses vœux un soutien financier et technique pour mettre en valeur les ressources hydrologiques, solaires, éoliennes et géothermiques de son pays.  Enfin, le bilan mitigé de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement découle en grande partie, a-t-il estimé, d’un financement inadéquat du développement.


M. GJORGE IVANOV, Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, a soutenu que la lenteur des efforts déployés dans l’éradication de l’extrême pauvreté est un des défis majeurs auquel est confrontée la communauté internationale aux côtés d’autres préoccupations telles que la récurrence des conflits, la faim, l’inégalité croissante entre les États et les régions du monde, et l’augmentation des désastres naturels et d’origine humaine.  Pour y remédier, a-t-il dit, il faut poser des actes concrets et lancer des actions immédiates.  Mais une volonté politique est aussi nécessaire, a-t-il noté.  Comparée à la situation qui y prévalait il y a 10 ans, la région de l’Europe du Sud-Est a accompli des progrès tangibles dans la réalisation des OMD, a poursuivi le Président macédonien.  Mais il reste encore des progrès à faire dans les domaines de la pauvreté et du développement des partenariats, a-t-il nuancé.


En dépit du différend relatif au nom qui l’oppose à la Grèce, et des conséquences politiques et économiques qui en résultent pour son développement, la « République de Macédoine » demeure engagée à œuvrer pour la réduction de la pauvreté et l’élimination de l’exclusion sociale, a par ailleurs souligné M. Ivanov.  Il a conclu en défendant l’idée selon laquelle la clef de la réussite individuelle repose sur une éducation universelle.  C’est dans ce sens que son pays a accru ses investissements dans ce secteur, notamment à travers la mise en place du projet « un ordinateur pour chaque enfant ».


M. JENS STOLTENBERG, Premier Ministre du Royaume de Norvège, a indiqué que des millions de personnes avaient été extirpées de la pauvreté extrême, et que des millions de vies avaient pu être sauvées grâce à la vaccination et à l’amélioration des services de santé.  Il a toutefois estimé que la réalisation des OMD était à la traîne, et que les défis s’étaient accrus du fait de la crise financière internationale, des effets « dramatiques » des changements climatiques et de la crise alimentaire internationale.  Il a également relevé que de nombreux pays n’avaient pas honoré leurs engagements en matière d’APD.  Affirmant que la Norvège s’engageait à continuer d’allouer plus de 1% de son PIB à l’aide publique au développement, il a engagé les pays en développement à mobiliser leurs ressources domestiques en élargissant leur base fiscale, en luttant contre la corruption et en augmentant la transparence.  Les flux financiers illicites issus de pays en développement équivalent aujourd’hui à six fois le montant de l’ensemble de l’APD mondiale, a-t-il notamment signalé.


Poursuivant son intervention, le Premier Ministre a indiqué que la Norvège accordait une attention particulière à la réduction de la mortalité infantile et à l’amélioration de la santé maternelle, et que son pays avait triplé ses contributions à la santé mondiale depuis la signature, il y a 10 ans, de la Déclaration sur les OMD.  La santé est un élément essentiel du développement, a-t-il affirmé, pour ensuite engager les États Membres à appuyer financièrement la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants lancée par le Secrétaire général.  Il a également estimé que les OMD ne pouvaient être dissociés des changements climatiques, des conflits armés, ni de l’autonomisation des femmes.


M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères et Ministre des finances de l’État indépendant du Samoa, a estimé qu’il ne faudrait pas repousser la date butoir pour la réalisation des OMD, au risque d’augmenter le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.  Il a indiqué que son pays était pleinement engagé à réaliser les OMD d’ici à 2015.  Au nombre des défis auxquels est encore confronté Samoa, il a cité le problème de la pauvreté, ainsi que la nécessité d’élargir les services de soins pour enfants, et l’accès des femmes à la santé reproductive.  Il a également indiqué que l’autonomisation des femmes, notamment leur représentation au sein du Parlement, continuait d’être problématique.  La Stratégie de Maurice, dont l’examen à mi-parcours aura lieu cette semaine au Siège de l’ONU, peut constituer un cadre normatif pour les objectifs en développement des petits États insulaires en développement, a déclaré le Premier Ministre.  La Stratégie de Maurice, a-t-il dit, doit demeurer le principal instrument par l’intermédiaire duquel la communauté internationale doit aider les petits États insulaires en développement.  Poursuivant, M. Malielegaoi a indiqué que l’isolement du reste du monde présentait un obstacle sérieux pour la croissance des petits États insulaires en développement.  La mise en place d’infrastructures, notamment des télécommunications, permettra de répondre à la plupart des besoins de la région en matière de développement, a-t-il affirmé, en évoquant notamment la réduction de l’écart numérique.


M. YVES LETERME, Premier Ministre du Royaume de Belgique, a estimé que les objectifs premiers en matière de développement sont le développement humain et l’éradication de la pauvreté.  Il a donc appelé à placer l’être humain au centre du développement, en aidant les personnes à prendre conscience de leur potentiel et à décider plus librement de leur avenir.  En ce qui concerne la pauvreté, il a noté qu’elle est un facteur d’exclusion sociale et culturelle, qui empêche l’exercice des droits fondamentaux des individus.  Le Premier Ministre belge a ensuite signalé que le principal obstacle qui se pose sur la voie des Objectifs du Millénaire pour le développement est l’inégalité croissante, que ce soit entre les pays ou à l’intérieur même des pays.  M. Leterme a souligné que si certains pays progressent de manière globale, d’autres groupes de la population, comme les plus démunis, les femmes et les populations rurales, voient leur situation s’aggraver en termes relatifs voire absolus.  Les rapports des Nations Unies montrent à quel point les disparités liées au sexe résident au cœur même du problème de l’inégalité: inégalité dans la scolarisation, dans l’accès au travail décent, dans le bénéfice de soins de santé.  La résolution des inégalités et donc la priorité des priorités, a-t-il martelé, expliquant non seulement le souci d’équité mais aussi de gestion économique saine.


Le Premier Ministre a ensuite remarqué que les avancées concrètes ne dépendent pas seulement des moyens financiers, mais sont aussi et surtout une question de volonté publique et de bonne gouvernance dans chaque pays.  M. Leterme a appelé à faire participer un maximum de citoyens à la création de richesses et à créer des opportunités pour les populations pauvres.  Cela implique une gouvernance responsable qui donne la parole aux populations sur la manière dont elles sont gouvernées, a-t-il dit.  Enfin, le Premier Ministre a rappelé que la Déclaration du Millénaire exhorte à la responsabilité collective et à la création d’un partenariat mondial.  À cette fin, dans son budget 2010, la Belgique a reconfirmé l’objectif de consacrer 0,7% de son PIB à l’aide au développement.  En vue d’un financement global des programmes, le Premier Ministre a plaidé en faveur d’un accord le plus large possible sur le financement innovant, aussi bien au sein de l’Union européenne qu’à l’échelle mondiale.  Nous devons prêter attention en particulier à l’affectation de l’aide et à ses modalités, a-t-il souhaité.


M. KLAUS TSCHÜTSCHER, Chef de Gouvernement de la Principauté du Liechtenstein, a déclaré que les OMD constituent l’élément central de la plus grande campagne de l’Histoire en faveur du développement.  Il a salué le projet de document final comme une réaffirmation du consensus international assortie de mesures concrètes qui contribueront à la réalisation des OMD.  Il a ajouté que tous les efforts en ce sens se renforcent mutuellement, puisque les OMD sont étroitement liés entre eux. 


M. Tschütscher a toutefois regretté que le projet de document n’ait pas accordé l’attention requise à certains défis qui auraient dû, aux yeux de son pays, être traités comme prioritaires.  C’est le cas des conflits armés, qui représentent pourtant une menace constante à la sécurité humaine et à l’état de droit, et donc un obstacle majeur au développement, a-t-il affirmé.  La prévention et la résolution des conflits armés doivent donc être au centre de tout effort de développement durable, ce qui nécessite notamment un effort particulier pour mettre fin à l’impunité de ceux qui usent de la violence contre les civils comme d’une tactique de combat.


Aux deux tiers du parcours sur la voie des OMD, nous avons acquis beaucoup d’expérience et nous savons que les acquis demeurent fragiles s’ils ne sont pas appuyés par des efforts sérieux pour renforcer la bonne gouvernance, l’état de droit, les droits de l’homme, l’égalité des sexes et le rôle de la société civile, a déclaré le Chef de Gouvernement.  Le Liechtenstein, a-t-il affirmé, appuie des projets en ce sens, en soutenant des projets qui mettent l’accent sur l’éducation, et notamment sur l’autonomisation des femmes.  Il est aussi très conscient du problème des flux illégaux de capitaux à partir des pays en développement, problème qui doit être traité tant du côté de l’offre que de celui de la demande.  Le Liechtenstein applique pleinement les normes internationales contre le blanchiment d’argent, a-t-il précisé.


M. Tschütscher a enfin déclaré que l’aide publique au développement représentait aujourd’hui 0,6% du PNB de son pays, qui reconnaît et continuera de reconnaître le taux de 0,7% comme un objectif convenu, malgré les contraintes temporaires imposées au budget de son pays par la crise.  Le Liechtenstein est particulièrement engagé en faveur de la lutte contre les effets négatifs des changements climatiques.  Il a signé l’Accord de Copenhague et a d’ores et déjà réservé le premier cycle de fonds nouveaux et additionnels pour aider les pays en développement à faire face à ses défis, a conclu le Chef du Gouvernement.


SHEIKHA Hasina, Premier Ministre de la République populaire du Bangladesh, a rappelé que les Objectifs du Millénaire pour le développement, qui visent à favoriser le développement, ont été adoptés par consensus, il y a 10 ans.  « Notre gouvernement a pris les engagements pour mettre en œuvre les OMD selon le calendrier établi », à savoir d’ici à 2015.  « Nous avons l’ambition de faire du Bangladesh un pays à revenu intermédiaire », a-t-elle ajouté.  Le Bangladesh entend assurer en 2021, la date anniversaire de son indépendance, l’accès à Internet sur l’ensemble du territoire.  Le Premier Ministre du Bangladesh a néanmoins pointé certaines difficultés dans la réalisation de ces objectifs, dont les crises alimentaire et énergétique, la crise économique, la récession mondiale, ainsi que les conséquences des changements climatiques.  « Nous pouvons tout de même nous réjouir des progrès réalisés pour les huit Objectifs », a-t-elle poursuivi.  Des progrès ont ainsi été enregistrés pour réduire la consommation d’énergie, l’amélioration de l’éducation, la réduction du taux de mortalité infantile, la lutte contre la malaria, le contrôle de la tuberculose, la réduction du VIH/sida et l’amélioration de l’accès à l’eau potable.


« Le Bangladesh fait face à des défis importants », a rappelé Sheikha Hasina.  Le pays est victime de nombreuses catastrophes naturelles, dues au réchauffement climatique.  Ce qui engendre l’augmentation des « réfugiés climatiques » dans des villes surpeuplées, créant une menace dans la réalisation de l’Objectif de réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015.  Les estimations montrent qu’en cas de montée du niveau de la mer d’un mètre, un quart du territoire serait submergé, provoquant ainsi le déplacement de 30 millions de personnes.  « Il est indispensable que la communauté internationale soit sensible à ce nouveau défi », a-t-elle insisté.  Le Premier Ministre du Bangladesh a cité les propos de Mme Helen Clark, Administratrice du PNUD, qui estime que pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015, il faudrait absolument accélérer les progrès dans les cinq années à venir.  Dans le cas du Bangladesh, le pays a besoin de 22,10 milliards de dollars pour répondre aux Objectifs du Millénaire pour la période 2009-2015. 


M. MIZENGO PINGA, Premier Ministre de la République-Unie de Tanzanie, a indiqué que les progrès en faveur des OMD avaient été inégaux, tout en faisant remarquer que « l’esprit humain, s’il est pleinement mis à contribution, peut tour rendre possible ».  M. Pinga a préconisé des partenariats plus efficaces pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, comme dans le cadre de l’initiative lancée par son gouvernement pour favoriser le développement d’une agriculture verte.  Tout en allouant davantage de ressources à cette fin, le Gouvernement tanzanien lance un appel aux institutions financières internationales pour l’assister à réaliser l’Objectif lié à l’éradication de la faim et de la pauvreté, a indiqué M. Pinga.  Il a également appelé les pays développés à porter aux niveaux requis l’aide publique au développement et à continuer à faire preuve de générosité.


M. GERVAIS RUFYIKIRI, Deuxième Vice-Président de la République du Burundi, a déclaré que la réalisation de certains Objectifs du Millénaire pour le développement était possible, tandis qu’il reste un long chemin à faire pour atteindre d’autres cibles.  Malgré sa situation de pays en situation postconflit, le Burundi n’a épargné aucun effort pour être au rendez-vous des OMD, a dit M. Rufyikiri.  Ainsi, le Burundi est en bonne voie pour atteindre les Objectifs concernant la scolarisation et l’élimination des disparités entre les sexes dans l’éducation.  Des progrès importants ont également été faits en matière de lutte contre le paludisme et la tuberculose, d’accès à l’eau potable, et de santé des enfants et des mères.  Cependant, d’autres domaines n’ont pas enregistré de progrès importants, comme ceux concernant l’élimination de l’extrême pauvreté et la réduction de la propagation du VIH/sida, a conclu M. Rufyikiri.


M. GEORGES REBELO CHICOTI, Secrétaire d’État aux affaires extérieures de l’Angola, a déclaré que, 10 ans après l’adoption de la Déclaration du Millénaire, les Objectifs pour le développement étaient encore loin d’être une réalité.  « La guerre contre la pauvreté ne peut être gagnée que par la tenue de conférences et de sommets, » a-t-il dit.  M. Chikoti a préconisé plusieurs actions, dont l’augmentation de l’aide officielle au développement et la réforme de l’architecture financière internationale, qui est maintenant un besoin pressant.  Il a aussi recommandé une révision des dispositions du commerce international en vigueur, notamment dans la réduction des subventions agricoles et l’élimination des mesures tarifaires contre les produits agricoles des pays en développement.  M. Rebeki Chikoti a également appelé à une augmentation des investissements dans l’agriculture en Afrique ainsi qu’à la création d’un programme intégré de microcrédits.


M. GEORGE PAPANDREOU, Premier Ministre de la République hellénique, a déclaré que son pays était un exemple de la manière dont les problèmes surgissant dans un petit État pouvaient avoir des répercussions dans le monde entier.  La Grèce prend des « mesures douloureuses mais nous faisons de réels progrès », a-t-il ajouté, en précisant que le Gouvernement était désormais déterminé à faire changer les choses.  La Grèce n’est pas un pays pauvre, a déclaré M. Papandréou, tout en reconnaissant que la gestion de ses ressources, de son environnement, de sa capacité humaine n’a pas été assurée avec prudence et transparence, de manière durable.  C’est pourquoi, a-t-il dit, la Grèce a décidé de s’engager dans une nouvelle voie.  


La gestion des ressources de notre planète, de notre capacité humaine, de notre capital, de nos étonnantes avancées technologiques et nos connaissances communes doit également être assurée d’une manière plus responsable, a souligné M. Papandréou.  En Grèce, nous faisons face à un bien plus qu’une simple crise de la dette souveraine, a-t-il ajouté.


La Grèce a lancé des réformes radicales avec tous les concitoyens, et non malgré eux, a poursuivi M. Papandreou.  Cependant, elle ne peut le faire seule, a-t-il dit.  « Nous devons travailler ensemble dans notre monde interdépendant », a-t-il précisé.  Une fraction importante de la population dans le monde se sent démunie mais elle sait que la communauté internationale a les ressources nécessaires à l’éradication de la pauvreté, de l’analphabétisme, à la prévention des épidémies et à la protection des femmes et des enfants.  Mais, nous ne les gérons pas de manière efficace à y parvenir, a déclaré M. Papandreou, faisant remarquer que la concentration du pouvoir, du capital et des médias avait permis à des élites privilégiées de capter les processus démocratiques.


« Nous devons réformer nos institutions démocratiques, a poursuivi M. Papandréou.  Pour cela, nous avons besoin de nouveaux outils pour optimiser l’utilisation des ressources et changer les incitations financières.  Il s’est dit convaincu qu’une taxe sur les transactions financières, une taxe sur les émissions de carbone ou encore des « obligations vertes » pourraient servir à financer l’éducation, la santé et la technologie ainsi que les infrastructures écologiques dans les pays en développement.  « Au lieu d’imposer une austérité nationale, nous devons penser en termes de responsabilité mondiale », a ajouté M. »Papandreou.  Les OMD nous ont lancé le défi d’une gouvernance mondiale fondée sur la solidarité pour transformer le monde des marchés libres en un monde d’individus libres.  « Ou bien nous humaniserons la mondialisation, ou bien la mondialisation sapera l’humanité elle-même », a-t-il dit avant de conclure.


MmeReem Ebrahim Al Hashemi, Ministre d’État des Émirats arabes unis, a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement constitue un facteur essentiel de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde.  Il constitue également un moyen essentiel dans la réalisation de la prospérité et de la stabilité des peuples.  Elle a rappelé qu’il est essentiel d’atteindre les engagements d’ici à 2015.


La Ministre a fait remarquer que la récente crise économique et financière a montré que tous les intérêts des pays du monde sont liés.  La crise a souligné qu’aucun pays n’est à l’abri.  Les Émirats arabes unis estiment que la réalisation des OMD requiert un partenariat global ayant pour cadre la Déclaration du Millénaire et, en particulier, le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha.  « Malgré la crise, il est important que les pays respectent l’engagement de

consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut à l’aide publique au développement », a-t-elle ajouté.  Dans ce contexte, il est indispensable de réformer le système économique, financier et commercial international.  Elle demande ainsi aux pays développés d’adopter les politiques économiques pour encourager la production et stimuler les investissements étrangers.


Les Émirats arabes unis ont réussi à contenir les effets de la crise, évitant ainsi de réduire l’aide allouée au développement.  Mme Al Hashemi se félicite que son pays ait réussi à utiliser les revenus du pétrole pour étendre et diversifier son économie.  Elle a souligné que son pays a accru l’assistance aux pays touchés par les catastrophes naturelles ou par les conflits armés.  En 2009, les Émirats arabes unis ont donné près de 3 milliards de dollars au titre de l’aide humanitaire et de l’assistance au développement.


M. KAMEL MORJANE, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a noté que les prévisions des taux de croissance des économies africaines se situaient autour de 3%, soit en dessous de la moyenne requise de 7% pour atteindre les OMD dans les délais.  Fort de ce constat, il a plaidé en faveur d’un partenariat réel avec le continent africain, lançant un appel au G-8 et au G-20 pour renouveler leurs engagements à l’égard de ce continent.  Pour M. Morjane, la réalisation des OMD dans les délais exige de tous un élan de solidarité ainsi que la conjugaison des efforts, citant à titre d’exemple l’expérience de la Tunisie en matière de développement.  Cette expérience a été saluée par les Nations Unies par l’adoption d’une résolution appelant l’établissement d’un Fonds de solidarité mondial, dont l’objectif est de promouvoir le développement dans les pays pauvres.


En dépit du fait que la Tunisie soit un pays à revenu intermédiaire aux ressources naturelles modestes, elle est parvenue, en comptant sur ses propres capacités, à accomplir un développement économique notable, a souligné le Ministre.  Il a également rappelé que son pays était en bonne voie pour réaliser la plupart des OMD dans les délais.  À cet égard, le Ministre a cité les progrès réalisés notamment dans le domaine de la scolarisation, ainsi que les indicateurs ayant trait à la santé et à la démographie de son pays.  En conclusion, il a déclaré qu’en 2015 « le monde sera ce que nous avons voulu qu’il soit ».  « Il reflètera soit notre échec, soit notre succès commun dans la réalisation des OMD. »


M. MARTY M. NATALEGAWA, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a indiqué que l’élément central de la transformation constituée par le besoin de la réalisation des OMD se trouvait dans la mobilisation des ressources nationales, régionales et internationales.  Au niveau national, a-t-il expliqué, chaque gouvernement doit créer des politiques et disposer de l’espace fiscal nécessaire pour accélérer et soutenir les OMD.  C’est dans cet esprit, par exemple, que le Gouvernement indonésien a inauguré tout récemment une politique visant à garantir des soins de santé génésique gratuits à toutes les mères, ceci à l’appui de Stratégie globale pour la santé des mères et des enfants que lancera le Secrétaire général le 22 septembre.  En outre, toutes les organisations régionales peuvent contribuer à promouvoir la coordination et la coopération entre pays, a estimé M. Natalegawa.  Pour générer un tel élan, a précisé le Ministre, l’Indonésie a décidé d’organiser une réunion ministérielle spéciale pour les Objectifs du Millénaire pour le développement en Asie et dans le Pacifique.  Enfin, au niveau mondial, les coopérations Sud-Sud et triangulaire devraient être renforcées, a préconisé M. Natalegawa.


M. ELMAR MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a déclaré que la croissance économique sans précédent des cinq dernières années, durant lesquelles l’économie a augmenté de 20% en moyenne, a permis au pays de financer ses efforts en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  En dépit de l’occupation militaire continue sur environ 20% du territoire par l’Arménie voisine et, par conséquent, de la présence de presque un million de réfugiés, l’Azerbaïdjan réaffirme son ferme engagement pour atteindre les OMD en 2015, a assuré M. Mammadyarov.  L’Azerbaïdjan a fait passer le taux de pauvreté de 29,3% en 2005 à 11% en 2010, a indiqué M. Mammadyarov.  L’Azerbaïdjan a également fait passer son taux de chômage de 7,06% en 2005 à 6% en 2009.  Par ailleurs, le taux de mortalité infantile a été réduit à 3,1% au cours des cinq dernières années.


M. RICARDO PATIÑO AROCA, Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur et de l’intégration de l’Équateur, a déclaré que son pays est particulièrement attentif à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a néanmoins marqué sa préoccupation face au fait que les questions sociales ne sont pas assez prises en compte dans les débats sur les OMD.  Il s’est inquiété de l’augmentation des dépenses militaires, alors que les dépenses dans le domaine social n’augmentent pas assez.  « Il est important de mener des actions collectives, conscientes et démocratiques, et à visage plus humain.  C’est le point de vue de l’Équateur », a-t-il ajouté.  M. Patiño Aroca a rappelé que son pays a réalisé de nombreux progrès ces dernières années.  L’Équateur a notamment réussi à réduire le niveau de pauvreté de sa population, le taux passant de 61% à 53% dans les zones rurales grâce aux dépenses sociales.  Il y a également une diminution de l’analphabétisme en Équateur.  Le pays a connu un doublement de ses dépenses publiques dans le domaine de la santé, et l’amélioration de la santé maternelle y est un fait.  Des progrès ont aussi été réalisés dans le domaine de l’environnement.  Le Ministre des affaires étrangères de l’Équateur s’est félicité de ces progrès, ajoutant qu’il est encore possible de faire mieux.  Il ne s’agit pas uniquement d’atteindre uniquement les OMD, a-t-il dit.  Il faut les dépasser pour promouvoir un véritable développement social et humain.  « C’est aux États d’agir pour la mise en place de ce nouvel ordre économique et social », a conclu M. Patiño Aroca.


M. MURRAY MCCULLY, Ministre des affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, a déclaré qu’en dépit de ses ressources limitées, son pays avait mobilisé des ressources considérables dans la région du Pacifique, en partie en faveur de la lutte contre les changements climatiques.  Il a fait tout particulièrement état des efforts déployés par la Nouvelle-Zélande pour venir en aide à Kiribati.  Le Ministre a ensuite indiqué que son pays était un fervent partisan du Pacte de Cairns, que les pays du Forum des îles du Pacifique ont cosigné en 2009 pour harmoniser leurs efforts et leurs contributions et améliorer l’efficacité de l’aide régionale.  Sans négliger les programmes de santé et humanitaires, nous avons décidé de nous concentrer sur le développement économique durable, a précisé M. McCully.  Un des aspects caractéristiques des économies du Sud-Pacifique est leur dépendance à l’égard de l’électricité générée par des combustibles importés pour un coût généralement élevé.  C’est la raison pour laquelle la Nouvelle-Zélande a lancé un programme majeur d’investissement dans les infrastructures destinées aux énergies renouvelables, en particulier les énergies solaire et éolienne, a dit le Ministre.


M. OLDEMIRO BALI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Mozambique, a indiqué que la priorité première de son gouvernement était d’assurer que les femmes enceintes au Mozambique puissent accoucher sans risquer de perdre leur vie, et que les enfants puissent atteindre sans problème l’âge de cinq ans.  « Donner la vie à un enfant ne doit pas représenter une menace ou devenir une source de souci ou tristesse pour les familles et nos femmes, » a dit M. Bali.  Il est donc important de mettre en place des programmes pour promouvoir la présence des filles à l’école, et le Mozambique a presque atteint la parité entre filles et garçons au niveau de l’école primaire.  De surcroît, depuis les premières années de l’indépendance de notre pays, les femmes et les enfants ont eu un accès gratuit aux soins de santé, a assuré le Ministre mozambicain.  Le Gouvernement du Mozambique a également établi des relations solides avec les communautés locales du pays et a pris l’initiative de former des techniciens de santé, qui bien que n’étant pas formellement des médecins, peuvent proposer des services de chirurgie tels que les césariennes, a déclaré M. Bali.


M. URMAS PAET, Ministre des affaires étrangères de l’Estonie, a notamment établi un lien entre la réalisation des OMD et les droits de l’homme, deux notions, a-t-il dit, inextricablement liées.  Il s’est ainsi dit profondément convaincu que la promotion et la protection des droits de tous les membres d’une société renforçaient les efforts en vue de réaliser les OMD.  En outre, l’Estonie, a-t-il dit, estime que le système des Nations Unies joue un rôle central pour appuyer les gouvernements nationaux dans la réalisation des OMD.  Par ailleurs, M. Paet a estimé que la parité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes étaient des conditions essentielles à la réalisation de tous les autres OMD.  Il a précisé, à cet égard, que son pays plaidait en faveur de l’intégration de la dimension « genre » dans toutes les activités de l’ONU.  Il s’est de même félicité du consensus historique obtenu il y a quelques mois sur la création d’ONU-Femmes.  Le Ministre a, en outre, attiré l’attention des États Membres sur les liens entre les technologies de l’information et des communications et le développement.  Le développement des technologies de l’information et des communications, a-t-il dit, est un véritable moteur du progrès économique et de la modernisation.  Enfin, il a souligné l’importance de l’éducation publique dans la réalisation des OMD.  En améliorant l’éducation, on sensibilise non seulement davantage aux OMD, mais l’on renforce également l’appui à leur financement, a expliqué M. Paet.


M. ALEXIS THAMBWE MWAMBA, Ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), a exhorté à examiner, sans complaisance, les stratégies qui ont réussi et celles qui ont échoué.  « Cinq ans seulement encore, c’est peu si le rythme plus que lent, et les tendances qui s’observent actuellement, persistent », a-t-il prévenu.  Avec des moyens d’intervention appropriés et des ressources financières suffisantes, l’ensemble des pays en développement, notamment le sien, seront en mesure de réaliser, pendant cette période, les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Rappelant que cette réalisation incombe à chaque pays au premier chef, le Ministre a également souligné les contraintes internes entravant la mise en œuvre de tels objectifs, comme le manque de données de qualité, l’écart entre les engagements et les décaissements des ressources annoncées dans le cadre de nombreuses initiatives africaines, les conflits et la crise économique et financière persistante.  Il s’est dit convaincu que les pays en développement aussi peuvent atteindre tous les Objectifs pour peu qu’ils intensifient leurs efforts, augmentent, notamment, le financement des investissements du secteur public et encouragent l’entreprenariat privé.  M. Thambwe Mwamba a souligné les efforts de son pays visant à créer un environnement propice et un climat d’investissement favorable au développement du secteur privé pour combler les déficits des investissements et attirer l’investissement étranger direct (IED), notamment par une fiscalité incitative et par la suppression des tracasseries administratives.  Le Ministre a fait observer que la bonne gouvernance a permis à la RDC d’atteindre, il y a peu, le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). 


Au niveau international, le Ministre a demandé aux membres du G-8 et aux autres partenaires du développement d’honorer l’engagement de parvenir, cette année, à réaliser au moins l’objectif de consacrer à l’APD à 0,5% de leur produit national brut et à 0,7% en 2015 au plus tard.  Il a invité ces mêmes pays à mettre en place des mesures spécifiques pour lutter contre la fuite illicite des capitaux de l’Afrique, à tenir leur promesse de 30 milliards de dollars pour aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques et à supprimer les subventions agricoles et autres pratiques préjudiciables, qui compromettent la capacité des pays africains à soutenir la concurrence sur le marché mondial.   


M. HOSHYAR ZEBARI, Ministre des affaires étrangères de l’Iraq, a déclaré qu’en dépit de certains progrès, il restait encore beaucoup à faire pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cinq ans seulement nous séparent de l’échéance de 2015 et si elle n’est pas respectée, cela contribuera à déstabiliser encore davantage le monde en développement, a-t-il dit.  En Iraq, le budget 2010 prévoit la reconstruction des infrastructures, ainsi que des projets de relance économique, a indiqué M. Zebari, qui a également annoncé des initiatives destinées à améliorer le rendement des exploitations agricoles.  « Nous réhabilitons aussi le secteur de l’éducation primaire et avons adopté des mesures de protection sociale de la femme afin d’assurer la parité à tous les niveaux », a-t-il assuré.  Le Gouvernement iraquien a également pris des mesures économiques importantes et s’est acquitté de ses obligations vis-à-vis des institutions financières internationales, a souligné le Ministre.  Les cinq prochaines années exigeront les efforts de tous les acteurs, à la fois aux niveaux national, régional et international.


M. ALVIN BERNARD, Ministre d’État de la Dominique, a appelé à la reconnaissance du statut spécial des petits États insulaires en développement, exposés plus que les autres à « un environnement commercial global hostile » et aux effets négatifs des changements climatiques.  Cela permettrait aux pays en développement de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement de manière plus durable, a-t-il dit.  M. Bernard a également souligné la nécessité que l’ONU tienne un rôle accru dans les processus bilatéraux et multilatéraux de réalisation des OMD, afin notamment d’en renforcer la transparence et la prévisibilité.  M. Bernard a ensuite mis l’accent sur les progrès accomplis par son pays dans la lutte contre la pauvreté, dont le taux est passé de 39% en 2002 à 28,8% en 2009 à la Dominique.  En 2005, a-t-il aussi noté, nous avons réalisé l’accès universel à l’éducation secondaire.  Le Ministre d’État a en outre évoqué les efforts des États de la Caraïbe pour lutter contre la pandémie de VIH/sida et les maladies chroniques non transmissibles au plan régional.  Sur ce dernier point, il a dit attendre beaucoup de la réunion de haut niveau qui se tiendra au cours de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale. 


M. ABUBAKR AL-QIRBI, Ministre des affaires étrangères du Yémen, a déclaré qu’à cinq ans de la date butoir, le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement offre une occasion exceptionnelle pour mettre en lumière les bonnes stratégies et mieux répondre aux difficultés qui continuent de faire obstacle à la réalisation des OMD.  Il est crucial de mobiliser des ressources supplémentaires pour surmonter les défis qui subsistent.  La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour qu’aucun pays ne soit laissé pour compte en raison d’un manque de ressources, en particulier les pays moins avancés et les pays enclavés.  « Un partenariat mondial musclé doit être la pièce maîtresse de l’action internationale », a déclaré M. Al-Qirbi, qui a aussi invité la communauté internationale à tenir ses engagements.  Les crises en cours ont renversé la tendance vers la croissance économique dans de nombreux pays, a-t-il fait remarquer, en soulignant que la crise mondiale ne peut pas servir d’excuse pour abandonner les engagements pris.


Mgrpeter Kodwo Appiah Turkson, Président du Conseil pontifical pour la justice et la paix du Saint-Siège, a déclaré que l’Église catholique souhaite collaborer avec les hommes et les femmes du monde entier, des pays développés et des pays en développement, chrétiens et non chrétiens.  C’est le pape Benoît XVI, qui m’a chargé, « en tant que fils de l’Afrique et de l’Église », de travailler sur la question des Objectifs du Millénaire pour le développement.


Mgr Turkson a souligné que 10 ans après le lancement des OMD, de nombreux progrès ont été réalisés pour la réduction de la pauvreté extrême, l’amélioration de l’éducation primaire et pour l’égalité entre les hommes et les femmes, même si ces progrès sont lents ou très faibles dans certains pays.  « Il est toutefois nécessaire de maintenir et de renforcer la mobilisation politique, en continuant à faire preuve de solidarité économique et financière », a-t-il ajouté.  Dans ce contexte, le Saint-Siège insiste sur le renforcement du partenariat mondial pour le développement, en appuyant le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha sur le financement pour le développement.  Malgré la crise économique et financière internationale, il est indispensable de respecter l’engagement de consacrer 0,7% du produit intérieur brut à l’aide publique au développement.  Le Président du Conseil pontifical pour la justice du Saint-Siège a rappelé que le pape Benoît XVI, dans sa dernière encyclique, avait exprimé sa vision pour le développement en tant que vocation devant prendre une place centrale dans la charité.  Dans ce contexte, la mission fondamentale du Saint-Siège est avant tout spirituelle, a-t-il rappelé.  « L’être humain doit se trouver au centre des préoccupations dans la quête du développement », a-t-il estimé avant de conclure. 


M. TOMAS DUB, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, a déclaré que la tâche principale à accomplir au cours des années 2010–2015 sera de créer les mécanismes qui transformeront les engagements pris en matière de développement en réalité au niveau local.  « Nous pensons que toutes les réunions relatives aux OMD d’ici à 2015 doivent se concentrer particulièrement sur l’échange des meilleures pratiques dans chaque domaine », a dit M. Dub.  La République tchèque recommande que les initiatives visant à atteindre les OMD soient conçues du bas vers le haut, sur la base de faits et de réalités spécifiques à chaque pays et d’une approche fondée sur la communauté.


L’aide officielle au développement et les mesures pour réduire l’inflation et la dette publique ne sont pas les seules façons d’éradiquer la pauvreté.  Nous avons besoin d’une combinaison de mesures pour encourager l’emploi, la stabilisation fiscale et monétaire, la mobilisation des ressources nationales, ainsi qu’une bonne gouvernance, a dit M. Dub.  L’expérience de la République tchèque en matière de transition lui permet de contribuer valablement aux efforts menés dans ce sens en Europe de l’Est et aux Balkans de l’Ouest, a conclu M. Dub.


M. SAYYID BADR BIN HAMAD AL-BUSAIDI, Ministre d’État aux affaires étrangères d’Oman, a déclaré que, malgré des progrès en matière de réduction de la pauvreté, la scolarisation des enfants et le contrôle du paludisme et du VIH/sida, de nombreux Objectifs du Millénaire pour le développement risquent de ne pas être atteints dans plusieurs régions du monde.  Les progrès accomplis dans le monde en vue de la réalisation de ces OMD demeurent faibles, a estimé M. Al-Busaidi.


M. Max Henderson HernÁndez, Vice-Ministrede la planification du Mexique, a rappelé qu’il reste encore cinq ans pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Durant cette dernière ligne droite, la communauté internationale doit faire preuve de solidarité et de coopération, dans un contexte rendu difficile par la crise économique et financière, a-t-il dit.


M. Hernández a souligné que la réalisation des OMD constitue un engagement d’État.  Dans ce contexte, le Mexique a pris les actions décisives, sur les plans national et international, pour atteindre ces objectifs.  Pour le Gouvernement du Mexique, il s’agit de renforcer les politiques sociales et assurer des capacités nationales solides.  La stratégie du Mexique dans la réalisation des OMD est axée sur trois volets.  Tout d’abord, il faut adopter des mesures efficaces pour l’alimentation, la santé, l’éducation, le logement et les infrastructures sociales.  Deuxièmement, il faut consolider les réseaux de protection sociale.  Enfin, il faut établir des liens entre les politiques sociales et les politiques économiques.  « Le Mexique a enregistré des progrès dans les domaines de l’éducation et de la santé, notamment pour réduire les taux de mortalité infantile et maternelle et renforcer la lutte contre le VIH/sida. 


Le Vice-Ministre de la planification du Mexique a aussi insisté sur les conséquences des changements climatiques.  Le Mexique accueillera la seizième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la sixième Rencontre des Parties au Protocole de Kyoto à Cancún, du 29 novembre au 10 décembre 2010.  Il a souligné que 2010 est une année essentielle pour montrer l’engagement de son gouvernement.  Compte tenu de l’impact négatif des changements climatiques, la communauté internationale ne peut se permettre de rester inactive, a-t-il insisté.


M. Hernández a également rappelé l’importance du partenariat Sud-Sud en matière de développement.  Il a estimé que la crise économique montre que la mondialisation exige une coopération internationale solide.  « Les pays en développement ont besoin de l’aide de la communauté internationale.  « C’est pourquoi, nous devons redoubler d’efforts dans les cinq ans à venir pour la réalisation des OMD », a-t-il conclu.


Mme CAROLINE ZIADE(Liban) a déclaré que la réunion d’aujourd’hui devait être l’occasion de marquer un engagement nouveau en faveur de la réalisation des OMD.  Elle a indiqué que le Gouvernement du Liban avait publié un rapport dans lequel il est notamment noté que le taux de scolarisation au Liban est passé de 95% en 2001-2002 à 96% en 2005-2006.  Le document fait cependant observer que des progrès restent à faire dans la recherche de la réalisation de plusieurs OMD.  Mme Ziade a affirmé que la guerre menée par Israël en 2006 contre son pays avait eu des effets dévastateurs dont le montant a été estimé à 2 milliards de dollars, ce qui a provoqué un véritable recul dans la marche du Liban vers les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Malgré tout, le Gouvernement libanais a réussi à ramener le taux de service de la dette publique à 12% en 2008, s’est félicitée la représentante.


M. JOSÉ MANUEL DURÃO BARROSO, Président de la Commission européenne, a estimé que si les pays en développement respectent leurs priorités et que les pays développés honorent leurs engagements, les Objectifs du Millénaire pour le développement deviendront « les Réussites du Millénaire pour le développement ».  Il a ensuite indiqué que l’Union européenne (UE) continuait de lutter activement contre la pauvreté, les États membres de l’Union consacrant plus de 50% de la totalité de l’aide internationale au développement.  À elle seule, la Commission a contribué à la scolarisation de 9 millions de filles et de garçons depuis 2004, et nous avons installé l’eau potable dans 31 millions de foyers, a-t-il signalé.  M. Barroso a toutefois reconnu que beaucoup restait à faire.  C’est ainsi qu’il a rappelé qu’en juin dernier, les dirigeants européens avaient convenu d’un plan ambitieux pour accélérer la réalisation des OMD dans les régions et pays en proie aux conflits, aux crises et à une gouvernance fragile.  « Ce plan réaffirme aussi notre engagement de consacrer 0,7% des PIB européens au développement d’ici à 2015 », a-t-il encore dit, jugeant que cela devrait encourager les donateurs, y compris les partenaires émergents, à revoir leurs ambitions à la hausse.  Enfin, M. Barroso a annoncé que l’UE était prête, par le biais d’une initiative, à consacrer 1 milliard d’euros pour intensifier la mise en œuvre des OMD sur lesquels les pays ont pris le plus de retard.


M. EKMELEDDIN İHSANOĞLU, Secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a constaté que les Objectifs du Millénaire pour le développement ont inspiré le programme économique de l’Organisation de la Conférence islamique dans le cadre de son Programme d’action décennal.  Les pays, qui bénéficient de ce programme, font parties des pays en développement, a-t-il précisé.  Il a estimé que la pauvreté reste le principal défi socioéconomique des pays en développement, en particulier ceux de l’Afrique au sud du Sahara et d’Asie du Sud.  Environ 22 pays des 57 membres de l’Organisation de la Conférence islamique font parties des pays les moins développés.  Dans ce contexte, l’Organisation de la Conférence islamique a mis en place une nouvelle coopération économique entre ses États membres. 


Le Secrétaire général de l’OCI a souligné que le Fonds de solidarité islamique, qui s’élève à 10 millions de dollars, se concentre sur plusieurs axes, dont la croissance économique durable, la création d’emplois, la réduction de l’analphabétisme, ainsi que l’éradication de la tuberculose, du paludisme et du VIH/sida.  Parallèlement, l’OCI a développé des projets pour la sécurité alimentaire, l’éducation, la santé, l’eau, l’autonomisation des femmes et l’activation de l’insertion des jeunes dans le monde du travail, a dit M. Ihsanoğlu.  Dans ce contexte de crise internationale, M. İhsanoğlu a aussi souligné l’importance de la réforme de l’architecture financière internationale pour que les pays les plus faibles aient le soutien dont ils ont besoin.


M. ANDERS B. JOHNSSON, Secrétaire général de l’Union interparlementaire (UIP), a rappelé que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne seront pas atteints s’ils ne sont pas accompagnés d’un sens de la responsabilité.  La démocratie, la sécurité, le développement, les droits de l’homme et l’égalité sont inextricablement liés.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement ne peuvent être réalisés avec succès qu’avec un large soutien politique et un sens de responsabilité nationale.  Les parlements nationaux sont les seuls lieux où les programmes nationaux peuvent être approuvés. 


Le travail de l’UIP montre des progrès palpables, a assuré M. Johnsson, précisant que des solutions ont été identifiées et que la réalisation des OMD est possible avec une ferme volonté politique. 


Mme SIMA BAHOUS, Secrétaire générale adjointe aux affaires sociales de la Ligue des États arabes, a déclaré que cette organisation avait pris l’initiative de convoquer un sommet cette année pour évaluer les progrès réalisés dans la réalisation des OMD et identifier tous les obstacles qui demeurent pour y parvenir.  Une vision commune en est ressortie, qui s’efforce d’harmoniser les mesures prises par les pays arabes.  Un deuxième sommet aura lieu en janvier 2011 en Égypte, a annoncé Mme Bahous.  Pour s’y préparer, un rapport a été présenté, qui s’attache tout particulièrement à l’impact de la crise économique et financière sur la réalisation des Objectifs.  Le rapport insiste également sur la nécessité de redoubler d’efforts pour surmonter les obstacles qui continuent de se poser, comme par exemple les questions du sous-emploi, de l’éducation, du manque d’autonomisation des femmes, et celle des conséquences de l’occupation israélienne, a précisé Mme Bahous.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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« Nous sommes à un moment d’espoir renouvelé pour la recherche de la paix au Moyen-Orient », affirme le Coordonnateur spécial Robert Serry devant le Conseil de sécurité

CS/10034

« Nous sommes à un moment d’espoir renouvelé pour la recherche de la paix au Moyen-Orient », affirme le Coordonnateur spécial Robert Serry devant le Conseil de sécurité

17/09/2010
Conseil de sécuritéCS/10034
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6388e séance – matin


« NOUS SOMMES À UN MOMENT D’ESPOIR RENOUVELÉ POUR LA RECHERCHE DE LA PAIX AU MOYEN-ORIENT », AFFIRME LE COORDONNATEUR SPÉCIAL ROBERT SERRY DEVANT LECONSEIL DE SÉCURITÉ


Avec la reprise des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens le 1er septembre, « nous sommes à un moment d’espoir renouvelé pour la recherche de la paix au Moyen-Orient », a déclaré ce matin M. Robert Serry, Représentant personnel du Secrétaire général et Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, devant le Conseil de sécurité, à l’occasion de l’examen mensuel de la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.  Le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu et le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud  Abbas, « après avoir eu le courage de se lancer dans ces négociations, doivent maintenant avoir celui de progresser et de trouver la sagesse et le leadership pour mener leur gouvernement et leur peuple vers un accord de paix », a-t-il dit.


M. Serry a rappelé qu’après des mois de pourparlers indirects, le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne s’étaient retrouvés les 1er et 2 septembre à Washington, D.C., pour lancer les pourparlers directs en présence du Président des États-Unis, M. Barack Obama, avant de retrouver pour une deuxième série de discussions les 14 et 15 septembre, à Charm el-Cheikh, en Égypte, puis à Jérusalem, cette fois en présence de la Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton.  Le Secrétaire général se félicite de ces premiers pas importants et remercie le Président Obama, la Secrétaire d’État Hillary Clinton et l’Émissaire américain, M. George Mitchell, a déclaré M. Serry.


M. Serry a rappelé qu’à Washington, M. Netanyahu avait affirmé que le Président Abbas était son partenaire pour la paix, que ce dernier avait condamné la violence et exprimé son souhait de trouver une solution permanente au conflit. Il a en outre rappelé que les deux hommes étaient convenus de rechercher une solution fondée sur le principe de deux peuples et deux États, que ces négociations devraient être achevées dans le délai d’un an, qu’ils devraient résoudre la question des frontières, de la sécurité, des réfugiés, de Jérusalem et de nombreux autres points, et qu’ils avaient décidé de se rencontrer toutes les deux semaines afin de travailler à un accord-cadre sur le statut permanent.  Il n’est pas question d’un accord intérimaire mais d’un accord qui incarne le compromis fondamental nécessaire à un traité de paix qui mette fin au conflit et qui établisse une paix durable entre Israël et les Palestiniens, en créant un État palestinien viable aux côtés de l’État d’Israël et vivant dans la sécurité, a insisté M. Serry.  Il a ajouté que, dès la deuxième série de discussions, les deux dirigeants avaient abordé sérieusement les questions clefs.


Le Coordonnateur spécial a félicité les deux dirigeants pour leur condamnation de l’attaque perpétrée le 31 août en Cisjordanie, lors de laquelle quatre Israéliens ont été tués.  Il a fermement rappelé au Hamas que la non-violence, l’unité palestinienne et l’acceptation des principes de base du processus de paix constituaient la seule voie par laquelle les Palestiniens pourront réaliser leurs aspirations légitimes.


Rappelant que le gel partiel de l’implantation de colonies de peuplement imposée par le Premier Ministre israélien, il y a neuf mois et demi, avait eu des effets bénéfiques, M. Serry a déclaré que le Secrétaire général se joignait aux États-Unis et à l’Union européenne pour demander une prorogation de ce moratoire au-delà de l’échéance de ce mois.  Il a aussi rappelé la position des Nations Unies, soulignant que l’implantation de colonies de peuplement est illégale au regard du droit international, et a fait état de l’appel lancé par le Quatuor à Israël en faveur d’un gel des activités liées à l’implantation de ces colonies, y compris au titre de la « croissance naturelle », conformément à la Feuille de route.


Avec la reprise des pourparlers directs de paix, l’opportunité est grande et les enjeux sont importants, a souligné M. Serry, qui n’a pas caché que « faire la paix ne sera pas facile et comporte des risques ».  Toutefois, a-t-il ajouté, les risques sont plus grands si l’on n’essaie pas et les deux dirigeants ont montré qu’ils en étaient conscients.  Pour M. Serry, la communauté internationale doit appuyer des négociations et maximiser les chances de succès et maintenir un consensus fort en faveur du processus de paix.  Le Secrétaire général continuera d’agir en ce sens, a-t-il affirmé, en rappelant que M. Ban Ki-moon accueillera, le 21 septembre, une réunion du Quatuor, puis rencontrera les membres du Comité de suivi de l’Initiative de paix arabe de la Ligue des États arabes.


Le Coordonnateur spécial a par ailleurs dressé le bilan mensuel de l’évolution générale au Moyen-Orient.  Il a rappelé que, le 21 septembre également, le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens se réunira pour examiner les progrès économiques et institutionnels réalisés par l’Autorité palestinienne dans la perspective de la création de l’État palestinien.  Il a rappelé que la Banque mondiale avait récemment estimé que, si l’Autorité palestinienne continue de progresser au rythme actuel en matière d’institutions et de services publics, elle sera « bien placée pour la création d’un État à n’importe quel moment ».  Toutefois, a-t-il fait remarquer, le budget de l’Autorité palestinienne souffre toujours d’une crise de liquidités qui risque de freiner la croissance à Gaza et en Cisjordanie, qui est actuellement sur un rythme annuel de 8%.  M. Serry a donc souhaité une réduction plus importante des restrictions à la circulation en Cisjordanie.


M. Serry a jugé alarmante la récente montée de la tension à Gaza où la levée partielle du blocus israélien, en juin dernier, a permis de générer un taux de croissance de 16% au cours du premier semestre.  Les importantes restrictions à l’importation de matériaux de construction en vigueur, ainsi que celles imposées aux exportations, limitent gravement la reconstruction et la relance du secteur privé, a estimé le Coordonnateur spécial.


M. Serry s’est en revanche félicité des progrès réalisés dans l’approbation par les autorités israéliennes de projets internationaux et a salué la « nature exceptionnelle » de l’accord conclu pour l’utilisation des matériaux apportés par la « flottille humanitaire pour Gaza » dont l’arraisonnement le 31 mai, après un assaut israélien sanglant, avait provoqué une crise sérieuse.  À cet égard, le Coordonnateur spécial a rappelé que la Commission d’enquête sur l’incident mise en place par le Secrétaire général s’était réunie les 2 et 3 septembre, et que M. Ban s’était dit encouragé par la manière dont elle avait fixé les modalités de son travail dans une atmosphère positive et conviviale.


Le Coordonnateur spécial a noté que la situation à Jérusalem-Est était restée globalement calme, malgré un regrettable incident qui s’était produit le 26 août lorsque des colons israéliens avaient tenté d’entrer dans une mosquée dans le quartier de Silwan et provoqué des affrontements entre manifestants palestiniens et forces de police israéliennes.  Il a toutefois rappelé que, si le mois du Ramadan s’était déroulé sans heurts importants, la plus grande partie de la population palestinienne n’avait pas pu se rendre sur les lieux saints de la ville pour prier.  Il a par ailleurs rappelé la poursuite de la détention du caporal israélien Gilad Shalit.


Soulignant l’importance du contexte régional pour le processus de paix, M. Serry a également fait le point de la situation au Liban et au Golan syrien occupé.  Le Premier Ministre libanais, M. Saad Hariri, s’est rendu le 29 août à Damas, en Syrie, pour rencontrer le Président syrien, M. Bashir El Assad, dans un contexte de tension croissante au Liban, liée à des spéculations sur de possibles inculpations à venir de la part du Tribunal spécial pour le Liban.  Par ailleurs, les violations de l’espace aérien libanais par Israël étaient pratiquement quotidiennes.  Quant au Golan syrien, la situation est demeurée calme malgré la poursuite par Israël des activités d’implantation de colonies de peuplement, a assuré M. Serry, précisant que 700 personnes avaient reçu d’Israël des permis pour rendre visite à leur famille en Syrie.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité se déclare prêt à envisager des mesures ciblées contre les auteurs de viols collectifs dans l’est de la République démocratique du Congo

CS/10033

Le Conseil de sécurité se déclare prêt à envisager des mesures ciblées contre les auteurs de viols collectifs dans l’est de la République démocratique du Congo

17/09/2010
Conseil de sécuritéCS/10033
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6387e séance – matin


L E CONSEIL DE SÉCURITÉ SE DÉCLARE PRÊT À ENVISAGER DES MESURES CIBLÉES CONTRE LES AUTEURS DE VIOLS COLLECTIFS DANS L’EST DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Condamnant fermement les viols collectifs perpétrés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité se déclare prêt à envisager des mesures ciblées contre les auteurs de ces « crimes terribles », indique-t-il dans une déclaration lue ce matin par son Président pour le mois de septembre, M. Ertuğrul Apakan (Turquie), au nom des autres membres du Conseil.


Le Conseil demande instamment au Gouvernement de la RDC de veiller à ce que les auteurs fassent très rapidement l’objet de « poursuites impartiales ».  Le Conseil souligne aussi qu’il incombe au premier chef aux autorités congolaises d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les civils dans le respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit international humanitaire.


Le Conseil souligne par ailleurs que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) améliore ses relations avec les communautés, notamment grâce à de meilleurs mécanismes de collecte d’informations et instruments de communication.  À cet égard, il demande instamment à la MONUSCO de poursuivre ses efforts pour développer ses contacts réguliers avec la population civile en vue de renforcer la confiance et de faire mieux connaître et comprendre son mandat et ses activités.


Il demande enfin au Secrétaire général de lui faire un exposé sur la stratégie poursuivie par la MONUSCO pour assurer la protection des civils et les problèmes que rencontre généralement la Mission dans la mise en œuvre de cette stratégie.


Le 7 septembre dernier, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Atul Khare, avait fait état, devant le Conseil, de chiffres « terrifiants » qui attestaient de l’ampleur des violences sexuelles perpétrées dans le Nord-Kivu, entre le 30 juillet et le 2 août: 242 personnes au moins, dont 28 mineures, avaient été violées, après que cette zone soit passée sous le contrôle du groupe armé des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).


En outre, avait-il précisé, 10 viols ont été perpétrés les 17 et 18 août par des éléments des forces congolaises à Katakulu, dans le Sud-Kivu, et de nombreux autres à Shabunda et Mwenga, toujours dans le Sud-Kivu.


Dans le village de Miki, 74 cas d’actes de violences sexuelles ont été recensés, dont 21 sur des mineures, certaines étant des filles âgées de 7 à 15 ans, ainsi que sur six hommes.  Enfin, selon des informations en date du 31 août, 130 viols auraient été commis dans une dizaine de villages du territoire Shabunda.  Dans la seule localité de Kiluma, toutes les femmes du village auraient été violées, avait rapporté M. Khare.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité condamne fermement une fois de plus les viols généralisés perpétrés dans l’est de la République démocratique du Congo à la fin de juillet et en août. Réaffirmant ses résolutions 1820 (2008), 1882 (2009), 1888 (2009), 1894 (2009) et 1925 (2010), et rappelant ses déclarations à la presse en date des 26 août et 8 et 9 septembre, il demande instamment au Gouvernement de la République démocratique du Congo de poursuivre en toute célérité et impartialité les auteurs de ces crimes inqualifiables, et de l’informer des mesures prises à cette fin.  Il se déclare prêt à envisager toutes mesures appropriées, y compris des mesures ciblées contre les auteurs.


Le Conseil souligne qu’il incombe au premier chef au Gouvernement congolais d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les civils dans le respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit international humanitaire.


Le Conseil demande au Gouvernement congolais de condamner ces atrocités, de fournir une assistance effective aux victimes d’atteintes sexuelles et d’appuyer l’action menée par toutes les parties prenantes, y compris la société civile, pour protéger et aider les victimes et prévenir d’autres actes de violence.


Le Conseil lance de nouveau un appel pressant au Gouvernement congolais pour qu’il mette fin à l’impunité en agissant en coopération avec l’ONU et les autres acteurs concernés, et réaffirme en particulier que les responsables de violations flagrantes des droits de l’homme doivent répondre de leurs actes.  Il est résolu à aider les autorités congolaises à s’attaquer aux causes profondes des faits sus-évoqués.


Le Conseil souligne que la lutte contre l’impunité fait partie intégrante de la réforme du secteur de la sécurité qui s’impose d’urgence.  Il encourage les autorités congolaises à continuer, avec le concours de donateurs multilatéraux et bilatéraux concernés et de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) dans le cadre de son mandat actuel, d’œuvrer à raffermir les capacités militaires du pays et à renforcer la formation et l’équipement de la Police nationale congolaise, ainsi que les capacités des systèmes judiciaire et pénitentiaire.


Le Conseil prend note avec intérêt des recommandations faites par le Département des opérations de maintien de la paix pour renforcer l’action menée en vue de protéger et de défendre les civils et d’améliorer l’impact de la MONUSCO en République démocratique du Congo.


Le Conseil souligne que la MONUSCO doit améliorer ses relations avec les collectivités, notamment en se dotant de meilleurs mécanismes de collecte d’informations et outils de communication.  À cet égard, il demande instamment à la MONUSCO de continuer d’œuvrer à approfondir ses contacts réguliers avec la population civile en vue de gagner sa confiance et de lui faire mieux connaître et comprendre son mandat et ses activités.  Il appelle l’attention sur l’importance qu’il y a à se rapprocher de la population, à multiplier les patrouilles et à doter la Mission de matériels de communication appropriés dans les régions où le besoin s’en fait sentir.


Le Conseil appuie le lancement par la MONUSCO et l’équipe de pays des Nations Unies d’une campagne de sensibilisation, notamment sur Radio Okapi, pour encourager les victimes de violences sexuelles à les dénoncer et à rechercher traitement et assistance juridique.


Le Conseil réaffirme sa détermination à éliminer toutes les formes de violence contre les femmes et enfants en temps et au lendemain de conflits armés. Il appuie la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit dans son action et l’encourage à avoir des échanges réguliers avec le Groupe violence sexuelle de la MONUSCO afin de coordonner l’action de l’Organisation des Nations Unies et de surveiller la mise en œuvre de la stratégie globale de lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo.  Il attend avec intérêt le voyage que la Représentante spéciale envisage d’effectuer dans le pays dans le courant du mois et lui demande de lui en rendre compte à son retour.


Le Conseil demande au Secrétaire général de lui faire un exposé sur la stratégie poursuivie par la MONUSCO pour assurer la protection des civils et les problèmes que rencontre généralement la Mission dans la mise en œuvre de cette stratégie.  Il demeure acquis à une approche globale de la protection des civils et de l’instauration de la paix et la sécurité dans la région, en particulier aux efforts faits pour hâter le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés congolais et le désarmement, la démobilisation, la réintégration et la réinstallation ou le rapatriement des groupes armés étrangers, lutter contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, et établir l’autorité effective de l’État dans les régions en conflit et y renforcer l’état de droit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Commission économique et financière fixe au 4 octobre le début de son débat général et prévoit l’organisation de plusieurs manifestations spéciales

AG/EF/3277

La Commission économique et financière fixe au 4 octobre le début de son débat général et prévoit l’organisation de plusieurs manifestations spéciales

17/09/2010
Assemblée généraleAG/EF/3277
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Deuxième Commission

1ère séance – après-midi


LA COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE FIXE AU 4 OCTOBRE LE DÉBUT DE SON DÉBAT GÉNÉRAL

ET PRÉVOIT L’ORGANISATION DE PLUSIEURS MANIFESTATIONS SPÉCIALES


Sous la présidence de Mme Ochir Enkhtsetseg de la Mongolie, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a fixé au lundi 4 octobre, à 15 heures, l’ouverture de son débat général qui se poursuivra jusqu’au 6 octobre.  M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, fera une allocution à cette occasion, ainsi qu’un autre orateur éminent.


La Commission a approuvé, cet après-midi, son programme de travail* pour la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale.  Elle a prévu de terminer ses travaux le 23 novembre, un délai que sa Présidente a demandé aux délégations de respecter.  Afin d’y parvenir, Mme Enkhtsetseg a décidé d’organiser, le lundi 4 octobre, à 10 heures, une réunion plénière consacrée aux méthodes de travail.


Outre des discussions sur les 13 points de l’ordre du jour et leurs nombreux sous-points, la Commission s’est entendue sur l’organisation de quatre manifestations parallèles relatives aux thèmes des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier celui de la pauvreté; des pays les moins avancés (PMA); des petits États insulaires en développement; et des préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, prévue en 2010 à Rio de Janeiro, au Brésil (Rio + 20).  Les dates de ces évènements seront communiquées ultérieurement.


En début de séance, la Deuxième Commission a élu M. Jean Claudy Pierre d’Haïti, au poste de Vice-Président de la Commission.  Les deux autres Vice-Présidents avaient été élus le 11 juin dernier.  L’élection du rapporteur de la Commission aura lieu ultérieurement.


La Commission entamera son débat général le lundi 4 octobre à 15 heures.


* A/C.2/65/L.1-A/C.2/65/L.1/Add.1.


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L’Assemblée générale adopte le programme de travail de sa soixante-cinquième session ordinaire

AG/10986

L’Assemblée générale adopte le programme de travail de sa soixante-cinquième session ordinaire

17/09/2010
Assemblée généraleAG/10986
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Assemblée générale

Soixante-cinquième session

2e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE LE PROGRAMME DE TRAVAIL DE SA SOIXANTE-CINQUIÈME SESSION ORDINAIRE


Elle inscrit deux nouveaux points à l’ordre du jour: « harmonie avec la nature » et « financement de la Mission de l’ONU en RDC »


L’Assemblée générale a adopté, ce matin, l’ordre du jour de sa soixante-cinquième session ordinaire, y inscrivant deux nouveaux points: « harmonie avec la nature » et « financement de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo ».


Suivant les recommandations contenues dans le premier rapport* de son Bureau, l’Assemblée se penchera sur 161 points pendant la partie principale de ses travaux qui devrait s’achever le mardi 14 décembre, après le débat général, lequel, lui, est prévu du 23 au 30 septembre.


L’Assemblée générale a notamment décidé que l’examen du point intitulé « question de l’île comorienne de Mayotte », qui avait été reporté lors de sa session précédente, serait inscrit à l’ordre du jour de la présente session, « étant entendu que l’Assemblée générale n’examinerait pas cette question jusqu’à nouvel ordre ». 


La « question des îles malgaches Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India », également reportée l’an dernier, se verra également inscrite à l’ordre du jour de la session actuelle.


L’Assemblée générale a en revanche reporté à une date ultérieure l’examen de plusieurs points, dont la « réparation du préjudice colonial », la « vérification du respect des obligations en matière de désarmement nucléaire » et le « renforcement et élargissement des fonctions et pouvoirs de l’Assemblée générale ».


L’examen de la question de l’inscription du point « mécanisme intergouvernemental d’échanges entre scientifiques et décideurs en matière de biodiversité et de services écosystémiques » a également été reporté à une date ultérieure.


En outre, l’Assemblée générale n’a pas inscrit à l’ordre du jour de la soixante-cinquième session les projets d’ordre du jour intitulés « Enquête sur l’invasion de l’Iraq », « Enquête sur les guerres qui ont éclaté depuis la création de l’Organisation des Nations Unies » et « Enquête sur les assassinats commis depuis la création de l’Organisation des Nations Unies ».


Au cours de cette séance, le représentant de l’Arménie a présenté une motion d’ordre et a indiqué que sa délégation souhaitait se dissocier du consensus sur la décision de reprendre l’examen du point 39 de l’ordre du jour concernant « la situation dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan ».


Le représentant de l’Azerbaïdjan s’est dit surpris par cette déclaration et a rappelé les efforts menés par les délégations des deux pays pour se mettre d’accord sur l’inclusion, sans réserve, de ce point à l’ordre du jour.  « Douze documents ont été diffusés par l’Arménie sur cette question pendant la session précédente, et le fait de se dissocier maintenant montre encore une fois que l’Arménie porte la responsabilité de la guerre contre l’Azerbaïdjan et des crimes internationaux les plus graves », a-t-il affirmé.


Dans sa réplique, le représentant de l’Arménie a regretté l’intervention de son homologue et a estimé qu’elle ne constituait pas un point d’ordre.


Pendant cette séance, l’Assemblée générale a également approuvé la répartition des points entre ses six grandes commissions. 


Son Président, M. Joseph Deiss, de la Suisse, a par ailleurs précisé que le Saint-Siège et la Palestine participeraient aux travaux de la soixante-cinquième session en leur qualité d’observateurs.


Selon le programme de travail, la Commission des questions de désarmement et de sécurité internationale (Première Commission) devrait achever ses travaux le lundi 1er novembre.  Elle sera suivie, le mercredi 10 novembre, par la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission), et, le jeudi 11 novembre, par la Commission juridique (Sixième Commission).


Les travaux de la Commission des questions économiques et financières (Deuxième Commission) et de la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) devraient prendre fin le mardi 23 novembre, tandis que ceux de la Commission des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission) devraient se conclure le vendredi 10 décembre au plus tard.


L’Assemblée générale a également prévu de clôturer sa présente session le 12 septembre 2011.


* A/65/250


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Conseil de sécurité: à moins d’un an de la fin de la période de transition, la Somalie est toujours en proie à l’instabilité

CS/10032

Conseil de sécurité: à moins d’un an de la fin de la période de transition, la Somalie est toujours en proie à l’instabilité

16/09/2010
Conseil de sécuritéCS/10032
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Conseil de sécurité

6386e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: À MOINS D’UN AN DE LA FIN DE LA PÉRIODE DE TRANSITION, LA SOMALIE EST TOUJOURS EN PROIE À L’INSTABILITÉ


L’Union africaine plaide pour une réforme du mode de financement de l’AMISOM


À 11 mois de la fin de la période de transition, la communauté internationale doit se mobiliser à nouveau pour soutenir le processus politique en Somalie et les efforts de la Mission de l’Union africaine dans ce pays (AMISOM), menacés par une instabilité qui risque de gagner toute la corne de l’Afrique, ont insisté, ce matin, le Représentant spécial du Secrétaire général et le Ministre des affaires étrangères du Kenya devant le Conseil de sécurité.


Au cours d’un débat, plus d’une vingtaine d’intervenants ont dénoncé les actes terroristes perpétrés par le groupe Al-Shaabab que l’Érythrée soutiendrait selon les accusations de l’Éthiopie.


Dans le rapport* présenté au Conseil par son Représentant spécial et Chef du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie, M. Augustine P. Mahiga, le Secrétaire général estime que les objectifs qui ont été fixés pour la période de transition n’ont pas été atteints en grande partie.  « Les attentats-suicides effroyables, perpétrés à Kampala le 11 juillet dernier, nous rappellent que les insurgés représentent un danger pour la Somalie, les pays de la sous-région et les autres pays », souligne-t-il.


Tout en félicitant les institutions fédérales de transition pour les « progrès notables » qu’elles ont réalisés dans l’élaboration du projet de constitution, ainsi que pour le dialogue engagé avec le groupe Ahlu Sunna Wal Jama’a, les orateurs les ont encouragées à inclure tous les groupes d’opposition au processus politique, sous peine de voir celui-ci échouer, et à fournir des services de base à la population somalienne.


Le Gouvernement fédéral de transition ne parviendra pas à rétablir la sécurité sur l’ensemble de son territoire et de son espace maritime sans les capacités militaires qui lui font cruellement défaut, a prévenu le Représentant spécial du Secrétaire général.  Il a estimé que la décision de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de l’Union africaine de déployer à Mogadiscio 2 000 troupes supplémentaires pour rapprocher l’AMISOM de son plafond autorisé de 8 000 soldats devait être rapidement mise en œuvre.


Même si ce plafond était atteint, ces effectifs restent insuffisants, a déclaré, pour sa part, le Ministre des affaires étrangères du Kenya.  De l’avis de M. Wetang’Ula, le chiffre de 20 000 à 22 000 soldats est plus réaliste pour répondre à la situation actuelle en Somalie et à la frontière avec les pays voisins.  Tous deux ont cependant reconnu qu’une stratégie militaire ne serait couronnée de succès que si elle s’inscrivait dans une « stratégie politique globale ».


L’Observateur permanent de l’Union africaine, M. Téte António, a rappelé que la résolution 1863 (2009) du Conseil de sécurité autorisait un « dispositif d’appui logistique à l’AMISOM, notamment en matériel et services ».  Les aspects fonctionnels de ce dispositif seraient financés à partir des contributions régulières des États Membres, alors que les autres mesures d’appui des Nations Unies à l’AMISOM, telles que le remboursement du matériel des contingents, seraient financées par le biais du Fonds d’affectation spéciale de soutien à l’AMISOM.


Le Royaume-Uni a ainsi rappelé, par la voix de son représentant, que son pays avait versé en début d’année 1,5 million de dollars à l’AMISOM, qui s’ajoute aux 15 millions versés au Fonds d’affectation spéciale, tandis que son homologue des États-Unis a indiqué que son propre pays avait dépensé, à ce jour, plus de 185 millions de dollars.  L’Union européenne a, quant à elle, versé tout récemment 47 autres millions au profit de la Mission.


Cependant, si les États Membres contribuent généreusement au Fonds d’affectation spéciale, ils ont posé des conditions en interdisant l’utilisation des ressources dans des domaines critiques, a fait observer M. António.  « Sauf pour de rares exceptions », a-t-il dit, les restrictions imposées ont entravé les dépenses de la composante militaire de l’AMISOM, empêchant cette dernière de s’acquitter efficacement de son mandat.


« Il est indispensable que le financement de l’AMISOM soit non seulement suffisant, mais aussi largement prévisible et durable », a ajouté M. António, soulignant que l’AMISOM devrait être considérée au même titre que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Cela ne peut être garanti que si les ressources fournies par les Nations Unies couvrent « tous les aspects clefs des activités de l’AMISOM », a fait remarquer M. António.


Plusieurs délégations ont évoqué le problème récurrent de la piraterie dans les eaux territoriales somaliennes.  Le représentant de la Somalie, appuyé en ce sens par d’autres intervenants, a affirmé qu’il existait « un lien clair » entre la piraterie au large des côtes somaliennes et la multiplication du nombre d’actes de terrorisme sur terre.  Dès lors, a indiqué le représentant somalien, il n’est plus possible de traiter séparément ces deux phénomènes.


Tandis que l’Union européenne a rappelé son engagement dans le cadre de l’opération « Atalante », les États-Unis ont indiqué qu’ils venaient de publier un rapport qui ne porte pas seulement sur la question de la répression des actes de piraterie, mais aussi sur celles des poursuites judiciaires et de l’incarcération des auteurs de tels actes.


* S/2010/447


LA SITUATION EN SOMALIE


Rapport du Secrétaire général sur la Somalie (S/2010/447)


Le présent rapport présente les principaux faits nouveaux intervenus en Somalie depuis le 11 mai 2010, ainsi qu’une évaluation de la situation politique, de la situation sur les plans de la sécurité et des droits de l’homme et de la situation humanitaire, et les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie de l’ONU pour la Somalie.  Le rapport traite également des activités opérationnelles menées par l’ONU et la communauté internationale et des faits nouveaux intervenus dans le cadre de leurs activités de lutte contre la piraterie.


La période considérée a été marquée par des tensions internes au sein du Gouvernement fédéral de transition somalien et des autres institutions fédérales, qui ont détourné l’attention des tâches essentielles à accomplir durant la période de transition, analyse le rapport.  Le Secrétaire général engage le Gouvernement et le Parlement somaliens à résoudre les divergences politiques en vue de tenir les engagements qu’ils ont pris en les assortissant de critères et d’un calendrier précis, tout en ayant recours à un processus de consultation et de dialogue systématique et authentique.


Il importe, poursuit le rapport, que le Gouvernement fédéral de transition mette en place des structures gouvernementales crédibles pour assurer les services voulus à la population du pays et le Conseil des ministres doit continuer de se concentrer sur les tâches primordiales qui restent à accomplir avant la fin de la période de transition, en août 2011.


M. Ban Ki-moon lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle fournisse d’urgence au Gouvernement fédéral de transition un appui sur les plans militaire et financier et des ressources dans d’autres domaines.  Alors que le terme de la phase de transition en Somalie se rapproche, il s’inquiète de constater que les objectifs qui ont été fixés pour cette période n’ont pas été atteints en grande partie.  La cohésion au sein des institutions fédérales de transition continue de revêtir une importance capitale pour le renforcement de la confiance parmi les Somaliens et au sein de la communauté internationale.  Notant avec satisfaction que des progrès notables ont été réalisés dans l’élaboration du projet de constitution, le Secrétaire général invite les Institutions fédérales de transition à engager un processus de consultation ouvert à toutes les parties et à utiliser tous les moyens possibles pour l’accomplissement de cette tâche essentielle de la période de transition.


M. Ban exhorte la communauté internationale à renforcer son appui pour la formation, l’équipement et l’entretien des personnels de la police somalienne et des Forces de sécurité nationales, notamment en établissant des mécanismes coordonnés pour assurer le versement régulier des soldes et contrôler les paiements effectués.  « Les attentats-suicides effroyables perpétrés à Kampala nous rappellent que les insurgés représentent un danger pour la Somalie, les pays de la sous-région et les autres pays », souligne-t-il.


Saluant le rôle décisif que l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) jouent dans l’appui au processus de paix en Somalie, le Secrétaire général prend note avec satisfaction du renforcement de la coordination entre l’ONU et ces importantes organisations régionales.  Il rend un hommage particulier à l’AMISOM, qui doit continuer à travailler dans des conditions très difficiles.  À cet égard, il tient à inviter de nouveau la communauté internationale à apporter d’urgence à la Mission l’appui dont elle a besoin pour pouvoir s’acquitter efficacement de son mandat.


Dix-huit mois après la mise en place des arrangements financiers existants élaborés par l’Organisation des Nations Unies pour l’AMISOM, les importants déficits enregistrés continuent de nuire au fonctionnement de cette dernière et, peut-être, de décourager des pays qui seraient susceptibles de fournir des contingents, indique le Secrétaire général.  Il estime que le dispositif d’appui à la Mission devrait être identique à celui qui est prévu pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies et considère qu’il faudrait agir rapidement pour assurer une parité entre les taux de remboursement applicables aux membres des contingents de l’AMISOM et aux membres des contingents des Nations Unies.


Les organisations humanitaires déploient des efforts considérables pour fournir une assistance vitale à 3,2 millions de personnes en Somalie, y compris des déplacés, rappelle M. Ban.  Les ressources affectées à des secteurs clefs tels que ceux de l’eau, de la santé et de la nutrition sont financées à hauteur de moins de 40 %.  Il demande à la communauté des donateurs de maintenir son appui indispensable au peuple somalien et à toutes les parties au conflit de respecter les principes humanitaires et d’autoriser l’acheminement de l’aide vers les populations qui en ont le plus besoin.


Profondément préoccupé par les répercussions dévastatrices du conflit sur la population civile et par les atteintes au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire, le Secrétaire général indique que son nouveau Représentant spécial poursuivra les entretiens avec le Gouvernement fédéral de transition, l’Autorité intergouvernementale pour le développement et l’AMISOM sur la question de la protection des civils.  Il rappelle à toutes les parties au conflit que les auteurs de crimes de guerre seront traduits en justice.  À ce propos, le Secrétaire général appuie la proposition de rassembler des informations sur les violations les plus graves qui auront été commises.  « Il s’agit là d’une étape essentielle dans la lutte contre l’impunité et pour la création de mécanismes de justice et de réconciliation », précise-t-il dans le rapport.  Enfin, le Secrétaire général indique qu’il entend « préparer la mise en place d’une présence intégrée des Nations Unies en Somalie ».


Déclarations


M. AUGUSTINE P. MAHIGA, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau politique des Nations Unies en Somalie, a indiqué qu’au cours des deux derniers mois, il avait poursuivi ses consultations avec toutes les parties prenantes somaliennes, notamment le Gouvernement fédéral de transition somalien et le groupe Ahlu Sunna Wal Jama’a (ASWJ), ainsi qu’avec les organisations régionales et internationales et la société civile.  Les dirigeants de la région ont exprimé des préoccupations concernant le manque de cohésion au sein des institutions fédérales de transition qui encourage les insurgés à intensifier leurs campagnes militaires et de propagande contre le Gouvernement et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a-t-il dit.  Aujourd’hui même, le Parlement somalien a adopté une résolution qui demande au Premier Ministre de s’adresser devant le Parlement pour obtenir un vote de confiance.   Dans ce contexte, le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait souligner le besoin d’unité et de cohésion au sein du Gouvernement de transition en s’attaquant à la question de l’insurrection et à celle de la promotion du processus de paix, a suggéré M. Mahiga.


Alors que les tâches s’accumulent à l’approche de la fin de la phase de transition, le Représentant spécial a exhorté le Gouvernement de transition à tendre la main à d’autres groupes d’opposition, à élargir le processus politique et à s’efforcer de fournir des services de base à la population.  Il s’est ensuite dit inquiet de la situation sécuritaire dans le pays et de son impact potentiel sur la corne de l’Afrique.  Les attaques-suicides, perpétrées à Kampala le 11 juillet dernier, portent les marques opérationnelles et politiques du terrorisme international, qui menace toute la sous-région.  Cette menace exige le renforcement de la sécurité maritime et aérienne pour mettre fin au trafic de matériaux qui sont utilisés contre les locaux du Gouvernement de transition et les installations de l’AMISOM, comme cela a été le cas lors de l’attentat commis contre l’hôtel Muna de Mogadiscio pendant la période du ramadan, a estimé le Représentant spécial.


À 11 mois de la fin de la période de transition, les capacités militaires du Gouvernement fédéral de transition devraient être soutenues et renforcées pour lui permettre de rétablir l’ordre sur l’ensemble de son territoire et pour élargir l’espace politique sur lequel asseoir son autorité, a insisté le Représentant spécial.  À cette fin, la décision de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et celle de l’Union africaine de déployer à Mogadiscio 2 000 troupes supplémentaires pour rapprocher l’AMISOM de son plafond autorisé de 8 000 soldats doivent être rapidement mises en œuvre, a souligné M. Mahiga.  Par ailleurs, si le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine soumettra bientôt au Conseil de sécurité une demande pour augmenter les effectifs autorisés de l’AMISOM, une telle stratégie militaire, a-t-il estimé, doit s’inscrire avant tout dans le cadre d’une stratégie politique globale.  C’est pourquoi, il a vivement encouragé les États Membres à entreprendre davantage d’actions concrètes, notamment pour doter l’AMISOM des ressources financières et matérielles dont elle manque cruellement pour s’acquitter de son mandat, en particulier des hélicoptères devant être utilisés pour transporter et évacuer les troupes.


M. ELMI AHMED DUALE (Somalie) a rappelé que la Somalie est confrontée à des difficultés depuis l’effondrement du Gouvernement central en 1991 et c’est à la suite de cette situation que la question de la Somalie est inscrite à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.  La situation en Somalie est, assurément, une menace pour la paix et la sécurité régionales.  M. DUALE a ensuite remercié le Représentant spécial du Secrétaire général, M. AUGUSTINE P. MAHIGA, pour son « exposé lucide, franc et sincère » sur la situation en Somalie et a dit souscrire pleinement aux propositions qu’il a faites.  Il faut agir avec l’urgence qu’exige la situation, a-t-il affirmé.  Le représentant a regretté que l’AMISOM, qui « défend de façon héroïque une situation critique et sans qui le Gouvernement fédéral de transition somalien se serait effondré depuis longtemps », soit « sous-financée » et a demandé qu’elle bénéficie de tout le soutien nécessaire.


Le représentant a, par ailleurs, dit voir « un lien clair » entre l’augmentation du nombre d’actes de terrorisme sur terre et la piraterie au large des côtes somaliennes.  On ne peut plus traiter séparément la situation sur la terre ferme somalienne et la piraterie, a-t-il insisté.  Il s’est dit en outre inquiet de la « couverture médiatique hostile, négative » de l’action de l’AMISOM et des Nations Unies.  Cette hostilité, a-t-il déclaré, est le fruit d’une stratégie de propagande de la part des milices Al-Shaabab.  C’est pourquoi, il a souhaité que les médias coopèrent et soutiennent les efforts des Nations Unies de l’AMISOM et du Gouvernement fédéral de transition.


M. MOSES WETANG’ULA, Ministre des affaires étrangères du Kenya, a rappelé que la Somalie était sans gouvernement depuis maintenant 20 ans.  À travers des initiatives régionales déployées dans le cadre de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, il a été cependant possible de mettre sur pied plusieurs institutions de transition qui fonctionnent, même faiblement.  À 11 mois de la fin de la période de transition, on constate que le pays est en proie à une insécurité grandissante et à une fragilité politique, a-t-il souligné, avant d’assurer qu’en l’absence de l’AMISOM, les milices radicales Al-Shabaab auraient renversé le Gouvernement de transition depuis longtemps.  Le Ministre des affaires étrangères du Kenya a prévenu des risques de débordement qui pouvaient se poser en Somalie et qui auraient un impact sur tous les pays limitrophes.  Ces risques sont d’autant plus sérieux que les milices Al-Shabaab ont prévenu qu’après Kampala, les prochaines cibles d’attentat seraient Nairobi et Addis-Abeba.


Il est nécessaire de reconnaître le rôle central que joue l’IGAD pour résoudre les problèmes de la Somalie, a jugé le Ministre kényen des affaires étrangères.  Par son intermédiaire, une Charte négociée a été signée, permettant l’établissement des institutions fédérales de transition.  « Mais parfois, en tant que région, nous sommes inquiets de voir la prolifération de réunions, d’initiatives et de sommets débouchant sur des consultations souvent inefficaces », a regretté M. Wetang’Ula.  Après la réunion d’Istanbul, nous avons eu à Addis-Abeba une autre réunion pour affirmer que l’IGAD devrait être plus dynamique et aider les pays de la sous-région.  Même si le plafond des effectifs militaires autorisés de 8 000 soldats pour l’AMISOM était atteint, ces effectifs restent insuffisants, a-t-il estimé.  De l’avis du Ministre, le chiffre de 20 000 à 22 000 est plus réaliste pour répondre à la situation actuelle en Somalie et aux frontières avec ses voisins.


Mais la solution à la crise somalienne n’est pas simplement militaire, a poursuivi le Ministre, elle est avant tout liée à la formation d’un gouvernement légitime.  Les institutions fédérales doivent donc impérativement inclure dans le processus politique l’ensemble des groupes d’opposition du pays pour réaliser cet objectif.  M. Wetang’Ula a estimé que c’était non seulement le manque de volonté politique, mais aussi le manque de coordination au niveau international, qui étaient les causes de l’impasse dans laquelle se trouve actuellement la Somalie.  Il a souhaité en conclusion que les mesures prévues contre l’Érythrée, qu’il a accusée d’être un des plus grands soutiens du groupe de milices Al-Shabaab, soient appliquées.


M. MARK LYALL-GRANT (Royaume-Uni) a jugé la situation en Somalie très préoccupante, malgré quelques bonnes nouvelles mentionnées dans le rapport du Secrétaire général, rappelant notamment les attentats de Kampala et les menaces qui pèsent sur le Kenya.  Il a condamné toute attaque menée contre l’AMISOM.  Il a appelé toutes les parties à appuyer le processus de Djibouti, faisant remarquer qu’il ne reste que 11 mois pour compléter la transition prévue dans l’Accord de Djibouti.  Le représentant  s’est félicité du travail du Secrétaire général pour réexaminer les efforts des Nations Unies en Somalie et améliorer leur travail.  Si les Nations Unies veulent assumer leur rôle de chef de file dans le pays, il faudrait adopter une approche mieux intégrée, a-t-il ajouté. M. Lyall-Grant a dit attendre avec impatience la présentation d’un rapport du Secrétaire général sur les modalités d’une plus grande présence de Nations Unies dans le pays.


Le représentant a toutefois averti que les efforts des Nations Unies seraient vains en l’absence d’une participation plus importante de Gouvernement fédéral de transition somalien, qui doit renforcer la sécurité et relancer le processus de dialogue.  Le Gouvernement fédéral de transition doit aussi résoudre ses divergences de vue internes qui sont très dommageables, a insisté le représentant britannique, qui a estimé qu’il ne peut y avoir de stratégie militaire victorieuse dans un vide politique.  Le représentant a aussi dénoncé le « rôle déstabilisateur très grave » des milices Al-Shabaab.  Il a estimé que l’AMISOM continue de jouer un rôle vital pour assurer la sécurité et il s’est félicité des mesures prises pour augmenter ses effectifs.  Le Royaume-Uni est d’accord pour dire que l’AMISOM mérite un appui plus solide, a indiqué le représentant, qui a rappelé que son pays avait fourni en début d’année 1,5 million de dollars à l’AMISOM, qui s’ajoutent aux 15 millions versés au Fonds  d’affectation spéciale.  La communauté internationale doit en outre poursuivre ses efforts pour lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes, a souligné le représentant.  Il a jugé que la situation humanitaire était très préoccupante et a émis l’espoir que le Programme alimentaire mondial (PAM) soit en mesure de remettre rapidement en place ses programmes dans le centre et le sud de la Somalie.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a appelé les pays contributeurs de troupes à renforcer les effectifs à l’AMISOM et les autres pays à mettre à la disposition de la Mission des ressources additionnelles, rappelant que son propre pays avait dépensé plus de 185 millions de dollars pour équiper la Mission de l’Union africaine.  Condamnant l’escalade de la violence en Somalie, notamment la multiplication des attentats terroristes, elle s’est également dite préoccupée par les actes de piraterie au large des côtes somaliennes.  Désireux de réagir et de relever les défis que pose ce phénomène, la représentante a indiqué que le Gouvernement américain venait de publier un rapport à cette fin, qui porte non seulement sur la question de la répression, mais traite aussi de celles des poursuites judiciaires et de l’incarcération.  Par ailleurs, a souligné Mme Rice, les États-Unis condamnent l’utilisation d’enfants soldats: « C’est la tolérance zéro qui doit s’appliquer en la matière », a-t-elle martelé.  En conclusion, elle a réitéré l’engagement de l’Administration américaine en faveur du rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que des progrès avaient été enregistrés en Somalie, notamment le maintien du Gouvernement fédéral de transition et la reprise des activités parlementaires.  En même temps, les défis à relever restent considérables, comme le montrent les récents attentats sanglants, a poursuivi la représentante, qui a regretté que l’AMISOM n’ait pas encore réussi à aller au-delà de son plan de stabilisation initiale du pays.  Elle a jugé très positif que le Gouvernement fédéral de transition ait été capable de conclure des accords avec les institutions régionales, mais a regretté qu’elles se soient « perdues dans des divergences internes » durant les derniers mois.  L’unité des institutions fédérales de transition est indispensable, a affirmé Mme Cordeiro.


La représentante a félicité l’AMISOM pour avoir aidé le Gouvernement fédéral de transition somalien à se maintenir et pour avoir préservé les infrastructures permettant l’acheminement de l’aide humanitaire.  Elle s’est félicitée de la décision de l’IGAD de fournir 2 000 soldats de plus à l’AMISOM.  Toutefois, il est clair que l’AMISOM a besoin d’une aide accrue de notre part, a affirmé Mme Cordeiro Dunlop, qui s’est dite inquiète du manque de ressources financières disponibles pour la force de la Mission.  Un an et demi après les promesses faites lors de la Conférence de Bruxelles, la plupart des fonds n’ont toujours pas été décaissés, a-t-elle fait remarquer.  La représentante a demandé aux bailleurs de fonds de lever leurs restrictions.  Elle a rappelé en particulier qu’il était important de disposer des fonds pour payer les soldes des soldats, à défaut de quoi ils risquent de déserter et de rejoindre des groupes qui payent mieux. Mme Cordeiro Dunlop s’est également félicitée des efforts des Nations Unies pour renforcer leur présence et s’est réjouie d’avance des futures propositions du Secrétaire général pour une présence renforcée des Nations Unies sur le terrain.   La représentante a ensuite rappelé la dimension humaine du conflit.  Elle a dénoncé les châtiments cruels et humiliants imposés par le groupe Al-Shaabab et l’utilisation par ce groupe d’enfants soldats, parfois âgés de 9 ans.  Elle a rappelé que des activités humanitaires clefs en matière de nutrition, de soins de santé ou d’accès à l’eau sont victimes d’un important sous-financement et a conclu en rappelant la contribution volontaire de 300 000 dollars que son pays a récemment versée au PAM pour ses activités en Somalie.


M. TSUNEO NISHIBA (Japon) a estimé que pour assurer la stabilité de la situation politique et sécuritaire dans le pays, le Gouvernement fédéral de transition somalien devrait œuvrer pour son unité politique, améliorer son leadership et coopérer pleinement avec la Mission de l’Union africaine en Somalie et avec les Nations Unies.  Il a également dit espérer que le prochain minisommet sur la Somalie, qui se tiendra la semaine prochaine en marge des travaux de l’Assemblée générale, permettrait aux États Membres de renforcer davantage leur coopération pour appuyer la Somalie.  Évoquant, par ailleurs, le processus de Djibouti, le représentant du Japon a noté que « peu de progrès » avaient été réalisés lors du dialogue politique avec les groupes modérés de l’opposition, et a engagé le Gouvernement fédéral de transition à intensifier ses efforts afin de bénéficier de l’appui de ces derniers.


M. Nishiba, saluant l’engagement du Burundi et de l’Ouganda, pays contributeurs de troupe à l’AMISOM, a espéré que le déploiement des contingents militaires promis par d’autres États Membres se concrétisera prochainement.  Il a également estimé que les pourparlers sur la question du matériel appartenant aux troupes de l’AMISOM devraient relever d’une stratégie intégrée qui permettrait à l’AMISOM de contribuer au processus politique en Somalie.  Le représentant s’est ensuite félicité de la présence allégée de l’ONU à Mogadiscio.  Avant de conclure, M. Nishiba a rappelé que depuis 2007, le Japon avait versé 124,4 millions de dollars pour appuyer, d’une part, l’aide humanitaire et le rétablissement de l’infrastructure et, d’autre part, renforcer la sécurité en Somalie.


M. MARTIN BRIENS (France) a indiqué que son pays contribuait activement aux efforts de la communauté internationale en Somalie: en 2009, la France a formé 500 soldats du Gouvernement fédéral de transition et elle est actuellement engagée avec l’Union européenne dans la formation de 2 000 autres.  La France, a poursuivi le représentant, a également formé, au cours des trois dernières années, 5 600 soldats de l’AMISOM, dont elle assure, en coopération avec ses partenaires européens, le financement, tout en contribuant au paquet des Nations Unies pour le soutien logistique de l’AMISOM.  La France, a-t-il ajouté, est en outre engagée dans l’opération Atalante pour lutter contre la piraterie aux larges des côtes somaliennes.


Le représentant a cependant reconnu que l’appui aux forces gouvernementales et à l’AMISOM ne peut se faire en l’absence d’une véritable stratégie coordonnée avec l’action politique menée par le Gouvernement fédéral de transition somalien.  Le rapprochement de celui-ci avec le groupe Ahlu Sunna Wal Jama’a, comme les progrès réalisés dans l’élaboration de la Constitution, constituent un pas important, mais nous attendons davantage, a-t-il souligné.  Dans ce contexte, les Nations Unies peuvent rendre leur soutien auprès des institutions fédérales plus efficace, a estimé le représentant.  La France soutient une intégration accrue des actions entreprises en Somalie par le biais de 25 organes différents afin de les rendre plus cohérentes, a assuré le représentant.  La France, a-t-il poursuivi, encourage également l’implantation d’un bureau des Nations Unies à Mogadiscio afin de marquer la continuité et l’implication de l’action de l’ONU et en Somalie.  S’agissant enfin de la piraterie, le représentant a préconisé la recherche d’une solution à la fois efficace et équitable, pour les États de la région comme pour les États engagés dans la lutte contre la piraterie en mer.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a exprimé la reconnaissance de sa délégation au Burundi et au Rwanda pour avoir fourni de nouveaux contingents à l’AMISOM.   Tous les pays de la région, a-t-il souligné, doivent appuyer le processus de paix et y contribuent en facilitant la stabilité en Somalie et la sécurité dans la région.  Il s’est félicité, à cet égard, de la décision de l’IGAD et de l’Union africaine visant à faciliter le déploiement de 2 000 hommes de plus, afin  de compléter les effectifs de l’AMISOM tels qu’autorisés par le Conseil de sécurité.  Il a souhaité que ce renforcement permette d’améliorer la sécurité à Mogadiscio et d’autoriser ainsi le déploiement sur le terrain d’une présence des Nations Unies, conformément avec le concept de démarche progressive approuvée par le Conseil de sécurité dans le passé.


En même temps, M. Heller a uni sa voix à celle du Secrétaire général pour demander au Gouvernement fédéral de transition de résoudre ses divergences internes et d’accélérer le processus d’approbation de la constitution, avant la fin de la période de transition en août 2011.  L’unité politique du Gouvernement est indispensable  pour garantir la sécurité des autorités et renforcer la crédibilité et la légitimité des autorités dans le pays comme à l’extérieur.  Il faut, en outre, profiter des progrès apportés dans le secteur de la sécurité, a déclaré M. Heller, qui a rendu hommage aux efforts de l’Ouganda, de Djibouti et de l’Éthiopie pour former des officiers somaliens


Le représentant a dénoncé l’escalade de la violence dont les civils sont les principales victimes.  Il a appelé les parties à mettre fin aux attaques qui ciblent la population civile et à faciliter l’accès de l’aide humanitaire.  Il a demandé aux parties concernées de libérer les enfants utilisés comme soldats et a appuyé la décision du Président Sharif d’engager une enquête sur la présence d’enfants soldats dans l’armée régulière. Il a estimé nécessaire de rappeler aux auteurs de violences en Somalie qu’ils encourent des poursuites au plan international.  M. Heller a souhaité que la Réunion de haut niveau sur la Somalie, convoquée le 23 septembre prochain par le Secrétaire général, permette de réaffirmer l’engagement des Nations Unies en faveur de la paix et de la sécurité en Somalie.  La solution doit être trouvée en Somalie, avec un soutien international qui requiert une direction cohérente et une vision stratégique à long terme, a-t-il conclu.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a estimé que le rapport du Secrétaire général dressait un tableau mitigé de la situation en Somalie.  Si on peut se féliciter qu’un nouvel élan politique a été généré, la situation dans le pays sur le plan sécuritaire a été fragilisée par les attentats perpétrés par le groupe  Al-Shabaab et leurs affrontements avec les forces gouvernementales.  Le Nigéria a estimé que la mise en œuvre des recommandations du Secrétaire général pourrait permettre à la Somalie de faire des progrès spectaculaires.  La représentante a donc estimé que la communauté internationale devrait se remobiliser pour doter l’AMISOM des ressources financières et matérielles nécessaires.  Mme Ogwu a dénoncé les attaques « ignobles » perpétrées à Kampala, qui nous rappellent que la situation en Somalie risque de s’étendre aux autres pays de la région.


M. NAWAF SALAM (Liban) a déclaré qu’il est nécessaire d’adopter une stratégie globale pour la paix en Somalie qui inclut l’aspect sécuritaire, mais aussi les volets développement économique et promotion des institutions.  Il faut aussi prendre les mesures nécessaires pour faire face aux groupes armés en Somalie, en particulier la milice Al-Shabaab qui, a-t-il affirmé, constituent une menace non seulement pour la Somalie mais aussi pour tous les musulmans.  Il faut aider le Gouvernement fédéral de transition à créer des emplois pour sa population, a déclaré M. Salam, qui a demandé au Gouvernement fédéral de transition somalien de mettre fin aux divergences de vues, d’élargir sa base et de se concentrer sur ses tâches prioritaires, notamment en fournissant des services de base à la population civile.  Il faudrait en outre appuyer rapidement les Forces de sécurité somaliennes et assurer la rémunération des soldats.  Le représentant a condamné les attaques perpétrées contre les journalistes et les travailleurs humanitaires et a regretté que le Programme alimentaire mondial (PAM) n’ait pu fournir d’assistance dans les zones contrôlées par le groupe Al-Shabaab.   Le représentant a souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie de déploiement graduel pour renforcer la présence des Nations Unies en Somalie.  Il a demandé aux pays contributeurs d’accroître leur financement à l’AMISOM et a rendu hommage à l’Ouganda et au Rwanda pour les contingents qu’ils lui fournissent. 


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) s’est rallié aux déclarations faites par le Ministre kényen des affaires étrangères et du Représentant spécial du Secrétaire général, soulignant que les soldats de l’AMISOM doivent être traités de la même manière que ceux qui servent dans le Cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  La situation sécuritaire en Somalie reste fragile, comme en témoignent les attaques perpétrées par le groupe Al-Shabaab au cours du mois sacré du ramadan.  Bénéficiant d’appuis extérieurs, le groupe Al-Shabaab prend les Somaliens en otage, détourne l’aide humanitaire et commet des attentats-suicides, a-t-il accusé.  Si la responsabilité de la paix et de la sécurité en Somalie incombe aux institutions fédérales de transition, celles-ci ne pourront pas le faire sans des ressources et un appui adéquats.  Le Représentant spécial du Secrétaire général doit maintenant veiller à assurer la plus grande cohérence possible des actions menées par les Nations Unies dans le pays, a ajouté le représentant, qui s’est félicité de la tenue d’un minisommet sur la Somalie la semaine prochaine, à l’initiative du Secrétaire général.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré partager l’évaluation faite par le Secrétaire général sur la situation en Somalie et s’est dit inquiet des récentes flambées de violences à Mogadiscio, qui ont encore aggravé une situation déjà instable.  Il a rappelé l’importance de respecter de manière très rigoureuse les résolutions du Conseil de sécurité.  Il importe particulièrement de garantir l’unité et la cohésion des structures fédérales de transition, a-t-il dit, en soulignant que le Gouvernement fédéral de transition doit élargir sa base au sein de la société.


Le seul vrai facteur de stabilité en Somalie est l’AMISOM qu’il faut appuyer, a déclaré M. Churkin.  Il a pris note des propositions du Secrétariat en ce sens mais a estimé qu’il faudrait les compléter.  Il a jugé que l’approche graduelle, utilisée pour renforcer la présence des Nations Unies dans le pays, était justifiée.  Le problème de la piraterie est toujours aigu et la solution à long terme à ce problème est liée au relèvement de la Somalie, a déclaré M. Churkin.  Il a estimé que les efforts mondiaux de lutte contre la piraterie sont insuffisants et attribué cette insuffisance aux mesures faibles visant à traduire en justice les pirates interceptés.  Il a suggéré d’inscrire les pirates somaliens sur les listes de sanctions du Conseil de sécurité.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a condamné les attaques perpétrées ces derniers mois en Somalie, qui démontrent la fragilité de la situation dans le pays.  Alors que nous parvenons au terme de la période de transition, il importe que tous les acteurs concernés manifestent leur volonté de mener à bien le processus politique, a souligné le représentant.  Préoccupé par la situation humanitaire, il a également pointé le problème du détournement de l’aide et de l’enrôlement d’enfants soldats.  M. Barbalić a donc demandé à la communauté internationale de continuer d’appuyer l’AMISOM pour qu’elle puisse s’acquitter efficacement de son mandat et veiller à ce que tous les efforts soient déployés pour garantir que la transition s’achève dans les meilleures conditions possibles.


M. LI BAODONG (Chine) a déclaré que la situation en Somalie reste un défi considérable pour la paix et la sécurité internationales.  Il a invité les pays de la région à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Somalie et à soutenir le Gouvernement fédéral de transition.  Il a demandé que les divergences au sein du Gouvernement fédéral de transition soient rapidement réglées et a souhaité que les différentes factions somaliennes mettent de côté leurs divergences  pour œuvrer en faveur de leur pays.  Il a condamné les attentats contre les civils et l’AMISOM, à laquelle il a rendu hommage.  


Les Forces somaliennes de sécurité et l’AMISOM ont de vrais problèmes financiers, a déclaré le représentant, qui a demandé à la communauté internationale d’aider à résoudre le problème et, en particulier, aux pays qui ont fait des promesses de financement d’honorer, dans les temps, leurs engagements.  La Chine est prête à envoyer des Casques bleus en Somalie quand la communauté internationale le décidera, a-t-il assuré.  Il a demandé que la communauté internationale affine mieux son sens des responsabilités et a répété que son pays était prêt à apporter sa propre contribution à une solution en Somalie.


M. ALFRED MOUNGARA-MOUSSOTSI (Gabon) a estimé que la résolution de la crise somalienne doit être envisagée sous le triple angle sécuritaire, institutionnel et humanitaire.  Il a aussi souligné que l’amélioration de la situation sécuritaire reste liée et au renforcement des capacités de l’AMISOM et des Forces de sécurité nationales.  Notant que le niveau des effectifs de ces forces a été sensiblement élevé pour atteindre les 8 000 hommes prévus, il a toutefois jugé urgent de leur faire bénéficier de moyens financiers, logistiques et techniques additionnels.  Cela renforcerait l’autorité du Gouvernement fédéral de transition somalien, surtout à un moment où les milices islamistes passent à l’offensive, a-t-il dit, rappelant le double attentat de Kampala, le 11 juillet dernier, et l’avancée progressive du groupe Al-Shabaab vers Mogadiscio.  M. Moungara-Moussotsi a salué, à cet égard, l’appui logistique déjà fourni par les Nations Unies pour renforcer les capacités opérationnelles de l’AMISOM, ainsi que le soutien qu’apporte l’Union européenne dans la formation de 2 000 soldats de l’armée somalienne.


Le représentant a ensuite rendu hommage à l’Ouganda et au Burundi pour leur engagement en faveur du rétablissement de la paix et de la stabilité en Somalie, citant en outre les efforts de la Guinée qui va contribuer aux troupes de l’AMISOM.  Concernant la question de la circulation illicite des armes, il a insisté sur la nécessité de veiller à l’application effective des sanctions imposées par le Conseil de sécurité.  Relevant aussi l’importance du renforcement de l’autorité du Gouvernement fédéral de transition, il a appuyé l’appel que le Secrétaire général a lancé à la communauté internationale pour fournir l’aide militaire et financière nécessaire.  Il a aussi jugé importante l’entrée, en son sein, de trois nouveaux membres du mouvement Ahlu Sunna wal Jama’a et les progrès enregistrés dans l’élaboration d’une nouvelle constitution.  Le représentant s’est enfin inquiété de la situation humanitaire et appelé à veiller au bon acheminement de l’aide alimentaire.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a réitéré son soutien au Gouvernement fédéral de transition et rappelé l’importance d’une stratégie claire avant l’échéance d’août 2011, date qui marquera la période de transition.  Il a ensuite condamné le recrutement d’enfants dans les groupes armés et encouragé toutes les parties prenantes à coopérer avec le Groupe spécial du Conseil de sécurité sur les enfants soldats, qui entamera ses travaux le mois prochain.  M. Mayr-Harting a également félicité les pays contributeurs de troupes pour leur soutien à l’AMISOM et souhaité que le Sommet du 23 septembre soit l’occasion d’un réengagement en faveur de la Somalie


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a déclaré que les défis en Somalie sont impressionnants. C’est pourquoi, il est nécessaire que le Gouvernement fédéral de transition fonctionne bien et soit déterminé et qu’il fasse taire ses divergences. Le représentant a rendu hommage au travail de l’AMISOM et a salué les efforts de l’IGAD. L’AMISOM doit recevoir un plein appui pour être en mesure de remplir son mandat, a ajouté M. Apakan, qui a estimé que ce soutien doit être comparable à celui apporté aux opérations de maintien de la paix menées par les Nations Unies.  En outre, il faut aussi renforcer les institutions somaliennes de sécurité. 


La solution durable ne peut pas être seulement militaire, elle doit également être politique, a souligné M. Apakan, en appelant le Gouvernement fédéral de transition à contrer les efforts de la propagande extrémiste.  Condamnant les attentats terroristes, le représentant a ajouté qu’il faudrait appuyer les activités politiques par des activités de reconstruction du pays.  Il a rappelé à cet égard la tenue récente de la Conférence d’Istanbul sur la Somalie et l’importance des relations de bon voisinage avec les pays de la région.  Avant de conclure, M. Apakan a estimé que la perspective d’une présence accrue des Nations Unies en Somalie était encouragée par l’engagement du Secrétaire général et a jugé tout à fait opportune la Réunion de haut niveau sur la Somalie, convoquée la semaine prochaine par le Secrétaire général.  Il a en outre dit attendre la publication du Rapport du Secrétaire général sur la piraterie au large des côtes de la Somalie, en octobre prochain.


M. TÉTE ANTÓNIO, Observateur permanent de l’Union africaine, a déclaré que les évolutions politiques en Somalie, mais aussi la poursuite de l’insécurité et la dégradation de la situation humanitaire, avaient reçu la plus haute attention politique  aussi bien au niveau de la région, avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et à celui du continent.  Il a rappelé que la quinzième Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, qui s’était tenue à Kampala du 25 au 27 juillet, avait réaffirmé son plein soutien au Gouvernement fédéral de transition et, condamné fermement les attaques et autres violences perpétrées par le groupe Al-Shabaab et autres groupes terroristes contre la population civile somalienne et l’AMISOM ainsi que les attentats de Kampala du 11 juillet dernier.  En outre, la Conférence a endossé les décisions du communiqué de la quinzième session extraordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’IGAD, tenue le 5 juillet à Addis-Abeba, qui visent à permettre à l’AMISOM d’atteindre le niveau des effectifs autorisés par le Conseil de sécurité, soit 8 100 hommes.  La Commission de l’Union africaine procède actuellement au déploiement de nouveaux contingents, a déclaré M. António.


L’Observateur permanent a toutefois attiré l’attention du Conseil sur « un certain nombre de défis ».  Il a ainsi rappelé que la résolution 1863 (2009) du Conseil de sécurité, du 16 janvier 2009, autorisait un « dispositif d’appui logistique à l’AMISOM, notamment en matériel et services », ajoutant que les aspects fonctionnels de ce dispositif seraient financés sur les contributions régulières des États Membres, alors que les autres mesures d’appui des Nations Unies à l’AMISOM, y compris le remboursement du matériel des contingents, seraient effectués à travers le Fonds d’affectation spéciale de soutien à l’AMISOM.


Si les États Membres ont apporté des contributions généreuses au Fonds, ils ont posé des conditions qui interdisent l’utilisation des fonds dans des domaines critiques, a fait remarquer M. António, qui a estimé qu’« à de rares exceptions près », les restrictions imposées ont entravé les dépenses dans la composante militaire de l’AMISOM, ce qui empêche cette dernière de s’acquitter efficacement de son mandat.  Il est indispensable que le financement de l’AMISOM soit non seulement suffisant, mais aussi largement prévisible et durable, a ajouté M. António.  Cela ne peut être garanti que si le budget ordinaire des Nations Unies est utilisé pour couvrir tous les éléments clefs des opérations de l’AMISOM, y compris les effectifs militaires et le matériel de guerre déployés, a-t-il dit.


De toute évidence, la situation en Somalie pose une menace à la paix et à la sécurité internationales, a affirmé M. António, qui a exhorté le Conseil de sécurité « à envisager d’autoriser toute coopération et collaboration possibles entre l’AMISOM et les opérations de l’ONU en cours dans la région en vue d’apporter un soutien en personnel, un appui logistique aérien et maritime à l’AMISOM ».


M. António a ensuite observé que la communauté humanitaire exprime de plus en plus ses préoccupations face au nombre élevé de victimes civiles des combats à Mogadiscio entre insurgés et forces gouvernementales soutenues par l’AMISOM.  Certaines institutions humanitaires et organisations des droits de l’homme ont maintes fois accusé l’AMISOM de pilonnages aveugles sur des zones de la capitale peuplées de civils en réponse à des attaques du groupe Al-Shaabab perpétrées dans ces zones, a-t-il précisé.  Il a déclaré que l’AMISOM travaillait avec ses partenaires, y compris le Bureau d’appui de l’ONU, pour mettre au point une « stratégie de communication active et adaptée » afin de contrer ce qu’il a qualifié d’« accusations attisées par la machine de propagande d’Al-Shaabab ».


L’Union africaine est déterminée à « assumer sa juste part » de la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a affirmé M. António, mais il a conclu en répétant que l’AMISOM avait pour cela besoin de « ressources suffisantes, prévisibles et durables », sans lesquelles elle ne peut garantir les conditions de sécurité nécessaires pour permettre au Gouvernement fédéral de transition de s’acquitter de son mandat, y compris la formation de Forces de sécurité somaliennes et la création de conditions propices pour la stabilité et le développement de la Somalie.


M. PEDRO SERRANO, Chef de la délégation de l’Union européenne, a fermement condamné les attaques meurtrières perpétrées par le groupe par Al-Shabaab contre l’aéroport de Mogadiscio le 9 septembre dernier, au cours desquelles huit personnes, dont des Casques bleus de l’Union africaine ont été tués.  Il s’est inquiété d’une situation sécuritaire qui reste fragile, malgré les efforts de l’AMISOM et de la communauté internationale, alors que le Gouvernement fédéral de transition demeure confronté à de sérieux défis pour améliorer la sécurité, renforcer le processus politique et les institutions et assurer des services de base à sa population.  Il a jugé essentiel que le Gouvernement fédéral de transition somalien se concentre sur les tâches prioritaires qui restent à accomplir avant la fin de la période de transition, en août 2011, rappelant qu’il reste à assurer la mise en œuvre de l’Accord de paix de Djibouti.  Il a déclaré que l’Union européenne appuyait les efforts de stabilisation de la Somalie par la formation de la police, la formation de personnel militaire, l’assistance humanitaire et le renforcement des capacités.  Il a également mis l’accent sur la contribution de l’Union européenne à la lutte contre la piraterie par le biais de sa force « Navfor Atalanta ».  Il a fait remarquer que l’Union européenne ne jouait qu’un rôle d’assistance, convaincu que les initiatives du Gouvernement fédéral de transition somalien seront décisives pour l’avenir de la Somalie. 


Il a rappelé que l’Union européenne avait versé 95 millions d’euros à l’AMISOM depuis 2007, auxquels 47 autres millions ont été récemment ajoutés.  Il a invité la communauté internationale à faire plus pour soutenir les capacités de sécurité de la Somalie et l’AMISOM.  C’est pourquoi, il a appelé à une utilisation plus efficace des mécanismes de coordination entre la communauté internationale et le Gouvernement fédéral de transition, comme le Comité de haut niveau et le Comité mixte de sécurité.  En matière de lutte contre la piraterie, il a salué la contribution du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes en invitant l’ONU à une coordination accrue de la lutte contre la piraterie au sol.  En conclusion, il a réitéré l’engagement de l’Union européenne d’améliorer les conditions de vie, la dignité et la sécurité de la population somalienne.  Il a exhorté le Gouvernement fédéral de transition à faire des efforts pour mieux répondre aux défis politiques, économiques et sécuritaires considérables.


Mme TINE MORCH SMITH (Norvège) a constaté qu’en dépit des efforts de la Mission de l’Union africaine en Somalie, qui sont menés dans des circonstances très difficiles, la situation humanitaire à Mogadiscio reste un défi à relever.  Elle a aussi souligné que les groupes extrémistes constituent une menace pour d’autres pays de la région.  Il est important maintenant que le Conseil de sécurité prenne des mesures afin de renforcer les capacités opérationnelles de l’AMISOM, a estimé la représentante.  La guerre d’usure à Mogadiscio et ailleurs en Somalie fait des victimes principalement au sein de la population, a-t-elle dit, soulignant les difficultés d’accès auxquelles est confrontée la Norvège pour fournir une aide humanitaire à la population civile.


En ce qui concerne la piraterie, Mme Morch Smith a remercié les pays qui contribuent aux capacités navales dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.  Elle s’est cependant inquiétée de ce que les pirates capturés ne soient pas poursuivis en justice.  Avant de conclure, la représentante a appelé à trouver une solution politique à long terme en Somalie, soutenant le processus de Djibouti et les efforts menés pour atteindre et intégrer les groupes qui ne sont pas encore partis au processus de paix.  Dans le même temps, le Gouvernement fédéral de transition doit faire preuve de détermination et d’unité, a-t-elle estimé.  La Norvège continuera de le soutenir, a-t-elle ajouté, avant de rappeler qu’à 11 mois de la fin de la période de transition, il est nécessaire de parvenir à une solution à long terme.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a affirmé que son pays avait  toujours été très attaché à une solution globale et durable  à la situation en Somalie, fondée sur les principes de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du pays.  Il a rappelé que l’Algérie avait fourni un pont aérien pour les troupes de l’AMISOM et qu’à la Conférence d’Istanbul du 21 au 23 mai 2010, une délégation algérienne de haut niveau avait renouvelé l’engagement de son pays en faveur de la paix et de la reconstruction en Somalie.  De même, l’Algérie appuie les décisions du Sommet de l’Union africaine de Kampala de déployer de nouvelles troupes pour renforcer l’AMISOM.


Le représentant a demandé au Gouvernement fédéral de transition somalien de faire davantage d’efforts pour mettre en œuvre l’Accord de Djibouti, qui, a-t-il déclaré,  doit rester ouvert à tous les Somaliens qui recherchent la paix, la réconciliation et le développement.  Il a aussi dit partager les préoccupations du Secrétaire général sur le manque de financement de l’AMISOM, qui continue de nuire à l’efficacité de la Mission.  Le représentant a appuyé l’appel lancé par le Secrétaire général à la communauté internationale pour fournir une aide militaire et financière d’urgence au Gouvernement fédéral de transition.  Il s’est dit favorable à l’approche cohérente et intégrée des Nations Unies face aux défis auxquels la Somalie est confrontée et s’est félicité de l’intention du Secrétaire général de prendre de nouvelles mesures pour établir une présence intégrée des Nations Unies en Somalie.  Il a jugé impératif que la communauté internationale apporte à la Somalie un soutien politique, économique et financier adapté à la mesure des défis auxquels elle est confrontée.  Il a estimé que le Conseil de sécurité avait un rôle essentiel à jouer dans le pays.  Les Nations Unies doivent, a-t-il dit, accorder un mandat fort et des ressources à ceux qui aident la Somalie, en particulier l’Union africaine.


M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) a rappelé que l’Autorité intergouvernementale pour le développement avait mis l’accent sur la nécessité d’un soutien financier et logistique permettant à l’AMISOM d’atteindre le niveau autorisé de 8 100 soldats.  Il a également rappelé la décision, prise par l’IGAD en juillet dernier, de déployer 2 000 soldats supplémentaires avec effet immédiat.  Il a souhaité que les institutions fédérales de transition renforcent la cohésion interne et préviennent les tensions qui entravent la mise en œuvre de la Stratégie pour la Somalie, adoptée au niveau international.  Il a salué les consultations constructives entre le Gouvernement fédéral de transition et le groupe l’Ahlu Sunnah Wal Jama’a qui s’est engagé à rejeter l’extrémisme et la violence.  Néanmoins, il a estimé que la Somalie restait le lieu le plus dangereux pour la sécurité régionale et internationale en raison de l’incapacité de la communauté internationale de prendre des mesures concrètes, alors que le groupe Al-Shabaab a parallèlement galvanisé ses troupes et trouvé des soutiens.


Par ailleurs, le représentant a déclaré que le Conseil de sécurité était conscient de l’appui apporté par l’Érythrée aux groupes extrémistes Al-Shabaab et Hizbul Islam, qui continuaient de profiter du soutien militaire et logistique de ce pays.  Il a précisé qu’il existait des preuves établissant l’implication persistante de l’Érythrée dans le transfert d’armes vers la Somalie et de son soutien à des groupes terroristes qui cherchent à déstabiliser les pays de la région.  En outre, il a souhaité que les enquêtes sur les violations des droits de l’homme en Somalie soient menées dans le cadre du mandat du Conseil des droits de l’homme et, en particulier, de l’Expert indépendant chargé de la situation des droits de l’homme en Somalie.  Il a également souligné l’importance pour la Somalie d’assurer elle-même la lutte contre l’impunité dans le cadre du processus de l’Accord de paix de Djibouti.       


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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