Assemblée générale: « avec une volonté renouvelée » les chefs d’État et de gouvernement font le pari d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement dans 5 ans
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Assemblée générale
Soixante-cinquième session
Réunion plénière de haut niveau sur les OMD
8e & 9e séances plénières – matin & après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: « AVEC UNE VOLONTÉ RENOUVELÉE » LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT
FONT LE PARI D’ATTEINDRE LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT DANS CINQ ANS
« Nous, chefs d’État et de gouvernement, réunis au Siège de l’Organisation des Nations Unies, à New York, du 20 au 22 septembre 2010, sommes convaincus que les Objectifs du Millénaire peuvent être atteints, y compris dans les pays les plus pauvres, si tous les États Membres et toutes les autres parties prenantes, au niveau des pays comme au niveau international, s’y attèlent avec une volonté renouvelée. »
C’est par ces mots repris dans le Document final intitulé « Tenir les promesses: Unis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)»*, que se sont séparés aujourd’hui les quelque 200 chefs d’État et de gouvernement, dirigeants d’organisations et d’institutions financières internationales et observateurs qui ont répondu présents à l’invitation du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de donner un nouvel élan à la réalisation des OMD**, pour ces cinq dernières années avant l’échéance de 2015.
Le Document final, décliné en 81 paragraphes couvrant tous les huit OMD, a été adopté au cours d’une ultime séance à laquelle a participé le Président des États-Unis, Barack Obama, et après que, lundi dernier, le Président de la France, Nicolas Sarkozy, eut réitéré l’idée d’une taxe sur les transactions financières.
Dans ce manifeste, les chefs d’État et de gouvernement se félicitent du progrès accompli depuis leur dernière rencontre à New York, en 2005, tout en constatant avec « une vive inquiétude » que ce progrès est très loin d’être suffisant. Ils se disent alors « résolus à promouvoir et à renforcer ensemble, ces prochaines années, le partenariat mondial pour le développement, pilier de notre coopération ».
Le Président Obama a saisi cette occasion pour présenter sa nouvelle vision du développement. Une vision fondée sur quatre piliers, a-t-il précisé, dont le premier consiste à reconnaître que l’aide seule n’est pas le développement car le développement c’est aider les pays à passer de la pauvreté à la prospérité. Il a ensuite cité comme piliers la nécessité de briser le cercle vicieux de la dépendance à l’aide, la promotion de la croissance économique et la responsabilisation des donateurs et des bénéficiaires.
Dans le document final, le chapitre consacré au partenariat mondial pour le développement commence par l’aide publique au développement (APD). Les chefs d’État et de gouvernement s’y engagent à accorder une importance primordiale au respect de tous les engagements, y compris celui par lequel de nombreux pays développés ont résolu de consacrer, à l’horizon 2015, 0,7% de leur PNB à l’APD et d’atteindre en 2010 l’objectif intermédiaire de 0,5%.
Ressortissant d’un pays qui réalisera probablement les OMD « à la date prévue », le Premier Ministre de la Chine, Wen Jiabao, a rappelé que son pays a accordé 10 milliards de dollars de prêts préférentiels aux pays africains, 15 milliards de crédits aux membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et 50 milliards à l’augmentation du capital du Fonds monétaire international (FMI).
Comme dans leur document final, les chefs d’État et de gouvernement promettent d’étudier la possibilité de recourir à des mécanismes de financement innovants, le Président français, Nicolas Sarkozy, a déclaré, lundi dernier: « Les financements innovants, la taxation des transactions financières, nous pouvons le décider ici. Pourquoi attendre? »
Pour le Président français, si la finance s’est mondialisée, il est tout à fait normal de lui demander de participer à la stabilisation du monde en prélevant sur chaque échange financier une taxation « infime ». Nicolas Sarkozy a promis de se battre pour cette idée, en tant que futur président du G-20 et du G-8.
Le partenariat mondial concernant aussi le commerce, les chefs d’État et de gouvernement déclarent soutenir sans réserve un système commercial multilatéral universel, en jugeant impératif de rejeter le protectionnisme, « en ces temps d’incertitude financière ».
Ils promettent aussi d’honorer l’engagement que les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont pris de faire en sorte que d’ici à 2013, toutes les formes de subventions à l’exportation des produits agricoles soient supprimées. Le Premier Ministre de la Chine a rappelé que son pays s’est engagé à réduire à zéro le tarif douanier de 95% des produits provenant des pays les moins avancés (PMA).
Les chefs d’État et de gouvernement réaffirment aussi que les États ont le droit de se prévaloir pleinement des dispositions de l’Accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour promouvoir l’accès universel aux médicaments.
S’agissant de la dette, ils déclarent vouloir faciliter son financement et son allègement et envisager de mettre sur pied des formules améliorées de restructuration de la dette souveraine.
Le partenariat mondial parle aussi des envois de fonds des migrants. Les Chefs d’État et de gouvernement appellent au renforcement de la coopération entre les pays d’origine des transferts de fonds et les pays destinataires afin de réduire le coût de ces transferts.
Ils concluent leur document final en demandant à l’Assemblée générale de continuer à faire le point, chaque année, des progrès accomplis dans la réalisation des OMD et d’organiser en 2013 une manifestation spéciale consacrée à un bilan de l’action entreprise pour atteindre ces objectifs.
« Le document final montre clairement que vous restez fidèles aux OMD, malgré un environnement international difficile, s’est félicité aujourd’hui Ban Ki-moom qui s’est dit encouragé de voir que de nombreux États Membres ont saisi l’occasion du Sommet pour annoncer un soutien concret. Ban Ki-moon, qui vient de présenter une Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, a invité les délégations à regarder au-delà de l’échéance de 2015 et fait part de son intention d’élaborer un cadre post-2015 pour le travail des Nations Unies.
La Réunion plénière s’est terminée par les résumés des tables rondes organisées parmi les 150 et plus manifestations parallèles.
L’Assemblée générale entamera son débat général demain, jeudi 23 septembre, à partir de 9 heures.
* A/65/L.1
** Réduction de la pauvreté et de la faim; accès universel à l'éducation primaire, promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes; réduction de la mortalité infantile; amélioration de la santé maternelle; lutte contre le VIH/sida, le paludisme et autres maladies; protection de l’environnement, et mise en place d’un partenariat mondial pour le développement.
APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; ET SUITE DONNÉE AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/65/L.1)
Déclarations
M. VIKTOR YANUKOVYCH, Président de l’Ukraine, a souligné que dans son pays, les OMD servent à la fois de directives et de système de priorités pour la mise en œuvre des réformes nationales. Pour un certain nombre d’OMD, l’Ukraine a même fixé des objectifs plus ambitieux que ceux agréés sur la scène internationale, a affirmé le Président. Le pays a fait d’énormes progrès, a-t-il estimé, en citant la lutte contre la pauvreté, l’éducation et l’accès à la santé. Des efforts sont encore à déployer, a reconnu le Président, dans le domaine de l’égalité des genres, de la protection de l’environnement et de la lutte contre le VIH/sida.
M. Yanukovych a mentionné que son pays a souffert, comme de nombreux autres, des effets négatifs de la crise économique mondiale. Après avoir remercié la communauté internationale pour son aide, il a reconnu le rôle que peut jouer son pays dans la lutte contre la crise alimentaire mondiale. Il a annoncé que pour la première fois, l’année dernière, l’Ukraine est devenue un pays contributeur au Programme alimentaire mondial (PAM). Nous sommes convaincus, a conclu le Président, que la puissance de son secteur agricole peut, dans un avenir proche, faire de l’Ukraine un acteur majeur dans les efforts internationaux visant à lutter contre la faim dans de nombreux pays du monde.
M. MAHINDA RAJAPAKSA, Président de la République socialiste démocratique de Sri Lanka, a noté que la récente crise économique et financière avait restreint l’accès des pays en développement aux ressources externes et aux capitaux privés. Il a demandé un véritable engagement de la part des donateurs qui doivent tenir leurs promesses. Il a stigmatisé les mesures protectionnistes et réclamé la poursuite de l’aide au développement. Au Sri Lanka, a-t-il expliqué, la politique nationale tourne autour du développement. Le pays a pris des mesures en matière de sécurité alimentaire, de sécurité énergétique et de lutte contre le réchauffement de la planète, a indiqué le Président, souhaitant néanmoins bénéficier de façon plus systématique du soutien de la communauté internationale. Il faut aussi encourager la production industrielle, avec un meilleur accès à la technologie, a-t-il ajouté. Il a aussi invité à encourager le progrès social et à lever les obstacles à la parité entre les sexes.
Au Sri Lanka, a-t-il poursuivi, l’accès gratuit aux soins de santé et à l’éducation primaire est institutionnalisé depuis l’indépendance. En outre, le pays a mis en place un programme favorable aux pauvres, visant à accélérer les progrès économiques et sociaux. Nous sommes convaincus que les richesses de notre civilisation, nourries de la tradition bouddhiste, doivent orienter nos politiques économiques et sociales, a précisé le Président. En créant une société pleine de compassion, nous n’avons jamais perdu de vue cette idée. Aussi, le Sri Lanka a-t-il adopté des politiques nationales qui ont permis d’atteindre ou d’être en voie d’atteindre les OMD, malgré 30 ans de terrorisme violent et le tsunami de 2004. Aujourd’hui, le pays a atteint l’accès universel à l’école primaire depuis 2007. Il se concentre désormais sur la prévention des maladies tropicales et s’attend à des progrès pour ce qui est du traitement des maladies transmissibles. Le Président a conclu en appelant la communauté internationale à se mettre d’accord de toute urgence sur des mesures contre le réchauffement climatique, fondées sur le principe de responsabilité commune mais différenciée et sur le Plan d’action de Bali.
Pour M. VALDIS ZATLERS, Président de la République de Lettonie, a estimé que pour accélérer les progrès dans la réalisation des OMD, il faut un partenariat mondial renforcé pour le développement. Dans ce contexte, a-t-il argué, il faut garder l’approche holistique et le principe d’appropriation nationale. Reconnaissant la nécessité d’atteindre l’objectif de financement du développement, le Président a cependant estimé que l’aide financière à elle seule ne suffit pas. « Une plus grande attention doit être portée à l’efficacité de l’aide », a-t-il insisté.
Nouveau donateur, a-t-il rappelé, la Lettonie voit dans le partage de son expérience de pays en transition un avantage comparatif et une niche particulière dans la politique de développement de l’Union européenne. La Lettonie, a-t-il assuré, est d’autant plus engagée dans la réalisation des OMD, qu’elle assumera la présidence de l’Union européenne, au premier semestre de 2015, année cruciale pour la politique internationale de développement. L’aide au développement ne peut être efficace que dans les pays où l’environnement politique et institutionnel vise la réduction de la pauvreté et le développement économique durable, a conclu M. Zatlers, avant de rappeler les soutiens apportés par son pays aux processus de développement en Afghanistan et en Haïti.
M. IVAN GAŠPAROVIĆ, Président de la République slovaque, a noté d’entrée que la réalisation des OMD, dans les pays en développement, dépend de l’appropriation nationale et de la bonne gouvernance. Compte tenu des résultats enregistrés jusqu’ici, a-t-il dit, il est clair que les efforts doivent se concentrer sur la croissance économique, la création d’emplois, la stabilité politique, la lutte contre la corruption et la prévention des conflits. Parlant de la mobilisation des ressources nationales, le Président a insisté sur la qualité de l’administration fiscale, la transparence des politiques en la matière, la lutte contre l’évasion fiscale et la création d’un environnement favorable aux investissements étrangers. Soulignant l’importance du secteur privé, il a reconnu la nécessité d’ouvrir l’accès des pays en développement aux marchés internationaux.
Le Président s’est ensuite attardé sur la politique de son pays en matière d’aide publique au développement, avant de saluer le projet de document final comme un élan nouveau et fort dans la mobilisation des efforts et des ressources dans cette étape finale de la réalisation des OMD.
M. RICARDO MARTINELLI BERROCAL, Président de la République du Panama, a affirmé que son pays avait accompli des progrès considérables dans la réalisation des OMD, comme en témoigne la confiance accrue des investisseurs étrangers, qui ont fait monter le Panama à la cinquante-troisième place mondiale. Pour parvenir à attirer à ce point l’investissement étranger, le Panama avait pris diverses mesures. Le Président s’est particulièrement attardé sur le domaine de l’éducation, en arguant d’une forte augmentation du taux de scolarisation et d’une nette diminution de l’abandon scolaire. Nous avons aussi réformé, a-t-il dit, le cursus de l’enseignement primaire et secondaire, que nous voyons comme un véritable moteur de l’égalité des chances et de la mobilité sociale.
Le Gouvernement a également créé un système de subventions au logement pour faciliter l’accès à la propriété, a-t-il ajouté. La mortalité infantile a également fortement baissé, grâce à des campagnes massives de vaccination, tandis que la population a été sensibilisée à la nécessité de changer ses habitudes alimentaires. C’est dans les zones autochtones que la situation est la plus difficile, avec seulement 66% de la population ayant accès à l’eau potable et 43% aux services d’assainissement.
Le Gouvernement panaméen est en train d’ouvrir des centres de soins dans les zones les plus défavorisées ainsi que plusieurs cliniques, a annoncé le Président, qui a aussi annoncé en conclusion que le Panama était le seul pays au monde à disposer d’un accès Wifi gratuit sur l’ensemble de son territoire.
M. FRANÇOIS BOZIZÉ, Président de la République centrafricaine, a souligné qu’aujourd’hui, en tant que pays en situation postconflit, la République centrafricaine reste vulnérable. M. Bozizé a indiqué, que grâce au soutien et à l’appui de partenaires techniques et financiers, des progrès ont été enregistrés dans le domaine de la gouvernance politique, économique et financière. De nombreux défis restent, toutefois, à relever en vue de la réalisation d’ici à 2015 des OMD, a-t-il reconnu.
Évaluant à 10 milliards de dollars le besoin de financement pour la mise en place des programmes OMD, M. Bozizé s’est dit déterminé à se concentrer sur la restauration de la sécurité sur tout le territoire, la consolidation de la paix, le renforcement de l’État, la prise en charge des services sociaux en faveur de la population et la mobilisation des ressources nécessaires pour les programmes de consolidation de la paix et de la reconstruction économique.
La République centrafricaine avait souscrit à la Déclaration de Paris de 2006 et est partie prenante au dialogue sur les États fragiles dans le cadre du G-7, a mis en exergue le Président. Partageant les mêmes préoccupations que l’ensemble des États fragiles, M. Bozizé a lancé un appel à la communauté internationale pour la mise en place d’un programme spécial de partenariat en faveur de ce type d’États. Il a exhorté les partenaires au développement à appuyer les efforts avec des instruments de réponse rapide et des moyens adéquats pour permettre à ces pays de parvenir à la réalisation des OMD, d’ici à 2015.
Mme LAURA CHINCHILLA MIRANDA, Présidente de la République du Costa Rica, a rappelé que si, en 1990, 9% des foyers costariciens vivaient dans l’extrême pauvreté, ce taux a été réduit à 3% en 2007, malgré les incidences de la crise économique et financière mondiale. L’objectif d’éducation primaire universelle a quant à lui été atteint, même si seulement 90% des enfants scolarisés en primaire finissent ce cycle. Le problème est surtout au niveau du secondaire où seulement 40% des enfants parviennent jusqu’au bout, a expliqué la Présidente. Elle a précisé les efforts entrepris pour progresser encore dans le secteur de l’enseignement, citant notamment les investissements accrus. En tant que première femme présidente de mon pays, je suis particulièrement fière des progrès accomplis en ce qui concerne l’Objectif nº3 relatif à la participation des femmes à la vie publique, a poursuivi la Présidente. À ce jour, presque 40% des membres du Congrès sont des femmes, qui représentent aussi 30% des membres de la Cour suprême. Les femmes souffrent cependant beaucoup du chômage, mais des mesures sont prises pour stimuler les filles et les garçons dès leur plus jeune âge. Mme Miranda a expliqué ensuite les progrès réalisés en matière de santé infantile et maternelle, se félicitant que son pays ait le taux de mortalité infantile le plus bas du continent américain. Nous travaillons cependant à réduire le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, a-t-elle précisé. S’agissant de la prévalence du sida, qui est encore forte, la Présidente a assuré renforcer la prévention et notamment le suivi des femmes enceintes.
En ce qui concerne la protection de l’environnement, Mme Miranda a indiqué avoir préservé des zones boisées et investi de plus en plus dans l’énergie propre, en vue de permettre au pays de produire 100% de son électricité d’ici à 10 ans. Elle a aussi précisé que 100% de la population a accès à l’eau. La Présidente a encore appelé à la constitution d’une véritable association mondiale en vue du développement durable, conformément à l’OMD nº8 sur le partenariat mondial. À cet égard, elle s’est inquiétée que peu de pays développés aient consacré 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement. Mme Miranda s’est enfin préoccupée du défi que pose la criminalité organisée, en particulier le trafic de drogues, encourageant les pays développés, notamment les pays de destination, à coopérer efficacement à la résolution de ce problème.
Mme ROSA OTUNBAEVA, Présidente de la République kirghize, a déclaré que les évènements de ces six derniers mois dans son pays avaient fait la preuve du lien indissociable entre développement et démocratie. Elle s’est ensuite déclarée reconnaissante à tous les pays qui ont apporté une aide financière et humanitaire au sien en cette période difficile, souhaitant cependant que les promesses de contribution faites soient concrétisées dans les meilleurs délais. Soucieux de rassurer les donateurs sur la transparence dans l’utilisation des fonds publics, le Kirghizstan a l’intention de ne faire entrer à l’avenir dans la fonction publique que du personnel bien formé et non corrompu, a assuré la Présidente.
Elle a en outre annoncé que son pays est le troisième de la Communauté des États indépendants (CEI) à appliquer des mesures communes de transparence dans les secteurs de l’industrie minière et de l’énergie. Nous appuyons aussi la Stratégie mondiale du Secrétaire général sur la santé des mères et des enfants. Dans mon pays, les taux de mortalité infantile et maternelle sont encore trop élevés, a reconnu Mme Otunbaeva.
Mme JÓHANNA SIGURŎARDÓTTIR, Premier Ministre de la République d’Islande, a souligné la responsabilité qu’ont toutes les nations d’aider les citoyens du monde les plus pauvres et les plus démunis. Depuis 10 ans, la communauté internationale a affronté de graves défis, tels que la famine, les maladies, les catastrophes naturelles et les guerres. Elle se relève lentement de la crise économique la plus grave de ces dernières décennies.
Nous avons, a dit Mme Sigurŏardóttir, tiré des enseignements douloureux de la débâcle financière, qui a affecté les plus vulnérables. Il ne faut pas s’éloigner des valeurs fondamentales d’une société juste et équitable; les politiques et les profits à court terme ne devant pas remplacer une gestion saine de l’économie et la stabilité à long terme.
Selon le Premier Ministre, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont indispensables au succès de l’ensemble des OMD. Les femmes souffrent plus de la pauvreté que les hommes, en raison des discriminations dont elles sont victimes dans l’éducation, la santé, l’emploi et l’accès à la propriété. Elles sont particulièrement vulnérables dans les situations de conflit, a insisté le Premier Ministre en saluant la création d’ONU-Femmes comme une étape historique.
M. RALPH GONSALVES, Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, s’est félicité que son pays ait pu atteindre de nombreux OMD au cours des 10 dernières années, malgré les difficultés de l’environnement économique international. Son pays a atteint et même dépassé l’objectif relatif à la réduction de l’extrême pauvreté bien avant la date butoir de 2015, a-t-il précisé, le taux étant passé de 26% à 2,9%. Non seulement l’objectif d’éducation primaire universelle a été atteint, a poursuivi le Premier Ministre, mais aussi l’accès universel à l’éducation secondaire. En ce qui concerne le taux de mortalité infantile, elle a été réduite presque de moitié et la propagation du VIH s’est stabilisée. Nous espérons pouvoir inverser sa prévalence dans les prochaines années, a-t-il dit. En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, il est passé de 70% à plus de 98% grâce à des investissements dans les infrastructures. En dépit de ces progrès faramineux, des obstacles demeurent comme l’effondrement de l’économie mondiale, les changements climatiques et l’impact de la criminalité transnationale organisée, qui menacent nos acquis encore fragiles, a fait remarquer le Premier Ministre.
Pour son pays, l’objectif le plus difficile à atteindre est celui du partenariat mondial pour le développement. Il a rappelé que, selon les Nations Unies, le monde développé a fourni moins de la moitié de l’aide au développement qu’il avait promise. Il manque par exemple 20 milliards de dollars au titre des engagements pris en faveur de l’Afrique, a-t-il remarqué, se désolant que l’aide disponible ne soit pas fiable et soit distribuée de façon inégale. La crise financière et l’échec des négociations du Cycle de Doha ont entravé la réalisation de l’OMD n 8, a-t-il insisté, expliquant que, pour les États lourdement endettés de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), cet objectif est toujours aussi abstrait. Nous nous trouvons dans des situations dont nous ne sommes pas responsables, a-t-il estimé, rappelant que ces pays ne sont pas responsables de la crise économique et financière, ni des changements climatiques et ni des crises alimentaire et énergétique. Le Premier Ministre a dénoncé les « promesses vaines », qui ne répondent en rien aux besoins en matière de développement. Les progrès sont fragiles, a-t-il prévenu, appelant à mettre en place un nouveau partenariat mondial pour le développement.
M. JAN PETER BALKENENDE, Premier Ministre du Royaume des Pays-Bas, a stigmatisé, malgré les progrès, la lenteur dans la réalisation des OMD. « Nous devons faire mieux et nous pouvons faire mieux si nous nous préparons à nous montrer créatifs ». Trop souvent, a-t-il dit, les OMD sont vus comme relevant de la seule responsabilité des ONG, des gouvernements et des organisations multilatérales. Cette vision n’est pas la bonne, a-t-il argué, parce que le rôle du secteur privé est crucial. Ce secteur mérite notre aide, a insisté le Premier Ministre, en soulignant l’appui de son pays aux partenariats public-privé. Avec plusieurs donateurs, a-t-il expliqué, les Pays-Bas ont signé une déclaration qui plutôt que de voir le secteur privé comme un distributeur d’argent liquide, le considère comme un partenaire égal au développement. Il s’est dit fier qu’un nombre aussi grand de sociétés néerlandaises participent à la Réunion plénière.
Le Premier Ministre a aussi annoncé qu’il est venu à New York avec une pétition signée par des milliers de mères néerlandaises qui trouvent inacceptable que pendant la durée de la Réunion plénière 4 400 femmes sont mortes pendant leur grossesse ou leur accouchement. L’égalité des droits et l’autonomisation des femmes contribuent à la réalisation de la plupart des OMD, a-t-il insisté, en soulignant le rôle crucial des droits de l’homme.
M. EMIL BOC, Premier Ministre de la Roumanie, a déclaré que les leçons que nous avons tirées de la crise économique actuelle, une des pires de l’histoire, doivent nous apprendre à travailler de façon plus efficace, à faire attention aux meilleures formes de gouvernance et à apprécier la valeur de la solidarité mondiale. La Roumanie, qui est entrée dans l’Union européenne en 2007, constate une synergie évidente entre les objectifs de la Stratégie Europe 2020 et les Objectifs du Millénaire. Cette synergie a un fort potentiel pour combattre la récession économique actuelle tout en établissant les fondements d’une croissance durable.
La Roumanie tentera de restaurer la croissance tout en portant une attention particulière à l’équilibre macroéconomique. Elle tentera également de rendre le processus de croissance plus intelligent, en concentrant les investissements sur les ressources humaines et en faisant davantage attention aux technologies saines pour l’environnement.
Le Premier Ministre a également souligné l’étroite corrélation entre les OMD et les droits de l’homme, la démocratie, l’état de droit et la bonne gouvernance. Négliger les principes des droits humains encourage violence et pauvreté. Nous ne pourrons pas surmonter les défis actuels sans faire respecter ces valeurs, qui ont prouvé leurs effets positifs sur le bien-être de l’humanité. M. Boc a enfin plaidé en faveur d’un effort régional qui ferait appel à des moyens innovants pour stimuler le développement et contribuer à une dimension Est-Est de la coopération.
M. SEBASTIÁN PIÑERA ECHEÑIQUE, Président de la République du Chili, a estimé que le continent sud-américain avait tous les atouts en main pour réaliser les OMD: un territoire immense et fertile, des ressources naturelles considérables et des cultures et des peuples divers. Évoquant la situation dans son pays, il a souligné que des progrès considérables y avaient été faits dans le domaine de l’éducation, qu’il s’agisse de la hausse du taux de scolarisation ou du nombre important de diplômés du cycle secondaire qui suivent un cursus dans l’enseignement supérieur, soit 7 diplômés sur 10.
S’agissant du problème des violences familiales, qui demeure important, le Président a déclaré que son Gouvernement avait pris des mesures pour y mettre fin et qu’il œuvrait aussi à l’autonomisation des femmes en améliorant leur intégration au secteur public. Il s’est à cet égard félicité de la nomination de son prédécesseur, Michelle Bachelet, à la tête d’ONU-Femmes, une nomination qui sera certainement selon lui de nature à défendre la cause des femmes au Chili et partout dans le monde.
M. Echeñique s’est ensuite félicité que son pays ait atteint des indices de mortalité infantile et maternelle comparables à ceux des pays développés. Soucieux de développement durable, le Chili, a-t-il poursuivi, s’efforce aussi de maximiser les économies d’énergie en développant les techniques géothermiques et marémotrices. Évoquant enfin la question de la pauvreté extrême, le Président a déclaré que son pays avait pour objectif d’y mettre fin avant 2015, et qu’il avait déjà pris des mesures en ce sens, notamment en mettant en place un « revenu éthique familial ». Plus qu’une subvention, il s’agit d’un investissement dans l’avenir du pays, a-t-il souligné en conclusion.
M. DENZIL DOUGLAS, Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, a rappelé que son pays est le plus petit État de l’hémisphère Ouest avec une population de seulement 50 000 personnes. Cela n’a pas servi de prétexte pour se déroger aux plus hautes normes de gouvernance démocratique, de respect des droits de l’homme et de principes économiques, a-t-il assuré, précisant que son gouvernement a mis en œuvre des politiques et des mécanismes visant la réalisation des OMD. L’extrême pauvreté est ainsi passée de 11% en 2000 à 1,4% en 2009, a-t-il indiqué, se réjouissant aussi de l’accès universel à l’éducation primaire et secondaire depuis 1972. Saint-Kitts-et-Nevis a figuré parmi les premiers États occidentaux à créer un ministère de la condition de la femme, a-t-il aussi rappelé, les femmes participant aujourd’hui à tous les échelons de la gouvernance. En ce qui concerne la mortalité infantile, il a signalé une tendance à la baisse.
Le Premier Ministre a également parlé du partenariat régional sur le sida qui est donné en exemple au titre des meilleures pratiques de lutte contre la pandémie. Abordant ensuite la question du partenariat mondial, M. Douglas a expliqué que Saint-Kitts-et-Nevis a dû financer ses progrès essentiellement avec ses ressources limitées. Il a cependant salué la contribution du Gouvernement et de la population de Taiwan pour son aide publique au développement (APD) dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et des technologies. M. Douglas a ensuite averti des risques de renversement des progrès accomplis dans son pays qui est à la merci des marchés financiers et de l’accès au crédit. Le PNB par habitant place son pays dans une fourchette plus élevée, ce qui représente un handicap dans le cadre de l’aide internationale, a-t-il aussi expliqué. Il a enfin rappelé les conséquences des changements climatiques sur son pays, à une saison où les ouragans déferlent sur cet hémisphère. Le Premier Ministre a encouragé les États Membres à prendre des mesures favorisant la collaboration en vue de faire avancer le bien commun.
M. TONIO BORG, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Malte, a jugé qu’il ne serait pas raisonnable de prendre pour acquis l’appui aux OMD au-delà de 2015, sans répondre aux préoccupations et aux critiques de plusieurs parties prenantes. Aucun développement n’est possible sans un environnement favorable à la sécurité et à la coopération et aucune sécurité à long terme ne peut être garantie sans un partenariat mondial pour le développement. Le Ministre a donc jugé que l’évaluation des succès et des échecs doit être un processus permanent qui doit refléter notre environnement politique, économique et social en constante mutation. M. Borg a réaffirmé la volonté de son pays de soutenir les pays en développement, en soulignant que pour Malte, l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire sont les fondements d’un développement humain et durable.
Pour M. KANAT SAUDABAYEV, Secrétaire d’État et Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, il ne saurait y avoir de développement durable sans sécurité. Il a donc encouragé les Nations Unies à assumer un rôle central, à commencer par des actions concrètes en matière de désarmement et de non-prolifération et de menaces à la sécurité comme le terrorisme. Le Secrétaire d’État a estimé que pour réaliser les OMD, il faut impérativement réduire les écarts entre pays développés et pays en développement pour ce qui est de leur capacité à tirer profit de l’économie mondiale.
Par conséquent, il faudrait pouvoir rapidement finaliser les négociations de Doha sur le commerce international et prendre des mesures concrètes pour réduire les écarts technologiques entre pays, a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la crise énergétique mondiale et des changements climatiques, il a rappelé la proposition faite en 2007 par le Président kazakh, M. Nazarbayev, à la tribune de l’ONU, de développer une politique énergétique et une stratégie environnementale mondiales, qui seraient discutées au Sommet mondial sur le développement durable de 2012.
Pour ce qui est de l’expérience du Kazakhstan en termes d’OMD, les résultats obtenus au cours des 19 années d’indépendance, tant sur le plan des réformes, que sur ceux de la modernisation et du développement, prouvent, selon le Secrétaire d’État, que ces Objectifs peuvent être atteints à condition d’avoir la volonté politique nécessaire, des directives de développement claires et une coopération internationale étroite. En effet, depuis 2000, le Kazakhstan a doublé son économie et à l’horizon 2015, espère la tripler.
La croissance économique s’est accompagnée d’une réduction du chômage et le respect des obligations sociales en vertu des OMD, a expliqué le Secrétaire d’État. De plus, son pays est à l’origine de l’initiative « le Pont vert », qui rapproche les processus européen et asiatique de transition vers un développement durable en essayant de créer une plate-forme plus large pour la coopération en matière de protection transfrontière des écosystèmes et d’adaptation aux changements climatiques.
M. BOYKOBORISSOV, Premier Ministre de la République de Bulgarie, a fait remarquer que l’humanité dépense un trillion et demi de dollars par an pour garantir la paix et la sécurité et 11 fois moins d’argent pour l’aide au développement. Il y a des millions de personnes dans le monde en développement qui doivent survivre avec 10 litres d’eau par jour, tandis que des quantités d’eau 10 fois supérieures sont dépensées chaque heure dans les pays développés. Ce « monde à l’envers » doit changer.
La Bulgarie, a-t-il poursuivi, est confrontée à de nombreux défis, aggravés par la crise économique et financière, en ce qui concerne son propre développement et son niveau de vie. Elle compte beaucoup sur la solidarité européenne et les opportunités que celle-ci offre pour développer son économie et le bien être de sa population.
M. Borissov a assuré que son pays s’efforçait, en retour, de contribuer à l’aide internationale au développement. La Bulgarie concentre ainsi son aide sur les pays voisins de la région des Balkans et de la mer Noire. L’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes est l’objectif majeur de sa politique de coopération. L’éducation, la santé, les infrastructures, la protection de l’environnement et la préservation de l’identité culturelle sont prioritaires. Pour réaliser les OMD, l’amélioration de la qualité de l’aide est aussi importante que l’augmentation de son volume, a conclu le Premier Ministre.
M. MUSA ABDUSSALAM KOUSA, Secrétaire du Comité populaire général de liaison extérieure et de coopération internationale de la Jamahiriya arabe libyenne, a mis l’accent sur le fait que, s’il est important de promouvoir le développement économique, il est encore plus important d’effectuer des changements réels dans les infrastructures et structures sociales qui affectent la vie des personnes. Ce processus ne peut réussir que par un renforcement de la coopération, de la confiance et des partenariats d’un côté, et par l’accroissement du rôle des Nations Unies, de l’autre.
Les risques d’une deuxième crise financière demeurent présents, a continué M. Kousa. Les indicateurs macroéconomiques ne reflètent pas le tableau général de la situation dans les pays en développement, notamment en Afrique, qui ont vu une augmentation du chômage, de la malnutrition, de la famine et autres, a dit le représentant libyen.
L’Afrique, a continué M. Kousa, souffre de conditions économiques, sociales et environnementales difficiles. La Libye a pris l’initiative d’investir dans de nombreux projets, notamment ceux concernant les routes à travers le désert pour aider les pays sans littoral. Elle a également établi les structures nationales nécessaires au financement de nombreux projets à travers l’établissement d’un portefeuille d’investissement pour l’Afrique d’un capital de 5 milliards de dollars. La Libye, qui dispose de très peu de ressources en matière d’eau, a commencé un gigantesque projet d’aménagement et de transport hydraulique qui reliera le désert profond au reste du territoire national grâce à quelque 4 000 kilomètres de pipelines.
M. Kousa a signalé que la Libye elle-même avait enregistré des progrès importants dans le domaine de la scolarisation et de l’accès des femmes à la santé. L’espérance de vie est de 78 ans pour les femmes et 76 ans pour les hommes, preuve d’améliorations énormes dans les niveaux de vie et l’accès à la santé.
M. LUIS ALMAGRO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a indiqué que son pays est très engagé pour parvenir à réduire de façon significative la pauvreté et qu’il œuvre dans le sens de l’équité sociale. Un plan d’urgence sociale a été adopté, visant à fournir un revenu minimum aux personnes indigentes, qui a été remplacé récemment par un plan d’équité plus global, a-t-il précisé. Il a aussi rappelé qu’en tant que pays à revenu intermédiaire, l’Uruguay adhère au programme « Unis dans l’action». Le Ministre a cependant averti qu’il fallait encore relever certains défis pour combler les insuffisances alimentaires des plus pauvres. Nous avons par ailleurs réalisé l’objectif d’éducation primaire universelle, s’est-il réjoui, même s’il faut encore déployer des efforts pour y arriver dans le secondaire. Nous avons mis au point des programmes éducatifs novateurs, comme le plan « one laptop a child », a-t-il dit pour illustrer ses propos. Pour ce qui est de l’autonomisation des femmes, l’Uruguay a réussi à atteindre l’objectif pertinent, notamment en réduisant le taux de chômage chez les femmes. Il a mentionné l’adoption d’un premier plan « égalité de chances et de droits » qui vise la parité entre les sexes.
En ce qui concerne la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, le Ministre a indiqué que l’Uruguay avait réussi à contrôler les maladies respiratoires et intestinales. Nous avons renforcé la couverture de santé de la petite enfance et de l’adolescence, a-t-il ajouté. Il a aussi parlé des services de soins aux femmes enceintes qui tendent notamment à réduire le tabagisme des mères et donc ses effets sur les enfants. Pour ce qui est de la santé maternelle, l’Uruguay a pris des mesures pour améliorer l’accès à la santé sexuelle et reproductive. Presque la totalité des accouchements sont maintenant pris en charge médicalement. Passant au VIH/sida, M. Almagro a énuméré les programmes et mesures prises pour le dépistage précoce, le traitement contre le sida et la prévention de l’utilisation de drogues. Il a ensuite rappelé combien la viabilité de l’environnement est importante pour la réalisation de tous les OMD, tout en faisant part des difficultés que rencontre son pays dans la production d’énergie renouvelable et en soulignant l’importance de l’aide internationale dans ce domaine. L’Uruguay estime en outre que la réalisation de l’OMD nº8 relatif au partenariat mondial pour le développement est cruciale pour les autres objectifs, a dit le Ministre, plaidant pour que des efforts soient faits notamment pour un transfert de technologies et un meilleur accès aux médicaments à des prix abordables.
M. SALI BERISHA, Premier Ministre de l’Albanie, a, après avoir rappelé que son pays était, 20 ans auparavant, un des plus pauvres de la planète, expliqué que celui-ci a réussi depuis à multiplier par 10 son revenu par habitant et à intégrer la catégorie des pays à revenu intermédiaire. Autrefois l’un des pays les plus collectivisés au monde, l’Albanie génère aujourd’hui un PIB dont 80% est issu du secteur privé, a poursuivi M. Berisha.
S’agissant de l’éducation, ce sont près de 70% des lycéens qui entament un cursus d’enseignement supérieur, tandis que la longévité des Albaniens atteint 77,96 ans. La mortalité infantile a également fortement décru dans le pays, grâce notamment à un taux de vaccination parmi les plus élevés au monde, s’est-il encore félicité. En outre, a relevé le Premier Ministre, l’Albanie a créé un environnement stimulant pour le milieu des affaires, comme en témoignent les 6 milliards de dollars d’investissements au cours des deux dernières années.
Toutefois, mon Gouvernement est conscient qu’il reste beaucoup à faire, comme en témoignent le taux de chômage, qui s’élève à 11%, et la persistance d’une pauvreté extrême dans certains secteurs et régions de l’Albanie. Le Premier Ministre a par ailleurs affirmé que la lutte contre la corruption était une priorité de son gouvernement, qui est conscient que c’est par là que passe la mise en œuvre des réformes. Au-delà de la réalisation des OMD, les efforts anticorruption ouvriront la voie à une intégration de l’Albanie au sein de l’Union européenne, a conclu M. Berisha.
M. PAUL ANTOINE BOHOUN BOUABRÉ, Ministre du plan et du développement de la Côte d’Ivoire, a déclaré que malgré le contexte national marqué par une crise sans précédent, des performances encourageantes sont à relever dans la réalisation des OMD. L’objectif de la parité est sans doute celui pour lequel les chances de réalisation à l’échéance de 2015 sont réelles. M. Bohoun Bouabre a cependant souligné que la pandémi de VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose demeure encore un grand défi pour l’Afrique en général, et la Côte d’Ivoire, en particulier. Il a appuyé l’augmentation significative des ressources du Fonds mondial. Il a aussi reconnu que la pauvreté n’a pas reculé sur la décennie des OMD, « bien au contraire ». De 38,4% en 2002, l’indice de pauvreté est passé à 48,9% en 2008.
Le Ministre a estimé que le succès des réformes nationales et les perspectives immédiates de la réduction du fardeau d’une dette représentant 56% du PIB, dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), permettront au Gouvernement d’accroître les ressources au profit des services sociaux de base et d’accélérer la réalisation des OMD. À cinq années de l’échéance de 2015, il serait peu réaliste de parier sur la réalisation des huit Objectifs des OMD, a reconnu le Ministre, en comptant sur l’appui de la communauté internationale et le renforcement du partenariat avec les donateurs. Il a estimé, à cet égard, que « les élections présidentielles prévues le 31 octobre prochain augurent de bonnes perspectives pour la Côte d’Ivoire ».
M. WINSTON BALDWIN SPENCER, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a noté que les partenariats mondiaux en matière de développement n’ont pas fourni les résultats escomptés. Il nous reste moins de cinq ans avant 2015 et les engagements les plus importants doivent être honorés, a-t-il rappelé. Il a estimé que même si les progrès accomplis sont fragmentés, la communauté internationale peut parvenir aux OMD avec les efforts et les ressources nécessaires. Nous devons garantir que les OMD ne restent pas lettre morte, car ils représentent les droits fondamentaux des êtres humains, comme le droit de vivre à l’abri de la pauvreté et de la faim, celui d’avoir une bonne santé et celui de vivre dans un environnement durable. À Antigua-et-Barbuda, nous avons mis au point des stratégies et des politiques nationales, mais le soutien de nos partenaires est soit lent soit inexistant, s’est plaint le Premier Ministre.
Il a considéré que les acquis minimes ont été érodés par les crises mondiales, alors que le monde a les ressources pour que les pays les plus pauvres parviennent aux OMD. Après 10 ans, des milliards de personnes attendent la mise en œuvre de la vision du Millénaire. Aurons-nous le courage d’honorer nos promesses, a-t-il lancé à l’adresse des délégations. Le Cycle de Doha doit être achevé et il faut faire des progrès pour fournir aux exportations des PMA un accès sans taxe aux marchés internationaux, a demandé M. Spencer. L’allègement de la dette est essentiel pour des pays comme le mien, a-t-il ajouté, avant d’expliquer les progrès accomplis par son pays, comme la mise en place d’un programme de cantines scolaires qui s’est avéré le meilleur filet de sécurité alimentaire, car il contribue à une bonne nutrition, à l’égalité entre les sexes et à une bonne éducation.
M. BASILE IKOUEBE, Ministre des affaires étrangères et de la Francophonie du Congo, s’est félicité que son pays ait atteint le point d’achèvement de l’Initiative « Pays pauvres très endettés », rendant ainsi possible l’accélération du rythme de réalisation du programme en faveur des couches les plus pauvres, lancé depuis quelques années. Si des progrès remarquables ont été faits dans la réalisation des OMD, notamment dans les domaines de l’éducation primaire pour tous, de la lutte contre le VIH/sida et de la promotion du développement durable, davantage d’efforts sont cependant nécessaires dans la lutte contre l’extrême pauvreté, la mortalité maternelle et infantile, et la promotion de l’égalité des sexes, a indiqué le Ministre.
Pour relever ces défis, le Gouvernement s’emploie à ramener la proportion de la population en dessous du seuil de la pauvreté de 50,7% à 35% en 2015. La mise en place du Programme national de sécurité alimentaire 2008-2012 et du Fonds de soutien au développement de l’agriculture participe également de cet effort, a indiqué M. Ikouebe. Par ailleurs, le Congo s’investit dans la diversification du secteur hors pétrole et dans la mise en œuvre des programmes d’appui aux activités génératrices de revenu en faveur des personnes les plus défavorisées. De même, l’assainissement du climat des affaires s’inscrit comme un des axes prioritaires du pays, a ajouté le Ministre.
Toutefois, a conclu le Ministre, l’aboutissement des efforts nationaux dépendra, dans une large mesure, du consensus sur une responsabilisation mutuelle entre pays développés et pays en développement et des mesures prospectives innovantes qui pourraient être identifiées, notamment en matière d’aide au développement.
M. MAMADOU TANGARA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Gambie, a souligné que même si son pays figure parmi les meilleures performances en Afrique, il lui reste des défis considérables à relever d’ici à 2015. Le pays entend y répondre de manière plus structurée et plus ciblée par le biais d’un programme de croissance accélérée et d’emplois couvrant la période 2012-2014. Le Ministre a voulu que le document final de la Réunion plénière reflète un engagement fort en faveur d’actions spécifiques et comprenne un calendrier réaliste, en prévoyant le financement requis. Il est grand temps, a-t-il insisté, que les pays riches fournissent une meilleure aide aux autres. Il est temps de prouver que de tenir les promesses.
M. MOHAMED BOLKIAH, Ministre des affaires étrangères et du commerce de Brunéi Darussalam, a tiré les leçons du travail effectué au cours de ces 10 dernières années. Il a d’abord indiqué que le pays a appris comment les OMD peuvent réunir les gouvernements, le monde des affaires, les professionnels, les communautés et les familles. Du coup, le Gouvernement a renforcé les politiques et la législation alors que les secteurs public et privé travaillent ensemble dans les domaines de l’éducation et de la santé, a-t-il expliqué. Le Ministre a ensuite dit, toujours dans le cadre des leçons apprises, qu’en tant que petit pays en développement, Brunéi a besoin des autres, une situation qui l’a conduit, avec d’autres, à former la « Communauté de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) ». Il y a cependant une leçon que l’on s’efforce toujours d’apprendre, a avoué le Ministre, en citant des « cibles difficiles à atteindre » comme dans le domaine de l’environnement, en général, et de la biodiversité, en particulier. Le Ministre a décrit une situation où les statistiques se contredisent; les faits sont mis en doute et les capacités humaines manquent cruellement. Le succès en matière d’OMD, a-t-il conclu, dépend donc de la coopération, et en particulier, du partage des idées et des connaissances.
M. ALI JARBAWI, Ministre du plan et du développement de l’administration de l’Autorité palestinienne, a souligné que son gouvernement a déjà réalisé les objectifs d’accès universel et d’égalité d’accès à l’éducation. Nous progressons dans le domaine de la santé maternelle et dans l’amélioration des services sociaux de base, a-t-il aussi indiqué. Le Ministre a cependant souligné que si l’occupation cesse et si les Palestiniens consolident leur gouvernement dans un État indépendant et souverain, ils pourront non seulement atteindre les OMD, mais surtout les surpasser avant l’échéance de 2015.
Dans les régions où l’Autorité palestinienne opère, les résultats sont bons, mais dans celles où l’accès est obstrué par les forces militaires israéliennes, les résultats sont mauvais, a-t-il expliqué. Si la situation perdure, a-t-il prévenu, les inégalités socioéconomiques entre Gaza et la Cisjordanie s’aggraveront dans des proportions sans précédent avec des conséquences tragiques pour la population civile, en particulier les femmes et les enfants. Il a demandé le soutien de la communauté internationale maintenant que « nous faisons tout pour finaliser le processus de développement et de renforcement de nos institutions dans notre État avant la prochaine session de l’Assemblée générale ».
M. ALBERTO D’ALOTTO, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Argentine, a indiqué que l’objectif de son pays, qui consistait à ramener à moins de 20% la pauvreté extrême d’ici à 2015, a été atteint en 2008, puisqu’il est depuis lors inférieur à 15%. L’accès universel à l’éducation primaire est presque assuré grâce à la scolarisation obligatoire jusqu’au cycle secondaire inclus. En ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida, de nombreuses mesures ont été prises, comme pour le paludisme et la tuberculose.
La réduction de deux tiers du nombre de personnes privées d’accès à l’eau potable et à l’assainissement est une autre victoire à mettre au compte de l’Argentine, a déclaré le Vice-Ministre, qui a cependant affirmé que son gouvernement ne ménagerait aucun effort pour réaliser la totalité des OMD d’ici à 2015. Il a espéré que les pays les plus développés honoreraient leurs promesses de contribution en portant notamment l’aide publique au développement aux niveaux agréés internationalement.
M. AFELEE FALEMA PITA (Tuvalu) a déclaré que son pays avait fait quelques progrès dans la réalisation des OMD au cours des 10 dernières années bien qu’il soit un petit État insulaire en développement et fasse partie des pays les moins avancés. Sa population ne souffre ni de l’extrême pauvreté ni de la faim, et les femmes jouent un rôle important dans la société, a-t-il dit. La tendance peut toutefois s’inverser rapidement en raison de la vulnérabilité économique et environnementale du pays, a-t-il ajouté. La crise financière et économique mondiale a énormément affecté l’économie de Tuvalu qui a vu ses investissements à l’étranger décroitre et ses dépenses d’énergie augmenter. Tuvalu s’inquiète également de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée dans l’océan Pacifique, a poursuivi le représentant.
Dans le domaine de l’environnement durable, Tuvalu déplore l’absence de progrès sur la question du changement climatique et d’actions décisives pour réduire les gaz à effet de serre. M. Pita espère que la prochaine Conférence de Cancun n’aboutira pas à un échec comme à Copenhague. Tuvalu est l’un des pays les plus vulnérables du monde à cet égard, a-t-il insisté. S’agissant de la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement, le représentant a salué le rôle crucial joué par Taïwan pour aider de nombreux pays, dont le sien, à atteindre les OMD.
M. ROBERT CUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a expliqué que l’objectif national de son pays est de devenir, d’ici à 2030, un pays à revenu intermédiaire. En plus de ces efforts, d’autres sont faits pour accélérer la réalisation des OMD, comme la proposition visant à nommer 22 femmes à la Chambre des représentants et d’autres propositions sur l’éducation, les changements climatiques, le partenariat avec la société civile et l’identification de 10 couloirs de la pauvreté. Le représentant a, dans ce contexte, rappelé aux partenaires au développement les dispositions de la Déclaration de Paris et du Plan d’action d’Accra, avant de souligner l’importance de la coopération Sud-Sud.
M. ALAN GARCÍA PÉREZ, Président de la République du Pérou, a affirmé que son pays peut être fier des progrès marqués dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). À ce titre, les Nations Unies ont joué un rôle important dans la mise en œuvre de ces engagements, a-t-il ajouté. Il s’est félicité de la réussite dans son pays de nombreuses initiatives, dont le programme de soutien monétaire aux plus pauvres, les emplois créés à travers le lancement de travaux à caractère social, le développement des zones rurales, les programmes de logement. Le meilleur programme a été celui qui a permis la création de 2 millions d’emploi ces quatre dernières années, a dit M. García Pérez. Plus de 130 000 travaux publics ont aussi été réalisés ces dernières années, dont notamment des infrastructures importantes, des routes, et des travaux d’accès à l’eau potable.
Le Président du Pérou a souligné l’importance des programmes créateurs de richesse, afin de réduire les inégalités sociales. Le Pérou a connu 6,5% de croissance ces dernières années malgré la crise économique et financière, a-t-il noté. L’emploi a également progressé au Pérou en dépit de la récession mondiale, de la contraction des économies des pays développés et de la diminution de l’aide internationale. M. García Pérez s’est réjouit du taux de réalisation de 92% atteint dans la réduction du nombre de gens vivant dans l’extrême pauvreté. En matière d’éducation, l’objectif d’éducation primaire a quasiment été atteint, a-t-il aussi indiqué. Des progrès ont aussi été enregistrés afin de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, a dit le Président du Pérou. Les femmes sont de plus en plus présentes au sein du pouvoir législatif. Les Objectifs no 4, 5 et 6 ont donc connu des résultats positifs, même si c’est encore insuffisant, a-t-il ajouté. Le Président du Pérou a estimé que tous ces progrès ont été réalisés grâce aux investissements de l’État et du secteur privé, mais grâce aussi aux institutions internationales. Les défis à relever seront encore nombreux dans les années à venir, a-t-il poursuivi, citant de nouveaux objectifs, comme la lutte contre le cancer, et la réduction du nombre de morts sur les routes.
M. HARIS SILAJDŽIĆ, Président de la présidence de la Bosnie-Herzégovine, a rappelé que son pays avait incorporé les indicateurs des OMD en 2003 dans sa première Stratégie de développement à moyen terme (2004-2007). La Bosnie-Herzégovine a développé deux documents stratégiques, la Stratégie de développement 2010-2013 et la Stratégie d’inclusion sociale de la Bosnie-Herzégovine, dans le but de parvenir à une économie plus stable, efficace et compétitive, de réduire la pauvreté et d’achever son inclusion sociale en même temps que son intégration européenne. Ces stratégies engagent la pleine participation de tous les échelons du Gouvernement dans le souci d’atteindre tous les OMD. Il a précisé que la Stratégie de l’emploi 2010-2014 était actuellement en cours d’examen et qu’un plan pour un travail décent 2008-2010 avait été adopté pour atténuer tous les problèmes liés à l’emploi. Dans le souci de faire face aux questions sociales en relation avec les possibles conséquences des réformes du secteur de l’énergie, la Bosnie-Herzégovine a adopté un Plan d’action pour protéger les citoyens les plus vulnérables des conséquences de l’augmentation du coût de l’électricité, a-t-il dit.
Le Président a également fait état de la mise en place d’un système de protection sociale des enfants et d’inclusion sociale en vue de créer un modèle intégré de protection sociale des enfants par le biais d’une coopération multisectorielle. Il a rappelé que la Bosnie-Herzégovine avait été victime d’une guerre d’agression de 1992 à 1995 qui a abouti à un génocide et une épuration ethnique. Il a indiqué qu’une fraction seulement des personnes déplacées ou expulsées avaient pu regagner leurs foyers. Les droits fondamentaux de ces personnes représentent toujours un défi, a-t-il dit. Il a également mentionné l’adoption d’un Plan d’action sur l’éducation et les besoins des Roms qui représentent la plus grande minorité du pays. Pour diverses raisons, a-t-il dit, les résultats de ce plan ne sont pas satisfaisants, particulièrement dans le domaine de l’éducation et l’emploi. Par ailleurs, il a fustigé les appels répétés à la sécession émanant d’une partie de la Bosnie-Herzégovine en s’inquiétant des conséquences déstabilisatrices de ces appels sur la région. Il a souhaité un soutien de la communauté internationale pour permettre à la Bosnie-Herzégovine de mener les réformes constitutionnelles nécessaires pour parvenir à un espace économique unique et rendre le Gouvernement fonctionnel et rationnel.
M. BATBOLD SUKHBAATAR, Premier Ministre de la Mongolie, a estimé qu’un partenariat mondial efficace devrait être remis en selle sur la scène internationale, afin de permettre de répondre aux engagements déjà souscrits, y compris ceux déjà contractés à Monterrey et à Doha. Il a aussi encouragé à redoubler d’efforts dans les autres domaines couverts par l’Objectif no 8 des OMD, citant notamment la réforme des institutions financières internationales et la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha. La décennie passée, au cours de laquelle nous avons poursuivi la réalisation des OMD semble avoir démontré que la croissance économique soutenue en soi est insuffisante, a estimé le Premier Ministre. La croissance devrait permettre à tous de participer à la vie économique et conduire à la création d’emplois, a-t-il expliqué. Donnant l’exemple de son pays, il a indiqué qu’à 66%, les OMD sont en bonne voie de réalisation. Parmi les réalisations de la Mongolie, il a cité le ratio fille-garçon dans les écoles secondaires, le taux d’immunisation des enfants, et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans.
Le Gouvernement de la Mongolie prend une série de mesures pour promouvoir l’emploi productif chez les jeunes, notamment dans les secteurs miniers et de construction de routes, a ajouté le Premier Ministre. Il a ajouté que le Gouvernement mongol a décidé de financer des écoles professionnelles afin de former les jeunes des campagnes. Le Gouvernement souhaite aussi investir dans le développement rural, en particulier dans les infrastructures, pour garantir la subsistance de la population, qui vit de l’élevage. L’hiver dernier, les températures particulièrement rigoureuses ont mis en exergue la vulnérabilité économique de notre pays, a aussi expliqué le Premier Ministre. Le financement des politiques de développement est ardu, et il est indispensable de bénéficier de l’aide internationale, a-t-il remarqué, tout en expliquant que, pour mieux mobiliser les ressources nationales, un fonds de développement humain a été créé en Mongolie. Il a encore parlé de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes, domaine dans lequel le pays enregistre un retard, a-t-il reconnu. La pénurie en eau est aussi un grand problème pour la Mongolie, a-t-il ajouté. Le Premier Ministre a enfin appelé à la création de partenariats entre le Gouvernement, la société civile et les partenaires internationaux, ce qui est le seul moyen d’atteindre les OMD dans les délais.
Annonçant que son pays réaliserait probablement les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) « à la date prévue », M. WEN JIABAO, Premier Ministre du Conseil des affaires d’État de la République populaire de Chine, a mis l’accent sur les efforts inlassables qui sont déployés pour parvenir à cet objectif. Depuis 1978, plus de 200 millions de personnes sont sorties de la pauvreté, l’enseignement primaire gratuit obligatoire a été généralisé et un système de mutuelle de santé rurale a été étendu à 800 millions d’agriculteurs, a déclaré M. Jiabao. Il a toutefois rappelé qu’avec « une population nombreuse », « une base économique faible » et « un développement déséquilibré », de nombreux défis restaient à relever pour développer l’économie et élever le niveau de vie des Chinois. À cet égard, il a indiqué que le douzième Plan quinquennal de développement économique et social et le nouveau Programme décennal pour le développement et l’élimination de la pauvreté étaient actuellement en train d’être mis en place.
Fidèle à sa « tradition de solidarité et d’entraide », la Chine continuera à appuyer les pays en développement, afin de leur permettre de réaliser leurs OMD, a expliqué M. Jiabao. Il a annoncé que son pays allait contribuer au développement des œuvres sociales, à aider à la réduction de la dette et à approfondir la coopération financière avec les pays en développement. La Chine, a-t-il souligné, a accordé 10 milliards de dollars de prêts préférentiels aux pays africains, 15 milliards de crédits pour les membres de l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et 50 milliards pour l’augmentation du capital du Fonds monétaire international (FMI). La Chine s’engage à accorder aux pays en développement d’importants soutiens financiers grâce à des prêts et des crédits à taux préférentiels, a-t-il dit. Le Premier Ministre a également annoncé que son pays continuerait à élargir ses relations économiques et commerciales et à renforcer la coopération agricole avec les pays en voie de développement. Elle s’est également engagée à réduire à zéro le tarif douanier de 95% de produits provenant des pays les moins avancés, a également souligné M. Jiabao.
Estimant que les cinq prochaines années représentaient une période décisive pour la réalisation des OMD, le Premier Ministre a souhaité que les Nations Unies identifient les priorités visant à permettre la réalisation des OMD à la date fixée, sans qu’elle ne soit perturbée ou retardée. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’aider les PMA. Il a insisté sur l’importance pour les pays bailleurs de fonds d’honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement en lui consacrant 0,7% de leur PIB, d’ici à 2015. Enfin, M. Jiabao a souligné l’importance de préserver un environnement pacifique.
M. LARS LØKKE RASMUSSEN, Premier Ministre du Royaume du Danemark, a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement était essentielle pour répondre aux défis posés par la pauvreté, les maladies et les conflits. Depuis l’adoption des OMD, il y a 10 ans, le monde a connu de nombreux bouleversements. Ces objectifs restent néanmoins incontournables dans les efforts pour lutter contre la pauvreté et aider les plus vulnérables. « Aujourd’hui, nous devons réaffirmer notre volonté pour atteindre les engagements des OMD d’ici à 2015 », a-t-il ajouté.
Le Premier Ministre danois a estimé que la crise économique et financière devait apporter une leçon afin de ne pas refaire les erreurs du passé. Il a ajouté que le secteur privé était essentiel pour une croissance durable et la création d’emplois. Sans le secteur privé, il sera plus difficile d’éradiquer la pauvreté, de développer l’éducation, les soins de santé et les services sociaux. Il faut, a-t-il dit, garantir que les bénéfices de la croissance aident avant tous les pauvres, ce qui, selon lui, constitue un facteur générateur de liberté. « C’est particulièrement le cas pour l’Afrique », a-t-il poursuivi. En 2008, le Danemark a mis en place la Commission sur l’Afrique avec l’aide des dirigeants africains. Cette commission a souligné l’importance de la croissance et de l’emploi, en particulier pour les jeunes. À la suite de cette commission, le Gouvernement du Danemark a doublé son aide pour le développement du secteur privé en Afrique.
M. Rasmussen a également lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne conscience que les conflits constituent une barrière au développement. Il a aussi rappelé que les femmes constituaient un « agent du développement ». Il a enfin insisté pour que les pays donateurs respectent leurs engagements. Le Danemark est l’un des cinq pays qui dépassent l’objectif des 0,7% de leur PIB pour l’assistance au développement, a-t-il conclu.
M. ALIK ALIK, Vice-Président des États fédérés de Micronésie, a expliqué que le taux de croissance démographique de son pays avait été réduit de presque 50% au cours des années 1990, étant actuellement de 3,28% par an. Il faut cependant faire davantage pour assurer un plus grand revenu par habitant et un véritable développement humain, a-t-il dit. M. Alik a exprimé sa reconnaissance à ses partenaires de développement, tout en reconnaissant que son gouvernement devait maintenant prendre en charge son propre développement. Il a ainsi estimé que la Micronésie devait diversifier ses sources d’aide et ne pas s’appuyer uniquement sur ses partenaires bilatéraux traditionnels. Il a aussi appelé la communauté internationale à honorer son engagement de consacrer 0,7% de son PIB à l’aide publique au développement. La Micronésie bénéficie d’un partenariat spécial avec les États-Unis grâce au Pacte de libre association. Ce traité comprend des mesures économiques qui doivent stimuler les efforts du pays en vue de la réalisation des OMD, a expliqué le Vice-Président. Il a ensuite indiqué que 30% de la population micronésienne vivait en dessous du seuil de pauvreté, ce qui laisse présager que l’OMD relatif à la réduction de la pauvreté ne sera pas atteint d’ici à 2015. Il a cependant assuré que le plan stratégique de développement avait permis de réduire la pauvreté grâce à la création d’emplois, tandis que le plan de réduction de la pauvreté s’attaque aux problèmes de l’émigration et du secteur de l’économie informelle.
Dans le domaine de l’éducation, M. Alik s’est réjoui du taux élevé (90%) de scolarisation dans le primaire et de la parité filles-garçons qui est presque atteinte. L’accès accru à l’éducation a permis de réduire considérablement l’écart en matière d’égalité des sexes, a-t-il dit, soulignant que la Micronésie progressait pour augmenter la participation des femmes en tant que force de travail. M. Alik a ajouté qu’améliorer la santé des femmes constituait une priorité en Micronésie, notamment l’accès à la santé reproductive. Le Gouvernement s’attache aussi à réduire la mortalité infantile et est en bonne voie d’atteindre l’OMD no 4 relatif à la réduction de la mortalité infantile. Il faut encore accroître les soins de santé aux femmes enceintes et réduire les décès des nouveau-nés, a-t-il dit. La prévention du VIH/sida est une autre priorité du Gouvernement, a-t-il ajouté, citant aussi l’existence d’un programme coordonné pour lutter contre les maladies transmissibles. M. Alik a enfin évoqué les problèmes que rencontrent les petits États insulaires en développement comme le sien, soulignant leur vulnérabilité particulière.
M. NICK CLEGG, Vice-Premier Ministre du Royaume-Uni, a déclaré que le développement signifie que nous devons veiller à ce que chaque personne puisse prendre les rênes de sa vie et déterminer son propre sort. Nous honorerons nos promesses, et nous attendons que le reste de la communauté internationale en fasse de même, a dit M. Clegg. Nous nous sommes engagés à accorder 0,7% de notre PIB à l’aide au développement d’ici à 2013, et nous voulons traduire cette volonté en loi et dans les faits. Nous redoublons d’efforts pour lutter contre le paludisme, en veillant à un meilleur retour sur investissement. Notre contribution permettra de sauver les vies de 250 000 bébés d’ici à 2015, a-t-il dit. Malgré nos difficultés financières et les déficits budgétaires auxquels nous faisons face, nous avons le devoir de remplir nos obligations à l’égard de la lutte contre la faim et la pauvreté, car nos difficultés ne sont en rien comparables à celles que rencontrent les populations des pays vivant dans la pauvreté extrême. Si le monde est plus prospère, le Royaume-Uni sera plus prospère parce que nous aurons de nouveaux partenaires pour commercer, a-t-il indiqué. Il a insisté sur l’importance d’intervenir au niveau international, car le changement climatique et les pandémies ne s’arrêtent pas aux frontières. Il a précisé que 22 des 34 pays les plus en retard en matière d’OMD sont aussi en proie à des violences ou à la guerre. Par conséquent les OMD ne sont pas un simple objectif altruiste. Ils représentent aussi une clef qui permettra de garantir la stabilité à long terme pour les citoyens du monde entier. Il a mis l’accent sur l’importance de la promotion de la femme comme moyen d’atteindre les OMD.
M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, a reconnu que personne ne peut nier que des progrès ont été faits pour atteindre certains des OMD. Les portes des écoles se sont ouvertes pour des millions de jeunes filles et garçons, a-t-il noté, évoquant aussi les progrès en matière de lutte contre le sida. Les progrès vers d’autres objectifs ne sont cependant pas suffisamment rapides, a-t-il estimé, mentionnant les femmes qui perdent la vie en couche et les personnes qui meurent de malnutrition. De l’avis du Président, si la communauté internationale continue de faire les mêmes choses de la même façon, elle pourra peut être réaliser des progrès modestes sur la voie des OMD mais elle doit mieux faire pour les atteindre, a-t-il exhorté.
Le Président a alors annoncé sa nouvelle stratégie du développement, « premier du genre à être élaboré par une administration américaine ». Nous avons d’abord, a-t-il expliqué, changer la définition du développement qui ne doit plus évaluer à l’aune des dollars dépensés et de la nourriture et des médicaments distribués. L’aide seule n’est pas le développement car le développement c’est aider les pays à se développer, à passer de la pauvreté à la prospérité. Nous devons pour ce faire utiliser tous les moyens à notre disposition, de la diplomatie aux politiques commerciales en passant par les politiques d’investissement.
En second lieu, a poursuivi le Président américain, nous avons changé la manière dont nous voyons le but ultime du développement. L’assistance à court terme n’est pas du développement, c’est une dépendance qu’il faut briser. Plutôt que de gérer la pauvreté, il faut offrir aux nations et aux peuples une voie de sortie de la pauvreté. Tout en assurant que les États-Unis n’abandonneront pas ceux qui dépendent de son aide, le Président a argué que le propos du développement est de créer les conditions qui rendent l’aide inutile. Nous chercherons des partenaires qui veulent renforcer leur capacité à aider leur peuple. Nous rechercherons un développement à long terme. Nous voulons des partenaires qui veulent prendre la tête des efforts chez eux parce qu’il faut mettre fin à l’époque où le développement était dicté par des capitaux étrangers.
Troisièmement, le Président a exprimé la volonté de placer un nouvel accent sur la « force la plus puissante » que le monde ait jamais connue pour éliminer la pauvreté et créer des opportunités, à savoir la croissance économique qui passe par la promotion de l’entreprenariat, les investissements dans les infrastructures, l’élargissement du commerce et l’attraction des investisseurs. Nous allons, a-t-il dit pour illustrer ses propos, travailler à la finalisation d’un Cycle de Doha ambitieux et équilibré, un cycle qui fonctionne non pas seulement pour les plus grandes économies émergentes mais pour toutes les économies.
Comme les pays les plus susceptibles de prospérer sont ceux dont les gouvernements rendent des comptes, nous allons, a encore dit le Président, lutter contre la corruption. C’est la raison pour laquelle, nous demandons désormais aux compagnies pétrolières, gazières et minières qui forment leur capital aux États-Unis de rendre publics les paiements qu’ils effectuent auprès des gouvernements étrangers. C’est aussi la raison pour laquelle les États-Unis demandent au G-20 d’inscrire la lutte contre la corruption à son ordre du jour. Au bout de compte, la démocratie et la croissance économique vont main dans la main.
Enfin, a conclu le Président, nous allons insister sur plus de responsabilité, la nôtre et celle des autres. L’Administration va travailler avec le Congrès pour faire en sorte que les investissements soient à la hauteur des priorités des partenaires. Nous allons investir dans les programmes qui marchent et supprimer ceux qui échouent. Pour réaliser nos objectifs, nous devons, a dit M. Obama, nous montrer plus sélectifs et concentrer nos efforts là où nous avons les meilleurs partenaires et le plus grand impact. En l’occurrence, les fondations, le secteur privé et les ONG ont fait des engagements historiques qui ont redéfini le possible. Le Président a prôné une division du travail où à la place des chevauchements et des politiques inefficaces, les gouvernements, les organisations multilatérales et les ONG travailleront ensemble.
M. NAOTO KAN, Premier Ministre du Japon, a mis en avant l’engagement de son pays pour parvenir à la réalisation des OMD et pour combattre la pauvreté. Au cours de cette décennie, le Japon a remporté plusieurs succès, notamment en réduisant de 3,7 millions par an, par rapport à 1990, les décès d’enfants de moins de cinq ans et en permettant à quelque 37 millions d’enfants d’être scolarisés, a-t-il expliqué. Le Japon doit cependant relever certains défis pour permettre la réalisation des ces objectifs d’ici à 2015, a-t-il dit. M. Kan a annoncé des « promesses concrètes » dans le domaine de la santé, notamment la santé maternelle et celle des enfants, mais également dans le domaine de l’éducation. Sur ces deux questions, les progrès sont relativement lents, a-t-il précisé. S’agissant de l’Objectif no 6, « combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies », M. Kan, ancien Ministre de la santé, a porté une attention particulière à cette question en admettant pour la première fois la « responsabilité du Gouvernement » dans la transmission du VIH/sida, causé par du sang contaminé. À cet égard, le Japon devrait s’engager à débloquer 800 millions de dollars supplémentaires pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme; le Fonds mondial dans les années qui viennent, a annoncé le Premier Ministre.
Le Japon reste, par ailleurs, profondément concerné par les Objectifs no 4 et 5 concernant la réduction de deux tiers du taux de mortalité infantile et de trois quarts celui de la mortalité maternelle, a affirmé M. Kan. Il a appelé à davantage d’efforts pour la réalisation de ces objectifs et a annoncé que son pays, en coopération avec d’autres partenaires, allait œuvrer à sauver les vies de 680 000 mères et de 11,3 millions d’enfants. Par ailleurs, soucieux d’assurer l’éducation primaire pour tous, le Japon fournira une assistance financière de 3,5 milliards de dollars, à partir de 2011, a dit M. Kan. Il a expliqué que cette assistance permettrait à au moins 7 millions d’enfants d’être scolarisés. M. Kan a souligné l’importance de permettre un effort concerté afin d’aider les pays en développement à parvenir à la réalisation de leurs OMD.
M. HAN SEUNG-SOO, Envoyé du Président de la République de Corée, a estimé que pour atteindre les engagements des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015, il était indispensable de garantir des ressources financières adéquates pour le développement. Les pays donateurs doivent respecter leurs promesses, a-t-il dit. Parallèlement, le financement doit aussi s’opérer au sein même des pays. Les besoins de ressources pour le développement vont de pair avec les efforts pour améliorer la qualité et l’efficacité de l’assistance au développement, a-t-il ajouté. M. Han a marqué son soutien au rapport du Secrétaire Général, intitulé « Gardons nos promesses », qui insiste sur une approche globale dans la réalisation des OMD. « Une amélioration dans un domaine facilite les améliorations dans les autres domaines », a-t-il poursuivi. C’est le cas de l’impact de l’amélioration de la santé et de l’éducation sur le développement. L’égalité des genres et l’autonomisation des sexes ont aussi des effets bénéfiques sur le développement, tout comme la santé maternelle et infantile. De même, la Corée se félicite des efforts marqués dans la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose. Il est aussi essentiel de renforcer la coopération en matière d’environnement et face au changement climatique.
M. Han a estimé que les efforts de la communauté internationale devaient se concentrer sur les régions qui ont réalisé le moins de progrès dans le cadre des OMD, dont la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et des pays les moins avancés. Atteindre les OMD ne constitue pas une fin en soi, a-t-il poursuivi, la tâche devant se poursuivre à plus long terme. Dans ce contexte, le prochain Sommet du G-20, qui se déroulera à Séoul, peut servir d’exemple en garantissant le développement au moyen d’une croissance durable. « La Corée veut être un pont entre les pays développés et les pays en développement », a-t-il conclu.
M. S. M. KRISHNA, Ministre des relations extérieures de l’Inde, a affirmé que 60 millions d’Indiens étaient rentrés de nouveau en 2009 dans la classe des gens vivant dans la pauvreté du fait de la crise économique et financière de 2008. Cette situation devrait avoir des conséquences négatives sur la réalisation des OMD en Inde, a-t-il déclaré. Néanmoins, M. Krishna s’est félicité des perspectives économiques avec une croissance de 8,5% pour la période 2010-2011. Il a fait état du rapport du Secrétaire général sur les OMD selon lequel la contribution de l’Inde dans la réduction de la pauvreté représente un apport significatif dans la réduction de la pauvreté à l’échelle planétaire et que 188 millions d’indiens vont sortir de la pauvreté en 2015, a noté M. Krishna.
Par ailleurs, M. Krishna a affirmé que la législation indienne avait institué la scolarité gratuite pour les enfants âgés de 6 à 14 ans. De même, plus d’un million de femmes exercent actuellement des fonctions électives en Inde, a-t-il souligné. Il a ajouté que des efforts dans le domaine de la santé avaient permis de faire baisser le taux de mortalité maternelle de 301 en 2001-2003 à 254 pour la période 2004-2006. En outre, le taux de prévalence au VIH/sida est maintenu à 0,34%, selon le Ministre.
Dans le domaine de la coopération Sud-Sud, l’Inde a lancé en août 2010 la seconde phase de son projet de Réseau électronique panafricain qui vise à mettre en relation 53 pays d’Afrique avec des centres d’excellence pour des services de télémédecine et de télé-éducation d’Inde. Dans ce cadre, 1 700 étudiants africains se sont inscrits dans diverses universités indiennes et des consultations médicales, tandis que des consultations à distance ont déjà commencé entre médecins africains et indiens. M. Krishna a souligné l’engagement de son pays à intensifier la coopération Sud-Sud, comme en témoigne, a-t-il précisé, le montant global de l’aide qui est passé d’un milliard à 5 milliards de dollars depuis 2003.
M.XAVIER ESPOT MIRÓ, Ministre des affaires étrangères et des relations institutionnelles de la Principauté d’Andorre, a estimé, qu’en faisant preuve d’optimisme, on pouvait effectivement constater des progrès en termes d’OMD depuis 2000 notamment dans les domaines de l’éducation et de l’éradication de la pauvreté extrême. Il persiste cependant, a-t-il reconnu, de nombreux domaines où les progrès ont été insuffisants et inégaux. Citant à titre d’exemple le fait que 80% des maladies résultent de la pollution et du manque d’eau potable, ou encore que tous les jours 5 000 enfants de moins de cinq ans meurent à cause de maladies hydriques, le Ministre a rappelé que le droit à l’eau et à l’assainissement constitue un droit fondamental.
Il a proposé que la sécurité collective, la lutte contre le terrorisme, la stabilité financière et les prix des matières premières soient ajouter à la liste des OMD. « Nous savons que la prospérité partagée se traduit par la sécurité partagée. Pourquoi est-il si difficile de mettre en place les moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs » s’est interrogé le Ministre. Evoquant l’expérience de son pays, il a expliqué qu’en Andorre, l’application des OMD est garantie et respectée par l’ensemble de la société. De plus son pays coopère à la réalisation de ces objectifs partout dans le monde, en allouant 23% des ressources du Ministère des affaires étrangères à la coopération et au développement.
M. HUGO ROGER MARTÍNEZ BONILLA, Ministre des relations extérieures d’El Salvador, a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constitue une priorité pour son pays. Le Président de la République, M. Mauricio Funes, a lancé un modèle de croissance économique axé sur le progrès social, a-t-il ajouté. L’élimination de la pauvreté et de la faim, le développement de l’éducation primaire universelle, l’amélioration de la santé de la population et l’accès à l’eau potable constituent les principaux éléments du Plan national quinquennal du Gouvernement salvadorien.
M. Martínez Bonilla a estimé que son pays avait traversé une année difficile avec les effets de la crise mondiale et les conséquences dévastatrices des catastrophes naturelles, en particulier des ouragans Ida et Agatha. « Malgré ce contexte exceptionnel, notre pays a marqué des avancées dans la réalisation des OMD », a-t-il assuré. Le Ministre des relations extérieures d’El Salvador a reconnu que chaque pays doit assumer son agenda en matière de développement. Il est néanmoins indispensable que chaque effort national doit être favorisé par la solidarité et la coopération de la communauté internationale, a-t-il ajouté.
M. KEVIN RUDD, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a déclaré que les nations les plus riches avaient la responsabilité d’aider les membres les plus pauvres de la famille humaine à se libérer de la pauvreté. Il a estimé que la pauvreté détruisait la dignité humaine, rappelant que les OMD étaient une expression des droits de l’homme de base, des droits de tous à une bonne santé, à l’éducation et à un logement. Il a estimé que l’élimination de la pauvreté était un moyen de promouvoir la croissance mondiale pour tous, le commerce et l’investissement. C’est aussi un moyen de lutter contre la radicalisation politique et religieuse, et de promouvoir la paix et la stabilité, a-t-il insisté. Il faut être honnête et reconnaître, a-t-il dit, que les pays donateurs ont fait des promesses qu’ils n’ont pas tenues. Il a précisé que la moitié des contributions annoncées lors du sommet du G-8 à Gleneagles n’ont pas été tenues.
Le Ministre a indiqué que l’Australie avait doublé son aide au développement depuis 2005 et triplé l’aide destinée à l’Afrique subsaharienne en particulier. Cela fait de l’Australie le pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui a connu la plus importante augmentation de son aide au développement. Il a précisé que le Gouvernement avait placé les OMD au cœur de sa politique d’aide et avait établi des partenariats avec 11 États insulaires du Pacifique. Au niveau régional, le Pacte de Cairns sur le renforcement de la coopération pour le développement s’est engagé en 2009 à s’assurer que tous les partenaires du développement agissent de concert pour réaliser les OMD avec les États insulaires du Pacifique voisins. D’ici à 2015, a-t-il ajouté, l’Australie compte consacrer 5 milliards de dollars à l’éducation, 1,6 milliards de dollars à la santé des femmes et des enfants, 1,8 milliard de dollars à la sécurité alimentaire, 1,2 milliard de dollars aux efforts d’adaptation au changement climatique des pays en développement, notamment des 39 petits États insulaires en développement.
M. MOURAD MEDELCI, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a évoqué la tenue à Kampala il y a quelques semaines du Sommet de l’Union africaine qui a placé au centre de ses débats la réalisation des OMD no 4 et 5 relatifs à la santé maternelle et infantile. Il a regretté qu’un grand nombre de pays de l’Afrique subsaharienne ne seront pas en mesure d’atteindre ces OMD sans un soutien conséquent de la communauté internationale. Il a mis l’accent sur la nécessité d’augmenter les flux d’aide publique au développement conformément aux engagements internationaux, pris notamment au sein du G-8. Il a souhaité un moratoire de la dette pour les pays en développement en difficulté, afin de compléter les initiatives multilatérales ou bilatérales adoptées jusqu’à présent pour alléger le fardeau de la dette des pays les plus démunis. Il a souhaité une augmentation des flux d’investissement directs étrangers (IED) en direction des pays les plus démunis. Enfin, il a jugé essentiel d’améliorer l’accès au marché des pays développés pour les produits des pays en développement.
L’Algérie est engagée dans la réalisation des OMD, par l’inscription du développement économique et social au centre de son nouveau programme d’investissement 2010-2014, a-t-il dit. Il est possible d’affirmer aujourd’hui que l’Algérie, qui vient de présenter son deuxième rapport national sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des OMD, a d’ores et déjà atteint plusieurs d’entre eux, notamment en matière de lutte contre la pauvreté et d’accès à l’éducation. La pauvreté est passée de 1,7% à 0,5% de la population entre 1990 et 2009, alors que plus d’un million de logements ont été construits durant la période quinquennale 2005-2009, dont une bonne partie est destinée à l’éradication de l’habitat précaire. En matière d’éducation, le taux de scolarisation des enfants de six ans est passé de 93% à 98% entre 1999 à 2009. Le défi auquel l’Algérie fait face aujourd’hui impose, plus que jamais, de compter sur soi autant que sur la solidarité, le développement des capacités de chacun au tant que le partenariat en faveur des plus pauvres et des plus démunis, a-t-il encore ajouté.
Mme MÁRCIA HELENA CARVALHO LOPES, Ministre du développement social et de la lutte contre la faim du Brésil, a expliqué que sous le Gouvernement du Président Lula, le Brésil avait consolidé un modèle de croissance économique plus juste, basé sur la participation sociale et l’inclusion. Le Gouvernement reste persuadé qu’il ne sera pas possible d’atteindre les OMD sans qu’il y ait une allocation de ressources financières supplémentaires prévisible et stable, en particulier aux pays les moins avancés. Soulignant dans ce contexte que peu de pays développés avaient respecté l’engagement pris en 2000 de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, la Ministre a appelé tous ces pays à le faire. Elle a également insisté sur la notion selon laquelle la coopération internationale devait s’accompagner d’une réforme substantive du système économique international, y compris dans le domaine de la gouvernance.
Expliquant que les progrès enregistrés dans son pays sont le fruit de politiques sociales structurées et définies autour de la participation de la société civile, la Ministre a rappelé que dès 2007, la pauvreté extrême y avait été réduite de 75%. Le Gouvernement Lula a également mis en place un système de protection sociale qui touche 70 millions de personnes, sans parler des systèmes nationaux de sécurité alimentaire et d’assistance sociale unifié. Sur le plan de l’éducation, 95% des enfants brésiliens sont aujourd’hui scolarisés, et grâce au système de « bourses familiales » il est possible de les garder à l’école pour des périodes plus longues.
Dans le domaine de la santé, le Brésil n’a cessé d’améliorer son système universel et gratuit de santé publique, a encore rappelé la Ministre, avant d’ajouter que cela a permis, entre autres, de réduire significativement l’incidence de la tuberculose et du paludisme. De plus, 220 000 personnes ont gratuitement accès au traitement antirétroviral, ce qui s’est notamment traduit par une baisse drastique de l’incidence du VIH/sida chez les enfants brésiliens. En conclusion, la Ministre a rappelé le rôle de son pays pour ce qui est de trouver des mécanismes de financement innovants du développement et ses contributions financières significatives sur le plan international. Pour le Brésil il est inacceptable qu’un seul pays puisse ne pas réaliser les OMD faute de ressources financières. Il en va de la responsabilité de tous les pays, a-t-elle conclu.
M. ALHAJI MUHAMMAD MUMUNI, Ministre des affaires étrangères de l’intégration régionale du Ghana, a déclaré que son pays avait pleinement intégré la réalisation des OMD dans ses programmes nationaux de développement. Mais ce ne sera pas une tâche facile, a-t-il prévenu. Pour le Ghana, diviser par deux le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté exigera un investissement annuel de 1,9 milliard de dollars pour la période 2005-2015. L’ambition socioéconomique du Ghana est d’atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire d’ici à 2020 dans un environnement démocratique décentralisé. Le Ministre a également fait état de la mise en œuvre d’une politique de protection sociale visant à autonomiser les plus vulnérables, en particulier les femmes, et à partager les bénéfices de la croissance économique du pays.
D’après une étude récente, le Ghana, a précisé M. Mumuni, semble en voie de réaliser l’OMD no 2, relatif à l’éducation primaire pour tous, dans les délais impartis, et l’Objectif no 3, lié à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, partiellement. Selon le même document, il est établi que le Ghana a réduit le nombre de personnes sous-alimentées aux trois quarts, celui-ci étant passé de 34 à 9%. Des progrès significatifs ont été faits s’agissant de la réduction de deux tiers de la mortalité maternelle et infantile d’ici à 2015, mais ce taux reste encore trop élevé en dépit des efforts du Gouvernement ghanéen, a reconnu M. Mumuni. Si le taux de prévalence du VIH/sida a diminué entre 2006 et 2008, passant de 3,2% à 2,2%, le défi de mettre fin à la pandémie reste de taille, a poursuivi le Ministre, qui a promis des campagnes de sensibilisation massive. En ce qui concerne enfin le dernier OMD, visant à assurer un environnement durable, il a estimé que l’atteindre dépendrait avant tout de la volonté politique de tenir les promesses de contribution faites.
M. LUIS AMADO, Ministre des affaires étrangères du Portugal, a indiqué qu’il était essentiel de renforcer la coopération internationale afin de permettre la réalisation des OMD, d’ici à 2015, dans les pays en développement et les pays les moins avancés. Le Ministre a annoncé que son pays allait organiser le moins prochain une réunion ministérielle en faveur des PMA, au cours de laquelle le Portugal évaluera la façon d’apporter sa contribution à ces pays. Le Ministre a déploré les lacunes dans la réalisation des OMD. Il a rappelé que le monde a changé depuis 2000. Les changements climatiques, ainsi que l’impact de la crise économique et financière, avec comme corollaire la flambée des prix des produits alimentaires et des matières premières exigent des États Membres qu’ils prennent des engagements concrets en faveur des pays qui en ont le plus besoin, a-t-il ajouté. Il a appelé à la recherche de nouvelles sources innovantes de financement et a précisé que son pays appuie la proposition relative à une taxe sur les transactions financières et les billets d’avion.
M. JORGE LARA CASTRO, Vice-Ministre des affaires étrangères du Paraguay, a déclaré que les pays font maintenant face à une transition vers un nouvel ordre mondial. Ce changement mondial s’est accéléré avec les crises financière, énergétique, sociale et environnementale. Le Paraguay fait partie d’un groupe de pays qui a accumulé des difficultés liées à son histoire et à sa situation géographique particulière en tant que pays qui n’a pas d’accès à la mer. « Ces facteurs représentent de grands défis pour notre pays », a-t-il ajouté.
M. Lara Castro a rappelé que le Président Fernando Lugo s’était engagé à respecter les engagements pris en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). À cinq ans de l’échéance de 2015, il est important d’insister sur la mise en œuvre de ces engagements, a-t-il poursuivi, soulignant que les actions doivent être prises dans un contexte de coopération, de solidarité, d’intégration, de justice internationale, de respect des droits de l’homme et de démocratie. Le Paraguay a réalisé des progrès pour réduire la pauvreté, assurer l’éducation pour tous et l’égalité entre les sexes, améliorer les soins de santé et protéger l’environnement. Dans ce contexte, le Paraguay entend placer les mesures prises pour réaliser les OMD au centre de son nouveau programme pour le développement social, intitulé « Plan 2000: le Paraguay pour tous », a-t-il conclu.
Mettant en avant les défis rencontrés par son pays au cours de la dernière décennie écoulée afin de réaliser les OMD, M. PAUL BADJI (Sénégal) a expliqué que son pays avait adopté un Plan d’intervention prioritaire en trois axes. Tout d’abord, a-t-il expliqué, le Sénégal s’engage à poursuivre une croissance économique durable. Pour répondre à la demande sociale, a poursuivi le représentant, il faut créer de la croissance et ainsi stimuler l’économie et favoriser l’emploi. Par ailleurs, a ajouté M. Badji, le Sénégal a développé et modernisé son agriculture. Dans un contexte où trois quarts de la population sénégalaise dépendent de ce secteur, des investissements accrus sont indispensables, a-t-il expliqué.
Enfin, le Sénégal travaille à accélérer et à étendre l’accès aux services sociaux de base, à l’éducation et aux services de santé. M. Badji a mis en avant la proposition formulée par le Secrétaire général des Nations Unies concernant « la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant ». Concluant son propos, M. Badji a indiqué qu’il était indispensable que la communauté internationale travaille ensemble pour permettre à certains pays de surmonter leurs difficultés dans la réalisation des OMD et aux autres de poursuivre sur leur lancée.
M. RICHARD BOUCHER, Secrétaire général adjoint de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), s’est interrogé sur la réalisation des OMD à cinq ans de l’échéance. Proposant des solutions pour pallier ce retard, il a préconisé la mise en commun des efforts pour promouvoir de nouvelles opportunités économiques. Il a proposé la poursuite de la coopération technique et financière. Poursuivant avec ses suggestions, il a rappelé le besoin de cohérence parmi les donateurs. Il a suggéré que le quatrième Forum de haut niveau de l’OCDE sur l’efficacité de l’aide, prévu en République de Corée l’année prochaine, soit un moment clef pour discuter de l’OMD no 8 relatif au partenariat mondial pour le développement.
M. WILLIAM LACY SWING, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que les migrations étaient une expression forte du droit au développement des personnes. Aujourd’hui, dans le monde, une personne sur sept est un migrant. On étudie davantage l’impact des migrations sur les questions liées au développement: pauvreté, égalité des sexes, santé, éducation et environnement. M. Swing a expliqué que l’argent envoyé par les migrants à leur famille contribuait à réduire la pauvreté et la faim et à promouvoir les OMD relatifs à l’éducation primaire pour tous ainsi qu’à la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle, et la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies.
Par ailleurs, la féminisation croissante des migrations joue un rôle dans la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. La moitié des migrants sont en effet des femmes. Les pays doivent toutefois se pencher sur la question de la vulnérabilité et de la traite de ces femmes. Quand les migrations sont gérées humainement, elles favorisent le droit au développement et la réalisation des OMD, a conclu le Directeur général, rappelant que l’OIM avait introduit les migrations dans la planification du développement.
M. BEKELE GELETA, Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a souligné que pour l’année 2009, la Fédération a touché 13,5 millions de personnes dans 113 pays. Rappelant que la réduction des risques de catastrophe naturelle peut permettre d’atteindre les OMD. Il a rappelé qu’un dollar dépensé dans la prévention des catastrophes équivaut à quatre dollars économisés dans la réponse à ces catastrophes. M. Geleta a noté l’implication de son organisation dans la réalisation des OMD relatifs à la santé. Les jeunes, a-t-il dit, sont des acteurs de changements dans leur société et nous devons les soutenir. Il a mentionné l’impact des technologies de l’information et de la communication dans le changement de comportement chez les jeunes.
Mme NAWAL EL MOUTAWAKEL, du Comité international olympique (CIO), s’est dite convaincue que le sport pouvait apporter sa pierre à l’édifice. Elle a ajouté que les objectifs du CIO en termes de développement se situaient dans le droit fil des OMD. Le CIO œuvre à éradiquer l’extrême pauvreté et la faim en utilisant le sport afin de soutenir les programmes alimentaires dans des écoles en Afrique et en Asie, a-t-elle souligné. Mme Moutawakel a noté que le CIO promouvait la parité entre les sexes par le biais du sport. Dans cette optique, elle a indiqué que les femmes participeraient pour la première fois à tous les sports aux Jeux olympiques de 2012 à Londres. Tout en rappelant que le CIO contribuait à la durabilité environnementale dans la planification des Jeux olympiques, Mme Moutawakel a reconnu que le sport ne pouvait résoudre tous les problèmes du monde.
M. VIDAR HELGESEN, Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale, a estimé que les Nations Unies doivent engager tous leurs efforts pour promouvoir la démocratie. Rappelant l’OMD sur l’autonomisation des femmes, M. Helgesen a insisté sur l’importance d’une meilleure représentation des femmes en politique. Quinze ans après la conférence de Beijing qui prévoyait une représentation de 30% des femmes dans les Parlements, seuls 24% des parlements ont aujourd’hui atteint cet objectif, a-t-il déploré. Les femmes sont toujours sous-représentées, a-t-il insisté.
M. Helgesen a, par ailleurs, estimé que la démocratie ne peut venir que de l’intérieur. Pour qu’un tel développement se produise, il est nécessaire que des structures responsables, inclusives et ouvertes existent. Le succès des OMD dépend de la stabilité démocratique et d’une politique démocratique responsable, a-t-il dit. Il a regretté que certains acteurs politiques échouent toujours à mettre en place des politiques responsables qui répondent aux besoins et aux attentes de leurs populations. La démocratie est la seule forme de gouvernance désirée et désirable, a-t-il dit. C’est pourquoi, il est important d’appuyer l’intégrité et la neutralité des processus électoraux pour permettre à la démocratie de gagner, a conclu le représentant.
M. EL HABIB BENESSAHRAOUI, de l’Organisation de la Francophonie auprès des Nations Unies (OIF), a indiqué qu’en matière de réalisation des OMD, l’OIF adopte une approche fondée sur l’accompagnement de ses pays membres, la mobilisation de l’expertise au service de la communauté, le renforcement des capacités et le développement des partenariats. L’action de l’OIF, a-t-il insisté, s’inscrit dans l’apport d’une vision tenant compte de la diversité du monde. Au sein de cet espace francophone, des progrès ont été enregistrés dans la réalisation de plusieurs OMD, a par ailleurs affirmé l’observateur, pour qui l’objectif de réduction de la pauvreté avance malgré une remise en compte des acquis par les effets des crises économique et alimentaire mondiale. De même, a-t-il dit, l’éducation enregistre des résultats probants, y compris dans les pays les plus pauvres d’Afrique subsaharienne, tandis que l’accès à l’eau est en amélioration.
Il reste cependant énormément à faire, a-t-il reconnu, notamment en matière d’éducation et de santé pour tous, tout comme dans l’éradication des causes et manifestations de l’extrême pauvreté. Pour y répondre, il a plaidé pour une attention collective ferme et soutenue de la communauté internationale afin de renouveler et d’accroître l’effort global en matière d’aide publique au développement, mais aussi pour trouver et mobiliser des ressources additionnelles et des financements innovants à la mesure du défi. Il a en enfin estimé nécessaire de trouver les voies et moyens d’améliorer la synchronisation des interventions de la communauté internationale, des cibles et des objectifs grâce à une culture de l’évaluation et de mesure des impacts.
Mme JULIA MARTON-LEFÈVRE, Directrice générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a tout d’abord rappelé que son organisation travaille sur le concept du développement depuis 1980. Elle a souligné qu’investir dans la conservation, c’est investir dans le développement et dans la réalisation des OMD. Mme Marton-Lefèvre a rappelé l’importance de la biodiversité pour l’humanité. Elle a souligné que les forêts tropicales qui permettent à plus d’un milliard de personnes de vivre sont en train de disparaître à un rythme alarmant. Plus de 70 000 espèces de plantes sont utilisées à la fois dans la médecine traditionnelle et la médecine moderne, a–t-elle déclaré, en ajoutant qu’elles représentent un marché de 43 milliards de dollars. Pour terminer, Mme Marton a laissé entendre qu’une approche différente, prenant en compte la gestion durable de l’environnement, serait opportune pour réaliser les OMD dans le délai de cinq ans.
M. HARUHIKO KURODA, Président de la Banque asiatique de développement, a indiqué que la région Asie Pacifique n’est pas loin de réaliser les objectifs de réduction de l’extrême pauvreté, d’éducation primaire universelle, de parité dans l’éducation, d’accès à l’eau potable et de lutte contre des maladies telles que la tuberculose et le VIH/sida. Cependant, cette région abrite les deux tiers des pauvres du monde et il reste d’énormes défis à relever en matière de développement, a-t-il dit. L’Asie du sud a des taux d’analphabétisme qui figurent parmi les plus élevés du monde et 40% de la population urbaine vit dans des bidonvilles. M. Kuroda a également cité le cas des femmes qui, trop souvent encore, sont privées des bénéfices de la croissance. Il a aussi parlé des menaces à l’environnement dans la région, comme la diminution de la couverture forestière et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que les inondations catastrophiques.
Appelant la communauté internationale à tenir ses engagements, il a assuré que la région a fait la preuve de sa capacité à utiliser l’aide de manière efficace. Cette aide est nécessaire pour inclure tous les citoyens dans le développement, a-t-il rappelé. M. Kuroda a ensuite invité les gouvernements à fournir un meilleur accès aux services de base, invitant en outre le secteur privé et la société civile à les aider en ce sens. Il a souligné la nécessité d’investir dans les infrastructures, afin notamment de fournir l’électricité au quart des foyers asiatiques qui n’y ont pas accès. La Banque asiatique de développement contribue de façon significative aux efforts internationaux, a-t-il enfin indiqué, en particulier pour améliorer l’accès aux infrastructures comme les routes, l’électricité, l’eau et l’assainissement. Nous finançons aussi l’énergie propre à hauteur de 1 milliard de dollars par an et prévoyons de doubler ce montant d’ici à 2013, a-t-il dit en exemple.
M. ROBERT SHAFER, Ordre militaire souverain de Malte, a considéré que les OMD constituent un exemple de « l’option préférentielle pour les pauvres » auquel l’Ordre de Malte croit fermement. Combattre la pauvreté, les maladies et les souffrances, sans considération de race, de religion ou de nationalité, a été au cœur des activités de l’Ordre depuis plus de 900 ans. Ses 13 000 membres, 80 000 bénévoles permanents et son personnel médical de 20 000 médecins, infirmières et brancardiers, représentent un réseau exceptionnel présent en permanence dans 120 pays, a-t-il rappelé.
M. Shafer a pleinement souscrit au projet de document final qui affirme que l’investissement dans les femmes et les filles a un effet multiplicateur sur la productivité, l’efficacité et la croissance économique. Il a en revanche exprimé son inquiétude devant les maigres progrès accomplis en matière de réduction de la mortalité maternelle, en particulier, et d’amélioration de la santé maternelle, en général. Il a signalé que l’Ordre fournit des soins aux plus démunis et aux personnes dans le besoin en Haïti, dans des zones comme Milot et Jérémie.
Il a également mis l’accent sur le fait que le projet de document final accorde également la priorité à la promotion de l’accès des habitants des bidonvilles aux services publics, y compris la santé, l’éducation, l’énergie, l’eau et l’assainissement et un logement décent, ainsi qu’à la promotion d’un développement rural et urbain durable.
M. SETHURAMIAH L. RAO, Observateur des Partenaires dans le domaine de la population et du développement, a souligné que les 24 pays membres de ce Partenariat avaient activement assuré la promotion des OMD mais aussi des objectifs de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), sur fond de soutien financier de plusieurs organisations internationales, dont le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Tous les objectifs des OMD sont interconnectés, et nécessitent par conséquent une approche intégrée, a-t-il plaidé. À cette fin, le Partenariat encourage les activités dans les domaines relatifs aux OMD, en assurant le développement de capacités via des formations, ou encore le partage d’informations, et une politique de dialogue et de conseil aux populations. L’observateur a insisté sur les lents progrès réalisés concernant les Objectifs no 3, relatif à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, et 5, lié à l’amélioration de la santé maternelle, des OMD, mais a noté avec satisfaction l’intérêt renouvelé des États Membres pour la santé maternelle et la planification familiale. Toutefois, il est nécessaire de fournir plus d’efforts dans la collecte et l’analyse d’informations sur la mortalité maternelle, dont le taux reste élevé. Un effort concerté est urgent, dans la perspective de l’échéance 2015 pour la réalisation des OMD, notamment en matière d’information des populations, a-t-il dit. Il a aussi relevé avec grande inquiétude que le financement de la planification familiale est plus bas aujourd’hui qu’à ses niveaux de 1995. Si cette tendance n’est pas inversée, elle aura de sérieuses conséquences sur les capacités des pays à répondre aux besoins en matière de planification familiale et de santé reproductive, pouvant miner les efforts entrepris dans ce domaine. M. Rao a par ailleurs souligné le rôle de la coopération Sud-Sud dans les domaines de la planification familiale, de la santé reproductive et de la population, les pays en développement ayant accumulé beaucoup d’expériences et d’expertises ces dernières années.
M. FRANCESCO MARIA AMORUSO, Ministre des affaires étrangères italien et Vice-Président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, a expliqué que l’Assemblée avait été créée en 2006, à la suite d’une coopération établie par les États riverains de la Méditerranée. Il a précisé qu’il représentait aujourd’hui 25 pays membres. Mettant en lumière l’extrême pauvreté et les écarts de développement entre les différents pays de la Méditerranée, M. Amoruso s’est inquiété que de tels écarts menacent la stabilité de la région et causent des déplacements de populations et parfois des conflits. Dix ans après le lancement des Objectifs du Millénaire pour le développement, d’importants progrès ont été réalisés dans la région mais de manière très inégale, a-t-il poursuivi.
Le Ministre a indiqué que l’aide publique au développement des pays méditerranéens avait augmenté mais demeurait cependant insuffisante. Il a mis en garde les États Membres sur l’inégalité entre les pays pour parvenir à la réalisation des OMD. Il reste huit lacunes à combler, a-t-il dit, en citant l’économiste Jeffrey Sachs. L’une de ces lacunes est l’accès encore trop insuffisant à l’eau potable et à un système d’assainissement de base. Les OMD sont l’occasion unique, a-t-il souligné, de réaliser cette ambition d’ici à 2015. Il s’est, à cet égard, félicité de l’adoption en juillet dernier de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies qui consacre « l’accès à une eau potable propre et de qualité et à des installations sanitaires ».
M. RANSFORD SMITH, Secrétaire général adjoint du Commonwealth, a réaffirmé le profond engagement du Commonwealth en vue de la réalisation des OMD, avant d’indiquer que plusieurs pays de cette organisation avaient accomplis des progrès en la matière. Les cas de tuberculose ont baissé dans la plupart des pays en développement membres de cette organisation et les taux de scolarisation dans l’éducation primaire ont augmenté dans beaucoup d’États membres, particulièrement en Afrique subsaharienne, s’est-il réjoui. Mais, de façon globale, beaucoup reste à faire dans l’ensemble du Commonwealth, a-t-il nuancé, en s’appuyant notamment sur l’augmentation des taux de prévalence du VIH/sida dans seize des pays membres. Seuls 5% des pays en développement du Commonwealth pourront atteindre l’objectif de réduction de la mortalité infantile, a-t-il dit, notant qu’à l’heure actuelle, les deux tiers des cas de mortalité maternelle se trouvaient dans des pays du Commonwealth.
Le temps nécessaire à la réalisation des OMD est dorénavant réduit et la crise économique, accentuée par les crises alimentaire et énergétique et les effets des changements climatiques, a accru la difficulté à les atteindre, a-t-il reconnu, en appelant la communauté internationale à redoubler d’efforts. Dans cette optique, a-t-il expliqué, les dirigeants du Commonwealth ont mis en exergue la nécessité d’accroître l’aide au développement, d’autant plus que la crise économique a creusé un manque à gagner de 315 milliards de dollars, utiles à la réalisation de ces objectifs. Ces dirigeants, a-t-il également souligné, ont mis l’accent sur l’importance de prendre en compte le rôle des femmes dans le développement, de veiller à la promotion du commerce et de développer de nouveaux partenariats novateurs, essentiels à la réalisation des OMD.
M. ALI MCHUMO, Observateur du Fonds Commun pour les Produits de Base (CFC), a rappelé qu’il s’agissait d’une institution financière intergouvernementale, créée dans le cadre des Nations Unies, et dont la vocation est de combattre la pauvreté dans les pays en développement en améliorant la productivité dans le domaine de l’exploitation des produits de base et en augmentant les revenus découlant des exportations de ces produits. Les projets financés par le CFC contribuent ainsi directement à la réalisation des OMD, a-t-il ajouté. Il a souligné l’importance des produits de base dans les économies des pays en développement, tant en interne pour combattre la faim et la pauvreté extrême, qu’en tant que source de revenus externe.
Il a également mis l’accent sur le fait que les femmes représentent la plus grande partie de la force de travail impliquée dans la production de produits de base, soit environ 70% en Afrique. Par conséquent le rôle des femmes est essentiel pour la sécurité alimentaire de leurs familles et la vente des surplus. Ainsi toute action dans le domaine des produits de base a un impact direct sur l’autonomisation des femmes et la promotion de l’égalité entre les sexes.
M. Mchumo a également mis l’accent sur l’impact des produits de base sur le développement social, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé car l’exploitation de ces produits contribue à la sécurité alimentaire de la famille et représente une source de revenu familial, ce qui contribue directement au développement rural.
Il a ensuite passé en revue un certain nombre de points qui doivent être pris en compte pour venir à bout de la « problématique des produits de base » comme la participation effective des producteurs dans la chaine; les instruments appropriés pour contrecarrer les fluctuations des prix de ces produits, ou encore le besoin de ressources supplémentaires pour l’aide publique au développement axée sur le secteur des produits de base. En conclusion, M. Mchumo a insisté sur la nécessité d’intégrer les produits de base dans toutes les stratégies d’application des OMD et de lutte contre la pauvreté et d’en faire des facteurs de croissance économique.
Mme MELINDA GATES, de la Fondation Gates, a rappelé que, s’il est vrai que beaucoup de pays sont en retard dans la réalisation des OMD, les efforts entrepris pour les atteindre ont permis de sauver la vie de 4 millions d’enfants en 2010 par rapport à 1990 et de réduire la poliomyélite de 99% au cours de ces 20 dernières années. Certains se plaignent que les progrès sont inégaux, mais 1,3 milliard de personnes ont pu sortir de la pauvreté. Même si ces progrès concernent davantage des populations de la Chine et de l’Inde que des populations pauvres d’Afrique, nous devons célébrer cet accomplissement à sa juste mesure, car une vie en vaut une autre, a rappelé Mme Gates. Certains pays africains ont d’ailleurs atteint l’objectif de réduction de la pauvreté, a-t-elle relevé. Mme Gates a appelé à partager les meilleures pratiques et à augmenter le soutien aux actions les plus efficaces. Elle a aussi souligné l’importance de soutenir le secteur agricole, indiquant que la Fondation Gates soutient des partenaires tels que l’« Alliance for a Green Revolution in Africa ». Elle a aussi annoncé que la Fondation Gates a formé un partenariat avec USAID, DFID et AusAID, afin de coordonner les efforts sur le terrain dans les pays pauvres.
M. RAJAT GUPTA, Président de la Chambre de commerce internationale, a mis l’accent sur le rôle clef du secteur privé dans les succès enregistrés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement. Grâce à une meilleure organisation de la planification, de la chaîne logistique et une approche innovante du financement, presque trois quarts de millions d’enfants ont été protégés du paludisme au cours des 10 dernières années. Si cette attitude est maintenue jusqu’en 2015, nous pourrons en sauver trois millions d’autres, a-t-il assuré.
Malgré les difficultés économiques actuelles, les investissements dans le domaine de la santé doivent être augmentés, a déclaré M. Gupta. Les partenariats entre les entreprises, les gouvernements et la société civile, surtout au niveau local, peut offrir des solutions durables. Les gouvernements se doivent de créer un environnement dans lequel les entreprises de toute taille peuvent se développer et créer des emplois. M. Gupta a enfin attiré l’attention sur la nécessité de faire face à la vague actuelle de développement urbain, en concentrant les efforts sur la gouvernance urbaine, les politiques concernant l’occupation des sols, les transports urbains et l’accès au logement.
Mme LULU ZHOU, Friendship accross frontiers of China, a rappelé qu’aujourd’hui de nombreux dirigeants des pays en développement, tels que la Chine ont montré, que la vraie valeur n’était pas seulement celle du profit. Au cours de ce Sommet, nous avons tous réalisé que les gouvernements seuls ne peuvent pas satisfaire et répondre à tous les problèmes du monde d’aujourd’hui, a-t-elle ajouté. La collaboration et l’engagement du secteur privé et de la société civile travaillant en partenariat avec les gouvernements sont indispensables pour réaliser les OMD.
Cette forme de partenariat doit se concentrer sur les plus démunis, a-t-elle estimé. Elle a souhaité qu’ensemble les parties prenantes et les acteurs non gouvernementaux s’engagent à mobiliser les ressources nécessaires et à les utiliser de manière efficace tout en gardant à l’esprit la coopération Sud-Sud. Depuis que nous savons que les OMD relèvent de la responsabilité de tous les citoyens, nous devons encourager la société civile à créer une culture de la responsabilité sociale individuelle et à encourager des innovations sociales, a ajouté Mme Zhou.
Déclarations de clôture
ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale et Coprésident du Sommet, s’est félicité de l’esprit de consensus dont les États ont fait preuve pour parvenir à un accord. Plusieurs États ont indiqué que les Objectifs pourront être réalisés d’ici à la date butoir, a-t-il ajouté. Toutefois, d’autres ont besoin de l’appui renouvelé de la communauté internationale. L’Accord conclu aujourd’hui, a dit M. Treki, est le résultat de cet esprit de consensus, mais c’est également l’expression d’un partenariat mondial qui transmet un sentiment d’urgence. Cet Accord reconnaît que la responsabilité et l’appropriation nationale doivent être le fondement du développement et souligne qu’une croissance inclusive et équitable ainsi que la promotion du commerce et des investissements sont nécessaires pour parvenir à la réalisation des OMD, a conclu le Président de la soixante-quatrième session.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, s’est réjoui de la participation au Sommet de nombreux Chefs d’État et de gouvernement, ainsi que de représentants de la société civile, du secteur privé et des institutions philanthropiques, qui a fait de cette réunion un événement retenant l’attention du monde entier. « Le document final du Sommet montre clairement que vous restez fidèles aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il fait remarquer, malgré un environnement international difficile ». Le Secrétaire général a estimé que ce document fournissait une feuille de route visant à accélérer, de façon significative, les progrès vers la réalisation des OMD. Il s’est dit encouragé de voir que de nombreux États Membres avaient saisi l’occasion du Sommet sur les OMD pour annoncer un appui concret. Il a ensuite énuméré tous les domaines clefs qui ont été mis sur la table, comme l’emploi, en particulier les emplois verts; le développement inclusif et durable; la nécessité de conclure avec succès le Cycle des négociations de Doha; les petits exploitants agricoles et la sécurité alimentaire; les services financiers inclusifs; la santé et l’autonomisation des femmes; ainsi qu’un partenariat mondial revigoré.
« Nous avons vu dans le passé qu’une fois les projecteurs éteints, l’attention du monde se focalisait rapidement sur d’autres questions, a fait observer le Secrétaire général. « Alors qu’il reste seulement cinq ans avant la date butoir, nous ne pouvons pas nous permettre de freiner nos efforts », a-t-il averti. Il a donc appelé à veiller à ce que, d’ici à 2015, les promesses faites deviennent des promesses tenues. Il a aussi assuré que le système des Nations Unies et lui-même feraient de leur mieux pour encourager la responsabilité de tous. Les OMD n’ont pas été conçus pour être une voie à sens unique et, au contraire, les actions menées en vue du développement ont toujours été basées sur la solidarité mondiale, a rappelé le Secrétaire général. Enfin, M. Ban Ki-moon a invité à regarder au-delà de l’échéance de 2015 et a fait part de son intention de commencer un processus en vue d’élaborer un cadre post-2015 pour le travail des Nations Unies en matière de développement.
Le message que vous avez lancé est clair, a estimé M. JOSEPH DEISS, Président de l’Assemblée générale, en concluant le Sommet. Il a salué les nouvelles propositions et engagements qui ont été formulés au cours des débats, dont ceux d’augmenter l’aide publique au développement, de développer des financements innovants et de mobiliser les ressources nationales. Mais les ressources financières à elles seules ne suffisent pas à faire la différence, a-t-il noté, soulignant l’importance qu’il y a à ouvrir les marchés et à améliorer la gouvernance et à donner la priorité dans les budgets nationaux aux dépenses liées aux OMD.
Nous devrons donc surveiller étroitement la mise en œuvre des engagements, a-t-il demandé, notamment grâce aux rapports annuels du Secrétaire général. Il a aussi annoncé que l’Assemblée générale jouerait un rôle particulier lors de l’événement spécial qui se tiendra en 2013. Nous devons travailler ensemble si nous voulons réussir, a-t-il ajouté, en soulignant qu’en l’occurrence l’engagement des donateurs et des bénéficiaires de l’aide est nécessaire, dans un « partenariat authentique » qui doit s’élargir à la société civile et au secteur privé.
Le Président s’est dit impressionné de l’engagement de la société civile et du secteur privé. Plus de 150 manifestations parallèles ont eu lieu au Siège de l’ONU, a rappelé le Président. Ils ont permis un échange d’enseignements tirés de l’expérience et des bonnes pratiques, s’est réjoui le Président, qui a encouragé les partenariats public-privé. Le Président a également rappelé le lancement cet après midi de la Stratégie pour la santé des femmes et des enfants. Si nous voulons consolider les progrès, a conclu le Président, nous allons devoir investir davantage dans la prévention des catastrophes et la réduction des risques. Il n’y aura de véritable succès que si le développement est durable et les économies respectueuses de l’environnement.
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