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Troisième Forum du secteur privé: les représentants d’entreprises et de gouvernements soulignent le rôle du monde des affaires pour accélérer la réalisation des OMD

22/09/2010
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Forum du secteur privé

sur les Objectifs du Millénaire

pour le développement


TROISIÈME FORUM DU SECTEUR PRIVÉ: LES REPRÉSENTANTS D’ENTREPRISES ET DE GOUVERNEMENTS SOULIGNENT LE RÔLE DU MONDE

DES AFFAIRES POUR ACCÉLÉRER LA RÉALISATION DES OMD


Ban Ki-moon appelle à investir en faveur des « marchés du futur  »


À l’ouverture du Forum du secteur privé sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a qualifié aujourd’hui l’investissement privé pour la réalisation des OMD « d’investissement en faveur de la croissance, de la prospérité et des marchés du futur ».


Organisé dans le hall de l’Assemblée générale, à New York, par le Pacte mondial en coopération avec les institutions onusiennes, le Forum a été présenté par M. Ban comme « l’occasion d’inviter de nouveau le monde des affaires à appuyer les OMD, trois mois après le Sommet 2010 des dirigeants du Pacte mondial » [http://www.un.org/News/fr-press/docs/2010/ECO181.doc.htm]


Devant un parterre de chefs d’État, de directeurs d’institutions spécialisées, de fonds et programmes de l’ONU et de dirigeants de grandes entreprises membres du Pacte mondial, le Secrétaire général a insisté sur le fait que, dans le contexte actuel de crise économique mondiale, la réalisation des OMD « dépendra plus que jamais des ressources et capacités du secteur privé ».  Soulignant que le monde des affaires est « un moteur essentiel de l’innovation, de l’investissement et de la création d’emplois », il a estimé qu’il ne faisait plus de doute que le secteur privé joue pleinement un rôle dans l’accomplissement de progrès économiques et sociaux. 


Après avoir salué les progrès réalisés grâce aux entreprises privées dans les domaines de l’emploi, de la santé, de l’égalité de genre et de l’accès à l’eau potable, M. Ban a exhorté les gouvernements à créer un environnement propice au renforcement de pratiques commerciales et entrepreneuriales « responsables ».  Cela suppose, a-t-il précisé, l’adoption de règlements précis et l’élimination des obstacles bureaucratiques et commerciaux.  Cela exige en bref, a-t-il dit, l’instauration d’une bonne gouvernance.


De son côté, le Président du Sénégal, M. Abdoulaye Wade, a évoqué des initiatives lancées dans son pays et qui, « comme la Stratégie de la croissance accélérée », doivent reposer sur des financements innovants « et des mécanismes fondés autant sur les directives du NEPAD que sur la culture des États ».  Pour le Président Wade, les OMD ne pourront être atteints sans l’apport du secteur privé, « qu’il s’agisse de ressources financières ou de compétences techniques ».  Il a également souligné l’importance d’accroître la participation des femmes dans l’effort collectif de développement, celles-ci, « en Afrique surtout, formant la clef de voûte des activités commerciales et agricoles et de la transformation des économies en développement ». 


Le Premier Ministre du Danemark, M. Lars Lokke Rasmussen a, pour sa part, reconnu que le secteur privé pouvait avoir un « impact essentiel sur le développement, uniquement si les gouvernements parviennent à créer les cadres appropriés permettant aux entreprises de jouer un rôle crucial dans la réalisation des OMD ». 


« Sans croissance, nous ne pourrons pas fournir les services nécessaires, les recettes publiques seront insuffisantes et la création d’emplois ne décollera pas », a-t-il ensuite prévenu.  Pour le responsable danois, pour faire face aux nombreux défis de la crise mondiale, il faut agir solidairement afin de permettre, notamment, à l’Afrique, « c’est-à-dire là où se trouvent les plus grandes possibilités de transition vers l’économie verte », d’avancer et d’extirper de la pauvreté des millions de « laissés-pour-compte ». 


« Nous ne disposons pas de l’éternité pour changer le monde », a lancé, quant à lui, M. Richard Branson, le Président du groupe « Virgin ».  Constatant qu’en Afrique, « souffle un réel état d’esprit d’entreprise qui a permis de stabiliser la croissance économique du continent à 3% », il a considéré que les OMD constituaient « la feuille de route idéale pour combler le fossé qui subsiste entre les riches et les pauvres du monde ».  « Pour libérer les populations de sortir du joug de la pauvreté, les gouvernements et le secteur privé doivent travailler ensemble sans arrière-pensées », a-t-il affirmé, regrettant que des milliards de dollars soient investis dans les besoins d’urgence « sans penser aux solutions à long terme ».  M. Branson a ainsi estimé que la création d’emplois était le moyen le plus sûr pour que les progrès économiques accomplis dans le monde en développement soient plus durables.  « Mettons en place des modèles efficaces pour lutter contre les pandémies et la pauvreté en tirant parti des bons aspects de la mondialisation », a-t-il par ailleurs préconisé avant d’assurer qu’il ne saurait y avoir « de développement sans paix ».


Prenant ensuite la parole, M. Jeffrey Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général pour les OMD, a appelé les entreprises à assembler ces trois éléments clefs que sont « les technologies, l’économie d’échelle et la gestion » en vue d’aider à mettre en œuvre les OMD dans les temps.  « Nous disposons déjà des outils nécessaires; ce qu’il faut à présent, c’est rationaliser nos actions afin que l’accès informatique contribue à améliorer la scolarisation ou que la lutte contre le paludisme permette de rompre la transmission et d’assurer la guérison des malades afin qu’ils réintègrent leur travail », a poursuivi M. Sachs.  Comme l’a dit le Roi du Bhoutan lors des débats, « que le bonheur soit notre neuvième objectif! », a-t-il encore lancé. 


D’autres intervenants, comme M. Akinwumi Adseina, le Vice-Président de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique, ont plaidé pour une participation plus grande du monde des affaires dans le développement du secteur agricole dans des pays « où l’autosuffisance, en 2010, n’a toujours pas été achevée ».


 L’autonomisation des femmes a fait l’objet de plaidoyers de la part de l’ancienne Première Dame d’Afrique du Sud, Mme Graça Machel, et de l’ancienne Première Dame du Royaume-Uni, Mme Cherie Blair.  La première a jugé que, 10 ans après le lancement des OMD, « investir dans les femmes est pertinent à tous les niveaux de la vie familiale et sociale ».  Assurant que parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes était la seule option pour garantir la réussite de tous les autres OMD, elle a estimé que « le transfert de technologies d’information en Afrique devrait, par exemple, donner les moyens à celles-ci de contribuer à l’essor de leur communauté tout en continuant d’étudier ». 


Mme Blair a appuyé ces propos, en ajoutant que l’autonomisation des femmes devrait concerner autant les pays du Sud que les pays du Nord, « où l’égalité des droits avec les hommes reste à conquérir ».  « Les gouvernements peuvent faire plus pour répondre aux besoins particuliers des femmes et faciliter leur accès aux crédits et aux prêts bancaires, faute de quoi elles resteront condamnées à des emplois sous-payés et ne pourront jouer pleinement leur rôle dans la nouvelle économie », a considéré Mme Blair.


Les dirigeants d’entreprises ont fait entendre leur voix.  Membre du conseil de direction de « Qatar Airways », M. Chris Schroeder a déclaré que le Pacte mondial était la plateforme de choix pour établir des partenariats entre les entreprises privées et les institutions spécialisées de l’ONU, comme le Programme alimentaire mondial (PAM).  « Nous sommes prêts à améliorer la distribution de nourriture du PAM dans les zones touchées par les crises alimentaires.  L’ONU doit à cette fin nous préparer le terrain en facilitant les contacts entre les autorités nationales et les acteurs du terrain », a-t-il dit.  M. Schroeder, à l’instar d’autres participants, a aussi fait de la transparence une condition première « pour que les dirigeants industriels et politiques puissent travailler efficacement ensemble et sur une base de confiance ». 


Dans leurs remarques de clôture, le Président de la Banque mondiale, M. Robert H. Zoellick, a plaidé pour « une rationalisation des efforts de développement », tandis que le Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale de l’ONU, M. Joseph Deiss, a estimé que les discussions du jour avaient montré « que les Nations Unies continuent activement de se donner les moyens de toucher des partenaires non gouvernementaux pour faire avancer la cause du développement ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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