En cours au Siège de l'ONU

CS/10129

Le Chef du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest se félicite des progrès politiques réalisés dans les pays de la région, y compris la Guinée

17/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10129
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6455e séance - après-midi


L E CHEF DU BUREAU DE L’ONU POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST SE FÉLICITE DES PROGRÈS POLITIQUES RÉALISÉS DANS LES PAYS DE LA RÉGION, Y COMPRIS LA GUINÉE


M. Saïd Djinnit souligne la nécessité d’engager une action commune pour mieux prévenir et combattre la criminalité transnationale organisée


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, M. Saïd Djinnit, a fait le point sur la situation politique dans la région au cours des six derniers mois, marquée selon lui par plusieurs « développements positifs ».


M. Djinnit, qui présentait aux membres du Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau (S/2010/614), a toutefois reconnu que les élections régionales organisées en Afrique de l’Ouest « continuent de générer des tensions ».  Dans ce contexte, « le Bureau demeurera engagé à appuyer la transition démocratique dans la sous-région afin de faire des élections un instrument efficace pour le renforcement de la démocratie, la cohésion nationale et le développement ».


Concernant le Niger, M. Djinnit a salué des progrès sensibles sur le terrain présageant d’un retour à l’ordre constitutionnel, « en dépit d’une récente vague d’arrestations d’officiers de haut rang, qui indique qu’il existe des divisions au sein de l’appareil militaire ».  Il a ajouté que la crise alimentaire qui sévit dans le pays a été efficacement maîtrisée grâce aux efforts du Gouvernement nigérien, assisté par les Nations Unies et la communauté internationale dans son ensemble.


Notant la reprise du dialogue politique en Mauritanie et se félicitant de la volonté affichée par les différents acteurs politiques du Togo de renforcer la réconciliation nationale, M. Djinnit s’est attardé sur la situation en Guinée, « qui était il y a six mois l’une des plus sérieuses sources d’inquiétude dans la région ».  « Aujourd’hui, le pays fait partie de nos meilleurs espoirs », a-t-il affirmé, en insistant sur l’engagement résolu des Guinéens à restaurer la paix et la démocratie en s’appuyant notamment sur les efforts de la Communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine et de l’ONU.  « La situation en Guinée reste fragile mais nous restons confiants qu’un projet démocratique peut aboutir dans ce pays », a estimé le Représentant spécial.  Le Président élu, M. Alpah Conde, lui a confié qu’il attendait des institutions de Bretton Woods qu’elles fournissent à la Guinée l’assistance et les facilités auxquelles ont droit les pays sortant d’une crise, a indiqué M. Djinnit.  Il a déclaré qu’il rechercherait l’appui des membres du Conseil de sécurité « pour que les attentes légitimes des autorités guinéennes soient satisfaites ».


Concernant le secteur de la sécurité en Afrique de l’Ouest, M. Djinnit a reconnu la nécessité pour que son Bureau, en coopération avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), continue de mobiliser la volonté politique nécessaire pour prévenir et combattre le trafic de stupéfiants et la criminalité transnationale organisée, dans le cadre prévu à cet effet par le plan d’action de la CEDEAO.


« Le Bureau appuiera également la mise en œuvre des mesures visant à promouvoir les droits de l’homme et à intégrer la problématique hommes-femmes dans la gestion des conflits et de leur prévention ».  « Il continuera d’apporter son soutien aux efforts de paix et de stabilité dans la région du Sahel », a-t-il également indiqué, en soulignant la nécessité de renforcer la coopération régionale afin de mieux appréhender les menaces communes à la sécurité, y compris le terrorisme.


Concluant son intervention, le Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest a assuré que son Bureau continuera à coopérer étroitement avec la CEDEAO, l’Union africaine et les acteurs régionaux pour contribuer à la prévention des conflits et à la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest.  M. Djinnit a réaffirmé son engagement et celui du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest à contribuer à l’affermissement des gains chèrement acquis pour empêcher l’éclatement de nouveaux conflits dans la sous-région.  « L’énergie et les ressources des populations doivent être consacrées à la consolidation des gains démocratiques et pour permettre à ces populations de bénéficier des dividendes sociaux et économiques de la paix », a-t-il estimé.


CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST


Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) (S/2010/614)


Dans ce rapport semestriel, qui couvre la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2010 et porte essentiellement sur l’actualité nationale, transectorielle et transnationale en Afrique de l’Ouest et sur le travail accompli par le Bureau, le Secrétaire général recommande que le mandat du Bureau soit prorogé de trois ans, du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2013, avec un nouveau mandat.  Ce dernier serait articulé autour de quatre axes stratégiques: diplomatie préventive, lutte contre les menaces transfrontalières et transversales contre la paix et la sécurité, promotion de la bonne gouvernance et de la dimension hommes-femmes, et partenariat avec les organisations régionales.


Le rapport dresse un tableau de l’actualité politique par pays et des bons offices du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest durant les six derniers mois, mais aussi, plus largement, durant les trois dernières années du mandat du Bureau.  M. Ban Ki-moon se félicite des progrès accomplis au cours de ces trois ans dans le domaine de la prévention et du règlement des conflits violents en Afrique de l’Ouest.  Il note ainsi « des progrès concrets « dans les processus de consolidation de la paix au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau et estime que « les perspectives de stabilisation politique en Guinée, en Mauritanie et au Niger se sont améliorées », tout en rappelant que le Togo a élu en mars son nouveau président dans le calme.  Le Secrétaire général ajoute toutefois que « l’instabilité politique persiste dans certains pays » de la région « engagés dans une phase de transition entre un régime militaire ou une situation de tensions civiles et un régime démocratique plus ouvert respectueux de l’ordre constitutionnel ».  Il juge que les « progrès notables réalisés pour instaurer la paix et la stabilité » restent « fragiles et doivent être renforcés ».  Il « constate avec inquiétude que les violences électorales demeurent un problème persistant » dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.


Rappelant qu’au cours des trois dernières années, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest « s’est employé à accompagner les efforts menés au niveau sous-régional en faveur de la paix et de la stabilité », le Secrétaire général juge encourageant le renforcement de la coopération et des partenariats avec les organisations régionales, notamment la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine, et avec la communauté internationale en général.  M. Ban constate que la prévalence de l’instabilité politique ici et là s’est « traduite par un recours accru aux bons offices » de son Représentant spécial et au concours de l’ONU pour le renforcement des capacités régionales de médiation.  Il précise que, « de concert avec la CEDEAO et l’Union africaine », son Représentant spécial a « engagé de multiples initiatives de diplomatie préventive » face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement et à l’instabilité due aux élections en particulier.


Le Secrétaire général présente un bilan des faits nouveaux, perspectives et activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest autour des questions transfrontières et transversales.  Il aborde ainsi les questions économiques, sociales et humanitaires, et notamment la crise alimentaire régionale, face à laquelle il juge la réaction de la communauté internationale « très encourageante et multidimensionnelle ».  Concernant les droits de l’homme et la problématique hommes-femmes, M. Ban estime que les pays de la région « se sont montrés très déterminés à prendre des mesures précises pour appliquer les dispositions » des résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il explique notamment que, grâce au lancement récent d’un accord de coopération à long terme avec la CEDEAO, des associations féminines régionales et des organismes internationaux, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest travaillera en étroite collaboration à promouvoir la prise en compte de la dimension hommes-femmes dans les programmes nationaux de réforme du secteur de la sécurité en Afrique de l’Ouest.


Face au trafic de drogues et de la criminalité transnationale organisée, M. Ban, qui cite les chiffres de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et des organes de police internationaux (INTERPOL et EUROPOL), écrit que les quantités de drogues provenant d’Afrique de l’Ouest ou ayant transité par la région saisies en Europe « ont continué de diminuer au cours de la période considérée ».  Il ajoute toutefois que l’explication semble « résider davantage dans la sophistication croissante du mode opératoire des cartels de la drogue que par un réel déclin du trafic de drogue ».  Il s’inquiète de l’augmentation de la consommation de drogues illicites en Afrique de l’Ouest, qu’il présente comme une conséquence de l’utilisation de certains États de la région comme points de transit du trafic.  Le Secrétaire général considère par ailleurs le climat d’insécurité qui règne dans la ceinture sahélienne comme « une autre source de préoccupation majeure ».


Le Secrétaire général se félicite par ailleurs que les conseils du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest soient de plus en plus sollicités pour faciliter, sur le plan politique et technique, les activités liées à la réforme du secteur de la sécurité, par exemple en Guinée.  Il écrit que, dans le cadre de son nouveau mandat, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique du Sud « facilitera l’adoption d’un cadre régional de réforme du secteur de la sécurité et abordera l’interdépendance entre la réforme du secteur de la sécurité et la lutte contre la criminalité organisée, le trafic de drogues et l’instabilité liée aux élections.


Toujours à propos de la réforme du secteur de la sécurité, le Secrétaire général déclare que, dans le cadre des programmes nationaux de ce type de réforme, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest travaillera en étroite collaboration à « promouvoir la prise en compte de la dimension hommes-femmes », et ce, grâce au lancement récent d’un accord de coopération à long terme avec la CEDEAO, des associations féminines régionales et des organismes internationaux.


Avant de conclure, le Secrétaire général met l’accent sur le partenariat du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest avec les organisations régionales.  Il affirme qu’à l’avenir, l’UNOWA continuera de mobiliser la communauté internationale en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest en renforçant les partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, en particulier au niveau opérationnel.  Il précise notamment que le Bureau « s’attachera en priorité à aider la CEDEAO à mettre en place sa Division de la médiation ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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