SOC/4789

Commission du développement social: de nombreux États soulignent les défis auxquels ils sont confrontés dans leur lutte contre la pauvreté

02/02/2012
Conseil économique et socialSOC/4789
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Cinquantième session

4e & 5e séances – matin & après-midi      


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: DE NOMBREUX ÉTATS SOULIGNENT LES DÉFIS AUXQUELS

ILS SONT CONFRONTÉS DANS LEUR LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ


La Commission du développement social, dont la cinquantième session s’est ouverte hier, a poursuivi aujourd’hui, son débat général, l’occasion pour certains pays, en particulier africains, de montrer les difficultés qu’ils rencontrent dans la lutte contre la pauvreté et de présenter les principales méthodes d’action appliquées dans ce domaine.


Dans son rapport* sur l’élimination de la pauvreté, thème prioritaire de cette session, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, juge indispensable, pour que la croissance économique contribue à la réduction de la pauvreté, d’axer les politiques macroéconomiques et sociales sur la création d’emplois, la réduction des inégalités et la protection sociale. 


Le Secrétaire général met en outre l’accent sur l’investissement dans l’agriculture, le développement rural et les mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ses effets.


Ce constat a été partagé par le représentant de l’Angola, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).  Les pays de la SADC, a-t-il également souligné, reconnaissent que la parité entre les sexes, le développement et l’élimination de la pandémie de VIH/sida sont des conditions indispensables du développement durable.


Le Ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgées du Mali, M. Harouna Cisse, a pu témoigner des difficultés auxquelles est confronté son pays, comme les effets néfastes de la mondialisation et des récentes crises mondiales ou le manque de ressources financières pour le financement du développement. 


Malgré tout, grâce à la troisième génération du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP), pour la période 2012-2017, le Mali entend profiter de la croissance économique pour lutter efficacement contre la pauvreté en donnant la priorité au financement des actions dans les domaines de l’agriculture, de la protection sociale et de l’emploi.


De son côté, la Ministre des affaires sociales du Cameroun, Mme Catherine Bakang Mbock, a fait état d’un plan de développement national ayant pour ambition de faire du Cameroun, à l’horizon 2035 un pays émergent, ainsi que du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi qui prévoit, pour 2010-2020, une croissance à visage humain par le biais de la mise en œuvre de grands projets structurants, principalement dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et des transports.


Le Directeur général du Département du développement social de l’Afrique du Sud, M. Vusi Madonsela, a rappelé que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) était en mesure de conduire le développement économique et social du continent.  Ce partenariat sera au front des efforts pour éradiquer la pauvreté dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il dit. 


M. Madonsela a ainsi invité les États Membres et les partenaires internationaux du développement à adopter des résolutions fermes sur les dimensions sociales du NEPAD, l’éradication de la pauvreté, la famille et les maladies en créant des synergies et la cohésion pour faire face à ce défi commun.


Par ailleurs, le délégué de la Chine a demandé à ce que soient respectés les choix faits par les pays en matière de développement ainsi que leurs contextes nationaux.  Il a en outre souhaité voir une plus grande synergie des efforts internationaux dans la lutte contre la pauvreté, en appelant notamment les Nations Unies, la Banque mondiale et d’autres institutions internationales à assumer leurs responsabilités dans ce domaine. 


Le panorama du développement aujourd’hui est différent de celui du passé, a constaté son homologue des États-Unis, qui a fait observer que les économies émergentes, la société civile, les fondations, les organisations multilatérales ou le secteur privé jouaient un rôle accru. 


Les ressources financières seules ne garantissent pas aux pays en développement de sortir de la pauvreté, a-t-il également noté, en insistant sur la bonne gouvernance et un processus décisionnel ouvert et transparent.


Enfin, la déléguée du Brésil a rappelé qu’en juin prochain, à l’occasion de la Conférence sur le développement durable « Rio+20 », le monde aura l’occasion de jeter pour les prochaines décennies les bases d’un monde plus inclusif et plus durable.  Elle a convié les États à unir leurs efforts pour faire de « Rio+20 » le cadre d’une action déterminée en vue d’éliminer la pauvreté et de réduire les inégalités.


La Commission du développement social reprendra ses travaux demain, vendredi 3 février, à 10 heures.


* E/CN.5/2012/3


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2012/2)


Thème prioritaire: élimination de la pauvreté (E/CN.5/2012/3)


Suite du débat général


M. JOÃO BAPTISTA (Angola), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a affirmé que les membres de la SADC étaient unanimes pour appeler au développement économique, afin d’avoir des taux de croissance économique qui contribueront à réduire la pauvreté.  Il a dit approuver le constat du Secrétaire général selon lequel investir dans l’agriculture, dans le développement rural et dans les mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique est nécessaire pour améliorer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.  Les politiques macroéconomiques et sociales doivent être centrées sur la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et la protection sociale, a-t-il ajouté.


Les pays de la SADC, a-t-il également souligné, reconnaissent que la parité entre les sexes, le développement et l’élimination de l’épidémie de VIH/sida sont des conditions indispensables du développement durable.  Dans un effort en vue de relever ces défis, les chefs d’État de la SADC ont adopté, en 2008, la Déclaration de la SADC sur l’élimination de la pauvreté et le développement durable, a-t-il ajouté.  Le représentant a réaffirmé l’engagement de la SADC en faveur de la pleine mise en œuvre des conclusions du Document final du Sommet mondial pour le développement social et de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale.


M. HAROUNA CISSE, Ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgées du Mali, a indiqué que, avec la troisième génération du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP), pour la période 2012-2017, le Mali entend partir de la croissance économique pour lutter efficacement contre la pauvreté en donnant la priorité au financement des actions dans les domaines de l’agriculture, de la protection sociale et de l’emploi.  Il a mentionné la politique nationale de plein emploi qui est mise en œuvre notamment par le biais du Programme « Emploi Jeunes ».  Le Ministre a par ailleurs signalé l’existence d’un plan d’extension de la protection sociale pour 2005-2009.  Le deuxième plan de ce type, adopté pour 2011-2015, prévoit la mise en place d’un système national de filets sociaux de sécurité pour les personnes pauvres et vulnérables.  Par ailleurs, le Ministre a indiqué que le Mali est doté d’une loi d’orientation agricole.


M. Cisse a assuré de la détermination politique des plus hautes autorités du Mali dans la lutte contre la pauvreté.  L’objectif du CSCRP est de faire du Mali un pays émergent et une puissance agricole, « un pays où il fait bon vivre tant pour les nationaux que pour les étrangers », a-t-il précisé.  Ce troisième cadre stratégique vise également à accélérer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, à travers un développement inclusif, basé sur la réduction de la pauvreté.  Le Ministre a aussi expliqué les difficultés auxquelles est confronté son pays, comme les effets néfastes de la mondialisation et des récentes crises mondiales, ainsi que le manque de ressources financières pour le financement du développement.


Mme ARLINE DIAZMENDOZA (Venezuela) a affirmé que les résultats dramatiques des crises économique et financière actuelles causées par le monde capitaliste sont la croissance de la pauvreté et des inégalités, de la destruction de la nature, et, par conséquent, de la réduction de la qualité de la vie.  Ceci, a-t-elle dit, pose de nouveaux défis aux engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social et dans la Déclaration du Millénaire.  La représentante a estimé que pour bâtir des sociétés égalitaires et inclusives, il convenait d’universaliser les systèmes de sécurité et de protection sociale.  Elle a indiqué que son pays avait réalisé des progrès importants en vue de la généralisation des missions sociales, de la mise en œuvre de politiques de protection sociale et de l’accès gratuit aux services de santé et d’éducation.  Une coopération internationale humaniste entre les pays du Sud est essentielle pour créer des sociétés justes et égalitaires, où prévalent les droits de l’homme, a-t-elle conclu.


M. TETSUYA KIMURA (Japon) a déclaré que la réduction de la pauvreté était une priorité de l’aide publique au développement (APD) du Japon.  Son pays, a-t-il souligné, accorde une grande importance à la promotion du développement humain et social dans les pays en développement, en mettant l’accent sur l’éducation, la santé et le bien-être, l’accès à l’eau et aux services d’assainissement, et l’agriculture.  Il a cité le projet « École pour tous » que le Japon a mis en place au Niger, au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso, en impliquant des membres des communautés locales dans la gestion des écoles.  Le Japon encourage également la coopération internationale pour lutter contre la pauvreté en s’appuyant sur la notion de sécurité humaine, a indiqué le représentant.  En 2011, a-t-il précisé, le Japon avait versé 10 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine.  M. Kimura a réaffirmé la volonté du Japon de créer des emplois en promouvant la création de partenariats économiques et d’industries qui s’appuient sur les innovations technologiques et les services.


M. VUSI MADONSELA, Directeur général du Département du développement social de l’Afrique du Sud, a dit que l’éradication de la pauvreté était devenue un défi mondial puisqu’elle traverse les frontières naturelles des pays.  À cet égard, il a encouragé la Commission du développement social à formuler immédiatement des politiques et stratégies internationales pour relever les défis sociaux imposés par la croissance de la pauvreté et du chômage dans le monde.  Il a réaffirmé que l’Afrique du Sud restait convaincue qu’en ce qui concerne le continent africain, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) pouvait conduire le développement économique et social du continent.  Ce partenariat sera, selon M. Madonsela, au front des efforts pour éradiquer la pauvreté dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a invité les États Membres et les partenaires internationaux du développement à adopter des résolutions fermes sur les dimensions sociales du NEPAD, l’éradication de la pauvreté, la famille et les maladies en créant des synergies et la cohésion pour faire face à ce défi commun.


Le Gouvernement de l’Afrique du Sud a adopté, dans sa lutte contre la pauvreté, des programmes sociaux dont les principes clefs reposent sur l’intégration sociale, l’égalité et l’inclusivité, a assuré son représentant.  Il a aussi concentré ses efforts sur la création d’emplois en faveur des jeunes en milieu rural, la création d’un cadre de protection sociale et l’accès aux soins pour tous, l’éducation, l’habitat et les infrastructures de base.  En 2011, a-t-il rappelé, le Ministère de l’éducation de base a mis en place le plus grand programme d’emploi auquel participent 40 000 jeunes volontaires et son programme d’alphabétisation a permis à 600 000 adultes d’apprendre à lire et écrire.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a déclaré que ce débat sur l’éradication de la pauvreté, en tant que pierre angulaire du développement durable, apportait une valeur ajoutée au processus préparatoire de la Conférence de Rio+20 et au-delà.  Il a souhaité une approche holistique de l’éradication de la pauvreté, afin de parvenir à une mise en œuvre équilibrée des trois piliers du développement durable.  Il a estimé que l’attention accordée au niveau international au développement social n’avait pas répondu à nos attentes, en regrettant que la croissance économique ne se soit pas traduite par davantage de développement social.  Il a jugé urgent de reconcentrer les efforts de développement sur le développement social en attachant la plus grande importance à l’éradication de la pauvreté. 


Le représentant a précisé que l’Égypte et son nouveau Parlement élu se concentraient actuellement sur la mise en œuvre effective de réformes correspondant aux aspirations de la révolution.  Il a indiqué que ces actions à court, moyen et long termes comprenaient la mise en place d’un filet de protection sociale pour les pauvres, notamment les femmes et les enfants.  Il a cité des programmes alimentaires encourageant la scolarisation, des couvertures santé, l’accès à la microfinance et l’augmentation des revenus minimum.  Il a dit le souci du Gouvernement égyptien de promouvoir des partenariats avec la société civile et le secteur privé aux fins de la lutte contre la pauvreté.  Il a également mis l’accent sur des initiatives de création d’emplois et de lutte contre la corruption sous toutes ses formes.


M. WANG MIN (Chine) a invité à redoubler d’efforts afin de créer un environnement propice à l’élimination de la pauvreté, qui soit pacifique et stable.  Il a demandé de respecter les choix faits par les pays en matière de développement ainsi que leurs contextes nationaux.  M. Wang a également suggéré d’intégrer la réduction de la pauvreté dans la planification nationale du développement économique et social.  Malgré le contexte de crise financière internationale, il a engagé tous les pays à poursuivre leurs efforts pour assurer la reprise de la croissance économique, tout en étendant la protection sociale.


Le délégué a en outre souhaité voir une plus grande synergie des efforts internationaux dans la lutte contre la pauvreté, en appelant notamment les Nations Unies, la Banque mondiale et d’autres institutions internationales à assumer leurs responsabilités dans ce domaine.  La Chine est le premier pays à avoir atteint, en avance sur la date prévue, l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à l’élimination de la pauvreté, s’est réjoui M. Wang, en rappelant que c’est le fruit de plus de 30 années de réformes et d’ouverture.  Il a aussi expliqué ce succès par le fait que la Chine a su adopter des mesures correspondant à ses circonstances nationales et parce qu’elle a intégré la question de la réduction de la pauvreté dans ses politiques nationales pour le développement.  Il reste cependant 128 millions de personnes vivant en dessous du seuil de la pauvreté, a-t-il reconnu.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a plaidé pour une distribution plus équitable des bénéfices de la croissance économique.  Il a souhaité que les politiques macroéconomiques se concentrent sur la stabilité des revenus et de l’emploi, plutôt que de concentrer leurs efforts sur le contrôle de l’inflation et du déficit fiscal.  Le représentant a également souligné l’importance d’un accès aux services sociaux de base, comme l’éducation, les services de santé, l’eau, l’assainissement, ainsi que la protection sociale de base, qui doivent être pris en compte dans les politiques de réduction de la pauvreté.  La promotion d’un emploi décent et productif est un autre élément fondamental de ces politiques, a-t-il ajouté.  L’Iran, qui est un des plus grands pays producteurs de pétrole, a mené, au cours de ces deux dernières années, un grand projet de rationalisation des prix des fournisseurs d’énergie, en éliminant les subventions à ce secteur, a indiqué M. Al Habib.  Le Gouvernement a aussi mis en œuvre des mesures visant à aider les populations les plus vulnérables, comme un plan national de transfert de fonds vers les provinces éloignées du pays, qui ont eu de bons résultats. 


Mme MONIAALSALEH (Syrie) a affirmé qu’en raison de la crise mondiale et de la montée des agressions et des violations du droit international, les efforts entrepris par les États étaient confrontés à de grandes difficultés.  Elle a expliqué que son pays avait pris de nombreuses mesures en vue de lutter contre la pauvreté, en mettant ainsi en œuvre des politiques sociales et économiques équitables, en favorisant une croissance économique équilibrée, centrée sur la juste distribution des revenus et en éliminant les causes profondes de la pauvreté.  Ceci inclut une large participation des régions les plus pauvres et des populations les moins développées.  Elle a en outre fait état d’un programme national pour les femmes et la réduction de la pauvreté, en coopération avec des autorités locales.  La représentante a par ailleurs déploré le fait que le rapport du Secrétaire général ait ignoré l’« occupation catastrophique » des territoires arabes et palestiniens.  Cette occupation est une entrave au développement, a-t-elle en particulier insisté.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a mis l’accent sur la nécessité d’adopter une approche globale tenant compte des différentes dimensions du développement et assurant une plus grande cohérence entre les politiques macroéconomiques, commerciales et sociales aussi bien sur le plan national que sur le plan international.  Il a ainsi souligné l’importance de l’identification et de l’exploration de mécanismes innovants pour le financement du développement, de l’adoption d’une réforme globale et équitable du système financier et monétaire international afin d’assurer la pleine représentativité des pays en développement dans le processus de prise de décisions.  Il a, de même, cité l’adaptation de l’aide internationale aux priorités nationales de développement social et économique et l’élaboration d’une stratégie internationale pour la lutte contre le chômage des jeunes, tel que recommandé par la Réunion de haut niveau sur la jeunesse, tenue en juillet 2011, à New York.


Le représentant a expliqué également que la révolution tunisienne du 14 janvier 2011 pour « la dignité, la liberté et la justice » avait mis au clair la nature multidimensionnelle de la pauvreté qui est étroitement liée à l’exclusion sociale, à la discrimination et au déficit manifeste en matière des droits politiques et civils fondamentaux.  Pour lutter efficacement contre la pauvreté, le Gouvernement tunisien a conçu un projet social ambitieux, fondé sur une approche intégrée des droits de l’homme favorisant la participation active de toutes les composantes de la société aux niveaux de la conception, de la mise en œuvre et de la supervision des programmes de développement économique et social.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a invité à placer l’être humain au sein des programmes de développement.  Il a appelé à mettre à profit les connaissances acquises grâce aux meilleures stratégies de lutte contre la pauvreté et à améliorer les systèmes de protection sociale.  C’est à chaque pays de déterminer la manière dont il doit répondre au mieux aux impératifs du développement, a-t-il estimé.  Avec un taux de croissance de 6% environ, l’Indonésie a pu poursuivre ses objectifs de développement social, a indiqué le représentant.  Elle a renforcé sa politique de développement pour tous et adopté un plan-cadre pour accélérer la croissance économique qui vise à réduire les inégalités entre les différents groupes sociaux.  Le représentant a également assuré que son pays avait continué à investir dans son capital humain, pour assurer notamment une certaine sécurité aux pauvres.  « Nous avons apporté une aide aux ménages appartenant à des groupes vulnérables, a-t-il aussi indiqué, en émettant l’espoir qu’à l’avenir, l’Indonésie sera en mesure d’offrir un plus grand soutien aux familles.  Des mesures sont également prises pour protéger les droits des personnes âgées et des personnes handicapées, a-t-il assuré, en indiquant par ailleurs que le Gouvernement indonésien accorde toute l’attention voulue à la question du chômage des jeunes.


Mme BLANCA LILIA GARCÍA LÓPEZ (Mexique) a souhaité que le programme d’action pour le développement intègre les thèmes fondamentaux tels que l’accès à un travail décent et l’intégration des personnes handicapées.  L’élimination de la pauvreté reste un chantier inachevé pour les pays les moins avancés, comme pour les pays à revenu intermédiaire et les pays développés, a-t-elle estimé, en prévenant qu’il s’agit d’une bataille de longue haleine.  Au Mexique, la loi générale sur le développement social prévoit que la part du budget consacrée aux dépenses sociales ne peut être inférieure à celle consentie au cours des années précédentes.  Elle a également assuré que le taux de la pauvreté extrême en milieu rural a été réduit de 2,3%.  Le Mexique a crée le Conseil national pour l’évaluation de la politique de développement social, qui permet d’évaluer la mise en œuvre des mesures en faveur de la réduction de la pauvreté et les besoins de la population.  Mme García López a aussi souligné l’importance de la participation des personnes handicapées à l’élaboration du programme pour le développement.  Elle s’est par ailleurs félicitée de l’initiative de l’Organisation internationale du Travail (OIT) concernant le « socle de protection sociale ».


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a déclaré que le Gouvernement du Président Santos, dans son plan national de développement 2010-2014, visait à assurer la prospérité pour l’ensemble des Colombiens et à aboutir à une société bénéficiant de l’égalité des chances pour tous.  Un « réseau uni », qui mobilise 20 entités étatiques, s’attache à favoriser l’accès des plus pauvres et des plus vulnérables aux services sociaux de base.  Un programme pour la création de revenus cible quant à lui, les familles vulnérables et déplacées.  Le plan national met également l’accent sur une véritable politique de l’emploi dans le secteur formel, a-t-il ajouté.  Le délégué a souligné que son pays avait pour objectif de réduire le taux de pauvreté de 40,2% en 2009, à 32% en 2014, et celui de la pauvreté extrême de 14,4% à 9,5%.  De même, les efforts viseront à diminuer le secteur informel de l’économie de 61,1% à 54,4%. 


M. LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a fait remarquer que, pour une grande majorité de pays, l’élimination de la pauvreté représentait une chimère lorsque, dans le monde, 925 millions de personnes souffrent de la faim, un chiffre qui a augmenté depuis deux ans en raison de l’augmentation des prix des denrées alimentaires, et qu’1,2 milliard de personnes vivent dans la pauvreté extrême.  Le délégué a assuré que son pays avait atteint un certain nombre d’Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et les avait même dépassés, et ce, en dépit de l’injuste blocus économique imposé à Cuba, et des catastrophes naturelles qu’il a endurées.  L’espérance de vie est de 78 ans, il n’y a pas d’analphabétisme, a-t-il affirmé.  Le représentant a également fait état d’un programme de vaccinations contre 13 maladies et une couverture d’assurance maladie pour 100% des enfants cubains.  Cuba partage ses modestes ressources à travers la coopération internationale, a-t-il également souligné.


Mme NOA FURMAN (Israël)a fait remarquer que la déclaration faite par la délégation syrienne à l’égard de son pays était infondée et n’avait pas voulu y répondre.  Passant à la question à l’ordre du jour de la Commission du développement social, elle a rappelé que son pays a été un pionnier dans la mise en place de l’accès universel aux soins de santé et que son système a été utilisé comme modèle par de nombreux pays.  En outre, Israël a partagé son expérience dans le secteur de la santé avec de nombreux pays en développement.  La représentante s’est dite préoccupée par ailleurs par la volatilité des prix du secteur alimentaire, en se félicitant de l’attention accrue accordée à l’agriculture dans les politiques de réduction de la pauvreté.  Elle a rappelé que 75% de la population la plus pauvre du monde vivent dans les zones rurales et dépendent de l’agriculture.  Passant à la question de l’autonomisation des femmes, Mme Furman a souligné que le rôle des femmes était essentiel aux efforts de lutte contre la pauvreté.  Elle a cité le « Golda Meir International Training Center », l’un des premiers centres de formation au monde qui œuvre à l’autonomisation des femmes.  Avant de conclure, la représentante a appelé la communauté internationale à adopter une approche globale pour combattre la pauvreté, en développant notamment les secteurs de la santé et de l’éducation.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a jugé inacceptable que 14% des revenus mondiaux soient concentrés entre les mains de 1% de la population mondiale, tandis que les plus pauvres qui représentent 20% de la population mondiale reçoivent à peine un peu plus de 1% des revenus.  Les politiques macroéconomiques et sociales qui favorisent des emplois décents, tout en soutenant une protection sociale accrue, sont très importantes, a-t-elle dit.  Ces politiques doivent aussi être axées sur les jeunes qui sont particulièrement touchés par le chômage et exclus du marché du travail, a-t-elle ajouté.  Mme Lucas a également mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des mesures de protection sociale, en alertant sur l’absence de couverture sociale adéquate chez 75% de la population mondiale.  Les études de l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont pourtant démontré que, dans la plupart des pays, la mise en place progressive d’un socle de protection sociale est d’un coût abordable.  Mme Lucas s’est ensuite félicitée de l’engagement de son pays qui consacre 0,7% de son produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (APD) et a même franchi le seuil de 1% du PIB depuis 2009.


M. SIDY GUEYE (Sénégal) a rappelé que son pays avait souscrit aux 10 engagements adoptés lors du Sommet de Copenhague consacré à l’intégration sociale, à l’élimination de la pauvreté, au plein emploi et à l’insertion sociale.  M. Gueye a annoncé qu’en ce qui concerne l’éducation pour tous, son gouvernement avait affecté 40% de son budget à l’éducation nationale.  Il a également mentionné la création d’un Fonds national pour l’emploi des jeunes avec un budget d’1 milliard de francs CFA, la mise en place de différents projets à l’instar du Projet de crédit en faveur des femmes d’un montant annuel d’1 milliard de francs CFA.  Il a poursuivi son propos en soulignant que la dynamique de croissance de l’économie sénégalaise a permis au Gouvernement de renforcer les politiques sociales en termes de mise en place d’infrastructures sociales et des programmes de transferts sociaux favorisant les familles, les femmes et les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées.


M. Sidy Gueye a également indiqué que le choix du thème de l’élimination de la pauvreté illustrait l’importance accordée à la situation particulière des groupes sociaux, en vue de leur faire jouer un rôle dans les mécanismes de prise de décisions, pour une meilleure participation à l’effort de développement économique et social, dans un contexte marqué par une crise profonde des bases de l’économie mondiale.  Il a noté que la mise en place d’une protection sociale minimale respectant les priorités et particularités nationales, l’instauration du plein emploi et du travail décent dépendait de la situation macroéconomique de chaque pays, de la capacité des États à définir et à mettre en œuvre une politique sociale volontariste axée sur la participation des différentes composantes de la société. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil), qui a mis l’accent sur l’emploi décent et productif pour réduire la pauvreté et les inégalités, a affirmé que l’expérience de son pays suggérait que des politiques fiscales visant à encourager l’émergence des petites entreprises constituaient un outil efficace pour promouvoir la création d’emplois formels.  La représentante a indiqué que son pays avait entrepris des efforts sans précédent pour réduire la pauvreté.  Au cours de la décennie écoulée, a-t-elle dit, près de 40 millions de Brésiliens sont ainsi sortis de la pauvreté. 


La représentante a également fait état du plan « Brésil sans pauvreté extrême » qui cible les 16,2 millions de Brésiliens vivant aujourd’hui avec moins 1,25 dollars par jour, grâce à des initiatives en matière de revenus, d’inclusion productive et d’accès aux services publics.  La déléguée a conclu son intervention, en soulignant qu’en juin prochain, à l’occasion de la Conférence sur le développement durable « Rio+20 », le monde aura l’occasion de jeter pour les prochaines décennies les bases d’un monde plus inclusif et plus durable.  Elle a appelé les États à unir leurs efforts pour faire de « Rio+20 » le cadre d’une action déterminée en vue d’éliminer la pauvreté et de réduire les inégalités.


Mme GAIL RILEY (Barbade) a affirmé que le développement humain restait une des priorités nationales de son pays.  Elle a ainsi rappelé les résultats obtenus en matière d’éducation ou d’accès universel à la protection sociale et des initiatives prises en faveur des pauvres.  Elle a expliqué néanmoins qu’au cours de ces dernières années, l’impact des crises économique et financière et l’augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires avaient contribué à accroître les vulnérabilités et les inégalités dans le pays.  Une approche impliquant le secteur privé et les partenaires sociaux a été adoptée en guise de réponse nationale, a-t-elle indiqué.


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) a insisté sur le fait qu’une croissance économique équitable et durable était une condition nécessaire pour assurer l’élimination de la pauvreté.  Il a expliqué que son pays œuvrait continuellement pour réduire les inégalités économiques et sociales grâce, notamment, à sa politique d’investissement dans le domaine social et à la création d’un Comité présidentiel pour la cohésion sociale.  Le représentant a également souligné que la création d’emplois décents était un élément essentiel des politiques en faveur de l’élimination de la pauvreté.  La République de Corée a pris des mesures pour assurer un emploi aux groupes de la population qui sont pauvres ou marginalisés.  Concernant l’emploi des jeunes, M. Shin a indiqué que l’année dernière, son Gouvernement avait lancé un programme spécial pour faciliter la transition de l’école vers la vie active avec pour objectif de créer davantage d’emplois pour les jeunes.  Il a par ailleurs évoqué l’adoption, au mois de novembre dernier, de la Déclaration de Busan sur la coopération en matière de développement.


M. RAFFAELE TANGORRA (Italie) a indiqué que la politique nationale pour le développement repose sur les principes de l’austérité, de la croissance et de l’équité.  De nombreux travailleurs sont confrontés à d’importantes difficultés, a-t-il dit, en espérant que la réforme de l’emploi les aiderait à les surmonter.  L’Italie est un des rares pays qui n’avait pas fixé à ce jour de revenu minimum, mais garantissait une pension pour les personnes âgées, a-t-il indiqué.  Le Gouvernement italien avait mis en circulation en 2008 une carte de débit prépayée qui permet l’achat de produits alimentaires de base et le paiement des factures des services de base.  Pour le représentant, les critères établis par les Nations Unies, comme le seuil de revenu de 1,25 dollar par jour, sont difficiles à appliquer aux pays développés où il reste des poches de pauvreté.  Il a préféré la définition de la pauvreté donnée par la Stratégie « Europe 2020 » sur la pauvreté et l’exclusion sociale.  Son pays, a-t-il ajouté, participe à l’aide internationale au développement et insiste sur la nécessité de tenir compte des besoins des populations locales dans les politiques pour le développement.


Le représentant du Triglav Circle, groupe de réflexion créé pour poursuivre les idées lancées lors du Sommet du développement social, a insisté sur le fait que l’élimination de la pauvreté était un « impératif moral ».  C’est pourquoi, a-t-il estimé, la Commission devrait examiner l’usage qui est fait de la richesse pour mieux la redistribuer.  Ceux qui détiennent les richesses doivent avoir une responsabilité morale, a-t-il souligné, en appelant à mettre de côté l’égoïsme.  Le représentant a aussi demandé que des mesures soient prises contre la corruption et de revoir les arrangements économiques et financiers inéquitables.


Le délégué d’Eco-Safety Corporative Organization a affirmé que son organisation avait mené une vingtaine de projets pour réduire la pauvreté, notamment en Afrique du Sud, au Lesotho, au Rwanda, en République-Unie de Tanzanie, au Népal ou en Asie du Sud-Est.  Il a mis en particulier l’accent sur la nécessité de lutter contre les effets des changements climatiques, un chantier de taille pour nombre de pays.


Le délégué de Baha’í International Community a estimé que l’élimination de la pauvreté ne pouvait pas seulement être conçue en termes d’amélioration de la richesse matérielle uniquement pour les pauvres.  Il faut tenir compte, a-t-il dit, des relations qui définissent les interactions entre les individus, les communautés et les pays.  Ceci est inextricablement lié aux extrêmes de la pauvreté et de la richesse.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a souligné l’importance cruciale d’une action concrète pour accélérer les progrès en vue d’éradiquer la pauvreté, en tenant compte de ses liens avec l’intégration sociale et le plein emploi.  Il a assuré que l’Afrique restait engagée dans ce domaine et avait, à cet égard, adopté en 2009 un cadre de politique sociale pour l’Afrique.  Il a aussi souligné l’utilité des activités du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  De leur côté, les gouvernements africains ont poursuivi leurs efforts de promotion et de mise en œuvre des programmes de développement, a-t-il assuré.


Malgré tous ces efforts, M. Jerandi a reconnu qu’il reste encore beaucoup à faire, soulignant aussi la complexité du problème de la pauvreté.  Il a estimé qu’on ne peut résoudre les problèmes induits par la pauvreté qu’en suivant une approche qui place l’homme au cœur des préoccupations.  Certains obstacles qui entravent la lutte contre la pauvreté sont dus aux crises mondiales économique et financière, alimentaire et énergétique, ainsi qu’aux conséquences des changements climatiques, a-t-il constaté.  Le représentant s’est également dit préoccupé par les conséquences du VIH/sida qui accentuent la pauvreté en Afrique.  Il a enfin appelé à constituer un partenariat mondial en faveur du développement, basé sur les droits de l’homme et la coopération.


Mme CATHERINE BAKANG MBOCK, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a souligné que l’élimination de la pauvreté constituait l’une des plus hautes priorités de la politique sociale de son pays.  Elle a ainsi fait état du Document de la « vision du développement du Cameroun à l’horizon 2035 », qui a pour ambition de faire du Cameroun un pays émergent à cette date, ainsi que du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi qui prévoit, pour la période de référence 2010-2020, une croissance à visage humain par le biais de la mise en œuvre de grands projets structurants, principalement dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et des transports.


Le Cameroun est également engagé résolument dans la voie de la modernisation de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, a expliqué Mme Bakang Mbock, en précisant que cette orientation avait pour finalité non seulement la sécurité alimentaire, mais aussi la création de nombreux emplois en milieu rural et l’élimination de la pauvreté.  La réalisation des différents programmes de lutte contre la pauvreté reste, a-t-elle fait remarquer, tributaire d’un partenariat mondial fort et solidaire, soutenu par des financements, y compris des financements innovants du développement social, les transferts de technologies et le renforcement des capacités.


M. LENIN CADENA, Sous-Secrétaire pour l’analyse et l’évaluation de l’Équateur, a fait état de la mise en œuvre dans son pays du plan national pour le bien-être et de l’agenda sectoriel du développement social.  La pauvreté en Équateur a connu un recul significatif ces cinq dernières années, a-t-il expliqué.  Le travail des enfants en milieu rural, a, pendant la même période, reculé de 30%, a-t-il fait observer.  Il a par ailleurs évoqué la mise en place d’une politique publique visant à l’universalisation du régime d’assurance maladie, permettant ainsi d’offrir déjà une couverture plus large aux personnes âgées et aux personnes handicapées. 


Mme RUTH M. RADIBE (Botswana) a reconnu la nécessité de renforcer les efforts pour éradiquer la pauvreté dans les délais prévus par les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a énuméré les nombreuses mesures mises en œuvre au Botswana pour lutter contre la pauvreté, dont la Vision nationale 2016, le dixième Plan de développement national et la feuille de route pour l’élimination de la pauvreté.  Le Gouvernement du Botswana a également adopté un plan de protection sociale qui, tout en assurant des prestations sociales aux plus vulnérables, leur donne les moyens d’être plus autonomes et de participer activement aux efforts de développement.  Il subventionne également les services sociaux tels que l’éducation, la santé, le logement, a ajouté la représentante.  La représentante a aussi parlé d’un programme des infrastructures du secteur agricole et de la gestion du bétail qui a déjà bénéficié à 5 274 agriculteurs, dont une majorité de femmes.  Le Gouvernement s’attache aussi à inclure dans son programme de développement social les personnes qui vivent dans des régions reculées, ainsi que les personnes handicapées, a-t-elle ajouté.  Des mesures sont aussi prises pour assurer la protection sociale des jeunes. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a réaffirmé la ferme détermination de son pays à relever les défis de la pauvreté, du chômage et de l’exclusion sociale.  Il a souligné la nécessité impérieuse de mettre en place un système de protection sociale universelle, efficace et adéquate.  Il a indiqué que le Maroc avait pu mettre en œuvre une politique sociale fondée sur une approche participative, qui place l’individu au centre d’un projet sociétal, en favorisant son épanouissement à travers sa participation au développement économique et social du pays.  L’Initiative nationale pour le développement humain, lancée au Maroc en 2005, est un programme de solidarité sociale et de réduction des déficits sociaux dans les zones les plus pauvres.  Le délégué a ensuite invité la communauté internationale à redéfinir les plans et stratégies de développement économique et social et à repenser les méthodes et les approches conventionnelles de manière à tenir compte des besoins fondamentaux des couches sociales vulnérables de la société, notamment les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées.


Mme MARIANNE ODETTE BIBALOU (Gabon) a affirmé que le triptyque « paix, développement, partage », énoncé par le Président Ali Bongo Ondimba, au début de son mandat en 2009, résumait, à lui seul, le souci d’une intégration sociale à tous les niveaux et d’une redistribution équitable des revenus engendrés par la croissance économique du pays.  Le plein emploi, a-t-elle notamment expliqué, est au cœur des préoccupations du Gouvernement.  La diversification de l’économie, initiée depuis plusieurs années, répond à la recherche d’un bien-être économique et social pour tous, notamment en matière d’agriculture, de tourisme, d’industrialisation ou de services.  Pour la représentante, le renforcement de la coopération Sud-Sud et les financements innovants sont des éléments participant à l’élimination de la pauvreté. 


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a constaté que le fait de reconnaître à un État le statut de pays à revenu moyen ne permettait pas d’apporter une solution rapide au problème de la pauvreté car l’importance des disparités internes générait des situations économiques et sociales complexes.  Il a ensuite indiqué que grâce aux différentes politiques de lutte contre la pauvreté, malgré de nombreux défis comme le terrorisme notamment, le Sri Lanka avait enregistré une baisse du taux de pauvreté de 41% entre les périodes 2006-2077 et 2009-2010.  M. Kohona a estimé cependant que la société civile et le secteur privé avaient un rôle clef à jouer pour appuyer les efforts du Gouvernement en la matière.  Il a notamment expliqué qu’un Ministère pour le développement économique avait été créé afin de rassembler les institutions chargées de la lutte contre la pauvreté et de l’autonomisation sociale.  Il a précisé que les différents programmes mis sur pied par ce Ministère mettaient l’accent sur le travail indépendant en fournissant notamment un appui financier et technique aux jeunes et aux femmes vivant dans les zones rurales.  L’indépendance alimentaire des familles rurales et une bonne utilisation des ressources terrestres et en eau sont également privilégiées.  Un plan « robuste » de développement économique et de l’infrastructure a également été établi dans le nord et l’est du Sri Lanka, a ajouté le représentant.


M. JOHN F. SAMMIS (États-Unis) a affirmé que la lutte contre la pauvreté était un impératif moral.  Il a expliqué que les priorités de développement de son pays incluaient l’Initiative « Nourrissons l’avenir! », laquelle aidera les pays à améliorer leurs infrastructures agricoles et l’alimentation, à diversifier leurs économies, à soutenir les petits agriculteurs et les femmes à créer des emplois le long de la chaîne agricole et, au bout du compte, à sortir 18 millions de personnes de la pauvreté et de la faim.  Le représentant a rappelé que les États-Unis avaient consacré l’an dernier 10 milliards de dollars à l’Afrique, le Président Barack Obama ayant décidé de faire du continent africain une priorité.  Il a également expliqué que son pays était le fer de lance d’une approche inclusive de la réduction de la pauvreté plaçant les jeunes filles et les femmes au cœur des efforts du développement. 


Le panorama du développement aujourd’hui est différent de celui du passé, a-t-il dit, en observant un rôle plus important octroyé aux économies émergentes, à la société civile, aux fondations, aux organisations multilatérales ou au

secteur privé.  Les ressources financières seules ne garantissent pas aux pays en développement de sortir de la pauvreté, a-t-il également souligné, en mettant ainsi l’accent sur la bonne gouvernance et un processus décisionnel ouvert et transparent.  Il a enfin mis l’accent sur la nécessité de respecter les droits de l’homme.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a estimé que les politiques visant à éliminer les crises économique, financière ou autres devraient cibler en premier lieu les personnes handicapées, les personnes âgées et les jeunes.  Compte tenu du nombre croissant de personnes mal nourries dans le monde à cause de la crise alimentaire, elle a également insisté sur l’importance de développer une agriculture adaptée aux changements climatiques.  La représentante a aussi averti qu’il ne faudrait pas privilégier les gains macroéconomiques au détriment de la protection sociale et de la promotion de l’emploi, de l’éducation et de la santé.  Elle a ensuite expliqué que le Kazakhstan mettait actuellement sur pied une politique novatrice en matière d’emploi qui vise à créer un système effectif d’appui à la recherche d’emploi, à promouvoir l’entrepreneuriat dans les zones rurales, et à augmenter la mobilité des ressources humaines.  De plus, des microcrédits sont octroyés aux personnes vivant en zones rurales.  Mme Aitimova a également évoqué l’existence d’une feuille de route nationale pour favoriser l’emploi chez les jeunes.


Pour mettre fin à la vulnérabilité sociale, a poursuivi la représentante, le Gouvernement a élargi l’accès à l’éducation par le biais de partenariats public-privé et a créé un système de subventions pour assurer le déplacement et l’hébergement des jeunes originaires de zones rurales ou de milieux défavorisés.  Mme Aitimova s’est ensuite félicitée de ce que le taux de chômage chez les jeunes kazakhs soit tombé à 4,6% comparé à la moyenne mondiale de 12,6%.  Elle a par ailleurs indiqué que le Kazakhstan procédait actuellement à l’adoption d’une politique et de lois en faveur des personnes handicapées, compte tenu du fait que ces personnes représentent 3% de la population nationale.


M. DUNSTAN BRYAN (Jamaïque) a indiqué que, depuis 2000, son pays a procédé à un réexamen de son programme de protection sociale qui a conduit à une réforme de son système de sécurité sociale afin de le rendre plus équitable et accessible à tous.  Un programme intitulé « Conditional Cash Transfer CCT » fournit ainsi un revenu de soutien aux familles pauvres et vulnérables, a-t-il expliqué.  Il a aussi cité le Programme de développement à travers la santé et l’éducation (Programme of Advancement Through Health and Education - PATH) qui bénéficie à environ 130 000 foyers.  Depuis 2008, le PATH a été largement étendu et son financement dépasse maintenant 0,02% du budget, a-t-il précisé.  M. Bryan a aussi mentionné l’existence de mesures incitatives qui encouragent les garçons à terminer leur scolarité.  Grâce à tous ces efforts, le taux de pauvreté en Jamaïque est passé de 28,6% en 2002 à 16,5% en 2009, s’est félicité le représentant.


Mme COËNT (France) s’est félicitée que l’éradication de la pauvreté constituait le thème prioritaire de la cinquantième session de la Commission du développement social, en rappelant que l’inclusion sociale passait d’abord par l’emploi.  Elle a déclaré que la question de l’emploi était cruciale dans les pays développés, mais aussi dans les pays en développement, où de nombreux travailleurs exclus de l’emploi formel se tournent vers l’économie informelle avec des conditions de travail moins favorables.  Elle a souhaité une action aux niveaux local, national, régional et mondial pour faire face aux défis posés par le chômage des jeunes et des plus vulnérables.  Elle a cité les récentes initiatives de la France pour favoriser l’emploi des jeunes et l’emploi partiel plutôt que le licenciement, en précisant que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale est au cœur de la Stratégie Europe 2020 de l’Union européenne. 


La représentante a souligné l’importance du Pacte mondial pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail (OIT), adopté en 2009, et qui concrétise la mobilisation des États, aux côtés des employeurs et des travailleurs, pour mettre l’emploi et la protection sociale au centre des réponses à la crise.  Elle a ajouté que la création d’une Équipe spéciale (« Task force ») sur l’emploi, qui s’est déjà réunie à l’initiative de la présidence mexicaine du G-20, témoignait de la volonté de concrétiser les engagements en la matière.  La France, a-t-elle précisé, souhaite que la prochaine Conférence internationale du travail en juin 2012 permette de progresser avec l’examen d’un projet de recommandation sur l’objectif de protection sociale à tous.  Elle a rappelé que, sous l’impulsion de la France, la Déclaration du G-20 de Cannes avait insisté sur l’extension dans les pays en développement des socles de protection sociale.  Mettant l’accent sur le financement du développement social, elle a indiqué que la France, pendant sa présidence du G-20, avait souhaité promouvoir la mise en œuvre du Plan d’action pluriannuel pour le développement, adopté lors du sommet du G-20 de Séoul, y compris sur la question de la croissance résiliente qui inclut la protection sociale.


M. CARLOS GARCIA GONZALEZ (El Salvador) a estimé que la question de la pauvreté doit être examinée sous un angle holistique.  Au cours de la dernière décennie, la pauvreté a diminué en El Salvador, grâce à une politique sociale axée sur la protection des personnes.  M. Gonzalez a assuré que ces efforts se poursuivaient et que le Gouvernement salvadorien allait consacrer 839 millions de dollars supplémentaires en 2012 au financement des mesures prises dans ce domaine.  L’accès aux services sociaux de base est essentiel pour mettre fin à la pauvreté, pour assurer la protection des droits de l’homme et le renforcement de l’état de droit, a souligné le représentant.  Par ailleurs, El Salvador, qui importe beaucoup de produits de base, voudrait arriver à renverser cette tendance en renforçant les capacités nationales et en créant des emplois, a expliqué le délégué.  M. Gonzalez a estimé que l’éducation était le principal instrument qui permettra de réduire considérablement la pauvreté.  Grâce à des mesures d’incitation, comme les chèques pour la scolarité et la fourniture des uniformes et du matériel scolaires, l’absentéisme scolaire a baissé de manière sensible, a-t-il fait remarquer.  Des mesures sont prises aussi pour assurer une meilleure protection sociale des femmes et des personnes handicapées en El Salvador, a-t-il assuré.


Mme HAJIYA ZAINAB MAINA, Ministre de la condition féminine du développement social du Nigéria, a rappelé que son pays avait ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  Elle a ajouté que l’Assemblée nationale a adopté une loi sur le handicap, afin de mettre en œuvre les dispositions du Programme mondial pour les personnes handicapées et l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés.  Elle a précisé que cette loi portait création de la Commission nationale pour les personnes handicapées.  Le Nigéria a pleinement accepté le principe de la réadaptation à base communautaire, a-t-elle insisté, en précisant que le Nigéria avait organisé, en 2010, une conférence internationale sur la question. 


La Ministre a estimé que le succès du Plan d’action de Madrid de 2002 sur les personnes âgées reposait sur son approche intergénérationnelle touchant tous les groupes d’âge.  Elle a indiqué que le Ministère qu’elle dirige avait proposé une loi garantissant la protection sociale aux personnes âgées.  Elle a assuré que le Nigéria continuait d’adopter des stratégies visant à protéger les plus vulnérables de ses citoyens, citant notamment un programme de soutien et de promotion des compétences.  Elle a également mentionné le programme national de lutte contre la pauvreté et un programme national d’aide et d’intégration des personnes défavorisées.  Avant de conclure, la Ministre s’est félicitée de la création, en 2007, du Ministère fédéral de la jeunesse, en précisant qu’il avait pour objectif de créer 370 000 emplois par an au cours des quatre prochaines années.


Mme MARIE BETTY CONILLE (Haïti) a regretté que les engagements pris en faveur de l’aide au développement peinent à se concrétiser, en particulier en ce qui concerne Haïti qui a été frappé coup sur coup par une série de catastrophes naturelles qui ont gravement touché le tissu économique du pays.  Mme Conille s’est dite convaincue par ailleurs qu’il existe une vraie causalité entre illettrisme et pauvreté.  Pour cela, le Gouvernement d’Haïti a mis sur pied un programme d’accès gratuit à l’éducation.  À ce jour, 903 000 enfants ont ainsi pu être scolarisés.  Il a aussi multiplié les mesures visant à attirer les investisseurs étrangers, notamment la mise en place de l’e-gouvernance qui réduit de 105 à 10 jours le délai de création d’entreprise.  Le Président du pays a participé au Forum économique mondial de Davos où il a invité les investisseurs à s’implanter dans l’île.  Mme Conille a ajouté qu’une croissance soutenue reposait sur le plein emploi, un travail décent pour tous, une productivité en progrès et un environnement favorable à l’esprit d’initiative et à l’investissement privé.


M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a rappelé que la récente sécheresse qui s’était abattue sur la corne de l’Afrique avait forcé des dizaines de milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, à quitter leur foyer pour trouver ailleurs les moyens de se nourrir et accéder aux services de base.  Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il faudrait, a-t-il dit, adopter une approche holistique qui tienne compte des dimensions économique, politique, sociale, environnementale et institutionnelle.  Il a invité les partenaires du développement à poursuivre leur soutien aux pays en développement par le biais de ressources financières prévisibles.  Le niveau de vie en Éthiopie s’est amélioré, a-t-il assuré, grâce à des outils politiques centrés sur les personnes.  M. Hassen a ainsi mentionné le Plan pour éradiquer la pauvreté par un développement durable et accéléré (Plan for Accelerated and Sustained Development to End Poverty - PASDEP) qui a permis d’accélérer la croissance en Éthiopie.  Le pays tient également compte du rôle crucial du secteur agricole qui contribue à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie de la population rurale vivant dans la pauvreté, a ajouté le représentant.


Mme SAMIA ANJUM (Bangladesh) s’est félicitée des progrès accomplis par son pays dans la lutte contre la pauvreté, grâce aux mesures prises dans la mise en œuvre de la Vision 2021 adoptée par son gouvernement.  Par cette stratégie, le Bangladesh souhaite réaliser un développement accéléré, grâce à des technologies avancées et innovantes, à une éducation pour tous, ainsi qu’au renforcement de la justice sociale et des capacités à lutter contre les changements climatiques.  Le Gouvernement a mis en place divers programmes à cette fin, ce qui a déjà permis de réduire le niveau de pauvreté extrême, a indiqué la représentante.  Des allocations sont versées aux personnes faisant partie de groupes vulnérables, afin d’assurer leur sécurité alimentaire, a-t-elle précisé.  Elle a également ajouté que des formations sont dispensées dans les secteurs de l’agriculture et des technologies.  Les agriculteurs peuvent obtenir des crédits pour stimuler leur exploitation agricole.  Grâce à ces actions, le taux de pauvreté a considérablement baissé au Bangladesh.  La croissance était de 5,2% en 2007 et de 6,7% en 2011.


M. KULYK (Ukraine) a indiqué que son gouvernement avait promulgué récemment un décret sur la lutte contre la pauvreté visant, en particulier, à redistribuer les revenus résultant de la croissance économique ou à augmenter le salaire minimum.  Le représentant a également souligné la nécessité d’accorder une plus grande attention aux moyens à mettre en œuvre en vue de stabiliser la situation économique et de réduire les inégalités.  Il a rappelé que le 20 février sera célébrée la Journée internationale de l’équité sociale.  Cette célébration sera l’occasion de se pencher sur les moyens de créer une société équitable, d’élaborer des stratégies politiques visant à réduire les niveaux de pauvreté et de misère et de parvenir à une croissance économique, en augmentant les salaires et la productivité.  Il a ainsi souligné l’importance de la participation de toutes les parties prenantes de la société.


Mme NANCY DZAH, Ministre de l’emploi et de la protection sociale du Ghana, s’est félicitée de la réduction importante du taux de pauvreté dans son pays, grâce à une politique de promotion des activités de croissance favorables aux pauvres, ainsi que de la baisse du taux de pauvreté extrême qui est passé de 36,5% à 18,2% entre 1998 et 2005.  Elle a cependant indiqué que la pauvreté avait augmenté dans le nord du Ghana, ce qui a conduit le Gouvernement à créer l’Autorité pour le développement accéléré de la région de la Savane (Savannah Accelerated Development Authority) en 2011.  Cette institution a pour objectif de doubler les revenus dans cette région, d’y réduire la pauvreté et d’en faire une région forestière et verte d’ici à 2030.  Le Gouvernement a également adopté un cadre de politique de développement pour 2010-2013, ainsi qu’un programme de transfert de fonds pour combattre la pauvreté.  La représentante a aussi indiqué que le système national d’assurance maladie couvre aussi le groupe le plus pauvre de la population.


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a affirmé que son pays avait pris à « bras-le-corps » la problématique de la lutte contre la pauvreté en mettant en place de nombreuses politiques visant la protection et la promotion de groupes sociaux vulnérables, notamment les jeunes, les femmes, les personnes âgées, les personnes handicapées, ainsi que le développement des secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, l’emploi.  Il a ainsi fait état des progrès réalisés dans le domaine de l’accès à l’eau potable, dans la lutte contre la mortalité infantile et maternelle et le VIH/sida, ainsi que d’un ambitieux programme décennal de développement de l’éducation.  Le représentant a souligné qu’il était impératif que les pays développés et les pays en développement établissent un partenariat sincère et responsable pour extirper de la pauvreté des millions de personnes.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a, pour sa part, souligné que l’éradication de la pauvreté impliquait notamment la mise en place de la sécurité alimentaire pour tous et, plus particulièrement, pour les femmes.  Elle a indiqué que son pays consacrait 500 millions de dollars à la mise en œuvre de son programme de sécurité alimentaire et envisageait de créer un centre international australien de sécurité alimentaire.  L’Australie reconnaît aussi l’importance de l’accès aux services financiers pour lutter contre la pauvreté.  Rappelant l’échéance de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015, la représentante de l’Australie a exhorté la communauté internationale à donner une orientation claire sur la réalisation des OMD.


Elle a demandé également à tous les pays de faire les efforts nécessaires pour atteindre leurs objectifs prioritaires.  Cela signifie qu’il faudrait augmenter les aides, comme le fait l’Australie qui va doubler son aide pour atteindre 9 milliards de dollars en 2015, a-t-elle préciser.  Pour y parvenir, la représentante a suggéré d’appuyer les efforts permettant de créer un environnement propice pour faciliter l’activité économique, accorder plus d’attention aux transferts de fonds des travailleurs du Sud dans les pays développés vers les pays en développement.  L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a révélé qu’en 2009, le montant total de ces transferts de fonds s’élève à 308 milliards de dollars.  À cet effet, a indiqué Mme King, le site Internet Send Money Pacific, appuyé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, vise à assurer plus de transparence et à réduire le coût des transferts d’argent.


Mme NOUNEH ZASTOUKHOVA (Arménie), qui a expliqué que les différentes crises économique et financière avaient touché gravement son pays, a affirmé que les objectifs principaux du programme de développement durable étaient la croissance, la réduction de la pauvreté et l’élimination de la pauvreté extrême.  Avant les crises, a-t-elle dit, l’Arménie enregistrait chaque année une croissance économique rapide et une réduction du taux de pauvreté.  Aujourd’hui, cette tendance s’est inversée.  La représentante a notamment souligné que le Gouvernement arménien, en étroite coopération avec le bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Arménie, était engagé activement dans des activités visant à renforcer des réformes de développement rural et urbain au niveau local. 


M. YINKA ADEYEMI (Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies) a rappelé que, selon le cadre de politique sociale pour l’Afrique, les systèmes de protection sociale devraient renforcer la capacité des populations pauvres et vulnérables afin de leur permettre d’échapper à la pauvreté et de pouvoir gérer les risques et les chocs.  Il a aussi cité deux études régionales menées par la CEA à partir de l’analyse de plusieurs systèmes de protection sociale en Afrique.  Ces études soulignent les quatre éléments principaux qui permettent la réussite de ces systèmes, c’est-à-dire la typologie, la légitimité, l’institutionnalisation et l’égalité entre les sexes.  Les typologies les plus fréquentes sont la protection des revenus et de la consommation, ainsi que le renforcement du développement humain et la promotion de moyens d’existence productifs.  Certains pays, comme l’Éthiopie, avaient adopté des lois spécifiques pour protéger les groupes vulnérables, a-t-il indiqué.


Mme TELMA VIALE, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé que le Document final du Sommet mondial pour le développement social représentait un jalon en matière de développement.  Il a permis de prendre conscience que l’élimination de la pauvreté ne peut être réalisée uniquement par la réalisation du développement économique, mais en plaçant l’être humain au centre du développement grâce à des politiques sociales égalitaires solides.  Les politiques macroéconomiques et les politiques sociales doivent être harmonisées pour éviter qu’elles ne produisent des effets inverses sur l’emploi et la productivité, a-t-elle notamment déclaré.  Elle a également expliqué que l’OIT, en coopération avec d’autres institutions des Nations Unies, œuvrait en faveur de l’élimination de la pauvreté extrême à travers le monde, grâce à des programmes combinant transferts de ressources, accès aux services de base et à l’inclusion productive sous la forme de socles de protection sociale nationaux.


Droits de réponse


La représentante de la République arabe syrienne a réfuté les allégations prononcées par la représentante d’Israël, selon laquelle les commentaires de sa délégation concernant les violations haineuses perpétrées par la puissance occupante étaient infondés.  Elle a rappelé les centaines de résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU et dans d’autres instances qui condamnent l’occupation israélienne et les graves violations commises par Israël dans les territoires occupés.  Elle a aussi rappelé les massacres perpétrés par Israël dans les territoires arabes qui, selon le rapport Goldstone, constituent des crimes contre l’humanité.  Israël prive les populations des territoires occupés de leurs droits les plus élémentaires, détruit les infrastructures et contamine l’eau, a-t-elle affirmé.  Le rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) indique clairement que l’occupation israélienne est une entrave fondamentale à la réalisation du développement par les populations vivant sous occupation, a-t-elle ajouté.  La représentante a dénoncé les privations imposées aux Palestiniens et aux Syriens du Golan syrien occupé.  C’est pourquoi, elle a souhaité attirer l’attention de la Commission du développement social.


La représentante d’Israël a répondu à son homologue syrienne en dénonçant son « théâtre cynique » et ses « attaques absurdes » qui, a-t-elle dit, n’ont rien à voir avec le travail de la Commission du développement social.  Elle a rappelé qu’au cours de ces derniers mois, des milliers de manifestants pacifistes syriens avaient été tués par le régime de Bashar Al-Assad.


La déléguée de la Syrie a dénoncé les tentatives d’Israël -pays qui, selon elle, avait été fondé sur les bases « du sionisme et du terrorisme »- de détourner l’attention des États Membres des crimes commis contre les Arabes et les Palestiniens.


Organisations de la société civile


La représentante de la Société caritative du Qatar a indiqué que ses activités se concentraient, d’une part, sur le secours et l’assistance humanitaire et, d’autre part, sur l’assistance non alimentaire, comme l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et l’autonomisation économique des pauvres.  La Société caritative du Qatar a pour objectif d’assurer l’éducation primaire universelle, la promotion de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes.  La représentante a aussi mentionné les efforts accomplis en vue de réduire l’impact du VIH/sida sur le développement social. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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