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Les préoccupations des petits États insulaires, les défis du développement et la crise syrienne dominent le débat de l’Assemblée générale

AG/11296

Les préoccupations des petits États insulaires, les défis du développement et la crise syrienne dominent le débat de l’Assemblée générale

28/09/2012
Assemblée généraleAG/11296
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-septième session

15e, 16e & 17e séances plénières

matin - après-midi & soir


LES PRÉOCCUPATIONS DES PETITS ÉTATS INSULAIRES, LES DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT

ET LA CRISE SYRIENNE DOMINENT LE DÉBAT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Au quatrième jour de son débat général, l’Assemblée générale a entendu une trentaine de chefs de gouvernement et de ministres, dont plusieurs délégations d’États insulaires du Pacifique.  Ces derniers ont tiré la sonnette d’alarme sur la menace que font peser sur leurs populations les changements climatiques.


« Les changements climatiques, et en particulier l’élévation du niveau des océans, sont une grande menace pour l’intégrité territoriale et la survie des populations de nos pays », a ainsi affirmé le Premier Ministre de Tonga, M. Lord Tu’ivakano, alors que le Premier Ministre de Vanuatu, M. Meltek Sato Kilman Livtunvanu, a rappelé que son pays était le plus exposé au monde au risque de catastrophes naturelles.


Estimant que les changements climatiques étaient la question mondiale la plus urgente, le Premier Ministre de Samoa, M. Tuilaepa Sailele Malielegaoi, a appelé à protéger la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales et à élaborer un instrument juridique international sur la question.  Il avait auparavant rappelé que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, adopté à Rio en juin dernier, réaffirme que les petits États insulaires en développement (PEID) représentent un cas spécial de vulnérabilité.  La tenue de la troisième Conférence internationale pour le développement durable des petits États insulaires en développement, prévue en 2014, devrait avoir lieu dans la région Pacifique, a rappelé le Premier Ministre de Tonga.


Les délégations des États des Caraïbes, notamment celles de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les Grenadines et de Saint-Kitts-Et-Nevis, ont souligné, pour leur part, le défi que représente l’afflux d’armes dans la région et dénoncé l’absence de progrès dans l’élaboration d’un traité sur le commerce des armes. 


« Soixante dix pourcent des homicides commis dans les Caraïbes sont causés par des armes, alors que la région ne produit aucune arme », a ainsi rappelé le Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, M. Ralph Gonsalves.


Les défis du développement et le climat économique actuel ont également été abordés par de nombreux intervenants, parfois avec inquiétude, à l’instar du Vice-Premier Ministre du Népal, M. Narayan Kaji Shrestha Prakash, qui a plaidé « pour une réorientation du cours de la mondialisation de l’économie afin de la rendre plus inclusive ».


Concernant l’Agenda pour le développement au-delà de 2015, M. Bernard Kamillius Membe, Ministre tanzanien des affaires étrangères, a proposé l’adoption d’une deuxième génération d’Objectifs du Millénaires pour le développement afin que les pays qui n’ont pas réussi à atteindre les OMD en 2015, puissent y parvenir au-delà de 2015, avec l’appui de la communauté internationale.


« Il est peu probable que les pays d’Afrique subsaharienne réalisent ces OMD en 2015 », a-t-il en effet déclaré, avant d’inviter à examiner les objectifs de développement durable (ODD) définis lors de la Conférence de Rio+20, à la lumière des OMD.


Certaines délégations ont néanmoins tenu à faire part de leur optimisme, comme le Ministre du Bhoutan, M. Lyonchoen Jigmi Yoezer Thinley, qui, loin de considérer le Document final adopté à Rio comme une « occasion ratée », y a au contraire vu « une lueur d’espoir dans la mesure où la communauté internationale s’est engagée à définir des objectifs de développement durable ».


Enfin, la crise syrienne et la paralysie des Nations Unies pour y mettre fin ont été une nouvelle fois abondamment discutées, notamment par M. Guido Westerwelle, dont le pays assure pour le mois de septembre la présidence du Conseil de sécurité.  Le Conseil, a-t-il vivement regretté, a échoué à assumer ses responsabilités face au peuple syrien.


« C’est une honte de voir que, 20 ans après, les fantômes de Srebrenica et d’Halabja continuent de nous hanter dans les rues de la Syrie », s’est indigné le Ministre des affaires étrangères de la Turquie, M. Ahmet Davutoğlu, qui a affirmé qu’il n’y avait aucune explication légitime à « l’échec du Conseil de sécurité à se faire l’écho de la communauté internationale ».


Réagissant à ces critiques, le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, a estimé que ceux qui se limitent à demander un cessez-le-feu au Gouvernement syrien et encouragent l’opposition à intensifier les hostilités « enfoncent un peu plus la Syrie dans l’abîme sanglant de luttes intestines ».  « La militarisation du conflit syrien ne fait que se poursuivre avec les appels pour une intervention ouverte », a-t-il asséné.


Le Vice-Ministre saoudien des affaires étrangères, M. Abdulaziz bin Abdullah bin Abdulaziz, a souligné que le succès de la tâche du nouveau Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, ne saurait être réel « sans l’aide nécessaire du Conseil de sécurité ».


L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, samedi 29 septembre, à partir de 9 heures.


Suite du débat général


M. RALPH GONSALVES, Premier Ministre de Saint-Vincent-et les Grenadines, a souligné que les pauvres, les jeunes, les personnes âgées et les populations vulnérables de la région des Caraïbes ressentaient durement la crise économique et financière mondiale, alors qu’ils n’en sont aucunement responsables.  Cette décennie va probablement être perdue en termes de développement, a-t-il craint, avant de demander à la communauté internationale de ne pas ignorer cette situation.  Les petits pays en développement à revenu moyen, a-t-il dit, sont très vulnérables face aux catastrophes naturelles.


Le Premier Ministre a demandé de reconnaître que ce contexte ne se prête pas à un système classique ou keynésien.  « Nous devons assurer nous-mêmes notre développement », a-t-il affirmé.  Soulignant aussi que la plupart des conflits prennent racine dans le sous-développement, il a regretté que les promesses d’aide au développement se soient réduites et averti que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne seront pas réalisés d’ici à 2015.


M. Gonsalves a lancé un appel pour faire cesser l’injustice envers la Palestine et invité à renforcer le dialogue interconfessionnel, notamment dans le cadre de l’Alliance pour les civilisations.  « N’oublions pas non plus les promesses faites à Haïti », a-t-il ajouté.


Saint-Vincent-et-les Grenadines est actif sur le plan régional, a indiqué son Premier Ministre, en rappelant qu’il est membre de l’Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO), de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), de l’Association des États des Caraïbes et de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).  M. Gonsalves s’est réjoui que les pays de la région aient établi des bases de bonne gouvernance, après les périodes de troubles qu’ils ont connues dans le passé.


Évoquant le « printemps arabe », le Premier Ministre a dénoncé la résurgence agressive des « interventionnistes ».  Il a aussi rejeté toutes les formes d’activités terroristes et appuyé la détermination des États-Unis à traduire en justice les auteurs des crimes récents.  En même temps, il a regretté qu’il soit fait souvent référence au terrorisme en parlant de Cuba, alors que ce pays ne soutient pas le terrorisme.  M. Gonsalves a aussi plaidé en faveur de la participation de Taiwan aux travaux de l’Assemblée générale.


Enfin, le Premier Ministre a dénoncé l’échec des États de parvenir à conclure un traité contraignant sur les changements climatiques, en estimant que certains pays faisaient preuve de « lâcheté politique ».  Les populations des îles de notre planète font la guerre aux changements climatiques, a-t-il dit, en mettant en garde contre les risques que pose la montée progressive du niveau de la mer.  Il a aussi dénoncé l’absence de progrès dans l’élaboration d’un traité sur le commerce des armes.  Il a indiqué à cet égard que 70% des homicides commis dans les Caraïbes sont causés par des armes, alors que la région ne produit aucune arme.  Son pays n’a même pas d’armée, a-t-il précisé.


« Alors que nous nous réunissons chaque année depuis sept décennies, tous égaux et chacun avec la possibilité d’exprimer notre voix, il est évident que personne ne s’attend à vivre dans un monde naïf avec des dirigeants utopiques », a souligné M. KENNY D. ANTHONY, Premier Ministre de Sainte-Lucie.  « Personne ne s’attend à un monde sans conflit ou sans désaccord mais nous devons avoir le courage de faire preuve d’audace lorsqu’il s’agit d’envisager le monde que nous voulons.  Et ce monde ne devrait jamais connaître de saisons d’injustice, de corruption, de pauvreté et de marginalisation », a-t-il dit. 


Sur la scène internationale, Sainte-Lucie a appelé à un règlement pacifique du conflit en Syrie et à la cessation immédiate de ce qui est « manifestement un carnage » et une « tragédie humaine », a estimé son Premier Ministre.  De manière générale, il a fait remarquer que tous les efforts destinés à promouvoir la paix devraient être encouragés.  Il s’est plus particulièrement réjoui du dialogue instauré entre la République populaire de Chine et la République de Chine à Taïwan.  S’agissant de Cuba, il s’est joint à l’appel de la Communauté des Caraïbes qui, en décembre 2011, avait appelé à mettre fin à l’embargo imposé par les États-Unis.


M. Anthony a ensuite axé son intervention sur les difficultés auxquelles est confronté son pays.  Sainte-Lucie doit notamment faire face aux flux d’armes qui vont de pair avec le trafic de stupéfiants qui s’est frayé un chemin dans ses juridictions.  « Il est évident que les politiques actuelles destinées à combattre la consommation et le trafic transfrontalier de stupéfiants sont inefficaces », a-t-il estimé, en appelant les États Membres à trouver de nouvelles solutions à ce fléau.


En tant que petit État insulaire en développement, Sainte-Lucie a aussi appelé la communauté internationale à réfléchir à la réalité suivante: « De nombreuses décisions qui touchent le monde et mon pays sont prises de manière unilatérale, dans d’autres capitales, ou de manière multilatérales en groupes de 5, 8, 20 ou 30.  On dit aussi que 80% du commerce et de l’activité économique mondiale sont dans les mains d’une vingtaine de pays ».  Il a également déploré le fait que de petits États comme le sien soient classés de manière « erronée » dans la catégorie des pays à revenu moyen.  « Notre taille et notre vulnérabilité ne devraient pas dépendre de tels indicateurs pour déterminer si nous pouvons voler de nos propres ailes. »  Il a rappelé qu’en 2010, Sainte-Lucie avait été frappée par un ouragan qui a dévasté près de 30% de son produit intérieur brut (PIB).  M. Anthony s’est encore dit préoccupé par l’effet qu’aura la crise économique et financière sur les investissements étrangers directs, ainsi que par les prévisions récentes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) tablant sur une baisse de la croissance du commerce mondial.


M. LYONCHOEN JIGMI Y. THINLEY, Premier Ministre du Bhoutan, a déclaré que le monde traversait une période caractérisée par les défis et le doute.  « Nous savons, au fond de nous-mêmes, que notre survie sur cette planète fragile est menacée », a-t-il dit.  Il a regretté qu’il n’y ait pas de vision commune et qu’il ne soit pas possible d’agir de concert et dans la foi.  Par conséquent, le monde est dépassé par les forces que « nos actes irresponsables et discordants » ont libérées, a poursuivi le Premier Ministre qui a rappelé qu’« au moment où nous nous exprimons devant cette Assemblée, le monde que nous avons construit est en train de s’effondrer ».


Parmi les menaces graves qui se posent à notre planète, M. Thinley a cité en particulier les changements climatiques et les écosystèmes en voie de disparition; la surexploitation minière des matières premières au profit d’un consumérisme aveugle; l’insécurité alimentaire et la surenchère des prix alimentaires ainsi que des coûts énergétiques; un chômage croissant résultant de la crise économique mondiale; et le fait que beaucoup trop de personnes ne jouissent toujours pas des droits fondamentaux et ne vivent pas dans la dignité.  Depuis des années, « je répète le même message devant l’Assemblée générale », a rappelé le Ministre, en soulignant que les solutions dont il est question devraient faire face aux symptômes et non pas aggraver le malaise.  Force est de constater que nos problèmes, qu’ils soient d’ordre économique, social, écologique ou même politique sont causés par la folie humaine de satisfaire des objectifs égoïstes par des moyens nuisibles, a-t-il martelé.  Cependant, malgré les moments difficiles qu’ont connus les Nations Unies au cours de ces dernières années, « il y a eu des lueurs d’espoir », en particulier lorsque l’ONU a accepté le bien-être et le bonheur humain comme objectifs de développement. 


Revenant sur la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 », le Ministre a regretté que le Document final n’ait pas été à la hauteur des attentes.  Si beaucoup l’ont qualifié « d’occasion ratée », le peuple du Bhoutan y a néanmoins vu une lueur d’espoir dans la mesure où la communauté internationale s’est engagée à définir des objectifs de développement durable au niveau mondial.  Pour le Premier Ministre, cela démontre la volonté de rompre avec les habitudes et croyances du passé, et de s’accorder sur une nouvelle vision collective de l’avenir.  Il a émis l’espoir que ces objectifs de développement durable définiront le cadre du développement international au-delà de 2015 et « permettront à l’humanité de s’engager sur la bonne voie ».  La société civile et le secteur privé à la Conférence Rio+20, a-t-il souligné, ont été « les pionniers qui ont pris les devant là où les gouvernements hésitaient à agir.  Ce sont les porteurs du flambeau pour une nouvelle ère et nous devons avoir la sagesse et l’humilité de suivre leur voie », a-t-il préconisé.  C’est pourquoi le Roi du Bhoutan a établi, en juillet dernier, un Groupe d’experts internationaux, composé de 50 leaders, chargé de définir un nouveau paradigme du développement au cours des deux prochaines années, a indiqué le Premier Ministre.  Leur rapport sera présenté au cours de la soixante-huitième ou de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a-t-il précisé. 


M. LORD TU’IVAKANO, Premier Ministre de Tonga, a indiqué que la troisième Conférence internationale pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), qui aura lieu en 2014, devrait se tenir dans la région Pacifique, comme cela avait été annoncé lors de la Conférence Rio+20, en juin dernier.  « Tous les petits États insulaires en développement doivent participer à cette Conférence afin d’en assurer le succès », a-t-il estimé.  Rappelant que les États membres de l’Alliance des petits États insulaires avaient adopté, hier au Siège de l’ONU, une déclaration relative à la menace que représentent les changements climatiques pour la survie de ces pays, il a exhorté la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.


« Les changements climatiques, et en particulier l’élévation du niveau des océans, sont une grande menace pour l’intégrité territoriale et la survie des populations de nos pays », a averti le Premier Ministre, qui a ensuite détaillé le lien existentiel entre Tonga et son environnement maritime.  Soulignant l’importance cruciale de la préservation des océans, il a salué l’attention que les participants à la Conférence Rio+20 ont porté sur la promotion de pratiques de pêches respectueuses de l’environnement et exprimé l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre des obligations découlant de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.  Au nombre de ces obligations, M. Tu’ivakano a cité la négociation des accords portant sur les frontières maritimes avec les États voisins ou bien encore l’élaboration d’instruments juridiques supplémentaires dans le cadre de la Convention afin de refléter davantage les nouvelles réalités.  Enfin, le Premier Ministre de Tonga a indiqué que son pays ferait fond sur la Déclaration de la Barbade pour l’énergie durable pour tous dans les petits États insulaires en développement, ainsi que sur les résultats atteints à la Conférence Rio+20, pour réaliser son engagement volontaire de porter la part d’énergie renouvelable de sa consommation totale à 50% d’ici à 2020.


M. GUIDO WESTERWELLE, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a défendu le principe de la défense de la liberté, même si cette dernière n’est pas toujours facile à vivre et que « la liberté n’est pas un cadeau, mais doit être gagnée et constamment défendue ».  La liberté ne se limite pas à la liberté de penser, c’est aussi la liberté d’exprimer publiquement son opinion et de la critiquer, et c’est précisément la raison pour laquelle la liberté n’est pas toujours confortable, a-t-il poursuivi.  Mais « la liberté à une fille, la tolérance, et un fils, le respect, celui des autres peuples et de ce qui est important et sacré pour eux », a-t-il souligné.  Par conséquent, la liberté exige que l’on fasse preuve de responsabilité dans son exercice, a insisté M. Westerwelle qui dit comprendre les croyants de nombreux pays qui ont été blessés par la diffusion en ligne de la « vidéo honteuse contre l’Islam ».  Toutefois, la critique légitime et l’indignation ne peuvent et ne doivent pas justifier des actes de violence, a-t-il rappelé.  Le Ministre s’oppose à ceux qui voient dans l’image des ambassades en feu une expression d’un « clash de civilisations ».  Pour lui, il s’agit plutôt d’un conflit interne de civilisation, d’une lutte pour l’âme du mouvement de changement qui déferle sur le monde arabe.  Les extrémistes veulent prendre contrôle des mouvements pour la liberté et la dignité, et on ne doit pas les laisser réussir, a-t-il averti.  Pour sa part, l’Allemagne continuera à soutenir les peuples du monde arabe dans leur lutte pacifique pour la paix, la dignité et l’autodétermination à travers des partenariats dans les secteurs de l’éducation et du travail, des investissements et tout autre domaine, a assuré le Ministre.


Pour ce qui est de la situation en Syrie, M. Westerwelle a estimé que jusqu’à présent, le Conseil de sécurité avait échoué à assumer ses responsabilités face au peuple syrien et que cela devait cesser avant que ce conflit ne s’étende à toute la région.  L’Allemagne, avec ses partenaires et l’ONU, vient en aide aux réfugiés syriens et appuie pleinement les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi, pour trouver une solution politique.  Le Ministre s’est félicité de l’attachement que la Ligue des États arabes a démontré, au cours de ces 20 derniers mois, aux valeurs de la Charte des Nations Unies.  À l’initiative de l’Allemagne, le Conseil de sécurité a renforcé cette semaine ses relations avec la Ligue des États arabes, en reconnaissant ainsi le rôle constructif et positif qu’elle a joué. 


Adhérant au principe qui guide les interventions allemandes à l’étranger selon lequel il ne peut y avoir de développement sans sécurité et vice versa, le Ministre a expliqué que cela s’appliquait aux efforts de son pays en Afghanistan ainsi qu’en Somalie, au Yémen, dans la région des Grands Lacs et au Sahel pour y rétablir la stabilité.  Il a également fait part de ses préoccupations concernant le différend sur le nucléaire iranien.  Il a regretté qu’à ce jour, l’Iran n’ait pas fait preuve de transparence dans ses relations avec l’AIEA, mais espère néanmoins qu’il sera possible de parvenir à une solution politique et diplomatique.  « Le temps presse, car la sécurité d’Israël et la stabilité de toute la région sont en jeu », a-t-il averti.  Le Ministre a également rappelé que la politique étrangère de l’Allemagne était une politique pour la paix et qu’elle était profondément ancrée en Europe.  À ceux qui s’interrogent sur la capacité de l’Europe de gérer sa dette souveraine, le Ministre a répondu que la situation était difficile et exigeait une discipline budgétaire, mais que l’Europe émergera de cette crise plus forte que jamais parce qu’elle a resserré ses rangs.


M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce de Samoa, a rappelé que son pays a fêté cette année le cinquantième anniversaire de son indépendance, avant de regretter que certains territoires de la région du Pacifique n’aient pas encore pu exercer leur droit à l’autodétermination. 


Il s’est réjoui que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, adopté à Rio en juin dernier, ait réaffirmé que les petits États insulaires en développement (PEID) représentent un cas spécial de vulnérabilité.  Il a appelé à protéger la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales et à élaborer un instrument juridique international sur la question.


Le Premier Ministre samoan a également soutenu la convocation en 2014 d’une conférence d’examen sur les PEID et offert de l’accueillir.  Il a signalé que 2014 marquera la sortie de son pays de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Il a estimé que tout État Membre devrait avoir l’occasion d’accueillir des réunions de l’ONU.


En ce qui concerne les objectifs de développement durable, il a souhaité qu’ils se basent sur les progrès accomplis par chaque pays dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et qu’ils intègrent les priorités qui seront identifiées à la Conférence de 2014 sur les PEID.


Abordant le problème des changements climatiques, qui, a-t-il estimé, est la question mondiale la plus urgente, le Premier Ministre de Samoa a appelé à y faire face avec un sentiment d’urgence.  Le processus de négociations a été long et frustrant pour les PEID, a-t-il dit.  Il a incité les pays « qui se cachent la face devant ce phénomène », à en accepter dès maintenant l’évidence scientifique.  Les changements climatiques, suscités largement par les activités humaines, posent une des plus grandes menaces à l’humanité et à la préservation de la vie, a-t-il souligné.


M. Malielegaoi a ensuite rappelé le soutien qu’apporte son pays au maintien de la paix, en déployant des forces de police au Libéria, au Soudan, au Soudan du Sud et au Timor Leste.  Il a aussi mentionné l’assistance qu’il apporte aux Îles Salomon, dans le cadre régional du Forum des îles du Pacifique.


Au cours de l’évènement de signature des traités qui se tient cette semaine aux Nations Unies, Samoa a déposé les instruments de ratification des Amendements adoptés à Kampala sur le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), a-t-il indiqué.


S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, il a plaidé pour l’élargissement de sa composition tant en nombre de sièges permanents que non permanents.  Nous avons aussi besoin d’une Assemblée générale revitalisée, a-t-il ajouté. 


M. DENZIL DOUGLAS, Premier Ministre de Saint-Kitts et Nevis, a indiqué que son pays était une nation stable et harmonieuse.  Il a remercié les États-Unis pour avoir assisté Saint-Kitts et Nevis et la région des Caraïbes à lutter contre le trafic des stupéfiants et autres formes de criminalité transnationale organisée.  Très préoccupé par les armes de petit calibre fabriquées à l’étranger qui circulent dans cette région, M. Douglas a exhorté la communauté internationale à élaborer un traité sur le commerce des armes.  Les petits États insulaires des Caraïbes ont le malheur d’être situés entre une région où le niveau de production et de consommation de drogues est très élevé.  Ces pays, a-t-il fait remarquer, ne sont pas équipés pour lutter contre les activités criminelles qui résultent de ce fait.


Le Gouvernement de Saint-Kitts et Nevis, a souligné le Premier Ministre, accorde la priorité au bien-être de la population, en prenant des mesures pour améliorer les conditions de vie et lutter contre les maladies non transmissibles.  À cet égard, il a souhaité que les Nations Unies lancent une campagne pour réduire la mortalité liée à ces maladies.  De même, il a appelé la communauté internationale à s’engager plus activement dans la lutte contre le VIH/sida.


Par ailleurs, les pays des Caraïbes sont confrontés aux conséquences dévastatrices des changements climatiques, s’est ému le Premier Ministre.  Les plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre ne prennent toujours pas leurs responsabilités par rapport à l’augmentation des températures, la montée du niveau de la mer, la dégradation des côtes ou le blanchiment et la décimation des coraux, a-t-il regretté.  « Le fardeau physique, psychologique et financier que l’utilisation de l’énergie par d’autres pays a infligé sur des pays comme le mien est énorme », a insisté M. Douglas.  C’est pourquoi, a-t-il estimé, l’énergie verte doit devenir une priorité mondiale absolue.


Saint-Kitts et Nevis se félicite de la décision de tenir en 2014 la troisième Conférence des Nations Unies sur le développement durable des petits États insulaires en développement.  M. Douglas a souhaité que des objectifs clairs soient fixés dès maintenant pour préparer au mieux cet évènement qui s’adresse à des États particulièrement vulnérables.  La crise économique mondiale, a-t-il fait observer, a rendu la situation de ces pays encore plus vulnérable.  L’aide du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale, de l’Union européenne, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Club de Paris, a permis à son pays d’atténuer l’impact des politiques d’ajustement économique sur sa situation sociale, a-t-il dit avant de conclure.


M. MELTEK SATO KILMAN LIVTUNVANU, Premier Ministre de Vanuatu, a lancé un appel aux Nations Unies pour qu’elles continuent à travailler en vue d’une décolonisation complète de tous les territoires non autonomes.  À cet égard, il a plaidé en faveur des peuples autochtones de la Nouvelle-Calédonie et encouragé les parties à achever le processus de négociations visant l’auto-gouvernance.  Le Premier Ministre a également demandé la levée de l’embargo à l’encontre de Cuba.


Rappelant le conflit territorial qui oppose la France à son pays depuis son indépendance il y a 32 ans, il a demandé que l’état de droit ne soit pas utilisé comme moyen coercitif par les grandes puissances.  Les délégations des deux pays se sont rencontrées à Paris en avril dernier pour entamer un dialogue sur cette question, s’est-il cependant réjoui.


Vanuatu est exposé au trafic illicite d’armes, a poursuivi le Premier Ministre, demandant à cet égard que les Nations Unies adoptent une approche plus stricte pour arriver à conclure le traité sur le commerce des armes.


M. Kilman Livtunvanu a ensuite prévenu que Vanuatu a été considéré par le rapport mondial sur le risque de 2011 comme le pays le plus exposé au risque de catastrophes.  Il a demandé aux institutions des Nations Unies de prendre compte de cette vulnérabilité en examinant la capacité du Vanuatu à sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Il a aussi demandé à l’Assemblée générale d’adopter des résolutions pour garantir aux petits États insulaires en développement sortant de cette catégorie qu’ils continueront à bénéficier d’un traitement préférentiel.


Il a également souligné la différence d’évaluation entre le système des PMA prévu par l’ONU et celui du Millenium Challenge Corporation (MCC) par le biais duquel les États-Unis allouent une aide aux pays à faible revenu.  Vanuatu a bénéficié de cette aide il y a quelques années, ce qui lui a permis de construire deux routes nationales, mais n’a pas pu recevoir cette aide en 2010 car, selon les critères utilisés, le pays était devenu un pays à revenu intermédiaire.  Vanuatu figurait pourtant toujours dans la catégorie des PMA, a-t-il indiqué, soulignant la contradiction entre les critères considérés par les deux systèmes.


En ce qui concerne les changements climatiques, M. Kilman Livtunvanu a parlé de la menace qui persiste pour son pays, qui est un petit État insulaire du Pacifique, notamment l’érosion des côtes, le blanchiment des massifs de corail et l’acidification des eaux de l’océan.  Il a demandé à l’ONU d’encourager une réponse efficace à ce phénomène, notamment par la mise en œuvre rapide de mesures d’adaptation et d’atténuation, ainsi que par le financement et le renforcement des capacités.  Il s’est également élevé contre la pollution des mers et exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention de Londres sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets.


Mme ANTONELLA MULARONI, Ministre des affaires étrangères de Saint-Marin, a mis l’accent sur l’importance du processus de revitalisation en cours de l’Assemblée générale en déclarant que « l’Assemblée générale est l’organe le plus démocratique du système des Nations Unies ».  Elle a déclaré que ce processus était fondamental pour renforcer l’architecture de la gouvernance mondiale et devait être un objectif commun à tous les États Membres.  Elle a souligné l’importance du débat de haut niveau tenu les 17 et 18 mai à New York sur « la situation de l’économie et des finances du monde en 2012 » qui a été facilité conjointement par son pays et la Turquie.  Elle s’est réjouie que ce débat ait été l’occasion de réaffirmer le rôle central des Nations Unies pour gérer cette question de la manière la plus démocratique dans l’intérêt de la communauté internationale tout entière.  Elle a estimé que l’ONU devrait jouer un rôle clef dans la promotion d’une croissance équitable et inclusive d’un développement durable et de l’élimination de la pauvreté.  Elle a souligné qu’il était indispensable que la réforme se traduise aussi par un élargissement du nombre de sièges du Conseil de sécurité et la garantie de son fonctionnement plus représentatif, transparent et efficace.


S’agissant des révolutions arabes, la Ministre a appelé à soutenir une jeunesse qui est en première ligne de cette revendication pour la démocratie, de la liberté et de la justice sociale.  Elle a condamné les atrocités commises contre la population syrienne.  La Ministre a félicité l’Assemblée générale de s’être saisie de la situation en Syrie et d’avoir adopté, le 3 août dernier, la résolution A/66/889 sur la crise syrienne.  Face aux conséquences des changements climatiques et des catastrophes naturelles responsables de désastres humanitaires sans précédent, Mme Mularoni a souligné l’importance du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) pour leurs actions rapides et décisives dans les situations d’urgence humanitaire.  Elle s’est dite fière de rappeler que Saint-Marin, malgré sa petite taille, était le cinquante-deuxième contributeur du CERF.  Faisant remarquer que les personnes handicapées représentent 15% de la population mondiale –dont deux tiers vivent dans les pays en développement–, Mme Mularoni a salué la décision de l’Assemblée générale d’organiser une Réunion de haut niveau sur le « Handicap et le développement », en septembre 2013.  Elle a rappelé que Saint-Marin était l’un des premiers pays à ratifier la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, qui est aujourd’hui ratifiée par plus de la moitié des États Membres.  Notant que 7,6 millions d’enfants n’ont pas atteint l’âge de cinq ans en 2010 et que 72 millions d’enfants n’auront toujours pas accès à l’éducation primaire en 2015, elle a exhorté tous les États à trouver les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des enfants. 


M. NARAYAN KAJI SHRESTHA PRAKASH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Népal, a commencé son intervention en appelant à la levée immédiate de l’embargo « injustifié » auquel est depuis longtemps soumis Cuba.


Rappelant ensuite que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 » a établi un cadre global d’actions pour l’« Avenir que nous voulons » et l’Agenda pour le développement au-delà de 2015, il a plaidé pour un renforcement des trois piliers du développement durable que sont l’éradication de la pauvreté, la promotion d’un développement inclusif et la préservation de l’environnement.


« Les préoccupations des pays en développement, et notamment des pays les moins avancés (PMA), relatives aux transferts de technologie et au renforcement des capacités doivent être pleinement reconnues », a-t-il plaidé.  Il a également jugé crucial d’intensifier les efforts visant à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) parallèlement à la définition des objectifs du développement durable (ODD).


Rappelant que les changements climatiques étaient l’un des plus grands défis que la communauté internationale avait à relever, il a souhaité que le principe des « responsabilités communes mais différenciées » continue de guider les négociations menées dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  « Le mécanisme qui succédera au Protocole de Kyoto devra consacrer des engagements contraignants et assurer la justice climatique », a-t-il poursuivi, avant de plaider pour une réorientation du cours de la mondialisation de l’économie afin qu’elle soit plus inclusive et réponde aux besoins des plus pauvres.


Enfin, après avoir salué l’Initiative « Énergie durable pour tous » lancée par le Secrétaire général des Nations Unies, le Vice-Premier Ministre népalais a sollicité l’appui de la communauté internationale pour faire de Lumbini, le lieu de naissance de Bouddha, une cité internationale pour la paix.


M. TONIO BORG, Vice-Ministre des affaires étrangères de Malte, a rappelé qu’un an après le début du printemps arabe, des groupes extrémistes persistaient à vouloir faire dérailler la marche vers la liberté de ces pays.  « L’Ambassadeur américain Christopher Stevens a été une de leurs victimes », et on ne saurait insister assez sur la nécessité de protéger le caractère inviolable des bâtiments diplomatiques et de leur personnel et de dénoncer collectivement les actes « déplorables » qui ont été commis dans certaines capitales, a-t-il estimé.  « Nombreux sont ceux qui ont douté du succès du printemps arabe et nombreux sont ceux qui avaient peur de son appel au changement.  Pourtant aujourd’hui, le changement est bel est bien là et davantage reste à faire », a déclaré le Vice-Ministre qui a salué les démocraties naissant là où, il y a encore un an, on ne pouvait qu’en rêver. 


Cet appel à la liberté, « qui nous fait sortir de notre zone de confort et nous oblige à nous aventurer en terrain non familier », est un appel à l’humanité qui dépasse les frontières de la différence humaine et de l’indifférence, a souligné M. Borg.  Il a ajouté que le monde avait le choix entre répondre à cet appel ou l’ignorer.  Mais « ne vous méprenez pas, nous avons le choix », a-t-il rappelé.  Malte, qui suit, aux premières loges, les répercussions de cet appel au changement pour avoir assisté aux flux de personnes qui fuyaient la faim, la persécution et la guerre arriver sur ses côtes à la recherche d’une vie meilleure, est déterminée à leur offrir l’assistance nécessaire et à accueillir ceux qui ont été privés de leurs droits fondamentaux et de leur dignité, a expliqué le Vice-Ministre.  Fort de ce constat, il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle offre à ces personnes des alternatives et pour ne plus traiter ce problème comme celui « de quelqu’un d’autre ».  Il s’agit de garantir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et non pas simplement de cocher des cases.  Il s’agit d’un effort collectif concerté qui doit permettre de sortir des millions de personnes de privations, de la maladie et de la discrimination, a-t-il martelé. 


Le Vice-Ministre a félicité les Libyens, et les autres pays de la rive sud de la méditerranée qui ont connu leurs premières élections libres, transparentes et démocratiques.  Cette vague de changements ne doit pas faire perdre de vue la situation en Syrie, a-t-il mis en garde.  « L’oppression et la violence ne sont jamais la solution » et c’est pourquoi, il incombe à la communauté internationale de répondre, par obligation morale, aux besoins urgents du peuple syrien.  Pour Malte, ce n’est plus le moment de camper sur des préjugés et divisions anciennes, a-t-il dit.  Le vent du changement doit toucher tout le bassin méditerranéen.  Dans cet esprit, Malte avait organisé dès 2008 un sommet Union européenne-Ligue des États arabes, a rappelé M. Borg, en précisant que cette réunion sera suivie d’un sommet « Malte II » au Caire, en novembre prochain.  Évoquant la question du processus de paix au Moyen-Orient, le Vice-Ministre a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts et les parties concernées à dépasser leurs divergences.  Pour lui, il est possible de réaliser la paix au Moyen-Orient dans l’année à venir parce que le printemps arabe a insufflé une nouvelle donne dans le cours de l’histoire.  Il a invité à saisir cette opportunité.


M. URI ROSENTHAL, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a exprimé sa profonde préoccupation au sujet de la Syrie, en rappelant qu’il avait vu, de ses propres yeux, la terrible situation des réfugiés syriens lors d’une récente visite dans un camp en Turquie.  Il a cité le témoignage poignant d’une jeune mère de Homs, qui a fui avec son enfant les horreurs de ce conflit.  Ces réfugiés, a-t-il insisté, ont besoin du soutien de la communauté internationale, d’une ONU efficace et d’un ordre juridique international fort.  Les Pays-Bas participent à l’effort mené par 49 autres pays pour créer un ordre juridique et établir de bonnes conditions de sécurité en Afghanistan, a poursuivi M. Rosenthal.  Il a ajouté qu’à La Haye, siègent la Cour internationale de Justice (CIJ), la Cour pénale internationale et la Cour permanente d’arbitrage, qui fêtera l’an prochain ses 100 ans.


L’ordre juridique international permet tout d’abord de préserver la paix et la sécurité, a souligné le Ministre, en invitant à faire preuve d’unité pour y parvenir.  Il a regretté, à cet égard, les désaccords persistants au Conseil de sécurité qui ont empêché les Nations Unies de prendre des mesures décisives sur la Syrie.  Il a aussi plaidé en faveur d’une meilleure mise en œuvre des traités sur la non-prolifération, le contrôle des armes et le désarmement.  L’Iran doit respecter pleinement ses obligations sous l’égide de l’AIEA et se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité, a-t-il dit.


L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, qui siège également à La Haye, fêtera cette année son quinzième anniversaire, a poursuivi le Vice-Ministre, en souhaitant qu’elle puisse contribuer à régler le problème des armes chimiques en Syrie.  Les Pays-Bas accueilleront, en outre, le Sommet sur la sécurité nucléaire en 2014.  Il a aussi demandé la reprise des négociations relatives au traité sur le commerce des armes.


Le Ministre néerlandais des affaires étrangères a ensuite souligné qu’un ordre juridique plus fort permettrait de mieux protéger les droits de l’homme.  Il a souhaité que les femmes soient davantage impliquées dans la société, l’économie et la politique.  Il a demandé que le Conseil des droits de l’homme s’engage de façon authentique à respecter les droits de l’homme.  Les Pays-Bas sont candidats pour siéger au sein du Conseil pour la période 2015-2017, a-t-il annoncé.  Le Ministre s’est également prononcé en faveur de la responsabilité de protéger au cas où un pays ne peut ou ne veut pas agir pour prévenir les crimes de génocide ou contre l’humanité.


L’économie ne peut pas survivre lorsque les droits de l’homme sont violés, a fait remarquer le Ministre, en invitant à tirer les leçons du printemps arabe.  Il a souligné le rôle important que jouent respectivement, dans ce domaine, l’Organisation mondiale du commerce, la Banque mondiale et la Cour permanente d’arbitrage de La Haye.  Le secteur privé à également son rôle à jouer pour renforcer la croissance économique.  Enfin, M. Rosenthal a voulu une ONU plus efficace et cohérente, en souhaitant que le Conseil de sécurité soit réformé, en tenant compte des nouvelles réalités politiques et économiques du monde.  Parallèlement, la part plus grande de certains pays dans l’économie mondiale devrait se refléter dans leur contribution au budget de l’ONU.


M. ALFREDO MORENO CHARME, Ministre des relations extérieures du Chili, a fait valoir que l’Amérique latine, en dépit de ses différences, avait appris à vivre dans la diversité et avait progressé plus que les autres régions au cours de la dernière décennie.  Se tournant vers la communauté internationale, il a salué le rôle de la Commission de consolidation de la paix.  À cet égard, il a estimé que les modifications de la composition et de la taille de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) devraient être compensées par un renforcement de la présence des institutions spécialisées, fonds et programmes de développement du système des Nations Unies, pour contribuer à la reconstruction d’Haïti.


Dans cet esprit de consolidation de la paix, a poursuivi M. Charme, le Chili a accepté l’invitation de la Colombie à accompagner le processus de négociations qu’elle a initié pour mettre un terme au conflit interne vieux de plus de 50 ans.  M. Charme a ensuite réitéré l’appui du Chili à la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et son opposition au droit de veto.  « Les pays qui jouissent du droit de veto ont une grande responsabilité et doivent l’utiliser avec modération et transparence pour résoudre les crises, en laissant de côté les positions nationales et les idéologies qui sapent le système », a-t-il dit.  Le Chili a présenté sa candidature au Conseil de sécurité pour la période 2014-2015.  Le Ministre chilien des relations extérieures a souligné que son pays, sensibilisé par l’expérience de sa propre démocratie interrompue il y a près de 40 ans, était fermement engagé dans la protection et la promotion des droits de l’homme.  Il a appuyé le renforcement du système des organes de traités des droits de l’homme et les travaux du Conseil des droits de l’homme.


Abordant la question de la crise financière internationale, M. Charme a mis en garde contre les politiques populistes et à court terme.  Les gouvernements doivent agir de manière responsable et contrôler les dépenses publiques.  Défenseur de la libéralisation du commerce, le Chili a conclu des accords de libre échange avec plus de 60 pays et se trouve parmi ceux qui ont les tarifs douaniers les plus bas.  Le Chili a participé récemment au lancement de l’Alliance du Pacifique avec le Pérou, le Mexique et la Colombie, afin de partager les potentiels de leurs économies réciproques.  Au cours des dernières années, les catastrophes naturelles se sont multipliées, a poursuivi le Ministre, en évoquant le tremblement de terre de 2010 et l’effondrement de la mine de San José.  Le Chili a renforcé ses mécanismes d’alerte et l’agence de protection civile, a indiqué le Ministre.  Il a attiré cependant l’attention de la communauté internationale sur le suivi des objectifs de Rio+20 pour la protection de l’environnement.  Enfin, le Chili se félicite d’assumer la présidence pro tempore de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a indiqué le Ministre en conclusion.


M. BERNARD KAMILLIUS MEMBE, Ministre des affaires étrangères de la République-Unie de Tanzanie, a rappelé l’engagement de son pays à fournir des troupes pour la Force internationale neutre (FIN), forte de 4 000 hommes, que les membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) se sont accordés à établir pour résoudre la crise en cours dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).  « Nous prenons les mesures nécessaires pour que le déploiement de cette Force s’effectue en vertu du mandat des Nations Unies », a-t-il ajouté.


Estimant que la crise économique mondiale était « loin d’être terminée », M. Membe a invité les États Membres à faire en sorte que les réflexions sur l’Agenda pour le développement au-delà de 2015 ne visent pas à détourner l’attention de ceux qui se sont entrepris en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a ainsi proposé l’adoption d’une deuxième génération d’OMD afin que les pays qui n’ont pas réussi à atteindre les OMD en 2015 puissent y parvenir au-delà de 2015, avec l’appui de la communauté internationale.  Comme il est peu probable que les pays de l’Afrique subsaharienne réalisent ces OMD en 2015, il faudrait examiner les objectifs de développement durable (ODD) à la lumière des OMD, a-t-il dit, rappelant que ces derniers devraient être pleinement mis en œuvre au-delà de 2015.  Par ailleurs, tout en se félicitant de l’admission de la Palestine au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Ministre a souhaité un réexamen des décisions de retrait de contributions de certains donateurs de l’UNESCO résultant de l’admission de la Palestine.  Ces mesures, a-t-il regretté, portent particulièrement préjudice aux pays africains.


M. DJIBRIL YIPÉNÈ BASSOLÉ, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, a indiqué que cette année, son pays avait été éprouvé par une crise alimentaire due à une mauvaise pluviométrie causant un déficit céréalier aggravé par un afflux massif de réfugiés venus du Mali, avec leur bétail, à cause de la crise qui prévaut dans ce pays.  Le Gouvernement a pris des mesures pour contenir l’impact négatif de cette situation.  Au plan politique, l’enrôlement biométrique des électeurs qui sera réalisé en décembre de cette année permettra d’organiser des élections législatives et municipales dans la transparence et l’équité.  Sur le plan économique, le Gouvernement a adopté la stratégie de croissance accélérée et de développement durable pour la réalisation de laquelle, le Ministre a sollicité l’appui des partenaires de son pays. 


Concernant la crise malienne, le Ministre a rappelé que le Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré, était le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour tenter de la résoudre, par le dialogue, en concentrant ses efforts sur le retour à l’ordre constitutionnel normal et à la mise en place d’organes de transition stables acceptés par les Maliens et reconnus par la communauté internationale, en vue de mettre en œuvre la feuille de route contenue dans l’Accord-cadre du 6 avril 2012, axée sur la gestion de la crise au nord du Mali et l’organisation des élections.


Le Ministre a aussi déclaré que le Burkina Faso œuvrait pour la réunification du Mali et à l’instauration d’une paix stable et durable dans le pays qui nécessite une approche globale combinant le dialogue politique et l’usage de la force essentiellement destiné à neutraliser les groupes extrémistes terroristes à vocation transnationale.  M. Bassolé a lancé un appel aux mouvements armés maliens pour qu’ils renoncent au recours systématique aux armes et les a exhortés à respecter les libertés fondamentales de leurs concitoyens et à se démarquer des mouvements extrémistes et terroristes.


Au sujet du Darfour et de la Guinée-Bissau, le Ministre a assuré que le Burkina Faso contribuait aux opérations de maintien de la paix qui y sont déployées, afin d’œuvrer pour la paix et la sécurité sur le continent africain.  S’agissant du Sahara occidental, le Ministre s’est dit d’avis que « l’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara » pourrait être une voie appropriée pour le règlement de ce différend.  En outre, le Ministre a noté « avec grande satisfaction le climat apaisé qui règne actuellement dans les relations entre la République de Chine Taiwan et la République populaire de Chine ».  Ceci milite en faveur de l’octroi, à la République de Chine, la place qui est la sienne dans le concert des nations, y compris sa participation effective aux activités d’organisations comme l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a-t-il dit.  


« Je serai franc et je parlerai la langue des peuples que nous représentons », a d’emblée expliqué M. AHMET DAVUTOĞLU, Ministre des affaires étrangères de la Turquie.  « Chaque année, nous débattons de défis titanesques qui nous attendent et nous exprimons notre détermination à les résoudre mais, souvent, a-t-il regretté, nous n’agissons pas à l’unisson et de nombreux conflits demeurent sans solution. »  Il a cité, à cet égard, le cas de la Palestine, en émettant l’espoir qu’elle deviendra un jour Membre à part entière de cette Assemblée.  Il a également plaidé pour un règlement pacifique du conflit au Nagorno-Karabakh, dans le respect de l’intégrité de l’Azerbaïdjan.  En outre, il a insisté sur la question de Chypre qui, depuis 50 ans, n’a pas permis d’aboutir à une solution.  Les Chypriotes turcs, a-t-il dit, continuent de subir « l’isolement et un embargo injuste en raison de leur appui au règlement proposé par les Nations Unies ».


Chaque année, la communauté internationale se trouve submergée par de nouveaux problèmes, a poursuivi M. Davutoğlu.  Il a fait allusion au fait que certains États aient recours à la répression brutale à l’encontre de leurs citoyens qu’ils sont censés protéger, et au fait que des millions de personnes vivent dans la pauvreté, dans la répression ou dans des conditions qu’aucun être humain ne devrait connaître.  « Chaque matin ou chaque printemps est synonyme d’espoir.  Notre rôle est d’œuvrer pour réaliser la paix et pour répondre, ainsi, aux attentes de l’humanité », a-t-il dit.  « Mais comment parler de liberté et de justice lorsque nous sommes incapables d’agir pour préserver les principes universels qui sont les fondements des Nations Unies?  Comment allons-nous maintenir la paix et la sécurité internationales si nous demeurons incapables de contraindre des régimes brutaux de respecter la primauté du droit? » s’est-il interrogé.  Il a considéré que face à la situation que connaît jour et nuit la Syrie, l’incapacité de la communauté internationale devenait un instrument entre les mains de despotes qui détruisent leur population.


Dans ce contexte, M. Davutoğlu a estimé qu’il faudrait que les Nations Unies soient « efficaces, solides et crédibles » et qu’elles s’attaquent à « la question en souffrance », c’est-à-dire leur réforme.  « Le Conseil de sécurité devrait devenir un organe plus efficace, plus fonctionnel et plus représentatif afin de répondre aux véritables besoins du monde ».  Il a ensuite rappelé que 30 000 personnes avaient déjà été tuées en Syrie, que 300 000 Syriens avaient fui vers les pays voisins et que ce pays comptait un million de déplacés à l’intérieur de ses frontières.  « Cette tragédie s’est traduite par des statistiques.  Qu’a fait la communauté internationale pour arrêter ce carnage? a-t-il demandé.  C’est une honte de voir que, 20 ans après, les fantômes de Srebrenica et d’Halabja continuent de nous hanter dans les rues de Syrie », s’est indigné M. Davutoğlu.  Il a estimé qu’il n’y avait aucune explication légitime à « l’échec du Conseil de sécurité à se faire l’écho de la communauté internationale » et que cette incapacité encourageait, par ailleurs, le régime syrien à tuer davantage.  Il a également rappelé que son pays accueillait, à présent, 90 000 réfugiés syriens et que la situation en Syrie posait une véritable menace à la paix et à la sécurité de la région.


Avant de clore son intervention, M. Davutoğlu a condamné les attaques récemment perpétrées contre l’Islam et le prophète Mahomet, en estimant que celles-ci étaient des « provocations flagrantes visant à dénigrer les valeurs sacrées d’une confession ».  Il a également estimé que l’islamophobie était devenue une nouvelle forme de racisme et que la liberté d’expression ne devrait pas être synonyme d’anarchie mais de responsabilités.  Il a, par ailleurs, vigoureusement condamné l’assassinat de l’Ambassadeur américain Chris Stevens, en Libye.  « Toute forme de violence à l’encontre d’innocents ne pourra jamais trouver de justification », a-t-il soutenu.


M. ZORAN MILANOVIĆ, Premier Ministre de la Croatie, a fait remarquer que son pays marquait cette année le vingtième anniversaire de son entrée à l’ONU en tant qu’État Membre.  Il a remercié l’Organisation d’avoir joué un rôle important dans la lutte menée par la Croatie pour l’obtention de son indépendance politique, de la reconnaissance internationale et de son intégrité territoriale.  Abordant la question de la Syrie, il s’est aligné sur la position de l’Union européenne avant de souligner l’importance d’une transition politique qui réponde aux aspirations du peuple syrien.  « Il n’y a pas de paix sans justice, et il n’y a pas de justice sans l’état de droit et sans la lutte contre l’impunité », a-t-il ajouté.  En outre, la Croatie défend le principe de la responsabilité de protéger, de même que le rôle de la Cour pénale internationale.


Pour M. Milanović, il faut mettre davantage l’accent sur la diplomatie préventive et la médiation au début des conflits.  « Plus nous nous engageons tardivement, plus nous sommes divisés », a-t-il fait remarquer.  Ensuite, a-t-il expliqué, quand un pays est obligé de combattre la corruption par des mesures coercitives, c’est qu’il est déjà trop tard, car « la corruption a laissé son empreinte corrosive sur la société ».  Dans ce contexte, il a souhaité l’adoption d’un traité sur le commerce des armes.  La Croatie a fait de nombreux progrès sur la voie de la transparence.  Elle se félicite d’accueillir à Dubrovnik, les 4 et 5 octobre 2012, le deuxième atelier européen de communication sur l’initiative « Partenariat pour des gouvernements ouverts ».


La Croatie est parvenue à réaliser sa transition politique, économique et sociale en relativement peu de temps, a souligné le Premier Ministre.  En 2013, elle deviendra le vingt-huitième membre de l’Union européenne.  Consciente des liens qui unissent la paix, la sécurité, le développement et la promotion des droits de l’homme, elle partage aujourd’hui son expérience avec les pays de l’Europe du Sud-Est et d’autres pays sortant d’une situation de crise.  La Croatie assure actuellement la vice-présidence de la Commission de consolidation de la paix et participe à l’initiative CAPMATCH, une plateforme en ligne qui conseille les pays engagés dans un processus de transition.


En matière de droits de l’homme, la Croatie est particulièrement attachée à défendre les droits des membres vulnérables de la société, telles les personnes appartenant à la communauté gay, lesbienne, bisexuelle et transgenre (LGBT), a indiqué M. Milanović.  La Croatie défend l’idée d’un moratoire sur la peine de mort et le droit à l’objection de conscience pour le service militaire.  Évoquant les défis du développement après 2015, M. Milanović a mis en relief l’égalité des sexes et salué l’initiative du Secrétaire général en faveur de « L’éducation d’abord ».


M. PATRICE EMERY TROVOADA, Premier Ministre et Chef du Gouvernement de Sao Tomé-et-Principe, a parlé du cas spécifique de la République de Guinée-Bissau, avec qui Sao Tomé-et-Principe a des relations historiques, culturelles et linguistiques profondes, et a appelé la communauté internationale à apporter une solution crédible, inclusive et durable pour qu’il soit mis fin aux tentatives de coups d’État.  Cela requiert la réforme des forces armées, une classe politique forte et un engagement à respecter le dialogue politique et la légalité républicaine.  Sao Tomé-et-Principe, pour sa part, travaille avec les pays membres de la communauté des États ayant en partage la langue portugaise et avec les organisations régionales et internationales pour garantir un avenir meilleur à la Guinée-Bissau.  Le Premier Ministre a ensuite évoqué les évolutions positives qui ont lieu en Afrique, notamment en Somalie, au Soudan et au Soudan du Sud.  S’agissant du Sahara occidental, il a indiqué que les recommandations du Secrétaire général constituent un cadre positif pour une solution permanente à la situation. 


Pour M. Trovoada, les massacres en Syrie doivent cesser, l’intégrité et la sécurité de l’État d’Israël doivent être garanties, le peuple palestinien doit avoir son État, l’embargo contre Cuba doit prendre fin, tous les pays, y compris la République islamique d’Iran, ont le droit à la technologie nucléaire civile et doivent observer scrupuleusement leurs engagements et, enfin, les pays pollueurs responsables des changements climatiques et de la détérioration de l’environnement de la planète doivent payer.  Il s’est réjoui de voir des signes positifs dans le dialogue entre la République de Chine (Taiwan) et la République populaire de Chine d’un côté et, de l’autre, il a noté la volonté du Congrès des États-Unis et du Parlement européen de permettre à Taiwan d’intégrer certaines organisations internationales.


M. Trovoada a ajouté que la sécurité globale, et en particulier les crimes transnationaux, la piraterie, les trafics d’armes et de drogues sont des problèmes majeurs pour son pays.  Cela a obligé Sao Tomé-et-Principe à adopter un mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits causés par le crime transnational organisé pour assurer sa sécurité.  Dans sa conclusion, il a dit que la persistance de la crise économique et financière internationale et ses effets sur les économies des petits pays menacent la cohésion sociale et les progrès en matière de discipline fiscale qui pourtant contribuent à encourager le climat des affaires et même la stabilité politique de ces pays.  Les populations vulnérables du Sud et du Nord exigent actuellement un changement des pratiques et des règles existant dans le système financier international, et elles demandent une meilleure gouvernance financière mondiale, et notamment plus de responsabilités de la part des actionnaires et des spéculateurs.


M. HAILEMARIAM DESALEGN, Premier Ministre de l’Éthiopie, a rendu hommage à son prédécesseur, Meles Zenawi, décédé il y a un mois, qui avait permis l’émergence de la nouvelle Éthiopie et redonné espoir aux Éthiopiens.  Il a expliqué combien ce peuple voulait instaurer une unité qui célèbre sa diversité, en se basant sur la Constitution fédérale.  Les Éthiopiens sont conscients qu’ils reviennent de loin.  Le pays a connu une croissance économique rapide au cours de cette dernière décennie, ce qui lui permet d’envisager pour l’avenir une réelle transformation économique.  L’Éthiopie, qui est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, contribue à l’intégration régionale, a poursuivi M. Desalegn.  Il a cité, à cet égard, le réseau électrique et les routes que son pays a construites qui relient Djibouti, le Soudan, le Kenya et le Soudan du Sud.


Le Premier Ministre a aussi exposé les progrès accomplis pour arriver à la paix et à la stabilité dans la région, grâce notamment aux pays fournisseurs de contingent qui ont contribué à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Il reste cependant encore beaucoup à faire en Somalie pour que le nouveau Gouvernement puisse se maintenir au pouvoir, a-t-il fait remarquer, en avertissant que les ennemis de la paix dans la région ne sont pas complètement éliminés.  « Nous continuerons à assister ce pays », a-t-il assuré.


M. Desalegn s’est également félicité des progrès accomplis dans le processus de paix entre le Soudan et le Soudan du Sud, en rendant hommage à l’ancien Président sud-africain, M. Thabo Mbeki, et au Groupe de haut niveau de mise en œuvre de l’Union africaine pour leur persévérance.  Il a salué la signature, ces derniers jours, d’accords relatifs à des questions clefs.  Il a aussi remercié les deux pays pour leur confiance à l’égard de l’Éthiopie qui envoie ses troupes au service de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).  Le maintien d’une paix et d’une stabilité durables reste un défi dans la région, a poursuivi le Premier Ministre.  Il a expliqué la difficulté à garantir le respect de l’état de droit, à la fois à l’intérieur du pays comme dans ses relations avec les pays voisins.  « La lutte contre l’extrémisme est un des aspects du problème », a-t-il précisé.


Une autre difficulté à laquelle est confronté le pays, a-t-il dit, est le développement durable, qui souffre d’un manque de coopération internationale.  Le Premier Ministre a estimé que la situation économique actuelle dans le monde ne devrait pas détourner l’attention des besoins des pays à faible revenu.  Les défis dans ce domaine sont aggravés par les changements climatiques, a ajouté le Premier Ministre, tout en expliquant que son pays avait déjà adopté un programme de développement vert.  L’Éthiopie, a-t-il insisté, a aussi besoin d’aide dans ce domaine.  Son pays, a poursuivi le Premier Ministre, est prêt à contribuer aux travaux du Groupe de travail sur le développement durable, créé par la Conférence de Rio+20.  Enfin, M. Desalegn a indiqué que son pays figurait parmi les 10 économies dont la croissance est la plus rapide au monde.


Le Prince MOULAY RACHID du Maroc a noté les mutations aussi importantes que rapides que connaît aujourd’hui le monde, dont la principale manifestation est la persistance de la crise économique mondiale.  À ces contraintes s’ajoutent des défis globaux si complexes qu’ils dépassent les frontières et les possibilités des États, a-t-il dit, en citant ceux du développement durable, du respect des droits de l’homme, de la montée du terrorisme international et de la criminalité transnationale organisée.


Le Prince Moulay Rachid, qui a souligné l’importance du règlement des conflits par les moyens pacifiques, a rappelé que « la réalisation de la paix et de la sécurité internationales restait consubstantielle à la mission historique dévolue aux Nations Unies ».  Le Maroc a contribué très tôt aux opérations de maintien de la paix, a-t-il rappelé.  S’agissant du continent africain, il a regretté la détérioration de la situation dans certaines régions, notamment celle du Sahel et du Sahara.  En dépit des efforts que déploient les pays de la région en faveur du Mali, il a estimé que le concours des Nations Unies demeurait nécessaire pour créer un consensus national.  Il a réaffirmé l’engagement du Maroc de continuer à fournir une aide à ce pays.  Par ailleurs, le Prince Moulay Rachid a apprécié les progrès sensibles enregistrés dans différentes régions du continent africain, surtout en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo, en vue de la réconciliation nationale. 


En ce qui concerne la région arabe, le Prince Moulay Rachid a déclaré que la Tunisie, la Libye, l’Égypte et le Yémen avaient franchi des étapes importantes sur la voie de la transition démocratique, en dépit d’un climat politique complexe et agité.  S’agissant de la Syrie, il a rappelé que son pays avait apporté une contribution substantielle au soutien international en faveur des initiatives de la Ligue des États arabes.  Il a appelé à « mener des actions fermes » pour amener le régime syrien à mettre un terme à la violence et à conduire une transition politique qui englobe toutes les sensibilités.  Il a demandé, dans le même temps, de mobiliser les ressources financières permettant de répondre aux besoins des réfugiés et des déplacés syriens.


Passant à la question de Palestine, le Prince Moulay Rachid a lancé un appel à la mobilisation du soutien international en faveur de la demande de statut d’État non membre à l’ONU.  Il a aussi souhaité la reprise des négociations directes au plus tôt, avec l’engagement et le parrainage des puissances influentes.  Le Prince Moulay Rachid a aussi fustigé le plan israélien visant à judaïser Jérusalem, alors qu’il « ne peut y avoir de paix sans Jérusalem-Est comme capitale de l’État palestinien indépendant », a-t-il affirmé.


Le Prince Moulay Rachid a expliqué que le Maroc avait entrepris d’opérationnaliser l’Union Maghrébine.  Pour éliminer tout obstacle à cette initiative, il a participé aux négociations en vue de trouver une solution politique au différend régional autour du Sahara marocain, a-t-il indiqué.


Enfin, il a exhorté à lutter de façon coordonnée et efficace contre toutes les formes d’extrémisme, de haine, de xénophobie, et contre toute provocation ou atteinte à la foi et à la sensibilité d’autrui.


M. EAMON GILMORE, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a regretté le fait que, parfois, l’impact de certains mots issus de la Charte des Nations Unies « que nous connaissons trop bien » s’estompe avec le temps.  Il a invité la communauté internationale à examiner plus attentivement, au cours de cette session, ce qu’elle n’a pas été en mesure de réaliser l’année précédente.  « Il faut que nos paroles aient du sens pour les peuples auxquels nous nous adressons.  Trop de causes, trop de lieux sont oubliés, ont été abandonnés ou n’attirent plus l’attention des médias depuis longtemps », a-t-il dit. 


Il a ensuite immédiatement qualifié ce qui se passe en Syrie d’« affront à l’humanité ».  « L’armée d’un État souverain, Membre de cette Organisation, bombarde sa propre population et attaque ses propres villes tandis que la population fait la queue pour obtenir du pain.  Ce peuple mérite l’appui de la communauté internationale ».  Il a estimé que la priorité était de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et à l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution autorisant des sanctions ciblées.  Celles-ci doivent notamment inclure un embargo sur les armes à l’égard de tous ceux qui violent les droits fondamentaux de la population syrienne, a-t-il ajouté.  M. Gilmore a aussi souligné que l’Irlande appuyait l’appel lancé par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, et la Suisse, entre autres, afin que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale de Justice (CPI) de la question.


Tandis que le monde se concentre sur la Syrie, le Vice-Premier Ministre a cependant fait remarquer que la paix et la justice demeuraient une perspective lointaine dans le conflit israélo-palestinien.  « La création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 aurait dû avoir lieu depuis longtemps et il faut que la Palestine devienne un Membre à part entière des Nations Unies », a-t-il plaidé.  C’est pourquoi, il a appelé Israël à cesser d’étendre ses colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est car, a-t-il dit, « celles-ci ne font qu’entraver la perspective de la création d’un État palestinien ».  Enfin, il a souhaité que le Président Abbas et le Premier Ministre Netanyahu s’engagent à parvenir à un accord de paix dans un temps imparti.


M. Gilmore a ensuite mis l’accent sur le développement en tant qu’élément indissociable au maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a souligné que son pays avait maintenu son aide publique au développement (APD) au-dessus du niveau des 0,5% de son produit national brut, ce qui représente, a-t-il dit, une « victoire de taille compte tenu des difficultés économiques actuelles ».  Le Vice-Premier Ministre de l’Irlande a émis l’espoir que son pays sera en mesure d’atteindre rapidement l’objectif de 0,7% fixé par les Nations Unies et a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Vice-Premier Ministre a aussi affirmé que l’Irlande n’oublierait pas les agences humanitaires qui travaillent dans la corne de l’Afrique et partout ailleurs dans le monde, car « nous avons fait de la lutte contre la faim et la malnutrition nos priorités absolues de développement », a-t-il affirmé.


M. MICHAEL SPINDELEGGER, Vice-Chancelier et Ministre fédéral des affaires internationales et européennes de l’Autriche, a affirmé que son pays continuait d’apporter son plein appui aux processus de transition en cours dans le monde arabe.  Il s’est en particulier félicité des efforts entrepris jusqu’ici en vue de jeter les bases de sociétés plus ouvertes, inclusives et prospères.  En outre, le Ministre a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à assumer leurs responsabilités et à garantir pour leurs enfants et les générations futures une paix et une sécurité durables.


Par ailleurs, M. Spindelegger a estimé que le règlement pacifique des conflits ne pourra être réalisé qu’à travers un dialogue ouvert basé sur le respect mutuel.  L’Autriche a une tradition ancienne de promotion du dialogue interculturel et religieux, a-t-il dit, en notant que son pays était fier d’accueillir, les 27 et 28 février prochains à Vienne, le cinquième Forum mondial de l’Alliance des civilisations, intitulé « Leadership responsable dans la diversité et le dialogue ».


De même, il a souligné que le Centre international du Roi Abdullah Bin Abdulaziz pour le dialogue interreligieux et interculturel serait inauguré le 26 novembre prochain à Vienne.  Ce Centre, résultat d’une initiative conjointe de l’Arabie saoudite, de l’Espagne et de l’Autriche, apportera certainement une contribution significative à la promotion du dialogue, a-t-il déclaré.


En matière de désarmement, le Ministre a mis l’accent sur la nécessité d’aller au-delà d’une approche strictement militaire issue de la période de la guerre froide.  Il est temps, a-t-il dit, d’arrêter la course aux armes nucléaires.  Il a ajouté que l’Autriche était engagée dans le renforcement et le développement du droit international et d’une approche humanitaire visant à faire progresser le désarmement mondial et la non-prolifération.


M. SAMUEL SANTOS LOPEZ, Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a estimé que les changements qui ont eu lieu dans la science, l’économie, la géopolitique, la technologie, l’écologie ou encore la culture sont de véritables révolutions qui mettent en doute l’efficacité des organisations internationales dans la conduite des affaires du monde.  La situation actuelle nous montre comment la gouvernance, vue et exercée sous l’angle du capitalisme sauvage peut, contrairement à ce qu’on a essayé de nous faire croire, conduire notre civilisation au bord du précipice.  La spéculation financière dans les pays développés a réduit le rôle de l’État.  Le marché est partout, que ce soit dans le domaine de l’économie ou celui de la paix, ce qui est totalement contraire aux idéaux qui sous-tendent l’Organisation. 


Aujourd’hui, a poursuivi le Ministre, les États-Unis et les pays européens, paradigmes de ce modèle égoïste, sont à la peine pour trouver des solutions à ces problèmes structurels révélés au grand jour.  Ils préfèrent plonger leurs citoyens dans l’insécurité et la pauvreté plutôt que de s’interroger sur la privatisation de l’État qu’ils ont promue. 


Il nous faut, a tranché le Ministre, « une nouvelle philosophie » pour une paix et un développement au bénéfice de tous.  Pour ce faire, le Ministre a prôné, conformément à l’initiative lancée par son pays, non pas la réforme mais « la réinvention » de l’ONU.  La réforme, a-t-il dit constater, n’avance pas compte tenu des tactiques politiciennes de certains membres permanents du Conseil de sécurité.


Après avoir réclamé la levée de l’embargo imposé à Cuba, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Venezuela, l’appui au processus de paix en Colombie, le respect des droits diplomatiques de l’ambassade de l’Équateur au Royaume-Uni et la reconnaissance de la souveraineté de l’Argentine sur les « Îles Malvinas », le Ministre a condamné les actes terroristes qui ont coûté la vie à des hauts responsables du Gouvernement syrien et à la population.  Il a estimé que la forme d’agression que l’on voit aujourd’hui en Syrie avait déjà été condamnée en 1986, par la Cour internationale de Justice, dans l’affaire Nicaragua contre les États-Unis. 


Il est évident, a-t-il dit, que la médiation de l’ONU n’ira nulle part étant donné les intérêts particuliers de certains membres de l’Organisation de l’Atlantique Nord (OTAN) et de leurs alliés.  Il a dûment condamné les attaques terroristes à Benghazi, en Libye, avant de faire part des progrès politiques, économiques et sociaux enregistrés dans sa région et dans son pays, tout en reconnaissant la gravité du trafic illicite de drogues.  


M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a commencé par appuyer l’aspiration des peuples du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à déterminer eux-mêmes leur propre destin.  Il a jugé particulièrement important de réaliser ces transformations « de façon non violente et sans ingérence extérieure ».  S’agissant de la Syrie, il a appelé tous les membres du Groupe d’action à confirmer les engagements pris à Genève.  « Ceux qui s’opposent à la mise en œuvre du Communiqué de Genève prennent une énorme responsabilité », a-t-il averti.  En insistant sur un cessez-le-feu uniquement de la part du Gouvernement et en encourageant l’opposition à intensifier les hostilités, « ils enfoncent un peu plus la Syrie dans l’abîme sanglant de luttes intestines ».  Selon M. Lavrov, la militarisation du conflit syrien ne fait que se poursuivre « avec les appels pour une intervention ouverte ».  Au contraire, un cessez-le-feu global, la libération des prisonniers et des otages et une assistance humanitaire supplémentaire constituent les étapes nécessaires pour créer les conditions d’un dialogue international-syrien.  Il a espéré que l’expérience du Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, permettra d’obtenir un accord sur ces points.


« Toutes nos actions devraient reposer sur la base solide de la Charte de l’ONU qui ne donne en rien le droit de changer les régimes », a insisté le Ministre des affaires étrangères.  Il est inacceptable d’imposer un système politique à un pays et à son peuple, comme l’a déclaré le Président Vladimir Putine au Kremlin, le 26 septembre dernier.  Alors que le monde traverse une période de transition caractérisée par l’instabilité, les États Membres de l’ONU doivent être capables d’accepter les règles de conduite agréées et de répondre ensemble aux défis.


« L’ordre mondial est menacé par l’interprétation arbitraire de principes essentiels tels que le non-recours à la force ou la menace de la force, le règlement pacifique des différends, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures », a soutenu M. Lavrov.  Il a déclaré que le Conseil de sécurité était responsable au premier chef du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Les sanctions unilatérales imposées par un État ou un groupe d’États sapent l’unité et les efforts de la communauté internationale.  À ce sujet, il a appelé à la levée de l’embargo sur Cuba, qu’il a qualifié de « relique de la guerre froide ».  Enfin, M. Lavrov a estimé que le débat sur la responsabilité de protéger, un concept ambigu, devrait se poursuivre sur la base des approches adoptées au Sommet des Nations Unies de 2005, selon lesquelles il faudrait respecter les principes de la Charte de l’ONU quand il s’agit de conflits interétatiques.  « La protection des civils est une question trop importante pour être exploitée à des fins politiques », a-t-il fait observer avant de conclure.


M. THONGLOUN SISOULITH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique lao, a indiqué que depuis 12 ans, la communauté internationale était confrontée à des problèmes sécuritaires et politiques, ainsi qu’économiques, sans parvenir à les résoudre.  À cela se sont ajoutés la crise économique et financière mondiale et les changements climatiques.  La communauté internationale n’a malheureusement pas fait de progrès pour faire face aux changements climatiques et le Protocole de Kyoto expire, a-t-il rappelé, cette année 2012.  Les instruments internationaux formulés par la communauté internationale pour répondre à ces défis ont donc échoué.  En outre, les engagements des pays donateurs en faveur des pays en développement n’ont pas été tenus.


Dans ce contexte, le Vice-Premier Ministre s’est réjoui que les organisations régionales comme l’ANASE aient joué un rôle de plus en plus important pour affronter les défis mondiaux.  Au plan national, la situation économique a connu, en 2011, une croissance de 8% tandis que les investissements directs étrangers ont augmenté de 30%.  La pauvreté a régressé grâce au Plan quinquennal, a-t-il dit, en assurant que le Lao sera en mesure d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015.  C’est dans ce contexte que le Lao va accueillir le neuvième Sommet Asie-Europe à Vientiane, les 5 et 6 novembre prochains.


Concernant la situation au Moyen-Orient, le Vice-Premier Ministre a fait remarquer que le conflit israélo-palestinien ne sera résolu que lorsque la vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, sera réalisée.  Son pays appuie l’adhésion de la Palestine aux Nations Unies et demande, par ailleurs, la levée de l’embargo financier et économique sur Cuba, a-t-il ajouté.


Avant de conclure, le Vice-Premier Ministre a exhorté la communauté internationale à aider les pays les moins avancés enclavés à combattre leur isolement géographique qui, a-t-il dit, freine leur accès aux marchés.  C’est pourquoi, il a lancé un appel pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty en faveur des pays enclavés et sans littoral. 


M. KIM SUNG-HWAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, a appuyé le plan d’action quinquennal du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon.  Il a considéré que le Document final de la Conférence Rio+20, « L’avenir que nous voulons », représentait un progrès substantiel pour le développement durable.  Dans ce contexte, la République de Corée a établi l’Institut mondial pour la croissance verte (Global Green Growth Institute) avec 16 autres pays.  De plus, elle s’est engagée à accueillir le secrétariat du Fonds vert pour le climat.


Le Ministre a indiqué que la République de Corée continuait à augmenter son aide publique au développement pour promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement.  En juin dernier, un partenariat mondial pour la mise en œuvre des engagements pris lors du Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, organisé en 2011 à Busan, en République de Corée, a été lancé.  L’éducation étant au cœur du développement, M. Sung-hwan a salué l’initiative du Secrétaire général intitulée « L’éducation d’abord ».  La République de Corée prend également une part active aux discussions sur l’Agenda pour le développement pour l’après 2015.


La violence sexuelle contre les femmes en temps de conflit armé constitue une violation des droits de l’homme et un affront à la dignité et à l’intégrité humaines, a déclaré le Ministre.  Le système des Nations Unies et tous les États Membres, a-t-il insisté, doivent s’attaquer à ce problème et assurer réparation aux victimes. 


Ensuite, M. Sung-hwan a réitéré l’importance des principes de l’intégrité territoriale et de l’intégrité des États qui gouvernent les relations internationales.  La République de Corée contribue aux efforts mondiaux pour un « monde exempt d’armes nucléaires ».  Le Sommet sur la sécurité nucléaire, qui s’est tenu à Séoul en mars dernier, a ainsi galvanisé la vision et la détermination de la communauté internationale.  La Réunion de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme nucléaire, qui a eu lieu ce matin au Siège de l’ONU, permettra de renforcer les efforts engagés à Séoul, a-t-il estimé.  À ce sujet, le Ministre a déclaré que, tant que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) poursuivra son programme nucléaire et le lancement de missiles, la perspective d’une paix durable sur la péninsule coréenne restera lointaine.  Avant de conclure, le Ministre a indiqué qu’en accueillant en 2013 la Conférence sur le cyberspace, la République de Corée espère contribuer de multiples façons aux efforts visant à maximiser les bénéfices des réseaux numériques.


Prince SAOUD AL-FAYSAL BIN ABDELAZIZ AL-SAOUD, Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, a tout d’abord souligné que la capacité de l’Organisation des Nations Unies à relever les défis qui l’attendent nécessitait une modernisation de ses principaux organes, en particulier l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC).  Il a ensuite passé en revue plusieurs conflits qui demeurent des sources de défis permanents pour l’ONU, citant notamment le conflit arabo-palestinien.  À cet égard, il a réaffirmé la nécessité de répondre aux aspirations légitimes du peuple palestinien, en particulier à leur droit d’établir un État indépendant avec Jérusalem comme capitale.  Il a aussi engagé la communauté internationale à apporter tout son soutien à l’Autorité palestinienne.


En ce qui concerne la Syrie, M. Bin Abdulaziz Al-Saoud a regretté le fait que ce régime continue de croire qu’il peut poursuivre son processus d’oppression et entendre contrôler la situation sans aucun égard vis-à-vis des pertes humaines.  Il a également rappelé que cette situation se poursuivait alors que la communauté internationale reste les bras croisés en raison de la division du Conseil de sécurité, de l’échec de toutes les initiatives internationales ou arabes et, aussi, en raison de l’intransigeance et de l’arrogance du régime syrien lui-même.  Il a souligné que le succès de la tâche du nouveau Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, ne saurait être réel « sans l’aide nécessaire du Conseil de sécurité ».


Le Ministre des affaires étrangères a ensuite appelé la communauté internationale à soutenir le Yémen et ses dirigeants dans leurs efforts de transition pacifique à la crise politique.  « Ceux-ci doivent s’opposer à toute intervention étrangère dans leurs affaires internes », a-t-il réaffirmé.  Le Ministre a émis l’espoir que la communauté internationale fournisse une aide à ce pays pour qu’il puisse atteindre ses objectifs.  S’agissant de l’Iran, il a souligné que son pays appuyait les efforts du Groupe des 5+1 en vue de trouver une issue à la crise.  Il a exhorté l’Iran à mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et autoriser le contrôle de ses installations nucléaires.  Il a également rappelé l’importance de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et a demandé à Israël de placer ses installations nucléaires sous le régime d’inspection et de sauvegarde de l’AIEA.  Enfin, le Ministre a également considéré que l’Iran devrait mettre fin à son occupation des îles appartenant aux Émirats arabes unis.  « Un règlement à cette question peut être trouvé par le biais des relations bilatérales ou de la Cour internationale de Justice », a-t-il souligné. 


M. CARL BILT, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a souligné qu’en 2012, le monde changeait rapidement et était devenu un monde de « nations connectées ».  Mais cette connectivité comporte des risques illustrés par les récentes manifestations dans le monde arabe à la suite de la diffusion sur YouTube d’un film odieux contre l’Islam.  Le Ministre a néanmoins rassuré qu’il y a plus d’opportunités que de risques.  La mondialisation, marquée par des sociétés plus ouvertes dans un monde plus ouvert grâce à la technologie et la science, est une force pour le bien.  Grâce à plus de contacts, aux mouvements de personnes et à davantage de relations commerciales, des millions de personnes sortent de la pauvreté, a estimé le Ministre. 


Mais c’est dans ce monde même de nations connectées que se déroule à Damas une tragédie.  La vérité est simple: la violence peut éclater facilement mais elle est plus difficile à arrêter, a regretté le Ministre, qui a ajouté que ce qui fut à l’origine une protestation populaire est devenue une guerre civile qui risque de donner lieu à une fragmentation sectaire dans toute la région.  « Nous devons tout faire pour que cela n’arrive pas », a-t-il insisté, avant de lancer un appel au Conseil de sécurité pour qu’il travaille de manière unie et agisse face à cette situation tragique.  Le Ministre a également demandé au régime de Bashar Al-Assad de mettre fin aux tueries et de respecter ses engagements en tant que Membre des Nations Unies.  Les auteurs de violations graves doivent être certains qu’ils seront tenus pour responsables, a averti M. Bilt.  Le régime syrien doit en outre donner un accès sans entraves à l’assistance humanitaire pour qu’elle puisse atteindre les personnes déplacées.


Pour la Suède, il n’y pas d’autre alternative à une solution politique en Syrie qui, a-t-il rappelé, est une société riche de son histoire, de sa culture et de ses traditions.  Damas, a-t-il ajouté, est l’une des villes les plus anciennes au monde.  M. Bilt a ensuite indiqué que la Suède pouvait accroître sa contribution à l’aide aux victimes de cette crise, de même que partout ailleurs dans le monde.  Les droits de chaque enfant, de chaque femme et de chaque homme sont des préoccupations de tous et sont aussi importants pour la paix, la stabilité et la prospérité, a-t-il dit.  La Suède, qui est le plus grand contributeur aux activités du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, est candidate au Conseil des droits de l’homme pour la période 2013-2015, a annoncé le Ministre.  M. Bilt a tenu ensuite à dire que la Suède saisira toute occasion pour défendre la liberté d’expression sur Internet et l’immense potentiel de développement de l’Internet et dans les nouvelles technologies de communication.  Au début de cette année, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies avait décidé que les droits qui s’appliquent dans le monde s’appliquent aussi sur Internet, a rappelé M. Bilt.   Tous les États doivent promouvoir et faciliter l’accès à cet outil, a-t-il estimé, en soulignant que la lutte pour la liberté sur Internet était devenue le nouveau front de la lutte pour la liberté dans le monde.


CHEIKH ABDULLAH BIN ZAYED AL-NAHYAN, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a affirmé que la sécurité et la stabilité dans la région du Golfe représentait une priorité importante des politiques équilibrées de son pays, lesquelles découlent des principes la Charte des Nations Unies et des normes du droit international, en particulier ceux appelant à la coexistence pacifique, à la consolidation de la confiance, aux relations de bon voisinage, au respect mutuel, à la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays et au règlement des différends par des moyens pacifiques.


Dans ce contexte, a-t-il dit, le Gouvernement émirati déplore l’occupation iranienne continue des trois îles du pays: Abu Musa et les Petite et Grande Tunbs, et réclame la restauration de la pleine souveraineté des Émirats arabes unis sur ces trois îles.  Par ailleurs, il a exhorté la communauté internationale à considérer avec sérieux et engagement la situation en Syrie et à assumer ses responsabilités politiques et humanitaires en vue d’arrêter les crimes atroces commis à l’encontre du peuple pacifique de Syrie.  Seule une transition ordonnée du pouvoir permettra de résoudre la crise en Syrie, a-t-il considéré.


De même, a estimé le Ministre, la paix et la stabilité au Moyen-Orient ne pourront être réalisées sans un règlement du conflit israélo-palestinien, celui-ci passant, a-t-il ajouté, par la cessation de l’occupation des territoires palestiniens et arabes et par une paix juste, durable et globale, conformément aux dispositions des résolutions internationales, du principe de la terre contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.


Alors que nous saluions l’année dernière l’élan de démocratie qui prenait essor dans le monde arabe, a fait remarquer M. JOSÉ BADIA, Conseiller du Gouvernement pour les relations extérieures de Monaco, nous ne pouvons tolérer aujourd’hui que des fractions minoritaires et extrémistes menacent les espoirs et ternissent les attentes des peuples qui aspirent à vivre en liberté.  Le Gouvernement princier, a-t-il rappelé, a joint sa voix à ceux qui ont condamné les violences perpétrées tant par les autorités que par d’autres protagonistes en République arabe syrienne où la situation ne cesse de se détériorer.  Le Conseiller s’est également dit préoccupé par la situation dans la région du Sahel et a condamné toute attaque contre les missions diplomatiques et consulaires.


L’implication de l’ONU dans la prévention des conflits demeure encore largement insuffisante, a estimé M. Badia, en déclarant que l’imprécation et les déclarations d’intentions, seules, ne suffisaient pas.  Il est donc de notre devoir, a-t-il souligné, d’œuvrer ensemble à approfondir toujours la compréhension, la tolérance et le respect mutuel.  Mettant à cet égard l’accent sur l’importance de l’éducation, le Conseiller a insisté sur le fait qu’en dépit des efforts budgétaires qu’impose la crise nous ne pouvons perdre de vue la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Appelant aussi à la mise en œuvre des engagements pris à Rio+20, le Conseiller a voulu mettre l’accent sur le développement durable des océans et sur l’importance de l’économie bleue.  Monaco, a-t-il assuré, appuiera toute initiative visant à améliorer la coordination et l’efficacité du travail de l’ONU sur les océans.  Pour les générations futures, a-t-il poursuivi, nous avons l’impérieuse nécessité de faire de la Conférence de Doha sur les changements climatiques un succès.  C’est en pensant à elle que nous devrons entériner l’accord sur la création d’une seconde période d’engagement au Protocole de Kyoto.  Monaco célèbrera, l’an prochain, le vingtième anniversaire de son adhésion en tant que État Membre de l’ONU, a indiqué le Conseiller du Gouvernement monégasque pour les relations extérieures.  Il a également assuré qu’en cette année du vingtième anniversaire du « Forum des petits États » dont Monaco est partie, et en qualité de membre du Groupe sur la gouvernance mondiale, le Gouvernement princier entend prendre toute sa part aux travaux de l’Assemblée générale.  


M. ABDULAZIZ KAMILOV, Ministre des affaires étrangères de l’Ouzbékistan, a constaté à regret qu’au lieu de répondre rapidement aux causes profondes des crises et des conflits « le monde gaspille son temps, alors même que c’est un des facteurs essentiels ».  À titre d’exemple, le Ministre a cité le fait que dès 1993, le Président ouzbèke, Islam Karimov, avait attiré l’attention de la quarante-huitième Assemblée générale de l’ONU sur la situation en Afghanistan qui nécessitait une attention immédiate compte tenu de ses conséquences pour la stabilité régionale et internationale.  Aujourd’hui, nous anticipons des problèmes difficiles à venir, après le retrait de la FIAS en 2014 ainsi que pendant la phase de transition que la FIAS opère en confiant la sécurité aux Forces nationales afghanes.  Il existe un risque réel de voir une confrontation entre forces afghanes, une augmentation de l’extrémisme et une recrudescence du trafic de drogues, a prévenu M. Kamilov.  Tous ces facteurs concourent à aggraver les tensions dans la région, a-t-il averti.  Compte tenu de ce qui précède, le Ministre a préconisé la mise en place d’un groupe de contact, placé sous les auspices des Nations Unies, auquel participeraient les pays voisins de l’Afghanistan, l’OTAN et la Fédération de Russie, et dont l’objectif serait de parvenir à un accord entre les différentes forces afghanes en vue de jeter les bases d’un gouvernement représentatif des différents groupes ethniques et religieux qui composent ce pays.  Il a assuré que l’Ouzbékistan voulait garder des relations de bon voisinage avec l’Afghanistan sur la base de relations bilatérales qui tiennent compte des intérêts nationaux de chacun des deux pays et qui respectent les choix du peuple afghan en ce qui concerne son avenir.  Parmi les exemples de cette relation privilégiée, le Ministre a expliqué que son pays avait construit des routes et des ponts en Afghanistan, ainsi que la voie ferrée Khairaton-Mazari-e-Shareef et qu’il alimente Kaboul en électricité, d’autre part.


Le Ministre des affaires étrangères de l’Ouzbékistan a également abordé la question de l’utilisation rationnelle des ressources en eau dans une perspective régionale.  Il a souhaité que les instruments de droit international, comme la Convention des Nations Unies sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux, soient appliqués dans le cas des fleuves Amudarya et Syrdarya qui sont les principales sources d’eau de cette région d’Asie centrale.  Après avoir mis l’accent sur la nécessité de la protection de l’environnement et sur les intérêts partagés des pays voisins en termes d’exploitation de ces fleuves, il a insisté sur le fait que la construction de toute nouvelle centrale hydraulique devait faire l’objet d’un accord préalable et obtenir l’aval d’une autorité internationale placée sous les auspices des Nations Unies.  Les préoccupations qui sont les nôtres sont relatives à la future construction de deux barrages, celui de Rogun sur le fleuve Amudarya et celui de Kambarata sur le fleuve Syrdarya, a dit M. Kamilov.


En termes de politique étrangère, l’Ouzbékistan maintient son engagement en faveur de la paix et de la sécurité de la région d’Asie centrale.  Ainsi il se réserve le droit de forger des alliances et de rejoindre des communautés et organisation inter-États, a dit M. Kamilov.  De plus, l’Ouzbékistan ne participe à aucun bloc politique ou militaire et se réserve le droit de se retirer de toute alliance inter-États si elle se transformait en un bloc politico-militaire, a-t-il indiqué.  Les Forces armées ouzbèkes ne doivent pas participer à des opérations militaires en dehors de leur territoire, et la principale priorité reste la région d’Asie centrale, a encore précisé le Ministre.  Il est parti du principe que les problèmes de cette région doivent être réglés par les pays de la région sans interférence externe. 


M. ELMAR MAHARRAM MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a déclaré que le conflit en cours entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan continuait de présenter une grave menace à la paix et à la sécurité internationales et régionales.  Il a rappelé que le conflit avait résulté en l’occupation de 20% du territoire de l’Azerbaïdjan où plus d’un million de personnes sont déplacées ou réfugiées.  Cette guerre a fait des milliers de blessés et de morts, dont des femmes, des personnes âgées et des enfants, a-t-il dit en ajoutant que l’agression dont est victime l’Azerbaïdjan a sévèrement endommagé sa sphère économique et sociale.  Pas un seul monument historique ou culturel azéri n’a été épargné par les destructions et aucun site sacré n’a échappé aux profanations, ni dans les territoires occupés, ni en Arménie, s’est-il indigné.


Le Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan s’est dit convaincu qu’il n’y avait pas d’autres alternatives que celle de la paix, de la stabilité et du bénéfice mutuel de la coopération régionale.  Son pays, a-t-il assuré, entend entamer des négociations visant à mettre fin à l’occupation arménienne, restaurer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, permettre le retour de personnes déplacées et garantir la coexistence pacifique entre les communautés azérie et arménienne dans le Nagorno-Karabakh, région qui, a-t-il rappelé, appartient à l’Azerbaïdjan.  Il a dénoncé les tentatives arméniennes d’agir en violation des principes et normes du droit international, en prévenant que l’Azerbaïdjan n’acceptera jamais les revendications annexionnistes irréalistes de l’Arménie. 


Par ailleurs, le Ministre a dit que l’Arménie, en violation flagrante avec la Charte des Nations Unies continuait d’utiliser la force pour occuper le Nagorno-Karabakh et d’autres parties de l’Azerbaïdjan.  Il a indiqué que les violations du cessez-le-feu et les attaques délibérées par les Forces armées arméniennes de villages situés le long de la ligne de front et de la frontière entre les deux États sont devenues de plus en plus fréquentes, en causant des pertes parmi la population azérie.  Il a regretté que des auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, dont des actes de génocide contre la population azérie restent non seulement impunis, mais sont aussi officiellement vénérés en Arménie.  C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale à appliquer les principes de la Charte des Nations Unies, en assurant un traitement juste de l’Azerbaïdjan.   


M. RATU INOKE KUBUABOLA, Ministre des affaires étrangères de Fidji, a souligné les graves conséquences de l’échec de la communauté internationale à répondre efficacement au défi des changements climatiques et jugé crucial d’introduire l’atténuation de risques de catastrophes naturelles dans les stratégies nationales et internationales de développement.  Il a en outre indiqué que l’Agenda pour le développement au-delà de 2015 ne devait pas se contenter de repousser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement à une date ultérieure à 2015.  La communauté internationale doit faire beaucoup mieux, y compris en répondant aux objectifs arrêtés pour la mobilisation des ressources de financement du développement, a-t-il estimé.


Le Ministre fidjien a ensuite estimé que la troisième Conférence internationale pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), qui devrait se tenir en 2014 dans la région Pacifique, permettra de faire le point sur les progrès accomplis dans la réalisation des OMD.  Rappelant l’importance vitale de la pêche pour l’économie de son pays, M. Kubuabola a ensuite souhaité que l’exploration des ressources minérales des fonds marins soit conduite dans le respect de l’environnement.  Enfin, il a détaillé la transition institutionnelle en cours à Fidji, indiquant que la nouvelle Constitution, qui doit être adoptée avant 2014, sera basée sur les principes démocratiques telles que la séparation de l’État et de la religion, l’indépendance de la justice et une identité nationale commune.  « Pour la première fois, tous les citoyens, et pas seulement les peuples autochtones, pourraient dire qu’ils sont Fidjiens », a conclu le Ministre.


M. GILBERT SABOYA SUNYE, Ministre des affaires étrangères de la Principauté d’Andorre, a estimé que le changement de régime en Libye et le sanglant conflit en Syrie avaient placé la communauté internationale face à un dilemme pervers: « devoir trouver un équilibre entre, d’une part, le règlement pacifique des conflits et la primauté du droit et, d’autre part, entre la paix et la justice ».  Le juste équilibre, a-t-il estimé, ne peut ni favoriser l’impunité ni permettre que les conflits s’éternisent.  S’agissant de la Syrie, le Ministre a jugé qu’il était temps d’apporter un soutien aux sociétés ouvertes à une transition politique qui garantisse un développement démocratique.  Le Ministre a souligné son attachement aux valeurs démocratiques, aux droits de l’homme et à la primauté du droit et, en conséquence, à l’éducation.  Il a ainsi annoncé qu’au cours de la prochaine présidence du Conseil de l’Europe, Andorre aura pour priorité l’éducation.  Il a rappelé qu’il y a de nombreuses années, l’ONU était née d’une constatation selon laquelle le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde sans le respect des droits de l’homme, du droit international et de la démocratie est une chimère. 


La paix et la sécurité, a insisté le Ministre, ne peuvent exister sans la liberté et la justice.  Plus récemment, a-t-il rappelé, nous avons tous appris que dissocier démocratie et progrès économiques n’avait pas de sens, tout comme il est insensé, et nous en subissons encore les conséquences, de penser qu’une croissance illimitée est possible à n’importe quel prix et sans mesure.  Il existe aujourd’hui, a-t-il dit en citant le Coprince épiscopal d’Andorre, une « dangereuse tendance à la prééminence de l’avoir sur l’être ».  « Nous devons tirer les leçons de ces dernières années où le désir de posséder tout ce que nous désirions nous a trop souvent fait oublier de rechercher tout ce dont nous avions besoin.  Nous devons construire un monde plus durable, plus responsable et plus interconnecté pour poser les fondations d’une croissance économique plus solide », a dit le Ministre.  « Miser sur le progrès et la prospérité revient aussi à miser sur la démocratie, la sécurité et la paix », a-t-il fait remarquer en conclusion.


Droits de réponse


Le représentant de la Bolivie, répondant à l’intervention faite par le représentant du Chili, a tenu à rectifier l’affirmation du Chili selon laquelle la Bolivie n’avait pas un droit d’accès à l’océan Pacifique en vertu de traités signés entre les deux pays.  Il a fait remarquer que le représentant chilien avait oublié de dire que le 23 mars 1879, son pays, avait envahi le territoire bolivien en vue de s’approprier des ressources, ce qui a conduit à la conclusion d’un traité injuste privant aujourd’hui la Bolivie de nombreux droits.  Le représentant a rejeté les vues « subjectives » du Gouvernement chilien à l’égard des délibérations de la session de l’année dernière de l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains.  Il a également rejeté la déclaration du Chili soutenant que la Constitution de la Bolivie de 2009 était contraire au droit international.  Pendant des décennies, a-t-il dit, la Bolivie a cherché à régler son différend avec le Chili par le biais du dialogue, mais en 2010 le Chili a décidé de mettre un terme à ces efforts en invoquant qu’il s’agissait d’une question purement bilatérale, alors qu’il est dans l’intérêt de la région de trouver une solution équitable pour permettre à la Bolivie d’avoir un accès à l’océan Pacifique. 


Répondant à ces commentaires, le représentant du Chili a écarté les accusations de la Bolivie, en affirmant que le Chili respectait la libre circulation et encourageait le dialogue avec son voisin.  De plus, il a rappelé qu’aucun pays ayant participé au Sommet de Cochabamba n’avait souhaité que cette question soit traitée à l’échelle régionale, ce qui confirme bien, selon lui, le caractère bilatéral du différend.  Le représentant chilien a réaffirmé l’attachement de son pays au droit international ainsi qu’au respect des traités internationaux et à la coexistence pacifique entre les États.  Il a émis l’espoir de voir la Bolivie reprendre les pourparlers bilatéraux avec le Chili.


Reprenant la parole, le représentant de la Bolivie a qualifié de fallacieuses les observations faites par le Chili.  Pour les Boliviens, a-t-il dit, le 23 mars 1879 marque la perte du littoral bolivien à la suite de l’usage de la force.  Le représentant a également accusé le Chili de ne pas avoir respecté les dispositions du Traité de 1904, entravant ainsi toute communication par voie ferrée entre La Paz et le port chilien d’Araca.  « Ces mesures qui asphyxient tout un peuple sont inacceptables », s’est-il exclamé.  Il a également dit que la Bolivie essayait depuis plus d’un siècle d’établir « ce dialogue » sans succès.  C’est la raison pour laquelle la Bolivie se tourne aujourd’hui vers le droit international pour régler ce différend sur l’accès à la mer.  Le Chili, a-t-il affirmé, a annulé de manière unilatérale le dialogue avec la Bolivie.


S’exprimant à nouveau, le représentant du Chili a estimé que la Bolivie avait une vision faussée de l’histoire et des faits.  Ce n’est pas le Chili qui a rompu le dialogue avec la Bolivie, a-t-il soutenu.  Il a fait remarquer que la voie ferrée reliant la Bolivie au port chilien avait été détruite, en raison de la mauvaise gestion d’une entreprise bolivienne.  Il a également affirmé qu’une partie des réserves en devises de la Bolivie, estimée à 13 milliards de dollars, sont le fruit de la libre circulation et de l’utilisation des ports chiliens par la Bolivie.


Le délégué de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a exercé son droit de réponse en qualifiant de « mensongères » les déclarations faites par le représentant de la « Corée du Sud ».  Il a rappelé que ce sont les États-Unis qui ont introduit l’arme nucléaire dans la péninsule coréenne dans les années 1950, en ajoutant que, selon l’administration de l’ancien Président des États-Unis, M. George W. Bush, la RPDC faisait partie de « l’axe du mal ».  L’Administration américaine actuelle continue de considérer la RPDC comme une cible potentielle, au même titre que l’Iran, a-t-il fait valoir, en rappelant que c’est « la RPDC qui vit sous la menace directe de l’arme nucléaire ».  Il a ensuite détaillé les manœuvres militaires conjointes menées par la « Corée du Sud » et les États-Unis, en faisant remarquer que ces deux pays se tenaient prêts à traverser la ligne de démarcation et à envahir la RPDC.  Il a ensuite critiqué l’inaction du Conseil, en faisant observer que les États-Unis sont le pays qui lance le plus grand nombre de missiles balistiques au monde.  Enfin, il a estimé que c’est bien la « Corée du Sud » qui commet des violations des droits de l’homme et non pas son pays.


Le délégué de la République islamique d’Iran a exercé son droit de réponse pour indiquer que les trois îles revendiquées par les Émirats arabes unis faisaient bel et bien partie du territoire iranien, dans le respect du droit international.  Des négociations entre l’Iran et les Émirats arabes unis permettront de lever tout malentendu dans la mise en œuvre du document de 1971 qui entérine la souveraineté iranienne sur ces îles, a-t-il déclaré.


« Mon pays n’a jamais renoncé à sa souveraineté sur ces trois îles », a rétorqué le délégué des Émirats arabes unis, en précisant que les déclarations de l’Iran, qui occupe militairement ces îles de manière illégale depuis 1971, étaient factuellement fausses.  Il a ensuite exhorté la communauté internationale à inviter l’Iran à prendre la voie des négociations afin de mettre un terme à l’occupation des îles émiraties ou à saisir la Cour internationale de Justice (CIJ) pour solliciter un avis consultatif.


« Ces trois îles font partie du territoire iranien », a de nouveau réagi le délégué de l’Iran qui a indiqué que son pays se tenait prêt à coopérer avec les Émirats arabes unis pour « dissiper tout malentendu découlant du document de 1971 ».


Le représentant des Émirats arabes unis a repris la parole pour nier l’existence du « document juridique » mentionné par le délégué iranien.  « Si l’Iran possède des documents juridiques et historiques prouvant sa souveraineté, pourquoi ne les produirait-il pas devant la CIJ », a-t-il demandé.  Le fait qu’il ne l’ait pas fait montre que l’Iran ne possède pas de tels documents et continue de mener la politique du fait accompli, a-t-il dit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée: le conflit israélo-palestinien, le nucléaire iranien, la crise syrienne et la consolidation des nouvelles démocraties au centre du débat général

AG/11295

Assemblée: le conflit israélo-palestinien, le nucléaire iranien, la crise syrienne et la consolidation des nouvelles démocraties au centre du débat général

Au troisième jour du débat général de l’Assemblée générale, une trentaine de chefs d’État et de gouvernement ont reconnu que la scène internationale était le théâtre de défis multiples, dont le conflit israélo-palestinien, le dossier nucléaire iranien, la crise syrienne et, sur une note plus optimiste, la consolidation des démocraties naissantes en Tunisie, en Libye, au Soudan du Sud ou au Myanmar.

Le Président de l’Autorité palestinienne et le Premier Ministre israélien se sont succédé ce matin à la tribune.  Si le premier, qui a reçu une ovation debout, a mis l’accent sur la nécessité de sauver la paix et de créer l’État palestinien, le second a consacré une grande partie de son intervention aux dangers du programme nucléaire iranien.

Il reste une chance, « peut-être la dernière », de sauvegarder la solution à deux États et de sauver la paix, a averti M. Mahmoud Abbas, en précisant qu’il faut commencer par condamner, punir et boycotter les colonies de peuplement puis réaffirmer les termes de référence « bien connus » de la solution au conflit.  Après l’échec de la tentative d’obtenir une pleine reconnaissance de l’État palestinien lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU, il a affirmé, sous les applaudissements des États Membres, qu’il ne cherchait nullement à ôter à Israël sa légitimité, « mais plutôt à affirmer que l’État de Palestine doit être édifié ».

Ce n’est pas avec de nobles discours et des déclarations unilatérales sur la création d’un État que l’on arrivera à la paix, a rétorqué le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu.  « Nous devons revenir à la table des négociations sur un État palestinien démilitarisé qui saura assurer la sécurité de l’État juif ». 

Armé d’un dessin sur les secrets de fabrication d’une bombe atomique, le Premier Ministre d’Israël a comparé le programme nucléaire iranien à « Al-Qaida doté de l’arme nucléaire ».  Il a insisté sur la nécessité de tracer une ligne rouge contre la volonté de l’Iran d’enrichir de l’uranium, alertant que ce dernier a déjà achevé la première des trois étapes de son armement nucléaire.

La crise syrienne a, une nouvelle fois, été commentée aujourd’hui.  Consterné par ce désastre, le Président de la Bosnie-Herzégovine, M. Bakir Izetbegović, a établi un parallèle avec le massacre de Srebrenica.  Le meilleur moyen d’en honorer les victimes serait de ne pas répéter les erreurs du passé.  À moins d’agir maintenant et de manière décisive « cette tragédie hantera notre histoire pour toujours », a prévenu le Président bosnien.

Le temps est venu de concrétiser le concept de responsabilité de protéger, a estimé le Premier Ministre de la Slovénie, M. Janez Janša.  Il a proposé la mise en place d’un forum intergouvernemental composé de pays partageant la même opinion pour définir clairement le mandat d’un mécanisme juridique approprié qui offrirait de nouveaux outils à la mise en œuvre du concept. 

Le prix que payent aujourd’hui les Syriens est bien connu du peuple tunisien, a souligné M. Moncef Marzouki, Président de la Tunisie.  Il a proposé la création d’un mécanisme pour la prévention de la dictature consistant en une cour constitutionnelle internationale qui pourrait dénoncer les constitutions iniques et les élections illégales ou frauduleuses, mettant ainsi chaque régime face à sa responsabilité démocratique. 

Autre nouvel ennemi des dictatures, la Libye, par la voix de son Président, M. Mohamed Yousef El-Magariaf, a rendu hommage à l’Ambassadeur américain Chris Stevens, « une voix de raison et de conscience ».  « Nous allons vaincre les complots des terroristes arriérés qui ne représentent ni la Libye ni l’Islam », a-t-il promis en réclamant, comme d’autres avant lui, un document juridique contre la diffamation des symboles religieux et les attaques contre les lieux saints.

Le débat général a aussi été l’occasion pour le Vice-Président du Soudan du Sud, M. Riek Machar Teny-Dhurgon, de confirmer l’accord signé aujourd’hui par les Présidents soudanais et sud-soudanais « qui devrait permettre aux deux pays de poursuivre leur développement national dans un climat de paix durable » et, a-t-il espéré, ouvrir la voie au règlement des questions relatives à la sécurité, aux frontières et à l’utilisation des installations pétrolières.

En Asie, le Myanmar progresse sur la voie de la démocratie, a assuré son Président, M. Thein Sein.  Il a félicité la principale figure de l’opposition, Daw Aung San Suu Kyi, qui est maintenant membre du Parlement où elle préside le Comité sur l’état de droit et la stabilité.

L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, vendredi 28 septembre, à partir de 9 heures.

Suite du débat général

M. BAKIR IZETBEGOVIĆ, Président du Collège Présidentiel de Bosnie-Herzégovine, a constaté que la scène internationale était le théâtre de nombreuses crises et de défis multiples, à commencer par le « désastre » qui se déroule en Syrie.  Il a rappelé le massacre de Srebrenica et les paroles prononcées cet été par le Secrétaire général lors de sa visite dans cette ville au cours de laquelle ce dernier a dit qu’il ne souhaitait pas que son successeur, lors d’une visite en Syrie dans 20 ans, se voit également obligé de formuler des excuses pour tout ce qui aurait pu être fait pour protéger les civils syriens. 

Selon M. Izetbegović, le meilleur moyen d’honorer les victimes de Srebrenica aurait été de tirer les leçons de cet échec et de ne pas répéter les erreurs du passé.  L’ONU, et surtout le Conseil de sécurité, ont malheureusement échoué, et la communauté internationale a choisi une fois de plus de répéter le cycle de tâtonnements politiques qui a échoué en Bosnie-Herzégovine, a-t-il déploré.  À moins d’agir maintenant et de manière décisive pour aider le peuple syrien et mettre un terme aux effusions de sang, a-t-il averti, cette tragédie hantera notre histoire pour toujours, tout comme Srebrenica.

M. Izetbegović a également dit être gravement préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouve la résolution du conflit israélo-palestinien.  Il faut de toute urgence donner un nouvel élan car il n’y a pas d’autre alternative qu’une solution négociée, a souligné le Président qui a par ailleurs engagé Israël à faire preuve de bonne foi.  Il a également exhorté l’ONU à fermement réclamer le respect de ses résolutions.

Le dirigeant de la Bosnie a ensuite évoqué la flambée de violence provoquée par la diffusion de la vidéo islamophobe.  Il faut mettre un terme à la violence, mais également trouver le moyen de prévenir les propos haineux et l’intolérance.  Oui, le droit à la liberté d’expression existe, mais le droit à la dignité aussi, a tranché M. Izetbegović qui a par ailleurs engagé les dirigeants à franchement débattre des limites de la liberté d’expression lorsqu’elle est exploitée pour inciter à la haine et porter délibérément atteinte à la dignité d’autrui.  Il a estimé que les liens entre le monde occidental et le monde musulman et leurs systèmes de valeurs respectifs figuraient parmi les plus importantes questions de notre époque.

M. Izetbegović a affirmé que la communauté internationale pouvait apprendre des enseignements tirés par son pays en matière de gestion de la diversité.  La Bosnie-Herzégovine est un pont unique entre l’Est et l’Ouest, une culture multiethnique unique qui a été tissée au cours d’un millénaire de tolérance et de respect.  Voilà pourquoi sa préservation et son succès sont essentiels pour l’ensemble de la planète, a-t-il souligné.

M. Izetbegović a reconnu que son pays était actuellement en proie à une lutte entre coexistence et division.  Si la coexistence et la coopération ne parviennent pas à prévaloir en Bosnie, elles ne prévaudront nulle part ailleurs, a-t-il averti.  Ce sera un échec qui conduira à un écart croissant le long de la ligne de fracture la plus délicate au monde.

M. TSAKHIA ELBEGDORJ, Président de la Mongolie, a déclaré que son pays avait initié le partenariat de l’Asie pour la démocratie et qu’il présidait la Communauté des démocraties, un mouvement mondial en faveur de la liberté.  Attachée à la transparence et à l’état de droit, la Mongolie « ne peut pas tolérer la corruption publique », a-t-il souligné.  Elle devient en outre une démocratie plus directe et participative. 

Avec une croissance économique de près de 17% l’année dernière, la Mongolie a deux objectifs: partager les occasions créées par ce succès avec tous les Mongols et prouver qu’elle est « prête à faire des affaires » en tant que membre à part entière de la communauté internationale.  La Mongolie, a poursuivi M. Elbegdorj, a besoin d’améliorer ses infrastructures, ses secteurs de la santé et de l’éducation.  Il s’est félicité de ce que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ait reconnu les efforts entrepris par son pays.  Les droits de l’homme étant une priorité pour la Mongolie, un moratoire sur la peine de mort a été déclaré.  « La peine de mort est inefficace et barbare », a insisté le Président. 

Il s’est dit fermement opposé au stockage de déchets nucléaires sur son sol.  M. Elbegdorj a salué la déclaration signée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité le 17 septembre dernier qui réaffirme le statut de la Mongolie en tant que zone exempte d’armes nucléaires.  La Mongolie considère que tout programme d’énergie nucléaire en cours doit être soumis à la supervision permanente de l’ONU et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

« Ma mère de 92 ans me rappelle tous les jours de servir le monde avec respect, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées », a confié le Président.  C’est sur les femmes que reposent la famille et la nation.  « S’il y avait plus de femmes au pouvoir, il y aurait davantage d’harmonie et d’engagement, et moins de souffrance et de conflit. »  Le nombre de femmes au Parlement mongol a triplé lors des dernières élections, s’est-il réjoui.

M. MONCEF MARZOUKI, Président de la Tunisie, s’est inquiété de voir certains groupes propager le désordre dans les médias.  Il faut prendre ce signal très sérieusement, a-t-il estimé, en appelant les Nations Unies à éviter une confrontation entre les civilisations.  Les Tunisiens ont payé un prix très élevé pour arriver là où ils sont maintenant, a-t-il souligné.

Le peuple tunisien, qui connait le prix que payent aujourd’hui les Syriens, propose de considérer la dictature comme une maladie qui menace la paix, la prospérité et la liberté des peuples.  L’Europe n’a connu la paix et la stabilité qu’après la chute des dictatures nazies, fascistes et communistes, a rappelé M. Marzouki.  Nous avons acquis une expérience politique et les Nations Unies ont à leur disposition un arsenal juridique qui permet d’instaurer la paix, a-t-il tranché.

Le Président a demandé que la dictature soit érigée en fléau social et politique, proposant aussi d’élaborer un programme ambitieux pour l’éliminer.  Si la création de la Cour pénale internationale (CPI) a constitué un pas en avant dans ce domaine, il faudrait aussi un mécanisme pour la prévention de la dictature, a-t-il suggéré.  Il a expliqué que les dictatures utilisent souvent les processus électoraux pour saper la démocratie.  C’est ce que nous avons connu en Tunisie, le dictateur ayant imposé le statu quo à chaque élection.  Pendant toute cette période, la communauté internationale ne pouvait que constater la paralysie du processus démocratique et il était impossible de recourir à un tribunal international pour y remédier, a souligné le Président tunisien.

C’est pourquoi il a proposé la création d’une cour constitutionnelle internationale, qui serait saisie pour dénoncer certaines constitutions ainsi que les élections illégales ou frauduleuses.  Cette juridiction pourrait décréter l’illégalité des élections qui ne seraient pas conformes à la Charte des Nations Unies, mettant ainsi chaque régime face à sa responsabilité démocratique.  Ce mécanisme pourrait aussi être saisi pour donner son avis et formuler des recommandations.  M. Marzouki a estimé que cette juridiction permettrait aussi de renforcer la résistance civile.

Le Président de la Tunisie a passé en revue les autres sujets internationaux importants, prônant notamment la protection de l’environnement et la fin des conflits en Afrique.  En ce qui concerne la Syrie, il s’est dit favorable à l’intervention rapide d’une force arabe en soutien au peuple syrien.  Il a également réitéré son soutien au peuple palestinien, se disant favorable à la création d’un État palestinien.  Il a aussi dénoncé la violence contre les femmes et les enfants, l’islamophobie et le fanatisme.  Enfin, le Président tunisien a souhaité que le Moyen-Orient soit débarrassé de l’arme nucléaire.

Le système international actuel est caractérisé par le changement et les crises, a indiqué M. DONALD RABINDRANAUTH RAMOTAR, Président de la République de Guyana.  En économie, des conditions défavorables continuent à contrecarrer les efforts mondiaux d’une reprise qui reste lente et embryonnaire et qui affecte négativement les pays en développement.  Les petites économies des îles des Caraïbes font ainsi face à des défis spécifiques, notamment l’endettement et la chute des revenus à l’exportation.  C’est pourtant dans cet environnement international peu favorable que la Guyane a réalisé, durant les six dernières années, une croissance économique de l’ordre de 5% par an grâce à ses investissements dans l’éducation, la santé, le logement, l’eau et les programmes sociaux, s’est réjoui le Président. 

Pour maintenir cette performance, il a préconisé la réforme des politiques et des critères d’obtention de l’aide des institutions financières internationales afin de tenir compte de la vulnérabilité structurelle et du niveau de résilience économique des petits États.  Il a aussi réclamé des mesures d’allègement de la dette, le renouvellement de l’accès au financement concessionnel pour les pays à revenu intermédiaire très endettés et le renforcement de la réglementation financière. 

M. Ramotar a indiqué que d’autres problèmes comme le trafic de drogues, les activités criminelles, la traite des êtres humains, la hausse des prix des denrées alimentaires, la sécheresse et les changements climatiques sapent les efforts de développement.  À cause des effets des changements climatiques, certains États risquent tout simplement de disparaître, a-t-il alerté. 

Il faut agir maintenant, a dit le Président, en appelant à la mise en œuvre rapide de l’approche sur deux fronts pour renforcer l’action directe contre la faim selon les Principes de Rome pour une sécurité alimentaire mondiale durable.  Le Président a réservé son dernier mot pour Cuba, en appelant à la levée de l’embargo. 

M. THEIN SEIN, Président du Myanmar, a déclaré que son pays progressait sur la voie de la démocratie, « même si cela n’a pas été une tâche facile ».  En peu de temps, le système de gouvernement autoritaire, où les pouvoirs administratif, législatif et judiciaire étaient centralisés, a été abandonné.  Un Gouvernement démocratique et un Parlement solide ont été mis en place. 

Le Président a cité l’amnistie des prisonniers et le retour dans la dignité des forces politiques exilées.  Des élections libres, justes et transparentes ont eu lieu en 2012.  La censure des médias a été abolie et l’accès à l’Internet est libre.  En outre, les travailleurs et les employeurs peuvent s’organiser et le peuple en général participe au processus politique.

M. Sein a félicité la principale figure de l’opposition, Daw Aung San Suu Kyi, qui est maintenant membre du Parlement, où elle préside le Comité sur l’état de droit et la stabilité. 

Pour le Président, le progrès politique renforce la légitimité du Myanmar.  Des lois sont promulguées en tenant compte du fait que le développement économique ne doit pas accentuer la différence entre riches et pauvres.  Il faut protéger les droits des citoyens et l’environnement.  M. Sein a assuré que les investissements dans les secteurs extractifs comme l’énergie faisaient l’objet d’une attention particulière pour garantir la transparence et l’impartialité.

Par ailleurs, le Myanmar s’attaque aux difficultés qui existent depuis longtemps dans les régions des nationalités ethniques.  Des accords de cessez-le-feu ont été conclus avec 10 groupes armés.  Le Président a assuré que les négociations de paix au niveau national se poursuivraient jusqu’à l’obtention d’un accord final pour mettre un terme aux hostilités armées.  Évoquant la récente violence dans l’État de Rakhine, il a indiqué qu’une Commission d’enquête nationale indépendante dont la composition reflète toutes les religions au Myanmar avait été créée et que des représentants de la communauté internationale avaient pu se rendre sur place.  Le Myanmar a le droit de sécuriser ses frontières et de protéger sa souveraineté, a toutefois fait valoir M. Sein. 

Le processus de transformation démocratique du Myanmar est complexe, a conclu le Président, qui a sollicité la patience et la compréhension de la communauté internationale et de son propre peuple.

M. GJORGE IVANOV, Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, s’est félicité que cette soixante-septième session de l’Assemblée générale soit placée sous le thème de la résolution pacifique des conflits, faisant observer que la diplomatie préventive avait démontré sa pertinence une fois de plus.  Il a fait part de son attachement aux principes d’état de droit et indiqué que son pays s’était porté candidat à un siège du Conseil des droits de l’homme pendant la période 2014-2016.  Il a également indiqué que l’ambition qu’a son pays de devenir membre de l’Union européenne avait permis de lancer diverses réformes et de mettre l’accent sur le développement économique, l’amélioration de la qualité de vie des citoyens, la lutte contre la corruption, l’amélioration du secteur de l’éducation et la promotion de la démocratie et des relations interethniques.

M. Ivanov a parlé de la présidence du processus de coopération de l’Europe du Sud-Est que son pays occupe.  Il a exhorté les États à placer toute leur énergie dans les jeunes et leurs perspectives d’avenir.  Mon pays, a-t-il indiqué, accueillera prochainement le onzième Forum du Dialogue entre civilisations qui sera consacré aux jeunes.  « La République de Macédoine », a-t-il affirmé, a un potentiel énorme pour être le fondement fonctionnel multiethnique, multilinguistique et multiconfessionnel des « Balkans européens et des Balkans en Europe ».

M. Ivanov a attiré l’attention sur les recommandations du rapport de 2008 de l’Expert indépendant sur les questions concernant les minorités, selon lesquelles le Gouvernement de « notre voisin du sud » doit s’abstenir de contester l’existence d’une minorité macédonienne et centrer plutôt son attention sur la protection du droit à l’identité et à la liberté d’expression et de réunion de cette communauté.  Il a engagé le Secrétaire général à se servir de son autorité pour débloquer les pourparlers sur « le différend relatif au nom ».  De nos jours, il est particulièrement absurde de se voir appelé « ancienne nation » ou « ancienne colonie », a ironisé le Président qui en a profité pour remercier les 134 États qui ont reconnu le « nom constitutionnel » de son pays, la « République de Macédoine ». 

En privant la « Macédoine » de son nom, vous la privez de l’égalité avec les autres États Membres, s’est insurgé M. Ivanov.  Il y a 10 mois, a-t-il rappelé, la Cour internationale de Justice (CIJ) a clairement stipulé que la « Macédoine » a le droit de s’appeler « République de Macédoine » et j’engage notre voisin à respecter ce jugement ainsi que les obligations découlant de l’Accord intérimaire.

Affirmant vouloir être « plus que des voisins, mais des partenaires », M. Ivanov a dit souhaiter que son « voisin » trouve une issue à la crise le plus rapidement possible.  Il a proposé la signature d’un accord bilatéral sur la double imposition fiscale.

M. JORGE CARLOS DE ALMEIDA FONSECA, Président du Cap Vert, a souligné qu’en tant que petit État insulaire en développement, le Cap Vert bénéficie de ressources limitées.  Le 25 septembre, la Constitution du Cap Vert a fêté ses 20 ans, ce qui est un indicateur de stabilité, selon le Président capverdien.  Nous avons organisé des élections législatives, présidentielle et municipales, a-t-il indiqué, ajoutant que l’ordre judiciaire respecte les normes du droit international et les droits de l’homme.  « Je suis fier du chemin parcouru par mon pays depuis son indépendance. »

Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a poursuivi le Président.  Il a indiqué que le secteur des services représentait 80% du PIB en 2010 et que celui de l’agriculture est confronté à la désertification.  Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers après l’accession au statut de « pays à revenu intermédiaire ».  « Nous devons continuer à nous appuyer sur la solidarité internationale. »

Le Président a déploré les conséquences de la crise économique et financière sur les peuples africains qui souffrent déjà de la faim, du VIH/sida, des déplacements massifs et de la dégradation de l’environnement.  Il a aussi parlé du terrorisme qui se manifeste notamment par la piraterie en mer, le trafic de drogues et l’intolérance religieuse, avant d’inviter la communauté internationale à agir avec détermination pour y faire face.

La nouvelle vague de dirigeants africains s’est mobilisée pour garantir la stabilité du continent et ses efforts doivent être soutenus par la communauté internationale, a estimé M. de Almeida Fonseca, car il reste encore beaucoup à faire.  Il faut se livrer à une nouvelle réflexion à propos de l’Afrique, qui s’inspire des valeurs universelles de la démocratie pour enrichir le développement, a proposé le Président. 

L’Afrique a besoin de reprendre confiance en elle et de voir les liens se renforcer entre l’Union africaine et les Nations Unies.  Le Président a demandé que des décisions concrètes soient prises dans le cadre de l’ONU, en faveur du développement, notamment pour l’annulation de la dette, en particulier des petits États insulaires en développement.  Il s’est félicité du Document final de la Conférence Rio+20.

M. TEODORO OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la Guinée équatoriale, a déclaré que le sous-développement, la faim et les maladies tuaient plus de personnes chaque année que les conflits.  Les effets négatifs de ces problèmes, y compris l’analphabétisme, sont pires que ceux des catastrophes naturelles ou du terrorisme.  Pour cette raison, le Président a proposé que le Conseil économique et social adopte des programmes spéciaux en faveur des pays les moins avancés.  « Nous ne pouvons pas concevoir la promotion des droits de l’homme dans une société soumise aux restrictions du sous-développement », a-t-il poursuivi. 

Selon lui, la majorité des conflits internes en Afrique sont liés à des intérêts étrangers qui veulent maintenir leur présence sur le continent.  Cependant, la Guinée équatoriale est fière des progrès réalisés dans son programme de développement économique, a dit le Président.  Elle aspire à devenir une économie émergente d’ici à 2020, grâce à ses ressources en pétrole et en gaz naturel.  Les infrastructures, les hôpitaux, les écoles, les centres de formation professionnelle et universitaire, les ports et les aéroports, l’eau potable, les communications téléphoniques, l’électricité, font tous l’objet d’améliorations.

Parallèlement, le pays a entrepris des réformes politiques profondes afin d’établir des mécanismes de contrôle de l’action gouvernementale, de donner de larges libertés à la population et de protéger au maximum les droits de l’homme.  C’est ainsi, a expliqué le Président, qu’un dirigeant ne peut pas cumuler plus de deux mandats.  Le Parlement a été élargi pour mieux représenter le peuple et l’indépendance des pouvoirs législatif et judiciaire a été renforcée.  Un organe de contrôle des activités économiques publiques et privées a également été mis en place, ainsi qu’une autorité pour la défense des droits de l’homme.  Enfin, un Gouvernement de transition a été constitué pour concrétiser ces réformes.

Par ailleurs, la Guinée équatoriale propose la création d’un fonds fiduciaire de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour la sécurité alimentaire en Afrique, ouvert aux pays les moins avancés, et s’engage à y verser 30 millions de dollars.  Appelant enfin de ses vœux la réforme du Conseil de sécurité, le Président a conclu: « L’Afrique souhaite participer à la prise des décisions qui affectent son avenir ».

M. IKILILOU DHOININE, Président des Comores, a appelé à « agir sans tarder pour mettre fin à la terrible souffrance du peuple frère syrien ».  Il a aussi réitéré son soutien au peuple palestinien, se disant favorable à la formule d’un État palestinien vivant côte à côte, et en parfaite sécurité, avec Israël.  En ce qui concerne le Mali, il a soutenu l’engagement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en relation avec l’Union africaine et les Nations Unies, pour mettre fin aux exactions.

« Il ne faudrait toutefois pas perdre de vue que, pendant que certains prônent le fanatisme et l’extrémisme, l’islamophobie prend, elle aussi, une ampleur inquiétante », a-t-il ajouté.  Le Président a dénoncé le fait que plusieurs millions de croyants se sont fait insulter par le film « L’Innocence des Musulmans ».  Il a tout de même condamné la violence contre les chancelleries occidentales.

Rappelant que les Comores se sont engagées, il y a une dizaine d’années, sur la voie de la démocratie, le Président a assuré qu’il promeut l’état de droit et la bonne gouvernance et a remercié l’Union européenne qui a fourni son expertise dans l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.

Le Président a appelé à réagir efficacement contre les changements climatiques qui affectent particulièrement les petits États insulaires en développement.  En avril dernier, les Comores ont connu des pluies torrentielles d’une rare violence qui ont eu des conséquences désastreuses, affectant 10% de la population.  Le Président a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle contribue au financement du « Plan de relèvement précoce ». 

Il a réclamé des progrès dans les mesures d’atténuation et d’adaptation et la mise en route du Fonds de Copenhague pour le climat.  « Nous devons honorer les engagements pris en faveur des pays du Sud en mettant en œuvre les accords sur les émissions de gaz à effet de serre ».

M. Dhoinine a aussi demandé aux pays développés d’appliquer aux pays les plus fragiles les mécanismes mis en place pour résorber la crise en Europe.  Les Comores, qui bénéficient actuellement du Programme de facilité de crédits élargis du Fonds monétaire international (FMI), espèrent parvenir en décembre 2012 au point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays très endettés.

Sur la question de Mayotte, il a rappelé les incidents de 2012 où des femmes et des enfants ont péri à bord d’embarcations de fortune, « à cause du visa que la France a imposé aux îles d’Anjouan, Grande Comores et Moheli ».  Il a espéré que la France saura honorer ses engagements de pays respectueux du droit international, en recherchant « une solution propice au retour de Mayotte dans son giron naturel, qui reste l’Union des Comores ».

HAJI AL-MUHTADEE BILLAH, Prince héritier de Brunei Darussalam, a estimé que le mot « ajustement » était le mot clef du thème choisi pour la session actuelle de l’Assemblée générale.  Il a fait part de la « satisfaction considérable » que lui inspire le travail de l’ONU qui, a-t-il indiqué, nous permet de nous « ajuster » au régionalisme du XXIe siècle et, on l’espère, à une mondialisation réussie.  Il s’est félicité des résultats obtenus lors de la Conférence Rio+20, notamment de ce que la théorie se soit maintenant transformée en idées et en projets pratiques. 

Il s’est aussi dit être encouragé par les conclusions du rapport du Secrétaire général sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) selon lesquelles leur réalisation est encore possible quoique difficile.  M. Billah a tenu à saluer le travail du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  En ce qui concerne le travail fondamental de l’ONU, nous ne voyons pas le besoin d’effectuer un quelconque ajustement, contrairement à sa structure, a affirmé le Prince.

La structure de l’Organisation, s’est-il expliqué, ne correspond plus aux réalités du XXIè  siècle.  Elle doit être ajustée de manière à réparer les anciennes lignes de fracture politique.  Le Prince a pris l’exemple de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) qui édifie une communauté de nations pacifique et mutuellement respectueuse.  Honoré d’en assurer la présidence l’année prochaine, le Prince a rappelé qu’il y a 45 ans, cette région était encore l’une des plus instables de la planète et un point clef de la guerre froide.  Elle s’est à présent « ajustée » et œuvre en faveur de sa communauté de 600 millions de citoyens, en privilégiant le consensus et le pacifisme.

Mme PORTIA SIMPSON-MILLER, Premier Ministre et Ministre de la défense, du développement, de l’information et des sports de la Jamaïque, a entamé son allocution en racontant l’histoire d’une rencontre, dans la campagne jamaïcaine, entre une jeune femme et un homme politique candidat aux élections locales.  « Qu’attendez-vous de vos représentants? » lui demande l’homme.  Elle répond avec conviction: « J’attends d’eux qu’ils soient en mesure d’offrir à ma famille la sécurité d’un environnement dans lequel je puisse travailler, contribuer à la société et prospérer ».  Cette requête, a souligné Mme Simpson-Miller, n’est pas aussi simple qu’il y paraît dans le contexte mondial actuel.  « Aujourd’hui, nous devons redoubler d’efforts pour nous débarrasser des conditions qui mènent à la pauvreté.  Nous devons poursuivre des politiques économiques et sociales qui assurent à nos peuples justice et égalité, et améliorent leur bien-être », a-t-elle exhorté.  

Elle a fait remarquer qu’une part significative de la population mondiale la plus pauvre vit aujourd’hui dans des pays à revenu intermédiaire.  Elle a souligné que nombre de ces pays, dont la Jamaïque, jouissent d’un énorme potentiel mais que, malheureusement, les indicateurs économiques actuels ne le reflètent pas.  Elle a plaidé pour la mise en œuvre de réformes en matière de gouvernance économique mondiale afin de tenir compte d’un traitement différencié pour les petites économies et les économies vulnérables.  Elle a, dans ce domaine, salué le travail réalisé par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ainsi que son aide aux pays en développement.

Le Premier Ministre a mis l’accent sur le sort des groupes les plus vulnérables, à savoir les femmes et les enfants.  « Trop de mères doivent faire des choix difficiles.  Des jeunes filles et des garçons sont manipulés comme des pions et sont victimes d’exploitation. »  Elle a exhorté les États Membres à renforcer leurs programmes nationaux vis-à-vis de ces populations et les a appelés à placer le sort de ces populations au cœur de leurs processus de décisions.  Enfin, en matière de santé, le Premier Ministre a tenu à rappeler les conséquences dévastatrices du VIH/sida et d’autres maladies dans les pays en développement.  Tout en reconnaissant les « investissements considérables » de l’ONU en la matière, elle a fait remarquer que le manque de ressources financières et humaines limitait la capacité de son pays à réduire les risques de nouvelles infections.  Elle a appelé à la mise en œuvre des résultats de la Réunion de haut niveau de 2011 sur le VIH/sida.

À la veille de 2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), Mme Simpson-Miller a estimé qu’il fallait redonner un nouveau souffle à l’objectif 8 visant à mettre en place un partenariat mondial pour le développement.  Avant de prendre congé, elle s’est encore préoccupée du sort de deux pays voisins et amis, a-t-elle dit, à savoir Haïti et Cuba.  Plus de deux ans après le séisme, la situation humanitaire en Haïti demeure préoccupante.  Elle a encouragé la communauté internationale à honorer ses engagements en matière d’assistance, avant de souligner les conséquences sociales de l’embargo sur Cuba qu’il faut lever au plus vite. 

M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’Autorité palestinienne, a déclaré que les développements de l’année passée avaient confirmé « le danger catastrophique de la colonisation israélienne raciste de la Palestine ».  Il a déploré l’escalade des attaques menées par les milices terroristes des colons israéliens.  Israël, la puissance occupante, a poursuivi sa campagne de colonies de peuplement, en mettant l’accent sur Jérusalem et les environs, afin de modifier le caractère historique de la Ville sainte.  M. Abbas a dénoncé « une campagne de purification ethnique » contre le peuple palestinien.

La puissance occupante continue de construire et d’étendre les colonies de peuplement dans d’autres parties de la Cisjordanie, tandis que le blocus et les attaques se poursuivent dans la bande de Gaza.  Près de 5 000 Palestiniens restent prisonniers en Israël.  La politique d’Israël, a expliqué M. Abbas, « affaiblit l’Autorité palestinienne, l’empêche de remplir ses fonctions et ses obligations, et, par conséquent, menace son existence même ».  Il a condamné le discours d’Israël qui n’hésite pas à brandir des positions extrémistes incitant au conflit religieux.

L’Autorité palestinienne a entrepris, en vain, des initiatives pour créer des conditions favorables à la reprise des négociations.  « Israël rejette la solution à deux États », a résumé M. Abbas.  Cette solution représente pourtant l’esprit et l’essence du compromis incarné dans la Déclaration des principes d’Oslo.  Israël s’emploie à vider les Accords d’Oslo de leur contenu, tout en créant sur le terrain des conditions qui rendent leur application extrêmement difficile, voire impossible.

« Israël refuse de mettre un terme à l’occupation, refuse de permettre au peuple palestinien de réaliser ses droits et d’accéder à sa liberté, et rejette l’indépendance de l’État de Palestine », s’est indigné le Président.  « Israël promet au peuple palestinien une nouvelle catastrophe, un nouveau Nakba ».  

Au nom du peuple palestinien, et malgré « le sentiment de colère », M. Abbas a réaffirmé son engagement en faveur de la paix et de la non-violence.  Il a rejeté le terrorisme sous toutes ses formes, en particulier le terrorisme d’État.  « Nous continuons à tendre la main au peuple israélien pour faire la paix », a-t-il affirmé.  « Les deux peuples doivent vivre et coexister, chacun dans leur État respectif, en Terre sainte ». 

« Il reste une chance, peut-être la dernière, de préserver la solution à deux États et de sauver la paix », a-t-il prévenu.  Cette tâche urgente nécessite une nouvelle approche.  Pour cela, il faut commencer par condamner, punir et boycotter les colonies de peuplement.  Il faut aussi réaffirmer les termes de référence de la solution au conflit.  Les éléments de cette solution sont bien connus.  C’est la volonté de les mettre en œuvre qui est nécessaire.  Il s’agit de réaliser l’indépendance de l’État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur l’ensemble du Territoire occupé par Israël depuis 1967, et de trouver une solution juste à la question des réfugiés palestiniens.

M. Abbas a rappelé que la tentative d’obtenir une pleine reconnaissance de l’État palestinien lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU avait avorté, malgré l’appui de l’écrasante majorité des pays du monde.  Sa candidature a toutefois été acceptée à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).  « Nous poursuivrons nos efforts pour que la Palestine devienne Membre à part entière des Nations Unies », a-t-il assuré.  M. Abbas a indiqué que sa délégation avait entamé des consultations intensives avec diverses organisations régionales et des États Membres afin que l’Assemblée générale adopte une résolution considérant l’État de Palestine comme un État non Membre des Nations Unies pendant cette session.

« Nous ne cherchons nullement à ôter à Israël sa légitimité », a conclu M. Abbas, « mais plutôt à affirmer que l’État de Palestine doit être édifié ».

M. JANEZ JANŠA, Premier Ministre de la Slovénie, a constaté à regret que les efforts de médiation de la communauté internationale ont échoué en Syrie, où « une guerre civile s’enlise ».  Compte tenu de la gravité de la situation, il faut, selon lui, réviser les capacités de prévention des Nations Unies, de ses États Membres et des organisations régionales, car « seuls des efforts concertés permettront d’éviter d’autres atrocités à l’avenir », ce qui l’a amené à parler du projet « d’un monde sans génocide ».  Il a souligné, à cet égard, l’importance capitale qu’a jouée la création de la Cour pénale internationale et des Tribunaux spéciaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie.  Il a également salué le fait que les Nations Unies aient amélioré la coordination interne des activités liées à la prévention des génocides, notamment par la nomination d’un Conseiller spécial pour la prévention des génocides et d’un autre pour la responsabilité de protéger.  De plus, le Conseil des droits de l’homme facilite la promotion d’une culture de la prévention. 

Revenant au cas de la Syrie, le Premier Ministre a repris les termes du Président Obama qui a dit « que la souveraineté nationale ne saurait être une carte blanche pour massacrer son propre peuple ».  La Slovénie, a dit son Président, se rallie au propos du Secrétaire général qui, dans son discours d’ouverture, a invité la communauté internationale à concrétiser le concept de la responsabilité de protéger.  Il a regretté que cela n’ait pas encore été possible parce qu’il n’existe toujours pas d’acception commune des modalités de ce concept.  Pour y arriver, il a préconisé un dialogue renforcé, partant du principe qu’il y a de la latitude pour améliorer les modes de collaboration tant sur le plan national, que régional et international. 

Pour prendre toute la mesure du problème, le Premier Ministre a rappelé que depuis la Seconde Guerre mondiale plus de 80 pays ont connu des atrocités massives qui ont coûté la vie à plus de 53 millions d’innocents.  « J’en appelle aux États Membres des Nations Unies, aux organisations régionales et sous-régionales, ainsi qu’au système des Nations Unies qui doivent développer une nouvelle stratégie pour éviter les génocides et autres atrocités commises à grande échelle. »  

Allant plus loin, il a proposé la mise en place d’un forum intergouvernemental composé de pays partageant la même opinion pour définir clairement le mandat clair d’un mécanisme légal approprié qui offrirait de nouveaux outils à la mise en œuvre de la responsabilité de protéger.  La Slovénie est prête à engager ce dialogue et a l’intention d’organiser une première réunion dans les mois qui viennent.  Le Premier Ministre a précisé que son initiative émane de la société civile et a déjà recueilli des milliers de supporters parmi les ONG internationales, les avocats, les étudiants, les journalistes et autres individus.

M. BENJAMIN NETANYAHU, Premier Ministre d’Israël, a parlé à propos du Moyen-Orient, d’une bataille entre modernité et moyen-âge, où la connaissance est réprimée et la mort, et pas la vie, est encensée.  C’est parce qu’Israël tient tellement à la vie qu’elle cherche à obtenir la paix, a enchaîné M. Netanyahu qui a affirmé qu’Israël cherche à forger une paix durable avec la Palestine.  Évoquant le discours du Président de l’Autorité palestinienne, il a répondu: ce n’est pas comme cela qu’on arrivera à la paix », avec de nobles discours et des déclarations unilatérales sur la création d’un État.  « Nous devons revenir à la table des négociations sur un État palestinien démilitarisé qui saura assurer la sécurité de l’État juif. » 

Le Premier Ministre israélien a concentré une grande partie de sa déclaration au programme nucléaire iranien qu’il a comparé à « Al-Qaida doté de l’arme nucléaire ».  Il a passé en revue les derniers agissements du Gouvernement iranien, dont l’élargissement de « son réseau terroriste » dans des dizaines de pays et les appels quotidiens à la destruction d’Israël.  « Imaginez une agression iranienne si ce pays avait vraiment l’arme nucléaire?  « Qui pourrait se sentir en sécurité au Moyen-Orient ou n’importe où dans le monde?  Le Premier Ministre a jugé dangereuse l’hypothèse selon laquelle l’Iran pourrait être découragé dans ses ambitions.  « Dire qu’un Iran doté de l’arme nucléaire pourrait stabiliser la région revient à dire qu’Al-Qaida doté de l’arme nucléaire ferait régner la paix sur terre », a-t-il ironisé.

M. Netanyahu a constaté que la diplomatie n’avait de toute évidence pas marché car l’Iran, a-t-il affirmé, s’en sert pour faire avancer son programme et qu’il a même réussi, en deux ans, à doubler le nombre de ses centrifugeuses.  Pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire de manière pacifique, le Premier Ministre a longuement insisté sur la nécessité de tracer une ligne rouge afin, a-t-il dit, de prévenir la guerre.  La ligne rouge tracée en Europe par l’OTAN a permis d’empêcher la guerre tout comme la ligne rouge tracée par Kennedy à Cuba, a-t-il estimé.  Si on avait dit à Saddam Hussein que l’invasion du Koweït allait provoquer une guerre, la première guerre du Golfe aurait pu être évitée, a-t-il notamment argué.

Se voulant plus précis, il a appelé à ce que cette ligne rouge soit tracée contre la volonté de l’Iran d’enrichir de l’uranium.  La seule façon crédible de l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire est de lui fermer les portes de l’uranium enrichi.  Le Premier Ministre a prévenu que l’enrichissement de l’uranium prenait des années dans des usines bien visibles mais que la fabrication d’une mèche pouvait se faire dans un petit atelier artisanal. 

Brandissant le dessin d’une bombe, il a expliqué les composantes d’une bombe atomique, précisant que l’Iran avait achevé la première des trois étapes de fabrication.  La ligne rouge doit être tracée avant que l’Iran ne termine sa deuxième étape d’enrichissement de l’uranium, a-t-il insisté.  Si cette ligne est clairement dessinée, l’Iran s’abstiendra et l’on donnera du temps aux négociations. 

M. Netanyahu a ensuite fait l’éloge des prouesses des services de renseignements d’Israël, faisant observer que ceux-ci avaient néanmoins ignoré pendant de nombreuses années l’existence d’une vaste usine souterraine en Iran.  Alors imaginez la difficulté à identifier une usine artisanale où pourrait être fabriquée une mèche, a-t-il mis en garde.

M. MOTSOAHAE THOMAS THABANE, Premier Ministre du Royaume de Lesotho, a indiqué que sans le système multilatéral, il est difficile de faire face aux nombreux défis du monde même si on connaît les solutions.  Il a déploré que malgré les leçons de l’histoire, il y ait encore des pays qui croient résoudre les problèmes politiques par la guerre et la coercition.  Le Premier Ministre a fait part de la crainte du monde quant aux menaces de guerre entre les pays occidentaux et l’Iran à propos du programme nucléaire de ce drenier.  Cette crise peut être résolue par les négociations, le respect de la souveraineté et la reconnaissance des droits et de la légitimité de toutes les parties, a-t-il déclaré. 

Il s’est également dit attristé par la montée des tensions entre la Chine et le Japon et les a encouragés à résoudre leurs différends par un dialogue pacifique.  Au Moyen-Orient, M. Thabane a renouvelé son appel à la solution à deux États, et en Amérique latine, il a appelé à la levée de l’embargo sur Cuba.  Pour ce qui est de la crise en Syrie, M. Thabane a demandé au Gouvernement syrien d’accepter les aspirations légitimes de son peuple « avant qu’il ne soit trop tard », tout en demandant aux autres pays d’arrêter d’interférer dans les affaires intérieures de la Syrie puisque « les vraies révolutions n’ont pas besoin de parrains étrangers ». 

S’agissant de l’Afrique, le Premier Ministre a demandé au Maroc de coopérer avec la communauté internationale et de faciliter l’indépendance et l’autodétermination du Sahara occidental.  L’Afrique travaille d’arrache pied pour se débarrasser des guerres et des conflits, a-t-il souligné, en exhortant la communauté internationale à appliquer la tolérance zéro face à tout régime qui prend le pouvoir par des voies anticonstitutionnelles.  À travers le monde, a-t-il poursuivi, la répression politique et militaire combinée à l’intolérance religieuse fait planer durablement le spectre du terrorisme.  La communauté internationale doit s’attaquer à ces problèmes à la racine. 

Sur un autre plan, le Lesotho croit que la Cour internationale de Justice joue un rôle important dans les résolutions pacifiques des conflits et le respect de l’ordre juridique international.

Le Premier Ministre a indiqué que le monde affronte d’autres problèmes encore plus graves liés aux changements climatiques.  En août dernier, le Gouvernement du Lesotho a été obligé de se déclarer en situation de crise alimentaire et de faire appel à l’aide de la communauté internationale.  Il a demandé qu’on arrête de dresser un parallèle entre les Objectifs du Millénaire pour le développement et les objectifs de développement durable. 

M. EMANUEL MORI, Président des États fédérés de Micronésie, a indiqué que le plus grand défi que son pays avait à relever était les changements climatiques, qui d’ores et déjà ont des conséquences désastreuses sur la vie de ses habitants.  « Comment puis-je dire à mon peuple que son avenir est entre les mains de ceux qui sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre », s’est interrogé M. Mori, soulignant l’absence de progrès dans l’atténuation des conséquences de ce phénomène.  Il a exhorté les grands pollueurs à parvenir rapidement à la seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto.  « Notre existence en dépend », s’est alarmé le Président.

M. Mori a mentionné le second défi auquel doit faire face son pays qui est non seulement l’augmentation de la température et de l’acidité des océans, mais aussi les pratiques de pêches destructrices. « En tant que petit État insulaire en développement du Pacifique, notre culture, notre économie et notre mode de vie sont étroitement dépendants de l’économie bleue », a rappelé le Président micronésien qui a, une nouvelle fois, appelé au respect des engagements pris à Rio+20.  Saluant la décision prise également dans la ville brésilienne de tenir une Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement du Pacifique en 2014, M. Mori a souhaité qu’elle se déroule dans l’un des pays concernés.

Le Président micronésien a demandé l’assistance de la communauté internationale pour la prise en charge des maladies non transmissibles, « qui ont atteint dans le Pacifique des proportions endémiques ».  « Ce phénomène qui découle de nos habitudes alimentaires et de nos modes de vie a été aggravé par les changements climatiques qui menacent la sécurité alimentaire des Micronésiens », a expliqué M. Mori.

« Les vastes étendues de l’océan Pacifique ne protègent plus nos îles de la menace du terrorisme international », a-t-il aussi prévenu, avant de citer sa Constitution qui dit que « Les mers nous rassemblent, elles ne nous séparent pas ». 

M. MOHAMED WAHEED, Président des Maldives, a rappelé que son pays avait mené une campagne active pour que des mesures internationales soient prises contre les changements climatiques.  Les Maldives ont contribué à rompre le silence international sur le lien entre droits de l’homme et changements climatiques. 

Le Président a espéré qu’après Rio+20, l’Agenda pour le développement post-2015 reconnaîtra les caractéristiques et les besoins particuliers des petits États insulaires en développement.  Les changements climatiques restent la principale difficulté de ces États, a souligné M. Waheed, énumérant les problèmes tels que la montée du niveau de la mer, l’acidité des océans ou encore l’érosion des côtes qui touche plus de 113 îles aux Maldives.  Le Gouvernement dépense plus de 27% de son budget pour renforcer la résilience aux changements climatiques, a-t-il précisé.

Le Président a insisté pour qu’un accord contraignant soit enfin trouvé sur la réduction des émissions de carbone.  Alors que la contribution des Maldives aux émissions mondiales n’est que de 0,003%, nous sommes les plus vulnérables aux changements climatiques, a-t-il dénoncé.  Il a exposé les mesures prises par son pays pour y faire face, en vue notamment d’éliminer la production d’hydrochlorofluorocarbones (HCFC), d’ici à 2020.  Les Maldives ont aussi décidé de se convertir à des sources solaires hybrides.

Si nous pouvons adopter ce genre de mesures, s’est interrogé le Président, pourquoi des États plus grands qui ont plus de ressources ne peuvent-ils pas le faire voire aller plus loin?  Il a appelé les pays pollueurs à réduire leur empreinte climatique.

M. Waheed a ensuite parlé de la division politique qui perdure, quatre ans après la transition démocratique aux Maldives.  Il a rappelé que le dernier Président des Maldives, qui a démissionné en février, a argué qu’il y avait été forcé.  Il a regretté que certains États et acteurs dans le monde aient pris parti dans ce conflit interne et critiqué les institutions du pays.  S’il a demandé une aide au renforcement des institutions nationales, le Président a réclamé le respect de sa nation.  La communauté internationale devrait se garder de prendre des mesures punitives contre un État souverain, à moins d’être convaincue d’abus des droits de l’homme.

M. LUIS FEDERICO FRANCO GÓMEZ, Président du Paraguay, est revenu sur les développements récents dans son pays, à savoir la décision quasi unanime du 22 juin dernier par laquelle le Congrès national a révoqué l’ancien Président sur la base d’un processus de destitution constitutionnel, mettant ainsi un terme à une crise politique profonde.  En tant que Vice-Président, M. Gómez a assumé la présidence depuis.  Il a assuré que son pays entretenait des relations diplomatiques normales avec la grande majorité des États Membres, tout en reconnaissant la situation difficile avec les pays voisins du Marché commun du Sud (MERCOSUR) et de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR). 

Ces deux entités ont adopté des sanctions contre le Paraguay sans lui permettre de défendre sa cause et se sont déclarées « garantes de la démocratie paraguayenne » en allant à l’encontre des traités internationaux et du principe de non-ingérence, a-t-il dénoncé.  « Ici, devant la plus haute assemblée de l’humanité, je déclare haut et fort que le Paraguay n’acceptera jamais d’intervention étrangère dans ses affaires internes.  Nous continuerons de consolider notre démocratie avec la volonté du peuple, exprimée souverainement par le biais de nos institutions librement élues.  Nous sommes convaincus que nous saurons dépasser ces circonstances difficiles avec dignité et intégrité et nous invitons nos voisins à réfléchir davantage et à définir ensemble la voie de la reconstruction du processus d’intégration de l’Amérique du Sud qui est actuellement compromis », a déclaré le Président Gómez.  Il a prévenu que cela était impossible sans unité régionale, et que la preuve du leadership politique résidait dans le respect du droit international.

En ce qui concerne la réforme des Nations Unies qui « doit permettre à l’Organisation de devenir plus représentative de l’ordre international et plus efficace et flexible pour pouvoir répondre aux nombreux défis », M. Gómez a notamment suggéré la suppression progressive du droit de veto au Conseil de sécurité.  Quant à la problématique du développement durable, il a rappelé que le Paraguay était le plus grand producteur d’énergie « propre » par personne dans le monde, et qu’il allait utiliser cette énergie pour alimenter son propre développement.  Il a également milité en faveur d’une prise de conscience des difficultés spécifiques des pays sans littoral et d’un traitement différencié de ces pays en termes d’aide au développement.

Avant de conclure, le Président Gómez s’est engagé à ce que les prochaines élections générales, prévues pour le 21 avril 2013, soient transparentes, pacifiques et exemplaires.  Il a déclaré que « lorsque le prochain président prendra ses fonctions, le 15 août 2013, la bonne santé de la démocratie paraguayenne sera confirmée… et je pourrai dire: mission accomplie ».

M. BUJAR NISHANI, Président de l’Albanie, a noté la coopération accrue entre son pays et les Nations Unies au cours des 50 dernières années, et l’attention particulière qu’il accorde à sa réforme.  « L’ONU se doit d’être plus cohérente et efficace, en particulier en termes d’aide au développement », a estimé le Président.  À cet égard, il a rappelé qu’en tant que pays pilote de l’initiative « Unis dans l’action », l’Albanie a accueilli l’an dernier une conférence de haut niveau qui a adopté des recommandations « concrètes et utiles » en vue de permettre à l’ONU de « faire plus avec moins » pour atteindre les objectifs de développement agréés aux plans national et international. 

Le Président s’est dit fier de représenter un pays et une société largement reconnus pour leur ouverture d’esprit, leur tolérance et leur acceptation de « l’autre ».  À la lumière de son histoire, l’Albanie est un fervent partisan du dialogue entre les civilisations.  Cette volonté se reflète dans le thème choisi par la présidence albanaise du Conseil de l’Europe -« Unis dans la diversité »-.  Pour le Président, ce dialogue doit être perçu comme un processus continu qui nécessite volonté et dévouement.  Il a jugé inadmissible de laisser « les actions inconscientes de groupes subversifs » entraver les efforts communs de parvenir à une meilleure entente mutuelle dans un monde de plus en plus globalisé. 

Attristée et frustrée par « la vidéo stupide » qui visait ce que les musulmans considèrent de plus sacré, la société albanaise dans son ensemble a exprimé son indignation et choisi d’ignorer cette provocation.  Le Président a regretté que dans d’autres parties du monde, la réaction ait été différente et que cette vidéo ait été utilisée pour alimenter la violence aveugle de foules en colère et désespérées.  Mais, a-t-il mis en garde, il ne faut pas confondre les actes terroristes et les réactions extrémistes avec les gouvernements et leur peuple.  « Aucune colère, fusse-t-elle légitime, ne peut justifier la violence », a dit le Président, en demandant aux gouvernements, aux sociétés et aux responsables religieux de fermement s’opposer à de tels actes.  Il a vivement condamné les « actes terroristes » contre l’ambassade des États-Unis en Libye, ainsi que les protestations violentes contre des ambassades occidentales.

Abordant également la situation en Syrie, le Président a fermement condamné la « répression féroce » contre des gens épris de liberté de la part d’un régime qui a définitivement perdu toute légitimité.  Il a uni sa voix à celle des pays qui demandent au Conseil de sécurité  une réponse plus ferme, conformément à la Charte des Nations Unies. « N’avons-nous donc pas appris de nos erreurs dans les tragédies passées du Rwanda et de la Bosnie? » s’est interrogé le Président.

M. MOHAMED YOUSEF EL-MAGARIAF, Président du Congrès général national de la Libye, a rappelé qu’il y a trois ans, à cette même tribune, un despote ayant dirigé son pays pendant 42 ans de manière tyrannique, s’était adressé à l’Assemblée générale et avait déchiré la Charte des Nations Unies, affirmant qu’il ne reconnaissait pas le pouvoir de ce document.  « Aujourd’hui, je m’adresse à vous et au monde entier pour présenter des excuses suite à tous les préjudices et crimes commis par ce despote, aux actes d’extorsion et de terrorisme infligés à tant d’États », a-t-il déclaré. 

Le peuple libyen est déterminé à édifier un État qui maintienne de bonnes relations avec ses pays voisins, honore ses engagements internationaux et respecte les droits de l’homme, a-t-il dit, ajoutant que la Libye serait un pays de paix et de sécurité, une force pour la paix.

M. El-Magariaf a notamment expliqué que « le despote Muammar Qadhafi avait tué des milliers de civils, recruté des mercenaires de différents pays, violé toutes les valeurs, ordonné à ses milices et à ses mercenaires de violer des mineurs et de détruire des villes ».

Il a salué l’ONU qui, a-t-il dit, a été solidaire du peuple libyen.  Le peuple libyen édifie des institutions démocratiques après la chute de la dictature, a-t-il ajouté, précisant que le monde entier avait été témoin des premières élections libres et transparentes organisées en Libye. 

Le Président du Congrès libyen a également rendu hommage à l’Ambassadeur américain Chris Stevens, une voix de raison et de conscience, qui a laissé sa trace dans le peuple libyen, a-t-il dit.  Sa mort fut une grande perte pour la Libye, comme pour les États-Unis, a-t-il dit, adressant ses condoléances au peuple américain.  « Nous allons vaincre les complots des terroristes arriérés qui ne représentent pas la Libye et ne représentent pas l’Islam, qui est une religion de tolérance et d’amour », a-t-il déclaré.

La Libye ne sera jamais un foyer pour les groupes extrémistes, mais un pays où règnent la modération et la retenue, a assuré M. El-Magariaf.  Il a toutefois condamné les campagnes de diffamation contre le prophète Mahomet, qui, a-t-il dit, accentuent la haine et les tensions entre les civilisations.  Il a plaidé ainsi pour l’adoption par l’Assemblée générale d’un document juridique permettant d’éviter les provocations des peuples et criminalisant la diffamation de tous les symboles religieux et les attaques contre les lieux saints.

Le Président du Congrès général national libyen a énuméré les différentes séquences qui ont accompagné ces derniers mois l’évolution politique de son pays et la reconstruction des institutions étatiques.  Il a ajouté que la Libye faisait face à des menaces et à des défis très graves, qui mettent en danger la sécurité nationale et régionale.  Ces menaces, a-t-il précisé, résultent des activités illégales des fils de Qadhafi et des membres de l’ancien régime qui ont pu trouver refuge dans des pays voisins ou dans d’autres pays, où leurs actions criminelles représentent une menace à la sécurité et à la stabilité de la Libye.

Par ailleurs, M. El-Magarial a souligné que l’une des priorités nationales de la Libye était de récupérer l’argent pillé dans le trésor de l’État libyen par des responsables du régime de Qadhafi, et utilisé pour financer des activités terroristes et criminelles menaçant la stabilité et la sécurité de la Libye.  Il a demandé à tous les États de coopérer avec son pays et de lui permettre de récupérer ses fonds. 

Le Président du Congrès général national a assuré que la Libye s’attachait désormais à respecter également tous ses engagements relevant des instruments internationaux sur le désarmement et le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  La Libye est prête, a-t-il dit, à coopérer avec sincérité et transparence avec la communauté internationale pour appuyer les efforts entrepris aux niveaux régional et international en vue de mettre en œuvre les dispositions des conventions et des protocoles internationaux visant à faciliter l’élimination des armes de destruction massive.

M. El-Magariaf a notamment indiqué que la Libye fut prompte à notifier l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), le 25 novembre 2011, de l’existence de stocks d’armes chimiques supplémentaires découverts après la libération, lesquels n’avaient pas été déclarés par l’ancien régime.  La Libye poursuit la coordination et la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avec laquelle elle est liée par un partenariat dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

M. THÉRENCE SINUNGURUZA, Vice-Président du Burundi, a indiqué que l’action menée depuis 2005, année des premières élections démocratiques au Burundi, et poursuivie en 2010, date des secondes, avait produit des résultats encourageants.  « Nous avons mis en place des institutions démocratiques largement représentatives des composantes de la population burundaise, et respectueuses des équilibres ethniques et de genre convenus dans l’Accord d’Arusha », a affirmé le Vice-Président burundais.

S’agissant des mécanismes de justice transitionnelle prévus par le même Accord, il a détaillé les initiatives prises pour mettre en place un mécanisme « qui éloigne les démons du passé », notamment la création d’un Comité technique chargé d’établir la commission vérité et réconciliation.  Le Gouvernement avait exprimé le souhait de mettre en place ladite commission en janvier 2012 mais cette décision a été reportée pour des raisons relatives à sa composition et à son budget de fonctionnement, a-t-il expliqué.

M. Sinunguruza a indiqué que le processus de réinsertion socioéconomique des anciens combattants restait à achever, pointant le risque réel d’insécurité qu’il représente pour le pays.  « Si des incidents très isolés ont été enregistrés ici et là dans le pays, ce n’est pas le propre du Burundi », a-t-il affirmé, assurant que la sécurité était la priorité des priorités du Gouvernement burundais.

Le Vice-Président a invité l’ONU à examiner les possibilités de transformer le Bureau des Nations Unies pour le Burundi en une équipe pays et a appelé les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir les efforts dans la réduction de la pauvreté, et ce, dans le contexte de la Conférence des partenaires au développement du Burundi qui doit se tenir le mois prochain.

En ce qui concerne la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, M. Sinunguruza a indiqué que son pays restait déterminé, avec les autres pays de la région, à chercher des solutions par le biais des mécanismes régionaux existants, conformément aux décisions prises par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).  Il a détaillé à ce titre le dispositif conçu en vue de l’opérationnalisation dans un délai de trois mois de la Force internationale neutre (FIN), dont l’état d’avancement sera analysé lors du prochain Sommet des chefs d’État de la Conférence, le 8 octobre 2012.  En concluant, le Vice-Président burundais a sollicité l’appui de la communauté internationale afin que son pays continue de maintenir « la tête hors de l’eau ».

M. DANNY FAURE, Vice-Président des Seychelles, s’est dit particulièrement inquiet des conséquences de la piraterie qui altère les relations des Seychelles avec l’océan qui l’entoure.  Alors que deux citoyens des Seychelles sont toujours détenus par des pirates somaliens, M. Faure a estimé que seul l’établissement d’un État de droit en Somalie permettra de résoudre durablement le problème de la piraterie.  Il a appelé à plus de ressources pour la mise en place des infrastructures appropriées dans les parties de la Somalie où la stabilité à été rétablie.  Il a indiqué que les Seychelles, en partenariat avec le Royaume-Uni et d’autres partenaires internationaux, sont en train de mettre en place un centre régional de renseignements et de lutte contre la piraterie. 

Le Vice-Président des Seychelles dont le pays préside actuellement la Commission de l’océan Indien (COI), s’est aussi inquiété des conséquences économiques et sociales de la crise à Madagascar.  Il a précisé que la présidence seychelloise de la COI continue d’appuyer la feuille de route de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et a organisé deux entretiens entre l’ancien Président Marc Ravalomanana et le Président de la Haute Autorité de la transition de Madagascar Andry Nirina Rajoelina aux Seychelles.  « Ces entretiens conjugués aux recommandations du dernier sommet de la SADC, nous permettent de disposer d’un ensemble d’orientations utiles et pertinentes pour le retour de l’ordre constitutionnel à Madagascar, conformément au calendrier électoral arrêté par l’ONU et la Commission électorale nationale indépendante de Madagascar », a dit M. Faure.

Il a souhaité que l’on donne la chance aux petits États insulaires en développement (PEID) de tester des politiques et technologies innovantes dont pourrait bénéficier toute l’humanité.  Il a précisé que le Partenariat insulaire mondial, coprésidé par les Seychelles, les Palaos et la Grenade, a proposé une annulation de la dette des PEID.  Notant que la plupart des PEID détiennent un taux d’endettement supérieur à 100% de leur PIB, M. Faure a estimé qu’une telle mesure permettrait à ces pays de consacrer une part importante de leur budget à l’adaptation aux changements climatiques et à la protection des zones environnementales parmi les plus menacées de la planète.  

Alors que Rio+20 a donné un nouvel élan au concept d’économie bleue, M. Faure a mis l’accent sur l’importance d’une gestion responsable des océans, en précisant que les Seychelles et Maurice se sont entendus sur la gestion conjointe d’une aire de 300 000 milles carrés du plateau continental, ce qui représente une première dans l’histoire de l’ONU.  Le Vice-Président des Seychelles a aussi exprimé la volonté de son pays de briguer un siège non permanant au Conseil de sécurité en 2017, en espérant le parrainage de l’Union africaine.

M. KHUDIER ALKHUZAE, Vice-Président de l’Iraq, a souligné que son peuple était parvenu à établir un État démocratique, fédéral et pluraliste fondé sur une Constitution élaborée et votée par ses représentants.  « Notre Constitution énonce les espoirs et les aspirations de notre peuple en faveur d’une vie libre et décente.  Une vie qui s’appuie sur la démocratie, sur un transfert d’autorité pacifique, sur la citoyenneté et sur les droits de l’homme », s’est-il félicité.  Il a toutefois rappelé que l’Iraq avait récupéré sa sécurité, ainsi que sa stature politique et économique, au prix de conditions très difficiles.

À présent, ce nouvel Iraq a fait le choix de se lancer sur la voie de la coopération et de la collaboration avec la communauté internationale en matière de politique, d’économie et de développement, a-t-il poursuivi.  Un choix qui s’accompagne d’une série de développements positifs.  Il a notamment cité les projections du Fonds monétaire international (FMI), qui tablent sur un produit intérieur brut (PIB) de 150 milliards de dollars en 2014, ainsi que les estimations d’une production pétrolière qui devrait atteindre 10 millions de barils par jour au cours de la période 2017-2020.

« Il est vrai que la lutte contre le terrorisme a fait couler beaucoup de sang, nous a causé beaucoup de larmes et nous a également beaucoup coûté », a souligné le Vice-Président iraquien.  Il a cependant émis l’espoir que d’autres pays, en particulier des pays voisins, puissent évoquer l’expérience iraquienne et épargner des ravages à leur peuple.  « Cela peut se faire en adoptant le principe de la négociation afin de résoudre les conflits, en ayant recours au dialogue de la raison, à la loi et au transfert pacifique du pouvoir », a-t-il insisté.

S’agissant plus particulièrement de la situation en Syrie, il a tenu à mettre en garde la communauté internationale quant au danger que représente la fourniture d’armes aux parties en conflit. « Cette situation met en danger le ciment social du peuple syrien.  Nous craignons pour son unité et sa souveraineté.  Nous craignons qu’il se divise et se détruise », a-t-il dit.  M. Alkhuzae a réaffirmé que l’initiative iraquienne pour la Syrie était toujours d’actualité et a rappelé que celle-ci se fondait sur deux éléments.  Il a d’abord cité la volonté de l’Iraq de préserver la Syrie et d’apporter son appui aux espoirs et aux aspirations de son peuple.  Il a ensuite fait part des préoccupations de son pays quant aux répercussions violentes et destructrices d’un conflit interne.    

En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, le Vice-Président a réitéré que la position de l’Iraq rejoignait celle des autres pays arabes, à savoir le soutien à la création d’un État dans le Territoire palestinien occupé, avec Jérusalem comme capitale.  Il a également réaffirmé l’appui de son pays à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  M. Alkhuzae a conclu son allocution en condamnant les récentes insultes émises dans un film vidéo à l’encontre du Prophète Mahomet et de l’Islam et a estimé que les Nations Unies pouvaient contribuer à prévenir et éviter ce genre d’attaques.

M. RIEK MACHAR TENY-DHURGON, Vice-Président du Soudan du Sud, a souligné la multitude de défis que son pays a dû relever lors de sa première année d’existence, notamment les conflits qui se sont fait jour à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan du Sud, la gravité de la situation économique et les révélations de détournements de fonds publics résultant en partie du manque de capacités du pays.  Il a ensuite détaillé les efforts accomplis par son gouvernement pour améliorer la transparence et combattre la corruption, notamment la publication des documents relatifs au budget national. 

Il a indiqué que des questions en suspens relatives à la démarcation des frontières, au statut d’Abyei et au partage des revenus du pétrole menaçaient les relations entre son pays et le Soudan.  Ces relations ont atteint un stade critique lorsque Khartoum a empêché des tankers de quitter Port-Soudan et s’est saisi de barils de pétrole brut d’ores et déjà vendus, a poursuivi le Vice-Président, ajoutant que son pays n’avait pas eu d’autre choix que de stopper la production de pétrole.

Le Vice-Président est ensuite revenu sur l’incident de Heglig expliquant que les forces sud-soudanaises avaient agi en légitime défense face aux menées des forces soudanaises.  Revenant sur le soutien qu’apporterait, selon la communauté internationale, son pays au Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-Nord), il a précisé que si le SPLM-Nord et le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ont combattu côte à côte, le SPLM-Nord ne se battait pas pour l’indépendance du Soudan du Sud mais pour sa propre cause.  « En tant qu’anciens alliés, nous avons donc l’obligation politique et morale de soutenir le SPLM-Nord dans la prise en compte de ses légitimes revendications, telles qu’elles sont reconnues dans le Protocole spécial à l’Accord de paix global relatif aux États du Kordofan du Sud et du Nil Bleu », a affirmé M. Teny-Dhurgon.

Il a proposé les bons offices de son pays afin d’appuyer le Soudan dans la recherche d’une résolution juste et pacifique du conflit.  « Notre action en tant qu’honnête médiateur aidera notre voisin du nord, le Soudan, dans l’établissement de la paix et de la sécurité sur le long terme », a-t-il affirmé.

Le Vice-Président du Soudan du Sud a annoncé que les Présidents Kiir et Bashir avaient signé aujourd’hui des accords « qui devraient permettre aux deux pays de poursuivre leur développement national dans un climat de paix durable » et devraient, a-t-il espéré, ouvrir la voie au règlement des questions relatives à la sécurité, aux frontières et à l’utilisation des installations pétrolières.  « Si chaque partie fait sa part dans la mise en œuvre de ces accords, alors les contentieux les plus importants entre nos deux pays auront été purgés », a-t-il affirmé, ajoutant que cela ouvrirait la voie à la reprise de la production de pétrole par son pays.

Après avoir détaillé chacun des accords signés aujourd’hui, M. Teny-Dhurgon a ensuite informé l’Assemblée générale que le Soudan et le Soudan du Sud n’avaient pas trouvé de terrain d’entente sur le statut d’Abyei.  « Le Président Bashir a en effet rejeté la proposition du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine », a-t-il affirmé, ajoutant, en conclusion, qu’il incombait désormais au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et au Conseil de sécurité des Nations Unies de s’emparer de nouveau de cette question.

M. WINSTON BALDWIN SPENCER, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a indiqué que le temps et les circonstances appellent un sens profond de l’urgence et une forte volonté de tous les pays à travailler avec et à travers les Nations Unies pour faire face aux défis qui se posent à la paix et à la sécurité à travers le monde, ainsi qu’aux menaces contre la démocratie internationale.  Il leur revient de combattre la pauvreté et de redresser l’économie et l’environnement.  Pour Antigua-et-Barbuda, la paix signifie le respect des droits de l’homme et des différences, la protection de la femme, des enfants et des personnes âgées.  La paix est le partage juste et équitable de la richesse; c’est la démocratie avec des citoyens et des changements non violents, dit M. Spencer.  La paix est aussi un monde sans armes nucléaires et avec des armes légères contrôlées.  La paix signifie également tolérance, respect de la nature et compréhension que les changements climatiques sont réels.  La durabilité de cette nature doit être la priorité.  La paix veut aussi dire un commerce et une mondialisation équitables, et surtout l’élimination de la corruption au sein des gouvernements.  Enfin, la paix est une représentation plus large et plus équitable des différentes sphères de pays au sein du Conseil de sécurité. 

Le Premier Ministre a poursuivi son intervention en rappelant qu’en 2011 a été célébrée l’Année internationale pour les peuples d’ascendance africaine.  Le temps est venu de revisiter le problème de la réparation pour le crime que représente l’esclavage afin de placer cette question au sommet de l’agenda international, a-t-il préconisé.  Il a réitéré son appel aux pays ayant bénéficié de ce système pour qu’ils présentent des excuses formelles aux peuples qui en ont été les victimes.  Il a ensuite énuméré les écueils auxquels font face les pays insulaires en citant le crime transnational organisé, les violences provoquées par les trafics d’armes: 1,6 million d’armes circulent illégalement dans la région CARICOM alors qu’aucun de ses pays membre n’en est producteur, a dénoncé M. Spencer.  La réponse commune à ces menaces doit être guidée par le droit, la coexistence et l’interdépendance entre les États.  Il s’est réjoui que les Caraïbes soient connues comme une zone de paix.

Concernant le développement, il s’est félicité du cadre de développement durable sorti du Sommet Rio+20, notamment en ce qui concerne les défis sociaux, économiques et environnementaux.  En attendant, il a annoncé que son pays prend part à la protection de la Terre nourricière en renouvelant son pacte énergétique, en protégeant son écosystème, en replantant des mangroves et en protégeant les zones sensibles aux polluants.  De concert avec l’Alliance des petits États insulaires, il a appelé l’Assemblée générale à faire de l’année 2014, une « année internationale des petits États insulaires en développement » pour sensibiliser et mobiliser le monde sur leur situation spécifique et pour leur développement.

S’agissant d’Haïti, le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle maintienne et augmente son aide en faveur de ce pays.  Concernant la crise économique et financière internationale, il a dit que la prospérité économique devrait être partagée équitablement entre les pays.  Il a aussi plaidé en faveur de Cuba en demandant que les États-Unis lèvent l’embargo imposé à ce pays.  En outre, il a demandé toujours aux États-Unis de discuter de l’exécution de la décision de l’Organisation mondiale du commerce sur le problème des jeux, qui oppose les deux pays.   

M. NAJIB MIKATI, Président du Conseil des ministres du Liban, a exhorté la communauté internationale à faire plus d’efforts pour favoriser un consensus politique entre les parties syriennes, afin de mettre fin à une crise qui menace la paix et la stabilité du Moyen-Orient en général et du Liban en particulier.  Il a aussi défendu le droit des réfugiés palestiniens de retourner sur leur terre, en ajoutant que la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État Membre de plein droit de l’ONU et de ses organisations nous ferait avancer vers une solution politique juste pour les Palestiniens et mettrait fin à une injustice historique qui perdure depuis 1948.

S’agissant de la stabilité au Sud-Liban, il a comptabilisé 9 000 violations israéliennes des résolutions du Conseil de sécurité, depuis 2006.  Il a demandé à la communauté internationale de faire pression sur Israël, afin que ce pays respecte les résolutions de l’ONU et le droit international et qu’il se retire immédiatement des territoires occupés du Nord-Ghajar, des fermes de Chebba et des collines de Kfarchouba.  M. Mikati a rendu hommage aux rôle et sacrifices de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et salué la qualité de sa coopération avec l’armée libanaise.  Il a appelé à la pleine mise en œuvre des résolutions 192/66 de l’Assemblée générale adoptée le 22 décembre 2011, relatives à des compensations à obtenir pour la pollution au pétrole des côtes libanaises suite aux bombardements israéliens de 2006. 

En matière de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, il a rappelé qu’Israël était le seul pays de la région à en détenir.  Il a dit la nécessité de trouver une solution diplomatique à la question du nucléaire iranien, tout en soulignant le droit des nations à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a fait siens les propos du général De Gaulle qui a cité le Liban comme le seul endroit au monde où l’Islam et la Chrétienté avaient su s’entendre au sein d’institutions politiques et qui devait, par conséquent, être considéré comme un précédent précieux en matière de relations entre les cultures et les traditions du Moyen-Orient.  C’est pourquoi, il a estimé qu’il était du devoir de la communauté internationale de protéger le Liban des turbulences de la région et d’aider à propager l’expérience de ce pays, de sa démocratie, de sa tolérance et de son pluraliste pour en faire profiter ses voisins.

SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh, a rappelé comment, depuis sa prise de fonctions, elle a traduit en actes concrets la volonté de prévention et de règlement pacifique des différends, et cela, autant sur le plan national que sur le plan régional.  À titre d’exemple, elle a cité l’Accord de paix de Chittagong qui a mis fin en 1997 à 20 ans de conflit interne, ainsi que le Traité de partage de l’eau du Gange, conclu avec l’Inde en 1996, ou encore l’accord sur le différend portant sur les frontières maritimes avec le Myanmar.  Elle a également rappelé que le Bangladesh était l’un des plus grands contributeurs de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.

« Au cours de mes 40 années en politique j’ai appris que la paix ne peut être réalisée que lorsque la justice prévaut à la fois au sein des États et dans les relations entre États », a déclaré Sheikh Hasina.  Or, la paix est une condition préalable au développement, a-t-elle poursuivi, et la justice n’est possible qu’à travers la démocratie qui donne le pouvoir au peuple.  Pour toutes ces raisons, le Bangladesh travaille au renforcement de sa démocratie par l’élimination de la pauvreté et de la faim, grâce à la mise en place de filets de sécurité sociaux, à l’inclusion, à une croissance continue, à la promotion du développement humain et à la lutte contre le terrorisme, a expliqué le Premier Ministre.  Ces principes m’ont encouragée à présenter le modèle « Émancipation du peuple et démocratie » lors de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, modèle qui contient six multiplicateurs de la paix qui se renforcent mutuellement, a indiqué Sheikh Hasina.  Ce modèle a obtenu l’appui de 64 pays à Dhaka en août dernier en vue de sa considération au cours de la présente session de l’Assemblée générale, a-t-elle précisé.

Après avoir passé en revue les grandes lignes de l’application de ce modèle au Bangladesh, y compris en ce qui concerne ses composantes relatives à la liberté des médias, aux différentes commissions parlementaires existantes, aux programmes de questions-réponses hebdomadaires entre la société et le Premier Ministre, ainsi qu’à la modernisation du système éducatif, Sheikh Hasina a mis l’accent sur le rôle des femmes dans le développement et a évoqué les différentes mesures prises en ce sens.  À titre d’exemple, plus de 12 000 femmes ont été élues au niveau local, et plus de 69 femmes siègent actuellement au Parlement bangladais, a-t-elle indiqué.  Elle a également fait état d’une baisse de 10% de la pauvreté et d’une augmentation du revenu par personne de 34,6%, ainsi que d’une réduction du taux d’inflation qui était à deux chiffres et qui se situe aujourd’hui à 4,97%.  Les progrès réalisés par le Bangladesh lui ont valu une reconnaissance mondiale en termes de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle poursuivi.  Qui plus est, a-t-elle ajouté, le Secrétaire général nous a demandé de faire partie du Groupe de direction de l’initiative « Renforcer la nutrition » et d’être l’un des promoteurs de l’initiative « l’éducation d’abord ».

Sheikh Hasina a également abordé la question des changements climatiques sous l’angle de son lien avec la sécurité alimentaire.  Elle a demandé un soutien international plus marqué pour la sécurité socioéconomique des pays frappés par les conséquences des changements climatiques notamment par le biais d’une réduction des barrières douanières et des quotas d’exportation, du respect des engagements pris en termes d’aide publique au développement (APD), et de l’égalité de tous les pays dans les institutions de Bretton Woods.

À la lumière des incidents récents, survenus après la diffusion d’une vidéo blasphématoire sur Internet, le Premier Ministre a expliqué que compte tenu de l’expérience tragique que le Bangladesh a connue du fait d’actes de terrorisme, son gouvernement avait adopté une politique de « tolérance zéro » face à ce phénomène et face à toute forme d’extrémisme.

Mme YINGLUCK SHINAWATRA, Premier Ministre de la Thaïlande, a souligné la nécessité d’une bonne gouvernance mondiale et l’importance de régler les différends par le biais de moyens pacifiques.  Le développement économique et les progrès politiques doivent aller de pair, a-t-elle dit.  Ainsi, a-t-elle estimé, il est nécessaire d’élaborer une stratégie nationale de développement en plaçant les personnes au centre de cette stratégie.

Le Premier Ministre a aussi plaidé en faveur d’un développement régional inclusif.  Les 10 membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) veulent créer la « Communauté de l’ANASE » d’ici à 2015, a-t-elle indiqué, espérant que cela permettrait d’étendre le développement à travers tout le continent asiatique.  Le réseau d’accords de libre échange devrait renforcer la résilience de l’Asie de l’Est, a-t-elle estimé.

Au moment où la communauté internationale envisage le programme de développement de l’après-2015, un processus inclusif au niveau mondial est crucial, a estimé le Premier Ministre thaïlandais. Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont constitué de bons outils et ont permis des améliorations des conditions de vie de millions de personnes, a-t-elle noté.  Pour préparer l’après-2015, Mme Yingluck Shinawatra a conseillé de tirer les leçons des succès et des échecs des OMD.  Elle a insisté pour que le processus d’élaboration des objectifs de développement durable soit aussi inclusif que possible, afin que chaque membre de la communauté internationale puisse se l’approprier.  La Thaïlande jouera un rôle actif dans ce processus, a-t-elle assuré.

Le Premier Ministre a ensuite exprimé son intention de travailler en lien étroit « avec ses amis de chaque région » pour renforcer leurs capacités à atteindre les objectifs de développement.  Elle a cité le cas du Myanmar, dont la Thaïlande soutient le processus de transition démocratique.

À une époque de mondialisation, le concept de la sécurité doit être centré sur les personnes, a poursuivi Mme Yingluck Shinawatra, demandant à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour lutter contre la criminalité transnationale.  Une des pires formes d’atteinte à la dignité humaine est le trafic d’êtres humains, a-t-elle estimé, avant d’expliquer que la lutte entreprise dans ce domaine est une priorité nationale de son pays.  Il faut s’assurer que l’état de droit prévaut et que les droits fondamentaux de l’homme soient garantis, notamment pour les groupes vulnérables comme les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées.

Le Premier Ministre a invité toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour promouvoir l’état de droit et favoriser ainsi la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme et le développement durable.  Elle a ensuite indiqué que son pays a établi cette année des relations diplomatiques avec « l’État de Palestine », dans l’espoir qu’Israël et la Palestine puissent arriver à une paix durable basée sur une solution à deux États.  Elle a également appelé à la fin de toute violence en Syrie.

M. GORDON DARCY LILO, Premier Ministre des Îles Salomon, a rappelé que son pays est sorti d’un conflit interne il y a une dizaine d’années et a pu, grâce à une initiative régionale, restaurer un environnement propice au développement.  La Commission Vérité et réconciliation créée en 2009 a rendu son rapport cette année.  Parallèlement, le pays a progressé sur les plans économique et social, avec une croissance stable au cours des cinq dernières années.  Dans le domaine de la santé, le Premier Ministre a annoncé que le paludisme avait été éradiqué dans 2 des 9 provinces et que les taux de mortalité infantile et maternelle avaient baissé.

Les Îles Salomon ont regagné leur titre de « Happy Isles », a observé M. Darcy Lilo.  Le pays s’attache à renforcer sa gouvernance démocratique, mais cela coûte cher et il a besoin du partenariat international.  Le Gouvernement travaille avec différents organes de l’ONU pour consolider les acquis et renforcer ses liens avec les Nations Unies.

Abordant la question de Fidji, M. Darcy Lilo a reconnu la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de ce pays, voulant poursuivre le dialogue avec lui.  Il a félicité Fidji d’avoir programmé des élections générales en 2014.  Les Îles Salomon ont aussi renforcé leur rôle de médiateur au niveau sous-régional par le biais du Groupe mélanésien du Fer de lance (MSG) qui a créé une unité de maintien de la paix. 

En tant que membre des pays les moins avancés (PMA), les Îles Salomon travaillent à mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul.  Un deuxième aéroport international est en cours de construction, grâce à l’aide de la Nouvelle-Zélande, et deux universités sont en projet.  M. Darcy Lilo a aussi mentionné les efforts menés pour protéger les stocks de poissons et les gérer, ainsi que pour développer l’industrie minière.

Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, le pays met en œuvre sa Stratégie nationale de développement et fait partie des 50 pays que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) doit consulter pour élaborer le programme de développement post-2015.

Le Premier Ministre s’est attardé sur la question des changements climatiques.  Il a voulu que tout soit fait pour limiter la hausse de la température à 1,5ºC et pas 3 ou 5ºC de plus.  La survie des petits États insulaires en développement en dépend.  En juin dernier, Les Îles Salomon ont lancé une politique nationale sur les changements climatiques qui touche tous les secteurs.  Pays riche sur le plan biologique et culturel, il est aussi membre de l’Initiative du Triangle de Corail.

M. ASYLBEK JEENBEKOV, Président du Parlement de la République kirghize, a prévenu que la crise économique qui a éclaté en 2008 n’a pas encore été surmontée, ce qui est dommageable puisque le monde est devenu moins sûr avec ses nombreux problèmes et inquiétudes qui multiplient les risques de guerre et de tensions entre les pays et dans les pays.  Les États ne peuvent plus faire face seuls à ces menaces.  La diffusion d’un film antimusulman peu avant le début de l’Assemblée générale ainsi que les attaques contre l’ambassade américaine en Libye et la mort de l’Ambassadeur Chris Stevens ne sont pas de nature à établir la confiance entre les nations, a regretté le Président du Parlement.

En Afghanistan, pays voisin du Kirghizistan, le retrait des forces internationales en 2014 pourrait profiter aux ennemis de la paix, a averti M. Jeenbekov, qui a souligné que son pays apporte une aide à son voisin pour préparer cette échéance.  Il n’a pas manqué de souligner le fait que l’Afghanistan reste le premier producteur mondial d’opium et la nécessité de lutter pour réduire les conséquences néfastes de cette production sur les populations civiles.  Les pays de l’Asie centrale entendent aider l’Afghanistan pour relever ce défi, a affirmé M. Jeenbekov. 

Il a demandé à la communauté internationale de s’adapter à ces multiples défis.  Le Conseil de sécurité doit être plus transparent, plus efficace et plus démocratique.  Le Conseil économique et social doit, quant à lui, s’occuper davantage des questions essentielles qui préoccupent les populations du monde.  Le Président du Parlement a rappelé la candidature de son pays à un siège de l’ECOSOC en 2013.

Il a dit l’attachement du Kirghizistan à l’économie verte et a demandé l’aide internationale pour alléger et restructurer la lourde dette du pays en arguant des matières premières qu’il recèle, dont une réserve énergétique de l’ordre de 142,5 milliards de kilowatts.  Le pays a également des ressources hydrauliques qui peuvent aider les pays voisins.     

Le Président du Parlement a aussi souligné que depuis 2010, son pays a entamé une réforme démocratique et économique et qu’il s’est engagé à lutter contre la corruption.  Aux autorités du Bélarus, il a demandé l’extradition de l’ancien Président Kourmanbek Bakiev et de ses amis pour qu’ils répondent de leurs actes. 

M. ABDIWELI MOHAMED ALI, Premier Ministre de la Somalie, s’est félicité des évolutions décisives ces derniers mois en Somalie, après des décennies de division.  Illustrant son propos, il a cité l’adoption le 1er  aout 2012 de la nouvelle Constitution somalienne, la mise en place le 20 août d’un nouveau Parlement et l’élection le 10 septembre du Président de la République fédérale de Somalie, M. Hassan Sheikh Mohamud.  Il a précisé que le nouveau Président nommera son Premier Ministre et son gouvernement dans les semaines à venir.  Il s’est réjoui que des membres de la diaspora somalienne commencent à rentrer au pays, avec des moyens et des compétences qui aideront à construire la Somalie de demain. 

Il a dit que le défi le plus urgent était de restaurer la paix et la sécurité dans l’ensemble du pays, en ajoutant que la paix ne pourra pas être garantie par les seuls moyens militaires.  « Nous devons mettre en œuvre des politiques d’inclusion et un gouvernement représentatif, crédible et capable », a insisté le Premier Ministre.  Il a manifesté la volonté de la Somalie de combattre les extrémistes d’Al-Chabaabjusqu’à ce que la Somalie redevienne une nation pacifique et tolérante.

Il a prévenu que la durabilité et la stabilité des efforts de la Somalie dépendront de sa capacité de développer son économie, en ajoutant qu’il n’y aura pas de paix sans emploi ni nourriture.  Avec des ressources abondantes et neuf millions d’acres de terres fertiles, la Somalie doit pouvoir remettre son peuple sur la voie du développement économique, a-t-il insisté.  Alors que des extrémistes du monde entier ont utilisé la Somalie comme sanctuaire et base à partir de laquelle ils veulent planifier des attaques contre d’autres pays, le Premier Ministre somalien s’est dit conscient de la responsabilité de son pays vis-à-vis de ce problème tout comme celui des pirates somaliens qui sévissent loin des côtes somaliennes.  Il a souligné la détermination de son pays à collaborer avec tous les partenaires internationaux sur tous ces fronts, en attendant que la Somalie se dote des capacités nationales nécessaires pour faire face elle-même à ces défis.      

M. RASHID MEREDOV, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Turkménistan, a fait observer que la sécurité énergétique était la condition de base pour assurer un développement stable et sans conflit.  Il a rappelé que son pays recèle la quatrième réserve d’hydrocarbures au monde et qu’il a réclamé maintes fois la création d’un système stable et fiable pour gérer les sources énergétiques mondiales et les marchés internationaux. 

Il a estimé que le temps était venu pour l’ONU de prendre une décision consensuelle qui servirait de base à la création d’une politique universelle et de mécanismes juridiques capables de gérer la coopération internationale en matière d’énergie, ainsi qu’un système d’approvisionnement qui prendrait en compte les intérêts des producteurs d’hydrocarbures et ceux des pays de transit et de destination.  La rédaction d’un projet de résolution au cours de cette session sur la création d’un groupe d’experts en la matière serait particulièrement appropriée, a-t-il estimé.

M. Meredov a parlé des problèmes écologiques de l’Asie centrale et du bassin de la mer Caspienne et a jugé insuffisants les efforts déployés jusqu’à présent pour y faire face.  Afin de remédier à cette situation, il a proposé la création, en coopération avec l’ONU, d’un centre régional des technologies liées aux changements climatiques afin d’aider les pays de la région à renforcer leur coopération dans les domaines de la sûreté environnementale.

Insistant par ailleurs sur l’importance du désarmement, M. Meredov a proposé la tenue, l’an prochain, d’une réunion consultative de haut niveau sur l’élargissement du cadre juridique international de non-prolifération.  Il a également estimé approprié d’envisager la création d’un centre sous-régional de l’ONU pour le désarmement en Asie.  Le Ministre a fait savoir que le Turkménistan s’était porté candidat à un siège au Conseil économique et social (ECOSOC) pour la période 2013-2015.  Il a aussi proposé de transformer la Plateforme d’action pour les affaires humanitaires pour en faire la base politique et juridique de la consolidation des efforts humanitaires de la communauté internationale.

M. DIMITRIS L. AVRAMOPOULOS, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a tout d’abord fait savoir que son pays s’était porté candidat à un siège au Conseil des droits de l’homme pour la période 2013-2015.  Il a affirmé que son pays avait entrepris d’importantes réformes législatives et institutionnelles s’agissant du droit d’asile et de l’immigration. 

M. Avramopoulos a raillé le discours du « représentant » de l’ex-République yougoslave de Macédoine, l’accusant d’avoir déformé la réalité devant l’ensemble de la communauté internationale et d’avoir eu recours à une rhétorique du XIX siècle.  Le populisme et le nationalisme sont les pires ennemis de la stabilité de notre région, a affirmé le Ministre grec pour qui la solution au différend repose « dans un nom avec un qualificatif géographique ».  En effet, s’est-il expliqué, la Macédoine est une région géographique qui chevauche les territoires de trois pays, la principale partie se trouvant en Grèce, puis en Bulgarie et en ex-République yougoslave de Macédoine.

Le Ministre a également fait savoir que la Grèce œuvrait en faveur d’une plus grande coopération avec la Turquie, en appuyant notamment la candidature de ce pays à l’Union européenne.  La Turquie, a-t-il ajouté, doit démontrer de manière tangible qu’elle a abandonné certaines de ses attitudes, notamment la menace persistante de « casus belli » contre la Grèce ou encore sa position vis-à-vis de Chypre.  M. Avramopoulos a aussi indiqué que la Grèce appuyait les négociations de la République de Chypre avec la communauté chypriote turque dans le but de réunifier l’île.  La Grèce appuie aussi la décision de la République de faire valoir son droit souverain sur les gisements de gaz naturel situés dans sa zone économique exclusive.

S’agissant de la crise économique grecque, le Ministre des affaires étrangères a expliqué que la nouvelle coalition tripartite au pouvoir était en train de mettre en œuvre un vaste programme de réajustement afin d’améliorer les perspectives macroéconomiques du pays tout en lançant des réformes structurelles pour stimuler la croissance et la création d’emplois.  Aujourd’hui, a-t-il affirmé, le déficit a été réduit de manière significative et l’économie a regagné plus de 50% de sa compétitivité.  

M. Avramopoulos a reconnu que la Grèce traversait une transition douloureuse vers la relance économique et la croissance.  Il a néanmoins estimé que son pays réussirait à surmonter ces défis car la Grèce est plus grande que sa taille géographique et plus précieuse que sa réalité fiscale.  « Ne l’oublions pas, la Grèce est une valeur présente dans les cœurs et les esprits des gens, quelle que soit leur nationalité, leur race ou leur religion.   Cela nous donne le pouvoir moral de gagner ce combat », a déclaré le Ministre.

M. YANG JIECHI, Ministre des affaires étrangères de la Chine, a vanté l’égalité et la démocratie dans les relations internationales.  « Nous nous abstenons de nous ingérer dans les affaires intérieures d’autrui et d’imposer notre volonté aux autres, et nous ne tolérons aucune ingérence extérieure dans les affaires intérieures de notre pays », a-t-il précisé.  La Chine est d’avis qu’il faut faire avancer la construction d’un système de gouvernance économique mondiale avec la réforme du système financier international comme élément clef.  Il faut mettre en œuvre rapidement la réforme des quotes-parts et de la gouvernance des institutions financières internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI), en renforçant la représentation et le droit à la parole des économies émergentes et des pays en développement.

« Nous devons respecter la diversité du monde et le droit de chaque État de choisir librement sa voie de développement », a poursuivi M. Jiechi.  « Nous devons nous en tenir au dialogue et aux négociations pour régler les différends et nous opposer à l’usage arbitraire de la force et à la menace de la force », a-t-il ajouté.

Préoccupée par les tensions persistantes et l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie, la Chine, a-t-il dit, appelle les différentes parties syriennes à cesser immédiatement les conflits et les actes de violence, à mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, le plan en six points et le Communiqué du Groupe d’action sur la Syrie, et à ouvrir le plus vite possible un dialogue politique inclusif en vue d’une transition politique conduite par le peuple syrien lui-même.  Selon le Ministre des affaires étrangères, les parties concernées de la communauté internationale doivent jouer un rôle positif et constructif, soutenir, par des actions concrètes, le Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue arabe, M. Lakhdar Brahimi, dans ses efforts pour une médiation impartiale.

« En tant qu’acteur, bâtisseur et contributeur important du système international, la Chine œuvre à partager avec tous les pays du monde les opportunités de développement », a assuré M. Jiechi.  La Chine a déployé 21 000 personnes dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU et participé activement à la coopération internationale contre le terrorisme, la piraterie et la prolifération des armes.  Poursuivant notamment une politique d’amitié et de coopération à l’égard des pays voisins, elle a élargi ses échanges avec eux et contribué à plus de 50% à la croissance asiatique.

En 2011, la Chine a enregistré une croissance de 9,3% de son PIB, fait avancer la restructuration et amélioré le bien-être de son peuple.  Pour la période du « XIIe Plan quinquennal », son marché intérieur sera un des premiers du monde, le volume de ses importations dépassera les 10 000 milliards de dollars et celui de ses investissements étrangers directs les 500 milliards de dollars, a annoncé le Ministre.  M. Jiechi a conclu en soulignant que « Diaoyu et ses îlots affiliés font partie intégrante du territoire chinois depuis l’Antiquité ».  La Chine en possède des preuves historiques et juridiques incontestables, a affirmé le Ministre.

M. ESPEN BARTH EIDE, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a affirmé que le Gouvernement syrien était le principal responsable des atrocités de masse qui sont commises.  Le régime de Bashar Al-Assad a perdu toute légitimité et doit renoncer au pouvoir, a-t-il estimé.  M. Eide a également souligné que toute partie qui commet des violations du droit international humanitaire devra répondre de ses crimes.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à agir et à délaisser les notions « démodées » de sphères d’influence afin de trouver une position commune.

Après avoir salué le courage des autorités du Myanmar et s’être félicité de la signature, aujourd’hui, de l’accord entre le Soudan et le Soudan du Sud, M. Eide a indiqué que le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens, qu’il préside, s’était récemment réuni.  Il a fait part des profondes préoccupations que lui inspirent les relations entre Israël et la Palestine.  La population palestinienne est en proie à une fatigue notable et peut être poussée à une solution alternative qui pourrait gravement entraver les perspectives des deux parties, a alerté le Ministre, qui a ajouté que les pays qui financent l’Autorité palestinienne étaient en proie à une fatigue similaire. 

La solution à deux États est la seule voie vers une paix durable, mais les perspectives de création d’un État palestinien sur cette base s’amoindrissent au fur et à mesure que se poursuit la construction des colonies de peuplement israéliennes, a tranché le Ministre.  Afin de remettre le processus de paix sur la bonne voie, les négociations doivent reprendre maintenant.

M. Eide a salué les efforts inlassables du Secrétaire général pour réformer le fonctionnement interne de l’Organisation.  Il a dénoncé la « microgestion intergouvernementale » de ce qui devrait être la prérogative du « Chef de l’Exécutif ».

CHEIKH KHALID BIN AHMED BIN MOHAMMED AL KHALIFA, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, a relaté les étapes franchies dans la modernisation de son pays, en citant particulièrement les élections municipales et parlementaires et le dialogue avec toutes les composantes de la société.  Il a ajouté que le Bahreïn a connu depuis l’année dernière de sérieux défis en matière de sécurité et de stabilité auxquels il a fait face dans la transparence, l’honnêteté et l’engagement.  Une Commission d’enquête indépendante a été créée pour rétablir la vérité et dédommager les victimes.  En conséquence, un dialogue élargi a réuni tous les segments de la société et a eu pour effet une série de réformes constitutionnelles et législatives embrassant tous les aspects de la vie politique, sociale et légale. 

Le Roi de Bahreïn a proposé la création d’une cour arabe des droits de l’homme, une initiative historique que le Conseil de la Ligue des États arabes a relayée.  La semaine dernière, le Bahreïn a accepté 90% des recommandations du Conseil des droits de l’homme.

Face aux menaces dans la région, le Ministre a appuyé l’initiative du Roi d’Arabie saoudite de changer le Conseil de coopération du Golfe en « Union ».  S’agissant de la Syrie, il a appelé la communauté internationale à présenter une position unique pour mettre un terme à la crise humanitaire, trouver une solution pacifique à la crise, et préserver l’unité et la cohésion du peuple syrien. Il a appelé l’ONU à arrêter d’invoquer des problèmes de procédure pour excuser son incapacité à empêcher des crimes contre l’humanité.  S’agissant de la question palestinienne, le Ministre a demandé l’arrêt des colonies de peuplement.  Il a aussi réaffirmé la position de son pays en faveur d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, ce qui sera possible quand Israël mettra en œuvre les décisions internationales et adhérera au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. 

Le Ministre a aussi exigé de l’Iran qu’il remplisse ses engagements envers l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a réitéré la nécessité de résoudre le problème de l’occupation par l’Iran des trois îles des Émirats arabes unis devant la Cour internationale de Justice.  Il a enfin dit son attachement à l’intégrité territoriale du Maroc et au règlement de la question du « Sahara marocain », conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.

M. ÉDOUARD NIANKOYE LAMA, Ministre des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger, a estimé que la médiation internationale comme moyen de prévention ou d’arrêt de la violence à travers le dialogue, la négociation et la conclusion d’accords devait être privilégiée.  Dans ce cadre, la Guinée encourage le déploiement rapide de médiateurs, accompagnés d’experts, tout en soutenant l’initiative du Secrétaire général confortant le rôle des femmes dans le processus de médiation.  Dans les pays en développement, notamment en Afrique, les mécanismes de médiation et de règlement doivent être consolidés par le renforcement des capacités et l’allocation de ressources financières suffisantes pour une approche holistique et efficace.

Le Ministre a affirmé que la Guinée faisait sienne la demande faite au Conseil de sécurité pour un déploiement urgent d’une force internationale en vue de restaurer l’intégrité territoriale du Mali.  En Guinée-Bissau, a-t-il ajouté, la consolidation de la paix et de la stabilité passe nécessairement par la restauration de toutes les institutions démocratiques.  Concernant la région des Grands Lacs, il a dit appuyer les efforts internationaux visant à la restauration de la paix et de la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Par ailleurs, le Ministre a souligné que, depuis l’élection en 2010 du Président Alpha Condé, le Gouvernement avait entrepris un vaste programme de démocratisation et de réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales.  Il a également renouvelé l’engagement de son gouvernement à continuer de promouvoir les droits de l’homme et de garantir les libertés publiques.

M. RAFAEL RONCAGLIOLO ORBEGOSO, Ministre des affaires étrangères du Pérou, a condamné, une fois de plus, l’embargo imposé à Cuba et regretté que le différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni à propos des « Îles Malouines » ne soit toujours pas réglé.  Il a souhaité une réforme urgente du Conseil de sécurité pour refléter les réalités du XIX siècle.  Rappelant l’adhésion de son pays à plusieurs Conventions de l’ONU, le Ministre a rappelé que le Pérou a organisé, en juin dernier, une conférence internationale des Ministres des affaires étrangères et des chefs des agences nationales spécialisées contre le problème mondial des drogues afin de relancer un dialogue politique gelé depuis 20 ans.

Le Pérou préside en ce moment l’Union sud-américaine des nations et veut consolider l’Amérique du Sud comme une zone de paix et de citoyenneté démocratique.  C’est déjà une zone exempte d’armes nucléaires et, a espéré le Ministre, ce sera bientôt aussi une zone exempte de mines antipersonnel.  Dans quelques jours, le Pérou accueillera le troisième Sommet des pays arabes et d’Amérique du Sud.  Sur le plan économique, le pays a connu en 2011 une croissance de 6,92% et s’est fixé comme priorité l’intégration sociale.  Dans la foulée de Rio+20, le Pérou estime que l’Agenda pour le développement post-2015 doit faire converger les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs de développement durable.

Droits de réponse

Le représentant de l’Iran a tenu à répondre au Premier Ministre israélien.  Il a insisté sur le fait que le programme nucléaire est strictement pacifique, respecte pleinement les obligations internationales et est conforme au droit des pays à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  L’Iran, a-t-il ajouté, est partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et reste attaché à ses obligations juridiques.  L’Iran, a encore dit le représentant, n’a cessé de proposer la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  L’Iran, a-t-il insisté, n’a jamais été impliqué dans aucune activité nucléaire suspecte.  Bien au contraire, ce sont ses ingénieurs nucléaires qui ont été victimes d’attaques terroristes.  Israël ne peut pas en dire autant, a-t-il accusé, en citant, entre autres, les conclusions de la dernière Conférence d’examen sur le TNP.  La seule menace à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient est l’arsenal nucléaire d’Israël, a dit le représentant en exhortant les autorités israéliennes à répondre aux appels de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et en soulignant que son pays se réserve le droit de répondre à toute attaque.  Il a ironisé sur le « diagramme imaginaire » exhibé par le Premier Ministre israélien.  À l’heure d’Internet, les gens ne peuvent plus être trompés par des moyens « aussi absurdes ».

Répondant quant à lui au Ministre chinois des affaires étrangères, le représentant du Japon a appelé à la raison, au renoncement à la force et au respect de l’état de droit qui est une base de la paix mondiale.  Les îles dont la Chine a parlées ont été cédées au Japon en vertu de traités.  L’assertion selon laquelle le Japon a pris ces îles à la Chine ne peut tenir la route et les études menées en 1995 ont confirmé que ces îles étaient inhabitées et ne montraient aucune de trace de la présence chinoise, a conclu le représentant en retraçant l’histoire des différents traités.

Son homologue de la Chine a dénoncé une déformation de l’histoire servie par des arguments fallacieux qui défient le bon sens.  La Chine, a-t-il dit, est très claire.  Elle a une position bien définie et cohérente: les îles Diaoyou font partie intégrante du territoire chinois depuis l’antiquité et elle peut le prouver par des textes et la jurisprudence.  Le Japon a une longue histoire d’appropriation de territoires, comme c’était le cas pour Taiwan.  Les traités signés entre les États-Unis, la Chine et le Japon ont stipulé que tous les territoires volés à la Chine devaient lui être restitués.  Le représentant a donc regretté que le Gouvernement japonais tienne tellement à « son esprit colonial ».  L’achat récent de ces îles par le Japon n’était qu’un blanchiment d’argent et c’est à travers ce moyen illégal que le Japon essaie d’asseoir son autorité sur ces îles et de duper la communauté internationale.  Dénonçant « cette atteinte grave » au droit international et à la Charte des Nations Unies, il a aussi dénoncé un déni de la victoire sur le fascisme après la Deuxième Guerre mondiale.  Tout acte illégal reste illégal et ne produit jamais le droit, a-t-il dit, en voulant rappeler un principe simple du droit international et en soulignant que la Chine ne renoncera jamais à ses droits.

Il ne fait aucun doute que ces îles font partie du Japon comme l’attestent les faits historiques et le droit international, a rétorqué le représentant du Japon.  Il a nié tout conflit de souveraineté, se refusant de répondre davantage aux arguments de la Chine.

Son homologue de la Chine s’est étonné que le Japon n’ait aucun remords face à son histoire coloniale.  Il a regretté cette « logique du voleur » après une guerre d’agression.  Nous sommes au XXI siècle mais le Japon continue de s’accrocher à une mentalité obsolète contre laquelle plus d’un milliard de Chinois se sont levés, a rappelé le représentant.  La Chine continuera de prendre des mesures déterminées pour sauvegarder son intégrité territoriale, a-t-il promis, en appelant le Japon à respecter l’histoire, à faire face à la réalité et à arrêter de se bercer d’illusions.  Le Japon devrait renoncer à tout acte qui viole ou sape l’intégrité de la Chine, a tranché le représentant. 

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Moyen-Orient: le Conseil de sécurité déterminé à renforcer la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes

CS/10775

Moyen-Orient: le Conseil de sécurité déterminé à renforcer la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes

26/09/2012
Conseil de sécuritéCS/10775
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6841e séance – après-midi


MOYEN-ORIENT: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉTERMINÉ À RENFORCER

LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LA LIGUE DES ÉTATS ARABES


Le Conseil de sécurité, à l’issue d’un débat ministériel sur la situation au Moyen-Orient qu’il tenait cet après-midi, s’est dit « déterminé à prendre des mesures concrètes pour renforcer la coopération » entre l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes.


Dans une déclaration présidentielle lue par le Ministre allemand des affaires étrangères, M. Guido Westerwelle, dont le pays assure la présidence ce mois, le Conseil de sécurité « salue les efforts déployés par la Ligue des États arabes pour contribuer à l’action collective menée pour trouver une solution pacifique aux conflits qui secouent le Moyen-Orient et pour apporter une réponse internationale aux transformations que connaît la région ».


De même, le Conseil « accueille également avec satisfaction la nomination du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi, qui, souligne-t-il, « marque une étape majeure de la coopération entre les deux organisations ».  Il « exprime son soutien à l’action qu’il mène pour poursuivre la mission de bons offices du Secrétaire général ».


« Il faut ouvrir un nouveau chapitre de la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes », a lancé M. Westerwelle, en ouvrant, en sa capacité nationale, le débat.


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a ainsi plaidé pour un meilleur échange d’informations entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, en précisant que « le dialogue entre les Secrétariats des deux organisations doit être plus fréquent et ciblé ». 


L’établissement d’un bureau de liaison de l’ONU au Caire pourrait contribuer à renforcer ces contacts, a-t-il poursuivi, en ajoutant que cette possibilité était en cours d’examen.


De son côté, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Nabil El-Araby, a insisté sur le fait que la transparence et la franchise constituaient la base de toute coopération entre la Ligue et les Nations Unies. 


M. El-Araby a estimé que la crédibilité et l’efficacité du Conseil de sécurité, ainsi que la mise en œuvre complète et équitable de ses résolutions, étaient essentielles pour la paix et la sécurité internationales. 


Rejetant « le choix fallacieux entre la démocratie et l’instabilité », la Secrétaire d’État américaine, Mme Hillary Clinton, a observé que l’existence de ces nouvelles démocraties était un motif de grande satisfaction.  « Ces nouvelles démocraties ont besoin de partenariats forts », a-t-elle déclaré, avant de rappeler que le sort des révolutions arabes était entre les mains des habitants de la région.


Le conflit israélo-palestinien et les changements spectaculaires que connaît le monde arabe depuis 18 mois, en particulier la crise syrienne, ont alimenté la discussion, à laquelle ont participé 14 ministres. 


« Le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens est dans l’impasse et la fenêtre pour une solution de deux États se referme dangereusement », a observé M. Ban, en jugeant que l’Initiative de paix arabe était une « pièce essentielle » du cadre de règlement du conflit.


S’agissant de la Syrie, où se déroule une « véritable tragédie humaine », le Secrétaire général a appelé tous ceux qui sont susceptibles d’exercer une influence sur ce dossier de persuader les parties concernées qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise.


Sur cette situation de conflit, M. El-Araby a, quant à lui, estimé que le Conseil de sécurité n’avait réalisé aucun de ces objectifs en raison de désaccords entre ses cinq membres permanents.  « Si l’on veut que la mission du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, soit couronnée de succès, le Conseil de sécurité doit le soutenir dans ses efforts », a-t-il dit.


Nombre de ministres ont, eux aussi, déploré la paralysie du Conseil de sécurité en Syrie.  Le Chef de la diplomatie française, M. Laurent Fabius, l’a jugée choquante, et son homologue britannique, M. William Hague, impardonnable, alors que le conflit a fait déjà plus de 30 000 morts.


Pour le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, les États qui ont incité les opposants au Président syrien Bashar Al-Assad à rejeter le dialogue et la mise en place d’un cessez-le-feu, tout en demandant simultanément la capitulation inconditionnelle du régime, ont une part importante de responsabilité dans le bain de sang en Syrie.


Au sujet du conflit israélo-palestinien, la plupart des intervenants ont souhaité une relance du processus de paix, encourageant les parties à la reprise des négociations.


Pour le Ministre marocain des affaires étrangères, M. Saad-Eddine El Othmani, la politique d’implantation de colonies de peuplement poursuivie par Israël dans les territoires occupés palestiniens constitue un obstacle à la recherche d’une solution pacifique.  Il a également condamné la destruction en cours par Israël du caractère culturel de la ville de Jérusalem.


Sa collègue sud-africaine, Mme Maite Nkoana-Mashabane, a, pour sa part, considéré que la coopération du Conseil de sécurité qui existe actuellement avec la Ligue des États arabes sur la question du Moyen-Orient était décevante.



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient


Lettre datée du 6 septembre 2012, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Allemagne auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2012/686)


Déclarations


M. GUIDO WESTERWELLE, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a observé qu’avec le « printemps arabe », le processus du changement était constant dans les pays arabes, malgré des situations distinctes.  Le Ministre, évoquant la diffusion d’un film islamophobe honteux, a dit comprendre le fait que les fidèles de l’Islam aient pu se sentir insultés mais, a-t-il estimé, la réaction à une telle provocation ne peut pas être violente.  Il ne saurait y avoir, selon lui, de justification à la violence et au meurtre.  Il faudrait, au contraire, appuyer ceux qui, dans le monde entier, sont pour le respect et la tolérance.  L’Allemagne, plus que jamais, est aux côtés de ceux qui œuvrent pour la paix, a-t-il déclaré. 


En Syrie, la perspective de paix demeure encore un rêve lointain, a fait observer le Ministre, en appelant à une réaction commune.  Il s’est félicité, à cet égard, du rôle de chef de file de la Ligue des États arabes dans le pays pour faire cesser les tueries.  M. Westerwelle a ensuite souligné l’importance de renforcer la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes.  Il a ainsi proposé la tenue de séances d’information plus fréquentes et la mise en place d’un bureau de liaison de l’ONU au Caire pour améliorer la coopération avec la Ligue des États arabes.  Il faut, a-t-il insisté, ouvrir un nouveau chapitre de la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que les récents développements en cours dans le monde arabe, s’ils allaient dans la direction d’une liberté si longtemps bafouée, pouvaient également nourrir l’inquiétude.


« Le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens est dans l’impasse et la fenêtre pour une solution de deux États se referme dangereusement », a-t-il poursuivi, en soulignant que l’Initiative de paix arabe était une pièce essentielle du cadre de règlement du conflit.


Notant que le conflit en Syrie était devenu une menace à la paix et à la sécurité internationales, le Secrétaire général a affirmé qu’une véritable tragédie humaine se déroulait dans ce pays, « au vu et au su de tous mais aussi dans les ténèbres des geôles syriennes et dans les mémoires traumatisées des enfants ».  C’est pourquoi, il a appelé tous ceux qui sont susceptibles d’exercer une influence sur ce dossier de persuader les parties concernées qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise.


Les tensions dans la région sont exacerbées par le défi que posent les armes nucléaires, a ensuite fait observer M. Ban, avant d’encourager les membres du Conseil à prévenir toute escalade des violences et d’œuvrer à la recherche de solutions pacifiques, conformément à la Charte des Nations Unies.


Le changement de l’environnement politique au Moyen-Orient avait donné une dimension nouvelle au rôle de la Ligue des États arabes, a indiqué le Secrétaire général.  À cet égard, il a rappelé le rôle qu’a joué la Ligue dans la tenue d’élections libres en Tunisie et en Libye, sa participation à la mission militaire d’observation des Nations Unies en Syrie et ses efforts de médiation dans ce pays.  Ces efforts de médiation doivent être soutenus de manière robuste et concrète par le Conseil, a-t-il affirmé.


Le Secrétaire général a ensuite plaidé pour un meilleur échange d’informations entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, précisant que « le dialogue entre les Secrétariats des deux organisations doit être plus fréquent et ciblé ».  L’établissement d’un bureau de liaison de l’ONU au Caire pourrait contribuer à renforcer ces contacts, a-t-il poursuivi, en ajoutant que cette possibilité était en cours d’exploration.


M. Ban a insisté pour que la prévention des conflits soit au centre de l’agenda international, « l’ONU continuant de renforcer sa capacité à agir de manière précoce, tout en aidant les organisations internationales à œuvrer au dialogue et à la médiation ».


Soulignant le vaste potentiel du Moyen-Orient pour le développement d’une énergie durable, le Secrétaire général a invité à explorer de nouveaux domaines de coopération, notamment dans le contexte de son Initiative pour une énergie durable.  « Ne limitons pas notre coopération au règlement politique des crises qui peuvent survenir », a-t-il fait remarquer.


Avant de conclure, M. Ban a exhorté à continuer de fournir une assistance concrète, chaque fois que cela est nécessaire, afin d’assurer le succès des processus de transition en cours, « même s’il incombe en premier lieu aux sociétés concernées d’assumer la plus grande part de cette tâche ». 


M. NABIL EL-ARABY, Secrétaire général de la Ligue des États arabes, a insisté sur le fait que la transparence et la franchise constituaient la base de toute coopération entre la Ligue et les Nations Unies.  Il a souligné la nécessité d’établir un dialogue entre la Ligue des États arabes et le Conseil de sécurité des Nations Unies.  Rappelant que la Ligue des États arabes avait été fondée avant les Nations Unies, M. El-Araby a estimé que la crédibilité et l’efficacité du Conseil de sécurité, ainsi que la mise en œuvre complète et équitable de ses résolutions étaient essentielles pour la paix et la sécurité internationales. 


Le Secrétaire général de la Ligue des États arabes a affirmé que le règlement du conflit au Moyen-Orient, l’un des plus anciens de la communauté internationale, ne passait que par le biais d’une mise en œuvre complète et fidèle de toutes les résolutions du Conseil de sécurité.  Ces résolutions n’ont pas été mises en œuvre et les tensions et les violences se sont poursuivies, a-t-il déploré.  Les Palestiniens n’ont pas réussi à faire reconnaître leur droit à l’autodétermination et à créer leur État indépendant, a-t-il expliqué, en mettant l’accent sur la nécessité de réexaminer la démarche du passé, basée sur la gestion du conflit plutôt que sur la fin du conflit.  Ceci permettrait d’éviter l’application de la politique des « deux poids, deux mesures », a-t-il estimé. 


M. El-Araby a en outre observé que la crise syrienne se détériorait de jour en jour.  Le fait que le Gouvernement syrien refuse toutes les initiatives, y compris celles de la Ligue des États arabes, nous met dans une situation difficile et tragique, a-t-il regretté, en notant que le spectre d’une guerre religieuse et ethnique assombrissait le ciel syrien et celui de toute la région. 


La toute première étape est de mettre fin aux effusions de sang et de passer enfin à un régime démocratique susceptible de prendre en compte les demandes légitimes du peuple syrien, a-t-il déclaré.  Mais, encore une fois, le Conseil de sécurité n’a réalisé aucun de ces objectifs en raison de désaccords entre ses cinq membres permanents.  Si l’on veut que la mission du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, soit couronnée de succès, le Conseil de sécurité doit le soutenir dans ses efforts.


Évoquant la projection d’un film islamophobe, M. El-Araby a rejeté les violences qui ont éclaté contre certaines ambassades et installations étrangères dans le monde, notamment l’attaque perpétrée contre le consulat américain à Benghazi, en Libye, qui a causé la mort de l’Ambassadeur des États-Unis dans le pays, Chris Stevens.  Il a néanmoins averti que le fait d’offenser les croyances et les religions constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales.  M. El-Araby a dit ne voir aucun lien entre la liberté d’expression et des activités ayant pour but d’insulter les cultures ou croyances des autres.


Le Secrétaire général de la Ligue des États arabes a, de même, plaidé en faveur de la création d’un cadre international juridiquement contraignant pour faire face aux insultes contre les religions et veiller à ce que leur expression et leurs symboles soient respectés, conformément aux articles 19 et 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. 


Par ailleurs, M. El-Araby a demandé un appui officiel du Conseil de sécurité pour la tenue à Helsinki, en Finlande, d’une conférence en vue de la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Il a souligné la nécessité d’éliminer le spectre d’un conflit dans cette région avec le recours à des armes non classiques.


Enfin, selon le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, le pacte de coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, conclu en 1989, doit être mis à jour pour tenir compte des nouvelles priorités et des défis futurs.  Il conviendra également de renforcer la coopération entre les deux organisations sur les aspects humanitaires, a-t-il ajouté.


M. SAAD-EDDINE EL OTHMANI, Ministre des affaires étrangères du Maroc, a regretté que le conflit israélo-palestinien « tienne en otage le présent et l’avenir de générations entières au Moyen-Orient » et vivement critiqué, à cet égard, l’intransigeance d’Israël.  Le Ministre a ensuite plaidé pour un renforcement de la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, en soulignant l’intensité des efforts de médiation de la Ligue dans la crise syrienne


La politique d’implantation de colonies de peuplement poursuivie par Israël dans les territoires occupés palestiniens constitue un obstacle à la recherche d’une solution pacifique, a-t-il soutenu, avant de condamner la destruction en cours par Israël du caractère culturel de la ville de Jérusalem.  C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale à préserver le caractère islamique et chrétien de la Ville sainte et engagé Israël à respecter le droit international.


Abordant la situation en Syrie, le Ministre marocain des affaires étrangères a appelé à une cessation immédiate des violences et à la mise en place, sans ingérence militaire étrangère, d’un processus politique auquel participeraient toutes les composantes de la société syrienne.  M. El Othmani a conclu son intervention en condamnant vivement l’attaque « infâme » perpétrée contre le consulat américain à Benghazi, en Libye, et en réaffirmant le soutien de son pays au renforcement de la coopération entre le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes.


M. LAURENT FABIUS, Ministre des affaires étrangères de la France, a déclaré que face aux défis qui se posent au Moyen-Orient, l’attitude de son pays était à la fois solidaire et exigeante.  Il convient en effet, a-t-il dit, d’accompagner le mouvement historique du « printemps arabe », en vue de redonner espoir à la jeunesse.  En outre, il faut défendre avec vigueur les valeurs de la liberté à chaque fois que celles-ci semblent menacées.


Dans ce contexte, le Ministre français des affaires étrangères a jugé choquant que le Conseil de sécurité ait été incapable jusqu’ici d’agir en Syrie, en rappelant que le conflit avait fait déjà plus de 30 000 morts.  Le risque est que l’extrémisme gagne du terrain, a-t-il expliqué.  Le Ministre a dit ne connaître personne, au sein de ce Conseil, qui soutienne l’idée que le régime de Bashar Al-Assad durera. 


La France est mobilisée sur les plans humanitaire et médical, sur les efforts d’unification de la résistance syrienne et la consolidation des zones libérées, a assuré M. Fabius.  Il a insisté sur le rôle remarquable de la Ligue des États arabes dans la crise syrienne, ainsi que sur son excellente coopération avec les Nations Unies.


S’agissant du conflit israélo-palestinien, le Ministre a affirmé que la France souhaitait une relance du processus de paix et encourageait les parties à la reprise des négociations.  Le but, a-t-il précisé, est d’aboutir à la création d’un État palestinien indépendant, viable et pacifique et de garantir la sécurité d’Israël.  Le Ministre a souligné qu’il était impératif, dans ce contexte, de renforcer la coopération avec l’ensemble des parties impliquées.


Mme HILLARY RODHAM CLINTON, Secrétaire d’État des États-Unis, a indiqué qu’il existait « des brèches dans les nouvelles démocraties au Moyen-Orient par lesquelles se sont récemment engouffrés les extrémistes pour attaquer mon pays ».  Rejetant « le choix fallacieux entre la démocratie et l’instabilité », Mme Clinton a indiqué que l’existence de ces nouvelles démocraties était un motif de grande satisfaction.  « Ces nouvelles démocraties ont besoin de partenariats forts », a-t-elle déclaré, avant de rappeler que le sort des révolutions arabes était entre les mains des habitants de la région.


Concernant les défis en matière de sécurité au Moyen-Orient, Mme Clinton a indiqué que, grâce à l’action du Conseil de sécurité et de la Ligue des États arabes en Libye, le peuple libyen pouvait désormais décider librement de son destin.  « Vendredi dernier, les Libyens ont manifesté pour dire clairement que tous ceux qui usaient de la violence ne parlaient pas au nom de la nouvelle Libye », a poursuivi la Secrétaire d’État.


Affirmant que les choix de la plus grande nation arabe, l’Égypte, auraient des répercussions au-delà de ses frontières, Mme Clinton a invité ce pays à respecter les traités internationaux et à protéger toutes les confessions présentes sur son sol.


Puis, abordant la situation en Syrie, la Secrétaire d’État américaine a indiqué que son pays continuerait d’œuvrer à la mise en place de la transition en Syrie, en précisant que le Président Assad en serait écarté.  Se félicitant des efforts de médiation de la Ligue sur ce dossier, Mme Clinton a espéré que le Conseil parvienne à un consensus pour aboutir à une solution à la crise syrienne.


Passant ensuite au processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, Mme Clinton a fait siens les mots prononcés par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, hier devant l’Assemblée générale, et a plaidé pour la solution de deux États, à savoir « Israël et un État palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ».  Les États-Unis, qui ont signé un accord de coopération avec la Ligue, souhaitent une coopération plus systématique et approfondie entre le Conseil de sécurité et la Ligue, a-t-elle dit en conclusion.


Mme MAITE NKOANA-MASHABANE, Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, a affirmé qu’un alignement stratégique entre le Conseil et les organisations régionales donnait des résultats, comme on l’a vu en Somalie et au Soudan.  L’Afrique du Sud a, ainsi, toujours été en faveur d’un renforcement de la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales et sous-régionales.  Les organisations régionales devraient, a-t-elle dit, collaborer pour développer des solutions transrégionales, par exemple sur le règlement des conflits.


La Ministre a jugé que la Ligue des États arabes était la mieux placée pour comprendre les dynamiques et les causes des conflits dans le monde arabe.  C’est à l’ONU de renforcer sa contribution à la coopération avec la Ligue, a-t-elle estimé, en ajoutant que le Conseil de sécurité devrait être cohérent et s’abstenir de se montrer sélectif sur des questions qui peuvent servir les intérêts de certains de ses membres.


Concernant le conflit israélo-palestinien, Mme Nkoana-Mashabane a estimé que la coopération du Conseil de sécurité qui existe actuellement avec la Ligue des États arabes sur la question du Moyen-Orient était décevante.  Le Conseil n’a toujours pas donné un appui réel aux efforts entrepris par la Ligue, a-t-elle regretté, en constatant également les divisions du Conseil sur la question de l’adhésion de la Palestine à l’ONU.  Sur la crise syrienne, le Conseil devrait, a-t-elle estimé, agir de façon équilibrée en exerçant des pressions sur toutes les parties en vue d’obtenir une cessation immédiate des hostilités.  Ceux qui aident militairement l’une ou l’autre des parties ne font que perpétuer l’effusion de sang et compliquer le règlement du conflit. 


M. SERGEY V. LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a condamné toutes les violations des droits de l’homme en Syrie, qu’elles soient le fait du Gouvernement syrien ou de l’opposition armée.  Les États qui ont incité les opposants au Président Assad à rejeter le dialogue et la mise en place d’un cessez-le-feu tout en demandant simultanément la capitulation inconditionnelle du régime ont une part importante de responsabilité dans le bain de sang en Syrie, a-t-il affirmé.  L’approche qu’ils ont adoptée n’est pas réaliste et encourage les méthodes terroristes auxquelles l’opposition armée a de plus en plus recours, a poursuivi M. Lavrov.


Soulignant les risques très sérieux d’une intervention militaire pour la sécurité de la région, ainsi que les conséquences imprévisibles qui pourraient en découler, le Ministre a estimé qu’une solution durable ne pourrait résulter que de négociations prenant en compte les intérêts des différents groupes ethniques et religieux de la Syrie.  La base de cette solution existe d’ores et déjà, a poursuivi M. Lavrov, en citant le Communiqué du Groupe d’action adopté à Genève le 30 juin pour le suivi des résolutions du Conseil de sécurité 2042 et 2043 et du Plan Annan.  Ce Communiqué avait recueilli le consensus de tous les membres permanents du Conseil de sécurité, de la Ligue des États arabes, mais aussi de la Turquie, de l’Union européenne et du Secrétaire général de l’ONU, a-t-il rappelé.  M. Lavrov, convaincu de la pertinence de ce document, a estimé qu’il contribuerait aux efforts du Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes en vue de régler la crise syrienne.


La Fédération de Russie, a-t-il également déclaré, se tient prête à accueillir toutes les propositions constructives qui renforceraient la coordination des efforts de la communauté internationale afin d’obliger toutes les parties en Syrie à renoncer à la violence et à entamer des négociations.  Le Ministre russe des affaires étrangères a en outre déclaré que le renforcement de l’interaction avec la Ligue faisait partie des priorités stratégiques de la politique étrangère de son pays.  Il a tenu à précisé que la Fédération de Russie n’avait jamais poursuivi d’entreprise coloniale au Moyen-Orient.  L’efficacité de la Ligue des États arabes dans le relèvement des défis de la région serait fortement accrue si elle fondait ses interventions en temps de crise sur le dialogue, la médiation et le maintien de la paix tels qu’ils sont prévus par la Charte des Nations Unies, a affirmé M. Lavrov.


Enfin, M. Lavrov a plaidé pour une solution équilibrée dans le conflit israélo-palestinien sur la base, notamment, de l’Initiative de paix arabe, et souhaité à cette fin une intensification des efforts de médiation du Quatuor.  C’est une erreur que le Quatuor n’ait pas prévu de tenir une réunion ministérielle en marge du débat général, a-t-il fait observer.  Il est essentiel, a souligné M. Lavrov, que les terroristes qui souhaitent utiliser à leur avantage les processus de transition en cours dans la région, en Libye, en Iraq, au Yémen ou en Syrie, soient condamnés unanimement par la communauté internationale.


M. HAROLD CABALLEROS, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a déclaré que son pays était préoccupé par les risques d’une possible utilisation d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  En dépit de récents développements préoccupants, des changements en cours dans la région, a-t-il noté, vont dans la direction de la justice et la dignité.  Rappelantl’expérience de l’Amérique centrale et, en particulier, celle de son pays au cours des importantes transitions des années 1980 et 1990, le Ministre a déclaré comprendre combien il est difficile d’encourager le changement mais, à travers une lutte de 25 ans, le Guatemala a réalisé d’importants progrès pour mettre en œuvre les objectifs des accords de paix, à savoir la création d’une société démocratique et tolérante, le respect des droits de l’homme, l’état de droit et de meilleures opportunités pour tous.  Il a souhaité les mêmes résultats pour les pays au Moyen-Orient qui se sont engagés dans la voie d’une gouvernance plus démocratique et inclusive.  La démocratie, le développement économique, la justice et la paix sont interdépendants, a affirmé le Ministre guatémaltèque des affaires étrangères.  M. Caballeros a conclu son intervention en soulignant l’importance du rôle des organisations régionales dans le maintien de la paix et de la sécurité.  C’est pourquoi, a-t-il précisé, le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes doivent renforcer leur partenariat.


M. YANG JIECHI, Ministre des affaires étrangères de la Chine, a constaté que le Moyen-Orient connaissait des changements sans précédent.  La situation dans cette région est devenue plus complexe et plus fragile, a-t-il dit, en estimant que les crises devraient être réglées par les pays de la région eux-mêmes.  Le Ministre chinois des affaires étrangères a souligné qu’il était impératif de reconnaître l’importance et l’urgence de relancer les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens, la communauté internationale devant être plus dynamique dans ce sens.  Israël devrait entreprendre l’initiative de faire les premiers pas, a-t-il notamment dit. 


En Syrie, la communauté internationale doit essayer de trouver une solution pacifique, a affirmé le Ministre.  Il convient, a-t-il dit, d’épauler le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, dans ses efforts pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, le Plan en six points de son prédécesseur, M. Kofi Annan, et le Communiqué de Genève.  La Chine a agi, comme membre permanent du Conseil de sécurité et, en tant que force positive, pour trouver une solution au problème. 


La Chine s’oppose à la possession d’armes nucléaires par tous les pays au Moyen-Orient, a-t-il réaffirmé par ailleurs, en précisant toutefois que tout pays avait le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  L’ONU et la Ligue des États arabes doivent renforcer leur coopération et œuvrer ensemble pour la paix et le développement au Moyen-Orient.  M. Jiechi a en outre mis l’accent sur la nécessité pour les deux organisations de respecter les principes de la Charte des Nations Unies que constituent l’intégrité territoriale, la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures.  De même, une coopération renforcée entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes devrait privilégier une approche holistique pour répondre aux problèmes de la région.


M. ELMAR MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a déclaré qu’il incombait à l’ONU et à la Ligue des États arabes de guider la réaction internationale aux évènements qui se déroulent au Moyen-Orient.  Il s’est félicité de ce que la coopération entre ces deux organisations ait été motivée par leur objectif commun en matière de paix et de sécurité.  Le renforcement de la coopération entre ces deux organisations est plus que jamais essentielle au maintien de la paix et de la sécurité dans la région et pour mettre en œuvre des stratégies cohérentes pour aider les États en transition, a affirmé M. Mammadyarov.


De l’avis du Ministre de l’Azerbaïdjan, toutes les parties prenantes au Moyen-Orient doivent voir dans les derniers développements une occasion unique.  Il est urgent, a-t-il souligné, de prendre des mesures audacieuses pour obtenir des résultats tangibles dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient.  À cet égard, a-t-il ajouté, la coopération entre le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes est essentielle.


M. WILLIAM HAGUE, Secrétaire d’État pour les affaires étrangères du Royaume-Uni, a indiqué que le « printemps arabe » avait abouti à des situations différentes dans les pays concernés.  Ces pays doivent néanmoins s’engager en faveur du respect des droits de l’homme universels, a-t-il déclaré.  Saluant l’intensité des efforts de médiation de la Ligue des États arabes sur le dossier syrien, il a plaidé pour le renforcement de la coopération entre la Ligue et l’Organisation des Nations Unies.


Il appartient maintenant au Conseil de sécurité de traiter la crise en Syrie, a-t-il poursuivi, en qualifiant d’impardonnable et de choquante la paralysie actuelle du Conseil, alors que 30 000 personnes ont trouvé la mort en Syrie depuis le début de la crise.


Critiquant la poursuite de l’implantation de colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, M. Hague a apporté le soutien de son pays en faveur de la solution de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.  Enfin, M. Hague a indiqué que l’ONU devrait être la passerelle permettant d’acheminer l’aide dont le Moyen-Orient a besoin.  Les peuples de la région la méritent et nous n’avons pas droit à l’échec, a conclu le Secrétaire d’État pour les affaires étrangères du Royaume-Uni.


Mme MARIA ÁNGELA HOLGUÍN CUÉLLAR, Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a engagé le Conseil de sécurité à promouvoir une collaboration étroite avec les organisations régionales et à accorder la priorité aux stratégies de prévention de conflit, à la médiation et aux bons offices.  Elle a également souligné la nécessité d’assurer la convergence de leurs travaux.  Mme Holguín a aussi appelé à la tenue d’une réunion d’évaluation annuelle avec la Ligue des États arabes en suivant le même modèle que celle qui est organisée actuellement avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.


Évoquant ensuite la situation en Syrie, la Ministre colombienne des affaires étrangères a déploré l’incapacité du Conseil de sécurité à mettre un terme à la violence et aux effusions de sang et à faciliter une solution pacifique.  Elle s’est inquiétée de l’augmentation du flux de réfugiés vers les pays voisins.  Il faut, a-t-elle insisté, redoubler d’efforts pour trouver une solution politique négociée à la crise avant que la violence ne s’étende aux pays voisins.  Les parties syriennes, a-t-elle insisté, doivent immédiatement conclure un accord de cessez-le-feu et respecter le droit international humanitaire.  Mme Holguín a ensuite dit espérer que les réunions organisées, ces dernières semaines, entre les pays de la région contribueront à établir le dialogue et à prendre en compte, en priorité, les besoins et la protection du peuple syrien.


M. ELLIOT OHIN, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo, a estimé que la Ligue des États arabes et l’Organisation des Nations Unions devraient continuer d’explorer les voies et les moyens d’aider le peuple syrien à sortir de la tragédie.  Mais, a-t-il dit, cette coopération doit aller au-delà de la crise syrienne et concerner d’autres situations et conflits dans la région où l’action de la Ligue a été peu perceptible.  Les deux organisations devront conjuguer davantage leurs efforts pour le règlement de cette crise et les autres situations conflictuelles au Moyen-Orient telles que le conflit au Yémen, au Liban et la lancinante question de la Palestine.


La coopération entre la Ligue des États arabes et l’ONU doit être renforcée, a-t-il insisté, en ajoutant que la mise en cohérence des initiatives et actions des deux organisations était une nécessité.  L’établissement d’un bureau de liaison des Nations Unies auprès de la Ligue des États arabes, à l’instar de celui en place auprès de l’Union africaine, est souhaitable, car, a-t-il dit, il aiderait certainement à consolider les échanges d’informations et à faciliter les rencontres bilatérales.  Les concertations entre les Secrétariats de la Ligue et de l’ONU devraient surtout inclure le Conseil de sécurité en vue d’échanges plus approfondis sur l’ensemble des questions liées au maintien de la paix et de la sécurité internationales, et principalement celles du Moyen-Orient.


M. RANJAN MATHAI, Secrétaire aux affaires étrangères de l’Inde, a souligné le rôle important que joue la Ligue des États arabes pour faire face aux récents événements au Moyen-Orient.  Notant que la coopération entre la Ligue et l’ONU remontait au début des années 1950, il a affirmé que les deux organisations avaient œuvré en faveur d’objectifs communs en matière de maintien de la paix, en dépit de divergences occasionnelles.  Il est encore possible de renforcer cette coopération, à condition qu’elle ne soit pas sélective, a-t-il poursuivi.


La coopération accrue entre la Ligue des États arabes et l’ONU ne devrait pas se faire aux dépens de la coopération avec une autre organisation régionale, a rappelé M. Mathai.  Pour lui, il ne peut y avoir de paix durable en Asie de l’Ouest sans un règlement du conflit israélo-palestinien qui soit fondé sur le droit inaliénable du peuple palestinien à disposer d’un État.  Avant de conclure, il a assuré que son pays appuyait la mise en place d’un processus politique en Syrie, qui appartiendrait aux Syriens et rejetterait fermement toute intervention militaire.


M. JALIL ABBAS JILANI, Secrétaire aux affaires étrangères du Pakistan, a affirmé que cette période de renouveau, « connue sous le nom euphémique de printemps arabe », ne devrait pas faire oublier le peuple palestinien.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à ne pas rester silencieux devant le défi « flagrant et continu » que pose Israël à la volonté collective de la communauté internationale.  M. Jilani a également engagé la Ligue des États arabes à continuer de jouer son rôle « crucial et indisputable » en attirant l’attention du monde sur ces « injustices historiques » et en œuvrant en faveur d’un règlement juste.  Le Conseil de sécurité, a-t-il affirmé, doit fermement appuyer ces efforts.


M. Jilani a ensuite évoqué les nombreux domaines de coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes, notamment les questions liées à la paix et à la sécurité, ainsi que la lutte contre le terrorisme, la réduction des risques de catastrophe et les questions humanitaires.  Il a estimé qu’une coopération et une coordination accrues entre les deux organisations profiteraient à tous.  Par ailleurs, M. Jilani a condamné dans les termes les plus fermes la diffusion de la « vidéo diffamatoire » intitulée « L’innocence des musulmans » ainsi que la publication de « caricatures dénigrantes » dans un journal français.  La réaction à ces actes a eu un impact notable sur la paix et la sécurité internationales et c’est pourquoi, a-t-il estimé, la communauté internationale doit prendre des mesures adéquates pour contrer de tels actes.  Le dialogue et la coopération entre les religions, les cultures et les civilisations doivent de toute évidence être renforcés, a-t-il ajouté.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a affirmé que les défis mondiaux d’aujourd’hui nécessitaient des réponses communes.  Ainsi, a-t-il dit, le Conseil de sécurité pourrait et devrait renforcer son rôle et son efficacité en tant responsable au premier chef du maintien de la paix et de la sécurité internationales, en développant des partenariats complémentaires forts avec les organisations régionales et sous-régionales, comme ce fut le cas en Libye, en Syrie ou au Yémen.  Selon le représentant, il existe de nombreuses opportunités en vue d’accroître la coopération entre le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes, que ce soit dans les domaines de la diplomatie préventive, de la médiation et de l’intervention rapide, ou en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.


En Syrie, il n’y a, a-t-il soutenu, aucune alternative à une solution politique, celle qui pourra satisfaire les aspirations légitimes du peuple syrien en garantissant une transition pacifique et démocratique.  Concernant le conflit israélo-palestinien, le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes doivent renouveler leurs efforts en vue d’une reprise des pourparlers directs basés sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et l’Initiative de paix arabe.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme que c’est à lui qu’incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Le Conseil réaffirme que la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité sous l’empire du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies peut améliorer la sécurité collective.


Le Conseil rappelle toutes ses résolutions antérieures et les déclarations de son président qui soulignent combien il importe d’établir des partenariats efficaces entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales conformément à la Charte et aux textes pertinents des organisations régionales et sous-régionales.


Le Conseil remercie le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Nabil El-Araby, de leurs exposés.


Le Conseil salue les efforts déployés par la Ligue des États arabes pour contribuer à l’action collective menée pour trouver une solution pacifique aux conflits qui secouent le Moyen-Orient et pour apporter une réponse internationale aux transformations que connaît la région, et l’encourage à poursuivre dans cette voie, tout en réaffirmant son attachement sans faille à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale des pays de la région et aux buts et principes énoncés dans la Charte.


Le Conseil se félicite que ces transformations, qui reflètent les aspirations légitimes de tous les peuples de la région à la liberté, à la participation politique et au bien-être socioéconomique au sein d’une société pluraliste, aient amenées l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes à intensifier leur coopération.


Le Conseil réaffirme son attachement à une paix globale, juste et durable, au Moyen-Orient et à un règlement global du conflit arabo-israélien, et réaffirme l’importance de l’Initiative de paix arabe.  Il rappelle aussi ses résolutions antérieures sur la question.


Le Conseil, rappelant ses résolutions 2042 (2012) et 2043 (2012), accueille avec satisfaction la nomination du Représentant spécial conjoint de l’Organisation des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, qui marque une étape majeure de la coopération entre les deux organisations, et exprime son soutien à l’action qu’il mène pour poursuivre la mission de bons offices du Secrétaire général.


Le Conseil apprécie que les membres de la Ligue des États arabes attachent toujours autant d’importance aux activités internationales de maintien de la paix et de consolidation de la paix, et continuent notamment de fournir des contingents aux opérations des Nations Unies.


Le Conseil prend acte de la réunion générale de représentants des secrétariats des organismes des Nations Unies et du Secrétariat général de la Ligue des États arabes et de ses organisations spécialisées sur la coopération, tenue à Vienne du 10 au 12 juillet 2012.


Le Conseil se félicite que les représentants des deux organisations se soient dits prêts à coopérer dans un grand nombre de domaines d’intérêt commun en vue d’apporter une réponse conjointe aux crises humanitaires, le cas échéant, et de promouvoir les droits de l’homme, la liberté d’expression, la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et la lutte contre le terrorisme et le trafic illicite de drogues et d’armes, tout en réaffirmant la nécessité pour l’Organisation des Nations Unies de veiller à ce que toutes les mesures qu’elle prend pour rétablir la paix et la sécurité soient elles-mêmes conformes à l’état de droit et en assurent la promotion.


Le Conseil rappelle ses déclarations à la presse des 12 et 14 septembre relatives aux récents attentats perpétrés contre le personnel et les locaux de représentations diplomatiques, et réaffirme que ces actes sont injustifiables, quels qu’en soient les motifs, où qu’ils soient commis et quels qu’en soient les auteurs.  Il insiste sur le fait qu’il importe de respecter et de comprendre les personnes de toutes religions et convictions et la diversité culturelle partout dans le monde.  Il souligne que l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes sont toutes deux déterminées à encourager un dialogue mondial pour promouvoir la tolérance et la paix, et leur demande d’intensifier leur coopération au vu des récents évènements afin de parvenir à une meilleure compréhension entre les pays, les cultures et les civilisations.


Le Conseil reconnaît l’importance de coopérer plus étroitement avec la Ligue des États arabes au développement des capacités en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Le Conseil se dit déterminé à prendre des mesures concrètes pour renforcer la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes, en accord avec le Chapitre VIII de la Charte.


Le Conseil demande au Secrétaire général de lui faire rapport, selon qu’il conviendra, sur les moyens de continuer à renforcer les relations institutionnelles et la coopération entre les deux organisations.


À la fin de la séance, le représentant du Maroc, M. MOHAMMED LOULICHKI, s’est félicité de l’adoption de la déclaration présidentielle, laquelle, a-t-il dit, récompense les efforts sans précédent déployés par la Ligue des États arabes.  C’est un jalon essentiel dans le renforcement de la coopération entre la Ligue et l’ONU, a-t-il affirmé.  Le dernier paragraphe de la déclaration, a-t-il précisé, ouvre la voie à une coopération accrue entre les deux organisations.


Reprenant la parole, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes a, pour sa part, souligné qu’il ne suffisait pas de faire des déclarations générales mais de mettre l’accent sur les aspects essentiels des problèmes.  Concernant la situation en Syrie, a-t-il dit, il faudrait se baser sur le Communiqué de Genève du 30 juin dernier.  « Le Conseil de sécurité doit agir en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies », a-t-il insisté.  S’agissant de la question de Palestine, il a déclaré que la gestion du conflit israélo-palestinien n’est plus la solution.  « Vous devez mettre fin au conflit », a-t-il demandé aux membres du Conseil, en regrettant que le Quatuor, qui avait planifié de faire quelque chose en septembre, n’a rien fait.  Le Conseil doit, a-t-il dit, se saisir de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: les révolutions arabes, la stabilité en Afrique et la lutte contre les stupéfiants en Amérique latine dominent le deuxième jour du débat général

AG/11294

Assemblée générale: les révolutions arabes, la stabilité en Afrique et la lutte contre les stupéfiants en Amérique latine dominent le deuxième jour du débat général

26/09/2012
Assemblée généraleAG/11294
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-septième session

9e, 10e & 11e séances plénières

matin - après-midi & soir


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES RÉVOLUTIONS ARABES, LA STABILITÉ EN AFRIQUE ET LA LUTTE CONTRE LES STUPÉFIANTS EN AMÉRIQUE LATINE

DOMINENT LE DEUXIÈME JOUR DU DÉBAT GÉNÉRAL


Si les conséquences des révolutions arabes ont constitué un thème dominant des interventions de la quarantaine de chefs d’État et de gouvernement qui se sont succédé aujourd’hui à la tribune de l’Assemblée générale, au deuxième jour du débat général, plusieurs délégations d’Amérique latine ont aussi tiré la sonnette d’alarme contre les conséquences du trafic des stupéfiants et de la criminalité transfrontalière sur leur développement, leur stabilité et leur sécurité.  Le Chef du Gouvernement malien a pour sa part évoqué la crise qui affecte son pays et la région du Sahel, question qui avait été déjà amplement évoquée hier, entre autres, par le Président de la France.  La journée a vu intervenir 13 chefs d’État et de gouvernement dont les discours se sont appesantis sur la nécessité de déployer de nouveaux efforts en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD), et de faire en sorte que le continent africain, représenté par 54 États à l’ONU, bénéficie d’une meilleure représentation au sein d’un Conseil de sécurité réformé.


Au lendemain des troubles qui ont résulté de la diffusion sur le réseau Internet d’un film islamophobe de nombreuses délégations tout en soutenant les valeurs de la démocratie qui incluent les libertés d’expression, d’idées et de religion, ont déploré à la fois les abus que représente l’utilisation de supports vidéos afin de répandre la haine en s’en prenant aux croyances des autres peuples,  et les violences perpétrées en réaction à ces images.  Le Président de République islamique d’Iran, M. Mahmoud Ahmadinejad, qui prenait la parole pour la huitième et dernière fois du podium de l’Assemblée, s’est présenté comme un acteur de la lutte contre l’injustice.  Face à l’ordre international actuel, dont il a jugé les règles discriminatoires et fondées sur l’injustice et la politique du « deux poids, deux mesures », il a appelé à « l’émergence d’un nouvel ordre mondial reconnaissant l’Homme comme la création suprême de Dieu », après avoir fustigé « les politiques hégémoniques du sionisme mondial ».    


« Le peuple syrien qui est dans le cœur de tous les Égyptiens mérite un avenir de paix et de liberté », a pour sa part déclaré M. Mohamed Morsy, le Président de l’Égypte, qui a souligné qu’il est le premier Chef d’État égyptien élu démocratiquement après une révolution pacifique.  Fort de cette légitimité, il a dit que la « nouvelle Égypte » restait déterminée à assumer son rôle dans la recherche de solutions aux nombreux problèmes du monde, dont la question de la Palestine.  M. Morsy a indiqué que la nouvelle Égypte respecterait ses engagements internationaux et les traités signés et ratifiés par les gouvernements qui ont précédé le sien.  Mais l’Égypte exhorte la communauté à soutenir la volonté des peuples du Moyen-Orient qui veulent que leur région soit exempte d’armes nucléaires et de tout autre type d’armes de destruction massive, a dit M. Morsy, en exigeant que tous les pays de la région, sans exception, deviennent parties au Traité sur la non-prolifération nucléaire des armes nucléaires et soumettent leurs installations aux contrôles de l’AIEA.    


« Même les contes de fée ont des pages sombres », a déclaré M. Herman Van Rompuy, Président du Conseil de l’Europe au sujet des conséquences du printemps arabe, en rappelant que le changement a besoin de temps », que la longue voie de la transition reste devant ces nations qui, malgré les embûches, vont dans la bonne direction.  À l’instar du Premier Ministre britannique, M. David Cameron, M. Van Rompuy a rappelé que ce mouvement en faveur des libertés et de la démocratie était irréversible et que la voix de peuples libérés ne pourra plus jamais être réduite au silence.  S’adressant à ceux qui estiment que les élections dans les pays du printemps arabe n’ont fait que faciliter l’arrivée de partis islamistes au pouvoir, M. Cameron a exhorté les démocrates à accepter les résultats de ces scrutins, tout en rappelant que si les yeux du monde se concentrent sur les Frères musulmans, « l’avenir de ces pays est aussi entre les mains de leurs mères, de leurs sœurs et de leurs filles ».  Appelant à ne pas confondre Islam et extrémisme, M. Cameron s’est dit persuadé que l’Égypte, la Tunisie et d’autres pays de la région sauront prendre la même direction que la Turquie, qui est la démonstration que démocratie et Islam peuvent fleurir côte à côte.


Les questions africaines ont été largement débattues par les présidents des 13 États africains intervenus aujourd’hui.  Pour ce qui est de la situation au Mali et en Guinée-Bissau, la Présidente du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) visant la pleine restauration de l’ordre constitutionnel dans ces deux pays et la préservation de la paix dans la sous-région.  Dans le domaine du développement, M. Michael Chilufya Sata, Président de la Zambie a souhaité que les efforts visant les objectifs de développement durable post-2015 ne détournent pas l’attention du monde des OMD, qui sont encore à atteindre avant 2015.  S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, la plupart des pays africains ont appuyé le Consensus de d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte, en demandant que l’Afrique obtienne deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents pour « corriger l’injustice historique dont a été, et continue d’être victime, le continent africain ». 


Le Premier Ministre malien, Cheick Modibo Diarra, a déploré l’occupation du nord du Mali « par des bandes armées composées de terroristes intégristes, de narcotrafiquants et autres criminels de tout acabit ».  Le Gouvernement malien a saisi la CPI pour l’examen des actes odieux, dont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par ces bandes.  La situation que vit le Mali est une conséquence collatérale de la crise libyenne, a indiqué M. Diarra.  Trois cent cinquante trois mille cent soixante-dix-sept personnes ont fui le Nord du Mali, dont 84 402 déplacées internes et 266 775 réfugiées dans les pays voisins.  Dans la perspective du recouvrement de notre intégrité territoriale, le Gouvernement d’union nationale mis en place le 20 août 2012 sollicite l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité autorisant, sous Chapitre VII, l’intervention d’une force militaire internationale, afin d’aider l’armée malienne à reconquérir et sécuriser le territoire national, a dit le Premier Ministre.


L’Assemblée générale entamera demain matin, jeudi 27 septembre, à 9 heures, la troisième journée de son débat général.


Suite du débat général


M. ABDRABUH HADI MANSOUR, Président du Yémen, a rappelé que le monde islamique avait connu, ces dernières semaines, une vague de violences à la suite de la projection d’un film blasphématoire sur l’Islam.  Il a déploré ces violences, ainsi que les comportements islamophobes à l’origine des violences, lesquels, a-t-il dit, trouvent des défenseurs alors que le monde traverse des difficultés qui ont un impact destructeur sur les pays les moins avancés et les pays du Sud.  Il a rappelé que le Yémen célèbre aujourd’hui la « Révolution de 1962 » et, qu’il a récemment réalisé une transition politique qui a mis fin à l’autocratie et a abouti à l’avènement d’une nouvelle ère de liberté et de démocratie.  M. Mansour a aussi rappelé les étapes franchies après les délibérations du Conseil de coopération du Golfe sur le Yémen.  L’objectif du Yémen est aujourd’hui de parvenir à un régime politique dont la forme va être décidée par le peuple du Yémen au cours d’une prochaine conférence nationale inclusive.  Le Président du Yémen a indiqué que tous les partis yéménites adhéraient au processus de sortie de crise.  Il a assuré que les obstacles politiques actuels ne feront pas reculer le peuple du Yémen.


Sur un autre plan, le Yémen fait face à la piraterie, aux menaces terroristes, au chômage et à la crise économique.  À cet égard, il a sollicité l’appui des bailleurs de fonds en leur demandant de lever les obstacles administratifs et en adoptant la transparence dans les négociations.  Il a aussi fait remarquer que le terrorisme avait duré plus de 10 ans au Yémen, en atteignant des pics ces dernières années, à cause notamment de l’activisme d’Al-Qaida.  Le Yémen s’est donc engagé à éradiquer ce fléau tout en sollicitant l’appui des pays étrangers, en particulier en matière de renseignement et d’équipement.  Le Yémen, qui abrite de nombreux refugiés, a besoin de l’aide de la communauté internationale pour répondre à leurs besoins, a-t-il ajouté.


Avant de conclure, M. Mansour a déploré le blocage du processus de paix au Moyen-Orient au détriment de la Palestine.  C’est pourquoi, les Nations Unies doivent augmenter leurs pressions sur Israël pour faire avancer le processus de paix, en prenant des mesures et plus particulièrement à mettre fin aux violences contre le peuple palestinien.  En ce qui concerne la Syrie, il a appelé toutes les parties à adhérer aux propositions de l’Envoyé spécial conjoint, M. Lakhdar Brahimi.  La solution, a-t-il insisté, passe par les urnes.  S’agissant de la Somalie, il a souligné le rôle du Yémen dans les négociations ayant abouti à la sortie de crise dans ce pays en dépit de la situation difficile vécue par le Yémen.


Mme ELLEN JOHNSON-SIRLEAF, Présidente du Libéria, a regretté que le paysage international soit aujourd’hui marqué par des conflits armés, des crises économiques et une dégradation de l’environnement.  Pour le Libéria, qui a connu un long conflit, le thème du règlement des différends par des moyens pacifiques est d’une importance capitale.  La nécessité de prévenir les conflits est d’autant plus urgente car la plupart des conflits sont internes et liés à la marginalisation, aux inégalités et aux injustices, a constaté Mme Johnson-Sirleaf.  Il est par conséquent d’autant plus important d’identifier ces causes avant même que le conflit n’éclate.  La Présidente a salué le travail des partenaires du développement du Libéria et, en particulier, les Nations Unies, et a demandé que ces partenaires soient habilités à appuyer les programmes nationaux du Libéria, surtout en faveur des femmes.  Mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes, la Présidente du Libéria a fait état des progrès significatifs réalisés en termes d’éducation et de santé des filles et des femmes, tout en reconnaissant qu’il restait encore beaucoup à faire.  En tant que membre du panel du Secrétaire général des personnalités éminentes pour les objectifs du développement post-2015, Mme Johnson-Sirleaf a fait observer que de nombreux pays ne seront pas en mesure de réaliser les OMD d’ici à 2015.  C’est pourquoi, elle a préconisé que la communauté internationale définisse un cadre au-delà de 2015 qui soit ambitieux mais réalisable et qui reflète un consensus politique large entre les secteurs public et privé ainsi qu’avec la société civile en vue de parvenir à un développement durable.


Pour la Présidente du Libéria, il ne fait pas de doute que les Nations Unies devraient continuer à être au centre de la gouvernance mondiale.  Le Libéria soutient l’idée de réformer le Conseil de sécurité, a-t-elle cependant assuré, en se disant encouragée par le nombre croissant d’États Membres qui sont en faveur de son élargissement.  Le Libéria, a-t-elle poursuivi, appuie la position africaine basée sur le consensus d’Ezulwini, adopté par l’Union africaine, lors de la Conférence diplomatique de haut niveau sur le commerce international des armes classiques qui a eu lieu à New York cette année.  Le Libéria regrette toutefois que des positions nationales fortes n’aient pas permis de parvenir à un accord sur un document final contraignant.  Pour sortir de cette impasse, la Présidente du Libéria a proposé de conclure au préalable des accords bilatéraux avant d’engager un nouveau cycle de négociations visant à faciliter l’adoption d’un projet final du texte du futur traité sur les armes classiques.  « Même s’il est imparfait, il contiendra l’essentiel », a-t-elle estimé.


Préoccupée par la violence déclenchée à la suite de la projection d’un film inacceptable sur l’Islam, Mme Johnson-Sirleaf a toutefois insisté sur le fait que la démocratie a besoin de libertés, d’idées, de religion et d’expression.  « La tolérance, et non la violence, est la réponse appropriée pour prévenir davantage de violence », a-t-elle affirmé.  Pour ce qui est de la situation au Mali et en Guinée-Bissau, le Libéria entérine les décisions de la CEDEAO visant la pleine restauration de l’ordre constitutionnel dans ces deux pays.  En tant que Présidente de l’Union du fleuve Mano, le Libéria s’est engagé à ne jamais accepter qu’un centimètre de son territoire ne soit utilisé pour déstabiliser ses pays voisins, a-t-elle souligné, avant d’inviter les autres pays de la région à œuvrer de concert pour que les individus qui s’efforcent à déstabiliser certaines parties de la région soient traités comme des ennemis.


M. MICHAEL CHILUFYA SATA, Président de la Zambie, a déclaré que son pays faisait face à des défis considérables pour répondre aux besoins primaires de sa population.  Il a regretté que les indicateurs macroéconomiques positifs de la Zambie n’aient pas profité aux citoyens dans leur ensemble.  C’est pourquoi, a-t-il dit, le Gouvernement de la Zambie est déterminé à développer la productivité agricole et faciliter l’accès aux marchés pour les produits des petites exploitations agricoles, fournir de meilleurs services de santé, améliorer la qualité de l’éducation et faciliter l’accès à des logements décents.  Tout en soulignant les progrès accomplis par la Zambie dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Chilufya Sata a précisé que son pays était le deuxième à avoir le taux de cancer de l’utérus le plus élevé dans le monde.  La Zambie, en partenariat avec le Forum des premières dames d’Afrique, a accueilli à Lusaka, du 22 au 24 juillet 2012, une conférence intitulée « Mettre fin au cancer des cervicales » pour sensibiliser le public au cancer du sein et de l’utérus.  L’ancien Président des États-Unis, M. George Bush s’était rendu en Zambie en 2011 pour y lancer une campagne contre le cancer du sein et de l’utérus, a-t-il rappelé.


Par ailleurs, Le Président zambien a cité les progrès économiques de la Zambie, caractérisés par un taux de croissance de 6% du PIB, avant de mettre l’accent sur les initiatives de son pays en matière de promotion de la bonne gouvernance.  Il a indiqué que la lutte contre la corruption avait permis de générer des ressources supplémentaires au profit des efforts de développement.  Faisant le lien entre la bonne gouvernance et la promotion de la parité entre les sexes, M. Chilufya Sata a indiqué que des femmes occupaient désormais les fonctions d’inspecteur général de police, de chef et chef-adjoint de la justice, de président de la Commission anticorruption et de président de la Commission nationale de lutte contre les stupéfiants.  Le Président de la Zambie a assuré que son gouvernement était conscient qu’il ne parviendra pas à atteindre un développement économique et social durable sans l’avènement de la primauté du droit, de la justice sociale et un système judiciaire indépendant.  La Zambie va adhérer à toutes les conventions internationales relatives aux minorités, a-t-il ajouté, en mettant l’accent sur la protection des personnes souffrant de déficiences mentales ou physiques. 


S’agissant des objectifs de développement durable, M. Chilufya Sata a regretté que la Conférence de Rio+20 n’ait pas pu s’entendre sur les fonds à consacrer à la réalisation de ces objectifs.  « Face à des inégalités croissantes et l’augmentation de la population mondiale qui doit partager des ressources limitées de la planète, nous avons manqué le test de la solidarité mondiale », a-t-il estimé.  Le Président zambien a salué la nomination au sein du Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur les objectifs de développement post-2015 du Président de l’Indonésie, M. Susilo Bambang, de la Présidente du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf et du Premier Ministre du Royaume-Uni, M. David Cameron.  Il a souhaité que ces efforts visant les objectifs post-2015 ne détournent pas notre attention de ceux qui sont encore à atteindre avant 2015.  Concernant la question de la réforme du Conseil de sécurité, le Président Chilufya Sata a fait siens le consensus de Ezulwini et la Déclaration de Syrte, en demandant que l’Afrique obtienne immédiatement deux sièges permanents avec droit de veto et deux sièges non permanents afin, d’une part, de corriger l’injustice historique dont a été victime le continent africain et, d’autre part, d’adhérer aux réalités géopolitiques de l’époque moderne.  


Le Grand-Duc HENRI du Luxembourg a déclaré que l’Assemblée générale incarnait le principe de l’égalité de tous les États Membres.  Pour lui, le Luxembourg est fier d’avoir participé, dès ses débuts, au projet de paix que sont les Nations Unies.  La crise qui sévit en Syrie depuis 18 mois continue de s’aggraver, a fait plus de 20 000 victimes et a des répercussions sur les pays voisins, s’est-il indigné.  L’échec des tentatives de régler la crise par des moyens pacifiques ne doit pourtant pas amener à négliger la recherche de solutions politiques à d’autres crises.  Le Luxembourg s’engage résolument pour le règlement pacifique du conflit israélo-palestinien en prônant la solution d’un État palestinien indépendant et démocratique aux côtés de l’État d’Israël, vivant dans la paix et la sécurité, a-t-il dit. 


Le Luxembourg contribue au règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques, a souligné le Grand-Duc Henri.  Il a illustré ses propos en rappelant que son pays était l’un des tout premiers à reconnaître la compétence obligatoire de la Cour internationale de Justice (CIJ).  Le Luxembourg appuie les activités de diplomatie préventive, de médiation et de bons offices des Nations Unies et contribue à la lutte contre la pauvreté.  Il a atteint, depuis 2000, l’objectif de consacrer 0,7% du revenu national brut à l’aide publique au développement, a indiqué le Grand-Duc Henri.  Il s’est aussi engagé en faveur d’un programme d’énergies renouvelables qui répond aux besoins spécifiques des petits États insulaires en développement du Pacifique, a-t-il ajouté.  Le Luxembourg place aussi parmi ses priorités le désarmement et la non-prolifération.  Il participe régulièrement aux opérations de maintien de la paix et est présent au Kosovo, au Liban, en Afghanistan et en République démocratique du Congo, a tenu à préciser le Grand-Duc Henri.  Avant de terminer, il a rappelé que l’engagement, la solidarité et la responsabilité sont les mots clefs de l’action du Luxembourg aux Nations Unies.  Ainsi, son pays est candidat à un mandat de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2013-2014.


M. VIKTOR YANUKOVYCH, Président de l’Ukraine, a fait part de ses inquiétudes face à l’escalade de la violence en Syrie et lancé un appel à toutes les parties concernées pour qu’elles déploient tous les efforts possibles en vue de parvenir à un règlement du conflit en vertu des principes du droit international et de la Charte des Nations Unies.  Rappelant le rôle humanitaire qu’a joué l’Ukraine en Libye l’an dernier, le Président Yanukovych a réaffirmé la détermination de son pays à protéger les populations civiles en situation de danger dans le monde, indépendamment de leur nationalité.  « Je crois en la solidarité internationale » a-t-il déclaré, en se disant prêt à intervenir en Syrie, à travers les mécanismes des Nations Unies, pour venir en aide aux personnes déplacées et aux réfugiés.  Il a poursuivi en condamnant l’attaque perpétrée contre le consulat américain à Benghazi le 11 septembre, avant de rappeler que depuis longtemps, l’Ukraine œuvrait activement en faveur de la diplomatie préventive dans les relations internationales, avec l’ONU comme chef de file.  Dans cet esprit, l’Ukraine a engagé un dialogue sur la prévention des violations des droits de l’homme au sein du Conseil des droits de l’homme, en initiant notamment un projet de résolution thématique.


Pendant la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2013, l’Ukraine aura pour priorité de renforcer la sécurité dans les pays de sa région, a ensuite expliqué le Président.  Parallèlement, l’Ukraine travaillera à améliorer la coopération entre l’OSCE et les Nations Unies, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, a ajouté le Président, en précisant que l’accent sera mis sur le rôle de l’OSCE dans la prévention des conflits.  Une attention particulière sera accordée aux négociations sur le conflit en Transnistrie, ainsi qu’à la situation de Nagorno-Karabakh, a-t-il ajouté.  Fort de ce constat, le Président a annoncé que si l’Ukraine était élue au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent en 2016-2017, sa priorité serait également le règlement pacifique et la prévention des conflits.


Revenant sur la Conférence Rio+20, le Président de l’Ukraine a estimé que le Document final de la Conférence avait démontré que les pays de poids politique et économique différents étaient en mesure de parvenir à un compromis même pendant les crises auxquelles le monde est actuellement confronté.  Pour sa part, l’Ukraine soutient l’approche complexe engagée pour parvenir à l’énergie renouvelable pour tous, la consommation durable, l’élimination de la faim dans le monde et le développement urbain durable.  Pour son pays, la question des changements climatiques reste primordiale et c’est pourquoi, l’Ukraine a souscrit volontairement à la deuxième partie du Protocole de Kyoto sur la réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020, a-t-il assuré. 


Concernant la question de la sécurité à l’échelle internationale, le Président Yanukovych a rappelé que depuis 20 ans, l’Ukraine n’avait cessé d’œuvrer en faveur du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, en précisant qu’elle avait renoncé de son plein gré au troisième arsenal nucléaire dans le monde.  À cet égard, il a évoqué la Déclaration conjointe Ukraine, Mexique et Chili, sur l’utilisation novatrice et sûre de l’énergie nucléaire laquelle, a-t-il dit, contribue à réduire les risques d’utilisation de l’uranium hautement enrichi.


M. JOHN DRAMANI MAHAMA, Président du Ghana, a commencé son intervention en rendant hommage à l’ancien Président du Ghana, John Evans Atta Mills, récemment décédé, et en présentant ses condoléances aux peuples de l’Éthiopie, du Malawi et de la Guinée-Bissau, qui ont également eu à souffrir de la disparition prématurée de leurs Présidents en exercice.


Alors que le continent africain est souvent associé, parfois systématiquement à des phénomènes tels que la pauvreté, les conflits ou le dénuement, le Président ghanéen a tenu cependant à rappeler que l’économie de l’Afrique connaissait aujourd’hui l’un des taux de croissance les plus élevés au monde.  Le nombre de pays africains connaissant une situation de conflit décroît d’année en année, a-t-il par ailleurs indiqué.


« Quelque chose de remarquable est en train de se dérouler en Afrique », a déclaré M. Mahama, se félicitant que la croissance économique remplace la stagnation sur le continent et que la stabilité et la gouvernance démocratique s’y substituent aux tumultes politiques et aux dictatures.  Invitant, à la lumière de ces changements, à une révision des idées préconçues qui ont cours concernant le continent africain, le Président du Ghana a indiqué que les progrès que l’on observe en ce moment sont une évolution qui ne fait que commencer.  Il a ensuite détaillé les progrès particuliers accomplis par son pays, le Ghana, dans les domaines notamment de la lutte contre la pauvreté et contre le virus du VIH/sida.


S’agissant de la lutte contre cette pandémie, le Président du Ghana a indiqué qu’un nouveau plan national s’étalant sur cinq ans y avait été lancé visant notamment à l’élimination des cas de transmission du virus du VIH de la mère à l’enfant.  Il a ensuite affirmé que le Ghana, comme d’autres pays en développement, « était victime de son propre succès », puisque la diminution des nouveaux cas d’infection par le virus et celle du taux de mortalité s’accompagnent d’une baisse des contributions mondiales pour le financement des programmes de lutte contre le HIV/sida.


Le Président du Ghana a ensuite indiqué que les élections présidentielle et parlementaires qui doivent se tenir prochainement dans son pays seront libres et impartiales, le Ghana étant devenu « un modèle de transparence » dans ce domaine.


« Nous ne permettrons pas que le territoire du Ghana soit utilisé par des groupes ou individus cherchant à déstabiliser d’autres pays », a ensuite déclaré M. Mahama, qui a ajouté qu’il se tenait prêt à travailler sous les auspices de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et à mobiliser tous les instruments diplomatiques à sa disposition pour restaurer la sécurité au Mali et en Côte d’Ivoire.


M. Mahama a ensuite indiqué que la nouvelle Afrique qui est en train d’émerger, grâce à l’instauration de la paix et de la démocratie et d’une croissance économique soutenue, n’aurait plus recours au genre de prêts financiers assortis de clauses léonines auxquels on l’avait habituée, et que le règne de la corruption y est en train de prendre fin.  « Cette nouvelle Afrique se tiendra sur la scène internationale en tant que partenaire », a-t-il déclaré, ajoutant que les partenariats, pour être véritables, devaient être fondés sur le respect de l’égalité.  C’est pourquoi, au terme de son intervention, le Président ghanéen a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité en vue de son adaptation aux nouvelles réalités mondiales. 


M. MAHMOUD AHMADINEJAD, Président de la République islamique d’Iran, a déclaré que l’histoire de l’humanité avait toujours été marquée par des rêves non réalisés et des échecs, malgré tous les efforts déployés par les personnes de bonne volonté.  C’est pourquoi, il a appelé à imaginer combien nos vies seraient plus belles et agréables si le monde n’avait pas connu les croisades, l’esclavage, le colonialisme, les dictatures, la Seconde Guerre mondiale, si les grandes puissances avaient, au lieu d’encourager l’Irak de Saddam Hussein d’envahir l’Iran, avaient soutenu le peuple iranien ou encore, si nous avions le droit de critiquer les politiques hégémoniques du sionisme mondial.  Imaginons aussi ce que le monde serait sans les « incidents du 11 septembre », les actions militaires contre l’Afghanistan et l’Irak, sans l’occupation de la Palestine et si le Conseil de sécurité n’était pas sous la domination d’un nombre limité de gouvernements en empêchant l’ONU de s’acquitter de ses responsabilités de manière juste et équitable?  Le fossé entre les pauvres et les riches ne cesse de se creuser et la dette totale de 18 pays industriels atteint aujourd’hui 60 000 milliards de dollars, a-t-il rappelé, en faisant remarquer que cette somme pourrait servir à éradiquer la pauvreté dans le monde.  Intervenant à l’ONU pour la huitième fois, M. Ahmadinejad a soutenu que les économies reposant sur le consumérisme et l’exploitation des gens ne font que servir les intérêts d’un nombre limité de pays. 


M. Ahmadinejad a fustigé la création de valeurs papier en exerçant l’influence et le contrôle sur les centres économiques mondiaux qui, a-t-il dit, constitue le plus grand abus de l’histoire et est considérée comme une cause majeure des crises économiques mondiales.  Il a indiqué que 32 000 milliards de valeurs papier ont été imprimés par un seul pays.  Il a regretté que de l’avis des hommes politiques qui contrôlent les centres du pouvoir rejettent les principes moraux, de pureté, d’honnêteté, d’intégrité et de compassion en les déclarant obsolètes.  Il a souligné l’importance de préserver les populations autochtones et de lutter contre l’élimination systématique des identités.  Il s’est inquiété du développement, par les grandes puissances, de nouvelles générations d’armes qui constituent une nouvelle menace contre les nations et rendent le monde moins sûr. Il a également dénoncé la volonté des sionistes non civilisés de recourir à la force contre l’Iran qui est, a-t-il dit, une autre expression de cette nouvelle réalité selon laquelle personne ne se sent plus sûr, même ceux qui détiennent des milliers d’ogives nucléaires. 


M. Ahmadinejad a fustigé un ordre international oppresseur qui impose la pauvreté par le biais de tromperies, en estimant que la situation catastrophique du monde résulte de la mauvaise gestion du monde par les centres autoproclamés du pouvoir dont les représentants ont vendu leur âme au diable.  C’est parce que le monde est fondé sur le matérialisme qu’il n’y a plus de place pour les principes moraux, a-t-il ajouté, en fustigeant une société qui classe les êtres humains en catégories et humilie les autres nations.  « Devons-nous croire que ceux qui dépensent des centaines de milliards de dollars en campagnes électorales ont dans le cœur les intérêts des populations du monde, ceux qui sacrifient les valeurs humaines et éthiques en vue de glaner des votes », a-t-il demandé?  Face au monde actuel qu’il a jugé discriminatoire et fondé sur l’injustice, M. Ahmadinejad a appelé à l’émergence d’un nouvel ordre mondial reconnaissant l’homme comme la création suprême de Dieu, rempli de la quête de la justice, de la vérité, de la dignité humaine, qui recherche la paix et la sécurité durables et le bien-être pour tous.


Convaincu que l’existence de discriminations et de monopoles n’est plus acceptable à l’ONU, le Président iranien a rappelé que le seizième Sommet du Mouvement des pays non alignés (NAM) qui s’est tenu, il y a quelques semaines à Téhéran, avait appelé à une gestion plus équitable du monde.  Alors que le marxisme a été pratiquement éliminé et que le capitalisme s’est enlisé dans une situation catastrophique qu’il a lui-même créée, le Mouvement des pays non alignés a insisté sur la nécessité de rejeter les pôles de pouvoir et l’hégémonie qui empêchent un fonctionnement équitable du monde, a-t-il encore précisé.  Le Président iranien a souligné également que la restructuration et la réforme de l’ONU étaient vitales pour lui permettre de susciter les changements nécessaires, afin de parvenir à une gestion plus équitable des affaires du monde.  L’arrivée du sauveur ultime, a-t-il prédit, marquera une nouvelle naissance et se traduira par la fin de l’oppression, de l’immoralité, de l’ignorance et des préjugés pour établir un monde favorisant la participation de tous à la gestion du monde.  Avant de conclure, M. Ahmadinejad a appelé à faire naître un nouveau « printemps » pour mettre fin à la pauvreté, l’ignorance et la guerre.  


M. MWAI KIBAKI, Président du Kenya, a déclaré que ces 10 dernières années, le Kenya a vécu une période de démocratie durable.  Ceci a permis à notre pays de faire de nombreux progrès en matière d’état de droit, de construction d’infrastructures, de lutte contre le VIH/sida, le paludisme, la tuberculose et les maladies infantiles.  Mais les Kényans reconnaissent qu’il reste beaucoup à faire en matière de lutte contre les maladies et le chômage, a indiqué M. Kibaki.


Le Kenya soutient les efforts déployés par l’Union africaine en vue de trouver des solutions aux conflits qui affectent encore certaines parties du continent africain, et déplore la souffrance des populations de la corne de l’Afrique et de la région des Grands-Lacs, sans oublier celle des populations du Moyen-Orient depuis trop longtemps victimes d’injustice, a dit le Président kényan, en rappelant les positions qu’il a exprimées dans son intervention au cours de la Réunion de haut niveau sur l’état de droit, tenue hier aux Nations Unies.  Le Kenya se réjouit de la décision du Secrétaire général d’organiser des rencontres de haut niveau au courant de cette semaine afin de trouver des solutions aux violences et tensions qui affectent la Somalie, la République démocratique du Congo ainsi que le Soudan et le Soudan du Sud.  M. Kibaki a rappelé que son pays a déployé des troupes au sein de l’AMISOM, qui opère en Somalie.  Nous sommes heureux que cette action porte des fruits, a-t-il dit, en référence à la libération de vastes portions du territoire somalien, dont la capitale, où l’AMISOM a repoussé les combattants d’Al-Chabaab. 


Nous sommes préoccupés par le blocage du processus de paix entre la Palestine et Israël, a ajouté M. Kibaki.  À ce sujet, le Kenya appuie la solution à deux États à l’instar de nombreux pays du monde, a-t-il indiqué, en regrettant le manque de progrès sur la question.


Sur un autre plan, celui du développement, le Président Kibaki a salué les engagements pris au cours de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, cette année.  Mais, a-t-il dit, nous sommes conscients que de nombreux problèmes existent, et que certains sont déjà sources de futurs conflits, comme l’eau, la terre, les forêts, les rivières, les fleuves et les lacs.  La préservation de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques demeurent aussi des préoccupations majeures.  « Nous devons attaquer les sources de tout conflit avant qu’il n’éclate et trouver des solutions et des résolutions pacifiques aux tensions auxquelles le monde fait face », a dit le Président du Kenya.


M. BRONISLAW KOMOROWSKI, Président de la Pologne, a tout d’abord fait remarquer que les organisations internationales, qui avaient été créées pour remédier aux grands problèmes mondiaux, demeurent faibles face aux crises économiques, sécuritaires, humanitaires et environnementales actuelles.  Cela est également vrai pour le Conseil de sécurité, a-t-il poursuivi, en citant en particulier le cas de la Syrie.  Les institutions financières internationales n’ont pas su gérer la manipulation destructrice des marchés financiers et tout ce que cela comporte en termes d’opacité et d’arbitraire en faveur des acteurs du secteur privé. 


Le Président de la Pologne a déclaré par ailleurs que son pays suivait avec préoccupation les tensions résultant du programme nucléaire iranien.  M. Komorowski s’est dit également préoccupé par la menace croissante que posent la prolifération des armes de destruction massive et la course aux armements dans les États du Golfe.  Regrettant également les résultats peu probants de la mission que la communauté internationale mène en Afghanistan, le Président de la Pologne a invité celle-ci à tirer les leçons du passé et à reconnaître que la stratégie d’« intervention militaire » ne s’est pas avérée efficace pour régler les conflits internes complexes.  Allant plus loin, il a remis en question le principe de « l’automatisme de la transition démocratique » à la lumière du printemps arabe.  C’est pourquoi, la Pologne, a-t-il insisté, privilégie la voie de la médiation et de la prévention des différends et des conflits tant au plan national qu’au plan international. 


L’« expérience de la solidarité et de la table ronde » que la Pologne a vécue en 1989, a démontré l’importance capitale de la notion du compromis, a assuré le Président Komorowski.  C’est précisément cette volonté de compromis qui manque souvent dans les situations de conflit actuelles et qui est à la base de l’escalade de la violence, a-t-il poursuivi, car « sans compromis, il n’est pas envisageable de réaliser une paix durable ».  L’autre facteur essentiel est la capacité des parties aux différends à « faire preuve de retenue », et à renoncer à faire passer leur avis par la force.  Compte tenu des succès rencontrés par une approche basée sur le dialogue et le compromis, l’acceptation par les parties de ce qui est « faisable ou réaliste » et leur prise de conscience du prix potentiel à payer en cas d’escalade, le Président a regretté qu’elle ne soit pas appliquée plus souvent, en particulier dans le cas de la Syrie.  Pour le Président de la Pologne, la notion « d’intégration régionale », qui est apparue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est également une méthode préventive efficace.  Pour ce qui est de la notion de la « responsabilité de protéger », le Président a estimé que les Nations Unies doivent commencer à travailler sur « un catalogue d’instruments à utiliser en vertu de ce principe ».  Il s’agit, selon lui, de faire en sorte que la communauté internationale agisse efficacement sans pour autant outrepasser son rôle.


M. MOHAMED MORSY, Président de l’Égypte, a souligné le fait qu’il est le premier Président égyptien élu démocratiquement après une révolution pacifique.  Cette situation, a-t-il dit, nous confère une forte légitimité, reconnue dans notre pays et à travers le monde.  La nouvelle Égypte reste déterminée à conserver le statut qui a toujours été le sien sur le plan international et à assumer son rôle dans la recherche de solutions aux nombreux problèmes du monde, dont notamment la question de la Palestine.  Les Palestiniens méritent de vivre dans la liberté et la dignité, a souligné M. Morsy qui a lancé un appelé pour l’arrêt immédiat de la colonisation, la fin des activités de peuplement et la préservation des différentes identités de Jérusalem, aujourd’hui occupée.  L’Égypte appuiera toutes les démarches que la Palestine décidera d’entamer à l’ONU, a averti le Président égyptien.  Il a en même temps annoncé que l’Égypte respectera ses engagements internationaux et les textes et traités qu’elle a signés.


S’agissant de la crise en Syrie, M. Morsy a demandé l’arrêt immédiat de l’effusion de sang.  Il a également assuré que l’Égypte travaillera à trouver une fin à cette crise avec les Syriens eux-mêmes, afin qu’ils aient l’opportunité de choisir librement la forme de gouvernement qui leur convient et qui les représentera.  Il a ajouté qu’il faut préserver l’unité de la Syrie et la sécurité de toutes ses composantes humaines.  Nous nous devons de venir en appui au travail accompli par M. Lakhdar Brahimi, Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, a exhorté M. Morsy.  Il a réitéré l’engagement de son pays à travailler avec tous les États arabes pour que la nation arabe, qui va du Golfe arabique à l’Atlantique, retrouve sa vraie place dans le monde.  Cette vision de la nation arabe fait partie intégrante de notre sécurité nationale, a précisé le Président Morsy.  Pour ce qui concerne l’Afrique, il a appelé la communauté internationale à apporter son appui au Soudan, au Soudan du Sud et à la Somalie.  Le Soudan a fait beaucoup de sacrifices pour parvenir à la création du Soudan du Sud, dont il a favorisé la naissance, bien souvent à ses propres dépends, a dit M. Morsy.  Malheureusement, a-t-il regretté, le Soudan n’a pas à ce jour reçu de la part de la communauté internationale le soutien et l’aide qu’il mérite.  Le Président de l’Égypte a donc exhorté les États Membres à soutenir le Soudan et le Soudan du Sud pour un règlement juste des contentieux qui les opposent encore.


M. Morsy a déclaré que l’Égypte souhaite faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et des autres armes de destruction massive.  Une réunion internationale à ce sujet doit avoir lieu avant la fin de cette année en Égypte.  La question d’un Moyen-Orient libéré des armes de destruction massive doit être résolue, car les peuples de notre région n’acceptent plus qu’un État n’ouvre pas les portes de ses installations aux contrôles de l’AIEA et refuse en même temps de signer et ratifier le Traité de non-prolifération, a souligné le Président égyptien.  Il a ensuite dénoncé l’injustice persistante contre l’Afrique.  La communauté internationale doit appuyer les efforts de ce continent au-delà des simples promesses qu’elle lui fait, a dit M. Morsy.  Concernant la crise économique et financière internationale, il a dit qu’il était temps de reformer le système économique et financier actuel pour qu’il ait plus de légitimité et de crédibilité.  Il en est de même en ce qui concerne les organes de l’ONU que sont l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, a-t-il souligné.  Avant de conclure, M. Morsy est revenu sur les troubles récemment survenus dans certains pays musulmans et a dénoncé l’islamophobie et le manque de respect envers certaines religions.  Les Nations Unies doivent traiter ce phénomène, et doivent veiller à ce que la politique du deux poids deux mesures prenne fin, a indiqué le Président de l’Égypte.  Il a dénoncé à cet égard ceux qui pensent que le respect de la culture et des sensibilités religieuses des autres peuples ne les concerne pas et sont moins importants que leurs propres valeurs.  L’Égypte et son peuple n’accepteront pas qu’on veuille leur imposer des choses qui sont contre leurs valeurs et identités, ou que l’on s’en serve pour s’ingérer dans leurs vies et affaires intérieures, a déclaré M. Morsy.


M. FELIPE CALDERÓN HINOJOSA, Président du Mexique, a indiqué que son pays avait assumé en 2012 la présidence du G-20 avec « une mission très claire: concilier les intérêts apparemment opposés des pays développés et en développement ».  À Los Cabos, les engagements des institutions financières internationales, notamment les institutions européennes et le Fonds monétaire international (FMI), ont été précisés et élargis.  Un plan d’action ambitieux pour la reprise économique a été adopté.


Les perspectives sont aujourd’hui meilleures qu’elles ne l’étaient avant la tenue du G-20, a jugé M. Calderon Hinojosa, avant de souligner l’importance de la croissance verte, de la sécurité alimentaire et de l’inclusion financière.  2,7 milliards d’adultes dans le monde n’ont pas accès à des services financiers, a-t-il déploré.  Le Mexique a pour sa part élargi l’accès de sa population aux services financiers, en établissant notamment une « banque par téléphone portable ».


Le Mexique est en train de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), s’est félicité le Président.  Le pays dispose ainsi d’une couverture universelle pour l’éducation et la santé.  Toutefois, « l’Agenda pour le développement après 2015 demande un nouvel engagement de la communauté internationale », sur la base des processus initiés à Rio+20, a estimé M. Calderón Hinojosa. 


Le Mexique est le seul pays en développement à avoir remis quatre communications nationales à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  En six ans, 300 millions d’arbres y ont été plantés et plus de 3,5 millions d’hectares y ont été décrétés zones naturelles protégées.  Soulignant l’importance de la réduction des émissions liées au déboisement et à la dégradation des forêts, M. Calderón Hinojosa a rappelé que la principale richesse des nations non industrialisées était leur capital naturel.  Les efforts entrepris par le Mexique pour concilier croissance et durabilité ont trouvé un écho dans divers forums internationaux.


La criminalité transnationale organisée constitue l’une des menaces les plus graves de notre époque, a poursuivi M. Calderón Hinojosa.  Pour le Mexique, qui a subi les conséquences d’années d’inaction, la protection des habitants et des familles est « un impératif légal, politique et moral catégorique ».  De même, l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes est une priorité.  « La consommation de drogues illégales dans un grand nombre de pays développés provoque des violences et des milliers de morts dans les pays producteurs et de transit », a-t-il déploré.  Il faut redoubler d’efforts pour réduire la demande et traiter de ce problème de santé publique, a-t-il préconisé.  D’autant plus que les criminels disposent d’un pouvoir économique considérable avec une capacité de corruption quasi illimitée.


M. Calderón Hinojosa a insisté sur le fait que « les nations qui souffrent le plus des effets dévastateurs du narcotrafic sont celles qui sont situées entre la zone productrice des Andes et le marché principal des drogues: les États-Unis ».  Il a proposé que les Nations Unies conduisent « une évaluation approfondie de la portée et des limites de l’approche actuelle, prohibitionniste en matière de drogues ».  Selon lui, les pays doivent assumer les responsabilités communes mais distinctes qui leur correspondent pour faire face à ce fléau.


M. DAVID CAMERON, Premier Ministre du Royaume-Uni, s’est dit honoré d’avoir été nommé Coprésident du Groupe de haut niveau du Secrétaire général visant à favoriser la réalisation des OMD, avant de consacrer l’essentiel de son intervention aux conséquences du « printemps arabe ».  À ceux qui craignent que le « printemps arabe » se transforme en « hiver arabe », le Premier Ministre britannique a conseillé qu’ils ne tirent pas hâtivement de fausses conclusions du fait d’évènements récents.  Il n’est pas question de faire demi-tour, a-t-il dit, en appelant à garder la foi et à redoubler de soutien en faveur de l’établissement durable de sociétés ouvertes dans les pays qui ont connu des révolutions.  « Oui le chemin est plein de défis », a-t-il dit, en rappelant que la démocratie ne s’est jamais limitée à la simple tenue d’élections.  Il s’agit aujourd’hui d’aider ces pays à construire les piliers de la démocratie que sont l’indépendance de la justice et la primauté du droit, dont font parties la protection des minorités, la liberté de la presse et le développement d’institutions efficaces, de partis politiques, et d’une société civile élargie. 


Mettant l’accent sur la nécessité de respecter les histoires et traditions spécifiques à chaque pays, M. Cameron a déclaré que nous ne pouvons pas attendre que des pays qui aient subi, sous des régimes de dictature, des décennies de destruction de leurs institutions, de leur société civile et d’interdiction de création de partis politiques, et qui n’avaient point connu de presse libre, effacent ce passé en quelques mois.  Il a jugé indispensable que les Nations Unies soutiennent les efforts des peuples de ces pays pour qu’ils parviennent à construire leur propre avenir démocratique.  


À ceux qui prétendent que le printemps arabe a apporté peu de choses aux peuples concernés, M. Cameron a cité les élections qui ont eu lieu en Libye après la chute de Mouammar Qadhafi.  Des plans viennent d’être adoptés pour intégrer les groupes armés dans la police nationale et l’armée.  Le « printemps arabe » a aussi apporté des progrès en Égypte, où le Gouvernement civil élu a imposé le contrôle de l’armée par les civils.  Au Yémen et en Tunisie, il a permis l’émergence de nouveaux gouvernements, ainsi qu’une nouvelle Constitution au Maroc, où pour la première fois, le Premier Ministre a été nommé après un vote populaire. 


À ceux qui prétendent que le retrait des dictateurs arabes a contribué à lâcher une vague de violences et d’extrémismes qui risque d’affecter le monde, et que ces régimes autoritaires étaient une garantie de stabilité dans la région, M. Cameron a rappelé que durant des décennies nous avons trop toléré des dictateurs comme Qadhafi et Assad, qui n’ont pas seulement réprimé leur propre peuple, « mais qui ont aussi financé le terrorisme dans le monde entier ».  Il a insisté sur le fait que les comportements de ces dictateurs ont rendu la région moins sure et non le contraire.  Ces régimes n’ont pas seulement frustré leurs propres peuples, mais ils ont aussi appelé à la haine de leurs voisins, notamment Israël, et l’Occident, a estimé le Premier Ministre britannique.


Quant à ceux qui estiment que le printemps arabe est responsable de l’éruption de violences sectaires en Syrie qui menaceraient toute la région, M. Cameron les a exhortés « à ne pas blâmer le peuple syrien pour le comportement de son brutal dictateur ».  La seule manière de mettre un terme au cauchemar syrien est de parvenir à une transition politique et de préparer un futur syrien sans Assad, a-t-il insisté, en ajoutant que le sang des enfants syriens restera une tâche indélébile sur la réputation des Nations Unies qui n’ont pu agir contre le pouvoir syrien.  Après avoir appelé le Conseil de sécurité à répondre aux appels en faveur de la Syrie, M. Cameron a annoncé que le Royaume-Uni accordera 12 millions de dollars supplémentaires à l’aide humanitaire, et à l’UNICEF pour l’assistance qu’elle apporte aux enfants syriens. 


S’adressant à ceux qui estiment que les élections dans les pays arabes n’ont fait que permettre l’arrivée de partis islamistes au pouvoir, il a exhorté les démocrates à accepter les résultats des élections, en rappelant que les islamistes seront jugés sur leurs actes et leur capacité à protéger les droits de tous les citoyens, dont ceux des minorités, des chrétiens et des femmes.  Si les yeux du monde se concentrent sur les « Frères » (musulmans), l’avenir de ces pays est aussi entre les mains de leurs mères, de leurs sœurs et de leurs filles, a dit le Premier Ministre britannique. 


Tenir les islamistes responsables signifie aussi que nous ne leur permettront pas de menacer la stabilité d’autres pays et d’encourager le terrorisme au lieu de promouvoir la paix et la sécurité.  C’est pourquoi, a-t-il dit, l’Iran continuera de subir des sanctions et la surveillance des Nations Unies.  Il a aussi exhorté le Hamas à abandonner la violence.  Il a dit que les Palestiniens doivent pouvoir accéder à un État et que les Israéliens doivent pouvoir vivre en paix avec leurs voisins. 


M. Cameron a appelé l’Assemblée et le monde à ne pas confondre Islam et extrémisme, en rappelant que l’extrémisme islamique n’est le fait que d’une petite minorité.  Il a particulièrement salué l’apport du Gouvernement turc, démocratiquement élu, dont les racines s’appuient sur des valeurs islamiques, et qui jouit d’une économie ouverte et d’une attitude plus que positive lorsqu’il s’est agit de soutenir le changement en Libye, en Syrie et ailleurs dans la région.  Il s’est dit persuadé que la même voie s’ouvre à l’Égypte, à la Tunisie et à d’autres pays de la région et que la démocratie et l’Islam peuvent fleurir côte à côte.


M. YOSHIHIKO NODA, Premier Ministre du Japon, a indiqué que son pays a promis de tirer les leçons du tremblement de terre et du tsunami qui ont ravagé le Japon il y a un an et demi.  Il a aussi espéré que la prochaine Conférence ministérielle de Fukushima sur la sûreté nucléaire, ainsi que la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des catastrophes, que le Japon espère accueillir dans trois ans, seront des occasions pour partager les expériences.


« Les humains doivent faire preuve de plus de sagesse », a lancé M. Noda.  Il a donc engagé l’humanité à réfléchir non pas seulement au présent mais aussi à l’avenir, soulignant les problèmes actuels liés au déficit fiscal qui affecte de nombreuses nations.  Pendant 20 ans, le Japon s’est caractérisé par la procrastination en politique, a dit le Premier Ministre.  Il a cependant promis qu’il allait changer son pays en y réalisant une réforme générale de la sécurité sociale et du système fiscal.  Il a aussi invité les pays à regarder au-delà des frontières afin de faire avancer les mesures de protection de l’environnement.


Saluant les résultats de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, le Premier Ministre du Japon a assuré que son pays deviendrait une société à faible utilisation de carbone et serait un leader dans la recherche de solutions énergétiques propres.  Le Japon vise l’objectif de ne pas dépendre de l’énergie nucléaire d’ici à 2030, a-t-il ajouté.


La résolution adoptée par l’Assemblée générale sous l’impulsion du Japon le 10 septembre dernier sur la sécurité humaine est une base solide pour le développement de la prochaine génération, a poursuivi M. Noda.  Son pays est déterminé à contribuer aux efforts mondiaux visant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il indiqué.  Le Japon est aussi engagé à promouvoir le maintien et la consolidation de la paix, ainsi que la sécurité humaine dans chaque région du monde, a souligné le Premier Ministre.


Malgré deux guerres mondiales et deux bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki, les questions du désarmement, de la non-prolifération des armes de destruction massive et de la prévention du terrorisme continuent à être à l’ordre du jour, a ensuite relevé M. Noda, évoquant les menaces nucléaires que présentent la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la République islamique d’Iran.  Il a demandé à chaque pays de se coordonner au plan politique avec les Nations Unies et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour exhorter ces deux pays à prendre des mesures concrètes en vue de respecter leurs obligations.  Le Japon, qui est le seul pays à avoir fait l’expérience de l’horreur de la dévastation nucléaire en temps de guerre, poursuivra sa mission pour que l’humanité parvienne à un monde exempt d’armes nucléaires, a dit M. Noda.


Le Premier Ministre japonais a ensuite dénoncé les « enlèvements de personnes pratiqués par la RPDC ».  Il a aussi appelé à renforcer l’état de droit dans la prévention et la résolution des conflits de manière pacifique.  Certains conflits sont résolus en appliquant le droit international, notamment grâce au système de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-il noté.  Il a indiqué que son pays soutient les juridictions internationales, notamment la Cour internationale de Justice (CIJ).  Il a demandé à tous les pays de reconnaitre sa compétence obligatoire.


Le Japon continuera aussi à soutenir les réformes démocratiques au Moyen-Orient et en Afrique, a ajouté M. Noda.  Il a condamné les attaques et les combats qui se poursuivent en Syrie et appelé à y protéger la population civile, ainsi que les diplomates et les agents humanitaires.  Enfin, il a appelé la communauté internationale et les États Membres à accélérer la réforme du Conseil de sécurité en entamant de véritables négociations, afin que le Conseil reflète les réalités du monde d’aujourd’hui.


M. HERMAN VAN ROMPUY, Président du Conseil européen, a noté les sentiments mitigés que le printemps arabe avait suscité, tant dans le monde arabe qu’ailleurs: la peur d’un bain de sang, de l’instabilité régionale, de la montée de l’extrémisme ou simplement du lendemain.  « Mais, en dépit de ces craintes, le monde a observé le printemps arabe avec solidarité, espoir et compréhension. »  L’année qui écoulée nous a rappelé que « les livres d’histoire, même les contes de fée, ont des pages sombres » dont certaines sont tragiquement écrites en ce moment même, a poursuivi M. Rompuy avant d’en conclure « que ce qui est certain, c’est que le changement a besoin de temps », que la longue voie de la transition reste devant ces nations, et que malgré les embûches, elle va dans la bonne direction. 


« Aujourd’hui il est impossible de revenir en arrière!  Peu importe ce qui adviendra dans le futur, le printemps arabe marque un tournant.  Ce mouvement est irréversible!  Une fois que la voix du peuple a été libérée, il ne sera plus jamais possible de lui imposer le silence », a-t-il encore affirmé.  Le Conseil européen est convaincu que chaque nation est responsable de la voie à suivre pour rendre justice aux aspirations de son peuple.  Il est déterminé à accompagner ces nations jusqu’au bout, parce que l’Europe est profondément convaincue du message porté par le printemps arabe. 


Rappelant l’histoire récente de l’Europe, où hier encore, au début du processus d’intégration, de nombreux pays n’étaient pas des démocraties, M. Rompuy a souligné qu’il fallait éviter de juger ce genre de transition à l’aune de leur vitesse.  La direction qu’elles prennent et les progrès accomplis doivent être le seul étalon-mesure, a-t-il estimé.  Le point de départ est toujours l’organisation d’élections libres et démocratiques, a-t-il poursuivi, avant de saluer la Tunisie, la Libye et l’Égypte pour le succès de cette étape.  Maintenant, il s’agit, selon lui, de combattre la corruption, les privilèges économiques et d’assurer une société inclusive pour pouvoir relancer l’économie, créer des emplois et réaliser la justice sociale et la liberté d’expression pour tous.  Pour sa part, l’Europe est prête à accompagner ces efforts. 


Partant du principe selon lequel « entre voisins, on peut aller plus loin en travaillant ensemble », il a encouragé les pays à s’inspirer de l’expérience européenne en termes de réseau énergétique et de suppression des barrières commerciales.  « Le respect, la tolérance et la non-violence sont les valeurs fondamentales sans lesquelles il est impossible de vivre harmonieusement ensemble », a encore rappelé M. Rompuy qui a reconnu la fragilité de ces valeurs dont la défense exige une attention permanente dans un monde globalisé et digitalisé dans lequel des messages de toute sorte peuvent être diffusés plus vite que jamais et facilement exploités à mauvais escient. 


Pour lui, la tolérance est la capacité d’accepter la critique, de proposer le dialogue et de résister à la violence.  En même temps, le respect de la foi et des croyances religieuses est une valeur essentielle du vivre ensemble, a-t-il encore souligné.  Il s’est dit convaincu que le respect et la tolérance trouvent leur vraie signification dans une société ouverte qui défend la liberté d’expression.  C’est ce qui l’a amené à dire que « chacun d’entre-nous dans cette salle a la responsabilité de défendre et de promouvoir la tolérance et le respect, à l’intérieur de nos pays et dans nos relations avec les autres ».  Abordant la situation en Syrie, il a appelé la communauté internationale à s’unir d’une détermination commune pour mettre fin « à cette violence insensée qui menace toute une région ».


M. JABER AL MUBARAK AL HAMAD AL-SABAH, Premier Ministre du Koweït, a réaffirmé le ferme engagement de son pays à soutenir les efforts des Nations Unies en vue de réaliser les buts et principes de la Charte et de renforcer le rôle de l’Organisation.  Il a appelé à assurer une bonne préparation de la Conférence de 2012 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  « Au cours de ces dernières décennies, l’ONU, ses programmes, fonds et institutions spécialisées, ont permis de résoudre ou de contenir plusieurs crises et de faire face à de nombreux défis politiques, humanitaires ou économiques », a-t-il dit.  Il a cependant fait remarquer que, parfois, « le manque de coordination, les failles qui surviennent dans l’action commune et solidaire ou bien l’incapacité de certains à remplir leurs obligations ne permettaient pas de trouver des solutions durables aux problèmes ».  


M. Al-Sabah a également réaffirmé l’appui du Koweït aux efforts internationaux visant à trouver une solution politique à la crise qui se poursuit en Syrie.  Il a souhaité que cette solution rencontre les demandes et les aspirations du peuple syrien et que la communauté internationale intensifie son aide humanitaire vis-à-vis de la population syrienne, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières du pays.  Il a ensuite fait part des « progrès remarquables et positifs » en ce qui concerne la normalisation des relations bilatérales entre l’Irak et son pays.  Plusieurs rencontres bilatérales ont été suivies, en avril dernier, par un second cycle de discussions de la Commission ministérielle conjointe Irak-Koweït et celles-ci ont reflété le désir des deux parties de « tourner la page du passé », a-t-il dit. 


Concernant la République islamique d’Iran, le Premier Ministre du Koweït a tenu à réitérer « son appel amical » aux autorités iraniennes afin qu’elles contribuent de manière « sérieuse et efficace » aux efforts internationaux visant à trouver une solution politique au sujet de leur programme nucléaire.  Il a aussi émis l’espoir que l’Iran coopère et réponde aux initiatives visant à résoudre le conflit relatif aux trois îles émiraties.


S’agissant d’Israël, M. Al-Sabah a déploré les violations persistantes du droit international par le Gouvernement de ce pays et a fustigé ses « méthodes intransigeantes », la poursuite de l’implantation de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, ainsi que le blocus de la bande de Gaza.  « Cela ne sert pas à la paix juste et durable que nous désirons instaurer au Moyen-Orient », a-t-il dit. 


Avant de conclure, M. Al-Sabah a fermement condamné la production d’un film dénigrant le Prophète Mahomet.  Il a rappelé qu’en 2008, lors d’une réunion de l’Assemblée générale dont le thème était consacré au dialogue entre les religions, l’Émir du Koweït avait proposé un engagement universel à respecter toutes les religions et à dissuader quiconque de nuire ou de ridiculiser les symboles religieux.  Il a estimé que la présente session de l’Assemblée générale devrait attacher une attention plus grande à cette proposition.


M. MARIO MONTI, Premier Ministre de l’Italie, a axé son intervention sur la profonde et la plus grave crise financière de l’histoire de l’Union européenne.  Mais, a-t-il ajouté, l’intérêt général veut qu’il y ait plus d’Europe.  L’Italie fera donc sa part de travail pour renforcer la stabilité fiscale et la croissance.  Dans le même temps, des changements historiques se sont déroulés en Méditerranée où les peuples ont été en quête de démocratie et de justice.  L’Italie a toujours été de leur côté, a rappelé le Premier Ministre. 


M. Monti a énuméré les crises actuelles en parlant de la Syrie, du Sahel, des menaces terroristes et du crime organisé.  L’idéal de paix et de sécurité sera effectif lorsque les pays se voueront un respect mutuel et partageront les mêmes objectifs, a-t-il dit.  L’Italie est engagée dans la matérialisation de cette vision. 


S’agissant de la crise en Syrie, M. Monti a réitéré l’appui de son gouvernement au travail de M. Brahimi et a dénoncé le refus du Gouvernement de Damas de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité.  L’Italie appuie également l’Agence internationale de l’énergie atomique dans ses efforts pour obtenir des éclaircissements sur le programme nucléaire de l’Iran qui doit lui aussi se conformer pleinement aux résolutions du Conseil de sécurité.


En dépit de la crise financière, l’Italie continue de remplir ses engagements internationaux notamment en Afghanistan et au Liban.  La Somalie est une priorité pour l’Italie, a fait savoir M. Monti, en ajoutant que son pays est engagé sur le front de la sécurité alimentaire et adopte les politiques nécessaires pour atténuer les effets de la volatilité des prix alimentaires.  Avant de conclure, il a répondu favorablement à l’appel du Président de l’Assemblée générale concernant la double réforme de l’Assemblée et du Conseil de sécurité.


Mme JULIA GILLARD, Premier Ministre de l’Australie, a rappelé qu’elle avait accepté l’invitation du Secrétaire général à coprésider, avec le Rwanda, son Équipe de mobilisation pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui doivent être réalisés d’ici à 2015.  En tant que pays « champion de l’éducation », l’Australie appuie l’initiative « L’éducation d’abord » du Secrétaire général.  Pour accroître l’égalité des sexes, Mme Gillard a annoncé, au Forum des îles du Pacifique le mois dernier, une initiative visant à promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles de cette région.  À la fin de cette année, l’Australie accueillera « Malaria 2012 », un forum qui réunira des dirigeants politiques, la société civile et le secteur privé afin d’accélérer les efforts visant à contrôler et à éliminer le paludisme.


« 2015 constitue un objectif, mais ce n’est pas une destination », a poursuivi le Premier Ministre.  Ce doit être un point de départ pour entreprendre de nouvelles choses et l’Australie s’engage à contribuer aux travaux du Groupe de haut niveau sur l’Agenda pour le développement après 2015.  Mme Gillard a rappelé le rôle essentiel de la paix et de la consolidation de la paix pour le développement.  De même, il ne peut y avoir de réduction de la pauvreté sans création d’emplois et protection de l’environnement.


Mme Gillard a vanté le caractère multiculturel et multiconfessionnel de l’Australie.  « Le dénigrement des croyances religieuses n’est jamais acceptable », a-t-elle affirmé.  « Notre tolérance ne doit jamais aller jusqu’à tolérer la haine religieuse et l’incitation à la violence. »


En matière de paix et de sécurité, l’Australie prend la tête de la Mission des Nations Unies au Timor Leste, a-t-elle souligné, en rappelant aussi que son pays dirige la Mission régionale d’assistance aux Îles Salomon qui opère avec l’accord de l’ONU.  En outre, l’Australie a été le plus important contributeur non membre de l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) à la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan.  Par ailleurs, a poursuivi le Premier Ministre, « nous devons faire tout ce qui est notre pouvoir pour mettre un terme aux souffrances du peuple syrien ».  La communauté internationale doit s’unir derrière le Représentant spécial conjoint du Secrétaire général et de la Ligue des États arabes.  De la même façon, elle doit s’unir contre la prolifération des armes de destruction massive, a conclu le Premier Ministre. 


M. JUAN MANUEL SANTOS CALDERÓN, Président de la Colombie, a observé que le mandat de la Colombie au sein du Conseil de sécurité coïncide avec une période de troubles et de conflits armés.  Il a reconnu que certains pays comme le Libéria, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire font des progrès importants dans la consolidation de la paix et l’état de droit, mais il a condamné les attaques contre le consulat américain à Benghazi et exprimé sa frustration face à l’inaptitude de la communauté internationale à mettre un terme à la tragédie en Syrie. 


Le Président colombien a invité la communauté internationale à maintenir son appui en Haïti, en vue de renforcer ses institutions et ses capacités de production, créer des emplois et réduire l’extrême pauvreté.  S’attardant sur les défis du développement durable, il a rappelé que son pays avait proposé d’élaborer des « objectifs » lors de la Conférence Rio+20.  Le Ministre colombien des affaires étrangères a d’ailleurs été invité au Groupe d’experts de haut niveau sur cette question.


Le Président a parlé du sixième Sommet des Amériques qui s’est réuni cette année en Colombie et qui a été l’occasion pour les gouvernements de la région de discuter de la guerre contre les stupéfiants.  Nous devons, sur des bases scientifiques, donc objectives, nous demander si ce que nous faisons suffit ou s’il y a d’autres options pour combattre ce fléau, a lancé le Président.   Il a indiqué que l’Organisation des États américains a reçu le mandat de faire l’analyse de la question avec d’autres organisations comme les Nations Unies.  Le débat sur la drogue doit être franc et mondial, a-t-il ajouté.


La région de l’Amérique latine et des Caraïbes est sur la bonne voie, a tenu à souligner M. Santos Calderón, en se réjouissant de la solidité des économies, du bon fonctionnement des démocraties et de l’absence de conflit.  Il a mentionné les mécanismes de coopération tels que l’Alliance du Pacifique, concrétisée cette année entre le Mexique, le Pérou, le Chili et la Colombie.


La Colombie, s’est enorgueilli le Président, a réussi à maintenir une croissance économique saine qui a créé plus de 2 millions d’emplois en deux ans, réduisant ainsi la pauvreté.  Le Président s’est félicité de l’adoption de la loi sur la restitution des terres aux agriculteurs déplacés et les dédommagements aux victimes du conflit.


Il a reconnu en effet que les progrès sont ralentis par ce « conflit absurde », le plus long conflit armé dans la région, qui est « presque anachronique par rapport au niveau de développement du pays ».  Après deux ans de contacts avec la guérilla, le Gouvernement entame désormais une phase de pourparlers qui commenceront à Oslo en octobre, et se poursuivront à La Havane.  M. Santos Calderón a salué les bons offices de la Norvège et de Cuba, ainsi que le soutien du Venezuela.


M. MSWATI III, Roi du Swaziland, a rappelé que la communauté internationale faisait face aux effets d’une crise économique et financière qui n’a, par ailleurs, pas épargné son pays.  « Nos programmes de développement social qui contribuent à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi que nos programmes nationaux de création d’emplois et nos stratégies de lutte contre la pauvreté ont été profondément minés par cette situation », a-t-il expliqué.  Il a précisé que les efforts enregistrés par le Swaziland dans la lutte contre le VIH/sida dont l’accès aux antirétroviraux, étaient menacés par la situation financière actuelle. 


Le Roi Mswati III a toutefois tenu à saluer l’appui que son pays continue de recevoir de la part du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  Il a aussi appelé la communauté internationale à demeurer consciente des implications sociales de certaines des solutions préconisées pour résoudre les problèmes économiques mondiaux.  Il a appelé les Nations Unies à considérer cette question comme étant primordiale au cours de la présente session.


En matière de maintien de la paix, le Roi du Swaziland a condamné toute forme de violence, « qu’il s’agisse du meurtre de diplomates ou du renversement de gouvernements ».  « Nous devons tous vivre en paix.  Nous devons apprendre à nous respecter les uns et les autres, quelle que soit notre race ou notre croyance », a-t-il ajouté.  Il s’est ensuite dit encouragé par les efforts entrepris par « nos frères et sœurs d’Afrique qui ont choisi de résoudre de manière pacifique leur différend » et a émis l’espoir d’une solution rapide aux « poches de conflits » en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan ou dans d’autres parties de l’Afrique. 


« La Somalie n’a plus de gouvernement stable depuis longtemps et nous espérons que l’élection d’un nouveau président amènera avec elle la stabilité dans ce pays ».  Au Moyen-Orient, et en particulier en Syrie, le Roi Mswati III a mis l’accent sur la nécessité du dialogue.  Il a découragé tout recours à la force car « les armes n’apporteront que la misère », a-t-il prévenu.  S’agissant du conflit israélo-palestinien, il a estimé que la solution viable demeurait celle de deux États vivant côte à côte dans la paix et la stabilité. 


Pour le continent asiatique, le Roi du Swaziland a ensuite émis l’espoir que Taiwan et la Chine soient en mesure de surmonter leur différence et de vivre l’un avec l’autre.  Il a salué le fait que la Chine ait récemment accueilli un sommet africain où des pays amis de Taiwan ont également été invités.  Il a aussi tenu à remercier la Chine pour son appui aux pays africains et s’est dit convaincu du potentiel du travail commun de ces deux peuples à collaborer à toutes les agences des Nations Unies.  « Le peuple de Taiwan souhaite faire partie de la communauté mondiale », a-t-il ajouté. 


Avant de prendre congé, le Roi Mswati III a invité les États Membres à saisir l’occasion de la présente session de l’Assemblée générale pour débattre de la réforme du Conseil de sécurité.  Il a réitéré la position de l’Afrique qui réclame deux sièges permanents et cinq sièges non permanents.  « Cette représentation fera en sorte que nous soyons tous maîtres des décisions et qu’aucun ne puisse imposer son influence », a-t-il conclu.


M. OTTO FERNANDEZ PÉREZ MOLINA, Président du Guatemala, a déclaré que son gouvernement s’était assigné trois objectifs de paix et d’abord, le « Pacte zéro faim » visant à réduire la malnutrition chronique qui affecte plus de 40% des enfants de moins de 5 ans, ensuite, le « Pacte pour la sécurité, la justice et la paix » contre la violence sociale et enfin le « Pacte fiscal et de la concurrence » pour la baisse du déficit sans réduction des dépenses publiques et pour la relance des investissements privés générateurs d’emplois.


Malheureusement, ces efforts sont menacés par le trafic des stupéfiants, a déploré le Président, en arguant que 40% des homicides au Guatemala sont liés à ce trafic et aux gangs transnationaux qui opèrent entre les pays producteurs au Sud et les pays consommateurs aux Nord.  « Mon pays s’est progressivement transformé en pays producteur et consommateur de drogues », a-t-il alerté, en dénonçant un cadre international qui n’a pas permis d’éradiquer la consommation de stupéfiants.


« Il faut traiter le problème pour ce qu’il est: une question de santé publique, plutôt qu’une question de justice pénale », a fait valoir M. Molina.  Les familles et les communautés impliquées dans le marché des stupéfiants doivent bénéficier d’un traitement et d’une politique de prévention, de protection sociale et d’égalité des chances.  Le Président a invité les États à revoir les normes internationales qui régissent les politiques en la matière pour protéger la jeunesse de ce fléau. 


En avril dernier, a rappelé le Président, les chefs d’État et de gouvernement réunis au Sommet des Amériques à Cartagena, en Colombie, se sont engagés à étudier de nouvelles façons de combattre le narcotrafic.  Dans le même esprit, le Gouvernement guatémaltèque souhaiterait établir un groupe international de pays disposés à procéder aux réformes nécessaires, avec la coopération des pays d’origine, de transit et de destination.  « Ne baissons pas la garde, n’abandonnons pas la lutte », a plaidé M. Molina.  « Nous devons mieux nous armer, parce que nos enfants et nos petits enfants méritent une réponse plus efficace. »


Le Président a rappelé que son pays a ratifié le Statut de Rome, le 2 avril 2012.  Il s’apprête également à prendre la présidence du Conseil de sécurité au mois d’octobre.  Enfin, le 21 décembre prochain, le Guatemala célèbrera l’avènement d’une nouvelle ère, conformément au calendrier de la civilisation maya.  « C’est une invitation à renouveler les énergies physiques et spirituelles dans un environnement de paix, de coopération et de dialogue », a-t-il conclu.  


M. ANDRY NIRINA RAJOELINA, Président de la Haute Autorité de la transition de Madagascar, a indiqué que dans le cadre du processus de sortie de crise politique de son pays, une feuille de route avait été signée et adoptée par les partis politiques malgaches en septembre 2011.  Les institutions de la Transition ont été mises en place, notamment un Gouvernement d’Union nationale et le Parlement de la Transition et le processus électoral a par ailleurs été déclenché.  Le Président a précisé que les élections présidentielles se dérouleraient le 8 mai 2013, avant d’appeler tous les partenaires internationaux de Madagascar à apporter leur aide.


M. Rajoelina a argué qu’en dépit de la « conjoncture éprouvante » que connaît actuellement Madagascar et malgré la suspension des aides et des subventions internationales qui, a-t-il précisé représentent 60% du budget de l’État, l’administration avait fonctionné normalement et tous les engagements et dettes du pays avaient été honorés.  Il est donc possible, a-t-il affirmé, de développer notre pays et de créer notre richesse à travers nos propres richesses.


Le peuple malgache, a dit le Président, a besoin de son « indépendance pleine et entière » pour parvenir à des élections transparentes donc démocratiques.  « La meilleure façon de nous aider consisterait à nous faire confiance, à respecter vos engagements et à nous laisser assumer nos responsabilités ».  Seul le peuple malgache, a insisté le Président, décidera souverainement qui devra conduire son destin, et non l’influence d’un pays et des pressions extérieures.  Des efforts doivent être faits, a insisté le Président, pour faire cesser les inégalités de traitement des pays en crise politique.  Il faut prendre connaissance de la réalité sur le terrain et de l’aspiration populaire pour ne pas se tromper sur la décision à prendre, a-t-il souligné.


« Le système des Nations Unies ne pourrait continuer à être la police du monde », a-t-il poursuivi, en ajoutant que « notre société a besoin d’exister et de se reconnaître à travers ses propres valeurs ».  L’accord de paix est fragile et appelé à évoluer, a-t-il prévenu.


M. NICOLAE TIMOFTI, Président de Moldova, a indiqué que son pays, qui s’est détaché de l’empire soviétique il y a 21 ans, jouit maintenant d’une stabilité politique qui lui permet de se développer, en vue notamment d’intégrer l’Union européenne (UE).  Nous privilégions l’état de droit et la réforme judiciaire, ainsi que la modernisation de l’économie, a-t-il dit.  Il a salué à cet égard le soutien apporté par les pays de l’UE.


Le Président a abordé le conflit que connaît son pays au sujet de la Transnistrie, expliquant qu’il sape la sécurité nationale et l’intégrité territoriale du pays et entraîne des violations des droits de l’homme.  Nous ne pouvons continuer ainsi, a-t-il dit, et il est temps d’édifier un avenir commun.


Le Président a présenté l’approche que suit son pays pour réintégrer la République de Moldova dans ses frontières reconnues sur le plan international.  Il a estimé que la région de Transnistrie devrait jouir d’un statut spécial au sein de la Moldova et d’un certain niveau d’autonomie.  « Nous continuerons en parallèle à mettre en œuvre des mesures de confiance visant à rapprocher les communautés des deux rives du fleuve Niestre.  Il faut notamment transformer le mécanisme militaire de maintien de la paix en mission civile internationale chargée de réinstaurer la confiance », a suggéré M. Timofti.


Le Président a salué la contribution essentielle qu’apporte l’UE à cette approche, avant d’appeler l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Fédération de Russie et les États-Unis à unir leurs efforts avec l’UE pour parvenir à une solution à ce conflit.  Il a aussi jugé crucial que les forces russes actuellement présentes sur le territoire moldave sans l’accord du Gouvernement se retirent.


Venant à la réforme du Conseil de sécurité, le Président a prôné une solution de compromis.  Il a voulu que l’on tienne compte des aspirations légitimes de tous les groupes régionaux et qu’un siège non permanent soit accordé au Groupe des pays d’Europe orientale.  Il a par ailleurs demandé que l’Assemblée générale examine la question de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, notamment l’OSCE et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (BSEC).  M. Timofti a également évoqué les conflits qui perdurent dans les territoires de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de son pays, et qui exigent des solutions basées sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.


Avant de conclure, le Président a souligné l’importance du renforcement de l’état de droit pour maintenir la paix et promouvoir le développement.  Il a aussi soutenu les efforts menés par les États et les organisations internationales dans les domaines du désarmement et du contrôle des armes.  Il a plaidé notamment en faveur de la prévention pour éviter le développement des armes de destruction massives.  Enfin, il a exprimé son attachement aux droits de l’homme, rappelant que son pays occupe actuellement l’une des vice-présidences de la Troisième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.


M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de l’Estonie, a indiqué que son pays se réjouissait de devenir membre du Conseil des droits de l’homme et de faire plus, notamment pour prévenir les violations des droits de la femme et de l’enfant.  Il a dit qu’il fallait renforcer la prévention des conflits et l’état de droit afin d’éviter des conflits violents et des crimes internationaux particulièrement odieux.  Aujourd’hui, le principe de la responsabilité de protéger n’est pas contesté, mais la difficulté réside dans son application.


Pendant la guerre de Crimée dans les années 1850, le monde a découvert la première couverture photographique d’un conflit, a noté M. Ilves.  Aujourd’hui, avec les nouveaux médias, il est devenu plus difficile de dissimuler les crimes de guerre.  C’est la raison pour laquelle nous devons reconnaître le rôle important de la technologie en faveur des droits de l’homme.  Pour la troisième année consécutive, s’est enorgueilli le Président, « l’Estonie arrive en tête de la liberté sur Internet ».  L’Estonie a rejoint la « Coalition de la liberté en ligne », un groupe d’États qui travaillent ensemble pour faire progresser les droits de l’homme en ligne.  Même si elle a été victime de cyberattaques, l’Estonie n’est pas en faveur d’une régulation plus rigide ni de la censure.  Elle souhaite qu’Internet soit ouvert, sûr et fiable.


La révolution de l’information a aidé l’Estonie à se transformer en une société démocratique fondée sur l’état de droit, a poursuivi M. Ilves.  C’est le premier pays où les citoyens ont pu voter en ligne pour des élections parlementaires et municipales.  Cette année, plus de 90% d’entre eux ont également payé leurs impôts de cette façon.  Les services publics en ligne accroissent la transparence et limitent la corruption.  Dans un monde interconnecté et sans fil, la société civile et le secteur privé jouent un rôle de plus en plus important, a en outre apprécié le Président.


« Le monde a besoin d’objectifs pour le développement durable », a conclu M. Ilves.  Il faut éviter une fracture numérique qui entrave le développement dans certaines parties du monde.  « Les nouvelles technologies de l’information et de la communication pourraient bien déclencher la prochaine révolution industrielle. »


Mme JOYCE HILDA MTILA BANDA, Présidente du Malawi, a mis en exergue le fait que c’est la première fois qu’elle s’exprime devant l’Assemblée générale, tout en étant la deuxième Présidente en Afrique et première femme Présidente au Malawi.  Elle a axé tout son discours sur les changements en cours dans son pays depuis son arrivée au pouvoir en avril 2012.  Ces défis, a-t-elle insisté, sont résumés dans une « Vision pour le Malawi » qui porte sur la création de richesses par la transformation de l’économie, la promotion du secteur privé, la création d’emplois et la protection des plus vulnérables et des exclus. 


La Vision porte aussi sur une plus forte croissance économique, pour la prochaine décennie, grâce à un programme de relance axée sur l’énergie, le tourisme, l’agriculture, les mines et les infrastructures de développement.  Deux initiatives présidentielles ont aussi été lancées: l’une porte sur la santé maternelle et infantile et l’autre sur la réduction de la pauvreté et la faim.  À cet effet, le Malawi appelle au soutien de la communauté internationale à court et à moyen termes, plus particulièrement pour développer l’agriculture, les ressources minières, les transports et les communications.  Comme les autres États Membres, le Malawi réclame la réforme du Conseil de sécurité où deux sièges permanents et cinq sièges non permanents devraient revenir à l’Afrique.


M. ANOTE TONG, Président de Kiribati, a d’abord tenu à saluer, en particulier, l’engagement personnel du Secrétaire général de l’ONU en faveur de la lutte contre les changements climatiques et du sort des plus vulnérables.  « Il s’agit de ma septième allocution devant cette auguste Assemblée en neuf ans de présidence à la tête de mon pays.  À chacune d’elle, je me suis employé à transmettre le même message.  À chacune d’elle, je vous ai fait part de la menace réelle qui pèse sur mon pays et j’ai insisté sur la nécessité d’entreprendre des actions urgentes pour faire face aux changements climatiques, pour faire face à l’élévation du niveau des mers et pour assurer la survie de Kiribati », a-t-il fait remarquer.  « Il m’arrive souvent d’observer mes petits-enfants et de me demander quel futur nous leur laisserons.  C’est pour eux que je continuerai à parler des changements climatiques aussi longtemps que je vivrai », a-t-il poursuivi. 


Dans un contexte marqué par une utilisation non durable des ressources de notre planète, M. Tong a estimé que la croissance économique ne devrait pas être le « mantra » de la communauté internationale.  « En particulier si ceux qui bénéficieront le moins de cette croissance économique sont également ceux qui, au final, en paieront le prix fort ».  « La terre n’est pas là pour en faire ce qui nous plaît.  Nous ne sommes que les gardiens de la planète pour les générations futures.  Et nous ignorons cette réalité à nos risques et périls », a-t-il prévenu.  Il a appelé tous les États Membres à renforcer leurs efforts collectifs pour atténuer les effets des émissions de gaz à effet de serre. 


Il a exhorté les gros pays pollueurs à assumer leur part de responsabilité et a demandé aux partenaires du développement d’aider Kiribati à faire face à un avenir incertain en lui fournissant des ressources et des technologies appropriées.  S’il a noté que certains « progrès » avaient pu être enregistrés au cours des récentes négociations sur le climat qui ont eu lieu à Bangkok, le Président de Kiribati a cependant estimé que tout cela reste trop lent.  « Si nous attendons un accord sur tout, il sera trop tard », a-t-il prévenu.


Kiribati pense pouvoir parvenir au développement durable en utilisant les ressources disponibles dans le cadre de sa vaste zone économique exclusive (ZEE) et, ainsi, réduire sa dépendance à l’aide au développement, a poursuivi son Président.  « Je suis même convaincu que nous pouvons nous passer de l’aide si nous recevons les ressources nécessaires pour développer et récolter les fruits de nos propres ressources », a-t-il poursuivi.  Il a expliqué que la pêche demeurait l’une des principales sources de revenus du pays, soit 40 à 50%, et a mis l’accent sur la nécessité de préserver la santé et la biodiversité des océans, ainsi que des écosystèmes.  Une nécessité à laquelle Kiribati contribue notamment par le biais de l’aire protégée des îles Phoenix, l’une des plus grandes aires marines protégées.


Il a aussi insisté sur l’importance des initiatives de coopération transfrontalières dans le domaine de la conservation des océans.  « Notre message à la communauté internationale est que la préservation de la biodiversité et des écosystèmes marins dans le Pacifique n’est pas uniquement une question qui relève du développement durable des peuples du Pacifique.  Elle revêt aussi une signification particulière pour le reste du monde », a-t-il dit.


M. Tong a estimé que la Conférence Rio+20 avait montré combien il est difficile de trouver le bon équilibre entre ceux qui continuent de bénéficier de l’exploitation non viable des ressources et ceux qui en payent le tribut.


M. ROBERT MUGABE, Président du Zimbabwe, a émis le souhait de voir les Nations Unies continuer à jouer le rôle de garant de la paix mondiale, en s’assurant qu’aucun État Membre ou groupe d’États n’en abuse.  C’est un organe international qui travaille pour le bien de tous les peuples du monde, a-t-il rappelé, citant la Charte de l’ONU.  Il a attiré l’attention sur la tendance croissante des États membres de l’OTAN à croire de façon arrogante qu’ils sont les plus forts.  Dans le cas de la Libye, il a regretté que l’Union africaine ait été « ignorée et humiliée ».


Le Zimbabwe est convaincu de la nécessité de résoudre pacifiquement les différends entre États, a assuré le Président Mugabe, d’une façon qui doit être cohérente avec les principes et objectifs des Nations Unies.  Il a aussi invité à s’attaquer aux causes sous-jacentes des conflits, en suivant une approche préventive de consolidation de la paix et de développement.


Le Président a exprimé ses regrets de voir que les dispositions de la Charte des Nations Unies relatives au règlement pacifique des différends avaient, à certaines occasions, été ignorées par le Conseil de sécurité.  Il semblerait qu’il y ait un appétit insatiable pour la guerre, les embargos, les sanctions et autres mesures punitives, a-t-il noté.  Le Président a invité le Conseil de sécurité à respecter et à soutenir les décisions et priorités des organisations régionales, vantant les mérites d’une coopération efficace entre ces instances.


M. Mugabe a également jugé inacceptable que l’on essaie d’imposer de force certains concepts comme celui de la « responsabilité de protéger » sur lequel il n’y a pourtant pas encore d’accord.  Il s’est inquiété de ce que ce concept ait commencé à être appliqué, de façon abusive, mettant ainsi en péril les principes d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires internes d’un pays.


Il nous faut revitaliser l’Assemblée générale des Nations Unies, a poursuivi le Président, s’inquiétant de l’empiètement du Conseil de sécurité sur son mandat.  L’Assemblée générale doit rester l’organe délibérant principal des Nations Unies, a-t-il martelé.


Il a soutenu l’élargissement du Conseil tout en avertissant des risques que présente une approche ouverte qui n’aurait aucun intérêt pour des régions qui ne sont actuellement pas membres permanents.  Il a plaidé pour que l’Afrique ait deux sièges permanents dotés du droit de veto, comme prévu dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte.


M. Mugabe a enfin condamné les sanctions économiques imposées à son pays, en dépit du consensus international en faveur de leur levée inconditionnelle.  Il a appelé les pays qui continuent à les imposer à revoir leur position, invoquant les souffrances du peuple du Zimbabwe.


M. MICHEL JOSEPH MARTELLY, Président d’Haïti, a prévenu qu’il y aura des conflits « tant que l’accès à l’eau, aux grands marchés, tant que la juste rétribution des matières premières et la saine compétitivité économique ne seront pas au rendez-vous ».  Les nations seront réduites à rechercher des solutions pacifiques « tant que nous ne conjuguerons pas nos efforts pour que l’accès à la santé, au travail, et le respect des différences deviennent réalité ».


La parité des genres, la démocratie, le traitement égal devant la loi et le respect de l’environnement s’inscrivent dans le programme du Gouvernement haïtien, a indiqué M. Martelly, à la veille de la présidence d’Haïti à la tête de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Haïti s’emploie activement à renforcer les institutions locales réputées faibles ou jugées inopérantes.  Seule la démocratie peut apporter la stabilité, condition préalable à toute politique de développement, a-t-il reconnu.


« L’histoire nous a appris qu’il n’y avait pas de justice et d’égalité dans les relations internationales, que chaque nation cherchait son intérêt propre », a dit le Président.  « La création des Nations Unies a allumé chez les peuples l’espoir que les choses pouvaient être différentes.  Il ne faut pas laisser mourir cette flamme. »


M. Martelly a conclu en interpellant ses pairs: « Nos populations respectives nous ont choisis et nous ont mandatés pour que nous leur construisions un monde meilleur, un monde où personne ne sera laissé pour compte, un monde où nos enfants pourront enfin grandir en paix … ».


M. ANDRIS BĒRZIŅŠ, Président de la Lettonie, a déclaré à propos du thème de cette session que les règlements pacifiques des différends dépendent de la résolution des dirigeants.  C’est seulement lorsqu’elles sont déterminées que les Nations Unies peuvent agir et prendre des décisions.  Les défis requièrent de la volonté et des actions décisives de la communauté internationale notamment la crise en Syrie, les risques de proliférations des armes de destruction massive, le risque potentiel du recours aux armes chimiques en Syrie ou le manque de progrès dans le dialogue avec l’Iran. 


Sur d’autres sujets, le Président a notamment salué les progrès sur le consensus sur les résultats de la deuxième Conférence d’examen du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre, ainsi que sur les tendances positives que prend le règlement politique en Transnistrie.  Les conséquences du conflit en Géorgie en 2008 auront un effet durable sur la situation sécuritaire dans la région.  La Mission d’observation de l’Union européenne en Géorgie est actuellement le seul acteur international qui surveille la mise en œuvre de l’Accord en six points.  L’accès effectif aux territoires occupés contribuerait à des progrès durables dans ce pays, a expliqué le Président, qui a ajouté qu’il était préoccupé par le nombre croissant des incidents sur la ligne de contact dans le Nagorny-Karabach.  La Lettonie, a-t-il dit, continue sa participation au sein des missions de l’Union européenne et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord(OTAN) et entend rester en Afghanistan au-delà de 2014. 


À propos de la crise économique et financière mondiale, il a salué tous les efforts pour stabiliser la situation dans la zone euro.  Le pays, a-t-il dit, travaille dur pour faire partie de la solution, d’autant qu’il a enregistré une croissance de 5,5% en 2011.  Cette tendance devrait se poursuivre cette année, a précisé le Président Bērziņš.  Ce qui importe le plus, c’est la pérennité de la santé économique, grâce au processus d’intégration dans la zone euro.  La Lettonie qui vise à intégrer l’euro en 2014, estime que les complications actuelles peuvent être surmontées.


La paix et la sécurité internationales sont étroitement liées à deux autres piliers de l’ONU que sont le développement et les droits de l’homme.  La Lettonie se félicite de la création du Groupe d’experts de haut niveau sur le programme de développement post-2015 au sein duquel le Commissaire européen chargé du développement, M. Andris Piebalgs, de la Lettonie, contribuera.  La Lettonie appuie aussi fermement les travaux du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et se portera candidate à un siège en 2014.  Elle acclame également la double réforme de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, et réclame un nouveau siège non permanent pour le Groupe des pays d’Europe orientale.


M. EVO MORALES AYMA, Président de la Bolivie, a saisi l’occasion du thème du débat de l’Assemblée intitulé « règlement des différends par des moyens pacifiques » pour aborder un différend existant entre son pays et le Chili et datant de 1879 lorsque le Chili a privé la Bolivie d’une partie de son territoire qui donnait un débouché sur la mer, ceci après une invasion injuste.  Il a exhorté le Chili à mettre fin à l’enclavement géographique de la Bolivie, qui a été imposé par la force en causant beaucoup de tort au peuple bolivien qui depuis réclame justice.  Rappelant que l’intangibilité des traités n’est pas un dogme, il a rappelé que le Traité du canal de Panama de 1803 garantissant aux États-Unis la souveraineté à perpétuité sur ce canal a été révisé en 1977 et que cette révision a rendu la souveraineté sur les berges au Panama de manière progressive.  M. Morales en a appelé aux Nations Unies pour que soit mis un terme à l’enclavement géographique de la Bolivie et que soit réparés les dommages historiques causés à son pays.


« Mais comment changer le monde si nous ne changeons pas les Nations Unies »? s’est demandé le Président bolivien, qui s’est cependant félicité en notant qu’il y a « une rébellion des États contre l’impérialisme capitaliste ».  Il s’est félicité que de plus en plus de pays « ne craignent plus l’impérialisme capitaliste qui a montré ses limites avec les crises qu’il a lui-même générées ».  Il s’est dit choqué de constater que si la dette des pays pauvres est remboursable, celle du capitalisme ne l’est pas.  Il a particulièrement salué le courage du peuple cubain et la résistance de Fidel Castro, et a fustigé « l’embargo économique génocidaire imposé à Cuba, qui constitue une violation des droits de tout un peuple ».  Il a dit que les États-Unis étaient « le premier État terroriste », qui justifie ses interventions dans les affaires des autres pays sous le couvert de la promotion de la démocratie, alors que le véritable but n’est que de piller des ressources naturelles des pays agressés.  Le Président bolivien a aussi exigé « la libération immédiate de cinq Cubains prisonniers politiques détenus injustement aux États-Unis ».  


M. Morales a par ailleurs regretté que l’exploitation de la feuille de coca à des fins médicinales soit pénalisée par la Convention de 1961.  Il a évoqué les efforts déployés par la Bolivie pour lutter contre le trafic de cocaïne en notant que la culture de la feuille de coca a diminué de 12%.  S’agissant de la réalisation des OMD, M. Morales a indiqué que le taux de pauvreté extrême est descendu à 20% en Bolivie en 2011, alors que ce chiffre ne devait être atteint qu’en 2015.  Alors que nous visons un taux d’accès à l’eau potable de 85% de la population d’ici à 2015, nous avons déjà atteint le chiffre de 79% en 2012, s’est-il félicité.  Les programmes sociaux et les programmes structurels que nous avons promus nous ont permis de transformer la Bolivie, a-t-il dit, en précisant que la Bolivie a permis à ses 339 municipalités d’accéder à des réseaux de téléphonie mobile entre 2000 et 2012 en nationalisant le secteur des communications.  Il a également indiqué que la nationalisation de l’exploitation des ressources naturelles a transformé l’économie nationale, en permettant d’augmenter les revenus tirés des ressources d’origine pétrolière de 300 millions de dollars à 3,5 milliards entre 2006 et aujourd’hui.  Il a invité les États Membres à nationaliser leurs ressources naturelles dans l’intérêt de la population qui pourrait ainsi bénéficier de services de base de qualité, qui doivent être considérés comme un droit humain.  Il a rappelé que selon le calendrier maya, le 21 décembre marque la fin de la période du « matcha » et le début de celle du « patcha », c’est-à-dire la fin de l’égoïsme et le début de la solidarité, la fin d’un monde axé sur les égoïsmes de l’homme et le début d’un monde axé sur l’environnement.  


Mme ISATOU NJIE-SAIDY, Vice-Présidentede la Gambie, a tout d’abord engagé l’ONU et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l'Ouest à travailler de manière décisive pour répondre aux conflits qui ont cours au Mali et en Guinée-Bissau sans le moindre délai, faisant par ailleurs observer que l’engagement de l’Union africaine sera essentiel en la matière.  Elle a ensuite appelé les institutions financières à lancer des réformes « qui n’ont que trop tardées » et à s’engager en faveur du Programme d’action d’Istanbul pour les pays les moins avancés qui, a-t- Elle souligné, ne doit pas être écrit dans « la langue des promesses non tenues, des engagements non respectés et de la faible mobilisation des ressources ».  Travaillons ensemble pour diviser par 2 d’ici à 2020 le nombre de pays les moins avancés, a lancé Mme Njie-Saidy pour ensuite appeler à la mobilisation des ressources afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant la date butoir de 2015.  Elle a également estimé que « l’euphorie » suscitée par les objectifs de développement durable ne devait pas compromettre les OMD. 


Abordant ensuite le problème de la dette, la Vice-Présidente gambienne a engagé les institutions de Bretton Woods à envisager d’élargir l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).  Elle a aussi estimé, vu la nature pérenne de l’insécurité alimentaire, que la communauté internationale devait faire davantage pour appuyer le secteur agricole des pays comme le sien.  Le rôle des petits agriculteurs doit être renforcé, et des partenariats internationaux doivent être mis sur pied pour donner un coup d’élan aux initiatives visant à apporter un appui à l’agriculture africaine, a-t- Elle indiqué.  Mme Njie-Saidy a également appelé les partenaires au développement à appuyer le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) du continent africain avec pour objectif de renforcer les capacités de production et de créer des emplois pour les jeunes.


La Vice-Présidente de la Gambie a par ailleurs estimé qu’on ne pouvait laisser la CEDEAO gérer à elle seule la situation au Mali et en Guinée-Bissau.  Elle a engagé le Conseil de sécurité à agir de manière décisive, en coopération avec l’Union africaine et la CEDEAO.  Les signaux que nous a envoyés le Conseil de sécurité jusqu’à présent sont décourageants, et il se doit d’agir avec un sentiment d’urgence, a notamment affirmé Mme Njie-Saidy.  Elle a ensuite appelé à davantage de dialogue pour trouver une solution à la crise au Darfour ainsi que pour résoudre le différend entre le Soudan et le Soudan du sud.


Évoquant ensuite la situation en Syrie, la Vice-Présidente a exhorté les parties à retourner à la table des négociations et à raviver le plan Annan.  Il s’est également inquiété de la détérioration de la situation en Palestine à tel point qu’« une solution à un seul État semble être devenue inévitable ».  La triste réalité, c’est que ce sont les mécanismes du Conseil de sécurité qui sont constamment invoqués afin d’étouffer l’action nécessaire pour garantir une paix juste aux Palestiniens, a-t-il déploré.  La Vice-Présidente de la Gambie a également appelé les États-Unis à lever l’embargo imposé à Cuba et a ensuite engagé la communauté internationale, « y compris la Chine », à ouvrir la voie à l’adhésion de Taiwan aux différents fonds et programmes de l’ONU.


Enfin, Mme Njie-Saidy a estimé qu’il était grand temps de sortir le processus de réforme du Conseil de sécurité de l’impasse.  On ne peut se permettre de rester dans un coma lorsque d’importants intérêts régionaux, notamment ceux de l’Afrique, sont dédaignés ou rejetés, a-t- Elle estimé.  L’Afrique, a-t- Elle insisté, doit jouir d’une représentation légitime au sein du Conseil de sécurité.


M. ELIO DI RUPO, Premier Ministre de la Belgique, a déclaré que son pays était particulièrement attaché au renforcement de l’état de droit partout dans le monde, celui-ci étant nécessaire au développement et à la prospérité.  Il contribue à un monde meilleur, a-t-il dit, parce que sa finalité est de permettre à chaque personne de vivre, de s’épanouir et d’aimer en toute liberté.  C’est dans cet état d’esprit et dans une approche basée sur le respect mutuel que la Belgique adhère au principe de la responsabilité de protéger les victimes de violences partout dans le monde.  C’est dans cet état d’esprit également que la Belgique a répondu à la demande du Secrétaire général en annonçant 17 engagements aux niveaux national et international.  L’état de droit et la lutte pour le respect des droits de l’homme, a-t-il ajouté, nous imposent aussi de renforcer la lutte contre l’impunité.  La Belgique poursuivra sa politique de coopération active avec les juridictions pénales internationales, a assuré le Premier Ministre, notamment la Cour pénale internationale.  Avec la Slovénie et les Pays-Bas, a-t-il précisé, la Belgique appelle les États à améliorer le cadre international de l’entraide judiciaire et de l’extradition.


Le Premier Ministre a insisté par ailleurs sur la nécessité de rompre le lien entre la gestion des banques et celle des États.  « Quand le bilan des banques représente 300, 400, 600% du PIB voire plus d’un pays, nous ne pouvons pas nous étonner qu’il existe un lien direct entre la gestion des banques et la santé économique et budgétaire des États souverains. »  Le monde de la finance, a-t-il dit, vit au rythme de sa propre logique: la maximisation des profits, dans des délais les plus courts possibles.  C’est pourquoi ensemble, à l’échelle mondiale, nous devons mettre en place des mécanismes de surveillance du monde financier.  Il faut une surveillance mondiale pour que le monde financier redevienne davantage un soutien à l’économie créatrice d’emplois, mais aussi pour éviter que des gestions hasardeuses ne compromettent la santé économique et budgétaire d’un pays.  « Nous y travaillons en Belgique et au sein de la Zone euro », a-t-il assuré, tout en estimant que, « outre des réformes approfondies du secteur bancaire, nous devons aussi taxer les transactions financières, car il est grand temps que les moyens ainsi dégagés soient utilisés pour la prospérité de nos populations ».


Le Premier Ministre a ensuite préconisé qu’il faudrait rompre avec une logique de développement économique dévoreuse de ressources naturelles et d’énergie, mais aussi créer une dynamique pour rendre les politiques économique, financière ou de commerce international plus cohérentes avec notre objectif d’un monde plus respectueux de notre environnement.  À cet égard, la Belgique soutient l’initiative du Secrétaire général « Énergie durable pour tous ».  Elle insiste également pour que l’on fasse converger dans un même processus les Objectifs du Millénaire pour le développement et les objectifs du développement durable, a-t-il ajouté.


S’agissant de la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la recrudescence de la violence ces derniers mois et la rébellion du M23 sont une grande préoccupation pour le Gouvernement belge, en particulier en raison de l’impact grave sur les populations locales, a déclaré le Premier Ministre.  La Belgique appelle les pays de la région à intensifier leurs efforts pour mettre fin à la rébellion en cours.  Elle plaide également pour la résolution des causes profondes de l’instabilité de cette région des Grands Lacs.  À cet égard, le Premier Ministre a salué les efforts entrepris ainsi que l’initiative du Secrétaire général d’y consacrer ce jeudi une rencontre de haut niveau.  « Le Ministre belge des affaires étrangères y participera », a-t-il assuré, en réaffirmant que l’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée.  Tout soutien extérieur aux mutins doit cesser.  C’est pourquoi, la Belgique demande à chaque pays de la région des Grands Lacs de s’engager à respecter la souveraineté du Congo et encourage aussi les autorités congolaises à mettre en œuvre les réformes nécessaires dans l’armée et la police afin de rétablir l’État de droit sur l’ensemble du territoire dont l’est du Congo.  Le Premier Ministre a indiqué que la Belgique était prête à travailler à la restauration de la confiance entre les pays de la région pour sortir le plus rapidement possible de cette situation dramatique pour les populations.  Son pays souhaiterait qu’une relation directe entre le Président du Congo et le Président du Rwanda puisse s’établir et contribue à accélérer l’aboutissement d’une solution.


Passant ensuite à la situation en Syrie, le Premier Ministre s’est dit très préoccupé face à la détérioration de la situation sur le terrain et à l’impasse politique dans le pays.  « Nous sommes scandalisés par l’attitude d’un régime qui tue ses citoyens », a-t-il dit.  Outre près de 30 000 morts, on compte aujourd’hui au moins 250 000 réfugiés dans les pays voisins et bien plus encore de personnes déplacées.  Comment les consciences humaines ne s’accordent-elles pas pour arrêter ce drame?  « Nous ne pouvons pas consciemment laisser la souffrance humaine perdurer », a-t-il dit, en assurant le Représentant spécial conjoint, M. Lakhdar Brahimi, de l’appui de la Belgique.  Son gouvernement, a-t-il poursuivi, espère beaucoup que le travail des pays arabes sera couronné de succès.  Compte tenu de l’urgence et de l’hiver qui approche, la Belgique veut que la communauté internationale avance sur le volet humanitaire et vienne en aide aux millions de personnes affectées.  Le Gouvernement belge soutient financièrement l’aide humanitaire aux réfugiés, a indiqué le Premier Ministre, en demandant instamment que l’on trouve des solutions pour permettre aux organisations humanitaires de faire leur travail, en particulier dans les hôpitaux, conformément au droit international humanitaire. « Les autorités chinoises et les autorités russes peuvent nous rejoindre sur cet objectif », a-t-il estimé, avant de conclure.


CHEICK MODIBO DIARRA, Premier Ministre du Mali, a déclaré que le thème de la soixante-septième session de l’Assemblée générale était d’une brulante actualité au regard des multiples crises et conflits qui menacent sérieusement la paix et sécurité internationales.  Le règlement des différends par des moyens pacifiques revêt une dimension toute particulière pour mon pays qui, cependant, traverse aujourd’hui l’une des périodes les plus difficiles.  Sa partie septentrionale est occupée par des bandes armées composées de terroristes intégristes, narcotrafiquants et autres criminels de tout acabit, a-t-il dit.  C’est pourquoi, le Gouvernement du Mali vient de saisir la Cour pénale internationale pour l’examen de ces actes odieux qui ne sont ni plus ni moins que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  Ce constat douloureux et alarmant a amené le Président de la République par intérim à requérir le 1er  septembre 2012, l’aide de la CEDEAO pour recouvrer les territoires occupés et lutter contre le terrorisme.  Des demandes similaires ont été adressées au Conseil de sécurité des Nations Unies à travers le Secrétaire général.  La résolution durable de la situation au Sahel requiert une coopération plus renforcée et dynamique entre les États de la bande sahélo-saharienne.  Pour leur part, les pays du champ (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie) ont mis en place des mécanismes comme le Comite d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) basé à Tamanrasset, les patrouilles mixtes et les droits de poursuite.


La situation d’agression et d’occupation que vit le Mali dans son septentrion, a soutenu le Premier Ministre, est une conséquence collatérale majeure de la crise libyenne comme en témoigne le rapport de la Mission conjointe des Nations Unies et de l’Union africaine sur l’évaluation de l’impact de la crise libyenne dans la région du Sahel, examiné par le Conseil de sécurité des Nations Unies en janvier 2012.  Le Président de la République par intérim et le Gouvernement du Mali se sont engagés à négocier avec nos compatriotes qui ne sont pas des terroristes.  Du fait de la crise, environ 353 177 personnes ont été forcées de fuir le nord du Mali, dont 84 402 personnes déplacées et 266 775 réfugiées dans les pays voisins.  La crise a également compromis l’accès à l’éducation de 560 461 enfants en âge scolaire dont 300 000 scolarisés avant la crise, l’endommagement de structures éducatives et des équipements, le déplacement de 85% des enseignants et de 10 000 élèves vers le sud, et 50 000 enfants en âge scolaire vers les pays voisins, et l’occupation des écoles par les victimes d’inondations au sud.  Sur un appel de fonds de 153 millions de dollars, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) n’a reçu que 49,9 millions de dollars pour faire face à cette crise humanitaire, a-t-il regretté, en rappelant que la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Mme Valérie Amos, a signalé le besoin de 213 millions de dollars pour faire face a la crise humanitaire qui frappe actuellement le Mali.  Le Mali, qui est doté d’un Gouvernement d’union nationale depuis le 20 août 2012, a demandé l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité autorisant, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, l’intervention d’une force militaire internationale, afin d’aider l’Armée malienne à reconquérir et a sécuriser le territoire national. 


M. MOHAMED BAZOUM, Ministre d’État, Ministre des affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur, a tout d’abord condamné les caricatures et films injurieux à l’endroit de l’Islam qui étaient à l’origine des violences de ces derniers jours dans les pays musulmans.  Il a aussi condamné l’attaque meurtrière perpétrée contre le consulat américain de Benghazi, en Libye.  Passant ensuite au thème de la soixante-septième session, il a déclaré que l’anticipation était le meilleur moyen pacifique de prévenir les conflits et différends internationaux.  Pour ce faire, des mécanismes de régulation de l’économie mondiale doivent être mis en place avec pour objectif, entre autres, la fin de l’hégémonie du capital financier et de l’échange inégal.  M. Bazoum a estimé que la fin de l’hégémonie du capital financier permettrait d’orienter les ressources financières disponibles vers des investissements dans l’économie réelle tandis que la fin de l’échange inégal permettra aux pays producteurs, comme le Niger, d’en tirer meilleur profit.


C’est ainsi que le Niger a mis en place le Programme pour la renaissance du Niger, le Plan de développement économique et social 2012-2015 (PDES) et l’Initiative 3N qui a pour slogan « Les Nigériens nourrissent les Nigériens ».  Le Niger convie d’ailleurs ses amis à une réunion à Paris les 13 et 14 novembre prochain pour débattre du financement du PDES.  Sur un autre plan, le Ministre a souhaité que le printemps arabe permette aux peuples de ces pays d’avoir un avenir meilleur.  La situation au Mali, a affirmé le Ministre, constitue une grave menace pour la sécurité et la stabilité des pays membres de la CEDEAO ainsi que des pays du champ (Niger, Mali, Algérie et Mauritanie).  Si les djihadistes ne sont pas arrêtés, ils s’attaqueront immédiatement à l’Europe et au monde entier, a averti M. Bazoum.  Par conséquent, le Conseil de sécurité doit prendre en charge la crise malienne en vue de restaurer un Mali uni, démocratique et laïc.


M. TITUS CORLATEAN, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a axé son intervention sur les trois domaines principaux d’activité des Nations Unies: paix et sécurité; développement; droits de l’homme, démocratie et état de droit.  « Les réalités de la dernière décennie ont confirmé l’interdépendance profonde et complexe qui existe entre ces domaines », a-t-il remarqué, ajoutant que le développement est un catalyseur de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi qu’un facteur essentiel pour la paix.  Le Ministre a fait part de l’indignation ressentie par son pays suite aux tragiques incidents survenus à Benghazi en Libye et a déclaré que « le fait de s’en prendre à des représentants diplomatiques n’a pas de sens!  Les diplomates sont les ponts entre nos cultures, les liens entre nos nations, et leur inviolabilité est de coutume ».  Il a exigé que les responsables de cette attaque soient appréhendés et traduits en justice.  Abordant ensuite la situation en Syrie, M. Corlatean s’est dit favorable à une solution politique.  La Roumanie appuie pleinement les efforts de M. Lakhdar Brahimi, le nouveau Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, et espère qu’il sera possible de parvenir, au plus tôt, à une Syrie inclusive, indépendamment de la religion ou du groupe ethnique auquel l’on appartient.  « Toute autre option serait un cauchemar », a affirmé le Ministre, avant d’appeler de ses vœux une « réaction plus structurée de l’ONU basée sur une approche consensuelle du Conseil de sécurité ».   Il a également demandé à la communauté internationale d’accorder l’attention requise à la situation humanitaire en Syrie.  Pour ce qui est de la situation au Moyen-Orient, le Ministre a constaté à regret que depuis la déclaration du Quatuor du 23 septembre 2011, aucun progrès significatif n’y avait été enregistré, et il a imputé cette impasse au fait que les négociations israélo-palestiniennes n’ont toujours pas repris.  La Roumanie soutient les initiatives du Quatuor et l’application intégrale de la Feuille de route, a précisé le Ministre roumain, qui a estimé que toute action unilatérale est « inappropriée et porte atteinte à la possibilité de reprise des négociations directes ».


Abordant la question du développement, M. Corlatean a préconisé qu’à l’avenir les Nations Unies fassent appel à de nouveaux partenaires pour définir les stratégies de développement, et qu’elles appellent en particulier les institutions financières nationales et internationales, qui doivent faire partie de la solution à apporter aux crises économiques qui frappent un pays ou une région.  Le Ministre a également demandé que l’on repense le secteur de l’éducation à la lumière du rôle vital qu’il joue pour les jeunes et pour la société en général.  L’éducation permet en plus de promouvoir la compréhension mutuelle et la coopération dans une société globale, a-t-il estimé.  Le Ministre a également exposé quelques idées portant sur les droits de l’homme qui ont « une relevance croissante pour notre coopération dans le cadre de l’ONU ».  En tant que membre du Conseil des droits de l’homme, la Roumanie a promu conjointement ce printemps à Genève avec le Maroc, la Norvège, le Pérou, le Qatar et la Tunisie, la résolution intitulée: « les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit », texte qui a reçu le coparrainage de 124 pays.  M. Corlatean a indiqué que son pays souhaiterait voir, dans un avenir proche, l’Assemblée générale adopter la même approche visant la promotion et l’adoption d’une résolution du même genre.  À cet égard, la Roumanie est prête à se mettre à l’œuvre pour agir aux côtés d’autres États Membres intéressés.


M.DANIEL KABLAN DUNCAN, Ministre d’État, Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, a estimé « qu’aujourd’hui plus qu’hier, nous devons renforcer notre système de sécurité collective et nous assurer qu’il est doté de tous les moyens nécessaires à son efficacité ».  La Côte d’Ivoire ne ménage aucun effort dans la recherche de solutions durables autant à la crise nationale postélectorale, qu’au niveau régional, avec notamment les situations au Mali et en Guinée-Bissau, a assuré le Ministre.  La sécurité de l’Afrique de l’Ouest est sérieusement mise à mal par des crises militaro-politiques orchestrées par des militaires et des mouvements rebelles ou terroristes, a-t-il rappelé, avant de préciser que la CEDEAO travaille inlassablement pour le retour de l’ordre constitutionnel et la restauration de la démocratie au Mali et en Guinée-Bissau.  Si la situation s’est normalisée en Guinée-Bissau, elle reste très préoccupante au nord du Mali, et la CEDEAO envisage le déploiement d’une force militaire, à la demande du Gouvernement malien, pour aider l’armée malienne à défendre l’intégrité territoriale du pays, a indiqué M. Kablan Duncan.  Le Ministre n’a pas manqué de souligner que l’envoi d’une telle force requiert un appui conséquent de l’Union africaine, des Nations Unies et de tous les partenaires au développement.  Face à la réalité des entités non étatiques impliquées dans les conflits actuels en Guinée-Bissau et au Mali, le Ministre des affaires étrangères ivoirien a constaté à regret à quel point les instruments actuels de règlement de conflits sont incomplets parce qu’ils sont essentiellement fondés sur la négociation et la conciliation.


« Il est aujourd’hui un fait que la recrudescence du terrorisme dans la région du Sahel en fait un sanctuaire, une zone de non-droit, qui confronte l’Afrique de l’Ouest à la montée d’autres fléaux dangereux non seulement pour la région, mais aussi pour des régions plus éloignées, comme l’Europe », a affirmé le Ministre, qui a cité parmi ces fléaux le trafic et le transit de drogues, le trafic illicite d’armes; la criminalité transfrontalière, le terrorisme, ainsi que la piraterie dans le golfe de Guinée.  L’éradication de ces fléaux appelle une action concertée et diligente de la CEDEAO, de l’Union africaine et des Nations Unies, a-t-il estimé.  À cet égard, M. Kablan Duncan s’est réjouit de la création du Centre des Nations Unies pour combattre le terrorisme, qui est financé et abrité par l’Arabie saoudite, ainsi que de la proposition du Secrétaire général de nommer un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.  Il a salué également la proposition du Secrétaire général de faciliter l’organisation d’un Sommet de chefs d’État de la région en vue d’élaborer une stratégie régionale de lutte contre la piraterie maritime, en collaboration avec l’Union africaine.  S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, le Ministre a estimé que pour qu’il puisse être efficace dans ses décisions, lorsqu’il consacre les 2/3 de son travail au continent africain, il est plus qu’impératif que l’Afrique dispose d’une position de membre permanent avec droit de veto et selon les modalités définies dans le consensus d’Ezulwini.


M. PIERRE MOUKOKO MBONJO, Ministre des relations extérieures, a lu à l’Assemblée la déclaration de M. PAUL BIYA, Président du Cameroun.  Dans ce message, le Président Biya a estimé que l’économie verte semble être la solution la plus efficace pour assurer un développement qui permette de satisfaire les besoins des populations, tout en préservant l’environnement.  Il a dit la volonté du Cameroun d’œuvrer davantage en faveur de la préservation de son capital naturel et de favoriser la recherche de solutions à faible intensité de carbone et la promotion de modes de production et de consommation durables.  Alors que l’on assiste à un ralentissement de l’activité mondiale depuis 2008, les pays en développement craignent les effets d’une rechute de l’économie mondiale et d’une éventuelle contagion des crises qui affectent certaines parties du monde.  Face à l’incapacité de la mondialisation d’assurer un fonctionnement harmonieux de l’économie mondiale en prenant en compte les intérêts de toutes les parties, le Président du Cameroun a regretté l’absence de régulations.  Il a dit que les pays africains, et le Cameroun en particulier, qui ont traversé une longue crise marquée par le recul de leur PIB, auxquels a été imposée la dure discipline des plans d’ajustement structurel et qui ont connu l’aggravation de leurs difficultés sociales sont bien placés pour évaluer les conséquences de la dégradation de l’économie internationale.


C’est pourquoi, ils placent leurs espoirs dans une large concertation en vue d’une régulation d’ensemble des flux économiques et financiers qui prendrait en compte la situation des différentes catégories de pays et qui ouvrirait des perspectives d’où la solidarité internationale ne serait pas absente.  Remise sur pied grâce aux sacrifices consentis par la population et soulagée du poids de la dette par les partenaires extérieurs, l’économie camerounaise est désormais tournée vers l’exploitation de ses ressources naturelles, a dit le Président de la République du Cameroun dans son message.  Il a dit la volonté du Cameroun de développer une agriculture moderne de nature à consolider l’autosuffisance alimentaire du pays et de mettre en route un programme d’exploitation de son vaste potentiel hydroélectrique.  Il a également évoqué les projets miniers, accompagnés de la promotion d’infrastructures de transport routier et portuaire adéquates, qui sont en voie de réalisation au Cameroun.


M. ANTOINE GAMBI, Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine et des Centrafricains de l’étranger, a d’abord réaffirmé la nécessité de garantir l’état de droit aussi bien au niveau national qu’au niveau international.  Il a mis l’accent sur la persistance des foyers de tensions et la recrudescence des conflits qui continuent de sévir dans certaines régions du monde, en rappelant que ceux-ci provoquent des drames et mettent en cause l’état de droit.  Il a fait allusion, à cet égard, aux situations qui prévalent au Mali, en République démocratique du Congo, au Soudan et au Soudan du Sud, ou encore en Côte d’Ivoire.  Le Gouvernement centrafricain, a-t-il assuré, avait réalisé d’énormes efforts pour soutenir les activités visant à promouvoir l’état de droit, la justice et la transparence dans la gestion des capacités nationales pour faire respecter les droits de l’homme.  Cela s’est, notamment, traduit par une adhésion entière à plusieurs instruments internationaux relatifs à la promotion des droits de l’homme et par l’adoption, en décembre 2004, d’une nouvelle Constitution qui consacre les principes de la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme ou l’élargissement du champ des libertés individuelles et collectives.  À présent, et afin d’éviter des crises postélectorales, le Gouvernement centrafricain, les partis politiques, le syndicat et la société civile sont en train de réviser le Code électoral afin de corriger les dysfonctionnements qui ont été relevés lors des échéances électorales groupées de janvier 2011, a-t-il précisé. 


M. Gambi s’est ensuite penché sur l’état du monde, en estimant que celui-ci devrait faire prendre conscience à la communauté internationale de « l’impérieuse nécessité de renforcer le multilatéralisme pour éviter le naufrage collectif si des solutions appropriées et consensuelles ne sont pas très vite trouvées aux problèmes globaux ».  Il a fait remarquer que les objectifs primordiaux de désarmement et de non-prolifération des armes de destruction massive demeuraient encore l’otage d’une politique de « deux poids, deux mesures » et a aussi estimé que les questions relatives aux changements climatiques et à la protection de la nature exigeaient une modification d’approche qui tienne compte des aspirations de tous les peuples.  En matière de consolidation de la paix, le Ministre des affaires étrangères a souligné combien la République centrafricaine devait aux vertus du dialogue et à quel point elle avait fait de la médiation une préoccupation de premier ordre en instituant un Conseil national de la médiation (CNM).  « Peut-être devrions-nous encore aller plus loin en utilisant des corps civils de médiateurs et de restauration de la paix dont les membres seraient chargés de pénétrer les groupes belligérants pour rétablir le dialogue entre eux et les amener à régler leur différend par des moyens pacifiques », a-t-il suggéré.  Avant de conclure, M. Gambi a considéré qu’il ne pouvait y avoir d’état de droit sans la défense et la promotion des droits et des libertés, dont celle du culte.  Celle-ci doit être exempte d’extrémisme, a-t-il ajouté.   


Droit de réponse


Réagissant à l’intervention du Chef du Gouvernement du Koweït, qui a eu lieu ce matin, le représentant de l’Iran a réaffirmé que les îles Tunb et l’île Abu Moussa, situées dans le Golfe persique, appartenaient à l’Iran et qu’il rejetait toute affirmation contraire.  Il a dit que son pays était néanmoins ouvert à toute collaboration bilatérale avec les Émirats arabes unis.  S’agissant de l’appellation de la mer qui entoure l’Iran, il a précisé que la terminologie exacte était le « Golfe persique » et que le recours à toute autre terminologie était inacceptable.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Appropriation nationale et partenariats doivent être au cœur des stratégies et des efforts de la Commission de consolidation de la paix

CCP/88

Appropriation nationale et partenariats doivent être au cœur des stratégies et des efforts de la Commission de consolidation de la paix

25/09/2012
Assemblée généraleCCP/88
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix                    

Sixième session                                            

Réunion de haut niveau - après-midi


APPROPRIATION NATIONALE ET PARTENARIATS DOIVENT ÊTRE AU CŒUR DES STRATÉGIES ET DES EFFORTS

DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX


Aujourd’hui, au cours d’une Réunion de haut niveau, la Commission adopte

une Déclaration prônant une paix et une sécurité durables dans les pays sortant de conflit


Lors de la Réunion de haut niveau tenue par la Commission de la consolidation de la paix (CCP) sur le thème « La consolidation de la paix: Les moyens d’instaurer une paix et une sécurité durables », que présidait cet après-midi Sheikh Hasina, Premier Ministre du Bangladesh, dont le pays assure la présidence de la Commission en 2012, les États membres de la CCP ont adopté par consensus une Déclaration politique* par laquelle ils décident notamment que le 23 juin devienne « Journée internationale de la consolidation de la paix ».


Par cette Déclaration, les États membres de la CCP réaffirment leur volonté de consolider le processus d’appropriation nationale et reconnaissent qu’il incombe au premier chef aux gouvernements des pays sortant d’un conflit et à tous les acteurs nationaux intéressés de fixer les priorités en matière de consolidation de la paix.  Ils s’engagent à soutenir les processus définis et pilotés par les pays et à répondre aux besoins à court, moyen et long termes recensés à l’échelle nationale dans ce domaine.  Les États membres sont conscients qu’il importe d’appuyer la mise en place de processus nationaux ouverts qui tiennent compte des besoins de tous les secteurs de la société. 


La Déclaration met par ailleurs l’accent sur le rôle central des femmes dans la prévention et le règlement des conflits, et appelle à une plus grande participation des femmes, sur un pied d’égalité, à tous les efforts visant à maintenir et à promouvoir la paix et la sécurité.  Elle engage, en outre, la communauté internationale à répondre de manière durable, coordonnée et cohérente aux besoins en matière de consolidation de la paix par le biais de mécanismes multilatéraux, régionaux et bilatéraux qui cadrent avec les stratégies et priorités définies à l’échelle nationale dans ce domaine, et, à cet égard, à respecter davantage les engagements pris avec les pays sortant d’un conflit.


Le texte reconnait aussi que les expériences de pays présentant des similarités sur les plans géographique, social, économique et culturel, notamment ceux qui ont une expérience de consolidation de la paix après un conflit et de la transition démocratique, constituent de précieux atouts pour les pays qui doivent relever les défis que pose la consolidation de la paix.  Par conséquent, les États membres s’engagent, aux termes de la Déclaration, à favoriser l’apprentissage mutuel et la mise en commun des expériences en mettant en place les conditions et les systèmes nécessaires à une coopération régionale, une coopération Sud-Sud et une coopération triangulaire efficace.


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LE THÈME « LA CONSOLIDATION DE LA PAIX: LES MOYENS D’INSTAURER UNE PAIX ET UNE SÉCURITÉ DURABLES »


Déclarations liminaires


Dans ses remarques d’introduction, SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh, a rappelé que près d’1,5 milliard de personnes vivaient dans un pays affecté par un conflit, ajoutant qu’aucun pays en développement émergeant d’une situation de conflit ou encore affecté par lui, n’avait atteint un seul des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Relever ces défis nécessite un engagement plus robuste de toutes les parties prenantes, a affirmé le Premier Ministre du Bangladesh.


Sheikh Hasina a ensuite affirmé que « le Bangladesh se tenait à la disposition du maintien de la paix au niveau mondial et à celle des initiatives de consolidation de la paix ».  Depuis 1988 jusqu’à aujourd’hui, nous avons participé à 37 opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Nous avons mis à leur disposition 113 181 soldats de la paix, dont 118 sont morts en accomplissant leur mission, a-t-elle rappelé.  Sheikh Hasina a déploré que les succès des Nations Unies dans la médiation des conflits ne se soient pas accompagnés d’efforts comparables dans la consolidation de la paix.


Le Bangladesh est l’un des membres fondateurs de la Commission de consolidation de la paix, et a toujours fait montre d’un engagement robuste en sa faveur en étant partie prenante de son évolution, a-t-elle déclaré, rappelant que cette Commission avait été mise en place en 2005.  Le Premier Ministre du Bangladesh a, en conclusion, indiqué qu’il était nécessaire de soutenir l’appropriation nationale des efforts de consolidation de la paix et de revigorer les engagements politiques et financiers pour la consolidation de la paix.


Dans son intervention cet après-midi, M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que la définition de stratégies, la mise en place de partenariats ainsi que la patience étaient les éléments clefs de la consolidation de la paix.  Il a indiqué que la Commission pouvait aider à mettre l’accent sur les priorités nationales de la consolidation de la paix, à établir des partenariats et à permettre un échange des bonnes pratiques entre pays faisant face aux mêmes défis.


« Nous savons que le renforcement des capacités des institutions nationales est le meilleur moyen de prévenir une récurrence des conflits », a poursuivi M. Ban, soulignant la difficulté des choix que doivent faire les responsables des pays émergeant d’une situation de conflit.  Le Secrétaire général a indiqué que la« Nouvelle donne pour l’engagement dans les États fragiles », adoptée lors du Quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, qui a eu lieu à Busan, République de Corée, en 2011, fournissait un modèle de coopération entre les pays affectés par un conflit et leurs partenaires de développement.


Le Fonds pour la consolidation de la paix a prouvé son efficacité dans le financement d’actions précoces, a poursuivi M. Ban.  Il a encouragé les États membres et les institutions financières internationales à augmenter leurs contributions au financement des priorités nationales et internationales de consolidation de la paix.  Il s’est ensuite réjoui que le Fonds ait décidé de consacrer 5 millions de dollars en appui de son initiative pour l’égalité des genres, le rôle des femmes étant « crucial » pour le relèvement des sociétés émergeant d’une situation de conflit.  En conclusion, le Secrétaire général a rappelé que les efforts de consolidation de la paix étaient ce pont qui permettait de passer « de la dévastation à la prospérité, de la peur à l’optimisme, et de l’instabilité à la sécurité ».


Interventions des États membres de la CCP


Pour le Président de la Zambie, M. MICHAEL CHILUFYA SATA, qui est également Vice-Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), la participation de la Zambie à cette Commission se fonde sur la conviction que la CCP est un instrument unique pour faire avancer la cause de la consolidation de la paix.  Il a cependant mis l’accent sur la nécessité de donner à cette Commission les ressources nécessaires à la réalisation de son mandat et a remercié les États membres qui y contribuent.


De son côté, le Premier Ministre croate, M. ZORAN MILANOVIĆ, également Vice-Président de la CCP, a proposé certains domaines qui nécessitent selon lui une réflexion approfondie en vue d’améliorer l’efficacité de l’architecture du maintien de la paix des Nations Unies, lancée depuis 2010.  Pour cela, il faudrait, a-t-il estimé, redéfinir la répartition du travail entre les différentes parties prenantes afin d’éviter les chevauchements; mettre l’accent sur un financement sûr, rapide et durable, et envisager de nouvelles voies de mobilisation des ressources.  Il faut aussi garantir un financement rapide des activités de la CCP, sans oublier une clarification de la relation entre la CCP et les principaux organes de l’ONU, en particulier avec le Conseil de sécurité, a préconisé M. Milanović.  Il a également souligné que la responsabilité première en matière de consolidation de la paix incombe aux gouvernements, et que, par conséquent, il fallait forger des partenariats plus efficaces et plus cohérents qui placent les gouvernements concernés aux commandes des actions à mener.


Fort de l’expérience de l’Australie en matière de consolidation de la paix dans sa région, notamment au Timor-Leste et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Premier Ministre de l’Australie, Mme JULIA EILEEN GILLARD, a mis l’accent sur la notion d’appropriation nationale du processus de consolidation de la paix qui doit impérativement tenir compte des besoins locaux.  Elle a également prôné les mérites des processus inclusifs, avec la participation de la société civile, ainsi que de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire en matière de consolidation de la paix.  Avant de conclure, Mme Gillard a annoncé que l’Australie allait verser 12 millions de dollars supplémentaires au cours des quatre prochaines années au Fonds pour la consolidation de la paix.


Se ralliant à ce propos, le Premier Ministre du Timor-Leste, M. XANANA GUSMAO, dont le pays a bénéficié de l’action des missions de consolidation de la paix, a fait part de l’expérience du Timor-Leste dans ce domaine.  Au bout de 24 années semées d’embuches, le Timor-Leste a réussi son pari pour la paix et le développement à partir du moment où il a compris que la consolidation de la paix et la consolidation de l’État vont ensemble, a-t-il expliqué.  Cela signifie que tous les membres de la société timoraise sont associés aux efforts à faire et qu’il y a une véritable appropriation nationale du processus de consolidation de la paix, a dit M. Gusmao.


Le Vice-Premier Ministre du Luxembourg, M. JEAN ASSELBORN, a plaidé pour que les efforts de consolidation de la paix soient inclusifs, ajoutant qu’aucun segment de la société ne devait se sentir exclu du processus de développement de l’État.  Il s’est dit convaincu que la principale force de la Commission réside dans sa nature intergouvernementale et dans son potentiel de mobilisation d’acteurs nationaux, internationaux, et régionaux autour d’une stratégie politique répondant aux priorités nationales.


La consolidation de la paix est la création d’un environnement propice au développement économique, a pour sa part affirmé le Ministre des affaires étrangères du Népal, M. NARAYAN KAJI SHRESHTA « PRAKASH », qui a indiqué qu’il fallait promouvoir une coordination des efforts de consolidation de la paix pour qu’ils soient couronnés de succès, avant de mettre en garde contre l’adoption d’une approche unique pour tous les pays sortant de conflit.  Il a indiqué en conclusion qu’il incombait aux États émergeant d’une situation de conflit de définir au premier chef les priorités des activités de consolidation de la paix.


M. AMARA KONNEH, Ministre des finances du Libéria, a rappelé la nature politique des activités de consolidation de la paix puis a plaidé pour l’adoption en la matière d’une approche intégrée, afin d’éviter une récurrence des conflits.  Une telle approche intégrée a pu manquer dans les efforts menés par les Nations Unies pour la consolidation de la paix au Libéria, a-t-il poursuivi.  Puis, il a détaillé les priorités de la stratégie suivie par son gouvernement pour le relèvement du pays, avant de rappeler que le Libéria avait récemment été inscrit à l’ordre du jour de la Commission.  Seule la bonne coopération entre toutes les parties prenantes permet la réussite des stratégies de consolidation de la paix, a-t-il conclu.


Le Ministre des affaires étrangères du Japon, M. KOICHIRO GEMBA, a rappelé que les efforts de consolidation de la paix devaient être flexibles et s’adapter aux particularités des pays.  Ces efforts devraient aussi s’attaquer aux causes profondes des conflits, a-t-il poursuivi, ajoutant que les pays sortant d’une situation de conflit et leurs partenaires internationaux devaient trouver un terrain d’entente en ce qui concerne les priorités de la consolidation de la paix.  Il a indiqué que la Commission était l’élément clef d’une stratégie de consolidation de la paix qui soit à la fois souple et efficace.  En conclusion, il a détaillé l’engagement du Japon en faveur des activités de consolidation de la paix, et notamment rappelé l’annonce faite par son gouvernement lors de la Conférence de Tokyo sur l’Afghanistan, en juillet dernier, de fournir 5 milliards de dollars d’assistance à ce pays pour les cinq prochaines années. 


Pour le Ministre des affaires étrangères de la Guinée, M. NIANKOYE EDOUARD LAMA, la création de la CCP en 2005 a marqué une étape importante dans l’approche du maintien de la paix.  À ce stade, il préconise une approche plus coordonnée dans les travaux de la CCP, à commencer par une réflexion qui doit se faire sous un angle sous-régional et porter sur les nombreux défis de la consolidation de la paix dans la région des Grands Lacs.  Cette approche permettrait de prendre en compte toutes les questions transversales en vue de préserver les progrès accomplis dans les formations individuelles de la Commission, a-t-il recommandé.


De son côté, le Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, M. HISHAM BADR, a rappelé la vigueur de l’engagement de son pays en faveur de l’agenda de consolidation de la paix des Nations Unies.  Il a indiqué que cet engagement visait notamment à accroître la coopération entre tous les acteurs onusiens dans leur soutien aux priorités nationales des pays qui ont besoin de la CCP, et à renforcer le rôle de la Commission dans son accompagnement des pays afin que ces derniers deviennent eux-mêmes les chefs de file des efforts de consolidation de la paix.


« Un soutien international aux pays sortant d’un conflit n’est pas un acte de charité.  Au contraire, la paix durable dans les pays émergeant d’un conflit est un élément clef pour maintenir la stabilité régionale », a déclaré la Ministre d’État et Ministre de la défense du Nigéria, Mme OLUSOLA AGBEJA OBADA.  Pour elle, le dispositif de consolidation de la paix des Nations Unies, créé en 2005, reste très prometteur en dépit des difficultés de mobilisation des ressources qu’il connait.  Afin de rationaliser l’utilisation de ces ressources limitées, la Ministre a invité la CCP à définir des domaines prioritaires pour son engagement.


Partageant cette opinion, le Ministre du développement du Danemark, M. CHRISTIAN FRIIS BACH, a estimé que le nouveau dispositif de consolidation de la paix des Nations Unies commence tout juste à porter ses fruits et qu’il faut lui garantir davantage de complémentarité au niveau des sources de financement et éviter toute tentation de définition d’une recette unique.  « La CCP peut répondre à ces attentes à travers les efforts concertés de ses membres », a-t-il estimé.  Après avoir annoncé une nouvelle contribution de 9 millions de dollars du Danemark au Fonds pour la consolidation de la paix pour la période 2012-2014, il a invité la CCP à mettre l’accent sur le nouvel Accord de Busan qui prévoit toute une série d’éléments qui représentent une contribution intéressante aux travaux de la CCP. 


Pour la Ministre auprès des affaires étrangères et du Bureau du Commonwealth du Royaume-Uni, Ministre des cultes et des communautés, Mme SAYEEDA WARSI, la consolidation de la paix est un objectif partagé par tous les États, et la seule manière d’y arriver, c’est de travailler en partenariat avec les pays concernés.  Elle a estimé que la seule façon, pour les parties impliquées, de pouvoir réussir ce pari est d’accorder la priorité à l’appropriation du processus de consolidation de la paix et accepter le principe de la responsabilité mutuelle concernant les résultats obtenus dans le cadre d’une approche globale, holistique et coordonnée.


Prenant également la parole, le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), M. EKMELEDDIN IHSANOGLU, a affirmé que l’OCI reste attachée à combattre les troubles inhérents aux conflits, y compris l’incitation à la haine et le sous-développement économique.  Il a cité à titre d’exemple le rôle que l’OCI a joué en Somalie et en Guinée en termes de consolidation de la paix. 


M. SAAD-EDDINE AL-OTHMANI, Ministre des affaires étrangères du Maroc, a indiqué que sept ans après sa création, la Commission avait prouvé son efficacité.  Il a plaidé pour un renforcement du soutien apporté à la Commission, notamment par un accroissement des ressources humaines mises à sa disposition et l’apport d’un financement pérenne et flexible capable de répondre à ses besoins.  Il a enfin souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les parties prenantes œuvrant à la consolidation de la paix et de mettre l’accent sur la dimension économique des stratégies suivies en ce domaine.


M. HEIKKI HOLMAS, Ministre du développement international de la Norvège, a indiqué que la Commission avait encore des difficultés à définir les contours de son rôle.  « Les efforts de consolidation de la paix des Nations Unies ont-ils une réelle incidence sur le terrain? », s’est-il interrogé, notant que plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest étaient retombés dans la violence.  Il a ensuite fait part de sa conviction que les configurations spécifiques à un pays ne devaient pas constituer une couche administrative supplémentaire pour cet État aux ressources déjà limitées.  Enfin, il a déclaré que son pays ferait en 2012 la même contribution de 5 millions de dollars au Fonds pour la consolidation de la paix qu’il a faite l’année dernière.


M. MATHIAS CHIKAWE, Ministre de la justice de la République-Unie de Tanzanie, a invité les membres de la CCP à respecter les engagements pris pour la bonne mise en œuvre des stratégies de consolidation de la paix.  Il a ensuite souligné les bons résultats obtenus par la configuration de la CCP au Burundi, configuration au sein de laquelle siège la Tanzanie, avant d’affirmer en conclusion que la Commission était aussi pertinente et utile aujourd’hui qu’elle l’était à sa création en 2005.


Quant à M. BAKO-ARIFAN, du Bénin, il a souligné l’efficacité de la Commission dans son soutien à l’instauration d’une paix durable dans les pays émergeant d’une situation de conflit.  Il a ensuite rappelé que les réformes des secteurs de la sécurité étaient au cœur des efforts de la consolidation de paix, lesquels, pour être couronnés de succès, doivent faire l’objet d’une appropriation nationale robuste.


* PBC/6/OC/L.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée: les chefs d’État et de gouvernement placent le premier jour du débat général sous le signe des conflits dont la Syrie, le Sahel et la province congolaise du Nord-Kivu

AG/11292

Assemblée: les chefs d’État et de gouvernement placent le premier jour du débat général sous le signe des conflits dont la Syrie, le Sahel et la province congolaise du Nord-Kivu

25/09/2012
Assemblée généraleAG/11292
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

6e, 7e & 8e séances plénières

matin - après-midi & soir


ASSEMBLÉE: LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT PLACENT LE PREMIER JOUR DU DÉBAT GÉNÉRAL

SOUS LE SIGNE DES CONFLITS DONT LA SYRIE, LE SAHEL ET LA PROVINCE CONGOLAISE DU NORD-KIVU


Les 39 chefs d’État et de gouvernement, qui ont ouvert, aujourd’hui le débat général annuel de l’Assemblée générale n’ont pas caché leur inquiétude face à l’enlisement des conflits qui caractérise le monde aujourd’hui dont la Syrie, le Sahel et la province congolaise du Nord-Kivu mais aussi face à la flambée de violence qui a conduit à la mort à Bengazi, en Libye, de l’Ambassadeur américain.


« Je suis ici pour tirer la sonnette d’alarme quant à la direction que prend notre famille humaine », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, alors que le Président de l’Assemblée générale, M. Vuk Jeremić, de la Serbie, a placé cette soixante-septième session de l’Assemblée sous le signe de « L’ajustement ou le règlement des situations et différends internationaux par des moyens pacifiques ».


« C’est une époque de turbulence, de transition et de transformation ».  Une époque, s’est inquiété M. Ban Ki-moon, où le temps ne joue pas en notre faveur.  « Catastrophe régionale aux ramifications mondiales », la situation en Syrie l’a conduit à rappeler « notre devoir de donner une sens concret à la responsabilité de protéger ».


L’Émir du Qatar, Cheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani, n’a pas dit autre chose lorsqu’il a estimé le moment venu pour les États arabes de « s’ingérer » pour mettre fin à l’effusion de sang.  « Le régime de Bashar Al-Assad doit prendre fin pour que cessent les souffrances du peuple syrien », a renchéri le Président des États-Unis, M. Barack Obama.


« Le régime syrien actuel ne retrouvera jamais sa place dans le concert des nations », a dit en écho le Président de la France, dans ce qui était sa première intervention depuis la tribune de l’Assemblée générale.  M. François Hollande a annoncé que son pays reconnaîtrait le gouvernement provisoire, « représentatif de la nouvelle Syrie libre », lorsqu’il serait formé.


« L’urgence, c’est aussi le Sahel », a poursuivi le nouveau Chef d’État français pour qui « il s’agit de permettre au Mali de retrouver, le plus vite possible, son intégrité territoriale et d’éliminer la menace du terrorisme ».  Le Président du Sénégal, M. Macky Sall, a engagé le Conseil de sécurité à autoriser les actions nécessaires.  Si la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prend des mesures pour tenter de résoudre la crise, une aide urgente des Nations Unies est nécessaire pour y garantir la paix et la sécurité, a insisté, à son tour, le Président du Nigéria, M. Goodluck Ebele Jonathan.


Autre conflit à l’ordre du jour, la situation dans la province congolaise du Nord-Kivu.  M. Joseph Kabila, Président de la République démocratique du Congo (RDC) s’est voulu tranchant: « Cette situation est inacceptable, mérite d’être condamnée et doit donner lieu à des sanctions ».  Il a dit attendre de la communauté des nations qu’elle prenne ses responsabilités et du Conseil de sécurité qu’il fasse respecter ses résolutions « contre une force négative dirigée par des éléments impénitents du fait de leur grande capacité de nuisance et de soutiens extérieurs ».


Invités également par le Secrétaire général à une réunion sur la situation à l’est de la RDC, le Président du Rwanda, M. Paul Kagame, et le Vice-Président de l’Ouganda, M. Edward Kiwanuka Ssekandi, ont vanté les mérites des initiatives locales et régionales, dont la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL), car « fondées sur une meilleure compréhension du terrain ».


Dans son allocution, le Secrétaire général s’est aussi inquiété de ce que trop de gens soient prêts à se saisir des petites flammes de la différence pour les transformer en brasiers et que « trop de gens tolèrent l’intolérance », faisant ainsi allusion à la flambée de violence provoquée par un « acte disgracieux d’un manque de sensibilité flagrant ».


Dans un vibrant hommage à Chris Stevens, Ambassadeur des États-Unis en Libye, tué lors de l’attaque contre le consulat américain à Benghazi, le Président américain a déclaré: « Aucune vidéo ne peut justifier une attaque contre une ambassade ».  L’avenir ne doit pas appartenir à ceux qui offensent l’islam et le Prophète mais, a-t-il ajouté, pour être crédible, ceux qui condamnent la calomnie doivent aussi condamner la haine dans les images profanées de Jésus-Christ ou la négation de l’Holocauste.


Son homologue de l’Indonésie, M. Susilo Bambang Yudhoyono, a plaidé en faveur d’un instrument international visant à empêcher efficacement toute hostilité ou toute violence basée sur des religions ou des croyances. 


La situation en Géorgie, à Chypre, dans les Îles Falkland (Malvinas) ou en Afghanistan, ont été les autres foyers de tension commentés aujourd’hui.  Un an après la présentation, par la Palestine, de sa demande d’adhésion à l’ONU, le Secrétaire général a dit craindre que la porte soit en train de se fermer pour de bon sur la solution à deux États.


Le programme nucléaire iranien a lui aussi suscité les mêmes inquiétudes; le Président Obama indiquant que l’Amérique souhaite trouver une solution par la diplomatie.  Son homologue français s’est dit prêt à prendre de nouvelles sanctions contre l’Iran.


L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, mercredi 26 septembre, à partir de 9 heures.


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION: PRÉSENTATION PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE SON RAPPORT ANNUEL (A/67/1)


Présentation du rapport par le Secrétaire général


« Je suis ici pour tirer la sonnette d’alarme quant à la direction que prend notre famille humaine », a déclaré d’emblée M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, évoquant tour à tour l’insécurité et l’injustice généralisées ainsi que les inégalités et l’intolérance.  Il s’est inquiété du fait que les gouvernements gaspillent d’immenses quantités de ressources précieuses sur des armes mortelles alors qu’ils réduisent leurs investissements dans l’être humain et que beaucoup de ceux qui sont au pouvoir semblent délibérément ignorer la menace des changements climatiques.


« C’est une époque de turbulence, de transition et de transformation », a constaté le Secrétaire général, une époque, a-t-il dit, où le temps ne joue pas en notre faveur.  Les gens veulent un emploi et la perspective d’une vie décente.  Mais trop souvent, ils se heurtent au déni de leurs rêves et de leurs aspirations.


S’adressant aux nombreux dirigeants qui viennent pour la première fois à l’Assemblée générale, le Secrétaire général leur a rappelé que leurs populations veulent des résultats maintenant, pas dans un avenir lointain.  « Les populations veulent des progrès et des solutions dès maintenant.  Elles veulent des idées, du leadership et un espoir concret pour leur avenir. »


Le Secrétaire général a mis en exergue les cinq impératifs de son programme d’action: le développement durable, la prévention, l’édification d’un monde plus sûr, l’aide à octroyer aux pays en transition, ainsi que l’autonomisation des femmes et des jeunes.  Il s’est enorgueilli des importantes avancées réalisées sur certains de ces fronts, notamment la transition démocratique actuellement à l’œuvre dans le monde arabe et au Myanmar.  Il a néanmoins appelé les États Membres à élever le niveau de leurs ambitions.


Voyant dans le développement durable le « véhicule de nos espoirs pour l’avenir », le Secrétaire général est revenu sur le lancement, hier, de l’initiative « Énergie durable pour tous ».  Il a annoncé qu’il lancerait demain une nouvelle initiative intitulée « L’éducation avant tout » et que de nouvelles contributions pour l’initiative « Renforcement de la nutrition » seront annoncées jeudi.  Nous prouvons, sur le terrain, que les partenariats bien pensés peuvent donner des résultats qu’aucun d’entre nous ne pourrait obtenir seul, a affirmé M. Ban.


Conscient du fait qu’il ne reste plus que trois ans avant l’expiration du délai fixé pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Secrétaire général a indiqué que la crise économique ne peut servir de prétexte pour revenir sur des engagements qui, a-t-il fait observer, concernent les besoins fondamentaux de tous les êtres humaines.  Il a parlé des objectifs de développement durable consacrés à la Conférence Rio+20 et a formulé l’espoir que ceux-ci pourraient déclencher la même « mobilisation remarquable » que les OMD.  M. Ban a exhorté les États Membres à conclure un accord juridiquement contraignant sur les changements climatiques d’ici à 2015.


« Tout comme il ne peut y avoir de paix sans développement, il ne peut y avoir de développement sans paix », a enchaîné le Secrétaire général.  Il s’est dit gravement préoccupé par la poursuite de la violence en Afghanistan et en République démocratique du Congo, et a exhorté le Soudan et le Soudan du Sud à résoudre les « questions postsécessions » qui demeurent en suspens.  Il a en revanche salué le courage et la détermination des dirigeants du Myanmar à avancer sur la voie de la démocratie et de la réconciliation.


M. Ban a également parlé de la crise au Sahel qui, a-t-il déploré, ne fait pas l’objet de suffisamment d’attention et d’appui.  La pauvreté, la fragilité, la sécheresse et les tensions sectaires menacent la stabilité dans l’ensemble de la région, a-t-il averti.  L’extrémisme est en hausse, les armes faciles à obtenir et les emplois rares.  Le Secrétaire général a engagé la communauté internationale à faire un important effort concerté pour répondre à cette « situation alarmante », précisant qu’il présenterait demain les idées de stratégie intégrée de l’ONU en la matière.  La situation au Sahel, a-t-il précisé, souligne la nécessité de renforcer le système d’alerte précoce pour le développement.  Pour M. Ban, il faut faire davantage pour détecter les remous de la détresse que connaissent les plus pauvres et les plus vulnérables.


Le Secrétaire général a engagé les États Membres à accorder davantage d’attention à la sécurité alimentaire et à renforcer les filets de sécurité, appelant notamment à la hausse des investissements dans l’agriculture durable.  Les gouvernements, a-t-il ajouté, doivent s’abstenir d’imposer des barrières commerciales sur les céréales et autres produits agricoles.


Le Secrétaire général s’est ensuite penché sur l’aggravation de la situation en Syrie, y voyant une « catastrophe régionale » aux ramifications mondiales.  Il a réclamé une action du Conseil de sécurité et appelé la communauté internationale, dont le Conseil et les pays voisins de la Syrie, à appuyer de manière concrète et forte les efforts de l’Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi.  Il faut mettre un terme à la violence et à l’afflux d’armes vers les deux côtés et lancer dès que possible une transition dirigée par les Syriens eux-mêmes. 


M. Ban a exhorté la communauté internationale à ne pas détourner le regard alors que la violence dégénère en une spirale incontrôlable.  Des abus flagrants des droits de l’homme continuent d’être perpétrés, principalement par le Gouvernement, mais aussi par l’opposition, a accusé le Secrétaire général pour qui « il est de notre devoir de donner un sens concret à la responsabilité de protéger ».


Le Secrétaire général a ensuite estimé que le peuple palestinien doit pouvoir réaliser son rêve de vivre dans son propre État et qu’Israël doit pouvoir vivre dans la paix et la sécurité à l’abri des menaces et des roquettes.  La solution à deux États est la seule option viable mais, a-t-il averti, la porte semble être en train de se fermer pour de bon.  Il a pointé du doigt la construction des colonies de peuplement israéliennes dans les territoires occupés.


Il s’est également dit alarmé par les « discours guerriers » prononcés ces dernières semaines.  Les dirigeants ont la responsabilité de se servir de leur voix pour apaiser les tensions et pas pour faire monter la température et aggraver les situations volatiles, a-t-il lancé.


Le Secrétaire général a réclamé le succès, à la fin de l’année, de la Conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a exhorté l’Iran à prouver la nature entièrement pacifique de son programme nucléaire et à la République populaire démocratique de Corée à s’avancer vers la dénucléarisation de la péninsule coréenne.


M. Ban a ensuite dénoncé « l’acte disgracieux d’un manque de sensibilité flagrant » qui a provoqué, ces deux dernières semaines, « une offense justifiable et une violence injustifiable ».  Pour le Secrétaire général, la liberté d’expression et la liberté de réunion sont fondamentales.  Mais, a-t-il argué, ces libertés ne sont pas une invitation pour inciter ou commettre des actes de violence.


Le Secrétaire général s’est inquiété de ce que « trop de gens sont prêts à se saisir des petites flammes de la différence pour les transformer en brasiers » et que « trop de gens tolèrent l’intolérance ».  Il a appelé « la majorité modérée à ne pas être une majorité silencieuse ».  Elle doit s’affranchir et dire aux bigots et aux extrémistes, « vous ne parlez pas pour nous », a-t-il encouragé.


Face à de tels enjeux, a poursuivi le Secrétaire général en français, l’ONU doit continuer à se renouveler.  Il a évoqué la création d’un « Secrétariat mondial » capable d’appuyer la présence mondiale de l’ONU, observant que la mobilité du personnel est un premier pas essentiel en la matière.  Il a annoncé une proposition à ce sujet dans les toutes prochaines semaines.  Il a aussi souligné l’importance de rationaliser le processus budgétaire et de l’ancrer dans la confiance.  « La microgestion ne sert les intérêts de personne », a-t-il fait observer.  En tant que Secrétaire général, a-t-il ajouté, « je dois avoir assez de marge de manœuvre pour assurer la gestion dans un environnement dynamique ».


M. Ban a aussi parlé de l’importance d’exploiter pleinement le potentiel des partenariats dans tous les domaines et a annoncé qu’il ferait prochainement des propositions précises sur le renforcement des moyens dont l’ONU dispose pour constituer de tels partenariats.  Une ONU plus forte, a-t-il affirmé, est indispensable pour tout ce que nous espérons accomplir pour les peuples du monde.


« Ensemble, si nous nous mettons tous à la hauteur de nos responsabilités, nous pourrons répondre aux défis actuels, saisir les chances d’une époque pleine de changements spectaculaires et donner une nouvelle vie aux principes et aux objectifs de notre Charte. »


Déclaration d’ouverture du débat général


M. VUK JEREMIĆ, Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, a affirmé que son pays, la Serbie, avait parcouru au cours de son histoire des périodes de tragédie mais aussi des heures de gloire.  Il a, en particulier évoqué la guerre fratricide dans les Balkans ayant laissé des blessures profondes. 


Les Nations Unies, a-t-il poursuivi, représentent un grand panthéon d’espoir pour les peuples du monde entier.  Toutefois, l’influence de l’ONU sur la scène internationale devient de plus en plus diffuse.  Il est de plus en plus difficile de parvenir à un consensus sur les points inscrits à l’ordre du jour, a-t-il observé. 


M. Jeremić a également évoqué le printemps arabe qui a permis de faire progresser les aspirations démocratiques des peuples dans certains pays, même si le sort d’autres pays demeure indécis.  L’évolution des événements dans cette partie du monde aura des conséquences pour le reste de la planète, a-t-il assuré.


Le Président de l’Assemblée générale a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les principes de la légalité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États Membres de l’ONU.  Ces principes sont indispensables, a-t-il martelé, si l’on veut atteindre l’un des buts fondateurs des Nations Unies, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  M. Jeremić a ainsi souligné l’importance de la médiation et du règlement pacifique des différends, thème du débat général de l’Assemblée générale.


Le Président a par ailleurs insisté sur la nécessité d’aboutir au développement durable, l’une des principales ressources en matière de prévention des conflits, a-t-il estimé.  Il faut, a-t-il ajouté, travailler avec les États Membres en vue de se rapprocher de plus en plus de cet objectif historique.


Il a notamment rappelé que l’Assemblée générale avait reçu le mandat de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 » de proposer une liste d’objectifs de développement durable.  Ce processus doit passer par le renforcement d’un certain nombre de fonds et programmes des Nations Unies, en particulier le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).


Pour M. Jeremić, l’Assemblée générale doit s’impliquer davantage dans le discours sur le développement durable.  De même, doit-elle participer plus activement aux progrès en faveur de la gouvernance mondiale. 


Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le Président de l’Assemblée générale a exprimé son intention de convoquer une réunion informelle de haut niveau visant à mettre en place une concertation entre l’ONU, les institutions financières internationales et les groupements internationaux tels que le G-20.  M. Jeremić a également exprimé sa volonté de travailler davantage avec l’Alliance des civilisations pour exploiter de façon plus constructive nos diversités.


« Trouvons la volonté de travailler ensemble et essayons de faire valoir la primauté de la justice », a conclu le Président de l’Assemblée générale, souhaitant que la soixante-septième session marque l’histoire de l’Organisation comme la « session de la paix ».


Débat général


« C’est de nouveau une voix de femme qui ouvre le débat de l’Assemblée générale des Nations Unies », a déclaré Mme DILMA ROUSSEFF, Présidente du Brésil.  Elle a plaidé pour que les femmes sur Terre soient à l’abri de toutes formes de discrimination et de violence, capables de s’émanciper, et partant, de contribuer à l’émancipation de tous.


La grave crise économique qui a commencé en 2008 a pris de nouvelles formes préoccupantes, a déploré Mme Rousseff.  Le choix des politiques fiscales orthodoxes a aggravé la récession dans les économies développées, avec les répercussions que l’on connaît dans les pays émergents.  Il n’y aura pas de réponse efficace à la crise sans une meilleure coordination entre les États Membres des Nations Unies et les organismes multilatéraux comme le G-20, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.  Pour sa part, le Brésil a adopté des politiques économiques prudentes, réduit sa dette publique et, grâce à des mesures sociales innovantes, sorti 40 millions de personnes de la pauvreté.


Le Brésil a démasqué l’idée fausse selon laquelle les mesures visant à stimuler la croissance sont incompatibles avec les plans d’austérité, a poursuivi la Présidente.  « C’est un faux dilemme. »  L’histoire a montré que l’austérité, quand elle est exagérée et isolée de la croissance, ne marche pas.  Tout en contrôlant son inflation, le Brésil a agi vigoureusement en faveur de l’intégration sociale et de l’élimination de la pauvreté.


Abordant la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Mme Rousseff a fermement condamné la violence en Syrie.  En tant que Présidente d’un pays qui est la patrie de millions de personnes d’origine syrienne, elle a appelé les parties au conflit à déposer les armes.  « Il n’y a pas de solution militaire à la crise syrienne », a-t-elle affirmé.  « La diplomatie et le dialogue sont la seule option. »  En tant que Présidente d’un pays où vivent des milliers de Brésiliens musulmans, elle a également condamné la multiplication des comportements islamophobes dans les pays occidentaux.


Mme Rousseff a ensuite jugé urgent d’entreprendre la réforme institutionnelle des Nations Unies, en particulier celle du Conseil de sécurité.  « Nous ne pouvons pas permettre que le Conseil soit remplacé, comme cela a été le cas, par des coalitions constituées sans son accord », a-t-elle insisté, soulignant que le recours à la force sans l’autorisation du Conseil était illégal.  La responsabilité de protéger doit, selon elle, être complétée par « la responsabilité tout en protégeant ».


« Le multilatéralisme est plus fort après Rio+20 », a fait par ailleurs remarquer la Présidente du Brésil.  Le Gouvernement brésilien s’est notamment engagé à contrôler ses émissions de gaz à effet de serre et à combattre la déforestation de la forêt amazonienne.  Mme Rousseff a souhaité que les pays ayant une responsabilité historique plus importante dans les changements climatiques honorent leurs obligations vis-à-vis de la communauté internationale.


Le Brésil continue à œuvrer avec ses voisins pour construire un environnement de démocratie, de paix, de prospérité et de justice sociale, a assuré la Présidente.  De grands progrès ont été accomplis pour intégrer la région d’Amérique latine et des Caraïbes.  « L’état de droit réalisé pour renverser les régimes autoritaires est préservé et renforcé », s’est-elle félicitée.  Elle a réaffirmé son engagement pour une région exempte d’armes de destruction massive et a souhaité que soit levé l’embargo imposé à Cuba, « un anachronisme que condamne l’immense majorité des États Membres de l’ONU ».


M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, a entamé et achevé son intervention en citant l’exemple de Chris Stevens, l’Ambassadeur des États-Unis en Libye, tué dans l’attaque récente contre le Consulat américain à Benghazi.  Sa dévotion et son respect pour les peuples du Moyen-Orient se sont développés tout au long de sa vie, a-t-il dit, précisant qu’il s’était rendu à Benghazi dans les premiers jours de la révolution libyenne, où il avait soigné les blessés et élaboré une vision pour l’avenir dans lequel les droits de tous les Libyens seraient respectés.


Chris Stevens travaillait avec enthousiasme et incarnait ce que l’Amérique a de meilleur, a encore déclaré M. Obama, soulignant qu’il avait créé des passerelles entre les cultures et les océans, et s’était profondément investi dans la coopération internationale que les Nations Unies représentent. 


Il a agi avec humilité, mais il a aussi défendu une série de principes: une croyance selon laquelle les individus devraient être libres de déterminer leur propre destin et de vivre dans la liberté, la dignité, la justice et l’égalité des chances.


« Les attaques contre nos civils à Benghazi étaient des attaques contre l’Amérique », a-t-il déclaré, ajoutant: « Nous traquerons sans relâche les assassins et les traduirons en justice ».  Le Président américain a ajouté que ces attaques n’étaient pas seulement dirigées contre l’Amérique, mais aussi contre les idéaux sur lesquels les Nations Unies ont été fondées: « l’idée selon laquelle les gens peuvent résoudre leurs différends de manière pacifique, la diplomatie peut remplacer la guerre, dans un monde interdépendant, nous avons tous intérêt à travailler vers plus d’occasions à saisir et la sécurité de nos citoyens ».


« Si nous sommes sérieux au sujet de ces idéaux, nous devons parler honnêtement des causes profondes de la crise, parce que nous sommes confrontés à un choix entre les forces qui nous séparent et les espoirs que nous avons en commun », a-t-il dit.  « Nous devons réaffirmer que notre avenir sera trouvé par des personnes comme Chris Stevens et non par des assassins.  Aujourd’hui, nous devons déclarer que cette violence et l’intolérance n’ont pas leur place entre nos nations unies. »


M. Obama s’est attardé sur le printemps arabe.  Les États-Unis, a-t-il dit, ont été à l’appui des forces du changement depuis la révolution tunisienne.  L’intervention américaine en Libye s’est déroulée dans le cadre d’une large coalition, avec un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, a-t-il précisé, car, a-t-il noté, « nous avions les capacités de mettre un terme au massacre des innocents et nous croyions que les aspirations du peuple étaient plus puissantes qu’un tyran ». 


Le Président américain a poursuivi en affirmant que le régime de Bashar Al-Assad en Syrie devait prendre fin pour que cessent les souffrances du peuple syrien et qu’une aube nouvelle se dessine. 


« Nous avons pris ces positions parce que nous croyons que la liberté et l’autodétermination ne sont pas propres à une culture.  Ce ne sont pas simplement des valeurs américaines ou des valeurs occidentales, ce sont des valeurs universelles. »


M. Obama s’est dit convaincu qu’en fin de compte le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple était plus susceptible d’apporter la stabilité, la prospérité et les chances individuelles dans un monde de paix.


Il a alors cité une phrase de Nelson Mandela, pour qui être libre ne signifie pas seulement se libérer de ses chaînes, mais c’est aussi vivre dans le respect et promouvoir la liberté d’autrui.  Aboutir à une véritable démocratie, à une véritable liberté est un travail ardu, a-t-il néanmoins admis. 


Le Président américain a jugé révoltant la vidéo d’amateurs qui, a t-il dit, a provoqué une levée de boucliers dans le monde musulman.  Le Gouvernement américain n’a rien à voir avec cette vidéo, a-t-il assuré, estimant qu’elle ne constituait pas seulement une insulte aux musulmans, mais aussi à l’Amérique, qui accueille les peuples de toutes les races et de toutes les religions.


M. Obama a néanmoins expliqué que la Constitution américaine protégeait le droit à la libre expression.  « En tant que dirigeant, et Commandant en chef de nos forces armées, je m’attends à ce que les gens disent les pires choses à mon égard, et je défendrai toujours leur droit de le faire », a-t-il déclaré.  De même, a-t-il poursuivi, « rien ne saurait expliquer ou excuser le meurtre d’innocents ».  « Il n’y a aucune vidéo qui justifie une attaque contre une ambassade.  Il n’y a pas de calomnie qui puisse être une excuse pour brûler un restaurant au Liban, ou détruire une école à Tunis, ou causer la mort et la destruction au Pakistan. »


Pour le Chef de la Maison Blanche, les États-Unis n’ont pas l’intention et ne chercheront pas à dicter les résultats des transitions démocratiques à l’étranger.  C’est une obligation pour les dirigeants de tous les pays d’élever la voix contre la violence et l’extrémisme, a-t-il également souligné.  Une politique fondée sur la colère et la division du monde inversera les gains de la coopération internationale et sapera l’œuvre de ceux qui font preuve de tolérance, a-t-il observé, notant que chacun avait intérêt à lutter contre ces forces. 


À ses yeux, il est temps en effet d’abandonner cet appel à la violence par la division.  L’avenir ne doit pas appartenir à ceux qui prennent les Coptes d’Égypte pour cible, à ceux qui tyrannisent les femmes et à ceux qui pillent les ressources de leurs pays, a-t-il jugé. 


De la même façon, l’avenir ne doit pas appartenir à ceux qui offensent l’Islam et le Prophète.  « Mais pour être crédible, ceux qui condamnent la calomnie doivent aussi condamner la haine que nous voyons dans les images de Jésus-Christ qui sont profanées, la destruction d’églises ou la négation de l’Holocauste. »


Concernant le Moyen-Orient, l’avenir ne doit pas appartenir à ceux qui veulent tourner le dos au processus de paix israélien, a-t-il affirmé, répétant la position de son pays en faveur d’un État juif d’Israël prospère coexistant avec un État indépendant de Palestine.  L’Amérique sera à côté de ceux qui feront ce voyage, a-t-il déclaré.


En Syrie, l’avenir ne sera pas du côté du dictateur qui massacre son peuple, a ajouté M. Obama.  « Ensemble, nous devons nous tenir aux côtés des Syriens qui croient en une autre vision d’une Syrie unie et solidaire, où les enfants n’ont pas à craindre leur propre Gouvernement et où tous les Syriens ont leur mot à dire sur la façon dont ils sont gouvernés. »


En Iran, a-t-il poursuivi, « nous voyons une idéologie irresponsable et violente ».  Il a précisé que le Gouvernement iranien appuyait un dictateur à Damas et soutenait des groupes terroristes à l’étranger.  L’Amérique souhaite trouver une solution par la diplomatie, a-t-il assuré.  « Nous avons le temps et les possibilités de le faire, mais ce temps n’est pas indéfini. »  Il a également déclaré que les États-Unis feraient tout pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. 


En outre, le Président américain a rappelé que la guerre en Iraq était terminée.  Les soldats américains sont rentrés chez eux et « nous avons commencé une transition en Afghanistan, et l’Amérique et ses alliés achèveront leur guerre comme prévu en 2014 », a-t-il dit, ajoutant également qu’« Al-Qaida a été affaiblie et Oussama Ben Laden n’est plus ».


« Nous nous attachons trop à ce qui nous divise », a conclu le Président américain, promettant: « Les peuples partout luttent pour la liberté de déterminer leur propre avenir.  Les États-Unis défendront leurs aspirations partout ».


M. TOMISLAV NIKOLIC, Président de la Serbie, s’est longuement attardé sur la « Déclaration unilatérale d’indépendance autoproclamée par les autorités de la République du Kosovo ».  Je ne suis pas un prophète, mais je dois dire que cela représente un dangereux précédent et une menace à long terme à la stabilité de l’ouest des Balkans et au-delà, a-t-il averti.  M. Nikolic a fait observer que la majorité des États Membres s’étaient abstenus de reconnaître cette Déclaration.  Il les a exhortés à rejeter toute solution qui ne serait pas issue d’un accord clairement défini entre la Serbie et les « parties albanaises » dans le but de maintenir la paix et la stabilité. 


Après avoir expliqué qu’en vertu de la Constitution serbe, le Kosovo et le Metohija sont une partie intégrante de la Serbie, M. Nikolic a indiqué que son pays était la victime d’une politique de deux poids, deux mesures.  Les principes de respect de l’intégrité territoriale impliquent la prévention des sécessions ou la modification des frontières d’un État internationalement reconnu.  Notre lutte contre la Déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo est un combat pour protéger les principes de l’intégrité territoriale, a-t-il ainsi affirmé.


M. Nikolic a ensuite rappelé que la Serbie avait rendu à la justice internationale ses citoyens soupçonnés d’avoir commis des violations graves du droit international.  Pour cette raison, nous nous attendons à ce que justice soit faite à notre pays et à notre population qui se sont alignés du côté du droit et de la justice lors des deux guerres mondiales.  Comment se fait-il que les règles du droit et de la justice internationale ne soient bafouées à ce point que lorsqu’il s’agit de la Serbie et des Serbes.  « On peut parler de discrimination avec raison? » s’est-il emporté, s’insurgeant contre le fait que la Serbie se voit de plus en plus souvent sommée par « les puissants » à faire le choix difficile entre l’abandon du Kosovo et Metohija ou l’abandon de son adhésion à l’Union européenne.


Le Président serbe a indiqué que la Serbie s’était engagée à honorer ses obligations découlant de l’Accord conclu jusqu’à présent, même s’il a dit y voir une manière de répondre aux souhaits de la « partie albanaise » et aux concessions acceptées « sous une forte pression » par les dirigeants serbes d’alors.


La Serbie, a-t-il martelé, n’est pas prête et ne reconnaîtra jamais sous quelque circonstance que se soit, explicitement ou implicitement, la Déclaration unilatérale d’indépendance.  M. Nikolic a toutefois assuré que la Serbie prendrait part au suivi des négociations dans le but d’aider l’ensemble des « citoyens du Kosovo et Metohija » à avoir une meilleure vie.  La Serbie, a-t-il précisé, ne négociera cependant pas la mise en œuvre de l’indépendance du soi-disant État du Kosovo.  Le Président serbe a réclamé des négociations directes au plus haut niveau politique possible, estimant qu’un accord ne pourrait être conclu que de manière consensuelle et dans l’absence d’actions ou de décisions unilatérales.


M. Nikolic a condamné dans les termes les plus fermes toute tentative par la « soi-disant République du Kosovo » de s’accaparer du patrimoine de « l’État serbe médiéval », héritage spirituel du peuple serbe, et la propriété de l’Église orthodoxe serbe dans la province serbe du Kosovo.  La tentative de transformer quatre monastères de l’Église orthodoxe serbe en héritage culturel du soi-disant Kosovo est une tentative flagrante de falsification de l’histoire, a-t-il accusé.


Le Président serbe a également réclamé une enquête sur les allégations de trafic d’organe contenues dans le rapport du Rapporteur de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, M. Dick Marty.  Certains doivent avoir mauvaise conscience car deux ans se sont écoulés depuis la publication de ce rapport, a-t-il lancé.  La Serbie ne cherche qu’à connaître le destin des centaines de Serbes qui ont disparu du Kosovo et Metohija et qu’on croit à juste titre victimes d’un trafic d’organes et autres crimes commis au Kosovo et Metohija.  Les Serbes, a-t-il par ailleurs fait observer, ont toujours été injustement considérés comme les seuls auteurs de crimes, jamais comme les victimes.


M. BONI YAYI, Président du Bénin et Président de l’Union africaine, a déclaré que le continent africain est confronté à de nombreux défis qu’il ne peut, à lui seul, relever.  Aussi, a-t-il espéré que la concertation aidera l’Afrique à trouver les solutions appropriées afin de lui permettre de consacrer ses ressources et son énergie au développement durable et au bien-être des populations.  Il a ensuite énuméré les contraintes au développement: la circulation illicite et massive des armes légères et de petit calibre, la recrudescence des actes terroriste dans la zone Sahélo-sahélienne, les activités liées aux crimes transnationaux, la piraterie et les vols à main armée, la persistance du chômage, la malnutrition chronique dans de nombreux pays, la dégradation et l’érosion des sols, la récurrence des catastrophes naturelles et la mauvaise gouvernance dans les relations économiques internationales. 


M. Yayi a tout de même trouvé quelques motifs de satisfaction en parlant des différents scrutins qui ont eu lieu dans plusieurs États africains en 2011 et 2012.  Il a aussi évoqué « les diligences de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), appuyées par l’Union africaine pour régler les graves crises sécuritaires et institutionnelles intervenues notamment au Mali et en Guinée-Bissau ».  Il a noté les efforts entrepris par les pays de la région des Grands Lacs, en vue de mettre fin rapidement aux combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).  Enfin, il a salué le peuple somalien pour sa capacité de résilience qu’illustre l’élection du nouveau Président M. Hassan Cheick Mohamoud.


M. Yayi est revenu sur les autres difficultés en évoquant la propagation des idéologies fondamentalistes et les agissements des tenants de ces idéologies.  À ses yeux, tout cela témoigne des crises qui secouent également le système de gouvernance mondiale.  C’est ainsi qu’il a souhaité l’aboutissement de la réforme du Conseil de sécurité pour en faire un organe inclusif « où aura été réparée l’injustice historique faite à l’Afrique ».  Au passage, il a souligné que 80% des questions débattues par le Conseil concernent des dossiers africains.  Ces réformes doivent être complétées par un dispositif offrant à la jeunesse et aux femmes l’opportunité de s’impliquer davantage dans la vie des Nations Unies. 


Le Président a mis en garde contre des performances économiques africaines, en 2011, qui ont été affectées par les soulèvements en Afrique du Nord et les crises et conflits dans plusieurs États.  M. Yayi a aussi réservé ses derniers mots au problème du déficit alimentaire sur le continent qui affecte 34 pays, à la lutte contre le VIH/sida, au paludisme et à la tuberculose.


M. SAULI NIINISTO, Président de la République de Finlande, a affirmé que l’ONU était une instance universelle pour la coopération car elle dispose d’une légitimité singulière.  Il a fait remarquer que la Finlande était candidate pour occuper un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2013-2014.  « Nous pensons pouvoir apporter notre contribution et sommes prêts à rechercher des solutions constructives et équitables pour résoudre les problèmes communs », a-t-il dit.  En tant que petit État Membre ne participant à aucune alliance militaire, il a également souligné que son pays jouissait du plein appui d’autres pays nordiques.  M. Niinisto a expliqué que la Finlande avait participé à des opérations de maintien de la paix de l’ONU depuis qu’elle est membre de l’Organisation.  Son pays est prêt à partager les compétences qu’il a pu acquérir dans la formation des Casques bleus.  « Notre centre de formation baptisé ‘FINCENT’ est à votre service », a-t-il ajouté. 


En fin de compte, la paix est édifiée par les civils et la Finlande accorde une attention particulière à cette question, ainsi qu’aux efforts de médiation.  « Mon prédécesseur, le Président Martti Ahtisaari s’est vu décerner un prix Nobel pour sa longue carrière en tant que médiateur », a-t-il fait observer.  Il s’est félicité de ce que le Secrétaire général mette bientôt à la disposition des États Membres et des organisations régionales ses directives sur la médiation et a encouragé celui-ci à utiliser pleinement les pouvoirs que lui confère la Charte à cet égard.  Enfin, le Président finlandais a insisté sur la réduction de la pauvreté en tant qu’instrument pour rétablir la paix dans de nombreuses régions.  « La Finlande est, depuis plus d’un demi-siècle, un partenaire fiable pour les pays en développement et, malgré les pressions budgétaires qui existent au sein de la zone euro, elle est parvenue à porter son budget annuel de la coopération au développement à 1,5 milliard de dollars américains », a-t-il souligné. 


En matière de paix et de sécurité, M. Niinisto a considéré que les armes de destruction massive demeuraient une menace existentielle au niveau international.  Il a annoncé que la Finlande était prête à accueillir, cette année, une conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a souligné que l’ONU avait joué un rôle décisif en Lybie mais a regretté le fait que la situation s’aggrave en Syrie.  « Le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure de jouer son rôle de chef de file qu’il doit assumer en vertu de la Charte et tous ses membres doivent coopérer pour trouver une issue à la crise », a-t-il ajouté.  Avant de conclure, il a émis l’espoir que, dans quelques semaines, les États Membres confient à la Finlande les pouvoirs et les responsabilités qui vont de pair avec la tâche de membre non permanent du Conseil de sécurité.


M. DEMETRIS CHRISTOFIAS, Président de Chypre, a déclaré que son pays encourageait la Tunisie, l’Égypte, le Yémen et la Lybie sur la voie de la consolidation de la démocratie et de l’état de droit.  Il a condamné la violence et les massacres de civils innocents en Syrie et s’est dit prêt à contribuer aux efforts internationaux entrepris pour gérer la crise et trouver une solution politique.


Chypre continue à vivre avec les conséquences de l’invasion et de l’occupation turques, a souligné le Président.  La Turquie viole les droits de l’homme et les libertés fondamentales de dizaines de milliers de personnes déplacées.  Après son élection en 2008, M. Christofias a pris l’initiative, avec le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, de mettre un terme à l’impasse et de lancer un nouveau processus de négociations directes avec le dirigeant de la communauté chypriote turque, M. Mehmet Ali Talat.  Or, depuis 2010, le nouveau dirigeant de cette communauté, M. Dervis Eroğlu, a rompu les engagements pris par son prédécesseur.  En mars dernier, alors que Chypre assumait la Présidence de l’Union européenne, il a quitté les négociations.


Le processus de négociations sur Chypre est encadré par la résolution 2026 (2011) du Conseil de sécurité, a rappelé M. Christofias.  Mon gouvernement, a-t-il affirmé, est déterminé à le reprendre de bonne foi, en vue de parvenir à une fédération bizonale, bicommunale et dotée d’une personnalité internationale ainsi que d’une citoyenneté et d’une souveraineté uniques.  Il a appelé l’autre partie à revenir à la table des négociations, à poursuivre le dialogue et à partager sa vision d’un pays « libre et uni ».


Alarmé par le comportement de la Turquie qui sape la souveraineté de Chypre en faisant une démonstration de sa force militaire autour de l’île, le Président a noté que la Turquie n’avait pas signé la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et ne respectait pas le droit international coutumier.  La Turquie n’a jamais proclamé de zone économique exclusive ni conclu d’accords délimitant cette zone ou le plateau continental dans l’est de la Méditerranée.  « La Turquie se comporte comme si la République de Chypre n’existait pas sur la carte de la région », a déploré M. Christofias.  Il a appelé la Turquie à cesser ses provocations et a fait une fois de plus valoir que, « dans un pays réunifié, les ressources naturelles, y compris les hydrocarbures, constitueront une richesse commune pour tous les Chypriotes ».


CHEIKH HAMAD BIN KHALIFA AL-THANI, Émir du Qatar, a constaté que le monde arabe traversait une période difficile et pleine de risques, mais également d’espoirs.  S’adressant à « ceux qui pourraient être mis mal à l’aise par ce qu’ils y voient et entendent », il a assuré que c’était là les soubresauts d’une nation qui reprenait enfin sa marche après avoir été victime de la dictature, de la dépendance et de la corruption.  Il a rappelé la guerre civile américaine et les importants troubles qui ont précédé l’unité européenne ou le succès de l’Asie, pour arguer que ce qui se passe dans sa région était « naturel et historique ».  En outre, à la différence du reste du monde, l’évolution de la situation dans le monde arabe se fait sous le feu des projecteurs et sous l’influence des médias électroniques sans aucune barrière ou protection de quelque sorte que ce soit.


Le processus de transition est menacé de toute part, a-t-il prévenu, en formulant l’espoir que l’Assemblée générale prendrait position pour appuyer la transformation historique actuellement en cours dans le monde arabe.


M. Al-Thani s’est plus particulièrement penché sur la situation en Syrie.  Constatant que tous les efforts possibles avaient été déployés en vain et que le Conseil de sécurité avait échoué à prendre position, il a estimé que le temps était venu pour les États arabes de s’ingérer et de « faire ce qui est nécessaire » pour mettre un terme à l’effusion de sang.  Il a argué qu’une situation analogue s’était présentée dans les années 70 lorsque les forces arabes sont intervenues au Liban.


Malgré toutes les souffrances du Moyen-Orient, le cœur du problème demeure la question palestinienne, a dit l’Émir.  Il a constaté que le processus de paix se trouvait au point mort à cause des colonies de peuplement.  Comment se fait-il que la communauté internationale ne fait rien pour mettre en œuvre les résolutions pertinentes?  Pourquoi le Conseil de sécurité n’adopte-t-il pas une résolution pour contraindre Israël à mettre un terme au blocus imposé à Gaza et à sa politique de peuplement? a-t-il fait mine de s’interroger.


M. Al-Thani a ensuite affirmé son attachement à la liberté d’expression, estimant toutefois qu’elle ne devait pas outrepasser certaines limites et devenir un outil pour blesser ou insulter la dignité d’autrui.  Il a rappelé que son gouvernement avait réclamé un dialogue entre les civilisations et les religions et que le Qatar avait également établi le Centre international pour le dialogue interconfessionnel.  Il a engagé « tout ceux qui font preuve de sagesse et de raison » et « ceux qui ont le pouvoir de décision au niveau international » à rédiger des lois internationalement agréées pour prévenir le blasphème tout en protégeant la liberté d’expression.


L’Émir du Qatar a par ailleurs annoncé que son pays accueillerait la dix-huitième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, précisant que cette Conférence pourrait être l’occasion de rédiger une feuille de route contre les effets néfastes de ce phénomène. 


M. ROSEN PLEVNELIEV, Président de la Bulgarie, a réaffirmé que le principe de l’état de droit est à la base d’un système de relations internationales pacifiques et prévisibles.  Avec des conflits de plus en plus complexes, il s’est dit d’avis que la médiation et les bons offices devraient être les instruments privilégiés pour éviter l’escalade des tensions.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’appliquer la justice pour combattre le terrorisme, saisissant cette occasion pour condamner à nouveau l’attentat terroriste qui a couté la vie à cinq Israéliens en juillet dernier en Bulgarie. 


« Mon pays ne ménagera aucun effort pour traduire en justice les responsables de cet attentat », a-t-il déclaré.  Il a également condamné les actes de violence qui ont été commis récemment au nom des croyances religieuses.  Toutes les parties concernées doivent, selon lui, faire preuve de tolérance et éviter les actes de provocation car cela peut nuire à la paix et la stabilité.  Abordant la situation en Syrie, le Président a appuyé les initiatives solidaires lancées par l’Union européenne pour venir en aide à la population civile.  La Bulgarie, a-t-il dit, soutient les groupes d’opposition syriens dans leurs efforts d’unification pour représenter une alternative crédible au régime actuel, a précisé le Président.


Face aux processus de transition démocratique engagés dans la foulée du printemps arabe, il a salué les réformes politiques et constitutionnelles en cours dans un certain nombre de pays.  Il a voulu que l’on ne perde pas de vue le processus de paix au Moyen-Orient qui doit impérativement être réactivé.  Il a également abordé la question du désarmement et de la non-prolifération des armes de destruction massive, deux domaines qui, selon lui, exigent une volonté politique ferme et des actions concrètes de la communauté internationale.  Cela devrait notamment se traduire par le renforcement du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et de la Convention sur les armes chimiques.  À ce sujet, le Président a exhorté l’Iran à coopérer pleinement avec l’AIEA. 


Il a annoncé la volonté de la Bulgarie de se porter candidat à un siège au Conseil des droits de l’homme pour la période 2019-2021.  Il a également réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du processus d’élargissement de l’Union européenne aux pays de l’Europe du Sud-Est et des Balkans.


M. SUSILO BAMBANG YUDHOYONO, Président de l’Indonésie, a rappelé qu’au cours des décennies qui ont suivi leur création, les Nations Unies avaient développé un certain nombre d’instruments pour régler les conflits sous tous leurs aspects.  La question qui doit désormais être posée est celle de savoir si ces instruments sont appropriés pour régler toute la gamme de conflits auxquels la communauté internationale est confrontée aujourd’hui, a-t-il ajouté.  Ceci est clairement évident dans la crise syrienne, a-t-il dit, soulignant la paralysie de l’Organisation pour répondre à la situation.  « Il n’y a aucune fin du conflit en vue, et il semble que nous n’ayons pas vu le pire de la crise », a-t-il estimé, appelant le Conseil de sécurité à s’unir maintenant et à agir de façon décisive, conformément à la Charte des Nations Unies, pour ramener la situation sous contrôle.


Le Président indonésien, qui a expliqué que le monde était passé de la période de la guerre froide à celle d’une « paix tiède », a mis l’accent sur la nécessité de tenter de nouvelles approches et de se montrer plus imaginatif.  Il s’agit tout d’abord, d’évoluer vers une nouvelle pensée stratégique.  M. Yudhoyono a ainsi plaidé en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité, un Conseil qui reflèterait la réalité stratégique du XIe siècle et garantirait la sécurité de tous.


Ensuite, il conviendra d’œuvrer à perfectionner les instruments de paix, a-t-il dit, soulignant l’importance d’un régionalisme fort.  Le Président indonésien a ajouté qu’avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), fondée en 1967, le régionalisme avait ainsi pu démontrer qu’il était une force de paix et de coopération.


M. Yudhoyono, insistant sur la nécessité d’évoluer vers une culture universelle de tolérance mutuelle à l’égard des convictions religieuses individuelles, a plaidé en faveur d’un instrument international efficace visant à empêcher toute hostilité ou toute violence basée sur des religions ou des croyances.  Cet instrument, a-t-il expliqué, serait le fruit d’un consensus international et constituerait un élément de référence auquel devra se conformer la communauté internationale.  Il convient également, a-t-il poursuivi, de promouvoir la poursuite du dialogue entre les croyances, les civilisations et les cultures.


M. MIKHEIL SAAKASHVILI, Président de la Géorgie, a commencé son discours par une défense vigoureuse des « sociétés ouvertes », qui bien loin d’être sans défis, sont des sociétés ou le perfectionnement du bien commun se fait par le biais d’un processus chaotique et douloureux.


Mentionnant les abus terribles mis en lumière la semaine dernière dans les prisons géorgiennes, le Président Saakashvili a rappelé qu’il avait agi de manière vigoureuse et rapide en limogeant les responsables de ces abus.  C’est ainsi que les démocraties apprennent de leurs erreurs, a-t-il poursuivi, soulignant l’engagement renouvelé de son gouvernement en faveur d’une société ouverte.


« Construire et défendre une société ouverte nécessite un apprentissage douloureux et une prise de risque élevée », a déclaré le Président géorgien, en prenant l’exemple de son pays et des récents événements au Myanmar, que « ces risques valaient la peine d’être pris ».


Rappelant que son pays était à la veille d’élections cruciales, le Président Saakashvili a souhaité attirer l’attention sur les récents développements se déroulant dans son pays, estimant qu’ils s’inséraient dans une thématique plus globale, celle, en l’occurrence, de la pérennité de la quête pour la liberté et la démocratie.


« Je suis venu vous dire que la Géorgie restera une société ouverte », a-t-il déclaré, indiquant que les élections du 1er  octobre prochain se tiendront de manière encore plus libre et plus transparente que celles qui se sont tenues ces dernières années.  Détaillant les mesures prises pour œuvrer à l’impartialité de ces élections, notamment un respect accru du temps de parole pour tous les partis politiques, l’adoption d’un code de conduite pour éliminer l’intimidation politique et la présence d’observateurs de diverses organisations internationales, il a regretté que certains acteurs du paysage politique géorgien cherchent à fragiliser la légitimité des institutions démocratiques du pays.


« Le 1er octobre prochain, en dépit des manœuvres pour l’entraver, le peuple géorgien fera son choix », a affirmé le Président.  « Mais la démocratie géorgienne ne prévaudra que si les élections géorgiennes restent un processus géorgien », a-t-il averti, souhaitant attirer l’attention sur les menaces extérieures à la sécurité de son pays.


Comme l’a signalé la mission de surveillance de l’Union européenne, les forces russes ont renforcé leur présence en Ossétie du Sud, en violation de leurs obligations, a poursuivi le Président géorgien, qualifiant « d’irresponsable et de provocatrice » la décision de l’armée russe de procéder à des exercices militaires dans le nord et le sud du Caucase à la veille des élections géorgiennes.


Le Président géorgien a exhorté les amis et alliés de la Géorgie à ne pas ignorer ces développements préoccupants et à rester vigilants afin que ne soit pas réédité en 2012, ce qui s’est passé en 2008 et, en particulier, en 1921 où l’indépendance de la Géorgie fut violemment supprimée.  Rappelant que les Nations Unies avaient été créées pour défendre l’intégrité territoriale de toutes les nations, il a exhorté l’Assemblée générale à faire en sorte « que les requins ne mangent pas les petits poissons sans que le monde ne réagisse ».


La transformation de la Géorgie, qui « génère l’hostilité de ceux qui se sentent menacés par la liberté, est importante pour toute la région postsoviétique », a déclaré le Président Saakashvili, rappelant que la criminalité, la corruption, la domination, l’oppression et le désespoir faisaient partie intégrante de l’héritage de l’Union soviétique.


La Géorgie fait l’objet de menaces régulières de destruction, en raison précisément du chemin de liberté qu’elle a emprunté.  Le soviétisme et l’esclavage n’étaient pas son destin et son peuple connait « le prix de la liberté ».  « La violence et l’intimidation ne peuvent jamais être légitimées et une minorité ne peut jamais faire prévaloir ses vues sur celles de la majorité », a conclu le Président géorgien.


M. DANILO MEDINA SANCHEZ, Président de la République dominicaine, a dit que la croissance économique seule n’est pas suffisante pour réduire les inégalités sociales et améliorer la qualité de vie des populations.  Au contraire, a-t-il dit, l’expérience montre que des croissances économiques saines peuvent être stimulées grâce à l’amélioration de la qualité de vie et des mesures de réduction de la pauvreté.  Il a appelé à repenser « le concept de développement » au sein du système financier international, en insistant sur le fait que l’équité et la durabilité sont deux faces d’une même pièce qui fondent le développement humain.


Avec une population mondiale de 7 milliards d’habitants, dont 3 milliards de jeunes de moins de 25 ans, soit 43%, et 2 milliards, soit 33%, vivant avec moins de 2 dollars par jour, le Président a jugé que l’optimisme d’une diversité de mesures internationales de la pauvreté était en contradiction totale avec la réalité de cette pauvreté sur le terrain.  Il a rappelé que le niveau de pauvreté d’une famille et d’une communauté ne se limitait pas au revenu. 


Alors que le taux de chômage des jeunes actifs de 15 à 24 ans est passé de 11,9 à 13% dans le monde entre 2007 et 2009, M. Sanchez a estimé que les investissements sociaux dans l’éducation, la jeunesse, la santé et l’emploi des jeunes étaient indispensables pour construire des économies à base solide et stoppant la transmission de la pauvreté d’une génération à l’autre.  C’est en renforçant les capacités des jeunes que nous leur permettrons d’augmenter leurs revenus, a-t-il insisté.  Il a cité Adam Smith, père de l’économie libérale, qui a inclus dans sa définition de la pauvreté des aspects sociaux et culturels tels que « l’incapacité d’apparaître en public sans avoir honte ».


Le Président a fait siens les propos du prix Nobel des sciences économiques, Amartya Sen, qui a jugé nécessaire d’élargir le concept de pauvreté pour y incorporer des dimensions de participation, d’intégration sociale et des besoins de base non assouvis, afin d’être en mesure de développer des solutions plus exhaustives et plus efficaces.  Il a insisté sur le fait que la réduction de la pauvreté offrait des moyens de stimuler la croissance de la production des biens et des services et de libérer des phases dynamiques de la croissance et de développement.  Alors que la majorité des organisations internationales continuent d’employer des mesures unidimensionnelles basées sur le revenu monétaire, M. Sanchez les a exhortées à recourir à des indicateurs plus riches et plus diversifiés pour mieux mesurer toute la complexité de la nature dynamique du développement humain. 


M. FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la France, qui a précisé qu’il s’exprimait pour la première fois à cette tribune au nom de son pays, a dit être venu pour « rappeler des valeurs qui n’appartiennent à aucun peuple, qui ne sont la propriété d’aucune nation, qui ne sont le privilège d’aucun continent, mais que la France a toujours proclamées et défendues: la paix, la justice, le progrès, la solidarité » et « rappeler des droits qui sont ceux de tout être humain: la liberté, la sûreté, la résistance à l’oppression ».


Selon M. Hollande, la mission des Nations Unies est de nous permettre de trouver ensemble des réponses justes et fortes aux défis que constitue la violation de ces droits.  Si l’ONU a pu, ces dernières années, mettre fin à des conflits meurtriers et prévenir des affrontements sanglants, l’Organisation demeure, dans le même temps, « par inertie, par division, par blocage de nos institutions, incapable d’empêcher la guerre, les exactions ou les atteintes aux droits des peuples ».  Il appartient alors de « prendre pleinement nos responsabilités », en réformant d’abord l’Organisation.


Le Président français a ainsi jugé que le Conseil de sécurité devait « mieux refléter les équilibres du monde d’aujourd’hui », la France appuyant en ce sens la demande d’élargissement formulée par l’Allemagne, le Japon, l’Inde et le Brésil, et étant favorable à une présence accrue de l’Afrique.


Il convient également d’« agir ensemble » et d’« agir vite, car il y a urgence ».  « L’urgence, c’est d’abord la Syrie, a-t-il expliqué, se disant convaincu que le régime syrien ne retrouvera jamais sa place dans le concert des nations. »  Il a précisé que la France reconnaîtrait le gouvernement provisoire, représentatif de la nouvelle Syrie libre, lorsqu’il serait formé.  Il a, en attendant, demandé que les Nations Unies accordent dès maintenant au peuple syrien le soutien qu’il réclame et protègent les zones libérées, en assurant une aide humanitaire pour les réfugiés.  Il a ajouté que la communauté internationale ne resterait pas inerte si les dirigeants de Damas venaient à utiliser des armes chimiques.


L’urgence, a poursuivi M. Hollande, c’est aussi de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive, selon lui, la plus grave des menaces contre la paix et la sécurité internationales.  Il a ainsi déclaré que la France, avec ses partenaires européens, était prête à prendre de nouvelles sanctions contre la République islamique d’Iran.


« Dans cette région du Moyen-Orient, l’urgence, c’est de trouver enfin une issue au conflit israélo-palestinien », sachant que « le statu quo n’est pas une réponse », mais une « impasse ».


« L’urgence, c’est enfin le Sahel », a encore affirmé le Chef de l’État français, appelant à aider les pays de la région à « trouver ensemble une réponse politique, économique et humanitaire », l’Union africaine et la CEDEAO devant prendre des « décisions courageuses ».  La France, a-t-il déclaré, « soutiendra les initiatives que prendront les Africains, à partir de la légalité internationale que leur confèrera une résolution du Conseil de sécurité.  « Il s’agit de permettre au Mali de retrouver, le plus vite possible, son intégrité territoriale » et d’éliminer la menace du terrorisme.


S’agissant des défis globaux du développement, M. Hollande a plaidé pour que soit « mis en place sans tarder un agenda alliant croissance économique, réduction de la pauvreté et des inégalités, progrès social, et protection de l’environnement ».  Il faut, a-t-il dit, « parvenir à un accord mondial sur le climat d’ici à 2015 ».  Il a annoncé que la France était « disponible pour accueillir à cette date la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques ».  Parallèlement, la France souhaite la mise en place d’une Organisation des Nations Unies pour l’environnement, basée en Afrique.


Le Président français a ajouté que son pays plaidait « avec force » en faveur de l’instauration d’une taxe sur les transactions financières à laquelle plusieurs pays de l’Union européenne ont déjà donné leur accord.  M. Hollande a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de définir et de mettre en œuvre une stratégie mondiale de lutte contre la drogue.  De même, « la France est résolument engagée dans la conclusion d’un traité universel sur le commerce des armes ».


M. Hollande a rappelé que cette Assemblée a affirmé, en 2005, un principe: les États ont la responsabilité d’assurer la sécurité de leurs civils.  Et s’ils venaient à manquer à cette obligation, l’ONU s’est engagée à l’assumer à leur place.  « N’enterrons pas cette promesse », a dit le Président français, en pensant, en particulier, à la République démocratique du Congo, « où, de surcroît, les ingérences étrangères doivent cesser ». 


Voilà les orientations que la France défendra aux Nations Unies qui doivent être le cadre de la gouvernance mondiale.  Mais, a ajouté le Président, j’ai dit aussi ce qui menace notre Organisation: l’indécision, la lourdeur des procédures, l’enlisement, l’impuissance face à des périls qui, eux, n’attendent pas.  « Alors agissons, prenons nos responsabilités, soyons à la hauteur des attentes du peuples du monde.  La France y est prête. » 


Mme DALIA GRYBAUSKAITÉ, Présidente de la Lituanie, a centré son intervention sur la question de l’énergie, rappelant notamment que les désaccords sur ce sujet étaient toujours à l’origine de conflits et de tensions de toutes sortes.  Elle a souligné l’importance d’augmenter la durabilité de l’énergie sur le plan mondial, se félicitant notamment de l’initiative « Énergie durable pour tous » lancée par le Secrétaire général.  Selon Mme Grybauskaité, l’amélioration de l’efficacité énergétique, la diversification des sources énergétiques et un accès mondial à l’énergie sont les objectifs à atteindre.


La Présidente a également appelé les États Membres à veiller à ce que les inégalités d’accès à l’énergie deviennent une source de coopération et non de tensions.  On ne doit pas se servir de la dépendance énergétique comme d’un instrument de chantage politique ou économique, a-t-elle souligné, en attirant l’attention sur des pratiques, comme la fixation des prix et « l’abus des monopoles », qui entravent le développement, la sécurité et l’efficacité.


Pour prévenir les conflits liés à l’énergie, il importe, a-t-elle dit, de conclure des accords internationaux qui établiraient clairement que le fait de se servir de l’énergie pour réaliser des avancées politiques est inacceptable.  En outre, les institutions internationales doivent bénéficier d’une plus grande marge de manœuvre pour pouvoir sanctionner les activités qui entravent la libre circulation des ressources énergétiques ou qui établissent des prix injustes.


Mme Grybauskaité a estimé que toute décision prise au niveau national pour développer l’énergie nucléaire pouvait avoir un impact transfrontalier « dévastateur » et devait faire l’objet d’une recherche minutieuse.  Convaincue qu’il n’y aura ni durabilité, ni développement, ni coopération pacifique sans sécurité nucléaire, la Présidente s’est félicitée des actions prises par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour améliorer le système de contrôle.


M. DON PORFIRIO LOBA SOSA, Président du Honduras, a souligné que la richesse de la diversité humaine était représentée à l’Assemblée générale.  « Nous y œuvrons sans relâche pour surmonter nos différences et trouver des réponses à nos problèmes communs », a-t-il assuré.  Le Honduras a reconnu depuis plusieurs années la nécessité d’un processus de réformes dans tous les secteurs pour garantir le respect des droits individuels.  Le Gouvernement promeut ainsi l’égalité des hommes et des femmes, notamment en matière électorale, et le Congrès a approuvé en avril dernier, la loi contre la traite des personnes.  Après avoir célébré cette année les personnes d’ascendance africaine, le Honduras célèbrera l’année prochaine les peuples autochtones. 


Le Président a mis ensuite l’accent sur la criminalité transnationale organisée dont les activités économiques illicites représentent 10% du produit intérieur brut mondial.  D’après lui, ce phénomène « contamine dangereusement nos sociétés et gouvernements, et constitue une menace pour la sécurité internationale qui doit être analysée et combattue par tous les États Membres des Nations Unies ».  Le Honduras, en particulier, est victime de « l’appétit insatiable » des pays en développement pour les drogues et de l’avarice des producteurs et des trafiquants.  Or, le Honduras n’est ni consommateur, ni producteur.  « Les trafiquants viennent du Sud et du Nord, mais les morts sont Honduriens, les mères qui souffrent sont Honduriennes et les orphelins aussi. »  Le Honduras prend toutes les mesures institutionnelles qui s’imposent pour défendre sa souveraineté et l’intégrité de son territoire.  Des programmes de prévention ont été mis en place pour ouvrir de nouveaux horizons aux jeunes menacés par cette violence.


Les efforts entrepris commencent à produire des résultats, a affirmé M. Sosa.  Les derniers chiffres de l’Observatoire indépendant sur la violence au Honduras montrent que le nombre d’homicides a baissé de 8,5% cette année.  Après avoir fait remarquer que la lutte contre le trafic illicite des drogues relevait de la responsabilité partagée des États, il a salué la collaboration de la Colombie et du Chili, ainsi que le récent Mémorandum d’accord signé avec les États-Unis et les mesures prises par la Bolivie en matière de zones exclusives aériennes.


Par ailleurs, le Honduras accorde aujourd’hui une importance prioritaire au droit à l’éducation des filles et des garçons, a indiqué le Président.  Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a constaté que 600 jours de classe environ avaient été perdus dans ce pays au cours des 10 dernières années.  Le pays doit également poursuivre ses efforts pour permettre un meilleur accès des pauvres aux secteurs productifs de l’économie nationale.  Enfin, sa situation géographique fait du Honduras un pays particulièrement vulnérable aux changements climatiques, a ajouté M. Sosa.  C’est la raison pour laquelle sa participation aux forums spécialisés et à Rio+20 est décisive.


M. HIFIKEPUNYE POHAMBA, Président de la Namibie, a estimé que l’égalité souveraine, l’intégrité territoriale et l’indépendance des États constituaient les piliers du droit international et la base des relations pacifiques entre États.  À cet égard, il a jugé important que les Nations Unies prennent en compte le point de vue des organisations régionales dans les domaines de la médiation et du maintien de la paix.  En Afrique, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a toujours coopéré avec le Conseil de sécurité de l’ONU pour tenter de régler les conflits.  De même, la sous-région de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a mis en place des initiatives pour résoudre des différends politiques par la médiation.


Préoccupé par la détérioration de la situation en République démocratique du Congo (RDC), le Président a prié la communauté internationale d’appuyer l’initiative régionale visant à résoudre ce conflit et de fournir une assistance humanitaire aux personnes déplacées.  Il a demandé aux pays voisins d’œuvrer en ce sens avec les autorités congolaises et de faire en sorte que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne soient pas violées.  Il a également appelé le Soudan et le Soudan du Sud à trouver une solution pacifique à leurs différends.  M. Pohamba a salué ensuite les développements politiques récents en Somalie et l’élection du Président Hassan Sheik Mohamoud.


Par ailleurs, la Namibie attache une grande importance au développement durable et à la recherche des meilleurs moyens de combattre les effets adverses des changements climatiques.  Le Président a sollicité l’accord des États Membres pour accueillir le Secrétariat du Fonds vert pour le climat, dans sa capitale, Windhoek.  Enfin, il a indiqué qu’il appuyait la position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité.


M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a déclaré que les conflits qui éloignent les nations du développement naissent quand les peuples se sentent exclus des décisions qui affectent leur vie quotidienne.   Les points chauds du globe montrent en effet les conséquences dangereuses d’une citoyenneté brimée.  L’analyse des aspects politiques et culturels sont la clef pour trouver des solutions à ces conflits, a insisté le Président.  Il n’existe pas de solution unique.  Ces questions sont complexes et doivent être traitées comme telles si l’on veut les meilleurs résultats possibles, a prévenu le Président.


Les liens entre conflit et développement sont souvent ignorés, a-t-il regretté.  La promotion du développement doit être la priorité.  L’enjeu est de taille car les conflits coûtent environ 30 ans au produit national brut; les acquis durement engrangés étant perdus.  La sécurité et le développement ne pouvant se réaliser l’un sans l’autre, chacun a un rôle à jouer, du citoyen ordinaire aux leaders mondiaux en passant par les organisations internationales comme les Nations Unies, a dit le Président.  Il a souligné que les initiatives locales et régionales donnent plus de résultats parce qu’elles se fondent sur une meilleure compréhension du terrain.  Ces initiatives doivent être renforcées.


En 50 ans de présence à l’ONU, le Rwanda a été détruit par l’exclusion politique et par un génocide, a rappelé le Président, qui s’est dit obligé de le rappeler parce que le Rwanda a souscrit aux idéaux fondateurs de l’ONU.  Le Rwanda tient donc à une Organisation plus efficace.  Il contribue aux divers programmes de paix et de développement de l’ONU et espère en faire encore plus.  Les défis semblent énormes mais le Rwanda est déterminé à faire davantage.


Mme EVELINE WIDMER-SCHLUMPF, Présidente de la Confédération suisse, a rappelé que la Suisse a adhéré à l’ONU il y a 10 ans en devenant à l’époque le 190 État Membre et le premier pays dont les citoyens ont pu décider de l’adhésion par votation populaire.  Mettant l’accent sur les défis importants et urgents auxquels nous sommes confrontés, Mme Widmer-Schlumpf a cité les changements climatiques, les pénuries de nourriture et d’eau, les migrations, la criminalité organisée, le terrorisme et la prolifération des armes.


Au vu de l’interdépendance croissante de ces défis, la Présidente a dit que l’ONU est plus importante que jamais et doit être au centre de la gouvernance internationale.  Elle a ajouté que l’ONU sera efficiente si elle parvient à moderniser et améliorer ses processus afin de pouvoir agir de manière plus rapide et coordonnée malgré la pression budgétaire croissante.  C’est pourquoi, elle a appuyé le projet de réforme porté par le Secrétaire général de l’ONU en appelant à sa mise en œuvre rapide.


Estimant que les structures actuelles de l’ONU n’incitent pas à sortir des sentiers battus, elle a dit qu’une intensification des échanges non seulement au sein de l’ONU, mais aussi entre l’ONU et les milieux scientifiques, la société civile et le secteur privé favoriserait la créativité et assurerait aux activités de l’ONU un soutien plus large.  De tels échanges sont encouragés de manière ciblée au siège de l’ONU à Genève, a-t-elle rappelé en arguant que le recours au droit de veto au sein du Conseil de sécurité est difficilement justifiable en cas de génocides, de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité.  C’est pourquoi la Suisse, conjointement avec d’autres pays, continue de revendiquer une réforme des méthodes de travail du Conseil de sécurité.  En effet, la transparence et la collaboration de ce dernier avec les autres organes de l’ONU doivent être améliorées, et le droit de veto limité.


La Présidente a appelé à aller plus loin dans les domaines de la médiation et de la diplomatie préventive, en notant que la majeure partie du budget de l’ONU reste consacrée aux opérations de maintien de la paix.  « Mieux vaut prévenir que guérir, cela vaut pour les individus comme pour les États », a-t-elle insisté.  Lorsque la prévention ne suffit pas, la communauté internationale doit agir fermement et l’ONU doit se montrer capable d’agir et de s’imposer, a-t-elle encore dit. 


La Suisse suit avec inquiétude l’aggravation dramatique de la situation en Syrie où les droits de l’homme et le droit international humanitaire sont bafoués.  La Suisse a débloqué plus de 15 millions de dollars pour l’aide humanitaire en Syrie et dans les pays voisins.  La Suisse mène aussi un groupe composé de quelque 30 pays qui demandent que la Cour pénale internationale se saisisse du cas de la Syrie.  La Présidente a exhorté la communauté internationale à prendre conscience de la gravité des violations des droits de l’homme commises en Syrie et a salué le travail de la Commission d’enquête instituée par le Conseil des droits de l’homme, en en demandant le renforcement.


S’agissant des objectifs de développement durable, elle a déclaré que tout ou presque va dépendre de la réussite du passage à un développement durable et de la transition vers une « économie verte ».  Elle a estimé que le Document final de Rio+20 nous offre une chance qu’il faut saisir.  Elle a précisé que la Suisse fournira toute sa contribution dans le cadre du partage des efforts à accomplir entre le Nord et le Sud.  Elle a appelé à mettre en place sans tarder le Fonds vert pour le climat qui sera un élément clef du financement de la transition.  Elle a ajouté que le passage à une économie verte exige de nouveaux modes de pensée et d’action.


La Présidente a dit l’importance de l’Agenda post-2015 qui nous permet de tirer profit des expériences faites avec les Objectifs du Millénaire pour le développement et d’élaborer pour la première fois un ensemble d’objectifs universels pour le bien-être des générations futures du monde entier.  Citant le philosophe romain Sénèque, qui a écrit « nous aurions assez de temps si nous en perdions moins », Mme Widmer-Schlumpf a appelé à s’attaquer tout de suite aux grands défis, en unissant nos forces pour promouvoir la paix et la sécurité dans le monde et pour mieux protéger les droits de l’homme.


Mme CRISTINA FERNÁNDEZ, Présidente de l’Argentine, a d’abord tenu à condamner le meurtre « lâche » de Christopher Stevens, l’Ambassadeur américain en Lybie.  « Ce fait doit nous inciter à la réflexion et nous amener à penser à différentes interprétations des événements intervenus dans les pays arabes », a-t-elle déclaré.  Elle a réaffirmé la nécessité de choisir le langage diplomatique plutôt que celui des armes pour parvenir à une paix véritable et durable.  Toutefois, a-t-elle ajouté, au fil des ans, les puissances occidentales ne sont pas encore parvenues à trouver une réponse efficace à la situation au Moyen-Orient, raison pour laquelle elle a estimé qu’il était « indispensable » de mettre en place des stratégies et des politiques différentes vis-à-vis de cette région. 


Abordant ensuite la crise économique et financière internationale qui sévit depuis 2008, Mme Fernández a fait remarquer que cette crise avait fait apparaître de façon manifeste qu’une gestion financière des capitaux sans réglementation n’était plus adéquate.  « Nous avons été les cobayes de politiques néolibérales et ces politiques ont entraîné une implosion », a-t-elle expliqué, citant l’expérience de son propre pays qui, en 2001, connaissait une dette représentant 165% de son produit intérieur brut (PIB), « fruit de politiques d’ajustement ou de consommation mal pensées », a-t-elle souligné.  Aujourd’hui, certains pays présentent des déficits de compte courant, comme c’est le cas des États-Unis mais, tant que le dollar est la devise de référence, ils sont à l’abri de toute recommandation du Fonds monétaire international (FMI).  Or, de son côté, l’Argentine est menacée d’un « carton rouge » par le FMI à cause de sa politique économique.  « Mais nous ne sommes pas sur un terrain de foot », s’est-elle indignée.  « Il s’agit de questions internationales ». 


En matière de capitaux, la Présidente de l’Argentine a appelé à une réglementation des mouvements internationaux.  « Nous savons tous qu’il existe des transferts de fonds considérables, et les seuls à en souffrir sont les millions d’individus qui perdent espoir et patience dans des situations catastrophiques », a-t-elle insisté.  En ce qui concerne le commerce, elle a appelé à des mesures pour que les produits fabriqués à très bas prix dans d’autres pays « ne déferlent pas sur nos marchés ».  Elle a tout de même déploré le fait que des pays érigent des barrières pour protéger l’accès à leurs marchés.


Avant de conclure, Mme Fernández a encore appelé les États Membres à « démilitariser l’Atlantique Sud ».  « Cela fait 180 ans que le Royaume-Uni a usurpé les îles Malvinas et qu’il fait la sourde oreille face aux réclamations et aux nombreuses résolutions des Nations Unies », a-t-elle dit.  « Nous ne pouvons pas tolérer un système de deux poids, deux mesures où un membre permanent du Conseil de sécurité serait autorisé à enfreindre les décisions des Nations Unies ».  Elle a précisé que son pays briguait un siège de membre non permanent au sein du Conseil de sécurité et pour que « tous les pays qui aspirent à la paix » se sentent ainsi représentés.


M. MACKY SALL, Président du Sénégal, a indiqué que le 25 mars dernier, après deux tours de scrutin qui se sont déroulés dans le calme et la sérénité, le peuple sénégalais a massivement voté pour le changement à la tête de l’État et le respect des exigences républicaines.  Il a salué les pays et organisations amis qui ont soutenu son pays « dans cette belle aventure de consolidation de notre tradition démocratique », notamment par le perfectionnement des instruments électoraux et la supervision du scrutin.  En tant que Président nouvellement élu, M. Sall a réaffirmé sa foi dans les valeurs communes et la vocation des Nations Unies.  Il a aussi rendu hommage à l’ONU qui contribue de façon remarquable à la pacification des relations internationales.


Le Président Sall a cependant jugé préoccupantes les menaces à la paix et à la sécurité dans le monde, notamment dans le nord du Mali, où des bandes terroristes organisées, puissamment armées et nourries de trafics illicites de tous genres, continuent d’occuper en toute illégalité les deux tiers du pays, de semer la désolation parmi les populations et de détruire des symboles du patrimoine culturel mondial.  « Le nord du Mali est devenu une zone de non-droit, un sanctuaire pour le recrutement de la nébuleuse terroriste, qui prend abusivement l’islam comme prétexte pour masquer ses activités criminelles », a-t-il dit.  M. Sall a donc demandé au Conseil de sécurité de mettre fin à cette situation, en autorisant les actions nécessaires pour combattre les groupes terroristes et restaurer l’intégrité territoriale du pays.  Il a aussi rejeté toute partition du Mali et condamné le coup d’État du 22 mars 2012.


En Guinée-Bissau, a-t-il poursuivi, le Sénégal soutient les efforts que mène le Gouvernement de transition pour la réinitialisation nationale, le redressement des institutions, l’organisation d’élections crédibles et le retrait définitif des militaires de la scène politique.  Passant à la Palestine, le Président a rappelé que son pays, qui préside le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, soutient la création d’un État palestinien viable et indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale et siégeant parmi les nations libres à l’ONU.  « Il est temps que la Terre sainte des trois religions révélées cesse d’être une terre de feu, de sang et de larmes », a-t-il ajouté.  Le Président a par ailleurs assuré que son pays soutient l’avancée de la démocratie et des libertés fondamentales en Afrique.


Le Président du Sénégal a également soulevé les questions liées au développement, se désolant notamment que plus de 900 millions de personnes soient encore sous-alimentées alors que le potentiel de l’agriculture mondiale peut nourrir plus de deux fois la population de la planète.  « Quel monde voulons-nous, quand des millions de travailleurs, pères et mères de famille, qui gagnent le minimum vital, se retrouvent brutalement sans emploi parce que l’entreprise familiale a fait faillite et que le responsable principal s’en tire plutôt à bon compte avec un parachute doré? »  Le Président a invité à redéfinir les priorités, à investir dans l’économie réelle et à convenir d’un nouvel ordre mondial plus juste.  Il a appelé à une autre vision des relations avec l’Afrique, dans un partenariat équitable.


Il a réaffirmé son attachement à la position africaine sur la réforme du Conseil de sécurité exprimée dans le consensus d’Ezulwini, afin que l’Afrique y soit représentée de manière équitable.  Au nom de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), dont son pays assure la présidence, il a exprimé sa foi renouvelée dans le dialogue pour la coexistence pacifique des religions, des cultures et des civilisations.


M. JACOB ZUMA, Président de l’Afrique du Sud, a rendu hommage à l’immense contribution de l’ONU à l’avènement d’une Afrique du Sud démocratique, en rappelant que l’Assemblée générale par sa résolution 2202 de 1966 a défini l’apartheid comme un crime contre l’humanité.  Il a précisé que la Convention antiapartheid a été adoptée par l’Assemblée générale le 30 novembre 1973.  Alors que le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure de faire preuve du courage collectif nécessaire pour s’opposer à des parties en guerre, M. Zuma a jugé plus urgent que jamais de poursuivre la réforme de l’ONU afin de lui permettre de faire face aux défis contemporains.  Il a regretté qu’il n’y ait pas eu de progrès significatifs en matière de réforme du Conseil de sécurité après 18 ans de débats. 


Il a fustigé un Conseil de sécurité dont la composition n’était ni représentative ni démocratique.  Il a appelé à une réelle représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité, en notant que 70% des questions abordées par cet organe concerne l’Afrique.  Il a demandé l’augmentation du nombre de sièges du Conseil de sécurité dans lequel l’Afrique occuperait deux sièges permanents et cinq sièges non permanents.  Il a jugé indispensable que l’ONU reconnaisse et prenne en compte le rôle des organisations régionales dans la gestion et la résolution  des conflits et a tout particulièrement exhorté l’ONU à collaborer plus étroitement avec les mécanismes de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA).  Il a en effet souligné les progrès réalisés depuis 10 ans par l’Union africaine en matière de résolution des conflits et de consolidation de la paix.


Le Président de l’Afrique du Sud a déclaré que la pauvreté, le sous-développement et le manque de perspectives contribuent à l’émergence de certains conflits dans les pays en développement, y compris en Afrique.  Alors que 2015 marquera le soixante-dixième anniversaire de l’ONU et la date butoir de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a exhorté l’ONU à continuer de promouvoir la réalisation des OMD, notamment ceux relatifs aux droits de la femme.  Il a particulièrement appelé à l’accélération de la réalisation des OMD dans les pays de l’Afrique subsaharienne, où ils ne semblent pas pouvoir être atteints dans les délais impartis.  Il a remercié les pays qui ont consacré 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement(APD). 


M. Zuma a jugé essentiel que la protection et la promotion des droits de l’homme et les libertés fondamentales soient au centre de notre volonté collective de résoudre les différends internationaux par des moyens pacifiques.  Il a souhaité que tous nos engagements continuent de s’appuyer sur « la solide fondation » que sont la Déclaration et le Plan d’action de Durban adoptés il y a 10 ans à la fin de la Conférence mondiale de lutte contre le racisme.  Enfin, il a souhaité que les États Membres mettent en œuvre les accords adoptés lors de la Conférence sur les changements climatiques qui s’est tenue en Afrique du Sud, en décembre 2011. 


M. RICARDO MARTINELLI BERROCAL, Président du Panama, a fait remarquer combien les conflits internationaux continuaient à représenter des défis pour la communauté internationale et le droit des nations à coexister en paix.  « Tous les pays du monde partagent la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  De même, tous les conflits à travers le monde peuvent trouver une issue pacifique », a-t-il estimé.  À cet effet, il a mis l’accent sur le multilatéralisme, la médiation, le dialogue et la nécessité de reconnaître de façon légitime les droits de toutes les parties à un conflit, ainsi que sur l’importance pour chacune d’elles de remplir leurs obligations dans un esprit sincère, généreux et soucieux de solutions équitables et permanentes. 


Pour toutes ces raisons, le Président panaméen a considéré que la Palestine avait le droit d’être reconnue en tant qu’État et qu’elle devait résoudre ses différends avec son voisin, Israël.  Il s’est dit préoccupé par « l’escalade de la violence au Moyen-Orient », ainsi que par la crise grave qui perdure en Syrie depuis plus d’un an.  Il a lancé un appel respectueux à toutes les parties afin qu’elles trouvent une solution juste et permanente.  Il a aussi condamné les attaques récentes perpétrées contre le personnel diplomatique et les missions à l’étranger.


« En tant que pays multiculturel et démilitarisé, le Panama a une longue expérience dans le règlement pacifique des différends internationaux et il s’agit là de sa contribution à un monde pacifique », a poursuivi son Président.  Il a précisé qu’en 2013, le Panama accueillera une série de réunions internationales, dont le Congrès international de la langue espagnole, la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, ainsi que le Sommet ibéro-américain des 22 pays de la péninsule.  Ces réunions se tiendront en outre dans le contexte des 500 ans de la découverte de la « mer du Sud », devenu l’océan Pacifique, qui permit au Panama de devenir l’un des premiers pôles des Amériques. 


Cette année, le Panama apportera également son soutien à la communauté internationale et aux Nations Unies à travers deux projets ambitieux: le Centre régional des Nations Unies pour les Caraïbes et l’Amérique latine, qui accueillera 16 sièges régionaux et sous-régionaux de l’ONU, et le Centre logistique régional d’aide humanitaire pour les Amériques.  M. Berrocal a insisté sur l’importance de l’éducation dans le règlement des conflits.  « Le monde doit avancer dans ce domaine car l’éducation fait de nous des libres penseurs et nous aide à comprendre et à respecter les idées d’autrui.  Elle aide aussi à accepter les différentes cultures et à comprendre que nos différences ne font pas de nous des ennemis », a-t-il conclu. 


M. ABDULLAH II BIN AL HUSSEIN, Roi de Jordanie, a salué tous les dirigeants mondiaux qui se sont élevés, avec des milliards de musulmans, pour rejeter les provocations visant à diviser les gens de confession différentes.  « En tant qu’Hachémite et descendant du prophète Mahomet, je condamne tous les actes visant à diffamer le nom du prophète » ou à l’utiliser pour justifier la violence, comme nous en avons été récemment témoins. 


« Nous avons des tâches importantes à accomplir dans ma région », a poursuivi le Roi Abdullah II, notamment pour fournir de meilleures chances aux jeunes et éviter l’instabilité régionale.  Nous devons atteindre l’objectif universel de vivre dans la liberté, la dignité, la justice et la paix.  Le Roi a souligné l’intérêt qu’a la communauté internationale à soutenir les pays qui prennent des risques en faveur de la paix et des réformes.  En Jordanie, notre « printemps arabe » est une occasion d’accélérer les réformes que nous avons élaborées nous-mêmes, a-t-il indiqué.  Il a mentionné les amendements constitutionnels et les lois adoptés depuis l’an dernier pour jeter une base institutionnelle et de principes en appui à la réforme et à la démocratisation.


Venant à la situation en Syrie, le Roi Abdullah II a exigé que la violence cesse immédiatement et que le pays entre dans une phase de transition.  Il n’y a pas d’autre alternative qu’une solution politique, a-t-il affirmé, ajoutant que l’ONU a un rôle important à jouer pour aider la population à s’engager dans ce sens.  La Jordanie fera tout son possible pour appuyer les efforts du nouveau Représentant spécial conjoint des Secrétaires généraux des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, a-t-il assuré.  Le souverain a rappelé que plus de 200 00 Syriens se sont réfugiés en Jordanie depuis le début de la crise, ce qui pèse sur les ressources limitées de son pays.  Tout en assumant cette responsabilité, il a demandé le soutien de la communauté internationale afin de prévenir une catastrophe humanitaire.


Nous ne devons cependant pas perdre de vue la crise qui sévit au cœur de la région, a dit le Roi Abdullah II, rappelant que le peuple palestinien est depuis 65 ans « l’exception à la promesse de l’ONU » s’agissant du droit international et des droits de l’homme, du droit de vivre dans la liberté et la sécurité et du droit à l’autodétermination.  « Assez! », a-t-il lancé.  Le printemps arabe ne pourra porter tous ses fruits tant que le conflit israélo-palestinien durera et tant qu’on ne parviendra pas à une paix juste avec deux États vivant côte à côte et en paix dans la région.  Le Roi s’est prévalu d’avoir réuni cette année à Amman les deux parties mais a regretté que l’élan ait été stoppé et que les constructions illégales et les mesures unilatérales aient repris.


Il s’est ensuite préoccupé des menaces à Jérusalem et sur des sites sacrés musulmans et chrétiens, notamment de la mosquée Al-Aqsa.  Il a prévenu que toute invasion ou division de ce site serait considérée non seulement comme une violation des obligations d’Israël en vertu du traité pertinent mais aussi comme une profonde transgression religieuse.  Le Roi a conclu en soulignant les aspirations du monde arabe à la paix, à une véritable paix.  Il a rappelé à cet égard l’Initiative de paix arabe lancée en 2002.  Il a lancé un appel à Israël pour qu’il instaure une paix durable avec les Palestiniens.


M. JÁNOS ÁDER, Président de la Hongrie, a axé son discours sur le fait que c’était seulement en avril 2011 qu’une nouvelle Loi fondamentale garantissant les libertés publiques a été adoptée en Hongrie, qui a vécu durant des décennies sous le communisme.  Cette Constitution prend en compte les obligations internationales juridiques de la Hongrie, a-t-il précisé.  Sur un autre plan, le Président hongrois s’est étendu sur la protection de l’environnement, la préservation des ressources naturelles et la protection du sol, de l’air et de la qualité de l’eau. 


À ce sujet, il a dit que l’eau et l’assainissement constituent une autre « paire de manches » parce que plus d’un milliard d’individus sont privés d’eau potable actuellement.  Pour M. Áder, la gestion de l’eau rend indispensable la coopération internationale.  L’absence de cette coopération pourrait conduire à des urgences sociales et sanitaires et même à la guerre.  La Hongrie traite du problème de l’eau et de l’assainissement comme d’une question fondamentale du XXI siècle, d’après le Président qui, avant de conclure, souhaite déjà la bienvenue à tout le monde à la Conférence internationale sur l’eau et l’assainissement qui sera organisée à Budapest, l’automne prochain.


M. ASI ALI ZARDARI, Président du Pakistan, a dit que 10 000 soldats pakistanais faisaient actuellement partie des Casques bleus et que l’élection du Pakistan à un siège non permanent du Conseil de sécurité reflétait l’engagement de son pays en faveur de la paix dans le monde.  Il a exhorté l’ONU à devenir plus démocratique et plus responsable, en appelant à l’avènement d’une réforme basée sur les principes du consensus et de la démocratie.  En tant que pays démocratique, a insisté le Président, le Pakistan soutient les droits du peuple palestinien à un État indépendant et appuie l’adhésion de la Palestine à l’ONU, en tant que Membre de plein droit. 


M. Zardani a mis l’accent sur la lutte contre le terrorisme, en rappelant que son épouse Benazir Bhutto, le Ministre des minorités, Shahbaz Bhatti et le Gouverneur de la province du Penjab, Salmaan Taseer, ont été assassinés par des terroristes.  Précisant que le terrorisme a coûté la vie à 7 000 militaires et policiers et à 37 000 civils pakistanais, le Président a déclaré qu’aucun pays n’avait autant souffert du terrorisme que le Pakistan.  Il a indiqué que les bombardements effectués par des drones et qui ont fait des victimes civiles sur le territoire pakistanais ajoutent à la difficulté de la bataille du Gouvernement pakistanais pour gagner les cœurs et les esprits, dans sa lutte contre le terrorisme.  À ceux qui estiment que le Pakistan n’en fait pas assez, M. Zardari a demandé d’arrêter « d’insulter la mémoire de nos morts et la douleur de nos vivants ».  Il a aussi demandé que l’on cesse d’exiger à son pays ce qui n’a jamais été demandé à aucun autre pays et de cesser de diaboliser les femmes et les enfants innocents du Pakistan. 


Présentant les progrès de son pays en matière de promotion de la démocratie, M. Zardani a cité la création d’une Commission nationale de la femme, d’une Commission nationale des droits de l’homme et d’une Commission électorale indépendante.  Il a rappelé que les médias étaient libres et que la société civile fleurissait sous le parapluie de la démocratie.  Dans le domaine de la politique étrangère, le Président s’est félicité du développement d’un partenariat stratégique avec la Chine.  « Ce qui est bon pour l’Afghanistan, est bon pour le Pakistan », a-t-il aussi dit en appelant la communauté internationale à venir en aide aux trois millions de réfugiés afghans se trouvant au Pakistan.  Il a appuyé une recherche de la paix conduite par les Afghans pour les Afghans et assuré que le Pakistan soutiendra tout processus reflétant le consensus national afghan. 


Le Président s’est dit très encouragé par les discussions qu’il a eues avec le Premier Ministre indien le mois dernier à Téhéran, en précisant qu’il s’agissait de la cinquième rencontre en quatre ans.  Il a dit que le Pakistan continuerait de défendre les droits du peuple de Jammu-et-Cachemire de choisir pacifiquement son destin, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a estimé que ce territoire symbolisait l’échec plutôt que la force de l’ONU. 


Dans le domaine de la coopération régionale, il a précisé que le Pakistan accueillera le mois prochain un sommet quadrilatéral sur l’accord de transit commercial pakistano-afghan.  Il a appelé à une meilleure lutte contre le trafic de stupéfiants, en notant que le commerce d’héroïne a augmenté de 3 000%, au cours de la dernière décennie, malgré la présence des Forces internationales en Afghanistan.


M. CARLOS MAURICIO FUNES CARTAGENA, Président d’El Salvador, a constaté qu’il y a toujours des forces politiques, des intellectuels et des médias qui continuent à regarder la réalité avec les yeux de la guerre froide, comme si des changements politiques forts n’avaient pas eu lieu au siècle dernier.  Mon pays est un exemple de ces contradictions, a-t-il indiqué, entre un processus de confiance dans l’état de droit et la persistance de forces conservatrices qui craignent encore le communisme.  Il a rappelé qu’El Salvador a vécu 12 années de conflit armé, qui ont fait 80 000 morts mais qui n’ont pu s’achever que grâce au dialogue et à la négociation.  L’ONU avait agi en qualité de médiateur, par la personne d’Alvaro de Soto à qui le Président a rendu hommage. 


À partir de 1992, les Salvadoriens ont entamé un nouveau processus de consolidation de la démocratie en créant des institutions modernes.  Puis, il y a trois ans, après 20 années de gouvernements issus de la même force politique, le pays a connu l’alternance.  Le Président a souligné que les pouvoirs sont désormais véritablement indépendants les uns des autres, ce qui permet une véritable démocratie et une sécurité juridique.  Le Gouvernement, au nom de l’État, a demandé pardon pour les crimes commis par les agents de l’État au cours du conflit armé, a-t-il ajouté.


Le Président a mentionné la crise institutionnelle récente qu’a connue El Salvador, à cause d’un conflit entre la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême de justice et l’Assemblée nationale, différend qui a été soumis à la Cour centraméricaine de justice.  Mais cela n’a pas empêché de vives réactions des deux côtés, ainsi que de la part de groupes externes, y compris de « sénateurs américains en campagne qui ont surestimé le conflit », a dit le Président.  Le conflit s’est résolu par la désignation d’un nouveau président de la Cour suprême de justice et la normalisation du fonctionnement de l’administration de la justice dans le pays.  « Une fois de plus, El Salvador a résolu un conflit interne par la voie de la négociation et du dialogue », a noté le Président.


Le renforcement du processus démocratique doit conduire à des changements profonds de la structure économique et sociale de nos pays, a poursuivi M. Funes.  Il a observé que l’Amérique latine a montré la voie à cet égard.  Mais, a-t-il averti, il faut éviter de laisser de côté des segments de la population.  Il a dénoncé la répartition inégale des biens, l’agression constante de l’environnement et l’échec dans le contrôle des flux financiers. 


Alors qu’El Salvador était le deuxième pays le plus violent du continent américain il y a encore quelques mois, il connaît aujourd’hui une baisse drastique de la violence et du nombre d’homicides, s’est réjoui le Président.  Ces résultats sont dus à une politique de sécurité menée depuis trois ans et notamment un pacte de non-agression entre bandes rivales qui a été facilité par l’Église catholique et le Gouvernement.  Sans l’appui des pays consommateurs de drogues cette avancée n’aurait pas été possible, a-t-il précisé.  L’Amérique centrale unie, avec le Mexique et la Colombie, ont adopté des politiques conjointes pour mener cette bataille.  Mais il faut que les États-Unis nous accompagnent dans cette voie, a prévenu le Président.


M. JOSEPH KABILA KABANGE, Président de la République démocratique du Congo, a déclaré que son pays n’a épargné aucun effort en matière de consolidation de la paix et de la sécurité.  « Ouverts pour la première fois il y a à peine 10 ans, dans un pays dont l’indépendance est cinquantenaire, les chantiers de la démocratisation de la vie nationale, de la construction de l’état de droit, du développement des infrastructure économiques et de l’amélioration des conditions de vie des populations se poursuivent sans relâche », a affirmé M. Kabila.  « Cet élan est malheureusement menacé par les ennemis de la paix », a dénoncé le Président. 


Depuis le mois de mars 2012, a-t-il expliqué, la province du Nord-Kivu -où les mots paix, stabilité, réconciliation, travail, dignité humaine avaient commencé à retrouver leurs lettres de noblesse- est redevenue tristement célèbre, non pour la beauté incomparable de ses paysages, ni pour l’extraordinaire richesse de sa diversité, mais comme démonstration du mal profond que l’égoïsme, l’extrémisme, le communautarisme et « le primat de la loi de la force sur la force de la loi » peuvent produire dans une société. 


Le Président a rappelé que des centaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes du Nord-Kivu sont actuellement privés de paix et font l’objet de traitements inhumains et dégradants de la part d’une force négative dirigée par des éléments impénitents du fait de leur grande capacité de nuisance et de soutien extérieur. 


« Cette situation est inacceptable, mérite d’être condamnée et doit donner lieu à des sanctions », a déclaré M. Kabila, en disant attendre de la communauté des nations qu’elle prenne ses responsabilités et du Conseil de sécurité qu’il fasse respecter ses résolutions.  « C’est la condition de leur efficacité et de leur crédibilité », a-t-il tancé.


Le Président Kabila a précisé que les Congolais étaient conscients qu’il leur revient de défendre leur patrie et d’assurer l’ordre public et la sécurité sur l’ensemble du territoire.  « Nous sommes déterminés à assumer cette responsabilité et à y consacrer toutes nos ressources humaines, matérielles et financières, quitte à sacrifier nos ambitions légitimes pour l’émergence du Congo », a prévenu M. Kabila.  « Nous demeurons également déterminés à garantir la cohésion nationale et une égale protection à tous les citoyens », a-t-il ajouté.  En revanche, a-t-il dit, « je forme le vœu de voir notre Organisation engager tous les États Membres, particulièrement ceux qui se laissent tenter par la violence, au respect des principes directeurs de la Charte des Nations Unies ».


« La République démocratique du Congo est un placement sûr », a conclu le Président, en voulant rassurer ceux qui, de près ou de loin, partenaires bilatéraux ou multilatéraux qui accompagnent son pays dans ses efforts « pour ériger, au centre de l’Afrique, un Congo uni et prospère, en paix avec lui-même et avec tous ses voisins ».


M. ALI BONGO ONDIMBA, Président du Gabon, a dit que le monde a plus que jamais besoin du dialogue des civilisations et des cultures, de tolérance, de compréhension, et de respect entre les peuples pour construire un monde plus pacifique.  « En maintenant le cap, nous pourrions mieux relever les défis d’un contexte international toujours marqué par des crises multiformes, illustrées par de nombreux foyers de tensions à travers le monde.  Ce sont entre autres la crise syrienne, la situation au Mali et en République démocratique du Congo », a indiqué M. Bongo Ondimba, qui a ajouté que « le peuple de Palestine et le peuple de Cuba aspirent à un avenir meilleur ».  Le premier aspire à la reconnaissance d’un État et le deuxième demande la levée d’un embargo économique, commercial et financier qui lui est préjudiciable.


Dans ce contexte, M. Bongo Ondimba a avancé que, pour répondre à ces aspirations, il faudra bâtir une gouvernance globale plus équilibrée, plus démocratique et plus organisée.  C’est ainsi que, lors de cette soixante-septième session, « notre attention portera sur la revitalisation de l’Assemblée générale, la réforme du Conseil de sécurité, la médiation, la prévention et la résolution pacifique des différends et des conflits ».  Le Président du Gabon a aussi dit qu’il faut investir dans la lutte contre les menaces transversales du trafic d’armes et de la piraterie maritime qui sévit dans le golfe de Guinée. 


À cet effet, il a révélé qu’en Afrique centrale les pays œuvrent à la mise en place de mesures de confiance, y compris le Mécanisme d’alerte rapide de l'Afrique centrale (MARAC) pour combattre ce fléau.  S’agissant du développement économique, M. Ali Bongo Ondimba a suggéré que l’on aborde avec lucidité l’Agenda pour le développement post-2015, notamment l’articulation entre les OMD et les objectifs de développement durable issus de Rio+20.  Avant de conclure, il a énuméré les réalisations de son pays dans la lutte contre le VIH/sida, la construction d’infrastructures, la mise en place d’une économie verte, le renforcement des ressources humaines du pays et les efforts de dialogue avec toutes les forces vives de la nation à travers le Conseil national de la démocratie.     


M. IVAN GAŠPAROVIČ, Président de la Slovaquie, a fait remarquer que l’année écoulée avait été très intense pour la communauté internationale car elle avait dû faire face à de nouveaux conflits graves, à des violations des droits de l’homme de la même gravité, à des maladies, à des crises alimentaires, au terrorisme, à l’extrémisme, ainsi qu’à une série d’autres menaces à la paix et à la sécurité internationales.  « La manière dont nous résolvons ces nouveaux conflits qui éclatent et l’efficacité de la réponse que nous y apportons sont les témoins de nos succès dans la poursuite des objectifs des Nations Unies », a-t-il fait observer.  Il a plaidé, en la matière, pour un dialogue ouvert, pour le respect des différences et pour la recherche commune de solutions dans un esprit de paix.  Il a aussi considéré que la médiation sous les auspices des Nations Unies était un élément phare de cet esprit de paix.  


« Une distribution inéquitable des richesses, des inégalités sociales, la pauvreté et un sentiment d’injustice demeurent également à la source de nombreux conflits et différends », a poursuivi le Président slovaque, ajoutant d’emblée que les Nations Unies avaient le potentiel pour aider et pour appuyer chacun de ses Membres dans ces différents domaines.  Il a fait remarquer que les pays avaient des conceptions divergentes de la manière dont doivent œuvrer les Nations Unies mais il a appelé à la poursuite d’un objectif commun: transformer l’Organisation en une instance dotée d’un rôle de poids dans un nouvel environnement international.  « Il nous faut une vision politique de la part de tous les États Membres en vue d’adapter l’ONU aux demandes mondiales du XXI siècle », a-t-il dit. 


Dans ce contexte, le Président slovaque a rappelé que la Conférence Rio+20 avait réaffirmé la nécessité d’un multilatéralisme robuste et inclusif contre les menaces qui pèsent sur la communauté internationale en matière de développement durable.  Il a apporté le soutien de son pays à l’initiative du Secrétaire général baptisée « Énergie durable pour tous ».  Il a rappelé que les États Membres disposaient encore de trois ans pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour honorer ses engagements.


En matière de paix et de sécurité internationales, M. Gašparovič a encore mis l’accent sur la nécessité d’un traité régissant le commerce des armes, ainsi que sur l’importance d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il s’est félicité de ce qu’une conférence sur cette question soit prévue à Helsinki en décembre prochain.  Il a aussi plaidé pour le renforcement de la coopération entre l’ONU, l’Union européenne et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dans la gestion des crises et s’est dit favorable à d’autres améliorations des missions de consolidation de la paix en matière de coopération, de protection des civils et de stratégie de transition postconflit.


M. GOODLUCK EBELE JONATHAN, Président du Nigéria, a déclaré, citant l’exemple du Soudan du Sud, que beaucoup plus devait être fait pour préserver les gains obtenus, y compris en développant de nouvelles stratégies de prévention et de résolution des conflits.  Il a en outre appelé le peuple syrien à, face au manque apparent d’une action internationale positive concertée, faire une pause et à trouver une solution à la crise d’une façon qui bénéficierait à la nation syrienne.


Le Président nigérian a par ailleurs plaidé en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité, avec un élargissement de ses membres permanents, afin de rendre cet organe plus équitable, plus inclusif et plus efficace. 


M. Jonathan s’est également dit préoccupé par les crises politiques et les insurrections dans de nombreuses régions du monde, y compris dans certaines parties de son pays, confrontées à des menaces extrémistes ou à des activités de militants aux tactiques quasi terroristes.  Face à ce problème, le Nigéria s’est attaché à s’attaquer aux causes profondes des menaces, explorant des opportunités de dialogue et renforçant l’application de la loi en vue de garantir la sécurité publique.


La coopération internationale a été, de même, un facteur essentiel pour relever les défis sécuritaires, a-t-il dit, précisant que des accords bilatéraux avaient été signés avec les pays voisins comme le Cameroun, le Niger et le Tchad.


M. Jonathan s’est également attardé sur la situation en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali et en Guinée-Bissau.  Si la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prend des mesures pour tenter de résoudre la crise au Mali, en particulier dans le nord du pays, une aide urgente des Nations Unies et le soutien d’autres partenaires sont nécessaires pour y garantir la paix et la sécurité ainsi que dans l’ensemble de la sous-région.


Enfin, le Président du Nigéria a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération de son pays avec les Nations Unies dans le domaine des opérations de maintien de la paix à travers le monde.


M. CHRISTOPHER JOREBON LOEAK, Président des Îles Marshall, a déclaré que son pays allait renforcer ses efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier en ce qui concerne l’accès à l’éducation, à un emploi décent, et la protection de l’environnement.  « Les OMD ne sont pas des chiffres abstraits ou des statistiques », a-t-il dit.  « Les OMD sont dans nos salles de classes et dans nos hôpitaux. » 


Les Îles Marshall veulent progresser avec la région Asie-Pacifique, a assuré le Président.  « Nous n’avons pas d’autre choix que de réécrire notre futur ».  Le pays doit assurer son indépendance économique en élargissant son secteur privé, notamment dans la pêche et le tourisme.  Ces progrès doivent servir de pilier à la Conférence mondiale sur le développement durable des petits États insulaires qui se tiendra dans le Pacifique en 2014.  Quant au prochain Sommet des dirigeants du Forum du Pacifique, il aura lieu en 2013 aux Îles Marshall.


Évoquant les 67 essais nucléaires conduits dans les Îles Marshall alors qu’elles étaient encore un territoire sous tutelle des Nations Unies, M. Loeak a souligné que de nombreux habitants sont, aujourd’hui encore, des « nomades nucléaires », dans l’impossibilité de se réinstaller en toute sécurité.  Le Rapporteur spécial sur les déchets toxiques, M. Calin Goergescu, a présenté cette année au Conseil des droits de l’homme ses conclusions sur la souffrance du peuple des Îles Marshall.  Ils « ont payé un prix trop élevé », a insisté le Président, car c’est « la seule fois où les Nations Unies ont explicitement autorisé l’utilisation d’armes nucléaires ».  M. Loeak a souhaité que les États-Unis et la communauté internationale dans son ensemble acceptent les recommandations du Rapporteur spécial.


Le Président a aussi souligné que les Îles Marshall étaient l’un des pays les plus exposés à la montée du niveau de la mer.  Toutes les nations doivent agir de concert pour réduire ces risques et respecter les objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Les Îles Marshall ont un plan énergétique national pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais elles dépendent de l’aide internationale et n’ont pas beaucoup d’autres ressources pour s’adapter au réchauffement de la planète.  C’est la raison pour laquelle le secteur privé doit être rapidement renforcé et qu’il faut créer une sécurité financière à travers l’échange « dette contre adaptation » que souhaitent les Îles Marshall et d’autres petits États insulaires.


M. SPRENT ARUMOGO DABWIDO, Président de Nauru, a mis l’accent sur les menaces liées aux effets des changements climatiques.  Les glaces de ‘océan Arctique, a-t-il dit, ont atteint leur niveau historique le plus bas, certains scientifiques prévoyant désormais leur disparition pendant dans cinq ans.  La semaine dernière encore, a-t-il ajouté, une nouvelle étude a démontré que la moitié du récif corallien pourrait être perdue avec une hausse de la température de 1,2 C. 


Au lieu d’accroître nos efforts pour régler d’urgence cette crise, nous assistons au démantèlement régulier du régime international de lutte contre les effets des changements climatiques, a-t-il déploré.  Un tel résultat est inacceptable, a-t-il déclaré.  Si le multilatéralisme doit avoir une crédibilité, nous devons d’urgence avancer, et les pays qui ont les capacités les plus importantes doivent immédiatement commencer à mobiliser les ressources nécessaires au rétablissement d’une infrastructure énergétique qui alimente l’économie globale.


Pour M. Dabwido, le système des Nations Unies doit commencer à analyser et à traiter les conséquences sur la sécurité des effets des changements climatiques.  À cet égard, a-t-il dit, les petits États insulaires en développement ont appelé à la nomination d’un représentant spécial sur le climat et la sécurité, lequel travaillerait avec les États Membres pour assurer leur résilience.


En outre, le Secrétaire général devrait conduire une évaluation de la capacité du système des Nations Unies à répondre à de telles conséquences.  Les États Membres, en particulier les plus vulnérables, doivent être convaincus que la communauté internationale a les outils et les ressources pour répondre à cette crise, a-t-il expliqué.


Il a estimé également que les engagements pris lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable à Rio devaient être appuyés par de véritables ressources et être traduits en résultats concrets sur le terrain.


M. VÁCLAV KLAUS, Président de la République tchèque, a exprimé sa ferme conviction que les différends devaient être réglés de manière pacifique et non par le recours à la force.  À la lumière de l’histoire de son pays, il a indiqué que les responsables nationaux devaient être les chefs de file des négociations pour la résolution des différends plutôt que des négociateurs internationaux ou d’anciennes célébrités politiques.


Le mandat des parties en négociation doit respecter autant que possible les particularités locales, et les observateurs doivent s’abstenir d’imposer une résolution qui, si elle a leur faveur, n’est pas en adéquation avec la dynamique à long terme d’une région, a-t-il affirmé.  Ce préalable n’étant souvent pas respecté, il ne faut pas s’étonner que les résultats obtenus lors de la résolution d’un conflit soient aux antipodes de ceux qui sont parfois souhaités par les parties prenantes, a poursuivi le Président Klaus.


Il a ensuite affirmé que la première question à se poser était bel et bien de savoir quelle est l’efficacité des pourparlers de paix et des missions internationales.  Les interventions externes améliorent-elles la situation ou l’aggravent-elles en compromettant des processus spontanés qui pourraient réintroduire de la stabilité dans une région avec peut-être des petits sacrifices mais sans doute moindres que le prix à payer à cause de ces interventions?  Les récents développements en Iraq, la question toujours ouverte de Chypre ou l’indépendance du Kosovo sont-ils des succès de l’ONU ou des échecs? s’est-il interrogé.


M. Klaus a ensuite abordé la situation en Syrie, indiquant qu’il ne voyait pas d’issue prévisible à la crise et que les efforts devaient se concentrer sur l’aide à apporter à la population, tels qu’ils sont déployés en ce moment même par son pays.  Plaidant pour l’adoption d’une perspective à long terme et prenant pour exemple l’intervention en Libye, le Président tchèque a indiqué que la force militaire ne pouvait en tout état de cause aboutir à un règlement durable.  En conclusion, il a apporté le soutien de son pays à une réforme des Nations Unies, y compris du Conseil de sécurité, afin de parvenir notamment à une représentation géographique plus équilibrée.


M. HÂMID KARZAI, Président de l’Afghanistan, a déclaré que le monde était « ébranlé par la dépravation de fanatiques qui ont commis des actes insultant la foi de plus de 1,5 milliard de musulmans ».  De tels actes, a-t-il martelé, ne peuvent jamais être justifiés par la liberté d’expression.  L’islamophobie est un phénomène préoccupant qui menace la paix et la coexistence entre les cultures et les civilisations.  M. Karzai a appelé les dirigeants occidentaux, les politiciens et les médias, à s’attaquer à l’islamophobie dans toutes ses formes et manifestations. 


L’Afghanistan témoigne des bienfaits de la coopération multilatérale et de la solidarité internationale. En 10 ans, le pays s’est remarquablement transformé, a reconnu le Président.  La démocratie a pris racine, les services de santé sont accessibles à la majorité de la population, des millions d’enfants, garçons et filles, sont scolarisés.  Cependant, le monde poursuit sa lutte contre le terrorisme et le peuple afghan continue de payer un prix très élevé.  Or, « le terrorisme n’est pas enraciné dans les villages et les villes afghans; il ne l’a jamais été », a assuré M. Karzai.  « Ses sources et ses réseaux existent au-delà des frontières de l’Afghanistan ».


La paix est le désir le plus cher du peuple afghan, a poursuivi le Président.  Convaincu qu’un effort militaire seul n’est pas une stratégie adéquate pour assurer la sécurité, il a lancé un processus de paix et de réconciliation.  M. Karzai a dit tendre la main, non seulement aux Taliban, mais aussi à tous les autres groupes d’opposition armés qui aspirent à retrouver une vie digne, pacifique et indépendante.  Il a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’appuyer pleinement ses efforts et, en particulier, au Comité des sanctions sur les Taliban de retirer des dirigeants de ses listes afin de faciliter des négociations directes.


M. Karzai a rappelé qu’il encourageait le Pakistan à appuyer le processus de paix en Afghanistan pour la sécurité de la région et au-delà.  Il s’est dit conscient que les relations fraternelles avec son voisin étaient soumises à des tensions avec les attaques de villages afghans. 


Depuis deux ans, a poursuivi M. Karzai, la priorité de l’Afghanistan a été de faire en sorte que ses Forces de sécurité assument la pleine responsabilité de la sécurité du pays.  Le processus de transition sera terminé au milieu de l’année 2013 et les forces de l’OTAN et de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) doivent quitter l’Afghanistan à la fin 2014.  En outre, l’année écoulée a été marquée par des progrès importants dans la consolidation du partenariat international, avec les réunions de Chicago et de Tokyo, où un « cadre de responsabilité mutuelle » a été adopté.


Enfin, le Président a reconnu que le destin de son pays était lié à celui de la région et qu’en dépit des menaces posées par le terrorisme, l’extrémisme et les narcotiques, il devait saisir toutes les opportunités pour se développer et prospérer.


M. EDWARD KIWANUKA SSEKANDI, Vice-Président de l’Ouganda, a estimé que les conflits devraient être réglés, avant tout, par les acteurs et les citoyens des pays concernés, sur la base de principes démocratiques et de l’égalité de tous devant la loi.  Lorsque les acteurs nationaux ne sont pas en mesure de résoudre le problème, les organisations sou-régionales peuvent intervenir.  Celles-ci incluent, en Afrique, la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ou la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO).


Les Nations Unies et la communauté internationale peuvent apporter le soutien nécessaire aux initiatives régionales et sous-régionales, a poursuivi le Vice-Président.  « Nos avancées récentes dans les processus de paix au Burundi, au Soudan, au Soudan du Sud et en Somalie, notamment, attestent des progrès que nous pouvons faire ensemble ».  L’initiative de la CIRGL en cours dans l’est de la République démocratique du Congo est basée sur cette expérience.  Elle étudie les causes profondes du conflit, le déploiement d’une force internationale neutre et la réponse à la crise humanitaire.  M. Ssekandi a en effet jugé que les interventions étrangères étaient souvent déstabilisatrices.


Le Vice-Président ougandais a souligné qu’il fallait s’interroger sur les questions substantielles qui donnent lieu à des conflits, comme le manque d’accès ou la distribution inéquitable des ressources, l’exclusion sociale et politique.  Le lien entre développement et sécurité dans la consolidation de la paix est maintenant largement reconnu, a-t-il ajouté.  Des efforts doivent être faits pour désamorcer la crainte, la haine et les autres émotions négatives qui enveniment les conflits.  À cet égard, l’Ouganda condamne tous les actes de terrorisme et de violence et appelle tous les dirigeants à favoriser la réconciliation nationale, à travers des mécanismes judiciaires de transition, comme les commissions vérité et réconciliation qui jouent un rôle clef dans l’établissement d’une paix durable.


M. MARIANO RAJOY BREY, Président du Gouvernement de l’Espagne, a indiqué qu’il participe, pour la première fois, au débat général de l’Assemblée générale depuis son élection à la tête du Gouvernement espagnol.  « Je le fais aujourd’hui, au nom d’un pays qui s’est engagé avec la communauté internationale à trouver des solutions communes aux problèmes auxquels nous sommes confrontés », a-t-il renchéri.  Cet engagement s’exprime par le désir de servir une nouvelle fois au Conseil de sécurité pour la période 2015-2016.  En dehors de la situation politique et financière, le monde fait aujourd’hui face à des défis compliqués et nombreux, a reconnu M. Rajoy Brey.  L’ONU et l’Assemblée générale sont les endroits les plus indiqués pour y faire face.


S’agissant donc de l’avenir du printemps arabe, M. Rajoy Brey a déclaré que l’Espagne peut servir de bon exemple pour avoir réussi sa transition vers la démocratie.  Il a rappelé que l’Espagne a participé activement à la recherche de solutions aux problèmes dans la corne de l’Afrique notamment la lutte contre la piraterie dans l’océan Indien.  Après avoir salué les avancées en Somalie, il a révélé que l’Espagne et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont signé un accord pour la mise en place aux îles Canaries du plus grand silo de stockage alimentaire au monde afin de pouvoir réagir rapidement et efficacement aux urgences sur le continent. 


M. Rajoy Brey a également dit que l’année 2012 a vu des avancées comme le retour progressif de la stabilité en Afghanistan, les engagements pris à la Conférence du développement durable de Rio+20, la lutte contre l’impunité internationale et le rôle crucial de l’Amérique latine dans le développement et le multilatéralisme.  Avant de terminer, il a demandé à ce que pour les 12 prochains mois, l’on se focalise, avec détermination, sur la crise en Syrie, le Liban, le processus de paix au Moyen-Orient, la situation au Mali ainsi que les efforts de la communauté internationale et du Groupe E3+3 pour atténuer les doutes sur le programme nucléaire iranien.


Il a insisté sur le fait que ces efforts sont soutenus par la volonté de parvenir à une solution politique et diplomatique.  Il n’a pas non plus oublié d’exprimer son appui aux pourparlers à Six comme cadre pour trouver une solution diplomatique à la crise liée au programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée.


M. KAY RALA XANANA GUSMÃO, Premier Ministre du Timor-Leste, a dit venir avec un message de joie et de remerciement.  Il a rappelé que de nombreuses missions de l’ONU se sont succédé depuis « l’émancipation » en 1999, d’un Timor-Leste qui a su aller au-delà des circonstances qui caractérisent les pays postconflit.  L’année 2012 marque le début d’un nouveau chapitre en matière de consolidation de la paix, celui de la poursuite du renforcement des institutions et du développement national.  M. Gusmão s’est notamment félicité du bon déroulement, cette année, des élections présidentielle et parlementaires, avant d’évoquer les récentes visites du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, et de la Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton.  Ce fut la première visite d’un haut fonctionnaire américain dans notre jeune pays, s’est-il enorgueilli.


Évoquant le retrait, d’ici à la fin de l’année, de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), le Premier Ministre a annoncé que son pays rendrait hommage, le 20 mai 2013, à tous les pays ayant participé aux missions de l’ONU au Timor-Leste en leur octroyant la plus importante décoration du pays.  Le succès du Timor-Leste, a-t-il affirmé, appartient à tout le monde et nous nous tenons prêts à continuer de diriger le processus de développement national, notamment la consolidation de notre État démocratique dans l’état de droit et la mise en œuvre progressive du Plan de développement stratégique pour la période 2011-2030.  Le Timor-Leste, a-t-il ajouté, tient cependant à maintenir des rapports étroits avec l’ONU et les autres partenaires en développement dans un nouveau cadre de coopération.


M. Gusmão a ensuite passé en revue les objectifs du nouveau Gouvernement timorais.  Aujourd’hui, nous avons un plan, une vision pour transformer le Timor-Leste en un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2030.  Le Premier Ministre a cependant averti qu’à court terme, son pays ne serait pas en mesure d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, précisant que la lutte contre la pauvreté constituait le défi principal du Timor-Leste.


Il a évoqué la création, en avril 2010, à Dili, du « G7+ » faisant observer qu’il n’existait auparavant aucun mécanisme permettant aux États fragiles de discuter de questions liées à la paix et à la sécurité d’une manière plus indépendante que dans le cadre des relations avec les donateurs et les agences de développement.  Il a plaidé pour l’adoption d’un « New Deal » afin d’assurer une meilleure coordination et une appropriation de l’assistance internationale par les pays récipiendaires.  Le Timor-Leste, a-t-il ajouté, s’engage à continuer de diriger le « G7+ » de la même façon qu’il s’est engagé à sortir d’une situation de conflit et de fragilité pour parvenir à une situation de paix sociale et politique et de stabilité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les Ministres des États membres de l’ECOSOC s’engagent à renforcer l’efficacité de cet organe pour mieux promouvoir le développement durable

ECOSOC/6546

Les Ministres des États membres de l’ECOSOC s’engagent à renforcer l’efficacité de cet organe pour mieux promouvoir le développement durable

24/09/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6546
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social                              

Réunion ministérielle extraordinaire                       

50e séance – après-midi & soir


LES MINISTRES DES ÉTATS MEMBRES DE L’ECOSOC S’ENGAGENT À RENFORCER L’EFFICACITÉ

DE CET ORGANE POUR MIEUX PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE


Les ministres des États membres du Conseil économique et social (ECOSOC) se sont engagés, aujourd’hui, à renforcer cet organe afin de le rendre « plus efficace et efficient », en améliorant notamment la cohérence et la coordination, en vue de mieux promouvoir le développement durable.


Dans une déclaration conjointe, signée à l’occasion d’une réunion ministérielle extraordinaire de l’ECOSOC, ils soulignent la nécessité d’une « action collective » pour relever les défis du développement durable. 


Les ministres se disent « déterminés à promouvoir un système multilatéral inclusif, transparent et efficace pour mieux faire face aux défis mondiaux urgents d’aujourd’hui » et réaffirment leur « engagement à promouvoir et à renforcer l’efficacité et l’efficience du système des Nations Unies ».


L'objectif principal de cette Réunion ministérielle extraordinaire, qui a été ouverte par les déclarations du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, du Président de l’ECOSOC, M. Miloš Koterec (Slovaquie), du Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, M. Vuk Jeremić (Serbie), et du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, était d'examiner les mesures nécessaires à prendre pour aboutir à un système multilatéral renforcé et plus efficace apte à relever les défis mondiaux urgents du développement durable.


Cette nécessité avait été exprimée à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 ».  Dans « L’Avenir que nous voulons », le Document final* de Rio+20, les dirigeants du monde ont reconnu le « rôle essentiel » que l’ECOSOC joue dans la réalisation d’une « intégration équilibrée » des trois dimensions –économique, sociale et environnementale- du développement durable.


Dans leur déclaration, les ministres, qui réaffirment ce rôle clef, considèrent qu’un modèle de développement plus durable ne pourra être réalisé que grâce à une alliance large composée de personnes, de gouvernements, de la société civile et du secteur privé, ainsi qu’il est stipulé dans le Document final de Rio+20.


Après le segment d’ouverture, la Réunion ministérielle extraordinaire de l’ECOSOC s’est poursuivie par une table ronde organisée sur le thème « Un système multilatéral inclusif, renforcé et efficace pour la réalisation du développement durable - Quelles sont les mesures requises? » et un dialogue auquel ont pris part une cinquantaine de ministres.


* A/Conf.216/L.1


OUVERTURE DE LA RÉUNION


Déclarations liminaires


Ouvrant la Réunion ministérielle extraordinaire consacrée à la question du développement durable, M. MILOŠ KOTEREC (Slovaquie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé que le monde faisait face à de nombreux défis.  Entre autres évolutions décevantes, a-t-il dit, l’économie mondiale n’a progressé que de 2,8% au cours du premier semestre de cette année, soit le rythme de croissance le plus lent depuis 2009, lorsque le monde subissait une récession difficile.  Les inégalités de revenus se sont accrues de façon importante dans la plupart des pays riches.  Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de plusieurs dizaines de pour cent au cours des dernières années, après un siècle de baisse constante, a constaté M. Koterec.


Le Président de l’ECOSOC a estimé que les solutions nationales seules ne suffisaient pas pour résoudre de tels problèmes.  Toutefois, a-t-il ajouté, il est possible de réorienter les institutions multilatérales vers une plus grande efficacité.  M. Koterec a mis l’accent sur l’importance de redéfinir le travail futur des Nations Unies en matière de développement.  Bâtir l’avenir durable que nous voulons ne sera pas chose facile, a-t-il admis, notant qu’une fondation solide ne pouvait reposer que sur des principes partagés par tous les acteurs de la communauté internationale.


M. Koterec a fait remarquer que l’ECOSOC se trouvait au centre de nombreux partenariats forts, aussi bien au sein de la famille des Nations Unies qu’avec d’autres institutions multilatérales.  Alors que se développent de nouveaux groupements, tels que le G-20, et des arrangements multilatéraux sur les questions économiques mondiales, l’ECOSOC devrait s’assurer que le cadre consultatif approprié est bien en place en vue de relever les défis de l’économie mondiale, a estimé le Président de l’ECOSOC. 


Le Conseil, a-t-il déclaré, reconnaît l’importance de partenariats publics privés forts.  C’est pourquoi l’ECOSOC a accru la participation des organisations non gouvernementales à ses travaux au cours des dernières années, renforcé les liens avec les universités et les jeunes, et noué des engagements encore plus forts et plus nombreux avec le monde des affaires. 


Il faut repenser de façon majeure le système, a préconisé le Président de l’ECOSOC, plaidant en faveur d’une cohésion plus grande entre les piliers social, économique et environnemental du développement durable.  Il convient, a-t-il estimé, d’éviter la tentation de créer des structures parallèles et d’œuvrer à renouveler et revitaliser les arrangements institutionnels existants.  M. Koterec a ainsi exhorté les États Membres à faire des propositions courageuses et visionnaires.  Il faut que soit suscité un élan politique pour revitaliser et reconcevoir les institutions mondiales, a conclu le Président de l’ECOSOC.


M. VUK JEREMIĆ (Serbie), Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, a affirmé sa détermination à œuvrer au renforcement, très utile, a-t-il dit, des deux institutions des Nations Unies que sont l’Assemblée générale et l’ECOSOC.  Un Conseil économique et social plus dynamique contribue plus efficacement au travail de l’Assemblée générale, a dit M. Jeremić, mettant l’accent sur la nécessité de faire avancer les aspects économiques et sociaux de l’Agenda pour le développement des Nations Unies et promouvoir les droits de l’homme. 


M. Jeremić a dit attendre avec impatience les résultats des délibérations de la réunion ministérielle de l’ECOSOC.  Il a souligné l’importance de se concentrer de façon plus intense sur l’Agenda pour le développement de l’après-2015.  Il est essentiel de rester sur la même longueur d’onde, a-t-il dit, notant que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20 avait souligné l’importance d’une coordination et d’une cohésion plus grandes au niveau international pour que puissent être relevés les nombreux défis d’aujourd’hui.  « Nous devons travailler ensemble », a-t-il déclaré, plaidant pour la mobilisation de ressources additionnelles.


Le Président de l’Assemblée générale a observé que les institutions financières internationales et des groupements tels que le G-20 jouaient un rôle critique.  L’Assemblée générale est le principal organe délibérant de l’Organisation, a-t-il rappelé, estimant qu’elle devait, à ce titre, participer de façon plus active à l’action économique et financière mondiale pour en faire avancer le discours économique et politique.  Il a espéré qu’un cadre de dialogue et de collaboration efficace entre l’Assemblée et les institutions financières internationales et des organes tels que le G-20 pourra être établi au cours des prochaines années.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé que les dirigeants mondiaux, lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 », avaient reconnu la nécessité d’un système multilatéral plus performant pour le développement durable et celle de s’engager en faveur de l’amélioration de l’efficacité du système des Nations Unies, y compris celle du Conseil économique et social.  Un système multilatéral renforcé doit pouvoir être en mesure de traiter les difficultés immédiates et, plus largement, les défis du développement durable, de la pauvreté, du chômage élevé et de l’insécurité alimentaire à la perte de la biodiversité et aux changements climatiques, a dit M. Ban. 


Ce qui signifie, a-t-il déclaré, être cohérent et coordonné, et faire davantage pour intégrer les piliers économique, social et environnemental du développement durable dans l’élaboration des politiques à tous les niveaux.


M. Ban a ainsi présenté cinq défis à relever auxquels l’ECOSOC peut apporter une contribution importante. 


Premièrement, il faut, a-t-il dit, une solution coordonnée à la crise mondiale de l’emploi, ainsi qu’une action pour éviter une nouvelle récession planétaire.  Cela passe, a-t-il précisé, par le règlement de la question urgente du chômage des jeunes et par la pleine participation des femmes à la force de travail. 


Ensuite, les pays donateurs doivent honorer leurs engagements à développer le monde.  Troisièmement, il convient de continuer à placer la sécurité alimentaire en tête de l’agenda du développement pour relever le « Défi Faim zéro » lancé lors de la Conférence Rio+20.


Quatrièmement, il faut saisir les nombreuses et diverses opportunités présentées à Rio+20, particulièrement en faveur d’une économie verte inclusive.  Enfin, il est nécessaire, a préconisé le Secrétaire général, de revitaliser le Cycle de négociations de Doha et de faire reculer les mesures protectionnistes.

Rio+20, a-t-il déclaré, a établi une plate-forme solide sur laquelle bâtir, et a fourni les outils appropriés.  « Il est temps désormais d’en assurer le suivi, de se mettre au travail, d’être pratique.  Il n’y a pas de temps à perdre », a ajouté M. Ban, précisant qu’il présenterait l’an prochain les recommandations de son Groupe de haut niveau sur l’Agenda pour le développement des Nations Unies de l’après-2015.


M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a souligné que cette réunion de l’ECOSOC avait lieu alors que se déroulent trois processus importants au sein des Nations Unies: le suivi de Rio+20, le travail accru sur l’Agenda pour le développement de l’après-2015, et l’initiative de réforme de l’ECOSOC.  À Rio, a-t-il expliqué, les dirigeants mondiaux ont reconnu l’importance capitale d’un système multilatéral ouvert, transparent, réformé, renforcé et efficace pour mieux affronter aujourd’hui les problèmes mondiaux urgents qui se posent en matière de développement durable.


Le Secrétaire général adjoint a estimé que la structure démocratique de l’ECOSOC et sa nature inclusive lui donnaient sa légitimité.  Le système de l’ECOSOC a néanmoins besoin d’être transformé, a-t-il observé, mettant l’accent sur la nécessité de procéder à des changements substantiels concernant l’établissement de son ordre du jour et ses méthodes de travail.  Il a ainsi dit attendre avec impatience les vues des États Membres sur la meilleure façon de procéder au renforcement du Conseil économique et social.


Table ronde sur le thème « Un système multilatéral inclusif, renforcé et efficace pour la réalisation du développement durable – Quelles sont les mesures requises? »


Déclarations des panélistes


M. GERT ROSENTHAL, (Guatemala), ancien Président du Conseil économique et social, a estimé que dans une économie mondiale interdépendante, un « discours multilatéral » s’imposait comme moyen de s’accorder sur les décisions politiques concertées à prendre en matière d’économie, de finances et de questions sociales et environnementales, ainsi que pour coordonner ces dernières afin qu’elles aient le maximum d’impact et que le suivi en soit correctement assuré.  Il a estimé qu’afin d’assurer une plus grande cohérence et efficacité, un arrangement du type du G-20 s’imposait.  Les principales parties prenantes doivent disposer d’un forum au sein duquel elles pourront prendre des décisions collectives destinées à orienter l’économie internationale vers la stabilité, la prospérité et l’inclusivité, a-t-il recommandé.  Il a par ailleurs estimé que, contrairement aux conclusions de « Rio+20 », toutes les questions économiques, sociales et environnementales ne devaient pas forcément être regroupées sous l’égide d’un arrangement centralisé.  Après tout, la décentralisation de l’architecture des agences spécialisées a plutôt bien servi au cours de ses 60 dernières années, a-t-il fait observer.


M. Rosenthal n’en a pas moins estimé que l’ONU était particulièrement bien placée pour jouer un rôle « robuste » dans le domaine du développement durable à large échelle.  Mais le véritable problème est de savoir « qui fait quoi » au sein même de l’ONU dans ce domaine, a ajouté l’ancien Président de l’ECOSOC pour qui la réaffirmation du rôle de cet organe lors de Rio+20 était en fait une réaffirmation des fonctions dont l’ECOSOC ne s’était pas acquitté avec succès dans le passé.  Le Conseil économique et social (ECOSOC) a perdu son pouvoir de rassemblement à tel point qu’un ministre des finances daigne rarement gratifier l’ECOSOC de sa présence, a déploré M. Rosenthal qui a également pointé du doigt l’incapacité de l’ECOSOC à coordonner les activités de ses organes subsidiaires devenus « insubordonnés » et le fait que l’on n’ait toujours pas réussi à régler le problème du chevauchement entre les travaux de l’ECOSOC et ceux de l’Assemblée générale.  Voilà les problèmes auxquels il faut trouver une solution si on veut renforcer l’ECOSOC et repenser ses fonctions principales, a-t-il souligné.


L’ancien président de l’ECOSOC a également fait observer que le Document final de Rio+20 ne précisait pas si le nouveau « forum politique de haut niveau » destiné à remplacer la Commission du développement durable serait placé sous l’égide de l’Assemblée générale ou de l’ECOSOC.  Ce dernier cas de figure insufflerait un nouvel élan à l’ECOSOC, a-t-il estimé.


M. Rosenthal a ensuite engagé les États Membres à éviter d’imposer à l’ECOSOC des tâches dont on sait qu’elles ne sont pas réalistes.  Il a également plaidé pour le renforcement de la capacité de rassemblement de l’ECOSOC en veillant à la bonne préparation et planification de ses activités.  Il importe également de tirer pleinement parti des principales qualités de l’ECOSOC, notamment l’interaction avec les institutions de Bretton Woods et sa fonction de « porte d’entrée de l’ONU » pour les ONG, la société civile et le secteur privé, qui sont autant d’alliés potentiels capables de renforcer le rôle de l’ONU dans le domaine du développement, a-t-il préconisé.  M. Rosenthal a aussi évoqué la nécessité de renforcer le Secrétariat, mais également celle de résoudre les questions de juridiction entre l’Assemblée générale et l’ECOSOC concernant la répartition de leurs tâches respectives.  Enfin, a-t-il ajouté, il conviendrait aussi d’envisager de changer le calendrier des réunions en fonction de l’impact potentiel de chaque segment.  Il n’existe aucun argument convaincant pour la tenue d’une session substantive de l’ECOSOC durant quatre semaines, a-t-il indiqué. 


Avant de penser à l’avenir de l’ECOSOC, il conviendrait de réexaminer son passé, a estimé M. TIMOTHY WIRTH, Président de la Fondation pour les Nations Unies.  Il a évoqué l’adoption, pendant les années 1960, d’une charte pour l’intégration de questions d’ordre économique à l’agenda du Conseil.  Les années 1970 ont mis l’accent sur une meilleure coordination des aides publiques au développement (APD), tandis que les années 1980 ont, quant à elles, vu le parrainage, par l’ECOSOC, d’une conférence mondiale qui a eu un grand effet sur la coordination des efforts des États Membres.  C’est à la suite des délibérations de l’ECOSOC que le potentiel des OMD a été identifié, a souligné M. Wirth pour qui l’ECOSOC a fait un travail remarquable pour aider la communauté internationale à comprendre des questions très complexes. 


Wirth a ensuite recommandé l’inscription à l’ordre du jour du Conseil de quatre questions d’urgence pour que l’ECOSOC en délibère.  Il importe en premier lieu de réfléchir à la seconde phase des OMD et comment y inclure la question du développement, a-t-il suggéré.  Il faut également mettre la question de l’énergie au centre des travaux de l’ONU, tâche particulièrement pertinente pour l’ECOSOC, ajouté M. Wirth.  À Rio, a-t-il ajouté, l’importance du rôle du secteur privé a été évoquée à maintes reprises, mais l’ONU semble aborder cette question avec suspicion.  Pour M. Wirth, il existe de grandes possibilités pour l’ONU de rejoindre le leadership du secteur privé et concrétiser ainsi un certain nombre de partenariats.  Il a également souligné la nécessité de s’assurer que la question du genre et de la parité demeure au cœur des travaux de l’ONU pour que soient mieux comprises les questions qui en relèvent.


M. MUNIR AKRAM, ancien Président du Conseil économique et social, a fait observer que la question du renforcement de l’ECOSOC avait déjà été évoquée, il y a 40 ans.  Un besoin plus grand de cohésion politique et de mise en œuvre efficace est manifeste concernant le fonctionnement de l’ECOSOC, a-t-il indiqué.  Il a estimé qu’une réforme fragmentaire de l’agenda de l’ECOSOC n’était pas possible.  Il faut tout revoir, a-t-il lancé.  Trop de délégations sont attachées à trop de points de l’ordre du jour actuel, ce qui signifie que l’on ne peut pas procéder par élimination.  Pour M. Akram, l’ECOSOC doit se pencher en premier lieu sur les OMD et les objectifs de développement internationalement agréés, sans oublier les décisions prises lors de Rio+20.


Pour ce qui est de la structure de l’ECOSOC, M. Akram a estimé que le problème est de savoir comment créer un forum efficace en matière de prise de décisions.  Le chiffre magique de 27 a été évoqué à maintes reprises, ce qui représente la moitié des membres actuels du Conseil, a-t-il relevé.  Il a estimé que ce groupe de 27 devait remplacer le G-20 qui, a-t-il affirmé, « manque de légitimité ».  Au sein des 27, a-t-il proposé, il pourrait y avoir des membres permanents et non permanents qui siégeraient sur la base d’une rotation.


En outre, a enchainé M. Akram, l’ECOSOC n’a pas su profiter des secrétariats mis à sa disposition.  De son avis, l’ECOSOC devrait pouvoir profiter de l’ensemble des secrétariats de l’ONU pour que chaque institution puisse participer à ses travaux. 


Débat interactif


Comment assurer la pertinence de l’ECOSOC et sa capacité à établir le programme du document « L’avenir que nous voulons », adapté à l’issue de la Conférence Rio+20.  Comment éviter une dispersion de ses efforts, s’adresser au plus grand nombre possible de protagonistes, veiller à ce que les priorités les plus importantes soient dûment débattues, et assurer le suivi des initiatives?  Telles ont été certaines des préoccupations soulevées par les délégations pendant ce débat au cours duquel la nécessité pour l’ECOSOC d’améliorer sa capacité de leadership intellectuel et de maximiser son pouvoir de convocation a été soulignée à plusieurs reprises. 


« C’est comme au football, les joueurs doivent se trouver au bon endroit au bon moment, et l’ECOSOC doit apprendre à faire de même », a lancé le représentant du Pakistan pour qui l’ECOSOC ne doit pas se limiter à répéter les débats déjà tenus par l’Assemblée générale.


Le Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie a constaté qu’une approche sectorielle ne parviendra jamais à répondre aux défis internationaux, estimant au contraire qu’il faut aborder la question sur une perspective à long terme et intégrer de manière concrète les trois piliers du développement durable.  Il faut également donner plus de souplesse à la manière dont travaille l’ECOSOC et lui trouver des méthodes de travail simplifiées pour y faciliter la conclusion d’accords, a-t-il ajouté.


De son côté, le Ministre de la Belgique a insisté sur l’importance de la structure du Conseil, car, a-t-il fait observer, « sans structure, la meilleure volonté du monde ne suffira pas ».  Il a notamment estimé que la création du forum de haut niveau préconisé à Rio+20 devait se faire en parfaite cohésion avec l’ECOSOC, lequel, a-t-il ajouté, doit demeurer le noyau des opérations normatives et maintenir son ouverture à la société civile et aux ONG.  Il a ensuite appelé les délégations à fixer le mois de mai prochain comme délai pour arrêter des décisions claires pour la création du nouveau modèle d’architecture internationale dont la monde a besoin en la matière.


« Sommes-nous déjà dans un mode de multilatéralisme conçu sur mesure? », s’est interrogé à son tour le représentant du Mexique qui, tout en ayant à l’esprit les « capacités impressionnantes » du G-20, a rappelé que le mécanisme informel de l’ECOSOC avait réussi à débloquer certains processus pour favoriser la mise en œuvre de l’Agenda pour le développement.  En outre, la participation des ONG et de la société civile parviendra-t-elle à rétablir un sens de la propriété à l’ECOSOC, concernant les questions relevant du mandat qui est le sien, s’est-il demandé.


À son tour, le représentant de l’Indonésie a estimé que l’ECOSOC devait maintenir sa fonction de pont entre les capacités normatives et opérationnelles de l’ONU.  Cet organe doit avoir des contacts avec les principales parties prenantes, éviter les doubles emplois, et favoriser la mise en place d’un cadre pour promouvoir l’emploi de technologies saines propres à soutenir le développement durable, a précisé ce dernier avant d’appeler les organes subsidiaires de l’ECOSOC à consacrer une séance à la question du développement après 2015.


La Ministre d’ É tat du Royaume-Uni aux affaires étrangères et du Commonwealth a exhorté, quant à elle, l’ECOSOC à consolider « ce qu’il sait faire de mieux », à savoir la coordination avec des partenaires externes.  L’ECOSOC doit également améliorer son pouvoir de convocation et de mobilisation au niveau international, et assurer une vision politique cohérente sur le suivi de Rio+20 et pour la mise en œuvre de l’Agenda pour le développement de l’après-2015, a ajouté le représentant de l’Union européenne.


De son côté, la représentante des États-Unis a engagé l’ECOSOC à accorder davantage d’attention au rôle des femmes dans le développement durable, ainsi qu’à la situation sociale et économique des jeunes et des personnes âgées et aux questions de l’urbanisation, de la pauvreté, de la pollution et des maladies non transmissibles, entre autres. 


Pour le représentant l’Espagne, l’ECOSOC doit également faire face au problème de la durabilité de la dette et adopter un agenda du développement qui tienne compte de la rareté de plus en plus grande des ressources naturelles.


Reprenant la parole, M. Akram, a fait observer dans un premier temps qu’il n’existe pas d’enceinte véritablement capable de traiter la multiplicité des crises actuelles de manière intégrée.  En outre, depuis le début de la crise financière, on n’a pas su apprécier le rôle critique des Gouvernements en ce qui concerne le traitement des crises, a estimé M. Akram en préconisant donc qu’il soit pleinement fait usage de l’enceinte, importante de l’ECOSOC.


Cette table ronde était animée par M. DAVID STEVEN, Associé principal de recherche au Centre pour la coopération internationale de l’Université de New York.


Dialogue ministériel


Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le Ministre des affaires étrangères et de l’immigration des Bahamas s’est réjoui de ce que les propositions de la CARICOM pour renforcer le cadre institutionnel du développement durable aient été prises en compte dans « L’avenir que nous voulons », à savoir plus de cohésion entre les trois piliers du développement durable, un engagement politique de haut niveau et un accent particulier sur la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice sur les petits États insulaires en développement.  S’agissant du renforcement de l’ECOSOC, en particulier, il a prôné une coopération accrue entre ce dernier et l’Assemblée générale pour éviter les doubles-emplois et exploiter au maximum les synergies.


L’ECOSOC tient de la Charte la responsabilité principale en matière de développement durable, a renchéri le Ministre des affaires étrangères du Népal.  Il doit donc jouer un rôle plus dynamique s’agissant de la coordination entre les fonds, programmes et institutions de l’ONU.  Il nous faut un ECOSOC plus « robuste », a insisté le Ministre, en appuyant également une coopération renforcée du Conseil avec les institutions de Bretton Woods et en rappelant, à cet égard, l’urgence de mettre pleinement en œuvre le Programme d’action d’Istanbul sur les pays les moins avancés (PMA).


Il faut une plus grande cohérence, car la gouvernance du développement durable est « éclatée », a quant à lui tranché le Ministre du développement de la France en reprochant à la Commission du développement durable de « n’avoir pas su jouer son rôle ».  Nous devons réaffirmer l’ECOSOC comme un « organe de synthèse, de coordination et de rationalisation de notre action », a-t-il insisté.  L’ECOSOC doit devenir « l’organe de la feuille de route intégrée des engagements pris à Rio » et, pour plus de pertinence, il faut associer plus encore la société civile aux travaux de l’ECOSOC qui doit être « modernisé et capable de répondre aux défis qui s’imposent à la communauté internationale », a estimé le Ministre français.  


Devant les défis de la pauvreté et du changement climatique, nous devons faire de l’ECOSOC une enceinte permettant aux dirigeants du monde de débattre et de convenir de solutions qui feront la différence.  À moins de prendre cette responsabilité, il serait illusoire de croire que l’ECOSOC pourra changer les choses, a averti le Ministre du développement international de la Norvège qui, insistant sur le défi du changement climatique, a lancé: « il n’y a pas de plan B parce qu’il n’y pas de planète B ».  Quand on n’a ni l’argent ni le pouvoir, il faut éviter « de ressasser les solutions d’hier pour répondre aux questions de demain », a dit le Ministre en encourageant les participants à aller dans la bonne direction. 


L’ECOSOC doit passer de la théorie à l’action, a ajouté leMinistre des affaires étrangères de la Finlande, en précisant: « l’ECOSOC doit pouvoir fixer des objectifs concrets et identifier les moyens d’y parvenir.  Il doit aussi encourager à l’implication de tous, y compris les plus vulnérables, dans le suivi des progrès réalisés.  Par exemple, la répartition géographique équitable sur laquelle se fonde sa composition est-elle suffisamment vaste pour tenir compte des points de vue de tous? », s’est demandé le Ministre.  La discussion sur le renforcement de l’ECOSOC doit être un effort politique et non un exercice théorique, a-t-il déclaré sur un ton d’impatience.


« À nous de donner plus de vigueur à nos institutions », a encouragé, à son tour, le Ministre de l’énergie du Sri Lanka.  Munie de propositions concrètes, la Ministre des affaires étrangères de la Colombie a d’abord demandé à l’ECOSOC de se préoccuper davantage du fond et, ce faisant, de remplacer ses « conclusions concertées » par de réelles recommandations, fruits des discussions sur des thèmes donnés.  Elle a ensuite conseillé au Conseil économique et social de se concentrer sur trois grandes questions à savoir: la pauvreté, les inégalités et les modes de consommation et de production durables.  Elle a aussi prôné l’introduction d’un processus préparatoire avant la session de fond, consistant à demander aux fonds, programmes et institutions de l’ONU de répondre à un questionnaire qui permettrait ainsi de dégager « une vision panoramique » des avancées, des obstacles et des échecs. 


La Ministre a dit ne pas comprendre pourquoi la Réunion de haut niveau de l’ECOSOC se tient avant la session de fond, ce qui lui donne très peu d’impact.  Non, a-t-elle dit, il faudrait qu’elle ait lieu « après la session de fond » et qu’elle ait pour fonction d’approuver les recommandations des différents segments.  Enfin, la Ministre a estimé que la session de fond de 2013 devra être l’occasion pour l’ECOSOC d’analyser la mise en œuvre des OMD et de tirer de cet exercice les enseignements nécessaires à l’examen de la période de l’après-2015.  Le Conseil devrait ainsi réfléchir à une nouvelle architecture du programme de développement, au contexte de ce développement et au  travail en cours sur les domaines thématiques du développement durable.


« Sans vouloir faire de l’ombre à l’ECOSOC », le Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Australie a rappelé l’idée, consacrée à Rio, de créer un « forum de haut niveau sur le développement durable ».  Il l’a voulu capable de donner des « directives ambitieuses », en collaboration étroite avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).   Evitons les doublons pour que ces deux organes se complètent, a prévenu le Ministre des affaires étrangères de la Suisse.  « Qui trop embrasse mal étreint », a-t-il poursuivi pour appeler à un allègement de l’ordre du jour de l’ECOSOC, ceci, bien que la Ministre de la coordination pour le patrimoine de l’Équateur ait voulu confier à l’ECOSOC le suivi de la « Déclaration universelle sur les droits de la nature », qu’elle a pressé la communauté internationale d’adopter. 


Son homologue du Gabon est allé plus loin que le Ministre suisse.  Il a réclamé la création d’un cadre d’évaluation ayant pour mandat d’identifier les secteurs où il y des redondances et des chevauchements et où les fusions entre des organisations sont possibles; d’évaluer la contribution des institutions multilatérales dans l’atteinte des objectifs de développement; et d’établir des critères de performance devant conduire à l’élimination progressive des institutions multilatérales les moins performantes.


« La vérité est que l’ECOSOC n’est tout simplement pas à la hauteur de la tâche», a tranché le Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Argentine, contrairement à ce qu’affirmait avant lui le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie.  Le Vice-Ministre argentin a demandé, par exemple, des « débats dynamiques » sur les questions d’actualité avec, entre autres, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).  Le développement durable est « une occasion en or » permettant à l’ECOSOC d’essayer de faire les choses « de manière plus globale », a ajouté le représentant du Japon.


Les avis divergent peut-être sur ce qui doit être fait, a constaté le Ministère des affaires étrangères de la Lettonie, sans pourtant hésiter à défendre l’idée d’une fusion des mandats normatifs et opérationnels sur le modèle d’ONU-Femmes « une des principales réussites » de la réforme des Nations Unies à ce jour, a-t-il estimé.   La répartition des tâches entre les organes des Nations Unies doit être plus claire, a acquiescé le Ministère de la coopération au développement du Danemark. 


L’ECOSOC doit développer une plus grande interaction avec l’Assemblée générale, opérer un rapprochement avec des organes tels que la Commission de consolidation de la paix, et assouplir ses méthodes de travail, a estimé le Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Italie, avant que le Conseiller du Président du Bélarus ne rejette l’idée d’une réforme de l’ECOSOC sans qu’ait lieu dans le même temps celle du Conseil de sécurité. 


Le représentant du Venezuela a, à cet égard, dénoncé le droit de veto, « un mécanisme pervers qui met à mal la souveraineté et la volonté des États et des peuples », a-t-il estimé.  Au XXIè siècle, il faut des changements profonds, a-t-il poursuivi devant « un système qui a perdu sa légitimé aux yeux des peuples de la planète ».  Il faut donc, a-t-il prescrit, renforcer le travail de l’ECOSOC qui est « au cœur de l’Organisation » et qui doit pouvoir jouer pleinement son rôle actif de contrôle du Secrétaire général et de ses programmes.  Le représentant de l’Inde a rappelé la résolution 61/16 de l’Assemblée générale sur la revitalisation de l’ECOSOC. 


Oui, mais n’est-il pas temps de trouver des solutions « qui sortent un peu du cadre habituel? » s’est interrogé le représentant de l’Allemagne, en pointant du doigt, par exemple, le manque de coordination entre la Deuxième Commission de l’Assemblée générale chargée des questions économiques et financières et l’ECOSOC.  À son tour, il a dit attendre avec intérêt les discussions sur le « Forum de haut niveau sur le développement durable» dont l’idée a été lancée à Rio+20.


Parlant d’un « ECOSOC frappé de paralysie à cause des conflits d’intérêts », la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a prôné une réforme qui vise à relancer la stratégie de développement des Nations Unies en lui donnant une vision multilatérale et universelle.  Il nous faut un ECOSOC « dynamique, autoritaire », permettant la continuité mais aussi la rupture » et travaillant sur la base de trois types de sessions à savoir une session de coordination, une session d’intégration et une session ministérielle, suivies de la Réunion de haut niveau, a-t-elle dit en reprenant globalement les idées avancées par la Ministre colombienne des affaires étrangères. 


Nous devons, a conclu le Président de l’ECOSOC, identifier les forces et les faiblesses du Conseil économique et social.  Nous devons connaître le type de réformes qu’il faut pour permettre à l’ECOSOC de jouer son rôle dans le développement durable. Il est temps d’aller au-delà d’une approche de réformes par étapes.  Regardons le contexte de manière plus large.  Nous avons besoin, a dit le Président, d’un système multilatéral qui assure la promotion de la cohérence, du consensus, de l’action collective et du partenariat.  Un tel système ne peut avoir que l’ONU et l’ECOSOC en son centre, a estimé le Président, en ajoutant qu’un ECOSOC plus fort ne contribuera pas seulement à « L’avenir que nous voulons », mais « qu’il fera aussi en sorte que nous y arrivons », en faisant ainsi écho au message du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Réunion de haut niveau: les dirigeants mondiaux et les responsables des Nations Unies soulignent l’importance de l’état de droit dans la prévention des conflits

AG/11290

Réunion de haut niveau: les dirigeants mondiaux et les responsables des Nations Unies soulignent l’importance de l’état de droit dans la prévention des conflits

24/09/2012
Assemblée généraleAG/11290
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

3e,4e & 5e séances plénières

matin - après-midi & soir


RÉUNION DE HAUT NIVEAU: LES DIRIGEANTS MONDIAUX ET LES RESPONSABLES DES NATIONS UNIES

SOULIGNENT L’IMPORTANCE DE L’ÉTAT DE DROIT DANS LA PRÉVENTION DES CONFLITS


Plus de 250 engagements individuels ou conjoints

en faveur de l’état de droit sont annoncés par des États et des organisations internationales


L’ONU, qui s’attache à promouvoir l’état de droit dans plus de 150 pays, a tenu aujourd’hui une première Réunion de haut niveau sur ce thème, pour réaffirmer son « attachement à l’état de droit et souligner l’importance fondamentale de l’état de droit pour le dialogue politique et la coopération entre tous les États ».  Cela a été aussi l’occasion pour de nombreux États et organisations d’annoncer 250 engagements concrets dans ce domaine.


À la veille de l’ouverture du débat général de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, près de 80 chefs d’État et de gouvernement ou ministres ont adopté, par acclamation, une déclaration* qui souligne l’importance de l’état de droit « en tant qu’un des éléments essentiels de la prévention des conflits, du maintien de la paix, du règlement des conflits et de la consolidation de la paix ».


Le texte, qui décline en sept pages les éléments nécessaires au respect de l’état de droit, rappelle aux États comme à l’ONU leur rôle indispensable dans la promotion et le renforcement de l’état de droit au plan international comme au niveau national.


L’ensemble des règles de droit international élaborées à l’ONU offre à la communauté internationale les moyens de coopérer et de résoudre les conflits, ainsi que les moyens d’éviter la reprise des combats lorsque ceux-ci ont cessé, a souligné le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.


À la base se trouve la Charte des Nations Unies, qui « prévoit de précieux instruments de renforcement de l’état de droit, dont les pouvoirs de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité ou de la Cour internationale de Justice (CIJ) », a-t-il rappelé.


Dans leur Déclaration, les États Membres ont, à cet égard, invité à « poursuivre les efforts entrepris dans le sens de la revitalisation de l’Assemblée générale, de la réforme du Conseil de sécurité et du renforcement du Conseil économique et social ».  Plusieurs chefs d’État ou de gouvernement, comme le Premier Ministre du Bangladesh, Sheikha Hasina, et le Président de la Zambie, M. Michael Chilufya Sata, ont plaidé en faveur de cette réforme pour assurer une meilleure représentation des pays en développement, ce dernier citant notamment le cas des pays d’Afrique.  Pour le Président de l’Afrique du Sud, M. Jacob Zuma, la composition actuelle du Conseil de sécurité ne reflète pas les réalités géopolitiques contemporaines. 


En ce qui concerne la Cour internationale de Justice, principal organe juridique de l’ONU, son Président, M. Peter Tomka, a regretté qu’à ce jour, seulement 67 États Membres de l’ONU sur 193 acceptent la compétence de la CIJ sur tous les différends d’ordre juridique.  Cet appel a été relayé par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, et par le Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, M. Guido Westerwelle, dont le pays préside au cours de ce mois le Conseil de sécurité.


De son côté, le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), M. Yury Fedotov, a encouragé tous les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption.


La Déclaration adoptée aujourd’hui lance également un appel à tous les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).  Le Président de la Commission européenne, M. José Manuel Barroso, a assuré que l’Union européenne ferait son possible pour soutenir le travail de la Cour au plan politique, mais également par des mesures de soutien ciblées pour lui permettre d’accéder à certains États.


Citant un autre exemple d’engagement pris par un État dans ce domaine, la Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein a indiqué que son pays continuera à promouvoir la ratification et la mise en œuvre des provisions du Statut de Rome et de la CPI en ce qui concerne le crime d’agression.  Le Liechtenstein continuera aussi à promouvoir le renforcement de l’appui politique à la CIJ, a-t-elle ajouté.


Dans la mise en œuvre de l’état de droit au plan international, le Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, M. Vuk Jeremić (Serbie) a invité à ne pas perdre de vue l’importance du respect de la souveraineté, de l’égalité et de l’intégrité territoriale des États Membres, qui sont, a-t-il rappelé, des « principes indispensables au maintien de la paix et de la sécurité ».


Ce débat a aussi été l’occasion de reconnaître la contribution essentielle de l’état de droit dans le domaine du développement, comme l’a souligné notamment la Présidente de la Confédération suisse, Mme Eveline Widmer-Schlumpf, après avoir souligné l’importance du respect du droit international humanitaire.


L’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mme Helen Clark, s’est félicitée de l’accent mis par la Déclaration sur les liens entre état de droit, développement durable, élimination de la pauvreté et droits de l’homme, dans le contexte des priorités de développement après 2015.


Rappelant qu’un État faible constituait la plus grande menace au développement, M. Eric Holder, Ministre de la justice des États-Unis, a affirmé que son pays était prêt à appuyer toute initiative visant à faciliter l’accès à l’aide juridique et à garantir la primauté du droit.  Les États-Unis entendent préserver les droits des plus vulnérables, dont les femmes, les enfants ou les personnes handicapées, a-t-il ajouté, en notant que ces groupes de personnes étaient visés spécialement par la Déclaration.


Au cours de cette longue journée, certains intervenants ont exprimé quelques réserves, comme le Vice-Premier Ministre de la Belgique, qui a regretté le fait que le Document final « ne reflète pas entièrement le niveau d’ambition proposé ».


Plusieurs organisations non gouvernementales et de la société civile ont pu participer à ce débat, comme l’Organisation internationale de droit au développement et International Crisis Group.  Le Directeur de l’Institut international des hautes études en sciences criminelles a plaidé pour la création au sein des Nations Unies d’un conseil spécial qui servirait d’instance de coordination des différents programmes des organes des Nations Unies concourant à la promotion de l’état de droit.


C’est en 2006 que le Liechtenstein et le Mexique avaient conjointement demandé l’inscription de la question de l’état de droit aux niveaux national et international à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.  Depuis cette date, l’Assemblée générale a adopté plusieurs résolutions sur ce sujet, dont la dernière le 13 janvier 2012.


* Déclaration parue sous la cote A/67/L.1

 ** Rapport du Secrétaire général paru sous la cote A/66/749


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR L’ÉTAT DE DROIT AUX NIVEAUX NATIONAL ET INTERNATIONAL: PROJET DE RÉSOLUTION (A/67/L.1)


Déclarations


M. VUK JEREMIĆ, Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a rappelé que c’est la première fois que le thème de l’état de droit fait l’objet d’une discussion au niveau des chefs d’État et de gouvernement à l’Assemblée générale.  Le projet de résolution en discussion réaffirme l’intérêt de tous les États Membres dans l’établissement de l’état de droit, a-t-il déclaré, en ajoutant que la garantie de l’état de droit « était d’une importance fondamentale pour le dialogue politique et la coopération entre les États Membres ».  M. Jeremić a ensuite rappelé que les principes du droit international, codifiés par des siècles de traités et d’accords entre les pays, devaient servir aux intérêts légitimes des États.  « Adhérer à la règle de droit, c’est décourager le recours à la guerre », a affirmé le Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale.


Tout en soulignant le tournant que cette Réunion de haut niveau représente pour l’avancement de la paix au niveau global, M. Jeremić a invité à ne pas perdre de vue l’importance de respecter pleinement la souveraineté, l’égalité et l’intégrité territoriale des États Membres, « principes indispensables au maintien de la paix et de la sécurité ».  Il a ensuite affirmé que le renforcement de la confiance entre les États découlait d’un respect des normes qui ne doit être « ni sélectif, ni ambigu ». 


« Le projet de résolution dont nous sommes saisis reconnaît l’importance de l’appropriation nationale du cadre de l’état de droit et se tient au cœur du contrat social passé entre l’État et le citoyen », a déclaré M. Jeremić.  Toutes les traditions juridiques sont reconnues dans le texte en discussion qui indique notamment « que des traits communs découlaient de l’existence de normes et critères internationaux », a-t-il précisé.  Le Président de l’Assemblée générale a conclu son intervention en se déclarant convaincu que « la passion de la règle de droit » l’emportera et que les États Membres adhéreront pleinement aux principes fondamentaux du droit international.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a estimé que l’état de droit était comme la loi de la pesanteur.  « C’est lui qui fait que notre monde et nos sociétés restent soudés, que l’ordre prévaut sur le chaos », a-t-il dit.  « Mais, contrairement à la loi de la pesanteur, l’état de droit ne se manifeste pas spontanément et doit être nourri par les efforts continus et concertés de dirigeants véritables », a-t-il fait remarquer.  Il a ensuite souligné que cela faisait des dizaines d’années que l’Organisation s’attelait à renforcer l’état de droit et que la réunion d’aujourd’hui reflétait un mouvement mondial de plus en plus vaste réunissant de simples citoyens qui réclament la justice, le respect du principe de responsabilité et la fin de l’impunité. 


« Nous savons que renforcer l’état de droit, c’est consolider les trois piliers de l’Organisation, à savoir la paix, le développement et les droits de l’homme », a poursuivi le Secrétaire général.  Dans ce contexte, la justice n’est pas une notion abstraite, a-t-il dit.  « C’est une carte d’électeur, un contrat en bonne et due forme, le badge d’un policier qui inspire la confiance ou le certificat de naissance qui fait qu’une petite fille aura une existence officielle », a-t-il précisé. 


M. Ban Ki-moon a ensuite rappelé que la Charte des Nations Unies, qui est, a-t-il dit, la constitution de la communauté internationale, prévoyait de précieux instruments de renforcement de l’état de droit, dont les pouvoirs de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité ou de la Cour internationale de Justice (CIJ).  L’ensemble des règles de droit international élaborées à l’ONU offre ainsi à la communauté internationale les moyens de coopérer et de résoudre les conflits, ainsi que les moyens d’éviter la reprise des combats lorsque ceux-ci ont cessé.  En outre, l’état de droit est indispensable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tout comme il a été indispensable à leur définition, a souligné M. Ban.  Il s’est dit fier de voir que l’ONU s’attache à promouvoir l’état de droit dans plus de 150 pays et a également fait part de sa satisfaction face aux engagements individuels volontaires pris par les États.


Les États Membres doivent renforcer leur action et prendre des mesures concrètes dans cinq domaines, a souligné le Secrétaire général, en leur demandant, dans un premier temps, de s’engager à mettre en œuvre l’état de droit tant au niveau international qu’au niveau national.  M. Ban a aussi exhorté les chefs d’État et de gouvernement à avoir à l’esprit les principes les plus stricts relatifs à l’état de droit lorsqu’ils prennent des décisions et à accepter la compétence de la Cour internationale de Justice (CIJ).  Le Secrétaire général a également exhorté les États Membres à promouvoir la paix en renforçant leur appui aux activités menées par l’ONU dans le cadre de l’état de droit, à savoir, par exemple, la formation de la police ou le renforcement du système judiciaire.  Enfin, M. Ban a engagé les États Membres à adopter la déclaration solennelle dont ils sont saisis afin, a-t-il dit, de tirer pleinement parti de l’occasion unique qui leur est offerte de promouvoir le droit et la justice internationale.   


M. PETER TOMKA, Président de la Cour internationale de Justice (CIJ), a rappelé le préambule de la Charte des Nations Unies qui prévoit, parmi les objectifs de l’Organisation, le maintien de la justice et le respect des obligations internationales, ainsi que la réaffirmation des droits fondamentaux de l’homme.  Il a souligné que tout État a le devoir de conduire ses relations avec un autre État conformément au droit international.  L’ONU a atteint des résultats impressionnants en matière de droit normatif, a-t-il observé.  Citant le nombre impressionnant de textes juridiques internationaux, il a reconnu, comme le Secrétaire général, que le défi actuel est de mettre en œuvre le cadre juridique existant.


Nul ne peut être juge dans sa propre cause, a rappelé le Président de la CIJ, en citant un arrêt de cette même Cour datant de 1925.  Il a expliqué que cet adage doit s’appliquer également dans les relations entre États.  Ceux-ci doivent régler leurs différends de manière pacifique, afin de ne pas mettre en danger la sécurité et la paix internationales.  Aux termes du paragraphe 3 de l’Article 36 de la Charte, le Conseil de sécurité peut recommander aux parties de soumettre un différend à la CIJ, a-t-il rappelé.  Lorsque les parties ne parviennent pas à résoudre leurs divergences par la négociation, elles peuvent s’en remettre à la Cour pour qu’elle tranche le différend.


La CIJ est l’un des six organes principaux de l’Organisation, ainsi que son organe judiciaire principal.  Le Président de la Cour a indiqué que certaines époques, comme les années 1960, n’ont pas connu une affluence de saisines de la Cour, alors que, depuis une vingtaine d’années, les États sont davantage enclins à s’adresser à elle, s’est-il réjoui.  Cette année, la Cour a rendu trois arrêts et un avis consultatif, un quatrième arrêt étant sur le point d’être rendu, a-t-il indiqué.  La Cour est actuellement saisie de deux autres affaires, a-t-il ajouté.  Si les 193 États Membres de l’ONU sont tous parties à la CIJ, 67 seulement ont reconnu sa compétence sur tous les différends d’ordre juridique, a relevé M. Tomka.  « Nous sommes loin d’avoir réalisé l’espoir du premier Président de l’Assemblée générale qui, en 1946, avait souhaité que la Cour devienne obligatoire pour tous les pays sans exception.  Avant de conclure, M. Tomka a appuyé l’idée du Secrétaire général de lancer une campagne pour augmenter le nombre d’États qui reconnaissent la compétence de la CIJ. 


M. GUIDO WESTERWELLE, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, a indiqué que cette Réunion de haut niveau témoignait de l’attachement de la communauté internationale à l’état de droit.  Il a ensuite indiqué que l’état de droit avait été au cœur de plusieurs déclarations présidentielles et de débats thématiques du Conseil de sécurité, avant de rappeler l’engagement du Conseil pour l’application de la Charte des Nations Unies et la garantie universelle de l’état de droit.  Le Conseil est convaincu que l’état de droit fournit un cadre d’examen et de règlement des défis communs, a déclaré M. Westerwelle.


Soulignant le rôle clef de la Cour internationale de Justice dans le respect de l’état de droit, M. Westerwelle a exhorté les États Membres à adopter la déclaration facultative de compétence obligatoire de la Cour.  Il a ensuite plaidé pour une démarche coordonnée des Nations Unies pour le renforcement des capacités nationales concernant l’application de l’état de droit.  Le Conseil est farouchement opposé à l’impunité des auteurs de violations graves du droit international, a déclaré le Ministre, qui a souligné l’importance de la Cour pénale internationale et des tribunaux internationaux à cette fin.  Enfin, abordant les régimes de sanctions adoptés par le Conseil, il a indiqué que ces sanctions étaient un outil important pour autant qu’elles soient ciblées et poursuivent des objectifs « clairs et conçus pour minimiser les conséquences pour les populations ».


Mme NAVY PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a souligné combien l’état de droit constituait « la colonne vertébrale » de la protection des droits de l’homme.  Elle a rappelé qu’elle avait grandi en Afrique du Sud et vu, dans ce pays, comment le régime d’apartheid avait créé une situation fondée sur une législation qui institutionnalisait l’injustice.  « L’état de droit sans les droits de l’homme est une coquille vide », a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite expliqué que le Haut-Commissariat, à travers ses 58 bureaux sur le terrain, travaillait à créer des institutions fortes et créatives en vue d’aider les pays à mettre en place des systèmes de gouvernements fondés sur l’état de droit et le respect des droits de l’homme. 


Forte de cette expérience de terrain, la Haut-Commissaire a aussi souligné l’importance de l’appartenance nationale à l’état de droit.  Elle a mis en avant le rôle joué par la Cour internationale de Justice (CIJ) qui, par sa jurisprudence, a contribué à ce sentiment d’appartenance nationale.  Enfin, elle a mis l’accent sur l’importance des traités et organes internationaux en faveur des droits de l’homme et a exhorté les États Membres à s’engager à devenir partie à tous les traités internationaux en matière de droit de l’homme, à retirer leurs réserves existantes et à accepter la juridiction de la CIJ. 


« Le respect de l’état de droit suppose aussi le respect des pleins principes de l’égalité », a poursuivi la Haut-Commissaire.  Dans ce contexte, elle a estimé que les États Membres devraient examiner leurs lois et abroger tout ce qui est discriminatoire dans leurs intentions ou leurs effets.  Par ailleurs, le combat contre l’impunité exige que les crimes internationaux et les crimes les plus graves ne fassent pas l’objet d’amnistie.  À cet égard, Mme Pillay a exhorté les États Membres à ratifier les statuts de la Cour pénale internationale (CPI) afin d’assurer un système judiciaire international fort.


Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a souligné combien le respect de l’état de droit était important pour la qualité de vie des personnes et, en particulier les pauvres.  Ce n’est que lorsque les citoyens ne craignent plus les représailles et les discriminations que leur vie peut s’épanouir, a-t-elle expliqué.  Mme Clark s’est félicitée de l’appel lancé par les États Membres aujourd’hui en vue d’examiner les liens entre l’état de droit, le développement durable, l’élimination de la pauvreté et les droits de l’homme, dans le contexte des priorités de développement après 2015. 


Le PNUD travaille sur des questions de l’état de droit dans 100 pays et participe au renforcement de ce principe dans 40 pays, a-t-elle indiqué.  « Nous travaillons avec les citoyens pour qu’ils aient un meilleur accès à la justice et à leurs droits », a-t-elle assuré.  Mme Clark a noté les progrès accomplis par certains pays qui ont fait une priorité du renforcement de l’état de droit.  Le PNUD et le Département des opérations du maintien de la paix travaillent ensemble pour fournir une assistance aux efforts menés en vue de renforcer la police et les systèmes pénitentiaires dans les pays concernés, a-t-elle ajouté.


M. YURY FEDOTOV, Président de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), a rappelé le lien très étroit qui existe entre le respect de l’état de droit et la sécurité internationale, avant de souligner les défis grandissants que constitue pour la communauté internationale la criminalité transnationale organisée.  Il a ensuite détaillé les activités du Bureau œuvrant au renforcement de l’état de droit, dont les partenariats établis entre les États et la promotion des conventions pertinentes, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption.  Il a par ailleurs invité les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cette Convention.  Enfin, abordant la lutte contre le terrorisme, M. Fedotov a indiqué que « notre stratégie devrait être mise en œuvre aux niveaux national et international ».  Il a conclu son intervention en se déclarant convaincu que la déclaration qui sera approuvée aujourd’hui contribuera au renforcement de l’état de droit et fournira un appui précieux aux activités du Bureau. 


M. BONI YAYI, Président du Bénin et Président en exercice de l’Union africaine, a indiqué que la démocratie formelle peut permettre l’accession au pouvoir de dirigeants non attachés aux valeurs de l’état de droit lesquels peuvent en devenir les fossoyeurs.  Ainsi, il appartient aux États d’en définir et de mettre en place des institutions solides et stables pour la porter.  Le principe formel de la séparation des pouvoirs n’est toujours pas opératoire lorsque les acteurs qui animent les institutions d’exercice du pouvoir n’ont pas une éthique élevée, a-t-il ajouté.  Ainsi, le fondement de l’état de droit est une justice équitable.  Pour les citoyens ordinaires, notamment dans les jeunes démocraties, la tendance prégnante est à déconnecter la jouissance des droits garantis du respect des obligations qui sont les leurs.  Ces tendances lourdes, a-t-il dit, nous interpellent quant à la nécessité de travailler à l’enracinement de la culture démocratique et de l’état des droits pour éviter les risques de réversibilité.  Ceci passe par la lutte contre la corruption, l’incivisme, la mal-gouvernance institutionnelle et l’impunité qui en découle.


« Le Bénin a réalisé au cours des deux dernières décennies des progrès considérables en termes de gouvernance électorale, de protection des droits de l’homme, et d’établissement d’institutions stables, a assuré M. Yayi.  Par ailleurs, le Bénin adhère aux principes fondamentaux établis par la Charte des Nations Unies comme base des relations entre les États ainsi qu’aux mécanismes de règlement pacifique des différends internationaux.  À cet égard, a souligné le Président du Bénin, tout doit être mis en œuvre pour rendre plus crédible le système de sécurité collective établi par la communauté internationale.  L’égalité entre États, indépendamment de leur taille et de leur puissance, devra être un principe cardinal dans les relations internationales, a-t-il insisté.  Aucun État, a-t-il rappelé, ne doit être au-dessus de la légalité internationale.  Cette aspiration collective requiert des réformes au niveau de la gouvernance mondiale y compris la réforme du Conseil de sécurité, a estimé M. Yayi, avant de conclure.


M. DEMETRIS CHRISTOFIAS, Président de la République de Chypre, a tenu à rappeler que l’état de droit était l’un des principes fondamentaux sur lesquels reposait l’Union européenne, dont son pays assume actuellement la présidence tournante.  Il a ensuite considéré que cette Réunion de haut niveau se tenait à l’heure où le monde connaissait des abus massifs en matière des droits de l’homme et qu’il s’agissait là d’une occasion unique pour les États et pour les ONG de faire entendre leur voix.  L’Union européenne et Chypre accordent une importance particulière à la mise en œuvre de l’état de droit au niveau national et vis-à-vis de l’extérieur, a-t-il souligné.  


« L’absence de respect de l’état de droit conduit à une mauvaise gouvernance, à des troubles et à l’instabilité politique », a-t-il rappelé, en estimant que la communauté internationale devrait redoubler d’efforts afin de promouvoir de façon universelle l’état de droit, ainsi que le suivi de son application.  Il a précisé qu’il s’agissait là d’un défi énorme pour les États et que cela nécessitait une collaboration étroite entre les Nations Unies, des acteurs nationaux étatiques et non étatiques, ainsi que des acteurs régionaux.


M. Christofias a ensuite présenté plusieurs engagements pris par Chypre en vue d’améliorer la mise en œuvre de l’état de droit.  Il a souligné que son pays était particulièrement attaché au principe de la séparation des pouvoirs, à l’indépendance du pouvoir judiciaire et à l’accès de tous à la justice.  Chypre est, en outre, très attaché à la promotion des droits de l’homme et à l’égalité entre les hommes et les femmes, en particulier dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques socioéconomiques et du marché du travail, a assuré son Président.


Avant de conclure, M. Christofias a estimé que la lutte contre l’impunité devrait être une priorité pour tous.  Elle constitue la pierre angulaire des sociétés sortant d’un conflit, a-t-il dit, en soulignant à cet égard le rôle de la Cour pénale internationale (CPI) et en se félicitant du nombre de pays qui ont, à ce jour, ratifié le Statut de Rome. 


M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de l’Estonie, a souligné que son pays était impatient de devenir membre du Conseil des droits de l’homme et d’œuvrer activement à la bonne exécution de son mandat.  « Nos priorités, au sein du Conseil, seront l’avancement des droits des femmes, des enfants et des peuples autochtones, l’égalité des genres et la promotion de la liberté sur l’Internet », a déclaré le Président estonien.


Rappelant que l’impunité était le terreau de l’instabilité et des conflits, M. Ilves s’est félicité des jalons que constituent les condamnations de Thomas Lubanga de la République démocratique du Congo, par la Cour pénale internationale et de l’ancien Président du Libéria, Charles Taylor par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone pour mettre un terme à cette impunité.  Le Président Ilves a ensuite exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait à devenir partie au Statut de Rome.  La ratification de l’amendement au Statut de Rome relatif au crime d’agression, qui avait été adopté à Kampala (Ouganda) est cruciale, a-t-il souligné.


Le Président de l’Estonie a déclaré que le renforcement de l’état de droit était essentiel pour les chefs d’entreprise et les investisseurs étrangers, en donnant l’exemple de son pays qui œuvre depuis des années à la promotion de la bonne gouvernance et au développement de l’utilisation des technologies de l’information.  Ces dernières, a-t-il dit, « encouragent la transparence et la prévention de la corruption ».  Enfin, soulignant l’importance de la participation de chacun aux affaires de la cité, il a indiqué qu’en Estonie, cette participation était grandement facilitée par l’usage des technologies de l’information.  L’accès public à l’Internet est fondamental, a estimé M. Ilves, avant de conclure.


M. PORFIRIO LOBO SOSA, Président du Honduras, a fait observer que le développement et l’état de droit se renforçaient mutuellement.  Il a fait part des progrès accomplis par son pays pour garantir l’application de la loi à tous les citoyens, sans distinction.  Le Honduras a introduit dans sa nouvelle Constitution une réforme dans la sélection des magistrats de la Cour suprême qui permet d’y faire participer davantage la société civile, ce qui renforce son indépendance par rapport au pouvoir politique et au pouvoir économique.  Le Président a aussi signalé la création d’un conseil national judiciaire qui garantit la professionnalisation des magistrats.  Le Président Lobo Sosa a ensuite mentionné la réforme de la police en cours dans son pays.


Sur le plan international, le Honduras privilégie le règlement pacifique des différends avec les autres pays, a indiqué le Président.  Le Honduras a accepté la compétence de la Cour internationale de Justice (CIJ) et celle de la Cour pénale internationale (CPI), a-t-il ajouté.  Il a aussi indiqué que son pays reconnaissait la compétence de la Commission et de la Cour interaméricaine des droits de l’homme.  De même, le Honduras adhère aux procédures de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour résoudre des différends commerciaux.


Actuellement, a poursuivi le Président, le Honduras, en raison du transit de la drogue sur son territoire, rencontre des difficultés pour promouvoir l’état de droit.  M. Lobo Sosa a ensuite indiqué que sa délégation avait proposé d’inscrire le sous-thème « la culture du respect du droit » à l’ordre du jour de la Sixième Commission de l’Assemblée générale, en soulignant qu’il était nécessaire de changer les valeurs fondamentales.  L’état de droit, a-t-il dit, est une tâche qui incombe à la société tout entière.


M. HEINZ FISCHER, Président de l’Autriche, a déclaré que l’état de droit et le développement économique durable se renforçaient mutuellement.  L’histoire de son pays après la seconde guerre mondiale et l’histoire récente des pays d’Europe de l’Est en ont fait la preuve.  « L’état de droit est un pilier fondamental de la croissance économique », a-t-il insisté.  Convaincu que la corruption était l’ennemie du développement, M. Fischer a souligné qu’il faudrait s’attaquer à ce problème qui fait fuir les investisseurs et accroît les inégalités dans les sociétés.  Il a invité les États à rejoindre l’Académie internationale de lutte contre la corruption, basée en Autriche.


Le Président a ensuite souligné l’interdépendance entre l’état de droit et la protection des droits de l’homme.  « Nous devons intensifier nos efforts pour universaliser les traités internationaux en matière de droits de l’homme ».  La liberté d’expression et le droit de recevoir et de donner des informations sont ainsi essentiels pour construire des sociétés démocratiques basées sur l’état de droit, a-t-il dit.  L’Autriche accorde une importance prioritaire à la question de la sécurité des journalistes, a assuré son Président.


Enfin, s’agissant de l’état de droit et du maintien de la paix et de la sécurité internationales, M. Fischer a appelé tous les États Membres à promouvoir activement un ordre international basé sur l’état de droit et le droit international.  Lutter contre l’impunité dans le cadre des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire est crucial.  « Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les tueries massives de civils innocents dont nous sommes actuellement témoins en Syrie », a-t-il déclaré.  Il faut mettre un terme aux atrocités et faire en sorte que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice.  À cet égard, a-t-il fait observer, la Cour pénale internationale ne peut pas remplir son mandat sans l’appui politique et matériel des États Membres.


M. Fischer a conclu que cette Réunion de haut niveau ne devrait pas être un évènement isolé et qu’elle devrait être suivie d’effets.  Il faut améliorer la coordination à l’intérieur du système des Nations Unies et entre les États Membres.  Il a indiqué qu’en annexe de son discours figurent 19 engagements concrets visant à renforcer l’état de droit aux niveaux national et international.


M. MAHMOUD AHMADINEJAD, Président de la République islamique d’Iran, a estimé que divers aspects devraient être pris en compte pour promouvoir l’état de droit.  « Promulguer des lois est une tâche sacrée et la nature de la loi doit être juste, fondée sur la sagesse et constituer un outil efficace pour contrer ceux qui violent les lois », a-t-il dit.  « La loi doit aussi assurer et protéger la liberté, la dignité et les droits fondamentaux.  Elle doit, en outre, être transparente, mise à jour et ne pas dépendre d’interprétations arbitraires ».  Par ailleurs, le législateur doit représenter le peuple et soutenir ses décisions de façon libre, égale et juste.  Il a également souligné que les autorités responsables de l’application de la loi devraient être efficaces, justes et défendre les droits du public.  « Les meilleures lois ne peuvent aboutir au résultat escompté si elles sont manipulées ou corrompues », a-t-il considéré.  Enfin, il a estimé que ceux qui élaborent les lois doivent jouir de la légitimité et que ces lois doivent être mises en œuvre avec des droits égaux et des obligations pour tous. 


Dans ce contexte, le Président iranien a ensuite déploré le « privilège discriminatoire du droit de veto » dont jouissent certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU, en considérant qu’il s’agissait là d’un manque de légitimité et d’une des raisons pour lesquelles le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure d’assurer la paix et la sécurité dans le monde.  « Certains membres du Conseil de sécurité ont choisi le silence face aux ogives nucléaires d’un faux régime mais empêchent, en même temps, le développement scientifique d’autres nations.  Ils invoquent, à tort, la Charte des Nations Unies pour justifier le silence face à des offenses à la communauté humaine et au prophète divin et permettent des sacrilèges aux croyances des gens », a-t-il ajouté.  « Au nom de la liberté et du maintien de la sécurité internationale, ils agissent en violation des droits fondamentaux d’autres pays en imposant leurs propres vues. »


M. Ahmadinejad a ensuite présenté différentes propositions qui, pour son pays, permettraient de promouvoir une meilleure mise en œuvre de l’état de droit.  Il a estimé que l’Assemblée générale, en tant que haute instance des Nations Unies, devrait retrouver sa position réelle par une « revitalisation immédiate » et que des mesures devraient être prises pour changer les règles régissant le Conseil de sécurité.  « Ces changements devraient être réalisés en faveur des pays et en tenant dûment compte de la justice », a-t-il dit.  Enfin, rappelant que les principes modernes d’équité et de justice devraient être préservés, le Président iranien a estimé que la communauté internationale devrait tenir les puissances occupantes responsables « de façon unanime et redonner les territoires occupés aux peuples concernés ».  Il a également considéré que tous les États devraient avoir la possibilité de participer à la gouvernance du monde et à la prise de décisions au niveau international et que le prophète divin et les religions divines qui sont l’héritage commun de l’humanité, devraient être protégés par la loi dans toutes les sociétés.  


M. ANDRIS BĒRZIŅŠ, Président de la Lettonie, a tout d’abord indiqué qu’il y a 70 ans la Lettonie et les deux autres États baltiques avaient été rayés de la carte politique internationale après l’effondrement du système international de respect des lois.  Deux régimes totalitaires, l’Union soviétique et l’Allemagne nazie, ont divisé l’Europe en agissant en violation du droit international et en ignorant la volonté souveraine de pays libres, a-t-il affirmé.  Il a rappelé que son pays avait regagné son indépendance il y a tout juste 21 ans, en se félicitant du fait qu’un régime totalitaire ait pu être remplacé par des institutions démocratiques stables et par une société ouverte où les droits de l’homme sont respectés.  La clef du succès de la Lettonie, a-t-il souligné, repose sur la création et la mise en œuvre des principes de justice, d’état de droit et de démocratie.


« Notre histoire, a enchaîné M. Bērziņš, est la preuve qu’un ordre multilatéral puissant, inclusif et respectueux des règles est essentiel au maintien de la paix et de la sécurité internationales. »  Il a appelé à l’adoption d’une approche complète pour répondre aux questions liées à l’état de droit, en mettant notamment l’accent sur les engagements internationaux, la mise en œuvre nationale, le suivi et une meilleure coopération et coordination entre les acteurs internationaux.  Les engagements volontaires de la part des États Membres sont le premier pas à prendre pour réaffirmer notre engagement politique et aller de l’avant, a affirmé M. Bērziņš.  La Lettonie, a promis son Président, s’engage donc à fournir un appui aux pays dans le domaine de la réforme du secteur judiciaire et du renforcement de l’état de droit.  M. Bērziņš a également assuré qu’afin d’améliorer l’accès à la justice et réduire la charge de travail des tribunaux, les principes de médiation seraient introduits progressivement en Lettonie d’ici à l’an 2015 afin de favoriser les règlements à l’amiable.  Dans l’année à venir, la Lettonie adoptera également des mesures concrètes pour rejoindre l’initiative « La liberté en ligne » qui privilégie la liberté d’expression sur Internet, a-t-il indiqué. 


Le Président de la Lettonie a par ailleurs attiré l’attention sur l’importance de mettre un terme à la violence faite aux femmes et à la discrimination, y voyant une partie intégrante du renforcement de l’état de droit.  Il a également estimé que la Cour pénale internationale (CPI) devrait bénéficier de la pleine coopération et du plein appui des États Membres.


M. SAULI NIINISTÖ, Président de la Finlande, s’exprimant également au nom des États nordiques, a déclaré que le respect de l’état de droit était essentiel pour les principaux piliers de l’ONU que sont la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme et le développement.  Il a souligné que toute personne était égale devant la loi et bénéficiait, ainsi, de la même protection.  Ceux qui sont défavorisés, marginalisés et vulnérables méritent une attention particulière, a-t-il fait remarquer.  Les femmes et les hommes doivent avoir un droit égal pour participer à la prise de décisions, à la fois au sein des institutions que dans le secteur de la justice.  Le Président de la Finlande a mis l’accent sur la nécessité pour les États d’amender leur législation nationale et de réformer leurs institutions afin d’assurer le plein respect des droits de l’homme et de garantir à tous une vie exempte de discrimination et de violence. 


La Cour internationale de Justice est au cœur du maintien de l’état de droit, a souligné le Président Niinistö, qui a regretté que les États recourent peu à cet instrument de règlement pacifique des différends.  C’est pourquoi, il a appelé tous les États Membres qui ne l’ont pas encore fait, à reconnaître la compétence de la Cour, conformément à son Statut.  Il a également souligné que l’impunité n’était plus tolérable.  La communauté internationale doit, a-t-il dit, accorder une attention particulière aux victimes.  À cet égard, la Cour pénale internationale, en vertu du Statut de Rome, permet d’assurer la réparation aux victimes, notamment par le biais du Fonds spécial établi à cette fin.  De même, il a souligné le rôle accru que devrait jouer la société civile.  Il a conclu son intervention en rappelant que la Réunion de haut niveau vient d’adopter « un document final qui nous guide dans notre travail futur.  Il s’agit d’un programme pour la paix ».


M. ROSEN PLEVNELIEV, Président de la Bulgarie, a salué le rapport du Secrétaire général sur l’état de droit et les recommandations qui y sont contenues.  Depuis deux décennies, la Bulgarie a adopté les normes internationales les plus élevées comme, cette année, la Convention de 1954 des Nations Unies sur le statut des personnes apatrides, a-t-il assuré.  « Nous nous sommes en outre engagés à ratifier la Convention pour la protection des personnes contre les disparitions forcées », a-t-il ajouté.  En tant que partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), la Bulgarie s’associe aux efforts entrepris au plan international pour renforcer le système de justice pénale internationale, a ajouté le Président Plevneliev.  La Bulgarie a notamment appuyé le renvoi de la situation en Syrie à la CPI.  M. Plevneliev a aussi indiqué que son pays avait adhéré aux 15 conventions internationales et aux protocoles liés à la lutte contre le terrorisme international.


Compte tenu de son fort engagement dans la protection des droits de l’homme, la Bulgarie a présenté sa candidature au Conseil des droits de l’homme pour 2019-2021, a indiqué le Président.  Au niveau national, des progrès importants ont été accomplis pour actualiser le système judiciaire bulgare et le rendre plus transparent et efficace, a indiqué M. Plevneliev.  Le Gouvernement de la Bulgarie coopère avec des organes internationaux pertinents dans ce domaine, a-t-il dit.  En ce qui concerne la Réunion de haut niveau d’aujourd’hui, il a indiqué que le texte du projet de déclaration ne reflète pas pleinement la position de son pays sur les différents liens établis avec l’état de droit.


M. MOHAMED WAHEED, Président des Maldives, a rappelé que l’état de droit était le fondement de la bonne gouvernance, principe qui a été affirmé dès l’inscription de la loi dans le Code de Hammurabi, promulgué par le Roi de Babylone en 1760 avant JC, repris par Emmanuel Kant dans la philosophie du droit au dix-huitième siècle et consacré en 2005 par la Déclaration du Sommet mondial qui a appelé à « l’adoption universelle et à la mise en œuvre de l’état de droit tant au plan national qu’au plan international ».  L’état de droit est également le fondement de toute démocratie, laquelle assure la protection des droits de l’homme et des minorités.  « Cependant, en dépit du soutien quasi universel au principe de l’état de droit, il faudrait, avant tout, déterminer si ce principe est appliqué comme il se doit », a proposé le Président Waheed.  « L’état de droit ne peut exister que si la loi s’applique de la même manière tant aux plus puissants qu’aux plus faibles », a-t-il estimé.  Dans le cas des Maldives, après six constitutions et de nombreux amendements depuis 1932, le système juridique de son pays reste toujours faible et nécessite des réformes urgentes, a dit le Président Waheed.  Son gouvernement s’engage à ce que l’application stricte de la Constitution de 2008 et des principes qui y sont arrêtés puisse permettre aux Maldives d’avancer dans son processus de démocratisation. 


Le Président Waheed a ensuite rappelé que les gouvernements, tout comme les organisations internationales étaient tenus de promouvoir l’état de droit.  « Les plus faibles de la famille des nations se sentent-ils réellement en sécurité? » a-t-il demandé, avant de déclarer qu’à son avis, la réponse est malheureusement négative.  Le Président Waheed a regretté que certains acteurs internationaux puissants aient imposé des mesures aux Maldives qui étaient contraires à la Constitution et à la législation en vigueur dans le pays, notamment en lui demandant de mettre fin à un terme présidentiel et d’organiser des élections.  Lorsque ces exigences avaient été remises en question, les Maldives avaient été accusées « d’État non coopérant », jetant ainsi un doute sur les acquis démocratiques du pays qui a été mis sous « surveillance internationale », a dénoncé le Président Waheed.  Il a déclaré que les petits pays ne peuvent pas faire preuve de complaisance et doivent dénoncer les injustices qu’ils subissent de la part d’acteurs internationaux plus puissants.  Il attend de la part des organisations internationales d’aider ces petits pays à promouvoir le principe de l’état de droit, à savoir de protéger les droits des plus faibles et les plus petits.


M. TEODORO OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la Guinée équatoriale, a assuré que, dans son pays, l’état de droit est un objectif constant auquel tend le Gouvernement, afin d’intégrer les valeurs démocratiques dans l’ordre juridique national.  Il a notamment parlé de la récente réforme constitutionnelle qui reconnaît aux citoyens de grandes libertés et garantit la protection des droits de l’homme.  Aux termes de cette réforme, un chef d’État ne peut accomplir plus de deux mandats à son poste.  En outre, un Parlement bicaméral a été établi pour augmenter la représentativité de la population.  Le Président a ajouté que cette réforme a renforcé l’indépendance du pouvoir judiciaire et conduit à la création d’un organe de contrôle et de fiscalisation des activités économiques publiques et privées. 


Sur le plan international, le Président de la Guinée équatoriale a observé un grand déséquilibre politique, économique et socioculturel qui existe entre les pays.  Il a déclaré qu’il rejetait l’idée selon laquelle un État ou un groupe de pays s’érige en « police de l’application de la loi et de la morale internationales ».  Cela serait une usurpation de l’autorité des Nations Unies, a-t-il estimé, rappelant que l’ONU a le devoir d’imposer son autorité dans l’ordre international et d’éviter toute manipulation de la part de ces États ou groupes de pays qui violent les lois.  Le Président Nguema Mbasogo a ajouté que les décisions et recommandations adoptées par l’ONU ne prévalent pas sur les principes et objectifs de la Charte, mais doivent, au contraire, renforcer le respect du droit.


Les Nations Unies ne doivent pas appeler à la guerre, mais chercher plutôt à les prévenir, a insisté le Président.  L’ingérence humanitaire ne peut donner lieu à des violences, a-t-il dit.  Les Nations Unies, a-t-il soutenu, ne peuvent intervenir que pour pacifier des conflits armés.  C’est pourquoi, il a souhaité que les décisions des Nations Unies visant à harmoniser les échanges internationaux ne soient pas utilisées pour s’emparer des ressources économiques d’autres pays.  Il a également émis l’espoir que le système économique actuel qui profite à certains pays ne se maintiendra pas de manière indéfinie.  C’est une condition essentielle pour garantir l’état de droit dans les relations internationales, a-t-il rappelé avant de conclure.


M. ELBEGDORJ TSAKHIA, Président de la Mongolie, a réaffirmé l’attachement de son pays au principe de l’état de droit, en ajoutant que sans état de droit, il ne peut y avoir de démocratie, de respect des droits de l’homme et la pleine jouissance des libertés fondamentales.  Le principe de l’état de droit suppose que chaque État opte résolument pour des mesures concrètes pour pouvoir assurer la suprématie de la loi, l’égalité devant la loi et la justice dans l’application de la loi, a-t-il poursuivi.  Fort de ce constat, le Président a rappelé l’un des principes fondamentaux de toute démocratie, celui qui rappelle que nul n’est au-dessus de la loi, doit s’appliquer à tous, hauts responsables de l’État et citoyens ordinaires.  Dans le cas de la Mongolie, il a affirmé que les autorités du pays gouvernaient conformément à l’état de droit et qu’il existait des peines sévères en cas de corruption.  « Dans les pays en développement, la corruption reste l’ennemi mortel de la démocratie.  C’est comme une maladie infectieuse: il faut l’éradiquer », a insisté le Président de la Mongolie, qui a estimé que la lutte contre la corruption était un véritable test pour tous les fonctionnaires et dirigeants du secteur public. 


Son gouvernement, a-t-il assuré, attache un intérêt particulier à ce problème.  La corruption freine le développement économique et social des pays, a-t-il dit.  L’éducation reste, a souligné le Président, l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la corruption.  « Des citoyens éduqués qui connaissent leurs droits ne laissent pas leurs responsables abuser de leurs pouvoirs », a-t-il précisé.  Pour la Mongolie, qui est une « jeune démocratie », le succès ne peut être seulement politique ou économique, il doit être judiciaire également.  « Nous avons besoin d’un système judiciaire indépendant qui résiste aux pressions politiques.  Pour réaliser cette réforme structurelle du système juridique, nous devons adopter plus de 20 nouvelles lois », a expliqué le Président, qui a rappelé qu’il avait d’ores et déjà imposé un moratoire sur la peine de mort en attendant qu’une loi soit promulguée pour l’abolir une fois pour toute.


M. ALI BONGO ONDIMBA, Président du Gabon, s’est dit convaincu que le renforcement de l’état de droit ne pouvait se réaliser dans un pays s’il ne règne ni un climat de paix, ni un processus de développement économique équitable.  Les éléments du triptyque paix, développement et état de droit sont interdépendants, a-t-il affirmé.  M. Bongo a ensuite déclaré que la solidité du Gabon avait été mise à l’épreuve en 2009, lorsque son pays avait traversé et réussi une transition politique délicate, qui a été saluée par la communauté internationale.  Rappelant que le dialogue politique n’était possible que dans le respect des institutions et des lois du pays et de ceux qui les incarnent, le Président du Gabon a indiqué qu’il venait de relancer les activités du Conseil national de la démocratie qui est un organe œuvrant au dialogue démocratique dans le pays, systématiquement présidé par une personnalité de l’opposition.


En outre, le Président Bongo Ondimba a rappelé que son pays avait adopté des lois visant à protéger les droits des femmes et des enfants « pour lutter contre les discriminations ancrées dans les pesanteurs culturelles ».  Il a ensuite détaillé les efforts de son pays pour lutter contre la corruption.  Le Gabon ayant notamment ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption et s’étant doté d’une agence nationale d’investigation financière.  « L’Afrique doit être justement représentée au sein d’un Conseil de sécurité réformé », a affirmé par ailleurs le Président Bongo Ondimba.  Le meilleur fonctionnement du Conseil des droits de l’homme, a-t-il ajouté, nécessite un dialogue plus constructif entre les États.  Le Gabon, a-t-il ajouté, souhaite briguer dès janvier 2013, un nouveau mandat en son sein.  En conclusion, le Président du Gabon a affirmé qu’il n’y avait pas un modèle unique de développement de l’état de droit et a plaidé pour que la priorité soit donnée aux pays sortant d’une crise, en appelant à une mobilisation accrue de ressources en leur faveur.


M. BUJAR NISHANI, Président de l’Albanie, a expliqué que l’état de droit était nécessaire et fondamental pour le bien-être et le bon fonctionnement de nos sociétés.  « L’histoire de l’humanité est liée à l’histoire de l’évolution du droit, ainsi qu’aux relations des sociétés avec le droit.  Chaque fois que nous avons perdu cette notion de vue, nous avons connu des troubles et des souffrances.  Chaque fois que nous avons favorisé l’universalisation de ces principes, nous avons trouvé la paix et la prospérité », a-t-il fait remarquer.  Il a ensuite mis l’accent sur le caractère universel de la juridiction des cours et des tribunaux internationaux.  Pour l’Albanie, « où des milliers de citoyens ont été soumis à des jugements arbitraires et politiques de la part de tribunaux qui ne respectaient pas les droits de l’homme », l’état de droit est devenu un principe directeur, a affirmé son Président.  « Il est la pierre angulaire d’une société harmonieuse et forte, d’un marché économique ouvert et d’une stabilité régionale vers la paix et la sécurité. »


Le Président de l’Albanie a ensuite rappelé à quel point la mise en œuvre du principe de l’état de droit au niveau national est étroitement liée à sa mise en œuvre au niveau international.  En Albanie, la Constitution prévoit qu’en cas de conflit entre la législation nationale et le droit international, c’est ce dernier qui prévaut.  C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles l’Albanie appuie les mandats des cours et des tribunaux internationaux pour leur « rôle irremplaçable en vue de l’établissement de normes de justice », a-t-il ajouté.  Il a cependant regretté que, parfois, les arrêts ou jugements de ces cours et tribunaux soient ignorés par les États qui avaient précisément fait appel à eux.  C’est le cas, a-t-il précisé, du sort réservé à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant l’interprétation de la déclaration d’indépendance du Kosovo.


La région des Balkans, a rappelé le Président de l’Albanie, avait connu certaines des pires guerres menées au nom du nationalisme.  Des lois promulguées par certains pays de la région avaient réaffirmé cette idéologie de supériorité.  « Il n’est pas toujours aisé de tourner cette page de la période noire de l’histoire des Balkans mais, pour y parvenir, nous avons besoin de l’assentiment de tous les peuples et, également, des victimes qui clament justice », a-t-il dit.  Le Président Nishania a également regretté le fait qu’on entende encore aujourd’hui des déclarations négationnistes au niveau le plus élevé et a salué le travail exemplaire mené par la mission EULEX au Kosovo en matière de renforcement de l’état de droit.


M. GOODLUCK EBELE JONATHAN, Président du Nigéria, a souligné le lien étroit qui existe entre l’état de droit et la démocratie, en ajoutant que son pays défendait la promotion de l’état de droit au niveau international « en tant que moyen vital du renforcement de la coopération entre les États ».  Il a rappelé que son gouvernement avait pris les mesures nécessaires pour s’acquitter de ses obligations internationales en ce qui concerne la bonne gouvernance.  « Notre priorité a été la tenue d’élections libres et crédibles afin que chaque citoyen puisse choisir ses dirigeants », a déclaré le Président du Nigéria, en ajoutant que les élections tenues jusqu’à ce jour témoignaient de cet engagement.


Le Président Jonathan a ensuite détaillé les améliorations apportées au système judiciaire pour assurer une protection accrue des droits des citoyens et un règlement en cas de litige pendant le processus électoral.  L’égalité entre les États demeure un élément important de la promotion de l’état de droit au niveau international, a-t-il souligné.  C’est pourquoi, la communauté internationale doit décourager toute application sélective du droit international.  Avant de conclure, il a réaffirmé l’engagement inébranlable de son pays en faveur du renforcement de l’état de droit.


M. JOHN DRAMANI MAHAMA, Président du Ghana, a souligné qu’il était essentiel de garantir l’état de droit pour maintenir la paix et la sécurité internationales dans le monde.  Vingt ans après son retour à la démocratie, le Ghana a instauré un cadre dans la Constitution de 1992 qui garantit le respect du droit.  Des lois sont notamment prévues pour garantir une bonne gestion des ressources pétrolières et la transparence des achats publics.  Ces efforts ont abouti à une forte croissance, qui a atteint 14% l’an dernier, s’est félicité le Président Dramani Mahama, en faisant observer que le Ghana devenait ainsi un État à revenu moyen.  Il a cité le Président Barack Obama qui, lors de sa visite au Ghana en 2009, avait estimé que l’Afrique avait avant tout besoin d’institutions fortes.


Parmi les efforts accomplis par son pays, le Président du Ghana a encore signalé l’amélioration des lois sur la protection des investissements, ainsi que le renforcement des systèmes bancaire, judiciaire et financier.  Parmi les textes juridiques internationaux auxquels son pays avait adhéré, le Président a cité la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Au niveau régional, le Ghana participe aux travaux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine visant à promouvoir l’état de droit.  L’état de droit, a-t-il prévenu, ne peut être garanti que si nous respectons les droits des plus vulnérables.


M. MWAI KIBAKI, Président de la République du Kenya, s’est dit convaincu que l’état de droit constituait la base fondamentale de la gouvernance démocratique et était tout autant fondamental pour répondre aux enjeux actuels de la planète.  Il a souligné que, depuis son indépendance, le Kenya avait peu à peu promu l’état de droit et le respect de la démocratie constitutionnelle.  « Au cours des 49 dernières années, cette entreprise a visé à renforcer l’état de droit, à promouvoir les droits de l’homme et à faire progresser le développement socioéconomique », a-t-il dit, soulignant que cette tâche était, aujourd’hui, toujours aussi pertinente qu’au moment de l’indépendance. 


M. Kibaki a ensuite expliqué que l’état de droit avait permis au Kenya de promouvoir l’entreprenariat, le libre échange et la lutte contre la pauvreté.  Au cours des deux dernières années, ces efforts ont notamment été accomplis dans le cadre de la nouvelle Constitution du pays, adoptée en 2010.  Ce texte a, entre autres, nécessité la mise en place de reformes poussées sur le plan institutionnel ou administratif.  Le Président kényan a ajouté que ces réformes ont entrainé une recrudescence d’activités dans tous les secteurs de l’économie.  Elles ont aussi, à leur tour, entrainé des investissements et ont encouragé la population kenyane à davantage participer au développement du pays. 


Avant de prendre congé, M. Kibaki s’est encore dit convaincu que « des relations internationales efficaces doivent reposer sur l’application juste et équitable de l’état de droit entre grandes nations et plus petites nations ».


Mme ELLEN JOHNSON-SIRLEAF, Présidente du Libéria, a rappelé que la paix internationale reposait sur la primauté de l’état de droit et a détaillé les progrès « considérables » effectués par son pays en la matière, « après 14 ans d’un conflit terrible ».  Le respect de l’état de droit est un des piliers de notre programme de consolidation de la paix, a déclaré Mme Johnson-Sirleaf, qui s’est dite « fière » de la réforme du secteur de la sécurité en cours dans son pays, comme en atteste la mise sur pied d’une unité sur les violences sexistes.  Elle s’est également félicitée de la modernisation du système judiciaire qui a conduit à une meilleure formation des juges, une accélération dans le règlement des litiges et à un meilleur climat pour les investissements internationaux grâce à l’établissement d’un nouveau tribunal de commerce.


La Présidente du Libéria a ensuite rappelé que le Conseil de sécurité avait adopté la semaine dernière une résolution ouvrant la voie à une reconfiguration par phases de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).  Elle a indiqué que les défis considérables auxquels fait face son pays, bien loin de la décourager, la galvanisaient.  Au nombre de ces défis, elle a cité la décentralisation des opérations relatives à la justice et à la sécurité et l’aboutissement de la réforme du secteur de la sécurité.  Avec l’appui résolu de la communauté internationale, le Libéria est en mesure de relever ses défis, a conclu Mme Johnson-Sirleaf.


Dans un premier temps, M. HIFIKEPUYE POHAMBA, Président de la Namibie, a estimé que la composition actuelle du Conseil de sécurité n’était ni représentative, ni démocratique.  Il a appelé à une réforme complète de cet organe afin de le rendre plus démocratique et transparent.  Il l’a également encouragé à coordonner ses travaux avec les organisations régionales, notamment dans les domaines de la prévention et de la résolution de conflit et de maintien et d’édification de la paix.  M. Pohamba a ensuite rappelé que l’ONU avait été créée dans le but de protéger l’humanité du fléau de la guerre.


Ce « noble objectif », a-t-il fait observer, ne peut être atteint qu’en s’abstenant d’avoir recours à la force d’une manière consistante avec les principes de justice et de droit international et en respectant les principes de non-ingérence et les droits de l’homme.  Le Président de la Namibie a également estimé qu’il faudrait éviter de donner à penser que certaines institutions internationales sont utilisées pour faire avancer les intérêts de certains États Membres au détriment des autres.  À cet égard, a-t-il ajouté, le fonctionnement de la Cour pénale internationale (CPI) doit se faire sur la base des principes d’équité et d’objectivité afin de garantir la justice.


M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a remarqué que la justice universelle est un objectif poursuivi par chacun et qui se base sur le principe d’égalité devant la loi.  Il a constaté cependant que cette égalité n’est pas toujours une réalité, la justice étant parfois appliquée de façon sélective.  En tant que communauté mondiale, nous devons veiller à ne pas politiser les questions de justice au niveau national ou international, car cela nuit à l’état de droit, a-t-il dit.  Il a souligné que des principes relevant de l’état de droit sont souvent utilisés de manière sélective pour suivre des objectifs de contrôle et de domination.  Le Président rwandais a rappelé l’expérience de premier plan de son pays qui a subi les effets de l’absence ou du mépris de l’état de droit, comme en témoigne le génocide de 1994.


M. Kagame a plaidé en faveur d’une approche contextuelle équilibrée.  Même s’il y a des griefs, il ne faut pas toujours appliquer de sanctions, a-t-il recommandé, expliquant les risques d’aggraver les situations.  Il a donné l’exemple de son pays où il y avait des centaines de milliers d’auteurs de crimes.  Mais, a-t-il affirmé, nous avons trouvé une solution plus équilibrée pour rendre la justice.  Ce procédé, a-t-il estimé, peut s’appliquer à la sphère internationale.  Il a souligné en particulier l’importance du droit d’être entendu dans un procès, du respect des droits de l’homme de base et d’un mécanisme pour prévenir les abus.  Il faut aussi tenir compte de la situation de chaque pays car la justice est ancrée dans la société, a aussi estimé M. Kagame.  Il a enfin indiqué que son pays a instauré l’accès universel à une justice de qualité, quelles que soient les ressources financières des justiciables, ce qui a été rendu possible grâce à l’appui de ses partenaires.


M. JACOB ZUMA, Président de l’Afrique du Sud, a fait remarquer que son pays était un État démocratique souverain, fondé sur des valeurs spécifiques telles que la suprématie de la Constitution, l’état de droit, la dignité humaine, l’égalité et la liberté.  L’état de droit et le développement humain sont étroitement liés, a-t-il dit, en rappelant que l’Afrique du Sud jouait un rôle actif pour promouvoir la paix et l’harmonie.  Toutefois, il faut accorder autant d’attention à la promotion de l’état de droit au niveau international qu’au niveau national.  « Sinon, les Nations Unies risquent d’être accusées de pratiquer le deux poids, deux mesures, et d’être hypocrites », a averti M. Zuma.


« Nous devons nous interroger sur l’impartialité des règles du droit international », a poursuivi le Président sud-africain.  Préoccupé par « la nature antidémocratique et non représentative du Conseil de sécurité », il a estimé que les décisions de cet organe « seront constamment critiquées pour leur manque de légitimité, quel que soit le contenu de la décision ».  De l’avis du Président Zuma, la composition actuelle du Conseil de sécurité ne reflète pas les réalités géopolitiques contemporaines, notamment en ce qui concerne l’Afrique.  « Le continent africain est généralement sous-représenté et spécifiquement non représenté dans la catégorie permanente. »


Au cours de l’année écoulée, il y a eu à la fois des améliorations enthousiasmantes et des déceptions spectaculaires dans le cadre de la promotion de l’état de droit au Conseil de sécurité, a estimé M. Zuma.  Saluant le règlement judiciaire des différends, il a encouragé les organes des Nations Unies, y compris le Conseil, à recourir davantage à la Cour internationale de Justice et à ses avis consultatifs.


M. MICHAEL CHILUFYA SATA, Président de la Zambie, a tenu à rappeler que, depuis sa création en 1945, l’ONU avait joué un rôle influent à l’appui de l’état de droit dans le monde.  L’Organisation a ainsi permis la création d’un forum au sein duquel les normes universelles en vue de créer des systèmes juridiques fonctionnels peuvent être articulées avec succès, a-t-il dit.  Parmi les principes généraux de l’état de droit universellement acceptés, il a cité, entre autres, le caractère non discriminatoire de la loi, le droit à un procès équitable ou l’interdiction de l’utilisation de la torture pour obtenir une confession.  M. Chilufya Sata a ensuite exposé certains défis pratiques auxquels se heurte son pays dans ses efforts visant à établir l’état de droit.  Il a expliqué qu’il n’était pas, par exemple, aisé d’avoir accès à la justice, compte tenu de la pauvreté qui touche une grande partie de la population zambienne.  Dans ce contexte, a-t-il dit, « la justice vient avec un prix qui est souvent peu abordable, et nombreux sont ceux qui préfèrent utiliser des moyens alternatifs pour solliciter une indemnisation ou une protection ».  Il s’est toutefois félicité, depuis l’entrée en fonction de son gouvernement, de l’adoption d’un programme renforcé destiné à lutter contre la corruption et à restituer la confiance dans le système de gouvernance. 


Le Président Chilufya Sata a aussi expliqué que son gouvernement avait investi dans des programmes de sensibilisation destinés à faire en sorte que la population dénonce les cas de corruption.  Enfin, des mesures novatrices, telles que le « délit d’abus de poste » ont été mises en place en vertu de la loi anti-corruption de 2012.  D’autres mesures ont également contribué ou contribuent au renforcement de l’état de droit en Zambie, a poursuivi son Président.  Il a aussi mentionné l’adoption de lois luttant contre les violences à caractère sexiste ou des mesures telles que la création de petits tribunaux de plaintes qui permettent aux justiciables d’assurer leur représentation en justice.  En conclusion, le Président de la Zambie a fait remarquer que l’Afrique n’était pas représentée au sein des membres permanents du Conseil de sécurité et a appelé la communauté internationale à modifier cette situation. 


M. JOSÉ MANUEL BARROSO, Président de la Commission européenne, a affirmé que l’Union européenne était « une Union de valeurs et une communauté de droit ».  Parmi ces valeurs universelles essentielles figurent la démocratie, l’état de droit et les droits de l’homme, qui sont les piliers sur lesquels repose l’Union, a-t-il poursuivi.  Pour M. Barroso, ces valeurs sont le moteur du pouvoir de transformation qui a permis aux nouveaux membres de l’Union de passer de régimes totalitaires à des démocraties vibrantes en un quart de siècle.  « L’état de droit est un principe fondamental du système international au cœur duquel se trouvent les Nations Unies. » 


C’est la raison pour laquelle l’Union européenne soutient la Déclaration que cette Réunion de haut niveau est sur le point d’adopter, a déclaré M. Barroso, avant d’affirmer qu’il ne s’agit pas de simples paroles, mais d’un véritable engagement à adopter des mesures concrètes dans chacun des domaines couverts par ladite Déclaration.  En commençant par le renforcement de l’état de droit au plan international, M. Barroso a estimé que le respect du droit international était la meilleure alternative au recours à la force et le meilleur moyen de parvenir à un règlement pacifique d’un différend.  Il a également mis l’accent sur la nécessité de traduire le droit international au sein des systèmes nationaux, soulignant que les États Membres de l’Union européennes avaient en large partie ratifié les Conventions internationales, mais qu’ils pouvaient faire davantage pour en assurer l’application concrète.


M. Barroso est également revenu sur le rôle de la Cour pénale internationale, et a assuré que l’Union européenne ferait son possible pour soutenir le travail de la Cour au plan politique, mais également par des mesures de soutien ciblées pour lui permettre d’accéder à certains États.  La justice est un élément clef de la promotion du développement humain, et, par conséquent, en vue de créer un environnement favorable à la justice, l’Union renforcera sa lutte contre la corruption, a encore déclaré M. Barroso.


Abordant aussi la question des menaces liées à la mondialisation, il a évoqué le risques d’ordre sécuritaire comme le terrorisme, le crime organisé et la piraterie internationale, mais également les risques liés aux tendances populistes qui représentent un véritable danger pour la démocratie et l’état de droit dans le monde, en particulier en période de crise économique et sociale.  « C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de leadership politique responsable qui place le respect de l’état de droit et l’intérêt des citoyens au dessus de son propre intérêt.  Il ne peut y avoir de véritable démocratie sans état de droit, et sans démocratie, l’état de droit reste un simple instrument aux mains des dirigeants », a affirmé M. Barroso.


SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh, a souligné l’importance des principes de souveraineté nationale, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays.  Elle a estimé que, pour avoir un ordre mondial juste, les nations puissantes doivent respecter les systèmes juridiques internationaux et les traités multilatéraux, et appuyer une application juste et équitable du droit coutumier international.  Sheikh Hasina a aussi demandé une meilleure représentation des pays en développement dans des institutions telles que le Conseil de sécurité de l’ONU, la CIJ et les institutions de Bretton Woods.


La Constitution du Bangladesh garantit 18 droits fondamentaux, a dit Sheikh Hasina, avant d’ajouter que son pays a signé avec l’Inde un traité de partage des eaux du Gange sur 30 ans, ainsi que le Protocole de 2011 à l’Accord sur les frontières terrestres pour résoudre un différend vieux de 64 ans.  Le Bangladesh a également résolu cette année un différend maritime avec le Myanmar vieux de 41 ans.


Sheikh Hasina a aussi rappelé que son pays, huitième démocratie mondiale, promeut l’état de droit et la justice, ce qui constitue une condition préalable à la réalisation des OMD.  Le Gouvernement a réinstauré le sécularisme dans la Constitution, a-t-elle indiqué, avant de parler des procès d’extrémistes religieux, de terroristes et de criminels de guerre qui ont été conclus.  Nous avons séparé le judiciaire de l’exécutif, afin de pouvoir rendre une justice équitable.  Le Bangladesh a aussi adopté en 2001 une loi instaurant l’aide judiciaire.  Le Premier Ministre a ensuite parlé des juridictions familiales informelles appelées « tribunaux de villages », qui viennent compléter le système de justice rural.  Enfin, le Premier Ministre a indiqué que son pays, qui est partie à plus de 14 traités internationaux sur la lutte contre le terrorisme, s’attache à transcrire ces textes dans le droit national en adoptant des lois comme celle de 2012 sur le blanchiment d’argent.    


M. ZORAN MILANOVIĆ, Premier Ministre de la Croatie, a déclaré que l’état de droit constituait l’essence du contrat social entre les individus et le gouvernement. « Le principe de l’état de droit devrait couvrir tous les aspects de la vie politique et sociale quotidienne de tous les citoyens du monde », a-t-il ajouté. Tout gouvernement doit adhérer aux normes juridiques internationales et aux mécanismes de lutte contre la corruption, la criminalité organisée, le terrorisme et les violations graves du droit international humanitaire. 


Pour sa part, la Croatie reste attachée aux principes de la justice internationale et de la résolution des différends par des moyens pacifiques, a poursuivi le Premier Ministre.  À cet égard, la Cour internationale de justice a un rôle particulièrement important à jouer.  Appuyant les efforts visant à mettre un terme à la « culture de l’impunité », la Croatie a inscrit le Statut de Rome dans sa législation nationale et continue de coopérer pleinement avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.


Reconnaissant le rôle clef de l’état de droit dans la consolidation de la paix, le maintien de la paix et la prévention des conflits, M. Milanović a souhaité une mobilisation plus forte de l’expertise du système des Nations Unies dans ce domaine.  La Croatie accorde une attention particulière à la reconstruction des capacités nationales civiles après un conflit et en tant que Vice-Président de la Commission de consolidation de la paix, elle continue de promouvoir l’état de droit dans la lutte quotidienne des pays affectés par un conflit.  Le Premier Ministre a rappelé que la Croatie elle-même avait parcouru un chemin difficile ces 20 dernières années.     


M. LAURENT SALVADOR LAMOTHE, Premier Ministre d’Haïti, a détaillé les avancées dans la construction de l’état de droit depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel Président.  Il s’est réjoui du bon fonctionnement de la Cour de Cassation, de l’établissement d’une instance de contrôle et de gestion de l’appareil judiciaire et de la réorganisation du Ministère de la justice et de la sécurité publique.  Rappelant que le juge est la clef de voûte de l’état de droit, M. Lamothe a affirmé que son Gouvernement « travaillait sans relâche pour que les juges soient à l’abri des pressions économiques et politiques ». Il a également affirmé que pour la première dans l’histoire du pays, un Ministère chargé des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême avait été mis en place, et ce « afin de cerner toutes les dimensions des droits de l’homme. » La presse haïtienne jouit d’une liberté totale, a-t-il ensuite affirmé, ajoutant que « cela conduisait parfois les journalistes à la diffamation ».


Le Premier Ministre a indiqué, qu’en dépit de ces avancées, le chemin à parcourir en Haïti dans le domaine des droits de l’homme était encore long. « La question des prisons, le problème de la détention préventive, l’amélioration des conditions carcérales et l’optimisation de la base des données de l’administration pénitentiaire sont autant de chantiers qui demandent une action urgente du Gouvernement », a reconnu M. Lamothe, avant de préciser que ces actions devaient être soutenues par la coopération internationale. Enfin, il a indiqué que son Gouvernement s’engageait à prendre toutes les dispositions en vue d’adhérer ou de ratifier les Conventions pertinentes dans le champ de l’état de droit, y compris la Convention contre la torture et le Statut de Rome.


M. MOTSOAHAE THOMAS THABANE, Premier Ministre et Ministre de la défense, de la police et de la sécurité nationale du Lesotho, a souligné que le concept d’état de droit a été récemment revigoré au sein du système des Nations Unies.  Les résolutions que le Conseil de sécurité a adoptées sur ce sujet depuis 2003 et l’établissement du Bureau sur l’état de droit en témoignent.  Il a plaidé en faveur du rétablissement de l’état de droit au niveau international, soulignant que c’est un fondement de la coexistence pacifique entre nations.  Cela passe par un plus grand respect des traités internationaux, a-t-il précisé.  Selon le Premier Ministre, il faut que les lois recueillent la confiance de la population pour pouvoir être appliquées.


M. Thabane a lancé un appel pour que les violations flagrantes du droit international fassent partie du passé.  Il a notamment plaidé en faveur du renforcement de la Cour internationale de Justice (CIJ), estimant que l’ère de l’impunité doit être résolue.  La justice pour les victimes des crimes les plus innommables ne sera pas possible tant qu’il n’y aura pas de système de justice international fort, a-t-il ajouté, invitant à appuyer les instances qui existent à ce niveau. 


Venant à ce qu’accompli son pays, le Premier Ministre a assuré que le Lesotho est attaché à la protection des droits des citoyens.  Il a expliqué qu’une loi de protection des droits de la femme a été adoptée en 2006.  Il a émis l’espoir que la Réunion de haut niveau soit le début d’un processus plus intense dans le domaine de l’état de droit.


M. TUILAEPA FATIALOFA LUPESOLIAI SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre de Samoa, a rappelé que le respect de l’état de droit était la seule garantie de la sécurité de son pays, le Samoa ne possédant pas d’armée et n’étant membre d’aucune alliance militaire.  L’état de droit est le pilier de notre société, a-t-il affirmé, avant de détailler les mesures prises par Samoa pour son renforcement. Il a ainsi indiqué que le Plan sectoriel pour le respect du droit et de la justice visait à améliorer l’accès à la justice, à intégrer les éléments du droit coutumier et communautaire dans le système judiciaire officiel et à renforcer la bonne gouvernance.


Le Premier Ministre a rappelé l’engagement de son pays en faveur des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, notamment au Soudan du Sud et au Timor Leste.  « 30% de nos soldats de la paix sont des femmes, ce qui dépasse d’ores et déjà l’objectif des Nations Unies », s’est-il félicité, avant d’indiquer qu’un amendement à la Constitution samoane, dont l’adoption est prévue à la fin de l’année, réserverait au moins 10% des sièges du Parlement à des femmes.  En conclusion, il a souligné la réalisation majeure représentée par l’instauration de la Cour pénale internationale et salué l’adoption l’année dernière à Kampala des amendements au Statut de Rome relatifs au crime d’agression.


M. ASYLBEK JEENBEKOV, Président du Parlement du Kirghizistan, a déclaré que la primauté du droit reste un objectif difficile pour les pays en développement qui n’ont pas les moyens de renforcer leurs institutions.  Il a ajouté que le droit n’était pas une équation mathématique mais le produit de toute une série d’éléments dont l’équité et l’humanisme.  Il a estimé que la primauté du droit était liée à la qualité des lois et a souligné la volonté de son pays de permettre aux citoyens d’être impliqués dans le processus d’élaboration des lois.  Il a invité l’ONU à poursuivre ses efforts dans la promotion d’un développement durable et de ses trois piliers, en s’appuyant sur la primauté du droit.


Explications de position


Les représentants du Venezuela et de Cuba ont fustigé le contenu du paragraphe 28 de la Déclaration qui stipule: « Nous saluons la contribution que le Conseil de sécurité apporte à la cause de l’état de droit dans l’exercice de la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui lui incombe ».  Rejetant « cet éloge », ils ont estimé que le fonctionnement même du Conseil de sécurité était contraire au principe de primauté du droit.  Ils ont estimé que l’avènement d’un régime authentiquement démocratique au sein de l’ONU restera une illusion tant que l’on ne remettra pas en cause le processus de prise de décisions du Conseil de sécurité.


Le représentant du Venezuela a appelé au plein respect du droit international sans exception et sans privilège afin de faire prédominer les intérêts de tous les peuples du monde sans exception.  Il a jugé abusif le traitement de la question de la Libye par le Conseil de sécurité.  Sur le même ton, le représentant de Cuba, a appelé a la fin du blocus dont souffre son pays en exhortant les États-Unis à respecter le paragraphe 9 de la Déclaration, à savoir: « Nous exhortons les États à s’abstenir d’adopter ou d’appliquer toute mesure économique, financière ou commerciale unilatérale contraire au droit international et à la Charte qui viendrait entraver la pleine réalisation du potentiel de développement économique et social, notamment dans les pays en développement ».


Le représentant du Nicaragua a, tout en se joignant au consensus, regretté que la Déclaration ne souligne pas davantage l’importance d’un règlement pacifique des différends.  Il a ensuite rappelé que si son pays a fait une réserve au statut de la Cour internationale de Justice, il ne l’a jamais invoquée.  Le Nicaragua entend d’ailleurs retirer cette réserve, a annoncé le représentant.  Il a par ailleurs appelé le Conseil de sécurité à ne pas usurper les fonctions des autres organes.  La question de l’état de droit concerne tous les États membres et pas seulement le Conseil.


Le représentant de la Bolivie a lui aussi émis des réserves sur le paragraphe 28 de la Déclaration.  La Bolivie est un état pacifiste qui rejette toute forme d’agression, a-t-il déclaré, avant de souligner la nécessité d’une réforme du Conseil de sécurité dont la logique actuelle est vieille de plus de 60 ans.


Mme EVELINE WIDMER-SCHLUMPF, Présidente de la Confédération suisse, a déclaré que la primauté du droit est un principe de fond qui doit guider l’ensemble de nos actions en vue d’une paix durable et de la prévention des conflits.  Elle a fait remarquer que l’état de droit était le produit d’un effort constant dont personne ne peut être exempté.  Elle a rappelé que l’état de droit n’est jamais une garantie et que son maintien exige une attention continue.  Elle a mis l’accent sur quatre domaines dans lesquels il est nécessaire de mener une action commune pour promouvoir l’état de droit.  Elle a d’abord souligné la volonté de la Suisse d’appuyer les efforts de tous les États Membres qui souhaitent progresser dans la lutte contre l’impunité et la justice transitionnelle.  En outre, elle a réaffirmé l’attachement particulier de la Suisse au respect du droit international humanitaire.  Il faudrait, a-t-elle dit, identifier les moyens concrets de renforcer ce droit.


Par ailleurs, Mme Widmer-Schlumpf a estimé qu’il était essentiel que les principes sur lesquels repose la primauté du droit s’appliquent aussi aux organisations internationales, dont l’ONU.  Elle a exhorté tous les organes de l’ONU, dont le Conseil de sécurité à se conformer aux principes de l’état de droit, en adoptant des procédures transparentes et équitables.  Elle a notamment appelé à assurer un traitement équitable dans les procédures de sanctions établies par le Conseil de sécurité.  Pour la Présidente de la Confédération suisse, il est temps de reconnaître la contribution essentielle de l’état de droit dans le domaine du développement.   Elle a aussi jugé essentielle que l’action de l’ONU en matière d’état de droit soit menée de manière cohérente dans de situations postconflit.  Enfin, elle a mis l’accent sur une meilleure coordination des mécanismes de justice transitionnelle avec les mécanismes de promotion de l’état de droit.


M. OTTO FERNANDO PÉREZ MOLINA, Président du Guatemala, a expliqué comment son pays et les Nations Unies avaient joint leurs efforts pour renforcer l’état de droit au Guatemala en créant la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG).  Cette Commission a pour fonction principale de renforcer les systèmes de justice et de sécurité au moyen de l’assistance technique, d’activités de formation et d’accompagnement.


La CICIG est indépendante et « c’est là sa force », a poursuivi le Président.  À ce jour, elle a aidé son pays à résoudre divers dossiers liés à la criminalité transnationale organisée et à traduire en justice les auteurs d’actes illicites.  Elle a également attribué des pouvoirs au Ministère public et œuvré de près avec les institutions judiciaire et législative pour adapter la législation et les textes guatémaltèques aux normes de droit international afin de renforcer les secteurs de la justice et de la sécurité.


Il y a deux semaines, a indiqué M. Molina, les présidents de la Cour suprême et du Congrès, ainsi que le Vice-Président de la République, se sont réunis avec le Commissaire de la CICIG, le Procureur et les ministres de l’intérieur et des affaires étrangères pour entériner le travail la Commission pour l’année prochaine et préparer le terrain pour proroger éventuellement son mandat pour une période de deux ans.


M. NARAYAN KAJI SHRESTHA PRAKASH, Ministre des affaires étrangères du Népal, a espéré que la Déclaration, adoptée aujourd’hui, contribue à renforcer l’engagement pris par la communauté internationale à être à la hauteur des attentes et des aspirations de milliards de personnes qui réclament un monde plus juste, plus équitable, plus inclusif et plus prospère.  Le principe de l’état de droit est intrinsèquement lié à la démocratie et aux libertés fondamentales, a souligné le Ministre, qui est également revenu sur l’importance de la notion de protection des droits de chaque individu dans ses rapports avec l’État, ainsi que dans les relations entre États.  Il est important également d’assurer l’état de droit aussi bien au niveau national qu’au niveau international parce qu’il en découle des outils et principes essentiels pour la coexistence pacifique et la coopération entre États.  Il a cependant averti qu’il ne faudrait pas invoquer la notion d’état de droit pour justifier la domination d’un pays sur un autre ou encore la politique des « deux poids, deux mesures ».  Pour cela il faut, a-t-il estimé, créer un environnement dans lequel tous les États peuvent participer de manière équitable.  Pour le Népal, les Nations Unies sont l’institution internationale la mieux placée et la plus légitime pour promouvoir l’état de droit tant sur le plan national que sur le plan international.  À ce titre, le Népal attache une importance particulière à la revitalisation de l’Assemblée générale pour en faire un organe plus légitime et plus compétent pour le développement des normes et instruments juridiques internationaux.


Notant que les pays émergeant d’un conflit sont souvent ceux qui ont le plus de mal à établir l’état de droit sur le plan national, le Ministre a estimé qu’il faudrait que la communauté internationale vienne en aide à ces pays pour renforcer leurs capacités et institutions nationales et s’assure qu’ils puissent assumer eux-mêmes ces capacités.  Dans le cas du Népal, le Gouvernement est déterminé à renforcer l’état de droit dans le cadre du processus de transformation en cours.  Cela passe par la promotion et le respect des droits de l’homme et par la fin de l’impunité, a-t-il précisé.  Il a émis l’espoir que la communauté internationale prenne conscience de la fragilité du processus de paix en cours au Népal, avant d’évoquer un certain nombre d’initiatives récentes prises par les autorités du Népal pour renforcer l’état de droit et pour reformer la gouvernance.  Aujourd´hui, le Népal est un État séculaire doté de lois pour lutter contre la violence domestique et qui a également engagé un processus pour criminaliser la torture, a souligné le Ministre avant de conclure.


M. MIROSLAV LAJČÁK, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, a affirmé que la politique étrangère de son pays était fondée sur le respect des valeurs démocratiques, du droit international et du multilatéralisme.  Il a ensuite exprimé l’engagement de la Slovaquie à respecter les principes inscrits dans la Charte des Nations Unies tels que le respect de la souveraineté, le règlement pacifique des différends, le respect de l’intégrité territoriale ou de l’indépendance politique des États.  Il a cependant précisé que la mise en œuvre du cadre juridique international comportait encore un certain nombre de défis pour son pays et s’est réjoui du fait que, dans son rapport sur le renforcement de l’état de droit, le Secrétaire général se soit engagé à donner suite, de façon intégrée, aux demandes d’assistance formulées par les États Membres dans le cadre de la mise en œuvre de leurs obligations internationales.


Le Ministre slovaque des affaires étrangères a ensuite mis l’accent sur le rôle de la Cour internationale de Justice dans le règlement des différends et a aussi particulièrement insisté sur les efforts mis en place en vue de restaurer l’état de droit dans les sociétés en transition.  Il a expliqué que la Slovaquie, en coopération avec les Pays-Bas, contribuait par le biais de l’Équipe spéciale pour la Tunisie aux efforts destinés à instaurer des institutions démocratiques dans ce pays, à réformer la justice et à renforcer la société civile, ainsi que les efforts de développement.  « Dans nos objectifs en vue de renforcer l’état de droit, nous ne pouvons cependant pas oublier les plus vulnérables, c’est-à-dire les enfants », a poursuivi M. Lajčák.  C’est l’une des raisons pour lesquelles la Slovaquie est l’un des principaux instigateurs du « Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation de communication », qui a été ouvert à signature en février dernier.  Il a appelé tous les États qui ne l’auraient pas encore fait à devenir partie à ce texte.


S’exprimant au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), Mme BAJRAKITIYABHA MAHIDOL, Vice-Premier Ministre de la Thaïlande, a rappelé que son pays présidait actuellement la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale.  Avec l’entrée en vigueur de sa Charte en 2008, l’ANASE est devenue une communauté basée sur le droit.  La Charte de l’ANASE exprime l’engagement des pays membres à renforcer l’état de droit, la bonne gouvernance, la démocratie et des gouvernements constitutionnels.  Les dirigeants de l’Association reconnaissent par ailleurs le rôle de l’état de droit pour garantir la justice, l’équité, la stabilité et une prospérité durable.  l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est a renforcé sa coopération avec les Nations Unies par l’adoption de la Déclaration conjointe sur le partenariat global entre l’ANASE et l’ONU en 2011 en vue d’étendre la coopération dans les domaines des droits de l’homme, la bonne gouvernance, la démocratie et l’état de droit par la consultation, l’échange d’informations et le renforcement des capacités.


Mme Mahidol a indiqué que la Constitution thaïlandaise garantissait la protection de la dignité humaine, les droits et les libertés ainsi que l’égalité.  En 2011, le Gouvernement thaïlandais a créé une Commission nationale sur l’état de droit qui veille à ce que les organes de l’État exercent leurs fonctions dans le respect du droit.  En outre, la Thaïlande réaffirme l’importance de l’intégration de l’égalité entre les sexes, fondée sur les droits, dans le système de justice pénale.  Pour la Thaïlande, l’état de droit reste essentiel dans la lutte contre la corruption, la criminalité transnationale organisée, le terrorisme et le trafic de drogues. 


M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Grand-duché du Luxembourg, a souligné combien le sort des nations était intrinsèquement lié.  Face à cette réalité, il s’est joint aux recommandations du rapport du Secrétaire général sur le renforcement de l’état de droit et a insisté sur le besoin de principes solides qui doivent dépasser les clivages idéologiques, culturels et confessionnels.


L’état de droit se déclinant aux niveaux national et international, le Vice-Premier Ministre a considéré que ces deux niveaux ne s’opposaient pas.  « L’État reste la pierre angulaire et c’est la raison pour laquelle une responsabilité particulière lui revient dans la mise en œuvre de l’état de droit.  Dans le même temps, ce principe est le fondement de la coexistence pacifique des États et c’est tout naturellement que l’ONU doit être la plateforme à partir de laquelle nous devons donner l’impulsion nécessaire au renforcement de l’état de droit », a-t-il souligné. 


L’état de droit concerne, en outre, une multitude d’acteurs, a poursuivi le Vice-Premier Ministre, qui a tour à tour mis l’accent sur la société civile, sur le rôle « crucial » de la Cour pénale internationale (CPI) dans la lutte contre l’impunité, ainsi que sur celui de la Cour internationale de Justice (CIJ) et d’autres outils de soutien pouvant être mis en œuvre pour les pays sortant d’un conflit.  Il a ensuite annoncé que le Luxembourg s’engageait à conclure, au début de l’année prochaine, la procédure de ratification des amendements apportés au Statut de Rome.  Le Luxembourg s’engage aussi à soutenir le Fonds pour la consolidation de la paix des Nations Unies en contribuant au minimum à 1 million d’euros pour la période 2012-2014.        


M. ERIC HOLDER, Ministre de la justice des États-Unis, a souligné la volonté des États-Unis d’appuyer tous les efforts de l’ONU pour renforcer l’état de droit et la primauté du droit partout dans le monde. « Nous sommes aussi du côté des tous les États Membres qui souhaitent promouvoir la primauté du droit, afin de parvenir à créer une société libre, juste et équitable », a-t-il insisté.  À cette fin, il est nécessaire d’éliminer la corruption qui représente, selon lui, une des principales menaces pour les sociétés démocratiques.  « Nous devons répondre aux besoins des peuples que nous avons l’honneur de représenter », a-t-il souligné.  Les États-Unis, a-t-il assuré, entendent préserver les droits des plus vulnérables, dont les femmes, les enfants ou les personnes handicapées.  Rappelant qu’un État faible constituait la plus grande menace au développement, M. Holder a affirmé que les États-Unis étaient prêts à appuyer toute initiative visant à faciliter l’accès à l’aide juridique et à garantir la primauté du droit.  


M. NIKOLA POPOSKI, Ministre des affaires étrangères de l’ex-République yougoslave de Macédoine, s’est déclaré fermement convaincu que l’ordre international fondé sur l’état de droit est une condition préalable pour créer un monde plus juste et plus équitable, pour garantir des relations pacifiques entre États et parvenir à un règlement pacifique des différends entre ces États.   Pour pouvoir concrètement renforcer l’état de droit au plan international, il faudrait mettre en place des mécanismes permettant de renforcer les instances juridiques compétentes tant au plan national qu’au plan international.  À cet égard, le Ministre a souligné le rôle de la Cour internationale de Justice dont les décisions, a-t-il dit, doivent être appliquées par les parties concernées.  Il a également proposé que le rôle de la CIJ soit renforcé par le recours plus fréquent aux avis consultatifs de la Cour.  À cet égard, M. Poposki a appuyé les efforts du Secrétaire général en vue d’encourager plus d’États Membres à accepter la compétence obligatoire de la CIJ.  Le Ministre se félicite en outre de la Déclaration adoptée aujourd’hui aux termes d’un processus consultatif très intense.  Cette Déclaration, a-t-il dit, est « orientée vers l’action ».  Il a conclu par une citation de Thomas Hobbes qui souligne que « L’ignorance de la loi n’est pas une bonne excuse.  Tout homme doit prendre acte des lois auxquelles il est soumis », en ajoutant qu’il en était de même pour les États.


M. ENRIQUE CASTILLO BARRANTES, Ministre des affaires étrangères du Costa Rica, a réaffirmé que son pays était fermement engagé à l’état de droit en tant que fondement de la vie démocratique et facteur clef du développement.  Si le Costa Rica attendait davantage de la Déclaration finale, il a considéré néanmoins qu’il représente « une véritable avancée, une passe sur laquelle nous pouvons continuer de bâtir au sein de nos pays respectifs ».  Saluant le travail du Secrétariat, le Ministre a prévenu qu’il n’y aura pas de résultats si les États Membres ne participent pas à la mise en œuvre du programme en toute conviction.


La légalité internationale est la pierre angulaire des relations du Costa Rica avec les autres pays, a déclaré le Ministre.  Pour lui, il doit y avoir une synergie entre l’état de droit au niveau national et l’état de droit au niveau international.  Si l’on veut promouvoir un développement dynamique durable et inclusif, il ne faut pas qu’il y ait de disparités.  Depuis 1973, le Costa Rica a accepté la compétence obligatoire de la Cour internationale de Justice.  Il a réaffirmé aujourd’hui sa confiance à l’égard de la Cour et rappelle que la Charte des Nations Unies oblige tous les États à accepter toutes les décisions de la CIJ.  Soulignant par ailleurs que les parlements représentent la souveraineté populaire, il a soutenu que personne n’était au-dessus des lois.  Pour combattre l’impunité, le Costa Rica attache une grande importance au rôle de la Cour pénale internationale.


M. DIDIER REYNDERS, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur et des affaires européennes de la Belgique, a souligné combien l’actualité nous rappelait chaque jour le coût humain découlant du non-respect des règles et des normes internationales.  Il a expliqué qu’il y a quelques semaines, il était directement confronté aux souffrances indicibles dont sont victimes les populations dans les zones de combat en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs.  Dans ce contexte, il a tenu à souligner que le renforcement de l’état de droit était une composante essentielle de la prévention des conflits et des atrocités de masse et, à ce titre, un des aspects cruciaux de la responsabilité de chaque État de protéger sa population contre les crimes les plus graves.  


« Il ne peut ensuite y avoir de développement durable sans un véritable état de droit », a-t-il poursuivi, « car les coûts économiques et sociaux de l’application de la loi du plus fort et du plus influent sont énormes ».  C’est pourquoi la Belgique souhaite que cette facette de l’état de droit soit clairement reflétée dans l’Agenda international pour le développement après 2015.  Remerciant le Secrétaire général pour avoir placé le thème du renforcement de l’état de droit à l’ordre du jour de l’Assemblée générale, M. Reynders a ensuite considéré que son rapport offrait une vision ambitieuse pour un monde plus juste.  La Belgique, a-t-il assuré, souscrit sans réserve à cette vision.  Le Vice-Premier Ministre a cependant regretté le fait que le Document final « ne reflète pas entièrement le niveau d’ambition proposé ».  La Belgique, a-t-il conclu, a répondu à l’appel lancé par le Secrétaire général en formulant 17 engagements spécifiques en matière d’état de droit.    


M. TITUS CORLATEAN, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a indiqué que pour son pays, le respect et la promotion de l’état de droit, qui est un processus long et permanent, doivent guider tous nos efforts aux niveaux national et international.  Au niveau national, la Roumanie a pris quatre initiatives pour renforcer l’état de droit: combattre la corruption, promouvoir l’intégrité, établir un cadre juridique stable, garantir l’indépendance de la justice et la transparence.  Au niveau international, l’état de droit crée un cadre de dialogue politique, de coopération, de paix et de sécurité.  Il contient des éléments significatifs régulateurs des relations entre les États qui sont devenus des valeurs de base universelles et indivisibles de l’ONU.  M. Corlatean a ensuite mis en exergue le rôle de la Cour internationale de Justice dont la Roumanie reconnaît la compétence.  Avant de conclure, il a tenu à saluer le rôle des institutions des Nations Unies pour la promotion de l’état de droit, notamment l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.


M. ALI AHMED KARTI, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a mis l’accent sur les initiatives du Soudan en matière d’état de droit qui se sont traduites en 2005 par l’adoption d’une Constitution de transition.  Il a souligné les efforts du Soudan pour garantir, au niveau national, l’application des décisions prises au niveau international.  Il a indiqué que l’objectif de la nouvelle Constitution soudanaise de 2005 était de consacrer les valeurs de liberté et d’égalité des droits contenus dans les normes, conventions et accords internationaux.  « Nous avons réussi à traduire la majorité des conventions et accords internationaux dans nos textes de lois », a déclaré M. Karti, en mettant l’accent sur la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes, ainsi que sur la nécessité de garantir l’accès à la justice aux plus démunis.  Nous croyons en l’état de droit et à la nécessité de garantir la souveraineté et le règlement des différends internationaux par la justice », a-t-il ajouté. 


Le Ministre des affaires étrangères du Soudan a dit l’importance des négociations multilatérales et régionales, dans le souci de s’éloigner des mesures unilatérales prises par certains États contre d’autres États.  Il s’est associé aux interventions de délégations qui, ce matin, se sont indignées de la « politisation de la justice internationale » qui n’a d’autre objectif que de sanctionner les plus faibles, en violation du droit international.  En conclusion, il a appelé à l’égalité du droit pour tous, y compris en Palestine.


M. PASCAL CANFIN, Ministre délégué auprès du Ministre des affaires étrangères chargé du développement de la France, a salué le corpus de normes internationales exceptionnel mis en place par l’ONU depuis 1945.  Il a rendu hommage à l’engagement du Secrétaire général et la façon dont les organismes de l’ONU, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale se sont mobilisés ces derniers mois pour faire appliquer le droit et répondre aux aspirations démocratiques des citoyens libyens et du peuple syrien martyrisé.  Mettant l’accent sur la place de l’état de droit dans l’Agenda pour le développement, M. Canfin a souligné que la construction de l’État, la mise en place d’une sécurité juridique propice aux échanges et la capacité de chacun de participer aux processus de décision étaient des conditions indispensables au développement.  Il a précisé que la France, dans ses projets bilatéraux, privilégiait des fondements universels sans pour autant imposer un modèle unique.  Il a dit le souci de la France de marier à la fois les normes communes et la diversité des expériences nationales, de prendre en compte la pluralité des sources du droit comme elle le fait en Afghanistan et dans le cadre du projet « maison du droit » au Sénégal.  Il a appelé à impliquer tous les acteurs, la société civile, les parlementaires, les universitaires, les journalistes, en proposant des réponses adaptées aux réalités locales notamment dans le domaine foncier. 


« Alors que l’ONU est entrée dans l’ère de la responsabilité, l’ère du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qui est en fonction depuis 2002, et l’ère de la responsabilité de protéger proclamée en 2005, la lutte contre l’impunité des auteurs de violations des droits de l’homme est une obligation morale et juridique », a insisté M. Canfin.  Il a jugé indispensable d’aider les pays à mettre en œuvre le Statut de Rome.  Il a rappelé les six engagements pris par la France à l’occasion de la Conférence: promouvoir la Convention sur les disparitions forcées, soutenir la CPI, travailler sur le droit à la vérité; mettre en œuvre des plans d’action contre le racisme et l’antisémitisme et contre les discriminations basées sur l’orientation sexuelle et le genre, faire campagne pour l’abolition de la peine de mort, et s’engager pour le respect et la promotion du droit international humanitaire en toutes circonstances.  


M. ALFREDO MORENO CHARME, Ministre des affaires étrangères du Chili, a estimé que l’un des plus grands défis à relever au XXI siècle consistait à renforcer l’ordre juridique international ainsi que l’état de droit.  Il a ajouté que le principe de l’état de droit était crucial pour la coexistence pacifique entre États, leur gouvernance et le respect des droits de l’homme, sans oublier le développement économique et social.  Par conséquent, l’état de droit doit prévaloir à la fois dans les relations internationales et au sein même des États.  Soulignant que sur le plan international, le respect de l’état de droit se traduit par l’application du droit international et des traités internationaux, le Ministre a estimé que cela passait par une acceptation graduelle et universelle de ces instruments juridiques internationaux par les États.  Il a ajouté que les parties aux traités devraient respecter de bonne foi les dispositions qu’ils comprennent, en mettant un accent particulier sur les accords sur la délimitation des frontières.  À cet égard, l’Assemblée générale a, selon lui, un rôle à jouer en encourageant les États Membres à ratifier ou accéder à ces traités internationaux.  Il a également souligné le rôle crucial que pourraient et devraient jouer les cours et tribunaux internationaux et, en particulier, la Cour internationale de Justice dont la jurisprudence a largement contribué à l’évolution du droit international. 


Pour ce qui est de la lutte contre l’impunité, le Ministre a fait l’éloge du travail de la Cour pénale internationale.  Abordant ensuite la question de l’état de droit au niveau national, il a affirmé qu’il s’agissait là d’une condition préalable à la paix domestique, ainsi que du ciment de la paix au niveau international.  Pour lui, il existe un lien indéniable entre état de droit à l’échelle internationale et à l’échelle nationale car sans application de la loi au plan national, il ne peut y avoir respect du droit international.  Le Ministre a également mis en avant la relation entre démocratie représentative et état de droit, y compris le respect des droits de l’homme.  Pour cela, il est impératif de se doter d’un système judiciaire indépendant avec toute légitimité pour agir, a-t-il précisé.  De plus, toute personne doit répondre de ses actes devant la loi, indépendamment de son rang ou de sa fonction, a encore affirmé le Ministre.  Pour sa part, le Chili s’engage à mettre en place un cadre juridique national en vue de l’application du Statut de Rome.  Concrètement, cela signifie que d’ici à juin 2013, un projet de loi sur la coopération avec la Cour pénale internationale sera soumis au Congrès national, a précisé le Ministre.


M. ZALMAI RASSOUL, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a déclaré que le respect de l’état de droit jouait un rôle essentiel dans la transition d’une société ravagée par des décennies de conflit et de guerre vers une société faisant face aux défis qui subsistent en matière de sécurité, de développement et de justice.  « Nos efforts pour la reconstruction du pays ont démarré avec des institutions qui étaient soit inexistantes, soit très faibles », a-t-il rappelé.  Le principe de l’état de droit est inscrit dans la stratégie nationale de développement.  Un grand nombre de mesures ont été prises pour promouvoir un système de justice plus indépendant, transparent, impartial et crédible, y compris l’adoption d’une Constitution qui garantit les droits de tous les citoyens.


Cette année, a poursuivi M. Rassoul, le projet d’un nouveau code de procédure pénale a été présenté à l’Assemblée nationale.  Plusieurs groupes de travail ont poursuivi leurs efforts pour réviser le Code pénal et renforcer la protection de tous les citoyens, en mettant l’accent sur les droits des femmes et des enfants.  Des progrès considérables ont également été réalisés pour élargir l’accès à l’éducation. 


« Vivre en paix et en sécurité est un droit fondamental de tous les peuples », a dit le Ministre afghan des affaires étrangères.  C’est la raison pour laquelle la réforme du secteur de la sécurité, lancée en 2001, a conduit à la formation d’une armée nationale et d’une police dont les rangs représentent la diversité du pays.  L’Afghanistan s’est en outre engagé à combattre en priorité la corruption.  Le Président Karzai a demandé au Ministère de la justice de s’assurer que la législation afghane est en conformité avec les engagements internationaux du pays.  Par ailleurs, l’Afghanistan a joué un rôle important dans les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité, en espérant qu’une telle réforme renforce la capacité de l’ONU à promouvoir l’état de droit au niveau international.


M. MATHIAS MEINRAD CHIKAWE, Ministre des affaires constitutionnelles et juridiques de la République-Unie de Tanzanie, a indiqué que son pays procédait actuellement à la révision de la Constitution, en vigueur depuis 50 ans, en vue de renforcer la garantie des droits.  L’adhésion aux principes de promotion et de protection des droits de l’homme, l’accès à la justice et l’égalité, la bonne gouvernance et l’état de droit sont pris en compte dans la Stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté ou Vision 2025.  En outre, la Tanzanie s’est engagée à devenir un pays exempt de corruption en créant le Bureau de la prévention et de la lutte contre la corruption. 


Le Ministre a ensuite rappelé que les relations internationales reposent sur l’état de droit et le droit international.  Pour cela, il a indiqué que la Tanzanie attachait une grande importance à la réforme du Conseil de sécurité qui est un important pilier pour la paix et la sécurité internationales.  Les structures de gouvernance de l’ONU doivent offrir les mêmes avantages à tous ses Membres.  Toujours au niveau international, il a rappelé que la Tanzanie abritait la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, le Conseil d’administration du Conseil consultatif de l’Union africaine et l’Institut africain du droit international.  En outre, la Tanzanie a adhéré librement au Mécanisme africain de l’évaluation par les pairs et a accepté d’être évaluée sur les thèmes de la démocratie, la gouvernance politique, la gouvernance et la gestion économique, la gestion des affaires et le développement économique et social.  Récemment, la Tanzanie s’est engagée à adhérer à l’Open Government Partnership qui oblige le Gouvernement à rendre ses services plus ouverts aux citoyens, a également indiqué le Ministre.


M. KAIRAT UMAROV, Ministre par intérim des affaires étrangères du Kazakhstan, a déclaré que l’ONU devrait être l’instance appropriée pour harmoniser les efforts des États visant à réaliser les objectifs de la Charte des Nations Unies.  Il a assuré que l’état de droit donne aux États les moyens de protéger légitimement leur souveraineté nationale.  Il a déclaré que le Kazakhstan était soucieux de promouvoir la primauté du droit dans tous les domaines de la vie économique et sociale du pays.  Il a précisé que son pays était partie à 190 traités internationaux, dont de nombreux portent sur les droits de l’homme.  M. Umarov a précisé que cette adhésion s’était traduite par de nombreuses garanties octroyées aux citoyens pour leur permettre de participer à des mécanismes de gouvernance.  Le Gouvernement a promulgué des lois sur la prévention de la violence domestique et la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes, a-t-il insisté.


M. AUDRONIUS AZUBALIS, Ministre des affaires étrangères de la Lituanie, a souligné que ce débat sur la primauté et l’état de droit était très important pour la Lituanie qui présente sa candidature pour siéger en tant que membre élu au sein du Conseil de sécurité pour la période 2014-2015.  Depuis le rétablissement de son indépendance, il y a plus de 20 ans, la Lituanie a relevé de nombreux défis pour reconstruire des institutions basées sur les principes de l’état de droit.  « Nous continuons de respecter les normes les plus élevées en matière d’état de droit », a-t-il assuré.  M. Azubalis a mis l’accent sur le principe du règlement pacifique des conflits, en citant à cet égard l’importance du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies.  Avant de conclure, il a indiqué que son pays était engagé à reconnaître la compétence obligatoire de la Cour internationale de Justice.


M.RAFIK BEN ABDESSSALEM, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a estimé que le strict respect du droit international était fondamental et que, par conséquent, il faudrait consolider l’état de droit sans qu’il y ait de sélectivité.  Pour cela, il faudrait, a-t-il estimé, assurer la coopération entre les Nations Unies et les États Membres et veiller à ce que tous les États assument leurs obligations.  Le Ministre a affirmé que la Tunisie a l’intention d’établir des fondations solides pour créer un État civil et démocratique.  Pour ce faire, elle est déterminée à se débarrasser du passé et bâtir sur les valeurs de l’équité devant la loi et la justice, a encore déclaré le Ministre.  M. Ben Abdessalem a réaffirmé l’engagement national de la Tunisie en faveur de la rationalisation de sa législation en vue de la rendre plus conforme aux instruments juridiques internationaux. 


Pour cela, il faudrait insister sur la primauté des principes de droit international, a indiqué le Ministre.  La nouvelle constitution de la Tunisie devrait garantir l’égalité entre l’homme et la femme, ce dont « nous sommes fiers », a-t-il assuré.  Il a également évoqué le nouveau cadre juridique contre la torture qui est en cours de préparation.  Rappelant que la Tunisie avait connu en octobre 2011 ses premières élections libres et démocratiques qui ont permis de mettre en place une Assemblée constituante nationale qui élabore actuellement un pacte national pour le pays, fondé sur les principes de liberté, de justice et d’équité, ainsi que sur l’indépendance de la justice.  En attendant la finalisation de cette nouvelle constitution, la Tunisie continue à faire des réformes dans tous les secteurs, a indiqué le Ministre, qui a précisé qu’un système de justice transitionnelle vient d’être mis en place.


M. SAAD-EDDINE EL OTHMANI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a déclaré que cette Réunion offrait aux États Membres l’occasion de renouveler leur engagement à continuer de promouvoir l’état de droit, d’évaluer les efforts accomplis par l’ONU et de passer en revue les expériences nationales, afin d’instaurer une communauté internationale ayant « une ferme foi dans l’état de droit ».  Pour sa part, le Maroc s’est engagé à promouvoir le respect des droits de l’homme et à disséminer les valeurs de la tolérance aux niveaux national, régional et international.  L’état de droit est le pilier des efforts des Nations Unies visant à prévenir les conflits armés et à sauvegarder la paix et sécurité internationales, a continué le Ministre.  Le Maroc a intensifié sa participation aux opérations de maintien de la paix qu’il accompagne dans le monde, avec l’appui des institutions nationales visant à étendre le respect de l’état de droit, a-t-il assuré. 


Le Gouvernement du Maroc, a indiqué le Ministre, a récemment organisé à Rabat, en collaboration avec l’ONU et le Qatar, un atelier de travail sur le renforcement de capacités nationales dans les situations postconflit.  Dans la conjoncture politique et économique internationale actuelle, il est indispensable de placer l’homme au cœur des préoccupations, en établissant un lien étroit avec le respect des droits de l’homme et en cherchant à réaliser pleinement les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il faut également faire face aux nouvelles menaces transfrontières, dont des mouvements terroristes et rebelles et les activités de réseaux criminels.  La région africaine a connu une recrudescence de ces menaces, a déploré le Ministre.  Toutefois, les efforts resteront vains tant qu’il n’y aura pas d’approche stratégique intégrée tenant compte des spécificités culturelles des pays, a prévenu le Ministre.  Le Maroc a renforcé l’état de droit à travers une approche intégrée qui a permis de lancer un chantier de réformes pour mettre en place des institutions démocratiques, promouvoir le rôle de la femme et renforcer la solidarité nationale.  Une nouvelle Constitution a ainsi réaffirmé l’engagement du Maroc à établir un État démocratique régi par le droit, qui consacre la séparation des pouvoirs et représente une « interaction positive entre les valeurs profondes ancrées dans la société marocaine et les valeurs universelles ».


M. WINSTON DOOKERAN, Ministre des affaires étrangères de Trinité-et-Tobago, a déclaré que le respect de l’état de droit présentait la meilleure réponse aux injustices et inégalités résultant de la crise économique et financière.  Il a souligné l’importance de la bonne gouvernance pour faire face aux défis d’une société de plus en plus diverse et parvenir à une réelle paix durable.  Il a ajouté que l’état de droit est au cœur du contrat social entre l’État et ses citoyens.  Il a mis l’accent sur l’importance de la loi suprême de Trinité-et-Tobago qui garantit l’accès à la justice pour tous et l’importance d’un pouvoir judiciaire indépendant.  Il a également souligné l’interdépendance entre l’état de droit au niveau national et l’état de droit au niveau international.  Le Ministre a en outre insisté sur l’importance des principes du Commonwealth, adoptés à Trinité-et-Tobago en 2009, qui soulignent le caractère fondamental d’un pouvoir judiciaire indépendant pour l’avènement de l’état de droit.  Trinité-et-Tobago s’apprête à adopter un projet de loi par lequel son pays adhèrera aux dispositions du Statut de Rome, notamment dans le souci de lutter contre l’impunité, a-t-il indiqué.  Avant de conclure, M. Dookeran a invité le Secrétaire général à permettre à l’Assemblée générale de s’engager dans un travail de suivi pour renforcer l’état de droit aux niveaux national et international.  Il a appelé tout particulièrement à lutter contre le trafic de stupéfiants et la criminalité transfrontalière qui menacent la stabilité des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).    


M. JOHN LUK JOK, Ministre de la justice du Soudan du Sud, a rappelé que son pays était le plus récent Membre des Nations Unies et que son indépendance avait été le fruit d’un référendum pacifique en janvier 2011.  « Le peuple du Soudan du Sud a choisi la paix et la liberté » et s’est engagé sur la voie de l’édification de la nation, y compris la mise en place d’un État démocratique qui respecte l’état de droit, a affirmé le Ministre.  Le Soudan du Sud reconnaît l’importance de l’état de droit et de l’ordre juridique international, a-t-il assuré, y compris les principes énoncés par la Charte des Nations Unies.  Actuellement, le Soudan du Sud est doté d’une Constitution transitionnelle jusqu’en 2015, a expliqué le Ministre, en ajoutant qu’une Commission indépendante était chargée de la rédaction de la nouvelle constitution de la manière la plus inclusive possible car il s’agit « d’un véritable pacte entre le peuple et son Gouvernement ».  L’indépendance du secteur judiciaire est également garantie par la Constitution, a encore précisé le Ministre. 


Actuellement, le Soudan du Sud est en train de définir son propre système juridique et de décider à quels instruments juridiques internationaux il va adhérer.  À ce jour, il a déjà adhéré à la Convention de Genève et à ses protocoles facultatifs, a-t-il souligné.  Il envisage également de ratifier toutes les conventions internationales relatives aux droits de l’homme.  Pour ce qui est du renforcement des capacités nationales, le Ministre a demandé un appui continu de la communauté internationale et de l’ONU, car cela représente un défi majeur.  Il a réaffirmé que le Soudan du Sud était résolu à recevoir un appui des Nations Unies pour promouvoir le principe de l’état de droit sur le plan national.  Pour ce qui est de la responsabilité, il a expliqué qu’un cadre juridique de lutte contre la corruption et le blanchiment était en train d’être mis en place.  Il a également évoqué les mesures concernant les droits relatifs à l’enfant et ceux des femmes.


M. KOICHIRO GEMBA, Ministre des affaires étrangères du Japon, a fait valoir que « la philosophie de l’état de droit » avait une longue histoire en Asie, y compris dans son pays.  Il s’agit d’une philosophie universelle qui n’est pas propre à l’Europe.  Même s’il y a des différences culturelles ou historiques entre l’Est et l’Ouest, la société humaine en tant que telle est la même partout.  « En tant que représentants de la communauté internationale, nous avons la responsabilité de promouvoir la philosophie de l’état de droit dont nous avons hérité », a estimé M. Gemba.  L’état de droit ne s’est pas pleinement imposé dans la communauté internationale.  Il y a tant de causes de tension, comme le terrorisme international, la prolifération des armes de destruction massive et des problèmes liés aux territoires nationaux. À cet égard, les actes de violence perpétrés par le Gouvernement syrien contre des civils innocents ne doivent pas être tolérés dans le cadre de l’état de droit, a-t-il souligné.


Le Ministre japonais des affaires étrangères a réitéré l’importance des tribunaux internationaux comme moyen de régler les différends internationaux de manière pacifique.  Il a appelé tous les États ne l’ayant pas encore fait à accepter la juridiction obligatoire de la Cour internationale de Justice et à accéder à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, ainsi qu’au Statut de Rome de la Cour pénale internationale.  Il a ensuite vanté les mérites de la coopération internationale pour faire avancer l’état de droit au niveau national. 


M. VILLY SØVNDAL, Ministre des affaires étrangères du Danemark, s’est félicité de l’adoption, ce matin, de la Déclaration dont les négociations avaient été conjointement facilitées par son pays et le Mexique.  Par ce texte, la communauté internationale s’engage à renforcer l’état de droit pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité au niveau mondial.  Pour un petit pays comme le Danemark, l’état de droit est le cadre qui permet de traiter des problèmes qui transcendent ses frontières, a expliqué le Ministre.  Par ailleurs, la nouvelle stratégie danoise pour l’aide bilatérale au développement, intitulée « Le droit à une vie meilleure », met l’accent sur les droits des femmes, des enfants et des groupes vulnérables.


La lutte contre l’impunité est un élément important de l’état de droit, a poursuivi M. Sovndal.  Le système établi par le Statut de Rome, entré en vigueur il y a 10 ans, en est encore à ses débuts et nécessite un appui politique continu, a-t-il estimé.  Si la Cour pénale internationale doit devenir un organe universellement reconnu et efficace, il ne faut pas oublier que la responsabilité principale des poursuites revient aux pays eux-mêmes.  Le Danemark considère qu’il faudrait engager un processus continu pour déterminer dans quelle mesure l’état de droit peut contribuer à relever les défis mondiaux.  Alors que les États Membres poursuivent leurs travaux, la société civile a aussi un rôle important à jouer pour faire avancer l’état de droit et le respect des droits de l’homme.  Le Ministre, qui s’est félicité des nombreux engagements souscrits lors de la Réunion de haut niveau, a indiqué que son pays avait également pris plusieurs engagements dans ce sens.


Mme AURELIA FRICK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a rappelé qu’en 2006, son pays, conjointement avec le Mexique, avait demandé l’inscription de la question de l’état de droit aux niveaux national et international à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.  Depuis cette date, des progrès en la matière ont été accomplis au sein du système des Nations Unies, s’est-elle félicitée, en saluant notamment le travail réalisé par le Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit.  Elle s’est dite convaincue que, sous le leadership du Vice-Secrétaire général, M. Jan Eliasson, ce travail se poursuivra.


La Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein a ensuite mis l’accent sur trois engagements que son pays compte prendre en faveur du renforcement de l’état de droit.  Le premier consistera à continuer à promouvoir la ratification et la mise en œuvre des provisions du Statut de Rome et de la Cour pénale internationale (CPI) en ce qui concerne le crime d’agression.  « L’importance de l’amendement auquel a abouti la Conférence de révision de Kampala, en 2010, ne peut être surestimé en matière de renforcement de l’état de droit et pour les Nations Unies », a-t-elle dit.  Le Liechtenstein est d’ailleurs très fier d’avoir été le premier État à ratifier ces amendements le 8 mai de cette année, a-t-elle ajouté.  En second lieu, la Ministre a ensuite affirmé que son pays continuerait à promouvoir le renforcement de l’appui politique à la Cour de justice internationale (CIJ), notamment en réunissant un réseau informel au niveau ministériel.  Elle a annoncé qu’elle lancera d’ailleurs personnellement cette initiative dans deux jours, à New York, en présence d’autres ministres et personnalités. 


Enfin, au titre de troisième engagement, la Ministre a expliqué que son pays soumettrait un certain nombre de suggestions au Conseil de sécurité afin de renforcer le régime de sanctions de l’ONU.  Des normes élevées pour l’inscription sur la liste concernant les individus, groupes ou entreprises associés à Al-Qaida, ainsi que la création d’un poste de médiateur concernant l’inscription ou la radiation des noms d’individus ou entités qui y sont associés, constitue un des exemples permettant de promouvoir l’état de droit « comme quelque chose qui n’est pas uniquement réservé aux avocats mais comme étant, aussi, un outil politique important », a-t-elle souligné.  Il s’agit à présent pour le Conseil de sécurité de tirer les enseignements de ces développements récents et de l’appliquer également au régime de sanctions, a-t-elle conclu.


Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA, Ministre des affaires étrangères, du commerce et de l’intégration de l’Équateur, a rappelé que son pays était signataire de toutes les conventions internationales portant sur les droits de l’homme.  Elle a appelé au plein respect du droit d’asile et du statut des réfugiés.  Elle a également souhaité que les sociétés s’adaptent aux problèmes nouveaux comme les changements climatiques et les problèmes environnementaux.  À cet égard, elle a proposé le lancement d’un processus de rédaction d’une déclaration internationale consacrée au droit de la nature. 


Par ailleurs, la Ministre a jugé fondamental de respecter le droit de chaque peuple de décider de son propre système politique.  Elle a appelé le système des Nations Unies à montrer l’exemple en matière de primauté du droit en regrettant que le Conseil de sécurité continue de fonctionner en maintenant des privilèges hérités d’un autre âge.  Elle a espéré que la réforme du Conseil de sécurité saura refléter la nouvelle réalité politique internationale et garantir un fonctionnement plus démocratique.  Toutes les mesures unilatérales adoptées en dehors du cadre de la Charte des Nations Unies constituent une violation de l’état de droit au niveau international, a-t-elle fait remarquer.


M. PIERRE MOUKOKO MBONJO, Ministre des relations extérieures du Cameroun, a indiqué qu’à la lumière des multiples crises politiques qui ont récemment secoué le monde, notamment en Afrique, la notion d’état de droit était apparue comme une préoccupation pour les États sortant d’un conflit.  Il s’agit d’une quête permanente à laquelle s’astreignent tous les pays, y compris les vieilles nations.  Il a ajouté que l’état de droit apparaissait aujourd’hui comme un élément de légitimation de la puissance publique dont la première fonction devrait être celle d’un rempart contre la privation pour l’individu des aspects fondamentaux de la dignité humaine.  Telle est, a-t-il dit, la perspective dans laquelle devrait s’inscrire l’action de l’ONU et des États Membres dans la promotion de l’état de droit aux niveaux national et international.


Le bilan de l’Organisation dans ce domaine suggère qu’elle renforce son action au plan international et qu’il est de l’intérêt de tous que les États n’entretiennent pas avec le droit international des rapports se fondant uniquement sur l’expression inégale de la puissance, a estimé Le Ministre camerounais.  À cet égard, a-t-il dit souligné, la réforme tant souhaitée du Conseil de sécurité relève d’une nécessité impérieuse.  Le moyen le plus efficace d’assurer le primat du droit international dans le règlement des différends réside dans le renforcement de la Cour internationale de Justice, a-t-il ajouté.  Au plan national, l’état de droit se traduit par l’adoption et la mise en œuvre de politiques et programmes de développement ambitieux et réalistes, ainsi que par l’enracinement des valeurs démocratiques dans la vie politique et sociale, a précisé M. Moukoko Mbonjo.  


M. ARNOLD J. NICHOLSON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Jamaïque, a indiqué qu’en 2011, le chapitre III de la Constitution de son pays, adoptée 50 ans plus tôt, avait été amendée pour en faire une Charte des droits de l’homme et des libertés fondamentales.  À présent, elle adopte une approche plus moderne de certaines libertés fondamentales tout en établissant les droits civiques et politiques.  Au niveau international, les principes de l’état de droit garantissent l’égalité souveraine de tous les États fondés sur le respect du principe de l’égalité des droits.  Ils nous invitent à s’abstenir de recourir à la menace de la force, et à régler les différends par des moyens pacifiques, à promouvoir et à encourager le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.


Le Gouvernement de la Jamaïque est d’avis qu’une Assemblée générale renforcée et la poursuite de la réforme du Conseil de sécurité contribueront d’une manière plus positive à l’avancement de l’état de droit au niveau international.  Un Conseil de sécurité plus représentatif, efficace, accessible et plus transparent améliorera en tout cas son efficacité et sa légitimité, a-t-il assuré.  La Jamaïque fait face aux défis posés par les violences armées et la criminalité transnationale organisée liés aux trafics de drogues et d’armes qui ont un impact dévastateur sur le développement.  À cet égard, le Ministre a demandé à la communauté internationale d’appuyer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de poursuivre son engagement en faveur des opérations de maintien et de consolidation de la paix dans le but de cimenter l’état de droit dans les pays sortant d’un conflit.


M. MOURAD MEDELCI, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a annoncé que « l’Algérie était prête à apporter sa contribution à ce qu’elle perçoit comme une communauté de destin, enrichie par la diversité des réalités nationales qui consacre l’égalité des grands comme des petits, à participer aux délibérations multinationales ».  « Nous savons tous que l’amélioration de l’état de droit est une exigence de tous les instants.  Faute de quoi, l’impunité, l’injustice et la politique du « deux poids, deux mesures » continueront d’éroder l’autorité morale du droit et du système multilatéral », a ajouté le Ministre.  « Dans cette perspective, l’Assemblée générale doit se réapproprier ses prérogatives et le Conseil de sécurité se démocratiser », a-t-il également indiqué.  M. Medelci a aussi dit que « l’Algérie déplorait l’absence de règlement au problème palestinien, vieux de plus de 60 ans, et du Sahara occidental, la dernière colonie en Afrique ». 


L’état de droit ne peut s’accommoder de manifestations haineuses et xénophobes qu’incarne, notamment, le phénomène de l’islamophobie, a-t-il souligné.  Dès lors, s’est-il demandé, comment accepter que la liberté d’expression soit érigée en une fin en soi, au nom de laquelle des actes diffamatoires sont autorisés contre les religions, dont l’islam.  À cet effet, l’Algérie propose la mise en place d’un mécanisme, sous l’égide de l’ONU, pour examiner les voies et moyens visant à mettre fin à ces actes de dérives.  Sur un tout autre sujet, l’Algérie œuvre de concert avec les pays du Sahel à renforcer l’état de droit, la sécurité et la paix dans la région.  Au plan national, l’Algérie poursuit avec confiance le programme de réformes pour enraciner la démocratie et la promotion des droits fondamentaux, y compris la participation de la femme à la prise de décisions. 


M. URI ROSENTHAL, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a réaffirmé l’attachement historique de son pays au droit international, en expliquant qu’en tant que société ouverte et économie ouverte, les Pays-Bas dépendent d’un ordre international fort.  « Par conséquent, nous avons besoin de l’état de droit, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale », a déclaré le Ministre.  Il a mis l’accent sur la lutte contre l’impunité en tant qu’élément fondamental du renforcement de l’état de droit, en ajoutant qu’il était important que les responsables de crimes contre l’humanité soient tenus pour responsables de leurs actes, indépendamment du poste qu’ils occupent.


À cet égard, il s’est félicité du jugement rendu récemment par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone contre l’ancien Président du Libéria, Charles Taylor.  Même s’il est préférable que les responsables de ces crimes soient jugés dans leur propre pays, le Ministre reconnaît la nécessité de pouvoir faire appel à la communauté internationale lorsque les États sont incapables ou refusent de le faire.  Fort de ce constat, il a fait part de l’appui de sa délégation au travail de la Cour internationale de Justice et a lancé un appel à tous les États Membres pour ratifier le Statut de Rome.   Pour le Ministre, il est impératif de renforcer la CIJ à l’avenir par l’acceptation universelle de ses décisions exécutoires.  Il a également annoncé une nouvelle initiative lancée par son pays, en collaboration avec la Belgique et la Slovénie, en vue de lancer un nouvel instrument international sur l’aide juridique mutuelle et l’extradition.


Mme WIVINE MUMBA MATIPA, Ministre de la justice et des droits humains de la République démocratique du Congo (RDC), a dénoncé le non-respect par un État des principes intangibles de la souveraineté politique et de l’intégrité territoriale d’un autre État, surtout, a-t-elle dit, quand cela a pour conséquence d’empêcher dans ce dernier la pérennisation de l’état de droit.  La présence du Rwanda dans l’est de la RDC est donc doublement condamnable parce qu’elle constitue une violation du droit international, mais aussi parce qu’elle compromet les progrès réalisés dans la promotion de l’état de droit en RDC, a-t-elle estimé. 


Selon la Ministre, cette présence a provoqué le déplacement massif des populations, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que la recrudescence des violations massives des droits de l’homme, notamment l’enrôlement des enfants soldats, les violences faites aux femmes caractérisées par la déportation des femmes et des filles pour l’esclavage sexuel des groupes armés qui engendre leur contamination au VIH/sida ainsi que l’augmentation des atrocités de tout genre, assimilables à des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.  La réponse à cette situation requiert une action concertée de l’État congolais et de la communauté internationale.  Elle a ajouté que la gravité des crimes commis actuellement par les dirigeants du groupe M23 et leurs soutiens extérieurs ne resterait pas sans réponse judiciaire.  Après avoir énuméré les différentes réalisations de la RDC en faveur de l’état de droit, la Ministre a assuré que le processus en cours de réforme du système du droit congolais montrait que son pays demeurait déterminé à mettre en place et à maintenir un système de justice juste, fiable, moral et efficace.


M. DATO SRI ANIFAH AMAN, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a estimé que les États devraient honorer leurs obligations internationales de bonne foi en promouvant les droits de l’homme et la primauté du droit au niveau national.  Cette année, a-t-il précisé, la Malaisie a amendé un décret de 1960 sur la citoyenneté pour garantir le meilleur respect des droits des individus.  « Nous veillons à ce que nos obligations en vertu des traités internationaux trouvent des réponses concrètes par le biais d’une législation appropriée et la mise en œuvre de plans d’action. »  La Malaisie souhaite que le droit international ne soit pas appliqué d’une manière sélective, en appelant les États à régler tous leurs différends de manière pacifique.  « Nous devons mettre fin à l’impunité en nous assurant que tous les responsables de crimes, grands et petits, faibles et puissants, aient à répondre de leurs actes », a-t-il insisté avant de conclure.  


M. KIM SUNG-HWAN, Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a indiqué que la notion d’état de droit, en dépit des interprétations divergentes dont elle peut faire l’objet, devrait être fondée sur les éléments essentiels de l’éthique, de la justice et du respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté.  « En l’absence de ces éléments, l’état de droit peut servir de prétexte à cette domination du fort sur le faible qui a pu si souvent, dans le passé, régir les relations entre les États », a-t-il affirmé.  Soulignant le rôle crucial de la Cour internationale de Justice dans la promotion de l’état de droit, le Ministre a invité la Cour à continuer de s’adapter aux nouvelles réalités internationales afin de refléter toute la diversité des traditions juridiques de la communauté internationale. 


Le Ministre a ensuite indiqué que l’état de droit au niveau international doit être renforcé par les mesures prises par les États au niveau national.  L’accès universel à la justice, l’indépendance des juges et le respect des droits de l’homme sont au cœur de la promotion de l’état de droit au niveau national, a-t-il affirmé.  Enfin, le Ministre a affirmé que pays avait atteint la maturité démocratique et le développement économique grâce à un engagement résolu en faveur du respect de l’état de droit.


M. OLEKSANDR LAVRYNOVYCH, Ministre de la justice de l’Ukraine, a souligné l’importance de renforcer les instances judiciaires internationales pour régler les différends entre États de manière pacifique.  Déplorant que l’Ukraine soit souvent l’objet de critiques pour un insuffisant respect de l’état de droit, il a détaillé les mesures prises par son pays visant, bien au contraire, à son renforcement, notamment la réforme de l’administration, la promotion de programmes de lutte contre la corruption ou bien encore la réforme en profondeur du domaine sensible de la procédure pénale.  Le Ministre a ensuite mentionné les efforts déployés par son pays pour accroître la bonne gouvernance, avant d’affirmer que les principes de transparence et de publicité des délibérations avaient présidé à la rédaction du projet de rapport national de l’Ukraine sur les droits de l’homme lors du second cycle de l’Examen périodique universel. Rappelant le rôle clef que jouent les Nations Unies dans le renforcement de l’état de droit, le Ministre a appelé en conclusion de son intervention à l’intensification des efforts visant au désarmement nucléaire au niveau international.


M.ALI BIN FAHAD AL-HAJRI, Ministre des affaires politiques du Qatar, a souligné que la promotion et le renforcement de l’état de droit devraient se faire à la fois à l’échelle nationale et à l’échelle internationale.  Cette Réunion de haut niveau devrait être une occasion pour renouveler la confiance de la communauté internationale en faveur de la notion d’état de droit, en particulier sur le plan international, a-t-il poursuivi.  « Le débat sur l’état de droit n’a pas pour vocation de placer la loi au statut de symbole, mais plutôt de faire prendre conscience que l’état de droit est indispensable à la réalisation des objectifs collectifs », a souligné le Ministre. 


M. Al-Hajri a estimé que ceux qui cherchent la sécurité et la paix doivent commencer par respecter les conditions préalables à une paix durable, dont le respect de l’état de droit.  Il a également souligné le lien étroit qui existe entre développement et état de droit ainsi que droits de l’homme et état de droit.  Pour sa part, le Qatar a pris des mesures à différents niveaux pour faciliter la bonne gouvernance et promouvoir l’état de droit, a expliqué le Ministre.  Il a affirmé que le principe de l’état de droit régissait la vie politique, économique et sociale du pays, avec une attention particulière à la notion de l’égalité devant la loi.  La Commission pour le contrôle administratif et la transparence, et le Centre pour la promotion de l’état de droit et la lutte contre la corruption ont été mis en place pour répondre à cet objectif, a-t-il précisé


M. RICHARD MARLES, Membre du Parlement et Secrétaire parlementaire aux affaires insulaires du Pacifique de l’Australie, a rappelé que 65 000 Australiens avaient servi depuis 1947 dans plus de 50 opérations de maintien de la paix.  Il a souligné les efforts de son pays pour promouvoir une culture de l’état de droit dans la région et, notamment en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans les Îles Salomon et au Timor-Leste.  L’Australie, qui assure actuellement la présidence du Commonwealth, salue l’engagement de toutes les nations du Commonwealth en faveur de l’état de droit comme le fondement de la démocratie, a insisté M. Carr.  Il a indiqué que l’état de droit était inextricablement lié aux trois piliers des Nations Unies que sont la sécurité, le développement et les droits de l’homme. 


Le Ministre a mis l’accent sur les initiatives de l’Australie pour s’assurer que les populations civiles aient un accès facile et libre aux informations nécessaires pour bénéficier de leurs droits.  Il a précisé que l’Australie soutenait les efforts de promotion de l’état de droit par le biais de la Commission de consolidation de la paix, notamment au Burundi, en Sierra Leone et au Libéria.  « Nous avons consacré 300 millions de dollars au renforcement de l’état de droit dans les pays en développement et formé 14 000 personnes aux questions de droits et de justice », a précisé le Ministre australien des affaires étrangères.


Mgr DOMINIQUE MAMBERTI, Secrétaire des relations avec les États du Saint-Siège, a relevé que l’état de droit avait trait à tous les aspects de la vie sociale.  Il a demandé de mettre à jour les principes fondamentaux consacrés par la Charte des Nations Unies et par la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Il a ainsi mentionné la dignité inaliénable et la valeur de chaque personne humaine, qui prévaut sur toute loi ou consensus social, l’égalité des droits des nations, et le respect des traités et des autres sources de droit international.  Il a ensuite averti contre le risque de contradiction entre des lois qui prolifèrent, ce qui, a-t-il dit, peut rendre le droit incertain.  Rappelant que toute loi poursuit l’objectif commun de promouvoir la dignité de la personne humaine, Mgr Mamberti a invité à établir l’état de droit sur la base d’une vision unifiée de l’homme. 


L’état de droit est aussi mis en péril lorsqu’on se cantonne à une mentalité légaliste, a-t-il poursuivi, en prévenant que cela risquait de donner lieu à des abus de la dignité humaine et des droits des individus, des communautés et des États, comme cela s’est produit dans les régimes totalitaires du XX siècle.  Mgr Mamberti a aussi expliqué que la foi dans la personne humaine permettait une meilleure compréhension du droit codifié, en vue de la promotion du bien commun.  Il a expliqué que la vie de tout être humain, de la conception jusqu’à la mort naturelle, doit être respectée en tant que valeur inaliénable et absolue.  Le représentant du Saint-Siège a également considéré comme droit de l’homme fondamental le droit à un père et à une mère, le droit d’être élevé dans une famille naturelle, le droit des parents d’éduquer leurs enfants, le droit à une équitable redistribution de la richesse, le droit à la culture, ainsi que la liberté de pensée et de conscience.


M. HRVOJE SIKIRIC, Président de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI), a déclaré que cette Réunion de haut niveau était une occasion unique de promouvoir l’état de droit sous l’angle du commerce international.  Il a estimé que l’état de droit portait aussi sur les capacités des États de mobiliser des ressources pour trouver les moyens de financer les institutions nécessaires à la promotion de la primauté du droit et de garantir la sécurité juridique nécessaire aux activités commerciales et au développement.  Il a mis l’accent sur la nécessité de reconnaître que les pratiques commerciales évoluent constamment dans un monde en perpétuelle évolution, et que les législations des États doivent s’adapter à l’évolution de cet environnement commercial.


Mme IRÈNE KHAN, Directrice de l’Organisation internationale de droit du développement, a rappelé que cette Organisation intergouvernementale était la seule à consacrer exclusivement ses travaux à la promotion de l’état de droit.  Elle a salué l’adoption de la Déclaration de la Réunion de haut niveau qui tombe, selon elle, « à point nommé » et permettra à la communauté internationale de relever les défis d’un monde en constante mutation.


« Il y a une crise mondiale de l’état de droit », a-t-elle déclaré, en pointant notamment le manque de confiance des peuples envers les institutions judiciaires.  Elle a exhorté les pays émergents à se doter, avec le concours de la communauté internationale, d’institutions judiciaires efficaces.  Puis, elle a indiqué que les réformes pour la promotion de l’état de droit devraient s’adapter aux réalités locales, tout en se basant sur les normes universelles de l’état de droit.  La reconnaissance des diverses traditions juridiques est l’élément clef permettant aux pays d’entreprendre eux-mêmes les efforts visant le renforcement de l’état de droit, a-t-elle dit avant de conclure.


Mme LOUISE ARBOUR, International Crisis Group, a expliqué que l’état de droit institutionnel permettait de concrétiser l’application de la loi.  Cette conception s’intéresse surtout aux institutions sécuritaires, a-t-elle expliqué. Mme Arbour a ensuite parlé de la procédure, en recommandant que les conditions de base soient réunies pour éviter l’arbitraire.  Elle a donc demandé que les lois soient appliquées correctement et sans discrimination.  Les lois doivent renforcer la légalité et la sécurité afin de permettre la correspondance parfaite entre la loi et la justice rendue, a-t-elle précisé.  Le véritable état de droit, a-t-elle cependant estimé, reste insuffisant.  Elle a aussi prévenu qu’une application trop stricte de l’état de droit risquerait de donner lieu à une violation des droits fondamentaux, tout en renforçant les régimes autoritaires.  


M. CHERIF BASSIOUNI, Directeur de l’Institut international des hautes études en sciences criminelles, a indiqué que les organisations gouvernementales comme les organisations non gouvernementales œuvraient à la promotion de l’état de droit et des droits de l’homme.  Le respect de l’état de droit doit être compris comme étant le moyen pour les victimes de recourir à des mécanismes de réparation qu’elles peuvent actionner, a-t-il rappelé.  Plaidant pour le renforcement des capacités nationales dans le domaine de l’état de droit, il a indiqué qu’il était préférable d’accroître l’efficacité de l’état de droit plutôt que d’en élargir la portée.  Les Nations Unies doivent éviter les généralités, a-t-il dit, avant de souhaiter une synergie accrue entre les programmes des différents organes des Nations Unies concourant à la promotion de l’état de droit.  Il a ensuite plaidé pour la création au sein des Nations Unies d’un conseil spécial qui servirait d’instance de coordination de ces différents programmes et établirait notamment des listes d’experts auxquels les Nations Unies pourraient recourir.  « La rhétorique autour de l’état de droit a atteint un niveau sans précédent; il est temps de la traduire en actes », a-t-il conclu.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission organise les travaux de sa session de fond et complète son Bureau en élisant un Vice-Président

AG/EF/3335

La Deuxième Commission organise les travaux de sa session de fond et complète son Bureau en élisant un Vice-Président

21/9/2012
Assemblée généraleAG/EF/3335
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

1re séance – matin                                          


LA DEUXIÈME COMMISSION ORGANISE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND ET COMPLÈTE SON BUREAU EN ÉLISANT UN VICE-PRÉSIDENT


La Commission économique et financière entamera son débat général le 8 octobre


La Deuxième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions économiques et financières, a tenu aujourd’hui la première séance de sa soixante-septième session afin d’élire un de ses Vice-Présidents.  La Commission a également adopté son ordre du jour* tel qu’oralement amendé.  Les travaux de la Deuxième Commission commenceront le 8 octobre et devraient s’achever le 30 novembre.


M. Modest Jonathan Mero, de la République-Unie de Tanzanie, candidat du Groupe des États d’Afrique, a été élu par acclamation au dernier poste de Vice-Président qui restait à pourvoir.


Les autres membres du Bureau, élus le 4 septembre dernier, sont M. Stefano Stefanile, de l’Italie, et M. Tauhedul Islam, du Bangladesh, Vice-Présidents, ainsi que Mme Aida Hodžić, de la Bosnie-Herzégovine, Rapporteure.


M. George Wilfred Talbot, Représentant permanent du Guyana auprès des Nations Unies, qui assume la présidence de la Commission économique et financière pendant cette session, a indiqué les points de l’ordre du jour qui seront assignés à chaque membre du Bureau de la Commission pour qu’ils en dirigent les débats respectifs.


Parmi les questions** qui seront examinées au cours de la session, la Deuxième Commission se penchera sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, les questions de politique macroéconomique, et les questions relatives au développement durable.


Six manifestations spéciales seront organisées dans le cadre de la session, portant sur les sujets suivants: « Enseignements tirés de la crise de la dette et la restructuration de la dette souveraine »; « Science, technologie et innovation: nouveau paradigme de développement »; « Difficultés des pays en situation particulière et des pays à revenu intermédiaire »; « Suivi de Rio+20 et les objectifs de développement durable »; « Entreprenariat en faveur du développement; migration et développement: causes et incidences ».


Le 22 octobre, le Conseil économique et social (ECOSOC) organisera, conjointement avec la Deuxième Commission, une réunion sur le projet de partenariat LINK, qui est un réseau mondial d’experts sur les questions économiques du monde émergent.  Une autre réunion spéciale organisée par ces deux instances portera sur la sécurité alimentaire et la nutrition.


En outre, une réunion conjointe sera peut-être organisée avec la Troisième Commission, a indiqué le Président, pour que les points communs de l’ordre du jour des deux Commissions soient examinés au cours d’une séance commune.


En ce qui concerne les méthodes de travail, le Président a appelé les délégations à se conformer aux recommandations de la décision 65/530 de l’Assemblée générale relative à l’amélioration des conditions de travail de la Deuxième Commission.  Il a notamment rappelé que les projets de résolution doivent être concis et orientés vers l’action.


Le Président de la Commission économique et financière a enfin indiqué que l’état de la documentation disponible pour la session figure dans le document publié sous la cote A/C.2/67/L.1/Add.1.  Les délégations disposent en outre d’un espace sécurisé de travail en ligne appelé « QuickPlace ».


La prochaine séance de la Deuxième Commission aura lieu lundi, le 8 octobre 2012, à 10 heures.


* A/C.2/67/L.1 

** La liste des points à l’ordre du jour figurera dans un document à paraître sous la cote A/C.2/67/1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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L’Assemblée inscrit neuf nouveaux points à son agenda dont le financement de la Mission en Syrie et le Mécanisme remplaçant les Tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda

AG/11289

L’Assemblée inscrit neuf nouveaux points à son agenda dont le financement de la Mission en Syrie et le Mécanisme remplaçant les Tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda

21/09/2012
Assemblée généraleAG/11289
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Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

2e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE INSCRIT NEUF NOUVEAUX POINTS À SON AGENDA DONT LE FINANCEMENT DE LA MISSION EN SYRIE

ET LE MÉCANISME REMPLAÇANT LES TRIBUNAUX POUR L’EX-YOUGOSLAVIE ET LE RWANDA


L’Assemblée générale a adopté ce matin, pour cette soixante-septième session, l’ordre du jour de sa Plénière et de ses six grandes commissions*.  Elle a décidé d’inscrire à son ordre du jour neuf nouveaux points dont le « Financement de la Mission de supervision des Nations Unies en République arabe syrienne » et le « Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux internationaux ».


Parmi ces nouveaux points, on trouve aussi « Femmes, désarmement, non-prolifération et maîtrise des armements » et « Prise en compte des besoins socioéconomiques des personnes, des familles et des sociétés touchées par les troubles du spectre autistique et les autres troubles du développement ».


On trouve enfin « Émancipation du citoyen et modèle de développement axé sur la paix », « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Initiative de l’Europe centrale », « Octroi du statut d’observateur à la Société andine de développement », « Octroi du statut d’observateur à la Chambre internationale du commerce » et « Octroi du statut d’observateur à l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire ».


L’Assemblée a, une nouvelle fois, maintenu à son ordre du jour, la question de l’île comorienne de Mayotte, « étant entendu que ce point ne serait pas examiné par l’Assemblée générale ».


Elle a en revanche reporté à sa prochaine session l’examen de la question des îles malgaches des Glorieuses, de Juan de Nova, d’Europa et de Bassas da India.


Enfin, l’Assemblée a ajouté « la Conférence des Nations Unies sur le développement durable » au sous-point 20a sur la « Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable ».


Après l’adoption de l’ordre du jour, le représentant de l’Arménie s’est dissocié du consensus concernant le report du point 39 sur « La situation dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan », à la prochaine session de l’Assemblée générale.


S’agissant des six grandes commissions, le programme de travail prévoit que la Commission des questions de désarmement et de sécurité internationale (Première Commission) devrait achever ses travaux le 7 novembre au plus tard.  Elle sera suivie, le 15 novembre, par la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) et le 16 novembre par la Commission juridique (Sixième Commission).


Le 28 novembre marquera la fin de la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) et le 30 novembre celle de la Commission économique et financière (Deuxième Commission).  La Commission des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission) devrait conclure ses travaux le 14 décembre au plus tard.


Enfin, le Président de la soixante-septième session de l’Assemblée, M. Vuk Jeremić, de la Serbie, a précisé que le Saint-Siège, la Palestine et l’Union européenne participeraient en leur qualité d’observateurs aux travaux de cette soixante-septième session qui devrait finir le 16 septembre 2013.


L’Assemblée générale, qui a décidé de tenir son débat général du 25 septembre au 1er  octobre, organisera d’abord le lundi 24 septembre, à partir de 9 heures, une Réunion de haut niveau sur l’état de droit.


*A/67/250


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