En cours au Siège de l'ONU

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, Quatrième Commission, a adopté son programme de travail

CPSD/503

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, Quatrième Commission, a adopté son programme de travail

04/10/2012
Assemblée généraleCPSD/503
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

1e séance – matin


LA COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES ET DE LA DÉCOLONISATION,

QUATRIÈME COMMISSION, A ADOPTÉ SON PROGRAMME DE TRAVAIL


Elle entamera ses travaux le 8 octobre en tenant un débat général de

six jours sur les questions de décolonisation liées aux 16 territoires non autonomes


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, Quatrième Commission, a adopté à l’unanimité, ce matin, son programme de travail et le calendrier de ses réunions* au cours de cette soixante-septième session de l’Assemblée générale.  La Commission entamera ainsi ses travaux par un débat général, qui aura lieu du lundi 8 au lundi 15 octobre inclus, et portera sur les questions de décolonisation liées aux 16 territoires non autonomes.


Les quatre points que traitera la Quatrième Commission au cours de ces six jours de débat général sont: « les renseignements relatifs aux 16 territoires non autonomes »; « les activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples » des territoires non autonomes; « l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux »; et « les moyens d’études et de formation offerts par les États Membres aux habitants des territoires non autonomes ».


Les 15 points dont la Quatrième Commission est saisie pendant la soixante-septième session de l’Assemblée seront examinés au cours de 24 séances de travail d’une demi-journée chacune.  Prévus pour une durée de six semaines, les travaux de la Quatrième Commission devraient s’achever le 15 novembre.


Après avoir rappelé que, conformément à la pratique des années passées, les représentants des territoires non autonomes et les « pétitionnaires » seraient auditionnés le plus tôt possible, le Président de la Quatrième Commission, M. Noël Nelson Messone (Gabon), a indiqué que 73 demandes d’audition de pétitionnaires relatives à Guam, aux îles Turques et Caïques, et au Sahara occidental avaient été soumises au Bureau.  Par ailleurs, le Premier Ministre de Gibraltar et le Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie souhaitent également prendre la parole devant la Commission.


La Quatrième Commission examinera ensuite les points liés à l’Université de la paix; à la coopération internationale ayant trait à l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique; aux questions relatives à l’information; aux effets des rayonnements ionisants; aux opérations de maintien de la paix; à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA); au rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés; à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale; et à la planification des programmes.


La Commission a également décidé de mettre en place un Groupe de travail plénier chargé d’examiner le projet de résolution déposé au titre du point 51 relatif à la « Coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace ».


Outre le Président, le Bureau de la Quatrième Commission est composé, aux postes de vice-président, de Mmes Maratee Nalita Andamo(Thaïlande), Ayesha Borland (Bélize) et de M. Dimitrios Felopoulos (Grèce). 


M. Zulfi Ismaili (ex-République yougoslave de Macédoine) exerce les fonctions de Rapporteur.


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation tiendra sa prochaine séance de travail le lundi 8 octobre 2012, à 15 heures dans la salle de conférence 1.


* A/C.4/67/L.1


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission ouvre ses travaux en entendant des appels à la discipline budgétaire dans un climat économique difficile

AG/AB/4037

La Cinquième Commission ouvre ses travaux en entendant des appels à la discipline budgétaire dans un climat économique difficile

04/10/2012
Assemblée généraleAG/AB/4037
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

1ere séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION OUVRE SES TRAVAUX EN ENTENDANT DES APPELS À LA DISCIPLINE

BUDGÉTAIRE DANS UN CLIMAT ÉCONOMIQUE DIFFICILE


Au cours de cette session, les délégations devront également

s’entendre sur le barème 2013-2015 des quotes-parts des contributions


La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a entamé ce matin l’examen des questions de fond à l’ordre du jour de la soixante-septième session, l’occasion pour l’Union européenne, les États-Unis et le Japon d’appeler à une discipline budgétaire stricte dans un climat économique difficile pour tous les États Membres. 


Ces trois délégations se sont dites préoccupées par l’intention du Secrétariat d’augmenter le budget biennal 2012-2013 selon le principe de l’actualisation des coûts, alors qu’il semblait convenu que ces derniers devaient être absorbés.  Jugeant la pratique actuelle d’élaboration du budget « non durable », le délégué de l’Union européenne a souhaité l’avènement d’un processus budgétaire plus transparent et prévisible.  


Cette première journée d’une session consacrée cette année spécifiquement à la gestion des ressources humaines a permis aux intervenants de mettre l’accent sur l’adoption du nouveau barème de quotes-parts des contributions (2013-2015) qui est réévalué tous les trois ans. 


À l’instar des années précédentes, la plupart des délégations, dont celle du Groupe des 77 et la Chine, par la voix de l’Algérie, et celle de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), représentée par le Chili, ont exhorté le Secrétariat à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au retard chronique de la publication des rapports, un retard, a-t-il été dit qui « entame la capacité des États Membres à prendre des décisions informées à temps ». 


Dans une déclaration liminaire, le Président de la Cinquième Commission, M. Miguel Berger (Allemagne) a noté que sur les 58 rapports obtenus du Groupe de la planification des documents du Département des affaires de l’Assemblée générale et des services (DGACM), seuls 62% étaient arrivés dans les délais requis, contre un objectif fixé de 90%. 


Il a ajouté que le Bureau de la Commission avait eu hier une réunion avec le DGACM et le Département de la gestion afin de mieux comprendre le système de planification de la rédaction, traduction et publication des rapports dans les six langues officielles de l’Organisation.


Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de la Côte d’Ivoire a noté que la Cinquième Commission s’attendait, au cours de cette session, à travailler sur plus de 141 documents et 19 points inscrits à l’ordre du jour, ainsi que 66 autres documents qui n’ont toujours pas été publiés.


S’agissant de la gestion des ressources humaines, le représentant du Japon a dit qu’il examinerait de près le projet de cadre de la mobilité du personnel, dont l’objectif est de parvenir à un Secrétariat plus mondial et dynamique.


Également cité, l’examen du régime des pensions des Nations Unies et du régime commun des Nations Unies, portant sur les conditions d’emploi et de service du personnel à l’échelle du système.  L’ensemble des délégations ont souligné l’importance à la mise en œuvre du progiciel de gestion intégré (PGI) qui devrait contribuer à améliorer l’efficacité, l’efficience et la responsabilisation de l’ONU. 


Illustrant les enjeux de la question de la méthode de calcul du barème des quotes-parts, qui devra être arrêté en fin d’année, le représentant de la Turquie a affirmé que la contribution de son pays pourrait doubler en raison d’une méthodologie basée essentiellement sur la croissance du produit intérieur brut (PIB).  C’est pourquoi, il a demandé une révision de la méthode de calcul permettant une transition plus souple pour les États Membres qui font face à une large augmentation de contribution.


Son homologue du Mexique a proposé que le barème des quotes-parts applicables aux opérations de maintien de la paix et aux missions politiques spéciales reflète non seulement la capacité de paiement des États Membres, mais aussi, dans ce cas, la responsabilité des membres permanents du Conseil de sécurité.  


Les délégués mexicain et cubain se sont inquiétés de l’augmentation exponentielle du budget des missions politiques spéciales, dont le montant a augmenté de 1 200% en 10 ans pour représenter 25% du budget ordinaire 2012-2013.  Ce dernier a trouvé inadmissible qu’une question aussi importante ne soit examinée que le 11 décembre, soit trois jours seulement avant la clôture officielle de la session principale.  Plusieurs délégations ont, par ailleurs, exhorté le Secrétariat à éviter tout coût supplémentaire du plan-cadre d’équipement.  


Pour cette première journée, la Commission était saisie d’une note sur l’état d’avancement de la documentation soumise à son examen* et d’une liste de questions renvoyées à la Cinquième Commission par le Président de l’Assemblée générale**.


Outre les réunions publiques et informelles, la Commission bénéficiera d’un certain nombre d’exposés du Secrétariat portant sur les questions de gestion; le progiciel de gestion intégré; la gestion des ressources humaines; le plan-cadre d’équipement et la stratégie globale d’appui aux missions.  


La Cinquième Commission s’attaquera demain, vendredi 5 octobre, à 10 heures, à l’examen du barème des quotes-parts des contributions.


* A/C.5/67/L.1

** A/C.5/67/1


ORGANISATION DES TRAVAUX (A/C.5/67/1 et A/C.5/67/L.1)


Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), a souhaité que l’on accordât une attention particulière à la gestion des ressources humaines, à l’examen des quotes-parts de contributions, au progiciel de gestion intégré (Umoja), aux Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) ainsi qu’au régime commun des Nations Unies.  M. Benmehidi s’est particulièrement inquiété du problème récurrent du retard de la publication des rapports de la Cinquième Commission dans les six langues officielles, certains n’étant toujours pas publiés. 


Il a estimé que cette situation persistante du retard de publication mettait les États Membres et le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) dans une situation difficile.  Il a exhorté le Secrétariat à rectifier cette situation qui conduit souvent à retarder les délibérations et les prises de décisions des délégations.  Dans ce contexte, il s’est particulièrement dit préoccupé de la réduction des ressources accordées aux services de traduction de documents en espérant que cette diminution budgétaire ne viendrait pas encore aggraver un problème qui dure depuis trop longtemps. 


Le délégué a souhaité que le bureau de la Cinquième Commission continue de travailler en étroite collaboration avec le Secrétariat et le CCQAB afin de s’assurer que les derniers rapports à publier soient disponibles le plus tôt possible pour la session en cours et au moins six semaines avant les réunions des prochaines sessions.  Il a demandé que les délégations soient informées par Internet de la publication des derniers rapports attendus. 


M. Benmehidi a appuyé le projet de programme présenté dans la mesure où il est clair que celui-ci pourra être amendé dans un délai d’une semaine.


Par ailleurs, le représentant a mis l’accent sur l’importance de respecter le principe de négociations ouvertes, inclusives et transparentes plutôt que de s’appuyer sur des décisions prises au sein de petits groupes. 


Parlant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. BROUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire), a exprimé de sérieuses inquiétudes sur la publication tardive des documents de travail, ce qui pénalise considérablement le respect du déroulement des points à l’ordre du jour de la Cinquième Commission tels que présentés dans le programme de travail préparé par le Bureau.


Le Groupe, a-t-il dit, rappelle les articles 10, 15 et 17 de la Charte des Nations Unies relatifs aux pouvoirs et fonctions de l’Assemblée générale, et demande au Secrétariat de donner des informations détaillées pour expliquer les raisons de la production tardive des documents de la soixante-septième session, après avoir examiné le rôle joué par les entités concernées du Secrétariat dans cette situation.  Il demande également de voir l’impact de la réduction du nombre des postes et des quarts de travail de nuit et de week-end dans le service d’impression.


« La Cinquième Commission s’attend, au cours de cette session, à travailler sur plus de 141 documents et 19 points inscrits à l’ordre du jour, ainsi que 66 autres documents qui n’ont toujours pas été publiés au moment où nous ouvrons ces travaux », a déploré M. Coffi.  Il a souligné que la production tardive des documents constituait, en conséquence, un obstacle majeur auquel sera confrontée cette Commission.  Il est donc urgent de trouver une solution pérenne à cette situation, a-t-il insisté.


« Le Groupe des États d’Afrique est également très préoccupé par le fait que plusieurs rapports ne sont toujours pas disponibles, tandis que l’on n’est pas informé de la date de leur publication », a regretté M. Coffi.  Le représentant a recommandé de publier tous les documents dans toutes les langues officielles des Nations Unies, le plus rapidement possible, afin de s’assurer que chaque point à l’ordre du jour soit examiné avec soin.


Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), Mme MANAHI PAKARATI (Chili) a déclaré que son groupe souhaitait consacrer une attention particulière à l’examen du budget ordinaire (2012-2013) de l’ONU, à l’examen du financement des opérations de maintien de la paix, à la gestion des ressources humaines et du système de pension, ainsi qu’à un certain nombre de programmes importants liés au budget biennal 2012-2013, tel que le plan-cadre d’équipement consacré à la réhabilitation du Siège. 


Elle a ajouté que son groupe examinerait avec attention les rapports du Comité des commissaires aux comptes (CCC), du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et du CCQAB.  Elle a mis l’accent sur l’examen des accords de financement et d’appui des missions politiques spéciales reporté lors de la précédente session.  Elle a dit que cette question très importante nécessitait une action importante de la part du comité.


Par ailleurs, la représentante s’est dite préoccupée par l’incapacité chronique du Secrétariat à présenter à temps les rapports de la Cinquième Commission.  Elle a dit que ce retard rendait la tâche des États Membres difficiles et avait un impact négatif sur le résultat de leurs délibérations.  Elle a exhorté le Secrétariat à résoudre ce problème récurrent et à faire tous les efforts nécessaires pour publier les rapports aussi rapidement que possible durant cette session et celles à venir.   


M. THOMAS MAYR-HARTING (Union européenne) a salué l’importance des réunions d’information organisées à l’intention des délégations avant le début de cette session.  Il a espéré que la Cinquième Commission sera en mesure de conclure ses travaux dans les délais impartis, à savoir le 14 décembre.  Néanmoins, il s’est préoccupé du fait que l’examen de questions importantes comme la gestion des ressources humaines et le budget ordinaire fusse programmé à une période tardive de cette session principale.  


Abordant les « points complexes », il a souhaité que tout soit mis en œuvre pour éviter une approche fragmentée de l’examen du budget 2012-2013 qui ne ferait qu’augmenter le budget.  Estimant que la pratique actuelle d’élaboration du budget n’était pas durable, il a appelé à explorer de nouveaux moyens de rendre le processus budgétaire plus transparent et prévisible. 


M. Mayr-Harting s’est déclaré préoccupé de l’intention du Secrétariat d’augmenter le budget biennal 2012-2013, en y appliquant le principe de l’actualisation des coûts, alors qu’il semblait convenu que ces coûts devaient être absorbés afin que le budget soit maintenu à 5 milliards 152 millions de dollars.  Il a espéré que, dans un climat économique international extrêmement difficile pour tous les États Membres, le Secrétariat saurait appliquer une discipline budgétaire stricte et présenter des cas concrets d’économie.  


Par ailleurs, il a souhaité que l’examen du barème des quotes-parts, qui sera abordé demain, soit l’occasion de parvenir à des niveaux de contribution qui reflètent mieux la réelle capacité de paiement des États Membres.  Il a mis l’accent sur l’importance des débats relatifs à la mise en place du progiciel de gestion intégré (PGI) et de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC), afin de mettre ces outils au service de la modernisation de l’ONU et aider à mieux relever les défis du XXIème siècle.  


S’agissant de la rénovation du Siège des Nations Unies, le délégué de l’Union européenne a exhorté le Secrétariat à conduire le plan-cadre d’équipement dans les délais et budgets impartis.  Il a demandé que, dans le contexte d’un climat économique difficile, tout soit mis en œuvre pour que les coûts des contrats soient limités et les coûts supplémentaires absorbés sans que soit altérée la qualité du projet.  


En outre, il a dit la volonté de l’Union européenne d’accorder la plus grande attention au financement des missions politiques spéciales, en réaffirmant la volonté de l’Union de rejeter toute tentative de retirer ces missions du budget ordinaire.  


M. JUN YAMAZAKI (Japon) a affirmé que cette session devrait aborder deux points importants que sont l’examen du barème des quotes-parts et la gestion des ressources humaines, dont la question de la mobilité.  Il a particulièrement salué les efforts redoublés du Secrétaire général pour une meilleure gestion, notamment ses efforts récents pour améliorer la transparence de la gestion. 


Le représentant du Japon a dit que son pays examinerait de près et demanderait des clarifications sur le projet de cadre de la mobilité dont l’objectif est d’aider à parvenir à un Secrétariat plus mondial et plus dynamique.  Il a souligné que le Japon attachait une grande importance à la mise en œuvre du progiciel de gestion intégré (PGI) qui devrait contribuer à améliorer l’efficacité, l’efficience et la responsabilisation de l’ONU.


Alors que le premier rapport sur l’exécution du budget 2012-2013 et le projet de budget 2014-2015 doivent être débattus au cours de cette session, M. Yamazaki a indiqué qu’il examinerait avec minutie toute demande budgétaire.  Il a demandé au Secrétariat de ne plus considérer le prochain budget comme un simple prolongement du budget actuel, mais comme le résultat d’un nouvel examen des besoins réels.  À cet égard, il a dit qu’il participerait avec un grand intérêt aux discussions relatives au financement des missions politiques spéciales. 


M. JOSEPH M. TORSELLA (États-Unis) a rappelé qu’à l’ouverture du débat général de l’Assemblée générale, la semaine dernière, le Secrétaire général avait souligné les défis auxquels les États Membres seraient confrontés dans les prochaines années.  Seulement, pendant que les défis augmentent, les ressources pour les relever, elles, diminuent, a constaté le représentant des États-Unis.  « La mission de cette commission n’est pas de se lamenter sur ce fossé, mais de le réduire », a-t-il proposé.


« Si nous prenons le parti, commode, d’éviter de prendre des décisions difficiles, de reporter les choix cruciaux et de laisser sans suite les procédures d’affaires douteuses, nous allons compliquer –et non réduire- les défis des Nations Unis », a prévenu M. Torsella.


En revanche, en restant sur la voie difficile mais plus indiquée, amorcée il y a quelques mois, celle qui consiste à aligner les Nations Unies sur les règles plus efficientes de la culture entrepreneuriale, « nous pouvons suffisamment outiller l’Organisation pour relever les défis du développement, des droits de l’homme et de la paix ainsi que de la sécurité pour les décennies à venir », a-t-il prôné.


S’agissant de la question des ressources humaines, M. Torsella a constaté que les Nations Unies avaient fait de grands progrès en matière de réforme des dispositions contractuelles et d’harmonisation des conditions de services.  « Mais nous n’avons pas encore abordé certains points fondamentaux sur la manière d’attirer, de développer et de retenir une équipe bien calibrée, hautement qualifiée et dignement rémunérée », a-t-il relevé.  Il a attiré l’attention sur le besoin urgent de transformer le système de gestion des ressources humaines des Nations Unies.  Pour M. Torsella, cette session représente une opportunité de commencer ce travail.


« Nous voulons nous assurer que, non seulement les Nations Unies ont les bonnes personnes aux bons postes et au bon moment, mais aussi que l’Organisation dont ces personnes font partie est hautement performante et viable », a-t-il dit.  À cette fin, il a appuyé la décision prise en août dernier par la Commission de la fonction publique internationale (CFPI), de reporter l’augmentation salariale programmée de l’équipe des Nations Unies basée à New York.  « La reconnaissance, par la CFPI, du besoin de contrôler les dépenses en ces temps de crise financière mondiale est la première étape vers la bonne direction », a jugé le délégué américain.  Il a donc appelé à se mettre en conformité avec la gouvernance responsable de la CFPI, en adoptant cette recommandation.


Pour ce qui est du budget, la délégation américaine est particulièrement préoccupée par le fait que « les gains réalisés sur l’exercice 2012-2013, en décembre dernier, pourraient être érodés à cause des nouvelles mesures d’épargne annoncées – mais qui ne sont pas encore mises en œuvre ».


La délégation craint que, si la gestion n’est pas faite de manière rigoureuse, le budget ne soit revu à la hausse.  « Un tel retournement de situation par rapport à ce qui apparaissait comme un véritable accomplissement historique pour cette Commission, serait un discrédit pour les Nations Unies », s’est inquiété M. Torsella.


La délégation américaine a favorablement accueilli le fait que l’Assemblée générale privilégie la transparence des Nations Unies en approuvant l’audit du Secrétariat tel que proposé par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI).  « La transparence et la responsabilité devraient être les mots d’ordre des Nations Unies au XXIème siècle », a suggéré M. Torsella.


M. JULIO CAMARENA VILLASENOR (Mexique) a souligné l’importance des grandes initiatives de transformation de l’ONU, en citant l’examen du progiciel de gestion intégré (PGI), des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), du plan-cadre d’équipement et du cadre de mobilité du personnel.  Il a mis l’accent sur la nécessité pour la Cinquième Commission de s’entendre au cours de cette session sur la formule la plus juste et équitable pour calculer le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’ONU.  Ce barème, a-t-il dit, doit refléter le plus équitablement possible la réelle capacité de paiement des États Membres, jugeant indispensable que l’Assemblée générale fournisse, à l’avenir, des directives précises sur la méthode de calcul. 


Par ailleurs, le représentant a plaidé pour que le barème des quotes-parts applicables aux opérations de maintien de la paix et aux missions politiques spéciales reflète non seulement la capacité de paiement des États Membres, mais aussi, dans ce cas, la responsabilité des membres permanents du Conseil de sécurité.  


En ce qui concerne le plan-cadre d’équipement, il a appelé à redoubler d’efforts pour absorber les coûts supplémentaires dans la mesure du possible, avant de demander des informations sur les coûts réels et les risques à long terme, en souhaitant que l’on ne se limite plus à des informations sur les conséquences à court terme.  Il a espéré que les objectifs du cadre de mobilité du personnel tiendraient compte de ce type de recommandation, afin d’avoir une vision claire des incidences budgétaires de ce projet de mobilité à long terme.


Le représentant du Mexique s’est inquiété de l’augmentation exponentielle du budget des missions politiques spéciales, dont le montant a augmenté de 1 200% en 10 ans pour représenter 25% du budget ordinaire 2012-2013.  Les accords actuels sont loin de représenter les meilleures pratiques en matière budgétaire puisque cela cause du tort au budget ordinaire et ne favorise pas la transparence et la reddition des comptes, a-t-il déclaré.


Par ailleurs, M. Villasenor a exhorté la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) à prendre des décisions pertinentes en tenant compte de l’austérité budgétaire à laquelle font face la plupart des États Membres.  Il a demandé au Secrétaire général de présenter des propositions budgétaires réalistes et conformes aux objectifs de transparence de l’Organisation.


M. ERTUGRUL APAKAN (Turquie) a souligné que le retard de publication des documents de travail restait le point le plus critique pour le bon déroulement des travaux de la Cinquième Commission.


Ayant examiné l’impact de la crise économique actuelle, le représentant de la Turquie a demandé que « les ressources des Nations Unies soient affectées et distribuées de manière plus efficace ».  La conception et la mise en œuvre des initiatives du Bureau du progiciel de gestion intégré (Umoja) devraient être une priorité pour tous, a estimé M. Apakan.  À cet égard, « nous appuyons toutes les initiatives du Secrétariat pour la modernisation et la rationalisation des entités des Nations Unies », a t-il affirmé.


Pour le représentant de la Turquie, avec la conjoncture économique et politique actuelle, il est plus important que jamais de promouvoir des activités économiques et sociales au sein des Nations Unies.  Il souhaite en effet qu’une attention particulière soit accordée au budget de manière à l’équilibrer par rapport aux mandats de l’Organisation, notamment en appuyant les actions de développement en plus des actions de maintien de la paix, de la sécurité et des droits de l’homme.


À la suite des récentes évolutions des missions politiques spéciales, sachant que celles-ci prennent une part de plus en plus importante du budget général, leurs allocations budgétaires et la nature de leurs besoins en fonds pourraient nécessiter l’adoption d’une échelle d’ajustement et d’un processus budgétaire différents, a-t-il ajouté.


M. Apakan a insisté sur le fait que la réalisation effective des mandats de l’Organisation demandait le maintien du pouvoir financier des Nations Unies.  Dans l’intérêt d’une solide assise financière, il a recommandé que les États Membres s’acquittent entièrement et à temps de leurs contributions.


Il a constaté que, selon la méthode de calcul actuelle, la contribution de la Turquie pourrait doubler en raison de sa croissance économique et de la nature même de l’élément « dégrèvement accordé aux pays dont le revenu par habitant est faible » introduit dans cette méthode.  C’est pourquoi, il a demandé une révision de la méthodologie actuelle de calcul des quotes-parts de contributions pour permettre une transition plus souple pour les États Membres qui font face à une large augmentation de contribution. 


Le représentant de la Turquie a aussi demandé qu’une décision soit adoptée concernant les investissements et placements de la caisse des retraites des Nations Unies, afin que celle-ci soit gérée de manière plus transparente et ouverte.


M. JORGE CUMBERBATCH MIGUEN (Cuba) s’est félicité de l’organisation d’exposés destinés à l’information des délégations.  Néanmoins, il s’est inquiété de la prolifération d’exposés informels qui semblent de plus en plus se substituer aux réunions officielles.  Il a souhaité que ces exposés viennent compléter les réunions publiques et non les remplacer, en exhortant le Secrétariat à éviter les contradictions entre réunions officieuses et officielles.


Par ailleurs, il a trouvé inadmissible qu’une question aussi importante que le financement des missions politiques spéciales ne soit examinée que le 11 décembre, soit trois jours seulement avant la clôture officielle de la session principale.  S’agissant de la méthode de calcul du barème des quotes-parts de contribution, il s’est étonné de l’interprétation entendue ce matin du paragraphe 27 de la résolution 66/246, qui semble ne pas tenir compte des accords conclus précédemment.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le renforcement des institutions et, en particulier, de la Police nationale, est au cœur de la stabilisation durable en Haïti, déclare le Représentant spécial devant le Conseil

CS/10780

Le renforcement des institutions et, en particulier, de la Police nationale, est au cœur de la stabilisation durable en Haïti, déclare le Représentant spécial devant le Conseil

03/10/2012
Conseil de sécuritéCS/10780
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6842e séance – matin


LE RENFORCEMENT DES INSTITUTIONS ET, EN PARTICULIER, DE LA POLICE NATIONALE, EST AU CŒUR

DE LA STABILISATION DURABLE EN HAÏTI, DÉCLARE LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DEVANT LE CONSEIL


« Les progrès réalisés dans la stabilisation et dans l’instauration de l’état de droit en Haïti sont réels », a déclaré, ce matin, devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour Haïti, M. Mariano Fernández Amunátegui, en saluant la nomination du nouveau Premier Ministre haïtien, M. Laurent Lamothe.


Venu présenter le rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), M. Fernández Amunátegui, qui est également Chef de la Mission, a indiqué que « l’état de la sécurité dans le pays était relativement stable ».  Il a cependant insisté sur la nécessité de renforcer la Police nationale pour le relèvement du pays.


Le Représentant spécial a salué, à cet égard, les mesures prises par le Gouvernement haïtien pour renforcer la Police nationale haïtienne, notamment l’adoption d’un plan quinquennal afin de parvenir d’ici à 2016 à constituer une police forte de 15 000 hommes. 


« C’est un engagement considérable que le Gouvernement d’Haïti a pris », a affirmé le Représentant spécial, qui a également salué la décision de mettre fin aux activités de 79 policiers déclarés responsables d’actes de corruption.


Il avait auparavant invité à lever les obstacles à la consolidation du pays, tels que les divergences sur la composition du Sénat haïtien ou bien encore l’impasse dans laquelle se trouve le Conseil électoral permanent pour désigner trois de ses membres.


Le Représentant permanent d’Haïti auprès de l’ONU, M. Jean Wesley Cazeau, qui participait au débat, a précisé que le Gouvernement, le Parlement et les différents acteurs haïtiens avaient entrepris un dialogue afin de résoudre le contentieux relatif au Conseil électoral permanent.


Ce Conseil devra, en premier lieu, organiser les élections législatives partielles, a-t-il affirmé, en indiquant que les préparatifs étaient engagés pour assurer la crédibilité de ces élections.  M. Cazeau a ensuite déclaré que la nomination, en août 2012, d’un nouveau Directeur par intérim de la Police nationale haïtienne témoignait de la volonté de son gouvernement de prévenir toute vacance institutionnelle au sein de la Police.


Si la trentaine de délégations, qui ont pris la parole au cours de ce débat, ont unanimement salué les progrès institutionnels enregistrés en Haïti, de nombreux intervenants ont également insisté sur la reconfiguration en cours de la MINUSTAH à l’aune des défis qui demeurent en Haïti.


Dans son rapport, le Secrétaire général recommande en effet la réduction des effectifs militaires de la Mission en les faisant passer de 7 340 à 6 270 hommes et des effectifs de police en les faisant passer de 3 241 à 2 601 d’ici à juin 2013.  Le représentant d’Haïti a accueilli favorablement cette recommandation, au cours de son intervention.


Le renforcement de la Police nationale haïtienne doit être la priorité de la MINUSTAH, a insisté le délégué du Royaume-Uni, M. Philip Parham, qui a invité la Police haïtienne à respecter pleinement les droits de l’homme.


Pour sa part, le représentant de la France, M. Gérard Araud, a mis l’accent sur l’appropriation nationale du processus d’instauration d’une sécurité durable en Haïti et souhaité que la Mission puisse avoir un « horizon temporel crédible ».


S’il a invité à faire fructifier les dividendes de la stabilité en œuvrant au développement économique et social d’Haïti, le Représentant spécial a cependant estimé que la MINUSTAH avait vocation à devenir une mission politique.


LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI


Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (S/2012/678)


Ce rapport, qui porte sur la période allant de mars à août 2012, est soumis en vertu de la résolution 2012 (2011) par laquelle le Conseil de sécurité a prorogé jusqu’au 15 octobre 2012 le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  Le Secrétaire général de l’ONU constate que la période considérée a été marquée par plusieurs grands tournants politiques attendus de longue date, signe que la stabilisation se poursuit en Haïti, notamment l’approbation par le Sénat de la nomination d’un nouveau Premier Ministre, en la personne de M. Laurent Lamothe.


Dans l’ensemble, fait observer M. Ban Ki-moon, la situation en matière de sécurité est demeurée relativement stable durant toute la période à l’examen, bien qu’elle fût ponctuée de troubles civils sporadiques dus principalement à des revendications socioéconomiques et à l’instabilité causée par des éléments des anciennes forces armées et des « nouvelles recrues ».  Les chiffres de la criminalité recueillis par la Police nationale et la MINUSTAH témoignent d’une forte augmentation du nombre d’homicides, avec une moyenne de 99 meurtres par mois contre 75 au cours de la même période en 2011.  En revanche, le nombre d’enlèvements est en diminution.  La Police nationale continue de gagner en efficacité mais elle n’est pas encore à même d’assurer pleinement la sécurité intérieure sur tout le territoire.  Les militaires et les policiers de la MINUSTAH ont donc continué de jouer un rôle essentiel dans le maintien de la sécurité et de la stabilité générales.


Au cours de la période considérée, Haïti a continué de faire face à d’importantes difficultés sur le plan humanitaire et beaucoup des personnes déplacées vivant dans des camps à cause du tremblement de terre dépendent toujours de l’aide fournie pour survivre.  En juin 2012, plus de 390 000 d’entre elles vivaient dans 575 camps, soit une baisse de 73% par rapport aux chiffres de juillet 2010.  Par ailleurs, l’épidémie de choléra a tué plus de 7 440 personnes.  Une initiative binationale visant à éradiquer le choléra de l’île d’Hispaniola a été lancée en janvier 2012.


La MINUSTAH, qui a continué de retirer les renforts déployés après le tremblement de terre, a commencé à réfléchir à un plan de concentration des activités adaptable en fonction de la situation.  Ce plan prévoit que les activités de la MINUSTAH seront réduites à un petit nombre de tâches essentielles réalisables dans un délai raisonnable -de quatre à cinq ans- et ayant pour objet de stabiliser suffisamment la situation pour que la présence d’une importante opération de maintien de la paix ne soit plus nécessaire.


En conclusion, le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité de ramener l’effectif militaire autorisé de la Mission de 7 340 à 6 270 hommes.  De plus, la Mission devant concentrer ses activités sur la formation et l’encadrement de la Police nationale, il recommande que l’effectif de police autorisé soit ramené de 3 241 à 2 601 membres d’ici à juin 2013.  Le renforcement de la Police nationale, souligne M. Ban, demeure une condition essentielle pour que la MINUSTAH puisse quitter le pays le moment venu.  Il se félicite, à cet égard, de ce que le Président ait annoncé son intention d’axer son action sur la poursuite du renforcement de cette institution pour que la sécurité soit assurée dans tout le pays.  Dans cette optique, il l’exhorte, ainsi que les États Membres, à prendre l’engagement de dégager les fonds nécessaires au bon fonctionnement d’une force de police professionnelle, fiable et responsable.


Déclarations


M. MARIANOFERNÁNDEZ AMUNÁTEGUI, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a indiqué que les progrès dans la stabilisation et dans l’instauration de l’état de droit en Haïti étaient manifestes.  Il s’est notamment félicité de l’annonce par le Président d’Haïti de la publication de la version révisée des amendements constitutionnels, parmi lesquels figurent la création d’un Conseil électoral permanent et d’un Conseil constitutionnel et l’imposition d’un quota de 30% de femmes au sein de la fonction publique.  Il a également salué la nomination, par le Président, du nouveau Premier Ministre, Laurent Lamothe, en mai, ainsi que la création officielle du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire le 3 juillet dernier.  Le Premier Ministre, a affirmé M. Fernández Amunátegui, a adopté des mesures dans divers domaines tels que la création d’emplois et la lutte contre la contrebande qui vont dans la bonne direction.  La stabilisation politique du pays se heurte encore à des obstacles, comme les divergences sur la composition du Sénat haïtien ou bien encore l’impasse dans laquelle se trouve le Conseil électoral permanent.  C’est pourquoi, a insisté le Représentant spécial, il est crucial de renforcer la légitimité de la composition de ce Conseil.


L’état de la sécurité en Haïti est relativement stable, bien qu’il fût ponctué par des troubles civils sporadiques résultant principalement de revendications de nature sociale et économique et de l’instabilité causée par des éléments des anciennes forces armées et des « nouvelles recrues », a fait remarquer M. Fernández Amunátegui.  Il s’est félicité que le Premier Ministre ait récemment pris des mesures fermes contre ces éléments, la Police nationale haïtienne, avec l’aide de la MINUSTAH, en ayant fait évacuer sans incident, en mai dernier, les 10 principaux sites occupés dans tout le pays par ces éléments.  Le Représentant spécial a détaillé les mesures prises pour renforcer la Police nationale haïtienne, dont le rôle, a-t-il dit, est crucial au relèvement du pays.  Il a cité en particulier l’adoption d’un plan quinquennal pour arriver d’ici à 2016 à une police forte de 15 000 membres.  C’est un engagement considérable pris par le Gouvernement d’Haïti, a affirmé le Représentant spécial, qui a également salué la décision de mettre fin aux activités de 79 policiers responsables d’actes de corruption.  Dans ce contexte, et dans le droit fil du rapport du Secrétaire général, il a recommandé la réduction des effectifs militaires de la Mission de 7 340 à 6 270 hommes et des effectifs de police de 3 241 à 2 601 d’ici à juin 2013.  Il a ensuite rappelé qu’en juin 2012, plus de 390 000 personnes déplacées vivaient dans 575 camps, soit une baisse de 73% par rapport aux chiffres de juillet 2010, date à laquelle 1 555 camps en accueillaient 1,5 million.  À ce rythme, on estime à plus de 230 000 personnes déplacées à la fin de 2012, a-t-il précisé.


M. Fernández Amunátegui a ensuite détaillé les nombreux défis qu’Haïti doit encore relever, citant notamment l’amélioration des perspectives d’emplois pour les jeunes.  Après huit ans de présence de la MINUSTAH, les progrès réalisés sont considérables, a-t-il soutenu.  Il faudrait désormais faire fructifier les dividendes de la stabilité en œuvrant au développement économique et social du pays, a préconisé le Représentant spécial, avant de préciser que la MINUSTAH avait vocation à devenir dans les années à venir une mission politique.


M. HAROLD CABALLEROS, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a tout d’abord souligné que, pour la première fois dans l’histoire de l’ONU, son pays présidait le Conseil de sécurité.  Comme vous le savez, a-t-il observé, les pays de la région s’identifient de près à la MINUSTAH.  Une douzaine de pays latino-américains y contribuent en fournissant des contingents militaires et de police.  Il a précisé que leur commandant a toujours été issu de la région, et, dans la majorité des cas, également le Représentant spécial du Secrétaire général.  M. Caballeros a indiqué qu’il s’était rendu brièvement à Port-au-Prince, il y a quelques semaines, pour rencontrer le contingent du Guatemala.


Le rapport du Secrétaire général, a observé le Ministre, brosse un tableau encourageant de la situation.  Le Ministre a notamment félicité Haïti pour la formation du nouveau Gouvernement, ainsi que pour la création du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.  Il a assuré que son pays demeurerait engagé au sein de la Mission pendant le temps nécessaire.  Le Guatemala, a-t-il ajouté, appuie le processus de reconfiguration et de consolidation de la MINUSTAH et attend avec intérêt le nouveau plan de restructuration en cours d’élaboration.  La mise en œuvre de ce plan de restructuration exigera une coordination extensive entre les différents acteurs, nationaux et internationaux, a estimé le Ministre des affaires étrangères du Guatemala.  Son pays, a-t-il assuré, appuie entièrement l’élaboration d’un pacte de transition qui puisse mesurer les progrès réalisés dans le processus de stabilisation et qui transcende l’action de la MINUSTAH dans les domaines du développement et de la consolidation institutionnelle.  M. Caballeros s’est félicité du récent lancement à New York du Mécanisme de coordination de l’aide présenté par Haïti.  Avant de conclure, le Ministre a rendu hommage au Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSTAH, M. Fernandez, qui s’acquitte de son mandat dans une période caractérisée, a-t-il dit, par des défis et des difficultés.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a rappelé les difficultés, voire la détérioration de la situation qui prévalait lors du dernier examen de la situation en Haïti par le Conseil de sécurité.  Sept mois plus tard, la situation se révèle plus prometteuse et les autorités semblent placer l’intérêt de la population au premier plan, a-t-elle noté.  Mme Rice s’est notamment félicitée de la création du Conseil du pouvoir judiciaire et de la mise sur pied de la Commission électorale.  Au nombre des mesures positives, a-t-elle dit, le quota de 30% accordé aux femmes dans la fonction publique ainsi que la priorité budgétaire accordée à la police vont dans le bon sens.  Celle-ci joue un rôle essentiel dans la protection de la population, a souligné Mme Rice, en insistant sur la formation des policiers.  Au bout du compte, les améliorations en matière de sécurité et d’état de droit sont susceptibles de permettre la relance économique.  C’est pourquoi, les États-Unis appellent les bailleurs à tenir leurs engagements.


La représentante a indiqué que son pays appuyait le renouvellement du mandat de la Mission pour une année supplémentaire, celle-ci ayant amplement démontré son utilité.  Sa reconfiguration est un exercice d’équilibre délicat et nous n’avons pas le droit à l’erreur, a-t-elle commenté.  Mme Rice a mis en garde contre les risques d’une réduction trop rapide de ses effectifs qui pourrait remettre en cause les progrès accomplis.  Elle a émis l’espoir que très bientôt, sa présence ne serait plus nécessaire.  Mme Rice a évoqué par ailleurs la situation économique, en mettant l’accent sur la nécessité d’investir en particulier dans le nord du pays.  En outre, le relogement des personnes déplacées demeure une priorité.  Elle a constaté que les institutions démocratiques se renforçaient et que le sort de la population s’améliorait, en assurant Haïti du soutien constant des États-Unis.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a félicité le Guatemala pour son accession à la présidence du Conseil de sécurité, en le complimentant d’ores et déjà pour son action.  Il a constaté que des progrès significatifs avaient été accomplis par Haïti, après une période difficile.  Il a souligné la nécessité des réformes institutionnelles qui vont dans le sens du renforcement d’un état de droit.  Le représentant du Maroc s’est également félicité de la présence de femmes à deux postes importants au sein du Gouvernement, ainsi que du quota de 30% en leur faveur dans la fonction publique.  Il a toutefois constaté que les besoins humanitaires issus du tremblement de terre demeuraient « gigantesques », plus de 400 000 personnes continuant à vivre dans des conditions précaires.


Le Maroc, a-t-il dit, félicite la MINUSTAH pour son action.  Celle-ci doit pouvoir poursuivre son action, le Maroc étant favorable au renouvellement de son mandat.  La réduction des effectifs, a-t-il estimé, s’inscrit dans le cadre d’un retrait progressif.  Il appartient aux autorités de redoubler d’efforts, de renforcer la gouvernance et de favoriser l’investissement étranger.  À ce stade, a déclaré le représentant, l’engagement de la communauté internationale demeure indispensable.  Les Forces armées marocaines ont contribué à permettre le retour à la paix civile et à atténuer les conséquences du séisme, a-t-il rappelé, en disant sa confiance en un avenir paisible et prospère pour ce pays s’il persévère dans la même voie.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) s’est dit encouragé par les progrès accomplis en Haïti, notamment la nomination du nouveau Premier Ministre ainsi que les mesures prises pour attirer les investissements étrangers nécessaires au développement du pays, résoudre les questions institutionnelles en suspenset lutter contre la contrebande.  Il a ensuite exhorté la communauté internationale à continuer de fournir son appui pour reconstruire le pays, en rappelant que le développement économique et social dépendait de l’instauration d’une sécurité durable.  Rappelant que la Police nationale haïtienne avait vocation à endosser les tâches de maintien de la sécurité assurées par la MINUSTAH, il a assuré du soutien de son pays aux recommandations du Secrétaire général visant la réduction des effectifs autorisés de la Mission.  Cette réduction doit être basée sur l’évolution du pays et ne pas être imposée de manière arbitraire, a-t-il rappelé.


M. PETER WITTIG (Allemagne) s’est félicité des progrès accomplis même si les défis demeurent importants.  Tout en notant les progrès institutionnels, il s’est inquiété des difficultés rencontrées dans la formation du Conseil électoral.  Mais l’Allemagne, a-t-il dit, est encouragée par les progrès accomplis en matière de sécurité, notamment dans le renforcement de l’efficacité de la police; l’augmentation de ses effectifs est fondamentale.  Son pays se félicite aussi de la présence de femmes au sein de la police.  Le représentant a estimé que la MINUSTAH a un rôle clef à jouer dans le renforcement du rôle de la Police nationale haïtienne.  Avant de conclure, le représentant a remercié les pays contributeurs pour leur appui aux efforts de la Mission.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) s’est félicité des avancées enregistrées dans le processus de stabilisation en Haïti, notamment la nomination du nouveau Premier Ministre.  Après avoir rappelé qu’une stabilisation politique durable était essentielle au développement économique du pays, il s’est félicité des mesures prises par le Président haïtien, M. Michel Martelly, pour attirer les investissements étrangers.  La tenue d’élections crédibles est fondamentale, a-t-il affirmé, en appelant à éliminer les divergences concernant le Conseil électoral permanent.  Il a ensuite salué les améliorations apportées au fonctionnement de la Police nationale haïtienne, qu’il a félicitée pour les mesures énergiques qu’elle a prises pour démanteler les groupes armés dans le pays.  En conclusion, il a apporté le soutien de son pays aux recommandations du Secrétaire général relatives à la MINUSTAH.


M. TAHIR HUSSAIN ANDRABI (Pakistan) a déclaré que le peuple courageux et résilient d’Haïti avait énormément progressé, en estimant que le pays semblait être en voie de se relever après le terrible coup porté à son développement par le séisme.  Le Pakistan espère que le nouveau Mécanisme de coordination de l’aide allait renforcer son efficacité.  Les progrès et les développements en Haïti peuvent également être attribués à l’action de la MINUSTAH, notamment en ce qui concerne les droits de l’homme.  Le pays ne peut plus connaître de recul, a estimé le représentant du Pakistan, en rappelant que les développements politiques devraient être consolidés.  Une police nationale digne de ce nom est indispensable afin de permettre le retrait progressif de la MINUSTAH, a-t-il dit.  Des mesures encourageantes ont été prises en termes de renforcement des capacités, a-t-il noté, en se félicitant de la place accordée aux femmes dans la fonction publique.  Le représentant a exhorté à davantage de coordination entre tous les acteurs humanitaires, en constatant une certaine lassitude de la part des donateurs.  Le Pakistan, qui a vécu lui-même un terrible séisme, a fait preuve de solidarité, de manière active, avec Haïti dès le lendemain du tremblement de terre et l’assure qu’il continuera de le faire, a indiqué le représentant.


M. GÉRARD ARAUD (France) a salué les progrès institutionnels accomplis en Haïti et souligné que la Police haïtienne avait montré sa capacité de mener des actions de sécurité complexes.  Il s’est également félicité de ce quele pays ait renoué avec la croissance économique.  Au nombre des défis que doit encore relever le pays, M. Araud a cité la tenue d’élections locales et législatives partielles qui passent par l’instauration du Conseil électoral permanent.  La Police nationale haïtienne, a-t-il estimé, n’est pas en mesure d’assurer la sécurité sur tout le territoire.  C’est pourquoi, il s’est félicité du plan de renforcement des effectifs de police adopté par le Gouvernement haïtien pour les porter à 15 000 hommes d’ici à 2016.  Les mesures quantitatives ne sauraient suffire, a-t-il fait valoir, en plaidant pour une amélioration de l’image de la police auprès de la population.


M. Araud a ensuite affirmé que le développement économique d’Haïti ne pouvait uniquement reposer sur la seule communauté internationale, en saluant les mesures prises par le Président de Haïti, M. Michel Martelly, pour attirer les investissements étrangers.  En ce qui concerne la MINUSTAH, il a estimé que les effectifs actuels de la Mission ne correspondaient plus aux besoins sur le terrain.  La priorité, a-t-il souligné, est l’appropriation nationale du processus d’instauration d’une sécurité durable.  Il faut redonner à la Mission un horizon temporel crédible, a-t-il insisté, en appuyant le plan de consolidation sur cinq ans présenté par le Secrétaire général.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a constaté l’énormité de la tâche restant à accomplir en Haïti.  C’est un processus long et encore plein d’embûches dont l’objectif plus large est de doter le pays d’institutions démocratiques, tout en le mettant sur la voie du progrès économique et social.  Sans sécurité et bonne gouvernance, il n’y aura pas d’avancées dans ce domaine, a estimé le représentant du Portugal.  Aujourd’hui, il semble que l’instabilité politique ait été surmontée, a-t-il constaté.  Il a appelé les autorités haïtiennes à poursuivre sur la voie de la consolidation des institutions.  À terme, les Haïtiens seront appelés aux urnes, ce processus devant bénéficier de toutes les garanties nécessaires si l’on ne veut pas créer de frustrations.


S’agissant du rôle de la MINUSTAH, force est de constater qu’il reste un long chemin face notamment à une criminalité croissante, a déclaré le représentant du Portugal.  C’est pourquoi, a-t-il dit, le renouvellement de son mandat s’impose, tout comme sa reconfiguration et son retrait progressif.  Le Portugal est convaincu que la priorité doit être accordée exclusivement au renforcement de la Police nationale haïtienne, afin de ne pas disperser les efforts.  Il est aussi convaincu qu’Haïti saura surmonter les difficultés.  Il a félicité les hommes et les femmes de la Mission pour le travail accompli depuis huit ans.


M. SUN XIAOBO (Chine) a souhaité qu’une solution soit trouvée aux questions institutionnelles en suspens en Haïti.  Il a ensuite estimé que l’accélération du redressement économique du pays était la question majeure, en soulignant à cet égard la lenteur des progrès accomplis.  Le représentant de la Chine a ensuite exhorté la communauté internationale à respecter ses engagements à l’égard d’Haïti et à continuer de lui apporter un soutien résolu.  Concernant la MINUSTAH, il a appuyé le plan de concentration sur cinq ans, présenté par le Secrétaire général, et le renouvellement du mandat de la Mission.


M. KODJO MENAN (Togo) a constaté que le rapport du Secrétaire général permettait de mesurer le chemin parcouru par la classe politique et le peuple haïtien dans la poursuite du processus de stabilisation et de la création d’un État de droit.  Toutefois, a-t-il précisé, le Togo regrette que la mise en place du premier Conseil électoral permanent du pays prenne encore du temps du fait de controverses sur l’intégrité de ses membres et de sa capacité à organiser des élections crédibles et acceptables par tous.  Le représentant a exhorté tous les acteurs politiques à poursuivre dans la dynamique consensuelle qui leur a permis d’obtenir des avancées notables afin que les élections se déroulent dans de bonnes conditions d’ici à la fin de l’année.


Le représentant du Togo a rappelé que le secteur de la sécurité continuait d’être l’un des défis les plus importants d’Haïti.  Son pays, a-t-il dit, est préoccupé par les violations des droits de l’homme mentionnées dans le rapport du Secrétaire général.  En ce qui concerne le relèvement et la reconstruction d’Haïti, le représentant a alerté contre la dégradation des conditions de vie dans les camps de personnes déplacées, alors que les organismes humanitaires se retirent progressivement, notamment, en raison du manque de financement.  Il ne fait aucun doute pour lui que, pour relever les défis qui demeurent devant lui, Haïti aura encore besoin d’une assistance internationale soutenue et qu’il devra engager des efforts importants de la part de son gouvernement et de sa population pour y faire face.  Enfin, le Togo appuie le plan de restructuration et de réorganisation des activités de la MINUSTAH ainsi que son retrait progressif, a indiqué le représentant. 


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a souligné les progrès très nets réalisés dans la consolidation d’Haïti et salué le plan de renforcement de la police nationale pour la période 2012-2016.  Estimant que la MINUSTAH accomplissait un travail remarquable, le délégué a ensuite détaillé l’appui fourni par la police colombienne aux autorités du pays pour l’élaboration de programmes de lutte contre la drogue et la traite des personnes notamment.  Il a ensuite indiqué que le renforcement du secteur agricole était la clef du développement à long terme du pays, en ajoutant que son pays coopérait étroitement avec Haïti pour développer la production de café.


Le représentant a ensuite jugé très préoccupant le nombre de décès causés par l’épidémie de choléra, qui est estimé à 7 440.  Le nombre de personnes touchées par l’épidémie est estimé à plus de 500 000, s’est-il inquiété.  Le représentant a ensuite invité les parties prenantes à redoubler d’efforts afin de résoudre le contentieux relatif au Sénat et de pourvoir les 10 sièges vacants de sénateurs.  Convaincu que la MINUSTAH devrait continuer de fournir un appui opérationnel sur place, il a plaidé pour la prorogation de son mandat. 


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a déclaré qu’Haïti continuait de progresser de façon significative, plusieurs jalons ayant été posés depuis le précédent rapport.  Il s’est dit impressionné par le fait que sept postes de ministres sur 22 soient occupés par des femmes.  Toutefois, le retard dans la mise en place du Conseil électoral permanent demeure préoccupant, d’autant que cette difficulté a empêché la tenue des scrutins aux dates prévues.  Le renforcement des capacités de la police nationale est essentiel, a-t-il dit, en assurant le Gouvernement haïtien de l’appui de l’Afrique du Sud.


Le représentant a fait observer que les troubles sociaux étaient le symptôme d’une situation qui demeure difficile.  C’est pourquoi, l’Afrique du Sud, a-t-il dit, appuie pleinement l’action de la MINUSTAH, notamment par l’installation de logements provisoires pour reloger les sinistrés.  La communauté internationale doit participer plus activement pour contenir l’épidémie du choléra dans le pays, a-t-il estimé.  Le représentant a également souligné l’importance de l’appropriation nationale, en faisant remarquer qu’à ce jour, seulement 10% de l’aide avait été administré directement par les autorités nationales.  En dépit des progrès notables réalisés sur la voie de la paix et de la sécurité, Haïti continue d’être confronté à des défis importants et c’est pourquoi, a souligné le représentant de l’Afrique du Sud, la communauté internationale doit maintenir son engagement.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a indiqué que l’inertie politique qui entravait les efforts de consolidation en Haïti, il y a encore sept mois, avait été surmontée, en citant notamment la nomination du nouveau Premier Ministre.  Saluant l’appui fourni par la MINUSTAH aux autorités du pays, et soutenant la réduction envisagée de ses effectifs, le représentant a souligné la nécessité de préserver les gains de sécurité enregistrés jusqu’à présent.  Le renforcement de la police nationale doit être la priorité de la MINUSTAH, a insisté le délégué du Royaume-Uni, qui a estimé que la police nationale devrait respecter pleinement les droits de l’homme.  Il a ensuite appelé de ses vœux l’établissement rapide du Conseil électoral permanent et la tenue d’élections locales.  Avant de conclure, il a rappelé que la MINUSTAH avait une obligation d’efficacité et que ses soldats devaient être irréprochables.


M. NIKITA ZHUKOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays partageait les conclusions du Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, M. Mariano Fernandez.  Malheureusement, la situation demeure difficile, en raison des difficultés économiques et sociales.  La MINUSTAH joue, par conséquent, un rôle essentiel et sa reconfiguration, ainsi que la réduction progressive de ses effectifs, doivent se faire avec le plus grand soin et la plus grande prudence.  La Mission doit progressivement être déchargée des tâches liées aux conséquences du séisme au profit d’une meilleure implication des institutions spécialisées des Nations Unies.  En outre, la coordination entre bailleurs de fonds doit être renforcée.  Sans renforcement de l’état de droit et de la sécurité, le pays ne pourra continuer sur la voie du progrès, a observé le représentant de la Fédération de Russie.  Les efforts visant à renforcer les structures de l’État doivent se poursuivre afin que la population puisse progressivement prendre son destin en mains, a-t-il conclu.


M. JEAN WESLEY CAZEAU (Haïti) a rappelé les importantes réalisations politico-juridiques et socioéconomiques de ces six derniers mois, telles que la nomination d’un nouveau Premier Ministre et la mise en place du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.  Il a indiqué que le Gouvernement, le Parlement et les différents acteurs haïtiens avaient entrepris un dialogue afin de résoudre la question relative à la désignation de trois représentants au sein du Conseil électoral permanent (CEP).  Les premiers actes de ce Conseil consisteront à organiser des élections législatives partielles, a-t-il affirmé, en indiquant que les préparatifs se déroulaient bien.  Il a ensuite déclaré que la nomination, en août dernier, d’un nouveau Directeur par intérim de la Police nationale témoignait de la volonté de son gouvernement de ne permettre aucune vacance institutionnelle au sein de la Police.  M. Cazeau a, en outre, indiqué que le Gouvernement haïtien s’employait à imposer le respect des lois de la République, « même s’il ne prétend pas y être parvenu de manière satisfaisante ».  Le Gouvernement s’efforce de répondre progressivement aux revendications d’ordre économique et social, y compris celles des anciens militaires réclamant à juste titre une indemnité de licenciement, a-t-il dit.


Le rôle de la MINUSTAH sera partiellement accompli lorsque que la Police nationale haïtienne aura été renforcée, a assuré M. Cazeau.  La Police d’Haïti souffrait encore d’un manque d’effectifs, a-t-il fait remarquer, en précisant que le Gouvernement, de concert avec la MINUSTAH, s’employait à y remédier.  Le représentant s’est félicité de l’idée d’établir un projet de plan de transition, doté de critères spécifiques permettant d’évaluer notamment l’action menée par la police et le Conseil électoral permanent.  Il a indiqué que l’appui de la MINUSTAH diminuera au fur et à mesure que les institutions nationales s’avéreront aptes à assurer la relève.  En conclusion, il a accueilli favorablement le plan de concentration de la MINUSTAH, selon lequel la composante militaire cède progressivement la place à la composante de police, ainsi que les recommandations faites par le Secrétaire général pour réduire les effectifs militaires et de police de la MINUSTAH.  Ces recommandations, a-t-il assuré, sont en accord avec le plan de développement quinquennal (2012-2016) visant à porter l’effectif de la police à 15 000 hommes d’ici à 2016.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil)a réaffirmé la volonté de son pays de mener à bien les objectifs de réduction progressive et concertée des effectifs de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  Après avoir reconnu les progrès institutionnels réalisés par le Gouvernement haïtien deux ans après le tremblement de terre dévastateur qui a frappé le pays, Mme Ribeiro Viotti a insisté sur la nécessité pour les autorités haïtiennes de poursuivre sur la voie du dialogue et de l’unité.  La tenue prochaine d’élections législatives et municipales constituera, selon elle, un « signal fort en direction de la communauté internationale, des investisseurs potentiels et de la population haïtienne » de la marche du pays vers la stabilité et le développement.  Le Brésil encourage à cette fin la constitution, dans les plus brefs délais, d’un Conseil électoral permanent jouissant d’une représentativité et d’une légitimité suffisantes afin d’inclure les principales forces politiques haïtiennes, a indiqué Mme Ribeiro Viotti.  La prise en charge accrue des affaires par les autorités du pays, a-t-elle souligné, est une condition préalable indispensable à l’amélioration effective et durable des conditions de vie des Haïtiens et au premier chef des plus pauvres.


Mme Ribeiro Viotti a également souligné l’importance d’accompagner la réduction progressive de ses effectifs militaires déployés dans le cadre de la MINUSTAH par la mise en œuvre de projets concrets de réduction de la violence et par l’allocation de ressources dans le domaine du génie civil.  Le retrait d’un des deux bataillons brésiliens engagés dans la Force des Nations Unies est, à ce titre, un indicateur des progrès accomplis par le Gouvernement haïtien.  Elle a néanmoins insisté sur la nécessité d’améliorer les conditions économiques et sociales de la population.  Sans une réduction de la pauvreté et une amélioration des infrastructures sanitaires et éducatives, a-t-elle soutenu, les efforts de la communauté internationale et des autorités haïtiennes ne pourront apporter de solutions satisfaisantes à long terme.  Elle a rappelé le maintien de l’engagement du Brésil dans la construction d’une centrale hydroélectrique et les conséquences positives de ce projet en matière de création d’emplois, de fourniture d’énergie propre et d’investissements futurs.  En guise de conclusion, Mme Ribeiro Viotti a réaffirmé la détermination de son pays à accompagner le Gouvernement d’Haïti dans ses efforts en vue de mener à bien les objectifs politiques, économiques et sociaux qu’il s’est fixés.


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay), s’exprimant au nom du Groupe des amis d’Haïti, a salué les progrès politiques et institutionnels accomplis récemment par ce pays, notamment l’approbation par le Sénat de la nomination d’un nouveau Premier Ministre, la création du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et la publication de la version révisée des amendements constitutionnels.  La mise en place du Conseil électoral permanent constituera un pas en avant dans le processus de consolidation démocratique du pays, a-t-il estimé.  M. Cancela a appelé tous les acteurs politiques d’Haïti à continuer de coopérer en vue de la consolidation des institutions démocratiques et de l’état de droit.  Le Groupe des amis d’Haïti note par ailleurs que la situation en matière de sécurité est restée relativement stable.  Cela a permis à la MINUSTAH d’adapter sa configuration sans incidence négative sur la sécurité du pays.


Le représentant a en outre salué l’engagement du Gouvernement haïtien à renforcer l’état de droit et à faire avancer la réforme du secteur de la sécurité.  Il a, à cet égard, exprimé son soutien au Plan de développement de la Police nationale haïtienne (PNH) pour 2012-2016 présenté par la MINUSTAH et la PNH.  M. Cancela s’est par ailleurs inquiété des allégations de mauvaise conduite de la part de membres du personnel de la MINUSTAH.  Il s’est en revanche dit satisfait de la réduction importante du nombre de personnes déplacées.  Mais, a-t-il relevé, il reste encore de grandes difficultés à résoudre sur le plan humanitaire, de même que le problème de la violence faite aux femmes et aux enfants.  Enfin, M. Cancela a lancé un appel à la coopération entre la communauté internationale et le Gouvernement haïtien.  Il a aussi demandé aux donateurs de tenir leurs promesses.  Conformément au projet de résolution que le Groupe des amis d’Haïti a présenté, il a demandé que le mandat de la MINUSTAH soit prorogé d’un an.


M. GUILLERMO RISHCHYNSKI (Canada) a indiqué qu’en dépit d’un nombre important de développements positifs en Haïti, au nombre desquels des amendements constitutionnels, la création du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et l’adoption d’un nouveau plan de développement pour la Police nationale haïtienne, son pays restait préoccupé quant aux incertitudes planant sur la tenue des élections sénatoriales et locales.  Il a, à ce sujet, souligné que l’occasion s’offrait au Gouvernement haïtien de réaffirmer notamment son respect aux principes démocratiques.  Évoquant le partenariat soutenu du Canada avec Haïti, M. Rischynski a insisté sur le fait que l’accent était mis sur la promotion de la primauté du droit, les débouchés économiques, ainsi que les raisons de l’insécurité persistante dans le pays.  S’agissant du renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), il a déclaré que le Canada appuyait cette initiative dans la mesure où la MINUSTAH demeurait un acteur pour l’amélioration sécuritaire dans le pays.


M. OCTAVIO ERRAZURIZ (Chili), se ralliant à la déclaration du représentant de l’Uruguay, faite au nom du Groupe des Amis d’Haïti, a souligné que l’état de droit restait essentiel pour la sécurité, la stabilité, la gouvernance et le développement économique et social de ce pays.  Il a salué les progrès accomplis par les autorités haïtiennes, notamment la mise en œuvre du « Plan stratégique pour le développement d’Haïti » et le « Nouveau mécanisme de coopération ».  Il a espéré également que le nouveau Comité électoral permanent sera en mesure d’organiser des élections parlementaires et municipales avant la fin de 2012.


Soulignant l’appui « crucial » de la MINUSTAH aux activités de la Police nationale haïtienne (PNH), M. Errazuriz a souhaité que celle-ci assume progressivement ses fonctions en matière de sécurité, conformément à son Plan de développement 2012-2016.  Pour sa part, le Gouvernement chilien poursuivra ses projets de coopération bilatérale en matière de formation politique.  Le Chili estime que « les modifications de la composition et de la taille de la MINUSTAH doivent être compensées par un renforcement de la présence de la composante développement à travers les institutions des Nations Unies présentes en Haïti », a poursuivi le représentant du Chili.  En outre, la MINUSTAH doit continuer à lutter contre l’épidémie de choléra et intensifier sa politique de « tolérance zéro » contre les abus sexuels et la mauvaise conduite dans lesquels certains de ses membres ont été impliqués. 


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a mis l’accent sur trois domaines prioritaires que sont la situation politique, la sécurité et le rôle de la MINUSTAH et l’aide au développement.  Il a souligné qu’un contexte politique stable et une situation sécuritaire contrôlée demeuraient des conditions préalables à tout appui au processus de reconstruction et de redressement économique.  L’Union européenne, a assuré M. Mayr-Harting, compte continuer son soutien financier et son assistance technique pour améliorer les capacités de l’administration, y compris sa capacité de promouvoir et de protéger les droits de l’homme, et pour avancer dans le processus des réformes portant sur la gouvernance, la sécurité et le renforcement du système démocratique.


M. Mayr-Harting a constaté ensuite que la présence de la MINUSTAH restait fondamentale pour assurer la stabilité et la sécurité du pays.  L’Union européenne et ses États membres se félicitent des propositions du Secrétaire général visant le renouvellement du mandat de la Mission, sa restructuration et le retrait progressif sur la base de mesures de stabilisation.  « Il s’agit d’un défi difficile et ambitieux, mais à notre avis réalisable », a-t-il dit.  Ce retrait devrait aller de pair avec le renforcement de la Police nationale haïtienne.  Enfin, s’agissant de l’aide à long terme de l’Union européenne, 85% des 522 millions d’euros promis lors de la Conférence de New York en 2010 avaient déjà été versés, a rappelé le représentant.  Il a espéré qu’il y aura l’année prochaine une accélération des dépenses, ce qui devrait permettre à l’Union européenne de s’acquitter de l’engagement pris à New York, d’ici à la fin de 2013.


M. ENRIQUE ROMAN-MOREY (Pérou) a rappelé que son pays participait activement à la MINUSTAH depuis 2004 avec la présence de 330 militaires et officiers de police.  Il ne peut y avoir de développement durable sans institutions solides pour le promouvoir, comme le renforcement de l’état de droit, la consolidation démocratique et la création des capacités nationales, a-t-il souligné.  Le représentant du Pérou a estimé qu’à ce stade, le maintien de l’assistance aux autorités haïtiennes était indispensable.  Cette assistance doit être subordonnée à la reconfiguration et à la réorganisation des activités de la MINUSTAH.


La situation est encourageante, a considéré le représentant, en passant en revue les derniers développements intervenus.  Il a appelé toutes les forces politiques haïtiennes à faciliter la mise en place du Conseil électoral permanent.  Le moment est venu d’assurer une transition graduelle afin d’entamer une nouvelle phase du processus de stabilisation.  Le représentant du Pérou a lancé un appel aux institutions des Nations Unies ainsi qu’aux bailleurs de fonds pour qu’ils apportent leur concours au nouveau mécanisme de coordination de l’aide.  S’il s’est félicité du plan quinquennal de développement de la police, il s’est dit cependant préoccupé par la situation alimentaire et sanitaire que vit actuellement la population haïtienne.  La communauté internationale, en particulier l’ONU, doit y apporter une réponse.  On ne doit pas avoir la fausse impression que la tâche est terminée ou qu’elle est près de l’être.  Il ne faut pas reproduire l’erreur d’un retrait prématuré qui avait été commise dans d’autres pays, a mis en garde le représentant du Pérou.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a rendu hommage aux hommes et aux femmes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour leur engagement et leur endurance pendant une période difficile.  Il a salué le fait que la MINUSTAH recentre ses efforts sur la stabilisation à long terme et le développement du pays.  M. Kodama a souligné que, plus de deux années et demie après le séisme dévastateur qui avait secoué Haïti, le rôle de la Mission demeurait essentiel, tout en notant que les besoins de la population haïtienne avaient changé.  Le Japon, a rappelé son représentant, avait contribué, en 2010, à hauteur de 100 millions de dollars au titre des secours d’urgence et des efforts de reconstruction.  Depuis cette date, Haïti a accompli des progrès remarquables, a-t-il commenté, en précisant que son pays avait d’ores et déjà dépassé le montant de cette annonce initiale.  Il a rappelé qu’à la lumière des progrès cités, le Japon avait décidé, en juillet dernier, de réduire la présence de son unité d’ingénieurs de Force d’autodéfense.  Le contingent japonais, qui est composé de 2 200 personnes, a participé aux efforts de relèvement, a-t-il rappelé.


Son pays, a assuré le représentant, s’orientera vers l’appui à long terme, notamment par l’aide à la formation aux services sociaux de base comme la santé, l’hygiène et l’éducation.  En dépit des progrès sur le chemin de la reconstruction, il ne fait aucun doute qu’Haïti devra encore veiller à l’amélioration de ses services d’infrastructure de base comme le réseau routier, l’électricité et l’eau potable, ainsi que les services sociaux, y compris l’accès à l’éducation et à la santé.  M. Kodama a également souligné le taux élevé de chômage et les problèmes liés à la délinquance dans le pays.  À cet égard, il s’est félicité des efforts visant à renforcer l’état de droit et l’amélioration de la situation en matière de sécurité, tout en recommandant de poursuivre les efforts visant à la réduction de la pauvreté et à garantir le bien-être de tous les Haïtiens.  


M. MATEO ESTREME (Argentine) a pleinement souscrit à la déclaration faite par l’Uruguay, au nom du Groupe des Amis d’Haïti.  Il a réaffirmé l’attachement de son pays à la stabilité institutionnelle et au développement d’Haïti, comme le montre sa contribution, depuis 18 ans, à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et par le biais de la coopération technique bilatérale.  Coïncidant avec le Secrétaire général, il a estimé que la MINUSTAH demeurait un facteur décisif pour créer, une fois pour toute, un climat propice à la sécurité et à la stabilité dans ce pays, compte tenu du fait que la Police nationale haïtienne n’est toujours pas en mesure d’assumer l’entière responsabilité de protection de la sécurité intérieure.  C’est pourquoi, l’Argentine appuie la prorogation, pour une année, du mandat de la Mission, dont la présence est encore souhaitée par le Gouvernement haïtien.


Le représentant a salué la mise en place du mécanisme de coordination de l’assistance qui, a-t-il dit, lui permettra de participer pleinement à la prise de décisions sur les fonds et autres aspects relatifs aux projets de coopération.  Au plan national, il importe également de renforcer les institutions du secteur public de sorte à ce que les efforts de développement soient durables et que la population puisse bénéficier de services de base.  L’Argentine a ensuite plaidé en faveur d’une analyse approfondie concernant l’avenir de la MINUSTAH en vue d’établir une stratégie de retrait progressif susceptible de répondre aux intérêts des autorités et du peuple haïtiens, de même qu’à la situation du pays en matière de sécurité et de son interaction avec le développement durable.  La participation d’Haïti à la prise de décisions sur les questions relatives à une opération de maintien de la paix est indispensable, a-t-il souligné.  Enfin, le renforcement des capacités institutionnelles, entre autres, dans les domaines de l’administration de la justice, de la promotion et la protection des droits de l’homme et du développement économique et social, est la clef de voûte du mandat de la MINUSTAH.  La présence des Nations Unies en Haïti ne serait plus nécessaire lorsque les autorités haïtiennes, après avoir renforcé leurs institutions politiques, judiciaires et de police, seraient en mesure de prendre en charge le développement économique et social du pays.


M. FERNANDO ARIAS (Espagne) a déclaré que son pays demeurait fermement engagé en faveur de l’appui aux efforts d’Haïti pour lui permettre de se relever des destructions causées par le séisme de 2010.  Il a rappelé, à cet égard, que l’Espagne, troisième donateur bilatéral en Haïti, avait contribué à hauteur de 225 millions de dollars, soit 65% des 346 millions promis à la Conférence de New York en 2010.  Ces sommes avaient servi à financer principalement des projets dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement, de l’éducation, du secteur productif et du développement rural ainsi qu’en matière de lutte contre la faim.


L’Espagne se félicite de l’amélioration de la situation politique en Haïti depuis le dernier débat sur la question au Conseil, en mars 2012.  L’Espagne, a-t-il dit, réaffirme son engagement en faveur du renforcement de la Police nationale haïtienne en vue d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire.  Son pays, a-t-il ajouté, appuie la prorogation du mandat de la MINUSTAH car il estime que son rôle en Haïti demeure fondamental.  Le représentant de l’Espagne s'est félicité de la création du nouveau mécanisme de coordination de l’aide, en rappelant que la devise de la coopération espagnole avait toujours été: « Tout pour Haïti mais avec Haïti ».


Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a reconnu que la stabilité politique était en progrès en Haïti, en se félicitant notamment de la transition pacifique du pouvoir.  Toutefois, des obstacles subsistent, ce qui souligne la nécessité pour la MINUSTAH de disposer des ressources nécessaires.  En matière de sécurité, la délégation espagnole est préoccupée par l’augmentation du nombre d’homicides, la prévalence du phénomène des bandes, ainsi que par l’absence d’une culture de respect de l’état de droit qui ont, a-t-elle fait remarquer, une incidence directe sur la situation des droits de l’homme en Haïti.


Ce sont les raisons pour lesquelles, il demeure nécessaire de continuer d’appuyer le renforcement des institutions de sécurité et, en premier lieu, de la Police nationale haïtienne.  Celle-ci ne dispose pas de la capacité d’assumer sa pleine responsabilité sur la sécurité interne du pays.  En ce sens, la présence des éléments militaires et de police de la MINUSTAH demeure nécessaire.  Le Mexique appelle la communauté internationale à concrétiser ses promesses de coopération envers Haïti, et pour qu’elle continue d’appuyer les institutions du système des Nations Unies œuvrant pour l’amélioration des conditions de vie de la population, notamment en matière d’éducation et de santé.


Mme JENNY LALAMA-FERNANDEZ (Équateur) a mis l’accent sur la coopération entre son pays et Haïti, qui a été considérablement renforcée après le tremblement de terre.  Elle a ensuite souhaité qu’une solution soit trouvée au contentieux relatif au Conseil électoral permanent afin de permettre la tenue d’élections législatives partielles crédibles.  Toutes les parties doivent participer au dialogue afin qu’il soit constructif, a-t-elle insisté.  La représentante a ensuite appuyé la prorogation du mandat de la MINUSTAH afin de répondre aux défis en matière de sécurité qui subsistent dans le pays.  En conclusion, elle a invité la communauté internationale à redoubler d’efforts afin d’œuvrer à la stabilisation durable du pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sierra Leone: la Commission de consolidation de la paix décide de se concentrer en 2012 sur les préparatifs des élections du 17 novembre

CCP/90

Sierra Leone: la Commission de consolidation de la paix décide de se concentrer en 2012 sur les préparatifs des élections du 17 novembre

2/10/2012
Assemblée généraleCCP/90
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix                    

Sixième session                                            

Formation Sierra Leone

1ere séance - matin


SIERRA LEONE: LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX DÉCIDE DE SE CONCENTRER EN 2012

SUR LES PRÉPARATIFS DES ÉLECTIONS DU 17 NOVEMBRE


La Commission de consolidation de la paix a décidé de se concentrer, en 2012, sur les préparatifs des élections du 17 novembre en Sierra Leone et une fois que ces élections se seront déroulées avec succès, de réexaminer la portée qu’elle doit donner à son action dans le pays.


Cette décision est contenue dans le « Deuxième examen du Document final de la session extraordinaire de haut niveau de la Commission de consolidation de la paix sur la Sierra Leone »*, que la Commission a adopté aujourd’hui par consensus, en présence de deux ministres sierra-léonais, l’un à New York et l’autre par vidéoconférence depuis Freetown.


Dans ce Document, la Commission de consolidation de la paix prend note avec satisfactiondu rapport intérimaire conjoint sur le « Programme pour le changement ».  Après avoir décidé de porter toute son attention sur les élections du 17 novembre, la Commission recommande au Gouvernement sierra-léonais de continuer d’édifier et de consolider la paix et la bonne gouvernance, en pointant le doigt sur plusieurs points. 


Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, M. Joseph Dauda, a assuré que son pays est prêt à continuer d’assumer le rôle de chef de file des efforts de consolidation de la paix.  Le Gouvernement est attaché à des élections justes et crédibles, a-t-il affirmé, en mentionnant la « Déclaration de 2012 sur les élections », signée le 18 mai dernier.  Nous avons aussi mis en place des tribunaux pour les délits électoraux, a ajouté le Ministre. 


Son homologue des finances et du développement économique, M. Samura Kamara, qui s’exprimait depuis la capitale par vidéoconférence, s’est enorgueilli d’une croissance de 6% par an, « pilier » du Programme pour le changement.  Il a signalé une augmentation importante des investissements étrangers directs dans les mines et fait part d’un projet de loi sur l’industrie extractive visant à une meilleure gestion des revenus miniers.  Le Ministre a reconnu qu’il faudra revoir à la baisse les prévisions de l’an dernier, compte tenu de la chute des cours et des difficultés logistiques.  Mais nous nous attendons d’ici à 2015 à des recettes importantes, a-t-il pronostiqué.


Sur le front social, le Ministre s’est réjoui d’une amélioration de l’accès à l’eau potable, à la santé maternelle, à l’éducation ainsi que du développement de l’énergie solaire.  Il a aussi parlé des efforts déployés pour garantir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.


Dans le Document adopté aujourd’hui, la Commission de consolidation de la paix recommande aux partenaires internationauxde continuer d’aligner leurs programmes d’assistance internationale sur le Programme pour le changement, d’appuyer la vision commune des Nations Unies pour la Sierra Leone (2009-2012 et 2013-2014), et de répondre aux nouveaux besoins de financement en respectant les principes de l’efficacité de l’aide et de la prise en main des activités par le pays.


Les partenaires internationaux sont aussi appelés à favoriser une coopération sous-régionale plus poussée dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues, notamment par le biais de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union du fleuve Mano, et à mettre à la disposition de la Cellule de lutte contre la criminalité transnationale organisée l’aide financière et technique nécessaire au renforcement de ses moyens d’action.


D’ailleurs, dans le Document adopté aujourd’hui, les membres de la formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix s’engagent dans ce sens, entre autres engagements.


Le Président de la formation, M. Guillermo Rishchynski, du Canada, ainsi que les sept membres de la formation qui ont pris la parole au cours de la réunion, n’ont pas manqué de féliciter le Gouvernement sierra-léonais pour les progrès accomplis en matière de paix et de développement durable.


Tous les intervenants sont revenus sur ces progrès, depuis le rapport de 2010, et sur l’importance des préparatifs en cours pour les élections de novembre prochain.  Le Représentant exécutif du Secrétaire général, M. Jens Toyberg-Frandzen, qui participait aussi à la réunion par vidéoconférence, a noté la détermination du Gouvernement sierra-léonais de moins dépendre de l’aide extérieure.


« Il reste encore des progrès à faire dans le secteur minier », a averti le Représentant exécutif.  Les efforts doivent se traduire en bénéfices concrets pour les citoyens qui font face à un coût croissant de la vie, a-t-il expliqué, rejoint en cela par les autres intervenants.  Il faudra cependant du temps, des ressources et l’appui de partenaires internationaux, a-t-il ajouté.


À cet égard, le représentant de l’Égypte a réitéré son attachement à la coopération bilatérale avec la Sierra Leone.  Son homologue de l’Indonésie a en effet voulu que l’on n’oublie pas le potentiel de la coopération Sud-Sud.  Conseiller à la consolidation de la paix en Sierra Leone, l’Australie, a dit son représentant, finance, entre autres, une ONG qui apporte une formation civique aux électeurs.


Les élections qui approchent ont en effet été jugées comme « un moment crucial pour la Sierra Leone » par le représentant du Royaume-Uni qui a constaté les efforts visant à promouvoir la participation des femmes et des jeunes.  Il a averti que les tensions pourraient augmenter à l’approche des élections et a lancé un appel pour que les troubles de l’an dernier ne se reproduisent pas. 


« Nous devons faire en sorte que les élections ouvrent les portes de l’espoir pour tous les Sierra-Léonais », a souhaité la représentante du Bénin, qui a apprécié cette occasion de faire le point sur ce « pays frère ».


Le pays demeure vulnérable, a estimé le représentant de l’Union européenne, car le processus de réconciliation n’est pas encore terminé.  Il a rappelé que le taux de chômage chez les jeunes reste élevé alors qu’il a été une des causes de la guerre civile.  À la demande du Gouvernement sierra-léonais, l’Union va envoyer une mission d’observation électorale, a-t-il annoncé.  Le Président de la formation Sierra Leone se rendra aussi dans le pays, du 31 octobre au 6 novembre, soit juste avant les élections, afin de souligner l’importance de ce processus.


La Sierra Leone était un bon exemple de consolidation, grâce à l’engagement de deux Gouvernements successifs et une forte implication de l’ONU, a estimé le représentant des États-Unis. 


La Sierra Leone figure parmi les six pays inscrits actuellement à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix.  Les cinq autres sont le Burundi, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria et la République centrafricaine.


*PBC/6/SLE/L.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le débat général a réuni plus de 100 chefs d’État et de gouvernement, preuve que l’ONU demeure « un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers les fins communes »

AG/11298

Le débat général a réuni plus de 100 chefs d’État et de gouvernement, preuve que l’ONU demeure « un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers les fins communes »

01/10/2012
Assemblée généraleAG/11298
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

19e et 20e séances plénières

Matin, après-midi & soir


LE DÉBAT GÉNÉRAL A RÉUNI PLUS DE 100 CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT, PREUVE QUE L’ONU DEMEURE

« UN CENTRE OÙ S’HARMONISENT LES EFFORTS DES NATIONS VERS LES FINS COMMUNES »


Le fait que plus de 100 chefs d’État et de gouvernement, et quelque 70 vice-premiers ministres et ministres se soient succédé à la tribune montre clairement que l’Organisation demeure, comme le dit la Charte, « un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers les fins communes ».  C’est par ces mots que le Président de l’Assemblée générale, M. Vuk Jeremić de la Serbie, a mis fin au segment « débat général » de cette soixante-septième session.  Il s’est dit optimiste car en relisant les nombreuses déclarations qui ont été faites, il a été frappé par la communauté de vues sur un large éventail de questions. 


Comme au premier jour avec les interventions du Secrétaire général de l’ONU, venu « tirer la sonnette d’alarme », du Président des États-Unis ou encore de son homologue de la France, la fin du débat général a donné lieu à de multiples commentaires sur la situation en Syrie, et cette fois, en présence du Vice-Ministre syrien des affaires étrangères. 


« L’histoire jugera les États qui permettent que ces atrocités se poursuivent », a prédit le Ministre canadien des affaires étrangères, M. John Baird, en dénonçant le fait que l’ONU n’ait pas été capable d’imposer des sanctions immédiates qui auraient permis « d’endiguer la marée sanglante en Syrie ». 


Son homologue omanais a exhorté le Conseil de sécurité à dégager un consensus « loin des contradictions politiques et sans aucun parti pris vis-à-vis de l’une ou l’autre partie », pour faciliter un dialogue politique national sérieux entre tous les pouvoirs politiques en Syrie « sans aucune exception ».  « Les conflits d’intérêts entre certains pays et les désaccords sur la crise syrienne ne sont plus réalistes », s’est impatienté le Ministre.


Au nom de la Syrie, M. Walid El-Moualem a appelé des pays comme l’Arabie saoudite, le Qatar et la Libye à arrêter leur appui aux groupes terroristes dans son pays.  Depuis un an, la Syrie fait face à deux problèmes: les revendications liées aux reformes politiques, économiques et sociales, d’une part, et l’exploitation de ces revendications pour servir des objectifs contraires à l’intérêt même du peuple syrien, d’autre part.


Le Vice-Ministre syrien des affaires étrangères a appelé à un dialogue national mené par les Syriens eux-mêmes, dont les résultats serviront d’accord pour l’établissement d’une Syrie pluraliste et démocratique.  En attendant, il a demandé à l’Assemblée générale de faire pression sur les pays qui ont une influence sur les groupes terroristes pour qu’ils cessent la violence.


Membre du Conseil de sécurité dont le mandat touche à sa fin, le Portugal a, par la voix de son représentant, prévenu qu’une escalade militaire mènerait, sans aucun doute, à plus de souffrances pour la population civile, à une menace sur l’intégrité territoriale de la Syrie et à des risques de déstabilisation de la région tout entière.  La nomination de M. Lakhdar Brahimi comme Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie est une occasion, a estimé le représentant, de « revisiter les options ».  Le succès de sa mission reste cependant étroitement lié aux pressions que le Conseil de sécurité pourra conjointement déployer auprès de toutes les parties, et particulièrement sur les autorités syriennes. 


Toute tentative de provoquer des changements de régime en invoquant un jour, la détérioration de la situation humanitaire, un autre, les risques d’utilisation des armes de destruction massive sont tout simplement « inacceptables », a rétorqué le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  S’il a précisé que son Président, Kim Jong Un, poursuit une politique étrangère « sans être prisonnier du passé », le Vice-Ministre a estimé que, compte tenu de l’hostilité des États-Unis, son pays a bien fait de se doter d’un « arsenal de dissuasion ».  Il a accusé la République de Corée d’avoir renié tous les accords intercoréens, mais a précisé que son gouvernement est disposé à serrer la main de tous ceux qui veulent réellement la réunification de la péninsule ainsi que la réconciliation et la prospérité de la nation.


Mettant fin à un débat général qui a commencé le 25 septembre dernier, le Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale a rappelé que cette session a pour thème « Ajustement ou règlement des situations ou différends internationaux par des moyens pacifiques ».  Il a aussi rappelé que lorsqu’il a ouvert le débat général, il avait encouragé les États à avoir foi en leur capacité de s’unir dans une bonne compréhension de notre destinée commune pour que cette Assemblée reste dans l’histoire comme « l’Assemblée de la paix ». 


L’Organisation n’aura de force que celle que les États voudront bien lui donner, a souligné le Président, en invitant lesdits États à se montrer ouverts au compromis et à travailler avec acharnement pour renforcer la confiance mutuelle et ce faisant, répondre aux espoirs et aux aspirations des 193 Membres des Nations Unies.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.



Suite et fin du débat général


M. JOHN BAIRD, Ministre des affaires étrangères du Canada, a indiqué que l’attachement du Canada aux Nations Unies a été mis à l’épreuve mais ne s’est jamais démenti.  Prévenant que les Nations Unies seront jugées à l’aune de leur capacité à promouvoir la sécurité, le Ministre a vivement déploré que l’Organisation ne soit pas parvenue à imposer des sanctions immédiates qui permettraient « d’endiguer la marée sanglante en Syrie ».  « L’histoire jugera les États Membres qui permettent que ces atrocités se poursuivent », a-t-il poursuivi.  M. Baird a demandé au régime syrien de protéger le mieux possible ses stocks d’armes chimiques contre les risques d’utilisation ou de prolifération entre des mains malveillantes.  Le Canada, a-t-il promis, est prêt à aider les États voisins pour prendre des mesures visant à réduire ces risques.


Qualifiant le régime en place en Iran « de menace la plus grave pour la paix et la sécurité » et rappelant que le Canada avait suspendu ses relations diplomatiques avec ce pays, M. Baird a déclaré qu’il était impossible d’avoir un dialogue franc avec un régime qui manque à sa parole, revient sur ses engagements et menace de perpétrer des crimes contre l’humanité.  « Plutôt que d’accepter le conflit inévitable que l’Iran semble vouloir chercher, le Canada cherche une solution pacifique », a-t-il affirmé, exhortant le pays à cesser ses activités sensibles d’enrichissement d’uranium et à s’acquitter de ses obligations internationales dans le domaine nucléaire.


Enfin, M. Baird a détaillé les violations odieuses que constitue le fait de réduire en esclavage d’autres personnes, mentionnant les camps de prisonniers politiques de la « Corée du Nord », le recrutement forcé par le « M23 » en République démocratique du Congo ou le mariage précoce et forcé de jeunes filles.  Citant les mots de Gandhi, M. Baird a invité la communauté internationale à ne pas perdre foi dans « l’océan » qu’est l’humanité « que quelques gouttes impures ne sauraient souiller ».


M. EDWARD NALBANDIAN, Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, a déploré le climat de haine et d’intolérance qui se propage dans certaines parties du monde.  L’Arménie, en particulier, est préoccupée par « la rhétorique militariste et l’hystérie anti-arménienne instillées dans la société azerbaïdjanaise par les plus hautes autorités ».  Plusieurs organisations internationales des droits de l’homme ont dénoncé des cas flagrants de xénophobie, de racisme, d’intolérance et de violations des droits de l’homme contre des Arméniens en Azerbaïdjan, a expliqué le Ministre.  « Non seulement ce pays ignore ce que la communauté internationale attend de lui, mais il prend sans cesse de nouvelles mesures contraires aux valeurs du monde civilisé ».


M. Nalbandian a cité le cas de « l’assassin » Ramil Safarov remis en liberté et glorifié par le Gouvernement azéri, alors qu’il a tué à la hache un officier arménien dans son sommeil seulement parce qu’il était Arménien.  Il a jugé « profondément irresponsable et honteuse » cette conduite de la part d’un membre non permanent du Conseil de sécurité et Membre de l’ONU.  Faisant allusion à la corruption à Bakou, il a dit que « la communauté internationale ne doit pas tolérer les tentatives des Azerbaïdjanais de remplacer l’état de droit par l’état du pétrole ».


L’affaire Safarov a sapé le processus de négociation sur le Nagorny-Karabakh et mis en danger la sécurité et la stabilité régionales, a poursuivi M. Nalbandian.  L’Azerbaïdjan brandit constamment la menace de la force contre l’Arménie.  Alors que l’Arménie déploie des efforts à la table des négociations avec les médiateurs internationaux et appelle à la coopération régionale, l’Azerbaïdjan augmente son budget militaire, forme des tireurs d’élite et annonce avec la Turquie qu’il continuera le blocus « tant qu’il y aura des Arméniens en Arménie ».


Préoccupé également par la situation humanitaire en Syrie, le Ministre des affaires étrangères a fait remarquer que l’importante communauté arménienne de Syrie avait été formée essentiellement par les survivants du génocide arménien dans l’Empire ottoman au début du XX siècle.  L’Arménie continue d’accueillir des réfugiés de Syrie et estime qu’il n’est pas possible de conclure un règlement durable tant que toutes les parties ne cesseront pas les hostilités et tant qu’elles n’entameront pas un dialogue politique qui prenne en compte les intérêts de tous les Syriens.


M. YOUSEF BIN ALAWI BIN ABDULLAH, Ministre des affaires étrangères du Sultanat d’Oman, a évoqué la gravité de la crise syrienne qui représente une menace réelle pour la stabilité du Moyen-Orient.  Il a lancé un appel aux parties syriennes pour qu’elles renoncent à la violence, cessent les combats et s’engagent dans un processus politique qui répondrait aux aspirations et aux espoirs du peuple syrien tout en préservant la sécurité, la stabilité et l’unité de la Syrie.  Il a également exhorté le Conseil de sécurité à dégager un consensus « loin des contradictions politiques et sans aucun parti pris vis-à-vis de l’une ou l’autre partie syrienne », pour faciliter un dialogue politique national sérieux entre tous les pouvoirs politiques en Syrie « sans aucune exception ». 


Le Communiqué final du Groupe d’action pour la Syrie, adopté lors de sa réunion à Genève, pourrait constituer la base d’une solution à la crise syrienne, a estimé le Ministre.  « Les conflits d’intérêts entre certains pays et les désaccords sur la crise syrienne ne sont plus réalistes ».  « Le moment est venu de lancer une action collective car l’alternative serait une spirale de violence et de destruction », a prévenu le Ministre.


Passant à la question palestinienne, le Ministre a exhorté les Nations Unies à changer de rôle pour ne plus se limiter à « la gestion » de la crise, mais de s’atteler sérieusement à la recherche d’une solution qui prendrait en compte les intérêts des Palestiniens et des Israéliens.  Le Sultanat d’Oman, a-t-il dit, appuie la demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU, en espérant que cela pourrait contribuer à accélérer les négociations israélo-palestiniennes.


Le Ministre a rappelé l’appui de son pays à la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Il a espéré que la prochaine Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération, qui aura lieu en Finlande à la fin de cette année, sera l’occasion de déclarer officiellement la création de cette zone.


Après avoir condamné la vidéo qui a insulté le prophète Mahomet, qui, selon lui, visait expressément à promouvoir une culture de la haine des musulmans, le Ministre a néanmoins regretté l’escalade des réactions au point de s’en prendre à des missions diplomatiques et d’attaquer des diplomates.  Compte tenu de la gravité de ces évènements, il a demandé aux Nations Unies d’adopter un texte qui tiendrait pour responsable ceux qui offensent délibérément le sacré et la foi.


M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a salué la solidarité que les pays d’Amérique latine et les Caraïbes ont manifestée envers Cuba lors du Sommet des Amériques, en avril dernier à Carthagène, où le pays s’est vu mis à l’écart par les États-Unis.  La Déclaration finale du Sommet a mentionné la levée de l’embargo contre Cuba et la souveraineté de l’Argentine sur les « îles Malvinas », a rappelé le Ministre, qui s’est félicité de ce que l’Amérique latine et les Caraïbes puissent désormais contribuer à l’édification d’un monde plus équilibré.  Mais nous ne devons pas sous-estimer les menaces, les dangers et les obstacles, a averti M. Parrilla. 


Il a dénoncé la politique américaine dans la région quel que soit le parti au pouvoir aux États-Unis.  Les promesses de l’actuel « Président noir » en 2009 n’ont pas été tenues, a dénoncé le Ministre qui a noté la poursuite de l’ingérence dans les affaires intérieures de Cuba.  En dépit de la crise économique, l’épuisement des ressources et le nouveau partage du monde, l’Alliance atlantique continue de prendre notre région pour la périphérie de « l’Euro-Atlantic » où on peut intervenir même si c’est illégitime.


« Notre Amérique » continuera d’être mutilée tant que Puerto Rico ne sera pas indépendant, a dit le Ministre avant d’accuser les États-Unis et certains pays européens de vouloir renverser le Gouvernement syrien en finançant, armant et entraînant les groupes d’opposition.  Ils ont même envoyé des mercenaires, a cru savoir le Ministre.  Il s’est réjoui de la ferme opposition de la Fédération de Russie et de la Chine à la manipulation du Conseil de sécurité pour imposer une intervention en Syrie.  Il a demandé l’arrêt de la violence, des actes terroristes et des trafics d’armes et d’argent vers les insurgés ainsi que la fin de la manipulation des médias.


M. S. M. KRISHNA, Ministre des affaires extérieures de l’Inde, a rappelé l’engagement de son pays en faveur d’une approche équilibrée et basée sur le principe de responsabilité commune et partagée afin de relever le défi des changements climatiques.  Invitant la communauté internationale à redoubler d’efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’échéance convenue de 2015, il a indiqué que l’Agenda pour le développement après cette date devait mettre l’accent sur la lutte contre la pauvreté, l’emploi, la sécurité alimentaire et surtout la promotion de la croissance économique.  « L’Inde est déterminée à renforcer son partenariat avec l’Afrique, notamment dans le cadre du Forum Inde-Afrique », a-t-il affirmé. 


Le Ministre indien a ensuite plaidé pour une approche basée sur la « tolérance zéro » en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, appelant à un renforcement du cadre juridique dans ce domaine, notamment avec l’adoption d’une convention globale.  Soulignant la nécessité de forger un consensus renouvelé en faveur de la non-prolifération nucléaire, il a milité pour un dialogue approfondi entre États dotés de l’arme nucléaire et des mesures qui viendraient limiter les risques nucléaires, notamment l’accès des groupes terroristes à ces armes.  La Conférence sur le désarmement mérite notre soutien, a-t-il estimé.


Rappelant que l’Inde s’était engagée dans la voie d’une normalisation progressive de ses relations avec le Pakistan, M. Krishna a regretté qu’une allusion injustifiée ait été faite au Jammu-et-Cachemire lors ce débat général. « Le peuple du Jammu-et-Cachemire a fait à de nombreuses reprises le choix de son destin par le biais des mécanismes démocratiques bien établis de l’Inde », a-t-il poursuivi, indiquant qu’il était clair « que le Jammu-et-Cachemire faisait partie intégrante de l’Inde ».  Rappelant l’engagement de l’Inde en faveur de la construction d’un Afghanistan stable, démocratique et prospère, le Ministre a indiqué que l’existence de sanctuaires terroristes au-delà des frontières de l’Afghanistan constituait l’obstacle principal à la restauration de la paix et de la sécurité dans le pays.


Enfin, M. Krishna s’est exprimé en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité, « cet organe devant s’ouvrir à des pays capables et désireux d’assumer les responsabilités supplémentaires qui vont de pair avec le maintien de la paix internationale ».  Le fait qu’il n’y ait pas de pays africain comme membre permanent du Conseil est une incongruité, a-t-il conclu.  


M. MAHAMOUD ALI YOUSSOUF, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de Djibouti, a commencé par faire remarquer que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement reste compromise dans de nombreux pays africains.  Il a appelé de ses vœux la mise en œuvre intégrale du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA).  L’élimination de la pauvreté reste une priorité absolue sur le chemin du développement durable, a-t-il insisté.  Elle constitue un défi majeur pour de nombreuses populations du monde, y compris celle de la corne de l’Afrique.


En effet, cette région souffre des conséquences adverses des changements climatiques depuis quelques années déjà.  Prises dans le cycle des sécheresses chroniques et des inondations, les populations les plus vulnérables, a expliqué le Ministre, voient leurs moyens de subsistance anéantis.  Le Gouvernement djiboutien a mis en place des politiques sociales destinées à alléger le fardeau de la pauvreté extrême et de la faim et souhaite que ses partenaires continuent à l’appuyer.  M. Youssouf s’est dit convaincu que les objectifs du Secrétaire général « Zéro faim » sont réalisables, car ils s’inscrivent dans l’optique d’une stratégie intégrée et efficace impliquant tous les acteurs de la communauté internationale.  L’accès à l’eau potable et à l’assainissement continue également d’être un objectif crucial pour Djibouti.


Le Ministre s’est félicité de l’initiative de l’Union africaine recommandant l’adoption par la soixante-septième Assemblée générale d’une résolution contre les mutilations génitales féminines. 


Après avoir salué l’élection du nouveau Président somalien, il a fait remarquer que « la Somalie est à la croisée des chemins et aura plus que jamais besoin de l’appui et de la coopération de tous ses partenaires et amis ».  La fin de la transition en Somalie ne signifie pas l’aboutissement du processus de paix.  Il faut que toutes les étapes de la feuille de route soient menées à bien.  Sur le plan humanitaire la situation reste critique, et le problème des réfugiés et des déplacés internes reste une source de préoccupation.  À cet égard, la consolidation des acquis de la situation sécuritaire sera cruciale.  « Il nous semble désormais incontournable d’envisager la transformation des forces de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) en forces onusiennes de maintien de la paix », a déclaré M. Youssouf. 


Abordant ensuite la question du conflit frontalier de Djibouti avec l’Érythrée, il a dit que, deux ans après la signature de l’Accord de médiation, son pays attend toujours la démarcation de la frontière et le retour de ses prisonniers de guerre.


Alors que toutes les dispositions juridiques doivent être prises pour garantir la liberté d’expression, M. Youssouf a jugé tout aussi important que les actes malveillants d’incitation à la haine religieuse, à la discrimination ou à la violence, notamment à l’encontre des musulmans, soient condamnés et rejetés conformément aux instruments relatifs aux droits de l’homme.


M. WALID EL-MOUALEM, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, a dit que depuis plus d’un an, son pays fait face à des groupes terroristes comme en témoigne le fait que le groupe Jabhat Al-Nosrah, se réclamant d’Al-Qaida, a revendiqué un récent attentat à Damas le 26 septembre dernier.  Ce n’est pas une surprise si le Conseil de sécurité n’a pas condamné cet attentat, certains de ses membres soutenant ces actes, a déploré le Vice-Ministre.  Ces actes importés de l’extérieur s’accompagnent de provocations médiatiques sans précédent qui réveillent l’extrémisme religieux, a ajouté M. El-Moualem. 


En revanche, a soutenu le Ministre, le Gouvernement syrien a été le premier à proposer le dialogue depuis le début des événements.  Le Gouvernement a toujours répondu de façon positive à toute initiative et à tout dialogue mené par les Syriens visant une solution pacifique à la crise, a-t-il ajouté.  Le Ministre a rejeté toutes les manipulations étrangères et a montré du doigt l’absence de sincérité chez certains leaders régionaux et internationaux qui encouragent l’aggravation de la crise.


En dépit de tout cela, la Syrie a étroitement collaboré avec l’ancien Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Kofi Annan, en commençant la mise en œuvre de son plan en six points.  La Syrie a salué le Communiqué de Genève et la nomination du nouveau Représentant spécial des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi. 


Le Ministre a appelé, entre autres, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Libye à arrêter leur appui aux groupes terroristes.  Depuis un an, la Syrie fait face à deux problèmes: d’un côté il y a les demandes de réformes politiques, économiques et sociales, et de l’autre il y a l’exploitation de ces demandes pour des objectifs contraires à l’intérêt du peuple syrien.


La Syrie a entendu des appels lancés à la tribune de l’Assemblée générale, y compris les appels au départ du Président, M. Bashar Al-Assad.  Il s’agit d’une ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie, a tranché le Ministre.  Le peuple syrien est le seul habilité à décider de son avenir et à choisir ses dirigeants.  « Aux pays qui lancent ces appels, je dis assez », s’est impatienté le Ministre, en invitant plutôt l’opposition nationale au dialogue pour faire cesser les effusions de sang.  Il a appelé à un dialogue national entre Syriens et mené par les Syriens.  Il a demandé à l’Assemblée générale de faire pression sur les pays qui ont une influence sur les groupes terroristes pour qu’ils fassent cesser la violence.  Les résultats du dialogue national, a promis le Ministre, serviront d’accord pour l’établissement d’une Syrie pluraliste et démocratique.   


Ce qui se passe en Syrie ne doit pas faire oublier l’occupation du Golan syrien et de la Palestine ainsi que le refus d’Israël d’appliquer toutes les résolutions du Conseil de sécurité, particulièrement la résolution 497 (1981).  La Syrie appuie la création d’un État palestinien avec Jérusalem comme capitale.  Elle croit qu’un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive ne serait possible que si Israël signe le Traité sur la non-prolifération et accepte la présence de l’AIEA sur ses installations nucléaires.  La Syrie souligne que ce Traité permet à tout État d’accéder à la technologie nucléaire à des fins pacifiques.


Mme MAXINE PAMELA OMETA MCCLEAN, Ministre des affaires étrangères de la Barbade, a affirmé que son pays, petit État insulaire en développement, était gravement touché par la crise économique et financière et la récession qui en a résulté.  En outre, les changements climatiques et les autres défis environnementaux continuent de poser des menaces importantes aux succès engrangés par la Barbade depuis son indépendance en novembre 1966.


Les efforts entrepris face à ces menaces ont été gravement sapés par les mécanismes financiers et de coopération internationaux qui n’ont pas réussi à prendre en compte la vulnérabilité et les contraintes spécifiques de la Barbade, a expliqué la Ministre.  Elle a ainsi appelé à un processus plus équitable, plus juste et plus transparent dans la détermination des critères de classification et d’allocation des ressources par les institutions multilatérales, mettant aussi l’accent sur la nécessité d’adopter de nouveaux indices et mesures de développement.


Mme McClean a assuré que, face aux changements climatiques, nous vivons une étape majeure de l’histoire de l’humanité.  « Voulons-nous sacrifier les membres les plus vulnérables de la communauté internationale? » a-t-elle demandé, réclamant que des actions ambitieuses soient lancées dès à présent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et fournir les financements et la technologie nécessaires aux pays en développement vulnérables. 


La Ministre a en particulier rappelé que son pays avait organisé en mai dernier, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), une conférence de haut niveau sur l’« Énergie durable pour tous » dans les petits États insulaires en développement.  La Déclaration de la Barbade, adoptée lors de la Conférence, présente un ordre du jour ambitieux et ciblé, a-t-il dit.  Se félicitant des promesses de soutien des Gouvernements de l’Australie, du Danemark, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège et du Royaume-Uni, la Ministre a invité d’autres partenaires « au voyage » vers l’indépendance énergétique des petits États insulaires en développement.


M. OSMAN MOHAMMEDSALEH, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a rappelé que les grandes puissances étaient les principaux architectes des guerres qui continuent de faire rage dans le monde, alors qu’elles devraient, selon lui, avoir une responsabilité plus grande dans le maintien de la paix internationale en vertu de leur mandat de membres permanents du Conseil de sécurité.  En dépit des progrès réalisés, des centaines de millions de personnes dans les pays en développement continuent de souffrir des fléaux de la pauvreté, des changements climatiques et de maladies facilement évitables.


Le Ministre a qualifié « d’anachronique » le système des Nations Unies, l’Assemblée générale étant, selon lui, dépossédée de son pouvoir, et le Conseil de sécurité, dominé par un seul et puissant État membre.  Le changement est entravé par ceux là même qui ont bénéficié le plus de l’ancien ordre international, aujourd’hui dépassé, a affirmé M. Saleh, qui a souligné l’érosion des piliers du droit international que sont le respect de l’intégrité territoriale des États et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures.


« Les nobles buts de protection des droits de l’homme sont cyniquement exploités pour justifier les agressions militaires, interventions extérieures et impositions unilatérales et collectives de sanctions afin de déstabiliser les États, changer leurs dirigeants et conquérir des marchés », a asséné M. Saleh, qui a indiqué qu’il s’agissait d’une opinion partagée par les pays africains et la plupart des pays en développement.  Il reste à traduire ce consensus en voie d’émergence en actes, y compris par une réforme des Nations Unies, a-t-il conclu.


M. GAMINI LAKSHMAN PEIRIS, Ministre des affaires extérieures du Sri Lanka, a fait remarquer que la crise financière mondiale avait entravé la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les stratégies de redressement ne doivent pas imposer des « fardeaux injustifiables » aux pays en développement qui s’efforcent de réaliser des meilleures conditions de vie pour leurs peuples.  Un certain nombre de pays du Sud ont quand même réussi à surmonter la crise, dont le Sri Lanka qui a connu une croissance de 8,2% en 2011, s’est félicité le Ministre.  Depuis la fin du conflit en 2009, les zones anciennement contrôlées par les terroristes dans la province du nord ont enregistré une croissance de 27%.


Saluant les engagements pris à la Conférence Rio+20, M. Peiris a toutefois mis en garde contre une application « trop rigide » des principes de l’économie verte.  Il faut veiller à ne pas retarder la croissance économique et à ne pas perpétuer l’inégalité sociale et la pauvreté, a-t-il dit.  Les efforts entrepris par les pays en développement doivent être reconnus et facilités.  Le Sri Lanka a conservé les forêts sur 22% de son territoire et envisage de faire passer ce taux à 35% en 2020.  Sept mille éléphants vivent encore à l’état sauvage et l’empreinte carbone est de 0,6% par habitant.  En outre, l’objectif de l’« Énergie pour tous » sera atteint cette année, avec des économies d’énergie de 20%.


Le Ministre a fait valoir que les pays à revenu intermédiaire, comme le Sri Lanka, sont une force pour soutenir l’économie mondiale.  La politique « Mahinda Chintana – Vision pour l’avenir » a établi des priorités pour combattre la pauvreté dans le cadre des OMD, a poursuivi M. Peiris.  Le niveau de pauvreté absolue est passé de 15,2% en 2005 à 7,6% en 2011.  Trois ans après la fin du conflit au Sri Lanka, le Gouvernement a appliqué un plan d’action pour mettre en œuvre les recommandations de la Commission de réconciliation.  La réinstallation des personnes déplacées, la réintégration de milliers d’anciens combattants, le déminage et le développement des infrastructures ont fait partie des priorités.  Fier des réalisations de son pays, M. Leiris a rejeté les « pressions extérieures inutiles » qui pourraient faire dérailler les initiatives qui ont abouti à la paix.


M. BASILE IKOUEBE, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Congo, a rappelé que son pays avait longtemps été soumis aux affres des conflits armés dans les années 90, puis avait fait le choix de la médiation et du dialogue.  Fort de ce vécu, il a exprimé la profonde préoccupation du Congo devant les crises persistantes qui menacent la paix et la sécurité.  « Aujourd’hui, certains pays africains, voire une région entière comme le Sahel, restent encore exposés à l’instabilité et à des crises encore plus complexes.  La République démocratique du Congo connaît également une grave crise dans sa partie orientale caractérisée par des violences à répétition et une tragédie humaine qu’entretiennent des groupuscules armés du M23 et d’autres forces négatives », a-t-il souligné.  Face à cette situation, il s’est félicité de ce que les chefs d’État et de gouvernement de la région, réunis au sein de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, se soient investis dans la recherche de solutions pacifiques. 


« Notre région poursuivra ses efforts pour atteindre les objectifs visés et utilisera tous les mécanismes existants pour y parvenir », a-t-il affirmé.  Il a précisé que c’était également dans cette dynamique de quête de la paix et de la sécurité collective que les pays de la sous-région d’Afrique centrale se retrouveraient au Congo, en décembre pour la trente-cinquième Réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale.  Cette réunion sera l’occasion de fêter le vingtième anniversaire de cet organe de l’Assemblée générale et de poursuivre la concertation sur le règlement des crises dans la sous-région, a-t-il expliqué. 


Après avoir considéré que l’Agenda pour le développement des Nations Unies peinait à accompagner durablement les pays dans leurs efforts pour le développement économique et le bien-être de leurs populations, le Ministre a fait remarquer que les engagements pris par les pays industrialisés au cours des grandes conférences internationales sous l’égide de l’ONU n’étaient toujours pas respectés. 


Au terme de son propos, il a mis l’accent sur la gouvernance politique et de sécurité à travers une réforme du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, sur la gouvernance économique, en plaidant pour une compétence élargie du Conseil économique et social (ECOSOC) et sur la gouvernance environnementale, en invitant à la mise en place d’une institution internationale « dotée de réels pouvoirs pour la protection de l’environnement et la promotion du développement durable ».


M. ARVIN BOOLELL, Ministre des affaires étrangères de Maurice, a indiqué que de nombreux petits États insulaires en développement (PEID) devaient faire face au double défi des changements climatiques et de la détérioration de la situation économique de leurs partenaires de développement.  Déplorant que les négociations du Cycle de Doha et celles relatives au climat n’aient pas été conclusives, M. Boolell a souligné l’interdépendance des économies des pays en développement et des pays développés et a invité les États Membres à s’abstenir de toute forme de protectionnisme.  Il a ensuite rappelé que la Conférence Rio+20 avait réaffirmé que les petits États insulaires en développement représentaient une situation spéciale de vulnérabilité.  Il faut désormais traduire cet engagement en actes, a-t-il affirmé, jugeant nécessaire que la vulnérabilité des PEID soit prise en compte par toutes les branches du système des Nations Unies. 


Le Ministre a invité la communauté internationale à apporter son appui à la mise en œuvre de la feuille de route à Madagascar, ainsi qu’à son gouvernement de transition, afin d’ouvrir la voie à un retour de la démocratie dans ce pays.  Rappelant que le Royaume-Uni avait privé Maurice, peu avant son indépendance, d’une partie de son territoire, il a déploré que ce pays refuse d’entrer dans la voie des négociations et ne reconnaisse pas la compétence de la Cour internationale de Justice.  Il est important que tous les États, quelle que soit leur taille, aient accès aux mécanismes judiciaires de règlement des différends, a-t-il poursuivi, ajoutant que l’intégrité territoriale de son pays serait incomplète tant que Maurice n’exercera pas sa souveraineté sur l’île de Tromelin.  Nous nous tenons prêts à dialoguer avec la France dans un esprit constructif, a conclu M. Boolell. 


M. ENRIQUE CASTILLO BARRANTES, Ministre des affaires étrangères du Costa Rica, a indiqué qu’il y a un an, l’Assemblée générale avait été encouragée par le vent d’espoir en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.  Cet espoir persiste aujourd’hui sous la forme de transition complexe vers la démocratie à l’exemple de la Tunisie, de l’Égypte et de la Libye.  Aujourd’hui plus qu’hier, cet espoir résonne encore plus fortement en raison de ce qui se passe en Syrie.  « Dans le même temps, nous sommes bouleversés par les manipulations de l’intolérance et de l’extrémisme, la résurgence des conflits territoriaux, la rhétorique guerrière de certains États, l’insensibilité des régimes autocratiques, les trafics de drogues et les crimes organisés, et la détérioration de l’environnement ».   


Devant ces défis, il est important de promouvoir une diplomatie préventive, la médiation et l’état de droit.  Le Ministre a fait état du succès de cette démarche en donnant des exemples de son pays qui avaient abouti à la signature d’accords de paix et valu le prix Nobel de la paix à son Président, M. Óscar Arias Sánchez. 


La région fait face aujourd’hui au trafic de drogues et à la criminalité transnationale organisée.  Malgré la stratégie régionale commune de prévention, les moyens des pays d’Amérique centrale sont limités.  Le Costa Rica refuse la notion de guerre pour qualifier cette situation.  Il a décidé de promouvoir des actions préventives, le renforcement des capacités de la police, celui du système judiciaire et la prise en charge des personnes dépendantes de la drogue.


Petit pays démocratique, sans armée, le Costa Rica s’appuie sur le multilatéralisme et le droit international pour se protéger.  Dès 1973, il a reconnu la compétence de la Cour internationale de Justice.  Dans ce contexte, il a porté plainte contre le Nicaragua qui avait déployé ses forces armées sur une partie du territoire costaricien.  Le pays a obtenu gain de cause mais regrette que le Nicaragua refuse de se soumettre à la décision de la Cour et continue de déployer du personnel civil.


S’agissant du traité sur le commerce des armes, le Costa Rica qui est un des pays auteurs du traité, regrette l’absence de consensus, « sombre moment pour la paix et la dignité humaine ».  En ce qui concerne le développement durable, le Costa Rica veut réaliser l’objectif émission zéro d’ici à 2021.  Vingt-cinq pourcent du territoire est constitué de parcs naturels et les 90% de l’énergie nationale proviennent de sources renouvelables.  Mais les efforts des petits pays ne seront pas suffisants si les grands pays ne s’engagent pas à déployer les mêmes efforts.  Devant ces défis, le Costa Rica appuie les recommandations du Secrétariat mondial et la réforme intégrale du Conseil de sécurité.


M. ELLIOT OHIN, Ministre des affaires étrangères du Togo, a exhorté l’ONU et ses États Membres « à persévérer dans les efforts qui sont déjà déployés pour faire du dialogue au sein des nations une pièce maîtresse de son dispositif pour la prévention des conflits dans le monde ».  Dans cette optique, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), que le Togo préside et qui jouit désormais d’un statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale, a décidé lors de sa session de mai 2012 à Lomé d’accorder un degré de priorité élevé aux questions de paix et de sécurité.


M. Ohin a noté que la création, en 2002, d’un Conseil de paix et de sécurité au sein de l’Union africaine avait suscité beaucoup d’espoir.  Calqué sur le modèle du Conseil de sécurité de l’ONU, ce nouvel outil était censé permettre à l’Union africaine d’intervenir directement dans les pays en crise.  Malheureusement, les récentes expériences, qu’il s’agisse de la Libye ou de la Côte d’Ivoire, ont révélé que « face aux antagonismes qui caractérisent la communauté internationale », il n’a pas pu combler les attentes.  Le Ministre a souligné « l’impérieuse nécessité » d’une collaboration étroite entre les mécanismes régionaux de maintien de la paix et les Nations Unies.


Le Ministre a notamment invité la communauté internationale à se mobiliser pour aider tous les acteurs institutionnels animés de bonne volonté à appuyer le Mali dans sa détermination à recouvrer, au plus vite, son intégrité territoriale et à rétablir la paix afin que la période transitoire qui s’est ouverte soit couronnée de succès.


Au Togo, l’enjeu aujourd’hui est de consolider la reprise économique; de favoriser un ancrage démocratique et de l’état de droit et de promouvoir l’indivisibilité des droits de l’homme, a souligné ensuite M. Ohin.  La priorité immédiate est de réussir des élections législatives transparentes, libres et pacifiques.  « La société civile ne doit pas être le cheval de Troie des formations politiques », a-t-il dit en évoquant le militantisme citoyen qui a un rôle important à jouer.


M. WINSTON DOOKERAN, Ministre des affaires étrangères de Trinité-et-Tobago, a appelé tous les États à ratifier les amendements au Statut de Rome de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur le crime d’agression.  L’entrée en vigueur de ces amendements comblera un vide crucial en rendant possible la comparution des auteurs de crimes d’agression, a-t-il dit.  Le Ministre a aussi mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’architecture du règlement pacifique des différends et a souligné, à cet égard, que la volonté politique des États Membres, qu’ils soient petits ou grands, est indispensable.


M. Dookeran a estimé que le Conseil de sécurité devait être réformé afin de représenter les réalités géopolitiques du XXIe siècle.  La légitimité de cet organe ne peut être réaffirmée que si les dynamiques nouvelles sont reflétées dans sa composition et son fonctionnement, a-t-il considéré.  Il a ainsi regretté que le Conseil de sécurité n’ait pu traiter de manière efficace la crise en Syrie, appelant celui-ci à appuyer pleinement le travail du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi.  Il a, de même, appelé à la fin du blocus économique imposé à Cuba.


Le Ministre a aussi plaidé pour la mise en œuvre totale de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto, ce qui, a-t-il dit, permettrait de garantir la survie des plus vulnérables face aux effets du réchauffement de la planète et de l’élévation du niveau de la mer.  M. Dookeran s’est également dit encouragé par le soutien de nombreux pays à la conclusion d’un traité robuste et contraignant sur le commerce des armes, et a regretté, en conséquence, l’échec de la Conférence des Nations Unies.  Trinité-et-Tobago, a-t-il dit, se joint à ses partenaires de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et autres pour appeler à la reprise des négociations d’ici au premier trimestre de 2013.


M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) a plaidé pour une réforme des institutions économiques et financières internationales afin d’assurer une plus grande fluidité dans l’allocation du capital, dont a besoin une grande majorité de pays africains.


Il a aussi plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité dans le sens d’une représentation plus juste des différentes régions du monde.  Concernant le conflit en République démocratique du Congo, M. Martins a apporté le soutien de son pays aux décisions prises lors du troisième Sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs.  Il a également exhorté la communauté internationale à continuer d’appuyer le processus de stabilisation en
Somalie et de faire preuve de détermination dans la préservation de l’unité, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali.  « En Guinée-Bissau, mon pays est en faveur d’une normalisation durable de l’ordre constitutionnel, dans le droit fil des résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il affirmé.


En conclusion, M. Martins a détaillé la consolidation démocratique et le processus dynamique de reconstruction et de développement économique que connaît son pays, ce qui fait de l’Angola un pays que le Conseil économique et social peut retirer de la liste des pays les moins avancés.


M. ALBERT DEL ROSARIO, Secrétaire des affaires étrangères des Philippines, a rappelé que le Président de son pays, M. Benigno Aquino III, avait placé l’état de droit au centre de sa gouvernance.  Ainsi, a-t-il ajouté, la culture de l’impunité a-t-elle pu être neutralisée, l’économie s’est-elle redressée et les droits et libertés du peuple ont-ils été assurés. 


Le plein exercice de l’état de droit doit également s’imposer pour prévenir la prolifération des armes nucléaires, promouvoir le désarmement nucléaire et mettre un terme à la circulation des armes illégales, a-t-il dit, précisant que son pays était fier d’avoir présidé la Conférence d’examen de 2010 sur le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Les Philippines, a-t-il ajouté, appuient la création de zones exemptes d’armes nucléaires, y compris en Asie du Sud-Est où l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) en a créée une.


Par ailleurs, M. Del Rosario a souligné que son pays reconnaissait également le rôle important des femmes dans la promotion de la paix et continuait de déployer d’avantage de Casques bleus femmes.  L’objectif visé par les Philippines est d’atteindre et de dépasser la cible de 10% de femmes par contingent de pays pour les soldats de la paix et de 20% pour les policiers.


M. Del Rosario a également mis l’accent sur les efforts entrepris par son pays en vue de préserver les droits de l’homme des groupes les plus vulnérables tels que les migrants, les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes âgées, les autochtones et les handicapés.  Les Philippines, a-t-il poursuivi, contribuent activement aux initiatives prises dans le domaine des droits de l’homme, en particulier du droit à l’éducation, pour lutter contre la pauvreté extrême, la traite des êtres humains et les changements climatiques.


Enfin, M. Del Rosario a rappelé qu’en 1982 avait été adoptée la Déclaration de Manille sur le règlement pacifique des différends.  Les principes et dispositions énoncés dans ce texte demeurent applicables 30 ans après, a-t-il observé, soulignant la nécessité de surmonter les barrières qui divisent les pays et les peuples dans le monde.


M. WILFRED P. ELRINGTON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Belize, commentant le thème du débat général de l’Assemblée générale sur le règlement des différends par des moyens pacifiques, a annoncé que les Gouvernements du Belize et du Guatemala avaient accepté la recommandation du Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) concernant le contentieux frontalier, un référendum relatif au recours de la Cour internationale de Justice (CIJ) devant être organisé le 6 octobre 2013 simultanément dans les deux pays.  Le règlement de ce différend territorial entre le Belize et le Guatemala ne contribuera pas seulement à renforcer la paix et la sécurité de la sous-région mais consolidera également le processus d’intégration régionale, a-t-il observé.


Le Ministre, qui a également passé en revue les politiques suivies par son gouvernement pour lutter contre la pauvreté, a mis l’accent sur la coopération étroite entretenue par le Belize avec les groupements sous-régionaux, tels que l’Organisation des États américains (OEA), la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA) ou la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) sur des questions comme la lutte contre les effets des changements climatiques, la sécurité ou le développement économique.  M. Erlington a affirmé, en particulier, que son pays était fier d’accueillir le Centre de la CARICOM sur les changements climatiques, chargé de fournir des conseils techniques et scientifiques et qui a exécuté avec succès des projets d’adaptation et d’atténuation et sensibilisé sur les impacts des changements climatiques.


Enfin, le Ministre a regretté profondément qu’en dépit de ce qui semblait être un consensus émergeant sur ce sujet et de l’urgence de la situation, un accord n’ait pu être conclu concernant un traité sur le commerce des armes.  Il a rappelé à cet égard que sa région, l’Amérique centrale et les Caraïbes, était considérée depuis longtemps comme l’une des plus violentes du monde, avec des taux d’homicide qui, a-t-il dit, ont atteint des niveaux de crise.


M. VLADIMIR MAKEI, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a déclaré que « toute tentative de faire faire à quelqu’un quelque chose contre son gré est vouée à l’échec ».  Il en va de même pour les nations, a-t-il dit, en soulignant le principe de l’autodétermination.  Aucune force extérieure ne peut arrêter un pays lancé sur sa propre voie de développement, pacifique et progressive.  « Le temps de l’impérialisme est révolu. »


M. Makei a attribué les difficultés économiques mondiales actuelles à une politique de marché « fondamentaliste » poursuivie depuis 40 ans.  Il a dénoncé l’aggravation des inégalités et ce qu’il a appelé « la grande divergence ».  D’après lui, « une bombe à retardement aux conséquences imprévisibles a été plantée sous de futurs soulèvements ».  D’un point de vue moral, il a critiqué la pratique du « deux poids, deux mesures » des puissants de ce monde, devenue la norme en politique étrangère.  Il a comparé « le manque de scrupules et le barbarisme en politique étrangère » aux enseignements de Machiavel.


Pour sortir de cette situation, a poursuivi le Ministre, « il faut ranimer l’esprit de San Francisco ».  Il a insisté sur quatre conditions: un  système juridique international fonctionnel; un ordre mondial stable et prévisible; des politiques économiques fortement orientées sur le social pour réduire la pauvreté; et l’élaboration d’un agenda mondial sur l’énergie, dans le cadre du suivi de Rio+20.  Selon M. Makei, il est temps d’habiliter les Nations Unies à réaliser avec dignité la vision définie à San Francisco en 1945.


M. PHANDU T. C. SKELEMANI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Botswana, a expliqué que son pays avait été frappé par la crise économique internationale de 2008, ce qui l’a forcé à réorganiser ses priorités et à repousser la réalisation de certains projets initialement approuvés dans le Plan de développement national.  Les donateurs traditionnels ont « abandonné » le Botswana une fois qu’il a obtenu le statut « de pays à revenu intermédiaire élevé », a regretté le Ministre, qui estime que son pays a pourtant toujours besoin d’aide au développement.


Passant à la situation de son continent, le Ministre a fait part de ses préoccupations face aux coups d’État au Mali et en Guinée-Bissau qui sapent, selon lui, les acquis de l’Afrique en termes de consolidation de la démocratie, de la bonne gouvernance, du respect des droits de l’homme et de l’état de droit.  Il a demandé à l’Union africaine « de rester ferme » dans son refus catégorique de reconnaitre les changements non constitutionnels et à la communauté internationale de soutenir l’Union africaine.  Il a salué l’Accord signé entre le Soudan et le Soudan du Sud et a exhorté les deux pays, mais en particulier le Soudan, à faire preuve de retenue et à honorer la feuille de route.


Face à la situation en Syrie, le Ministre regrette que la communauté internationale n’ait toujours pas été en mesure d’y répondre de manière collective.  « Malgré les atrocités commises et les violations flagrantes des droits de l’homme, la Syrie est toujours membre des Nations Unies, une organisation chargée de défendre l’humanité », s’est-il indigné avant d’exiger que les alliés de la Syrie au sein du Conseil de sécurité et dans la région soient également condamnés.  Le Botswana condamne le veto répété de la Chine et de la Fédération de Russie et allant plus loin, il se joint aux pays qui exigent que la situation en Syrie soit renvoyée devant la Cour pénale internationale.  « Assad et son régime doivent être démis au plus vite », a insisté le Ministre, qui a également encouragé l’opposition syrienne à s’unir et à former une administration de transition.


Le Ministre a salué les processus de transition démocratique en cours en Tunisie, en Libye et en Égypte.  Ils sont la preuve qu’aucun recours à la force, aussi puissant soit-il, est capable de museler la volonté du peuple à jamais, a-t-il constaté.


Déçu par les progrès limités réalisés pendant le Sommet de Rio+20 sur les questions de développement durable, le Ministre a rappelé que l’Afrique était touchée de plein fouet par la rareté des ressources et les changements climatiques.  Conscient de ce problème, son pays a organisé en mai dernier le Sommet sur la durabilité en Afrique au niveau des chefs d’État et avec la participation des acteurs les plus influents du secteur privé.  La déclaration de Gaborone, adoptée lors de ce Sommet, offre des directives pour améliorer les politiques tant au plan gouvernemental qu’au niveau du secteur privé pour intégrer le concept du développement du capital naturel, a précisé le Ministre, qui a demandé aux Nations Unies de la mettre en œuvre.  Il a également suggéré que le processus de définition des objectifs de développement durable soit synchronisé avec l’examen de revue de la réalisation des OMD prévu pour 2013.


M. WINSTON LACKIN, Ministre des affaires étrangères du Suriname, a parlé de la stabilité économique de son pays, qui est à la fois producteur et exportateur de pétrole brut et d’or.  Cette stabilité a permis de faire des investissements dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme, entre autres, et de prendre une série de mesures sociales qui mettent l’accent sur l’éducation et la santé. 


La biodiversité du Suriname est une richesse pour le pays, a poursuivi le Ministre, qui a indiqué que son pays s’est engagé à créer une réserve naturelle de 1,8 million d’hectares.  En outre, les mines d’or vont désormais être exploitées par des technologies modernes, afin d’en tirer plus de profit et les rendre plus sûres, tout en respectant l’environnement.


Dans une perspective globale, le Ministre a remarqué que le Suriname a beaucoup à offrir, avec ses réserves en pétrole, en eau et en minerais.  Mais il a souligné la nécessité pour son pays de bien se positionner sur le plan commercial afin de se protéger contre toute ingérence extérieure.  Le Suriname a développé des relations bilatérales et parfois trilatérales avec ses voisins, le Guyana, la France et le Brésil.  Il est membre actif de l’Union des nations de l’Amérique du Sud(UNASUR), dont le secrétariat est basé sur son territoire.


Nous sommes aussi parties prenantes à la création de corporations multilatérales dans le cadre de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a ajouté M. Lackin.  Le Suriname est, en outre, un des membres fondateurs de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).  Le Ministre a attiré l’attention sur le peu de progrès accomplis par Haïti et appelé la communauté internationale à honorer ses promesses.  Il a aussi plaidé pour que l’on mette fin à l’isolement de Cuba.


Le Ministre a demandé à tous les États Membres, et aux anciennes puissances coloniales en particulier, d’accepter la nouvelle réalité du monde et de s’abstenir d’appliquer leurs propres normes pour juger ce qui se passe dans les pays luttant pour instaurer la démocratie.  Il a rappelé le principe de règlement pacifique des différends.


Enfin, concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a insisté sur l’importance qu’il y a à assurer l’autonomisation des femmes en tant qu’acteurs du changement et à se donner les moyens de combattre sérieusement les conséquences de la surconsommation, de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre.


M. JOSEPH BANDABLA DAUDA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a dit que son pays continuera à recourir à la médiation et autres formes de prévention des conflits.  Fort de son expérience, a-t-il dit, la Sierra Leone est consciente que la démocratie, les droits de l’homme et la bonne gouvernance constituent une condition préalable à la stabilité politique, à la paix durable, à la sécurité et au développement.  Il s’est dit particulièrement inquiet que la Conférence pour un traité sur le commerce des armes ne soit pas parvenue à un consensus, en mettant l’accent sur le potentiel de déstabilisation du commerce illicite des armes légères. 


Il a par ailleurs souligné les progrès réalisés par son pays dans le renforcement de la gouvernance politique et économique et mis l’accent sur l’amélioration des indicateurs sociaux.  Nous avons fait des progrès substantiels dans la mise en œuvre du Programme pour le changement 2008-2012, qui couvre les priorités des objectifs de développement et de la consolidation de la paix.  Il a également souligné les efforts de son pays pour promouvoir la tolérance interreligieuse et la coexistence pacifique. 


Le Ministre s’est félicité de ce que son pays sera en mesure d’organiser dans les meilleures conditions les troisièmes élections présidentielles, parlementaires et locales, depuis la fin de la guerre civile, il y a 10 ans.  Il s’est dit persuadé que le succès de ces élections sera une étape cruciale pour évaluer les progrès dans la consolidation de la paix et la démocratie.  Il a rappelé que tous les acteurs du pays se sont engagés à tout mettre en œuvre pour parvenir à un processus crédible et pacifique, en signant la « Déclaration des élections de 2012 ». 


En tant que coordonnateur du Comité des dix de l’Union africaine(UA) sur la réforme des Nations Unies, M. Joseph Dauda s’est dit heureux de souligner qu’au cours du dernier Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, les chefs d’État africain ont réaffirmé leur soutien au Consensus d’Ezulwini et à la Déclaration de Syrte.  Il a précisé que dans le souci de nouer des alliances pour promouvoir la position africaine, les États membres de l’Union africaine ont été invités à inclure la question de la réforme du Conseil de sécurité parmi les priorités de leurs politiques étrangères.  Il a exhorté l’ONU à travailler d’urgence avec le continent africain afin de corriger cette injustice criante de la sous-représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité.    


Mgr DOMINIQUE MAMBERTI, Secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États, a relevé que l’expansion désordonnée des progrès techniques et économiques a contribué à l’aggravation du fossé entre ceux qui ont l’éducation et les moyens nécessaires pour progresser et ceux qui en sont privés.  Il a déploré que le terrorisme soit facilité aujourd’hui par un usage détourné des télécommunications et par un accès trop aisé aux technologies de guerre.


Après avoir salué les accomplissements de l’ONU dans des domaines tels que les droits de l'homme, la décolonisation, la coopération, le développement, le renforcement de l’état de droit et le maintien de la paix, Mgr Mamberti a toutefois observé que « la réalité actuelle nous présente un système onusien comme dépourvu de la force d’unité et de persuasion ».  Il s’est demandé si les crises actuelles ne sont pas liées à une crise anthropologique profonde, c’est-à-dire, « un manque d’entente commune sur ce qu’est véritablement l’homme ».


Il a en effet constaté un affaiblissement de la portée pratique des principes et objectifs énumérés dans le préambule et le premier chapitre de la Charte de l’ONU, notamment la préservation des générations futures du fléau de la guerre et la pratique de la tolérance.  La perte de confiance dans la valeur du dialogue et la tentation de favoriser l’une des parties mettent en danger le respect des mécanismes juridiques de l’ONU.


L’urgence de la situation lui est apparue plus flagrante que jamais au regard des évènements qui ont cours au Moyen-Orient, en particulier en Syrie.  Il ne peut y avoir de solution en dehors du respect des règles du droit international et du droit humanitaire, a-t-il dit.  Lors de son récent voyage au Liban, le Saint-Père a fait appel « aux pays arabes afin qu’en frères, ils proposent des solutions viables qui respectent la dignité de chaque personne humaine, ses droits et sa religion ».


Mgr Mamberti s’est aussi prononcé sur les difficultés économiques, appelant à poursuivre le débat pour trouver un juste équilibre entre le libre commerce, l’assistance financière, le transfert des connaissances et technologies et les aides directes aux populations les plus pauvres.  Il a averti du risque de faire prévaloir des concepts qui réduisent l’homme à la simple catégorie de « consommateur »  Il a, à cet égard, rejeté les tentatives de concevoir les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’agenda de développement post-2015 et les traités sur les droits de l'homme, sur la base d’une vision réductrice et relativiste de l’homme.  Il a expliqué en quoi l’utilisation d’expressions ambiguës menace le droit à la vie et tend à une déconstruction du modèle de la famille, fondée sur l’union d’un homme et d’une femme.


Mgr Mamberti a estimé que la réforme de l’ONU ne pourra se faire sans une conviction partagée face aux valeurs fondamentales qui garantissent le respect de la dignité humaine, notamment la liberté religieuse.


M. PAK KIL YON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a rappelé que le successeur de Kim Jong Il, le maréchal Kim Jong Un « sauvegarde la paix et la stabilité de la péninsule coréenne en appliquant avec succès la politique de Songun du général Kim Jong Il, et qu’il dirige avec sagesse le pays vers le développement économique et l’amélioration des conditions de vie de son peuple ».  Il a précisé que Kim Jong Un poursuivait une politique étrangère « indépendante » et commençait un nouveau chapitre dans les relations avec les pays amicaux envers la RPDC, sans être prisonnier du passé.


Le Vice-Ministre a continué en dénonçant l’arbitraire et la mainmise dans les relations internationales, ainsi que l’usage de la force et le terrorisme d’État contre la souveraineté des États.  Il a aussi dénoncé les tentatives d’interférer dans les affaires internes des États pour provoquer des changements de régime sous le prétexte fallacieux de lutter contre la non-prolifération ou de redresser une situation humanitaire.  Le Vice-Ministre a comparé la situation internationale actuelle à celle de la première moitié du XXe siècle où quelques grandes puissances dominaient le monde, sapant ainsi la crédibilité des Nations Unies. 


Pour la RPDC, la question la plus sérieuse sur « la scène internationale » est précisément la violation flagrante du respect de la souveraineté et de l’égalité.  À ce titre, il a dénoncé les interférences et les pressions « injustifiables » contre l’intégrité territoriale de la Syrie et contre le droit à l’autodétermination des Palestiniens.  Pour la RPDC, la « démocratisation des Nations Unies », et en particulier le renforcement de l’autorité de l’Assemblée générale, sont des questions urgentes.  Il a même proposé que l’Assemblée générale, en tant qu’organe représentatif de la volonté des tous les États Membres, ait l’autorité d’examiner en dernière instance toutes les résolutions du Conseil de sécurité relatives à la paix et la sécurité, en particulier celles qui impliquent des sanctions et le recours à la force.  Il a souhaité une réforme du Conseil de sécurité afin de le rendre plus transparent, plus impartial et plus objectif, les pays en développement devant dûment être représentés.  Il a également dénoncé la pratique de deux poids deux mesures à la Troisième Commission de l’Assemblée générale et au Conseil des droits de l’homme. 


« Aujourd’hui, à cause de la politique hostile des États-Unis vis-à-vis de la RPDC, le cercle vicieux de la confrontation et de l’escalade des tensions s’est installé dans la péninsule coréenne, qui est devenu l’endroit le plus dangereux au monde où une étincelle pourrait déclencher une guerre thermonucléaire », a déclaré M. Yon.  Il a imputé cette attitude hostile au fait que les États-Unis refusent d’accepter le choix du peuple de la RPDC et veulent asseoir leur domination en Asie à partir de la péninsule coréenne. 


Le Vice-Ministre a aussi dénoncé les différents scénarii de guerre des Américains « qui attendent la moindre occasion pour les mettre en pratique ».  Il a également dénoncé les exercices militaires conjoints dans ou à proximité de la péninsule.  « Sans la patience et la retenue dont la RPDC a su faire preuve face aux provocations répétées des États-Unis, la péninsule coréenne serait en guerre totale », a affirmé le Vice-Ministre, avant d’avertir que la « patience a des limites ».  Il a expliqué que « la paix et la stabilité étaient précieuses aux yeux du peuple, mais que la dignité de la nation et la souveraineté de l’État l’étaient encore plus ». 


Compte tenu de la situation sur la péninsule coréenne, il ne fait pas de doute que la RPDC a eu raison de se doter d’un arsenal militaire d’autodéfense, même si cela signifiait de se « serrer la ceinture », a dit le Vice-Ministre.  Cet arsenal de dissuasion permet de défendre la souveraineté de l’État et d’éviter la guerre sur la Péninsule coréenne.  Le seul moyen d’éviter une guerre et de parvenir à une paix durable est de mettre un terme à la politique hostile des États-Unis, a déclaré le Vice-Ministre.


S’agissant des relations avec la « Corée du Sud », il a accusé les autorités de cette dernière d’avoir renié tous les accords intercoréens passés depuis le début du XXIe siècle, y compris la Déclaration conjointe Nord-Sud du 15 juin et celle du 4 octobre, en dépit du soutien de « toute la nation coréenne » et de la communauté internationale.  Depuis, les relations intercoréennes sont au plus bas, a-t-il ajouté.  Il a toutefois précisé que le Gouvernement de la RPDC était disposé à serrer la main de tous ceux qui veulent réellement la réunification du pays ainsi que la réconciliation et la prospérité de la nation.


M. MARCO ALBUJA, Vice-Ministre des relations extérieures et de l’intégration politique de l’Équateur, a lancé un appel pour que les organes du système de l’ONU ne soient plus utilisés à des fins politiques, par certaines puissances qui font pression et interviennent militairement dans des États souverains.  Ces pressions sapent la légitimité du système et dénaturent l’institution même du multilatéralisme, a-t-il estimé.  Il a donc plaidé en faveur de relations horizontales entre les pays, soulignant qu’ils ont les mêmes droits et les mêmes obligations.  De nouvelles puissances régionales ont surgi, au cours des 20 dernières années, et ont commencé à jouer un rôle décisif dans la politique et le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a observé le Vice-Ministre.


Il a jugé important de mener de franches discussions sur la réforme de l’ONU dont le système ne sera véritablement démocratique que si l’on accepte le principe suivant lequel c’est la majorité qui décide, sans qu’un groupe d’États qui représente 2,5% des États Membres ait la capacité d’opposer un veto.  Il a insisté sur l’égalité juridique des États et sur la nécessité de respecter strictement le droit international.  Selon M. Albuja, le nouveau multilatéralisme, pour être efficace, ne doit pas conserver le droit de veto ni le club exclusif qui décide de l’avenir d’un système qui concerne tout le monde.


L’Équateur est donc favorable à la démocratisation du système de l’ONU et des instances internationales.  Le représentant a donné un exemple du défaut de démocratie dont souffre le système actuel en citant le cas de Cuba.  Il a ainsi dénoncé l’imposition de la volonté politique d’une puissance économique et militaire sur celle de 186 pays, alors que Cuba n’abrite ni n’organise d’activités terroristes.  Il est essentiel que les organisations internationales appuient le respect et le développement des droits de l’homme, a poursuivi M. Albuja. 


L’Équateur a adapté plusieurs de ses politiques traditionnelles dans ce sens, a-t-il indiqué, avant de proposer à la communauté internationale de suivre cet exemple et d’actualiser les normes du droit international.


L’Équateur a notamment fait des progrès dans la protection des personnes handicapées et amélioré la vie des groupes sociaux qui sont victimes de discrimination pour des raisons ethniques ou culturelles.  Le pays a aussi renforcé les droits de la femme, a ajouté le Vice-Ministre.  Il a également plaidé pour la protection de l’environnement, son pays ayant pour objectif de protéger les ressources naturelles, notamment dans l’Amazone, et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. 


M. PHAM QUANG VINH, Vice-Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, a appelé à des progrès en matière de désarmement, notamment de désarmement nucléaire, alors que les risques de prolifération sont grandissants.  Il a appelé les nations à respecter strictement les principes fondamentaux du droit international et de la Charte des Nations Unies, avant de saluer l’importance du récent Sommet de haut niveau sur la primauté du droit.  Ce Sommet, s’est-il réjoui, a été l’occasion d’affirmer le caractère fondamental de la primauté du droit entre États. 


Alors que nous commémorons le trentième anniversaire de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, M Pham Quang Vinh a appelé à un engagement renouvelé en faveur de la « constitution de la mer », comme pilier du maintien de la paix, de la coopération, de la stabilité et de la sécurité maritime.  Il a souhaité que l’on reconnaisse le rôle croissant des organisations régionales en matière de promotion de la paix et de la sécurité.  Illustrant son propos, il a dit que l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) continuait de jouer un rôle majeur dans ce domaine, y compris en ce qui concerne les questions de sécurité maritime de la Mer de Chine du Sud. 


Dans le domaine du développement, il a invité l’ONU à renforcer les partenariats mondiaux et à prendre l’initiative d’un processus inclusif pour la formulation des objectifs après 2015, y compris les objectifs de développement durable.  Il a rappelé que le Viet Nam était Membre de l’ONU depuis 35 ans et travaillait depuis 25 ans à une réforme et à un modèle de croissance liant le progrès économique au développement social et à la protection de l’environnement. 


Le Viet Nam continue de contribuer activement aux travaux de l’ONU, de l’ANASE, du Mouvement des non-alignés et de la Francophonie, a dit le Vice-Ministre.  Nous contribuons aussi, a-t-il ajouté, aux efforts multilatéraux en matière de sécurité nucléaire, de désarmement et de non-prolifération des armes de destruction massive, de développement durable, de changements climatiques, de sécurité alimentaire et de réalisation des OMD.  Il a indiqué que le Viet Nam est candidat à un siège du Conseil des droits de l’homme pour la période 2014-2016.


Mme DESSIMA WILLIAMS (Grenade) a précisé que son pays était un petit État insulaire en développement à revenu intermédiaire.  Si les fruits de la nature et de son dur labeur ont été sapés par les ouragans Ivan et Emily, en 2004 et 2005, puis par la crise financière et économique mondiale, en 2008, la Grenade est néanmoins encouragée cette année par l’engagement renouvelé de la communauté internationale en faveur du développement durable. 


Ayant toujours vécu intelligemment avec ses ressources vertes et bleues, la Grenade se considère comme « une île de la durabilité », a poursuivi Mme Williams.  Le développement durable définit les cinq piliers de son développement stratégique: énergie; éducation, santé et bien-être; technologies de l’information et de la communication; tourisme et hospitalité; production agricole.  La Grenade s’engage à réduire sa consommation de combustible fossile de 20% d’ici à 2020 et à augmenter sa production verte et biologique.


Mme Williams a estimé que la région des Caraïbes et les petits États insulaires en développement avaient besoin d’un appui « bien plus soutenu » de la part de la communauté internationale pour faire face aux changements climatiques et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015 et au-delà.  Tant qu’il n’y aura pas de reprise économique dans les grandes économies dont ces États dépendent, il n’y aura pas non plus de reprise à la Grenade, a-t-elle fait valoir.  Elle a appelé l’Assemblée générale à désigner 2014 « Année internationale des petits États insulaires en développement », puisque ce sera l’année de la troisième Conférence des Nations Unies sur le développement durable de ces États. 


Sans un régime juridiquement contraignant sur le climat, a averti Mme Williams, les États des Caraïbes, ainsi que d’autres petits États, pourraient perdre l’opportunité de réaliser leur développement durable et « certains d’entre eux pourraient même disparaître ».  La prochaine Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 18) à Doha, au Qatar, doit éviter ce scénario. 


M. STUART BECK (Palaos) a rappelé que son pays avait été le dernier territoire sous tutelle des Nations Unies et qu’il a su préserver son héritage, sa culture et son environnement.  Cette année, les îles Rock ont été inscrites au Patrimoine mondial de l’humanité, s’est-il félicité.  En 2011, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a classé les Palaos au quarante-neuvième rang de l’Index sur le développement humain, ce qui témoigne de leur réussite.


Soucieux de servir la communauté internationale, les Palaos ont déployé des soldats de la paix au Timor-Leste et aux Îles Salomon, et, aujourd’hui, au Darfour, a rappelé le représentant.  Il a, par ailleurs, salué l’adoption par l’Assemblée générale des résolutions 61/105 et 66/68 pour la protection des écosystèmes des grands fonds marins et la biodiversité en général.  En 2009, le Président Toribiong a déclaré ouvert le premier sanctuaire pour les requins.  Aujourd’hui, ces animaux sont protégés dans une surface océanique neuf fois supérieure à celle des eaux territoriales des Palaos.


Plus personne ne peut ignorer l’impact des changements climatiques sur la sécurité alimentaire et énergétique et sur l’intégrité territoriale des pays, a poursuivi le représentant.  La pêche est vitale pour les Palaos, qui reposent sur cette « économie bleue ».  Les Palaos ont reçu le « Future Policy Award » 2012 pour leur politique maritime remarquable, s’est enorgueilli M. Beck.  Au niveau mondial, a-t-il ajouté, la pêche doit respecter trois principes: l’équité, la viabilité et la responsabilité.


Les Palaos, a encore voulu souligné le représentant, ont pris des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en solarisant son aéroport, ses bâtiments publics et ses autoroutes.  Le pays a créé un programme pour aider au financement de maisons plus vertes, ce qui vient d’inspirer un atelier régional pour le Pacifique.  Toutefois, les Palaos n’ont toujours pas d’Internet à haut débit et recherchent des partenaires pour l’aider à acquérir cet « outil indispensable » pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a jugé urgent de s’entendre sur un nouveau paradigme de la croissance économique et du développement, alors que nos ressources naturelles sont sous une pression sans précédent.  Il a rappelé qu’il nous faudra d’ici à 2030, augmenter notre production de nourriture de 50%, d’énergie de 45% et d’eau potable de 30%.  Si « Rio+20 » a été l’occasion de poser les jalons de la transformation, c’est à l’Assemblée générale qu’il appartient désormais de traduire en réalité ce changement et de construire les bases d’un nouveau modèle de consommation, a-t-il insisté.  Il a particulièrement appuyé l’initiative « Énergie durable pour tous » lancée en novembre 2011 par le Secrétaire général.


Il s’est dit particulièrement félicité de la reconnaissance à « Rio+20 » du concept d’économie verte.  Il a précisé que le Gouvernement danois a, en partenariat avec les Gouvernements du Mexique et de la République de Corée, créé en 2011 un partenariat public-privé avec des multinationales, des institutions financières et des organisations internationales, dont l’ONU et le Forum mondial pour une croissance verte (3GF).  Il a indiqué que la deuxième réunion du 3GF aura lieu la semaine prochaine à Copenhague et qu’elle sera l’occasion de se concentrer sur « l’efficacité des ressources et la croissance ».


Le représentant du Danemark a indiqué que son pays coprésidait actuellement le Dialogue international sur la consolidation de la paix et la consolidation des États, en mettant l’accent sur les États fragiles.  Il a appelé à l’adoption d’un traité juridiquement contraignant sur le commerce des armes, avant d’exhorter la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et l’Iran à se conformer au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en matière de prolifération nucléaire.  Après avoir mis l’accent sur l’importance critique de la primauté du droit pour la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme et le développement, le représentant a rappelé que l’accord intervenu sur la responsabilité de protéger (R2P) lors du Sommet mondial de 2005 était un message clair pour le XXIe siècle contre les atrocités du XXe siècle. 


Il a exhorté tous les États à nommer des points focaux R2P et de rejoindre le réseau lancé par les Gouvernements du Danemark, du Ghana, du Costa Rica et de l’Australie.  Il a condamné la violence contre les civils en Syrie, en insistant que ses auteurs soient traduits en justice. Il a exhorté le Conseil de sécurité à s’entendre sur des mesures fortes, dont des sanctions complètes, qui viendront renforcer la mise en œuvre du Plan en six points.  Il a regretté que les développements négatifs en Syrie viennent contraster avec la situation dans les autres pays du printemps arabe.  Il a estimé que les évènements liés à ce printemps rendaient plus urgente la résolution du processus de paix au Moyen-Orient.  Il a dit qu’il était tant d’y trouver une solution alors que nous approchons du vingtième anniversaire de l’Accord d’Oslo.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a fait le point sur le mandat de son pays au Conseil de sécurité à trois mois de la fin.  Il a assuré que sa délégation avait appliqué les mêmes principes qui guident la politique étrangère du Portugal, à savoir la primauté du droit, la poursuite d’un multilatéralisme efficace et le renforcement du rôle central de l’ONU dans l’architecture internationale.  Le Portugal a également œuvré en faveur de la défense des droits de l’homme, la promotion des femmes, la protection des civils et celle des enfants dans les conflits armés.  Il a également joué un rôle actif dans les efforts collectifs pour sortir de la crise que ce soit en Côte d’Ivoire, en Libye ou encore au Yémen, et actuellement en Syrie, en Guinée-Bissau et au Mali.  Le représentant a toutefois reconnu que la crédibilité du Conseil de sécurité était mise en cause par sa composition qui ne reflète plus la réalité géopolitique.  À ce titre, il a regretté que le rôle croissant du Brésil et de l’Inde ne soit pas reflété au sein du Conseil de sécurité par des sièges permanents, ou encore que l’Afrique reste le seul continent à ne pas y avoir un siège permanent.


Il a également regretté l’impuissance du Conseil de sécurité face à la crise syrienne.  Pour le Portugal, la seule solution possible à cette crise est une solution politique qui aille à l’encontre des aspirations du peuple syrien et qui permette une transition démocratique prise en charge par les Syriens eux-mêmes.  Il a estimé qu’une escalade militaire du conflit conduirait sans aucun doute à plus de souffrances pour la population civile, à une menace de l’intégrité territoriale de la Syrie et à des risques de déstabilisation de la région tout entière.  Le représentant a ajouté que la nomination de M. Lakhdar Brahimi comme Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie était une occasion pour toutes les parties de « revisiter leurs options ».  Le succès de sa mission reste cependant étroitement lié aux efforts conjoints que le Conseil de sécurité pourra exercer sur toutes les parties, et particulièrement sur les autorités syriennes qui sont les premiers responsables de la situation actuelle, a-t-il précisé.  Il a également soutenu qu’il n’y aura pas de paix durable au Moyen-Orient sans une solution à la question israélo-palestinienne.  Seule une solution globale qui tienne compte des intérêts légitimes des Israéliens et des Palestiniens et qui soit négociée directement par les parties concernées sur la base des résolutions de l’ONU et des paramètres internationalement reconnus, permettra la réalisation de la solution de deux États vivant côte à côte en paix, a-t-il ajouté.  Fort de ce constat, il a lancé un appel aux Israéliens et aux Palestiniens pour reprendre au plus tôt des négociations directes.


Le représentant est également revenu sur la situation au Sahel et sur le coup d’état en Guinée-Bissau.  Pour le Portugal, il est impératif que l’ordre constitutionnel soit restauré dans ce pays, et que toute solution à la crise actuelle soit conforme à la légalité internationale.  Il reconnait le rôle croissant de l’Union africaine dans la promotion de la paix et la sécurité sur le continent africain.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a constaté que le bien-être et les conquêtes sociales réalisés par les peuples depuis la Seconde Guerre mondiale se défaisaient sous l’effet d’une crise mondiale provoquée essentiellement par la spéculation financière.  La classe moyenne s’appauvrit, la faim, la misère et le chômage resurgissent dans les pays développés, et la souffrance et le désespoir s’aggravent.  Toutefois, la région d’Amérique latine et des Caraïbes a réussi à faire face à la crise grâce à des initiatives d’intégration et de solidarité régionales.  M. Briceño a évoqué le rôle de la nouvelle « Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique », de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR). 


« Le système unipolaire de domination impériale est en crise », a jugé M. Briceño.  Il a salué l’apparition d’un système qu’il a qualifié de « pluri-polaire et multicentrique », où les pays émergents et les nouveaux blocs régionaux contribuent à la démocratisation des relations internationales.  Dans ce contexte, la refonte du système de l’ONU est nécessaire.  Le Conseil de sécurité doit se démocratiser pour exprimer la volonté de tous les pays, l’Assemblée générale doit être revitalisée et le Secrétaire général doit être élu de façon démocratique par tous les États Membres.  « La paix et la sécurité internationales ne peuvent être édifiées sur la base des privilèges de quelques uns ».  Quant à la réforme du système économique et financier mondial, elle doit être abordée dans le cadre des Nations Unies.


Le représentant du Venezuela a dénoncé le scénario interventionniste appliqué à la Syrie, comme à la Libye.  Il a appuyé la position de la Fédération de Russie, de la Chine et d’autres pays qui exigent du Conseil de sécurité le respect de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’État syrien. 


Dimanche prochain, le 7 octobre 2012, des élections démocratiques vont se dérouler au Venezuela pour élire le Président de la République.  M. Briceño a assuré que ces élections seront transparentes et fiables.  « Le peuple vénézuélien est prêt à défendre, une fois de plus, ses conquêtes démocratiques et révolutionnaires », a-t-il conclu.


M. VINCE HENDERSON (Dominique) s’est réjoui de ce que « Rio+20 » ait réaffirmé l’engagement de la communauté internationale à appuyer les petits États insulaires en développement et ait convenu de convoquer la troisième Conférence internationale sur le développement durable de ces États, en 2014 dans la région du Pacifique.  Le représentant s’est en effet inquiété de l’échec de la communauté internationale à conclure un instrument juridiquement contraignant sur le climat, tout en se félicitant de ce que les pourparlers de Bangkok aient « préparé un terreau fertile » pour les discussions de Doha qui doivent avoir lieu à la fin de cette année. 


Le représentant a néanmoins tenu à souligner l’urgence qu’il y a à proroger et à améliorer le Protocole de Kyoto.  Il a attiré l’attention sur SIDS DOCK, une plate-forme permettant aux petits États insulaires en développement à concrétiser leurs ambitions en matière d’énergie propre, avec l’aide des Gouvernements du Danemark et du Japon mais aussi du PNUD et de la Banque mondiale auxquels vient de se joindre la Fondation Clinton.


En tant que Présidente du SIDS DOCK, la Dominique, a indiqué le représentant, compte mettre l’accent sur la Déclaration de la Barbade adoptée au mois de mai dernier.  Il a aussi indiqué que l’exploration qui vient de s’achever dans son pays a confirmé que les ressources géothermiques de la Vallée du Roseau pourraient non seulement répondre aux besoins de la Dominique mais aussi être exportées.  En outre, la création d’une centrale pour les exportations vers la Guadeloupe et la Martinique constituera une source de revenus substantielle pour le pays.  Les négociations devraient s’achever cette année même, a dit le représentant. 


D’ici à 2017, toute l’énergie de la Dominique devrait provenir de sources hydrauliques ou géothermiques et d’ici à 2020, le pays devrait être capable d’exporter de l’électricité aux îles voisines grâce à des câbles sous-marins, parvenant ainsi à un solde négatif en émissions de gaz à effet de serre.  Le problème reste, a prévenu le représentant, au nom des autres petits États insulaires en développement, le fardeau de la dette et le manque d’accès aux technologies.  Il a donc invité les autres partenaires à participer au SIDS DOCK.  Il a conclu en priant la communauté internationale de tout faire pour un retour à la normalité en Haïti.  Il n’a pas oublié d’appeler à la levée des sanctions imposées à Cuba et de dénoncer, par ailleurs, l’échec de la Conférence des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes même si le texte du Président constitue une bonne feuille de route.



Droits de réponse


Le représentant du Pakistan a répondu à la déclaration de l’Inde, en répétant que le Jammu-et-Cachemire ne fait pas partie intégrante de l’Inde et que cela n’a jamais été le cas.  Le Pakistan continue d’appuyer les droits du peuple du Jammu-et-Cachemire à choisir de façon pacifique son destin, conformément aux résolutions très anciennes du Conseil de sécurité.  Un règlement ne pourra être obtenu que par la négociation.


Le représentant de l’Inde a répondu au représentant du Pakistan, en insistant sur le fait que le Jammu-et-Cachemire a toujours fait partie intégrale de l’Inde.  Les affirmations contraires portent atteinte à l’intégrité territoriale de l’Inde.


Son homologue du Pakistan a réitéré que le statut litigieux de Jammu-et-Cachemire fait l’objet de résolutions de Conseil de sécurité.  Le peuple de ce territoire attend toujours d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, a-t-il tranché.


Rejetant les commentaires du représentant du Pakistan, le représentant de l’Inde a affirmé que le peuple de Jammu-et-Cachemire avait « choisi démocratiquement sa destinée ».


Le représentant de la République islamique d’Iran a regretté qu’Israël et d’autres délégations occidentales aient fait des allégations contre le programme nucléaire iranien pendant le débat général.  L’Iran, a-t-il rétorqué, a un droit inaliénable de développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques sans discrimination.  La République islamique d’Iran est attachée à la non-prolifération et à ses obligations au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).


Le représentant iranien a ajouté que le non-détournement des matières nucléaires par son pays a toujours été confirmé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Au contraire, a-t-il poursuivi, les pays occidentaux doivent respecter leurs obligations et geler la modernisation de l’arsenal nucléaire.  Il a blâmé leur silence « hypocrite » face aux armes de destruction massive du régime sioniste, seul État du Moyen-Orient non partie au TNP.


Le représentant de l’Azerbaïdjan a, quant à lui, réagi aux propos de l’Arménie.  Ce ne sont, a-t-il dit, que des provocations qui éloignent les chances de régler le problème de l’agression de l’Azerbaïdjan par l’Arménie.  En nous critiquant, le représentant doit se souvenir que c’est son pays qui recourt à son armée contre notre pays et non le contraire.  Je rappelle, a dit le représentant, le non-respect constant par l’Arménie des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité qui ont demandé le retrait des forces arméniennes.  L’assertion sur le budget militaire de l’Azerbaïdjan est ridicule de la part d’un agresseur, a encore dit le représentant, en affirmant que ces dépenses sont bien inférieures aux dépenses militaires de l’Arménie.  Concernant l’incident de Budapest, il s’agit d’une spéculation de l’Arménie qui n’a pas fait attention aux faits.  L’Azerbaïdjan, a confié le représentant, est très préoccupé par cette politique discriminatoire qui a mené à des purifications ethniques contre les minorités en Arménie.  L’Arménie est coupable d’occupation et elle a démontré qu’elle fait partie de la menace à la paix et à la sécurité dans le monde.


Le représentant de l’Arménie a qualifié de « mensongères » les réponses du représentant de l’Azerbaïdjan.  On ne peut pas en vouloir aux habitants du Haut-Karabakh lorsqu’ils veulent habiter un autre pays que celui de leurs assassins.  L’Azerbaïdjan ne pourra pas manipuler la vérité historique, a-t-il dit.


Son homologue de l’Azerbaïdjan a répondu que les observations de l’Arménie montrent que ce pays n’a rien de nouveau à proposer.  Sa politique de discrimination ne portera pas de fruits et elle doit comprendre qu’elle se rend coupable d’invasion et doit se retirer de l’Azerbaïdjan.


Le représentant de l’Arménie a insisté sur le fait que c’était bien l’Azerbaïdjan qui avait agressé en premier le Haut-Karabakh en menant une guerre à grande échelle contre ses habitants lorsqu’ils avaient réclamé leur indépendance.  L’Arménie et la communauté internationale parlent d’une même voix, a conclu le représentant.


Le représentant de l’Érythrée a répondu à l’intervention de Djibouti.  L’Érythrée a toujours souhaité entretenir des relations de bon voisinage avec Djibouti, a-t-il assuré, en regrettant les évènements de 2008 dont Djibouti est responsable.  En 2010, les deux pays ont signé un accord de paix sous l’égide du Qatar et « malheureusement, à plusieurs reprises, on a utilisé certains points de l’accord contre l’Érythrée, qui se demande si les autres parties sont prêtes à résoudre le différend dans l’esprit de cet accord ».  L’Érythrée, a ajouté le représentant, a retiré ses troupes de la frontière commune et attend beaucoup des efforts de médiation qui continuent grâce au Qatar.  En attendant, abstenons-nous de toute provocation qui pourrait saper le processus de négociation.


Déclaration de clôture


Le Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale a dit qu’il a vu dans la participation de plus de 100 chefs d’État et de gouvernement, et de plus de 70 vice-premiers ministres et ministres au débat général, une claire indication que les Nations Unies restent, selon les mots de la Charte, « un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers les fins communes ».  Il a pris note des interventions constructives sur le thème du débat général: « Ajustement et règlement des situations et des différends internationaux par des moyens pacifiques ». 


Les intervenants sont venus avec des propositions concrètes, s’est réjoui le Président, notamment en ce qui concerne l’utilisation des mécanismes existants y compris les efforts des Nations Unies pour le maintien de la paix.  D’autres ont reconnu le rôle de plus en plus important des organisations régionales comme l’Union africaine et l’Union européenne.


Des causes profondes se trouvent souvent à la base immédiate des différends politiques, a fait remarquer le Président qui a retenu les appels à une approche globale et à des mesures à la fois sur le court et le long termes pour prévenir les conflits. 


M. Jeremić a aussi indiqué que de nombreuses délégations sont restées attachées aux principes fondamentaux de l’intégrité territoriale, de la souveraineté nationale et du respect du droit international par les États Membres.  Ces principes sont les bases du multilatéralisme.


Le débat général a vu converger des vues selon lesquelles, seule une approche intégrée rend possible la prévention des conflits, la paix et la sécurité et le développement durable.  De nombreux orateurs ont également souligné que la mise en œuvre des résultats de la Conférence sur le développement durable doit être effective y compris la mise en avant d’une liste des objectifs de développement durable, et la présentation d’une stratégie financière effective.


S’agissant du Moyen-Orient, le Président de l’Assemblée générale a noté que de nombreuses délégations ont appuyé la solution à deux États qui prennent en compte les légitimes préoccupations des Israéliens et des Palestiniens à vivre en paix et en sécurité.  D’autres ont demandé un appui plus conséquent des Nations Unies aux pays arabes qui ont récemment connu des changements démocratiques.


M. Jeremić a souligné que les États Membres qui soutiennent les efforts du Représentant spécial des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, sont très préoccupés par la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire en Syrie. 


En outre, il a noté le souci de certains pays sur le problème nucléaire et la prolifération des armes de destruction massive.  Ces délégations ont aussi mis l’accent sur le droit légitime des États à accéder à la technologie nucléaire civile à des usages pacifiques et l’adhésion au Traité sur la non-prolifération et au mandat de l’AIEA.


Il a également souligné que les États ont favorablement répondu à l’appel du Secrétaire général pour faire face à la tempête de vulnérabilité qui balaye les pays du Sahel, comme en témoigne la menace du terrorisme et de la sécession, et les crimes organisés.


D’autres États se sont aussi préoccupés de la dégradation de l’environnement, des trafics d’êtres humains et du commerce illégal d’armes.


M. Jeremić a pris note que de nombreuses délégations restent soucieuses du développement de l’Afrique. 


Dans sa conclusion, il a indiqué que la réforme de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité et le renforcement des organismes chargés des droits de l’homme ont été évoqués plusieurs fois durant le débat général.  En dépit des problèmes et des diverses opinions, M. Jeremić reste optimiste parce que « les dirigeants du monde nous ont montré la stratégie à suivre pour la mise en œuvre de l’agenda de cette soixante-septième session ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Au cours de sa cinquième journée, le débat général de l’Assemblée générale met l’accent sur des questions de sécurité internationale et de développement durable

AG/11297

Au cours de sa cinquième journée, le débat général de l’Assemblée générale met l’accent sur des questions de sécurité internationale et de développement durable

29/09/2012
Assemblée généraleAG/11297
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-septième session

18e séance plénière - matin


AU COURS DE SA CINQUIÈME JOURNÉE, LE DÉBAT GÉNÉRAL DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE MET L’ACCENT

SUR DES QUESTIONS DE SÉCURITÉ INTERNATIONALE ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE


Pour la cinquième et avant-dernière journée de débat général à l’Assemblée générale, 18 ministres des affaires étrangères se sont succédé à la tribune de l’ONU en abordant des sujets tels que le désarmement nucléaire, le développement de l’énergie renouvelable, les problèmes spécifiques aux petits États insulaires en développement (PIED) et le problème de l’islamophobie.  La question de la réforme du Conseil de sécurité a aussi été soulevée par la plupart des intervenants.


« Les pays ont tout intérêt à renoncer à l’arme nucléaire », a affirmé, d’emblée, le Ministre par intérim des affaires étrangères du Kazakhstan, donnant l’exemple de son pays qui a fermé le plus grand site d’essais nucléaires que le monde ait connu à Semipalatinsk en 1991.


À cet égard, le Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de l’Islande a lancé un appel au Président de l’Iran: « Ne construisez pas de bombe.  Laissez la démocratie faire son travail.  Travaillons pour la paix ensemble ».


La question du nucléaire est également liée à celle de l’énergie que plusieurs ministres ont abordée aujourd’hui.  Celui de l’Islande a indiqué que son pays s’est lancé dans un programme pionnier en matière d’énergie renouvelable, notamment en explorant des sources géothermales en Afrique.


Pour le Tadjikistan, qui dispose d’un immense potentiel hydroélectrique, la coopération et le partenariat régionaux dans ce domaine sont indispensables.  Le Ministre des affaires étrangères de ce pays a ainsi parlé de la coopération active que son pays mène avec la Banque mondiale en ce qui concerne son site hydroélectrique de Roghun.


Les îles du Pacifique ont également progressé dans ce domaine, les Tuvalu ayant pour objectif d’utiliser 100% d’énergie renouvelable d’ici à 2020, tandis que les Tokélaou entendent offrir 90% de leur électricité par le biais de sources solaires renouvelables d’ici à la fin de l’année, a annoncé le Ministre néo-zélandais des affaires étrangères, alors qu’il s’exprimait en tant que Président du Forum des îles du Pacifique.


La pratique illicite de la pêche, autre sujet qui concerne les États insulaires, a été mentionnée par deux ministres des affaires étrangères.  Celui de la Nouvelle-Zélande a expliqué que la région Pacifique se concentre sur la lutte contre la pêche illégale au titre de ses priorités en matière de développement.  Au niveau national, le Gouvernement des Bahamas a pris des initiatives pour la préservation des stocks de poissons, en imposant des amendes et des peines aux responsables de la surpêche, a dit le Ministre des affaires étrangères et de l’immigration de ce pays.


Ce problème est l’un, parmi tant d’autres, qui sont spécifiques aux petits États insulaires en développement.  Estimant que ces pays ont besoin d’un traitement particulier, comme celui dont jouissent les pays les moins avancés (PMA), le Ministre des affaires étrangères de Tuvalu a regretté que la seule action de l’ONU en leur faveur, depuis le Plan d’action de la Barbade en 1994, se soit limitée à l’adoption de résolutions répétant leurs problèmes.  Il a demandé l’adoption d’une série de mesures internationales spéciales qui puissent répondre aux besoins des PEID.  À cet égard, son homologue des Bahamas a salué la décision de tenir en 2014 la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement.


Les ministres se sont en outre inquiétés des manifestations visant à dénigrer les religions, en particulier l’Islam, en abusant de la liberté d’expression.  « Les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies n’avaient pas à l’esprit le dénigrement lorsqu’ils ont souligné la nécessité de promouvoir et de protéger la liberté d’expression », a assuré le Ministre des affaires étrangères de la Malaisie.  Il a parlé de la première Conférence internationale du Mouvement mondial des modérés, tenue en janvier à Kuala Lumpur, qui offre une plate-forme pour une réaction mondiale à l’extrémisme.  De son côté, son homologue de l’Algérie a proposé le lancement d’une initiative sous l’égide de l’ONU pour identifier les moyens de prévenir et d’enrayer ce phénomène.


Par ailleurs, les intervenants ont plaidé, à plusieurs reprises, pour un élargissement du nombre de sièges du Conseil de sécurité, tant permanents que non permanents, afin que le fonctionnement et la représentation au sein de cet organe soient plus équitables.  Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge a indiqué que son pays a posé sa candidature à un siège non permanent du Conseil pour la période 2013-2014.  Son homologue tchadien a annoncé la même chose concernant son pays.  Le Ministre néo-zélandais, dont le pays est aussi candidat à un siège du Conseil de sécurité pour 2015-2016, a demandé aux cinq membres permanents d’accepter de limiter l’utilisation de leur droit de veto, dans le cadre de la réforme de cet organe.  Les membres permanents doivent endosser la première responsabilité de la réforme du Conseil, a estimé son homologue singapourien.


L’Assemblée générale poursuivra son débat général lundi 1er octobre, à partir de 10 heures.


Suite du débat général


M. NEBOJŠA KALUDEROVIĆ, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration européenne du Monténégro, a souligné la volonté de son pays d’accroître sa participation aux opérations de maintien de la paix dans le plus grand respect de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  En tant que pays multiculturel, le Monténégro construit sa société sur les principes de la compréhension, de la tolérance et du respect mutuel.  Il a ajouté que l’expérience du Monténégro démontrait que la diversité ne divise pas, mais enrichit notre société.  Six ans après notre indépendance, nous entretenons de très bonnes relations avec tous nos voisins, a déclaré M. Kaluderović, avant de se féliciter que la sous-région, après de réelles difficultés et tensions, s’est stabilisée autour de l’objectif stratégique commun de l’intégration européenne.  « Le renforcement des capacités va renforcer notre stabilité politique et notre compétitivité économique », a-t-il assuré.  Malgré tous les progrès réalisés, nous sommes cependant encore confrontés à des difficultés, a-t-il fait remarquer, en citant  la promotion de la parité entre les sexes, l’intégration des Roms et la question des réfugiés.  Il a déclaré que le développement durable, avec tous ses piliers, représente la priorité pour le Monténégro qui devrait tout faire pour atteindre tous les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.


M. ÖSSUR SKARPHÉÐINSSON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de l’Islande, a rappelé que le Parlement de son pays s’était prononcé à l’unanimité en faveur de la reconnaissance de la Palestine comme État souverain et indépendant, et que l’Islande avait établi des relations diplomatiques avec celle-ci.  En outre, après avoir écouté, jeudi à cette même tribune, le discours du Premier Ministre israélien, M. Benyamin Netanyahu, le Ministre a déclaré, au nom du peuple islandais: « Ne bombardez pas l’Iran.  Pas cette année, ni l’année prochaine.  Ne lancez pas une nouvelle guerre au Moyen-Orient.  Dans le même temps, je dis au Président Ahmadinejad et aux autorités iraniennes: Ne construisez pas de bombe.  Laissez la démocratie faire son travail.  Travaillons ensemble pour la paix ».


S’agissant de la Syrie, le Ministre a estimé que ceux qui, des deux côtés, ont commis des atrocités devront faire face à leurs responsabilités devant un tribunal international.  Il a mis l’accent sur la nécessité de réformer le Conseil de sécurité, en vue de faire de cet organe un outil de progrès dans des situations telles que celle de la Syrie ou la question de Palestine.


Par ailleurs, M. Skarphéđinsson a souligné que son pays avait établi un programme pionnier en matière d’énergie renouvelable pour 150 millions d’Africains.  Des fonds ont été octroyés pour travailler avec la Banque mondiale en vue d’aider 13 pays de la vallée du Rift, en Afrique de l’Est, afin d’identifier et rechercher des sources géothermales.  Il s’agit pour l’Islande, a-t-il précisé, d’un projet d’importance historique de coopération avec les pays en développement.  Sur le plan environnemental, le Ministre a fait observer que les glaces de l’Arctique fondaient à un rythme plus rapide que prévu.  Il convient de faire preuve d’une plus grande prudence et de faire en sorte que le Conseil arctique devienne suffisamment fort pour lui permettre d’élaborer des décisions importantes sur les intérêts communs de tous les peuples de la région arctique, a-t-il affirmé.


M. KAIRAT UMAROV, Ministre par intérim des affaires étrangères du Kazakhstan, a expliqué que la menace de prolifération de l’arme nucléaire et le spectre de l’acquisition par des terroristes était l’un des plus grands défis auxquels fait face l’humanité.  Les pays ont pourtant tout intérêt à renoncer à l’arme nucléaire, a-t-il dit, en donnant l’exemple de son pays dans ce domaine.  Le Kazakhstan a en effet fermé le plus grand site d’essais nucléaires à Semipalatinsk en 1991, alors qu’il détenait le quatrième plus grand arsenal nucléaire.  Grâce à ces efforts, nous avons gagné en prospérité et en stabilité, a-t-il assuré.


Le Ministre a aussi soutenu la proposition du Secrétaire général d’adopter une convention sur les armes nucléaires.  Il a rappelé que le Président de son pays a appelé à l’adoption d’une déclaration universelle d’un monde exempt d’armes nucléaires.  Dans ce contexte, il s’est félicité du dialogue constructif en cours avec les cinq puissances nucléaires en vue de signer un protocole sur les garanties négatives de sécurité aux États parties au Traité de Semipalatinsk instaurant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Il a en outre souhaité que soit établie une zone de ce type au Moyen-Orient.  Le Kazakhstan espère pouvoir accueillir sur son territoire une banque internationale d’uranium faiblement enrichi sous les auspices de l’AIEA, a-t-il ajouté.


Le Ministre a ensuite indiqué que son pays luttait activement contre le terrorisme international et le trafic de drogues, dans le cadre de l’Organisation du Traité de sécurité collective et d’autres instances régionales.  En outre, le Kazakhstan accueille le Centre d’information et de coordination des Nations Unies pour la région d’Asie.


M. Umarov a également soutenu les efforts menés pour trouver une solution pacifique en Syrie et prévenir une catastrophe humanitaire.  Il a aussi demandé de respecter les principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires intérieures de ce pays.  Le Kazakhstan appelle également à lever les obstacles au processus de négociation concernant la Palestine.  Il a aussi souhaité que le dialogue constructif se poursuive au sujet de l’Iran.  La communauté doit soutenir les efforts de reconstruction en Afghanistan, auxquels son pays participe activement.


Passant à la question de l’énergie, le Ministre a expliqué que l’avenir de sa région dépendait du développement de systèmes de pipelines de pétrole et de gaz pour livrer les ressources en hydrocarbures à l’Europe et à l’Asie.  Pour donner suite à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), il a annoncé que la capitale de son pays, Astana, allait accueillir une exposition internationale sur l’énergie du futur.


M. HOR NAMHONG, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, a appelé à une réforme radicale du système multilatéral afin de parvenir à des institutions mieux coordonnées à même d’assurer des solutions innovantes et pratiques.  Afin de répondre aux risques systémiques du secteur financier, le Cambodge, la Chine, le Japon et la République de Corée ont mis en place un mécanisme régional de sauvegarde financier appelé « Chiang Mai Initiative multilateralization (CMIM) », doté d’un fonds qui vient de passer de 120 à 240 milliards de dollars.  Par ailleurs, le Ministre a appelé à un renouvellement des efforts pour permettre aux pays en développement de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à la date butoir de 2015. 


Le Ministre s’est ensuite dit profondément inquiet face aux conséquences des changements climatiques de plus en plus fréquents sur les petits pays d’Asie et des Caraïbes et, en particulier, les effets catastrophiques de l’élévation du niveau de la mer sur les petits États insulaires.  Il a souhaité que les mécanismes de réponse aux catastrophes naturelles soient mieux coordonnés à la fois aux niveaux régional et international.  À cet égard, il a cité en exemple le Centre de coordination de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) pour la gestion des catastrophes naturelles et humanitaires. 


Selon les estimations du PNUE, nous devons produire dans le monde, d’ici à 2030, 50% d’aliments, 40% d’énergie et 30% d’eau potable en plus pour faire face à la croissance démographique galopante, a rappelé le Ministre cambodgien des affaires étrangères, en soulignant que pour ce faire, une réforme mondiale doit être engagée de manière urgente pour mettre en œuvre les recommandations de la Conférence Rio+20 sur le développement durable qui suggèrent à la fois des investissements importants pour moderniser les petites exploitations agricoles dans le monde et pour faire face au lien étroit qui existe entre le prix de l’énergie et le prix des produits agricoles.  Il a déclaré que l’augmentation du prix du pétrole et des denrées alimentaires risquait d’aggraver la pauvreté alors que la croissance économique mondiale a encore du mal à redémarrer.  Par ailleurs, il a appelé à une réforme du Conseil économique et social (ECOSOC) et à un élargissement du nombre de sièges au sein du Conseil de sécurité, afin que le fonctionnement de ce dernier et sa représentation soient plus équitables.  Il a indiqué que pour la première fois depuis son adhésion aux Nations Unies en 1955, le Cambodge a posé sa candidature à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2013-2014, en précisant que cette candidature avait été appuyée par tous les États membres de l’ANASE.


M. HAMROKHON ZARIFI, Ministre des affaires étrangères du Tadjikistan, qui a plaidé en faveur d’une réforme rationnelle de l’Organisation des Nations Unies pour mieux répondre aux défis et menaces d’une nouvelle génération, s’est dit convaincu que le respect de la diversité religieuse et culturelle, ainsi que le dialogue entre les civilisations, étaient essentiels pour la paix mondiale et la compréhension.  À cet égard, il s’est déclaré préoccupé par les efforts visant à dénigrer les religions, en particulier l’Islam, en abusant de la liberté d’expression.  En outre, le Ministre a estimé que le développement économique et social de l’Afghanistan était essentiel pour une paix durable dans le pays.  À cet égard, a-t-il ajouté, la réalisation de projets de construction de lignes de chemin de fer, d’autoroutes, de lignes électriques, de gazoducs entre l’Afghanistan et le Tadjikistan et d’autres pays de la région est de la plus haute importance.


Dans le cadre de la lutte contre la drogue, M. Zarifi, qui a mis l’accent sur la prévention, a souligné qu’il était essentiel que la communauté internationale unisse ses efforts pour prendre des mesures visant à réduire l’offre et la demande de stupéfiants et intègre les initiatives au niveau national au sein de la stratégie internationale pour le contrôle des drogues.  Le Ministre a également plaidé en faveur d’une Asie centrale exempte de mines antipersonnel, en précisant qu’une partie de la population de son pays qui vit le long de la frontière avec l’Afghanistan payait un lourd tribut.  M. Zarifi a aussi souligné qu’en raison du manque d’autres sources d’énergie, il était indispensable pour le Tadjikistan, qui dispose d’un immense potentiel hydroélectrique, de le gérer de manière planifiée et intégrée.  Le Tadjikistan, a-t-il précisé, à cet égard, croit sincèrement dans la coopération et le partenariat régionaux mutuellement profitables.  Il a ainsi mis l’accent sur la coopération active de son pays avec la Banque mondiale sur la mise en œuvre d’évaluations technique, économique, sociale et environnementale du site hydroélectrique de Roghun, un projet d’importance vitale pour le Tadjikistan, a-t-il précisé.


M. MOURAD MEDELCI, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a souligné que le ralentissement de l’économie mondiale affectait de nombreux pays, dont les pays développés, avant d’inviter à déployer des efforts pour éviter que cette situation ne s’étende à d’autres régions du monde, en particulier l’Afrique.  Il a également demandé aux Nations Unies et aux institutions de Bretton Woods d’agir de manière concertée.  En Algérie, a poursuivi le Ministre, la gestion rigoureuse des dépenses a permis de dégager un excédent fiscal qui a été consacré à la promotion sociale.  Au plan régional, le pays apporte sa contribution au processus démocratique, à l’état de droit et au développement, a-t-il indiqué.  L’Algérie partage également son expérience avec les pays de la région en matière de lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues et celui des armes.


L’Algérie salue les récents changements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient voulus par les peuples en quête d’idéal démocratique, de justice et de dignité, a poursuivi le Ministre algérien des affaires étrangères, en réaffirmant que ce sont les principes fondateurs de la Révolution algérienne.  M. Medelci a soutenu le dialogue et la négociation pour régler les différends.  Le Ministre a plaidé pour que le peuple du Sahara occidental exerce son droit à l’autodétermination et il a, à ce titre, exhorté le Maroc et le Front Polisario à s’engager de bonne foi dans des pourparlers formels, sous l’égide des Nations Unies.  L’Algérie, qui fait partie du Comité de la Ligue des États arabes chargé du suivi de la crise syrienne, a soutenu l’ancien Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Kofi Annan, et fera de même pour son successeur, M. Lakhdar Brahimi, a assuré le Ministre.  En ce qui concerne le Mali, dont la crise menace sérieusement la sécurité des pays du Sahel, il a indiqué que son pays œuvrait, en concertation avec l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, à une solution pacifique et durable.


Venant à la question de la réforme du Conseil de sécurité, M. Medelci a demandé que les méthodes de fonctionnement de cet organe soient réexaminées et que sa composition soit élargie à de nouveaux membres permanents et non permanents du monde en développement, en particulier de l’Afrique.  Le Ministre algérien a également parlé de la stigmatisation de l’Islam et des musulmans, qui, a-t-il dit, heurte les droits de l’homme et menace la coexistence pacifique entre les peuples.  C’est pourquoi, il a proposé le lancement d’une initiative, sous l’égide de l’ONU, chargée d’identifier les moyens de prévenir et de riposter pour enrayer ce phénomène.  Enfin, il a estimé que le temps était venu pour que la Palestine soit pleinement représentée au sein de l’ONU.  Il a aussi plaidé en faveur de l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.


M. OLDEMIRO MARQUES BALÓI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, a cité la mise en place au sein de la Communauté des États d’Afrique australe (SADC) d’un service de médiation qui bénéficie de la participation d’un groupe de sages qui ont des connaissances précieuses sur les dynamiques internes des pays.  Il a déclaré que lors du dernier Sommet de la Communauté des États d’Afrique australe, réuni à Maputo les 17 et 18 août 2012, les chefs d’État avaient examiné les moyens d’améliorer les interventions de cette organisation en matière de prévention, de gestion et de règlement des conflits et réaffirmé leur volonté de travailler avec les parties en conflit à Madagascar, en République démocratique du Congo et au Zimbabwe.  Le Ministre a précisé qu’à Madagascar, les efforts de médiation menés par le Président du Mozambique, M. Joaquim Chissano, s’étaient traduits par la signature par 10 des 11 partis politiques de Madagascar, de la feuille de route de la SADC pour mettre fin à la crise politique.  Par ailleurs, il a indiqué que la SADC a appelé à la levée des sanctions économiques imposées au Zimbabwe pour permettre à ce pays de se relever. 


L’instabilité persistante dans l’est de la République démocratique du Congo, a souligné le Ministre, nécessite des efforts coordonnés entre la SADC, la Conférence internationale de la région des Grands Lacs et les Nations Unies.  Il a précisé que son pays, qui préside actuellement la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), travaillait à la recherche d’un retour à l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau.  Pour être plus efficace en matière de règlement des conflits, le Ministre mozambicain des affaires étrangères et de la coopération a appelé à poursuivre avec plus d’énergie la réforme du système des Nations Unies, en jugeant indispensables la réforme du Conseil de sécurité et une revitalisation du fonctionnement de l’Assemblée générale.  Il a également demandé l’élaboration d’un plan d’action stratégique mondial et un programme détaillé pour s’attaquer aux situations de conflit.  Il a aussi souligné la nécessité de renforcer la capacité de mobilisation des ressources pour assurer un fonctionnement efficace des opérations de maintien de la paix.  Avant de conclure, le Ministre a mis l’accent sur la nécessité de trouver des solutions politiques durables et de s’engager sur des perspectives à long terme, en exhortant à cet égard le Conseil de sécurité à jouer un rôle plus proactif pour trouver des solutions aux conflits.


M. ANIFAH AMAN, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, faisant référence à la diffusion du film insultant pour l’Islam « L’innocence des musulmans », a condamné les actes irresponsables de ceux qui ont intentionnellement incité à la haine, tout en se disant attristé par les réactions violentes qu’il a provoquées, et en condamnant les responsables de la mort de l’Ambassadeur des États-Unis en Libye, Chris Stevens, et de ses collègues.  Il a affirmé que son pays avait toujours soutenu que la liberté, y compris la liberté d’expression, allait de pair avec la responsabilité.  Les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme n’avaient pas à l’esprit le dénigrement lorsqu’ils ont souligné la nécessité de promouvoir et de protéger la liberté d’expression, a-t-il assuré.  « Quand les femmes font l’objet de discrimination, on parle de sexisme; quand les Africains-Américains sont critiqués et rendus vils, on parle de racisme; quand la même chose est faite aux juifs, les gens parlent d’antisémitisme; mais pourquoi lorsque les musulmans sont stigmatisés et sont la cible de déclarations diffamatoires, parle-t-on de « liberté d’expression »? s’est-il demandé.


Le Ministre a rappelé que la première Conférence internationale du Mouvement mondial des modérés s’était tenue en janvier dernier à Kuala Lumpur et avait accueilli plus de 500 participants venus du monde entier.  Celle-ci a souligné l’importance de la modération sur toutes les questions liées aux politiques sociales, financières, religieuses et internationales, a-t-il expliqué, en estimant que cette Conférence offrait une plateforme efficace pour une réaction mondiale à l’extrémisme.  Par ailleurs, après avoir appelé à la cessation immédiate de la violence et des assassinats en Syrie, il a estimé que les parties impliquées ont une responsabilité égale pour mettre un terme aux atrocités.  M. Aman s’est attardé sur la situation au Moyen-Orient, en insistant tout d’abord sur la nécessité pour Israël de cesser les activités illégales d’implantation de colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem et, en particulier à Jérusalem-Est.  La Malaisie, a-t-il dit, soutient la solution à deux États, Israël et la Palestine, accompagnée d’une paix durable dans la région.  Le Ministre a dénoncé en particulier l’usage du droit de veto par des membres permanents du Conseil de sécurité, concernant le destin de la Palestine, lequel, a-t-il dit, ignore la position de la majorité des autres membres.  Il a plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité, afin que sa composition soit élargie à d’autres États Membres pour refléter les réalités mondiales d’aujourd’hui.


M. MURRAY MCCULLY, Ministre des affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, a indiqué que son pays, qui assure actuellement la présidence du Forum des îles du Pacifique, réfléchit au rôle des organisations régionales et internationales, et également à la manière dont les Nations Unies pourraient nous assister à trouver des solutions à des défis qui sont en fait véritablement mondiaux.  La région du Pacifique a eu sa part d’instabilité, mais elle a bien réagi à ces défis, a-t-il dit.  Récemment, c’est dans les Îles Salomon qu’une assistance s’est révélée nécessaire et chaque membre du Forum y a contribué en déployant du personnel de police.  À cet égard, le Ministre néo-zélandais des affaires étrangères a invité le Conseil de sécurité à appuyer les initiatives régionales de paix et de sécurité.  Au cours de ces dernières années, dans un certain nombre d’États de la région du Pacifique, des défis se sont posés concernant les principes de démocratie, d’état de droit et de respect des droits de l’homme, en particulier à Fidji, a rappelé M. McCully, en se félicitant cependant des progrès réalisés dans ce pays où des élections sont prévues en 2014.


En tant que Président du Forum des îles du Pacifique, la Nouvelle-Zélande a choisi de se concentrer sur des priorités de développement, en luttant notamment contre la pêche illégale, a poursuivi le Ministre.  En effet, à cause de ce phénomène, les pays de la région reçoivent trop peu de revenus en retour de leurs investissements, alors que la pêche constitue leur principale source de revenus, a-t-il expliqué.  Le Ministre a aussi parlé de la priorité accordée aux initiatives visant à favoriser les énergies renouvelables, en soulignant le coût prohibitif du diesel importé.  Après une décennie de conférences sur les changements climatiques, notre région n’a pas encore pu mettre en pratique les formes d’énergie renouvelable, a-t-il observé, avant d’indiquer que la Nouvelle-Zélande avait décidé de remédier à cette carence dans la région.  Notant l’absence totale de progrès dans ce domaine à Tokélaou pendant de nombreuses années, il a indiqué que ce pays allait, d’ici à la fin de l’année, offrir 90% de son électricité par le biais de sources solaires renouvelables.  Tonga, pour sa part, dispose d’une centrale solaire qui fournit près de 20% de ses besoins en électricité, dans l’objectif de parvenir à 50% d’énergie renouvelable d’ici à 2015.


Une conférence de contributions en faveur de l’énergie renouvelable aura lieu au début de l’an prochain, avec pour objectif de trouver des donateurs, a annoncé le Ministre.  Il a salué l’engagement de l’Union européenne qui a mené cette initiative conjointement avec le Forum, avec l’appui notamment de la Banque mondiale.


Le Ministre néo-zélandais des affaires étrangères a ensuite fustigé l’incapacité totale du Conseil de sécurité d’agir au sujet de la Syrie.  Il a averti contre le risque pour le Conseil de perdre sa crédibilité.  Si 25 000 morts, des centaines de milliers de blessés et de personnes déplacées ne suffisent pas pour qu’il rompe son silence, que faut-il pour qu’il réagisse?  Il s’est par ailleurs félicité du leadership de la Ligue des États arabes sur la question.  S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, le Ministre a demandé que les cinq membres du Conseil de sécurité acceptent de limiter l’utilisation de leur droit de veto aux seules questions qui touchent à leurs intérêts directs.  Il a aussi demandé au Conseil de sécurité de réagir positivement à la demande de la CEDEAO pour intervenir au Mali.  La Nouvelle-Zélande, a-t-il annoncé, est candidate à un siège au sein du Conseil de sécurité pour 2015-2016.  Enfin, concernant la demande de la Palestine de participer aux travaux des Nations Unies en tant qu’État non membre, il a estimé que le projet de résolution qui sera présenté à l’Assemblée générale au cours de la soixante-septième session ne pourra pas remplacer un dialogue direct entre les dirigeants des deux camps.


M. FREDERICK A. MITCHELL, Ministre des affaires étrangères et de l’immigration des Bahamas, a mis l’accent sur les conséquences de la prolifération des armes légères et de petit calibre sur la sécurité de son pays.  « Promouvoir la sécurité des Bahamas est une des principales priorités de notre gouvernement », a déclaré M. Mitchell, en soulignant la volonté de son pays de créer une agence nationale du renseignement et de développer une stratégie nationale de contrôle des armes.  Il a cité la création d’un département et d’une base de données sur les armes légères et le renforcement des opérations visant à mieux contrôler les frontières poreuses du pays.  Il a remercié le Bureau des affaires de désarmement ainsi que le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes (UNLIREC) pour l’assistance fournie aux Bahamas pour le renforcement de ses capacités en matière de destruction et de gestion des stocks d’armes.  Le Ministre des affaires étrangères et de l’immigration des Bahamas s’est dit très déçu du résultat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce des armes, au mois de juillet, et de l’incapacité des États Membres de s’entendre sur le moindre texte, malgré six années de négociations. 


Mettant l’accent sur les trois piliers du développement durable, M. Mitchell a indiqué que les Bahamas avaient promulgué une loi pour l’utilisation et la gestion durables de ses écosystèmes.  Le Gouvernement a pris des initiatives pour la préservation des stocks de poissons, en imposant des amendes et des peines aux responsables de la surpêche.  Il a également cité les mesures visant à faire des Bahamas un sanctuaire de requins et obtenir des zones marines protégées étendues.  Rappelant les conclusions et recommandations de la Conférence Rio+20, le Ministre s’est dit encouragé par l’appel renouvelé de la communauté internationale pour assister les petits États insulaires en développement (PEID) dans la mise en œuvre du plan d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice.  Il a aussi salué la décision de tenir en 2014 la troisième Conférence internationale sur les PEID.  Il a espéré que le Groupe d’experts du Secrétaire général sur les objectifs de développement post-2015 saura faire preuve de transparence et prendre en compte les réalités de la sous-région des Caraïbes.  En accord avec le mandat de Doha, il a demandé que le Comité des experts de l’ONU sur la coopération internationale en matière fiscale soit transformé en un organe subsidiaire intergouvernemental au sein du Conseil économique et social (ECOSOC).  Les Bahamas, dont le taux de chômage atteint 15,9%, sont confrontées à d’importantes difficultés économiques.  Il a souhaité que la communauté internationale ne se base pas uniquement sur le produit intérieur brut comme seul facteur pour restreindre l’accès des Bahamas à l’aide financière internationale.


Mme AURELIA FRICK, Ministre des affaires étrangères de la Principauté du Liechtenstein, a noté que la soixante-septième session de l’Assemblée générale se déroule à un moment où des manifestations ont lieu dans le monde arabe contre la sortie d’un film qui a heurté le sentiment religieux des musulmans.  Elle s’est réjouie que le débat de l’Assemblée ait lancé un message fort contre tout propos haineux et contre tout recours à la violence. 


S’agissant de la Syrie, elle a rappelé que depuis l’année dernière, des appels ont été lancés pour la fin de la violence dans ce pays, mais en vain.  Le conflit syrien s’est au contraire transformé en guerre civile et le Conseil de sécurité est plus que jamais divisé sur le sujet, a regretté la Ministre.  Elle a aussi dénoncé le peu d’intérêt que les parties accordent à la médiation conduite par le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes.  Toute la région est maintenant en proie à l’instabilité, tandis que les trois piliers des Nations Unies que sont la paix, la sécurité et le développement et les droits de l’homme sont profondément mis en cause, a déploré Mme Frick.


De cette situation, trois leçons peuvent d’ores et déjà être tirées, a indiqué la Ministre.  Premièrement, la situation en Syrie est une préoccupation majeure pour chaque État Membre en raison de la crise humanitaire que connait le pays et la menace à la sécurité et à la paix internationales qui en découle.  À cet égard, l’Assemblée générale doit jouer un rôle plus actif.  Deuxièmement, l’impasse au Conseil de sécurité doit nous amener à voir comment le droit de veto est exercé.  Et troisièmement, la priorité est de mettre fin à la souffrance du peuple syrien, de trouver une solution politique qui garantit la sécurité et la stabilité de la région.


S’agissant de la Cour pénale internationale, il faut maintenant l’appuyer politiquement, a dit la Ministre qui a aussi annoncé qu’elle a lancé cette semaine une initiative d’appui à la CPI au niveau ministériel.  En outre, l’adoption du Statut de Rome a non seulement pu permettre la création d’un tribunal international à La Haye mais elle a aussi créé un système mondial de lutte contre l’impunité qui assigne aux États un rôle très important, a-t-elle remarqué.  La Cour offre également à la communauté internationale, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’opportunité de poursuivre les crimes d’agression, a souligné Mme Frick. 


En ce qui concerne les objectifs de développement durable, la Ministre a rappelé qu’ils vont de pair avec le respect de l’état de droit.  Avant de conclure, elle a déclaré que l’ouverture et l’universalité de l’Assemblée générale sont des actifs importants et non pas une faiblesse.  Ainsi, l’Assemblée doit affirmer encore plus son rôle unique et central dans la gouvernance mondiale, y compris en matière économique, a-t-elle estimé.


M. LUIS ALMAGRO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a affirmé que son pays avait toujours défendu la libre détermination des peuples en tant que principe clef de la coexistence entre États.  Il a également plaidé en faveur d’une solution stable et durable au Sahara occidental, en respectant les droits de l’homme pour le peuple sahraoui.  La tentative de coup d’État en Équateur et la rupture de l’ordre démocratique au Paraguay montrent que les gouvernements de changement sont visés en raison de leur politique, a-t-il déploré, en ajoutant que le règlement des causes inhérentes à la pauvreté, la défense de la liberté et des droits culturels, sociaux et économiques de tous passait par des actions urgentes, concrètes et immédiates.  Le développement passe par le changement et la transformation de la réalité, a-t-il assuré.


Le Ministre a par ailleurs souligné qu’il était important de parvenir à un traité réglementant le commerce des armes, une activité, a-t-il dit, qui touche gravement les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  M. Almagro a en outre condamné fermement les violations graves des droits de l’homme en Syrie, en appuyant la Commission d’enquête internationale du Conseil des droits de l’homme.  Toute violence en Syrie doit cesser immédiatement, a-t-il dit, en soutenant le rôle de médiation des Nations Unies.  Enfin, le Ministre uruguayen des affaires étrangères a mis l’accent sur la nécessité de redynamiser l’alliance pour le développement et d’accroître la coopération internationale.


M. APISAI IELEMIA, Ministre des affaires étrangères des Tuvalu, a regretté que depuis l’adhésion en 2000 de son pays aux Nations Unies, les préoccupations des petits États insulaires en développement ne semblent toujours pas avoir été prises en compte par la communauté internationale.  Il a estimé que la seule action de l’ONU en faveur des petits États insulaires en développement est l’adoption de résolutions se limitant à répéter les problèmes des PEID depuis le plan d’action de la Barbade en 1994.  En 20 ans, les Nations Unies n’ont pas su entendre nos appels, a-t-il dit.  Les petits États insulaires en développement avaient tout autant besoin d’un traitement spécifique que les pays les moins avancés (PMA) avant de regretter que les petits États insulaires en développement restent une notion abstraite qu’on refuse de définir, a-t-il ajouté.  Il a souligné qu’il était urgent qu’une série de mesures internationales spéciales soit identifiée pour répondre aux besoins des petits États insulaires en développement, afin que cette troisième décennie de travaux de l’ONU sur ces pays ne se traduise pas par un nouveau cycle de beaux discours sans suite.  Il a également estimé qu’il était  urgent de revoir les critères définissant le statut des pays les moins avancés, afin de mieux tenir compte des contraintes géographiques et vulnérabilités particulières des petits États insulaires en développement.


Les Tuvalu, qui se trouvent à quatre mètres seulement du niveau de la mer, sont particulièrement menacés par la hausse du niveau de la mer, a rappelé le Ministre en demandant aux principaux pays responsables des émissions de gaz à effet de serre de prendre leur responsabilité.  Par ailleurs, M. Ielemia a demandé aux pays développés qui exploitent les ressources maritimes autour des Tuvalu de se montrer responsables et d’offrir à son pays des compensations qui lui permettront de se développer et de disposer des moyens de préserver l’environnement marin.  Après avoir mis l’accent sur l’objectif des Tuvalu d’utiliser 100% d’énergie renouvelable d’ici à 2020, le Ministre a appelé à une aide internationale pour permettre à son pays de mettre en place un système d’alerte rapide contre les tsunamis et cyclones tropicaux.


Le Ministre des affaires étrangères et de la justice de Singapour, M. KASIVISWANATHAN SHANMUGAM, a indiqué que les petits pays dépendant du commerce international craignent des risques de la montée du protectionnisme, dus à la crise économique et financière mondiale et à la récession en Europe.  Les mesures populistes et d’austérité dans les pays affectés par cette crise peuvent conduire à l’instabilité dès lors que les politiciens sont incapables de les résoudre sur le long terme et de manière structurelle, a estimé le Ministre singapourien.  À cela s’ajoute le fait que la hausse des inégalités de revenus, le changements climatiques et les inquiétudes concernant la sécurité alimentaire ne sont pas suffisamment abordés à l’échelle mondiale d’autant que la multiplicité des intérêts rend difficile la recherche de consensus au niveau international, a-t-il regretté.


Cette situation a vu naître la tendance, dans certains pays, de se tourner vers des groupes plus restreints et exclusifs comme le G-20 qui exclut la grande majorité des États Membres de l’ONU.  Un Groupe sur la gouvernance mondiale a donc été créé pour faire le lien avec les États Membres de l’ONU.  De toutes manières, a dit M. Shanmugam, « nous devons trouver les moyens de renforcer et réformer les institutions multilatérales existantes comme les Nations Unies, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce pour plus d’efficacité au lieu de multiplier les petits regroupements ».


S’agissant de l’ONU, il a dit qu’il appartient aux États Membres « d’en faire ce qu’ils veulent en faire ».  L’échec de l’Organisation et celui du Conseil de sécurité est l’échec de ses États Membres, a-t-il indiqué.  Mais le groupe des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (P5), qui ont un droit de veto, doit endosser la première responsabilité de la réforme du Conseil.  C’est pourquoi Singapour a constamment appelé à une amélioration des méthodes de travail du Conseil.  Singapour estime que l’objectif à long terme de l’ONU devrait être la mise en place d’un système efficace de droit international et de mécanismes souples de règlement pacifique des différends.


Dans un environnement très changeant, le dialogue est important, de même que le respect de l’état de droit sans lequel les petits États perdront leur indépendance et autonomie tandis que de nombreux autres ne se sentiront jamais entièrement en sécurité.  Les petits États comme Singapour ont besoin d’un système international stable, prévisible et fondé sur le droit pour survivre, a déclaré le Ministre.  Cette année, les 105 membres du Forum des petits États commémoreront son vingtième anniversaire au cours d’une Conférence de haut niveau des petits États.  Celle-ci aura lieu le 1er octobre et son thème aura trait au « rôle des petits États dans les relations internationales, y compris notre engagement pour l’état de droit et le règlement pacifique des différends ».


M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Tchad, a observé que « l’Afrique est le condensé de tous les maux dont souffre le monde ».  La guerre et les attentats en Somalie, la situation au Mali, la crise en République démocratique du Congo, le conflit entre le Soudan et le Soudan du Sud, la violence en Libye, et les accès de fièvre en Côte d’Ivoire et en République centrafricaine sont autant de situations où les différents modes de règlement se sont avérés inopérants, a-t-il relevé.


Tout en se félicitant de l’intervention active de l’ONU sur les différents théâtres de conflit, il s’est interrogé sur l’efficacité de cette présence en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien et la crise en République démocratique du Congo.  La crise malienne constitue un test et un défi lancés à la communauté internationale, a-t-il souligné.  Le Ministre s’est félicité des engagements pris par la France, la CEDEAO et le Mali à « agir pour éradiquer cette gangrène ».  Il a espéré que l’ONU adopterait bientôt une résolution autorisant l’intervention d’une force militaire internationale dans ce pays.


Dans le cadre des initiatives sous-régionales pour la paix et la sécurité au Sahel, les pays membres de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) ont engagé une réforme de cette organisation qui intégrera la dimension paix et sécurité dans les textes révisés qui seront adoptés le 29 novembre prochain, a annoncé M. Mahamat.


Le Ministre a rappelé que le Tchad avait demandé, en 2012, le départ de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT).  Il a rappelé que, malgré un budget colossal et des moyens importants, cette force n’avait pas pu être dissuasive.  C’est le Détachement intégré de sécurité (DIS), une force spéciale nationale, qui a pris le relai, a-t-il indiqué, pour un coût de 4 millions de dollars par an que le Tchad supporte seul.  Il a donc demandé à l’ONU de prendre en considération cette situation.


Par ailleurs, le Ministre tchadien a indiqué que son pays poursuit les réformes politiques nécessaires à son développement et à sa stabilité.  Le Tchad vient d’organiser des élections municipales, ce qui est une première dans notre histoire politique, a-t-il indiqué.  Le Tchad a aussi posé sa candidature à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2013-2014.


Enfin, le Ministre a attiré l’attention sur les défis actuels auxquels son pays est confronté, comme la sécurité aux frontières du fait de la crise libyenne, l’afflux de jeunes Tchadiens qui fuient la Libye, et les inondations.  Il a regretté que son pays ne puisse pas bénéficier de l’allègement de la dette et appelé ses partenaires bilatéraux et multilatéraux à prendre en compte ces problèmes.


M. HAMADY OULD HAMADY, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Mauritanie, a expliqué que son pays était parvenu à organiser une transition apaisée et douce, passant de régimes totalitaires, répressifs et de gabegie vers un mode de gouvernance démocratique, basé sur des institutions constitutionnelles crédibles, instaurant un État de droit.  Dans ce contexte, a-t-il ajouté, la Mauritanie a promulgué une série de lois consacrant les libertés politiques, individuelles et collectives, garantissant à tous les Mauritaniens le plein exercice de ces droits fondamentaux, sous l’empire de la primauté du droit et de l’indépendance de la justice.  Il a également souligné que la Mauritanie s’était acquittée de la totalité de ses obligations et avait réalisé l’intégralité des engagements souscrits au titre de l’accord tripartite intervenu avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) d’une part, et le Gouvernement du Sénégal d’autre part, concernant la gestion du retour des Mauritaniens éloignés au Sénégal à la fin des années 1980.


Le Ministre a par ailleurs plaidé en faveur d’une réforme des Nations Unies, et du Conseil de sécurité en particulier, le continent africain devant bénéficier d’un siège de membre permanent.  Il a ajouté qu’il se félicitait des résultats de la Conférence sur la lutte contre le commerce illicite des armes légères et semi légères, dont les travaux ont abouti à l’acceptation par consensus d’un programme d’action.  En matière de développement, il a interpellé les pays riches et les pays donateurs pour qu’ils honorent leur engagement à contribuer à son financement afin de réaliser dans les pays en développement des niveaux acceptables d’accès au service public et de garantir la paix civile, la stabilité et la cohésion du tissu social de ces pays, en vue de sauvegarder la paix dans le monde.


Enfin, le Ministre mauritanien a souligné que son pays suivait avec une grande préoccupation l’évolution de la situation au Sahel, réaffirmant son profond attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali.  Il a dit espérer que le Conseil de sécurité assurera pleinement ses responsabilités et saura prendre les décisions pertinentes, en concertation avec le Gouvernement du Mali et les pays voisins, en vue de favoriser sans retard une solution de nature à garantir le rétablissement de l’autorité de l’État malien sur tout son territoire, le retour à la paix civile entre tous les Maliens, et l’éradication totale et définitive du terrorisme et du crime organisé dans le nord de ce pays et dans l’ensemble du Sahel.


M. ALI AHMED KARTI, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a affirmé que toute offense au prophète Mahomet, sous le prétexte de la liberté d’expression, frappait au cœur des objectifs poursuivis par les Nations Unies et devait être fermement condamnée.


Rappelant que son pays sortait d’un conflit de plusieurs décennies, il a détaillé les efforts accomplis par le Soudan pour y mettre un terme et aboutir à l’indépendance du Soudan du Sud, effective depuis un an.  Avec l’appui du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de négociations, a-t-il poursuivi, indiquant que l’accord-cadre récemment signé à Addis-Abeba, en Éthiopie, « aurait été impossible sans la détermination du Président Omer Al-Bashir et son attachement ferme à la paix et à la stabilité ».  Soulignant « les tentatives en cours visant à détruire la réputation du Soudan et de son Président », il a demandé la levée des sanctions unilatérales injustes imposées par les États-Unis, rappelant que son pays était résolument engagé dans une politique de bon voisinage.


Le Ministre soudanais a en outre rappelé que le Soudan et le Soudan du Sud sont parvenus à des accords sur la sécurité, les frontières communes et les relations économiques le 26 septembre dernier.


Reconnaissant qu’un accord n’avait en revanche pu être trouvé sur le statut final d’Abyei, il a indiqué que l’accord de juin 2012 sur les mesures relatives à la tenue d’un référendum à Abyei restait d’actualité.  Il a ensuite déploré que le représentant du Soudan du Sud, lors de son intervention durant la présente session de l’Assemblée générale, ait revendiqué la souveraineté du Soudan du Sud sur Heglig, qualifiant cette revendication de « contreproductive ».  Concernant les incidents dans les États du Kordofan du Sud et du Nil Bleu, il a exhorté la communauté internationale à faire pression sur les groupes armés afin qu’ils cessent leurs activités.


Le Ministre des affaires étrangères du Soudan a ensuite invité la communauté internationale à s’acquitter de ses obligations découlant de l’Accord de paix global, telle l’annulation de la dette soudanaise, cette promesse n’ayant pas toujours pas été honorée.  Enfin, remerciant le Qatar pour son rôle dans l’adoption de l’Accord de Doha concernant le Darfour, il a invité la communauté internationale à œuvrer à la consolidation de la paix au Darfour en prenant des mesures contre les groupes armés qui ont refusé de rejoindre le processus de paix.  Le Ministre a ensuite plaidé pour une réforme en profondeur des Nations Unies, « avec un rôle accru de l’Assemblée générale et une adaptation du Conseil de sécurité au nouvel ordre international ».  En conclusion, il a exprimé l’opposition de son pays à toute ingérence dans la souveraineté des États et critiqué la « politisation » du travail mené par la Cour pénale internationale.


M. RIMBINK PATO, Ministre des affaires étrangères de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a précisé que les priorités de développement de son pays étaient contenues dans le « Plan de développement à moyen terme » (MTDP) participant à la mise en œuvre de la feuille de route qui offre le cadre de la Vision 2050 pour le développement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  Il a souligné les investissements effectués par la Papouasie-Nouvelle-Guinée en matière d’éducation primaire et secondaire, ce qui permettra à son pays de réaliser l’OMD 2.  Il s’est félicité du taux de croissance de 8% obtenu par son pays qui s’apprête à exploiter les plus grandes réserves de gaz naturel liquéfié connues à ce jour en Asie.  Il a évoqué la création, par le Gouvernement, d’un fonds de gestion des revenus de l’industrie extractive, afin de garantir que ces moyens soient réinvestis dans l’avenir du pays.  Il s’est félicité que l’ONU ait su harmoniser son cadre d’assistance au développement 2012-2015 avec le plan de développement à moyen terme de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  M. Pato a exhorté les donateurs à respecter les principes de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide et ceux adaptés dans le cadre de l’ordre du jour d’Accra pour l’action.  Dans le cadre du Forum des îles du Pacifique, nous avons adapté le « Cairns Compact », afin de mieux coordonner l’aide au développement et assurer son efficacité, a indiqué le Ministre.  Il a dit que son pays entendait relever le défi visant à s’assurer que l’exploitation durable de ses ressources naturelles se traduira par l’amélioration de la qualité de vie de ses citoyens.  Après avoir cité les solides progrès accomplis par son pays en matière de lutte contre la pauvreté et dans la réduction de la mortalité infantile, il a dit que les OMD devaient rester la priorité de la communauté internationale, en attentant que soient définis les objectifs de développement durable d’après-2015.  Il a précisé que la Papouasie-Nouvelle-Guinée se préparait à accueillir les 3 et 4 octobre 2012 à Port Moresby, une réunion ministérielle du Forum des îles du Pacifique sur la question du handicap.   


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les préoccupations des petits États insulaires, les défis du développement et la crise syrienne dominent le débat de l’Assemblée générale

AG/11296

Les préoccupations des petits États insulaires, les défis du développement et la crise syrienne dominent le débat de l’Assemblée générale

28/09/2012
Assemblée généraleAG/11296
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-septième session

15e, 16e & 17e séances plénières

matin - après-midi & soir


LES PRÉOCCUPATIONS DES PETITS ÉTATS INSULAIRES, LES DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT

ET LA CRISE SYRIENNE DOMINENT LE DÉBAT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Au quatrième jour de son débat général, l’Assemblée générale a entendu une trentaine de chefs de gouvernement et de ministres, dont plusieurs délégations d’États insulaires du Pacifique.  Ces derniers ont tiré la sonnette d’alarme sur la menace que font peser sur leurs populations les changements climatiques.


« Les changements climatiques, et en particulier l’élévation du niveau des océans, sont une grande menace pour l’intégrité territoriale et la survie des populations de nos pays », a ainsi affirmé le Premier Ministre de Tonga, M. Lord Tu’ivakano, alors que le Premier Ministre de Vanuatu, M. Meltek Sato Kilman Livtunvanu, a rappelé que son pays était le plus exposé au monde au risque de catastrophes naturelles.


Estimant que les changements climatiques étaient la question mondiale la plus urgente, le Premier Ministre de Samoa, M. Tuilaepa Sailele Malielegaoi, a appelé à protéger la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales et à élaborer un instrument juridique international sur la question.  Il avait auparavant rappelé que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, adopté à Rio en juin dernier, réaffirme que les petits États insulaires en développement (PEID) représentent un cas spécial de vulnérabilité.  La tenue de la troisième Conférence internationale pour le développement durable des petits États insulaires en développement, prévue en 2014, devrait avoir lieu dans la région Pacifique, a rappelé le Premier Ministre de Tonga.


Les délégations des États des Caraïbes, notamment celles de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les Grenadines et de Saint-Kitts-Et-Nevis, ont souligné, pour leur part, le défi que représente l’afflux d’armes dans la région et dénoncé l’absence de progrès dans l’élaboration d’un traité sur le commerce des armes. 


« Soixante dix pourcent des homicides commis dans les Caraïbes sont causés par des armes, alors que la région ne produit aucune arme », a ainsi rappelé le Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, M. Ralph Gonsalves.


Les défis du développement et le climat économique actuel ont également été abordés par de nombreux intervenants, parfois avec inquiétude, à l’instar du Vice-Premier Ministre du Népal, M. Narayan Kaji Shrestha Prakash, qui a plaidé « pour une réorientation du cours de la mondialisation de l’économie afin de la rendre plus inclusive ».


Concernant l’Agenda pour le développement au-delà de 2015, M. Bernard Kamillius Membe, Ministre tanzanien des affaires étrangères, a proposé l’adoption d’une deuxième génération d’Objectifs du Millénaires pour le développement afin que les pays qui n’ont pas réussi à atteindre les OMD en 2015, puissent y parvenir au-delà de 2015, avec l’appui de la communauté internationale.


« Il est peu probable que les pays d’Afrique subsaharienne réalisent ces OMD en 2015 », a-t-il en effet déclaré, avant d’inviter à examiner les objectifs de développement durable (ODD) définis lors de la Conférence de Rio+20, à la lumière des OMD.


Certaines délégations ont néanmoins tenu à faire part de leur optimisme, comme le Ministre du Bhoutan, M. Lyonchoen Jigmi Yoezer Thinley, qui, loin de considérer le Document final adopté à Rio comme une « occasion ratée », y a au contraire vu « une lueur d’espoir dans la mesure où la communauté internationale s’est engagée à définir des objectifs de développement durable ».


Enfin, la crise syrienne et la paralysie des Nations Unies pour y mettre fin ont été une nouvelle fois abondamment discutées, notamment par M. Guido Westerwelle, dont le pays assure pour le mois de septembre la présidence du Conseil de sécurité.  Le Conseil, a-t-il vivement regretté, a échoué à assumer ses responsabilités face au peuple syrien.


« C’est une honte de voir que, 20 ans après, les fantômes de Srebrenica et d’Halabja continuent de nous hanter dans les rues de la Syrie », s’est indigné le Ministre des affaires étrangères de la Turquie, M. Ahmet Davutoğlu, qui a affirmé qu’il n’y avait aucune explication légitime à « l’échec du Conseil de sécurité à se faire l’écho de la communauté internationale ».


Réagissant à ces critiques, le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, a estimé que ceux qui se limitent à demander un cessez-le-feu au Gouvernement syrien et encouragent l’opposition à intensifier les hostilités « enfoncent un peu plus la Syrie dans l’abîme sanglant de luttes intestines ».  « La militarisation du conflit syrien ne fait que se poursuivre avec les appels pour une intervention ouverte », a-t-il asséné.


Le Vice-Ministre saoudien des affaires étrangères, M. Abdulaziz bin Abdullah bin Abdulaziz, a souligné que le succès de la tâche du nouveau Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, ne saurait être réel « sans l’aide nécessaire du Conseil de sécurité ».


L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, samedi 29 septembre, à partir de 9 heures.


Suite du débat général


M. RALPH GONSALVES, Premier Ministre de Saint-Vincent-et les Grenadines, a souligné que les pauvres, les jeunes, les personnes âgées et les populations vulnérables de la région des Caraïbes ressentaient durement la crise économique et financière mondiale, alors qu’ils n’en sont aucunement responsables.  Cette décennie va probablement être perdue en termes de développement, a-t-il craint, avant de demander à la communauté internationale de ne pas ignorer cette situation.  Les petits pays en développement à revenu moyen, a-t-il dit, sont très vulnérables face aux catastrophes naturelles.


Le Premier Ministre a demandé de reconnaître que ce contexte ne se prête pas à un système classique ou keynésien.  « Nous devons assurer nous-mêmes notre développement », a-t-il affirmé.  Soulignant aussi que la plupart des conflits prennent racine dans le sous-développement, il a regretté que les promesses d’aide au développement se soient réduites et averti que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne seront pas réalisés d’ici à 2015.


M. Gonsalves a lancé un appel pour faire cesser l’injustice envers la Palestine et invité à renforcer le dialogue interconfessionnel, notamment dans le cadre de l’Alliance pour les civilisations.  « N’oublions pas non plus les promesses faites à Haïti », a-t-il ajouté.


Saint-Vincent-et-les Grenadines est actif sur le plan régional, a indiqué son Premier Ministre, en rappelant qu’il est membre de l’Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO), de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), de l’Association des États des Caraïbes et de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).  M. Gonsalves s’est réjoui que les pays de la région aient établi des bases de bonne gouvernance, après les périodes de troubles qu’ils ont connues dans le passé.


Évoquant le « printemps arabe », le Premier Ministre a dénoncé la résurgence agressive des « interventionnistes ».  Il a aussi rejeté toutes les formes d’activités terroristes et appuyé la détermination des États-Unis à traduire en justice les auteurs des crimes récents.  En même temps, il a regretté qu’il soit fait souvent référence au terrorisme en parlant de Cuba, alors que ce pays ne soutient pas le terrorisme.  M. Gonsalves a aussi plaidé en faveur de la participation de Taiwan aux travaux de l’Assemblée générale.


Enfin, le Premier Ministre a dénoncé l’échec des États de parvenir à conclure un traité contraignant sur les changements climatiques, en estimant que certains pays faisaient preuve de « lâcheté politique ».  Les populations des îles de notre planète font la guerre aux changements climatiques, a-t-il dit, en mettant en garde contre les risques que pose la montée progressive du niveau de la mer.  Il a aussi dénoncé l’absence de progrès dans l’élaboration d’un traité sur le commerce des armes.  Il a indiqué à cet égard que 70% des homicides commis dans les Caraïbes sont causés par des armes, alors que la région ne produit aucune arme.  Son pays n’a même pas d’armée, a-t-il précisé.


« Alors que nous nous réunissons chaque année depuis sept décennies, tous égaux et chacun avec la possibilité d’exprimer notre voix, il est évident que personne ne s’attend à vivre dans un monde naïf avec des dirigeants utopiques », a souligné M. KENNY D. ANTHONY, Premier Ministre de Sainte-Lucie.  « Personne ne s’attend à un monde sans conflit ou sans désaccord mais nous devons avoir le courage de faire preuve d’audace lorsqu’il s’agit d’envisager le monde que nous voulons.  Et ce monde ne devrait jamais connaître de saisons d’injustice, de corruption, de pauvreté et de marginalisation », a-t-il dit. 


Sur la scène internationale, Sainte-Lucie a appelé à un règlement pacifique du conflit en Syrie et à la cessation immédiate de ce qui est « manifestement un carnage » et une « tragédie humaine », a estimé son Premier Ministre.  De manière générale, il a fait remarquer que tous les efforts destinés à promouvoir la paix devraient être encouragés.  Il s’est plus particulièrement réjoui du dialogue instauré entre la République populaire de Chine et la République de Chine à Taïwan.  S’agissant de Cuba, il s’est joint à l’appel de la Communauté des Caraïbes qui, en décembre 2011, avait appelé à mettre fin à l’embargo imposé par les États-Unis.


M. Anthony a ensuite axé son intervention sur les difficultés auxquelles est confronté son pays.  Sainte-Lucie doit notamment faire face aux flux d’armes qui vont de pair avec le trafic de stupéfiants qui s’est frayé un chemin dans ses juridictions.  « Il est évident que les politiques actuelles destinées à combattre la consommation et le trafic transfrontalier de stupéfiants sont inefficaces », a-t-il estimé, en appelant les États Membres à trouver de nouvelles solutions à ce fléau.


En tant que petit État insulaire en développement, Sainte-Lucie a aussi appelé la communauté internationale à réfléchir à la réalité suivante: « De nombreuses décisions qui touchent le monde et mon pays sont prises de manière unilatérale, dans d’autres capitales, ou de manière multilatérales en groupes de 5, 8, 20 ou 30.  On dit aussi que 80% du commerce et de l’activité économique mondiale sont dans les mains d’une vingtaine de pays ».  Il a également déploré le fait que de petits États comme le sien soient classés de manière « erronée » dans la catégorie des pays à revenu moyen.  « Notre taille et notre vulnérabilité ne devraient pas dépendre de tels indicateurs pour déterminer si nous pouvons voler de nos propres ailes. »  Il a rappelé qu’en 2010, Sainte-Lucie avait été frappée par un ouragan qui a dévasté près de 30% de son produit intérieur brut (PIB).  M. Anthony s’est encore dit préoccupé par l’effet qu’aura la crise économique et financière sur les investissements étrangers directs, ainsi que par les prévisions récentes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) tablant sur une baisse de la croissance du commerce mondial.


M. LYONCHOEN JIGMI Y. THINLEY, Premier Ministre du Bhoutan, a déclaré que le monde traversait une période caractérisée par les défis et le doute.  « Nous savons, au fond de nous-mêmes, que notre survie sur cette planète fragile est menacée », a-t-il dit.  Il a regretté qu’il n’y ait pas de vision commune et qu’il ne soit pas possible d’agir de concert et dans la foi.  Par conséquent, le monde est dépassé par les forces que « nos actes irresponsables et discordants » ont libérées, a poursuivi le Premier Ministre qui a rappelé qu’« au moment où nous nous exprimons devant cette Assemblée, le monde que nous avons construit est en train de s’effondrer ».


Parmi les menaces graves qui se posent à notre planète, M. Thinley a cité en particulier les changements climatiques et les écosystèmes en voie de disparition; la surexploitation minière des matières premières au profit d’un consumérisme aveugle; l’insécurité alimentaire et la surenchère des prix alimentaires ainsi que des coûts énergétiques; un chômage croissant résultant de la crise économique mondiale; et le fait que beaucoup trop de personnes ne jouissent toujours pas des droits fondamentaux et ne vivent pas dans la dignité.  Depuis des années, « je répète le même message devant l’Assemblée générale », a rappelé le Ministre, en soulignant que les solutions dont il est question devraient faire face aux symptômes et non pas aggraver le malaise.  Force est de constater que nos problèmes, qu’ils soient d’ordre économique, social, écologique ou même politique sont causés par la folie humaine de satisfaire des objectifs égoïstes par des moyens nuisibles, a-t-il martelé.  Cependant, malgré les moments difficiles qu’ont connus les Nations Unies au cours de ces dernières années, « il y a eu des lueurs d’espoir », en particulier lorsque l’ONU a accepté le bien-être et le bonheur humain comme objectifs de développement. 


Revenant sur la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 », le Ministre a regretté que le Document final n’ait pas été à la hauteur des attentes.  Si beaucoup l’ont qualifié « d’occasion ratée », le peuple du Bhoutan y a néanmoins vu une lueur d’espoir dans la mesure où la communauté internationale s’est engagée à définir des objectifs de développement durable au niveau mondial.  Pour le Premier Ministre, cela démontre la volonté de rompre avec les habitudes et croyances du passé, et de s’accorder sur une nouvelle vision collective de l’avenir.  Il a émis l’espoir que ces objectifs de développement durable définiront le cadre du développement international au-delà de 2015 et « permettront à l’humanité de s’engager sur la bonne voie ».  La société civile et le secteur privé à la Conférence Rio+20, a-t-il souligné, ont été « les pionniers qui ont pris les devant là où les gouvernements hésitaient à agir.  Ce sont les porteurs du flambeau pour une nouvelle ère et nous devons avoir la sagesse et l’humilité de suivre leur voie », a-t-il préconisé.  C’est pourquoi le Roi du Bhoutan a établi, en juillet dernier, un Groupe d’experts internationaux, composé de 50 leaders, chargé de définir un nouveau paradigme du développement au cours des deux prochaines années, a indiqué le Premier Ministre.  Leur rapport sera présenté au cours de la soixante-huitième ou de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a-t-il précisé. 


M. LORD TU’IVAKANO, Premier Ministre de Tonga, a indiqué que la troisième Conférence internationale pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), qui aura lieu en 2014, devrait se tenir dans la région Pacifique, comme cela avait été annoncé lors de la Conférence Rio+20, en juin dernier.  « Tous les petits États insulaires en développement doivent participer à cette Conférence afin d’en assurer le succès », a-t-il estimé.  Rappelant que les États membres de l’Alliance des petits États insulaires avaient adopté, hier au Siège de l’ONU, une déclaration relative à la menace que représentent les changements climatiques pour la survie de ces pays, il a exhorté la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.


« Les changements climatiques, et en particulier l’élévation du niveau des océans, sont une grande menace pour l’intégrité territoriale et la survie des populations de nos pays », a averti le Premier Ministre, qui a ensuite détaillé le lien existentiel entre Tonga et son environnement maritime.  Soulignant l’importance cruciale de la préservation des océans, il a salué l’attention que les participants à la Conférence Rio+20 ont porté sur la promotion de pratiques de pêches respectueuses de l’environnement et exprimé l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre des obligations découlant de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.  Au nombre de ces obligations, M. Tu’ivakano a cité la négociation des accords portant sur les frontières maritimes avec les États voisins ou bien encore l’élaboration d’instruments juridiques supplémentaires dans le cadre de la Convention afin de refléter davantage les nouvelles réalités.  Enfin, le Premier Ministre de Tonga a indiqué que son pays ferait fond sur la Déclaration de la Barbade pour l’énergie durable pour tous dans les petits États insulaires en développement, ainsi que sur les résultats atteints à la Conférence Rio+20, pour réaliser son engagement volontaire de porter la part d’énergie renouvelable de sa consommation totale à 50% d’ici à 2020.


M. GUIDO WESTERWELLE, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a défendu le principe de la défense de la liberté, même si cette dernière n’est pas toujours facile à vivre et que « la liberté n’est pas un cadeau, mais doit être gagnée et constamment défendue ».  La liberté ne se limite pas à la liberté de penser, c’est aussi la liberté d’exprimer publiquement son opinion et de la critiquer, et c’est précisément la raison pour laquelle la liberté n’est pas toujours confortable, a-t-il poursuivi.  Mais « la liberté à une fille, la tolérance, et un fils, le respect, celui des autres peuples et de ce qui est important et sacré pour eux », a-t-il souligné.  Par conséquent, la liberté exige que l’on fasse preuve de responsabilité dans son exercice, a insisté M. Westerwelle qui dit comprendre les croyants de nombreux pays qui ont été blessés par la diffusion en ligne de la « vidéo honteuse contre l’Islam ».  Toutefois, la critique légitime et l’indignation ne peuvent et ne doivent pas justifier des actes de violence, a-t-il rappelé.  Le Ministre s’oppose à ceux qui voient dans l’image des ambassades en feu une expression d’un « clash de civilisations ».  Pour lui, il s’agit plutôt d’un conflit interne de civilisation, d’une lutte pour l’âme du mouvement de changement qui déferle sur le monde arabe.  Les extrémistes veulent prendre contrôle des mouvements pour la liberté et la dignité, et on ne doit pas les laisser réussir, a-t-il averti.  Pour sa part, l’Allemagne continuera à soutenir les peuples du monde arabe dans leur lutte pacifique pour la paix, la dignité et l’autodétermination à travers des partenariats dans les secteurs de l’éducation et du travail, des investissements et tout autre domaine, a assuré le Ministre.


Pour ce qui est de la situation en Syrie, M. Westerwelle a estimé que jusqu’à présent, le Conseil de sécurité avait échoué à assumer ses responsabilités face au peuple syrien et que cela devait cesser avant que ce conflit ne s’étende à toute la région.  L’Allemagne, avec ses partenaires et l’ONU, vient en aide aux réfugiés syriens et appuie pleinement les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi, pour trouver une solution politique.  Le Ministre s’est félicité de l’attachement que la Ligue des États arabes a démontré, au cours de ces 20 derniers mois, aux valeurs de la Charte des Nations Unies.  À l’initiative de l’Allemagne, le Conseil de sécurité a renforcé cette semaine ses relations avec la Ligue des États arabes, en reconnaissant ainsi le rôle constructif et positif qu’elle a joué. 


Adhérant au principe qui guide les interventions allemandes à l’étranger selon lequel il ne peut y avoir de développement sans sécurité et vice versa, le Ministre a expliqué que cela s’appliquait aux efforts de son pays en Afghanistan ainsi qu’en Somalie, au Yémen, dans la région des Grands Lacs et au Sahel pour y rétablir la stabilité.  Il a également fait part de ses préoccupations concernant le différend sur le nucléaire iranien.  Il a regretté qu’à ce jour, l’Iran n’ait pas fait preuve de transparence dans ses relations avec l’AIEA, mais espère néanmoins qu’il sera possible de parvenir à une solution politique et diplomatique.  « Le temps presse, car la sécurité d’Israël et la stabilité de toute la région sont en jeu », a-t-il averti.  Le Ministre a également rappelé que la politique étrangère de l’Allemagne était une politique pour la paix et qu’elle était profondément ancrée en Europe.  À ceux qui s’interrogent sur la capacité de l’Europe de gérer sa dette souveraine, le Ministre a répondu que la situation était difficile et exigeait une discipline budgétaire, mais que l’Europe émergera de cette crise plus forte que jamais parce qu’elle a resserré ses rangs.


M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce de Samoa, a rappelé que son pays a fêté cette année le cinquantième anniversaire de son indépendance, avant de regretter que certains territoires de la région du Pacifique n’aient pas encore pu exercer leur droit à l’autodétermination. 


Il s’est réjoui que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, adopté à Rio en juin dernier, ait réaffirmé que les petits États insulaires en développement (PEID) représentent un cas spécial de vulnérabilité.  Il a appelé à protéger la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales et à élaborer un instrument juridique international sur la question.


Le Premier Ministre samoan a également soutenu la convocation en 2014 d’une conférence d’examen sur les PEID et offert de l’accueillir.  Il a signalé que 2014 marquera la sortie de son pays de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Il a estimé que tout État Membre devrait avoir l’occasion d’accueillir des réunions de l’ONU.


En ce qui concerne les objectifs de développement durable, il a souhaité qu’ils se basent sur les progrès accomplis par chaque pays dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et qu’ils intègrent les priorités qui seront identifiées à la Conférence de 2014 sur les PEID.


Abordant le problème des changements climatiques, qui, a-t-il estimé, est la question mondiale la plus urgente, le Premier Ministre de Samoa a appelé à y faire face avec un sentiment d’urgence.  Le processus de négociations a été long et frustrant pour les PEID, a-t-il dit.  Il a incité les pays « qui se cachent la face devant ce phénomène », à en accepter dès maintenant l’évidence scientifique.  Les changements climatiques, suscités largement par les activités humaines, posent une des plus grandes menaces à l’humanité et à la préservation de la vie, a-t-il souligné.


M. Malielegaoi a ensuite rappelé le soutien qu’apporte son pays au maintien de la paix, en déployant des forces de police au Libéria, au Soudan, au Soudan du Sud et au Timor Leste.  Il a aussi mentionné l’assistance qu’il apporte aux Îles Salomon, dans le cadre régional du Forum des îles du Pacifique.


Au cours de l’évènement de signature des traités qui se tient cette semaine aux Nations Unies, Samoa a déposé les instruments de ratification des Amendements adoptés à Kampala sur le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), a-t-il indiqué.


S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, il a plaidé pour l’élargissement de sa composition tant en nombre de sièges permanents que non permanents.  Nous avons aussi besoin d’une Assemblée générale revitalisée, a-t-il ajouté. 


M. DENZIL DOUGLAS, Premier Ministre de Saint-Kitts et Nevis, a indiqué que son pays était une nation stable et harmonieuse.  Il a remercié les États-Unis pour avoir assisté Saint-Kitts et Nevis et la région des Caraïbes à lutter contre le trafic des stupéfiants et autres formes de criminalité transnationale organisée.  Très préoccupé par les armes de petit calibre fabriquées à l’étranger qui circulent dans cette région, M. Douglas a exhorté la communauté internationale à élaborer un traité sur le commerce des armes.  Les petits États insulaires des Caraïbes ont le malheur d’être situés entre une région où le niveau de production et de consommation de drogues est très élevé.  Ces pays, a-t-il fait remarquer, ne sont pas équipés pour lutter contre les activités criminelles qui résultent de ce fait.


Le Gouvernement de Saint-Kitts et Nevis, a souligné le Premier Ministre, accorde la priorité au bien-être de la population, en prenant des mesures pour améliorer les conditions de vie et lutter contre les maladies non transmissibles.  À cet égard, il a souhaité que les Nations Unies lancent une campagne pour réduire la mortalité liée à ces maladies.  De même, il a appelé la communauté internationale à s’engager plus activement dans la lutte contre le VIH/sida.


Par ailleurs, les pays des Caraïbes sont confrontés aux conséquences dévastatrices des changements climatiques, s’est ému le Premier Ministre.  Les plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre ne prennent toujours pas leurs responsabilités par rapport à l’augmentation des températures, la montée du niveau de la mer, la dégradation des côtes ou le blanchiment et la décimation des coraux, a-t-il regretté.  « Le fardeau physique, psychologique et financier que l’utilisation de l’énergie par d’autres pays a infligé sur des pays comme le mien est énorme », a insisté M. Douglas.  C’est pourquoi, a-t-il estimé, l’énergie verte doit devenir une priorité mondiale absolue.


Saint-Kitts et Nevis se félicite de la décision de tenir en 2014 la troisième Conférence des Nations Unies sur le développement durable des petits États insulaires en développement.  M. Douglas a souhaité que des objectifs clairs soient fixés dès maintenant pour préparer au mieux cet évènement qui s’adresse à des États particulièrement vulnérables.  La crise économique mondiale, a-t-il fait observer, a rendu la situation de ces pays encore plus vulnérable.  L’aide du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale, de l’Union européenne, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Club de Paris, a permis à son pays d’atténuer l’impact des politiques d’ajustement économique sur sa situation sociale, a-t-il dit avant de conclure.


M. MELTEK SATO KILMAN LIVTUNVANU, Premier Ministre de Vanuatu, a lancé un appel aux Nations Unies pour qu’elles continuent à travailler en vue d’une décolonisation complète de tous les territoires non autonomes.  À cet égard, il a plaidé en faveur des peuples autochtones de la Nouvelle-Calédonie et encouragé les parties à achever le processus de négociations visant l’auto-gouvernance.  Le Premier Ministre a également demandé la levée de l’embargo à l’encontre de Cuba.


Rappelant le conflit territorial qui oppose la France à son pays depuis son indépendance il y a 32 ans, il a demandé que l’état de droit ne soit pas utilisé comme moyen coercitif par les grandes puissances.  Les délégations des deux pays se sont rencontrées à Paris en avril dernier pour entamer un dialogue sur cette question, s’est-il cependant réjoui.


Vanuatu est exposé au trafic illicite d’armes, a poursuivi le Premier Ministre, demandant à cet égard que les Nations Unies adoptent une approche plus stricte pour arriver à conclure le traité sur le commerce des armes.


M. Kilman Livtunvanu a ensuite prévenu que Vanuatu a été considéré par le rapport mondial sur le risque de 2011 comme le pays le plus exposé au risque de catastrophes.  Il a demandé aux institutions des Nations Unies de prendre compte de cette vulnérabilité en examinant la capacité du Vanuatu à sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Il a aussi demandé à l’Assemblée générale d’adopter des résolutions pour garantir aux petits États insulaires en développement sortant de cette catégorie qu’ils continueront à bénéficier d’un traitement préférentiel.


Il a également souligné la différence d’évaluation entre le système des PMA prévu par l’ONU et celui du Millenium Challenge Corporation (MCC) par le biais duquel les États-Unis allouent une aide aux pays à faible revenu.  Vanuatu a bénéficié de cette aide il y a quelques années, ce qui lui a permis de construire deux routes nationales, mais n’a pas pu recevoir cette aide en 2010 car, selon les critères utilisés, le pays était devenu un pays à revenu intermédiaire.  Vanuatu figurait pourtant toujours dans la catégorie des PMA, a-t-il indiqué, soulignant la contradiction entre les critères considérés par les deux systèmes.


En ce qui concerne les changements climatiques, M. Kilman Livtunvanu a parlé de la menace qui persiste pour son pays, qui est un petit État insulaire du Pacifique, notamment l’érosion des côtes, le blanchiment des massifs de corail et l’acidification des eaux de l’océan.  Il a demandé à l’ONU d’encourager une réponse efficace à ce phénomène, notamment par la mise en œuvre rapide de mesures d’adaptation et d’atténuation, ainsi que par le financement et le renforcement des capacités.  Il s’est également élevé contre la pollution des mers et exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention de Londres sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets.


Mme ANTONELLA MULARONI, Ministre des affaires étrangères de Saint-Marin, a mis l’accent sur l’importance du processus de revitalisation en cours de l’Assemblée générale en déclarant que « l’Assemblée générale est l’organe le plus démocratique du système des Nations Unies ».  Elle a déclaré que ce processus était fondamental pour renforcer l’architecture de la gouvernance mondiale et devait être un objectif commun à tous les États Membres.  Elle a souligné l’importance du débat de haut niveau tenu les 17 et 18 mai à New York sur « la situation de l’économie et des finances du monde en 2012 » qui a été facilité conjointement par son pays et la Turquie.  Elle s’est réjouie que ce débat ait été l’occasion de réaffirmer le rôle central des Nations Unies pour gérer cette question de la manière la plus démocratique dans l’intérêt de la communauté internationale tout entière.  Elle a estimé que l’ONU devrait jouer un rôle clef dans la promotion d’une croissance équitable et inclusive d’un développement durable et de l’élimination de la pauvreté.  Elle a souligné qu’il était indispensable que la réforme se traduise aussi par un élargissement du nombre de sièges du Conseil de sécurité et la garantie de son fonctionnement plus représentatif, transparent et efficace.


S’agissant des révolutions arabes, la Ministre a appelé à soutenir une jeunesse qui est en première ligne de cette revendication pour la démocratie, de la liberté et de la justice sociale.  Elle a condamné les atrocités commises contre la population syrienne.  La Ministre a félicité l’Assemblée générale de s’être saisie de la situation en Syrie et d’avoir adopté, le 3 août dernier, la résolution A/66/889 sur la crise syrienne.  Face aux conséquences des changements climatiques et des catastrophes naturelles responsables de désastres humanitaires sans précédent, Mme Mularoni a souligné l’importance du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) pour leurs actions rapides et décisives dans les situations d’urgence humanitaire.  Elle s’est dite fière de rappeler que Saint-Marin, malgré sa petite taille, était le cinquante-deuxième contributeur du CERF.  Faisant remarquer que les personnes handicapées représentent 15% de la population mondiale –dont deux tiers vivent dans les pays en développement–, Mme Mularoni a salué la décision de l’Assemblée générale d’organiser une Réunion de haut niveau sur le « Handicap et le développement », en septembre 2013.  Elle a rappelé que Saint-Marin était l’un des premiers pays à ratifier la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, qui est aujourd’hui ratifiée par plus de la moitié des États Membres.  Notant que 7,6 millions d’enfants n’ont pas atteint l’âge de cinq ans en 2010 et que 72 millions d’enfants n’auront toujours pas accès à l’éducation primaire en 2015, elle a exhorté tous les États à trouver les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des enfants. 


M. NARAYAN KAJI SHRESTHA PRAKASH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Népal, a commencé son intervention en appelant à la levée immédiate de l’embargo « injustifié » auquel est depuis longtemps soumis Cuba.


Rappelant ensuite que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 » a établi un cadre global d’actions pour l’« Avenir que nous voulons » et l’Agenda pour le développement au-delà de 2015, il a plaidé pour un renforcement des trois piliers du développement durable que sont l’éradication de la pauvreté, la promotion d’un développement inclusif et la préservation de l’environnement.


« Les préoccupations des pays en développement, et notamment des pays les moins avancés (PMA), relatives aux transferts de technologie et au renforcement des capacités doivent être pleinement reconnues », a-t-il plaidé.  Il a également jugé crucial d’intensifier les efforts visant à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) parallèlement à la définition des objectifs du développement durable (ODD).


Rappelant que les changements climatiques étaient l’un des plus grands défis que la communauté internationale avait à relever, il a souhaité que le principe des « responsabilités communes mais différenciées » continue de guider les négociations menées dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  « Le mécanisme qui succédera au Protocole de Kyoto devra consacrer des engagements contraignants et assurer la justice climatique », a-t-il poursuivi, avant de plaider pour une réorientation du cours de la mondialisation de l’économie afin qu’elle soit plus inclusive et réponde aux besoins des plus pauvres.


Enfin, après avoir salué l’Initiative « Énergie durable pour tous » lancée par le Secrétaire général des Nations Unies, le Vice-Premier Ministre népalais a sollicité l’appui de la communauté internationale pour faire de Lumbini, le lieu de naissance de Bouddha, une cité internationale pour la paix.


M. TONIO BORG, Vice-Ministre des affaires étrangères de Malte, a rappelé qu’un an après le début du printemps arabe, des groupes extrémistes persistaient à vouloir faire dérailler la marche vers la liberté de ces pays.  « L’Ambassadeur américain Christopher Stevens a été une de leurs victimes », et on ne saurait insister assez sur la nécessité de protéger le caractère inviolable des bâtiments diplomatiques et de leur personnel et de dénoncer collectivement les actes « déplorables » qui ont été commis dans certaines capitales, a-t-il estimé.  « Nombreux sont ceux qui ont douté du succès du printemps arabe et nombreux sont ceux qui avaient peur de son appel au changement.  Pourtant aujourd’hui, le changement est bel est bien là et davantage reste à faire », a déclaré le Vice-Ministre qui a salué les démocraties naissant là où, il y a encore un an, on ne pouvait qu’en rêver. 


Cet appel à la liberté, « qui nous fait sortir de notre zone de confort et nous oblige à nous aventurer en terrain non familier », est un appel à l’humanité qui dépasse les frontières de la différence humaine et de l’indifférence, a souligné M. Borg.  Il a ajouté que le monde avait le choix entre répondre à cet appel ou l’ignorer.  Mais « ne vous méprenez pas, nous avons le choix », a-t-il rappelé.  Malte, qui suit, aux premières loges, les répercussions de cet appel au changement pour avoir assisté aux flux de personnes qui fuyaient la faim, la persécution et la guerre arriver sur ses côtes à la recherche d’une vie meilleure, est déterminée à leur offrir l’assistance nécessaire et à accueillir ceux qui ont été privés de leurs droits fondamentaux et de leur dignité, a expliqué le Vice-Ministre.  Fort de ce constat, il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle offre à ces personnes des alternatives et pour ne plus traiter ce problème comme celui « de quelqu’un d’autre ».  Il s’agit de garantir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et non pas simplement de cocher des cases.  Il s’agit d’un effort collectif concerté qui doit permettre de sortir des millions de personnes de privations, de la maladie et de la discrimination, a-t-il martelé. 


Le Vice-Ministre a félicité les Libyens, et les autres pays de la rive sud de la méditerranée qui ont connu leurs premières élections libres, transparentes et démocratiques.  Cette vague de changements ne doit pas faire perdre de vue la situation en Syrie, a-t-il mis en garde.  « L’oppression et la violence ne sont jamais la solution » et c’est pourquoi, il incombe à la communauté internationale de répondre, par obligation morale, aux besoins urgents du peuple syrien.  Pour Malte, ce n’est plus le moment de camper sur des préjugés et divisions anciennes, a-t-il dit.  Le vent du changement doit toucher tout le bassin méditerranéen.  Dans cet esprit, Malte avait organisé dès 2008 un sommet Union européenne-Ligue des États arabes, a rappelé M. Borg, en précisant que cette réunion sera suivie d’un sommet « Malte II » au Caire, en novembre prochain.  Évoquant la question du processus de paix au Moyen-Orient, le Vice-Ministre a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts et les parties concernées à dépasser leurs divergences.  Pour lui, il est possible de réaliser la paix au Moyen-Orient dans l’année à venir parce que le printemps arabe a insufflé une nouvelle donne dans le cours de l’histoire.  Il a invité à saisir cette opportunité.


M. URI ROSENTHAL, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a exprimé sa profonde préoccupation au sujet de la Syrie, en rappelant qu’il avait vu, de ses propres yeux, la terrible situation des réfugiés syriens lors d’une récente visite dans un camp en Turquie.  Il a cité le témoignage poignant d’une jeune mère de Homs, qui a fui avec son enfant les horreurs de ce conflit.  Ces réfugiés, a-t-il insisté, ont besoin du soutien de la communauté internationale, d’une ONU efficace et d’un ordre juridique international fort.  Les Pays-Bas participent à l’effort mené par 49 autres pays pour créer un ordre juridique et établir de bonnes conditions de sécurité en Afghanistan, a poursuivi M. Rosenthal.  Il a ajouté qu’à La Haye, siègent la Cour internationale de Justice (CIJ), la Cour pénale internationale et la Cour permanente d’arbitrage, qui fêtera l’an prochain ses 100 ans.


L’ordre juridique international permet tout d’abord de préserver la paix et la sécurité, a souligné le Ministre, en invitant à faire preuve d’unité pour y parvenir.  Il a regretté, à cet égard, les désaccords persistants au Conseil de sécurité qui ont empêché les Nations Unies de prendre des mesures décisives sur la Syrie.  Il a aussi plaidé en faveur d’une meilleure mise en œuvre des traités sur la non-prolifération, le contrôle des armes et le désarmement.  L’Iran doit respecter pleinement ses obligations sous l’égide de l’AIEA et se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité, a-t-il dit.


L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, qui siège également à La Haye, fêtera cette année son quinzième anniversaire, a poursuivi le Vice-Ministre, en souhaitant qu’elle puisse contribuer à régler le problème des armes chimiques en Syrie.  Les Pays-Bas accueilleront, en outre, le Sommet sur la sécurité nucléaire en 2014.  Il a aussi demandé la reprise des négociations relatives au traité sur le commerce des armes.


Le Ministre néerlandais des affaires étrangères a ensuite souligné qu’un ordre juridique plus fort permettrait de mieux protéger les droits de l’homme.  Il a souhaité que les femmes soient davantage impliquées dans la société, l’économie et la politique.  Il a demandé que le Conseil des droits de l’homme s’engage de façon authentique à respecter les droits de l’homme.  Les Pays-Bas sont candidats pour siéger au sein du Conseil pour la période 2015-2017, a-t-il annoncé.  Le Ministre s’est également prononcé en faveur de la responsabilité de protéger au cas où un pays ne peut ou ne veut pas agir pour prévenir les crimes de génocide ou contre l’humanité.


L’économie ne peut pas survivre lorsque les droits de l’homme sont violés, a fait remarquer le Ministre, en invitant à tirer les leçons du printemps arabe.  Il a souligné le rôle important que jouent respectivement, dans ce domaine, l’Organisation mondiale du commerce, la Banque mondiale et la Cour permanente d’arbitrage de La Haye.  Le secteur privé à également son rôle à jouer pour renforcer la croissance économique.  Enfin, M. Rosenthal a voulu une ONU plus efficace et cohérente, en souhaitant que le Conseil de sécurité soit réformé, en tenant compte des nouvelles réalités politiques et économiques du monde.  Parallèlement, la part plus grande de certains pays dans l’économie mondiale devrait se refléter dans leur contribution au budget de l’ONU.


M. ALFREDO MORENO CHARME, Ministre des relations extérieures du Chili, a fait valoir que l’Amérique latine, en dépit de ses différences, avait appris à vivre dans la diversité et avait progressé plus que les autres régions au cours de la dernière décennie.  Se tournant vers la communauté internationale, il a salué le rôle de la Commission de consolidation de la paix.  À cet égard, il a estimé que les modifications de la composition et de la taille de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) devraient être compensées par un renforcement de la présence des institutions spécialisées, fonds et programmes de développement du système des Nations Unies, pour contribuer à la reconstruction d’Haïti.


Dans cet esprit de consolidation de la paix, a poursuivi M. Charme, le Chili a accepté l’invitation de la Colombie à accompagner le processus de négociations qu’elle a initié pour mettre un terme au conflit interne vieux de plus de 50 ans.  M. Charme a ensuite réitéré l’appui du Chili à la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et son opposition au droit de veto.  « Les pays qui jouissent du droit de veto ont une grande responsabilité et doivent l’utiliser avec modération et transparence pour résoudre les crises, en laissant de côté les positions nationales et les idéologies qui sapent le système », a-t-il dit.  Le Chili a présenté sa candidature au Conseil de sécurité pour la période 2014-2015.  Le Ministre chilien des relations extérieures a souligné que son pays, sensibilisé par l’expérience de sa propre démocratie interrompue il y a près de 40 ans, était fermement engagé dans la protection et la promotion des droits de l’homme.  Il a appuyé le renforcement du système des organes de traités des droits de l’homme et les travaux du Conseil des droits de l’homme.


Abordant la question de la crise financière internationale, M. Charme a mis en garde contre les politiques populistes et à court terme.  Les gouvernements doivent agir de manière responsable et contrôler les dépenses publiques.  Défenseur de la libéralisation du commerce, le Chili a conclu des accords de libre échange avec plus de 60 pays et se trouve parmi ceux qui ont les tarifs douaniers les plus bas.  Le Chili a participé récemment au lancement de l’Alliance du Pacifique avec le Pérou, le Mexique et la Colombie, afin de partager les potentiels de leurs économies réciproques.  Au cours des dernières années, les catastrophes naturelles se sont multipliées, a poursuivi le Ministre, en évoquant le tremblement de terre de 2010 et l’effondrement de la mine de San José.  Le Chili a renforcé ses mécanismes d’alerte et l’agence de protection civile, a indiqué le Ministre.  Il a attiré cependant l’attention de la communauté internationale sur le suivi des objectifs de Rio+20 pour la protection de l’environnement.  Enfin, le Chili se félicite d’assumer la présidence pro tempore de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a indiqué le Ministre en conclusion.


M. BERNARD KAMILLIUS MEMBE, Ministre des affaires étrangères de la République-Unie de Tanzanie, a rappelé l’engagement de son pays à fournir des troupes pour la Force internationale neutre (FIN), forte de 4 000 hommes, que les membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) se sont accordés à établir pour résoudre la crise en cours dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).  « Nous prenons les mesures nécessaires pour que le déploiement de cette Force s’effectue en vertu du mandat des Nations Unies », a-t-il ajouté.


Estimant que la crise économique mondiale était « loin d’être terminée », M. Membe a invité les États Membres à faire en sorte que les réflexions sur l’Agenda pour le développement au-delà de 2015 ne visent pas à détourner l’attention de ceux qui se sont entrepris en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a ainsi proposé l’adoption d’une deuxième génération d’OMD afin que les pays qui n’ont pas réussi à atteindre les OMD en 2015 puissent y parvenir au-delà de 2015, avec l’appui de la communauté internationale.  Comme il est peu probable que les pays de l’Afrique subsaharienne réalisent ces OMD en 2015, il faudrait examiner les objectifs de développement durable (ODD) à la lumière des OMD, a-t-il dit, rappelant que ces derniers devraient être pleinement mis en œuvre au-delà de 2015.  Par ailleurs, tout en se félicitant de l’admission de la Palestine au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Ministre a souhaité un réexamen des décisions de retrait de contributions de certains donateurs de l’UNESCO résultant de l’admission de la Palestine.  Ces mesures, a-t-il regretté, portent particulièrement préjudice aux pays africains.


M. DJIBRIL YIPÉNÈ BASSOLÉ, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, a indiqué que cette année, son pays avait été éprouvé par une crise alimentaire due à une mauvaise pluviométrie causant un déficit céréalier aggravé par un afflux massif de réfugiés venus du Mali, avec leur bétail, à cause de la crise qui prévaut dans ce pays.  Le Gouvernement a pris des mesures pour contenir l’impact négatif de cette situation.  Au plan politique, l’enrôlement biométrique des électeurs qui sera réalisé en décembre de cette année permettra d’organiser des élections législatives et municipales dans la transparence et l’équité.  Sur le plan économique, le Gouvernement a adopté la stratégie de croissance accélérée et de développement durable pour la réalisation de laquelle, le Ministre a sollicité l’appui des partenaires de son pays. 


Concernant la crise malienne, le Ministre a rappelé que le Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré, était le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour tenter de la résoudre, par le dialogue, en concentrant ses efforts sur le retour à l’ordre constitutionnel normal et à la mise en place d’organes de transition stables acceptés par les Maliens et reconnus par la communauté internationale, en vue de mettre en œuvre la feuille de route contenue dans l’Accord-cadre du 6 avril 2012, axée sur la gestion de la crise au nord du Mali et l’organisation des élections.


Le Ministre a aussi déclaré que le Burkina Faso œuvrait pour la réunification du Mali et à l’instauration d’une paix stable et durable dans le pays qui nécessite une approche globale combinant le dialogue politique et l’usage de la force essentiellement destiné à neutraliser les groupes extrémistes terroristes à vocation transnationale.  M. Bassolé a lancé un appel aux mouvements armés maliens pour qu’ils renoncent au recours systématique aux armes et les a exhortés à respecter les libertés fondamentales de leurs concitoyens et à se démarquer des mouvements extrémistes et terroristes.


Au sujet du Darfour et de la Guinée-Bissau, le Ministre a assuré que le Burkina Faso contribuait aux opérations de maintien de la paix qui y sont déployées, afin d’œuvrer pour la paix et la sécurité sur le continent africain.  S’agissant du Sahara occidental, le Ministre s’est dit d’avis que « l’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara » pourrait être une voie appropriée pour le règlement de ce différend.  En outre, le Ministre a noté « avec grande satisfaction le climat apaisé qui règne actuellement dans les relations entre la République de Chine Taiwan et la République populaire de Chine ».  Ceci milite en faveur de l’octroi, à la République de Chine, la place qui est la sienne dans le concert des nations, y compris sa participation effective aux activités d’organisations comme l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a-t-il dit.  


« Je serai franc et je parlerai la langue des peuples que nous représentons », a d’emblée expliqué M. AHMET DAVUTOĞLU, Ministre des affaires étrangères de la Turquie.  « Chaque année, nous débattons de défis titanesques qui nous attendent et nous exprimons notre détermination à les résoudre mais, souvent, a-t-il regretté, nous n’agissons pas à l’unisson et de nombreux conflits demeurent sans solution. »  Il a cité, à cet égard, le cas de la Palestine, en émettant l’espoir qu’elle deviendra un jour Membre à part entière de cette Assemblée.  Il a également plaidé pour un règlement pacifique du conflit au Nagorno-Karabakh, dans le respect de l’intégrité de l’Azerbaïdjan.  En outre, il a insisté sur la question de Chypre qui, depuis 50 ans, n’a pas permis d’aboutir à une solution.  Les Chypriotes turcs, a-t-il dit, continuent de subir « l’isolement et un embargo injuste en raison de leur appui au règlement proposé par les Nations Unies ».


Chaque année, la communauté internationale se trouve submergée par de nouveaux problèmes, a poursuivi M. Davutoğlu.  Il a fait allusion au fait que certains États aient recours à la répression brutale à l’encontre de leurs citoyens qu’ils sont censés protéger, et au fait que des millions de personnes vivent dans la pauvreté, dans la répression ou dans des conditions qu’aucun être humain ne devrait connaître.  « Chaque matin ou chaque printemps est synonyme d’espoir.  Notre rôle est d’œuvrer pour réaliser la paix et pour répondre, ainsi, aux attentes de l’humanité », a-t-il dit.  « Mais comment parler de liberté et de justice lorsque nous sommes incapables d’agir pour préserver les principes universels qui sont les fondements des Nations Unies?  Comment allons-nous maintenir la paix et la sécurité internationales si nous demeurons incapables de contraindre des régimes brutaux de respecter la primauté du droit? » s’est-il interrogé.  Il a considéré que face à la situation que connaît jour et nuit la Syrie, l’incapacité de la communauté internationale devenait un instrument entre les mains de despotes qui détruisent leur population.


Dans ce contexte, M. Davutoğlu a estimé qu’il faudrait que les Nations Unies soient « efficaces, solides et crédibles » et qu’elles s’attaquent à « la question en souffrance », c’est-à-dire leur réforme.  « Le Conseil de sécurité devrait devenir un organe plus efficace, plus fonctionnel et plus représentatif afin de répondre aux véritables besoins du monde ».  Il a ensuite rappelé que 30 000 personnes avaient déjà été tuées en Syrie, que 300 000 Syriens avaient fui vers les pays voisins et que ce pays comptait un million de déplacés à l’intérieur de ses frontières.  « Cette tragédie s’est traduite par des statistiques.  Qu’a fait la communauté internationale pour arrêter ce carnage? a-t-il demandé.  C’est une honte de voir que, 20 ans après, les fantômes de Srebrenica et d’Halabja continuent de nous hanter dans les rues de Syrie », s’est indigné M. Davutoğlu.  Il a estimé qu’il n’y avait aucune explication légitime à « l’échec du Conseil de sécurité à se faire l’écho de la communauté internationale » et que cette incapacité encourageait, par ailleurs, le régime syrien à tuer davantage.  Il a également rappelé que son pays accueillait, à présent, 90 000 réfugiés syriens et que la situation en Syrie posait une véritable menace à la paix et à la sécurité de la région.


Avant de clore son intervention, M. Davutoğlu a condamné les attaques récemment perpétrées contre l’Islam et le prophète Mahomet, en estimant que celles-ci étaient des « provocations flagrantes visant à dénigrer les valeurs sacrées d’une confession ».  Il a également estimé que l’islamophobie était devenue une nouvelle forme de racisme et que la liberté d’expression ne devrait pas être synonyme d’anarchie mais de responsabilités.  Il a, par ailleurs, vigoureusement condamné l’assassinat de l’Ambassadeur américain Chris Stevens, en Libye.  « Toute forme de violence à l’encontre d’innocents ne pourra jamais trouver de justification », a-t-il soutenu.


M. ZORAN MILANOVIĆ, Premier Ministre de la Croatie, a fait remarquer que son pays marquait cette année le vingtième anniversaire de son entrée à l’ONU en tant qu’État Membre.  Il a remercié l’Organisation d’avoir joué un rôle important dans la lutte menée par la Croatie pour l’obtention de son indépendance politique, de la reconnaissance internationale et de son intégrité territoriale.  Abordant la question de la Syrie, il s’est aligné sur la position de l’Union européenne avant de souligner l’importance d’une transition politique qui réponde aux aspirations du peuple syrien.  « Il n’y a pas de paix sans justice, et il n’y a pas de justice sans l’état de droit et sans la lutte contre l’impunité », a-t-il ajouté.  En outre, la Croatie défend le principe de la responsabilité de protéger, de même que le rôle de la Cour pénale internationale.


Pour M. Milanović, il faut mettre davantage l’accent sur la diplomatie préventive et la médiation au début des conflits.  « Plus nous nous engageons tardivement, plus nous sommes divisés », a-t-il fait remarquer.  Ensuite, a-t-il expliqué, quand un pays est obligé de combattre la corruption par des mesures coercitives, c’est qu’il est déjà trop tard, car « la corruption a laissé son empreinte corrosive sur la société ».  Dans ce contexte, il a souhaité l’adoption d’un traité sur le commerce des armes.  La Croatie a fait de nombreux progrès sur la voie de la transparence.  Elle se félicite d’accueillir à Dubrovnik, les 4 et 5 octobre 2012, le deuxième atelier européen de communication sur l’initiative « Partenariat pour des gouvernements ouverts ».


La Croatie est parvenue à réaliser sa transition politique, économique et sociale en relativement peu de temps, a souligné le Premier Ministre.  En 2013, elle deviendra le vingt-huitième membre de l’Union européenne.  Consciente des liens qui unissent la paix, la sécurité, le développement et la promotion des droits de l’homme, elle partage aujourd’hui son expérience avec les pays de l’Europe du Sud-Est et d’autres pays sortant d’une situation de crise.  La Croatie assure actuellement la vice-présidence de la Commission de consolidation de la paix et participe à l’initiative CAPMATCH, une plateforme en ligne qui conseille les pays engagés dans un processus de transition.


En matière de droits de l’homme, la Croatie est particulièrement attachée à défendre les droits des membres vulnérables de la société, telles les personnes appartenant à la communauté gay, lesbienne, bisexuelle et transgenre (LGBT), a indiqué M. Milanović.  La Croatie défend l’idée d’un moratoire sur la peine de mort et le droit à l’objection de conscience pour le service militaire.  Évoquant les défis du développement après 2015, M. Milanović a mis en relief l’égalité des sexes et salué l’initiative du Secrétaire général en faveur de « L’éducation d’abord ».


M. PATRICE EMERY TROVOADA, Premier Ministre et Chef du Gouvernement de Sao Tomé-et-Principe, a parlé du cas spécifique de la République de Guinée-Bissau, avec qui Sao Tomé-et-Principe a des relations historiques, culturelles et linguistiques profondes, et a appelé la communauté internationale à apporter une solution crédible, inclusive et durable pour qu’il soit mis fin aux tentatives de coups d’État.  Cela requiert la réforme des forces armées, une classe politique forte et un engagement à respecter le dialogue politique et la légalité républicaine.  Sao Tomé-et-Principe, pour sa part, travaille avec les pays membres de la communauté des États ayant en partage la langue portugaise et avec les organisations régionales et internationales pour garantir un avenir meilleur à la Guinée-Bissau.  Le Premier Ministre a ensuite évoqué les évolutions positives qui ont lieu en Afrique, notamment en Somalie, au Soudan et au Soudan du Sud.  S’agissant du Sahara occidental, il a indiqué que les recommandations du Secrétaire général constituent un cadre positif pour une solution permanente à la situation. 


Pour M. Trovoada, les massacres en Syrie doivent cesser, l’intégrité et la sécurité de l’État d’Israël doivent être garanties, le peuple palestinien doit avoir son État, l’embargo contre Cuba doit prendre fin, tous les pays, y compris la République islamique d’Iran, ont le droit à la technologie nucléaire civile et doivent observer scrupuleusement leurs engagements et, enfin, les pays pollueurs responsables des changements climatiques et de la détérioration de l’environnement de la planète doivent payer.  Il s’est réjoui de voir des signes positifs dans le dialogue entre la République de Chine (Taiwan) et la République populaire de Chine d’un côté et, de l’autre, il a noté la volonté du Congrès des États-Unis et du Parlement européen de permettre à Taiwan d’intégrer certaines organisations internationales.


M. Trovoada a ajouté que la sécurité globale, et en particulier les crimes transnationaux, la piraterie, les trafics d’armes et de drogues sont des problèmes majeurs pour son pays.  Cela a obligé Sao Tomé-et-Principe à adopter un mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits causés par le crime transnational organisé pour assurer sa sécurité.  Dans sa conclusion, il a dit que la persistance de la crise économique et financière internationale et ses effets sur les économies des petits pays menacent la cohésion sociale et les progrès en matière de discipline fiscale qui pourtant contribuent à encourager le climat des affaires et même la stabilité politique de ces pays.  Les populations vulnérables du Sud et du Nord exigent actuellement un changement des pratiques et des règles existant dans le système financier international, et elles demandent une meilleure gouvernance financière mondiale, et notamment plus de responsabilités de la part des actionnaires et des spéculateurs.


M. HAILEMARIAM DESALEGN, Premier Ministre de l’Éthiopie, a rendu hommage à son prédécesseur, Meles Zenawi, décédé il y a un mois, qui avait permis l’émergence de la nouvelle Éthiopie et redonné espoir aux Éthiopiens.  Il a expliqué combien ce peuple voulait instaurer une unité qui célèbre sa diversité, en se basant sur la Constitution fédérale.  Les Éthiopiens sont conscients qu’ils reviennent de loin.  Le pays a connu une croissance économique rapide au cours de cette dernière décennie, ce qui lui permet d’envisager pour l’avenir une réelle transformation économique.  L’Éthiopie, qui est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, contribue à l’intégration régionale, a poursuivi M. Desalegn.  Il a cité, à cet égard, le réseau électrique et les routes que son pays a construites qui relient Djibouti, le Soudan, le Kenya et le Soudan du Sud.


Le Premier Ministre a aussi exposé les progrès accomplis pour arriver à la paix et à la stabilité dans la région, grâce notamment aux pays fournisseurs de contingent qui ont contribué à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Il reste cependant encore beaucoup à faire en Somalie pour que le nouveau Gouvernement puisse se maintenir au pouvoir, a-t-il fait remarquer, en avertissant que les ennemis de la paix dans la région ne sont pas complètement éliminés.  « Nous continuerons à assister ce pays », a-t-il assuré.


M. Desalegn s’est également félicité des progrès accomplis dans le processus de paix entre le Soudan et le Soudan du Sud, en rendant hommage à l’ancien Président sud-africain, M. Thabo Mbeki, et au Groupe de haut niveau de mise en œuvre de l’Union africaine pour leur persévérance.  Il a salué la signature, ces derniers jours, d’accords relatifs à des questions clefs.  Il a aussi remercié les deux pays pour leur confiance à l’égard de l’Éthiopie qui envoie ses troupes au service de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).  Le maintien d’une paix et d’une stabilité durables reste un défi dans la région, a poursuivi le Premier Ministre.  Il a expliqué la difficulté à garantir le respect de l’état de droit, à la fois à l’intérieur du pays comme dans ses relations avec les pays voisins.  « La lutte contre l’extrémisme est un des aspects du problème », a-t-il précisé.


Une autre difficulté à laquelle est confronté le pays, a-t-il dit, est le développement durable, qui souffre d’un manque de coopération internationale.  Le Premier Ministre a estimé que la situation économique actuelle dans le monde ne devrait pas détourner l’attention des besoins des pays à faible revenu.  Les défis dans ce domaine sont aggravés par les changements climatiques, a ajouté le Premier Ministre, tout en expliquant que son pays avait déjà adopté un programme de développement vert.  L’Éthiopie, a-t-il insisté, a aussi besoin d’aide dans ce domaine.  Son pays, a poursuivi le Premier Ministre, est prêt à contribuer aux travaux du Groupe de travail sur le développement durable, créé par la Conférence de Rio+20.  Enfin, M. Desalegn a indiqué que son pays figurait parmi les 10 économies dont la croissance est la plus rapide au monde.


Le Prince MOULAY RACHID du Maroc a noté les mutations aussi importantes que rapides que connaît aujourd’hui le monde, dont la principale manifestation est la persistance de la crise économique mondiale.  À ces contraintes s’ajoutent des défis globaux si complexes qu’ils dépassent les frontières et les possibilités des États, a-t-il dit, en citant ceux du développement durable, du respect des droits de l’homme, de la montée du terrorisme international et de la criminalité transnationale organisée.


Le Prince Moulay Rachid, qui a souligné l’importance du règlement des conflits par les moyens pacifiques, a rappelé que « la réalisation de la paix et de la sécurité internationales restait consubstantielle à la mission historique dévolue aux Nations Unies ».  Le Maroc a contribué très tôt aux opérations de maintien de la paix, a-t-il rappelé.  S’agissant du continent africain, il a regretté la détérioration de la situation dans certaines régions, notamment celle du Sahel et du Sahara.  En dépit des efforts que déploient les pays de la région en faveur du Mali, il a estimé que le concours des Nations Unies demeurait nécessaire pour créer un consensus national.  Il a réaffirmé l’engagement du Maroc de continuer à fournir une aide à ce pays.  Par ailleurs, le Prince Moulay Rachid a apprécié les progrès sensibles enregistrés dans différentes régions du continent africain, surtout en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo, en vue de la réconciliation nationale. 


En ce qui concerne la région arabe, le Prince Moulay Rachid a déclaré que la Tunisie, la Libye, l’Égypte et le Yémen avaient franchi des étapes importantes sur la voie de la transition démocratique, en dépit d’un climat politique complexe et agité.  S’agissant de la Syrie, il a rappelé que son pays avait apporté une contribution substantielle au soutien international en faveur des initiatives de la Ligue des États arabes.  Il a appelé à « mener des actions fermes » pour amener le régime syrien à mettre un terme à la violence et à conduire une transition politique qui englobe toutes les sensibilités.  Il a demandé, dans le même temps, de mobiliser les ressources financières permettant de répondre aux besoins des réfugiés et des déplacés syriens.


Passant à la question de Palestine, le Prince Moulay Rachid a lancé un appel à la mobilisation du soutien international en faveur de la demande de statut d’État non membre à l’ONU.  Il a aussi souhaité la reprise des négociations directes au plus tôt, avec l’engagement et le parrainage des puissances influentes.  Le Prince Moulay Rachid a aussi fustigé le plan israélien visant à judaïser Jérusalem, alors qu’il « ne peut y avoir de paix sans Jérusalem-Est comme capitale de l’État palestinien indépendant », a-t-il affirmé.


Le Prince Moulay Rachid a expliqué que le Maroc avait entrepris d’opérationnaliser l’Union Maghrébine.  Pour éliminer tout obstacle à cette initiative, il a participé aux négociations en vue de trouver une solution politique au différend régional autour du Sahara marocain, a-t-il indiqué.


Enfin, il a exhorté à lutter de façon coordonnée et efficace contre toutes les formes d’extrémisme, de haine, de xénophobie, et contre toute provocation ou atteinte à la foi et à la sensibilité d’autrui.


M. EAMON GILMORE, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a regretté le fait que, parfois, l’impact de certains mots issus de la Charte des Nations Unies « que nous connaissons trop bien » s’estompe avec le temps.  Il a invité la communauté internationale à examiner plus attentivement, au cours de cette session, ce qu’elle n’a pas été en mesure de réaliser l’année précédente.  « Il faut que nos paroles aient du sens pour les peuples auxquels nous nous adressons.  Trop de causes, trop de lieux sont oubliés, ont été abandonnés ou n’attirent plus l’attention des médias depuis longtemps », a-t-il dit. 


Il a ensuite immédiatement qualifié ce qui se passe en Syrie d’« affront à l’humanité ».  « L’armée d’un État souverain, Membre de cette Organisation, bombarde sa propre population et attaque ses propres villes tandis que la population fait la queue pour obtenir du pain.  Ce peuple mérite l’appui de la communauté internationale ».  Il a estimé que la priorité était de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et à l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution autorisant des sanctions ciblées.  Celles-ci doivent notamment inclure un embargo sur les armes à l’égard de tous ceux qui violent les droits fondamentaux de la population syrienne, a-t-il ajouté.  M. Gilmore a aussi souligné que l’Irlande appuyait l’appel lancé par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, et la Suisse, entre autres, afin que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale de Justice (CPI) de la question.


Tandis que le monde se concentre sur la Syrie, le Vice-Premier Ministre a cependant fait remarquer que la paix et la justice demeuraient une perspective lointaine dans le conflit israélo-palestinien.  « La création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 aurait dû avoir lieu depuis longtemps et il faut que la Palestine devienne un Membre à part entière des Nations Unies », a-t-il plaidé.  C’est pourquoi, il a appelé Israël à cesser d’étendre ses colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est car, a-t-il dit, « celles-ci ne font qu’entraver la perspective de la création d’un État palestinien ».  Enfin, il a souhaité que le Président Abbas et le Premier Ministre Netanyahu s’engagent à parvenir à un accord de paix dans un temps imparti.


M. Gilmore a ensuite mis l’accent sur le développement en tant qu’élément indissociable au maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a souligné que son pays avait maintenu son aide publique au développement (APD) au-dessus du niveau des 0,5% de son produit national brut, ce qui représente, a-t-il dit, une « victoire de taille compte tenu des difficultés économiques actuelles ».  Le Vice-Premier Ministre de l’Irlande a émis l’espoir que son pays sera en mesure d’atteindre rapidement l’objectif de 0,7% fixé par les Nations Unies et a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Vice-Premier Ministre a aussi affirmé que l’Irlande n’oublierait pas les agences humanitaires qui travaillent dans la corne de l’Afrique et partout ailleurs dans le monde, car « nous avons fait de la lutte contre la faim et la malnutrition nos priorités absolues de développement », a-t-il affirmé.


M. MICHAEL SPINDELEGGER, Vice-Chancelier et Ministre fédéral des affaires internationales et européennes de l’Autriche, a affirmé que son pays continuait d’apporter son plein appui aux processus de transition en cours dans le monde arabe.  Il s’est en particulier félicité des efforts entrepris jusqu’ici en vue de jeter les bases de sociétés plus ouvertes, inclusives et prospères.  En outre, le Ministre a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à assumer leurs responsabilités et à garantir pour leurs enfants et les générations futures une paix et une sécurité durables.


Par ailleurs, M. Spindelegger a estimé que le règlement pacifique des conflits ne pourra être réalisé qu’à travers un dialogue ouvert basé sur le respect mutuel.  L’Autriche a une tradition ancienne de promotion du dialogue interculturel et religieux, a-t-il dit, en notant que son pays était fier d’accueillir, les 27 et 28 février prochains à Vienne, le cinquième Forum mondial de l’Alliance des civilisations, intitulé « Leadership responsable dans la diversité et le dialogue ».


De même, il a souligné que le Centre international du Roi Abdullah Bin Abdulaziz pour le dialogue interreligieux et interculturel serait inauguré le 26 novembre prochain à Vienne.  Ce Centre, résultat d’une initiative conjointe de l’Arabie saoudite, de l’Espagne et de l’Autriche, apportera certainement une contribution significative à la promotion du dialogue, a-t-il déclaré.


En matière de désarmement, le Ministre a mis l’accent sur la nécessité d’aller au-delà d’une approche strictement militaire issue de la période de la guerre froide.  Il est temps, a-t-il dit, d’arrêter la course aux armes nucléaires.  Il a ajouté que l’Autriche était engagée dans le renforcement et le développement du droit international et d’une approche humanitaire visant à faire progresser le désarmement mondial et la non-prolifération.


M. SAMUEL SANTOS LOPEZ, Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a estimé que les changements qui ont eu lieu dans la science, l’économie, la géopolitique, la technologie, l’écologie ou encore la culture sont de véritables révolutions qui mettent en doute l’efficacité des organisations internationales dans la conduite des affaires du monde.  La situation actuelle nous montre comment la gouvernance, vue et exercée sous l’angle du capitalisme sauvage peut, contrairement à ce qu’on a essayé de nous faire croire, conduire notre civilisation au bord du précipice.  La spéculation financière dans les pays développés a réduit le rôle de l’État.  Le marché est partout, que ce soit dans le domaine de l’économie ou celui de la paix, ce qui est totalement contraire aux idéaux qui sous-tendent l’Organisation. 


Aujourd’hui, a poursuivi le Ministre, les États-Unis et les pays européens, paradigmes de ce modèle égoïste, sont à la peine pour trouver des solutions à ces problèmes structurels révélés au grand jour.  Ils préfèrent plonger leurs citoyens dans l’insécurité et la pauvreté plutôt que de s’interroger sur la privatisation de l’État qu’ils ont promue. 


Il nous faut, a tranché le Ministre, « une nouvelle philosophie » pour une paix et un développement au bénéfice de tous.  Pour ce faire, le Ministre a prôné, conformément à l’initiative lancée par son pays, non pas la réforme mais « la réinvention » de l’ONU.  La réforme, a-t-il dit constater, n’avance pas compte tenu des tactiques politiciennes de certains membres permanents du Conseil de sécurité.


Après avoir réclamé la levée de l’embargo imposé à Cuba, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Venezuela, l’appui au processus de paix en Colombie, le respect des droits diplomatiques de l’ambassade de l’Équateur au Royaume-Uni et la reconnaissance de la souveraineté de l’Argentine sur les « Îles Malvinas », le Ministre a condamné les actes terroristes qui ont coûté la vie à des hauts responsables du Gouvernement syrien et à la population.  Il a estimé que la forme d’agression que l’on voit aujourd’hui en Syrie avait déjà été condamnée en 1986, par la Cour internationale de Justice, dans l’affaire Nicaragua contre les États-Unis. 


Il est évident, a-t-il dit, que la médiation de l’ONU n’ira nulle part étant donné les intérêts particuliers de certains membres de l’Organisation de l’Atlantique Nord (OTAN) et de leurs alliés.  Il a dûment condamné les attaques terroristes à Benghazi, en Libye, avant de faire part des progrès politiques, économiques et sociaux enregistrés dans sa région et dans son pays, tout en reconnaissant la gravité du trafic illicite de drogues.  


M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a commencé par appuyer l’aspiration des peuples du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à déterminer eux-mêmes leur propre destin.  Il a jugé particulièrement important de réaliser ces transformations « de façon non violente et sans ingérence extérieure ».  S’agissant de la Syrie, il a appelé tous les membres du Groupe d’action à confirmer les engagements pris à Genève.  « Ceux qui s’opposent à la mise en œuvre du Communiqué de Genève prennent une énorme responsabilité », a-t-il averti.  En insistant sur un cessez-le-feu uniquement de la part du Gouvernement et en encourageant l’opposition à intensifier les hostilités, « ils enfoncent un peu plus la Syrie dans l’abîme sanglant de luttes intestines ».  Selon M. Lavrov, la militarisation du conflit syrien ne fait que se poursuivre « avec les appels pour une intervention ouverte ».  Au contraire, un cessez-le-feu global, la libération des prisonniers et des otages et une assistance humanitaire supplémentaire constituent les étapes nécessaires pour créer les conditions d’un dialogue international-syrien.  Il a espéré que l’expérience du Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, permettra d’obtenir un accord sur ces points.


« Toutes nos actions devraient reposer sur la base solide de la Charte de l’ONU qui ne donne en rien le droit de changer les régimes », a insisté le Ministre des affaires étrangères.  Il est inacceptable d’imposer un système politique à un pays et à son peuple, comme l’a déclaré le Président Vladimir Putine au Kremlin, le 26 septembre dernier.  Alors que le monde traverse une période de transition caractérisée par l’instabilité, les États Membres de l’ONU doivent être capables d’accepter les règles de conduite agréées et de répondre ensemble aux défis.


« L’ordre mondial est menacé par l’interprétation arbitraire de principes essentiels tels que le non-recours à la force ou la menace de la force, le règlement pacifique des différends, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures », a soutenu M. Lavrov.  Il a déclaré que le Conseil de sécurité était responsable au premier chef du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Les sanctions unilatérales imposées par un État ou un groupe d’États sapent l’unité et les efforts de la communauté internationale.  À ce sujet, il a appelé à la levée de l’embargo sur Cuba, qu’il a qualifié de « relique de la guerre froide ».  Enfin, M. Lavrov a estimé que le débat sur la responsabilité de protéger, un concept ambigu, devrait se poursuivre sur la base des approches adoptées au Sommet des Nations Unies de 2005, selon lesquelles il faudrait respecter les principes de la Charte de l’ONU quand il s’agit de conflits interétatiques.  « La protection des civils est une question trop importante pour être exploitée à des fins politiques », a-t-il fait observer avant de conclure.


M. THONGLOUN SISOULITH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique lao, a indiqué que depuis 12 ans, la communauté internationale était confrontée à des problèmes sécuritaires et politiques, ainsi qu’économiques, sans parvenir à les résoudre.  À cela se sont ajoutés la crise économique et financière mondiale et les changements climatiques.  La communauté internationale n’a malheureusement pas fait de progrès pour faire face aux changements climatiques et le Protocole de Kyoto expire, a-t-il rappelé, cette année 2012.  Les instruments internationaux formulés par la communauté internationale pour répondre à ces défis ont donc échoué.  En outre, les engagements des pays donateurs en faveur des pays en développement n’ont pas été tenus.


Dans ce contexte, le Vice-Premier Ministre s’est réjoui que les organisations régionales comme l’ANASE aient joué un rôle de plus en plus important pour affronter les défis mondiaux.  Au plan national, la situation économique a connu, en 2011, une croissance de 8% tandis que les investissements directs étrangers ont augmenté de 30%.  La pauvreté a régressé grâce au Plan quinquennal, a-t-il dit, en assurant que le Lao sera en mesure d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015.  C’est dans ce contexte que le Lao va accueillir le neuvième Sommet Asie-Europe à Vientiane, les 5 et 6 novembre prochains.


Concernant la situation au Moyen-Orient, le Vice-Premier Ministre a fait remarquer que le conflit israélo-palestinien ne sera résolu que lorsque la vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, sera réalisée.  Son pays appuie l’adhésion de la Palestine aux Nations Unies et demande, par ailleurs, la levée de l’embargo financier et économique sur Cuba, a-t-il ajouté.


Avant de conclure, le Vice-Premier Ministre a exhorté la communauté internationale à aider les pays les moins avancés enclavés à combattre leur isolement géographique qui, a-t-il dit, freine leur accès aux marchés.  C’est pourquoi, il a lancé un appel pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty en faveur des pays enclavés et sans littoral. 


M. KIM SUNG-HWAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, a appuyé le plan d’action quinquennal du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon.  Il a considéré que le Document final de la Conférence Rio+20, « L’avenir que nous voulons », représentait un progrès substantiel pour le développement durable.  Dans ce contexte, la République de Corée a établi l’Institut mondial pour la croissance verte (Global Green Growth Institute) avec 16 autres pays.  De plus, elle s’est engagée à accueillir le secrétariat du Fonds vert pour le climat.


Le Ministre a indiqué que la République de Corée continuait à augmenter son aide publique au développement pour promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement.  En juin dernier, un partenariat mondial pour la mise en œuvre des engagements pris lors du Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, organisé en 2011 à Busan, en République de Corée, a été lancé.  L’éducation étant au cœur du développement, M. Sung-hwan a salué l’initiative du Secrétaire général intitulée « L’éducation d’abord ».  La République de Corée prend également une part active aux discussions sur l’Agenda pour le développement pour l’après 2015.


La violence sexuelle contre les femmes en temps de conflit armé constitue une violation des droits de l’homme et un affront à la dignité et à l’intégrité humaines, a déclaré le Ministre.  Le système des Nations Unies et tous les États Membres, a-t-il insisté, doivent s’attaquer à ce problème et assurer réparation aux victimes. 


Ensuite, M. Sung-hwan a réitéré l’importance des principes de l’intégrité territoriale et de l’intégrité des États qui gouvernent les relations internationales.  La République de Corée contribue aux efforts mondiaux pour un « monde exempt d’armes nucléaires ».  Le Sommet sur la sécurité nucléaire, qui s’est tenu à Séoul en mars dernier, a ainsi galvanisé la vision et la détermination de la communauté internationale.  La Réunion de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme nucléaire, qui a eu lieu ce matin au Siège de l’ONU, permettra de renforcer les efforts engagés à Séoul, a-t-il estimé.  À ce sujet, le Ministre a déclaré que, tant que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) poursuivra son programme nucléaire et le lancement de missiles, la perspective d’une paix durable sur la péninsule coréenne restera lointaine.  Avant de conclure, le Ministre a indiqué qu’en accueillant en 2013 la Conférence sur le cyberspace, la République de Corée espère contribuer de multiples façons aux efforts visant à maximiser les bénéfices des réseaux numériques.


Prince SAOUD AL-FAYSAL BIN ABDELAZIZ AL-SAOUD, Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, a tout d’abord souligné que la capacité de l’Organisation des Nations Unies à relever les défis qui l’attendent nécessitait une modernisation de ses principaux organes, en particulier l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC).  Il a ensuite passé en revue plusieurs conflits qui demeurent des sources de défis permanents pour l’ONU, citant notamment le conflit arabo-palestinien.  À cet égard, il a réaffirmé la nécessité de répondre aux aspirations légitimes du peuple palestinien, en particulier à leur droit d’établir un État indépendant avec Jérusalem comme capitale.  Il a aussi engagé la communauté internationale à apporter tout son soutien à l’Autorité palestinienne.


En ce qui concerne la Syrie, M. Bin Abdulaziz Al-Saoud a regretté le fait que ce régime continue de croire qu’il peut poursuivre son processus d’oppression et entendre contrôler la situation sans aucun égard vis-à-vis des pertes humaines.  Il a également rappelé que cette situation se poursuivait alors que la communauté internationale reste les bras croisés en raison de la division du Conseil de sécurité, de l’échec de toutes les initiatives internationales ou arabes et, aussi, en raison de l’intransigeance et de l’arrogance du régime syrien lui-même.  Il a souligné que le succès de la tâche du nouveau Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, ne saurait être réel « sans l’aide nécessaire du Conseil de sécurité ».


Le Ministre des affaires étrangères a ensuite appelé la communauté internationale à soutenir le Yémen et ses dirigeants dans leurs efforts de transition pacifique à la crise politique.  « Ceux-ci doivent s’opposer à toute intervention étrangère dans leurs affaires internes », a-t-il réaffirmé.  Le Ministre a émis l’espoir que la communauté internationale fournisse une aide à ce pays pour qu’il puisse atteindre ses objectifs.  S’agissant de l’Iran, il a souligné que son pays appuyait les efforts du Groupe des 5+1 en vue de trouver une issue à la crise.  Il a exhorté l’Iran à mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et autoriser le contrôle de ses installations nucléaires.  Il a également rappelé l’importance de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et a demandé à Israël de placer ses installations nucléaires sous le régime d’inspection et de sauvegarde de l’AIEA.  Enfin, le Ministre a également considéré que l’Iran devrait mettre fin à son occupation des îles appartenant aux Émirats arabes unis.  « Un règlement à cette question peut être trouvé par le biais des relations bilatérales ou de la Cour internationale de Justice », a-t-il souligné. 


M. CARL BILT, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a souligné qu’en 2012, le monde changeait rapidement et était devenu un monde de « nations connectées ».  Mais cette connectivité comporte des risques illustrés par les récentes manifestations dans le monde arabe à la suite de la diffusion sur YouTube d’un film odieux contre l’Islam.  Le Ministre a néanmoins rassuré qu’il y a plus d’opportunités que de risques.  La mondialisation, marquée par des sociétés plus ouvertes dans un monde plus ouvert grâce à la technologie et la science, est une force pour le bien.  Grâce à plus de contacts, aux mouvements de personnes et à davantage de relations commerciales, des millions de personnes sortent de la pauvreté, a estimé le Ministre. 


Mais c’est dans ce monde même de nations connectées que se déroule à Damas une tragédie.  La vérité est simple: la violence peut éclater facilement mais elle est plus difficile à arrêter, a regretté le Ministre, qui a ajouté que ce qui fut à l’origine une protestation populaire est devenue une guerre civile qui risque de donner lieu à une fragmentation sectaire dans toute la région.  « Nous devons tout faire pour que cela n’arrive pas », a-t-il insisté, avant de lancer un appel au Conseil de sécurité pour qu’il travaille de manière unie et agisse face à cette situation tragique.  Le Ministre a également demandé au régime de Bashar Al-Assad de mettre fin aux tueries et de respecter ses engagements en tant que Membre des Nations Unies.  Les auteurs de violations graves doivent être certains qu’ils seront tenus pour responsables, a averti M. Bilt.  Le régime syrien doit en outre donner un accès sans entraves à l’assistance humanitaire pour qu’elle puisse atteindre les personnes déplacées.


Pour la Suède, il n’y pas d’autre alternative à une solution politique en Syrie qui, a-t-il rappelé, est une société riche de son histoire, de sa culture et de ses traditions.  Damas, a-t-il ajouté, est l’une des villes les plus anciennes au monde.  M. Bilt a ensuite indiqué que la Suède pouvait accroître sa contribution à l’aide aux victimes de cette crise, de même que partout ailleurs dans le monde.  Les droits de chaque enfant, de chaque femme et de chaque homme sont des préoccupations de tous et sont aussi importants pour la paix, la stabilité et la prospérité, a-t-il dit.  La Suède, qui est le plus grand contributeur aux activités du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, est candidate au Conseil des droits de l’homme pour la période 2013-2015, a annoncé le Ministre.  M. Bilt a tenu ensuite à dire que la Suède saisira toute occasion pour défendre la liberté d’expression sur Internet et l’immense potentiel de développement de l’Internet et dans les nouvelles technologies de communication.  Au début de cette année, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies avait décidé que les droits qui s’appliquent dans le monde s’appliquent aussi sur Internet, a rappelé M. Bilt.   Tous les États doivent promouvoir et faciliter l’accès à cet outil, a-t-il estimé, en soulignant que la lutte pour la liberté sur Internet était devenue le nouveau front de la lutte pour la liberté dans le monde.


CHEIKH ABDULLAH BIN ZAYED AL-NAHYAN, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a affirmé que la sécurité et la stabilité dans la région du Golfe représentait une priorité importante des politiques équilibrées de son pays, lesquelles découlent des principes la Charte des Nations Unies et des normes du droit international, en particulier ceux appelant à la coexistence pacifique, à la consolidation de la confiance, aux relations de bon voisinage, au respect mutuel, à la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays et au règlement des différends par des moyens pacifiques.


Dans ce contexte, a-t-il dit, le Gouvernement émirati déplore l’occupation iranienne continue des trois îles du pays: Abu Musa et les Petite et Grande Tunbs, et réclame la restauration de la pleine souveraineté des Émirats arabes unis sur ces trois îles.  Par ailleurs, il a exhorté la communauté internationale à considérer avec sérieux et engagement la situation en Syrie et à assumer ses responsabilités politiques et humanitaires en vue d’arrêter les crimes atroces commis à l’encontre du peuple pacifique de Syrie.  Seule une transition ordonnée du pouvoir permettra de résoudre la crise en Syrie, a-t-il considéré.


De même, a estimé le Ministre, la paix et la stabilité au Moyen-Orient ne pourront être réalisées sans un règlement du conflit israélo-palestinien, celui-ci passant, a-t-il ajouté, par la cessation de l’occupation des territoires palestiniens et arabes et par une paix juste, durable et globale, conformément aux dispositions des résolutions internationales, du principe de la terre contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.


Alors que nous saluions l’année dernière l’élan de démocratie qui prenait essor dans le monde arabe, a fait remarquer M. JOSÉ BADIA, Conseiller du Gouvernement pour les relations extérieures de Monaco, nous ne pouvons tolérer aujourd’hui que des fractions minoritaires et extrémistes menacent les espoirs et ternissent les attentes des peuples qui aspirent à vivre en liberté.  Le Gouvernement princier, a-t-il rappelé, a joint sa voix à ceux qui ont condamné les violences perpétrées tant par les autorités que par d’autres protagonistes en République arabe syrienne où la situation ne cesse de se détériorer.  Le Conseiller s’est également dit préoccupé par la situation dans la région du Sahel et a condamné toute attaque contre les missions diplomatiques et consulaires.


L’implication de l’ONU dans la prévention des conflits demeure encore largement insuffisante, a estimé M. Badia, en déclarant que l’imprécation et les déclarations d’intentions, seules, ne suffisaient pas.  Il est donc de notre devoir, a-t-il souligné, d’œuvrer ensemble à approfondir toujours la compréhension, la tolérance et le respect mutuel.  Mettant à cet égard l’accent sur l’importance de l’éducation, le Conseiller a insisté sur le fait qu’en dépit des efforts budgétaires qu’impose la crise nous ne pouvons perdre de vue la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Appelant aussi à la mise en œuvre des engagements pris à Rio+20, le Conseiller a voulu mettre l’accent sur le développement durable des océans et sur l’importance de l’économie bleue.  Monaco, a-t-il assuré, appuiera toute initiative visant à améliorer la coordination et l’efficacité du travail de l’ONU sur les océans.  Pour les générations futures, a-t-il poursuivi, nous avons l’impérieuse nécessité de faire de la Conférence de Doha sur les changements climatiques un succès.  C’est en pensant à elle que nous devrons entériner l’accord sur la création d’une seconde période d’engagement au Protocole de Kyoto.  Monaco célèbrera, l’an prochain, le vingtième anniversaire de son adhésion en tant que État Membre de l’ONU, a indiqué le Conseiller du Gouvernement monégasque pour les relations extérieures.  Il a également assuré qu’en cette année du vingtième anniversaire du « Forum des petits États » dont Monaco est partie, et en qualité de membre du Groupe sur la gouvernance mondiale, le Gouvernement princier entend prendre toute sa part aux travaux de l’Assemblée générale.  


M. ABDULAZIZ KAMILOV, Ministre des affaires étrangères de l’Ouzbékistan, a constaté à regret qu’au lieu de répondre rapidement aux causes profondes des crises et des conflits « le monde gaspille son temps, alors même que c’est un des facteurs essentiels ».  À titre d’exemple, le Ministre a cité le fait que dès 1993, le Président ouzbèke, Islam Karimov, avait attiré l’attention de la quarante-huitième Assemblée générale de l’ONU sur la situation en Afghanistan qui nécessitait une attention immédiate compte tenu de ses conséquences pour la stabilité régionale et internationale.  Aujourd’hui, nous anticipons des problèmes difficiles à venir, après le retrait de la FIAS en 2014 ainsi que pendant la phase de transition que la FIAS opère en confiant la sécurité aux Forces nationales afghanes.  Il existe un risque réel de voir une confrontation entre forces afghanes, une augmentation de l’extrémisme et une recrudescence du trafic de drogues, a prévenu M. Kamilov.  Tous ces facteurs concourent à aggraver les tensions dans la région, a-t-il averti.  Compte tenu de ce qui précède, le Ministre a préconisé la mise en place d’un groupe de contact, placé sous les auspices des Nations Unies, auquel participeraient les pays voisins de l’Afghanistan, l’OTAN et la Fédération de Russie, et dont l’objectif serait de parvenir à un accord entre les différentes forces afghanes en vue de jeter les bases d’un gouvernement représentatif des différents groupes ethniques et religieux qui composent ce pays.  Il a assuré que l’Ouzbékistan voulait garder des relations de bon voisinage avec l’Afghanistan sur la base de relations bilatérales qui tiennent compte des intérêts nationaux de chacun des deux pays et qui respectent les choix du peuple afghan en ce qui concerne son avenir.  Parmi les exemples de cette relation privilégiée, le Ministre a expliqué que son pays avait construit des routes et des ponts en Afghanistan, ainsi que la voie ferrée Khairaton-Mazari-e-Shareef et qu’il alimente Kaboul en électricité, d’autre part.


Le Ministre des affaires étrangères de l’Ouzbékistan a également abordé la question de l’utilisation rationnelle des ressources en eau dans une perspective régionale.  Il a souhaité que les instruments de droit international, comme la Convention des Nations Unies sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux, soient appliqués dans le cas des fleuves Amudarya et Syrdarya qui sont les principales sources d’eau de cette région d’Asie centrale.  Après avoir mis l’accent sur la nécessité de la protection de l’environnement et sur les intérêts partagés des pays voisins en termes d’exploitation de ces fleuves, il a insisté sur le fait que la construction de toute nouvelle centrale hydraulique devait faire l’objet d’un accord préalable et obtenir l’aval d’une autorité internationale placée sous les auspices des Nations Unies.  Les préoccupations qui sont les nôtres sont relatives à la future construction de deux barrages, celui de Rogun sur le fleuve Amudarya et celui de Kambarata sur le fleuve Syrdarya, a dit M. Kamilov.


En termes de politique étrangère, l’Ouzbékistan maintient son engagement en faveur de la paix et de la sécurité de la région d’Asie centrale.  Ainsi il se réserve le droit de forger des alliances et de rejoindre des communautés et organisation inter-États, a dit M. Kamilov.  De plus, l’Ouzbékistan ne participe à aucun bloc politique ou militaire et se réserve le droit de se retirer de toute alliance inter-États si elle se transformait en un bloc politico-militaire, a-t-il indiqué.  Les Forces armées ouzbèkes ne doivent pas participer à des opérations militaires en dehors de leur territoire, et la principale priorité reste la région d’Asie centrale, a encore précisé le Ministre.  Il est parti du principe que les problèmes de cette région doivent être réglés par les pays de la région sans interférence externe. 


M. ELMAR MAHARRAM MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a déclaré que le conflit en cours entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan continuait de présenter une grave menace à la paix et à la sécurité internationales et régionales.  Il a rappelé que le conflit avait résulté en l’occupation de 20% du territoire de l’Azerbaïdjan où plus d’un million de personnes sont déplacées ou réfugiées.  Cette guerre a fait des milliers de blessés et de morts, dont des femmes, des personnes âgées et des enfants, a-t-il dit en ajoutant que l’agression dont est victime l’Azerbaïdjan a sévèrement endommagé sa sphère économique et sociale.  Pas un seul monument historique ou culturel azéri n’a été épargné par les destructions et aucun site sacré n’a échappé aux profanations, ni dans les territoires occupés, ni en Arménie, s’est-il indigné.


Le Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan s’est dit convaincu qu’il n’y avait pas d’autres alternatives que celle de la paix, de la stabilité et du bénéfice mutuel de la coopération régionale.  Son pays, a-t-il assuré, entend entamer des négociations visant à mettre fin à l’occupation arménienne, restaurer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, permettre le retour de personnes déplacées et garantir la coexistence pacifique entre les communautés azérie et arménienne dans le Nagorno-Karabakh, région qui, a-t-il rappelé, appartient à l’Azerbaïdjan.  Il a dénoncé les tentatives arméniennes d’agir en violation des principes et normes du droit international, en prévenant que l’Azerbaïdjan n’acceptera jamais les revendications annexionnistes irréalistes de l’Arménie. 


Par ailleurs, le Ministre a dit que l’Arménie, en violation flagrante avec la Charte des Nations Unies continuait d’utiliser la force pour occuper le Nagorno-Karabakh et d’autres parties de l’Azerbaïdjan.  Il a indiqué que les violations du cessez-le-feu et les attaques délibérées par les Forces armées arméniennes de villages situés le long de la ligne de front et de la frontière entre les deux États sont devenues de plus en plus fréquentes, en causant des pertes parmi la population azérie.  Il a regretté que des auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, dont des actes de génocide contre la population azérie restent non seulement impunis, mais sont aussi officiellement vénérés en Arménie.  C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale à appliquer les principes de la Charte des Nations Unies, en assurant un traitement juste de l’Azerbaïdjan.   


M. RATU INOKE KUBUABOLA, Ministre des affaires étrangères de Fidji, a souligné les graves conséquences de l’échec de la communauté internationale à répondre efficacement au défi des changements climatiques et jugé crucial d’introduire l’atténuation de risques de catastrophes naturelles dans les stratégies nationales et internationales de développement.  Il a en outre indiqué que l’Agenda pour le développement au-delà de 2015 ne devait pas se contenter de repousser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement à une date ultérieure à 2015.  La communauté internationale doit faire beaucoup mieux, y compris en répondant aux objectifs arrêtés pour la mobilisation des ressources de financement du développement, a-t-il estimé.


Le Ministre fidjien a ensuite estimé que la troisième Conférence internationale pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), qui devrait se tenir en 2014 dans la région Pacifique, permettra de faire le point sur les progrès accomplis dans la réalisation des OMD.  Rappelant l’importance vitale de la pêche pour l’économie de son pays, M. Kubuabola a ensuite souhaité que l’exploration des ressources minérales des fonds marins soit conduite dans le respect de l’environnement.  Enfin, il a détaillé la transition institutionnelle en cours à Fidji, indiquant que la nouvelle Constitution, qui doit être adoptée avant 2014, sera basée sur les principes démocratiques telles que la séparation de l’État et de la religion, l’indépendance de la justice et une identité nationale commune.  « Pour la première fois, tous les citoyens, et pas seulement les peuples autochtones, pourraient dire qu’ils sont Fidjiens », a conclu le Ministre.


M. GILBERT SABOYA SUNYE, Ministre des affaires étrangères de la Principauté d’Andorre, a estimé que le changement de régime en Libye et le sanglant conflit en Syrie avaient placé la communauté internationale face à un dilemme pervers: « devoir trouver un équilibre entre, d’une part, le règlement pacifique des conflits et la primauté du droit et, d’autre part, entre la paix et la justice ».  Le juste équilibre, a-t-il estimé, ne peut ni favoriser l’impunité ni permettre que les conflits s’éternisent.  S’agissant de la Syrie, le Ministre a jugé qu’il était temps d’apporter un soutien aux sociétés ouvertes à une transition politique qui garantisse un développement démocratique.  Le Ministre a souligné son attachement aux valeurs démocratiques, aux droits de l’homme et à la primauté du droit et, en conséquence, à l’éducation.  Il a ainsi annoncé qu’au cours de la prochaine présidence du Conseil de l’Europe, Andorre aura pour priorité l’éducation.  Il a rappelé qu’il y a de nombreuses années, l’ONU était née d’une constatation selon laquelle le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde sans le respect des droits de l’homme, du droit international et de la démocratie est une chimère. 


La paix et la sécurité, a insisté le Ministre, ne peuvent exister sans la liberté et la justice.  Plus récemment, a-t-il rappelé, nous avons tous appris que dissocier démocratie et progrès économiques n’avait pas de sens, tout comme il est insensé, et nous en subissons encore les conséquences, de penser qu’une croissance illimitée est possible à n’importe quel prix et sans mesure.  Il existe aujourd’hui, a-t-il dit en citant le Coprince épiscopal d’Andorre, une « dangereuse tendance à la prééminence de l’avoir sur l’être ».  « Nous devons tirer les leçons de ces dernières années où le désir de posséder tout ce que nous désirions nous a trop souvent fait oublier de rechercher tout ce dont nous avions besoin.  Nous devons construire un monde plus durable, plus responsable et plus interconnecté pour poser les fondations d’une croissance économique plus solide », a dit le Ministre.  « Miser sur le progrès et la prospérité revient aussi à miser sur la démocratie, la sécurité et la paix », a-t-il fait remarquer en conclusion.


Droits de réponse


Le représentant de la Bolivie, répondant à l’intervention faite par le représentant du Chili, a tenu à rectifier l’affirmation du Chili selon laquelle la Bolivie n’avait pas un droit d’accès à l’océan Pacifique en vertu de traités signés entre les deux pays.  Il a fait remarquer que le représentant chilien avait oublié de dire que le 23 mars 1879, son pays, avait envahi le territoire bolivien en vue de s’approprier des ressources, ce qui a conduit à la conclusion d’un traité injuste privant aujourd’hui la Bolivie de nombreux droits.  Le représentant a rejeté les vues « subjectives » du Gouvernement chilien à l’égard des délibérations de la session de l’année dernière de l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains.  Il a également rejeté la déclaration du Chili soutenant que la Constitution de la Bolivie de 2009 était contraire au droit international.  Pendant des décennies, a-t-il dit, la Bolivie a cherché à régler son différend avec le Chili par le biais du dialogue, mais en 2010 le Chili a décidé de mettre un terme à ces efforts en invoquant qu’il s’agissait d’une question purement bilatérale, alors qu’il est dans l’intérêt de la région de trouver une solution équitable pour permettre à la Bolivie d’avoir un accès à l’océan Pacifique. 


Répondant à ces commentaires, le représentant du Chili a écarté les accusations de la Bolivie, en affirmant que le Chili respectait la libre circulation et encourageait le dialogue avec son voisin.  De plus, il a rappelé qu’aucun pays ayant participé au Sommet de Cochabamba n’avait souhaité que cette question soit traitée à l’échelle régionale, ce qui confirme bien, selon lui, le caractère bilatéral du différend.  Le représentant chilien a réaffirmé l’attachement de son pays au droit international ainsi qu’au respect des traités internationaux et à la coexistence pacifique entre les États.  Il a émis l’espoir de voir la Bolivie reprendre les pourparlers bilatéraux avec le Chili.


Reprenant la parole, le représentant de la Bolivie a qualifié de fallacieuses les observations faites par le Chili.  Pour les Boliviens, a-t-il dit, le 23 mars 1879 marque la perte du littoral bolivien à la suite de l’usage de la force.  Le représentant a également accusé le Chili de ne pas avoir respecté les dispositions du Traité de 1904, entravant ainsi toute communication par voie ferrée entre La Paz et le port chilien d’Araca.  « Ces mesures qui asphyxient tout un peuple sont inacceptables », s’est-il exclamé.  Il a également dit que la Bolivie essayait depuis plus d’un siècle d’établir « ce dialogue » sans succès.  C’est la raison pour laquelle la Bolivie se tourne aujourd’hui vers le droit international pour régler ce différend sur l’accès à la mer.  Le Chili, a-t-il affirmé, a annulé de manière unilatérale le dialogue avec la Bolivie.


S’exprimant à nouveau, le représentant du Chili a estimé que la Bolivie avait une vision faussée de l’histoire et des faits.  Ce n’est pas le Chili qui a rompu le dialogue avec la Bolivie, a-t-il soutenu.  Il a fait remarquer que la voie ferrée reliant la Bolivie au port chilien avait été détruite, en raison de la mauvaise gestion d’une entreprise bolivienne.  Il a également affirmé qu’une partie des réserves en devises de la Bolivie, estimée à 13 milliards de dollars, sont le fruit de la libre circulation et de l’utilisation des ports chiliens par la Bolivie.


Le délégué de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a exercé son droit de réponse en qualifiant de « mensongères » les déclarations faites par le représentant de la « Corée du Sud ».  Il a rappelé que ce sont les États-Unis qui ont introduit l’arme nucléaire dans la péninsule coréenne dans les années 1950, en ajoutant que, selon l’administration de l’ancien Président des États-Unis, M. George W. Bush, la RPDC faisait partie de « l’axe du mal ».  L’Administration américaine actuelle continue de considérer la RPDC comme une cible potentielle, au même titre que l’Iran, a-t-il fait valoir, en rappelant que c’est « la RPDC qui vit sous la menace directe de l’arme nucléaire ».  Il a ensuite détaillé les manœuvres militaires conjointes menées par la « Corée du Sud » et les États-Unis, en faisant remarquer que ces deux pays se tenaient prêts à traverser la ligne de démarcation et à envahir la RPDC.  Il a ensuite critiqué l’inaction du Conseil, en faisant observer que les États-Unis sont le pays qui lance le plus grand nombre de missiles balistiques au monde.  Enfin, il a estimé que c’est bien la « Corée du Sud » qui commet des violations des droits de l’homme et non pas son pays.


Le délégué de la République islamique d’Iran a exercé son droit de réponse pour indiquer que les trois îles revendiquées par les Émirats arabes unis faisaient bel et bien partie du territoire iranien, dans le respect du droit international.  Des négociations entre l’Iran et les Émirats arabes unis permettront de lever tout malentendu dans la mise en œuvre du document de 1971 qui entérine la souveraineté iranienne sur ces îles, a-t-il déclaré.


« Mon pays n’a jamais renoncé à sa souveraineté sur ces trois îles », a rétorqué le délégué des Émirats arabes unis, en précisant que les déclarations de l’Iran, qui occupe militairement ces îles de manière illégale depuis 1971, étaient factuellement fausses.  Il a ensuite exhorté la communauté internationale à inviter l’Iran à prendre la voie des négociations afin de mettre un terme à l’occupation des îles émiraties ou à saisir la Cour internationale de Justice (CIJ) pour solliciter un avis consultatif.


« Ces trois îles font partie du territoire iranien », a de nouveau réagi le délégué de l’Iran qui a indiqué que son pays se tenait prêt à coopérer avec les Émirats arabes unis pour « dissiper tout malentendu découlant du document de 1971 ».


Le représentant des Émirats arabes unis a repris la parole pour nier l’existence du « document juridique » mentionné par le délégué iranien.  « Si l’Iran possède des documents juridiques et historiques prouvant sa souveraineté, pourquoi ne les produirait-il pas devant la CIJ », a-t-il demandé.  Le fait qu’il ne l’ait pas fait montre que l’Iran ne possède pas de tels documents et continue de mener la politique du fait accompli, a-t-il dit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée: le conflit israélo-palestinien, le nucléaire iranien, la crise syrienne et la consolidation des nouvelles démocraties au centre du débat général

AG/11295

Assemblée: le conflit israélo-palestinien, le nucléaire iranien, la crise syrienne et la consolidation des nouvelles démocraties au centre du débat général

Au troisième jour du débat général de l’Assemblée générale, une trentaine de chefs d’État et de gouvernement ont reconnu que la scène internationale était le théâtre de défis multiples, dont le conflit israélo-palestinien, le dossier nucléaire iranien, la crise syrienne et, sur une note plus optimiste, la consolidation des démocraties naissantes en Tunisie, en Libye, au Soudan du Sud ou au Myanmar.

Le Président de l’Autorité palestinienne et le Premier Ministre israélien se sont succédé ce matin à la tribune.  Si le premier, qui a reçu une ovation debout, a mis l’accent sur la nécessité de sauver la paix et de créer l’État palestinien, le second a consacré une grande partie de son intervention aux dangers du programme nucléaire iranien.

Il reste une chance, « peut-être la dernière », de sauvegarder la solution à deux États et de sauver la paix, a averti M. Mahmoud Abbas, en précisant qu’il faut commencer par condamner, punir et boycotter les colonies de peuplement puis réaffirmer les termes de référence « bien connus » de la solution au conflit.  Après l’échec de la tentative d’obtenir une pleine reconnaissance de l’État palestinien lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU, il a affirmé, sous les applaudissements des États Membres, qu’il ne cherchait nullement à ôter à Israël sa légitimité, « mais plutôt à affirmer que l’État de Palestine doit être édifié ».

Ce n’est pas avec de nobles discours et des déclarations unilatérales sur la création d’un État que l’on arrivera à la paix, a rétorqué le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu.  « Nous devons revenir à la table des négociations sur un État palestinien démilitarisé qui saura assurer la sécurité de l’État juif ». 

Armé d’un dessin sur les secrets de fabrication d’une bombe atomique, le Premier Ministre d’Israël a comparé le programme nucléaire iranien à « Al-Qaida doté de l’arme nucléaire ».  Il a insisté sur la nécessité de tracer une ligne rouge contre la volonté de l’Iran d’enrichir de l’uranium, alertant que ce dernier a déjà achevé la première des trois étapes de son armement nucléaire.

La crise syrienne a, une nouvelle fois, été commentée aujourd’hui.  Consterné par ce désastre, le Président de la Bosnie-Herzégovine, M. Bakir Izetbegović, a établi un parallèle avec le massacre de Srebrenica.  Le meilleur moyen d’en honorer les victimes serait de ne pas répéter les erreurs du passé.  À moins d’agir maintenant et de manière décisive « cette tragédie hantera notre histoire pour toujours », a prévenu le Président bosnien.

Le temps est venu de concrétiser le concept de responsabilité de protéger, a estimé le Premier Ministre de la Slovénie, M. Janez Janša.  Il a proposé la mise en place d’un forum intergouvernemental composé de pays partageant la même opinion pour définir clairement le mandat d’un mécanisme juridique approprié qui offrirait de nouveaux outils à la mise en œuvre du concept. 

Le prix que payent aujourd’hui les Syriens est bien connu du peuple tunisien, a souligné M. Moncef Marzouki, Président de la Tunisie.  Il a proposé la création d’un mécanisme pour la prévention de la dictature consistant en une cour constitutionnelle internationale qui pourrait dénoncer les constitutions iniques et les élections illégales ou frauduleuses, mettant ainsi chaque régime face à sa responsabilité démocratique. 

Autre nouvel ennemi des dictatures, la Libye, par la voix de son Président, M. Mohamed Yousef El-Magariaf, a rendu hommage à l’Ambassadeur américain Chris Stevens, « une voix de raison et de conscience ».  « Nous allons vaincre les complots des terroristes arriérés qui ne représentent ni la Libye ni l’Islam », a-t-il promis en réclamant, comme d’autres avant lui, un document juridique contre la diffamation des symboles religieux et les attaques contre les lieux saints.

Le débat général a aussi été l’occasion pour le Vice-Président du Soudan du Sud, M. Riek Machar Teny-Dhurgon, de confirmer l’accord signé aujourd’hui par les Présidents soudanais et sud-soudanais « qui devrait permettre aux deux pays de poursuivre leur développement national dans un climat de paix durable » et, a-t-il espéré, ouvrir la voie au règlement des questions relatives à la sécurité, aux frontières et à l’utilisation des installations pétrolières.

En Asie, le Myanmar progresse sur la voie de la démocratie, a assuré son Président, M. Thein Sein.  Il a félicité la principale figure de l’opposition, Daw Aung San Suu Kyi, qui est maintenant membre du Parlement où elle préside le Comité sur l’état de droit et la stabilité.

L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, vendredi 28 septembre, à partir de 9 heures.

Suite du débat général

M. BAKIR IZETBEGOVIĆ, Président du Collège Présidentiel de Bosnie-Herzégovine, a constaté que la scène internationale était le théâtre de nombreuses crises et de défis multiples, à commencer par le « désastre » qui se déroule en Syrie.  Il a rappelé le massacre de Srebrenica et les paroles prononcées cet été par le Secrétaire général lors de sa visite dans cette ville au cours de laquelle ce dernier a dit qu’il ne souhaitait pas que son successeur, lors d’une visite en Syrie dans 20 ans, se voit également obligé de formuler des excuses pour tout ce qui aurait pu être fait pour protéger les civils syriens. 

Selon M. Izetbegović, le meilleur moyen d’honorer les victimes de Srebrenica aurait été de tirer les leçons de cet échec et de ne pas répéter les erreurs du passé.  L’ONU, et surtout le Conseil de sécurité, ont malheureusement échoué, et la communauté internationale a choisi une fois de plus de répéter le cycle de tâtonnements politiques qui a échoué en Bosnie-Herzégovine, a-t-il déploré.  À moins d’agir maintenant et de manière décisive pour aider le peuple syrien et mettre un terme aux effusions de sang, a-t-il averti, cette tragédie hantera notre histoire pour toujours, tout comme Srebrenica.

M. Izetbegović a également dit être gravement préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouve la résolution du conflit israélo-palestinien.  Il faut de toute urgence donner un nouvel élan car il n’y a pas d’autre alternative qu’une solution négociée, a souligné le Président qui a par ailleurs engagé Israël à faire preuve de bonne foi.  Il a également exhorté l’ONU à fermement réclamer le respect de ses résolutions.

Le dirigeant de la Bosnie a ensuite évoqué la flambée de violence provoquée par la diffusion de la vidéo islamophobe.  Il faut mettre un terme à la violence, mais également trouver le moyen de prévenir les propos haineux et l’intolérance.  Oui, le droit à la liberté d’expression existe, mais le droit à la dignité aussi, a tranché M. Izetbegović qui a par ailleurs engagé les dirigeants à franchement débattre des limites de la liberté d’expression lorsqu’elle est exploitée pour inciter à la haine et porter délibérément atteinte à la dignité d’autrui.  Il a estimé que les liens entre le monde occidental et le monde musulman et leurs systèmes de valeurs respectifs figuraient parmi les plus importantes questions de notre époque.

M. Izetbegović a affirmé que la communauté internationale pouvait apprendre des enseignements tirés par son pays en matière de gestion de la diversité.  La Bosnie-Herzégovine est un pont unique entre l’Est et l’Ouest, une culture multiethnique unique qui a été tissée au cours d’un millénaire de tolérance et de respect.  Voilà pourquoi sa préservation et son succès sont essentiels pour l’ensemble de la planète, a-t-il souligné.

M. Izetbegović a reconnu que son pays était actuellement en proie à une lutte entre coexistence et division.  Si la coexistence et la coopération ne parviennent pas à prévaloir en Bosnie, elles ne prévaudront nulle part ailleurs, a-t-il averti.  Ce sera un échec qui conduira à un écart croissant le long de la ligne de fracture la plus délicate au monde.

M. TSAKHIA ELBEGDORJ, Président de la Mongolie, a déclaré que son pays avait initié le partenariat de l’Asie pour la démocratie et qu’il présidait la Communauté des démocraties, un mouvement mondial en faveur de la liberté.  Attachée à la transparence et à l’état de droit, la Mongolie « ne peut pas tolérer la corruption publique », a-t-il souligné.  Elle devient en outre une démocratie plus directe et participative. 

Avec une croissance économique de près de 17% l’année dernière, la Mongolie a deux objectifs: partager les occasions créées par ce succès avec tous les Mongols et prouver qu’elle est « prête à faire des affaires » en tant que membre à part entière de la communauté internationale.  La Mongolie, a poursuivi M. Elbegdorj, a besoin d’améliorer ses infrastructures, ses secteurs de la santé et de l’éducation.  Il s’est félicité de ce que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ait reconnu les efforts entrepris par son pays.  Les droits de l’homme étant une priorité pour la Mongolie, un moratoire sur la peine de mort a été déclaré.  « La peine de mort est inefficace et barbare », a insisté le Président. 

Il s’est dit fermement opposé au stockage de déchets nucléaires sur son sol.  M. Elbegdorj a salué la déclaration signée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité le 17 septembre dernier qui réaffirme le statut de la Mongolie en tant que zone exempte d’armes nucléaires.  La Mongolie considère que tout programme d’énergie nucléaire en cours doit être soumis à la supervision permanente de l’ONU et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

« Ma mère de 92 ans me rappelle tous les jours de servir le monde avec respect, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées », a confié le Président.  C’est sur les femmes que reposent la famille et la nation.  « S’il y avait plus de femmes au pouvoir, il y aurait davantage d’harmonie et d’engagement, et moins de souffrance et de conflit. »  Le nombre de femmes au Parlement mongol a triplé lors des dernières élections, s’est-il réjoui.

M. MONCEF MARZOUKI, Président de la Tunisie, s’est inquiété de voir certains groupes propager le désordre dans les médias.  Il faut prendre ce signal très sérieusement, a-t-il estimé, en appelant les Nations Unies à éviter une confrontation entre les civilisations.  Les Tunisiens ont payé un prix très élevé pour arriver là où ils sont maintenant, a-t-il souligné.

Le peuple tunisien, qui connait le prix que payent aujourd’hui les Syriens, propose de considérer la dictature comme une maladie qui menace la paix, la prospérité et la liberté des peuples.  L’Europe n’a connu la paix et la stabilité qu’après la chute des dictatures nazies, fascistes et communistes, a rappelé M. Marzouki.  Nous avons acquis une expérience politique et les Nations Unies ont à leur disposition un arsenal juridique qui permet d’instaurer la paix, a-t-il tranché.

Le Président a demandé que la dictature soit érigée en fléau social et politique, proposant aussi d’élaborer un programme ambitieux pour l’éliminer.  Si la création de la Cour pénale internationale (CPI) a constitué un pas en avant dans ce domaine, il faudrait aussi un mécanisme pour la prévention de la dictature, a-t-il suggéré.  Il a expliqué que les dictatures utilisent souvent les processus électoraux pour saper la démocratie.  C’est ce que nous avons connu en Tunisie, le dictateur ayant imposé le statu quo à chaque élection.  Pendant toute cette période, la communauté internationale ne pouvait que constater la paralysie du processus démocratique et il était impossible de recourir à un tribunal international pour y remédier, a souligné le Président tunisien.

C’est pourquoi il a proposé la création d’une cour constitutionnelle internationale, qui serait saisie pour dénoncer certaines constitutions ainsi que les élections illégales ou frauduleuses.  Cette juridiction pourrait décréter l’illégalité des élections qui ne seraient pas conformes à la Charte des Nations Unies, mettant ainsi chaque régime face à sa responsabilité démocratique.  Ce mécanisme pourrait aussi être saisi pour donner son avis et formuler des recommandations.  M. Marzouki a estimé que cette juridiction permettrait aussi de renforcer la résistance civile.

Le Président de la Tunisie a passé en revue les autres sujets internationaux importants, prônant notamment la protection de l’environnement et la fin des conflits en Afrique.  En ce qui concerne la Syrie, il s’est dit favorable à l’intervention rapide d’une force arabe en soutien au peuple syrien.  Il a également réitéré son soutien au peuple palestinien, se disant favorable à la création d’un État palestinien.  Il a aussi dénoncé la violence contre les femmes et les enfants, l’islamophobie et le fanatisme.  Enfin, le Président tunisien a souhaité que le Moyen-Orient soit débarrassé de l’arme nucléaire.

Le système international actuel est caractérisé par le changement et les crises, a indiqué M. DONALD RABINDRANAUTH RAMOTAR, Président de la République de Guyana.  En économie, des conditions défavorables continuent à contrecarrer les efforts mondiaux d’une reprise qui reste lente et embryonnaire et qui affecte négativement les pays en développement.  Les petites économies des îles des Caraïbes font ainsi face à des défis spécifiques, notamment l’endettement et la chute des revenus à l’exportation.  C’est pourtant dans cet environnement international peu favorable que la Guyane a réalisé, durant les six dernières années, une croissance économique de l’ordre de 5% par an grâce à ses investissements dans l’éducation, la santé, le logement, l’eau et les programmes sociaux, s’est réjoui le Président. 

Pour maintenir cette performance, il a préconisé la réforme des politiques et des critères d’obtention de l’aide des institutions financières internationales afin de tenir compte de la vulnérabilité structurelle et du niveau de résilience économique des petits États.  Il a aussi réclamé des mesures d’allègement de la dette, le renouvellement de l’accès au financement concessionnel pour les pays à revenu intermédiaire très endettés et le renforcement de la réglementation financière. 

M. Ramotar a indiqué que d’autres problèmes comme le trafic de drogues, les activités criminelles, la traite des êtres humains, la hausse des prix des denrées alimentaires, la sécheresse et les changements climatiques sapent les efforts de développement.  À cause des effets des changements climatiques, certains États risquent tout simplement de disparaître, a-t-il alerté. 

Il faut agir maintenant, a dit le Président, en appelant à la mise en œuvre rapide de l’approche sur deux fronts pour renforcer l’action directe contre la faim selon les Principes de Rome pour une sécurité alimentaire mondiale durable.  Le Président a réservé son dernier mot pour Cuba, en appelant à la levée de l’embargo. 

M. THEIN SEIN, Président du Myanmar, a déclaré que son pays progressait sur la voie de la démocratie, « même si cela n’a pas été une tâche facile ».  En peu de temps, le système de gouvernement autoritaire, où les pouvoirs administratif, législatif et judiciaire étaient centralisés, a été abandonné.  Un Gouvernement démocratique et un Parlement solide ont été mis en place. 

Le Président a cité l’amnistie des prisonniers et le retour dans la dignité des forces politiques exilées.  Des élections libres, justes et transparentes ont eu lieu en 2012.  La censure des médias a été abolie et l’accès à l’Internet est libre.  En outre, les travailleurs et les employeurs peuvent s’organiser et le peuple en général participe au processus politique.

M. Sein a félicité la principale figure de l’opposition, Daw Aung San Suu Kyi, qui est maintenant membre du Parlement, où elle préside le Comité sur l’état de droit et la stabilité. 

Pour le Président, le progrès politique renforce la légitimité du Myanmar.  Des lois sont promulguées en tenant compte du fait que le développement économique ne doit pas accentuer la différence entre riches et pauvres.  Il faut protéger les droits des citoyens et l’environnement.  M. Sein a assuré que les investissements dans les secteurs extractifs comme l’énergie faisaient l’objet d’une attention particulière pour garantir la transparence et l’impartialité.

Par ailleurs, le Myanmar s’attaque aux difficultés qui existent depuis longtemps dans les régions des nationalités ethniques.  Des accords de cessez-le-feu ont été conclus avec 10 groupes armés.  Le Président a assuré que les négociations de paix au niveau national se poursuivraient jusqu’à l’obtention d’un accord final pour mettre un terme aux hostilités armées.  Évoquant la récente violence dans l’État de Rakhine, il a indiqué qu’une Commission d’enquête nationale indépendante dont la composition reflète toutes les religions au Myanmar avait été créée et que des représentants de la communauté internationale avaient pu se rendre sur place.  Le Myanmar a le droit de sécuriser ses frontières et de protéger sa souveraineté, a toutefois fait valoir M. Sein. 

Le processus de transformation démocratique du Myanmar est complexe, a conclu le Président, qui a sollicité la patience et la compréhension de la communauté internationale et de son propre peuple.

M. GJORGE IVANOV, Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, s’est félicité que cette soixante-septième session de l’Assemblée générale soit placée sous le thème de la résolution pacifique des conflits, faisant observer que la diplomatie préventive avait démontré sa pertinence une fois de plus.  Il a fait part de son attachement aux principes d’état de droit et indiqué que son pays s’était porté candidat à un siège du Conseil des droits de l’homme pendant la période 2014-2016.  Il a également indiqué que l’ambition qu’a son pays de devenir membre de l’Union européenne avait permis de lancer diverses réformes et de mettre l’accent sur le développement économique, l’amélioration de la qualité de vie des citoyens, la lutte contre la corruption, l’amélioration du secteur de l’éducation et la promotion de la démocratie et des relations interethniques.

M. Ivanov a parlé de la présidence du processus de coopération de l’Europe du Sud-Est que son pays occupe.  Il a exhorté les États à placer toute leur énergie dans les jeunes et leurs perspectives d’avenir.  Mon pays, a-t-il indiqué, accueillera prochainement le onzième Forum du Dialogue entre civilisations qui sera consacré aux jeunes.  « La République de Macédoine », a-t-il affirmé, a un potentiel énorme pour être le fondement fonctionnel multiethnique, multilinguistique et multiconfessionnel des « Balkans européens et des Balkans en Europe ».

M. Ivanov a attiré l’attention sur les recommandations du rapport de 2008 de l’Expert indépendant sur les questions concernant les minorités, selon lesquelles le Gouvernement de « notre voisin du sud » doit s’abstenir de contester l’existence d’une minorité macédonienne et centrer plutôt son attention sur la protection du droit à l’identité et à la liberté d’expression et de réunion de cette communauté.  Il a engagé le Secrétaire général à se servir de son autorité pour débloquer les pourparlers sur « le différend relatif au nom ».  De nos jours, il est particulièrement absurde de se voir appelé « ancienne nation » ou « ancienne colonie », a ironisé le Président qui en a profité pour remercier les 134 États qui ont reconnu le « nom constitutionnel » de son pays, la « République de Macédoine ». 

En privant la « Macédoine » de son nom, vous la privez de l’égalité avec les autres États Membres, s’est insurgé M. Ivanov.  Il y a 10 mois, a-t-il rappelé, la Cour internationale de Justice (CIJ) a clairement stipulé que la « Macédoine » a le droit de s’appeler « République de Macédoine » et j’engage notre voisin à respecter ce jugement ainsi que les obligations découlant de l’Accord intérimaire.

Affirmant vouloir être « plus que des voisins, mais des partenaires », M. Ivanov a dit souhaiter que son « voisin » trouve une issue à la crise le plus rapidement possible.  Il a proposé la signature d’un accord bilatéral sur la double imposition fiscale.

M. JORGE CARLOS DE ALMEIDA FONSECA, Président du Cap Vert, a souligné qu’en tant que petit État insulaire en développement, le Cap Vert bénéficie de ressources limitées.  Le 25 septembre, la Constitution du Cap Vert a fêté ses 20 ans, ce qui est un indicateur de stabilité, selon le Président capverdien.  Nous avons organisé des élections législatives, présidentielle et municipales, a-t-il indiqué, ajoutant que l’ordre judiciaire respecte les normes du droit international et les droits de l’homme.  « Je suis fier du chemin parcouru par mon pays depuis son indépendance. »

Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a poursuivi le Président.  Il a indiqué que le secteur des services représentait 80% du PIB en 2010 et que celui de l’agriculture est confronté à la désertification.  Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers après l’accession au statut de « pays à revenu intermédiaire ».  « Nous devons continuer à nous appuyer sur la solidarité internationale. »

Le Président a déploré les conséquences de la crise économique et financière sur les peuples africains qui souffrent déjà de la faim, du VIH/sida, des déplacements massifs et de la dégradation de l’environnement.  Il a aussi parlé du terrorisme qui se manifeste notamment par la piraterie en mer, le trafic de drogues et l’intolérance religieuse, avant d’inviter la communauté internationale à agir avec détermination pour y faire face.

La nouvelle vague de dirigeants africains s’est mobilisée pour garantir la stabilité du continent et ses efforts doivent être soutenus par la communauté internationale, a estimé M. de Almeida Fonseca, car il reste encore beaucoup à faire.  Il faut se livrer à une nouvelle réflexion à propos de l’Afrique, qui s’inspire des valeurs universelles de la démocratie pour enrichir le développement, a proposé le Président. 

L’Afrique a besoin de reprendre confiance en elle et de voir les liens se renforcer entre l’Union africaine et les Nations Unies.  Le Président a demandé que des décisions concrètes soient prises dans le cadre de l’ONU, en faveur du développement, notamment pour l’annulation de la dette, en particulier des petits États insulaires en développement.  Il s’est félicité du Document final de la Conférence Rio+20.

M. TEODORO OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la Guinée équatoriale, a déclaré que le sous-développement, la faim et les maladies tuaient plus de personnes chaque année que les conflits.  Les effets négatifs de ces problèmes, y compris l’analphabétisme, sont pires que ceux des catastrophes naturelles ou du terrorisme.  Pour cette raison, le Président a proposé que le Conseil économique et social adopte des programmes spéciaux en faveur des pays les moins avancés.  « Nous ne pouvons pas concevoir la promotion des droits de l’homme dans une société soumise aux restrictions du sous-développement », a-t-il poursuivi. 

Selon lui, la majorité des conflits internes en Afrique sont liés à des intérêts étrangers qui veulent maintenir leur présence sur le continent.  Cependant, la Guinée équatoriale est fière des progrès réalisés dans son programme de développement économique, a dit le Président.  Elle aspire à devenir une économie émergente d’ici à 2020, grâce à ses ressources en pétrole et en gaz naturel.  Les infrastructures, les hôpitaux, les écoles, les centres de formation professionnelle et universitaire, les ports et les aéroports, l’eau potable, les communications téléphoniques, l’électricité, font tous l’objet d’améliorations.

Parallèlement, le pays a entrepris des réformes politiques profondes afin d’établir des mécanismes de contrôle de l’action gouvernementale, de donner de larges libertés à la population et de protéger au maximum les droits de l’homme.  C’est ainsi, a expliqué le Président, qu’un dirigeant ne peut pas cumuler plus de deux mandats.  Le Parlement a été élargi pour mieux représenter le peuple et l’indépendance des pouvoirs législatif et judiciaire a été renforcée.  Un organe de contrôle des activités économiques publiques et privées a également été mis en place, ainsi qu’une autorité pour la défense des droits de l’homme.  Enfin, un Gouvernement de transition a été constitué pour concrétiser ces réformes.

Par ailleurs, la Guinée équatoriale propose la création d’un fonds fiduciaire de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour la sécurité alimentaire en Afrique, ouvert aux pays les moins avancés, et s’engage à y verser 30 millions de dollars.  Appelant enfin de ses vœux la réforme du Conseil de sécurité, le Président a conclu: « L’Afrique souhaite participer à la prise des décisions qui affectent son avenir ».

M. IKILILOU DHOININE, Président des Comores, a appelé à « agir sans tarder pour mettre fin à la terrible souffrance du peuple frère syrien ».  Il a aussi réitéré son soutien au peuple palestinien, se disant favorable à la formule d’un État palestinien vivant côte à côte, et en parfaite sécurité, avec Israël.  En ce qui concerne le Mali, il a soutenu l’engagement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en relation avec l’Union africaine et les Nations Unies, pour mettre fin aux exactions.

« Il ne faudrait toutefois pas perdre de vue que, pendant que certains prônent le fanatisme et l’extrémisme, l’islamophobie prend, elle aussi, une ampleur inquiétante », a-t-il ajouté.  Le Président a dénoncé le fait que plusieurs millions de croyants se sont fait insulter par le film « L’Innocence des Musulmans ».  Il a tout de même condamné la violence contre les chancelleries occidentales.

Rappelant que les Comores se sont engagées, il y a une dizaine d’années, sur la voie de la démocratie, le Président a assuré qu’il promeut l’état de droit et la bonne gouvernance et a remercié l’Union européenne qui a fourni son expertise dans l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.

Le Président a appelé à réagir efficacement contre les changements climatiques qui affectent particulièrement les petits États insulaires en développement.  En avril dernier, les Comores ont connu des pluies torrentielles d’une rare violence qui ont eu des conséquences désastreuses, affectant 10% de la population.  Le Président a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle contribue au financement du « Plan de relèvement précoce ». 

Il a réclamé des progrès dans les mesures d’atténuation et d’adaptation et la mise en route du Fonds de Copenhague pour le climat.  « Nous devons honorer les engagements pris en faveur des pays du Sud en mettant en œuvre les accords sur les émissions de gaz à effet de serre ».

M. Dhoinine a aussi demandé aux pays développés d’appliquer aux pays les plus fragiles les mécanismes mis en place pour résorber la crise en Europe.  Les Comores, qui bénéficient actuellement du Programme de facilité de crédits élargis du Fonds monétaire international (FMI), espèrent parvenir en décembre 2012 au point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays très endettés.

Sur la question de Mayotte, il a rappelé les incidents de 2012 où des femmes et des enfants ont péri à bord d’embarcations de fortune, « à cause du visa que la France a imposé aux îles d’Anjouan, Grande Comores et Moheli ».  Il a espéré que la France saura honorer ses engagements de pays respectueux du droit international, en recherchant « une solution propice au retour de Mayotte dans son giron naturel, qui reste l’Union des Comores ».

HAJI AL-MUHTADEE BILLAH, Prince héritier de Brunei Darussalam, a estimé que le mot « ajustement » était le mot clef du thème choisi pour la session actuelle de l’Assemblée générale.  Il a fait part de la « satisfaction considérable » que lui inspire le travail de l’ONU qui, a-t-il indiqué, nous permet de nous « ajuster » au régionalisme du XXIe siècle et, on l’espère, à une mondialisation réussie.  Il s’est félicité des résultats obtenus lors de la Conférence Rio+20, notamment de ce que la théorie se soit maintenant transformée en idées et en projets pratiques. 

Il s’est aussi dit être encouragé par les conclusions du rapport du Secrétaire général sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) selon lesquelles leur réalisation est encore possible quoique difficile.  M. Billah a tenu à saluer le travail du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  En ce qui concerne le travail fondamental de l’ONU, nous ne voyons pas le besoin d’effectuer un quelconque ajustement, contrairement à sa structure, a affirmé le Prince.

La structure de l’Organisation, s’est-il expliqué, ne correspond plus aux réalités du XXIè  siècle.  Elle doit être ajustée de manière à réparer les anciennes lignes de fracture politique.  Le Prince a pris l’exemple de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) qui édifie une communauté de nations pacifique et mutuellement respectueuse.  Honoré d’en assurer la présidence l’année prochaine, le Prince a rappelé qu’il y a 45 ans, cette région était encore l’une des plus instables de la planète et un point clef de la guerre froide.  Elle s’est à présent « ajustée » et œuvre en faveur de sa communauté de 600 millions de citoyens, en privilégiant le consensus et le pacifisme.

Mme PORTIA SIMPSON-MILLER, Premier Ministre et Ministre de la défense, du développement, de l’information et des sports de la Jamaïque, a entamé son allocution en racontant l’histoire d’une rencontre, dans la campagne jamaïcaine, entre une jeune femme et un homme politique candidat aux élections locales.  « Qu’attendez-vous de vos représentants? » lui demande l’homme.  Elle répond avec conviction: « J’attends d’eux qu’ils soient en mesure d’offrir à ma famille la sécurité d’un environnement dans lequel je puisse travailler, contribuer à la société et prospérer ».  Cette requête, a souligné Mme Simpson-Miller, n’est pas aussi simple qu’il y paraît dans le contexte mondial actuel.  « Aujourd’hui, nous devons redoubler d’efforts pour nous débarrasser des conditions qui mènent à la pauvreté.  Nous devons poursuivre des politiques économiques et sociales qui assurent à nos peuples justice et égalité, et améliorent leur bien-être », a-t-elle exhorté.  

Elle a fait remarquer qu’une part significative de la population mondiale la plus pauvre vit aujourd’hui dans des pays à revenu intermédiaire.  Elle a souligné que nombre de ces pays, dont la Jamaïque, jouissent d’un énorme potentiel mais que, malheureusement, les indicateurs économiques actuels ne le reflètent pas.  Elle a plaidé pour la mise en œuvre de réformes en matière de gouvernance économique mondiale afin de tenir compte d’un traitement différencié pour les petites économies et les économies vulnérables.  Elle a, dans ce domaine, salué le travail réalisé par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ainsi que son aide aux pays en développement.

Le Premier Ministre a mis l’accent sur le sort des groupes les plus vulnérables, à savoir les femmes et les enfants.  « Trop de mères doivent faire des choix difficiles.  Des jeunes filles et des garçons sont manipulés comme des pions et sont victimes d’exploitation. »  Elle a exhorté les États Membres à renforcer leurs programmes nationaux vis-à-vis de ces populations et les a appelés à placer le sort de ces populations au cœur de leurs processus de décisions.  Enfin, en matière de santé, le Premier Ministre a tenu à rappeler les conséquences dévastatrices du VIH/sida et d’autres maladies dans les pays en développement.  Tout en reconnaissant les « investissements considérables » de l’ONU en la matière, elle a fait remarquer que le manque de ressources financières et humaines limitait la capacité de son pays à réduire les risques de nouvelles infections.  Elle a appelé à la mise en œuvre des résultats de la Réunion de haut niveau de 2011 sur le VIH/sida.

À la veille de 2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), Mme Simpson-Miller a estimé qu’il fallait redonner un nouveau souffle à l’objectif 8 visant à mettre en place un partenariat mondial pour le développement.  Avant de prendre congé, elle s’est encore préoccupée du sort de deux pays voisins et amis, a-t-elle dit, à savoir Haïti et Cuba.  Plus de deux ans après le séisme, la situation humanitaire en Haïti demeure préoccupante.  Elle a encouragé la communauté internationale à honorer ses engagements en matière d’assistance, avant de souligner les conséquences sociales de l’embargo sur Cuba qu’il faut lever au plus vite. 

M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’Autorité palestinienne, a déclaré que les développements de l’année passée avaient confirmé « le danger catastrophique de la colonisation israélienne raciste de la Palestine ».  Il a déploré l’escalade des attaques menées par les milices terroristes des colons israéliens.  Israël, la puissance occupante, a poursuivi sa campagne de colonies de peuplement, en mettant l’accent sur Jérusalem et les environs, afin de modifier le caractère historique de la Ville sainte.  M. Abbas a dénoncé « une campagne de purification ethnique » contre le peuple palestinien.

La puissance occupante continue de construire et d’étendre les colonies de peuplement dans d’autres parties de la Cisjordanie, tandis que le blocus et les attaques se poursuivent dans la bande de Gaza.  Près de 5 000 Palestiniens restent prisonniers en Israël.  La politique d’Israël, a expliqué M. Abbas, « affaiblit l’Autorité palestinienne, l’empêche de remplir ses fonctions et ses obligations, et, par conséquent, menace son existence même ».  Il a condamné le discours d’Israël qui n’hésite pas à brandir des positions extrémistes incitant au conflit religieux.

L’Autorité palestinienne a entrepris, en vain, des initiatives pour créer des conditions favorables à la reprise des négociations.  « Israël rejette la solution à deux États », a résumé M. Abbas.  Cette solution représente pourtant l’esprit et l’essence du compromis incarné dans la Déclaration des principes d’Oslo.  Israël s’emploie à vider les Accords d’Oslo de leur contenu, tout en créant sur le terrain des conditions qui rendent leur application extrêmement difficile, voire impossible.

« Israël refuse de mettre un terme à l’occupation, refuse de permettre au peuple palestinien de réaliser ses droits et d’accéder à sa liberté, et rejette l’indépendance de l’État de Palestine », s’est indigné le Président.  « Israël promet au peuple palestinien une nouvelle catastrophe, un nouveau Nakba ».  

Au nom du peuple palestinien, et malgré « le sentiment de colère », M. Abbas a réaffirmé son engagement en faveur de la paix et de la non-violence.  Il a rejeté le terrorisme sous toutes ses formes, en particulier le terrorisme d’État.  « Nous continuons à tendre la main au peuple israélien pour faire la paix », a-t-il affirmé.  « Les deux peuples doivent vivre et coexister, chacun dans leur État respectif, en Terre sainte ». 

« Il reste une chance, peut-être la dernière, de préserver la solution à deux États et de sauver la paix », a-t-il prévenu.  Cette tâche urgente nécessite une nouvelle approche.  Pour cela, il faut commencer par condamner, punir et boycotter les colonies de peuplement.  Il faut aussi réaffirmer les termes de référence de la solution au conflit.  Les éléments de cette solution sont bien connus.  C’est la volonté de les mettre en œuvre qui est nécessaire.  Il s’agit de réaliser l’indépendance de l’État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur l’ensemble du Territoire occupé par Israël depuis 1967, et de trouver une solution juste à la question des réfugiés palestiniens.

M. Abbas a rappelé que la tentative d’obtenir une pleine reconnaissance de l’État palestinien lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU avait avorté, malgré l’appui de l’écrasante majorité des pays du monde.  Sa candidature a toutefois été acceptée à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).  « Nous poursuivrons nos efforts pour que la Palestine devienne Membre à part entière des Nations Unies », a-t-il assuré.  M. Abbas a indiqué que sa délégation avait entamé des consultations intensives avec diverses organisations régionales et des États Membres afin que l’Assemblée générale adopte une résolution considérant l’État de Palestine comme un État non Membre des Nations Unies pendant cette session.

« Nous ne cherchons nullement à ôter à Israël sa légitimité », a conclu M. Abbas, « mais plutôt à affirmer que l’État de Palestine doit être édifié ».

M. JANEZ JANŠA, Premier Ministre de la Slovénie, a constaté à regret que les efforts de médiation de la communauté internationale ont échoué en Syrie, où « une guerre civile s’enlise ».  Compte tenu de la gravité de la situation, il faut, selon lui, réviser les capacités de prévention des Nations Unies, de ses États Membres et des organisations régionales, car « seuls des efforts concertés permettront d’éviter d’autres atrocités à l’avenir », ce qui l’a amené à parler du projet « d’un monde sans génocide ».  Il a souligné, à cet égard, l’importance capitale qu’a jouée la création de la Cour pénale internationale et des Tribunaux spéciaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie.  Il a également salué le fait que les Nations Unies aient amélioré la coordination interne des activités liées à la prévention des génocides, notamment par la nomination d’un Conseiller spécial pour la prévention des génocides et d’un autre pour la responsabilité de protéger.  De plus, le Conseil des droits de l’homme facilite la promotion d’une culture de la prévention. 

Revenant au cas de la Syrie, le Premier Ministre a repris les termes du Président Obama qui a dit « que la souveraineté nationale ne saurait être une carte blanche pour massacrer son propre peuple ».  La Slovénie, a dit son Président, se rallie au propos du Secrétaire général qui, dans son discours d’ouverture, a invité la communauté internationale à concrétiser le concept de la responsabilité de protéger.  Il a regretté que cela n’ait pas encore été possible parce qu’il n’existe toujours pas d’acception commune des modalités de ce concept.  Pour y arriver, il a préconisé un dialogue renforcé, partant du principe qu’il y a de la latitude pour améliorer les modes de collaboration tant sur le plan national, que régional et international. 

Pour prendre toute la mesure du problème, le Premier Ministre a rappelé que depuis la Seconde Guerre mondiale plus de 80 pays ont connu des atrocités massives qui ont coûté la vie à plus de 53 millions d’innocents.  « J’en appelle aux États Membres des Nations Unies, aux organisations régionales et sous-régionales, ainsi qu’au système des Nations Unies qui doivent développer une nouvelle stratégie pour éviter les génocides et autres atrocités commises à grande échelle. »  

Allant plus loin, il a proposé la mise en place d’un forum intergouvernemental composé de pays partageant la même opinion pour définir clairement le mandat clair d’un mécanisme légal approprié qui offrirait de nouveaux outils à la mise en œuvre de la responsabilité de protéger.  La Slovénie est prête à engager ce dialogue et a l’intention d’organiser une première réunion dans les mois qui viennent.  Le Premier Ministre a précisé que son initiative émane de la société civile et a déjà recueilli des milliers de supporters parmi les ONG internationales, les avocats, les étudiants, les journalistes et autres individus.

M. BENJAMIN NETANYAHU, Premier Ministre d’Israël, a parlé à propos du Moyen-Orient, d’une bataille entre modernité et moyen-âge, où la connaissance est réprimée et la mort, et pas la vie, est encensée.  C’est parce qu’Israël tient tellement à la vie qu’elle cherche à obtenir la paix, a enchaîné M. Netanyahu qui a affirmé qu’Israël cherche à forger une paix durable avec la Palestine.  Évoquant le discours du Président de l’Autorité palestinienne, il a répondu: ce n’est pas comme cela qu’on arrivera à la paix », avec de nobles discours et des déclarations unilatérales sur la création d’un État.  « Nous devons revenir à la table des négociations sur un État palestinien démilitarisé qui saura assurer la sécurité de l’État juif. » 

Le Premier Ministre israélien a concentré une grande partie de sa déclaration au programme nucléaire iranien qu’il a comparé à « Al-Qaida doté de l’arme nucléaire ».  Il a passé en revue les derniers agissements du Gouvernement iranien, dont l’élargissement de « son réseau terroriste » dans des dizaines de pays et les appels quotidiens à la destruction d’Israël.  « Imaginez une agression iranienne si ce pays avait vraiment l’arme nucléaire?  « Qui pourrait se sentir en sécurité au Moyen-Orient ou n’importe où dans le monde?  Le Premier Ministre a jugé dangereuse l’hypothèse selon laquelle l’Iran pourrait être découragé dans ses ambitions.  « Dire qu’un Iran doté de l’arme nucléaire pourrait stabiliser la région revient à dire qu’Al-Qaida doté de l’arme nucléaire ferait régner la paix sur terre », a-t-il ironisé.

M. Netanyahu a constaté que la diplomatie n’avait de toute évidence pas marché car l’Iran, a-t-il affirmé, s’en sert pour faire avancer son programme et qu’il a même réussi, en deux ans, à doubler le nombre de ses centrifugeuses.  Pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire de manière pacifique, le Premier Ministre a longuement insisté sur la nécessité de tracer une ligne rouge afin, a-t-il dit, de prévenir la guerre.  La ligne rouge tracée en Europe par l’OTAN a permis d’empêcher la guerre tout comme la ligne rouge tracée par Kennedy à Cuba, a-t-il estimé.  Si on avait dit à Saddam Hussein que l’invasion du Koweït allait provoquer une guerre, la première guerre du Golfe aurait pu être évitée, a-t-il notamment argué.

Se voulant plus précis, il a appelé à ce que cette ligne rouge soit tracée contre la volonté de l’Iran d’enrichir de l’uranium.  La seule façon crédible de l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire est de lui fermer les portes de l’uranium enrichi.  Le Premier Ministre a prévenu que l’enrichissement de l’uranium prenait des années dans des usines bien visibles mais que la fabrication d’une mèche pouvait se faire dans un petit atelier artisanal. 

Brandissant le dessin d’une bombe, il a expliqué les composantes d’une bombe atomique, précisant que l’Iran avait achevé la première des trois étapes de fabrication.  La ligne rouge doit être tracée avant que l’Iran ne termine sa deuxième étape d’enrichissement de l’uranium, a-t-il insisté.  Si cette ligne est clairement dessinée, l’Iran s’abstiendra et l’on donnera du temps aux négociations. 

M. Netanyahu a ensuite fait l’éloge des prouesses des services de renseignements d’Israël, faisant observer que ceux-ci avaient néanmoins ignoré pendant de nombreuses années l’existence d’une vaste usine souterraine en Iran.  Alors imaginez la difficulté à identifier une usine artisanale où pourrait être fabriquée une mèche, a-t-il mis en garde.

M. MOTSOAHAE THOMAS THABANE, Premier Ministre du Royaume de Lesotho, a indiqué que sans le système multilatéral, il est difficile de faire face aux nombreux défis du monde même si on connaît les solutions.  Il a déploré que malgré les leçons de l’histoire, il y ait encore des pays qui croient résoudre les problèmes politiques par la guerre et la coercition.  Le Premier Ministre a fait part de la crainte du monde quant aux menaces de guerre entre les pays occidentaux et l’Iran à propos du programme nucléaire de ce drenier.  Cette crise peut être résolue par les négociations, le respect de la souveraineté et la reconnaissance des droits et de la légitimité de toutes les parties, a-t-il déclaré. 

Il s’est également dit attristé par la montée des tensions entre la Chine et le Japon et les a encouragés à résoudre leurs différends par un dialogue pacifique.  Au Moyen-Orient, M. Thabane a renouvelé son appel à la solution à deux États, et en Amérique latine, il a appelé à la levée de l’embargo sur Cuba.  Pour ce qui est de la crise en Syrie, M. Thabane a demandé au Gouvernement syrien d’accepter les aspirations légitimes de son peuple « avant qu’il ne soit trop tard », tout en demandant aux autres pays d’arrêter d’interférer dans les affaires intérieures de la Syrie puisque « les vraies révolutions n’ont pas besoin de parrains étrangers ». 

S’agissant de l’Afrique, le Premier Ministre a demandé au Maroc de coopérer avec la communauté internationale et de faciliter l’indépendance et l’autodétermination du Sahara occidental.  L’Afrique travaille d’arrache pied pour se débarrasser des guerres et des conflits, a-t-il souligné, en exhortant la communauté internationale à appliquer la tolérance zéro face à tout régime qui prend le pouvoir par des voies anticonstitutionnelles.  À travers le monde, a-t-il poursuivi, la répression politique et militaire combinée à l’intolérance religieuse fait planer durablement le spectre du terrorisme.  La communauté internationale doit s’attaquer à ces problèmes à la racine. 

Sur un autre plan, le Lesotho croit que la Cour internationale de Justice joue un rôle important dans les résolutions pacifiques des conflits et le respect de l’ordre juridique international.

Le Premier Ministre a indiqué que le monde affronte d’autres problèmes encore plus graves liés aux changements climatiques.  En août dernier, le Gouvernement du Lesotho a été obligé de se déclarer en situation de crise alimentaire et de faire appel à l’aide de la communauté internationale.  Il a demandé qu’on arrête de dresser un parallèle entre les Objectifs du Millénaire pour le développement et les objectifs de développement durable. 

M. EMANUEL MORI, Président des États fédérés de Micronésie, a indiqué que le plus grand défi que son pays avait à relever était les changements climatiques, qui d’ores et déjà ont des conséquences désastreuses sur la vie de ses habitants.  « Comment puis-je dire à mon peuple que son avenir est entre les mains de ceux qui sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre », s’est interrogé M. Mori, soulignant l’absence de progrès dans l’atténuation des conséquences de ce phénomène.  Il a exhorté les grands pollueurs à parvenir rapidement à la seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto.  « Notre existence en dépend », s’est alarmé le Président.

M. Mori a mentionné le second défi auquel doit faire face son pays qui est non seulement l’augmentation de la température et de l’acidité des océans, mais aussi les pratiques de pêches destructrices. « En tant que petit État insulaire en développement du Pacifique, notre culture, notre économie et notre mode de vie sont étroitement dépendants de l’économie bleue », a rappelé le Président micronésien qui a, une nouvelle fois, appelé au respect des engagements pris à Rio+20.  Saluant la décision prise également dans la ville brésilienne de tenir une Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement du Pacifique en 2014, M. Mori a souhaité qu’elle se déroule dans l’un des pays concernés.

Le Président micronésien a demandé l’assistance de la communauté internationale pour la prise en charge des maladies non transmissibles, « qui ont atteint dans le Pacifique des proportions endémiques ».  « Ce phénomène qui découle de nos habitudes alimentaires et de nos modes de vie a été aggravé par les changements climatiques qui menacent la sécurité alimentaire des Micronésiens », a expliqué M. Mori.

« Les vastes étendues de l’océan Pacifique ne protègent plus nos îles de la menace du terrorisme international », a-t-il aussi prévenu, avant de citer sa Constitution qui dit que « Les mers nous rassemblent, elles ne nous séparent pas ». 

M. MOHAMED WAHEED, Président des Maldives, a rappelé que son pays avait mené une campagne active pour que des mesures internationales soient prises contre les changements climatiques.  Les Maldives ont contribué à rompre le silence international sur le lien entre droits de l’homme et changements climatiques. 

Le Président a espéré qu’après Rio+20, l’Agenda pour le développement post-2015 reconnaîtra les caractéristiques et les besoins particuliers des petits États insulaires en développement.  Les changements climatiques restent la principale difficulté de ces États, a souligné M. Waheed, énumérant les problèmes tels que la montée du niveau de la mer, l’acidité des océans ou encore l’érosion des côtes qui touche plus de 113 îles aux Maldives.  Le Gouvernement dépense plus de 27% de son budget pour renforcer la résilience aux changements climatiques, a-t-il précisé.

Le Président a insisté pour qu’un accord contraignant soit enfin trouvé sur la réduction des émissions de carbone.  Alors que la contribution des Maldives aux émissions mondiales n’est que de 0,003%, nous sommes les plus vulnérables aux changements climatiques, a-t-il dénoncé.  Il a exposé les mesures prises par son pays pour y faire face, en vue notamment d’éliminer la production d’hydrochlorofluorocarbones (HCFC), d’ici à 2020.  Les Maldives ont aussi décidé de se convertir à des sources solaires hybrides.

Si nous pouvons adopter ce genre de mesures, s’est interrogé le Président, pourquoi des États plus grands qui ont plus de ressources ne peuvent-ils pas le faire voire aller plus loin?  Il a appelé les pays pollueurs à réduire leur empreinte climatique.

M. Waheed a ensuite parlé de la division politique qui perdure, quatre ans après la transition démocratique aux Maldives.  Il a rappelé que le dernier Président des Maldives, qui a démissionné en février, a argué qu’il y avait été forcé.  Il a regretté que certains États et acteurs dans le monde aient pris parti dans ce conflit interne et critiqué les institutions du pays.  S’il a demandé une aide au renforcement des institutions nationales, le Président a réclamé le respect de sa nation.  La communauté internationale devrait se garder de prendre des mesures punitives contre un État souverain, à moins d’être convaincue d’abus des droits de l’homme.

M. LUIS FEDERICO FRANCO GÓMEZ, Président du Paraguay, est revenu sur les développements récents dans son pays, à savoir la décision quasi unanime du 22 juin dernier par laquelle le Congrès national a révoqué l’ancien Président sur la base d’un processus de destitution constitutionnel, mettant ainsi un terme à une crise politique profonde.  En tant que Vice-Président, M. Gómez a assumé la présidence depuis.  Il a assuré que son pays entretenait des relations diplomatiques normales avec la grande majorité des États Membres, tout en reconnaissant la situation difficile avec les pays voisins du Marché commun du Sud (MERCOSUR) et de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR). 

Ces deux entités ont adopté des sanctions contre le Paraguay sans lui permettre de défendre sa cause et se sont déclarées « garantes de la démocratie paraguayenne » en allant à l’encontre des traités internationaux et du principe de non-ingérence, a-t-il dénoncé.  « Ici, devant la plus haute assemblée de l’humanité, je déclare haut et fort que le Paraguay n’acceptera jamais d’intervention étrangère dans ses affaires internes.  Nous continuerons de consolider notre démocratie avec la volonté du peuple, exprimée souverainement par le biais de nos institutions librement élues.  Nous sommes convaincus que nous saurons dépasser ces circonstances difficiles avec dignité et intégrité et nous invitons nos voisins à réfléchir davantage et à définir ensemble la voie de la reconstruction du processus d’intégration de l’Amérique du Sud qui est actuellement compromis », a déclaré le Président Gómez.  Il a prévenu que cela était impossible sans unité régionale, et que la preuve du leadership politique résidait dans le respect du droit international.

En ce qui concerne la réforme des Nations Unies qui « doit permettre à l’Organisation de devenir plus représentative de l’ordre international et plus efficace et flexible pour pouvoir répondre aux nombreux défis », M. Gómez a notamment suggéré la suppression progressive du droit de veto au Conseil de sécurité.  Quant à la problématique du développement durable, il a rappelé que le Paraguay était le plus grand producteur d’énergie « propre » par personne dans le monde, et qu’il allait utiliser cette énergie pour alimenter son propre développement.  Il a également milité en faveur d’une prise de conscience des difficultés spécifiques des pays sans littoral et d’un traitement différencié de ces pays en termes d’aide au développement.

Avant de conclure, le Président Gómez s’est engagé à ce que les prochaines élections générales, prévues pour le 21 avril 2013, soient transparentes, pacifiques et exemplaires.  Il a déclaré que « lorsque le prochain président prendra ses fonctions, le 15 août 2013, la bonne santé de la démocratie paraguayenne sera confirmée… et je pourrai dire: mission accomplie ».

M. BUJAR NISHANI, Président de l’Albanie, a noté la coopération accrue entre son pays et les Nations Unies au cours des 50 dernières années, et l’attention particulière qu’il accorde à sa réforme.  « L’ONU se doit d’être plus cohérente et efficace, en particulier en termes d’aide au développement », a estimé le Président.  À cet égard, il a rappelé qu’en tant que pays pilote de l’initiative « Unis dans l’action », l’Albanie a accueilli l’an dernier une conférence de haut niveau qui a adopté des recommandations « concrètes et utiles » en vue de permettre à l’ONU de « faire plus avec moins » pour atteindre les objectifs de développement agréés aux plans national et international. 

Le Président s’est dit fier de représenter un pays et une société largement reconnus pour leur ouverture d’esprit, leur tolérance et leur acceptation de « l’autre ».  À la lumière de son histoire, l’Albanie est un fervent partisan du dialogue entre les civilisations.  Cette volonté se reflète dans le thème choisi par la présidence albanaise du Conseil de l’Europe -« Unis dans la diversité »-.  Pour le Président, ce dialogue doit être perçu comme un processus continu qui nécessite volonté et dévouement.  Il a jugé inadmissible de laisser « les actions inconscientes de groupes subversifs » entraver les efforts communs de parvenir à une meilleure entente mutuelle dans un monde de plus en plus globalisé. 

Attristée et frustrée par « la vidéo stupide » qui visait ce que les musulmans considèrent de plus sacré, la société albanaise dans son ensemble a exprimé son indignation et choisi d’ignorer cette provocation.  Le Président a regretté que dans d’autres parties du monde, la réaction ait été différente et que cette vidéo ait été utilisée pour alimenter la violence aveugle de foules en colère et désespérées.  Mais, a-t-il mis en garde, il ne faut pas confondre les actes terroristes et les réactions extrémistes avec les gouvernements et leur peuple.  « Aucune colère, fusse-t-elle légitime, ne peut justifier la violence », a dit le Président, en demandant aux gouvernements, aux sociétés et aux responsables religieux de fermement s’opposer à de tels actes.  Il a vivement condamné les « actes terroristes » contre l’ambassade des États-Unis en Libye, ainsi que les protestations violentes contre des ambassades occidentales.

Abordant également la situation en Syrie, le Président a fermement condamné la « répression féroce » contre des gens épris de liberté de la part d’un régime qui a définitivement perdu toute légitimité.  Il a uni sa voix à celle des pays qui demandent au Conseil de sécurité  une réponse plus ferme, conformément à la Charte des Nations Unies. « N’avons-nous donc pas appris de nos erreurs dans les tragédies passées du Rwanda et de la Bosnie? » s’est interrogé le Président.

M. MOHAMED YOUSEF EL-MAGARIAF, Président du Congrès général national de la Libye, a rappelé qu’il y a trois ans, à cette même tribune, un despote ayant dirigé son pays pendant 42 ans de manière tyrannique, s’était adressé à l’Assemblée générale et avait déchiré la Charte des Nations Unies, affirmant qu’il ne reconnaissait pas le pouvoir de ce document.  « Aujourd’hui, je m’adresse à vous et au monde entier pour présenter des excuses suite à tous les préjudices et crimes commis par ce despote, aux actes d’extorsion et de terrorisme infligés à tant d’États », a-t-il déclaré. 

Le peuple libyen est déterminé à édifier un État qui maintienne de bonnes relations avec ses pays voisins, honore ses engagements internationaux et respecte les droits de l’homme, a-t-il dit, ajoutant que la Libye serait un pays de paix et de sécurité, une force pour la paix.

M. El-Magariaf a notamment expliqué que « le despote Muammar Qadhafi avait tué des milliers de civils, recruté des mercenaires de différents pays, violé toutes les valeurs, ordonné à ses milices et à ses mercenaires de violer des mineurs et de détruire des villes ».

Il a salué l’ONU qui, a-t-il dit, a été solidaire du peuple libyen.  Le peuple libyen édifie des institutions démocratiques après la chute de la dictature, a-t-il ajouté, précisant que le monde entier avait été témoin des premières élections libres et transparentes organisées en Libye. 

Le Président du Congrès libyen a également rendu hommage à l’Ambassadeur américain Chris Stevens, une voix de raison et de conscience, qui a laissé sa trace dans le peuple libyen, a-t-il dit.  Sa mort fut une grande perte pour la Libye, comme pour les États-Unis, a-t-il dit, adressant ses condoléances au peuple américain.  « Nous allons vaincre les complots des terroristes arriérés qui ne représentent pas la Libye et ne représentent pas l’Islam, qui est une religion de tolérance et d’amour », a-t-il déclaré.

La Libye ne sera jamais un foyer pour les groupes extrémistes, mais un pays où règnent la modération et la retenue, a assuré M. El-Magariaf.  Il a toutefois condamné les campagnes de diffamation contre le prophète Mahomet, qui, a-t-il dit, accentuent la haine et les tensions entre les civilisations.  Il a plaidé ainsi pour l’adoption par l’Assemblée générale d’un document juridique permettant d’éviter les provocations des peuples et criminalisant la diffamation de tous les symboles religieux et les attaques contre les lieux saints.

Le Président du Congrès général national libyen a énuméré les différentes séquences qui ont accompagné ces derniers mois l’évolution politique de son pays et la reconstruction des institutions étatiques.  Il a ajouté que la Libye faisait face à des menaces et à des défis très graves, qui mettent en danger la sécurité nationale et régionale.  Ces menaces, a-t-il précisé, résultent des activités illégales des fils de Qadhafi et des membres de l’ancien régime qui ont pu trouver refuge dans des pays voisins ou dans d’autres pays, où leurs actions criminelles représentent une menace à la sécurité et à la stabilité de la Libye.

Par ailleurs, M. El-Magarial a souligné que l’une des priorités nationales de la Libye était de récupérer l’argent pillé dans le trésor de l’État libyen par des responsables du régime de Qadhafi, et utilisé pour financer des activités terroristes et criminelles menaçant la stabilité et la sécurité de la Libye.  Il a demandé à tous les États de coopérer avec son pays et de lui permettre de récupérer ses fonds. 

Le Président du Congrès général national a assuré que la Libye s’attachait désormais à respecter également tous ses engagements relevant des instruments internationaux sur le désarmement et le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  La Libye est prête, a-t-il dit, à coopérer avec sincérité et transparence avec la communauté internationale pour appuyer les efforts entrepris aux niveaux régional et international en vue de mettre en œuvre les dispositions des conventions et des protocoles internationaux visant à faciliter l’élimination des armes de destruction massive.

M. El-Magariaf a notamment indiqué que la Libye fut prompte à notifier l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), le 25 novembre 2011, de l’existence de stocks d’armes chimiques supplémentaires découverts après la libération, lesquels n’avaient pas été déclarés par l’ancien régime.  La Libye poursuit la coordination et la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avec laquelle elle est liée par un partenariat dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

M. THÉRENCE SINUNGURUZA, Vice-Président du Burundi, a indiqué que l’action menée depuis 2005, année des premières élections démocratiques au Burundi, et poursuivie en 2010, date des secondes, avait produit des résultats encourageants.  « Nous avons mis en place des institutions démocratiques largement représentatives des composantes de la population burundaise, et respectueuses des équilibres ethniques et de genre convenus dans l’Accord d’Arusha », a affirmé le Vice-Président burundais.

S’agissant des mécanismes de justice transitionnelle prévus par le même Accord, il a détaillé les initiatives prises pour mettre en place un mécanisme « qui éloigne les démons du passé », notamment la création d’un Comité technique chargé d’établir la commission vérité et réconciliation.  Le Gouvernement avait exprimé le souhait de mettre en place ladite commission en janvier 2012 mais cette décision a été reportée pour des raisons relatives à sa composition et à son budget de fonctionnement, a-t-il expliqué.

M. Sinunguruza a indiqué que le processus de réinsertion socioéconomique des anciens combattants restait à achever, pointant le risque réel d’insécurité qu’il représente pour le pays.  « Si des incidents très isolés ont été enregistrés ici et là dans le pays, ce n’est pas le propre du Burundi », a-t-il affirmé, assurant que la sécurité était la priorité des priorités du Gouvernement burundais.

Le Vice-Président a invité l’ONU à examiner les possibilités de transformer le Bureau des Nations Unies pour le Burundi en une équipe pays et a appelé les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir les efforts dans la réduction de la pauvreté, et ce, dans le contexte de la Conférence des partenaires au développement du Burundi qui doit se tenir le mois prochain.

En ce qui concerne la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, M. Sinunguruza a indiqué que son pays restait déterminé, avec les autres pays de la région, à chercher des solutions par le biais des mécanismes régionaux existants, conformément aux décisions prises par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).  Il a détaillé à ce titre le dispositif conçu en vue de l’opérationnalisation dans un délai de trois mois de la Force internationale neutre (FIN), dont l’état d’avancement sera analysé lors du prochain Sommet des chefs d’État de la Conférence, le 8 octobre 2012.  En concluant, le Vice-Président burundais a sollicité l’appui de la communauté internationale afin que son pays continue de maintenir « la tête hors de l’eau ».

M. DANNY FAURE, Vice-Président des Seychelles, s’est dit particulièrement inquiet des conséquences de la piraterie qui altère les relations des Seychelles avec l’océan qui l’entoure.  Alors que deux citoyens des Seychelles sont toujours détenus par des pirates somaliens, M. Faure a estimé que seul l’établissement d’un État de droit en Somalie permettra de résoudre durablement le problème de la piraterie.  Il a appelé à plus de ressources pour la mise en place des infrastructures appropriées dans les parties de la Somalie où la stabilité à été rétablie.  Il a indiqué que les Seychelles, en partenariat avec le Royaume-Uni et d’autres partenaires internationaux, sont en train de mettre en place un centre régional de renseignements et de lutte contre la piraterie. 

Le Vice-Président des Seychelles dont le pays préside actuellement la Commission de l’océan Indien (COI), s’est aussi inquiété des conséquences économiques et sociales de la crise à Madagascar.  Il a précisé que la présidence seychelloise de la COI continue d’appuyer la feuille de route de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et a organisé deux entretiens entre l’ancien Président Marc Ravalomanana et le Président de la Haute Autorité de la transition de Madagascar Andry Nirina Rajoelina aux Seychelles.  « Ces entretiens conjugués aux recommandations du dernier sommet de la SADC, nous permettent de disposer d’un ensemble d’orientations utiles et pertinentes pour le retour de l’ordre constitutionnel à Madagascar, conformément au calendrier électoral arrêté par l’ONU et la Commission électorale nationale indépendante de Madagascar », a dit M. Faure.

Il a souhaité que l’on donne la chance aux petits États insulaires en développement (PEID) de tester des politiques et technologies innovantes dont pourrait bénéficier toute l’humanité.  Il a précisé que le Partenariat insulaire mondial, coprésidé par les Seychelles, les Palaos et la Grenade, a proposé une annulation de la dette des PEID.  Notant que la plupart des PEID détiennent un taux d’endettement supérieur à 100% de leur PIB, M. Faure a estimé qu’une telle mesure permettrait à ces pays de consacrer une part importante de leur budget à l’adaptation aux changements climatiques et à la protection des zones environnementales parmi les plus menacées de la planète.  

Alors que Rio+20 a donné un nouvel élan au concept d’économie bleue, M. Faure a mis l’accent sur l’importance d’une gestion responsable des océans, en précisant que les Seychelles et Maurice se sont entendus sur la gestion conjointe d’une aire de 300 000 milles carrés du plateau continental, ce qui représente une première dans l’histoire de l’ONU.  Le Vice-Président des Seychelles a aussi exprimé la volonté de son pays de briguer un siège non permanant au Conseil de sécurité en 2017, en espérant le parrainage de l’Union africaine.

M. KHUDIER ALKHUZAE, Vice-Président de l’Iraq, a souligné que son peuple était parvenu à établir un État démocratique, fédéral et pluraliste fondé sur une Constitution élaborée et votée par ses représentants.  « Notre Constitution énonce les espoirs et les aspirations de notre peuple en faveur d’une vie libre et décente.  Une vie qui s’appuie sur la démocratie, sur un transfert d’autorité pacifique, sur la citoyenneté et sur les droits de l’homme », s’est-il félicité.  Il a toutefois rappelé que l’Iraq avait récupéré sa sécurité, ainsi que sa stature politique et économique, au prix de conditions très difficiles.

À présent, ce nouvel Iraq a fait le choix de se lancer sur la voie de la coopération et de la collaboration avec la communauté internationale en matière de politique, d’économie et de développement, a-t-il poursuivi.  Un choix qui s’accompagne d’une série de développements positifs.  Il a notamment cité les projections du Fonds monétaire international (FMI), qui tablent sur un produit intérieur brut (PIB) de 150 milliards de dollars en 2014, ainsi que les estimations d’une production pétrolière qui devrait atteindre 10 millions de barils par jour au cours de la période 2017-2020.

« Il est vrai que la lutte contre le terrorisme a fait couler beaucoup de sang, nous a causé beaucoup de larmes et nous a également beaucoup coûté », a souligné le Vice-Président iraquien.  Il a cependant émis l’espoir que d’autres pays, en particulier des pays voisins, puissent évoquer l’expérience iraquienne et épargner des ravages à leur peuple.  « Cela peut se faire en adoptant le principe de la négociation afin de résoudre les conflits, en ayant recours au dialogue de la raison, à la loi et au transfert pacifique du pouvoir », a-t-il insisté.

S’agissant plus particulièrement de la situation en Syrie, il a tenu à mettre en garde la communauté internationale quant au danger que représente la fourniture d’armes aux parties en conflit. « Cette situation met en danger le ciment social du peuple syrien.  Nous craignons pour son unité et sa souveraineté.  Nous craignons qu’il se divise et se détruise », a-t-il dit.  M. Alkhuzae a réaffirmé que l’initiative iraquienne pour la Syrie était toujours d’actualité et a rappelé que celle-ci se fondait sur deux éléments.  Il a d’abord cité la volonté de l’Iraq de préserver la Syrie et d’apporter son appui aux espoirs et aux aspirations de son peuple.  Il a ensuite fait part des préoccupations de son pays quant aux répercussions violentes et destructrices d’un conflit interne.    

En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, le Vice-Président a réitéré que la position de l’Iraq rejoignait celle des autres pays arabes, à savoir le soutien à la création d’un État dans le Territoire palestinien occupé, avec Jérusalem comme capitale.  Il a également réaffirmé l’appui de son pays à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  M. Alkhuzae a conclu son allocution en condamnant les récentes insultes émises dans un film vidéo à l’encontre du Prophète Mahomet et de l’Islam et a estimé que les Nations Unies pouvaient contribuer à prévenir et éviter ce genre d’attaques.

M. RIEK MACHAR TENY-DHURGON, Vice-Président du Soudan du Sud, a souligné la multitude de défis que son pays a dû relever lors de sa première année d’existence, notamment les conflits qui se sont fait jour à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan du Sud, la gravité de la situation économique et les révélations de détournements de fonds publics résultant en partie du manque de capacités du pays.  Il a ensuite détaillé les efforts accomplis par son gouvernement pour améliorer la transparence et combattre la corruption, notamment la publication des documents relatifs au budget national. 

Il a indiqué que des questions en suspens relatives à la démarcation des frontières, au statut d’Abyei et au partage des revenus du pétrole menaçaient les relations entre son pays et le Soudan.  Ces relations ont atteint un stade critique lorsque Khartoum a empêché des tankers de quitter Port-Soudan et s’est saisi de barils de pétrole brut d’ores et déjà vendus, a poursuivi le Vice-Président, ajoutant que son pays n’avait pas eu d’autre choix que de stopper la production de pétrole.

Le Vice-Président est ensuite revenu sur l’incident de Heglig expliquant que les forces sud-soudanaises avaient agi en légitime défense face aux menées des forces soudanaises.  Revenant sur le soutien qu’apporterait, selon la communauté internationale, son pays au Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-Nord), il a précisé que si le SPLM-Nord et le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ont combattu côte à côte, le SPLM-Nord ne se battait pas pour l’indépendance du Soudan du Sud mais pour sa propre cause.  « En tant qu’anciens alliés, nous avons donc l’obligation politique et morale de soutenir le SPLM-Nord dans la prise en compte de ses légitimes revendications, telles qu’elles sont reconnues dans le Protocole spécial à l’Accord de paix global relatif aux États du Kordofan du Sud et du Nil Bleu », a affirmé M. Teny-Dhurgon.

Il a proposé les bons offices de son pays afin d’appuyer le Soudan dans la recherche d’une résolution juste et pacifique du conflit.  « Notre action en tant qu’honnête médiateur aidera notre voisin du nord, le Soudan, dans l’établissement de la paix et de la sécurité sur le long terme », a-t-il affirmé.

Le Vice-Président du Soudan du Sud a annoncé que les Présidents Kiir et Bashir avaient signé aujourd’hui des accords « qui devraient permettre aux deux pays de poursuivre leur développement national dans un climat de paix durable » et devraient, a-t-il espéré, ouvrir la voie au règlement des questions relatives à la sécurité, aux frontières et à l’utilisation des installations pétrolières.  « Si chaque partie fait sa part dans la mise en œuvre de ces accords, alors les contentieux les plus importants entre nos deux pays auront été purgés », a-t-il affirmé, ajoutant que cela ouvrirait la voie à la reprise de la production de pétrole par son pays.

Après avoir détaillé chacun des accords signés aujourd’hui, M. Teny-Dhurgon a ensuite informé l’Assemblée générale que le Soudan et le Soudan du Sud n’avaient pas trouvé de terrain d’entente sur le statut d’Abyei.  « Le Président Bashir a en effet rejeté la proposition du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine », a-t-il affirmé, ajoutant, en conclusion, qu’il incombait désormais au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et au Conseil de sécurité des Nations Unies de s’emparer de nouveau de cette question.

M. WINSTON BALDWIN SPENCER, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a indiqué que le temps et les circonstances appellent un sens profond de l’urgence et une forte volonté de tous les pays à travailler avec et à travers les Nations Unies pour faire face aux défis qui se posent à la paix et à la sécurité à travers le monde, ainsi qu’aux menaces contre la démocratie internationale.  Il leur revient de combattre la pauvreté et de redresser l’économie et l’environnement.  Pour Antigua-et-Barbuda, la paix signifie le respect des droits de l’homme et des différences, la protection de la femme, des enfants et des personnes âgées.  La paix est le partage juste et équitable de la richesse; c’est la démocratie avec des citoyens et des changements non violents, dit M. Spencer.  La paix est aussi un monde sans armes nucléaires et avec des armes légères contrôlées.  La paix signifie également tolérance, respect de la nature et compréhension que les changements climatiques sont réels.  La durabilité de cette nature doit être la priorité.  La paix veut aussi dire un commerce et une mondialisation équitables, et surtout l’élimination de la corruption au sein des gouvernements.  Enfin, la paix est une représentation plus large et plus équitable des différentes sphères de pays au sein du Conseil de sécurité. 

Le Premier Ministre a poursuivi son intervention en rappelant qu’en 2011 a été célébrée l’Année internationale pour les peuples d’ascendance africaine.  Le temps est venu de revisiter le problème de la réparation pour le crime que représente l’esclavage afin de placer cette question au sommet de l’agenda international, a-t-il préconisé.  Il a réitéré son appel aux pays ayant bénéficié de ce système pour qu’ils présentent des excuses formelles aux peuples qui en ont été les victimes.  Il a ensuite énuméré les écueils auxquels font face les pays insulaires en citant le crime transnational organisé, les violences provoquées par les trafics d’armes: 1,6 million d’armes circulent illégalement dans la région CARICOM alors qu’aucun de ses pays membre n’en est producteur, a dénoncé M. Spencer.  La réponse commune à ces menaces doit être guidée par le droit, la coexistence et l’interdépendance entre les États.  Il s’est réjoui que les Caraïbes soient connues comme une zone de paix.

Concernant le développement, il s’est félicité du cadre de développement durable sorti du Sommet Rio+20, notamment en ce qui concerne les défis sociaux, économiques et environnementaux.  En attendant, il a annoncé que son pays prend part à la protection de la Terre nourricière en renouvelant son pacte énergétique, en protégeant son écosystème, en replantant des mangroves et en protégeant les zones sensibles aux polluants.  De concert avec l’Alliance des petits États insulaires, il a appelé l’Assemblée générale à faire de l’année 2014, une « année internationale des petits États insulaires en développement » pour sensibiliser et mobiliser le monde sur leur situation spécifique et pour leur développement.

S’agissant d’Haïti, le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle maintienne et augmente son aide en faveur de ce pays.  Concernant la crise économique et financière internationale, il a dit que la prospérité économique devrait être partagée équitablement entre les pays.  Il a aussi plaidé en faveur de Cuba en demandant que les États-Unis lèvent l’embargo imposé à ce pays.  En outre, il a demandé toujours aux États-Unis de discuter de l’exécution de la décision de l’Organisation mondiale du commerce sur le problème des jeux, qui oppose les deux pays.   

M. NAJIB MIKATI, Président du Conseil des ministres du Liban, a exhorté la communauté internationale à faire plus d’efforts pour favoriser un consensus politique entre les parties syriennes, afin de mettre fin à une crise qui menace la paix et la stabilité du Moyen-Orient en général et du Liban en particulier.  Il a aussi défendu le droit des réfugiés palestiniens de retourner sur leur terre, en ajoutant que la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État Membre de plein droit de l’ONU et de ses organisations nous ferait avancer vers une solution politique juste pour les Palestiniens et mettrait fin à une injustice historique qui perdure depuis 1948.

S’agissant de la stabilité au Sud-Liban, il a comptabilisé 9 000 violations israéliennes des résolutions du Conseil de sécurité, depuis 2006.  Il a demandé à la communauté internationale de faire pression sur Israël, afin que ce pays respecte les résolutions de l’ONU et le droit international et qu’il se retire immédiatement des territoires occupés du Nord-Ghajar, des fermes de Chebba et des collines de Kfarchouba.  M. Mikati a rendu hommage aux rôle et sacrifices de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et salué la qualité de sa coopération avec l’armée libanaise.  Il a appelé à la pleine mise en œuvre des résolutions 192/66 de l’Assemblée générale adoptée le 22 décembre 2011, relatives à des compensations à obtenir pour la pollution au pétrole des côtes libanaises suite aux bombardements israéliens de 2006. 

En matière de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, il a rappelé qu’Israël était le seul pays de la région à en détenir.  Il a dit la nécessité de trouver une solution diplomatique à la question du nucléaire iranien, tout en soulignant le droit des nations à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a fait siens les propos du général De Gaulle qui a cité le Liban comme le seul endroit au monde où l’Islam et la Chrétienté avaient su s’entendre au sein d’institutions politiques et qui devait, par conséquent, être considéré comme un précédent précieux en matière de relations entre les cultures et les traditions du Moyen-Orient.  C’est pourquoi, il a estimé qu’il était du devoir de la communauté internationale de protéger le Liban des turbulences de la région et d’aider à propager l’expérience de ce pays, de sa démocratie, de sa tolérance et de son pluraliste pour en faire profiter ses voisins.

SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh, a rappelé comment, depuis sa prise de fonctions, elle a traduit en actes concrets la volonté de prévention et de règlement pacifique des différends, et cela, autant sur le plan national que sur le plan régional.  À titre d’exemple, elle a cité l’Accord de paix de Chittagong qui a mis fin en 1997 à 20 ans de conflit interne, ainsi que le Traité de partage de l’eau du Gange, conclu avec l’Inde en 1996, ou encore l’accord sur le différend portant sur les frontières maritimes avec le Myanmar.  Elle a également rappelé que le Bangladesh était l’un des plus grands contributeurs de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.

« Au cours de mes 40 années en politique j’ai appris que la paix ne peut être réalisée que lorsque la justice prévaut à la fois au sein des États et dans les relations entre États », a déclaré Sheikh Hasina.  Or, la paix est une condition préalable au développement, a-t-elle poursuivi, et la justice n’est possible qu’à travers la démocratie qui donne le pouvoir au peuple.  Pour toutes ces raisons, le Bangladesh travaille au renforcement de sa démocratie par l’élimination de la pauvreté et de la faim, grâce à la mise en place de filets de sécurité sociaux, à l’inclusion, à une croissance continue, à la promotion du développement humain et à la lutte contre le terrorisme, a expliqué le Premier Ministre.  Ces principes m’ont encouragée à présenter le modèle « Émancipation du peuple et démocratie » lors de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, modèle qui contient six multiplicateurs de la paix qui se renforcent mutuellement, a indiqué Sheikh Hasina.  Ce modèle a obtenu l’appui de 64 pays à Dhaka en août dernier en vue de sa considération au cours de la présente session de l’Assemblée générale, a-t-elle précisé.

Après avoir passé en revue les grandes lignes de l’application de ce modèle au Bangladesh, y compris en ce qui concerne ses composantes relatives à la liberté des médias, aux différentes commissions parlementaires existantes, aux programmes de questions-réponses hebdomadaires entre la société et le Premier Ministre, ainsi qu’à la modernisation du système éducatif, Sheikh Hasina a mis l’accent sur le rôle des femmes dans le développement et a évoqué les différentes mesures prises en ce sens.  À titre d’exemple, plus de 12 000 femmes ont été élues au niveau local, et plus de 69 femmes siègent actuellement au Parlement bangladais, a-t-elle indiqué.  Elle a également fait état d’une baisse de 10% de la pauvreté et d’une augmentation du revenu par personne de 34,6%, ainsi que d’une réduction du taux d’inflation qui était à deux chiffres et qui se situe aujourd’hui à 4,97%.  Les progrès réalisés par le Bangladesh lui ont valu une reconnaissance mondiale en termes de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle poursuivi.  Qui plus est, a-t-elle ajouté, le Secrétaire général nous a demandé de faire partie du Groupe de direction de l’initiative « Renforcer la nutrition » et d’être l’un des promoteurs de l’initiative « l’éducation d’abord ».

Sheikh Hasina a également abordé la question des changements climatiques sous l’angle de son lien avec la sécurité alimentaire.  Elle a demandé un soutien international plus marqué pour la sécurité socioéconomique des pays frappés par les conséquences des changements climatiques notamment par le biais d’une réduction des barrières douanières et des quotas d’exportation, du respect des engagements pris en termes d’aide publique au développement (APD), et de l’égalité de tous les pays dans les institutions de Bretton Woods.

À la lumière des incidents récents, survenus après la diffusion d’une vidéo blasphématoire sur Internet, le Premier Ministre a expliqué que compte tenu de l’expérience tragique que le Bangladesh a connue du fait d’actes de terrorisme, son gouvernement avait adopté une politique de « tolérance zéro » face à ce phénomène et face à toute forme d’extrémisme.

Mme YINGLUCK SHINAWATRA, Premier Ministre de la Thaïlande, a souligné la nécessité d’une bonne gouvernance mondiale et l’importance de régler les différends par le biais de moyens pacifiques.  Le développement économique et les progrès politiques doivent aller de pair, a-t-elle dit.  Ainsi, a-t-elle estimé, il est nécessaire d’élaborer une stratégie nationale de développement en plaçant les personnes au centre de cette stratégie.

Le Premier Ministre a aussi plaidé en faveur d’un développement régional inclusif.  Les 10 membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) veulent créer la « Communauté de l’ANASE » d’ici à 2015, a-t-elle indiqué, espérant que cela permettrait d’étendre le développement à travers tout le continent asiatique.  Le réseau d’accords de libre échange devrait renforcer la résilience de l’Asie de l’Est, a-t-elle estimé.

Au moment où la communauté internationale envisage le programme de développement de l’après-2015, un processus inclusif au niveau mondial est crucial, a estimé le Premier Ministre thaïlandais. Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont constitué de bons outils et ont permis des améliorations des conditions de vie de millions de personnes, a-t-elle noté.  Pour préparer l’après-2015, Mme Yingluck Shinawatra a conseillé de tirer les leçons des succès et des échecs des OMD.  Elle a insisté pour que le processus d’élaboration des objectifs de développement durable soit aussi inclusif que possible, afin que chaque membre de la communauté internationale puisse se l’approprier.  La Thaïlande jouera un rôle actif dans ce processus, a-t-elle assuré.

Le Premier Ministre a ensuite exprimé son intention de travailler en lien étroit « avec ses amis de chaque région » pour renforcer leurs capacités à atteindre les objectifs de développement.  Elle a cité le cas du Myanmar, dont la Thaïlande soutient le processus de transition démocratique.

À une époque de mondialisation, le concept de la sécurité doit être centré sur les personnes, a poursuivi Mme Yingluck Shinawatra, demandant à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour lutter contre la criminalité transnationale.  Une des pires formes d’atteinte à la dignité humaine est le trafic d’êtres humains, a-t-elle estimé, avant d’expliquer que la lutte entreprise dans ce domaine est une priorité nationale de son pays.  Il faut s’assurer que l’état de droit prévaut et que les droits fondamentaux de l’homme soient garantis, notamment pour les groupes vulnérables comme les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées.

Le Premier Ministre a invité toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour promouvoir l’état de droit et favoriser ainsi la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme et le développement durable.  Elle a ensuite indiqué que son pays a établi cette année des relations diplomatiques avec « l’État de Palestine », dans l’espoir qu’Israël et la Palestine puissent arriver à une paix durable basée sur une solution à deux États.  Elle a également appelé à la fin de toute violence en Syrie.

M. GORDON DARCY LILO, Premier Ministre des Îles Salomon, a rappelé que son pays est sorti d’un conflit interne il y a une dizaine d’années et a pu, grâce à une initiative régionale, restaurer un environnement propice au développement.  La Commission Vérité et réconciliation créée en 2009 a rendu son rapport cette année.  Parallèlement, le pays a progressé sur les plans économique et social, avec une croissance stable au cours des cinq dernières années.  Dans le domaine de la santé, le Premier Ministre a annoncé que le paludisme avait été éradiqué dans 2 des 9 provinces et que les taux de mortalité infantile et maternelle avaient baissé.

Les Îles Salomon ont regagné leur titre de « Happy Isles », a observé M. Darcy Lilo.  Le pays s’attache à renforcer sa gouvernance démocratique, mais cela coûte cher et il a besoin du partenariat international.  Le Gouvernement travaille avec différents organes de l’ONU pour consolider les acquis et renforcer ses liens avec les Nations Unies.

Abordant la question de Fidji, M. Darcy Lilo a reconnu la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de ce pays, voulant poursuivre le dialogue avec lui.  Il a félicité Fidji d’avoir programmé des élections générales en 2014.  Les Îles Salomon ont aussi renforcé leur rôle de médiateur au niveau sous-régional par le biais du Groupe mélanésien du Fer de lance (MSG) qui a créé une unité de maintien de la paix. 

En tant que membre des pays les moins avancés (PMA), les Îles Salomon travaillent à mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul.  Un deuxième aéroport international est en cours de construction, grâce à l’aide de la Nouvelle-Zélande, et deux universités sont en projet.  M. Darcy Lilo a aussi mentionné les efforts menés pour protéger les stocks de poissons et les gérer, ainsi que pour développer l’industrie minière.

Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, le pays met en œuvre sa Stratégie nationale de développement et fait partie des 50 pays que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) doit consulter pour élaborer le programme de développement post-2015.

Le Premier Ministre s’est attardé sur la question des changements climatiques.  Il a voulu que tout soit fait pour limiter la hausse de la température à 1,5ºC et pas 3 ou 5ºC de plus.  La survie des petits États insulaires en développement en dépend.  En juin dernier, Les Îles Salomon ont lancé une politique nationale sur les changements climatiques qui touche tous les secteurs.  Pays riche sur le plan biologique et culturel, il est aussi membre de l’Initiative du Triangle de Corail.

M. ASYLBEK JEENBEKOV, Président du Parlement de la République kirghize, a prévenu que la crise économique qui a éclaté en 2008 n’a pas encore été surmontée, ce qui est dommageable puisque le monde est devenu moins sûr avec ses nombreux problèmes et inquiétudes qui multiplient les risques de guerre et de tensions entre les pays et dans les pays.  Les États ne peuvent plus faire face seuls à ces menaces.  La diffusion d’un film antimusulman peu avant le début de l’Assemblée générale ainsi que les attaques contre l’ambassade américaine en Libye et la mort de l’Ambassadeur Chris Stevens ne sont pas de nature à établir la confiance entre les nations, a regretté le Président du Parlement.

En Afghanistan, pays voisin du Kirghizistan, le retrait des forces internationales en 2014 pourrait profiter aux ennemis de la paix, a averti M. Jeenbekov, qui a souligné que son pays apporte une aide à son voisin pour préparer cette échéance.  Il n’a pas manqué de souligner le fait que l’Afghanistan reste le premier producteur mondial d’opium et la nécessité de lutter pour réduire les conséquences néfastes de cette production sur les populations civiles.  Les pays de l’Asie centrale entendent aider l’Afghanistan pour relever ce défi, a affirmé M. Jeenbekov. 

Il a demandé à la communauté internationale de s’adapter à ces multiples défis.  Le Conseil de sécurité doit être plus transparent, plus efficace et plus démocratique.  Le Conseil économique et social doit, quant à lui, s’occuper davantage des questions essentielles qui préoccupent les populations du monde.  Le Président du Parlement a rappelé la candidature de son pays à un siège de l’ECOSOC en 2013.

Il a dit l’attachement du Kirghizistan à l’économie verte et a demandé l’aide internationale pour alléger et restructurer la lourde dette du pays en arguant des matières premières qu’il recèle, dont une réserve énergétique de l’ordre de 142,5 milliards de kilowatts.  Le pays a également des ressources hydrauliques qui peuvent aider les pays voisins.     

Le Président du Parlement a aussi souligné que depuis 2010, son pays a entamé une réforme démocratique et économique et qu’il s’est engagé à lutter contre la corruption.  Aux autorités du Bélarus, il a demandé l’extradition de l’ancien Président Kourmanbek Bakiev et de ses amis pour qu’ils répondent de leurs actes. 

M. ABDIWELI MOHAMED ALI, Premier Ministre de la Somalie, s’est félicité des évolutions décisives ces derniers mois en Somalie, après des décennies de division.  Illustrant son propos, il a cité l’adoption le 1er  aout 2012 de la nouvelle Constitution somalienne, la mise en place le 20 août d’un nouveau Parlement et l’élection le 10 septembre du Président de la République fédérale de Somalie, M. Hassan Sheikh Mohamud.  Il a précisé que le nouveau Président nommera son Premier Ministre et son gouvernement dans les semaines à venir.  Il s’est réjoui que des membres de la diaspora somalienne commencent à rentrer au pays, avec des moyens et des compétences qui aideront à construire la Somalie de demain. 

Il a dit que le défi le plus urgent était de restaurer la paix et la sécurité dans l’ensemble du pays, en ajoutant que la paix ne pourra pas être garantie par les seuls moyens militaires.  « Nous devons mettre en œuvre des politiques d’inclusion et un gouvernement représentatif, crédible et capable », a insisté le Premier Ministre.  Il a manifesté la volonté de la Somalie de combattre les extrémistes d’Al-Chabaabjusqu’à ce que la Somalie redevienne une nation pacifique et tolérante.

Il a prévenu que la durabilité et la stabilité des efforts de la Somalie dépendront de sa capacité de développer son économie, en ajoutant qu’il n’y aura pas de paix sans emploi ni nourriture.  Avec des ressources abondantes et neuf millions d’acres de terres fertiles, la Somalie doit pouvoir remettre son peuple sur la voie du développement économique, a-t-il insisté.  Alors que des extrémistes du monde entier ont utilisé la Somalie comme sanctuaire et base à partir de laquelle ils veulent planifier des attaques contre d’autres pays, le Premier Ministre somalien s’est dit conscient de la responsabilité de son pays vis-à-vis de ce problème tout comme celui des pirates somaliens qui sévissent loin des côtes somaliennes.  Il a souligné la détermination de son pays à collaborer avec tous les partenaires internationaux sur tous ces fronts, en attendant que la Somalie se dote des capacités nationales nécessaires pour faire face elle-même à ces défis.      

M. RASHID MEREDOV, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Turkménistan, a fait observer que la sécurité énergétique était la condition de base pour assurer un développement stable et sans conflit.  Il a rappelé que son pays recèle la quatrième réserve d’hydrocarbures au monde et qu’il a réclamé maintes fois la création d’un système stable et fiable pour gérer les sources énergétiques mondiales et les marchés internationaux. 

Il a estimé que le temps était venu pour l’ONU de prendre une décision consensuelle qui servirait de base à la création d’une politique universelle et de mécanismes juridiques capables de gérer la coopération internationale en matière d’énergie, ainsi qu’un système d’approvisionnement qui prendrait en compte les intérêts des producteurs d’hydrocarbures et ceux des pays de transit et de destination.  La rédaction d’un projet de résolution au cours de cette session sur la création d’un groupe d’experts en la matière serait particulièrement appropriée, a-t-il estimé.

M. Meredov a parlé des problèmes écologiques de l’Asie centrale et du bassin de la mer Caspienne et a jugé insuffisants les efforts déployés jusqu’à présent pour y faire face.  Afin de remédier à cette situation, il a proposé la création, en coopération avec l’ONU, d’un centre régional des technologies liées aux changements climatiques afin d’aider les pays de la région à renforcer leur coopération dans les domaines de la sûreté environnementale.

Insistant par ailleurs sur l’importance du désarmement, M. Meredov a proposé la tenue, l’an prochain, d’une réunion consultative de haut niveau sur l’élargissement du cadre juridique international de non-prolifération.  Il a également estimé approprié d’envisager la création d’un centre sous-régional de l’ONU pour le désarmement en Asie.  Le Ministre a fait savoir que le Turkménistan s’était porté candidat à un siège au Conseil économique et social (ECOSOC) pour la période 2013-2015.  Il a aussi proposé de transformer la Plateforme d’action pour les affaires humanitaires pour en faire la base politique et juridique de la consolidation des efforts humanitaires de la communauté internationale.

M. DIMITRIS L. AVRAMOPOULOS, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a tout d’abord fait savoir que son pays s’était porté candidat à un siège au Conseil des droits de l’homme pour la période 2013-2015.  Il a affirmé que son pays avait entrepris d’importantes réformes législatives et institutionnelles s’agissant du droit d’asile et de l’immigration. 

M. Avramopoulos a raillé le discours du « représentant » de l’ex-République yougoslave de Macédoine, l’accusant d’avoir déformé la réalité devant l’ensemble de la communauté internationale et d’avoir eu recours à une rhétorique du XIX siècle.  Le populisme et le nationalisme sont les pires ennemis de la stabilité de notre région, a affirmé le Ministre grec pour qui la solution au différend repose « dans un nom avec un qualificatif géographique ».  En effet, s’est-il expliqué, la Macédoine est une région géographique qui chevauche les territoires de trois pays, la principale partie se trouvant en Grèce, puis en Bulgarie et en ex-République yougoslave de Macédoine.

Le Ministre a également fait savoir que la Grèce œuvrait en faveur d’une plus grande coopération avec la Turquie, en appuyant notamment la candidature de ce pays à l’Union européenne.  La Turquie, a-t-il ajouté, doit démontrer de manière tangible qu’elle a abandonné certaines de ses attitudes, notamment la menace persistante de « casus belli » contre la Grèce ou encore sa position vis-à-vis de Chypre.  M. Avramopoulos a aussi indiqué que la Grèce appuyait les négociations de la République de Chypre avec la communauté chypriote turque dans le but de réunifier l’île.  La Grèce appuie aussi la décision de la République de faire valoir son droit souverain sur les gisements de gaz naturel situés dans sa zone économique exclusive.

S’agissant de la crise économique grecque, le Ministre des affaires étrangères a expliqué que la nouvelle coalition tripartite au pouvoir était en train de mettre en œuvre un vaste programme de réajustement afin d’améliorer les perspectives macroéconomiques du pays tout en lançant des réformes structurelles pour stimuler la croissance et la création d’emplois.  Aujourd’hui, a-t-il affirmé, le déficit a été réduit de manière significative et l’économie a regagné plus de 50% de sa compétitivité.  

M. Avramopoulos a reconnu que la Grèce traversait une transition douloureuse vers la relance économique et la croissance.  Il a néanmoins estimé que son pays réussirait à surmonter ces défis car la Grèce est plus grande que sa taille géographique et plus précieuse que sa réalité fiscale.  « Ne l’oublions pas, la Grèce est une valeur présente dans les cœurs et les esprits des gens, quelle que soit leur nationalité, leur race ou leur religion.   Cela nous donne le pouvoir moral de gagner ce combat », a déclaré le Ministre.

M. YANG JIECHI, Ministre des affaires étrangères de la Chine, a vanté l’égalité et la démocratie dans les relations internationales.  « Nous nous abstenons de nous ingérer dans les affaires intérieures d’autrui et d’imposer notre volonté aux autres, et nous ne tolérons aucune ingérence extérieure dans les affaires intérieures de notre pays », a-t-il précisé.  La Chine est d’avis qu’il faut faire avancer la construction d’un système de gouvernance économique mondiale avec la réforme du système financier international comme élément clef.  Il faut mettre en œuvre rapidement la réforme des quotes-parts et de la gouvernance des institutions financières internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI), en renforçant la représentation et le droit à la parole des économies émergentes et des pays en développement.

« Nous devons respecter la diversité du monde et le droit de chaque État de choisir librement sa voie de développement », a poursuivi M. Jiechi.  « Nous devons nous en tenir au dialogue et aux négociations pour régler les différends et nous opposer à l’usage arbitraire de la force et à la menace de la force », a-t-il ajouté.

Préoccupée par les tensions persistantes et l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie, la Chine, a-t-il dit, appelle les différentes parties syriennes à cesser immédiatement les conflits et les actes de violence, à mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, le plan en six points et le Communiqué du Groupe d’action sur la Syrie, et à ouvrir le plus vite possible un dialogue politique inclusif en vue d’une transition politique conduite par le peuple syrien lui-même.  Selon le Ministre des affaires étrangères, les parties concernées de la communauté internationale doivent jouer un rôle positif et constructif, soutenir, par des actions concrètes, le Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue arabe, M. Lakhdar Brahimi, dans ses efforts pour une médiation impartiale.

« En tant qu’acteur, bâtisseur et contributeur important du système international, la Chine œuvre à partager avec tous les pays du monde les opportunités de développement », a assuré M. Jiechi.  La Chine a déployé 21 000 personnes dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU et participé activement à la coopération internationale contre le terrorisme, la piraterie et la prolifération des armes.  Poursuivant notamment une politique d’amitié et de coopération à l’égard des pays voisins, elle a élargi ses échanges avec eux et contribué à plus de 50% à la croissance asiatique.

En 2011, la Chine a enregistré une croissance de 9,3% de son PIB, fait avancer la restructuration et amélioré le bien-être de son peuple.  Pour la période du « XIIe Plan quinquennal », son marché intérieur sera un des premiers du monde, le volume de ses importations dépassera les 10 000 milliards de dollars et celui de ses investissements étrangers directs les 500 milliards de dollars, a annoncé le Ministre.  M. Jiechi a conclu en soulignant que « Diaoyu et ses îlots affiliés font partie intégrante du territoire chinois depuis l’Antiquité ».  La Chine en possède des preuves historiques et juridiques incontestables, a affirmé le Ministre.

M. ESPEN BARTH EIDE, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a affirmé que le Gouvernement syrien était le principal responsable des atrocités de masse qui sont commises.  Le régime de Bashar Al-Assad a perdu toute légitimité et doit renoncer au pouvoir, a-t-il estimé.  M. Eide a également souligné que toute partie qui commet des violations du droit international humanitaire devra répondre de ses crimes.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à agir et à délaisser les notions « démodées » de sphères d’influence afin de trouver une position commune.

Après avoir salué le courage des autorités du Myanmar et s’être félicité de la signature, aujourd’hui, de l’accord entre le Soudan et le Soudan du Sud, M. Eide a indiqué que le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens, qu’il préside, s’était récemment réuni.  Il a fait part des profondes préoccupations que lui inspirent les relations entre Israël et la Palestine.  La population palestinienne est en proie à une fatigue notable et peut être poussée à une solution alternative qui pourrait gravement entraver les perspectives des deux parties, a alerté le Ministre, qui a ajouté que les pays qui financent l’Autorité palestinienne étaient en proie à une fatigue similaire. 

La solution à deux États est la seule voie vers une paix durable, mais les perspectives de création d’un État palestinien sur cette base s’amoindrissent au fur et à mesure que se poursuit la construction des colonies de peuplement israéliennes, a tranché le Ministre.  Afin de remettre le processus de paix sur la bonne voie, les négociations doivent reprendre maintenant.

M. Eide a salué les efforts inlassables du Secrétaire général pour réformer le fonctionnement interne de l’Organisation.  Il a dénoncé la « microgestion intergouvernementale » de ce qui devrait être la prérogative du « Chef de l’Exécutif ».

CHEIKH KHALID BIN AHMED BIN MOHAMMED AL KHALIFA, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, a relaté les étapes franchies dans la modernisation de son pays, en citant particulièrement les élections municipales et parlementaires et le dialogue avec toutes les composantes de la société.  Il a ajouté que le Bahreïn a connu depuis l’année dernière de sérieux défis en matière de sécurité et de stabilité auxquels il a fait face dans la transparence, l’honnêteté et l’engagement.  Une Commission d’enquête indépendante a été créée pour rétablir la vérité et dédommager les victimes.  En conséquence, un dialogue élargi a réuni tous les segments de la société et a eu pour effet une série de réformes constitutionnelles et législatives embrassant tous les aspects de la vie politique, sociale et légale. 

Le Roi de Bahreïn a proposé la création d’une cour arabe des droits de l’homme, une initiative historique que le Conseil de la Ligue des États arabes a relayée.  La semaine dernière, le Bahreïn a accepté 90% des recommandations du Conseil des droits de l’homme.

Face aux menaces dans la région, le Ministre a appuyé l’initiative du Roi d’Arabie saoudite de changer le Conseil de coopération du Golfe en « Union ».  S’agissant de la Syrie, il a appelé la communauté internationale à présenter une position unique pour mettre un terme à la crise humanitaire, trouver une solution pacifique à la crise, et préserver l’unité et la cohésion du peuple syrien. Il a appelé l’ONU à arrêter d’invoquer des problèmes de procédure pour excuser son incapacité à empêcher des crimes contre l’humanité.  S’agissant de la question palestinienne, le Ministre a demandé l’arrêt des colonies de peuplement.  Il a aussi réaffirmé la position de son pays en faveur d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, ce qui sera possible quand Israël mettra en œuvre les décisions internationales et adhérera au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. 

Le Ministre a aussi exigé de l’Iran qu’il remplisse ses engagements envers l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a réitéré la nécessité de résoudre le problème de l’occupation par l’Iran des trois îles des Émirats arabes unis devant la Cour internationale de Justice.  Il a enfin dit son attachement à l’intégrité territoriale du Maroc et au règlement de la question du « Sahara marocain », conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.

M. ÉDOUARD NIANKOYE LAMA, Ministre des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger, a estimé que la médiation internationale comme moyen de prévention ou d’arrêt de la violence à travers le dialogue, la négociation et la conclusion d’accords devait être privilégiée.  Dans ce cadre, la Guinée encourage le déploiement rapide de médiateurs, accompagnés d’experts, tout en soutenant l’initiative du Secrétaire général confortant le rôle des femmes dans le processus de médiation.  Dans les pays en développement, notamment en Afrique, les mécanismes de médiation et de règlement doivent être consolidés par le renforcement des capacités et l’allocation de ressources financières suffisantes pour une approche holistique et efficace.

Le Ministre a affirmé que la Guinée faisait sienne la demande faite au Conseil de sécurité pour un déploiement urgent d’une force internationale en vue de restaurer l’intégrité territoriale du Mali.  En Guinée-Bissau, a-t-il ajouté, la consolidation de la paix et de la stabilité passe nécessairement par la restauration de toutes les institutions démocratiques.  Concernant la région des Grands Lacs, il a dit appuyer les efforts internationaux visant à la restauration de la paix et de la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Par ailleurs, le Ministre a souligné que, depuis l’élection en 2010 du Président Alpha Condé, le Gouvernement avait entrepris un vaste programme de démocratisation et de réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales.  Il a également renouvelé l’engagement de son gouvernement à continuer de promouvoir les droits de l’homme et de garantir les libertés publiques.

M. RAFAEL RONCAGLIOLO ORBEGOSO, Ministre des affaires étrangères du Pérou, a condamné, une fois de plus, l’embargo imposé à Cuba et regretté que le différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni à propos des « Îles Malouines » ne soit toujours pas réglé.  Il a souhaité une réforme urgente du Conseil de sécurité pour refléter les réalités du XIX siècle.  Rappelant l’adhésion de son pays à plusieurs Conventions de l’ONU, le Ministre a rappelé que le Pérou a organisé, en juin dernier, une conférence internationale des Ministres des affaires étrangères et des chefs des agences nationales spécialisées contre le problème mondial des drogues afin de relancer un dialogue politique gelé depuis 20 ans.

Le Pérou préside en ce moment l’Union sud-américaine des nations et veut consolider l’Amérique du Sud comme une zone de paix et de citoyenneté démocratique.  C’est déjà une zone exempte d’armes nucléaires et, a espéré le Ministre, ce sera bientôt aussi une zone exempte de mines antipersonnel.  Dans quelques jours, le Pérou accueillera le troisième Sommet des pays arabes et d’Amérique du Sud.  Sur le plan économique, le pays a connu en 2011 une croissance de 6,92% et s’est fixé comme priorité l’intégration sociale.  Dans la foulée de Rio+20, le Pérou estime que l’Agenda pour le développement post-2015 doit faire converger les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs de développement durable.

Droits de réponse

Le représentant de l’Iran a tenu à répondre au Premier Ministre israélien.  Il a insisté sur le fait que le programme nucléaire est strictement pacifique, respecte pleinement les obligations internationales et est conforme au droit des pays à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  L’Iran, a-t-il ajouté, est partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et reste attaché à ses obligations juridiques.  L’Iran, a encore dit le représentant, n’a cessé de proposer la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  L’Iran, a-t-il insisté, n’a jamais été impliqué dans aucune activité nucléaire suspecte.  Bien au contraire, ce sont ses ingénieurs nucléaires qui ont été victimes d’attaques terroristes.  Israël ne peut pas en dire autant, a-t-il accusé, en citant, entre autres, les conclusions de la dernière Conférence d’examen sur le TNP.  La seule menace à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient est l’arsenal nucléaire d’Israël, a dit le représentant en exhortant les autorités israéliennes à répondre aux appels de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et en soulignant que son pays se réserve le droit de répondre à toute attaque.  Il a ironisé sur le « diagramme imaginaire » exhibé par le Premier Ministre israélien.  À l’heure d’Internet, les gens ne peuvent plus être trompés par des moyens « aussi absurdes ».

Répondant quant à lui au Ministre chinois des affaires étrangères, le représentant du Japon a appelé à la raison, au renoncement à la force et au respect de l’état de droit qui est une base de la paix mondiale.  Les îles dont la Chine a parlées ont été cédées au Japon en vertu de traités.  L’assertion selon laquelle le Japon a pris ces îles à la Chine ne peut tenir la route et les études menées en 1995 ont confirmé que ces îles étaient inhabitées et ne montraient aucune de trace de la présence chinoise, a conclu le représentant en retraçant l’histoire des différents traités.

Son homologue de la Chine a dénoncé une déformation de l’histoire servie par des arguments fallacieux qui défient le bon sens.  La Chine, a-t-il dit, est très claire.  Elle a une position bien définie et cohérente: les îles Diaoyou font partie intégrante du territoire chinois depuis l’antiquité et elle peut le prouver par des textes et la jurisprudence.  Le Japon a une longue histoire d’appropriation de territoires, comme c’était le cas pour Taiwan.  Les traités signés entre les États-Unis, la Chine et le Japon ont stipulé que tous les territoires volés à la Chine devaient lui être restitués.  Le représentant a donc regretté que le Gouvernement japonais tienne tellement à « son esprit colonial ».  L’achat récent de ces îles par le Japon n’était qu’un blanchiment d’argent et c’est à travers ce moyen illégal que le Japon essaie d’asseoir son autorité sur ces îles et de duper la communauté internationale.  Dénonçant « cette atteinte grave » au droit international et à la Charte des Nations Unies, il a aussi dénoncé un déni de la victoire sur le fascisme après la Deuxième Guerre mondiale.  Tout acte illégal reste illégal et ne produit jamais le droit, a-t-il dit, en voulant rappeler un principe simple du droit international et en soulignant que la Chine ne renoncera jamais à ses droits.

Il ne fait aucun doute que ces îles font partie du Japon comme l’attestent les faits historiques et le droit international, a rétorqué le représentant du Japon.  Il a nié tout conflit de souveraineté, se refusant de répondre davantage aux arguments de la Chine.

Son homologue de la Chine s’est étonné que le Japon n’ait aucun remords face à son histoire coloniale.  Il a regretté cette « logique du voleur » après une guerre d’agression.  Nous sommes au XXI siècle mais le Japon continue de s’accrocher à une mentalité obsolète contre laquelle plus d’un milliard de Chinois se sont levés, a rappelé le représentant.  La Chine continuera de prendre des mesures déterminées pour sauvegarder son intégrité territoriale, a-t-il promis, en appelant le Japon à respecter l’histoire, à faire face à la réalité et à arrêter de se bercer d’illusions.  Le Japon devrait renoncer à tout acte qui viole ou sape l’intégrité de la Chine, a tranché le représentant. 

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Moyen-Orient: le Conseil de sécurité déterminé à renforcer la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes

CS/10775

Moyen-Orient: le Conseil de sécurité déterminé à renforcer la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes

26/09/2012
Conseil de sécuritéCS/10775
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6841e séance – après-midi


MOYEN-ORIENT: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉTERMINÉ À RENFORCER

LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LA LIGUE DES ÉTATS ARABES


Le Conseil de sécurité, à l’issue d’un débat ministériel sur la situation au Moyen-Orient qu’il tenait cet après-midi, s’est dit « déterminé à prendre des mesures concrètes pour renforcer la coopération » entre l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes.


Dans une déclaration présidentielle lue par le Ministre allemand des affaires étrangères, M. Guido Westerwelle, dont le pays assure la présidence ce mois, le Conseil de sécurité « salue les efforts déployés par la Ligue des États arabes pour contribuer à l’action collective menée pour trouver une solution pacifique aux conflits qui secouent le Moyen-Orient et pour apporter une réponse internationale aux transformations que connaît la région ».


De même, le Conseil « accueille également avec satisfaction la nomination du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi, qui, souligne-t-il, « marque une étape majeure de la coopération entre les deux organisations ».  Il « exprime son soutien à l’action qu’il mène pour poursuivre la mission de bons offices du Secrétaire général ».


« Il faut ouvrir un nouveau chapitre de la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes », a lancé M. Westerwelle, en ouvrant, en sa capacité nationale, le débat.


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a ainsi plaidé pour un meilleur échange d’informations entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, en précisant que « le dialogue entre les Secrétariats des deux organisations doit être plus fréquent et ciblé ». 


L’établissement d’un bureau de liaison de l’ONU au Caire pourrait contribuer à renforcer ces contacts, a-t-il poursuivi, en ajoutant que cette possibilité était en cours d’examen.


De son côté, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Nabil El-Araby, a insisté sur le fait que la transparence et la franchise constituaient la base de toute coopération entre la Ligue et les Nations Unies. 


M. El-Araby a estimé que la crédibilité et l’efficacité du Conseil de sécurité, ainsi que la mise en œuvre complète et équitable de ses résolutions, étaient essentielles pour la paix et la sécurité internationales. 


Rejetant « le choix fallacieux entre la démocratie et l’instabilité », la Secrétaire d’État américaine, Mme Hillary Clinton, a observé que l’existence de ces nouvelles démocraties était un motif de grande satisfaction.  « Ces nouvelles démocraties ont besoin de partenariats forts », a-t-elle déclaré, avant de rappeler que le sort des révolutions arabes était entre les mains des habitants de la région.


Le conflit israélo-palestinien et les changements spectaculaires que connaît le monde arabe depuis 18 mois, en particulier la crise syrienne, ont alimenté la discussion, à laquelle ont participé 14 ministres. 


« Le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens est dans l’impasse et la fenêtre pour une solution de deux États se referme dangereusement », a observé M. Ban, en jugeant que l’Initiative de paix arabe était une « pièce essentielle » du cadre de règlement du conflit.


S’agissant de la Syrie, où se déroule une « véritable tragédie humaine », le Secrétaire général a appelé tous ceux qui sont susceptibles d’exercer une influence sur ce dossier de persuader les parties concernées qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise.


Sur cette situation de conflit, M. El-Araby a, quant à lui, estimé que le Conseil de sécurité n’avait réalisé aucun de ces objectifs en raison de désaccords entre ses cinq membres permanents.  « Si l’on veut que la mission du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, soit couronnée de succès, le Conseil de sécurité doit le soutenir dans ses efforts », a-t-il dit.


Nombre de ministres ont, eux aussi, déploré la paralysie du Conseil de sécurité en Syrie.  Le Chef de la diplomatie française, M. Laurent Fabius, l’a jugée choquante, et son homologue britannique, M. William Hague, impardonnable, alors que le conflit a fait déjà plus de 30 000 morts.


Pour le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, les États qui ont incité les opposants au Président syrien Bashar Al-Assad à rejeter le dialogue et la mise en place d’un cessez-le-feu, tout en demandant simultanément la capitulation inconditionnelle du régime, ont une part importante de responsabilité dans le bain de sang en Syrie.


Au sujet du conflit israélo-palestinien, la plupart des intervenants ont souhaité une relance du processus de paix, encourageant les parties à la reprise des négociations.


Pour le Ministre marocain des affaires étrangères, M. Saad-Eddine El Othmani, la politique d’implantation de colonies de peuplement poursuivie par Israël dans les territoires occupés palestiniens constitue un obstacle à la recherche d’une solution pacifique.  Il a également condamné la destruction en cours par Israël du caractère culturel de la ville de Jérusalem.


Sa collègue sud-africaine, Mme Maite Nkoana-Mashabane, a, pour sa part, considéré que la coopération du Conseil de sécurité qui existe actuellement avec la Ligue des États arabes sur la question du Moyen-Orient était décevante.



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient


Lettre datée du 6 septembre 2012, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Allemagne auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2012/686)


Déclarations


M. GUIDO WESTERWELLE, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a observé qu’avec le « printemps arabe », le processus du changement était constant dans les pays arabes, malgré des situations distinctes.  Le Ministre, évoquant la diffusion d’un film islamophobe honteux, a dit comprendre le fait que les fidèles de l’Islam aient pu se sentir insultés mais, a-t-il estimé, la réaction à une telle provocation ne peut pas être violente.  Il ne saurait y avoir, selon lui, de justification à la violence et au meurtre.  Il faudrait, au contraire, appuyer ceux qui, dans le monde entier, sont pour le respect et la tolérance.  L’Allemagne, plus que jamais, est aux côtés de ceux qui œuvrent pour la paix, a-t-il déclaré. 


En Syrie, la perspective de paix demeure encore un rêve lointain, a fait observer le Ministre, en appelant à une réaction commune.  Il s’est félicité, à cet égard, du rôle de chef de file de la Ligue des États arabes dans le pays pour faire cesser les tueries.  M. Westerwelle a ensuite souligné l’importance de renforcer la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes.  Il a ainsi proposé la tenue de séances d’information plus fréquentes et la mise en place d’un bureau de liaison de l’ONU au Caire pour améliorer la coopération avec la Ligue des États arabes.  Il faut, a-t-il insisté, ouvrir un nouveau chapitre de la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que les récents développements en cours dans le monde arabe, s’ils allaient dans la direction d’une liberté si longtemps bafouée, pouvaient également nourrir l’inquiétude.


« Le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens est dans l’impasse et la fenêtre pour une solution de deux États se referme dangereusement », a-t-il poursuivi, en soulignant que l’Initiative de paix arabe était une pièce essentielle du cadre de règlement du conflit.


Notant que le conflit en Syrie était devenu une menace à la paix et à la sécurité internationales, le Secrétaire général a affirmé qu’une véritable tragédie humaine se déroulait dans ce pays, « au vu et au su de tous mais aussi dans les ténèbres des geôles syriennes et dans les mémoires traumatisées des enfants ».  C’est pourquoi, il a appelé tous ceux qui sont susceptibles d’exercer une influence sur ce dossier de persuader les parties concernées qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise.


Les tensions dans la région sont exacerbées par le défi que posent les armes nucléaires, a ensuite fait observer M. Ban, avant d’encourager les membres du Conseil à prévenir toute escalade des violences et d’œuvrer à la recherche de solutions pacifiques, conformément à la Charte des Nations Unies.


Le changement de l’environnement politique au Moyen-Orient avait donné une dimension nouvelle au rôle de la Ligue des États arabes, a indiqué le Secrétaire général.  À cet égard, il a rappelé le rôle qu’a joué la Ligue dans la tenue d’élections libres en Tunisie et en Libye, sa participation à la mission militaire d’observation des Nations Unies en Syrie et ses efforts de médiation dans ce pays.  Ces efforts de médiation doivent être soutenus de manière robuste et concrète par le Conseil, a-t-il affirmé.


Le Secrétaire général a ensuite plaidé pour un meilleur échange d’informations entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, précisant que « le dialogue entre les Secrétariats des deux organisations doit être plus fréquent et ciblé ».  L’établissement d’un bureau de liaison de l’ONU au Caire pourrait contribuer à renforcer ces contacts, a-t-il poursuivi, en ajoutant que cette possibilité était en cours d’exploration.


M. Ban a insisté pour que la prévention des conflits soit au centre de l’agenda international, « l’ONU continuant de renforcer sa capacité à agir de manière précoce, tout en aidant les organisations internationales à œuvrer au dialogue et à la médiation ».


Soulignant le vaste potentiel du Moyen-Orient pour le développement d’une énergie durable, le Secrétaire général a invité à explorer de nouveaux domaines de coopération, notamment dans le contexte de son Initiative pour une énergie durable.  « Ne limitons pas notre coopération au règlement politique des crises qui peuvent survenir », a-t-il fait remarquer.


Avant de conclure, M. Ban a exhorté à continuer de fournir une assistance concrète, chaque fois que cela est nécessaire, afin d’assurer le succès des processus de transition en cours, « même s’il incombe en premier lieu aux sociétés concernées d’assumer la plus grande part de cette tâche ». 


M. NABIL EL-ARABY, Secrétaire général de la Ligue des États arabes, a insisté sur le fait que la transparence et la franchise constituaient la base de toute coopération entre la Ligue et les Nations Unies.  Il a souligné la nécessité d’établir un dialogue entre la Ligue des États arabes et le Conseil de sécurité des Nations Unies.  Rappelant que la Ligue des États arabes avait été fondée avant les Nations Unies, M. El-Araby a estimé que la crédibilité et l’efficacité du Conseil de sécurité, ainsi que la mise en œuvre complète et équitable de ses résolutions étaient essentielles pour la paix et la sécurité internationales. 


Le Secrétaire général de la Ligue des États arabes a affirmé que le règlement du conflit au Moyen-Orient, l’un des plus anciens de la communauté internationale, ne passait que par le biais d’une mise en œuvre complète et fidèle de toutes les résolutions du Conseil de sécurité.  Ces résolutions n’ont pas été mises en œuvre et les tensions et les violences se sont poursuivies, a-t-il déploré.  Les Palestiniens n’ont pas réussi à faire reconnaître leur droit à l’autodétermination et à créer leur État indépendant, a-t-il expliqué, en mettant l’accent sur la nécessité de réexaminer la démarche du passé, basée sur la gestion du conflit plutôt que sur la fin du conflit.  Ceci permettrait d’éviter l’application de la politique des « deux poids, deux mesures », a-t-il estimé. 


M. El-Araby a en outre observé que la crise syrienne se détériorait de jour en jour.  Le fait que le Gouvernement syrien refuse toutes les initiatives, y compris celles de la Ligue des États arabes, nous met dans une situation difficile et tragique, a-t-il regretté, en notant que le spectre d’une guerre religieuse et ethnique assombrissait le ciel syrien et celui de toute la région. 


La toute première étape est de mettre fin aux effusions de sang et de passer enfin à un régime démocratique susceptible de prendre en compte les demandes légitimes du peuple syrien, a-t-il déclaré.  Mais, encore une fois, le Conseil de sécurité n’a réalisé aucun de ces objectifs en raison de désaccords entre ses cinq membres permanents.  Si l’on veut que la mission du Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, soit couronnée de succès, le Conseil de sécurité doit le soutenir dans ses efforts.


Évoquant la projection d’un film islamophobe, M. El-Araby a rejeté les violences qui ont éclaté contre certaines ambassades et installations étrangères dans le monde, notamment l’attaque perpétrée contre le consulat américain à Benghazi, en Libye, qui a causé la mort de l’Ambassadeur des États-Unis dans le pays, Chris Stevens.  Il a néanmoins averti que le fait d’offenser les croyances et les religions constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales.  M. El-Araby a dit ne voir aucun lien entre la liberté d’expression et des activités ayant pour but d’insulter les cultures ou croyances des autres.


Le Secrétaire général de la Ligue des États arabes a, de même, plaidé en faveur de la création d’un cadre international juridiquement contraignant pour faire face aux insultes contre les religions et veiller à ce que leur expression et leurs symboles soient respectés, conformément aux articles 19 et 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. 


Par ailleurs, M. El-Araby a demandé un appui officiel du Conseil de sécurité pour la tenue à Helsinki, en Finlande, d’une conférence en vue de la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Il a souligné la nécessité d’éliminer le spectre d’un conflit dans cette région avec le recours à des armes non classiques.


Enfin, selon le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, le pacte de coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, conclu en 1989, doit être mis à jour pour tenir compte des nouvelles priorités et des défis futurs.  Il conviendra également de renforcer la coopération entre les deux organisations sur les aspects humanitaires, a-t-il ajouté.


M. SAAD-EDDINE EL OTHMANI, Ministre des affaires étrangères du Maroc, a regretté que le conflit israélo-palestinien « tienne en otage le présent et l’avenir de générations entières au Moyen-Orient » et vivement critiqué, à cet égard, l’intransigeance d’Israël.  Le Ministre a ensuite plaidé pour un renforcement de la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, en soulignant l’intensité des efforts de médiation de la Ligue dans la crise syrienne


La politique d’implantation de colonies de peuplement poursuivie par Israël dans les territoires occupés palestiniens constitue un obstacle à la recherche d’une solution pacifique, a-t-il soutenu, avant de condamner la destruction en cours par Israël du caractère culturel de la ville de Jérusalem.  C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale à préserver le caractère islamique et chrétien de la Ville sainte et engagé Israël à respecter le droit international.


Abordant la situation en Syrie, le Ministre marocain des affaires étrangères a appelé à une cessation immédiate des violences et à la mise en place, sans ingérence militaire étrangère, d’un processus politique auquel participeraient toutes les composantes de la société syrienne.  M. El Othmani a conclu son intervention en condamnant vivement l’attaque « infâme » perpétrée contre le consulat américain à Benghazi, en Libye, et en réaffirmant le soutien de son pays au renforcement de la coopération entre le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes.


M. LAURENT FABIUS, Ministre des affaires étrangères de la France, a déclaré que face aux défis qui se posent au Moyen-Orient, l’attitude de son pays était à la fois solidaire et exigeante.  Il convient en effet, a-t-il dit, d’accompagner le mouvement historique du « printemps arabe », en vue de redonner espoir à la jeunesse.  En outre, il faut défendre avec vigueur les valeurs de la liberté à chaque fois que celles-ci semblent menacées.


Dans ce contexte, le Ministre français des affaires étrangères a jugé choquant que le Conseil de sécurité ait été incapable jusqu’ici d’agir en Syrie, en rappelant que le conflit avait fait déjà plus de 30 000 morts.  Le risque est que l’extrémisme gagne du terrain, a-t-il expliqué.  Le Ministre a dit ne connaître personne, au sein de ce Conseil, qui soutienne l’idée que le régime de Bashar Al-Assad durera. 


La France est mobilisée sur les plans humanitaire et médical, sur les efforts d’unification de la résistance syrienne et la consolidation des zones libérées, a assuré M. Fabius.  Il a insisté sur le rôle remarquable de la Ligue des États arabes dans la crise syrienne, ainsi que sur son excellente coopération avec les Nations Unies.


S’agissant du conflit israélo-palestinien, le Ministre a affirmé que la France souhaitait une relance du processus de paix et encourageait les parties à la reprise des négociations.  Le but, a-t-il précisé, est d’aboutir à la création d’un État palestinien indépendant, viable et pacifique et de garantir la sécurité d’Israël.  Le Ministre a souligné qu’il était impératif, dans ce contexte, de renforcer la coopération avec l’ensemble des parties impliquées.


Mme HILLARY RODHAM CLINTON, Secrétaire d’État des États-Unis, a indiqué qu’il existait « des brèches dans les nouvelles démocraties au Moyen-Orient par lesquelles se sont récemment engouffrés les extrémistes pour attaquer mon pays ».  Rejetant « le choix fallacieux entre la démocratie et l’instabilité », Mme Clinton a indiqué que l’existence de ces nouvelles démocraties était un motif de grande satisfaction.  « Ces nouvelles démocraties ont besoin de partenariats forts », a-t-elle déclaré, avant de rappeler que le sort des révolutions arabes était entre les mains des habitants de la région.


Concernant les défis en matière de sécurité au Moyen-Orient, Mme Clinton a indiqué que, grâce à l’action du Conseil de sécurité et de la Ligue des États arabes en Libye, le peuple libyen pouvait désormais décider librement de son destin.  « Vendredi dernier, les Libyens ont manifesté pour dire clairement que tous ceux qui usaient de la violence ne parlaient pas au nom de la nouvelle Libye », a poursuivi la Secrétaire d’État.


Affirmant que les choix de la plus grande nation arabe, l’Égypte, auraient des répercussions au-delà de ses frontières, Mme Clinton a invité ce pays à respecter les traités internationaux et à protéger toutes les confessions présentes sur son sol.


Puis, abordant la situation en Syrie, la Secrétaire d’État américaine a indiqué que son pays continuerait d’œuvrer à la mise en place de la transition en Syrie, en précisant que le Président Assad en serait écarté.  Se félicitant des efforts de médiation de la Ligue sur ce dossier, Mme Clinton a espéré que le Conseil parvienne à un consensus pour aboutir à une solution à la crise syrienne.


Passant ensuite au processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, Mme Clinton a fait siens les mots prononcés par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, hier devant l’Assemblée générale, et a plaidé pour la solution de deux États, à savoir « Israël et un État palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ».  Les États-Unis, qui ont signé un accord de coopération avec la Ligue, souhaitent une coopération plus systématique et approfondie entre le Conseil de sécurité et la Ligue, a-t-elle dit en conclusion.


Mme MAITE NKOANA-MASHABANE, Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, a affirmé qu’un alignement stratégique entre le Conseil et les organisations régionales donnait des résultats, comme on l’a vu en Somalie et au Soudan.  L’Afrique du Sud a, ainsi, toujours été en faveur d’un renforcement de la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales et sous-régionales.  Les organisations régionales devraient, a-t-elle dit, collaborer pour développer des solutions transrégionales, par exemple sur le règlement des conflits.


La Ministre a jugé que la Ligue des États arabes était la mieux placée pour comprendre les dynamiques et les causes des conflits dans le monde arabe.  C’est à l’ONU de renforcer sa contribution à la coopération avec la Ligue, a-t-elle estimé, en ajoutant que le Conseil de sécurité devrait être cohérent et s’abstenir de se montrer sélectif sur des questions qui peuvent servir les intérêts de certains de ses membres.


Concernant le conflit israélo-palestinien, Mme Nkoana-Mashabane a estimé que la coopération du Conseil de sécurité qui existe actuellement avec la Ligue des États arabes sur la question du Moyen-Orient était décevante.  Le Conseil n’a toujours pas donné un appui réel aux efforts entrepris par la Ligue, a-t-elle regretté, en constatant également les divisions du Conseil sur la question de l’adhésion de la Palestine à l’ONU.  Sur la crise syrienne, le Conseil devrait, a-t-elle estimé, agir de façon équilibrée en exerçant des pressions sur toutes les parties en vue d’obtenir une cessation immédiate des hostilités.  Ceux qui aident militairement l’une ou l’autre des parties ne font que perpétuer l’effusion de sang et compliquer le règlement du conflit. 


M. SERGEY V. LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a condamné toutes les violations des droits de l’homme en Syrie, qu’elles soient le fait du Gouvernement syrien ou de l’opposition armée.  Les États qui ont incité les opposants au Président Assad à rejeter le dialogue et la mise en place d’un cessez-le-feu tout en demandant simultanément la capitulation inconditionnelle du régime ont une part importante de responsabilité dans le bain de sang en Syrie, a-t-il affirmé.  L’approche qu’ils ont adoptée n’est pas réaliste et encourage les méthodes terroristes auxquelles l’opposition armée a de plus en plus recours, a poursuivi M. Lavrov.


Soulignant les risques très sérieux d’une intervention militaire pour la sécurité de la région, ainsi que les conséquences imprévisibles qui pourraient en découler, le Ministre a estimé qu’une solution durable ne pourrait résulter que de négociations prenant en compte les intérêts des différents groupes ethniques et religieux de la Syrie.  La base de cette solution existe d’ores et déjà, a poursuivi M. Lavrov, en citant le Communiqué du Groupe d’action adopté à Genève le 30 juin pour le suivi des résolutions du Conseil de sécurité 2042 et 2043 et du Plan Annan.  Ce Communiqué avait recueilli le consensus de tous les membres permanents du Conseil de sécurité, de la Ligue des États arabes, mais aussi de la Turquie, de l’Union européenne et du Secrétaire général de l’ONU, a-t-il rappelé.  M. Lavrov, convaincu de la pertinence de ce document, a estimé qu’il contribuerait aux efforts du Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes en vue de régler la crise syrienne.


La Fédération de Russie, a-t-il également déclaré, se tient prête à accueillir toutes les propositions constructives qui renforceraient la coordination des efforts de la communauté internationale afin d’obliger toutes les parties en Syrie à renoncer à la violence et à entamer des négociations.  Le Ministre russe des affaires étrangères a en outre déclaré que le renforcement de l’interaction avec la Ligue faisait partie des priorités stratégiques de la politique étrangère de son pays.  Il a tenu à précisé que la Fédération de Russie n’avait jamais poursuivi d’entreprise coloniale au Moyen-Orient.  L’efficacité de la Ligue des États arabes dans le relèvement des défis de la région serait fortement accrue si elle fondait ses interventions en temps de crise sur le dialogue, la médiation et le maintien de la paix tels qu’ils sont prévus par la Charte des Nations Unies, a affirmé M. Lavrov.


Enfin, M. Lavrov a plaidé pour une solution équilibrée dans le conflit israélo-palestinien sur la base, notamment, de l’Initiative de paix arabe, et souhaité à cette fin une intensification des efforts de médiation du Quatuor.  C’est une erreur que le Quatuor n’ait pas prévu de tenir une réunion ministérielle en marge du débat général, a-t-il fait observer.  Il est essentiel, a souligné M. Lavrov, que les terroristes qui souhaitent utiliser à leur avantage les processus de transition en cours dans la région, en Libye, en Iraq, au Yémen ou en Syrie, soient condamnés unanimement par la communauté internationale.


M. HAROLD CABALLEROS, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a déclaré que son pays était préoccupé par les risques d’une possible utilisation d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  En dépit de récents développements préoccupants, des changements en cours dans la région, a-t-il noté, vont dans la direction de la justice et la dignité.  Rappelantl’expérience de l’Amérique centrale et, en particulier, celle de son pays au cours des importantes transitions des années 1980 et 1990, le Ministre a déclaré comprendre combien il est difficile d’encourager le changement mais, à travers une lutte de 25 ans, le Guatemala a réalisé d’importants progrès pour mettre en œuvre les objectifs des accords de paix, à savoir la création d’une société démocratique et tolérante, le respect des droits de l’homme, l’état de droit et de meilleures opportunités pour tous.  Il a souhaité les mêmes résultats pour les pays au Moyen-Orient qui se sont engagés dans la voie d’une gouvernance plus démocratique et inclusive.  La démocratie, le développement économique, la justice et la paix sont interdépendants, a affirmé le Ministre guatémaltèque des affaires étrangères.  M. Caballeros a conclu son intervention en soulignant l’importance du rôle des organisations régionales dans le maintien de la paix et de la sécurité.  C’est pourquoi, a-t-il précisé, le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes doivent renforcer leur partenariat.


M. YANG JIECHI, Ministre des affaires étrangères de la Chine, a constaté que le Moyen-Orient connaissait des changements sans précédent.  La situation dans cette région est devenue plus complexe et plus fragile, a-t-il dit, en estimant que les crises devraient être réglées par les pays de la région eux-mêmes.  Le Ministre chinois des affaires étrangères a souligné qu’il était impératif de reconnaître l’importance et l’urgence de relancer les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens, la communauté internationale devant être plus dynamique dans ce sens.  Israël devrait entreprendre l’initiative de faire les premiers pas, a-t-il notamment dit. 


En Syrie, la communauté internationale doit essayer de trouver une solution pacifique, a affirmé le Ministre.  Il convient, a-t-il dit, d’épauler le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, dans ses efforts pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, le Plan en six points de son prédécesseur, M. Kofi Annan, et le Communiqué de Genève.  La Chine a agi, comme membre permanent du Conseil de sécurité et, en tant que force positive, pour trouver une solution au problème. 


La Chine s’oppose à la possession d’armes nucléaires par tous les pays au Moyen-Orient, a-t-il réaffirmé par ailleurs, en précisant toutefois que tout pays avait le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  L’ONU et la Ligue des États arabes doivent renforcer leur coopération et œuvrer ensemble pour la paix et le développement au Moyen-Orient.  M. Jiechi a en outre mis l’accent sur la nécessité pour les deux organisations de respecter les principes de la Charte des Nations Unies que constituent l’intégrité territoriale, la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures.  De même, une coopération renforcée entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes devrait privilégier une approche holistique pour répondre aux problèmes de la région.


M. ELMAR MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a déclaré qu’il incombait à l’ONU et à la Ligue des États arabes de guider la réaction internationale aux évènements qui se déroulent au Moyen-Orient.  Il s’est félicité de ce que la coopération entre ces deux organisations ait été motivée par leur objectif commun en matière de paix et de sécurité.  Le renforcement de la coopération entre ces deux organisations est plus que jamais essentielle au maintien de la paix et de la sécurité dans la région et pour mettre en œuvre des stratégies cohérentes pour aider les États en transition, a affirmé M. Mammadyarov.


De l’avis du Ministre de l’Azerbaïdjan, toutes les parties prenantes au Moyen-Orient doivent voir dans les derniers développements une occasion unique.  Il est urgent, a-t-il souligné, de prendre des mesures audacieuses pour obtenir des résultats tangibles dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient.  À cet égard, a-t-il ajouté, la coopération entre le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes est essentielle.


M. WILLIAM HAGUE, Secrétaire d’État pour les affaires étrangères du Royaume-Uni, a indiqué que le « printemps arabe » avait abouti à des situations différentes dans les pays concernés.  Ces pays doivent néanmoins s’engager en faveur du respect des droits de l’homme universels, a-t-il déclaré.  Saluant l’intensité des efforts de médiation de la Ligue des États arabes sur le dossier syrien, il a plaidé pour le renforcement de la coopération entre la Ligue et l’Organisation des Nations Unies.


Il appartient maintenant au Conseil de sécurité de traiter la crise en Syrie, a-t-il poursuivi, en qualifiant d’impardonnable et de choquante la paralysie actuelle du Conseil, alors que 30 000 personnes ont trouvé la mort en Syrie depuis le début de la crise.


Critiquant la poursuite de l’implantation de colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, M. Hague a apporté le soutien de son pays en faveur de la solution de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.  Enfin, M. Hague a indiqué que l’ONU devrait être la passerelle permettant d’acheminer l’aide dont le Moyen-Orient a besoin.  Les peuples de la région la méritent et nous n’avons pas droit à l’échec, a conclu le Secrétaire d’État pour les affaires étrangères du Royaume-Uni.


Mme MARIA ÁNGELA HOLGUÍN CUÉLLAR, Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a engagé le Conseil de sécurité à promouvoir une collaboration étroite avec les organisations régionales et à accorder la priorité aux stratégies de prévention de conflit, à la médiation et aux bons offices.  Elle a également souligné la nécessité d’assurer la convergence de leurs travaux.  Mme Holguín a aussi appelé à la tenue d’une réunion d’évaluation annuelle avec la Ligue des États arabes en suivant le même modèle que celle qui est organisée actuellement avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.


Évoquant ensuite la situation en Syrie, la Ministre colombienne des affaires étrangères a déploré l’incapacité du Conseil de sécurité à mettre un terme à la violence et aux effusions de sang et à faciliter une solution pacifique.  Elle s’est inquiétée de l’augmentation du flux de réfugiés vers les pays voisins.  Il faut, a-t-elle insisté, redoubler d’efforts pour trouver une solution politique négociée à la crise avant que la violence ne s’étende aux pays voisins.  Les parties syriennes, a-t-elle insisté, doivent immédiatement conclure un accord de cessez-le-feu et respecter le droit international humanitaire.  Mme Holguín a ensuite dit espérer que les réunions organisées, ces dernières semaines, entre les pays de la région contribueront à établir le dialogue et à prendre en compte, en priorité, les besoins et la protection du peuple syrien.


M. ELLIOT OHIN, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo, a estimé que la Ligue des États arabes et l’Organisation des Nations Unions devraient continuer d’explorer les voies et les moyens d’aider le peuple syrien à sortir de la tragédie.  Mais, a-t-il dit, cette coopération doit aller au-delà de la crise syrienne et concerner d’autres situations et conflits dans la région où l’action de la Ligue a été peu perceptible.  Les deux organisations devront conjuguer davantage leurs efforts pour le règlement de cette crise et les autres situations conflictuelles au Moyen-Orient telles que le conflit au Yémen, au Liban et la lancinante question de la Palestine.


La coopération entre la Ligue des États arabes et l’ONU doit être renforcée, a-t-il insisté, en ajoutant que la mise en cohérence des initiatives et actions des deux organisations était une nécessité.  L’établissement d’un bureau de liaison des Nations Unies auprès de la Ligue des États arabes, à l’instar de celui en place auprès de l’Union africaine, est souhaitable, car, a-t-il dit, il aiderait certainement à consolider les échanges d’informations et à faciliter les rencontres bilatérales.  Les concertations entre les Secrétariats de la Ligue et de l’ONU devraient surtout inclure le Conseil de sécurité en vue d’échanges plus approfondis sur l’ensemble des questions liées au maintien de la paix et de la sécurité internationales, et principalement celles du Moyen-Orient.


M. RANJAN MATHAI, Secrétaire aux affaires étrangères de l’Inde, a souligné le rôle important que joue la Ligue des États arabes pour faire face aux récents événements au Moyen-Orient.  Notant que la coopération entre la Ligue et l’ONU remontait au début des années 1950, il a affirmé que les deux organisations avaient œuvré en faveur d’objectifs communs en matière de maintien de la paix, en dépit de divergences occasionnelles.  Il est encore possible de renforcer cette coopération, à condition qu’elle ne soit pas sélective, a-t-il poursuivi.


La coopération accrue entre la Ligue des États arabes et l’ONU ne devrait pas se faire aux dépens de la coopération avec une autre organisation régionale, a rappelé M. Mathai.  Pour lui, il ne peut y avoir de paix durable en Asie de l’Ouest sans un règlement du conflit israélo-palestinien qui soit fondé sur le droit inaliénable du peuple palestinien à disposer d’un État.  Avant de conclure, il a assuré que son pays appuyait la mise en place d’un processus politique en Syrie, qui appartiendrait aux Syriens et rejetterait fermement toute intervention militaire.


M. JALIL ABBAS JILANI, Secrétaire aux affaires étrangères du Pakistan, a affirmé que cette période de renouveau, « connue sous le nom euphémique de printemps arabe », ne devrait pas faire oublier le peuple palestinien.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à ne pas rester silencieux devant le défi « flagrant et continu » que pose Israël à la volonté collective de la communauté internationale.  M. Jilani a également engagé la Ligue des États arabes à continuer de jouer son rôle « crucial et indisputable » en attirant l’attention du monde sur ces « injustices historiques » et en œuvrant en faveur d’un règlement juste.  Le Conseil de sécurité, a-t-il affirmé, doit fermement appuyer ces efforts.


M. Jilani a ensuite évoqué les nombreux domaines de coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes, notamment les questions liées à la paix et à la sécurité, ainsi que la lutte contre le terrorisme, la réduction des risques de catastrophe et les questions humanitaires.  Il a estimé qu’une coopération et une coordination accrues entre les deux organisations profiteraient à tous.  Par ailleurs, M. Jilani a condamné dans les termes les plus fermes la diffusion de la « vidéo diffamatoire » intitulée « L’innocence des musulmans » ainsi que la publication de « caricatures dénigrantes » dans un journal français.  La réaction à ces actes a eu un impact notable sur la paix et la sécurité internationales et c’est pourquoi, a-t-il estimé, la communauté internationale doit prendre des mesures adéquates pour contrer de tels actes.  Le dialogue et la coopération entre les religions, les cultures et les civilisations doivent de toute évidence être renforcés, a-t-il ajouté.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a affirmé que les défis mondiaux d’aujourd’hui nécessitaient des réponses communes.  Ainsi, a-t-il dit, le Conseil de sécurité pourrait et devrait renforcer son rôle et son efficacité en tant responsable au premier chef du maintien de la paix et de la sécurité internationales, en développant des partenariats complémentaires forts avec les organisations régionales et sous-régionales, comme ce fut le cas en Libye, en Syrie ou au Yémen.  Selon le représentant, il existe de nombreuses opportunités en vue d’accroître la coopération entre le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes, que ce soit dans les domaines de la diplomatie préventive, de la médiation et de l’intervention rapide, ou en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.


En Syrie, il n’y a, a-t-il soutenu, aucune alternative à une solution politique, celle qui pourra satisfaire les aspirations légitimes du peuple syrien en garantissant une transition pacifique et démocratique.  Concernant le conflit israélo-palestinien, le Conseil de sécurité et la Ligue des États arabes doivent renouveler leurs efforts en vue d’une reprise des pourparlers directs basés sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et l’Initiative de paix arabe.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme que c’est à lui qu’incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Le Conseil réaffirme que la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité sous l’empire du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies peut améliorer la sécurité collective.


Le Conseil rappelle toutes ses résolutions antérieures et les déclarations de son président qui soulignent combien il importe d’établir des partenariats efficaces entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales conformément à la Charte et aux textes pertinents des organisations régionales et sous-régionales.


Le Conseil remercie le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Nabil El-Araby, de leurs exposés.


Le Conseil salue les efforts déployés par la Ligue des États arabes pour contribuer à l’action collective menée pour trouver une solution pacifique aux conflits qui secouent le Moyen-Orient et pour apporter une réponse internationale aux transformations que connaît la région, et l’encourage à poursuivre dans cette voie, tout en réaffirmant son attachement sans faille à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale des pays de la région et aux buts et principes énoncés dans la Charte.


Le Conseil se félicite que ces transformations, qui reflètent les aspirations légitimes de tous les peuples de la région à la liberté, à la participation politique et au bien-être socioéconomique au sein d’une société pluraliste, aient amenées l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes à intensifier leur coopération.


Le Conseil réaffirme son attachement à une paix globale, juste et durable, au Moyen-Orient et à un règlement global du conflit arabo-israélien, et réaffirme l’importance de l’Initiative de paix arabe.  Il rappelle aussi ses résolutions antérieures sur la question.


Le Conseil, rappelant ses résolutions 2042 (2012) et 2043 (2012), accueille avec satisfaction la nomination du Représentant spécial conjoint de l’Organisation des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, qui marque une étape majeure de la coopération entre les deux organisations, et exprime son soutien à l’action qu’il mène pour poursuivre la mission de bons offices du Secrétaire général.


Le Conseil apprécie que les membres de la Ligue des États arabes attachent toujours autant d’importance aux activités internationales de maintien de la paix et de consolidation de la paix, et continuent notamment de fournir des contingents aux opérations des Nations Unies.


Le Conseil prend acte de la réunion générale de représentants des secrétariats des organismes des Nations Unies et du Secrétariat général de la Ligue des États arabes et de ses organisations spécialisées sur la coopération, tenue à Vienne du 10 au 12 juillet 2012.


Le Conseil se félicite que les représentants des deux organisations se soient dits prêts à coopérer dans un grand nombre de domaines d’intérêt commun en vue d’apporter une réponse conjointe aux crises humanitaires, le cas échéant, et de promouvoir les droits de l’homme, la liberté d’expression, la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et la lutte contre le terrorisme et le trafic illicite de drogues et d’armes, tout en réaffirmant la nécessité pour l’Organisation des Nations Unies de veiller à ce que toutes les mesures qu’elle prend pour rétablir la paix et la sécurité soient elles-mêmes conformes à l’état de droit et en assurent la promotion.


Le Conseil rappelle ses déclarations à la presse des 12 et 14 septembre relatives aux récents attentats perpétrés contre le personnel et les locaux de représentations diplomatiques, et réaffirme que ces actes sont injustifiables, quels qu’en soient les motifs, où qu’ils soient commis et quels qu’en soient les auteurs.  Il insiste sur le fait qu’il importe de respecter et de comprendre les personnes de toutes religions et convictions et la diversité culturelle partout dans le monde.  Il souligne que l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes sont toutes deux déterminées à encourager un dialogue mondial pour promouvoir la tolérance et la paix, et leur demande d’intensifier leur coopération au vu des récents évènements afin de parvenir à une meilleure compréhension entre les pays, les cultures et les civilisations.


Le Conseil reconnaît l’importance de coopérer plus étroitement avec la Ligue des États arabes au développement des capacités en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Le Conseil se dit déterminé à prendre des mesures concrètes pour renforcer la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes, en accord avec le Chapitre VIII de la Charte.


Le Conseil demande au Secrétaire général de lui faire rapport, selon qu’il conviendra, sur les moyens de continuer à renforcer les relations institutionnelles et la coopération entre les deux organisations.


À la fin de la séance, le représentant du Maroc, M. MOHAMMED LOULICHKI, s’est félicité de l’adoption de la déclaration présidentielle, laquelle, a-t-il dit, récompense les efforts sans précédent déployés par la Ligue des États arabes.  C’est un jalon essentiel dans le renforcement de la coopération entre la Ligue et l’ONU, a-t-il affirmé.  Le dernier paragraphe de la déclaration, a-t-il précisé, ouvre la voie à une coopération accrue entre les deux organisations.


Reprenant la parole, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes a, pour sa part, souligné qu’il ne suffisait pas de faire des déclarations générales mais de mettre l’accent sur les aspects essentiels des problèmes.  Concernant la situation en Syrie, a-t-il dit, il faudrait se baser sur le Communiqué de Genève du 30 juin dernier.  « Le Conseil de sécurité doit agir en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies », a-t-il insisté.  S’agissant de la question de Palestine, il a déclaré que la gestion du conflit israélo-palestinien n’est plus la solution.  « Vous devez mettre fin au conflit », a-t-il demandé aux membres du Conseil, en regrettant que le Quatuor, qui avait planifié de faire quelque chose en septembre, n’a rien fait.  Le Conseil doit, a-t-il dit, se saisir de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: les révolutions arabes, la stabilité en Afrique et la lutte contre les stupéfiants en Amérique latine dominent le deuxième jour du débat général

AG/11294

Assemblée générale: les révolutions arabes, la stabilité en Afrique et la lutte contre les stupéfiants en Amérique latine dominent le deuxième jour du débat général

26/09/2012
Assemblée généraleAG/11294
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-septième session

9e, 10e & 11e séances plénières

matin - après-midi & soir


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES RÉVOLUTIONS ARABES, LA STABILITÉ EN AFRIQUE ET LA LUTTE CONTRE LES STUPÉFIANTS EN AMÉRIQUE LATINE

DOMINENT LE DEUXIÈME JOUR DU DÉBAT GÉNÉRAL


Si les conséquences des révolutions arabes ont constitué un thème dominant des interventions de la quarantaine de chefs d’État et de gouvernement qui se sont succédé aujourd’hui à la tribune de l’Assemblée générale, au deuxième jour du débat général, plusieurs délégations d’Amérique latine ont aussi tiré la sonnette d’alarme contre les conséquences du trafic des stupéfiants et de la criminalité transfrontalière sur leur développement, leur stabilité et leur sécurité.  Le Chef du Gouvernement malien a pour sa part évoqué la crise qui affecte son pays et la région du Sahel, question qui avait été déjà amplement évoquée hier, entre autres, par le Président de la France.  La journée a vu intervenir 13 chefs d’État et de gouvernement dont les discours se sont appesantis sur la nécessité de déployer de nouveaux efforts en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD), et de faire en sorte que le continent africain, représenté par 54 États à l’ONU, bénéficie d’une meilleure représentation au sein d’un Conseil de sécurité réformé.


Au lendemain des troubles qui ont résulté de la diffusion sur le réseau Internet d’un film islamophobe de nombreuses délégations tout en soutenant les valeurs de la démocratie qui incluent les libertés d’expression, d’idées et de religion, ont déploré à la fois les abus que représente l’utilisation de supports vidéos afin de répandre la haine en s’en prenant aux croyances des autres peuples,  et les violences perpétrées en réaction à ces images.  Le Président de République islamique d’Iran, M. Mahmoud Ahmadinejad, qui prenait la parole pour la huitième et dernière fois du podium de l’Assemblée, s’est présenté comme un acteur de la lutte contre l’injustice.  Face à l’ordre international actuel, dont il a jugé les règles discriminatoires et fondées sur l’injustice et la politique du « deux poids, deux mesures », il a appelé à « l’émergence d’un nouvel ordre mondial reconnaissant l’Homme comme la création suprême de Dieu », après avoir fustigé « les politiques hégémoniques du sionisme mondial ».    


« Le peuple syrien qui est dans le cœur de tous les Égyptiens mérite un avenir de paix et de liberté », a pour sa part déclaré M. Mohamed Morsy, le Président de l’Égypte, qui a souligné qu’il est le premier Chef d’État égyptien élu démocratiquement après une révolution pacifique.  Fort de cette légitimité, il a dit que la « nouvelle Égypte » restait déterminée à assumer son rôle dans la recherche de solutions aux nombreux problèmes du monde, dont la question de la Palestine.  M. Morsy a indiqué que la nouvelle Égypte respecterait ses engagements internationaux et les traités signés et ratifiés par les gouvernements qui ont précédé le sien.  Mais l’Égypte exhorte la communauté à soutenir la volonté des peuples du Moyen-Orient qui veulent que leur région soit exempte d’armes nucléaires et de tout autre type d’armes de destruction massive, a dit M. Morsy, en exigeant que tous les pays de la région, sans exception, deviennent parties au Traité sur la non-prolifération nucléaire des armes nucléaires et soumettent leurs installations aux contrôles de l’AIEA.    


« Même les contes de fée ont des pages sombres », a déclaré M. Herman Van Rompuy, Président du Conseil de l’Europe au sujet des conséquences du printemps arabe, en rappelant que le changement a besoin de temps », que la longue voie de la transition reste devant ces nations qui, malgré les embûches, vont dans la bonne direction.  À l’instar du Premier Ministre britannique, M. David Cameron, M. Van Rompuy a rappelé que ce mouvement en faveur des libertés et de la démocratie était irréversible et que la voix de peuples libérés ne pourra plus jamais être réduite au silence.  S’adressant à ceux qui estiment que les élections dans les pays du printemps arabe n’ont fait que faciliter l’arrivée de partis islamistes au pouvoir, M. Cameron a exhorté les démocrates à accepter les résultats de ces scrutins, tout en rappelant que si les yeux du monde se concentrent sur les Frères musulmans, « l’avenir de ces pays est aussi entre les mains de leurs mères, de leurs sœurs et de leurs filles ».  Appelant à ne pas confondre Islam et extrémisme, M. Cameron s’est dit persuadé que l’Égypte, la Tunisie et d’autres pays de la région sauront prendre la même direction que la Turquie, qui est la démonstration que démocratie et Islam peuvent fleurir côte à côte.


Les questions africaines ont été largement débattues par les présidents des 13 États africains intervenus aujourd’hui.  Pour ce qui est de la situation au Mali et en Guinée-Bissau, la Présidente du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) visant la pleine restauration de l’ordre constitutionnel dans ces deux pays et la préservation de la paix dans la sous-région.  Dans le domaine du développement, M. Michael Chilufya Sata, Président de la Zambie a souhaité que les efforts visant les objectifs de développement durable post-2015 ne détournent pas l’attention du monde des OMD, qui sont encore à atteindre avant 2015.  S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, la plupart des pays africains ont appuyé le Consensus de d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte, en demandant que l’Afrique obtienne deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents pour « corriger l’injustice historique dont a été, et continue d’être victime, le continent africain ». 


Le Premier Ministre malien, Cheick Modibo Diarra, a déploré l’occupation du nord du Mali « par des bandes armées composées de terroristes intégristes, de narcotrafiquants et autres criminels de tout acabit ».  Le Gouvernement malien a saisi la CPI pour l’examen des actes odieux, dont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par ces bandes.  La situation que vit le Mali est une conséquence collatérale de la crise libyenne, a indiqué M. Diarra.  Trois cent cinquante trois mille cent soixante-dix-sept personnes ont fui le Nord du Mali, dont 84 402 déplacées internes et 266 775 réfugiées dans les pays voisins.  Dans la perspective du recouvrement de notre intégrité territoriale, le Gouvernement d’union nationale mis en place le 20 août 2012 sollicite l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité autorisant, sous Chapitre VII, l’intervention d’une force militaire internationale, afin d’aider l’armée malienne à reconquérir et sécuriser le territoire national, a dit le Premier Ministre.


L’Assemblée générale entamera demain matin, jeudi 27 septembre, à 9 heures, la troisième journée de son débat général.


Suite du débat général


M. ABDRABUH HADI MANSOUR, Président du Yémen, a rappelé que le monde islamique avait connu, ces dernières semaines, une vague de violences à la suite de la projection d’un film blasphématoire sur l’Islam.  Il a déploré ces violences, ainsi que les comportements islamophobes à l’origine des violences, lesquels, a-t-il dit, trouvent des défenseurs alors que le monde traverse des difficultés qui ont un impact destructeur sur les pays les moins avancés et les pays du Sud.  Il a rappelé que le Yémen célèbre aujourd’hui la « Révolution de 1962 » et, qu’il a récemment réalisé une transition politique qui a mis fin à l’autocratie et a abouti à l’avènement d’une nouvelle ère de liberté et de démocratie.  M. Mansour a aussi rappelé les étapes franchies après les délibérations du Conseil de coopération du Golfe sur le Yémen.  L’objectif du Yémen est aujourd’hui de parvenir à un régime politique dont la forme va être décidée par le peuple du Yémen au cours d’une prochaine conférence nationale inclusive.  Le Président du Yémen a indiqué que tous les partis yéménites adhéraient au processus de sortie de crise.  Il a assuré que les obstacles politiques actuels ne feront pas reculer le peuple du Yémen.


Sur un autre plan, le Yémen fait face à la piraterie, aux menaces terroristes, au chômage et à la crise économique.  À cet égard, il a sollicité l’appui des bailleurs de fonds en leur demandant de lever les obstacles administratifs et en adoptant la transparence dans les négociations.  Il a aussi fait remarquer que le terrorisme avait duré plus de 10 ans au Yémen, en atteignant des pics ces dernières années, à cause notamment de l’activisme d’Al-Qaida.  Le Yémen s’est donc engagé à éradiquer ce fléau tout en sollicitant l’appui des pays étrangers, en particulier en matière de renseignement et d’équipement.  Le Yémen, qui abrite de nombreux refugiés, a besoin de l’aide de la communauté internationale pour répondre à leurs besoins, a-t-il ajouté.


Avant de conclure, M. Mansour a déploré le blocage du processus de paix au Moyen-Orient au détriment de la Palestine.  C’est pourquoi, les Nations Unies doivent augmenter leurs pressions sur Israël pour faire avancer le processus de paix, en prenant des mesures et plus particulièrement à mettre fin aux violences contre le peuple palestinien.  En ce qui concerne la Syrie, il a appelé toutes les parties à adhérer aux propositions de l’Envoyé spécial conjoint, M. Lakhdar Brahimi.  La solution, a-t-il insisté, passe par les urnes.  S’agissant de la Somalie, il a souligné le rôle du Yémen dans les négociations ayant abouti à la sortie de crise dans ce pays en dépit de la situation difficile vécue par le Yémen.


Mme ELLEN JOHNSON-SIRLEAF, Présidente du Libéria, a regretté que le paysage international soit aujourd’hui marqué par des conflits armés, des crises économiques et une dégradation de l’environnement.  Pour le Libéria, qui a connu un long conflit, le thème du règlement des différends par des moyens pacifiques est d’une importance capitale.  La nécessité de prévenir les conflits est d’autant plus urgente car la plupart des conflits sont internes et liés à la marginalisation, aux inégalités et aux injustices, a constaté Mme Johnson-Sirleaf.  Il est par conséquent d’autant plus important d’identifier ces causes avant même que le conflit n’éclate.  La Présidente a salué le travail des partenaires du développement du Libéria et, en particulier, les Nations Unies, et a demandé que ces partenaires soient habilités à appuyer les programmes nationaux du Libéria, surtout en faveur des femmes.  Mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes, la Présidente du Libéria a fait état des progrès significatifs réalisés en termes d’éducation et de santé des filles et des femmes, tout en reconnaissant qu’il restait encore beaucoup à faire.  En tant que membre du panel du Secrétaire général des personnalités éminentes pour les objectifs du développement post-2015, Mme Johnson-Sirleaf a fait observer que de nombreux pays ne seront pas en mesure de réaliser les OMD d’ici à 2015.  C’est pourquoi, elle a préconisé que la communauté internationale définisse un cadre au-delà de 2015 qui soit ambitieux mais réalisable et qui reflète un consensus politique large entre les secteurs public et privé ainsi qu’avec la société civile en vue de parvenir à un développement durable.


Pour la Présidente du Libéria, il ne fait pas de doute que les Nations Unies devraient continuer à être au centre de la gouvernance mondiale.  Le Libéria soutient l’idée de réformer le Conseil de sécurité, a-t-elle cependant assuré, en se disant encouragée par le nombre croissant d’États Membres qui sont en faveur de son élargissement.  Le Libéria, a-t-elle poursuivi, appuie la position africaine basée sur le consensus d’Ezulwini, adopté par l’Union africaine, lors de la Conférence diplomatique de haut niveau sur le commerce international des armes classiques qui a eu lieu à New York cette année.  Le Libéria regrette toutefois que des positions nationales fortes n’aient pas permis de parvenir à un accord sur un document final contraignant.  Pour sortir de cette impasse, la Présidente du Libéria a proposé de conclure au préalable des accords bilatéraux avant d’engager un nouveau cycle de négociations visant à faciliter l’adoption d’un projet final du texte du futur traité sur les armes classiques.  « Même s’il est imparfait, il contiendra l’essentiel », a-t-elle estimé.


Préoccupée par la violence déclenchée à la suite de la projection d’un film inacceptable sur l’Islam, Mme Johnson-Sirleaf a toutefois insisté sur le fait que la démocratie a besoin de libertés, d’idées, de religion et d’expression.  « La tolérance, et non la violence, est la réponse appropriée pour prévenir davantage de violence », a-t-elle affirmé.  Pour ce qui est de la situation au Mali et en Guinée-Bissau, le Libéria entérine les décisions de la CEDEAO visant la pleine restauration de l’ordre constitutionnel dans ces deux pays.  En tant que Présidente de l’Union du fleuve Mano, le Libéria s’est engagé à ne jamais accepter qu’un centimètre de son territoire ne soit utilisé pour déstabiliser ses pays voisins, a-t-elle souligné, avant d’inviter les autres pays de la région à œuvrer de concert pour que les individus qui s’efforcent à déstabiliser certaines parties de la région soient traités comme des ennemis.


M. MICHAEL CHILUFYA SATA, Président de la Zambie, a déclaré que son pays faisait face à des défis considérables pour répondre aux besoins primaires de sa population.  Il a regretté que les indicateurs macroéconomiques positifs de la Zambie n’aient pas profité aux citoyens dans leur ensemble.  C’est pourquoi, a-t-il dit, le Gouvernement de la Zambie est déterminé à développer la productivité agricole et faciliter l’accès aux marchés pour les produits des petites exploitations agricoles, fournir de meilleurs services de santé, améliorer la qualité de l’éducation et faciliter l’accès à des logements décents.  Tout en soulignant les progrès accomplis par la Zambie dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Chilufya Sata a précisé que son pays était le deuxième à avoir le taux de cancer de l’utérus le plus élevé dans le monde.  La Zambie, en partenariat avec le Forum des premières dames d’Afrique, a accueilli à Lusaka, du 22 au 24 juillet 2012, une conférence intitulée « Mettre fin au cancer des cervicales » pour sensibiliser le public au cancer du sein et de l’utérus.  L’ancien Président des États-Unis, M. George Bush s’était rendu en Zambie en 2011 pour y lancer une campagne contre le cancer du sein et de l’utérus, a-t-il rappelé.


Par ailleurs, Le Président zambien a cité les progrès économiques de la Zambie, caractérisés par un taux de croissance de 6% du PIB, avant de mettre l’accent sur les initiatives de son pays en matière de promotion de la bonne gouvernance.  Il a indiqué que la lutte contre la corruption avait permis de générer des ressources supplémentaires au profit des efforts de développement.  Faisant le lien entre la bonne gouvernance et la promotion de la parité entre les sexes, M. Chilufya Sata a indiqué que des femmes occupaient désormais les fonctions d’inspecteur général de police, de chef et chef-adjoint de la justice, de président de la Commission anticorruption et de président de la Commission nationale de lutte contre les stupéfiants.  Le Président de la Zambie a assuré que son gouvernement était conscient qu’il ne parviendra pas à atteindre un développement économique et social durable sans l’avènement de la primauté du droit, de la justice sociale et un système judiciaire indépendant.  La Zambie va adhérer à toutes les conventions internationales relatives aux minorités, a-t-il ajouté, en mettant l’accent sur la protection des personnes souffrant de déficiences mentales ou physiques. 


S’agissant des objectifs de développement durable, M. Chilufya Sata a regretté que la Conférence de Rio+20 n’ait pas pu s’entendre sur les fonds à consacrer à la réalisation de ces objectifs.  « Face à des inégalités croissantes et l’augmentation de la population mondiale qui doit partager des ressources limitées de la planète, nous avons manqué le test de la solidarité mondiale », a-t-il estimé.  Le Président zambien a salué la nomination au sein du Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur les objectifs de développement post-2015 du Président de l’Indonésie, M. Susilo Bambang, de la Présidente du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf et du Premier Ministre du Royaume-Uni, M. David Cameron.  Il a souhaité que ces efforts visant les objectifs post-2015 ne détournent pas notre attention de ceux qui sont encore à atteindre avant 2015.  Concernant la question de la réforme du Conseil de sécurité, le Président Chilufya Sata a fait siens le consensus de Ezulwini et la Déclaration de Syrte, en demandant que l’Afrique obtienne immédiatement deux sièges permanents avec droit de veto et deux sièges non permanents afin, d’une part, de corriger l’injustice historique dont a été victime le continent africain et, d’autre part, d’adhérer aux réalités géopolitiques de l’époque moderne.  


Le Grand-Duc HENRI du Luxembourg a déclaré que l’Assemblée générale incarnait le principe de l’égalité de tous les États Membres.  Pour lui, le Luxembourg est fier d’avoir participé, dès ses débuts, au projet de paix que sont les Nations Unies.  La crise qui sévit en Syrie depuis 18 mois continue de s’aggraver, a fait plus de 20 000 victimes et a des répercussions sur les pays voisins, s’est-il indigné.  L’échec des tentatives de régler la crise par des moyens pacifiques ne doit pourtant pas amener à négliger la recherche de solutions politiques à d’autres crises.  Le Luxembourg s’engage résolument pour le règlement pacifique du conflit israélo-palestinien en prônant la solution d’un État palestinien indépendant et démocratique aux côtés de l’État d’Israël, vivant dans la paix et la sécurité, a-t-il dit. 


Le Luxembourg contribue au règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques, a souligné le Grand-Duc Henri.  Il a illustré ses propos en rappelant que son pays était l’un des tout premiers à reconnaître la compétence obligatoire de la Cour internationale de Justice (CIJ).  Le Luxembourg appuie les activités de diplomatie préventive, de médiation et de bons offices des Nations Unies et contribue à la lutte contre la pauvreté.  Il a atteint, depuis 2000, l’objectif de consacrer 0,7% du revenu national brut à l’aide publique au développement, a indiqué le Grand-Duc Henri.  Il s’est aussi engagé en faveur d’un programme d’énergies renouvelables qui répond aux besoins spécifiques des petits États insulaires en développement du Pacifique, a-t-il ajouté.  Le Luxembourg place aussi parmi ses priorités le désarmement et la non-prolifération.  Il participe régulièrement aux opérations de maintien de la paix et est présent au Kosovo, au Liban, en Afghanistan et en République démocratique du Congo, a tenu à préciser le Grand-Duc Henri.  Avant de terminer, il a rappelé que l’engagement, la solidarité et la responsabilité sont les mots clefs de l’action du Luxembourg aux Nations Unies.  Ainsi, son pays est candidat à un mandat de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2013-2014.


M. VIKTOR YANUKOVYCH, Président de l’Ukraine, a fait part de ses inquiétudes face à l’escalade de la violence en Syrie et lancé un appel à toutes les parties concernées pour qu’elles déploient tous les efforts possibles en vue de parvenir à un règlement du conflit en vertu des principes du droit international et de la Charte des Nations Unies.  Rappelant le rôle humanitaire qu’a joué l’Ukraine en Libye l’an dernier, le Président Yanukovych a réaffirmé la détermination de son pays à protéger les populations civiles en situation de danger dans le monde, indépendamment de leur nationalité.  « Je crois en la solidarité internationale » a-t-il déclaré, en se disant prêt à intervenir en Syrie, à travers les mécanismes des Nations Unies, pour venir en aide aux personnes déplacées et aux réfugiés.  Il a poursuivi en condamnant l’attaque perpétrée contre le consulat américain à Benghazi le 11 septembre, avant de rappeler que depuis longtemps, l’Ukraine œuvrait activement en faveur de la diplomatie préventive dans les relations internationales, avec l’ONU comme chef de file.  Dans cet esprit, l’Ukraine a engagé un dialogue sur la prévention des violations des droits de l’homme au sein du Conseil des droits de l’homme, en initiant notamment un projet de résolution thématique.


Pendant la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2013, l’Ukraine aura pour priorité de renforcer la sécurité dans les pays de sa région, a ensuite expliqué le Président.  Parallèlement, l’Ukraine travaillera à améliorer la coopération entre l’OSCE et les Nations Unies, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, a ajouté le Président, en précisant que l’accent sera mis sur le rôle de l’OSCE dans la prévention des conflits.  Une attention particulière sera accordée aux négociations sur le conflit en Transnistrie, ainsi qu’à la situation de Nagorno-Karabakh, a-t-il ajouté.  Fort de ce constat, le Président a annoncé que si l’Ukraine était élue au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent en 2016-2017, sa priorité serait également le règlement pacifique et la prévention des conflits.


Revenant sur la Conférence Rio+20, le Président de l’Ukraine a estimé que le Document final de la Conférence avait démontré que les pays de poids politique et économique différents étaient en mesure de parvenir à un compromis même pendant les crises auxquelles le monde est actuellement confronté.  Pour sa part, l’Ukraine soutient l’approche complexe engagée pour parvenir à l’énergie renouvelable pour tous, la consommation durable, l’élimination de la faim dans le monde et le développement urbain durable.  Pour son pays, la question des changements climatiques reste primordiale et c’est pourquoi, l’Ukraine a souscrit volontairement à la deuxième partie du Protocole de Kyoto sur la réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020, a-t-il assuré. 


Concernant la question de la sécurité à l’échelle internationale, le Président Yanukovych a rappelé que depuis 20 ans, l’Ukraine n’avait cessé d’œuvrer en faveur du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, en précisant qu’elle avait renoncé de son plein gré au troisième arsenal nucléaire dans le monde.  À cet égard, il a évoqué la Déclaration conjointe Ukraine, Mexique et Chili, sur l’utilisation novatrice et sûre de l’énergie nucléaire laquelle, a-t-il dit, contribue à réduire les risques d’utilisation de l’uranium hautement enrichi.


M. JOHN DRAMANI MAHAMA, Président du Ghana, a commencé son intervention en rendant hommage à l’ancien Président du Ghana, John Evans Atta Mills, récemment décédé, et en présentant ses condoléances aux peuples de l’Éthiopie, du Malawi et de la Guinée-Bissau, qui ont également eu à souffrir de la disparition prématurée de leurs Présidents en exercice.


Alors que le continent africain est souvent associé, parfois systématiquement à des phénomènes tels que la pauvreté, les conflits ou le dénuement, le Président ghanéen a tenu cependant à rappeler que l’économie de l’Afrique connaissait aujourd’hui l’un des taux de croissance les plus élevés au monde.  Le nombre de pays africains connaissant une situation de conflit décroît d’année en année, a-t-il par ailleurs indiqué.


« Quelque chose de remarquable est en train de se dérouler en Afrique », a déclaré M. Mahama, se félicitant que la croissance économique remplace la stagnation sur le continent et que la stabilité et la gouvernance démocratique s’y substituent aux tumultes politiques et aux dictatures.  Invitant, à la lumière de ces changements, à une révision des idées préconçues qui ont cours concernant le continent africain, le Président du Ghana a indiqué que les progrès que l’on observe en ce moment sont une évolution qui ne fait que commencer.  Il a ensuite détaillé les progrès particuliers accomplis par son pays, le Ghana, dans les domaines notamment de la lutte contre la pauvreté et contre le virus du VIH/sida.


S’agissant de la lutte contre cette pandémie, le Président du Ghana a indiqué qu’un nouveau plan national s’étalant sur cinq ans y avait été lancé visant notamment à l’élimination des cas de transmission du virus du VIH de la mère à l’enfant.  Il a ensuite affirmé que le Ghana, comme d’autres pays en développement, « était victime de son propre succès », puisque la diminution des nouveaux cas d’infection par le virus et celle du taux de mortalité s’accompagnent d’une baisse des contributions mondiales pour le financement des programmes de lutte contre le HIV/sida.


Le Président du Ghana a ensuite indiqué que les élections présidentielle et parlementaires qui doivent se tenir prochainement dans son pays seront libres et impartiales, le Ghana étant devenu « un modèle de transparence » dans ce domaine.


« Nous ne permettrons pas que le territoire du Ghana soit utilisé par des groupes ou individus cherchant à déstabiliser d’autres pays », a ensuite déclaré M. Mahama, qui a ajouté qu’il se tenait prêt à travailler sous les auspices de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et à mobiliser tous les instruments diplomatiques à sa disposition pour restaurer la sécurité au Mali et en Côte d’Ivoire.


M. Mahama a ensuite indiqué que la nouvelle Afrique qui est en train d’émerger, grâce à l’instauration de la paix et de la démocratie et d’une croissance économique soutenue, n’aurait plus recours au genre de prêts financiers assortis de clauses léonines auxquels on l’avait habituée, et que le règne de la corruption y est en train de prendre fin.  « Cette nouvelle Afrique se tiendra sur la scène internationale en tant que partenaire », a-t-il déclaré, ajoutant que les partenariats, pour être véritables, devaient être fondés sur le respect de l’égalité.  C’est pourquoi, au terme de son intervention, le Président ghanéen a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité en vue de son adaptation aux nouvelles réalités mondiales. 


M. MAHMOUD AHMADINEJAD, Président de la République islamique d’Iran, a déclaré que l’histoire de l’humanité avait toujours été marquée par des rêves non réalisés et des échecs, malgré tous les efforts déployés par les personnes de bonne volonté.  C’est pourquoi, il a appelé à imaginer combien nos vies seraient plus belles et agréables si le monde n’avait pas connu les croisades, l’esclavage, le colonialisme, les dictatures, la Seconde Guerre mondiale, si les grandes puissances avaient, au lieu d’encourager l’Irak de Saddam Hussein d’envahir l’Iran, avaient soutenu le peuple iranien ou encore, si nous avions le droit de critiquer les politiques hégémoniques du sionisme mondial.  Imaginons aussi ce que le monde serait sans les « incidents du 11 septembre », les actions militaires contre l’Afghanistan et l’Irak, sans l’occupation de la Palestine et si le Conseil de sécurité n’était pas sous la domination d’un nombre limité de gouvernements en empêchant l’ONU de s’acquitter de ses responsabilités de manière juste et équitable?  Le fossé entre les pauvres et les riches ne cesse de se creuser et la dette totale de 18 pays industriels atteint aujourd’hui 60 000 milliards de dollars, a-t-il rappelé, en faisant remarquer que cette somme pourrait servir à éradiquer la pauvreté dans le monde.  Intervenant à l’ONU pour la huitième fois, M. Ahmadinejad a soutenu que les économies reposant sur le consumérisme et l’exploitation des gens ne font que servir les intérêts d’un nombre limité de pays. 


M. Ahmadinejad a fustigé la création de valeurs papier en exerçant l’influence et le contrôle sur les centres économiques mondiaux qui, a-t-il dit, constitue le plus grand abus de l’histoire et est considérée comme une cause majeure des crises économiques mondiales.  Il a indiqué que 32 000 milliards de valeurs papier ont été imprimés par un seul pays.  Il a regretté que de l’avis des hommes politiques qui contrôlent les centres du pouvoir rejettent les principes moraux, de pureté, d’honnêteté, d’intégrité et de compassion en les déclarant obsolètes.  Il a souligné l’importance de préserver les populations autochtones et de lutter contre l’élimination systématique des identités.  Il s’est inquiété du développement, par les grandes puissances, de nouvelles générations d’armes qui constituent une nouvelle menace contre les nations et rendent le monde moins sûr. Il a également dénoncé la volonté des sionistes non civilisés de recourir à la force contre l’Iran qui est, a-t-il dit, une autre expression de cette nouvelle réalité selon laquelle personne ne se sent plus sûr, même ceux qui détiennent des milliers d’ogives nucléaires. 


M. Ahmadinejad a fustigé un ordre international oppresseur qui impose la pauvreté par le biais de tromperies, en estimant que la situation catastrophique du monde résulte de la mauvaise gestion du monde par les centres autoproclamés du pouvoir dont les représentants ont vendu leur âme au diable.  C’est parce que le monde est fondé sur le matérialisme qu’il n’y a plus de place pour les principes moraux, a-t-il ajouté, en fustigeant une société qui classe les êtres humains en catégories et humilie les autres nations.  « Devons-nous croire que ceux qui dépensent des centaines de milliards de dollars en campagnes électorales ont dans le cœur les intérêts des populations du monde, ceux qui sacrifient les valeurs humaines et éthiques en vue de glaner des votes », a-t-il demandé?  Face au monde actuel qu’il a jugé discriminatoire et fondé sur l’injustice, M. Ahmadinejad a appelé à l’émergence d’un nouvel ordre mondial reconnaissant l’homme comme la création suprême de Dieu, rempli de la quête de la justice, de la vérité, de la dignité humaine, qui recherche la paix et la sécurité durables et le bien-être pour tous.


Convaincu que l’existence de discriminations et de monopoles n’est plus acceptable à l’ONU, le Président iranien a rappelé que le seizième Sommet du Mouvement des pays non alignés (NAM) qui s’est tenu, il y a quelques semaines à Téhéran, avait appelé à une gestion plus équitable du monde.  Alors que le marxisme a été pratiquement éliminé et que le capitalisme s’est enlisé dans une situation catastrophique qu’il a lui-même créée, le Mouvement des pays non alignés a insisté sur la nécessité de rejeter les pôles de pouvoir et l’hégémonie qui empêchent un fonctionnement équitable du monde, a-t-il encore précisé.  Le Président iranien a souligné également que la restructuration et la réforme de l’ONU étaient vitales pour lui permettre de susciter les changements nécessaires, afin de parvenir à une gestion plus équitable des affaires du monde.  L’arrivée du sauveur ultime, a-t-il prédit, marquera une nouvelle naissance et se traduira par la fin de l’oppression, de l’immoralité, de l’ignorance et des préjugés pour établir un monde favorisant la participation de tous à la gestion du monde.  Avant de conclure, M. Ahmadinejad a appelé à faire naître un nouveau « printemps » pour mettre fin à la pauvreté, l’ignorance et la guerre.  


M. MWAI KIBAKI, Président du Kenya, a déclaré que ces 10 dernières années, le Kenya a vécu une période de démocratie durable.  Ceci a permis à notre pays de faire de nombreux progrès en matière d’état de droit, de construction d’infrastructures, de lutte contre le VIH/sida, le paludisme, la tuberculose et les maladies infantiles.  Mais les Kényans reconnaissent qu’il reste beaucoup à faire en matière de lutte contre les maladies et le chômage, a indiqué M. Kibaki.


Le Kenya soutient les efforts déployés par l’Union africaine en vue de trouver des solutions aux conflits qui affectent encore certaines parties du continent africain, et déplore la souffrance des populations de la corne de l’Afrique et de la région des Grands-Lacs, sans oublier celle des populations du Moyen-Orient depuis trop longtemps victimes d’injustice, a dit le Président kényan, en rappelant les positions qu’il a exprimées dans son intervention au cours de la Réunion de haut niveau sur l’état de droit, tenue hier aux Nations Unies.  Le Kenya se réjouit de la décision du Secrétaire général d’organiser des rencontres de haut niveau au courant de cette semaine afin de trouver des solutions aux violences et tensions qui affectent la Somalie, la République démocratique du Congo ainsi que le Soudan et le Soudan du Sud.  M. Kibaki a rappelé que son pays a déployé des troupes au sein de l’AMISOM, qui opère en Somalie.  Nous sommes heureux que cette action porte des fruits, a-t-il dit, en référence à la libération de vastes portions du territoire somalien, dont la capitale, où l’AMISOM a repoussé les combattants d’Al-Chabaab. 


Nous sommes préoccupés par le blocage du processus de paix entre la Palestine et Israël, a ajouté M. Kibaki.  À ce sujet, le Kenya appuie la solution à deux États à l’instar de nombreux pays du monde, a-t-il indiqué, en regrettant le manque de progrès sur la question.


Sur un autre plan, celui du développement, le Président Kibaki a salué les engagements pris au cours de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, cette année.  Mais, a-t-il dit, nous sommes conscients que de nombreux problèmes existent, et que certains sont déjà sources de futurs conflits, comme l’eau, la terre, les forêts, les rivières, les fleuves et les lacs.  La préservation de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques demeurent aussi des préoccupations majeures.  « Nous devons attaquer les sources de tout conflit avant qu’il n’éclate et trouver des solutions et des résolutions pacifiques aux tensions auxquelles le monde fait face », a dit le Président du Kenya.


M. BRONISLAW KOMOROWSKI, Président de la Pologne, a tout d’abord fait remarquer que les organisations internationales, qui avaient été créées pour remédier aux grands problèmes mondiaux, demeurent faibles face aux crises économiques, sécuritaires, humanitaires et environnementales actuelles.  Cela est également vrai pour le Conseil de sécurité, a-t-il poursuivi, en citant en particulier le cas de la Syrie.  Les institutions financières internationales n’ont pas su gérer la manipulation destructrice des marchés financiers et tout ce que cela comporte en termes d’opacité et d’arbitraire en faveur des acteurs du secteur privé. 


Le Président de la Pologne a déclaré par ailleurs que son pays suivait avec préoccupation les tensions résultant du programme nucléaire iranien.  M. Komorowski s’est dit également préoccupé par la menace croissante que posent la prolifération des armes de destruction massive et la course aux armements dans les États du Golfe.  Regrettant également les résultats peu probants de la mission que la communauté internationale mène en Afghanistan, le Président de la Pologne a invité celle-ci à tirer les leçons du passé et à reconnaître que la stratégie d’« intervention militaire » ne s’est pas avérée efficace pour régler les conflits internes complexes.  Allant plus loin, il a remis en question le principe de « l’automatisme de la transition démocratique » à la lumière du printemps arabe.  C’est pourquoi, la Pologne, a-t-il insisté, privilégie la voie de la médiation et de la prévention des différends et des conflits tant au plan national qu’au plan international. 


L’« expérience de la solidarité et de la table ronde » que la Pologne a vécue en 1989, a démontré l’importance capitale de la notion du compromis, a assuré le Président Komorowski.  C’est précisément cette volonté de compromis qui manque souvent dans les situations de conflit actuelles et qui est à la base de l’escalade de la violence, a-t-il poursuivi, car « sans compromis, il n’est pas envisageable de réaliser une paix durable ».  L’autre facteur essentiel est la capacité des parties aux différends à « faire preuve de retenue », et à renoncer à faire passer leur avis par la force.  Compte tenu des succès rencontrés par une approche basée sur le dialogue et le compromis, l’acceptation par les parties de ce qui est « faisable ou réaliste » et leur prise de conscience du prix potentiel à payer en cas d’escalade, le Président a regretté qu’elle ne soit pas appliquée plus souvent, en particulier dans le cas de la Syrie.  Pour le Président de la Pologne, la notion « d’intégration régionale », qui est apparue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est également une méthode préventive efficace.  Pour ce qui est de la notion de la « responsabilité de protéger », le Président a estimé que les Nations Unies doivent commencer à travailler sur « un catalogue d’instruments à utiliser en vertu de ce principe ».  Il s’agit, selon lui, de faire en sorte que la communauté internationale agisse efficacement sans pour autant outrepasser son rôle.


M. MOHAMED MORSY, Président de l’Égypte, a souligné le fait qu’il est le premier Président égyptien élu démocratiquement après une révolution pacifique.  Cette situation, a-t-il dit, nous confère une forte légitimité, reconnue dans notre pays et à travers le monde.  La nouvelle Égypte reste déterminée à conserver le statut qui a toujours été le sien sur le plan international et à assumer son rôle dans la recherche de solutions aux nombreux problèmes du monde, dont notamment la question de la Palestine.  Les Palestiniens méritent de vivre dans la liberté et la dignité, a souligné M. Morsy qui a lancé un appelé pour l’arrêt immédiat de la colonisation, la fin des activités de peuplement et la préservation des différentes identités de Jérusalem, aujourd’hui occupée.  L’Égypte appuiera toutes les démarches que la Palestine décidera d’entamer à l’ONU, a averti le Président égyptien.  Il a en même temps annoncé que l’Égypte respectera ses engagements internationaux et les textes et traités qu’elle a signés.


S’agissant de la crise en Syrie, M. Morsy a demandé l’arrêt immédiat de l’effusion de sang.  Il a également assuré que l’Égypte travaillera à trouver une fin à cette crise avec les Syriens eux-mêmes, afin qu’ils aient l’opportunité de choisir librement la forme de gouvernement qui leur convient et qui les représentera.  Il a ajouté qu’il faut préserver l’unité de la Syrie et la sécurité de toutes ses composantes humaines.  Nous nous devons de venir en appui au travail accompli par M. Lakhdar Brahimi, Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, a exhorté M. Morsy.  Il a réitéré l’engagement de son pays à travailler avec tous les États arabes pour que la nation arabe, qui va du Golfe arabique à l’Atlantique, retrouve sa vraie place dans le monde.  Cette vision de la nation arabe fait partie intégrante de notre sécurité nationale, a précisé le Président Morsy.  Pour ce qui concerne l’Afrique, il a appelé la communauté internationale à apporter son appui au Soudan, au Soudan du Sud et à la Somalie.  Le Soudan a fait beaucoup de sacrifices pour parvenir à la création du Soudan du Sud, dont il a favorisé la naissance, bien souvent à ses propres dépends, a dit M. Morsy.  Malheureusement, a-t-il regretté, le Soudan n’a pas à ce jour reçu de la part de la communauté internationale le soutien et l’aide qu’il mérite.  Le Président de l’Égypte a donc exhorté les États Membres à soutenir le Soudan et le Soudan du Sud pour un règlement juste des contentieux qui les opposent encore.


M. Morsy a déclaré que l’Égypte souhaite faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et des autres armes de destruction massive.  Une réunion internationale à ce sujet doit avoir lieu avant la fin de cette année en Égypte.  La question d’un Moyen-Orient libéré des armes de destruction massive doit être résolue, car les peuples de notre région n’acceptent plus qu’un État n’ouvre pas les portes de ses installations aux contrôles de l’AIEA et refuse en même temps de signer et ratifier le Traité de non-prolifération, a souligné le Président égyptien.  Il a ensuite dénoncé l’injustice persistante contre l’Afrique.  La communauté internationale doit appuyer les efforts de ce continent au-delà des simples promesses qu’elle lui fait, a dit M. Morsy.  Concernant la crise économique et financière internationale, il a dit qu’il était temps de reformer le système économique et financier actuel pour qu’il ait plus de légitimité et de crédibilité.  Il en est de même en ce qui concerne les organes de l’ONU que sont l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, a-t-il souligné.  Avant de conclure, M. Morsy est revenu sur les troubles récemment survenus dans certains pays musulmans et a dénoncé l’islamophobie et le manque de respect envers certaines religions.  Les Nations Unies doivent traiter ce phénomène, et doivent veiller à ce que la politique du deux poids deux mesures prenne fin, a indiqué le Président de l’Égypte.  Il a dénoncé à cet égard ceux qui pensent que le respect de la culture et des sensibilités religieuses des autres peuples ne les concerne pas et sont moins importants que leurs propres valeurs.  L’Égypte et son peuple n’accepteront pas qu’on veuille leur imposer des choses qui sont contre leurs valeurs et identités, ou que l’on s’en serve pour s’ingérer dans leurs vies et affaires intérieures, a déclaré M. Morsy.


M. FELIPE CALDERÓN HINOJOSA, Président du Mexique, a indiqué que son pays avait assumé en 2012 la présidence du G-20 avec « une mission très claire: concilier les intérêts apparemment opposés des pays développés et en développement ».  À Los Cabos, les engagements des institutions financières internationales, notamment les institutions européennes et le Fonds monétaire international (FMI), ont été précisés et élargis.  Un plan d’action ambitieux pour la reprise économique a été adopté.


Les perspectives sont aujourd’hui meilleures qu’elles ne l’étaient avant la tenue du G-20, a jugé M. Calderon Hinojosa, avant de souligner l’importance de la croissance verte, de la sécurité alimentaire et de l’inclusion financière.  2,7 milliards d’adultes dans le monde n’ont pas accès à des services financiers, a-t-il déploré.  Le Mexique a pour sa part élargi l’accès de sa population aux services financiers, en établissant notamment une « banque par téléphone portable ».


Le Mexique est en train de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), s’est félicité le Président.  Le pays dispose ainsi d’une couverture universelle pour l’éducation et la santé.  Toutefois, « l’Agenda pour le développement après 2015 demande un nouvel engagement de la communauté internationale », sur la base des processus initiés à Rio+20, a estimé M. Calderón Hinojosa. 


Le Mexique est le seul pays en développement à avoir remis quatre communications nationales à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  En six ans, 300 millions d’arbres y ont été plantés et plus de 3,5 millions d’hectares y ont été décrétés zones naturelles protégées.  Soulignant l’importance de la réduction des émissions liées au déboisement et à la dégradation des forêts, M. Calderón Hinojosa a rappelé que la principale richesse des nations non industrialisées était leur capital naturel.  Les efforts entrepris par le Mexique pour concilier croissance et durabilité ont trouvé un écho dans divers forums internationaux.


La criminalité transnationale organisée constitue l’une des menaces les plus graves de notre époque, a poursuivi M. Calderón Hinojosa.  Pour le Mexique, qui a subi les conséquences d’années d’inaction, la protection des habitants et des familles est « un impératif légal, politique et moral catégorique ».  De même, l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes est une priorité.  « La consommation de drogues illégales dans un grand nombre de pays développés provoque des violences et des milliers de morts dans les pays producteurs et de transit », a-t-il déploré.  Il faut redoubler d’efforts pour réduire la demande et traiter de ce problème de santé publique, a-t-il préconisé.  D’autant plus que les criminels disposent d’un pouvoir économique considérable avec une capacité de corruption quasi illimitée.


M. Calderón Hinojosa a insisté sur le fait que « les nations qui souffrent le plus des effets dévastateurs du narcotrafic sont celles qui sont situées entre la zone productrice des Andes et le marché principal des drogues: les États-Unis ».  Il a proposé que les Nations Unies conduisent « une évaluation approfondie de la portée et des limites de l’approche actuelle, prohibitionniste en matière de drogues ».  Selon lui, les pays doivent assumer les responsabilités communes mais distinctes qui leur correspondent pour faire face à ce fléau.


M. DAVID CAMERON, Premier Ministre du Royaume-Uni, s’est dit honoré d’avoir été nommé Coprésident du Groupe de haut niveau du Secrétaire général visant à favoriser la réalisation des OMD, avant de consacrer l’essentiel de son intervention aux conséquences du « printemps arabe ».  À ceux qui craignent que le « printemps arabe » se transforme en « hiver arabe », le Premier Ministre britannique a conseillé qu’ils ne tirent pas hâtivement de fausses conclusions du fait d’évènements récents.  Il n’est pas question de faire demi-tour, a-t-il dit, en appelant à garder la foi et à redoubler de soutien en faveur de l’établissement durable de sociétés ouvertes dans les pays qui ont connu des révolutions.  « Oui le chemin est plein de défis », a-t-il dit, en rappelant que la démocratie ne s’est jamais limitée à la simple tenue d’élections.  Il s’agit aujourd’hui d’aider ces pays à construire les piliers de la démocratie que sont l’indépendance de la justice et la primauté du droit, dont font parties la protection des minorités, la liberté de la presse et le développement d’institutions efficaces, de partis politiques, et d’une société civile élargie. 


Mettant l’accent sur la nécessité de respecter les histoires et traditions spécifiques à chaque pays, M. Cameron a déclaré que nous ne pouvons pas attendre que des pays qui aient subi, sous des régimes de dictature, des décennies de destruction de leurs institutions, de leur société civile et d’interdiction de création de partis politiques, et qui n’avaient point connu de presse libre, effacent ce passé en quelques mois.  Il a jugé indispensable que les Nations Unies soutiennent les efforts des peuples de ces pays pour qu’ils parviennent à construire leur propre avenir démocratique.  


À ceux qui prétendent que le printemps arabe a apporté peu de choses aux peuples concernés, M. Cameron a cité les élections qui ont eu lieu en Libye après la chute de Mouammar Qadhafi.  Des plans viennent d’être adoptés pour intégrer les groupes armés dans la police nationale et l’armée.  Le « printemps arabe » a aussi apporté des progrès en Égypte, où le Gouvernement civil élu a imposé le contrôle de l’armée par les civils.  Au Yémen et en Tunisie, il a permis l’émergence de nouveaux gouvernements, ainsi qu’une nouvelle Constitution au Maroc, où pour la première fois, le Premier Ministre a été nommé après un vote populaire. 


À ceux qui prétendent que le retrait des dictateurs arabes a contribué à lâcher une vague de violences et d’extrémismes qui risque d’affecter le monde, et que ces régimes autoritaires étaient une garantie de stabilité dans la région, M. Cameron a rappelé que durant des décennies nous avons trop toléré des dictateurs comme Qadhafi et Assad, qui n’ont pas seulement réprimé leur propre peuple, « mais qui ont aussi financé le terrorisme dans le monde entier ».  Il a insisté sur le fait que les comportements de ces dictateurs ont rendu la région moins sure et non le contraire.  Ces régimes n’ont pas seulement frustré leurs propres peuples, mais ils ont aussi appelé à la haine de leurs voisins, notamment Israël, et l’Occident, a estimé le Premier Ministre britannique.


Quant à ceux qui estiment que le printemps arabe est responsable de l’éruption de violences sectaires en Syrie qui menaceraient toute la région, M. Cameron les a exhortés « à ne pas blâmer le peuple syrien pour le comportement de son brutal dictateur ».  La seule manière de mettre un terme au cauchemar syrien est de parvenir à une transition politique et de préparer un futur syrien sans Assad, a-t-il insisté, en ajoutant que le sang des enfants syriens restera une tâche indélébile sur la réputation des Nations Unies qui n’ont pu agir contre le pouvoir syrien.  Après avoir appelé le Conseil de sécurité à répondre aux appels en faveur de la Syrie, M. Cameron a annoncé que le Royaume-Uni accordera 12 millions de dollars supplémentaires à l’aide humanitaire, et à l’UNICEF pour l’assistance qu’elle apporte aux enfants syriens. 


S’adressant à ceux qui estiment que les élections dans les pays arabes n’ont fait que permettre l’arrivée de partis islamistes au pouvoir, il a exhorté les démocrates à accepter les résultats des élections, en rappelant que les islamistes seront jugés sur leurs actes et leur capacité à protéger les droits de tous les citoyens, dont ceux des minorités, des chrétiens et des femmes.  Si les yeux du monde se concentrent sur les « Frères » (musulmans), l’avenir de ces pays est aussi entre les mains de leurs mères, de leurs sœurs et de leurs filles, a dit le Premier Ministre britannique. 


Tenir les islamistes responsables signifie aussi que nous ne leur permettront pas de menacer la stabilité d’autres pays et d’encourager le terrorisme au lieu de promouvoir la paix et la sécurité.  C’est pourquoi, a-t-il dit, l’Iran continuera de subir des sanctions et la surveillance des Nations Unies.  Il a aussi exhorté le Hamas à abandonner la violence.  Il a dit que les Palestiniens doivent pouvoir accéder à un État et que les Israéliens doivent pouvoir vivre en paix avec leurs voisins. 


M. Cameron a appelé l’Assemblée et le monde à ne pas confondre Islam et extrémisme, en rappelant que l’extrémisme islamique n’est le fait que d’une petite minorité.  Il a particulièrement salué l’apport du Gouvernement turc, démocratiquement élu, dont les racines s’appuient sur des valeurs islamiques, et qui jouit d’une économie ouverte et d’une attitude plus que positive lorsqu’il s’est agit de soutenir le changement en Libye, en Syrie et ailleurs dans la région.  Il s’est dit persuadé que la même voie s’ouvre à l’Égypte, à la Tunisie et à d’autres pays de la région et que la démocratie et l’Islam peuvent fleurir côte à côte.


M. YOSHIHIKO NODA, Premier Ministre du Japon, a indiqué que son pays a promis de tirer les leçons du tremblement de terre et du tsunami qui ont ravagé le Japon il y a un an et demi.  Il a aussi espéré que la prochaine Conférence ministérielle de Fukushima sur la sûreté nucléaire, ainsi que la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des catastrophes, que le Japon espère accueillir dans trois ans, seront des occasions pour partager les expériences.


« Les humains doivent faire preuve de plus de sagesse », a lancé M. Noda.  Il a donc engagé l’humanité à réfléchir non pas seulement au présent mais aussi à l’avenir, soulignant les problèmes actuels liés au déficit fiscal qui affecte de nombreuses nations.  Pendant 20 ans, le Japon s’est caractérisé par la procrastination en politique, a dit le Premier Ministre.  Il a cependant promis qu’il allait changer son pays en y réalisant une réforme générale de la sécurité sociale et du système fiscal.  Il a aussi invité les pays à regarder au-delà des frontières afin de faire avancer les mesures de protection de l’environnement.


Saluant les résultats de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, le Premier Ministre du Japon a assuré que son pays deviendrait une société à faible utilisation de carbone et serait un leader dans la recherche de solutions énergétiques propres.  Le Japon vise l’objectif de ne pas dépendre de l’énergie nucléaire d’ici à 2030, a-t-il ajouté.


La résolution adoptée par l’Assemblée générale sous l’impulsion du Japon le 10 septembre dernier sur la sécurité humaine est une base solide pour le développement de la prochaine génération, a poursuivi M. Noda.  Son pays est déterminé à contribuer aux efforts mondiaux visant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il indiqué.  Le Japon est aussi engagé à promouvoir le maintien et la consolidation de la paix, ainsi que la sécurité humaine dans chaque région du monde, a souligné le Premier Ministre.


Malgré deux guerres mondiales et deux bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki, les questions du désarmement, de la non-prolifération des armes de destruction massive et de la prévention du terrorisme continuent à être à l’ordre du jour, a ensuite relevé M. Noda, évoquant les menaces nucléaires que présentent la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la République islamique d’Iran.  Il a demandé à chaque pays de se coordonner au plan politique avec les Nations Unies et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour exhorter ces deux pays à prendre des mesures concrètes en vue de respecter leurs obligations.  Le Japon, qui est le seul pays à avoir fait l’expérience de l’horreur de la dévastation nucléaire en temps de guerre, poursuivra sa mission pour que l’humanité parvienne à un monde exempt d’armes nucléaires, a dit M. Noda.


Le Premier Ministre japonais a ensuite dénoncé les « enlèvements de personnes pratiqués par la RPDC ».  Il a aussi appelé à renforcer l’état de droit dans la prévention et la résolution des conflits de manière pacifique.  Certains conflits sont résolus en appliquant le droit international, notamment grâce au système de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-il noté.  Il a indiqué que son pays soutient les juridictions internationales, notamment la Cour internationale de Justice (CIJ).  Il a demandé à tous les pays de reconnaitre sa compétence obligatoire.


Le Japon continuera aussi à soutenir les réformes démocratiques au Moyen-Orient et en Afrique, a ajouté M. Noda.  Il a condamné les attaques et les combats qui se poursuivent en Syrie et appelé à y protéger la population civile, ainsi que les diplomates et les agents humanitaires.  Enfin, il a appelé la communauté internationale et les États Membres à accélérer la réforme du Conseil de sécurité en entamant de véritables négociations, afin que le Conseil reflète les réalités du monde d’aujourd’hui.


M. HERMAN VAN ROMPUY, Président du Conseil européen, a noté les sentiments mitigés que le printemps arabe avait suscité, tant dans le monde arabe qu’ailleurs: la peur d’un bain de sang, de l’instabilité régionale, de la montée de l’extrémisme ou simplement du lendemain.  « Mais, en dépit de ces craintes, le monde a observé le printemps arabe avec solidarité, espoir et compréhension. »  L’année qui écoulée nous a rappelé que « les livres d’histoire, même les contes de fée, ont des pages sombres » dont certaines sont tragiquement écrites en ce moment même, a poursuivi M. Rompuy avant d’en conclure « que ce qui est certain, c’est que le changement a besoin de temps », que la longue voie de la transition reste devant ces nations, et que malgré les embûches, elle va dans la bonne direction. 


« Aujourd’hui il est impossible de revenir en arrière!  Peu importe ce qui adviendra dans le futur, le printemps arabe marque un tournant.  Ce mouvement est irréversible!  Une fois que la voix du peuple a été libérée, il ne sera plus jamais possible de lui imposer le silence », a-t-il encore affirmé.  Le Conseil européen est convaincu que chaque nation est responsable de la voie à suivre pour rendre justice aux aspirations de son peuple.  Il est déterminé à accompagner ces nations jusqu’au bout, parce que l’Europe est profondément convaincue du message porté par le printemps arabe. 


Rappelant l’histoire récente de l’Europe, où hier encore, au début du processus d’intégration, de nombreux pays n’étaient pas des démocraties, M. Rompuy a souligné qu’il fallait éviter de juger ce genre de transition à l’aune de leur vitesse.  La direction qu’elles prennent et les progrès accomplis doivent être le seul étalon-mesure, a-t-il estimé.  Le point de départ est toujours l’organisation d’élections libres et démocratiques, a-t-il poursuivi, avant de saluer la Tunisie, la Libye et l’Égypte pour le succès de cette étape.  Maintenant, il s’agit, selon lui, de combattre la corruption, les privilèges économiques et d’assurer une société inclusive pour pouvoir relancer l’économie, créer des emplois et réaliser la justice sociale et la liberté d’expression pour tous.  Pour sa part, l’Europe est prête à accompagner ces efforts. 


Partant du principe selon lequel « entre voisins, on peut aller plus loin en travaillant ensemble », il a encouragé les pays à s’inspirer de l’expérience européenne en termes de réseau énergétique et de suppression des barrières commerciales.  « Le respect, la tolérance et la non-violence sont les valeurs fondamentales sans lesquelles il est impossible de vivre harmonieusement ensemble », a encore rappelé M. Rompuy qui a reconnu la fragilité de ces valeurs dont la défense exige une attention permanente dans un monde globalisé et digitalisé dans lequel des messages de toute sorte peuvent être diffusés plus vite que jamais et facilement exploités à mauvais escient. 


Pour lui, la tolérance est la capacité d’accepter la critique, de proposer le dialogue et de résister à la violence.  En même temps, le respect de la foi et des croyances religieuses est une valeur essentielle du vivre ensemble, a-t-il encore souligné.  Il s’est dit convaincu que le respect et la tolérance trouvent leur vraie signification dans une société ouverte qui défend la liberté d’expression.  C’est ce qui l’a amené à dire que « chacun d’entre-nous dans cette salle a la responsabilité de défendre et de promouvoir la tolérance et le respect, à l’intérieur de nos pays et dans nos relations avec les autres ».  Abordant la situation en Syrie, il a appelé la communauté internationale à s’unir d’une détermination commune pour mettre fin « à cette violence insensée qui menace toute une région ».


M. JABER AL MUBARAK AL HAMAD AL-SABAH, Premier Ministre du Koweït, a réaffirmé le ferme engagement de son pays à soutenir les efforts des Nations Unies en vue de réaliser les buts et principes de la Charte et de renforcer le rôle de l’Organisation.  Il a appelé à assurer une bonne préparation de la Conférence de 2012 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  « Au cours de ces dernières décennies, l’ONU, ses programmes, fonds et institutions spécialisées, ont permis de résoudre ou de contenir plusieurs crises et de faire face à de nombreux défis politiques, humanitaires ou économiques », a-t-il dit.  Il a cependant fait remarquer que, parfois, « le manque de coordination, les failles qui surviennent dans l’action commune et solidaire ou bien l’incapacité de certains à remplir leurs obligations ne permettaient pas de trouver des solutions durables aux problèmes ».  


M. Al-Sabah a également réaffirmé l’appui du Koweït aux efforts internationaux visant à trouver une solution politique à la crise qui se poursuit en Syrie.  Il a souhaité que cette solution rencontre les demandes et les aspirations du peuple syrien et que la communauté internationale intensifie son aide humanitaire vis-à-vis de la population syrienne, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières du pays.  Il a ensuite fait part des « progrès remarquables et positifs » en ce qui concerne la normalisation des relations bilatérales entre l’Irak et son pays.  Plusieurs rencontres bilatérales ont été suivies, en avril dernier, par un second cycle de discussions de la Commission ministérielle conjointe Irak-Koweït et celles-ci ont reflété le désir des deux parties de « tourner la page du passé », a-t-il dit. 


Concernant la République islamique d’Iran, le Premier Ministre du Koweït a tenu à réitérer « son appel amical » aux autorités iraniennes afin qu’elles contribuent de manière « sérieuse et efficace » aux efforts internationaux visant à trouver une solution politique au sujet de leur programme nucléaire.  Il a aussi émis l’espoir que l’Iran coopère et réponde aux initiatives visant à résoudre le conflit relatif aux trois îles émiraties.


S’agissant d’Israël, M. Al-Sabah a déploré les violations persistantes du droit international par le Gouvernement de ce pays et a fustigé ses « méthodes intransigeantes », la poursuite de l’implantation de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, ainsi que le blocus de la bande de Gaza.  « Cela ne sert pas à la paix juste et durable que nous désirons instaurer au Moyen-Orient », a-t-il dit. 


Avant de conclure, M. Al-Sabah a fermement condamné la production d’un film dénigrant le Prophète Mahomet.  Il a rappelé qu’en 2008, lors d’une réunion de l’Assemblée générale dont le thème était consacré au dialogue entre les religions, l’Émir du Koweït avait proposé un engagement universel à respecter toutes les religions et à dissuader quiconque de nuire ou de ridiculiser les symboles religieux.  Il a estimé que la présente session de l’Assemblée générale devrait attacher une attention plus grande à cette proposition.


M. MARIO MONTI, Premier Ministre de l’Italie, a axé son intervention sur la profonde et la plus grave crise financière de l’histoire de l’Union européenne.  Mais, a-t-il ajouté, l’intérêt général veut qu’il y ait plus d’Europe.  L’Italie fera donc sa part de travail pour renforcer la stabilité fiscale et la croissance.  Dans le même temps, des changements historiques se sont déroulés en Méditerranée où les peuples ont été en quête de démocratie et de justice.  L’Italie a toujours été de leur côté, a rappelé le Premier Ministre. 


M. Monti a énuméré les crises actuelles en parlant de la Syrie, du Sahel, des menaces terroristes et du crime organisé.  L’idéal de paix et de sécurité sera effectif lorsque les pays se voueront un respect mutuel et partageront les mêmes objectifs, a-t-il dit.  L’Italie est engagée dans la matérialisation de cette vision. 


S’agissant de la crise en Syrie, M. Monti a réitéré l’appui de son gouvernement au travail de M. Brahimi et a dénoncé le refus du Gouvernement de Damas de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité.  L’Italie appuie également l’Agence internationale de l’énergie atomique dans ses efforts pour obtenir des éclaircissements sur le programme nucléaire de l’Iran qui doit lui aussi se conformer pleinement aux résolutions du Conseil de sécurité.


En dépit de la crise financière, l’Italie continue de remplir ses engagements internationaux notamment en Afghanistan et au Liban.  La Somalie est une priorité pour l’Italie, a fait savoir M. Monti, en ajoutant que son pays est engagé sur le front de la sécurité alimentaire et adopte les politiques nécessaires pour atténuer les effets de la volatilité des prix alimentaires.  Avant de conclure, il a répondu favorablement à l’appel du Président de l’Assemblée générale concernant la double réforme de l’Assemblée et du Conseil de sécurité.


Mme JULIA GILLARD, Premier Ministre de l’Australie, a rappelé qu’elle avait accepté l’invitation du Secrétaire général à coprésider, avec le Rwanda, son Équipe de mobilisation pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui doivent être réalisés d’ici à 2015.  En tant que pays « champion de l’éducation », l’Australie appuie l’initiative « L’éducation d’abord » du Secrétaire général.  Pour accroître l’égalité des sexes, Mme Gillard a annoncé, au Forum des îles du Pacifique le mois dernier, une initiative visant à promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles de cette région.  À la fin de cette année, l’Australie accueillera « Malaria 2012 », un forum qui réunira des dirigeants politiques, la société civile et le secteur privé afin d’accélérer les efforts visant à contrôler et à éliminer le paludisme.


« 2015 constitue un objectif, mais ce n’est pas une destination », a poursuivi le Premier Ministre.  Ce doit être un point de départ pour entreprendre de nouvelles choses et l’Australie s’engage à contribuer aux travaux du Groupe de haut niveau sur l’Agenda pour le développement après 2015.  Mme Gillard a rappelé le rôle essentiel de la paix et de la consolidation de la paix pour le développement.  De même, il ne peut y avoir de réduction de la pauvreté sans création d’emplois et protection de l’environnement.


Mme Gillard a vanté le caractère multiculturel et multiconfessionnel de l’Australie.  « Le dénigrement des croyances religieuses n’est jamais acceptable », a-t-elle affirmé.  « Notre tolérance ne doit jamais aller jusqu’à tolérer la haine religieuse et l’incitation à la violence. »


En matière de paix et de sécurité, l’Australie prend la tête de la Mission des Nations Unies au Timor Leste, a-t-elle souligné, en rappelant aussi que son pays dirige la Mission régionale d’assistance aux Îles Salomon qui opère avec l’accord de l’ONU.  En outre, l’Australie a été le plus important contributeur non membre de l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) à la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan.  Par ailleurs, a poursuivi le Premier Ministre, « nous devons faire tout ce qui est notre pouvoir pour mettre un terme aux souffrances du peuple syrien ».  La communauté internationale doit s’unir derrière le Représentant spécial conjoint du Secrétaire général et de la Ligue des États arabes.  De la même façon, elle doit s’unir contre la prolifération des armes de destruction massive, a conclu le Premier Ministre. 


M. JUAN MANUEL SANTOS CALDERÓN, Président de la Colombie, a observé que le mandat de la Colombie au sein du Conseil de sécurité coïncide avec une période de troubles et de conflits armés.  Il a reconnu que certains pays comme le Libéria, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire font des progrès importants dans la consolidation de la paix et l’état de droit, mais il a condamné les attaques contre le consulat américain à Benghazi et exprimé sa frustration face à l’inaptitude de la communauté internationale à mettre un terme à la tragédie en Syrie. 


Le Président colombien a invité la communauté internationale à maintenir son appui en Haïti, en vue de renforcer ses institutions et ses capacités de production, créer des emplois et réduire l’extrême pauvreté.  S’attardant sur les défis du développement durable, il a rappelé que son pays avait proposé d’élaborer des « objectifs » lors de la Conférence Rio+20.  Le Ministre colombien des affaires étrangères a d’ailleurs été invité au Groupe d’experts de haut niveau sur cette question.


Le Président a parlé du sixième Sommet des Amériques qui s’est réuni cette année en Colombie et qui a été l’occasion pour les gouvernements de la région de discuter de la guerre contre les stupéfiants.  Nous devons, sur des bases scientifiques, donc objectives, nous demander si ce que nous faisons suffit ou s’il y a d’autres options pour combattre ce fléau, a lancé le Président.   Il a indiqué que l’Organisation des États américains a reçu le mandat de faire l’analyse de la question avec d’autres organisations comme les Nations Unies.  Le débat sur la drogue doit être franc et mondial, a-t-il ajouté.


La région de l’Amérique latine et des Caraïbes est sur la bonne voie, a tenu à souligner M. Santos Calderón, en se réjouissant de la solidité des économies, du bon fonctionnement des démocraties et de l’absence de conflit.  Il a mentionné les mécanismes de coopération tels que l’Alliance du Pacifique, concrétisée cette année entre le Mexique, le Pérou, le Chili et la Colombie.


La Colombie, s’est enorgueilli le Président, a réussi à maintenir une croissance économique saine qui a créé plus de 2 millions d’emplois en deux ans, réduisant ainsi la pauvreté.  Le Président s’est félicité de l’adoption de la loi sur la restitution des terres aux agriculteurs déplacés et les dédommagements aux victimes du conflit.


Il a reconnu en effet que les progrès sont ralentis par ce « conflit absurde », le plus long conflit armé dans la région, qui est « presque anachronique par rapport au niveau de développement du pays ».  Après deux ans de contacts avec la guérilla, le Gouvernement entame désormais une phase de pourparlers qui commenceront à Oslo en octobre, et se poursuivront à La Havane.  M. Santos Calderón a salué les bons offices de la Norvège et de Cuba, ainsi que le soutien du Venezuela.


M. MSWATI III, Roi du Swaziland, a rappelé que la communauté internationale faisait face aux effets d’une crise économique et financière qui n’a, par ailleurs, pas épargné son pays.  « Nos programmes de développement social qui contribuent à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi que nos programmes nationaux de création d’emplois et nos stratégies de lutte contre la pauvreté ont été profondément minés par cette situation », a-t-il expliqué.  Il a précisé que les efforts enregistrés par le Swaziland dans la lutte contre le VIH/sida dont l’accès aux antirétroviraux, étaient menacés par la situation financière actuelle. 


Le Roi Mswati III a toutefois tenu à saluer l’appui que son pays continue de recevoir de la part du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  Il a aussi appelé la communauté internationale à demeurer consciente des implications sociales de certaines des solutions préconisées pour résoudre les problèmes économiques mondiaux.  Il a appelé les Nations Unies à considérer cette question comme étant primordiale au cours de la présente session.


En matière de maintien de la paix, le Roi du Swaziland a condamné toute forme de violence, « qu’il s’agisse du meurtre de diplomates ou du renversement de gouvernements ».  « Nous devons tous vivre en paix.  Nous devons apprendre à nous respecter les uns et les autres, quelle que soit notre race ou notre croyance », a-t-il ajouté.  Il s’est ensuite dit encouragé par les efforts entrepris par « nos frères et sœurs d’Afrique qui ont choisi de résoudre de manière pacifique leur différend » et a émis l’espoir d’une solution rapide aux « poches de conflits » en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan ou dans d’autres parties de l’Afrique. 


« La Somalie n’a plus de gouvernement stable depuis longtemps et nous espérons que l’élection d’un nouveau président amènera avec elle la stabilité dans ce pays ».  Au Moyen-Orient, et en particulier en Syrie, le Roi Mswati III a mis l’accent sur la nécessité du dialogue.  Il a découragé tout recours à la force car « les armes n’apporteront que la misère », a-t-il prévenu.  S’agissant du conflit israélo-palestinien, il a estimé que la solution viable demeurait celle de deux États vivant côte à côte dans la paix et la stabilité. 


Pour le continent asiatique, le Roi du Swaziland a ensuite émis l’espoir que Taiwan et la Chine soient en mesure de surmonter leur différence et de vivre l’un avec l’autre.  Il a salué le fait que la Chine ait récemment accueilli un sommet africain où des pays amis de Taiwan ont également été invités.  Il a aussi tenu à remercier la Chine pour son appui aux pays africains et s’est dit convaincu du potentiel du travail commun de ces deux peuples à collaborer à toutes les agences des Nations Unies.  « Le peuple de Taiwan souhaite faire partie de la communauté mondiale », a-t-il ajouté. 


Avant de prendre congé, le Roi Mswati III a invité les États Membres à saisir l’occasion de la présente session de l’Assemblée générale pour débattre de la réforme du Conseil de sécurité.  Il a réitéré la position de l’Afrique qui réclame deux sièges permanents et cinq sièges non permanents.  « Cette représentation fera en sorte que nous soyons tous maîtres des décisions et qu’aucun ne puisse imposer son influence », a-t-il conclu.


M. OTTO FERNANDEZ PÉREZ MOLINA, Président du Guatemala, a déclaré que son gouvernement s’était assigné trois objectifs de paix et d’abord, le « Pacte zéro faim » visant à réduire la malnutrition chronique qui affecte plus de 40% des enfants de moins de 5 ans, ensuite, le « Pacte pour la sécurité, la justice et la paix » contre la violence sociale et enfin le « Pacte fiscal et de la concurrence » pour la baisse du déficit sans réduction des dépenses publiques et pour la relance des investissements privés générateurs d’emplois.


Malheureusement, ces efforts sont menacés par le trafic des stupéfiants, a déploré le Président, en arguant que 40% des homicides au Guatemala sont liés à ce trafic et aux gangs transnationaux qui opèrent entre les pays producteurs au Sud et les pays consommateurs aux Nord.  « Mon pays s’est progressivement transformé en pays producteur et consommateur de drogues », a-t-il alerté, en dénonçant un cadre international qui n’a pas permis d’éradiquer la consommation de stupéfiants.


« Il faut traiter le problème pour ce qu’il est: une question de santé publique, plutôt qu’une question de justice pénale », a fait valoir M. Molina.  Les familles et les communautés impliquées dans le marché des stupéfiants doivent bénéficier d’un traitement et d’une politique de prévention, de protection sociale et d’égalité des chances.  Le Président a invité les États à revoir les normes internationales qui régissent les politiques en la matière pour protéger la jeunesse de ce fléau. 


En avril dernier, a rappelé le Président, les chefs d’État et de gouvernement réunis au Sommet des Amériques à Cartagena, en Colombie, se sont engagés à étudier de nouvelles façons de combattre le narcotrafic.  Dans le même esprit, le Gouvernement guatémaltèque souhaiterait établir un groupe international de pays disposés à procéder aux réformes nécessaires, avec la coopération des pays d’origine, de transit et de destination.  « Ne baissons pas la garde, n’abandonnons pas la lutte », a plaidé M. Molina.  « Nous devons mieux nous armer, parce que nos enfants et nos petits enfants méritent une réponse plus efficace. »


Le Président a rappelé que son pays a ratifié le Statut de Rome, le 2 avril 2012.  Il s’apprête également à prendre la présidence du Conseil de sécurité au mois d’octobre.  Enfin, le 21 décembre prochain, le Guatemala célèbrera l’avènement d’une nouvelle ère, conformément au calendrier de la civilisation maya.  « C’est une invitation à renouveler les énergies physiques et spirituelles dans un environnement de paix, de coopération et de dialogue », a-t-il conclu.  


M. ANDRY NIRINA RAJOELINA, Président de la Haute Autorité de la transition de Madagascar, a indiqué que dans le cadre du processus de sortie de crise politique de son pays, une feuille de route avait été signée et adoptée par les partis politiques malgaches en septembre 2011.  Les institutions de la Transition ont été mises en place, notamment un Gouvernement d’Union nationale et le Parlement de la Transition et le processus électoral a par ailleurs été déclenché.  Le Président a précisé que les élections présidentielles se dérouleraient le 8 mai 2013, avant d’appeler tous les partenaires internationaux de Madagascar à apporter leur aide.


M. Rajoelina a argué qu’en dépit de la « conjoncture éprouvante » que connaît actuellement Madagascar et malgré la suspension des aides et des subventions internationales qui, a-t-il précisé représentent 60% du budget de l’État, l’administration avait fonctionné normalement et tous les engagements et dettes du pays avaient été honorés.  Il est donc possible, a-t-il affirmé, de développer notre pays et de créer notre richesse à travers nos propres richesses.


Le peuple malgache, a dit le Président, a besoin de son « indépendance pleine et entière » pour parvenir à des élections transparentes donc démocratiques.  « La meilleure façon de nous aider consisterait à nous faire confiance, à respecter vos engagements et à nous laisser assumer nos responsabilités ».  Seul le peuple malgache, a insisté le Président, décidera souverainement qui devra conduire son destin, et non l’influence d’un pays et des pressions extérieures.  Des efforts doivent être faits, a insisté le Président, pour faire cesser les inégalités de traitement des pays en crise politique.  Il faut prendre connaissance de la réalité sur le terrain et de l’aspiration populaire pour ne pas se tromper sur la décision à prendre, a-t-il souligné.


« Le système des Nations Unies ne pourrait continuer à être la police du monde », a-t-il poursuivi, en ajoutant que « notre société a besoin d’exister et de se reconnaître à travers ses propres valeurs ».  L’accord de paix est fragile et appelé à évoluer, a-t-il prévenu.


M. NICOLAE TIMOFTI, Président de Moldova, a indiqué que son pays, qui s’est détaché de l’empire soviétique il y a 21 ans, jouit maintenant d’une stabilité politique qui lui permet de se développer, en vue notamment d’intégrer l’Union européenne (UE).  Nous privilégions l’état de droit et la réforme judiciaire, ainsi que la modernisation de l’économie, a-t-il dit.  Il a salué à cet égard le soutien apporté par les pays de l’UE.


Le Président a abordé le conflit que connaît son pays au sujet de la Transnistrie, expliquant qu’il sape la sécurité nationale et l’intégrité territoriale du pays et entraîne des violations des droits de l’homme.  Nous ne pouvons continuer ainsi, a-t-il dit, et il est temps d’édifier un avenir commun.


Le Président a présenté l’approche que suit son pays pour réintégrer la République de Moldova dans ses frontières reconnues sur le plan international.  Il a estimé que la région de Transnistrie devrait jouir d’un statut spécial au sein de la Moldova et d’un certain niveau d’autonomie.  « Nous continuerons en parallèle à mettre en œuvre des mesures de confiance visant à rapprocher les communautés des deux rives du fleuve Niestre.  Il faut notamment transformer le mécanisme militaire de maintien de la paix en mission civile internationale chargée de réinstaurer la confiance », a suggéré M. Timofti.


Le Président a salué la contribution essentielle qu’apporte l’UE à cette approche, avant d’appeler l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Fédération de Russie et les États-Unis à unir leurs efforts avec l’UE pour parvenir à une solution à ce conflit.  Il a aussi jugé crucial que les forces russes actuellement présentes sur le territoire moldave sans l’accord du Gouvernement se retirent.


Venant à la réforme du Conseil de sécurité, le Président a prôné une solution de compromis.  Il a voulu que l’on tienne compte des aspirations légitimes de tous les groupes régionaux et qu’un siège non permanent soit accordé au Groupe des pays d’Europe orientale.  Il a par ailleurs demandé que l’Assemblée générale examine la question de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, notamment l’OSCE et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (BSEC).  M. Timofti a également évoqué les conflits qui perdurent dans les territoires de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de son pays, et qui exigent des solutions basées sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.


Avant de conclure, le Président a souligné l’importance du renforcement de l’état de droit pour maintenir la paix et promouvoir le développement.  Il a aussi soutenu les efforts menés par les États et les organisations internationales dans les domaines du désarmement et du contrôle des armes.  Il a plaidé notamment en faveur de la prévention pour éviter le développement des armes de destruction massives.  Enfin, il a exprimé son attachement aux droits de l’homme, rappelant que son pays occupe actuellement l’une des vice-présidences de la Troisième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.


M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de l’Estonie, a indiqué que son pays se réjouissait de devenir membre du Conseil des droits de l’homme et de faire plus, notamment pour prévenir les violations des droits de la femme et de l’enfant.  Il a dit qu’il fallait renforcer la prévention des conflits et l’état de droit afin d’éviter des conflits violents et des crimes internationaux particulièrement odieux.  Aujourd’hui, le principe de la responsabilité de protéger n’est pas contesté, mais la difficulté réside dans son application.


Pendant la guerre de Crimée dans les années 1850, le monde a découvert la première couverture photographique d’un conflit, a noté M. Ilves.  Aujourd’hui, avec les nouveaux médias, il est devenu plus difficile de dissimuler les crimes de guerre.  C’est la raison pour laquelle nous devons reconnaître le rôle important de la technologie en faveur des droits de l’homme.  Pour la troisième année consécutive, s’est enorgueilli le Président, « l’Estonie arrive en tête de la liberté sur Internet ».  L’Estonie a rejoint la « Coalition de la liberté en ligne », un groupe d’États qui travaillent ensemble pour faire progresser les droits de l’homme en ligne.  Même si elle a été victime de cyberattaques, l’Estonie n’est pas en faveur d’une régulation plus rigide ni de la censure.  Elle souhaite qu’Internet soit ouvert, sûr et fiable.


La révolution de l’information a aidé l’Estonie à se transformer en une société démocratique fondée sur l’état de droit, a poursuivi M. Ilves.  C’est le premier pays où les citoyens ont pu voter en ligne pour des élections parlementaires et municipales.  Cette année, plus de 90% d’entre eux ont également payé leurs impôts de cette façon.  Les services publics en ligne accroissent la transparence et limitent la corruption.  Dans un monde interconnecté et sans fil, la société civile et le secteur privé jouent un rôle de plus en plus important, a en outre apprécié le Président.


« Le monde a besoin d’objectifs pour le développement durable », a conclu M. Ilves.  Il faut éviter une fracture numérique qui entrave le développement dans certaines parties du monde.  « Les nouvelles technologies de l’information et de la communication pourraient bien déclencher la prochaine révolution industrielle. »


Mme JOYCE HILDA MTILA BANDA, Présidente du Malawi, a mis en exergue le fait que c’est la première fois qu’elle s’exprime devant l’Assemblée générale, tout en étant la deuxième Présidente en Afrique et première femme Présidente au Malawi.  Elle a axé tout son discours sur les changements en cours dans son pays depuis son arrivée au pouvoir en avril 2012.  Ces défis, a-t-elle insisté, sont résumés dans une « Vision pour le Malawi » qui porte sur la création de richesses par la transformation de l’économie, la promotion du secteur privé, la création d’emplois et la protection des plus vulnérables et des exclus. 


La Vision porte aussi sur une plus forte croissance économique, pour la prochaine décennie, grâce à un programme de relance axée sur l’énergie, le tourisme, l’agriculture, les mines et les infrastructures de développement.  Deux initiatives présidentielles ont aussi été lancées: l’une porte sur la santé maternelle et infantile et l’autre sur la réduction de la pauvreté et la faim.  À cet effet, le Malawi appelle au soutien de la communauté internationale à court et à moyen termes, plus particulièrement pour développer l’agriculture, les ressources minières, les transports et les communications.  Comme les autres États Membres, le Malawi réclame la réforme du Conseil de sécurité où deux sièges permanents et cinq sièges non permanents devraient revenir à l’Afrique.


M. ANOTE TONG, Président de Kiribati, a d’abord tenu à saluer, en particulier, l’engagement personnel du Secrétaire général de l’ONU en faveur de la lutte contre les changements climatiques et du sort des plus vulnérables.  « Il s’agit de ma septième allocution devant cette auguste Assemblée en neuf ans de présidence à la tête de mon pays.  À chacune d’elle, je me suis employé à transmettre le même message.  À chacune d’elle, je vous ai fait part de la menace réelle qui pèse sur mon pays et j’ai insisté sur la nécessité d’entreprendre des actions urgentes pour faire face aux changements climatiques, pour faire face à l’élévation du niveau des mers et pour assurer la survie de Kiribati », a-t-il fait remarquer.  « Il m’arrive souvent d’observer mes petits-enfants et de me demander quel futur nous leur laisserons.  C’est pour eux que je continuerai à parler des changements climatiques aussi longtemps que je vivrai », a-t-il poursuivi. 


Dans un contexte marqué par une utilisation non durable des ressources de notre planète, M. Tong a estimé que la croissance économique ne devrait pas être le « mantra » de la communauté internationale.  « En particulier si ceux qui bénéficieront le moins de cette croissance économique sont également ceux qui, au final, en paieront le prix fort ».  « La terre n’est pas là pour en faire ce qui nous plaît.  Nous ne sommes que les gardiens de la planète pour les générations futures.  Et nous ignorons cette réalité à nos risques et périls », a-t-il prévenu.  Il a appelé tous les États Membres à renforcer leurs efforts collectifs pour atténuer les effets des émissions de gaz à effet de serre. 


Il a exhorté les gros pays pollueurs à assumer leur part de responsabilité et a demandé aux partenaires du développement d’aider Kiribati à faire face à un avenir incertain en lui fournissant des ressources et des technologies appropriées.  S’il a noté que certains « progrès » avaient pu être enregistrés au cours des récentes négociations sur le climat qui ont eu lieu à Bangkok, le Président de Kiribati a cependant estimé que tout cela reste trop lent.  « Si nous attendons un accord sur tout, il sera trop tard », a-t-il prévenu.


Kiribati pense pouvoir parvenir au développement durable en utilisant les ressources disponibles dans le cadre de sa vaste zone économique exclusive (ZEE) et, ainsi, réduire sa dépendance à l’aide au développement, a poursuivi son Président.  « Je suis même convaincu que nous pouvons nous passer de l’aide si nous recevons les ressources nécessaires pour développer et récolter les fruits de nos propres ressources », a-t-il poursuivi.  Il a expliqué que la pêche demeurait l’une des principales sources de revenus du pays, soit 40 à 50%, et a mis l’accent sur la nécessité de préserver la santé et la biodiversité des océans, ainsi que des écosystèmes.  Une nécessité à laquelle Kiribati contribue notamment par le biais de l’aire protégée des îles Phoenix, l’une des plus grandes aires marines protégées.


Il a aussi insisté sur l’importance des initiatives de coopération transfrontalières dans le domaine de la conservation des océans.  « Notre message à la communauté internationale est que la préservation de la biodiversité et des écosystèmes marins dans le Pacifique n’est pas uniquement une question qui relève du développement durable des peuples du Pacifique.  Elle revêt aussi une signification particulière pour le reste du monde », a-t-il dit.


M. Tong a estimé que la Conférence Rio+20 avait montré combien il est difficile de trouver le bon équilibre entre ceux qui continuent de bénéficier de l’exploitation non viable des ressources et ceux qui en payent le tribut.


M. ROBERT MUGABE, Président du Zimbabwe, a émis le souhait de voir les Nations Unies continuer à jouer le rôle de garant de la paix mondiale, en s’assurant qu’aucun État Membre ou groupe d’États n’en abuse.  C’est un organe international qui travaille pour le bien de tous les peuples du monde, a-t-il rappelé, citant la Charte de l’ONU.  Il a attiré l’attention sur la tendance croissante des États membres de l’OTAN à croire de façon arrogante qu’ils sont les plus forts.  Dans le cas de la Libye, il a regretté que l’Union africaine ait été « ignorée et humiliée ».


Le Zimbabwe est convaincu de la nécessité de résoudre pacifiquement les différends entre États, a assuré le Président Mugabe, d’une façon qui doit être cohérente avec les principes et objectifs des Nations Unies.  Il a aussi invité à s’attaquer aux causes sous-jacentes des conflits, en suivant une approche préventive de consolidation de la paix et de développement.


Le Président a exprimé ses regrets de voir que les dispositions de la Charte des Nations Unies relatives au règlement pacifique des différends avaient, à certaines occasions, été ignorées par le Conseil de sécurité.  Il semblerait qu’il y ait un appétit insatiable pour la guerre, les embargos, les sanctions et autres mesures punitives, a-t-il noté.  Le Président a invité le Conseil de sécurité à respecter et à soutenir les décisions et priorités des organisations régionales, vantant les mérites d’une coopération efficace entre ces instances.


M. Mugabe a également jugé inacceptable que l’on essaie d’imposer de force certains concepts comme celui de la « responsabilité de protéger » sur lequel il n’y a pourtant pas encore d’accord.  Il s’est inquiété de ce que ce concept ait commencé à être appliqué, de façon abusive, mettant ainsi en péril les principes d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires internes d’un pays.


Il nous faut revitaliser l’Assemblée générale des Nations Unies, a poursuivi le Président, s’inquiétant de l’empiètement du Conseil de sécurité sur son mandat.  L’Assemblée générale doit rester l’organe délibérant principal des Nations Unies, a-t-il martelé.


Il a soutenu l’élargissement du Conseil tout en avertissant des risques que présente une approche ouverte qui n’aurait aucun intérêt pour des régions qui ne sont actuellement pas membres permanents.  Il a plaidé pour que l’Afrique ait deux sièges permanents dotés du droit de veto, comme prévu dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte.


M. Mugabe a enfin condamné les sanctions économiques imposées à son pays, en dépit du consensus international en faveur de leur levée inconditionnelle.  Il a appelé les pays qui continuent à les imposer à revoir leur position, invoquant les souffrances du peuple du Zimbabwe.


M. MICHEL JOSEPH MARTELLY, Président d’Haïti, a prévenu qu’il y aura des conflits « tant que l’accès à l’eau, aux grands marchés, tant que la juste rétribution des matières premières et la saine compétitivité économique ne seront pas au rendez-vous ».  Les nations seront réduites à rechercher des solutions pacifiques « tant que nous ne conjuguerons pas nos efforts pour que l’accès à la santé, au travail, et le respect des différences deviennent réalité ».


La parité des genres, la démocratie, le traitement égal devant la loi et le respect de l’environnement s’inscrivent dans le programme du Gouvernement haïtien, a indiqué M. Martelly, à la veille de la présidence d’Haïti à la tête de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Haïti s’emploie activement à renforcer les institutions locales réputées faibles ou jugées inopérantes.  Seule la démocratie peut apporter la stabilité, condition préalable à toute politique de développement, a-t-il reconnu.


« L’histoire nous a appris qu’il n’y avait pas de justice et d’égalité dans les relations internationales, que chaque nation cherchait son intérêt propre », a dit le Président.  « La création des Nations Unies a allumé chez les peuples l’espoir que les choses pouvaient être différentes.  Il ne faut pas laisser mourir cette flamme. »


M. Martelly a conclu en interpellant ses pairs: « Nos populations respectives nous ont choisis et nous ont mandatés pour que nous leur construisions un monde meilleur, un monde où personne ne sera laissé pour compte, un monde où nos enfants pourront enfin grandir en paix … ».


M. ANDRIS BĒRZIŅŠ, Président de la Lettonie, a déclaré à propos du thème de cette session que les règlements pacifiques des différends dépendent de la résolution des dirigeants.  C’est seulement lorsqu’elles sont déterminées que les Nations Unies peuvent agir et prendre des décisions.  Les défis requièrent de la volonté et des actions décisives de la communauté internationale notamment la crise en Syrie, les risques de proliférations des armes de destruction massive, le risque potentiel du recours aux armes chimiques en Syrie ou le manque de progrès dans le dialogue avec l’Iran. 


Sur d’autres sujets, le Président a notamment salué les progrès sur le consensus sur les résultats de la deuxième Conférence d’examen du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre, ainsi que sur les tendances positives que prend le règlement politique en Transnistrie.  Les conséquences du conflit en Géorgie en 2008 auront un effet durable sur la situation sécuritaire dans la région.  La Mission d’observation de l’Union européenne en Géorgie est actuellement le seul acteur international qui surveille la mise en œuvre de l’Accord en six points.  L’accès effectif aux territoires occupés contribuerait à des progrès durables dans ce pays, a expliqué le Président, qui a ajouté qu’il était préoccupé par le nombre croissant des incidents sur la ligne de contact dans le Nagorny-Karabach.  La Lettonie, a-t-il dit, continue sa participation au sein des missions de l’Union européenne et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord(OTAN) et entend rester en Afghanistan au-delà de 2014. 


À propos de la crise économique et financière mondiale, il a salué tous les efforts pour stabiliser la situation dans la zone euro.  Le pays, a-t-il dit, travaille dur pour faire partie de la solution, d’autant qu’il a enregistré une croissance de 5,5% en 2011.  Cette tendance devrait se poursuivre cette année, a précisé le Président Bērziņš.  Ce qui importe le plus, c’est la pérennité de la santé économique, grâce au processus d’intégration dans la zone euro.  La Lettonie qui vise à intégrer l’euro en 2014, estime que les complications actuelles peuvent être surmontées.


La paix et la sécurité internationales sont étroitement liées à deux autres piliers de l’ONU que sont le développement et les droits de l’homme.  La Lettonie se félicite de la création du Groupe d’experts de haut niveau sur le programme de développement post-2015 au sein duquel le Commissaire européen chargé du développement, M. Andris Piebalgs, de la Lettonie, contribuera.  La Lettonie appuie aussi fermement les travaux du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et se portera candidate à un siège en 2014.  Elle acclame également la double réforme de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, et réclame un nouveau siège non permanent pour le Groupe des pays d’Europe orientale.


M. EVO MORALES AYMA, Président de la Bolivie, a saisi l’occasion du thème du débat de l’Assemblée intitulé « règlement des différends par des moyens pacifiques » pour aborder un différend existant entre son pays et le Chili et datant de 1879 lorsque le Chili a privé la Bolivie d’une partie de son territoire qui donnait un débouché sur la mer, ceci après une invasion injuste.  Il a exhorté le Chili à mettre fin à l’enclavement géographique de la Bolivie, qui a été imposé par la force en causant beaucoup de tort au peuple bolivien qui depuis réclame justice.  Rappelant que l’intangibilité des traités n’est pas un dogme, il a rappelé que le Traité du canal de Panama de 1803 garantissant aux États-Unis la souveraineté à perpétuité sur ce canal a été révisé en 1977 et que cette révision a rendu la souveraineté sur les berges au Panama de manière progressive.  M. Morales en a appelé aux Nations Unies pour que soit mis un terme à l’enclavement géographique de la Bolivie et que soit réparés les dommages historiques causés à son pays.


« Mais comment changer le monde si nous ne changeons pas les Nations Unies »? s’est demandé le Président bolivien, qui s’est cependant félicité en notant qu’il y a « une rébellion des États contre l’impérialisme capitaliste ».  Il s’est félicité que de plus en plus de pays « ne craignent plus l’impérialisme capitaliste qui a montré ses limites avec les crises qu’il a lui-même générées ».  Il s’est dit choqué de constater que si la dette des pays pauvres est remboursable, celle du capitalisme ne l’est pas.  Il a particulièrement salué le courage du peuple cubain et la résistance de Fidel Castro, et a fustigé « l’embargo économique génocidaire imposé à Cuba, qui constitue une violation des droits de tout un peuple ».  Il a dit que les États-Unis étaient « le premier État terroriste », qui justifie ses interventions dans les affaires des autres pays sous le couvert de la promotion de la démocratie, alors que le véritable but n’est que de piller des ressources naturelles des pays agressés.  Le Président bolivien a aussi exigé « la libération immédiate de cinq Cubains prisonniers politiques détenus injustement aux États-Unis ».  


M. Morales a par ailleurs regretté que l’exploitation de la feuille de coca à des fins médicinales soit pénalisée par la Convention de 1961.  Il a évoqué les efforts déployés par la Bolivie pour lutter contre le trafic de cocaïne en notant que la culture de la feuille de coca a diminué de 12%.  S’agissant de la réalisation des OMD, M. Morales a indiqué que le taux de pauvreté extrême est descendu à 20% en Bolivie en 2011, alors que ce chiffre ne devait être atteint qu’en 2015.  Alors que nous visons un taux d’accès à l’eau potable de 85% de la population d’ici à 2015, nous avons déjà atteint le chiffre de 79% en 2012, s’est-il félicité.  Les programmes sociaux et les programmes structurels que nous avons promus nous ont permis de transformer la Bolivie, a-t-il dit, en précisant que la Bolivie a permis à ses 339 municipalités d’accéder à des réseaux de téléphonie mobile entre 2000 et 2012 en nationalisant le secteur des communications.  Il a également indiqué que la nationalisation de l’exploitation des ressources naturelles a transformé l’économie nationale, en permettant d’augmenter les revenus tirés des ressources d’origine pétrolière de 300 millions de dollars à 3,5 milliards entre 2006 et aujourd’hui.  Il a invité les États Membres à nationaliser leurs ressources naturelles dans l’intérêt de la population qui pourrait ainsi bénéficier de services de base de qualité, qui doivent être considérés comme un droit humain.  Il a rappelé que selon le calendrier maya, le 21 décembre marque la fin de la période du « matcha » et le début de celle du « patcha », c’est-à-dire la fin de l’égoïsme et le début de la solidarité, la fin d’un monde axé sur les égoïsmes de l’homme et le début d’un monde axé sur l’environnement.  


Mme ISATOU NJIE-SAIDY, Vice-Présidentede la Gambie, a tout d’abord engagé l’ONU et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l'Ouest à travailler de manière décisive pour répondre aux conflits qui ont cours au Mali et en Guinée-Bissau sans le moindre délai, faisant par ailleurs observer que l’engagement de l’Union africaine sera essentiel en la matière.  Elle a ensuite appelé les institutions financières à lancer des réformes « qui n’ont que trop tardées » et à s’engager en faveur du Programme d’action d’Istanbul pour les pays les moins avancés qui, a-t- Elle souligné, ne doit pas être écrit dans « la langue des promesses non tenues, des engagements non respectés et de la faible mobilisation des ressources ».  Travaillons ensemble pour diviser par 2 d’ici à 2020 le nombre de pays les moins avancés, a lancé Mme Njie-Saidy pour ensuite appeler à la mobilisation des ressources afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant la date butoir de 2015.  Elle a également estimé que « l’euphorie » suscitée par les objectifs de développement durable ne devait pas compromettre les OMD. 


Abordant ensuite le problème de la dette, la Vice-Présidente gambienne a engagé les institutions de Bretton Woods à envisager d’élargir l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).  Elle a aussi estimé, vu la nature pérenne de l’insécurité alimentaire, que la communauté internationale devait faire davantage pour appuyer le secteur agricole des pays comme le sien.  Le rôle des petits agriculteurs doit être renforcé, et des partenariats internationaux doivent être mis sur pied pour donner un coup d’élan aux initiatives visant à apporter un appui à l’agriculture africaine, a-t- Elle indiqué.  Mme Njie-Saidy a également appelé les partenaires au développement à appuyer le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) du continent africain avec pour objectif de renforcer les capacités de production et de créer des emplois pour les jeunes.


La Vice-Présidente de la Gambie a par ailleurs estimé qu’on ne pouvait laisser la CEDEAO gérer à elle seule la situation au Mali et en Guinée-Bissau.  Elle a engagé le Conseil de sécurité à agir de manière décisive, en coopération avec l’Union africaine et la CEDEAO.  Les signaux que nous a envoyés le Conseil de sécurité jusqu’à présent sont décourageants, et il se doit d’agir avec un sentiment d’urgence, a notamment affirmé Mme Njie-Saidy.  Elle a ensuite appelé à davantage de dialogue pour trouver une solution à la crise au Darfour ainsi que pour résoudre le différend entre le Soudan et le Soudan du sud.


Évoquant ensuite la situation en Syrie, la Vice-Présidente a exhorté les parties à retourner à la table des négociations et à raviver le plan Annan.  Il s’est également inquiété de la détérioration de la situation en Palestine à tel point qu’« une solution à un seul État semble être devenue inévitable ».  La triste réalité, c’est que ce sont les mécanismes du Conseil de sécurité qui sont constamment invoqués afin d’étouffer l’action nécessaire pour garantir une paix juste aux Palestiniens, a-t-il déploré.  La Vice-Présidente de la Gambie a également appelé les États-Unis à lever l’embargo imposé à Cuba et a ensuite engagé la communauté internationale, « y compris la Chine », à ouvrir la voie à l’adhésion de Taiwan aux différents fonds et programmes de l’ONU.


Enfin, Mme Njie-Saidy a estimé qu’il était grand temps de sortir le processus de réforme du Conseil de sécurité de l’impasse.  On ne peut se permettre de rester dans un coma lorsque d’importants intérêts régionaux, notamment ceux de l’Afrique, sont dédaignés ou rejetés, a-t- Elle estimé.  L’Afrique, a-t- Elle insisté, doit jouir d’une représentation légitime au sein du Conseil de sécurité.


M. ELIO DI RUPO, Premier Ministre de la Belgique, a déclaré que son pays était particulièrement attaché au renforcement de l’état de droit partout dans le monde, celui-ci étant nécessaire au développement et à la prospérité.  Il contribue à un monde meilleur, a-t-il dit, parce que sa finalité est de permettre à chaque personne de vivre, de s’épanouir et d’aimer en toute liberté.  C’est dans cet état d’esprit et dans une approche basée sur le respect mutuel que la Belgique adhère au principe de la responsabilité de protéger les victimes de violences partout dans le monde.  C’est dans cet état d’esprit également que la Belgique a répondu à la demande du Secrétaire général en annonçant 17 engagements aux niveaux national et international.  L’état de droit et la lutte pour le respect des droits de l’homme, a-t-il ajouté, nous imposent aussi de renforcer la lutte contre l’impunité.  La Belgique poursuivra sa politique de coopération active avec les juridictions pénales internationales, a assuré le Premier Ministre, notamment la Cour pénale internationale.  Avec la Slovénie et les Pays-Bas, a-t-il précisé, la Belgique appelle les États à améliorer le cadre international de l’entraide judiciaire et de l’extradition.


Le Premier Ministre a insisté par ailleurs sur la nécessité de rompre le lien entre la gestion des banques et celle des États.  « Quand le bilan des banques représente 300, 400, 600% du PIB voire plus d’un pays, nous ne pouvons pas nous étonner qu’il existe un lien direct entre la gestion des banques et la santé économique et budgétaire des États souverains. »  Le monde de la finance, a-t-il dit, vit au rythme de sa propre logique: la maximisation des profits, dans des délais les plus courts possibles.  C’est pourquoi ensemble, à l’échelle mondiale, nous devons mettre en place des mécanismes de surveillance du monde financier.  Il faut une surveillance mondiale pour que le monde financier redevienne davantage un soutien à l’économie créatrice d’emplois, mais aussi pour éviter que des gestions hasardeuses ne compromettent la santé économique et budgétaire d’un pays.  « Nous y travaillons en Belgique et au sein de la Zone euro », a-t-il assuré, tout en estimant que, « outre des réformes approfondies du secteur bancaire, nous devons aussi taxer les transactions financières, car il est grand temps que les moyens ainsi dégagés soient utilisés pour la prospérité de nos populations ».


Le Premier Ministre a ensuite préconisé qu’il faudrait rompre avec une logique de développement économique dévoreuse de ressources naturelles et d’énergie, mais aussi créer une dynamique pour rendre les politiques économique, financière ou de commerce international plus cohérentes avec notre objectif d’un monde plus respectueux de notre environnement.  À cet égard, la Belgique soutient l’initiative du Secrétaire général « Énergie durable pour tous ».  Elle insiste également pour que l’on fasse converger dans un même processus les Objectifs du Millénaire pour le développement et les objectifs du développement durable, a-t-il ajouté.


S’agissant de la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la recrudescence de la violence ces derniers mois et la rébellion du M23 sont une grande préoccupation pour le Gouvernement belge, en particulier en raison de l’impact grave sur les populations locales, a déclaré le Premier Ministre.  La Belgique appelle les pays de la région à intensifier leurs efforts pour mettre fin à la rébellion en cours.  Elle plaide également pour la résolution des causes profondes de l’instabilité de cette région des Grands Lacs.  À cet égard, le Premier Ministre a salué les efforts entrepris ainsi que l’initiative du Secrétaire général d’y consacrer ce jeudi une rencontre de haut niveau.  « Le Ministre belge des affaires étrangères y participera », a-t-il assuré, en réaffirmant que l’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée.  Tout soutien extérieur aux mutins doit cesser.  C’est pourquoi, la Belgique demande à chaque pays de la région des Grands Lacs de s’engager à respecter la souveraineté du Congo et encourage aussi les autorités congolaises à mettre en œuvre les réformes nécessaires dans l’armée et la police afin de rétablir l’État de droit sur l’ensemble du territoire dont l’est du Congo.  Le Premier Ministre a indiqué que la Belgique était prête à travailler à la restauration de la confiance entre les pays de la région pour sortir le plus rapidement possible de cette situation dramatique pour les populations.  Son pays souhaiterait qu’une relation directe entre le Président du Congo et le Président du Rwanda puisse s’établir et contribue à accélérer l’aboutissement d’une solution.


Passant ensuite à la situation en Syrie, le Premier Ministre s’est dit très préoccupé face à la détérioration de la situation sur le terrain et à l’impasse politique dans le pays.  « Nous sommes scandalisés par l’attitude d’un régime qui tue ses citoyens », a-t-il dit.  Outre près de 30 000 morts, on compte aujourd’hui au moins 250 000 réfugiés dans les pays voisins et bien plus encore de personnes déplacées.  Comment les consciences humaines ne s’accordent-elles pas pour arrêter ce drame?  « Nous ne pouvons pas consciemment laisser la souffrance humaine perdurer », a-t-il dit, en assurant le Représentant spécial conjoint, M. Lakhdar Brahimi, de l’appui de la Belgique.  Son gouvernement, a-t-il poursuivi, espère beaucoup que le travail des pays arabes sera couronné de succès.  Compte tenu de l’urgence et de l’hiver qui approche, la Belgique veut que la communauté internationale avance sur le volet humanitaire et vienne en aide aux millions de personnes affectées.  Le Gouvernement belge soutient financièrement l’aide humanitaire aux réfugiés, a indiqué le Premier Ministre, en demandant instamment que l’on trouve des solutions pour permettre aux organisations humanitaires de faire leur travail, en particulier dans les hôpitaux, conformément au droit international humanitaire. « Les autorités chinoises et les autorités russes peuvent nous rejoindre sur cet objectif », a-t-il estimé, avant de conclure.


CHEICK MODIBO DIARRA, Premier Ministre du Mali, a déclaré que le thème de la soixante-septième session de l’Assemblée générale était d’une brulante actualité au regard des multiples crises et conflits qui menacent sérieusement la paix et sécurité internationales.  Le règlement des différends par des moyens pacifiques revêt une dimension toute particulière pour mon pays qui, cependant, traverse aujourd’hui l’une des périodes les plus difficiles.  Sa partie septentrionale est occupée par des bandes armées composées de terroristes intégristes, narcotrafiquants et autres criminels de tout acabit, a-t-il dit.  C’est pourquoi, le Gouvernement du Mali vient de saisir la Cour pénale internationale pour l’examen de ces actes odieux qui ne sont ni plus ni moins que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  Ce constat douloureux et alarmant a amené le Président de la République par intérim à requérir le 1er  septembre 2012, l’aide de la CEDEAO pour recouvrer les territoires occupés et lutter contre le terrorisme.  Des demandes similaires ont été adressées au Conseil de sécurité des Nations Unies à travers le Secrétaire général.  La résolution durable de la situation au Sahel requiert une coopération plus renforcée et dynamique entre les États de la bande sahélo-saharienne.  Pour leur part, les pays du champ (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie) ont mis en place des mécanismes comme le Comite d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) basé à Tamanrasset, les patrouilles mixtes et les droits de poursuite.


La situation d’agression et d’occupation que vit le Mali dans son septentrion, a soutenu le Premier Ministre, est une conséquence collatérale majeure de la crise libyenne comme en témoigne le rapport de la Mission conjointe des Nations Unies et de l’Union africaine sur l’évaluation de l’impact de la crise libyenne dans la région du Sahel, examiné par le Conseil de sécurité des Nations Unies en janvier 2012.  Le Président de la République par intérim et le Gouvernement du Mali se sont engagés à négocier avec nos compatriotes qui ne sont pas des terroristes.  Du fait de la crise, environ 353 177 personnes ont été forcées de fuir le nord du Mali, dont 84 402 personnes déplacées et 266 775 réfugiées dans les pays voisins.  La crise a également compromis l’accès à l’éducation de 560 461 enfants en âge scolaire dont 300 000 scolarisés avant la crise, l’endommagement de structures éducatives et des équipements, le déplacement de 85% des enseignants et de 10 000 élèves vers le sud, et 50 000 enfants en âge scolaire vers les pays voisins, et l’occupation des écoles par les victimes d’inondations au sud.  Sur un appel de fonds de 153 millions de dollars, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) n’a reçu que 49,9 millions de dollars pour faire face à cette crise humanitaire, a-t-il regretté, en rappelant que la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Mme Valérie Amos, a signalé le besoin de 213 millions de dollars pour faire face a la crise humanitaire qui frappe actuellement le Mali.  Le Mali, qui est doté d’un Gouvernement d’union nationale depuis le 20 août 2012, a demandé l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité autorisant, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, l’intervention d’une force militaire internationale, afin d’aider l’Armée malienne à reconquérir et a sécuriser le territoire national. 


M. MOHAMED BAZOUM, Ministre d’État, Ministre des affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur, a tout d’abord condamné les caricatures et films injurieux à l’endroit de l’Islam qui étaient à l’origine des violences de ces derniers jours dans les pays musulmans.  Il a aussi condamné l’attaque meurtrière perpétrée contre le consulat américain de Benghazi, en Libye.  Passant ensuite au thème de la soixante-septième session, il a déclaré que l’anticipation était le meilleur moyen pacifique de prévenir les conflits et différends internationaux.  Pour ce faire, des mécanismes de régulation de l’économie mondiale doivent être mis en place avec pour objectif, entre autres, la fin de l’hégémonie du capital financier et de l’échange inégal.  M. Bazoum a estimé que la fin de l’hégémonie du capital financier permettrait d’orienter les ressources financières disponibles vers des investissements dans l’économie réelle tandis que la fin de l’échange inégal permettra aux pays producteurs, comme le Niger, d’en tirer meilleur profit.


C’est ainsi que le Niger a mis en place le Programme pour la renaissance du Niger, le Plan de développement économique et social 2012-2015 (PDES) et l’Initiative 3N qui a pour slogan « Les Nigériens nourrissent les Nigériens ».  Le Niger convie d’ailleurs ses amis à une réunion à Paris les 13 et 14 novembre prochain pour débattre du financement du PDES.  Sur un autre plan, le Ministre a souhaité que le printemps arabe permette aux peuples de ces pays d’avoir un avenir meilleur.  La situation au Mali, a affirmé le Ministre, constitue une grave menace pour la sécurité et la stabilité des pays membres de la CEDEAO ainsi que des pays du champ (Niger, Mali, Algérie et Mauritanie).  Si les djihadistes ne sont pas arrêtés, ils s’attaqueront immédiatement à l’Europe et au monde entier, a averti M. Bazoum.  Par conséquent, le Conseil de sécurité doit prendre en charge la crise malienne en vue de restaurer un Mali uni, démocratique et laïc.


M. TITUS CORLATEAN, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a axé son intervention sur les trois domaines principaux d’activité des Nations Unies: paix et sécurité; développement; droits de l’homme, démocratie et état de droit.  « Les réalités de la dernière décennie ont confirmé l’interdépendance profonde et complexe qui existe entre ces domaines », a-t-il remarqué, ajoutant que le développement est un catalyseur de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi qu’un facteur essentiel pour la paix.  Le Ministre a fait part de l’indignation ressentie par son pays suite aux tragiques incidents survenus à Benghazi en Libye et a déclaré que « le fait de s’en prendre à des représentants diplomatiques n’a pas de sens!  Les diplomates sont les ponts entre nos cultures, les liens entre nos nations, et leur inviolabilité est de coutume ».  Il a exigé que les responsables de cette attaque soient appréhendés et traduits en justice.  Abordant ensuite la situation en Syrie, M. Corlatean s’est dit favorable à une solution politique.  La Roumanie appuie pleinement les efforts de M. Lakhdar Brahimi, le nouveau Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, et espère qu’il sera possible de parvenir, au plus tôt, à une Syrie inclusive, indépendamment de la religion ou du groupe ethnique auquel l’on appartient.  « Toute autre option serait un cauchemar », a affirmé le Ministre, avant d’appeler de ses vœux une « réaction plus structurée de l’ONU basée sur une approche consensuelle du Conseil de sécurité ».   Il a également demandé à la communauté internationale d’accorder l’attention requise à la situation humanitaire en Syrie.  Pour ce qui est de la situation au Moyen-Orient, le Ministre a constaté à regret que depuis la déclaration du Quatuor du 23 septembre 2011, aucun progrès significatif n’y avait été enregistré, et il a imputé cette impasse au fait que les négociations israélo-palestiniennes n’ont toujours pas repris.  La Roumanie soutient les initiatives du Quatuor et l’application intégrale de la Feuille de route, a précisé le Ministre roumain, qui a estimé que toute action unilatérale est « inappropriée et porte atteinte à la possibilité de reprise des négociations directes ».


Abordant la question du développement, M. Corlatean a préconisé qu’à l’avenir les Nations Unies fassent appel à de nouveaux partenaires pour définir les stratégies de développement, et qu’elles appellent en particulier les institutions financières nationales et internationales, qui doivent faire partie de la solution à apporter aux crises économiques qui frappent un pays ou une région.  Le Ministre a également demandé que l’on repense le secteur de l’éducation à la lumière du rôle vital qu’il joue pour les jeunes et pour la société en général.  L’éducation permet en plus de promouvoir la compréhension mutuelle et la coopération dans une société globale, a-t-il estimé.  Le Ministre a également exposé quelques idées portant sur les droits de l’homme qui ont « une relevance croissante pour notre coopération dans le cadre de l’ONU ».  En tant que membre du Conseil des droits de l’homme, la Roumanie a promu conjointement ce printemps à Genève avec le Maroc, la Norvège, le Pérou, le Qatar et la Tunisie, la résolution intitulée: « les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit », texte qui a reçu le coparrainage de 124 pays.  M. Corlatean a indiqué que son pays souhaiterait voir, dans un avenir proche, l’Assemblée générale adopter la même approche visant la promotion et l’adoption d’une résolution du même genre.  À cet égard, la Roumanie est prête à se mettre à l’œuvre pour agir aux côtés d’autres États Membres intéressés.


M.DANIEL KABLAN DUNCAN, Ministre d’État, Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, a estimé « qu’aujourd’hui plus qu’hier, nous devons renforcer notre système de sécurité collective et nous assurer qu’il est doté de tous les moyens nécessaires à son efficacité ».  La Côte d’Ivoire ne ménage aucun effort dans la recherche de solutions durables autant à la crise nationale postélectorale, qu’au niveau régional, avec notamment les situations au Mali et en Guinée-Bissau, a assuré le Ministre.  La sécurité de l’Afrique de l’Ouest est sérieusement mise à mal par des crises militaro-politiques orchestrées par des militaires et des mouvements rebelles ou terroristes, a-t-il rappelé, avant de préciser que la CEDEAO travaille inlassablement pour le retour de l’ordre constitutionnel et la restauration de la démocratie au Mali et en Guinée-Bissau.  Si la situation s’est normalisée en Guinée-Bissau, elle reste très préoccupante au nord du Mali, et la CEDEAO envisage le déploiement d’une force militaire, à la demande du Gouvernement malien, pour aider l’armée malienne à défendre l’intégrité territoriale du pays, a indiqué M. Kablan Duncan.  Le Ministre n’a pas manqué de souligner que l’envoi d’une telle force requiert un appui conséquent de l’Union africaine, des Nations Unies et de tous les partenaires au développement.  Face à la réalité des entités non étatiques impliquées dans les conflits actuels en Guinée-Bissau et au Mali, le Ministre des affaires étrangères ivoirien a constaté à regret à quel point les instruments actuels de règlement de conflits sont incomplets parce qu’ils sont essentiellement fondés sur la négociation et la conciliation.


« Il est aujourd’hui un fait que la recrudescence du terrorisme dans la région du Sahel en fait un sanctuaire, une zone de non-droit, qui confronte l’Afrique de l’Ouest à la montée d’autres fléaux dangereux non seulement pour la région, mais aussi pour des régions plus éloignées, comme l’Europe », a affirmé le Ministre, qui a cité parmi ces fléaux le trafic et le transit de drogues, le trafic illicite d’armes; la criminalité transfrontalière, le terrorisme, ainsi que la piraterie dans le golfe de Guinée.  L’éradication de ces fléaux appelle une action concertée et diligente de la CEDEAO, de l’Union africaine et des Nations Unies, a-t-il estimé.  À cet égard, M. Kablan Duncan s’est réjouit de la création du Centre des Nations Unies pour combattre le terrorisme, qui est financé et abrité par l’Arabie saoudite, ainsi que de la proposition du Secrétaire général de nommer un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.  Il a salué également la proposition du Secrétaire général de faciliter l’organisation d’un Sommet de chefs d’État de la région en vue d’élaborer une stratégie régionale de lutte contre la piraterie maritime, en collaboration avec l’Union africaine.  S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, le Ministre a estimé que pour qu’il puisse être efficace dans ses décisions, lorsqu’il consacre les 2/3 de son travail au continent africain, il est plus qu’impératif que l’Afrique dispose d’une position de membre permanent avec droit de veto et selon les modalités définies dans le consensus d’Ezulwini.


M. PIERRE MOUKOKO MBONJO, Ministre des relations extérieures, a lu à l’Assemblée la déclaration de M. PAUL BIYA, Président du Cameroun.  Dans ce message, le Président Biya a estimé que l’économie verte semble être la solution la plus efficace pour assurer un développement qui permette de satisfaire les besoins des populations, tout en préservant l’environnement.  Il a dit la volonté du Cameroun d’œuvrer davantage en faveur de la préservation de son capital naturel et de favoriser la recherche de solutions à faible intensité de carbone et la promotion de modes de production et de consommation durables.  Alors que l’on assiste à un ralentissement de l’activité mondiale depuis 2008, les pays en développement craignent les effets d’une rechute de l’économie mondiale et d’une éventuelle contagion des crises qui affectent certaines parties du monde.  Face à l’incapacité de la mondialisation d’assurer un fonctionnement harmonieux de l’économie mondiale en prenant en compte les intérêts de toutes les parties, le Président du Cameroun a regretté l’absence de régulations.  Il a dit que les pays africains, et le Cameroun en particulier, qui ont traversé une longue crise marquée par le recul de leur PIB, auxquels a été imposée la dure discipline des plans d’ajustement structurel et qui ont connu l’aggravation de leurs difficultés sociales sont bien placés pour évaluer les conséquences de la dégradation de l’économie internationale.


C’est pourquoi, ils placent leurs espoirs dans une large concertation en vue d’une régulation d’ensemble des flux économiques et financiers qui prendrait en compte la situation des différentes catégories de pays et qui ouvrirait des perspectives d’où la solidarité internationale ne serait pas absente.  Remise sur pied grâce aux sacrifices consentis par la population et soulagée du poids de la dette par les partenaires extérieurs, l’économie camerounaise est désormais tournée vers l’exploitation de ses ressources naturelles, a dit le Président de la République du Cameroun dans son message.  Il a dit la volonté du Cameroun de développer une agriculture moderne de nature à consolider l’autosuffisance alimentaire du pays et de mettre en route un programme d’exploitation de son vaste potentiel hydroélectrique.  Il a également évoqué les projets miniers, accompagnés de la promotion d’infrastructures de transport routier et portuaire adéquates, qui sont en voie de réalisation au Cameroun.


M. ANTOINE GAMBI, Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine et des Centrafricains de l’étranger, a d’abord réaffirmé la nécessité de garantir l’état de droit aussi bien au niveau national qu’au niveau international.  Il a mis l’accent sur la persistance des foyers de tensions et la recrudescence des conflits qui continuent de sévir dans certaines régions du monde, en rappelant que ceux-ci provoquent des drames et mettent en cause l’état de droit.  Il a fait allusion, à cet égard, aux situations qui prévalent au Mali, en République démocratique du Congo, au Soudan et au Soudan du Sud, ou encore en Côte d’Ivoire.  Le Gouvernement centrafricain, a-t-il assuré, avait réalisé d’énormes efforts pour soutenir les activités visant à promouvoir l’état de droit, la justice et la transparence dans la gestion des capacités nationales pour faire respecter les droits de l’homme.  Cela s’est, notamment, traduit par une adhésion entière à plusieurs instruments internationaux relatifs à la promotion des droits de l’homme et par l’adoption, en décembre 2004, d’une nouvelle Constitution qui consacre les principes de la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme ou l’élargissement du champ des libertés individuelles et collectives.  À présent, et afin d’éviter des crises postélectorales, le Gouvernement centrafricain, les partis politiques, le syndicat et la société civile sont en train de réviser le Code électoral afin de corriger les dysfonctionnements qui ont été relevés lors des échéances électorales groupées de janvier 2011, a-t-il précisé. 


M. Gambi s’est ensuite penché sur l’état du monde, en estimant que celui-ci devrait faire prendre conscience à la communauté internationale de « l’impérieuse nécessité de renforcer le multilatéralisme pour éviter le naufrage collectif si des solutions appropriées et consensuelles ne sont pas très vite trouvées aux problèmes globaux ».  Il a fait remarquer que les objectifs primordiaux de désarmement et de non-prolifération des armes de destruction massive demeuraient encore l’otage d’une politique de « deux poids, deux mesures » et a aussi estimé que les questions relatives aux changements climatiques et à la protection de la nature exigeaient une modification d’approche qui tienne compte des aspirations de tous les peuples.  En matière de consolidation de la paix, le Ministre des affaires étrangères a souligné combien la République centrafricaine devait aux vertus du dialogue et à quel point elle avait fait de la médiation une préoccupation de premier ordre en instituant un Conseil national de la médiation (CNM).  « Peut-être devrions-nous encore aller plus loin en utilisant des corps civils de médiateurs et de restauration de la paix dont les membres seraient chargés de pénétrer les groupes belligérants pour rétablir le dialogue entre eux et les amener à régler leur différend par des moyens pacifiques », a-t-il suggéré.  Avant de conclure, M. Gambi a considéré qu’il ne pouvait y avoir d’état de droit sans la défense et la promotion des droits et des libertés, dont celle du culte.  Celle-ci doit être exempte d’extrémisme, a-t-il ajouté.   


Droit de réponse


Réagissant à l’intervention du Chef du Gouvernement du Koweït, qui a eu lieu ce matin, le représentant de l’Iran a réaffirmé que les îles Tunb et l’île Abu Moussa, situées dans le Golfe persique, appartenaient à l’Iran et qu’il rejetait toute affirmation contraire.  Il a dit que son pays était néanmoins ouvert à toute collaboration bilatérale avec les Émirats arabes unis.  S’agissant de l’appellation de la mer qui entoure l’Iran, il a précisé que la terminologie exacte était le « Golfe persique » et que le recours à toute autre terminologie était inacceptable.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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