En cours au Siège de l'ONU

La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale un budget de 5,5 milliards de dollars pour 2014-2015

AG/AB/4096

La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale un budget de 5,5 milliards de dollars pour 2014-2015

27/12/2013
Assemblée généraleAG/AB/4096
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

26e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

UN BUDGET DE 5,5 MILLIARDS DE DOLLARS POUR 2014-2015


La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a recommandé aujourd’hui à l’Assemblée générale d’adopter un budget de 5,5 milliards pour 2014-2015.  Mais le « miracle » n’a pas eu lieu: la Commission a terminé ses travaux sept jours après la date prévue.


L’ONU devra financer les 36 sections de son budget-programme 2014-2015 avec un budget exact de 5 milliards 530 millions 349 800 dollars.  C’est l’accord auquel est parvenue aujourd’hui une Commission qui a fait mentir son Président.  Le 10 décembre dernier, soit 10 jours avant la date prévue pour la fin des travaux, M. Janne Taalas, de la Finlande, avait vanté une Commission « qui nous a habitués aux miracles ».  Les 80 pages et 800 paragraphes du projet de budget « ne sauraient faire peur », avait-il dit, à une Commission qui « fonctionne mieux sous pression ».  Aujourd’hui, le représentant du Japon a bien espéré que c’est la dernière fois que la Commission termine ses travaux deux jours après Noël. 


Le budget de 5,5 milliards comprend une somme de 596,8 millions de dollars pour les 36 missions politiques spéciales et de 112,8 millions pour le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux internationaux.


L’« État de Palestine », non membre de l’ONU mais participant à certaines de ses activités, devrait contribuer aux dépenses de l’ONU pour 2012, 2013, 2014 et 2015 sur la base d’un taux de 0,005%.  Il doit en outre contribuer à hauteur d’un douzième de ce taux pour chaque mois entier pendant lequel il a été État observateur non membre en 2012.


S’agissant du montant final du budget-programme 2012-2013, la Cinquième Commission a recommandé à l’Assemblée d’ajouter un montant de 165,7 millions de dollars au budget révisé de 5,4 milliards.


En revanche, elle a recommandé que le financement du Bureau de l’aide juridique au personnel soit complété par une déduction volontaire du salaire mensuel dudit personnel, n’excédant pas 0,05%.  Ce mécanisme de financement doit être appliqué sur une base expérimentale du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2015. 


Au total, la Commission a recommandé à l’Assemblée 18 projets de résolution de fond.  Elle reprendra sa session en mars 2014.


ADOPTION DE RÉSOLUTIONS


Plan des conférences


Par le projet de résolution A/C.5/68/L.11, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’approuver le projet de calendrier biennal des conférences et des réunions des Nations Unies pour 2014 et 2015, tel que soumis par le Comité des conférences.  Les autres dispositions de ce texte concernent l’utilisation des services de conférence, l’impact du Plan-cadre d’équipement sur les réunions tenues au Siège des Nations Unies, la gestion globale intégrée, les questions relatives à la documentation et à la publication, ainsi que des questions relatives à la traduction et à l’interprétation.


Barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses des Nations Unies


Aux termes du projet de décision A/C.5/68/L.10, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée de décider que l’État de Palestine, qui n’est pas un membre des Nations Unies mais qui participe à certaines de ses activités, contribue aux dépenses de l’Organisation pour 2012, 2013, 2014 et 2015 sur la base d’un taux de 0,005%.  L’État de Palestine doit en outre contribuer à hauteur d’un douzième de ce taux pour chaque mois entier pendant lequel il a été État observateur non membre en 2012.


Explications de position


Le représentant du Canada a rejeté le terme « État de Palestine » dans ce texte de procédure.  Réitérant son appui à la solution de deux États et à l’établissement d’un État palestinien viable, il a souligné que la question de l’« État de Palestine » ne saurait être assimilée à celle du statut d’observateur auprès des organisations internationales.  Il s’agit d’une question à négocier entre les parties, a-t-il tranché.


Le représentant d’Israël a, à son tour, regretté et rejeté la « terminologie trompeuse » d’« État de Palestine ».  C’est contre-productif d’accoler ce terme à un « État qui n’existe pas » et qui ne peut être établi qu’à travers des négociations directes entre les deux parties.  Il n’y a qu’une seule voie vers la création de l’État de Palestine et elle ne passe pas par New York mais par des négociations directes entre Jérusalem et Ramallah, a dit le représentant, en réitérant la position que son pays a déjà exprimée le 29 novembre 2012 à l’Assemblée générale et le 23 janvier 2013 au Conseil de sécurité. 


Son homologue de l’Australie a appuyé une décision qui permet à la Palestine et au Saint-Siège de contribuer aux dépenses de l’Organisation.  Il a réitéré, à son tour, l’attachement de son pays à des négociations et à la solution de deux États.


La représentante des États-Unis a aussi relevé le terme « État de Palestine » et rappelé la position de son pays laquelle, a-t-elle prévenu, ne changera pas.  Elle a demandé que le terme correct soit utilisé dans tous les organes de l’ONU.


Son homologue de l’Arabie saoudite a remercié les délégations pour s’être prononcées en faveur de ce texte.


Gestion des ressources humaines


Par le projet de résolution A/C.5/68/L.25, la Commission recommande à l’Assemblée de souligner que la sanction de la sous-performance est cruciale pour garantir l’exécution efficace et effective des mandats.  Selon la Commission, l’Assemblée devrait exhorter le Secrétaire général à clarifier et à simplifier les politiques et procédures liées à la sous-performance.  Dans ce texte, la Commission recommande aussi des dispositions sur la composition du Secrétariat, la pratique du Secrétaire général dans le domaine disciplinaire, les amendements aux règles applicables au personnel et les activités du Bureau de la déontologie.


Explications de position


Le Président de la Cinquième Commission a indiqué que le Secrétaire général s’est déclaré déçu que la Commission n’ait pu achever son travail sur la question de la mobilité, qui sera examinée à la reprise de session, en mars 2014.  Cette question est très importante et doit être examinée prioritairement, a insisté le Président.


La représentante de la République de Corée a profondément regretté ce deuxième report, en espérant une décision finale au mois de mars.


Régime commun des Nations Unies


Par le projet de résolution A/C.5/68/L.17, la Commission recommande à l’Assemblée de prendre note du dernier Rapport de la Commission de la fonction publique internationale.  L’Assemblée devrait exprimer sa profonde inquiétude en ce qui concerne la viabilité de l’assurance-maladie après cessation de service et inviter, à cet égard, la Commission à revoir la répartition des primes entre les organisations des Nations Unies et les participants aux plans américains et non américains.  En attendant d’en savoir plus, la Cinquième Commission recommande aussi à l’Assemblée de reporter sa décision sur la fixation de l’âge de la retraite à 65 ans.  Le texte parle aussi des questions relatives aux conditions de service du personnel de la catégorie « Professionnel » et au-dessus.


Administration de la justice à l’ONU


Aux termes du projet de résolution A/C.5/68/L.7, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée de demander que les informations sur le nombre et la nature des affaires concernant le personnel non membre ainsi que les données sur la répartition du travail entre la résolution des conflits, les questions systémiques et les conflits de compétence, soient clairement mis en évidence dans les futurs rapports du Bureau des services de l’Ombudsman et de médiation.  Selon la Commission, l’Assemblée générale devrait décider que le financement du Bureau de l’aide juridique au personnel sera complété par une déduction volontaire du salaire mensuel dudit personnel, n’excédant pas 0,05%.  Ce mécanisme de financement serait appliqué sur une base expérimentale du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2015. 


Financement du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR)


Par le projet de résolution A/C.5/68/L.14, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’ajuster le budget 2012-2013 du Tribunal pour le Rwanda et d’allouer le montant de 88 millions 879 600 dollars pour la période 2014-2015.


Financement du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY)


Aux termes du projet de résolution A/C.5/68/L 15, la Commission recommande à l’Assemblée d’ajuster le budget 2012-2013 du Tribunal pour l’ex-Yougoslavie et d’allouer le montant de 177 millions 140 500 dollars pour 2014-2015.


Financement du Mécanisme appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux


Par le projet de résolution A/C.5/68/L.10, la Commission recommande à l’Assemblée d’ajuster le budget 2012-2013 et d’allouer le montant de 112 millions 863 000 dollars pour la période 2014-2015.


Explication de position


Le représentant de la Fédération de Russie a regretté le manque de transparence et de progrès dans les travaux des tribunaux pénaux dont la fin a déjà été fixée.  Comme leurs tâches doivent être renvoyées au Mécanisme résiduel, « nous devrons prendre des décisions en tenant compte d’autres facteurs ».


Financement de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA)


Aux termes du projet de résolution A/C.5/68/L.9, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’ajouter la somme de 38 millions 468 600 dollars au budget de la période allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, aux 307 millions 058 200 dollars déjà alloués pour cette période.


Financement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)


Par le projet de résolution A/C.5/68/L.10, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée d’allouer la somme de 81 millions 976 400 dollars au Compte spécial de cette mission pour la période allant du 25 avril 2013 au 30 juin 2013.  Pour la période allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, elle recommande d’allouer le montant de 602 millions de dollars, dont 366 millions 774 500 dollars déjà approuvés pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2013.  L’Assemblée générale devrait aussi approuver un montant supplémentaire de 2 millions 273 100 pour le Compte d’appui.


Financement des Forces des Nations Unies chargées du maintien de la paix au Moyen-Orient


Aux termes du projet de résolution A/C.5/68/L.11 sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD), la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’ajouter la somme de 12 millions 635 500 dollars au budget approuvé de 50 millions 736 200 dollars, pour la période allant du 1er  juillet 2013 au 30 juin 2014.


Explications de position


Le représentant de la République arabe syrienne s’est joint au consensus tout en réitérant qu’il revient à Israël d’assurer le budget de la FNUOD étant donné que ce dernier est la Puissance occupante.


Le représentant d’Israël a répondu que la Syrie a pris fait et cause pour le terrorisme, comme en témoignent les « mensonges » du Gouvernement syrien et ses actes contre son peuple.


Reprenant la parole, son homologue de la République arabe syrienne a vu en Israël un « expert en terrorisme et en assassinat » qui a tué des Syriens et des Libanais sur des territoires arabes.  « Israël ne respecte ni les lieux saints ni aucune des résolutions adoptées par les Nations Unies depuis 1948. »  Israël doit se taire surtout lorsque l’on parle de la FNUOD, a tranché le représentant.


Son homologue d’Israël a réitéré son appui à la résolution sur la FNUOD, avant que le représentant de la République arabe syrienne n’accuse Israël de « propager des mensonges », sans respect pour l’Assemblée.  Il lui a, une nouvelle fois, conseillé « de se taire ». 


Budget-programme de l’exercice biennal 2012-2013


Par le projet de résolution A/C.5/68/L.6 sur la gestion des charges à payer au titre de l’assurance maladie après la cessation de service, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale deprier le Secrétaire général d’examiner la possibilité d’élargir le mandat de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies, en vue d’y inclure l’administration économique, rationnelle et durable des prestations liées à l’assurance maladie, en prenant en considération les avantages et inconvénients de cette option, y compris ses incidences financières et juridiques.  L’Assemblée devrait souligner que cela n’empêche pas le Secrétaire général d’examiner d’autres options.


Aux termes du projet de résolution A/C.5/68/L.18 sur le budget final 2012-2013, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale de demander au Secrétaire général d’examiner, une nouvelle fois, les engagements non réglés pour ne garder que les dépenses essentielles; les autres étant annulées.  L’Assemblée devrait donc réduire les ressources des engagements non réglés de 40 millions de dollars.  Le montant approuvé du budget 2012-2013 de 5 milliards 399 364 500 dollars est augmenté de 165 millions 703 300 dollars.


Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2014-2015


Par la décision sur les incidences budgétaires (A/C.5/68/L.12), la Commission informe l’Assemblée des incidences des projets de résolution sur les « progrès de l’informatique et des télécommunications et sécurité internationale » (A/C.1/68/L.37), le Comité des droits de l’homme (A/C.3/68/L.31/Rev.1) et la situation des droits de l’homme au Myanmar (A/C.3/68/L.55/Rev.1). 


La décision parle aussi des incidences financières du projet de résolution sur l’application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) (A/C.2/68/61), et le suivi et l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/C.2/68/L.67).


Les incidences financières du Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe (A/C.3/68/L.52/Rev.1), ont été adoptées par 136 voix pour, l’opposition de la Syrie et les abstentions du Burkina Faso et de l’Éthiopie.   


Explications de vote


Ayant demandé le vote sur ce dernier projet de résolution, le représentant de la République arabe syrienne a jugé trop élevé le financement à ponctionner sur le budget ordinaire, soit 2 millions 166 000 dollars.


La représentante de l’Arabie saoudite a salué le résultat du vote qui est une étape fondamentale permettant au Centre de bien faire son travail dans la région. 


Son homologue du Qatar a dit à quel point son pays tient au succès du Centre et s’est félicité de ce qu’il soit financé par le budget ordinaire, ce qui confirme sa crédibilité.  Il a souligné que le Centre a dénoncé, entre autres missions, les violations des droits de l’homme en Syrie.


Réitérant son appréciation du budget, le représentant de la République arabe syrienne a affirmé qu’il ne s’agit de « politiser » la question.  Il a regretté les propos du Qatar, un pays qui « alimente le terrorisme en Syrie ».  Les mercenaires étrangers payés par le Qatar tuent des Syriens qui, avec les Qatari, demanderont des comptes au Gouvernement du Qatar, a promis le représentant.


Aux termes de la résolution A/C.5/68/L.19 sur les questions relatives au projet de budget-programme, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale de créer ou d’abolir un certain nombre de postes, de telle sorte que 10 118 postes seraient approuvés pour 2014-2015, à tous les grades.


La Cinquième Commission a ensuite apporté quelques corrections orales au rapport sur le projet de budget-programme 2014-2015 (A/C.5/68/L.24) qu’elle entend présenter à l’Assemblée générale.  Elle a ensuite recommandé à l’Assemblée des dispositions sur les questions spéciales liées au projet de budget-programme (A/C.5/68/L.20).


Parmi elles, on trouve les conditions de service des membres de la Commission de la fonction publique internationale et du Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), les Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), la construction d’un bureau supplémentaire pour la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba, le plan-cadre d’équipement, le Plan stratégique patrimonial pour le Palais des Nations et les dépenses administratives de la Caisse commune des pensions.


Le texte parle aussi des 36 missions politiques spéciales et de bons offices auxquelles la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée d’allouer 596 millions 826 600 dollars à prévoir dans le budget 2014-2015.  Mais avant son adoption, la Cinquième Commission a rejeté par 72 voix contre, 15 voix pour et 51 abstentions, l’amendement proposé par Cuba, au nom de la Bolivie, de l’Équateur et du Venezuela, visant à supprimer toute référence à la notion de « responsabilité de protéger » laquelle n’a toujours pas de « définition juridique».


La représentante de l’Irlande a rejeté l’amendement tout comme son homologue du Canada.


Il n’existe pas de mandat sur la responsabilité de protéger, a contré le représentant du Nicaragua pour appuyer l’amendement de Cuba.  La notion n’a ni définition ni champ d’action, a-t-il souligné.  Au nom de l’Union européenne, son homologue de la Lituanie a voulu que les discussions de la Cinquième Commission se limitent aux questions administratives et budgétaires.  Le mandat du Conseiller spécial pour la prévention du génocide a été approuvé par une résolution du Conseil de sécurité, en 2001, et il est de notre responsabilité budgétaire de faire en sorte que son cabinet soit financé, a-t-il argué, en estimant que l’amendement proposé pourrait considérablement réduire les capacités dudit cabinet.


Appuyant l’amendement cubain, le représentant de la République islamique d’Iran s’est réservé le droit d’expliquer son vote à la plénière de l’Assemblée générale.


Après le rejet de l’amendement, le représentant du Nicaragua a demandé un vote séparé sur cette partie du projet de résolution qui a été finalement adoptée par 130 voix pour, 8 voix contre (Bolivie, Cuba, Équateur, Nicaragua, République islamique d’Iran, République populaire démocratique de Corée, Saint-Vincent-et-les Grenadines, et Venezuela) et 3 abstentions (Émirats arabes unis, Haïti et Zambie).


Le représentant de la Syrie a voté en faveur de cette partie du texte tout en émettant des réserves sur le mandat du Conseiller spécial du Secrétaire général sur le génocide qu’il a accusé de prendre partie pour Israël surtout en ce qui concerne les territoires libanais occupés. 


Aux termes du projet de résolution A/C.5/68/L.21 sur le projet de budget-programme 2014-2015, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’allouer un montant total de 5 milliards 530 millions 349 800 dollars aux 36 sections du budget-programme.


Par le projet de résolution A/C.5/68/L.22 sur les dépenses imprévues ou extraordinaires pour 2014-2015, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’autoriser le Secrétaire général à s’engager à honorer des dépenses n’excédant pas 8 millions de dollars par an pour le maintien de la paix et la sécurité.  De même, le Secrétaire général devrait être autorisé à honorer les dépenses relatives à la Cour internationale de justice pour un montant ne dépassant pas un montant de 700 000 dollars.  Il serait aussi autorisé à engager des dépenses imprévues nécessaires à la sécurité, ne dépassant pas 1 million de dollars.


Aux termes du projet de résolution A/C.5/68/L.23 sur le Fonds de roulement, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée d’allouer 150 millions de dollars au Fonds.


Examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’Organisation des Nations Unies


Par le projet de décision A/C.5/68/L.26, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée une liste de questions dont l’examen est reporté à la première reprise de session de la Commission.


REMARQUES DE CLÔTURE


Le représentant de Fidji, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a reconnu que la Commission a vécu des discussions intenses qui touchent à la vie de l’Organisation.  Ces discussions ont porté notamment sur la suppression de postes, ce qui a donné l’occasion au Groupe de souligner que l’introduction des nouvelles technologies ne doit pas se faire au détriment des postes.  Les membres du personnel qui perdent leur emploi devraient pouvoir être redéployés ailleurs ou se voir proposer d’autres opportunités.


Son homologue du Japon a espéré que « nous n’allons pas renouveler cette expérience de nous réunir un 27 décembre ».  Il a commenté un budget légèrement inférieur au budget révisé de l’exercice précédent.  Les réductions prévues sont nécessaires, a-t-il dit, en parlant des premières suppressions de postes depuis 16 ans.  Cet exercice est un processus en cours, mouvant et qui devra se poursuivre à l’avenir, a-t-il conclu.


Le Président de la Cinquième Commission a avoué qu’il n’était pas très enthousiaste en prenant ses fonctions à la tête de la Commission.  Au final, il s’est dit « satisfait des résultats obtenus qui sont concrets ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale adopte un budget de 5,5 milliards de dollars et lance la « Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine »

AG/11479

L’Assemblée générale adopte un budget de 5,5 milliards de dollars et lance la « Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine »

27/12/2013
Assemblée généraleAG/11479
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-huitième session

72e séance plénière (reprise)

après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE UN BUDGET DE 5,5 MILLIARDS DE DOLLARS ET LANCE

LA « DÉCENNIE INTERNATIONALE DES PERSONNES D’ASCENDANCE AFRICAINE »


L’Assemblée générale a doté aujourd’hui le Secrétariat de l’ONU d’un budget de 5,5 milliards de dollars pour 2014-2015, après avoir proclamé 2015-2024, « Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine », et en 2014, une « Journée mondiale des villes ».      


L’Assemblée a adopté les 18 résolutions recommandées par sa Cinquième Commission* chargée des questions administratives et budgétaires, dont un budget ordinaire de 5 milliards 530 millions 349 800 dollars pour financer les 36 sections du budget-programme 2014-2015.


Dans le message qu’il a fait lire à son Chef de Cabinet, le Secrétaire général déclare que l’ONU reçoit un budget inférieur au précédent mais qui reflète « notre volonté commune de voir un Secrétariat fiscalement responsable ».   Le représentant des États-Unis s’est en effet félicité d’un budget qui suit la même « tendance responsable » de l’exercice précédent.  Il a salué le premier pas vers la rationalisation de l’ONU, comme en témoigne la réduction de 2% du tableau des effectifs, en soulignant que les frais liés au personnel ont été par le passé la principale cause de l’augmentation du budget.


Les mesures « historiques » prises aujourd’hui sont l’illustration d’un nouvel engagement en faveur d’une véritable discipline fiscale aux Nations Unies, s’est réjoui le représentant américain pour qui le budget montre que les États ont compris que « les pratiques du passé ne sont plus viables ».  « C’est tout ce que nous pouvons offrir en cette période d’austérité mondiale», s’est résigné le représentant de Fidji, en soulignant que le Groupe des 77 et la Chine a adhéré au consensus budgétaire « avec beaucoup de préoccupations ».


Mais le fait de terminer les travaux avec un tel retard, deux jours après Noël, a fait dire à la représentante du Brésil que les méthodes de négociations de la Cinquième Commission fonctionnent mal.  Elle a appelé les États à privilégier la clarté et la transparence pour renforcer la confiance.  « Il faut changer la pratique de négocier dans des groupes restreints », a suggéré le représentant du Pakistan, avant que le Président de l’Assemblée générale ne soumette l’idée d’organiser des sessions spéciales pendant les années budgétaires ou de faire en sorte que la Cinquième Commission commence ses négociations bien plus tôt qu’au mois d’octobre, comme le veut la pratique actuelle.


Faute de temps, la Cinquième Commission n’a d’ailleurs pas été en mesure de se prononcer sur deux importantes réformes, à savoir la mobilité du personnel et le renforcement du partenariat avec le secteur privé, a regretté le Secrétaire général, avec les délégations.


Au cours de cette séance suspendue depuis le 23 décembre, l’Assemblée a décidé que la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, qui ira du 1er  janvier 2015 au 31 décembre 2024, aura pour thème « Personnes d’ascendance africaine: considération, justice et développement ».  Elle a prorogé jusqu’au 31 décembre 2014 ou jusqu’à l’achèvement des affaires dont ils sont saisis si celui-ci intervient avant cette date, le mandat des juges permanents et des juges ad litemdu Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY)**. 


La Cinquième Commission ayant étudié les incidences financières, l’Assemblée générale a pu adopter les résolutions recommandées par sa Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières.  Il s’agit d’une résolution sur la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement qui se tiendra du 1er au 4 septembre 2014 aux Samoa.  Une autre résolution proclame le 31 octobre, « Journée mondiale des villes », et se félicite de l’offre du Gouvernement équatorien d’accueillir à Quito, en 2016, la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III). 


Sur recommandation de sa Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, l’Assemblée a adopté des résolutions sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, le Comité des droits de l’homme et le Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe.


Elle a enfin, sur recommandation de sa Première Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, adopté une résolution sur « les progrès de l’informatique et des télécommunications et la sécurité internationale ».


L’Assemblée générale a par ailleurs décidé de reporter à la prochaine session l’examen du point « Amélioration de la situation financière des Nations Unies ».


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* Voir communiqué de presse AG/AB/4096

** A/68/L.35



ADOPTION DE TEXTES


APPLICATION INTÉGRALE ET SUIVI DE LA DÉCLARATION ET DU PROGRAMME D’ACTION DE DURBAN


Par la résolution sur la proclamation de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (A/68/L.34), l’Assemblée générale décide que la Décennie ira du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2024 et aura pour thème « Personnes d’ascendance africaine: considération, justice et développement ».  L’Assemblée prie son Président de continuer de se concerter avec les États Membres et les autres parties intéressées, en vue d’établir un programme d’activités, le 30 juin 2014 au plus tard.  Elle demande que des fonds prévisibles provenant du budget ordinaire, ainsi que des ressources extrabudgétaires, soient consacrés à l’exécution intégrale desdites activités.


Explications de position et déclaration


La représentante du Brésil a fait observer que l’engagement de sa délégation en faveur de cette résolution date d’il y a longtemps.  Le Brésil, a-t-elle rappelé, a la population la plus importante de personnes d’ascendance africaine, en dehors de l’Afrique, une population qui continue de faire face au racisme et à l’intolérance hérités du passé colonial brésilien.  Elle a vu dans la Décennie internationale l’occasion d’éduquer et de sensibiliser le public.


La représentante des États-Unis a expliqué qu’en combattant la discrimination, son pays avait pu profiter des talents et de la contribution de ses minorités.  Elle a évoqué la célébration annuelle du « Mois de l’histoire des Afro-Américains » et s’est félicitée de ce qu’on ait reporté au 1er janvier 2015 le lancement de la Décennie, ce qui permettra de meilleurs résultats.  Elle s’est toutefois inquiétée de l’appel lancé par le Groupe de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban pour la création de mécanismes dont la valeur ajoutée reste, selon elle, à démontrer.  Elle a aussi insisté sur la nécessité de replacer la question du financement dans le contexte des pressions budgétaires que subissent les États actuellement.


La représentante de l’Union européenne a estimé, à son tour, que le fait que l’on ait reporté le lancement de la Décennie internationale doit être considéré comme du temps dont il faut tirer le plus grand parti possible.  Elle a insisté sur l’importance qu’il y a à tenir des discussions entre États Membres « en bonne et due forme », avant de demander le lancement, dans les plus brefs délais, des travaux du Groupe de travail intergouvernemental.


SUIVI ET L’APPLICATION DE LA STRATÉGIE DE MAURICE POUR LA POURSUITE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT


Aux termes de la résolution sur la Stratégie de Maurice (A/68/438/Add.2), recommandée par sa Deuxième Commission, l’Assemblée générale invite à poursuivre et à consolider les actions visant à aider les petits États insulaires en développement à mettre en œuvre le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice et demande que le soutien apporté par les organismes des Nations Unies à ces États soit renforcé pour les aider à faire face aux nombreux obstacles, existants et nouveaux, qui freinent leur développement durable.   


L’Assemblée générale décide que la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement se tiendra à Apia, aux Samoa, du 1er au 4 septembre 2014, sur le thème général « Pour un développement durable des petits États insulaires en développement fondé sur des partenariats véritables et durables ».  Elle décide également que la Conférence servira de cadre propice au renforcement des partenariats constructifs existants et à l’instauration d’autres partenariats novateurs et concrets au service du développement durable des petits États insulaires en développement.  


En outre, l’Assemblée générale décide, par cette résolution, de créer un bureau du Comité préparatoire composé de deux membres de chaque groupe régional, dont l’État indépendant du Samoa sera membre de droit.


D’après la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, cette résolution a des incidences financières de 762 600 dollars.


Explication de position


Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, intervenant au nom des petits États insulaires en développement (PEID), a souligné que nonobstant les nombreux défis auxquels ils font face, notamment en ce qui concerne les effets des changements climatiques, les PEID sont déterminés à jouer un rôle de chef dans leur propre développement durable.


Le représentant a reconnu que dans certains domaines, les PEID continueront d’avoir besoin d’un appui durable de la part de leurs partenaires en développement.  Il a ensuite remercié, entre autres, le G77 et la Chine, pour leur encouragement en ce qui concerne le principe de responsabilité commune mais différenciée, ainsi que les États-Unis, l’Union européenne, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour l’ouverture et la souplesse dont ils ont fait preuve, notamment en ce qui concerne les incidences financières de la résolution.


CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) ET RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS


Par la résolution sur Habitat II et ONU-Habitat (A/68/439), recommandée par sa Deuxième Commission, l’Assemblée générale préconise, dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, d’accorder toute l’attention voulue à l’urbanisation durable.  Elle se félicite de l’offre faite par le Gouvernement équatorien d’accueillir la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) à Quito en 2016.  L’Assemblée confirme les dispositions de la résolution 24/14 du Conseil d’administration d’ONU-Habitat selon lesquelles les travaux préparatoires de la Conférence doivent être financés au moyen du budget ordinaire et de contributions volontaires.


Par ailleurs, par cette résolution, l’Assemblée générale invite la communauté internationale des donateurs et les institutions financières internationales à se montrer généreuses envers ONU-Habitat en augmentant le montant des contributions volontaires qu’elles versent à la Fondation des Nations Unies pour l’habitat et les établissements humains, y compris au Fonds d’affectation spéciale pour les services urbains de base et aux différents fonds d’affectation spéciale pour la coopération technique, et invite également les gouvernements qui sont en mesure de le faire, ainsi que les autres parties prenantes, à fournir un financement pluriannuel prévisible et augmenter le montant de leurs contributions sans affectation déterminée pour appuyer l’application du plan stratégique pour la période 2014-2019.


L’Assemblée générale souligne qu’il est important qu’ONU-Habitat ait son siège à Nairobi et prie le Secrétaire général de garder à l’étude les besoins d’ONU-Habitat et de l’Office des Nations Unies à Nairobi, en matière de ressources, afin qu’ONU-Habitat et les autres organismes et entités des Nations Unies sis à Nairobi bénéficient effectivement des services dont ils ont besoin.  Elle décide de proclamer, à compter de 2014, le 31 octobre Journée mondiale des villes, et invite les États, les organismes des Nations Unies, en particulier ONU-Habitat, les organisations internationales concernées, la société civile et toutes les autres parties intéressées à observer la Journée mondiale des villes et à la faire connaître au public.


Elle souligne que le coût des activités entreprises au titre de la célébration de la Journée mondiale des villes devra être financé au moyen de contributions volontaires.  Elle remercie le Gouvernement sud-africain d’accueillir la Conférence d’ONU-Habitat consacrée au thème intitulé « Promouvoir le changement dans les villes » à Johannesburg, en 2014.


La Cinquième Commission a signalé des incidences financières de 2 millions 073 700 dollars. 


APPLICATION DES INSTRUMENTS RELATIFS AUX DROITS DE L’HOMME 


Par cette résolution I sur le Comité des droits de l’homme (A/68/456/Add.1), recommandée par sa Troisième Commission, l’Assemblée générale autorise le Comité à allonger la durée de ses sessions d’une semaine en 2014 et en 2015, en tant que mesure provisoire applicable de mars 2014 à octobre 2015 et incluant un financement approprié de la part du Secrétariat, dans le but de résorber l’arriéré des communications présentées conformément au premier Protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques en attente d’examen.


Cette résolution a, selon la Cinquième Commission, des incidences financières de 1 million 501 100 dollars. 


QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES


Par la résolution XVII sur le Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe (A/68/456/Add.2), recommandée par sa troisième Commission et adoptée par 132 voix, l’opposition de la Syrie et l’abstention de l’Éthiopie,l’Assemblée générale note que le niveau actuel des ressources humaines et financières du Centre limite sa capacité de répondre au moment voulu et de façon durable aux demandes croissantes visant la fourniture continue de services d’appui et de suivi aux pays de la région et sa capacité de répondre à leurs besoins de la manière la mieux adaptée.


Elle fait sienne la proposition du Secrétaire général de renforcer les moyens du Centre, le financement étant assuré au moyen du budget ordinaire ou de ressources extrabudgétaires.


Cette résolution a des incidences financières de 2 millions 166 000 dollars, selon la Cinquième Commission.



SITUATIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME ET RAPPORTS DES RAPPORTEURS ET REPRÉSENTANTS SPÉCIAUX


Aux termes de la résolution II sur la situation des droits de l’homme au Myanmar (A/68/456/Add.3), recommandée par sa Troisième Commission, l’Assemblée se félicite de l’amélioration de la situation au Myanmar et de ce que le Gouvernement du Myanmar ait fait part de son intention de continuer d’avancer dans la voie des réformes politiques et économiques, de la démocratisation et de la réconciliation nationale, ainsi que de la promotion et de la protection des droits de l’homme.


Néanmoins, l’Assemblée se déclare préoccupée par la persistance des violations des droits de l’homme, notamment les arrestations et détentions arbitraires de militants politiques et de défenseurs des droits de l’homme, les déplacements forcés, les confiscations de terres, les viols et autres formes de violence sexuelle, la torture et les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que des violations du droit international humanitaire, et engage instamment le Gouvernement du Myanmar à redoubler d’efforts pour y mettre fin.


Elle exhorte le Gouvernement du Myanmar à redoubler d’efforts pour mettre fin à la discrimination, aux violations des droits de l’homme, à la violence, aux déplacements et au dénuement économique qui touchent diverses minorités ethniques et religieuses.


L’Assemblée accueille avec satisfaction les mesures prises par le Gouvernement du Myanmar pour nouer des relations plus étroites avec un certain nombre d’acteurs de la région et autres, et se félicite à cet égard de la visite dans le pays, prévue en novembre 2013, du Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique et d’un groupe de ministres.


L’Assemblée demande au Gouvernement du Myanmar de redoubler d’efforts pour promouvoir la tolérance et la coexistence pacifique dans tous les secteurs de la société, notamment en encourageant le dialogue et la compréhension interreligieux et en aidant les responsables locaux à s’engager dans cette voie.


L’Assemblée invite le Gouvernement du Myanmar à accélérer les démarches menant à l’ouverture d’un bureau de pays du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et prie le Secrétaire général de prêter toute l’assistance voulue à son Conseiller spécial pour le Myanmar et au Rapporteur spécial pour leur permettre de s’acquitter de leur mandat pleinement, efficacement et de manière coordonnée.


La Cinquième Commission signale que cette résolution a des incidences financières de 1 million 338 600 dollars.


PROGRÈS DE L’INFORMATIQUE ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


      Aux termes de la résolution (A/68/406), recommandée par sa Première Commission, l’Assemblée demande aux États Membres de continuer à collaborer à l’examen multilatéral des risques qui se posent ou pourraient se poser dans le domaine de la sécurité informatique, ainsi que des stratégies qui pourraient être adoptées en la matière.


Elle prie le Secrétaire général de poursuivre, avec l’assistance d’un groupe d’experts gouvernementaux désignés selon le principe d’une répartition  géographique équitable, qui sera constitué en 2014, l’examen des risques qui se posent ou pourraient se poser dans le domaine de la sécurité informatique et des mesures collectives qui pourraient être prises pour y parer.


      D’après la Cinquième Commission, il faudra prévoir des incidences financières de 1 millions 439 400 dollars.


RECOMMANDATIONS DE LA CINQUIÈME COMMISSION


La résolution sur les questions spéciales liées au projet de budget-programme 2014-2015 (A/68/689), recommandée par la Cinquième Commission a fait l’objet d’un vote.  La partie VI relative aux missions politiques spéciales a été adoptée 136, 7 voix contre (Cuba, Équateur, Iran, Nicaragua, République populaire démocratique de Corée, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Venezuela) et 8 abstentions (Bélarus, Fédération de Russie, Érythrée, Éthiopie, Haïti, Kenya, Kirghizistan et Sri Lanka)

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Explications de vote


Ayant demandé le vote, le représentant du Venezuela, au nom également de la Bolivie et de Cuba, a refusé que la notion de responsabilité de protéger figure dans le texte, soulignant que sa définition n’a été demandée par aucune délégation.  La notion, a-t-il ajouté, n’a pas de base juridique.


Ce vide juridique, a commenté le représentant de Cuba, montre les divergences entre États et il s’agit là d’une exception qui ne doit pas constituer un précédent, a-t-il averti.  Il a par ailleurs demandé que l’introduction des nouvelles technologies ne se fasse au détriment des postes et a dit compter sur le Secrétaire général pour assurer le redéploiement du personnel affecté.


Son homologue de l’Iran a fait observer que le concept de la responsabilité de protéger est toujours à l’examen à l’Assemblée générale et a jugé inacceptable que des ressources déjà limitées soient allouées au financement de postes non mandatés.


La résolution sur la quote-part de l’« État de Palestine » (A/68/504.Add.1) a été commentée par le représentant d’Israël qui a regretté une terminologie qui induit en erreur.  Il s’est donc dissocié du texte. 


Celle sur la gestion des ressources humaines (A/68/690) a conduit le représentant de la Lituanie, au nom de l’Union Européenne, à exprimer sa déception face au report de l’examen de la version affinée de la mobilité qu’a proposée le Secrétaire général.  Il s’est tout de même félicité du compromis acceptable sur le budget de l’Organisation.  Les représentants de la République de Corée et du Japon ont également regretté l’absence d’accord sur la mobilité.  Ils ont appelé la Cinquième Commission à se saisir de la question dès la reprise de session.


Quant à la résolution relative au budget du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (A/68/670), le représentant de la Fédération de Russie a regretté que la proposition de son pays de renforcer la discipline budgétaire des Tribunaux et d’évaluer leur efficacité n’ait pas été prise en compte.  Il a

prévenu qu’à l’avenir et en l’absence de progrès dans l’avancement des travaux et le transfert des affaires au Mécanisme résiduel, des mesures décisives s’imposeront, dont une évaluation indépendante du fonctionnement des Tribunaux.


Déclarations de clôture


Le représentant de Fidji, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a estimé que l’esprit de Nelson Mandela a plané durant ces négociations budgétaires difficiles, permettant de surmonter les divergences pour parvenir à un compromis.  Nous avons travaillé et négocié âprement; le Groupe des 77 et la Chine ayant pour devoir de protéger le service essentiel que rend l’ONU aux peuples du monde.  Le fait que l’examen de la question de la mobilité des ressources humaines ait été reporté à la reprise de session de la Cinquième Commission, au mois de mars 2014, est une déception pour le Groupe.  Mais le budget participe d’un accord que le Groupe espère le meilleur possible pour l’Organisation.  « C’est tout ce que nous pouvons offrir à cette époque d’austérité dans le monde », a dit le représentant, en soulignant que son Groupe a adhéré au consensus « avec beaucoup de préoccupations ».  Le nouvel exercice 2014-2015 doit avoir en son centre l’élimination de la pauvreté dans le monde, a-t-il conclu.


Le représentant des États-Unis s’est félicité d’un budget qui suit la même « tendance responsable » qui a été établi au cours du précédent exercice.  Il a salué le premier pas vers la rationalisation de l’Organisation, comme en témoigne la réduction de 2% du tableau d’effectifs.  Les frais liés au personnel ont été par le passé la principale cause de l’augmentation du budget.  Il faut, a-t-il insisté, éliminer les postes obsolètes, qui font double emploi ou qui sont caduques.  Le représentant s’est aussi félicité de la décision de geler les salaires pendant une année et les indemnités pendant deux ans.  Il a ajouté que ces mesures permettront de maintenir en l’état le coût des indemnisations jusqu’à ce qu’une décision soit prise, à la prochaine session, sur les recommandations visant à inverser la tendance, parvenir à un niveau approprié et rendre les indemnités plus durables.


S’il s’est dit déçu qu’il n’ait pas été possible de mettre fin à la pratique de l’actualisation des coûts, le représentant s’est tout de même dit encouragé que la Commission ait enfin demandé une étude indépendante sur la réforme de cette actualisation qui permettra, a-t-il espéré, d’apporter des changements à cette « pratique qui relève de l’antiquité ».  Le représentant a aussi appelé le Secrétariat à continuer d’utiliser des outils de gestion des risques financiers afin de réduire l’impact des demandes et des besoins liés à l’actualisation des coûts sur le budget actuel.  Les mesures « historiques » prises aujourd’hui sont l’illustration d’un nouvel engagement en faveur d’une véritable discipline fiscale aux Nations Unies, s’est réjoui le représentant.  Elles bénéficient non seulement aux contribuables mais aussi aux populations qui dépendent de l’ONU.  Le budget montre que les délégations ont compris que les pratiques du passé ne sont plus viables.  Il a toutefois regretté que par manque de temps les États n’aient pas pu approuver la proposition du Secrétaire général sur la mobilité, ni la proposition de créer un mécanisme des Nations Unies pour la promotion des partenariats qui offrirait de la cohérence et des directives aux nombreuses entités privées et non gouvernementales qui travaillent avec l’ONU.


Le représentant a jugé crucial que les États Membres et le Secrétariat poursuivent une « gestion vigilante » pour préserver les acquis de ces quelques dernières années.  Il a d’ailleurs remercié le Secrétariat pour sa gestion « prudente et responsable » non pas pour plaire à un État Membre mais parce que c’est la responsabilité qu’il a vis-à-vis de l’Organisation.  Le but est de faire en sorte que l’ONU maximise son travail avec les ressources que les États sont collectivement capables de lui fournir, a-t-il tranché. 


Le représentant du Pakistan a remercié le Président de l’Assemblée générale pour sa participation active dans les négociations, surtout ces derniers jours.  Il a reconnu la difficulté des négociations mais il s’est félicité du consensus obtenu.  Il y a eu des retards sans pareil et c’est regrettable alors que cette année n’était pas plus difficile que les années précédentes.  Conclure deux jours après Noël est une situation qui ne doit pas se reproduire, a-t-il prévenu.  Il faut changer la pratique de négocier dans des groupes restreints et les négociations doivent respecter les délais impartis.  Le représentant a, à son tour, regretté le report de l’examen de la question de la mobilité et le manque d’accord sur le mécanisme pour la promotion des partenariats.  Il a réitéré sa préoccupation face à l’explosion des ressources extrabudgétaires et demandé que des décisions soient prises à ce sujet dès mars 2014.


La représentante du Maroc a précisé qu’elle a voté en faveur de la résolution sur le Centre de formation et de documentation pour la région arabe. 


Son homologue de Samoa a salué le travail des États Membres en général et des petits États insulaires en développement en particulier.  La troisième Conférence sera une manifestation spéciale des Nations Unies et des PEID, a-t-il souligné. 


Le représentant du Brésil s’est félicité de ce que la méthodologie budgétaire ait pu être préservée.  Ce qui est important, a-t-il ajouté, c’est de savoir si l’ONU a les ressources nécessaires à son mandat, dont le moindre pilier n’est pas le développement.  Il a tout de même tenu à dire que les méthodes de négociations de la Cinquième Commission fonctionnent mal et a appelé les États Membres à privilégier la clarté et la transparence pour renforcer la confiance.


La Chef de Cabinet, Mme SUSANA MALCORRA, a remercié les États pour leur dévouement, le travail et leur flexibilité, se réjouissant que les séances de nuit aient porté leurs fruits.  Le nouveau budget 2014-2015 est un effort collectif des États Membres avec l’appui du Secrétariat.  Cette étape franchie, les Nations Unies sont prêtes à poursuivre leur mission auprès des peuples du monde. 


Elle a lu un message du Secrétaire général selon lequel tous les budgets sont durs mais cette année a été particulièrement difficile.  Le projet de budget reflète une réalité difficile: comment faire pour que notre Organisation continue à grandir alors que son financement diminue?


Le monde se tourne de plus en plus vers les Nations Unies et nous avons le devoir d’être à la hauteur des attentes des peuples et de répondre à leurs besoins.  Nous devons aussi confirmer notre obligation envers les États Membres, celle de faire un usage prudent des précieuses ressources qu’ils nous donnent.


Le nouveau budget est inférieur au précédent, reflétant ainsi notre volonté commune de voir un Secrétariat fiscalement responsable.  Nous continuerons de nous adapter et d’équiper les Nations Unies pour une meilleure mise en œuvre des mandats.


« J’ai exhorté », poursuit le Secrétaire général, dans son message, « tous les dirigeants à repenser nos pratiques, à réduire les chevauchements, à embrasser l’innovation, à encourager la créativité et à bâtir des synergies.  J’ai aussi souligné la nécessité d’être à la hauteur des normes d’efficacité demandées par l’Assemblée générale ».


Dans le même temps, avoue le Secrétaire général, je ne peux cacher la déception que l’Assemblée générale n’ait pas trouvé un accord sur deux importantes réformes proposées: la mobilité et le renforcement du partenariat avec le secteur privé.  Ces réformes ont été conçues pour améliorer et moderniser la façon dont nous travaillons avec le personnel, en édifiant un Secrétariat mondial des acteurs clefs de la promotion du développement.


« J’espère que lorsque les discussions sur ces questions reprendront, nous pourrons apporter ces initiatives sans tarder. »


« Je réitère aussi le fait qu’il est irréaliste de supposer qu’une importante réduction du budget n’aurait pas d’impact alors que les mandats augmentent.  Le temps est peut-être venu pour vous d’examiner les activités qui avaient été effectuées ou qui ont vu de nouveaux développements », estime le Secrétaire général.


En cette ère de changements dramatiques et d’une interdépendance forte, les Nations Unies doivent respecter les normes les plus élevées de responsabilité.  Nous sommes déterminés à faire mieux avec vos contributions, remplir les mandats et servir les peuples du monde, promet le Secrétaire général.  


M. JOHN ASHE, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a passé en revue les moments les plus marquants de cette première partie de session, notamment la reconnaissance par les États Membres de l’importance d’inclure les personnes handicapées dans les efforts de développement.  Il a également évoqué la tenue de la première Réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire qui a débouché sur la proclamation du 26 septembre, Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.  M. Ashe a fait observer que les États Membres ont adopté 259 résolutions et pris 66 décisions, dont des textes inédits sur le droit à la vie privée et la protection des journalistes ainsi qu’une résolution qui vise à renforcer le Conseil économique et social (ECOSOC).


M. Ashe a constaté que la conclusion des travaux de la Cinquième Commission souligne de nouveau la nécessité de revitaliser les méthodes de travail de l’Assemblée générale.  Il a proposé qu’une session spéciale de la Commission soit organisée pendant les années budgétaires ou que la question du budget soit examinée dès le début des travaux plutôt qu’à la fin du mois d’octobre, comme le veut la pratique actuelle.  Il a également encouragé une plus grande utilisation des documents en version électronique.


Le Président de l’Assemblée générale a salué le fait qu’au cours de cette session, la Palestine s’était vue accorder pour la première fois les privilèges d’un État au cours du débat général et qu’elle avait également voté pour la première fois à l’Assemblée générale.  Il a également évoqué la situation sans précédent qui a découlé du fait qu’après un vote non contesté, un État Membre a choisi de ne pas siéger au Conseil de sécurité.  M. Ashe a aussi évoqué l’hommage émouvant rendu par l’Assemblée générale à Nelson Mandela.  Il a ensuite formulé l’espoir que le Traité sur le commerce des armes pourra entrer en vigueur au cours de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale.


M. Ashe a annoncé la tenue de plusieurs débats thématiques et réunions de haut niveau.  Un débat thématique consacré à « L’eau, l’assainissement et l’énergie durable dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015 » aura lieu les 18 et 19 février, suivi, les 6 et 7 mars, d’un évènement de haut niveau sur les « Contributions des femmes, des jeunes et de la société civile au programme de développement pour l’après-2015 ».  Deux autres débats thématiques consacrés au « Rôle des partenariats et leurs contributions au programme de développement pour l’après-2015 » et aux « Sociétés pacifiques et stables » sont prévus, respectivement, les 8 et 9 avril et les 24 et 25 avril. 


Un deuxième évènement de haut niveau sur les « Contributions de la coopération Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire et des technologies de l’information et des communications au programme de développement pour l’après-2015 » se déroulera les 20 et 21 mai, suivi, les 17 et 18 juin, d’un évènement de haut niveau consacré aux « Droits de l’homme et au respect de l’état de droit dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015 ».


Le Président a évoqué le débat thématique sur le rôle de la culture dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015  et le lancement de l’Année internationale des petits États insulaires en développement.  Un débat thématique sur l’investissement en Afrique est également prévu de même que la tenue, le 22 avril d’un dialogue interactif pour commémorer la Journée internationale de la Terre nourricière.  M. Ashe a aussi signalé que l’examen des organes de traités des droits de l’homme s’achèvera en 2014, année au cours de laquelle est également prévu l’examen biennal de la Stratégie antiterroriste mondiale.  L’Assemblée générale devra par ailleurs maintenir l’élan en prévision de la tenue, en 2015, de la troisième Conférence internationale sur la réduction des catastrophes, suivie, en 2016, de celle d’Habitat III.


L’observateur de la Palestine a dit que l’Assemblée générale venait d’adopter un budget qui prévoit la contribution de l’État de Palestine.  Aussi, a-t-il remercié le Président de la Cinquième Commission, le Groupe des 77 et la Chine ainsi que le Groupe des États arabes qui ont rendu cela possible.  La contribution de la Palestine constituera une mesure positive qui lui permettra de devenir un État Membre.  Cet objectif sera atteint avec l’appui de tous, a-t-il indiqué.  Que 2014 soit l’année de la libération des territoires occupés et de l’indépendance de la Palestine, a-t-il conclu.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité renforce les capacités de la MINUSS pour remédier à la détérioration rapide de la situation au Soudan du Sud

CS/11230

Le Conseil de sécurité renforce les capacités de la MINUSS pour remédier à la détérioration rapide de la situation au Soudan du Sud

24/12/2013
Conseil de sécuritéCS/11230
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7091e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RENFORCE LES CAPACITÉS DE LA MINUSS POUR REMÉDIER À LA DÉTÉRIORATION RAPIDE

DE LA SITUATION AU SOUDAN DU SUD


Même avec des moyens supplémentaires, il ne sera pas possible

de protéger tous les civils, avertit le Secrétaire général, qui a exhorté les parties à trouver une solution politique


Profondément alarmé par la détérioration rapide de la sécurité et de la situation humanitaire au Soudan du Sud, le Conseil de sécurité a approuvé, cet après-midi, l’augmentation temporaire de l’effectif global de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) aux fins de la protection des populations civiles et de la fourniture d’aide humanitaire.


Par la résolution 2132 (2013), adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité a décidé que la Mission comprendra une composante militaire et une composante de police, comptant respectivement jusqu’à 12 500 militaires et 1 323 policiers.  Dans son dernier rapport sur le Soudan du Sud*, le Secrétaire général indiquait que la Mission comptait, au 17 septembre, 6 935 soldats et 713 agents de police.


Le Conseil autorise également, de façon provisoire, le transfert de contingents, d’éléments habilitants et de multiplicateurs de force d’autres missions, en particulier de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).  La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) seront également sollicitées.


Les États Membres doivent faciliter le déploiement et redéploiement des moyens depuis et vers la MINUSS, souligne le Conseil, tout en les engageant tous à participer à la mobilisation de contingents et de ressources menée par les Nations Unies.


En adoptant la présente résolution, le Conseil de sécurité a approuvé les recommandations du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, formulées dans la lettre** qu’il a adressée au Président du Conseil, le 23 décembre.


S’exprimant après le vote, le Secrétaire général a souligné qu’il était déterminé à faire en sorte que la MINUSS ait les moyens de s’acquitter de sa tâche principale qui est de protéger les civils.  Il s’est dit confiant que le Conseil de sécurité et les États Membres continueront de fournir le personnel, l’équipement et le soutien logistique, qui sont essentiels au déploiement des troupes supplémentaires.


« Sans un tel soutien, le Secrétariat des Nations Unies ne sera pas en mesure de déployer rapidement les capacités additionnelles demandées », a averti M. Ban.  Il a ensuite affirmé qu’il ne sera pas possible, même après le renforcement de la Mission, de protéger tous les civils qui sont dans le besoin au Soudan du Sud.  Il a rappelé que les parties au conflit doivent mettre immédiatement fin aux hostilités.


Convaincu que le dialogue politique était la seule voie à suivre pour résoudre la crise, le Secrétaire général a indiqué qu’il avait appelé à plusieurs reprises le Président Salva Kiir et les responsables de l’opposition à se rendre à la table des négociations.  « Ils doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que leurs partisans comprennent que la poursuite des violences, ethniques ou autres, est totalement inacceptable », a-t-il insisté.


De son côté, le représentant du Soudan du Sud, M. Francis Mading Deng, a assuré que son gouvernement restait solidaire avec la communauté internationale pour protéger les civils et les travailleurs humanitaires.  « Le Gouvernement du Soudan du Sud fait tout ce qui est en son pouvoir, dans des circonstances très difficiles, pour rétablir le calme et la stabilité dans les zones troublées du pays. »


« Les Sud-Soudanais ne veulent pas retomber dans les abysses de la guerre, dont ils ont souffert pendant plus d’un demi-siècle », a-t-il déclaré.  Le représentant a en outre salué « l’esprit de la déclaration » faite aujourd’hui par le Président Kiir qui, a-t-il dit, appelle à la cessation immédiate « de la violence, du ciblage ethnique et des activités illégales ».  Cette déclaration, a-t-il ajouté, appelle également le docteur Riek Machar et les forces qui le soutiennent à relever le défi de la paix, de l’unité et de l’édification de la nation.


*S/2013/651

**S/2013/758


RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD


Lettre datée du 23 décembre 2013, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2013/758)


Texte du projet de résolution (S/2013/760)


Le Conseil de sécurité,


Se disant profondément alarmé et préoccupé par la détérioration rapide de la sécurité et de la situation humanitaire au Soudan du Sud du fait du conflit politique et des violences imputables aux dirigeants politiques du pays qui en ont résulté,


Rappelant ses déclarations à la presse des 17 et 20 décembre 2013 et ses résolutions 1996 (2011), 2046 (2012), 2057 (2012) et 2109 (2013), et prenant note de la lettre du Secrétaire général datée du 23 décembre 2013 (S/2013/758),


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République du Soudan du Sud,


Condamnant les combats et les violences ciblées contre les populations civiles et groupes ethniques, ou autres communautés bien déterminés dans l’ensemble du pays et qui ont fait des centaines de morts et de blessés et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes,


Condamnant également les violations des droits de l’homme et les exactions qui auraient été commises par toutes les parties, dont des groupes armés ou les forces de sécurité nationales, et soulignant que quiconque est responsable de violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme doit en répondre,


Constatant avec satisfaction que les moyens d’enquête de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) en matière de droits de l’homme ont été renforcés avec l’appui du Haut-Commissariat aux droits de l’homme,


Se félicitant de l’initiative prise par le Groupe ministériel de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union africaine, en vue d’engager le dialogue et de servir de médiateur entre les principaux dirigeants, et exhortant toutes les parties à s’associer à cette initiative,


Félicitant la MINUSS des mesures diligentes qu’elle a prises en exécution de son mandat pour donner refuge dans ses locaux et porter autrement assistance aux civils prisonniers des combats,


Condamnant avec la plus grande fermeté les attaques et menaces contre le personnel de la MINUSS et les installations des Nations Unies, exigeant de toutes les parties qu’elles respectent l’inviolabilité des locaux des Nations Unies et s’abstiennent de toute violence contre les civils qui y sont rassemblés et, à cet égard, condamnant à nouveau l’attaque perpétrée le 19 décembre contre le camp d’Akobo, dans laquelle deux soldats de la paix indiens ont trouvé la mort, un autre blessé et au moins 20 personnes recherchant la protection de la Mission,


Estimant que la situation qui règne au Soudan du Sud continue de menacer la paix et la sécurité régionales et internationales,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Demande l’arrêt immédiat des hostilités et l’ouverture immédiate d’un dialogue;


Exige de toutes les parties qu’elles coopèrent pleinement avec la MINUSS à l’exécution de son mandat, en particulier en ce qui concerne la protection des civils, et souligne qu’aucune entrave à l’aptitude de la Mission à s’acquitter de son mandat et aucune attaque contre le personnel des Nations Unies ne seront tolérées;


Approuve la recommandation du Secrétaire général tendant à voir temporairement accroître l’effectif global de la MINUSS aux fins de la protection des populations civiles et de la fourniture d’aide humanitaire;


Décide en conséquence, vu l’urgence de la situation, que la MINUSS comprendra une composante militaire et une composante de police, unités de police constituées y compris, comptant respectivement jusqu’à 12 500 militaires, tous grades confondus, et 1 323 policiers, et prie le Secrétaire général de surveiller en permanence le nouveau niveau des effectifs militaires et de police de la Mission, de lui rendre compte des mesures prises pour donner suite à la présente résolution dans un délai de 15 jours et, ensuite, de lui faire rapport au moins tous les 30 jours;


Autorise le Secrétaire général à prendre les mesures nécessaires pour que les missions coopèrent entre elles et, en cas de besoin et après que le Conseil aura de nouveau examiné la question, pour procéder à la constitution de forces et de matériel complémentaires, et autorise, à hauteur du plafond des effectifs fixés au paragraphe 4 et de façon provisoire, le transfert de contingents, d’éléments habilitants et de multiplicateurs de force d’autres missions, en particulier de la MONUSCO, de la MINUAD, de la FISNUA, de l’ONUCI et de la MINUL, sous réserve de l’accord des pays fournisseurs de contingents et sans préjudice de l’exécution des mandats de ces missions des Nations Unies;


Exhorte les États Membres concernés à faciliter le déploiement et le redéploiement de moyens depuis et vers la MINUSS et engage tous les États Membres à participer à la mobilisation de contingents et de ressources menée par les Nations Unies;


Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale adopte par consensus 37 textes dont elle était saisie par la Deuxième Commission et en entérine 4 après des procédures de vote

AG/11478

L’Assemblée générale adopte par consensus 37 textes dont elle était saisie par la Deuxième Commission et en entérine 4 après des procédures de vote

20/12/2013
Assemblée généraleAG/11478
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-huitième session

71e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE PAR CONSENSUS 37 TEXTES DONT ELLE ÉTAIT SAISIE PAR LA DEUXIÈME COMMISSION ET EN ENTÉRINE 4 APRÈS DES PROCÉDURES DE VOTE


Elle décide qu’une Conférence sur le financement du développement aura lieu en avril 2015 et exhorte les États à traduire rapidement dans les faits la réforme du FMI


En adoptant, ce matin, les 41 textes dont elle était saisie par sa Commission chargée des questions économiques et financières (Deuxième Commission), l’Assemblée générale a notamment invité la communauté internationale à mettre en place les moyens nécessaires à la promotion du développement durable et à procéder au plus tôt aux réformes nécessaires pour rendre plus équitables, transparents et inclusifs le système financier international et le système commercial multilatéral.  En dehors de quatre d’entre eux, l’Assemblée a adopté les textes dont elle était saisie par consensus (39 résolutions et 2 décisions).  Parmi les résolutions et décisions soumises par la Deuxième Commission et entérinées par l’Assemblée, on note des textes de fond traitant de questions clefs de l’agenda économique mondial, comme celle de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, qui doit prendre la relève des Objectifs du Millénaire pour le développement et sur lequel des discussions ont commencé au cours de cette soixante-huitième session de l’Assemblée.


Ce matin, allant au-delà de la prise de décisions sur les rapports de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale, sous la direction de son Président, M. John Ashe, d’Antigua-et-Barbuda, a également décidé de proroger ses travaux, ainsi que ceux de sa Cinquième Commission (administrative et budgétaire), jusqu’à lundi 23 décembre.  Elle a, en outre, nommé Mme Maria Gracia Pulido Tan, des Philippines, en tant que membre du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit, pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2014.


Le Président de l’Assemblée a tenu à remercier le Président de la Deuxième Commission, M. Abdou Salam Diallo, du Sénégal, ainsi que tous ses membres d’avoir mené à bien les travaux de la Commission au cours de sa session qui a pris fin le 11 décembre.  La Commission a tenu 41 réunions plénières et six évènements spéciaux, a rappelé Mme Juliet Hay, de la Nouvelle-Zélande, qui en a présenté les rapports à la plénière de l’Assemblée.  En adoptant, aujourd’hui, les recommandations que lui a faites sa Deuxième Commission sur la question du financement du développement, l’Assemblée générale a décidé de la tenue d’une Conférence internationale de suivi du financement du développement, chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha, au plus tard en avril 2015, afin de contribuer au processus d’élaboration du

programme de développement pour l’après-2015.  Concernant d’autres conférences et sommets à venir, l’Assemblée générale a décidé que la Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe se tiendra à Sendai, au Japon, du 14 au 18 mars 2015, et que la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), aura lieu en 2016 au Pérou.


Parmi les autres décisions marquantes prises aujourd’hui par l’adoption de résolutions y afférentes, l’Assemblée a proclamé 2015 « Année internationale de la lumière et des techniques utilisant la lumière », donnant ainsi corps à une initiative lancée par la délégation du Mexique.  L’année 2015 sera aussi « Année internationale des sols », a décidé l’Assemblée qui a également proclamé l’année 2016 « Année internationale des légumineuses » et la date du 5 décembre comme celle de la « Journée mondiale des sols ».  Au vu des menaces qui pèsent sur l’environnement de la planète et des dangers que font naître les trafics de faune et de flore au niveau mondial, l’Assemblée générale a également proclamé le 3 mars « Journée mondiale de la vie sauvage », en souvenir de la date de l’adoption en 1973, de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. 


Outre ce calendrier de célébrations qui incitent les décideurs et le public à s’impliquer sur des questions importantes de développement, l’Assemblée générale a invité la communauté internationale à s’engager davantage en faveur du développement durable et de la création d’un environnement économique, monétaire et financier équitable.  À travers la résolution relative à la question « Système financier international et développement », elle demande de manière urgente que la réforme des quotes-parts et de la gouvernance du Fonds monétaire international, adoptée en 2010, prenne effet rapidement et qu’une entente se fasse sur la nouvelle formule d’ici au mois de janvier 2014.


Concernant le commerce international, dont les enjeux sont cruciaux pour toutes les catégories de pays, mais notamment ceux en développement, l’Assemblée générale a invité les États Membres à manifester la souplesse et la volonté politique voulues pour faire sortir de l’impasse les négociations du Cycle de Doha tenues sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Soulignant l’importance de la question du commerce et des termes de l’échange, elle a adopté un texte sur les produits de base, dont dépendent la majorité des économies en développement.  En matière d’élimination de la pauvreté, l’Assemblée a adopté un texte par lequel elle souligne que les activités de développement de l’ONU devaient donner la priorité absolue à cette question.  Elle a décidé à cet égard qu’elle mènera, en 2014, deux évaluations pilotes indépendantes des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.


L’environnement, l’un des trois piliers du développement durable, a été traité dans plusieurs résolutions, dont une intitulée « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures ».  Ce texte souligne notamment l’importance de l’égalité des sexes et de la participation effective des femmes et des peuples autochtones si l’on veut mener une action efficace dans le domaine des changements climatiques.


Les résolutions adoptées par vote par l’Assemblée portaient sur les « Mesures économiques unilatérales utilisées pour exercer une pression politique et économique sur les pays en développement » (127 voix favorables, 2 voix négatives et 50 abstentions); sur la « Marée noire sur les côtes libanaises » (169 votes favorables, 6 votes négatifs et 4 abstentions); la « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles » (168 voix en faveur du texte, 6 voix contre et 9 abstentions); et « Les technologies agricoles au service du développement » (144 votes favorables, un vote négatif et 34 abstentions).


RAPPORTS DE LA DEUXIÈME COMMISSION: ADOPTION DE RÉSOLUTIONS ET DE DÉCISIONS


Les technologies de l’information et des communications au service du développement (A/68/435)   


Par la résolution portant sur « Les technologies de l’information et des communications au service du développement », adoptée, l’Assemblée générale, se félicite que le Brésil ait annoncé qu’il accueillerait la Réunion mondiale multipartite sur la gouvernance d’Internet, qui doit se tenir à São Paulo les 23 et 24 avril 2014.


L’Assemblée décide également de définir, dès que possible et au plus tard à la fin mars 2014, les modalités de l’examen d’ensemble de la mise en œuvre des conclusions du Sommet mondial sur la société de l’information, auquel elle procédera en 2015.  Elle invite aussi son Président à nommer deux cofacilitateurs qu’elle chargera d’organiser à cet effet des consultations intergouvernementales à participation non limitée.


Questions de politique macroéconomique (A/68/436)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Deuxième Commission sur les questions de politique macroéconomique.


Commerce international et développement (A/68/436/Add.1)


Par la résolution I intitulée « Commerce international et développement», adoptée, l’Assemblée générale se déclare vivement préoccupée par l’absence de progrès dans les négociations du Cycle de Doha tenues sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et invite de nouveau à manifester la souplesse et la volonté politique voulues pour faire sortir les négociations de l’impasse où elles se trouvent actuellement. 


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale insiste sur l’application intégrale, rapide et effective des dispositions pertinentes du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020.  Elle insiste sur la nécessité de lever les restrictions frappant les exportations de produits alimentaires et d’abolir les taxes extraordinaires sur les aliments achetés par le Programme alimentaire mondial (PAM) à des fins humanitaires et non commerciales, et de se garder d’en imposer à l’avenir.


Par ce texte, l’Assemblée souligne qu’il faut accroître les investissements de toutes origines dans l’agriculture et le développement rural, notamment grâce à la fourniture d’une assistance technique et financière.  Elle réaffirme l’engagement qu’elle a pris de répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et aux difficultés auxquelles ils font face, et demande l’application intégrale, rapide et effective du Programme d’action d’Almaty.


Par la résolution II intitulée « Mesures économiques unilatérales utilisées pour exercer une pression politique et économique sur les pays en développement  », adoptée par 127 voix, 2 voix contre (États-Unis et Israël), et 50 abstentions, l’Assemblée générale engage instamment la communauté internationale à prendre d’urgence des mesures efficaces pour mettre fin au recours unilatéral, à l’encontre des pays en développement, à des mesures économiques coercitives qui ne sont pas autorisées par les organes compétents de l’ONU ou sont contraires aux principes du droit international énoncés dans la Charte des Nations Unies et qui contreviennent aux principes de base du système commercial multilatéral.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée générale demande à la communauté internationale de condamner et de rejeter l’imposition de mesures visant à exercer une pression économique et politique sur les pays en développement.  Elle prie également le Secrétaire général de continuer à surveiller l’imposition de mesures de ce type et à étudier leurs répercussions sur les pays touchés, en particulier leurs incidences sur le commerce et le développement.


D’autre part, par la prise d’une décision intitulée « lieu de la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement en 2016 », l’Assemblée générale a accueilli favorablement l’offre généreuse du Gouvernement péruvien d’accueillir la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) en 2016.


Système financier international et développement (A/68/436/Add.2)


Aux termes de la résolution intitulée « Système financier international et développement   », adoptée, l’Assemblée générale demande que la réforme des quotes-parts et de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI), adoptée en 2010, prenne effet rapidement.  Elle souligne qu’il importe de poursuivre les discussions afin de s’entendre sur la nouvelle formule d’ici à janvier 2014, en même temps que la quinzième révision complète des quotes-parts dans le cadre de la réforme en cours, afin que le Fonds soit en mesure de remédier aux difficultés que connaît actuellement le système monétaire et financier international.


En adoptant ce texte, l’Assemblée générale insiste sur la nécessité de poursuivre la coordination aux niveaux international, régional et national de la règlementation du marché financier et de certains de ses produits.  Elle invite les institutions financières et bancaires internationales à continuer d’accroître la transparence des mécanismes de notation du risque.  L’Assemblée générale demande aussi aux banques et fonds multilatéraux, régionaux et sous-régionaux de développement de continuer à jouer un rôle déterminant dans la satisfaction des besoins de développement des pays en développement et des pays en transition.


Soutenabilité de la dette extérieure et développement (A/68/436/Add.3)  


Aux termes d’une résolution portant sur la « Soutenabilité de la dette extérieure et le développement », adoptée, l’Assemblée générale invite le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à continuer de tenir compte, dans leurs évaluations, de la soutenabilité de la dette, des faiblesses structurelles des pays, et des bouleversements provoqués notamment par les catastrophes naturelles, les conflits, l’évolution des perspectives de croissance mondiale ou les variations des termes de l’échange.


Par ce texte, l’Assemblée demande que soient examinées des mesures et initiatives additionnelles propres à assurer la soutenabilité à long terme de la dette, comme l’accroissement des financements sous forme de dons et autres formes de financement à des conditions libérales, l’annulation intégrale de la dette publique multilatérale et bilatérale admissible des pays pauvres très endettés et, s’il y a lieu et au cas par cas, l’allégement ou le réaménagement substantiels de la dette des pays en développement qui ploient sous un endettement insupportable et ne sont pas couverts par l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés.


Par l’adoption de ce texte, l’Assemblée demandeque des efforts accrus portant sur une amélioration des mécanismes financiers internationaux de prévention et de règlement des crises soient déployés en vue de prévenir les crises d’endettement et d’en réduire la fréquence et le coût. 


Produits de base (A/68/436/Add.4)   


Par cette résolution relative aux « produits de base », adoptée, l’Assemblée générale souligne qu’il convient de redoubler d’efforts pour remédier à l’instabilité excessive des cours des produits de base, notamment en aidant les producteurs, et plus particulièrement les petits producteurs, à gérer les risques.  Elle invitela communauté internationale à appuyer les efforts déployés par les pays en développement tributaires des produits de base pour éliminer les facteurs qui créent des obstacles structurels au commerce international et entravent notamment la diversification, tels que les obstacles tarifaires et non tarifaires.  L’Assemblée demande, en conséquence, de veiller à ce que le Cycle de négociations de Doha pour le développement aboutisse à un résultat qui garantisse notamment aux produits des pays en développement un meilleur accès aux marchés.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée générale encourageles pays développés qui ne l’ont pas encore fait et les pays en développement qui se disent en mesure de le faire à prendre des mesures pour atteindre l’objectif consistant à assurer rapidement un accès durable aux marchés, en franchise de droits et sans contingentement, à tous les pays les moins avancés, conformément à la Déclaration ministérielle de Hong Kong adoptée par l’Organisation mondiale du commerce en 2005.  Enfin, elle insiste pour que l’attention voulue soit accordée à la question des produits de base dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Suivi et mise en œuvre des textes issus de la Conférence internationale de 2002 sur le financement du développement et de la Conférence d’examen de 2008 (A/68/437


Aux termes de la résolution relative au suivi de la « Conférence internationale sur le financement du développement », adoptée, l’Assemblée générale exhorte les donateurs, les États Membres, les organisations internationales, y compris l’ONU, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les syndicats et les autres parties prenantes à mieux axer l’assistance au développement et à lui donner plus d’effet en visant l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles grâce à une perspective sexospécifique, au financement des activités visées et à un dialogue plus étroit entre donateurs et partenaires, et aussi à renforcer les mécanismes nécessaires pour bien mesurer les ressources allouées à l’incorporation des perspectives sexospécifiques dans tous les domaines de l’assistance au développement.


L’Assemblée générale décide de tenir une Conférence internationale de suivi du financement du développement, chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha, au plus tard en avril 2015, afin de contribuer au processus d’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Développement durable (A/68/438)


Aux termes de la résolution 1 intitulée « Journée mondiale de la vie sauvage », adoptée, l’Assemblée générale décide de proclamer le 3 mars, date de l’adoption de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, Journée mondiale de la vie sauvage.


Réaffirmant également la valeur intrinsèque des espèces sauvages et leurs diverses contributions au développement durable et au bien-être des populations, notamment sur les plans environnemental, génétique, social, économique, scientifique, éducatif, culturel, récréatif et esthétique, l’Assemblée invite tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et les autres organisations mondiales, régionales et sous-régionales, ainsi que les autres parties concernées, notamment la société civile, les organisations non gouvernementales et les particuliers, à célébrer et faire connaître comme il se doit la Journée mondiale de la vie sauvage, conformément à leurs priorités nationales.


L’Assemblée générale a ensuite adopté, par 169 votes pour, 6 contre (Australie, Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Israël, Palaos) et 4 abstentions (Cameroun, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga) la résolution 2, relative à la « Marée noire sur les côtes libanaises ».  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale se déclare à nouveau profondément préoccupée, pour la huitième année consécutive, par les conséquences néfastes qu’a eues, pour la réalisation du développement durable au Liban, la destruction, par l’armée de l’air israélienne, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh.


Par cette résolution, l’Assemblée demande à nouveau au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité qui est la sienne de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, dont les côtes ont été en partie polluées, des dépenses engagées pour réparer les dégâts écologiques causés par la destruction des réservoirs, notamment pour remettre en état le milieu marin.


Par la résolution 3 intitulée « Tourisme viable et développement durable en Amérique centrale  », adoptée, l’Assemblée générale se félicite que le Secrétariat pour l’intégration touristique centraméricaine ait adopté les principes du tourisme durable définis par le « Global Sustainable Tourism Council » (créé notamment à l’initiative de l’Organisation mondiale du tourisme) dans le cadre de ses critères mondiaux du tourisme durable.  Elle se félicite en outre des progrès réalisés par les pays d’Amérique centrale pour ce qui est de s’entendre sur une stratégie touristique régionale axée sur la préservation de la diversité biologique et des attractions naturelles et culturelles de la région, sur la réduction de la pauvreté grâce à l’emploi et au développement des entreprises touristiques, en particulier des micro et moyennes entreprises qui dominent le secteur, sur la recherche de solutions aux effets des changements climatiques et sur l’utilisation du tourisme comme moyen d’améliorer la qualité de vie des habitants de la région.


L’Assemblée générale a ensuite adopté la résolution 4, intitulée « Mesures de coopération pour évaluer et faire mieux connaître les effets sur l’environnement des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer  ».  Aux termes de ce texte, l’Assemblée invite les États Membres et les organisations internationales et régionales à continuer d’étudier la question des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer, et à poursuivre leurs activités d’information afin d’évaluer et de faire mieux connaître les effets qu’ont ces déchets sur l’environnement.  L’Assemblée invite également les États Membres à coopérer, notamment en renforçant les initiatives déjà prises dans le cadre des conventions sur la protection des mers régionales et d’autres activités internationales, régionales et sous-régionales menées dans les domaines de l’évaluation et de la prévention des risques, du suivi, du recueil d’informations et des interventions en cas d’incidents.


En outre, l’Assemblée générale engage le Secrétaire général à continuer de solliciter les vues des États Membres et des organisations régionales et internationales compétentes sur les questions liées aux effets qu’ont sur l’environnement les déchets provenant des munitions chimiques immergées en mer, notamment pour étudier la possibilité de créer une base de données et d’envisager le cadre institutionnel qui conviendrait le mieux à cette base.


Aux termes de la résolution 5 intitulée « Les technologies agricoles au service du développement », adoptée après un vote de 144 voix en faveur du texte présenté, une voix contre (Bolivie) et 34 abstentions, l’Assemblée générale exhorte les États Membres, les organismes compétents des Nations Unies et les autres parties intéressées à redoubler d’efforts pour améliorer la mise au point de technologies agricoles durables, ainsi que leur transfert et leur diffusion, selon des modalités arrêtées d’un commun accord, dans les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés.


En outre, l’Assemblée préconise qu’une action soit menée aux échelons international, régional et national pour renforcer les capacités des pays en développement, en particulier celles des petits exploitants et des exploitants d’entreprises agricoles familiales, notamment les femmes rurales et les jeunes ruraux.  Elle souligne qu’il importe de soutenir et promouvoir la recherche visant à améliorer et à diversifier les variétés et les systèmes semenciers, et d’appuyer la mise en place de systèmes et de pratiques de gestion agricoles durables, tels que l’agriculture de conservation, la lutte contre les maladies animales et la lutte antiparasitaire intégrée.  Aux termes de cette résolution, l’Assemblée souligne qu’il importe d’exploiter et de gérer durablement les ressources en eau si l’on entend accroître et garantir la productivité agricole.


Intervention d’une délégation 


En fin de séance, le représentant de l’Algérie a demandé que l’Assemblée prenne note que concernant le résultat du vote sur le projet de résolution intitulé « Les technologies agricoles au service du développement », il fallait compter l’Algérie comme s’étant abstenue.


Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (A/68/438/Add.1)   


Aux termes de la résolution intitulée « Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable », adoptée, l’Assemblée générale réaffirme les dispositions de sa résolution 67/290 sur la structure et les modalités de fonctionnement du forum politique de haut niveau pour le développement durable, et se félicite de la tenue sous ses auspices, le 24 septembre 2013, de la séance inaugurale du forum.  Elle prie son Président et le Président du Conseil économique et social d’assurer la coordination avec les bureaux de ses commissions concernées et le Bureau du Conseil en vue d’organiser les activités du forum de façon à tirer parti des contributions et des conseils émanant du système des Nations Unies, des grands groupes et des autres parties prenantes.  Elle encourage la tenue de larges consultations, sous les auspices du Conseil économique et social, sur l’organisation de la réunion du forum en 2014.


Par ce texte, l’Assemblée générale décide de tenir une série de quatre dialogues structurés d’une journée qui seront organisés avec l’appui du système des Nations Unies et auquel d’autres parties intéressées pourront participer, y compris des organisations internationales et régionales, des organismes multilatéraux et régionaux de financement et de développement, des universités et des établissements de recherche, le secteur privé et la société civile, en vue d’examiner la possibilité de créer un mécanisme favorisant la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement.  Par ce texte, l’Assemblée se félicite de la création d’un conseil composé de 10 membres pour le cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables.


Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/68/438/Add.2)


L’examen du projet de résolution présenté dans ce rapport a été reporté par l’Assemblée à une date ultérieure, afin de permettre l’examen de ses implications budgétaires par la Commission administrative et budgétaire.  Ce texte précise notamment le thème général de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, prévue à Apia, capitale du Samoa.


Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/68/438/Add.3


Par la résolution relative à la « Stratégie internationale de prévention des catastrophes », qu’elle a adoptée, l’Assemblée généralepréconise vivement de favoriser la cohérence et la complémentarité du cadre de réduction des risques de catastrophe et du programme de développement pour l’après-2015.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée décide que la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe aurait lieu à Sendai (Japon), du 14 au 18 mars 2015, et qu’elle se tiendra au plus haut niveau possible.  Elle décide que cette conférence établira un document final concis, synthétique, prospectif et pragmatique et aura notamment pour objectifs d’achever l’examen et l’évaluation de la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo etd’adopter un cadre de réduction des risques de catastrophe pour l’après-2015.  Par cette résolution, l’Assemblée décide égalementde créer un comité préparatoire intergouvernemental à composition non limitée, qui se réunira à Genève en juillet et en novembre 2014 pour une durée de deux jours à chaque fois.


Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/68/438/Add.4


Par une résolution adoptée sur le thème « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures », l’Assemblée générale considère qu’il faut associer les multiples parties prenantes aux niveaux mondial, régional, national et local, notamment les administrations nationales, infranationales et locales, les milieux scientifiques, les entreprises privées et la société civile, ainsi que les jeunes et les personnes handicapées, et qu’il importe d’assurer l’égalité des sexes et la participation effective des femmes et des peuples autochtones si l’on veut mener une action efficace dans le domaine du changement climatique sous tous ses aspects.


Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/68/438/Add.5


L’Assemblée générale a adopté la résolution intitulée « Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique ».


Par ce texte, l’Assemblée générale demande aux États Membres d’agir sans tarder pour inverser le processus de désertification et de dégradation des sols et remédier à la sécheresse, selon qu’il conviendra, avec l’aide du système des Nations Unies, des organisations régionales et internationales compétentes, des organismes multilatéraux, des grands groupes et autres parties prenantes.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée générale préconise d’accorder l’attention voulue à la question de la désertification, de la dégradation des sols et de la sécheresse lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.   L’Assemblée générale rappelle également la nécessité de coopérer, notamment d’échanger des informations sur le climat, la météorologie et les systèmes de prévision et d’alerte rapide concernant la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse ainsi que les tempêtes de poussière et de sable aux niveaux mondial, régional et sous-régional et, à cet égard, invite les États et les organismes compétents à agir dans ce sens.


Convention sur la diversité biologique (A/68/438/Add.6


Aux termes de la résolution portant sur l’« application de la Convention sur la diversité biologique et contribution au développement durable  », adoptée, l’Assemblée générale engage les Parties à la Convention sur la diversité biologique à prendre, en étroite collaboration avec les parties intéressées, des mesures concrètes pour atteindre les objectifs énoncés dans la Convention sur la diversité biologique et le Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.  Elle leur demande également de s’acquitter, de manière coordonnée et efficace, des obligations et engagements qui sont les leurs au titre de la Convention, également en étroite collaboration avec les parties intéressées.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée se félicite que les parties à la Convention aient décidé d’augmenter sensiblement le montant global des fonds, provenant de sources diverses, consacrés à la diversité biologique, en vue de la mise en œuvre du plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020, notamment par la mobilisation nationale et internationale des ressources, la coopération internationale et la recherche de mécanismes financiers nouveaux et novateurs. 


Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa première session universelle (A/68/438/Add.7)


L’Assemblée générale a poursuivi ses travaux en adoptant la résolution intitulée « Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa première session universelle » et l’application des dispositions de la section IV.C du Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, intitulée: « Le pilier « Environnement » dans le contexte du développement durable ».  Par ce texte, l’Assemblée se réjouit que le Conseil d’administration ait demandé au Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement de continuer à mettre l’accent sur l’obtention de résultats en faveur de la réalisation des objectifs des programmes.  Elle salue la création d’un conseil de 10 membres pour le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée réaffirme aussi qu’il est important que le Programme ait son siège à Nairobi, et prie le Secrétaire général de garder à l’étude les ressources nécessaires au Programme et à l’Office des Nations Unies à Nairobi, afin que le Programme et les autres organismes et entités des Nations Unies à Nairobi bénéficient effectivement des services dont ils ont besoin.  Par ce texte, l’Assemblée générale invite en outre les donateurs, et les autres parties prenantes en mesure de le faire, à augmenter leurs contributions volontaires au Programme, y compris au Fonds pour l’environnement.


Harmonie avec la nature (A/68/438/Add.8


Aux termes de la résolution intitulée « Harmonie avec la nature », adoptée, l’Assemblée générale prie son Président d’organiser, à sa soixante-huitième session, un échange de vues suivi et ouvert, qui aura lieu lors des séances plénières prévues à l’occasion de la Journée internationale de la Terre nourricière, le 22 avril 2014, et auquel participeront les États Membres, des organismes des Nations Unies, des experts indépendants et d’autres parties intéressées, pour faire avancer le débat sur la question de l’harmonie avec la nature.  Par ce texte, l’Assemblée générale est encouragée à accorder toute l’attention voulue à la question de l’harmonie avec la nature dans le cadre de l’élaboration du programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015.


La résolution invite par ailleurs l’Assemblée générale à considérer que la planète Terre et ses écosystèmes sont notre foyer, que l’expression « Terre nourricière » est couramment utilisée dans plusieurs pays et régions, et que certains pays reconnaissent les droits de la nature dans le cadre de la promotion du développement durable.


Développement durable dans les régions montagneuses (A/68/438/Add.9)


La résolution portant sur le « Développement durable dans les régions montagneuses », a été adoptée par l’Assemblée générale.  Par ce texte l’Assemblée générale engage les États à adopter une vision à long terme et des approches intégrées, y compris en incorporant des politiques pour les montagnes dans les stratégies nationales de développement durable.  Elle engage également les États, l’ensemble des acteurs et la communauté internationale à redoubler d’efforts pour assurer la conservation des écosystèmes montagneux et l’amélioration du bien-être de leurs populations locales.


Par cette résolution, l’Assemblée générale engage les États à élaborer des stratégies de gestion des risques de catastrophe et de résilience et à améliorer les stratégies existantes, notamment par des mesures prospectives, afin que les régions montagneuses puissent faire face aux phénomènes extrêmes tels que les éboulements, les avalanches, les débâcles glaciaires et les glissements de terrain, que peuvent aggraver les changements climatiques et le déboisement.


Le rôle de la communauté internationale dans la prévention des risques radiologiques en Asie centrale (A/68/438/Add.10)


L’Assemblée générale a adopté, une résolution sur « Le rôle de la communauté internationale dans la prévention des risques radiologiques en Asie centrale », par laquelle elle demande à la communauté internationale d’aider les États d’Asie centrale à résoudre les problèmes posés par les bassins de résidus d’uranium.  Par ce texte, l’Assemblée générale demande également à la communauté internationale de continuer à partager activement l’expérience et les connaissances acquises, en vue du règlement effectif des problèmes posés par les résidus d’uranium et les autres résidus radioactifs et toxiques.


Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) (A/68/439


L’examen du projet de résolution présenté dans ce rapport a été reporté à une date ultérieure, afin de permettre l’examen de ses implications budgétaires par la Commission administrative et budgétaire.  Ce texte propose notamment de proclamer, à compter de 2014, le 31 octobre « Journée mondiale des villes ».    


Mondialisation et interdépendance (A/68/440)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Deuxième Commission intitulée « Mondialisation et interdépendance ».


Rôle des Nations Unies dans la promotion du développement à l’heure de la mondialisation et de l’interdépendance (A/68/440/Add.1


Par une résolution intitulée « Rôle des Nations Unies dans la promotion du développement à l’heure de la mondialisation et de l’interdépendance », adoptée, l’Assemblée générale réaffirme que l’Organisation des Nations Unies doit jouer un rôle décisif dans la promotion de la coopération internationale au service du développement et dans l’action menée pour assurer la cohérence, la coordination et la réalisation des buts et mesures arrêtés par la communauté internationale. 


L’Assemblée exprime de nouveau sa volonté résolue de renforcer la coordination au sein de l’Organisation, en étroite coopération avec tous les autres organismes multilatéraux œuvrant dans les domaines des finances, du commerce et du développement afin de favoriser le développement durable, notamment dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.  L’Assemblée générale considère également que le renforcement du partenariat mondial pour le développement, sur la base des enseignements tirés de la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement, a un rôle central à jouer à l’appui d’un programme mondial de développement pour l’après-2015 qui soit véritablement universel.


Science et technique au service du développement (A/68/440/Add.2)


L’Assemblée générale a adopté la résolution 1 intitulée « Science, technique et innovation au service du développement » par laquelle elle engage les gouvernements à renforcer et favoriser les investissements dans la recherche-développement de technologies écologiquement rationnelles et à promouvoir la participation du secteur des entreprises et du secteur financier à la mise au point de ces technologies, et invite aussi la communauté internationale à soutenir ces efforts.  L’Assemblée encourage la communauté internationale à continuer d’assurer, compte tenu des différents niveaux de développement des pays, une bonne diffusion des connaissances scientifiques et techniques, et de permettre aux pays en développement de bénéficier du transfert des technologies, d’y accéder et de les acquérir selon des modalités équitables, transparentes et arrêtées d’un commun accord par les parties, de manière à favoriser le bien-être social et la prospérité économique.


L’Assemblée générale a également adopté la résolution 2 de ce point de l’ordre du jour de sa Commission économique et financière, et qui est intitulée « Année internationale de la lumière et des techniques utilisant la lumière (2015)  ».  Aux termes de ce texte, elle décide de proclamer 2015, Année internationale de la lumière et des techniques utilisant la lumière.  En outre, elle engage tous les États, les organismes des Nations Unies et toutes les autres parties intéressées à mettre à profit la célébration de l’Année internationale pour encourager à tous les niveaux des initiatives, notamment par le biais de la coopération internationale, pour faire prendre davantage conscience au public de l’importance des sciences de la lumière, de l’optique et des techniques utilisant la lumière et pour assurer un large accès aux nouvelles connaissances et aux activités dans ce domaine.


Coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire (A/68/440/Add.3)    


Aux termes de la résolution intitulée « Coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire », adoptée, l’Assemblée générale prie les organismes des Nations Unies œuvrant pour le développement de veiller à la coordination de leurs actions pour répondre aux besoins divers des pays à revenu intermédiaire en matière de développement, notamment en procédant à une évaluation exacte de leurs priorités et de leurs besoins nationaux et en prenant en considération l’utilisation de variables qui vont au-delà des critères liés au revenu par habitant.  Elle les prie également de fournir un appui mieux ciblé aux pays à revenu intermédiaire et d’améliorer la coordination et les échanges de données d’expérience dans ce domaine avec les autres organisations internationales, les institutions financières internationales et les organisations régionales, selon qu’il conviendra. 


Aux termes de ce texte, l’Assemblée encourage les pays développés et les pays en développement qui se disent en mesure de le faire à prendre des mesures pour atteindre l’objectif consistant à assurer rapidement un accès durable aux marchés, en franchise de droits et sans contingentement, à tous les pays les moins avancés, conformément à la Déclaration ministérielle de Hong Kong.  Par ce texte, l’Assemblée générale souhaite aussi que l’attention voulue soit accordée aux divers problèmes de développement des pays à revenu intermédiaire lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Culture et développement (A/68/440/Add.4)   


Par la résolution intitulée « Culture et développement durable », adoptée, l’Assemblée généraleprend notedes neuf recommandations concrètes qui figurent dans la Déclaration de Hangzhou, intitulée « Mettre la culture au cœur des politiques de développement durable », adoptée lors du Congrès international de Hangzhou sur le thème « La culture: une composante essentielle du développement durable », tenu sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à Hangzhou (Chine), du 15 au 17 mai 2013.


Par ce texte, l’Assemblée invite tous les États Membres, organisations intergouvernementales, organismes des Nations Unies et organisations non gouvernementales compétentes et les autres parties intéressées à examiner ces recommandations lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  L’Assemblée les invite notamment à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la diversité culturelle pour le développement durable et à en faire mieux comprendre la valeur par le biais de programmes d’éducation et des médias.


Groupes de pays en situation particulière (A/68/441)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Deuxième Commission intitulée « Groupe de pays en situation particulière».


Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (A/68/441/Add.1)    


L’Assemblée générale a adopté la résolution intitulée « Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés  ».  Par ce texte, l’Assemblée générale demande aux pays les moins avancés, à leurs partenaires de développement, aux organismes des Nations Unies et à toutes les autres parties intéressées d’honorer pleinement et effectivement, de manière coordonnée et cohérente et avec diligence, les engagements pris dans les huit domaines prioritaires du Programme d’action d’Istanbul.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée demande aussi aux pays en développement, agissant dans un esprit de solidarité et dans la mesure de leurs capacités, d’apporter leur soutien à la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul dans les domaines de coopération définis d’un commun accord, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, qui complète sans la remplacer la coopération Nord-Sud.


Conférence consacrée à l’examen décennal complet de l’application du Programme d’action d’Almaty (A/68/441/Add.2)


L’Assemblée générale a adopté la résolution intitulée « Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit  ».


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale engage les entités internationales intéressées, notamment le Bureau du Haut-représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, les commissions régionales de l’Organisation des Nations Unies et les instituts de recherche compétents, à aider, selon que besoin, les pays en développement sans littoral à entreprendre des études de leur vulnérabilité aux chocs extérieurs, en mettant au point une série d’indicateurs de vulnérabilité que ces pays puissent utiliser à des fins d’alerte rapide.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée demande aux partenaires de développement de mettre en œuvre l’initiative « Aide pour le commerce », en tenant dûment compte des besoins particuliers des pays en développement sans littoral, notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités nécessaires à l’élaboration de politiques commerciales, la participation aux négociations commerciales, et l’application de mesures de facilitation du commerce. 


Par ce texte, l’Assemblée générale décide également de reporter la tenue des première et deuxième sessions du comité préparatoire intergouvernemental et confirme qu’elles se tiendront à New York, en 2014, selon les modalités les plus économiques sans dépasser le budget alloué, et dureront chacune deux jours ouvrés, conformément à la résolution 67/222 de l’Assemblée générale.


Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement (A/68/442


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Deuxième Commission intitulé « Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement  ».


Activités relatives à la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) (A/68/442/Add.1


Aux termes de la résolution sur la « Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande à la communauté internationale, notamment aux États Membres, de s’attaquer d’urgence aux causes profondes de l’extrême pauvreté et de la faim, étant donné que l’une et l’autre sont une entrave au développement durable.  Elle affirme que les activités de développement de l’ONU doivent donner la priorité absolue à l’élimination de la pauvreté.


Participation des femmes au développement (A/68/442/Add.2)


Par une résolution relative à la « Participation des femmes au développement  », adoptée, l’Assemblée générale demande instamment aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations non gouvernementales de redoubler d’efforts et de fournir des ressources suffisantes pour que les femmes aient davantage voix au chapitre et puissent participer pleinement, au même titre que les hommes, à toutes les instances de décision aux plus hauts échelons de l’administration et dans les structures de gouvernance des organisations internationales.


L’Assemblée générale s’inquiète en outre vivement que la violence à l’égard des femmes et des filles demeure répandue.  Elle réaffirme par ce texte la nécessité de redoubler d’efforts pour prévenir et éliminer toutes les formes de violence à leur égard, et elle constate que cette violence est un des obstacles à la réalisation des objectifs d’égalité, de développement et de paix.  Aux termes de la résolution, l’Assemblée générale exhorte tous les États Membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer la discrimination qui est exercée à l’égard des femmes, quelle que soit leur situation économique et sociale, s’agissant de l’accès à tous les types de services et de produits financiers, notamment aux prêts et aux comptes bancaires, aux prêts hypothécaires et aux autres formes de crédit, à aider les intéressées à obtenir l’aide juridique dont elles ont besoin et à encourager le secteur financier à tenir compte de la problématique hommes-femmes dans ses politiques et programmes.


Mise en valeur des ressources humaines (A/68/442/Add.3


En adoptant la résolution relative à la « mise en valeur des ressources humaines », l’Assemblée générale engage les États Membres à adopter et à appliquer des stratégies globales de mise en valeur des ressources humaines qui s’appuient sur les objectifs de développement national, établissent un lien solide entre l’éducation, la formation et l’emploi, contribuent à maintenir la productivité et la compétitivité de la main d’œuvre et répondent aux besoins de l’économie.


Elle demande également à la communauté internationale d’aider les pays en développement à mettre en œuvre des stratégies nationales de mise en valeur des ressources humaines, et elle engage, notamment le secteur privé et les acteurs de la société civile concernés, à fournir et mobiliser des ressources financières, à renforcer les capacités, à prêter une assistance technique, à procéder à des transferts de technologie selon des modalités arrêtées d’un commun accord et à fournir des compétences à partir de toutes les sources disponibles.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée demande aux entités compétentes des Nations Unies d’appuyer les efforts déployés à l’échelle nationale pour renforcer les capacités qu’ont les institutions non seulement de fournir une formation aux individus, mais également de répondre aux besoins à long terme en matière de mise en valeur des ressources humaines nationales.  L’Assemblée insiste sur la nécessité de faire en sorte que, d’ici à 2015, chaque enfant, garçon ou fille, puisse suivre le cycle complet d’enseignement primaire et avoir accès, dans des conditions d’égalité, à tous les niveaux d’enseignement.


Activités opérationnelles de développement (A/68/443)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Deuxième Commission intitulée « Activités opérationnelles de développement ».


Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies : rapport de la Deuxième Commission (A/68/443/Add.1


L’Assemblée générale a adopté, sans vote, la résolution intitulée  « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » aux termes de laquelle elle estime qu’il importe de renforcer et d’améliorer encore l’exécution des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui doit être axée sur les résultats, afin que celles-ci contribuent au maximum à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015, en particulier dans les pays les moins avancés et les autres pays en développement qui ont pris du retard dans la réalisation de ces objectifs, ainsi que leur contribution à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Coopération Sud-Sud (A/68/443/Add.2


Aux termes de la résolution portant sur la « Coopération Sud-Sud »  , qu’elle a adoptée, l’Assemblée générale encourage les fonds, programmes, institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies à prendre des mesures concrètes visant à véritablement intégrer l’appui à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire.  Elle souligne que la coopération Sud-Sud ne se substitue pas à la coopération Nord-Sud, mais vient la compléter.


Elle demande au Bureau pour la coopération Sud-Sud d’étudier et de prendre des initiatives intensives et novatrices pour attirer davantage de ressources, tant financières qu’en nature, afin de compléter les ressources ordinaires et les autres fonds déjà alloués à des activités intéressant la coopération Sud-Sud.  L’Assemblée prie également le système des Nations Unies pour le développement de continuer à améliorer la coordination entre ses différents organismes afin de renforcer son appui à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire.


Par ce texte, l’Assemblée générale invite tous les pays qui sont en mesure de le faire, à verser des contributions au Fonds des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud ainsi qu’au Fonds d’affectation spéciale Pérez-Guerrero pour la coopération économique et technique entre pays en développement.  Enfin, elle prie tous les États Membres et le système des Nations Unies pour le développement de favoriser les synergies entre la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire par des concertations sur les mesures à prendre davantage axées sur les éléments factuels.


Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition


L’Assemblée générale a adopté la résolution 1, intitulée « 2016, Année internationale des légumineuses  ».  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale décide de proclamer l’année 2016 « Année internationale des légumineuses ».  L’Assemblée invite l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en ayant à l’esprit les dispositions énoncées à l’annexe de la résolution 1980/67 du Conseil économique et social, à faciliter la célébration de l’Année, en collaboration avec les gouvernements, les organismes compétents, les organisations non gouvernementales et toutes les autres parties prenantes concernées.


L’Assemblée générale a poursuivi ses travaux en adoptant ensuite la résolution 2 intitulée « Journée mondiale des sols et Année internationale des sols ».  Par ce texte, l’Assemblée générale décide de proclamer le 5 décembre « Journée mondiale des sols » et l’année 2015 « Année internationale des sols ».  Aux termes de cette résolution, elle invite tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations régionales et internationales, ainsi que la société civile, les organisations non gouvernementales et les particuliers à célébrer comme il se doit la Journée mondiale des sols et l’Année internationale des sols.


L’Assemblée générale a en outre adopté, la résolution 3 intitulée « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition  ».  Aux termes de ce texte, l’Assemblée demande à la communauté internationale d’aider l’Afrique à mettre en œuvre les divers programmes qui relèvent du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), en particulier le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine. 


Par cette résolution, l’Assemblée générale demande que soit comblé l’écart entre les sexes en matière d’accès aux ressources productives dans l’agriculture, notant avec préoccupation que cet écart persiste pour de nombreux biens, intrants et services, et elle souligne la nécessité de consentir des investissements et des efforts accrus pour autonomiser les femmes, notamment les femmes vivant en milieu rural. 


Par ce texte, l’Assemblée générale insiste sur la nécessité de réduire considérablement les pertes et les gaspillages de produits alimentaires après récolte et autres, dans toute la filière alimentaire, notamment en encourageant davantage les bonnes pratiques de récolte, la transformation agroalimentaire, les installations de stockage adaptées, le conditionnement des aliments et d’encourager des modèles de consommations viables.


Vers des partenariats mondiaux (A/68/445)


L’Assemblée générale a adopté la résolution intitulée « Vers des partenariats mondiaux: démarche fondée sur des principes pour le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires intéressés, en particulier le secteur privé ».  Par ce texte, l’Assemblée générale invite les organismes des Nations Unies à chercher, au moment d’envisager des partenariats, à collaborer de façon plus harmonieuse avec les entités du secteur privé, notamment les petites et moyennes entreprises. 


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée demande au Pacte mondial des Nations Unies de promouvoir les principes d’autonomisation des femmes et d’encourager ses réseaux locaux à faire connaitre les diverses manières dont les entreprises peuvent promouvoir l’égalité des sexes sur les lieux de travail, sur les marchés et dans les communautés.


Par ce texte, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de l’ONU de continuer de promouvoir l’application effective des Directives pour la coopération entre les Nations Unies et le secteur privé.  Elle encourage la communauté internationale à renforcer les partenariats mondiaux en vue de l’intégration et de l’application, dans le cadre de partenariats, des dispositions du Pacte mondial pour l’emploi adopté par l’Organisation internationale du Travail (OIT), et de son appel à l’action concernant l’emploi des jeunes, conformément aux priorités et aux plans nationaux.


Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles (A/68/446)  


L’Assemblée générale a adopté la résolution relative à la « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles  »  par un vote de 168 voix en faveur du texte dont elle était saisie par sa Commission économique et financière, 6 contre (Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Palaos et Israël) et 9 abstentions (Australie, Cameroun, Honduras, Kiribati, Malawi, Panama, Paraguay,  Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga). 


Par cette résolution, l’Assemblée générale demande à Israël, Puissance occupante, de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, à toute intervention, y compris celle des colons israéliens, portant atteinte à l’environnement, en particulier au déversement de déchets de toutes sortes qui fait peser une grave menace sur les ressources naturelles de ces territoires, à savoir les ressources en eau et les terres, et qui risque de nuire à l’environnement et à l’assainissement ainsi qu’à la santé des populations civiles.  Elle demande en outre à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement, laquelle entraîne, entre autres, une dégradation des ressources naturelles du peuple palestinien, et insiste sur la nécessité de faire avancer les projets de reconstruction et de développement à cet égard, notamment dans la bande de Gaza.


Université des Nations Unies (A/68/602)


L’Assemblée générale a adopté une résolution intitulée « Amendements à la Charte de l’Université des Nations Unies » aux termes de laquelle elle approuve les amendements ci-après à la Charte de l’Université des Nations Unies.  En vertu du premier amendement, la composition du Conseil de l’Université passe de 24 membres à 12.  Le texte indique que ces membres proviennent des grandes tendances universitaires, scientifiques, éducatives et culturelles mondiales et des divers domaines d’études.  Le deuxième amendement prévoit que la durée du mandat des membres du Conseil est de six ans, étant entendu que le mandat des six premiers membres vient à expiration au bout de trois ans, et celui des six autres au bout de six ans.  L’Assemblée générale décide en outre que ces amendements entreront en vigueur à l’expiration du mandat en cours des membres nommés siégeant actuellement au Conseil de l’Université des Nations Unies.


Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/68/590


Par une décision, l’Assemblée générale a en outre approuvé le Programme de travail de la Deuxième Commission pour la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale.


Planification des programmes (A/68/447)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Deuxième Commission sur la planification des programmes.


Adoption d’un projet de résolution de la Cinquième Commission


Sur recommandation de la Cinquième Commission (A/68/562/Add.1), l’Assemblée générale a nommé Mme Maria Gracia Pulido Tan, des Philippines, en tant que membre du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit, pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2014.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée tient une séance extraordinaire consacrée à la vie et à la mémoire de Nelson Mandela, « le plus grand ambassadeur de la dignité humaine »

AG/11476

L’Assemblée tient une séance extraordinaire consacrée à la vie et à la mémoire de Nelson Mandela, « le plus grand ambassadeur de la dignité humaine »

19/12/2013
Assemblée généraleAG/11476
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Séance extraordinaire consacrée à la vie

et à la mémoire de Nelson Mandela

Matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE TIENT UNE SÉANCE EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE À LA VIE ET À LA MÉMOIRE DE NELSON MANDELA,

« LE PLUS GRAND AMBASSADEUR DE LA DIGNITÉ HUMAINE »


« Imaginez un peu ce qui se serait passé si Mandela était mort en prison? » a demandé aujourd’hui Desmond Tutu à une Assemblée générale réunie en séance extraordinaire pour célébrer la vie et la mémoire de Nelson Mandela, « le plus grand ambassadeur de la dignité humaine », selon les mots du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.


L’Archevêque de Cape-Town, compagnon de lutte de Nelson Mandela et Président de l’ancienne Commission « paix et réconciliation », a salué l’homme qui est sorti de 27 années de prison avec « un niveau remarquable de magnanimité », alors qu’il y était entré « en colère et furieux » contre l’horrible déni de justice et les violations des droits de son peuple.  Merci de nous rappeler que nous avons un exemple « extraordinaire » à suivre maintenant que nous sommes devenus « la nation arc-en-ciel de Dieu », a dit Desmond Tutu dans son intervention en vidéoconférence.  


Nous parlons d’un homme qui a su faire bouger une nation, un continent et le monde entier grâce à ses actes, ses paroles et ses réflexions, a renchéri le Président de l’Assemblée générale, M. John Ashe.  Un homme, a-t-il dit, qui n’a jamais laissé sa petite cellule de Robben Island « limiter son intelligence féroce et sa passion pour la justice, ni le dépouiller de son humanité, de sa dignité et de son humour ».  


« Nous admirons l’homme qui par la seule force de son caractère et sa persévérance est devenu l’outil du changement et de la paix, élevant la condition humaine et modifiant notre expérience humaine pour toujours », a-t-il ajouté.  « Nelson Mandela vivra dans notre mémoire collective et dans nos vies, comme un défenseur acharné de ce qu’il y a de mieux en chacun de nous.


Le Secrétaire général qui s’est, à son tour, incliné, devant « le plus grand ambassadeur de la dignité humaine », est revenu sur sa participation aux funérailles de Nelson Mandela où le peuple sud-africain lui a dit combien les Nations Unies comptaient pour lui, des Nations Unies qui, dès les premiers jours, ont combattu le « poison de la discrimination raciale en Afrique du Sud », à coups de sanctions, d’embargos et d’isolement diplomatique.  M. Ban a rappelé qu’à sa première intervention à l’ONU après sa libération, Nelson Mandela a dit que « malgré l’épaisseur des murs de la prison, nous tous à Robben Island, pouvions entendre vos voix ».


À ceux qui affirment qu’il n’y aura plus jamais un autre dirigeant comme Nelson Mandela, le Secrétaire général a dit voir les choses autrement: quand les gens se mobilisent pour les droits de l’homme, quand ils donnent de la voix pour la liberté et quand ils tendent la main de la réconciliation, c’est du Nelson Mandela.  C’est l’espoir qu’il a légué à chacun d’entre nous.  C’est notre héritage.


Maintenant, a-t-il dit avec les 50 autres orateurs, il est de notre devoir de bâtir un monde meilleur qui, Nelson Mandela l’a démontré, est à notre portée.  Suivons son arc-en-ciel.  Aujourd’hui et chaque jour, inspirons nous de sa passion, sa compassion et sa foi inébranlable dans l’esprit humain et l’humanité.


Les orateurs qui se sont succédé à la tribune ont évoqué leur propre expérience avec Nelson Mandela.  La représentante des États-Unis s’est souvenue des 700 000 personnes qui l’ont accueilli lors de sa première visite à New York.  Le plus épatant dans cet homme, a confié l’ancien maire de la « Grosse Pomme », M. David Dinkins, c’était qu’il était toujours le même et qu’il n’était pas du tout amer.  Sa simplicité, qu’il s’agisse d’une réunion avec le Prince Charles ou les Spice Girls, a frappé le représentant du Royaume-Uni. 


Ses homologues de la Zambie et du Lesotho ont fait valoir l’implication de leur pays dans la lutte contre l’apartheid.  Le représentant algérien est revenu sur la formation militaire et politique que Nelson Mandela a suivie en Algérie.  Celui de l’Inde s’est prévalu du fait que l’ancien Président sud-africain voyait enMahatma Gandhi, un héros national, et en Jawaharlal Nehru, une inspiration.


L’observateur de la Palestine a dit la fierté des Palestiniens que Nelson Mandela ait déclaré que la liberté du peuple sud-africain « restera incomplète sans celle du peuple palestinien ».


Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de Fidji a voulu que les États se souviennent des paroles de Mandela qui disait « tout semble impossible avant que ce ne soit fait », pendant l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


« Nous aussi, nous pouvons choisir d’emprunter le meilleur chemin, choisir de travailler pour des causes plus grandes et meilleures que nos petits intérêts personnels et, ce faisant, trouver et nourrir ce qu’il y a de meilleur en nous et dans les autres », a commenté le Président de l’Assemblée générale, avant qu’au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de la Gambie n’annonce que l’Union africaine vient de baptiser une de ses salles du nom de l’ancien Président sud-africain. 


Son homologue de la Suisse a suggéré qu’aux degrés Celsius et Fahrenheit, l’on ajoute le degré Mandela mais cette fois, pour mesurer le niveau de justice d’un pays.


Cette séance extraordinaire consacrée à la vie et à la mémoire de Nelson Mandela s’est ouverte avec une représentation de « Thokoza », un chœur de femmes.  « Madiba » est mort le 5 décembre dernier dans sa maison de Johannesburg à l’âge de 95 ans.  Des obsèques officielles, qui ont réuni les dirigeants du monde entier dont le Président Barack Obama, se sont tenues le 10 décembre à Soweto.  Nelson Mandela a été enterré dans son village natal de Qunu, le 15 décembre.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, vendredi 20 décembre, à partir de 10 heures, avec l’examen des rapports de sa Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières.


SÉANCE EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, CONSACRÉE À LA VIE ET À LA MÉMOIRE DE NELSON MANDELA


Déclarations


M. JOHN ASHE, Président de l’Assemblée générale, a dit avoir invité les États Membres pour rendre hommage à l’héritage d’un homme des plus inhabituels qui soient, Nelson Mandela, un homme, qui a su faire bouger une nation, un continent et le monde entier grâce à ses actes, ses paroles et ses réflexions.  Un homme, a-t-il enchaîné, qui a vécu en prison pendant 27 ans, mais qui n’a jamais laissé sa cellule limiter son intelligence féroce et sa passion pour la justice, ni le dépouiller de son humanité, de sa dignité et de son humour.  Nelson Mandela vivra dans notre mémoire collective et dans nos vies, comme un guide, un homme qui a écrit l’histoire et un défenseur acharné de ce qu’il y a de mieux en chacun de nous.


Aujourd’hui, a dit M. Ashe, nous sommes là pour ajouter nos voix au chœur des hommages rendus dans le monde entier et réaffirmer notre admiration aux qualités exceptionnelles de Madiba, des qualités précieuses pour la vie et la dignité de tous les peuples et qui transcendent les frontières de la race, de l’ethnie, de la langue, de la culture et de la géographie.  Nous admirons tous, a poursuivi le Président, l’homme qui a été capable de pardonner l’impardonnable, dont le courage a surmonté les défis et la gravité des circonstances.  L’homme, a-t-il ajouté, qui a su trouver l’espoir dans l’abjecte et l’improbable.  L’homme, a-t-il encore dit, qui a su rester humble même quand il était honoré et glorifié.  Plus que cela, a-t-il avoué, nous admirons l’homme qui par la seule force de son caractère et sa persévérance est devenu l’outil du changement et de la paix, élevant la condition humaine et modifiant notre expérience humaine pour toujours.


Le Président s’est arrêté un moment pour citer quelques phrases du « discours historique » que Nelson Mandela a prononcé lorsqu’il a pris la tête de l’Afrique du Sud: « Nous savons que le chemin de la liberté n’est jamais facile.  Nous savons tous bien que personne d’entre nous ne peut parvenir au succès seul.  Nous devons donc agir ensemble comme un peuple uni pour la réconciliation nationale, l’édification de la nation et la naissance d’un nouveau monde.  Que la justice soit là pour tous.  Que la paix soit là pour tous.  Que le travail, le pain, l’eau et le sel soient là pour tous ». 


Le prisonnier d’une cellule de Robben Island est devenu le symbole de la lutte de son pays contre le système injuste et cruel de l’apartheid et lorsqu’il a été libéré, a dit le Président, il est devenu un dirigeant mondial et une lueur d’espoir pour la lutte plus large contre l’injustice, l’intolérance, la cruauté et la vengeance.


Alors aujourd’hui, a conclu le Président, honorons Nelson Mandela en gardant vivant son héritage.  Nous aussi nous devons travailler ensemble contre la faim et l’injustice et pour une paix et un développement durables.  Nous devons travailler ensemble pour arrêter le génocide et combattre la haine.  Nous pouvons faire comme Nelson Mandela parce que, nous aussi, nous pouvons choisir d’emprunter le meilleur chemin, choisir de travailler pour des causes plus grandes et meilleures que nos petits intérêts personnels et, ce faisant, trouver et nourrir ce qu’il y a de meilleur en nous et dans les autres, a dit le Président.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que les États Membres se sont rassemblés aujourd’hui pour rendre hommage au plus grand ambassadeur de la dignité humaine que nous n’ayons jamais connu.  Comme nous tous, Nelson Mandela était un être humain avec ses défauts et ses qualités mais de son humanité est née l’humilité, de son humilité, la force, de sa force, la transformation, et de sa grande bonté, une grandeur épique.


Isolé des années durant dans une toute petite cellule, a enchaîné M. Ban, il en est sorti avec une vision aussi grande que la création.  Incapable de voir ses propres enfants grandir, il est devenu un père pour son pays et une inspiration pour nous tous.


La semaine dernière, a dit le Secrétaire général, j’ai eu le privilège inoubliable de participer au Mémorial de Johannesburg.  Il y avait des rois et des reines, des présidents et des premiers ministres et des milliers de gens unis dans l’hommage.  Le ciel de Soweto était dégagé puis, comme une bénédiction, la pluie s’est abattue tel un rappel qu’il ne peut y avoir d’arc-en-ciel sans pluie.  Alors ensemble, dans la nation arc-en-ciel de Nelson Mandela, nous avons pleuré une perte tragique et célébré une vie de triomphe.


J’ai vu, une nouvelle fois, a poursuivi M. Ban, combien Nelson Mandela comptait pour le peuple sud-africain et ce peuple m’a dit combien les Nations Unies comptaient pour lui.  La lutte de ce peuple a été la nôtre et dès les premiers jours, l’Assemblée générale a combattu le « poison de la discrimination raciale en Afrique du Sud ».  Pendant des années, elle a usé de tous les outils à sa disposition, dont les sanctions, les embargos et l’isolement diplomatique, pour forcer le changement.  Un Comité spécial contre l’apartheid a été créé car nous refusions de céder, a souligné le Secrétaire général qui a rappelé qu’à sa première intervention à l’ONU après sa libération, Nelson Mandela a dit que « malgré l’épaisseur des murs de la prison, nous tous à Robben Island, pouvions entendre vos voix ».


Nelson Mandela est revenu plusieurs fois aux Nations Unies, comme Président, facilitateur de négociations de paix ou voix morale transcendante.  Le Secrétaire général a aussi évoqué la Journée internationale pour la lutte contre la discrimination raciale, proclamée par les Nations Unies, le jour-même du massacre de Sharpeville, et la Journée internationale Nelson Mandela, proclamée le jour de son anniversaire, le 18 juillet.


À travers une vie extraordinaire, a enchaîné le Secrétaire général, Nelson Mandela a montré que la tyrannie et l’oppression n’ont jamais le dernier mot.  La justice finit toujours par triompher.


M. Ban a dit comprendre ceux qui affirment qu’il n’y aura plus jamais un autre dirigeant comme Nelson Mandela.  Mais je vois les choses différemment, a-t-il confié: quand les gens se mobilisent pour les droits de l’homme, quand ils donnent de la voix pour la liberté et quand ils tendent la main de la réconciliation, c’est du Nelson Mandela.  C’est l’espoir qu’il a légué à chacun d’entre nous.  C’est notre héritage.


Maintenant, a conclu le Secrétaire général, il est de notre devoir de bâtir un monde meilleur qui, Nelson Mandela l’a démontré, est à notre portée.  Suivons son arc-en-ciel.  Aujourd’hui et chaque jour, inspirons-nous de sa passion, sa compassion et sa foi inébranlable dans l’esprit humain et l’humanité.


M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a remercié les Nations Unies d’avoir organisé cet hommage à l’ancien Président sud-africain Nelson Rolihlahla Mandela.  Il a estimé que c’était également un accomplissement à mettre à l’actif du disparu que de voir des gens de toute race, toute croyance, tout âge et tout revenu se mettre ensemble pour le pleurer.  Il a évoqué l’hommage rendu par son successeur, M. Thabo Mbeki, qui a fort opportunément relevé qu’en plus de saluer la mémoire de Nelson Mandela, l’on devrait se demander ce que nous réserve l’avenir.  Une façon de dire, a expliqué le représentant, qu’il faudrait que chacun fasse son introspection et se demande comment éviter la répétition des tragédies du passé.  Le représentant a également cité l’hommage rendu par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, qui a invité chacun de nous à se demander comment appliquer les leçons de la vie de Mandela dans notre propre vie.  Il a noté qu’au cours des obsèques d’État de Nelson Mandela dimanche dernier, le Président sud-africain, M. Jacob Zuma, a indiqué que « nous chérissons les leçons apprises de Mandela, de l’importance de la réconciliation, du pardon, de la tolérance et de la compassion », ajoutant que nous devons faire fructifier son héritage et faire avancer sa vision.


M. DAVID DINKINS, ancien Maire de la ville de New York, est revenu sur le voyage qu’a effectué Nelson Mandela à New York peu après sa libération.  Le plus épatant dans cet homme c’était qu’il était toujours le même et qu’il manifestait une absence totale d’amertume et qu’il était toujours fidèle à lui-même.  Paraphrasant Nelson Mandela, M. Dinkins a reconnu que la mort est inévitable, mais qu’avant sa mort, un homme doit faire ce qu’il estime nécessaire pour son peuple et sa nation.  Il pourra ensuite se reposer.  L’ancien maire de New York a parlé du combat de l’ancien Président sud-africain, un combat contre la haine et la violence.  Que cet héritage ne se perde jamais, a espéré M. Dinkins.


L’ancien maire a rappelé qu’après 27 ans derrière les barreaux, Nelson Mandela a eu le titre de champion du monde de la lutte pour la liberté.  Nous pouvons dire avec fierté que nous sommes les soldats de Madiba, a enchaîné M. Dinkins.  Il a lutté, il a gardé la foi et il peut maintenant partir, s’est incliné l’ancien maire pour qui les dons du courage et de sagesse de Mandela perdureront.  Se mettre au service des autres est le prix que nous devons payer pour être sur cette Terre et Mandela a payé plus que quiconque, a-t-il ajouté.


Intervenant par vidéoconférence, DESMOND TUTU, Archevêque de Cape-Town, Compagnon de lutte de Nelson Mandela, Président de l’ancienne Commission paix et réconciliation et prix Nobel de la paix, a remercié les Nations Unies pour leur « magnifique » appui à la lutte contre l’apartheid.  « Imaginez un peu ce qui se serait passé si Mandela était mort en prison? » a-t-il dit, rappelant ce qu’a fait l’ONU pour obtenir la libération du premier Président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud.  Mandela, a-t-il dit, est entré en prison en colère et furieux contre l’horrible déni de justice et les violations des droits de son peuple.  De manière « tout à fait incroyable », l’homme qui est sorti de prison a fait preuve d’un niveau remarquable de magnanimité.


Promettant que l’Afrique du Sud deviendrait un exemple d’interdépendance, le pays du « je suis parce ce que tu es », l’archevêque s’est réjoui qu’alors que Nelson Mandela était le Président d’un pays ni puissant ni prospère, les dirigeants du monde entier se sont précipités en Afrique du Sud pour lui rendre hommage.  Merci de nous rappeler, a conclu l’archevêque, que nous avons un exemple « extraordinaire » à suivre maintenant que nous sommes devenus « la nation arc-en-ciel de Dieu ». 


M. PETER THOMSON (Fidji), intervenant au nom du G77 et de la Chine, a déclaré que la vie de Nelson Mandela est une page essentielle de l’histoire du XXe siècle.  Les États Membres, qui portent une énorme responsabilité au nom de l’humanité, doivent se sentir revigorés par les leçons que ce « grand homme » leur a transmises.  Cette force devrait nous inciter à agir et à atteindre les objectifs que Nelson Mandela s’était fixés.  M. Thomson a cité plusieurs fois Nelson Mandela qui disait: « personne ne naît en haïssant l’autre à cause de la couleur de sa peau, de ses origines ou de sa religion.  Les gens apprennent à haïr et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent aussi apprendre à aimer ».  Nelson Mandela disait: « les dirigeants ne peuvent se permettre de haïr car la haine obscurcit le jugement ».


Parlant du programme de développement pour l’après-2015, le représentant a rappelé que Madiba disait que: « la lutte contre la pauvreté n’est pas un acte de charité, mais un acte de justice.  Tout comme l’esclavage et l’apartheid, la pauvreté n’est pas une chose naturelle.  Elle est le fait de l’homme et peut être éliminée par l’action des hommes ».  Nelson Mandela ajoutait « tout semble impossible avant que ce ne soit fait ».  Il est bon, a souligné le représentant, que la commémoration de la Journée internationale Nelson Mandela, le 18 juillet, soit l’occasion pour chacun de consacrer 67 minutes à des activités d’intérêt public.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), au nom du Mouvement des pays non alignés, a dit que Nelson Mandela a symbolisé la victoire de l’espoir sur le désespoir, de la paix sur la guerre.  Il était à la fois le champion de la libération et de l’unité de l’Afrique et un symbole mondial qui a eu un impact profond sur tous les peuples.  Il a contribué à la création des normes d’une nouvelle culture de paix aux niveaux national et international.  Il existe une relation spéciale entre Mandela et le Mouvement des pays non alignés qui a soutenu la lutte contre l’apartheid et le colonialisme depuis le début, a indiqué le représentant.  Nelson Mandela continue d’être un des plus grands dirigeants du Mouvement.  Il continuera d’être une source d’inspiration pour de nombreuses générations, a déclaré le représentant.


M. MAMADOU TANGARA (Gambie), au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé le leadership dont a fait preuve l’Afrique lors de la lutte contre l’apartheid.  Il a expliqué que le 13 décembre dernier, l’Union africaine avait tenu une réunion spéciale à la mémoire de Nelson Mandela et baptisé une de ses salles au nom de l’ancien Président sud-africain.  Avec le départ de Nelson Mandela, a-t-il dit, « l’Afrique du Sud a perdu un citoyen hors pair, les Africains ont perdu l’une des grandes fiertés de leur continent et le monde a perdu une icône ».  Il a loué les qualités de « tacticien » de Nelson Mandela et le fait qu’il n’a jamais perdu sa détermination de lutter en faveur des opprimés et de briser les chaînes de l’oppression et de l’autoritarisme.


« Madiba n’est pas mort, il a juste rejoint les ancêtres », a-t-il dit en français.  Les morts ne sont pas en terre mais dans le feu qui s’éteint, dans les demeures.  Les morts ne sont pas morts.  Au revoir, Madiba nous savons que vous occupez à présent une des places les plus hautes.


M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a dit que la ténacité de Mandela dans la lutte contre l’apartheid a fait de lui un symbole de la lutte pour la liberté.  La noblesse de ses idéaux sous-tendra notre idéal de bâtir une Amérique latine prospère et libre.  Nelson Mandela est un prophète de la paix et de l’humanité.  Les Cubains qui ont du sang africain dans leurs veines et qui se sont élevés pour l’indépendance et contre l’esclavage disent aujourd’hui « honneur et gloire » à Mandela et au peuple d’Afrique du Sud.


M. SAMUEL MONCADA (Venezuela), intervenant au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a fait part de la tristesse profonde que lui a inspiré le décès de Nelson Mandela, « ce grand homme, ce dirigeant mondial, ce combattant inlassable pour une société débarrassée du racisme, de la ségrégation, de la haine et de la discrimination ».  Sa marque indélébile, ses enseignements, ses idéaux, son exemple et sa conviction qu’avec de la persévérance et un engagement fort, la victoire est à portée de main, seront toujours vivaces dans la nouvelle Afrique du Sud.


M. DATO ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunéi Darussalam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a présenté ses condoléances au peuple sud-africain qui pleure aujourd’hui le symbole de l’espoir pour la paix et la justice, de la lutte contre les discriminations et de la réconciliation.  Les efforts de Nelson Mandela en faveur de la compréhension mutuelle et contre l’intolérance et la violence ont servi à plusieurs personnes dans le monde, a-t-il dit.  La mort est inévitable mais un homme peut être en paix avec lui-même s’il fait son devoir à l’égard de son pays.  C’est cela l’héritage le plus précieux de Mandela, a dit le représentant.


M. IOANNIS VRAILAS, Chef de la délégation de l’Union européenne, a indiqué que Mandela avait donné aux États Membres une leçon de taille en matière de leadership et que pour des millions d’individus, il restera le symbole de la lutte contre le racisme et l’intolérance.  Les valeurs de Nelson Mandela ont été honorées par l’Assemblée générale, s’agissant, en particulier, de la lutte contre l’apartheid et la pauvreté.  Il a exhorté les États Membres à concrétiser les paroles de Mandela dans leur travail.  Il n’y a pas de meilleur moyen d’honorer la mémoire de Mandela que de renforcer la lutte pour la démocratie.


Mme MENISSA RAMBALLY (Sainte-Lucie), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rendu hommage à Nelson Mandela, un combattant de la liberté et peut-être l’un des tout premiers combattants de la liberté de tous les temps.  Nous sommes fiers que la communauté internationale ait joué son rôle dans la lutte contre l’apartheid.  La représentante a dit combien les pays de la CARICOM ont été honorés de la présence de Nelson Mandela à leur Conférence de 1998, au cours de laquelle il a manifesté son soutien à leur cause, a indiqué la représentante.  Mandela a fait montre d’un amour sans précédent aux peuples des Caraïbes.  Il a été l’icône de la paix, de la réconciliation et des droits de l’homme et nous avons été heureux de vivre cette époque avec lui.  Son héritage restera à jamais gravé dans nos vies, a conclu la représentante.


Mme KITTY SWEEB (Suriname), au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), a déclaré que Nelson Mandela ne fut pas seulement le libérateur de l’Afrique du Sud et son premier Président « véritablement » élu démocratiquement: « il fut un leader mondial exemplaire, quelqu’un de spécial et un maître pour nous tous ».  Elle a ajouté que les nombreuses leçons de Nelson Mandela devraient encore « nous accompagner », soulignant que ce dernier avait montré ce que les hommes étaient capables d’atteindre avec les mots mais, davantage encore, en prenant des risques pour défendre ses idéaux.  « Nelson Mandela nous a enseigné le pouvoir de l’action, mais aussi celui de l’éducation et des idées, il nous a appris l’importance de la raison et la nécessité de parler même à ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord », a encore déclaré la représentante.  Selon elle, l’héritage considérable de Nelson Mandela continuera d’inspirer les nations d’Amérique du Sud dans leur quête de paix, d’intégration, d’unité et d’égalité. 


Mme SIGNE BURGSTALLER (Suède), intervenant au nom des pays nordiques, a souligné que Nelson Mandela s’est battu pour la plus louable des causes et que pour ses convictions, il a passé 27 ans en prison dans des conditions particulièrement difficiles.  Une telle expérience détruirait les plus courageux d’entre nous, mais Nelson Mandela en est sorti renforcé.  Elle a rappelé que les pays nordiques ont participé à la lutte contre l’apartheid, en appuyant financièrement l’ANC.  Nelson Mandela laisse derrière lui un héritage dont profitera l’humanité toute entière.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), au nom du Groupe des États d’Asie-Pacifique, a cité Nelson Mandela qui disait: « notre compassion nous lie les uns aux autres, pas dans la pitié ni dans des relations inégales, mais comme êtres humains, nous avons appris à transformer nos souffrances communes en espoir pour l’avenir ».  Comparant la vie de Mandela à la Charte des Nations Unies, le représentant a cité d’autres propos: « hier on me qualifiait de terroriste mais quand je suis sorti de prison, ils étaient nombreux à m’embrasser, même mes ennemis.  C’est ce que je dis toujours aux gens qui disent que ceux qui luttent pour la libération de leur pays sont des terroristes ».  Mandela disait, a poursuivi le représentant, que les mots « est » et « ouest » ne veulent rien dire quand il s’agit d’êtres humains, ajoutant « j’ai moi-même été influencé par l’Est et l’Ouest ».  Saluant l’homme qui disait: « je ne suis pas un messie, je suis un homme normal », le représentant a voulu que l’on oublie les expériences amères et les hostilités et que l’on s’engage dans un travail constructif pour le bien de l’humanité, et suivant la voie de Mandela que l’on dise comme lui: « j’ai passé la porte pour entrer dans la liberté et je sais que si je n’avais pas laissé derrière moi l’amertume et la haine, je serais toujours en prison aujourd’hui ».


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a indiqué que son gouvernement a déclaré un deuil de huit jours après l’annonce du décès de Nelson Mandela.  Il a rappelé, que pendant les années 60, Nelson Mandela et d’autres membres de l’ANC, avaient suivi une formation militaire en Algérie et partagé leur avis sur les moyens de lutter contre l’oppression.  Nelson Mandela disait, a affirmé le représentant, que l’Armée de libération algérienne avait fait de lui un homme.  La lutte contre l’apartheid, a-t-il dit aujourd’hui, a donné à la diplomatie algérienne ses paramètres et sa maturité.  Sous les applaudissements, le représentant a rappelé que le Président de la vingt-neuvième session de l’Assemblée générale et Président actuel de l’Algérie, avait refusé d’octroyer un siège à la délégation du régime de l’apartheid.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a rappelé la lettre de condoléances que le Roi du Maroc a adressée à l’Afrique du Sud après la mort de Mandela qui a vaincu l’apartheid, la violence et la haine.  Le choix de la non-violence était pourtant difficile impopulaire et surhumain.  Mais il l’a fait et réussi grâce à sa vision peu commune de l’intérêt de son peuple dans le long terme.  Il a aussi réconcilié la nation d’Afrique du Sud avec elle-même.  Il a accompli son unique mandat à la présidence avec détachement et humilité.  Il a donné une grande leçon de démocratie lorsqu’il ne s’est pas présenté à un nouveau mandat.  Que l’héritage de Mandela continue de nous guider et de nous inspirer, a exhorté le représentant.


M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a affirmé que le décès de Nelson Mandela, « géant parmi les hommes » comme l’a dit le Premier Ministre indien, était une grande perte pour le monde.  Il a indiqué que l’Inde tenait Nelson Mandela en très haute estime, ajoutant que le pays avait observé cinq jours de deuil national à sa mémoire.  Sa vie et ses luttes nous rappellent les principes pour lesquels le père de notre nation, le Mahatma Gandhi, s’est battu, a poursuivi le délégué.  Il a souligné que la patience, la magnanimité, une détermination stoïque animaient pareillement les deux hommes.


Le fait que Nelson Mandela ait choisi de se rendre en Inde pour sa première visite en dehors du continent africain est le motif d’une immense fierté en Inde, a indiqué M. Mukerji.  Il a rappelé certains des mots prononcés à cette occasion par Nelson  Mandela qui avait parlé du « cordon ombilical » entre les deux peuples ou encore du fait que « l’Inde est tout autant une particule de l’Afrique du Sud que l’Afrique du Sud est une particule de l’Inde ».  Lors de cette visite, Nelson Mandela avait en outre vu dans « l’immortel Mahatma Gandhi » un héros national pour l’Afrique du Sud.


À son retour en Inde en 1995, en tant que premier Président d’une Afrique du Sud libérée de l’apartheid, Nelson Mandela s’était réclamé de l’héritage du Premier Ministre indien, Jawaharlal Nehru, a poursuivi le délégué.  Il avait mentionné l’enseignement de Nehru, selon lequel, si les formes étroites du nationalisme permettent d’éveiller les peuples à la lutte, elles se révèlent en revanche impuissantes pour réaliser une paix durable.  En conclusion, le délégué de l’Inde a estimé que Nelson Mandela avait dévoilé au monde le sens profond du pardon et de la réconciliation. 


M. LIU JIEYI (Chine) a dit que Mandela était un homme de renommée mondiale qui a conduit le peuple d’Afrique du Sud à la victoire contre l’apartheid.  Mais Mandela est aussi la fierté de tous les peuples africains.  Il a combattu pour la solidarité et la dignité des peuples africains.  Il a contribué à la coopération entre l’Afrique et la Chine qui est très attristée aujourd’hui, a insisté le représentant.  La Chine se souviendra toujours de la contribution de Nelson Mandela pour les relations avec l’Afrique, lesquelles ont enregistré des résultats positifs dont la confiance mutuelle et le développement commun.  Le représentant a rappelé les propos de Nelson Mandela qualifiant la coopération avec la Chine d’honnête, sincère et franche.  Nelson Mandela a promu la paix, l’égalité et la prospérité.  Nous lui rendons aussi hommage pour cela, a conclu le représentant.


M. CHIBAULA DAVID SILWAMBA (Zambie) a rappelé que son pays a été le siège de l’ANC durant de nombreuses années et a accueilli des centaines de Sud-Africains et autres combattants de la liberté.  Il a précisé que le premier Président de la Zambie, Kenneth Kaunda, a été déterminant dans l’appui à l’ANC et à d’autres mouvements de libération en Afrique australe.  M. Kaunda a mené plusieurs négociations avec les dirigeants du régime de l’apartheid sur la libération de Nelson Mandela, conformément à sa détermination d’obtenir la pleine émancipation de tous les Africains.  La Zambie, a dit le représentant, a été le premier pays dans lequel Nelson Mandela s’est rendu à sa sortie de prison, en février 1990.  Dans le message qu’il a envoyé après le mort de Nelson Mandela, Kenneth Kaunda disait: « Nelson Mandela a laissé un message d’unité et de réconciliation non seulement à l’Afrique du Sud et au continent africain, mais au monde tout entier ».


Mme SOFIA MESQUITA BORGES (Timor-Leste) a déclaré que Nelson Mandela laisse derrière lui un héritage exceptionnel, selon lequel l’amour est plus fort que la haine.  Lors de son propre combat contre la brutalité, le peuple du Timor-Leste a été inspiré par le combat et les paroles de Mandela, a affirmé la représentante qui a parlé d’un homme qui a inspiré la stratégie et la détermination de son pays à lutter pour la liberté.  Après notre indépendance, a-t-elle dit, Nelson Mandela nous a montré que la réconciliation est la voix à suivre.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a rappelé que lorsque la mort de Nelson Mandela a été annoncée, le monde a connu un déferlement d’émotions, la tristesse mais aussi la gratitude d’avoir été témoin d’un parcours qui l’a mené du statut de prisonnier au leader en passant par l’activiste.  L’exemple de Mandela nous rend humbles, a dit le représentant, en soulignant que la communauté internationale se souviendra toujours du triomphe de Mandela contre l’adversité, lui qui est passé par la prison pour aller vers les plus hautes fonctions politiques, en choisissant la réconciliation plutôt que la vengeance.  Comme beaucoup d’autres, le représentant a partagé sa propre histoire avec Mandela, lorsqu’il était Ambassadeur de son pays en Afrique du Sud.  La chaleur et la vision de Mandela brillaient à chacune de ses réunions, a-t-il confié.  Une des réunions les moins traditionnelles a été celle avec le Prince Charles et les Spice Girls.  Sans surprise, Mandela était tout aussi à l’aise avec le représentant de la Couronne britannique qu’avec les pop stars.  Il revient maintenant à la communauté internationale, a conclu le représentant, de garder vivace l’héritage de Mandela et d’assurer à tous dignité et égalité.


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a exprimé sa reconnaissance pour l’inspiration qu’est la vie de Madiba, pour ceux qui croient, comme lui, que « Jamais, jamais, plus jamais ce magnifique pays ne connaîtra l’oppression d’un homme par un autre ».  Paraphrasant sa Présidente, elle a dit: « l’Argentine se souviendra toujours, avec gratitude, de la visite de Mandela dans le notre pays ».  Mme Perceval a qualifié Nelson Mandela d’« infatigable combattant contre le racisme, la ségrégation raciale et pour les droits de l’homme », et de « révolutionnaire passionné ».  Elle a rappelé qu’il avait pris le chemin du dialogue avec les représentants de l’apartheid, comme meilleur moyen de mettre fin aux massacres.  Elle a salué un homme qui était « prêt à mourir pour son idéal ».  Mme Perceval a indiqué avec fierté que l’une des filles de Nelson Mandela, la princesse Zenani Dlamini, était Ambassadrice de l’Afrique du Sud à Buenos Aires.  Une fille dont la mère est restée incarcérée pendant la majeure partie de sa grossesse, a-t-elle rappelé.


M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) a rendu hommage à la volonté inébranlable, au courage et à la force de caractère de Nelson Mandela ainsi qu’à son amour infini pour le peuple sud-africain et les idéaux de la liberté et de l’égalité.  Saluant le prix Nobel de la paix, le représentant a présenté ses sincères condoléances au peuple sud-africain qui vit une de ses périodes les plus tristes.


Se souvenir de Nelson Mandela est un acte de justice, a affirmé, M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh).  Sa mort est une perte irréparable mais ses pensées et sa lutte nous accompagnent.  Présentant ses condoléances les plus sincères au Gouvernement et au peuple d’Afrique du Sud et à la famille Mandela, le représentant a souligné que Nelson Mandela a été une source d’inspiration pour des millions de gens au Bangladesh.  Lors de sa visite dans le pays, en compagnie de Yasser Arafat, Nelson Mandela avait prévenu que les Sud-Africains n’auront jamais leur liberté tant que le peuple palestinien n’aura pas la sienne.  Nelson Mandela a été honoré, de son vivant, dans de nombreuses chansons populaires du Bangladesh et après sa mort, le Gouvernement bengalais a décrété un deuil national.


M. RIYAD MANSOUR (Palestine) a jugé qu’il n’y a pas de mots pour décrire l’impact que le Président Nelson Mandela a eu sur ses contemporains.  « Que ce soit en qualité de leader de l’ANC, combattant de la liberté, homme d’État ou lauréat du Prix Nobel, il restera ancré dans la mémoire de l’humanité », a-t-il affirmé.  Le peuple palestinien n’oubliera pas que le « grand Mandela » a appelé l’ONU, en 1997, à faire en sorte que le peuple palestinien puisse vivre libre.  Les Palestiniens seront toujours « fiers » et « honorés » que Nelson Mandela ait choisi de défendre la cause de la liberté et de l’indépendance, en déclarant que la liberté du peuple sud-africain « reste incomplète sans celle du peuple palestinien », a insisté M. Mansour.  Celui qui a été érigé au rang d’icône de la liberté est un « exemple » qui permet aux peuples vivant des situations difficiles de se dire qu’aucune situation n’est éternelle et que « la justice finit toujours par l’emporter ».


M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a dit que le monde entier se réunit aujourd’hui comme il le fait rarement pour honorer la mémoire de Nelson Mandela dont le nom est synonyme de réconciliation et de dialogue.  Le respect qu’on lui doit dépasse les divisions sociales et géographiques.  Mais n’oublions pas, a prévenu le représentant, les tentatives de vider de son sens la vie et la lutte de Nelson Mandela.  Il ne faut jamais oublier, a-t-il insisté, le régime de l’apartheid contre lequel il a lutté.  Le représentant a salué l’homme intègre, le révolutionnaire et le socialiste.  Il a rappelé que Nelson Mandela a laissé au monde des tâches à remplir.  Garder en nous le souvenir de Mandela, c’est mettre fin au colonialisme qui existe toujours dans différentes parties du monde.  Mandela, a-t-il ajouté, a demandé au monde d’appuyer la lutte du peuple palestinien pour l’autodétermination.  Il a aussi appelé le monde à mettre fin à la pauvreté, prévenant que la liberté que la démocratie garantit restera vaine si elle n’apporte pas des améliorations concrètes dans la vie des gens ordinaires.  Si on veut se souvenir de Mandela, il faut aussi mettre fin au blocus de Cuba.  Levant le poing gauche, le représentant a clamé « vive Mandela, vive l’Afrique! »


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a présenté les sincères condoléances de la Malaisie à la famille du regretté Nelson Mandela, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple d’Afrique du Sud.  Il a relevé que la force de caractère de Nelson Mandela, sa persévérance et ses qualités de dirigeant ont permis de faire face aux temps difficiles que l’Afrique du Sud a connus pendant le régime de l’apartheid.  Il a salué le sens de la modération de Nelson Mandela, qui a permis, a-t-il souligné, d’éviter des effusions de sang face aux injustices perpétrées contre la majorité de la population du pays.  Le représentant a dit voir en Mandela un exemple immense de paix et de réconciliation que le monde devrait imiter pour venir à bout des conflits.  Il a cité un proverbe malais qui dit: « le tigre meurt en laissant ses rayures, tandis qu’un homme laisse derrière lui son nom ».  Nelson Mandela laisse derrière lui un héritage extraordinaire que la Malaisie et le monde n’oublieront jamais, a conclu le représentant.


M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a jugé particulièrement opportun de célébrer la vie de Nelson Mandela à l’Assemblée générale car personne d’autre que lui, a-t-il affirmé, n’a aussi bien incarné les valeurs de cet organe.  Nelson Mandela a démontré qu’il est possible de traduire les rêves en réalités et, ce faisant, il a tracé la voie à suivre pour les États Membres.  Le représentant a souligné que Nelson Mandela a représenté le meilleur de l’Afrique du Sud et de l’humanité,  « par son abnégation et son sacrifice, par sa générosité et par le leadership dont il a fait preuve ».


Il a évoqué le premier voyage de Nelson Mandela en Espagne, en 1992, pour y recevoir le prix Prince des Asturies qu’il a partagé avec le Président de Klerk.  Nelson Mandela est un symbole universel qui nous accompagnera pour toujours, a conclu le représentant, non sans rappeler que le Roi Juan Carlos a loué la grandeur de Nelson Mandela.  « Qu’il repose en paix, lui qui a apporté la paix à l’Afrique du Sud. »


M.GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a dit que Mandela était à la fois un homme d’État et un homme de grand caractère.  Pour le Président de la Guyana, cité par le représentant, « Mandela est un géant des droits des peuples d’Afrique du Sud et du monde ».  Il a fait preuve de détermination et de courage dans la lutte du bien contre le mal et a contribué à la libération de millions de gens dans le monde.  Le peuple de Guyana est fier d’avoir participé à cette lutte car Mandela a réuni le monde autour des idéaux de la justice et de la liberté.  « Je salue cette icône de la liberté et de la justice, un homme qui a lutté pour le bien de tous les peuples du monde », a conclu le représentant. 


M. DENIS G. ANTOINE (Grenade) a estimé que l’histoire se rappellera de Nelson Mandela comme de la plus grande figure publique du XX siècle.  Le message clef de Nelson Mandela est l’importance du pardon, de la réconciliation et du respect de tous les peuples.  Nelson Mandela restera pour l’humanité un symbole de l’espoir, malgré tous les obstacles et les défis. 


M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a regretté la perte de « cette icône mondiale », soulignant que Nelson Mandela était le symbole de l’espoir et de la liberté, et que par son combat pour son peuple, il a inspiré l’Afrique et le monde entier.  Les murs de la cellule qu’il a contemplés pendant 27 ans ne l’ont pas empêché d’envisager un monde meilleur.  Il n’a jamais vacillé et en tant qu’Africains, nous lui devons une dette éternelle, a dit le représentant.


Nelson Mandela était un bâtisseur de nations, a-t-il enchaîné.  Dire que Nelson Mandela était avant tout un politicien ne réduit en rien son héritage remarquable, mais rappelle au contraire au monde que les hommes politiques sont capables de faire des choses remarquables.  Le représentant a évoqué les nombreux combats que Nelson Mandela a menés, et plus particulièrement sa lutte pour faire valoir les droits de tous les opprimés.  Continuons de rendre hommage à Nelson Mandela en vivant en paix avec nous-mêmes et en étant fiers d’être des citoyens de ce monde, a-t-il conclu.


Mme SHORNA-KAY MARIE RICHARDS (Jamaïque) a dit que Mandela avait le don de nous faire sentir que nous sommes unis, que nous pouvons parvenir à l’inclusion et à l’unité.  Mais, il était avant tout un homme, un père, un grand-père et nous nous devons de partager la peine de sa famille, a-t-elle rappelé.  Premier pays à avoir imposé des sanctions commerciales contre l’Afrique du Sud de l’apartheid, la Jamaïque a même vécu sa participation à la lutte contre l’apartheid dans sa culture comme en témoignent les chansons de Bob Marley.  Les Jamaïcains sont fiers des deux visites de Nelson Mandela dans leur pays, en 1991 et en 1998.  « Nous sommes également fiers de la portée qu’a eue notre voix dans le monde pour la libération de Mandela », a ajouté la représentante.  « Au moment de dire au revoir à Mandela, réfléchissons à son riche héritage qui doit nous inspirer », a-t-elle exhorté.  Devant le travail qui nous attend, dont le programme de développement pour l’après-2015, souvenons-nous de son appel à l’unité et à l’humanité, a encore dit la représentante.


M. JIDDOU JIDDOU (Mauritanie) a indiqué que son gouvernement avait décrété trois jours de deuil national après l’annonce du décès de Nelson Mandela et que le Président de son pays s’était rendu à ses funérailles.  Il a vu en Nelson Mandela le symbole de la détermination et du courage, et un homme dont le sang est pétri de dignité.  Le monde et l’Afrique en particulier ont perdu un grand homme.


M. KEN KANDA (Ghana) a rappelé que Nelson Mandela avait résolument été en quête de liberté et de justice pour le peuple d’Afrique du Sud, luttant sans relâche contre le système abominable de l’apartheid et consentant à des sacrifices personnels.  Il a loué son don du pardon, son immense altruisme et son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation.  « Nous ne pouvons pas imaginer comment la transition du pays se serait passée sans Madiba », a-t-il dit.  Nous espérons sincèrement que les leçons ont été tirées et que plus jamais un groupe de personnes n’opprimera un autre groupe à cause de sa couleur ou de sa religion.  M. Kanda a donné un témoignage direct de ses contacts avec Nelson Mandela, en 1991, lors de la première visite de celui-ci au Ghana après sa sortie de prison.  « J’ai eu cette rare occasion de lui parler, de l’observer de près, et cela m’a inspiré », a-t-il dit.  « Ce souvenir restera toujours présent. »


Mme EMILIA GATTO (Italie) a estimé que ce qui était le plus frappant dans Nelson Mandela, outre son charisme, son empathie et son courage, était sa capacité à rechercher patiemment le compromis sans pour autant renoncer aux valeurs qui étaient les siennes.  Elle a fait observer que chacun de ses choix, même celui d’assister à un match de football, était une décision politique.  Elle a évoqué les liens qui ont uni la ville de Reggio d’Emilie et l’ANC, précisant que cette ville italienne avait été la seule à être invitée à la cérémonie d’investiture de Nelson Mandela, en tant Président de l’Afrique du Sud.


M. MOHAMMED ABDULHAMID M. KHAN (Arabie saoudite) a dit que Mandela était un homme exceptionnel et a salué sa contribution à la lutte pour l’émancipation des peuples dans le monde.  Mandela, a ajouté le représentant, a beaucoup donné tout au long de sa vie et a payé le prix fort pour gagner son combat.  La lutte pour la liberté peut prendre du temps et ce sont les Sud-Africains eux-mêmes qui sauront lui rendre hommage.


M. LEVENT ELER (Turquie) a salué l’engagement exemplaire de Nelson Mandela en faveur de la réconciliation et du pardon et a vu en lui un homme qui a fait preuve d’un grand courage moral.  De par sa lutte, a-t-il ajouté, Nelson Mandela a non seulement mis un terme à l’apartheid mais il a également montré à son pays la marche à suivre en matière de paix et de réconciliation.  Nelson Mandela, a souligné la délégation turque, demeurera un phare pour tous les épris de liberté.


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a rappelé les propos du Président Obama lors des funérailles de Mandela selon lesquels, le triomphe de Mandela est le triomphe de l’Afrique du Sud, la lutte de Mandela est la lutte de l’Afrique du Sud.  Puis, elle a dit que l’héritage laissé par Mandela est une Afrique du Sud libre, devenue leader régional.  La représentante a ajouté que Mandela a utilisé ses années de prison pour apprendre l’espoir, n’oubliant pas de chercher à en savoir plus sur les Afrikaners.  C’est cela qui l’a rendu capable de discuter avec eux, de gagner leur confiance et de les diriger et, ce faisant, il a réuni l’Afrique du Sud alors que personne n’y croyait plus.  Mandela a transformé l’apartheid en arc-en-ciel, a-t-elle dit, parlant d’un homme qui lors de sa première visite à New York a été accueilli par plus de 700 000 personnes.  Ce qu’il a fait nous inspire toujours, a-t-il dit.


M. KELEBONE MAOPE (Lesotho) a rappelé que son pays était devenu indépendant en 1966 mais que, pendant 28 ans, cette indépendance n’a pas eu beaucoup de signification du fait de l’enclavement du Lesotho dans une Afrique du Sud de l’apartheid.  Les Suthu, majoritairement noirs, étaient tout aussi opprimés que les Sud-Africains noirs, a-t-il précisé.  Il s’est souvenu des changements politiques de 1994 en Afrique du Sud, qui ont ouvert de nouveaux horizons pour le Lesotho et le reste de l’Afrique australe.  « Nous sommes fiers, en tant que pays, d’avoir contribué modestement à une Afrique du Sud libre et démocratique ».  En effet, a-t-il expliqué, le Lesotho a joué son rôle traditionnel de refuge pour ceux qui étaient opprimés dans leur propre pays.  Le Lesotho a ouvert ses écoles aux jeunes Sud-Africains, a-t-il rappelé, soulignant aussi que son pays, à cette époque, était attaqué militairement par le régime de l’apartheid.


Aujourd’hui, le Lesotho et l’Afrique du Sud ont d’excellentes relations politiques.  Nos sacrifices n’ont pas été vains, a poursuivi M. Maope.  Il a cependant expliqué que les deux pays devaient résoudre des difficultés économiques et sociales importantes afin de consolider des relations harmonieuses.  Il a souligné à cet égard l’importance de l’aide de la communauté internationale pour parvenir à la reconstruction et au développement économique postapartheid.  Revenant à Nelson Mandela, le représentant a souligné que sa lutte était contre toute forme d’oppression et pas seulement contre les inégalités raciales.  C’était une lutte en faveur de la démocratie et de la dignité humaine. 


Le représentant du Pakistan a dit que Mandela incarnait le courage et la ténacité.  Il avait un cœur pur, un cœur sans haine.  Plus de 100 dirigeants ont participé à ses funérailles montrant la fierté de vivre à l’époque dans laquelle il a vécu.  La mort de Mandela est une immense perte car c’était un homme soucieux des droits de l’homme et de la démocratie.  Sa lutte doit être le nouveau phare des peuples qui doivent se réjouir de la richesse de l’héritage qu’il laisse derrière lui.  


Que dirait Mandela s’il nous écoutait maintenant, a lancé M. PAUL SEGER (Suisse) qui a vu dans la brève coupure d’électricité la preuve que Nelson Mandela est passé dans la salle.  Nelson Mandela, a-t-il dit, était non seulement un personnage exceptionnel mais également un homme très modeste.  S’il était présent parmi nous aujourd’hui, il nous exhorterait sans doute à sortir de cette salle pour bâtir un monde plus juste, voyant là le meilleur moyen de lui rendre hommage.  Le représentant a proposé d’introduire une nouvelle unité de mesure.  Aux Celsius et Fahrenheit qui mesurent la température, il faudrait ajouter l’unité Mandela pour mesurer le niveau de justice dans le monde.


À l’issue de cette intervention, le Vice-Président de l’Assemblée générale a affirmé que « Nelson Mandela était effectivement là, mais comme il ne voulait pas nous effrayer, il a éteint la lumière ».


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a avoué que le court mandat de Nelson Mandela l’avait ébloui.  Le Sri Lanka, a-t-il rappelé, a toujours appuyé la lutte contre l’apartheid.  Il en a voulu pour preuve le fait que le pays avait renvoyé l’Ambassadeur du régime de l’apartheid en 1974.  Après sa libération, Mandela a évacué tout esprit de vengeance et appelé ses oppresseurs à travailler ensemble.  Voilà la meilleure incarnation du meilleur de l’être humain, a-t-il dit.  C’est un héros dans un moule qu’il a lui-même créé, un exemple pour tous les peuples africains.  Nous avons la chance de vivre à l’époque où Mandela a vécu, s’est réjoui le représentant. 


M. KAZUYOSHI UMEMOTO (Japon) a indiqué que l’ancien Président Mandela était un homme de conviction, un promoteur de la réconciliation et une balise d’espoir pour l’avenir.  Il a aussi présenté les condoléances du Japon à la famille du disparu et au Gouvernement d’Afrique du Sud.  Il a noté que le monde rend hommage à Nelson Mandela pour avoir mis fin à l’apartheid et pour son dévouement en faveur de l’unité nationale, car en dépit des 27 années passées en prison, il a promu la réconciliation entre les races au lieu de la vengeance.  Le représentant a ajouté que son inébranlable conviction et ses actes en faveur de l’unité nationale servent d’exemples à ceux qui se battent pour la réconciliation nationale à travers le monde.  Il a précisé que le parcours de Nelson Mandela est également une inspiration pour tous ceux qui travaillent pour l’unité du monde, en partenariat avec les Nations Unies.  Il est de notre devoir de continuer son héritage de lutte contre toutes formes d’injustice, a-t-il plaidé.  M. Umemoto a rappelé que Nelson Mandela avait visité le Japon trois fois, et que ces visites lui avaient permis de laisser une marque profonde sur le peuple japonais.  Il a dit l’engagement du Japon à œuvrer, de concert avec l’Afrique du Sud, à l’avènement d’un monde libre et meilleur, en s’inspirant de la vision et des réalisations de l’ancien Président Nelson Mandela.


M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a déclaré que Mandela représente pour la communauté internationale le symbole de la lutte pour l’émancipation de son pays, le symbole du don de soi pour une cause juste et noble et surtout le symbole vivant du pardon accordé à l’ancien oppresseur pour garantir l’avènement d’une nation arc-en-ciel réellement réconciliée et tournée vers les objectifs de développement et de bonheur partagé entre tous ceux qui la composent sans distinction aucune.  « Oui, nous venons de perdre un grand homme, une grande figure politique et humaniste du XX siècle, un homme d’exception dont les valeurs de pardon, de rassemblement et d’amour marqueront à jamais la conscience de notre humanité », a poursuivi le représentant pour qui Mandela avait pour idéal une société libre, juste et démocratique. 


Il a rappelé ses propos lors de son procès en 1993: « Toute ma vie, j’ai mené cette lutte du peuple africain, j’ai lutté contre la domination blanche, mais aussi contre la domination noire.  J’ai chéri l’idéal d’une société démocratique libre dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales.  C’est un idéal pour lequel j’espère vivre afin de le réaliser.  Mais, si c’est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».  Cet idéal s’est réalisé de son vivant et, aujourd’hui, son parcours unique doit guider nos actes pour la construction du progrès dans le monde dans toute sa diversité.  Mandela n’est pas mort, il sera toujours vivant dans nos cœurs et son action restera gravée dans la mémoire collective de plusieurs générations, a indiqué le représentant.  Il a conclu en disant que l’humanité toute entière se souviendra de l’homme toujours souriant, malgré les dures épreuves qu’il a subies, et qui a conduit son peuple vers la liberté.


Mme CRISTINA CARRIÓN (Uruguay) a cité le Président de son pays, M. José Mujica, qui disait à propos de Nelson Mandela: « il est le grand frère de tous ceux qui mènent une lutte sociale à notre époque ».  Elle a indiqué que son pays avait décidé d’observer un deuil national de deux jours au décès de l’ancien Président sud-africain qui lègue à la communauté internationale un héritage précieux et un exemple de vie prouvant que la paix et la vie en commun sont possibles, a dit la représentante en citant un communiqué du Ministère des affaires étrangères de l’Uruguay. 


M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a indiqué que le leadership dont a fait preuve Nelson Mandela a inspiré les initiatives visant à améliorer la qualité de vie en Amérique latine.  Il a également estimé que le moment est venu pour les Nations Unies de déclarer une Décennie internationale pour les personnes d’ascendance africaine.  Il a souligné que l’exemple de Nelson Mandela doit nous pousser à ne plus jamais accepter les abus de pouvoir ou les relations asymétriques.  Il a insisté sur l’importance d’améliorer le multilatéralisme dans un esprit de justice et d’égalité.  Nelson Mandela, a-t-il ajouté, était un des plus grands hommes d’État du XX siècle.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a indiqué qu’après sa libération, Nelson Mandela s’est rendu en Indonésie à quatre reprises, y compris après son investiture à la présidence de l’Afrique du Sud.  Il a fait observer que lors de sa prise de fonctions, Nelson Mandela avait souligné que l’unité du peuple sud-africain avait une importance primordiale.  Le fait qu’il affectionnait les chemises « Madiba », illustre si besoin en était son attachement à l’Afrique, a rappelé le représentant.


M. VUSUMUZI NTONGA (Zimbabwe) a dit que Mandela était le défenseur des opprimés en Afrique du Sud et dans toute l’Afrique.  C’est d’ailleurs en Afrique et partout où les peuples sont opprimés qu’il faut continuer la lutte de Mandela, a-t-il exhorté.  Mandela était un être humain exceptionnel et beaucoup de gens l’ont imité afin que le mal ne soit pas rendu par le mal.  Aujourd’hui, nous lui rendons hommage pour les sacrifices auxquels il a consenti et pour ce qu’il fait. 


M. ABIODUN RICHARDS ADEJOLA (Nigéria) a constaté que beaucoup d’euphémisme ont été employés aujourd’hui.  Les Nigérians, qui se sont joints au deuil de l’Afrique du Sud, n’oublient pas que l’héritage de Nelson Mandela reste inscrit dans l’esprit de tous.  Nous célébrons sa vie mais devons également tirer les enseignements de son courage, a indiqué le représentant, avant de saluer le peuple sud-africain pour avoir su partager ce grand homme avec le reste du monde.  « Au revoir Madiba. »


M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a dit que le triomphe des principes et des valeurs défendus par Mandela a marqué la fin de la lutte contre l’oppression en Afrique du Sud et au Mozambique.  Peu après sa libération, Mandela a salué le rôle du Mozambique dans la lutte contre l’apartheid.  En épousant Graça Machel, il a fortifié les liens entre les deux pays, a estimé le représentant.  Le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre est d’utiliser son héritage comme fil conducteur de notre lutte contre l’injustice et pour la liberté, de l’utiliser comme source d’inspiration dans la lutte contre la pauvreté.  Mandela marquera à jamais nos mémoires, a déclaré le représentant.


Mme JULIETTE RILEY (Barbade) a exprimé le plaisir de voir « ce grand fils de l’Afrique et du monde », qu’est Nelson Mandela, reconnu par la communauté internationale et par l’ONU.  De l’homme, elle a rappelé qu’il a su démontrer que le pardon et la réconciliation peuvent être des outils déterminants pour changer la vie et la destinée d’un pays.  Citant le dernier vers du poème Invictus, que le défunt Président affectionnait particulièrement « Aussi étroit que soit le chemin, aussi nombreux que soient les châtiments infâmes, je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme », la représentante de la Barbade a estimé que la vie de Nelson Mandela nous rappelle que « nous, aussi, devons combattre les injustices et œuvrer à la paix, au pardon et à la réconciliation, quels que soient les défis à relever ».


M. MICHAEL DOUGLAS GRANT (Canada) a indiqué que la vie de Nelson Mandela avait été entièrement consacrée au bien de l’humanité et que l’héritage qu’il laisse ne saurait être sous-estimé.  Il a indiqué que le Canada vient d’adopter une motion pour rendre compte de la contribution de Nelson Mandela à l’humanité.  Nelson Mandela a montré que les peuples peuvent changer le cours de leur vie.


M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a souligné que la mort de Mandela nous a tous touchés.  Son héritage dépasse toutes les barrières car il est déjà installé dans l’esprit des gens.  Pour les Népalais, Mandela était le symbole de l’homme invincible.   En 1996, le Népal lui a décerné le Prix du défenseur de la liberté.  Membre de la lutte contre l’apartheid à l’ONU, le Népal et le monde ont perdu aujourd’hui un ami et un activiste de la liberté et de la démocratie. 


Mme ANASTASIA CARAYANIDES (Australie) a rappelé le combat mené par Nelson Mandela contre l’apartheid et a estimé qu’il restera dans bien des mémoires comme un avocat de la liberté, de la dignité et de la justice.  Elle a prédit que ses paroles de sagesse résonneront dans le monde pendant bien longtemps encore.  Paraphrasant Nelson Mandela, elle a souligné que pour être libre, il faut non seulement se libérer de ses chaînes mais vivre dans le respect de la liberté d’autrui.


M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin), a dit que Mandela a animé la lutte des Noirs en Afrique du Sud et imposé l’égalité de tous contre le régime de l’apartheid.  Mandela est l’architecte de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui qui est devenue une puissance, a déclaré le représentant.  Le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné en 1996 marque la reconnaissance internationale de sa lutte car Mandela a fini par s’imposer comme une icône internationale dont les souffrances endurées en prison n’ont pas ébranlées sa foi dans la valeur du pardon.  Sa mort est une immense perte pour l’Afrique où il était célébré comme un héros.  Mais Mandela est le cadeau de l’Afrique au monde.


Le représentant de la Nouvelle-Zélande a évoqué le voyage effectué en 1995 par Nelson Mandela en Nouvelle-Zélande.  Les dirigeants politiques ne plaisent pas toujours aux foules, mais je me souviens distinctement de l’énorme acclamation qui l’a accueilli lors d’un concert en plein air.  Il s’est également souvenu du match final de la Coupe du monde de rugby de 1995 qui a opposé les équipes des deux pays et à la suite de laquelle Nelson Mandela, vêtu d’un maillot de l’équipe de Springboks, a remis le trophée du vainqueur au Capitaine de l’équipe sud-africaine.  Cet acte de triomphe et de réconciliation nous en dit long sur Nelson Mandela, sur ses principes, sa capacité de pardon, son engagement en faveur de la réconciliation et son leadership.  Il a également évoqué la capacité de Nelson Mandela de forger l’unité là où il y avait des divisions.  Ce sera le legs de Madiba qui était, a souligné le représentant tout simplement, un homme merveilleux.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Lutte contre le trafic de drogues en Afrique de l’Ouest: le Conseil appelle à une action coordonnée pour renforcer l’application des initiatives régionales

CS/11224

Lutte contre le trafic de drogues en Afrique de l’Ouest: le Conseil appelle à une action coordonnée pour renforcer l’application des initiatives régionales

18/12/2013
Conseil de sécuritéCS/11224
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7090e séance – matin


LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE DROGUES EN AFRIQUE DE L’OUEST: LE CONSEIL APPELLE À UNE

ACTION COORDONNÉE POUR RENFORCER L’APPLICATION DES INITIATIVES RÉGIONALES


Le Conseil de sécurité s’est déclaré, ce matin, de plus en plus préoccupé par les graves menaces que font peser le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée sur la paix internationale et la stabilité en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel.  Dans une déclaration présidentielle faisant référence à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, il a souligné que ces fléaux remettaient en cause l’autorité des États, leur sécurité et leur stabilité, la bonne gouvernance, le développement économique et social, ainsi que l’état de droit.


Lors d’une séance publique consacrée à la paix et la sécurité en Afrique, les délégations ont tenté d’apporter des réponses aux questions soulevées par la présidence française du Conseil.  


La mobilisation accrue de la communauté internationale, le soutien aux pays de la région, l’adoption de mesures concrètes et le rôle du Conseil de sécurité dans la lutte contre le trafic de drogues, telles étaient les pistes de réflexion proposées par la France et auxquelles les délégations ont contribué en s’appuyant sur les déclarations du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon; du Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Yuri Fedotov; et du Représentant spécial et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, M. Saïd Djinnit.


La valeur marchande de la cocaïne qui transite, chaque année, par l’Afrique de l’Ouest, est estimée à 1,25 milliard de dollars, soulignant ainsi l’ampleur de ce fléau, ont fait remarquer le Secrétaire général et le Directeur exécutif de l’ONUDC.  « La région, qui compte plus d’un million d’utilisateurs de drogues illicites, n’est plus seulement une route de transit mais c’est aussi une destination finale », s’est alarmé M. Ban, qui a constaté que l’augmentation de la consommation aggravait davantage la situation actuelle des pays de la région en matière de santé publique et menaçait le développement économique et social en Afrique de l’Ouest.  « Trente-trois tonnes de cocaïne ont transité par l’Afrique de l’Ouest en 2010, dont 18 tonnes à destination de l’Europe. »  « À ce fléau s’ajoutent le trafic de migrants et la traite des personnes, le trafic d’armes à feu, de cigarettes et d’essence, ainsi que la piraterie dans le golfe de Guinée », a pour sa part relevé avec gravité M. Fedotov. 


Les deux responsables onusiens, qui ont reconnu que les pays de la région étaient pleinement conscients des risques que représentaient ces fléaux, ont prôné une réponse coordonnée de la communauté internationale, en réaffirmant que la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel était l’instrument de choix pour guider efficacement l’action des pays.  M. Ban a ainsi plaidé pour une approche pragmatique, intégrée et cohérente, « ancrée dans le développement à long terme et respectueuse des droits de l’homme ».  « La problématique de la criminalité transnationale organisée doit être discutée de manière approfondie dans le cadre de l’élaboration du programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015 », a-t-il estimé.  M. Fedotov a, quant à lui, rappelé la pertinence des initiatives en cours, à savoir le Plan d’action de l’Union africaine, la Déclaration politique et le Plan d’action régional de la CEDEAO visant à lutter contre le trafic de drogues, la criminalité transnationale organisée et la toxicomanie en Afrique de l’Ouest. 


M. Djinnit a noté avec satisfaction que le Plan d’action de la CEDEAO, qui a été adopté en 2008, avait été étendu jusqu’à la fin 2014.  « Le défi que représente le trafic de drogues fait l’objet du second pilier de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel », a-t-il rappelé.  La récente visite dans la région du Secrétaire général et de hauts responsables de l’Union africaine, de la Banque mondiale, de l’Union européenne et de la Banque africaine de développement, s’est-il félicité, a donné un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de la Stratégie intégrée.  « Mon Bureau continuera d’appuyer les initiatives régionales et d’attirer l’attention des dirigeants de la région sur les menaces posées par le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée », a assuré M. Djinnit. 


Dans la déclaration présidentielle, les membres du Conseil de sécurité se félicitent des initiatives régionales évoquées par MM. Ban, Fedotov et Djinnit.  Commentant ce point, le représentant de la France a assuré que son gouvernement s’était engagé à répondre à la demande d’appui des États de l’Afrique de l’Ouest et qu’il se faisait fort de porter ces thèmes à l’attention de l’Union européenne, en proposant notamment, comme mesure concrète pour faciliter les opérations d’interception maritime, l’adoption d’une stratégie de sûreté.  « Celle-ci pourrait se décliner dans le golfe de Guinée, afin de faire face aux menaces transversales qui affectent cette zone maritime », a précisé l’Ambassadeur Gérard Araud.


S’agissant du rôle du Conseil de sécurité, les délégations ont appuyé la demande exprimée dans la déclaration présidentielle que ses membres soient informés de façon plus régulière des activités de l’Équipe spéciale sur la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues, qui est coprésidée par l’ONUDC et le Département des affaires politiques.  « Le Conseil doit être mieux informé par l’ONUDC des menaces, notamment lorsqu’il étudie les mandats d’opérations de maintien de la paix et de missions politiques spéciales », a également souligné M. Araud. 


Nombre de délégations ont par ailleurs appelé à l’universalisation des conventions et autres instruments internationaux pertinents et ont insisté sur l’importance de s’attaquer aux causes sous-jacentes du trafic de drogues et de la criminalité transnationale organisée, en particulier celles entraînant la marginalisation de la jeunesse.  Faisant écho à la déclaration présidentielle, qui encourage des comportements sains chez l’individu et au sein des communautés, le Secrétaire général a résumé l’objectif commun: « Libérer les citoyens du fardeau du crime mais également des conditions propices à l’éclosion du crime ».  « Cela signifie que les moyens mobilisés doivent s’attaquer à la corruption, à la pauvreté et au manque de services essentiels », a déclaré M. Ban.


Avant de lever la séance, l’Ambassadeur Araud, en sa qualité de Président du Conseil de sécurité, a tenu à remercier « du fond du cœur » les cinq membres sortant du Conseil de sécurité -l’Azerbaïdjan, le Guatemala, le Maroc, le Pakistan et le Togo- pour le travail remarquable qu’ils ont accompli au cours de leur mandat de ces deux dernières années. 


PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE


La lutte contre le trafic de drogues au Sahel et en Afrique de l’Ouest


Lettre datée du 5 décembre 2013, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de la France auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2013/728)


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme qu’il tient de la Charte des Nations Unies la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Le Conseil se déclare de plus en plus préoccupé par les graves menaces que font peser le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée sur la paix internationale et la stabilité en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel comme indiqué par la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.  Il souligne que le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée, en particulier dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest, viennent remettre en cause l’autorité des États, leur sécurité et leur stabilité, la bonne gouvernance, le développement social et économique ainsi que l’état de droit.


Le Conseil se déclare également très inquiet de la proximité de plus en plus étroite, à certains égards, entre le trafic de drogues et d’autres formes de criminalité transnationale organisée dans la région, notamment le trafic d’armes et d’êtres humains, et le terrorisme, ainsi que de la violence croissante résultant des activités des organisations criminelles qui s’y livrent au trafic de drogues.  Le Conseil souligne qu’il importe de renforcer la coopération et la coordination interrégionales afin de mettre au point des stratégies non sélectives et efficaces pour combattre de manière globale et intégrée la criminalité transnationale organisée, y compris le trafic d’armes et de drogue, et les activités des groupes terroristes.


Le Conseil prend note avec satisfaction du rapport établi par le Secrétaire général (S/2013/359), accueille favorablement les recommandations qui y sont formulées en application de la déclaration présidentielle 2012/2 en vue de combattre la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel et constate avec préoccupation que le trafic de cocaïne, de cannabis et d’héroïne continue de sévir dans la région, que la consommation locale de stupéfiants est en augmentation et que la production de drogues de synthèse commence à s’y développer.


Le Conseil réaffirme son ferme attachement à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à l’indépendance politique et à l’unité des pays de la région.


Le Conseil se félicite des initiatives et des mesures prises par les États de la région pour lutter contre la menace que représente le trafic de drogues, notamment l’élargissement du Plan d’action de l’Union africaine sur la lutte contre la drogue (2013-2018) et du Plan d’action régional de la CEDEAO visant à lutter contre les problèmes de plus en plus graves du trafic de drogues, de la criminalité organisée et de la toxicomanie en Afrique de l’Ouest (2008-2015), ainsi que de la mise en œuvre du Programme régional pour l’Afrique de l’Ouest exécuté par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et souligne que les États sont responsables au premier chef de la lutte contre le trafic de drogues.  Il se dit satisfait du renforcement de la coopération entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Communauté économique des États d’Afrique centrale et la Commission du golfe de Guinée, telle que définie dans la Déclaration de Yaoundé sur la sûreté et la sécurité dans le golfe de Guinée, adoptée en juin 2013, en application de sa résolution 2039 (2012).  Il accueille également avec satisfaction les initiatives tendant à améliorer la sécurité et la police des frontières dans les régions de l’Afrique du Nord et sahélo-saharienne, grâce à l’adoption du Plan d’action sur la sécurité des frontières lors de la première conférence ministérielle régionale, tenue à Tripoli, en mars 2012, ainsi que la création d’un centre de formation régional pour renforcer la sécurité aux frontières, pendant la deuxième conférence ministérielle régionale, organisée à Rabat, en novembre 2013, et d’autres initiatives sous-régionales soutenues par l’Organisation des Nations Unies.


Le Conseil invite les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier ou appliquer les conventions internationales en la matière, dont la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 telle que modifiée par le Protocole de 1972, la Convention de 1971 sur les substances psychotropes, la Convention des Nations Unies de 1988 contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, la Convention des Nations Unies de 2000 contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles, et la Convention des Nations Unies de 2003 contre la corruption.


Le Conseil rappelle la Déclaration politique et le Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue, et affirme à nouveau que la lutte contre le trafic de drogues doit être menée en parfaite conformité avec les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies ainsi que les dispositions du droit international et de la Déclaration universelle des droits de l’homme.


Le Conseil insiste sur l’importance qu’il y a à renforcer la coopération transrégionale et internationale sur la base d’une responsabilité conjointe et solidaire afin de lutter contre le problème mondial de la drogue et les activités criminelles qui y sont liées et souligne que cela exige une démarche intégrée, pluridisciplinaire et équilibrée.


Le Conseil approuve la décision prise par les États de la région d’harmoniser leurs cadres juridiques nationaux et institutionnels de surveillance maritime et d’arrêter des procédures maritimes opérationnelles communes.  Il se félicite aussi de la création de centres régionaux et interrégionaux d’échange d’informations et de coordination sur la façade atlantique, afin de faciliter les interceptions en mer.  Il souligne la nécessité de renforcer la coopération transnationale entre les organes de répression, notamment en incorporant la sécurité maritime dans les réformes du secteur de la sécurité et en adoptant des accords bilatéraux et régionaux pour aider, dans le respect du droit international, à prendre des mesures pour lutter contre le trafic de drogues en mer et poursuivre les personnes présumées coupables d’un tel trafic, appréhendées à la suite d’opérations d’interception en haute mer.  Il compte sur le soutien continu de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et des autres organisations internationales et régionales.  À cet égard, il salue la contribution apportée par l’Union européenne et les États Membres, et demande que l’appui international aux mesures prises aux niveaux régional et national soit renforcé pour permettre d’améliorer la sécurité et la surveillance maritimes contre le trafic de drogues dans cette région.  Le Conseil est également favorable à un soutien accru au Programme mondial de contrôle des conteneurs lancé conjointement par l’ONUDC et l’Organisation mondiale des douanes pour améliorer l’efficacité de la police en mer et dans les ports secs.


Tout en réaffirmant que la sécurisation des frontières est la prérogative souveraine des États Membres, le Conseil invite tous les États Membres de l’Afrique de l’Ouest et de la région du Sahel à renforcer la gestion de leurs frontières de manière à juguler les menaces transnationales, comme le trafic de drogues.  À cette fin, il encourage les États Membres et les organisations compétentes, s’il y a lieu, à intensifier la coopération et l’élaboration de stratégies pour lutter contre le trafic de drogues transfrontière et à aider les États Membres de la région qui en font la demande à se donner les moyens de sécuriser leurs frontières contre le trafic, notamment en améliorant les systèmes nationaux et régionaux de collecte, d’analyse et de communication de renseignements criminels.  Il encourage à entreprendre de nouvelles activités en faisant fond sur les conclusions de la Conférence des Nations Unies sur la coopération en matière de contrôle aux frontières dans le Sahel et au Maghreb, qui s’est tenue à Rabat.  Il salue les initiatives prises par les pays de la région pour rouvrir des postes de police des frontières à des endroits clefs et effectuer des patrouilles conjointes.  Il salue également les activités de renforcement des capacités menées au Niger et en Libye par l’Union européenne et l’invite à continuer de prêter son concours à cette entreprise. 


Le Conseil se déclare préoccupé par les informations selon lesquelles le trafic de drogues emprunte de plus en plus la voie aérienne et se déclare favorable à ce qu’un appui soit apporté au Programme de communication aéroportuaire sous la direction de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, de l’Organisation mondiale des douanes et d’INTERPOL, et à ce que de nouvelles mesures soient prises pour renforcer les moyens de lutter contre la drogue.


Le Conseil demande aux pays de la région de continuer de s’entraider, dans toute la mesure possible, afin de prévenir le trafic de drogues et les actes de criminalité transnationale organisée qui y sont liés, d’enquêter et d’exercer des poursuites à leur sujet et de les réprimer, et de traduire en justice, dans le respect du droit international, quiconque finance, organise, appuie ou commet de tels actes.  Il invite aussi les entités compétentes des Nations Unies, notamment la Commission de consolidation de la paix, et les organisations internationales et régionales compétentes à aider à renforcer les capacités des institutions nationales et régionales, en particulier celles chargées de faire respecter la loi, notamment en vue du renforcement de l’Initiative côtes de l’Afrique de l’Ouest, et celles des appareils judiciaires des pays de la région afin qu’ils puissent prévenir le trafic de drogues et les actes de criminalité transnationale qui y sont liés, enquêter et exercer des poursuites à leur sujet, traduire en justice et punir les responsables et pratiquer l’entraide judiciaire.  Le Conseil souligne également l’importance qu’il y a à lutter contre la corruption, à promouvoir la transparence et à renforcer le respect du principe de responsabilité afin de combattre efficacement le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée dans la région.


Le Conseil souligne l’importance de la bonne gouvernance et la nécessité de lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent et les flux financiers illicites, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption et des normes internationales détaillées que constituent les 40 recommandations révisées du Groupe d’action financière sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et de la prolifération, en particulier à la faveur de l’adoption de mesures législatives et réglementaires qui permettent aux autorités nationales de geler, saisir, confisquer et administrer les avoirs des criminels pour lutter contre le trafic de drogues dans la région.  Il engage également les pays de la région à intensifier leur coopération dans le cadre du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest.


Le Conseil engage les États à concourir à la lutte contre le problème de la drogue dans la région dans le cadre de stratégies nationales, régionales et internationales, à prendre des mesures efficaces qui mettent l’accent sur des substitutions saines, productives et gratifiantes à la consommation illicite de drogue et à promouvoir, mettre au point, examiner ou renforcer des programmes intégrés de réduction de la demande efficaces, détaillés et scientifiquement fondés, le but étant de promouvoir des habitudes saines et le bien-être social chez l’individu et au sein de la famille et de la collectivité et de réduire les méfaits de la toxicomanie pour l’individu et la société.


Le Conseil salue l’appui apporté par les acteurs bilatéraux et multilatéraux, notamment l’Union européenne, l’Union africaine, les organisations sous-régionales, dont la CEDEAO, et par INTERPOL, l’Organisation mondiale des douanes, l’Organisation maritime internationale et l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, ainsi que par les entités compétentes des Nations Unies, à la lutte contre le trafic de drogues dans la région.  Il engage les États Membres à intensifier la coopération internationale et régionale selon le principe de la responsabilité conjointe et solidaire et à renforcer leur coopération avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et l’Organe international de contrôle des stupéfiants afin de lutter contre le trafic, la production et la demande illicites de drogues et de mettre à jour les tendances nouvelles du trafic de drogues.


Le Conseil préconise une collaboration accrue entre toutes les entités compétentes, notamment l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, le Département des opérations de maintien de la paix, en particulier la Division de la police, et le Programme des Nations Unies pour le développement, le but étant qu’elles se dotent d’un mécanisme de coordination efficace et détaillé qui leur permette de hiérarchiser les interventions et de coordonner la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, en particulier sur le plan de la sécurité.  Il invite toutes les entités des Nations Unies présentes dans la région à faire une place à la lutte contre le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée dans leurs activités, conformément à leur mandat respectif, et à tirer activement parti de l’effet de synergie.


Le Conseil invite le Secrétaire général à retenir ces menaces parmi les facteurs pris en considération dans les stratégies de prévention des conflits, l’analyse des conflits, les évaluations consacrées aux missions intégrées, les activités de planification et l’appui à la consolidation de la paix et à envisager de faire figurer dans ses rapports une analyse du rôle joué par ces menaces dans les situations dont il est saisi.  Il estime que l’ONUDC doit le tenir informé des menaces que font peser le trafic de drogues et les actes de criminalité transnationale qui y sont liés, lorsqu’elles ont un rapport avec les situations dont il est saisi, notamment lorsqu’il examine les mandats des opérations de maintien de la paix et des missions politiques, et demande à l’ONUDC et au Département des affaires politiques de lui présenter, dans le cadre d’exposés réguliers, des informations sur les activités de l’Équipe spéciale des Nations Unies sur la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues en tant que menaces pour la sécurité et la stabilité.



Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré qu’à travers le monde, le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée menaçaient la sécurité, sapaient l’état de droit et compromettaient la paix et la stabilité.  Dans un nombre croissant de pays, les réseaux criminels alimentent les activités terroristes et des groupes extrémistes.  La corruption, la porosité des frontières et le manque de ressources et de coopération ne font qu’aggraver le problème, a ajouté M. Ban Ki-moon.  Se concentrant sur la situation en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel, il a estimé à 1,25 milliard de dollars la valeur marchande de la cocaïne transitant chaque année par l’Afrique de l’Ouest.  Il a ensuite constaté avec inquiétude que la région, qui compte plus d’un million d’utilisateurs de drogues illicites, n’était plus seulement une route de transit mais aussi une destination finale.  Il a noté que l’augmentation de la consommation aggravait davantage la situation en matière de santé publique et menaçait le développement économique et social en Afrique de l’Ouest.  Pour M. Ban, la communauté internationale doit articuler ses réponses en application des conventions pertinentes contre la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues et la corruption ainsi que des instruments contre le terrorisme.  Ce dispositif doit être mis en œuvre dans le respect du droit des personnes. « J’exhorte tous les États Membres à ratifier et à pleinement appliquer ces instruments sans délai », a-t-il dit. 


Le Secrétaire général de l’ONU a plaidé pour de nouveaux partenariats transatlantiques combinant les efforts de l’Amérique latine, l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.  Il n’a pas manqué d’appeler de nouveau à un renforcement de la coopération afin d’aider les pays de la région à affermir leurs capacités dans le domaine de la sécurité et leurs moyens de lutte contre le blanchiment d’argent et la contrebande d’armes.  Après avoir souligné que l’ONU et ses États Membres travaillent ensemble au démantèlement des réseaux criminels et proposent nombre de programmes de prévention et de réhabilitation, il a martelé qu’« avant tout, nous avons besoin d’une approche coordonnée ».  M. Ban a considéré que la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel était l’instrument de choix pour guider efficacement l’action des pays.  Il a ainsi souligné la nécessité de promouvoir une réponse internationale pragmatique, intégrée et cohérente ancrée dans le développement durable et respectueuse des droits de l’homme.  Pour le Secrétaire général, la problématique de la criminalité transnationale organisée doit être discutée de manière approfondie dans le cadre de la définition du programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015.  « Notre objectif, a-t-il souligné, est de libérer les citoyens du fardeau du crime mais également des conditions propices à l’éclosion du crime ».  Cela signifie que les moyens mobilisés doivent s’attaquer à la corruption, à la pauvreté et au manque de services essentiels, a précisé le Secrétaire général avant de conclure.


M. YURY FEDOTOV, Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a déclaré que près de 33 tonnes de cocaïne avaient transité par l’Afrique de l’Ouest en 2010, dont 18 tonnes à destination de l’Europe pour une valeur marchande d’environ 1,25 milliards de dollars.  Le rapport 2013 de l’ONUDC sur les stupéfiants dans le monde, a-t-il indiqué, confirme que le phénomène mondial du trafic de drogues est très préoccupant en Afrique de l’Ouest.  À ce fléau s’ajoutent le trafic de migrants et la traite des personnes, le trafic d’armes à feu, de cigarettes et d’essence, ainsi que la piraterie dans le golfe de Guinée.  M. Fedotov a déclaré que les fonds dégagés permettraient aux organisations criminelles de soutenir leurs opérations et éventuellement d’appuyer les activités terroristes dans la région.  Ces activités et les énormes profits qu’elles génèrent ont des conséquences préjudiciables sur les efforts déployés pour la sécurité et le développement de la région.  Ils compromettent la bonne gouvernance, sapent les économies et alimentent la corruption, a constaté avec gravité le Chef de l’ONUDC.  Les pays de la région sont pleinement conscients des risques que représentent ces fléaux, a-t-il assuré.  La communauté internationale a, pour sa part, pris la mesure de l’urgence de la situation, en raison notamment de la prolifération des armes dans la région du Sahel et des liens manifestes entre organisations criminelles et groupes extrémistes.  M. Fedotov a rappelé la pertinence des initiatives en cours, à savoir le Plan d’action de l’Union africaine, la Déclaration politique et le Plan d’action régional de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) visant à lutter contre le trafic de drogues, la criminalité transnationale organisée et la toxicomanie en Afrique de l’Ouest. 


L’ONUDC, à travers son programme régional, a indiqué M. Fedotov, assiste les pays de la région, à travers un large éventail de projets régionaux, sous-régionaux et nationaux.  Toutes nos actions sont mises en œuvre en étroite consultation avec les gouvernements de la région, et en coopération avec nos partenaires régionaux et internationaux, dont le Bureau de M. Djinnit, le Département des opérations de la paix, le Département des affaires politique, l’Organisation mondiale des douanes et INTERPOL.  M. Fedotov a par ailleurs mentionné la Conférence d’Abidjan, que l’Office avait organisée en octobre dernier, et à l’occasion de laquelle a été lancé un appel urgent pour renforcer la coopération régionale et les capacités nationales pour le contrôle des frontières terrestres, maritimes et aériennes, ainsi que les systèmes de justice pénale et la coopération judiciaire. «  Nous devons soutenir les efforts mis en œuvre pour la collecte, l’analyse et la diffusion du renseignement », a-t-il aussi souligné.  Avant de conclure, il a insisté sur le fait que la lutte contre le trafic de drogues et la criminalité en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel devrait être intégrée aux efforts déployés pour mieux répondre aux défis liés notamment à la gouvernance et à l’état de droit, à la pauvreté et au chômage des jeunes.  Cette action, a-t-il dit, est envisagée dans la Stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel qui pose les fondements de la stabilité et du développement durable, conformément à la résolution 2056 (2013) du Conseil de sécurité. 


M. SAID DJINNIT, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, a indiqué que la consommation de drogue était devenue une réalité menaçante en Afrique de l’Ouest.  Il s’est ensuite félicité de l’intensification de la mobilisation des acteurs de la région face à ce fléau, en rappelant que son Bureau, aux côtés de l’ONUDC, avaient appuyé les efforts de la CEDEAO pour l’adoption d’un Plan d’action régional en la matière en 2008.  Ce Plan d’action a été étendu jusqu’à la fin 2014, a-t-il précisé.


Le défi que représente le trafic de drogues fait l’objet du second pilier de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, a rappelé M. Djinnit.  Il a indiqué que la mise en œuvre de cette Stratégie intégrée avait pris un élan important depuis la récente visite dans la région du Sahel, aux côtés de hauts responsables de l’Union africaine, de la Banque mondiale, de l’Union européenne et de la Banque africaine de développement. 


« Le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest continuera d’appuyer les initiatives régionales et d’attirer l’attention des dirigeants de la région sur les menaces posées par le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée », a-t-il assuré.  M. Djinnit a ensuite rappelé que les États de l’Afrique de l’Ouest et ceux de la sous-région du Sahel ne pouvaient pas supporter seuls le fardeau politique et financier de la lutte contre les organisations criminelles.  Ces organisations sont parfois dotées de moyens plus importants que ceux dont disposent les institutions nationales qui sont chargées de les combattre, a relevé M. Djinnit.  C’est pourquoi il a plaidé pour une meilleure coopération internationale et a appelé les donateurs à appuyer résolument les efforts de ces pays.  C’est ainsi, a-t-il soutenu, que le principe de responsabilité partagée de l’ONU pourra prévaloir.


M. FERNANDO CARRERA, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a pointé du doigt les énormes revenus générés par le trafic de drogues, lesquels, a-t-il dit, érodent les fondements des pays et s’accompagnent de trafics d’armes.  « Il n’est pas exagéré de dire que le trafic de drogues et les flux financiers sous-jacents sapent les institutions démocratiques, en Afrique de l’Ouest et au Sahel, mais aussi, à un degré différent, dans notre région », a-t-il fait remarquer.  Rappelant que la réponse mondiale qui a prévalu pour l’heure résidait dans l’interdiction des drogues, il a souligné la nécessité d’axer l’action sur la régulation, la santé publique et l’amélioration du bien-être des citoyens.  Nous devons nous éloigner des formules qui n’ont pas fonctionné pour adopter des réponses plus intégrées à même d’aboutir à des résultats, a-t-il déclaré.  Il est nécessaire, a-t-il poursuivi, d’établir à cette fin un dialogue à l’échelle mondiale.  M. Carrera a précisé qu’un dialogue intergouvernemental avait déjà été engagé en Amérique latine.


Le Ministre s’est ensuite félicité de la coopération entre les acteurs de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel pour lutter contre le trafic de drogues, avant de mentionner les mécanismes existants en Amérique latine.  Il a cependant regretté l’absence de coopération entre les différentes régions du monde.  « Nous devons y remédier et faire fond sur les expériences de l’Afrique et des pays d’Amérique latine », a-t-il plaidé.  « Mon pays se tient prêt à appuyer le dialogue entre les pays de sa région et l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, afin d’identifier et de développer les stratégies permettant de mieux répondre au trafic de la drogue », a-t-il assuré. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a rappelé que le trafic de drogues était l’un des aspects les plus graves de la criminalité transnationale organisée.  À ce jour, 15% de la cocaïne consommée en Europe passe par l’Afrique de l’Ouest, a-t-il affirmé.  Le Royaume-Uni, a-t-il indiqué, s’oppose au paiement de rançons en cas d’enlèvements.  Ces rançons, a-t-il fait remarquer, profitent à des organisations criminelles.  Le délégué du Royaume-Uni a émis l’espoir que le Conseil de sécurité se penche rapidement sur le projet de résolution sanctionnant le paiement de rançons en cas d’enlèvements.


Ces organisations criminelles fragilisent des États qui sont déjà vulnérables, a-t-il déclaré.  Il faudrait adopter, a-t-il souligné, des mesures économiques afin de faire en sorte que les activités criminelles deviennent moins lucratives.  Il est également important d’améliorer la coopération en Afrique de l’Ouest pour lutter contre le trafic de drogues.  Avant de conclure, le représentant du Royaume-Uni a mis l’accent sur le renforcement de la coopération internationale pour mieux faire face à ce fléau, dont les dimensions, a-t-il précisé, sont mondiales. 


M. MOHAMMED LOULICHKI(Maroc) a déclaré que la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest était devenue un carrefour pour le trafic des différentes drogues.  « Il s’agit désormais d’un tremplin permettant aux trafiquants de transférer leurs marchandises de l’autre côté de l’Atlantique. »  « Sans nul doute possible, l’Afrique de l’Ouest est un lieu d’implantation des cartels de la drogue », a ajouté le représentant.  Il a en outre noté que la région s’était transformée en une zone de destination pour les stupéfiants, engendrant ainsi des conséquences redoutables pour la santé publique et la situation économique et sociale des pays concernés.  « Comme l’ont souligné le Secrétaire général et le Directeur exécutif de l’ONUDC, le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée sont des facteurs d’insécurité et de déstabilisation régionale », a-t-il fait remarquer.  Il a appelé les États à appuyer la mise en œuvre de l’Initiative « Côte de l’Afrique de l’Ouest » et a rappelé que le Maroc, dès 2009, avait établi un cadre de coopération regroupant les 22 États africains riverains de l’Atlantique.  Il a expliqué que ce cadre prônait une réponse coordonnée et solidaire au trafic de drogues et à la criminalité transnationale organisée.  « Vaincre le trafic de drogues et ses corollaires ne sera possible que si l’on s’attaque à leurs causes sous-jacentes, en particulier l’absence de perspectives pour les jeunes », a-t-il soutenu. 


M. EVGENY T. ZAGAYNOV (Fédération de Russie) a plaidé pour l’universalisation des conventions internationales contre le trafic de drogues et pour le renforcement du contrôle international dans ce domaine.  « Les trafiquants de la région de l’Afrique de l’Ouest et, en particulier du Sahel, sont de plus en plus souvent les complices des terroristes, grâce notamment aux armes qui transitent depuis la Libye ».  « Les mesures limitées ne suffiront pas.  C’est pourquoi, nous fondons de sérieux espoirs dans la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, qui comporte des volets techniques ambitieux et n’oublie pas la lutte contre les causes sous-jacentes de la criminalité transnationale organisée, comme la marginalisation des jeunes », a déclaré le représentant.  Il a conclu en mentionnant des programmes d’aide établis par la Fédération de Russie pour aider les pays de la région du Sahel à mieux former les cadres et spécialistes et renforcer l’efficacité de leurs services de renseignements.  


M. KODJO MENAN (Togo) a appelé les États de la région de l’Afrique de l’Ouest et de la sous-région du Sahel, à travers un engagement politique, à faire de la lutte contre le trafic de drogues une priorité.  L’extension du Plan d’action régional de la CEDEAO pour la période 2013-2018 illustre cet engagement des États à répondre, de manière intégrée, au problème croissant du trafic de la drogue et de la criminalité transnationale organisée.  Le représentant du Togo s’est réjoui de l’appui apporté par l’ONUDC au Plan d’action et il a noté que la coopération entre les États de la sous-région avait permis, en dépit de financements insuffisants, de faire en sorte que de nombreux criminels soient identifiés et traduits en justice. 


Concernant l’action de son pays, le représentant a indiqué que son gouvernement avait promulgué des lois et pris des mesures institutionnelles pour lutter contre le fléau de la criminalité transnationale organisée et pour juguler l’impact financier de ce fléau.  Ces dernières années, a-t-il poursuivi, la surveillance accrue des douanes togolaises avait permis la saisie de plusieurs kilos de drogue aux frontières, notamment en provenance de l’Amérique du Sud.  Ces résultats sont en partie dus à l’appui et à la coopération de nos partenaires.  M. Menan a par ailleurs souligné que l’appui international ne devrait pas se limiter à la seule dimension sécuritaire.  Il devrait intervenir également dans les domaines de la prévention des conflits, de la gouvernance et du développement, a-t-il soutenu.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a rappelé l’expérience des pays de la région Asie-Pacifique en ce qui concerne la gestion des frontières.  La coopération régionale, a-t-elle souligné, est cruciale pour faire face aux menaces, avant même qu’elles ne traversent les frontières.  C’est dans ce contexte qu’elle a exhorté la communauté internationale à appuyer le cadre adopté lors de la Conférence de Rabat sur la gestion intégrée des frontières au Sahel et au Maghreb.  Mme King a ensuite souligné qu’il était nécessaire de renforcer les capacités des systèmes judiciaires, en faisant remarquer que les poursuites devant les tribunaux et les condamnations étaient l’un des outils les plus efficaces pour lutter contre le trafic de drogues.  L’établissement de cellules de lutte contre la criminalité transnationale organisée en Libéria et en Sierra Leone a renforcé les institutions judiciaires de ces pays.


Concernant le blanchiment d’argent, la représentante de l’Australie a fait observer que les groupes terroristes et les trafiquants de drogue opéraient dans les mêmes zones.  Il est essentiel, a-t-elle dit, d’examiner de manière approfondie les liens qui existent entre les groupes terroristes et les trafiquants de drogue.  Elle a souhaité qu’une meilleure synergie soit établie entre les différentes entités du système des Nations Unies qui œuvrent dans le domaine de la lutte contre la criminalité transnationale organisée.  La Stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel est une importante étape dans cette voie, s’est-elle félicitée.  Le Conseil de sécurité devrait déterminer clairement dans les mandats des missions des Nations Unies le rôle que ces missions peuvent jouer pour combattre la criminalité transnationale organisée, a-t-elle estimé.


M. LIU JIEYI (Chine) a rappelé que les principaux responsables dans la lutte contre le trafic de drogues étaient les gouvernements.  La communauté internationale doit les appuyer, notamment en ce qui concerne la formation des policiers et la fourniture de technologies, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite salué le soutien fourni par l’Union du fleuve Mano et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest aux pays de la région.  L’ONU doit continuer de jouer un rôle de coordination, a-t-il déclaré.  Le Conseil de sécurité devait rester saisi de la question du trafic de drogues afin que l’attention de la communauté internationale demeure mobilisée, a souligné le délégué de la Chine, avant d’appeler les institutions des Nations Unies concernées à assurer la mise en œuvre de la Stratégie intégrée pour le Sahel.


M. OLIVIER NDUHUNGIREHE (Rwanda) a rappelé que les pays de l’Afrique de l’Ouest servaient principalement de points de transit dans l’acheminement de la drogue vers les marchés européen et nord-américain.  Il a plaidé pour qu’une véritable guerre soit menée à l’échelle mondiale contre le trafic de drogues dont il a longuement détaillé les effets déstabilisateurs en Afrique de l’Ouest.  La situation en Guinée-Bissau est symptomatique, a-t-il fait remarquer, tout en mettant en garde contre la prise de pouvoir par des réseaux criminels.  Il a ensuite salué les efforts de la CEDEAO et rappelé que l’Union africaine avait adopté un plan d’action global en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues.  Les initiatives prises montrent que les organisations régionales et sous-régionales africaines ont pleinement pris conscience de la nécessité de lutter contre le trafic de drogues, a-t-il noté, en rappelant une nouvelle fois la gravité de la situation en Guinée Bissau.  En conclusion, le délégué du Rwanda a appelé la communauté internationale à tout faire pour que l’Afrique ne devienne pas une plaque tournante dans le trafic de drogues. 


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a souligné l’importance de mettre en œuvre la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel « dans toutes ses dimensions ».  « Les pays de la région sont vulnérables au trafic de la drogue et à la criminalité transnationale organisée en raison de leurs faibles institutions », a-t-elle fait remarquer.  La représentante a estimé qu’il était essentiel d’aider ces pays à renforcer leurs capacités, « comme le demande le Secrétaire général dans son rapport ».  « L’Argentine souscrit au principe de la responsabilité partagée entre pays producteurs, de transition et de destination », a assuré la représentante.  Pour sa délégation, c’est entre ces acteurs politiques que la synergie et la coopération dans les domaines sécuritaire et judiciaire doivent être les plus fortes.  « Les problèmes dont nous débattons sont les conséquences de causes profondes qui appellent des réponses pérennes tenant compte des besoins des peuples en matière de développement humain », a rappelé Mme Perceval avant de conclure.


M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) s’est inquiété de l’association grandissante des trafiquants de drogue avec les extrémistes les plus violents en Afrique de l’Ouest et dans la sous-région du Sahel.  Il a tenu à souligner que les gouvernements de la région avaient la responsabilité de s’attaquer aux causes économiques et sociales qui poussent les jeunes à se livrer à la criminalité.  « Le Plan d’action de la CEDEAO est un cadre solide pour répondre aux problèmes. »  Il a estimé que les nombreux accords régionaux et sous-régionaux doivent être traduits en actes, sous l’égide de l’ONU.  Celle-ci doit jouer, a-t-il dit, son rôle de coordonnateur dans ce domaine.  Il a rappelé les programmes que les États-Unis ont conduits au Nigéria, en Côte d’Ivoire, au Libéria et au Bénin pour y renforcer l’état de droit et sensibiliser les jeunes aux effets dévastateurs du trafic et de la consommation de la drogue et de la criminalité transnationale organisée sur leurs communautés.  « Cette année, nous avons contribué à hauteur de 2,5 millions de dollars aux activités de l’ONUDC et de l’Initiative « Côte de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il assuré. 


M. AGSHIN MEHDYEV (Azerbaïdjan) a salué l’adoption par les pays de la région de nombreuses initiatives et mesures aux niveaux national, régional et sous-régional.  Il a ajouté que ces pays, souvent dépourvus des ressources financières adéquates, doivent être soutenus par la communauté internationale et, notamment, par le système des Nations Unies.  À son tour, il a plaidé pour une réponse coordonnée aux fléaux du trafic de drogues et de la criminalité transnationale organisée en Afrique de l’Ouest et dans la sous-région du Sahel.  Le représentant a attiré l’attention sur l’importance de tenir compte des besoins spécifiques des pays, à la fois en matière de sécurité et de développement.  « Comme l’a souligné le Secrétaire général, l’appui doit se concentrer sur le renforcement des capacités des États de la région et des organisations pertinentes », a-t-il noté. 


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a indiqué que les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel devraient pouvoir compter sur le soutien sans faille de la communauté internationale pour lutter contre le trafic de drogues.  L’Union européenne s’est engagée dans le cadre de sa propre Stratégie de lutte contre la drogue pour la période 2013-2020, a-t-elle indiqué.  Elle s’est félicitée de ce que l’ONUDC coopère de façon accrue avec d’autres acteurs à l’échelle du système des Nations Unies, citant ainsi l’exemple de l’Équipe spéciale sur la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues.  Le Conseil de sécurité, a-t-elle préconisé, doit être informé plus régulièrement des activités de cette Équipe.  Elle a également demandé que le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et les missions mandatées par le Conseil dans les pays de la région renforcent leur coordination, ainsi que leurs capacités d’analyse concernant l’impact du trafic de drogues.  La Commission de consolidation de la paix a aussi un rôle important à jouer, a-t-elle déclaré.


Évoquant les résultats encourageants obtenus en Sierra Leone, Mme Lucas a plaidé pour le renforcement des cellules de lutte contre la criminalité transnationale organisée et des systèmes judiciaires et pénitentiaires afin de lutter contre l’impunité.  Le meilleur dispositif policier est voué à l’échec si le « processus pénal » est interrompu au niveau de la justice ou des prisons, a-t-elle rappelé.


M. JOON OH (République de Corée) a tout d’abord fait observer que la mise en œuvre des stratégies visant à lutter contre le trafic de drogues en Afrique de l’Ouest dépendait des moyens qui lui sont consacrés.  C’est pourquoi, il a appelé la communauté des donateurs à s’engager plus fermement dans la région.  Le délégué a ensuite souligné le rôle fondamental que jouent les organisations régionales et sous-régionales dans ce domaine, citant notamment la CEDEAO et l’Union du Fleuve Mano.  La Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel est, à cet égard, très importante, a-t-il dit, en insistant sur sa pleine mise en œuvre.  Avant de conclure, il a souhaité une meilleure coordination entre les entités du système des Nations Unies qui œuvrent dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée dans la région.


M. MASOOD KHAN (Pakistan) s’est dit « effrayé » par les chiffres cités par le Directeur exécutif de l’ONUDC et les conséquences dévastatrices du trafic de drogues et de la criminalité transnationale organisée sur le développement des pays.  « Il faut passer de l’aspect normatif à des actions concrètes pour mettre fin à ces menaces en Afrique de l’Ouest et dans la sous-région du Sahel. »  « Les actions nationales doivent être accompagnées d’une mobilisation accrue des ressources internationales et le développement d’un cadre propice à une coordination accrue », a-t-il préconisé.  Le représentant du Pakistan a par ailleurs estimé que la lutte contre la corruption et l’impunité était un préalable à une utilisation optimale du soutien international aux capacités institutionnelles des États, en particulier dans les secteurs de la sécurité et de la justice.  Il a aussi salué le rôle fondamental de l’ONUDC, « grâce auquel nous ne partons pas de zéro », et plaidé pour la pleine mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.  Enfin, le représentant a invité les pays de la région à tenir compte des recommandations des Comités de sanctions du Conseil de sécurité concernant des pays africains. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que face à l’émergence de la menace examinée, les États de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel avaient alerté la communauté internationale et demandaient un soutien à leurs initiatives.  « Le Secrétaire général, dans plusieurs rapports, a relayé leurs préoccupations », a-t-il ajouté, en assurant que la France s’était engagée à répondre à cet appel.  « Lors du Sommet pour la paix et la sécurité, tenu à Paris les 6 et 7 décembre dernier, les chefs d’État et de gouvernement ont exprimé leur détermination à endiguer la production, la transformation, la consommation et les trafics de drogue sur les deux continents, à lutter contre les flux financiers illicites et à renforcer la coopération judiciaire et sécuritaire. »  « La France continuera à apporter son soutien pour la sécurité et la sûreté du domaine maritime africain et des espaces frontaliers, dans le prolongement du Sommet de Yaoundé et de la Conférence de Rabat », a-t-il également souligné.


M. Araud a expliqué que la France avait aussi porté ces thèmes au sein de l’Union européenne, notamment en appelant à l’adoption d’une stratégie de sûreté maritime.  « Celle-ci pourrait se décliner dans le golfe de Guinée, pour faire face aux menaces transversales qui affectent cette zone maritime », a-t-il précisé.  Concernant le rôle du Conseil de sécurité, il a soutenu qu’avec ce débat, les membres du Conseil marquaient leur engagement contre le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée.


« Dans la déclaration présidentielle que nous avons adoptée, les membres du Conseil apportent leur soutien aux initiatives prises par les États de la région. »  « Ils demandent aux Nations Unies d’aider à leur mise en œuvre, notamment dans le cadre de la Stratégie intégrée pour le Sahel, en coopération avec les autres organisations pertinentes, telles que l’Union européenne. »  « Ils appellent surtout à des mesures concrètes pour faciliter les opérations d’interception maritime, la surveillance des espaces frontaliers, les poursuites, le jugement et la condamnation des trafiquants, la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux et, enfin, à l’adoption de mesures sanitaires pour lutter contre la demande de drogues », a commenté l’Ambassadeur Araud.


Le représentant de la France a estimé que le Conseil de sécurité devrait avoir une meilleure connaissance de l’impact du trafic de drogues et de la criminalité transnationale organisée sur les situations inscrites à son ordre du jour.  « C’est pourquoi, le Conseil, dans cette déclaration présidentielle, demande à être mieux informé par l’ONUDC de ces menaces, notamment lorsqu’il étudie les mandats d’opérations de maintien de la paix et de missions politiques spéciales », a-t-il précisé.  Enfin, il a invité l’ONUDC et le Département des affaires politiques, dans le cadre de séances d’information périodiques, à informer le Conseil des travaux de l’« Équipe spéciale sur la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues comme menaces à la sécurité et à la stabilité ».


La France continuera ainsi à apporter son soutien à titre national, dans le cadre européen et au Conseil de sécurité, aux initiatives des pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest, pour lutter avec eux contre le fléau du trafic de drogues, a-t-il assuré avant de conclure.


M. TÉTE ANTÓNIO, Union africaine, a indiqué que l’infiltration par les trafiquants de drogue des autorités chargées de la sécurité aux points d’entrée et de sortie des pays concernés était l’une des raisons essentielles exigeant des efforts concertés pour lutter contre le trafic de droguess aux niveaux local, national, régional et continental.


Il a ensuite indiqué que l’Union africaine était en train d’élaborer des mesures visant à appuyer ses États membres dans leur lutte contre le trafic de drogues, y compris en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel.  La Commission de l’Union africaine a développé un plan d’action pour les années 2013 à 2017 qui propose une stratégie visant, notamment, à s’attaquer aux questions de l’offre et de la demande de drogues, a-t-il dit.  Ce plan d’action, a-t-il précisé, répond également aux conséquences sanitaires et économiques et sociales du trafic de drogues et a souligné la nécessité d’adopter une approche collective.  En conclusion, M. António a indiqué que l’Union africaine souhaitait renforcer une stratégie continentale coordonnée avec la CEDEAO et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest.


M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire), au nom de la CEDEAO, a détaillé les grandes lignes du Plan d’action régional de la CEDEAO sur la prévention de l’abus de stupéfiants, le trafic illicite de la drogue et la criminalité transnationale organisée en Afrique de l’Ouest.  Il a ainsi indiqué que les États membres de la CEDEAO devaient fournir des ressources adéquates pour assurer la mise en œuvre de ce Plan d’action et renforcer la coopération régionale à cette fin.  Ce Plan d’action vise aussi à établir un cadre juridique qui permette de mieux administrer la justice pénale et de créer une base de données fiable pour évaluer l’ampleur du trafic de drogues.  Enfin, M. Bamba a réaffirmé le ferme engagement des chefs d’État de la CEDEAO à Yaoundé, au Cameroun, les 24 et 25 juin 2013, en faveur du renforcement de la coopération régionale dans le domaine de la sécurité maritime.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité renouvelle le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) jusqu’au 30 juin 2014

CS/11223

Le Conseil de sécurité renouvelle le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) jusqu’au 30 juin 2014

18/12/2013
Conseil de sécuritéCS/11223
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7089e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RENOUVELLE LE MANDAT DE LA FORCE DES NATIONS UNIES

CHARGÉE D’OBSERVER LE DÉSENGAGEMENT (FNUOD) JUSQU’AU 30 JUIN 2014


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de renouveler, pour une période de six mois allant jusqu’au 30 juin 2014, le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD).  La Force avait été créée en mai 1974 pour superviser le cessez-le-feu prévu par la résolution 338 (1973) du Conseil de sécurité et l’accord de désengagement entre les forces syriennes et israéliennes du 31 mai 1974. 


Par sa résolution 2131 (2013), adoptée à l’unanimité de ses membres, le Conseil « demande aux parties intéressées d’appliquer immédiatement sa résolution 338 (1973) du 22 octobre 1973 ».


En renouvelant le mandat de la FNUOD pour une période de six mois, le Conseil de sécurité a suivi la recommandation formulée par le Secrétaire général dans son rapport* sur les activités de la Force au cours de la période allant du 12 septembre au 3 décembre 2013. 


Dans le préambule de la résolution qu’il vient d’adopter, le Conseil de sécurité condamne fermement les violents combats survenus récemment dans la zone de séparation et demande à toutes les parties au conflit interne syrien de cesser leurs opérations militaires dans la zone d’opérations de la FNUOD.  Il condamne en outre fermement les atteintes portées à la sécurité du personnel des Nations Unies ces derniers mois, en particulier les combats survenus le 1er octobre à proximité de Khan Arnabé, au cours desquels un membre du personnel de la FNUOD a été blessé.


Au 23 novembre 2013, l’effectif militaire de la FNUOD comptait 1 227 membres.


*     S/2013/716


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Rapport du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement pour la période allant du 12 septembre au 3 décembre 2013 (S/2013/716)


Texte du projet de résolution (S/2013/744)


Le Conseil de sécurité,


Notant avec préoccupation que la situation au Moyen-Orient est tendue et semble devoir le rester tant que l’on ne sera pas parvenu à un règlement d’ensemble de la question du Moyen-Orient sous tous ses aspects,


Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement en date du 3 décembre 2013 (S/2013/716) et réaffirmant sa résolution 1308 (2000) du 17 juillet 2000,


Soulignant que les deux parties doivent se conformer aux dispositions de l’Accord de 1974 sur le dégagement des forces israéliennes et syriennes et respecter scrupuleusement le cessez-le-feu,


Convenant avec le Secrétaire général que les activités militaires actuellement conduites par l’une ou l’autre partie dans la zone de séparation risquent toujours d’exacerber les tensions entre Israël et la République arabe syrienne, de remettre en cause le cessez-le-feu entre les deux pays et de mettre en danger la population locale comme le personnel des Nations Unies présent sur le terrain,


Se déclarant gravement préoccupé par toutes violations de l’Accord sur le dégagement des forces,


Soulignant qu’à l’exception de la FNUOD il ne doit y avoir aucune force militaire dans la zone de séparation,


Condamnant fermement les violents combats survenus récemment dans la zone de séparation et demandant à toutes les parties au conflit interne syrien de cesser leurs opérations militaires dans la zone d’opérations de la FNUOD, prenant note en particulier des sérieux affrontements qui se sont produits les 12 et 16 septembre et du 1er au 4 octobre et du recours de plus en plus fréquent à des engins explosifs improvisés par des éléments de l’opposition syrienne et d’autres groupes dans la zone d’opérations de la FNUOD,


Condamnant fermement les atteintes portées à la sûreté et à la sécurité du personnel des Nations Unies ces derniers mois, en particulier les combats survenus le 1er octobre à  proximité de Khan Arnabé, au cours desquels un membre du personnel de la FNUOD a été blessé, les tirs dirigés par les Forces armées arabes syriennes contre des véhicules de la FNUOD transportant du personnel les 15 octobre et 5 novembre dans le village de Samdaniya et aux abords de Jaba, dans la zone de limitation, les tirs dirigés contre quatre membres du personnel de la FNUOD et la détention de ceux-ci par des éléments armés de l’opposition syrienne le 1er novembre à proximité du village de Moughr el-Mir, dans la zone de limitation, et les tirs dirigés contre un convoi de la FNUOD par des éléments armés de l’opposition syrienne le 28 novembre aux alentours de Roueihinah, dans la zone de limitation, qui ont blessé un agent des Nations Unies,


Soulignant que la FNUOD doit pouvoir disposer de tous les moyens et ressources dont elle a besoin pour s’acquitter de son mandat en toute sécurité, et rappelant que le vol d’armes, de munitions, de véhicules et d’autres biens des Nations Unies ainsi que la destruction et le pillage d’installations des Nations Unies sont inacceptables,


Exprimant sa profonde reconnaissance au personnel militaire et civil de la FNUOD, y compris celui du Groupe d’observateurs au Golan, pour son service et la contribution qu’il continue d’apporter dans des conditions de plus en plus difficiles, précisant que le maintien de la présence de la FNUOD contribue grandement à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient, se félicitant des mesures prises pour renforcer la sûreté et la sécurité du personnel de la FNUOD, y compris celui du Groupe d’observateurs au Golan, et soulignant la nécessité de continuer à faire preuve de vigilance à cet effet,


Appelle les parties concernées à mettre immédiatement en œuvre sa résolution 338 (1973) du 22 octobre 1973;


Souligne l’obligation faite aux deux parties de respecter pleinement et scrupuleusement les dispositions de l’Accord de 1974 sur le dégagement des forces, appelle les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à prévenir toutes violations du cessez-le-feu et incursions dans la zone de séparation, et souligne qu’il ne devrait y avoir aucune activité militaire de quelque sorte que ce soit, notamment aucune opération militaire des forces armées arabes syriennes, dans la zone de séparation;


Souligne également qu’il ne devrait y avoir aucune activité militaire des groupes d’opposition armés dans la zone de séparation et prie instamment les États Membres de signifier clairement aux groupes d’opposition armés syriens présents dans la zone d’opérations de la FNUOD qu’ils doivent cesser toute activité susceptible de mettre en danger les soldats de la paix et d’accorder au personnel des Nations Unies la liberté dont il a besoin pour s’acquitter de son mandat en toute sécurité;


Appelle les parties à pleinement coopérer avec la FNUOD, à respecter ses privilèges et immunités et à assurer sa liberté de circulation ainsi que la sécurité et l’accès immédiat et sans entrave du personnel des Nations Unies s’acquittant de son mandat, y compris en envisageant l’utilisation, le cas échéant et à titre provisoire, d’un autre point d’arrivée et de départ pour assurer la relève des contingents en toute sécurité, en application des accords existants, et demande au Secrétaire général de lui signaler immédiatement, ainsi qu’aux pays fournisseurs de contingents, tous actes entravant l’aptitude de la FNUOD à s’acquitter de sa mission;


Se félicite des efforts déployés par la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement pour mettre en œuvre la politique de tolérance zéro du Secrétaire général à l’égard de tous actes d’exploitation et de violence sexuelles et veiller à ce que son personnel se conforme strictement au Code de conduite des Nations Unies, prie le Secrétaire général de continuer à prendre toutes les dispositions nécessaires à cet égard et à le tenir informé, et demande instamment aux pays qui fournissent des contingents de prendre des mesures préventives et disciplinaires pour que ces actes fassent l’objet d’enquêtes en bonne et due forme et soient dûment sanctionnés toutes les fois que leur personnel serait en cause;


Décide de renouveler pour une période de six mois, soit jusqu’au 30 juin 2014, le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement et prie le Secrétaire général de veiller à donner à la Force les moyens de s’acquitter de son mandat et à améliorer sa capacité de le faire en toute sécurité;


Prie le Secrétaire général de lui faire rapport tous les 90 jours sur l’évolution de la situation et sur les mesures prises pour appliquer la résolution 338 (1973).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité proroge le mandat des juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie jusqu’au 31 décembre 2014

CS/11222

Le Conseil de sécurité proroge le mandat des juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie jusqu’au 31 décembre 2014

18/12/2013
Conseil de sécuritéCS/11222
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7088e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DES JUGES DU TRIBUNAL PÉNAL

INTERNATIONAL POUR L’EX-YOUGOSLAVIE JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2014


Le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, une résolution par laquelle il renouvelle jusqu’au 31 décembre 2014, ou jusqu’à l’achèvement des affaires dont ils sont saisis si celui-ci intervient avant, le mandat des juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).


Par sa résolution 2130 (2013), adoptée par 14 voix pour et une abstention -celle de la Fédération de Russie-, le Conseil de sécurité prie également le TPIY de tout faire pour achever rapidement ses travaux afin de faciliter sa fermeture.  Il rappelle que, par sa résolution 1966 (2010), il avait déjà prié le TPIY d’achever ses procès en première instance et en appel au plus tard le 31 décembre 2014.  Le Conseil s’inquiète en outre à l’idée que le TPIY ne puisse pas respecter cette échéance.


À l’issue du vote, la délégation de la Fédération de Russie s’est exprimée pour déplorer que la stratégie d’achèvement des travaux du TPIY ait encore pris du retard.  Ce retard, a-t-il expliqué, porte préjudice aux accusés et a des incidences budgétaires pour les États Membres.  Il a regretté que les mesures avancées par son pays pour y remédier n’aient pas recueilli l’assentiment des membres du Conseil. 


TRIBUNAL INTERNATIONAL CHARGÉ DE JUGER LES PERSONNES ACCUSÉES DE VIOLATIONS GRAVES DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE COMMISES SUR LE TERRITOIRE DE L’EX-YOUGOSLAVIE DEPUIS 1991


Rapport du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (S/2013/463)


Lettre datée du 18 novembre 2013, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Président du Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 (S/2013/678)


Lettre datée du 18 novembre 2013, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Président du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux (S/2013/679)


Texte du projet de résolution (S/2013/746)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant qu’il est déterminé à combattre l’impunité des auteurs de crimes graves de droit international et que toutes les personnes mises en accusation par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie doivent être traduites en justice,


Prenant note de la lettre datée du 21 novembre 2013 adressée à son président par le Secrétaire général (S/2013/685), transmettant des lettres du Président du Tribunal datées du 30 octobre 2013 et du 19 novembre 2013,


Rappelant ses résolutions 827 (1993) du 25 mai 1993, 1503 (2003) du 28 août 2003 et 1534 (2004) du 26 mars 2004, et ses résolutions antérieures concernant le Tribunal,


Se félicitant de l’entrée en fonctions, le 1er juillet 2013, de la division du Mécanisme correspondant au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, et prenant note du bilan présenté par le Mécanisme (S/2013/679),


Rappelant ses résolutions antérieures portant prorogation du mandat des juges permanents et des juges ad litem du Tribunal siégeant aux Chambres de première instance et à la Chambre d’appel,


Tenant compte du bilan dressé par le Tribunal dans son rapport sur la stratégie d’achèvement des travaux (S/2013/678) et du calendrier actualisé des procès en première instance et en appel,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Prie le Tribunal de tout faire pour achever rapidement ses travaux afin de faciliter sa fermeture, compte tenu de la résolution 1966 (2010), dans laquelle il l’a prié d’achever ses procès en première instance et en appel au plus tard le 31 décembre 2014, et s’inquiète à l’idée qu’il ne puisse pas respecter cette échéance;


Décide de proroger jusqu’au 31 décembre 2014, ou jusqu’à l’achèvement des affaires dont ils sont saisis si celui-ci intervient avant, le mandat des juges ad litem du Tribunal siégeant aux Chambres de première instance et à la Chambre d’appel dont les noms suivent :


–     Koffi Kumelio A. Afande (Togo)

–     Carmel Agius (Malte)

–     Liu Daqun (Chine)

–     Theodor Meron (États-Unis d’Amérique)

–     Fausto Pocar (Italie)

−     Patrick Robinson (Jamaïque)

–     Jean-Claude Antonetti (France)

–     O-Gon Kwon (République de Corée)

–     Burton Hall (Bahamas)

–     Howard Morrison (Royaume-Uni)

–     Guy Delvoie (Belgique)

–     Christoph Flügge (Allemagne)

–     Alphons Orie (Pays-Bas)

–     Bakone Justice Moloto (Afrique du Sud)

–     Melville Baird (Trinité-et-Tobago)

–     Flavia Lattanzi (Italie)

–     Antoine Kesia-Mbe Mindua (République démocratique du Congo);


Souligne que les États doivent coopérer pleinement avec le Tribunal, notamment en lui fournissant des informations susceptibles de l’aider dans ses travaux, ainsi qu’avec le Mécanisme;


Décide de rester saisi de la question.


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Cinquième Commission: le Secrétaire général demande un budget de 12 millions de dollars pour la Mission chargée d’éliminer les armes chimiques en Syrie

AG/AB/4095

Cinquième Commission: le Secrétaire général demande un budget de 12 millions de dollars pour la Mission chargée d’éliminer les armes chimiques en Syrie

18/12/2013
Assemblée généraleAG/AB/4095
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                             

25e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DEMANDE UN BUDGET DE 12 MILLIONS

DE DOLLARS POUR LA MISSION CHARGÉE D’ÉLIMINER LES ARMES CHIMIQUES EN SYRIE


À deux jours de la clôture de ses travaux, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a examiné aujourd’hui la demande du Secrétaire général visant à ce que l’on prévoit en 2014 un budget de 12 millions de dollars pour la Mission chargée d’éliminer le programme d’armes chimiques de la République arabe syrienne.  La Commission a aussi examiné, entre autres sujets, le financement demandé pour la troisième Conférence sur les petits États insulaires en développement et pour les préparatifs de la Conférence Habitat III.


Une somme de 11,8 millions de dollars est demandée en 2014 pour la « Mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU) chargée d’éliminer le programme d’armes chimiques de la République arabe syrienne ».  Composée de 123 personnes, dont 73 basées à Damas, 42 à Chypre, 7 à New York et 1 à La Haye, la « Mission conjointe » doit achever son mandat au 30 juin 2014, dans le strict respect de la décision du Conseil exécutif de l’OIAC et de la résolution du Conseil de sécurité.


Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de Fidji a jugé indispensable que la communauté internationale finance, comme il se doit, la troisième Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement qui doit se tenir du 1er au 4 septembre 2014 à Samoa.  Un montant supplémentaire de 762 600 dollars est demandé pour les frais d’interprétation et de documentation.


Pour ce qui est du financement des travaux préparatoires de la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) prévue en 2016, le représentant du Groupe des 77 s’est inquiété de ce que, sur les 12,9 millions nécessaires, seuls 3,7 millions aient été prévus au budget ordinaire.  Il a estimé que la raison fournie pour justifier la répartition du financement entre le budget ordinaire et le Fonds d’affectation spéciale n’est pas claire.


Au nom du Groupe des États arabes, le représentant de l’Arabie saoudite a commenté la proposition sur le renforcement duCentre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe, pour lequel des ressources supplémentaires de 2 millions 166 600 dollars sont demandées.  En cette « Journée mondiale de la langue arabe », le représentant s’est inquiété du manque de personnel et de matériel de formation en arabe qui est pourtant une langue officielle de l’ONU.  Il a voulu que le Centre soit financé à partir du budget ordinaire des Nations Unies.


Les rapports du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) ont été présentés par son Président, M. Carlos Ruiz Massieu.


La Cinquième Commission devrait achever la partie principale de sa session, ce vendredi 20 décembre, avec l’adoption du budget 2014-2015 de l’Organisation.


PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2014-2015


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) (A/68/7/Add.17)


Pour établir ce rapport, le CCQAB a examiné celui du Secrétaire général A/68/327/Add.7 qui demande pour 2014 des crédits de 50 millions 394 800 dollars, déduction faite des contributions du personnel.  De ce montant, 31 millions 165 100 dollars serviront aux dépenses opérationnelles, dont 9 090 000 dollars pour les installations et infrastructures.  Notant que seulement 42,7% des ressources demandées pour ces installations et infrastructures ont été utilisées au 21 novembre 2013, le CCQAB recommande de réduire l’enveloppe requise de 1 702 500 dollars et demande donc à l’Assemblée générale d’approuver un budget de 48 692 300 dollars pour 2014.


Rapport du CCQAB sur la Mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’Organisation des Nations Unies chargée d’éliminer le programme d’armes chimiques de la République arabe syrienne (OIAC-ONU) (A/68/7/Add.18)


À l’examen du rapport du Secrétaire général A/68/327/Add.8 et Corr.2, le CCQAB note que les montants prévus pour financer l’achèvement des activités de la phase II et la mise en œuvre intégrale de la phase III du programme de la Mission pour la période allant du 1er janvier au 30 juin 2014 sont estimés à 11 millions 822 900 dollars, hors contributions du personnel.


Les premières activités menées par la Mission conjointe OIAC-ONU, d’octobre à décembre 2013, ont été financées par un crédit de 5 millions 073 300 dollars.  Mais les dépenses engagées à ce jour s’élèvent à environ 2,6 millions de dollars.  S’il reconnaît la complexité de la Mission et les contraintes supplémentaires auxquelles elle doit faire face en raison des délais serrés qui lui sont imposés, le CCQAB trouve tout de même que les ressources demandées sont excessives.


Rapport du CCQAB sur les prévisions révisées suite aux résolutions adoptées par le Conseil des droits de l’homme à ses 22e, 23e et 24e sessions ( A/68/7/Add.15)


Pour établir ce rapport, le CCAQ a examiné celui du Secrétaire général A/68/634 qui indique que le montant total des dépenses découlant de l’adoption de 63 résolutions et décisions issues des sessions du Conseil des droits de l’homme est de 28 millions 991 100 dollars, dont un montant supplémentaire de 10 millions 945 900 dollars à répartir entre les budgets biennaux 2012-2013 et 2014-2015.


Le CCQAB note que, sur ce total, 4 millions 307 200 dollars, pour 2012-2013, et 10 millions 465 200 dollars, pour 2014-2015, doivent servir à financer des activités à caractère permanent, pour lesquelles des crédits ont déjà été prévus dans les budgets-programmes correspondants.


Rapport du CCQAB sur les incidences du projet de résolution A/C.3/68/L.31/Rev.1 relatif auComité des droits de l’homme (A/68/7/Add.20)


Ayant examiné l’état présenté par le Secrétaire général dans le document A/C.5/68/15, le CCQAB prévient que si l’Assemblée générale adopte le projet de résolution A/C.3/68/L.31/Rev.1, permettant au Comité des droits de l’homme d’allonger la durée deses sessions d’une semaine en 2014 et en 2015, des crédits supplémentaires d’un montant de 1 million 501 100 dollars seraient nécessaires.


Rapport du CCQAB sur les incidences du projet de résolution A/C.3/68/L.52/Rev.1 relatif auCentre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe (A/68/7/Add.23)


Après examen de l’état présenté par le Secrétaire général dans le document A/C.5/68/17, le CCQAB prévient que si l’Assemblée générale adopte le projet de résolution A/C.3/68/L.52/Rev.1, qui propose de renforcer les moyens du Centre, des ressources supplémentaires d’un montant total net de 2 millions 166 600 dollars seraient nécessaires.


Rapport du CCQAB sur les incidences du projet de résolution A/C.2/68/L.61 relatif à l’application des décisions prises par la Conférence de l’ONU sur les établissements humains (Habitat II) et au renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) (A/68/7/Add.19)


À l’examen de l’état présenté par le Secrétaire général dans le document A/C.5/68/18, le CCQAB souligne que si l’Assemblée générale adopte le projet de résolution A/C.2/68/L.61, il faudra prévoir pour l’exercice biennal 2014-2015, des ressources supplémentaires d’un montant de 2 millions 073 700 dollars.


Rapport du CCQAB sur les incidences du projet de résolution A/C.2/68/L.67relatif ausuivi et à l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/68/7/Add.21)


Après lecture de l’état présenté par le Secrétaire général dans le document A/C.5/68/19, le CCQAB indique que l’adoption du projet de résolution A/C.1/68/L.67 entraînerait des dépenses supplémentaires de 762 600 dollars pour 2014-2015.  Ce projet fait référence au Document final de la Conférence de l’ONU sur le développement durable, tenue à Rio de Janeiro (Brésil), du 20 au 22 juin 2012 qui demande l’organisation d’une troisième conférence internationale consacrée aux petits États insulaires en développement.  Elle doit avoir lieu du 1er au 4 septembre 2014 aux Samoa.


Rapport du CCQAB sur l’ état récapitulatif des incidences des prévisions révisées du Fonds de réserve ( A/68/7/Add.22)


Ayant examiné l’état présenté par le Secrétaire général dans le A/C.5/68/20, le CCQAB indique que le montant du fonds de réserve est égal à 0,75% du montant de l’estimation préliminaire, soit 40 millions 445 043 dollars, du budget 2014-2015.  Cette somme est destinée à couvrir les dépenses supplémentaires.  Le montant total des dépenses sur lesquelles la Cinquième Commission est appelée à se prononcer s’élève à 24 millions 330 600 dollars.  Le CCQAB recommande de réduire ce dernier montant de 4 millions 567 200 dollars, pour le fixer à 19 763 400 dollars.  Si l’Assemblée approuve le financement proposé, le solde du fonds de réserve se chiffrerait à 20 millions 681 643 dollars.


Rapport du CCQAB sur les prévisions révisées par rapport à l’incidence du mouvement des taux de change et de l’inflation ( A/68/7/Add.24 )


Pour établir ce rapport, le CCQAB a examiné la version préliminaire des rapports du Secrétaire général concernant les incidences du mouvement des taux de change et de l’inflation sur le budget-programme pour 2014-2015 (A/68/659) et sur les projets de budget du Tribunal pénal international pour le Rwanda, du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux pour 2014-2015 (A/68/660). 


Le CCQAB note que le Secrétariat a commencé à recourir à des contrats de change à terme libellés en francs suisses au cours de l’exercice biennal 2012-2013, et compte faire de même durant l’exercice 2014-2015.  Dans le projet de budget biennal 2014-2015, l’actualisation des coûts proposée se traduirait par une minoration de 43 millions 637 400 dollars des dépenses.  Estimées à 5 milliards 547 750 400 dollars, dans l’hypothèse de l’application des recommandations du Comité consultatif, ces dépenses seraient réduites à 5 milliards 504 113 000 dollars.


Déclarations


M. PETER THOMSON (Fidji), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a dit accorder une grande importance au pilier « droits de l’homme » et a regretté qu’une partie importante de ce type de mandats repose sur un financement extrabudgétaire.  S’agissant des ressources supplémentaires de 5 millions 139 000 dollars découlant de résolutions et décisions approuvées par le Conseil des droits de l’homme, M. Thomson a demandé que cette somme soit mobilisée et noté la possibilité d’absorber un montant de 1 million 225 500 dollars dans le budget 2012-2013.


S’agissant des incidences budgétaires du projet de résolution du Comité des droits de l’homme, le représentant a appuyé le montant total des dépenses supplémentaires.  C’est le moins que l’on puisse faire pour permettre au Comité de traiter des cas les plus urgents.


Pour ce qui est du projet de budget des travaux préparatoires de la Conférence Habitat III prévue en 2016, M. Thomson s’est dit préoccupé par le fait que sur les 12,9 millions nécessaires, seuls 3,7 millions sont prévus dans le budget ordinaire.  Il a fait sien l’avis du CCQAB selon lequel la raison fournie pour justifier la répartition entre le budget ordinaire et le Fonds d’affectation spéciale n’est pas claire.  Il a demandé pourquoi toutes les fonctions essentielles du secrétariat d’Habitat III ne sont pas financées par le budget ordinaire.


Quant à la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, M. Thomson a dit qu’un processus préparatoire solide est un élément critique pour une Conférence qui devra répondre aux aspirations des petits États insulaires.  C’est pourquoi, il a souhaité que ce processus préparatoire soit financé par le budget ordinaire et a demandé à nouveau que tous les mandats approuvés par les organes intergouvernementaux reçoivent des ressources suffisantes du budget ordinaire.


M. AL-MOUTTAIRI (Arabie saoudite), parlant au nom de la Ligue des États arabes, a souligné l’importance de financer les activités du Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe à partir du budget ordinaire des Nations Unies.  Il a insisté pour que le Centre reçoive des ressources suffisantes pour lui permettre de jouer un rôle efficace dans la région.  En raison du manque de personnel et de matériel de formation en arabe qui est pourtant une langue officielle de l’ONU, le Centre n’a pas pu répondre aux demandes croissantes des États Membres, a regretté le représentant.  Il n’a pas manqué de souligner que les mandats du Centre concernent une vingtaine de pays.


Mme MELISSA JOHNSON (Jamaïque) a jugé indispensable que la communauté internationale fournisse le soutien nécessaire à l’organisation de la troisième Conférence sur les petits États insulaires en développement ainsi qu’à son processus préparatoire.  Elle a appuyé le montant total de 762 600 dollars demandé pour financer cette Conférence.  Elle a rappelé que des réunions préparatoires régionales ont eu lieu à Fidji, en Jamaïque et aux Seychelles pour identifier les priorités et a précisé que ces priorités ont depuis été intégrées dans le Document final de la réunion interrégionale des petits États insulaires en développement tenue à la Barbade en août 2013.  Elle a jugé essentiel que tous les mandats approuvés par les organes intergouvernementaux bénéficient d’un financement prévisible et adéquat.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale adopte 68 résolutions et 7 décisions présentées par sa Troisième Commission

AG/11474

L’Assemblée générale adopte 68 résolutions et 7 décisions présentées par sa Troisième Commission

18/12/2013
Assemblée généraleAG/11474
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-huitième session                                  

69e & 70e séances plénières

Matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE 68 RÉSOLUTIONS ET 7 DÉCISIONS PRÉSENTÉES PAR SA TROISIÈME COMMISSION


Elle reconnaît le droit à la vie privée à l’ère du numérique et fait pour la

première fois référence aux aspects juridiques que pose l’utilisation des drones


L’Assemblée générale a, aujourd’hui, fait siennes 68 résolutions, dont 13 à l’issue d’un vote, et 7 décisions qui lui avaient été transmises par sa Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.


Ont ainsi été adoptées, parmi celles-ci, des résolutions spécifiques sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, en République populaire démocratique de Corée (RPDC), et ce en dépit de l’opposition farouche exprimée par les pays concernés.


Par une résolution sans précédent, l’Assemblée générale a invité les États « à respecter et à protéger le droit à la vie privée, notamment dans le contexte de la communication numérique ».  


Autre grande première, elle a pris note avec intérêt, dans une résolution consensuelle, des recommandations du Rapporteur spécial sur la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, M. Ben Emmerson, en ce qui concerne la nécessité « urgente et impérieuse » de parvenir à un accord parmi les États Membres sur les questions juridiques soulevées par l’utilisation « d’aéronefs pilotés à distance », ou drones armés.


L’Assemblée a condamné sans équivoque, par un autre texte, toutes les attaques et violences contre les journalistes et le personnel des médias, « en situation de conflit aussi bien qu’en temps de paix » et décide, par ailleurs, de proclamer le 2 novembre de chaque année: « Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes ».


L’Assemblée a aussi proclamé le 30 juillet: « Journée mondiale contre la traite des êtres humains », dont la majorité des victimes sont des femmes et des filles.


Dans un texte sur la situation des droits de l’homme en Syrie, l’Assemblée a condamné « vigoureusement l’emploi d’armes chimiques » et a pris note du rapport du 16 septembre 2013 établi par la Mission d’enquête des Nations Unies concernant les allégations d’emploi de telles armes.  Elle a demandé qu’une conférence internationale sur la Syrie soit organisée « dans les meilleurs délais ».


Signalant que l’époque de l’impunité était révolue, notamment pour les crimes fondés sur le sexe, l’Assemblée a eu recours à une expression sexospécifique pour exhorter les États à « condamner publiquement la violence à l’égard des défenseuses des droits de l’homme ».  


Profondément préoccupée par le niveau élevé d’impunité associé au meurtre sexiste de femmes et de filles, l’Assemblée, dans une autre résolution inédite, a prié le Secrétaire général de réunir un groupe intergouvernemental d’experts à composition non limitée chargé de débattre de moyens plus efficaces pour prévenir ces types de meurtres, « enquêter à leur sujet et en poursuivre et punir les auteurs en vue de formuler des recommandations concrètes ».


S’agissant de la prévention de la violence à l’égard des filles, l’Assemblée a décidé d’organiser, à sa soixante-huitième session, une table ronde sur les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés dans le monde, et leur prise en considération dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Également au chapitre des nouveautés, sur le droit à la vérité pour les victimes des violations flagrantes des droits de l’homme, en particulier les disparitions forcées, l’Assemblée s’est félicitée de la création, dans plusieurs États de mécanismes judiciaires spécifiques et de mécanismes non judiciaires, telle que la Commission Vérité et réconciliation.


Prenant note du dernier rapport du Conseil des droits de l’homme, de son additif et des recommandations qui y figurent, l’Assemblée a décidé, à l’issue d’un vote, d’« attendre la fin des consultations sur cette question pour examiner la résolution 24/24 du Conseil ».  Datée du 27 septembre 2013, cette résolution traite de la coopération avec l’ONU, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme.  Il y est recommandé au Secrétaire général de nommer un « point focal » afin d’encourager la prévention des actes de représailles et d’intimidation auxquels expose une telle coopération.


L’Assemblée a aussi pris note du Document final de la Conférence préparatoire mondiale autochtone, qui s’est déroulée à Alta (Norvège) en juin 2013, et des autres propositions formulées par les peuples autochtones en prévision de la Conférence mondiale, qui aura lieu lors d’une réunion plénière de haut niveau à New York les 22 et 23 septembre 2014.


Enfin, l’Assemblée à décidé de reporter l’examen des résolutions sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, le Comité des droits de l’homme et le Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe, en raison des incidences budgétaires.


Dans la matinée, dans une de ses trois résolutions sur la culture de paix, l’Assemblée générale a condamné les tentatives visant à décourager et à détourner de la tâche ardue du développement, des populations qui aspirent à des réformes politiques, à la modération et au développement solidaire, pour les entraîner vers la violence.  L’Assemblée a aussi adopté des résolutions sur le Processus de Kimberley et l’aide aux survivants du génocide au Rwanda. 


Elle a élu la Bosnie-Herzégovine et le Guatemala au Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix pour un mandat de deux ans commençant le 1er janvier 2014.


Demain à partir de 10 heures, l’Assemblée générale consacrera une réunion spéciale à Nelson Mandela. 


CULTURE DE PAIX


Rapport du Secrétaire général sur la promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix  (A/68/286)


Ce rapport fournit un aperçu général des activités menées par les principales entités des Nations Unies dans le domaine du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix.  Il couvre un large éventail de sujets, y compris l’attention portée récemment sur les principaux acteurs concernés, à savoir l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’Alliance des civilisations, sur le travail permanent des organismes des Nations Unies sur la promotion du dialogue entre les religions par la coopération avec les organisations confessionnelles, et sur le travail important effectué concernant les cultures autochtones ainsi qu’une approche de la question fondée sur les droits.


Le rapport démontre la détermination d’un grand nombre d’entités des Nations Unies à prendre pleinement en compte la dimension culturelle, au sens large du terme, dans leurs activités et leurs politiques, par toute une série de moyens.  La promotion du dialogue entre les religions et les cultures est liée à d’autres aspects importants du travail des Nations Unies, comme le rapprochement des cultures, la coexistence pacifique et le développement.  Elle doit dès lors être reconnue dans tous les efforts visant à améliorer le travail de l’Organisation.  Le dialogue interreligieux et interculturel est une des dimensions d’une problématique plus vaste qui touche au travail de nombreuses entités du système des Nations Unies. La proclamation, par l’Assemblée générale de la période 2013 à 2022 en tant que Décennie internationale du rapprochement des cultures offre un cadre pour ces activités interconnectées.


Organisme principal des Nations Unies pour la Décennie internationale, l’UNESCO a lancé une consultation avec tous les partenaires concernés des Nations Unies, y compris les organisations intergouvernementales, les organisations non gouvernementales et la société civile, indique le Rapport de la Directrice générale de l’Organisation sur la suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de paix (A/68/216).  Le but est de solliciter des contributions et des idées pour l’élaboration d’un plan d’action qui pourrait ouvrir la voie à un rapprochement authentique des cultures.  Il est aussi de disposer d’un outil flexible et efficace permettant d’identifier les initiatives, les programmes et les activités stratégiques aux niveaux local, national, régional et mondial et de souligner la valeur et l’impact particuliers du dialogue interculturel et interreligieux comme moyen d’alimenter la durabilité harmonieuse de la riche diversité du monde.


La Décennie offrira une occasion unique de réaffirmer les idéaux d’une humanité plurielle où diversité culturelle et dialogue se renforcent mutuellement et où la coopération internationale peut être renforcée par l’éducation, les sciences, la culture, la communication et l’information, en assurant un rapprochement plus étroit entre les cultures et les pays.  Elle constitue aussi un cadre approprié sur lequel s’appuyer et promouvoir les réalisations de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde (2001 2010) et de l’Année internationale du rapprochement des cultures (2010).


Étant donné les diverses résolutions adoptées par l’Assemblée générale sur des thèmes qui touchent à la culture de la paix et de la non-violence, au dialogue, à la diversité culturelle à la coexistence pacifique, à la tolérance et à la compréhension mutuelle, notamment la résolution 67/104 relative à la promotion du dialogue, de l’entente de la coopération entre les religions au service de la paix, il est recommandé que la possibilité de mieux relater la mise en œuvre de ces résolutions et d’en faire rapport dans un cadre unique devrait être envisagée, ce qui permettrait d’améliorer le centrage et le suivi sur des questions distinctes, mais connexes, tout en réduisant les inefficacités et les redondances.


Un cadre unique et flexible offrirait une base pour des partenariats plus fructueux à tous les niveaux, ce qui s’avérerait capital, dans la mesure où les défis qui nous attendent indiquent qu’il sera essentiel d’élargir le champ du dialogue entre les cercles de ceux qui sont déjà convaincus de ses potentialités en termes de paix et d’harmonie.


L’histoire a appris que la paix ne peut jamais être tenue pour acquise.  Elle ne surgit pas du vide.  Elle s’appuie sur le développement humain et durable, qu’elle favorise.  Une attention accrue devrait être portée aux liens étroits qui existent entre la diversité culturelle, le dialogue et le développement.  « La paix et le développement sont les deux faces d’une même médaille. »  Un effort conjoint est dès lors nécessaire pour transposer ces valeurs en objectifs de développement mondial pour l’après-2015, à adopter par la communauté internationale, les gouvernements et les organisations de la société civile.


Déclarations


Mme NORAZLIANAH IBRAHIM, (BrunéiDarussalam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a fait remarquer que l’Asie du Sud-Est attire, depuis des siècles, des visiteurs du monde entier dont les influences culturelles et religieuses sont toujours présentes.  L’ASEAN juge positif cet énorme héritage et embrasse son unicité sans réserve pour réaliser la Communauté de l’ASEAN en 2015.  À cette fin, l’ASEAN donne la priorité à la promotion du dialogue et de la compréhension.  Sa diversité est un élément essentiel au développement économique et social et au maintien de la paix et de la sécurité dans la région.  L’ASEAN continuera de respecter la culture de paix à travers des initiatives comme le Mouvement global des modérés.  En effet, aujourd’hui dans le monde, la ligne de démarcation oppose les modérés et les extrémistes de toutes les religions et croyances et dans toutes les régions.  La représentante a encouragé les peuples, en particulier les jeunes, à être socialement responsables et à prendre soin des uns et des autres en dépit des différences.  Elle a indiqué que l’ASEAN accueillera en août 2014 le Forum mondial de l’Alliance des civilisations, avant de saluer la contribution de Nelson Mandela à la culture de paix.


Parlant de la résolution contre la violence et l’extrémisme violent, M. IOANNIS VRAILAS, Union européenne, a tenu à remercier l’Iran pour l’esprit ouvert et constructif avec lequel il a mené les consultations.  Il s’est félicité de l’intégration dans le texte de nombreuses propositions de l’Union européenne qui est très engagée dans la lutte contre l’extrémisme violent.  L’Union européenne, a dit le représentant, est convaincue de l’importance capitale du respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Il a salué la contribution de l’Iran à ce que les peuples de l’ONU ont exprimé dans le préambule de la Charte de l’ONU à savoir mettre fin aux guerres, réaffirmer les droits de l’homme, respecter l’état de droit et promouvoir le progrès social et de meilleures conditions de vie dans une liberté plus large.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) est revenu sur l’appel lancé, en 2010, par le Premier Ministre malaisien, pour exhorter la « majorité silencieuse des modérés » à se rassembler en un mouvement mondial pour se réapproprier le devant de la scène contre les « voix assourdissantes de la haine et de l’extrémisme ».  Le représentant a évoqué la vie de Nelson Mandela qui illustrait, à ses yeux, les vertus du pardon et de la conciliation.  Il a également estimé que la modération est illustrée dans le comportement de Malala Yousafzai qui, a-t-il salué, après avoir été la cible d’une attaque odieuse des extrémistes, a tout de même poursuivi son combat pour la noble cause de l’éducation pour tous.  Malala est la preuve que la modération et la prise de position contre l’extrémisme ne sont pas un signe de faiblesse ou une tentative d’apaisement, mais bien la voie de l’autonomisation pour laisser une marque positive, a-t-il commenté.


M. Haniff a évoqué la création, il y a trois ans, du Mouvement global des modérés dont l’objectif, a-t-il expliqué, est de canaliser le courage et l’esprit de Nelson Mandela et de Malala Yousafzai.  L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) a donné son appui au Mouvement, reconnaissant ainsi que la modération est une valeur essentielle pour elle.  L’initiative a également été appuyée lors de nombreuses réunions et conférences internationales, notamment celles du Mouvement des pays non alignés, de l’Organisation de la Coopération islamique, du Commonwealth et de la Réunion Asie-Europe.  Le Mouvement global des modérés est capable de compléter la mission et l’action de l’ONU dans la promotion de la culture de la paix et sa Fondation (FGMM) travaille avec l’Alliance des civilisations pour une meilleure compréhension du concept de « modéré » et sa contribution au respect du dialogue entre les religions, les cultures et les croyances.


Mme FARAH T A S H ALGHARABALLY (Koweït) a salué les progrès réalisés par l’UNESCO et l’Alliance des civilisations.  Les peuples des Nations Unies sont uniques mais différents par leur naissances d’où l’importance de la culture de paix, a-t-elle insisté.  L’Alliance de civilisations ne signifie pas qu’il faut renoncer aux croyances et aux cultures mais au contraire qu’il faut accepter et apprendre les différences, a-t-elle argué, en énumérant les initiatives de son pays au sein de l’Alliance notamment un plan national pour la tolérance.  Plus de 120 nationalités vivent au Koweït côte à côte, a-t-elle dit, et pour enrichir la culture de paix, il faut y croire, y travailler, favoriser la lutte contre la pauvreté et le chômage parce que pour ceux dont les droits sont violés, il est difficile de respecter la culture de paix.


Mme HUDA AL-JEFAIRI (Qatar) a dit l’importance de promouvoir le dialogue et la compréhension entre les différentes religions et croyances et a appelé la communauté internationale à créer les conditions propices à cette fin.  La culture de paix est un prolongement de la démocratie et il importe donc de combler les écarts économiques et sociaux au sein des sociétés.  La représentante a insisté sur le rôle de l’éducation et des éducateurs dans la promotion de la culture de la paix.  Elle a parlé du Centre national de Doha sur le dialogue entre les religions et indiqué que son pays a accueilli le quatrième Forum annuel de l’Alliance des civilisations.  Le Gouvernement qatari s’est par ailleurs engagé à intégrer le concept de culture de paix dans les manuels scolaires, tout en poursuivant son initiative visant à scolariser des milliers d’enfants dans les pays touchés par les conflits.


M. LOUISMONGKOL SAPKUL (Thaïlande) a souligné que la promotion de la culture de la paix comprend plusieurs dimensions et qu’il est donc nécessaire d’apprendre des autres.  La paix, a-t-il aussi souligné, est l’objectif ultime commun.  Il est donc troublant de voir des guerres de religion.  Si elles sont causées par une mauvaise interprétation de la religion, il faut alors améliorer la compréhension des religions, croyances ou confessions et convoquer, pour ce faire, les leaders religieux.  La région d’Asie-Pacifique est la région la plus diverse au monde en termes de religion, a rappelé le représentant dont le pays a compris l’importance du Dialogue interreligieux au niveau régional.


La Thaïlande est également convaincue que les femmes sont des agents de la paix et reconnaît le rôle des médias dans la promotion de la culture de la paix.  Mais, a dit le représentant, le rôle et l’influence des médias peuvent être un couteau à double-tranchant.  Il faut les rappeler à leur obligation d’impartialité et de responsabilité dans la diffusion d’informations.  Enfin, la Thaïlande adhère totalement à l’idée que les dialogues interreligieux et interculturels sont étroitement liés au programme sur la culture de la paix.  Elle appuie donc la présentation d’un rapport unique pour parler de ces questions.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) s’est réjoui que divers programmes et projets aient été mis en place en matière d’éducation, de jeunesse, de média et de migration, et que plusieurs plans d’action aient été élaborés, dont le plan d’action de Rabat adopté en octobre 2012 qui vise notamment à prévenir toute incitation à la discrimination, à l’hostilité et à la violence.


Il a ajouté que les fora de l’Alliance des civilisations, tenus à Doha et à Vienne, ont permis de déboucher sur l’élaboration d’une stratégie 2013-2018, comportant six domaines d’action allant du domaine de la jeunesse, de la consolidation des partenariats, de la prévention des conflits en passant par le financement et la structure de l’Alliance.


Le représentant a en outre déclaré que l’appropriation de cet objectif par chacun des États Membres, par les différents départements concernés et par la société civile ainsi que la prise de mesures pour combattre l’extrémisme, l’intolérance et le préjudice d’autres communautés et religions, constituent un complément nécessaire à une véritable politique de promotion au quotidien, du dialogue et de la coexistence entre les civilisations.


Cette tâche et cette responsabilité deviennent des plus urgentes au regard d’une conjonction marquée par l’ébranlement des référentiels, la montée de l’extrémisme de tous bords, de la xénophobie, de l’islamophobie et des autres formes de discrimination.  Le représentant a déclaré que les avancées de l’Alliance des civilisations ne peuvent se concrétiser et s’inscrire dans la durée, sans la résorption des conflits, et la mise en place d’un partenariat mondial pour l’atteinte par toutes les nations, des objectifs du Millénaire.  Il a espéré que la mise en œuvre de la Décennie internationale 2013-2022, pour le rapprochement des cultures, contribuera substantiellement à l’émergence d’une véritable culture de tolérance, de dialogue et d’entente entre les États Membres.


M. RUBÉN ARMANDO ESCALANTE HASBÚN (El Salvador) a indiqué que son pays a parcouru un long chemin depuis les années 1970, grâce aux processus de Contadora et d’Esquipulas, avant d’être considéré comme une terre de paix, de liberté, de démocratie et de développement.  Il a rejeté les « agendas cachés » cherchant à impliquer son pays dans une relation belliqueuse qui risquerait de mettre à mal le développement.  El Salvador est considéré par les Nations Unies comme un modèle de consolidation de la paix et, lors de son mandat à la Commission de consolidation de la paix, El Salvador a partagé son expérience, contribuant ainsi à régler plusieurs conflits dans le monde.  M. Escalante Hasbún a souligné le ferme attachement de son pays à l’intégration centroaméricain.  Il a salué le Programme de gestion des transformations sociales de l’UNESCO.


M. CHRISTOPHE LOBRY-BOULANGER, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a souligné que la violence sexuelle et sexiste est souvent la continuité d’une situation préexistante de vulnérabilité et de risque, de discrimination et de violence, et a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour prévenir cette violence et s’assurer que les personnes qui en sont victimes ne souffrent pas du double fardeau de la discrimination et du manque d’accès aux services d’appui.  Il a indiqué que lors de la dix-neuvième session de son Assemblée générale, qui s’est tenue le mois dernier à Sydney, la FICR a adopté une résolution qui souligne, notamment, que les personnes handicapées font face à des barrières qui entravent leur inclusion sociale, leur développement économique et qui ont un impact négatif sur leur accès au marché du travail, à l’éducation et à l’emploi.  Ce texte appelle aussi les « composantes du Mouvement » à veiller à la protection des personnes handicapées, notamment dans les situations de conflit armés et de catastrophes naturelles.


M. Lobry-Boulanger s’est félicité de la tenue, au mois d’octobre, de la Réunion de haut niveau sur la migration et le développement et de la ferme dénonciation, dans le Document final, de l’intolérance manifestée à l’égard de migrants.  Il a également appuyé l’appel lancé pour faire appliquer ou renforcer les lois existantes afin de punir les auteurs d’actes xénophobes et d’intolérance.  Il a rappelé que dans sa Stratégie 2011, le FICR a signalé que les migrants sont particulièrement vulnérables à la violence.  La FICR, a-t-il dit, est déterminée à prévenir la violence, la victimisation et l’exploitation des femmes migrantes et de leur famille.  Elle lutte contre la traite des êtres humains et fait tout pour qu’une protection et une aide soient assurées aux migrants, quel que soit leur statut juridique.


Adoption de résolutions


Aux termes de la résolution sur la suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de paix (A/68/L.28), adoptée, l’Assemblée générale note que le Secrétaire général a dit que la paix devait être dûment prise en compte lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  Elle invite les entités du système des Nations Unies à prendre en compte les huit domaines d’intervention du Programme d’action dans leurs programmes d’activités.  Elle exhorteles autorités compétentes à dispenser aux enfants une éducation qui favorise une culture de paix en faisant une place notamment à la compréhension de l’autre, à la tolérance, à la citoyenneté agissante et aux droits de l’homme.


L’Assemblée souligne le rôle que joue l’UNESCO en mobilisant en faveur d’une culture de paix, de la diversité culturelle et du dialogue entre les cultures l’ensemble des parties prenantes, qu’elles appartiennent ou non au système des Nations Unies, et l’invite à poursuivre son travail de communication et d’information, y compris grâce au site Web sur la culture de la paix.


Elle invite les États Membres, tous les organismes des Nations Unies et les organisations de la société civile à prêter une attention croissante à la célébration chaque année, le 21 septembre, de la Journée internationale de la paix, qui doit être une journée mondiale de cessez-le-feu et de non-violence.  Elle prie son président d’envisager d’organiser un forum de haut niveau sur la mise en œuvre du Programme d’action, qui se tiendrait à l’occasion de l’anniversaire de son adoption, le ou vers le 13 septembre.


L’Assemblée invite aussi le Secrétaire général à réfléchir aux mécanismes et stratégies qu’il conviendrait d’adopter, en particulier dans le domaine de l’informatique et des communications, pour mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action.


Par la résolution sur la promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix (A/68/L.30),adoptée, l’Assemblée générale prend note du rôle de chef de file que joue l’UNESCO et se félicite du lancement de la Décennie internationale du rapprochement des cultures (2013-2022).  Elle dit attendre avec intérêt la Conférence internationale de haut niveau de la Réunion Asie-Europe sur le dialogue interculturel et interconfessionnel, qui doit se tenir à Saint-Pétersbourg, en Fédération de Russie, en juillet 2014.


L’Assemblée prend note du document final du cinquième Forum mondial de l’Alliance des civilisations de l’Organisation des Nations Unies, tenu à Vienne les 27 et 28 février 2013, intitulé « Déclaration de Vienne sur l’Alliance des civilisations », et attend avec intérêt le sixième Forum mondial de l’Alliance des civilisations, qui doit se tenir à Bali (Indonésie) en août 2014.


Aux termes de la résolution sur un monde contre la violence et l’extrémisme violent, adoptée, l’Assemblée générale condamne les attaques ciblant des populations civiles, y compris des femmes et des enfants, commises notamment par des extrémistes violents, ainsi que les tentatives visant à décourager et à détourner de la tâche ardue du développement des populations, qui aspirent à des réformes politiques, à la modération et au développement solidaire, pour les entraîner vers la violence.


Elle encourage les efforts déployés par les dirigeants pour débattre au sein de leurs communautés des causes de l’extrémisme violent et de la discrimination et élaborer des stratégies pour s’attaquer à ces causes.  Elle soulignequ’il importe que les États condamnent fermement toutes les formes de violence faites aux femmes et s’abstiennent d’invoquer quelque coutume, tradition ou considération religieuse que ce soit pour se soustraire à l’obligation qui leur incombe d’éliminer ces violences.


L’Assemblée demande à tous les États, dans le cadre de leur lutte contre l’extrémisme violent, de respecter et de protéger les droits de l’homme, les libertés fondamentales et l’état de droit.  Elle reconnaît la contribution positive que l’exercice du droit à la liberté d’expression et aux informations, peut apporter à la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance et réaffirme qu’il convient de respecter l’indépendance éditoriale et l’autonomie des médias.


Explications de position


Parlant en particulier de la résolution sur la promotion du dialogue, la représentante de l’Union européenne a dit apprécier que le préambule contienne un nouveau paragraphe dans lequel l’Assemblée générale se dit consciente que les individus et les organisations compétentes de la société civile contribuent utilement à la promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures.  Il faut, a-t-elle voulu, toujours mentionner « religion ou croyance » ensemble, avant de saluer les négociateurs pour avoir accepté un libellé plus appuyé sur le rôle de la société civile.  Elle a souhaité que cette résolution soit transformée en une initiative biennale.


Le représentant d’Israël a accusé la « théocratie iranienne » d’avoir présenté une résolution truffée d’hypocrisies.  L’Iran cherche à chevaucher la vague vers la légitimité internationale, mais ses ambitions ne peuvent noyer les cris de son peuple, victime d’un régime qui prétend être progressif mais qui est en fait tragiquement régressif.  Le représentant a notamment accusé le régime iranien de pendre les homosexuels, de lapider les femmes, d’emprisonner les journalistes et d’exécuter les opposants politiques.  L’Iran est le principal sponsor du terrorisme et le principal fournisseur d’armes au Moyen-Orient, a-t-il ajouté, avant de s’indigner de l’appui financier, militaire et politique de l’Iran au Hezbollah et au Hamas.  Israël, a conclu le représentant, s’est joint au consensus pour appuyer les idéaux de la résolution et le peuple iranien.


Le représentant des États-Unis s’est dit heureux de se joindre au consensus au nom d’un pays où vivent ensemble de nombreuses communautés et croyances différentes.  Le dialogue est essentiel pour développer l’harmonie entre les différents groupes de la population, s’est-il dit convaincu.  À propos de la résolution sur la promotion du dialogue, le représentant a déclaré que la liberté d’expression doit être protégée au maximum et s’agissant du texte contre l’extrémisme violent, il s’est félicité du rejet de la violence et de la promotion de dialogue.  Il s’est tout de même dit inquiet des agissements de l’Iran qui favorise le terrorisme d’État et appuie le Hezbollah, facteurs d’instabilité au Moyen-Orient.  Il a invité l’Iran à cesser cet appui pour rétablir la sécurité dans la région.  Il a aussi espéré que le mandat donné par le peuple iranien au Président Rohani, qu’il a qualifié de « modéré », sera respecté.


La représentante du Canada a appelé tous les pays à traduire dans les actes les résolutions adoptées aujourd’hui et ne pas se contenter de belles paroles.  Elle a insisté sur le respect de la liberté de culte.


LES DIAMANTS, FACTEURS DE CONFLITS


Rapport du Président du Processus de Kimberley (A/68/649)


L’Afrique du Sud, qui assume la présidence du Processus, présente un rapport qui rend compte depuis le 14 décembre 2012.  Cette année, sept décisions administratives ont été adoptées à la réunion plénière de Johannesburg (Afrique du Sud).  En juin 2013, le Mali est devenu membre du Système de certification et au 1er décembre 2013, le Processus comptait 54 participants, représentant 81 pays dont les 28 États membres de l’Union européenne.


La plénière s’est félicitée de l’intérêt manifesté par le Mozambique, alors que le Venezuela, qui s’est retiré du Processus en 2008, y a participé, exprimant son intention de réintégrer le Processus.  Il devra donc accueillir une mission d’évaluation qui établisse la preuve qu’elle respecte les exigences minimales du Système de certification.


En 2013, des visites et missions d’évaluation ont été effectuées en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire, en Fédération de Russie, au Libéria, à Singapour et au Viet Nam.  L’Arménie, l’Australie, la Chine, le Congo, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Guyana et le Togo ont invité les équipes d’évaluation, et le Swaziland a dit son intention de s’y soumettre.


Le 23 mai 2013, le Processus a adopté une décision administrative visant à suspendre temporairement la République centrafricaine compte tenu de la détérioration de la situation dans ce pays.  La plénière s’est dite consciente que les conditions de sécurité en République centrafricaine n’étaient pas propices à l’organisation d’une mission d’évaluation et ne permettaient pas de garantir que l’intégrité de la chaîne de responsabilité concernant les diamants serait préservée.


Par ailleurs, le Groupe de travail sur les statistiques a lancé son premier questionnaire sur les données comportant des anomalies utilisées aux fins des statistiques relatives à la production et au commerce, qui vise à améliorer la qualité et la fiabilité des données du Système de certification.


Le Groupe de travail des experts diamantaires a été chargé du projet de détermination de l’empreinte granulométrique des diamants en provenance de Côte d’Ivoire.


De son côté, le Groupe de travail sur la production artisanale et alluviale s’est employé à promouvoir l’instauration de contrôles plus efficaces au niveau local sur la production et le commerce de diamants alluvionnaires de manière à ce que seuls les diamants qui sont produits et vendus dans le respect de la loi du pays et des règles du Système de certification puissent être exportés.


Les discussions relatives à l’élargissement de la définition du terme « diamants de la guerre » et le débat sur le modèle de prise de décisions du Processus se sont poursuivis sans qu’aucun consensus ne se dégage.


La plénière a décidé de procéder à un autre examen du Système de certification d’ici à 2017.  La Chine succédera à l’Afrique du Sud pour présider le Processus, à compter du 1er janvier 2014, la vice-présidence étant assurée par l’Angola.


Adoption d’une résolution


Aux termes de la résolution sur les diamants: facteurs de conflit (A/68/L.29),l’Assemblée générale se félicite de l’admission du Mali, en juin 2013, au statut de membre à part entière du Processus de Kimberley.  Elle prend note de la décision prise par le Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) le 15 mai 2003 de proroger, en ce qui concerne les mesures prises conformément au Système de certification du Processus de Kimberley, la dérogation jusqu’au 31 décembre 2018.


Elle prend note avec satisfaction de la systématisation des travaux du Processus qui tendent à élaborer des règles et des procédures transparentes et uniformes et à améliorer son mécanisme de consultation et de coordination, et notamment à adopter des règles applicables aux cas de non-respect et aux anomalies statistiques.


Elle accueille avec satisfaction les conclusions et recommandations de la mission d’examen qui s’est rendue en Côte d’Ivoire du 30 septembre au 4 octobre et prend notede la participation active du Libéria aux travaux de l’équipe du Processus de Kimberley pour la coopération dans la région du fleuve Mano.


L’Assemblée accueille avec satisfaction l’initiative prise par les pays de l’Afrique de l’Ouest qui participent au Processus de Kimberley de resserrer leur coopération en ce qui concerne l’application du Processus et l’harmonisation des politiques dans le cadre de l’action menée dans la région du fleuve Mano, et prend acte du fait que ces pays envisagent d’adopter une stratégie et une feuille de route régionales à l’issue d’un atelier de haut niveau sur le thème de la coopération régionale en Afrique de l’Ouest qui doit se tenir au début de 2014.


Elle note que la réunion plénière du Processus de Kimberley a réaffirmé la décision administrative relative à la suspension temporaire de la République centrafricaine.  L’Assemblée prend note des discussions menées en 2013 au sujet de la réforme du Processus de Kimberley et, entre autres propositions, de celle tendant à modifier la définition du terme « diamants de la guerre ».


Déclarations


M. JOHN BUSUTTIL, Union européenne, s’est tout d’abord félicité des modifications apportées aux annexes du document de base du Processus de Kimberley ainsi que de l’intention d’améliorer la transparence du Processus.  Il a évoqué la création d’une plateforme de partage de données dans le cadre du Système de certification Union européenne-Inde et a appelé les autres participants à s’inspirer de ce système pour partager leurs informations.  Il a relevé qu’en 2013, plusieurs faux certificats avaient été détectés et des envois illégaux bloqués.  Il y a vu la preuve de l’efficacité du Processus de Kimberley pour empêcher que des diamants de la guerre ne se retrouvent sur le marché licite.  Le représentant a également estimé que l’engagement, en Côte d’Ivoire, illustre le rôle positif que le Processus peut jouer dans les situations où la production et le commerce de diamants risquent d’avoir une incidence sur la paix et la sécurité. Il a ajouté que grâce à son instrument de stabilité, l’Union européenne fournira un appui technique pour promouvoir l’entrée dans le secteur formel du secteur minier artisanal et renforcer la chaîne de traçabilité en Côte d’Ivoire.  Le représentant a ensuite salué l’initiative des participants de la région du fleuve Mano de renforcer leur coopération pour assurer la mise en œuvre du Système de certification et harmoniser leurs efforts politiques.


M. Busuttila par ailleurs vu dans la suspension temporaire de la République centrafricaine l’illustration que le Processus est capable de gérer les situations de non-respect.  Il a salué la volonté manifestée par les autorités centrafricaines de renforcer le système de contrôle interne, mais a toutefois estimé que la situation sécuritaire du pays ne permet pas de garantir le maintien de l’intégrité de la chaîne de traçabilité des diamants. L’Union européenne appuie par ailleurs l’intention de créer un comité pour poursuivre les discussions sur la réforme du Processus de Kimberley.


M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV(Fédération de Russie) a insisté sur le rôle positif que joue le Processus et s’est félicité du fait que le nombre de ses participants soit en augmentation constante.  Il a appelé à la création « le plus vite possible » d’un mécanisme international efficace et transparent pour réglementer le commerce des diamants bruts.  Il a prévenu que les sanctions ont un impact inégal qui risque de créer des « zones grises » sur le marché.  Compte tenu de l’absence de consensus, il a estimé que la réforme du Système de certification n’est pas opportune.  Il s’est opposé à l’ajout, dans l’ordre du jour des discussions, d’éléments qui ne relèvent pas du mandat du Processus.  Le représentant a également dénoncé les tentatives de renvoyer certaines questions à des forums qui ne sont pas liés à l’ONU.  Il a ensuite vanté les mérites de la spécificité tripartie du Processus et a souligné que son travail doit se fonder sur la coopération internationale et le respect du droit international.


M. RON PROSOR (Israël) a indiqué que depuis l’établissement du Processus de Kimberley en 2003, les diamants du sang ont chuté de 15% dans le commerce mondial à moins de 1% aujourd’hui.  Un succès qui montre ce qui peut être fait quand l’action est à la hauteur de l’engagement.  


Sans vouloir paraître subjectif, le représentant a déclaré qu’Israël est le joyau du Moyen-Orient et que l’industrie du diamant est le joyau de l’économie israélienne.  Avec Mumbai, Dubaï et Shanghai, Israël est à l’avant-garde des développements dans l’industrie du diamant.  En tant que premier exportateur et troisième plus grand centre de négoce, Israël est là pour prouver que la viabilité d’une économie peut être soutenue par les valeurs d’intégrité, d’honnêteté et de confiance. 


Pour Israël, la lutte contre les diamants du sang équivaut au « tikkun olan », l’obligation de chacun de faire de ce monde un monde meilleur.  Pour cette raison, Israël a été le premier à faire sa part pour la création du Processus de Kimberley et le premier à émettre le premier certificat quand le Système est entré en vigueur en 2003.


Si le diamant est évalué à l’aune des quatre-C: coupe, couleur, clarté et carat, Israël propose que la communauté internationale évalue le succès de la lutte contre le commerce illégal du diamant à l’aune d’un autre quatre-c: « conscience, conviction, crédibilité et confiance ».  Légalement exploités, les diamants peuvent contribuer à la croissance et à la prospérité de l’Afrique mais seulement si l’industrie est régulée de manière responsable.  Notre dévouement pour cette cause doit avoir la même clarté que les diamants que nous cherchons à certifier, a-t-il conclu. 


Droits de réponse


Le représentant de la République islamique d’Iran a dénoncé la colère et la fureur du représentant d’Israël illustrées dans son « discours de haine ».  Les principes véhiculés par la résolution sont des concepts que le « régime violent » d’Israël ne comprend tout simplement pas.  Il a dénoncé les politiques d’occupation d’Israël, dont le blocus de Gaza.  L’Iran, a-t-il dit, a été victime de la violence sectaire d’Israël et fait tout son possible aujourd’hui pour promouvoir la modération et la prudence dans la région.


Le représentant d’Israël a espéré que les mots contenus dans la résolution pourront servir de torche et éclairer le régime iranien.  L’Iran ne reconnaît pas Israël mais appuie le Hezbollah et le Hamas, a-t-il dénoncé, en s’inquiétant du manque de respect des droits de la femme en Iran et des fraudes électorales.


AIDE AUX SURVIVANTS DU GÉNOCIDE DE 1994 AU RWANDA, EN PARTICULIER AUX ORPHELINS, AUX VEUVES ET AUX VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES


Adoption d’une résolution


Aux termes de la résolution sur l’« Aide aux survivants du génocide de 1994 » (A/68/L.32), l’Assemblée générale invite les États et les organismes des Nations Unies à donner suite d’urgence aux recommandations figurant dans le dernier rapport du Secrétaire.  Elle souligne qu’il convient de prêter une attention accrue et soutenue aux questions non encore réglées, dont la protection des témoins et le soutien aux victimes, les archives du Tribunal pénal international pour le Rwanda et les questions judiciaires, y compris le renforcement des moyens de l’appareil judiciaire rwandais et de l’Unité de recherche des fugitifs du génocide rwandais au sein du Ministère de la justice rwandais.  Elle prie le Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux de vider les affaires en instance.


L’Assemblée prie le Secrétaire général de continuer, en concertation avec le Gouvernement rwandais, d’encourager les organismes, fonds et programmes compétents des Nations Unies à prendre les mesures voulues pour appuyer tout particulièrement les efforts déployés afin de renforcer les moyens de l’appareil judiciaire rwandais et la transparence de celui-ci, ainsi que le soutien aux victimes du génocide.


RAPPORTS DE LA TROISIÈME COMMISSION: ADOPTION DE RÉSOLUTIONS ET DE DÉCISIONS


Développement social (A/68/448)


Par la résolution I intitulée « Politiques et programmes mobilisant les jeunes », adoptée, l’Assemblée générale engage vivement les États Membres et les organismes des Nations Unies à envisager, en consultation avec les organisations dirigées par des jeunes, de nouveaux moyens d’associer, de façon pleine, efficace, structurée et durable les jeunes et les organisations qu’ils dirigent aux mécanismes de décision, notamment ceux visant à élaborer et à mettre en œuvre des politiques, des programmes et des initiatives, et à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Elle exhorte les États Membres à réagir face aux taux élevés du chômage et du sous-emploi des jeunes ainsi qu’au nombre important de jeunes qui occupent des emplois précaires ou dans l’économie parallèle, en élaborant et en mettant en œuvre des politiques nationales ciblées et intégrées.


Elle demande aux États Membres qui le souhaitent d’examiner les indicateurs proposés par le Secrétaire général dans son rapport, en vue d’en choisir certains et de les adapter aux activités de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse.


Elle leur demande ainsi d’accorder une attention particulière aux jeunes femmes et aux groupes marginalisés, y compris les jeunes autochtones, les jeunes ruraux, les jeunes handicapés et les jeunes migrants, compte tenu du contexte national, social et économique de chaque pays.


L’Assemblée exhorte les États Membres à prendre, dans le respect du droit international, des mesures efficaces visant à protéger les jeunes touchés par le terrorisme et l’incitation au terrorisme, ou exploités à cette fin.


Par la résolution II intitulée « Promouvoir l’intégration sociale par l’inclusion sociale », également approuvée, sans vote, l’Assemblée générale engage les États à promouvoir une participation et un accès plus équitables aux bienfaits de la croissance économique, notamment grâce à des politiques qui garantissent l’intégration de tous au marché du travail, et des politiques macroéconomiques qui tiennent compte des facteurs sociaux et dans lesquelles l’emploi joue un rôle essentiel.


L’Assemblée invite les États Membres à accorder l’attention voulue à la promotion de l’intégration sociale et de la non-discrimination en tant que partie intégrante de la lutte contre les inégalités lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Elle les engage à déployer tous les efforts possibles, en coopération avec la société civile, pour répondre aux besoins des plus vulnérables et encourage leur participation aux prises de décisions.


Elle invite les États Membres et encourage les organisations régionales à soutenir les efforts déployés au niveau national pour édifier des sociétés ouvertes à tous, en particulier dans les pays en développement qui en font la demande, en prêtant notamment un concours financier et technique à la conception et à l’exécution de politiques d’inclusion sociale judicieuses.


Par la résolution III intitulé « L’alphabétisation, enjeu vital: définir les futurs programmes d’action », adoptée, l’Assemblée générale déclare qu’il faut donner à la question de l’alphabétisation la place qui lui revient dans le débat sur le programme de développement pour l’après-2015.


Préoccupée notamment par le fait que, selon les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), un tiers des enfants non scolarisés sont des enfants handicapés, et le taux d’alphabétisation chez les adultes handicapés ne dépasse pas 3% dans certains pays, l’Assemblée générale invite la Directrice générale de l’UNESCO à poursuivre l’élaboration des grandes orientations et d’un programme en matière d’alphabétisation pour l’après-Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation, en consultant les États Membres et les partenaires de développement de manière à établir un partenariat multipartite mondial fructueux.


Aux termes de la résolution IV sur le « rôle des coopératives dans le développement social », adoptée, l’Assemblée générale prend note du Plan d’action concernant les coopératives pour 2012 et au-delà qui a été élaboré sur la base du texte issu de la réunion du groupe d’experts tenue à Oulan-Bator en 2011 pour promouvoir les coopératives au service du développement socioéconomique durable, afin d’encourager un suivi ciblé et efficace des activités menées dans le cadre de l’Année internationale dans la limite des ressources disponibles.


Par la résolution V sur la « suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement », adoptée, l’Assemblée générale prie les fonds, programmes et organismes des Nations Unies d’intégrer l’objectif du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous dans leurs politiques, programmes et activités et d’appuyer les mesures prises par les États Membres pour parvenir à cet objectif.


Elle invite les institutions financières à soutenir les efforts déployés à cet égard.


L’Assemblée considère qu’il incombe aux gouvernements d’intensifier rapidement et considérablement leurs efforts pour accélérer la transition vers l’accès universel à des services de santé de qualité et abordables.


Elle engage les États Membres à tenir compte dans leurs stratégies de développement des tendances actuelles de la croissance mondiale, y compris des signes récents de relèvement économique dans certains pays, qui ouvrent de nouvelles perspectives d’échanges commerciaux, d’investissement et de croissance.


L’Assemblée générale engage les États Membres à accorder toute l’attention voulue à l’élimination de la pauvreté, à l’intégration sociale, au plein emploi et au travail décent pour tous dans les débats sur les priorités de développement pour l’après-2015.


Aux termes de la résolution VI sur la « suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », adoptée, l’Assemblée générale prie les fonds, programmes et organismes des Nations Unies d’intégrer l’objectif du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous dans leurs politiques, programmes et activités et d’appuyer les mesures prises par les États Membres pour parvenir à cet objectif.


Elle invite les institutions financières à soutenir les efforts déployés à cet égard.


L’Assemblée considère qu’il incombe aux gouvernements d’intensifier rapidement et considérablement leurs efforts pour accélérer la transition vers l’accès universel à des services de santé de qualité et abordables.


Elle engage les États Membres à tenir compte dans leurs stratégies de développement des tendances actuelles de la croissance mondiale, y compris des signes récents de relèvement économique dans certains pays, qui ouvrent de nouvelles perspectives d’échanges commerciaux, d’investissement et de croissance.


L’Assemblée générale engage les États Membres à accorder toute l’attention voulue à l’élimination de la pauvreté, à l’intégration sociale, au plein emploi et au travail décent pour tous dans les débats sur les priorités de développement pour l’après-2015.


Par la résolution VII intitulée « Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille », adoptée, l’Assemblée générale décide de consacrer, en 2014, une séance plénière de sa soixante-neuvième session à la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille et à l’examen du rôle des politiques en faveur de la famille dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


L’Assemblée demande aux États Membres de faire en sorte que 2014 marque l’aboutissement des mesures concrètes prises en vue d’améliorer concrètement le bien-être des familles par l’adoption de politiques, de stratégies et de programmes nationaux efficaces, et d’accorder toute l’attention voulue à la possibilité de faire progresser l’élaboration de politiques de la famille dans le cadre de la définition du programme de développement pour l’après-2015.


Elle recommande aux organismes et aux organes des Nations Unies, aux organisations intergouvernementales et non gouvernementales, aux instituts de recherche et aux institutions universitaires, ainsi qu’au secteur privé, de concourir à la promotion du vingtième anniversaire de l’Année.


Décision orale


Par la décision I, l’Assemblée a en outre pris note du rapport (A/68/95) du Secrétaire général sur la voie à suivre: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà.


Promotion de la femme (A/68/449)


a)                Promotion de la femme


b)                Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale


Par la résolution I intitulée « Violence à l’égard des travailleuses migrantes », adoptée, l’Assemblée générale demande aux gouvernements d’adopter des mesures pour protéger les droits fondamentaux des travailleuses migrantes, y compris des employées de maison, quel que soit leur statut au regard de l’immigration, ou de renforcer celles qui sont en place.


Elle encourage tous les États à éliminer les obstacles qui pourraient empêcher les migrants d’envoyer des fonds vers leur pays d’origine ou vers tout autre pays en toute transparence et sécurité, sans restriction et sans délai, le cas échéant, en réduisant les frais de transaction et en mettant en place des systèmes de virement, d’épargne et d’investissement adaptés aux besoins des femmes, notamment pour les investissements de la diaspora.


L’Assemblée demande en outre aux gouvernements, en particulier ceux des pays d’origine et de destination, d’instituer des sanctions pénales pour punir les auteurs d’actes de violence à l’encontre de travailleuses migrantes et ceux qui leur servent d’intermédiaires, ainsi que des voies de recours et des mécanismes judiciaires tenant compte de la problématique hommes-femmes auxquels les victimes puissent avoir effectivement accès.


Aux termes de la résolution II relative à la « Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes », adoptée, l’Assemblée générale invite la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes à prendre la parole devant elle et à dialoguer avec elle à ses soixante-neuvième et soixante-dixième sessions, au titre de la question relative à la promotion de la femme.


Par la résolution III sur « l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural », également approuvée, l’Assemblée générale encourage les gouvernements et les organisations internationales à mettre en application le Document adopté à l’issue de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, intitulé « L’avenir que nous voulons », en vue d’accélérer les progrès en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes vivant dans les zones rurales.


Elle les encourage, dans ce cadre, à veiller à ce que le programme de développement pour l’après-2015 et les objectifs de développement durable favorisent l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes rurales.


En outre, l’Assemblée invite les gouvernements, les organisations internationales compétentes et les institutions spécialisées, à continuer de célébrer, le 15 octobre de chaque année, la Journée internationale des femmes rurales qu’elle a proclamée dans sa résolution  62/136, et à tenir compte des préoccupations et du rôle des femmes rurales à l’occasion de la célébration de l’Année internationale de l’agriculture familiale (2014).


Par la résolution IV sur la « suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et l’application intégrale de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale », adoptée, l’Assemblée prie l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) de continuer à faire en sorte que l’intégration de la problématique hommes-femmes dans tout le système des Nations Unies soit un élément à part entière de son activité, et de privilégier et de mettre plus systématiquement l’accent sur cet aspect.


L’Assemblée rappelle la résolution 2013/18 du 24 juillet 2013, dans laquelle le Conseil économique et social (ECOSOC) a décidé qu’à sa cinquante-neuvième session, en 2015, la Commission entreprendrait un examen et une évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale, en se penchant notamment sur les obstacles qui entravent la mise en œuvre du Programme d’action et la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, ainsi que sur les possibilités de faire progresser ces deux objectifs dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, en intégrant à ce texte une démarche soucieuse d’égalité entre les sexes.


Elle exhorte tous les États et toutes les autres parties prenantes à entreprendre des examens complets des progrès accomplis et des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ces documents afin d’en renforcer et d’en accélérer l’application intégrale, et à s’interroger sur les activités à mener dans le cadre du vingtième anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.


L’Assemblée encourage les États et toutes les parties prenantes à mieux intégrer la problématique hommes-femmes dans tous les secteurs et dans tous les domaines du développement, notamment en tenant des réunions préparatoires nationales et régionales dans la perspective de l’examen et de l’évaluation de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.


Décision orale


Par la décision II, l’Assemblée a pris note des documents suivants: rapport du Secrétaire général intitulé « Promotion de la participation des femmes à la vie politique: intervention et bilan » (A/68/184) et note du Secrétaire général transmettant le rapport (A/68/340) de la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences.


Elle a également pris note d’une lettre datée du 4 décembre 2013, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Italie (A/68/640) lui communiquant les conclusions de la Conférence internationale sur les mutilations génitales féminines organisée sur le thème « Actions pour réaliser les engagements pris dans la résolution 67/146 de l’Assemblée générale: intensification de l’action mondiale visant à éliminer les mutilations génitales féminines », qui a eu lieu à Rome du 22 au 25 octobre 2013.


Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires (A/68/450*)


Par la résolution Iconsacrée au « Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) », l’Assemblée générale engage le HCR, entre autres organismes des Nations Unies, organisations intergouvernementales et organismes d’aide humanitaire et de développement compétents, à continuer de coopérer avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires du Secrétariat pour améliorer la coordination, l’efficacité et l’efficience de l’aide humanitaire.


L’Assemblée demande instamment aux États de faire respecter le caractère civil et humanitaire des camps et zones d’installation de réfugiés, notamment en adoptant des mesures efficaces pour empêcher l’infiltration d’éléments armés, détecter la présence de tels éléments et les séparer des réfugiés proprement dits, d’installer les réfugiés dans des lieux sûrs, et de donner au HCR et, selon qu’il conviendra, à d’autres organisations humanitaires la possibilité d’avoir accès rapidement, sans entrave et en toute sécurité aux demandeurs d’asile, réfugiés et autres personnes relevant de la compétence du HCR.


Elle déplore le refoulement et l’expulsion illégale des réfugiés et des demandeurs d’asile, et appelle tous les États concernés à veiller au respect des principes de protection des réfugiés et des droits de l’homme.


En particulier, l’Assemblée se déclare préoccupée par le grand nombre de demandeurs d’asile qui ont péri en mer en cherchant à gagner un lieu sûr, et encourage la coopération internationale pour renforcer davantage les mécanismes de recherche et de sauvetage.


L’Assemblée demande à tous les États concernés et, le cas échéant, aux parties engagées dans un conflit armé, de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire.


Elle demande aux États d’offrir des possibilités de réinstallation durable, considére qu’il faut accroître le nombre de lieux de réinstallation et le nombre de pays disposant de programmes réguliers de réinstallation et améliorer l’insertion des réfugiés réinstallés, demanderait aux États d’appliquer des politiques non sélectives et non discriminatoires dans le cadre de leurs programmes de réinstallation, et noterait que la réinstallation est un outil stratégique de protection et une solution pour les réfugiés.


Aux termes de la résolution IIsur l’« Élargissement de la composition du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés », approuvée, l’Assemblée générale décide de porter de 87 à 94 États le nombre de ses membres.


Elle prie le Conseil économique et social (ECOSOC) d’élire les membres qui occuperont les sièges supplémentaires lors d’une réunion de coordination et de gestion en 2014.


Entérinant la résolution III relative à l’ « aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés d’Afrique », adoptée par consensus, l’Assemblée sefélicite que le Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ait adopté la conclusion sur l’enregistrement des faits d’état civil à sa soixante-quatrième session, qui s’est tenue à Genève, du 30 septembre au 4 octobre 2013.


Elle demande à la communauté internationale des donateurs d’apporter une aide financière et matérielle permettant d’exécuter des programmes de développement locaux qui servent les intérêts à la fois des réfugiés et des communautés d’accueil, selon qu’il conviendra, en accord avec les pays d’accueil et en conformité avec les objectifs humanitaires.


L’Assemblée demande instamment à la communauté internationale de continuer, dans un esprit de solidarité internationale et de partage des charges, à financer généreusement les programmes du Haut-Commissariat en faveur des réfugiés et, compte tenu du fait que les besoins de l’Afrique en la matière ont considérablement augmenté, notamment par suite des possibilités de rapatriement, de faire en sorte que ce continent reçoive une juste et équitable part des ressources destinées aux réfugiés.


Rapport du Conseil des droits de l’homme (A/68/451)


En adoptant par 94 voix pour, 71 contre et 23 abstentions, la résolution I intitulée « Rapport du Conseil des droits de l’homme », l’Assemblée prend note du rapport du Conseil des droits de l’homme, de son additif et des recommandations qui y figurent (vingt-deuxième à vingt-quatrième sessions ordinaires).


Elle décide d’attendre pour examiner la résolution 24/24 du Conseil des droits de l’homme, datée du 27 septembre 2013, sur la coopération avec l’Organisation des Nations Unies, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme et pour se prononcer à son sujet, afin de permettre la poursuite des consultations sur cette question.


L’Assemblée décide également d’achever l’examen de la résolution 24/24 du Conseil des droits de l’homme avant la fin de sa soixante-huitième session.


Explications de vote avant le vote


La représentante du Lichtenstein, au nom également de la Suisse, de l’Islande, de la Norvège, s’est dite déçue du fait que les coauteurs de l’amendement n’aient pas consulté les autres États et qu’aucun effort n’ait été entrepris pour tenter de trouver un consensus.  Le Lichtenstein s’oppose ainsi à la résolution portant rapport du Conseil des droits de l’homme.


La représentante de la Lituanie, au nom de l’Union européenne, a déclaré que ce vote nuisait à la relation entre l’Assemblée générale, le Conseil des droits de l’homme et la Troisième Commission.  Elle a appelé à voter contre le texte.


Le représentant du Brésil a indiqué que sa délégation avait voté pour la résolution 24/24 et l’amendement L.33.  Il est fondamental que le processus de création d’un point focal soit fait dans la transparence, a-t-il ajouté.  Il a en outre souligné que son pays s’abstiendrait lors du vote de la résolution sur le rapport du Conseil des droits de l’homme.


La représentante de l’Australie a regretté l’absence de consensus sur l’amendement L.33.  La résolution 24/24 est une question de fond qui nécessite une action urgente de l’ONU, a-t-elle dit. 


Explications de vote à l’issue du vote


La représentante du Qatar a appuyé la position du groupe africain.  Les États Membres ont le droit de débattre des questions qui les préoccupent.  Le Qatar s’est abstenu lors du vote de cette résolution sur le rapport du Conseil des droits de l’homme.


Au préalable, l’Assemblée générale a rejeté par 83 voix, contre 80 pour et 18 abstentions l’amendement A/68/L.33.


Venu présenter l’amendement contenu dans le document A/68/L.33, le représentant de la Suisse a réclamé la suppression des paragraphes 2 et 3 du dispositif de la résolution au motif que ceux-ci sont contraires aux relations entre le Conseil des droits de l’homme et l’ONU.  Il a appelé au respect de l’architecture administrative des droits de l’homme.


La représentante de la Norvège a regretté qu’un compromis n’ait pu être trouvé avec les États Membres et a indiqué que sa délégation voterait pour l’amendement dans le but de protéger l’architecture institutionnelle de l’ONU.  Permettre au Secrétaire général de rouvrir les résolutions du Conseil des droits de l’homme risque de mettre à mal l’ensemble du système, a-t-elle notamment averti.


À son tour, la représentante des États-Unis a qualifié cet amendement d’essentiel pour préserver l’intégrité du Conseil des droits de l’homme et pour éviter d’établir un précédent qui aurait, a-t-elle averti, d’importantes ramifications négatives pour les États Membres.


Elle a jugé inapproprié qu’une résolution sur le Conseil des droits de l’homme isole un point des travaux du Conseil qui s’inscrit, de surcroît, pleinement dans son mandat.  Elle s’est également dite troublée qu’aucune négociations formelle n’ait précédé la présentation de cette résolution qui, a-t-elle signalé, diffère de celles qui ont été adoptées par consensus dans le passé. 


De plus, une résolution prenant note du rapport du Conseil n’est pas la manière adéquate pour traiter les préoccupations soulevées par une question de fonds.  Ce précédent dangereux risque de saper l’intégrité du Conseil en ouvrant pour réexamen, par l’Assemblée générale, toute décision prise par le Conseil.  La représentante a également fait observer qu’il existait déjà de nombreuses manières de répondre aux préoccupations des États Membres qui sont suscitées par des décisions du Conseil des droits de l’homme.


La représentante du Costa-Rica a indiqué avoir toujours eu des difficultés avec le texte en question et a regretté que des négociations ouvertes n’aient pas été organisées.  Elle a souligné que le rapport du Conseil des droits de l’homme devait être examiné en plénière et non pas dans le cadre des travaux de la Troisième Commission a qui revient, a-t-elle signalé, la tâche d’étudier les recommandations.


Elle a également fait observer que le paragraphe 2 faisait référence au report de toutes les résolutions du Conseil et non pas au seul paragraphe relatif à la création d’un point focal.  Les conséquences pratiques de la non-adoption de cet amendement seraient préjudiciables, a-t-elle averti.


Le représentant de la Gambie, au nom du Groupe africain, a indiqué que les paragraphes 2 et 3 avaient été insérés au texte afin de permettre au processus de suivre son cours.  Il a également appuyé la désignation d’un point focal pour lutter contre l’intimidation et les représailles.  Le représentant a ensuite affirmé que le Groupe africain avait lancé des consultations intenses avec les groupes régionaux pour déterminer la voie à suivre, mais qu’elles n’avaient pu déboucher sur le compromis nécessaire.


Il a ensuite rappelé que le 27 novembre, la Troisième Commission avait rejeté les amendements présentés par les États-Unis et l’Union européenne et qui réclamaient déjà l’élimination des paragraphes 2 et 3.  Ces mêmes amendements figurent de nouveau dans l’amendement qui a été présenté aujourd’hui, a-t-il ensuite fait observer.


Le représentant du Cameroun a rappelé que sa délégation avait été chargée de coordonner les négociations sur cette question.  Il a souligné que le rapport du Conseil des droits de l’homme avait déjà été ouvert dans le passé pour certains points.  Le Groupe africain n’emprunte donc pas un chemin nouveau, mais suit ce qui a déjà été fait dans le passé, a-t-il souligné. 


Le représentant a également relevé que le contenu du texte L.33 était identique au texte L.77 déjà présenté en Commission.  Il a jugé sage pour les États Membres de discuter davantage avant d’approuver la création d’un point focal.  Il a ensuite invité « tous ceux qui ont protégé la calebasse d’huile africaine à éviter que la pierre créée par le L.33 ne vienne la casser ».


À son tour, le représentant du Zimbabwe a estimé que l’Assemblée générale devait être en mesure de pouvoir corriger le Conseil des droits de l’homme lorsqu’il agit d’une manière qui va à l’encontre des intérêts de la majorité des États Membres, sans pour autant porter atteinte à son statut.


Le représentant de Cuba a dit l’importance pour les Nations Unies d’éviter que les défenseurs des droits de l’homme soient victimes de représailles, tout en soulevant une multitude de questions au sujet de la volonté de créer un point focal.


Pourquoi cette insistance sur la création d’un point focal?  Pourquoi tant d’insistance pour un mandat intergouvernemental?  Si le Bureau ne dispose pas de fonds, qui y travaillera et d’où viendront les fonds pour le financer?  Le représentant a estimé qu’il demeure trop de question en suspend et a fait observer que la « sage » proposition du Groupe africain vise uniquement à permettre aux délégations de disposer davantage de temps pour analyser la situation et bâtir un véritable consensus.


Promotion et protection des droits de l’enfant (A/68/452)


a)                Promotion et protection des droits de l’enfant


b)                Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants


Par la résolution I sur le « renforcement de la collaboration en matière de protection de l’enfance au sein du système des Nations Unies », l’Assemblée générale prend note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur la collaboration en matière de protection de l’enfance au sein du système des Nations Unies.


Elle engage les principales entités des Nations Unies œuvrant à la protection de l’enfance à poursuivre leur collaboration, y compris au moyen de la promotion de programmes globaux, multipartites et multisectoriels traitant des questions de protection de l’enfance, en tenant compte des pratiques nationales optimales dans différents pays et régions.


Elle prie le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante et onzième session, un rapport sur l’état de la collaboration dans le domaine de la protection de l’enfance au sein du système des Nations Unies, en tenant compte des renseignements fournis par les États Membres et les acteurs concernés de ce système.


Par la résolution II intitulée « Les filles », l’Assemblée générale demande à tous les États de mettre davantage l’accent sur une éducation de qualité pour les filles, y compris dans le domaine des communications et de la technologie, lorsqu’une telle éducation est disponible, et des cours de rattrapage et d’alphabétisation pour celles qui n’ont pas suivi un enseignement scolaire.


Elle leur demande aussi de promouvoir l’accès des jeunes femmes aux qualifications et à la formation à l’entreprenariat, et de lutter contre les stéréotypes masculins et féminins pour assurer aux jeunes femmes qui arrivent sur le marché du travail des possibilités d’accéder au plein emploi productif, rémunérées de manière équitable et décent.


Elle exhorte les États à s’assurer que toutes les règles de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relatives à l’emploi des filles et des garçons sont respectées et effectivement appliquées, que les jeunes travailleuses jouissent de l’égalité d’accès à un travail décent et de l’égalité des salaires et autres rémunérations et sont protégées contre l’exploitation économique et sexuelle, la discrimination, le harcèlement sexuel, la violence et les mauvais traitements au travail.


Elle exhorte les États à faire respecter les droits des enfants qui vivent dans des ménages dirigés par un enfant et à veiller à ce que les enfants chefs de famille jouissent de tous les droits de l’enfant.  Elle les exhorte aussi à prendre des mesures pour que les enfants qui vivent dans des ménages dirigés par un enfant, en particulier les filles, reçoivent le soutien voulu pour pouvoir rester scolarisés à un niveau correspondant à leur âge.


L’Assemblée exhorte les États à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir aux filles handicapées la pleine jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales, sur un pied d’égalité avec les autres enfants, et à adopter et à appliquer des politiques et des programmes qui répondent à leurs besoins, ou à renforcer ceux qui existent.


L’Assemblée demande en outre aux États de faire en sorte que des programmes de protection sociale, notamment ceux qui prennent en compte le VIH, soient proposés aux orphelins et autres enfants vulnérables, et de s’efforcer en particulier de répondre aux besoins des filles, de tenir compte de leurs fragilités spécifiques et de protéger leurs droits.


Enfin, elle prie le Secrétaire général de lui présenter le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur la prévention et l’abolition du mariage d’enfants, du mariage précoce et du mariage forcé, ainsi que le rapport succinct de la table ronde qui s’est tenue à la vingt-sixième session du Conseil des droits de l’homme, ces deux documents devant être examinés à sa soixante-neuvième session.


Aux termes de la résolution III consacrée aux « droits de l’enfant », entérinée, l’Assemblée salue le rapport du Secrétaire général sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant et sur la suite donnée aux questions prioritaires visées dans les résolutions sur les droits de l’enfant qu’elle a adoptées de sa soixante et unième à sa soixante-cinquième session.


À cet égard, elle se félicite des progrès accomplis, est consciente des difficultés persistantes et demande aux États d’accélérer encore la mise en œuvre de la Convention.


L’Assemblée recommande vivement qu’une place de choix soit réservée à la promotion et à la protection des droits et du bien-être de l’enfant dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  Elle prie les États de redoubler d’efforts pour parvenir à éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici à 2016 et les encourage à appliquer la feuille de route de la Conférence mondiale de La Haye sur le travail des enfants dans son intégralité.


L’Assemblée prend note avec intérêt du document final de la troisième Conférence mondiale sur le travail des enfants qui s’est tenue à Brasília, du 8 au 10 octobre 2013, et encourage les États à veiller à l’application intégrale de la Déclaration de Brasília sur le travail des enfants et à continuer de promouvoir la participation de tous les secteurs de la société à la création d’un environnement propice à l’élimination du travail des enfants.


Elle prie instamment tous les États de respecter pleinement les droits, la dignité humaine et l’intégrité physique des enfants et de prévenir et d’éliminer toute violence émotionnelle, physique ou mentale ou autres peines ou traitements inhumains ou dégradants.


L’Assemblée se déclare vivement préoccupée par la persistance de la vente d’enfants, de l’esclavage des enfants et de l’exploitation sexuelle des enfants à des fins de prostitution et de pornographie.


Elle reconnaît les conséquences négatives de l’imposition et de l’application de la peine de mort pour les enfants des personnes concernées et exhorterait les États à apporter à ces enfants la protection et l’assistance dont ils peuvent avoir besoin.


Par ailleurs, l’Assemblée demande aux États, lorsqu’ils ratifieront le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, de relever l’âge minimum de l’engagement volontaire dans les forces armées nationales par rapport à l’âge fixé au paragraphe 3 de l’article 38 de la Convention, compte tenu du fait qu’en vertu de la Convention, les jeunes de moins de 18 ans ont droit à une protection spéciale.


Elle condamne énergiquement les viols et les autres formes de violence sexuelle dont sont victimes les enfants en temps de conflit armé, et invite les États ainsi que les organismes et institutions de l’ONU à s’intéresser à la question de l’exploitation sexuelle des enfants et des sévices sexuels qui leur sont infligés dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU.


L’Assemblée demande en particulier aux États de prendre en considération les conclusions figurant dans le document final de la Réunion de haut niveau sur la question du handicap et du développement, tenue le 23 septembre 2013.


Adoptant également la résolution IV sur les « mariages d’enfants, mariages précoces et mariages forcés », l’Assemblée générale décide d’organiser, à sa soixante-huitième session, une table ronde sur « Les mariages d’enfants, les mariages précoces et les mariages forcés et le programme de développement pour l’après-2015 », et prie également le Secrétaire général d’établir un résumé officieux des débats.


Elle prie le Secrétaire général de lui transmettre à sa soixante-neuvième session, au titre de la question intitulée « Promotion et protection des droits de l’enfant », le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur la prévention et l’élimination des mariages d’enfants, des mariages précoces et des mariages forcés, mettant l’accent en particulier sur les défis, les réalisations, les bonnes pratiques et les problèmes de mise en œuvre, demandé par le Conseil des droits de l’homme dans sa résolution  24/23.


Décision orale


Par la décision III, l’Assemblée générale a décidé de prendre note des rapports suivants, qui ont été présentés au titre de la question intitulée « Promotion et protection des droits de l’enfant »:


Au titre du point 65 alinéa a)


-                Rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur le sort des enfants en temps de conflit armé (A/68/267)

-                Rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants (A/68/274)

-                Note du Secrétaire général transmettant le rapport de la Rapporteuse spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (A/68/275).


Au titre du point 65 alinéa b)


-                Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants (A/68/269)


Droits des peuples autochtones (A/68/453)


a)                Droits des peuples autochtones


b)                Deuxième Décennie internationale des peuples autochtones


Par sa « résolution sur les droits des peuples autochtones », l’Assemblée générale prend note du document final de la Conférence préparatoire mondiale autochtone qui s’est déroulée à Alta (Norvège) en juin 2013 et des autres propositions formulées par les peuples autochtones.


Elle recommande que les quatre thèmes recensés dans le document final soient pris en compte au moment de choisir les thèmes spécifiques des tables rondes et des réunions-débat en prévision de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, qui se tiendra les 22 et 23 septembre 2014.


L’Assemblée exhorte les gouvernements et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à continuer d’alimenter le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les peuples autochtones et le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones. Elle invite les organisations autochtones, les institutions privées et les particuliers à faire de même.


Elle souligne qu’il importe que les États et les entités du système des Nations Unies s’engagent davantage à intégrer la promotion et la protection des droits des peuples autochtones dans le programme de développement aux niveaux national, régional et international et les encouragerait à tenir dûment compte des droits des peuples autochtones au moment de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée (A/68/454)


a)                Elimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée


Par la résolution I intitulée « Lutte contre la glorification du nazisme: caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée », adoptée par 135 voix pour, 4 voix contre (Canada, Kiribati, Palaos, États-Unis) et 51 abstentions, l’Assemblée générale se déclare profondément préoccupée par la glorification du mouvement nazi et des anciens membres de la Waffen-SS.


L’Assemblée cite notamment l’édification de monuments commémoratifs et l’organisation de manifestations publiques à la gloire du passé nazi, du mouvement nazi et du néonazisme, ainsi que les déclarations, expresses ou implicites selon lesquelles ces membres et ceux qui ont lutté contre la coalition antihitlérienne et collaboré avec le mouvement nazi ont participé à des mouvements de libération nationale.


L’Assemblée met l’accent sur la recommandation du Rapporteur spécial, selon laquelle « les États devraient interdire toute célébration commémorative, officielle ou non, de l’organisation nazie de la Waffen-SS et de ses crimes contre l’humanité ».


Elle constate avec inquiétude les dangers que représentent les partis politiques, mouvements et groupes extrémistes pour les droits de l’homme et la démocratie.


L’Assemblée souligne que les racines de l’extrémisme ont de multiples aspects et qu’il faut s’y attaquer en adoptant des mesures adéquates comme l’éducation, la sensibilisation et la promotion du dialogue et, à cet égard, recommande le renforcement des mesures visant à sensibiliser les jeunes aux dangers des idéologies et des activités des partis politiques, mouvements et groupes extrémistes.


Elle se déclare préoccupée par l’utilisation qui est faite d’Internet pour propager le racisme, la haine raciale, la xénophobie, la discrimination raciale et l’intolérance qui y est associée.


Par la résolution II sur les « efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée », adoptée par 134 voix pour, 11 voix contre et 46 abstentions, l’Assemblée générale note que le Conseil des droits de l’homme et ses organes subsidiaires ont reconnu que la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, de 1965, présentait des lacunes touchant à la fois au fond et à la procédure, qui devaient être comblées impérativement, d’urgence et à titre prioritaire.


Elle invite le Conseil, de concert avec le Comité spécial chargé d’élaborer les normes complémentaires à ladite Convention, dans l’exécution de son mandat, à continuer d’élaborer ces normes afin de combler les lacunes existant, ainsi que de nouvelles règles normatives destinées à lutter contre toutes les formes de racisme, qui couvriraient donc également des domaines tels que la xénophobie, l’islamophobie, l’antisémitisme et l’incitation à la haine nationale, ethnique et religieuse.


L’Assemblée salue le travail remarquable, accompli au cours des 10 dernières années par le Conseil des droits de l’homme et, en particulier, le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine, qui a débouché sur la version finale du Programme d’action pour la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, et attend avec intérêt la proclamation de cette Décennie lors de la soixante-huitième session.


Elle déplore que la Haut-Commissaire aux droits de l’homme ait omis de faire figurer parmi les 20 réalisations essentielles de son mandat, depuis l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne, la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, en tant que manifestation faisant date.


L’Assemblée se félicite, en revanche, de l’organisation par la Haut-Commissaire, le 21 mars 2013, d’une manifestation spéciale célébrant la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, et en particulier du fait qu’ont été réunis à cette occasion d’éminents sportifs invités à confronter leurs expériences s’agissant des dangers du racisme dans le sport, et encourage la Haut-Commissaire à continuer d’appeler l’attention sur la question.


Enfin, l’Assemblée prie les Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil des droits de l’homme d’organiser des réunions extraordinaires de l’Assemblée et du Conseil au cours de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale et de tenir un débat sur l’état de la discrimination raciale dans le monde, avec la participation du Secrétaire général, de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, encourageant d’éminentes personnalités actives dans le domaine de la discrimination raciale, les États Membres et les organisations de la société civile.


Décision orale


Par la décision IV, l’Assemblée a décidé de prendre note des rapports suivants, présentés au titre de la question intitulée « Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée »:


a)          Rapport du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale sur les travaux de ses quatre-vingt et unième et quatre-vingt-deuxième sessions (A/68/18 (Supp.)) ;


b)                Rapport du Secrétaire général sur les efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban (A/68/564) ; et Rapport du Secrétaire général: Comment concrétiser la Décennie internationale pour les personnes d’ascendance africaine? » (A/67/879).


Droits des peuples à l’autodétermination (A/68/455)


Par la résolution I intitulée « Utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination », adoptée par 128 voix pour, 55 voix contre et 8 abstentions (Colombie, Kenya, Libéria, Mali, Suisse, Mexique, Mauritanie, Tonga), l’Assemblée générale se félicite du travail et des contributions du Groupe de travail chargé de cette question, notamment ses activités de recherche, et prend note avec satisfaction de son dernier rapport.


L’Assemblée demande à tous les États de faire preuve d’une extrême vigilance pour empêcher toute forme de recrutement, d’instruction, d’engagement ou de financement de mercenaires par des sociétés privées qui offrent, au niveau international, des services de conseil en matière militaire et de sécurité, et d’interdire expressément à ces sociétés d’intervenir dans des conflits armés ou dans des opérations visant à déstabiliser des régimes constitutionnels.


Elle inviteles États à enquêter sur l’implication éventuelle de mercenaires dans des actes criminels de nature terroriste, quel que soit le moment ou le lieu où ils sont commis, et à traduire leurs auteurs en justice ou à envisager de les extrader, si la demande leur en est faite, conformément aux dispositions de leur droit interne et des traités bilatéraux ou internationaux applicables.


L’Assemblée recommande que tous les États Membres, notamment ceux qui font face au phénomène des sociétés militaires et de sécurité privées, participent, en qualité d’États contractants, d’États où opèrent ces sociétés, d’États d’origine ou d’États dont ces sociétés emploient des nationaux, aux travaux du groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée, en tenant compte du travail déjà effectué par le Groupe de travail sur l’utilisation de mercenaires.


Aux termes de la résolution II sur la « réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination », l’Assemblée générales se déclare fermement opposée à tous les actes d’intervention, d’agression ou d’occupation militaires étrangères, qui ont réduit à néant le droit des peuples à l’autodétermination et d’autres droits fondamentaux dans certaines régions du monde.


Elle demande aux États responsables de tels actes de mettre fin immédiatement à leur intervention et à leur occupation militaires dans des pays et territoires étrangers ainsi qu’à tous les actes de répression, de discrimination et d’exploitation et à tous les mauvais traitements infligés aux peuples visés, et en particulier aux méthodes cruelles et inhumaines qu’ils emploieraient contre eux à ces fins.


Par la résolution III sur le« droit du peuple palestinien à l’autodétermination », adoptée par 178 voix pour, 7 voix contre (Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos) et 4 abstentions (Israël, Iles Marshall, Micronésie, Tonga), l’Assemblée générale se félicite de la reprise des négociations dans le cadre du processus de paix engagé au Moyen-Orient, sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, du mandat de la Conférence de Madrid, notamment du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de la Feuille de route en vue d’un règlement permanent du conflit israélo-palestinien prévoyant deux États, établie par le Quatuor, dont l’objet est que les parties palestinienne et israélienne parviennent à un accord de paix juste, durable et global dans le délai de neuf mois qui a été convenu.


L’Assemblée réaffirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris son droit à un État de Palestine indépendant.


Elle prie instamment tous les États ainsi que les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies de continuer à apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l’autodétermination.


Promotion et protection des droits de l’homme (A/68/456)


a)                Application des instruments relatifs aux droits de l’homme (A/68/456/Add.1)


L’Assembléea décidé de reporter à une date ultérieure l’examen de la résolution I intitulée « Comité des droits de l’homme ». 


Par la résolution II sur les « Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme », l’Assemblée, se félicitantde l’entrée en vigueur du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le 5 mai 2013, invite les présidents des comités à prendre la parole devant elle et à dialoguer avec elle à ses soixante-neuvième et soixante-dixième sessions, au titre de la question intitulée « Promotion et protection des droits de l’homme », dans la limite des ressources disponibles.


Elle prie en outre le Secrétaire général de la tenir informée de l’état des Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme et des protocoles facultatifs s’y rapportant, y compris toutes les réserves et déclarations y afférentes, en utilisant les sites Web de l’Organisation des Nations Unies.


S’agissant de la résolution III sur la « torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », qu’elle a adoptée, l’Assemblée engageles États à envisager d’instituer ou d’administrer des mécanismes nationaux chargés de consigner les allégations de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et à veiller à ce que ces informations soient accessibles, conformément au droit applicable.


L’Assemblée engage aussi tous les États à adopter, dans la lutte contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, une approche axée sur les victimes et leur demande d’assurer à celles-ci un recours utile et une réparation adéquate, effective et rapide, qui devrait inclure la restitution, l’indemnisation équitable et appropriée, la réadaptation, la satisfaction et des garanties de non-répétition, compte dûment tenu des besoins spécifiques de la victime.


L’Assemblée insiste, en outre, sur le fait que les actes de torture commis en période de conflit armé constituent des violations graves du droit international humanitaire et sont, à cet égard, des crimes de guerre, que les actes de torture peuvent constituer des crimes contre l’humanité et que les auteurs de tous actes de torture doivent être poursuivis et punis.  


Elle note, à cet égard, les efforts déployés par la Cour pénale internationale (CPI) pour mettre fin à l’impunité en s’employant à ce que les auteurs de tels d’actes en répondent et soient sanctionnés, conformément au Statut de Rome.


Elle prend notedes travaux du groupe intergouvernemental d’experts à composition non limitée chargé de réviser l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus, rappelant que les modifications ne doivent pas conduire à l’assouplissement des normes existantes mais à leur amélioration, et qu’elles sont censées refléter l’évolution de la science pénitentiaire et des pratiques optimales ainsi que des obligations et des engagements internationaux en matière de droits de l’homme.


b)    Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales ( A/68/456/Add.2)


Par l’adoption de la résolution I sur le « droit de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement », l’Assemblée appelleles États et, le cas échéant, les organisations régionales et internationales, à assurer la réalisation progressive du droit fondamental à l’eau potable et à l’assainissement.


Elle prend notede la recommandation figurant dans le rapport rédigé à la demande du Secrétaire général par le Groupe de personnalités de haut niveau chargé du programme de développement pour l’après-2015.


L’Assemblée accueille favorablementle travail effectué par la Rapporteuse spéciale sur le droit à l’eau potable et à l’assainissement et prend note avec intérêt de ses rapports connexes et de sa contribution à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 et à l’élimination progressive des inégalités concernant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.  Elle se félicite en outre de la prorogation par le Conseil des droits de l’homme du mandat de la Rapporteuse spéciale.


L’Assemblée appelle en outre les États à assurer la réalisation progressive du droit fondamental à l’eau potable et à l’assainissement pour tous sans discrimination, tout en éliminant les inégalités d’accès, notamment pour les personnes appartenant à des groupes vulnérables et marginalisés.


Elle les appelle également à prévoir des mécanismes de responsabilisation efficaces pour tous les fournisseurs d’eau et de services d’assainissement pour faire en sorte qu’ils respectent les droits de l’homme et ne soient pas à l’origine de violations de ces droits.


Concernant la résolution II intitulée « le droit au développement », adoptée par 158 voix pour,   contre (Canada, États-Unis, Israël, Royaume-Uni), et 28 abstentions, l’Assemblée souscrit aux recommandations que le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme sur le droit au développement a adoptées à sa quatorzième session et, tout en les réaffirmant, demande leur mise en œuvre immédiate, intégrale et effective par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et les autres acteurs concernés.


Elle souligne que la communauté internationale est loin d’atteindre l’objectif, énoncé dans la Déclaration du Millénaire , d’une réduction de moitié, d’ici à 2015, du nombre de personnes vivant dans la pauvreté, réaffirme l’engagement qui a été pris d’atteindre cet objectif et insiste sur le principe de la coopération internationale entre pays développés et pays en développement, y compris sous forme de partenariats et d’engagements, comme moyen d’y parvenir.


L’Assemblée prie instamment les pays développés qui n’ont pas encore affecté 0,7 pour cent de leur produit national brut à l’aide publique au développement en faveur des pays en développement, dont 0,15 à 0,2 pour cent pour les pays les moins avancés, de faire des efforts concrets pour atteindre ces objectifs.


Elle encourage les pays en développement à tirer parti des progrès réalisés pour veiller à ce que l’aide publique au développement soit utilisée efficacement au service de leurs buts et objectifs en matière de développement.


Elle demande de nouveauqu’une libéralisation appréciable du commerce soit mise en œuvre au rythme voulu, notamment dans les domaines où des négociations sont en cours à l’Organisation mondiale du commerce.


L’Assemblée demande aussi aux fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies d’intégrer le droit au développement dans leurs programmes et objectifs opérationnels.


Aux termes de la résolution III « droits de l’homme et diversité culturelle », adoptée par 136 voix pour, 54 contre et 0 abstention, l’Assemblée demande instammentà tous les acteurs intervenant sur la scène internationale d’édifier un ordre international fondé sur l’ouverture, la justice, l’égalité et l’équité, la dignité humaine, la compréhension mutuelle ainsi que la promotion et le respect de la diversité culturelle et des droits fondamentaux de chacun, et de rejeter toutes les doctrines prônant l’exclusion qui sont fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


Elle prie instammentles États de faire en sorte que leurs systèmes politiques et juridiques reflètent la pluralité des cultures existant au sein de la société et, s’il y a lieu, de réformer les institutions démocratiques afin qu’elles soient plus largement participatives et évitent la marginalisation et l’exclusion de certains secteurs de la société ainsi que la discrimination à leur égard.


Dans le même ordre d’idée, par la résolution IV relative au « renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme », entérinée, l’Assemblée invite les États ainsi que les titulaires de mandats au titre des procédures spéciales et les mécanismes compétents des Nations Unies chargés des droits de l’homme à rester sensibles au fait que la coopération, la compréhension mutuelle et le dialogue sont des moyens importants d’assurer la promotion et la protection de tous les droits de l’homme.


Elle demande instammentaux États de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la coopération bilatérale, régionale et internationale en vue de contrer les effets négatifs de crises mondiales consécutives qui s’aggravent mutuellement, telles que les crises financières et économiques, les crises alimentaires, les changements climatiques et les catastrophes naturelles, sur le plein exercice des droits de l’homme.


Aux termes de la résolution V sur la « promotion d’une répartition géographique équitable dans la composition des organes conventionnels des droits de l’homme », adoptée par 135 voix pour, 54 contre et l’abstention du Chili, l’Assemblée générale prie instammentles États parties aux instruments des Nations Uniesrelatifs aux droits de l’homme, y compris les membres des bureaux, d’inclure cettequestion à l’ordre du jour de chaque réunion ou session des conférences des États parties à ces instruments afin d’engager un débat sur les moyens d’assurer unerépartition géographique équitable dans la composition de ces organes, conformément aux recommandationsformulées par la Commission des droits de l’homme et le Conseil économique etsocial, et aux dispositions de la présente résolution.


Adoptant par 135 voix pour, 55 contre et 0 abstention, la résolution VI « Droits de l’homme et mesures coercitives unilatérales », l’Assemblée exhortetous les États à cesser d’adopter ou d’appliquer toutes mesures unilatérales contraires au droit international, au droit international humanitaire, à la Charte des Nations Unies et aux normes et principes régissant les relations pacifiques entre États, en particulier les mesures à caractère coercitif avec toutes leurs incidences extraterritoriales, qui entravent les relations commerciales entre États et empêchent de ce fait la pleine réalisation des droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et les autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, en particulier le droit des personnes et des peuples au développement.


Par la résolution VII relative à la « sécurité des journalistes et la question de l’impunité », qu’elle a faite sienne, l’Assemblée décide de proclamer le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes; et accueille avec satisfactionle Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité.


Elle condamne sans équivoquetoutes les attaques et violences contre les journalistes et les professionnels de l’information, comme la torture, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les détentions arbitraires, ainsi que les tentatives d’intimidation et le harcèlement, en situation de conflit aussi bien qu’en temps de paix.


S’agissant de la résolution VIII sur le « renforcement du rôle que joue l’Organisation des Nations Unies dans la promotion d’élections périodiques et honnêtes et de la démocratisation », l’Assemblée demande à tous les États de renforcer la participation des femmes à la vie politique, d’accélérer l’instauration de l’égalité entre les hommes et les femmes et, en toutes circonstances, de promouvoir et de protéger le droit fondamental des femmes de voter aux élections et aux référendums et d’être éligibles, sur un pied d’égalité avec les hommes, aux fonctions publiques.


Elle demande, par ailleurs, au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de poursuivre les programmes d’assistance en matière de gouvernance démocratique qu’il mène en coopération avec d’autres organisations compétentes, en particulier ceux qui contribuent au renforcement des institutions démocratiques et des liens entre la société civile et les pouvoirs publics.  


Par la résolution IX intitulée « Droit à la vérité », l’Assemblée exhorte tous les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de signerou ratifier la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ou d’y accéder.


Elle prie le Secrétaire général d’organiser, dans le cadre des travaux de l’Assemblée générale, le 24 mars 2014, une rencontre pour favoriser l’échange de données d’expérience et de bonnes pratiques sur la question du droit à la vérité, avec la participation du Rapporteur spécial.


L’Assemblée salue le rapport du Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition au Conseil des droits de l’homme à sa vingt-quatrième session –de septembre 2013- sur certains problèmes auxquels se heurtent les commissions de vérité en période de transition, et prend note des recommandations qui y figurent.


Aux termes de la résolution X intitulée « Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées », l’Assemblée se féliciteque 93 États aient signé la Convention et que 41 l’aient ratifiéeou y aient adhéré, et inviterait les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de lasigner, de la ratifier ou d’y adhérer à titre prioritaire ainsi qu’à envisager l’optionprévue aux articles 31 et 32 de la Convention concernant le Comité des disparitionsforcées.


L’Assemblée prend note avec intérêtde toutes les observations générales du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, notamment les plus récentes sur les enfants et les femmes victimes de disparitions forcées, et reconnaît à cet égard que les disparitions forcées ont des conséquences spécifiques pour les femmes et les groupes vulnérables, en particulier les enfants, étant donné qu’ils ressentent bien souvent les graves difficultés économiques qui accompagnent généralement une disparition et, lorsqu’ils sont eux-mêmes l’objet de cette disparition, qu’ils peuvent être particulièrement vulnérables aux violences sexuelles ou autres.


Faisant sienne pour la première fois la résolution XI sur le « droit à la vie privée à l’ère du numérique », l’Assemblée y affirmeque les droits dont les personnes jouissent hors ligne doivent également être protégés en ligne, en particulier le droit à la vie privée.


L’Assemblée invite les États à revoir leurs procédures, leurs pratiques et leur législation relatives à la surveillance et à l’interception des communications, et à la collecte de données personnelles, notamment à grande échelle, afin de défendre le droit à la vie privée et de veiller à respecter pleinement toutes leurs obligations au regard du droit international.


Elle les invite aussi à établir des mécanismes nationaux de contrôle indépendants qui puissent assurer la transparence de la surveillance et de l’interception des communications et de la collecte de données personnelles qu’ils effectuent et veiller à ce qu’ils en répondent.


L’Assemblée prie par ailleurs la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de lui présenter un rapport d’activité sur la protection du droit à la vie privée dans le contexte de la surveillance et de l’interception des communications et de la collecte des données personnelles sur le territoire national et à l’extérieur, y compris à grande échelle, à sa soixante-neuvième session.


La Haut-Commissaire est également priée de présenter un rapport final à la soixante-dixième session de l’Assemblée, en proposant aux États Membres des vues et recommandations afin de récapituler et de préciser les principes, normes et meilleures pratiques qui permettent aux États de défendre leur sécurité tout en honorant les obligations que leur impose le droit international des droits de l’homme, et en respectant pleinement les droits de l’homme, notamment dans le contexte de la surveillance des communications numériques et de l’usage d’autres technologies d’espionnage, qui pourraient être contraires au droit à la vie privée et la liberté d’expression et d’opinion.


Aux termes de la résolution XII sur la « mondialisation et ses effets sur la pleine jouissance de tous les droits de l’homme », adoptée par 136 voix pour, 55 contre et aucune abstention, l’Assemblée accueille avec satisfactionle rapport de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur la mondialisation et ses effets sur la pleine jouissance de tous les droits de l’homme E/CN.4/2002/54, qui porte en particulier sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et son incidence sur la réalisation du droit au développement, y compris le droit à l’alimentation, et prendrait note des conclusions et recommandations qui y figurent.


L’Assemblée souligne qu’il faut créer d’urgence un système international équitable, transparent et démocratique qui permette de renforcer et d’élargir la participation des pays en développement à la prise des décisions et à l’établissement des normes au niveau international, dans le domaine économique.


Elle prie le Secrétaire général de solliciter encore les vues des États Membres et des organismes compétents des Nations Unies et de lui présenter, à sa soixante-neuvième session, un rapport de fond sur la question, qui s’appuie sur ces vues et comprenne des recommandations quant aux moyens de traiter les conséquences de la mondialisation sur la pleine jouissance de tous les droits de l’homme.


Par la résolution XIII sur la « lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence fondés sur la religion ou la conviction », adoptée, l’Assemblée condamnetout appel à la haine religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence, qu’il soit fait usage pour cela de la presse écrite, des médias audiovisuels ou électroniques ou de tout autre moyen.


L’Assemblée exhorte tous les États Membres à redoubler d’efforts pour mettre en place des systèmes éducatifs promouvant l’ensemble des droits de l’homme et des libertés fondamentales et favorisant la tolérance à l’égard de la diversité religieuse et culturelle, sans laquelle on ne saurait s’acheminer vers des sociétés multiculturelles tolérantes, pacifiques et harmonieuses.


Elle demande également à tous les États de prendre une série de mesures, préconisées par le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en vue de promouvoir un climat intérieur de tolérance religieuse, de paix et de respect, notamment créer dans l’administration publique, un dispositif adapté permettant de déceler et de dissiper les tensions potentielles entre membres de différentes communautés religieuses, et concourir à la prévention des conflits et à la médiation.


S’agissant de la résolution XIV relative à la « liberté de religion ou de conviction », également approuvée, l’Assemblée condamne énergiquement les atteintes à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction ainsi que toutes les formes d’intolérance, de discrimination et de violence fondées sur la religion ou la conviction; la violence et les actes de terrorisme, de plus en plus nombreux, que subissent les personnes, y compris les membres de minorités religieuses partout dans le monde.


Elle demande notamment aux États d’appliquer toutes les recommandations de l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme concernant la promotion et la protection de la liberté de religion ou de conviction qui ont été acceptées.


L’Assemblée prend note avec satisfaction des travaux et du rapport d’activité du Rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme sur la liberté de religion ou de conviction sur l’interaction entre la liberté de religion ou de conviction et l’égalité entre les hommes et les femmes.  Elle prie le Secrétaire général de veiller à ce que le Rapporteur spécial obtienne les ressources dont il a besoin pour s’acquitter pleinement de son mandat.


Par la résolution XV relative aux « institutions nationales de promotion et de protection des droits de l’homme », adoptée, l’Assemblée encourage les institutions nationales de promotion et de protection des droits de l’homme créées par les États Membres à continuer de s’employer activement à prévenir et à combattre toutes les violations des droits de l’homme énumérées dans la Déclaration et le Programme d’action de Vienne et les instruments internationaux pertinents.


Elle encourage les institutions nationales de défense des droits de l’homme conformes aux Principes de Paris à continuer de participer et de contribuer, dans le respect de leurs mandats respectifs, aux délibérations de tous les mécanismes et processus pertinents de l’ONU, notamment les débats sur le programme de développement pour l’après-2015.


Elle prie instammentle Secrétaire général de continuer d’accorder un rang de priorité élevé aux demandes d’assistance que lui adressent les États Membres qui souhaitent créer de telles institutions ou renforcer celles qui existent déjà.


Aux termes de la résolution XVI sur la « promotion effective de la Déclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques », adoptée, l’Assemblée demande aux États Membres de réexaminer toute loi, politique ou pratique qui a un effet discriminatoire ou une incidence négative disproportionnée sur certaines personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, pour envisager d’éventuels amendements.


Elle invite le Secrétaire général à offrir, à la demande des gouvernements intéressés, les services de spécialistes des questions relatives aux minorités, y compris dans le cadre de la prévention et du règlement des différends, afin d’aider à résoudre les problèmes réels ou potentiels mettant en jeu des minorités.


L’Assemblée prend note, en particulier, de la création du réseau des Nations Unies pour la lutte contre le racisme et la protection des minorités, coordonné par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, dont le but est de renforcer le dialogue et la coopération entre les organismes, fonds et programmes compétents des Nations Unies; ainsi que de la note d’orientation du Secrétaire général sur la discrimination raciale et la protection des minorités.


L’adoption de la résolution XVII sur le « Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe », a été reportée à une date ultérieure. 


Par la résolution XVIII sur la « suite donnée à l’Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme », approuvée, l’Assemblée engagele système des Nations Unies et les États Membres à inscrire l’éducation et l’apprentissage dans le domaine des droits de l’homme dans le programme de développement pour l’après-2015 en cours d’élaboration.


Elle engage les acteurs concernés de la société civile, notamment les sociologues, les anthropologues, les universitaires, les médias et les responsables locaux, à s’associer aux activités menées pour continuer à développer la notion d’apprentissage des droits de l’homme comme moyen de promouvoir la pleine réalisation de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales pour tous.


Aux termes de la résolution XIX sur le « Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale », l’Assemblée se félicitede la désignation, en juin 2013, d’un nouveau Directeur et engage le Centre à prendre en compte les activités prescrites, ainsi que les besoins et les exigences des pays de la sous-région, dans l’élaboration et la mise en œuvre de ses priorités thématiques stratégiques pour la période 2014-2017.


Par la résolution XX relative à la « promotion d’un ordre international démocratique et équitable », adoptée par 132 voix contre 52 et 6 abstentions (Chili, Costa Rica, Mexique, Palaos, Pérou et Samoa), l’Assemblée demandeà tous les États Membres d’honorer l’engagement qu’ils ontpris à Durban (Afrique du Sud), au cours de la Conférence mondiale contre leracisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée,de tirer parti au maximum des bienfaits de la mondialisation, notamment en renforçant et en dynamisant la coopération internationale en vue d’accroître l’égalité des possibilités d’échanges commerciaux, de croissance économique et de développement durable, de communication à l’échelle mondiale grâce à l’utilisation des nouvelles technologies et d’échanges interculturels accrus par la préservation et la promotion de la diversité culturelle.


Elle affirme de nouveau que la mondialisation ne sera rendue pleinement équitable et profitable à tous qu’au prix d’un effort, soutenu et de grande ampleur, pour bâtir un avenir partagé reposant sur notre commune humanité, dans toute sa diversité.


Aux termes de la résolution XXI intitulée « Renforcement de l’action de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme par la promotion de la coopération internationale et importance de la non-sélectivité, de l’impartialité et de l’objectivité », l’Assemblée demandeà tous les États Membres de fonder leurs activités de promotion et de protection des droits de l’homme, y compris celles qui visent à renforcer la coopération internationale dans ce domaine, sur la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme1, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et les autres instruments internationaux applicables en la matière, et de s’abstenir de toute activité incompatible avec cet ensemble de règles internationales.


Elle priele Conseil des droits de l’homme de continuer à prendre dûment en considération la présente résolution et d’examiner de nouvelles propositions tendant à renforcer l’action de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme en favorisant la coopération internationale, compte tenu de l’importance des principes de non-sélectivité, d’impartialité et d’objectivité, notamment dans le cadre de l’examen périodique universel.


Par la résolution XXII sur le « droit à l’alimentation, r ésolue à agir pour que les mesures prises aux niveaux national, régional et international en vue de faire face à la crise alimentaire mondiale tiennent effectivement compte des droits de l’homme », l’Assemblée encouragetous les États à prendre des dispositions pour assurer progressivement la pleine réalisation du droit à l’alimentation, y compris en favorisant la création des conditions qui permettront à chacun d’être à l’abri de la faim et, dès que possible, de jouir pleinement de ce droit, ainsi qu’à élaborer et à adopter des plans nationaux d’action contre la faim.


Aux termes de la résolution XXIII sur la « protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste », l’Assemblée crée un précédent en exhortant les États à notamment veiller à ce que toutes mesures ou tous moyens utilisés dans la lutte antiterroriste, y compris les aéronefs pilotés à distance, soient compatibles avec les obligations qui leurs incombent selon le droit international, la Charte des Nations Unies, le droit des droits de l’homme et le droit international humanitaire, et en particulier les principes de distinction et de proportionnalité.


L’Assemblée accueille avec satisfactionle rapport du Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, qui fait notamment référence à l’utilisation d’aéronefs pilotés à distance, et prend note des recommandations, notamment en ce qui concerne la nécessité urgente et impérieuse de parvenir à un accord parmi les États Membres sur les questions juridiques soulevées par l’utilisation d’aéronefs pilotés à distance.


Elle exhorte en outre les États, dans la lutte qu’ils mènent contre le terrorisme, à tenir compte des résolutions et décisions de l’Organisation des Nations Unies relatives aux droits de l’homme, et les invite à prendre dûment en considération les recommandations des titulaires de mandats relevant des procédures spéciales et des mécanismes du Conseil des droits de l’homme, ainsi que les observations et opinions pertinentes des organes des Nations Unies créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme.


L’Assemblée se félicitede l’entrée en vigueur de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, dont la mise en œuvre contribuera grandement au respect de la légalité dans la lutte contre le terrorisme, notamment par l’interdiction des lieux de détention secrets, et engage tous les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de la signer, de la ratifier ou d’y adhérer.


Elle demande aux États et aux autres acteurs concernés de poursuivre, selon qu’il conviendra, la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qui réaffirme, entre autres, que le respect des droits de l’homme de tous et de l’état de droit est la base fondamentale de la lutte antiterroriste.


Adoptant la résolution XXIV sur la « protection des migrants », l’Assemblée demandeaux gouvernements et aux organisations internationales de prendre les mesures nécessaires pour tenir dûment compte de la Déclaration du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement, tenu les 3 et 4 octobre 2013, qui a réaffirmé la nécessité de promouvoir et de protéger efficacement les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous les migrants.


Elle demande notamment aux États de promouvoir et de défendre efficacement les droitsde l’homme et les libertés fondamentales de tous les migrants, en particulier lesfemmes et les enfants, quel qu’en soit le statut migratoire, et de traiter la questiondes migrations internationales par la voie de la coopération et du dialogue au planinternational, régional ou bilatéral et d’une manière globale et équilibrée, en tenantcompte du rôle et des responsabilités des pays d’origine, de transit et de destinationdans la promotion et la défense des droits de l’homme de tous les migrants et enévitant les démarches qui pourraient rendre ces derniers encore plus vulnérables.


Par la résolution XXV intitulée « Aide et protection en faveur des déplacés », l’Assemblée engagele Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays à continuer, grâce à un dialogue suivi avec les gouvernements et toutes les organisations intergouvernementales et non gouvernementales intéressées, d’analyser les causes profondes des déplacements internes, les besoins et les droits fondamentaux des déplacés, les mesures de prévention, notamment l’alerte rapide, et les moyens d’améliorer l’aide et la protection, ainsi que d’envisager des solutions durables en faveur des déplacés.


À cet égard, l’Assemblée demande au Rapporteur spécial de se référer au Cadre conceptuel sur les solutions durables pour les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, établi par le Comité permanent interorganisations, et l’engagerait également à continuer de promouvoir des stratégies globales eu égard à la responsabilité première des États dans l’aide et la protection en faveur des déplacés relevant de leur juridiction.


Aux termes de la résolution XXVI intitulée « Promotion de la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus: protection des défenseuses des droits de l’homme/défenseurs des droits des femmes », adoptée, l’Assemblée exhortetous les États à promouvoir et faire traduire la Déclaration, à lui donner pleinement effet, notamment en prenant les mesures énergiques et concrètes qui s’imposent pour protéger les défenseuses des droits de l’homme/défenseurs des droits des femmes.


Elle leur enjoint d’agir avec la diligence voulue pour prévenir les violences et les atteintes dirigées contre les défenseurs des droits de l’homme, et pour mettre fin à l’impunité en garantissant que les auteurs, qu’ils soient des acteurs étatiques ou non, de violations et d’atteintes, notamment de violences sexistes et de menaces à l’encontre des défenseuses des droits de l’homme, y compris celles commises en ligne, soient rapidement traduits en justice à l’issue d’enquêtes impartiales. 


L’Assemblée invite les dirigeants de tous les secteurs de la société et des communautés concernées, y compris les responsables politiques, militaires, sociaux et religieux, et les dirigeants d’entreprises et de médias, à exprimer publiquement leur soutien au rôle important des défenseuses des droits de l’homme/défenseurs des droits des femmes et à la légitimité de leurs activités.


Elle exhorte égalementles États à promouvoir et soutenir les projets visant à améliorer et renforcer la constatation et la surveillance des affaires de violations commises envers les défenseuses des droits de l’homme/défenseurs des droits des femmes, notamment en assurant la sécurité des journalistes, et en encourageant la fourniture d’un appui et de ressources suffisantes à ceux qui s’emploient à protéger les défenseuses des droits de l’homme, comme les organismes publics, les institutions nationales de défense des droits de l’homme et la société civile, notamment les organisations non gouvernementales nationales et internationales.


b)                Situation relatives aux droits de l’homme et rapports des rapporteurs et représentants spéciaux


La résolution sur la situation des droits de l’homme au Myanmar a été reportée


Déclarations avant le vote


Le représentant de la République arabe syrienne a souligné que les travaux de l’ONU doivent se fonder sur le respect du principe de non-ingérence et a dénoncé l’introduction de résolutions politisées.  Il a soutenu que l’adoption de cette résolution encouragera les bains de sang et fera échouer la Conférence de Genève II.


Il a accusé les coauteurs de ce texte d’être les instigateurs du terrorisme et d’attiser les flammes de la haine.  Le représentant a également dénoncé l’Arabie saoudite et le Qatar qui, a-t-il dit, appuient les militants Takfiri qu’il a accusé d’avoir commis des décapitations en Syrie.  Pourquoi tant de silence de la part de la communauté internationale à ce sujet?  Le représentant a ensuite appelé les États Membres à voter contre le texte.


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) s’est dit convaincu que les droits de l’homme ne peuvent être imposés depuis l’extérieur et a fait savoir qu’il votera contre l’adoption de ce texte.


Le représentant de la République islamique d’Iran a dénoncé le déséquilibre du texte L.57, qui détourne, a-t-il dit, la véritable situation des droits de l’homme dans son pays.  Ce texte est de surcroît sélectif, discriminatoire et préjudiciable et discrédite le mécanisme des droits de l’homme.  Il dissuade tout dialogue bilatéral avec les organes de défense des droits de l’homme, a-t-il par ailleurs fait observer.


Le représentant de Cuba a expliqué qu’il votera contre le texte sur la Syrie au motif qu’elle ne permettra pas de trouver une solution à la situation des droits de l’homme dans le pays.  Il a également dénoncé le fait que le texte sur l’Iran ne tient pas compte des importants changements qu’a connu le pays.


Aux termes de la résolution I sur la « situation des droits de l’homme en République arabe syrienne », adoptée par 127 voix pour, 13 contre et 47 abstentions, l’Assemblée générale condamne vigoureusement l’emploi d’armes chimiques en République arabe syrienne, qui est interdit par le droit international, et constitue un crime grave et a des conséquences dévastatrices pour les civils, et en particulier le massacre de la Ghouta, faubourg de Damas.


Elle exige du Gouvernement syrien qu’il applique toutes les résolutions et décisions des organismes des Nations Unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).


L’Assemblée prend note, à cet égard, du rapport du 16 septembre 2013 établi par la Mission d’enquête des Nations Unies concernant les allégations d’emploi d’armes chimiques en République arabe syrienne, qui prouve clairement que des roquettes sol-sol ont été tirées le 21 août du territoire contrôlé par les Gouvernement en direction des zones aux mains de l’opposition, et que les munitions utilisées étaient de fabrication industrielle et contenaient du sarin.


Elle condamne tout aussi vigoureusement la poursuite des violations flagrantes généralisées et systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales et de toutes les violations du droit international humanitaire par les autorités syriennes et les milices « chabbiha » progouvernementales, comme le recours aux armes, aux bombardements aériens, aux armes à sous-munitions, aux missiles balistiques et à la force contre les civils.


L’Assemblée exige de toutes les parties qu’elles mettent immédiatement un terme à toutes les violations et infractions du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.


Elle condamne fermement l’intervention de tous les combattants étrangers en République arabe syrienne, y compris ceux qui luttent pour le compte des autorités syriennes et en particulier le Hezbollah, et constate avec une vive préoccupation que leur implication aggrave davantage la situation sur le plan humanitaire et en ce qui concerne les droits de l’homme, ce qui a de graves répercussions dans la région.


L’Assemblée exige aussi des autorités syriennes qu’elles libèrent immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris les membres du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, publient une liste de tous les lieux de détention, veillent à ce que les conditions de détention soient conformes au droit international applicable et autorisent sans délai l’accès d’observateurs indépendants à tous les lieux de détention.


Elle exigerait également des autorités syriennes qu’elles coopèrent pleinement avec la Commission d’enquête internationale indépendante et lui accordent, à elle et aux personnes qui travaillent pour elle, un accès immédiat, libre et sans entrave à toutes ces zones, et exigerait en outre de toutes les parties qu’elles coopèrent activement avec la Commission dans le cadre de l’exécution de son mandat.


L’Assemblée souscrit au communiqué de Genève en date du 30 juin 2012, et demande qu’une conférence internationale sur la Syrie soit organisée dans les meilleurs délais aux fins de la mise en œuvre du communiqué.


L’adoption de la résolution II portant sur la « situation des droits de l’homme au Myanmar », a été reportée à une date ultérieure.


Par la résolution III sur la « situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée », adoptée sans vote, l’Assemblée générale, se félicitant de l’établissement de la Commission d’enquête par le Conseil des droits de l’homme, se déclare profondément préoccupée par la persistance d’informations faisant état de violations graves, systématiques et généralisées des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.


L’Assemblée se déclare notamment préoccupée par la pratique de la torture et d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants; l’existence d’un vaste système de camps de prisonniers politiques où de très nombreuses personnes sont privées de leur liberté et vivent dans des conditions indignes; les limitations imposées à la liberté de circuler à l’intérieur du pays et de voyager à l’étranger; les restrictions multiformes et graves imposées aux libertés de pensée, de conscience, de religion ou de croyance, d’opinion et d’expression, de réunion et d’association pacifiques, au droit à la vie privée et de l’accès à l’information pour tous.


Elle se déclare profondément préoccupée par la situation humanitaire précaire qui règne dans le pays et qui pourrait rapidement s’aggraver en raison d’une capacité limitée de résistance aux catastrophes naturelles et de mesures gouvernementales entraînant la limitation des quantités de denrées alimentaires disponibles et de l’accès à ces denrées.


L’Assemblée engage vivement le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à respecter strictement tous les droits de l’homme et libertés fondamentales.


Elle l’engage par exemple à coopérer pleinement avec le Rapporteur spécial et la Commission d’enquête, notamment en leur accordant un accès sans réserves, entraves ni contraintes à la RPDC, ainsi qu’avec les autres mécanismes des Nations Unies compétents de manière à ce qu’une évaluation correcte des besoins existant en matière de droits de l’homme puisse être faite.


Aux termes de la résolution IV relative à la « situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran », adoptée par 86 voix pour, 36 contre et 61 abstentions, l’Assemblée générale se félicite de l’atmosphère pacifique dans laquelle s’est déroulée l’élection présidentielle de juin 2013 et de la large participation du peuple iranien.


Elle se déclare préoccupée par les restrictions imposées aux candidats, notamment l’exclusion des femmes, et par l’érosion continue de l’espace démocratique réservé aux activités politiques préélectorales.


L’Assemblée se félicite également de la récente libération de plusieurs prisonniers d’opinion et prisonniers politiques, et continue d’engager le Gouvernement de la République islamique d’Iran à libérer immédiatement, et sans condition, toutes les personnes arrêtées arbitrairement et placées en détention au seul motif qu’elles ont exercé leur droit à la liberté de religion ou de conviction ou à la liberté d’expression et de réunion pacifique ou ont participé à des manifestations pacifiques sur des thèmes politiques, économiques, environnementaux ou autres.


Elle demande au Gouvernement iranien de répondre aux graves préoccupations exprimées dans les rapports du Secrétaire général et du Rapporteur spécial, d’éliminer, dans la législation et dans la pratique, l’amputation, la flagellation, l’aveuglement et les autres formes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.


L’Assemblée demande aussi au Gouvernement iranien d’abolir les exécutions publiques et autres exécutions pratiquées au mépris des garanties reconnues au niveau international, y compris la lapidation et la strangulation par pendaison.


Elle lui demande également de renforcer ses institutions nationales de défense des droits de l’homme conformément aux Principes concernant le statut des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme (Principes de Paris), comme il s’est engagé à le faire à l’occasion de l’examen périodique universel effectué par le Conseil des droits de l’homme.


L’Assemblée encourage le Gouvernement iranien à continuer d’étudier les possibilités de coopération avec l’ONU, notamment le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, dans les domaines des droits de l’homme et de la réforme de la justice.


Déclarations après le vote


Le représentant de la RPDC a rejeté le texte adopté au sujet de son pays et a souligné que ce type de question doit être abordé au sein de mécanismes autres que l’Assemblée générale.  Il a également averti que ce texte ne fera que contribuer à détériorer encore davantage la situation dans la Péninsule de Corée.  Le représentant a ensuite enjoint les autorités de la « Corée du sud » à cesser d’enlever les citoyens de son pays et à amender ses textes de lois qui stipulent que les citoyens de la RPDC sont des ennemis qui doivent être éliminés.


À son tour, le représentant de la Chine a indiqué avoir voté contre l’ensemble de ces textes, convaincu que ce n’est pas là une bonne approche pour résoudre les préoccupations soulevées.  Le Chine ne s’est pas jointe au consensus concernant la situation des droits de l’homme en RPDC


La représentante du Bélarus a affirmé que sa délégation s’est elle aussi retirée du consensus dont a bénéficié la résolution sur la situation des droits de l’homme en RPDC.


Prévention du crime et justice pénale (A/68/457)


Par la résolution I sur la « suite donnée au douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale et préparatifs du treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale », adoptée sur recommandation du Conseil économique et social, l’Assemblée générale décide que le treizième Congrès se tiendra à Doha du 12 au 19 avril 2015.


Des consultations préalables auront lieu le 11 avril 2015 et le débat de haut niveau se tiendra pendant les deux premiers jours du Congrès pour permettre aux chefs d’État ou de gouvernement ou aux ministres de débattre du thème principal du Congrès et favoriser des échanges utiles.


Le treizième Congrès adoptera une déclaration unique devant être soumise à la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale pour examen.


Par la résolution II intitulée « Renforcement des mesures de prévention du crime et de justice pénale visant à protéger les biens culturels, eu égard en particulier à leur trafic », adoptée sur recommandation du Conseil économique et social (ECOSOC), l’Assemblée générale accueille avec satisfaction les progrès réalisés quant à la possibilité d’élaborer des principes directeurs sur les mesures de prévention du crime et de justice pénale relatives au trafic de biens culturels.


Elle prie l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) de convoquer à nouveau le Groupe d’experts sur la protection contre le trafic de biens culturels.


Les États Membres réexamineront et réviseront ainsi le projet de principes directeurs en se fondant sur un recueil actualisé, établi par le Secrétariat, des commentaires formulés par les États Membres à ce sujet, afin de le finaliser et de le soumettre à la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale à sa vingt-troisième session.


Aux termes de la résolution III sur l’« assistance technique à apporter en vue de l’application des conventions et protocoles internationaux relatifs à la lutte contre le terrorisme », adoptée sur recommandation de l’ECOSOC, l’Assemblée générale prie instamment les États Membres qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de devenir parties aux conventions et protocoles internationaux existants relatifs au terrorisme.


Elle prie également l’ONUDC, agissant dans le cadre de son mandat et en coordination étroite avec les entités compétentes de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, de continuer à fournir aux États Membres une assistance technique aux fins de la ratification de ces instruments juridiques internationaux et de leur incorporation dans la législation nationale.


L’Assemblée encourage les États Membres à coopérer et à s’attaquer, le cas échéant, y compris par la mise en commun effective d’informations, de données d’expérience et de pratiques optimales, aux liens qui peuvent parfois exister entre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme afin de renforcer la répression pénale du terrorisme.


Par la résolution IV sur l’« état de droit, la prévention du crime et la justice pénale dans le programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015 », adoptée sur recommandation de l’ECOSOC, l’Assemblée générale insiste sur la nécessité d’une approche globale et de la poursuite de la participation des États membres de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale aux discussions devant mener à la formulation du programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015.


Elle note que le thème principal du treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, qui doit se tenir au Qatar en 2015, sera « l’intégration de la prévention de la criminalité et de la justice pénale dans la stratégie plus large de l’Organisation des Nations Unies, pour faire face aux problèmes sociaux et économiques et pour promouvoir l’état de droit aux niveaux national et international et la participation du public ».


L’Assemblée prie instamment les États Membres de fournir une assistance au développement, en particulier aux pays qui sortent de conflits, et d’accroître l’assistance qu’ils fournissent dans les domaines de la prévention du crime et de la justice pénale, et recommande que cette assistance puisse inclure, sur demande, des éléments visant le renforcement de l’état de droit.


Par la résolution V consacrée aux « stratégies et mesures concrètes types relatives à l’élimination de la violence à l’encontre des enfants dans le contexte de la prévention du crime et de la justice pénale », l’Assemblée générale prie instamment les États Membres d’accorder une attention particulière à la question des droits de l’enfant et des intérêts supérieurs de l’enfant dans l’administration de la justice, conformément aux règles et normes des Nations Unies applicables à tous les enfants qui entrent en contact avec le système de justice pénale en tant que victimes, témoins ou délinquants présumés.


Elle les prie de même instamment de prendre toutes les mesures efficaces nécessaires, y compris, le cas échéant, une réforme de leur législation, pour prévenir toutes les formes de violence à l’encontre des enfants qui entrent en contact avec le système de justice pénale.


Par la résolution VI intitulée « Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus  », adoptée sur recommandation de l’ECOSOC, l’Assemblée générale encourage les États Membres à améliorer les conditions de détention, conformément aux principes contenus dans l’Ensemble de règles minima et à toutes les autres règles et normes internationales pertinentes applicables et à continuer d’échanger les bonnes pratiques, telles que celles concernant la résolution des conflits dans les centres de détention.


En outre, l’Assemblée recommande que les États Membres s’efforcent de réduire la surpopulation et le recours à la détention provisoire; encouragent un accès accru aux mécanismes de justice et de défense; renforcent les alternatives à l’emprisonnement, comme les amendes, le travail d’intérêt général, la justice réparatrice et la surveillance électronique; et appuient les programmes de réadaptation et de réinsertion, conformément aux Règles minima des Nations Unies pour l’élaboration de mesures non privatives de liberté (Règles de Tokyo).


Aux termes de la résolution VII relative à l’« adoption de mesures contre le meurtre sexiste de femmes et de filles », adoptée sur recommandation de l’ECOSOC, l’Assemblée générale, profondément préoccupée par le niveau élevé d’impunité associé au meurtre sexiste de femmes et de filles, prie instamment les États Membres d’exercer la diligence voulue pour prévenir les actes de violence à l’égard des femmes et des filles, enquêter à leur sujet et en poursuivre et punir les auteurs, conformément à leur législation.


Elle prie le Secrétaire général de réunir un groupe intergouvernemental d’experts à composition non limitée chargé de débattre de moyens plus efficaces pour prévenir les meurtres sexistes de femmes et de filles, enquêter à leur sujet et en poursuivre et punir les auteurs en vue de formuler des recommandations concrètes.


Par la résolution VIII sur l’« amélioration de la coordination de l’action contre la traite des personnes », l’Assemblée générale décide, sachant qu’il faut mieux faire connaître le sort des victimes de la traite des personnes et promouvoir et protéger leurs droits, de proclamer le 30 juillet Journée mondiale contre la traite d’êtres humains, qui sera célébrée chaque année à compter de 2014.


L’Assemblée générale accueille avec satisfaction la déclaration adoptée à l’issue du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement, qui s’est déroulé les 3 et 4 octobre 2013.


Elle se félicite du fait que les États Membres y ont affirmé leur volonté notamment de prévenir et combattre la traite des personnes et d’en protéger les victimes, en soulignant la nécessité d’adopter ou de renforcer, selon qu’il convient, des politiques nationales et régionales de lutte contre la traite et de coopérer plus étroitement pour prévenir la traite, traduire les coupables en justice et protéger les victimes.


L’Assemblée décide d’évaluer, tous les quatre ans, dans la limite des ressources existantes et à compter de sa soixante-douzième session, les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la lutte contre la traite des personnes (2010) afin d’évaluer les réalisations, les lacunes et les difficultés en la matière, s’agissant notamment de la mise en œuvre des instruments juridiques pertinents, et prie le Secrétaire général de prendre toutes les mesures nécessaires à cet égard.


Par la résolution IX sur le « renforcement du programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, surtout de ses capacités de coopération technique », l’Assemblée générale souligne que le programme de développement pour l’après-2015 devrait avoir pour ligne directrice le respect et la promotion de l’état de droit, et que la prévention du crime et la justice pénale jouent un rôle important à cet égard.


L’Assemblée recommande également que les États Membres, agissant en fonction de leur situation nationale, adoptent une méthode globale et intégrée de prévention de la criminalité et de réforme de la justice pénale, en se fondant sur les analyses de référence et les données recueillies et en s’intéressant à tous les secteurs du système de justice, et élaborent des politiques, stratégies et programmes de prévention du crime.


Elle engage tous les États à se doter de plans d’action nationaux et locaux de prévention du crime qui tiennent notamment compte, de manière globale, intégrée et participative, des facteurs qui exposent certaines populations et certains lieux à un risque plus élevé de victimisation ou de délinquance.


Elle souligne que la prévention du crime devrait être considérée comme une partie intégrante des stratégies de promotion du développement économique et social dans tous les États.


Elle s’inquiète de la situation financière de l’ONUDC, souligne que celui-ci doit disposer de ressources suffisantes, prévisibles et stables et veiller à les utiliser de façon rationnelle, et prie le Secrétaire général, conformément à l’obligation qui lui est faite d’établir des rapports, de continuer à lui rendre compte de la situation financière de l’Office et à faire en sorte qu’il dispose de ressources suffisantes pour s’acquitter de son mandat pleinement et efficacement.


Aux termes de la résolution X consacrée à l’ « Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants », l’Assemblée générale salue l’initiative prise par l’ONUDC pour renforcer ses relations de travail avec l’Institut en lui prêtant son appui et en l’associant à l’exécution d’un certain nombre d’activités, dont celles que prévoit le Plan d’action révisé de l’Union africaine sur la lutte contre la drogue et la prévention du crime (2007-2012).


L’Assemblée demande notamment à l’Institut de présenter à l’Office, ainsi qu’à la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique, un rapport annuel sur ses activités.


Elle prie le Secrétaire général de continuer à s’employer à mobiliser les ressources financières nécessaires pour que l’Institut dispose des administrateurs permanents dont il a besoin pour s’acquitter efficacement de ses obligations statutaires.


L’Assemblée invite l’Institut à envisager de se pencher sur les points vulnérables, généraux ou précis, de chaque pays de programme, et à tirer le meilleur parti des initiatives existantes pour combattre les problèmes de criminalité au moyen des fonds et des capacités disponibles, en nouant des liens utiles avec les institutions régionales et locales.


Par la résolution XI intitulée « Action préventive et lutte contre la corruption et le transfert du produit de la corruption, facilitation du recouvrement des avoirs et restitution de ces avoirs à leurs propriétaires légitimes, notamment aux pays d’origine, conformément à la Convention des Nations Unies contre la corruption », l’Assemblée générale exhorte les États Membres à combattre et à réprimer la corruption sous toutes ses formes ainsi que le blanchiment du produit de la corruption, à prévenir le transfert et le blanchiment du produit de la corruption et à œuvrer pour le prompt recouvrement de ces avoirs en respectant les principes énoncés dans la Convention des Nations Unies contre la corruption entrée en vigueur en 2005, notamment à son chapitre V.


L’Assemblée demande en outre aux États parties à la Convention de lever les obstacles au recouvrement des avoirs, y compris en simplifiant leurs procédures judiciaires et en empêchant tout détournement de ces dernières.


Elle exhorte les États parties à la Convention qui ne l’ont pas encore fait à désigner une autorité centrale pour la coopération internationale comme le prévoit la Convention et, le cas échéant, des organes de liaison chargés du recouvrement des avoirs.  Elle les engage à examiner dans les meilleurs délais les demandes d’assistance émanant de ces instances.


Elle prend note de l’Initiative pour le recouvrement des avoirs volés qu’ont lancée l’ONUDC et la Banque mondiale et de la coopération instaurée avec d’autres partenaires concernés, y compris le Centre international pour le recouvrement des avoirs, et encouragerait la coordination entre les initiatives existantes.


L’Assemblée se félicite de la création de l’Académie internationale de lutte contre la corruption, centre d’excellence consacré à l’enseignement, à la formation et à la recherche universitaire dans le domaine de la lutte contre la corruption.


Par la décision V, l’Assemblée a aussi pris note du rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale et sur les préparatifs du treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale (A/68/128), conformément à la décision 55/488 de l’Assemblée.



Contrôle international des drogues (A/68/458)


Par la résolution I sur les « Principes directeurs des Nations Unies sur le développement alternatif », approuvée par consensus, l’Assemblée, sur recommandation du Conseil économique et social (ECOSOC), endosse la Déclaration de Lima sur le développement alternatif et les Principes directeurs internationaux sur le développement alternatif en tant que « Principes directeurs des Nations Unies sur le développement alternatif qui figurent en annexe au projet de résolution ».


Cette Déclaration est issue de la Conférence internationale de haut niveau sur le développement alternatif, qui s’est déroulée du 14 au 16 novembre 2012 à Lima, au Pérou.


Il est énoncé dans lesdits principes que les politiques de développement alternatif sont un outil important pour stimuler le développement dans les pays touchés par la culture illicite des plantes servant à produire ou à fabriquer illicitement des drogues ou, le cas échéant, dans les pays qui risquent de l’être.


Par larésolution II relative à la « Coopération internationale face au problème mondial de la drogue », également adoptée, l’Assemblée générale décide de tenir une réunion de trois jours, au début de septembre 2014, pour évaluer les résultats de l’examen de haut niveau et examiner les modalités de sa session extraordinaire consacrée au problème mondial de la drogue, qui aura lieu en 2016.


L’Assemblée exhorte tous les États Membres à fournir à l’ONUDC tout l’appui financier et politique possible, en élargissant sa base de donateurs et en augmentant leurs contributions volontaires, en particulier les contributions non réservées.


Elle s’inquiète, d’autre part, de la situation financière globale de l’Office, soulignant qu’il importe de lui procurer des ressources suffisantes, prévisibles et stables et de veiller à l’efficacité de leur utilisation.


L’Assemblée engage les États Membres à prendre des mesures de prévention de la toxicomanie qui englobent tous les aspects du problème et l’envisagent sous l’angle de la personne individuelle, de son milieu et de l’ensemble de la société, y compris des mesures d’éducation sanitaire visant à mettre en garde contre les dangers de la consommation de drogues, des mesures de prévention de la violence et des mesures de réadaptation et de réinsertion sociale des anciens toxicomanes, et à prévoir, détecter et analyser les différents risques que la violence et la criminalité liées à la drogue font peser sur la collectivité.


L’Assemblée s’engage également à promouvoir la coopération bilatérale, régionale et internationale, notamment grâce au partage des données de renseignement et à la coopération transfrontière, afin de s’attaquer plus efficacement au problème mondial de la drogue, en particulier en encourageant et en favorisant la coopération des États les plus directement concernés par la culture, la production, la fabrication, le transit, le trafic et la distribution illicites et l’abus de stupéfiants et de substances psychotropes.


Elle exhorte tous les États à adopter des mesures exhaustives pour mettre fin à la consommation excessive de médicaments délivrés sur ordonnance, notamment au moyen de campagnes de sensibilisation auprès du grand public et du personnel de santé.


L’Assemblée note, avec une vive préoccupation, que la production illicite et le trafic d’opium se poursuivent, de même que la fabrication illicite et le trafic de cocaïne, que la production illicite et le trafic de cannabis se développent, que la fabrication illicite de stimulants de type amphétamine progresse sans cesse dans le monde, que les détournements de précurseurs sont de plus en plus fréquents et que tous ces facteurs entraînent l’essor de la distribution et de la consommation de drogues illicites.


Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/68/486)


L’Assemblée a aussi approuvé une décision par laquelle elle entérine le programme de travail provisoire de la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission), présentée par le Président, pour la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale.  Le nouvel intitulé de l’alinéa d) au titre du Développement social sera: « Alphabétisation enjeu vital: définir les futurs programmes d’action ».


Planification des programmes: rapport de la Troisième Commission (A/68/459)


La Troisième Commission a été informée qu’aucune décision n’était à prévoir au titre de cette question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.