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Le Comité des ONG recommande à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial à 76 ONG et reporte l’examen de 21 autres candidatures

ECOSOC/6590-ONG/782

Le Comité des ONG recommande à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial à 76 ONG et reporte l’examen de 21 autres candidatures

22/1/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6590
ONG/782
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales             

Session ordinaire de 2014                                  

2e & 3e séances – matin & après-midi                        


LE COMITÉ DES ONG RECOMMANDE À L’ECOSOC D’OCTROYER LE STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL À 76 ONG

ET REPORTE L’EXAMEN DE 21 AUTRES CANDIDATURES


Au deuxième jour de sa session annuelle, le Comité des ONG a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 76 ONG et a reporté l’examen de 21 autres candidatures. 


Les membres du Comité ont dialogué avec les représentants d’Africa Speaks (Afrique du Sud), New York State Bar Association (États-Unis), General Forum of the Arabic and African Non-Governemental Organizations (Libye), The Palestinian Return Centre Ltd (Royaume-Uni) et The Kinsey Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction, Inc (États-Unis).


Le Comité des ONG peut recommander trois statuts: le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.


L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Pour en savoir plus sur le Comité et ses décisions, veuillez consulter le site Internet www.un.org/esa/coordination/ngo.


Le Comité des ONG reprendra ses travaux demain jeudi 23 janvier à partir de 10 heures. 



EXAMEN DES NOUVELLES DEMANDES


Octroi du statut consultatif spécial aux 76 ONG suivantes:


-         Fundacion Migrantes y Refugiados sin Fronteras(Argentine)

-         Future Hope International (Ghana)

-         Gabasawa Women and Children Empowerment Initiative (Nigéria)

-         Global Civil Initiatives, Inc. (Kirghizistan)

-         High Security Newplate Limited (Trinité et Tobago)

-         House of Jacobs International (Nigéria)

-         Humanitarian Organization for Migration Economics (Singapour)

-         Huqooq-ul-Ebad Development Foundation (Pakistan)

-         Integrity and Transparency Promotion Initiative(Nigéria)

-         International Society for Small and Medium Enterprises (Inde)

-         Jesus Weeps Over Africa (République démocratique du Congo)

-         Jossour Forum des Femmes Marocaines (Maroc)

-         Kalyani (Inde)

-         Khuwendo Kor (Pakistan)

-         Krishi Gyan (Inde)

-         La Brique (Togo)

-         Malaysian Relief Agency Foundation (Malaisie)

-         Mankind Welfare Organization (Pakistan)

-         MARUAH (Working Group for an ASEAN Human Rights Mechanism, Singapore)(Singapour)

-         Nation Builders Organisation (Malaisie)

-         Nazra for Feminist Studies (Égypte)

-         Neighbour Organization Nepal (Népal)

-         North Indian Educational Trust (Inde)

-         Pakistan Institute of Legislative Development And Transparency (PILDAT) (Pakistan)

-         Participatory Rural Development Society (PRDS) (Pakistan)

-         Réseau national des ONGs des droits de l’homme (République Démocratique du Congo)

-         Roundtable on Sustainable Palm Oil (Suisse)

-         Sindhica Reforms Society (Sindhica) (Pakistan)

-         Social Development & Management Society (Inde)

-         Solidarité pour le développement communautaire(République Démocratique du Congo)

-         Special Abilities Development Association (SADA) (Pakistan)

-         Stat-View Association (Guinée)

-         Sree Saraswathi Thyagaraja College (Inde)

-         The Entrepreneurship Development Foundation for Women and Youth(Iran)

-         Tomorrow’s Women Development Organisation (Nigéria)

-         Union of Legal Entities "Eurasian Economic Club of Scientists" Association" (Kazakhstan)

-         VoluntaryAid Association (Inde)

-         WarWidows Association (Inde)

-         Womenand Development Association in Alexandria (Égypte)

-         WomenEmpowerment and Human Resource Development Centre of India (Inde)

-         WomenUnited for Economic Empowerment (Nigéria)

-         ACTIVE - Sobriety, Friendship and Peace (Suède)

-         All-Russian public organization "Russian Public Intstitute of Electoral Law"(Fédération de Russie)

-          Alut- The Israeli Society for Autistic Children(Israël)

-          American College of Sports Medicine (États-Unis) 

-          ANO "Organization" "Vector of Friendship" (Fédération de Russie)

-          Association Diogenis, Drug Policy Dialogue in South East Europe (Grèce)

-          Association générale des intervenants retraités pour des actions bénévoles de coopération et de développement (France)

-          Association of NGOs of Aotearoa Incorporated (Nouvelle-Zélande)

-          Boardof Certified Safety Professionals(États-Unis)

-          CaucasusEnvironmental NGO Network (Géorgie)

-          Centre de Formation et de Recherche pour le Développement (CFRD) (Bénin)

-          Co-Habiter (Suisse)

-          CommunityAlliances for Drug Free Youth (États-Unis)

-          DisisleriMensuplari Esleri Dayanisma Dernegi (Turkey)

-          Drepavie (France)

-          Ellen Johnson Sirleaf Market Women’s Fund (États-Unis)

-          EquallyAbleFoundation (États-Unis)

-          EUROMIL EV (Belgique)

-          EveryChild (Royaume-Uni)

-          EwiiaapaaypBand of Kumeyaay Indians (États-Unis)

-          FéderationEuropéenne de la Manutention (Belgique)

-          Fondation d’Auteuil (France)

-          FundaciónAlia2 (Espagne) 

-          Genderat Work (Canada)

-          INSHED - International Network for Standardization of Higher Education Degrees (Suisse)

-          International Center of the Roerichs(Fédération de Russie)

-          Interregionalnon-governmental organization "Centre for Support of Indigenous Peoples of the North (CSIPN)" (Fédération de Russie)

-          iuventume.V.(Allemagne)

-          Jana’sCampaign, Inc. (États-Unis)

-          Love for Israel Relief Fund ""- The Fund for Advancing Social Projects (RA) (Israël- États-Unis)

-          Mar Adentro de México A.C.(Mexique) 

-          National Congress of Australia’s First Peoples Limited (Australie)

-          AfricaSpeaks (Afrique du Sud)

-          The Kinsey Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction, Inc (États-Unis)

-          ONG Kala Geneve International (Suisse)


Report de 21 nouvelles demandes dans l’attente des réponses aux questions des membres du Comité


La décisionsur la demande de l’ONG Generation Initiative for Women and Youth Network (Nigéria) a été reportée après une question du représentant du Maroc sur la façon dont l’organisation promeut les droits sexuels et reproductifs.  Pour sa part, HAQ: Centre for Child Rights (Inde) devra donner des informations sur ses activités au cours des trois dernières années, comme l’a demandé le représentant de l’Inde.  Son homologue du Pakistan a posé une question sur les projets qui ont absorbé les dépenses d’International Green Economy Association (États-Unis).


Pour l’organisation Kelab Belia Subang Jaya (Malaisie), la représentante de Cuba a souhaité avoir des précisions sur ses points de contact en Amérique latine.  L’ONG Labour, Health and Human Rights Development Centre (Nigéria) devra quant à elle fournir plus de renseignements sur les projets qu’elle mène, à la demande de la représentante du Nicaragua.


Quelle est l’ampleur du programme de National Women’s Welfare Society Darwha, Distt. Yavatmal (Inde), a demandé le représentant de l’Inde qui a aussi voulu savoir si l’organisation reçoit des fonds du Gouvernement indien.  Le représentant indien a également demandé des précisions à Shah Maqeem Trust (Pakistan) sur la viabilité de ses ressources, étant donné que son financement ne provient que de sources étrangères.


À The Bahrain Young Ladies Association (Bahreïn), le représentant du Maroc a demandé comment elle compte financer ses projets avec un budget déficitaire?  Le financement du secteur privé va-t-il faire que l’ONG va perde son indépendance?  La représentante de Cuba a voulu savoir comment l’ONG finance son déficit budgétaire.  Chez The Bible Hill Youth Club (Inde), le représentant de l’Inde a constaté un décalage entre l’année de la création (1986) et la date d’enregistrement (1996). 


La représentante du Nicaragua a souhaité des précisions sur le budget de Women Right and Development Centre (Nigéria).  Son homologue du Maroc a demandé à Youth Network on HIV/AIDS in Nigeria (Nigéria) si sa requête était présentée à titre individuel ou au nom de la liste des ONG mentionnées dans son dossier.  En ce qui concerne African Hope Committee Inc. (États-Unis), la représentante de Cuba a voulu avoir une liste de pays où l’organisation mène des projets, dans la région des Caraïbes et de l’Amérique latine. 


AsiaJournalist Association (République de Corée) devra répondre à la question de la représentante de Cuba qui a voulu savoir dans quels pays se trouvent ses autres centres régionaux.  Cell of Alternative Youth Activities (Grèce) est aussi invitée à répondre à la question de la représentante de Cuba sur l’identité de ses partenaires.  La représentante du Nicaragua a demandé à Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights (États-Unis) si elle compte lancer des projets en Amérique latine.  Son homologue de la Fédération de Russie a voulu savoir de Gold Mercury International Limited (Royaume Uni) avec quelles ressources elle finance ses projets.


La représentante de Cubaademandé de quelles organisations internationales et de quels gouvernementsIDPC Consortium (Royaume Uni) reçoit de l’argent.  Son homologue de l’Inde a fait observer que l’ONG a été créée en 2011 tout en participant à des réunions organisées par l’ONU à partir de 2009.  Le représentant du Maroc a invité International Gender Policy Network (République tchèque) à clarifier son statut: national ou international.  Celle de Cuba a demandé comment New York State Bar Association (États-Unis) compte contribuer au travail de l’ECOSOC.


À l’issue du dialogue avec les représentants d’ONG requérantes, en fin de journée, l’examen des demandes a été reporté pour New York State Bar Association (États-Unis), General Forum of the Arabic and African Non-Governmental Organizations (Libye) et The Palestinian Return Centre Ltd (Royaume-Uni).


Dialogue avec les représentants d’ONG


L’ONG Africa Speaks (Afrique du Sud) a expliqué qu’elle a été créée en 2008, après les attaques xénophobes contre des immigrants en Afrique du Sud.  Nous avons, depuis, élargi notre champ d’action à la paix et au développement, a-t-elle précisé, ajoutant qu’elle compte désormais 10 bureaux dans le continent africain et bénéficie du soutien de l’Union africaine.  À La représentante du Nicaragua, l’ONG a répondu que ses revenus proviennent des membres de la diaspora.  Mais elle peut aussi compter, pour ses dépenses, sur les contributions de ses membres, au niveau local.  À l’issue de ce dialogue, l’ONG a obtenu son statut consultatif spécial.


Sa consoeur New York State Bar Association (États-Unis), qui compte 77 000 membres et qui existe depuis plus de 200 ans, a affirmé qu’elle a pu influencer la législation de l’État de New York.  Ses membres conseillent des clients dans tous les pays du monde, sur des questions comme la lutte contre la corruption ou les taxes transfrontalières.  L’ONG fait aussi des recommandations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  L’ONG a demandé un délai de quelques jours pour pouvoir répondre à la question de la représentante de Cuba qui s’interrogeait sur les études ou les projets éventuels relatifs à Cuba.


L’ONG General Forum of the Arabic and African Non-Governmental Organizations, dont le siège est en Libye, a indiqué qu’elle a commencé ses activités en 2002.  Composée de 120 organisations, elle a un statut d’observateur à la Commission africaine des droits de l’homme.  Elle a pour objet de maintenir des liens entre les organisations africaines et arabes, en créant des réseaux de communication.  Elle encourage aussi les émigrés africains à contribuer au développement de leur continent et reçoit une aide financière du Gouvernement libyen pour les projets menés avec lui.  Chaque organisation membre doit s’acquitter d’une contribution symbolique de 500 dollars, a précisé l’ONG avant que le représentant du Maroc ne salue ses efforts en faveur des expatriés et des émigrés africains.  Constatant que les ressources sont données en devises mauritaniennes, il a demandé à l’ONG de certifier par écrit qu’elle est bien enregistrée en Libye.


L’ONG The Kinsey Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction, Inc (États-Unis) a indiqué qu’elle est un institut de recherche de l’Université publique de l’Indiana.  Elle aide les agences des Nations Unies et les autres ONG à prendre des décisions informées en matière d’éducation et de santé.  Aucune question n’a été posée à cette ONG qui a ensuite obtenu son statut consultatif spécial.


Sa consoeur The Palestinian Return Centre Ltd (Royaume-Uni), créée en 1966, s’occupe de questions relatives aux réfugiés et en particulier des 3 millions de réfugiés palestiniens éparpillés dans le monde.  L’ONG fournit des programmes de formation aux jeunes des camps de réfugiés, des programmes établis par des universités britanniques.  L’ONG travaille aussi avec l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  Elle a nié tout lien avec le Hamas, en répondant à une question d’Israël.  Nous ne défendons aucune position sur les Accords d’Oslo et le règlement de la question de Palestine, a affirmé l’ONG dont, a-t-elle insisté, le rôle n’est pas de reconnaître ou non un État.  Le représentant israélien lui demandait si elle respectait la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’État d’Israël.  Son homologue du Maroc a tenu à préciser que sa délégation n’a posé aucune question à cette ONG lors des consultations informelles, contrairement à ce qui figure au dossier. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité examine les conséquences humanitaires de la crise qui frappe la République centrafricaine

CS/11258

Le Conseil de sécurité examine les conséquences humanitaires de la crise qui frappe la République centrafricaine

22/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11258
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7098e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EXAMINE LES CONSÉQUENCES HUMANITAIRES

DE LA CRISE QUI FRAPPE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE


Le Conseil de sécurité des Nations Unies a entendu, cet après-midi, quatre exposés sur la situation humanitaire en République centrafricaine où 2,5 millions d’habitants sur les 4,6 millions que compte le pays ont besoin d’une assistance urgente de la communauté internationale.


Aux 900 000 déplacés internes s’ajoutent 246 000 réfugiés dans les pays voisins, dont la moitié sont des enfants; une situation qualifiée de « désespérée » par le Conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide, M. Adama Dieng, qui a mis en garde contre un risque élevé de crimes contre l’humanité et de génocide alors que la haine entre musulmans et chrétiens a atteint un « niveau choquant ». 


Sont également intervenues la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Kyung-wha Kang; la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Zainab Hawa Bangura; et la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leila Zerrougui.


S’appuyant sur la visite des trois représentants spéciaux en République centrafricaine, du 17 au 21 décembre, Mme Zerrougui a fait état d’un conflit d’une brutalité sans précédent avec des conséquences dramatiques sur les enfants, dont 6 000 seraient embrigadés dans des groupes armés. 


Les intervenants ont relaté des violences massives d’une ampleur jamais connue par ce pays, des exécutions sommaires, des disparitions et déplacements forcés, des actes de mutilation contre des adultes et des enfants, ainsi que des pillages d’hôpitaux, d’écoles, d’églises et de mosquées. 


Les milices Anti-balaka sont de mieux en mieux organisées et se sont déployées dans les 16 provinces du pays afin d’encourager les chrétiens à s’attaquer aux civils musulmans, a-t-il été souligné.


Si la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) et les troupes françaises de l’opération Sangaris ont largement contribué à la protection des civils, il semble évident que leur capacité à protéger tout le monde est limitée alors que les violences se sont développées à travers tout le pays.  Ces responsables des Nations Unies ont ainsi jugé urgent d’agir pour lutter contre l’une des pires crises humanitaires de notre temps.


Concernant les actions à entreprendre, la Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence s’est inquiétée du sous-financement d’une crise dont les besoins sont estimés à 550 millions de dollars en 2014.


Elle a, en particulier, exprimé sa préoccupation face à la déliquescence de l’État, l’effondrement du système politique et la désintégration du système de sécurité après des années de négligence et l’incapacité de la communauté internationale à voir les signes avant-coureurs de cette crise.


Mme Kang a souhaité le renforcement rapide des effectifs du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) et le déploiement de la composante civile de la MISCA, afin de mettre en place une expertise pour protéger les droits de l’homme et assurer le suivi de leur violation éventuelle. 


Pour préparer l’après-conflit et la réconciliation, Mme Zerrougui a demandé que le Conseil établisse une commission d’enquête sur les crimes commis en adoptant des mesures ciblées contre les auteurs de violations contre les enfants.


De même, Mme Bangoura a proposé le déploiement de missions d’enquête par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et la mise en place de lignes téléphoniques d’urgence et de mécanismes d’intervention rapide coordonnés, susceptibles, a-t-elle dit, de sauver des vies.


LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE


Déclarations


Mme LEILA ZERROUGUI, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, a relevé qu’au cours de sa visite en République centrafricaine, du 17 au 21 décembre dernier, elle a pu noter que ce conflit était d’un niveau de brutalité jamais vu avant, et qu’il avait un impact dramatique sur les enfants. 


Elle a indiqué que des enfants avaient été attaqués directement, mutilés, tués et décapités à Bangui, ainsi que dans les localités de Buar, de Bossagoa et de Bozoum.  Elle a ajouté que depuis un an, les combattants de la Séléka, et plus récemment, ceux des milices Anti-balaka, ont recruté activement des enfants et les ont forcés à commettre des atrocités.  Des estimations font état de près de 6 000 enfants qui seraient, en ce moment, enrôlés dans des groupes et des bandes armés.  « J’ai vu, au cours de ma visite, des enfants armés qui sont manipulés par les deux parties en conflit, et ils sont divisés en fonction de leur appartenance religieuse », a-t-elle affirmé, en ajoutant que ces enfants étaient devenus à la fois victimes et auteurs des violences sectaires en cours.


Mme Zerrougui a par ailleurs souligné que le manque de sécurité avait provoqué le déplacement de près d’un demi-million d’enfants à travers le pays au cours de l’année 2013.  Ces enfants ont besoin en urgence de protection et d’assistance, a-t-elle plaidé.  La Représentante spéciale a ensuite parlé d’attaques et d’actes de vandalisme menés contre des écoles et des hôpitaux. 


Elle a ajouté que les personnels médicaux avaient été également menacés et brutalisés un peu partout dans le pays, laissant ainsi des infrastructures sociales et des services de base dans un état encore plus délabré.  Elle a aussi souhaité le renforcement rapide des effectifs du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) et le déploiement de la composante civile de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), afin de mettre en place une expertise pour protéger les droits de l’homme et assurer le suivi de leur violation éventuelle. 


La Représentante spéciale a en outre salué la démobilisation de 23 enfants de la Séléka le 17 janvier dernier.  Cela a été possible grâce à la coopération entre les représentants des Nations Unies et les autorités au pouvoir à Bangui.  Elle a ajouté que la séparation des enfants des groupes armés ne serait pas une tâche aisée, et qu’elle devrait s’intégrer dans un processus global de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). 


Selon elle, pour mener à bien ce processus et faire face à la réalité du terrain, il faudrait augmenter les personnels civils des Nations Unies dans le pays de toute urgence.  Elle a mis en garde le Conseil de sécurité sur le fait que les enfants ayant été démobilisés couraient toujours le risque de reprendre les armes. 


Elle a par ailleurs souhaité que les auteurs d’atrocités soient tenus pour responsables de leurs actes et a appelé la communauté internationale à assister les autorités de transition en République centrafricaine dans le cadre de la restauration de l’état de droit et l’établissement d’une réponse judiciaire aux violations actuelles des droits de l’homme. 


Elle a enfin souhaité que le Conseil puisse établir une commission d’enquête sur les crimes commis en République centrafricaine, et qu’il adopte des mesures ciblées contre les auteurs de violations contre les enfants.


M. ADAMA DIENG, Conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide, a fait état d’une situation désespérée en République centrafricaine avec des violences qui se poursuivent en ce moment.  Il a décrit des violences massives, d’une ampleur jamais connue par ce pays.  Il a mentionné des exécutions sommaires, des disparitions, des déplacements forcés, des actes de mutilation contre des adultes et des enfants, ainsi que des pillages d’hôpitaux, d’écoles, d’églises et de mosquées. 


La situation humanitaire est troublante alors que des groupes d’autodéfense se sont transformés en groupes chrétiens qui visent les musulmans.  M. Dieng a affirmé que les milices Anti-balaka étaient de mieux en mieux organisées et parfois appuyées par des militaires de l’ex-Président François Bozizé.  Il a ajouté que les milices Anti-balaka s’étaient déployées dans les 16 provinces du pays afin d’encourager les chrétiens à s’attaquer aux civils musulmans.


Il s’est inquiété de la divergence de vue des dirigeants religieux à Bossangoa, où l’évêque dénonce les exactions commises par les musulmans tandis que l’imam relate des attaques menées contre des musulmans par des groupes hébergés par l’évêque.  La violence qui opposait au début les milices Anti-balaka et ex-Séléka est devenue une confrontation entre civils et musulmans dont le niveau de haine m’a choqué, a dit M. Dieng, avant d’estimer qu’il y avait aujourd’hui un risque élevé de crimes contre l’humanité et de génocide. 


Si la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) et les troupes françaises de l’opération Sangaris ont largement contribué à la protection des civils, il semble évident que leur capacité à protéger tout le monde est limitée alors que les violences se sont développées à travers tout le pays. 


Face aux exactions et à la haine qui en découle, il a appelé à appuyer les initiatives visant à identifier les auteurs des violences.  Il a mis l’accent sur l’importance d’un mécanisme de justice de transition en estimant qu’il était encore temps d’agir pour lutter contre l’une des prises crises humanitaires de notre temps.


Mme ZAINAB HAWA BANGURA, Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, a rappelé qu’elle avait fait un compte-rendu devant le Conseil de sécurité en janvier 2013, et qu’elle avait déjà souligné la tendance inquiétante de violences sexuelles dans le pays.  Elle a relevé que le fait que les enfants puissent participer aux atrocités pourraient signifier qu’un « point de non-retour » a été franchi, et que désormais, la cohabitation de certaines communautés serait impossible, du moins dans un futur immédiat. 


Il n’y a pas de doute, a-t-elle indiqué, que « la violence en République centrafricaine va marquer les consciences des gens dans le pays et dans le monde à tout jamais ».  Elle a en outre révélé qu’entre janvier et novembre 2013, l’ONU a répertorié pas moins de 4 530 cas de violences sexuelles dont les auteurs étaient des combattants, apparemment de la Séléka, dans les localités de Bangui, Boali, Bossembélé, Damara, Mbaiki, Sibut et dans la préfecture de l’Ouham Pende. 


Elle a ensuite indiqué qu’après les attaques des Anti-balaka et des anciens membres des Forces armées centrafricaines le 5 décembre dernier à Bangui, des rapports avaient signalé des cas de violences sexuelles commises en période de conflit.  Elle a aussi déclaré que des violences du même genre auraient été commises par les Anti-balaka et la Séléka au cours d’opérations de fouilles d’habitations et pendant des attaques en signe de représailles.


Mme Bangura a ensuite fait état de rapports qui indiquent que des mariages forcés, parfois avec des enfants, ont été contractés particulièrement par les éléments de la Séléka.  La Représentante spéciale a par ailleurs noté que les camps de déplacés, qui servent aussi de refuges pour les membres des groupes armés, sont aussi le lieu de violences sexuelles commises en période de conflit.


Elle a ajouté que les victimes ne se plaignaient pas souvent par peur de représailles, étant donné que les auteurs continuaient de vivre à leurs côtés, et au vu de l’absence d’état de droit.  « Je suis très perturbée », a confié Mme Bangura, d’apprendre que la Mission n’a pas pris les mesures adéquates pour venir en aide aux victimes de ces violences au cours du conflit qui dure depuis un an.  Elle a tout de même évoqué des signaux positifs avec l’engagement des chefs de communautés religieuses, notamment musulmanes et chrétiennes, et elle a appelé la communauté internationale à soutenir leurs initiatives. 


Mme Bangura a également mentionné le fait que la désignation de la première femme présidente à la tête de la République centrafricaine constituait une source d’espoir et d’inspiration pour tous.  Elle a ajouté que « le leadership féminin au plus haut niveau est un symbole fort de progrès et de changement », mais elle a tenu à préciser qu’aucun dirigeant ne pouvait guider seul cette transition, appelant ainsi de nouveau la communauté internationale à apporter son plein soutien à la nouvelle Présidente du pays, afin qu’elle soit une « force pour la paix et l’unité ». 


Elle a aussi suggéré que soit mis en place un processus de DDR, afin de dissuader la création de groupes d’autodéfense communautaires.  La Représentante spéciale a également proposé la mise en place de lignes téléphoniques d’urgence et de mécanismes d’intervention rapide coordonnés qui pourraient sauver des vies.  Elle a enfin souhaité le déploiement, en République centrafricaine, de missions d’enquête par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.


Mme KYUNG-WHA KANG, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a fait le constat de l’effondrement du système politique et de la désintégration du système de sécurité alors que les atrocités continuent d’être commises contre la population.  Elle a dit que 2,5 millions d’habitants sur 4,6 millions avaient besoin d’aide en raison de cette crise parmi lesquels 900 000 déplacés internes dont la moitié sont des enfants.


Elle a indiqué que 100 000 personnes dormaient à ciel ouvert près de l’aéroport de Bangui et que des milliers d’autres se terraient dans les forêts.  Elle a cité le chiffre de 246 000 Centrafricains réfugiés dans des pays voisins.


Illustrant l’état des tensions communautaires, la Sous-Secrétaire générale a indiqué que 19 personnes avaient été tuées il y a quelques jours dans l’attaque d’un convoi évacuant des civils musulmans vers le Cameroun.  Le 19 décembre 2013, a été activé « notre plus haut niveau de défense », a-t-elle dit.  Elle a indiqué que le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) avait mobilisé de la nourriture pour 300 000 personnes, que Médecins sans frontières (MSF) avait pris la tête de la réponse médicale et que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avait fourni des matelas et des couvertures à 20 000 personnes en janvier.  De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a vacciné 72 000 enfants dans 17 sites au cours de ce mois.


« L’une des principales difficultés est le sous-financement de cette crise », a déclaré Mme Kang, avant d’évaluer à 550 millions de dollars les besoins humanitaires en 2014 en République centrafricaine.  Elle s’est réjouie du fait que lors la Réunion de haut niveau sur l’action humanitaire en République centrafricaine, qui s’est tenue a Bruxelles lundi, les États Membres aient annoncé 200 millions de dollars de contributions en faveur de l’aide humanitaire, lesquels qui viennent s’ajouter aux 280 millions promis pour la reconstruction et le développement à long terme du pays


La Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence s’est particulièrement inquiétée de l’état de déliquescence de l’État après des années de négligence et de l’incapacité de la communauté internationale à voir les signes avant-coureurs de cette crise. 


Elle a salué l’impact positif du déploiement en cours de la MISCA et a appelé à prendre des mesures immédiates pour renforcer les communautés locales dans l’optique de la future réconciliation nationale.  « Nous avons déjà assisté au coût humain de la négligence de la communauté internationale en République centrafricaine », a-t-elle dit.   


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG entame sa session de 2014 en recommandant le statut consultatif auprès de l’ECOSOC à 29 organisations

ECOSOC/6589-ONG/781

Le Comité des ONG entame sa session de 2014 en recommandant le statut consultatif auprès de l’ECOSOC à 29 organisations

21/1/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6589
ONG/781
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales             

Session ordinaire de 2014                                  

1re séance – matin                        


LE COMITÉ DES ONG ENTAME SA SESSION DE 2014 EN RECOMMANDANT LE STATUT CONSULTATIF

AUPRÈS DE L’ECOSOC À 29 ORGANISATIONS


Le Comité des organisations non gouvernementales (Comité des ONG) a ouvert, aujourd’hui, sa session régulière de 2014, en espérant examiner jusqu’au 31 janvier, 60 demandes par jour, vu le nombre toujours croissant de demandes d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC).  Aujourd’hui le Comité a recommandé à l’ECOSOC l’octroi d’un statut consultatif spécial à 29 ONG et reporté l’examen de 13 candidatures.


Le Comité peut recommander trois statuts: le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.


L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


La Présidente du Comité, Mme Gizem Sucuoğlu, de la Turquie, a compté qu’au cours de cette session, son Comité aura à se prononcer sur 220 nouvelles candidatures auxquelles il faut ajouter les 219 candidatures dont l’examen avait été reporté au cours des sessions précédentes.  « Ces chiffres exigent de nous une meilleure gestion du temps et une manière équitable de travailler. »  Le nombre de requêtes et de rapports quadriennaux est passé de 293 en 2009 à 781 en 2013, a prévenu le Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination.


M. Navid Hanif a appelé à la révision des méthodes de travail du Comité pour le rendre plus dynamique et plus efficace.  En attendant, le représentant de la Turquie a invité les ONG à apporter toutes précisions utiles pour éclairer les membres du Comité et accélérer un processus d’obtention du statut qui prend au moins deux ans, en moyenne, a souligné le Directeur du Bureau de l’appui à l’ECOSOC.


Plaidant pour une approche orientée vers les résultats, la Présidente du Comité a souhaité voir s’accroître la participation de la société civile et du secteur privé au travail de l’ESOCOC, arguant qu’à une année de la date butoir de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’ONU doit être au centre des défis, de même que les ONG notamment celles concernant les femmes.


Le Directeur du Bureau d’appui à l’ECOSOC a en effet relevé un intérêt renouvelé des différents acteurs pour le travail de l’ECOSOC qui « prend un nouveau tournant ».  Cette année, en effet, doivent s’achever les travaux du Groupe de travail à composition non limitée sur les objectifs de développement durable et du Comité d’experts sur le financement de ce développement.  Les gouvernements seuls ne peuvent pas atteindre le développement durable, a remarqué M. Hanif en soulignant l’importance d’encourager les grands Groupes d’Action 21 à s’impliquer.


Action 21, le Programme d’action du Sommet de la Terre de 1992, reconnaissait que la réalisation effective des objectifs et des politiques définies sera fonction du degré d’engagement et de participation réelle de neuf grands groupes sociaux à savoir les femmes, les enfants et les jeunes; les peuples autochtones; les ONG; les collectivités locales; les travailleurs et les syndicats; les milieux du commerce et de l’industrie; la communauté scientifique et technique; et les agriculteurs.


M. Navid Hanif a observé que le statut consultatif n’était plus la seule voie pour participer aux travaux des Nations Unies.  Les ONG dotées d’un statut sont d’ailleurs soumises à une obligation très stricte de rendre compte de leur contribution au travail de l’ECOSOC, avec des rapports quadriennaux.  Les autres, a conseillé M. Hanif, peuvent toujours se faire accréditer pour des évènements particuliers. 


En 2013, a-t-il indiqué, 12 000 représentants d’ONG dont 62% seulement étaient dotées d’un statut consultatif ont pu participer à des réunions de haut niveau, des débats thématiques et des auditions informelles de l’Assemblée générale.  Avec la création du Pacte mondial, les entreprises sont de plus en plus intéressées à collaborer avec les Nations Unies, a-t-il expliqué, citant aussi le cas des universitaires et des fondations philanthropiques privées ou publiques.


Avant l’adoption de l’ordre du jour*, du programme de travail et du calendrier provisoire de cette session, le Comité a élu deux Vice-Présidentes: Mme Asya Tsvetanova, de la Bulgarie, et Mme Ana Pena, du Pérou.  Les autres vice-présidents, ainsi que le rapporteur, seront élus ultérieurement.


Le Comité des ONG est composé des 19 pays suivants: Belgique, Bulgarie, Burundi, Chine, Cuba, États-Unis, Fédération de Russie, Inde, Israël, Kirghizistan, Maroc, Mozambique, Nicaragua, Pakistan, Pérou, Sénégal, Soudan, Turquie et Venezuela.


Pour en savoir plus sur le Comité et ses décisions, veuillez consulter le site Internet www.un.org/esa/coordination/ngo.


Le Comité, qui a dû interrompre ses travaux à la mi-journée à cause de la tempête de neige qui s’abat sur la ville de New York, reprendra ses travaux demain, mardi 22 janvier, à 10 heures, si le Siège des Nations Unies est rouvert.


* E/C.2/2014/1



EXAMEN DES NOUVELLES DEMANDES


Octroi du statut consultatif spécial aux 29 ONG suivantes:


-          Actions communautaires pour le développement intégral (République démocratique du Congo)

-          Actions et interventions pour le développement et l’encadrement et social (République démocratique du Congo)

-          African Centre for Advocacy and Human Development (Nigéria)

-          African Foundation for Human Advancement (Nigéria)

-          Alliance for Development and Population Services (ADEPS) (Kenya)

-          Alpha O. Centre for Malaria Prevention and Control (Nigéria)

-          Arsenal Force Vive (Maurice)

-          Asia-Pacific Development Center on Disability Foundation (Thaïlande)

-          Asociación Nacional de Estudiantes de ingenierías Industrial, Administrativa y de Producción (Colombie)

-          Association pour les Droits de l’Homme et l’Univers Carcéral (République du Congo)

-          Association ALKHAYR pour le développement en Mauritanie (Mauritanie)

-          Association Congolaise pour le Développement Agricole (République du Congo)

-          Association Démocratique des Femmes du Maroc (Maroc)

-          Association des ONG de l’environnement (A.O.E.) (Côte d’Ivoire)

-          Association of Women in Technology in Nigeria (Nigéria)

-          Association Solidarité Internationale pour l’Afrique (SIA) (Mali)

-          Bala Atibala Samaj Sevi Sanstha (Inde)

-          Center for Development of Civil Society (Arménie)

-          Centre for Humanitarian Enhancement (Nigéria)

-          Children’s Rights Advocacy and Lobby Mission - Africa (CALM-Africa) (Ouganda)

-          China Foundation for Peace and Development (Chine)

-          Community Development Programme (SDP) (Pakistan)

-          Connecting Gender for Development (Nigéria)

-          Corporate Social Responsibility Awareness and Advancement Initiative (Nigéria)

-          Dir Rural Development Organization (Pakistan)

-          Earth Push ltd/gte (Nigéria)

-          Educational Foundation for African Women (Nigéria)

-          Emirates Human Rights Association (Émirats arabes unis)

-          Espoir pour Tous (République démocratique du Congo)


Report de 13 nouvelles demandes dans l’attente des réponses aux questions des membres du Comité


S’agissant d’Afri Network for Environmental and Economic Justice Ltd/Gte (Nigéria), la représentante de Cuba a demandé des précisions sur les projets menés par l’organisation dans le monde.  Celle du Nicaragua a demandé à Africa Speaks (Afrique du Sud) des explications sur l’écart entre les recettes et les dépenses.  African Development Solutions (ADESO) (Kenya)s’est vue interrogée par le représentant du Soudan sur les projets qu’elle mène au Soudan du Sud et au Kenya.  All Christians Welfare Association (Pakistan)devrait répondre à une question sur sa situation financière posée par le représentant du Pakistan qui a remarqué un revenu annuel de 211 dollars par an.  Son homologue de la Turquie a demandé à All-Ukrainian Association of Civil Organizations « Union of Armenians of Ukraine » des informations sur le partenariat avec l’ONU et des précisions sur les projets à venir.


All-Ukrainian Union of Non-Government Organizations « Confederation of Non-Government Organizations of People with Disabilities of Ukraine » est appelée par la représentante de Cuba à apporter des éclaircissements techniques et financiers sur ses projets.  Quelle est la position d’APMM Company Limited (Hong Kong) sur la question de Taïwan? a demandé le représentant de la Chine qui a conseillé à l’ONG d’utiliser la terminologie de l’ONU.  Son homologue de Cuba a demandé à l’Association Nationale pour L’évaluation Environnementale (République démocratique du Congo) des précisions sur les montants qu’elle consacre à ses projets.


Cameroon Association for the Defence of the Victims of Accident (Cameroun) s’est vue reprocher par le représentant du Maroc une carence d’information sur la manière dont elle s’occupe de sa mission.  Quelle est l’origine de vos fonds?  Sur les ONG camerounaise dont le Club des Jeunes Aveugles Réhabilités du Cameroun, le représentant du Cameroun a indiqué que son pays est toujours en train d’examiner toutes ces candidatures.  Après une discussion dans laquelle sont intervenus les représentants du Maroc, de la Belgique, de l’Inde et des États-Unis, le Président du Comité a décidé que ces candidatures seront examinées à la fin de la session.


La représentante de Cubaa demandé à Environment-People-Law (Ukraine) la nature de ses projets en Amérique latine et l’identité de ses avocats.  Fundación Centro de Gestión Tecnológica e Informática Industrial (Costa Rica) a aussi eu une question de la représentante de Cuba sur ses projets et leur implantation.  Cette dernière s’est également demandé si Fundación Contemporánea (Argentine) a un projet commun avec la Commission interaméricaine des droits de l’homme.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

À la veille de la deuxième Conférence de Genève, les appels se multiplient pour l’établissement d’un organe de transition en Syrie

CS/11252

À la veille de la deuxième Conférence de Genève, les appels se multiplient pour l’établissement d’un organe de transition en Syrie

20/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11252
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7096e séance – matin & après-midi


À LA VEILLE DE LA DEUXIÈME CONFÉRENCE DE GENÈVE, LES APPELS SE MULTIPLIENT

POUR L’ÉTABLISSEMENT D’UN ORGANE DE TRANSITION EN SYRIE


Le Secrétaire général affirme que

2014 sera une année décisive pour Israël et la Palestine


À deux jours de la deuxième Conférence de Genève sur la Syrie, le Conseil de sécurité a tenu, aujourd’hui, son débat trimestriel sur la situation au Moyen-Orient, au cours duquel plusieurs délégations ont réclamé l’« établissement immédiat » d’un organe exécutif inclusif de transition dans ce pays.  Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a, lui, affirmé que 2014 serait une « année décisive » pour aider les Israéliens et les Palestiniens à sortir d’un « statu quo périlleux et insoutenable ». 


La seule solution possible au conflit en Syrie est une transition politique authentique, basée sur la pleine mise en œuvre du Communiqué de Genève du 30 juin 2012, qui préserve la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie, et la formation d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs, y compris sur les forces armées et les services de sécurité, ont estimé plusieurs orateurs parmi la cinquantaine qui se sont exprimés lors de ce débat présidé par le Ministre jordanien des affaires étrangères, M. Nasser S. Judeh.


« La semaine qui s’ouvre sera, il faut l’espérer, décisive », a lancé le représentant français, pour qui « ceux qui ont du sang sur les mains, c’est-à-dire qui portent une responsabilité dans les crimes commis depuis plus de deux ans », ne doivent pas pouvoir participer à la transition politique. 


La paix dépendra en grande mesure de « ce que feront ou cesseront de faire » les acteurs régionaux et notamment ceux qui ont une influence sur les parties en conflit, a commenté pour sa part le représentant de l’Argentine.  Son collègue de la Norvège a, comme d’autres, insisté pour que les femmes soient impliquées activement dans les négociations afin d’accroître la légitimité du processus. 


Le délégué de la Fédération de Russie a souligné l’importance d’assurer la participation au processus de dialogue d’acteurs clefs, l’Iran notamment.  Il a par ailleurs regretté que certains groupes de l’opposition, notamment issus de la communauté kurde, entre autres, n’aient pas été inclus dans la délégation de l’opposition qui se rendra à la deuxième Conférence de Genève sur la Syrie, dite « Conférence de Genève II ».


Le représentant de la Syrie s’est pour sa part refusé à réagir aux déclarations de pays qui, selon lui, « soutiennent les terroristes et facilitent leur infiltration en territoire syrien » et œuvrent à contrecarrer toute solution pacifique de la crise syrienne, « y compris les efforts déployés en vue de convoquer la Conférence de Genève II ».


La situation humanitaire en Syrie a également été évoquée à plusieurs reprises au cours de ce débat, la représentant du Royaume-Uni ayant notamment accusé le Gouvernement syrien d’entraver sciemment l’acheminement de l’aide humanitaire.  « Si le régime syrien semble avoir accepté le principe de l’accès humanitaire aux zones assiégées, cela reste à être démontré sur le terrain », a renchéri la représentante des États-Unis.


De son côté, la délégation libanaise, pays qui accueille, a fait savoir son représentant, en moyenne 3 000 réfugiés syriens par jour, a exhorté la communauté internationale à demander l’ouverture de couloirs humanitaires et construire des camps à l’intérieur de la Syrie et à ses frontières. 


S’agissant des négociations directes israélo-palestiniennes, qui ont repris en août dernier, grâce en particulier aux efforts déployés par les États-Unis, le Secrétaire général a appelé les dirigeants des deux parties à se préparer à prendre des « décisions audacieuses » et à faire des « compromis douloureux » pour faire avancer le processus de paix.


« Nous sommes en face de la dernière tentative possible de parvenir à une solution à deux États », a déclaré M. Ban Ki-moon.  « C’est trop important pour que l’on échoue. »


Pour l’Observateur permanent de l’État de Palestine, les négociations ne peuvent être considérées comme un objectif en tant que tel ou comme un paravent pour perpétuer le statu quo.  « Si l’opportunité de paix qui s’offre à nous est perdue, cela ne sera pas à cause d’un manque de volonté des Palestiniens ou de la communauté internationale, y compris des pays arabes », a-t-il averti, ajoutant: « Le message à Israël devait être clair: Les actes illégaux auront des conséquences, et Israël sera tenu pour responsable si de tels actes conduisent à l’échec des efforts de paix et de la solution à deux États ». 


Aujourd’hui, a rétorqué le délégué israélien, « le Moyen-Orient doit choisir entre l’avenir offert par l’Iran et la Syrie, qui est celui de la violence et de l’extrémisme, ou celui de l’égalité, de la réforme et de la stabilité ».  Selon lui, l’obstacle majeur à la paix reste le refus des dirigeants palestiniens d’accepter un État juif.


La délégation de l’Union européenne a, quant à elle, fait savoir que dans le cas où un accord de paix définitif serait conclu, elle proposerait un partenariat spécial de privilèges à la Palestine, dont un accès aux marchés européens et des liens culturels et scientifiques. 


Dans son exposé, le Secrétaire général a également parlé de la situation au Liban, se félicitant notamment de la décision du Président Michel Sleiman de respecter la politique de dissociation du pays.  « Ceci est essentiel pour éviter que les tensions de la crise syrienne ne s’exacerbent au Liban comme on l’a vu avec les récents actes de terrorisme », a-t-il dit.


De même, plusieurs pays ont salué l’ouverture, la semaine dernière, du procès relatif à l’assassinat, il y a neuf ans, de l’ancien Premier Ministre libanais Rafiq Hariri.


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a indiqué qu’il apporterait des précisions au cours de la journée sur les débats urgents et intensifs en cours en Suisse à la veille de la Conférence de Genève II.  Il a précisé qu’il rentrait d’un déplacement au Moyen-Orient au cours duquel il s’était notamment rendu en Iraq et au Koweït. 


Il a précisé que l’Iraq faisait face à de nouvelles menaces pour sa stabilité.  Malgré ces difficultés, il s’est dit encouragé par les promesses des dirigeants iraquiens d’organiser les élections parlementaires à la date prévue du 30 avril 2014.  Il a remercié les nombreux pays qui ont fait des promesses de dons lors de la deuxième Conférence internationale des donateurs pour la Syrie.  Il a souligné avoir rencontré l’Émir du Koweït et s’est dit encouragé par l’amélioration des relations bilatérales entre le Koweït et l’Iraq.  Il a indiqué avoir également discuté de la mise en œuvre de la résolution 2107 (2013) du Conseil de sécurité sur la situation entre les deux pays.


S’agissant du Liban, il a félicité la décision du Président Michel Sleiman de respecter la politique de dissociation du pays.  Ceci est essentiel pour éviter que les tensions de la crise syrienne ne s’exacerbent au Liban comme on l’a vu avec les récents actes de terrorisme.


Neuf ans après l’assassinat du Premier Ministre libanais Rafiq Hariri, l’ouverture la semaine dernière de l’ouverture du procès relatif à cet assassinat est un rappel de la lutte pour mettre fin à l’impunité au Liban, a poursuivi le Secrétaire général. 


Il a expliqué que les violations de la frontière du Liban avec la Syrie se poursuivaient, faisant notamment état d’une escalade inquiétante de tirs de roquettes et de frappes aériennes dans la région de la Bekaa.  Les réfugiés continuent d’affluer au Liban en grand nombre, totalisant aujourd’hui plus de 860 000 - soit 6 fois plus que l’an dernier.


La situation dans la zone de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) reste relativement stable grâce à la coopération des autorités libanaises et israéliennes pour contenir les incidents récents.  Tout doit s’appuyer sur la stabilité qui a prévalu le long de la Ligne bleue dans sa résolution 1701 (2006), a-t-il dit.


Il s’est réjoui de l’élan pour former un gouvernement et a encouragé toutes les parties à veiller à ce que les élections présidentielles aient lieu en temps voulu.


« 2014 sera une année décisive pour aider les Israéliens et les Palestiniens à sortir d’un statu quo périlleux et insoutenable », a en outre dit M. Ban, estimant que les dirigeants des deux parties devaient se préparer à prendre des décisions audacieuses et faire des compromis douloureux pour faire avancer le processus de paix.  Ils doivent préparer leurs peuples à ces étapes nécessaires, a-t-il ajouté.


Il s’est notamment inquiété de la poursuite de la construction de colonies de peuplement qui est, selon lui, « totalement illégale ». 


Une solution durable implique aussi que les Palestiniens surmontent leurs divisions, a insisté le Secrétaire général, espérant que les parties parviennent à un accord juste et conforme à toutes les questions clefs, dont les Principes de Madrid, la Feuille de route et l’Initiative de paix arabe de 2002. 


Les Palestiniens doivent être en mesure de réaliser leurs aspirations légitimes à un État, à l’autodétermination, à la dignité et à la liberté, y compris la fin de l’occupation qui a commencé en 1967 avec une solution juste au problème des réfugiés et une finalisation du statut de Jérusalem.


De même, les Israéliens doivent être en mesure de vivre dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues, ouvrant la voie à leur intégration croissante dans une région stable et sécurisée.


« Nous sommes en face de la dernière tentative possible de parvenir à une solution à deux États », a-t-il déclaré, ajoutant: « C’est trop important pour que l’on échoue ».


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a relevé qu’en ce 20 janvier où les États-Unis commémorent la vie et l’œuvre de Martin Luther King Junior, « un combattant formidable des droits civils », il était opportun de rappeler sa déclaration stipulant que « l’injustice quelque part dans le monde est une menace à la justice partout ». 


Il a également noté que ce principe est au cœur de l’objectif des Nations Unies qui est de promouvoir la paix, la sécurité, les droits de l’homme, le développement et la dignité pour tous les peuples.  C’est fort de ce principe que la question palestinienne est restée dans le programme de travail de l’ONU depuis près de 70 ans, a-t-il dit.  C’est également pour cette raison, a-t-il ajouté, qu’une Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est observée le 29 novembre, et que l’Assemblée générale a proclamé 2014 Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. 


L’observateur a par ailleurs reconnu l’engagement de la communauté internationale pour la résolution du conflit israélo-palestinien, et il a souhaité que ce soutien puisse se traduire par des efforts pour la réalisation d’une paix globale durable cette année.  Il a ensuite indiqué qu’en ce moment de négociations entre les deux parties, le Conseil de sécurité ne pouvait rester sur la touche.  Il a déclaré qu’après des décennies d’investissements en temps, en énergie et en ressources pour la réalisation de la solution à deux États, il était temps de capitaliser ces investissements par le courage et la volonté politiques.


Il a précisé que les consensus, agréés de longue date, sur la solution au conflit, devaient être réaffirmés, et non abandonnés.  Il a, de ce fait, rappelé que ces consensus faisaient état de la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens qui dure depuis 1967, de l’indépendance de la Palestine avec comme capitale Jérusalem-Est et vivant en paix aux côtés d’un État israélien et dans le respect des frontières en vigueur avant 1967.  Il a aussi souhaité qu’une solution juste fût trouvée à la question des réfugiés palestiniens.


M. Mansour a en outre souligné que le Conseil de sécurité avait le devoir de s’assurer du respect de ses résolutions qui constituent l’épine dorsale d’une solution juste et durable sur la question.  Il a indiqué que les engagements internationaux pour un soutien et la mise en œuvre d’un futur accord de paix se justifiaient par le fait que cet accord conduirait à une paix durable, et non à « une paix de la durée de l’encre sur le papier ». 


L’observateur a par ailleurs affirmé que le Gouvernement et le peuple palestiniens s’étaient engagés pour la paix et la justice et ne ménageaient aucun effort pour respecter les différents accords internationaux pertinents sur la question.  Il a regretté que depuis la reprise des pourparlers, Israël eût annoncé des plans de construction de plus de 7 600 colonies de peuplement, en plus de la construction en cours de milliers de logements dans les territoires palestiniens occupés, y compris dans et aux alentours de Jérusalem-Est, alors que, dans le même temps, la construction du mur de séparation se poursuit. 


Il a déploré les raids militaires quotidiens israéliens dans les territoires palestiniens, des actions qui conduisent à des morts et à des blessés parmi les civils palestiniens.  Il a relevé que, malgré la libération de prisonniers palestiniens détenus de longue date, 4 553 Palestiniens auraient été incarcérés en 2013 par les autorités israéliennes, y compris des enfants, un chiffre qui s’ajoute aux 5 000 Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes. 


Il a également évoqué la destruction d’habitations palestiniennes par les forces israéliennes, ce qui conduit à accentuer la pauvreté des populations qui subsistent grâce au soutien de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). 


M. Mansour a rappelé que la paix passait par les négociations, mais il a précisé que celles-ci ne pouvaient être considérées comme un objectif en tant que tel ou un paravent pour perpétuer le statu quo.  « Si l’opportunité de paix qui s’offre à nous est perdue, cela ne sera pas à cause d’un manque de volonté des Palestiniens ou de la communauté internationale, y compris des pays arabes », a averti l’observateur.


Il a par ailleurs déclaré que le message à Israël devait être clair: « Les actes illégaux auront des conséquences, et Israël sera tenu pour responsable si de tels actes conduisent à l’échec des efforts de paix et de la solution à deux États ». 


Il a enfin attiré l’attention de la communauté internationale sur la situation des réfugiés palestiniens se trouvant en Syrie.  Il a plaidé pour un accès humanitaire à ces derniers qui sont pris au piège des combats dans des camps de réfugiés.  Il a aussi souhaité que la Conférence de Genève II puisse permettre de trouver une solution à ce conflit horrible.


M. RON PROSOR (Israël) a indiqué que le Moyen-Orient était le berceau de la civilisation, le lieu de naissance des plus grands empires et des trois plus grandes religions du monde.  Aujourd’hui, cette région est secouée par la violence et il n’est pas un jour sans brutalité ou effusion de sang de la mer d’Arabie et la mer Méditerranée, a-t-il observé. 


« Au milieu de cette mer d’hostilité, Israël est un îlot de stabilité et de démocratie », a déclaré le représentant d’Israël.  C’est une nation où la majorité gouverne tout en respectant les droits de la minorité, une nation qui embrasse la diversité et salue la diversité des opinions, a-t-il ajouté. 


Il a dit la volonté de l’État d’Israël de prendre des décisions courageuses pour la paix.  Il a salué la mémoire du Roi Hussein de Jordanie qui, il y a 20 ans, avait signé avec Yitzhak Rabin un traité de paix historique entre Israël et la Jordanie.  Il a dit que les Israéliens continuaient d’apprécier la vision du Roi Hussein qui était venu consoler les familles israéliennes dont les enfants avaient été tués par des terroristes. 


Il s’est dit particulièrement choqué par le fait que les terroristes palestiniens libérés par Israël en décembre 2013 aient été célébrés comme des héros à leur arrivée en Palestine.  Parmi eux, a-t-il expliqué, il y avait un homme qui avait jeté une bombe incendiaire dans un bus, tuant Rachel Weiss, 26 ans, et ses trois jeunes enfants. 


Le représentant d’Israël s’est dit particulièrement inquiet de centaines d’exemples d’incitation à la violence contre les Israéliens et les juifs.  Il s’est dit choqué du fait que le Président palestinien, dans son message de Noël, ait déclaré que Jésus était un messager palestinien et qu’Israël devait être blâmé pour l’exode des chrétiens de la Terre Sainte.  Il a également fustigé la présentation par le Président Abbas de cartes artificielles de la Palestine qu’il a jugées « dignes des fables des mille et une nuits ».  


« Vous ne pouvez pas condamner le terrorisme dans les médias internationaux et le saluer dans les médias palestiniens », a lancé le représentant israélien aux dirigeants palestiniens.  Il a dit que ceux qui « insinuaient que le conflit israélo-palestinien était le principal conflit du Moyen-Orient avaient besoin d’un ophtalmologue pour les aider à voir clairement, à commencer par l’ophtalmologiste de Damas, Bashar Al-Assad, qui est chaque jour le boucher de son peuple ». 


La vérité est qu’Israël est un îlot de stabilité dans une mer de tyrannie, et, citant Martin Luther King, dont l’héritage est célébré aujourd’hui, « un des grands avant-postes de la démocratie dans le monde et un merveilleux exemple de ce qui peut être fait - comment la terre du désert peut être transformée en une oasis de fraternité et de démocratie ».  L’instabilité qui frappe le Moyen-Orient n’a rien à voir avec Israël, a encore dit M. Prosor.  L’obstacle majeur reste le refus des dirigeants palestiniens d’accepter un État juif, a-t-il ajouté. 


Par ailleurs, le représentant d’Israël a fustigé le régime iranien qu’il a qualifié de principal soutien au terrorisme.  Ce pays produit de l’uranium enrichi et passe à tabac ses propres citoyens, a-t-il encore dit.  Il a ajouté que le Hezbollah avait pris en otage le Liban pour le transformer en repère de terroristes.  Il s’est inquiété d’une récente déclaration d’un représentant du Hezbollah indiquant que son organisation disposait désormais des moyens de toucher n’importe quelle partie d’Israël. 


Le Gouvernement du Liban ne peut pas continuer à ignorer ce qui se passe dans le sud du Liban et il ne peut plus ignorer ses obligations internationales en vertu de la résolution 1701 (2006), a-t-il également estimé. 


Face aux crises dans la région, le représentant d’Israël a indiqué que des sunnites, des chiites et des alaouites venaient se réfugier en Israël, le pays soi-disant ennemi, parce qu’ils savent qu’Israël les soignera tous sans aucune discrimination et quels que soient leur ethnicité, leur religion ou leur sexe. 


Il a dit que le Moyen-Orient devait aujourd’hui choisir entre l’avenir offert par l’Iran et la Syrie, qui est celui de la violence et de l’extrémisme, ou celui de l’égalité, de la réforme et de la stabilité. 


M. Prosor a mis l’accent sur les liens entre promotion de la paix et promotion des droits avant de préciser que lorsqu’une femme peut accéder à l’éducation, ses enfants sont plus sains et ont toutes les chances d’être mieux éduqués. 


M. NASSER S. JUDEH, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Jordanie, a affirmé qu’il ne faisait aucun doute que l’absence continue d’une paix juste, durable et complète entre les « Arabes et Israël » constituait la source principale des tensions au Moyen-Orient.  Il a dit appuyer les efforts déployés par le Secrétaire d’État des États-Unis pour conclure un accord entre Israël et la Palestine.  Il a souligné que la mise en œuvre de la solution à deux États et l’établissement d’un État palestinien souverain et indépendant, dans les limites des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, était d’un intérêt particulier pour la Jordanie. 


M. Judeh a notamment expliqué que son pays accueillait le nombre le plus important de réfugiés palestiniens.  Il a ensuite soutenu qu’en sa capacité de pays hôte, la Jordanie avait des droits pour les « fardeaux » qu’elle assumait.  Il a fait savoir que son pays continuerait d’assurer la protection des sites sacrés chrétiens et musulmans en tant que gardien hachémite historique de Jérusalem-Est.


Il a dénoncé les actions d’Israël et sa violation des résolutions du Conseil de sécurité.  Le Ministre a également fait observer que les questions de la sécurité, des frontières et de l’eau avaient un impact direct sur la sécurité et les intérêts de la Jordanie.  Il a ensuite souligné que tout accord sur les questions centrales devait répondre aux intérêts de la Jordanie.  M. Judeh s’est dit convaincu que la résolution du conflit israélo-palestinien permettrait au final de mettre un terme au conflit israélo-arabe et d’éliminer de ce fait de nombreuses tensions que connaît la région.


Le Ministre a ensuite réclamé la fin des effusions de sang en Syrie, notamment au vu du fait que le conflit menace la stabilité régionale et internationale.  Il a indiqué que cette menace avait pour cause non seulement les déplacements et l’afflux de réfugiés, mais également la circulation incessante de personnes et d’armes dans les pays voisins de la Syrie.  Ce phénomène alarmant représente une véritable menace à la sécurité de certains de ces pays et de la région, s’est-il inquiété, pour ensuite se dire convaincu qu’une solution politique représente le seul moyen de mettre un terme à la tragédie. 


M. Judeh a vu dans la conférence qui se tiendra prochainement à Montreux, en Suisse, l’occasion de mettre une solution politique sur les rails par l’intermédiaire de la cessation des hostilités.  Selon lui, la transition politique envisagée doit permettre l’établissement immédiat d’un organe exécutif inclusif de transition, doté de l’autorité nécessaire pour rétablir la cohésion sociale en Syrie et capable d’assurer l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de la Syrie.


Le Ministre souhaite également que cet organe contrôle dans son intégralité les arsenaux d’armes, trace la voie pour l’établissement d’un système pluraliste et démocratique, rétablisse la sécurité et la stabilité et encourage le retour des personnes déplacées et des réfugiés.


M. Judeh a par ailleurs indiqué que la Jordanie accueillait en ce moment 1,3 million de citoyens syriens, dont 600 000 personnes qui ont trouvé refuge dans son pays depuis le début du conflit il y a trois ans, et que le coût de cette situation s’élevait à 1,7 milliard de dollars en 2013 et devait atteindre 2,8 milliards en 2014.  Il a appelé la communauté internationale à aider la Jordanie à faire face à ce défi.  Le Ministre a également appelé le Conseil de sécurité à adopter, le moment venu, une résolution rendant obligatoire la mise en œuvre par les parties de l’issue de la Conférence de Genève II.


M. Judeh a ajouté que le « conflit perpétuel » que subissait le Moyen-Orient et les circonstances exceptionnelles que connaissaient certains pays de la région avaient alimenté la polarisation sectaire, ethnique et religieuse et ouvert la porte à l’ingérence de puissances externes.  Il a jugé nécessaire de déployer des efforts concertés pour faire face à cette vague de tensions extrémistes, sectaires et religieuses dans la région. 


Le Ministre a déclaré que, dans cette optique, la Jordanie avait accueilli l’été dernier une « conférence islamique » au cours de laquelle l’ensemble des participants avaient entièrement rejeté le recours et l’incitation au conflit sectaire, mis l’accent sur la liberté d’opinion et la liberté religieuse et refusé la pratique de l’apostasie dans le cadre d’un conflit politique. 


Une autre conférence a également été organisée au sujet des défis que connaissent les Arabes chrétiens, au cours de laquelle le Roi de Jordanie avait notamment souligné que la protection des droits des chrétiens était un devoir et que ces derniers avaient joué un rôle clef lors de l’édification des sociétés arabes.


M. JEAN ASSELBORN, Ministre des affaires étrangères et européennes du Luxembourg, a indiqué qu’il existait aujourd’hui une opportunité historique pour construire la paix entre Israéliens et Palestiniens.  L’annonce, il y a six mois, de la reprise des négociations a constitué un premier jalon important.  Il est désormais de notre responsabilité à tous de soutenir les efforts des États-Unis et l’engagement infatigable du Secrétaire d’État, M. John Kerry, afin d’aider les parties à prendre les décisions difficiles et pourtant indispensables pour réaliser la vision des intérêts à long terme des peuples israélien et palestinien.  M. Asselborn a ajouté que « pour réussir, le processus de négociation exigeait un environnement favorable, des mesures qui renforcent la confiance mutuelle ».  « Il faut cesser les actes unilatéraux qui alimentent la logique de défiance. » 


M. Asselborn a ensuite dit que « l’initiative américaine représente sans doute la dernière chance pour mettre fin à l’occupation, pour mettre en œuvre la solution à deux États sur la base des frontières de 1967, et pour créer un État palestinien souverain, indépendant, démocratique, d’un seul tenant et viable, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël, avec Jérusalem comme capitale des deux États ».  « Il faut saisir cette chance, a-t-il affirmé et le Luxembourg continuera à s’engager avec ses partenaires de l’Union européenne pour contribuer aux efforts en cours, en étroite coopération avec les acteurs clefs, le Quatuor et les pays de la région. » 


S’agissant de la Syrie, M. Asselborn a estimé que l’objectif de la Conférence de Genève II qui s’ouvre après demain devait conduire à la mise en place d’un organe de gouvernement transitoire doté des pleins pouvoirs exécutifs et formé sur la base du consentement mutuel.  « Il importe que les autorités de Damas permettent au peuple syrien de prendre en main son destin, qu’elles cessent de rejeter les principes d’une transition politique agréés dans le Communiqué de Genève ».  Les besoins et les droits de tous les Syriens doivent être pris en compte en particulier ceux des femmes.  Le Luxembourg œuvre en vue d’une pleine association des femmes au processus de transition politique en Syrie, a-t-il indiqué. 


Les défis d’ordre humanitaire et sécuritaire ne pourront se résoudre autrement que par une issue politique négociée.  Face aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité, la situation en Syrie doit être déférée, par le Conseil, à la Cour pénale internationale (CPI).  M. Asselborn a aussi déclaré qu’à la deuxième Conférence des donateurs de Koweït City, le 15 janvier dernier, le Luxembourg avait annoncé une hausse de plus 60% de sa contribution par rapport à 2013.  Il a ajouté qu’à défaut de progrès significatifs en termes d’accès des zones assiégées et difficiles d’accès, le Conseil devrait assumer ses responsabilités et adopter une résolution humanitaire. 


Concernant le Liban, il a noté la multiplication des attentats meurtriers qui sont un signe très inquiétant de l’impact du conflit syrien sur la sécurité et la stabilité du Liban.  Le message envoyé par le Conseil, dans sa déclaration présidentielle du 10 juillet 2013, reste d’actualité, a-t-il rappelé.  « Ce message s’adresse à tous ceux qui ont jeté aux oubliettes la Déclaration de Baabda, afin qu’ils cessent les activités qui mettent en péril le modèle d’unité et de diversité que représente le Liban », a-t-il dit. 


M. CHO TAE-YUL, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, qui s’est félicité de la convocation de la Conférence de Genève II, a estimé que chaque seconde qui passe est d’une importance infinie.  Nous devons saisir cette occasion pour mettre un terme à la souffrance humaine, a-t-il dit.  Il a condamné les attaques récentes à l’arme lourde par le Gouvernement syrien sur des zones très peuplées.  Il s’est aussi inquiété des accrochages entre les groupes principalement affiliés à Al-Qaida à l’étranger et les forces locales d’opposition.  Il s’est dit profondément troublé par les informations relatives aux massacres, aux cimetières de masse et aux conversions religieuses forcées.  M. Cho s’est par ailleurs félicité des efforts menés pour mettre en œuvre la résolution 2118 (2013) du Conseil de sécurité sur l’élimination des armes chimiques.


Le représentant a ensuite exprimé sa préoccupation face à l’escalade des attentats dans la ville de Fallujah, en Iraq, qui font toujours plus de morts et détériorent la situation humanitaire.  Il a encouragé le Gouvernement iraquien à poursuivre sa coopération avec les dirigeants locaux afin de combattre les milices extrémistes. 


Concernant l’escalade de la violence au Liban, M. Cho a condamné fermement les récents attentats à Beyrouth et à Hermel.  Il a exhorté toutes les parties au Liban à éviter toute implication dans la crise syrienne, conformément à la Déclaration de Baabda.  Il a aussi exprimé son soutien au Tribunal spécial pour le Liban qui s’est réuni la semaine dernière à La Haye. 


Enfin, au regard du processus de paix au Moyen-Orient, le représentant a demandé à Israël et à la Palestine de rester engagés dans les négociations de paix.  Il a espéré que les démolitions des bâtiments palestiniens et les activités de colonisation allaient cesser, tout en condamnant les attaques de roquettes sur Israël depuis Gaza.


Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) s’est inquiétée de l’ampleur d’une guerre de plus en plus brutale en Syrie.  Elle a félicité la Coalition nationale syrienne pour sa décision de participer cette semaine à la Conférence de Genève II dont l’objectif est de parvenir à un accord mutuel sur un gouvernement de transition avec pouvoir exécutif. 


Elle a dit que la campagne de bombardements récente du Gouvernement syrien dans les banlieues de Damas montrait encore une fois la cruauté de ce régime.  Si le régime syrien semble avoir accepté le principe de l’accès humanitaire aux zones assiégées, cela reste à être démontré sur le terrain, a-t-elle dit.  


« Non seulement les denrées alimentaires ne peuvent pas arriver, mais les habitants affamés ne peuvent sortir », a-t-elle déclaré en s’inquiétant du sort de 170 000 civils qui restent bloqués.  Elle a précisé que les États-Unis s’étaient engagés à consacrer de nouveaux fonds pour faire face à la crise. 


Elle a précisé que l’aide totale américaine avait atteint 1,7 milliard de dollars pour aider les réfugiés syriens en Syrie et dans les pays voisins.  Elle a exhorté toutes les parties à se mettre d’accord sur des cessez-le-feu locaux.  Elle a remercié la Jordanie pour l’accueil de 600 000 réfugiés syriens en ajoutant que la communauté internationale devait s’assurer que ce soutien aux réfugiés ne devînt un fardeau impossible à assumer pour le pays. 


Un Liban stable et uni avec des institutions fortes est la meilleure des garanties pour les citoyens libanais, a-t-elle ajouté en regrettant que le conflit syrien eût exacerbé les tensions au Liban.  Elle a salué l’annonce faite par l’Arabie saoudite d’accorder un financement aux Forces armées libanaises. 


Elle a demandé le démantèlement de toutes les milices au Liban et s’est félicitée de l’ouverture la semaine prochaine du procès de quatre personnes accusées d’avoir assassiné l’ancien Premier Ministre Rafiq Hariri il y a neuf ans. 


« Toutes les parties doivent s’abstenir de toute action qui pourrait saper les négociations en cours entre Israéliens et Palestiniens  », a également affirmé la représentante des États-Unis.  Elle a condamné les activités israéliennes de construction des colonies de peuplement et les attaques palestiniennes à la roquette contre le territoire d’Israël.  


M. GARY GUINLAN (Australie) a souligné que les négociations en cours entre Israël et la Palestine sont la meilleure chance pour la paix dans la région et a salué le leadership dont a fait preuve le Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry.  Il a dit être gravement préoccupé par l’impact du conflit syrien sur la stabilité de la région.


Il a souligné que la Conférence de Genève II doit déboucher sur l’établissement d’un organe directeur de transition doté des pleins pouvoirs exécutif tel que stipulé par le Communiqué de Genève.  Il a appelé toutes les parties à jouer un rôle constructif et à envoyer à la Conférence des délégations comprenant des femmes.  Le représentant a par ailleurs relevé que la situation qui prévaut actuellement sur le terrain en Syrie est si terrible qu’il est à présent impossible d’en fixer le nombre exact de victimes.


Le représentant australien a poursuivi en formulant l’espoir que les annonces de contribution prononcées lors de la Conférence de Koweït seront honorées le plus rapidement possible.  Il a engagé la Syrie à éliminer son stock d’armes chimiques, pour ensuite appeler les parties au conflit en Syrie à respecter les disposition de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du mois d’octobre et d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire, notamment dans les zones assiégées.


Le représentant s’est ensuite dit préoccupé de l’impact déstabilisateur du conflit syrien sur les pays voisins, notamment en Jordanie, au Liban en Turquie et en Iraq et a appelé le Conseil de sécurité à déployer des efforts constant pour trouver une issue au conflit.


Il a aussi évoqué les attaques qui ont récemment eu lieu au Liban et a appelé les parties à honorer la politique de dissociation prônée par le Président Michel Sleiman.  Le représentant a, enfin, condamné les attaques perpétrées en Iraq par des groupes associés à Al-Qaida et a insisté sur l’importance que revêt pour le pays la tenue délections et le lancement d’un dialogue politique.


M. MATEO ESTREME (Argentine) a estimé qu’il serait difficile de parvenir à un accord à l’issue de la Conférence de Genève II compte tenu du degré d’antagonisme entre les deux parties.  C’est pourquoi, il a jugé indispensable que les acteurs régionaux et internationaux soient pleinement convaincus que la solution politique est la seule solution possible.


La paix dépend en grande mesure de « ce que feront ou cesseront de faire » les acteurs régionaux et notamment ceux qui ont une influence sur les parties en conflit.  Il s’est dit gravement préoccupé par les activités de groupes rebelles en relation avec Al-Qaida qui représentent une grave menace pour la sécurité régionale.


Il a dit que la coopération entre l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques(OIAC) continuait de porter ses fruits en ce qui concerne la destruction des armes chimiques et de leurs composants.  Pour l’achèvement de la phase II et le lancement de la prochaine phase, il est essentiel que les États ayant une influence sur les parties utilisent cette influence pour aider à mener à bien cette mission de destruction de composantes et produits chimiques, a-t-il insisté.  Il a jugé indispensable que l’on permette un accès de l’aide humanitaire conformément au droit international humanitaire. 


S’agissant du conflit israélo-palestinien, le représentant de l’Argentine a condamné la construction de colonies illégales de peuplement.  Il s’est aussi inquiété de la rédaction d’un projet de loi israélien proposant l’annexion de la vallée du Jourdain et de la persistance de tirs de roquette sur Israël à partir de la Bande de Gaza.


Il a exhorté toutes les parties de s’abstenir de toute action de nature à nuire aux négociations en cours.  Il a estimé que nous disposions d’une dernière chance de mettre un terme à une occupation moralement inacceptable qui dure depuis un demi-siècle. 


Mme RAIMONDA MURMOKAITE (Lituanie) s’est dite très perturbée par l’incapacité à faire cesser l’immense violence humaine et les violations massives des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Syrie.  Elle a noté les progrès accomplis dans l’enlèvement des armes chimiques et remercié les pays qui ont apporté leur soutien à ces opérations. 


Il appartient maintenant au Gouvernement syrien de faire en sorte que tous les matériaux chimiques soient livrés au port pour leur élimination, a-t-elle remarqué.  Mme Murmokaite a condamné fermement les violations du droit international humanitaire et a exhorté les parties au conflit, « en particulier les autorités syriennes », à garantir la protection des civils. 


Elle a plaidé en faveur d’un accès sûr et sans entrave pour la fourniture de l’assistance humanitaire dans tout le pays.  La représentante a invité les parties à s’engager dans la voie du dialogue à l’occasion de la Conférence de Genève II, estimant que la seule issue à ce conflit est une authentique transition politique en Syrie, basée sur le Communiqué de Genève.  Les femmes syriennes doivent contribuer à la solution en participant activement à toutes les étapes des négociations, a-t-elle aussi recommandé. 


Passant à la situation au Liban, la représentante a appelé le peuple libanais à préserver leur unité nationale et à s’abstenir de s’impliquer dans la crise syrienne.  Elle s’est félicitée de l’ouverture du procès au Tribunal spécial pour le Liban pour l’assassinat de Rafic Hariri. 


En ce qui concerne les attentats en Iraq, Mme Murmokaite a exprimé son soutien au Gouvernement dans ses efforts pour combattre cette menace, tout en soulignant l’importance d’un dialogue politique inclusif au plan national pour garantir la stabilité et la sécurité du pays sur le long terme. 


Enfin, elle a soutenu les pourparlers directs dans le processus de paix au Moyen-Orient, saluant l’implication personnelle du Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry.  Elle a jugé crucial que les parties s’abstiennent de mesures unilatérales qui pourraient saper les négociations, faisant référence aux annonces de nouvelles colonies par Israël et aux attaques à la roquette depuis Gaza sur Israël.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) s’est félicité de la reprise des négociations directes entre Israël et la Palestine.  Pour assurer leur succès, il a appelé les parties à renforcer le dialogue en s’abstenant de tout acte unilatéral susceptible de saper la confiance. 


Procéder à la libération de 100 prisonniers palestiniens ne sert à rien si Israël annonce en même temps la construction de milliers d’unités de logement supplémentaires dans les territoires palestiniens, a-t-il notamment commenté.  Le représentant a également jugé nécessaire de condamner davantage les attaques qui prennent pour cible la population civile d’Israël.  Il a aussi appuyé le processus de réconciliation entre le Fatah et le Hamas et a appelé le Mouvement de résistance islamique à déposer les armes et à reconnaître le droit qu’a Israël d’exister.


M. Errázuriz s’est ensuite félicité des progrès réalisés pour éliminer l’arsenal d’armes chimiques de la Syrie.  Le représentant a cependant souligné que la plupart des victimes du conflit avaient été tuées par des armes classiques et qu’il importait donc de s’abstenir de fournir les parties en armes afin de ne pas aggraver le conflit et les souffrances de la population civile.


Il a également appelé à la mise en œuvre urgente de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 2 octobre 2013.  M. Errázuriz a formulé l’espoir que la Conférence de Genève II sur la Syrie permettrait de générer l’élan nécessaire pour conclure un accord politique et a appelé les acteurs internationaux qui ont une influence sur les parties à s’engager à ne pas saper les principes définis dans le Communiqué de Genève même s’ils n’ont pas participé à la réunion au cours de laquelle ce document a été établi.


Il a également insisté sur l’importance d’assurer la représentation des femmes syriennes à tous les échelons des débats sur la Syrie.


Le représentant du Chili s’est dit également préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire au Liban et a appelé les dirigeants politiques de ce pays à veiller au fonctionnement des institutions en permettant notamment au nouveau Premier Ministre d’entrer en fonctions.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a dit accorder une attention particulière aux tentatives déployées pour conclure un accord-cadre entre Israël et la Palestine qui prévoit la création d’un État palestinien indépendant.  Il a souligné que toute solution imposée et déséquilibrée serait de courte durée.  Il a ensuite annoncé que le Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, se rendrait à Moscou dans deux jours. 


Le représentant a poursuivi en s’inquiétant de la poursuite des activités de colonisation israéliennes en territoire palestinien, ainsi que d’actions militaires en Cisjordanie qui, a-t-il déploré, ont entraîné la mort de Palestiniens.  Il a relevé qu’en 2013, 1 100 Palestiniens avaient dû fuir leur domicile du fait des activités israéliennes, soit 25% de plus que l’année précédente. 


Le représentant a noté que l’isolement de la bande de Gaza se poursuit et que les problèmes qui s’y posent découlent non seulement des actions d’Israël, mais également du manque d’unité parmi les Palestiniens.


Le représentant de la Fédération de Russie a ensuite appuyé le lancement des négociations entre le Gouvernement syrien et l’opposition.  Il a insisté sur l’importance d’assurer la participation au processus de dialogue d’acteurs clefs, l’Iran notamment. 


Le délégué russe a aussi appelé la Coalition nationale des forces de l’opposition syrienne à abandonner sa pratique de fixer des conditions préalables.  Le représentant a regretté que certains groupes de l’opposition, notamment issus de la communauté kurde, entre autres, n’aient pas été inclus dans la délégation de l’opposition qui se rendra à Montreux.


Il a salué la décision du Gouvernement syrien de se rendre en Suisse et d’y envoyer une délégation comprenant des femmes.  Il a aussi appelé les parties qui exercent une quelconque influence sur les groupes de l’opposition d’assurer leur coopération.  Le représentant a également évoqué la tenue récente de la Conférence internationale des bailleurs de fonds pour la Syrie, qui s’est tenue au Koweït, et a souhaité que l’ONU distribue l’aide financée par ces contributions en définissant clairement en quoi elle consistait et à qui elle était destinée.


M. GÉRARD ARAUD (France) a estimé que tout devait être fait, aujourd’hui, pour que les efforts déployés par le Secrétaire d’État américain soient couronnés de succès.  Pour la France, qui apporte son plein soutien aux efforts déployés par les États-Unis en vue de faire progresser les négociations en cours, les paramètres d’une solution sont connus et consacrés par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité.  Pour faire progresser les efforts actuels, les parties, a dit M. Araud, doivent s’abstenir de tout geste susceptible de nuire au processus en cours, notamment en matière de colonisation.


Le représentant a notamment rappelé que le Président de la République française avait appelé les autorités israéliennes à un « arrêt total et définitif de la colonisation » lors de sa visite en Israël et en Palestine du 17 au 19 novembre 2013.  De même, il convient de maintenir le soutien de la communauté internationale au développement économique palestinien, en particulier à Gaza, où la détérioration de la situation est particulièrement préoccupante.


En Syrie, face à la souffrance de la population et à la destruction du pays, le fatalisme ne doit pas l’emporter, a poursuivi M. Araud.  La semaine qui s’ouvre sera, il faut l’espérer, décisive, a-t-il dit, se félicitant en particulier de la participation de l’opposition syrienne, sous l’égide de la Coalition nationale, à la Conférence de Genève II.


L’objectif de Genève II, qui ne fait pas débat, est la mise en œuvre pleine et entière du Communiqué de Genève I, c’est-à-dire la formation d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs, y compris sur les forces armées et les services de sécurité, a déclaré le représentant, soulignant l’importance de rester unis dans la reconnaissance du Communiqué de Genève du 30 juin 2012 comme référence pour une solution politique en Syrie.


En outre, selon M. Araud, ceux qui ont du sang sur les mains, c’est-à-dire qui portent une responsabilité dans les crimes commis depuis plus de deux ans, ne doivent pas pouvoir participer à la transition politique.


Enfin, le représentant a affirmé que la France soutenait la détermination des autorités libanaises à se préserver des retombées politiques de la crise syrienne conformément à la Déclaration de Baabda de juin 2012, dans leur combat contre toutes les formes de terrorisme et dans leur engagement à lutter contre l’impunité.  L’ouverture du procès au Tribunal spécial pour le Liban marque une étape décisive dans la lutte contre l’impunité des actes terroristes, a-t-il déclaré.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a noté que les négociations de paix israélo-palestiniennes avaient débuté le 29 juillet 2013, il y a six mois, en rappelant que les parties s’étaient entendues sur un délai de neuf mois pour parvenir à un accord complet sur toutes les questions en suspens.  Elle a dit que les pourparlers de paix parrainés par les États-Unis se trouvaient maintenant à un stade critique.


Elle a exhorté Israël à revenir sur sa récente décision de construire 1 400 unités de logement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Elle a invité les deux parties à examiner minutieusement le plan sur les arrangements sécuritaires proposés par les États-Unis.  Notant que les membres du Quatuor s’étaient rencontrés au plus haut niveau le 27 septembre 2013, la représentante du Nigéria a espéré que l’économie et les institutions palestiniennes bénéficieraient du même appui que celui promis au processus de paix.  


Elle s’est félicitée de la rencontre, le 16 janvier à Amman, entre le Roi Abdullah II et le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, dans le but de promouvoir le processus de paix.


S’agissant de la Syrie, la représentante du Nigéria s’est félicitée des progrès réalisés dans l’élimination des armes et produits chimiques.  Elle a néanmoins exhorté le monde à ne pas perdre de vue les conséquences d’une guerre qui a déjà coûté la vie à plus de 100 000 personnes.


Elle a mis l’accent sur la dimension sexuelle de cette crise en notant que les femmes sont de plus en plus souvent victimes de violences sexuelles notamment dans les camps de réfugiés où elles sont sensées être protégées.  Jugeant que le retour de la paix est plus urgent que jamais, la représentante du Nigéria a espéré que la Conférence de Genève II parviendra à réunir les conditions nécessaires à la paix.  Elle a dit que seul un processus politique permettra de parvenir à une Syrie démocratique et prospère. 


Pour ce qui est du Liban, elle a condamné la série d’attentats terroristes qui ajoutent une difficulté supplémentaire à une situation déjà fragile.  Elle a appelé le peuple libanais à rester solidaire du monde politique pour préserver l’unité et faire face aux tentatives de déstabilisation. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a vu en l’année 2014 la possibilité de réaliser la paix au Moyen-Orient notamment depuis la reprise des négociations entre Israël et la Palestine.  Il a salué la décision, en début d’année, d’Israël de libérer un troisième lot de prisonniers palestiniens, se disant toutefois préoccupé par la décision récente de ce pays de construire davantage de colonies de peuplement en territoire palestinien.


Le représentant a aussi dénoncé la démolition, en 2013, à Jérusalem, de 663 domiciles palestiniens, ainsi que l’attaque du 13 janvier qui a pris pour cible une mosquée.  Le représentant a également condamné les tirs de roquettes qui prennent Israël pour cible.  Il a ensuite fait part du soutien de son pays à l’ensemble des mesures économiques promises par l’Union européenne en faveur des deux parties dans l’éventualité de la conclusion d’un accord.


Abordant la situation en Syrie, le représentant du Royaume-Uni a réclamé la création d’un organe politique provisoire afin de répondre aux aspirations du peuple syrien.  Il a noté que le Secrétaire général avait invité, hier, l’Iran à participer à la Conférence de Genève II et a souligné que si ce pays décidait d’y participer, il devait clairement indiquer qu’il partageait cet objectif.  Le représentant a aussi insisté sur l’importance d’assurer la participation des femmes aux négociations.


Le délégué britannique a indiqué que l’observatoire syrien des droits de l’homme estimait que 125 000 personnes avaient été tuées pendant le conflit.  Il a dénoncé les « bombardements aveugles » du régime Assad et réclamé le renvoi de la situation en Syrie à la Cour pénale internationale (CPI).  Le représentant a aussi signalé que 11 millions de Syriens avaient un besoin désespéré d’aide d’urgence, ce qui constitue, à ses yeux, une crise parallèle.


Il a annoncé qu’en plus des contributions promises lors de la Conférence de Koweït, son gouvernement s’était engagé à verser 163 millions de dollars supplémentaires pour financer l’aide à destination de la Syrie, portant ainsi à près d’un milliard de dollars sa contribution globale, la somme la plus importante jamais consacrée par le Royaume-Uni à une crise dans le monde.


Il a insisté sur l’importance d’assurer la protection du personnel humanitaire, dénonçant notamment le fait que 47 travailleurs humanitaires aient perdu la vie depuis le début du conflit.  Il a également accusé le Gouvernement syrien d’entraver sciemment l’acheminement de l’aide humanitaire dans le pays.


M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a estimé qu’en l’absence d’une solution définitive, juste et équitable, garantissant à Israël sa sécurité et aux Palestiniens un État indépendant et viable, il serait difficile de prétendre à l’instauration d’une paix effective et durable au Moyen-Orient.  Le représentant a ensuite précisé que seule la voie d’un règlement négocié, durable et juste est de nature à permettre au peuple palestinien de recouvrer ses droits fondamentaux et au peuple israélien de vivre en paix et en sécurité dans les frontières de 1967. 


« L’option pour la paix, a-t-il ajouté, est naturellement incompatible avec la poursuite de la colonisation des territoires occupés, le blocus continu de Gaza, les raids aériens sur des populations civiles, les attaques aux roquettes contre des citoyens israéliens innocents », a énuméré le représentant.  « Pour nous, il est venu le temps de la reconnaissance d’un État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël », a-t-il également plaidé avant de saluer les efforts de la communauté internationale en faveur d’une solution durable au conflit.


« Nous n’avons pas le droit de laisser tout un peuple aller à son effondrement », a ensuite indiqué le représentant en abordant la question de la crise syrienne.  Il a appelé la communauté internationale à utiliser tous les moyens pour arrêter cette tragédie, et il a en outre souhaité que ceux qui ont utilisé les armes chimiques, autant que ceux s’étant rendus coupables d’atteintes graves aux droits de l’homme et au droit international humanitaire soient traduits devant un tribunal international. 


Il a souhaité que la deuxième Conférence de Genève sur la Syrie puisse permettre de trouver une solution à la crise, et il a invité la communauté internationale à prendre les devants en réfléchissant aux défis d’accompagnement de la Syrie dans ses efforts de reconstruction et de rétablissement de la paix. 


Il a par ailleurs évoqué la situation au Liban qui est devenu le théâtre des attentats à la voiture piégée et d’autres actes terroristes.  Il a invité la communauté internationale à accorder plus d’attention au Liban qui subit les conséquences de la crise syrienne, et à aider le pays à préserver son unité, sa cohésion et sa stabilité. 


M. EMMANUEL NIBISHAKA(Rwanda) a appelé les parties israélienne et palestinienne à faire des concessions pour parvenir à une solution à deux États.  Les parties doivent s’abstenir de tout acte de provocation, y compris de toute propagande par voie de média.


Il a condamné les tirs de roquettes constants de Gaza vers Israël qui risquent de détériorer une situation déjà précaire.  Il s’est dit préoccupé par l’aggravation de la situation en Syrie.  Alors que des millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire, il a exhorté les parties à saisir l’opportunité de la Conférence de Genève II pour trouver une solution politique à la crise syrienne.


Il a invité toutes les parties à s’abstenir de fournir des armes aux belligérants.  Il s’est particulièrement inquiété de la situation de milliers de civils coincés dans les combats et des conséquences de la crise syrienne sur les tensions sectaires au Liban.   


M. LIU JIEYI (Chine) a estimé que la création d’un État palestinien indépendant est la seule issue au conflit que connaît la région.  Il a appuyé les pourparlers en cours entre Israël et la Palestine et a appelé les parties à reconnaître leurs préoccupations respectives.  Le représentant a condamné les activités de colonisation d’Israël et a réclamé la cessation des violences contre les civils innocents ainsi que la levée du blocus de Gaza.


Le délégué a ensuite appelé le Quatuor à adopter des mesures concrètes et a par ailleurs engagé le Conseil de sécurité à renforcer son rôle sur ce dossier.  Le représentant a fait savoir que la Chine avait récemment accueilli pour la première fois et simultanément des dirigeants israéliens et palestiniens et que le Ministre chinois des affaires étrangères s’était récemment rendu dans la région.


Abordant la situation en Syrie, il a insisté sur l’importance de lancer des négociations afin de trouver une issue au conflit.  Il a appuyé la tenue de la Conférence de Genève II et a souligné la nécessité de définir une issue politique conduite par la population syrienne et d’assurer la réconciliation nationale.


Le représentant a aussi insisté sur l’importance de veiller à l’acheminement de l’aide humanitaire dans le pays.  Il a également exhorté les parties à faire preuve de volonté politique et à trouver une solution conforme aux attentes de la communauté internationale.


M. NAWAF SALAM (Liban) a prévenu que l’avenir des négociations entre Israéliens et Palestiniens se trouve compromis aujourd’hui par la poursuite de la colonisation israélienne.  « Dans notre partie du monde », pour sauver les perspectives de paix, il faut savoir se faire entendre, a dit le représentant au Conseil de sécurité. 


Il s’est ensuite félicité des annonces de contributions faites à la deuxième Conférence internationale des bailleurs de fonds pour la Syrie et les pays voisins, qui vient de se tenir le 15 janvier.  Le Liban, a-t-il affirmé, accueille désormais une moyenne de 3 000 réfugiés syriens par jour et il a dépassé, depuis plusieurs mois déjà, le million de réfugiés, ce qui représente près du quart de la population libanaise.  Cette situation, a averti le représentant, commence à prendre une dimension « existentielle » au Liban, le plus petit État qui abrite le plus de réfugiés.


Il est temps que la communauté internationale assume ses responsabilités humanitaires et parlent d’une même voix pour demander l’ouverture de couloirs humanitaires et construire des camps à l’intérieur de la Syrie et à ses frontières.  Cela n’a rien d’irréaliste car ce qui l’est, c’est de ne pas admettre que le Liban ne peut plus faire supporter le poids de la situation actuelle, a dit le représentant. 


Si le Conseil a su adopter à l’unanimité la résolution 2118 (2013) sur l’élimination des armes chimiques en Syrie, serait-il irréaliste d’espérer le même engagement face à la situation humanitaire? s’est demandé le représentant. 


À la veille de la Conférence de Genève II, a-t-il encore demandé, serait-il irréaliste d’espérer que le même leadership international renouvelle son engagement à veiller à la pleine mise en œuvre du Communiqué de Genève de 2012 et de son plan d’action?


Le représentant a aussi parlé de la mise en œuvre de la résolution 1701 (2006) et des violations israéliennes.  Il a rappelé que le 9 janvier dernier, son pays s’est plaint de la « guerre électronique » lancée par Israël contre le Liban et a exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités en condamnant ces violations flagrantes du droit international et en prenant les mesures qu’il faut pour y mettre fin. 


Saluant, une nouvelle fois, la création en septembre dernier du Groupe international d’appui au Liban, le représentant a souligné qu’un tel soutien est nécessaire pour protéger le pays des retombées de la crise syrienne et lui éviter d’entrer dans la bataille des rivalités régionales et dans des guerres par procuration.


M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a salué les efforts constants des États-Unis, notamment du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, pour aider les Israéliens et les Palestiniens à parvenir à un accord.  Il a espéré que l’on parviendra à une solution équitable garantissant la création d’un État palestinien indépendant et souverain sur tous les territoires occupés depuis 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. 


Il s’est inquiété de déclarations de hauts responsables israéliens qui ont remis en cause la solution à deux États.  Il s’est dit également préoccupé de la volonté de dirigeants israéliens de maintenir des soldats dans la vallée du Jourdain, alors que l’ancien chef du Mossad a déclaré que cette vallée n’était pas essentielle pour la sécurité d’Israël. 


S’agissant de la situation en Syrie, il a dit la nécessité de parvenir à une solution politique par le dialogue avant d’appuyer les efforts du Secrétaire général et du Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabespour l’organisation de la Conférence de Genève II.  Il a estimé que la situation en Syrie ne devait pas détourner l’attention du Conseil de sécurité sur la nécessité de mettre en œuvre ses résolutions demandant le retrait des forces israéliennes de tous les territoires arabes occupés, dont le Golan syrien. 


M. ABDALLAH YAHYA A. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a déclaré qu’Israël continuait d’anéantir les espoirs des Palestiniens pour une paix durable.  Il a appelé à un règlement juste et définitif de la question palestinienne.  Si la force d’occupation libère certains prisonniers politiques, elle garde aussi des centaines de prisonniers, qui sont souvent des adolescents de moins de 18 ans.


Il a fustigé les attaques croissantes menées par les colons israéliens.  Toute tentative de rendre les Palestiniens responsables des tensions est inadmissible, a-t-il dit.  Le représentant de l’Arabie saoudite a affirmé que personne ne devrait être trompé par cette déformation des réalités avant d’insister sur le fait que l’occupation était au centre du problème.


Il a condamné toutes les tentatives israéliennes de modifier l’identité historique des lieux saints et la composition démographique de Jérusalem-Est par des expulsions de population.  Il s’est inquiété de l’annonce de la construction de 1 400 nouvelles unités de logement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.


Par ailleurs, il a estimé que la crise syrienne représentait la plus grande catastrophe humanitaire de ce siècle et a dénoncé le génocide d’un peuple par son gouvernement.  Il a regretté que le Conseil de sécurité ne soit pas capable de s’entendre sur l’adoption d’une déclaration déplorant au moins les violations les plus graves du droit international perpétrées par le Gouvernement syrien.


Il a espéré que la Conférence de Genève II permettra de parvenir à un gouvernement de transition qui sera en mesure de protéger tous les Syriens.  « Ceux dont les mains sont souillées par le sang syrien ne peuvent être autorisés à participer à la Conférence de Genève II », a estimé le représentant de l’Arabie saoudite.  Il s’est opposé à la participation de l’Iran à cette Conférence en expliquant que ce pays avait envoyé des troupes soutenir le régime syrien.  


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) s’est félicité de la tenue, dans deux jours, de la Conférence de Genève sur la Syrie et de l’élan politique qu’elle devrait générer.  Il s’est dit convaincu qu’une transition agréée était encore possible, tout en faisant observer que si les normes définies dans le cadre du Communiqué de Genève de juin 2012 avaient été mises en œuvre plus tôt, le rétablissement de la paix dans le pays et la région serait moins redoutable à l’heure actuelle.


M. Patriota a formé l’espoir que la Conférence de Genève II sera l’occasion de lancer un processus qui débouchera sur la formation d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs et établi par consentement mutuel.  Il a également souligné qu’à l’issue de Genève II devait reposer sur le Communiqué final de la première Conférence de Genève.


Le représentant a appelé les parties à s’engager sur la voie du dialogue et à rejeter une fois pour toute « l’illusion d’une victoire militaire », ajoutant que cette responsabilité revient en premier lieu au Gouvernement syrien et que l’opposition syrienne doit rendre la pareille.  Le représentant a aussi exhorté les parties à s’abstenir d’appuyer les groupes extrémistes et a appelé à la cessation des livraisons d’armes. 


Il a également insisté sur l’importance pour les femmes syriennes de participer à la Conférence de Genève II ainsi qu’à l’ensemble du processus politique.  M. Patriota a également dit être gravement préoccupé par la situation humanitaire qui prévaut en Syrie et a exhorté toutes les parties à autoriser l’accès sans entrave du personnel et de l’aide humanitaire.


Le représentant du Brésil a également évoqué l’augmentation de l’instabilité au Liban et a appelé la communauté internationale à continuer d’appuyer les institutions étatiques.  Il a salué l’ouverture, le 16 janvier, du procès relatif à l’attaque qui a coûté la vie à l’ancien Premier Ministre Rafiq Hariri.  M. Patriota a ensuite appelé les forces politiques à assurer la formation d’un nouveau cabinet capable d’épargner au pays davantage de déstabilisation.


M. Patriota a ensuite dit être alarmé par la saisie de territoires, dans la province d’Anbar, en Iraq, par des terroristes affiliés à Al-Qaida.  Il a appelé les autorités iraquiennes à répondre aux causes premières des problèmes actuels et à maintenir le caractère inclusif du dialogue national et du processus politique.


L’instabilité que connaît actuellement l’Iraq et l’augmentation croissante du nombre de victimes civiles renforcent notre perception qu’une paix durable ne pourra être atteinte par l’intermédiaire d’actions unilatérales sans l’autorisation du Conseil de sécurité, a-t-il estimé.


Le Brésil se félicite par ailleurs de la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens dans l’espoir que les pourparlers aboutiront à la réalisation de la solution à deux États, sur la base des frontières de 1967.  Le représentant a salué les efforts déployés par la communauté internationale, en particulier par le Secrétaire d’État américain, M. John Kerry.


Il a regretté, cependant, qu’après des nouvelles encourageantes en ce qui concerne la libération de prisonniers palestiniens, le Gouvernement israélien eût annoncé des plans pour la poursuite de la construction d’unités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé.  Ces colonies sont illégales et représentent un obstacle à une solution pacifique du conflit, a—t-il dit. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a fait état des travaux du Comité de Jérusalem, encore appelé Comité d’Al-Qods, qui, sous la présidence du Roi Mohamed VI, et avec la présence du Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, ont pris fin il y a deux jours au Maroc.  Cette rencontre a adopté une déclaration qui réitère l’importance de l’indépendance de la Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale, a-t-il indiqué entre autres. 


Il a ensuite salué les actions de la communauté internationale, notamment du Secrétaire d’État américain, pour les efforts consentis pour la paix entre Israéliens et Palestiniens.  Il a néanmoins indiqué que ces efforts ne seraient déterminants que si Israël mettait fin à ses politiques de peuplement.  Il a en outre salué la patience du peuple palestinien qui endure des souffrances depuis des décennies.  « Tout échec nouveau des pourparlers pourrait mener à plus de violence », a-t-il mis en garde, ajoutant que les peuples de la région ne pouvaient supporter une nouvelle escalade de violence.


Le représentant a par ailleurs déploré l’impact de la crise syrienne qui touche tous les pays voisins, et il a souligné que le Maroc avait ouvert un hôpital en Jordanie pour prendre soin des réfugiés syriens.  Il a affirmé que la Conférence de Genève II serait le test de vérité pour mettre sur pied les bases d’un dialogue solide qui garantisse l’intégrité de la Syrie.  Il a souhaité qu’une solution politique y soit trouvée. 


Au sujet du Liban, il a rappelé l’indépendance et l’unité du pays et a fait part de son soutien au peuple libanais qui vit des moments pénibles.


M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a invité Israéliens et Palestiniens à ne pas prendre de mesures unilatérales qui influeraient négativement sur le processus de paix.  Il a ainsi déploré l’annonce par le Ministre israélien du logement et des constructions, le 10 janvier dernier, de la construction de nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Il a estimé qu’aider les Palestiniens à créer les fondations d’une économie viable devrait contribuer à faire avancer le processus politique.


Il a annoncé que le Japon allait continuer à mobiliser des investissements privés en Palestine, notamment grâce à un programme intitulé « Corridor de la paix et de la prospérité » que mène le Gouvernement japonais, ainsi que par le biais de la Conférence pour la coopération des pays d’Asie de l’Est pour le développement de la Palestine.  Dans le cadre de ce dernier organe qui a été lancé en février dernier à Tokyo, il s’agit de mobiliser des ressources pour promouvoir le développement de la Palestine, a-t-il précisé.


Au sujet de la crise syrienne, le représentant a confirmé la participation du Japon à la Conférence de Genève II et il a invité le Gouvernement syrien et l’opposition à s’engager dans des négociations directes pour mettre fin à la violence et établir un gouvernement de transition en respect au Communiqué de Genève de juin 2012. 


Il a également plaidé pour que l’assistance humanitaire soit assurée sur le terrain.  Il a rappelé que le Japon a annoncé un don de 120 million de dollars au cours de la Conférence sur la Syrie qui a eu lieu au Koweït le 15 janvier dernier.  Il a précisé que cette assistance humanitaire du Japon venait s’ajouter au soutien apporté aux pays voisins de la Syrie, pour un montant total de 275 millions de dollars depuis le début de la crise. 


Il a enfin dit la disponibilité du Japon à contribuer au démantèlement des armes chimiques syriennes, comme en témoigne la somme de 18 millions de dollars octroyée par le pays au fonds d’affectation spéciale consacré à la destruction des armes chimiques syriennes, et mis en place par les Nations Unies et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).


« Un processus hésitant vaut mieux qu’une rupture des pourparlers », a déclaré M. MASOOD KHAN (Pakistan), en saluant l’importance des négociations lancées en juillet 2013.  Il a espéré que ces négociations déboucheront sur la mise en place d’une solution à deux États.


Par ailleurs, il s’est particulièrement félicité de la tenue, cette semaine en Suisse, de la Conférence de Genève II après une longue période d’attente frustrante.  Il a souhaité que la communauté internationale ne laisse pas passer cette opportunité de répondre aux besoins du peuple syrien. 


Il a rappelé que ce conflit particulièrement brutal avait coûté la vie à plus de 100 000 Syriens, 9 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire.  Tout en rappelant qu’il n’y avait pas de solution militaire à ce conflit, le représentant du Pakistan a insisté sur le fait qu’une solution politique nécessitait le consentement de toutes les parties.  Il a demandé à toutes les parties d’interrompre leurs opérations militaires pendant les pourparlers de Genève II.


Mme MÓNICA BOLAÑOS PEREZ (Guatemala) a plaidé en faveur de la diplomatie et du dialogue comme meilleurs moyens de résoudre sur le long terme chaque conflit qui sévit au Moyen-Orient.  En ce qui concerne la Syrie, elle a demandé ardemment de faire cesser la violence, arguant que la lutte armée ne constituait pas une solution. 


Elle a invité les Syriens à s’engager sur la voie du dialogue politique, appelant à cet effet la communauté internationale à soutenir cet engagement.  Saluant l’opportunité de dialogue que représente la Conférence de Genève II, elle a espéré que tant le Gouvernement que les groupes d’opposition allaient y participer de manière constructive.


S’agissant du processus de paix au Moyen-Orient, Mme Bolaños Perez a émis des doutes quant à son issue.  Elle a en effet souligné le refus de s’engager dans des négociations formelles, la difficulté des parties à se détacher de leurs positions traditionnelles, ainsi que les mesures unilatérales qui compromettent les progrès. 


La seule solution viable reste cependant la solution à deux États vivant en paix et en sécurité, a-t-elle estimé, invitant la communauté internationale à s’engager dans ce sens, en particulier le Quatuor et les intervenants régionaux.  La représentante a recommandé aux deux parties d’éviter de mettre en danger les discussions en cours.  Elle leur a aussi demandé de faire preuve de maturité et de sens de l’engagement.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), a affirmé que certaines délégations avaient délibérément évoqué la situation dans son pays d'une manière provocante et trompeuse.  Ils ont, a-t-il dit, cité un certain nombre d’allégations et d’accusations qui ne servent qu’à alimenter le terrorisme et l'extrémisme en Syrie et dans la région et détournent l'attention de la question fondamentale en discussion aujourd’hui qui est de discuter des moyens de mettre un terme à l'occupation israélienne des terres arabes.


Le représentant a ajouté qu’il ne répondrait pas sur ce point aux déclarations de pays qui soutiennent les terroristes et facilitent leur infiltration en territoire syrien à travers les frontières avec les pays voisins.  Leurs propos, a-t-il estimé, ne font qu’encourager l'extrémisme et la dévastation en Syrie et œuvrent à contrecarrer toute solution pacifique de la crise syrienne, y compris les efforts déployés en vue de convoquer la Conférence de Genève II, à laquelle le Gouvernement syrien a accepté de participer sans conditions préalables.


Le délégué syrien a rappelé les responsabilités historiques et légales des Nations Unies pour la réalisation de l’indépendance et de la souveraineté de l’État de Palestine.  Il a déploré le fait que les gouvernements israéliens successifs aient commis des violations systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire. 


Il a également décrié la politique de colonisation mise en place par Israël, ainsi que, selon lui, des lois racistes et la violation des lieux saints islamiques et chrétiens tout comme les exactions commises par les autorités israéliennes sur les populations palestiniennes.  Il a fait état de l’occupation du Golan syrien par les forces israéliennes depuis des décennies.


Il a déclaré que les colonies de peuplement israéliennes y ont toujours cours, de même que des traitements injustes à l’encontre des populations locales.  Il a ainsi cité, entre autres, la discrimination raciale, les détentions arbitraires, la torture, la confiscation des ressources naturelles du Golan syrien occupé et le refus fait aux populations de pratiquer leur culture, notamment la langue arabe.  Il a en outre évoqué la construction d’un mur de séparation à l’est de la ville syrienne de Majd Shams par Israël, la Puissance occupante.


Le représentant a ensuite indiqué qu’Israël est tenu pour responsable des activités de groupes terroristes qui sévissent dans le Golan syrien occupé.  Il a, dans ce contexte, rappelé les enlèvements de soldats de la paix de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) qui, selon lui, témoignent de ces activités de groupes terroristes.  Il a aussi déploré la duplicité de la communauté internationale et des Nations Unies qui n’ont pas mené d’enquête pour élucider les circonstances exactes de ces enlèvements. 


Il a, ensuite, appelé les États Membres à transformer les mots en actions concrètes en obligeant Israël à respecter les résolutions des Nations Unies et à mettre fin à l’occupation des territoires arabes, et aux conséquences désastreuses qui y sont liées, notamment pour les peuples arabes qui y sont assujettis depuis des décennies. 


M. Ja’afari a demandé ensuite que certains pays cessent de se mentir en refusant de voir la vérité qui est qu’Israël a été créé dans une perspective de colonisation et n’a jamais été intéressé par la paix.  Il a affirmé que les nations du Moyen-Orient aspirent à la paix et à la prospérité, mais que certains États travaillent contre cet idéal, dans le but inavoué de créer de nouvelles zones de tensions, et de détourner ainsi l’attention de la communauté internationale d’Israël, mettant fin par là à l’espoir de voir l’occupation israélienne des territoires arabes prendre fin.


M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a affirmé que l’année 2014 serait critique pour le Moyen-Orient.  Il a formé l’espoir que le lancement de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien soit l’occasion d’appuyer davantage la réalisation de ses droits inaliénables.  Il a averti que tout échec à conclure un accord de paix risquerait de déboucher sur un nouveau cycle de violence.  Il a par ailleurs souligné que les activités de peuplement devaient cesser au plus tôt pour assurer une solution durable pour la région.


Le représentant a également affirmé que la poursuite du blocus de la bande de Gaza était un obstacle au processus de paix et a réclamé la pleine mise en œuvre de la résolution 1860 (2009).


M. Kohona a ensuite annoncé que le Président du Sri Lanka s’était récemment rendu en Israël, en Palestine et en Jordanie et que des accords avaient notamment été conclus entre son pays et la Palestine pour créer une Commission conjointe Sri Lanka-Palestine ainsi qu’un centre de formation professionnelle.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a déclaré que la réussite du Conseil de sécurité à résoudre la question israélo-palestinienne lui confèrerait une nouvelle stature.  Il a salué les efforts des États-Unis et de son Secrétaire d’État pour inciter les parties à parvenir à une solution durable. 


Il a dit qu’Israël persistait à violer les droits des Palestiniens.  Tout en notant qu’Israël venait de relâcher 104 prisonniers, le représentant de l’Indonésie a relevé que ce pays détenait encore des centaines d’enfants palestiniens.  Il s’est dit particulièrement consterné d’apprendre que de nombreux Palestiniens n’ont plus accès à de l’eau potable du fait de la destruction lors d’opérations militaires israéliennes de puits et infrastructures d’approvisionnement d’eau. 


Il a aussi demandé aux autorités israéliennes de prendre toutes les mesures afin que les colons israéliens cessent d’attaquer des Palestiniens et de désacraliser des sites religieux à Jérusalem-Est.  Il a estimé que l’avènement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967 avec comme capitale Jérusalem-Est est le seul moyen de répondre aux légitimes attentes du peuple palestinien. 


Il a indiqué que l’Indonésie accueillerait fin 2014 une conférence sur la coopération des États d’Asie de l’Est au fin du développement de la Palestine.  Par ailleurs, il a appelé toutes les parties en conflit en Syrie à cesser toutes les hostilités et à respecter le droit international humanitaire en facilitant l’accès de l’aide humanitaire.  Il a espéré que la Conférence de Genève II permettra d’aboutir à un processus politique inclusif reflétant les attentes de tous les Syriens.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a dit l’importance de parvenir à une solution à deux États sur la base des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Il a exhorté toutes les parties à respecter leurs obligations internationales, en citant l’Initiative de paix arabe, les Accords d’Oslo, la Feuille de route du Quatuor, les termes de référence de Madrid et toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Il a fermement condamné les annonces de nouvelles constructions de colonies de peuplement et s’est inquiété de la recrudescence de violences de la part des colons israéliens.  Il s’est particulièrement inquiété de la gravité de la situation à Gaza, où le blocus illégal continue d’affecter durement la vie des citoyens palestiniens. 


En tant que Vice-Présidente du Comité spécial d’enquête sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme de la population palestinienne dans les territoires occupés, la Malaisie n’a plus besoin de nouvelles preuves de l’oppression israélienne, a dit M. Haniff. 


Par ailleurs, il a affirmé que la Malaisie avait annoncé une nouvelle contribution de 500 000 dollars lors de la deuxième conférence d’annonce de contributions humanitaires pour la Syrie.  Il a espéré que la Conférence de Genève II permettra de parvenir à une solution négociée de nature à répondre aux attentes de tous les Syriens.  Il s’est inquiété de la répercussion croissante du conflit syrien sur le Liban.  Il a appelé les voies de la modération à prévaloir.


M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a estimé que le peuple palestinien a le droit d’affirmer sa souveraineté sur tous ses territoires, y compris ceux occupés depuis 1967.  Il a souhaité qu’en cette Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien, une paix durable puisse découler des pourparlers en cours entre Palestiniens et Israéliens.


Il a en outre émis le vœu que ces négociations puissent permettre de trouver des solutions à toutes les questions qui divisent les deux parties, et il a ajouté qu’Israël est responsable des blocages des pourparlers par ses acticités de peuplement. 


Il a par ailleurs appelé à la levée du siège de la bande de Gaza qui crée d’énormes souffrances pour les populations.  Le représentant s’est ensuite dit inquiet concernant la crise syrienne et ses conséquences dans les pays voisins.  Il a souhaité que la Conférence de Genève II puisse permettre de trouver une solution durable à la question, dans le respect de la souveraineté du peuple syrien et de l’intégrité du territoire syrien. 


Il a en outre plaidé afin que les auteurs d’atrocités et de crimes par l’usage d’armes chimiques soient poursuivis, et que le Moyen-Orient soit une zone exempte d’armes chimiques et d’armes de destruction massive.


M. LEVENT ELER (Turquie) a regretté l’absence de progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient au cours de l’année 2013.  Il a cependant salué les efforts du Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry, qui permettent d’aborder l’année 2014 avec optimisme, en vue de parvenir à une solution à deux États. 


Pour cela, il faut que les parties s’abstiennent de prendre des mesures qui compromettraient les négociations, a-t-il prévenu.  Il a invité à planifier chaque étape avec beaucoup de soin.  Par exemple, a-t-il fait remarquer, si les parties sont sincères en ce qui concerne le processus, il n’est pas utile de coupler systématiquement la libération de prisonniers avec la construction de nouveaux logements.  Seule une résolution juste et complète du conflit aboutira à une paix authentique et durable, a-t-il dit.  Il a aussi souligné la responsabilité de la communauté internationale dans ce processus.


L’année 2014 a été proclamée par l’Assemblée générale « Année de la solidarité avec le peuple palestinien », a rappelé le représentant turc, qui a plaidé en faveur d’une Palestine forte et, dès lors, de l’octroi du statut d’État Membre de l’ONU.  Il a assuré que la Turquie faisait ce qu’elle pouvait pour alléger les difficultés du peuple palestinien, en soutenant divers projets en Palestine. 


Ce soutien ne peut cependant porter tous ses fruits que si l’économie fonctionne à plein, sans restrictions à l’accès des biens et de la main-d’œuvre, a-t-il relevé, avant de demander la levée de l’embargo imposé à Gaza.


Une autre source d’optimisme est l’approche de la Conférence de Genève II sur la Syrie, a poursuivi M. Eler, qui a cependant exprimé son inquiétude face à l’escalade des attaques à Alep.  Il a appelé à cesser immédiatement la violence et à laisser passer les convois humanitaires partout où la population est dans le besoin. 


Le représentant a aussi soulevé le problème de la crise humanitaire engendrée par la crise syrienne dans les pays voisins de la Syrie.  Lors d’une réunion qui a eu lieu le 17 janvier en Turquie, les Gouvernements du Liban, de la Jordanie, de l’Iraq, de l’Égypte et de la Turquie, avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont appelé la communauté internationale à renforcer leur solidarité avec les pays de la région qui accueillent la majorité des réfugiés syriens. 


Il a, à nouveau, lancé un appel au Conseil de sécurité pour qu’il discute d’une stratégie, dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, pour mettre fin à la plus grande crise humanitaire du XXIe siècle.  Enfin, il a déploré que la première étape de l’élimination des armes chimiques de la Syrie n’ait pas été finalisée. 


Mme ALYA AHMED SEIF AL-THANI (Qatar) a relevé que le processus de paix est le meilleur moyen de restaurer la paix au Moyen-Orient.  Elle a noté que tout accord doit se fonder sur la cessation de l’occupation et souligner les droits inaliénables du peuple palestinien. 


Elle a ensuite déploré les politiques mises en œuvre par les autorités israéliennes telles que les colonies de peuplement, les démolitions de domiciles de populations palestiniennes, les expulsions forcées de personnes, ainsi que des attaques répétées contre la mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem.  


La représentante a ensuite parlé de la crise syrienne et a dit que le régime avait utilisé des armes chimiques contre des populations civiles.  Elle a plaidé pour que ces actes fassent l’objet de jugements devant des instances judiciaires internationales.  « Est-il possible que certains écoutent encore les affirmations du régime syrien? » s’est-elle interrogée en déplorant les « campagnes meurtrières du régime », notamment contre la ville d’Alep où des bombes à baril auraient été utilisées. 


Elle a déploré le blocus, par le régime, du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, en Syrie.  Elle a salué les efforts des pays voisins qui apportent une assistance aux réfugiés venant de Syrie.  Elle a invité le Conseil de sécurité et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités en traduisant les auteurs de violations de droits de l’homme en justice.  Elle a enfin souhaité que la Conférence de Genève II puisse aboutir à une solution à cette crise.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a pleinement soutenu la Conférence de Genève II qui doit se tenir le 22 janvier.  Il a réitéré le fait que la seule solution possible était une transition politique authentique, basée sur la pleine mise en œuvre du Communiqué de Genève, qui préserve la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie. 


De même, il a dit que toute élection en Syrie ne devrait être organisée que dans le cadre du Communiqué de Genève, demandant au régime et à l’opposition de mettre pleinement en œuvre ce texte.  L’Union européenne se félicite du fait que le Secrétaire général de l’ONU ait invité la coalition nationale des forces révolutionnaires et d’opposition syriennes à participer à la conférence, ainsi que de son engagement à y faire participer les femmes.  Il faut, a-t-il ajouté, que le processus de Genève s’attache aussi à promouvoir des mesures de confiance, comme des accords sur des cessez-le-feu. 


M. Mayr-Harting a condamné l’escalade des attaques du régime syrien qui engage sa responsabilité.  Il s’est inquiété de l’expansion des groupes extrémistes et de leur implication dans le conflit.  Il a rappelé que l’Union européenne avait toujours soutenu les groupes de la société civile afin de parvenir à une solution politique du conflit.  L’Union européenne soutient la participation des femmes et de la société civile dans le processus de transition politique, a-t-il indiqué, encourageant les deux parties à nommer des femmes dans leurs délégations à la Conférence de Genève II.  Les Nations Unies doivent faciliter la participation de ces groupes, a-t-il ajouté. 


Par ailleurs, le représentant a appelé le Conseil de sécurité à s’attaquer de toute urgence aux violations de droits de l’homme et du droit international humanitaire en Syrie, notamment par la saisine de la Cour pénale internationale (CPI), comme cela a été demandé par une lettre de la Suisse du 14 janvier 2013.


Sur le plan humanitaire, le représentant a rappelé que l’Union européenne avait promis des dons à hauteur de 550 millions d’euros lors de la Conférence internationale des bailleurs de fonds pour la Syrie du 15 janvier dernier.  Il a plaidé en faveur d’un accès humanitaire sans entrave en Syrie, en exhortant les parties et en particulier le Gouvernement syrien à permettre un accès libre et sûr à la population dans le besoin. 


M. Mayr-Harting a aussi apprécié le démarrage du transfert des armes chimiques en dehors de Syrie en vue de leur destruction, opérations pour lesquelles l’Union européenne a apporté son aide.  Enfin, il a lancé un appel à tous les combattants en Syrie, y compris ceux du Hezbollah, afin qu’ils se retirent immédiatement.


Passant au processus de paix au Moyen-Orient, le représentant de l’Union européenne a salué le leadership du Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, et du Premier Ministre israélien, M. Benyamin Netanyahu, ainsi que les efforts déployés par le Secrétaire d’État américain, M. John Kerry.  Il a assuré que l’Union européenne était prête à contribuer à des accords postconflit pour garantir la durabilité d’un accord de paix.  Dans ce contexte, l’Union européenne fournira aux deux parties un soutien exceptionnel en termes de politique, d’économie et de sécurité, a-t-il annoncé.  Dans le cas où un accord de paix définitif serait conclu, l’Union européenne offrirait un partenariat spécial de privilèges à la Palestine, dont un accès aux marchés européens et des liens culturels et scientifiques, a-t-il ajouté. 


M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ (Cuba) a appelé le Conseil de sécurité à adopter des mesures concrètes pour pousser Israël à mettre fin à ses agressions contre le peuple palestinien.  Il a dit que les agissements d’Israël sont contraires aux résolutions de l’ONU, posent une menace à la paix et à la sécurité régionales et internationales et violent les droits de l’homme de tout un peuple. 


Le représentant de Cuba a affirmé qu’il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient tant que ces agressions persisteront et tant que les droits légitimes des Palestiniens ne seront pas pris en compte.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à approuver sans délai la demande d’adhésion formulée en 2011 par la Palestine pour devenir État Membre des Nations Unies. 


Il a dit que Cuba continuera d’appuyer la lutte pour l’autodétermination de la Palestine.  Il s’est réjoui de l’adoption de la déclaration faisant de 2014 l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. 


S’agissant de la Syrie, le représentant de Cuba a condamné toutes les violences qui frappent des civils innocents.  Néanmoins, il s’est opposé à toute tentative de traduire une prétendue volonté de protéger des vies par la justification d’une intervention étrangère. 


Il a salué l’adhésion de la Syrie à la Convention d’interdiction de l’utilisation des armes chimiques et les accords intervenus pour la destruction de l’arsenal chimique syrien.  À ceux qui promeuvent un changement de régime en Syrie, le représentant de Cuba a appelé à éviter toute manipulation géopolitique afin que soit préservée la souveraineté de la Syrie sans aucune ingérence extérieure.


M. PENDAPALA NAANDA (Namibie) s’est dit persuadé que le principal problème politique du Moyen-Orient demeure l’agression systématique du peuple palestinien par Israël.  Il a exprimé sa préoccupation face à la campagne de colonisation qui perdure dans les territoires occupés.  Il a estimé que cette campagne menace de rendre impossible la solution à deux États sur la base des frontières de juin 1967. 


Le délégué s’est aussi dit très inquiet du nombre croissant de colonies de peuplement israéliennes dans les territoires occupés.  Il a souligné la volonté de la Namibie de continuer d’appuyer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. 


Par ailleurs, il a estimé que le Conseil de sécurité a la responsabilité de défendre la juste cause du peuple palestinien en adoptant des mesures pratiques visant à mettre fin aux abus d’Israël.  


Mme KADRA AHMED HASSAN (Djibouti), s’exprimant au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a regretté que, malgré les avancées positives vers une solution durable à la question de Palestine, les conditions dans le Territoire palestinien occupé se détériorent du fait de la poursuite par Israël de ses activités de colonisation et du maintien du blocus imposé à Gaza. 


Les activités de colonisation israéliennes, qui se sont accrues récemment, demeurent les principales difficultés dans les négociations, a-t-elle remarqué en demandant à la communauté internationale de s’attaquer sérieusement à ce problème.  Elle a réaffirmé que la construction de colonies dans le Territoire palestinien occupé compromet l’intégrité territoriale, la viabilité et la continuité de l’État palestinien sur la base des frontières d’avant 1967 et constitue clairement une violation du droit international.


Israël continue à tenir tête à la communauté internationale en instaurant sur le terrain des conditions qui altèrent le caractère arabe ainsi que la composition démographique de Jérusalem-Est occupé, a-t-elle aussi déploré.  La représentante a attiré l’attention sur les provocations relatives aux sites religieux, qui risquent d’attiser le conflit. 


Elle a réaffirmé les droits du peuple palestinien à Jérusalem-Est, qui forme une part intégrante du Territoire palestinien occupé depuis 1967.  L’OCI réaffirme également que l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen-Orient exige des mesures fermes et promptes de la part du Conseil de sécurité afin de faire appliquer le droit international par Israël.  L’OCI réaffirme aussi la responsabilité permanente des Nations Unies en ce qui concerne la question de la Palestine sous tous ses aspects. 


Enfin, la représentante a appelé la communauté internationale à maintenir son soutien au peuple palestinien dans cette période critique.


M. GEIR PEDERSEN (Norvège), estimant qu’il ne pouvait pas y avoir de solution militaire au conflit en Syrie, a salué la convocation de la Conférence de Genève II à laquelle son pays entend participer.  Il a réitéré l’appel du Secrétaire général aux parties syriennes pour qu’elles garantissent la pleine participation des femmes à cette Conférence.  Il a souhaité que ce processus aboutisse à des résultats concrets, plaidant pour que soit mis un terme à la violence et pour que soit assuré le plein accès humanitaire.


Il faut aussi, a-t-il insisté, que les femmes et la société syriennes soient impliquées activement dans les négociations, et ce, afin d’accroître la légitimité du processus.  Il a souhaité que ces étapes permettent d’aboutir à un accord sur un organe de gouvernement transitionnel.  Rappelant l’énorme défi humanitaire, il a jugé encourageante mais pas suffisante la mobilisation de fonds lors de la Conférence internationale des bailleurs de fonds pour la Syrie qui a eu lieu le 15 janvier au Koweït. 


M. Pedersen a par ailleurs exhorté toutes les parties impliquées à remplir leurs obligations internationales pour assurer l’élimination des armes chimiques en Syrie dans les délais fixés.


Le processus de paix au Moyen-Orient est arrivé à une phase décisive, a poursuivi M. Pedersen qui s’est dit encouragé par les efforts diplomatiques sérieux et intensifs déployés par les États-Unis pour aider Israël et les Palestiniens à négocier un accord de paix historique. 


Il a estimé qu’une solution à deux États vivant côte-à-côte en paix et en sécurité était à portée de main.  Il a exhorté les dirigeants des deux côtés à faire preuve de courage et de détermination à un instant critique.  Ce compromis historique ne sera possible que si l’on répond aux principaux besoins des deux parties, de manière juste et équilibrée.  La solution doit en outre être conforme aux résolutions pertinentes des Nations Unies, aux Accords d’Oslo et autres accords y afférents. 


M. Pedersen a également appelé les parties à s’abstenir de prendre des mesures unilatérales et a demandé à ce titre de cesser les activités de colonisation.  S’inquiétant par ailleurs de la détérioration de la situation économique et humanitaire à Gaza, il a demandé la levée des restrictions qui sont imposées à cette région.  Demandant aussi aux donateurs de renforcer leur contribution pour aider l’Autorité palestinienne, il a annoncé que la Norvège prévoyait une réunion du groupe des donateurs au printemps 2014 à Bruxelles.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), intervenant au nom du Mouvement des non-alignés, a affirmé que la poursuite de l’occupation militaire israélienne des territoires palestiniens et arabes nécessite une action urgente pour y mettre un terme, et que cela devrait être une des priorités de l’année 2014 qui a d’ailleurs été consacrée Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. 


Le représentant a notamment déploré le fait qu’au cours des derniers mois, et alors que la communauté internationale a exercé des efforts pour réaliser des progrès notables dans le cadre de la reprise des négociations et sur la base des paramètres des résolutions de l’ONU, des principes de Madrid, de l’Initiative de paix arabe et de la Feuille de route du Quatuor, Israël continue de se comporter d’une manière qui va à l’encontre de ces paramètres et des objectifs du processus de paix.


M. Khazaee a notamment dénoncé la poursuite des activités de peuplement, la confiscation de terres palestiniennes, la poursuite du blocus de Gaza ainsi que les provocations constantes des colons extrémistes et a affirmé que de telles actions exacerbent la situation sur le terrain et renforcent les doutes quant aux véritables intentions d’Israël. 


Le représentant s’est plus particulièrement alarmé de l’escalade des actes d’agression aux alentours d’Al-Haram Al-Sharif et de la mosquée Al-Aqsa.  Il a ensuite déploré le fait que les autorités israéliennes continuent de violer les droits de l’homme dans les territoires occupés où sont menés des raids militaires violents et des détentions arbitraires des civils, y compris des enfants. 


Il a relevé, à ce propos, que plus de 5 000 Palestiniens sont emprisonnés dans les geôles israéliennes.  Il a en outre appelé la communauté internationale à réitérer son appel afin qu’Israël mette fin au blocage de la bande de Gaza qu’il a qualifié de « punition collective et d’action illégale contre le peuple palestinien ».  Il a rappelé que le Mouvement des non-alignés réaffirme sa solidarité avec le peuple palestinien et soutient son droit inaliénable à l’autodétermination sur un territoire indépendant de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale.


Le représentant a également appelé à la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et d’autres territoires arabes occupés.  Par ailleurs, il a rappelé qu’Israël continuait de violer l’espace aérien libanais et intensifiait ses incursions à l’intérieur du Liban, violant ainsi la souveraineté du pays et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Il a enfin indiqué que le Mouvement des non-alignés condamne toutes les mesures prises par Israël, la puissance occupante, pour altérer les statuts légal, physique et démographique du Golan arabe syrien, des mesures qui se sont intensifiées, a-t-il noté, depuis le début de la crise syrienne.


En sa capacité nationale, M. Khazaee a estimé qu’en cette Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien, la communauté internationale devrait exercer la pression nécessaire pour qu’Israël, la Puissance occupante, mette fin à ses politiques agressives expansionnistes, et au non-respect du droit international. 


Il a relevé que l’inaction du Conseil de sécurité sur cette question ne peut que conduire à plus d’atrocités par le régime israélien qui a, au cours des 65 dernières années, mené pas moins de 10 guerres contre ses voisins.  Il a ajouté que ce régime est le seul de la région à posséder toutes les formes d’armes de destruction massive, et il n’a adhéré à aucune convention ni aucun traité qui les abolit. 


Il a ainsi souhaité que la communauté internationale invite Israël à adhérer à ces différents instruments, notamment le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), et que les activités nucléaires du pays soient placées sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), afin de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires comme l’a proposé la République islamique d’Iran en 1974.


Le représentant a ensuite parlé du conflit syrien qui, de son avis, est soutenu par des actes terroristes venant de pays étrangers, comme c’est également le cas en Iraq et au Liban.  À ce propos, il a évoqué le décès de diplomates iraniens à Beyrouth au Liban et au Yémen des suites d’attaques terroristes. 


Il a aussi souhaité que le récent soutien fort de la communauté internationale exprimé en faveur des autorités iraquiennes, qui faisaient face aux groupes terroristes sur le territoire, soit étendu à la Syrie en plaçant la question de la lutte contre le terrorisme dans le programme de la Conférence de Genève II.  Il a plaidé pour que les efforts soient faits pour mettre fin au conflit syrien, et qu’un soutien soit apporté à un processus politique mené par des Syriens, dans le but de permettre au peuple syrien de déterminer librement son avenir.


M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY (Afrique du Sud) a dit que son pays s’identifiait à la lutte pour l’autodétermination de la Palestine et appuyait la création d’un État palestinien indépendant.  Il a salué le lancement, le 16 janvier, de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien.  Il a espéré que cette année sera l’occasion de conclure une paix durable entre Israël et LA Palestine. 


Il a affirmé que la construction de colonies de peuplement israéliennes illégales demeure le principal obstacle aux pourparlers de paix.  Mettant l’accent sur l’importance de mesures de confiance entre les parties, le représentant de l’Afrique du Sud a salué la libération de prisonniers palestiniens en décembre dernier.  Néanmoins, il s’est inquiété de l’annonce par Israël de la construction de 1 400 nouvelles unités de logements en Cisjordanie.  Il a appelé Israël à s’abstenir de toute action de nature à miner le processus de paix. 


Par ailleurs, M. Kingsley s’est dit particulièrement inquiet de la détérioration de la situation en Syrie.  Dans ce contexte, il a salué les efforts de l’ONU visant à parvenir à une solution politique par le biais de la Conférence de Genève II. 


Il a condamné la poursuite de fourniture d’armes au Gouvernement syrien ainsi qu’aux forces d’opposition.  Il a exhorté les deux parties à cesser de croire qu’elles trouveront une solution par les armes en rappelant que seul le peuple syrien paiera le prix ultime de ce conflit, alors que ceux qui livrent des armes vivent en toute sécurité loin de la crise.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal), s’exprimant au nom du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a salué les actions que la communauté internationale mène, en particulier celles du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, en vue d’encourager les parties à parvenir à un accord global.  Il a invité toutes les parties à agir de manière responsable afin de créer des conditions propices à la tenue de négociations fructueuses permettant de résoudre toutes les questions touchant au statut final et d’en finir avec l’occupation israélienne, au retrait militaire total du Territoire palestinien occupé en 1967, y compris de Jérusalem-Est, et à la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, notamment son droit à l’autodétermination. 


Il a regretté que les perspectives de paix soient compromises par les mesures prises par Israël sur le terrain, en particulier l’expansion des colonies de peuplement, précisant que de telles mesures sont totalement incompatibles avec le règlement prévoyant deux États. 


« La paix ne sera possible que lorsque l’occupation prendra fin et lorsque l’État de Palestine sera réellement indépendant, souverain et viable », a-t-il prédit.  Le représentant a également déploré et condamné les tirs de roquettes depuis la Bande de Gaza en direction d’Israël. 


Il a enfin rappelé que l’objectif de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien est de contribuer à sensibiliser la communauté internationale à la question de la Palestine et aux obstacles qui s’opposent au processus de paix en cours, notamment les colonies de peuplement illégales.  Il a invité les États Membres et ceux du Conseil de sécurité à apporter leur coopération afin de faire de 2014 une année historique pour le règlement du conflit israélo-palestinien.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, s’est félicité de la reprise des pourparlers entre Israël et la Palestine.  Il a également salué l’accord récemment conclu entre les membres permanents du Conseil de sécurité, l’Allemagne et l’Iran au sujet du programme nucléaire de ce dernier et a formulé l’espoir que ce dernier puisse remplacer une période de méfiance par un nouveau climat de confiance et de coopération.


Évoquant ensuite la tenue prochaine de la deuxième Conférence de Genève sur la Syrie, Mgr Chullikatt a réclamé l’instauration d’un cessez-le-feu sans reports liés à des conditions politiques préalables, ainsi que le déploiement immédiat de l’aide humanitaire.  Il a estimé que la nécessité urgente de rétablir la paix surpassait la résolution des autres questions politiques et sociales.


L’observateur du Saint-Siège a par ailleurs relevé que nombre de réfugiés syriens étaient des chrétiens qui avaient été contraints de quitter leur patrie après avoir été pris pour cible par des forces intégristes et extrémistes.  Il a indiqué que le dialogue interreligieux et la réconciliation nécessiteront de rétablir l’équilibre du pluralisme riche et complexe de la société syrienne.


Selon lui, il faut mettre de côté les rivalités régionales et internationales qui ont peu à voir avec les communautés syriennes afin que la personne humaine et le bien de la Syrie figurent au cœur des discussions.  Mgr  Chullikatt a souligné que la Conférence de Genève II devait assurer la participation inclusive de toutes les parties au conflit.


M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq) a remercié les membres du Conseil de sécurité pour la déclaration présidentielle adoptée la semaine dernière en soutien aux autorités iraquiennes qui étaient aux prises avec les groupes terroristes menés par l’État islamique d’Iraq et du Levant.  Il a indiqué ensuite que pendant que la communauté internationale s’évertue à trouver une solution pacifique au conflit israélo-palestinien, Israël, pour sa part, continue de mettre en œuvre ses pratiques illégales qui privent les Palestiniens de l’exercice de leurs droits et libertés. 


Il a ainsi évoqué, entre autres, les colonies de peuplement, la construction du mur de séparation et le blocus de la bande de Gaza comme autant de pratiques qui participent de l’escalade de la tension au Moyen-Orient, a-t-il regretté.  Le représentant a en outre dit son soutien aux efforts de la communauté internationale visant à atteindre une paix durable au Moyen-Orient, en accord avec les résolutions pertinentes des Nations Unies, des principes de Madrid, de l’Initiative arabe pour la paix et de la Feuille de route mise en place par le Quatuor. 


Il a plaidé pour une solution au conflit qui permette au peuple palestinien de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination, dans un État doté de Jérusalem-Est comme capitale et respectant les frontières en vigueur en 1967.


Au sujet de la Syrie, le délégué a salué les efforts de la communauté internationale visant à détruire les armes chimiques du pays.  Il a rappelé que l’Iraq avait participé à la Conférence de Genève I, et il a souhaité que Genève II soit couronnée de succès, notamment par un accord politique entre Syriens, afin de mettre un terme aux souffrances du peuple. 


Il a affirmé que l’Iraq, en tant que voisin de la Syrie, était prêt à coopérer et à fournir l’assistance nécessaire au succès de Genève II, sur les plans humanitaires et politiques.  Il a souligné que l’Iraq accueille près de 250 000 réfugiés syriens qui sont dans un besoin urgent d’assistance en cette période hivernale.


M. ASOKE K. MUKERJI (Inde) a déclaré que la situation dans la région du Moyen-Orient continue d’être fragile et imprévisible avec les changements sans précédent dans plusieurs pays de la région et le conflit en cours en Syrie.  L’Inde s’attend cette semaine au succès des efforts de la communauté internationale pour résoudre le conflit dans ce pays.  Elle appuie aussi fermement une solution négociée au problème entre Israéliens et Palestiniens qui devrait déboucher sur un État palestinien souverain, indépendant, viable et uni avec Jérusalem-Est comme capitale dans des frontières sûres et reconnues, et vivant côte-à-côte et en paix avec Israël. 


L’Inde félicite la poursuite des négociations entre Israël et la Palestine qui ont commencé en juillet dernier avec pour objectif de trouver un accord dans les neuf mois.  M. Mukerji a regretté que jusqu’à présent il n’y ait eu guère de progrès visibles, mais a espéré que les deux parties saisiront l’occasion offerte par les négociations directes pour parvenir à un accord de paix dans les mois à venir. 


Il a jugé regrettable l’annonce récente par Israël de la construction de nouvelles colonies.  Les activités de colonisation sont non seulement illégales, mais constituent aussi une menace pour la solution à deux États.  L’Inde demande instamment à Israël de cesser les activités de colonisation, a dit le représentant.  Selon lui, la situation humanitaire dans la bande de Gaza reste aussi une source de préoccupations. 


L’Inde a toujours soutenu les efforts de construction de l’État de Palestine à travers une aide économique et technique y compris budgétaire, a-t-il dit.  C’est ainsi qu’en 2012, elle a promis 10 millions de dollars d’aide budgétaire à la Palestine et a signé un accord sur trois projets de développement en matière de technologies de l’information et de la communication, de formation et de construction d’écoles. 


En septembre 2013, elle a versé un million de dollars de contribution annuelle à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  En décembre 2013, elle a aussi offert un million de dollars pour l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour la destruction des armes chimiques en Syrie ainsi que des infrastructures qui y sont liées.   


Le représentant a exprimé le soutien de son pays à la Conférence de Genève II sur la Syrie, espérant qu’elle permettra un dialogue politique inclusif conduit par les Syriens susceptible de résoudre la crise actuelle et de répondre aux aspirations légitimes de toutes les sections de la société.


M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a espéré que la Conférence de Genève II permettra de parvenir à des résultats tangibles pour la paix en Syrie.  Il s’est particulièrement inquiété de l’impact de la crise syrienne sur les tensions ethniques au Liban.  Il a salué le lancement du processus d’élimination du stock d’armes chimiques syrien en espérant qu’il sera conclu comme prévu fin juin 2014. 


Le représentant du Kazakhstan a estimé que la persistance du conflit israélien continue de menacer la paix et la sécurité régionales et internationales et a des incidences qui vont bien au-delà de la région.  Il a appuyé le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et a appelé à la création d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967.  Il a également souhaité que la Palestine puisse devenir un membre à part entière des Nations Unies.    


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a salué les efforts du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, pour promouvoir un dialogue direct entre les Israéliens et les Palestiniens, dont le but ultime est de parvenir à un traité de paix entre les deux parties.  Il s’est félicité de la libération par Israël en décembre 2013 d’un troisième groupe de prisonniers palestiniens. 


Tout en comprenant la nécessité pour Israël d’obtenir des garanties de sécurité, le représentant de l’Ukraine a dit qu’il était tout aussi nécessaire d’assister le développement économique et social de la Palestine.  Il a exhorté Israël à reconnaître que les activités de peuplement sont contraires à la cause de la paix en notant qu’un État palestinien indépendant ne pourra être viable qu’au sein de frontières réelles. 


Par ailleurs, il a appelé toutes les parties en conflit en Syrie à permettre aux organisations humanitaires d’accéder aux populations dans le besoin, particulièrement aux femmes et aux enfants.  Il s’est félicité du fait que la récente conférence d’appel de contributions tenue au Koweït a déjà permis de récolter 2,4 milliards de dollars sur les 6,5 milliards nécessaires pour la Syrie. 


Il s’est inquiété du manque d’unité entre les groupes d’opposition syriens en les exhortant à tout mettre en œuvre pour parvenir à un accord à la Conférence de Genève II.


Reprenant la parole, le représentant d’Israël a regretté les accusations, infondées selon lui, lancées à l’égard de son pays par plusieurs délégations.  Le représentant a particulièrement condamné l’intervention du Mouvement des non-alignés, dont deux membres, la République islamique d’Iran et la République arabe syrienne, sont, a-t-il dit, les auteurs des pires violations des droits de l’homme.


Il a déclaré que ces leçons n’étaient pas acceptables de la part de l’Iran, un pays qui appuie logistiquement le régime syrien.  Il a dénoncé l’hypocrisie honteuse de l’Iran, qui se permet de donner des leçons en matière de respect des résolutions de l’ONU.  Selon lui, la délégation syrienne a transformé cette réunion du Conseil de sécurité en théâtre de l’absurde en parlant du non-respect par Israël du droit des Palestiniens alors que le régime syrien affame ses civils, bombarde ses écoles et tuent ses enfants.


Le représentant de la République arabe syrienne a réagi aux propos du représentant Israël.  Il a affirmé que la raison des conflits au Moyen-Orient est l’occupation des territoires arabes par Israël.  Il a accusé Israël d’humilier les populations du Golan syrien depuis 1967.  Il a estimé que l’assistance humanitaire que prétend apporter Israël aux réfugiés syriens est un trompe-l’œil qui cache le soutien qu’Israël donne aux activités de groupes terroristes dans le Golan syrien occupé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: M. Albert Koenders demande à la communauté internationale d’appuyer le Mali à poser les bases durables pour la paix et la réconciliation

CS/11248

Conseil de sécurité: M. Albert Koenders demande à la communauté internationale d’appuyer le Mali à poser les bases durables pour la paix et la réconciliation

16/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11248
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7095e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: M. ALBERT KOENDERS DEMANDE À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE D’APPUYER LE MALI À POSER LES BASES DURABLES POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION


Fort de son récent retour à l’ordre constitutionnel, le Mali doit poursuive ses efforts en vue de se stabiliser et de se redresser économiquement, en combattant les causes profondes de ses crises successives, a souligné, ce matin, devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, M. Albert Gerard Koenders, en présentant le troisième rapport* du Secrétaire général sur la situation au Mali.


Pour maintenir cet élan, il est impératif tant pour les autorités maliennes que pour la communauté internationale de s’acquitter des engagements mutuels qu’ils ont pris lors de la conférence des donateurs à Bruxelles le 15 mai 2013, qui avaient été réaffirmés à Bamako, le 7 novembre dernier.  La conférence de suivi, prévue à Bruxelles le 5 février prochain, marquera un tournant important pour le Mali, a soutenu M. Koenders. 


M. Koenders, qui est aussi le Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a salué la bonne tenue des élections présidentielle et législatives, étape qui a permis au Mali de réaffirmer son intégrité territoriale.  La communauté internationale, a tenu à préciser le représentant du Mali, a reconnu « le caractère transparent et crédible » de ces élections.


Le Représentant spécial a invité le Gouvernement malien à mettre en œuvre les priorités fixées par le Président du Mali, M. Ibrahim Boubacar Keita, telles que la réconciliation nationale, la lutte contre l’impunité et la corruption, la réforme du secteur de sécurité, le renforcement des capacités institutionnelles et le développement.


Dans les mois qui viennent, le Mali devra en effet « poser les bases durables pour la paix et la réconciliation et redevenir un partenaire stable » pour assurer la sécurité régionale, a recommandé M. Koenders.  Il a souligné l’importance des pourparlers inclusifs qu’il faut mener avec les communautés du nord et les signataires de l’Accord préliminaire du 18 juin 2013.  Le Mali doit se redéployer et accélérer la fourniture de services de base à toute la population, tout en réformant le secteur de la sécurité et en menant à bien le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), a-t-il ajouté.


M. Koenders s’est félicité des mesures de confiance prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord préliminaire, notamment l’organisation par le Gouvernement d’une série de consultations inclusives.  Il a cité en outre les progrès accomplis dans le cadre du Comité de suivi et d’évaluation (CSE) et de la Commission technique mixte de sécurité (CTMS) dans la mise en œuvre de l’Accord préliminaire.


Notant que le délai de 60 jours pour démarrer les pourparlers inclusifs avait expiré, le Représentant spécial a demandé aux parties signataires de l’Accord de s’entendre le plus rapidement possible sur les principes, les conditions et la forme d’un processus de pourparlers inclusifs qui permettra d’aborder tous les aspects politiques et sécuritaires.  Il faudrait parallèlement accélérer le processus de cantonnement pour entamer le processus de DDR et la réforme du secteur de la sécurité (RSS), a-t-il ajouté.  Pour sa part, la MINUSMA doit mettre en place un groupe de coordination pour appuyer la planification et assurer la cohérence et la coordination des interventions des partenaires internationaux dans le cadre du soutien au processus de cantonnement, de DDR et de la RSS.


« La situation au Mali demeure cependant volatile », a prévenu M. Koenders, qui a condamné fermement les attentats terroristes, commis principalement dans la région de Kidal.  Ces attaques, a-t-il rappelé, avaient causé des morts et blessés au sein de la population civile et de l’armée malienne, ainsi que la mort de quatre Casques bleus et de deux journalistes français.  Pour faire face à cette menace terroriste, il est important de renforcer la coordination en vue d’assurer la stabilité des régions du nord, tant au niveau politique que sécuritaire, avec le concours de la MINUSMA et des partenaires nationaux et internationaux, a insisté M. Koenders.


La Mission compte actuellement un effectif de 5 488 militaires sur les 11 200 autorisés; 71 officiers de police sur les 320 autorisés; et 883 unités de police sur les 1 120 prévues.  Compte tenu des problèmes de sécurité auxquels est confrontée  la population, M. Koenders a voulu que la communauté internationale puisse assurer le déploiement complet et sans retard de la Mission dans le nord du pays.  La MINUSMA veille au respect des droits de l’homme, notamment pour combattre la violence sexuelle.  Elle a aussi approuvé 13 projets à impact rapide, a-t-il indiqué.


Sur le plan humanitaire, le Chef de la MINUSMA a salué les progrès considérables accomplis grâce aux efforts du Gouvernement.  Ainsi, plus de 145 000 enfants ont pu retourner à l’école à Gao et à Tombouctou, de nombreux centres médicaux dans les régions du nord ont été réouverts, plus d’un million de personnes ont bénéficié d’un accès à l’eau potable et plus de 217 000 enfants souffrant de sévère malnutrition ont été secourus.


Malgré tout, près d’un demi-million de personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du Mali et dans les pays voisins, au moins 800 000 personnes nécessitent une assistance alimentaire urgente et 2,4 millions souffrent d’une insécurité alimentaire modérée.


À ce jour, seulement 55% de l’appel consolidé de 2013 pour le Mali ont été versés, a-t-il fait observer avant d’appeler les donateurs à respecter les engagements qu’ils ont pris lors de la Conférence de Bruxelles du 15 mai 2013 en faveur du développement du Mali.  Ces engagements avaient été réaffirmés à Bamako le 7 novembre 2013.  Il a rappelé que la Conférence de suivi aura lieu à Bruxelles, le 5 février 2014.  « Il ne s’agit pas de donner un chèque en blanc », a-t-il assuré, en proposant de définir un cadre de responsabilité mutuelle et de transparence renforcée.


Le représentant du Mali, M. Sékou Kassé, qui participait à cette séance, a souligné l’engagement de son gouvernement à restaurer « la cohabitation et le vivre ensemble » entre populations des régions du nord, d’une part, et entre les populations du nord et du sud, d’autre part.  Il a rappelé que le Gouvernement du Mali avait élaboré et validé avec la MINUSMA les éléments d’une feuille de route de sortie de crise dont l’un des points prévoit le démarrage prochain des pourparlers de paix inclusifs.  « La mise en place d’un ministère spécifique entièrement dédié à la réconciliation nationale et au développement des régions du nord démontre, a-t-il dit, la volonté du Gouvernement à promouvoir le développement des trois régions du nord. »


M. Kasse a cependant déploré « la série d’attaques asymétriques perpétrées par des bandes criminelles contre les populations civiles, les forces armées maliennes et les troupes de la MINUSMA » qui montrent que les groupes terroristes sont en train de se réorganiser.  Face à cette menace, qui pourrait s’accroître avec la réduction progressive de la force Serval, la MINUSMA doit être dotée de moyens adéquats pour s’acquitter de son mandat et répondre ainsi aux objectifs stratégiques du Gouvernement malien, a-t-il estimé.  Le Conseil de sécurité ne doit pas accepter que « Kidal demeure une bourse régionale du terrorisme, des narcotrafiquants et des preneurs d’otages », a-t-il martelé. 


Revenant ensuite sur les incidents du 28 novembre dernier à Kidal, au cours desquels « des individus à la solde du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) » avaient empêché le Premier Ministre de se rendre dans la ville, il a fortement démenti les observations figurant dans le rapport du Secrétaire général selon lesquelles les Forces armées maliennes auraient tiré sur les manifestants, blessant ainsi quatre personnes. 


Au nom de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le représentant de la Côte d’Ivoire s’est inquiété de la situation extrêmement fragile qui prévaut dans la région de Kidal, comme l’illustre le double assassinat des journalistes français Gislaine Dupont et Claude Verlon le 2 novembre dernier.  Il a dénoncé « la guerre asymétrique sous formes d’attaques sporadiques des jihadistes contre les Forces armées maliennes et les forces internationales ». 


Sur le plan humanitaire, le représentant a salué la baisse, constatée par des institutions humanitaires le 27 novembre dernier, du nombre de personnes déplacées, et l’accélération du retour des réfugiés.  Il a également salué l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Mali, ainsi que l’accélération de la lutte contre l’impunité comme en attestent les arrestations récentes de l’ex-chef de la junte militaire, le général Amadou Haya Sanogo et de certains membres de son entourage.  Il a enfin rappelé que la réunion ministérielle sur la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, qui s’était tenue à Bamako le 5 novembre dernier, avait permis de réaffirmer « le lien intrinsèque entre la paix, la sécurité et le développement, ainsi que la nécessité de mettre en place des projets structurants pour le développement du Sahel ».


* S/2014/1



LA SITUATION AU MALI


Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali (S/2014/1)


Depuis l’élection présidentielle au Mali, des progrès remarquables ont été accomplis dans l’effort de stabilisation du pays, note le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans son rapport qui couvre la période du 30 septembre au 21 décembre 2013.  Il constate en effet que les élections législatives se sont déroulées de façon pacifique et transparente et que le Gouvernement malien a pris des initiatives destinées à lancer un processus de consultation: il a ainsi organisé les états généraux de la décentralisation, les assises nationales sur le nord et les assises locales et régionales sur Gao.  De leur côté, les parties en présence ont pris des mesures visant à appliquer l’accord préliminaire.


Le Secrétaire général note également avec satisfaction que les groupes armés ont rendu au Gouvernement malien les locaux du gouvernorat et de la station de radio à Kidal.  Il salue aussi les efforts déployés par son Envoyé spécial, en collaboration avec l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne et d’autres partenaires clefs, pour appuyer les négociations qui ont permis d’aboutir à ces gestes de bonne volonté.


La route est encore longue pour asseoir l’autorité de l’État sur l’ensemble du pays et rétablir la paix et la stabilité au Mali, estime cependant le Secrétaire général, qui engage les groupes armés à soutenir activement ce dialogue ouvert, ainsi que les processus de cantonnement et de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), conformément à la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité et l’accord préliminaire.  Il invite tous les acteurs maliens à décider d’une feuille de route organisant le plus rapidement possible des négociations ouvertes à tous.


M. Ban rappelle que, lors de sa visite au Mali, du 4 au 6 novembre 2013, le Président Ibrahim Boubacar Keita avait souligné la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la crise en améliorant la gouvernance, protégeant les droits de l’homme et établissant l’autorité de l’État sur l’ensemble du pays.  Le Président malien a aussi insisté sur la nécessité d’instaurer un dialogue national ouvert à tous, de lancer un processus de réconciliation et de préparer les élections législatives en associant toutes les parties concernées.


Les conditions de sécurité qui règnent dans le nord du Mali demeurent précaires, déplore-t-il.  Il condamne avec la plus grande fermeté les attaques de Tessalit et de Kidal, qui ont causé la mort de quatre soldats de la paix, ainsi que l’assassinat de deux journalistes français, également à Kidal.  Le Gouvernement malien, a-t-il souligné, doit traduire en justice les responsables de ces actes odieux.


M. Ban exhorte les parties à l’accord préliminaire à s’abstenir de tout acte de provocation et de violence et à travailler ensemble à garantir la sécurité de l’ensemble des Maliens, et, dans cette perspective, à prendre notamment des mesures de renforcement de la sécurité dans le nord, à faciliter le retour des réfugiés et à veiller au déploiement progressif des administrations locales et des forces de sécurité et de défense sur l’ensemble du territoire.  La seule solution consiste, selon lui, à combiner des initiatives et une coopération militaires concrètes, le lancement de négociations politiques ouvertes à tous et la réalisation de progrès en vue d’un relèvement rapide.  M. Ban met également l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération internationale pour lutter contre les difficultés auxquelles doit faire face la région du Sahel.


Pour que la communauté internationale reste engagée dans ce dossier, le Secrétaire général engage le Gouvernement malien à mettre en place un cadre de concertation associant l’ONU et la communauté internationale, conformément aux dispositions de la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité et à l’accord préliminaire, pour accompagner le processus ouvert de pourparlers et de négociations avec les parties signataires de l’accord.  Le Comité de suivi et d’évaluation et la Commission technique mixte de sécurité ont progressé dans l’application des dispositions de l’accord de cessez-le-feu, parmi lesquelles l’établissement de sites de cantonnement.  Cependant, il demande que les parties conviennent au plus vite de nouvelles mesures de cantonnement et d’un programme effectif de DDR.  Il demande en outre à la communauté internationale de fournir à la MINUSMA le soutien dont elle a besoin, en mobilisant notamment des ressources et appuis supplémentaires.


Le Gouvernement du Mali doit également accélérer la fourniture de services de base à la population et qu’il la fasse bénéficier des retombées de la paix et créer les conditions propres à favoriser le retour des réfugiés et des déplacés ainsi que leur réintégration dans leurs communautés, en veillant à ce que ces personnes n’aient pas à craindre de représailles.  Notant avec préoccupation que près d’un demi-million de personnes sont déplacées et qu’au moins 1,4 million de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence, M. Ban invite la communauté internationale à accroître l’aide qu’elle apporte aux populations touchées, notamment les femmes et les enfants, et à répondre pleinement à l’appel global pour le Mali, pour lequel seulement 50% des fonds ont été mobilisés.  La crise, a-t-il rappelé, a touché tous les Maliens, y compris dans le sud du pays.


M. Ban se félicite de l’adoption du Plan pour la relance durable du Mali pour la période 2013-2014, du Programme d’urgence pour la relance du développement dans les régions du nord, ainsi que du programme d’action et des orientations et priorités stratégiques du Gouvernement pour la période 2013-2018.  Pour assurer leur mise en œuvre, il exhorte les autorités maliennes et la communauté internationale à tenir les engagements pris à la conférence des donateurs de haut niveau pour le développement du Mali, tenue à Bruxelles, le 15 mai 2013.  Il invite le Président Keita et son gouvernement à s’attaquer, à titre prioritaire, aux problèmes de gouvernance afin de rétablir le fonctionnement efficace de l’État, notamment en menant à bien la réforme institutionnelle et la réforme du secteur de la sécurité, en ouvrant un dialogue national et en promouvant la réconciliation et la justice.  Il souligne aussi l’importance de la lutte contre la corruption et la criminalité organisée et du renforcement des mécanismes de responsabilisation.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des droits des Palestiniens lance l’Année de la solidarité avec le peuple palestinien, « année cruciale pour réaliser la paix entre Israël et la Palestine »

357e séance - matin
AG/PAL/1284

Le Comité des droits des Palestiniens lance l’Année de la solidarité avec le peuple palestinien, « année cruciale pour réaliser la paix entre Israël et la Palestine »

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a lancé officiellement, ce matin, l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien*, l’occasion pour le Président de l’Assemblée générale, d’appeler les États Membres à faire de 2014, « une année cruciale pour réaliser la paix entre Israël et la Palestine ».

« L’heure est à la vision, au compromis et au respect », a lancé M. John Ashe.  « Nous vivons dans un contexte international qui exige la coopération entre les parties, entités et individus afin de trouver des solutions aux défis auxquels est confrontée la famille humaine.  Il n’y a pas d’exceptions, Israël et la Palestine doivent trouver un accord sur les conditions qui leur permettront de vivre côte à côte dans la paix et dans la sécurité ».

La vision de cette paix et de cette sécurité a été clarifiée par le Vice-Secrétaire général de l’ONU aux « négociateurs israéliens et palestiniens qui travaillent d’arrache-pied pour parvenir à un règlement pacifique et global de toutes les questions liées au statut final, à savoir un accord qui mette fin à l’occupation et au conflit… et qui règle les questions centrales liées au territoire, à la sécurité, à Jérusalem, aux réfugiés, aux colonies de peuplement et à l’eau ».     

M. Jan Eliassson a dit qu’il s’agit d’édifier un État de Palestine indépendant, viable et souverain, vivant côte-à-côte et dans la paix, avec un État d’Israël en sécurité où chaque partie reconnaît les droits légitimes de l’autre.  Cela veut dire, a-t-il ajouté, accepter Jérusalem comme la capitale des deux États, avec des arrangements acceptés par tous sur les sites sacrés. 

Le Vice-Secrétaire général a appelé les parties à prendre des « engagements courageux » pour avancer dans le processus de paix.  Les paramètres de la paix sont connus depuis longtemps, a-t-il insisté.  Ils sont consacrés dans les résolutions du Conseil de sécurité, les Principes de Madrid, la Feuille de route, l’Initiative de paix arabe de 2002 et les accords existants entre les parties. 

« Nous ne pouvons nous offrir le luxe de rater la chance qui se présente à nous aujourd’hui.  Ce qu’il faut maintenant, a estimé le Vice-Secrétaire général, c’est la volonté politique et le courage ainsi que la reconnaissance de la responsabilité historique et une vision qui inspire pour les générations futures. »

L’Observateur permanent de la Palestine a lu le discours de son Président, M. Mahmoud Abbas qui souligne que la Palestine maintient son engagement en faveur du processus de paix malgré les « espoirs déçus et la situation grave » qui prévaut sur le terrain en raison des « actions illégales continues » d’Israël.

2014 doit être l’année de la fin de l’occupation israélienne et de l’indépendance de l’État de Palestine avec Jérusalem-Est pour capitale et l’année où la Palestine obtiendra le statut de membre à part entière des Nations Unies.

Le Président réélu du Comité, M. Abdou Salam Diallo, a exhorté Israël à proscrire les mesures « unilatérales, illégales au regard du droit international et des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité ». 

À l’instar du Président de l’Assemblée générale, le Prince Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, a annoncé que la première réunion trimestrielle de 2014 sur le Moyen-Orient aura lieu le 20 janvier et qu’elle sera présidée par le Ministre jordanien des affaires étrangères.

Toujours le 20 janvier, une projection du documentaire intitulé « Where should the birds fly? » aura lieu à 14 heures dans la salle du Conseil de tutelle.  Dans un discours plein de passion, le Coprésident du Groupe de travail des ONG sur Israël et la Palestine a exhorté le Comité à impliquer les ONG à toutes les manifestations prévues pour l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien.

Outre la réélection unanime du Président Diallo, du Sénégal, à sa présidence, le Comité a réélu aux vice-présidences de son Bureau: Mme Maria Rubiales de Chamorro, du Nicaragua; et MM. Zahir Tanin, de l’Afghanistan, Rodolfo Reyes Rodriguez, de Cuba, Desra Percaya, de l’Indonésie, Wilfried Emvula, de la Namibie.  M. Christopher Grima, de Malte, continuera d’assumer les fonctions de Rapporteur.  Le Bureau a été reconduit sur recommandation de la Turquie, appuyée par l’Inde.

Le Comité a également adopté son programme de travail pour 2014** et a approuvé les demandes d’accréditation des ONG « Tarabut-Hitchabrut: A Jewish-Arab Mouvement pour Political and Social Change (Israël); Committee for a Just Peace in the Middle East (CPJPO – Luxembourg); et International Institute for Non-violent Action (NOVACT – Espagne).

La prochaine réunion du Comité sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

* A/RES/68/12 du 26 novembre 2013

** A/AC.183/2014/CRP.1

ÉLECTION DES MEMBRES DU BUREAU

Déclaration

M. ABDOU SALAM DIALLO, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a vu dans sa réélection une marque de confiance renouvelée des Nations Unies à l’endroit du Sénégal.  Il a déclaré que la grave situation politique, sécuritaire et socioéconomique du Territoire palestinien occupé justifie, à suffisance, que l’attention de la communauté internationale demeure focalisée sur cette problématique non encore résolue.

La gravité de la situation met en lumière le rôle crucial du Comité en tant qu’instrument privilégié d’alerte et de sensibilisation autour du devoir historique, politique et juridique de permettre au peuple palestinien de jouir pleinement et intégralement de ses droits inaliénables et imprescriptibles. 

Les efforts diplomatiques déployés depuis plusieurs mois en vue d’insuffler une nouvelle dynamique au processus de paix et d’aboutir à des résultats tangibles et substantiels ont été unanimement salués par la communauté internationale et méritent d’être encouragés et appuyés par l’ensemble des acteurs internationaux.

Toutefois, a estimé le Président, une analyse réaliste nous incite à subordonner le succès de ces tractations à la bonne foi des protagonistes et à leur commune volonté de consentir aux efforts et sacrifices nécessaires dans la réalisation d’une paix durable et pérenne.

L’implantation massive de colonies de peuplement israéliennes à l’intérieur du Territoire palestinien occupé paraît clairement en contradiction avec l’ensemble des initiatives tendant à la réalisation d’un climat de confiance.  De telles mesures unilatérales, illégales au regard du droit international et des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, devraient être proscrites par l’État d’Israël. 

Le Président a aussi dénoncé le blocus de la bande de Gaza depuis 2007 qui a particulièrement dégradé la situation socioéconomique dans cette région, frappant indistinctement l’ensemble des populations locales.  Ce blocus devrait être entièrement levé, a-t-il tranché, avant de souligner que ce contexte a contraint plus de cinq millions de Palestiniens à l’exil dans la région du Moyen-Orient et même ailleurs dans le monde.

M. Diallo a ainsi salué l’engagement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA).  Il a exhorté la communauté internationale à renforcer son assistance financière à l’Office.  L’édification d’un État palestinien libre et indépendant, à l’intérieur de frontières viables et sécurisées, permettra aux exilés palestiniens de réaliser leur droit au retour et de retrouver leurs frères et leur terre, dans la paix et dans la dignité, a conclu M. Diallo.

LANCEMENT DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DE LA SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN

Déclarations

M. JOHN ASHE, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a formulé l’espoir que la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens permettra de trouver une issue juste et durable au conflit.  Il a salué la décision des autorités israéliennes de libérer 104 prisonniers palestiniens qui étaient incarcérés depuis plus de 20 ans, une mesure, a-t-il fait observer, que l’Assemblée générale a réclamée à maintes reprises.  Il s’est aussi félicité de l’engagement que viennent de prendre les dirigeants arabes de renouveler l’Initiative de paix arabe de 2002. 

M. Ashe a cependant fait observer que les dernières annonces de construction de nouvelles colonies de peuplement, la destruction de biens immobiliers et la confiscation de terres représentent une entrave majeure à l’établissement de la paix au Moyen-Orient.  Le Président de l’Assemblée générale a averti que de tels actes suscitent de sérieux doutes quant à la validité des efforts déployés en faveur de la paix et risquent de compliquer la recherche d’une solution à deux États.

M. Ashe s’est dit préoccupé par les nouvelles tensions le long de la frontière entre Gaza et Israël, avertissant que les actes d’agression sapent non seulement le cessez-le-feu précaire entre les parties, mais risquent surtout de détruire tout sentiment d’espoir et d’optimisme lié à la reprise des négociations.  Le Président de l’Assemblée générale a appelé les parties à s’abstenir de tout acte susceptible de faire planer le doute sur la sincérité et les intentions de l’autre.  Il a réclamé le plein respect du droit inaliénable du peuple palestinien de vivre dans son propre État indépendant.

Le Président a formulé l’espoir que la commémoration de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien débouchera sur un « appui robuste » en faveur de ce peuple.  Il a souligné que, comme cette Année coïncide avec la préparation des objectifs de développement durable pour l’après-2015, il importe de garder à l’esprit les « circonstances uniques » dans lesquelles vivent les Palestiniens.  Aucune paix durable, a-t-il prévenu, ne sera possible sans développement social et économique.

« Nous vivons dans un contexte international qui exige la coopération entre les parties, entités et individus afin de trouver des solutions aux défis auxquels est confrontée la famille humaine.  Il n’y a pas d’exceptions, Israël et la Palestine doivent trouver un accord sur les conditions qui leur permettront de vivre côte à côte dans la paix et dans la sécurité », a insisté M. Ashe.  « L’heure est à la vision, au compromis et au respect.  Faisons de l’année 2014, l’année décisive pour la réalisation de la paix entre Israël et la Palestine », a appuyé le Président.

M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, s’est félicité de la proclamation de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien, une reconnaissance de l’engagement de la communauté internationale en faveur d’une paix durable entre Israël et la Palestine.  Nous entrons, a-t-il dit, dans une année cruciale pour réaliser la solution à deux États.  Les négociateurs israéliens et palestiniens travaillent d’arrache-pied pour parvenir à un règlement pacifique et global de toutes les questions liées au statut final, à savoir un accord qui mette fin à l’occupation et au conflit.  Il s’agit, a insisté le Vice-Secrétaire général, d’édifier un État de Palestine indépendant, viable et souverain, vivant côte-à-côte et dans la paix, avec un État d’Israël en sécurité où chaque partie reconnaît les droits légitimes de l’autre. 

Cela veut dire, s’est expliqué le Vice-Secrétaire général, accepter Jérusalem comme la capitale des deux États, avec des arrangements acceptés par tous sur les sites sacrés.  Cela signifie aussi une solution juste pour les millions de réfugiés palestiniens à travers le monde.  C’est l’essence-même de la vision qu’ont les Nations Unies de la solution à deux États, a souligné le Vice-Secrétaire général.

Les parties, a-t-il exhorté, doivent prendre des engagements courageux pour avancer dans le processus de paix.  Toutes les parties, a-t-il insisté, doivent agir de manière responsable et s’abstenir de toute action qui pourrait compromettre les négociations, dont l’implantation de nouvelles colonies de peuplement.  Le Vice-Secrétaire général s’est dit inquiet de l’évolution de la situation sur le terrain.   Après avoir passé en revue les évènements et condamné certains d’entre eux, le Vice-Secrétaire général a plaidé pour un appui renforcé au budget ordinaire de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). 

Il a aussi appelé les Palestiniens à tout faire pour surmonter leurs divisions car l’unité autour des engagements de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de l’Initiative de paix arabe est essentielle pour la solution à deux États, a-t-il insisté.  Nous ne pouvons nous offrir le luxe de rater la chance qui se présente à nous aujourd’hui, a prévenu le Vice-Secrétaire général, en appelant la communauté internationale à travailler ensemble pour traduire la solidarité et le désir de paix en actes favorables à la sécurité et à la justice.

Israël et la Palestine, a-t-il ajouté, doivent se montrer à la hauteur de leurs engagements en faveur d’une solution négociée à deux États et conforme aux résolutions du Conseil de sécurité.  Ils doivent, s’est explicité le Vice-Secrétaire général, résoudre les questions centrales liées au territoire, à la sécurité, à Jérusalem, aux réfugiés, aux colonies de peuplement et à l’eau. 

Les paramètres de la paix sont connus depuis longtemps, consacrés qu’ils sont dans les résolutions du Conseil de sécurité, les Principes de Madrid, la Feuille de route, l’Initiative de paix arabe de 2002 et les accords existants entre les parties. 

Ce qu’il faut maintenant, a estimé le Vice-Secrétaire général, c’est la volonté politique et le courage ainsi que la reconnaissance de la responsabilité historique et une vision qui inspire pour les générations futures. 

M. ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN (Jordanie), Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, a indiqué que le Conseil tient des débats publics, tous les trois mois, sur la question de la paix au Moyen-Orient et a précisé que le prochain débat est prévu le 20 janvier.  Il sera d’ailleurs présidé par le Ministre des affaires étrangères de la Jordanie.  Le Président du Conseil a estimé que les questions fondamentales qui concernent Israël et la Palestine doivent être résolues par les négociations et le dialogue directs.  Il a mis en avant la nécessité de mettre en relief le rôle du Quatuor pour le Moyen-Orient. 

S’il a salué les dirigeants israéliens qui demeurent engagés en faveur des négociations, le Prince Zeid a regretté les mesures qui aggravent les tensions.  Il a exhorté les deux parties à s’abstenir de toutes les pratiques susceptibles de saper la confiance, les négociations et la viabilité d’une solution à deux États.  Il a souligné qu’une économie palestinienne prospère est fondamentale pour garantir l’indépendance et la stabilité et a plaidé pour des mesures destinées à stimuler la croissance économique.

Le Prince Zeid a également parlé de la situation humanitaire et insisté sur la nécessité d’assurer la libre-circulation des biens et des personnes vers et à partir de Gaza.  Il n’a pas manqué de dénoncer les tirs de roquettes sur Israël, avant d’appeler, à son tour, la communauté internationale à renforcer son appui financier à l’UNRWA.

M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka), Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a salué la libération des prisonniers palestiniens, ce qui va certainement contribuer positivement au processus de négociation en cours.  La poursuite des activités de peuplement, a-t-il ajouté, restera un facteur majeur et inutile aux négociations.  « Notre espoir est que les principes du droit international énoncés clairement par la Cour internationale de Justice et répétés à l’Assemblée générale et les résolutions du Conseil de sécurité seront respectés ».  Le Comité spécial se propose de visiter à nouveau la région cette année, a fait savoir M. Kohona. 

Il a rappelé la très grande préoccupation de son Comité face au coût d’un échec des négociations qui pourrait très bien déboucher sur un autre cycle de violence grave aux conséquences tragiques.  Il a espéré que l’on épargnera aucun effort pour parvenir au succès et pour qu’Israéliens et Palestiniens soient en mesure de jouir de la paix, de la stabilité et de la prospérité. 

Pendant sa récente visite en Israël, en Palestine et en Jordanie, M. Mahinda Rajapaksa, Président du Sri Lanka, a été encouragé par la détermination des Palestiniens à réaliser l’objectif de l’édification d’un État.  Le Sri Lanka espère vraiment que les négociations vont jeter les bases de la solution à deux États, a indiqué M. Kohona.   

Il s’est félicité de ce que l’expression de la solidarité avec le peuple palestinien ne se limite pas cette année à une seule journée.  « Je suis sûr que beaucoup d’entre nous ici n’ont pas oublié le talent et l’énergie de la nouvelle génération des musiciens et des chanteurs palestiniens qui ont joué aux Nations Unies en novembre dernier à l’occasion de la Journée internationale de la solidarité avec le peuple palestinien », a encore déclaré M. Kohona.  Travaillons ensemble, a-t-il conclu, pour que l’Année internationale rassemble les gens de tous les horizons de la vie, et en particulier les jeunes, pour soutenir les droits de l’homme et célébrer le riche patrimoine et la culture du peuple de Palestine.

M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de la Palestine, faisant lecture d’une déclaration de son Président, Mahmoud Abbas, a affirmé qu’il garde l’espoir que la paix se réalise sur sa terre, « la terre de la paix », afin de permettre à tous les peuples de la région de jouir de la stabilité, de la sécurité et des relations de bon voisinage.  M. Mansour est revenu sur l’adoption, le 26 novembre 2013, par l’Assemblée générale, de la résolution 68/12 qui proclame 2014, Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien.  Il a fait savoir que son gouvernement a créé un Comité national officiel pour assurer la participation et le suivi des activités liées à la mise en œuvre de cette résolution.

Il a voulu que 2014 sera l’année de la fin de l’occupation israélienne et de l’indépendance de l’État de Palestine avec Jérusalem-Est pour capitale.  Ma délégation espère également qu’en 2014, la Palestine obtiendra le statut de membre à part entière des Nations Unies.

M. Mansour a ensuite indiqué que la Palestine maintient son engagement en faveur du processus de paix malgré les espoirs déçus et la situation grave qui prévaut sur le terrain en raison des « actions illégales continues » d’Israël.  Il a dit chercher à conclure un « un accord de paix permettant à notre peuple de jouir de ses droits inaliénables ».  Un accord de paix, a-t-il dit, qui offre une solution juste et durable à la misère des réfugiés palestiniens.

M. DOUG HOSTETTER, Coprésident du Groupe de travail des ONG sur Israël et la Palestine », a promis que son Groupe de travail se tiendra auprès du Comité et du peuple palestiniens pendant cette Année internationale de la solidarité.  Il a expliqué que son Groupe de travail se compose d’ONG accréditées auprès des Nations Unies et directement impliquées dans le travail humanitaire, de développement et de paix en faveur du peuple palestinien.  Depuis 15 ans, le Groupe de travail défend une paix juste et durable tout en servant de pont entre les organisations de la base et les Nations Unies.  Le Groupe de travail maintient qu’un règlement juste du conflit doit impérativement être conforme aux lois, conventions et accords relatifs au droit international humanitaire et aux droits de l’homme.

Les ONG, a-t-il dit, réclament le respect du droit de tous les civils de vivre dans la sécurité à l’intérieur de leurs frontières.  Elles réclament la fin de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, le respect des droits des réfugiés et des personnes déplacées, la confirmation de Jérusalem-Est comme partie intégrante du Territoire palestinien occupé et l’application du droit international.

Le Groupe de travail, a poursuivi l’orateur, encourage le Bureau du Comité à inclure les organisations de la société civile à toutes les manifestations liées à l’Année internationale.  Bien que certaines organisations adhèrent aux thèses de certains gouvernements et à certaines idéologies, nombreuses sont celles qui croient que tous les peuples ont été créés à l’image de Dieu et qui professent leur attachement à l’humanité tout entière, en particulier l’humanité de ceux qui sont opprimés et privés de leurs droits.  Le Groupe de travail, s’est emporté l’orateur, dit haut et fort cette vérité interdite et rarement énoncée dans les cercles polis des fora diplomatiques et dans les couloirs des Nations Unies où le pouvoir et l’influence d’un seul membre permanent du Conseil de sécurité semblent paralyser tout débat et toute action. 

L’orateur a dénoncé le fait que la Quatrième Convention de Genève ne soit jamais invoquée pour condamner les actions d’Israël, que le Conseil de sécurité soit contraint au silence par les menaces du recours au droit de veto et que les Nations Unies et la plupart des pays du monde restent muets.  Le but de l’Année internationale de la solidarité fait écho au rêve de Martin Luther King dont c’était l’anniversaire hier, a-t-il rappelé.

L’Histoire, a-t-il prévenu, se souviendra que la plus grande tragédie de notre période de transformation sociale n’a pas été « la clameur stridente des “méchants” mais le silence horrible des “bons” ».  On ne peut éviter le progrès humain mais on ne peut pas non plus croire qu’il est automatique.  Chaque étape vers la justice exige des sacrifices, des souffrances et des luttes.  Elle a besoin de la détermination et de la passion des gens dévoués à la cause.  Une détermination et une passion, a affirmé l’orateur, que le Groupe de travail consacre à la dignité et à la justice pour le peuple palestinien et ses voisins.

PROJET DE PROGRAMME DE TRAVAIL POUR 2014 (A/AC.183/2014/CRP.1)

Déclarations

Le représentant de l’Équateur a confirmé la tenue à Quito d’une réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestiniendu peuple palestinien, du 25 au 27 mars.

Son homologue du Maroc a indiqué que le Comité Al-Qods se réunit depuis aujourd’hui dans son pays pour débattre des défis que connaissent Jérusalem et sa population et souligner la place centrale de la ville dans les négociations.  Il a insisté sur l’importance pour la société civile de se mobiliser davantage et a exhorté le Comité à faire preuve de plus de créativité pour impliquer les ONG.   Il a aussi réclamé une plus grande diffusion des analyses juridiques sur la question palestinienne, « pour aiguiser l’argumentaire ».  Il a souligné l’importance qu’une telle initiative pourrait avoir pour les négociateurs.

Le Président du Comité a assuré qu’il entend revitaliser le Sous-Comité chargé des organisations de la société civile et qu’il fera tout son possible pour rassembler, à Genève, un parterre de juristes internationaux.

Le représentant de l’Iraq a prié pour que les négociations en cours soient couronnées de succès et a appelé l’ONU à maintenir la pression sur Israël pour qu’il accepte les résolutions internationales, mette un terme à ses activités de peuplement et procède à la libération des personnes innocentes incarcérées dans ses prisons.  Bagdad, a-t-il fait savoir, a accueilli, l’année dernière, une Conférence internationale sur les prisonniers palestiniens.

Le représentant de l’UNRWA a attiré l’attention du Comité sur la situation « effroyable » du camp de Yarmouk, en Syrie, où 18 000 Palestiniens sont littéralement pris au piège.  Ni l’UNRWA ni personne n’a pu accéder à ce camp depuis quatre mois, s’est-il inquiété.  Il a alerté sur le fait que les habitants du camp souffrent d’une malnutrition généralisée: ils mangent des épices à de l’eau, de la nourriture pour animaux ou des légumes avariés.  L’eau manque et les enfants souffrent de malnutrition et de rachitisme.  Les gens meurent de faim, s’est-il alarmé.

Un convoi de l’UNRWA transportant des vivres et des médicaments n’a pas pu accéder au camp à cause des tirs.  La meilleure solution serait d’emprunter les routes du nord, mais qu’il s’est avéré difficile d’en convaincre les autorités.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

« Nous devons maintenir l’élan de Rio+20 et le traduire en un programme de développement pour l’après-2015 sans pour autant négliger les OMD », déclare le nouveau Président de l’ECOSOC

ECOSOC/6588

« Nous devons maintenir l’élan de Rio+20 et le traduire en un programme de développement pour l’après-2015 sans pour autant négliger les OMD », déclare le nouveau Président de l’ECOSOC

14/1/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6588
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session d’organisation de 2014

55e séance – matin


« NOUS DEVONS MAINTENIR L’ÉLAN DE RIO+20 ET LE TRADUIRE EN UN PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015

SANS POUR AUTANT NÉGLIGER LES OMD », DÉCLARE LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE L’ECOSOC


« Nous devons maintenir l’élan de Rio+20 et le traduire en un important programme de développement avec des objectifs de développement durable qui respectent les principes établis à Rio en 1992.  Dans le même temps, nous ne devons pas nous éloigner de nos efforts visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement », a déclaré le Président élu du Conseil économique et social, M. Martin Sajdik. 


M. Sajdik a précisé que, sous la présidence de l’Autriche, l’ECOSOC axera ses efforts sur les trois domaines suivants: la poursuite de l’éradication de la pauvreté, la santé de la planète et l’engagement de toutes les parties prenantes pour obtenir des résultats.  « Mon objectif est de poursuivre, ensemble, le processus de réforme du Conseil qui a commencé avec la mise en œuvre par l’Assemblée générale de la résolution 61/16. » 


Le Forum politique de haut niveau a été créé pour se réunir sous les auspices de l’ECOSOC, a rappelé le nouveau Président.  « Nous avons lancé un débat sur l’intégration afin de suivre et promouvoir, dans les travaux du système de l’ECOSOC, l’intégration équilibrée des trois dimensions du développement durable », a-t-il précisé.  L’ECOSOC, qui a la responsabilité de convoquer le Forum politique de haut niveau et de poursuivre le dialogue sur le développement durable, est ainsi au cœur des questions de développement durable, a souligné M. Sadjik.  C’est le cadre commun dans lequel doivent être prises les mesures visant à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le nouveau Président a souhaité que le Forum politique de haut niveau se serve de l’autorité qui est conférée à l’ECOSOC par la Charte des Nations Unies.  Sous les auspices du Conseil économique et social, le Forum politique de haut niveau devrait, a-t-il ajouté, servir de cadre central pour coopérer avec les décideurs politiques et pour suivre les progrès dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.


En outre, le nouveau cadre institutionnel reconnaît que le développement est interdépendant.  « Notre contribution sera plus fructueuse si elle est fondée sur un programme unifié et commun », a-t-il estimé.  C’est pourquoi il est important d’harmoniser le travail du système de l’ECOSOC et d’accorder une attention particulière aux pays les moins avancés, aux pays en développement sans littoral, aux petits États insulaires en développement et aux pays sortant d’un conflit », a préconisé M. Sajdik.


Le nouveau Président a aussi tenu à souligner l’importance qu’il accorde à l’état de droit, à la lutte contre la corruption, au respect des droits de l’homme, aux changements climatiques, à l’énergie durable, au plein emploi et à l’emploi productif, en particulier des jeunes.


Pour sa part, le Président sortant de l’ECOSOC, M. Néstor Osorio (Colombie), a rappelé que le Conseil avait commencé, en 2013, son processus de réforme pour mieux répondre aux nouvelles attentes.  La réforme de l’ECOSOC et la mise en place du Forum politique de haut niveau sous les auspices de l’ECOSOC sont les éléments centraux de la nouvelle architecture de promotion du développement durable, a-t-il souligné.  Le nouveau débat sur l’intégration, qui est organisé par l’ECOSOC, permettrait à celui-ci de faire des recommandations politiques sur les trois piliers du développement durable. 


Évoquant les principaux succès du Conseil en 2013, le Président sortant a cité le débat de haut niveau de la session de fond de juillet dernier à Genève, qui avait permis, a-t-il assuré, de souligner le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation, ainsi que le potentiel de la culture, pour faciliter la réalisation du développement durable.  Au cours du débat thématique, le Conseil avait mis en lumière l’importance du programme de développement pour l’après-2015, dont l’objectif est d’établir une stratégie de développement capable de promouvoir une croissance inclusive créatrice d’emplois qui garantisse aussi la préservation de l’environnement. 


« Nous devons renforcer le partenariat mondial pour le développement, sur la base du huitième Objectif du Millénaire pour le développement », a-t-il insisté, en appelant à une mobilisation des ressources financières en faveur du développement.


Le Président sortant a aussi rappelé les débats sur les activités opérationnelles et sur les affaires humanitaires, qui avaient eu lieu au cours de la session de fond.  Lors du débat général, l’attention a été attirée sur la mise en œuvre du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables, ce qui a, selon M. Osorio, renforcé le rôle du Conseil sur les questions de développement durable. 


Concernant les relations entre la paix et la sécurité, le Conseil économique et social a examiné les leçons tirées de la transition vécue par un certain nombre de pays africains sortant d’un conflit.  Il a, en outre, mis l’accent sur l’importance de la jeunesse.


« L’ECOSOC se trouve dans une position unique pour contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 », a estimé M. Osorio en soulignant la vaste expérience de cet organe dans ce domaine.  Il a émis l’espoir que les groupes particuliers, comme les jeunes et les partenaires du secteur privé, seraient en mesure de participer au dialogue de manière efficace.  « Nos deux aspirations fondamentales, à savoir l’amélioration des conditions de vie partout dans le monde et la préservation de notre planète, doivent être au cœur de nos efforts », a-t-il dit.


M. Osorio a également rappelé qu’au cours du débat de haut niveau de l’ECOSOC, comme chaque année, plusieurs pays feront des présentations volontaires nationales pour faire état des progrès accomplis au niveau national dans la réalisation du programme de développement des Nations Unies.  Il s’agit notamment de la Bolivie, de la Gambie, de la Géorgie, du Koweït, du Mexique, du Qatar, du Soudan, de la Thaïlande, du Royaume-Uni et de « l’État » de Palestine.  


Pour sa part, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, a estimé que « les bases avaient été jetées pour garantir une transition sans heurt vers la nouvelle architecture de l’ECOSOC ».  Il a invité à maintenir cet élan pour que les trois dimensions du développement durable soient placées au cœur de toutes les actions.  « Nous avons cette année une occasion historique de nous donner les moyens de parvenir à des résultats durables », a-t-il estimé. 


M. Wu a prévenu que des efforts ne prenant pas en compte les aspects environnementaux et sociaux seraient voués à l’échec.  Il s’est dit convaincu qu’avec les efforts visant à dynamiser l’ECOSOC, 2014 sera une année d’accomplissements.  Le Département des affaires économiques et sociales (DAES), a-t-il assuré, continuera à appuyer le Conseil, notamment par le biais d’analyses.


Outre l’élection de son nouveau Président pour un mandat de 18 mois, dont la candidature avait été présentée par le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, le Conseil économique et social a élu, par acclamation, M. Ibrahim Dabbashi, de la Libye, pour le Groupe des États d’Afrique; M. Oh Joon, de la République de Corée, pour le Groupe des États d’Asie et du Pacifique; et M. Carlos Enrique García González, d’El Salvador, pour le Groupe de l’Amérique latine et Caraïbes.  Le candidat du Groupe des États d’Europe de l’Est sera élu à une date ultérieure.


Compte tenu de l’importance de la période transitoire entre la date butoir des OMD et le démarrage du programme de développement pour l’après-2015, le mandat des membres du Bureau de l’ECOSOC sera de 18 mois au lieu d’un an.


L’adoption du thème du Forum politique de haut niveau, des dates de ses sessions, ainsi que celle du programme de travail de l’ECOSOC sont reportées à plus tard, à la demande du représentant de la Bolivie, qui a demandé, au nom du Groupe des 77 et la Chine, un temps de réflexion. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La situation sécuritaire en République démocratique du Congo demeure préoccupante malgré les avancées de 2013, soulignent les émissaires de l’ONU devant le Conseil de sécurité

CS/11246

La situation sécuritaire en République démocratique du Congo demeure préoccupante malgré les avancées de 2013, soulignent les émissaires de l’ONU devant le Conseil de sécurité

13/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11246
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7094e séance – matin


LA SITUATION SÉCURITAIRE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO DEMEURE PRÉOCCUPANTE MALGRÉ LES AVANCÉES DE 2013, SOULIGNENT LES ÉMISSAIRES DE L’ONU DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ


Le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC) et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), M. Martin Kobler, et l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs d’Afrique, Mme Mary Robinson, ont fait part au Conseil de sécurité, ce matin, de leurs inquiétudes au sujet de la situation en matière de sécurité qui prévaut actuellement en RDC et dans la région les Grands Lacs.


Présentant, devant le Conseil, le premier rapport* 2014 du Secrétaire général sur la MONUSCO, M. Kobler a souligné qu’en dépit d’avancées significatives réalisées en 2013 en faveur de la paix, l’insécurité, causée par une présence très forte de groupes armés dans l’est du pays, demeure très préoccupante. 


S’adressant au Conseil par vidéoconférence depuis Kinshasa, Mme Robinson, qui présentait le rapport** du Secrétaire général sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, a mis l’accent sur les troubles auxquels sont confrontés plusieurs pays de la région, en particulier la République centrafricaine ou le Soudan du Sud.  Ce dernier pays, qui a accédé à l’indépendance il y a seulement deux et demi, est le théâtre d’affrontements entre forces gouvernementales et rebelles de l’ancien Vice-Président Riek Machar. 


L’atmosphère positive qui avait prévalu après la signature de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, le 24 février 2013, s’est aujourd’hui dissipée, a relevé l’Envoyée spéciale.  Pour que la paix puisse être visible et conduire à des changements dans la région des Grands Lacs, a-t-elle insisté, tous les États signataires de l’Accord doivent accélérer sa mise en œuvre. 


L’année 2013 a été une année charnière pour la MONUSCO qui conduit des opérations militaires plus robustes, a estimé M. Kobler, en précisant que la Mission de l’ONU a pour mandat d’agir, de prévenir et d’instaurer une paix durable en République démocratique du Congo.  L’option militaire vise à mettre en place la stratégie de stabilisation de la MONUSCO, a-t-il expliqué, en rappelant que l’ONU ne pouvait, et ne devait se substituer au rôle que doit jouer l’État congolais.  Il a indiqué que les deux tiers du personnel de la MONUSCO allaient être redéployés « là où le besoin se fait le plus ressentir », dans les zones affectées par les conflits armés de l’est du pays.


Dans son dernier exposé, le 11 décembre dernier, a-t-il fait observer, le dialogue de Kampala s’est conclu à Nairobi le 12 décembre entre le Gouvernement de la RDC et les dirigeants du mouvement rebelle M23.  Il a déploré qu’après sa défaite militaire, le M23 ait continué de recruter des combattants et mené, semble-t-il, des activités dans la province de l’Ituri, dans le nord-est de la RDC. 


Dans ce contexte sécuritaire volatile, le Représentant spécial a déploré le vol de véhicules de la MONUSCO qui ont été utilisés par des manifestants le 10 janvier dernier dans la ville de Goma, dans l’est du pays.  La MONUSCO se dissocie de tout message raciste ou ethnique qui aurait été scandé durant ces manifestations, a-t-il affirmé, en condamnant également les attaques récurrentes commises par le groupe rebelle ADF (Forces démocratiques alliées) et les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda).


Saluant l’adoption du nouveau plan de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), adopté par le Gouvernement de la RDC, M. Kobler a souhaité que les 8 000 combattants qui se sont déjà rendus puissent commencer ce processus.  Il a ainsi appelé le Gouvernement congolais à mettre en œuvre les déclarations de Nairobi en accélérant le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants du M23 et il a demandé aux Gouvernements de l’Ouganda et du Rwanda de tout faire pour empêcher que les combattants du M23 ne s’entraînent ou ne trouvent refuge sur leur territoire. 


Cette approche a été partagée par Mme Robinson qui a aussi souligné l’importance du processus de désarmement, démobilisation et réintégration des ex-combattants du M23, y compris ceux qui se trouvent actuellement en Ouganda et au Rwanda.  Une présence prolongée d’anciens rebelles dans des camps de cantonnement pourrait persuader certains d’entre eux de reprendre les armes, a-t-elle prévenu.  Mme Robinson a appelé les signataires de l’Accord-cadre à tenir leurs engagements et les donateurs à respecter leurs promesses. 


Revenant sur l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, l’Envoyée spéciale a salué la création d’un Comité national de suivi en RDC, ainsi que celle d’un Comité de soutien technique régional.  Le plan d’action, adopté par ce dernier, sera soumis pour approbation au Comité de suivi régional le 30 janvier prochain à Addis-Abeba, en Éthiopie.  L’Envoyée spéciale a par ailleurs invité tous les États signataires de l’Accord-cadre à le mettre en œuvre, sur les plans national et régional, afin que la paix puisse être visible et conduire à des changements dans la région des Grands Lacs. 


Pour le Chef de la MONUSCO,l’année 2013 en RDC avait été marquée par trois évènements majeurs.  Il a ainsi évoqué la signature, le 24 février dernier à Addis-Abeba, en Éthiopie, de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, l’adoption de la résolution 2098 du Conseil de sécurité qui a créé la Brigade d’intervention dotée d’un mandat robuste, et la solide coopération internationale à travers le travail des différents Envoyés spéciaux.


En 2013, 151 enfants avaient été tués ou mutilés lors de violences liées au conflit en RDC, a rappelé M. Kobler, qui a également fait remarquer que 206 mineures avaient été violées par des combattants.  La communauté internationale appuie les autorités congolaises afin que les auteurs de ces crimes affreux à l’encontre des enfants et des femmes soient traduits en justice, a-t-il assuré.


L’Envoyée spéciale du Secrétaire général dans les pays des Grands Lacs d’Afrique a pour sa part annoncé que lors du Sommet de l’Union africaine, qui se tient à la fin de ce mois à Addis-Abeba, elle lancera une plateforme en faveur des femmes des pays de la région.  Elle a précisé que cette plateforme visait à autonomiser les femmes de la région des Grands Lacs pour qu’elles puissent jouer un rôle actif dans le suivi de la mise en œuvre de l’Accord et dans la lutte contre les violences dont elles sont la cible.  Elle a également indiqué qu’après son entretien, aujourd’hui, avec le Président de la RDC, M. Joseph Kabila, elle se rendra demain à Luanda, en Angola, pour participer au Sommet des chefs d’État de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et plaider en faveur de la mise en œuvre de l’Accord-cadre. 


Revenant sur les opérations militaires qui avaient marqué l’année écoulée, le Représentant spécial a salué la collaboration entre les FARDC et la MONUSCO, notamment la Brigade d’intervention.  Une collaboration qui permet aujourd’hui, a-t-il noté, de conduire des opérations ciblées contre les groupes armés du FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et de l’ADF (Forces démocratiques alliées).   Il a estimé que par des pressions militaires, les rebelles du FDLR seraient obligés de sortir de la brousse.  Il a ajouté que l’idéologie raciste de ce groupe rebelle devrait disparaître, en particulier au moment où l’année 2014 marque le vingtième anniversaire du génocide rwandais.


Mme Robinson, partageant ce vœu pour 2014, a indiqué qu’il était temps de travailler à l’intégration économique régionale.  Elle a annoncé qu’elle organisera, au premier semestre de cette année, un forum régional pour les investissements à l’intention du secteur privé, avec pour ambition de renforcer les initiatives actuelles d’investissement et de création d’emplois dans la région des Grands Lacs.  Elle a en outre appelé les pays de la sous-région à adopter des mesures de confiance, en s’engageant notamment à s’abstenir de s’ingérer dans les affaires intérieures de pays voisins et de donner refuge aux auteurs de crimes contre l’humanité sur leur territoire.


*     S/2013/757

**    S/2013/773


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité condamne les attaques perpétrées par un groupe affilié à Al-Qaida contre le peuple iraquien

CS/11245

Le Conseil de sécurité condamne les attaques perpétrées par un groupe affilié à Al-Qaida contre le peuple iraquien

10/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11245
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7093e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CONDAMNE LES ATTAQUES PERPÉTRÉES PAR

UN GROUPE AFFILIÉ À AL-QAIDA CONTRE LE PEUPLE IRAQUIEN


Le Conseil de sécurité a déploré très vivement, cet après-midi, les récents évènements survenus dans les villes de Ramadi et de Fallouja dans la province d’Anbar en Iraq.  Il a condamné les attaques perpétrées par l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL), groupe affilié à Al-Qaida, contre le peuple iraquien pour tenter de déstabiliser le pays et la région et a réaffirmé que les auteurs, organisateurs et commanditaires d’actes terroristes doivent être traduits en justice.


Dans une déclaration présidentielle lue par son Président pour le mois de janvier, l’Ambassadeur Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, de la Jordanie, le Conseil exhorte le peuple iraquien, notamment les tribus, les autorités locales et les forces de sécurité iraquiennes dans la province d’Anbar, de poursuivre, d’élargir et de renforcer leur coopération en matière de lutte contre la violence et la terreur.  Il exprime aussi son ferme appui aux efforts que continue de déployer le Gouvernement iraquien pour aider à assurer les besoins en matière de sécurité de la population iraquienne tout entière.


La poursuite du dialogue national et la préservation de l’unité du pays, le déroulement du processus politique sans exclusive, la tenue d’élections libres et régulières en avril 2014 et le droit de manifester pacifiquement, comme le garantit la Constitution iraquienne, revêtent une importance cruciale, souligne le Conseil.


Par ailleurs, le Conseil de sécurité réaffirme que l’EIIL est assujetti à l’embargo sur les armes et au gel d’avoirs imposés par ses résolutions 1267 (1999) et 2083 (2012) et insiste sur l’importance de la mise en œuvre rapide et effective de ces mesures. 


Enfin, le Conseil réaffirme son soutien en faveur de l’indépendance, de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Iraq et déclare à nouveau qu’aucun acte terroriste ne doit infléchir la poursuite de la paix, de la démocratie et de la reconstruction en Iraq, qui jouit du soutien du peuple et du Gouvernement iraquiens ainsi que de la communauté internationale.


S’exprimant après l’adoption de cette déclaration présidentielle, le délégué de l’Iraq, M. Mohamed Ali Alhakim, a remercié le Conseil de sécurité pour le soutien qu’il apporte aux forces de sécurité et au peuple iraquiens, qui ont fait preuve d’unité et de courage pour protéger les villes de Ramadi et Fallouja dans la province d’Anbar contre les attaques des terroristes.  Il a souligné que le terrorisme était un fléau international qui devrait être combattu par la communauté internationale tout entière.  La défaite d’Al-Qaida et du groupe terroriste « État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) » traduit le début de leur défaite dans toute la région, a-t-il estimé.   


LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité déplore très vivement les récents événements survenus dans les villes de Ramadi et de Fallouja dans la province d’Anbar en Iraq.  Il condamne les attaques perpétrées par l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL), groupe affilié à Al-Qaida, contre le peuple iraquien pour tenter de déstabiliser le pays et la région.  Il reconnaît que les forces de sécurité iraquiennes, la police locale et les tribus de la province d’Anbar font preuve d’un immense courage dans le combat qu’ils mènent pour infliger une défaite à l’EIIL dans leurs villes.


Le Conseil exhorte le peuple iraquien, notamment les tribus, les autorités locales et les forces de sécurité iraquiennes dans la province d’Anbar, de poursuivre, d’élargir et de renforcer leur coopération en matière de lutte contre la violence et la terreur et souligne l’importance critique que revêtent la poursuite du dialogue national et le maintien de l’unité du pays.  Il accueille avec satisfaction les observations formulées par le grand ayatollah Sistani accueillant les résidents déplacés d’Anbar à Najaf et Karbala ainsi que l’engagement pris par nombre de communautés sunnites, chiites et kurdes de pourvoir aux besoins des déplacés.


Le Conseil exprime son ferme appui aux efforts que continue de déployer le Gouvernement iraquien pour aider à assurer les besoins en matière de sécurité de la population iraquienne tout entière.  À cet égard, il salue l’action des forces de sécurité et de police iraquiennes, dont les membres sont ciblés et tués lors d’attaques perpétrées par les terroristes.  Le Conseil se félicite que le Gouvernement iraquien se soit engagé à protéger la population civile à Fallouja et ailleurs et à lui fournir des secours humanitaires et l’encourage à continuer d’œuvrer de concert avec la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) et les organismes d’aide humanitaire pour en assurer l’acheminement.  Il s’inquiète des effets de la violence sur les civils et préconise le libre passage des civils pris au piège dans les zones de conflit et le retour en toute sécurité chez eux des déplacés dès que la situation le permettra.


Le Conseil souligne l’importance cruciale que revêtent la poursuite du dialogue national et la préservation de l’unité du pays, le déroulement d’un processus politique sans exclusive, la tenue d’élections libres et régulières en avril 2014 et le droit de manifester pacifiquement comme le garantit la Constitution iraquienne. Il estime cela indispensable à l’adoption d’une position nationale commune contre le terrorisme et à la sécurité à long terme de l’Iraq.


Le Conseil réaffirme que les auteurs, organisateurs et commanditaires de ces actes de terrorisme inqualifiables et ceux qui les ont financés doivent être traduits en justice, et demande instamment à tous les États, conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international et à ses résolutions pertinentes, de coopérer activement avec les autorités iraquiennes à cette fin.


Le Conseil réaffirme que l’EIL (QE.J.115.04) est assujetti à l’embargo sur les armes et au gel d’avoirs imposés par ses résolutions 1267 (1999) et 2083 (2012) et insiste sur l’importance de la mise en œuvre rapide et effective de ces mesures.


Le Conseil réaffirme qu’il faut lutter par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies, contre les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales et que tout acte de terrorisme est un crime injustifiable, quels qu’en soient les motifs, le lieu, le moment et l’auteur.


Il rappelle aux États qu’ils doivent veiller à ce que toutes les mesures qu’ils prennent pour combattre le terrorisme soient conformes à toutes leurs obligations au regard du droit international, en particulier du droit international des droits de l’homme, du droit international des réfugiés et du droit international humanitaire.


Le Conseil réaffirme son soutien en faveur de l’indépendance, de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Iraq.  Il déclare à nouveau qu’aucun acte terroriste ne doit infléchir la poursuite de la paix, de la démocratie et de la reconstruction en Iraq, qui jouit du soutien du peuple et du Gouvernement iraquiens ainsi que de la communauté internationale.


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M. Jeffrey Feltman met en garde contre les risques d’un conflit religieux en République centrafricaine qui pourrait s’étendre au-delà des frontières

CS/11242

M. Jeffrey Feltman met en garde contre les risques d’un conflit religieux en République centrafricaine qui pourrait s’étendre au-delà des frontières

6/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11242
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7092e séance – après-midi


M. JEFFREY FELTMAN MET EN GARDE CONTRE LES RISQUES D’UN CONFLIT RELIGIEUX EN

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE QUI POURRAIT S’ÉTENDRE AU-DELÀ DES FRONTIÈRES


Présentant le dernier rapport*du Secrétaire général sur la situation en République centrafricaine (RCA), le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, a déclaré, cet après-midi, devant les membres du Conseil de sécurité, que la situation dans le pays s’était considérablement détériorée.  Au cours de cette séance d’information, qui a permis également d’entendre la Ministre centrafricaine des affaires étrangères, l’Observateur permanent de l’Union africaine et le représentant du Tchad, M. Feltman a dressé un bilan inquiétant de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays, en dépit des efforts encourageants entrepris par le Gouvernement de transition et la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) dont le déploiement a été autorisé par la résolution 2127 (2013) du 5 décembre 2013.  La communauté des donateurs, s’est-il félicité, accorde désormais une attention plus grande à la République centrafricaine.


Les attaques menées par les « anti-Balaka » à Bangui le 5 décembre ont déclenché de troubles graves dans la capitale et à l’intérieur du pays, a-t-il rappelé.  À Bangui, 750 personnes ont été tuées, s’est-il alarmé.  M. Feltman a également indiqué qu’environ 2,2 millions de personnes en RCA ont actuellement un besoin urgent d’aide humanitaire, soit près de la moitié de la population nationale.  Un habitant sur deux à Bangui a dû fuir son foyer, a-t-il ajouté, soit environ 513 000 personnes, dont 100 000 ont trouvé refuge à l’aéroport.


Les tueries à Bangui et dans le reste du pays se poursuivent tous les jours, a expliqué M. Feltman, en soulignant que la population reste divisée en fonction de l’appartenance religieuse.  Des localités telles que Bossangoa, Bouar, Bozoum et Paoua sont aussi le théâtre d’atrocités, où chrétiens et musulmans s’affrontent avec violence, précise-t-il.  Plusieurs pays comme le Cameroun, le Tchad, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont rapatrié des dizaines de milliers de leurs ressortissants, la majorité étant musulmans.  C’est la première fois dans l’histoire de la RCA, a-t-il fait remarquer, que des personnes se sentent obligées de quitter le pays parce qu’elles craignent pour leur vie.


M. Feltman a salué la rapidité avec laquelle la MISCA et l’opération Sangaris ont atteint un niveau opérationnel.  Il s’est félicité de l’envoi de troupes en RCA par des États d’Afrique et la France et a salué le rôle qu’a joué la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pour contribuer à la stabilité de la RCA.  « Nous travaillons avec l’Union africaine pour organiser, à la demande du Conseil de sécurité, la conférence des donateurs afin d’assurer le financement de la MISCA », a-t-il assuré.


« Les évènements du 5 décembre ont porté un coup aux autorités de transition », a souligné M. Feltman.  Il a rappelé les circonstances dans lesquelles les groupes anti-Balaka d’autodéfense s’étaient transformés en une rébellion à part entière.  Les abus de la Séléka contre la population chrétienne ont rapidement été perçus comme étant fondés sur des différences religieuses, a-t-il fait observer.  Le Secrétaire général adjoint a placé un espoir dans la création de la future commission internationale d’enquête.  La frustration des communautés musulmanes, a-t-il estimé, est le résultat d’une marginalisation par les gouvernements successifs depuis l’indépendance du pays.  Il a cité, par exemple, qu’aucun jour férié musulman n’était célébré en République centrafricaine, alors que les musulmans représentent 20% de la population du pays.  Il a ainsi salué les efforts de médiation entrepris par le Forum de dirigeants religieux.


Les chefs d’État de la CEEAC ont proposé d’organiser une conférence nationale inclusive qui serve de forum à tous les acteurs nationaux, a indiqué M. Feltman.  Il est important de s’engager dans les préparatifs des élections, a-t-il souligné, en reconnaissant que des étapes avaient déjà été franchies, comme par exemple l’adoption d’un nouveau Code électoral et la prestation de serment des membres de l’Autorité électorale nationale.  Le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) fournit un appui financier et technique en vue d’organiser ces élections, a-t-il assuré.


Rappelant que le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de tous les groupes armés était une des plus grandes priorités, M. Feltman a mis l’accent sur la nécessité de garantir des conditions propices à ce processus, notamment sur le plan du financement.


Concernant la situation humanitaire, « qui s’est détériorée à un rythme alarmant », il a déploré les violences persistantes qui ont forcé un cinquième de la population à fuir leurs maisons pour trouver refuge dans 55 centres établis pour accueillir les personnes déplacées.  Plus de 100 000 personnes ont cherché à se réfugier dans l’aéroport de la capitale.  Les ONG et les institutions humanitaires de l’ONU sont restées sur le terrain pour fournir une assistance malgré le danger.


Le Secrétaire général adjoint a indiqué que, le 11 décembre 2013, l’ONU avait lancé une réponse d’urgence à l’échelle du système de niveau 3, envoyant ainsi sur le terrain un personnel très expérimenté.  Outre des fonds et du matériel d’urgence, un coordonnateur humanitaire a été déployé sur le terrain pour renforcer l’intervention humanitaire en RCA.  La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d'urgence, Mme Valerie Amos, a effectué un versement de 10 millions de dollars au Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) pour appuyer les efforts de secours dans le pays.  Il a cependant regretté que les besoins humanitaires continuent à dépasser les moyens disponibles.  L’aide fournie par le Programme alimentaire mondial (PAM), par exemple, sera épuisée à 90%, si elle n’est pas renforcée d’ici au mois de février, a-t-il prévenu.


Enfin, attirant l’attention sur le sort des femmes et des enfants dans ce conflit, le Secrétaire général adjoint a mentionné la mission que la Représentante du Secrétaire général des Nations-Unies pour les enfants et les conflits armés, Mme Leila Zerrougui; le Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, M. Adama Dieng; ainsi qu’un représentant du Représentant spécial du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, ont effectuée sur le terrain en décembre dernier. 


Intervenant à son tour, la Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, Mme Léonie Banga-Bothy Mbazoa, a rappelé que le Premier Ministre centrafricain de la transition, lors de sa participation à la Réunion de haut niveau sur la situation du pays, au Siège de l’ONU, le 22 septembre 2013, avait tiré la sonnette d’alarme sur le chaos dans lequel la République centrafricaine risquait de sombrer.  Elle a déploré que, le 5 décembre dernier, les ennemis du peuple centrafricain aient mis en œuvre un « projet diabolique et sanguinaire » en attaquant Bangui.  Si la réaction internationale a permis d’arrêter la progression des assaillants, a fait remarquer la Ministre, la situation humanitaire dans la capitale s’est gravement détériorée, forçant ainsi 300 000 personnes à fuir leurs maisons.  Dans de telles conditions, a-t-elle averti, les risques d’épidémies à grande échelle comme le choléra sont très grands.  Elle a par ailleurs présenté les excuses officielles de la RCA aux États dont les ressortissants ont été victimes de violences.


Tandis que les institutions des Nations Unies apportent leur aide, la situation continue de se détériorer, a-t-elle regretté.  Au plan sécuritaire, si des efforts ont été déployés à l’amorce des négociations avec les anti-Balaka, « malheureusement, ces forces non organisées et non identifiées n’ont manifesté aucune volonté de s’engager dans des pourparlers avec le Gouvernement centrafricain et continuent, au contraire, de commettre des exactions sur la population civile », a-t-elle déploré.  La Ministre a salué les initiatives prises par les autorités religieuses chrétiennes et musulmanes en vue de rapprocher les communautés, tout en prévenant que « c’est un travail de longue haleine ».


Tous les organes prévus par la Charte constitutionnelle de transition ont été mis en place, a-t-elle cependant fait valoir.  Les autorités de transition ont réaffirmé leur engagement de ne pas se présenter aux élections, a-t-elle dit, en insistant pour que celles-ci ne soient pas organisées dans la précipitation.  Au plan sécuritaire, elle a indiqué que les milices anti-Balaka et quelques éléments des Séléka continuaient de semer la terreur dans des quartiers de Bangui.  Elle a salué le travail remarquable mené sur le terrain par la force internationale avec le soutien de l’opération Sangaris, en déplorant cependant les pertes de soldats au sein des troupes françaises, congolaises et tchadiennes.  Enfin, elle a sollicité la communauté internationale pour qu’elle augmente son soutien financier et s’est montrée favorable à l’augmentation des effectifs de la MISCA.  Elle a aussi demandé le renforcement du BINUCA, en soulignant le rôle important qu’il joue en particulier dans les domaines de la DDR, des droits de l’homme et de la consolidation de la paix.


Pour l’Observateur permanent de l’Union africaine, M. Tete Antonio, la violence en RCA est d’autant plus déstabilisatrice et difficile à contenir qu’elle a pris un caractère communautaire et religieux.  Il a indiqué que la MISCA travaille étroitement avec les différents responsables centrafricains, notamment dans l’optique d’accélérer le calendrier de la transition, ainsi que pour la mise en place d’un processus de réconciliation entre les différentes communautés nationales.  La MISCA entend tirer profit de la relative accalmie actuelle pour accélérer la mise en œuvre des plans de sectorisation de Bangui et du reste du pays, ainsi que des programmes de DDR.  Le représentant a en outre annoncé que la Commission de l’Union africaine s’apprêtait à déployer un premier groupe d’observateurs des droits de l’homme pour soutenir la MISCA dans ce domaine.  Les autorités de la transition, a-t-il insisté, doivent accélérer la mise en route des structures de l’appareil judiciaire du pays.  Dans ce contexte, M. Antonio a invité la communauté internationale à renforcer son appui à la MISCA, notamment à l’occasion de la Conférence de donateurs prévue à Addis-Abeba le 1er février 2014.


Le représentant du Tchad, M. Mahamat Zena Cherif, dont le pays siège depuis le 1er janvier au sein du Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans, a exprimé sa profonde préoccupation quant à l’ampleur et les tournures de plus en plus dangereuses que la crise centrafricaine est en train de prendre, malgré « le mandat robuste » accordé à la MISCA et aux autres forces impliquées.  L’insécurité généralisée a conduit au départ massif de ressortissants étrangers vers leur pays d’origine comme le Tchad, le Cameroun, le Sénégal, le Mali et bien d’autres, a-t-il souligné.  Il a en outre déploré des dizaines de morts et de centaines de disparus parmi les ressortissants tchadiens qui continuent d’être rapatriés par voie aérienne et terrestre.  Une telle haine contre toutes les communautés étrangères, à cause de leur appartenance religieuse, ne se justifie sous aucun prétexte et devrait être condamnée de la manière la plus ferme, a-t-il déclaré.  Le Tchad, aux côtés des autres États d’Afrique centrale, reste et restera engagé, comme il l’a fait depuis 1994, pour appuyer l’effort collectif visant à rétablir la paix et la stabilité en RCA, a assuré son représentant.  Il a ajouté que le Tchad accueillera à N’Djamena, le 9 janvier prochain, un Sommet extraordinaire de la CEEAC, auquel participeront tous les partenaires internationaux, pour se pencher de nouveau sur la crise en République centrafricaine.


*     S/2013/787


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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