En cours au Siège de l'ONU

AG/11479

L’Assemblée générale adopte un budget de 5,5 milliards de dollars et lance la « Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine »

27/12/2013
Assemblée généraleAG/11479
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-huitième session

72e séance plénière (reprise)

après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE UN BUDGET DE 5,5 MILLIARDS DE DOLLARS ET LANCE

LA « DÉCENNIE INTERNATIONALE DES PERSONNES D’ASCENDANCE AFRICAINE »


L’Assemblée générale a doté aujourd’hui le Secrétariat de l’ONU d’un budget de 5,5 milliards de dollars pour 2014-2015, après avoir proclamé 2015-2024, « Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine », et en 2014, une « Journée mondiale des villes ».      


L’Assemblée a adopté les 18 résolutions recommandées par sa Cinquième Commission* chargée des questions administratives et budgétaires, dont un budget ordinaire de 5 milliards 530 millions 349 800 dollars pour financer les 36 sections du budget-programme 2014-2015.


Dans le message qu’il a fait lire à son Chef de Cabinet, le Secrétaire général déclare que l’ONU reçoit un budget inférieur au précédent mais qui reflète « notre volonté commune de voir un Secrétariat fiscalement responsable ».   Le représentant des États-Unis s’est en effet félicité d’un budget qui suit la même « tendance responsable » de l’exercice précédent.  Il a salué le premier pas vers la rationalisation de l’ONU, comme en témoigne la réduction de 2% du tableau des effectifs, en soulignant que les frais liés au personnel ont été par le passé la principale cause de l’augmentation du budget.


Les mesures « historiques » prises aujourd’hui sont l’illustration d’un nouvel engagement en faveur d’une véritable discipline fiscale aux Nations Unies, s’est réjoui le représentant américain pour qui le budget montre que les États ont compris que « les pratiques du passé ne sont plus viables ».  « C’est tout ce que nous pouvons offrir en cette période d’austérité mondiale», s’est résigné le représentant de Fidji, en soulignant que le Groupe des 77 et la Chine a adhéré au consensus budgétaire « avec beaucoup de préoccupations ».


Mais le fait de terminer les travaux avec un tel retard, deux jours après Noël, a fait dire à la représentante du Brésil que les méthodes de négociations de la Cinquième Commission fonctionnent mal.  Elle a appelé les États à privilégier la clarté et la transparence pour renforcer la confiance.  « Il faut changer la pratique de négocier dans des groupes restreints », a suggéré le représentant du Pakistan, avant que le Président de l’Assemblée générale ne soumette l’idée d’organiser des sessions spéciales pendant les années budgétaires ou de faire en sorte que la Cinquième Commission commence ses négociations bien plus tôt qu’au mois d’octobre, comme le veut la pratique actuelle.


Faute de temps, la Cinquième Commission n’a d’ailleurs pas été en mesure de se prononcer sur deux importantes réformes, à savoir la mobilité du personnel et le renforcement du partenariat avec le secteur privé, a regretté le Secrétaire général, avec les délégations.


Au cours de cette séance suspendue depuis le 23 décembre, l’Assemblée a décidé que la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, qui ira du 1er  janvier 2015 au 31 décembre 2024, aura pour thème « Personnes d’ascendance africaine: considération, justice et développement ».  Elle a prorogé jusqu’au 31 décembre 2014 ou jusqu’à l’achèvement des affaires dont ils sont saisis si celui-ci intervient avant cette date, le mandat des juges permanents et des juges ad litemdu Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY)**. 


La Cinquième Commission ayant étudié les incidences financières, l’Assemblée générale a pu adopter les résolutions recommandées par sa Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières.  Il s’agit d’une résolution sur la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement qui se tiendra du 1er au 4 septembre 2014 aux Samoa.  Une autre résolution proclame le 31 octobre, « Journée mondiale des villes », et se félicite de l’offre du Gouvernement équatorien d’accueillir à Quito, en 2016, la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III). 


Sur recommandation de sa Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, l’Assemblée a adopté des résolutions sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, le Comité des droits de l’homme et le Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe.


Elle a enfin, sur recommandation de sa Première Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, adopté une résolution sur « les progrès de l’informatique et des télécommunications et la sécurité internationale ».


L’Assemblée générale a par ailleurs décidé de reporter à la prochaine session l’examen du point « Amélioration de la situation financière des Nations Unies ».


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* Voir communiqué de presse AG/AB/4096

** A/68/L.35



ADOPTION DE TEXTES


APPLICATION INTÉGRALE ET SUIVI DE LA DÉCLARATION ET DU PROGRAMME D’ACTION DE DURBAN


Par la résolution sur la proclamation de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (A/68/L.34), l’Assemblée générale décide que la Décennie ira du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2024 et aura pour thème « Personnes d’ascendance africaine: considération, justice et développement ».  L’Assemblée prie son Président de continuer de se concerter avec les États Membres et les autres parties intéressées, en vue d’établir un programme d’activités, le 30 juin 2014 au plus tard.  Elle demande que des fonds prévisibles provenant du budget ordinaire, ainsi que des ressources extrabudgétaires, soient consacrés à l’exécution intégrale desdites activités.


Explications de position et déclaration


La représentante du Brésil a fait observer que l’engagement de sa délégation en faveur de cette résolution date d’il y a longtemps.  Le Brésil, a-t-elle rappelé, a la population la plus importante de personnes d’ascendance africaine, en dehors de l’Afrique, une population qui continue de faire face au racisme et à l’intolérance hérités du passé colonial brésilien.  Elle a vu dans la Décennie internationale l’occasion d’éduquer et de sensibiliser le public.


La représentante des États-Unis a expliqué qu’en combattant la discrimination, son pays avait pu profiter des talents et de la contribution de ses minorités.  Elle a évoqué la célébration annuelle du « Mois de l’histoire des Afro-Américains » et s’est félicitée de ce qu’on ait reporté au 1er janvier 2015 le lancement de la Décennie, ce qui permettra de meilleurs résultats.  Elle s’est toutefois inquiétée de l’appel lancé par le Groupe de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban pour la création de mécanismes dont la valeur ajoutée reste, selon elle, à démontrer.  Elle a aussi insisté sur la nécessité de replacer la question du financement dans le contexte des pressions budgétaires que subissent les États actuellement.


La représentante de l’Union européenne a estimé, à son tour, que le fait que l’on ait reporté le lancement de la Décennie internationale doit être considéré comme du temps dont il faut tirer le plus grand parti possible.  Elle a insisté sur l’importance qu’il y a à tenir des discussions entre États Membres « en bonne et due forme », avant de demander le lancement, dans les plus brefs délais, des travaux du Groupe de travail intergouvernemental.


SUIVI ET L’APPLICATION DE LA STRATÉGIE DE MAURICE POUR LA POURSUITE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT


Aux termes de la résolution sur la Stratégie de Maurice (A/68/438/Add.2), recommandée par sa Deuxième Commission, l’Assemblée générale invite à poursuivre et à consolider les actions visant à aider les petits États insulaires en développement à mettre en œuvre le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice et demande que le soutien apporté par les organismes des Nations Unies à ces États soit renforcé pour les aider à faire face aux nombreux obstacles, existants et nouveaux, qui freinent leur développement durable.   


L’Assemblée générale décide que la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement se tiendra à Apia, aux Samoa, du 1er au 4 septembre 2014, sur le thème général « Pour un développement durable des petits États insulaires en développement fondé sur des partenariats véritables et durables ».  Elle décide également que la Conférence servira de cadre propice au renforcement des partenariats constructifs existants et à l’instauration d’autres partenariats novateurs et concrets au service du développement durable des petits États insulaires en développement.  


En outre, l’Assemblée générale décide, par cette résolution, de créer un bureau du Comité préparatoire composé de deux membres de chaque groupe régional, dont l’État indépendant du Samoa sera membre de droit.


D’après la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, cette résolution a des incidences financières de 762 600 dollars.


Explication de position


Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, intervenant au nom des petits États insulaires en développement (PEID), a souligné que nonobstant les nombreux défis auxquels ils font face, notamment en ce qui concerne les effets des changements climatiques, les PEID sont déterminés à jouer un rôle de chef dans leur propre développement durable.


Le représentant a reconnu que dans certains domaines, les PEID continueront d’avoir besoin d’un appui durable de la part de leurs partenaires en développement.  Il a ensuite remercié, entre autres, le G77 et la Chine, pour leur encouragement en ce qui concerne le principe de responsabilité commune mais différenciée, ainsi que les États-Unis, l’Union européenne, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour l’ouverture et la souplesse dont ils ont fait preuve, notamment en ce qui concerne les incidences financières de la résolution.


CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) ET RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS


Par la résolution sur Habitat II et ONU-Habitat (A/68/439), recommandée par sa Deuxième Commission, l’Assemblée générale préconise, dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, d’accorder toute l’attention voulue à l’urbanisation durable.  Elle se félicite de l’offre faite par le Gouvernement équatorien d’accueillir la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) à Quito en 2016.  L’Assemblée confirme les dispositions de la résolution 24/14 du Conseil d’administration d’ONU-Habitat selon lesquelles les travaux préparatoires de la Conférence doivent être financés au moyen du budget ordinaire et de contributions volontaires.


Par ailleurs, par cette résolution, l’Assemblée générale invite la communauté internationale des donateurs et les institutions financières internationales à se montrer généreuses envers ONU-Habitat en augmentant le montant des contributions volontaires qu’elles versent à la Fondation des Nations Unies pour l’habitat et les établissements humains, y compris au Fonds d’affectation spéciale pour les services urbains de base et aux différents fonds d’affectation spéciale pour la coopération technique, et invite également les gouvernements qui sont en mesure de le faire, ainsi que les autres parties prenantes, à fournir un financement pluriannuel prévisible et augmenter le montant de leurs contributions sans affectation déterminée pour appuyer l’application du plan stratégique pour la période 2014-2019.


L’Assemblée générale souligne qu’il est important qu’ONU-Habitat ait son siège à Nairobi et prie le Secrétaire général de garder à l’étude les besoins d’ONU-Habitat et de l’Office des Nations Unies à Nairobi, en matière de ressources, afin qu’ONU-Habitat et les autres organismes et entités des Nations Unies sis à Nairobi bénéficient effectivement des services dont ils ont besoin.  Elle décide de proclamer, à compter de 2014, le 31 octobre Journée mondiale des villes, et invite les États, les organismes des Nations Unies, en particulier ONU-Habitat, les organisations internationales concernées, la société civile et toutes les autres parties intéressées à observer la Journée mondiale des villes et à la faire connaître au public.


Elle souligne que le coût des activités entreprises au titre de la célébration de la Journée mondiale des villes devra être financé au moyen de contributions volontaires.  Elle remercie le Gouvernement sud-africain d’accueillir la Conférence d’ONU-Habitat consacrée au thème intitulé « Promouvoir le changement dans les villes » à Johannesburg, en 2014.


La Cinquième Commission a signalé des incidences financières de 2 millions 073 700 dollars. 


APPLICATION DES INSTRUMENTS RELATIFS AUX DROITS DE L’HOMME 


Par cette résolution I sur le Comité des droits de l’homme (A/68/456/Add.1), recommandée par sa Troisième Commission, l’Assemblée générale autorise le Comité à allonger la durée de ses sessions d’une semaine en 2014 et en 2015, en tant que mesure provisoire applicable de mars 2014 à octobre 2015 et incluant un financement approprié de la part du Secrétariat, dans le but de résorber l’arriéré des communications présentées conformément au premier Protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques en attente d’examen.


Cette résolution a, selon la Cinquième Commission, des incidences financières de 1 million 501 100 dollars. 


QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES


Par la résolution XVII sur le Centre de formation et de documentation des Nations Unies sur les droits de l’homme pour l’Asie du Sud-Ouest et la région arabe (A/68/456/Add.2), recommandée par sa troisième Commission et adoptée par 132 voix, l’opposition de la Syrie et l’abstention de l’Éthiopie,l’Assemblée générale note que le niveau actuel des ressources humaines et financières du Centre limite sa capacité de répondre au moment voulu et de façon durable aux demandes croissantes visant la fourniture continue de services d’appui et de suivi aux pays de la région et sa capacité de répondre à leurs besoins de la manière la mieux adaptée.


Elle fait sienne la proposition du Secrétaire général de renforcer les moyens du Centre, le financement étant assuré au moyen du budget ordinaire ou de ressources extrabudgétaires.


Cette résolution a des incidences financières de 2 millions 166 000 dollars, selon la Cinquième Commission.



SITUATIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME ET RAPPORTS DES RAPPORTEURS ET REPRÉSENTANTS SPÉCIAUX


Aux termes de la résolution II sur la situation des droits de l’homme au Myanmar (A/68/456/Add.3), recommandée par sa Troisième Commission, l’Assemblée se félicite de l’amélioration de la situation au Myanmar et de ce que le Gouvernement du Myanmar ait fait part de son intention de continuer d’avancer dans la voie des réformes politiques et économiques, de la démocratisation et de la réconciliation nationale, ainsi que de la promotion et de la protection des droits de l’homme.


Néanmoins, l’Assemblée se déclare préoccupée par la persistance des violations des droits de l’homme, notamment les arrestations et détentions arbitraires de militants politiques et de défenseurs des droits de l’homme, les déplacements forcés, les confiscations de terres, les viols et autres formes de violence sexuelle, la torture et les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que des violations du droit international humanitaire, et engage instamment le Gouvernement du Myanmar à redoubler d’efforts pour y mettre fin.


Elle exhorte le Gouvernement du Myanmar à redoubler d’efforts pour mettre fin à la discrimination, aux violations des droits de l’homme, à la violence, aux déplacements et au dénuement économique qui touchent diverses minorités ethniques et religieuses.


L’Assemblée accueille avec satisfaction les mesures prises par le Gouvernement du Myanmar pour nouer des relations plus étroites avec un certain nombre d’acteurs de la région et autres, et se félicite à cet égard de la visite dans le pays, prévue en novembre 2013, du Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique et d’un groupe de ministres.


L’Assemblée demande au Gouvernement du Myanmar de redoubler d’efforts pour promouvoir la tolérance et la coexistence pacifique dans tous les secteurs de la société, notamment en encourageant le dialogue et la compréhension interreligieux et en aidant les responsables locaux à s’engager dans cette voie.


L’Assemblée invite le Gouvernement du Myanmar à accélérer les démarches menant à l’ouverture d’un bureau de pays du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et prie le Secrétaire général de prêter toute l’assistance voulue à son Conseiller spécial pour le Myanmar et au Rapporteur spécial pour leur permettre de s’acquitter de leur mandat pleinement, efficacement et de manière coordonnée.


La Cinquième Commission signale que cette résolution a des incidences financières de 1 million 338 600 dollars.


PROGRÈS DE L’INFORMATIQUE ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


      Aux termes de la résolution (A/68/406), recommandée par sa Première Commission, l’Assemblée demande aux États Membres de continuer à collaborer à l’examen multilatéral des risques qui se posent ou pourraient se poser dans le domaine de la sécurité informatique, ainsi que des stratégies qui pourraient être adoptées en la matière.


Elle prie le Secrétaire général de poursuivre, avec l’assistance d’un groupe d’experts gouvernementaux désignés selon le principe d’une répartition  géographique équitable, qui sera constitué en 2014, l’examen des risques qui se posent ou pourraient se poser dans le domaine de la sécurité informatique et des mesures collectives qui pourraient être prises pour y parer.


      D’après la Cinquième Commission, il faudra prévoir des incidences financières de 1 millions 439 400 dollars.


RECOMMANDATIONS DE LA CINQUIÈME COMMISSION


La résolution sur les questions spéciales liées au projet de budget-programme 2014-2015 (A/68/689), recommandée par la Cinquième Commission a fait l’objet d’un vote.  La partie VI relative aux missions politiques spéciales a été adoptée 136, 7 voix contre (Cuba, Équateur, Iran, Nicaragua, République populaire démocratique de Corée, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Venezuela) et 8 abstentions (Bélarus, Fédération de Russie, Érythrée, Éthiopie, Haïti, Kenya, Kirghizistan et Sri Lanka)

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Explications de vote


Ayant demandé le vote, le représentant du Venezuela, au nom également de la Bolivie et de Cuba, a refusé que la notion de responsabilité de protéger figure dans le texte, soulignant que sa définition n’a été demandée par aucune délégation.  La notion, a-t-il ajouté, n’a pas de base juridique.


Ce vide juridique, a commenté le représentant de Cuba, montre les divergences entre États et il s’agit là d’une exception qui ne doit pas constituer un précédent, a-t-il averti.  Il a par ailleurs demandé que l’introduction des nouvelles technologies ne se fasse au détriment des postes et a dit compter sur le Secrétaire général pour assurer le redéploiement du personnel affecté.


Son homologue de l’Iran a fait observer que le concept de la responsabilité de protéger est toujours à l’examen à l’Assemblée générale et a jugé inacceptable que des ressources déjà limitées soient allouées au financement de postes non mandatés.


La résolution sur la quote-part de l’« État de Palestine » (A/68/504.Add.1) a été commentée par le représentant d’Israël qui a regretté une terminologie qui induit en erreur.  Il s’est donc dissocié du texte. 


Celle sur la gestion des ressources humaines (A/68/690) a conduit le représentant de la Lituanie, au nom de l’Union Européenne, à exprimer sa déception face au report de l’examen de la version affinée de la mobilité qu’a proposée le Secrétaire général.  Il s’est tout de même félicité du compromis acceptable sur le budget de l’Organisation.  Les représentants de la République de Corée et du Japon ont également regretté l’absence d’accord sur la mobilité.  Ils ont appelé la Cinquième Commission à se saisir de la question dès la reprise de session.


Quant à la résolution relative au budget du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (A/68/670), le représentant de la Fédération de Russie a regretté que la proposition de son pays de renforcer la discipline budgétaire des Tribunaux et d’évaluer leur efficacité n’ait pas été prise en compte.  Il a

prévenu qu’à l’avenir et en l’absence de progrès dans l’avancement des travaux et le transfert des affaires au Mécanisme résiduel, des mesures décisives s’imposeront, dont une évaluation indépendante du fonctionnement des Tribunaux.


Déclarations de clôture


Le représentant de Fidji, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a estimé que l’esprit de Nelson Mandela a plané durant ces négociations budgétaires difficiles, permettant de surmonter les divergences pour parvenir à un compromis.  Nous avons travaillé et négocié âprement; le Groupe des 77 et la Chine ayant pour devoir de protéger le service essentiel que rend l’ONU aux peuples du monde.  Le fait que l’examen de la question de la mobilité des ressources humaines ait été reporté à la reprise de session de la Cinquième Commission, au mois de mars 2014, est une déception pour le Groupe.  Mais le budget participe d’un accord que le Groupe espère le meilleur possible pour l’Organisation.  « C’est tout ce que nous pouvons offrir à cette époque d’austérité dans le monde », a dit le représentant, en soulignant que son Groupe a adhéré au consensus « avec beaucoup de préoccupations ».  Le nouvel exercice 2014-2015 doit avoir en son centre l’élimination de la pauvreté dans le monde, a-t-il conclu.


Le représentant des États-Unis s’est félicité d’un budget qui suit la même « tendance responsable » qui a été établi au cours du précédent exercice.  Il a salué le premier pas vers la rationalisation de l’Organisation, comme en témoigne la réduction de 2% du tableau d’effectifs.  Les frais liés au personnel ont été par le passé la principale cause de l’augmentation du budget.  Il faut, a-t-il insisté, éliminer les postes obsolètes, qui font double emploi ou qui sont caduques.  Le représentant s’est aussi félicité de la décision de geler les salaires pendant une année et les indemnités pendant deux ans.  Il a ajouté que ces mesures permettront de maintenir en l’état le coût des indemnisations jusqu’à ce qu’une décision soit prise, à la prochaine session, sur les recommandations visant à inverser la tendance, parvenir à un niveau approprié et rendre les indemnités plus durables.


S’il s’est dit déçu qu’il n’ait pas été possible de mettre fin à la pratique de l’actualisation des coûts, le représentant s’est tout de même dit encouragé que la Commission ait enfin demandé une étude indépendante sur la réforme de cette actualisation qui permettra, a-t-il espéré, d’apporter des changements à cette « pratique qui relève de l’antiquité ».  Le représentant a aussi appelé le Secrétariat à continuer d’utiliser des outils de gestion des risques financiers afin de réduire l’impact des demandes et des besoins liés à l’actualisation des coûts sur le budget actuel.  Les mesures « historiques » prises aujourd’hui sont l’illustration d’un nouvel engagement en faveur d’une véritable discipline fiscale aux Nations Unies, s’est réjoui le représentant.  Elles bénéficient non seulement aux contribuables mais aussi aux populations qui dépendent de l’ONU.  Le budget montre que les délégations ont compris que les pratiques du passé ne sont plus viables.  Il a toutefois regretté que par manque de temps les États n’aient pas pu approuver la proposition du Secrétaire général sur la mobilité, ni la proposition de créer un mécanisme des Nations Unies pour la promotion des partenariats qui offrirait de la cohérence et des directives aux nombreuses entités privées et non gouvernementales qui travaillent avec l’ONU.


Le représentant a jugé crucial que les États Membres et le Secrétariat poursuivent une « gestion vigilante » pour préserver les acquis de ces quelques dernières années.  Il a d’ailleurs remercié le Secrétariat pour sa gestion « prudente et responsable » non pas pour plaire à un État Membre mais parce que c’est la responsabilité qu’il a vis-à-vis de l’Organisation.  Le but est de faire en sorte que l’ONU maximise son travail avec les ressources que les États sont collectivement capables de lui fournir, a-t-il tranché. 


Le représentant du Pakistan a remercié le Président de l’Assemblée générale pour sa participation active dans les négociations, surtout ces derniers jours.  Il a reconnu la difficulté des négociations mais il s’est félicité du consensus obtenu.  Il y a eu des retards sans pareil et c’est regrettable alors que cette année n’était pas plus difficile que les années précédentes.  Conclure deux jours après Noël est une situation qui ne doit pas se reproduire, a-t-il prévenu.  Il faut changer la pratique de négocier dans des groupes restreints et les négociations doivent respecter les délais impartis.  Le représentant a, à son tour, regretté le report de l’examen de la question de la mobilité et le manque d’accord sur le mécanisme pour la promotion des partenariats.  Il a réitéré sa préoccupation face à l’explosion des ressources extrabudgétaires et demandé que des décisions soient prises à ce sujet dès mars 2014.


La représentante du Maroc a précisé qu’elle a voté en faveur de la résolution sur le Centre de formation et de documentation pour la région arabe. 


Son homologue de Samoa a salué le travail des États Membres en général et des petits États insulaires en développement en particulier.  La troisième Conférence sera une manifestation spéciale des Nations Unies et des PEID, a-t-il souligné. 


Le représentant du Brésil s’est félicité de ce que la méthodologie budgétaire ait pu être préservée.  Ce qui est important, a-t-il ajouté, c’est de savoir si l’ONU a les ressources nécessaires à son mandat, dont le moindre pilier n’est pas le développement.  Il a tout de même tenu à dire que les méthodes de négociations de la Cinquième Commission fonctionnent mal et a appelé les États Membres à privilégier la clarté et la transparence pour renforcer la confiance.


La Chef de Cabinet, Mme SUSANA MALCORRA, a remercié les États pour leur dévouement, le travail et leur flexibilité, se réjouissant que les séances de nuit aient porté leurs fruits.  Le nouveau budget 2014-2015 est un effort collectif des États Membres avec l’appui du Secrétariat.  Cette étape franchie, les Nations Unies sont prêtes à poursuivre leur mission auprès des peuples du monde. 


Elle a lu un message du Secrétaire général selon lequel tous les budgets sont durs mais cette année a été particulièrement difficile.  Le projet de budget reflète une réalité difficile: comment faire pour que notre Organisation continue à grandir alors que son financement diminue?


Le monde se tourne de plus en plus vers les Nations Unies et nous avons le devoir d’être à la hauteur des attentes des peuples et de répondre à leurs besoins.  Nous devons aussi confirmer notre obligation envers les États Membres, celle de faire un usage prudent des précieuses ressources qu’ils nous donnent.


Le nouveau budget est inférieur au précédent, reflétant ainsi notre volonté commune de voir un Secrétariat fiscalement responsable.  Nous continuerons de nous adapter et d’équiper les Nations Unies pour une meilleure mise en œuvre des mandats.


« J’ai exhorté », poursuit le Secrétaire général, dans son message, « tous les dirigeants à repenser nos pratiques, à réduire les chevauchements, à embrasser l’innovation, à encourager la créativité et à bâtir des synergies.  J’ai aussi souligné la nécessité d’être à la hauteur des normes d’efficacité demandées par l’Assemblée générale ».


Dans le même temps, avoue le Secrétaire général, je ne peux cacher la déception que l’Assemblée générale n’ait pas trouvé un accord sur deux importantes réformes proposées: la mobilité et le renforcement du partenariat avec le secteur privé.  Ces réformes ont été conçues pour améliorer et moderniser la façon dont nous travaillons avec le personnel, en édifiant un Secrétariat mondial des acteurs clefs de la promotion du développement.


« J’espère que lorsque les discussions sur ces questions reprendront, nous pourrons apporter ces initiatives sans tarder. »


« Je réitère aussi le fait qu’il est irréaliste de supposer qu’une importante réduction du budget n’aurait pas d’impact alors que les mandats augmentent.  Le temps est peut-être venu pour vous d’examiner les activités qui avaient été effectuées ou qui ont vu de nouveaux développements », estime le Secrétaire général.


En cette ère de changements dramatiques et d’une interdépendance forte, les Nations Unies doivent respecter les normes les plus élevées de responsabilité.  Nous sommes déterminés à faire mieux avec vos contributions, remplir les mandats et servir les peuples du monde, promet le Secrétaire général.  


M. JOHN ASHE, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a passé en revue les moments les plus marquants de cette première partie de session, notamment la reconnaissance par les États Membres de l’importance d’inclure les personnes handicapées dans les efforts de développement.  Il a également évoqué la tenue de la première Réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire qui a débouché sur la proclamation du 26 septembre, Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.  M. Ashe a fait observer que les États Membres ont adopté 259 résolutions et pris 66 décisions, dont des textes inédits sur le droit à la vie privée et la protection des journalistes ainsi qu’une résolution qui vise à renforcer le Conseil économique et social (ECOSOC).


M. Ashe a constaté que la conclusion des travaux de la Cinquième Commission souligne de nouveau la nécessité de revitaliser les méthodes de travail de l’Assemblée générale.  Il a proposé qu’une session spéciale de la Commission soit organisée pendant les années budgétaires ou que la question du budget soit examinée dès le début des travaux plutôt qu’à la fin du mois d’octobre, comme le veut la pratique actuelle.  Il a également encouragé une plus grande utilisation des documents en version électronique.


Le Président de l’Assemblée générale a salué le fait qu’au cours de cette session, la Palestine s’était vue accorder pour la première fois les privilèges d’un État au cours du débat général et qu’elle avait également voté pour la première fois à l’Assemblée générale.  Il a également évoqué la situation sans précédent qui a découlé du fait qu’après un vote non contesté, un État Membre a choisi de ne pas siéger au Conseil de sécurité.  M. Ashe a aussi évoqué l’hommage émouvant rendu par l’Assemblée générale à Nelson Mandela.  Il a ensuite formulé l’espoir que le Traité sur le commerce des armes pourra entrer en vigueur au cours de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale.


M. Ashe a annoncé la tenue de plusieurs débats thématiques et réunions de haut niveau.  Un débat thématique consacré à « L’eau, l’assainissement et l’énergie durable dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015 » aura lieu les 18 et 19 février, suivi, les 6 et 7 mars, d’un évènement de haut niveau sur les « Contributions des femmes, des jeunes et de la société civile au programme de développement pour l’après-2015 ».  Deux autres débats thématiques consacrés au « Rôle des partenariats et leurs contributions au programme de développement pour l’après-2015 » et aux « Sociétés pacifiques et stables » sont prévus, respectivement, les 8 et 9 avril et les 24 et 25 avril. 


Un deuxième évènement de haut niveau sur les « Contributions de la coopération Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire et des technologies de l’information et des communications au programme de développement pour l’après-2015 » se déroulera les 20 et 21 mai, suivi, les 17 et 18 juin, d’un évènement de haut niveau consacré aux « Droits de l’homme et au respect de l’état de droit dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015 ».


Le Président a évoqué le débat thématique sur le rôle de la culture dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015  et le lancement de l’Année internationale des petits États insulaires en développement.  Un débat thématique sur l’investissement en Afrique est également prévu de même que la tenue, le 22 avril d’un dialogue interactif pour commémorer la Journée internationale de la Terre nourricière.  M. Ashe a aussi signalé que l’examen des organes de traités des droits de l’homme s’achèvera en 2014, année au cours de laquelle est également prévu l’examen biennal de la Stratégie antiterroriste mondiale.  L’Assemblée générale devra par ailleurs maintenir l’élan en prévision de la tenue, en 2015, de la troisième Conférence internationale sur la réduction des catastrophes, suivie, en 2016, de celle d’Habitat III.


L’observateur de la Palestine a dit que l’Assemblée générale venait d’adopter un budget qui prévoit la contribution de l’État de Palestine.  Aussi, a-t-il remercié le Président de la Cinquième Commission, le Groupe des 77 et la Chine ainsi que le Groupe des États arabes qui ont rendu cela possible.  La contribution de la Palestine constituera une mesure positive qui lui permettra de devenir un État Membre.  Cet objectif sera atteint avec l’appui de tous, a-t-il indiqué.  Que 2014 soit l’année de la libération des territoires occupés et de l’indépendance de la Palestine, a-t-il conclu.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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