En cours au Siège de l'ONU

La Commission du développement social ouvre sa session annuelle dans un contexte de transition entre les OMD et le futur programme de développement

SOC/4810

La Commission du développement social ouvre sa session annuelle dans un contexte de transition entre les OMD et le futur programme de développement

11/02/2014
Conseil économique et socialSOC/4810
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social                         

Cinquante-deuxième session                                 

2e & 3e séances – matin & après-midi      


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL OUVRE SA SESSION ANNUELLE DANS UN CONTEXTE

DE TRANSITION ENTRE LES OMD ET LE FUTUR PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT


Une table ronde sur le thème prioritaire

de « l’autonomisation » réaffirme l’importance du respect de la dignité humaine


« La Commission du développement social devrait axer ses efforts sur l’élimination des inégalités, cause majeure des troubles sociaux », a plaidé, ce matin, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo.


S’exprimant à l’ouverture de la cinquante-deuxième session de la Commission du développement social, il a expliqué que 7 personnes sur 10 vivent dans des pays où les inégalités liées aux revenus s’étaient davantage creusées.  M. Wu Hongbo, qui est également Secrétaire général de la Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, a rappelé que la Commission du développement social avait la responsabilité majeure de faire avancer la composante sociale du développement durable.


L’autonomisation des personnes est au centre des travaux de la Commission, a-t-il ajouté, en se déclarant convaincu que l’autonomisation d’individus ou de groupes de la société contribuera à réaliser un développement qui soit durable, inclusif et équitable.


Ayant pour thème prioritaire la « Promotion de l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et du travail décent pour tous », la session directive du cycle biennal 2013-2014 de la Commission du développement social qui s’achève le 21 février prochain intervient alors que le monde commémore le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, et un an avant la fin de la date butoir de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La Commission doit ainsi faire des propositions concrètes qui seront examinées par le Forum politique de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC), en vue de donner les grandes orientations sociales qui devraient sous-tendre le futur programme de développement pour l’après-2015.


Les États Membres doivent faire preuve de volonté politique et traduire leur engagement en actions concrètes capables de donner lieu à de véritables résultats, a pour sa part plaidé la Présidente de la cinquante-deuxième session de la Commission du développement social, Mme Sewa Lamsal Adhikari (Népal).


La question du développement durable étant au cœur des préoccupations internationales, le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Carlos García González (El Salvador) a rappelé que le Conseil économique et social avait décidé de consacrer un débat à l’intégration sociale dans le but de consolider les contributions de diverses sources, en particulier de ses organes subsidiaires afin d’assurer une intégration équilibrée des trois dimensions du développement durable.


Soulignant que l’autonomisation est la clef de voûte de cette session, le représentant de la Bolivie, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine, a préconisé de s’appuyer sur les connaissances et pratiques autochtones qui ont fait leurs preuves depuis des générations pour renforcer le capital social et répondre aux impératifs de subsistance des plus démunis. 


Pour sa part, la représentante de la Grèce, parlant au nom de l’Union européenne, a dit attacher une grande importance à la lutte contre le chômage des jeunes en présentant le programme intitulé « Garantie Jeunes » qui a pour objectif d’assurer un travail décent pour les moins de 25 ans.  Elle a rappelé que la protection sociale était un droit de l’homme dont le respect est essentiel pour l’éradication de la pauvreté.


La représentante de la société civile a présenté les conclusions des travaux du Forum de la société civile qui s’est tenu hier.  Précisant que ces mesures de la société civile sont « non négociables », elle a indiqué qu’elles devraient permettre de promouvoir l’autonomisation des populations dans le cadre de l’éradication de la pauvreté, l’intégration sociale et le plein emploi pour tous.  Rappelant que cette année 2014 marquait le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, elle a souhaité que le rôle de la famille soit expressément reconnu dans le programme de développement pour l’après-2015.  


La Commission était saisie de sept rapports qui ont été présentés par Mme Daniela Bas, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement social au Département des affaires économiques et sociales (DAES).


Ce matin, la Commission a adopté l’ordre du jour* provisoire de ses travaux, tel qu’oralement amendé, et a désigné Mme Larysa Belskaya, du Bélarus, pour assumer les fonctions de Rapporteur.  Outre la Présidente, Mme Sewa Lamsal Adhikari (Népal), le Bureau de la Commission est composé des trois Vice-Présidents suivants: Mme Larysa Belskaya (Bélarus); Mme Julia Thallinger (Autriche), Mme Amira Fahmy (Égypte) et M. Carlos García González (El Salvador).


Dans l’après-midi, la Commission a tenu une table ronde sur le thème prioritaire de cette session.  Les panélistes et les États Membres, réaffirmant que tous les êtres humains avaient droit à la dignité, ont souligné l’importance d’œuvrer à l’autonomisation des couches sociales les plus défavorisées.


Créée en 1946, la Commission du développement social est un organe technique du Conseil économique et social (ECOSOC) qui est chargée, depuis 1995, du suivi et de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague.  Elle est composée de 46 membres et elle examine chaque année des thèmes relatifs au développement social.


La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, mercredi 12 février, à partir de 10 heures.


*E/CN.5/2014/L.1


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2014/2)


a) Thème prioritaire: promotion de l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et du travail décent pour tous


b) Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux (A/69/61–E/2014/4, E/CN.5/2014/4, E/CN.5/2014/5, E/CN.5/2014/6 et E/CN.5/2014/7)


i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii) Règles pour l’égalisation des chances des handicapés


iii) Programme d’action mondial pour la jeunesse


iv) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002


V/ Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


c) Questions nouvelles: la dimension sociale du programme de développement mondial pour l’après-2015 (E/CN.5/2014/8)


Déclarations liminaires


Mme SEWA LAMSAL ADHIKARI (Népal), Présidente de la cinquante-deuxième session de la Commission du développement social, a constaté qu’à l’heure actuelle le monde continuait d’être confronté à des défis importants comme des inégalités croissantes, la pauvreté et des taux de chômage élevés, surtout chez les femmes et les jeunes.  Les conséquences des changements climatiques sont de plus en plus catastrophiques pour les ressources financières et humaines aux niveaux sous-régional et local.  Elles ont créé des problèmes économiques et sociaux à l’échelle mondiale, notamment dans les pays en développement.


La Présidente a souligné que l’autonomisation des peuples était de plus en plus reconnue comme un élément essentiel pour réaliser un développement à long terme.  Elle a indiqué qu’à la fin de cette session, la Commission devrait adopter une résolution portant sur le thème prioritaire « La promotion de l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et du travail décent pour tous », qui sera axée sur l’action.  La Commission se penchera également sur la situation d’autres groupes sociaux, notamment les personnes handicapées, les jeunes, les personnes âgées et la famille et examinera par ailleurs les facteurs sociaux du développement durable.


Mme Adhikari a estimé que l’élaboration en cours du programme de développement pour l’après-2015 contribuera à rendre les travaux de la Commission plus pertinents et plus visibles.  Elle a proposé que les discussions de la Commission portent également sur les thèmes des prochains segments et réunions du Conseil économique et social (ECOSOC) et a fait part de son intention de transmettre les résultats pertinents des délibérations des États Membres à l’ECOSOC.


La Commission, a-t-elle souligné, se doit de promouvoir le développement social en plaçant la question de l’autonomisation des personnes « au prochain niveau » et en contribuant à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  La Présidente a appelé les États Membres à faire preuve de volonté politique et à traduire leur engagement en actions concrètes capables de donner lieu à de véritables résultats.  Elle a également insisté sur l’importance d’élaborer des partenariats avec le milieu universitaire, la société civile et le secteur privé.


M. CARLOS ENRIQUE GARCÍA GONZÁLEZ (El Salvador), Vice-Président du Conseil économique et social (ECOSOC), est revenu sur l’adoption, au mois de septembre dernier, d’une résolution de l’Assemblée générale qui renforce le rôle de l’ECOSOC, notamment en ce qui concerne l’intégration des trois piliers du développement durable.  Il a expliqué que l’ECOSOC adoptera un thème annuel qui devra être examiné par l’ensemble de ses organes subsidiaires.  Il a ensuite annoncé que les thèmes de l’année 2014 et de l’examen ministériel annuel seront identiques et porteront sur « Les moyens de répondre aux défis persistants et émergeants pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015 et faire des avancées en matière de développement durable à l’avenir ».


M. González a également indiqué que l’ECOSOC avait décidé de consacrer des débats à l’intégration sociale dans le but de consolider les apports de ses organes subsidiaires afin d’assurer une intégration équilibrée des trois dimensions du développement durable.  Il a précisé que le premier de ces débats, qui sera consacré à l’urbanisation durable, sera convoqué au mois de mai de cette année.  Il a appelé la Commission à envisager les moyens d’examiner les thèmes de l’ECOSOC, en inscrivant, par exemple, un nouveau point à son ordre du jour.


L’ECOSOC procèdera dorénavant à un examen des activités, rapports et recommandations de ses organes subsidiaires en accordant une attention particulière à l’action, a indiqué M. González.  Il a également fait savoir que le rapport annuel de la Commission sera dorénavant examiné à l’occasion des réunions de coordination et de gestion de l’ECOSOC qui se tiennent plusieurs fois dans l’année.  Le Vice-Président de l’ECOSOC a aussi prôné un plus grand nombre d’interactions entre les commissions techniques afin de procéder à un échange d’idées et de déboucher sur l’élaboration de politiques plus complètes.  M. González a ensuite annoncé que l’ECOSOC organisera au mois de juillet un Forum politique de haut niveau consacré au développement durable.  Il a aussi fait savoir que la question de la mise en œuvre de la réforme de l’ECOSOC et son impact sur les travaux de ses organes subsidiaires sera débattue au début du mois prochain à l’occasion de la réunion annuelle du Bureau de l’ECOSOC et des présidents des commissions techniques et autres comités d’experts pertinents.


M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, a relevé que la Commission du développement social avait permis de placer les aspirations et besoins des peuples à la pointe du développement.  Il a fait observer que la pauvreté avait considérablement diminué et que la voix des groupes sociaux historiquement exclus contribuait désormais aux programmes de développement nationaux et internationaux.  Il a ensuite noté que le chômage et le sous-emploi continuaient d’affecter des millions de personnes à travers le monde et, notamment, les jeunes qui en sont particulièrement vulnérables.  M. Wu a par ailleurs déclaré que la population mondiale vieillit progressivement, alors que les questions importantes liées à l’intégration sociale et économique des personnes âgées n’ont pas encore reçu l’attention qui devrait leur être accordée. 


« Nous devons éradiquer la pauvreté tout en luttant contre les inégalités croissantes », a souligné le Secrétaire général adjoint.  Il a ainsi suggéré la création de plus d’emplois décents et rappelé que la Commission du développement social avait la responsabilité majeure de faire avancer la composante sociale du développement durable.  La Commission, a-t-il dit, doit établir des politiques universelles dans ce domaine.  M. Wu a estimé que ces efforts devraient être axés en premier lieu sur la question des inégalités, « cause majeure des troubles sociaux ».  Il a expliqué ensuite que 7 personnes sur 10 vivent dans des pays où les inégalités liées aux revenus avaient augmenté.  Il a ajouté que les inégalités freinaient la réduction de la pauvreté, la croissance économique et la mobilité sociale et qu’elles ne touchaient pas seulement les exclus, mais plus largement tous les membres de la société.  Il a affirmé qu’avec des grandes inégalités, le développement ne pouvait être durable et c’est pourquoi il a invité les gouvernements à créer des conditions qui permettraient aux populations de s’autonomiser, notamment par leur accès à des emplois décents et par l’intégration sociale et la lutte contre la pauvreté.


Le Secrétaire général adjoint a en outre souligné qu’investir dans la protection sociale, assurer l’accès équitable à l’éducation, développer les capacités, accéder aux soins de santé et créer des emplois décents étaient des facteurs importants pour la promotion de l’autonomisation.  Rappelant par ailleurs que l’année 2014 marque le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, il s’est dit convaincu qu’en mettant l’accent sur la famille, il serait possible de résoudre de nombreux défis qui font obstacle au développement comme le transfert intergénérationnel de la pauvreté et des inégalités.  Il a aussi indiqué que la Commission du développement social avait pour tâche urgente d’accélérer les efforts pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et de formuler les grandes lignes du futur programme de développement pour l’après-2015.  Le développement ne peut être durable que si ses composantes économiques, environnementales et sociales sont intégrées de manière équilibrée, a-t-il fait remarquer.  Il est donc important pour la Commission d’examiner comment les politiques sociales peuvent faire face aux changements économiques et environnementaux qui conduiront à un développement durable, a-t-il insisté avant de conclure.


Présentation de rapports


Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division de la politique sociale et du développement du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a mis l’accent sur sept rapports dont est saisie la Commission du développement social.  S’agissant du rapport sur la promotion de l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et du travail décent pour tous, elle a indiqué que ce document examinait les différents programmes, mesures et stratégies d’autonomisation des individus et des groupes sociaux qui ont fait la preuve de leur efficacité.  Elle a précisé que le rapport sur les dimensions sociales du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) examinait les moyens de renforcer le développement par le biais de politiques de promotion de la productivité agricole, de l’industrialisation s’appuyant sur les produits de base et l’amélioration des conditions macroéconomiques.  La Commission, a-t-elle ajouté, est aussi saisie de deux importants rapports relatifs respectivement à l’inclusion des personnes handicapées et la promotion d’une égalité d’opportunités pour les personnes handicapées.  Il est nécessaire que la Commission parvienne à adopter des mesures concrètes pour mettre en œuvre les engagements pris à l’égard des personnes handicapées. 


En outre, Mme Bas a mis l’accent sur l’importance de deux rapports portant respectivement sur la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement et les politiques et programmes impliquant la jeunesse.  Le rapport sur la préparation de la commémoration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 est important car, a-t-elle souligné, il insiste sur les politiques nationales en faveur des femmes et des filles que les gouvernements doivent établir en vue de promouvoir l’égalité entre les sexes et le droit des enfants.  


Présentation des conclusions du Forum de la société civile


Mme MARGARET MAYCE, Présidente du Comité des organisations non gouvernementales pour le développement social et membre du Dominican Leadership Conference, a fait part à la Commission du développement social des propositions de la société civile sur des éléments qu’elle considère comme « non négociables » pour la promotion de l’autonomisation des populations dans le cadre de l’éradication de la pauvreté, l’intégration sociale et le plein emploi pour tous.  Elle a rappelé que le monde connaissait aujourd’hui plus d’inégalités que pendant la période de la Deuxième Guerre mondiale.  Elle a ensuite demandé que les recommandations de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les filets de sécurité sociale et l’emploi décent soient mises en œuvre.  Il est important de développer des mécanismes pour faire face aux modèles non durables de production, de consommation et d’exploitation des ressources ainsi que des travailleurs, a-t-elle souligné. 


Après avoir plaidé pour une éducation universelle pour tous, sans distinction de genre, Mme Mayce a proposé ensuite que des sources innovantes de financement du développement soient trouvées.  Rappelant que cette année 2014 marquait le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, elle a souhaité que le rôle de la famille soit expressément reconnu dans le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a émis le vœu que ces différentes propositions de la société civile puissent contribuer à assurer la « dignité pour tous » tout en préservant l’intégrité de la planète.  Avant de conclure, elle a estimé qu’aucun gouvernement ne pouvait s’engager seul pour s’acquitter de cette tâche.  Cette responsabilité incombe, a-t-elle dit, à tous les gouvernements qui ont le devoir de s’assurer du bien-être commun de tous les peuples de la planète.


Débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. Claudio Guillermo Rossell Arce (Bolivie) a reconnu que les importantes contributions réalisées par la Commission du développement social des Nations Unies au cours de ces dernières années avaient permis de traduire des politiques sociales en réelles opportunités pour les plus marginalisés.  Il a estimé que les efforts axés sur la promotion de l’autonomisation dans les domaines de l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, du plein emploi et du travail décent pour tous doivent être au centre des politiques et stratégies de développement au niveau international.  Dans ce contexte, le représentant du Groupe des 77 et la Chine a appelé à une synergie entre les politiques d’autonomisation et les travaux en cours sur les piliers sociaux du Document final de Rio+20 et le programme de développement pour l’après-2015.  Il a ainsi appelé à s’appuyer sur les connaissances et pratiques autochtones qui ont fait leurs preuves depuis des générations pour renforcer le capital social et répondre aux impératifs de subsistance des plus démunis. 


Le représentant du Groupe des 77 et la Chine a souhaité que les besoins de la famille soient inclus dans l’élaboration des objectifs de développement après 2015 et que l’on se prépare à mieux répondre à la nouvelle réalité du vieillissement de la population mondiale.  Il a appelé à renforcer le partenariat mondial pour l’élimination de la pauvreté en reconnaissant la responsabilité première des États dans l’élaboration de politiques et stratégies de financement de l’accès universel aux services sociaux, dont l’éducation, la santé et la couverture sociale de base.      


M. DESRA PERCAYA (Indonésie), s’est exprimé au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  Il a rappelé que l’imminence de la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2015 ne devrait pas conduire la communauté internationale à négliger les efforts visant à protéger et autonomiser toutes les catégories des populations, en particulier les plus vulnérables ou marginalisées.  Il a fait observer que les programmes de développement social des pays d’Asie du Sud-Est étaient guidés par la « Déclaration sur le renforcement de la protection sociale » de l’ASEAN.  Cette Déclaration, a-t-il précisé, réaffirme que tous les hommes ont droit à un accès équitable à la protection sociale.  Cela est intégré dans les programmes gouvernementaux visant à réduire les inégalités, a-t-il assuré.  Le représentant de l’Indonésie a indiqué que les pays de la région échangeaient entre eux les meilleures pratiques en matière de protection sociale et d’éradication de la pauvreté.


M. Percaya a souhaité que le prochain programme de développement pour l’après-2015 puisse prendre en compte, de manière équilibrée, les trois piliers du développement durable et inclure la protection des groupes sociaux marginalisés tels que les handicapés, les jeunes et les personnes âgées.  Il a également rappelé la place centrale de la famille et de la communauté dans le cadre de la protection sociale.  Le représentant a ensuite indiqué que l’ASEAN a aussi mis en place des programmes en faveur des jeunes et des handicapés, comme en témoigne le lancement de la décennie des personnes handicapées lancée par l’ASEAN pour la période 2011-2020.  Le représentant a enfin parlé de « la vision de l’ASEAN pour l’après-2015 » qui vise à orienter les objectifs de développement des nations de l’Asie du Sud-Est vers l’avenir, tout en s’inspirant des OMD et des objectifs du développement durable.


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago), au nom des États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré qu’en reconnaissance du rôle essentiel de l’autonomisation dans l’éradication de la pauvreté, l’intégration sociale, le plein emploi productif et le travail décent, la CARICOM poursuivait son approche en matière de développement centrée sur les personnes.  À cet égard, nos efforts sont stratégiquement axés sur la lutte contre les inégalités dans le but de renforcer le développement humain et, par extension, pour contribuer à notre développement durable.  En janvier de cette année, les dirigeants des pays de la région avaient réaffirmé, lors de la conférence ministérielle du Conseil de la CARICOM, leur engagement en faveur du développement des ressources humaines et des technologies de l’information et de la communication.  Ils se sont également dits conscients de l’importance des politiques et programmes forts dans les domaines de l’environnement qui soutiennent la croissance économique, l’investissement et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour assurer l’autonomisation de nos citoyens et la réalisation de nos objectifs de développement.


La CARICOM, a assuré M. Charles, accorde la priorité à l’élimination de la discrimination dans l’objectif de créer des sociétés plus inclusives et pour que tous les citoyens, particulièrement les plus vulnérables ou marginalisés, aient un égal accès aux opportunités aussi bien qu’aux services sociaux et de santé de base.  Les besoins spécifiques des personnes handicapées dans nos sociétés ont récemment été abordés par les chefs d’État et de gouvernement de la CARICOM qui, en juillet 2013, avaient appuyé la proposition d’Haïti de convoquer une réunion de haut niveau pour discuter des besoins spécifiques des personnes handicapées.  Les dirigeants des pays membres de la CARICOM ont aussi réaffirmé que la famille, qui est le socle de la société, a droit à la protection de la société et de l’État.  Ils ont déclaré que les personnes handicapées et leurs familles devraient recevoir une aide pour assurer la pleine jouissance des droits des personnes handicapées.  Une attention particulière a également été accordée à la vulnérabilité des femmes et des filles handicapées à la violence et à la discrimination et afin de renforcer les efforts visant à les protéger, pour faire face à leurs besoins. 


Le représentant a rappelé que la CARICOM avait depuis longtemps reconnu que le vieillissement nécessitait l’attention des dirigeants de la région.  C’est pourquoi, les chefs d’État ont adopté une Charte régionale sur la santé et le vieillissement qui a reconnu les droits de l'homme, la liberté et la dignité de toute personne dans la région, indépendamment de son âge.  Auparavant, la CARICOM avait adopté en 2012 le Plan d’action régional pour le développement de la jeunesse qui a pour objectif de rendre opérationnelles les recommandations de la Commission de la CARICOM sur le développement de la jeunesse.  À cela s’ajoute le Programme des jeunes ambassadeurs de la CARICOM qui offre une opportunité aux jeunes de développer leur leadership en matière d’éducation, et de contribuer au développement social et économique de leurs régions.  Le représentant a tenu également à souligner l’importance de la coopération internationale pour développer des systèmes de collecte de données afin d’évaluer les défis auxquels sont confrontés les différents groupes de nos sociétés et d’y apporter des solutions.  Il a encouragé les donateurs à respecter leurs engagements pour financer les programmes de développement dans les pays concernés.


Mme NAFSIKA NANCY EVA VRAILA (Grèce), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a tenu à préciser, en premier lieu, qu’un processus était en cours pour clarifier à quel titre l’Union européenne pouvait prononcer une déclaration dans le contexte de la résolution 68/1 du Conseil économique et social (ECOSOC).  Elle a ensuite indiqué que la réduction de la pauvreté et la prospérité partagée par tous étaient des éléments fondamentaux des politiques européennes.  Au cours des 12 dernières années, 600 millions de personnes étaient sorties de la pauvreté extrême, s’est-elle félicitée, en assurant que les progrès réalisés dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient joué un rôle important dans ce succès.  Notant que les fruits de ces progrès avaient été distribués de manière inégale, elle a insisté sur la nécessité de définir maintenant un cadre ambitieux pour l’après-2015, fondé sur les OMD.  Cela doit passer par l’amélioration de la productivité, le développement d’une agriculture durable, la promotion de l’éducation pour tous, une formation adaptée et le plein emploi, en mettant l’accent sur les femmes et les jeunes, a-t-elle précisé.


Mme Vraila a estimé que la Commission du développement social avait un rôle important à jouer pour promouvoir la composante sociale du développement durable.  Elle a parlé de la Plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale, lancée dans le cadre de la Stratégie Europe 2020, qui vise à adopter une approche équitable.  Attachée également à la lutte contre le chômage des jeunes, l’Union européenne met en œuvre la « Garantie Jeunes » afin que la population de moins de 25 ans se voie offrir de bonnes opportunités de travail.  Par ailleurs, la représentante a expliqué l’importance de l’autonomisation des femmes, qui est intrinsèquement liée à la réduction de la pauvreté.  Elle a aussi attiré l’attention sur les personnes vulnérables sur le plan économique, comme les enfants pauvres et les autochtones.  Le respect et la promotion des droits de l’homme sont également essentiels à l’autonomisation, a-t-elle ajouté.  Mme Vraila a estimé qu’il était nécessaire d’associer les organisations de la société civile, en particulier les syndicats, à la réalisation du développement économique et humain.  Se félicitant de l’attention portée au plancher de protection sociale par le Secrétaire général dans son rapport, elle a rappelé que la protection sociale était un droit de l’homme dont le respect est essentiel pour l’éradication de la pauvreté.


Mme SUSANNA HUOVINEN, Ministre de la santé et des services sociaux de la Finlande, a assuré que son pays avait toujours fondé ses politiques sur des bases solides de développement social, à savoir le droit à l’éducation et le droit de vote pour tous.  L’éducation des filles, a-t-elle souligné, est d’une importance cruciale pour l’autonomisation et l’éradication de la pauvreté.  La Présidente de la Finlande, Mme Tarja Halonen, explique le « secret » du succès de la Finlande en martelant: « éducation, éducation, éducation! », a-t-elle rappelé.  La Finlande a en outre été le premier pays d’Europe à accorder le droit de vote à tous les hommes et toutes les femmes, a-t-elle ajouté.  La Ministre a exprimé le ferme soutien de son gouvernement à l’Initiative de plancher de protection sociale, qui prévoit notamment des mesures pour améliorer l’accès aux soins de santé pour les enfants, les personnes actives et les personnes âgées.  Le financement de cette protection sociale, a-t-elle fait observer, se heurte cependant à la difficulté à laquelle son gouvernement est confronté pour équilibrer son budget, en cette période d’austérité économique.  La protection sociale garantit la prospérité économique, a-t-elle dit, en encourageant à investir dans ce domaine.  Mme Huovinen a ensuite mis l’accent sur l’importance de la coopération entre le secteur public et la société civile.


M. ERDENE SODNOMZUNDUI, Ministre du développement de la population et de la protection sociale de la Mongolie, a indiqué que son pays avait mis en place un programme intitulé « un travail et un revenu pour les Mongols pour la période 2012-2016 » avec l’objectif de créer 150 000 nouveaux emplois en cinq ans.  Il a indiqué que ce programme devrait permettre d’accélérer la réalisation par la Mongolie des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a cité ensuite une étude conduite auprès de 683 686 foyers qui avait permis de créer une base de données sur l’accès aux services sociaux.  Grâce à la croissance économique et aux mesures de protection sociale prises par le Gouvernement, le taux de pauvreté de la Mongolie a décliné de 38,7% à 27,4% entre 2010 et 2012, s’est félicité M. Sodnomzundui, avant d’annoncer l’élaboration d’une stratégie de réduction de la pauvreté par la Mongolie.  Il a précisé que cette stratégie visera à promouvoir le bien-être et faire participer les plus démunis au développement économique et social, par le biais de la promotion de l’emploi et de la protection sociale.         


Mme LUZ GRANIER BULNES, Ministre pour le développement social du Chili, a déclaré que son pays dont l’objectif principal de sa politique sociale était d’éradiquer la pauvreté, avait réalisé d’importants progrès dans ce domaine au cours des 25 dernières années.  La politique sociale nationale tient compte en premier lieu des familles, ainsi que du rôle fondamental des femmes dans la lutte contre la pauvreté, a-t-elle précisé.  La Ministre a également souligné l’importance de l’emploi pour contribuer à cette lutte, avant de se féliciter de la baisse du chômage au Chili qui est actuellement de 5,7%, le niveau le plus bas de son histoire.  Nous avons réussi à augmenter la part des femmes dans la population active, qui est ainsi passée de 3,2% en 2010 à 47,7% en 2013, a-t-elle ajouté.


Le Gouvernement chilien assure également une aide aux familles les plus vulnérables, a poursuivi Mme Granier Bulnes, par le biais d’un programme, qui prévoit en outre une prime destinée à encourager le travail des femmes.  Obtenir un travail stable permet à une famille de générer un revenu permanent et de sortir de la pauvreté, a-t-elle expliqué.  La Ministre a précisé que ce programme avait bénéficié à 250 000 femmes depuis sa mise en œuvre.  L’aide aux familles les plus vulnérables a été consentie à 43 600 foyers.  Avant de conclure, Mme Granier Bulnes a tenu à rappeler que le développement ne se limitait pas à augmenter le revenu par habitant.  Il vise surtout à réaliser une égalité des chances et à assurer une certaine sécurité et la dignité.


M. VALENTIN RYBAKOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a constaté que le problème des inégalités sociales demeure omniprésent.  Il a appelé à une mobilisation de ressources supplémentaires pour financer les programmes en faveur des jeunes, des personnes handicapées, des personnes âgées et des familles nombreuses.  L’autonomisation de toutes les couches de la population doit figurer au cœur même des politiques sociales des États et de l’ONU, a-t-il estimé.


Le Vice-Ministre a expliqué que la politique sociale du Bélarus visait à faire en sorte que chaque famille et individu puisse subvenir à ses propres besoins grâce au travail.  Le Bélarus assure une éducation de qualité qui, a-t-il affirmé, avait permis à la population de faire des choix informés, de faire valoir leurs droits sociaux et culturels et de participer aux processus de prise de décisions.  M. Rybakov a aussi passé en revue certaines des politiques sociales de son pays.  Des programmes ont notamment permis d’éliminer les obstacles à la mobilité des personnes handicapées et de renforcer leur accessibilité aux bâtiments scolaires.  Un autre programme cible les familles jeunes, nombreuses ou monoparentales afin de les aider à surmonter les effets de la crise économique.


Son gouvernement, a-t-il indiqué, a proclamé l’année 2015 « Année des jeunes ».  Des initiatives ont été lancées pour impliquer davantage les jeunes particulièrement doués ou créatifs aux processus de prise de décisions.  Le Vice-Ministre a aussi insisté sur le fait que les jeunes du Bélarus sont éduqués dans l’esprit des valeurs familiales traditionnelles, en particulier l’union entre un homme et une femme, afin d’intégrer de « manière naturelle » leur identité d’homme ou de femme et de conserver ainsi leur  « identité sexuelle ».


Mme JUANA SANDOVAL (Nicaragua) a déclaré que les pays devraient prendre des mesures supplémentaires pour améliorer la redistribution des fruits de la croissance.  Elle a parlé des actions mises en œuvre par le Gouvernement du Nicaragua dans le cadre de la protection sociale et la lutte contre les inégalités.  Elle a notamment noté que la part des dépenses sociales dans le budget du pays a augmenté de 22%, démontrant ainsi la volonté de son gouvernement de résoudre les problèmes sociaux.  Elle a précisé que presque 60% de ce budget pour l’année en cours seraient consacrés à des programmes de réduction de la pauvreté.  Elle a ensuite cité un certain nombre de réalisations et d’avancées du Nicaragua dans les domaines prioritaires du développement social.  La représentante a indiqué que des résultats probants avaient été atteints dans le cadre de la lutte contre la mortalité infantile et maternelle.  Le Gouvernement du Nicaragua a établi des programmes visant à assurer l’accès à l’eau potable sur l’ensemble du territoire national et l’éducation primaire universelle.


Dans le cadre des programmes d’éducation, a précisé la représentante, le Gouvernement du Nicaragua distribue des aides financières aux enfants des familles les plus désœuvrées, afin de réduire les inégalités sociales et leur permettre ainsi d’aller à l’école.  La représentante a aussi salué les succès du Nicaragua en matière de lutte contre la malnutrition et d’autres programmes visant à protéger les personnes âgées ou encore ceux sur l’autonomisation des personnes handicapées.  Ces programmes visent, a expliqué Mme Sandoval, à éradiquer la pauvreté et à assurer une vie meilleure et digne aux populations du Nicaragua.


M. COCEKOPAKADE (Afrique du Sud) a soutenu que son pays avait déclaré, en 1994, la guerre à la pauvreté, l’inégalité et le chômage.  Il a précisé que le niveau de pauvreté avait décliné de 33% à 25% entre 1993 et 2013, notamment grâce à la mise en place de critères sociaux minima.  Le programme de protection sociale sud-africain couvre aujourd’hui 16 millions de personnes, contre 2,7 millions en 1994, a-t-il assuré.  Le fonds pour l’enfance a connu la plus forte croissance, a-t-il ajouté, en indiquant qu’à ce jour, 11 millions d’enfants en bénéficiaient contre 22 000 en 1998.  Pour faire face au chômage, a indiqué M. Pakade, l’Afrique du Sud vise à créer 5 millions de nouveaux emplois d’ici à 2020 par le biais du développement de nouvelles infrastructures.


Le représentant a assuré que le budget de l’éducation avait atteint l’équivalent de 5% du PIB.  S’agissant de la lutte contre le VIH/sida, il a indiqué que le Gouvernement avait adopté un plan d’action élaboré par la société civile qui met l’accent sur la prévention, les soins et le soutien.  Il a précisé que l’Afrique du Sud avait déjà dépassé l’OMD visant à réduire de moitié le nombre d’individus n’ayant pas accès à l’eau potable et comptait bien atteindre l’objectif d’assurer le plein accès de la population à l’eau potable d’ici à 2015. 


Mme CATHERINE BAKANG MBOCK, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a indiqué que la Vision de développement à l’horizon 2035 arrêtée par le Cameroun illustrait parfaitement l’engagement du pays en faveur de l’autonomisation.  Elle a ainsi précisé que la priorité de l’action du Gouvernement en ce qui concerne le secteur social était orientée vers la lutte contre la précarité et l’exclusion sociale, notamment en faveur des personnes socialement vulnérables telles que les personnes âgées, les personnes handicapées, les enfants en difficulté et les populations autochtones vulnérables.  Au sujet des personnes âgées en particulier, la Ministre a cité la construction en cours d’une « Maison des Âges » à Yaoundé, qui sera une structure pour l’information, l’éducation et la sensibilisation des populations sur la problématique du vieillissement, et un cadre d’échanges intergénérationnels.  Elle a également souligné les mesures législatives prises par le Cameroun en faveur des personnes handicapées et les mesures visant à promouvoir les jeunes comme par exemple la mise en place, en 2009, du Conseil national de la jeunesse du Cameroun qui sert d’interface entre les jeunes et les pouvoirs publics.


La Ministre a en outre mis l’accent sur les mesures prises par le Gouvernement pour lutter contre le phénomène des enfants de la rue, en encourageant leur retour au sein des familles.  Mme Bakang Mbock a par ailleurs rappelé que les actions de la Première Dame du Cameroun, Mme Chantal Biya, avaient conduit à sa nomination comme Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) dans le cadre de l’éducation et de l’inclusion sociale.  Elle a ensuite fait observer que le Cameroun comptait 451 mutuelles de sécurité sociale dans ses collectivités locales décentralisées.  Elle a enfin parlé de l’initiative gouvernementale dite « Approche des 3A », qui consiste à suivre les populations défavorisées dans les processus d’« Assistance, d’Accompagnement et d’Autonomisation ».  Elle a expliqué que cette approche permettait de transformer la vulnérabilité en un capital humain compétent, volontaire, disponible et résolument engagé dans la marche du Cameroun sur la voie de l’émergence.


Mme SUSANNA HUOVINEN, Ministre de la santé et des services sociaux de la Finlande, a indiqué qu’en l’espace de 70 ans, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la Finlande avait réussi à passer du statut de pays très endetté à celui de pays riche.  Elle a expliqué que tout au long de son processus de croissance, le pays a mis l’accent sur l’égalité sociale avec l’objectif de bâtir une société pour tous.  Le principe de garantir l’accès à des services sociaux de base à tous les stades de la vie est le fondement même de la stratégie politique sociale de la Finlande, a-t-elle souligné.


La Ministre de la Finlande a estimé qu’une bonne politique sociale devrait permettre à chacun de prendre en charge sa propre vie et que la fourniture de services sociaux devrait avoir pour objectif l’autonomisation des personnes.  Une politique bien conçue est un investissement en faveur de la population et dans l’avenir d’une société, a soutenu Mme Huovinen.  Pour prévenir l’exclusion sociale des jeunes, son gouvernement a mis en œuvre un programme intersectoriel pour les aider pendant la période de transition entre la sortie de l’école et l’entrée sur le marché du travail.  Ainsi, les personnes âgées de moins de 25 ans et les diplômés de moins de 30 ans ont droit à une formation professionnelle si le précédent emploi qu’ils ont occupé n’a pas duré plus de trois mois.  Un programme a également été lancé l’été dernier dans le but de renforcer l’accès à l’emploi des personnes à capacités réduites.


Par ailleurs, Mme Huovinen a souligné que le vieillissement de la population devrait faire l’objet d’une révision des services octroyés afin de rendre ceux-ci plus pérennes.  La Finlande a d’ailleurs adopté une nouvelle loi visant à garantir le respect des droits des personnes âgées et à appuyer leurs capacités, a-t-elle indiqué.  La Ministre a aussi insisté sur l’importance de veiller à ce que les personnes exclues ou marginalisées soient en mesure de réintégrer la société sur un même pied d’égalité que les autres groupes de la population.  Les inégalités ouvrent la voie au conflit et à la fragmentation sociale et entravent, de ce fait, le développement social, a-t-elle averti avant de conclure.


M. CARLOS RAFAEL URQUILLA BONILLA, Sous-Secrétaire pour les politiques d’inclusion sociale à la présidence de la République d’El Salvador, a invité la communauté internationale à appréhender l’autonomisation comme un droit de l’homme.  Bien que les êtres humains naissent égaux en dignité et en droits comme le stipule la Déclaration universelle des droits de l’homme, il faudrait néanmoins noter que ces hommes vivent et connaissent des réalités existentielles différentes, a-t-il fait remarquer.  De ce fait, a-t-il expliqué, leur autonomisation doit se faire de diverses manières, afin de tenir compte de leurs besoins spécifiques. 


M. Urquilla Bonilla a estimé que l’autonomisation supposait des mesures politiques afin de remédier aux disparités qui existent entre États et à l’intérieur des États.  L’autonomisation doit être considérée comme un droit fondamental de l’individu.  La jouissance des droits économiques, sociaux et culturels doit être respectée grâce au renforcement des systèmes judiciaires, a-t-il soutenu.  C’est pourquoi, il a invité à adopter une approche visant à considérer l’autonomisation comme un droit, et non comme un acte de charité.  M. Urquilla Bonilla a appelé la communauté internationale à assister les pays en développement dans les efforts entrepris dans cette voie.


M. JOHN GAVENTA, Directeur à Coady International Institute et Vice-Président à International Development, St. Francis Xavier University (Canada), s’est dit convaincu que l’automatisation des personnes devait être l’objectif clef du processus de développement social.  Sans émancipation, les citoyens ne peuvent ni revendiquer leurs droits, ni les exercer, a-t-il fait observer.  Il a expliqué qu’il avait dirigé pendant 10 ans un centre de recherche sur la participation citoyenne dont les études avaient conclu que l’engagement citoyen permettait de former de meilleurs citoyens, qui sont pleinement conscients de leur droit d’exercer cette participation.  Ceci est un maillon essentiel du processus d’émancipation car on ne se réveille pas un beau matin en se disant: « Tiens, aujourd’hui je vais faire valoir mes droits », a fait observer M. Gaventa.  Il a précisé que des citoyens bien formés et engagés contribuaient ensuite à de grands changements sociaux et à renforcer la bonne gouvernance en plaidant, par exemple, pour de meilleures politiques de justice sociale.


Le panéliste a vu dans l’autonomisation des populations le principal moteur du changement social.  Il a néanmoins fait observer que la participation citoyenne n’était pas une panacée, car une frustration peut résulter d’une participation citoyenne vaine ou purement symbolique ou de manipulations par certaines élites.


M. Gaventa a ensuite appelé les gouvernements à créer l’espace nécessaire pour permettre aux citoyens de s’émanciper, tout en faisant observer que les citoyens se tournent également vers des associations communautaires indépendantes pour se faire entendre.  Il a également engagé les gouvernements à promouvoir ces associations au niveau communautaire.  M. Gaventa a aussi insisté sur la nécessité de renforcer le rôle et la participation des femmes.  De l’avis du panéliste, tout processus d’autonomisation aura des implications plus étendues qu’une approche visant à traiter les personnes comme de simples clients de programmes sans pour autant leur permettre de s’exprimer.


M. FABIO PALACIO, représentant du Comité des ONG pour le développement social et membre du Mouvement international ATD quart-monde, a regretté que la Commission parle d’autonomisation, alors que les personnes qui devraient en bénéficier ne sont pas pleinement représentées au cours des présentes discussions.  Il a précisé qu’autonomiser les personnes défavorisées supposait aussi leur participation à des débats sur les sujets qui les concernent directement.  Il a indiqué que les personnes défavorisées et les plus démunies perdaient confiance à l’égard des institutions internationales telles que les Nations Unies, car elles avaient l’impression que les réunions les touchant ne prennent pas en compte leur voix. 


M. Falacio a souhaité que la protection sociale puisse permettre aux populations de pouvoir prendre en charge leur avenir.  Il est important que les pauvres puissent avoir accès à l’éducation et mieux connaître leurs droits afin de pouvoir les défendre.  Il a ensuite cité des cas de discrimination et d’exclusion sociale dans plusieurs sociétés à travers le monde, en particulier celui d’une Bolivienne qui avait été humiliée lors d’une consultation dans un centre de soins.


Débat interactif avec les délégations sur le thème prioritaire


Respect des droits et de la dignité des personnes, rôle de l’architecture financière internationale, conséquences du creusement des inégalités ou encore la situation des jeunes, tels étaient certains des thèmes débattus par les États Membres et les panélistes pour identifier les moyens permettant de faire de l’autonomisation des personnes un élément essentiel du développement social.


Lançant la discussion avec les panélistes, le représentant de la Slovénie a mis en garde contre les retombés des politiques d’austérité qui risquent de mettre les plus démunis dans une situation de désespoir irrémédiable.  Toute stratégie politique doit être axée sur le respect des droits de la personne car, a-t-il souligné, il ne peut y avoir de développement sans égalité.


Son homologue de l’Union européenne s’est interrogé sur les mesures idoines pour assurer une bonne transition d’une économie informelle à une économie formelle.  Outre la création d’emplois, l’architecture financière internationale peut-elle ou non contribuer à faire avancer un programme d’intégration? a demandé à son tour le représentant d’El Salvador.


La Ministre du Cameroun a argué que les réponses économiques ou financières n’étaient pas en soi une panacée.  Le respect des droits d’autrui doit être pris en compte, a-t-elle souligné, en faisant remarquer que c’est à travers le regard de l’autre que les droits sont reconnus.  Les personnes les plus vulnérables doivent pouvoir retrouver leur dignité, a-t-elle estimé, en précisant que celle-ci commençait bien souvent par l’accès à un travail décent.


Lui emboitant le pas, la Ministre de la Finlande a parlé du ressentiment dont lui ont fait part certains récipiendaires d’allocations gouvernementales dans leurs interactions avec des fonctionnaires des services sociaux.  Il est primordial, a-t-elle insisté, de traiter les personnes, surtout les plus vulnérables et les plus démunies, avec dignité.


Comment rompre le cercle vicieux de la pauvreté en tenant compte des spécificités régionales? s’est interrogé le représentant de la SlovénieLa Ministre du Cameroun a répondu que l’ONU était la tribune idéale pour procéder au changement tout en tenant compte des spécificités de chaque pays.


De son côté, la représentante de la Fédération internationale sur le vieillissement a soulevé la question des traditions et cultures qui entravent l’émancipation de certaines tranches de la population en affirmant que certains groupes, à commencer par les femmes, ne sont d’aucune valeur pour la société.


Son intervention a poussé le Sous-Secrétaire pour l’inclusion sociale d’El Salvador à insister sur le pouvoir de transformation de l’éducation et sur la nécessité de concevoir celle-ci comme moyen de libération.  Il a également plaidé pour la mise en place de processus destinés à rattraper les situations où des politiques sociales ont été négligées.


Concernant la situation des jeunes, le représentant de la Slovénie a notamment fait savoir que son gouvernement avait approuvé, à la fin du mois de janvier, une stratégie spéciale pour permettre aux jeunes entre 15 et 29 ans d’obtenir un emploi ou une formation professionnelle dans les mois suivant leur inscription au bureau de l’emploi.


Pour sa part, le représentant de la République dominicaine a voulu en savoir plus sur l’intégration des jeunes handicapés dans les écoles publiques en Finlande.  En guise de réponse, la Ministre de la Finlande a indiqué que son pays procédait à cette intégration en mettant l’accent sur l’égalité et s’est félicitée du fait que cette approche ait permis aux plus jeunes de se rendre compte de la capacité de chacun de participer à la vie sociale.


Cette dernière a également expliqué que son gouvernement avait mis en place des mécanismes pour faire participer les enfants aux processus de prise de décisions politiques.  La Finlande, a-t-elle ajouté, s’est par ailleurs dotée de « parlements de jeunes » pour permettre à ce groupe de la population de débattre de questions qui les concernent directement.


Enfin, le représentant d’El Salvador a proposé de lancer des projets pilotes dans certaines villes d’un pays donné pour mieux mesurer les progrès réalisés en matière d’autonomisation des personnes..


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité débat des progrès à accomplir au Kosovo et se félicite de la récente tenue d’élections municipales et d’une situation généralement calme

CS/11270

Le Conseil de sécurité débat des progrès à accomplir au Kosovo et se félicite de la récente tenue d’élections municipales et d’une situation généralement calme

10/2/2014
Conseil de sécuritéCS/11270
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7108e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉBAT DES PROGRÈS À ACCOMPLIR AU KOSOVO ET SE FÉLICITE DE

LA RÉCENTE TENUE D’ÉLECTIONS MUNICIPALES ET D’UNE SITUATION GÉNÉRALEMENT CALME


Après les progrès politiques notables accomplis en 2013 au Kosovo, il faudra consolider ces acquis en 2014 par le dialogue, dans l’espoir d’assurer la réconciliation, la stabilité et la prospérité régionales, a recommandé le Secrétaire général dans son dernier rapport sur la Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) qui était débattu cet après-midi au Conseil de sécurité, en présence du Premier Ministre de la Serbie, M. Ivica Dačić, et de M. Hashim Thaçi, du Kosovo.


En présentant ce rapport, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, M. Farid Zarif, a souligné que, après la signature de l’accord historique du 19 avril 2013 sur la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, la confiance mutuelle entre les parties s’était renforcée.  À cet égard, les membres du Conseil ont salué le dialogue direct engagé entre les deux parties, ainsi que les efforts de médiation entrepris par la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton.


La poursuite du processus d’intégration à l’Union européenne fait partie des progrès qui ont été soulignés par M. Thaçi, qui s’exprimait en tant que « Premier Ministre » du Kosovo et qui a mentionné la bonne conduite du deuxième tour des élections locales, ainsi que la mise en place de municipalités dans le nord du Kosovo.  Les élections locales ont été les premiers scrutins organisés au Kosovo dans un cadre législatif unique, a fait remarquer la représentante de la Lituanie et Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de février.


Rappelant que, dans quelques jours, le Kosovo célébrera le sixième anniversaire de sa déclaration d’indépendance, laquelle est aujourd’hui reconnue par 105 pays, M. Thaçi a plaidé en faveur d’une reconnaissance officielle de cette indépendance par tous les États Membres de l’ONU.  La position de la Fédération de Russie à l’égard de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo reste inchangée, a rappelé M. Vitaly Churkin, représentant de cet État Membre permanent du Conseil, en insistant sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Serbie.


Le Premier Ministre de la Serbie, M. Ivica Dačić, a tenu à souligner les constatations du rapport 2013 de la Commission de l’Union européenne sur le Kosovo, selon lequel des sites religieux serbes orthodoxes sont toujours la cible d’attaques de la part de Kosovars albanais.  Il a également souligné l’importance pour les « soi-disant autorités du Kosovo » de faire davantage d’efforts pour dédommager les personnes déplacées, notamment des Serbes et des représentants d’autres minorités.


Outre la réintégration des personnes déplacées, les membres du Conseil ont mis le doigt sur d’autres points relatifs à la réconciliation où le bât blesse.  Ils ont ainsi conseillé aux parties de faire des progrès pour résoudre le problème des personnes disparues ou séquestrées et assurer la protection des sites religieux et culturels, notamment orthodoxes, du Kosovo. 


Le Représentant spécial pour le Kosovo a également invité les parties à combler certaines lacunes dans la mise en œuvre des dispositions de l’accord relatives à la justice dans le nord du Kosovo.  Il faut aussi parvenir à un accord sur l’instauration d’une communauté/association des municipalités à majorité serbe, afin de doter les communes à majorité serbe du Kosovo d’une autonomie substantielle, a-t-il dit.  Le Premier Ministre serbe a plaidé en ce sens, souhaitant que des accords soient trouvés sur la participation, sur le long terme, de la communauté serbe, aux institutions centrales de Pristina, ainsi qu’au fonctionnement des agences gouvernementales.


Le rôle de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) a été salué par les intervenants au débat.  Si le représentant de la Fédération de Russie a condamné les tentatives menées par certains groupes, personnes, ou institutions, de désavouer la Mission, le représentant du Kosovo a estimé pour sa part que la MINUK devrait être transformée en « bureau politique des Nations Unies chargé d’aider le Kosovo à réaliser son aspiration à entrer dans la communauté des nations libres ».


Enfin, certains membres du Conseil, comme les États-Unis, la France et le Luxembourg, ont estimé que le nombre de débats sur le Kosovo pourrait être revu à la baisse, ce qui laisserait plus de temps aux parties pour faire avancer leur dialogue.


RÉSOLUTIONS 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (S/2014/68)


Dans ses observations, le Secrétaire général salue la volonté et la détermination dont ont su faire preuve Belgrade et Pristina, pour que l’année 2013 soit marquée par des progrès politiques notables, qui ont culminé avec la conclusion historique, le 19 avril 2013, du premier accord sur les principes gouvernant la normalisation des relations.  Dans le dialogue facilité par l’Union européenne, les deux parties ont aussi réalisé des progrès substantiels sur la voie d’une association plus étroite avec les institutions de l’Union européenne, se félicite le Secrétaire général avant de saluer la décision du Conseil européen d’entamer les pourparlers d’adhésion avec la Serbie en janvier 2014, et son soutien aux négociations sur un accord de stabilisation et d’association avec le Kosovo. 


« En 2014, il faudra consolider les acquis de 2013 dans l’espoir d’assurer la réconciliation, la stabilité et la prospérité régionales », recommande Ban Ki-moon.  Il ajoute que le bon déroulement des élections locales au Kosovo, organisées pour la première fois sous un cadre législatif unique, y compris dans les municipalités du nord du Kosovo, a ouvert la voie à une nouvelle dynamique politique.  Il juge qu’il est essentiel d’accomplir rapidement des progrès pour parvenir à un accord sur l’instauration d’une communauté/association des municipalités serbes et sur celle de son statut.


Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne que les progrès considérables réalisés sur la voie de la restructuration des services de police dans le nord du Kosovo doivent s’accompagner d’avancées dans les domaines connexes de l’appareil judiciaire et des autres questions d’état de droit.  À cet effet, il lance un appel à toutes les parties pour qu’elles fassent preuve de souplesse et d’esprit de compromis pour aller de l’avant.  Il estime que la communauté internationale doit continuer à apporter son appui à la poursuite du dialogue et aider les maires et conseillers municipaux qui viennent d’être élus, y compris dans le nord du Kosovo, à faire en sorte que leurs circonscriptions puissent tirer les premiers dividendes de la paix.  Il est essentiel de veiller à ce que toutes les municipalités profitent de l’évolution de la situation, au sud comme au nord du fleuve Ibër/Ibar, grâce à la coordination des efforts déployés à l’échelle locale et internationale, insiste-t-il.


Le Secrétaire général indique que la MINUK continuera d’encourager l’application des accords conclus entre Belgrade et Pristina, et il souligne l’importance de renforcer les voies de communication officielles et informelles entre les autorités à tous les niveaux et entre toutes les communautés du Kosovo.


Le 3 novembre, le Kosovo a élu ses maires et conseillers municipaux, y compris, dans les quatre municipalités situées dans le nord du Kosovo (Leposaviq/Leposavić, Mitrovica-Nord, Zubin Potok et Zveçan/Zvečan), rappelle M. Ban.  Ces élections se sont déroulées de manière pacifique, sauf à Mitrovica-Nord, où, malgré d’importantes mesures de sécurité, des individus masqués non identifiés se sont introduits par la force dans deux bureaux de vote qu’ils ont mis à sac.  830 371 électeurs ont voté (taux de participation de 46,31%), soit 121 009 de plus que lors des élections municipales de 2009.  L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a facilité la conduite des élections dans les municipalités du nord, ainsi que le vote des Kosovars résidant en Serbie et au Monténégro.  Le déroulement de ces élections a été contrôlé par 30 173 observateurs locaux et internationaux.


Les résultats des élections ont modifié l’équilibre politique entre les principaux partis albanais du Kosovo.  Le Parti démocratique du Kosovo (PDK) a conservé 10 mairies (alors qu’il en dirigeait jusqu’alors 14), mais le principal parti d’opposition, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), a fait une percée significative, en remportant neuf mairies (contre 7).  L’Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK) s’est, quant à elle, imposée dans trois municipalités (contre 6) et la Nouvelle Alliance pour le Kosovo s’est imposée dans deux municipalités, dont celle de Mitrovica-Sud.  Le Mouvement pour l’autodétermination (Vetëvendosje), qui se présentait pour la première fois aux élections municipales, a remporté la mairie de Pristina, la municipalité la plus importante du Kosovo.  Dans le nord du Kosovo, les élections se sont soldées par la victoire des candidats de l’Initiative civique serbe dans les quatre municipalités.  Les équipes municipales élues dans le nord du Kosovo doivent former, avec les municipalités à majorité serbe du sud de l’Ibër/Ibar, la base de l’association/communauté des municipalités serbes qui doit être créée en application de l’accord du 19 avril.


Pour ce qui est des droits de l’homme, le Secrétaire général note dans ce rapport que lors de sa visite au Kosovo en octobre 2013, la Haute Commissaire de l’OSCE aux minorités nationales, Mme Astrid Thors, avait souligné qu’il fallait offrir aux communautés du Kosovo davantage de possibilités d’apprendre les deux langues officielles –l’albanais et le serbe– et renforcer la protection des droits linguistiques.  Mme Thors avait également fait valoir que la Convention-cadre du Conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales, dont la MINUK continue de surveiller la mise en œuvre, était un précieux outil pour assurer la protection et la promotion des droits des minorités au Kosovo.  Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que le Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports a approuvé, en octobre 2013, une liste actualisée de 1 428 sites, monuments et objets du patrimoine culturel placés sous protection temporaire.  Au 15 janvier 2014, 1 721 personnes au total étaient toujours portées disparues depuis la fin du conflit au Kosovo, est-il aussi noté dans le rapport qui précise que la MINUK continue de soutenir l’accomplissement de progrès dans ce domaine.  


Ce rapport du Secrétaire général contient, en Annexe I, le rapport présenté par la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité au Secrétaire général sur les activités de la « Mission État de droit », menée par l’Union européenne au Kosovo.  En Annexe II, on trouve la composition détaillée des effectifs de la composante de police de la MINUK.


Déclarations


M. FARID ZARIF, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, a souligné que des progrès remarquables ont été accomplis en 2013 au Kosovo, notamment grâce à la signature de l’accord historique du 19 avril.  Il a salué le niveau élevé de confiance mutuelle entre les parties.  Il a signalé que, dans un premier temps, 80 officiers de police serbes avaient été intégrés dans la police du Kosovo, officiers qui sont maintenant au nombre de 142 à être déployés dans la région du nord.  On prévoit d’en intégrer 100 autres à la fin de la semaine, a-t-il précisé.


Le Représentant spécial a ensuite expliqué que l’accord concernant le pouvoir judiciaire dans le nord du Kosovo n’avait pas été mis en œuvre, même si des progrès ont été réalisés en ce sens lors des discussions tenues à Bruxelles le 27 janvier dernier.  Il a appelé les parties à faire preuve de souplesse à cet égard, soulignant l’importance que plus de confiance soit ressentie envers la police et la justice dans tout le Kosovo.  M. Zarif a rappelé que deux assassinats perpétrés récemment affectaient la façon dont les conditions de sécurité étaient perçues au Kosovo, avant d’inviter à une coopération active pour résoudre ces affaires, afin de contribuer à la normalisation de la communauté/association des municipalités à majorité serbe.  Il a invité les intervenants locaux et internationaux à apporter tout leur soutien à ces nouvelles administrations municipales.


Les attentes de la population sont grandes à l’égard des nouveaux maires, a ajouté le Représentant spécial.  Il a aussi indiqué que les discussions avaient commencé entre les acteurs de la scène politique du Kosovo quant à l’éventualité d’élections pour l’Assemblée du Kosovo et sur la question de la réforme électorale, en vue d’y garantir une plus grande transparence et une plus grande inclusion.  Il a aussi mentionné le fait que des échanges sont en cours sur des éventuels amendements à la Constitution, en particulier en ce qui concerne les sièges « réservés » aux représentants des communautés minoritaires.  Les fruits de ces discussions seront importants pour préparer le terrain en vue d’une plus grande participation des Serbes du Kosovo et d’autres minorités aux élections législatives du Kosovo, a-t-il expliqué.


M. Zarif a indiqué par ailleurs que les autorités kosovares avaient proposé, la semaine dernière, un projet de loi pénalisant la participation des Kosovars à des conflits armés à l’étranger, après un débat sur la participation de résidents locaux dans des conflits comme celui qui sévit en Syrie.  En ce qui concerne les personnes disparues, il a indiqué que les excavations et la recherche de fosses anonymes avaient été suspendues pendant la période hivernale.  Il a déploré que de nombreuses familles, des deux côtés, n’aient toujours pas de nouvelles de leurs proches.  Il a appelé les individus et les institutions à faire tout leur possible pour clore ce chapitre douloureux.  Il faut aussi trouver un mécanisme de dédommagement des familles et permettre la réconciliation des communautés kosovares, tout en normalisant les relations entre Belgrade et Pristina, a souligné M. Farid Zarif.


Le représentant spécial a ensuite salué les efforts menés par l’Union européenne et a pris note de l’intention de la Commission européenne de conclure en 2014 les négociations sur l’accord de stabilisation et d’association avec le Kosovo.  Il a aussi noté le rapprochement opéré par l’Union européenne avec la Serbie.  Les projets d’assistance bilatérale devraient être coordonnés avec les efforts menés sur le terrain, a préconisé M. Zarif.  La Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) continuera à s’impliquer de manière coordonnée, a-t-il ajouté.  Enfin, il a exhorté Belgrade et Pristina à consolider le processus historique afin de dépasser les questions en suspens.


M. IVICA DAČIĆ, Premier Ministre de la Serbie, a rappelé qu’en avril prochain, sera commémoré le premier anniversaire de l’Accord de Bruxelles sur la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo.  En vue de renforcer la mise en œuvre de cet Accord, il a souhaité que soient mises en place des règles plus claires, et que la confiance soit renforcée entre les deux parties.  Il a ensuite relevé que les désaccords sur les statuts du Kosovo et Metohija ne devraient pas empêcher les différentes parties de travailler sur des solutions aux questions pratiques, que semble négliger Pristina.  Le Premier Ministre serbe a ainsi appelé le Conseil de sécurité à se joindre aux efforts visant à instituer davantage de conditions qui permettraient, sur le terrain, une application renforcée des accords conclus: « c’est la seule condition d’établissement de la confiance mutuelle sur les questions du Kosovo et Metohija », a-t-il souligné.


M. Dačić a ensuite rappelé que le 21 janvier dernier, la Serbie s’est engagée dans le processus officiel d’adhésion à l’Union européenne, et il dit espérer que l’aboutissement de ce processus permettra d’améliorer la vie des Serbes du Kosovo et Metohija.  Il a en outre noté que le rapport 2013 de la Commission de l’Union européenne sur le Kosovo a permis de relever, entre autres, des attaques continues contre des sites religieux serbes orthodoxes, particulièrement la généralisation de la désacralisation des églises et cimetières orthodoxes.  Il a également souligné que les « soi-disant autorités du Kosovo » sont invitées, dans le rapport, à faire davantage en matière de dédommagement des personnes déplacées.  Il a par ailleurs indiqué que ledit rapport n’a pas évoqué l’impossibilité des Serbes du Kosovo et Metohija de remplir leurs devoirs civiques, et il a souhaité qu’ils aient la possibilité de le faire pleinement au cours des prochaines élections législatives.


M. Dačić a ensuite déploré l’absence de poursuites judiciaires vis-à-vis des auteurs de crimes contre les Serbes au Kosovo, une situation qui crée, a-t-il noté, un climat propice à de nouveaux crimes.  Il a par ailleurs appelé à la libération d’Oliver Ivanović, un homme politique serbe du Kosovo et Metohija, qui a été arrêté alors qu’il briguait la mairie de la localité de Kosovska Mitrovica.  Le Premier Ministre serbe a souhaité que des accords soient trouvés sur la participation, sur le long terme, de la communauté serbe, aux institutions centrales de Pristina, ainsi qu’aux agences gouvernementales.  Le Premier Ministre a ensuite souligné que même s’il est vrai, comme le mentionne le rapport du Secrétaire général, que les incidents interethniques ont diminué, cela n’excuse pas les quelque 7 000 attaques physiques menées depuis 1999 contre des Serbes.  Il a aussi regretté l’absence de suivi et de documentation sur les crimes ethniques.  Il a également affirmé que des condamnations publiques d’incidents à caractère ethnique devraient permettre d’améliorer le dialogue interethnique et la tolérance.  M. Dačić a aussi relevé que la question de la restitution des biens des membres de communautés non albanaises du Kosovo et Metohija était fondamentale.  Il a précisé que la question des propriétés de l’État de Serbie et des biens de l’église serbe orthodoxe se posait aussi.  Il a aussi expliqué que le mécanisme légal de résolution des questions d’expropriation, mis en place conjointement par la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et la « Mission État de droit » menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX), n’a permis de résoudre qu’une partie infime de ces litiges. 


Le Premier Ministre de la Serbie a en outre souhaité que toute discussion sur un changement éventuel du mandat de l’EULEX puisse se tenir au sein du Conseil de sécurité, de même que les discussions sur l’avenir des Missions telles que la MINUK et la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR).  Le Premier Ministre a ensuite parlé des trafics d’organes humains dont auraient été victimes des Serbes après le conflit de 1999.  Ils auraient été enlevés au Kosovo et emmenés de force en Albanie pour y être opérés contre leur gré, et beaucoup ont parfois été assassinés.  Il a souhaité que la vérité soit faite sur ces allégations et que les coupables soient punis, précisant que les familles des victimes serbes ne devraient pas avoir moins de droit à la justice que les familles d’autres victimes de crimes de guerre commises en ex-Yougoslavie dans les années 1990.  Il a par ailleurs souligné que la Serbie veut une paix durable, mais que pour être durable, cette paix doit être juste.  Il a précisé qu’il était né dans la localité de Prizren au Kosovo et Metohija, une ville qui fut la capitale de la Serbie au Moyen Âge, et où ne vivent aujourd’hui que 20 Serbes, « à cause de l’occupation de l’Empire ottoman durant cinq siècles, et de l’épuration ethnique menée par les Albanais depuis deux siècles ».  Il a conclu son intervention en précisant que « la Serbie était prête au dialogue, mais qu’elle n’est pas prête, et ne sera jamais prête à accepter une déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo et Metohija ».  Il a interpellé Pristina en soulignant qu’il n’y aurait pas de solution globale durable sans l’accord de la Serbie et du Conseil de sécurité.  Et il a dit qu’au lieu de vivre dans le passé et dans les condamnations mutuelles, il serait temps de travailler à une solution durable pour l’avenir.


M. HASHIM THAÇI, représentant le Kosovo, a d’emblée mis l’accent sur les « progrès » qu’ont été la bonne conduite du deuxième tour des élections locales, la mise en place de municipalités locales dans le nord du Kosovo, la poursuite du  processus d’intégration à l’Union européenne et les derniers résultats du processus bilatéral visant à normaliser les relations entre le Kosovo et la Serbie.  Pour revenir aux élections, M. Thaçi, s’exprimant comme « Premier Ministre » du Kosovo, a regretté que le maire élu du Mitrovica-Nord ait refusé de prêter serment conformément aux lois du Kosovo, obligeant ainsi le « Président » du Kosovo à convoquer des élections extraordinaires le 23 févier prochain.  M. Thaçi a aussi déploré la mort, le 16 janvier dernier, de Dimitrije Janicijevic, membre du Parti libéral indépendant serbe et candidat à la mairie de Mitrociva-Nord.  Sans vouloir préjuger de l’enquête, il a attribué ce meurtre « aux cercles qui veulent continuer à tenir en otage les citoyens serbes du Kosovo soucieux de contribuer aux institutions publiques ». 


Après avoir passé en revue les « progrès économiques » qui ont valu au Kosovo l’adoption par l’Union européenne d’une résolution très favorable à son égard, M. Hashim Thaçi a rappelé au Conseil de sécurité que dans quelques jours le Kosovo va célébrer le sixième anniversaire de sa déclaration d’indépendance, laquelle est reconnue par 105 pays.  Il a appelé ceux qui ne l’ont pas encore fait, y compris ceux qui sont membres du Conseil, de « se joindre au monde démocratique en appuyant le Kosovo comme un membre égal et à part entière de la communauté internationale ».  Une reconnaissance officielle, a-t-il estimé, serait une contribution directe au renforcement de la paix et de la stabilité dans la région et au-delà. 


L’accord du 19 avril 2013, a poursuivi M. Thaçi, a ouvert un nouveau chapitre sur la paix et la coopération mutuelle entre la Serbie et le Kosovo.  Ce dernier, a-t-il promis, est déterminé à poursuivre le dialogue en 2014, en ouvrant de nouvelles questions importantes pour les relations de bon voisinage et les conditions de vie des citoyens.  Le Kosovo, a insisté M. Thaçi, « a respecté tous les accords conclus et appelle la Serbie à en faire autant, elle qui continue d’entraver la mise en œuvre de l’Accord sur la représentation du Kosovo dans les organisations et initiatives régionales ».   


Compte tenu des progrès enregistrés au Kosovo dans les domaines de la sécurité et de la stabilité socioéconomique et politique, et de l’Accord conclu avec la Serbie, il est temps, a estimé M. Hashim Thaçi, que le Conseil de sécurité « transforme la MINUK en un bureau politique des Nations Unies chargé d’aider le Kosovo à réaliser son aspiration à entrer dans la communauté des nations libres ».


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a déclaré que la relativement forte participation aux récentes élections montre l’attachement des Kosovars à des élections libres et transparentes.  Elle a félicité tous les maires et conseillers municipaux récemment élus en saluant tout particulièrement l’élection de la première femme maire au Kosovo.  La représentante a appelé les dirigeants locaux à faciliter le dialogue et la coopération dans leurs communautés respectives.  Elle a souligné l’importance du dialogue facilité par l’Union européenne entre les Serbes et les Kosovars pour mettre en œuvre l’accord du 19 avril 2013, dans l’intérêt de la réconciliation dans toute la région.  Elle a dit que l’intégration en cours des effectifs de la police et la reprise des contrôles douaniers dans le nord sont autant de facteurs notables de cette normalisation.  Elle a suggéré qu’il serait utile de « réduire le nombre de rapports et de réunions du Conseil de sécurité sur la question du Kosovo et de donner le temps aux Serbes et aux Kosovars d’avancer et de lever les derniers obstacles à la circulation des marchandises et des personnes.  Elle a salué « la main qui a été tendue par le Gouvernement kosovar pour garantir la mise sur pied d’institutions décentralisées ».  La représentante a jugé très positif que les familles qui reviennent au Kosovo y soient les bienvenues.  Elle a salué la pleine mise en œuvre de la loi sur la protection du patrimoine culturel et s’est félicitée du nombre croissant de pays qui ont reconnu l’indépendance du Kosovo, ce qui, selon elle, renforce la stabilité des Balkans occidentales, comme le démontrent les progrès accomplis par le Kosovo.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a rappelé la position de son pays, qui demeure inchangée, en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Serbie.  La Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) est une présence internationale très importante, a estimé M. Churkin.  Il a condamné les tentatives menées par certaines personnes, groupes ou institutions et visant à désavouer la Mission, notamment lors des élections municipales de novembre 2013.  Il a appelé la Mission à accomplir fidèlement et sans relâche les tâches qui lui ont été confiées, telles que la promotion de la suprématie du droit et la protection des lieux de culte orthodoxes et des bâtiments culturels.


Constatant que le dialogue entre Belgrade et Pristina se poursuit, il a salué leur intention de créer des institutions viables pour assurer la stabilité au Kosovo.  Les autorités locales albanaises et la communauté internationale doivent favoriser une atmosphère de confiance, a-t-il préconisé.  La Fédération de Russie note que la situation des Serbes du Kosovo est très préoccupante, ainsi que celle des personnes déplacées, a par ailleurs regretté M. Churkin.  Il a noté que les déplacés souffrent du chômage et, dans certains cas, de la confiscation de leurs propriétés par des Albanais du Kosovo.  La population déplacée a souvent peur de retourner au Kosovo par peur d’être victime de violences de la part des Albanais kosovars, a-t-il relevé.  Il a aussi regretté les violences perpétrées contres des orthodoxes serbes, dont un très grand nombre ont témoigné de l’incapacité de la KFOR et de l’EULEX à lutter contre ces menaces.  À cette occasion, il a tenu à souligner l’importance du mandat confié à la MINUK.  Il faut que les responsables des crimes soient traduits en justice, dont les mécanismes doivent être guidés par des critères qui ne soient pas douteux et partiaux, a-t-il ajouté.  Enfin, le représentant russe a appelé à réfléchir aux incidences épouvantables qu’aurait le retour des miliciens albanais qui sont allés combattre pour un djihad en Syrie sur le territoire du Kosovo et plus largement en Europe.


M. MICHAEL TATHAM (Royaume-Uni) a salué la participation des quatre municipalités du nord aux élections municipales.  Il a dit que le Royaume-Uni continuait d’appuyer les travaux de la « Mission État de droit » menée par l’Union européenne (EULEX) pour promouvoir le dialogue et renforcer l’état de droit au Kosovo.  Il a appelé à plus de coopération entre les parties sur la question des personnes disparues.  Il a jugé indispensable que les progrès de 2013 servent de socle à une meilleure stabilité pour l’avenir.  Tant Pristina que Belgrade doivent continuer à mettre en œuvre l’accord du 19 avril, a-t-il dit en citant tout particulièrement l’objectif de l’intégration de policiers serbes dans la police du Kosovo.  Il a reconnu que « les deux Premiers Ministres ont fait preuve de courage et d’engagement » dans ce processus.  Il faut travailler davantage pour traduire les accords en réalité sur le terrain, a préconisé le représentant.  Il s’est félicité de l’ouverture de négociations sur un accord d’association entre l’Union européenne et la Serbie en octobre 2013.  Il s’est ensuite félicité de la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo par une centaine d’États en estimant que cette évolution va vers le sens de plus de stabilité.


M. OH JOON (République de Corée) a appelé à la conclusion et à l’adoption par les parties d’un accord plus complet que celui du 19 avril 2013 pour parvenir à plus de stabilité au Kosovo.  Il a espéré que la Serbie et le Kosovo redoubleront d’efforts dans le domaine de l’intégration judiciaire, et a salué les contributions de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), de la Force de paix au Kosovo (KFOR) et de la « Mission État de droit » menée par l’Union européenne (EULEX) pour permettre l’avènement un processus équitable dans tout le Kosovo.  Le représentant a condamné les violences électorales, dont l’assassinat d’un candidat à Mitrovica-Nord.  Le processus d’intégration en cours au nord du Kosovo doit se faire sans exclusion, a-t-il dit.  Il appelé le Kosovo à respecter ses engagements en matière de protection des minorités et à favoriser le retour des personnes déplacées.


M. KAYODE LARO (Nigéria) a noté les défis qui restent à relever au Kosovo dans les domaines des droits de l’homme, sur le plan politique et en ce qui concerne le retour des personnes déplacées.  Il s’est félicité tout d’abord des discussions en cours sur le nouveau projet relatif aux droits de l’homme, ainsi que du renforcement des institutions judiciaires du Kosovo.  Le représentant a cependant noté que les parties n’avaient pas beaucoup avancé en ce qui concerne l’amélioration de l’accès des minorités à la culture et à l’éducation.  Il a salué les efforts déployés par la MINUK, ainsi que par l’EULEX et d’autres parties prenantes, pour promouvoir les droits de l’homme. 


Sur le plan politique, il s’est félicité des avancées effectuées entre les parties et de la création de nouvelles institutions démocratiques.   Il a pris note du bon déroulement des élections municipales du 3 novembre et du 1er décembre 2013, mais a déploré les incidents survenus au nord de Mitrovica.  Le représentant a indiqué que le Nigéria appréciait notamment le fort taux de participation à ce scrutin, comparé à celui de 2009.  Le représentant a par ailleurs salué les efforts des autorités kosovares en faveur de la réintégration des personnes déplacées, notamment albanaises, tout en souhaitant que ces efforts bénéficient également aux autres minorités déplacées.  Il a aussi demandé aux autorités de mettre un terme à la discrimination à laquelle se heurtent les rapatriés serbes et les autres minorités.   Enfin, saluant le rôle de la MINUK, il a demandé aux autorités kosovares de continuer à travailler avec elle et de respecter son mandat. 


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a salué les progrès conséquents réalisés dans la mise en œuvre du premier accord de principe régissant la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, en date du 19 avril 2013.  Il a ainsi mentionné la bonne tenue des élections municipales le 3 novembre dernier et invité les parties à poursuivre leurs efforts pour appliquer l’accord.  Il leur a conseillé d’aborder d’abord les questions relatives à la réconciliation, notamment celles qui concernent le retour des personnes disparues ou séquestrées, la protection des sites religieux et culturels du Kosovo, et la réintégration définitive des personnes déplacées.  Le représentant du Chili a aussi recommandé de faire participer les femmes à tous les niveaux de décision.  M. Errázuriz a ensuite souligné le rôle central que joue la MINUK dans la promotion de la sécurité, de la stabilité et du respect des droits de l’homme.  Il a recommandé de maintenir la coopération de la Mission avec les autres intervenants de la scène internationale, comme l’EULEX.  Enfin, préoccupé par les actes de violence isolés qui se sont produits dans le nord du Kosovo, il a souhaité que les progrès accomplis pour la transition de la police soient assortis de progrès dans l’instauration d’un système de justice unifié.


M. MARIO OYARZÁBAL (Argentine) a dit que l’importance du rôle de la MINUK s’est encore révélée lors du processus électoral.  Il a salué les messages clairs lancés par Belgrade et Pristina appelant au respect du processus électoral.  Il s’est dit préoccupé par les cas d’intimidation et de fraudes observés durant les élections.  Il a souhaité que tout soit mis en œuvre pour trouver et traduire en justice les assassins d’un candidat aux élections municipales de Mitrovica-Nord.  Il a salué les progrès observés dans la mise en œuvre de l’accord du 19 avril 2013, notamment en ce qui concerne la question sensible de l’intégration des structures de police.  Le représentant argentin a engagé toutes les organisations internationales à  poursuivre leur collaboration pour résoudre toutes les questions en suspens au Kosovo.  Soulignant la situation particulière de Mitrovica-Nord, il a jugé capital d’y respecter pleinement les droits de personnes déplacées et des minorités.  Il a dit qu’il était essentiel que tous les biens immobiliers occupés ou confisqués soient restitués à leurs propriétaires légitimes.  L’impunité ne saurait être une réponse aux graves violations des droits de l’homme, a-t-il souligné en exhortant les organisations internationales à trouver des réponses aux situations des personnes disparues. 


M. EIHAB OMAISH (Jordanie) a noté les progrès réalisés dans les relations entre Belgrade et Pristina en 2013, grâce aux efforts de l’Union européenne.  Les deux parties doivent profiter du dynamisme de l’accord conclu en 2013, a-t-il préconisé, les invitant à poursuivre le dialogue sous la houlette de l’Union européenne.  Il a mis l’accent sur l’importance des groupes de travail techniques, surtout en ce qui concerne l’accord sur les points de passage.  Le représentant de la Jordanie a ensuite salué les élections des maires, organisées en décembre dernier, ainsi que le soutien international qui a été fourni à cette occasion, notamment par l’OSCE.  La Jordanie apprécie la stabilité de la situation sécuritaire au Kosovo, a poursuivi le représentant, tout en regrettant l’assassinat d’un élu à Mitrovica-Nord.  Il s’est néanmoins félicité de la mission que mène l’EULEX en faveur de l’état de droit.  Nous saluons aussi les efforts déployés par les autorités kosovares pour permettre le rapatriement des Serbes du Kosovo, a-t-il ajouté.  La Jordanie a reconnu l’indépendance du Kosovo en 2009, a rappelé le représentant, qualifiant cette indépendance de « fait juridique ».  Il a jugé essentiel de donner aux parties un peu plus de temps entre deux rapports du Secrétaire général et entre deux débats du Conseil de sécurité, afin de leur permettre de mettre l’accent sur le dialogue.


M. WANG MIN (Chine) a dit que son pays respectait l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Serbie en rappelant que la résolution 1244 du Conseil de sécurité devait être la référence de la communauté internationale pour régler la question du Kosovo.  Il a salué les succès rencontrés dans la mise en œuvre de l’accord du 19 avril 2013 et la normalisation des relations.  Le représentant de la Chine s’est particulièrement félicité des efforts déployés par la Serbie pour trouver des réponses aux questions en suspens.  Il a appelé Pristina et Belgrade à consolider les gains acquis, afin que les populations puissent profiter des dividendes de la paix dans l’intérêt de la stabilité de toute la région.


M. ALEXIS LAMEK (France) s’est  d’abord félicité du bilan d’une année 2013 qu’il a qualifié d’« historique », avant de porter le regard vers l’année qui commence.  Il a prévenu que la France continuera à chercher les marques tangibles de la mise en œuvre de l’accord du 19 avril 2013 entre Pristina et Belgrade et surtout, la poursuite du démantèlement des structures parallèles serbes au nord du Kosovo et leur intégration dans les institutions kosovares ainsi que la mise en place d’une association/communauté des municipalités serbes, dotée de véritables compétences.  Le représentant s’est ensuite dit inquiet du faible volume du retour de réfugiés au Kosovo.  La restauration de la confiance entre communautés demeure l’unique chemin à emprunter, a-t-il souligné.


M. Lamek a aussi rappelé que la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo a été fixée par l’Union européenne comme étant un « critère commun de leur rapprochement européen respectif ».  L’année 2014, a-t-il conclu, sera également celle de la revue stratégique de la Mission EULEX dont l’examen devra tenir compte de l’évolution du contexte régional et du souhait des autorités  kosovares d’exercer une plus grande responsabilité sur le plan de l’état de droit.  C’est donc sur une logique davantage axée sur le partenariat que l’Union européenne veillera à accompagner le Kosovo dans le renforcement de ses institutions, un « renforcement indispensable à la poursuite de son rapprochement européen ». 


Mme PHILIPPA JANE KING (Australie) a déclaré que sa délégation « félicitait les deux Premiers Ministres, de la Serbie et du Kosovo, pour les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’accord du 19 avril », ainsi que la Haute-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, pour ses efforts de médiation.  Elle a aussi salué la tenue des élections, en novembre et décembre derniers, pour les conseils municipaux et les maires.  Un autre scrutin aura lieu ce mois-ci, a-t-elle noté.  Elle a ensuite observé que les parties avaient toutes les deux avancé sur la voie de l’intégration européenne.


Tout en se félicitant des progrès réalisés au Kosovo, la représentante de l’Australie a remarqué qu’il restait encore beaucoup à faire pour la mise en œuvre de l’accord du 19 avril, notamment pour instaurer une communauté/association des municipalités à majorité serbe et mettre en place un système de justice.  La situation sécuritaire est restée calme, a-t-elle par ailleurs noté, tout en condamnant l’assassinat d’un conseiller municipal élu, au mois de janvier.  Elle a aussi constaté que trop peu de personnes déplacées ont pu être rapatriées dans leurs foyers, avant d’inviter le Kosovo à prendre des mesures concrètes pour protéger le patrimoine culturel et religieux serbe orthodoxe.  Enfin, elle a dit que l’Australie « encourage les deux Premiers Ministres à contribuer de manière constructive au dialogue afin de relever les défis en 2014 ».  Il faut maintenir le rythme de ce dialogue, et renforcer la stabilité et la prospérité du Kosovo, a-t-elle lancé.


M. OLIVIER NDUHUNGIREHE (Rwanda) a salué le rôle joué par le Premier Ministre de la Serbie, M. Ivica Dačiç, et par M. Hashim Thaçi, du Kosovo, pour la mise en œuvre de l’accord du 19 avril 2013.  S’agissant de la situation sécuritaire, il a condamné l’assassinat d’un membre élu du conseil municipal de Mitrovica-Nord.  Il est important que les deux parties travaillent de concert pour traduire en justice les responsables de ce crime, a indiqué le représentant.  Il a appelé les autorités à prêter une attention particulière à la protection des minorités.  S’agissant du retour des personnes déplacées, il a dit que sa délégation partageait les conclusions du Rapporteur spécial sur les personnes disparues pour saluer les progrès accomplis en termes de législation relative à cette question.  Le Rwanda estime qu’il est nécessaire de garantir le retour en toute sécurité des personnes déplacées et de restituer à leurs propriétaires légitimes les biens immobiliers occupés illégalement au Kosovo, a souligné le représentant.  Il a félicité M. Hashim Thaçi pour l’initiative qu’il a prise de visiter deux familles serbes rapatriées à l’occasion de la Noël orthodoxe.  


M. BANTE MANGARAL (Tchad) a appelé toutes les parties à un dialogue franc pour persévérer dans la mise en œuvre de l’accord du 19 avril 2013.  Il s’est félicité de la baisse des niveaux de violences intercommunautaires.  Il a souligné l’importance du rôle de la MINUK pour renforcer les capacités des institutions kosovares, et a dit qu’il était nécessaire de garantir le retour en toute sécurité des personnes déplacées et de restituer à leurs propriétaires légitimes les biens immobiliers illégalement confisqués.  


Après avoir rappelé le succès des élections municipales du 3 novembre dernier, tenues sur l’ensemble du territoire du Kosovo, M. OLIVIER MAES (Luxembourg) a indiqué que toutes les mesures devraient être prises pour que le scrutin partiel du 23 février pour l’élection du maire de Mitrovica-Nord se passe dans les meilleures conditions.  Après cette étape, a-t-elle ajouté, les responsables serbes et kosovars sont encouragés à parvenir dans les meilleurs délais à un accord sur les modalités de mise en place de l’Association des municipalités à majorité serbe.  Quand cela se fera, les dispositions de l’accord historique du 19 avril 2013 pourront donner tous les effets attendus d’elles, a souhaité le représentant qui a précisé que la prochaine session du dialogue entre Belgrade et Pristina se tiendra après demain à Bruxelles.  Ce dialogue devra donner lieu à une occasion d’enregistrer des progrès dans le domaine de l’organisation de la justice, a espéré M. Maes. 


M. Maes a en outre indiqué que la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina doit impérativement être accompagnée par la poursuite énergique des réformes qui visent à garantir la primauté du droit au Kosovo.  La « Mission État de droit », menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) continue de jouer une rôle essentiel à trois égards, a-t-il expliqué: ceci se voit d’abord dans l’accompagnement fourni aux autorités kosovares pour les aider à renforcer leurs institutions, ensuite dans la lutte contre la criminalité organisée et la corruption, et enfin dans la poursuite des auteurs de crimes de guerre et dans la lutte contre l’impunité concernant les crimes les plus graves, dont ceux liés aux allégations de trafic d’organes humains. 


Le Luxembourg accorde une importance particulière au sort des 1 721 personnes qui sont toujours portées disparues depuis la fin du conflit au Kosovo, a rappelé M. Maes avant de se féliciter du fait que les autorités serbes ont engagé en décembre dernier des travaux d’excavation dans la carrière de Rudnica, à Raska, en Serbie, où l’on a découvert un charnier.  Il a aussi déclaré que l’ouverture des négociations en vue de la conclusion d’un accord de stabilisation et d’association entre l’Union européenne et le Kosovo ne peut qu’encourager Belgrade et Pristina à progresser de manière résolue et irréversible sur le chemin des réformes et de la normalisation de leurs relations.  Au niveau du Conseil de sécurité, le représentant du Luxembourg a suggéré de « revoir la fréquence avec laquelle le Conseil traite de la situation du Kosovo et des activités de la MINUK », compte tenu de la nouvelle donne sur le terrain caractérisée par une stabilisation durable de la situation sécuritaire et l’engagement accru de l’Union européenne.   


Mme RAIMONDA MURMOKAITÉ (Lituanie) a déclaré que le Conseil de sécurité se réunit pour la troisième fois depuis l’accord historique conclu le 19 avril 2013 entre Pristina et Belgrade.  Beaucoup de choses se sont passées depuis.  Les parties ont poursuivi la mise en œuvre substantielle de l’’accord en 15 points entre Pristina et Belgrade, et la plupart des éléments du plan de mise en œuvre ont été abordés.  Le pouvoir de transformation des efforts de médiation européens est clairement en marche, d’autant que les deux pays et entités, Serbie et Kosovo, progressent vers l’intégration européenne.  En décembre, sous la présidence lituanienne, le Conseil de l’Union européenne a approuvé le mandat des pourparlers pour les négociations d’adhésion de la Serbie à l’Union européenne, et le 21 janvier de cette année, des négociations d’adhésion ont commencé.  Les négociations sur un accord de stabilisation et d’association avec le Kosovo ont également commencé, a expliqué la représentante. 


La représentante de la Lituanie et Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de février a estimé que les élections des conseils municipaux et des maires au Kosovo l’année dernière ont été les premiers scrutins organisés au Kosovo dans un cadre législatif unique.  La prochaine élection à Mitrovica-Nord, prévue le 23 février, devrait conclure cet important processus électoral.  Outre le fait de créer des opportunités, les progrès de l’intégration européenne et de l’accord en 15 points exigent des efforts et des résultats concrets dans un délai raisonnable.  La mise en œuvre complète de l’accord de dialogue sera cruciale.  Des échanges d’officiers de liaison, et les progrès accomplis dans le domaine de la gestion intégrée des frontières sont quelques bons exemples, a dit la représentante.  L’intégration des systèmes judiciaires, la bonne application des accords sur l’énergie et les télécommunications, l’application uniforme du droit sur tout le territoire du Kosovo sont quelques-uns des domaines où des progrès sont nécessaires, a-t-elle ensuite expliqué.  À cet égard, elle a salué le rôle de la « Mission État de droit » de l’Union européenne (EULEX), notamment dans la lutte contre le crime organisé et la corruption. 


La représentante de la Lituanie a aussi rappelé que les objectifs finaux de l’accord doivent encore être remplis, mais que le paysage politique a radicalement changé.  Les nouvelles réalités doivent être prises en compte.  Nous encourageons les deux parties et leurs dirigeants à continuer à faire preuve de la fermeté nécessaire pour un avenir européen commun et contribuer ainsi à la stabilité dans la région.  Les progrès dans la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo peuvent déclencher des retombées positives sur les pays voisins, a estimé la représentante.  Elle a également indiqué qu’au vu des progrès importants observables sur le terrain, sa délégation était d’avis qu’il fallait allonger le cycle de présentation des rapports du Secrétaire général au Conseil, et revoir les besoins futurs en matière de maintien de la paix au Kosovo. 


Reprenant la parole en fin de réunion, M. THAÇI, parlant pour les autorités du Kosovo, a dit que le Kosovo avait la volonté de favoriser le retour des personnes déplacées en encourageant les Serbes déplacés à rentrer dans leurs foyers sur tout le territoire du Kosovo.  Il a dit « qu’en sa qualité de Premier Ministre » du Kosovo, il a rendu visite à des rapatriés serbes revenus dans le territoire du Kosovo.  Il a parlé de la mise en place de procédures pour aider les rapatriés à se réinstaller.  Par ailleurs, tout en reconnaissant que des habitants du Kosovo sont allés combattre en Syrie, il a cité l’adoption d’une nouvelle législation interdisant aux Kosovars d’aller prendre part à des conflits externes, que ce soit en Syrie ou dans tout autre pays.  Il s’est félicité des résultats tangibles du dialogue entre Pristina et Belgrade en précisant que des points importants seront abordés en 2014 pour améliorer encore les relations de bon voisinage.  Nous demandons à la Serbie de s’engager à mettre en œuvre tous les accords conclus à Bruxelles, a ensuite insisté M. Thaçi, en rappelant que « la prochaine réunion se tiendra à Bruxelles le 12 février pour mettre l’accent sur la réforme judiciaire et la normalisation interétatique entre la Serbie et le Kosovo ». 


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée: l’OMS s’inquiète des progrès insuffisants dans la lutte contre les maladies non transmissibles et propose un mécanisme mondial de coordination

AG/11483

Assemblée: l’OMS s’inquiète des progrès insuffisants dans la lutte contre les maladies non transmissibles et propose un mécanisme mondial de coordination

10/2/2014
Assemblée généraleAG/11483
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-huitième session

74e séance plénière - matin


ASSEMBLÉE: L’OMS S’INQUIÈTE DES PROGRÈS INSUFFISANTS DANS LA LUTTE CONTRE LES

MALADIES NON TRANSMISSIBLES ET PROPOSE UN MÉCANISME MONDIAL DE COORDINATION


L’Assemblée générale a examiné, ce matin, le tout premier rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)* sur le suivi de la Déclaration politique relative à la prévention et à la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT) qu’elle avait adopté le 19 septembre 2011**.  L’OMS s’inquiète du peu de progrès réalisés et propose la création d’un mécanisme mondial de coordination.


Les quatre principales MNT sont les maladies cardiovasculaires, le cancer, les affections respiratoires chroniques et le diabète.  Elles ont comme facteurs de risque: le tabagisme, la sédentarité, l’usage nocif de l’alcool et la mauvaise alimentation.  Selon l’OMS, la probabilité de mourir de l’une des principales MNT entre 30 et 70 ans varie de 10% dans les pays développés à 60% dans les pays en développement.


Dans la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est alarmée aujourd’hui la représentante du Suriname, les MNT pourraient représenter, d’ici à 2030, 86% de tous les décès d’un des pays de la région.  La prise en charge du diabète, par exemple, coûte à elle seule entre 2% et 4% du produit intérieur brut et entre 8% et 15% des dépenses nationales de santé.


L’OMS cite une étude de l’Université de Harvard et du Forum économique mondial qui montre que pour la période allant de 2011 à 2025, la perte de production cumulée imputable aux quatre principales MNT dans les pays en développement s’élèverait à plus de 7 000 milliards de dollars.  En 2010, la perte annuelle de quelque 500 milliards de dollars a représenté l’équivalent d’environ 4% du produit intérieur brut des pays en développement.


Comme le dit la Déclaration politique de 2011, « le fardeau et la menace que les MNT représentent à l’échelle mondiale constituent l’un des principaux défis pour le développement au XXIe siècle, en ce qu’il vient remettre en cause le développement social et économique dans le monde entier et compromettre la réalisation des objectifs de développement arrêtés sur le plan international ».


Des appels ont donc été lancés aujourd’hui pour que les MNT soient une priorité du programme de développement pour l’après-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L’OMS dit que la mise en œuvre d’un ensemble de mesures d’un bon rapport coût-efficacité dans tous les pays en développement coûterait 11 milliards de dollars par an.


Une action mondiale coordonnées’impose donc, dit l’OMS qui propose un mécanisme mondial de coordination pour la prévention et la maîtrise des MNT dont la mission consistera à favoriser et renforcer la coordination des activités, la collaboration entre toutes sortes d’acteurs et l’action dans différents secteurs aux niveaux local, national, régional et mondial, en vue de contribuer à la mise en œuvre des six objectifs du Plan d’action mondial 2013-2020, tout en évitant les doubles emplois, en utilisant les ressources d’une manière efficace et performante, et en préservant l’OMS et la santé publique de l’influence indue de tout conflit d’intérêts réel, perçu ou potentiel.


Les industries du tabac, agroalimentaires et des boissons ont été épinglées par la représentante de Suriname.  Son homologue de l’Union européenne a insisté pour que le mécanisme mondial de coordination fasse partie intégrante du secrétariat de l’OMS, soit doté d’un mandat limité dans le temps et ait des tâches définies dans le détail pour garantir la transparence.


Comme la Déclaration politique de 2011 prévoit un examen et une évaluation d’ensemble des progrès réalisés, en 2014, les représentants de la Fédération de Russie et de la Nouvelle-Zélande ont préconisé une réunion au niveau ministériel.


En début de séance, le Président de l’Assemblée générale a annoncé qu’il avait nommé la Jamaïque au Comité des conférences pour un mandat allant du 10 février 2014 au 31 décembre 2016.  Il a exhorté le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes à présenter des candidatures pour les deux autres sièges vacants.


L’Assemblée générale a par ailleurs pris note du fait que le Kirghizistan a effectué les paiements nécessaires pour réduire ses arriérés de contributions au budget de l’ONU en-deçà du montant précisé dans l’Article 19 de la Charte –droit de vote.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*     A/66/L.1

**    A/68/650


SUITE DONNÉE AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE: NOTE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Note du Secrétaire général transmettant le rapport de la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (A/68/650)

Ce rapport présente un aperçu des progrès accomplis depuis l’adoption de la Déclaration politique de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT), qui s’est tenue en septembre 2011, dans la perspective de l’examen et de l’évaluation d’ensemble, en 2014, des progrès réalisés.


Il comprend un récapitulatif des nouveaux aspects du problème posé par les MNT; une description des résultats obtenus par les mécanismes intergouvernementaux mis en place pour prendre, par l’intermédiaire des organes directeurs de l’OMS, des mesures d’envergure mondiale visant à vérifier que les partenaires respectent leurs engagements; une évaluation de la capacité actuelle des pays à réagir face aux MNT; une présentation des résultats obtenus en matière de coopération et de coordination internationales et des recommandations, y compris sur les mesures prioritaires que les États Membres sont invités à prendre avant l’examen d’ensemble de 2014.


La Déclaration politique de 2011 réaffirme la Stratégie mondiale de 2001 qui vise à réduire le niveau d’exposition des individus et des populations aux facteurs de risque communs aux maladies non transmissibles, à savoir le tabagisme, l’alcoolisme, une mauvaise alimentation et la sédentarité; à renforcer les soins de santé prodigués aux personnes souffrant de maladies non transmissibles, telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, les affections respiratoires chroniques et le diabète; et à recenser la progression des nouveaux cas de maladies non transmissibles et en analyser les conséquences socioéconomiques.


L’OMS indique que la grande majorité des décès prématurés (85% ou 11,8 millions) de personnes âgées de 30 à 70 ans survenus en 2011 et imputables à des MNT ont été recensés dans des pays en développement.  La probabilité de mourir de l’une des principales MNT entre 30 et 70 ans varie de 10% dans les pays développés à 60% dans les pays en développement.  Selon l’Université de Harvard et le Forum économique mondial, pour la période allant de 2011 à 2025, la perte de production cumulée imputable aux quatre principales MNT dans les pays en développement s’élèverait à plus de 7 000 milliards de dollars. 


Selon une étude de l’OMS, la mise en œuvre d’un ensemble de mesures d’un bon rapport coût/efficacité en matière de prévention et de maîtrise des maladies non transmissibles au cours de la période 2011-2015 dans tous les pays en développement coûterait 11 milliards de dollars par an.


Il existe, dit l’OMS, des mesures particulièrement avantageuses pour réduire l’exposition aux facteurs de risque pour un coût inférieur au revenu annuel moyen ou produit intérieur brut par personne, comme l’augmentation du prix du tabac, l’interdiction du tabac dans les lieux de travail et les lieux publics, l’interdiction de la publicité sur le tabac, la réglementation de la vente, l’ajustement du contenu du sel iodé; etc.


Les mesures très rentables et applicables par les systèmes nationaux de santé publique sont la thérapie médicamenteuse pour la maîtrise de la glycémie et l’hypertension, l’acide acétylsalicylique dans les cas d’infarctus aigu du myocarde; la prévention du cancer du foie par la vaccination anti-hépatite B; ou encore la prévention du cancer du col de l’utérus grâce au dépistage.


Selon certaines études, la mise en œuvre de ces mesures d’un très bon rapport coût/efficacité équivaudrait à 4% des dépenses de santé actuelles des pays à faible revenu, 2% de celles des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et moins de 1% de celles des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.


Pour que ces mesures soient un succès, il faut qu’elles soient prises en main par les pays, que la communauté internationale participe, et qu’elles soient assorties de politiques adaptées bénéficiant de ressources financières qui soient prévisibles et débloquées en temps voulu et de partenariats multipartites.


L’OMS a mis en place un cadre global mondial de suivi comportant une série de neuf cibles volontaires à l’échelle mondiale et 25 indicateurs pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles; un Plan d’action mondial pour la lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020; une série limitée d’indicateurs pour ce Plan d’action; le mandat de l’Équipe spéciale interorganisations pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles créée par le Secrétaire général; et un projet de mandat pour le mécanisme mondial de coordination pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.


Les pays doivent, souligne l’OMS, arrêter des cibles nationales à l’horizon 2025, compte tenu des neuf cibles mondiales, et mettre au point des politiques et plans multisectoriels, en prenant en considération le Plan d’action 2013-2020.


Ils doivent intégrer les maladies non transmissibles dans le processus de planification sanitaire et le programme de développement des pays, y compris dans la conception et la mise en œuvre du plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement.


Ils doivent aussi fournir à l’OMS des informations sur les tendances observées en ce qui concerne les maladies non transmissibles, sur les progrès accomplis dans l’application des plans d’action nationaux et sur l’efficacité des politiques et des stratégies nationales, en mettant en regard les informations communiquées par les pays et les analyses globales.


Déclarations


M. HENRY L. MAC DONALD (Suriname), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que deux ans et demi plus tôt, les chefs d’État et de gouvernement étaient réunis aux Nations Unies, pour la première fois, pour discuter de la prévention et de la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT) dans le monde, en mettant un accent particulier sur le développement, les défis et les impacts socioéconomiques de ces maladies surtout dans les pays en développement.  La Déclaration politique issue de cette réunion a placé les MNT à l’ordre du jour du développement mondial puisque les chefs d’État avaient reconnu qu’elles constituent un des défis majeurs du développement au XXIe siècle.


La région des Caraïbes, s’est-il alarmé, est ravagée par les MNT qui affectent un large segment de la population et causent de graves souffrances humaines, y compris de longues périodes de mauvais état de santé, la dégradation de la qualité de la vie et des décès prématurés.  Ces maladies contribuent pour près de 60% de tous les décès enregistrés dans les Caraïbes et pour 74% dans un des pays membres.  Un de ces États Membres estime que d’ici à 2030, 86% de tous les décès seront causés par les MNT.


La prévalence des MNT a des conséquences socioéconomiques telles que la réduction de la productivité, les pertes de revenus et l’aggravation de la pauvreté.  Dans les pays en développement, le traitement des MNT consume une portion de plus en plus importante des budgets de la santé, a souligné le représentant, en précisant qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, la prise en charge du diabète coûte entre 2% et 4% du produit intérieur brut et 8% et 15% des dépenses nationales de santé. 


Après avoir rappelé les grandes lignes du rapport du Secrétaire général, le représentant a souhaité que le futur mécanisme mondial de coordination pour la prévention et la maîtrise des MNT soit en position de discuter de la dimension multisectorielle de ces maladies et de faire en sorte que la priorité soit accordée aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et au programme de développement pour l’après-2015.


Le représentant a regretté que certains défis ne soient pas mentionnés dans le rapport, comme ceux liés aux industries du tabac, agroalimentaires et des boissons qui refusent de reformuler leurs produits pour les rendre plus conformes à un style de vie plus sain.


Aussi, faut-il prendre en compte l’impact des politiques nationales d’exportation qui peuvent entraver les efforts visant à protéger les populations des risques associés aux MNT.  Le représentant a aussi dénoncé la classification trop raide des États comme pays à revenus élevés ou intermédiaires qui empêchent leur accès à une aide internationale nécessaire pour prévenir et maitriser les MNT.   


M. JAN PIROUZ POULSEN, de la délégation de l’Union européenne, a vu dans les MNT un des principaux défis à relever en matière de morbidité et a appelé l’OMS à continuer de jouer un rôle de chef de file en la matière.  Compte tenu des progrès insuffisants, il a estimé que le suivi des questions liées aux MNT nécessite des indicateurs qui tiennent compte des situations nationales.  Le représentant a souhaité que l’Équipe spéciale de lutte contre le tabagisme ne soit pas affaiblie.  Il s’est également inquiété du fait que les discussions de l’OMS sur l’établissement d’un mécanisme international de coordination ne soient pas achevées.


Le représentant a voulu que le mandat dudit mécanisme soit limité dans le temps et que ce dernier fasse partie intégrante du secrétariat de l’OMS.  Ses tâches doivent être définies dans le détail pour garantir la transparence.  L’établissement des normes devrait revenir à l’OMS et non au mécanisme, a insisté le représentant qui a aussi prévenu que l’absence d’un cadre régissant les relations entre l’OMS et le secteur privé pose problème.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a appelé à un front unifié pour inverser la tendance qui veut que les MNT soient la première cause de décès dans le monde.  Il a rappelé que son pays a facilité la résolution sur la santé mondiale et la politique étrangère, un texte qui a porté sur un certain nombre d’éléments importants dans l’appréhension des MNT.  Après avoir parcouru la résolution, le représentant a jugé important d’avoir des données et d’informations fiables pour mieux sensibiliser aux mesures de prévention et de contrôle.  Ces informations aideraient à identifier où les ressources déjà limitées seraient les mieux dépensées et à tirer des leçons importantes de l’état d’avancement de la lutte contre ces maladies. 


En l’occurrence, le représentant s’est félicité du Cadre mondial de suivi et de ses 9 objectifs mondiaux et ses 25 indicateurs, tout en estimant que quelques-uns de ces objectifs et indicateurs doivent être affinés pour avoir des programmes plus efficaces.  Compte tenu des différences entre les pays, il a souligné la nécessité d’établir des indicateurs et des cibles spécifiques à chaque pays.  En Indonésie, un organisme national de lutte contre les MNT a été créé en 2006 alors que le plan d’action national a facilité l’intégration des politiques et programmes sur les MNT dans la stratégique nationale de la santé et le programme de développement.  Le plan se concentre sur la lutte contre le tabagisme, la promotion d’une alimentation saine, l’activité physique et la réduction de la consommation d’alcool.


M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) s’est félicité des nombreuses résolutions et déclarations adoptées en matière de lutte contre les MNT, notamment du Plan d’action pour la période 2013-2015 et de l’élaboration en cours, par l’OMS, d’un mécanisme de coordination.  Il a fait savoir qu’au cours des 10 dernières années, son gouvernement avait multiplié par six le financement de ses systèmes de santé, et ce en dépit d’un contexte économique difficile.  Le représentant a précisé qu’un programme de lutte contre les MNT a été lancé depuis 2009 et que la Fédération de Russie accorde par ailleurs des ressources financières « considérables » aux activités de l’OMS qui y sont liées.  Il a également annoncé l’ouverture prochaine, en Fédération de Russie, d’un bureau détaché de l’OMS spécialisé dans les MNT.  Le délégué a voulu que la lutte contre les MNT devienne prioritaire dans le programme de développement pour l’après-2015 et que les progrès réalisés soient examinés par une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale.


Mme JILL DERDERIAN (États-Unis) a souligné l’importance de la Déclaration politique de 2011 et l’urgence avec laquelle la communauté internationale doit se pencher sur les morts prématurées causées par ces maladies.  La communauté internationale doit soutenir l’OMS à tous les niveaux, y compris dans l’élaboration d’un ensemble d’objectifs volontaires à atteindre d’ici à 2025, comme la réduction de la mortalité prématurée.  Grâce à l’OMS, les pays ont maintenant accès à des outils pour inverser la tendance, a ajouté la représentante qui a dit attendre avec impatience un accord sur le mécanisme de coordination à la prochaine Assemblée mondiale de la santé.  Elle a exprimé son intérêt pour l’examen complet des progrès réalisés jusqu’ici.


Mme STEPHANIE LEE (Nouvelle-Zélande), intervenant également au nom de l’Australie, a relevé que les progrès réalisés en matière de lutte contre les MNT  ne sont pas satisfaisants et a estimé que des efforts supplémentaires doivent être déployés de manière urgente.  Elle a voulu que la séance d’examen prônée par la Déclaration politique de 2011 se fasse au cours de la session actuelle, idéalement dans le cadre d’une réunion ministérielle qui serait organisée, a-t-elle préconisé, au mois de juillet.  Elle s’est opposée à une renégociation de la Déclaration politique et a insisté sur la présence des ONG qui pourraient être entendues dans le cadre d’une séance informelle.  Quelle que soit l’issue finale, a-t-elle ajouté, le but doit être de renforcer la Déclaration politique de 2011 et combler les lacunes dans sa mise en œuvre.  Les discussions de New York doivent se concentrer sur les défis que posent les MNT au développement.


M. ALI ALDABAG (Iraq) a souhaité que la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles prennent une approche plus stratégique et systématique au niveau national, avec un plan d’action articulé autour des politiques adoptées par l’Assemblée mondiale de la santé en 2013.  Le représentant a rappelé qu’en 2012 et 2013, les États de sa région ont adopté les résolutions visant à mieux répondre aux engagements de la Déclaration politique.  Il a appelé les autres États à en faire de même, au niveau mondial cette année.  « Nous devons faire ce pas décisif pour inverser l’épidémie des maladies non transmissibles.  Nous avons besoin que la mondialisation devienne une force positive pour tous les peuples du monde. » 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG clôt la première partie de sa session après avoir recommandé un statut consultatif pour 225 organisations

ECOSOC/6598-ONG/789

Le Comité des ONG clôt la première partie de sa session après avoir recommandé un statut consultatif pour 225 organisations

07/2/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6598
ONG/789
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales             

Session ordinaire de 2014                                  

15e séance – matin                                         


LE COMITÉ DES ONG CLÔT LA PREMIÈRE PARTIE DE SA SESSION APRES AVOIR RECOMMANDÉ

UN STATUT CONSULTATIF POUR 225 ORGANISATIONS


Le Comité des ONG a clos aujourd’hui la première partie de sa session annuelle, entamée le 21 janvier dernier, au cours de laquelle il a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’accorder le statut consultatif spécial à un total de 225 organisations, sur les 439 candidatures dont il était saisi.  Pour 192 autres, le Comité a reporté sa décision dans l’attente des éclaircissements que doivent apporter les ONG candidates*.


Sur les trois demandes de reclassement qui lui étaient adressées, le Comité a accepté celles de « International Council on Mandement of Population Programmes » et d’« International Eurasia Press Fund » qui passent ainsi du statut consultatif spécial au statut consultatif général.  Le Comité a pris acte des changements de noms d’ONG déjà accréditées: e8 devient « Global Sustainable Electricity Partnership/Partenariat mondial pour l’électricité durable »; Myochikai devient « Arigatou International  »; et Mouvement mondial des mères international/Make Mothers Matter International devient « Make Mothers Matter-MMM ».


Le Comité a également pris note de 279 rapports quadriennaux d’ONG dotées du statut consultatif, sur les 313 qui lui ont été soumis, a ajouté la Présidente du Comité, Mme Gizem Sucuoğlu, de la Turquie.  Elle a aussi signalé que le Comité avait recommandé de clore sans préjudice les dossiers de 22 ONG requérantes à cause de leur silence après une demande d’éclaircissement et trois relances.


En ce qui concerne une organisation qui a failli à son obligation de reddition de rapport quadriennal, l’Association algérienne d’alphabétisation, le Comité a recommandé à l’ECOSOC de lui retirer son statut consultatif.


« Le rapport est un document équilibré qui reflète fidèlement les positions des membres du Comité », a estimé la Rapporteure du Comité, par la voix de la Présidente.  Il a été demandé à l’ECOSOC d’en prendre note au cours de sa session ordinaire de 2014.


Le rapport précise en outre que le Comité souhaite examiner plus avant ses méthodes de travail.  Ce dernier estime également qu’il faut renforcer les ressources financières et humaines du Service des ONG du Département des affaires économiques et sociales.


Le Comité peut recommander trois statuts.  Le statut consultatif général est accordé aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC.  Ces ONG sont autorisées à soumettre à l’ECOSOC des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.


L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Pour en savoir plus sur le Comité et ses décisions, veuillez consulter le site Internetwww.un.org/esa/coordination/ngo.


La deuxième partie de la session annuelle du Comité aura lieu du 19 au 28 mai. 


* E/C.2/2014/L.1 à paraître dans les six langues officielles de l’ONU


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil économique et social adopte son programme de travail provisoire pour 2014 et complète la composition de son bureau

ECOSOC/6597

Le Conseil économique et social adopte son programme de travail provisoire pour 2014 et complète la composition de son bureau

30/1/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6597
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session d’organisationde 2014

2e séance – après-midi


LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ADOPTE SON PROGRAMME DE TRAVAIL PROVISOIRE POUR 2014 ET COMPLÈTE LA COMPOSITION DE SON BUREAU


Le Conseil économique et social (ECOSOC) a adopté, cet après-midi, son programme de travail provisoire pour l’année 2014*, lequel prévoit notamment une réunion ministérielle de trois jours du forum politique de haut niveau pour le développement durable au mois de juillet.


L’ECOSOC organisera un débat consacré aux activités opérationnelles du lundi 24 au mercredi 26 février sous le thème « Changements de l’environnement de la coopération pour le développement: quels enseignements pour le système des Nations Unies? ».


Un forum de partenariat doit avoir lieu les mercredi 9 et jeudi 10 avril, tandis que la réunion spéciale de haut niveau de l’ECOSOC avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) est prévue les lundi 14 et mardi 15 avril.


Le débat consacré à l’intégration doit également se tenir du mardi 27 au jeudi 29 mai, sous le thème de l’« urbanisation durable ».  Le forum des jeunes est annoncé du lundi 2 au mardi 3 juin, alors qu’une réunion d’une journée consacrée à la question de la coopération internationale en matière fiscale est prévue le jeudi 5 juin.


Le débat consacré aux affaires humanitaires et la manifestation spéciale consacrée à la transition des secours au développement sont programmés du lundi 23 au mercredi 25 juin, mais les thèmes de ces deux derniers segments seront arrêtés ultérieurement.


Le débat de haut niveau, y compris la réunion ministérielle de trois jours du forum politique de haut niveau pour le développement durable, est prévue du 7 au 9 juillet, tandis que les cinq jours de réunion non ministérielle doivent avoir lieu du 30 juin au 3 juillet, avec des séances nocturnes le 30 juin et le 1er juillet.  Ce calendrier permet en effet de conclure les travaux au 3 juillet, veille de la fête nationale des États-Unis, le 4 juillet, qui est un jour férié au Secrétariat de l’ONU à New York.


Quant à la session d’organisation consacrée à son programme de travail pour la période allant de juillet 2014 à juillet 2015, elle se tiendra les lundi 21 et mardi 22 juillet.


L’ECOSOC a en outre élu par acclamation M. Vladimir Drobnjak, de la Croatie, au poste de Vice-Président du Conseil, au nom des États d’Europe de l’Est. 


Le Bureau de l’ECOSOC est ainsi au complet.  Le 14 janvier dernier, M. Martin Sajdik, de l’Autriche, avait été élu Président, au nom des États d’Europe occidentale et autres États; M. Ibrahim Dabbashi, de la Libye, au nom des États d’Afrique; M. Oh Joon, de la République de Corée, au nom des États d’Asie et du Pacifique; et M. Carlos Enrique García González, d’El Salvador, au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes; avaient été élus Vice-Présidents. 


Compte tenu de l’importance de la période transitoire entre la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le démarrage du programme de développement pour l’après-2015, le mandat des membres du Bureau de l’ECOSOC sera de 18 mois au lieu d’un an.


Par ailleurs l’ECOSOC a pris note du document contenant la documentation requise pour le programme provisoire de travail pour l’année 2014**.  


Enfin, le Conseil a adopté par consensus une résolution par laquelle elle agrée à la candidature de l’Argentine en tant que membre du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti***.


La prochaine réunion du Conseil économique et social sera annoncée dans le Journal officiel de l’ONU.


* E/2014/L.1

** E/2014/2

*** E/2014/L.2


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG achève ses travaux après avoir recommandé à l’ECOSOC d’accorder le statut consultatif à 265 organisations

ECOSOC/6596-ONG/788

Le Comité des ONG achève ses travaux après avoir recommandé à l’ECOSOC d’accorder le statut consultatif à 265 organisations

30/1/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6596
ONG/788
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales             

Session ordinaire de 2014                                  

14e séance – matin                                         


LE COMITÉ DES ONG ACHÈVE SES TRAVAUX APRÈS AVOIR RECOMMANDÉ À L’ECOSOC

D’ACCORDER LE STATUT CONSULTATIF À 265 ORGANISATIONS


Le Comité des ONG, qui vient de terminer la première partie de sa session annuelle, entamée le 21 janvier dernier, a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’accorder le statut consultatif à un total de 265 organisations, ce qui est « un record », d’après son secrétariat.  Pour la seule matinée d’aujourd’hui, il a recommandé le statut consultatif spécial pour 16 ONG et reporté sa décision sur 10 candidatures.


Ayant fait passer du statut consultatif spécial au statut consultatif général, les ONG malaisiennes « International Council on Management of Population Programmes » et « International Council on Management of Population Programmes » et l’ONG azerbaïdjanaise « International Eurasie Press Fund », le Comité est, en huit jours, venu à bout de la longue liste d’ONG qui présentaient leur demande de statut pour la première fois ou attendaient une décision depuis les précédentes sessions. 


La Présidente du Comité, Mme Gizem Sucuoğlu, de la Turquie, a précisé que, parmi les nouvelles demandes, le Comité avait recommandé le statut consultatif à 145 ONG et reporté l’examen de 75 autres.  En ce qui concerne les anciennes candidatures, le statut consultatif a été recommandé pour 120 ONG, et la décision reportée sur 99.


Aujourd’hui, le Comité a d’ailleurs radié 22 ONG de la liste des candidatures pour défaut de réponse aux questions malgré trois rappels.  Il a pris note de 279 rapports quadriennaux et retiré le statut consultatif à l’« Association algérienne d’alphabétisation » pour n’avoir pas présenté son rapport.  La décision sur l’ONG « Suzanne Mubarak Women’s International Peace Movement » qui veut devenir « End Human Trafficking Now »a été remise à plus tard; le représentant marocain s’inquiétant du certificat d’enregistrement de l’ONG en Suisse, son nouveau pays d’accueil.


Sur le plan des méthodes de travail, la Présidente du Comité a souligné les préoccupations exprimées à de multiples reprises.  Elle a proposé de discuter de ces questions à la deuxième partie de session, qui aura lieu du 19 au 28 mai.  Nous avons beaucoup avancé ces jours-ci et au mois de mai, nous devrions avoir une journée de libre pour parler des méthodes de travail. 


Le projet de rapport a été présenté par Mme Ana Peña, du Pérou.


Le Comité peut recommander trois statuts.  Le statut consultatif général est accordé aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC.  Ces ONG sont autorisées à soumettre à l’ECOSOC des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.


L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Pour en savoir plus sur le Comité et ses décisions, veuillez consulter le site Internet www.un.org/esa/coordination/ngo.


Le Comité des ONG se réunira à nouveau vendredi 7 février pour adopter son rapport sur les travaux de cette première partie de session.



DEMANDE DE CHANGEMENT DE NOM DONT L’EXAMEN A ÉTÉ REPORTÉ


Le représentant du Maroc a rappelé qu’une question a été posée à Suzanne Mubarak Women’s International Peace Movement qui souhaitait devenir End Human Trafficking Now.  Oùest le certificat d’enregistrement en Suisse, le nouveau pays d’accueil?  Le secrétariat ayant précisé que l’ONG n’a pas encore répondu, le Comité a décidé de reporter sa décision sur la demande de changement de nom.   


RETRAIT DU STATUT CONSULTATIF


Le Comité a décidé de retirer le statut consultatif spécial à l’Association algérienne d’alphabétisation parce qu’elle n’a pas soumis de rapport quadriennal.


RADIATION DES DEMANDES D’ONG QUI N’ONT PAS RÉPONDU À TROIS RAPPELS


Le Comité a décidé de radier les demandes des 22 ONG suivantes qui n’ont pas répondu aux questions du Comité, et ce, malgré trois rappels:


-     Second Amendment Foundation (États-Unis)

-     Center for International Policy (États-Unis)

-     Peoples Development Organization (PDO) (Pakistan)

-     FLARE Freedom Legality and Rights in Europe (Italie)

-     Plus Development Foundation (Pakistan)

-     Indo-Global Social Service Society (Inde)

-     Society for Human Rights and Prisoners Aid (Pakistan)

-     Solutions for health and development (Kenya)

-     Phelps Stokes (États-Unis)

-     Global Corps of Jewish Diplomats, INC (États-Unis)

-     The National YWCA of Korea (République de Corée)

-     La Palabre-Het Palabre (Belgique)

-     The Foundation for Development Cooperation Ltd. (Australie)

-     Mindanao Land Acquisition, Housing and Development Foundation, Inc.    (Philippines)

-     Ningim Hope Alive Foundation (Nigéria)

-     Scottish Refugee Council (Royaume-Uni)

-     The Ark Foundation, Ghana (Ghana)

-     Results Educational Fund, Inc. (États-Unis)

-     NOMADEIS (France)

-     Partners in Health a Nonprofit Corporation (États-Unis)

-     Fundación Proyecto Solidario por la Infancia (Espagne)

-     Jewish National Fund (Keren Kayemeth Le Israel) Inc (États-Unis)


EXAMEN DE NOUVELLES DEMANDES DE STATUT CONSULTATIF


Octroi du statut consultatif spécial aux 16 ONG suivantes:


-     African Development Solutions (ADESO) (Kenya)

-     All-Ukrainian Association of Civil Organizations "Union of Armenians of -Ukraine" (Ukraine)

-     Association Nationale pour L'évaluation Environnmentale(République     démocratique du Congo)

-     Environment-People-Law (Ukraine)

-     Fundación Centro de Gestión Tecnológica e Informática Industrial (Costa       Rica)

-     Fundación Contemporánea(Argentine)

-     Batey Relief Alliance Inc B R A (États-Unis)

-     Cell of Alternative Youth Activities (Grèce)

-     Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights (États-Unis)

-     IDPC Consortium (Royaume-Uni)

-     International Gender Policy Network(République tchèque)

-     New York State Bar Association (États-Unis)

-     Russian Community of Latvia (Lettonie)

-     Singapore Council of Women's Organisations (Singapour)

-     Management Sciences for Health, Inc.(États-Unis)

-     Personhood Education(États-Unis)


Report de l’examen de nouvelles demandes


Le Comité a reporté l’examen de la demande d’APMM Company Limited (Hong Kong) après une question du représentant de la Chine sur l’origine des fonds.  Son homologue des États-Unis a demandé à ECCO2 Corp (États-Unis) des détails sur son logo et sur sa déclaration d’affiliation.  S’agissant de Survivor’s Network of those Abused by Priests (États-Unis), la représentante du Nicaragua a exigé la liste des pays où elle est présente.


En ce qui concerne Center for Health, Human Rights and Development (CEHURD) Limited by Guarantee (Ouganda), le représentant du Maroc a estimé que ses réponses n’étaient pas suffisamment élaborées, notamment sur ses activités en Afrique de l’Est.  Des questions ont aussi été posées à Fundación CADAL (Centro para la Apertura y el Desarrollo de América Latina) (Argentine), par le représentant de la Chine qui voulait des précisions sur « l’influence diabolique de l’organisation Falun Gong ».  Le représentant de la Belgique, soutenu par son homologue d’Israël, a suggéré de préciser que Falun Gong a été déclarée illégale dans plusieurs pays.  Son homologue de Cuba a estimé qu’elle ne disposait pas de suffisamment de détails sur les partenaires locaux de l’ONG à Cuba.  Quelles sont ses relations avec les autorités gouvernementales, a-t-elle aussi voulu savoir.


Pour ce qui est de Sonke Gender Justice Network (Afrique du Sud), le représentant de la Chine a noté qu’elle fait mention du « droit autonome du peuple du Tibet », alors que le droit à l’autodétermination est le droit de tous les peuples à s’opposer à l’agression et à défendre leur souveraineté nationale, ce qui, a-t-il précisé, n’a rien à voir avec le Tibet.  Il a demandé à l’organisation de corriger son erreur sans délai.  Il a ensuite demandé à The F W de Klerk Foundation Trust (Afrique du Sud) de corriger son erreur concernant Taïwan.  Cette organisation a-t-elle des activités dans l’Afrique du Nord-Est et avec quelles organisations? a demandé le représentant du Soudan qui a aussi posé des questions sur son budget.


Le Comité a aussi reporté sa décision sur la demande de Center for Constitutional Rights Inc. (États-Unis), après une question de la représentante d’Israël qui a souhaité des explications sur ses nombreux changements de statut et de nom.  La représentante de Cuba a demandé une liste des pays où Korea Differently Abled Federation (République de Corée) pense lancer des activités, tandis que son homologue d’Israël a exprimé son soutien à cette candidature.  Cette dernière a aussi demandé à Profesionales por la Ética (Espagne) dans quelle mesure elle coopère avec l’organisation catholique C-FAM.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité reconduit jusqu’au 1er février 2015 les sanctions relatives à la situation dans l’est de la RDC

CS/11268

Le Conseil de sécurité reconduit jusqu’au 1er février 2015 les sanctions relatives à la situation dans l’est de la RDC

30/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11268
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7107e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RECONDUIT JUSQU’AU 1ER FÉVRIER 2015 LES SANCTIONS RELATIVES

À LA SITUATION DANS L’EST DE LA RDC


Le renouvellement du mandat du Groupe d’experts sur la RDC

a donné lieu à un vif échange entre les représentants congolais et rwandais


Le Conseil de sécurité a, ce matin, reconduit jusqu’au 1er février 2015 les sanctions, les mesures financières et sur les déplacements à l’encontre des personnes, entités et groupes armés sévissant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). 


Le Conseil de sécurité, par la résolution 2136 (2014), adoptée à l’unanimité, a également prié le Secrétaire général de proroger, pour une période prenant fin le 1er février 2015, le mandat du Groupe d’experts créé par la résolution 1533 (2004) en lui demandant un rapport à mi-parcours d’ici au 28 juin 2014 et un rapport final avant le 16 janvier 2015. 


L’adoption de cette résolution a été suivie d’un vif échange entre les représentants du Rwanda et de la RDC, le premier fustigeant l’« ingratitude » du délégué congolais, le second l’« arrogance » de son homologue rwandais. 


Le Groupe d’experts doit analyser toutes informations pertinentes, en RDC et dans les pays de la région, sur les mouvements d’armes et de matériels connexes ainsi que sur les réseaux qui fournissent assistance à des groupes armés et milices étrangers et congolais opérant dans le territoire du Nord et du Sud-Kivu et de l’Ituri, ainsi qu’aux groupes qui ne sont pas parties à l’Accord global et inclusif en RDC.


Le représentant congolais a salué l’importance du rapport final* du Groupe d’experts sur la RDC qui souligne la résurgence du défunt Mouvement rebelle du 23 mars (M23) et du soutien continu que le Rwanda et l’Ouganda accordent à ce groupe qu’il a nommé un ancien « groupe terroriste ». 


Il a regretté que ce rapport ne contînt aucune recommandation à l’égard du Rwanda et de l’Ouganda qui, a-t-il dit, continuent de « violer l’Accord-cadre ».  Il a exhorté le Conseil à condamner les multiples incursions militaires rwandaises en territoire congolais dont le rapport fait mention, démontrant ainsi, selon lui, la réalité « d’actes d’agression ».


« Cessez de pleurnicher et de taper sur le Rwanda », a réagi le représentant du Rwanda avant de dénoncer « l’ingratitude du représentant de la RDC à l’égard de l’Ouganda, dont le Président Yoweri Museveni a, a-t-il ajouté, « fait beaucoup pour la stabilité de la région ».  


S’il a appuyé la résolution qu’il a jugée importante pour combattre les groupes armés toujours actifs en RDC, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), le représentant rwandais a rejeté le rapport du Groupe d’experts au motif qu’il manquait d’objectivité, de preuves matérielles et de sources crédibles.


« L’utilisation d’un mécanisme financé par l’ONU pour lancer des attaques délibérées contre un État Membre par le biais d’accusations graves et non étayées est tout à fait inacceptable », a déclaré le représentant du Rwanda, en estimant que ces « allégations insultantes » risquaient de saper les efforts pour trouver des solutions. 


Tout en critiquant un « groupe d’experts non professionnels qui s’est arrogé le droit d’accuser une nation tout entière sans la moindre preuve », il a appuyé la prorogation de son mandat, convaincu, a-t-il dit, que ce dernier a la capacité d’appuyer le travail du Comité 1533 (2004) « à condition qu’il se comporte d’une manière plus neutre et impartiale ».


L’imposition d’un régime de sanctions, de même que les activités d’un Groupe d’experts « plus neutre et impartial » sont de la plus haute importance pour combattre les groupes armés actifs en RDC, dont les FDLR, qui comprennent des coupables du génocide rwandais, a-t-il affirmé. 


Reprenant la parole, le représentant congolais a précisé que la RDC était un pays souverain qui n’avait « pas d’ordre à recevoir du représentant du Rwanda, même si son pays siège au Conseil de sécurité ».  « Nous voulons une solution constructive, car nous voulons la paix sur notre territoire et avec nos voisins, a-t-il ajouté, précisant que la RDC était prête à « dialoguer avec des gens sincères, mais non avec « des personnes qui vous disent oui, mais pensent non ».


S’agissant des allégations d’exploitation de ressources naturelles congolaises par le Rwanda, le représentant rwandais a expliqué que son pays n’avait aucun intérêt à voir la RDC à terre.


Réagissant à des informations faisant état d’une collaboration entre les Forces armées congolaises(FARDC) et les FDLR, le représentant de la RDC a assuré que son pays remettait régulièrement des miliciens FDLR au Rwanda pour leur réinsertion.  Il a néanmoins accusé le Rwanda de « recycler ces miliciens en les renvoyant en RDC » pour « entretenir une instabilité qui arrange le Rwanda ».      


Le Conseil de sécurité, dans sa résolution, exige des FARDC, des Forces alliées démocratiques (ADF), de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et des divers groupes maï-maï de « cesser immédiatement toutes formes de violence et autres activités déstabilisatrices ». 


Aux États de la région, il demande de prendre des mesures concrètes pour qu’aucun appui ne soit apporté, à l’intérieur ou de leur territoire, aux groupes armés dans l’est de la RDC, notamment au FDLR.


Il exige aussi que le Gouvernement congolais, comme il s’y est engagé dans les déclarations de Nairobi du 12 décembre 2013, « hâte l’exécution de son programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration, en coordination avec l’ONU, les organisations internationales et les pays voisins où des ex-combattants du M23 ont trouvé refuge ».


* S/2014/42


LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Texte de la résolution S/RES/2136 (2014)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures et les déclarations de son président concernant la République démocratique du Congo,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, ainsi qu’à celles de tous les États de la région, et soulignant que les principes de non-ingérence, de bon voisinage et de coopération régionale doivent être pleinement respectés,


Soulignant que c’est au Gouvernement de la République démocratique du Congo qu’il incombe au premier chef d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les civils, dans le respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit international humanitaire,


Prenant note du rapport intermédiaire (S/2013/433) et du rapport final (S/2014/42) du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo (ci-après dénommé le « Groupe d’experts ») créé par la résolution 1771 (2007) et reconduit par les résolutions 1807 (2008), 1857 (2008), 1896 (2009), 1952 (2010), 2021 (2011) et 2078 (2012), ainsi que des recommandations qui y figurent,


Saluant la déclaration constatant la fin du Mouvement du 23 mars (M23), la déclaration correspondante du Gouvernement de la République démocratique du Congo, et la signature à Nairobi le 12 décembre 2013 des documents mettant fin aux pourparlers de Kampala, facilités par l’Ouganda exerçant la présidence de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, et soulignant qu’il importe que le M23 ne se reforme pas et ne reprenne pas ses activités militaires, comme prescrit par les déclarations de Nairobi et ses propres résolutions sur la question,


Se déclarant de nouveau profondément préoccupé par l’insécurité et la crise humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo résultant des activités militaires de groupes armés nationaux et étrangers, soulignant combien il importe de neutraliser tous les groupes armés, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées (ADF), l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), et divers groupes maï-maï, comme prescrit par la résolution 2098 (2013),


Renouvelant sa ferme condamnation de tout appui intérieur ou extérieur apporté aux groupes armés opérant dans la région, en particulier l’appui militaire, logistique et financier,


Condamnant les mouvements illicites d’armes qui s’opèrent à l’intérieur et à destination de la République démocratique du Congo en violation des résolutions 1533 (2004), 1807 (2008), 1857 (2008), 1896 (2009), 1952 (2010), 2021 (2011) et 2078 (2012), et se déclarant déterminé à continuer de surveiller attentivement l’application de l’embargo sur les armes et des autres mesures édictées par ses résolutions concernant la République démocratique du Congo,


Sachant à cet égard que l’embargo sur les armes qu’il a lui-même imposé joue un rôle déterminant dans la lutte contre le transfert illicite d’armes légères et de petit calibre en République démocratique du Congo et concourt de façon non négligeable à la consolidation de la paix au sortir du conflit, au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration des combattants, et à la réforme du secteur de la sécurité,


Rappelant le lien entre l’exploitation illégale des ressources naturelles, y compris le braconnage et le trafic d’espèces sauvages, le commerce illicite de ces ressources et la prolifération et le trafic d’armes, qui est l’un des principaux facteurs venant alimenter et exacerber les conflits dans la région des Grands Lacs en Afrique, et préconisant la poursuite de l’action menée à l’échelle régionale par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et les gouvernements intéressés pour lutter contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, et soulignant à cet égard l’importance que revêtent la coopération régionale et un approfondissement de l’intégration économique tenant tout particulièrement compte de l’exploitation des ressources naturelles,


Constatant avec une vive inquiétude la persistance des violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire sur la personne de civils dans l’est de la République démocratique du Congo, y compris les exécutions sommaires, les violences sexuelles et sexistes et le recrutement et l’emploi généralisés d’enfants auxquels se livrent des groupes armés,


Notant en s’en préoccupant vivement les informations et allégations faisant état de la persistance des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dont certaines restent impunies,


Prenant acte avec une profonde préoccupation des informations selon lesquelles les FARDC collaboreraient çà et là avec les FDLR, rappelant que les Forces démocratiques de libération du Rwanda sont un groupe sous le coup de sanctions de l’ONU qui compte, parmi ses dirigeants et ses éléments, des auteurs du génocide perpétré au Rwanda en 1994 contre les Tutsi, au cours duquel des Hutu qui s’y sont opposés ont également été tués de même que d’autres opposants, et continue de promouvoir et de commettre des meurtres d’inspiration ethnique et d’autres tueries au Rwanda et en République démocratique du Congo, et soulignant combien il importe d’écarter à jamais cette menace,


Demandant que toutes les personnes responsables, selon le cas, de violations du droit international humanitaire et de violations des droits de l’homme ou d’autres atteintes à ces droits, y compris d’actes de violences ou de sévices sur la personne d’enfants et d’actes de violence sexuelle et sexiste, soient appréhendées rapidement, traduites en justice et répondent de ces actes,


Se félicitant des efforts faits par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, la Communauté du développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Union africaine pour rétablir la paix et la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo,


Se félicitant également de la signature à Addis-Abeba, le 24 février 2013, de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo et dans la région (« l’Accord-cadre »), et de la nomination de l’Envoyée spéciale Mary Robinson, et réaffirmant que tous les signataires doivent chacun honorer promptement, intégralement et de bonne foi les engagements qu’il a souscrits,


Prenant acte de la déclaration publiée à l’issue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs relative à la promotion de la paix, de la sécurité, de la stabilité et du développement dans la région, tenue à Luanda le 15 janvier 2014,


Rappelant toutes ses résolutions ayant trait aux femmes et à la paix et à la sécurité, au sort des enfants en temps de conflit armé et à la protection des civils en période de conflit armé,


Demandant à toutes les parties de coopérer pleinement avec la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), réaffirmant sa condamnation de toutes les attaques contre les soldats de la paix et soulignant que les auteurs de ces attaques doivent répondre de leurs actes,


Considérant que la situation en République démocratique du Congo continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de reconduire jusqu’au 1er février 2015 les mesures sur les armes imposées par le paragraphe 1 de sa résolution 1807 (2008), réaffirme les dispositions des paragraphes 2, 3 et 5 de ladite résolution et décide également que les mesures relatives aux armes imposées par le paragraphe 1 de sa résolution 1807 (2008) ne s’appliquent ni à la fourniture d’armes et de matériel connexe, ni à la prestation de services d’assistance, de conseil ou de formation à l’usage ou à l’appui exclusifs de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine;


2.    Décide de reconduire, pour la période indiquée au paragraphe 1 ci-dessus, les mesures concernant les transports imposées par les paragraphes 6 et 8 de la résolution 1807 (2008) et réaffirme les dispositions du paragraphe 7 de ladite résolution;


3.    Décide de reconduire, pour la période indiquée au paragraphe 1 ci-dessus, les mesures financières et les mesures concernant les déplacements imposées par les paragraphes 9 et 11 de la résolution 1807 (2008), réaffirme les dispositions des paragraphes 10 et 12 de ladite résolution ayant trait aux personnes et entités visées au paragraphe 4 de la résolution 1857 (2008) et réaffirme les dispositions des paragraphes 10 et 12 de la résolution 1807 (2008) ayant trait auxdites mesures;


4.    Décide que les mesures visées au paragraphe 3 ci-dessus s’appliquent aux personnes et, le cas échéant, aux entités suivantes, désignées par le Comité:


a)    Les personnes ou entités agissant en violation des mesures prises par les États Membres conformément au paragraphe 1 ci-dessus;


b)    Les responsables politiques et militaires des groupes armés étrangers opérant en République démocratique du Congo qui font obstacle au désarmement et au rapatriement ou à la réinstallation librement consentis des combattants appartenant à ces groupes;


c)    Les responsables politiques et militaires des milices congolaises, dont les bénéficiaires d’un soutien de l’extérieur de la République démocratique du Congo, qui font obstacle à la participation de leurs combattants aux opérations de désarmement, de démobilisation et de réinsertion;


d)    Les responsables politiques et militaires opérant en République démocratique du Congo qui recrutent ou emploient des enfants dans les conflits armés en violation du droit international applicable;


e)    Les personnes ou entités opérant en République démocratique du Congo qui contribuent – en les planifiant, en en donnant l’ordre ou en y participant, aux actes de violence graves dirigés contre des enfants ou des femmes en période de conflit armé, y compris les meurtres et mutilations, les viols et autres violences sexuelles, enlèvements et déplacements forcés, et les attaques contre des écoles ou des hôpitaux;


f)    Les personnes ou entités qui font obstacle à l’accès à l’assistance humanitaire ou à sa distribution dans l’est de la République démocratique du Congo;


g)    Les personnes ou entités qui appuient les groupes armés illégaux dans l’est de la République démocratique du Congo à la faveur du commerce illicite de ressources naturelles, dont l’or, les espèces sauvages et les produits en provenant;


h)    Les personnes ou entités agissant au nom ou sur instruction d’une personne désignée ou d’une entité appartenant à une personne désignée ou sous son contrôle;


i)    Les personnes ou entités qui planifient, dirigent ou facilitent des attaques contre des soldats de la paix de la MONUSCO ou participent à de telles attaques;


j)    Les personnes ou entités qui fournissent à toute personne ou entité désignée, directement ou pour la soutenir, quelque appui financier, matériel ou technologique ou des biens ou services;


5.    Prie le Secrétaire général de proroger, pour une période prenant fin le 1er février 2015, le mandat du Groupe d’experts créé en application de la résolution 1533 (2004) et reconduit par des résolutions ultérieures, prie le Groupe d’experts de s’acquitter de son mandat tel qu’énoncé au paragraphe 18 de la résolution 1807 (2008) et élargi aux paragraphes 9 et 10 de la résolution 1857 (2008) et de lui présenter par écrit, par l’intermédiaire du Comité, un rapport à mi-parcours d’ici au 28 juin 2014 et un rapport final avant le 16 janvier 2015, salue la pratique consistant, pour le Groupe d’experts, à lui adresser au besoin de nouvelles mises à jour, et prie en outre celui-ci de lui présenter, après discussion avec le Comité, son rapport final à l’expiration de son mandat;


6.    Condamne fermement tous les groupes armés opérant dans la région et les violations du droit international humanitaire et les exactions et atteintes aux droits de l’homme qu’ils commettent, notamment les attaques qu’ils mènent contre la population civile, les soldats de la paix de la MONUSCO et le personnel humanitaire, les exécutions sommaires, les violences sexuelles et sexistes et le recrutement et l’emploi généralisés d’enfants, et réaffirme que les auteurs de tels actes devront en répondre;


7.    Exige des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), des Forces alliées démocratiques (ADF), de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et des divers groupes maï-maï, qu’ils cessent immédiatement toutes formes de violence et autres activités déstabilisatrices et de leurs membres qu’ils entreprennent, sans tarder et à titre permanent, de se disperser, de déposer les armes et de démobiliser les enfants enrôlés dans leurs rangs;


8.    Demande à tous les États, en particulier ceux de la région, de prendre des mesures concrètes pour qu’aucun appui ne soit apporté, à l’intérieur ou de leur territoire, aux groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo, en saluant les progrès constructifs accomplis sur la scène internationale pour ce qui est de faire face aux risques que représentent les dirigeants de groupes armés dans les diasporas, et demande à tous les États de prendre, le cas échéant, des mesures contre les dirigeants des FDLR et d’autres groupes armés illégaux qui résident dans leurs pays;


9.    Exige que le Gouvernement congolais, comme il s’y est engagé dans les déclarations de Nairobi du 12 décembre 2013, hâte l’exécution de son programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration, en coordination avec l’Organisation des Nations Unies, les organisations internationales et les pays voisins où des ex-combattants du M23 ont trouvé refuge, prie, à cet égard, l’Organisation des Nations Unies et les organisations internationales, conformément aux déclarations de Nairobi et aux engagements pris au titre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, d’œuvrer de concert avec les États voisins pour remédier d’urgence au problème des ex-combattants du M23 implantés sur leur territoire, et souligne qu’il importe d’empêcher le M23 de se reconstituer et de reprendre les armes, conformément aux déclarations de Nairobi et à ses propres résolutions sur la question;


10.   Se félicite des progrès accomplis à ce jour par le Gouvernement congolais pour mettre fin à l’emploi d’enfants en temps de conflit armé et l’engage vivement à honorer les engagements qu’il a pris dans le plan d’action, signé avec l’ONU, qui énonce les mesures concrètes et assorties de délais à prendre pour relâcher et réintégrer les enfants associés aux forces armées congolaises et prévenir de nouveaux recrutements et pour protéger les filles et les garçons de la violence sexuelle;


11.   Souligne qu’il importe que le Gouvernement congolais s’emploie activement à poursuivre les responsables des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis dans le pays et que la coopération à l’échelon régional s’impose dans ce domaine, notamment celle que le Gouvernement entretient avec la Cour pénale internationale, et engage la MONUSCO à user de ses pouvoirs actuels pour l’aider à cette fin et demande à tous les signataires de l’Accord-cadre de continuer à tenir leurs engagements et à coopérer pleinement les uns avec les autres et avec le Gouvernement congolais et la MONUSCO pour ce faire;


12.   Rappelle qu’il ne saurait y avoir d’impunité pour les responsables de violations du droit international humanitaire, d’exactions et d’atteintes aux droits de l’homme commises en République démocratique du Congo et dans la région et, à ce propos, engage vivement la République démocratique du Congo, tous les pays de la région et les autres États Membres de l’ONU concernés à traduire en justice les auteurs de ces actes et à exiger d’eux qu’ils rendent des comptes;


13.   Décide que les mesures imposées par le paragraphe 9 de la résolution 1807 (2008) ne s’appliquent pas dès lors qu’il est satisfait aux critères énoncés au paragraphe 10 de la résolution 2078 (2012);


14.   Réaffirme son appui au Mécanisme conjoint de vérification élargi et se félicite de la décision prise par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs de permettre à la MONUSCO de siéger en permanence au Mécanisme;


15.   Demande au Gouvernement Congolais de renforcer, avec l’aide des partenaires internationaux au besoin et à sa demande, la sécurité, le contrôle comptable et la gestion des stocks d’armes et de munitions, de se pencher d’urgence sur les détournements au profit de groupes armés qui lui ont été signalés et de mettre en œuvre d’urgence un programme national de marquage des armes, en particulier des armes à feu de l’État, dans le respect des normes établies par le Protocole de Nairobi et le Centre régional sur les armes légères;


16.   Rappelle que la MONUSCO a pour mandat de surveiller la mise en œuvre de l’embargo sur les armes, en coopération avec le Groupe d’experts, et en particulier d’observer et de signaler les mouvements de personnel militaire, d’armes ou de matériel connexe à travers la frontière orientale de la République démocratique du Congo, notamment en utilisant des moyens de surveillance tels que des systèmes aériens sans pilote, de saisir, collecter et détruire les armes ou le matériel connexe dont la présence en République démocratique du Congo est contraire aux mesures imposées par le paragraphe 1, conformément au paragraphe 12 c) de la résolution 2098 (2013);


17.   Prie la MONUSCO d’aider le Comité créé par sa résolution 1533 (2004) concernant la République démocratique du Congo, en son paragraphe 8, et le Groupe d’experts créé par la même résolution, dans la limite de ses capacités, notamment en leur communiquant tout renseignement utile aux fins de l’application du régime de sanctions;


18.   Souligne que le renforcement de l’autorité de l’État et de la gouvernance dans l’est de la République démocratique du Congo incombe au premier chef au Gouvernement congolais, qui doit notamment mettre en œuvre une véritable réforme du secteur de la sécurité qui permette une réforme de l’armée, de la police et de la justice et mettre fin à l’impunité des exactions et des violations des droits de l’homme et des violations du droit international humanitaire, exhorte le Gouvernement congolais à redoubler d’efforts à cette fin, conformément aux engagements qu’il a pris en vertu de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, et l’encourage à continuer d’œuvrer à remédier à l’exploitation illégale et à la contrebande des ressources naturelles;


19.   Se félicite à cet égard des mesures prises par le Gouvernement congolais pour mettre en œuvre les lignes directrices sur le devoir de diligence concernant la chaîne d’approvisionnement de minéraux, définies par le Groupe d’experts et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et invite tous les États à aider la République démocratique du Congo, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et les pays de la région à mettre en œuvre ces lignes directrices;


20.   Se félicite des mesures prises par les gouvernements de pays de la région, en particulier ceux du Rwanda et de la République démocratique du Congo, pour mettre en œuvre les lignes directrices sur le devoir de diligence, y compris la réception en son droit interne du mécanisme de certification régional établi par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, conformément au Guide OCDE sur le devoir de diligence et à la pratique internationale, et demande que le mécanisme de certification soit étendu à d’autres États de la région, conformément aux recommandations de la Déclaration de Luanda, datée du 15 janvier 2014;


21.   Encourage la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs à agir au plus vite pour déployer les moyens techniques nécessaires afin d’aider les États Membres à lutter contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, et l’engage aussi à prendre des mesures immédiates pour appliquer toutes les dispositions du processus de certification des minerais;


22.   Engage tous les États, en particulier ceux de la région, à continuer de faire connaître les lignes directrices sur le principe de précaution établies par le Groupe d’experts, et de s’efforcer de mettre fin au trafic de minerais, en particulier d’or, dans le cadre de l’action tendant à enrayer toute poursuite du financement des groupes armés et des réseaux criminels opérant au sein des forces armées de la République démocratique du Congo;


23.   Réaffirme les dispositions des paragraphes 6 à 13 de sa résolution 1952 (2010) et prie le Groupe d’experts de continuer à étudier l’impact du principe de précaution;


24.   Réaffirme également les dispositions des paragraphes 7 à 9 de sa résolution 2021 (2011) et engage à nouveau la République démocratique du Congo et les États de la région des Grands Lacs à exiger de leurs autorités douanières qu’elles renforcent le contrôle à l’exportation et à l’importation de minerais en provenance de la République démocratique du Congo et à coopérer au niveau régional en vue d’enquêter sur les réseaux criminels régionaux et les groupes armés impliqués dans l’exploitation illégale de ressources naturelles, notamment le braconnage et le trafic, et de les combattre;


25.   Rappelle que la MONUSCO a pour mandat d’aider les autorités congolaises à s’acquitter des engagements qu’ils ont souscrits dans l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, conformément à la résolution 2098 (2013), et note que la MONUSCO a un rôle décisif à jouer pour empêcher que tout appui soit apporté à des groupes armés, en particulier grâce à des activités illicites dont l’exploitation et le commerce de ressources naturelles, notamment en effectuant des contrôles inopinés et des visites périodiques sur les sites miniers, les itinéraires commerciaux et les marchés, dans le voisinage des cinq comptoirs pilotes;


26.   Exprime son plein appui au Groupe d’experts du Comité 1533, préconise le resserrement de la coopération entre tous les États, en particulier ceux de la région, la MONUSCO et le Groupe d’experts, encourage en outre toutes les parties et tous les États à faire en sorte que les personnes et entités relevant de leur juridiction ou de leur contrôle coopèrent avec le Groupe d’experts, et exige de nouveau de toutes les parties et de tous les États qu’ils garantissent la sécurité de ses membres et de son personnel d’appui, et de toutes les parties et de tous les États, notamment de la République démocratique du Congo et des pays de la région, qu’ils donnent immédiatement au Groupe d’experts accès en toute liberté, en particulier à tels personnes, documents et lieux qu’il estimerait susceptibles de présenter quelque intérêt aux fins de l’exécution de son mandat;


27.   Demande au Groupe d’experts de coopérer activement avec les autres groupes d’experts compétents, en particulier celui de la Côte d’Ivoire, reconduit en vertu du paragraphe 13 de sa résolution 1980 (2011), pour ce qui est des ressources naturelles, ainsi que celui de la Somalie, reconduit en vertu du paragraphe 27 de sa résolution 2111 (2013) en ce qui concerne les activités des Forces démocratiques alliées et des Chabab;


28.   Demande à tous les États, en particulier ceux de la région et ceux dans lesquels se trouvent des personnes et entités désignées en application du paragraphe 3 de la présente résolution, de rendre régulièrement compte au Comité des mesures qu’ils ont prises pour appliquer les mesures résultant des paragraphes 1, 2 et 3 et recommandées au paragraphe 8 de la résolution 1952 (2010);


29.   Décide de réexaminer, le moment venu, et au plus tard le 1er février 2015, les mesures édictées dans la présente résolution, afin de les adapter, selon qu’il conviendra, en fonction de l’état de sécurité en République démocratique du Congo, en particulier de l’avancement de la réforme du secteur de la sécurité, y compris l’intégration des forces armées et la réforme de la Police nationale, ainsi que du désarmement, de la démobilisation, du rapatriement, de la réinstallation et de la réintégration, selon qu’il conviendra, des groupes armés congolais et étrangers, l’accent étant mis en particulier sur les enfants qui en font partie;


30.   Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre

CS/11267

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre

30/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11267
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7106e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA FORCE DES NATIONS UNIES CHARGÉE

DU MAINTIEN DE LA PAIX À CHYPRE


Le Conseil de sécurité a, ce matin, prorogé jusqu’au 31 juillet 2014 le mandat de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).


Le Conseil de sécurité, par sa résolution 2135 (2014), adoptée à l’unanimité, « prend également acte des progrès accomplis à ce jour dans les négociations véritables », en constatant néanmoins « qu’ils ne suffisent pas et n’ont pas encore débouché sur un règlement global et durable ».  Il « exhorte les parties à poursuivre leurs échanges pour avancer de façon décisive sur les questions essentielles ».


Avant l’adoption de ce texte, les membres du Conseil de sécurité avaient été informés que la présidence avait rencontré les parties concernées et que ces dernières avaient confirmé le maintien de leurs positions respectives et « bien connues ».


Le Conseil de sécurité était saisi du rapport* du Secrétaire général sur l’opération des Nations Unies à Chypre, lequel fait le point sur l’évolution de la situation dans l’île entre le 21 juin et le 15 décembre 2013.


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, y souligne notamment qu’au cours de la période considérée, « la situation le long des lignes de cessez-le-feu est restée globalement calme et stable ».  Compte tenu de cette « situation positive », il « encourage les deux forces en présence à mettre en place des équipes chargées de se concerter activement avec la Force sur les mesures de confiance militaires pouvant être prises ».


Il « demande à nouveau aux dirigeants des deux communautés de s’employer à créer un climat propice à l’élargissement et à l’approfondissement de ces contacts ».  « Une meilleure parité économique et sociale entre les parties rendra la réunification à terme plus facile et plus probable », fait-il notamment observer.


* S/2013/781


LA SITUATION À CHYPRE 


Texte de la résolution S/RES/2135 (2014)


Le Conseil de sécurité,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur l’opération des Nations Unies à Chypre en date du 30 décembre 2013 (S/2013/781),


Notant que le Gouvernement chypriote convient qu’en raison de la situation qui règne dans l’île, il est nécessaire d’y maintenir la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre au-delà du 31 janvier 2014,


Notant également que le Secrétaire général compte faire le point de sa mission de bons offices dans son prochain rapport sur la question, se faisant l’écho de la ferme conviction du Secrétaire général selon laquelle c’est aux Chypriotes eux-mêmes qu’il incombe au premier chef de trouver une solution et réaffirmant le rôle de premier plan qui revient à l’Organisation des Nations Unies pour ce qui est d’aider les parties à parvenir à un règlement global et durable du conflit à Chypre et du problème de la division de l’île,


Saluanttout ce qui a été fait à ce jour pour relancer les pourparlers, déplorant que les négociations officielles n’aient toujours pas repris et engageant les parties à se mettre d’accord dès que possible sur la marche à suivre pour aller concrètement de l’avant,


Rappelantcombien il importe à la communauté internationale que toutes les parties participent pleinement aux négociations, en faisant preuve de souplesse et d’un esprit constructif, notant que le passage à une phase plus active des négociations n’a pas encore abouti à un règlement durable, global et juste fondé sur une fédération bicommunautaire et bizonale et sur l’égalité politique, comme le prévoient ses résolutions sur la question, engageant les parties à reprendre les négociations de fond sur les questions essentielles et soulignant que le statu quo n’est pas viable,


Se félicitant des efforts qu’a faits le Secrétaire général lors de ses rencontres avec les deux dirigeants, le 31 octobre 2011 et le 23 janvier 2012, pour favoriser les progrès, et lui exprimant son soutien sans faille,


Notantqu’il importe de progresser dans l’examen de mesures de confiance militaires et dans les échanges s’y rapportant, et demandant que davantage soit fait pour mettre en œuvre toutes les autres mesures de confiance ainsi que pour parvenir à un accord sur de nouvelles mesures propres à renforcer la confiance entre les communautés et pour les appliquer,


Réaffirmantqu’il importe que les Chypriotes puissent continuer à traverser la Ligne verte et préconisant l’ouverture, d’un commun accord, d’autres points de passage,


Convaincu des avantages nombreux et importants, notamment économiques, qu’aurait pour tous les Chypriotes un règlement global et durable de la question de Chypre, engageant vivement les deux parties et leurs dirigeants à contribuer à nourrir un discours public positif et les encourageant à exposer clairement les avantages d’un règlement aux deux communautés, suffisamment de temps avant l’organisation de tout référendum éventuel, en leur expliquant qu’il importe de faire preuve à cette fin de davantage de souplesse et d’esprit de compromis,


Estimant que porter atteinte à la crédibilité de l’ONU compromet le processus de paix lui-même,


Soulignantl’importance du rôle d’accompagnement que jouent la communauté internationale et, en particulier, les parties intéressées, en prenant des mesures concrètes en vue d’encourager les dirigeants chypriotes grecs et chypriotes turcs à tirer pleinement parti des possibilités qui s’offrent actuellement à eux,


Notant que le Secrétaire général juge que l’état de sécurité dans l’île et le long de la Ligne verte demeure stable et priant instamment toutes les parties d’éviter toute action susceptible d’accroître les tensions, de remettre en question les progrès accomplis ou d’entamer la bonne volonté sur l’île,


Rappelant que le Secrétaire général est fermement convaincu que la situation dans la zone tampon s’améliorerait si les deux parties acceptaient l’aide-mémoire de 1989 utilisé par l’Organisation des Nations Unies,


Déplorant que les parties bloquent l’accès aux champs de mines qui subsistent dans la zone tampon, estimant que le déminage de Chypre doit se poursuivre, notant le danger que les mines continuent de poser à Chypre, et plaidant pour qu’un accord soit rapidement trouvé pour faciliter la reprise des opérations de déminage des champs de mines restants,


Soulignantl’importance des activités du Comité des personnes disparues, préconisant vivement qu’accès lui soit donné à toutes les zones pour qu’il puisse accomplir ses tâches et convaincu que cela favorisera la réconciliation des communautés,


Convenant que la participation active des groupes de la société civile, y compris les associations de femmes, est essentielle au processus politique et peut contribuer à assurer la viabilité de tout règlement futur, rappelant que les femmes jouent un rôle décisif dans les processus de paix, se félicitant des efforts déployés, notamment par tous les organismes des Nations Unies présents sur l’île, pour promouvoir les contacts et les manifestations bicommunautaires et exhortant les deux parties à favoriser la participation active de la société civile, à encourager la coopération entre organismes à vocation économique et commerciale et à lever tous les obstacles à ces contacts,


Soulignantqu’il lui faut adopter une approche rigoureuse et stratégique en matière de déploiement des opérations de maintien de la paix,


Se félicitant que le Secrétaire général entende suivre de près toutes les activités de maintien de la paix de façon à en assurer l’efficacité et l’efficience, notamment d’examiner au besoin celle de la Force, et notant qu’il importe, en prévision du règlement, de préparer des plans d’action assortis de recommandations sur les nouveaux aménagements qu’il pourrait être opportun d’apporter au mandat de la Force, à ses effectifs, à ses autres ressources et à son concept d’opération, compte tenu de l’évolution de la situation sur le terrain et des vues des parties,


Se félicitant aussi des efforts que continuent de déployer Alexander Downer, Conseiller spécial du Secrétaire général chargé d’aider les parties à mener des négociations véritables en vue de parvenir à un règlement global, et Lisa Buttenheim, Représentante spéciale du Secrétaire général,


S’associant au Secrétaire général pour exprimer sa gratitude au Gouvernement chypriote et au Gouvernement grec, qui ont versé des contributions volontaires pour le financement de la Force, et pour demander que d’autres pays et organisations versent également des contributions volontaires, et remerciant les États Membres qui fournissent du personnel à la Force,


Appréciant et encourageant les efforts que l’Organisation des Nations Unies déploie, dans le cadre de toutes ses opérations de maintien de la paix, pour sensibiliser le personnel de maintien de la paix à la question de la prévention du VIH/sida et d’autres maladies transmissibles et à la lutte contre ces maladies,


1.    Prend acte des progrès accomplis à ce jour dans les négociations véritables, mais note qu’ils ne suffisent pas et n’ont pas encore débouché sur un règlement global et durable, et exhorte les parties à poursuivre leurs échanges pour avancer de façon décisive sur les questions essentielles;


2.    Prend note du rapport du Secrétaire général (S/2013/781);


3.    Rappelle sa résolution 2026 (2011) et demande aux deux dirigeants:


a)    De redoubler d’efforts pour faire converger leurs points de vue sur les questions essentielles;


b)    De continuer à travailler avec les commissions techniques afin d’améliorer la vie quotidienne des Chypriotes;


c)    D’améliorer le climat général des négociations, notamment en insistant dans les messages publics sur les convergences et sur la voie à suivre, et en adressant des messages plus constructifs et plus cohérents;


d)    D’accroître la participation de la société civile au processus, selon qu’il conviendra;


4.    Demande instamment l’application de mesures de confiance et espère que de nouvelles mesures seront arrêtées d’un commun accord et mises en œuvre, y compris des mesures de confiance militaires et l’ouverture de nouveaux points de passage;


5.    Se félicite de tous les efforts consentis pour donner suite aux demandes d’exhumation présentées par le Comité des personnes disparues et demande à toutes les parties d’assurer au Comité une liberté d’accès totale;


6.    Réaffirme toutes ses résolutions sur Chypre, en particulier sa résolution 1251 (1999) du 29 juin 1999 et ses résolutions ultérieures;


7.    Exprime son plein appui à la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre et décide d’en proroger le mandat jusqu’au 31 juillet 2014;


8.    Demande aux deux parties de continuer à tenir d’urgence, dans le respect du mandat de la Force, des consultations avec celle-ci sur la démarcation de la zone tampon et sur l’aide-mémoire de l’Organisation des Nations Unies de 1989, en vue de parvenir rapidement à un accord sur les questions en suspens;


9.    Demande à la partie chypriote turque et aux forces turques de rétablir à Strovilia le statu quo militaire antérieur au 30 juin 2000;


10.   Demande aux deux parties de permettre aux démineurs d’accéder à la zone tampon et de faciliter la destruction des mines qui s’y trouvent encore, et exhorte les deux parties à étendre les opérations de déminage au-delà de la zone tampon;


11.   Prie le Secrétaire général de lui rendre compte de l’application de la présente résolution, y compris de l’état d’avancement des plans d’action devant être élaborés en prévision du règlement, au plus tard le 10 juillet 2014, et de le tenir au courant de la situation en tant que de besoin;


12.   Se félicite des efforts que déploie la Force pour donner effet à la politique de tolérance zéro du Secrétaire général à l’égard de l’exploitation et des agressions sexuelles et pour veiller à ce que son personnel respecte strictement le code de conduite de l’Organisation des Nations Unies, prie le Secrétaire général de continuer à prendre toutes mesures nécessaires à cette fin et de l’en tenir informé, et demande instamment aux pays qui fournissent des contingents d’adopter des mesures de prévention appropriées, notamment d’organiser des séances de sensibilisation préalables au déploiement, et de prendre des mesures disciplinaires et autres pour amener les membres de leurs contingents qui se seraient rendus coupables de tels actes à en répondre pleinement;


13.   Décide de rester saisi de la question.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif général pour l’azerbaïdjanaise « International Eurasia Press Fund »

ECOSOC/6595-ONG/787

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif général pour l’azerbaïdjanaise « International Eurasia Press Fund »

29/1/2014
Conseil économique et socialECOSOC/6595
ONG/787
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité des organisations non gouvernementales             

Session ordinaire de 2014                                  

12e & 13e séances – matin & après-midi                      


LE COMITÉ DES ONG RECOMMANDE LE STATUT CONSULTATIF GÉNÉRAL POUR L’AZERBAÏDJANAISE

« INTERNATIONAL EURASIA PRESS FUND »


Le Comité des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif général à l’azerbaïdjanaise « International Eurasie Press Fund ».  Le Comité a, de nouveau, reporté sa décision sur les dossiers de 10 ONG et sur les rapports quadriennaux de 19 organisations. 


« International Eurasie Press Fund » avait jusqu’ici le statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC.  Elle a été créée par un groupe de journalistes de différents pays et est installée en Azerbaïdjan depuis 1992.  Elle travaille dans quatre domaines principaux à savoir le développement des médias et de la société civile; les questions liées aux réfugiés et aux personnes déplacées; la paix; et le règlement des conflits.


Le statut consultatif général dont elle vient d’hériter concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Parmi les 10 ONG sur lesquelles le Comité a reporté sa décision figurent les américaines « Freedom Now » et « Human Life International, Inc. » avec lesquelles elle a dialogué aujourd’hui.


Quelque 19 rapports quadriennaux ont posé problème aujourd’hui dont ceux de la britannique « Amnesty International », de l’américaine « Human Rights Watch » et de la française « Reporters sans frontières International ».  


Outre le statut consultatif général, le Comité des ONG peut recommander le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.


L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Pour en savoir plus sur le Comité et ses décisions, veuillez consulter le site Internet www.un.org/esa/coordination/ngo.


Le Comité des ONG reprendra ses travaux demain jeudi 30 janvier à partir de 10 heures. 



EXAMEN DES DEMANDES REPORTÉES DES SESSIONS PRÉCÉDENTES


Nouveau report de 8 demandes dans l’attente des réponses aux questions des membres du Comité


L’examen de la candidature de Zala briviba (Lettonie) a été reporté, après l’intervention du représentant de la Chine qui a demandé à nouveau à l’organisation de retirer un lien de son site Internet, à cause d’une référence au slogan « Libérez le Tibet » qui, selon le délégué, constitue une propagande et ne relève pas des droits de l’homme.  L’ONG doit respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États Membres des Nations Unies, a-t-il insisté.  Il a aussi rappelé à Zoological Society of London (Royaume-Uni) que le Tibet n’est pas un pays, contrairement à ce qu’elle indique sur son site Internet.  Le Comité a également reporté à plus tard l’examen de cette demande.


Il en a été de même pour Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (France), après les questions du représentant du Soudan sur les activités menées en 2007 par l’ONG en Belgique qui, a-t-il noté, se sont concentrées sur l’Algérie, alors que l’ONG assure ne pas se concentrer uniquement sur ce pays.  Le représentant de la Belgique n’a pas voulu qu’on mentionne son pays dans une question alors qu’il n’a pas de difficultés avec cette ONG.  Le représentant de la Chine a demandé des explications à l’organisation sur l’utilisation de ses fonds, dont 32% seulement sont consacrés à des projets, tandis que le reste est utilisé pour couvrir les frais administratifs.  Son homologue du Pakistan a retiré les questions qu’il avait posées il y a deux jours.


Le représentant de la Chine a demandé qu’on rappelle ses questions posées à Freedom Now(États-Unis), notamment sur les groupes visés par le label « prisonniers de conscience ».  Son homologue de Cuba a tenu, elle aussi, à répéter sa question concernant la liste détaillée des activités de l’ONG à Cuba de 2011 à 2014.  La représentante des États-Unis a soulevé le manque de pertinence de la question posée par la Chine puisque le Comité a déjà reçu une réponse, ce à quoi la délégation de la Chine a répondu que c’est le Comité qui a posé la question, par consensus.  Il a aussi voulu poser une nouvelle question: peut-on dire qu’Amnesty International est équivalent aux États Membres?


À propos de Global Network for Rights and Development (GNRD) (Norvège), la représentante d’Israël a rappelé qu’elle avait demandé des explications sur une plainte de l’Union africaine (UA), ce à quoi l’ONG avait répondu qu’il n’y avait jamais eu de plainte ni de problème avec l’UA.  Hier, cependant, des informations ont été reçues selon lesquelles un représentant de l’Union africaine se serait plaint, dans une lettre, du comportement d’un membre du GNRD.  La délégation d’Israël a donc réitéré sa demande d’éclaircissement.


Le représentant du Soudan a assuré qu’il s’opposerait à l’admission de cette organisation s’il s’avérait qu’elle a fait l’objet d’une plainte de l’Union africaine.  Hors, l’UA a confirmé que la lettre invoquée n’avait rien à voir avec l’ONG.  L’Union africaine a en outre confirmé avoir envoyé, le 24 janvier, une invitation à GNRD, a-t-il ajouté.  Je crois qu’il y a une confusion, a-t-il expliqué, à cause d’une lettre qui mentionne un membre de GNRD qui a été exclu de l’organisation.  La confusion provient aussi du fait que GNRD est enregistrée en Norvège, avec une filiale en Suisse, tandis qu’une organisation similaire appelée « Réseau global du droit et du développement » est enregistrée en Suisse.


La représentante d’Israël a réitéré ses questions, en demandant des explications sur un membre de l’ONG, mais son homologue du Soudan s’est opposé à ce qu’on pose des questions à des personnes en particulier.  Comme il s’agit d’un membre qui ne travaille plus dans l’ONG, pourrait-on plutôt demander la communication de la composition du Conseil d’administration de l’ONG, a suggéré le délégué de l’Inde.  C’est ce qu’a donc décidé le Comité en reportant sa décision à plus tard.


Pour ce qui est de Women’s Division of the General Board of Global Ministries of the United Methodist Church (États-Unis), le Comité a décidé de transmettre à l’ONG les questions posées précédemment et de reporter à plus tard sa décision.


Le Secrétariat du Comité a rappelé les questions posées hier à YouthCoalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) (Canada), notamment sur la façon dont l’organisation promeut, auprès des gouvernements, les droits sexuels et reproductifs.  La représentante des États-Unis a lu aux membres du Comité les réponses de l’organisation. 


Le représentant du Maroc a suggéré qu’on laisse l’ONG s’exprimer elle-même pour se justifier.  Il a réitéré ses questions sur les priorités de l’organisation pour savoir si elles font référence à la Conférence sur la population et le développement.  Il a aussi demandé des précisions sur les activités menées par un membre de l’organisation qui se trouve au Maroc.  Sur le budget de l’ONG, il a demandé des explications sur les achats et ventes des titres côtés en bourse.  Son homologue du Soudan a demandé que les questions soient transmises au nom du Comité.


En ce qui concerne le Congrès National des Arméniens occidentaux (France), le représentant de la Fédération de Russie s’est dit favorablement impressionné par la collaboration constructive dont a fait preuve le représentant de cette ONG devant le Comité, avant d’appuyer sa demande d’admission.  Cependant, le représentant de la Turquie a estimé que les réponses de l’organisation n’étaient pas toutes satisfaisantes.  Le représentant de l’Arménie, en qualité d’observateur, a réitéré ses commentaires faits précédemment devant le Comité sur le fond.  Il a noté que la délégation de la Turquie n’avait cessé de poser des questions à cette ONG, en suivant une « approche discriminatoire » envers les demandes des groupes de la société civile et en essayant de « barrer la route aux demandes des organisations d’Arméniens ».  Réagissant à cette intervention, le représentant de la Turquie a rappelé le mandat du Comité qui doit s’assurer que les ONG requérantes suivent bien les objectifs des Nations Unies.  Il a rappelé que l’organisation examinée n’avait présenté sa demande qu’il y a un an.


EXAMEN DE DEMANDES DE RECLASSEMENT


Le Comité a reporté sa décision en ce qui concerne la demande de reclassement de World Council for Curriculum and Instruction, ONG inscrite sur la Liste qui demandait le statut consultatif spécial.  Le représentant de la Chine a réitéré sa demande à l’organisation afin qu’elle rectifie l’erreur de son site qui mentionne Taïwan comme un pays.


Les représentants du Soudan, d’Israël et du Maroc ont appuyé la demande de reclassement d’International Eurasia Press Fund, déjà dotée du statut consultatif spécial, qui a ainsi obtenu le statut consultatif général.  Le représentant de la Chine a espéré que cette organisation contribuerait activement aux travaux de l’ECOSOC.


EXAMEN DES NOUVEAUX RAPPORTS QUADRIENNAUX


À l’exception des rapports pour lesquels les membres du Comité avaient des questions, le Comité a pris note des rapports quadriennaux figurant aux documents dont les cotes vont de (E/C.2/2014/2 à E/C.2/2014/2/Add.21.


En ce qui concerne le rapport quadriennal de Catolicas Por El Derecho A Decidir (E/C.2/2014/2/Add.2), la représentante du Nicaragua a demandé des précisions sur la visite qu’a effectuée l’ONG dans son pays et dans d’autres pays de la région.  À Eurasian Harm Reduction Network (E/C.2/2014/2/Add.4), le représentant de la Fédération de Russie a demandé ce qu’elle pense des thérapies alternatives. 


S’agissant du rapport de Reporters Sans Frontiers International - Reporters Without Borders International (E/C.2/2014/2/Add.7), la représentante du Nicaragua a demandé des précisions sur sa contribution à la liberté d’information alors que celle de Cuba a voulu la liste des participants à une conférence organisée par l’ONG.  Des questions ont aussi été posées sur le rapport de Global Environmental Action (GEA) (E/C.2/2014/2/Add.8), la représentante de Cuba demandant des détails sur sa participation à une conférence internationale.


Sur le rapport de Human Rights Watch (E/C.2/2014/2/Add.9), la représentante de Cuba a posé des questions concernant les activités menées par l’ONG dans les autres domaines que la santé, tandis que son homologue de la Fédération de Russie l’a interrogée sur les mesures prises en faveur des minorités nationales dans les pays baltes.


S’agissant d’International Federation of Journalists  (E/C.2/2014/2/Add.11),le représentant du Pakistan a demandé plus de détails sur ses activités.  La représentante de Nicaragua a voulu plus d’informations sur les programmes de travail d’International development Enterprises (Inde) avec les Nations Unies.


Le représentant de la Chine a interrogé International Shinto Foundation (E/C.2/2014/2/Add.12)sur le typed’activités qu’elle mène en Chine.  Le représentant du Maroc a pose à une question à Robert F. Kennedy Center for Justice and Human Rights (E/C.2/2014/2/Add.15),sur les sources d’informations dont elle s’est servie pour ses rapports parallèles à l’examen périodique universel (EPU) de 2011 et sur les manifestations spéciales qu’elle a organisées pendant cette période.  Quelles sont les activités de l’ONG en matière de promotion de l’homosexualité dans d’autres pays d’Afrique?  EarthRights International a été invitée à donner la liste des pays où elle compte s’installer. 


La représentante du Nicaragua a interrogé Simply Help, Inc. (E/C.2/2014/2/Add.16), sur ces liens avec les organisations civiles au Nicaragua.  Elle a aussi posé une question à Unitarian Universalist Service Committee (E/C.2/2014/2/Add.17) sur l’identité de ses partenaires l’ONG au Nicaragua. 


La représentante de Cuba a demandé à Amnesty International (E/C.2/2014/CRP.2)si elle a participé à toutes les réunions qui ont précédé l’adoption du Traité sur le commerce des armes.  L’ONG a-t-elle des rapports sur les violations des droits de l’homme dans les missions de maintien de la paix?  Et qu’en est-il, a ajouté le représentant de la Fédération de Russie, des crimes de l’entreprise Ioukos dans les années 90? La représentante de Cuba a voulu la liste exhaustive de tous les examens périodiques universels auxquels a participé Centrist Democratic International (E/C.2/2014/CRP.2).  Peut-elle dire dans quels pays elle a pris contact avec les autorités nationales lors des processus politiques en Amérique latine, en Afrique et en Asie?  Quels sont les pays en proie à des conflits internes évoqués dans le rapport de l’ONG?  Le représentant de la Chine a demandé plus d’informations sur les relations entre l’ONG et les organisations partenaires en Chine.


France Libertés: Fondation Danielle Mitterrand (E/C.2/2014/CRP.2) a été priée, par le représentant du Maroc, de répondre aux questions qui lui ont été posées depuis 2011.  La représentante de Cuba a demandé à Freedom House (E/C.2/2014/CRP.2) quels pays elle accuse d’ériger des obstacles à l’accès à Internet.  Quels sont ces obstacles?  Human Rights First (E/C.2/2014/CRP.2) est tenue de répondre aux questions du Pakistan sur les pays à propos desquels elle a fait des études. 


La représentante de Cuba a demandé à Reporters Sans Frontières International - Reporters Without Borders International (E/C.2/2014/CRP.2) quelle est la nature des risques qu’encourent les professionnels des médias.  Elle a aussi exigé la liste des pays où 30 journalistes seraient morts en 2013.  Son homologue du Nicaragua a demandé à l’ONG si elle a procédé à des recoupements auprès des autorités gouvernementales. 


L’observateur de l’Égypte a annoncé que Suzanne Mubarak Women*s International Peace Movement fait l’objet d’une enquête motivée par un soupçon de blanchiment d’argent.


Le représentant de la Fédération de Russie a demandé à Ukrainian World Congress si elle a des projets propres de lutte contre la traite des personnes.  Quelles sont les activités de l’ONG sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le représentant du Mozambique a exigé qu’elle s’explique sur ses activités dans son pays.  Celle du Nicaragua a souhaité des exemples d’activités menées avec les autres organisations.  Celle de Cuba a demandé la liste des pays où l’ONG déploie ses activités. 


DEMANDE DE CHANGEMENT DE NOM


Le Comité a accepté le changement de noms de e8 qui devient Global Sustainable Electricity Partnership/ Partenariat mondial pour l’électricité durable (France), de Myochikai (Arigatou Foundation) qui se transforme en Arigatou International (Japon),alors que le M ouvement Mondial des Mères International/Make Mothers Matter International devient Make Mothers Matter – MMM (France), et Alliance Defense Fund, Alliance Defending Freedom (États-Unis).


DIALOGUE AVEC LES REPRÉSENTANTS D’ONG


Freedom Now(États-Unis)a précisé sa mission est de libérer les prisonniers de conscience grâce à des efforts juridiques, politiques et de relations publiques ciblées.  À cette fin, elle participe à trois activités de base dont la représentation des clients, la formation, l’identification et la présentation des cas à des avocats chevronnés.  En réponse au représentant de Cuba, l’ONG a dit qu’elle n’a plus d’activités dans ce pays depuis 2011 ni d’ailleurs en Amérique latine.  Quant à la définition du terme « prisonniers de conscience » qu’a demandée le représentant de la Chine, l’ONG a indiqué qu’elle fait référence à la liberté d’expression, d’opinion, et de conscience. 


Human Life International, Inc. (États-Unis) a indiqué qu’elle vise à renforcer les familles et les droits fondamentaux des peuples de toutes les nations, les cultures et les ethnies.  Elle est présente dans 98 pays et a acquis beaucoup de connaissances apportant ainsi une valeur ajoutée aux travaux de l’ONU.  En réponse à la représentante de Cuba, elle a dit qu’elle n’a pas de présence dans ce pays mais y envoie du matériel didactique et des aides matérielles et financières aux femmes.  Ces aides sont gérées par l’archevêque de La Havane.  La branche de Cuba dépend en fait du bureau du Mexique.  Nous respectons les normes et les coutumes des pays d’accueil, a-t-elle assuré.  En réponse au représentant du Soudan, elle a indiqué qu’elle ne reçoit d’argent d’aucun gouvernement mais qu’elle fonctionne grâce aux contributions de ses 10 000 membres. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité débat des conclusions à tirer de l’analyse de la guerre et des moyens nécessaires pour parvenir à une paix durable

CS/11266

Le Conseil de sécurité débat des conclusions à tirer de l’analyse de la guerre et des moyens nécessaires pour parvenir à une paix durable

29/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11266
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7105e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉBAT DES CONCLUSIONS À TIRER DE L’ANALYSE DE LA GUERRE

ET DES MOYENS NÉCESSAIRES POUR PARVENIR À UNE PAIX DURABLE


La Jordanie propose la création d’une équipe de consultants pour aider

des pays sortant d’un conflit à établir une lecture partagée de leur histoire


Comment une interprétation commune du passé permet de renforcer la paix et la sécurité internationales?  Une soixantaine de délégations ont, aujourd’hui, à l’aube d’une année de commémoration du déclenchement de la Première Guerre mondiale, réfléchi autour de la table du Conseil de sécurité à des exemples concrets de réconciliation sincère fondée sur le souvenir commun de l’histoire, ciment d’une paix durable.


Au cours de ce long débat intitulé « La guerre, ses enseignements et la quête de la paix permanente », initié par la Jordanie*, qui assure la présidence mensuelle du Conseil de sécurité, l’accent a été mis en particulier sur l’importance de la justice, de la réconciliation, de la bonne gouvernance et de l’état de droit, ainsi que sur une approche visant à éviter les divergences dans l’interprétation de l’histoire qui soulèvent les peuples les uns contre les autres.


Parce que la reconstruction physique d’un pays ne suffit pas à effacer les instincts de revanche, le représentant de la Jordanie a jugé opportun que le Conseil de sécurité s’intéresse aussi aux aspects psychologiques des conflits.  Il a ainsi proposé la création d’une équipe de consultants en histoire qui aiderait les autorités des pays affectés, une fois que les armes se sont tues, dans leur effort de préservation des documents nécessaires à l’établissement d’une lecture partagée du passé.


Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, s’est félicité du fait que les Nations Unies soient de plus en plus impliquées dans les aspects non physiques de la consolidation de la paix. 


« Même si nous disposons d’outils qui ont fait leur preuve pour séparer les armées et rebâtir, nous avons moins réfléchi à notre capacité de reconstruire la confiance entre les communautés, et de réconcilier des visions contradictoires de l’histoire et de l’identité », a-t-il ajouté, cette réconciliation passant, selon lui, par la capacité des parties à assumer leurs responsabilités passées.  


Tout au long de ce débat thématique, les délégations ont tenté de tirer les leçons de l’histoire contemporaine, alors que le monde se prépare à commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale, catastrophe dont sont sortis les malheurs infinis du XXe, a souligné le représentant de la France, et le vingtième anniversaire du génocide rwandais.


Si le délégué d’Israël a rappelé que la guerre ne commençait pas avec les tirs d’armes à feu, mais lorsque les graines de la haine sont semées dans les cœurs de gens ordinaires, son homologue du Rwanda a salué l’exemple que constitue la réconciliation franco-allemande pour le reste du monde. 


« L’Allemagne et la France ont réussi ce que personne n’aurait pu espérer ni même penser en 1918 ou en 1945 », a déclaré le représentant français, après avoir notamment relaté l’horreur de la bataille de Verdun, où, en 1916, périrent 700 000 Français et Allemands.  « Il a fallu le génie de quelques-uns, la volonté et le courage de beaucoup, mais aussi de l’imagination et du temps pour créer des institutions communes où les jeunesses des deux pays ont appris à se connaître et leurs parents à coopérer. » 


« Traiter l’histoire de façon objective en reconnaissant les erreurs du passé est le meilleur moyen de construire un avenir sûr et stable », a dit le représentant du Royaume-Uni, dont le pays a admis sa responsabilité dans le « Bloody Sunday » du 30 janvier 1972 en Irlande du Nord, où 14 manifestants pacifiques furent tués par l’armée britannique.


De nombreux États ont convenu que la construction européenne a constitué l’un des meilleurs exemples de réconciliation.  « Le processus de l’intégration européenne a fait une réelle différence après des siècles de guerres et de conflits », a estimé le délégué de l’Union européenne, en expliquant que lorsque Robert Schuman avait annoncé la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en mai 1951, il avait prédit que cette mise en commun des ressources rendrait impensable et impossible une guerre entre la France et l’Allemagne.


Plusieurs orateurs ont également estimé que la Cour pénale internationale (CPI) était un symbole mondial de la justice et un garant de la paix durable.  Néanmoins, pour le délégué de la Jordanie, l’un des faits qui démontre que le Conseil de sécurité n’a pas toujours pris en compte l’importance de la vérité dans le processus de résolution des conflits est le peu d’intérêt qu’il accorde à cette juridiction, alors même que, selon lui, seule la CPI pourrait, par des témoignages qu’elle recueille, produire des faits avérés susceptibles de servir la postérité.


S’agissant du rôle du Conseil de sécurité, les représentants de l’Iran et de l’Inde ont jugé que son incapacité à empêcher des génocides et des massacres justifiait la réforme de sa composition afin de le rendre plus efficace dans sa mission à « préserver les générations futures du fléau de la guerre ». 


Illustrant les tensions possibles autour des divergences de perception de la mémoire, les délégations de la République de Corée, de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et de la Chine ont fustigé l’attitude du Premier Ministre japonais, lequel s’est rendu, le 26 décembre 2013, au sanctuaire Yasukuni, rendant ainsi hommage à 2,5 millions de soldats japonais morts au combat, mais aussi à des criminels de guerre. 


Si ces pays ont rappelé les exactions commises sur leur sol par l’armée impériale, le représentant du Japon a regretté que ce débat fût utilisé pour stigmatiser son pays qui a portant exprimé ses profonds remords à ce sujet.


* S/2014/30


MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES


La guerre, ses enseignements et la quête de la paix permanente


Lettre datée du 14 janvier 2014, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de la Jordanie (S/2014/30)


Déclarations


M. JEFFREY FELTMAN, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a souligné la pertinence et l’actualité de ce débat au regard des crises en Syrie, au Soudan du Sud et en République centrafricaine.  Il a rappelé qu’au cours de ces dernières années, l’ONU avait le plus souvent été appelée à mettre fin à des conflits internes plutôt qu’à des conflits entre pays qui sont de moins en moins nombreux. 


Dans les deux types de conflit, a dit le Chef des affaires politiques de l’ONU, les divergences dans l’interprétation de l’histoire de l’identité peuvent constituer des facteurs  de conflit.  Comme alternative aux déclarations belliqueuses qui cultivent les divisions, M. Feltman a jugé indispensable que les parties acceptent un récit national partagé. 


« La réconciliation des interprétations divergentes de l’histoire et de l’identité est un élément clef de la promotion d’une paix durable », a-t-il insisté.  « Même si nous disposons d’outils qui ont fait leur preuve pour séparer les armées et rebâtir, nous avons moins réfléchi à notre capacité de reconstruire la confiance entre les communautés », a-t-il ajouté, en précisant que la réconciliation des visions contradictoires de l’histoire et de l’identité ne repose sur aucune science.  


M. Feltman a jugé essentiel de trouver les moyens de gérer les crises en combinant les nécessités de guérison d’une société.  Il a ajouté que la réconciliation passait par la capacité des parties à assumer les responsabilités du passé.  Pour être en mesure de rétablir la confiance et le respect mutuel entre les groupes et les individus, il faut que ces groupes et personnes reconnaissent leurs propres actions.  Il a dit que les dirigeants devaient montrer l’exemple en favorisant la coopération et une réflexion honnête par rapport au rôle de chacun dans le conflit. 


Si la jeunesse constitue le meilleur espoir de surmonter les difficultés du passé, il faut commencer le plus tôt possible en élaborant des cours d’histoire partageant les interprétations différentes des faits passés et ainsi rompre le cercle vicieux de la division des communautés.  Il s’est demandé comment les Nations Unies pouvaient combiner la gestion de la crise avec l’importance de voir les sociétés guérir.  Mettre fin à la guerre ne produit pas forcément les bases d’une paix durable, a-t-il dit en rappelant que les communautés qui s’affrontent aujourd’hui en République centrafricaine vivaient en parfaite harmonie depuis des siècles.


Si un cessez-le-feu a été signé au Soudan du Sud, il s’agit maintenant de permettre aux anciens adversaires de se faire confiance, a-t-il dit.  Au sujet de la Syrie, il a insisté sur le fait que la reconstruction physique du pays ne suffirait pas à effacer les instincts de haine et de revanche, si chaque communauté n’entame pas une réflexion honnête quant à son rôle respectif dans le conflit. 


Il a cité en exemple la mise en place de relations positives entre l’Iraq et le Koweït.  Néanmoins, face aux récits différents des communautés iraquiennes et à l’aggravation des tensions entre sunnites et chiites sur fond de crise syrienne, il a dit que la nécessité de forger un récit national commun est indispensable même si difficile. 


Par ailleurs, M. Feltman a souligné l’expérience de 15 missions de maintien de la paix et 120 000 Casques bleus qui disposent de mandats robustes en matière de protection des civils.  Si le rôle de l’ONU a été décisif en matière de reconstruction en Sierra Leone et au Mozambique et de prévention des confits au Liban et en République démocratique du Congo (RDC), M. Feltman s’est aussi félicité du fait que les Nations Unies soient de plus en plus impliquées dans les aspects non physiques de la consolidation de la paix.


À cet égard, il a mentionné le cas du Yémen, où l’accord sur la transition politique qui vient d’être conclu stipule que les besoins de justice transitionnelle et de réconciliation nationale doivent faire l’objet d’accords par le biais d’un dialogue national inclusif.  Si la réconciliation ne peut pas remplacer la justice, l’inverse est vrai aussi, a dit M. Feltman, en ajoutant que les Tribunaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et le Rwanda (TPIR) ne pouvaient se substituer à la réconciliation.  Il a affirmé que la recherche de la vérité et de la responsabilité pour le passé était essentielle en ajoutant que cette recherche devait se poursuivre dans le présent et le futur.    


En conclusion, le Secrétaire général adjoint a demandé si la communauté internationale, et plus particulièrement les membres du Conseil de sécurité et de l’ONU, pouvaient fournir des mesures d’incitation à la réconciliation nationale.  Quel est le bon moment pour lancer ce processus de réconciliation et comment prévoir le meilleur calendrier pour le lancement des processus électoraux et de transition?  Lorsque la prévention a échoué et le nettoyage ethnique a pris place, comment réconcilier nos aspirations de reconstruction de sociétés partagées avec les réalités de la division?


M. Feltman a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir la réconciliation nationale en rappelant que la « catastrophe syrienne » démontrait combien les conflits internes non résolus posaient des risques graves à la paix et à la sécurité internationales.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a rappelé que l’ONU serait plus forte lorsque ses membres seront en paix entre eux et au niveau interne. 


M. ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN (Jordanie) a relevé que, malgré de nombreux débats menés, dans le passé, par le Conseil de sécurité sur les conflits et leurs causes, il y a des questions qui n’avaient jamais été traitées, comme celle de la divergence qui peut exister entre plusieurs narrations faites au sujet des mêmes faits historiques.  Des narrations qui sont empreintes, a-t-il noté, de distorsions ethniques et nationalistes, et sont ainsi susceptibles de créer des conflits, tout en étant parfois des obstacles à la réconciliation après les conflits. 


Il a ainsi indiqué, dans un style imagé, que si l’on soulève le socle des civilisations humaines et qu’on y regarde en profondeur, on ne verrait pas des sentiments tels que la magnanimité et la compassion, mais plutôt des courants d’hostilité et d’amertume.


Le représentant a ensuite estimé que pour mettre fin aux conflits de manière permanente, il serait opportun que le Conseil de sécurité s’intéressât aussi aux aspects psychologiques liés à ces conflits.  Il a ajouté que le Conseil avait déjà reconnu l’importance de la mémoire historique en soutenant les commissions vérité et réconciliation dans des pays comme El Salvador, la Sierra Leone ou le Timor-Leste. 


Mais, a regretté M. Al-Hussein, ces exemples ne sont pas légion et cette approche n’a été adoptée par le Conseil que dans certains cas particuliers, alors qu’il eût fallu la généraliser.  Il a ensuite expliqué que les commissions vérité et réconciliation avaient permis aux participants de gagner leur amnistie par des témoignages qui ne reflétaient pas toujours la réalité des faits.  Il a ainsi proposé que ce genre d’exercice puisse être complété par des commissions d’enquêtes sur l’histoire. 


Le représentant a également dit que l’un des faits qui démontre que le Conseil n’avait pas toujours pris en compte l’importance de la vérité dans le processus de résolution des conflits est le peu d’intérêt qu’il accorde à la Cour pénale internationale (CPI).  Alors même, a-t-il expliqué, que seule la CPI pourrait, par des témoignages qu’elle recueille, produire des faits avérés qui serviraient pour la postérité. 


Il a ainsi rappelé que ce n’est que lorsque la vérité est connue qu’une paix durable peut être possible.  « La vérité ne s’apparente pas à une déclaration répétée tant et tant de fois qu’elle semble véridique, mais il s’agit des faits qui sont têtus et qui résistent à toutes les critiques ou interprétations diverses », a-t-il mis en garde.  Il a ajouté que ces faits, cette vérité devaient être acceptés par toutes les parties qui doivent en plus reconnaître leurs torts, afin que le pardon et la réconciliation puissent conduire à une paix permanente. 


Le représentant a proposé en outre que le Conseil de sécurité puisse créer un « service consultatif historique » afin d’assister les pays dans leur effort de préservation de leur mémoire.  Il a apprécié les mécanismes judiciaires en place qui permettent de résoudre les conflits frontaliers entre États, précisant qu’il serait opportun d’ajouter un mécanisme historique pour réconcilier les interprétations différentes des faits historiques. 


Il a expliqué le bien-fondé de sa proposition en citant des cas dans l’histoire de l’humanité, comme les procès de Nuremberg après l’Holocauste, où les accusés ont toujours nié les faits qui leurs étaient reprochés.  Il a donc estimé qu’à l’échelle d’un groupe ethnique ou d’un pays, il serait impossible de savoir réellement ce qui s’est passé sans l’intervention d’une commission historique. 


Le représentant jordanien a enfin reconnu que la tâche pouvait sembler immense, mais il a cité l’ancien Secrétaire général de l’ONU Dag Hammarskjöld, selon qui « il ne faut juger de la hauteur d’une montagne qu’après avoir atteint son sommet, et qu’en étant au sommet, on pourra constater qu’elle n’était pas si haute ».


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a estimé que la construction européenne était certainement l’un des meilleurs exemples de réconciliation.  Des pays qui s’étaient fait la guerre pendant des générations, qui étaient à l’origine de deux conflits mondiaux, ont bâti ensemble un espace économique commun qui s’est transformé en union politique, a-t-elle dit, ajoutant qu’aujourd’hui, l’Union européenne représente un modèle sui generis, où les différends entre États sont exclusivement régulés par le droit.


La construction européenne est porteuse d’enseignements utiles dans le cadre de ce débat public, a-t-elle expliqué.  Le premier de ces enseignements est, selon elle, qu’il n’existe ni fatalité historique, ni déterminisme.  En effet, que des peuples qui voyaient en l’autre un ennemi héréditaire, aient choisi la voie de la coopération et de la réconciliation prouve que le cours de l’histoire n’est pas fixé une fois pour toutes et que la volonté politique, usée à bon escient, reste un extraordinaire moteur de progrès.


Le deuxième enseignement, qui découle du premier, concerne la lecture du passé.  Alors que les plaies de la Seconde Guerre mondiale étaient encore vives, les Européens ont rejeté les appels à la revanche et à la stigmatisation.  S’il n’a à aucun moment été question d’oublier ce qui s’était produit ni de forcer l’amnésie, aujourd’hui, quand ils portent un regard sur leur histoire, les Européens le font à l’aune de la coopération qui s’est établie entre eux depuis plus de 60 ans.


Un troisième enseignement a trait au pragmatisme qui a guidé la construction européenne, a poursuivi Mme Lucas.  Le modèle européen de réconciliation est, certes, né dans un contexte historique qui lui était propre.  Il n’en offre pas moins une formule qui garde sa valeur, comme en témoigne le processus d’élargissement continu de l’Union européenne.


La déléguée luxembourgeoise a, enfin, plaidé pour que l’équipe de consultants en histoire, qu’il a été suggéré de créer pour aider les autorités du pays ou des pays affectés à récupérer ou protéger les documents nécessaires à l’établissement d’une lecture partagée de l’histoire du conflit, veille à donner une voix aux sans-voix, c’est-à-dire aux victimes, en recueillant les témoignages des groupes les plus vulnérables comme les femmes, les enfants et les minorités.


M. GARY QUINLAN (Australie) a déclaré que parler de conflits signifie d’abord comprendre qu’elles en sont les causes.  Il a estimé que les commissions vérité et réconciliation étaient des instruments majeurs qui permettent de comprendre les causes des conflits et de collecter des données sur le déroulement de ceux-ci et à terme, de pouvoir les prévenir. 


Il a souhaité que les Nations Unies apportent un appui à ces commissions vérité et réconciliation dans leur tâche.  Il a ensuite noté que la reddition des comptes était un processus important pour faire émerger la vérité, ceci en donnant une voie aux victimes.  Il a aussi relevé que les cours pénales, nationales et internationales pouvaient également permettre, grâce aux faits qui y sont révélés, que les sociétés puissent faire face à leur passé et ainsi éviter de commettre les mêmes erreurs. 


Il a en souligné que les commissions d’enquête établies par le Conseil de sécurité, en accord avec l’Article 34 de la Charte des Nations Unies, avaient démontré leur utilité.  Il a estimé que les organisations régionales devraient également jouer un rôle majeur dans l’établissement des commissions d’enquête, et il a ajouté que la voix des femmes dans ce processus était fondamentale. 


M. Quinlan a observé que les faits historiques visant à établir la vérité seraient toujours interprétés de diverses manières.  Il a ainsi mis en garde contre la vérité des vainqueurs qui tendent à s’imposer aux vaincus.  Il a expliqué que la paix durable résulterait du respect de l’état de droit, de la bonne gouvernance et des droits de l’homme. 


Il a affirmé que l’objectif serait de construire des sociétés dans lesquelles les différences ethniques, raciales, religieuses, politiques et autres ne sont pas prises en compte, et dans lesquelles la violence et les conflits ne sont pas seulement inacceptables, mais aussi impensables.


M. LIU JIEYI (Chine) a souligné que l’édification d’une paix durable devait reposer sur un nouveau concept de sécurité caractérisé par la coopération et les intérêts communs.  Il a jugé nécessaire de modifier le concept traditionnel de la sécurité et du respect et de tenir compte des préoccupations légitimes d’autrui en la matière.  Il a plaidé pour la sécurité pour tous par le biais de la coopération et a insisté sur l’importance du dialogue afin de déboucher sur une sécurité partagée assortie de bénéfices mutuels.  À l’ère de la mondialisation, a-t-il souligné, la paix est devenue notre espoir partagé.


Le représentant a souligné que le règlement des différends par l’intermédiaire de négociations et du dialogue était le seul moyen de parvenir à une paix durable et a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour empêcher que les conflits ne dégénèrent en guerre. 


Il a également jugé nécessaire de renforcer le rôle du Conseil de sécurité en matière de prévention de conflit et l’a notamment appelé à accroître son efficacité et son autorité et à jouer un rôle accru dans la prévention de la guerre et le maintien de la paix.  Le représentant a aussi dit l’importance d’édifier un modèle de développement capable de profiter à tous.


Le délégué a poursuivi en affirmant qu’ignorer les vérités de l’histoire en cachant les crimes d’agression ne ferait que déstabiliser la paix et remettrait en cause l’objectif même de notre humanité.  Il a ensuite vivement dénoncé le fait que le Premier Ministre japonais s’était récemment recueilli devant un monument qui, a-t-il affirmé, honore la mémoire d’hommes qui ont fait couler le sang de la population d’un pays qu’ils ont envahi.  Le représentant de la Chine a affirmé que le monument de Yasukuni symbolise l’agression militaire du Japon.


Il s’est insurgé contre le fait que des criminels de guerre, condamnés par un tribunal international, soient à présent considérés comme des héros, y voyant une déformation de l’histoire.  L’hommage rendu par le Premier Ministre japonais à ces criminels de guerre fascistes est un déni des crimes commis pendant la guerre, s’est emporté le délégué pour qui ces actes méritent la condamnation du peuple chinois et de la communauté internationale.


Il a accusé le Premier Ministre japonais de chercher à réhabiliter des criminels de guerre.  Le Japon entend-t-il honorer les principes de la Charte des Nations Unies ou la mémoire de criminels de guerre? a lancé le représentant, qui a ensuite appelé le Gouvernement du Japon à s’assurer de sa capacité à bénéficier de la confiance de ses voisins.  Les tentatives de faire triompher le fascisme seront vaines, a-t-il prévenu.


Mme RAIMONDA MURMOKAITĖ (Lituanie) a relevé que les commissions d’enquête étaient des outils importants pour recenser les violations graves des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité.  Elles sont aussi des instruments importants du travail du Conseil de sécurité. 


Elle a affirmé que la vérité apparaissait aussi comme un élément essentiel pour atteindre une paix durable, mais elle a prévenu que la paix seule ne suffisait pas, et qu’il faudrait qu’elle soit accompagnée de la volonté politique et des réformes institutionnelles qui conduiraient à une société qui respecte les droits de l’homme, une société où règne l’état de droit, la reddition de comptes et la bonne gouvernance. 


La représentante a également souhaité qu’un accent soit mis sur la prévention des conflits.  Elle a parlé du cas du conflit entre la France et l’Allemagne tout au long de l’histoire, et qui a finalement conduit à un rapprochement entre ces deux pays frontaliers, et dans un domaine plus large, à la construction de l’Union européenne, forte aujourd’hui de 28 pays. 


Dans le cadre de la prévention des conflits, elle a aussi noté le rôle de l’éducation, tout comme celui que jouent et devraient continuer de jouer les organisations régionales et sous-régionales.


Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a souligné que le contraire de la guerre n’est pas la paix mais l’absence de guerre et a dit l’importance de prendre conscience du fossé qui existe entre la cessation des hostilités et l’édification de la paix.  Pour passer d’une absence de guerre à la paix, a-t-elle notamment dit, une communauté doit comprendre qui a fait quoi afin de pouvoir dépasser les accusations et ne plus considérer un groupe ou une race comme responsable à lui seul de leurs souffrances.


Mme Power a évoqué son expérience de journaliste en Bosnie et a expliqué que celle-ci l’avait aidée à se rendre compte du rôle que joue l’histoire pour alimenter les conflits.  Elle s’est ensuite inquiétée des violences intercommunautaires qui ont eu récemment lieu en « Birmanie » et a appelé au lancement d’une enquête sur les derniers incidents.  Sinon, a-t-elle averti, de nouveaux cycles violence s’enracineront en « Birmanie », chacun plus difficile à rompre que le précédent.


La représentante des États-Unis a ensuite convenu de l’importance de créer des archives afin de guérir les blessures laissées par un conflit, faisant notamment observer que lorsque des divergences d’opinion jailliront à l’avenir, les archives permettront de faire taire les points de vue erronés.


Mme Power s’est par ailleurs inquiétée des répercussions des conflits en cours en République centrafricaine, au Soudan du Sud, ainsi que du « conflit incontrôlé » qui fait rage en Syrie.  Elle a fait observer que le défi à relever à l’avenir sera de créer un organe suffisamment crédible pour rétablir la confiance au sein de ces populations.


Mais, a-t-elle ajouté, il suffit de se mettre à la place des familles souffrantes pour se rendre compte à quel point il sera difficile de rétablir la confiance.  La représentante s’est toutefois félicitée du lancement de différentes commissions d’enquête dans ces trois pays.


Il n’existe pas de modèle unique pour faire cesser la guerre, mais tout commence par la recherche de la paix et de la sécurité, a poursuivi Mme Power.  Elle a fait état du procès en cours de Ratko Mladić pour affirmer que ceux qui œuvrent en faveur de la vérité sont ceux qui mettent les auteurs de crimes de guerre derrière les barreaux.


Elle a également salué le fait que le Conseil de sécurité avait démontré sa capacité de compréhension et s’était montré plus à même de réagir en cas d’atrocités de masse.  Mais ce n’est pas là une panacée, a-t-elle toutefois dit.  Un sage nous a conseillé de prier pour la protection de Dieu contre ceux qui estiment être les seuls détenteurs de la vérité car, a-t-elle souligné, la vérité ne collera jamais avec une seule et unique interprétation des faits.


« Ne pas savoir ce qui s’est produit avant que l’on soit né, c’est rester pour toujours un enfant », a déclaré M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni), en citant Cicéron.  Il a mis l’accent sur la responsabilité des États Membres au regard du contenu de l’histoire nationale qui est un élément important des identités nationales.


« Traiter l’histoire de façon objective en reconnaissant les erreurs du passé est le meilleur moyen de construire un avenir sûr et stable, a-t-il dit, en soulignant l’exemple de la reconnaissance par le Gouvernement du Royaume-Uni de sa responsabilité à l’égard dans la tuerie du Bloody Sunday, en Irlande du Nord, le 30 janvier 1972.


Il a aussi affirmé combien les conflits dans les Balkans avaient montré les conséquences de l’exploitation et de la déformation de l’histoire par les dirigeants pour encourager les haines.  « Les Balkans produisent d’avantage d’histoire qu’elles ne peuvent en consommer », a-t-il dit en parodiant une déclaration de Winston Churchill. 


Il a ajouté que les différends historiques ne doivent pas être exploités à des fins conflictuelles.  L’ONU doit aussi examiner son histoire et en faire une analyse cruciale de ses responsabilités alors que nous commémorons cette année les 20 ans du génocide du Rwanda et du massacre de Srebrenica, a insisté le représentant du Royaume-Uni. 


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) s’est dit convaincu que la meilleure approche pour protéger les populations civiles est de lancer une diplomatie préventive active selon les termes de l’Agenda pour la paix.  Il faut utiliser les outils dont dispose le Conseil de sécurité pour éviter que les différends ne se transforment en conflit et que ces derniers ne s’aggravent, a-t-il souligné.  Le représentant a également dit l’importance de renforcer les systèmes d’alerte rapide et de mieux connaître les causes des conflits ainsi que les sensibilités des différents acteurs.


Il a jugé nécessaire de renforcer la coopération entre l’ONU et les institutions régionales.  Le représentant a aussi souligné l’importance de la participation des femmes au processus de prise de décisions.  Il a par ailleurs constaté que les stratégies de prévention doivent envisager des stratégies de réconciliation entre les parties à un conflit, mais également savoir identifier les domaines de divergences.


Selon le représentant du Chili, la réconciliation ne saurait toutefois remplacer la justice et doit se fonder sur la justice, la vérité et les réparations.  Il a également insisté sur l’importance que revêt la justice transitionnelle, y voyant une stratégie idoine pour assurer le respect du droit à la vérité et à la justice.


Le représentant a ensuite indiqué que pour rétablir la vérité sur l’histoire récente du Chili, diverses commissions d’enquête et de réconciliation avaient été créées dans le but d’avoir les conditions essentielles pour déboucher sur une réconciliation nationale effective, mais également afin de rétablir le concept public de la dignité des victimes.  Il a ensuite appelé le Conseil de sécurité à renforcer la diplomatie préventive et les systèmes d’alerte précoce, entre autres.


M. GÉRARD ARAUD (France) a rappelé qu’en ce début de 2014, l’histoire se rappelait à nous en nous ramenant à ce bel été de 1914 où, en quelques jours, le monde a basculé dans l’horreur d’une guerre interminable.  Pas moins d’1,4 million de Français, sur une population de 39 millions, devaient y laisser leur vie sans compter les 800 000 mutilés et les 3 millions de blessés, et sans oublier la dévastation de 40 000 kilomètres carrés du territoire national.


Le représentant, après avoir notamment relaté l’horreur que fut la bataille de Verdun, où périrent 700 000 Français et Allemands, a souligné que l’Allemagne et la France avaient réussi ce que personne n’aurait pu espérer ni même penser en 1918 ou en 1945.  Elles se sont réconciliées.  Les deux peuples ne se considèrent plus comme des ennemis héréditaires, ne se craignent plus, ne se haïssent plus.  Aujourd’hui, a-t-il expliqué, Allemands et Français ont rédigé des manuels d’histoire communs où ils disent ensemble la même histoire, une histoire qui pourtant les a opposés si souvent.  L’histoire n’est donc pas une fatalité.  Allemands et Français ont su le prouver, a-t-il déclaré.


Pour le délégué français, ce n’est pas l’histoire qui fait ou entretient les conflits; ce sont les conflits qui façonnent, à leur image, l’histoire.  Deux pays qui s’affrontent ou qui se rapprochent le font parce qu’ils y ont intérêt et non à cause d’une fatalité venue du fond des âges, mais ils ont besoin de trouver dans le passé la justification de leur hostilité ou de leur amitié.  Ils la trouvent sans trop de difficulté parce que l’histoire est bonne fille, a-t-il dit.


L’homme a besoin de donner un nom à son malheur, l’homme a besoin d’être du côté de la justice et de la raison, l’homme a besoin de trouver un sens à son sacrifice et à celui des siens.  L’histoire lui est donc nécessaire et même indispensable par ses certitudes, par ses explications et surtout par ses condamnations.  On ne parviendra pas à priver l’homme de ce besoin ou alors, ce qui est pire, en essayant de le faire, on ranimera des disputes presque oubliées et on rendra à des querelles qui s’effacent une actualité qu’elles n’avaient plus parce que l’on se heurtera au refus des hommes de se renier.


En effet, une histoire sans coupable les oblige à admettre soit une part de responsabilité dans la tragédie soit leur impuissance à l’empêcher.  Dans les deux cas, elle les dépossède, à leurs propres yeux, de leur dignité.


M. Araud a terminé en revenant sur le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, catastrophe dont sont sortis les malheurs infinis du XXe siècle.  Nul ne la voulait et pourtant ils n’ont pas su l’éviter, a-t-il dit.  Que cette impuissance nous rappelle que nous vivons toujours au bord du gouffre; qu’il n’y a plus d’archiduc mais qu’il y a toujours la folie des hommes.  C’est d’elle dont nous devons nous méfier, c’est elle que nous devons exorciser en sachant qu’elle rôde toujours, chez nous comme chez l’autre. La paix n’est jamais acquise.  Le cimetière de Verdun nous le rappelle, a conclu le représentant français.


M. OH JOON (République de Corée) a rappelé que ce débat du Conseil de sécurité intervenait alors que le monde se souvenait du début de la Première Guerre mondiale, il y a 100 ans.  Il a souligné que les parties en conflit sont souvent divisées par l’incompréhension et l’intolérance.  Il a ensuite rappelé les propos du philosophe américain George Santayana qui disait que « ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter ». 


Il a ajouté que le fait que le monde ait connu une autre guerre mondiale, deux décennies après la première, témoignait d’un échec à apprendre les leçons de l’histoire.  Le représentant a ensuite regretté que la tension monte encore plus aujourd’hui qu’avant entre les pays d’Asie du Nord-Est.  Il a expliqué que cette situation est due à la lecture biaisée que les dirigeants japonais ont de la période de l’impérialisme. 


Il a fait référence au cas de l’Allemagne qui, en Europe, a compris ses erreurs passées et a travaillé à la réconciliation et à l’intégration européenne, relevant ensuite que le Japon, a contrario, n’avait pas rompu avec son passé militaire, et que cela expliquait la récurrence de plusieurs conflits dans la région.


M. Oh a ainsi estimé que les dirigeants japonais avaient fait montre d’une attitude révisionniste quant à l’histoire entre les deux pays.  Il a aussi relevé que le contenu des manuels scolaires japonais semblait également être loin de la réalité des faits historiques.  Il a critiqué les dirigeants japonais qui ont rendu hommage notamment aux anciens guerriers japonais enterrés au sanctuaire de Yasukuni.  « Si le Japon veut vraiment contribuer à la paix régionale et mondiale, il devrait se garder de provoquer ses voisins par ses dénégations de l’histoire », a encore noté le représentant. 


Il a par ailleurs décrié la pratique dite des « femmes de réconfort », des femmes notamment utilisées en temps de conflit pour distraire les combattants comme ce fut le cas par l’armée impériale japonaise en Corée.  Il a indiqué qu’il ne restait plus que 55 de ces femmes qui étaient encore en vie, et il a regretté que cette question soit toujours en suspens entre le Japon et la République de Corée. 


Le délégué sud-coréen a rappelé qu’en 2007, le Congrès américain et le Parlement européen avaient adopté des lois qui demandaient au Japon de reconnaître ses responsabilités historiques et légales et à dédommager les victimes de ces atrocités qu’il a présentées comme de « l’esclavage sexuel », et qui représentent, a-t-il ajouté, un « manquement à la conscience de l’humanité ».  Le représentant a conclu en disant que l’histoire avance mais, pour ce faire, le Japon devrait d’abord faire face à son histoire et en tirer les leçons.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a souligné que ce débat intervenait à un moment crucial pour son pays qui commémorait actuellement le soixante-dixième anniversaire de la fin du siège de Léningrad, obtenue au prix de centaines de milliers de morts, et celui de la libération par l’Armée rouge du camp de la mort d’Auschwitz, le 27 janvier 1945. 


« Le verdict de l’histoire réaffirmé par le Tribunal de Nuremberg est aussi catégorique que la victoire de la coalition anti-Hitler sous conduite soviétique », a-t-il dit avant de préciser que ce verdict avait mené les vainqueurs à devenir les Nations Unies.


Prétendre que les manifestations du nazisme n’ont pas besoin d’être combattues aujourd’hui au prétexte que nos sociétés sont saines, est sous-estimer le danger et la nature pernicieuse de ce phénomène qui redevient une réalité alarmante, a dit le représentant russe.  Il s’est demandé comment dans des sociétés démocratiques, le livre « Mein Kampf » reste un best seller sur Internet, pourquoi les organisations fascistes deviennent de plus en plus fortes, pourquoi un ancien Waffen SS a pu être enterré avec les honneurs nationaux, comment il est possible de changer l’histoire pour présenter des complices du nazisme comme des héros d’un mouvement de libération nationale, pourquoi des pays sont incapables de soutenir une résolution de l’Assemblée générale sur la prévention des nouvelles formes de racisme et de glorification du nazisme. 


Le respect de la souveraineté et des prérogatives du Conseil de sécurité sont des facteurs essentiels pour éviter des bouleversements aux conséquences désastreuses.  Il est impératif de faciliter un dialogue constructif entre les parties en conflit. 


M. Churkin a cité les exemples que constituent le premier accord intervenu entre le groupe « 5 +1 » et l’Iran s’agissant du programme nucléaire de ce pays et de l’initiative russo-américaine pour la destruction de l’arsenal chimique syrien.   


M. BANTE MANGARAL (Tchad) a constaté qu’outre les pertes en vies humaines, les conflits ont des répercussions sur l’existence même des États concernés car ils en détruisent les familles et le tissu social.  Il a appelé la communauté internationale à se consacrer à la diplomatie préventive, faisant notamment observer que lorsque certains groupes ne disposent pas de ressources nécessaires, il y a risque de conflit. 


Le représentant a ensuite fait observer qu’en Côte d’Ivoire et « contre toute attente », le conflit a pris fin, alors qu’en République centrafricaine un conflit a fait irruption alors que le pays était auparavant unifié.


Dans les situations de conflit, a-t-il enchaîné, tous les protagonistes sont des perdants car la guerre provoque la haine de part et d’autres.  Le représentant a placé ses espoirs dans les retombées de la diplomatie préventive, y voyant une perspective prometteuse.  Il a également évoqué le processus de réconciliation en Afrique du Sud qui a permis à ce pays de dépasser les séquelles de l’apartheid.


M. KAYODE LARO (Nigéria) a qualifié d’herculéenne la tâche de protéger les générations à venir du fléau de la guerre.  Il s’est félicité du rôle central joué par le Conseil de sécurité en matière de prévention de conflit.  Il a également affirmé qu’outre l’absence de conflit, il importe surtout d’établir une paix juste dans le monde.  Lorsque les droits sont bafoués et que l’injustice prévaut, c’est là le terrain fertile des conflits, a notamment dit le représentant.


Le délégué a ensuite appelé les délégations à refuser tout appel à la guerre et à favoriser la réconciliation par l’intermédiaire du dialogue et de l’arbitrage.  La responsabilité de protéger doit être synonyme de responsabilité de prévenir, a souligné le représentant.  Il faut penser en termes d’ouverture et de compassion et savoir mettre l’accent sur tout ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous di


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) s’est particulièrement inquiétée de l’augmentation de la proportion des victimes civiles, passée de 20% durant la Première Guerre mondiale, à 50% lors de la Seconde Guerre mondiale, et à plus de 80% dans les conflits actuels.  Au-delà des conflits traditionnels, la représentante de l’Argentine a fustigé les mesures et décisions des centres financiers mondiaux qui nous montrent que les guerres peuvent être menées par d’autres moyens.


Elle a rappelé que ce n’est qu’avec la création de l’ONU que la paix est devenue une norme du droit international, avant de fustiger le gouffre qui sépare les principes de la Charte de la réalité.  Il est impératif de mettre en place des mécanismes régionaux et universels pour prévenir les atrocités.  Il faut la coopération pour renforcer l’état de droit, a-t-elle dit, avant de souligner l’attachement de la région d’Amérique latine et des Caraïbes pour la bonne gouvernance en laissant de côté les vestiges du colonialisme.


M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a rappelé que son pays commémorait cette année le vingtième anniversaire du génocide rwandais, qui est devenu possible parce que le Conseil de sécurité n’a pas souhaité entendre l’appel au secours du peuple rwandais. 


Il a cité l’incapacité de l’ONU à obtenir une paix permanente en République démocratique du Congo (RDC), en appelant l’Organisation à éviter de trouver des boucs émissaires.  La mémoire des 20 dernières années nous a encouragés à inviter la population à surmonter les divisions ethniques et participer à la reconstruction d’un pays compétitif, a-t-il dit. 


Il a affirmé que les tribunaux populaires « Gaçaça » avaient terminé leur travaux en juin 2013 après avoir traité des milliers de cas, alors que parallèlement le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) n’avait pu traiter que 75 affaires pendant la même période avec des budgets colossaux.


Il a demandé que les archives du TPIR soient transférées au Rwanda parce qu’elles font partie intégrante de l’histoire du Rwanda et de la mémoire du génocide.  Il a appelé à construire des sociétés résistantes aux conflits avant de citer l’exemple du discours du représentant de la France et de s’appuyer sur l’exemple de la réconciliation franco-allemande.  


« Nous savons tous que ceux qui ignorent l’histoire ont tendance à la répéter », a convenu M. PHILIPP TAULA (Nouvelle-Zélande), pour souligner l’importance de ce débat.  En 1993, si les membres du Conseil avaient davantage réfléchi à l’histoire du Rwanda, ils auraient peut-être pu reconnaître les tensions sous-jacentes et éviter « l’échec tragique » face aux évènements de 1994. 


De même, les leçons tirées de l’action tardive au Mali aurait dû inspirer le Conseil face à la situation en République centrafricaine, a encore dit le représentant.  Les anciens conflits ne font bien souvent que prévenir des futurs, a-t-il poursuivi.  Il a reproché au Conseil d’avoir développé de nombreux instruments en vertu du Chapitre VII mais de se montrer moins adapté à l’action pacifique couverte par le Chapitre VI.  Or, adapter le travail du Conseil dans ce domaine est « vital », a estimé le représentant. 


Dans le travail du Conseil, la prise en compte des facteurs historiques est essentielle tout comme, a-t-il insisté, l’introduction d’un certain degré de souplesse pour pouvoir entendre, de manière plus régulière, tous ceux qui sont le mieux à même d’évaluer une menace à la paix et à la sécurité internationales.  C’est le cœur même de l’alerte rapide, a souligné le représentant. 


Tenir compte des racines historiques d’un conflit n’est pas seulement un moyen d’identifier plus rapidement un problème potentiel.  C’est aussi un moyen de trouver des solutions propres à instaurer une paix durable par la réconciliation.  Or, cet aspect des choses fait souvent défaut dans les résolutions du Conseil, a dénoncé le représentant qui a invité ce dernier à mieux exploiter le potentiel de la Commission de consolidation de la paix et du Groupe de travail spécial sur la prévention et le règlement des conflits en Afrique. 


Il a aussi appelé le Conseil à reconnaître que dans bien des cas les pays non membres peuvent trouver les solutions les plus adéquates pour désamorcer les crises, comme ce fut le cas de la Nouvelle-Zélande lors des tensions aux Îles Salomon.  Il faut donc que le Conseil soit plus ouvert à l’apport des autres États Membres de l’ONU, a-t-il conclu.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a estimé que le système de sécurité collectif multilatéral, le Conseil de sécurité notamment, représentait le meilleur espoir de mettre les leçons du passé au service d’une paix durable à venir.  Le représentant a insisté sur la nécessité pour ce système de jouir de l’universalité et de la légitimité, ainsi que sur l’importance du droit international et du multilatéralisme.


Il a également souligné que le Conseil de sécurité devait être considéré comme légitime et représentatif et a estimé qu’il importait donc de répondre avec urgence aux appels lancés en faveur de sa réforme afin de prévenir l’« érosion du système ».


Le représentant a également dit l’importance d’accorder une attention prioritaire à la prévention de conflits et s’est dit convaincu que le Conseil de sécurité est capable de faire davantage en la matière.  Il a ensuite fait observer que les menaces les plus graves à la paix et à la sécurité internationales émanaient de tensions entre et parmi les puissances mondiales qui sont le plus lourdement armées.


Alors que l’examen de l’ordre du jour du Conseil de sécurité pourrait laisser penser qu’il existe une corrélation directe entre pauvreté et guerre, la vérité historique est que ce sont ceux qui sont les plus avancés sur le plan militaire qui ont provoqué des destructions à la plus large échelle possible. 


À l’heure actuelle, a-t-il dénoncé, la menace à la paix et à la sécurité internationales continue de découler de la prolifération d’armes de destruction massive et de la notion selon laquelle les plus puissants peuvent se placer au-dessus du droit international.


Le délégué s’est ensuite penché sur les contributions de l’histoire à la réconciliation et a signalé qu’il était particulièrement difficile de faire la distinction entre les réinterprétations continues et légitimes de l’histoire, d’une part, et de l’autre, la manipulation de l’histoire à des fins politiques limitées.


Dans de nombreuses nations postconflit, les identités culturelles antagonistes s’implantent dans les récits historiques et enracinent l’inimitié parmi les groupes.  On ne saurait surestimer l’importance que revêt la compréhension d’autrui par opposition à la perpétuation d’attitudes antagonistes.


Le représentant a évoqué la pensée du prix Nobel Amartya Sen qui a dit l’importance de permettre la coexistence des identités multiples d’un individu, arguant que les catégorisations en terme de caractéristiques ou d’identité exacerbent la méfiance et fomentent la violence.


La pluralité culturelle doit donc être considérée comme un élément essentiel pour prévenir la consolidation d’idéologies hégémoniques qui alimentent la haine au lieu de promouvoir la compréhension, a estimé le représentant, pour qui la représentation partagée du passé est tout aussi importante pour briser les cycles de dissémination de distorsions et de falsifications.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala), invoquant l’expérience de son pays qui a connu un long conflit, n’a pu qu’adhérer au document de réflexion de la présidence du Conseil.  Mais, a-t-il prévenu, il faut être réaliste et reconnaître que nous vivons dans un monde imparfait. 


Nous devons toujours, a-t-il préconisé, mettre l’accent sur la prévention et en cas d’échec, aller rapidement vers le règlement du conflit avec le plus petit coût humanitaire possible.  Compte tenu de la multiplication des conflits tribaux et sectaires, l’heure est venue de réévaluer l’efficacité de la « boîte à outils » du Conseil. 


Ce dernier doit continuer à adapter ses mandats à chaque situation car il n’y a pas de solution applicable à tous les conflits.  Le Conseil peut tout faire mais la paix ne peut se faire qu’entre les parties au conflit.  Les acteurs locaux restent en définitive maîtres de leur destinée. 


Alors que l’ONU a commémoré il y a deux jours la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, M. RON PROSOR (Israël) a regretté que les signes de la haine qui ont conduit à Auschwitz et à Treblinka n’aient pas été pris en compte. 


Rendant hommage aux 6 millions de juifs, dont 1,5 million d’enfants, tués dans les camps de la mort, le représentant d’Israël a rappelé que la guerre ne commençait pas avec les tirs d’armes à feu ou le déploiement de soldats, mais lorsque les graines de la haine et de l’intolérance étaient semées dans les cœurs de femmes ou d’hommes ordinaires.


À l’aune du vingtième anniversaire du génocide rwandais qui a débuté en avril 1994, le représentant d’Israël a déclaré que ce massacre aurait pu être totalement évité si les avertissements du général Dallaire avaient été entendus par l’ONU.


Du Cambodge, au Darfour, en Somalie, la communauté internationale continue d’échouer à éviter les massacres, a dit M. Prosor, en appelant les États Membres à ne pas rester immobiles alors que des civils sont exterminés.


Il a appelé à ne jamais rester silencieux face aux signes avant-coureurs de la guerre avant de s’inquiéter de l’existence, en 2014, de programmes scolaires de certains pays qualifiant les juifs d’inhumains.  Au-delà de la paix entre gouvernements, il faut travailler à une réconciliation entre les peuples, a insisté M. Prosor.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a souligné qu’il y a deux jours, la cérémonie dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste dans la salle de l’Assemblée générale a, une fois de plus, rappelé les pages les plus sombres de l’histoire récente de l’Europe. 


Mais aujourd’hui, a-t-il poursuivi, l’Union européenne est l’organisation qui représente le continent déchiré par la guerre et qui a su tirer les enseignements de l’histoire.  Il est vrai que les grands Européens tels que Jean-Jacques Rousseau, Emmanuel Kant, Guiseppe Mazzani et Victor Hugo ont conçu des stratégies pour la « paix perpétuelle » et l’« unité européenne » bien avant que le processus d’intégration européenne n’ait commencé.  C’est ce processus de l’intégration européenne qui a fait une réelle différence après des siècles de guerres et de conflits, a expliqué M. Mayr-Harting.


Lorsque Robert Schuman a annoncé la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier en mai 1951, il a prédit que cette mise en commun des ressources ferait qu’une guerre entre la France et l’Allemagne serait « non seulement impensable, mais aussi matériellement impossible ».  Il a insisté sur le fait que « l’Europe ne se fera pas en une seule fois, ou selon un plan unique.  Elle se fera « par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait ».


Construire l’Europe est un gros travail, même plus de 60 ans après la déclaration de Robert Schuman, a-t-il dit.  Pour les pays européens qui se sont réunis dans ce processus, ces six décennies représentent la plus longue période de paix ininterrompue à travers toute leur histoire, a-t-il ajouté.


L’expérience européenne a démontré que la réconciliation est possible, même entre ceux qui ont vu l’autre comme « ennemi héréditaire » depuis des générations.  Mais la réconciliation ne se décrète pas, a continué M. Mayr-Harting.  Elle exige un leadership entre les nations, et doit se développer au fil du temps.  Un des meilleurs moyens pratiques pour promouvoir la réconciliation est probablement de se concentrer sur les « réalisations concrètes » dont a parlé Robert Schuman, a-t-il estimé.


Il a par ailleurs reconnu la nécessité d’une vraie réconciliation basée sur la compréhension partagée de l’histoire, même si dans ce domaine, les efforts représentent un défi considérable, y compris dans le cadre européen.  Néanmoins, un travail remarquable a été fait entre les États membres de l’Union, notamment sur l’élaboration de matériel pédagogique commun pour les écoles, a-t-il dit. 


M. Mayr-Harting a souligné que l’Union européenne et ses États membres partageaient pleinement l’avis selon lequel il ne peut pas y avoir de réconciliation durable sans la responsabilité pénale des personnes responsables des crimes les plus graves, de génocides, de crimes contre l’humanité et de crimes majeurs.  Il s’agit d’une autre partie de notre expérience européenne commune, a-t-il estimé.  Veiller au concept de la responsabilité est une responsabilité spécifique du Conseil de sécurité.  Dans ce contexte, le soutien continu du Conseil à la Cour pénale internationale (CPI) est particulièrement important, a-t-il affirmé.


Le Chef de la délégation européenne s’est dit en outre convaincu que l’intégration régionale était un concept susceptible d’apporter une contribution importante à la paix et à la réconciliation durables au-delà des frontières de l’Europe.  Elle offre une perspective d’adhésion à l’Union à tous les pays de l’ouest des Balkans. 


L’intégration européenne présentera à ces pays la meilleure chance de surmonter l’héritage de l’histoire et de forger un avenir meilleur sous le toit commun européen, a-t-il ajouté.  L’Europe s’est enfin engagée à soutenir tous ceux qui poursuivent l’objectif d’intégration dans d’autres parties du monde, a-t-il également assuré, précisant que la coopération étroite et intensive avec l’Union africaine le démontrait de manière particulièrement éclatante.


M. ABDALLAH YAHYA A. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a souligné l’importance de la prévention des conflits et a jugé nécessaire de panser les blessures des guerres de manière permanente.  Dans le cas contraire, des guerres civiles peuvent se reproduire, ce qui explique les situations qui prévalent dans certaines régions du monde, a-t-il dit.


Le représentant a dit l’importance de trouver une proposition historique commune pour traiter les situations postconflit, pour ensuite appeler la communauté internationale à redoubler d’efforts pour parvenir à un règlement de toutes les questions conflictuelles.


Le délégué a ensuite souligné que l’Arabie saoudite avait lancé de nombreuses initiatives pour parvenir à une paix durable entre Israël et les États arabes.  En refusant de reconnaître l’État palestinien ou en niant le droit des Palestiniens de retourner chez eux, on compromet un règlement final de la situation, a-t-il toutefois souligné.


Il a également estimé que le règlement de la situation en Syrie devait commencer par le départ des responsables des effusions de sang et a appelé toutes les parties au conflit à régler le conflit entre elles.


Le délégué a ensuite passé en revue certaines des initiatives récemment lancées par son gouvernement dans le domaine de la diplomatie préventive ainsi que pour favoriser la coexistence religieuse pacifique.  Il a appelé à l’édification d’une proposition historique commune qui mette l’accent sur les droits de l’homme et a dit la nécessité de parvenir à un équilibre urgent entre révéler les faits et assurer la justice nationale.


Il a aussi souligné l’importance que revêt la coopération nationale et régionale.  Le représentant a appuyé la proposition de créer une équipe chargée d’appuyer la création d’archives nationales dans les pays postconflit.


M. HEIKO THOMS (Allemagne) a souligné que cette année marquait le centenaire du début de la Première Guerre mondiale qui a fait des millions de morts.  L’effondrement des équilibres en Europe a également été l’échec de la diplomatie, a-t-il notamment commenté, les politiques de l’époque n’étant pas parvenu à faire éclore un climat de confiance et n’ayant pas affirmé leur volonté d’éviter la catastrophe.


Le représentant a affirmé que 2014 marque aussi le vingt-cinquième anniversaire de la fin du rideau de fer.  Aujourd’hui, s’est-il félicité, la guerre est impensable en Europe.


Le délégué a expliqué qu’afin de dépasser les antagonismes, la France et l’Allemagne avaient mis l’accent sur les liens d’amitié entre leurs populations, faisant notamment observer que ce ne sont pas aux politiques que revient la tâche de maintenir la paix, mais à la société civile.  Il a déclaré, à titre d’exemple, que de nombreux jeunes en France et en Allemagne utilisaient les mêmes manuels d’histoire.


Le représentant a insisté sur l’importance de comprendre la cause des conflits, faisant toutefois observer que les tierces parties ont une capacité d’action limitée en matière d’édification de la paix.  Il a jugé nécessaire pour chacun d’apprendre de l’histoire et de partager ses leçons avec ses voisins.


M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a exprimé son honneur de parler au nom d’une « vieille nation dotée d’une riche histoire faite de lumière et d’ombre ».  L’Espagne a mené des guerres dans le monde et versé son sang dans des conflits internes.  Par son histoire, elle peut être considérée comme « une autorité en la matière », a estimé le représentant.  Si elle n’a jamais été belle, la guerre s’est, à cause des avancées technologiques, radicalement pervertie. 


Les guerres actuelles ne ressemblent plus à « La reddition de Breda » de Velasquez mais elles ont pris la cruelle apparence des « Peintures noires » de Goya ou de la tapisserie de Picasso qui orne le couloir même du Conseil de sécurité, a fait observer le représentant.


L’année 2014, a-t-il rappelé, marque le centième anniversaire de la guerre de 1914-1918, celle qui a tragiquement mis fin « au monde d’hier » comme le dit Stefan Zweig.  Il a fallu une Seconde Guerre mondiale pour voir une génération de politiciens extraordinaires, pleins de courage et dotés d’une vision, jeter les bases d’un processus qui conduira à l’union économique et politique, remplaçant les conflits armés par la coopération, la force brute par la négociation et le compromis. 


L’ère de l’ONU, a reconnu le représentant, n’a pas été épargnée par la guerre.  Mais, a-t-il dit, la communauté internationale ne peut se taire face à la brutalité.  La responsabilité d’agir nous incombe à tous, a-t-il insisté.  Que ce soit au Rwanda, à Srebrenica ou dans les rues espagnoles, il faut toujours reconnaître la supériorité morale des victimes par rapport à leurs bourreaux.  Il faut honorer la mémoire des victimes car il est juste et nécessaire de donner de l’importance à notre condition d’être humain, a conclu le représentant.  


Mme MIRSADA ČOLAKOVIĆ (Bosnie-Herzégovine) a fait observer que de nombreuses embûches se dressent au cours du processus de transition d’une situation postconflit à l’édification d’un pays « moderne, fonctionnel et tourné vers la réforme ».  Elle a souligné que l’appropriation nationale et la responsabilité nationale sont des composantes essentielles pour établir une paix durable, et a estimé que c’est aux autorités nationales que revient la responsabilité d’identifier les priorités et stratégies de consolidation de la paix.


Mme Čolakovića fait observer qu’au cours du processus postconflit, le transfert des responsabilités de la communauté internationale aux acteurs et institutions domestiques est une tâche très délicate qui doit se faire de manière graduelle et à point nommé.


Elle a également estimé que l’installation de mécanismes administratifs de transition doit aller de pair avec le renforcement des capacités des institutions domestiques afin de rétablir, entre autres, la sécurité, la légitimité, la responsabilisation et l’efficacité.


La représentante a aussi souligné que la réconciliation nationale et la confiance sont les éléments essentiels pour l’édification d’une société et d’un État fonctionnel.  Elle a dit l’importance d’avoir un objectif commun d’enquêter sur les crimes commis et de traduire leurs auteurs en justice.  Elle a aussi insisté sur l’importance du retour des personnes déplacées et des réfugiés et de la promotion de la coopération régionale.


Faisant état de la situation dans son propre pays où le processus de réconciliation est toujours en cours 20 ans après la fin du conflit, Mme Čolaković a estimé que la réconciliation est un processus de longue haleine qui nécessite des partenaires « authentiques et permanents » aux niveaux local, national et international.


Mme Čolaković a ensuite affirmé que le Président de la Bosnie-Herzégovine avait réclamé l’aide de l’ONU pour faire avancer le processus de paix et de réconciliation dans le pays.  Elle a relevé que les domaines de l’éducation et de la culture peuvent permettre au dialogue et à la réconciliation de s’enraciner davantage dans son pays.


La représentante a expliqué que l’équipe de pays de l’ONU avait récemment lancé un projet intitulé « Dialogue pour l’avenir » qui vise à renforcer les capacités locales de promotion de la coexistence, de résolution pacifique des conflits et de réconciliation en promouvant le dialogue entre les preneurs de décisions, les citoyens et la société civile.


Elle a ajouté que cette initiative prévoit également de financer des activités artistiques, culturelles et éducatives en accordant une attention particulière à la jeunesse, également dans le but de promouvoir la coexistence et le respect de la diversité.


La représentant a par ailleurs estimé que l’ONU ne comprend pas encore suffisamment bien comment favoriser la réconciliation entre les anciens combattants et les populations sur la base d’un récit commun d’un passé trouble.  Elle a appelé le Conseil de sécurité à s’entretenir avec les États Membres qui ont une expérience solide en matière de consolidation de la paix.


M. OSCAR LÉON GONZÁLEZ (Cuba) a affirmé qu’il ne saurait y avoir la paix, tant que des mesures unilatérales et extraterritoriales sont imposées par un État à l’encontre d’un autre, dénonçant notamment le blocus financier qui a été imposé à l’encontre de son pays depuis 50 ans. 


Il a affirmé que la solidarité, la coopération et l’assistance internationale, ainsi qu’une action conjointe pour éliminer la pauvreté, le chômage, la faim, les inégalités et leurs causes sont des éléments nécessaires pour la prévention de conflits.  Il a appelé le Conseil de sécurité à promouvoir des solutions pacifiques et à éviter d’avoir recours à la guerre.


Il s’est toutefois inquiété de la tendance croissante qu’a, selon lui, le Conseil de sécurité à réinterpréter le mandat qui lui est octroyé par la Charte des Nations Unies.  Le délégué a par ailleurs estimé que la Commission de consolidation de la paix (CCP) et les bureaux dont elle dispose sur le terrain doivent pourvoir intervenir davantage au cours du processus de prise de décisions de l’ONU sur les questions de paix et de sécurité.


M. González a poursuivi en réclamant l’élimination totale des stocks d’armes nucléaires.  Il a par ailleurs fait savoir que lors du deuxième Sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), qu’accueille actuellement son pays, il avait été décidé de proclamer cette région « zone de paix ».


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a estimé qu’il faut adopter une approche générale pour examiner les enseignements des conflits et les moyens de réaliser et de maintenir une paix permanente.  Mais, a ajouté le représentant, il faut aussi réexaminer, en particulier, la manière dont le Conseil de sécurité assume sa responsabilité de maintien de la paix et de la sécurité internationales. 


Il a invoqué la Constitution de l’UNESCO qui stipule que « puisque les guerres commencent dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut élever les remparts de la paix ».  Mais, a-t-il jugé, un regard rapide sur la performance du Conseil de sécurité durant ces 68 dernières années pointe sur les nombreuses fois où il ne s’est pas montré à la hauteur des attentes. 


Le représentant a dénoncé les cas où les considérations politiques, servies par l’atout du droit de veto, ont paralysé le Conseil.  Il a pris pour exemple l’échec du Conseil face à l’invasion fragrante de son pays par l’ancien régime iraquien qui a conduit à un conflit sanglant de huit ans et au recours à l’arme chimique.  Il a donné comme autre exemple la crise palestinienne, dans le cadre duquel le Conseil n’a pas « levé le petit doigt » pour réinstaller les Palestiniens dans leur droit à l’autodétermination. 


Il est donc temps, a dit le représentant, de réexaminer la structure et le fonctionnement du Conseil.  Il y a près de 20 ans, a-t-il rappelé, tous les États se réjouissaient du lancement du processus de réforme, avant d’être désespérés comme aujourd’hui par l’impasse.  Le Conseil est une relique du passé et il nous le montre tous les jours.  Pour être à la hauteur, il doit devenir transparent, démocratique et véritablement représentatif de la nouvelle composition de la communauté internationale, a tranché le représentant.


M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a rappelé que son pays était le principal contributeur de troupes de l’ONU, l’Inde ayant notamment déployé 170 000 soldats dans 43 des 64 opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Fort de cette expérience, il a estimé qu’une coopération internationale robuste entre les États Membres concernés était le meilleur moyen de prévenir les conflits. 


M. Mukerji a ensuite cité en exemple l’évolution de l’Union européenne qui a permis de forger une nouvelle réalité politique sur un continent qui avait été divisé par des conflits tout au long de son histoire.


Le représentant de l’Inde a par ailleurs constaté que de nombreux faits historiques avaient été et continuent d’être retirés des diffusions publiques par les gouvernements.  Il a notamment fait observer que le processus de déclassification des archives historiques est sujet au règlement et aux procédures mises en place par les gouvernements et que nombre des documents déclassifiés ont été réécrits.


Inverser les narrations historiques dépend d’une situation idéale qui autoriserait la diffusion entière de faits non édités, a commenté le représentant, qui s’est opposé à ce que l’ONU se prête au réexamen des faits historiques.


M. Mukerji s’est dit partisan d’une approche plus équitable et holistique pour gérer les relations entre les États, puis a souligné le rôle crucial qu’est amené à jouer le développement durable en matière de paix et de sécurité internationales.


Il a ensuite suggéré que la proposition de constituer une équipe de conseil historique soit renvoyé à la Sixième Commission, arguant notamment que le travail d’une telle unité devra se fonder sur les principes de base du droit international ainsi que sur l’interprétation de documents.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a rappelé que son pays avait connu un passage vers l’indépendance pacifique en 1957, un processus, a-t-il expliqué, qui a fait comprendre aux Malaisiens l’importance de la paix.  Il a ensuite salué l’œuvre des soldats de la paix malaisiens dans plusieurs missions de l’ONU.  Il a également évoqué l’implication de la Malaisie dans la résolution pacifique des conflits en Asie du Sud-Est.  Il a, ainsi, cité le dernier exemple en date que constitue la signature, il y a quatre jours, d’un accord de paix entre le Gouvernement des Philippines et le Front de libération islamique Moro. 


Selon la Malaisie, a-t-il dit, il est important de faire face aux vraies causes des conflits qui sont le sous-développement, la pauvreté, les désaccords politiques et parfois la préservation des identités nationales, socioculturelles, ethniques ou religieuses. 


Par ailleurs, le représentant a souhaité que la commission consultative historique pour établir les faits ayant causé les conflits puisse, avant son éventuel déploiement, avoir l’aval du pays hôte.  Il a déclaré que les programmes de reconstruction nationaux et les réformes gouvernementales ne peuvent en aucun cas être imposés de l’extérieur, mais plutôt être menés par les nationaux. 


Il a ensuite mis en garde contre un éventuel manque de transparence d’une telle commission consultative dont les travaux pourraient, s’est-il inquiété, être politiquement motivés, et ainsi déteindre sur l’image de l’ONU. 


M. Haniff a reconnu en outre qu’une seule version de l’histoire ne pouvait correspondre aux vues de toutes les parties, notamment en ce qui concerne la recherche de la paix.  Il a affirmé ensuite que les Nations Unies, à travers notamment les travaux de la Commission de la consolidation de la paix (CCP), offraient le gage d’une paix durable.  Enfin, il souhaité qu’il y ait une plus grande collaboration entre la CCP et le Conseil de sécurité.


M. PENDAPALA ANDREAS NAANDA (Namibie) s’est appuyé sur l’expérience de son pays pour souligner l’importance des initiatives de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) des anciens combattants tout en respectant la mémoire des victimes. 


Au-delà du règlement du conflit, le représentant de la Namibie a dit qu’il fallait ouvrir la voie au renforcement de la démocratie et de l’état de droit.  Il a salué l’importance de la Commission de consolidation de la paix (CCP) pour s’attaquer aux nombreux défis associés à la réconciliation nationale en tenant compte de la diversité des acteurs impliqués.


Il a estimé qu’il ne pouvait y avoir de modèle unique pour la réconciliation, car ce qui fonctionne dans une situation peut ne pas s’appliquer automatiquement dans une autre en raison de la diversité des situations nationales et régionales.  Il a dit que la politique d’amnistie nationale avait servi la cause de la paix en Namibie.  Il a appelé à s’opposer à tout transfert d’armes de nature à menacer la vie des femmes et des enfants.


M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) a jugé qu’il faut créer, renforcer et mieux exploiter les institutions de la paix dont le droit international, les organisations régionales et internationales et les mécanismes de facilitation du dialogue, de rétablissement de la confiance et du règlement pacifique des différends. 


Il faut aussi dénoncer toute utilisation de la force ou menace d’y recourir dans les relations internationales.  Après avoir insisté sur la responsabilité particulière des membres du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix, le représentant a rappelé que son pays a eu la malheureuse expérience des conséquences de la guerre lorsqu’il a été obligé de défendre son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale. 


M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan) s’est inquiété des conséquences des falsifications de l’histoire et des dangers de contenus historiques qui instrumentalisent le passé pour insuffler un désir de guerre.  Il a appelé à utiliser l’histoire pour promouvoir la tolérance et la réconciliation. 


Il a jugé indispensable que les États qui agissent à l’encontre de la Charte des Nations Unies, violent le droit international et méprisent les résolutions du Conseil de sécurité aient à rendre des comptes.  Il a dit l’importance de l’état de droit dans la prévention des conflits, leur atténuation et la promotion d’une paix durable.


Les crimes non punis sont de nature à empêcher la réconciliation, a –t-il encore dit, en soulignant l’importance de la justice.  Il a souligné l’importance de commissions d’enquête internationales en estimant qu’aucun accord de paix ne devait être signé sans respecter le droit international.


M. PAUL SEGER (Suisse) a souligné « l’obligation morale de mener le combat contre l’impunité, de mettre au point des stratégies qui permettent une justice transitionnelle et d’affronter le passé pour s’engager sur le chemin de la vérité ».  La communauté internationale a réalisé de gros progrès dans le développement de normes permettant aux victimes de faire valoir leurs droits à la vérité et à la justice, mais aussi leur droit à obtenir réparation ainsi que des garanties de non-répétition. 


Grâce à ces éléments combinés, a-t-il indiqué, il est plus facile de demander des comptes aux auteurs de crimes et de répondre aux besoins des victimes.  Les garanties de non-répétition, en particulier, qui peuvent par exemple être instaurées par des réformes institutionnelles, ouvrent la voie à la coexistence et à la réconciliation.  L’expérience a montré que la réconciliation ne peut être obtenue qu’au prix d’efforts de longue haleine et d’un sérieux travail de mémoire.  Pour espérer une paix durable, il faut donc régler les griefs du passé, a affirmé le représentant.


Il a ajouté que ce soit en Syrie ou dans toute autre zone de conflit, la recherche d’une paix durable passe par la lutte contre l’impunité.  Si l’on veut prévenir de nouvelles atrocités, il est impératif de rétablir un régime dans lequel chacun doit assumer ses responsabilités et rendre des comptes. 


« Voilà pourquoi, nous sommes résolument favorables à la mise en place de commissions d’enquête ou d’établissement des faits comme la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie », a expliqué le représentant, qui a rappelé qu’à l’initiative de la Suisse, près de 60 États ont remis une pétition au Conseil de sécurité, il y a un an, pour lui demander de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie. 


M. Seger a aussi mentionné quelques-unes des initiatives de son pays dont le projet visant à protéger et à conserver les archives relatives à des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, la diffusion de bonnes pratiques pour les commissions d’enquête ou d’établissement des faits, et la mise en place de commissions historiques à différents endroits du monde. 


La Suisse tient à rappeler encore une fois l’engagement du Conseil de sécurité en faveur de la recherche de solutions pacifiques aux conflits et de la promotion des mesures préventives nécessaires pour régler les différends en conformité avec le Chapitre VI de la Charte, a-t-il dit en conclusion.


« Nous avons appris de notre expérience mozambicaine, a confié M. INIGO LAMBERTINI (Italie), que la paix ne peut être imposée. »  Elle doit venir d’une compréhension mutuelle entre les parties et de leur volonté de se concentrer sur ce qui les unit plutôt que sur ce qui les divise. 


Aujourd’hui, après la signature en octobre 1992 à Rome de l’Accord de paix, le Mozambique est toujours en paix.  Le représentant a rappelé que l’ancien Secrétaire général de l’ONU Boutros Boutros-Ghali avait qualifié cet accord de « formule italienne »: un exercice patient de réconciliation des parties, mené par une coalition d’acteurs dont le Gouvernement, l’opposition italienne, les ONG italiennes ainsi que l’Église catholique.  Une fois la paix signée, il faut rapidement remplir d’autres conditions, a prévenu le représentant, en citant le respect des droits de l’homme et le développement socioéconomique.


Il a rappelé que la semaine dernière, au cours d’une cérémonie organisée à la mémoire de Martin Luther King, le lauréat du prix Nobel Joseph Stiglitz avait prévenu que les inégalités économiques sont une « véritable bombe à retardement ».  Nous devons donc nous montrer ambitieux dans notre quête d’une paix permanente et d’un nouvel agenda pour le développement international, a préconisé le représentant qui a profité du débat pour réitérer son appui à la réforme tant attendue du Conseil de sécurité.


M. KAREL J. G. VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a dit que l’Article 33 de la Charte des Nations Unies invite les parties à un différend à trouver une solution par le dialogue.  Il a estimé que la Cour pénale internationale (CPI), qui a son siège à La Haye, aux Pays-Bas, était un symbole mondial de la justice et un garant de la paix durable.  Il faut tenir compte des violations des droits de l’homme qui sont toujours le point de départ des conflits. 


Il a dit l’importance de conserver des archives des tribunaux internationaux pour comprendre où sont les torts du passé.  Il a précisé que les Pays-Bas hébergeaient les archives du Tribunal pour la Sierra Leone et du Tribunal de Nuremberg.  Les instruments d’une paix durable existent et il nous appartient de bien les utiliser, a conclu le représentant néerlandais, estimant que la paix n’était pas l’absence de guerre mais un état de pensée.  


« Ne payons-nous pas le prix de nos incohérences? » a déclaré M. FRANTIŠEK RUŽIČKA (Slovaquie), en notant que la communauté internationale avait consacré 13,4 milliards de dollars à l’aide humanitaire.  Il a cité des estimations soulignant que nous n’avons connu que 250 années de paix au cours des dernières 3 400 années recensées, alors que les guerres ont coûté la vie à 187 millions de personnes au XXe siècle soit 10% de la population mondiale de 1913. 


Plutôt que de chercher le flocon de neige qui a provoqué l’avalanche, le représentant de la Slovaquie a appelé à prévenir ces avalanches.  Il a souhaité que l’on puisse combattre les injustices du passé sans susciter de nouvelles injustices.  Panser une plaie c’est rapide, soigner les blessures de la mémoire est beaucoup plus compliqué, a-t-il encore dit avant de citer en exemple la réconciliation franco-allemande et l’unité européenne qui ont réussi à mettre de côté définitivement l’option de la guerre comme un moyen de régler un différend. 


M. MACHARIA KAMAU (Kenya) a noté que l’ONU consacrait encore un montant important aux missions de maintien de la paix.  Il a cité un rapport du Fonds monétaire international (FMI) qui démontre le lien étroit entre les processus mal gérés de la mondialisation et les inégalités dans le monde.  Il a dit l’importance du rôle de la Cour pénale internationale (CPI), en notant que la justice était un élément décisif de la paix permanente.


Il a appelé à garantir l’équité et la transparence dans l’implication des États et des personnes.  Il a invité la communauté internationale à s’appuyer sur l’exemple du Kenya, qui, après l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2010, a organisé des élections justes et équitables en mars 2013 à la grande surprise des experts qui avaient prévu une répétition des violences de 2007.


Il a dit que l’investissement dans le renforcement des institutions et de l’état de droit appuyé par les organisations sous-régionales et régionales s’était affirmé comme le meilleur moyen d’éviter la répétition de troubles.


M. GIORGI KVELASHVILI (Géorgie) a décrit la situation de son pays après le conflit qui l’a opposé à la Fédération de Russie en 2008.  Il a expliqué que ce conflit avait causé le déplacement de 400 000 personnes.  Il s’est inquiété du fait que les forces russes aient commencé à installer des fils barbelés sur 50 kilomètres le long de la ligne d’occupation. 


Dans le contexte des futurs Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, la Fédération de Russie avait élargi la zone de sécurité de 11 kilomètres à l’intérieur du territoire géorgien, a-t-il dit.  Il a affirmé que l’impartialité d’une force de maintien de la paix était indispensable pour faire face à une situation comme celle que vit la Géorgie dont 20% du territoire est occupé par les forces russes. 


Il a regretté que le mandat de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) ait fait l’objet d’un veto d’un membre permanent du Conseil de sécurité et ait dû plier bagages après 15 années de fonctionnement.


M. KAZUYOSHI UMEMOTO (Japon) a souhaité que l’on s’appuie sur la sagesse des États Membres en estimant que le Conseil de sécurité n’était pas l’endroit le plus approprié pour discuter de ces questions. 


Il a dit que le Gouvernement du Japon avait exprimé ses profonds remords à l’égard des victimes qu’il a causées en Asie durant la Seconde Guerre mondiale.  Il a regretté que des questions particulières impliquant le Japon aient été soulevées aujourd’hui au cours de ce débat. 


Le délégué a ajouté que le Japon s’était excusé pour l’exploitation par son armée durant la guerre de femmes comme prostituées et avait créé un fonds pour ces femmes dans les années 1990.


M. RYSZARD SARKOWICZ (Pologne) a rappelé qu’au cours du XXe siècle, la Pologne avait souffert des deux guerres mondiales et de deux régimes totalitaires que furent le nazisme et le communisme.  Il a fallu un demi-siècle pour que la Pologne devienne un pays démocratique et libre, a-t-il ajouté. 


La Pologne a montré que des changements importants pouvaient se faire par des moyens pacifiques.  Les développements démocratiques de 1989 ont stimulé également le processus de réconciliation avec certains des voisins.  « Nous croyons que les anciens ennemis peuvent devenir des amis et que les divisions peuvent être surmontées », a déclaré le représentant de la Pologne. 


Il a ajouté que la Pologne et l’Allemagne, par petites étapes et un dialogue intensif, ont construit la confiance et la sécurité au cours des dernières décennies.  La Pologne est aussi engagée dans un dialogue historique avec la Fédération de Russie.  Des centres de dialogue et de compréhension et le groupe russo-polonais pour les questions difficiles ont été établis. 


Après 25 ans de succès, de changements démocratiques et 10 ans de présence dans les organes de l’Union européenne, la Pologne partage ses expériences avec d’autres pays, non seulement de sa région, mais aussi en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, a-t-il dit.  « Nous avons appris que seules la démocratie et la liberté peuvent vaincre le tragique héritage des guerres, mais nous savons que les valeurs démocratiques ne peuvent être ni imposées ni importées », a-t-il déclaré, précisant que l’appropriation nationale était indispensable pour initier le changement.  La Pologne, a-t-il ajouté, est disposée à aider les démocraties en transition dans un esprit de solidarité et de partenariat.


M. RI TONG IL (République populaire démocratique de Corée - RPDC) a tout d’abord dénoncé les alliances militaires anachroniques, la multiplication des exercices militaires à grande échelle et les ingérences dans les affaires internes de certains pays sous prétexte de démocratie, entre autres. 


Il a plaidé pour le plein respect des principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires internes des pays, pour ensuite accuser un « membre précis » d’abuser de ses privilèges au sein de l’ONU et d’attaquer d’autres États Membres.


Le représentant de la RPDC a ensuite appelé l’ONU à se pencher sur les crimes contre l’humanité qui ont été commis par le Japon à l’encontre, selon lui, des populations de la Corée, de la Chine et d’autres pays d’Asie du Sud-Est pendant la Deuxième Guerre mondiale.


Il a notamment dénoncé l’imposition, par le Japon, de l’esclavage sexuel sur 200 000 femmes coréennes, puis a accusé ce pays de s’employer à présent à dissimuler ces crimes.  Le Japon est allé jusqu’à enfoncer son poignard dans le cœur de ces femmes coréennes lorsque le Premier Ministre japonais s’est rendu au monument de Yasukuni, a-t-il dénoncé.


Plutôt que de se rendre au sanctuaire de Yasukuni, le Premier Ministre japonais devrait se rendre en Allemagne pour apprendre comment résoudre les crimes du passé.  De l’avis du représentant, il n’y a pas de place dans la communauté internationale pour un Japon qui prône le militarisme et qui a massacré un million de Coréens, sans compter les centaines de milliers d’esclaves sexuels et de femmes de réconfort coréennes et les 8,4 millions de Coréens qui ont été envoyés dans des camps de travail.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a rappelé que ceux qui ne tirent pas les leçons de l’histoire sont condamnés à la voir se répéter.  Mais comment être sûr de l’histoire? a-t-il demandé.  Il est parfois difficile de parvenir à un récit commun, a-t-il remarqué, en se référant à la Première Guerre mondiale sur laquelle, 100 ans après, il y a encore des désaccords. 


Mettant l’accent sur la réconciliation, il a estimé que les accords de paix devraient toujours contenir des mécanismes favorisant la réconciliation entre les parties, de même que les efforts de consolidation de la paix.  Il faut du temps pour articuler un récit commun, a-t-il noté, ce qui se fait parfois sur plusieurs générations.  Il a, dès lors, souligné l’importance pour les parties opposées de parvenir à une histoire commune, en vue de la réconciliation et d’une paix permanentes.


Cette étape ne peut être franchie qu’en poursuivant les individus responsables des crimes les plus graves en droit international, a poursuivi M. Wenaweser, afin d’éviter toute impunité et toute amnistie.  Il a aussi souligné l’importance, pour les victimes, de savoir que leur histoire n’est pas passée sous silence.  Il a estimé que le Conseil de sécurité avait commencé, lentement, à jouer ce rôle, tout en rappelant qu’il avait laissé passer la plupart des occasions de saisir la Cour pénale internationale (CPI), notamment en ce qui concerne la Syrie. 


En outre, le représentant a expliqué que les poursuites judiciaires ne suffisent pas, à elles seules, à créer une histoire commune agréée par toutes les parties.  Il a prôné l’utilisation des commissions vérité et réconciliation qui sont très utiles à son avis pour ramener les sociétés sur un terrain commun, comme cela a été le cas en Afrique du Sud.  Les Nations Unies, a-t-il remarqué, ont joué un rôle important dans ce domaine au Guatemala, en El Salvador et au Timor-Leste.


M. ANGELO TORIELLO (Sao Tomé-et-Principe) a déclaré que la guerre est une chose contre laquelle il faut travailler plutôt que de faire des discours, une chose qu’il faut éradiquer en trouvant des solutions définitives et immédiates pour y mettre fin une fois pour toutes.  Sinon, s’est-il demandé, pourquoi nous appellerions-nous « homo-sapiens »?  « Sapiens » dans quel domaine?  Dans l’art de nous nous laisser anéantir par notre soif du pouvoir et autres raisons tout aussi égoïstes?  « Sapiens » dans la science de provoquer les milliers de souffrances qui accompagnent les guerres?


En effet, a-tranché le représentant, nous sommes les « sapiens » de toute la misère que nous sommes capables d’engendrer à cause de notre manque de sagesse.  Il y a, a-t-il argué, une grande différence entre « être conscient » et « être comptable de ses actions ». 


Trouvons donc des solutions pratiques qui sortent des sentiers battus de la diplomatie, trop prudente par nature, a encouragé le représentant.  « Voulons-nous vraiment mettre fin à la guerre, à la pauvreté et à la misère »? s’est demandé le représentant.  Alors pourquoi n’exploitons-nous pas notre science et notre savoir pour préserver la vie au lieu d’alimenter la guerre en fabriquant des armes toujours plus destructrices. 


Tant que nous ne remplacerons pas la politique des intérêts par une vision plus holistique de la vie, les guerres se multiplieront.  La vraie nature de l’homme, qui est spirituelle, doit prendre le dessus sur la vision matérialiste prédominante.  L’homme, a insisté le représentant, ne peut être dirigé par les diktats du monde des finances. 


M. GUILLERMO ENRIQUE MORENO ZAPATA (Venezuela) a dénoncé le non-respect des principes de la Charte des Nations Unies, pointant notamment du doigt la situation qui prévaut au Moyen-Orient et en Syrie.  Il a fait savoir que son gouvernement avait toujours promu le dialogue entre tous.  Il a vu dans le colonialisme et le néocolonialisme, ainsi que l’exploitation des richesses et des peuples qui en résulte, un terreau fertile pour l’irruption de conflits régionaux.


Le représentant a ensuite dénoncé l’incapacité du Conseil de sécurité à régler le conflit qui oppose Israël à la Palestine.  Il a également dénoncé les actions terroristes perpétrées à des fins inavouables, notamment celles dont le but est de faire tomber les gouvernements pour les remplacer.


Le représentant a aussi parlé des répercussions des guerres larvées qui déstabilisent les gouvernements légitimes.  Il a également soutenu que le blocus imposé à l’encontre de Cuba pouvait être considéré comme une guerre cachée.  Le représentant a ensuite appelé le Conseil de sécurité à prévenir les conflits en favorisant le dialogue et la médiation.  Il a par ailleurs fait savoir que lors du Sommet actuel de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), qui a lieu à Cuba, ses membres se sont engagés à promouvoir le désarmement nucléaire et une culture de paix.


M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a indiqué qu’il partageait les préoccupations exprimées au sujet de la durabilité de la paix et de la nécessité d’en faire plus dans le domaine de la réconciliation, en particulier par le renforcement des capacités susceptibles de soutenir les processus de réconciliation, lorsqu’un tel soutien est demandé ou nécessaire. 


Pour la Slovénie, la réconciliation signifie trouver un mode de vie commun qui permette une vision commune de l’avenir, la reconstruction de la relation et la réconciliation avec les actes et les ennemis du passé.  La réconciliation nécessite la gouvernance démocratique, le respect des droits de l’homme pour tous et l’état de droit.  Elle exige de traduire en justice les auteurs des crimes les plus graves, notamment devant la Cour pénale internationale, selon le principe de complémentarité.  Elle consiste à promouvoir la valeur de la coexistence pacifique à travers l’éducation, la participation des jeunes et la société civile.


Le représentant a souligné que pour éviter une paix factice, la Slovénie œuvrait au « processus de Brdo », lequel, notamment, met en relation directe les dirigeants des pays en vue de contribuer positivement à l’intérêt commun.  La Slovénie propose également une coopération régionale efficace pour chaque pays qui a besoin de réconciliation et de reconstruction, a-t-il dit. 


M. Logar a en outre mis l’accent sur la prévention des conflits, l’alerte précoce et la médiation.  Ainsi, a-t-il dit, la Slovénie, dans le cadre de l’initiative de médiation et de prévention dans la région de la Méditerranée, organisera un séminaire sur la promotion de la culture de médiation et de prévention en Méditerranée, à Brdo, le 11 mars prochain.


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a rappelé que son pays avait été le théâtre de plusieurs conflits, y compris les deux guerres mondiales.  Il a relevé que la seule voie de résolution des conflits constituait la voie pacifique qui implique le dialogue et des efforts et moyens diplomatiques et politiques.  Il a aussi souligné l’importance des mécanismes d’alerte des Nation Unies, afin de prévenir les conflits et en atténuer les conséquences. 


Il a estimé qu’en tant que membre du Groupe des amis de la médiation, le Monténégro souhaitait que la médiation soit un élément de base du travail de l’ONU, comme le prescrit l’Article 33 de la Charte des Nations Unies.  Il a également noté que la responsabilité de protéger devait aussi être une priorité, ajoutant que les auteurs de crimes contre l’humanité devaient en être tenus pour responsables. 


En outre, dans le souci de voir l’ONU garder la place qui est la sienne en tant que mécanisme central de la gouvernance mondiale, le représentant a suggéré que l’Organisation soit réformée et qu’elle soit plus moderne, afin d’épouser les nouvelles réalités géopolitiques d’un monde qui change. 


M. Šćepanović a enfin souligné, de nouveau, les vertus du dialogue en évoquant la médiation de l’Union européenne qui a permis qu’un accord soit trouvé entre la Serbie et le Kosovo en avril dernier.  Il a noté que cet accord constitue un signe positif pour la région des Balkans où des idéologies néfastes sont en passe de donner lieu à une coexistence pacifique et prospère.


Mme SIMONA MIRELA MICULESCU (Roumanie) est revenue sur le parcours du diplomate roumain Nicolae Titulescu qui, a-t-elle expliqué, a joué un rôle majeur lors de la création de la Ligue des nations et en a été le seul président élu à deux reprises.  Elle a indiqué que celui-ci avait milité en faveur du maintien de la paix et des relations de bon voisinage entre les pays.


La représentante a aussi parlé du combat qu’il a mené contre les idéologies extrémistes naissantes de son époque en favorisant l’intégration régionale par l’intermédiaire de la signature de traités d’amitié et de non-agression.  Ces documents sont à présent considérés comme les pierres angulaires de la coopération entre les pays et nations des Balkans, s’est-elle félicitée. 


La représentante a également expliqué que Nicolae Titulescu insistait sur la nécessité pour les vainqueurs d’oublier leur haine et de comprendre que tous souffrent à cause de la guerre, ainsi que sur l’importance pour les peuples de se mêler, de se parler et de débattre face à face de questions d’intérêt commun.


La déléguée roumaine a estimé qu’une paix durable devait être édifiée sur la base d’un sentiment de sécurité partagé afin d’assurer la stabilité tout en renforçant la confiance et la compréhension entre les nations.  Elle a également insisté sur l’importance de veiller à la légalité des processus de résolution de conflits. 


Selon Nicolae Titulescu, a-t-elle ajouté, plusieurs objectifs doivent être atteints, à savoir l’indépendance économique internationale, la lutte commune contre les préjudices, l’éducation à la paix et une action coordonnée pour éliminer les causes économiques des conflits.


Le monde n’a pas besoin de réviser les traités, mais de réviser son propre état d’esprit, a ensuite lancé la représentante, en paraphrasant Nicolae Titulescu.  Elle a par ailleurs affirmé que la diplomatie roumaine mettait l’accent sur la coopération régionale et l’édification de « ponts de confiance et de coopération pragmatique » avec ses voisins.  Elle a notamment évoqué le rôle de son pays au sein du Processus de coopération d’Europe du Sud-Est.


M. DAVID DONOGHUE (Irlande) a, à son tour, souligné que la réconciliation doit être au cœur du travail de l’ONU pour obtenir une paix durable.  L’Irlande l’a expérimenté, a rappelé le représentant, en expliquant que malgré la signature de l’Accord du « Good Friday », qui a rapproché les deux parties de l’Irlande, il y a 15 ans, on s’est très vite aperçu qu’au niveau des communautés, un défi énorme persistait en matière de réconciliation entre les deux « principales traditions » de l’Irlande du Nord. 


Les efforts intenses d’une très respectée partie tierce américaine ont dû être sollicités pour pouvoir conclure un accord sur les questions polémiques comme celles liées au drapeau de chaque communauté. 


Au cours des années, les Gouvernements britannique et irlandais ont travaillé étroitement sur des mesures pratiques susceptibles d’aider les différentes traditions de l’Irlande du Nord à surmonter leur passé et l’héritage de l’amertume et de l’incompréhension.  Aujourd’hui, un travail est toujours nécessaire auprès des communautés pour renforcer la réconciliation, le respect mutuel et l’acceptation de la diversité.


La réconciliation, a poursuivi le représentant, peut prendre différentes formes selon les contextes.  Mais il est toujours utile de tirer les enseignements des conflits.  Il faut aussi placer les différents aspects de la réconciliation que sont le développement, la consolidation de la paix, les droits de l’homme, la sécurité, l’état de droit et la bonne gouvernance, dans une approche plus intégrée dans laquelle ces divers piliers pourraient se compléter et se renforcer.


M. MILAN MILANOVIĆ (Serbie) a rappelé que son pays avait beaucoup souffert au cours de la Première Guerre mondiale, avec 1,2 million de morts, soit près d’un tiers de la population.  Il a rappelé que la Ligue des Nations créée après la grande guerre avait été la première tentative d’instaurer le multilatéralisme dans les relations internationales. 


Puis, ce sont les Nations Unies qui ont instauré un système de sécurité internationale, en tirant parti des leçons apprises.  Il a estimé que les principes enracinés dans la Charte des Nations Unies constituaient les meilleurs fondements pour établir la paix, le respect de l’égalité et des différences. 


Il a ajouté que le Conseil de sécurité avait un rôle irremplaçable à jouer, invitant à respecter ses résolutions.  M. Milanović a aussi souligné l’importance des travaux des Nations Unies en matière de réconciliation, d’état de droit et de stabilité à long terme.


La Serbie est engagée dans le multilatéralisme, a assuré le représentant, étant membre d’organisations multilatérales et régionales.  La Serbie participe en outre au maintien de la paix sous le drapeau des Nations Unies, comme il l’a fait au Sinaï et en ce moment au sein de 9 opérations de maintien de la paix, dont 7 de l’ONU et 2 de l’Union européenne. 


En outre, la Serbie a connu une expérience positive avec la Mission des Nations Unies au Kosovo et Metohija.  Il a aussi parlé de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), que son pays présidera en 2015, qui a un rôle important à jouer en matière de sécurité et de mise en place de la démocratie.  Enfin, il a réaffirmé l’engagement de son pays envers l’Europe et rappelé le processus d’intégration en cours.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a noté qu’après l’établissement des Nations Unies, les grandes conflagrations meurtrières avaient pris fin, mais la violence restait toujours patente à la périphérie du système international.  Il a relevé, en citant le Secrétaire général de l’ONU, que l’une des causes des conflits est le fait que l’industrie de l’armement est plus que florissante, tandis qu’on n’investit pas assez dans la paix. 


Il a fait valoir que les centaines de milliards de dollars consacrés à l’armement pourraient opportunément servir à faire face au défi de la pauvreté et de la faim et à élever la dignité humaine par la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) par exemple.  Il a ainsi souligné que l’initiative de l’ONU sur l’éducation pour tous n’avait besoin que de 16 milliards de dollars pour être réalisée, alors que les dépenses militaires mondiales en 2012 étaient évaluées à 1 734 milliards de dollars. 


« Sommes-nous prêts à aider l’humanité? » s’est-il ensuite interrogé, en ajoutant que les générations futures ne nous pardonneraient pas un échec.  Dans l’optique de la résolution des conflits, le représentant a d’abord précisé que la violence et les guerres résultaient de l’intolérance et de l’incompréhension. 


Il a ensuite proposé que soient promus la culture de la paix et de la tolérance, l’amour et le respect des autres, quelles que soient leur race, leur religion et leur ethnie.  Il a enfin relevé que le développement économique et l’autonomisation des pauvres devraient conduire à une paix durable, à la sécurité et à la stabilité internationales.


M. MICHAEL BONSER (Canada) a estimé que la conjoncture actuelle, caractérisée par le renforcement de la démocratie et les appels à la liberté, à la justice, à la transparence et à la responsabilisation des dirigeants, témoigne de la nécessité de reconnaître notre dignité humaine collective. 


Cette dignité, a-t-il dit, ne peut être conditionnelle ou compartimentée, protégeant certains droits et ignorant d’autres.  C’est là le fondement même des sociétés démocratiques prospères mais c’est là aussi, a souligné le représentant, le cœur même de la politique étrangère du Canada.  Le respect de la dignité humaine exige une volonté d’agir, a poursuivi le représentant qui a manifesté la détermination de son pays à prévenir les crimes les plus graves. 


Le respect de la dignité humaine exige aussi un engagement à tirer des leçons du passé, a-t-il convenu.  Il a donc noté avec grand intérêt l’accent mis par la Jordanie sur l’importance des archives nationales pour permettre la réconciliation dans un contexte d’après-conflit. 


Ces archives, a commenté le représentant, peuvent aussi contribuer à obliger les responsables des crimes les plus graves à répondre de leurs actes.  Enfin le respect de la dignité humaine exige un engagement à l’égard de la prévention.  Le Canada, a conclu le représentant, souscrit donc aux mesures visant à renforcer la capacité de l’ONU à cet égard, de façon à prévenir plutôt qu’à réagir. 


M. GAREN NAZARIAN (Arménie) a parlé du génocide arménien et a constaté qu’un processus de réconciliation peut parfois être retardé pendant des décennies, voire des générations.  Il a relevé que dans certaines régions, les génocides se répètent à un rythme cyclique « qui donne froid dans le dos ».  Il a estimé que les organisations internationales ont un rôle crucial à jouer en matière de prévention des conflits et a appelé les organisations de la société civile à appuyer la recherche de la vérité.  Le représentant a fait observer que la réconciliation passe par un long processus de rétablissement de la justice.  Il a aussi insisté sur l’importance de s’exprimer d’une même voix contre la falsification de l’histoire et le négationnisme.  Il a appelé la communauté internationale à accorder la priorité aux mécanismes d’alerte précoce.


M. DISMAS MAGBENGU SWA EMINA MONZIA, Vice-Ministre de la coopération internationale de la République démocratique du Congo (RDC), a décrié la démarche de certains gouvernements qui s’arrogent le droit de décider unilatéralement du recours à la force dans des circonstances autres que la légitime défense, dans des circonstances de paralysie du Conseil de sécurité. 


Il a estimé que le Conseil de sécurité devrait être mieux structuré pour agir de manière décisive pour prévenir les conflits et mettre fin aux guerres.  Il a, de ce fait, appelé à la « démocratisation du Conseil de sécurité » dont la structure doit être réadaptée aux nouveaux défis de la sécurité mondiale tels que le terrorisme, la prolifération d’armes de destruction massive et d’armes légères et la criminalité transfrontalière organisée, entre autres. 


Il a ensuite déploré le fait que des combattants rebelles qui avaient été intégrés dans l’armée congolaise aient déserté, en 2012, pour reprendre les armes, et ceci avec le soutien d’un pays membre du Conseil de sécurité, le Rwanda.  « La présence des Nations Unies en RDC gène énormément le Rwanda voisin », a poursuivi le Ministre.  Il a ensuite parlé de nombreuses incursions de l’armée rwandaise en RDC.


M. Emina Monzia a, enfin, appelé les États Membres à veiller, individuellement et collectivement, au strict respect des principes de la Charte des Nations Unies et de son système de sécurité collective, pour un monde plus que jamais débarrassé du fléau de la guerre.


M. HALIT ÇEVIK (Turquie) a remarqué que les parties à un conflit peuvent avoir des interprétations différentes de l’histoire voire une mémoire sélective qui vient polluer l’environnement social, politique et sécuritaire, devenant ainsi un obstacle à la réconciliation.  Dans ce contexte, faire tout pour parvenir à la même compréhension de l’histoire est essentiel, a insisté le représentant. 


Il a reconnu le rôle que peuvent jouer, en la matière, l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, tout en voulant que l’on ne perde pas de vue quelques facteurs dont le fait qu’aucun conflit ne ressemble à un autre.  Alors que dans certains cas, les commissions vérité peuvent faciliter la réconciliation, dans d’autres, il faudra aller jusqu’à la mise en place de tribunaux.


Il ne faut pas non plus oublier, a poursuivi le représentant, l’importance qu’il y a à ce que les parties au conflit s’approprient véritablement le processus de réconciliation.  Les Nations Unies et la communauté internationale devraient éviter de se substituer aux parties mais leur offrir plutôt l’appui politique, financier et logistique nécessaire. 


Le représentant a aussi jugé essentiel que les parties s’entendent sur le terrain de l’histoire grâce, par exemple, à des commissions historiques « impartiales et objectives ».  Il a appuyé l’idée, avancée par le Président du Conseil de sécurité, de constituer des équipes consultatives de l’ONU ou de renforcer les capacités des archives nationales.  Si l’établissement des faits historiques est importante, il n’en reste pas moins que c’est sur le futur que doit se concentrer la réconciliation, a souligné le représentant, en craignant que le fait de revisiter le passé ne vienne raviver les vieilles rancœurs. 


Il faut au contraire, a-t-il estimé, se fonder sur un agenda positif et prospectif.  Enfin, la réconciliation ne signifie pas impunité.  Les responsables des crimes les plus graves doivent être punis, a conclu le représentant qui a avoué que la réconciliation est d’abord et avant tout un processus long et complexe. 


Le représentant de la Turquie a ensuite réagi à l’intervention de son homologue de l’Arménie.  Il a souligné que le concept de génocide est clairement défini et ne peut être utilisé à la légère.  Il a soutenu que les allégations de génocide évoquées par l’Arménie n’ont jamais été juridiquement étayées et qu’il n’existe aucun consensus juridique sur ces évènements.  La mémoire de l’histoire peut être contradictoire, a commenté le représentant pour qui l’appel à la compassion sélective n’est pas la voie à suivre pour promouvoir la réconciliation entre Turcs et Arméniens.  Il a appelé l’Arménie à renoncer à l’emploi d’un langage subjectif.


M. KNUT LANGELAND (Norvège) a fait remarquer que les conflits n’arrivent pas sans prévenir, soulignant les signes avant-coureurs comme les violations massives de droits de l’homme.  C’est pourquoi, a-t-il expliqué, la Norvège a apporté son plein soutien au plan d’action « Les droits avant tout » du Secrétaire général. 


La Norvège a toujours plaidé pour que le Conseil de sécurité utilise davantage les dispositions du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies relatives au règlement pacifique des différends.  M. Langeland a également invité les parties à être toujours prêtes à se parler.  Le dialogue est crucial pour renforcer la confiance, a-t-il souligné.  Après la Somalie, qui a pu mettre un terme à 20 années de guerre dévastatrice, il faut maintenant que l’on parvienne à changer l’état d’esprit en Syrie, a-t-il souhaité.


Le représentant norvégien a par ailleurs invité à comprendre les contextes.  La connaissance des causes sous-jacentes des conflits et l’impartialité sont des conditions indispensables, selon lui.  Il a apprécié, à cet égard, que les Nations Unies aient élaboré des directives sur la médiation. 


L’ONU dispose aussi d’une série d’outils pour la prévention des conflits, comme les bons offices du Secrétaire général ou les commissions d’enquête.  C’est lorsque l’accord de cessez-le-feu a été signé que commence notre travail, a-t-il poursuivi, soulignant l’importance de la Commission de la consolidation de la paix. 


Enfin, il a fait valoir l’importance de la réconciliation nationale pour parvenir à une paix durable, ce qui passe par la lutte contre l’impunité pour les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide.  Les mécanismes tels que les tribunaux internationaux sont très importants à ce titre, a-t-il ajouté. 


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a souligné que le spectre de la guerre, a posteriori, était évitable selon les historiens.  Au XXe siècle, on a abandonné un peu trop tôt la diplomatie, a-t-il estimé.  Si la guerre est une réalité et s’il faut toujours être outillé pour y faire face, il ne faut pas commettre à nouveau les erreurs d’il y a 100 ans, a-t-il souhaité. 


Il a rappelé que les armes de destruction massive n’existaient pas il y a 100 ans.  Selon le représentant, il n’y a pas de paix durable si les marchands de guerre ne cessent de travailler.  Il a souhaité que les Nations Unies soient utilisées de manière optimale, en se laissant guider par des intérêts légitimes et la sécurité des peuples.  Lorsque les conflits éclatent, il ne faut pas les laisser s’éterniser. 


Après que le monde se fut relevé des cendres de la Deuxième Guerre mondiale et qu’il ait créé les Nations Unies, de gros investissements ont été faits dans la promotion des droits de l’homme, le développement et la protection de l’environnement, a-t-il rappelé.  Les Nations Unies ont mieux réussi à régler les conflits interétatiques qu’intra-étatiques, a-t-il observé. 


Il a estimé que le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies sur la diplomatie préventive et le règlement pacifique des différends n’était pas suffisamment utilisé par les Nations Unies.  Il a reconnu que l’équilibre entre réconciliation et justice pénale était délicat mais nécessaire pour notamment éviter de replonger dans la guerre. 


Davantage d’argent est dépensé dans la guerre que dans la résolution des problèmes sous jacents qui attisent les hostilités, a-t-il par ailleurs déploré.  Il a enfin assuré que son pays continuerait d’appuyer les opérations de maintien de la paix des Nations Unies.


Reprenant la parole, le représentant de la Fédération de Russie s’est demandé si la Géorgie veut vraiment normaliser ses relations avec son pays.  Il a appelé Tbilissi à reconnaître la nouvelle réalité géopolitique de la région du Caucase, notamment le fait que l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie sont des pays.


Son homologue de la République de Corée a réagi à l’intervention du Japon et souligné que le Mémorial de Yasukuni abrite les dépouilles des criminels de guerre qui ont commis des atrocités innommables contre les populations de la région.  Le fait que le Premier Ministre japonais s’y soit recueilli peut-il vraiment être interprété comme un geste de paix? s’est demandé le représentant qui a appelé, à son tour, le Japon à reconnaître les faits et à présenter des excuses.  Il s’est dit profondément déçu par les affirmations de la délégation japonaise concernant les femmes de réconfort.  Ce pays, a-t-il dénoncé, n’a jamais accepté sa responsabilité juridique en la matière et a toujours tenté d’en faire une question humanitaire alors que c’est un crime contre l’humanité.


Le représentant a insisté sur l’importance de se réconcilier non seulement avec le passé, mais aussi avec les victimes pour pouvoir transmettre des enseignements aux générations futures.  Il s’est inquiété du projet de révision des manuels scolaires au Japon, y voyant là une tentative d’endoctriner les jeunes qui, a-t-il prédit, conduira à la catastrophe.  À quel type de paix le Japon tente-t-il de contribuer?


Le représentant du Rwanda a répondu à son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), en expliquant que sa déclaration concernait le thème du débat, à savoir la recherche d’une paix durable ou permanente.  Il y avait déjà une force des Nations Unies en RDC en 1961, a-t-il rappelé, constatant que 53 ans plus tard, il y a toujours des conflits dans ce pays.  La critique que ma délégation a faite visait les Nations Unies et leur incapacité à aider le peuple congolais à trouver une paix durable, a-t-il précisé.  Il a regretté que son collègue de la RDC accuse le Rwanda de tous les maux, sans la moindre preuve.  Est-ce que c’est le Rwanda qui a assassiné le Premier Ministre congolais en 1961? a-t-il demandé, avant de donner d’autres exemples comme le fait que la RDC ait accueilli en 1994, après le génocide rwandais, les miliciens qui avaient commis ces crimes sans les séparer des vrais réfugiés rwandais. 


Les Nations Unies ont été incapables de désarmer ces miliciens qui forment aujourd’hui les FDLR avec lesquelles la RDC collabore, a-t-il accusé.  Il a regretté que la RDC continue de désigner le M23 qui a pourtant cessé ses activités, pour accuser le Rwanda, alors qu’il y a d’autres mouvements toujours en activité qui causent le malheur de la RDC.  Le représentant a assuré que le Rwanda continuera à aider la RDC, dans un cadre bilatéral, souhaitant que les Congolais adoptent une approche positive à cet égard.


Répondant à son homologue de la Fédération de Russie, le représentant de la Géorgie a rejeté une interprétation erronée des faits.  Je n’ai parlé de mon pays que comme exemple d’enseignements à tirer, a-t-il expliqué.


Son homologue du Japon a dit douter que cette instance soit la plus appropriée pour débattre de questions individuelles émanant du passé et a invité les délégations à se référer à la déclaration que sa délégation a prononcée.


Le représentant de la République de Corée a qualifié ces remarques d’absolument insensées.  Il a dit ne pas savoir qui, dans cette salle, considère que le Japon, qui vient entre autres de réviser la définition du crime d’agression, est un pays épris de paix.  Le Japon ne pourra jamais effacer l’histoire et les crimes contre l’humanité « spectaculaires » qu’il a commis.  Aucun autre pays n’a jamais constitué un corps d’esclaves sexuelles pour son armée, a dénoncé le représentant, avant de revenir une nouvelle fois sur le Mémorial de Yasukuni et la révision des manuels scolaires.


Le représentant de la Chine a souligné, à son tour, que les Nations Unies sont le symbole de la victoire des peuples du monde contre l’agression et le symbole de la justice contre le mal.  Il a recommandé de tirer les leçons de l’histoire car lorsque le représentant japonais a présenté des justifications dans sa déclaration et son droit de réponse, il n’a fait que « creuser le trou dans lequel il se trouve ».  Dénonçant le « militarisme japonais », le représentant a contesté l’allégation selon laquelle la guerre avait été une guerre offensive, comme le prétend le Japon qui considère les criminels de guerre comme des dieux.  Cela montre bien que ce pays a une vision très particulière de la guerre, a-t-il estimé, jugeant que cela constitue un affront à la Charte des Nations Unies et à la victoire du monde contre le fascisme. 


Le représentant de la Chine a rappelé que l’armée japonaise avait recruté des femmes de réconfort sans présenter par la suite la moindre excuse ni verser le moindre dédommagement.  Les manuels scolaires japonais faussent l’histoire, a-t-il accusé.  À part le Japon, a-t-on déjà vu les dirigeants d’un des 193 États Membres se rendre dans un sanctuaire pour glorifier la mémoire des criminels de guerre? a-t-il demandé.  Il a insisté sur le fait que les Nations Unies ont été créées pour préserver les générations futures de la guerre.


Son homologue de l’Arménie a dit ne pas pouvoir accepter les politiques négationnistes de la Turquie et sa mauvaise interprétation de l’histoire.  Il a souligné que le génocide arménien avait coûté la vie à plus d’un million d’Arméniens et que le « massacre systématique » d’une nation qui a commencé en 1915 était bel et bien un acte de génocide.  Il a dénoncé le fait que la politique de génocide de l’Empire Ottoman ne soit pas reconnue par la Turquie en dépit des efforts déployés par la communauté internationale.  Pour faire partie du monde civilisé, il faut se garder de nier les faits historiques, a souligné le représentant pour qui la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie permettrait de lever les obstacles psychologiques aux relations entre les deux pays.  Il a invité le Gouvernement turc à participer aux activités de commémoration du génocide.


Le représentant de la Turquie a précisé qu’il n’a jamais dit que rien ne s’était passé en 1915, mais seulement que ces évènements n’entrent pas dans la définition actuelle du génocide.  Il a cité l’exemple du massacre de Srebrenica et le fait que la Cour internationale de Justice (CIJ) n’avait pas pu déterminer si d’autres actes de génocide avaient été commis ailleurs en Bosnie-Herzégovine, faute de preuves concluantes.  Il a fait observer que l’Arménie affirme aujourd’hui qu’il y a eu génocide sans fournir le moindre élément de preuve.  Il ne faut pas rester otage des évènements du passé, a conseillé le représentant.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.