En cours au Siège de l'ONU

CS/11252

À la veille de la deuxième Conférence de Genève, les appels se multiplient pour l’établissement d’un organe de transition en Syrie

20/1/2014
Conseil de sécuritéCS/11252
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7096e séance – matin & après-midi


À LA VEILLE DE LA DEUXIÈME CONFÉRENCE DE GENÈVE, LES APPELS SE MULTIPLIENT

POUR L’ÉTABLISSEMENT D’UN ORGANE DE TRANSITION EN SYRIE


Le Secrétaire général affirme que

2014 sera une année décisive pour Israël et la Palestine


À deux jours de la deuxième Conférence de Genève sur la Syrie, le Conseil de sécurité a tenu, aujourd’hui, son débat trimestriel sur la situation au Moyen-Orient, au cours duquel plusieurs délégations ont réclamé l’« établissement immédiat » d’un organe exécutif inclusif de transition dans ce pays.  Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a, lui, affirmé que 2014 serait une « année décisive » pour aider les Israéliens et les Palestiniens à sortir d’un « statu quo périlleux et insoutenable ». 


La seule solution possible au conflit en Syrie est une transition politique authentique, basée sur la pleine mise en œuvre du Communiqué de Genève du 30 juin 2012, qui préserve la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie, et la formation d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs, y compris sur les forces armées et les services de sécurité, ont estimé plusieurs orateurs parmi la cinquantaine qui se sont exprimés lors de ce débat présidé par le Ministre jordanien des affaires étrangères, M. Nasser S. Judeh.


« La semaine qui s’ouvre sera, il faut l’espérer, décisive », a lancé le représentant français, pour qui « ceux qui ont du sang sur les mains, c’est-à-dire qui portent une responsabilité dans les crimes commis depuis plus de deux ans », ne doivent pas pouvoir participer à la transition politique. 


La paix dépendra en grande mesure de « ce que feront ou cesseront de faire » les acteurs régionaux et notamment ceux qui ont une influence sur les parties en conflit, a commenté pour sa part le représentant de l’Argentine.  Son collègue de la Norvège a, comme d’autres, insisté pour que les femmes soient impliquées activement dans les négociations afin d’accroître la légitimité du processus. 


Le délégué de la Fédération de Russie a souligné l’importance d’assurer la participation au processus de dialogue d’acteurs clefs, l’Iran notamment.  Il a par ailleurs regretté que certains groupes de l’opposition, notamment issus de la communauté kurde, entre autres, n’aient pas été inclus dans la délégation de l’opposition qui se rendra à la deuxième Conférence de Genève sur la Syrie, dite « Conférence de Genève II ».


Le représentant de la Syrie s’est pour sa part refusé à réagir aux déclarations de pays qui, selon lui, « soutiennent les terroristes et facilitent leur infiltration en territoire syrien » et œuvrent à contrecarrer toute solution pacifique de la crise syrienne, « y compris les efforts déployés en vue de convoquer la Conférence de Genève II ».


La situation humanitaire en Syrie a également été évoquée à plusieurs reprises au cours de ce débat, la représentant du Royaume-Uni ayant notamment accusé le Gouvernement syrien d’entraver sciemment l’acheminement de l’aide humanitaire.  « Si le régime syrien semble avoir accepté le principe de l’accès humanitaire aux zones assiégées, cela reste à être démontré sur le terrain », a renchéri la représentante des États-Unis.


De son côté, la délégation libanaise, pays qui accueille, a fait savoir son représentant, en moyenne 3 000 réfugiés syriens par jour, a exhorté la communauté internationale à demander l’ouverture de couloirs humanitaires et construire des camps à l’intérieur de la Syrie et à ses frontières. 


S’agissant des négociations directes israélo-palestiniennes, qui ont repris en août dernier, grâce en particulier aux efforts déployés par les États-Unis, le Secrétaire général a appelé les dirigeants des deux parties à se préparer à prendre des « décisions audacieuses » et à faire des « compromis douloureux » pour faire avancer le processus de paix.


« Nous sommes en face de la dernière tentative possible de parvenir à une solution à deux États », a déclaré M. Ban Ki-moon.  « C’est trop important pour que l’on échoue. »


Pour l’Observateur permanent de l’État de Palestine, les négociations ne peuvent être considérées comme un objectif en tant que tel ou comme un paravent pour perpétuer le statu quo.  « Si l’opportunité de paix qui s’offre à nous est perdue, cela ne sera pas à cause d’un manque de volonté des Palestiniens ou de la communauté internationale, y compris des pays arabes », a-t-il averti, ajoutant: « Le message à Israël devait être clair: Les actes illégaux auront des conséquences, et Israël sera tenu pour responsable si de tels actes conduisent à l’échec des efforts de paix et de la solution à deux États ». 


Aujourd’hui, a rétorqué le délégué israélien, « le Moyen-Orient doit choisir entre l’avenir offert par l’Iran et la Syrie, qui est celui de la violence et de l’extrémisme, ou celui de l’égalité, de la réforme et de la stabilité ».  Selon lui, l’obstacle majeur à la paix reste le refus des dirigeants palestiniens d’accepter un État juif.


La délégation de l’Union européenne a, quant à elle, fait savoir que dans le cas où un accord de paix définitif serait conclu, elle proposerait un partenariat spécial de privilèges à la Palestine, dont un accès aux marchés européens et des liens culturels et scientifiques. 


Dans son exposé, le Secrétaire général a également parlé de la situation au Liban, se félicitant notamment de la décision du Président Michel Sleiman de respecter la politique de dissociation du pays.  « Ceci est essentiel pour éviter que les tensions de la crise syrienne ne s’exacerbent au Liban comme on l’a vu avec les récents actes de terrorisme », a-t-il dit.


De même, plusieurs pays ont salué l’ouverture, la semaine dernière, du procès relatif à l’assassinat, il y a neuf ans, de l’ancien Premier Ministre libanais Rafiq Hariri.


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a indiqué qu’il apporterait des précisions au cours de la journée sur les débats urgents et intensifs en cours en Suisse à la veille de la Conférence de Genève II.  Il a précisé qu’il rentrait d’un déplacement au Moyen-Orient au cours duquel il s’était notamment rendu en Iraq et au Koweït. 


Il a précisé que l’Iraq faisait face à de nouvelles menaces pour sa stabilité.  Malgré ces difficultés, il s’est dit encouragé par les promesses des dirigeants iraquiens d’organiser les élections parlementaires à la date prévue du 30 avril 2014.  Il a remercié les nombreux pays qui ont fait des promesses de dons lors de la deuxième Conférence internationale des donateurs pour la Syrie.  Il a souligné avoir rencontré l’Émir du Koweït et s’est dit encouragé par l’amélioration des relations bilatérales entre le Koweït et l’Iraq.  Il a indiqué avoir également discuté de la mise en œuvre de la résolution 2107 (2013) du Conseil de sécurité sur la situation entre les deux pays.


S’agissant du Liban, il a félicité la décision du Président Michel Sleiman de respecter la politique de dissociation du pays.  Ceci est essentiel pour éviter que les tensions de la crise syrienne ne s’exacerbent au Liban comme on l’a vu avec les récents actes de terrorisme.


Neuf ans après l’assassinat du Premier Ministre libanais Rafiq Hariri, l’ouverture la semaine dernière de l’ouverture du procès relatif à cet assassinat est un rappel de la lutte pour mettre fin à l’impunité au Liban, a poursuivi le Secrétaire général. 


Il a expliqué que les violations de la frontière du Liban avec la Syrie se poursuivaient, faisant notamment état d’une escalade inquiétante de tirs de roquettes et de frappes aériennes dans la région de la Bekaa.  Les réfugiés continuent d’affluer au Liban en grand nombre, totalisant aujourd’hui plus de 860 000 - soit 6 fois plus que l’an dernier.


La situation dans la zone de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) reste relativement stable grâce à la coopération des autorités libanaises et israéliennes pour contenir les incidents récents.  Tout doit s’appuyer sur la stabilité qui a prévalu le long de la Ligne bleue dans sa résolution 1701 (2006), a-t-il dit.


Il s’est réjoui de l’élan pour former un gouvernement et a encouragé toutes les parties à veiller à ce que les élections présidentielles aient lieu en temps voulu.


« 2014 sera une année décisive pour aider les Israéliens et les Palestiniens à sortir d’un statu quo périlleux et insoutenable », a en outre dit M. Ban, estimant que les dirigeants des deux parties devaient se préparer à prendre des décisions audacieuses et faire des compromis douloureux pour faire avancer le processus de paix.  Ils doivent préparer leurs peuples à ces étapes nécessaires, a-t-il ajouté.


Il s’est notamment inquiété de la poursuite de la construction de colonies de peuplement qui est, selon lui, « totalement illégale ». 


Une solution durable implique aussi que les Palestiniens surmontent leurs divisions, a insisté le Secrétaire général, espérant que les parties parviennent à un accord juste et conforme à toutes les questions clefs, dont les Principes de Madrid, la Feuille de route et l’Initiative de paix arabe de 2002. 


Les Palestiniens doivent être en mesure de réaliser leurs aspirations légitimes à un État, à l’autodétermination, à la dignité et à la liberté, y compris la fin de l’occupation qui a commencé en 1967 avec une solution juste au problème des réfugiés et une finalisation du statut de Jérusalem.


De même, les Israéliens doivent être en mesure de vivre dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues, ouvrant la voie à leur intégration croissante dans une région stable et sécurisée.


« Nous sommes en face de la dernière tentative possible de parvenir à une solution à deux États », a-t-il déclaré, ajoutant: « C’est trop important pour que l’on échoue ».


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a relevé qu’en ce 20 janvier où les États-Unis commémorent la vie et l’œuvre de Martin Luther King Junior, « un combattant formidable des droits civils », il était opportun de rappeler sa déclaration stipulant que « l’injustice quelque part dans le monde est une menace à la justice partout ». 


Il a également noté que ce principe est au cœur de l’objectif des Nations Unies qui est de promouvoir la paix, la sécurité, les droits de l’homme, le développement et la dignité pour tous les peuples.  C’est fort de ce principe que la question palestinienne est restée dans le programme de travail de l’ONU depuis près de 70 ans, a-t-il dit.  C’est également pour cette raison, a-t-il ajouté, qu’une Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est observée le 29 novembre, et que l’Assemblée générale a proclamé 2014 Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. 


L’observateur a par ailleurs reconnu l’engagement de la communauté internationale pour la résolution du conflit israélo-palestinien, et il a souhaité que ce soutien puisse se traduire par des efforts pour la réalisation d’une paix globale durable cette année.  Il a ensuite indiqué qu’en ce moment de négociations entre les deux parties, le Conseil de sécurité ne pouvait rester sur la touche.  Il a déclaré qu’après des décennies d’investissements en temps, en énergie et en ressources pour la réalisation de la solution à deux États, il était temps de capitaliser ces investissements par le courage et la volonté politiques.


Il a précisé que les consensus, agréés de longue date, sur la solution au conflit, devaient être réaffirmés, et non abandonnés.  Il a, de ce fait, rappelé que ces consensus faisaient état de la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens qui dure depuis 1967, de l’indépendance de la Palestine avec comme capitale Jérusalem-Est et vivant en paix aux côtés d’un État israélien et dans le respect des frontières en vigueur avant 1967.  Il a aussi souhaité qu’une solution juste fût trouvée à la question des réfugiés palestiniens.


M. Mansour a en outre souligné que le Conseil de sécurité avait le devoir de s’assurer du respect de ses résolutions qui constituent l’épine dorsale d’une solution juste et durable sur la question.  Il a indiqué que les engagements internationaux pour un soutien et la mise en œuvre d’un futur accord de paix se justifiaient par le fait que cet accord conduirait à une paix durable, et non à « une paix de la durée de l’encre sur le papier ». 


L’observateur a par ailleurs affirmé que le Gouvernement et le peuple palestiniens s’étaient engagés pour la paix et la justice et ne ménageaient aucun effort pour respecter les différents accords internationaux pertinents sur la question.  Il a regretté que depuis la reprise des pourparlers, Israël eût annoncé des plans de construction de plus de 7 600 colonies de peuplement, en plus de la construction en cours de milliers de logements dans les territoires palestiniens occupés, y compris dans et aux alentours de Jérusalem-Est, alors que, dans le même temps, la construction du mur de séparation se poursuit. 


Il a déploré les raids militaires quotidiens israéliens dans les territoires palestiniens, des actions qui conduisent à des morts et à des blessés parmi les civils palestiniens.  Il a relevé que, malgré la libération de prisonniers palestiniens détenus de longue date, 4 553 Palestiniens auraient été incarcérés en 2013 par les autorités israéliennes, y compris des enfants, un chiffre qui s’ajoute aux 5 000 Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes. 


Il a également évoqué la destruction d’habitations palestiniennes par les forces israéliennes, ce qui conduit à accentuer la pauvreté des populations qui subsistent grâce au soutien de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). 


M. Mansour a rappelé que la paix passait par les négociations, mais il a précisé que celles-ci ne pouvaient être considérées comme un objectif en tant que tel ou un paravent pour perpétuer le statu quo.  « Si l’opportunité de paix qui s’offre à nous est perdue, cela ne sera pas à cause d’un manque de volonté des Palestiniens ou de la communauté internationale, y compris des pays arabes », a averti l’observateur.


Il a par ailleurs déclaré que le message à Israël devait être clair: « Les actes illégaux auront des conséquences, et Israël sera tenu pour responsable si de tels actes conduisent à l’échec des efforts de paix et de la solution à deux États ». 


Il a enfin attiré l’attention de la communauté internationale sur la situation des réfugiés palestiniens se trouvant en Syrie.  Il a plaidé pour un accès humanitaire à ces derniers qui sont pris au piège des combats dans des camps de réfugiés.  Il a aussi souhaité que la Conférence de Genève II puisse permettre de trouver une solution à ce conflit horrible.


M. RON PROSOR (Israël) a indiqué que le Moyen-Orient était le berceau de la civilisation, le lieu de naissance des plus grands empires et des trois plus grandes religions du monde.  Aujourd’hui, cette région est secouée par la violence et il n’est pas un jour sans brutalité ou effusion de sang de la mer d’Arabie et la mer Méditerranée, a-t-il observé. 


« Au milieu de cette mer d’hostilité, Israël est un îlot de stabilité et de démocratie », a déclaré le représentant d’Israël.  C’est une nation où la majorité gouverne tout en respectant les droits de la minorité, une nation qui embrasse la diversité et salue la diversité des opinions, a-t-il ajouté. 


Il a dit la volonté de l’État d’Israël de prendre des décisions courageuses pour la paix.  Il a salué la mémoire du Roi Hussein de Jordanie qui, il y a 20 ans, avait signé avec Yitzhak Rabin un traité de paix historique entre Israël et la Jordanie.  Il a dit que les Israéliens continuaient d’apprécier la vision du Roi Hussein qui était venu consoler les familles israéliennes dont les enfants avaient été tués par des terroristes. 


Il s’est dit particulièrement choqué par le fait que les terroristes palestiniens libérés par Israël en décembre 2013 aient été célébrés comme des héros à leur arrivée en Palestine.  Parmi eux, a-t-il expliqué, il y avait un homme qui avait jeté une bombe incendiaire dans un bus, tuant Rachel Weiss, 26 ans, et ses trois jeunes enfants. 


Le représentant d’Israël s’est dit particulièrement inquiet de centaines d’exemples d’incitation à la violence contre les Israéliens et les juifs.  Il s’est dit choqué du fait que le Président palestinien, dans son message de Noël, ait déclaré que Jésus était un messager palestinien et qu’Israël devait être blâmé pour l’exode des chrétiens de la Terre Sainte.  Il a également fustigé la présentation par le Président Abbas de cartes artificielles de la Palestine qu’il a jugées « dignes des fables des mille et une nuits ».  


« Vous ne pouvez pas condamner le terrorisme dans les médias internationaux et le saluer dans les médias palestiniens », a lancé le représentant israélien aux dirigeants palestiniens.  Il a dit que ceux qui « insinuaient que le conflit israélo-palestinien était le principal conflit du Moyen-Orient avaient besoin d’un ophtalmologue pour les aider à voir clairement, à commencer par l’ophtalmologiste de Damas, Bashar Al-Assad, qui est chaque jour le boucher de son peuple ». 


La vérité est qu’Israël est un îlot de stabilité dans une mer de tyrannie, et, citant Martin Luther King, dont l’héritage est célébré aujourd’hui, « un des grands avant-postes de la démocratie dans le monde et un merveilleux exemple de ce qui peut être fait - comment la terre du désert peut être transformée en une oasis de fraternité et de démocratie ».  L’instabilité qui frappe le Moyen-Orient n’a rien à voir avec Israël, a encore dit M. Prosor.  L’obstacle majeur reste le refus des dirigeants palestiniens d’accepter un État juif, a-t-il ajouté. 


Par ailleurs, le représentant d’Israël a fustigé le régime iranien qu’il a qualifié de principal soutien au terrorisme.  Ce pays produit de l’uranium enrichi et passe à tabac ses propres citoyens, a-t-il encore dit.  Il a ajouté que le Hezbollah avait pris en otage le Liban pour le transformer en repère de terroristes.  Il s’est inquiété d’une récente déclaration d’un représentant du Hezbollah indiquant que son organisation disposait désormais des moyens de toucher n’importe quelle partie d’Israël. 


Le Gouvernement du Liban ne peut pas continuer à ignorer ce qui se passe dans le sud du Liban et il ne peut plus ignorer ses obligations internationales en vertu de la résolution 1701 (2006), a-t-il également estimé. 


Face aux crises dans la région, le représentant d’Israël a indiqué que des sunnites, des chiites et des alaouites venaient se réfugier en Israël, le pays soi-disant ennemi, parce qu’ils savent qu’Israël les soignera tous sans aucune discrimination et quels que soient leur ethnicité, leur religion ou leur sexe. 


Il a dit que le Moyen-Orient devait aujourd’hui choisir entre l’avenir offert par l’Iran et la Syrie, qui est celui de la violence et de l’extrémisme, ou celui de l’égalité, de la réforme et de la stabilité. 


M. Prosor a mis l’accent sur les liens entre promotion de la paix et promotion des droits avant de préciser que lorsqu’une femme peut accéder à l’éducation, ses enfants sont plus sains et ont toutes les chances d’être mieux éduqués. 


M. NASSER S. JUDEH, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Jordanie, a affirmé qu’il ne faisait aucun doute que l’absence continue d’une paix juste, durable et complète entre les « Arabes et Israël » constituait la source principale des tensions au Moyen-Orient.  Il a dit appuyer les efforts déployés par le Secrétaire d’État des États-Unis pour conclure un accord entre Israël et la Palestine.  Il a souligné que la mise en œuvre de la solution à deux États et l’établissement d’un État palestinien souverain et indépendant, dans les limites des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, était d’un intérêt particulier pour la Jordanie. 


M. Judeh a notamment expliqué que son pays accueillait le nombre le plus important de réfugiés palestiniens.  Il a ensuite soutenu qu’en sa capacité de pays hôte, la Jordanie avait des droits pour les « fardeaux » qu’elle assumait.  Il a fait savoir que son pays continuerait d’assurer la protection des sites sacrés chrétiens et musulmans en tant que gardien hachémite historique de Jérusalem-Est.


Il a dénoncé les actions d’Israël et sa violation des résolutions du Conseil de sécurité.  Le Ministre a également fait observer que les questions de la sécurité, des frontières et de l’eau avaient un impact direct sur la sécurité et les intérêts de la Jordanie.  Il a ensuite souligné que tout accord sur les questions centrales devait répondre aux intérêts de la Jordanie.  M. Judeh s’est dit convaincu que la résolution du conflit israélo-palestinien permettrait au final de mettre un terme au conflit israélo-arabe et d’éliminer de ce fait de nombreuses tensions que connaît la région.


Le Ministre a ensuite réclamé la fin des effusions de sang en Syrie, notamment au vu du fait que le conflit menace la stabilité régionale et internationale.  Il a indiqué que cette menace avait pour cause non seulement les déplacements et l’afflux de réfugiés, mais également la circulation incessante de personnes et d’armes dans les pays voisins de la Syrie.  Ce phénomène alarmant représente une véritable menace à la sécurité de certains de ces pays et de la région, s’est-il inquiété, pour ensuite se dire convaincu qu’une solution politique représente le seul moyen de mettre un terme à la tragédie. 


M. Judeh a vu dans la conférence qui se tiendra prochainement à Montreux, en Suisse, l’occasion de mettre une solution politique sur les rails par l’intermédiaire de la cessation des hostilités.  Selon lui, la transition politique envisagée doit permettre l’établissement immédiat d’un organe exécutif inclusif de transition, doté de l’autorité nécessaire pour rétablir la cohésion sociale en Syrie et capable d’assurer l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de la Syrie.


Le Ministre souhaite également que cet organe contrôle dans son intégralité les arsenaux d’armes, trace la voie pour l’établissement d’un système pluraliste et démocratique, rétablisse la sécurité et la stabilité et encourage le retour des personnes déplacées et des réfugiés.


M. Judeh a par ailleurs indiqué que la Jordanie accueillait en ce moment 1,3 million de citoyens syriens, dont 600 000 personnes qui ont trouvé refuge dans son pays depuis le début du conflit il y a trois ans, et que le coût de cette situation s’élevait à 1,7 milliard de dollars en 2013 et devait atteindre 2,8 milliards en 2014.  Il a appelé la communauté internationale à aider la Jordanie à faire face à ce défi.  Le Ministre a également appelé le Conseil de sécurité à adopter, le moment venu, une résolution rendant obligatoire la mise en œuvre par les parties de l’issue de la Conférence de Genève II.


M. Judeh a ajouté que le « conflit perpétuel » que subissait le Moyen-Orient et les circonstances exceptionnelles que connaissaient certains pays de la région avaient alimenté la polarisation sectaire, ethnique et religieuse et ouvert la porte à l’ingérence de puissances externes.  Il a jugé nécessaire de déployer des efforts concertés pour faire face à cette vague de tensions extrémistes, sectaires et religieuses dans la région. 


Le Ministre a déclaré que, dans cette optique, la Jordanie avait accueilli l’été dernier une « conférence islamique » au cours de laquelle l’ensemble des participants avaient entièrement rejeté le recours et l’incitation au conflit sectaire, mis l’accent sur la liberté d’opinion et la liberté religieuse et refusé la pratique de l’apostasie dans le cadre d’un conflit politique. 


Une autre conférence a également été organisée au sujet des défis que connaissent les Arabes chrétiens, au cours de laquelle le Roi de Jordanie avait notamment souligné que la protection des droits des chrétiens était un devoir et que ces derniers avaient joué un rôle clef lors de l’édification des sociétés arabes.


M. JEAN ASSELBORN, Ministre des affaires étrangères et européennes du Luxembourg, a indiqué qu’il existait aujourd’hui une opportunité historique pour construire la paix entre Israéliens et Palestiniens.  L’annonce, il y a six mois, de la reprise des négociations a constitué un premier jalon important.  Il est désormais de notre responsabilité à tous de soutenir les efforts des États-Unis et l’engagement infatigable du Secrétaire d’État, M. John Kerry, afin d’aider les parties à prendre les décisions difficiles et pourtant indispensables pour réaliser la vision des intérêts à long terme des peuples israélien et palestinien.  M. Asselborn a ajouté que « pour réussir, le processus de négociation exigeait un environnement favorable, des mesures qui renforcent la confiance mutuelle ».  « Il faut cesser les actes unilatéraux qui alimentent la logique de défiance. » 


M. Asselborn a ensuite dit que « l’initiative américaine représente sans doute la dernière chance pour mettre fin à l’occupation, pour mettre en œuvre la solution à deux États sur la base des frontières de 1967, et pour créer un État palestinien souverain, indépendant, démocratique, d’un seul tenant et viable, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël, avec Jérusalem comme capitale des deux États ».  « Il faut saisir cette chance, a-t-il affirmé et le Luxembourg continuera à s’engager avec ses partenaires de l’Union européenne pour contribuer aux efforts en cours, en étroite coopération avec les acteurs clefs, le Quatuor et les pays de la région. » 


S’agissant de la Syrie, M. Asselborn a estimé que l’objectif de la Conférence de Genève II qui s’ouvre après demain devait conduire à la mise en place d’un organe de gouvernement transitoire doté des pleins pouvoirs exécutifs et formé sur la base du consentement mutuel.  « Il importe que les autorités de Damas permettent au peuple syrien de prendre en main son destin, qu’elles cessent de rejeter les principes d’une transition politique agréés dans le Communiqué de Genève ».  Les besoins et les droits de tous les Syriens doivent être pris en compte en particulier ceux des femmes.  Le Luxembourg œuvre en vue d’une pleine association des femmes au processus de transition politique en Syrie, a-t-il indiqué. 


Les défis d’ordre humanitaire et sécuritaire ne pourront se résoudre autrement que par une issue politique négociée.  Face aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité, la situation en Syrie doit être déférée, par le Conseil, à la Cour pénale internationale (CPI).  M. Asselborn a aussi déclaré qu’à la deuxième Conférence des donateurs de Koweït City, le 15 janvier dernier, le Luxembourg avait annoncé une hausse de plus 60% de sa contribution par rapport à 2013.  Il a ajouté qu’à défaut de progrès significatifs en termes d’accès des zones assiégées et difficiles d’accès, le Conseil devrait assumer ses responsabilités et adopter une résolution humanitaire. 


Concernant le Liban, il a noté la multiplication des attentats meurtriers qui sont un signe très inquiétant de l’impact du conflit syrien sur la sécurité et la stabilité du Liban.  Le message envoyé par le Conseil, dans sa déclaration présidentielle du 10 juillet 2013, reste d’actualité, a-t-il rappelé.  « Ce message s’adresse à tous ceux qui ont jeté aux oubliettes la Déclaration de Baabda, afin qu’ils cessent les activités qui mettent en péril le modèle d’unité et de diversité que représente le Liban », a-t-il dit. 


M. CHO TAE-YUL, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, qui s’est félicité de la convocation de la Conférence de Genève II, a estimé que chaque seconde qui passe est d’une importance infinie.  Nous devons saisir cette occasion pour mettre un terme à la souffrance humaine, a-t-il dit.  Il a condamné les attaques récentes à l’arme lourde par le Gouvernement syrien sur des zones très peuplées.  Il s’est aussi inquiété des accrochages entre les groupes principalement affiliés à Al-Qaida à l’étranger et les forces locales d’opposition.  Il s’est dit profondément troublé par les informations relatives aux massacres, aux cimetières de masse et aux conversions religieuses forcées.  M. Cho s’est par ailleurs félicité des efforts menés pour mettre en œuvre la résolution 2118 (2013) du Conseil de sécurité sur l’élimination des armes chimiques.


Le représentant a ensuite exprimé sa préoccupation face à l’escalade des attentats dans la ville de Fallujah, en Iraq, qui font toujours plus de morts et détériorent la situation humanitaire.  Il a encouragé le Gouvernement iraquien à poursuivre sa coopération avec les dirigeants locaux afin de combattre les milices extrémistes. 


Concernant l’escalade de la violence au Liban, M. Cho a condamné fermement les récents attentats à Beyrouth et à Hermel.  Il a exhorté toutes les parties au Liban à éviter toute implication dans la crise syrienne, conformément à la Déclaration de Baabda.  Il a aussi exprimé son soutien au Tribunal spécial pour le Liban qui s’est réuni la semaine dernière à La Haye. 


Enfin, au regard du processus de paix au Moyen-Orient, le représentant a demandé à Israël et à la Palestine de rester engagés dans les négociations de paix.  Il a espéré que les démolitions des bâtiments palestiniens et les activités de colonisation allaient cesser, tout en condamnant les attaques de roquettes sur Israël depuis Gaza.


Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) s’est inquiétée de l’ampleur d’une guerre de plus en plus brutale en Syrie.  Elle a félicité la Coalition nationale syrienne pour sa décision de participer cette semaine à la Conférence de Genève II dont l’objectif est de parvenir à un accord mutuel sur un gouvernement de transition avec pouvoir exécutif. 


Elle a dit que la campagne de bombardements récente du Gouvernement syrien dans les banlieues de Damas montrait encore une fois la cruauté de ce régime.  Si le régime syrien semble avoir accepté le principe de l’accès humanitaire aux zones assiégées, cela reste à être démontré sur le terrain, a-t-elle dit.  


« Non seulement les denrées alimentaires ne peuvent pas arriver, mais les habitants affamés ne peuvent sortir », a-t-elle déclaré en s’inquiétant du sort de 170 000 civils qui restent bloqués.  Elle a précisé que les États-Unis s’étaient engagés à consacrer de nouveaux fonds pour faire face à la crise. 


Elle a précisé que l’aide totale américaine avait atteint 1,7 milliard de dollars pour aider les réfugiés syriens en Syrie et dans les pays voisins.  Elle a exhorté toutes les parties à se mettre d’accord sur des cessez-le-feu locaux.  Elle a remercié la Jordanie pour l’accueil de 600 000 réfugiés syriens en ajoutant que la communauté internationale devait s’assurer que ce soutien aux réfugiés ne devînt un fardeau impossible à assumer pour le pays. 


Un Liban stable et uni avec des institutions fortes est la meilleure des garanties pour les citoyens libanais, a-t-elle ajouté en regrettant que le conflit syrien eût exacerbé les tensions au Liban.  Elle a salué l’annonce faite par l’Arabie saoudite d’accorder un financement aux Forces armées libanaises. 


Elle a demandé le démantèlement de toutes les milices au Liban et s’est félicitée de l’ouverture la semaine prochaine du procès de quatre personnes accusées d’avoir assassiné l’ancien Premier Ministre Rafiq Hariri il y a neuf ans. 


« Toutes les parties doivent s’abstenir de toute action qui pourrait saper les négociations en cours entre Israéliens et Palestiniens  », a également affirmé la représentante des États-Unis.  Elle a condamné les activités israéliennes de construction des colonies de peuplement et les attaques palestiniennes à la roquette contre le territoire d’Israël.  


M. GARY GUINLAN (Australie) a souligné que les négociations en cours entre Israël et la Palestine sont la meilleure chance pour la paix dans la région et a salué le leadership dont a fait preuve le Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry.  Il a dit être gravement préoccupé par l’impact du conflit syrien sur la stabilité de la région.


Il a souligné que la Conférence de Genève II doit déboucher sur l’établissement d’un organe directeur de transition doté des pleins pouvoirs exécutif tel que stipulé par le Communiqué de Genève.  Il a appelé toutes les parties à jouer un rôle constructif et à envoyer à la Conférence des délégations comprenant des femmes.  Le représentant a par ailleurs relevé que la situation qui prévaut actuellement sur le terrain en Syrie est si terrible qu’il est à présent impossible d’en fixer le nombre exact de victimes.


Le représentant australien a poursuivi en formulant l’espoir que les annonces de contribution prononcées lors de la Conférence de Koweït seront honorées le plus rapidement possible.  Il a engagé la Syrie à éliminer son stock d’armes chimiques, pour ensuite appeler les parties au conflit en Syrie à respecter les disposition de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du mois d’octobre et d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire, notamment dans les zones assiégées.


Le représentant s’est ensuite dit préoccupé de l’impact déstabilisateur du conflit syrien sur les pays voisins, notamment en Jordanie, au Liban en Turquie et en Iraq et a appelé le Conseil de sécurité à déployer des efforts constant pour trouver une issue au conflit.


Il a aussi évoqué les attaques qui ont récemment eu lieu au Liban et a appelé les parties à honorer la politique de dissociation prônée par le Président Michel Sleiman.  Le représentant a, enfin, condamné les attaques perpétrées en Iraq par des groupes associés à Al-Qaida et a insisté sur l’importance que revêt pour le pays la tenue délections et le lancement d’un dialogue politique.


M. MATEO ESTREME (Argentine) a estimé qu’il serait difficile de parvenir à un accord à l’issue de la Conférence de Genève II compte tenu du degré d’antagonisme entre les deux parties.  C’est pourquoi, il a jugé indispensable que les acteurs régionaux et internationaux soient pleinement convaincus que la solution politique est la seule solution possible.


La paix dépend en grande mesure de « ce que feront ou cesseront de faire » les acteurs régionaux et notamment ceux qui ont une influence sur les parties en conflit.  Il s’est dit gravement préoccupé par les activités de groupes rebelles en relation avec Al-Qaida qui représentent une grave menace pour la sécurité régionale.


Il a dit que la coopération entre l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques(OIAC) continuait de porter ses fruits en ce qui concerne la destruction des armes chimiques et de leurs composants.  Pour l’achèvement de la phase II et le lancement de la prochaine phase, il est essentiel que les États ayant une influence sur les parties utilisent cette influence pour aider à mener à bien cette mission de destruction de composantes et produits chimiques, a-t-il insisté.  Il a jugé indispensable que l’on permette un accès de l’aide humanitaire conformément au droit international humanitaire. 


S’agissant du conflit israélo-palestinien, le représentant de l’Argentine a condamné la construction de colonies illégales de peuplement.  Il s’est aussi inquiété de la rédaction d’un projet de loi israélien proposant l’annexion de la vallée du Jourdain et de la persistance de tirs de roquette sur Israël à partir de la Bande de Gaza.


Il a exhorté toutes les parties de s’abstenir de toute action de nature à nuire aux négociations en cours.  Il a estimé que nous disposions d’une dernière chance de mettre un terme à une occupation moralement inacceptable qui dure depuis un demi-siècle. 


Mme RAIMONDA MURMOKAITE (Lituanie) s’est dite très perturbée par l’incapacité à faire cesser l’immense violence humaine et les violations massives des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Syrie.  Elle a noté les progrès accomplis dans l’enlèvement des armes chimiques et remercié les pays qui ont apporté leur soutien à ces opérations. 


Il appartient maintenant au Gouvernement syrien de faire en sorte que tous les matériaux chimiques soient livrés au port pour leur élimination, a-t-elle remarqué.  Mme Murmokaite a condamné fermement les violations du droit international humanitaire et a exhorté les parties au conflit, « en particulier les autorités syriennes », à garantir la protection des civils. 


Elle a plaidé en faveur d’un accès sûr et sans entrave pour la fourniture de l’assistance humanitaire dans tout le pays.  La représentante a invité les parties à s’engager dans la voie du dialogue à l’occasion de la Conférence de Genève II, estimant que la seule issue à ce conflit est une authentique transition politique en Syrie, basée sur le Communiqué de Genève.  Les femmes syriennes doivent contribuer à la solution en participant activement à toutes les étapes des négociations, a-t-elle aussi recommandé. 


Passant à la situation au Liban, la représentante a appelé le peuple libanais à préserver leur unité nationale et à s’abstenir de s’impliquer dans la crise syrienne.  Elle s’est félicitée de l’ouverture du procès au Tribunal spécial pour le Liban pour l’assassinat de Rafic Hariri. 


En ce qui concerne les attentats en Iraq, Mme Murmokaite a exprimé son soutien au Gouvernement dans ses efforts pour combattre cette menace, tout en soulignant l’importance d’un dialogue politique inclusif au plan national pour garantir la stabilité et la sécurité du pays sur le long terme. 


Enfin, elle a soutenu les pourparlers directs dans le processus de paix au Moyen-Orient, saluant l’implication personnelle du Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry.  Elle a jugé crucial que les parties s’abstiennent de mesures unilatérales qui pourraient saper les négociations, faisant référence aux annonces de nouvelles colonies par Israël et aux attaques à la roquette depuis Gaza sur Israël.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) s’est félicité de la reprise des négociations directes entre Israël et la Palestine.  Pour assurer leur succès, il a appelé les parties à renforcer le dialogue en s’abstenant de tout acte unilatéral susceptible de saper la confiance. 


Procéder à la libération de 100 prisonniers palestiniens ne sert à rien si Israël annonce en même temps la construction de milliers d’unités de logement supplémentaires dans les territoires palestiniens, a-t-il notamment commenté.  Le représentant a également jugé nécessaire de condamner davantage les attaques qui prennent pour cible la population civile d’Israël.  Il a aussi appuyé le processus de réconciliation entre le Fatah et le Hamas et a appelé le Mouvement de résistance islamique à déposer les armes et à reconnaître le droit qu’a Israël d’exister.


M. Errázuriz s’est ensuite félicité des progrès réalisés pour éliminer l’arsenal d’armes chimiques de la Syrie.  Le représentant a cependant souligné que la plupart des victimes du conflit avaient été tuées par des armes classiques et qu’il importait donc de s’abstenir de fournir les parties en armes afin de ne pas aggraver le conflit et les souffrances de la population civile.


Il a également appelé à la mise en œuvre urgente de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 2 octobre 2013.  M. Errázuriz a formulé l’espoir que la Conférence de Genève II sur la Syrie permettrait de générer l’élan nécessaire pour conclure un accord politique et a appelé les acteurs internationaux qui ont une influence sur les parties à s’engager à ne pas saper les principes définis dans le Communiqué de Genève même s’ils n’ont pas participé à la réunion au cours de laquelle ce document a été établi.


Il a également insisté sur l’importance d’assurer la représentation des femmes syriennes à tous les échelons des débats sur la Syrie.


Le représentant du Chili s’est dit également préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire au Liban et a appelé les dirigeants politiques de ce pays à veiller au fonctionnement des institutions en permettant notamment au nouveau Premier Ministre d’entrer en fonctions.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a dit accorder une attention particulière aux tentatives déployées pour conclure un accord-cadre entre Israël et la Palestine qui prévoit la création d’un État palestinien indépendant.  Il a souligné que toute solution imposée et déséquilibrée serait de courte durée.  Il a ensuite annoncé que le Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, se rendrait à Moscou dans deux jours. 


Le représentant a poursuivi en s’inquiétant de la poursuite des activités de colonisation israéliennes en territoire palestinien, ainsi que d’actions militaires en Cisjordanie qui, a-t-il déploré, ont entraîné la mort de Palestiniens.  Il a relevé qu’en 2013, 1 100 Palestiniens avaient dû fuir leur domicile du fait des activités israéliennes, soit 25% de plus que l’année précédente. 


Le représentant a noté que l’isolement de la bande de Gaza se poursuit et que les problèmes qui s’y posent découlent non seulement des actions d’Israël, mais également du manque d’unité parmi les Palestiniens.


Le représentant de la Fédération de Russie a ensuite appuyé le lancement des négociations entre le Gouvernement syrien et l’opposition.  Il a insisté sur l’importance d’assurer la participation au processus de dialogue d’acteurs clefs, l’Iran notamment. 


Le délégué russe a aussi appelé la Coalition nationale des forces de l’opposition syrienne à abandonner sa pratique de fixer des conditions préalables.  Le représentant a regretté que certains groupes de l’opposition, notamment issus de la communauté kurde, entre autres, n’aient pas été inclus dans la délégation de l’opposition qui se rendra à Montreux.


Il a salué la décision du Gouvernement syrien de se rendre en Suisse et d’y envoyer une délégation comprenant des femmes.  Il a aussi appelé les parties qui exercent une quelconque influence sur les groupes de l’opposition d’assurer leur coopération.  Le représentant a également évoqué la tenue récente de la Conférence internationale des bailleurs de fonds pour la Syrie, qui s’est tenue au Koweït, et a souhaité que l’ONU distribue l’aide financée par ces contributions en définissant clairement en quoi elle consistait et à qui elle était destinée.


M. GÉRARD ARAUD (France) a estimé que tout devait être fait, aujourd’hui, pour que les efforts déployés par le Secrétaire d’État américain soient couronnés de succès.  Pour la France, qui apporte son plein soutien aux efforts déployés par les États-Unis en vue de faire progresser les négociations en cours, les paramètres d’une solution sont connus et consacrés par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité.  Pour faire progresser les efforts actuels, les parties, a dit M. Araud, doivent s’abstenir de tout geste susceptible de nuire au processus en cours, notamment en matière de colonisation.


Le représentant a notamment rappelé que le Président de la République française avait appelé les autorités israéliennes à un « arrêt total et définitif de la colonisation » lors de sa visite en Israël et en Palestine du 17 au 19 novembre 2013.  De même, il convient de maintenir le soutien de la communauté internationale au développement économique palestinien, en particulier à Gaza, où la détérioration de la situation est particulièrement préoccupante.


En Syrie, face à la souffrance de la population et à la destruction du pays, le fatalisme ne doit pas l’emporter, a poursuivi M. Araud.  La semaine qui s’ouvre sera, il faut l’espérer, décisive, a-t-il dit, se félicitant en particulier de la participation de l’opposition syrienne, sous l’égide de la Coalition nationale, à la Conférence de Genève II.


L’objectif de Genève II, qui ne fait pas débat, est la mise en œuvre pleine et entière du Communiqué de Genève I, c’est-à-dire la formation d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs, y compris sur les forces armées et les services de sécurité, a déclaré le représentant, soulignant l’importance de rester unis dans la reconnaissance du Communiqué de Genève du 30 juin 2012 comme référence pour une solution politique en Syrie.


En outre, selon M. Araud, ceux qui ont du sang sur les mains, c’est-à-dire qui portent une responsabilité dans les crimes commis depuis plus de deux ans, ne doivent pas pouvoir participer à la transition politique.


Enfin, le représentant a affirmé que la France soutenait la détermination des autorités libanaises à se préserver des retombées politiques de la crise syrienne conformément à la Déclaration de Baabda de juin 2012, dans leur combat contre toutes les formes de terrorisme et dans leur engagement à lutter contre l’impunité.  L’ouverture du procès au Tribunal spécial pour le Liban marque une étape décisive dans la lutte contre l’impunité des actes terroristes, a-t-il déclaré.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a noté que les négociations de paix israélo-palestiniennes avaient débuté le 29 juillet 2013, il y a six mois, en rappelant que les parties s’étaient entendues sur un délai de neuf mois pour parvenir à un accord complet sur toutes les questions en suspens.  Elle a dit que les pourparlers de paix parrainés par les États-Unis se trouvaient maintenant à un stade critique.


Elle a exhorté Israël à revenir sur sa récente décision de construire 1 400 unités de logement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Elle a invité les deux parties à examiner minutieusement le plan sur les arrangements sécuritaires proposés par les États-Unis.  Notant que les membres du Quatuor s’étaient rencontrés au plus haut niveau le 27 septembre 2013, la représentante du Nigéria a espéré que l’économie et les institutions palestiniennes bénéficieraient du même appui que celui promis au processus de paix.  


Elle s’est félicitée de la rencontre, le 16 janvier à Amman, entre le Roi Abdullah II et le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, dans le but de promouvoir le processus de paix.


S’agissant de la Syrie, la représentante du Nigéria s’est félicitée des progrès réalisés dans l’élimination des armes et produits chimiques.  Elle a néanmoins exhorté le monde à ne pas perdre de vue les conséquences d’une guerre qui a déjà coûté la vie à plus de 100 000 personnes.


Elle a mis l’accent sur la dimension sexuelle de cette crise en notant que les femmes sont de plus en plus souvent victimes de violences sexuelles notamment dans les camps de réfugiés où elles sont sensées être protégées.  Jugeant que le retour de la paix est plus urgent que jamais, la représentante du Nigéria a espéré que la Conférence de Genève II parviendra à réunir les conditions nécessaires à la paix.  Elle a dit que seul un processus politique permettra de parvenir à une Syrie démocratique et prospère. 


Pour ce qui est du Liban, elle a condamné la série d’attentats terroristes qui ajoutent une difficulté supplémentaire à une situation déjà fragile.  Elle a appelé le peuple libanais à rester solidaire du monde politique pour préserver l’unité et faire face aux tentatives de déstabilisation. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a vu en l’année 2014 la possibilité de réaliser la paix au Moyen-Orient notamment depuis la reprise des négociations entre Israël et la Palestine.  Il a salué la décision, en début d’année, d’Israël de libérer un troisième lot de prisonniers palestiniens, se disant toutefois préoccupé par la décision récente de ce pays de construire davantage de colonies de peuplement en territoire palestinien.


Le représentant a aussi dénoncé la démolition, en 2013, à Jérusalem, de 663 domiciles palestiniens, ainsi que l’attaque du 13 janvier qui a pris pour cible une mosquée.  Le représentant a également condamné les tirs de roquettes qui prennent Israël pour cible.  Il a ensuite fait part du soutien de son pays à l’ensemble des mesures économiques promises par l’Union européenne en faveur des deux parties dans l’éventualité de la conclusion d’un accord.


Abordant la situation en Syrie, le représentant du Royaume-Uni a réclamé la création d’un organe politique provisoire afin de répondre aux aspirations du peuple syrien.  Il a noté que le Secrétaire général avait invité, hier, l’Iran à participer à la Conférence de Genève II et a souligné que si ce pays décidait d’y participer, il devait clairement indiquer qu’il partageait cet objectif.  Le représentant a aussi insisté sur l’importance d’assurer la participation des femmes aux négociations.


Le délégué britannique a indiqué que l’observatoire syrien des droits de l’homme estimait que 125 000 personnes avaient été tuées pendant le conflit.  Il a dénoncé les « bombardements aveugles » du régime Assad et réclamé le renvoi de la situation en Syrie à la Cour pénale internationale (CPI).  Le représentant a aussi signalé que 11 millions de Syriens avaient un besoin désespéré d’aide d’urgence, ce qui constitue, à ses yeux, une crise parallèle.


Il a annoncé qu’en plus des contributions promises lors de la Conférence de Koweït, son gouvernement s’était engagé à verser 163 millions de dollars supplémentaires pour financer l’aide à destination de la Syrie, portant ainsi à près d’un milliard de dollars sa contribution globale, la somme la plus importante jamais consacrée par le Royaume-Uni à une crise dans le monde.


Il a insisté sur l’importance d’assurer la protection du personnel humanitaire, dénonçant notamment le fait que 47 travailleurs humanitaires aient perdu la vie depuis le début du conflit.  Il a également accusé le Gouvernement syrien d’entraver sciemment l’acheminement de l’aide humanitaire dans le pays.


M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a estimé qu’en l’absence d’une solution définitive, juste et équitable, garantissant à Israël sa sécurité et aux Palestiniens un État indépendant et viable, il serait difficile de prétendre à l’instauration d’une paix effective et durable au Moyen-Orient.  Le représentant a ensuite précisé que seule la voie d’un règlement négocié, durable et juste est de nature à permettre au peuple palestinien de recouvrer ses droits fondamentaux et au peuple israélien de vivre en paix et en sécurité dans les frontières de 1967. 


« L’option pour la paix, a-t-il ajouté, est naturellement incompatible avec la poursuite de la colonisation des territoires occupés, le blocus continu de Gaza, les raids aériens sur des populations civiles, les attaques aux roquettes contre des citoyens israéliens innocents », a énuméré le représentant.  « Pour nous, il est venu le temps de la reconnaissance d’un État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël », a-t-il également plaidé avant de saluer les efforts de la communauté internationale en faveur d’une solution durable au conflit.


« Nous n’avons pas le droit de laisser tout un peuple aller à son effondrement », a ensuite indiqué le représentant en abordant la question de la crise syrienne.  Il a appelé la communauté internationale à utiliser tous les moyens pour arrêter cette tragédie, et il a en outre souhaité que ceux qui ont utilisé les armes chimiques, autant que ceux s’étant rendus coupables d’atteintes graves aux droits de l’homme et au droit international humanitaire soient traduits devant un tribunal international. 


Il a souhaité que la deuxième Conférence de Genève sur la Syrie puisse permettre de trouver une solution à la crise, et il a invité la communauté internationale à prendre les devants en réfléchissant aux défis d’accompagnement de la Syrie dans ses efforts de reconstruction et de rétablissement de la paix. 


Il a par ailleurs évoqué la situation au Liban qui est devenu le théâtre des attentats à la voiture piégée et d’autres actes terroristes.  Il a invité la communauté internationale à accorder plus d’attention au Liban qui subit les conséquences de la crise syrienne, et à aider le pays à préserver son unité, sa cohésion et sa stabilité. 


M. EMMANUEL NIBISHAKA(Rwanda) a appelé les parties israélienne et palestinienne à faire des concessions pour parvenir à une solution à deux États.  Les parties doivent s’abstenir de tout acte de provocation, y compris de toute propagande par voie de média.


Il a condamné les tirs de roquettes constants de Gaza vers Israël qui risquent de détériorer une situation déjà précaire.  Il s’est dit préoccupé par l’aggravation de la situation en Syrie.  Alors que des millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire, il a exhorté les parties à saisir l’opportunité de la Conférence de Genève II pour trouver une solution politique à la crise syrienne.


Il a invité toutes les parties à s’abstenir de fournir des armes aux belligérants.  Il s’est particulièrement inquiété de la situation de milliers de civils coincés dans les combats et des conséquences de la crise syrienne sur les tensions sectaires au Liban.   


M. LIU JIEYI (Chine) a estimé que la création d’un État palestinien indépendant est la seule issue au conflit que connaît la région.  Il a appuyé les pourparlers en cours entre Israël et la Palestine et a appelé les parties à reconnaître leurs préoccupations respectives.  Le représentant a condamné les activités de colonisation d’Israël et a réclamé la cessation des violences contre les civils innocents ainsi que la levée du blocus de Gaza.


Le délégué a ensuite appelé le Quatuor à adopter des mesures concrètes et a par ailleurs engagé le Conseil de sécurité à renforcer son rôle sur ce dossier.  Le représentant a fait savoir que la Chine avait récemment accueilli pour la première fois et simultanément des dirigeants israéliens et palestiniens et que le Ministre chinois des affaires étrangères s’était récemment rendu dans la région.


Abordant la situation en Syrie, il a insisté sur l’importance de lancer des négociations afin de trouver une issue au conflit.  Il a appuyé la tenue de la Conférence de Genève II et a souligné la nécessité de définir une issue politique conduite par la population syrienne et d’assurer la réconciliation nationale.


Le représentant a aussi insisté sur l’importance de veiller à l’acheminement de l’aide humanitaire dans le pays.  Il a également exhorté les parties à faire preuve de volonté politique et à trouver une solution conforme aux attentes de la communauté internationale.


M. NAWAF SALAM (Liban) a prévenu que l’avenir des négociations entre Israéliens et Palestiniens se trouve compromis aujourd’hui par la poursuite de la colonisation israélienne.  « Dans notre partie du monde », pour sauver les perspectives de paix, il faut savoir se faire entendre, a dit le représentant au Conseil de sécurité. 


Il s’est ensuite félicité des annonces de contributions faites à la deuxième Conférence internationale des bailleurs de fonds pour la Syrie et les pays voisins, qui vient de se tenir le 15 janvier.  Le Liban, a-t-il affirmé, accueille désormais une moyenne de 3 000 réfugiés syriens par jour et il a dépassé, depuis plusieurs mois déjà, le million de réfugiés, ce qui représente près du quart de la population libanaise.  Cette situation, a averti le représentant, commence à prendre une dimension « existentielle » au Liban, le plus petit État qui abrite le plus de réfugiés.


Il est temps que la communauté internationale assume ses responsabilités humanitaires et parlent d’une même voix pour demander l’ouverture de couloirs humanitaires et construire des camps à l’intérieur de la Syrie et à ses frontières.  Cela n’a rien d’irréaliste car ce qui l’est, c’est de ne pas admettre que le Liban ne peut plus faire supporter le poids de la situation actuelle, a dit le représentant. 


Si le Conseil a su adopter à l’unanimité la résolution 2118 (2013) sur l’élimination des armes chimiques en Syrie, serait-il irréaliste d’espérer le même engagement face à la situation humanitaire? s’est demandé le représentant. 


À la veille de la Conférence de Genève II, a-t-il encore demandé, serait-il irréaliste d’espérer que le même leadership international renouvelle son engagement à veiller à la pleine mise en œuvre du Communiqué de Genève de 2012 et de son plan d’action?


Le représentant a aussi parlé de la mise en œuvre de la résolution 1701 (2006) et des violations israéliennes.  Il a rappelé que le 9 janvier dernier, son pays s’est plaint de la « guerre électronique » lancée par Israël contre le Liban et a exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités en condamnant ces violations flagrantes du droit international et en prenant les mesures qu’il faut pour y mettre fin. 


Saluant, une nouvelle fois, la création en septembre dernier du Groupe international d’appui au Liban, le représentant a souligné qu’un tel soutien est nécessaire pour protéger le pays des retombées de la crise syrienne et lui éviter d’entrer dans la bataille des rivalités régionales et dans des guerres par procuration.


M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a salué les efforts constants des États-Unis, notamment du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, pour aider les Israéliens et les Palestiniens à parvenir à un accord.  Il a espéré que l’on parviendra à une solution équitable garantissant la création d’un État palestinien indépendant et souverain sur tous les territoires occupés depuis 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. 


Il s’est inquiété de déclarations de hauts responsables israéliens qui ont remis en cause la solution à deux États.  Il s’est dit également préoccupé de la volonté de dirigeants israéliens de maintenir des soldats dans la vallée du Jourdain, alors que l’ancien chef du Mossad a déclaré que cette vallée n’était pas essentielle pour la sécurité d’Israël. 


S’agissant de la situation en Syrie, il a dit la nécessité de parvenir à une solution politique par le dialogue avant d’appuyer les efforts du Secrétaire général et du Représentant spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabespour l’organisation de la Conférence de Genève II.  Il a estimé que la situation en Syrie ne devait pas détourner l’attention du Conseil de sécurité sur la nécessité de mettre en œuvre ses résolutions demandant le retrait des forces israéliennes de tous les territoires arabes occupés, dont le Golan syrien. 


M. ABDALLAH YAHYA A. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a déclaré qu’Israël continuait d’anéantir les espoirs des Palestiniens pour une paix durable.  Il a appelé à un règlement juste et définitif de la question palestinienne.  Si la force d’occupation libère certains prisonniers politiques, elle garde aussi des centaines de prisonniers, qui sont souvent des adolescents de moins de 18 ans.


Il a fustigé les attaques croissantes menées par les colons israéliens.  Toute tentative de rendre les Palestiniens responsables des tensions est inadmissible, a-t-il dit.  Le représentant de l’Arabie saoudite a affirmé que personne ne devrait être trompé par cette déformation des réalités avant d’insister sur le fait que l’occupation était au centre du problème.


Il a condamné toutes les tentatives israéliennes de modifier l’identité historique des lieux saints et la composition démographique de Jérusalem-Est par des expulsions de population.  Il s’est inquiété de l’annonce de la construction de 1 400 nouvelles unités de logement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.


Par ailleurs, il a estimé que la crise syrienne représentait la plus grande catastrophe humanitaire de ce siècle et a dénoncé le génocide d’un peuple par son gouvernement.  Il a regretté que le Conseil de sécurité ne soit pas capable de s’entendre sur l’adoption d’une déclaration déplorant au moins les violations les plus graves du droit international perpétrées par le Gouvernement syrien.


Il a espéré que la Conférence de Genève II permettra de parvenir à un gouvernement de transition qui sera en mesure de protéger tous les Syriens.  « Ceux dont les mains sont souillées par le sang syrien ne peuvent être autorisés à participer à la Conférence de Genève II », a estimé le représentant de l’Arabie saoudite.  Il s’est opposé à la participation de l’Iran à cette Conférence en expliquant que ce pays avait envoyé des troupes soutenir le régime syrien.  


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) s’est félicité de la tenue, dans deux jours, de la Conférence de Genève sur la Syrie et de l’élan politique qu’elle devrait générer.  Il s’est dit convaincu qu’une transition agréée était encore possible, tout en faisant observer que si les normes définies dans le cadre du Communiqué de Genève de juin 2012 avaient été mises en œuvre plus tôt, le rétablissement de la paix dans le pays et la région serait moins redoutable à l’heure actuelle.


M. Patriota a formé l’espoir que la Conférence de Genève II sera l’occasion de lancer un processus qui débouchera sur la formation d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs et établi par consentement mutuel.  Il a également souligné qu’à l’issue de Genève II devait reposer sur le Communiqué final de la première Conférence de Genève.


Le représentant a appelé les parties à s’engager sur la voie du dialogue et à rejeter une fois pour toute « l’illusion d’une victoire militaire », ajoutant que cette responsabilité revient en premier lieu au Gouvernement syrien et que l’opposition syrienne doit rendre la pareille.  Le représentant a aussi exhorté les parties à s’abstenir d’appuyer les groupes extrémistes et a appelé à la cessation des livraisons d’armes. 


Il a également insisté sur l’importance pour les femmes syriennes de participer à la Conférence de Genève II ainsi qu’à l’ensemble du processus politique.  M. Patriota a également dit être gravement préoccupé par la situation humanitaire qui prévaut en Syrie et a exhorté toutes les parties à autoriser l’accès sans entrave du personnel et de l’aide humanitaire.


Le représentant du Brésil a également évoqué l’augmentation de l’instabilité au Liban et a appelé la communauté internationale à continuer d’appuyer les institutions étatiques.  Il a salué l’ouverture, le 16 janvier, du procès relatif à l’attaque qui a coûté la vie à l’ancien Premier Ministre Rafiq Hariri.  M. Patriota a ensuite appelé les forces politiques à assurer la formation d’un nouveau cabinet capable d’épargner au pays davantage de déstabilisation.


M. Patriota a ensuite dit être alarmé par la saisie de territoires, dans la province d’Anbar, en Iraq, par des terroristes affiliés à Al-Qaida.  Il a appelé les autorités iraquiennes à répondre aux causes premières des problèmes actuels et à maintenir le caractère inclusif du dialogue national et du processus politique.


L’instabilité que connaît actuellement l’Iraq et l’augmentation croissante du nombre de victimes civiles renforcent notre perception qu’une paix durable ne pourra être atteinte par l’intermédiaire d’actions unilatérales sans l’autorisation du Conseil de sécurité, a-t-il estimé.


Le Brésil se félicite par ailleurs de la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens dans l’espoir que les pourparlers aboutiront à la réalisation de la solution à deux États, sur la base des frontières de 1967.  Le représentant a salué les efforts déployés par la communauté internationale, en particulier par le Secrétaire d’État américain, M. John Kerry.


Il a regretté, cependant, qu’après des nouvelles encourageantes en ce qui concerne la libération de prisonniers palestiniens, le Gouvernement israélien eût annoncé des plans pour la poursuite de la construction d’unités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé.  Ces colonies sont illégales et représentent un obstacle à une solution pacifique du conflit, a—t-il dit. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a fait état des travaux du Comité de Jérusalem, encore appelé Comité d’Al-Qods, qui, sous la présidence du Roi Mohamed VI, et avec la présence du Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, ont pris fin il y a deux jours au Maroc.  Cette rencontre a adopté une déclaration qui réitère l’importance de l’indépendance de la Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale, a-t-il indiqué entre autres. 


Il a ensuite salué les actions de la communauté internationale, notamment du Secrétaire d’État américain, pour les efforts consentis pour la paix entre Israéliens et Palestiniens.  Il a néanmoins indiqué que ces efforts ne seraient déterminants que si Israël mettait fin à ses politiques de peuplement.  Il a en outre salué la patience du peuple palestinien qui endure des souffrances depuis des décennies.  « Tout échec nouveau des pourparlers pourrait mener à plus de violence », a-t-il mis en garde, ajoutant que les peuples de la région ne pouvaient supporter une nouvelle escalade de violence.


Le représentant a par ailleurs déploré l’impact de la crise syrienne qui touche tous les pays voisins, et il a souligné que le Maroc avait ouvert un hôpital en Jordanie pour prendre soin des réfugiés syriens.  Il a affirmé que la Conférence de Genève II serait le test de vérité pour mettre sur pied les bases d’un dialogue solide qui garantisse l’intégrité de la Syrie.  Il a souhaité qu’une solution politique y soit trouvée. 


Au sujet du Liban, il a rappelé l’indépendance et l’unité du pays et a fait part de son soutien au peuple libanais qui vit des moments pénibles.


M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a invité Israéliens et Palestiniens à ne pas prendre de mesures unilatérales qui influeraient négativement sur le processus de paix.  Il a ainsi déploré l’annonce par le Ministre israélien du logement et des constructions, le 10 janvier dernier, de la construction de nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Il a estimé qu’aider les Palestiniens à créer les fondations d’une économie viable devrait contribuer à faire avancer le processus politique.


Il a annoncé que le Japon allait continuer à mobiliser des investissements privés en Palestine, notamment grâce à un programme intitulé « Corridor de la paix et de la prospérité » que mène le Gouvernement japonais, ainsi que par le biais de la Conférence pour la coopération des pays d’Asie de l’Est pour le développement de la Palestine.  Dans le cadre de ce dernier organe qui a été lancé en février dernier à Tokyo, il s’agit de mobiliser des ressources pour promouvoir le développement de la Palestine, a-t-il précisé.


Au sujet de la crise syrienne, le représentant a confirmé la participation du Japon à la Conférence de Genève II et il a invité le Gouvernement syrien et l’opposition à s’engager dans des négociations directes pour mettre fin à la violence et établir un gouvernement de transition en respect au Communiqué de Genève de juin 2012. 


Il a également plaidé pour que l’assistance humanitaire soit assurée sur le terrain.  Il a rappelé que le Japon a annoncé un don de 120 million de dollars au cours de la Conférence sur la Syrie qui a eu lieu au Koweït le 15 janvier dernier.  Il a précisé que cette assistance humanitaire du Japon venait s’ajouter au soutien apporté aux pays voisins de la Syrie, pour un montant total de 275 millions de dollars depuis le début de la crise. 


Il a enfin dit la disponibilité du Japon à contribuer au démantèlement des armes chimiques syriennes, comme en témoigne la somme de 18 millions de dollars octroyée par le pays au fonds d’affectation spéciale consacré à la destruction des armes chimiques syriennes, et mis en place par les Nations Unies et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).


« Un processus hésitant vaut mieux qu’une rupture des pourparlers », a déclaré M. MASOOD KHAN (Pakistan), en saluant l’importance des négociations lancées en juillet 2013.  Il a espéré que ces négociations déboucheront sur la mise en place d’une solution à deux États.


Par ailleurs, il s’est particulièrement félicité de la tenue, cette semaine en Suisse, de la Conférence de Genève II après une longue période d’attente frustrante.  Il a souhaité que la communauté internationale ne laisse pas passer cette opportunité de répondre aux besoins du peuple syrien. 


Il a rappelé que ce conflit particulièrement brutal avait coûté la vie à plus de 100 000 Syriens, 9 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire.  Tout en rappelant qu’il n’y avait pas de solution militaire à ce conflit, le représentant du Pakistan a insisté sur le fait qu’une solution politique nécessitait le consentement de toutes les parties.  Il a demandé à toutes les parties d’interrompre leurs opérations militaires pendant les pourparlers de Genève II.


Mme MÓNICA BOLAÑOS PEREZ (Guatemala) a plaidé en faveur de la diplomatie et du dialogue comme meilleurs moyens de résoudre sur le long terme chaque conflit qui sévit au Moyen-Orient.  En ce qui concerne la Syrie, elle a demandé ardemment de faire cesser la violence, arguant que la lutte armée ne constituait pas une solution. 


Elle a invité les Syriens à s’engager sur la voie du dialogue politique, appelant à cet effet la communauté internationale à soutenir cet engagement.  Saluant l’opportunité de dialogue que représente la Conférence de Genève II, elle a espéré que tant le Gouvernement que les groupes d’opposition allaient y participer de manière constructive.


S’agissant du processus de paix au Moyen-Orient, Mme Bolaños Perez a émis des doutes quant à son issue.  Elle a en effet souligné le refus de s’engager dans des négociations formelles, la difficulté des parties à se détacher de leurs positions traditionnelles, ainsi que les mesures unilatérales qui compromettent les progrès. 


La seule solution viable reste cependant la solution à deux États vivant en paix et en sécurité, a-t-elle estimé, invitant la communauté internationale à s’engager dans ce sens, en particulier le Quatuor et les intervenants régionaux.  La représentante a recommandé aux deux parties d’éviter de mettre en danger les discussions en cours.  Elle leur a aussi demandé de faire preuve de maturité et de sens de l’engagement.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), a affirmé que certaines délégations avaient délibérément évoqué la situation dans son pays d'une manière provocante et trompeuse.  Ils ont, a-t-il dit, cité un certain nombre d’allégations et d’accusations qui ne servent qu’à alimenter le terrorisme et l'extrémisme en Syrie et dans la région et détournent l'attention de la question fondamentale en discussion aujourd’hui qui est de discuter des moyens de mettre un terme à l'occupation israélienne des terres arabes.


Le représentant a ajouté qu’il ne répondrait pas sur ce point aux déclarations de pays qui soutiennent les terroristes et facilitent leur infiltration en territoire syrien à travers les frontières avec les pays voisins.  Leurs propos, a-t-il estimé, ne font qu’encourager l'extrémisme et la dévastation en Syrie et œuvrent à contrecarrer toute solution pacifique de la crise syrienne, y compris les efforts déployés en vue de convoquer la Conférence de Genève II, à laquelle le Gouvernement syrien a accepté de participer sans conditions préalables.


Le délégué syrien a rappelé les responsabilités historiques et légales des Nations Unies pour la réalisation de l’indépendance et de la souveraineté de l’État de Palestine.  Il a déploré le fait que les gouvernements israéliens successifs aient commis des violations systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire. 


Il a également décrié la politique de colonisation mise en place par Israël, ainsi que, selon lui, des lois racistes et la violation des lieux saints islamiques et chrétiens tout comme les exactions commises par les autorités israéliennes sur les populations palestiniennes.  Il a fait état de l’occupation du Golan syrien par les forces israéliennes depuis des décennies.


Il a déclaré que les colonies de peuplement israéliennes y ont toujours cours, de même que des traitements injustes à l’encontre des populations locales.  Il a ainsi cité, entre autres, la discrimination raciale, les détentions arbitraires, la torture, la confiscation des ressources naturelles du Golan syrien occupé et le refus fait aux populations de pratiquer leur culture, notamment la langue arabe.  Il a en outre évoqué la construction d’un mur de séparation à l’est de la ville syrienne de Majd Shams par Israël, la Puissance occupante.


Le représentant a ensuite indiqué qu’Israël est tenu pour responsable des activités de groupes terroristes qui sévissent dans le Golan syrien occupé.  Il a, dans ce contexte, rappelé les enlèvements de soldats de la paix de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) qui, selon lui, témoignent de ces activités de groupes terroristes.  Il a aussi déploré la duplicité de la communauté internationale et des Nations Unies qui n’ont pas mené d’enquête pour élucider les circonstances exactes de ces enlèvements. 


Il a, ensuite, appelé les États Membres à transformer les mots en actions concrètes en obligeant Israël à respecter les résolutions des Nations Unies et à mettre fin à l’occupation des territoires arabes, et aux conséquences désastreuses qui y sont liées, notamment pour les peuples arabes qui y sont assujettis depuis des décennies. 


M. Ja’afari a demandé ensuite que certains pays cessent de se mentir en refusant de voir la vérité qui est qu’Israël a été créé dans une perspective de colonisation et n’a jamais été intéressé par la paix.  Il a affirmé que les nations du Moyen-Orient aspirent à la paix et à la prospérité, mais que certains États travaillent contre cet idéal, dans le but inavoué de créer de nouvelles zones de tensions, et de détourner ainsi l’attention de la communauté internationale d’Israël, mettant fin par là à l’espoir de voir l’occupation israélienne des territoires arabes prendre fin.


M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a affirmé que l’année 2014 serait critique pour le Moyen-Orient.  Il a formé l’espoir que le lancement de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien soit l’occasion d’appuyer davantage la réalisation de ses droits inaliénables.  Il a averti que tout échec à conclure un accord de paix risquerait de déboucher sur un nouveau cycle de violence.  Il a par ailleurs souligné que les activités de peuplement devaient cesser au plus tôt pour assurer une solution durable pour la région.


Le représentant a également affirmé que la poursuite du blocus de la bande de Gaza était un obstacle au processus de paix et a réclamé la pleine mise en œuvre de la résolution 1860 (2009).


M. Kohona a ensuite annoncé que le Président du Sri Lanka s’était récemment rendu en Israël, en Palestine et en Jordanie et que des accords avaient notamment été conclus entre son pays et la Palestine pour créer une Commission conjointe Sri Lanka-Palestine ainsi qu’un centre de formation professionnelle.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a déclaré que la réussite du Conseil de sécurité à résoudre la question israélo-palestinienne lui confèrerait une nouvelle stature.  Il a salué les efforts des États-Unis et de son Secrétaire d’État pour inciter les parties à parvenir à une solution durable. 


Il a dit qu’Israël persistait à violer les droits des Palestiniens.  Tout en notant qu’Israël venait de relâcher 104 prisonniers, le représentant de l’Indonésie a relevé que ce pays détenait encore des centaines d’enfants palestiniens.  Il s’est dit particulièrement consterné d’apprendre que de nombreux Palestiniens n’ont plus accès à de l’eau potable du fait de la destruction lors d’opérations militaires israéliennes de puits et infrastructures d’approvisionnement d’eau. 


Il a aussi demandé aux autorités israéliennes de prendre toutes les mesures afin que les colons israéliens cessent d’attaquer des Palestiniens et de désacraliser des sites religieux à Jérusalem-Est.  Il a estimé que l’avènement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967 avec comme capitale Jérusalem-Est est le seul moyen de répondre aux légitimes attentes du peuple palestinien. 


Il a indiqué que l’Indonésie accueillerait fin 2014 une conférence sur la coopération des États d’Asie de l’Est au fin du développement de la Palestine.  Par ailleurs, il a appelé toutes les parties en conflit en Syrie à cesser toutes les hostilités et à respecter le droit international humanitaire en facilitant l’accès de l’aide humanitaire.  Il a espéré que la Conférence de Genève II permettra d’aboutir à un processus politique inclusif reflétant les attentes de tous les Syriens.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a dit l’importance de parvenir à une solution à deux États sur la base des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Il a exhorté toutes les parties à respecter leurs obligations internationales, en citant l’Initiative de paix arabe, les Accords d’Oslo, la Feuille de route du Quatuor, les termes de référence de Madrid et toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Il a fermement condamné les annonces de nouvelles constructions de colonies de peuplement et s’est inquiété de la recrudescence de violences de la part des colons israéliens.  Il s’est particulièrement inquiété de la gravité de la situation à Gaza, où le blocus illégal continue d’affecter durement la vie des citoyens palestiniens. 


En tant que Vice-Présidente du Comité spécial d’enquête sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme de la population palestinienne dans les territoires occupés, la Malaisie n’a plus besoin de nouvelles preuves de l’oppression israélienne, a dit M. Haniff. 


Par ailleurs, il a affirmé que la Malaisie avait annoncé une nouvelle contribution de 500 000 dollars lors de la deuxième conférence d’annonce de contributions humanitaires pour la Syrie.  Il a espéré que la Conférence de Genève II permettra de parvenir à une solution négociée de nature à répondre aux attentes de tous les Syriens.  Il s’est inquiété de la répercussion croissante du conflit syrien sur le Liban.  Il a appelé les voies de la modération à prévaloir.


M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a estimé que le peuple palestinien a le droit d’affirmer sa souveraineté sur tous ses territoires, y compris ceux occupés depuis 1967.  Il a souhaité qu’en cette Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien, une paix durable puisse découler des pourparlers en cours entre Palestiniens et Israéliens.


Il a en outre émis le vœu que ces négociations puissent permettre de trouver des solutions à toutes les questions qui divisent les deux parties, et il a ajouté qu’Israël est responsable des blocages des pourparlers par ses acticités de peuplement. 


Il a par ailleurs appelé à la levée du siège de la bande de Gaza qui crée d’énormes souffrances pour les populations.  Le représentant s’est ensuite dit inquiet concernant la crise syrienne et ses conséquences dans les pays voisins.  Il a souhaité que la Conférence de Genève II puisse permettre de trouver une solution durable à la question, dans le respect de la souveraineté du peuple syrien et de l’intégrité du territoire syrien. 


Il a en outre plaidé afin que les auteurs d’atrocités et de crimes par l’usage d’armes chimiques soient poursuivis, et que le Moyen-Orient soit une zone exempte d’armes chimiques et d’armes de destruction massive.


M. LEVENT ELER (Turquie) a regretté l’absence de progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient au cours de l’année 2013.  Il a cependant salué les efforts du Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry, qui permettent d’aborder l’année 2014 avec optimisme, en vue de parvenir à une solution à deux États. 


Pour cela, il faut que les parties s’abstiennent de prendre des mesures qui compromettraient les négociations, a-t-il prévenu.  Il a invité à planifier chaque étape avec beaucoup de soin.  Par exemple, a-t-il fait remarquer, si les parties sont sincères en ce qui concerne le processus, il n’est pas utile de coupler systématiquement la libération de prisonniers avec la construction de nouveaux logements.  Seule une résolution juste et complète du conflit aboutira à une paix authentique et durable, a-t-il dit.  Il a aussi souligné la responsabilité de la communauté internationale dans ce processus.


L’année 2014 a été proclamée par l’Assemblée générale « Année de la solidarité avec le peuple palestinien », a rappelé le représentant turc, qui a plaidé en faveur d’une Palestine forte et, dès lors, de l’octroi du statut d’État Membre de l’ONU.  Il a assuré que la Turquie faisait ce qu’elle pouvait pour alléger les difficultés du peuple palestinien, en soutenant divers projets en Palestine. 


Ce soutien ne peut cependant porter tous ses fruits que si l’économie fonctionne à plein, sans restrictions à l’accès des biens et de la main-d’œuvre, a-t-il relevé, avant de demander la levée de l’embargo imposé à Gaza.


Une autre source d’optimisme est l’approche de la Conférence de Genève II sur la Syrie, a poursuivi M. Eler, qui a cependant exprimé son inquiétude face à l’escalade des attaques à Alep.  Il a appelé à cesser immédiatement la violence et à laisser passer les convois humanitaires partout où la population est dans le besoin. 


Le représentant a aussi soulevé le problème de la crise humanitaire engendrée par la crise syrienne dans les pays voisins de la Syrie.  Lors d’une réunion qui a eu lieu le 17 janvier en Turquie, les Gouvernements du Liban, de la Jordanie, de l’Iraq, de l’Égypte et de la Turquie, avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont appelé la communauté internationale à renforcer leur solidarité avec les pays de la région qui accueillent la majorité des réfugiés syriens. 


Il a, à nouveau, lancé un appel au Conseil de sécurité pour qu’il discute d’une stratégie, dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, pour mettre fin à la plus grande crise humanitaire du XXIe siècle.  Enfin, il a déploré que la première étape de l’élimination des armes chimiques de la Syrie n’ait pas été finalisée. 


Mme ALYA AHMED SEIF AL-THANI (Qatar) a relevé que le processus de paix est le meilleur moyen de restaurer la paix au Moyen-Orient.  Elle a noté que tout accord doit se fonder sur la cessation de l’occupation et souligner les droits inaliénables du peuple palestinien. 


Elle a ensuite déploré les politiques mises en œuvre par les autorités israéliennes telles que les colonies de peuplement, les démolitions de domiciles de populations palestiniennes, les expulsions forcées de personnes, ainsi que des attaques répétées contre la mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem.  


La représentante a ensuite parlé de la crise syrienne et a dit que le régime avait utilisé des armes chimiques contre des populations civiles.  Elle a plaidé pour que ces actes fassent l’objet de jugements devant des instances judiciaires internationales.  « Est-il possible que certains écoutent encore les affirmations du régime syrien? » s’est-elle interrogée en déplorant les « campagnes meurtrières du régime », notamment contre la ville d’Alep où des bombes à baril auraient été utilisées. 


Elle a déploré le blocus, par le régime, du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, en Syrie.  Elle a salué les efforts des pays voisins qui apportent une assistance aux réfugiés venant de Syrie.  Elle a invité le Conseil de sécurité et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités en traduisant les auteurs de violations de droits de l’homme en justice.  Elle a enfin souhaité que la Conférence de Genève II puisse aboutir à une solution à cette crise.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a pleinement soutenu la Conférence de Genève II qui doit se tenir le 22 janvier.  Il a réitéré le fait que la seule solution possible était une transition politique authentique, basée sur la pleine mise en œuvre du Communiqué de Genève, qui préserve la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie. 


De même, il a dit que toute élection en Syrie ne devrait être organisée que dans le cadre du Communiqué de Genève, demandant au régime et à l’opposition de mettre pleinement en œuvre ce texte.  L’Union européenne se félicite du fait que le Secrétaire général de l’ONU ait invité la coalition nationale des forces révolutionnaires et d’opposition syriennes à participer à la conférence, ainsi que de son engagement à y faire participer les femmes.  Il faut, a-t-il ajouté, que le processus de Genève s’attache aussi à promouvoir des mesures de confiance, comme des accords sur des cessez-le-feu. 


M. Mayr-Harting a condamné l’escalade des attaques du régime syrien qui engage sa responsabilité.  Il s’est inquiété de l’expansion des groupes extrémistes et de leur implication dans le conflit.  Il a rappelé que l’Union européenne avait toujours soutenu les groupes de la société civile afin de parvenir à une solution politique du conflit.  L’Union européenne soutient la participation des femmes et de la société civile dans le processus de transition politique, a-t-il indiqué, encourageant les deux parties à nommer des femmes dans leurs délégations à la Conférence de Genève II.  Les Nations Unies doivent faciliter la participation de ces groupes, a-t-il ajouté. 


Par ailleurs, le représentant a appelé le Conseil de sécurité à s’attaquer de toute urgence aux violations de droits de l’homme et du droit international humanitaire en Syrie, notamment par la saisine de la Cour pénale internationale (CPI), comme cela a été demandé par une lettre de la Suisse du 14 janvier 2013.


Sur le plan humanitaire, le représentant a rappelé que l’Union européenne avait promis des dons à hauteur de 550 millions d’euros lors de la Conférence internationale des bailleurs de fonds pour la Syrie du 15 janvier dernier.  Il a plaidé en faveur d’un accès humanitaire sans entrave en Syrie, en exhortant les parties et en particulier le Gouvernement syrien à permettre un accès libre et sûr à la population dans le besoin. 


M. Mayr-Harting a aussi apprécié le démarrage du transfert des armes chimiques en dehors de Syrie en vue de leur destruction, opérations pour lesquelles l’Union européenne a apporté son aide.  Enfin, il a lancé un appel à tous les combattants en Syrie, y compris ceux du Hezbollah, afin qu’ils se retirent immédiatement.


Passant au processus de paix au Moyen-Orient, le représentant de l’Union européenne a salué le leadership du Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, et du Premier Ministre israélien, M. Benyamin Netanyahu, ainsi que les efforts déployés par le Secrétaire d’État américain, M. John Kerry.  Il a assuré que l’Union européenne était prête à contribuer à des accords postconflit pour garantir la durabilité d’un accord de paix.  Dans ce contexte, l’Union européenne fournira aux deux parties un soutien exceptionnel en termes de politique, d’économie et de sécurité, a-t-il annoncé.  Dans le cas où un accord de paix définitif serait conclu, l’Union européenne offrirait un partenariat spécial de privilèges à la Palestine, dont un accès aux marchés européens et des liens culturels et scientifiques, a-t-il ajouté. 


M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ (Cuba) a appelé le Conseil de sécurité à adopter des mesures concrètes pour pousser Israël à mettre fin à ses agressions contre le peuple palestinien.  Il a dit que les agissements d’Israël sont contraires aux résolutions de l’ONU, posent une menace à la paix et à la sécurité régionales et internationales et violent les droits de l’homme de tout un peuple. 


Le représentant de Cuba a affirmé qu’il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient tant que ces agressions persisteront et tant que les droits légitimes des Palestiniens ne seront pas pris en compte.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à approuver sans délai la demande d’adhésion formulée en 2011 par la Palestine pour devenir État Membre des Nations Unies. 


Il a dit que Cuba continuera d’appuyer la lutte pour l’autodétermination de la Palestine.  Il s’est réjoui de l’adoption de la déclaration faisant de 2014 l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. 


S’agissant de la Syrie, le représentant de Cuba a condamné toutes les violences qui frappent des civils innocents.  Néanmoins, il s’est opposé à toute tentative de traduire une prétendue volonté de protéger des vies par la justification d’une intervention étrangère. 


Il a salué l’adhésion de la Syrie à la Convention d’interdiction de l’utilisation des armes chimiques et les accords intervenus pour la destruction de l’arsenal chimique syrien.  À ceux qui promeuvent un changement de régime en Syrie, le représentant de Cuba a appelé à éviter toute manipulation géopolitique afin que soit préservée la souveraineté de la Syrie sans aucune ingérence extérieure.


M. PENDAPALA NAANDA (Namibie) s’est dit persuadé que le principal problème politique du Moyen-Orient demeure l’agression systématique du peuple palestinien par Israël.  Il a exprimé sa préoccupation face à la campagne de colonisation qui perdure dans les territoires occupés.  Il a estimé que cette campagne menace de rendre impossible la solution à deux États sur la base des frontières de juin 1967. 


Le délégué s’est aussi dit très inquiet du nombre croissant de colonies de peuplement israéliennes dans les territoires occupés.  Il a souligné la volonté de la Namibie de continuer d’appuyer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. 


Par ailleurs, il a estimé que le Conseil de sécurité a la responsabilité de défendre la juste cause du peuple palestinien en adoptant des mesures pratiques visant à mettre fin aux abus d’Israël.  


Mme KADRA AHMED HASSAN (Djibouti), s’exprimant au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a regretté que, malgré les avancées positives vers une solution durable à la question de Palestine, les conditions dans le Territoire palestinien occupé se détériorent du fait de la poursuite par Israël de ses activités de colonisation et du maintien du blocus imposé à Gaza. 


Les activités de colonisation israéliennes, qui se sont accrues récemment, demeurent les principales difficultés dans les négociations, a-t-elle remarqué en demandant à la communauté internationale de s’attaquer sérieusement à ce problème.  Elle a réaffirmé que la construction de colonies dans le Territoire palestinien occupé compromet l’intégrité territoriale, la viabilité et la continuité de l’État palestinien sur la base des frontières d’avant 1967 et constitue clairement une violation du droit international.


Israël continue à tenir tête à la communauté internationale en instaurant sur le terrain des conditions qui altèrent le caractère arabe ainsi que la composition démographique de Jérusalem-Est occupé, a-t-elle aussi déploré.  La représentante a attiré l’attention sur les provocations relatives aux sites religieux, qui risquent d’attiser le conflit. 


Elle a réaffirmé les droits du peuple palestinien à Jérusalem-Est, qui forme une part intégrante du Territoire palestinien occupé depuis 1967.  L’OCI réaffirme également que l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen-Orient exige des mesures fermes et promptes de la part du Conseil de sécurité afin de faire appliquer le droit international par Israël.  L’OCI réaffirme aussi la responsabilité permanente des Nations Unies en ce qui concerne la question de la Palestine sous tous ses aspects. 


Enfin, la représentante a appelé la communauté internationale à maintenir son soutien au peuple palestinien dans cette période critique.


M. GEIR PEDERSEN (Norvège), estimant qu’il ne pouvait pas y avoir de solution militaire au conflit en Syrie, a salué la convocation de la Conférence de Genève II à laquelle son pays entend participer.  Il a réitéré l’appel du Secrétaire général aux parties syriennes pour qu’elles garantissent la pleine participation des femmes à cette Conférence.  Il a souhaité que ce processus aboutisse à des résultats concrets, plaidant pour que soit mis un terme à la violence et pour que soit assuré le plein accès humanitaire.


Il faut aussi, a-t-il insisté, que les femmes et la société syriennes soient impliquées activement dans les négociations, et ce, afin d’accroître la légitimité du processus.  Il a souhaité que ces étapes permettent d’aboutir à un accord sur un organe de gouvernement transitionnel.  Rappelant l’énorme défi humanitaire, il a jugé encourageante mais pas suffisante la mobilisation de fonds lors de la Conférence internationale des bailleurs de fonds pour la Syrie qui a eu lieu le 15 janvier au Koweït. 


M. Pedersen a par ailleurs exhorté toutes les parties impliquées à remplir leurs obligations internationales pour assurer l’élimination des armes chimiques en Syrie dans les délais fixés.


Le processus de paix au Moyen-Orient est arrivé à une phase décisive, a poursuivi M. Pedersen qui s’est dit encouragé par les efforts diplomatiques sérieux et intensifs déployés par les États-Unis pour aider Israël et les Palestiniens à négocier un accord de paix historique. 


Il a estimé qu’une solution à deux États vivant côte-à-côte en paix et en sécurité était à portée de main.  Il a exhorté les dirigeants des deux côtés à faire preuve de courage et de détermination à un instant critique.  Ce compromis historique ne sera possible que si l’on répond aux principaux besoins des deux parties, de manière juste et équilibrée.  La solution doit en outre être conforme aux résolutions pertinentes des Nations Unies, aux Accords d’Oslo et autres accords y afférents. 


M. Pedersen a également appelé les parties à s’abstenir de prendre des mesures unilatérales et a demandé à ce titre de cesser les activités de colonisation.  S’inquiétant par ailleurs de la détérioration de la situation économique et humanitaire à Gaza, il a demandé la levée des restrictions qui sont imposées à cette région.  Demandant aussi aux donateurs de renforcer leur contribution pour aider l’Autorité palestinienne, il a annoncé que la Norvège prévoyait une réunion du groupe des donateurs au printemps 2014 à Bruxelles.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), intervenant au nom du Mouvement des non-alignés, a affirmé que la poursuite de l’occupation militaire israélienne des territoires palestiniens et arabes nécessite une action urgente pour y mettre un terme, et que cela devrait être une des priorités de l’année 2014 qui a d’ailleurs été consacrée Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. 


Le représentant a notamment déploré le fait qu’au cours des derniers mois, et alors que la communauté internationale a exercé des efforts pour réaliser des progrès notables dans le cadre de la reprise des négociations et sur la base des paramètres des résolutions de l’ONU, des principes de Madrid, de l’Initiative de paix arabe et de la Feuille de route du Quatuor, Israël continue de se comporter d’une manière qui va à l’encontre de ces paramètres et des objectifs du processus de paix.


M. Khazaee a notamment dénoncé la poursuite des activités de peuplement, la confiscation de terres palestiniennes, la poursuite du blocus de Gaza ainsi que les provocations constantes des colons extrémistes et a affirmé que de telles actions exacerbent la situation sur le terrain et renforcent les doutes quant aux véritables intentions d’Israël. 


Le représentant s’est plus particulièrement alarmé de l’escalade des actes d’agression aux alentours d’Al-Haram Al-Sharif et de la mosquée Al-Aqsa.  Il a ensuite déploré le fait que les autorités israéliennes continuent de violer les droits de l’homme dans les territoires occupés où sont menés des raids militaires violents et des détentions arbitraires des civils, y compris des enfants. 


Il a relevé, à ce propos, que plus de 5 000 Palestiniens sont emprisonnés dans les geôles israéliennes.  Il a en outre appelé la communauté internationale à réitérer son appel afin qu’Israël mette fin au blocage de la bande de Gaza qu’il a qualifié de « punition collective et d’action illégale contre le peuple palestinien ».  Il a rappelé que le Mouvement des non-alignés réaffirme sa solidarité avec le peuple palestinien et soutient son droit inaliénable à l’autodétermination sur un territoire indépendant de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale.


Le représentant a également appelé à la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et d’autres territoires arabes occupés.  Par ailleurs, il a rappelé qu’Israël continuait de violer l’espace aérien libanais et intensifiait ses incursions à l’intérieur du Liban, violant ainsi la souveraineté du pays et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Il a enfin indiqué que le Mouvement des non-alignés condamne toutes les mesures prises par Israël, la puissance occupante, pour altérer les statuts légal, physique et démographique du Golan arabe syrien, des mesures qui se sont intensifiées, a-t-il noté, depuis le début de la crise syrienne.


En sa capacité nationale, M. Khazaee a estimé qu’en cette Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien, la communauté internationale devrait exercer la pression nécessaire pour qu’Israël, la Puissance occupante, mette fin à ses politiques agressives expansionnistes, et au non-respect du droit international. 


Il a relevé que l’inaction du Conseil de sécurité sur cette question ne peut que conduire à plus d’atrocités par le régime israélien qui a, au cours des 65 dernières années, mené pas moins de 10 guerres contre ses voisins.  Il a ajouté que ce régime est le seul de la région à posséder toutes les formes d’armes de destruction massive, et il n’a adhéré à aucune convention ni aucun traité qui les abolit. 


Il a ainsi souhaité que la communauté internationale invite Israël à adhérer à ces différents instruments, notamment le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), et que les activités nucléaires du pays soient placées sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), afin de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires comme l’a proposé la République islamique d’Iran en 1974.


Le représentant a ensuite parlé du conflit syrien qui, de son avis, est soutenu par des actes terroristes venant de pays étrangers, comme c’est également le cas en Iraq et au Liban.  À ce propos, il a évoqué le décès de diplomates iraniens à Beyrouth au Liban et au Yémen des suites d’attaques terroristes. 


Il a aussi souhaité que le récent soutien fort de la communauté internationale exprimé en faveur des autorités iraquiennes, qui faisaient face aux groupes terroristes sur le territoire, soit étendu à la Syrie en plaçant la question de la lutte contre le terrorisme dans le programme de la Conférence de Genève II.  Il a plaidé pour que les efforts soient faits pour mettre fin au conflit syrien, et qu’un soutien soit apporté à un processus politique mené par des Syriens, dans le but de permettre au peuple syrien de déterminer librement son avenir.


M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY (Afrique du Sud) a dit que son pays s’identifiait à la lutte pour l’autodétermination de la Palestine et appuyait la création d’un État palestinien indépendant.  Il a salué le lancement, le 16 janvier, de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien.  Il a espéré que cette année sera l’occasion de conclure une paix durable entre Israël et LA Palestine. 


Il a affirmé que la construction de colonies de peuplement israéliennes illégales demeure le principal obstacle aux pourparlers de paix.  Mettant l’accent sur l’importance de mesures de confiance entre les parties, le représentant de l’Afrique du Sud a salué la libération de prisonniers palestiniens en décembre dernier.  Néanmoins, il s’est inquiété de l’annonce par Israël de la construction de 1 400 nouvelles unités de logements en Cisjordanie.  Il a appelé Israël à s’abstenir de toute action de nature à miner le processus de paix. 


Par ailleurs, M. Kingsley s’est dit particulièrement inquiet de la détérioration de la situation en Syrie.  Dans ce contexte, il a salué les efforts de l’ONU visant à parvenir à une solution politique par le biais de la Conférence de Genève II. 


Il a condamné la poursuite de fourniture d’armes au Gouvernement syrien ainsi qu’aux forces d’opposition.  Il a exhorté les deux parties à cesser de croire qu’elles trouveront une solution par les armes en rappelant que seul le peuple syrien paiera le prix ultime de ce conflit, alors que ceux qui livrent des armes vivent en toute sécurité loin de la crise.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal), s’exprimant au nom du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a salué les actions que la communauté internationale mène, en particulier celles du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, en vue d’encourager les parties à parvenir à un accord global.  Il a invité toutes les parties à agir de manière responsable afin de créer des conditions propices à la tenue de négociations fructueuses permettant de résoudre toutes les questions touchant au statut final et d’en finir avec l’occupation israélienne, au retrait militaire total du Territoire palestinien occupé en 1967, y compris de Jérusalem-Est, et à la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, notamment son droit à l’autodétermination. 


Il a regretté que les perspectives de paix soient compromises par les mesures prises par Israël sur le terrain, en particulier l’expansion des colonies de peuplement, précisant que de telles mesures sont totalement incompatibles avec le règlement prévoyant deux États. 


« La paix ne sera possible que lorsque l’occupation prendra fin et lorsque l’État de Palestine sera réellement indépendant, souverain et viable », a-t-il prédit.  Le représentant a également déploré et condamné les tirs de roquettes depuis la Bande de Gaza en direction d’Israël. 


Il a enfin rappelé que l’objectif de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien est de contribuer à sensibiliser la communauté internationale à la question de la Palestine et aux obstacles qui s’opposent au processus de paix en cours, notamment les colonies de peuplement illégales.  Il a invité les États Membres et ceux du Conseil de sécurité à apporter leur coopération afin de faire de 2014 une année historique pour le règlement du conflit israélo-palestinien.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, s’est félicité de la reprise des pourparlers entre Israël et la Palestine.  Il a également salué l’accord récemment conclu entre les membres permanents du Conseil de sécurité, l’Allemagne et l’Iran au sujet du programme nucléaire de ce dernier et a formulé l’espoir que ce dernier puisse remplacer une période de méfiance par un nouveau climat de confiance et de coopération.


Évoquant ensuite la tenue prochaine de la deuxième Conférence de Genève sur la Syrie, Mgr Chullikatt a réclamé l’instauration d’un cessez-le-feu sans reports liés à des conditions politiques préalables, ainsi que le déploiement immédiat de l’aide humanitaire.  Il a estimé que la nécessité urgente de rétablir la paix surpassait la résolution des autres questions politiques et sociales.


L’observateur du Saint-Siège a par ailleurs relevé que nombre de réfugiés syriens étaient des chrétiens qui avaient été contraints de quitter leur patrie après avoir été pris pour cible par des forces intégristes et extrémistes.  Il a indiqué que le dialogue interreligieux et la réconciliation nécessiteront de rétablir l’équilibre du pluralisme riche et complexe de la société syrienne.


Selon lui, il faut mettre de côté les rivalités régionales et internationales qui ont peu à voir avec les communautés syriennes afin que la personne humaine et le bien de la Syrie figurent au cœur des discussions.  Mgr  Chullikatt a souligné que la Conférence de Genève II devait assurer la participation inclusive de toutes les parties au conflit.


M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq) a remercié les membres du Conseil de sécurité pour la déclaration présidentielle adoptée la semaine dernière en soutien aux autorités iraquiennes qui étaient aux prises avec les groupes terroristes menés par l’État islamique d’Iraq et du Levant.  Il a indiqué ensuite que pendant que la communauté internationale s’évertue à trouver une solution pacifique au conflit israélo-palestinien, Israël, pour sa part, continue de mettre en œuvre ses pratiques illégales qui privent les Palestiniens de l’exercice de leurs droits et libertés. 


Il a ainsi évoqué, entre autres, les colonies de peuplement, la construction du mur de séparation et le blocus de la bande de Gaza comme autant de pratiques qui participent de l’escalade de la tension au Moyen-Orient, a-t-il regretté.  Le représentant a en outre dit son soutien aux efforts de la communauté internationale visant à atteindre une paix durable au Moyen-Orient, en accord avec les résolutions pertinentes des Nations Unies, des principes de Madrid, de l’Initiative arabe pour la paix et de la Feuille de route mise en place par le Quatuor. 


Il a plaidé pour une solution au conflit qui permette au peuple palestinien de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination, dans un État doté de Jérusalem-Est comme capitale et respectant les frontières en vigueur en 1967.


Au sujet de la Syrie, le délégué a salué les efforts de la communauté internationale visant à détruire les armes chimiques du pays.  Il a rappelé que l’Iraq avait participé à la Conférence de Genève I, et il a souhaité que Genève II soit couronnée de succès, notamment par un accord politique entre Syriens, afin de mettre un terme aux souffrances du peuple. 


Il a affirmé que l’Iraq, en tant que voisin de la Syrie, était prêt à coopérer et à fournir l’assistance nécessaire au succès de Genève II, sur les plans humanitaires et politiques.  Il a souligné que l’Iraq accueille près de 250 000 réfugiés syriens qui sont dans un besoin urgent d’assistance en cette période hivernale.


M. ASOKE K. MUKERJI (Inde) a déclaré que la situation dans la région du Moyen-Orient continue d’être fragile et imprévisible avec les changements sans précédent dans plusieurs pays de la région et le conflit en cours en Syrie.  L’Inde s’attend cette semaine au succès des efforts de la communauté internationale pour résoudre le conflit dans ce pays.  Elle appuie aussi fermement une solution négociée au problème entre Israéliens et Palestiniens qui devrait déboucher sur un État palestinien souverain, indépendant, viable et uni avec Jérusalem-Est comme capitale dans des frontières sûres et reconnues, et vivant côte-à-côte et en paix avec Israël. 


L’Inde félicite la poursuite des négociations entre Israël et la Palestine qui ont commencé en juillet dernier avec pour objectif de trouver un accord dans les neuf mois.  M. Mukerji a regretté que jusqu’à présent il n’y ait eu guère de progrès visibles, mais a espéré que les deux parties saisiront l’occasion offerte par les négociations directes pour parvenir à un accord de paix dans les mois à venir. 


Il a jugé regrettable l’annonce récente par Israël de la construction de nouvelles colonies.  Les activités de colonisation sont non seulement illégales, mais constituent aussi une menace pour la solution à deux États.  L’Inde demande instamment à Israël de cesser les activités de colonisation, a dit le représentant.  Selon lui, la situation humanitaire dans la bande de Gaza reste aussi une source de préoccupations. 


L’Inde a toujours soutenu les efforts de construction de l’État de Palestine à travers une aide économique et technique y compris budgétaire, a-t-il dit.  C’est ainsi qu’en 2012, elle a promis 10 millions de dollars d’aide budgétaire à la Palestine et a signé un accord sur trois projets de développement en matière de technologies de l’information et de la communication, de formation et de construction d’écoles. 


En septembre 2013, elle a versé un million de dollars de contribution annuelle à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  En décembre 2013, elle a aussi offert un million de dollars pour l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour la destruction des armes chimiques en Syrie ainsi que des infrastructures qui y sont liées.   


Le représentant a exprimé le soutien de son pays à la Conférence de Genève II sur la Syrie, espérant qu’elle permettra un dialogue politique inclusif conduit par les Syriens susceptible de résoudre la crise actuelle et de répondre aux aspirations légitimes de toutes les sections de la société.


M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a espéré que la Conférence de Genève II permettra de parvenir à des résultats tangibles pour la paix en Syrie.  Il s’est particulièrement inquiété de l’impact de la crise syrienne sur les tensions ethniques au Liban.  Il a salué le lancement du processus d’élimination du stock d’armes chimiques syrien en espérant qu’il sera conclu comme prévu fin juin 2014. 


Le représentant du Kazakhstan a estimé que la persistance du conflit israélien continue de menacer la paix et la sécurité régionales et internationales et a des incidences qui vont bien au-delà de la région.  Il a appuyé le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et a appelé à la création d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967.  Il a également souhaité que la Palestine puisse devenir un membre à part entière des Nations Unies.    


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a salué les efforts du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, pour promouvoir un dialogue direct entre les Israéliens et les Palestiniens, dont le but ultime est de parvenir à un traité de paix entre les deux parties.  Il s’est félicité de la libération par Israël en décembre 2013 d’un troisième groupe de prisonniers palestiniens. 


Tout en comprenant la nécessité pour Israël d’obtenir des garanties de sécurité, le représentant de l’Ukraine a dit qu’il était tout aussi nécessaire d’assister le développement économique et social de la Palestine.  Il a exhorté Israël à reconnaître que les activités de peuplement sont contraires à la cause de la paix en notant qu’un État palestinien indépendant ne pourra être viable qu’au sein de frontières réelles. 


Par ailleurs, il a appelé toutes les parties en conflit en Syrie à permettre aux organisations humanitaires d’accéder aux populations dans le besoin, particulièrement aux femmes et aux enfants.  Il s’est félicité du fait que la récente conférence d’appel de contributions tenue au Koweït a déjà permis de récolter 2,4 milliards de dollars sur les 6,5 milliards nécessaires pour la Syrie. 


Il s’est inquiété du manque d’unité entre les groupes d’opposition syriens en les exhortant à tout mettre en œuvre pour parvenir à un accord à la Conférence de Genève II.


Reprenant la parole, le représentant d’Israël a regretté les accusations, infondées selon lui, lancées à l’égard de son pays par plusieurs délégations.  Le représentant a particulièrement condamné l’intervention du Mouvement des non-alignés, dont deux membres, la République islamique d’Iran et la République arabe syrienne, sont, a-t-il dit, les auteurs des pires violations des droits de l’homme.


Il a déclaré que ces leçons n’étaient pas acceptables de la part de l’Iran, un pays qui appuie logistiquement le régime syrien.  Il a dénoncé l’hypocrisie honteuse de l’Iran, qui se permet de donner des leçons en matière de respect des résolutions de l’ONU.  Selon lui, la délégation syrienne a transformé cette réunion du Conseil de sécurité en théâtre de l’absurde en parlant du non-respect par Israël du droit des Palestiniens alors que le régime syrien affame ses civils, bombarde ses écoles et tuent ses enfants.


Le représentant de la République arabe syrienne a réagi aux propos du représentant Israël.  Il a affirmé que la raison des conflits au Moyen-Orient est l’occupation des territoires arabes par Israël.  Il a accusé Israël d’humilier les populations du Golan syrien depuis 1967.  Il a estimé que l’assistance humanitaire que prétend apporter Israël aux réfugiés syriens est un trompe-l’œil qui cache le soutien qu’Israël donne aux activités de groupes terroristes dans le Golan syrien occupé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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