Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 19 juin 2024
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Territoire palestinien occupé
À Gaza, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dit que les gens continuent à fuir les combats et les bombardements.
En ce moment, l’UNRWA estime à 65 000 le nombre de personnes qui sont toujours à Rafah, ce qui contraste avec les six semaines précédentes où l’on comptait 1,4 million de déplacés avant les ordres d’évacuation et les opérations militaires d’Israël.
L’UNRWA indique aussi que depuis plus de huit mois, 625 000 enfants sont déscolarisés du fait des hostilités. Les partenaires humanitaires offrent un soutien psychosocial mais les enfants doivent retourner à l’école.
L’OCHA indique aussi que pour la première fois depuis le début du mois de juin, cinq camions chargés de carburant sont entrés à Gaza mais cela ne suffit pas puisque la bande de Gaza n’a plus reçu de carburant depuis deux semaines.
Libye
Mme Stephanie Koury, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général pour la Libye a informé le Conseil de sécurité aujourd’hui de ses consultations avec les Libyens.
Conseil de sécurité
Hier après-midi, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et de consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, a parlé au Conseil de sécurité de la situation en Ukraine.
Vice-Secrétaire générale
Ce matin, la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a prononcé un discours à l’Assemblée générale qui tenait un débat sur la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et des déclarations politiques sur le VIH/sida.
Personnes déplacées en Haïti
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) signale qu’il y a actuellement près de 580 000 personnes déplacées en Haïti, soit une augmentation de 60% depuis mars.
En plus des déplacements dans et autour de la capitale, Port-au-Prince, la violence a poussé un nombre toujours plus grand de personnes à fuir vers les provinces voisines. En conséquence, dans la région du Sud, le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants déplacés est passé au cours des trois derniers mois de 116 000 à 270 000.
La plupart des personnes déplacées sont actuellement hébergées par des communautés déjà aux prises avec des services sociaux surchargés et des infrastructures médiocres. Selon l’OIM, cette situation est particulièrement aiguë dans les régions du sud du pays, déjà affaiblies par le tremblement de terre de 2021.
Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, les deux tiers des personnes déplacées vivent dans des sites spontanés avec un accès très limité aux services de base.
Depuis la fin du mois de février, l’OIM a fourni près de 5 millions de litres d’eau potable à quelque 25 000 personnes et remis en état 22 pompes manuelles. Plus de 37 000 personnes ont reçu des fournitures de secours, notamment des couvertures, des bidons d’eau, des lampes solaires, des ustensiles de cuisine et des bâches en plastique. Des cliniques mobiles ont également été déployées pour fournir une assistance médicale tandis qu’un soutien psychosocial a été mis à disposition, notamment par le biais d’une ligne téléphonique d’urgence gratuite.
Soudan
Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, qui a achevé aujourd’hui sa deuxième visite au Soudan depuis le début de la guerre l’année dernière, a averti que sans efforts de paix concertés, un plus grand nombre de personnes fuiront la guerre brutale au Soudan et dans les pays voisins.
M. Grandi a visité des camps de réfugiés et des centres de déplacés à Kosti, dans l’État soudanais du Nil-Blanc, où plus d’un million de personnes ont trouvé refuge depuis le début des combats. Il a noté que le niveau de souffrance est vraiment inadmissible, voyant le Soudan comme l’exemple précis d’une tempête parfaite: des atrocités choquantes en matière de droits humains, avec des millions de personnes déracinées par cette guerre folle et d’autres guerres qui l’ont précédée.
M. Grandi a averti qu’une terrible famine se profile et que, bientôt, de graves inondations entraveront encore davantage l’acheminement de l’aide. Il a exprimé sa profonde inquiétude face à l’ampleur de l’urgence humanitaire. La violence s’est intensifiée à El-Fasher, dans le nord du Darfour, tandis que des atrocités ont été signalées contre des civils dans l’État d’Al-Jazira.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires ont intensifié leurs efforts de réponse dans l’État du Nil-Blanc et dans d’autres régions. Depuis le début du conflit, le HCR a fourni à quelque 800 000 Soudanais déplacés une assistance en matière de protection ainsi que des services, de l’argent, des articles de première nécessité et des abris d’urgence.
Pollution atmosphérique
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), en partenariat avec le Health Effects Institute, une organisation indépendante à but non lucratif basée aux États-Unis, a publié aujourd’hui un rapport indiquant que la pollution de l’air a un impact croissant sur la santé humaine, devenant le deuxième facteur de risque mondial de décès.
Le rapport a révélé que la pollution de l’air a causé 8,1 millions de décès dans le monde en 2021. Le rapport indique également que les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables, avec des effets sur la santé, notamment une naissance prématurée, un faible poids à la naissance, de l’asthme et des maladies pulmonaires. En 2021, l’exposition à la pollution de l’air a été liée à plus de 700 000 décès d’enfants de moins de cinq ans, ce qui en fait le deuxième facteur de risque de décès dans le monde pour ce groupe d’âge, après la malnutrition. Et 500 000 de ces décès d’enfants étaient liés à la pollution de l’air domestique due à la cuisson à l’intérieur avec des combustibles polluants, principalement en Afrique et en Asie.
Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit
C’est aujourd’hui la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, qui met cette année l’accent sur les soins de santé. Dans un message pour la journée, le Secrétaire général souligne que la violence sexuelle liée aux conflits est une forme dévastatrice d’attaque et de répression, qui a des effets néfastes durables sur la santé physique, sexuelle, reproductive et mentale des survivants et qui détruit le tissu social des communautés.
L’année écoulée a vu des rapports déchirants de violences sexuelles du Soudan à Haïti et en Israël, note-t-il, ajoutant que trop souvent, les auteurs sont en liberté alors que les survivants passent toute leur vie à se rétablir.
En cette Journée internationale, le Secrétaire général appelle tout le monde à s’engager à éliminer ce fléau, à être solidaires des survivants et à réaffirmer notre engagement à protéger les hôpitaux et les établissements de santé pendant les conflits.
Et aujourd’hui, le Département des opérations de paix a publié le rapport Prévenir et répondre à la violence sexuelle liée aux conflits: Résumés annuels 2023 des activités et des bonnes pratiques des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Le rapport est disponible en ligne.
Invités demain
Demain, les invités du point de presse seront Mme Cassie Flynn, Directrice mondiale du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour les changements climatiques, et M. Stephen Fisher, Professeur de sociologie politique à l’Université d’Oxford. Ils lanceront la deuxième édition du People’s Climate Vote (PCV), le plus grand sondage d’opinion jamais réalisé sur l’action climatique mondiale.