Soixante-dix-huitième session,
91e séance plénière – matin
AG/12608

L’Assemblée générale proclame 2025 Année internationale des coopératives

Ce matin, l’Assemblée générale a fait le point des progrès réalisés vers la concrétisation des objectifs et engagements pris dans le cadre de la Déclaration politique sur le VIH et le sida: mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030, qu’elle a adoptée le 8 juin 2021. 

Elle a également proclamé 2025 Année internationale des coopératives en adoptant sans mise aux voix un projet de résolution présenté par la Mongolie, le préambule duquel considère que les coopératives encouragent les populations locales à participer aussi pleinement que possible au développement économique et social et contribuent à l’élimination de la pauvreté et de la faim.

À l’entame du débat sur le VIH/sida, la Vice-Secrétaire générale a constaté qu’alors que le monde se prépare à la tenue du Sommet de l’avenir en 2024, les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida montrent ce qui peut être accompli lorsque les décideurs politiques collaborent, s’inspirent de la science, s’attaquent aux inégalités, protègent les droits humains, laissent les collectivités prendre l’initiative et font les investissements nécessaires dans le cadre d’un engagement mondial en faveur de la solidarité.  La riposte mondiale à l’épidémie du VIH/sida est une véritable réussite du multilatéralisme qui a permis de réaliser des progrès remarquables, ont souligné tour à tour Mme Amina Mohammed, le Vice-Président de l’Assemblée générale et les délégations.

À l’heure où la réalisation de la plupart des objectifs de développement durable (ODD) n’est pas en bonne voie, les efforts faits pour éliminer d’ici à 2030 la menace pour la santé publique que représente le VIH/sida sont porteurs d’espoir et riches d’enseignements, a fait valoir Mme Mohammed.  Le Vice-Président de l’Assemblée générale, M. Jörundur Valtýsson, a noté que depuis le pic atteint en 2004, le nombre de décès liés au VIH/sida a considérablement baissé et l’accès aux traitements contre le VIH/sida est devenu plus facile tout comme celui à l’éducation et aux soins de santé - y compris aux services de prévention, au dépistage et au traitement.  Concrètement, cela signifie que près de 20,8 millions de décès liés au VIH/sida ont pu être évités au cours des trois dernières décennies, s’est-il félicité.

S’appuyant sur les données du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), la Vice-Secrétaire générale a précisé en outre que plus de trois quarts des personnes atteintes par cette maladie, soit près de 30 millions de personnes, reçoivent aujourd’hui un traitement, et que l’accès à la thérapie antirétrovirale s’est renforcé en Afrique sub-saharienne, en Asie et au Pacifique - trois régions qui abritent plus de 80% des personnes touchées par le VIH/sida.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour mettre un terme à l’épidémie de VIH/sida d’ici à 2030, ont concédé les deux hauts responsables.  Des millions de personnes n’ont toujours pas accès à la prévention et au traitement du VIH/sida, et les inégalités entre les sexes, la stigmatisation et la discrimination restent des obstacles majeurs à l’accès à ces services. En outre, les programmes de prévention du VIH/sida doivent être renforcés, et il faut trouver réponse au déficit de financement des réponses nationales - en particulier celles des pays à revenu faible et intermédiaire.  Préoccupée par la question du financement, la Vice-Secrétaire générale a plaidé pour une réforme de l’architecture financière mondiale en vue de répondre au problème du surendettement de ces pays, ainsi que pour une mobilisation plus forte des financements au niveau national.  Les réponses nationales et régionales dépendent de ces financements, a souligné M. Valtýsson qui a également appelé à forger de solides partenariats multipartites. 

Cela signifie qu’il va falloir faire en sorte que le VIH/sida reste une priorité de l’agenda multilatéral, a-t-il souligné, insistant notamment sur l’importance de combler les déficits de financement, d’appuyer les transferts de technologie, d’améliorer l’accès aux médicaments et au dépistage dans les pays en développement, d’intensifier considérablement la recherche et le développement et de renforcer les capacités de production pharmaceutique locale. 

Notant que le défi du VIH/sida dépasse le secteur de la santé publique, M. Valtýsson a recommandé en outre de s’appuyer sur les engagements pris dans la Déclaration politique sur la couverture sanitaire universelle et à pleinement tirer parti de la réunion de haut niveau sur la résistance aux antimicrobiens prévue en septembre 2024, et de la prochaine réunion de haut niveau sur le VIH/sida en 2026 - afin de rationaliser et accélérer les efforts et de rester sur la bonne voie pour mettre fin à cette épidémie d’ici à 2030. 

L’action de lutte contre le VIH a montré au monde que la solidarité et une approche mobilisant l’ensemble de la société face à un problème sanitaire complexe et plaçant les droits humains et les communautés en son centre, peuvent fournir des solutions pour l’avenir, a souligné ensuite la vaste majorité des délégations venues participer aux échanges.  Le Zimbabwe a notamment appelé la communauté internationale à se mobiliser de la même manière que pendant la pandémie de COVID‑19 en vue de financer le traitement du VIH/sida pour tous car « quand on veut, on peut! »  De son côté, l’Ouganda a appelé à la solidarité mondiale pour renforcer les systèmes de santé nationaux et augmenter les investissements dans les systèmes de santé communautaire, la recherche et le développement. 

L’Australie, au nom des délégations du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande; et la Suisse et les Pays-Bas, au nom des pays du Benelux, ont mis l’accent sur l’importance d’une approche fondée sur les droits humains et sur la réduction des inégalités dans l’accès aux traitements en insistant sur un accès équitable, sûr et abordable pour les populations LGBTQ, tandis que le Brésil a plaidé pour des traitements à des prix abordables.  À l’instar du Royaume-Uni, les délégations ont également été nombreuses à inscrire la lutte contre le VIH/sida dans le droit à la santé et la dignité de tout un chacun. 

Les intervenants ont aussi fait le point sur les résultats obtenus dans la riposte au VIH/sida sur le plan national que ce soit en termes de taux de prévalence, de dépistage, d’accès aux traitements antirétroviraux, de transmission du virus de la mère à l’enfant ou encore de campagnes d’éducation publique, de prévention et de lutte contre la stigmatisation.

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

 

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

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